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CURRENT À ste Vu pdt ' ie ‘ + 1 PE ; | a aod 1 SET EE ANT ETONLE TNT de } ‘ CNT PTE MINES ’ Nestes: Huet AS QUE LEUR IT \s \ ; PURE CP ACIPP TE RD TOTE ie L Midi na nl ñ MOLTAR EM ‘ À L ‘ ' ‘ . Li à le ‘ : .. F F "« + ." 0 no So td. . 4 mn À ' ‘ ‘ RL" L ‘ 4 4 t ra 1 A "a t vsdi 1 ‘ ù . "VA i Le ‘ , if, “, L « û i vs ‘ HN AY! CE 1 ©} e CALE TE DUO ET RE" 8x À “, 1:74 CARCLE TT ee TA : à UE ue CRANTNNER 41e" ,» . . “jé M” , “ (NC EI ATEE 0 Ê n 1 e d L DL TU RON e 3 DOIDE NEC" “ *: Û , 14 Vite : 0 ‘ Û ‘ \® ‘ ' . QU LEE NET A S 112 Æ: 4 J 1 1) PONT TE AM AU 4 ‘ , ni ' Ai ai ‘ ; ‘ e ' C ‘ w“ : d A U put [N nu d'Eatiesn - s 4 ‘ ‘ * “4 d ; 0 , (AU à ñ 5 + omde yet 2 till arte DE À : MALE EX . L Ÿ (0 + , Lu . . ’ i CET ' | L ,. « Li CAMP CENT) “ j EL RE | i ‘ d'a 1 PUR AE NL Vi AN ane ù RATA Et De Ladit 1 ‘ *. ‘ ‘ L r E \ » i ' ‘ DATA CET RITES Eu ‘+ \ LONSS EN NC PATELL dr ‘ ET A MARNE Lai CR \ u CRIER L i i ' \ # ; * ‘&; 1# dot} A L je ne Hi ie JEule Are HAS ‘0 je on sept in FROM % A4 prRnen le HO) Ta QE "ps Le NU ii er PE \ Re is os NAT 1e AD de raie t $. EN HAN J* FGOLOCLE x w?, ANNALES SCIENCES NATURELLES HUITIÈME SÉRIE LOOLOGTE CORBEIL. — IMPRIMERIE CRÉTÉ < À k ns 2217124 L & #3 in . Es ŸV Uu T4 ANNALES DES SCIENCES NATURELLES ZOOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE COMPRENANT PR POMEE LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L’'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. À. MILNE-EDWARDS TOME VI PARIS MASSON ET C*, ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 4120, Boulevard Saint-Germain 1898 MUSEUR pi HOT ; ALU A TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME Etude des rapports qui existent entre les systèmes pneumogastrique ébeympatnique chez les Oiseaux, par Me V. THÉBAULT............. 1 Unis des Insectes, par Me: JE. FABRE. 2. LL ages... 253 Note sur une nouvelle famille de Céphalopodes, par M. L. JouBin..... 279 Le Dolichotis Patagonica. Recherches d’anatomie comparée, par D POP ER PR PR da den alene a eue 293 TABLE DES ARTICLES PAR NOMS D'AUTEURS NET virus des Insectes. !: 0... ........2....... 253 Jougix (L.). — Note sur une nouvelle famille de Céphalopodes....... 279 Reuy Samt-Lour, — Le Dolicholis Patagonica. Recherches d'anatomie Rs à à ea elalae aie alain dia. de tatin eau 293 TaéBauLr (V.). — Etude des rapports qui existent entre les systèmes pneumogastrique et sympathique chez les Oiseaux................ 1 TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS CE VOLUME Planches I à 1V. — Système sympathique des Oiseaux. Planches V à VII. — Le Dolichotis Patagonica. CorgeiL. Imprimerie Evo. CRéÉré. ÉTUDE DES RAPPORTS QUI EXISTENT ENTRE LES SYSTÈMES PNEUMOGASTRIQUE & SYMPATHIQUE CHEZ LES OISEAUX Par M. V. THÉBAULT PRÉFACE S I. — Si, pénétré des nouvelles idées apportées par les histologistes dans la manière de concevoir le système ner- veux en général, on ajoute l'hypothèse émise par certains physiologistes, que le Pneumogastrique continuellement en rapport avec le Sympathique n'en est sans doute qu'un dérivé, un problème se pose aussilôt que j'ai tenté de résoudre dans les pages suivantes. Ce problème peut ainsi s'énoncer : Étant donnée la similitude morphologique de la cellule ner- veuse, et les fonctions physiologiques du Pneumogastrique, quels sont les rapports existant entre ces deux systèmes ? Pour obtenir une solution trois moyens s'imposent : 1° l’histologie, 2° la dissection, 3° la physiologie. Forcé de limiter le cadre de ce travail, et en face du peu de connaissances que nous avons sur l’ensemble macrosco- pique du système nerveux des Oiseaux, je me suis astreint, dans mes recherches personnelles, à ne pas sortir de cette classe, me réservant, en ce qui concerne les autres groupes, ANN. SC. NAT. ZOOL. Vi, 1 2 V. THÉBAULT. d'emprunter aux auteurs ce dont j'aurais besoin pour sou- tenir mon opinion. Comme on le verra plus loin, les dissections sont très longues, très minutieuses et demandent beaucoup de temps, aussi est-ce de parti délibéré que j'ai évincé toute étude his- tologique, me réservant de reprendre celte partie de la question dans un travail purement micrographique auquel J accorderai la valeur et l’élendue qui lui conviennent. Restait la physiologie. Bien qu'onait dit qu’il soit difficile, sinon impossible de réaliser, chez les Oiseaux, une expérience de vivisection, j'ai essayé (1). Les Oiseaux, prétendent certains auteurs, sontdes animaux à tissus très vasculaires dont le sang aveugle les plaies, dont les nerfs très petits sont presque impossibles. à saisir, et dont les sacs aériens, outre qu'ils gênent l’opérateur, dimi- nuent, lorsqu'ils sont ouverts, la quantité d'oxygène néces- saire à la vie de l’animal. Enfin, dernier écueil, les Oiseaux sont très difficilement anesthésiables. Une bouffée intempestive de chloroforme ou d'éther les tue définitivement. Tous ces accidents, qui peuvent être évités assez facile- ment à condition de s’entourer de certaines précautions, ne sont pas suffisants pour empêcher l'étude de ce groupe sans espoir de résultats. Le sang est supprimé par tamponnement, torsion, pince- ment ou ligature du vaisseau. Si l’anatomie de l'animal viviséqué est bien établie, on trouve facilement le nerf cherché. Enfin, l'expérience m'a appris que l'ouverture des sacs aériens était, je ne dirai pas sans influence, mais d’une in- fluence médiocre au point de vue respiratoire. L'animal ne change pas de milieu, l’air rentre par la plaie en même temps que par la trachée, on ne constate aucun affaissement (4) « Mais les expériences sont excessivement difficiles, il survient des hémorragies rapidement mortelles (a). » (a) MARAGE, Sympalhique. — Ann. sc. nat., 1889. Art. n° 1, p. 11. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 3 des organes et après fermeture, l’Oiseau ne présente jamais aucun phénomène reconnaissant pour origine la déchirure de son sac aérien. L’anesthésie arrête beaucoup l'opérateur. Un mot suffit pour trancher la question. Il en est des Oiseaux comme des Mammifères. L’habitude fait acquérir le tour de main nécessaire et, dans le cas présent, ce tour de main est tout. Je n’ai perdu aucun des animaux que j'ai anesthésiés moi- même. Toutes les fois que j'ai eu affaire à un aide inexpéri- menté et que J'ai négligé de surveiller la respiration, l'animal est mort. Une cause de non-réussite se dresse cependant : l’infec- lion microbienne. | L'antisepsie et l’asepsie doivent toujours être employées avec la plus scrupuleuse minutie. En effet, outre que les plumes de l’animal sont des foyers d'infection, le milieu ambiant joue un grand rôle. Lorsqu'on fend un abdomen, on a une vaste ouverture. À chaqueinspiration, entrent une foule de germes qui, portés par lessacs aériens jusqu'au milieu des os eux-mêmes, font éclater le lendemain une septicémie aiguë à terminaison fatale (Cf. Exe. pays. : Æ£zx. XIII) qui entrave beaucoup les résultals. | Quant à la péritonite consécutive au traumatisme subi par l'animal, elle doit d'autant moins entrer en ligne de compte qu'en pratiquant la laparotomie, on tombe dans les sacs aériens abdominaux, c’est-à-dire dans le milieu ambiant et non pas sur le péritoine qui, dans une opération bien faite, doit toujours être abrité des germes extérieurs par la paroi interne du sac à air avec lequel il a des adhérences normales. Avec de grandes précautions on peut réussir à éviter les accidents. J'y suis parvenu. Ce travail a été fait dans le laboratoire d'anatomie de l'École des Hautes Études, dirigé par M. le Professeur ALPH. Mixe-Epwarps auquel je suis heureux d'adresser ici tous 4 V. THÉBAULT, mes remerciements. Pendant le temps que j'ai employé à ces recherches jamais conseils ou aide ne m'ont fait défaut un seul instant. C’est même à l’obligeance de mon savant Maître que je dois l'obtention d’une subvention du Conseil Muni- cipal de Paris, subvention avec laquelle j'ai pu me procurer tous mes types de Grimpeurs et réaliser un certain nombre d'expériences. | Qu'il me soit permis de lui adresser ici l’assurance de ma plus profonde gratitude. Je prierai également M. OusrazerT, Sous-directeur du labo- ratoire, dont j'ai mis si souvent à contribution les connais- sances ornithologiques, d'accepter tous mes remerciements. Que mon ancien maître, M. le Docteur H. Fizaoz, Mem- bre de l'Institut, Professeur d’Anatomie comparée au Mu- séum, soit assuré de ma reconnaissance la plus parfaite. Jamais je ne me suis vainement adressé à lui. Merci. J'ai fait le chapitre physiologique au laboratoire de Phy- siologie générale du Muséum dirigé par M. le Professeur GRÉHANT, que je remercie de l’accueil qu'il m’a fait dans son Laboratoire. Je croirais manquer à mes devoirs si je n’adressais à M. GLey, son Assistant, Agrégé de la Faculté de Médecine, {ous mes remerciements pour les conseils qu'il m'a prodigués, me faisant ainsi bénéficier de son expérience personnelle. Que M. le Docteur Couvreur, Chef des travaux de physio- logie à la Faculté des sciences de Lyon, qui à consenti à entrer en relation avec moi et à discuter certains points sur lesquels je me croyais en désaccord avec lui, reçoive ici las- surance de ma parfaite gratitude. Enfin, merci à ious mes camarades ou collègues de labo- ratoire, MM. MARrAGE, RoCHÉ, CAUBEL, MARTIN, WILLARD, qui m'ont souvent aidé soit en anatomie, soit en physiologie à mener à bien un travail difficultueux, ainsi qu’à MM. les Doc- teurs Vicouroux et Moissan (d'Évreux) auxquels je suis rede- SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. cs) vable de quelques types qe grâce à eux, j'ai pu disséquer plusieurs fois. S IL. — Technique et plan du travail. Tous les auteurs qui se sont occupés de système nerveux s'accordent à dire que la technique employée pour en bien voir les filets est de première importance. Beaucoup de procédés ont été préconisés qui ont donné de bons ou de mauvais résultats. Dans tous les cas, j'ai employé la macération dans un liquide capable de ramollir les os, de façon qu'on les puisse facilement couper sans crainte de léser le nerf par échap- pement du bistouri ou des ciseaux. L’acide chlorhydrique m'a donné parfois d’assez bons résul- tats, mais il conserve moins bien les tissus que l’acide azoti- que et d’autre part colore en jaune d’or nerfs, os et tendons. Bien que j'aie retiré quelques bénéfices de l’acide azotique à 10 p. 100, employé suivant la méthode de CRUVEILHIER et HirsCHFELDT, je partage sur ce point l'avis de MARAGE (1) : il rend les tissus nerveux friables, cassants, durs. Les intestins se racornissent, se collent à la colonne vertébrale, et la pièce est difficilement disséquable. De plus il émousse les instruments. N'ayant pas l'intention d'observer au microscope les filets disséqués, peu m'importait le procédé de préparation, à la condition d'obtenir des tissus malléables, des os ramollis, des nerfs plus visibles, et non durcis. Après nombre d'essais infructueux, voici quelle est la (4) « L’acide azotique fait bien apparaître les nerfs en blanc, mais il a trois « grands inconvénients : d’abord il attaque les scalpels, ce qui leur enlève « leur tranchant, et surtout il rétracte les tissus. « C’est ainsi qu’il faut bien se garder d'étudier avec ce liquide les nerfs « du mésentère si importants chez les Oiseaux ; il y a une rétraction telle- « ment considérable que les intestins viennent pour ainsi dire se coller « le long de la colonne vertébrale (a). » (a) MARAGE, loc. cit., 1889, p. 3. 6 V. THÉBAULT. méthode qui m'a donné les meilleurs résultats. Elle est longue et dispendieuse, c'est — à mon avis — son seul inconvénient. | L'animal étant le plus frais possible, je le dépouille de sa peau qui me gênerait plus tard. On peut s’en dispenser. Je le plonge dans l’eau que je chauffe graduellement jusqu’à ce que la main n’en puisse plus supporter la température, soit 45° environ. Je l’y laisse une demi-heure ou trois quarts d'heure, suivant son volume. A ce moment, Je pousse par l'artère pectorale une injec- tion colorée de suif et saindoux, ou de saindoux seul, ou de saindoux et térébenthine. Puis je refroidis brusquement dans un courant d’eau. | Cette injection a pour but non seulement de m'indiquer plus tard le système vasculaire, mais encore de conserver les tissus. Je prends l'artère pectorale parce qu'elle est très grosse et que je puis ainsi pousser ma masse à injection sans ouvrir l’animal, opération pendant laquelle je suis susceptible de déchirer un nerf très mince dont l'absence pourrait plus tard m'induire en erreur. L'animal injecté et refroidi est plongé pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures dans une solution d’acide azotique ordinaire du commerce à 10 p. 100. Puis, il est retiré de ce liquide et placé pendant le même temps dans un courant d’eau. Ce premier bain acidulé laisse déposer au fond du vase une couche floconneuse d’un résidu gras et sanguin. Le courant d’eau enlève non seulement ce produit gras qui est logé dans les espaces interviscéraux, mais encore dissout l’acide azotique qui a pénétré enlre organes. On plonge de nouveau l'animal dans une autre solution d'acide azotique à 10 p. 100, pendant 2, 3, 4 jours. Nouveau dépôt. On opère comme TE lavant dans un courant d'eau et baignant dans l'acide jusqu'à ce qu’enfin il ne se forme plus aucun dépôt au fond du vase. À ce moment SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 7 la pièce peut être gardée des mois entiers ou disséquée. Pour ce faire, on lave dans l’eau courante, pendant deux ou trois jours; et l’on travaille. Le soir, on la plonge dans une solution à 10 p. 100, et tous les jours avant de la dissé- quer on la lave, toujours à l’eau courante, pendant cinq ou six heures au moins. Il peut arriver que par suite de germes ou à cause de la trop grande ou trop petite quantité d'acide dans la solu- tion par rapport au volume de l’animal, le liquide devienne jaune comme del’acide chlorhydrique. Dans ce cas, ne pas attendre. Il faut laver et disséquer aussitôt sous peine de voir la pièce perdue. Cet accident arrive rarement, mais peut arriver. Toutes mes dissections ont été faites à la loupe, sous un grossissement maximum de 8-10 diamètres. Rarement j'ai coupé. Pour cette étude du système nerveux, surtout au niveau des plexus cardiaques et pulmonaires, il faut se pénétrer de cet aphorisme des anciens anatomistes : « Disséquer n’est pas couper », et mettre en pratique ce mot du professeur Guyon : « Regarder vingt fois avant de couper une ». On conçoit dès lors quel temps il faut pour isoler quelques centimètres d’un filet nerveux. Ces dissections fines sont très longues, très fatigantes, et l’accommodation oculaire en produisant des troubles de la vue, force à suspendre le travail commencé pendant un cer- tain temps entièrement perdu. Grâce aux lavages successifs que l’on fait subir à la pièce, les instruments ne sont jamais attaqués par l’acide. Le fait serait d’ailleurs sans importance, puisque toute cette disso- ciation se fait à l'aiguille montée et non pas au bistouri. Il est évident que la pièce est continuellement immergée. Grâce à ce procédé, les muscles s’enlèvent facilement, car leur gaine aponévrotique est détruite. Les os ont la consis- tance d’un mince papier parcheminé et sont facilement coupés avec les ciseaux — le scalpel entame mal — ; les S V. THÉBAULT. ligaments sont gélatineux ; les viscères sont très malléables, les vaisseaux n’offrent rien de particulier et les nerfs qui res- sortent en blanc ou en jaune beurre frais sont flexibles, mo- biles et difficilement déchirables. Ce sont là, je crois, les avantages souhaités. En outre, les pièces peuvent se conserver indéfiniment dans ce liquide à condition de le renouveler de temps à autre. J'ai ainsi des Grimpeurs, des Rapaces et des Gallinacés conservés depuis plus d’un an. Pour mes expériences de physiologie, j'ai surtout employé la section du nerf de l'organe étudié et l'observation pendant un temps très long — plusieurs mois — des phénomènes conséculifs. Je ne me suis pas servi de l’excilation, ou du moins j'y ai eu très peu recours, parce que le manuel opéraioire employé dans ces sortes d'expériences nécessitait des délabrements considérables et conséquemment des traumatismes qui pla- çaient les animaux dans des conditions d'expériences désa- vantageuses, leur situation physiologique étant trop éloignée de la normale et susceptible de fournir des résultats erronés. Les procédés de recherches connus, quel est le plan suivi dans ce travail ? L'étude anatomique m’a montré qu'il existait de grandes différences entre deux types d’Oiseaux très voisins, et que j'aurais tort — imitant en cela mes prédécesseurs — de tout rapporter à un type connu. En faisant ainsi, on néglige la loi des variations individuelles. L'étude des anomalies des organes humains qui a pris un si grand développement depuis quelques années le démontre suffisamment. pour qu’il ne soit pas nécessaire d’insister sur ce point. | Or, ce qui est vrai chez l'Homme l’est également chez les autres animaux. | D'autre part, le Corbeau est si différent du Pinson, du | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 9 Pigeon et du Perroquet qu'il aurait fallu établir un type pour chaque groupe. Afin de remédier à cet inconvénient, au lieu d'analyser, j'ai synthétisé. Considérant chaque individu comme un type propre, j'ai réuni dans un chapitre les dissections que j'ai faites, sans commentaires et sans discussions, à moins qu'un auteur n'ait disséqué le même type et qu’il soit absolument nécessaire d'insister sur les points de détails. J’ai uniquement décrit ce que j'ai vu. Puis supposant tous ces documents connus, Je construis un type idéal d'Oiseau, type synthétisant les faits observés dans les dissections. Afin de mettre plus en relief ce qui m'est personnel, j'écris en note et en caractères plus petits tout ce que j'emprunte aux auteurs. De cette facon, la lecture est rendue plus facile et l’on a en même temps sous les yeux l’idée de l’auteur discuté et l'indication du mémoire auquel je me reporte. Après avoir réuni dans un même chapitre — toujours à titre de documents — les résultats de mes expériences phy- siologiques, j aborde la discussion des faits et j’étudie quelle est leur valeur tant au point de vue anatomique qu'au point de vue ontogénétique. Ce mémoire est donc divisé en deux parties ainsi distri- buées : PREMIÈRE PARTIE CHAPITRE Î. — Aperçu historique. CHAPITRE Il. — Anatomie comparée et synthétique du système nerveux des Oiseaux. | CHAPITRE III. — Examen critique des résultats. DEUXIÈME PARTIE CHAPITRE Î[. — Observations anatomiques. CHAPITRE Il. — Observations physiologiques. PREMIÈRE PARTIE CHAPITRE PREMIER APERÇU HISTORIQUE. Cuvier (1) signale l’ouverture du crâne commune au nerf vague, au glosso-pharyngien et au grand sympathique. Il note l’union de ces nerfs avec les V°, VI° et VIII paires, ainsi que le cordon cervical, d’après WeBer. Les rameaux intermédiaires de la région dorsale entou- rent toujours la tête de la côte. D'autre part, il décrit, ve- nant du ganglion intervertébral, une série de filets à enche- vêtrements compliqués. | Le nerf splanchnique n’est pas absolu, si l’on en croit cette expression « gui lient heu du nerf splanchnique ». L'anastomose avec le plexus brachial est constante. Il ne signale rien qui mérite de nous arrêter ici dans la formation des plexus mésentériques. Il voit les filets qui, dans la région lombo-sacrée, unissent les ganglions d’un côté à ceux du côté opposé. Adoptant la classification de Wizxis, Cuvier (2) décrit le pneumogasirique sous le nom de VIII paire, bien que plus loin il place le grand hypoglosse au rang que lui assi- gnent les anatomistes actuels. Il unit à la description du pneumogastrique celle de lé cessoire de Willis ou spinal, quoique quelques lignes plus. bas, il décrive séparément les deux nerfs. | (1) Cuvrer, 1845, Anat. comp., t. III, p. 288. (2) Ibid., p. 222. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. A 4. Au paragraphe spécialement affecté aux Oiseaux (p. 295), il ne voit rien de remarquable, sauf que le pneumogas- trique ne sort pas toujours par un trou unique, et qu’il recoit une anastomose du glosso-pharyngien et une autre du lingual. « Le nerf récurrent, dit-11, donne de nombreux filets à la « partie inférieure du jabot, après quoi il remonte tout le « long de la trachée-artère, pour se terminer dans les muscles « du larynx. » I y a donc un nerf récurrent semblable à celui des Mammifères. Le glosso-pharyngien (p.231) n'offre rien qui le différencie de ce que l’on sait chez l'Homme. S'appuyant sur le travail de Biscxorr, il décrit le nerf de la Cigogne, et confirme l'opinion qu’il a émise plus haut. Le nerf de la XIT° paire (p. 232) sort du crâne par un trou spécial (condylien antérieur) comme chez les Mam- mifères. Il indique un filet qui, né de l’hypoglosse au moment où il croise le vague, se perdrait sur la veine jugulaire. Il in- dique également un filet pour le larynx supérieur. On s'étonnera peut-être que j'aie placé en tête de cethisto- rique le travail de Cuvier publié en 1845. Je l’ai fait, parce que cet auteur est le premier qui ait dit quelque chose de la question dans la première édition de ses œuvres, qui datent du commencement du siècle. TiëDEMANN, parlant du système sympathique qu’il désigne par l'expression de « système de la circulation du sang », place exactement le ganglion supérieur, dont il indique les rapports, la forme, la couleur. Ce ganglion s’anastamose avec la 3° branche de la V° paire nerveuse, ainsi qu'avec les VI, X°, XT° et XIT° paires. Il insiste sur son développement au niveau de l'union de la X° paire et du nerf vocal (1). (1) Je n’ai pu définir exactement ce que Tiedemann désigne par nerf vo- cal, mais l'observation personnelle me porte à penser qu’il a en vue un rameau du glosso-pharyngien (a). (a) TrEDEMANN, 1810. Zoologie. Bd II, p. 44. | M0 V. THÉBAULT. Ce même auteur signale le plexus carotidien et indique pour la première fois l'existence du cordon cervical dans le canal vertébral. Il observe les ganglions qui se trouvent au point de croisement des nerfs cervicaux et suit ainsi le système sympathique jusqu'au niveau du premier gan- glion thoracique. À parlir de ce point, sa description concorde avec celle de CUVIER. | Emmert (0), l’année suivante, réclamant pour lui la prio- rité de la découverte de TrEDEMANN, donne du sympathique cervical la même description chez Hibou, Faucon, qu'il gé- néralise à tous les Rapaces. Le travail de TrepEMANx (1810) ayant paru en même temps que celui d'ÉMMERT (a), la priorité n'appartient pas plus à l’un qu'à l’autre. Il signale la même disposition chez le EHé- ron (1), et conclut à l’unité d'aspect (a), d’après le travail de TIEDEMANN. Revenant sur la même question, EmMMERT, dans un autre mémoire, confirme la description qu’il a déjà donnée du Hé- ron et y ajoute celle du Cormoran. Il précise la situation du ganglion cervical supérieur, et montre que par cette dispo- sition même, les Oiseaux se séparent nettement des Mammi- fères (2). Il signale le nerf cardiaque issu du Fee ganglion tho- racique. Ses études ont porté non seulement sur les Oiseaux dési- gnés plus haut, mais encore sur le Corbeau, l’Oie, le Mergus Merganser. [Il appuie sur la disposition cruciale que pré- (4) « Il (le cordon vertébral) se réunit aussi à la partie médiane du cou « avec certains nerfs pour avoir les propriétés d’un ganglion cervical (b). » (2) « .… Notamment le ganglion qui se trouve entre la partie supérieure « du cou et le maxillaire inférieur. A côté et en avant du nerf qui sort de « la cavité cranienne et que Cuvier regarde comme une partie du glosso- « pharyngien. Ce ganglion cervical supérieur du sympathique se trouve, « d’après mes recherches sur le Héron et le Cormoran, à l’union des cor- « dons nerveux qui, de chaque côté du cou, s'étendent dans le canal dans (a) Euuerr, 1810. Reichert's Archiv. IX, p. 380-120. (b) EmmerT, 1811. Reil's Archiv. T. X, p. 377-392. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 13 sente, dans le canal vertébral, l’entre-croisement du sympa- thique et des nerfs verlébraux, et se résume en disant : « La portion cervicale du nerf sympathique ressemble chez les Oiseaux à toute la portion thoracique des Mammi- fères (a). » En 1817, Wgger publie, à Leipzig, sa thèse inaugurale de médecine : Analomia comparata nerui sympathici, dont je n'ai pu me procurer qu'un résumé fait par l’auteur lui- même et publié dans les Archives de Meckel (1). « lequel chemine l'artère vertébrale et que Cuvier considère comme une « branche née du premier ganglion thoracique (branche) qu’il n’a pu suivre « jusqu'à la tête (a). » (1) S 1®r. La différence qui existe entre le sympathique des Mammifères et celui de l'Homme est presque nulle. Plus ou moins arrondi (Veau, Cochon, Brebis), le ganglion cervical supérieur fournit au tympan et au plexus pé- ricarotico-jugulaire. L'auteur décrit avec détail chacun des filets qui partent de ce ganglion. Il convient de citer parmi ceux-ci le nerf vidien ; les anas- tomoses avec le triiumeau, la glande pituitaire, la VIe paire, soit direc- tement {(Brebis, Veau), soit par l'intermédiaire d’un petit filet nerveux (Co- chon). Weger note le développement qu’atteint le trisplanchnique dans la région parotidienne et remarque son intime union avec le nerf vague dans la gaine duquel il chemine {animaux ci-dessus nommés, Sapajou). Ce même caractère se retrouve également chez le Chat. Chez le Veau et le Cheval, il est déjà séparé, et chez le Lièvre il se tient tout entier au-dessous, carac- tère différentiel entre cet animal et le Lapin, d’après EMMERT. Il existe deux nerfs cardiaques (Cheval, Veau) dont les rameaux afférents forment un plexus sur la veine azygos et sur le ventricule gauche s’étalant dans sa substance sans cependant suivre le trajet des grosses artères. Ce * plexus ventriculaire fait défaut à gauche. Les nerfs cardiaques sont satel- lites des artères coronaires (Cheval). Le nombre des ganglions thoraciques dépend de celui des côtes. Le nerf splanchnique s’unit davantage aux gan- glions thoraciques chez les Mammifères que chez l'Homme. Traversant tous les ganglions (Renard), il passe même au-dessous de la XII° côte (Veau, Sapa- jou, Chat, Taupe, Rat) et peut quelquefois avoir des filets de renforcement (Cheval). Les rameaux intermédiaires sont généralement simples. La chaîne sympathique s'étend jusqu’au sacrum et les plexus viscéraux ressemblent à ceux de l'Homme. Le vague gagne le plexus solaire et chez les Rongeurs ce plexus solaire semble atteindre un développement plus considérable. $ 2. Chez les Oiseaux, le ganglion cervical supérieur (Oie, Canard, Poule) est en connexion avec le facial et le glosso-pharyngien. Petit, ovale ou trian- gulaire, il émet : 1° Un filet cranien qui marche à l’intérieur du canal de Fallope, s’unit au _ facial et semble correspondre au nerf vidien que prolongerait une branche du rameau de Jacobson. « Il marche, dit-il, avec le nerf facial dans un canal « mal fermé percé dans la caisse du tympan, qui s’abouche avec le canal « de Fallope dans lequel il se tient en même temps que le nerf facial; » (a) EmmerT, 1812. Reiïl's Archiv. Bd XI, p. 117. 14 V. THÉBAULT. Son travail se compose d’une partie anatomique et d’une partie phylogénétique. 2° Un rameau qui s’anastomose à l'intérieur du canal earotidien pour former le plexus homonyme. De ce plexus, partent des rameaux pour la trompe d'Eustache, la glande de Harder qui ne recoit jamais de rameau de la V° paire. Le sympathique se réunit bientôt à la 1re branche de la Ve paire à côté de laquelle il marche dans la cavité nasale (wo er eben in die Nasenhéhle tritt) ; 3° Une troisième branche se réunit aux nerfs mous accompagnant la ca- rotide, sans s’anastomoser avec un rameau du vague ou des nns. spinaux, contrairement à l'avis D'EMMERT ; 4° Enfin, le 4° rameau, entre la 2° et la 3e vertèbre cervicale, pénètre dans le canal vertébro-apophysaire à l'intérieur duquel il chemine de con- cert avec l'artère vertébrale, croisant ainsi, à angle droit, tous les nns. ver- tébraux. À chaque intersection, existe un ganglion. Au niveau des nerfs de l’aile, les ganglions acquièrent un énorme développement formant une masse grise sur le nerf lui-même (wie ein graues Haüfchen auf denselben aufsitz). À côté de ces renflements, on remarque les ganglions spinaux proprement dits. Les ganglions qui suivent sont, jusqu’au dernier, réunis les uns aux autres par un double cordon de rameaux intermédiaires, l’un supérieur, l’autre inférieur à la côte. Les ganglions situés à la base des nerfs de l’aile semblent occuper la place du ganglion cervical inférieur. « Es scheint diese 3 Knoten, die mit den 3 groszen Flugelnerven gebildet werden, die Stelle des untern Cervical- knotens zu vertreten. » Ces faits sont très évidents chez Poule, Pigeon, Corneille, où les gan- glions sont fusionnés en un seul très allongé. Par cette disposition, Weger explique pourquoi chez Lièvre, Veau, le gan- glion inférieur du cou se réunit au premier thoracique. Le ganglion spinal de la région dorsale est fusionné avec le ganglion sympathique. Quelque- fois il reste un vestige de [a séparation primitive comme chez lOie. Tous ces ganglions concourent à la formation du splanchnique chez le Pivert, tandis que les trois premiers n’y prennent aucune part chez l'Oie. (Beim Grünspecht trugen alle Brustknoten zur Bildung desselben bei, bei der Gans die 3 obersten Brustknoten nicht.) Ces nerfs splanchniques se fusion- nent entre eux et avec les nerfs voisins, présentant quelquefois des ren- flements ganglionnaires sur leur trajet et vont se réunir sur le tronc cœæ- liaque, mais sans former de ganglion cœliaque. Il n'existe aucune connexion avec le nerf vague (auch geht der Nervus Vagus dasselbst keine Vereini- gung ein). Le sympathique innerve les reins, le foie, chez l’Oie, l'estomac est surtout sous la dépendance du vague. Le tronc du sympathique se prolonge jusqu’à la dernière vertèbre. S 3. Amphibiens. Des douze ganglions qui composent le sympathique, les deux plus antérieurs sont réunis aux troncs du vague et du trijumeau. Le sympathique se continue en dehors du crâne avec la racine du vague. L'auteur nie l’anastomose avec la VIe paire signalée par Carus, et retrouve les anastomoses déjà signalées, intra et extra-orbitaires avec le trijumeau. Il rapproche cette disposition de celle semblablement observée chez l'Oie et considère cette branche comme l'équivalent du nerf vidien de l'Homme et des Mammifères. Le sympathique croise ensuite tous les nerfs vertébraux SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 15 Il étudie avec quelques détails le sympathique des Mam- mifères, des Oiseaux, des Amphibiens, des Serpents et des avec lesquels il ne se fusionne pas. Il présente au point de croisement un petit ganglion qui fournit aux viscères, et qui semble être la fusion du gan- glion spinal et du ganglion sympathique. Le 5e ganglion dorsal fournit le nerf splanchnique. Les cinq autres gan- glions fournissent aux viscères. Pas de ganglion impair terminal. $ 4. Serpents. Le sympathique semble peu développé à l'inverse du pneumo- gastrique. Le nerf vague fournit un rameau lingual, le laryngé récurrent et le rameau intestinal qui innerve le péricarde (Herzbeutels) et se réunit en arrière du cœur avec celui de l’autre côté. De cetle réunion, naissent des filets destinés au foie et à l'estomac (und Leber und Magen mit Nervenen versah). $ 5. Poissons. Conformément à l'avis de Cuvier, il est à peine sensible chez le Brochet et la Carpe. Il existe de nombreuses connexions avec le vague. Les splanchniques sont très développés. Dans la seconde partie de son travail, qu'il intitule Allgemeine Resultate, Wgger recherche quels sont les liens qui unissent les différents groupes de Vertébrés les uns aux autres. à Il observe, avec MEcxeL (a), que le sympathique est d'autant moins déve- loppé que l’animal occupe une place moins élevée dans l'échelle des Verté- brés. Ainsi, bien représenté, avec tous ses ganglions, chez les petits Mam- mifères, il disparaît, pour ainsi dire, chez un Silure de 53 livres. La même chose existe chez les Mammifères, eu égard à la taille. Chez les Oiseaux, cette différence est très remarquable. Il y a union avec les nns. spinaux les ganglions se confondent avec les nns. du cou, de l’aile, de la poitrine; il y a un véritable ganglion cœliaque (wahres Ganglion cæliacum) et sans que les ganglions soient disséminés de nombreux rameaux sont satel- lites des artères viscérales (Wir vermissen die grossen Halsknoten ein wahres Ganglion cæliacum und statt der vielfachen Eingeweide geflechte begleiten fast einfache Fäden die Arterien, ohne dasz Ganglien eingestrent sind). Chez les Amphibiens, les liaisons avec le système spinal sont plus consi- dérables qu'avec le système viscéral. Il n’y à aucun vestige d’un ganglion cæliaque. Sur un exemplaire de Coluber Natrix, de 40 pouces, le sympa- thique était à peine visible. Chez les Poissons, le sympathique disparaît. Le sympathique est d'autant moins développé que les filets du vague des- tinés aux viscères le sont davantage, de sorle que dans les classes infé- rieures le vague se forme aux dépens du sympathique qu’il remplace tout entier chez les Céphalopodes dans les fonctions de la vie végétative. (Der Nerv. sympath. tritt desto mehr zurück mehr die Nerven, welche vom Vagus zu den Eingeweiden geschickt werden, hervor so dasz sich der Nervus Va- gus bei den untern Klassen der Vertebraten so auf Kosten des Nerv. Sym- path. ausbildet, das er ihn bei den Cephalopoden ganz verdrangt und seine Stelle als vegetatives Nervus System allein ubernimmt). Chez l’Homme et les Mammifères, les plexus œsophagiens traversent le diaphragme. (a) J.-F. Mecxez, 1815. Dtsch. Arch. phys. Bd 1, Hft 1, p. 1. WEBER fait allusion au paragraphe 6 de ce mémoire dans lequel l’auteur étudie le développement du système nerveux central. 16 V. THÉBAULT. Poissons, puis il termine par des considérations générales, dans lesquelles il cherche à établir les relations qui existent Les nos. splanchniques très petits ainsi que les filets pulmonaires tirent leur origine du sympathique. Chez les Oiseaux, cette disposition s’accuse davantage vers les parties inférieures (... Nimmt... elwas schon ab). Le vague s'isole sans se lier aux ganglions ou aux plexus viscéraux du sym- pathique. Chez les Grenouilles, le fait s’accuse davantage. Chez les Poissons enfin, où le sympathique disparait, le vague est si gros que les deux troncs réunis atteignent la grosseur de la moelle. Le ganglion du pneumo atteint, chez la Carpe, la grosseur du cervelet. Le nerf sympathique sort des organes respiratoires et dans l'abdomen, la branche intestinale du vague l’emporte sur le tronc du sympathique. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que chez les Céphalopodes, comme Sépia, ie sympathique fasse complètement dé- faut. « Il n’est pas douteux, dit-il, que ce soit le nerf vague qui forme le « plexus des viscères, si l’on considère, avec Cuvier, qu’il se réunit derrière « le cœur avec celui du côté opposé. Le nerf sympathique correspond dans « son plus ou moins grand développement au développement plus ou moins « grand de la moelle épinière. Il semble suivre l'extension des fonctions intel- « lectuelles. » Partant de cette dernière idée, l’auteur le montre nul chez les Poissons, un peu plus développé chez les Batraciens, davantage chez les Serpents, considérablement chez les Oiseaux, et atteignant enfin son maxi- mum chez les Mammifères. La grosseur du filet nerveux étant fonction di- recte de celle de l'organe, ce qui est vrai, d’après TiEDEMANN et Cuvier, pour la longueur de l'intestin, se confirme en ce qui concerne le sympa- thique qui n’obéit pas à une unité de forme, mais se modifie à satiété. Si, se plaçant à un autre point de vue, on veut savoir à quelle partie du système nerveux des Vertébrés correspond la chaine sanglionnaire des In- vertébrés, la plupart des auteurs (Scarpa, BLUMENBACH, Cuvier, J.-F. MEecxex, Gazz) s’accordent pour l’assimiler à la moelle épinière. L'auteur discute le système de Gaz qui voit dans la moelle une série de ganglions. Weger fait justement observer que la chaîne ganglionnaire manque tout entière chez certains Mollusques qui ont un cerveau nu et plusieurs ganglions dissémi- nés, comme Sépia. Considérant ensuite les rapports avec la circulation, les organes des sens, « cette partie, dit-il, doit-elle devenir plus importante « que la moelle épinière ? » Contrairement à Meckez, quelques anatomistes (REIL, ACKERMANN) com- parent le système ganglionnaire des Invertébrés au sympathique des Ver- tébrés. Considérant ensuite le système nerveux des Poissons il met en parallèle, à l'exemple de Warruer et de MEcxEL, la moelle épinière et le sys- tème nerveux des Mollusques, des Insectes et des Vers, et conclut : « Es « scheint als dürfe der Knotenstrang der Wirbellosen Thiere weder für « das Ruckenmark, noch für den Ueberbleibsel dieses Systems seyen in « den Wirbelthieren in den Spinalknoten zu finden. » L Revenant encore sur la question précédente, il signale les ganglions spi- naux dans les quatre classes, donne quelques détails sur les Poissons, et répétant ce qu'il a déjà dit, cherche encore à élablir une comparaison avec les Invertébrés et conclut : que le système ganglionnaire des Invertébrés pourra aussi bien être la moelle épinière que le sympathique. Enfin, consi- dérant, chez cerlains Vertébrés, l'immense développement du vague, il les rapproche des Céphalopodes en même temps qu’il insiste sur l’extension SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 17 entre les différents groupes de Vertébrés, ainsi qu’à homolo- guer les systèmes vague et sympathique chez les Vertébrés et les Invertébrés. Carus, en 1828, représente dans son iconographie le sys- tème nerveux du Psittacus (1). Cet auteur donne une planche inverse qu'acquièrent le vague et le sympathique, ce qui résume les lignes ci-dessous : « Ueber sehen wir dieses alles mit einen Blick sozeigt sich, dasz in den wirbellosen Thieren, ein einfaches Nervensystem da sey, bei dem der Unter- schied zwischen animalischem und organischem Nervensystem noch gar nicht anwendbar sey, das dieses Nervensystem also eben so wenig für ein animalisches (Ruckenmark) als für ein organisches (sympatischer Nerv.) gehalten werden dürfe, dasz diese Theilung in ein animalisches und orga- nisches Nervensystem zuerst bei den Wirbelthieren erscheine, und diese Spaltung der Functionen sich in einer gleichzeitigen Trennung des Nerven- systems in Ruckenmark und sympatischen Nerven zu erkennen gebe, dasz daher Ruckenmark und sympatischer Nerve als neue Bildungen sowohl gleichzeitig erscheinen, als auch in ihrer Ausbildung gemeinschaftlich forschreilen. « Er scheint aber zwischen beiden Hauptklassen von Thieren ein Ueber- sang statt zu finden durch die Cephalopoden denen auf der einen Seite Ruckenmark und sympatischer Nerv, auf der andern der Knotenstrang fehlt, bei denen das Gehirn isolirt da steht, wo denn der Nervus Vagus als Eingeweidenerv zu den unwill Kührlichen Organen herabsteist. Daher geht er auch bei den hôhern Klassen im das organische Nervensystem immer ein, und nimmt darin einen desto grossern Rang ein, je näher die Wirbel- thiere den Cephalopoden stehen (a). » 4) À la planche VI de son travail, dont le texte esl une légende des planches qu'il donne, Carus représente la moelle allongée d'un Psittacus (fig. I, I, I). Les trois nerfs IX, X et XII naissent de la moelle par plu- sieurs racines qui forment, à l’origine, un tronc commun qui se subdivise presque aussitôt en trois gros rameaux correspondant au glosso-pharyn- gien, au pneumo et au spinal. Dans la figure VIIL, il représente le vague descendant le long du cou et se divisant partie aux sacs aériens, partie à la trachée. Le grand hypoglosse d'abord simple descend sur latrachée puis, vers son tiers inférieur, se fusionne avec celui du côté opposé pour se di- viser de nouveau aussitôt et innerver le syrinx. Le nerf récurrent se rend sur le jabot ainsi que Îles nerfs vertébro-cervicaux (pariter interse anastomozantes ad ingluvium usque pergunt). La figure IX montre les rap- ports du pneumogastrique et du sympathique. Le vague donne un nerf ré- current pour le jabot et la gorge (pro ingluvie et faucibus, nervo recurrenti comparandus). Le tronc gauche donne un petit rameau pour le poumon gauche, et un rameau plus remarquable (insignior) qui, entre l'artère et la veine pulmonaire,se rend au proventricule et qui, derrière le cœur, forme, avec le rameau semblable du côté opposé, un tronc simple qui atteint le ventricule musculaire et se diverge dans l’angle (in sinu) situé entre celui- ei et le proventricule. Le nerf hypoglosse se termine dans le pharynx infé- (a) E.-H. Weser, Meckel’s Arch. Bd III, p. 396-417, 1817. ANN. SC. NAT. ZOOL. NL 2 18 V. THÉRAULT. originale d’Esox lucius. Il figure également les anastomoses nerveuses céphalo-cervicales du Pilhon ligris, d’après le tra- vail de Vocr (4), ainsi que le système nerveux de la Tortue, d'après Boyanus (0). | CH. Senizcor, en 1829, étudie l’action du pneumogastri- que sur le tube digestif, sur le larynx et sur le cœur (1). rieur (in pharyngis inferioris musculis finitur), outre sa branche trachéale. Né du Ile nerf du plexus brachial, le sympathique s'étend jusqu’au cloaque en formant au niveau des trois premières côtes des anses qui les enveloppent. Il s’unit aux nns. intercostaux par des ganglions quadrangu- laires (triquetras intumescentias) et, par de fins rameaux, aux plexus crural et ischiatique. A droite et à gauche surioul, s'échappent des rameaux intes- üinaux (ramuli e sympathico intestiniis qui e sinistro funiculo terminali præcipue ex ejus ganglio oriuntur). Il y à des ganglions sur l'aorte, les artères abdominales et dans le mésentère. Les trois derniers nerfs sacrés fournissent un nerf au cloaque (c). (1) Expérience VI. — Double section chez le Chien : Vomissements répétés et incoercibles. SÉbiLLoT nie la nécessité immé- diate du pneumogastrique pour l’entretien de la vie. Expérience VII. — Section double du vague : Les battements cardiaques deviennent plus fréquents à ce point qu'ils ne peuvent plus être comptés, et présentent des intermittences au mo- ment du maximum d'inspiration. Expérience XII. — Excision successive des nerfs du larynx : 4° Section des deux laryngés supérieurs : La voix devient plus grave, s’affaiblit, mais reste distincte. 29 Section d’un seul récurrent : La voix semble « un son produit par le passage de l'air dans un corps « sonore dont toute l'étendue vibrerait. C'était une espèce de ronfle- « ment qui devint ensuile plus sonore lorsque le second récurrent fut « coupé D. Expérience XIII. — Section des récurrents (sur 4 Chiens) : 1° Difficulté et gène respiratoires aprés l'opération : Deux Chiens toussent et cherchent à rejeter un corps étranger imagi- naire qui occuperait le larynx. Ces symptômes disparaissent, puis : un aboie, un autre pousse des cris aigus et glapissants, deux sont muets. 20 L’autopsie permet de vérifier l'exactitude des lésions. Expérience XIV. — Section simple du pneumogastrique d’un Chien dont les deux récurrents sont coupés : L'animal au moment de l’opération présente des phénomènes as- phyxiques analogues à ceux produits par la présence d’un corps étranger dans É trachée. Congestion violette. Contractions vio- RAT et tumultueuses du cœur. (a) Vocr, Zur Neurologie des Pithon tigris, in J.-F. MüLcer’s Arch. Jahrg. 1830, p. 39. (b) Boyanus, Anatomen Testudinis Europææ. Wilna, 1819. (c) CARUS, Tab. anat. comp., 1828. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 19 Biscuorr étudie longuement les relations qui existent entre le sympathique et les nerfs craniens. Il montre l'indépendance du pneumogastrique etdu glosso-pharyngien ainsi que l’exis- tence de l'accessoire de Wuis. Chez le Faucon, cependant, le nerf de la neuvième paire semble disparaître dans le gan- glion cervical supérieur, d’où son expression « #n illo nerrus glosso-pharyngeus fere totus dissolvitur (1) » Expérience XV. — Section du pneumogastrique droit après section préa- lable du récurrent, quatre jours après celle du pneumogastrique gauche : Pas d’accidents après la première opération. Toux, voix aiguë, gla- pissante après la seconde. Pas de vomissements. Expérience XX. — Section du vague droit cervical du Pigeon : Pas de résultats. Expérience XXI. — Section des dia vagues chez le Pigeon: L'animal maigrit, tombe dans le coma et meurt dix jours après. De ces faits, SénirLor conclut : I. Il existe des différences individuelles propres aux différentes classes d'animaux. II. « La section des nerfs laryngés produit la perte complète de la voix; « celle des laryngés supérieurs rend les sons plus graves; celle des infé- « vieurs ou récurrents les rend plus aigus lorsqu'elle ne les abolit pus « complètement ; elle occasionne de la gêne dans la respiration par res- « serrement de la glotie, qui ne m'a jamais paru assez complet pour « causer la suffocation. » (Exp. VI, XI, XII, XIV, XV.) VII. La section du vague a une influence passagère sur les mouvements du cœur (a). | (4) IL étudie le nerf accessoire de Willis chez Falco buteone, Columba ænatis, Gàllina, Scope strige, Ciconia alba, chez Oie dont il donne les figures, ainsi que chez Psittacus æstiva et Meleagris gallopavo qu'il n’a pas repré- sentés. IL a également étudié des Mammifères et des Reptiles. Il accorde au spinal une fonction vocale, car, après l’avoir sectionné à droite et à gauche, il a observé des modifications dans les sons émis par les animaux : « Jam cum in dextro latere omnes radices dissecuissem animalis, quod continuo ejulavit, vox rauca facta : raucedo illa continuo aucta est quo plures radices in sinistres quoque latere dissecui. Tandem cum omnes radices in utroque latere abscidissem, hircus omnem vocem amisit, et sumissum quendam ac raucissimum tantum modo emisit sonum, qui neutiquam vox appellari po- tuit. » Il avoue que la voix se perd non seulement après section de l'accessoire, mais encore après seclion de plusieurs racines du vague. « Ner- vum accessorium nimirum nervum motorium esse, ideoque in partes vagi adscisci, ut motus, quibus hic, qui sensificus tantum modo nervus est, præ- esse videatur, ipse perficiat; eumdem ergo præesse motibus quoque mus- culorum laryngis, indeque nervum esse vocalem. » Biscaorr rappelle alors que SERRES l’a vu le premier et rapporte cette phrase de cet auteur : « Aucun auteur n’a encore trouvé le nerf accessoire de (a) Cu. SEDILLOT, Pneumogastrique, Th. méd. Paris, 1829, n° 274. 20 V. THÉBAULT. Swan, dans son iconographie construite sur le même plan que celle de Carus, figure, entre autres choses, le nerf intes- {inal, chez Cygnus olor, mais ne semble pas voir sa valeur, car il n’en parle pas dans son texle. Son travail embrasse tous les groupes de Vertébrés el d'Invertébrés (1). Willis chez les Oiseaux. CozLins, MALACARNE, VicQ D’AzYr, disent qu’il n'existe pas. M. Cuvier n'en fait pas mention. TIEDEMANN ne l’a point observé. J'ai moi-même longtemps douté de son existence dans cette classe parce que je ne l'avais pas rencontré chez nos animaux domestiques, ni chez les Oiseaux de proie, ni chez les animaux nocturnes. Je l'ai enfin observé chez le Casoar, l’Au- truche et la Cigogne blanche. Les faisceaux tous postérieurs descendent au niveau des branches postérieures du IV° nerf spinal el venaient se réunir au tronc du nerf pneumogastrique. Je n'ai pu suivre sa disposition, n'ayant eu que l’encéphale de ces animaux à ma disposition (a). » Biscuorr, étudiant ensuite les Oiseaux diurnes, suit l'accessoire de Wizis jusqu’à la hauteur du IIT° nerf spinal chez Ciconia alba. Outre ces racines qui sont très petites, il en est d’autres venues du vague dans le ganglion duquel il se jette. Il gagne de là le ganglion sympathique cervical supérieur d'où il s'échappe pour fournir aux muscles environnants, au larynx et à l'œsophage : « Dissolvitur, dit-il, fere totus in ganglion cervicale supremum sympathici ex quo autem mox iterum egressus, ramum ad musculum styloglossum et alium ad laryngeum mittit et œsophageum, et prope vagum secundum collum descendit. » Il communique avec le facial, le sympathique et les muscles par l’inter- médiaire du plexus carotidien chez Anser. Les IX° et X° paires sont indé- pendantes l’une de l’autre, à l’origine, et se réunissent en formant un an- neau analogue à celui que j'ai figuré chez Ara (Cf. fig. 60). Il en est à peu près de même chez Falco buteone, Scope stryge, Columba œnatis. Enfin il décrit sans le figurer ce qu'il a observé chez Psittacus æstiva et chez un autre Psittacus indéterminé qui présentent de grandes analogies avec ce qu’il a vu chez Melleagris gallopavone (b). (4) Swan représente à la figure 3 de la planche XVI, ïes nerfs splanch- niques de la Tortue absolument entremêlés avec les artères. Il figure, chez ce même animal, le ganglion noueux du vague, le nerf récurrent et un grand nombre de filets dont la majeure partie se rendent au ventricule tandis que peu se rendent à l'oreillette (pl. XV). Chez Serpent (Boa consirictor) les der- niers nerfs craniens sont anastomosés en plexus. Le vague semble se conti- nuer par le sympathique (8, fig. 2, pl. XVIII). Du tronc du pneumo, partent des filets récurrents qui se portent sur les crosses aortiques (2, fig. 2, pl. XX). Chez Pelecanus onocrotalus, le vague (9) est accompagné d’un nerf qui semble correspondre à notre syringien inférieur, ou au nerf d’Acconci. Il y a un gros sympathique sur la carotide (pl. XXI) et un plexus supracapsulaire très développé (fig. 3). Les derniers nerfs craniens présentent de nom- breuses anastomoses avec le sympathique chez Anser palustris (pl. XXII, fig. 1-6). Chez Cygnus olor, on voit nettement les nerfs cardiaques sympa- thiques qui naissent au niveau au plexus brachial (pl. XXIV). De nombreux (a) SERRES, Analomie comparée du cerveau, TI, p. 501, 1824. (b) Biscuorr, Commentat. N. Access. Willis. 1832. [ SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 21 = Anprieu, en 1837, étudie l’action du vague sur le poumon, la voix, le cœur et le tube digestif (1). Bazin (c), en 1839, publie un travail que, plus heureux que moi, MARAGE a pu se procurer et analyser. | Cet auleur, étudiant le nerf facial, signale ses anastomo- ses avec le glosso-pharyngien et le sympathique et rapporte qu'il est construit sur le même plan chez les Reptiles et chez les Oiseaux (2). vaso-moteurs sont figurés sur la veine ou l’artère (?) pulmonaire. Sur la figure 2 de la même planche, on voit très nettement une anse qui passant derrière le gésier, gagne le tronc cœæliaque et va au foie en même temps qu'elle s’anastomose avec le sympathique cæliaque. Il représente le nerf intestinal et ses ganglions (pl. XX V) (a). (1) Dans cet ouvrage, ANpRiEt montre quelle est l'influence des nerfs laryngés sur la voix : Après leur section, la voix est abolie. On n’entend qu’un bruissement dé- sagréable produit par l’air qui traverse la glotte. La section du pneumogastrique éteint le besoin de respirer. Il confirme surtout les auteurs qui l’ont précédé dans cette étude et re- cherche l’influence du cerveau sur le cœur. Après section du vague les mouvements du cœur deviennent très souvent plus fréquents au lieu d’être ralentis ou suspendus. Excilant le nerf cardiaque sympathique, il obtient de l’accélération car- diaque. Excitant le nerf pneumogastrique, il obtient une accélération plus consi- dérable. Il conclut de là que le pneumogastrique a peu d’action sur le cœur (p.28 ‘ébsq): Recherchant ensuite l'influence sur les voies digestives, il observe qu'après section du vague, l’æœsophage est distendu. La faim et la soif sont plus ac- cusées. La contractilité stomacale est ralentie et modifiée. La secrétion n’est pas suspendue. Le suc conserve ses propriélés. L’absorption est détruite. Enfin la mort consécutive à la section du vague reconnaitrait pour causes tous les troubles déterminés par cette section (b). (2) Après avoir éludié le facial chez l'Homme, Bazin l’éludie chez les Oi- seaux : « Le nerf facial, dit-il, se sépare des racines antérieures du nerf « auditif, entre dans l’aqueduc de Fallope, recoit un filet du nerf du limacon, « en donne un autre qui se porte inférieurement d'arrière en avant sur la « paroi interne de la caisse du tympan, du glosso-pharyngien et du ganglion « cervical supérieur. Après cela, le facial contourne la paroi antérieure du « limaçon,se porte obliquement de dedans en dehors et d'avant en arrière, « recoit un filet du 3-facial, passe sur la carotide externe où il est recouvert « par le sinus de la veine jugulaire et par plusieurs filets qui font communi- (a) Swan, lllustrat. comp. anat., 1835. (b) ANDRIEU, Pneumogastrique. Thèse de Strasbourg, 18317 (c) Bazin (1), Syst. nerv. de la vie organ. et de la vie anim., 1839. 29 V. THEBAULT. Ces connexions du sympathique et des organes céphali- ques avaient élé déjà signalées par lui (1). Enfin l’année même où il éludiait le facial, Bazas publiait une étude sur le sympathique du Marsouin (2). Ce sont là les seuls travaux de cet auteur que j'ai pu ren- contrer, au cours de mes recherches bibliographiques, à l'époque indiquée par MARAGE. LonGer, en 1841, étudie le nerf de la voix (3). « quer la V‘paire avec le glosso-pharyngien et le sympathique, donne la corde « du tympan, passe sur le tendon du muscle tenseur du tympan et se dis- « tribue aux muscles digastrique, stylo-hyoïdien et stylo-glosse. » Chez les Reptiles, le nerf facial étudié chez Crocodilus Lucius, Testudo lutea et Testudo radiata a présenté, à très peu de différence près, les mêmes rap- ports que dans les autres animaux (a). (1) De la glande pituitaire, naissent des filets qui se portent sur la caro- tide interne, fournissent aux plexus caverneux et carotidien et s’anasto- mosent avec la IIIe paire, le ganglion ophtalmique, la Ve et la VIe paire. Le ganglion céphalique (gl. pituitaire) et le ganglion cervical supérieur pré- sentent la même disposition chez l’Aigle et l’Autruche (b). (2) Bazin signale, chez le Marsouin, l'absence de nerf olfactif, la Ve paires fournissant à la muqueuse des évents. Le ganglion ophtalmique qui fournit les nns. ciliaires recoit des filets des IIIe et VI° paires ainsi que du grand sympathique. Les connexions entre la 2° branche de la Ve paire, lenerf fa- cial, auditif, glosso-pharyngien et le ganglion cervical supérieur existent comme chez les autres Mammifères. Les racines de l'accessoire, nom- breuses et très rapprochées les unes des autres, se réunissent au aeue et reçoivent des filets du 1°" ganglion cervical. Le pneumo fournit aux branches ainsi qu'aux vaisseaux de la région. Le grand sympathique cervical n’a que deux ganglions (supérieur et inférieur). IL n’est pas enfermé dans la même enveloppe celluleuse que le pneumo, comme chez beaucoup de Mammifères. Il n’y a que sept ganglions à la ré. gion thoracique qui sont recouverts par le plexus artériel de Hunter. Les filets qu'ils fournissent sont moins nombreux que chez les autres Mammi- fères. « Cela dépendrait-il du grand nombre de nerfs que le plexus « artériel de Hunter doit nécessairement recevoir ? » Les ganglions thora- ciques sont en connexions avec les nns. spinaux comme dans les autres Mammifères. Les nns. splanchniques sont formés par les 3°, 4e, 5e et 7e ganglions (c). (3) Dans ce mémoire, l’auteur recherche l’action du nerf de Willis sur la phonation et conclut : I. — La voix est sous l'influence des deux nerfs laryngés supérieur et in- férieur. : II. — L’externe coupé modifie la voix. L’interne est sensible, IT. — Après paralysie, par section des crico-thyroïdiens, la voix devient (a) Bazin (2), C. R. Ac. Sc. Paris, t. VIIL,/‘p. 337, 1839. (b) In. (3), Id., t. 1X, p. 507, 1839. (ec) En., Jd,, t. XIV, p.496, 1842. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 3 Je n'ai pu également avoir à ma disposition les mémoires de BauBerG (4) et Rirze (c) portant sur l’étude des nerfs du bec et de la langue ainsi que sur celle du trijumeau et du glosso-pharyngien. Deux ans plus tard, Dumériz publiait une nouvelle édition des œuvres de Cuvier, etcomme on a pu s’en convaincre dans le court exposé qui a été fait plus haut, il semble ignorer tous ces travaux, sauf toutefois ceux de WEger et de Biscuorr (d). SAPPEY s'occupe accidentellement du sympathique des Oiseaux au cours de son travail sur les sacs aériens de ces animaux et nie l'existence du système de la vie végélative. MARAGE, qui eut l'honneur de s’entretenir sur ce sujet avec le savant Professeur de la Facullé de Médecine de Paris, nous apprend que, dans les dernières années de sa vie, il n'était plus aussi affirmatif (1). | rauque et désagréable. Les jeunes animaux sont aphones et présentent de la gêne respiratoire. IV. — Après section des récurrents, les jeunes émettent des sons assez aigus. Les animaux plus âgés sont aphones. Il y a d’ailleurs de notables variations suivant les dimensions de l'organe et l’âge de l’animal. V. — Les dimensions et le développement des organes expliquent la suf- focation imminente. VI. — Après suppression des nerfs laryngés, la respiration devient plus rapide. VII. — L'arythénoïde dépend du récurrent et non pas du laryngé supé- rieur. Îl est constricteur de la glotte respiratoire. VIIT. — Le crico-aryténoïdien latéral dépend du récurrent. Ne dilatant pas la glotte, il la resserre, c’est donc un constricteur de la glotte vocale. IX. — C’est une erreur de dire que les muscles constricleurs de la glotte reçoivent leurs nerfs du laryngé supérieur et qu'après section des récur- rents ces muscles conservent leur action et ferment la glotte. X. — Le pneumogastrique fournit la sensibilité du larynx dont les mou- vements intrinsèques dépendent du nerf de Willis (a). (1) D'après Saprey (p. 25), les nerfs diaphragmatiques viennent de deux sources différentes : 1° Le diaphragme pulmonaire recoit ses nerfs des ra- meaux intercostaux ; 2° le diaphragme thoraco-abdominal recoit ses nerfs du grand sympathique aortique. « Il emprunte ses rameaux nerveux aux « cordons grisàtres qui suivent le trajet de l'aorte et de ses principales (a) LoxGer, Nns. de la phonat., Gaz. méd. Paris, 1841, p. 465. (6) BeuBerG, De avium. nerv. rostri atq. linguæ. Diss. Halis. 1842. (c) Rrrzec, Comment. de nerv. et glossoph. avium Trigemini, 1813 (d) Duuenis. Cf. Cuvier. à V. THÉBAULT, Remak, dans un mémoire sur le Poulet, décrit pour la pre- mière fois le nerf satellile de l'intestin (6). Ce nerf va en di- minuant de volume du cloaque vers le duodénum. Il est pourvu de ganglions et, arrivé dans la lacune située entre le mésentère et le ligament iléo-gastrique, il émet un filet que l’auteur n’a pu suivre. Dans ce même mémoire, il fait l’em- bryogénie et l’histologie de ce nerf. Il décrit les fibres qui portent son nom. Il est inutile d’insister sur ce travail très bien analysé par Marace, au mémoire duquel nous renvoyons. Boxsporrr étudie les nerfs craniens, chez Corvus Cornix et chez Gruiscinerea (1). « branches pour aller se distribuer aux viscères de l’abdomen et qui cons- « titue, dans l'opinion unanime des auteurs, le grand sympathique des « Oiseaux.» En d’autres termes ce serait le plexus des nerfs splanchniques ou le plexus cœliaque qui fourniraient aux parois des sacs aériens (a). (4) Cet auteur a signalé la fusion des ganglions du glosso-pharyngien et du vague, la communication avec le ganglion sympathique cervical supé- rieur et avec le nerf vidien. Le nerf glosso-pharyngienfournit à la langue, au larynx supérieur, au pharynx. Le nerf vague s’unit au sympathique et reçoit l'accessoire de Willis ainsi que l'hypoglosse. Il existe une anastomose avec le glosso-pharyngien. Le vague forme sous la glande submaxillaire un plexus gangliforme. Il recoit un long rameau cardiaque du sympathique (ramum cardiacum longum e ganglio cervicali supremo accipit). Il pénètre dans la poitrine et gagne le diaphragme (ad diaphragma tendit) qu’il perfore pour s'unir à son congénère du côté op- posé à la surface du ventricule succenturié (diaphragmate perforato in su- perficie anteriore ventriculis glandularis). Sur son trajet, le vague présente le ganglion de la racine (ganglion jugulaire) qui recoit un filet du ganglion cervical supérieur et donne un rameau auriculaire qui se dirige vers l’o- reille interne. Le tronc présente encore le plexus gangliforme. Du vague naissent les rameaux suivants : Rameaux communiquant avec le ganglion cervical supérieur; rameau communiquant avec le nerf glosso-pharyngien, de petite taille, né du bord postérieur du nerf vague, va bientôt dans le nerf glosso-pharyngien, et dont les fibres s'engagent cans le tronc du vague et dans le glosso-pharyngien pour innerver la langue. « Ubi nostræ saltem disquisitiones docuerunt nervus de quo agitur maximam vero partem fi- bras continet quæ, ad ramum internum nervi recurrentis pertinentes, gan- glion petrosum glosso-pharyngei tantummodo permeant el per ramum communicantem de quo quaeritur in truncum nervi vagi et quidem ramum illius lingualem abeunt. » Rameau lingual, ainsi nommé par comparaison avec l’homme et les mammifères, qui donne le rameau lingual que Sran- (a) SAPPEY, App. resp. des Oiseaux, 18417. (b) Remak, Selbständiges Darmnerven syslems, 18417. [ SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 25 Tout entier descriptif, ce mémoire se prête difficilement à l’analyse. NIUS (a) et BAMBERG (b) rattachent à l'hypoglosse. Le glosso-pharyngien four- nit à la membrane muqueuse de la gorge, au sterno-hyoïdien, à l’hyo- glosse, au cérato-glosse. Ses rameaux terminaux sont: R. terminal latéral pour la langue; R. terminal médian pour le même organe, le laryngé supé- rieur, que STAnniIUs fait dériver de l’hypoglosse, situé sur le côté externe du larynx, dans l’angle obtus du rameau lingual, il se recourbe en bas et descend jusqu'au larynx inférieur, au niveau duquel il se divise en deux branches de même taille, rameau interne et rameau externe. « Ramus « laryngeus superior (VII, fig. 1-9) haud exiguæ magnitudinis (que le pré- « cédent) ad latus externum laryngeis angulo obtuso e ramo linguali ad « marginem externum tracheæ discedit, unde deorsum, usque ad laryngem « inferiorem progreditur antequam laryngem inferiorem assecutus est « nervus in duos ramos ejusdem fere magnitudinis ramum externum et « internum dirimittur. » Le nerf récurrent ou laryngé inférieur se détache du bord interne du tronc un peu avant que celui-ci ne pénètre dans la poitrine, au-dessus de la bronche, et se dirige de haut en bas. Il produit bientôt un rameau car- diaque et en dedans un rameau pulmonaire, puis il s’infléchit vers le la- rynx inférieur où il se divise en rameaux à la partie inférieure de la tra- chée et à l’æœsophage. Il envoie un rameau communicant qui se réunit au rameau externe du nerf laryngé supérieur (ramum mittit communicantem qui cum ramo exlerno nervi laryngei superioris coalescit). Le nerf pulmo- naire, né du récurrent, fait souvent défaut. Les rameaux pulmonaires, nés du tronc, forment le plexus pulmonaire à l’intérieur de cet organe et four- nissent des filets qui, suivant la veine cave, pénètrent dans le cœur {in cor abeunt). Il y a des rameaux hépatiques (2 rami tenerrimi qui, e margine in- terno ner vi vagi, ubi diaphragma perforat, prodeunt atque in capsula Glisso- nii introrsum ad hepar tendunt). Il existe également des filets gastriques ‘glandulaires (ventricule succenturié) et des glandes gastriques musculaires. Peu développé, l'accessoire de Wizuis naît par trois racines de la moelle allongée (tres radiculas e medulla oblongala accipiens) et va se perdre dans le ganglion de la racine (ganglion jugulaire). Le grand hypoglosse fournit au muscle de la nuque et va dans le tronc du vague vers le nerf laryngo-lingual. Il recoit, avant sa fusion avec le vague, un rameau du ganglion cervical supérieur du grand sympathique. Il émet des ra- meaux communiquant avec ce système et avec les premiers nerfs rachidiens. La région cervicale sympathique ne présente rien qui fixe l'attention. Le ganglion cervical supérieur communique avec tous les nerfs environnants. 11 fournit des rameaux à la membrane muqueuse du pharynx, au plexus “angliforme du vague, au ganglion pétreux, à l’hypoglosse, etc. L'un de ces rameaux communiquant avec le vague ou long nerf cardiaque, le plus grand des rameaux qui naissent du ganglion cervical, nait du bord infé- rieur du ganglion, se place au-devant puis au-dessous de la carotide (de orsum juxta carotidem procedit et totus quantus in truncum cervicalem nervi vagi abit) (c). (a) Sranxius, Lehrbuch der vergleichenden Anatomie. Berlin, 1846. (b) BaugerG, loc. cit., 1842. (c) Bonsporrr, Act. Soc. Sc. Fænnicæ, t. III, p. 505, 1852. 26 V. THÉBAULT. RouGET (a), signalé par MARAGE, étudie l’action physiologi- que du sympathique sur l'œil et discute longuement avec MüLLer la priorité d’une question résolue avant eux par Perir (4), en 1727, elpar Bupce (c), en 1851 et 1852. Bupce, dans son travail sur le plexus cœliaque, donne la figure de cet organe, chez Corvus Cornix, dessine le nerf in- testinal, mais n’y attache aucune importance. Le reste de son travail est tout entier physiologique (1). SAMUEL résume dans un long article les travaux faits avant lui. Il y ajoute quelques idées originales, mais ne signale aucun point nouveau. Il est surtout intéressant en ce qu'il donne les idées de l'Allemagne de son temps sur la physiologie du système ner- veux nutritif (e). Van KemPpex éludie les nerfs de la X° et de la XI° paire et diffère d'avis avec Loncer sur un certain nombre de points (2). (1) Ce travail est presque entièrement physiologique. Dans la partie ana- tomique, très courte, il donne des planches accompagnées de légendes. Ce sont plutôt des notes. Il étudie Phalangista orientalis, Corvus cornix, His- turus amboinensis et Rana esculenta, puis il passe à l’étude physiologique. La planche XXII (pl. Ilde son travail) représente le Corvus cornix dont la distribution nerveuse correspond à celle que j'ai vue moi-même. Il repré- sente le nerf intestinal sans le signaler dans le texte, ce qui me porte à croire qu'il l'a considéré comme une branche du sympathique venue du plexus hypogastrique. Un fait frappe : les filets sympathiques ne sont pas satellites des artères autour desquelles ils sont enchevêtrés. Il signale des rameaux communicants que je n'ai pas vus et figure dans la composition du nerf splanchnique un nombre de filets beaucoup plus considérable que je n’en ai observé. Il confond d’ailleurs ces derniers dans le plexus cœ- liaque et ne leur donue que les deux ganglions que j'ai notés, chez les petits Passereaux. Il figure également les nerfs qui se portent sur le proventri- cule, mais il ne dit pas s'ils s'unissent au vague (4). (2) 1° Le nerf vague est moteur et innerve comme telle larynx, le pharynx et l’œsophage. 2° Le spinal renferme des racines motrices et sensitives destinées à l’é- paule. 45: (a) Roucer, C. R. Ac. Sc. Paris, t. XLII, p. 937-941, 1856. (6) Petit, Mém. Acad. Sc. Paris, p. 1, 1721. (eh Bupce (1), CHR AC Be. Paris LARXXV p. 255, 1852. Io. et Wazcer, Id., t. XXXIII, p. 370, 1851-1852. (d) Buocz, Nov. Act. Ac. Caes. Leop. Carol., t. XXVIL p. 257, 1860. {e) Saxuez, Journ. phys., t. II], p. 572, 1860. | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 27 V. Bascu éludie les mouvements de l'intestin par excita- lion des nerfs splanchniques après injeclion de nicotine dans le sang (0). Acconcr, dont je n'ai pu me procurer, à mon grand regret, qu'une courte analyse, étudie le nerf laryngé inférieur et le glosso-pharyngien des Oiseaux (1). ViGnai, reprenant les idées précédemment émises par M. le Professeur RANVIER, dans son cours du Collège de France, étudie l’innervation du cœur dans tous les groupes de Vertébrés. Il recherche quels sont les rapports qui peu- vent exister entre le sympathique el le pneumogastrique. Il est le premier qui ait posé le problème et qui cherche à le résoudre par l'anatomie microscopique et par la physiologie. Malheureusement ses recherches, excellentes d’ailleurs, se bornent au cœur. Il s'appuie, pour déterminer ses nerfs, sur la position qu'ils occupent chez les Mammifères et non pas sur leur fonction, ce qui, à mon avis, est un tort. Il conclut enfin à l’inpossibilité de distinguer, chez les animaux par lui étudiés, le terriloire du vague de celui du sympathique. « Les ganglions du pneumogasirique et du sympathique, « dit-il, ne présentent aucune différence (2). » Cet auteur n’a employé que l’incision et le pincement. Il diffère assez souvent d'avis avec LonNGET (a). (1) D’après Acconci, les rameaux récurrents s'étendent de la branche montante du vague à la branche descendante du glosso-pharyngien qui occupe en haut la longueur tout entière du cou. L'innervation de l’œso- phage et du pharynx se rattacherait ainsi au système du vague (c;. (2) Chez les Oiseaux, il étudie le Pigeon. Il signale, dans la cavité de la crosse aortique, près de la bifurcation de la trachée, un plexus très com- pliqué duquel partent, dans l’épaisseur et en dessus du péricarde viscéral, de nombreux rameaux qui forment un plexus qui se perd sur l'oreillette. De ce plexus, partent des fibres qui se rendent à la base du veniricule, où elles forment un plexus au-dessus et près des artères et des veines coronaires qu’elles accompagnent jusqu’à la pointe. Les ganglions sont situés dans -les sillons auriculo-ventriculaire et interventriculaire. Il n'existe pas de différence entre les cellules du pneumogastrique et celles du sympa- thique (d). (a) Van KEuPEN, Journ. phys. Brown-Séquard, p. 284, 1863. (6) V. Basou, Sitzungber. d. k. ac. d. Wiss.z. Wien., Bd XVII, Abth. IN, p. 7, 1873. (e) Acconci, Atti. Soc. Tosc. Sc. nat., p. 162, 1880. (d) Vicwaz, Arch, physiol., p. 917, 1881. 28 V. THÉBRAULT. BRENNER étudie le larynx inférieur et son développement. Il montre que le récurrent, recourbé autour de l’arc aortique, est une formation précoce, puisque, chez le Poulet, on la trouve au quatrième jour. Avec l’âge, augmente la distance qui sépare le cœur de la crosse aortique, accusant la courbure nerveuse primilive et donnant naissance à des rameaux, éti- rement des filets qui, à l’origine, formaient un plexus à la surface des poumons (1). ONopt remarque que, chez les Oiseaux, les ganglions sym- pathiques sont tellement unis aux nerfs spinaux qu'ils semblent être simplement un renflement de ces derniers (2). A. FRoriEP conclut, de ses recherches sur les nerfs, que le facial, le glosso-pharyngien et le pneumogastrique sont des nerfs viscéraux lypiques, ainsi que le démontre l’embryo- génie (3). (1) BRENNER, après avoir étudié en détail le nerf laryngé inférieur, rappelle l'intérêt anatomique que présentent ses rapports avec l'aorte. L'auteur lui- même, après étude, chez un certain nombre d'Oiseaux et de Reptiles, montre que le nerf laryngé inférieur quitte le vague pour se recourber autour de l'arc aortique. Au moment où, dans le stade embryonnaire, il se recourbe autour du cinquième arc, il s'étend au-dessus des poumons. Chez un em- bryon de Poulet de quatre jours, le tronc du vague est parfaitement formé et l’on distingue dé'à sur la trachée des branches qui, avec la distance croissante entre le cœur et l'arc aortique, forment, en arrière, de longs ra- meaux.Chez les Amphibiens ceux-ci sont insignifiants (a). (2) D'après Oxopr, qui étudie les Mammifères, les Oiseaux et les Reptiles, les rami communicantes, chez le Cheval, n’ont de rapport direct qu'avec les racines spinales et antérieures. Mais il n’y a là qu'une apparence. Les coupes en série d’'embryons de Poulet de neuf à dix jours montrent des fibres sympathiques pénétrant dans les racines antérieure et postérieure du nerf rachidien. Les ganglions sympathiques dérivent des ganglions spinaux, la différenciation ultérieure étant secondaire. Les fibres des rameaux com- municants passent, en partie, directement dans les branches du sympa- thique qui se détachent à leur niveau. Une partie suit une marche as- cendante ou descendante. Le premier cas prédomine dans la région supérieure, l’autre dans la région inférieure du sympathique. Chez les Oiseaux, les ganglions sympathiques sont si intimement unis aux nerfs spinaux qu'ils en semblent être de simples renflements. Chez Emys, les homologues des nns. intercostaux produisent de longs rameaux commu- nicants qui se rendent aux viscères après avoir touché au ganglion sym- pathique (b). (3) Cet auteur, qui étudie les Mammifères, déduit de ses recherches em- (a) BRENNER, Arch. Anat. phys. Anat. Abth., p. 373-396, 1883. (b) A. D. Oxoni, Id., p. 145-169, pl. :-8, 1884. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 29 Rocxas, en 1885, décrit un nerf carotidien qui naîl du ganglion cervical supérieur, lequel, chez le Canard, ne s’anastomose pas avec le vague, mais envoie un filet au fa- cial. [l signale également les communications qui existent entre les rameaux du glosso-pharyngien et ceux du plexus cervical. Il indique l'existence d’un plexus ciliaire (1). Rocas n’admet pas, à l'inverse de MaGnieN, que le nerf bryologiques, que les nerfs des VII, IX° et X° paires présentent le type des nerfs viscéraux. Il appuie son hypothèse sur leurs rapports avec les fentes branchiales de l'embryon et l’adhérence passagère des ganglions avec les épaississements épidermiques, rudiments d'organes latéraux sensitifs dont les représentants ultérieurs sont les ganglions géniculé, pétreux et noueux. La corde du tympann'est pas le rameau prétrémal du facial, qui, non diffé- rencié et augmenté du rameau palatin des Sélaciens, représente le grand nerf pétreux superficiel. Dans le glosso-pharyngien, le rameau lingual dé- rive du rameau postrémal ; en outre, les rameaux pharyngiens et postrémal semblent correspondre au nerf tympauique, chez les Sélaciens. Le vague donne deux rameaux postrémaux correspondant aux 4° et 5e arcs viscéraux. Le 4° semble fournir le nerf laryngé inférieur dont la marche singulière s'explique par l'existence de l’ébauche latérale de la thyroïde qui, ventralement, se déplace en haut de la poche du thymus issu du troisième arc. L’hypoglosse a les caractères d’un nerf spinal. Sa courbure s’expliqne si l’on songe qu'il doit passer en arrière du rudiment d'organe sensitif du vague. Sauf réserve, les ganglions des VIL*, IX£ et X° paires ne peuvent être comparés à ceux des ganglions spinaux (a). (1) Dans une première note publiée à l’Académie des Sciences, Rocxas nie les anastomoses du ganglion carotidien et du vague. Le bord supé- rieur du ganglion cervical donne un filet carotidien et un autre dans l’aqueduc de Fallope. Quelquefois ce dernier s’anastomose avec le fa- cial. Du bord inférieur du ganglion, naît un rameau, pour la carotide primitive, formant le plexus intercarotidien et communiquant par ce moyen avec le glosso-pharyngien et le tronc du sympathique dont certains rameaux forment le plexus occipital, pour l'artère homonyme. Les gan- glions du sympathique communiquent avec les rameaux antérieurs des nns. rachidiens par de courtes anastomoses (b). Dans une seconde note l’auteur fait observer que l’on a au début un accolement du sympathique et du facial. Ce n’est que plus tard que se fait l’anastomose avec le pneumogastrique. Il indique en outre la présence de deux plexus sympathiques en avant et en arrière de l'œil. 1] appelle n. temporo-lacrymal la branche sympathique qui, avec le facial, traverse le canal de Fallope. Il signale une anastomose de ce nerf avec le vague. Un rameau s’en détache qui accompagne l'artère ophtalmique ex- terne jusqu’à la glande lacrymale. Le plexus postoculaire est en rapport avec le plexus carotidien duquel part un rameau qui constitue la racine sympathique du ganglion ophtalmique (c). (a) Frorigr, Arch. Anat. phys. Anat. Abth., p. 1-55, pl. 1-2, 1885. (b) Rocnas (1), C. R. Ac. Sc. de Paris, t. C, p. 649, 1885. (cn. (9), Id., t C} pe 829, 1885. 30 V. THÉBAULT. vidien des Oiseaux soit l’homologue de celui des Mammi- fères (1). MaGniex, la même année, accepte l'existence d’un gan- elion géniculé (2) qui s’anastomose avec le sympathique, ainsi que l’existence d’un nerf vidien, nerf vidien qui sera contesté aussi par Rocaas (cf. la note ci-dessus). Il n’y à ni ganglion sphéno-palatin, ni nerf petit pétreux. Enfin, il existe une corde du iympan vraie (3). LarronT, après avoir décrit les branches des nerfs triju- meaux facial et sympathique des Oiseaux, s'occupe de leur physiologie et, à l'exemple de Rocxas, n'admet pas les dé- nominations de nerfs vidiens et de corde du tympan (4). (1) Rocxas observe que le nerf décrit par Macnten (Cf. plus bas) sous le nom de n. vidien des Oiseaux, ne correspond qu'imparfaitement au nerf homonyme des Mammifères. 11 accompagne l'artère ophtalmique externe jusqu'à l'œil et son anastamose avec le trijumeau est souvent très grêle. fl existe également un autre filet qui s'anastomose avec le facial et qui pourrait aussi bien être considéré comme nerf vidien. Au point de jonction existent des cellules ganglionnaires. S'appuyant sur ces faits, l’auteur n’ad- met pas qu'aucun de ces nerfs puisse représenter le nerf vidien des Mam- mifères qui n’a pas d'homologue, chez les Oiseaux (a). (2) Étudiant le n. facial, MAGNIEN à vu le ganglion géniculé, qui est mi- croscopique et par suite invisible à l’œil nu. Ce ganglion se continue par un filet anastomotique du grand sympathique et envoie un rameau à la deuxième branche du trijumeau. Ce serait là le nerf vidien. Le ganglion sphéno-palatin est inconnu. Le nerf grand pétreux superficiel se réunit à un filet sympathique qui va à la 2° branche de la Ve paire. Il n’y a pas de petit pétreux (b). | (3) Après avoir rappelé Les travaux de Pcarner et de Bazin, l’auteur décrit chez l’Aigle, le Dindon et le Canard une vraie corde du tympan qu'il re- trouve chez la Buse et le Corbeau (c). (4) Le ganglion de Gasser du nerf trijumeau fournit trois branches : la branche ophtalmique, qui fournit à l'œil, aux paupières. à la glande de Harder, au front, au nez et recoit, au moment où il sort de l’orbile par son angle antérieur, un petit filet improprement nommé vidien ; les branches in- férieures (maxillaires supérieure et inférieure) recoivent des filets sympa- thico-faciaux appelés à tort corde du tympan. Le nerf maxillaire supérieur fournit aux parties latérales du bec, à la membrane niclitante, à la con- jonctive, à la glande lacrymale. Le nerf maxillaire inférieur fournit à la parotide, à la peau, aux glandes sublinguales et sous-maxillaires. Le nerf lingual manque. Le facial s'anastomose avec le sympathique, dans le canal de Fallope, (a) Rocnas (2), CG. R. Ac. Sc. Paris, t. CI, p. 5713, 1885. (b) MAGxIEN (1), Id., p. 1507, 1885. (c) MAGniEN (2), Id., p. 1013, 1885. | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 31 Tous ces auteurs ont liré leurs conclusions d’un {ype unique, l'Oie, et semblent avoir oublié les variations individuelles. LaFronT, cependant, doit être mis hors de cause, car il a dé- terminé physiologiquement l’action des nerfs par lui éludiés. Rocas, l’année suivante, donne une descriplion du nerf carotidien sympathique. Il indique ses anastomoses et la va- leur des différents ganglions sympathiques ou craniens au point de vue de la segmentalion du crâne (1). ainsi qu'en arrière et au-dessus de la caisse du tympan. Ces filets intra- pétreux, par l'intermédiaire du « plexus carotidien, communiquent avec le glosso-pharyngien au-dessus de son anastomose transversale avec le pneu- mogastrique ». « Le glosso-pharyngien sort du crâne, par un canal voisin de celui qui « contient le pneumo, recouvre en partie le ganglion cervical supérieur du « sympathique dont le filet anastomotique avec le premier filet intrapétreux « du facial passe au-dessus de lui. Au niveau de l'extrémité inférieure du « ganglion cervical supérieur, d'où se détache le filet carotidien destiné au « second filet intrapétreux du facial, le nerf glosso-pharyngien, cachant ce « filet, fournit l’anastomose transversale du pneumogastrique et un peu « plus bas en avant le rarmmeau de Jacobson. Après avoir fourni des rameaux « vasculaires pour l'artère faciale, le nerf glosso-pharyngien se divise en « deux branches dont l’antérieure, traversant le muscle hypoglosse, se « rend à la langue et aux glandules sublinguales, tandis que l’autre traverse « le larynx et l’æœsophage ». La physiologie enseigne que tous ces nerfs ont pour fonction de déter- miner une congestion de la région innervée. __ On doit donc remplacer les termes de nerf vidien et de corde du tympan par les expressions de 1°" ei 2° rameuu anastomotique du facial et du triju- meuu (a). (1) Rocxas donne le nom de nerf carotidien céphalique des Oiseaux au filet sympathique qui parcourt le canal carotidien et se divise en deux branches à sa sortie. a) N. orbilaire en rapport avec la glande de Harder et présentant le gan- glion orbito-nasal à sa jonction avec le nerf ophtalmique. 6) R. interne, par rapport au précédent, s’anastomose avec le Hebl et l'hypophyse et fournit aux parois pharyngiennes ; communique avec le maxillaire supérieur, fournit aux fosses nasales, au palais, au pharynx des branches communiquant avec un renflement ganglionnaire terminal. Cette branche est l’homologue du nerf palatin, ou vidien décrit par MüLcer chez Python, et le ganglion est le sphéno-palatin. Rocxas signale en outre un filet entre le ganglion de Gasser et la bran- che temporo-lacrymale ainsi que — mais avec beaucoup de réserves — un ganglion carotidien au point de croisement du n. carotidien et du n. facial. Il y a donc ainsi une série de ganglions segmentaires : 1° Ganglion orbilo-nasal appartenant à l'olfactif (le n. ophtalmique (a) LAFFONT, C. R. Ac. Sc. Paris, p. 1286, 1885. 32 V. THÉBAULT. Van BemMMELEx prélend que, chez les Reptiles et les Oiseaux, les nerfs dérivés des dernières fentes branchiales sont accom- pagnés par un ganglion du nerf vague qui est l’homologue du ganglion noueux des Mammifères (1). étant considéré comme le résidu de larête neurale entre les nns.]I et III). 20 G. ciliaire du IIF. 3° G. sphéno-palatin du Ve. 4° G. carotidien (?) du VIF. 5° G. cervical supérieur représentant l’ensemble des ganglions des nns. IX à X (a). (1) Van BEMMELEN, après avoir rappelé que le présent travail a déjà élé publié l’année précédente en langue hollandaise, dit qu'il diffère d'opinion avec P. DE MEURON, qui a étudié comme lui le développement du thymus et de la glande thyroïde. Laissant de côté tout ce qui a rapport à ces organes, nous ferons remarquer qu'à ce propos l’auteur montre que les différents fragments glandulaires constituant le thymus sont accolés à la carotide. Ils se séparent à mesure que vieillit l'animal et finalement le reliquat don- nera ce que l’on désigne sous le nom de glande carotidienne chez les Am- phibiens et chez les Lacertiens, cette glande, suivant l'animal, étant, chez l’adulte, plus ou moins éloignée de son point d’origine, situation en rapport avec l'arc aortique auquel elle était liée pendant la vie embryonnaire et dont elle dérive. Chez les Sélaciens, on voit ces masses primitives s'étendre jusque sur le péricarde. L'auteur continue ensuite à discuter les idées de Dose, de P. »E Meurox et de BEARp sur le même sujet. Il a observé que, chez les Crocodiles, le thymus s'étend, comme chez les Oiseaux, sur toute la lon- gueur du cou. Il existe en outre un petit corpuscule carotidien. L’auteur étudie ensuite le développement et la constitution des corps thyroïdes, chez les Oiseaux, qu’il trouve semblables à ce qu'’ila déjà vu chez les Lézards et les Serpents, à quelques différences près. Il insiste, à ce moment, pour montrer combien les Oiseaux s'éloignent des Mammifères. Enfin, considérant l’innervation : « Je trouve, dit-il, que les « dérivés des fentes branchiales postérieures, chez toutes les formes étu- « diées, s'accompagnent toujours d’un ganglion du nerf vague. Si l’on « compare les jeunes stades de Reptiles et d'embryons d'Oiseaux avec le « stade semblable du développement des Mammifères, comme FRoRiEP l'a « montré et décrit dans son travail (b), on voit que ce ganglion du vague « est l'homologue du ganglion noueux des Mammifères. Chez Reptiles et « Oiseaux, ce ganglion se trouve, en dernier lieu, au voisinage de l'origine « des grosses artères du cœur, et, dans le stade suivant, on le voit de plus « en plus s'éloigner de la tête avec les productions des fentes branchiales. » « Bei Reptilien und Vôgeln findet sich dieser Nervenknoten aber schliesz- lich in der nähe der Ursprunges der groszen Herzarterien, man sieht ihn in den darauffolsenden Stadien sich mit den Producten der Kiemenspalten immer weiter vom Kopfe entfernen (c). » a) Rocuas, C. R. Ac. Sc. Paris, p. 1028, 1886. b) Frontier, Arch. Anat. phys. Anat. Abth., p. 1-55, pl. 1-2, 1885. c) VAN BEMMELEN, Zool. Anzeig., p. 528-532 et 543-546, 1886. ( ( ( | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 39 MAGnieN, en 1887, reprend, chez Oie et Canard, l'étude du nerf carolidien et maintient qu'il n’y a pas d’analogie possible entre les ganglions cranio-sympathiques des Oiseaux et des Mammifères (1). Rocxas publie, la même année, une longue note, dans laquelle il indique accidentellement, chez le Cygne, un gan- glion bien net au point de jonction du sympathique et du grand hypoglosse (2). IL établit l’analogie qui semble exister entre le nerf carotidien cervical des Oiseaux et leur sympa- thique superficiel. (1) D’après Macntew, chez Oie et Canard, le nerf carotidien céphalique forme plusieurs ganglions et contracte des anastomoses avec les trois bran- ches du trijumeau.Iln’admet pas que la formation décrite par Rocxas sousle nom de ganglion sphéno-palatin soit l’homologue de l'organe homonyme chez les Mammifères. Il n’existe, chez les Oiseaux, aucun ganglion compara- ble au ganglion sphéno-palatin ou au ganglion optique (a). (2) Rocxas signale, chez Python molurus, le ganglion cervical supérieur accolé au glosso-pharyngien dont il n'est pas un renflement, car il n’y a que de simples anastomoses entre ce ganglion et le nerf. Une semblable anastomose unit le glosso-pharyngien au ganglion jugulaire du vague et se continue jusqu'au cerveau par un mince filet, renfermant des cellules embryonnaires, homologue du ganglion pétreux. Du ganglion cervical supérieur, partent : a) l'homologue du nerf caroti- dien des Oiseaux (n. vidien de J. Muzzers); b) 2 filets qui se rendent au facial. Le supérieur homologue d’une partie du nerf pétreux des Oiseaux — qui relie le facial au nerf vidien — s’unit à ce nerf en traversant le canal homonyme; c) un nerf satellite de la carotide (J. Muzzers) pourvu d’un ren- flement ganglionnaire à son origine, représentant le nerf carotidien des Oiseaux. Rocxas a vu que ce filet se perdait dans le tronc du vague, dispo- sition favorable à l'analogie du nerf carotidien cervical des Oiseaux et sympathique superficiel du cou des Mammifères. Rocxas appuie cette ana- logie sur l'observation faite par lui, chez l’Oie, que le nerf carotidien cer- vical aboutit, chez cet animal, à un ganglion sympathique du plexus bra- chial, et communique toujours avec plusieurs ganglions sympathiques de la chaîne vertébrale. Il explique la disposition du sympathique médian des Crocodiles, rapportée par GAskELL et GApow, en supposant les ganglions si- tués aux points d’intersection du nerf vertébral avec les nerfs rachidiens, soudés sur la ligne médiane. Ce filet fournirait le plexus carotidien et ser- virait de trait d'union aux deux portions proximales de la chaîne sympa- thique. La continuité se rétablirait par une voie détournée (Mammifères) lorsque la chaine sympathique serait interrompue pour une raison quelconque. Ce serait d’ailleurs le chemin suivi par tous les vaso-moteurs issus de la moelle thoracique supérieure pour regagner le ganglion cervical supérieur, qui, propre à la chaine proximale, résulterait de la fusion de deux ganglions (a) MAGNIEN, 1887. C. R. Ac. Sc. Paris. T. CIV, p. 71. ANN. SC. NAT. ZOOL. VI, 3 34 V. THÉBAULT. MaraGe publie sa Thèse de Médecine, dans laquelle il étu- die le sympathique thoracique et abdominal d’un certain nombre d'Oiseaux, ainsi que le nerf intestinal, dont il pré- sente les variations individuelles, chez les différents groupes qu'il a étudiés. Ses figures schématiques sont d’un précieux secours (1). dérivés des ganglions pétreux et jugulaire, n'ayant ainsi aucun rapport avec l'hypoglosse, quoique, chez le Cygne, existe un ganglion bien marqué au point de jonction de ce nerf avec le sympathique. Ce ganglion de l’hypo- glosse correspondrait à celui que VAN Vice a déjà observé chez les Séla- ciens. Les ganglions cervicaux moyen et inférieur appartiendraient à la série périphérique (a). (4) Après avoir montré, dès la première page de son travail, que les Oi- seaux sont loin de former un groupe aussi homogène qu'on le croit com- munément, MARAGE fait l'historique de la question et étudie : Oie, Canard, Faisan, Coq, Pintade, Pigeon et Busard. Chez chacun d’eux, il décrit et figure : 1° les ganglions et les branches de la portion thoracique; 2° les ganglions et les branches de la portion ab- dominale ; 3° la portion intestinale. Ces descriptions ne sauraient être résumées sans nuire à la clarté du travail, puisqu'elles portent toutes sur des points de détail. Dans ses con- clusions, l’auteur rappelle que : 1° « Les deux pneumogastriques s'unissent au-dessous du cœur, en avant « du ventricule succenturié, puis se séparent et se réunissent près du gé- « sier; ils se ramifient dans cet organe»; 20 Il y a des anastomoses avec le sympathique, vues également chez l'Homme; 3° Le vague fournit au cœur ; 4° Le nerf intestinal, de formes très variables, s’anastomose toujours avec le tronc cœliaque, excepté chez Le Faisan, où il naît du dernier ganglion thoracique ; 5° La chaine sympathique vertébrale présente des ganglions plus ou moins soudés aux nns. intercostaux et réunis entre eux par une ou deux commissures. Les deux troncs se’terminent au niveau du cloaque avec ou sans ganglion ; 6° Le sympathique, chez les Paimipèdes et les Gallinacés, « fait partie in- tégrante du système cérébro- -Spinal, mais acquiert plus d'indépendance chez les Pigeons ». Les nns. splanchniques sont formés entièrement par les commis- sures de la région thoracique ou par des filets émanés des ganglions. « De ces faits, dit MARAGE, nous pouvons conclure que, sile sympathique « existe, chez les Oiseaux, il est tout à fait dépendant du système cérébro- « spinal, mais les Rapaces forment, à ce point de vue, un ordre intermé- « diaire entre les Oiseaux et les Maunmniféeren: le sympathique en effet est plus libre chez le Busard, et c'est chez les Mammifères qu'il acquerra le plus grand degré d'indépendance. Or nous savons que, dans les animaux = # = # (a) Rocuas, C. R. Ac. Sc. Paris. T. CIV, p. 865-868, 1887. | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 30 Peck, en 1889, montre, chez le Pigeon, la relation étroite qui existe entre le nombre des vertèbres caudales et celui des nerfs (1). MARAGE, reprenant, dans sa Thèse de Doctorat ès sciences, la queslion précédemment traitée par lui deux ans plus tôt, réédite les mêmes observations, auxquelles il ajoute l'étude histologique du rapport qui existe entre le ganglion sympa- thique, le ganglion rachidien et la moelle. Les conclusions d’ailleurs sont les mêmes (2). « inférieurs, un organe sert pour plusieurs fonctions ; au contraire, les ani- « maux supérieurs présentent un organe pour une fonction, donc les Oi- « seaux serviront d’intermédiaire entre les Reptiles et les Mammifères ; « leur sympathique tend à devenir indépendant du système cérébro-spinal, « et, chez les Mammifères, on aura deux systèmes complètement différen- « ciés : le sympathique et les nerfs cérébro-spinaux. « C’est ainsi que se trouve de nouveau confirmée cette grande loi de « Mrzne-Epwarps : la division du travail (a) ». (4) D’après Pecr, le nombre des nerfs de la région caudale varie avec celui des vertèbres. Chaque trou a son nerf, excepté les deux dernières paires (b). (2) Dans ce travail, l'auteur donne la technique employée par lui dans ses recherches macro- et microscopiques, puis fait l'historique de la ques- tion au commencement de chaque paragraphe. L'ouvrage entier est partagé en plusieurs de ceux-ci et chacun d’eux traite d’une partie différente du sympathique (s. céphalique, cervical, thoracique, abdominal). A cet histo- rique, fait suite une description anatomique qui précède un examen microsco- pique. Tous les détails consignés dans ces pages se prètent difficilement à une analyse exacte, parce qu'ils sont trop nombreux. Dans ses Conclusions, Maracesignale très succinctement « les analogies et « les différences qui existent au point de vue du sympathique entre les « Mammifères, les Oiseaux et les Reptiles ». Au cou, la chaîne sympathique qui court dans le canal apophyso-verté- bral est unique, en rapport avec les ganglions des nerfs spinaux et inti- mement unie au glosso-pharyngien par du tissu conjonctif. Son ganglion cervical supérieur fournit un nerf vers la tête et un autre aux carotides. Le tronc cervical « se termine donc dans le ganglion cervical supérieur ». Daus la région thoracique, la chaîne, simple en principe, ne se bifurque que pour franchir un obstacle. Indépendamment des vaso-moteurs, les nerfs issus du sympathique nais- sent toujours des ganglions. Le grand nerf splanchnique « s’anastomose « toujours avec les deux nerfs vagues au niveau du gésier ». Le nerf intestinal s’anastomose à sa partie inférieure avec les nerfs du sympathique abdomi- nal, à sa partie supérieure avec les deux splanchniques et les deux nerfs vagues. (a) MarAGE (René), Sympathique des Oiseaux. Thèse de Méd. Paris, 1887. (b) Pecx, Journ. Morph. Boston. T. III, p. 121-136, 1889. 30 V. THÉBAULT. J. STADERINI, la même année, étudie les rapports et la dis - tribution des nerfs glosso-pharyngien, pneumogastrique et hypoglosse, chez les Gallinacés. Il signale de nouveau, chez les Oiseaux adultes, le ganglion noueux du vague déjà vu par l’'embryogéniste Van BEMMELEN (4), en 1886 (1). « À ces nerfs, il convient d'ajouter le système constitué parle glosso-pha- « ryngien et le pneumogastrique. » Après avoir donné les raisons qui le poussent à admettre cette opinion, l’auteur discute les relations qui exis- tent entre les différents groupes de Vertébrés et conclut : « Les Oiseaux « forment bien une classe intermédiaire entre les Mammifères et les autres « Vertébrés (a). » (1) L'auteur, après un rappel des travaux de Kazem Beck (c) sur la ques- tion, étudie Meleagris pavo, Gallus Bankira et Testudo græca. Chez les Oiseaux, il étudie d’abord les rapports du glosso-pharyngien et du sympathique cervical dont le ganglion supérieur est situé dans l’es- pace qui sépare la IX° paire de la X°. Ce ganglion est en rapport avec le glosso-pharyngien et avec le pneumo, surtout avec le premier auquel il est si fortement uni que sa séparation est difficile. Le glosso-pharyngien fournit à l’æœsophage. De même qu'il existe un ganglion jugulaire, de même il existe un ganglion pétreux. Il existe tou- jours un filet anastomotique entre la IX° et la X° paire nerveuse. STADERINI dé- crit ensuite la série des nerfs situés dans la région mastoïdo-æsophags- maxillaire inférieure. Le glosso-pharyngien fournit un nerf qui, parallèle à la veine jugulaire interne, se rend au jabot pour s’y accoler et se confondre avec le nerf récurrent. « Termina sulla porzione inferiore del gozzo accol- landosi e confondendosi col nervo ricorrenti. » Passé ce point, la détermi- nation devient impossible. Le côté droit a moins d’étendue que le côté gauche. Né de plusieurs racines issues de la moelle allongée, le nerf pneumo- gastrique forme le ganglion de la racine (ganglio della radice), et comme la IX: paire, sort du crâne par le trou jugulaire (forame giugulare). L'auteur rappelle Les rapports déjà décrits : A droite, il est dorsalement accolé à la veine jugulaire jusqu’au niveau du jabot (fino in correspondenza del gozzo), croise obliquement la face interne de la jugulaire et devient ventral à son entrée dans le thorax. À gauche, même chose, sauf que le changement de plan se fait un peu plus haut. A ce niveau, il fournit au thymus. Dans la tête, il donne un filet cranien qui se perd en arrière du trou auditif. Au ni- veau de l'articulation de la première côte et de la colonne vertébrale, le vague présente « le ganglion noueux, ou ganglion du tronc du vague », situé au-dessous d’un diverticule du corps thyroïde. S'appuyant sur le travail de Hans Gapow, qui reste muet sur l’existence de ce ganglion, STADERINI — qui ignore le mémoire Van BEMMELEN — s’élonne que GApow ait passé ce gan- glion sous silence et insiste sur sa présence à ce niveau. L'auteur signale l'union des deux vagues sur l’œsophage et l'existence (a) MARAGE (René), Sympathique des Oiseaux. Ann. sc. nat. Art. n° 1, 1889. (b) VAN BEMMELEN, Zool. Anzeig., p. 528-532, 543-546, 1886. (c) Kazem BECK, Arch. Anat., phys. Anat. Abth., p. 325-352. PI. 19, 1888. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 7 Jecorow étudie les organes érectiles de la tête du Dindon et démontre leur innervation sympathique. Ses types sont : des filets cardiaques, sans affirmer cependant que ceux-ci soient constants, «e percio non potrei affirmare che essa sia costante ». Le récurrent, qui se détache au niveau de la crosse aortique, s’accole à l'æsophage et va se confondre, sur le jabot, avec la branche issue du glosso- pharyngien. A droite, il embrasse la crosse, tandis qu’à gauche, il embrasse un reliquat du conduit de Botal, comme l’a déjà observé A. BRENNER, en 1883 (a). Les premiers filets qui s’en détachent se portent sur l'œsophage et sur le larynx inférieur en suivant la branche correspondante. Ce dernier est si fin (cosi soltile) qu'il faut user dans la dissection d’une extrême déli- catesse pour éviter de le lacérer. Il ne partage pas l’idée d’Acconct (b) qui considère comme « incorrecte » l'opinion des anatomistes qui, tels que Hans Gapow (c), n’admettent qu'aucun filament œsophagien puisse provenir du laryngé inférieur. Le vague fournit ensuite des rameaux pulmonaires et hépatiques. (Che per la distribuzione prendono il nome di pulmoni ed epatici.) L'hypoglosse naît de la moelle allongée par deux racines distinctes qui sortent du crâne par deux trous différents, rappelant, chez l’adulte, la dis- position observée, chez l'embryon, par CHIARUGI qui signale trois cordons radiculaires occipito-ventraux qui, sortis par des trous distincts, se fusion- nent ensuite pour former le tronc de la XII° paire (d). L'hypoglosse apparait, à la partie postérieure du cou, dans le voisinage du rameau anastomotique unissant le vague au glosso-pharyngien. Superficiel, le tronc de l’hypoglosse donne, à la paroi inférieure du larynx, un rameau lingual et un rameau la- ryngé qui se distribuent aux muscles du larynx. L’un de ceux-ci s'étend jusqu’au syrinx en s’adossant à la paroi antéro-latérale de la trachée. Sur son trajet, il fournit aux muscles du cou et de la trachée, s'anastomosant eu anse sur la ligne médiane avec des filets semblables venus du côté op- posé. L’auteur note la ressemblance que présente l'hypoglosse avec les nerfs occipitaux. Il appuie son opinion sur l’idée émise plus haut par CaraRuGt, sur ses observations personnelles et sur l’autorité de FRoRIEP qui avait cru pouvoir démontrer que les premiers nns. spinaux des Oiseaux n’ont pas de racine dorsale même à un stade précoce de leur développement, fait dont CHiaRuGI a démontré l’inexactitude et qui explique pourquoi SrADE- RIN1 n'a pas trouvé, chez l'adulte, de racine dorsale pour les Ir° et Ile paires nerveuses cervicales. Etudiant ensuite les Reptiles, Sraperint montre la ressemblance que pré- sente leur sympathique cervical comparé à celui des Oiseaux. Le sympa- thique a une tendance à se fusionner avec le vague, constituant avec lui un tronc commun sur une bonne étendue du cou (insieme con questo e cons- tituendo apparentemente un tronco commune, un buon tratto del collo), tronc qui se sépare ensuite pour disparaître dans le [°° ganglion thora- cique. Le glosso-pharyngien possède un ganglion pétreux et un filet anastomo- (a) À. BRENNER, Arch. Anat., phys. Anat. Abth., p. 373-396, 1883. (b) Acconcr, Atti Soc. Toscan. Sc. nat., p. 162, 1880. (c) Hans Gapow, in Bronn’s, Cluss. u. Ordr. Vôügel. 6° Bd, 4° Abth. L. 18, 2?, p. 367-512. PL. 43-46, 1888. (d) CniaruGr, Atti Soc. Toscan. Sc. nat., vol. X, p. 149-245. PL. 11-12, 1889. 38 V. THÉBAULT, Dindon, Coq et Pigeon. Il diffère d'avis avec MARAGE, en ce qui concerne les relations qui exislent entre le glosso- pharyngien et le ganglion cervical supérieur (1). tique avec le vague, mais diffère de celui des Oiseaux par sa notable briè- veté. Le vague, après avoir donné le ganglion de la racine et presque aussitôt le rameau laryngo-æsophagien, se bifurque pour les muscles du larynx et pour les deux tiers antérieurs de l’œsophage. Il existe un rameau sympa- thico-anastomolique. Le tronc présente le ganglion du même nom (g. du tronc; g. noueux) vu par Kazem BEcrk (a), constant chez toutes les Tortues observées, quoique HOFFMANx (b) ne le signale pas. Le récurrent embrasse les deux arcs aortiques et gagne le larynx en envoyant des filets à l'æœsophage et aux parties voisines. Le tronc du pneumo se distribue en- suite aux poumons, au cœur et à l'estomac. Le nerf dépresseur n’a encore été noté par aucun observateur, quoique G4skELz et Gapow aient voulu voir ce nerf dans un filet se rendant du ganglion jugulaire du vague aux vais- seaux artériels du cœur (c), et que Wescey Mircs et KRONICKER considèrent comme tel, chez Testudo cephalo, un filet analogue qu'ils n’ont pu suivre jusque sur le cœur et qui, d’une facon inconstante, naïîtrait par deux racines issues du ganglion jugulaire et par une racine issue du laryngo-æsopha- gien. Kazem Bec l’a constaté des deux côtés chez Emys caspica. Jamais dans aucune des quinze dissections qu'il a faites, STapEriNI n’a trouvé le nerf dépresseur. A l'exemple des auteurs déjà cités, il admet son existence chez Emys caspica, Chelone imbricata et Testudo cephalo, mais la nie absolu- ment chez Testudo græca (Ma per quello che riguardo la Testudo græca, io ritenzo per de accurale osservazioni fatte che morfologicamente non si possa ammettere un nervo depressore). Le tronc de l’hypoglosse est formé par la fusion de deux racines venues de la face ventrale de la moelle. IL croise le vague et s’y accole en échan- geant avec lui quelques fibres nerveuses qui, de prime abord, constituent un tronc unique. Abandonnant le vague, le nerf de la XII: paire croise les carotides, le sympathique, se porte vers la pointe de la langue, y pénètre et s’y perd. li fournit aux muscles dorsaux et ventraux du cou (d). (1) JEecorow compare les organes érectiles de la tête et du cou du Dindon au tissu caverneux des organes génilaux et trouve que leur système ner- veux présente les mêmes caractères. Le sympathique cervical, ainsi que les II: et III: branches du trijumeau fournissent aux vaisseaux de ces organes sur tout leur trajet. Pour cet auteur, le ganglion cervical supérieur est en rapport intime avec le tronc du glosso-pharyngien et du tissu conjonciif le sépare du vague. Il ne retrouve pas le ganglion, commun aux nerfs de la IX° et de la X° paire, décrit par MARAGE. Le ganglion cervical supérieur, qui fournit aux carotides et aux L ArferES (a) Kazem BECK, loc. cit., 1888. (b) HorFrmax, in BRONN'S. {c) GaskELL et Ganow, Journ. Phys. V, p. 362, pl. XI, 1884. ( ) RuTILLO SraDERINI, Sopra la distribuzione dei nervi glossofaringei, vago e a losso in alcuni Rettili ea Ucelli, 1889. Atti Acad. Fissicir. Siena p. 585-599. TE SP ES 7 VE Re ris nd jé | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 39 GoLovine confirme les opinions d’Onopr (6) en ce qui concerne le développement du sympathique (c). Prisazix démontre physiologiquement que la métamor- phose de la muqueuse du jabot ne se fait plus pendant l’incubation lorsqu'on a sectionné le pneumogastrique (1). GoLpBerG trouve que les ganglions des nerfs céphaliques se développent de la même façon que ceux du système sym- pathique (2). His Jun. étudie le développement du sympathique en gé- néral et celui du cœur en particulier. Les cellules cardiaques ne se comportent pas, chez les Oiseaux et les Mammifères, de la même façon que chez les Poissons et les Batraciens (3). qui en partent, s’anastomose avec les branches I et II du trijumeau, avec le pneumogastrique et le glosso-pharyngien. Les fibres du sympathique sont vaso-constrictrices des ornements de la tête, motrices des muscles des paupières et des plumes. JEcorow n’a pas constaté de fibres dilatatrices de la pupille (a). (1) Cette observation, qui repose sur une expérience unique, est la suite d’un travail fait en 1886 par cel auteur qui recherchaïit alors les modifica- tions subies par le jabot du Pigeon au moment de la lactation (d). (2) Après avoir, chez Gallus, confirmé l’idée de His (e) concernant le lieu et le mode de formation du système ganglionnaire, GoLnBERG prétend qu’à l'exception du ganglion géniculé, des ganglions du nerf optique et du nerf _ olfactif qui dérivent tous des parois du cerveau, les ganglions des nerfs de la têle se développent de la même facon que ceux du sympathique. Au début, on a, sur le bord du pli médullaire, une bande, qui s'étend peu à peu dans cet organe, s’unit à celle du côté opposé, et, finalement donne la disposition connue (f). (3) Étudiant le développement du système nerveux cardiaque et sympa- thique général sur les embryons de Torpedo, Scyllium, Trutta, Rana, Gallus et Homo, His Jun. montre que, chez les Vertébrés, les ganglions du cœur se comportent tous de la même facon lorsque les cellules des ganglions spinaux ou sympathiques émigrent vers le cœur. Chaque cellule émigre le long des veines, chez Poissons et Batraciens, tandis qu’elle émigre le long des artères, chez Oiseaux et Mammifères. La voie est d’ailleurs in- diquée par les relations du péricarde avec les espaces rétro et intra-car- _ diaques. La large cavité ventriculaire découpe la partie antérieure en un (a) JEGOrow, Arch. Anat., phys. Anat. Abth. Suppl. Bd, p. 33-56, pl. 3, 1890. (b) Oxoni, Loc. cit., 1881. (c) GOLOVINE, Anat. Anzeig., p. 119. 1890. (d) PaysaLix, Soc. Biol. Paris. T. II, p. 368-370, 1890. (e) His, Abh. math. phys. CI. Sächs. Gess. Wiss. 18e Bd, p. 1-64, 1891. (f) GozpBerG, Arch. mikr. Auat. 31e Bd, p. 581-602, pl. 32, 1891. 40 V. THÉBAULT. His et RomBerG montrent que le cœur est innervé par le sympathique quoique ses ganglions dérivent du vague. Les ganglions du lrijumeau, du glosso-pharyngien et du vague sont sympathiques. Le sympathique est d’ailleurs un dérivé du système céré- bro-spinal. Le cordon vertébral est secondaire, le cordon primaire étant extra-vertébral et venant du vague, tandis que celui-là vient du nerf spinal (1). segment dorsal qui est l’origine du vague et un segment ventral qui est le cœur. Tous les deux sont réunis à travers les arcs branchiaux dans lesquels se terminent les vaisseaux homonymes. C’est alors que les cellules gan- glionnaires émigrent vers le bulbe qu’elles n’atteignent cependant pas, et se comportent, ainsi que le fait a déjà été signalé par Doxrn, à la manière de ganglions branchiaux sympathiques fixés à la grande convexité de l’axe. Chez les Oiseaux et les Mammifères, la formation ganglio-cardiaque se réduit beaucoup dans les fentes branchiales, de sorte que le vague etle sym- pathique, à leur sortie du crâne, se tiennent au-devant du bulbe aortique. Ce n’est que plus tard que le cordon sympathique enverra directement des filets au cœur. La répartition des cellules ganglionnaires est sous la dépendance de circonstances mécaniques ; elles s’attacheront partout où elles rencon- treront un obstacle mécanique, parois vestibulaires (Rana), septum du ven- tricule, rebord de l'enveloppe péricardique, etc. Ces cellules ganglio-car- diaques se différencient toujours légèrement des cellules sensibles des ganglions cérébro-spinaux par l’absence d’un plus gros noyau (Pläsmakür- pers) et notamment par l’unipolarité (a). (1) D’après His et RomBerc, les ganglions cardiaques viennent de la partie antérieure du sympathique (gehen die Herzganglien aus dem Sym- pathicus hervor). Leur fonction est sensible, la motricité revenant en arrière par les fibres spinales. C’est ainsi que, chez les Verlébrés inférieurs, les ganglions du cœur dérivent des,ganglions sensibles du vague. Quoique le sympathique n'ait pas, dans ce cas, participé à la formation cardio- ganglionnaire, His et RouBerc la considèrent comme sympathique, non seulement à cause des ramifications fines, mais encore parce que ces for- mations viennent du vague d’une manière identique à celle dont les gan- glions sympathiques viennent du spinal: ce qui confirme l'opinion de Jo. MuLLERs, qui pense que chez les animaux inférieurs dont le sympa- thique est peu ou pas développé, ces éléments sont compris dans les gan- glions cérébro-spinaux. Chez les Téléostéens et les Sélaciens, les ganglions présentent de petites cellules qui sont sympathiques et entourent de grosses cellules. Les premières donnent les rami communicantes, les gan- glions du 3-jumeau, du glosso-pharyngien, du vague, persistant, chez les Vertébrés inférieurs, la portion sympathique du vague et du glosso-pharyn- gien émigre vraisemblablement dans le ganglion cervical supérieur (Poulet). (a) His, loc. cit., 1891. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 41 Couvreur, dont le travail est surtout physiologique, admet que le pneumogastrique est un vago-spinal. Il signale l'existence du ganglion noueux et en réclame pour lui la priorité (1). On ne retrouve aucun caractère histologique du sympathique dans le gan- glion ciliaire ainsi que dans les ganglions qui sont en relation avec le facial, le glosso-pharyngien et le vague. La présence des gros éléments histologiques montre que le sympathique est un dérivé du système gan- glionnaire cérébro-spinal. Toutes les cellules sympathiques peuvent dé- velonper en même temps des ganglions sensibles céphaliques des spinaux, à l'exception peut-être de l’acoustique. Lorsque le sympathique sera peu développé, les communications avec les éléments d’origine persisteront. Le cordon sympathique qui, chez les Oiseaux, est enfermé dans le canal vertébral est secondaire. Le système général sympathique donne à la fin du quatrième jour un cordon primaire extra-verlébral. A la partie anté- rieure de la région cervicale, ils persistenl tous les deux, ce qui donne un double ganglion : l’un primaire venu du vague, l’autre secondaire venu du premier spinal (a). (1) Le travail de Couvreur se partage en deux parties:l’une, anatomique, qui sert de base à son travail physiologique qui occupe la seconde partie qui est en même temps la plus développée. Dans les huit pages qu'il sacrifie à l'anatomie, CouvrEuR admet avec Biscorr (b), François Franck (c), CHAUvEAU et ArLoinc (d) que la branche interne du spinal appartient au pneumogasirique, d’où la dénomination de vago-spinal. Dans la région intra-cranienne, il admet, avec MARa6e (e), la fusion du ganglion d'Ebrenritter et du ganglion jugulaire. Dans la portion cervicale, il admet l’anastomose vago-glosso-pharyngienne, _relatée depuis longtemps par BEMBERG (f). Dans la région thoraco-abdominale, Couvreur signale le ganglion noueux qu’il appelle ganglion thoracique. Il attire l'attention sur ce point que le récurrent remonte le long de l’æsophage et non pas le long de la trachée, puis il suit le tronc du vague jusqu’au plexus cœliaque, point à partir duquel « il est impossible d'en suivre auatomiquement les filets ». Au niveau de l’anastomose vago-glosso-pharyngienne, naissent deux ra- meaux : le laryngé supérieur et le pharyngo-æsophagien. Le récurrent « ne fournit aucun filet au larynx supérieur », mais il envoie des nerfs aux plexus environnants et au syrinx. Il admet pour le plexus cardiaque le plan donné par MarAGE sans admettre l'interprétation de cet auteur. Les plexus pulmonaires, stomacal et cœliaque n’offrent rien de parlicu- lier. S'appuyant sur l'existence du ganglion jugulaire, et sur le ganglion noueux, COUVREUR, à l'exemple de MARAGE et de Rocxas, admet pour le vague une constitulion sympathique. (a) His et RougerG, Fortschr. Med., p. 314-380, 416-420, 1890. (b) Biscaorr, loc. cit., 1832. (c) F. Franck, C. R. Soc. Biol., février, 1881. (d) CHAUVEAU et ARLOING, Anat. comp., 1889. (e) MARAGE, loc. cit., 1889. (f) BauBerG, loc. cit., 1842. 42 V. THÉBAULT. ArTHaAuD el BuTTE font une longue étude physiologique du pneumogastrique (1). Comparant ensuile le sympathique apophyse-vertébral des Oiseaux au sympathique médian des Crocodiles, il admet que le vague est un vago- sympathique, tant à cause de son origine dans le faisceau ces qu'à cause de ses relations avec le système Central (a). En ce qui concerne l'étude physiologique, il recherche l’action du vague sur le cœur, les poumons, le tube digestif el ses annexes, et sur le rein. (1) Après avoir donné l’anatomie du pneumogastrique, chez les Mammi- fères, et rappelé son importance physiologique, ces auteurs montrent quelle nerf de la X° paire exerce sur le larynx des actions motrices, sensilives, vaso-motrices et trophiques. Ils étudient ensuite l'influence de ce nerf sur la respiration el sur la cir- culation et donnent une série de détails qu'ils empruntent aux auteurs qui les ont précédés dans l'étude de cette question. Enfin où leur travail devient vraiment original, c’est dans l’étude qu'ils font de l’action du pneumo sur le tube digestif. Après avoir montré que la X° paire agit dans la déglutition, sur le voile du palais, sur l’œsophage et même sur la sécrétion salivaire (p. 44) par ses fibres sensitives ou centripètes, ils indiquent également son action sur ces mêmes organes par ses fibres motrices ou centrifuges. Étudiant l' influence du n. vague sur l'estomac, ilsindiquent l’action sensi- tive et motrice et citent une série d'expériences entreprises à ce point de vue. Ils acceptent l'influence de cellules ganglionnaires du plexus stomacal, à l'exemple de Gozrz, qui, chez la Grenouille (b), avait déjà se ce fait, non constaté par RossBAc chez les animaux plus élevés (c). A l'exemple de certains auteurs qu'ils citent, et à la suite d'expériences, ils acceptent l’action vaso-motrice du vague sur l'estomac, mais se tiennent sur la réserve en ce qui concerne son action sécrétrice sur ce même organe. Ils nient l'action sensible sur l'absorption stomacale et admettent l'existence de troubles trophiques reconnaissant pour cause une lésion de ce nerf. | Étudiant ensuite l'intestin grêle, ArtHaub et BuTTE admeltent, en s’ap- puyant sur leurs propres expériences et sur celles faites par d'autres phy- siologistes, que le pneumogastrique détermine des mouvements péristal- tiques de l’intestin, qu'il possède en outre des propriétés vaso-motrices el trophiques analogues à celles qu'ils ont signalées déjà sur l'estomac. Ils acceptent que le vague agit sur le foie, ainsi que sur le pancréas, ia rate, le rein et la vessie. Étudiant ensuite l’action du pneumogastrique sur la nutrition élémen- taire, et les différents phénomènes qui en découlent, tels que la mort de l'animal après section des vagues, ils tirent de leur étude une application (a) Couvreur, Pneumogastrique. Thèse Sc. nat. Paris, 1892. (b) Gozrz, Studien über die Bewequng von Speiser-Œhre und Magen der Fræsche. Pflüger’s Arch. Bd VI, p. 588, 1872. (c ) Ross, ACH, Ueber die Bewegungen der Magens. Verhandi. Congresses für innere Medicin, 1885, p. AU | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 43 Korozkow éludie, chez Colomba, la terminaison des nerfs du foie, mais il n'indique pas leur origine (1). G. Mazarezur étudie l’origine du sympathique des Vertébrés !c\. Eug. Sreixacx montre que l'excitation des racines des nerfs rachidiens peut déterminer des mouvements de l’intes- tin (d), faits dont les causes ont élé ensuite expliquées par STEINACH et WIENER (e), ainsi que par PAL (f). Hépox démontre la présence de filets sympathiques sécré- teurs et vaso-dilatateurs dans le larynx (9). Enfin j'ai moi-même (k), dans une série de notes publiées dans le Bulletin du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, pendant les années 1895 et 1896, indiqué différents points sur lesquels je m'étendrai au cours de ce travail. CHAPITRE I ANATOMIE COMPARÉE ET SYNTHÉTIQUE DU SYSTÈME NERVEUX DES OISEAUX. Ce mémoire a pour objet l'étude des rapports qui existent entre le pneumogastrique et le sympathique. Or il est impos- sible d'étudier le système vago-sympathique sans dire un à la pathologie. C'est ainsi qu’ils étudient la pathogénie du diabète et des albuminuries névropathiques (a). (1) Par la coloration au bleu de méthylène, Kororxkow constate la pré- sence de fibres médullaires et de fibres amédullaires dans le foie. Ces der- niers suivent les vaisseaux et enchevêtrent leurs terminaisons variqueuses en un fin lacis. Les fibres médullaires, également variqueuses forment un plexus intra-cellulo-trabéculo-hépatique (Zwischenleberzellenbalkenge- flecht) (b). a) ARTHAUD et ButTE, Pneumogastrique, 1892. b) Korozkow, Anat. Anzeig., p. 751-753, 1893. c) G. MazarELLr, Origine del sympatico, 1894. d) Sreiacu, Lotos, p. 193, 1894. e) STeinACH et Wiener, Pflüger’s Archiv. 60e Bd, p. 593-622, 1895. ji ) (y) Hévon, C. R, Ac. sc. Paris, 17 juillet 1896. (4) V. Taégaucr, Bull. Mus. Hist. nat. Paris, 1895-96. 44 V. THÉBAULT. mot des IX°, X[° et XIT° paires craniennes, élant données les connexions intimes qui les unissent à ceux-ci. Afin de ne pas m’écarter du sujet que je m'étais imposé, je donne immé- diatement l'étude de ceux-là — incomplète, je dois le dire puisqu'elle est accidentelle, — pour mettre ensuite en parallèle les deux systèmes du pneumogastrique et du sym- pathique. La logique exige également que j'adopte une classifi- cation, mais comme mes dissections ne portent pas sur un nombre suffisant de lypes, je me contente d'établir trois groupes : 1° Celui des Perrrs PasseREAUx comprenant: Linot(Fringilla hinaria Lin.), Pinson (Fringilla cælebs Lin.), Serin (Fringilla canaria Lin.), Étourneau (Sturnus vulgaris Lin.). 2° Celui des Corvipés renfermant les Corbeaux vrais : Chouca (Corvus monedula Lin.), Corneille (Corvus corone Lin.) et deux types voisins : Pie (Pica rustica Lin.) el Geai (Garrulus qglandarius Lin.). 3° Celui des GRIMPEURS comprenant une espèce de Perro- quet (Ara severus Lin.) et deux espèces de Perruches (Pa- leornis rosa Boddaert et Conurus murinus Lin.). S 1. — Prerirs PASSEREAUX (fig. 2-A). Le tronc commun (tr.) existe chez les trois premiers types (Linot, Pinson, Serin), landis que chez l'Étourneau, le glosso-pharyngien (n. IX) se détache. Chez ces oiseaux, chanteurs par excellence, le tronc com- mun entre en relation avec les premières paires craniennes (R,, R,, R.), tandis que, chez Étourneau, on ne note rien de semblable. Les ganglions du vague (n. G. j.) et du glosso- pharyngien (G. A.) sont fusionnés, chez les RRÉRIAS tandis qu'ils sont séparés, chez le second. A. Glosso-pharyngien. — Le glosso-pharyngien (n. IX) se sépare du tronc commun et entre en communicalion avec le ganglion cervical supérieur du sympathique (G. G- $.). | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 45 Le ganglion d'Andersh (G. A.) de l'Étourneau recoit une anastomose du vague ou anastomose de Staderini (An. St.) et . communique avec le ganglion de Gasser {G. Gass.). Il envoie également des filets dans la région oculaire (r. ocul.), puis, chez nos quatre tvpes, il innerve l’œsophage et le pharynx. Une branche (n. ph. æs. Cv.) descend le long de ces organes et va s’anastomoser avec le nerf récurrent issu du pneumo- gastrique. B. Grand hypoglosse. — Ce qui frappe, chez les Oiseaux chanteurs (1), c’est le développement considérable que prend le tronc de l’hypoglosse {n. XIT) qui atteint trois et quatre fois le volume du pneumogastrique, tandis que, chez l'Étour- neau, il acquiert le même volume que ce nerf. Né de la moelle par deux racines très nettement visibles, chez ce dernier lype, chez les uns et les autres, 1l se porte en avant, gagne la trachée et donne un filet nerveux qui se rend à la langue (fil. ling.) (nerf hypoglosse proprement dt), un autre au larynx (f. gl.) (filet FOR : et un troisième qui descend le long du tube aérifère jusqu’au syrinx (n. syr. Sup.) (nerf syringien supérieur) (2). Il s’anaslomose avec les premières paires rachidiennes et donne un filet satellite du vague (Étourneau). C. Spinal. — Très net et construit sur le plan habituel, chez Linot, le nerf accessoire de Willis (n. XI) ne semble pas exister chez Pinson. On constate, en effet, chez ce dernier Oiseau, une série de filets, tous de même grosseur, qui se perdent dans le tronc commun. Chez l'Étourneau, il semble — sans que je puisse l’affirmer, ne l'ayant jamais vu nettement — construit sur le même plan que chez le Linot. (1) Par OrsEAUx CHANTEURS, j ‘entends Linot, Pinson et Serin, par opposition à l'Étourneau qui chante moins bien. (2) Je donne le nom de filet glottique au second de ces nerfs, pour le différencier du nerf laryngé supérieur des auteurs, issu du glosso-pharyn- gien. Quant au troisième, son nom semble justifié parce qu’il gagne le syrinx par sa région supérieure, s’opposant ainsi à un autre filet que l'on verra plus tard aborder le syrinx soit latéralement (Gorvipés), soit inférieurement (GRIMPEURS). V. THÉBAULT. D. Pneumogastrique (n. X). — Né du tronc commun, comme chez les Oiseaux chanteurs, ou isolément (Étourneau), il s’accole à la jugulaire (v. jug.) et la suit tout le long du. cou. Il s’'anastomose avec le sympathique et le grand hypo- slosse soit par fusion (Chanteurs), soit au moyen de petits filets, ainsi qu'avec le glosso-pharygien (anastomose de Stade- rini) (An. St.). Arrivé à l'entrée du thorax, il se renfle en un ganglion que je désignerai sous le nom de ganglion de CouvreuURr, quoique la découverte puisse en revenir à Van BEMMELEN et à STADERINI (1) Le ganglion de Couvreur (G. Gv.). est un renflement ovale toujours très développé, situé au niveau du corps thyroïde. [envoie un filet à celui-ci et aux tissus environnants, chez Linot, Pinson, Serin, Étourneau. En outre, 1l donne toujours un filet cardiaque, très visible chez Étourneau, que je n’ai pu déceler, chez les autres types, sans doute à cause de sa petitesse. Le tronc du vague (n. X) se continue et présente un nou- veau ganglion qui est situé un peu au-dessus de la bronche correspondante (g. s. br.), d’où le nom de ganglion sus-bron- chique, sous lequel je le désigne. Ce ganglion sus-bronchique est suivi de l’anneau de Vieus- sens (An. Vieus.) duquel partent les filets qui forment les plexus pulmonaires (pl. pul.). Les deux troncs se réunis- sent en arrière du cœur, sur l'œsophage, et vont former le (4) Le premier s'appuie sur des données embryogéniques et prétend que le ganglion noueux est celui qni est placé à l’entrée du thorax (a). STADERINI /b) est plus affirmatif lorsqu'il décrit le ganglion du tronc (ganglion noueux), mais pour éviter une confusion à cause de la similitude du nom, j'emploie le terme de ganglion de Couvreur qui est le premier auteur français qui ait signalé cet organe. Couvreur (c) avait désigné ce ganglion sous le nom de ganglion thora- cique, appellation qui me semble mal fondée, parce qu’elle prête à la con- fusion avec les ganglions thoraciques du système sympathique. (a) VAN BEMMELEN, loc. cil., 1886. (b) SrADERINI, loc. cit., 1889. (c) Couvreur, 1892, loc. cit. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 47 plexus æsophagien inférieur (pl. æs.) et le plexus stomacal (pl. stom.), sur le gésier. A noter le ganglion énorme (G. init. qui fait saillie sur le duodénum et que je désignerai sous le nom de ganglon initial dans la suite de ce mémoire (1). Si le nerf récurrent (n. r.) passe, à droite, au-dessus de la crosse aorlique, il ne passe au-dessous d'aucun vaisseau, à gauche, et s’enroule autour d’un amas de tissu conjonctif, reliquat du conduit de Botal (a). Il naît soit du ganglion sus- bronchique (Pinson, Linot), soit de l’espace compris entre celui-ci et le ganglion de Couvreur {Étourneau). A son passage sous la crosse aortique, 1l envoie au cœur des filets qui s’y rendentisolémentou quiforment plexus danslaconcavitémême de l'aorte (Étourreau) (n. card. v.). Le récurrent envoie au syrinx un petit filet (n. syringien inférieur) (n. Syr. Inf.) que son extrême pelitesse a empêché de bien observer chez Pin- son et Linot, puis se continue sans ligne de démarcation avec un filet venu du glosso-pharyngien, disposition déjà signalée par Accoxct1 et confirmée par COUVREUR. Le pneumogastrique semble disparaître à partir du gan- glion initial, mais après avoir franchi l’anse duodénale on le voit très nettement apparaître. On le désigne dès lors sousle nom de nerf intestinal. C'est ce nerf qui, vu par Swan en 1835, a élé étudié pour la première fois par Remar en 1847. Bunce le figure en 1852 et enfin MARAGE en donne une bonne étude en 1887-89. Il s’'anastomose avec le sympathique au niveau de l'artère mésentérique et du cloaque (n. int.). Il est très ganglionnaire dans la région rectale (Étourneau, Pinson). E. Sympathique.— Le sympathique forme une chaîne gan- glionnaire anastomosée avec les nerfs craniens (Pinson, Linot, Serin) ou indépendante de ceux-ci (Étourneau). Parfois les filets émanés du ganglion cervical supérieur (G. S. C.S.) semblent traverser les nerfs et les ganglions craniens pour se (4) Initial parce qu'il est au commencement de l'intestin. (a) A. BRENNER, 1883. 48 V. THÉBAULT. continuer sur les ere vasculaires (£tourneau). La chaîne verlébro-cervicale n'a rien de particulier en apparence; cependant, chez l'Étourneau, le ganglion sympathique est silué en dehors du canal Dora el à une certaine distance du ganglion rachidien (fig. 35). La chaîne nerveuse ganglion- naire s'anastomose avec les derniers nerfs craniens (Étour- neau). Au niveau du plexus brachial (pl. br.), se délachent un (Linot, Pinson) ou deux filets (£tourneau), qui se rendent au cœur (n. card. Sy.), aux poumons. Le premier ganglion thoracique (région dorsale) émet toujours un gros rameau anastomotique pour le dernier nerf du plexus. | Tous les ganglions de la chaîne dorsale sont réunis entre eux par un seul rameau intermédiaire passant au-dessous de la côte. Chez Étourneau cependant, le filet qui unit le premier ganglion au second passe par-dessus la côte. Le nerf grand splanchnique (n. g. spl.) naît des deuxième, troisième et quatrième ganglions, tandis que le petit (n. p. spl.) naît des quatrième et cinquième ganglions. Tous les deux forment plexus sur le trépied cœliaque, suivant l’ex- pression de Cuvier, et vont innerver l'intestin en formant les plexus mésentériques. | Chez Étourneau, le sympathique lombo-sacré donne nais- sance à une sorte de sympathique médian (symp. méd.) qui se continue par le nerf intestinal, en formant un ganglion terminal analogue au ganglion impair que l’on observe chez les Mammifères. Bien plus, lesympathique, en formant autour de l'artère sacrée moyenne deux anses en huit de chiffre, rappelle l’anse coccygienne parfois absente des Mammifères. CONCLUSIONS : 1° Les nerfs rachidiens ont, à leur origine, une tendance à la fusion, sauf chez HA. cependant ; 2° Le pharynx et l'æsophage sont innervés par le glossopha- ryngien ; | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 49 3° Le tronc de l'hypoglosse acquiert un énorme développe- ment chez les Oiseaux chanteurs ; & L'anastomose de Staderini n'existe que chez l'Étour- nea ; 5° Le glanglion de Couvreur fournit au cœur. Le nerf récur- rent s'anastomose avec le rameau pharyngo-æsophagien issu du glosso-pharyngien. Il fowrnit éjalement au syrinx ; 6° Le sympathique cervical est très développé et très indépen- dant ; 7° Il fournit au cœur, de chaque côté, un filet qui naît tou- jours au niveau du plexus brachial ; 8° Le sympathique lombo-sacré communique avec le nerf intestinal. $S Il. — Corvipés (fig. 1-A). Dans ce deuxième groupe, tout entier arlificiel comme celuiquile précède et comme celui qui le suit, le tronc commun (tr. com.) ne renferme plus Jamais le grand hypoglosse qui acquiert son indépendance absolue. À. Glosso-pharyngien. — Le glosso-pharyngien (n. IX) naît directement de la moelle {Corvus monedula, C. corone) ou reste encore fusionné avec le tronc commun {Pica rustica, Garulus glandarius) dont 11 se détache bientôt. L’anastomose de Staderini (an. St.), très réduite dans ces deux derniers types, existe nettement chez Corvus corone et Corvus monedula. Le glosso-pharyngien innerve le laryux, l’œsophage, le pharynx et la langue. B. Grand hypoglosse. — Le grand hypoglosse (n. XIT) naît de la moelle au-dessus du pneumogastrique, sort du crâne par le trou condylien postérieur, comme chez les Mammi- fères, et se porte vers le larynx. Dans son trajet, il s’anasto- mose avec les premiers nerfs rachidiens, et avec le vague par l'intermédiaire d’un cordon très court et très gros. A ce niveau, il a (Corvus) ou n'a pas de ganglion et donne un mince filet qui, d’abord satellite du pneumogas- trique, gagne le liers inférieur du cou, puis traversant obli- ANN. SC. NAT4 ZOOE: YI, À 20 V. THÉBAULT. quement les aponévroses cervicales moyenne et profonde atteint le syrinx : c’est le nerf syringien inférieur {n. Syr. Inî.). Aù niveau du larynx, le grand hypoglosse, qui s’est (Garru- lus glandarius) ou non anastomosé avec le glosso-pharyngien, donne un rameau à la gloite, rameau glottique, et un autre qui descend le long de la trachée (nerf syringien supérieur) (n. Syr. Sup.). Ce nerf syringien supérieur se termine dans un ganglion situé un peu au-dessus du syrinx, d’où son nom (ganglion syringien) (g. Syr.), dans lequel vient se perdre le nerf syringien inférieur, et duquel partent les rameaux qui innervent les muscles du syrinx. C. Spinal. — Très net chez les Corbeaux vrais,il l’est moins chez Pie et chez Geai. Il y a chez ces derniers types une tendance à la fusion. D. Pneumogastrique (n. X). — Très nettement séparé de la IX° et de la XII° paire, le pneumogastrique sort du crâne par le trou déchiré postérieur (Corvidés vrais). I peut, au contraire, être fusionné un peu (Pie) ou beaucoup (Geai) avec le glosso-pharyngien. Dans tous les cas, des filets plus ou moins longs el plus ou moins grêles l’unissent au sympathique. Il descend ensuite le long du cou jusqu ’au ganglion de Couvreur. Le ganglion de Couvreur (G. Cv.) fournit au cœur un rameau qui innerve les vaisseaux ventriculaires et les ventri- cules eux-mêmes (n. car. v.). D'autres filets s'en détachent qui se rendent — fait très important à noter — sur la veine cave elle-même (C. corone). Le tronc se continue par le ganglion sus-bronchique (g.s. br.)etl’anneau de Vieussens (An. Vieus.) duquel se détachent des filets anastomosés qui forment le plexus pulmonaire (pl. pul.) qui reçoit lui-même de nombreux filets du sympathique (Corvus corone, Corvus monedula). Il en est de même chez Pie et Geai, mais les plexus pulmonaires présentent à cha- que nœud du plexus un petit ganglion dont le volume dimi- nue du centre à la périphérie. Chez tous ces types, du tronc du vague au niveau du plexus | ISYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 51 pulmonaire, naissent des rameaux qui se portent à la région postérieure du cœur qu'ils abordent dans le sillon auriculo- ventriculaire pour s’épandre ensuite sur les ventricules. Le nerf récurrent (n. r.) naît soit du ganglion sus-bron- chique (Corvus corone, C. monedula, Pica rustica), soit du tronc même du vague, un peu au-dessous du ganglion de Couvreur (Grarrulus glandarius). 1 se porte sur l’œsophage et va se confondre avec le rameau pharyngo-æsophagien de Couvreur, déjà décrit par Acconcr. De sa courbure, se détachent des rameaux pour l’æœsophage postcardiaque (Pie, Corvus corone, C. monedula, Garrulus glandarius). Jamais il ne se rend au larynx. Jamais je n'ai constaté de filets issus du récurrent se rendant sur le syrinx. Le pneumogastrique se porte ensuite sur l’œsophage et s’unit à son homonyme du côté opposé, pour former sur le sésier les plexus œsophagien (pl. æs.) et stomacal (pl. stom.) très ganglionnaire chez la Pie. A l’origine du duodénum, le ganghon initial (G. init.) plonge un peu dans les tissus, donne un plexus qui se conti- nue bientôt par le nerf intestinal qui s’accole à l'intestin et le suit jusqu’à ce qu’il se soit fusionné avec le sympathique au niveau des cæcums. Ce nerf présente sur son trajet des gan- glions et de nombreuses anastomoses avec le sympathique mésentérique. E. Sympathique. — Le ganglion cervical supérieur (G. S. C. S.) est situé au-dessus du tronc commun (Geai) entre le glosso-pharyngien el le vague (n. X) (Pie) ou entre ce dernier nerf et le grand hypoglosse (n. XII) (Corvus monedula, C. corone). Il s’anastomose avec tous ces nerfs sauf la XIF° paire (Pie) et descend (N. s. ap. vert.) ensuite dans le canal vertébral, se comportant comme dans le groupe précédent jusqu’au plexus brachial (pl. br.) duquel se détache à droite et à gauche, un filet qui innerve les vaisseaux auriculaires et les oreillettes. Dans la région inférieure du cou, il donne de nombreux ra- 52 V. THÉBAULT, meaux anastomoliques au plexus qui fournit lui-même un (Geai), deux (Pie), ou trois (Corvi) rameaux cardiaques. Dans ce cas, Le dernier filet provient toujours de l’anastomose qui unit le premier ganglion thoracique au dernier nerf du plexus (N. Card. Sy.). Les nerfs cardiaques forment des plexus autour des veines, s’anastomosent avec le nerf pneumogasirique et gagnent le cœur où ils se comportent comme il a été dit plus haut. Je n'ai rencontré aucun ganglion sur le trajet des ramiti- cations de ces nerfs cardiaques, contrairement à ce que j'avais observé sur le pneumogastrique, chez Garrulus glan- darius. | Les ganglions thoraciques intervertébraux sont réunis par un rameau intermédiaire qui passe au-dessous de la tête costale. En avant, se détachent de nombreux filets quis’anas- tomosent entre eux, formant ainsi à la côle un anneau com- plet qui ne répond nullement au plan donné par Cuvier, qui d’ailleurs n'indique pas le type choisi par lui. Ces anas- tomoses ganglionnaires (Pie, Gea) ou non (Corvus) forment les nerfs splanchniques qui innerveront le système inlestino- viscéral. Le foie recevra ses nerfs du grand splanchnique (n. g. spl.), mais malgré mes recherches, Jamais je n'ai vu de filets du vague y pénétrer, contrairement à l’assertion de Boxsporrr. Dans la région lombo-sacrée, le sympathique forme un rudiment de système médian (sym. méd.) ganglionnaire qui naîtra de la région rénale et, suivant l'artère mésentérique inférieure, ire se fusionner avec le nerf intestinal de Remak, envoyant au moment où il aborde la région c#cale, un filet destiné à former le plexus péricloacal. Du rein, un filet (n. genit.) suit l’uretère et l’oviducte, à moins que ce ne soit le canal déférent, ce qui dépend du sexe de l’animal, et se rend également au cloaque. Enfin, la chaîne sympathique droite, qui s’est réunie à celle de gau- che, se continue sur l’artère sacrée moyenne par un filet ganglionnaire et va se perdre sur le cloaque. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 53 C'est la fusion et l’enchevêtrement de ces trois séries de nerfs qui forment sur cet organe le plexus périploacal (pl. per. clo.) ganglionnaire (Geai) ou non ganglionnaire (Pie, Corbeaux). | CONCLUSIONS : 1° Ce groupe est très homogène. 2 Les nerfs des IX, À°, et XIF paires ont une origine plus indépendante que dans le premier groupe. 3° Ilexiste un nerf syringien inférieur, né de l’hypoglosse et non pas du récurrent. 4° L’anatomose de Staderini est plus indépendante que dans de groupe précédent. 5° Le ganglion de Couvreur fournit des filets à la veine cave supérieure et à la région ventriculaire du cœur. 6° Le nerf récurrent n'innerve jamais le larynx. Il se fu- sionne toujours avec le rameau pharyngo-æsophagien du glosso- pharyngien. Jamais non plus 1 n'innerve soit médiatement, soit immédiatement le syrinx. 1° Le foie ne reçoit pas de nerfs du pneumogastrique. 8° Le tronc du vaque se continue jusqu'à la région anale. 9° Le sympathique cervical, très développé et très indépen- dant, fournit de nombreux filets au cœur et surtout à la région auriculaire. 10° Le sympathique innerve l'intestin conjointement au pneumogastrique et semble assumer le fonctionnement tout enter du système hépatico-rénal. S IL. — GRIMPEURS (Hg. 1-B,. Le tronc commun (tr. com.) atteint son maximum de fusion chez Conurus murinus, maïs se sépare du glosso-pha- ryngien chez Ara severus. A. Glosso-pharyngien (n. IX).— Né du tronc commun, chez Conurus, 11 naît directement de la moelle, chez Ara severus. Ses rameaux se portent ensuite dans la région glosso-hyoi- dienne. 54 V. THÉBAULT. B. Grand hypoglosse (n. XII). — 1] naît du tronc pneumo- gastrique (n. X.), innerve la langue, le larynx et le syrinx par B : Grimpeurs. A : Corvidés. Fig.1.— tr, tr.com., Tronc commun. — G. À., Ganglion d’Andersh.— An. Sf,an. St., Anastomose de Staderini. — n. IX, Nerf glosso-pharyngien. — f. ling., Filet lin- gual. — n. ph. æs. Cv., Nerf pharyngo-æsophagien de Couvreur. — n. X, Nerf pneumogastrique. — n. Gj., Ganglion jugulaire. — G. Cv., Ganglion de Couvreur. — G, 5. br, g.s. br., Ganglion sus-bronchique. — An. Vieus., an. Vieus., Anneau de Vieussens.— pl. æs., Plexus œsophagien.—p/.pul,, Plexus pulmonaire.—pl.siom., Plexus stomacal.—G. init., Ganglion initial.—n.int., Nerfintestinal.— pl. per. clo., Plexus péricloacal. — n. r., Nerf récurrent.— n. card. v., Nerf cardiaque vague. —n. lr., Nerf trachéal. — n. XI, Spinal. — ». XII, Grand hypoglosse. — n.Syr. Inf., Nerf syringien inférieur.— g. syr., G°" syringien. — n. Syr.Sup., Nerf syrin- gien supérieur. — f. gl., Filet glottique.— R;, R;, R3,1"e,2°,3° Paires rachidiennes. pl. br., Plexus brachial. — GSCS, G.S. C.S., Ganglion sympathique cervical su- périeur. — n. jug.sup., Filet sympathique de la veine jugulaire. — 7. s. ap. vert., Nerf sympathique apophyso-vertébral. — n. card. sy., Nerf cardiaque sympathi- que. — ».4.spl., Nerf grand splanchnique.— 7. p. spl., Nerf petit splanchnique. — n. génit., Nerf génital. — sym. med., Sympathique médian. — n. Remak, Nerf de Remak. — sym. ler., Sympathique terminal. — C, Cœur. — L, Langue. — Tr, trachée. — OEs., OEsophage.— C. Th., Corps thyroïde. — P, Poumon. — Foie, Foie. — Sf, Estomac. — 91. s. m., Glande sous-maxillaire. — v.jug., Veine jugulaire. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 5 l'intermédiaire du fi/et glottique (À. gl.) et du nerf syringien supérieur (n. Syr. Sup.). Il envoie un filet à la glande sous- maxillaire (A ra). C. Spinal (n. XI). — Très développé et très net chez Conurus murinus, il l’est si peu chez Aya qu'il semble faire défaut. D. Pneumogastrique (n. X).— Né du tronc commun dansles deux cas, il n’acquiert son indépendance qu'après sa sépara- tion du grand hypoglosse. Si l’anastomose de Staderini n'existe pas chez Conurus, elle est très développée chez Ara. Le tronc du vague, satellite de la veine jugulaire externe et de l’artère carotide primitive, se continue jusqu'au ganglion de Couvreur (G. Gv.). De ce ganglion, se détache un filet qui se rend au cœur en s’entre-croisant avec celui du côté opposé, c’est-à-dire que le ganglion droit fournit au ventricule gauche, tandis que le ganglion gauche fournit au ventricule droit (Are severus). Ce ganglion fournit également à la glande thyroï- dienne et à la région environnante. Il recoit en outre des rameaux anastomoliques du sympa- thique (Conurus) el en fournit à l'artère thyroïdienne, à la veine jugulaire ainsi qu’à l’arlère carotide primitive (Conu- rus murinus). Ces filets vasculaires s’anastomosent sur les vaisseaux mêmes avec le sympathique etse rendent ensuite sur le cœur. Le tronc du vague se continue et présente comme {oujours le ganglion sus-bronchique et l’anneau de Vieussens avant d'aller s'unir sur l’œsophage à son congénère du côté opposé. Du ganglion sus-bronchique, se détache le nerf récurrent qui se continue sur le jabot par le rameau pharyngo-æso- phagien du glosso-pharyngien. \ Des deux côtés, on voit, chez Ara severus, un filet qui se détache de la branche montante du récurrent, se rend sur la trachée, non pas au syrinx, mais au tube aérifère lui- même sur lequel on peut le suivre jusqu’à la moitié de la hauteur de cet organe. 56 V. THÉBAULT. À droite seulement, chez ce même animal, la branche montante du récurrent donne un filet qui s’insinue sous la crosse aortique et se perd dans le sillon auriculo-ventri- culaire, un peu au-dessus du niveau des valvules sigmoïdes. Le nerf syringien inférieur qui naît de la courbure du ré- current se voit chez Conurus, mais n’a pas été vu chez Ara. Le nerf vague fournit également au poumon et forme le plexus pulmonaire en même temps qu'il envoie des filets au sinus veineux (Paleornis rosa, Ara severus). Le tronc forme ensuite le plexus œsophagien inférieur et stomacal continué par le nerf intestinal qui se comporte comme dans les autres groupes précédemment étudiés. E. Sympathique. — Le ganglion cervical supérieur (GS CS) très net, est situé au-dessus (Conurus) ou au niveau (Ara) du glosso-pharyngien ou du tronc commun. Il s’anasto- mose avec les nerfs craniens et fournit un filet à la veine jugulaire (n. jug. sup.) à la carotide primitive (Ara severus, Conurus murinus). I fournit également aux artères cérébel- leuses (Conurus) et au cerveau (A7a severus). Son trajet cervico-vertébral n’a rien de particulier. Du plexus brachial (pl. br.), se détache un rameau qui s’a- nastomose avec le plexus pulmonaire et l’anneau de Vieussens (Paleornis rosa, Ara severus, Conurus murinus).Ces filets sui- vant le trajet des veines pulmonaire ou cave (Ara, Conurus, Paleornis) se rendent aux oreillettes. De là, ils gagnent les sillons auriculo-ventriculaires et y forment un petit plexus. Les filets issus du pneumogastrique se rendent surtout sur les ventricules. Leurs ramifications auriculaires sont en nombre très minime. C'est exactement l'inverse qui a lieu pour le sympathique dont quelques filets à peine dé- passent le sillon auriculo-ventriculaire. Le sympathique thoracique unit ses ganglions interverté- braux par des anastomoses en anneaux autour de la côte. En dedans et en avant, se détachent de nombreux filets anas- tomosés qui forment les nerfs splanchniques, les plexus so-- laires, rénaux, mésentériques. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. ST Comme chez les Corbeaux, le grand splanchnique seul innerve le foie. Dans la région lombo-sacrée, il donne un sympathique médian rudimentaire qui se rend au-devant du nerf inles- tinal. Quant au sympathique vertébral il est double jusqu'au croupion. Au niveau du cloaque, il donne le plexus péricloacal formé par la fusion du nerf venu du rein, par le sympathique et par le rameau cloacal du nerf intestinal. Ce plexus très dé- veloppé présente, chez Conurus, des ganglions que l'on n'observe pas chez Ara severus. CONCLUSIONS : 1° Le tronc commun existe ou non. Corollaire : L'anastomose de Staderini existe (Ara) ou n'existe pas (Conurus). 2° Le ganglion de Couvreur fournit aux vaisseaux des filets qui s'anastomosent en plexus à leur surface. 3° Le cœur est innervé par des filets qui s’entre-croisent à la base des ventricules. 4° Le nerf syringien inférieur se voit chez Conurus, mais je ne l'ai pas vu chez Ara. o Le nerf vague se continue jusque dans la région anale. 6° Le sympathique, plus ou moins indépendant dans la région céphalique, fournit des filets aux vaisseaux artériels et veineux de la région. T° Les nerfs cardiaques symoathiques, bien moins développés que ceux qui viennent du pneumogastrique, se portent surtout sur les oreillettes, tandis que ceux issus du vaque innervent surtout les ventricules. 8° Le foie est innervé uniquement par le grand splanch- nique. 5S Ÿ. THÉBAULA. 9° Z7 y a un rudiment de sympathique médian et fusion com- plète sur le cloaque du sympathique vertébral avec les ra- meaux environnants où 0 forme le plexus péricloacal. EN RÉSUMÉ (fig. 2-B) : Un fait capital se détache de cette étude comparative : Deux animaux d'un même groupe offrent des différences individuelles considérables qui les éloignent au lieu de les rapprocher. | L'existence du tronc commun rapprocherait, par exemple, les Perirs PASSEREAUX des GrimPeurs et de certains lypes de Corvipés, tandis que l’indépeadance des IX°, X° et XIL° paires éloignerait ces mêmes PErirs PASSEREAUX des GRIMPEURS. D'un côté, on à un caractère de supériorité (fusion des derniers nerfs craniens) auquel répond, dans le même groupe, un caractère d'infériorilé (indépendance de ces mêmes paires). Devant ces fails que je pourrais multiplier, j'estime qu'il n'est pas possible, à l'heure actuelle, d'établir la filiation des différents groupes d’Oiseaux, en se bornant aux seules con- naissances que nous possédons. | Ceci acquis, une synthèse de ces différentes formes de système nerveux est-elle possible ? C’est ce que je me pro- pose de traiter dans les lignes qui suivent. Des observations précédentes, nous tirons d'abord l'im- possibilité de créer un type idéal unique. Les derniers nerfs craniens naîtront fous de la moelle allongée, par un tronc commun ou par des racines plus ou moins ?2dépendantes. Le développement des ganglions de ces nerfs sera Loujours tonction directe de leur indépendance, ce qui revient à dire que plus les derniers nerfs craniens seront indépendants, plus leurs ganglions le seront. Plus ils auront de lendance à la fusion en un tronc commun, moins leurs ganglions seront développés. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 59 A: Petits Passereaux. B : Résumé. Fig. 2.— fr, tr. com., Tronc commun. — G. A., Ganglion d'Andersh. — nGj, GA., Fusion du ganglion jugulaire et du ganglion d’Andersh.— An. Sé, an. St., Anasto- mose de Staderini. — G. Gass., Ganglion de Gasser. — n. IX, Nerf glosso-pharyn- gien.— r. ocul., Rameau oculaire.— f, ling., Filet lingual.— n. ph. æs. Cv., Nerf pharyngo-æsophagien de Couvreur. — n. X, Nerf pneumogastrique. — n. GJ., ganglion jugulaire. — G. Cv., Ganglion de Couvreur.— G.s. br, g. s.br., Ganglion _sus-bronchique.— An. Vieus, an. Vieus., Anneau de Vieussens. — p/. æs., Plexus œsophagien. —pl.pul., Plexuspulmonaire.—pl. stom.,Plexus stomacal. — G.init., ganglion initial. — n. int., Nerf intestinal. — pl. per. clo, Plexus péricloacal. — n. r., Nerf récurrent. — n. card. »., Nerf cardiaque vague. — n. XI, Spinal. — n. XII, Grand hypoglosse. — n. Syr. Inf. Nerf syringien inférieur. — g. syr. Go syrin- gien.— n. Syr. Sup., Nerf syringien supérieur. — jf. gl., Filet glottique. — R,, R3, R3, 1re, 2e 3e paires rachidiennes. — pl. br., Plexus brachial. — GSCS, G.S. C. S., Ganglion sympathique cervical supérieur. — n. s, ap. vert., Nerf sympa- thique apophyso-vertébral. — n. card. sy., Nerf cardiaque sympathique. — x. pul. sy., Nerf pulmonaire sympathique. — n. 9. spl., Nerf grand splanchnique.— n.p. spl., Nerf petit splanchnique. — n. génit., Nerf génital. — sym. med., sympa- thique médian. — ». Remak, Nerf de Remak. — sym. ter., Sympathique terminal. — G. ter, g. ter., Ganglion terminal. — C, Cœur. — L, Langue.— Tr, Trachée. — CEs., ŒEsophage.— C. Th., Corpsthyroide.— P, Poumon — Foie, Foie. — Sf., Esto- mac.— gl. s. m., Glande sous-maxillaire. — v. jug., Veine jugulaire. — cote, Côte. 60 V. THÉBAULT, Le glosso-pharynqien, toujours en connexion intime — par. fusion (tronc commun) ou par anastomoses (an. de Staderini) — avec le pneumogastrique, fournit à la langue, au iarynx et à l’œsophage. Le grand hypoglosse, qui naît soit du vague, soit de la moelle directement, innerve toujours les organes vocaux (larynx et syrinx). Il présente quelquefois, à son origine, un ganglion analogue à celui qui a été cité chez les Pois- sons et même chez l'Homme. Le spinal, dont le développement n’est nullement en rap- port avec les fonctions vocales, présente une tendance si grande à se fusionner avec le pneumogastrique, qu'il est quelquefois totalement absorbé par ce dernier. Cette dispo- silion me porte à accepter l’idée de François FRANCK (a) qui, à la suite d'expériences physiologiques, a émis l'hypothèse que le spinal devait être considéré comme une racine du pneumogastrique. Le nerf syringien inférieur, qui semble naître de l’hypo- glosse, chez les Corvidés, et qui, chez tous les autres Oiseaux, naît de la courbure du récurrent, est, à mon avis, une branche du spinal qui, plus ou moins fusionnée avec le vague, à pour propriété de pourvoir à la jonction vocale sy- ringienne, obéissant en cela à l’unité de plan de composi- tion établie chez tous les autres Vertébrés. Le nerf prneumogastrique naîl du tronc commun ou bien est fusionné avec le grand hypoglosse ou le glosso-pharyn- gien ou bien encore est indépendant. Toujours en communication avec le glosso-pharyngien, il fournit des fibres au nerf laryngé supérieur, par l’intermé- diaire de l’anastomose de Staderini, comme j'aurai occasion de le montrer plus loin. | [l innerve la glande thyroïde, le cœur et les poumons — en formant sur ces organes des plexus ganglionnaires ou non — les sacs aériens des régions thoraco-claviculaire et cervicale, (a) F. Franck, loc. cil.. 1881. | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 61 par l’intermédiaire du ganglion de Couvreur, et du ganglion sus-bronchique, ainsi que par l’anneau de Vieussens. Son nerf récurrent ne pourvoit nullement à la fonction phonétique. Je ne l’ai JAMAIS vu innerver le larynx ou le sy- rinx, contrairement à l’avis de Cuvier. Il se porte toujours à la rencontre du rameau œsophagien issu du glosso-pha- ryngien et, au niveau du jabol, s’anastomose avec lui. Chez les types à jabot peu développé (Corbeau), la continuation se fait de l’un à l’autre, sans que rien indique où finit le récur- rent et où commence le pharyngo-æsophagien. Enfin, fait des plus importants, /e nerf vaque fournit de minces filets aux vaisseaux. Leur propriété sera donc forcé- ment vaso-motrice, qu'ils soient constricteurs ou dilatateurs. Après sa fusion sur l'œsophage avec le tronc du côté op- posé, le nerf vague, qui forme là le plexus œsophagien inférieur, forme à la surface du gésier un plexus stomacal ganglionnaire ou non, qui se continue par le nerf intestinal ganglionnaire, qui suit le canal digestif jusqu'à l'anus, en passant à travers les mailles du sympathique mésentérique, avec lequel il s’anastomose. Jamais le vaque ne fournit au foie, contrairement à l'avis de MARAGE (a) el de Bonsporrr (6). Le nerf intestinal sera plus ou moins visible au niveau du duodénum, à ce point que quelques auteurs l'ont rattaché au sympathique, avec lequel il se fusionne si netlement au niveau du sacrum. Le sympathique débute par un gros ganglion cervical su- périeur situé au-dessus ou au-dessous du glosso-pharyngien, à moins qu'il ne se trouve entre celui-ci et le nerf vague, ou entre ce dernier et le grand hypoglosse. Jamais il n’est fusionné avec le nerf de la IX° paire. Néan- moins, il communique toujours avec celui-ci, soit par des fibrilles nerveuses très fines, soit par des anastomoses faci- lement isolables après macération préalable. Dans le premier cas, 1l y a fusion apparente, mais ce n’est là qu’une apparence. (a) MARAGE, loc. cit., 1887-89. (b) Boxsporrr, loc. cil., 1852. 62 V. THÉBAULT. Dans la réalité, au contraire, ces deux systèmes sont bien séparables, et Le tissu qui les unit n’est autre que du tissu conjonctif, comme j'ai pu m'en assurer moi-même. JEGoROw (a), qui n’a pas tenu compte des différences indi- viduelles, ne saurait partager l’avis de MaraGe (b), qui ce- pendant ne s’est pas trompé dans son interprétation. Le sympathique court ensuite dans le canal apophysaire des verlèbres cervicales,aussi proposerai-je del’appeler sympathi- que vertébral apophyso-cervical, ce qui indique, en même temps que sa situation, le trajet qu’il accomplit et ce qui évite la confusion avec le sympathique vertébral thoraco-abdominal. Le sympathique, qui s’anastomose toujours avec les nerfs rachidiens, donne, au niveau du plexus brachial, un ou plu- sieurs gros ganglions qui envoient des filets au nerf vague, au niveau de la glande thyroïde, qui recoit d’ailleurs des filets de ce dernier nerf, ainsi que le fait a été déjà démon- tré par J. Simon (c). Du même point partent des filets car- diaques el pulmonaires. Le sympathique thoraco-abdominal réunit ses ganglions par des connectifs simples ou doubles et, dans ce cas, dispo- sés en anneaux autour de la côte. De ces ganglions, se dé- tachent de nombreux filets qui s’anastomosent et forment le plexus cœliaque et les nerfs grand et petit splanchniques, qui fourniront le premier au gésier et au foie, le second au mésentère et à l'intestin, s’anastomosant à ce niveau avec le rameau intestinal du nerf vague. Il n'existe pas d’anse mémorable de Wrisberg; le ganglion semi-lunaire fait également défaut ; enfin /e sympathique seul, au moyen du grand splanchnique, innerve le fote. Le plexus cœliaque très développé se continue par les plexus solaire, capsulaire, rénal, formant, d'un terme géné- ral, le plexus capsulo-rénal. | Les ganglions sympathiques se détachent alors de la fos- (a) JEcoroW, Loc. cit., 1890. (b) MARAGE, 1887-89. (e) J. Srmox, Art. Thymus et Thyroïde, in : Tono's Cycloped. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 63 sette vertébro-costale qu'ils occupent dans la région thora- cique et se portent en avant et sur les côtés de la colonne vertébrale, pour gagner ainsi l'extrémité du corps où ils se terminent au niveau du croupion, soit par un ganglion unique (ganglion terminal), soit par des filets qui se vont perdre sur le cloaque en se mélangeant au plexus hypogastrique, et contribuer à former le plexus péricloacal. Dans la région lombo-sacrée, des ganglions sympathiques de la chaîne déjà indiquée, se détachent des filets qui passent sur l’aorte, se réunissent à ceux du côté opposé, en un petit ganglion formant ainsi un rudiment de sympathique médian qui se continue, sans ligne de démarcation, par un fil et qui n'est autre que la terminaison du nerf intestinal. CHAPITRE III EXAMEN CRITIQUE DES RÉSULTATS. Comme l'ont prouvé les pages précédentes, le pneumo- gastrique s’anastomose avec les derniers nerfs craniens, les premiers rachidiens et le sympathique. S'il en reçoit des fibres nerveuses, il leur en fournit aussi par réciprocité. Il convient donc, à présent que nous sommes exactement fixés sur la disposition morphologico-anatomique, de voir, au milieu de ce lacis nerveux, ce qui revient à chacun des nerfs qui prennent part à cet enchevêtrement. La séparation est relativement facile à établir en ce qui concerne les nerfs des IX, X[° et XII° paires qui sont géné- ralement bien isolées. Il n’en est pas de même lorsqu'il s’agit d’assigner ce que le système vague emprunte au sympathique et ce que le pneumogastrique fournit à ce dernier. Les classiques décrivent le vague : « un nerf qui naît de la moelle allongée, présente, à ce niveau, un ou deux renfle- ments ganglionnaires et, descendant de chaque côté du cou, fournit au larynx, au cœur, aux poumons et au tube digestit jusqu'à l'estomac ». Tel est l'avis de Cuvier et de la majorité 64 V. THÉBAULT. des anatomistes qui, prenant tous l'Homme pour type, s’obstinent à vouloir retrouver chez les animaux tout ce qui se rencontre dans l'espèce humaine. CLaAuDE BERNARD (à), CHauveAU(b), COUVREUR (c), s'appuyant sur les seules données physiologiques, arrêtent à l'estomac le pneumogastrique. Quelques rares auteurs, tels que Weger (d), chez les Ser- pents, MüLLER (e), chez les Myxines, parmi les anatomistes, ARTHAUD et BUTTE (/), parmi les physiologistes, émettent l’avis que le nerf pneumogastrique innerve également l'intestin (1). Le sympathique est décrit: un système très ganglionnaire, dont les ganglions, situés de part et d'autre de la colonne vertébrale, sont réunis les uns aux autres par des connectifs. Chaque ganglion est également réuni à celui du nerf rachi- dien par un rameau communicant plus ou moins développé. Très réduit dans la région cervicale, où l’on en compte trois, le nombre des ganglions devient égal à celui des ver- tèbres dans la région dorso-coccygienne. De ces ganglions, partent des filets nerveux qui s’anastomosent entre eux un grand nombre de fois, se portent sur d’autres ganglions situés dans l’épaisseur même des organes splanchniques, et de là, sur les viscères eux-mêmes, dans l’intimité desquels ils pénètrent. Remar avait cru jadis pouvoir séparer franchement ces deux systèmes par leurs caractères histologiques. Tous les nerfs dits cérébro-rachidiens présentaient des tubes à myéline. Tous les nerfs dits sympathiques en étaient dépourvus. Le microscope semblait donc devoir trancher la question. Il n’en fut rien. ViGnaL (g), en 1881, démontra qu'il n'existait aucune différence entre la cellule vague et la cellule sympa- (1) Le vague innerve l'intestin tout entier d’après Weser (d) et MüLLER (ae tandis que pour ARTHAUD et BuTTE (f) il n’innerve que l'intestin grêle, (a) CL. Bernarp, Leçons sur physiol.'et la path. du syst. nerv., 1858. (b) Caauveau, Journ. de la physiologie, 1862. (c) Couvreur, loc. cit., 1892. (d) Weser, loc. cit., 1817. (e) Müzer i7 WEBER, 1817. (f) ArruauD et Burre, loc. cit., 1892. (g) ViGnar, Arch. phys., p. 917, 1881. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 65 thique du cœur. Ce fait, isolé pendant quelque temps, fut triomphalement démontré lors de l’apparilion de l’école du Neurone qui posa, en principe, qu'il n'existe aucune différence morphologique entre une cellule d’un ganglion quelconque et une cellule d’un ganglion sympathique. La différence de fonctions tiendrait, suivant Ramon y Cagyaz (a), à une modificalion des éléments chimiques de la cellule, mo- dification que nous ne sommes pas encore parvenus à déceler. Je sais bien que quelques auteurs italiens tels que L. SaLa (6) croient, à l’aide d’une technique appropriée, pou- voir différencier les diverses cellules nerveuses, mais leurs éludes ne sont pas encore suffisamment avancées, et les faits énoncés par eux n’ont pas encore élé contrôlés d’une façon assez certaine pour que l'on accepte sans réserve leur manière de voir (rc). Nous sommes loin, on le voit, de l’ancienne division de BicHar (d) qui partageait le système nerveux en système de la vie organique et système de la vie animale. Cette hypo- thèse, combattue dès son apparition par SHaw (e), a lenu bon jusqu’à nos jours, grâce à la routine, qui exige que tout soit comparé à l'Homme. Lesidées de de BLAINVILLE (f), trop larges, ne furent pas comprises de son temps et {ombèrent dans l'oubli. Quoi qu'il en soit, il peut sembler intéressant de rappro- cher les idées actuelles de celles de la première partie de ce siècle. En effet, elles sont semblables, et l’on peut même dire que nos prédécesseurs allaient plus loin que nous, puisque, sans preuves certaines, ils plaçaient dans le système sym- pathique tous les ganglions appendus sur le trajet des nerfs (a) R. y Cagyar, Les nouvelles idées sur le syst. nerveux. Trad. Azoulay, 1894. (b) L. SaLa, Arch. Ital. Biol., 1892, t. XVIII, p. 439. (c) J. MariNesco, Sem. méd., 1895-96. (d) Bicaat, Anat. génér., 1801. (e) G. Sxaw, Arch. génér. méd., 1893, t. IL, p. 511. (f) DE BLaINviLce, Considér. sur le syst. nerv. Ann. fr. et étrang. d’anat. et phys., 1839, t. LIL, p. 348. ANN. SC. NAT. ZOOL. VI, 5 L1 66 V. THÉBAULT. craniens (1), ce qui est actuellement l'avis de Cayaz (2). Les difficultés sont nombreuses qui empêchent de tran- cher nettement la question et d’assigner à chacun des deux systèmes, vague ou sympathique, ce qui lui revient. Pour procéder avec méthode, j’étudierai dans l’ordre sui- vant, les propriétés de ces deux systèmes : | | a) Études des rapports entre les nerfs vagues, glosso- pharyngien, hypoglosse et premiers rachidiens. b) Étude des nerfs de l'organe vocal. c) Étude duspinal et des diverses questions quis 'yrapportent, d) Étude des nerfs récurrents du vague. e) Étude des plexus ante-intestinaux formés par le vague. f) Étude des nerfs hépatiques. 4) Étude du nerf intestinal. k) Étude du sympathique de la région cervicale. i) Étude des nerfs diaphragmatiques. j) Étude des nerfs cardiaques. #) Étude du sympathique vertébral thoraco-abdominal des nerfs et des plexus qui s’y rattachent. l) Revision et conclusions. Sa. — Étude des rapports entre les nerfs vaque, glosse- pharyngien, hypoglosse et premiers rachidiens. Le pneumogastrique naît toujours de la moelle allongée, tantôt isolé, tantôt fusionné avec le glosso-pharyngien et formant alors le tronc commun dont les dimensions sont si variables et dont l’existence est tout à fait imprévue, en ce sens que deux animaux voisins, appartenant à un même groupe, auront ou n'auront pas de tronc commun (3). (1) Cette idée était classiquement admise, comme en témoigne un manuel d'anatomie comparée publié par Srrauss-DurCkHEIM, en 1844 (a). (2) « Tous les ganglions qui sont interposés sur le parcours des nerfs « craniens, pneumogastrique, glosso-pharyngien, facial, trijjumeau, etc., « possèdent la même structure (b). ». (3) C’est ainsi qu’on trouvera un tronc commun chez Linot, Serin, Pinson, Pie, Geai, Perruche (Conurus murinus). Le tronc commun a encore été signalé par Carus, chez Psittacus (c) ; un (a) H. Srrauss-DurRCKHEIM, Anal. comp., t. II, p. 307. (b) R. y Cagyaz, loc. cil., 1894, p. 1333. : (c;j Carus, Tab. anat. comp., 1828, pl. VIII, fig. 1, 2,3. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 67 Lorsque les nerfs des IX° et X° paires naissent séparément, ils n’en sont pas moins réunis par un filet anastomolique plus ou moins volumineux : l’anastomose de SrapeRint (1), du nom de l’auteur qui, le premier, a soupçonné sa valeur. Ainsi que l’a démontré CouvreuRr el que J'ai pu in’en assu- rer moi-même, les fibres qui composent l’anastomose de Staderini vont de la X° à la IX° paire, et peut-être, pour être plus précis, de la X[° à la IX° paire (2). BonsporFFr, qui n'avait fait que disséquen cetle région, pensait, sans fournir aucune preuve à l’appui de son hypo- thèse, que cette anastomose se rendait au nerf laryngé su- périeur. Considérant que, chez l'Homme, ce nerf est fourni par le pneumogastrique, il conclut que, chez les Oiseaux, il est également fourni par le vague, et que l’anastomose en question ne serait autre chose que le laryngé supérieur, après sa sorlie du vague et avant son entrée dans le glosso-pharyngien (3). examen plus attentif permet cependant de constater que les IX°, Xe et XI° paires forment trois troncs indépendants situés côte à côte et qu ‘aucune anastomose mè réunit. (1) L’anastomose de Staderini a été signalée par Bonsporrr, chez Corvus cornix (a) ; figurée chez Faisan, Canard (b) par MarAGe qui l’a représentée sans s’y arrêter, chez Pigeon, Pie, Canard, Hibou, par Couvreur qui n’y insiste pas davantage (c) ; chez Meleagrispavo et Gallus Bankiva par StapEerini (d) qui le pre- mier en fait une bonne descriptien : « En ce point (niveau du ganglion pétreux) entre le glosso-pharyngien etle vague, est constamment une anastomose, filet nerveux assez grêle qui s'étend en s’ineurvant un peu d’un nerf à l’autre(fig.I, R A). Quelquefois au lieu d’un seul rameau anastomolique il y en a trois ou quatre groupés ensemble. » Cette anastomose se rencontre également chez Perroquet(Ara Severus), Étourneau, et Corbeau (Corvus corone, C.monedula(e) (2) Si, à l'exemple de François Franck, on considère l'accessoire de Willis comme une racine du pneumogastrique, il faut admettre la pre- mière hypothèse ; si, au contraire, on veut accorder au nerf accessoire une autonomie propre, c’est la seconde qui convient. Je discuterai d’ailleurs ce dilemme à propos de l'étude du nerf de la XI° paire (f). (3) « Excepto ramo illius (IXe paire) nervi laryngeo superiore qui, nobis judicibus, si non totus, tamen ad maximam partem fibras continet nervo vago proprias (g). » ) Bonsporrr, Act. Soc. Sc. Fœnnicæ., 1852, +. LEE, tbe, NL Gen ) MaRAGE, Ann, sc. nat., 1889, pl. I, fig. ARS c) COUVREUR, Pneumogastri ique, 1897, pl. I, fig. 1, 3, 4, 5. d) STADERINI, Atti Accad. Fissioc. Siena. , 1889, CPU DE 55 e) . Obs. anût. EVENE X. jt, LE, HENENHE IX. (a (b ( ( { \ { (9) a 10e EU, 1862, p. 554. 08 V. THÉBAULT. BoxsporFrr avait raison. Si l’anatomie la plus fine et les recherches les plus soignées ne révèlent aucun filet laryngé, issu du pneumogastrique, l'excitation électrique, qui rend de si grands services aux physiologisles, indique immédia- tement la marche de linflux nerveux. Le glosso-pharyngien, disons-le tout de suile, envoie un filet au larynx, ainsi que le grand hypoglosse. Or Couvreur, excitant le bout central du pneumogasirique sectionné au milieu du cou, obtient des mouvements de la glotte. Reprenant l'expérience, je n’ai rien observé. C’est alors que M. CouvrEUR, qui avait consenti à discuter avec moi cer- tains points de son travail sur lesquels je me croyais en dé- saccord avec lui, repril fort obligeamment la question et me transmit, quelques jours plus tard, le résultat des nouvelles expériences qu'il avait tentées sur le Canard. À sa corres- pondance était joint un dessin schématique qui m'a permis de me mettre d'accord avec lui. «) Excitant d'abord la racine du glosso-pharyngien, M. Couvreur observe des mouvements du larynx. 6) Excitant ensuite la racine du vague, cet auteur obtient des résultats analogues. y) Excitant enfin l’anastomose de Staderini, ce physiolo- giste arrive à des résultats identiques avec les précédents. J'ai, moi-même, répété sur le Canard les expériences de M. Couvreur, el, me plaçant dans les mêmes conditions, j'ai noté les mêmes phénomènes moteurs (1). Je suis donc en droit de considérer la question comme tranchée et d'admettre que l’anastomose de Staderini est formée, en tout ou en partie, par des fibres qui viennent du preumogasirique et qui se rendent dans le glosso-pharyngien. (1) Je n'ai pas rapporté dans ce travail les expériences concernant l’a- nastomose de Staderini. Elles sont trop simples et offrent trop peu de dit- ficultés et de surprises pour qu'il soit nécessaire de les décrire en détail. D'autre part elles appartiennent à M. Couvreur qui me les a communi- quées dans une lettre particulière. Je serais donc mal venu d’en réclamer la priorité. | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 69 C'est ce que montre le schéma ci-joint, qui sera plus tard discuté dans ses rapports avec l'accessoire et les nerfs VOCaUx. Les ganglions jugulaires et pétreux sont constants, bien que la fusion des éléments qui donnent naissance au tronc commun rende difficile leur différenciation. Tantôt ils reçoivent ou émettent les fibres qui forment l’anastomose de Staderini. Tantôt ils re- çoivent ou émettent des filets qui lesunis- sent aux nerfs environnants et au sym- pathique. Quant à leurs fonctions, il ct ir . ; É Fig. 3. — Anastomose n'est encore aucun auteur— que jesache de staderini(Schéma). us qui les ait établies. < TX, Nerf glosso-pha- Il convient cependant de remarquer Re de ee qu'on les rencontre, non seulement sur que. — Anast. de l Ë t] | h Stad. : Anastomose e pneumogastrique et le glosso-pharvn- 4 s ot! EN A Ret ermediolx Fig. 12. — Schéma général du vago-sympathique. G. cerv. sup. Ganglion cervical supé- rieur. — /X. Glosso-pharyngien. — X. Pneumogastrique.— XI. Spi- nal. — g.s. c.m. Ganglion sympa- thique cervicalmoyen.— sym. ap. v. Sympathique apophyso-verté- bral. — G. de Couv. Ganglion de Couvreur. — G. s. br. Ganglion sus-bronchique.— ». card.v. Nerf cardiaque vague. — n. c. s. Nerf cardiaque sympathique. — G. spl. Nerf grand splanchnique. — pancr. Pancréas. — P. spl. Nerf petit splanchnique, — Plex. caps. ren. Plexus capsulo-rénal. — g. à. Gan- glions intestinaux. (a) SnorrE, Morph. of. the vagus nerv. Journ. Anat. phys. London, 1888, t XXI p 372 (b) Kozuiker, Verh. Ges. D. Naturf. Arzte. 66 Vers. 1 Theïl. 1894, p. 97. (c) SHAw, Loc. cit., 1823. 170 V. HEBAULT. témoignage de la perte d'équilibre physiologique résultant de la suppression d’un élément, malgré les suppléances nom- breuses que la nature a établies afin d’assurer le bon fonc- tionnement des organes vitaux (1). Cette vérité ne ressort malheureusement que trop des études de neurologie pathologique entreprises pendant ces dernières années. Quant aux nerfs, chacun s'accorde à les considérer comme les fils qui unissent les piles d’une batterie dont l'élément fondamental est justement la cellule. Nuls par eux-mêmes, ils n'auront de valeur que celle qu'ils tiendront des cellules. Or, nous savons aujourd’hui que l’on ne peut pas plus sup- primer une cellule d’un ganglion viscéral, qu’on né peut sup- primer une cellule de la moelle ou du cerveau. Dans les deux cas nous aurons des troubles physiologiques. Supprimons avec BupGe le plexus cœliaque, les symptômes concomitantsseront la diarrhée et l’hypersécrétion muqueuse. Supprimons la troisième circonvolution cérébrale, nous aurons une aphasie conséculive. Les deux groupes de cellules jouissent donc de propriétés homologues, et l'hypothèse de BicHaT. qui voyait dans les ganglions abdominaux « autant de petits systèmes nerveux secondaires » se confirme si bien que LanGLey, à la suite d'expériences physiologiques, s’y raccorde entièrement et se sert de la théorie de BicaaT pour expliquer les phénomènes observés par lui (2). (1) «C'est là une disposition (l'absence de modalité fonctionnelle détermi- « née) qui explique peut-être l'extrême rareté des altérations intellec- « tuelles bien limitées à une sphère d'activité et la conservation des « fonctions cérébrales dans les cas de graves lésions de tel ou tel dépar- « tement encéphalique (a). » (2) Étudiant les vaso-moteurs des membres postérieurs, l’auteur admet que chaque ganglion sympathique est un centre nerveux primaire jusqu’à un certain point indépendant de la moelle épinière. Les filets venant de ces cellules ganglionnaires gagnent les extrémités périphériques sans que dans leur trajet se soient intercalées d’autres cellules sympathiques (b). (a) R. x Cayar, Loc. cit. 1894, p. 69. (b) LanGLey, Journ. phys. Cambridge, 1894, t. XVII, p. 296. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 171 Mais alors on s'explique mal pourquoi telle cellule sera motrice, alors que telle autre sera sensitive ou sécrétrice. Elles auront des fonctions différentes parce qu'il leur faut obéir à cette loi immuable qui a nom: division du travail. Elles se ressembleront toutes morphologiquement (École du Neurone), mais auront néanmoins des fonctions différen- tes parce que leur contenu n’est sans doute pas le même. Leur protoplasma renfermera toujours les mêmes éléments chimiques, mais les exposants de ces divers corps varieront, en quantité infinitésimale, c’est possible, mais varieront. De là, la différence de fonctions (R. v CagaL) (1). Je préfère celte hypothèse de la chimiotaxie à celle de STRASSER qui admet l'existence de deux états électriques différents entre le muscle et le neuroblaste. Pourquoi, en effet, aurions-nous une différence d'état pseudo-électrique — car rien ne prouve que l’influx nerveux soit un influx élec- itrique malgré les ressemblances qu'il peut présenter avec ce dernier — si nous n'avions pas une différence dans l’état moléculaire des deux malières en présence : cellule sensitive et cellule motrice (0)? Enfin, sans vouloir entrer 1e1 dans la discussion phylogé- nétique, on voit que le système nerveux, suivant l'avis de BRrACHET (c), tend vers la coalescence à mesure que l'animal devient plus élevé en organisation. Au début, la fonction nerveuse est enfermée à l’étal latent (1) « En effet, la cellule nerveuse, quelle que soit sa catégorie fonction- « nelle, paraît construite conformément au même modèle, et même parait « montrer ne texture et une composition chimique identiques (p. 175). « En résumé, dans l’état actuel de la science, il n'est pas possible de rat- « tacher une modalité fonctionnelle déterminée (sensitive, motrice, senso- « rielle, commissurale, d'association, etc.) à une morphologie spéciale des « cellules nerveuses. » Ces différents éléments « ne siègent pas exclusive- « ment dans telle ou telle couche, mais paraissent les habiter toutes, en « s’entremêlant d'une manière intime (p. 69) (a) ». (a) R. y Caya, Loc. cit., 1894. (6) In., Loc. cit., 1894, p. 162. (c) BracHeT, Journ. méd. Lyon, 1845, p. 409. 179 V. THÉBAULT. dans les tissus de l'animal (1). À mesure que ses organes se développent pour satisfaire à la division du travail que lui imposera la lutte pour l'existence, cette fonction nerveuse tendra de plus en plus à se montrer d’une façon tangible, ainsi que l'avait très exactement observé BRAGc&ET (0), bien qu'il soit parti d’une conception fausse : l’absence de sys- tème nerveux chez les animaux que l’on désignait de son temps sous le nom de Zoophytes. Aujourd’hui, les limites sont déplacées, mais au fond rien n'est changé. Quel système actif s’esquisse le premier à quelque ani- mal que nous nous adressions ? Celui de la digestion, que suivra bientôt celui de la reproduction de l’espèce. Digestion et reproduction sont les deux premiers termes de la vie animale. Est-il nécessaire d’avoir un système nerveux conscient pour digérer et reproduire ? Je ne le crois pas. Ce sont là deux fonctions végétatives, au sens que BicaarT atlachait à ce mot. Sous quelle forme se présente alors le système nerveux? Sous la forme cellulaire, celle même qui donne les gan- glions dont on s’est servi pour créer le signe pathognomo- nique du sympathique. Apparaisse la cellule musculaire, c’est-à-dire un nouvel organe, avec elle apparaîtra un nouveau facteur : la volonté, en même temps que le premier ganglion, dont la complica- (4) La sensibilité, dit CLacs, propriété essentielle de l'animal, est liée, « comme le mouvement, à des tissus et à des organes particuliers, au sys- « tème nerveux. Lorsque ce système ne s'est pas encore différencié de la « masse fondamentale contractile commune (sarcode), ou du parenchyme « cellulaire homogène du corps, on peut cependant supposer qu’il existe « déjà dans l'organisme des traces d’irritabilité, qui mérite à peine le nom « de sensibilité, puisque celle-ci sous-entend Ia conscience de l’unité du « corps, que l’on ne peut guère attribuer aux animaux inférieurs dépourvus « de tout appareil nerveux. Avec l'apparition des muscles coïncide en « général la différenciation des tissus nerveux, ainsi que des épithéliums « sensoriaux à la surface du corps (Polypes, Méduses, Echinodermes) (a). » (a) CLaus, Zoologie, 1884, p. 59. (b) BracHer, Mém, sur les fonct. du syst. nerv. gangl., 1823. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 173 tion sera en rapport direct avec le degré d’élévation de l’a- nimal dans l'échelle zoologique (1). Or, qui dit ganglion dit réunion de cellules en une seule masse, c’est-à-dire coalescence d'éléments jusqu'ici isolés. Bientôt, avec la division du travail, les organes 4d hoc se multiplieront et, obéissant à la loi de Lonaer (6), les gan- glions feront de même; mais altendu qu'ils ne peuvent dé- passer une certaine surface (loi du balancement des organes de GeorFROY SAINT-HiLAIRE) (2), pour être plus effectifs il grou- peront leurs efforts et formeront une masse unique à pro- priétés physiologiques multiples (R. y CayaL) as ce sera le cerveau. Ce principe se conservera de bas en haut de l'échelle z00- logique el nous amènera sans se démenlir jusqu'au système si compliqué des Mammifères et des Oiseaux. Le système cérébro-spinal n’est donc autre chose qu'un sympathique dont les ganglions portent le nom de «centres » et sont rassemblés de telle sorte qu'ils acquièrent une force d’action plus considérable par leur groupement (3). (1) « À mesure que l’on monte dans la série animale, le corpuseule psy- « chique s'agrandit et se complique ; il est naturel d’attribuer à cette com- « plication morphologique progressive une parlie au moins de sa grandeur « fonctionnelle progressive. Ce progrès ne concerne pas, peut-être, l’es- « sence même des actes psychiques, mais leur étendue et leur forme (a). » (2) Chaque organe doit, relativement à la quantité définie de travail exigé « de lui pour le maintien de la machine animale, comprendre un nombre « déterminé d'unités aclives, être borné par conséquent à une certaine « dimension el posséder une forme dépendant de sa fonction et de ses rap- « ports avec les autres organes (c). (3) « ..… Le cerveau ne contient pas un centre conter unique de toutes « les fibres sensitives et sensorielles, ni une seule source de toutes les « fibres motrices, mais toute l’écorce cérébrale peut être considérée comme « une série de centres, dont chacun reçoit une espèce de fibres sensitives « ou sensorielles et est affecté à un ordre déterminé de filaments mo- « teurs (a): » (a) R. y Cayaz, Loc. cit., 1894, p. 17. (b) LonGer, Arch. gén. de méd., 1849, p. 253 (c) CLaus, Loc. cit., 1884, p. 37. (d) R. y Cagyar, Loc. cit., 1894. ( e) In., Loc. cit., 1894, p. 16 174 V. THEÉBAULT. Les ganglions viscéraux (sympathique actuel des auteurs) ne sont autre chose qu’un reliquat (1) de la forme ancestrale. Ce sont des amas ganglionnaires dont les cellules sont en nombre variable (une à plusieurs dans le cœur, dans l’in- teslin) qui n’ont pu encore se fusionner avec la masse centrale (a). Sans préjuger de la forme que revêtiront nos successeurs sur le globe, je crois sincèrement que la coalescence finale de tous les éléments ganglionnaires est le but vers lequel tend l’évolution du système nerveux en général. Le centre, en effet, commande à tout le système, mais son action diminue avec l'augmentation de la distance qui le sé- pare de l'organe; çà et là se rencontrent des cellules, des ganglions qui emmagasinent en quelque sorte cette action, l’empêchent de s’affaiblir, el la font arriver sur l'organe avec toute son énergie et toute sa puissance. D'où, cette conclusion qui m'a semblé présenter la cons- tance d'une loi: Bien qu'obéissant à la loi de la division du travail, tous les éléments actifs du système nerveux tendent vers la coalescence finale. En résumé : S #. — Le pneumogastrique présente de si intimes rela- tions avec les dernières paires craniennes qu’il est souvent difficile d'assigner à chacune d'elles la fonction qui lui est propre. Les ganglions se multiplient dans la région parotidienne. Ils se fusionnent, el les deux facteurs sympathique et pneu- mogastrique semblent se suppléer et se renforcer réciproque- (4) Nous avons vu plus haut que le sympathique se formail après la moelle; ce fait est exact chez les animaux supérieurs, mais, en analomie gé- nérale, il ne faut pas oublier que le ganglion préside toute fonction nerveuse et que le ganglion n'est autre chose qu'un rudiment de moelle épinière, celle-ci n'étant elle-même qu'une série de ganglions à propriétés diffé- rentes, fusionnés en une seule et même masse. (a) Cf. les nombreuses notes publiées au cours de ce travail, et surtout celles qui sont au début de ce paragraphe de revision, SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 175 ment. La fusion de ces deux termes avec les derniers nerfs craniens forme un tout qui concourt à assurer l'intégrilé du fonctionnement physiologique. $ B. — De même que le glosso-pharyngien, le pneumogas- trique fournit au larynx supérieur. Par son aclion sur le syrinx, l'hypoglosse remplace les nerfs laryngés des Mammifères et supplée par conséquent la X° paire dans ses fonctions phonétiques. La XII° paire doit être considérée comme un nerf mixte enfermant des fibres motrices (action sur le larynx et sur le syrinx) et sympathiques (sécrétrices). Elle présente sur son trajet des ganglions (g. radiculaire des Corbeaux et g. syringien). Si l’on ignore encore la fonction du premier, le second est franchement sympathique. Le syringien supérieur est ganglionnaire sur tout son tra- jet (x) et le syringien inférieur aboutit à un centre. Le ganglion syringien est fonctionnellement sympathi- que et jouit de propriétés inlrinsèques, comme je crois l'avoir expérimentalement démontré (£). Sy. — Le spinal est constant chez tous les Oiseaux. Son développement n’est nullement en rapport avec la fonction vocale. L’accessoire de Wizcrs se perd toujours dans le nerf vague dont je le considère comme une racine. A-t-ilune aclion sur le cœur comme F. Fraxcx le prétend ? Je n’ai pu le contrôier. Cette réserve faite, je crois qu'il est construit, chez les Oi- seaux, sur le même schéma que chez les Mammifères. S 9. — Le récurrent des Oiseaux naît comme celui des Mammifères el se comporte à son origine de la même facon. Il fournit à toute la région environnante et va toujours se terminer sur l'œsophage, en s’anastomosant sans ligne de démarcalion avecle rameau pharvngo-æsophagien issu du glosso-pharyngien. (x) ARNSTEIN, 1895. (8) Exp. phys., VIE, VIT, IX, X, XII, XII. 176 V. THEBAULE. Le filet qu'il fournit au syrinx est irop peu développé pour qu'on le puisse considérer comme la continuation du récur- rent, contrairement à l'avis de Cuvier et des classiques qui l’on suivi. Ce filet syringien fait d’ailleurs défaut chez les Cor- vidés, où il est remplacé par une branche qui, née de l’hy- poglosse, est satellite du vague et se rend directement au SYrinx. Là encore, le nerf récurrent, qui naît véritablement du va- gue, jouit de fonctions sécrétrices (2). $ e. — Le pneumogastrique d’un côlé se fusionne avec son congénère du côté opposé, et si certains auleurs consi- dèrent son action sur l’estomac comme sa propriété inlrii- sèque (£), d'autres la rapportent au sympathique (y). Le plexus stomacal vague est absolument semblable à celui du sympathique. S ©. — Les nerfs hépatiques d’origine vague manquent absolument chez les Oiseaux. Ils sont remplacés parle sym- pathique, GS ET blablement chez tous les Vertébrés. $ n. — Le vague, qui s’est résolu en plexus au niveau du gésier, se reforme de noùüveau en un tronc simple plus ou moins ganglionnaire qui s'étend jusqu’à la région anale, s’anastomose avec le sympathique dans la région mésen- térique et jouit de propriétés nettement définies. Or ces mêmes propriétés ont élé rapportées au sympathi- que par la plupart des auteurs, et la longue discussion à laquelleje me suis livré dans ce chapitre me permet, à l’exem- ple de LoxGer, de considérer le vague comme un sympathi- que chargé de régulariser les fonctions intestinales, ainsi que je l'ai montré: Le centre de Paz et le système que j'ai décrit forment un tout complètement indépendant du sympathique habituelle- (x) PHysALIx, 1890 ; COUvREUR, 1892. (B)Se, p. 103, notes d à u, et p. 104, note «. (y) Hengert Mayo, J. MULLER, DIECKOFF. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 171 ment décril par les auteurs, el cependant il est indéniable qu'ils se raltachent à ce système. $ 4. — Le système sympathique des auteurs a une dispo- silion telle qu’il confirme el renforce ce que j'ai déjà dit aux paragraphes «,6,7,0. MirroPHaANOW (+) et Fusari (8) nous montrent que le sym- pathique (;) apophyso-cervical n’est que le reliquat de la forme disséminée (d) des types antérieurs, reliquat décrit par certains auteurs {e), qui tend à se fusionner avec le cor- don sympathique qui s’est formé à l’intérieur de la moelle («) et dont il a conservé les fonctions (y). Ce nerf apophyso-cervical est identique avec le nerf verté- bral des Mammifères, tel que l’a observé F. Franck (6) et que l’ont décrit CRUVEILHIER et JARJAVAY (1). Enfin, le pneumogastrique est fusionné avecle sympathique cervical qui, chez les Oiseaux, se trouve, de la sorte, cons- truit sur le même schème que chez les Mammifères. $S &. — Le nerf phrénique existe, chez les Oiseaux, comme chez les Mammifères, et, s'adapte aux organes qu'il doit innerver. S'il est tout à fait rachidien chez les Mammifères, — au point de vue morphologique du moins — nous savons qu'il se peut rattacher au système de la vie involontaire par le rôle qu'il joue dans la respiration. Chez les Oiseaux, l'anatomie nous montre son origine vé- ritable. Il naît du sympathique et du pneumogastrique. Dans ce cas, il n’y a plus suppléance, il y a identification absolue. S x. — Le cœur recoit des filets nerveux du sympathique et du nerf vague. Les auteurs qui ont étudié la question s'appuient juste- (x) MITROPHANOW, 1891, (B) Fusari, 1892. (y) F. FRANCK, 1875 et (878. {à) Van BEMMELEN, 1886 et 1887. (e) Vosr, 1840 ; GASKELL et GApow, 1884; CouvREUR, 1892. (8) F. FRANCK, 1875. (:) CRUVEILHIER, 1877. " ANN. SC. NAT. ZOOL. ve 12 178 : V. THÉBAULT. ment sur la différence de fonctions de ces deux systèmes pour les séparer. J’estime qu’il faut chercher ailleurs üne aulre base qui permette d’élablir une scission bien nette. La différence de fonctions est plus apparente que réelle. Outre que certains types, tels que les Oiseaux, able — je dis « semblent » — manquer de tonus modérateur (4),: l’anatomie nous enseigne que le sympathique innerve sur- tout les oreillettes, tandis que le pneumogastrique innerve les ventricules. Les physiologistes eux-mêmes sont loin d'être d'ac- cord (£). Les uns expérimentent sur des animaux très élevés (Chien, Cheval) et donnent les idées classiques que confirme l’expé- rience répétée sur des types plus inférieurs (Grenouille). Les autres expérimentant sur des mêmes types ou sur des types analogues arrivent à un résultat tout à fail opposé. A ceci, je ferai remarquer que les conditions circulatoires: de la Grenouille diffèrent notablement de celles de l’'Oiseau, ‘ du Crocodile ou du Mammifère, un même animal pouvant d’ailleurs se comporter de diverses manières (). Enfin Nuez n’a-l-1l pas signalé que le vague n'’agissail pas. sur l’oreiilette de la même façon que sur le ventricule (à) ? L’analomie permet de voir que la dixième paire fournit des vaso-moteurs aux vaisseaux de la base du cou el que. tout le système artériel de la région siluée au-dessus du cœur se trouve placé sous la dépendance du vague, tandis. que le système veineux est placé sous la dépendance du sympathique, d’où la façon différente dont se comporteront les deux systèmes vague et sympathique qui obéissent tout ee à la loi mécanique de la différence des pres- sions. ) COUVREUR, 1892. B) Cf., $ 7, la discussion faite à ce sujet. y) Lim-Boon-KEx6, 1893. à) NULE, in L. FREDERICQ et NuEL, 1893. (a ( ( SYSTÈME SYMPATHIQUE DÉS OISEAUX. 179 Tous les classiques sont d'accord sur ce point que le sang artériel ne pourra circuler qu autant que la Rene vel- neuse diminuera (x). Le La systole ventriculaire est toujours synchronique dé le diastole auriculaire et réciproquement. | La circulation peut donc se schématiser sous la forme d’un fléau de balance qui est continuellement en équilibré instable. Si l'extrémité droite monte, la gauche descend, et réciproquement. Les deux plateaux suspendus à ce fléau auront donc toujours des positions inverses, et cependantils seront une seule et même chose. Le métal qui a servi à les fabriquer a les mêmes propriétés physico-chimiques. Supposons d’abord que l’une des extrémités du fléau re- présente le ventricule et l’autre l’oreillette, que l’un de ces plateaux se nomme sympathique et l’autre pneumo. Y aura- t-il un changement dans l’état de choses malgré le change- ment de position ou d'appellation ? Non. Il y aura une Es rence de mots tout simplement. fus Supposons maintenant que les plateaux ne changent pas de nom et que les deux extrémités du fléau se nomment cœur droit et cœur gauche. 4h FA Y aura-t-il quelque chose de modifié? Non, absolument rien. | Les deux systèmes vague et sympathique agissent tons à tour semblablement (6). ÉLUS. Ils sont donc, suivant l'expression de SAMGEL (y), « un + et même nerf », et c’est avec raison que LonGer () désigne le pneumogastrique sous le nom de petit sympathique. Les poumons reçoivent également des fibres du be thique et du pneumogastrique. ae Là, encore, les idées classiques veulent séparer les deux systèmes et montrent clairement que leur action pulmo- naire est absolument inverse de leur action cardiaque. (x) FRenerico et NuEL, 1893, p. 122. : (8) BrowN-SÉQUARD (1.2), 1854: : (y) SAMUEL, 1856. (é) LonGeT, 1849. 180 V. THÉBAULT, Cette action inverse découle de ce fait que j'ai signalé plus haut, à savoir qu'un système innerve les vaisseaux arlé- riels tandis que l’autre innerve les vaisseaux veineux. Or, nous savons que l'artère pulmonaire se rattache fonc- ‘tionnellement au système veineux tandis que la veine pul- monaire se rattache fonctionnellement au système artériel, ce qui permet d'expliquer nettement l'expérience de BRowN- SÉQUARD. | Cet auleur, après section du vague, observait que les vais- seaux du cœur se gonflaient de sang rempli de CO? qui en- traînait une véritable asphyxie (x), phénomène dû à ce fait que l'intensité d'excitation du poumon étant en sens inverse de celle du cœur, les veines pulmonaires chargées de sang riche en CO? amèneront cet acide dans la grande circulation artérielle. E Poussons enfin les choses à l’extrême et recherchons les différences histologiques des deux syslèmes. Elles sont nulles (6). S x — Le sympathique thoraco-abdominal innerve tous les viscères de la cavité générale. Il assure sew/ le fonctionne- ment du foie, chez les Ciseaux. Jamais, chez aucun animal, le rein ne recoit de filets du vague, et cependant nombreux sont les exemples que j'ai pu citer dans lesquels un traumatisme du vague se traduisait par un trouble rénal. Chez les Mammifères, le foie recoit ses nerfs du vague et du sympathique. On comprend facilement, dans ce cas, pourquoi une lésion du vague reteniit sur le rein, puisque toute lésion hépatique se répercute sur cet organe (y). Mais comment expliquer que cette même lésion retentisse sur l'organe urinaire des Oiseaux (9) ou sur la rate ou le pancréas des Mammifères (+) ? (a) BRowN-SÉQUARD (1), 1854. (B) VicnaL, 1881; HEYmAN, 7 MARINESCO, 1896; R. CaJaL, 1894 (y) Masius (1, 2), 1888; Id., in FrenericQ et NueL, 1893. (à) Couvreur, 1892. (e) ARTHAUD et BUTTE, 1892, SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 181 ARTHAUD el BuTre ont montré que le pneumogastrique pouvait déterminer sur l'intestin des troubles vasculaires (x). J'ai eu l’occasion de consiater moi-même qu’une lésion sous-cutanée pouvail déterminer les mêmes troubles sur l'intestin du Lapin (1). Le pneumogastrique et le sympathique agissent donc de la même façon (£). Tous les ganglions cérébraux sont des ganglions sympa- thiques (y) qui se rattachent au système cérébro-spinal (à) par l’intermédiaire du nerf vague (se). Enfin, je rappellerai le sympathique médian de la région lombo-sacrée, reliquat du stade embryonnaire arrêté dans son développement (©). Ce long résumé montre que : L’étendue du sympathique est en raison inverse de celle du pneumogasirique. A chaque instant, le vague s’identifie (1) et se fusionne {f) avec le sympathique, le supplée (1), se substitue à lui (>), présente les mêmes fonctions physiologiques (à}, est cons- truit sur le même plan (u) et obéit aux mêmes lois (v). ONTOGÉNÉTIQUEMENT, c'est le type INTERMÉDIAIRE de de BLamnvizze. C’est la disposition existant entre la pisséminA- (4) Dans un cas non publié, qui ne m'est pas personnel, l'expérimenta- teur avait injecté de l'huile de croton sous la peau du dos d’un lapin. A l’autopsie il a trouvé sur l'intestin et l'estomac — et j'ai pu le constater de visu — de larges plaques ecchymotiques semblables à celles décrites par ARTHAUD et BUTTE. a) ARTHAUD et BUTTE, 1892. (8) LonGer, 1849; S. Brrr1, 1846; BRowN-SÉQUARD (1.2) 1854; SAMUEL, 1856. y) Rerzius, 1880 ; JEcorow, 1887; Onont, 1888; GOLOWINE, 1890; GORONOWITSCH, } PATERSON, 1891. ) DE BLainvizze, 1839; Ramson et TaompsoN, 1886. ) MAZARELLI, 1894. ) ) Tronc cervical du pneumogastrique. (:) Intestin. (x) Poumon (Geai). La proposition inverse est vraie pour le foie. () Cœur, poumons, intestins. (u) Vaso-moteurs de la base du cou, plexus stomacal, nerf intestinal. (v) Vaso-moteurs, intestins, cœur, poumons. 182 ; V. THÉBAULT. mon ganglionnaire du sympathique abdominal et la coa- LESCENCE médullaire de ce même système. . MORPHOLOGIQUEMENT, c’est une série de ganclions réunis par des connectifs plus ou moins développés. PHYSIOLOGIQUEMENT, :l fournit des vASO-MOTEURS aux veines, aux artères; il possède des ganglions SÉCRÉTEURS (g. syringien) : il est moteur (fibres circulaires de la vessie et de l'intestin). C’est un sympathique véritable. Il n'y à donc pas lieu de le séparer de ce système. Si, pour la facilité de l'étude, on veut conserver les an- ciennes divisions et l’envisager au même titre que les nerfs splanchniques, par exemple, soit: mais dans une élude générale : « LE PNEUMOGASTRIQUE DOIT ÊTRE CONSIDÉRÉ COMME UNE BRANCHE DU SYMPATHIQUE. » 31 décembre 1896. ADDENDA. Il me faudrait pour être complet traiter encore deux points : 1° La valeur de la théorie segmentaire; 2° La phylogénie du groupe avien. … Les auteurs qui se sont occupés du premier, entièrement embryogénique, sont loin d’être d'accord entre eux. J’es- time d’autre part que pour avoir une idée nette et originale de la question il serait nécessaire d’en faire une étude com- plète, aussi la passerai-je volontairement sous silence. Le second point, des plus importants, nécessiterait la con- naissance d'un plus grand nombre de types qu'il n’en a été disséqué par les anatomistes, car tous les groupes ne sont pas représentés. | Continuant les recherches que j'ai commencées sur le système nerveux des Oiseaux, j ai l'espoir de satisfaire, au moins en partie, ce desiderala dans une publication ultérieure. DEUXIÈME PARTIE CHAPITRE PREMIER OBSERVATIONS ANATOMIQUES. $S A. — OISEAUX CHANTEURS. Obs. I. — Pixsox (Fringella cœlebs)[Lin.] (PI. I, fig. 4 à 3). Étant donnée l’extrême petitesse de l'animal, il ne m'a pas été possible d'en faire une dissection complète. Voici néanmoins ce que j'ai pu observer d’après deux individus que je dois à l’amabilité de M. le D' GiBerr : Les nerfs des IX° {n. IX), X°{(n. X), XI° ({n. XI) et XIIe (n. XII) paires naissent de la moelle allongée (M. A.) par un tronc commun {tr .c. n.) qui se porte immédiatement en dehors et en avant pour former un gros gan- glion jugulaire (n. g. j.) duquel part le grand hypoglosse (n. XII). De ce tronc commun, en amont du ganglion, se détache le pneumogastrique (n. X) dont l'origine est en dessous du cordon nerveux et qui descend tout le long du cou en s’accolant à la jugulaire. Ce tronc commun communique en arrière et en dessous avec un gan- glion sympathique (S. g. sy.). De sa partie supérieure part le glosso-pha- ryngien (n. IX) et de l’espace compris entre sun point d’'émergence de la moelle et le ganglion jugulaire, partent quatre petits filets nerveux qui semblent représenter le spinal (n. XI). A. Glosso-pharyngien (n. IX). — Le glosso-pharyngien nait du tronc com- mun (tr. cn.) par une branche relativement grêle qui se rend directement à un gros ganglion qui semble représenter le ganglion d’ANbERsEH fusionné avec le ganglion géniculé du facial (n. G. A. et g. g. f.). De la moelle allongée, au-dessus du tronc commun des IXe, Xe, XIe et XII paires, part un filet (n. A. d.f.) qui se rend dans le ganglion d’A\- DERSH et qui se continue ensuite pour aller innerver les muscles de la face (n. m. Î.), tandis que des deux rameaux qui partent avec lui du ganglion d’ANpERsH, le moyen se rend à l’œsophage (n. Œ) ainsi que le plus inférieur qui se rend également à l’æœsophage et constitue le nerf pharyngo-æsopha- gien décrit par Couvreur (n. ph. æs. Cv.). Le filet audito-facial (n. Ad. f.), à sa sortie du bulbe, passe par-dessus le ganglion cervical supérieur du sympathique (S. g. C. S.) ainsi que par-dessus le point de bifurcation de la carotide primitive (c. p.) en branches interne (c. p. i.) et externe {c. p. e.). | 184 V. THÉBAULT. B. Grand hypoglosse. — Situé dans la continuation du tronc commun, (tr. c. n.) l'hypoglosse (n. XII) se présente sous la forme d’un volumineux cordon (le plus volumineux de la région) qui se porte directement sur la trachée (Trach.). Là, il se bifurque. Sa branche inférieure (n. Syr. Sup.) des- cend tout le long du tube aérifère et va innerver le syrinx (Syr.), tandis que sa branche supérieure se porte sur la glotte et la langue (n. lar. h.). C. Spinal ou Accessoire de Wirzis. — Le nerf spinal ou accessoire de Wizis existe certainement si l’on consent à considérer comme racines de celui-ci les filets qui se portent de la moelle au tronc commun (n. XI). Il est néanmoins difficile d’être affirmatif, car toutes ces branches rejoignent le tronc commun en décrivant une sorte de spirale dirigée de dehors en de- dans et d'avant en arrière, de sorte que la racine la plus postérieure sur la moelle serait la plus antérieure sur le tronc commun, tandis que la plus antérieure sur ce dernier ne serait autre que le pneumogastrique (n. X). Les deux derniers filets sont anastomosés avec les Ire et Ile paires rachi- diennes (n. rach. I et n. rach. II). Je n’ai vu aucun filet musculaire ou viscéral. D. Pneumogastrique. — Le pneumogastrique {n. X) naît de la moelle, pénètre dans le tronc commun dont il sort presque aussitôt pour s’accoler à la veine jugulaire, toujours si volumineuse chez les Oiseaux, et descendre le long de la partie externe du cou jusqu’au thorax. Au niveau du second nerf du plexus branchial, il forme le ganglion de Couvreur (n. G. Cv.) duquel partent de très petits filets nerveux qui se rendent à l’œsophage et à ces glandes de la base du cou qui correspondent aux masses glandulaires qui ont donné les corps thyroïdes des Oiseaux et que P. DE MEuroN (a) désigne sous le nom de thyroïde accessoire, nom que repousse VAN BEMMELEN (b). Un peu au-dessus de la branche correspondante, le tronc du vague se renfle en un petit ganglion (g. s. br.) beaucoup moins volumineux que celui de Couvreur et duquel partent : 1° Le nerf récurrent (n. r.) qui descend jusqu’à l'aorte (A) qu’il embrasse dans sa concavité pour remonter ensuite innerver l'æœsophage (Œ.) et se réunir au nerf pharyngo-æœsophagien (n. Ph. œs. Cv.), issu du glosso- pharyngien (n. IX). Je n’ai pas vu le filet syringien qui, sans doute trop fin, a échappé à mes recherches. 20 Un filet qui, passant derrière le cœur, se rend sur l'œsophage post- cardiaque (n. œs. p. card). 3° Des filets qui se portent à l’intérieur des poumons et forment, en s’anastomosant entre eux et avec les ramuscules que fournit le trone du vague au-dessous de ce point, le plexus pulmonaire (p. p.). Le tronc du vague se continue, forme l'anneau de Vigussens (An. Vieus.) et se porte sur l’œsophage (Œ). Là, il s’unit sans anastomose avec le nerf du côté opposé et descend ensuile sur le gésier en formant un plexus des plus riches. E. Sympathique. — Le sympathique apparaît dans la région (S. g. C. S.) cranio-cervicale sous la forme d’un ganglion allongé, volumineux, qui reçoit des filets du plexus carotidien (f. pl. car.). L'un de ceux-ci surtout est plus volumineux que les autres. | (a) P. De Meuron, Recherches sur le développement du thymus et de la glande thyroïde. (b) Van BEMMELEN, Visceraltaschen in : Zool Anz. 1886, p. 528. | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 185 Ce ganglion ne m'a présenté aucun conneclif avec les nerfs voisins. Il se continue par un gros tronc (gr. tr.) qui, arrivé au-dessous du tronc com- mun, aux quatre dernières paires craniennes, se renfle en un petit ganglion (S. g. sy.) très isolable de ce tronc auquel il se réunit par deux petits connec- tite, très courts et très grêles (*). De ce point, le sympathique se continue par un tronc qui péuètre dans les apophyses transverses des vertèbres, en passant au-dessus des racines de l’accessoire, excepté la dernière qui lui est supérieure (n. ap. vert.). je n'ai pas vu de ganglions à ce niveau. Passé ce point, le sympathique pré- sente, chaque fois qu'il croise un nerf rachidien, un ganglion à son point d'interseclion. Il gagne ainsi Le plexus brachial formé par trois nerfs (Br I, Br II, BrIll). Là, les ganglions sympathiques, plus gros que les précédents, s’accolent intimement aux nerfs du plexus en avant duquel descend le sympathique. Du ganglion, situé sur le nerf le plus inférieur du plexus (g. n. III), part un conneclif (c. III $.) qui, passant en arrière de celui-ci, se rend au pre- mier ganglion (s. I th.) thoracique (dorsal), enfermant ainsi dans un anneau complet le dernier nerf du plexus et la première côte (I côte). Dans la région dorsale, les ganglions sont d’autant plus volumineux qu ils sont plus rapprochés du cou. Le premier ganglion, énorme, se confond avec le ganglion spinal (fig. 3, s. I th.). De leur masse commune, partent indépendamment du nerf intercostal (fig. 3, n. int. cost.) un filet osseux (fig. 3, n. Î. os.) qui se rend aux vertèbres voisines, un filet musculaire (fig. 3, n. Î. m.) qui vient sans doute du nerf rachidien et un filet qui le réunit au ganglion suivant (fig. 3, s. r. i.). Chaque ganglion dorsal est réuni au suivant par un cordon intermédiaire simple (s. r. i). Les ganglions I[° et IIIe thoraciques (G. II th. et G. III th.) fournissent deux filets (n. spl.) qui se portent en dedans et en bas et vont se fusionner sur l'aorte (A). Un ganglion très petit, « rond » (g. r.), est situé vers le milieu du trajet du second. ï Ce ganglion rond fournit un mince filet qui porte également un petit ganglion (g. r. Il) et se rend à l’aorte sur laquelle il s’anastomose avec les précédents. Des IIT° et IVe ganglions dorsaux naissent deux filets qui se rendent sur le petit ganglion indiqué tout à l'heure. Les autres ganglions ne m’ont rien présenté qui soit digne d’être noté. Je n’ai pu observer les anastomoses du sympathique avec le pneumo- gastrique, pas plus que les filets qu'il doit envoyer au cœur, mais m'ap- puyant sur ce que j’ai pu voir chez les autres Oiseaux, je crois qu'ils existent, qu'ils occupent la même position et que je ne les ai pas vus uniquement parce que la pièce avait trop longtemps macéré. Obs. IT. -— Linor (Fringélla linaria) [Lin.} (PI. II, fig. 4-8). Les nerfs des 1X°, Xe, XIe, et XIIe (n. IX, n. X, n. XI, n. XII) paires cervicales naissent de la moelle allongée (m. a. n.) comme chez le Pinson, mais ce qui frappe surtout chez le Linot, c’est le développement énorme que prend im- médiatement l’hypoglosse (n. XII) et l’atrophie du nerf vague (n. X) dont le diamètre est environ quatre fois plus petit que celui du nerf dela XII° paire. . Le tronc commun aux trois dernières paires se termine par le ganglion iugulaire (n. G. j.). 186 V. THÉBAULT. Du tronc commun (fig. 4 et 5,n.tr. c.), en arrière du glosso-pharyngien (n. IX), naït un filet qui remonte jusqu’au niveau du pont de Varoze. Là, il -se perd dans un ganglion (fig. 4, g.) duquel partent deux filets : l'un, très court et gros, se porte en arrière à travers le tissu osseux, dans la direction de l'organe auditif, bien que je n’aie pu le suivre jusque- “à (fig. 4, n. ad.). L'autre, plus long et plus mince, passe au- dessus du ganglion sympa- thique cervical supérieur (fig. 4, s. c.), à sa partie supérieure fait corps avec lui, se porte en avant et en bas et croise le glosso-pharyngien. Ces deux nerfs, à leur intersection, traversent un petit ganglion (fig. 4, p. g. c.) dont les filets efférents sont au nombre de deux. L'inférieur est le glosso- pharyngien (n. IX), le supérieur se rend aux muscles de la face {n. VII). Peut-être est-ce là l’audito-facial? (fig. 4 el 5, n. ad. f.). Le ganglion jugulaire (n. Gj.\ recoit entre l’origine du vague (n. X) et l’hypoglosse (n. XII) un filet anastomotique issu de la première paire rachi- dienne (I. R.), qui s’anastomose également avec la seconde (fig. 4, n. f. a.). À. Glosso-pharyngien. — Le glosso-pharyngien (n. IX) quitte le tronc commun presque aussitôt sa sortie de la moelle, avant d’avoir atteint le ganglion jugulaire. Il se porte en haut et en avant pour aller innerver la langue et Ja glotte. Au moment où il atteint la bifurcation des carotides (fig. 4, c.),il présente un ganglion (ganglion carotidien) (fig. #4, p. g. c.) qui ne doit pas être confondu avec ceux décrits sous le même nom. Au niveau de la trachée, le glosso-pharyngien donne le nerf pharyngo- RÉPRESS (fig. 4, n. ph. æs. Gv.) qui descend le long de l’œsophage (Œ.). B. Grand hypoglosse (fig. 4 et 5). je grand hypoglosse (n. XII) naît de la moelle sous la forme d’un cordon qui passe sous la chaîne sympathique et plonge dans le ganglion jugulaire (n. G. j.). Le tronc qui en sort est en- viron trois fois plus gros que celui qui y est entré. Il se porte en avant eten dedans jusqu’au-dessous du larynx (Lar.), où il se bifurque. La branche supérieure (n. lar.), très grosse (les deux tiers de l’autre), innerve la langue et la glotte, l’autre, inférieure (n. sy. s.), descend le long de là trachée, au-dessous du muscle long trachéal, jusqu’au syrinx (Syr.). Là, se trouve un petit ganglion (g. syr.) duquel sortent trois ou quatre filets nerveux destinés aux muscles du syrinx. C. Spinal (fig. 4). — Le spinal (n. XI) est représenté par une série de petites racines qui naissent sur les côtés de la moelle, au-dessous du Ier rachidien, se portent en avant en augmentant de longueur, et se fu- sionnent sur la ligne externe Do ie dans le tronc commun, pres= que à son origine. -\ D. Pneumogastri ique.— Après avoir reçu Île nerf spinal, le tronc commun aux IX° et X* paires se bifurque. Tandis que la IX° paire remonte, la X° (n. X) se porte en avant, out l'hypoglosse et forme le ganglion jugulaire duquel se détache un gros (ronc qui est le vague (Cf. fig. 5). Satellite de la veine jugulaire, le tronc du pneumogastrique descend tout le long du cou (Cf. fig. 4), sans recevoir aucun filet des neris environnants, et sans leur en fournir. À la base du cou, il forme le ganglion de CouvrEur (n. G. Cv.), duquel partent un ou plusieurs filets trés minces, très grêles, qui se portent sur la glande thyroïde (fig. 4, G1. Thyr.) et dans le tissu environnant. Le tronc se continue et présente le ganglion sus-bronchique (fig. 4 et 6, n. g.s. br.) auquel fait suite l'anneau de Vreussexs (An. Vieus.) et une petite intumescence gangliforme. [(Sur ce Linot, le ganglion Sus-bronchique gauche était silué anormalement au-dessous de l'anneau de Vigussews) (fig. 7).] | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 187 De ce ganglion sus-bronchique partent : | 4° Le nerfréeurrent (fig. #4, 6, 7, n. r.) qui passe sous la crosse aortique et remonte le long de l’æsophage pour aller s’anastomoser avec le filet pharyngo-æsophagien (fig. 4, n. ph. æs. Cv.) venu du glosso-pharyngien. 20 Des filets qui se portent sur la région post-cardiaque de l'æœsophage (e, fig. 7). 3° Un filet qui se rend à la région postérieure du cœur (fig. 7, n. p. c.). Il ne m'a pas élé possible de le suivre, à cause de son extrême ténuité, à l'intérieur du tissu cardiaque. Ce ganglion recoit du sympathique un filet qui semble correspondre au filet cardiaque des autres animaux (fig. 6, s. n. card.). À gauche, à cause de l'anomalie déjà signalée, ce filet se rend au ganglion situé à la partie inférieure de l'anneau de VIEUSSENS (fig. 7). Au-dessous du cœur, le pneumogastriaue doit se réunit à celui de gauche, descend sur l œsophage et gagne le gésier (fig. 7, Ges.) en formant un plexus à mailles polygonales (fig. 7, pl. stom.). Le pneumogastrique n'est plus visible à partir de ce moment. Cependant, un petit filet semble naître du gésier et se porter à travers la masse mé- sentérique vasculaire, sur l'intestin, pour constituer le nerf intestinal (fig. 7, n. int.). Il se présente sons l’aspect d’un gros cordon blanc SAIS NTNTE, qui s’anastomose avec le plexus mésentérique. De chaque ganglion (fig. 7, g. int.), naissent quelques très fins ramuscules qui innervent la” paroi intestinale (fig. 7, Int.). Le nerf intestinal s'étend tout le long de l'intestin dont il épouse les flexuosités jusqu’à la moitié de l'espace qui sépare les cæcums du cloaque, endroit marqué par un ganglion (fig. 7,g. r.an.), qui fournit un rameau recto-anal (fig. 7, n.r. an.), et par un changement de direction et de volume. Le nerf intestinal, en effet, se porte en arrière et en haut, vers la colonne vertébrale (fig. 7, n. int. a.). Là, il plonge dans le dernier ganglion fourni par les branches médianes du sympathique (fig. 7, S.). E. Sympathique.— Le sympathique cervical présente un énorme ganglion allongé, fusiforme (fig. 4 et 5,S. g. G. s.), situé au-dessous de la prétendue branche audito-faciale et du glosso-pharyngien. Il donne, en avant, un gros et court rameau intermédiaire (fig. 5, r. in.) qui le fait communiquer avec un ganglion (fig. 5, S. p. g.) beaucoup plus petit, duquel partent deux branches dont l’une, interne (fig. 5, s. b. i.), se perd dans la substance cérébrale et dont l’autre, externe, se porte sur la carotide (fig. 5, s. b. c.). Du ganglion cervical supérieur part un filet qui se rend sur la carotide (HS, S: C:). Le sympathique se continue en arrière par un gros rameau, qui se porte vers le ganglion jugulaire, formant ainsi le côté supérieur d’un triangle dont le côté latéral est formé par le tronc même du sympathique et le côté inférieur par un rameau intermédiaire qui se rend, comme le premier, sur le ganglion jugulaire (fig. 5, x ). Le tronc du sympathique passe par-dessus l'hypoglosse, par-dessous les premières paires cervicaies, et chemine à l'intérieur du canal vertébral apophysaire avec l'artère homonyme (fig. 5, S. ap. vert.). ‘I se comporte, dans tout ce trajet; de la même facon que chez le Pinson. Au niveau du plexus brachial (fig. 6, PL. brach.) il donne un filet (fig. 6, S. n. Card.) qui, né des nerfs du plexus, gagne l'anneau de VIEussexs, el sans doute de là, le cœur. 188 V. THÉBAULT. Entre les nerfs du plexus, existe un plexus dont les éléments, extrême- ment fins, fournissent aux aponévroses cervicales et aux sacs aériens des régions claviculaire et cardiaque. Le sympathique dorsal (fig. 8) est formé de ganglions réunis par des rameaux intermédiaires qui passent en arrière des côtes. Si les ganglions sont relativement très gros, les rameaux intermédiaires sont filiformes ainsi que les splanchniques difficiles à voir et formés comme suit : ‘ Du IIe ganglion (II g. th.), naït un filet qui se réunit à un second formé lui-même par la fusion de deux rameaux issus du IIIe ganglion (III, g. th.) et dont l’un passe au-dessus de la côte tandis que l’autre passe au-dessous. Ces trois filets, réduits à un seul, se fusionnent à la bifurcation de l'aorte (Aorte) et au tronc cœliaque (tr. cœl.) avec un quatrième fourni par le IVe ganglion {IV g. th... De cet entre-croisement, qui a l’aspect d'un ganglion avec lequel on le confondrait facilement si l’on n’y apportait attention, partent des rameaux qui s’irradient en plexus sur l'aorte et le tronc cœliaque, ainsi que sur les capsules surrénales dont le plexus recoit un filet du VIe ganglion. Perdu à ce niveau, nous retrouvons le sympathique à sa partie terminale Icmbo-sacrée (fig. 7), où il montre deux rameaux (S) qui, satellites des nerts de l’uretère (n. urt.), naissent au milieu du plexus rénal au même niveau que les nerfs de l’uretère. Les premiers se portent en bas et en avant, se fusionnent en un ganglion duquel naît un filet qui n'est autre que le nerf intestinal (fig. 7, n.int.). Obs. TEL. — Serin DES CANARIES (fringilla Canaria) [Lin]. Chez le Serin, le nerf grand hypoglosse, beaucoup plus volumineux que le nerf pneumogastrique, sort de la moelle par un tronc commun en pas- sant par-dessus le ganglion cervical supérieur sympathique. À. Grand hypoglosse. — Ce nerf se porte en haut et en avant, gagne la trachée et se divise en deux rameaux. Le plus supérieur, qui est en même temps le plus volumineux, innerve la région laryngo-hyoïdienne. Le plus inférieur s’accole à la trachée et descend jusqu’au syrinx. B. Pneumogastrique. — De chaque côté du cou, le pneumogastrique s’accole à la veine jugulaire qu'il suit jusqu’à son entrée dans le thorax. À ce niveau, il se renfle et forme le ganglion de CouvreuRr. Continuant sa marche descendante, il forme, autour des vaisseaux pul- monaires afférents et efférents, des anneaux qui donnent naissance à des plexus ganglionnaires. Ces plexus pulmonaires sont continués par des filets qui se rendent à l’œsophage. Comme chez Pinson et Linot, on y trouve le ganglion sus-bronchique à sa place normale. Du ganglion de Couvreur naissent quelques filets qui se portent au cœur. Le plexus brachial fournit une branche qui s'étend au-dessus du poumon. Du ganglion sus-bronchique part un filet nerveux, assez volumineux, qui innerve l’œsophage dans sa région cervicale et correspond exactement au récurrent. | Du ganglion de Couvreur partent des filets qui se rendent au corps thyroïde. à Obs. IV. — ÉrourneAU (Sturnus vulgaris) 'Lin.] (PL. TI, fig. 9-24). Chez l'Étourneau, les nerfs des IX€, X°, XII° paires, bien que communi- quant ensemble, naissent isolément de la moelle épinière. Il n’exisle donc pas de tronc commun (fig. 10 et 11). SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 189 A. Glosso-pharyngien. — Le nerf de la IX° paire (n. IX, fig. 40) naït de la moelle allongée par une racine volumineuse qui se renfle aussitôt pour donner le ganglion d'ERHENRITTER qui se confond d’ailleurs avec le ganglion d'Anpers (fig. 40, g. E. A.). Ce ganglion communique avec le ganglion de Gasser (fig. 10, G. Gass.), par un filet volumineux qui n’est peut-être autre chose qu’une branche anasto- motique du sympathique, qu'il semble continuer en avant (fig. 10, n. anast. 3-Jum... De ce même ganglion émanent également deux filets {fig. 40. 4-2) qui se fusionnent presque aussitôt en un tronc commun (fig. 40, 3), quise divise de nouveau en deux troncs. Chacun d'eux s’accole aux rameaux de la carotide interne qui se rendent dans la glande lacrymale (a) et dans la membrane pituitaire (B). Étant donnés le trajet de ces nerfs et la manière dont se comportent les filets efférents du ganglion cervical supérieur, il est pro- bable qu'ils appartiennent au système sympathique. Une anastomose (fig. 40, an. st.), courte et grosse, réunit également le preumogastrique au ganglion du glosso-pharyngien. Le nerf de la IX® paire (fig. 10, n. IX) se continue par un tronc volumineux qui se divise bientôt en plusieurs branches : l’une d’elles innerve la région parotidienne (fig. 44, n. p.), tandis que toutes les autres innervent la région pharyngienne (fig. 10, n. ph.). L'un de ces rameaux descend le long de l’æsophage et s’anastomosera plus tard avec le nerf récurrent du pneumo- gastrique (fig. 40, n. ph. æs. Cv.). Tous ces rameaux sont au-dessus de la veine jugulaire (fig. 10, v. jug.), au-dessus de la bifurcation de la carotide interne et au-dessus de la carotide primitive (fig. 40, car.). B. Grand hypoglosse. — Le grand hypoglosse (fig. 9, 40, 44, n. XII) naît de la moelle à une distance assez grande du pneumogastrique, qui lui est supérieur, par deux racines (fig. 40, 41, +. + —-) qui se fusionnent pres- que aussitôt en un tronc dirigé d’avant en arrière, qui s’enroule autour du pneumogastrique, prend une direction postéro-antérieure et gagne horizontalement la région laryngienne (fig. 40). Le grand hypoglosse recoit du ganglion jugulaire (fig. 44, n. G. J.) deux filets (fig. 41, «, 6), et émet un grand filet qui d’abord satellite du vagues’en écarte bientôt, en passant par-dessus, s’accole à la veine jugulaire et se perd dans ses parois (fig. 10 et 44, n. jug.). Cette terminaison, et la disposition de l’anastomose avec le ganglion jugulaire, me font croire que ce filet appartient au sympathique. Indépendamment de la première anastomose double, le grand hypo- glosse est uni au vague par un filet gros et court situé dans l'angle inférieur et externe formé par le croisement des deux nerfs. Passant par-dessus le pneumogastrique, l'artère carotide et la veine Jugulaire, le grand hypoglosse, arrivé à la région laryngée, donne un filet qui innerve les muscles de l’os hyoïde (fig. 10 et 12, n. lar.). Un second se rend au muscle dilatateur (fig. 12, n. dil.), tandis qu’un troisième assure le fonctionnement du constricteur de la glotte (fig. 12, n. const.). Du tronc de la XII° paire, descend le long de la trachée un long filet grêle, mince qui se rend au syrinx (fig. 40 et 12, n. syr. sup.) sur les mus- cles duquel il s'étale. C. Spinal. — Je n’ai pas pu voir le spinal sur cette préparation, Les dif- ficultés que l’on a à l’isoler nettement sont les seules causes de cet in- succès. Toul ce que j'en puis dire d’une facon certaine, c’est qu'il existe, 190 ÿ V. THÉBAULT.,. comme l’attestent les débris observés après l’arrachement accidentel. D. Pneumogastrique. — Le pneumogastrique (fig. 9, 10, 41, n. X) naït dé la moelle à une faible distance au-dessous du glosso-pharyngien, sort du cràne et s’incurve aussitôt pour descendre le long du cou. A la sortie du trou déchiré postérieur, il se renfle pour donner le gan- glion jugulaire (fig. 10, 41, n. G. J.), suivi de l’anastomose (fig. 10, an. st.) avec le nerf de la IX° paire. Du ganglion, qui recoit un filet du sympathique (fig. 41, s. f.), partent deux filets anastomotiques avec le grand hypoglosse (fig. 41, «, &), sans doute sympathique aussi, et un filet qui se rend aux muscles de la région auriculaire postérieure (fig. 44ms'a.p) | Le tronc du vague passe au- dessous du nerf de la XI paire, par-dessus les carotides D ÈrnE et externe, s'accole à la veine jugulaire et descend tout le long du cou, jusqu’au thorax, sans recevoir aucun rameau des nerfs Mrs cervicaux. Il se renfle, forme le ganglion de Couvreur (fig. 13, 44, 15, 16, 47, n. G. Cv.). Du ganglion de Couvreur naissent des filets qui se rendent à la ne thyroïde (fig. 13, £. th.). D’autres innervent la partie postéro-supérieure de: la crosse nique (fig. 13, a}. Eufin un filet descend jusqu’au cœur en sui- vant la partie ascendante de la crosse aorlique (fig. 15, n. cv.). De ce rameau, part un filet destiné à la glande thyroïde, un autre qui se rend à la partie: postérieure de la crosse descendante et un troisième qui établit une anas- tomose avec le tronc du vague lui-même. À une faible distance, au-dessous du ganglion de Couvreur, naît le nerf récurrent qui passe sous la crosse aortique à droite (fig. 13, 14, 16, n. r.), qui se recourbe tout simplement à gauche, se porte sur l'æœsophage qu'il remonte jusqu'à ce qu’il rencontre la branche descendante œsophago- pharyngienne issue du glosso-pharyngien. Sur l’œsophage, j'ai constaté cà et là quelques petits renflements situés sur le trajet du nerf et qui m'ont semblé être de petits ganglions (fig. 43; g. n. r.). Je n'oserai, néanmoins, l’affirmer étant donnée leur extrème petitesse. Du rerf récurrent part, avant sa courbure, un filet destiné au poumon (fig. 43, 44, n. pulm.). Un peu plus loin naït un second filet qui passe sous la crosse aorlique, derrière le cœur, et va se perdre sur l’æœsophage (fig. 43; 14, n. œs.). De la courbure du nerf récurrent, sous la crosse aortique elle-même, (fig. 44), partent deux filets (f, f'), qui se réunissent sur un ganglion (g, fig. 44) dont les filets efférents se portent: deux sur l'æsophage (æ, æ') et un à la: partie postérieure de l'aorte (cr. p.). Deux autres se comportent de même, mais le filet aortique (f. aor.), au lieu de gagner la partie postérieure de ce vaisseau, rejoint un ganglion duquel émanent deux filets œsopha- giens (®@;, @3) ef un filet aortique postérieur (f. aor. p.). ll existe donc chez l’Étourneau un . véritable plexus entourant tout à fait la crosse aortique. di De la branche montante du récurrent, nait un petit filet qui se rend à au syrinx (fig. 43, n. syr. inf.). - Le tronc du pneumogastrique se continue par un renflement qui repré- sente le ganglion sus-bronchique (fig. 43, 14; 15, 16, g. s. br.) suivi de Peas ueau de Virussens s (fig. 15, 16, An. Vieus.). LL . Entre le nerf récurrent et le ganglion sus-bronchique se détachentit un SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 191 certain nombre de filets qui s’anastomosent entre eux et forment le plexus pulmonaire (fig. 16, 17, pl. pulm.). Au-dessous de l'anneau de Vieussens, naît un filet qui se porte sur le sillon auriculo-ventriculaire postérieur (fig. 16, 17, n. c. p.) innervant les ventricules du cœur. Le tronc du vague se porte ensuite en bas et en dedans. Il s’anastomose avec son homonyme du côté opposé, pour constituer le plexus œsophagien inférieur (fig. 17, p. œ. i.; fig. 16, p. œ. inf.). A gauche, où l'aorte et sa crosse font défaut, le pneumogastrique se comporte un peu différemment. Du ganglion de Couvreur, naît un filet qui se porte sur le sillon auriculo- ventriculaire du cœur et s’anastomose avec celui venu du côté droit (fig. 16, 17, n. c. p.). Ces nerfs forment dans le sillon un petit plexus ana- logue à un écheveau de fil qui serait emmêlé. Au niveau du sillon inter- ventriculaire postérieur naît un filet qui descend jusqu’à la pointe du cœur, émettant à droite el à gauche de pelits ramuscules qui se portent horizon- talement sur les parois du cœur. Du tronc cardiaque, issu du ganglion de Couvreur, s’échappent de minces filets destinés à la partie du péricarde qui enveloppe la base du cœur. Le tronc du pneumogastrique se comporte ensuite de la même façon que celui du côté opposé. | Après sa réunion avec celui du côté opposé, le nerf vague s’étale en plexus sur la partie inférieure de l’æœsophage et gagne le gésier sur lequel il forme un plexus à mailles polygonales d'aspect régulier, mais non ganglionnaire (fig. 17, pl. stom.). Toutes ces fibres nerveuses semblent converger vers un gros ganglion situé à l'origine du duodénum et qui semble être le ganglion initial des nerfs de l'intestin (fig. 17, g. init... Ce plexus stomacal diffère complètement du plexus œsophagien inférieur en ce qu'il est situé dans l'épaisseur même de la couche musculaire dont il affleure la surface, tandis que le second est au contraire tout à fait extérieur à la couche sous-jacente, dont on peut d’ailleurs le séparer facilement. Perdu de vue pendant un certain temps, le pneumogasirique se continue par le nerf intestinal que l’on voit très nettement au moment où se ter- mine l’anse duodéno-pancréatique. Il suit l'intestin (fig. 18, n. int.), pré- sentant, dans la région terminale de l’artère mésentérique, des ganglions et des anastomoses avec le sympathique (fig. 18, 18 bis : anast. duod. cœl.), Réduit de nouveau à un simple filet, le nerf intestinal s’accole encore à l'intestin. Un peu avant les cæcums, il présente quatre ganglions petits, et se continue ensuite, au delà des cæcums, par de nombreuses ramifications ganglionnaires, cloacales, disposées eu plexus, et s’'anastomosant à ce niveau avec le sympathique (fig. 18, pl. p. clo.). E. Sympathique. — Le système sympathique est TS nt la région cranio-cervicale par le ganglion cervical supérieur (fig. 9, 10, 41,S. g. C. S.) situé entre les troncs d'origine du glosso-pharyngien et du pneumogastri- que, auxquels il est accolé, au-dessous et en arrière de leur branche anasto- molique. De ce ganglion se détachent de très nombreux filets. L'un, antérieur, se porte sur le ganglion d’Annersx et s’y perd (fig. 10, a). Il doit cependant cheminer à son intérieur et servir de filet d'origine aux rameaux anasto- motiques du ganglion de Gasser et aux deux rameaux satellites des artères qui se ideas à re glande SDS (fig. 10, b) et à la membrane pitui- Laire (fig. 40, c). 192 V. THÉBAULT. En avant, se détache un petit filet qui suit le tronc du glosso-pharyngien, qu'il quitte bientôt (fig. 40, d.) pour remonter le long de l’artère carotide interne et des rameaux qu’elle fournit. Un autre filet naît également du ganglion sympathique cervical supérieur, se porte en avant, passe au-dessous de la branche anastomotique des IX: et Xe paires et se porte sur la bifurcation de la carotide primitive, eninner- van! toute cette région (fig. 10, e). De ce nerf, se détachent deux filets qui passent au-dessous du gan- glion d’ANnERsH el se portent sur les artères fournies par la carotide in- terne. En arrière, le ganglion donne deux petits filets qui entourent le pneumo- gastrique (fig. 40, 11, k. k’.;, à la manière d’un anneau, et se réunissent ensuite en un seul tronc (fig. 11, S.f) qui se perd dans le ganglion jugu- laire, d’où il ressort sans doute, pour constituer la double anastomose (fig. 414, «, 6) avec l'hypoglosse et le filet qui, né de ce dernier nerf, se porte sur la veine jugulaire dont il devient satellite (fig. 10, 414, n. jug.). Comme chez tous les Oiseaux, ce ganglion fournit un tronc qui s’engage dans la colonne vertébrale, satellite de l'artère du même nom. Ce nerf vertébral descend jusqu’au plexus brachial. Il présente, sur son trajet, de nombreuses anastomoses avec les nerfs rachidiens, surtout dans la région supérieure du cou, ainsi que quelques ganglions réunis aux nerfs craniens par de fins cordons nerveux. L'un d’eux présente, avec l'hypoglosse, une anastomose plus large et plus longue que les autres, qui semble représenter la branche descendante de l'hypoglosse des Mammifères, étudiée par Moritz Hozr, chez l'homme en particulier (fig. 9, br. d. XII). Dans le canal vertébral, le ganglion sympathique est uni au nerf cranier correspondant (fig. 19). IL est situé à l’interligne de deux vertèbres consé- cutives. Le nerf rachidien, à l’intérieur même du canal médullaire, réunit ses deux racines, antérieure et postérieure, et présente sur cette dernière un renflement ganglionnaire duquel part un filet osseux qui se perd dans l'épaisseur de la vertèbre, et un nerf qui se porte en dehors, franchit le trou de conjugaison et traverse le ganglion sympathique dont il sort pour se porter sur les muscles environnants. Au lieu de s’accoler aux nerfs du plexus brachial, le cordon sympathique, à la base du cou, se porte en avant, présente un gros ganglion qui recoit deux filets du second nerf du plexus, et envoie un filet au cœur ainsi qu’au premier ganglion dorsal thoracique (fig. 20). Le sympathique, thoracique ou dorsal, est représenté par un ganglion situé dans chaque espace intercostal et réuni à son voisin par un rameau intermédiaire passant sous la côte. Du premier ganglion dorsal, le plus supérieur, part un rameau de com- munication avec le dernier nerf du plexus brachial (fig. 20, n. f. pl. br... Du second ganglion, naît un filet qui se porte sur le rameau constitué par la réunion des deux filets issus du troisième et du quatrième ganglion, pour constituer le nerf grand splanchnique (fig. 20, n. g. spl.). l Le nerf grand splanchnique se porte sur le tronc cæliaque (fig. 47, n. g. s. pl.) sur lequel il forme un plexus dont les ramifications s'étendent égale- ment sur l'aorte. Satellite du tronc cœæliaque, le nerf grand splanchnique innervera tous les organes irrigués par l'artère, soit : gésier, foie, rate, pancréas, elc. Au foie, le sympathique seul semble assumer toutes les fonctions ner- [ SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 193 veuses, car, malcré toute l'attention apportée, je n'ai pu voir aucun filet hépatique d’origine vague. Le quatrième et le cinquième ganglion sympathique dorsal donnent chacun un rameau qui, après fusion, constitue le nerf petit splanchni- que qui suit l’artère mésentérique jusque sur l'intestin et qui s’anastomose avec le nerf intestinal. Je n'ai pas étudié ce nerf sur les organes génito-urinaires. Dans la région lombo-sacrée, le sympathique quitte la région costale pour venir, sur la colonne vertébrale, en avant des nerfs rachidiens. Il est composé d’une série de ganglions réunis par des rameaux intermédiaires et réunis aux nerfs rachidiens par des filets plus ou moins longs (fig. 21). Les derniers ganglions donnent (fig. 21) en dedans de longs filets qui se portent à un ganglion situé sur l'aorte (fig. 24, g. s. m.). Chacun de ces ganglions est réuni au suivant par une anastomose constituant ainsi une sorte de sympathique médian (fig. 21, sy. med.). Ce sympathique médian, vers la partie terminale de l'artère sacrée moyenne, se résout en deux filets qui forment autour du vaisseau un pre- mier anneau dirigé d'avant en arrière et de haut en bas, suivi d’un second disposé en sens inverse, qui se termine en un tout petit filet nerveux, lequel aboutit à un gros ganglion terminal (fig. 24,g. s. m.t.) qui fournit des filets au cloaque et s’anastomose de cette façon avec le nerf intestinal. & B. — CORVIDÉS. :{Obs. V. — Cuoucas (Corvus monedula) |Lin.] (PI. IF, fig. 22-39). Lorsque l’on parvient à mettre à nu la moelle allongée de l'animal dans la région cervicale où chez d’autres existe le tronc commun des IXe, Xe, XIe et XII° paires craniennes, on voit immédiatement que seules les Xe et XI: paires sont fusiounées. Des anastomoses unissent ensuile (ous ces nerfs, mais, primitivement, is sont isolés (Cf. fig. 22). A. Glosso-pharyngien (fig. 22-23). — Le glosso-pharyngien (fig. 22, n. IX) naît par un (ronc unique presque aussitôt bifurqué. Tandis que la branche inférieure se réunit au pneumogastrique (fig. 22, an. st.), la branche supé- rieure passant par-dessus les deux carotides, interne et externe, et par-des- sous la veine jugulaire se dirige du côté du plancher de la bouche. Ces deux branches sont réunies par un ganglion (G. E. A.) qui est en même temps en connexion avec le vague (n. X). De ce ganglion, part un rameau qui marche parallèlement au-dessous du précédent, dont il s’écarte bientôt, pour se diviser en différents ramuscules destinés au larynx, à la corne hyoïde cor- respondante et à l’æœsophage (fig. 23, n. Ph. œ.) le long duquel il descend pour aller s'anastomoser avec un autre filet (fig. 23, n. Ph. Cv.) également issu de cette branche inférieure du glosso-pharyngien et se fusionner avec lui, avant de se perdre, sans ligne de démarcation possible, dans le nerf récurrent issu du nerf de la X° paire. B. Grand hypoglosse. — Le grand hypoglosse (fig. 22, 23, 24, n. XII) nait de la moelle allongée, au-dessous du pneumogastrique, par deux racines (fig. 24, «, F) qui se fusionnent bientôt en un renflement d'apparence gan- glionnaire (fig. 24, 1. g.) au moment où il croise le vague (n. X) avec lequel il s’anastomose par l'intermédiaire d’un petit rameau gros et court (fig. 24, r. v. h.). ANN. SC. NAT. ZOOL. ME 49 194 V. THÉBAULT. L'hypoglosse se continue par un tronc relativement volumineux, mais qui n'offre pas ce développement qui frappe chez les petits Passereaux du groupe des Fringillidés, par exemple. Arrivé au niveau du larynx, il se divise en un rameau supérieur (fig. 23,25, r. s. L. h.) qui se rend à la langue et au larynx, tandis que le rameau inférieur (fig. 23, 25, r. syr. sup.) s’accole à la trachée qu’il descend jusqu’au syrinx (fig. 23, 25, Syr.). Lorsque le tronc de la XIIe paire a croisé celui de la X°, au moment où il est au-dessus de la veine jugulaire et de la carotide primitive, il donne naissance à un petit filet très fin et très grêle (fig. 22, 23, 24,25, 26, n.syr. inf.) qui s’accole au pneumogastrique (n. X), qu'il n’abandonne qu’à la partie inférieure du cou, pour se porter au travers des aponévroses cervi- cales jusque sur la trachée qu'il aborde un peu au-dessus du syrinx (fig. 25, Syr.). Là, il plonge dans un ganglion (fig. 23, 25, 26, g. syr.), situé sur le trajet du nerf syringien supérieur (fig. 23, 25, r. syr. sup. fig. 26, n. syr. sup.) avec lequel il entre ainsi en relation intime. De ce ganglion, sortent, en s’étalant, de petits filets pour les muscles du syrinx (fig. 26, Î. syr.). Ces filets sont de deux sortes : les uns, destinés aux muscles antérieurs, les autres, plus grêles, destinés aux muscles posté- rieurs. Une grosse anastomose réunit ces deux séries de nerfs, indépen- damment des petits plexus qu'ils forment entre les muscles du svrinx (fig. 26, An.) C. Spinal. — Le spinal (fig. 22, n. XI) se présente sous l'aspect de sept ou huit petits filets, qui s’éloignent d’autant plus de la moelle, qu'ils sont plus rapprochés du tronc du vague. Ces filets se fusionnent sur leur côté externe et finalement disparaissent dans le tronc du pneumogastrique (fig. 22, n. X), sans sortir du canal médullaire. b). Pneumogastrique. — Le pneumogastrique (n. X) naît de la moelle par plusieurs petites racines grêles qu’il n’est pas possible de distinguer de celles du spinal. Ce n’est qu’empiriquement que l’on établit une délimitation. Le tronc commun au vague et à l’accessoire se renfle pour donner le ganglion jugulaire (fig. 22, n. G. j.) duquel sort le tronc vrai du pneumo- gastrique (n. X) qui s’incurve immédiatement en bas, croise la carotide primitive (fig. 22, 24, car. pri.), s'accole à la veine jugulaire (fig. 22,24, v. jug.) et descend jusqu’à la partie supérieure du thorax où il donne le ganglion de Couvreur (fig. 27, 28, n. G. Cv.) Dans la région cervicale supérieure, il s’anastomose avec les premières paires rachidiennes (fig. 24, an. v. R.). Un filet s'en détache et remonte dans la région auriculaire postérieure (fig. 24, n. aur. post.). Il est inutile de rappeler qu'il recoit, à mains qu'il ne la lui fournisse, une anastomose du grand hypoglosse (fig. 24, r. v.h.). A partir du ganglion de Couvreur, le nerf pneumogastrique se comporte un peu différemment à droite qu'à gauche. Disons immédiatement que Île tronc se continue, présentant le ganglion sus-bronchique (fig. 27, 28, g.s.br.) supérieur à l’anneau de Vieussens (fig. 27, 28, An. Vieus.) du côté droit, tandis qu'à gauche il lui est inférieur. Les deux troncs se portent ensuite sur l'œsophage, en arrière du cœur, et s’y fusionnent (fig. 27, 28, £. v. v.). A droite (fig. 27), le ganglion de COUVREUR donne naissance à de petits filets qui se rendent sur la glande thyroïde (r. gl. th.), tandis que d'autres (r.ap.) se rendent à l’aponévrose environnante. Un troisième s’anastomose avec le récurrent (fig. 27, r. an.), tandis qu’un quatrième, s’insinuant sous la crosse aorlique, suit la partie postéro-externe de sa courte branche et se rend au cœur (n. card. v. dr.). | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 195 Du ganglion sus-bronchique (g.s. br.), nait le nerf récurrent (fig. 27,n.r.) qui passe sous la crosse aortique (AO.) et se porte sous l’æœsophage (Œ) qu’il remonte jusqu'à ce qu'il rencontre le nerf pharyngo-æsophagien (fig. 23, n. ph. Cv.) issu du glosso-pharyngien. En outre, naissent des filets (fig. 27, f. œ. p. c.) qui innervent la partie de l’æœsophage située derrière le cœur. Une autre se rend au cœur (fig. 27, n. Card. vg.), une autre se rend sur l’artère pulmonaire (fig. 27, n. art. p.) à la surface de laquelle elle forme un riche plexus (fig. 27, pl. a. p.), Au-dessous de l’anneau de Vreussexs (an. Vieus.), naît un filet qui se rend à la veine pulmonaire (fig. 27, f. v. pul.). Un peu au-dessous naît un autre filet (fig. 27, f. s. aer.) qui entoure l’ou- verture (sa.) d'un sac aérien et se perd ensuite à la surface de la membrane qui le forme. Tous ces filets sont en rapport avec le sympathique. À gauche (fig. 28) les filets, destinés à la glande thyroïde (f. gl. th.), naissent directement du tronc, à une certaine distance en avant du ganglion de Couvreur (n. G. Cv.). Ces branches innervent, non seulement les aponévroses environnantes, mais encore communiquent avec le récurrent (n.r.) par un filet anastomo- tique (£. an. r.), en même temps que certaines ramificalions se portent sur l'artère carotide primitive (vas. mot. v.) et sur les branches quien naissent (thyroïdienne, vertébrale, etc.). Un peu plus bas, le ganglion de Couvreur donne naissance à un filet (n. card. v. c.) qui, suivant la veinecave inférieure, gagne le sillon inter- auriculo-ventriculaire. De l’anneau de Viegussens, formé par un double anneau nerveux super- posé, se détache le nerf récurrent (n. r.) qui se recourbe aussitôt, s’accole à l'œsophage (Œ.) et se comporte comme son homonyme du côté opposé. Du ganglion sus-bronchique, se détachent : 1° Des Gilets (f. br.) qui se portent sur la bronche, qu'ils suivent jusque dans ses dernières ramifica- tions, prenant ainsi une part très active à la formation du plexus pulmo- naire, de même que les suivantes; 20 Trois filets gagnent la partie postérieure de l’œsophage et s’y résolvent en formant le plexus œsophagien postérieur (pl. œs, post.) ; 3° Le tronc du vague qui, en s’anastomosant avec son homonyme du eôté opposé à la partie antérieure de l'œsophage, forme le plexus œsophagien antérieur (pl. œ: ant.); 4° Un filet se rend sur la veiné pulmonaire et s’y anastomose avec le sympathique (f. v.pulm.); 5° Un filet (£f. v. c.s.) se rend également sur la veine cave (V. G. Sup.) supérieure et s’y confond avec le sympathique. Au niveau du cœur, de petits filets descendent du sillon inter-auriculo- ventriculaire sur le ventricule. Tout le fond du sillon est occupé par un petit plexus ganglionnaire dans lequel il n’est pas possible de délimiter nettement ce qui peut appartenir aux classiques ganglions de Bioper, Lupwic ou REmak (pl. card. int. a. v.). Après la fusion de ses deux troncs, les pneumogastriques s'élalent sous forme d’un plexus (fig. 29, 30, pl. stom.) qui gagne le gésier dont il entoure la partie circonférencielle. Les mailles de ce plexus affectent une forme polygonale remarquable. Du côté du duodénum, le plexus s'étale, est plus riche en ganglions et se continue sur l'intestin. Un ganglion, surtout, très volumineux (fig. 29, g.init.), situé à l'union du duodénum et du gésier attire l'attention en ce sens qu'il 196 V. THÉBAULT. semble être le centre d’un système rayonnant, dont la première partie serait représentée par le pneumogastrique qui vient d’être décrit, Landis que la seconde comprendrait la portion intestinale. Arrivé au niveau du pancréas, ce plexus se perd dans l'épaisseur des tuniques musculaires de l'intestin. Je n’ai pu le suivre au delà. Je n’ai vu aucun filet, issu, soit du tronc du pneumogasirique, soit du plexus qui entoure le gésier, ou de celui qui se perd sur le duodénum, se rendre au foie. Quoique je n’ai pas vu, chez Corvus monedula, le nerf intestinal conti- nuer par le nerf vague, j'en place quand même la description à cet endroit parce que des raisons, qui ressortiront d’elles-mêmes au cours de ce travail, me font considérer le nerf intestinal comme étant le prolonge- ment du nerf pneumogastrique jusqu’à l’anus. Dans une communication faite en 1895 à la Société des naturalistes du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, j'ai décrit ce nerf en allant de l’anus vers le gésier. Les dissections que j'ai faites depuis cette époque me font aujourd’hui décrire cenerf en sens inverse, suivant en cela la méthode que j'ai adoptée pour les autres Oiseaux. Au niveau du pancréas, apparaît subitement sur l'intestin un filet nerveux ‘fig. 31, n. int.) qui semble naître de cette glande. C’est le nerf intestinal qui s’accole au tube digestif et gagne sa partie spiralée. Là, il présente un ganglion perdu au milieu des filets du plexus sympathique mésentérique supérieur avec lequel il s’anastomose, d’ailleurs. Ce ganglion, petit et sphé- rique (g. sph.), envoie à l'intestin des filets qui s’anastomosent entre eux. Il est suivi d’un second, fusiforme (g. fus.), qui envoie directement des filets à l'intestin et des anastomoses aux filets sateilites de l'artère mésentérique. Le tronc se continue, accolé à l'intestin, et présentant cà et là un renflement ganglionnaire (g. n. int.) duquel partent de nombreux filets pour la tunique digestive et pour le mésentère. Au point où le nerf intestinal croise l’artère mésentérique, il présente un gros ganglion quadrangulaire (g. q.) duquel se détachent : a) des filets qui se rendent directement à l'inteslin (x; ; b) des filets qui s’anastomosent avec ceux du plexus sympathique mésentérique (6). Ce ganglion quadrangulaire est précédé d'un autre plus petit que lui {g. a. q.), mais plus volumineux que les précédents. Entre ces deux ganglions, le ganglion fusiforme et celui qui le suit, s'établit un système de connexions qui en fait un véritable plexus bien différent du plexus sympathique dont on le distingue très bien (pl.int.v.). Le tronc, se plaçant alors entre l'artère et la veine satellite de la partie terminale de l'intestin, arrive jusqu'aux cæcums. Sur tout ce parcours, on compte un grand nombre de ganglions qui sont non pas situés au hasard, mais qui se présentent toutes les fois qu'un vaisseau sanguin vient de l’in- testin ou y va. Les ganglions sont d’autant plus rapprochés les uns des autres que l’on est plus près du cloaque (fig. 32). Lorsque l'artère qui semble correspondre à la mésentérique inférieure aborde l'intestin, elle le fait flanquée de deux filets nerveux (fig. 32 «, £) qui se fusionnent dans un ganglion {g. v. sym.). De là, partent des filets qui descendent sur le cloaque où ils s’anastomosent avec ceux issus du sympathique qui accompagnent les uretères, Les oviductes, Les artères hé- morroidales, pour former le plexus péricloacal (fig. 33, 34). E. Sympathique. — La partie supérieure du sympathique est représentée par le ganglion cervical supérieur (fig. 22, S. G. C. S.) qui apparait logé derrière le pneumogastrique (n. X) avec lequel il échange des anastomoses. | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 197 De ce ganglion, des filets se rendent sur les carotides (fig. 22, f. car. s.). Un autre, passant par-dessus le vague, innerve la veine jugulaire (fig. 22, £. v. jug. s.). Le sympathique (fig. 22, 23, 35, s. ap. vert.) pénètre dans le canal vertébral qu'il parcourt dans toute sa longueur conjointement avec l’artère vertébrale (fig. 22, 35, art. vert.). Toutes les fois qu'il croise un nerf rachi- dien (fig. 35) le cordon sympathique se renfle en ganglion (fig. 35, g. sy.) et s’anastomose avec lui. Si l’on cherche à savoir avec laquelle des deux racines, antérieure ou postérieure, le ganglion sympathique est en rapport, on constate que d’un bout à l’autre de la colonne cervicale (fig. 36, 37) deux racines sont très courtes, très peu visibles et que ce n’est qu à un point très éloigné de leur fusion qu'elles croisent le sympathique. Le nerf rachidien qui m'a paru renflé comme un ganglion, à ce niveau, se comporte de deux façons très inconstantes. Ou bien il accole intimement son renflement gan- glionnaire (fig. 36, 37,r. g. r.) au ganglion sympathique (fig. 36, 37, g. sy.), ou bien il recoit de celui-ci deux filets. L’un, externe (4, fig. 37), lui vient du tronc, l’autre, interne (B, fig. 37), fait communiquer les deux ganglions. On peut rencontrer tous les intermédiaires. Au niveau du plexus brachial (fig. 23, 27, 28, pl. br.) le sympathique, dont les derniers ganglions communiquent avec les nerfs supérieurs du plexus (fig. 23), se renfle en un gros cordon qui se termine sur le premier ganglion dorsal (fig. 23, I. g. d.). De ce cordon se détachent de très petits filets qui s’étalent entre les nerfs du plexus et les filets cardiaques (fig. 27, 28, f. int. pl.). Du nerf le plus inférieur du plexus brachial, naît un filet qui se rend à la veine axillaire en formant, au niveau de son abouchement avec la veine sous-clavière, un plexus dont les mailles se confondent avec celles fournies par le plexus formé par les deux nerfs suivants (fig. 27) : L'un naît du plexus situé entre les nerfs brachiaux, et se rend directement sur la veine cave supérieure (fig. 27, 28, n.s. v.c.s.). L'autre suit la même voie. Tous les deux sont plus superficiels que le premier filet décrit. Sur la veine cave supérieure tous ces rameaux se résolvent en un plexus qui s'étend jusqu’au cœur (fig. 27, pl. v. c. s.). Dans ce trajet un filet établit une anastomose avec le vague (fig. 28, £. v.s. v.). D'abord distincts des filets venus du vague, ces ramuscules sympathiques se confondent bientôt avec eux, et prennent une part très active au plexus qui recouvre la veine pul- monaire (Cf. fig. 27, 28). Le sympathique dorsal est formé de ganglions logés dans l’espace inter- costal, le long de la colonne vertébrale, et réunis entre eux par des rameaux intermédiaires (fig. 38, 39, r. i.). Le premier ganglion dorsal est réuni au dernier nerf du plexus brachial par une grosse anastomose, qui, d’ailleurs, est constante chez tous les Oiseaux (fig. 23, an. s. br.). Suivant que l’on considère le sympathique à droite ou à gauche, on ob- serve un plan différent. De chaque ganglion du côté droit partent une série de filets qui s’anastomosent entre eux de manière à former un plexus qui se porte sur le tronc cœliaque (fig. 38, tr. cœl.) constituant ainsi le nerf grand splanchnique (fig. 38, n. g. spl.), tandis que les rameaux les plus inférieurs se portent vers le rein et les organes génitaux, donnant naissance au nerf petit splanchnique (fig. 38, n. p. spl.). Sur l’un des animaux disséqués on observait, à droite, un filet aberrant (fig. 38, f. aber.) qui, né du premier nerf du plexus brachial, s’incurvait en bas et en arrière pour se porter sur un gros ganglion situé dans le premigr espace intercostal. De ce ganglion, se détachait : 4° un filet (fig. 38, fra 198 V. THÉBAULT. qui se portait sur l'articulation ; 2° un rameau qui, descendant le long de la colonne vertébrale (fig. 38, f. s. cost.), passait dans l'encoche costale, au- dessous des nerfs rachidiens intercostaux, et donnait dans chaque espaceun filet qui suivait le bord inférieur de la côte. Cette disposition est anomale. A gauche, la séparation entre le grand et le petit splanchnique est plus nette, quoiqu'’en réalité il y ait peu de différence. Chaque anastomose semble pourvue d’un ganglion (fig. 39, g.) au point nodal du réseau, surtout à l’origine du grand splanchnique. Le grand splanchnique (fig. 39, n. g. spl.) naît de plusieurs rameaux assez volumineux qui enveloppent le tronc cœliaque qu'il suit dans toutes ses divisions. Il innerve de cette façon : la partie inférieure de l’æœsophage, le gésier, la rate et le foie. Sur le gésier, les rameaux sympathiques (fig. 29, 30, sy. g.) sont super- ficiels, non anastomosés, contrairement à ce que l’on observe pour les rameaux du pneumogastrique, toujours profonds et anastomosés. Dans le foie (fig. 29, sy. h.), les nerfs du sympathique suivent les artères qui se ramilient dans cet organe en formant à leur surface de (rès nom- breuses anastomoses. De nombreux filets anastomotiques (fig. 29, f. a. sy.) l’unissent au petit splanchnique. Le petit splanchnique (fig. 38-39, n. p. spl.) naît un peu au-dessous de l'artère mésentérique (fig. 39, art. mé.)et se fusionne aussitôt avec le plexus capsulo-rénal (fig. 31,39, pl. caps. ren.), dans les mailles duquel on remar- que de volumineux ganglions. Ce nerf se porte sur l'artère mésentérique dont il suit les divisions jusqu’à la paroi de l'intestin (fig. 31, n. spl. mes.). Les branches terminales sont anastomosées entre elles et avec le nerf intes- tinal. Des filets se portent sur l’aorte (fig. 39, pl. rén.). A partir de la dernière côte le sympathique se porte en avant et descend de chaque côté de la colonne vertébrale en présentant un ganglion au niveau de chaque nerf du plexus lombo-sacré (fig. 39, pl. 1. sacr.). De ces ganglions, parfois très allongés et même fusionnés, partent, du côté interne, des filets très fins qui s'unissent à d’autres venus du côté opposé, ou qui se portent directement sur l'artère rénale et sur les organes génito-urinaires. Dans la région sacrée, les ganglions droits et gauches sont réunis transversalement. Chacun d’eux donne un filet qui se porte sur l’aorte. Au-point de croisement est un ganglion qui donne à cette dis- position l’aspect d’un rudiment de sympathique médian (fig. 39, sym. med.). A la base de la fossette rénale existe un gros ganglion (fig. 39, g. G. sy.) qui donne issue à un gros filet (quelquefois double) (fig. 39, £. v. sy.) qui suit l'artère et gagne l'intestin au niveau du cloaque, se renfle en un gros ganglion duquel part le nerf intestinal ainsi qu'une série de branches qui vont former le plexus péri-cloacal (fig. 33, 34, et fig. 39, pl. per. clo.) sur lequel il n’est pas nécessaire d’insister outre mesure. Obs. VI — Conneizce Noire (Corvus corone) iLin.] (PI. IX et I, fig. 40-42). | Les nerfs des IX°, X° et XIe paires naissent de la moelle par un tronc commun suivi d'un gros ganglion jugulaire duquel se détachent les nerfs glosso-pharyngien et pneumogastrique. A. Glosso-pharyngien. — Le nerf glosso-pharyngien envoie une branche vers la région buccale, tandis qu’une seconde se détache en bas en produi- sant le nerf pharyngo-æsophagien. | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 199 B. Grand hypoglosse. — Le grand hypoglosse naît au-dessous du tronc commun et présente, presque aussitôt après sa sortie du cou, un ganglion qui s’anastomose avec le vague. Il se dirige ensuite directement vers le larynx sur lequel il se divise en une branche glottique, supérieure, et une branche syringienne supérieure, qui descend le long de la trachée et se rend au ganglion syringien, situé sur l'organe homonyme. Au moment où il croise le pneumogastrique, s’en détache un très pelit filet qui s’accole à ce nerf et le suit jusque vers le milieu du cou environ (fig. 40, n. syr. inf.). De là, se portant en dehors et en avant, il gagne le syrinx et se perd dans le gang'ion signalé tout à l'heure sur cet organe chez C. inonedula. Un petit filet issu de ce rameau se rend sur la glande thyroïdienne (fig. 40, n. gl. thyr.). C. Spinal. — Le nerf accessoire de Wizus est représenté par une série de cinq ou six petits filets qui sortent de la moelle au-dessus du vague. Les plus petits sont les plus inférieurs et se jettent dans celui qui vient immé- diatement avant. Il plonge enfin dans le tronc du vague avant la formation du ganglion jugulaire. D. Pneumogastrique. — Le pneumogastrique quitte le tronc commun aussitôt qu’il a franchi le ganglion jugulaire. Il descend le long du cou, sa- tellite de la jugulaire et gagne la partie supérieure du thorax où 1l donne le ganglion de CouvreuRr (fig. 40-41, n. G. Cv.) duquel se détache un filet (fig. 40-41, n. card. v.) qui, suivant la veine pulmonaire à la surface de la- quelle il s'anastomose avec uu filet sympathique (fig. 40, 41, 42, n. card. sym.) venu du plexus brachial (fig. 40-M, pl. br.), se rend dans le sillon auriculo-ventriculaire du cœur et de là sur les ventricules. Le ganglion de Couvreur fournit également des filets aux aponévroses environnantes (fig. 41,1. 2), à la glande thyroïdienne et à la veine cave elle- même. Le nerf pneumogastrique, passant ensuite sous l'artère brachi6-cépha- lique correspondante, présente, au niveau de la bronche qui passe au- dessous de lui, le ganglion sus-bronchique (fig. 40, g. s. br.) auquel fait suite l'anneau de Vigussexs (fig. 40, an. Vieus.); coupant en sautoir l’artère pulmonaire qui lui est inférieure, il gagne, dans la région postérieure du cœur, l’æœsophage sur lequel il s’unit au tronc du côté opposé. De nombreux rameaux se détachent à ce niveau du tronc principal. Outre le filet cardiaque qui est logé dans le sillon formé par l’accolement du tronc brachio-céphalique et de la veine pulmonaire (fig. 40-41, n. card. v:), au-dessus du ganglion sus-bronchique, naît le nerf récurrent (fig. 40-M, n. r.) qui passe en arrière des gros vaisseaux de la région, à gauche, sous la crosse aortique, à droite, et remonte sur l’æœsophage (fig. 40, Œ.) s’anastomoser avec le filet pharyngo-æsophagien du glosso- pharyngien. De la courbure du récurrent partent des filets destinés à l’œso- phage à ce niveau. Le ganglion sus-bronchique et l'anneau de Vieussens donnent naissance à de nombreux petits filets destinés à la bronche et aux bronchioles (fig. 40, pl. pul.). Ils se continuent jusqu’à la périphérie du poumon, ainsi que sur la veine pulmonaire. | Ces filets s’anastomosent entre eux et avec le nerf cardiaque issu, du ganglion de Couvreur, pour former un plexus à mailles très petites et très nombreuses. Au-dessous de l’anneau de Vieussens, partent du tronc lui-même plu- 200 V. THÉBAULT. sieurs filets dont les principaux, nés à l’endroit où le pneumogastrique croise l'artère pulmonaire, peuvent être divisés en deux groupes : le pre- mier se rend sur l'artère pulmonaire (fig. 40, n. card. art. pulm.) — côté périphérique — à la surface de laquelle il se ramifie et s’'anastomose avec des filets sympathiques. Le second groupe comprend des nerfs qui se ren- dent sur le cœur (fig. 40, 42, n. c. v. c.). E. Sympathique.— Le sympathique est représenté dans la région cranio- cervicale par un ganglion volumineux suivi d’un rameau intermédiaire qui s'engage dans le canal de la veine vertébrale, et présente, toutes les fois qu'il croise un nerf rachidien, un ganglion nerveux. Un réseau plexiforme très mince (fig. 40, r. pl. sym.) et très ténu existe dans l'angle formé par les nerfs brachiaux, surtout par les deux derniers. Les filets qui en naissent (fig. 40, 41, 42,n. card. sym.) s’accolent au nombre de deux sur les parois de la veine vertébrale, gagnent la veine cave supé- rieure et la veine pulmonaire à la sur'ace desquelles ils forment un très riche plexus, et s’anastomosent avec le filet cardiaque du vague (fig. 40, 41, n. card. v.). Du tronc même du dernier nerf du plexus brachial part un rameau qui se bifurque presque aussitôt en deux autres qui se résolvent en plexus. sur l'artère pulmonaire, la veine pulmonaire et la veine cave supé- rieure. Ces rameaux s’anastomosent également avec le nerf vague. Arrivés sur le cœur on les perd de vue au moment où ils touchent l’oreil- lette correspondante (fig. 42, a), tandis qu’au contraire on voit très bien le pneumogastrique, qui dans le sillon auriculo-ventriculaire présente un très grand nombre de petits ganglions ponctiformes formant à ce niveau un plexus (fig. 41, pl. int. aur. vent.) duquel partent des nerfs satellites, des. canaux circulatoires qui s’étalent sur les ventricules (fig. 41, f. vent... Dans la région dorsale, le sympathique descend de part et d'autre de la colonne vertébrale, présentant un ganglion dans chaque espace intercos- tal; un seul filet commissural réunit ces ganglions dorsaux les uns aux autres. Je n’ai pas suivi la chaîne ganglionnaire au delà du rein. Obs. VIL — Pre (Prca rustica) [Lin.] (PI. IN, fig. 43-48). Les nerfs des IX® et X° paires naissent de la moelle allongée par un tronc commun qui se renfle presque aussitôt en un gros ganglion qui représente la fusion des ganglions d’'EnReNRiTTER et pétreux d’ANDERSEH, jugulaire et plexus gangliforme (fig. 43-44, G. E. À., g. j.). De ce ganglion, partent deux gros troncs : le plus supérieur représente le nerf glosso-pharyngien (n. IX), le plus inférieur représente le nerf pneumogastrique (n. X). A. Glosso-pharyngien. — Le nerf glosso-pharyngien, très gros à son origine, passe au-dessus de l'artère carotide primitive, de l’artère maxillaire supérieure et de l'artère faciale, pour gagner directement le plancher buc- cal. Au point de croisement du glosso-pharyngien et de la carotide (fig. 43 et 44, cr.) le nerf se divise en trois filets. Le plus supérieur continue le tronc du glosso-pharyngien (n. 1%). L moyen se rend à la région sus-hyoïdienne, et enfin le troisième, qui est É plus inférieur, chemine parallèlement au précédent pour constituer le nerf laryngé supérieur (fig. 43, 45, n.. 1. sup.). De ce nerf laryngésupérieur,se détachent sur l'æsophage, deux filets, Ada SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 201 le plus antérieur (fig. 45, ant.) est très grèle, qui suivent le trajet des ar- tères de la région et s’anastomosent au point où l'artère œsophagienne in- férieure s'abouche avec les artères œsophagiennes supérieures vers le tiers supérieur du cou. Cette branche, que Couvreur désigne sous le nom de pha- ryngo-æsophagienne (fig. 43, 45, n. ph. œ. Gv.), se continue sans interrup- tion et sans que rien indique qu'il y a un changement de territoire nerveux, par le nerf récurrent issu du pneumogastrique, sur lequel je reviendrai en parlant du vague. B. Grand hypoglosse. — Le nerf grand hypoglosse (fig. 43, 44, 45, n. XII) naît de la partie antéro-latérale de la moelle au-dessous du tronc commun aux nerfs des IX°, X° et XIe paires. Il décrit autour du tronc du pneumogastrique (n. X) une anse (fig. 43-44) qui enveloppe ce dernier et s'étend directement jusqu’à la langue, sans donner ni recevoir aucune anas- tomose des nerfs environnants. Au niveau de la trachée qu’il aborde à sa partie tout à fait supérieure, le grand hypoglosse (fig. 45) envoie tout le long de cette dernière, et en-des- sous du muscle long trachéal, un filet nerveux très volumineux (fig. 45, n. Syr. sup.) qui entre dans la constitulion du paquet vasculo-nerveux laté- ral de la trachée, et se rend directement au syrinx (fig. 45, Syr.): c'est le nerf syringien supérieur. Au moment où le nerf vague est croisé par le nerf de la XIIe paire, et derrière la carotide interne, sous l’artère qui se rend au grand complexus, un court filet anastomotique (fig. 43, f. an.) le réunit à l’hypoglosse. Très court et très gros, ce filet est assez difficile non seulement à isoler, mais apercevoir sur le vivant. Sur les préparations macérées cette opération se fait assez facilement. Cette disposition se rencontre presque à la sortie de la paroi osseuse, sous la couche musculaire formée par les complexus qu'il faut rabattre en dehors et en arrière pour la mettre à nu. Au point où la veine jugulaire, l'artère carotide primitive et le nerf vague sont côte à côte, se détache du grand hypoglosse un petit filet très mince, qui pourrait, avec une très grande facilité, passer inapercu. Ce ra- muscule (fig. 43, 44, 45, n. syr. inf.) s’accole au nerf preumogastrique dans la gaine aponévrotique duquel il est logé et l'accompagne jusqu’au tiers inférieur du cou. S'insinuant alors entre les deux aponévroses cervicales, superficielle et moyenne, si facilement isolables chez les Oiseaux, il se rend sur la trachée qu’il aborde un peu au-dessus du syrinx (fig. 45). Il se perd dans un ganglion (ganglion syringien inférieur) (fig. 45, g. syr. inf.) qui l’'unit au nerf syringien supérieur qui, issu également du grand hypoglosse, descend le long de la trachée. C’est le nerf syringien inférieur. C. Pneumogastrique. — Après avoir quitté le ganglion qui lui est commun avec le glosso-pharyngien, le pneumogastrique (n. X) croise l’ar- tère carotide primitive qui lui est inférieure, le grand hypoglosse qui lui est supérieur et descend directement sur les côtés du cou en passant sous la veine jugulaire dont il est satellite. Je n'ai noté aucune anastomose avec les premiers nerfs rachidiens, mais il est possible qu’elles soient passées ina- perçues. Il est même probable qu'elles existent si l’on s’en rapporte à ce que l’on observe chez les autres Oiseaux. Ce point est d’ailleurs de minime importance. À la partie supérieure du thorax, le nerf vague se renfle pour former le ganglion de Couvreur (fig. 45, n. G. Gv.) qui est très visible et très gros. Le ganglion de Couvreur fournit deux petits filets qui passent en avant de la veine jugulaire, s’y accolent, suivent la veine cave supérieure (fig. 45, 2092 V. THÉBAULT. n. card. v.) et vont se perdre dans les parois du cœur (fig. 46, n. card. v, ; n. card. V:). Le tronc du vague se continue et au niveau de la veine pulmonaire se renfle en un petit ganglion (fig. 46, g.s. br.) duquel se détache en dedans un filet nerveux relativement gros qui décrit une courbe à concavité supé- rieure et remonte sur l’æœsophage en suivant l'artère œsophagienne infé- rieure issue elle-même de l'artère vertébrale. Ce nerf n’est autre que le récurrent (fig. 45-46, n.r.) qui va se continuer par la branche pharyngo- œæsophagienne issue du glosso-pharyngien. Au-dessous de ce ganglion (8. sus-bronchique) le tronc du nerf de la X° paire se divise en deux rameaux qui enveloppent la veine pulmonaire constituant l'anneau de Vreussens (fig. 46, an. Vieus.) et se réunissent en un seul tronc qui, passant au-dessus de la branche correspondante de l’ar- tère pulmonaire, va s'unir sur la partie inférieure de l’æœsophage au tronc vague venu du côté opposé pour constituer un tronc unique qui se résout presque aussitôt en un plexus (plexus œsophagien inférieur) (fig. 46, pl. œ. inf.). De la courbure du nerf récurrent se détachent de pelits filets (fig. 46, n. r. @.) qui passent sous l'artère pulmonaire et vont se perdre dans le plexus æsophagien inférieur. De l’anneau de Vieussens, se détachent, en dedans, quelques minces filets qui se rendent au cœur (fig. 46, n. card.). En dehors se détachent également quelques filets qui suivent d’abord l'artère et la veine pulmonaires, puis, plongeant dans la profondeur, se portent sur la bronche dont ils vont suivre désormais toutes les ramifica- tions (fig. 46, n. pl. pulm.). Chacune de ces branches nerveuses émet, en effet, de petits filets qui, sur les bronchioles, à l’intérieur même du poumon, s’anastomosent avec les filets voisins de manière à former un plexus (fig. 46, pl. pulm.). Ce plexus présente à chacun des angles des mailles qui le composent un ganglion (g.) dont le volume diminue à mesure que l’on va du centre à la périphérie. Je n'ai pas pu chez cet animal suivre les filets cardiaques à l'intérieur même du cœur. Après s’êlre réunis en un tronc commun à la partie inférieure de l'æso- phage, les deux troncs droit et gauche du vague se divisent de nouveau en un grand nombre de branches et forment un plexus très riche (plexus sto- macal [fig. 47, pl. stom.] et œsophagien [fig. 47, pl. œs. inf.] inférieur) qui s'élalent non seulement sur la partie inférieure de l’æœsophage, mais encore sur le gésier qu'ils enveloppent complètement. A chaque angle se rencontre un petit ganglion (fig. 46, q.). Dans la région stomaco-duodénale les nerfs sont plus gros, les ganglions plus volumineux enveloppent la première partie de l'intestin grêle. Au lieu d’être libres, comme dans toutesles autres parties de l'organisme, ces plexus nerveux sont enchàssés dans la substance musculaire sous-jacente dont ils sont très difficilement isolables. II semble que les plexus d'AUERBACH nl vus par transparence, tant il est difficile de les en séparer. Au milieu de tout cet enchevêtrement, il est cependant possible de. dis- tinguer — assez difficilement, il faut l'avouer — un filet nerveux qui suit le bord concave du duodénum, et s'engage dans la boucle pancréatico-duodé- nale, présentant cà et là de petits ganglions qui envoient des filets à l’inté- rieur même de la masse pancréatique (fig. 47, n. int.). | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 203 Ce filet n’est autre que le nerf intestinal étudié par REmar et MARAGE, qui suit la partie concave de l'intestin auquel il est accolé. Arrivé à la par- tie spiralée du canal alimentaire, il s’en détache, s’en éloigne et, s’insinuant entre les rameaux du plexus mésentérique, regagne la partie terminale de l'intesiin grêle auquel il s’accoie de nouveau jusqu'aux cæcums. Sur tout son trajet il présente des ganglions qui envoient des filets à l'intestin. & Des cæcums, le nerf intestinal se continue par un gros rameau ganglion- naire qui semble venir du sympathique vertébral et qui forme le plexus péricloacal (fig. 47-48, pl. per. clo.). D. Sympathique. — Le système sympathique se montre dans la ré- gion cervico-cranienne sous la forme d’un gros ganglion qui n’est autre que le ganglion cervical supérieur (fig. 43-44, S. g. C.S.). Il est situé dans l’angle formé par le glosso-pharyngien (n. IX) et le nerf vague (n. X) en dedans du ganglion commun à ces deux nerfs, au-dessous et en dehors de la caro- tide primitive. De ce ganglion se détachent : a. Deux petits rameaux filiformes qui vont former sur les artères maxil- laires supérieures et carotide interne, le plexus carotidien (fig. 44, pl. car.). 6. Un petit filet qui se rend sur un nerf que je n’ai pu exactement déter- miner, mais qui m'a semblé être le facial (18, fig. 44). y. Un petit filet qui se rend en dehors à la partie inférieure du tronc du glosso-pharyngien (19, fig. 44). à. Deux petits filets qui se rendent en dedans et en dehors au tronc du paeumogastrique (20. 21, fig. 44). n. Le tronc même du sympathique (fig. 43, 44, 45, sy.). Comme le fait est classiquement démontré, le sympathique n'a pas de filets — apparents du moins — dans la région cervicale, autre que celui qui, satellite de l'artère vertébrale, traverse les apophyses transverses de la colonne. Ce nerf présente (fig. 45, S. ap. vert.) un ganglion à chaque espace inter- vertébral et s'anastomose, par l'intermédiaire de ce ganglion, directement avec le ganglion du nerf rachidien. La branche vertébrale du sympathique sort de la colonne au niveau de la première dorsale, après s’être — tou- jours par le même procédé — anastomosée avec les nerfs du plexus bra- chial (fig. 45-46, pl. br.). Au niveau du plexus brachial, le deuxième ganglion (fig. 46, 2° g. br.) donne un filet (fig. 46, £.\. De la branche (fig. 46, g. tr.) qui unit le dernier nerf du plexus au pre- mier ganglion dorsal intervertébral naît également un filet (fig. 46, f'). L'un et l’autre se portent sur l'artère et la veine vertébrale dans l’interstice desquelles ils se logent. Arrivés au niveau de la veine cave supérieure, ils se ramifient et s’anastomosent en plexus qui innerve la base de la veine pulmonaire et de l’artère pulmonaire, puis va s’éteindre sur la masse mus- culaire de l'oreillette. En dehors, on note quelques fins rameaux pulmo- naires qui s’anastomosent avec les filets venus du pneumogastrique au ni- veau de la bronche correspondante. Le sympathique qui, dans la colonne cervicale, est très mince, augmente subitement de volume à partir du premier ganglion dorsal. Tous les gan- glions de cette région sont intimement unis aux ganglions des racines spi- nales. Je ne nie pas l'existence de tissu conjonctif intercalé. Je ne l’ai pas cherché. 204 V. THEÉBAULT. Le premier ganglion (fig. 46, 48, 1°" g. d.) communique avec le second par une commissure antérieure à la côte, commissure plus fine que la posté- rieure qui présente un anneau nerveux entourant l’apophyse vertébrale de la première côte. De ces ganglions ainsi que des suivants partent des filets qui se rendent aux muscles inlercostaux et peut-être aux sacs aériens sous-pectoraux. Le second communique avec le 3e par une anastomose en anneau ana-, Jogue à la précédente. Le 3° communique avec le 4° et le 4° avec le 5° au moyen d’une anasto- mose simple. Le 5° ne communique pas avec le 6° qui communique avec le 7° qui clôt la série des ganglions dorsaux. Du 1° au 5° ganglion naît le nerf grand splanchnique (fig. 48, n. g. spl.). Du 5° ganglion et d’une branche du grand splanchnique naît un filet in- termédiaire (splanchnique intermédiaire) (fig. 48, spl. in.). Du 6€ et 7° naît le petit splanchnique (fig. 48, n. p. spl.). Du 3° ganglion (3€ g.) naît un filet (4) qui s'anastomose avec un filet (2) venu du 2° ganglion (2° g.) en formant un ganglion (Gg.) qui envoie une anastomose à un nouveau ganglion situé sur le trajet du nerf issu du 4e ganglion verlébral. Ce nouveau ganglion ( x) recoit des fibres du 5° dorsal, qui en envoie au plexus formé sur la capsule surrénale et le testicule (fig. 48, pl. cr.). Ce « nouveau ganglion » ( x) envoie un filet (3) qui s’anastomose avec un autre (4) venu du ganglion formé parles nerfs issus des 2° et 3° dorsaux. Ces anastomoses à mailles très longues entourent l’artère cœliaque (34) dont elles suivent toutes les ramifications, innervant ainsi : le gésier (n. sy. g.), la partie inférieure de l’œsophage, la rate, le foie et le pancréas (n. sy. p. et l’anse duodéno-pancréatique. Ce réseau anastomotique ne présente pas de ganglions (fig. 47-48). Ce « nouveau ganglion » (x ) envoie également un filet qui, après avoir reçu une anastomose du nerf issu du Be dorsal, se porte sur les capsules surrénales et sur le testicule du même côté. Le 6° ganglion dorsal envoie du‘ectement un filet au plexus capsulo-tes- ticulaire,-tandis qu’un autre filet se porte sur un ganglion qui, situé sur la partie antéro-latérale de la colonne vertébrale, reçoit un petit et un gros filet du 7° dorsal, et envoie une série de filets anastomosés se perdre dans le plexus capsulo-testiculaire (fig. 48, pl. c. r.). Ce dernier, dont les mailles sont'très fines, disposées d’une facon indes- criptible, envoie du côté du péritoine une série de nerfs qui entourent l’artère mésentérique dont ils sont satellites et qui vont innerver toute la partie pelotonnée de l'intestin en formant le plexus mésentérique (fig. 47, pl. mes.) entre les dernières ramifications duquel s’insinue le nerf intestinal (Cf. Pneumogastrique). Je n'ai pas vu de ganglions dans ce plexus. | Le plexus capsulo-testiculaire — capsulo- -ovarien, chez les femelles — se porte, à la partie inférieure, sur le rein dans lequel il se perd. Çà et là ap- paraissent quelques mailles isolées. A la sortie du rein, le apaitiqne donne un nerf qui s’accole à l’uretère (fig. 48, n. uret.) ainsi qu’au canal déférent, à moins que ce ne soit l’ovi- ducte, et se porte sur le cloaque où il se confond avec les fibres du plexus péricloacal (fig. 48, pl. per. clo.). La région lombo-sacro-coccygienne est dépourvue de ganglions. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 205 Par suite de La soudure des côtes et des vertèbres pour former la fossette rénale, le sympathique se trouve rejeté en avant du rein. Le ganglion situé à l’anastomose des branches issues des 6° et 7° dorsales n’est autre que le premier lombaire. La grosse anastomose entre ce gan- glion et le 7° dorsal est l'anastomose vraie. Malgré son aspect anormal, un coup d’œil jeté sur la figure permet de voir que toule la région dorsale, sauf 5-6, communique par un système de commissures normales, disposées en anneau autour de la côte intermé- diaire. Dans la région lombo-sacro-coccygienne, les ganglions ne correspondent plus à l’espace intercostal. Tantôt ils sont plus éloignés, tantôt ils le sont moins. Les ganglions forment parfois une longue masse penniforme dans laquelle il est sinon impossible, du moins fort difficile de savoir si l’on a affaire à un ou plusieurs ganglions soudés entre eux. Tous communiquent entre eux au moyen de commissures plus ou moins longues, et tous communiquent avec les nerfs spinaux au moyen d’üne anastomose simple qui se rend non pas sur le ganglion rachidien, mais sur le nerf à une distance plus ou moins considérable, sans jamais pénétrer dans le rein qu’elle contourne, contrairement à ce que l’on observe pour les nerfs rachidiens, qui composent le plexus lombo-sacré. Le sympathique au-dessous de Ia fossette rénale devient simple el mé- dian. Il se termine par un filum terminal. Au niveau des deux derniers nerfs du plexus lombaire et des deux pre- miers nerfs du plexus sacré, les ganglions droit et gauche correspondants communiquent au moyen d'anastomoses très longues, dirigées en bas, et qui se réunissent sur l'aorte à un ganglion mis en relation avec le suivant par l'intermédiaire d’un pelit filet, formant ainsi un petit sympathique mé- dian (fig. 48, sym. med.) de trois ou quatre ganglions, qui cesse au point où se détache l’artère qui sert de tronc commun à la mésentérique infé- rieure et à l'hémorroïdale ou mieux cloacale. De ce point, le sympathique se continue par un filet ganglionnaire qui n’est autre que le nerf intestinal (fig. 48, n. int.) que nous avons décrit avec le pneumogastrique. Sur tout leur trajet, l'aorte et les branches qui en naissent recoivent des filets qui naissent sans place fixe des mailles des différents plexus ou des ganglions avoisinants, formant ainsi un magnifique réseau de nervi vAsSOTUM . Obs. VIIL — Gear (Garrulus glandarius) [Lin.] (PI. IU, fig. 49-54). Chez le Geai, les nerfs des IX°, X° et XI° paires craniennes naissent de la moelle par un tronc commun (fig. 49, tr. c.) très volumineux qui se renfle aussitôt en un ganglion (pétroso-jugulaire) (G. p. j.) suivi d’un étran- glement remplacé aussitôt par un second ganglion (g. E. p.) (fusion du gan- glion d'ERenrHiTTER et du ganglion plexiforme). Sauf deux petits filets qui unissent le ganglion sympathique cervical su- périeur au ganglion d'ERENRHITTER — plexiforme, le tronc commun n’est en relation avec aucun autre nerf. A. Glosso-pharyngien. — Le nerf de la IXe (n. IX) paire, à la sortie du ganglion d'EÉRENRHITTER — plexiforme, se présente sous la forme d’un cordon relativement volumineux qui se porte sur la langue et le larynx, abandonuant sur son parcours deux filets qui convergent en bas et se réunissent en un tronc commun. Ces deux filets innervent la partie supé- 206 NV. THÉBAULT. rieure de l'œsophage et plus tard se fusionneront avec le nerf récurrent issu du pneumogastrique. (Cf. à ce sujet la fig. 45, Pie.) B. Grand hypoglosse. — Le grand hyp oglosse (n. XII) naît directement de la moelle au-dessous de la première racine du spinal,se porte en avant, passe par-dessus l'artère vertébrale (art. vert.) et le cordon sympathique cervical (S. ap. vert.) jusqu'à la carotide primitive. A ce niveau, il coupe le pneumogsastrique me X) sans communiquer avec lui autrement que par une petite anastomose (an. vh.) très difficile, sinon impossible à isoler sur le vivant. Sur l’animal mort, et grâce à La technique que j'ai employée, cette anastomose est facilement disséquée, malgré l'énorme quantité de tissu conjonctifqui l'entoure. Les deux premières paires (R,,R,,) rachidiennes après leur sortie de la moelie, marchent horizontalement, et parallèlement entre elles, ce qui leur permet de rencontrer le grand hypoglosse, dirigé de haut en bas et d’arrière en avant, avant son anastomose avec le pneumo- gas(rique. Cette anastomose vago-hypoglottique semble se continuer, quoiqu'il ne m'ait pas été possible de l'isoler, par un filet très grêle \n. syr. inf.) qui se dirige en bas, s’accole au pneumogastrique qu'il quitte à la hauteur du premier nerf du plexus brachial, traverse en biais le tissu conjonctif du cou, cheminant entre les deux aponévroses cervicales, superficielle et moyenne, et se porte sur la trachée, un peu au-dessus du syrinx. Là, il se perd dans un ganglion qui lui est commun avec le nerf qui des- cend le long de la trachée. (Cf. fig. 45, Pie.) Passant ensuite par-dessus le nerf pneumogastrique, la veine jugulaire et l'artère carotide primitive, le grand hypoglosse gagne la région laryn- gienne, recevant une anastomose du glosso-pharyngien au niveau du pha- rynx. Sur le larynx, l'hypoglosse envoie un petit filet à cet organe et un autre descendant le iong de la trachée se rend au ganglion signalé tout à l'heure, qui lui est commun avec le filet satellite du vague. De ce ganglion, partent des filets qui innervent les muscles du syrinx. C. Spinal. — Le spinal (fig. 49, n. XI) ou nerf accessoire de Wizzis semble absent de prime abord. Cependant en y regardant de pius près on voit que le tronc commun naît de la moelle par un très grand nombre de petits filets disposés en éventail. Ces filets, dans la région inféro-latérale, présen- tent la disposition typique du spinal, c’est-à-dire que les filets s’éloignent graduellement de la moelle à mesure que l’on remonte du côté du tronc commun. Tous ces filets se fusionnent successivement dans le même sens, jusqu'a ce qu'enfin le tronc définitivement formé se perde dans le tronc commun aux IX° et X° paires en decà du ganglion pétroso-jugulaire. Ce nerf ne recoit aucun filet anastomotique, pas plus du sympathique que d’un nerf rachidien, et n’en émet aucun. D. Pneumogastrique. — Le pneumogastrique (fig. 49, n. X) acquiert son autonomie à la sortie du ganglion d'ERHENRITTER — plexiforme. Il se porte. aussitôt en bas, passe par-dessus l’artère carotide, s’accole à la veine jugu- laire et descend ainsi tout le long du cou. Au niveau de la glande thyroïde (fig. 50-52, G.T.), il forme le ganglion de Couvreur (fig. 50, 54,52, n. G. Gv.) qui envoie des filets à cet organe, à l’œso- phage et aux tissus ambiants. Du ganglion de Couvreur, part également le nerf cardiaque (Hg: 50-51, n. card. v. rl se porte sur la veine ne qu'il suit jusqu’au sillon auriculo-ventriculaire. Le tronc se continue jusqu’à l'anneau de Vieussexs (fig. 50, 54, an. Vieus., fig. 53, an. Vi.). Le ganglion sus-bronchique semble faire défaut. | | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 207 Au-dessus de l'anneau de Vieussens, se détachent des filets œsophagiens (fig. 50, 51, Ê. œs.), ainsi que le récurrent (fig. 50, 514, 52, 53, n. r.) qui re- monte le long de l’æœsophage s’anastomoser avec le filet æsophago-pharyn- gieu venu du glosso-pharyngien. De l'anneau, se détachent des filets (fig. 54, f. œs.) qui se portent sur l’æsophage ou s’anastomosent avec d’autres sur la veine cave supérieure (fig. 54, f. c. s.). D’autres se rendent au poumon (fig. 54, 53, pl. pulm.) en se ramifiant et en s'anastomosant. Ils suivent le trajet des divisions broncho-vasculaires et présentent à chaque bifurcation un ganglion (fig. M, 53, g.) d'autant plus petit qu'il est plus rapproché de la périphérie. Les deux troncs des pneumogastriques s'unissent sur la partie inférieure de l’œsophage où ils forment un plexus polygonal analogue à celui que l’on observe chez la Pie ou le Corbeau, plexus qui se prolonge sur le gésier d’une facon très visible et très nette jusqu’à la naissance du duodénum. Bien que je l’aie pour ainsi dire perdu de vue à ce niveau, il m'a semblé cependant qu'il se continuait par un filet qui suivait l'intestin. Il apparaît nettement au sortir de l’anse duodénale, traverse la partie spiralée de l’in- testin mésentérique de la même facon que chez le Chouca ou la Pie. Au sortir de cette région il s’accole au paquet artérioso-veineux satellite de l'intestin et gagne le cæcum. Je n’ai rencontré de ganglions, très petits d’ailleurs, que dans la région terminale de l'intestin (fig. 54, g. int.). : E. Sympathique. — Le sympathique se présente dans la région cervicale, au-dessus du tronc commun, sous l’aspect d'un ganglion volumineux et triangulaire à sommet inférieur. Ce ganglion (fig. 49,S. g. G. S.) envoie un filet vers le facial (fig. 49, F.), un autre sur la carotide à la surface de la- quelle il forme un plexus (fig. 49, pl. car.). Enfin du sommet part un tronc nerveux (fig. 49, S. ap. vert.) flanqué de part et d'autre de deux anasto- moses («,8) pour le tronc commun, au-dessous duquel il passe pour s’en- gager et descendre dans le canal vertébral le long de l’artère vertébrale. Ce tronc passe au-dessous de l'hypoglosse (fig. 49, n. XIÏ) et des paires rachi- diennes (fig. 49, R,, R,) au niveau de chacune desquelles il présente un ganglion (fig. 49, g. sy.). Il gagne le plexus brachial (fig. 50, 52, PI. br.) au niveau duquel il donne un nerf cardiaque (fig. 50, 52. n. card. sy.) et pénètre dans le thorax. Né du second nerf du plexus (fig. 50), le rameau cardiaque (fig. 50, 51, 52, 53, n. card. sy.) s’insinue aussi bien à droite qu'à gauche, au-dessous de la veine jugulaire (fig. 50, 51, 52, 53, v. jug.), gagne la veine cave (fig. 50, 52, 53, V. C., fig. 54, V. C. S.) et de là se répand sur l'oreillette. Dans ce trajet quelques filets s’échappent dans les poumons et s’y anastomosent entre eux et avec le pneumogastrique. Même chose se passe sur les vais- seaux veineux par définition (v. pulmonaire, qui con!ient du sang artériel). Dans le thorax, le sympathique est représenté par des filets qui, inter- médiaires à des ganglions interscostaux, passent sous la têle des côtes, sauf les deux premiers qui leur sont supérieurs (anastomoses cervico-dorsales) (fig. 54, an. cerv. dors.) Chaque ganglion envoie en avant et en dedans un filet qui s’anastomose une ou plusieurs fois avec le filet venu du ganglion voisin pour constituer les nerfs splanchniques (fig. 54, n. g. spl.). Le grand splanchnique naît d’un ganglion volumineux situé à l'origine du tronc cœliaque. Il suit ce vaisseau dans toutes ses ramifications, innervant ainsi la partie inférieure de l’œsophage, le gésier, la rate et le foie. A l'origine du tronc mésentérique, existe un autre ganglion qui donne 208 V. THÉBAULT. naissance à plusieurs filets représentant le petit splanchnique (Eig. 04, n. p. spl.). .Ces filets suivent l’artère mésentérique, jusqu’à ses dernières ramifica- tions, et s’'anastomosent avec le nerf intestinal dans la portion spiralée de l'intestin. Ce même ganglion envoie des filets aux capsules surrénales, au testi- cule ou à l'ovaire, au rein, ainsi qu’à l’aorte descendante sur lesquels ils forment les plexus homonymes. Au niveau de la huitième côte, existe un ganglion (x fig. 54) sur lequel viennent aboulir des filets venus du petit splanchnique et les filets venus du dernier ganglion dorsal. (C’est le premier ganglion lombo-sacré. Dans cette région, le sympathique s’accole à la colonne vertébrale et des- cend jusqu’au bas de la fossette rénale, présentant en face de chaque nerf rachidien un ganglion qui s’anastomose par un ou plusieurs filets avec le ganglion suivant et avec les nerfs rachidiens. Des derniers ganglions naissent des filets qui s’anastomosent avec leurs congénères venus du côté opposé. A leur point de rencontre sur l’aorte, existe un ganglion qui communique avec le suivant par un pelit filet inter- médiaire, formant ainsi un rudiment de sympathique médian (fig. 54, sym. med.) riche de deux ou trois ganglions, qui se continue sur l’artère hémor- roïdale et gagne l'intestin. D'une part, le nerf intestinal le continue, d'autre part les filets du cloaque. À la naissance de l’artère sacrée moyenne, les deux derniers ganglions de la chaîne vertébrale réunissent en un ganglion leurs filets intermé- diaires, qui se continuent par un tronc unique qui suit le trajet de l'artère, présentant cà et là de petits ganglions jusqu’au cloaque où il disparaît dans un énorme ganglion (fig. 54, g. ter.). Ce ganglion volumineux recoit des filets afférents du rein et de l’oviducte, en même temps qu’il émet des filets efférents pour le cloaque. Ces filets efférents s'’anastomosent entre eux, avec les nerfs de l’oviducte, de l’uretère et la division inférieure du nerf intestinal. A chaque nœud du réseau existe un petit ganglion. Ce plexus péricloacal (pl. per. clo.) entoure complètement le cloaque comme chez le Chouca. $ C. — GRIMPEURS. Obs. IX. — Prerruücne (Conurus murinus) [Lin.] (PL. IV, fig. 55-59). Les nerfs des IXe, Xe, XI° et XIIe paires naissent de la moelle et forment un tronc commun (fig. 55, tr. c.) qui, à sa sortie de la cage osseuse, passe sous le sympathique vertébral (sy. ap. vert.) et se divise en deux troncs, l'un (fig. 55, x) destiné au glosso-pharyngien, l’autre (6) commun au pneu- mogastrique et à l'hypoglosse. Le tronc commun aux quatre dernières paires craniennes, très gros et très volumineux, conique, à base reposant sur la moelle, ne présente] pee de renflement analogue au ganglion jugulaire. A. Glosso-pharyngien. — Apres s'être séparé du tronc commun, le glosso- pharyngien (n. IX) se porte en avant, se renfle en un gros ganglion ana- logue au ganglion d’ANDERSH (G. A.), dont il est sans doute l’homologue. Ce ganglion, situé sur l'artère faciale (art. fac.), est continué en avant par un rameau, continuation du tronc qui passe par-dessus la veine faciale et | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 209 duquel se détache le nerf pharyngo-æsophagien (n. ph. æs. cv.), qui donne deux branches: l'une destinée à la langue et au pharynx, l’autre à l’œso- phage (br. æs.). Avant le ganglion d’Anpersx, se détache un filet assez volumineux qui se rend à la région sus-hyoïdienne et au larynx (n. lar. sup.). Ce nerf est le laryngé supérieur tel que l'a décrit Couvreur. Un filet anastomotique l'unit à la I'e paire rachidienne cervicale (f.an.), en passant par-dessus tous les autres organes vasculo-nerveux de la région. Sur le ganglion d'Anpersa se rend un filet, qui semble correspondre au nerf facial, ce filet (F) pénètre superficiellement dans le ganglion, comme on peut s’en convaincre en regardant la préparation dans le faux jour, et en sort pour aller se perdre dans les muscles de la face. B. Grand hypoglosse. — Le grand hypoglosse (n. XII), après s'être déta- ché du troncule qui lui est commun avec le pneumogastrique, se porte en avant et en haut, passe par-dessous l'’anastomose du glosso-pharyngien et de la première paire cervicale (R,) par-dessus les artères carotides externe et interne, par-dessus la veine jugulaire (v. jug.), la veine faciale (v. fac.), la branche pharyngienne de la IX° paire (n. ph. œs. Gv.) et devient satellite de la veine sous-mentale (v. s. ment.) qui lui est inférieure jusqu’à son ex- trémité. Ce tronc de la XIT° paire, absolument privé de ganglions — apparents du moins — s’anastomose avec la I" paire cervicale (R,) par un rameau (r.an. h,) qui passe par-dessus le pneumogastrique (n. X) et le filet sympathique (£. sy. s.) qui lui est satellite. Au delà de la veine faciale, se détachent un filet pharyngien (n. ph.) et le nerf qui, descendant le long de la trachée, est destiné à l’innervation du syrinx (n.syr. sup.).Ce nerf,un peu avant d'arriver à cet organe, vers le tiers inférieur de la trachée, s’unit à son homonyme du côté opposé et, après avoir ainsi marché quelque temps, s’en sépare de nouveau pour donner des filets nombreux qui se rendent aux muscles du syrinx sur lesquels ils s’a- nastomosent entre eux et avec le filet syringien venu du récurrent issu du vague. Ces deux filets passent au-dessous de la veine sous-mentale. C. Spinal. — Lenerf accessoire de Wicuis (n. XI), logé tout entier dans le canal médullaire, commence à la hauteur de la II° paire rachidienne. Il se comporte comme d'habitude, c'est-à-dire que ses filets radiculaires petits augmentent de longueur à mesure que l’on monte vers le tronc commun. Tous se jettent dans un tronc commun situé sur leur côlé externe, tronc qui se perd dans le tronc commun sur le milieu de son épaisseur. Fait à noter : la ligne fictive qui unirait les points d’émergence des filets radiculaires est verticale et située un peu en arrière de la masse com- mune. La dernière racine du spinal naît d’ailleurs à la même hauteur que le tronc commun. D. Nerfs rachidiens. — Les premières et deuxièmes paires cervicales rachidiennes (R, et R,) s’anastomosent entre elles, avec le sympathique, avec l'hypoglosse et avec le glosso-pharyngien, comme il a été dit plus haut. Je n’ai vu aucun filet unissant l’une ou l’autre au pneumogastrique. E. Pneumogastrique.— Le pneumogastrique (fig. 55, 56, 57, n. X), après avoir quitté le tronc commun et l’hypoglosse, se porte en bas, passe sous les anastomoses des IX° et XII° paires craniennes avec la ["° paire rachi- dienne, s’accole à l’artère carolide (fig. 55, 56, 57, art. car.) sur laquelle il passe et chevauche parallèlement à ce vaisseau, entre cet organe et la veine ANN. SC. NAT. ZOOL. VI, 14 210 V. THÉBAULT. jugulaire, qui, interne dans la région supérieure, devient bientôt externe jusqu’à son entrée dans le thorax (1). - Arrivé au point où l'artère carotide donne l’artère vertébrale (2), le pneu- mogastrique se renfle pour donner le ganglion de Couvreur (fig. 56, n. G. Gv.) et se continue pour passer par-dessus la bronche, par-dessous les vais- seaux cardiaques et cardio-pulmonaires, pour se porter sur l'œsophage (fig. 57, 58, Œ.). Il est de toute nécessité d’insister sur Le détail des filets qui se détachent du ganglion de Couvreur et de la région environnante, parce qu'ils révèlent anatomiquement une des propriétés physiologiques du pneumogastrique, qui est celle d’être vaso-moteur, propriété jusqu'alors accordée au seul sympa- thique. Du gauglion de Couvreur naît un mince filet (fig. 56, £.) qui se rend aux glandes accolées de la base du cou, que l’on a désignées sous le nom de glande thyroïde ou de thymus. Au-dessous du ganglion de Couvreur naît un petit filet qui se divise bien- tôt en deux branches dont l’une (fig. 56, «) supérieure, verlicale, dirigée de bas en haut, s’accole à la carotide qu’elle innerve. L’autre (6), satellite de l’artère vertébrale après avoir recu ou donné une anastomose à un filet venu des nerfs rachidiens — j'y reviendrai — s’ac- cole à cette artère et l'innerve ainsi que quelques-unes de ses branches qui traversent les espaces internerveux du plexus brachial. Un peu plus bas, le tronc du pneumogastrique lui-même s’anastomose avec les dernières paires cervicales rachidiennes (fig. 56, a.r.) par l’inter- médiaire d’un long filel qui passe au-dessous de l’artère vertébrale et re- joint le tronc du vague au niveau de l'artère thyroïdienne inférieure (3). A ce même niveau nait le filet cardiaque (fig. 56, 57, n. card. v.) qui passe par-dessus l’artère thyroïdienne inférieure, chemine dans les tissus environnants, passe sous le tronc brachio-céphalique, se loge dans le sillon formé par la veine pulmonaire et le tronc brachio-céphalique pour gagner le cœur dans la région du sillon auriculo-ventriculaire. (1) Chez Conurus murinus, l'artère carotide est située sur le côté externe du cou et non pas au-devant des vertèbres, sur la partie médiane et au-dessous des inuscles, comme on l’observe chez la majeure partie des Oiseaux. Les rapports du paquet vasculo-nerveux sont les suivants : Tiers supérieur du cou : veine interne, artère moyenne, nerf externe; reste du cou : artère interne, nerf moyen, veine externe; région thoracique supérieure : artère antérieure, nerf moyen, veine postérieure et inférieure. (2) On s'étonnera saus doute de voir l'artère vertébrale, ainsi que la thyroïdienne inférieure, naître de la carotide primitive et non pas de l'artère sous-clavière. Disons que, chez les Oiseaux, il n'est pas rare de trouver semblable différence. Un travail sur la circulation s'impose chez ces animaux, que l’on a pendant longtemps rapprochés des Mammifères et que l'on sait aujourd'hui être voisins des Reptiles, et n'avoir aucun lien de parenté avec les Mammifères, si ce n’est le premier terme ancestral et uniquement celui-là. (3) Bien que rien ne m'y autorise, je désigne sous le nom d’artère thyroïdienne inférieure l'artère qui, née de la carotide primitive, se porte à la partie infé- rieure de la trachée qu’elle remonte ensuite. C’est une mauvaise appellation, je le sais, mais comme l'artère semblablement placée chez l'homme porte le même nom, je ne saurais le changer, puisque j'estime qu’une étude rationnelle de la circulation s'impose. Il faudrait tout refaire, ou tout laisser dans les mêmes con- ditions. C’est ce dernier parti que je prends. Je désigne également sous le nom d’artère thymo-thyroïdienne, pour la différencier de la précédente, celle qui se rend aux glandes désignées sous ce nom. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 211 De ce nerf cardiaque se détache un filet qui passe par-dessus l'artère thy- roïdienne inférieure et se rend à la veine jugulaire (fig. 56, 57, n. jug. v.), tandis qu’un autre rameau passe sous l'artère thymo-thyroïdienne pour se rendre aux glandes thymus et thyroïde (fig. 56, n. th. th.). Un autre filet, également détaché du nerf cardiaque, se porte semblable- ment sur la veine jugulaire. Ce nerf s’anastomose avec le précédent et avec des filets sans doute sympathiques, fournis par la branche anastomotique des dernières paires rachidiennes cervicales. Il se porte ensuile sur la veine pulmonaire (fig. 56, 57, V. P.). Là, il s'anastomose avec des filets fournis par la branche cardiaque du pneumo- gastrique et se perd dans le plexus ainsi formé. Un peu plus bas, naît du tronc du pneumogastrique un petit filet qui se porte sur le nerf récurrent (fig. 56, £. v.r.), mais dont le trajet est satellite d’une artère destinée aux parois des sacs aériens thoraciques supérieurs, artère innervée par ce nerf. Le tronc du preumogastrique (n. X) donne un peu plus bas un gros ra- meau (fig. 56, 57, n. r.) qui se recourbe en haut et innerve l’œsophage. Il se porte sur le jabot et là se divise en branches toujours satellites des ar- tères. Ces branches sont toutes latérales à un tronc commun qui est le ré- current, lequel se continue sans ligne de démarcation avec le nerf pha- ryngo-æsophagien issu du glosso-pharyngien. De ce nerf récurrent partent de petits rameaux destinés à l’æœsophage (fig. 56, 57. Î. œs.) etun mince filet filiforme qui se rend au syrinx (fig. 56, 57, n. syr. inî.). Le tronc du vague présente l’anneau de Vieussens très large. Le gan- glion sus-bronchique semble faire défaut, car je ne l'ai vu ni à droite ni à gauche. Au-dessous de l’anneau de Vieussens (fig. 57, an. Vieus.) apparaissent un très grand nombre de filets anastomosés entre eux et formant le plexus pulmonaire (fig. 57, pl. pulm.). Les deux troncs réunis et fusionnés se divisent de nouveau pour former le plexus æsophagien inférieur et le plexus stomacal sur le gésier. Ce plexus n’a rien de particulier qui permette de le différencier de celui des autres Oiseaux. Il présente au niveau du duodé- num un gros ganglion initial qui semble le être le premier terme du nerf intestinal. Pour bien comprendre la manière dont se comporte le nerf intestinal des Conurus en particulier et des Perroquets en géné- ral, il faut d’abord avoir une idée exacte de la disposition du tube digestif. Supposons le tube digestif complète- ment déroulé, replions-le en six anses égales, toutes irradiant autour d’un point fixe (sch. ci-contre). La première, com- plète, commence au gésier et est occupée par le pancréas.{La sixième, incomplète, Fig. 13. — Schéma de l’intestin n'a qu'une branche, qui est la branche du Conurus murinus. rectale. . Le point fixe est représenté par l'artère mésentérique dont les ramifica- tions pénètrent dans ces anses. Ceci posé, voyons comment se comporte le nerf intestinal, 2192 V. THEÉBAULT. Le plexus stomacal, après avoir donné le ganglion initial (fig. 58, g. init..), se continue sur la première portion du duodénum, puis, arrivé au niveau du pancréas, il donne un filet nerveux qui se porte à la partie supérieure de la branche opposée de l’anse intestinale. Ce filet très fin, assez difficile à isoler, est l'origine du nerf intestinal (fig. 58, n. int... Ce nn s’accole à l'intestin, parcourt la seconde anse intestinale, et se porte dans un ganglion situé, non plus sur l'intestin, mais au milieu du plexus mésentérique (fig. 58, pl. mes.), sur la ligne médiane de l’angle que forme la troisième anse. Ce ganglion correspond au ganglion quadrangu- laire du Chouca. Ce nerf se continue et se comporte semblablement pour la quatrième anse. Pour occuper ces différentes positions, le nerf intestinal est obligé de dé- crire un trajet circulaire autour des artères issues de la mésentérique in- férieure. De chaque ganglion naît un rameau qui marche parallèlement à l'artère et au filet sympathique qui l'accompagne. De ce rameau naissent de petits filets qui se portent sur l'intestin. Des ganglions viennent des filets qui s’anastomosent entre eux et avec le plexus mésentérique sympathique. Après la quatrième anse, le nerf intestinal s’accole à l'intestin qu'il suit jusqu'au milieu de la cinquième anse. Là, après avoir fourni un ganglion et un filet à l'intestin, il remonte de nouveau et s'accole à l'intestin qu'il va suivre jusqu’au cloaque. À ce niveau, il se continue par le filet qui l’unit au sympathique. Il donne un filet qui, arrivé sur le cloaque, forme un très riche plexus ganglionnaire. F. Sympathique. — Chez Conurus murinus, le sympathique cranio-cervi- cal présente un énorme ganglion triangulaire (fig. 55, S.g. G.S.) situé entre la moelle, le tronc commun aux IX, X° et XI[° paires, et le nerf audito- facial au-dessus, beaucoup plus rapproché de ce dernier que des précé- dents. De l’angle le plus interne part un filet qui pénètre daus le crâne et que je n'ai pas suivi (4, fig. 55). De l’angle externe part un autre filet qui se rend sur l'artère faciale (2, fig. 55). De l'angle inférieur, naissent : 1° Un filet (3, fig. 55) qui pénètre dans le crâne et que j'ai pu suivre jusque sur la veine vertébrale et l'artère cérébelleuse moyenne. 20 Le tronc même'(4, fig. 55) du sympathique cervical gros et court, qui se renfle pour donner un ganglion petit, ovale (5, fig. 55), au moment où il passe par-dessus le tronc commun. Ce sympathique cervical s'engage dans le canal vertébral, et passe par-dessus les nerfs rachidiens avec lesquels il est uni par une anastomose très courte qui part du ganglion sympathique pour se porter sur le tronc formé par les racines rachidiennes nr leur réunion. Du ganglion situé sur le tronc commun aux derniers nerfs craniens part un mince filet filiforme (fig. 55. f. sy. S.) qui, d’abord satellite du nerf vague, se porte sur la veine jugulaire au moment où le pneumogastrique l’aborde pour suivre son trajet. Le sympathique cervical (S. ap. vert.) descend sans aucune modification jusqu’au niveau des derniers nerfs rachidiens (avant le plexus brachial). Ces derniers nerfs, comme je l’ai déjà dit à propos du pneumogastrique, SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 43 s'anastomosent ensemble et envoient un filet (fig. 56-57, à. r.) qui se porte sur le tronc du vague au-dessus du ganglion de Couvreur. Ce même tronc envoie à la veine jugulaire un rameau qui s'anastomose sur ce vaisseau avec les filets issus du vague. Au niveau de chaque nerf du plexus brachial (fig. 56-57, pl. br.), le sym- pathique présente d'énormes ganglions qui s’accolent à ceux-ci, et leur en- voient des filets. Entre les nerfs du plexus, de fins tractus nerveux forment une sorte de plexus secondaire (Cf. fig. 40, Corvus corone). Du ganglion situé sur le dernier nerf du plexus part un filet qui semble naître du nerf lui-même, décrit une courbe à concavité interne et, gagnant la veine cave supérieure, s’accole à celle-ci pour aller innerver le cœur, sur le sinus (fig. 56-57, n. card. sym.). Le sympathique dorsal est formé, comme chez les autres Oiseaux, d’une série de ganglions situés dans les espaces intercostaux (fig. 59). Une énorme anastomose (fig. 57,59, A) réunit le premier ganglion dorsal au dernier nerf du plexus brachial. Chaque ganglion est ensuite réuni au suivant par deux anastomoses qui forment anneau autour de la tête costale. En outre, de chacun d'eux par- tent un ou deux filets, quelquefois davantage, qui se portent en avant et en dedans sur le côté externe de la colonne vertébrale. Ces filets s’anasto- mosent entre eux et avec d’autres venus des rameaux intermédiaires dis- posés en anneau autour de la côte. Tous ces filets forment un immense plexus ganglionnaire dont la des- cription, ganglion par ganglion, serait fastidieuse, puisque nous l'avons faite pour certains {ypes et qu’en définitif il est construit sur le même plan fondamental. Ce qu'il importe cependant de remarquer, c'est que les filets d’origine des deux nerfs grands et petits splanchniques sont absolument fusionnés, entremèlés, et que l'on ne peut distinguer celui-ci de celui-là qu'au mo- ment où chacun d’eux acquiert son autonomie. Des ganglions intervertébraux partent des filets qui se portent sur les muscles intercostaux ; certains même les traversent et vont sans aucun doute se perdre sur les parois des sacs aériens sous-pectoraux. Le nerf grand splanchnique (fig. 59, n. g. spl.) se dégage — et mérite véritablement son nom — sur l'artère cœæliaque qu'il suit dans toutes ses ramifications, innervant ainsi le foie, le gésier, la rate et le pancréas. Le nerf petit splanchnique (fig. 59, n. p. spl.) apparaît sur l'artère mé- sentérique supérieure qu'il suit également dans toutes ses subdivisions. Il s’anasiomose, non seulement — dans ce trajet — avec le grand splanch- nique, mais encore avec le nerf intestinal. Des filets, émanés du petit splanchnique et du plexus d'origine qui lui est commun avec le grand splanchnique, se portent sur les capsules surré- nales, sur l'ovaire et le rein. Ils forment à la surface de ces organes des plexus dont le terme ultime est un nerf qui, accolé à l'uretère, l’accom- pagne jusqu'au cloaque; il se perd dans le plexus péricloacal (fig. 59, pl. per. clo). La région lombo-sacrée présente une série de petits ganglions, mais l’un d'eux, silué au niveau de l'artère rénale, est très volumineux, allongé et fournit spécialement à cette artère et au rein. Ghaque ganglion est situé sur le côté de la colonne vertébrale et en avant des trous de sortie des nerfs rachidiens. 9144 V. THÉBAULT,. Non seulement ces ganglions envoient des rami-communicantes (4 ou 2) à chaque nerf rachidien correspondant, mais encore ils sont unis à ceux du côté opposé par une anastomose très fine qui franchit horizontalement la colonne vertébrale. Les derniers ganglions de la fossette rénale donnent des filets qui se portent en avant et en bas, s’unissent pour former un rudiment de sympa- thique médian (fig. 59, sym. med.) qui suit le trajet de l'artère qui se rend sur l'intestin, pour se fusionner avec le nerf intestinal. Les derniers ganglions vertébraux, situés dans la région coccygienne, s'unissent à leurs homonymes du côté opposé, envoient des rami-com- municantes aux nerfs rachidiens et finalement se perdent sur le cloaque en formant le plexus ganglionnaire péricloacal (fig. 59, pl. per. clo). Obs. X.— Perroquer (Aa Severus) [Lin.] (PI. IV, fig. 60-67). Lorsqu'on recherche sur l’Ara Severus le tronc commun décrit chez cer- (ains autres Grimpeurs, tel que Conurus, par exemple, on est tout étonné de ne le pas rencontrer, et de voir que l'accessoire fait défaut, du moins en apparence. | * On voit en effet un anneau nerveux (fig. 60, An.), mal formé du côté de la moelle, dont la branche supérieure représente certainement le glosso- pharyngien (fig. 60, n. IX. La branche inférieure est un tronc volumineux (fig. 60, tr. c.) qui don- nera une grosse anastomose au nerf de la IX° paire, et duquel sortiront plus loin le pneumogastrique et l'hypoglosse. L’extrémité médullaire s’accole en haut au glosso-pharyngien et s'étale en éventail. On voit très nettement de petites racines naître de la moelle à différents niveaux. Ces racines, très fines et très courtes, ne sont pas vi- sibles à l’œil nu. Pour les apercevoir, il faut exercer une légère traction sur le tronc nerveux, avec un grossissement de huit ou dix à la loupe. On les voit alors très manifestement se détacher en blanc sur le fond noirâtre produit par l’accommodation oculaire. Ces racines en éventail représentent l’ensemble du pneumogastrique et du spinal. A. Glosso-pharyngien. — Le glosso-pharyngien (n. IX) naît de la moelle par plusieurs racines très fines, visibles seulement au moyen du subter- tuge indiqué plus haut. Il se porte en avant et en bas, recoit du pneumo- gastrique une grosse anastomose (fig. 60. an. st.) et passe par-dessus le ganglion sympathique supérieur (fig. 60, S. g. G. S.). Je n'ai vu aucun ren- flement représentant le ganglion d’ANDERSH. Au niveau du ganglion cervical naît un petit filet très grêle (fig. 60), qui s’insinue au-dessous de tous les organes vasculo-nerveux de la région et se rend au muscle grand droit antérieur Gu cou. Du tronc du glosso-pharyngien part, en avant, un nerf qui se porte sur les muscles de la face et semble être le facial (fig. 60, F). Je dis «semble», parce que je n’ai pas vu l'équivalent de l’audito-facial au niveau de a moelle. Il est possible que, n’étudiant pas les VII: et VIII paires craniennes, je les aie sacrifiées en dégageant le tronc de la IX° paire. Le tronc du glosso-pharyngien (fig. 60, n.IX) se porte ensuite en avant et gagne la région laryngée après avoir donné un filet à la corne de l’hyoïde (fig. 60, £. hy.) et un filet pharyngo-æsophagien (fig. 60-61, n. ph. œs. Cv.) qui descend sur cet organe. B. Grand hypoglosse. — Le grand hypoglosse (fig. 60, n. XII) se dégage SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 215 du tronc du vague au-dessous du ganglion cervical supérieur sympathique (fig. 60, S. g. C. S.), descend le long de la veine jugulaire (fig. 60, v. jug.), passe par-dessus le rameau du grand droit antérieur du cou (fig. 60, £ g.), le vague (fig. 60, n. X), la carotide (fig. 60, car. pr.) primitive, le rameau pharyngo-æsophagien (fig. 60, n. ph. œs. Cv.) et se porte vers la base de la langue. Un mince filet se rend au larynx. Dans ce trajet, il envoie à une glande salivaire (sous-maxillaire, de par sa position) un rameau filiforme (fig. 60, f. sal.) qui est le rameau le plus superficiel de tous les nerfs de cette région. Au niveau de la trachée, il donne une branche (fig. 61, n. syr. sup.) qui descend le long du tube aérifère jusqu’au syrinx (fig. 61, Syr.) qu'il in- nerve. Vers le tiers inférieur de son parcours, il semble accolé à son homo- nyme du côté opposé (fig. 61) dont il n est séparé que parl'artère du muscle long trachéal. ( C. Spinal. — Ce nerf (fig. 60, n. XI) semble faire défaut, tant il estréduit. Il faut considérer comme tel les racines les plus inférieures du tronc com- mun aux nerfs de la X° et XII: paires. D. Pneumogastrique. — Le pneumogastrique (fig. 60-61, n. X) naït de la moelle par un tronc qui lui est commun avec l’accessoire de Willis. Ce tronc, au niveau du ganglion sympathique cervical supérieur, qui est situé au-dessous, envoie une énorme anastomose (fig. 60, an. st.) au glosso- pharyngien, puis donne un petit nerf qui se rend sur les tissus environ- nants (4, fig. 60). Se dégageant alors du grand hypoglosse (n. XII), le pneu- mogastrique s’incurve brusquement en bas, passe sous ce nerf, sous un rameau du sympathique (fig. 60, r. jug. symp.) et sous la veine jugulaire (fig. 60, v. jug.) à laquelle il s’accole pour descendre le long du cou jusqu’à entrée du thorax. Là, il donne le ganglion de Couvreur (fig. 61, 63, 64, n. G. Cv.). De ce ganglion naissent de petits filets qui se rendent aux tissus et aux organes environnants (corps thyroïde, etc.), ainsi que le nerf cardiaque (fig. 61, 62, 63, 64, n. card. v.). Le nerf cardiaque gauche (fig. 63,64, n. card. v.), plus superficiel que tous les autres nerfs et vaisseaux de la région, se porte sur l'artère pul- monaire (fig. 64, A. P.) qu'il suit jusqu'au sillon auriculo-ventriculaire droit. Le nerf cardiaque droit (fig. 61, 62, 63, n. card. v.) passe par-dessus l’ar- tère pulmonaire homonyme, par-dessous la crosse aortique (fig. 64, 62, 63, Cr. Ao.) et, s’accolant au bord gauche de l’aorte ascendante, gagne le sillon auriculo-ventriculaire gauche (fig. 63). Nous verrons plus loin comment ces filets se comportent sur le cœur. Le tronc du vague se continue jusqu’au ganglion sus-bronchique (fig. 61, 62, 63, 64, g.s br.) duquel se détachent un certain nombre de rameaux. 1° À gauche, le nerf récurrent (fig. 64, n. r.) qui va sur le jabot s’anas- tomoser avec le nerf pharyngo-æsophagien issu du glosso-pharyngien. Du récurrent part un filet long et grèle qui, au-dessus du syrinx (fig. 64, Î. sy. v.), atteint la trachée qu’il remonte jusqu'à la moitié de sa hauteur. 2° A droite, le récurrent (fig. 64, 62, 63, n. r.) se comporte de mème, mais passe sous la crosse aortique (Cr. Ao.). La branche montante du récurrent droit donne naissance à un filet qui gagne l'aorte ascendante (fig. 61, 62, 63, f. ao. as.), s’accole à elle, après avoir donné un filet à l’artère pulmonaire (fig. 63, f. pul.) et atteint le sil- lon auriculo-ventriculaire. 216 V. THÉBAULT. Le tronc du vague se continue en donnant les filets qui, anastomosés entre eux, forment les plexus pulmonaires (fig. 64, pl. pulm.). - En arrière du cœur, les deux troncs du vague se réunissent sur l'œso- phage. Au moment de la fusion, se détache de chacun d'eux un nerf (fig. 65, n.) qui se porte à la rencontre de celui du côté opposé pour se fu- sionner avec lui. Ce tronc unique (fig. 65, nt.), volumineux, qui représente le ganglion de Binoer, à l'aspect d'un gros ganglion très allongé, offrant par endroit des renflements, desquels partent des filets qui descendent sur les ventricules (fig. 65, f. v.). Nous avons vu plus haut que les nerfs issus des ganglions de CouvrEur et du récurrent droit se portaient sur la partie antérieure du sillon auri- culo-ventriculaire. Comment se comportent-ils ensuite ? Le nerf cardiaque gauche (fig. 63, n. card. v.) s'étend dans le sillon anté- rieur droit après s'être anastomosé avec le filet (fig. 63, Î. ao. as.) venu du récurrent. Ces nerfs forment là un véritable plexus circulaire (fig. 63, 65, pl. cir.) qui va se terminer dans le pseudo-ganglion de Bipper (fig. 65). Le nerf issu du côté droit se porte sur le sillou gauche et entoure le cœur comme le précédent, mais dans le sillon gauche. De ces plexus nais- sent des nerfs, surtout volumineux et visibles à la face postérieure du cœur, qui descendent à la sur'ace des ventricules jusqu’à la pointe du cœur. Çà et là, quelques petits filets très minces, rares et à peine visibles, re- montent sur les oreillettes dont l’innervation, comme nous le verrons plus loin, est faite entièrement par le système sympathique. Le pneumogastrique forme ensuite sur la portion inférieure de l’œso- phage, ainsi que sur le gésier, le plexus que nous sommes accoutumés d'y rencontrer. L'intestin, qui peut être schématisé comme celui än Conurus murinus, présente également six anses (fig. 66). / La première, pancréatico-duodénale, est franchie transversalement par le nerf intestinal (fig. 66, n. int.) très mince, très grêle, difficile à voir. Le nerf s’accole tout le long de la seconde, et présente au niveau des troi- sième et quatrième, cinq ou six ganglions desquels naissent des filets in- testinaux et des filets anastomotiques pour le plexus sympathique mésen-. térique. Ces ganglions et leurs rameaux intermédiaires s’enroulent en spirale autour de l'axe fictif du cône vasculo-nerveux mésentérique. S'accolant ensuite à la portion terminale de l'intestin, il gagne le sympa- thique vertébral. E. Sympathique. — Le ganglion cervical supérieur (fig. 60, S. g. C.S.) est situé au-dessous de l’anneau d’origine du glosso- pharyngien et du vague. Étoilé et irrégulier, un de ses rameaux supérieur se perd sur le cerveau (fig. 60, «); un autre est satellite de la carotide interne qu'il accompagne (fig. -60, &). Bien que ce ganglion ne soit uni aux troncs des IX° et X° paires que par du tissu conjonctif, il enveloppe ces derniers dans des filets He il émet à leur niveau. L'un de ces rameaux {fig. 60, y) se perd dans les tissus A un autre passe à travers l'anneau glosso-pharyngo-vague et, arrivé en avant et en dehors du vague, se divise en deux ramuscules. L'un innerve la veine jugulaire (fig. 60, à), l'autre (fig. 60, r. jug. symp. D.) s’y accoleet l'accompagne jusqu’à sa bifurcation, l'innervant seulement à ce SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 217 niveau, ainsi que la carotide primitive (fig. 60, £. car. s.) qui se bifurque juste au-dessous en carotides interne et externe. Enfin, un rameau plus volumineux que les autres constitue le tronc ver- tébral (fig. 60, n. ap. vert.) qui, satellite de l'artère homonyme, s'engage dans les troncs des apophyses transverses, présentant un ganglion (g) au niveau de chaque nerf rachidien, avec lequel il entre en relation. Au niveau du plexus brachial (fig. 64, 64, pl. br.), les ganglions, extra- vertébraux, sont plus volumineux. De celui qui est situé sur le dernier nerf du plexus part un filet (fig. 61, 62, 64, n. card. s.) qui, à droite el à gauche, se comporte de la même facon. Après s'être porté en dehors, il revient en dedans en s'accolant aux vais- seaux veineux cardiaques. Il envoie un filet anastomotique au ganglion sus- bronchique (fig. 61, 62, 64, £. a. g. c.), un autre au pneumogastrique (fig. 61, 62, 64, £. s. v.) dans la région du plexus pulmonaire (fig. 64, pl. pulm.) si- tuée entre la veine cave supérieure et la veine pulmonaire à gauche, l'artère pulmonaire à droite ; un autre enfin sur la veine cave (sinus) à droite, et sur la veine pulmonaire à gauche (fig. 62, 64). Ce dernier rameau, arrivé au niveau de l'oreillette, se résout immédia- tement en un plexus qui semble se perdre dans le sillon auriculo-ventriculaire, et s’anastomoser avec les quelques rares filets venus du vague (fig. 61, 62, 64, s.c.). S'il est permis de dire que les oreil- lettes recoivent leur innervation du sym- pathique seulement et que les ventricules la recoivent du pneumogastrique, il est impossible de dire, dans la région du sil- lon, quel est le domaine de l’un ou de l’autre système. Il semble qu'il y ait deux cœurs : l'un auriculaire, sous la dépen- dance du sympathique, l’autre ventricu- laire, sous la dépendance du pneumogas- Fig. 14. — Schéma de l'inner- trique, réunis par un espace intermédiaire vation du cœur chez Ara (sillon) sous la dépendance d’un système SerCRS: mixle vago-sympathique (Cf., fig. 14). Le sympathique dorsal est formé d’une série de ganglions intercostaux. Le premier est réuni au dernier nerf du plexus brachial par un gros tronc (fig. 67, gr. tr.). Les cinq premiers ganglions ont des rameaux intermédiaires disposés en anncaux. Chacun d’eux donne un certain nombre de filets qui s’anasto- mosent en un plexus ganglionnaire et forment le nerf grand splanchnique (fig. 67, n. g. spl.). Les 6°, 7° et 8° ganglions sont réunis par des rameaux intermédiaires simples qui passent tous au-devant de la tête de la côte. De ces ganglions partent des filets qui s’anastomosent entre eux et avec les plexus du grand splanchnique pour former le petit splanchnique. Ces ganglions donnent en dehors des filets vaso-moteurs aux artères in- tercostales correspondantes. Le grand splanchnique suit comme toujours le tronc cœliaque et ses ra- mifications. Je n'ai vu au niveau du foie aucun filet nerveux pneumogas- trique. Tous sont sympathiques (fig. 66). Le petit splanchnique (fig. 67, n. p. spl.) forme sur les capsules surré- 218 | V. THÉBAULT. nales, sur le testicule ou l'ovaire, un plexus ganglionnaire (pl. c. r.)et s’en détache pour suivre l'artère mésentérique et ses divisions jusqu’à l’intes- tin, s’anastomosant aussi avec le nerf intestinal. La région lombo-sacrée n'offre rien de particulièrement différent de ce que l’on a observé chez les autres oiseaux. Cependant je n'ai pas vu, chez Ara severus, les filets transversaux que j'ai notés chez Conurus. Les nerfs des derniers ganglions, logés dans la fossette rénale, s’anasto- mosent entre eux et forment un véritable plexus hypogastrique qui innerve, non seulement le rein, mais ses conduits efférents. Les deux derniers ganglions de la même région donnent en dedans deux filets qui s'unissent sur la ligne médiane et se fusionnent en un ganglion unique qui recoit une anastomose du plexus hypogastrique et envoie des filets au rectum. Ce ganglion est suivi d'un autre qui envoie des filets au rectum et qui continue le tronc précédemment formé par un filet qui est le nerf intestinal (fig. 67, n. int.). Tous ces filets se portent sur le cloaque, s’anastomosent entre eux et avec les dernières ramifications du plexus hypogastrique, formant le plexus péricloacal (fig. 67, pl. per. clo) non ganglionnaire qui fournit à cet organe et à la glande du croupion. Obs. XI. — Perrucne (Paleornis rosa) [Boddaert] (PI. IV, fig. 68-70). Chez cet animal, qui m'est arrivé considérablement mutilé, il ne m'a été possible d'étudier que l’innervation du cœur et le sympathique vertébral. C'est dans cet ordre que les dissections seront décrites. I. nnervation du cœur. — Le cœur du Paleornis rosa est innervé comme celui de tous les autres Oiseaux par les deux systèmes sympathique et pneumogastrique. a) Pneumogastrique. — Le pneumogastrique (fig. 68, n. X) accolé à la veine jugulaire descend le long du cou. A son entrée dans le thorax, 1l se porte en dedans et dans l’angle formé par la carotide primitive et la veine axil- laire, il se renfle pour donner le ganglion de Couvreur (fig. 68, n. G. Cv... De ce ganglion part un nerf qui se porte en dehors et en bas, forme une boucle à concavité interne et, chevauchant à l’intérieur même des tissus environnants, se porte sur la branche antérieure de la crosse aorlique (fig. 68, n. card. v.). Ce nerf cardiaque s’y accole, gagne le sillon auriculo- ventriculaire où il forme un plexus, et, satellite des artères coronaires, les suit jusqu’à leurs dernières ramifications. Détail important : Ces filets innervent les ventricules, tandis qu'aucun filet ne se rend sur les oreillettes. Le tronc du pneumogastrique se continue et présente sur son trajet le ganglion sus-bronchique (fig. 68, g. s. br.) suivi de l'anneau de ViEussENs (fig. 68, an. Vieus.). | Du ganglion sus-bronchique se détache le nerf récurrent (dig” 68, 1 29 destiné à L æsophage. Passé l’artère carotide, un petit filet se détache en dedans et en haut, qui innerve le syrinx (fig. 68, n. syr. inf.). De l’anneau de Vieussens naissent des filets qui pénètrent A le pou- mon et y forment le plexus pulmonaire (fig. 68, pl. pulm.). Le tronc du vague passe au-dessous de la veine cave supérieure et, après avoir envoyé à l'æsophage des filets qui s’anastomosent en plexus sur cet organe, s’unié au tronc du côté opposé pour former un tronc unique qui se subdivise SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 219 bientôt et donne naissance aux plexus de la partie inférieure de l'æœsophage (fig. 69, pl. æs.). Du nerf droit, un peu avant sa réunion avec le nerf gauche, se détache un filet gros et court qui, à la partie postérieure du cœur, se porte sur le sinus et pénètre dans un renflement qui semble représenter le ganglion de Binoer (fig. 69, n. card. inf.). A ce ganglion aboutit également un filet sympathique (fig. 68, 69, n. card. symp.) duquel partent des filets destinés à l'oreillette droite (partie postérieure). Un seul se rend sur le ventricule. 8) Sympathique. — Du dernier nerf du plexus brachial (fig. 68, pl. br.) part un rameau qui se dirige en bas, en avant et en dedans, passe sous l'artère axillaire, atteint la veine de même nom, passe au-dessous de la veine jugu- laire, s’accole à la veine cave supérieure, passe au-dessous d’elle et gagne la partie postérieure du cœur. Ce rameau donne une branche anastomotique au pneumogastrique au niveau de l'anneau de Vieussens (fig. 68). Lorsqu'il a atteint le cœur, le rameau cardiaque (fig. 69, n. card. symp.) s’accole au sinus veineux, le suit jusqu’à sa base et se perd dans le ganglion de Bipper, volumineux et bien visible. De ce ganglion partent de nombreuses bran- ches qui innervent l'oreillette droite. Une seule en naît qui innerve le ven- tricule droit. Une autre pénètre dans l’intérieur des tissus et semble s’anas- tomoser avec le ganglion de Lupwic. Sur tout son trajet, ainsi que sur celui du nerf cardiaque sympathique, se rencontrent de nombreux petits gan- glions. Il. Sympathique vertébral. — Le sympathique cervical est représenté par un cordon ganglionnaire logé dans le canal vertébral et satellite de l’artère homonyme. Le ganglion sympathique est accolé au nerf rachidien à une courte dis- tance, en dehors, des ganglions de ce nerf. Le sympathique dorsal, tout entier extravertébral, est formé par une série de ganglions logés dans les espaces intercostaux, qui tous présentent ce caractère d être réunis les uns aux autres par deux rameaux intermé- diaires ; l’un supérieur, l’autre inférieur à la côte. Des Ve, VIe et VII: ganglions naissent des filets qui se portent en bas, en dedans et en avant, s’anastomosent entre eux, présentant des ganglions en certains points d'anastomose, et gagnent l'aorte, à la surface de laquelle ils forment un plexus propre (nervi vasorum) el un autre à mailles plus allon- gées, ganglionnaire, qui donne Île nerf grand splanchnique {fig. 70, n. g. spl.). Le nerf petit splanchnique (fig. 70, n. p. spl.) naît des VIII° et IX° espaces intercostaux par plusieurs filets issus du même ganglion, qui s'anas- tomosent entre eux et se comportent comme ceux du grand splan- chnique. Les deux splanchniques d’un côté sont unis à leurs homonymes du côté opposé. Le petit splanchnique s’anastomose avec le grand splanchnique au moyen d’un ou plusieurs filets qui se perdent dans les ganglions du premier, situés sur l'aorte, Au niveau des capsules surrénales et toujours sur l'aorte, les deux splan- chniques confondent leurs fibres et forment le plexus solaire, ou du moins son équivalent (fig. 70, pl. sol.) Dans la région lombaire, le sympathique se continue par un cordon gan- glionnaire situé en avant et sur la colonne vertébrale elle-même. Chaque 2920 V. THÉBAULT. ganglion envoie un filet au nerf rachidien correspondant, plusieurs filets aux ganglions du côté opposé et à l'aorte. - Perdu de vue (à cause du mauvais état de l'animal) au niveau de la ré- gion sacrée, le sympathique apparaît au niveau supérieur de la région coc- cygienne, où il présente sur l'aorte un rudiment de sympathique médian (fig. 70, symp. med.) et de chaque côté de ce vaisseau deux filets qui se réunissent au précédent et forment le nerf intestinal que l’on peut suivre sur le lambeau qui tient encore à l’animal (fig. 70, n. int.). Malheureusement, la cause qui avait déterminé la mort de l'animal avait mis hors d'état d’être étudiés toute la tête et les organes mous de l’abdo- men, de sorte qu'il ne m'a pas été possible de rechercher l’origine du sym- pathique et du pneumogastrique dans la tête, ainsi que la manière dont il se comporte sur l'intestin, les reins, le foie et la rate (1). CHAPITRE I OBSERVATIONS PHYSIOLOGIQUES. N. B. — Je n'ai cité qu'une seule expérience sur chacun des organes que j'ai étudiés, ne jugeant pas à propos de répéter plusieurs fois la même chose. Quelquefois, cependant, il m’a paru intéressant de signaler les accidents sur- venus au cours de l’observation, d’où la répétition des résections du nerf intes- tinal et les détails des Xe, XIIe et XIIIC expériences, par exemple. EXPÉRIENCE I. — Excitation cardiaque (Canard).— 28 février 1896. 1° Après anesthésie locale du cou, à l’éther, le pneumogastrique cos est mis à nu et excité. Défécation. 20 Longue excitation du vague droit et d’une anastomose rachidienne de la base du cou, à gauche. Le cœur s’affole. Il fait des faux pas à intervalles réguliers. 3° Le pneumogastrique gauche est saisi et isolé. Défécation. 4o Excitation des deux bouts centraux vagues. L'animal a l’air étonné. Il regarde avec anxiété à droite et à gauche, ouvre le bec, fait de larges inspi- rations et semble beaucoup souffrir. Le cœur tachycardique bat régulière- ment 240 pulsations à la minute (moyenne de 4 auscultations). Un canard indemne ausculté donne 150 pulsations en moyenne dans le même temps. L'excitation continuant, l’embryocardie s’accuse, mais les faux pas. disparaissent. 5° En voulant isoler la chaine cervico-vertébrale du sympathique, on blesse l’artère homonyme. On sacrifie l’animal en sectionnant le cou, l’'hémorragie empêchant de continuer | expérience. La tête bâille, inspire et meurt. Le corps respire par larges inspirations. (1) L'animal, mort de psittacose, m'est parvenu dans un état de décomposition avancée à laquelle seuls ont résisté les troncs nerveux de quelque importance. Il n’est pas douteux que sur un animal frais on ne puisse voir les plexus mieux dé- veloppés et leurs rapports avec les organes environnants. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 291 Les deux bouts périphériques du vague sont isolés et excités. Malgré la rapidité avec laquelle on a agit (une minute), le cœur bat mal. Il est épuisé. Les muscles se contractent encore. Au moment de l’excitation des vagues périphériques : défécation. L’exci- tation de l'intestin donne les mêmes résultats et accuse le péristaltisme. L'animal meurt. À aucun moment je n'ai obtenu le cri signalé par Couvreur. ExPÉRIENCE II. — Excitation cardiaque (Coq). — 21 mars 1896. Un coq de forte taille est placé sous chloroforme pour éviter non seule- ment la douleur, mais encore pour annihiler la volonté. On lève le sternum jusqu’à la pointe du cœur après avoir désarticulé les deux clavicules et l’os coracoïde. Le nerf cardiaque du sympathique droit est mis à nu ainsi que le tronc du vague au niveau de la base du cou (origine de l’artère vertébrale). On sectionne et l’on excite. Le temps est compté au métronome —60. 1re excitation du sympathique. Durée de l'excitation : 38 battements sim- ples. 44 pulsations (diastoles). Repos, pendant le même temps. Pulsations complées pendant le même temps — 52. re excitation du pneumogastrique — 46 pulsations. Repos, 49 pulsations. 2e excitation du sympathique, 39 pulsations. Repos, 48 pulsalions. 2e excitation du vague, une douzaine de battements et s'arrête en dias- tole. L’excitation du sympathique fait mouvoir le cœur de nouveau. Repos. 3° excitation du sympathique, 38 pulsations. Repos, 38 pulsations sans excitation. 3° excitation du pneumogastrique. S’arrête net, puis repart à l'excitation du sympathique. Les nerfs sont fatigués, le péricarde est sec et l'animal est refroidi. Les excitations successives portées alternativement sur le sympathique et sur le pneumogastrique montrent que le cœur bat avec la même allure que le métronome, soit 38 pulsations en 38 secondes. Le pneumogastrique n’agit plus. On sectionne le vague à gauche. Rien n’est changé. On refroidit le cœur avec de l’eau froide. Il s'accélère et revient bientôt à 38 pulsations en 38 secondes. L'animal est excité en portant directement le courant sur le cœur. Rien. L'animal cyanosé et refroidi est sacrifié par section des deux carotides et des deux jugulaires. Il coule un sang noir et épais. On note la défécation. ExPÉéRIENCE III. — Excitation cardiaque {Coq). — 4 avril 1896. Un coq de forte taille est anesthésié au chloroforme. Le champ opéra- toire est réduit pour éviter les causes de refroidissement et d’assèchement du péricarde. On a simplement fait une petite fenêtre sur le côté de la poitrine, au niveau du filet cardiaque sympathique. Le cœur, décollé du sternum qui reste en place, laisse un espace dans lequel on introduit un petit ballon de baudruche communiquant avec un tambour inscripteur de Marey. Temps : Métronome — 1 battement simple à la seconde. 1° Pendant 10 secondes le cœur bat normalement et donne 163 révolu- tions cardiaques à la minute. 298 V. THÉBAULN. 20 On excite le bout périphérique du sympathique cardiaque : on a 142 ré- volutions à la minute. -3° On excite le bout périphérique du pneumogastrique : on a 140 révolu- tions à la minute. Après quelques minutes de repos, on note : 1° Cœur normal — 120 révolutions à la minute; 20 Excitation sympathique — 120 révolutions à la minute; 3° Excitation vague — 120 révolutions à la minute. L’excitation électrique n'agit donc plus pour augmenter ou diminuer le nombre des révolutions cardiaques. On observe cependant des variations dans l'amplitude. Ainsi dans la première expérience : Le cœur normal bat régulièrement indiquant une série de plateaux intermédiaires aux mouvements de diastole et de systole. Après excilation sympathique, les mouvements de systole sont plus lents et les mouvements de diastole plus brusques. Les centres frénateurs entrent certainement en jeu au moment de la systole ventriculaire. Après excitation du pneumogastrique, le cœur, en s’accélérant, efface complètement les plateaux situés entre systole et diastole et devient plus saccadé. C’est ainsi que le grand silence est représenté par un plateau brisé, tandis que le petit silence disparaît. Il y a donc accélération de la part du vague. Dans la seconde expérience, le cœur est fatigué, bat lentement, mais régulièrement, à l’état normal. Tous les temps sont bien accusés. Le grand silence se traduit par un plateau concave et la diastole est légèrement plus longue que la systole. Après excitation sympathique, le cœur tend à se tétaniser. On à une ligne onduleuse dans laquelle il est fort difficile de voir les divers temps du cœur. Néanmoins, le grand silence est toujours très accusé. Les deux temps dias- toliques et systoliques sont très réduits et presque nuls. Après excitation du pneumogastrique, les phénomènes indiqués par le sympathique s’accusent et le petit silence empiète de plus en plus sur les mouvements du cœur. Diastole et systole dures, saccadées, à peine visibles. Il semblerait donc résulter de cette expérience que le pneumogastrique jouirait des mêmes propriétés que le sympathique. La défécation a été observée dans les conditions déjà indiquées (Expé- riences Î et If). ExPÉRIENCE IV. — Laparotomie (jeune Pigeon). — 17 avril 1896. À 4 heures du soir, l'animal, nettoyé au savon, à la brosse et à l’éther, est anesthésié avec ce dernier liquide. L'abdomen est ouvert à gauche, au milieu de l’espace ilio-symphysien, longitudinalement sur une longueur de 4 à 5 centimètres, plan par plan. Le rectum, récliné à droite de l’animal, montre le paquet vasculo-nerveux issu de la bifurcation de l'aorte. Trop petit pour être chargé sans danger d'hémorragie, le nerf est gratté légèrement et détruit avec le paquet adi- peux qui l’enveloppe, sur une longueur de 1 centimètre environ, entre la colonne vertébrale et l'intestin. L'’abdomen et la plaie sont largement lavés au sublimé (1 p. 2000). Le plan profond est suturé au catgut, à points perdus. Le plan superficiel est suturé à la soie fine. Pansement iodoformé et collodion iodoformé. | SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 293 Durée de l'opération : 17 minutes. L'animal est ahuri, presque comateux et présente pendant toute la soirée des secousses tétaniformes (excitation ou intoxication par l’éther). Placé sur le côté, il y demeure. On l'enveloppe pour éviter les pertes de chaleur et on le laisse reposer. 48 avril 4896. — 8 heures du matin. — L'animal revient peu à peu à la vie extérieure. Néanmoins il est toujours un peu ahuri. Dans la cage on constate quelques déjections blanchâtres riches en liquide de même couleur. L'animal est laissé au repos. On lui donne à manger et à boire. 20 avril 1896. — 2 heures et demie. — L'animal, qui a été reporté dans sa cage, ne semble nullement avoir été opéré. Sauf son pansement, on ne le saurait distinguer des autres pigeons qui sont avec lui. Les déjections de la veille, séchées, sont verdâtres, analogues aux matières de la diarrhée athrepsique des enfants nouveau-nés. 21 avril 4896. — L'animal est revenu à son état normal. Il boit et mange bien. Lésèrement somnolent toute la journée, il cherche à s'envoler lors- qu’on le veut saisir et ne semble nullement incommodé de son opération. Légère diarrhée. 24 avril 1896. — Le pansement est enlevé. Il y a une légère escarre qui tombera d'elle-même. L'animal va bien. il fuit lorsqu'on veut le prendre. La diarrhée ne se fait plus sentir. 25 avril 4896. — L'animal a l’air souffrant. 26 avril 4896. — Il ne souffre plus. 29 avril 1896. — L'animal est toujours somnolent, quoique guéri. Il ne mange pas. 30 avril 4896. — On le met en liberté. 30 juillet 1896. — IL vole librement dans la cour du laboratoire. Tout est guéri. Son état diarrhéique semble cependant persister. ExPéRIENCE V. — Laparoltomie (Coq). — 24 avril 1896. Un coq de forte taille, de même que le pigeon, est nettoyé et anesthésié avec un mélange d’éther et de chloroforme. Pendant l'opération il se ré- veille et cherche à fuir, d’où chances d'infection péritonéale, bien que le champ opératoire soit garanti par des compresses asepliques. Le rectum est récliné à droite dans la cavité abdominale. Le nerf intes- tinal se détache en blanc sur le fond sombre. Au niveau de l’artère, il s'échappe sous l'aiguille à dissocier et se brise (en tout ou en partie ?). _ On le charge de nouveau en amont des cæcums. On le saisit avec des piuces fines et l’on en résèque un fragment de 1 centimètre environ. L'abdomen est fermé par plans,'au catgul n° 2. Au moment où l’on recoud la peau, l'animal se débat et laisse échapper par l’anus un liquide clair analogue à de la salive dans laquelle nageraient quelques filaments blancs verdâtres de matière fécale. Pansement iodoformé comme celui du pigeon. Durée de l'opération = 25 minutes. Réveillé, l'animal tremble. On l'enveloppe d'ouate el on le porte au soleil. Observé une heure après, il mange et ne veut plus se laisser approcher. IL conserve l'air ahuri propre aux animaux anesthésiés à l’éther ou au chloroforme. 25 avril 1896. — L'animal supporte bien son opération. État général bon. 994 V. THÉBAULT. On note une inflammation considérable de la région pubienne gauche. Le pansement a été arraché par l’animal. .27 avril 1896. — L’animal va bien. 29 avril 1896. — Légèrement constipé, il chante et ne semble pas ma- Jade. L’inflammation pubienne disparait. 26 juin. — L'animal est diarrhéique. Nota. — Le même animal a servi le 12 juin 1896 pour l’étude du syrin- gien supérieur (Cf. Expérience X). ExPÉRIENCE VI. — Laparotomie (Poule). — 1°" mai 1896. Sur une poule de forte taille, et avec les mêmes précautions ASE tiques, l'animal est chloroformé et laparotomisé. On sectionne le nerf inteslinal au niveau de la colonne vertébrale et sur son trajet vertébro-rectal. En dégageant le nerf, on a une hémorragie veineuse facilement arrêtée par tamponnement. L’abdomen est refermé par quatre plans de sutures au catgut. Durée de l'opération : vingt minutes. Poids de l’animal : 1670 grammes. 2 mai 1896. — L'animal semble bien portant; cependant le pansement s'élant défait, on constate du sphacèle sur toute la région abdominale gauche (côté opéré). Température : 41°,25 à 2 heures du soir. 4 mai 1896. — Même état. Le ventre verdit de plus en plus. Il semble cependant que les digestions ne soient pas troublées. On ne constate ni diarrhée ni constipation. Le fait est difficile à constater, n’ayant pu obtenir le nettoiement de la cage dans laquelle est enfermée la poule. L'animal fuit quand on l'approche et se défend si l’on cherche à le saisir. Température : 419,2. 5 mai 1896. — Même élat, mêmes observations. Température : 419,3. 6 mai 1896. — Même état, mêmes observations. Température : 412,3. 7 mai 1896. — Même état, mêmes observations. Température : 400,7. Le sphacèle diminue. Le centre est jaune cire et non plus vert bronze. 8 mai 1896. — Le ventre n’est plus sphacélé, sauf quelques points aux environs de la plaie. Température : 410,7 41 juin 1896. — L'animal est parfaitement remis. Poids 1760 grammes. 26 juin 1896. — On constate de la diarrhée. Ce même jour, l'animal est employé pour l'étude du filet glottique de l'hypoglosse (Cf. Expérience XI). 29 juin 1896. — Diarrhée. 4 juillet 1896. — Diarrhée. 18 juillet 14896. — L'animal pond un œuf de volume normal, expulsé sans difficultés. 45 décembre 1896. — L'animal vit encore librement dans la cour du la- boratoire. Il ne semble nullement avoir subi deux opérations. ExrériencE VIL — Étude de l'innervation du syrinx (Corneille jeune de l’année) (Corvus corone). — 1° juin 1896. L'animal, couché sur le dos, est opéré à gauche, sans chiloroforme. Le nerf syringien inférieur est coupé à son origine, près du vague. Plaie suturée profondément et superficiellement au catgut n° 2 (un point pro- SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 295 fond et 2 superficiels). Pansement iodoformé et collodion iodoformé. Durée de l'opération : 10 minutes. L'animal continue à donner de la voix, mais le son émis est plus rauque. 41 juin 1896. — L'animal est bien remis. Il est plus farouche qu'avant l'opération et fuit lorsqu'on l'approche. Il mange bien, boit de même et crie moins souvent. 1l est muet en temps ordinaire. Il ne crie que lorsqu'on l'approche ou que la faim le pousse. ExpéRiENCE VIII. — 19 juin 1896. Sur le même animal, on sectionne le côté droit dans les mêmes con- ditions. Durée : 15 minutes. ‘ Très calme pendant l'opération, l'animal pousse quelques cris rauques lorsqu'elle est terminée. 20 juin 1896. — L'animal est muet mais non aphone. Il ne crie plus lors- qu'il a faim. Les sons qu’il fait éntendre sont les mêmes que ceux de la veille. ExPÉRIENCE IX. — 26 juin 1896. Sur le même animal, on sectionne les nerfs syringiens supérieurs vers le milieu de la trachée. Remis sur pied, l’animal est très fatigué du choc opé- ratoire, bien que l'opération ait à peine duré cinq minutes. IL semble très étonné et fait entendre un bruit analogue à celui d’un clapet. 27 juin 1896. — L'animal, plus craintif que jamais, va bien. Lorsqu'on le saisit, il ne dit rien. Si on l’excite, il fait entendre un son rauque, striduleux. Il est ensuite pris de dyspnée. Il respire bruyamment en projetant son larynx hors de son bec. Il se secoue pour expulser les mucosités qui en- combrent sa trachée. La dyspnée dure environ dix minutes, puis il redevient calme. Dans ces mouvements, la glotte acquiert son maximum d'ouverture. 29 juin 14896. — Même observation. 4 juillet 1896. — Le bruit de clapet tend à disparaître. L'animal tousse et expulse toujours des mucosités de son larynx. Il est très craintif et devient plus méchant. | 12 juillet 1896. — Le bruit de clapet est disparu et remplacé par un son spécial, analogue à celui d’une lame qui vibre (musette). La glotte s'ouvre toujours à son maximum, dans les mouvements que fait l’animal, et le pharynx est rempli de mucosités qui l’obstruent facilement. 8 août 1896. — L'animal, blessé dans sa cage, meurt du tétanos. ExPÉRIENCE X. — Nerf syringien supérieur (Coq). — 12 juin 1896. Sur le coq laparotomisé le 24 avril 1896 (Cf. Expérience V) et sans anesthésie, l'animal étant couché sur le dos, la tête est saisie entre les doigts d’un aide qui appuient sur les bulles tympaniques. Le cou est ouvert, à son quart inférieur, par une boutonnière de 2 centi- mètres de long. Les aponévroses sont déchirées à la sonde et la trachée est chargée sur une sonde cannelée en même temps que le paquet vasculo-nerveux qui ÿ est accolé. Le filet nerveux ne pouvant être chargé sur la sonde quiest trop ANN. SC. NAT. ZOOL. vis 15 226 V. THÉBAULT. grosse, on le saisit dans la pince à dents de souris et l’on résèque 4 cenli- mètre environ à droite et à gauche de la masse musculaire du long trachéal et du paquet vasculo-nerveux qui y atteint. La plaie, épongée avec des tampons aseptiques secs, est fermée au catgut n° 2 par trois points de suture. Pansement iodoformé. Durée de l’opération : 5 minutes. A part quelques signes d’impatience, l'animal, qui pendant ce temps n’a manifesté aucun signe de douleur, demeure absolument muet. A certains moments, on étend le cou pour faciliter la respiration. Le coq a deux ou trois grandes inspirations et respire ensuite normalement. Détaché et mis sur pied il est étourdi. Il n’a plus conscience de son. équilibre. Lorsqu'on l’approche ou qu'on fait quelque bruit, il fait un grand bond en avant et recule ensuite jusqu’à ce qu'un obstacle l’arrête. Là, il reste immobile et cesse son mouvement de recul, qu'accompagne d’ailleurs un mouvement circulaire rétrograde, à centre gauche. Il dodeline de la tête, comme pris d'ivresse et, au repos, l’appuie par terre, le cou allongé. Il semble qu'il ne la puisse soutenir. Le corps se ramasse sur lui-même et se cale sur les tarses et le croupion. En résumé, l’animal présente tous les symptômes d’une lésion céré- belleuse. Il demeure environ trois quarts d'heure dans cet état, au bout desquels il a recouvré toutes ses facultés. La voix, dans cet intervalle, à fait entendre une sorte de gloussement d’abord, puis un véritable cri analogue à ceux qu'il poussait au moment où on l’a attaché sur la planche d'opérations. Ces cris un peu rauques, saccadés, ont un caractère quasi réflexe. Lorsque les facultés sont revenues, l'animal crie comme s'il n’avait subi aucune opération. Les cris qu'il pousse sont semblables à ceux qu'il poussait avant la section de ses nerfs syringiens supérieurs. 43 juin 1896. — L'animal, qui ne semble pas souffrir, chante comme précédemment. 29 juin 1896. — Il chante comme avant. 4 juillet 14896. — Le coq chante comme s’il n’avait subi aucune mutilation. Sa voix est seulement un peu rauque. Il semble légèrement enrhumé. IL n’expulse aucune mucosité de sa trachée. ExPÉRIENCE XI. — Filet glottique (résection double) (Poule). — 26 juin 1896. Sur cette poule, laparotomisée Le 1° mai 1896 (Cf. Expérience VI), on sectionne le filet glottique du grand hypoglosse. L'animal semble beaucoup souffrir pendant l’opération faite en IT minutes, quoiqu'il soit immobile. Le plancher de la bouche se gonfle, fait saillie en dehors. L'animal est haletant et présente les mêmes signes douloureux que j'ai eu l’occasion d’observer sur des chiens laparotomisés sans anesthésie, ou mal anesthésiés, Tous ces mouvements sont convulsifs. 29 juin 1896. — L'animal glousse comme s'il n'avait subi aucune opé- ration. 4 juillet 1896. — Mème observation. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 92927 43 juillet 1896. — L'animal n’a pas modifié sa voix. Lorsqu'on le force à émettre un son en même temps qu'on observe sa glotte, on voit que celle-ci ne se ferme plus complètement. Non seulement les bords se rapprochent d’une facon irrégulière (en zigzags), mais encore à chaque émission de voix la glotte est portée en avant. Sur une poule normale, la glotte, en émettant les mêmes sons, est au contraire portée en bas et tend à se fermer, ce qu’elle peut d'ailleurs faire complètement. À aucun moment, la glotte n’a tendance à être projetée en avant comme dans le cas précédent. 18 juillet 4896. — Pas de modifications vocales. Expérience XII. — Section du syringien inférieur (Coq). — 4 juillet 1896. Sur un coq de forte taille, après avoir préparé un vaste champ opératoire intéressant la région inférieure du cou et la région antérieure du thorax. L'animal est nettoyé et antiseptisé. Avesthésie au chloroforme, très lente. Pendant l’opération l’animal, réveillé, a cherché à fuir deux ou trois fois, d’où causes d'infection. À 3 heures on sectionne la peau et l’aponévrose sous-jacente. On relève, en haut, le jabot, après avoir déchiré à la sonde mousse ses adhérences coracoidiennes. Les muscles sont plan par plan, jusqu’au ligament intercoracoïdien, coupés avec les ciseaux et réséqués tout à fait. Les muscles sus-coracoïdiens sont sectionnés sur la ligne médiane et désinsérés sur toute la longueur de l’apophyse coracoïde. Le ligament coraco-sternal coupé au bistouri, on résèque l’apophyse coracoide, à droite et à gauche, sur une longueur de 2 centimètres environ de part et d'autre. Les muscles sous-claviers sont incisés avec le bistouri et écartés. On peut alors pénétrer dans la cavité thoracique. L’œil aperçoit dans le fond du champ opératoire les insertions des muscles costo-trachéaux sur la trachée. On les sectionne accidentellement. Après avoir reconnu au niveau du bord sternal les vaisseaux issus du cœur, on aperçoit le récurrent sur l’æsophage. On le suit depuis sa courbure jusqu’au filet syringien qui est sectionné avec les ciseaux. Tamponnement à sec. Les muscles sont affrontés et l’on fait quatre plans de sutures profondes. Le jabot est fixé à cette même masse au moyen d’un surjet. Toutes les sutures sont faites au catgut n° 00. La peau est ramenée sur le tout et fixée à la cicatrice avivée que forme l'affrontement des muscles sous-jacents avec du catgut n° 2. La plaie lavée et asséchée est mise sous une couche d’iodoforme en pou- dre, recouverte d’une mince couche de collodion iodoformé. Le tout est recouvert d’une lamelle de coton hydrophile et fixé par une épaisse couche de collodion iodoformé. Durée de l'opération : 25 minutes. L'animal, à demi anesthésié, somnole. Il ouvre l'œil si on lui parle ou s. l'on fait à côté de lui un bruit quelconque. Il a froid et tremble. On l’en- veloppe dans une couverture. La narcose chloroformique se continue 298 V. THÉBAULT, A 6 heures, il se tient debout, mais somnole encore. 1l est muet, quelle que soit l'excitation employée pour le faire crier (piqüre, secousses). On enveloppe le thorax dans une couche d'ouete et l’on porte l'animal dans sa cage. Là, il se tapit dans un coin, tournant le dos à la lumière et continue à somnoler, malgré les coups de bec que lui donnent la poule et le coq qu! s'y trouvaient précédemment enfermés. 5 juillet 1896 (8 heures du matin). — L'animal est accroupi dans le coin de la cage où il s’est placé hier soir. Il tourne toujours le dos à la lumière. La crête est décolorée. Il respire très profondément. L’inspiration, très ample et très lente, est suivie d'une expiration un peu plus courte el saccadée rappelant la respiration de Cheynes-Stocke. L'animal, qui semble beaucoup souffrir, est insensible aux secousses qu’on peut lui donner et au bruit que l’on fait autour de lui. Il semble dans une période préagonique. Midi. — Il agonise. 2 heures. — IL meurt. 6 juillet 4896. — L'’autopsie montre que les filets syringiens inférieurs ont été coupés. Quelques légers caillots sont sur le péricarde, dans les culs-de-sac des vaisseaux de la base du cœur. Le poumon gauche est d'un beau rouge vermillon. Le poumon droit révèle une pneumonie d’origine ancienne occupant les 5/6 inférieurs. Un peu de pus sort des alvéoles lorsqu'on coupe l'organe. Cœur : Ventricules vides. Mort en systole. Oreillette gauche. En diastole. Un énorme caillot occupe sa cavité, ainsi que celle de la veine pulmonaire qui s’y rend. Oreillette droite. Vide. L'animal a un peu mangé, car le jabot, vide la veille, renferme quelques grains de blé. Conczusions. — L'animal, déjà atteint de pneumonie, est mort de cette affection, précipitée par le choc opératoire. Expérience XIII. — Nerf syringien supérieur (Pie; Pica rustica, Lin.). — 10 juiilet 14890. L'animal est antiseptisé, mais non anesthésié. La peau est incisée derrière l'oreille et le long du cou, sur le trajet du pneumogastrique. On écarte et l’on déchire à la sonde mousse l’aponévrose sous-jacente. On tombe sur le vague que l’on suit jusqu’à sa disparition sous les muscles splenius et complexus. On cherche à l'isoler au delà sans y parvenir. Les nerfs du plexus cervical sont la cause de nombreux soubre- sauts de l'animal toutes les fois que la sonde les touche. La corne de l’hyoïde fait saillie hors de la plaie et à chaque inspiration un va-et-vient continuel gène considérablement l’opération. Comme l’anastomose vago-hypoglottique, que l’on se proposait de sec- tionner chez cet animal, est placée trop loin (au niveau de l'artère carotide interne, à demi cachée par l'artère du grand complexus) il n’est pas pos- sible de l’atteindre sans faire de grosses el graves lésions que l’on veut éviter. On y renonce en ce point et l'on résèque le nerf syringien supé- rieur sur une longueur de 1 centimètre environ. Sur le côté droit on sectionne le même nerf au-dessous de la tête et de la corne hyoïde, au point où il est le plus accessible. SYSTÈME SYMPATHIQUE DES OISEAUX. 299 Cinq et trois points de suture au catgut. Pansement iodoformé. Durée de l'opération : un quart d'heure dans le premier cas, trois minutes dans le second. L'animal, détaché et remis sur pied, est très fatigué. Il a froid. Enveloppe- ment sec et exposition au soleil. Il est aphone à ce moment-là. Au bout d’une demi-heure, il est un peu remis. Si on l’excite, en lui pré- sentant le doigt ou un objet quelconque, il cherche à le saisir en poussant de petits cris rauques, analogues aux sons que fait entendre une musette, mais dont le timbre serait plus sonore, plus grave. Remis dans sa cage, l’animal respire librement quoique avec de très amples el très éloignées respirations, qui néanmoins introduisent peu d’air dans ses poumons. Il se perche, la tête enfoncée dans les épaules. Il est muet. 11 juillet 1896. — L'animal est muet. Il a la fièvre et tremble. Ilne mange pas. On le nourrit avec quelques fragments de viande coupée très fin qu’on lui introduit dans le bec. Il en avale deux ou trois, puis s’arrèête, Si l’on persiste, il rejette le morceau qu’il a dans la bouche, après l'y avoir gardé quelques instants. Les plaies sont en bon état. Lorsqu'on le saisit, il ne dit rien, ne cherche pas à fuir. Lorsqu'on le pose, il va de côté, et présente des accidents céré- belleux (Cf. Expérience X, Coq). Il ne peut se tenir debout, se cale avec l'aile droite pendante, tandis que l'aile gauche est remontée vers la tête. Il ne peut atteindre, en volant, le bâton sur lequel il se perche, situé à 20 centimètres de hauteur. S'il l'atteint, il tombe à faux et ne peut conserver son équilibre. Il retombe alors n’im- porte comment au fond de sa cage. Les mouvements sont lents, paresseux. Il ne remue pas si on le pousse et ne se décide à faire un pas que lorsqu'il a conscience de sa perte d'équilibre, ce qui demande quelques secondes. L'animal ne présente sur le corps aucun des caractères de l'intoxication par l’iodoforme. L'animal a déféqué des matières épaisses et aérées, presque normales. Il a le même aspect qu’'hier. De temps en temps 1l regarde avec des yeux tristes et craintifs. Il souffre beaucoup. 12 juillet 1896. — L'animal est mort dans la nuit. Autopsie. — Les plaies sont en bon état. Ouvertes de nouveau, on n'y constate aucune trace de pus ou de saleté quelconque. Le corps tout entier de l’animal est noir. Incision médiane. Tous les organes sont fortement congestionnés. Le cœur est en systole ventriculaire. Les oreillettes sont gonflées d’un sang très noir. Les poumons sont roses et ne révèlent aucune lare pathologique. La rate est blanche, tout à fait décolorée. Le foie est normal, quoique très injecté. La vésicule est gonflée de bile qui a déjà coloré en jaune rougeâtre les tissus environnants. Le gésier et l’œsophage sont vides. Le pancréas est décoloré. Le côlon est rempli d’un liquide citrin qui occupe les cæcums ainsi que toute la partie supérieure du cloaque très distendu par la matière fécale, jaune d’or, et de consistance normale. Les reins sont gris noirâtre, très congestionnés. 230 V. THÉBAULT. Les vaso-nervorum ressortent en rouge sur les nerfs blancs. . Le cerveau est indemne. Le crâne n’a aucune lésion. La matière fécale ne me révèle aucune trace d’iode. Une contre-analyse, faite par M. Caubel, chimiste de profession, donne le même résultat négatif. L'animal semble donc mort d'infection. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE -N. B. — Les chiffres gras placés entre parenthèses à la fin de l’indication bibliographique indiquent la page de ce mémoire où le travail a été analysé. 1710. 1721. 1766. 1190 1801. 1808. 1809. 1810. 1811: BAGuivi (Georg.). — Opera omn. Dissertat. VIII, de observ. anatomicis et praticis varit argumenti. Exp. 7 et 8, p. 676 et 677. Lugduni. Perir. — Mémoire dans lequel il est démontré que les nerfs inter- coslaux fournissent des rameaux qui portent des esprits ani- maux aux yeux (Mém. de l’Acad. des sc., p.1). HazLer. — Elementa paysiol., t. I. Lausanne. CRuISKsHANKs. — Experiences of the nerves, particularly on their reproduction and on the: spinal marrow of living animals (Philosoph. Transact., 1"e part., p. 177). HaAiGHTON. — An experimental inquiry concerning the reproduction of nerves (Phil. Trans., p. 190). BicxaT (Xavier). — Anatomie générale, t. I. 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Paris, p. 1507) (30, 419). 2) Recherches sur l'anatomie comparée de la corde du tympan des Oiseaux (C. R. Ac. sc. Paris, p. 1013) (30). Mc Murricx. — The cranial muscles of Amia Calva with a considera- ton of the postoccipital and hypoglossal nerves in the various Vertebrate group (Stud. biol. Lab. J. Hopkins. Univers., vol. III, p. 121-153, pl. X). 2) On the number of metameres represented in the skull in the va- rious Vertebrate groups (J. Hopkins. Univers. cire., vol. IV, p. 64). 3) The ontogeny and phylogeny of the hypoglossal nerve (Science, vol. V, p. 374-375). Rocxas. — 1) Sur quelques particularités relatives aux connexions 1886. 1887. 1888. V. MHEÉBAULT. des ganglions cervicaux du grand sympathique et la distribu- tion de leurs rameaux afférents et efférents chez Anas Boschas (C. R. Ac. sc. Paris, p. 649) (29). 2) Des nerfs qui ont été appelés vidiens chez les Oiseaux (C. R. Ac. sc. Paris, t. CI, p. 573) (30). 3) Du mode de distribution de quelques filets sympathiques intra- craniens et de l'existence d’une racine sympathique du ganglion ciliaire chez l'Oie (C. R. Ac. sc. Puris, p. 829) (29). RossBacx. — Ueber die Bewegungen der Magens-Verhandi. (Congresses für innere Medicin, p. 212). Van BEMMELEN. — Die Visceraltaschen und Aorlenbogen bei Repti- lien und Vogeln (Zool. Anzeig., 9 Jahrg., p. 528-532, 543-546) (32). Fort (J.). — Anatomie descriptive et dissection, t. IL. Ramson (W..B.) et Taompson (d’Arcy). — On the spinal and visceral nerves of cyclostomata (Zool. Anzeiger, 9 Jahrg., p. 421-426) (462). Rocxas. — De l'existence, chez les Oiseaux, d’une espèce de ganglion céphalique de nature sympathique correspondant aux nerfs craniens (C. R. Ac. sc. Paris, p. 1028) (34, 449). VAN BEMMELEN (J.-F.). — Die Halssegend der Reptilien (Zoo!. Anz., 10 Jahrg., p. 88-96). IvERSEN (M.). — Bemerkungen über die dorsalen Wurzeln des Nervus Hypoglossus (Ber. Nat. Ges. 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Dierkunde Amsterdam, p. 99-146, 2 pl.). C’est de ce même mémoire dont, pour des raisons de polémiques, Van Bemmelen avait donné en 1887 un résumé dans le Zoologischer Anzeiger. Dees (Otto). —- Zur Anatomie und Physiologie des Nervus vagus (Arch. psychiatrie, XX Bd., p. 89-101, pl. I). Gapow (Hans). — Di VÔGEL one s Class. Ordn., VI Bd. 4 Abth., Lief. 18-22, p. 367-512, pl. XLITI-XLVTI). GaskeLz (Walter-H.). — 1) Spinal and Cranial nerves (Journ. anat. phys. London, vol. XXIIE, p. v-vi). 2) Structure and distribution and function of the nerves which INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 239 innervate the visceral and vascular system (Journ. phys. London, vol. VII, 1886). 3) Ontherelation between the structure, function and distribution of the cranial nerves (Proced.roy. Soc. London, vol. XLIIT, p. 382-390). 4) On the comparaison of the cranial with the spinal anses (Nature, vol. XXXVIII, p. 19-20). Kazewu-Beck. — 1) Ueber das Vorkommen von Ganglion und einzelnen Nervenzellen auf den Herzventrikeln des Menschens des Sauge- thiere und der Vogel (Centralbl. med. Wiss., 25 Jahrg., 1887, p. 785-7187). 2) Zur Innervation des Herzens (Arch. Anat. Phys. Anat. Abth., p. 325-352, pl. XIX). LaBoRDE (J.-V.).—Du noyau d'origne dansle bulbe rachidien des fibres motrices ou cardiaques du nerf pneumogastrique ou noyau cardiaque (Arch. phys. norm. et path. Paris (4), t. [, p. 397-417). Masius. — 1) De l'influence du pneumogasirique sur la sécrétion urinaire (Bull. Acad. roy. Belg., 3° série, t. XV, n° 3). 2) Recherches sur l’action du preumogastrique et du grand sym- pathique sur la sécrétion urinaire (Bull. Acad. roy. Belg., 3e série, t. XVI, n° 7). Oxopnr (Adolf.-D.). — Neurologische Untersuchungen an See (Math. nat. Ber. Ungarn., V Bd, p. 179-188). Pansint (Sergio). — 1) Del plesso e dei gangli propri del diaframma (Progresso medico Napoli, 12 pag., 2 pl. Trad. in Arch. biol. Ital., t. X, p. 259-266). | 2) Delle terminazione dei nervi sui tendini nei Vertebrati (Bull. Soc. natur. Napoli, vol. I, p. 135-160, pl. IV-VID. Parker (W.-N.). — Preliminary note on the anatomy and physiology of Protopterus annecteus (Nature, vol. XXXIX, p. 19-21). SHoRRE (Thomas-W.). — The morphology of the vagus nerve (Journ. anat. phys. London, vol. XXII, p. 372-390). SmIrNow (Alexis). — Uéber Nervenknäuel in der Froschlunge (Anat. Anzeig., 3 Jahrg., p. 258-261). 1889. CHauveau et ARLOING. — Traité d'anatomie comparée des animaux domestiques. CararuGr (Julio). — 1) Lo sviluppo dei nervi vago, accessorio, ipoglosso e primi cervicali nei Sauropsidæ e nei Mammiferi (Afti Soc. Toscana sc. nat. Pisa. Mem., vol. X, p. 149-245, pl. XI-XIIL — Ibid., Proc. verb., vol. VI, p. 223-224). 2) Sullo sviluppo del sistema nervoso periferico dei mammiferi ({bid., Proc. verb., vol. VIE, p. 11). MARAGE (René). _—_ Anatomie descriptive du sympathique des Oiseaux (Annales sc. nat. Zool., Art. n° 1) (35, 106). 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Fusari (Rom.). — Contributo allo studio dello sviluppo delle capsule surrenali e del simpatico nel Pollo e nei Mammiferi (Arch. sc med. Torino, vol. XVI, p. 249-301, 4 pl. )}. — Résumé de l’auteur (Arch. biol. ltal., t. XVII, p. 161- 482) VAN GEHUCHATEN (A). — 1) ton à l'étude des. ganglions cérébro-spinaux (Cellule, t. VIIL, p. 209-230). 2) Nouvelles recherches sur les ganglions cérébro- “Spinaux Hs p. 233-252). 3) Les cellules nerveuses du sympathique chez quelques Man fères et chez l'Homme (Ibid., p. 81-95). 1893. 1894. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 241 JecorOwW (J.). — Zur Lehre von der Innervation der Blutgefäsze (Arch. Anat. Phys. Anut. Abth., Suppl., Bd, p. 69-100, pl. 8). LANGLEY (J.-N.). — On the origin from the spinal cord of the cervical and upper thoracic sympathetic fibres, with some observations on white and grey rami communicantes (Philos. Trans., vol. CLXXXITIB, p. 85-124, pi. IX-X). MoraT (J.-P.). — Origines et centres trophiques des nerfs vaso-dila- tateurs (C. R. Acad. sc. 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Pflüger's, LX Bd, p. 593-622). Tuésauzr (V.). — 1) Note sur le nerf intestinal des oiseaux (Bull. Mus. hist. nat. Paris, p. 203". 2) Sur le nerf de la voix chez les oiseaux (Id., p. 237). 3) Nerfs cardiaques sympathiques des oiseaux (Id., p. 270). CoxTEsEAN (Ch.). — Réponse à la communication de Guyon du 5 décembre 1896 {Sac. biol., 12 décembre). Guxox (J.-F.) — Action du grand sympathique sur l'intestin grêle (Soc. biol., 5 décembre) (417). Hépox (E.). — Présence, dans le nerf laryngé, de fibres vaso-motrices et sécrétrices pour la muqueuse du larynx (C. R. Ac. se. Paris, 27 juillet ; et Semaine médicale, p. 334) (88). Marinesco (J.). — Lettres de l'étranger (Semaine médicale, 1895 et 1&96). TaÉBAULT (V.). — 1) Note sur le sympathique du pigeon ramier (Bull. Mus. hist. nat. Paris, p. 22). 2) Seconde note sur le nerf de la voix chez les oiseaux (1d., p. 58). 3) Sur le système nerveux du geai (Garrulus glandarius) (Id., p.131). &) Seconde note sur le nerf intestinal des oiseaux (Id., p. 132). 5) Note sur l'innervation de l’ergane vocal chez les oiseaux (1d:,. p. 269). 6) Note sur les rapports existant entre le nerf vague et le nerf sympathique, chez les oiseaux (1d., p. 270). 7) Sur les nerfs sécréteurs de la trachée (C. R. Ac. sc. Paris, 31 août, p- #31). 8) Nouvelle note sur le nerf intestinal (Bull. Mus. hist. nat. Paris, p- 337). EXPLICATION DES PLANCHES INDICATIONS COMMUNES A TOUTES LES FIGURES. À, Ao, Aorte : Aorte. — A. H. d. : art. hémorroïdale. — A. M. : art. mésen- térique. — À. P: : art. pulmonaire. — A. s. CI. : art. sous-clavière. — A. sac. m. : art. sacrée moyenne. — À. Ax. : art. axillaire. — Art. car. dr., Art. car. g. : art. carotides droite et gauche. — an. Vieus., an. Vi.: anneau de Vieussexs. — an. st. : anastomose de STaADERINI. — art. car.: art. carotide. — art. mé. : art. mésentérique, — art. s. cl. : art. sous-clavière. — Art. vert. : art. vert. : art. vertébrale. Br. : bronches. — Br;, Br,, Br; : nns formant le plexus brachial. C : cæcum. — GC. H : corne de l'hyoïde. — cp : carotide primitive. — c. p. €. : carotide externe. — c. p. i. : carotide interne. — car. pr., car. pri. : carotide primitive. — car. pri. g. : carotide primitive gauche. — Carot. in. : carotide interne. — carot. : carotide. — Gerv. : cerveau. — Clo. : cloaque. — cœur : cœur. — côlon : côlon. — Gr. : art. carotide. — Crosse : crosse aortique. Duodénum : Duodénum. Ftyin-bacial: G : Gésier. — G. À. : gangl. d'Axversu. — G. E. À. : Fusion du gangl. d'Ax- pErRsx et du gangl. d'EnrenriTren. — G. E. À. g. j.: Fusion des ggs d'An- DERSII- ÉNRENRITTER. — gangliforme-jugulaire. — G. p. j. : Gangl pétroso- jugulaire. — G. T., Gl Th. : Glande thyroïde. — Gun. th., Gus. th. : 2° et 3e gon thoraco-dorsal. — g. c. g. f., g. E. A. : Fusion des ggs d'ERRENRITTER- ANDERSH, — g. E. p. : Gangl. d'EnRENRITTER pétreux. — g. g. f. : gangl. gé- niculé du facial. — g. init. : gangl. initial. — g. int. : gangl. intestinal. — g. n. int. : gangl. du n. intestinal. — g. s. br. : gangl. sus-bronchique. — g. sy. : gangl. sympath. — g. syr., g. Syr. inf. : gangl. syringien inférieur. — g. term. : gaugl. terminal. — gi. lac. : glande lacrymale. H : Foie. Int., Int. grêle : Intestin grêle. Jabot : Jabot. Lar. : Larynx. M. : Mésentère. — M. À., m. a. n. : moelle allongée. — Moelie : moelle. n. VII: N. audito-facial. — n. IX: N. glosso-pharyngien. — n. X : Pneumogas- trique. — n. XI: N. spinal. — n. XII : N. grand hypoglosse. — n. ad., n. ad. f.,n Ad. f. : N. audito-facial. — n. ap. vert. : N. apophyso-vertébral. — n. c. v. : N. cardiaque vague. — n. c. v. c. : N. cardiaque satellite de la v. cave. — n. card. art. pulm : N. cardiaque de l'artère pulmonaire. — n. card.s., n. card sy.,n. card. sym. : N. cardiaque sympath. — n. card. v., n. card. v., n. card. v,. : N. cardiaque vague. — n. G. A., gangl. d'ANvensx. — n. G. Cv.: gangl. de Couvreur. — n. G. j., n. g. j.: gangl. jugulaire. — n. g. s. br. : gangi. sus-bronchique. — n. g. spl. : N. grand splanchnique. — n. int. : N. in- testinal. — n. 1. sup., n. lar., n. lar. sup. : N. laryngé supérieur. — n. p. spl. : N. petit splanchnique. — n. ph. Gv., n. ph. oe. Gv., n. ph. œs. Cv. : N. pharyngo-æsophagien de Couvreur. — n. r. : N. récurrent. — n. Rach. I, n. Rach. IT : 1er ct 2e nns rachidiens. — n. spl. : N. splanchnique. — n. sy. g. : EXPLICATION DES PLANCHES. : 249 nerf sympath. du gésier — n. syr. inf. : N, syringien inférieur. — n. syr. Sup, n. Sy. s. : Nerf syriugien supérieur. — n. tr. c. : tronc commun. Œ : OEsophage. — Œil : Oil. — Ov. g. : Ovaire gauche. P : Pancréas. — Po : poumon. — Po. d. : poumon droit. — Poumon : pou- mon. — Pl. br., pl. br., Plexus brachial. — pl. car. : pl. carotidien. — pl. car. int. : pl. carotidien interne. — pl. cap. ren., pl. ©. r. : pl. capsulo-renal. — pl. int. aur. vent. : pl. inter auriculo-ventriculaire. — pl. 1. sacr. : pl. lombo- sacré. — pl. més. : pl. mésentérique. — pl. oes., pl. oe. inf : pl. œsophagien inférieur. — pl. per. clo. : pl. péricloacal. — pl. pulm. : pl. pulmonaire. — pl. ren. : pl. rénal. — pl. sol. : pl. solaire. — pl. sac. : pl. sacré. — pl. stom. : pl. stomacal. — p. p. : pl. pulmonaire. R.: Rein. —R,R,, R, : Nerfs rachidiens. — Re. : Rein. — Rectum : Rectum. — rac. ant. : racine antérieure. — rac. post. : racine poslérieure. —r. i. : ra- eau intermédiaire. — r. syr. Sup. : ram. syringien supérieur. S. ap. vert. : Sympath. apophyso-vertébral. — S. g. G. S. : gangl. sympath. cervical sup. — s. r. i. : rameau sympath. intermédiaire. —Sy. : Sympathique. — Sym, med., sy. med. : sympath. médian. — Syr. : Syrinx. — s. c. : gaugl. sympath. cervical. supér. — s. n. card. : n. cardiaque sympathique. Tr., Trach.: Trachée. — tr. c.,tr. c. n. : tronc commun. — tr. cœl. : tronc cœliaque. urt d., urt. g. : uretères droit et gauche. V. G., V. G. Sup. : Veine cave supre. — V. G. inf. : v. cave inf. — V. jug., V. jug. : v. jugulaire. — V. M. : v. mésentérique. — V. P. : v. pulmonaire. — V. AX. : V. axillaire. — v. cav. $., v. cav. sup. : v. cave snpéricure. J, I, III, IR, ITR : 1er, 2 et 3° n. rachidien. — II gth, III gth, IV gth: 1°, 2°, 3° gangl. thoracique. — I. g. d. : 1°" gangl. dorsal. INDICATIONS PARTICULIÈRES A CHAQUE FIGURE. PINSON (Fringilla cælebs) (Lin.\. PL I, fig. 1-3. Fig. 1 : Innervation du Pneumogastlrique. n. lar. h.: fil. innervant le larynx et la langue. — g. r. : gangl. rond. —g.r. 11. : 2e ganglion round. — n. æ:. p. card. : n. œsophagien post cardiaque. Fig. 2 : Plexus cervical. sg. sy. : gangl. sympath. supplémentaire. — n. m. f. : n. des muscles de la face. — n. Œ. : n. œsophagien. — f. pl. card. : n. formant le pl. carotidien. — gr. tr. : gros tronc sympath. — x connectifs sympath. Fig. 3 : Plexus brachial. n. int. cost. : n. intercostal. — n. f. os, : fil. osseux. — n. f. m. : fil. mus- culaire. — s. r.i. : rameau intermédiaire. — g, n. Il. : n. le plus inférieur du plexus. — CG. III. S. : connectif qui, passant en arrière du précédent, se rend au 1°" gangl. thoracique. — S. I. th. : 1er gangl. thoracique (dorsal). — I. côte : re côte. LINOT (Fringilla linaria) {Lin.). PI. TT, fig. 4-8. Fig. 4 : Région céphalo-jugulaire. c. : bifurcation de la carotide. — p. g. c. : petit gangl. cervical. — g. : gan- glion : n ad. :n. auditif (?) Fig. 5 : Plexus cervical. n. fa. : fil. anastomotique unissant le 1° n, rachidien au 2e. —- r. in, : ra- mcau intermédiaire, — x : ram. intermédiaire sympath. jugulaire. — s. p. g. : 246 V. THÉBAULT. petit gangl. sympath. — s. b. i. : branche interne du sympath., — s. b. c. : branche externe du sympath. — s. c: : fil. sympath. carotidien. Fig. 6 : Anaslomose vago-sympathique. Fig. "7 : Schéma de l’innervation du vague. n. p. C. : n. cardiaque postérieur. — o : fil. œsophagien post-cardiaque. — g. r. an : gangl. anorectal. — n. r. an. :n. anorectal, —s. : sympath. — n. urt.: n. satellite de l’uretère. — n. int. a. : partie anastomotique du n. intestinal. Fig. 8 : Nerfs splanchniques et sympathique thoracique. ÉTOURNEAU (Sturnus vulgaris) (Lin.). PI. I, fig. 9-21. Fig. 9 : Plexus cervical supérieur. br. d. XII : branche descendante de l'hypoglosse. — 14, 3, 4 : fil. nerveux se rendant aux muscles du cou. — 2 : Id. aux vaisseaux. — 5 : petit gangl. sym- path. d'où part l’anastomose avec le gangl. sympath. intracranien. — 7 : gangl. sympath. fournissant aux muscles. — 8 : dernier gangl. cervical sup. — 35 : n. de la v. jugulaire. | Fig. 10 : Innervation de la région céphalique. G. Gass. : gangl. de GassEr. — n. anast. 3-jum. : n. anastomotique du tri- jumeau. — n. p. : ». parotidien. — n. ph. : n. pharyngien. — a : fil. sympath. anastomosé avec le gangl. d’'Anpersx. — D : rameau satellite de l'art. lacry- male. — ç : ram. satellite de l’art. qui irrigue la membrane pituitaire. — d : ram. satellite de la carotide interne. — e : bifurcation de la carotide interne. — k : anastomose vago-sympath. — +,++ : racines de l'hypoglosse. — n. jug. : n. satellite de la veine gugulaire. — 14, 2 : fil. issus des ganglions d’'EHRENRITTER et d’ANDERSH qui se fusionnent pour former 3 : le tronc qui fournit à la glande lacrymale : « et à la membrane pituitaire $.— 2’ : ram. œsophagien de la v. ju- gulaire. — 3° : ram. œsophago-trachéal. — 5 ; art. carotide externe. — 6 : art. carotide interne. — 6’ : art. œsophagienne. — 6” : art. nasale. — 6°": art. lacry- male. — 7 : n. optique. — 8 : nns (II, IV, VI) de la base du crâne. — 140 : racine du trijumeau. — 41 : N. maxillaire inf. — 42 : N. maxillaire sup. — 43 : Branche ophtalmique de Wrzzis dont les rameaux se séparent à leur origine. — 46 : N. pharyngien. — 35 : fil. satellite du vague et de la jugulaire. Fig. 11 : Rapports des nerfs vague, hypoglosse et sympathique. n. jug. : n. de la v. jugulaire. — Sf. : anastomose sympath. — n. ap. : n. auriculaire postérieur. — k, k': anastomoses sympath. — «a, $ : rameau anasto- nique du ganglion jugulaire avec l’hypoglosse. Fig. 12 : Innervation de la gloite. L : langue. — n. dil. : n. dilatateur. — n. const. : n. constricteur. — 0. t.: ouverture de la trachée. — 2: corne gauche retournée. — 3 : serpi-hyoïdien. — 4 : géni-hyoidien. — 5 : uro-hyoïdien. Fig. 13 : Nerf récurrent. f. th. : filet thyroïdien. — « : crosse aortique postér. — g. n. r. : Gangl. dun. récurrent. — n. pulm. : n. pulmonaire, — n. œs. : n. œsophagien. Fig. 14 : Innervation de la crosse aorlique. n. pulm. : n. pulmonaire. — n. æs. : n. œæsophagien. — f, f' : filets qui, nés sous la crosse aortique, du récurrent même, se réunissent en g sur un gros gan- glion qui fournit les filets œsophagiens æ, æ', et cr. p. aortiques postér.-- f. aor.: fil. intermédiaires de la partie sup. du pl. s’unissant à un gangl. qui fournit à l'æsophage æ@, æ@:, à la partie post. de l'aorte f. aor. p. EXPLICATION DES PLANCHES. AN | Fig. 15 : Innervalion de la région cardiaque postérieure. — (Le cwur est rejelé à droile). À : Aorte et carotide droite. — 2 : v. pulmonaire droite. — 3 : v. pulmonaire gauche. — 4: n. cardiaque vague. — 6 : n. cardiaque autour de la v. cave inf. — 7 : v. cave inf. — 8 : art. pulmonaire gauche. Fig. 16 : Innervalion de la région cardinque postérieure. — (Le cœur est rejeté à gauche.) n. C. p. : n. cardiaque post. — p. ®. inf. : pl. œsophagien infér. — 2 : caro- tide primitive droite. — 8 : art. sous-clavière droite. — 4 : tronc aortique antér. — 5 : crosse. — 6 : veine pulmonaire droite. — 9 : nerf récurrent. — 42 : pneu- mogastrique gauche et ses anastomoses. — 13 : nerf du ventricule succenturié formant le pl. æsophagien. — 46 : nerf aortique qui, né du gangl. de Couvreur et du tronc du pneumogastrique, s'accole à l'aorte et va au cœur. Fig. 17 : Plexus de la région æsophago-stomacale et nerfs splanchniques. n. C. p. : n. cardiaque postér. — p. æ. i. : pl. œsophagien inf. — 4 : u. du péricarde. — 2 : n. se rendant à la glande thyroïde. — 3 : n. formant le plexus pulmonaire. — 4 : branche œsophagienne se perdant dans le plexus. — 5 : ram. avastomotique se rendant au médiastin et de là aux parties environnantes. —6 : Aorte et tronc cœliaque. — Xg. : Pneumogastrique gauche. Fig. 18 : Innervation de l'inteslin. anast. duo. cœl. : Anastomose duodéno-pancréatique. — a. ges. : art. du gésier. — I. Gr. : Intestin grêle. — 1 : tronc cœliaque et pl. nerveux qui l'entoure. Il passe sous l'intestin grêle et va au niveau du pancréas, envoie des vaisseaux à cet organe et va au gésier. — 2: fil. nerveux du gésier qui s’auastomosent avec le vague dans l'épaisseur de la paroi. — 3 : n. du pancréas à l’intérieur duquel il se ramifie en pl. en fournissant en même temps des fil. intestinaux. — 4 : fil. nerveux du côlon qui, né du précédent, forme un petit pl. sur le côlon 5, avec un unique gangl. à ce niveau 6, puis se divise en deux branches : l'infér. 4' qui s’anastomose avec une branche satellite de la mésentérique inf. 9, sur le 1er gangl. rectal 10 ; l’autre 7 récurrente remonte vers l'intestin grêle (partie moyenne) satellite de l’artère mésentérique moyenne. Sur son trajet, on remarque irois petits ggs 8. Le tronc cœliaque continue jusqu'à l'intestin et se divise en trois branches : les deux premières 7 à 9 déjà vues. L'autre 41 suit la mésentérique autér. et se trifurque à son tour. L'un des filets 12 rejoint 7, l’autre 43 rejoint 44 qui, récurrent, se porte vers le pancréas. Je n’ai pu le suivre au delà de ce point. Eufin en 46, il envoie des anas- tomoses à 4. Le filet 9, après sa réunion avec 4' au ganglion 40, se continue par un filet 44 — souvent deux — qui se rend au rectum. Ce fil. nerv. présente sur son trajet 4 petits ggs 45, tous situés avant les cæcums. Passé ce point, le n. se divise en un grand nombre de petits fil. qui s'épandent sur le cloaque pourvus de ggs plus petits que les précédents et qui se réunissent à deux ggs 17,18 des- quels partent ? fil. formant un 8 de chiffre avant d'aboutir au gangl. terminal. Fig. 19: Rapport du ganglion rachidien et du ganglion sympathique. 4 : racine antér. — 2: r. post. — 3 : gangl. radiculaire intracanaliculaire. — 4 : fil. osseux. — 5 : gangl. sympath. — 6 : nns qui en émanent. Fig. 20 : Sympathique thoracique gauche. — (Les viscères sont rejetés à droite.) 1 2, 3, 4, 5: Ie', Ile, IIIe, IVe, Ve gangl. sympath. intervertébral. — 7 : gangl. cervical infér. (??) duquel part le n. qui se rend au cœur. — n. f. pl. br. : anas- tomose sympath. du pl. brachial. ; Fig. 21 : Plexus sacro-sympathique gauche. g.s.m. : gangl. du sympath. médian. — g. s. mt. : gangl. terminal du sym- path. médian. — pl. sac. : pl. sacré. — 19 : 1er anneau du 8 de chiffre terminal. 248 V. MHÉBAULT. — 20 : ?° anneau. — 21 : fil. sympath. latéral. — 22 : sympath. médian. — 23 : fil. anastomotique. — 24 : sympath. gauche. — 25 : ses ggs. — 26 : gangl. du sympath. médian. — 27 : art. sacrée moy. — 28 : art. latérale. CIIOUCA (Corvus monedula) (Lin.). PI. I, fig. 22-39. Fig. 22 : Plexus cervical. f. car. s. : fil. carotidien sympath. — f. v. jug. s. : fil. sympath. de la v. iu- gulaire. Fig. 23 : Rapports cervico-juqulaires du Pneumonastrique. n. Ph. @. : n. pharyngo-æsophagien. — r. s. 1. h. : ram. hypoglottique du aryngé sup. — an. s. br. anastomose sous-brachiale. Fig. 24: Origine des IXe, Xe et XIIe paires craniennes. a, B : racines de l'hypoglosse. — i. g. : gangl. de l'hypoglosse. — an. v. R. : anastomose vago-rachienne. — n. aur. post. : n. auriculaire postér. — 14 : n. glosso-pharyngien. Fig. 25 : Nerfs de la trachée. r.s. 1. h. : rameau hypoglottique du laryngé supérieur. Fig. 26 : Nerfs du syrinr. An. : anastomose syringienne. — f. syr. : fil. syringien. Fig. 27 : Région thoracique droile. f. v. v.: fil. vago-vague. — r. gl. th. : ram. de la glande thyroïde. — r. ap. : ram. aponévrotique. — r. an. r. : fil. anastomotique du récurrent. — n. card. v. dr. : n. cardiaque du ventricule droit. — $s. a. : sac aérien. — Î. @. p. c. : fil. œsophagien post-cardiaque. — n. card. v. g. : n. cardiaque du ventricule gauche. — n. art. p. : n. de l'art. pulmonaire. — pl. a. p. : pl. de l’art. pul- monaire. — f. v. pulm. : fil. de la v. pulmonaïre. — f. s. aer. : fil. du sac aé- rien. — f. int. pl. : fil. inter-plexiformes. — n.s. v. c. s. : n. sympath. de la v. cave sup. — pl. v. c. s. : pl. de la v. cave sup. — p.s. v. c. s. : pl. sympa- thique de la v. cave supér. Fig. 28 : Région thoracique gauche. £. v. v. : fil. vago-vague. — f. gl. th. : fil. de la glande thyroïde. — f. an. r. : fil. anastomotique du récurrent. — vas. mot. v. : nus vaso-moteurs vagues. — n. card. v c.: n. cardiaque de la v. cave. — f. br. : fil. bronchique. — pl. @æ. post. : pl. œsophagien postér. — pl. œ. ant. : pl. œsophagien antér. — f. v. pulm. : fil. de la v. pulmonaire. — f. v. c. s. : fil. de la v. cave supér. — f. int. pl. : filets inter-plexiformes. — n. s. v. c. s. : n, sympath. de la v. cave sup. — Ÿf. v. s. v. : fil. veineux vago-sympath. — 5 : crosse aortique de laquelle naît la carotide primitive gauche 6 qui fournit elle-même à la région thyroïdienne. — 8 : v. cave supér. — 10 : v. pulmonaire gauche. — 40° : v. pulmonaire droite. Fig. 29-30 : Région stomaco-hépalique. Sy. g. : sympath. du gésier. — sy. h. : sympath. hépatique. — f. a. sy. : fil: syiwpath. anastomotique. — sy g.: sympath. du gésier. Fig. 31 : Innervation abdominale. f. v. sy. : fil. anastomotique vago-sympath. — g. sph. : gangl. sphérique. — g. fus. : gangl. fusiforme. — g. q. : gangl. quadrangulaire. — © : fil. intestinal du g. quadrangulaire. — 6 : fil. du g. quadrangulaire s'anastomosant avec le pl. mésentérique. — g. a. q. : G. antéquadrangulaire. — pl. int. v. : pl. vago-in- testinal. — n. spl. mes. : fil. splanchniques de l'art. mésentérique. Fig. 32 : Plexus mésentérique. EXPLICATION DES PLANCHES. : 229 7, 8: nns. satellites de l'art. mésentérique infér. — g. v. sym. : G. vago- sympathique. — 4 : pl. du tronc cœliaque. — 2 : fil. nerveux allant sur l'art. intestinale (colique postér.). — 6 : fil. intestinaux. — 8 : fil. anastomotique unis sant le nerf intestinal au pl. mésentérique. — 9 : n. du duodénum. — 10: ggs intestinaux sur une branche issue du ganglion quadrangulaire et réunis entre eux en 41, par des fil. anastomotiques. — 12 : fil. péritonéaux nés du n. in- testinal. Fig. 33-34 : Plexus péricloacal. 4 : pl. hémorroïdal ou cloacal. — 5 : pl. de l'uretère. Ces deux pl. s'anasto- mosent, s'appliquent sur les muscles coccygiens et, entre ceux-ci et le rectum, forment 6, le pl. anal postér. — 7 : pl. cloacal envoyant une branche 8 qui se di- vise en trois et s’épanouit sur l’oviducte en s’anastomosant dans l'épaisseur des fibres musculaires avec un pl. 9 venant d’une branche postér. à l’oviducte et une autre venant de 40 ram. satellite de l’art. oviductale antér. gauche. — 42: pl. ovi- ductal fournissant des fibres 43 continuation des fibres 6 du pl. anal. Ces fibres 12 s'unissent en pl. avee 44 qui viennent de l’uretère, dont un nerf 45 se rend au système central (pl. lombaire). — 46,46" : fibres unissant le rectum et les muscles ambiants tandis que d’autres 47 passant au-devant du cloaque se rendent à celles venues du côté opposé (18 : fig. 33) formant ainsi un véritable collier à l'anus. Ce pl. ne renferme pas de ganglions. Fig. 35. — Nerf apophyso-vertébral (Schéma). Fig. 36 : Origine des nerfs rachidiens. r. g. r. : renflement rachidien ganglionnaire. Fig. 37 : Origine des nerfs rachidiens. r.g. r. : renflement rachidien ganglionnaire. — a, $ : ram. anastomotique du gang]. rachidien et du gangl. sympathique. Fig. 38 : Sympathique thoracique droit. f. aber. : fil. aberrant. — f. a. : fil. articulaire. — £. s. cost. : fil. sous-costal. — 1 : rein droit et capsule surrénale. — 3 : aorte ascendante. — 2 : pl. brachial. 8 : n. anastomotique. — 9 : 1er gangl. thoracique sympath. Fig. 39 : Sympathique thoraco-abdominal. g. : gangl. nodal des splanchniques. — g. G. Sy. : gr. g. sympath. — Î. v. sy. : fil. vago-sympathique. CORNEILLE NOIRE (Corvus Corone) (Lin.). PI. II, fig. 40 ; pl. I, fig. 41-42. Fig. 40 : Plexus cardiaque. n. gl. thyr. : n. de la glande thyroïde. — 4,2 : fil. aponévrotiques. — r. pl. Sym. : ram. plexiforme sympath. — car. pri. d. : carotide primilive droite. — 9 : anastomose du n. cardiaque vague avec le sympath. — 43 : branche du pl. vago-sympath. sur la v. pulmonaire. — 45 : fil sympath. se rendant à l’art. thy- roïde. — 16 : fil. sympath. se rendant à l’art. sous-clavière. — 17 : filet se ren- dant à l'art. axillaire. — 19 : n. formant le pl. sympathico-vague de la v. pulmo- aire et se rendant à l'espace carotico-veino-pulmonaire. — 20 : u. formant le pl. sympathico-vague de l'artère pulmonaire et se rendant à l’espace auriculo-veino- cave. — 21 : anastomose des pl. 49 et 20. Fig. 41 : Innervation du cœur. Î. vent. : fil. ventriculaire. — 3 : fil. pharyngieu. Fig. 42 : Innervalion du cœur. (Détails.) x : point où le nerf pénètre dans le cœur. — 42°, 12" : fil. nerveux se rendant 250 V. THÉBAULT. au pl. vago-sympath. de la base du cœur. — 43 : branche du pl. vago-sympath,. de la v. pulmonaire. PIE (Pica rustica) (Lin.). PI. III, 43-48. Fig. 43 : Plexus cervical gauche. Î. an. : fil. anastomotique vago-hypoglottique. — À : v. jugulaire externe. — 2 : fil. de la faciale. — 3 : tronc de la v. jugulaire qui sort du trou déchiré post. — 4 : art. vertébrale. — 5 : art. carotide primitive gauche qui donne # : art. du gr. complexus et 6 art. faciale et ses branches se rendant à la région sus-hyoi- dienne. — 40 : . de la région sus-hyoïdienne. — 24 : 1er gangl. vertébral. Fig. 44 : Le méme avec l'artère du complexus rejetée en dehors. 7 : art. maxillaire supér. — 148 : n. facial. — 19 : fil. sympath. du glosso-pha- ryngien. — 20, 21 : fil. sympath. du vague. Fig. 45 : Pneumogastrique le long du cou. ant. : fil. ant. du n. œsophagien. — 44 : tronc brachio- céphalique droit. — 45 : tronc brachio-céphalique gauche, rejeté à droite pour permettre de voir les or- ganes sous-jacents. — 46 : art. axillaire. — 147 : art. carotide. — 48 : v. jugulaire externe. — 19 : art. vertébrale et n. sympath. cervical qui s'anastomose avec le pl. brachial au niveau du n. le plus supérieur. Fig. 46 : Plexus cardio-pulmonaire. pl. œ. inf. : pl. œsophagien inf. — n. r. æ@. : n. récurrent œsophagien. — n. card. : n. cardiaque. — n. pl. pulm. : n. du pl. pulmonaire. — g. : ganglion. — 2. g. br. : 2e gangl. brachial. — f, f’ : fil. anastomotiques des deux ggs bra- chiaux. — g. tr. : branche unissant le dernier nerf du pl. brachial au 1c' gangl. dorsal.— Ie g. d. : 1° gangl. dorsal. — a : art. sous-clavière. — b : art. œsopha- gienne. — c : art. du grand pectoral. — d : art. axillaire. — 3 : carotide primitive. — 4: art. thyroïdienne supér. — Toutes les quatre viennent directement du tronc brachio-céphalique. — 8 : v. cave supér. — x : v. jugulaire. — 8: v. axillaire.—- y : v. vertébrale. Fig. 47 : Nerf intestinal. pl. mes. : pl. mésentérique. — n. sy. p. : u. sympath. du pancréas. — art. mes. : art. mésentérique. — 34 : art. du gésier. — III : art. cœæliaque au mo- ment de sa division. Fig. 48 : Sympathique thoraco-abdominal. — (Le rein est rejeté à droite pour montrer la cavité osseuse qui le loge, ainsi que le lesticule et La capsule sur- rénale). ; spl. in. : fil. splanchnique intermédiaire. -- I. g. d. : 1°" gaugl. dorsal. — 3 g.: 3° gangl. — 2e g. : 2° gangi. — x : nouveau gaugl. — G. g. : Gangl. splanch- nique. — n. sy. g. : n. sympath. du gésier. — n. sy. p.: n. sympathico-pan- créatique. — n. uret. : n. de l’uretère. — 1, 2 : fil. anastomotiques des {er et 2e gangl. — 3, 4 : fil. anastomotiques des splanchniques. — 34 : art. cœliaque. GEAI (Garulus glandarius) (Lin.). PI. HI, fig. 49-54. Fig. 49 : Plexus cervical supérieur. an.v h.: anastomose vago-hypoglottique. — à, $ : anastomoses du sÿmpa- thique avec le tronc commun. — 4 : art. carotide externe. — 5 : art. de la région sus-hyoïdienne. — 6 : art. du grand complexus. Fig. 50 : Rapport du sympathique et du pneumogastrique au niveau du cœur. f. œs. : fil. œsophagien. | EXPLICATION DES PLANCHES. 251 Fig. 51 : Rapport du sympathique et du pneumogastrique au niveau du cœur à gauche. — (Le cœur est rabattu à droite de sorte que l'oreillette droite vue posté- rieurement occupe la partie gauche de l’animal). f. œs. : fil. œsophagien. — f. c. s. : fil. de la v. cave supér. — g. : gangl. pulmonaire. — 1 : tronc brachio-céphalique gauche. — 3 : art. pulmonaire. — 5 : v. jugulaire externe. — 49 : n. cardiaque sympath. — 20 : pl. sympath. veino- cave. — 21 : pl. pulmonaire sympathique. Fig. 52 : Plexus cardio-pulmonaire. — (Le cœur est lire à gauche par sa pointe pour montrer l'espace supérieur de la veine cave supérieure.) À : crosse aortique. — 2 : carotide primitive droite. — 3 : art. sous-clavière. — 4 : art. thyroïdienne inférieure. —- 5 : art. vertébrale. — 15 : n. de la glande thyroïdienne. — 46 : nns œsophagiens qui innervent en même temps les aponé- vroses environnantes. Fig. 53: Plexus cardio-pulmonaire. — (Le cœur retourné à gauche est fixé par sa pointe. La veine cave est rejelée et relevée pour montrer ce qui est au-dessous que l'on ne pouvait voir fig. 52. — Pour les indications absentes sur cetle figure, Cf. fig. 52.) 6 : v. cave infér. — 7 : v. cave supér. — 44 : v. pulmonaire droite. — 42 : art. pulmonaire droite. — 49 : n. œsophagien né au-dessous de l'anneau de Vieus- SENS. — 20 : pl. pulmonaire qui suit les divisions broncho-vasculaires et pré- sente un ganglion à chaque point de bifurcation. — 22 : art. vertébrale. Fig. 54 : Sympathique thoraco-abdominal gauche. an. cerv. dors. : anastomose cervico-dorsale. — x : 1° ganglion sacro-dorsal. — à : rein gauche rabattu. PERRUCHE SOURIS (Conurus murinus) (Lin.). PI. IV, fig. 55-29. Fig. 55 : Plexus cervical. art. fac. : art. faciale. — «, 6 : division du tronc commun. — br. œ@s. : ram. œæsophagien. — n. ph. : n. pharyngien. — f. an. : anastomose avec le 1er gangl. rachidien. — f. ana. : anas:omose avec le 2 n. rachidien. — f. sy s. : fil. sym- - path. satellite. — v. fac. : v. faciale. — v. s. ment. : v. sous-mentale. — r. an. h. : ram. anastomotique entre le 16r rachidien et l’hypoglosse. — 1 : fil. sympat. cranien. — 2 : n. de l’art. faciale. — 3 ; fil. cérébral. — 4 : tronc du sympath. — 5 : gangl. sur le tronc du sympath., au niveau du tronc commun. Fig. 56 : Plexus vaso-moleur du vague au niveau du ganglion de Couvreur. — (Tous les organes sont fortement lirés en dehors de sorte que les nns rachidiens, sur la fiqure, sont en dedans du paquet vasculo-nerveux du cou.) f. : fil. thyroïdien. — 2 : fil. satellite de la carotide . — 8 : fil. satellite de l’art. vertébrale. — a. r. : anastomose rachidienne. — n. jug. v. : n. de la v. jugu- laire. — n. th. th. : n. thymo-thyroïdien. — f. v. r. : fil. vago-récurrent. — f. œæs. : fil. œsophagien. — 4 : art. axillaire. — 5 : art. thyroïdienne. — 47 : pl. vague vaso-moteur. Fig. 57 : Plexus brachio-cardio-pulmonaire. Î. œs. : fil. œsophagien. — a. r. : anastomoses rachidiennes. — À : anastomose du 1er gangl. dorsal avec le dernier n. du pl. brachial. — n. jug. v. : n. de la v. jugulaire. Fig. 58 : Nerf intestinal. À. m. inf. : art. mésentérique inférieure. Fig. 59 : Sympathique thoraco-abdominal. À : anastomose du 1e" gangl. dorsal avec le dernier n. du pl. brachial. 259 V. THÉBAULT. PERROQUET ;4ra Severus) (Lin.). PI. IV, fig. 60-67. Fig. 60 : Origine des IXe, Xc, XIe et XII° paires craniennes et leur rapports avec le sympathique. An. : anneau formé par les IXe et X° paires. — f. hy. : fil. hyoïdien. — f. sal. : fil. salivaire. — f. g. : n. qui, né du glosso-pharyngien, se rend au long du cou. — ÿ. : gangl. rachidien. — r. jug. sym. : ram. sympath. de la jugulaire. — f. car. S. : fil. sympath. carotidien. — gr. dr. ant. : grand droit antérieur. — longs du cou : muscle long du cou. — oblique : muscle oblique. — 4 : fil. aponévro- tique. — 10 : petite glande sans doute salivaire. — à : fil. sympath. se rendant à la région cérébrale. — 8 : fil. sympath. carotidien. — ; : fil. aponévrotique. — ë : fil. sympathique de la v. jugulaire. Fig. 61 : Sympalhique et vague dans la région cervico-thoracique droite. Fig. 62 : Crosse aortique grossie. Cr. Ao : Crosse aortique. — f. ao. as. : fil. de l’aorte ascendante. — f. a. g. c. : fil. anastomotique du gangl. sus-bronchique avec le sympath. —f. s. v. fit. vago-sympath. — s. c. : sympath. cardiaque. Fig. 63 : Innervatinn pneumogastrique du cœur. — (Vu de face tel qu'il se } ré- sente en enlevant le sternum.) Cr. Ao. : Crosse aortique. —f. ao. as. : fil. de l'aorte ascendante. — f. pulm. : fil. de l’art. pulmonaire. — pl. cir. : pl. circulaire inter-auriculo-ventriculaire. Fig. 64 : Innervation du cœur, à gauche. f. sy. v. : fil. trachéal né du récurrent. — f. a. g. c. : fil. anastomotique du gangl. sus-bronchique avecle sympath. —f. s. v. : fil. vago-sympath. — s. c. : sympath. cardiaque. Fig. 65 : Innervalion pneumogastrique du cœur qui est relevé pour montrer sa région postérieure. n. n. : fil. qui, nés du tronc du pneumo-gastrique se fusionnent en un tronc : nt, équivalent du gargl. de Bioper. — Î. v. : fil. ventriculaires. — pl. cir. : pl. circulaire inter-auriculo-ventriculaire. Fig. 66 : Nerf inteslinal. Fig. 67 : Sympathique vertébral thoraco-abdominal. gr. tr. : gros tronc uniseant le 1er gang. thoracique au dernier nerf du pl. bra- chial. Paleornis rosa (Boddaert). PI. IV, fig. 63- 50. Fig. 68 : Innervalion du cœur vu de face. * : fil. anastomotique vago-sympathique. Fig. 69 : Innervation du cœur auquel on a imposé un mouvement de rotation aulour de son axe pour montrer sa région poslérieure. n. Car. inf. : n. du pneumogastrique droit se rendant au gangl. situé sur le sinus veineux. — 44 : gangl. de Binper. — Toutes les fibres qui en viennent s'irradient surtout sur l'oreillette droite. Une seule (a) se rend sur le ventricule. — 42 : sinus veineux. — 4% : fil. qui semble s'anastomoser avec le gangl. de LuDwi1G. Fig. 70 : Sympathique verlébral. * *x : n. sc rendant au côté opposé. UN VIRUS DES INSECTES Par M. J. H. FABRE. La Processionnaire du pin (Bombyx pityocampa Fab.) a déjà son hisloire, écrite par Réaumur; mais histoire à lacunes, inévilables dans les condilions où travaillait le maître. Les matériaux lui arrivaient par le coche, de fort loin, des Landes de Bordeaux. L’insecle dépaysé ne pouvait fournir à l'historien que des documents tronqués, avares en détails biologiques, attrait principal de l’entomologie. Mieux favorisé que Réaumur par les circonstances, j'ai repris en détail l’histoire de la Processionnaire du pin. Je vais en extraire quelques passages, point de départ de mes recherches sur le sujet que j'ai à traiter. Dans la première quinzaine d’août, inspectons les bran- ches inférieures des pins à hauteur du regard. Avec la moindre attention, on ne tarde pas à découvrir, d'ici, de là, sur le feuillage, certains petits cylindres blanchâtres qui font tache sur la sombre verdure. Ce sont les pontes du Bom- byx ; chaque cylindre est le groupe d'œufs d’une mère. Les feuilles des pins sont géminées. Leur couple est enve- loppé à la base d’un manchon cylindrique qui mesure envi- ron 3 centimètres de longueur, sur 4 à 5 millimètres de lar- geur. Ce manchon, d'aspect soyeux et d’un blanc légèrement teinté de roussâtre, est revêlu d’écailles, qui se recouvrent à la manière des tuiles d’un loit, et dont l’arrangement, quoique assez régulier, n’a rien cependant d'un ordre géo- 254 J. HI. FABRE£. métrique. L'aspect général est à peu près celui d’un chaton de noisetier non épanoui. | De forme à peu près ovalaire, translucides, blanches, avec un peu de brun à la base el de roux à l’autre extrémité, ces écailles sont libres au bout inférieur, un peu atténué et mucroné; mais elles sont fixées solidement par le bout supé- rieur, plus large et comme tronqué. Ni le souffle, ni le froltement répété d’un pinceau ne peuvent les enlever. Elles se redressent, ainsi qu'une toison friclionnée à re- brousse-poils, si le manchon est doucement balayé de bas en haut, etrestent indéfiniment dans celle posilion hérissée ; elles reprennent, par une friction inverse, leur primitif ar- rangement. C'est d'ailleurs aussi doux qu’un velours. Exactement appliquées l’une sur l’autre, elles forment une toiture protégeant les œufs. L'origine de ce revêtement défensif est évidente : la mère s'est déplumé une partie du corps pour protéger sa ponte. D'après une parlicularité fort curieuse du papillon, Réaumur avait déjà soupçonné la chose. Citons le passage : « Les femelles, dit-il, ont à la parlie supérieure du corps, près du derrière, une plaque brune et luisante. La couleur, la forme, le luisant de cette espèce de plaque, arrêtèrent mon attention, la première fois que je les vis. Je tenais à la main une épingle, avec laquelle je a touchaï, pour examiner sa structure. Le frotiement de l’épingle produisit un pelit spectacle qui me surprit. Sur-le-champ, je vis une nuée de pelites paillettes qui se délacha. Ces paillettes s'éparpillaient de toutes parts, quelques-unes furent comme dardées en haut, d’autres sur les côtés; mais le forl de la nuée ful de celles qui lombèrent doucement par terre. Chacun de ces corps que j'appelle pailleltes, sont des lames extrêmement minces, qui ont quelque ressemblance avec les poussières des ailes des papillons, mais qui sont bien autrement grandes. | «La plaque qui se fait remarquer sur le derrière de ces pa- pillons est donc un amas, et un amas prodigieux, de ces es- UN VIRUS DES INSECTES. 259 pèces d'écailles. Les femelles ont bien l'air de faire usage de ces écailles pour envelopper leurs œufs; mais les papillons des chenilles du pin n’ont pas voulu pondre chez moi, et par conséquent ils ne m'ont pas appris s'ils emploient ces écailles pour couvrir leurs œufs, ni ce qu'ils font de tant d’écailles rassemblées autour de leur derrière, qui ne leur ont pas été données et placées là pour êlre inutiles. » Oui, vous aviez raison, maître : celle moisson de paillettes, si drue, si régulière, n’a pas poussé sur le croupion pour rien. Est-il quelque chose sans bul? Vous ne le pensiez pas ; je ne le pense pas non plus. Tout a sa raison d'être. Oui, vous avez élé bien inspiré en prévoyant que la nuée d’écailles envolée sous la pointe de votre épingle, devait servir à pro- léger les œufs. Du boul des pinces, j’enlève, en effet, la toison écailleuse. Les œufs apparaissent, semblables à de pelites perles d’émail blanc. Étroilement groupés l’un contre l'autre, dans un ordre parfait, 1ls forment 9 files longitudinales. Dans l’une de ces files, je compte 35 œufs. Les neuf rangées élant à très peu de chose pareilles, le total du cylindre est de 300 œufs envi- ron. Belle famille pour une seule mère. L'éclosion a lieu en septembre. Les chélives créatures, mesurant à peine 1 millimètre de longueur, sont d’un jaune pâle, hérissées de cils, les uns plus courts et noirs, les autres plus longs et blancs. Leur têle, d'un noir luisant, est rela- livement énorme. À celte exagéralion céphalique correspond une vigueur de mâchoire capable d'attaquer dès le début une corlace nourriture. Le repas presque immédiatement commence. Après avoir erré quelques instants à l’aventure parmi les écailles du berceau commun, les jeunes chenilles se rendent sur la double feuille qui sert d’axe au cylindre natal, s’y attablent et la rongent de fins sillons linéaires, limités par les ner- vures, laissées intactes. Repue, la petile famille recule à la base de la double feuille, s'y groupe sans ordre et commence à filer. Son travail 256 J. I. FABRE. est un globule de gaze d'extrême finesse, prenant appui sur quelques aiguilles voisines. Les filandières sont bien débiles, mais si actives, qu’en vingt-quatre heures le globe de soie acquiert le volume d’une noisette, et celui d’une pomme en une paire de semaines. Ce n’est pas là néanmoins le noyau du grand établissement où doit se passer l'hiver; c’est un abri provisoire, très léger; peu coûteux en matériaux. La douceur de la saison n'exige pas davantage. Les jeunes chenilles en rongent sans réserve les solives, les mâts entre lesquels les fils sont ten- dus, c’est-à-dire les feuilles comprises dans l'enceinte de soie. Leur édifice fournit à la fois le vivre et le couvert, con- dition excellente qui affranchit des sorties périlleuses à cet âge. Pour ces chétives, le hamac est aussi le garde- manger. Ces établissements provisoires se renouvellent à plusieurs reprises, toujours à des hauleurs plus grandes sur l'arbre, si bien que le troupeau, éclos sur les branches inférieures, iraînant à lerre, se trouve enfin sur les ramificalions élevées et jusque sur la cime du pin. Au bout de quelques semaines, une première mue rem- place l'humble toison du début, pâle, hérissée, disgracieuse, par une autre qui ne manque ni de richesse, ni d'élégance. A la face dorsale, les divers segments, sauf les trois premiers, sont ornés d'une mosaïque de six petites plaques nues, d'un rouge groseille, faisant un peu saillie sur le fond noir de la peau. Leur ensemble est circonscrit par une palissade en poils d’un roux vif, divergents, presque couchés. Au centre de cetle marquetterie cramoisie, se dressent deux faisceaux de cils très courts, rassemblés en aigrettes planes qui relui- sent au soleil, ainsi que des points d'or. Tel est le costume de l’âge moyen. LE | Cependant les froids de novembre arrivent. L'heure est venue de construire l'habitacle d'hiver. Dans les hauteurs du pin, l'extrémité d’un rameau est choisie, à feuilles convena- blement serrées et convergentes. Les filandières l’envelop- » UN VIRUS DES INSECTES. 291 pent d’un réseau diffus, qui incurve un peu les feuilles voi- sines, les rapproche de l'axe et finit par les noyer dans le Lissu. Ainsi s'obtient une enceinte moilié soie, moilié feuilles, capable de résisler aux intempéries. Au commencement de décembre, l'ouvrage a la grosseur des deux poings et au delà; en son ullime perfeclion, vers la fin de l'hiver, il atleint le volume d’une paire de litres. C’esl un grossier ovoïde qui, longuement, s'atténue en bas et se prolonge en une gaine en- veloppant le rameau. Tout nid, que ne délorme pas encore le séjour prolongé des chenilles, montre au centre une volumineuse coque d’un blanc opaque, et autour une enveloppe de gaze diaphane. La masse centrale, formée de fils serrés, a pour parois un molleton épais, où sont noyées, comme soulien, de nom- breuses feuilles inlacles et verles. L'épaisseur de cetle mu- raille peut atleindre une paire de centimètres. Au sommet du dôme bâillent, très variables de nombre et de distribution, des ouvertures rondes, du calibre d’un crayon ordinaire. Ce sont les portes du logis. Par là sortent, par là rentrent les chenilles qui, lous les soirs, jusqu’à une heure avancée de la nuit, s en vont en procession, brouter le feuillage des rameaux voisins. Tout autour de la coque, émergent et se dressent des feuilles respeclées de la dent. Du sommet de chacune, rayonnent, en gracieuses courbes d'escarpoletle, des fils qui, lâchement entrelacés, forment une légère tenture, une véranda, soignée de travail et d'ampleur, surtout à la partie supérieure. Là, se trouve spacieuse terrasse où, pendant le jour, les chenilles viennent sommeiller au soleil, amoncelées l'une sur l’autre et léchine courbée en rond. Le réseau tendu au-dessus, fait office de ciel de lil; il modère l’insola- tion ; 1l préserve les dormeuses d'une chute lorsque le vent balance le rameau. | Avec des ciseaux, éventrons le nid d'un bout à l’autre, suivant un méridien. Une large fenêtre s'ouvre, qui permet ANN. SC. NAT. ZOOL. VI, 17 258 J. H. FABRE. de voir [a disposition de l’intérieur. Tout d’abord, un fait nous frappe : les feuilles encloses dans l'enceinte sont in- tactes, en pleine vigueur. Les jeunes chenilles, dans leurs établissements temporaires, rongent, jusqu’à les luer, les feuilles cernées par l'enveloppe de soie. Sans quitter leur abri, lorsque le temps est mauvais, elles ont ainsi, pour quelques jours, le garde-manger garni, condition réclamée par leur faiblesse. Devenues fortes et travaillant à leur de- meure finale, elles se gardent bien de toucher à ces feuilles qui consolident l'édifice contre les assauts de l'hiver; elles se font obligalion, si pressante que soil la faim, de ne pas scier les solives de la maison. “4 A l’intérieur du nid, ouvert par les ciseaux, on voit donc une dense colonnade de feuilles vertes, plus ou moins enve- loppées d’un fourreau soyeux, où pendillent les loques des chenilles défuntes et les chapelets de crottins secs. A la fois dépotoir et friperie, cet intérieur est fort déplaisant en somme et ne répond en rien à sa superbe enceinte. Tout au- tour, épaisse muraille de molleton et de feuilles emméêlées. Pas de chambres, pas de compartiments limilés, pas de cloi- sons. La pièce est unique, rendue labyrinthe par la colon- nade des feuilles vertes, étagées à toules les hauteurs de l'ovoide. Là se liennent, pendant le repos, les chenilles groupées en amas confus. A la nuit noire, les endormies s’éveillent, sortent et se ré- pandent, chacune à sa guise, sur toute la surface du mid. C'est alors un ravissant spectacle. Des zébrures d’un roux vif ondulent, en tous les sens, sur la blanche nappe de soie. Qui monte, qui descend, qui déambule en travers, qui pro- cessionne par courtes files, el tout en cheminant avec gra- vité dans un magnifiqne désordre, chacune colle sur le par- _cours le fil constamment appendu à la lèvre. Enfin, on se rend au pâturage; puis à la rentrée, vers les dix, onze heures de la nuit, nouvelle station sur le nid et nouveau tra- vail de filature. Ainsi s’augmente l'épaisseur du couveri par une fine cou- | UN VIRUS DES INSECTES. 259 che juxtaposée au travail antérieur; ainsi se consolide Ja demeure par de nouveaux appuis. Les feuilles vertes voisines sont saisies par le réseau et englobées dans la construction. Si leur extrémité seule est libre, de ce point s’irradient des courbes qui amplifient le voile, le rattachent plus loin. Tous les soirs, lorsque le temps le permet, l’animalion est donc grande, pendant une paire d'heures, à la surface du nid; d’un zèle jamais lassé, se poursuivent la consolidation et l’épaississement de la demeure. Dans le courant de février, se fait une cuunde mue. Les processionnaires s’amoncellent confusément sur le dôme du nid et s'y mainliennent, si le temps est beau, nuit el jour immobiles. C’est là que s'opère l’excoriation. Après cette mue, les poils du milieu du dos sent d’un roux terne, pâli encore par de nombreux el longs poils blancs interposés. Mais à ce costume fané, s’adjoignent des appareils singuliers qui avaient attiré l'attention de Réau- mur, fort perplexe sur leur rôle. A la place occupée d’abord par la mosaïque groseille, huit segments de la chenille sont maintenant fendus d’une ample boutonnière transversale, d’une sorle de bouche à grosses lèvres qui, à la volouté de l'animal, s'ouvre toute grande el bâille, ou bien se referme sans laisser trace visi- ble. De chacune de ces bouches épanouies, s'élève une gibbo- sité à peau fine, incolore, comme si la bête exposait au dehors et distendait son LE contenu. À peu près ainsi feraient hernie les viscères à travers la peau fendue par le scapel. Deux gros points d’un brun noir occupent la face an- térieure de la protubérance; en arrière, se dressent deux courtes aigreltes planes de cils roux qui brillent d’un riche éclat au soleil. Tout autour, rayonnent de longs poils blancs, élalés presque à plat. Celle hernie est irès sensible. À la moindre irrilation, elle rentre et disparaît sous le tégument. A sa place se creuse un cratère ovale, une sorte d’énorme stomate, qui rapide- ment rapproche ses lèvres, se clôt, s’efface en plein. Les 260 J. IT. FARBRAI. longs cils blancs qui forment barbiche el moustaches aulour de cetle bouche, suivent les mouvements des lèvres con- traclées. D'abord irradiés et couchés, ils se redressent ainsi qu'une moisson que le vent prendrait en dessous, et se ras- semblent en un cimier transversal, perpendiculaire au dos de la bête. Ce redressement pileux amène une brusque modification dans l'aspect de la chenille. Les cils roux ont disparu, en- fouis sous la peau noire; les poils blancs relevés forment crinière hirsule; la couleur générale du costume est devenue plus cendrée. Le calme revenu, — el c'est bientôt fait, — les boulon- nières de nouveau s'ouvrent, bâillent; les gibbosités sen- sibles émergent, promptes à disparaître encore sil sur- vient une cause d’émoi. Ces allernalives d'épanouissement et d’occlusion rapidement se répèlent. Je les provoque à volonté. Il me suffil de toucher, de façon très légère, avec un fétu de paille, l’une quelconque des protubé- rances. Le mamelon atteint aussilôt se contracte, rentre en lui- même ainsi que le font les cornes du colimaçon, et se {rouve remplacé par une bouche béante, qui se clôt à son tour. D'habilude, mais non toujours, le segment ému par le con- (act de ma paille est imité par les autres, soit d’avant, soit d’arrière, qui, de proche en proche ferment leur appareil. Tranquille et en repos, la chenille à généralement les slo- mates épanouis; en marche, tantôt elle les ouvre et tantôt elle les ferme. Dans tous les cas, épanouissement et clôture sont de répé- tilion fréquente. En se rapprochant et rentrant sous peau, les lèvres de l'embouchure finissent donc par délacher, par rompre leurs fragiles moustaches de cils roux. Ainsi s’a- masse au fond du cratère une poussière de poils brisés, bientôt groupés en pelits flocons, grâce à leurs barbelures. Si l'épanouissement de la boutonnière se fait de façon un peu brusque, la saillie centrale projette au dehors, sur les flancs UN VIRUS DES INSECTES. . 261 de la bête, sa charge de ruines pileuses, que le moindre souffle soulève en atomes dorés. Penché toute une malinée, sans méfiance, avec une loupe, sur mes chenilles, afin de me rendre compte du jeu de leurs boulonnières, j'eus, pendant vingt-quatre heures, les paupiè- res et le front rubéfiés, endoloris par un prurit encore plus cuisant el plus tenace que celui de la piqûre de l'ortie. En me voyant descendre, pour le diner, en ce pileux élat, les yeux gonflés, rougis, le visage méconnaissable, on s'inquié- tail aulour de moi, me demandant ce qui m'était arrivé. Il fallut le récit de ma mésavenlure pour rassurer la maison- iiée: Je rapporte sans hésitation mon épreuve inallendue aux cils roux trilurés et amassés en flocons. Le souffle de la respiration allait les chercher dans les pocheltes ouvertes, et Les soulevait jusqu'à mon visage, lrès rapproché. L’inter- venlion irréfléchie des mains qui, d'ici, de là, essayaient de soulager la démangeaison, ne faisait qu'aggraver le mal en disséminant la poussière urlicante. Il me fallut le repos de la nuit pour êlre à peu près remis de cet accident, d’ail- leurs sans autre gravité. Continuons cependant : il convient de substituer à des faits accidentels des expérimentations prémédilées. Les pochetles dont les boutonnières dorsales représentent l'entrée, sont encombrées, ai-je dit, de ruines pileuses, épar- ses ou groupées en flocons. De la pointe d’un pinceau, j'y cueille, quand elles bâillent, un peu de leur contenu que j'étale par friction, soit au poignet soit à la face interne de l’avant-bras. Le résultat ne se fait pas attendre. Bientôt la peau rougit et se couvre de pâles boursouflures lenliculaires, comme en produit la piqüre de l’orlie. Sans être bien vive, la douleur s'affirme agaçante. Le lendemain prurit, rougeur et goufle- ment, tout a disparu. Telle est en général la marche des choses; mais n'oublions pas de dire que l'essai ne réussit pas toujours. 262 J. HI. FABRE. L'efficacité des cils roux paraît sujette à de grandes varia- lions. Parfois il m'est arrivé de me frotter soit avec la che- nille entière, soit avec les poils brisés cueillis de la pointe d’un pinceau, sans amener aucun résullat déplaisant. La poudre à gratter est, semble-t-il, de qualité variable suivant certaines circonstances difficiles à démêler. Passons à de plus graves épreuves. Vers le milieu de mars, alors que, pour la majeure partie, les processionnai- res ont émigré sous terre, je m avise d'ouvrir quelques nids, désireux d'en recueillir, en vue de mes études, les derniers habitants. Sans précaution, les doigts tiraillent la demeure de soie, solide étoffe ; ils la dilacèrent par loques, 5 fouillent, l'éventrent, la to biette Me voici, encore une fois et de façon plus sérieuse, dupe de mon insoucieux entrain. À peine l'opération terminée, le bout des doigts s’endolorit pour tout de bon, surtout dans la partie plus délicate qu’abrile le bord de l'ongle. J'y ressens comme le travail lancinant d’une suppuralion en ses débuts. Tout le reste de la journée et toute la nuit, la douleur per- siste, agaçante au point de m’enlever le dormir. Elle ne se calme que ie lendemain, après vingt-quatre heures d’un we supplice. | D'où me venait la nouvelle mésaventure? Je n'avais pas manié les processionnaires, qui, du reste, étaient fort rares en ce moment dans le nid. Je n’avais pas renconiré de vieil- les dépouilles, car la mue, je viens de le dire, ne se fait pas à l'intérieur du nid. Quand arrive le moment de quitter le deuxième costume, celui à mosaïques, les processionnaires s'amoncellent au dehors, sur le dôme de la demeure, et laissent là, en un seul tas, les défroques rejetées. Que reste-t-il pour expliquer le prurit auquel nous expose le maniement des nids ? Il reste les cils roux caducs, pous- sière invisible. Pendant une longue période, les procession- naires grouillent, vont et viennent dans le nid ; elles en ira- versent la paroi, se rendant au pâturage ou regagnant leur dortoir. Immobiles ou cheminant, elles ne cessent d’ouvriret UN VIRUS DES INSECTES. 263 de fermer leurs bouches dorsales, appareils d’information. Au moment de la clôture, les lèvres de ces houlonnières, roulant l’une sur l’autre ainsi que des laminoirs, happent la pilosité voisine, l’arrachent, la brisent en atomes que le fond de la poche, bientôt remontant, rejette au dehors. Ainsi sont disséminées, insinuées de toutes parts dans l'épaisseur du nid, des myriades de parcelles cuisantes. Anti- cipons un peu sur l'exposé des faits, el ajoutons à ces parcelles pileuses, la poussière des crottins, agents fondamentaux de l’urticalion. La robe de Nessus brûlait les veines de qui la portait ; la soierie de la processionnaire, autre tissu empoi- sonné, met le feu aux doigts qui la manient. Examinés au microscope, les cils roux, poudre à gratter, sont des baguettes rigides, très acérées à l’un et l’autre bout et armées de barbelures sur leur moilié antérieure. Ils n’ont rien de la structure des poils de l’ortie, ampoules effilées dont la pointe siliceuse se casse et verse un liquide irrilant dans la petite plaie. La plante dont le nom latin a fourni le terme d’urtication, emprunte le modèle de ses armes aux crochels des serpents venimeux ; elle agit, non par la blessure mais par le venin introduit. La processionnaire fait usage d’une autre mé- thode. Ses cils, n'ayant rien de comparable au réservoir ampullaire des poils de l’ortie, doivent êlre empoisonnés à la surface, comme les sagaies du Cafre et du Zoulou. Pénètrent-ils réellement dans l’épiderme? Sont-ils le jave- ot barbare qui ne peut s’extraire une fois entré ? Avec leurs barbelures, plongent-ils plus avant à mesure que frémissent les chairs exaspérées ? Rien de pareil n’est admissible. En vain Je porte la loupe sur le point endolori, je ne parviens pas à voir le minuscule dard implanté. Réaumur, lorsqu'il se gratlait, éprouvé par la processionnaire du chêne, n’y esl pas davantage parvenu. Il soupçonnait sans pouvoir rien affirmer. Non, malgré leur pointe acérée et leurs barbelures qui en font, sous le microscope, des armes redoutables, les cils de 260% J. HE. FABRE. la processionnaire du pin ne sont pas des dards propres à s'implanter et à provoquer le prurit par leur piqûre. D'ail- leurs beaucoup de chenilles, toutes fort inoffensives, sont hérissées d’une loison qui, vue au microscope, se résout en épieux barbelés, très bénins sous un aspect menaçant. Telle est, par exemple, la chenille du Chelonia Caja, la Héris- sonne, qui s enroule sur elle-même au moment du danger, el fail le hérisson, en présentant de {ous côtés à l'ennemi son armure de poils. On hésite à toucher cette horreur du bout du doigt, etcependant la bêle n’a rien d'offensif. Il est alors d'évidence que la cause de l’urticalion se {rouve ailleurs que dans les barbelures. S'il suffisait de cils dentelés pour endolorir les doigts, la plupart des chenilles velues se- raient dangereuses, car presque toutes ont les poils épineux. Il se trouve, au contraire, que la malignité est dévolue à un bien pelit nombre, non distinct des autres par une structure spéciale de la pilosilé. Que les barbelures aient un rôle, celui de fixer l’atome urlicant sur nolre épiderme, de Île maintenir ancré sur place, c'esl après tout possibie ; mais Ja douleur lancinante ne saurait, en aucune manière, prove- nir de la simple piqûre de pareils harpons, si subtls. Bien moins menus, les cils groupés par coussinets sur les figues de Barbarie, sont férocement barbelés, mais dépourvus de virus. Gare aux doigls trop confiants en cette espèce de velours. Au moindre contact, ils sont lardés de harpons qui défient notre palience à les extraire. D'ailleurs, souffrance nulle ou à peu près, car l’action du dard est ici purement mécanique. En supposant, chose fort douteuse, qu'ils puissent péné- trer dans l’épiderme, ainsi agiraient, mais avec moins de puissance, les cils de la processionnaire, s'ils n'avaient que leur pointe acérée et leurs barbelures. Qu’ont-ils de plus ? Ils doivent avoir, non à l'intérieur, comme les poils de l'ortie, mais à la surface, un agent d'irritation; ils doivent être enduits d’un produit empoisonné qui les fail agir par simple contact. Au moyen d’un dissolvant, enlevons ce virus, UN VIRUS’ DES INSECTES. 9265 et les dards de la processionnaire, réduils à leur insigni- fiante aclion mécanique, seront inoffensifs. Le dis ra au contraire, expurgé de toule pilosité par la fillralion, sera chargé du principe urlicant, que nous pourrons après expé- rimenler sans l'intervention des poils. Iso'é et concentré, le principe du pruril, loin de perdre à ce traitement, doit y yagner en violence. Ainsi prévoit la réflexion. Pour simplifier la recherche, au lieu de soumettre au dis- solvant les chenilles entières, qui compliqueraient l'extrait avec leur graisse et leur bouillie alimentaire, je préfère employer les dépouilles seules. Je recueille donc, d’une part, l’amas de peaux arides que la mue du second âge a laissées sur le dôme de la demeure de soie; d’autre part, les dépouilles que les chenilles ont rejetées dans le cocon en se chrysalidant ; el je mets les deux lots infuser isolément, pendant vingt-quatre heures, dans de l’éther sulfurique, celui des dissolvants qui m'a réussi le mieux. L'infusion est incolore. Le liquide, soigneusement filtré, est abandonné à l’évaporation spontanée jusqu’à réduction en quelques goultes. Enfin l'amas de peaux est lavé à plu- sieurs reprises avec de l’éther, sur le fillre. Deux épreuves sont maintenant à faire : celle des dépouilles et celle du produit de la macération. La première est on ne peut mieux orcrine Hirsutes comme à l’état normal et desséchées à point, les peaux de l’un et l’autre état, épuisées par l’éther, ne produisent le moindre effet, bien que je m'en frictionne sans ménagement à la com- missure des doigts, point {rès sensible au prurit de l’urli- cation. La pilosité est la même qu'avant l’action du dissol- vant ; elle n'a rien perdu de ses barbelures et de ses pointes de javelot, et néanmoins, elle est inefficace. De douleur point. Privés de leur toxique enduit, ces milliers de dards sont devenus velours bénin. La seconde épreuve est plus affirmative encore, et si dou- loureusement concluante que l'envie ne m'a pris de recom- mencer. Quand l'infusion éthérée se trouve réduite à 266 J. H. FABRE. quelques goulles par l’évaporation spontanée, j'en imbibe un morceau de papier buvard plié en quatre et formant un carré qui mesure au delà d’un pouce. Trop peu méfiant de mon produil, je fais largement les choses en quantité de virus et en superficie de mon pauvre épiderme. D'abord rien pendant une dizaine d'heures, puis déman- geaison croissante et sensalion de brûlure assez vive pour me valoir l’insomnie la majeure partie de la nuit. Le lende- main, après vingl-quaire heures de contact, l'appareil est enlevé. Un stigmate rouge, un peu tuméfié et très neltement circonscrit occupe le carré que recouvrail le papier vireux. Endolorie comme par un caustique, la peau sv montre ruguleuse, semblable à un lambeau de peau de chagrin. De ses menues pustules pleurent des larmes de sérosilé qui se concrèlent en une malière pareille de coloration à la gomme arabique. Ce suinlement séreux se maintient une paire de jours el au delà. Puis l’inflammalion se calme; la douleur, jusque-là fort incommode, s’apaise ; l’'épiderme se dessèche et se détache par pellicules. Tout est fini, moins le stigmate rouge, qui se maintient longtemps encore, tant est tenace, en ses effels, l’extrait de la processionnaire. Trois semaines après l'épreuve, le carré de l’avant-bras, soumis au virus, est encore d’un pâle violacé. En se marquant ainsi, comme au fer rouge, est-on au moins dédommagé ? Oui, un peu de vrai est le baume mis sur Ja blessure, et c’est un baume souverain que celui de la vérilé. 11 viendra tout à l'heure nous soulager de misères bien autrement graves. Un pas est fait, tout pelit encore, dans le problème des chenilles urticantes. Les lavages à l'éther viennent de nous montrer que la pilosité agit, non par ses piqûres, mais par un virus spécial dont elle est imprégnée. Ce virus, d'où pro- vient-il ? | Et tout d’abord, la processionnaire du pin possède-t-elle un appareil glandulaire particulier qui élabore le cuisant UN VIRUS DES INSECTES. 267 produit comme le font, par exemple, les glandes venimeuses de l'hyménoptère? En aucune manière. L’anatomie constate l'identité de structure interne dans la chenille urticante et dans la chenille bénigne. Rien de plus, rien de moins. Le produil vireux, d’origine non localisée, doit résulter alors d’un travail général qui intéresse l’organisation entière ; il doil, par conséquent, se retrouver dans le sang, à la manière de l’urée chez les animaux supérieurs. Soupçon grave, mais après toul soupçon sans valeur, tant que l'expé- rimentalion n'aura pas dit son mot sans réplique. Cinq ou six processionnaires sont piquées de la pointe d’une aiguille et me fournissent assez de sang pour imbiber un carré de papier buvard, que j'applique après sur l’avant- bras avec bandage imperméable. Ce n’est pas sans une cer- taine anxiélé que j'attends le résultal de l'épreuve. Suivant Ja réponse, mes prévisions recevront base solide ou s'éva- nouiront dans l'inanité des rêveries. À une heure avancée de la nuil, la douleur m'éveille, douleur, celle fois, jouissance intellectuelle. J'avais bien prévu. Le sang contient, en effet, la matière virulente. Il provoque prurit, gonflement, sensation de brûlure, suinte- ment de sérosité el enfin mortification de l’épiderme. Me voilà renseigné. Très heureux de mon mal, qui me lance dans une voie sûre, je continue mon informalion en raisonnant ainsi : le virus du sang ne saurait être substance vivante, qui prenne part au fonctionnement de l'organisme; c’est plulôl, ainsi que l’urée, l'acide urique et aulres composés analogues, une ruine, une scorie du travail vital, un déchet qui doit s'expul- ser à mesure qu'il se forme et s’accumule. Je le relrouverai donc dans le crotlin de la chenille, masse commune des résidus digestifs et des résidus urinaires. _Exposons la nouvelle expérience, non moins fondamentale que la précédente. Je mets infuser, un jour ou deux, dans de l’éther sulfurique, quelques pincées de crottins très secs, tels qu’on les trouve en abondance dans les vieux nids. Le 268 JP. HT. FABIRTE. | liquide devient d’un vert sale, coloré qu'il est par la chloro- phylle des aliments. Alors se répèle la manipulation adoptée dans les précédentes épreuves. J'y reviens, pour bien préci- ser la marche suivie, et m'épargner des rediles dans les diverses expérimentalions qui vont suivre. L'infusion est filtrée, puis évaporée spontanément jusqu’à ce qu'il ne reste que les gouttes nécessaires à l’imbibilion de mon urticaire. Celui-ci consiste en un feuillet de papier buvard, plié en quatre pour augmenter l'épaisseur du cous- sinet el lui donner plus grande puissance d'absorption. Une paire de cenlimèlres carrés de superficie, c’est très suffi- sant ; c'est même trop en cerlains cas. Ma prodigalité de no - vice m'a coûté de si mauvais moments, que je me fais scrupule d’averlr le lecteur désireux d'essayer sur lui-même. Imbibé à point, le carré de papier est appliqué sur l’avant-bras, à la face interne, de peau plus délicate. Une lame de caoutchouc le recouvre et le garantit, par son imperméabilité, de la déperdition du virus. Enfin, un bandage de loile maintient le tout en place. Dans l'après-midi, le 4 juin 1897, date pour moi mémora- ble, j'essaye, comme il vient d'être dit, l'extrait élhéré des croltins de la processionnaire. Dans la nuit, forte déman- geaison, sensation de brûlure, douleur lancinante. Le len- demain, après une vinglaine d'heures de contact, j'enlève l'appareil. Le liquide vireux, trop prodigué dans mon incer- titude du succès, s’est extravasé au delà du carré de papier. Les parlies alteintes, et encore plus celle que recouvrait le papier, sont tuméfiées et forlement rougies ; en oulre, celle dernière a l’épiderme ruguleux, ridé, morüfié. Cela cuit un peu, cela démange et c’est tout pour le moment. | Le surlendemain, le gonflement devient plus fort et gagne les profondeurs de la massé musculaire qui, sous le choc du doigt, tremblole ainsi qu’une joue fluxionnée. La coloration est d’un rouge carmin vif et s'étend à la ronde autour du carré que recouvrail le papier. Une abondante sérosité trans- pire en goultelettes. Le cuisant prurit augmente el devient UN VIRUS DES INSECTES. 269 tel, pendant la nuit surtout, que je suis obligé de recourir à un palliatif, vaseline au borax el charpie. En cinq jours c’est devenu abominable ulcère plus inquié- tant d'aspect que de réelle douleur. Ces chairs gonflées, tremblotantes, dénudées de leur épiderme, inspirent pitié. La personne qui matin et soir renouvelle mon coussinel de charpie, en a presque mal au cœur. On croirait, me dit-elle, que les chiens vous ont rongé le bras. J'espère bien que dé- sormais vous renoncerez à votre infernale drogue. Je laisse dire la compalissante infirmière et je médile d’aulres épreuves, dont quelques-unes me seront aussi coù- teuses. Sainte vérilé, quelle n’est pas La puissance ! Tu con- vertis la torture en satisfaction, {u me fais réjouir de mon bras écorché. Que gagnerai-je à ce pelit supplice : Je saurai pourquoi une misérable chenille nous fait gratter. Rien de plus, et cela me suffit. Trois semaines se passent; l'épiderme se refait, mais poinlillé de pustules cuisantes: le gonflement diminue ; la rougeur persiste, toujours très forte. L'effet de l'odieux pa- pier est de longue durée. Au boul d'un mois, je ressens encore des démangeaisons, des irrilations de brûlure exa- cerbées par Ja chaleur du fit. Enfin toul disparaîl, moins la _rougeur dont je garderai longtemps encore le stigmale. Il faudra un trimestre et davantage pour en amener l’efface- ment complel. Le jour se fait dans Le preblème : le virus de la procession- naire est bien une scorie de l’usine organique, un décombre de l'édifice vivant. La chenille s’en débarrasse avec ses ex- créments. Mais la matière du crottin à double origine. La majeure part représente les résidus digestifs ; l’autre, en faible proportion, se compose des produits urinaires. A la- quelle des deux se rapporte le virus? Avant de poursuivre, permeltons-nous une digression qui facililera la suite des recherches. Demandons-nous quels avantages la processionnaire peut relirer de son produit urli- cant. J'entends déjà la réponse. C'est pour elle un moyen de 270 J. IH. FABRE. protection, de défense. Avec sa crinière empoisonnée, elle rebute l'ennemi. Je ne vois pas bien la portée de la réponse. Je songe aux ennemis attitrés, à la larve du Calosome sycophante, qui vit dans les nids de la processionnaire du chêne et en gobe les habitants sans nul souci de leur brûlante toison; je songe au Coucou, grand consommateur lui aussi, dit-on, des mêmes chenilles, el qui s’en gorge au point de s'implanter dans le gésier un hérissement de leurs poils. J'ignore si la processionnaire du pin paye semblable iribut. Je lui connais du moins un exploiteur. C’est un dermeste, qui habite la cité de soie et s’y nourrit des reliques des che- nilles défuntes. Ce croque-mort nous affirme d'autres dévo- rants, tous doués d'un estomac fail exprès pour pareilles épices. A la moisson des vivants, jamais le moissonneur ne manque. | Non, un virus spécial, expressément élaboré pour défen- dre la processionnaire du pin et ses émules en urtication, ne me dit pas le dernier mot de l'affaire. Difficilement j'accor- derais créance à telle prérogative. En quoi ces chenilles ont- elles, plus que les autres, besoin de protection ? Quels motifs en forment une casle à part, douée d’exceptionnelles virosi- tés défensives? Leur rôle, dans le monde entomologique, ne diffère pas de celui des autres, les hérissées de poils et les nues. Ce sont les dénudées qui, à défaut d’une crinière, de- vraient, il semble, se prémunir eontre le péril et s’imprégner de corrosif au lieu de rester proie facile et bénigne. L’horri- pilée oindrait sa farouche toison d’un cosmétique redouta- ble, et la lisse serait élrangère à ce moyen de défense ! Ces contradiclions m'inspirent méfiance. Ne serait-ce pas plutôt ici propriété générale, commune à toutes les chenilles, aux lisses comme aux vêlues de poils ? Parmi ces dernières, quelques-unes, en petit nombre, vivant dans des conditions spéciales, qu'il s'agira tantôt de déter- miner, seraient aptes à révéler, par l’urtication, la virosité de leurs déchets organiques ; les autres, l’immense majorité, UN VIRUS DES INSECTES. ŒTE vivant en dehors de ces condilions-là, seraient inhabiles aux irritants contacts quoique douées des matériaux nécessaires. Dans toutes, le même virus doit se trouver, résultat d’un tra- vail identique, tantôt mis en évidence par le prurit, tantôt, et le plus souvent, méconnu, latent si nos artifices n'inter- viennenl pas. Quels seront ces artifices? Rien de plus simple. Je m'adresse au ver à soie. S'il est une chenille inoffensive au monde, c'est bien celle-là. Des femmes, des enfants la ma- nient par poignées dans les magnaneries, elrien de fâcheux n'en résulle pour leurs doigts délicats. Le ver satiné est d’une innocuilé parfaite sur un épiderme aussi doux que le sien. Mais ce défaul de virus caustique n’est qu'apparence. J'essaye, d’après la manipulation adoplée ci-dessus, le crottin sec du ver à soie. Un cuisant ulcère au bras, pareil dans son mode d'apparition et dans tousses effets à celui que m'ont valu les déjections de la processionnaire, m'affirme que la logique avait raison. Oui, le virus qui fait tant gratter, qui gonfle et corrode la peau, n'est pas un produit dévolu seulement à quelques che- nilles ; je le retrouve, avec ses invariables propriétés, jusque dans la chenille qui semblait tout d’abord ne rien posséder de pareil. Le virus du ver àsoien est d’ailleurs pas inconnu dans mon village. La vague observation de la paysanne a devancé l'observation précise du savant. Les personnes chargées de l'éducation, femmes et jeunes filles, les magnanarelles enfin, se plaignent de cerlaines tribulalions dont la cause serait, disent-elles, /ou verin di magnan, le venin des vers à soie. Cela consiste en une vive démangeaison aux paupières rougies et gonflées. Les plus impressionnables éprouvent des exfo- lialions d'apparence dartreuse sur l’avant-bras, que ne protège plus pendant le travail, la manche relroussée. La cause de vos petites misères, je la sais maintenant, vaillantes magnanarelles. Ce n’est pas le ver qui, par son contact direct, vous endoloril; son maniement n’est en rien à 272 J. II. FABRE. craindre. C'est de la litière seule qu'il faut se méfier. Il y a là, pêle-mêle avec les débris du feuillage, copieux amas de crottins imprégnés de la matière qui vient de me ronger si douloureusement la peau; il y a là, el seulement là, lou verin comme vous l’appelez. C’est déjà une consolation que de savoir la cause de son mal. J'en ajoulerai une autre. Quand on enlève la lilière et qu’on renouvelle la feuille, il convient de soulever le moins possible la poussière irrilante ; il faut éviler de porter les mains à la figure, aux yeux surtout ; il est prudent de rabat- tre les manches pour se protéger le bras. Ces précautions prises, rien de fâcheux n’adviendra. Le succès oblenu avec le crottin du ver à soie, me prédi- sait réussite pareille avec les excréments de la première chenille venue. Les faits ont en plein confirmé la prédiction. J’aiessayé les granules slercoraux de diverses chenilles, non choisies, mais comme me les fournissaient les chances de mes récolles : Vanesse grande iorlue, Mélitée Athalie, Pié- ride au chou, Sphinx de l’euphorbe, Grand-Paon, Acberon- tie Alropos, Dicranure queue fourchue, Arctie marte, Lipa- ris de l’arbousier. Tous mes essais, sans en excepler un seul, ont amené l’urlicalion à des degrés divers de violence. Ces variations dans l’inlensilé des effets produils, je les rapporte aux quaplités de virus, plusfortes ou plus faibles, impossibles à doser. L'excrélion urticante est donc commune à toutes les che- nilles. Par un revirement bien inattendu, la répugnance populaire est fondée, le préjugé devient la vérité, loutes les chenilles sont vireuses. Dislinguons cependant. Avec la même virosilé, les unes sont inoffensives, et les autres, bien moins nombreuses, sont à craindre. D'où provient celte différence ? F4 | Je remarque que loutes les chenilles signalées comme urticantes vivent en société et se filent des habilacles de soie où longtemps elles stationnent. De plus, elles sont velues. De ce nombre sont : la processionnaire du pin, la pro- UN -VIRUS DES INSECTES. 273 cessionnaire du chêne et les chenilles de divers Liparis. Considérons en particulier la première. Son nid, volumi- neuse bourse, est superbe de soyeuse blancheur au dehors ; au dedans, c’est un odieux dépotoir. La colonie s’y tient loute la Journée et la majeure parlie de la nuit. Elle n’en sort en procession, qu'aux heures avancées du crépuscule pour aller brouter le feuillage voisin. Ce long internement à pour conséquence un copieux amas de crottins au sein de la demeure. À tous les fils de ce labyrinthe, il en pend des chapelets; dans tous les couloirs, les parois en sont tapissées ; tous les passages en sont encombrés. D'un nid du volume de la tête, il m'est arrivé de retirer, avec un crible, un demi- litre de cette grenaille stercorale. Or, c'est au milieu de celte ordure que les chenilles vont et viennent, circulent, grouillent, sommeillent. Les suites de ce profond mépris des soins de propreté sont évidentes. Certes la processionnaire ne souille pas sa toison au con- tact de ses arides granules ; elle sort de chez elle avec un costume correctement lustré, ne laissant rien soupconner des latrines traversées, N'imporle, les poils frôlant sans cesse l'immondice s’enduisent inévilablement de virus el empoisonnent leurs barbelures. La chenille devient urti- cante parce que son genre de vie la soumet au contact pro- longé de son ordure. Voyez, en effet, la Hérissonne. Pourquoi est-elle bénigne malgré sa farouche pilosité? Parce qu’elle vit isolée el va- gabonde. Jamais sa crinière ne nous causera prurit par la la raison bien simple que la chenille ne stationne pas sur ses déjections. Disséminés à travers champs et peu nombreux d'ailleurs à cause de l'isolement de la bête, les crotlins, tout vireux qu'ils sont, ne peuvent transmettre leurs éner- gies à une toison sans rapports avec eux. Si la Hérissonne vivait en société dans un nid dépotoir, elle serait à la tête de nos chenilles urlicantes. Au premier aspect, les chambrées des magnaneries sem- bleraient remplir les conditions nécessaires à la virosité su- ANN. SC, NAT. ZOOL. vi, 18 274 J. H. FABRE. perficielle chez le ver à soie. Chaque changement de litière élimine des claies le crottin par corbeilles. Sur cet amas d'ordure, grouillent les vers amoncelés. Comment se fait-il qu'ils ne contractent pas la virosité de leurs déjections ? J'y vois deux moûifs : d’abord ils sont nus; et la brosse d'une pilosité pourrait bien être indispensable à la collecte du virus. En second lieu, loin de stationner parmi les im- mondices, ils sont en dessus de la couche souillée, large- ment séparés d'elle par le lit de feuilles fréquemment renouvelé. La population de la magnanerie n’a donc rien de comparable aux ordurières habitudes de la processionnaire ; aussi, en dépit de son entassement et de sa toxine stercorale, se mainlient-elle inoffensive. | Ces premières études nous conduisent à des conséquences déjà bien remarquables. Toutes les chenilles excrètent une matière urticante, identique dans la série enlière. Mais pour que la virosité se manifeste et provoque le prurit carac- téristique, est indispensable le séjour en commun, longtemps prolongé, dans une bourse de soie encombrée de cerottins. Ceux-ci fournissent le virus, la toison le recueille et nous le transmet. | Le moment est venu d'attaquer le problème sous un autre point de vue. La redoutable matière qui accompagne tou- jours les déjections des chenilles est-elle un résidu digestif ? N’est-elle pas plutôt un de ces décombres que l'organisme en- gendre en fonctionnant, décombres désignés par l’appella- tion générale de produits urinaires? Recueillir à part ces produits ne serait guère pralicable si l’on n'avait recours aux suites de la métamorphose. Tout papillon, au sorlir de sa chrysalide, rejelte une copieuse bouillie d'acide urique et de diverses humeurs encore bien mal connues. Comparable aux plâtras d'un édifice reconstruit sur des plans nouveaux, cela représente les déchets du pro- fond travail accompli dans l'animal transfiguré. Ces ruines-là sont par excellence des produits urinaires, où n’intervien- nent en rien des aliments digérés. UN VIRUS DES INSECTES. 275 À qui m'adresser pour les obtenir ? La chance fait bien les choses. Elle me vaut, sur un orme de l’enclos, une cen- taine de chenilles appartenant à la Vanesse grande tortue (Vanessa polychloros Lin.). Je les élève sous cloche en toile métallique. Elles se transforment vers la fin du mois de mai. Leurs chrysalides, poinlillées de brun sur fond blanchâtre, ont en dessous six superbes taches argentées, quincaillerie décorative semblable à de minuscules miroirs. Fixées par la queue au moyen d'un coussinet de soie, elles pendent au sommet du dôme. Quinze jours plus tard, les papillons éclosent. J'ai disposé sous la cloche une grande de feuille papier blanc, qui recevra les produits attendus. Encore accrochée à la dépouille de sa chrysalide, chaque Vanesse expulse et laisse tomber sur le papier une grosse goutte rouge, semblable à du sang. Par le repos, il se dépose un sédiment poudreux teinté de rose et composé d’urates. Le liquide surnageant esl alors d'un carmin intense. Lorsque le tout est parfaitement sec, je découpe dans le papier, maculé de taches sanguinolentes, les points le plus souillés et je mets macérer dans l’éther ma pincée de pelits chiffons. Les taches persistent sur le papier aussi rouges qu'au début, et le liquide prend une leinte jaune citron clair. Évaporé jusqu’à réduction à quelques gouttes, ce liquide me fournit de quoi imbiber mon carré de papier buvard. Que dirai-je, si je ne veux me répéter ? Les effets du nou- veau cautère sont exactement ceux que j'avais reconnus en faisant emploi des crottins de la processionnaire. Même dé- mangeaison, même chaleur, même tuméfaction des chairs tremblotantes et fluxionnées, même suintement séreux, même excoriation épidermique, même rougeur tenace qui persiste plus de trois mois, lorsque depuis longtemps la plaie à disparu. Sans être bien douloureux, l’ulcère est si incommode et surtout de si laid aspect, que je me jure bien de ne plus m'y laisser prendre. Au cours de ces pénibles expériences, 276 J. Hi. FABRE. des amis me reprochèrent de ne pas recourir à l’auxiliaire de l'animal, au cobaye, par exemple, ce souffre-douleur des physiologistes. Je ne tins compte du reproche. L'ani- mal est un sloïque. Li ne dit rien de ses douleurs ; ou s’il se plaint, torturé trop au vif, je ne suis pas en mesure de tra- duire exactement ses cris et de les rapporter à une impres- sion déterminée. La bête ne me dira pas : cela cuit, cela démange, cela brüle ; elle dira tout simplement : cela fait mal. | | Comme je désire savoir par le détail les sensations éprouvées, ie mieux est d’expérimenter sur moi-même. C’est ce que j'ai fait jusqu'à la fin, persuadé que l’acquisi- lion d’une idée vaut bien le sacrifice d’un peu de sa peau. La Vanesse de l’orme, avec sa pluie de sang, peut laisser quelque doute. Cet étrange produit rouge qui, dans le temps a suscité de folles terreurs dans la campagne, ce pro- duit si exceptionnel d'aspect, ne contiendrait-il pas un virus, exceptionnel lui aussi? Je m'adresse au Bombyx du mürier, au Bombyx du pin, au Grand-Paon, au Sphinx de l’euphorbe. Je recueille les déjections uriques rejetées par les papillons frais éclos. Maintenant la chose est blanchâtre, salie çà et là de teintes indécises. Rien de la coloration sanguine. N'importe, dans tous les cas l’énergie virulente se mani- feste de la facon la plus nette. Donc : le virus urticant de la processionnaire se retrouve dans toutes les chenilles et dans tous Les papillons. Ce virus est un décombre de l'organisme, enfin un produit urinaire. La curiosité de notre esprit est insatiable. Une réponse oblenue suscite aussitôt nouvelle demande. Pourquoi les Lépidoptères seraient-ils seuls doués de la sorte? Le travail organique qui s’accomplit en eux ne doit pas beaucoup dif- férer, quant à la nature des matériaux, de celui qui régit la vie chez les autres insectes. Alors ces autres élaborent eux aussi des déchets urticants. C’est à vérifier tout de suite avec les éléments dont je dispose. | La première réponse est fournie par la Cétoine floricole UN VIRUS DES INSECTES. DA dont je recueille une demi-douzaine de coques dans un amas de feuilles mortes à demi converties en lerreau. Une boîte reçoit ma trouvaille sur une feuille de papier blanc où tombera la bouillie urinaire de l’insecte parfait, aussitôt le coffret rompu. | C'est fait. La matière rejelée est blanche, coloration habi- tuelle des mêmes résidus pour la grande majorilé des insectes à métamorphose. Elle est traitée suivant l'ordinaire méthode. Peu abondante, elle provoque néanmoins, à un degré des plus convaincants, prurit, rougeur, gonflement, morlification de l’épiderme. C'est reconnu, hors de doute : tout autant que la processionnaire, la Cétoine, et par consé- quent le coléoplère en général, excrète la matière urticante. Que répondra l’hyménoptère ? Je n'ai rien, et je le re- grelte, de ce que m'ont valu autrefois mes éducations d’apiaires et de prédateurs. Je dispose seulement d’une Thenthrède verte, dont la larve vit en populeuses fa- milles sur le feuillage de l’aulne. Élevée sous cloche, cette larve m’approvisionne en menus crottins noirs, de quoi remplir un dé à coudre. Cela suffit. L'urticalion est très nette. | Je poursuis avec des insectes à transformalion incom- plète. De récents élevages m'ont valu une collection de crotlins d'orthoptères. Je consulte ceux d’un locustien, l'Éphippigère des vignes, et ceux d’un acridien, le gros Criquet cendré. Les mêmes effets se produisent, identiques de tout point à ce que j'ai déjà reconnu. Le Criquet surtout, le pacifique, dont j'ai largement usé tant je comptais peu sur le succès, m’a valu un ulcère qui m'a tenu huit jours le bras endolori. Ces épreuves suffisent ; la conviction est faite. Le virus de la processionnaire se retrouve identique non seulement dans les aulres chenilles, mais encore dans une foule d’autres insectes, très probablement même dans la série entière. C’est un produit urinaire, inhérent à l’organisation entomologique. 278 J. H, FABRE. Un dernier pas restait à faire : isoler la matière urticante, l'obtenir pure et en quantité qui permît quelques éludes sur sa nature et surtout ses propriétés. IL me semble que la thérapeutique saurail lirer parti d’une substance dont les énergies rappellent celles de la cantharidine. Cette recher- che me sourit. Volontiers je reviendrais à mes chères cornues ; mais il faut des appareils, des réactifs, choses coûteuses ; et je suis affligé d’un terrible mal, l'impécunio- sité, lot habituel des chercheurs. NOTE SUR UNE NOUVELLE FAMILLE DE CÉPHALOPODES Par M. L. JOUBIN Professeur à l’Université de Rennes. Le Céphalopode qui fait l’objet du présent mémoire m'a été envoyé de Nice par M. Gal, le naturaliste bien connu des zoologistes pour les nombreux animaux marins du plus grand intérêt que ses palientes investigations lui ont fait dé- couvrir sur notre littoral médilerranéen depuis plus de qua- rante ans. Ce Céphalopode avait été pris au large, accroché dans les filets des pêcheurs qui l’apportèrent au marché, où M. Gal le remarqua aussitôt, l’achela, et voulut bien me le confier pour en faire la description. L'échantüillon étant unique jusqu à présent, el destiné à prendre place dans le Musée d'histoire nalurelle de Nice, je n'ai pas voulu le dé- tériorer en le disséquant. Aussi le présent travail sera-t-il, de ce fait, forcément incomplet. Malgré certaines lacunes importantes, les caractères que j'ai pu constater sont suffisamment nombreux el précis pour qu'il soit possible d'établir sans hésitation que ce Céphalo- pode appartient à un genre absolument inconnu. En souvenir de la découverte qu’en a faite M. Gal je ji donne le nom générique de Galiteuthis, auquel j'ajoute comme nom spécifique æmata pour rappeler le caractère le plus saillant de son organisation. 280 L. JOURBIN. Galiteuthis armata est un Céphalopode pélagique, qui, d'apres ce que jai vu lorsqu'il élait fraîchement préparé, devait être à peu près transparent. Sa longueur tolale, du bout des tentacules à l'extrémité de l'appendice caudal, est d'environ 35 centimètres ; l'animal vivant devait en avoir au moins 40, le séjour dans l'alcool ayant visiblement causé une rétraction des tissus. L'animal se compose du corps surmonté de la tête et des bras et suivi d’une nageoïire qui se prolonge en une queue grêle. Chez la plupart des Céphalopodes la nageoire est im- plantée sur le corps plus ou moins loin de sa pointe ; 1er elle est distincte du corps et forme un appendice qui en est presque absolument séparé (fig. 1 et 2). Le corps est fusiforme el a sensiblement l’aspect d'un ci- gare ; il est légèrement renflé vers le milieu et un peu évasé à son bord supérieur correspondant à l’ouverlure palléale. Sa surface est lisse, parsemée de chromatophores pelits et en nombre très restreint, qui paraissent avoir été peu co- lorés, sauf sur le dos. Ils sont un peu moins clairsemés sur la face ventrale, à travers la paroi de laquelle on aperçoit, par transparence, une grosse masse de viscères colorés, probablement le foie et la poche du noir. Le manteau est uni à la nuque par un ligament muscu- laire, dorsal, résistant, qui relie directement la tête au corps et ne présente aucune DENT OU sauf un minuscule repli cutané. Cette sorte de pont a environ 2 à 3 millimètres de large et interrompt seul le bord palléal qui, partout ailleurs, est flottant et détaché de la tête. Le bord libre du manteau est légèrement flexueux el présente, au milieu de sa parlie ven- trale, une légère échancrure. Aux deux extrémités de cette courbe le manteau, un peu au-dessous de son bord libre, s'attache aux deux clapets latéraux du siphon. Ces deux soudures sont extrêmement solides et il a été impossible de les rompre sans déchirure. | La surface d'attache est ovale: elle a environ 2 milli- — O , ON w EL M LU Sd Ed I SLT AE té? Faye 289 L. JOUBIN. mètres el demi de long sur 1 de large et elle m a paru de nature cartilagineuse. En face de ces deux points le man- teau présente deux longs plis ventraux qui se perdent peu à peu sur la surface cutanée palléale. À travers la peau du dos on distingue nettement la plume qui s'élargit au niveau du sommet de la nageoire et forme une légère saillie sous-cutanée. C’est dans cette région que les chromatophores sont le plus abondants (fig. 1). La pointe du corps se continue ventralement par un pro- longement conique, situé sous la nageoire, où 1l fait une forte saillie brusquement rétrécie et se continuant enfin par le filament caudal (fig. 2). | La nageoire est formée de deux moitiés symétriques ; à peu près indépendante du corps, elle n’est fixée que par une région restreinte sur le cône terminal ventral. Elle a la forme d’une ellipse très allongée, dont le bout supérieur est tronqué au point d'attache avec le corps, tandis que le bout inférieur, plus pointu, est prolongé par le filament caudal. Le squelette de cette nageoire est constitué par la moitié postérieure de la plume qui forme une légère saillie sur sa face dorsale. Du côté ventral, la pointe du corps et la plume font une saillie beaucoup plus considérable sur la nageoire. Ses bords sont régulièrement convexes, sans points de re- trait ; sa surface dorsale est très plate et parsemée de chro- matophores pelils et rares, un peu plus rapprochés les uns des autres sur la marge et sur le bord de la plume. Il n’y en a pour ainsi dire pas sur la surface ventrale. Celle nageoire a 61 millimètres de long sur 19 de large. Cet organe esl suivi d’un filament grêle de 50 millimètres de long. Latéralement les deux bords de la nageoire se continuent, puis se perdent rapidement sur cel organe qui reste alors constilué uniquement par l’arête ventrale de la nageoire ; celle-ci n’est pas autre chose que la terminaison de la plume recouverte seulement d'une mince peau trans- parente. Quelques Céphalopodes présentent une queue ana- logue à celle-ci, mais il n’en est guère où elle soit aussi NOUVELLE FAMILLE DE CÉPHALOPODES. 283 longue et aussi complètement dépourvue de formations laté- rales membraneuses. Le cou qui unit la tête au corps est fort étroit et formé, du côté du dos, par le ligament musculaire dont 1l a élé déjà parlé ; du côté ventral il supporte l’ensemble des membranes qui constituent le siphon. Le siphon (fig. 3) est intimement adhérent au cou; il se PRET ich Fig. 3. HIS ae. compose de deux parties : 1° une sorle de cheminée étroite, surpassant l’orifice palléal; 2° une région inférieure très évasée qui ferme presque complètement l’orifice de la cavité du corps. Cel organe est très mince et comme foliacé, aussi est-il complètement plissé sur l'animal conservé dans l'alcool, ce qui empêche de se rendre bien compte de ses véritables rapports; 1l ressemble assez, dans cet état, à un parapluie fermé, la pointe en haut. L'orifice supérieur de cet entonnoir n’esl pas situé au sommet du tube, comme cela se voit chez beaucoup de Céphalopodes, mais aux deux tiers environ de sa hauteur. Il en résulle que la partie tout à fait supérieure du tube constitue un cul-de-sac profond appliqué contre le cou, et surmontant comme d’un dôme l’orifice d'évacuation de l’eau. 284 L. JOUBIN. Il m'a été impossible de voir s’il y a une valvule dans le siphon que je ne voulais pas détériorer en le fendant. L'orifice a une disposition assez intéressante. Si on le re- garde de face, on voit qu'il est constitué par une fente trans- versale, en forme de croissant à concavité inférieure. Il se trouve alors limité par deux lèvres, de consistance un peu carlilagineuse, la supérieure concave et grande, l’inférieure convexe et plus petite, en forme de languette. Diverses si- nuosités découpent les bords de cette fente (fig. 3). La base élargie du siphon est formée de membranes irès minces, flottantes, à bords transparents. On y dislingue une région médiane comprise entre les deux points de soudure palléaux et deux régions latérales formant clapels, qui s’é- tendent jusqu’au cou où elles se soudent. Au-dessous du sommet du siphon, entre les deux yeux, on apercoit deux fortes bandes musculaires qui se rejoi- gnent au delà du cul-de-sac comme les deux branches de la lettre A. Ces deux muscles descendent obliquement, le long du cou, et viennent se perdre sur les côtés du clapet. La tèle proprement dite est presque nulle si l’on n’y com- prend pas les globes oculaires. Ceux-ci sont, en effet, si gros et si rapprochés sur les lignes médianes dorsale et ven- trale qu’il ne reste presque plus rien autre chose pour la tête qu'une mince bandelette entre ces deux organes, légère- men! élargie pour former la base des bras el l'insertion du cou. En y comprenant les yeux, la tête est au contraire assez vaste et presque aussi large que le corps ; son diamètre est de 20 millimètres, sa hauteur de 9: elle a sensiblement la forme d’un rectangle attaché au cou par le milieu de sa base, sur une longueur de 7 millimètres, et à la couronne tenlaculaire par le milieu de l’autre grand côté, sur une longueur de 9 millimètres. Les ouvertures obliques des yeux en laissent paraître les deux cristallins, en forme de cône surbaissé, qui constituent chacun l’un des angles supérieurs du rectangle. | NOUVELLE FAMILLE DE CÉPHALOPODES. 285 La peau transparente de la têle laisse apercevoir la sur- face à éclat métallique des globes oculaires ; elle porte en outre un grand nombre de petits chromatophores spéciale- ment abondants sur la face dorsale el sur une bande circu- laire ventrale circonscrivant l’orifice oculaire. Au-dessus du globe oculaire s'ouvre une grande cavité, que l’on pourrait appeler lacrymale ou orbitaire ; 1l est pro- bable que sur le vivant celle cavité est comblée par la tur- gescence des {issus. Un repli cutané oblique en forme de croissant s'étend sous l'œil ; il est très peu marqué et je ne sais s'il peut être assimilé aux crêtes olfactives des autres Céphalopodes. La couronne brachiale est tout entière attachée à l'étroit pédoncule qui surmonte la tête et s'élève entre les deux yeux. Elle se compose de huit bras relativement courts el de deux tentacules beaucoup plus longs. Les bras ont les longueurs suivantes : premier bras dorsal, 32 millimètres; deuxième, 38 millimètres: troisième, 42 mil- limètres ; quatrième ventral,47 millimètres. Ils ont donc, en 286 L. JOURBIN. moyenne, deux fois le diamètre transversal de la tête, ce qui est relativement peu. Ils sont assez robustes, couverts de chromatophores, et portent sur leur face interne une double série de ventouses alternantes. Une légère crête flexueuse suit le bord de ces bras, de chaque côté de la ligne des venlouses. | Ces ventouses (fig. 4) sont pédiculées, sauf les premières, près de la membrane buccale, qui sont sessiles ; les plus grosses se lrouvent à peu près au milieu des bras et ne dé- passent pas 2 millimètres de diamètre. Leur pédoncule court et solide s’allache vers le milieu de la ventouse, implanté dans un repli de la paroi. L’orifice, large et cir- culaire, est garni d’un cercle corné à bords coupants, absolument dépourvu de denticulalions ou de crochets. Le fond conique de la ventouse est musculeux el tient assez solidement au pédoncule pour qu'il soit difficile de l’arracher. Les tentacules sont extrêmement remarquables. Ils sont cylindriques et assez grêles et atleignent 120 millimètres. La palelte tentaculaire qui les termine a environ 15 milli- mètres ; elle est légèrement incurvée comme la face pal- maire d'une main, et porte, dans sa concavité, une double série de crochels cornés fort aigus el très solidement im- plantés dans la peau (fig. 7, 8, 9). Il y en a treize ou qua- ltorze de diverses tailles. Au poignet de cette sorte de main, ainsi qu'à sa pointe, sont fixées de très petites ventouses sans crochets. Les plus grands crochets se voient à peu près au liers de la série en commençant par la pointe; ils ont jusqu'à 4 milli- mètres et demi de longueur. Les plus extrêmes, dans les deux sens, sont beaucoup plus petits, surtout à la base. Cha- cun d'eux esl percé, au niveau de son insertion sur les parlies molles, d’un orifice ovale correspondant à l'ouverture de la ventouse dont il n’est qu'une modification par adaptalion spéciale. 3 Un groupe circulaire de très petiles ventouses se remarque | NOUVELLE FAMILLE DE CÉPHALOPODES. 287 sur le poignet, accompagnées de petiles éminences corres- pondant aux ventouses homologues de l’autre tentacule. D'après celle disposition on voit que ces animaux peuven, comme les Onychü, joindre les palettes de leurs deux tenta- cules pour doubler leur force d'adhérence. Les ventouses terminales des tentacules sont un peu diffé- Fig. 7. Fig. 8. Fig. 9. rentes de celles des bras ; elles sont un peu plus évasées cl présentent quelques ornements délicats sur leur cercle corné. Il paraît y en avoir une dizaine. En dessous d'elles, on dis- tingue un groupe de très petits chromatophores qui, par leur rapprochement, donnent une leinte noire à la pointe du tentacule. La membrane buccale est en forme de cône surbaissé dont le sommet est percé d’un orifice polygonal. Cette mem- brane recouvre la bouche proprement dite et délimite une 288 L. JOUBIN. chambre prébuccale. Sa surface externe est à peu près lisse, sauf une série de côles légèrement saillantes qui se dirigent chacune vers un bras en suivant une des génératrices du cône. Ces bandelettes, en arrivant au bras correspondant, forment, le long de la ligne des ventouses, d’un côlé, une lamelle plus ou moins ondulée, qui occupe le bord inférieur des bras ventraux (IV° et IIT° paires) et le bord supérieur des bras dorsaux (II° et [" paires). Les lamelles de la IV° et de la [°° paire parlent deux à deux d’un même point de l’orifice polygonal. De la base des bras se détache, sur la membrane, un léger voile oblique qui se perd es à sa surface. La périphérie de la membrane circulaire est de couleur foncée el très chargée de chromatophores ; le pourtour de l’orifice central est, au contraire, complètement blanc ainsi que les côles qui en partent pour se diriger vers les bras. La plume esl très longue, grêle et dilatée dans sa région médiane. Son point le plus large correspond exactement au niveau de l’inserlion supérieure de la nageoïire. Dans toute sa longueur elle est parcourue par une légère crêle saillante dorsale. Par transparence on distingue, sous la peau, sa leinte jaune brunâtre. C’est elle qui forme presque entlière- ment l’appendice filiforme caudal; en haut, elle se perd dans la région de la nuque. N'ayant point disséqué l’ani- mal, je ne puis dire s’il y à un cône ventral. S'il en est un, il est probable qu'il constitue tout l'appareil filiforme caudal. Voici le tableau des mesures en millimètres que J'ai rele- vées sur cet animal : Longueur tolale (compris tentacules et queue).......... 390 = A SEAT A En... LS 0 90 — de la nageoire....... 14 LE PAPE SRERRERNE RUES 241 1 à 61 == de la queue...... RPM TT 4 TERRE _ b0 — ATOS RAR PRE LE Ein 1. A0 UE 12 — de‘ Ha TRE MAR AD A. c, Le, 24 LE RECENSE 13 Largeur -dé a té RP Mir... I me 20 — du : CORRE RE de de DORE 7 — de F'oriNBEMAHEAR : 0 ER PR NAN EEE 25 NOUVELLE FAMILLE DE CÉPHALOPODES. - 28 Largeur du sac viscéral (maximum})................/.. 23 — dela nagtoire/(nsimum) 4... . 728 EN 19 —— de lPinsertion debit... . 177 MDI 9 Bongueur du Gras (des)... 04e. JRoq 32 — D ME 24 0 À ARS 38 — (TS PRES 4 ARR E AT RS LL 42 — CENTER ARAMEI SAN LA PE RESERNN AISORSEEE SES 47 -- GS ATRLNENN SCO AN PPS CRETE 120 — de paleterenaaudarees in. es 15 — des grands crochetstentaculaires. .......... 4,5 —— des: plus grandes ventouses................... 2 Il est probable que toules ces mesures sont un peu trop faibles, par suite de la rélraction causée par le séjour prolongé dans l'alcool. Elles donnent cependant une idée exacte des rapports des parlies principales entre elles, ce qui permetira d'identifier, si l’occasion s’en présente, de nouveaux indi- vidus avec celui qui a servi à l'établissement de cette nou- velle espèce. Maintenant que l’on connaît les caractères qu’il a été pos- sible de constater, sans dissection, sur ce Céphalopode, on doit se demander quelles conclusions il est possible de tirer de leur ensemble, afin d'établir sa place dans la classification et ses rapports avec les autres familles. C'est là une tâche malaisée, car, ainsi qu'on va pouvoir sen rendre comple en comparant un à un tous les carac- tères de notre animal à ceux qui servent à la détermination de toutes les familles, en procédant par élimination succes- sive de tous ies genres avec lesquels ils ne concordent pas, on finit par arriver à cette conclusion, qu'il n'existe pas une espèce, pas un genre, pas une famille auquel on puisse rattacher ce Céphalopode. Ses caractères anatomiques meltent en contradiction, par quelque point important, la diagnose que j'en ai établie avec celles de tous les genres dont on pourrait le rapprocher. À première vue, il est évident que l’on a affaire à un déca- pode OEgopsidé. Nous allons voir qu'il est impossible de pré- ciser davantage. Les OEgopsidés comprennent actuellement 4 familles : ANN. SC. NAT. ZOOL. VI, 19 290 L. JOURBIN. Ommastrephidæ, Taonoteuthi, Onychü, Cranchiæ formes. Pour diverses raisons de première importance, 1l faut écarter tout rapprochement avec les Ommastrephidæ : ceux-ci, en parti- culier, n'ont jamais de crochets, tandis que notre Galitheu- this en présente sur les tentacules. I] faut éliminer de même les Taonoteuthi, dont le manteau est uni au siphon par un bouton et une boutonnière. Ici la soudure entre le manteau et le siphon est immuable. Il ne reste plus que les deux dernières familles, les Ony- chi et les C'ranchiæformes avec lesquelles le genre Galiteu- this présente des points incontestables de ressemblance. Les Onychi sont caractérisés : 1° par la présence de crochets recourbés en forme d'hamecon (modification spé- ciale du cercle corné des ventouses) soit sur les bras, soit sur les tentacules ; 2° par une paire de boutonnières et de boutons sur le bord interne ventral du manteau et du siphon. Galiteuthis armata présente également des crochets et si l’on ne considérait que ce seul caractère, ou pourrait le classer dans les Onychu ; mais la soudure complète du siphon et du manteau l’en exclut. Il ne nous reste donc plus que la dernière famille, ceile des Cranchiæformes. Ceux-ci ont : 1° le manteau soudé par trois points, un à la nuque, deux au siphon, et 2°, jamais on n’y trouve de crochets. Comme dans le cas précédent, si on ne tient compte que de la soudure palléale, le genre Gali- teuthis rentre dans celte famille ; mais la présence des crochets, caractère non moins essentiel, empêche cette assimilation. On peut juger, par ce qui précède, que le genre Galteuthis réunit les caractères fondamentaux de deux grandes familles conjointement à d’aulres caractères qui l’excluent formelle- ment de ces deux mêmes familles. Il est donc destiné à cons- tituer un type intermédiaire aux deux autres ou suscep- lible d’être considéré comme leur souche commune. Pour x exprimer cetle position à cheval sur les deux familles des NOUVELLE FAMILLE DE CÉPHALOPODES. 291 Onychü et des Cranchiæformes, je propose de donner à celte nouvelle famille un nom, malheureusement peu harmonieux, qui les résume d’une façon caractéristique : les Cranchio- nychiæ. Il faut maintenant rechercher dans les deux familles les genres qui se rapprochent le plus de Galteuthis afin de pré- ciser davantage leurs points de contact. Parmi les Onychü, c'est le genre Ancistroteuthis Gray qui me paraît avoir le plus de rapport avec Galteuthis à cause de la répartition tout à fait analogue des crochets et des ventouses sur les bras el les tentacules. Dans les deux genres, en effet, on irouve, sur les bras exclusivement, des ventouses disposées en deux séries alternantes. Sur la palette terminale des ten- tacules, on constate deux rangs alternants de solides crochets précédés et suivis, à la base et à la pointe de la palette, d'un groupe de très petiles ventouses. C’est d’ailleurs à cette analogie de répartition des organes préhensibles que se borne la ressemblance des deux genres. Il n'en est pas de même dans la famille des Cranchiæ- formes, où les ressemblances sont beaucoup plus profondes, surtout avec le genre Taonius tel que l’a délimité Hoyle. La plupart des caractères de ces Taonius s'appliquent tellement bien à Galiteuthis que si l'échantillon que j'ai examiné avait, ce qui arrive souvent, perdu ses tentacules, je n'aurais pas hésité à l'y faire entrer. Mais la seule présence de ces cro- chets sur les tentacules suffit amplement à empêcher toute assimilation de Galiteuthis avec Taonius. Prenons, dans la diagnose proposée par Hoyle pour le genre Taonius, les caractères communs à Galiteulhis : Corps allongé, semi-transparent. Tête relativement étroile. Yeux proéminents, souvent très gros. Manteau uni à la nuque par une bande solide el par deux points avec le siphon. Nageoires se réunissant à la partie poslérieure du corps. Bras courts, comparativement au corps, à deux rangs de cupules globulaires. Gladius long et étroit, quelquefois prolongé en une pointe au delà des nageoires. 299 L. JOUBIN. Tous ces caractères concordent de point en point dans les deux genres. Quelques autres sont un peu différents et celui des crochets tentaculaires tout à fait opposé. Dans ces conditions, d’après les disposilions anatomiques que Je viens d'exposer et la comparaison crilique avec les autres Céphalopodes, je me crois fondé à établir les dia- gnoses suivantes : Subordo : Decapodu Leach, 1818. Divisio : ŒEegopsida d'Orbigny, 1839. Familiæ : L. Ommastrephidæ Gill, 1871. IL. Onychi Steenstrup, 1861. IT. Cranchionychiæ Joubin, 1897. IV. Cranchiæformes Steenstrup, 1861. V. Taonoteuthi Steenstrup, 1861. Familia IT, CRANCHIONYCHIZÆ : Pallium cum nucha et infundibulo unitum (ut in Cranchiæformes). Tentacula du- plici serie uncorum instructum (ut in Onychu). Genus GALITEUTHIS novum : Corpus elongatum, semi pellucidum. Caput parvum, oculis maximis proeminentibus. Pallium cum nucha in dorso continuum et duobus ligamen- tis cartilagineis ventralibus cum infundibulo firmiter anitum. Alæ conjunctæ ovales, posteriorem sacei partem longé supe- rantes. Appendix terminale filiforme. Brachia bis latitudinem capitis vix superantia. Tentacula longa, quorum clava du- plicem seriem uncorum et plures minutissimas cupulas ad basim et apicem præbet. Gladius simplex et gracile. Species : G. ARMATA nova : Brachia pro longitudine 4321. Cupulæ brachiorum cireulo corneo edentatio instructæ. Ten- tacula 13 aut 14 uncis acultis et cupulis minimis munita. Oculorum apertura angulum superiorem capitis quadrati formans. Infundibuli apertura ad pallium retroversa. Appen- dix terminale gladii caudami formans. On pourrait, d’un mot, résumer les caractères de He intéressante espèce de bled en disant : C’esi un Taonius qui a pris les tentacules des Onychu. à LE DOLICHOTIS PATAGONICA RECHERCHES D’ANATOMIE COMPARÉE Par M. REMY SAINT-LOUP. REVISION CRITIQUE DES AUTEURS. — ZOOLOGIE ET ANATOMIE. Les premières notions relatives à l’animal que l’on nomme aujourd'hui le Mara (Dohchotis Patagonica) furent inscrites dans les relations de voyage de Byron et de John Marbo- rough (1). Ces notions sont d'ailleurs rès sommaires et ne correspondent pas à une description détaillée de ce « Lièvre de Patagonie. » Lorsqu'en 1781 le naturaliste anglais Pennant décrit le Lièvre de Patagonie, 1l aperçoit que cet animal n’a que de vagues ressemblances avec le Lièvre. Pennant marque aus- sitôt son opinion en remplaçant le nom de Lièvre de Pata- gonie par celui de Cavia Patagonica et, par une heureuse inspiration de son expérience de zoologiste, 1l devine les affi- nités du Dolichotis avec les Caviens. L'opinion n’est appuyée par aucune observation anatomique, elle est pour ainsi dire intuitive et seulement beaucoup plus tard son exactitude sera reconnue. Une figure accompagne la brève description de Pennant ; elle représente le Cavia Patagonica, assis (4) John Marborough, Voyage to the Streight of Magellan.— Byron, Voyages. Lièvre de la terre des Patagons. 294 REMY SAINT-LOUP. comme un Lapin aux écoutes, les patles de devant éloignées du sol. ” La description zoologique de l'explorateur d’Azara (1) est plus généralement connue que celle de Pennant. Plus com- plète, plus largement consacrée à l'étude des mœurs du Lièvre Patagon, la relation de d’Azara ne laisse rien deviner des affinités avec les Caviens. L'auteur se borne à remarquer que l’on donne à l’animal le nom de Lièvre. Les callosités parti- culières des membres postérieurs sont remarquées, les ca- ractères du pelage sont indiqués, mais l’étude zoologique n'est pas faite. D’Azara avait pu tout à loisir examiner des Lièvres Pata- gons chez un de ses amis qui en avait d’apprivoisés, et pro- bablement il a transcrit quelques renseignements fournis par cet ami. « Les Lièvres Palagons vivent par couples, ils ne se gîlent pas l’un à côté de l’autre, mais à une vingtaine de pas de distance. La portée est de deux pelits ; la femelle est pourvue de quatre mamelles.» Si nous ajoutons que le cri du Lièvre Patagon est fort etaigu, que son habitat s'étend à partir du 35° degré de latitude vers le détroit de Magellan, nous aurons résumé ce que d’Azara écrivait sur cet animal. Les écrits de Desmaresl relatifs au Dolichotis sont compris dans deux publications, l’une parue en 1819 (2), l’autre en 1822. Ce naturaliste emploie pour la première fois celte dénomination de Dolichotis qui fut dès lors adoptée en zoologie ; il note plusieurs traits particuliers de l'animal tant pour son extérieur que pour ses mœurs. La description du pelage est des plus exactes et les dimen- sions d’un sujet sont notées. Nous les transcrivons ici parce qu’elles peuvent présenter un intérêt comparalif : Longueur totale du bout du museau à l'extrémité de la quênes Nr 2 MELLE . 2 pieds 6 pouces. (1) D'Azara, 1809, Essai sur l'histoire naturelle des Mammifères du Para- quay et Voyages dans l'Amérique méridionale, t. 1, p. 318 et suiv. (2) Desmaret, Note sur un Mammifère peu connu de l’ordre des Rongeurs (Journ. de Physique, 1819, t. LXXXVIIL, p. 205. — Id. 1822, Mammalogie. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 295 Longueur de la queue....... 1 pouce 6 lignes. — des oreilles. ...... 3 — 4 — Hauteur du train de devant. 41 pied #4 — 6 — — de derrière. 4 — 7 — » — Du tarse du pied de derrière. Le, ARE Évidemment, le sentiment de la forme générale de l'animal eut une influence prépondérante sur l'esprit de Desmarest ; il crut saisir une étroite ressemblance avec les Agoutis el même après avoir examiné les dents il indiqua l'identité des formules dentaires dans les deux espèces : FE can. Ÿ mol. =. ET à 4 Cet essai de rapprochement n’est pas arrêlé par l'examen de la struclure des dents, et cependant la disposition de ces organes chez le Dolichotis n'avait pas échappé à l’obser- vateur. On doit supposer qu'il avait négligé d'examiner la dentition des A goutis et qu’il s'était borné à établir l’affinité par la connaissance de la seule formule dentaire. Lesson (1), au contraire, et ceci est assez intéressant pour faire remarquer combien les appréciations de la forme des animaux peuvent varier suivant les zoologistes, Lesson écrira quelques années plus tard que : Tout autorise à séparer le Mara des Agoutis dont il n'a pas les caractères extérieurs. Pour la première fois apparaît cette dénomination de Mara, vulgairement employée de nôs jours. « Le Mara, dit Lesson, est ainsi nommé par les Puelches des rivages du détroit de Magellan; c’est le Lièvre Pampa des créoles de Buenos- Ayres. » Tous les auteurs dont nous venons de parler sont à peu près d’accord relativement aux mœurs du Mara. Ils saven{ que ces animaux sont susceptibles de domestication, et qu à l’état de liberté les femelles mettent bas deux petits qu’elles déposent quelquefois dans les terriers de Viscaches. Dans les relalions de voyages de Burmeister (2), nous voyons reparaîlre l’idée d’une comparaison avec les Agoutis. (4) Lesson, Centurie Zoologique, p. 114, 1830. (2) Burmeister, Reise Durch die La Plata Staaten. 296 REMY SAINT-LOUP. Le crâne doit être rapproché de celui de l’Agouti ou du Paca ; évidemment celte opinion ne pouvait être soutenue qu'avec une connaissance imparfaite du groupe des Caviadés. D'ailleurs l'étude anatomique fournie par Burmeister est un peu rapide et superficielle et ne pouvait être plus minutieuse dans une publication dont l'intérêt est plutôt géographique que zoologique. Dans la première moitié du siècle, paraissent encore quelques notions sur les Dolichotis. Darwin en parle dans ses relations de voyages, puis Waterhouse (1), dans son beau Traité des Mammifères, indique plus exactement les ressem- blances avec les autres Caviadés. Waierhouse dessine pour la première fois un crâne de Dolichotis vu par la face inférieure et donne une exacte description des dents ; au reste, sa descriplion zoologique est irréprochable. Quand il discute les affinités du Dolichotis, il insiste sur les caractères de ressemblance avec les Cavuna. « La grande dimension des oreilles et la longueur des jambes des Patagonian Cavy leur donnent un aspect très différent de celui des Cavy ordinaires, et ces caractères, combinés avec la présence d’une queue distincte quoique courte, forment les caractéristiques de genre. » Même parmi les Cavy, l’auteur désigne celui qui à son avis se rapproche le plus du Doli- chotis; il indique le Cavia Rupestris en raison de plusieurs analogies dans la forme des os du crâne. | On peut reprocher à la comparaison des crânes telle qu’elle est faite par Waterhouse de ne pas marquer un choix Judi- cieux parmi les caractères comparés et de manquer de clarté et de détails, lorsqu'il s’agit de la structure dentaire. L'ancienne idée du rapprochement avec les Lièvres repa- raît encore ici, et parmi les analogies dans les disposilions des os craniens, nous remarquons surtout celle qui a trait à l'imparfaite ossification de la région sphénoïdienne. IL faut avoir comparé soi-même les crânes des Rongeurs en question pour comprendre certains passages de Waterhouse où l'exactitude des termes anatomiques laisse un peu à dési- LE DOLICHOTIS PATAGONICA. . 207 rer, mais on parvient à reconnaître la pensée de l’auteur. Walerhouse arrive à considérer les Palagonian Cavy comme établissant un lien entre les Cavy et les Lièvres; cette opinion est certainement peu soutenable : elle reste comme la trace de l’idée préconçue, née sans doule de l’ancienne dénomination Lièvre de Palagonie. Les remarques sur le squelette sont bornées à quelques mots relatifs à l'omoplate, mais comme elles correspondent à une discussion de comparaisons anatomiques, nous les {ra- duisons 1e1 : « Dans le Scapula du Cavy Patagonica, nous trouvons non seulement la branche descendante du processus acromien comme dans le genre Cavia et Lepus, mais il exisle aussi une longue branche ascendante. L'épine est séparée du corps de l’omoplate par une très profonde échancrure comme chez les Lièvres et les Cavy typiques, et cette profonde échancrure, qui se relrouve d’ailleurs chez les Hystricidés, constitue un caractère distinctif lorsqu'on fait la comparaison avec les Rongeurs du sud de l'Amérique formant le genre Echimys ; ou lorsqu'on fait la comparaison entre les Coypus (7y0po- lamus) du sud de l'Amérique et les Castors de l'hémisphère nord. » Ainsi, l’analomie comparée de l’omoplate est prise en con- sidération; elle nous paraît ne fournir en général que l’ob- servation de caractères d’une valeur secondaire et qui doivent être subordonnés aux renseignements fournis par les comparaisons craniennes. C'est d’ailleurs ce qui ressor- tira de l’étude comparalive que nous avons faite de l’omo- plate chez quelques Rongeurs et que nous exposons plus loin. Dans son Traité des Mammifères, Paul Gervais (1) con- sacre au Dolichotis un chapitre qui semble inspiré des travaux de Waterhouse. Les matériaux nécessaires à une étude plus précise manquèrent probablement au zoologiste français, qui (1) Paul Gervais, Mammifères, 1854. 298 REMY SAINT-LOUP. 4 paraît cependant avoir comparé le crâne du Dolichotis à celui des Kérodons. Ces remarques confirment l’opinion déjà précédemment soutenue, de la parenté du Dolichotis avec les Cavia ou Xerodon rupestris. Dans le Bulletin de la Société nationale d’Acclimatation de France, nous trouvons à différentes époques des notes relatives au Mara; elles sont communiquées par Florent- Prévost en 1855, par le D' Sacc en 1861, par M. Graells en 1864. Nous n'insistons pas ici sur ces communications inté- ressantes au point de vue des applications de la zoologie, mais dontnous avons déjà rendu compte dans un travail spécial (1). En 1875, paraissait un travail du professeur H. Bur- meister (2), dans lequel il faisait connaître une nouvelle espèce de Mara. La description ne nous paraît pas mettre en relief des caractères autorisant une spécification nouvelle; nous en {raduisons les principaux passages à titre de document: « Le Dolichotis Salinicola provient de la région centrale désertique connue dans la contrée Argentine sous le nom de Salina. Il ressemble au Patagonica, mais par les plus grandes dimensions de ses oreilles il indique une espèce nouvelle. « L'apparenceest la même que celle du D. Patagonica,mais les jambes sont plus courtes, le volume plus petit et il pré- sente une ressemblance de couleur avec le Lapin (nous ver- rons plus loin que l'individu étudié par Burmeister était un individu jeune, et celie considération aurait dû, semble-t-il, ne pas êlre négligée par l’auteur pour l'appréciation des ca- raclères de taille de la nouvelle espèce). “ Les dimensions sont les suivantes : lonsueuridetanéte et du G0rps rence 2. 18 pouces. Hauteur dans la position nalurelle........... 9 — Lonsueuride Ame Rr Er 2 — — destore este APE ne nette 2 — — du coude à l’extrémité des ongles... 7 — _. du plus grand doigt postérieur..... 1 — (1) Remy Saint-Loup, Histoire naturclle et acclimatation du Mara, 1895... (2) Burmeister, directeur du Musée de Buenos-Ayres, F. M. Z. S., 207, 1875, et Proceeding zool. Soc. London, 1875. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 299 « Les pieds de derrière ont une longue marque noire sur la partie dorsale du tarse, commençant près du talon et des- cendant vers le milieu du pied, mais plus étroite en avant. « La face est plus large et les lèvres sont plus épaisses que chez D. Patagonica. Le nez en entier est couvert de poils courts avec seulement une petite marge noirâtre qui est nue près des naseaux ; le pli descendant de la lèvre supérieure est couvert de courts poils blancs. « Plusieurs longues soies de couleur noire sont à la lèvre supérieure, les plus longues ayant rois quarts de pouce; il s'en trouve aussi à l’angle antérieur supérieur de l’æil. Les yeux sont grands, entourés d’une élroite marge noire, la paupière supérieure est pourvue de cils d’un demi-pouce de long s'étendant obliquement sur les yeux. « Les oreilles sont placées à un pouce derrière les yeux, et dans le haut de chacune est un grand espace nu descendant jusqu’au cou. L’orcille externe a deux pouces de haut, elle est très large à la base, profondément échancrée en arrière. Le milieu de l’intérieur de l'oreille est nu, mais les marges sont couvertes de poils courts, noirs à l'extérieur, blancs en dedans. » Cette description ne comprend jusqu'ici rien de bien carac- téristique ; elle continue assez longuement sans nous per- mettre de faire d'autre remarque que celle-ci: La grande lache noire au-dessus de la croupe n’existe pas et la ligne blanche qui va d’un flanc à l’autre en passant sous la croupe est disparue aussi. Il faut que le professeur H. Burmeister ait altaché une bien grande importance à ces deux particularités pour s'être appliqué à une description minutieuse d’un animal qui au reste ne diffère pas du Dolichotis Patagonica. Les dents sont les mêmes, le crâne est exactement de même forme que celui de D). Patagonica, mais beaucoup plus pelit, presque de moitié. Comme nous l’avons fait remarquer plus haut, Burmeister déclare que les spécimens qui ont servi à son étude étaient 300 REMY SAINT-LOUP. très jeunes, de sorte que l’on peut se demander si de tout ce travail il reste autre chose que la création parfaitement arlificielle et imaginaire d'une espèce. Des publications comme celle que nous analysons prêtent cerlainement le flanc à une sévère critique, non pas à cause de leur inutilité, mais à cause de la confusion qu’elles peuvent jeter dans les discussions relatives à l'espèce. Si quelques zoologistes voulaient cependant prétendre que l'absence de tache noire et de raie blanche dans le pelage constituent vraiment un caractère spécifique, il nous suffi- rail de ciler l'observation suivante de M. Sharland, obser- vation qui prend un réel intérêt en présence des opinions de Burmeisler. | «Au mois de mai 1889, dit M. Sharland (1), une femelle Mara a mis bas deux petits; ils étaient d’un blanc sale à leur naissance. » Plus loin, le même observateur ajoute: « J'ai dans ce moment un vieux mâle qui est devenu roux clair, presque de ia couleur d’une Anlilope des Indes. Ce changement s’est opéré en très peu de temps. Aujourd’hui, la fourrure d'hiver tombe, et je crois que bientôt il reprendra sa couleur habituelle. » Voilà donc un exemple de modification spontanée et acci- dentelle du pelage habituel d'un animal ayant pour résultat de lui donner, au moins temporairement, les caractères du pelage d’une autre espèce zoologique. Avec un peu de zèle, il eût été possible de distinguer trois ou quatre espèces parmi les Dolichotis de M. Sharland et de faire ainsi triompher lrès facilement la théorie transformisle. Jusqu'ici, nous n'avons pas à signaler d'étude anatomique du Dolicholis comprenant d'autres organes que quelques par- lies du squelette. En 1891, M. Franck Beddard (2), prosecleur à la Société zoologique de Londres, a publié des recherches anatomiques qui sont évidemment dominées par la préoccu- pation de l'étude myologique et qui, à ce point de vue, sont (4) Sharland, Rev. Sc. nat. appl., 1890, p. 605. (2) Franck E. Beddard, Notes of the Anatomy. LE. DOLICHOTIS PATAGONICA. 301 des plus complèles. Comme nous ne reviendrons pas sur la _myologie dans la partie spéciale de ce mémoire, nous don- nons ici une analyse délaillée du travail de M. Franck Beddard. Muscles des membres antérieurs : Le Trapèze est très élendu ; il prend son origine posté- rieure au niveau de la dernière côle, 1l se continue supérieu- rement par un fort tendon qui passe dans une épaisse couche de muscles, de sorte qu'il comprend une portion antérieure distincte. Le Latissimus dorsi ne prend pas ses altaches de la même manière que chez l’Agouti, si on s’en rapporte aux recher- ches de MM. Murie et Mirvart. Le Teres major s'attache sur la moitié supérieure de la fosse postérieure de l’omoplate; il prend sur l’humérus une insertion commune avec le Latissimus dorsi. Les deux portions du Peltoïde sont plus ou moins dis- tincties, l’une attachée à l’épine de l’omoplate et à l’aponé- vrose de l’/nfra-spinatus, l'autre à l’acromion. Le Pectoralis primus est en partie confondu avec le Pan- niculus carnosus. On peut distinguer dans le Triceps quatre parties distinctes. La première naît de l’omoplate et de l’aponévrose de l’/nfra- spinatus, la deuxième partie confond son inserlion avec celle de l’{nfra-spinatus. La troisième partie insère son tendon au col de l’humérus, immédiatement auprès de l'insertion du Teres major et du Latissimus dorsi. La quatrième partie a une insertion charnue élendue sur la crête de l'humérus. Le Coraco-Brachial part du Coracoïde par un fort tendon plat; une inserlion tendineuse comprend une grande partie de la région supérieure de l’humérus. Le Biceps, dont les insertions sont simples, a une origine commune avec un muscle particulier figuré dans l’ouvrage de M. Beddard et qui s'attache à l’humérus de chaque côlé de l'insertion du Pectoralis. | Le Brachials anticus se courbe autour du bras comme chez 302 REMY SAINT-LOUP. les autres Rongeurs; le Pronator rad teres provient du con- dyle externe de l’humérus et s’insère sur le Radius; le Flexor metacarpi radialis esl en contact avec le précédent, il s’attache par un long tendon au second mélacarpien près de l’extrémilé proximale. Le Flexor sublimis naît en commun avec le flexor profon- dus : il se divise en trois tendons délicats qui se dirigent vers les deuxième, troisième et quatrième doigts. Le Flexor profondus et le Flexor pollicis longqus sont diffi- ciles à séparer, le lendon commun provient de la fusion de quatre origines musculaires assez peu distinctes. Deux d’entre elles viennent du condyle de l'humérus, une d'elles {la plus superficielle) étant beaucoup plus grande que l’autre; les deux autres naissent respectivement du radius et du cubitus. L’Extensor metacarpt radialis, de grande longueur, s’insère sur le côté externe du métacarpien du troisième doigt et fournit une bride à la tête du premier métacarpien; l'Extensor communis digitorum ne vient pas seulement du condyle externe de l’humérus, mais aussi, par quelques fibres, du radius. Son tendon se divise au niveau du poignet en quatre tendons pour chacun des doigts. Muscles des membres postérieurs : Le Gracilis, composé de deux portions dont l'une a été quelquefois désignée sous le nom de muscle Sartorius, pré- sente les mêmes dispositions que chez les autres Rongeurs. Le Semi-membraneux est volumineux ; il s'attache aux épines du Sacrum et à la tubérosité de l’ischion ; son tendon d'attache au Libia est gros et s’épaissil encore au point d'in- sertion. Le Biceps s’insère au Sacrum en avant du semi-ten- dineux et l'accompagne dans son parcours; il s’insère sur l’aponévrose de revêtement? Le Tiialis anticus à deux ori- gines, l’une tendineuse sur le fémur, l’autre fibrillaire sur le tibia ; le tendon commun inférieur s'attache au méla- carpe. L’Extensor communis s'attache au fémur par un long ten- don et fournit à l’autre extrémité, après avoir passé sous LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 303 les ligaments annulaires, quatre tendons pour les doigts. L'Extensor hallucis est un muscle grêle provenant du tibia et allant au deuxième doigt sans passer sous le ligament an- nulaire inférieur. L'Extensor brevis est un petit muscle triangulaire, four- nissant un tendon à chaque doigl intérieur. IL existe trois longs fléchisseurs. A la suite de cet extrait un peu aride, mais qui nous pa- raît pouvoir servir de document pour une étude complète de la myologie du Dolichots, nous devons noter les remar- ques intéressantes signalées par M. Franck Beddard dans la comparaison avec la myologie du Cobaye d’après MM. Murie et Mirvart (1). Les différences constatées sont les suivantes : 1° [Il n’y a pas chez le Cochon d’Inde de deuxième portion du Brachialis anticus naissant de l'humérus ; 2° Le Triceps a seulement trois points de départ ; 3° Le Fleror sublimis a quatre tendons ; 4° Il y a plusieurs exlenseurs de la main qui manquent chez Dolichotis ; 5° Il existe un Peroneus brevis. Les différences avec la musculature de l’Agouti sont aussi constatées, mais M. Beddard conclut que la myologie du Do- lichotis est plus voisine de celle de l’Agouti que de celle du Porc-épic. Le Dolicholis diffère de l’un et de l’autre par la réduclion des extenseurs des mains et des muscles péro- néens. La conclusion est évidemment un peu vague et ne peut, croyons-nous, être prise en grande considération pour la discussion des affinités des divers Rongeurs considérés. Le travail de M. Beddard garde toute sa valeur descriptive, mais les essais de comparaison, spécialement dans le cas d’une étude myologique, eussent été plus instructifs si l'étude du Dolichotis et des autres Rongeurs cilés avait été suivie sur les animaux mêmes par le même auteur. Il est difficile, en (4) Murie et Mirvart, Mémoire sur l’Agouli (P. Z. S., 1866, p. 383). 304 REMY SAINT-LOUP. effel, que plusieurs anatomistes puissent loujours se trouver d'accord pour les descriptions myologiques un peu détaillées, et cela non seulement à cause des différences d'interprétation que les dissections différentes peuvent fournir, mais aussi à cause de l'éventualité d'anomalies musculaires individuelles. Nous ne pensons pas d’ailleurs que la myologie comparée soit appelée à jeter beaucoup de clarté sur les problèmes d'affi- nilé zoologique, mais bien plutôt qu’elle trouve son intérêt à démontrer les variations de structure musculaire qui, dans unemême espèce ou dans des espèces voisines, correspondent à des différenciations de dimensions et d'habitudes des sujets étudiés. | | I y aurait dans ces études matière à de très intéressantes découvertes biologiques, mais il ne faut pas se dissimuler que la tâche est une des plus longues et des plus difficiles que puisse fournir l’anatomie comparée, et cela pour les rai- sons indiquées plus haut. Les recherches anatomiques de M. Beddard ont encore porlé sur différents points de l’ana- tomie du Dolichotis. À côté de quelques observations un peu rapides, quelques remarques sur la structure du cæcum, sur la forme et les plis du cerveau mérilent l’attention et nous aurons l’occasion de les rappeler dans la partie spéciale. On peut regrelter que M. Franck Beddard ait été pour ainsi dire guidé par l’idée préconçue de rapprocher le Dolichotis de l'Agouli et du Porc-épic, et qu'il ait cherché simplement à montrer une plus grande ressemblance avec l’Agouti. Pour diriger ainsi la recherche des affinités, il fallait négliger l'im- portance des caractères dentaires et ne pas tenir compte des travaux antérieurs et parliculièrement des écrits de Waterhouse. Celte courte revision des écrits zoologiques et anatomiques relatifs aux Dolichotis établit le degré de nos connaissances sur ce sujet, au moment où nous avonsentrepris les recher- ches d'anatomie comparée que nous exposons plus loin. Au point de vue paléontologique, les Dolichotis sont soigneuse- ment étudiés dans le bel ouvrage de MM. Ameghino, el nous LE DOLICHOTIS PATAGONICA. : 305 résumons ici les notions acquises d’après ces auteurs. Paléontologie. — Si nous faisons ici une revue des ensel- gnements fournis relativement au Dolichotis par la paléonto- logie, c'est parce qu'il ne nous paraîl pas possible de dis- Joindre de l'anatomie comparée les chapitres relatifs à l’his- toire ancienne des êtres. Que parmi les vitrines de collections, par suite de nécessités matérielles, on établisse des cloisons et des murs entre les débris fossiles et les pièces d'anatomie préparées avec les organes d'animaux actuels, la séparation est à la rigueur excusable. Mais pour quiconque a la moindre notion de ce que signifie « Anatomie comparée », l'absence des documents d'ordre paléontologique dans une étude con- cernant la manière d'être d’un animal est une lacune qui fait disparaître la valeur philosophique de cette étude. Les monographies, les descriptions d'un animal disséqué, men- suré, soumis dans ses détails de structure à l'examen microscopique, constituent des documents pour l’anatomie comparée, qui ne consiste pas en l'accumulation de ces documents, mais en la synthèse des notions tirées non seulement de ces monographies, mais de tous les chapitres de l’histoire naturelle relatifs aux animaux. Pour ces raisons, nous pensons qu on ne nous adressera pas de critique pour avoir apporté ici le résumé des notions acquises dans le domaine de la paléontologie sur le sujet que nous trailons. Dans les étages du quaternaire supérieur, correspondant à l’époque mésolitique, des débris de Dolichotis ont été trou- vés qui présentent quelques analogies avec le type moderne. Dans la Sierra de Cordora, non loin d'objets en pierres tail- lées, faconnées en fer de lance, parmi des ossements de chiens, de Cfenomys magellanicus, de Lagostomus tricodac- iylus, se présentent les plus anciens vestiges de l'espèce Dolichotis. Ces mêmes fossiles sont aussi trouvés dans la même région à un étage un peu inférieur, en même temps que quelques Caviens, mais les auteurs sont moins alfirma- üfs au sujet de l'identité avec les Dolichotis actuels. Il n’est pas inutile de faire remarquer que les auteurs qui font une ANN. SC. NAT. ZOOL. vi, 20 306 REMY SAINT-LOUP. classification méthodique basée sur l’examen des dents fossi- les placent le Dolichotis entre les Orthomyctera et les Cero- don, mais ici la séparation des groupes est faite sur une appréciation de l’importance relative de l’échancure ou du pli d'émail de la couronne, appréciation qui perd beaucoup de sa valeur pour une classification philogénétique comme nous essaierons de l’élablir dans les pages suivantesrelatives à l'étude de la dentition du Dolichotis. Si l’on observe que dans le genre Orthomyctera les dis- posilions dentaires offrent une étroite analogie avec le genre Dolichotis, que seule une disjonction des prismes consti- tuants s’observe, chez Orthomyctera, pour la dernière mo- laire supérieure et la dernière inférieure, on sera tenté d'accorder plus de confiance aux vues que nous exposerons et relatives à la formation des dents, dites composées, par adjonclion d'éléments indépendants, au moins pour le groupe des animaux qui nous occupent. Les Dolichotis fossiles qui se rencontrent, comme le dit Ameghino, à partir du quaternaire supérieur, ont leurs ves- tiges élagés dans les différentes couches terrestres jusqu à l’époque actuelle. On les trouve dans la Sierra de Cordoba, en plusieurs points de la province de Buenos-Ayres, dans la région appelée Canada de Rocha. Le Kerodon minor de Gervais, auquel depuis il a été donné le nom de Dolichotis minor, a élé établi sur un crâne dont les dents étaient un peu plus petites que celles du D. Patago- nica. Quant au Kerodon ou Dofhichotis major, sa dénomination correspond à un crâne qui appartient aux collections du Muséum de Paris. Les conclusions de Ameghino me parais- sent exactes quand il dit que ce Dolichotis était d’une taille supérieure à celle du Dolichotis actuel, mais l’affirmation de la nécessité de créer pour cet échantillon une espèce particu- lière me paraît plus discutable. | Nous devons signaler encore le Dolichotis intermedia de Liderker, qui présente de petites différences de dimensions dentaires en regard des espèces précédemment citées. Il est LE DOLICHOTIS PATAGONICA. . 307 évident que nous ne pouvons noter à cette occasion qu'un exemple des variations d’un type unispécié, à la condition encore de considérer les restes du Dolichotis intermedia comme provenant d’un animal adulte. Quelques particularités de la dimension des molaires supé- rieures, et surtout un caractère tiré de la grande largeur re- lative du crâne, ont permis à Ameghino d'établir l'espèce Dolichotis Platycephala pour un crâne découvert dans les excavations du Puerto de la Plata létage des formations pampéiennes). Ce caractère devait correspondre à un ensem- ble de dispositions morphologiques qui donnaient à l'animal un aspect différent de celui de ses congénères. Nous ne cher- cherons pas à conclure ici contre la séparation de cette espèce, mais nous remarquerons que le fait rend manifeste qu'un animal présentant exactement les caractères dentai- res de Dolichotis présentait en même temps des divergences de structure cranienneet très probablement des divergences de structure générale importantes. Ainsi nous rendrons lé- gitime la critique que nous exposerons plus loin relativement à l'importance du eritérium tiré, pour la spécification, de la comparaison du dessin adamantin et des dimensions dentaires. Par les Cerodon proprement dits et les Paleocavia, nous arrivons insensiblement au type Cavia actuel, mais il faut noter incidemment que, partant du Cerodon vers les Hydro- chœrus et en examinant les séries dentaires chez les Hy- drochærus, on assiste pour ainsi dire à la constitution de dents à nombreux plis d’émail par la coalescence de dents d'une structure plus simple. Avant de terminer ce résumé des considérations relatives aux Dolichotis fossiles, nous ferons remarquer la très grande résistance des animaux de ce genre qui se sont maintenus depuis l’âge des formations pampéiennes inférieures jusqu’à nos Jours, c'est-à-dire pendant une période qui à suffi pour faire disparaître le plus grand nombre des espèces ani- males contemporaines des premiers Dolicholis. 308 REMY SAINT-LOUP. Le Paleocavia est déjà dessiné dans les étages les plus anciens, Cerodon n apparaît que plus tard; on pourrait en conclure qu'il est un dérivé de Paleocavia comme peut-être Dolichotis lui-même, mais qui sait si de nouvelles fouilles ne démentiraient pas cette hypothèse ; il faul se résigner à éta- blir des phylogénies provisoires comme on établit des classi- fications provisoires faute de documents suffisants. Enfin, une dernière remarque : parmi les Rongeurs que nous avons à considérer 1c1, aucun de ceux qui se trouvent fossiles dans l'Amérique du Sud (République Argentine) ne se rencontrent ni dans l'Amérique du Nord, ni en Europe. L'Hydrochærus seul se trouve dans les deux Amériques. Le genre Castor est commun à l'Amérique du Nord et à l’Eu- rope comme les genres Arciomys et Sciurus. Le genre Lepus, qui manque à l’état fossile dans l'Amérique du Sud (République Argentine), se trouve à la fois dans les élages miocènes de l'Amérique du Nord, de l'Europe, et de l'Inde. Au point de vue des relations de la faune des Rongeurs de l’ancien et du nouveau monde, en leur supposant une origine commune, le trait d'union serait donc marqué par les Arcto- mys ou du moins les animaux de ce genre seraient les repré- sentants le mieux marqués d’un type général modifié par _les conditions inhérentes à la différence de situation géogra- phique. Il y aurait intérêt à connaître l’étude du développe- ment des dents des Arclomys pour pouvoir établir les caractères transitoires donnant des ressemblances ou infirmant l’idée d’analogie avec les caractères manifestés par les Rongeurs d'espèces voisines dont le type dentaire s’est affirmé comme actuellement distinct de celui d’Arcto- mys adulte. | LE DOLICHOTIS PATAGONICA. : 309 PARTIE SPÉCIALE ET COMPARATIVE ÉTUDE DE LA TÊTE. — SQUELETTE OSSEUX DE LA TÊTE. LES DENTS. Les dents. — Parmi les organes qui, enrichis de dépôts minéraux, constituent les parties solides-de la tête, les dents sont certainement ceux dont l'étude morphologique est surtout instructive pour la connaissance des affinités des Vertébrés entre eux. Par ses relations primilives phylogé- nétiques avec la cellule dermique, la dent emprunte proba- blement un caractère principal et pour ainsi dire une causa- hté morphologique aux dispositions des tissus superficiels de l'organisme. En d’autres termes, si l’on admet que la dent est primitivement une cellule ectodermique modifiée, les caractères de déterminalion spécifique que l’on pense tirer de l'étude des dents doivent avoir une réelle valeur, si la notion d'espèce peut être ramenée à la distinction des pro- priétés essentielles des cellules de l'organisme. On ne pourra pas dire certainement que des animaux dont les dents sont identiques sont de même espèce actuelle, mais on pourra supposer qu'ils sont de même espèce ancestrale. Si les caractères tirés de l’examen de la forme des dents semblent entraîner une séparation spécifique, cette sépara- tion ne pourra être décidée qu'après une critique, quelque- fois très difficile, de la valeur de ces caractères. Il faut, en effet, la connaissance des variations au cours de la croissance de l'individu, la connaissance des altérations tératologiques, il faut savoir, en outre, s’il existe une relation nécessaire et fatale entre une qualité morphologique acquise par modifi- cations lentes ou subites et la séparation physiologique des individus, la réelle séparation spécifique. Sur ce point, nous avons de solides raisons pour faire des réserves, maïs le développement de ces idées trouvera ultérieurement sa place. En examinant attentivement les dents du Dolichotis, nous 310 REMY SAINT-LOUP. n’avons pas espéré résoudre tous les problèmes qui se présen- tent ainsi à l'esprit, mais 1} nous a paru nécessaire d'inscrire les observations dirigées vers la recherche de ces solutions et de réduire, dans ce sens, les descriptions. Toutefois, un rapide exposé de quelques considérations générales nous paraît encore devoir précéder la description. | Les classifications comprennent, dans le même cadre et sous un titre commun, les Mammifères de même formule dentaire. C’est-à-dire que si, à l’état adulte, des animaux, que leurs caractères généraux permettent d’ailleurs de rapprocher, présentent le même nombre d'incisives, de canines, de pré- molaires et de molaires, ils sont classés dans le même groupe. Celte convention ne prend pas en considération le fait de l'arrêt de développement, elle n’envisage pas le fait de la transmission héréditaire de ces arrêts de développement et ainsi elle se trouve être, non point peut-être intenlionnel- lement, mais effectivement, anlitransformiste. Celte méthode de classification, évidemment utile pour ce que l’on pourrait appeler une mise en ordre « en gros », a ce défaut de tenir éloignés des animaux qui peuvent avoir des affinités réelles, elle ne peut s'appliquer d'une manière régulière. Pour citer un exemple banal du désaccord de ce système avec les faits qui sont dans la loi naturelle, il me suffira de rappeler que dans le groupe des Chiens, il à été nécessaire de ne pastenir compte des formules dentaires pour réunir des types d'animaux dont les affinités sont évidentes. Ces réflexions ne sont pas pour nier l'utilité de ces classi- fications, qui ont certainement rendu service, mais pour ne pas laisser oublier qu’elles ont fait leur temps et que l’on ne peut en tirer un renseignement complet au point de vue des affinités. | Dans le cas actuel, en effet, que serions-nous amenés à constater ? | 110 Un Dolichotis adulte a quatre incisives et huit molaires à chaque mâchoire, soit, par conséquent, une disposition correspondant à la formule : | LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 3H Cette formule est celle du groupe des Hystricinés de Wa- terhouse (famille des Hystricidés, comprenant : Hystricina, Dasyproctina, Echymyina, Octondontina, Chinchillina et Cavuna). On l'écrit : si l’on est d'avis de nommer prémolaire la molaire anté- rieure de chaque rangée. Cette interprétation est si bien sujette à discussion que les anatomisies ne s'accordent pas toujours pour la distinction des molaires et des prémolaires, et si la querelle de mots n'a en elle-même aucune impor- tance, on comprend cependant que les affinités réelles des Mammifères peuvent encore mieux être masquées lorsque les formules dentaires sont inscrites par des zoologistes qui ont des idées différentes sur ce sujet. Nous ferons un peu plus loin une revision sommaire de l'opinion des auteurs qui se sont occupés d'odontographie. Constatons seulement d’abord que, par l'examen du nombre des dents, nous som- mes conduits à enfermer le Dolichotis dans la famille des Hystricidés, et que rien, Jusqu'ici, ne nous permet de penser aux affinités avec d’autres grandes familles de Mammifères placentaires ou aplacentaires, et que la méthode, en apparence logique, consistera à comparer les dents du Dolichotis exclusi- vement avec les dents des Mammifères d’une famille détermi- née. Nous ne pouvons songer encore ni à des comparaisons avec les Solipèdes, ni à des comparaisons avec les Marsupiaux, mais peut-être l'examen du développement des dents du Dolichotis et l'étude anatomique de ces organes pourront _ atlirer l'attention vers l'hypothèse d’affinités imprévues. Pourquoi avons-nous été conduits à inscrire la formule MS LACS pour le Dolichotis ? En vertu de quels principes ? 312 REMY SAÏNT-LOUP. C'est en observant les règles posées par les anciens maîtres de l'anatomie comparée, par Cuvier, par Owen, et aux- quelles on accorde une confiance d'autant plus légitime, que ces questions n’ont guère été discutées depuis. Owen s'exprime à peu près ainsi (1): « Chez tous les Rongeurs qui ont plus de {rois molaires par rangée, les mo- laires additionnelles sont situées plus antérieurement et sont nommées prémolaires ; chacune de celles-ci a déplacé une molaire caduque la précédant dans le sens vertical; elles sont ce que Cuvier appelait les dents de remplacement. Voilà ce qui constitue la différence capitale entre la dentition des Marsupraux et celle des Rongeurs placentaires (2). » Malgré ce principe, il faut bien reconnaître combien le Wombat, qui cependant est bien marsupien, se rapproche des Rongeurs placentaires. On écrit sa formule dentaire Mais si quelqu'un voulait considérer cet animal comme un Rongeur placentaire, il suffirait d'écrire dans cette formule On répondra que la prémolaire est précisément marquée par son caractère de dent de remplacement. Il faut donc, pour que les classifications partant de ces principes aient quelque valeur, d’abord, que le développement des dents ait été suivi chez toutes les espèces dont on prétend établir la for- mule et ensuite démontrer que, dans une même espèce, le nombre des vraies molaires ou molaires permanentes est toujours constant. Le premier travail nécessaire est loin d’avoir été fait; la démonstration de la seconde proposition (1) Owen, Odontography. Éd. 1840-1845, p. 410. (2) H. Milne-Edwards n’admettait probablement pas ces principes abso- lus; dans son grand Traité de l’Anatomie et de la Physiologie, 1l dit en effet que les Rongeurs ont frois ou quatre molaires, et cette manière d'envisager les choses est évidemment supérieure. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. . 315 ne paraît guère pouvoir s’accorder avec ce que l’on sait au- jourd’hui de la variabilité du nombre des molaires perma- nentes. Par conséquent, pour la détermination des affinités des animaux, la comparaison des formules dentaires lelles qu'elles sont inscrites aujourd'hui n’a qu'une valeur discutable et les classifications qui ont leur point de départ dans ces analogies seront très profondément remaniées quand l'odon- tologie comparée aura fait des progrès qui demanderont beaucoup de travail et beaucoup de temps. Nous pensons donc que l'étude du développement doit être de quelque intérêt et, autant qu'il a été possible avec les matériaux dont nous disposions, nous avons noté les faits pour le Dolichotis el aussi pour le Cochon d'Inde domestique. Ce que l’on sait depuis longtemps, c’est que parmi les dents du maxillaire des Mammifères, quelques-unes sont permanentes, c’est-à-dire qu'à ce niveau il n'apparait qu'une seule pulpe dentaire et une seule formation adaman- tine ; quelques autres sont caduques, c’est-à-dire qu'à leur niveau plusieurs pulpes et plusieurs formations adaman- tines apparaissent successivement. Mais ce qu’on a négligé de faire remarquer, c'est qu'il existe des degrés dans la rapi- _dité de la succession, que d’ailleurs toutes les dents de diffé- renlies catégories n’apparaissent pas simullanément, et qu'il peut arriver qu'une dent qui, par son âge, est contemporaine d'une remplaçante, apparaît comme une permanente parce qu on ne lui a jamais vu de caduque correspondante. Il n’y a que dans des cas particuliers que l’on puisse affirmer que la mâchoire d'un animal adulte présente un nombre défini, immuable de dents d’une catégorie ou d’une autre. On peut dire que le Lièvre, par exemple, a trois permanentes et deux prémolaires parce qu’on à étudié son développement, mais on ne peut généraliser et dire certainement que les Rongeurs ont toujours trois molaires permanentes. D'ailleurs, en outre, il faudrait démon(rer, par une étude embryologique qui est loin d’être faite, que les dents dites permanentes ne sont jamais précédées à aucune époque du développement, dans 314 REMY SAINT-LOUP. aucune espèce de Rongeurs, de formations représentant des dents dites de lait. D'une manière générale, s’il était démon - tré cependant que les formules dentaires sont caractéristiques de l'espèce, 1 serait démontré en même temps que la détermi- nation morphologique de l'espèce, considérée à un moment donné de ses variations phlogénétiques, est liée à l'inégalité des vitesses plastiques des organes constituants. J'entends, par vitesse plastique, la vilesse de formation d’un organe relativement à celle d’un autre organe du même être ; l'expression comporterait d’ailleurs des développements, mais nous voulons seulement ici noter la proposition qui précède : DÉVELOPPEMENT DES DENTS. Admettons par définition la formule : En examinant la muqueuse qui recouvre le maxillaire su- périeur chez un Dolicholis de 18 centimètres de long et dont le développement est à un stade voisin de Ïa naissance, nous constatons la présence, à fleur des gencives, de la couronne déjà rasée d’une dent qui sera la première molaire perma- nente. Cette molaire dessinée en coupe, ou suivant sa tablette superficielle, est figurée par deux lobes adjacents; ces lobes sont arrondis du côté des joues et terminés en angle aigu du côté interne de la bouche. Cette usure de la dent avant la naissance, à une époque où l'animal n'a pu broyer aucune substance alimentaire, est assez remarquable. Des mouvements de masticalion seraient- ils donc déjà opérés avant qu'ils soient rendus nécessaires et doit-on supposer qu’un jeune Dolichotis qui, par suite d’une faiblesse des muscles massétériens, se trouverait incapable d'exécuter ces frottements pendant la vie embryonnaire, aurait à la naissance une structure dentaire très différente de celle qui est présentée par les animaux de même espèce. FE ns te, fé te tte, mat mr mme LE DOLICHOTIS PATAGONICA. . 315 En fait, chez beaucoup de Rongeurs les dents sont normale- ment soumises au frottement à mesure qu'elles percent la gencive et une facette à peu près plane se détermine par usure. Par suite d'observations faites sur de très jeunes Cochons d'Inde, je suis amené à affirmer que celte apparence de dent rasée, par frottement contre une dent opposée, provient en réalité d’autres causes, et l’on pourrait se demander si des phénomènes de transmission hérédilaire de caractères acquis n'auraient pas en cette circonstance une certaine influence. La question mérite examen ; elle est évidemment difficile à élucider et la réponse dans le sens de l'affirmation de cette transmission héréditaire garde un caractère hypo- thétique. Nous avons développé cette idée dans nos Recher- ches sur l'évolution des dents chez les Rongeurs (1). En arrière de la première molaire permanente se trou- vent deux surfaces dentaires qui émergent sous la forme d’un petit disque, séparées par une étroite traînée de tissu gengi- val. Ces deux disques sont la coupe de l’extrémité supérieure de la deuxième molaire permanente, molaire qui, à une période plus reculée du développement, élait surmontée de _ deux pointes coniques comme une molaire d'Insectivore, de Carnassier ou de Rongeur aplacentaire. Au stade que nous considérons, la petite traînée de tissu gen- gival est le reste de la portion de ce tissu qui se trouvail autour des cônes terminaux et qui ne va pas tarder à disparaîlre, de sorte que la tablette supérieure de la dent sera parfaitement semblable à celle de la première molaire, dès que l’usure aura atteint la partie de la couronne dont la coupe est figurée par deux lobes aigus du côté interne (Voir PI. VI, fig. 4 et 5). En avant de la première molaire, se trouve encore, au stade considéré, un petit disque osseux très mince, très délicat et dont l’adhérence aux tissusmous delagencive estextrêmement faible. Ce disque est le reste d’une dent de lait sur le point (1) Bull. du Mus. d'Hist. nat., décembre 1897. 316 REMY SAINT-LOUP. de disparaître el qui se trouvait logée au niveau du contact futur de la prémolaire et de la molaire première permanente. Remarquons en passant que la persistance de cette molaire de lait eùt donnée pour le Dolichotis la formule dentaire sui- vante (1) : 2 il oui. 5, C. 5; PM, M. OtI QC (OISE D) O2 © we” (0 l. 5 C5 M. Nous trouvons en effet une semblable molaire de lait au maxillaire inférieur, et les formules précédentes restent exactes pour un stade embryonnaire antérieur, alors que les molaires dites de première et de deuxième denlition n'ont pas encore des valeurs morphologiques différentes. Nous pourrions ajouter qu’à ce stade, si les incisives restent dis- tinctes en raison de leurs rapports avec les os incisifs, les dents auxquelles on donnera ie nom de molaires pourraient tout aussi bien, en raison de leur forme, êlre appelées des canines. En faisant cette remarque, nous ne pensons pas à soutenir l’idée qui conduirait à classer les dents d’après leur forme, mais nous voulons insister sur ce fait que la dentition du Dolichotis passe par une manière d’être qui est éloignée de celle que présente définitivement l’animal adulte. Des dents aiguës, à forme de dent du type carnassier, occupent, en première apparition, la place d'organes qui plus tard auront l'aspect des molaires dites à croissance continue et à usure constante, que l’on connaît chez beaucoup de Rongeurs, comme aussi, par exemple, chez des Herbivores classés très nettement en dehors de ce groupe de Mammifères. La prémolaire est encore actuellement cachée sous la gencive. Par dissection, on reconnaît (fig. 4) que sa cou- ronne se termine en trois pointes coniques. L’usure fera (4) Si nous écrivions cette formule 1 19 . Q 1 4 1. ee ge PE NS t nous aurions exactement la formule dentaire de Wombat. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. : JM plus tard disparaître les traces de l’une de ces pointes et ainsi la première molaire aura dans la suite l'aspect seule- ment bilobé que l’on constate chez l'adulte. Ainsi un carac- tère primilif de structure dentaire disparaît de bonne heure. Quant à la troisième molaire, elle est encore profondément enfouie dans la loge alvéolaire, elle est très pelite et pré- sente deux pointes au sommet, tandis que plus tard elle sera trilobée chez l’adulte. Ainsi l’ordre d'apparition des dents maxillaires définitives est le suivant : Ame em. 1e pm 3m. (1). Leurs dimensions en longueur sont d’ailleurs dans le même ordre : gmm,5, Tmm,3, 6mm,j, 3mm,5. Les largeurs des trois premières dans le sens antéro- postérieur sont égales entre elles : pour chacune 3*°,5; la quatrième seule est plus petite. Une plus grande activité plastique est donc en faveur de la première molaire. Au mazillaire inférieur, ordre d’apparilion des dents mo- laires est le même qu'au maxillaire supérieur. Remarquons seulement que les croissances dentaires sont, dans l’ensemble, un peu en retard sur les croissances au maxillaire supérieur. La prémolaire est à deux pointes à l'extrémité, mais trilobée un peu plus bas, donnant dans la suite une coupe à trois lobes dont deux présentent un angle aigu extérieurement el le troisième, le plus antérieur, un lobe arrondi. Quant à la troisième molaire, elle est actuellemen tà une seule pointe et sa base présente seulement un léger plissement qui formera plus tard la séparalion en deux lobes. (4) Dans un précédent travail, comme nous donnions, à toutes les dents maxillaires, le nom de molaires, nous disions que l’ordre d'apparition était le suivant : ARR IN, re IN. 4° m. Il n’y a là qu’une différence d'interprétation qui ne change rien à l’observa- tion de l’ordre de succession. 318 REMY SAINT-LOUP. Ces dents ont le même aspect général que celles du maxillaire supérieur; cependant ici les angles aigus de chaque lobe sont du côté extérieur, les arêtes vives de la dent sont en dehors. La première molaire est trilobée; son lobe supplémentaire situé antérieurement est petit (fig. 4) et sans angle aigu: elle a 7 millimètres de diamètre antéro- postérieur. La deuxième molaire a 6 millimètres de diamètre, ses deux lobes sont égaux; il en est de même de la troisième molaire. La quatrième molaire a 7 millimètres de diamètre, son lobe postérieur est moins aigu que ceux des autres dents. Comme à la mâchoire supérieure, le diamètre transversal est ici de 5 millimètres. Aux deux mâchoires, les dents sont usées à la même hau- teur dans le même plan à droite et dans le même plan à. gauche. Les plans de surface sont fortement inclinés de haut en bas, le côté le plus bas étant au bord interne des molaires. Quand les deux mâchoires sont dans leur position naturelle, toutes les dents supérieures débordent un peu en dehors sur celles des rangées inférieures, de sorte que la langue est protégée contre les blessures que pourraient causer les angles vifs des molaires supérieures et que les joues sont protégées contre les angles vifs des molaires du bas. Ces dispositions ont pour résultat d'imprimer sur chaque dent de petites stries produites par le frottement de l'angle vif sur la surface antagoniste et ces stries montrent par leur direction que les mouvements du maxillaire inférieur sont antéro-postérieurs el de peu d'étendue. En dehors de l'intérêt qu'il peut y avoir à noter, dans cette espèce, l’ordre d'apparition des molaires pour la com- paraison avec les faits de même ordre chez d’autres indivi- dus, nous pouvons conclure des précédentes observations que l'organe adamantin de deuxième dentition se déforme pendant un certain temps, pendant la croissance de la dent, ‘ he à LE DOLICHOTIS PATAGONICA. : 319 et qu'il produit ainsi des plissements qui ne sont pas les mêmes sur toutes les seclions horizontales de la dent. L'organe adamantin présente évidemment au début une forme typique dont l'aspect de la dent adulte ne peut pas donner idée ; la formation de l'émail pendant la croissance de la dent est due à un reste très déformé du tissu générateur primitif. Il vient un moment où cel organe adamantin, mainienu probablement par l’alvéole osseux dans une forme déter- minée, ne peut plus être modifié et donne par suite une dent à croissance continue dont les coupes de surface seront, malgré l'usure, semblables à elles-mêmes. Ceci est démontré pour le Dolichotis, mais l'influence de la forme de l’alvéole sur le sort futur de la dent est encore mieux montré chez l'Agouli (Dasyprocta Aquti). Les dents ont en effet ici toute l’apparence de dents à croissance continue, mais il y a cependant un moment où cette crois- sance cesse. Les dents de l’Agouli présentent en effet trois racines courtes paraissant formées assez brusquement, étroitement enchâssées dans des cavités correspondantes de l’alvéole osseux, comme si l'organe adamantin avait été brusquement étranglé par la prolifération du tissu osseux du maxillaire. Je reviens à ce propos sur l’idée de l’influence que doivent avoir, sur le déterminisme morphologique de l’organe cu de l'être, l'inégalité et les variations des vitesses plastiques des tissus en contact. Les changements de forme de la partie active adamantine élant constatés, il s'ensuit qu'il est assez difficile de recon- naître, dans la série des molaires d’un individu spécifié, quelle est la forme des plis dentaires qui doit être considérée comme la plus caractéristique chez cel animal, et que les affinités réelles de cet individu avec un spécimen d’une autre espèce ne pourront pas être déterminées logiquement, quelle que soit la dent considérée. Il ne suffira pas non plus de comparer entre elles les molaires de même ordre, les 320 REMY SAINT-LOUP. deuxièmes molaires par exemple, de l'un ou de l’autre spécimen pour décider de la divergence des types considérés, parce que nous ne savons pas si les vitesses de croissance sont les mêmes pour la même molaire chez les spécimens considérés. Le Cavia cobaya est à ce point de vue très instructif. Si nous examinons en effet la quatrième molaire inférieure de cet animal, nous voyons que la coupe figure un dessin très particulier el sans ressemblance avec le dessin des molaires de Dolichotis. Nous voyons, en effet, trois îlots de den- tine a à € entourés chacun d'une muraille d'émail, ces trois murailles étant elles-mêmes unies par des travées de même substance. Mais si nous étudions successivement la pre- mière molaire inférieure, la première supérieure et la qua- trième supérieure, nous assistons pour ainsi dire à la dis- parition de l’îlot c et du plissement » qui l’a déterminé et nous sommes conduits à considérer la forme aberrante de la quatrième molaire inférieure comme dérivée de la forme bilobée, aiguë d’un côté, de la quatrième molaire supérieure, forme assez générale chez les Caviadés. Ainsi, chez un ani- mal donné, ce n'est pas une dent quelconque qui peut êlre choisie pour établir les comparaisons et assigner les affi- nités avec d’autres animaux; le type dentaire de cet ani- mal donné est pour ainsi dire masqué sous divers aspects et, parmi ces aspects, 1l s’en trouvera un plus évident qui pourra servir aux comparaisons. La difficulté réside dans ce fait, c'est qu'il paraît impossible de déterminer d'avance et systématiquement quelle est celle des molaires qui présen- tera les formes caractéristiques. Même lorsqu'il s’agit d’ob- servations faites sur des animaux très voisins, comme c’est le cas pour le Mara et le Cobaye, nous ne pouvons généra- liser et dire que la dernière molaire du maxillaire supérieur sera la plus intéressante au point de vue qui nous occupe ; nous pouvons dire seulement qu'en raison des inégales vitesses de croissance des dents chez ces animaux, les aspects résultant des changements de forme sont variés, mais LE DOLICHOTIS PATAGONICA. SEA quil y a un moment où l'une des dents du Cobaye, la dernière molaire supérieure, passe par une forme des plus semblables à celles que présente la dentition du Mara. La valeur de la comparaison ne reste évidemment inté- ressante que s’il s’agit d'animaux très semblables par la généralité des traits de l'organisme, ou au moins par un cerlain nombre de trails communs. Mais en même temps une proposition inverse se dégage et il s'établit que des aspects différents d'organes homologues ne doivent pas conduire nécessairement à des négalions d'’affinité. Ceci nous paraît intéressant à noter surtout au sujet des dents qui ont une si grande importance dans la classification des Mammifères. Dents du Dolichotis nouveau-né. — Un spécimen, un peu plus âgé que le précédent, présente aux deux maxillaires des incisives à pointes mousses dont l'extrémité n’a pas encore été rasée par le frottement, tandis que quelques- unes des molaires sont déjà limitées par un plan de section qui a fait disparaître leurs pointes. Au maxillaire supérieur, la prémolaire présente un lobe antérieur plus volumineux que le lobe postérieur, ses pointes sont à peine rasées, la pointe du lobe postérieur élant la plus atteinte. Les première et deuxième molaires sont rasées et pré- sentent déjà en miniature l'aspect de ces dents à l’âge adulte. Quant à la troisième molaire, elle n’a pas encore percé la gencive et paraît composée seulement des deux lobes, la pointe de celui qui est postérieur élant à un niveau plus bas que la pointe du lobe antérieur. Toutefois, plus profondément dans l’alvéole, on voit une échancrure longitu- dinale, un repli de l'émail déterminer l'apparilion d’un: troisième lobe aux dépens du deuxième, et l’on comprend comment l'accroissement de la dent et son usure en surface supérieure feront disparaître ces inégalités et délermine- ront la forme caractéristique de la troisième molaire chez l'adulte. ANN. SC. NAT. ZOOL. vi, 21 JA REMY SAINT-LOUP. Par comparaison avec les dents du sujet un peu plus jeune, étudié précédemment, et avec les dents de l’adulte, on voit que les lobes qui constituent les molaires antérieure et postérieure se forment successivement, comme si ces dents étaient le résultat de l'adjonction d'une dent de lait et d'une dent permanente restant toutes deux chez l'adulte, les deux dentitions étant presque simultanées. Cette manière d'interpréter les faits observés ne correspond pas à une affirmation concernant la signification morpholo- gique de l’un des lobes dentaires par rapport à l’autre, elle est destinée seulement à faire image, mais elle doit attirer l'attention sur ce fait que l'organe adamantin qui fournit une dent permanente au-dessus d’une dent de lait est en somme en continuité de substance avec l'organe adamantin primitif, et que, par conséquent, on doit s'attendre à trouver des intermédiaires entre les dispositions résullant d’une part de l'extrême rapprochement, et d'autre part de l'extrême éloignement des points végétatifs. Si ces points végétatifs sont en contact, une dent de lait et une dent permanente se trouvent réunies en un organe unique permanent, auquel rien n'empêche d'accorder la signification correspon- dante {1). , Nous donnons les dimensions de la coupe d'usure des deuxième et troisième molaires ; les autres n’élant pas rasées. Diamètre antéro-postérieur : 3 millimètres; diamètre interne- externe : 2 millimèlres. Cette dernière dimension est donc proportionnellement plus faible que chez l'adulte. D’après tout ce qui précède, nous pouvons assurer que si l’on trouvait un crâne ou des dents fossiles d’un semblable jeune Mara, sans avoir connaissance du développement, on serait en- traîné à en faire une espèce distincte sans la moindre (1) Nous insistons sur le caractère hypothétique de ces remarques, laissant bien établi que nous ne voulons pas affirmer qu’une dent bilobée soit le résultat de la fusion de deux dents unilobées ; mais, au point de vue philo- génétique, il ne nous paraît pas invraisemblable de considérer les dents diles composées comme résultant du rapprochement des tissus formateurs et de la simultanéité des activités plastiques de foyers voisins. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 323 hésitation, et même un genre spécial avec la formule : DENTS DE L'ADULTE. Les molaires sont toutes sans racines, c’est-à-dire qu’une coupe de la dent figure à peu près le même dessin à la partie la plus profonde et à la surface ; 1l n’y a pas de rétré- cissement déterminant dans l’alvéole des pointes ou racines plus ou moins nombreuses. La distinction des dents à racines et des dents sans racines n’est vérilable à notre avis qu’à la condition d’écarler les types intermédiaires, c’est- à-dire ceux chez lesquels la partie profonde de la dent est un peu plus étranglée par l’alvéole osseux que ne l’est la couronne, el ces différences de structure nous paraissent être en rapport avec des différences dans les activités de solidification du maxillaire et de la dent. Faute d’augmen- tation de la capacité de l’alvéole, la pulpe s’étrangle et les prolongements étroits appelés racines sont formés. Ceci réservé, les molaires des Dolichotis sont donc du type dit sans racines (groupe des Caviina). Molaires de la mâchoire supérieure. — Chaque molaire supérieure est divisée par un pli d’'émail en deux lobes, à l'exception de la quatrième molaire qui est formée de trois lo- bes. Le bord externe de chaque lobe est arrondi, le bord in- terne au contraire est angulaire, aigu, de sorte que la dent est comme inscrite dans un W fig. 5). Du côté interne, la dent présente donc sur toute sa longueur deux arêles vives. Le lobe le plus postérieur de la troisième molaire est seul arrondi. La prémolaire a 6**,2 de diamètre antéro-postérieur ; son lobe antérieur est un peu plus large que le lobe postérieur. La première molaire à 5*°,2 de diamètre antéro-postérieur ; les deux lobes sont égaux. Il en est de même de la deuxième molaire. 32% _ REMY SAINT-LOUP. La troisième molaire a 7"*,3 de diamètre antéro-poslé- rieur ; le lobe médian est le plus large (1). Le diamèlre de toutes ces dents dans le sens transversal est de à millimètres. Incisives. — Les incisives supérieures ont chacune 3”°”°,7 de diamètre ; elles dépassent de 10 millimètres le bord alvéolaire interne ; le frottement des incisives inférieures délermine à leur extrémité une excavalion profonde limilée en avant par une pelite muraille composée presque exclusivement d'émail. Les incisives inférieures, beaucoup moins recourbées vers la cavilé buccale, ont une section plane, presque horizontale, leur diamètre transversal est pour chacune de 3 millimètres. Structure des dents. — 1] est facile de reconnaîlre, dans la dent du Mara, l'émail, l’ivoire, la vaso-dentine et le cément. Une coupe montre fort bien que l'ivoire et la vaso-dentine de l’un et l’autre lobe de chaque dent sont en continuité de substance. En raison de la grande profondeur de l’échan- crure principale, le tractus d'ivoire qui unit les deux lobes est extrêmement étroit, et sa solidité paraîtrail douteuse, si à ce niveau la coupe de la dent n'était renforcée d'émail et de cément. Un revêtement d'émail protège toute la face le de la dent (molaire inférieure) ; les parois, dont la réunion forme les arêles vives de chaque lobe, sont bien protégées par cetle couche adamantline qui tapisse sans discontinuité l'échancrure interlobulaire profonde. Du côté interne de la dent, les parois arrondies de chaque lobe ont un revêtement d’émail à peu près nul, mais l'émail reparaît peu à peu dans la région interlobulaire externe, de manière à renforcer encore le tractus. Dans l’échancrure profonde externe existe un dépôt de cément. La vaso-dentine occupe la région centrale de chaque lobe. Aux molaires supérieures, la structure est la même, seulement la face inlerne de la dent devient externe et réciproquement. (4) Ces mesures sont prises sur la femelle adulte A, dont les dimensions générales sont données. (ae) POS OT LE -DOLICHOTIS PATAGONICA. COMPARAISON AVEC LES DENTS D'AUTRES RONGEURS. Si nous comparons les dents du Mara à celles du Cochon d'Inde domestique, nous voyons pour le maxillaire supérieur que la principale différence réside dans ce fait que le grand pli d’émail qui divise la dent en deux lobes du côté interne est plus important chez le Cochon d'Inde, et en outre le pli ou échancrure qui marque longitudinalement la paroi externe, au lieu de se trouver comme chez le Mara juste en face de la séparation interne des deux lobes, se trouve chez le Cobaye un peu déplacé vers l'arrière, entraînant ainsi une division du lobe postérieur qui se trouvera très exagérée chez d’autres Rongeurs comme Aydrochærus, Capybara, mais qui chez les Cavias n’est que peu marquée. Le maxillaire inférieur du Cochon d'Inde présente, au point de vue des molaires, plus de différences avec celui du Mara que nous n'en voyons en comparant les maxillaires supé- rieurs, et cela tient à ce que l’échancrure similaire de l’'échancrure externe supérieure, et qui est ici interne, à pris plus d'importance que pour les dents du haut. Par conséquent, si l’on ne possédait que des dents fossiles . maxillaires inférieures du Mara et du Cochon d’inde, on en ferait deux espèces plus éloignées que si l’on possédait les molaires supérieures des mêmes animaux, et ceci ne manque pas d’un certain intérêt. Ajoutons même que l’exagération de l’échancrure des dents molaires inférieures du Cochon d'Inde a pour résultat de produire, sur une coupe, un dessin de l’émail si différent de celui des molaires supérieures que l’on pourrait attribuer à des genres différents des dents fossiles provenant de ce même animal. Chez le Mara, au contraire, les molaires supérieures et inférieures gardent une grande ressemblance pour les dessins de l'émail. Le caractère morphologique du plissement de l’émail, qui correspond à un sillon profond longitudinal allant de l'extrémité de la couronne à l’extrémité de la racine, est pour ainsi dire à son maximum de netteté chez le 326 REMY SAINT-LOUP. Dolichotis, mais il se trouve aussi très accentué chez les Cobayes et très accentué aussi chez le Lièvre et le Lapin. Il est remarquable que plus les spécimens de ces diverses espèces sont jeunes, plus le dessin de la coupe de l'émail est semblable. Ainsi une molaire de Lièvre ou de Lapin prise au moment de la naissance a des plissements d’émails très semblables à ceux d’une dent de Cochon d’Inde jeune, tandis qu’à l’état adulte les différences sont accentuées au point qu'il est impossible de confondre la coupe d’une molaire de Cobaye avec la coupe d’une molaire de Mara, ou la coupe d’une molaire de Lièvre. Au reste, dans les trois exemples cités, la molaire débute toujours par deux ou trois petils cônes représentant la couronne primitive, qui sont reliés par une double paroi d’émail, mais dont les sommets ne sont pas de même hauteur. Le premier formé dépasse les autres en hauteur et les plissements caractéristiques prennent naissance au niveau de la jonclion des cônes entre eux. Il en résulte que la formation de ces dents qui paraissent compliquées ou composées lorsque le pli d'émail est profond, qui paraissent simples quand le pli a peu de profondeur, naissent, dans le premier cas, par suite de l’ac- tivité de deux foyers dans l'organe adamantin. Lorsque ces deux foyers sont extrêmement rapprochés, et que leur activité est simultanée, le plissement est peu profond, à la limite il n°y a plus qu’un seul foyer et la dent n’est pas plissée. Ces remarques sont faites pour appuyer l’idée que nous avons exprimée plus haut concernant les transitions pos- sibles entre la formation d’une dent de lait el d’une dent permanente successives et distinctes et la soudure possible de deux formations adamantines, ayant pour résultat d’'ac- célérer, dans la constitution d'une dent unique permanente, la genèse de deux éléments dentaires virtuellement séparés. Au moment de la naissance chez le Mara, chez le Cobaye, chez le Lièvre, ilexiste une première molaire déjà rasée. C’est la seule dent dont le développement paraisse se faire à peu près à la même époque chez les trois animaux. Toutefois, la LE DOLICHOTIS PATAGONICA. : a genèse dentaire est plus avantée chez le Cobaye que chez les Dolichotis; il y a chez le premier animal accélération des phénomènes qui aboutissent à la formation de la dent, mais chez l’un et chez l’autre il y à en réalité à la naissance : 1° Une prémolaire surmontée d’un reste de dent caduque; 2° Une première molaire déjà caractéristique par sa forme, et que je nomme dent: majuscule pour la distinguer dans les comparaisons ultérieures ; 3° Une deuxième molaire encore enfoncée dans les tissus alvéolaires ; 4° Une troisième molaire dont l’ébauche commence à peine. En somme, à la naissance, une très parfaile ressem- blance quant au nombre des dents et à leur importance rela- tive. Si J'ajoute ici le signalement des dispositions dentaires chez le Lapin à la naissance, c’est en raison de la similitude morphologique des organes dentaires embryonnaires avec ceux des Caviens, et d'autre part pour montrer en quoi consistent les différences. Chez le Lapin (il s’agit dans tout ceci des dents du maxil- laire supérieur), nous voyons à la naissance : 1° Trois prémolaires peu développées cachées sous des caduques encore importantes et dont la chute n’est pas imminente ; 2° Une première molaire ou majuscule très développée et qui sera d’ailleurs, pendant toute la vie de l’animal, la dent la plus volumineuse; 3° Une deuxième molaire profonde ; 4° Une troisième molaire à peine ébauchée. Ainsi la concordance est parfaile en ce qui concerne la partie postérieure de la mâchoire, à partir de la dent ma- juscule, mais dans le genre Lepus il y a une tendance rela- live à la persistance des premières molaires. J'ai sous les yeux en même temps une dent majuscule de Lièvre à la naissance cf la même dent chez le Cobaye; les ressem- blances de forme sont extrêmement remarquables et, à ce 328 REMY SAINT-LOUP. stade de l'existence, pour he considérer que les organes dont il est question ïei, la différence entre le genre Lepus et le genre Cavia est surtout marquée par l'inégalité des vitesses de formation de tissus analogues et des organes qui dérivent de ces tissus; l'inégalité de ces activités entraînera des dif- férences morphologiques qui, au début du développement, sont moins accentuées. Nous avons comparé des animaux qui ont le même type de plissement dentaire et qui sont déjà précédemment classés dans le même groupe, celui des Rongeurs. Pour eux se vérifie le principe de Cuvier relatif aux trois molaires permanentes ; mais quelles affinités ont avec les Rongeurs d’autres animaux à plissement adamantin analogue ? | Chez le Phascolome Wombat, le plissement adamantin est du même type que chez les Rongeurs dont nous venons de parler. Le maxillaire supérieur présente cinq dents maslica- trices et Owen écrit la formule : 1 1 nul 10 EME 0 5 Cor PmM.;, x NTI ST mais Owen ne donne aucune référence indiquant un travail démonstratif sur les points d’embryologie qui justifieraient cette interprétation. Comme je n'ai pas pu voir d’embryon de Wombat, je ne puis ni affirmer ni rejeter l'exactitude de la formule, mais le dilemme suivant se pose : ou bien la for- mule est exacte el on dira que le même type dentaire, la même disposition adamantine peuvent se irouver chez des animaux aussi différents que des placentaires et des aplacen- taires, et que, par conséquent, le critérium morphologique tiré de l'étude des dents est de médiocre valeur pour l’éclaircis- sement des affinités zoologiques ou paléontologiques; où bien la formule est inexacte et devrait s’écrire : et ceci admis il en résulterait que le Wombat, le Lièvre, le LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 329 Cobaye, le Dolichotis ont d'étroites affinités qui se mani- festent à la fois par un caractère morphologique déterminé et par l'identité des aclivités formatrices des trois molaires permanentes. Il faut avouer que celte dernière solution paraîtrait plus séduisante que l’autre, surtout si l’on se sou- vient que chez les Ongulés on trouve constamment la for- 3 mule comprenant m.s et que sous plusieurs rapports les Rongeurs placentaires dont il est question ne sont pas sans rappeler quelque chose de la structure des Ongulés. Ainsi nous arrivons à celte conclusion que la seule étude des dents des Dolichotis ne suffit pas pour établir leurs affinités avec les Marsupiaux rongeurs pris en bloc, surtout si on se borne à l'étude des dents de l'adulte. Pour lenombre des molaires, nous sommes conduits aux affinilés avec les Rongeurs et avec les Ongulés, c’est-à-dire avec des animaux à trois molaires, et pour la forme aussi ces aflinités sont admissibles. Mais le développement des dents chez le Doli- chotis, chez le Cobaye, chez le Lièvre même, qui est à notre avis un Rongeur plus Marsupien, en possibililé, que tous les autres, ce développement nous montre des formes dentaires qui sont d’abord carnassières ou insectivores, ef ce fait nous autorise à penser à une communauté d’origine avec les Marsupiaux, et non seulement avec les Marsupiaux ron- geurs, mais avec ceux de ces animaux dont les dents restent carnassières pendant toute la vie de l'animal. Enfin, un trail d'union est plus spécialement marqué avec les Mar- supiaux si l’on considère le Wombat qui a des molaires sensiblement de même forme que celles du Dolichotis. Comme nous pensons que la disposition des plis d’émail a plus d'importance pour l’éclaircissement des relations philogénétiques des animaux, que n’en peut avoir l'identité du nombre des dents, il reste à notre avis une certaine liaison entre les Dolichotis et les Rongeurs Marsupiens, mais la conclusion vraiment scientifique doit ici garder une allure dubitative : il faut la connaissance des comparai- 330 REMY SAINT-LOUP. sons anatomiques des autres organes caractéristiques chez les Marsupiens, qui n’est pas suffisante de nos jours. Pour rester à l'appréciation des caractères dentaires, nous pouvons nous demander s’il existe des exemples qui montrent la valeur, pour la classification, de la similitude des dessins de l'émail? On ne connaît pas de dents présentant un dessin identique et de mêmes dimensions qui appartiennent à des senres différents. Je dis à des genres et non à des espèces, car le Lièvre et le Lapin, qui sont des espèces différentes, consi- dérés en certains points de leur série d’arrangement mor- phologique, possèdent cependant des molaires dont les plis d’émail sont identiques. Mais, d'autre part, la dissem- blance dans le dessin des plissements d’émail n'indique pas nécessairement une grande distance entre les genres. Le Cochon d'Inde, en effet, a des molaires dans lesquelles le des- sin d’émail affecte bien une certaine allure commune à chaque dent, mais aussi ce dessin devient si peu superpo- sable quand on considère la première et la troisième mo- laire, que ces dents pourraient être attribuées à des animaux d'espèces éloignées. Ces nolions relatives à l'importance de la morphologie comparée des dents devaient être disculées pour bien mon- trer que la classification que l’on emploie est probablement bonne, en ce sens qu'elle permet de réunir des espèces ou plutôt des genres dont les spécimens ont le même dessin adamantin ; mais cette classification ne peut guère séparer d’une manière certaine, parce que le dessin d’émail est susceptible de variations sans qu'il y ait nécessairement éloi- enement philogénétique des êtres. Toutefois, nous répélons ce que nous disions au début: la classification basée sur la comparaison des dents d'animaux adultes n’établit qu'un classement pour ainsi dire provisoire; elle peut être la base d’une méthode offrant des chances d'aboutir à des conclu- sions exactes, mais non pas d’une méthode conduisant à des résullats certains. Les conclusions qu’elle enseigne doivent être contrôlées au moins par l’étude comparative des phases LE DOLICHOTIS PATAGONICA. : 331 successives d'évolution ontogénélique de la dent, sinon pour l’examen de caractères appartenant à d'autres organes des êtres considérés. Ce qui, en effet, nous paraît plutôt caractéristique des individus d’une espèce considérée à un moment donné, el l'espèce ne nous paraît guère pouvoir être considérée autre- ment qu'entre des limites finies du temps, c’est la marche de l’évolution de la dent, la simililude des formes dentaires aux différents âges de l'individu. À ce point de vue, il y a de très parfaites ressemblances entre le Dolichotis et le Cochon d'Inde commun, et la relation d’affinités reste très étroite, malgré la plus grande complication des plis d’émail que, pour ainsi dire, nous voyons s'établir chez le Cobaye. Et c'est ainsi que, la complication du pli d'émail ne nous pa- raissant pas un obstacle, nous arrivons à rapprocher dans le même groupe le Dolicholis, le Cobaye et l’Hydrocheærus Capybara, ce dernier animal ayant cependant une dent mo- laire presque aussi compliquée que celle de l’éléphant. Voilà où on arrive par la morphologie comparée méthodique et classique. En d’autres termes el d’une manière plus large, l'affinité nous paraît se trahir bien plus par des analogies qui ont une cause dans l'identité physiologique que dans des apparences morphologiques identiques. Sous celte réserve, dont la considération peut servir à faire un choix parmi les analogies matérielles et à subordonner les indications mor- phologiques à l’étude du développement, nous pouvons ce- pendant disculer les relalions des êtres entre eux el avec d'autant plus de chances d’arriver à une solution que nous restreimdrons davantage les comparaisons, en nous bor- nant à l'étude comparative d'animaux qui, pour l’ensemble de leurs allures, ont déjà une ressemblance presque évidente. Ainsi, dans le groupe des animaux apparemment sem- blables, parmi les espèces vivantes, le Cerodon rupestris est, dans le groupe des Caviens proprement dits, l'un des plus grands ef, à ce point de vue, un des plus rapprochés du Doli- chotis. De même ses dents molaires ont l’échancrure moins 392 REMY SAINT-LOUP. accentuée, indiquée seulement par une très légère ondula- tion de l'émail, de sorte que les deux lobes sont presque de même forme que ceux du Mara. On peut remarquer que le grand pli d’émail sépare un peu plus largement les lobes que chez Dolicholis. Mais dans la série des Caviens vi- vant{s actuels, on peut retrouver des spécimens présentant au moins une dent molaire dont les plis d’émail offrent le même dessin exactement que chez Dolicholis (par exem- ple la deuxième molaire supérieure de Cavia Spirn ou Ke- rodon Spirü). Nous remarquons, en passant, que dans un même spéci- men ou dans les nombreuses espèces de Cavias ou de Kero- don, les différences permettant de distinguer les dents sont en rapport avec de très légères déformations du dessin de la coupe de l'émail, déformations qui ont lieu suivant que le grand pli interne et le petit pli externe prennent des im- portances relalives différentes et se placent ou non en regard l’un de l’autre. 2 Considérons maintenant les dents d’autres Rongeurs amé- ricains, de spécimens fossiies, et cherchons ainsi à com- prendre les affinités philogénéliques du Dolichotis. Nous trouvons le Dolichotis plus éloigné du Cavia ou Cerodon leucoblepharus de l'époque actuelle ou quater- naire supérieure sous le rapport de la taille, mais il est plus voisin de ce type que le Cochon d'Inde actuellement vivant sous le rapport des dents molaires supérieures. Le Cerodon antiquus s'éloigne davantage ; son type den- taire semble avoir une tendance vers le lype des premières molaires d'Aydrochærus. Il est du phocène supérieur. Les aulres Cerodon, tels que C. Turgeo, C. Pygmeus, sé loignent du Protodolichotis idéal, dans la direction des très petits Cavias. 2 | FRE Nous retrouvons des ressemblances avec Dolicholis chez les Paleocana du miocène supérieur américain, plutôt sous le rapport de la taille que sous le rapport de l'identité de forme dentaire, et ce type me paraît plus attaché à la souche LE DOLICHOTIS PATAGONICA. . 334 des Cavias qu'à celle des Cerodons, mais à une époque où il y avait moins de différence qu'aujourd'hui entre les Cavias el les Cerodons. IL y avait à l'époque du miocène et surtout du pliocène des Cavias et des Cerodons plus grands que ceux d’aujour- d'hui, mais aussi de petits. Quelques Cardiotherium, qui me paraissent êlre une forme très grande du Cochon d’Inde actuel, étaient de la dimension d’un Dolichotis. Les Dolicholis actuels paraissent être les grands spéci- mens survivants d'une famille de Rongeurs ayant eu des spécimens encore plus volumineux que ceux d'aujourd'hui, famille détachée d'une souche dont quelques Cavias ou Kérodons, comme le Cavia rupestris, proviennent aussi. Tou- tefois la famille des Kérodons n'a pas gardé de descendants d'aussi grande taille que le Mara; elle à fourni une branche latérale allant aux Cavias proprement dits, branche dont les individus ont diminué de dimensions, tandis que le vo- lume à gardé de l'importance dans les ydrocherus, qui se relient aussi aux Caviens. Il me paraît possible de soutenir l’exposé de telles affinités, en tenant compte de la dentition mixte du Cochon d'Inde, dentition qui semble appartenir à ur Kérodon primilif se dirigeant vers les Jydrochæœrus. Toutes ces considéralions, qui resteront discutables tant que nos connaissances sur la marche exacle des transfor- malions de l’organisme ne seront pas mieux assurées que de nos jours, ces considérations, dis-je, restent acceptables parce qu'elles n’embrassent qu'un petit nombre d'espèces, qui non seulement au point de vue des formes dentaires, mais pour l’ensemble des caractères zoologiques et anato- miques, ontune ressemblance générale évidente. La tendance la plus osée est celle que nous exprimons en cherchant à relier les Dolichotis et Cobayes aux Hydrochærus, c'est-à-dire en admettant l’affinité, malgré la BD grande complication des plissements d'émail, Nous avons dit précédemment pourquoi cetle manière de voir pouvait se soutenir. 334 REMY SAINT-LOUP. Les formes de passage ne sont pas rigoureusement démon- trées dans tout le détail, aussi il semble que l’on doive s'attendre à trouver dans des terrains éocènes américains et en dessous du miocène des types présentant d’une manière plus évidente les caractères communs aux Dolichotis, aux Cerodons et aux Cavias, car à l’époque miocène les diffé- renciations étaient déjà trop établies pour que le type com- mun puisse êire trouvé. D'autre part, à quels résultats arrivons-nous en cher- chant quelques ressemblances parmi les spécimens des Ron- geurs fossiles d'Europe. Pour la forme générale des molaires, on trouve à pre- mière vue une grande ressemblance, sauf la dimension, entre les dents de Mara el celles d'Issiodoromys fossile d'Auvergne. Mais ïl faut remarquer que dans le type fossile, il existe dans l’ivoire un cercle d’émail corres- pondant, par conséquent, à un prolongement en battant de cloche, de l'organe adamantin. Or cela suffit pour établir une différence fondamentale entre le type dentaire des. Issiodoromys, Theridomys, Echymis (1) et le type Kerodon, Dolichotis, Cavia. Cette opinion résulte de l’examen que j'ai fait de la croissance des dents de Dolichotis, examen qui me permet d'assurer qu'à aucun moment une molaire perma- nente de celte forme ne peut avoir, sur une coupe d'usure, un cercle interne d'émail. Je dis une dent permanente, parce que nous ne pouvons décider de la réalité des affinités établies en paléontologie que lorsque nous saurons mieux qu'aujourd'hui l’histoire de la persistance ou de la caducité des dents de lait. On comprend qu'il soit souvent impossible de se prononcer pour les dents fossiles. Si l'on admet la rela- tion des Issiodoromys et des Echymis, les fossiles d’Au- vergne sont bien plutôt parallèles aux souches de Rongeurs américains ayant produit Dasyprocta et Cœlogenis qu'aux souches ayant produit le groupe Cerodon. (4) Gervais rattache les Echymis d'Amérique aux Theridomys. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. . 339 Aussi, jusqu’à plus ample connaissance, je crois devoir rejeter la parenté de la faune cavienne américaine avec une faune paléontologique française du genre des Issiodoromys, et la solulion définitive de pareilles questions ne pourra être donnée qu’à la suite de très grands progrès de l’odonto- logie comparée, ou par une de ces découvertes que le hasard met à jour, en dehors des prévisions les plus logiques de la science faite. CRANE. Dans son aspecl général, le crâne du Dolichotis ressem- ble à un crâne de Cochon d'Inde dont les dimensions se- raient très exagérées. Cette ressemblance est surtout frap- pante quand on envisage la face inférieure du crâne ; elle est moins évidente à la face supérieure, parce que la grande largeur des frontaux au-dessus de l'orbite, chez le Doli- chotis, masque les dimensions de l'orbite en profondeur, tandis que chez le Cochon d'Inde les frontaux sont étroits à ce niveau et la cavité orbitaire reste bien apparente. Il y a d'autres différences de structure, mais nous parlons d’a- bord de différences de physionomie générale, qui sont re- marquables sans examen approfondi. Ajoutons que la ligne qui dessine de profil la limite supérieure du crâne de Doli- chotis est beaucoup plus convexe que chez le Cochon d'Inde, le plan tangent à la face postérieure de l’occipital fait aussi avec la direction de cette ligne un angle plus aigu chez le Do- lichotis. Si ce plan était disposé verticalement et maintenu en contact avec le crâne, la tête du Dolichotis serait dans la position d’un animal qui broute à terre, tandis que la même disposition, du plan considéré, maintiendrait la tête du Cochon d'Inde presque horizontale. Ces structures sont donc en rapport avec des différences d’attitude du squelelte verté- bral el céphalique chez ces animaux à l’état vivant. Ces diffé- rences dans la forme du crâne sont en quelque manière en rapport avec la grande différence dans la longueur des mem- bres; le Dolichotis ne pourrait pas brouler facilement sur 3930 ._ REMY SAINT-LOUP. le sol si son plan d'articulation occipitale élait disposé comme chez le Cobaye, qui, tout en gardant la tête dans le prolongement de la ligne vertébrale, trouve les herbes cour- tes à hauteur de sa bouche. Le crâne du spécimen considéré (1) a 13°,5 de longueur el 6 centimètres de largeur. | Chez le Cobaye, nous trouvons : longueur 6°,3, largeur 3°,5. La méthode de mensuration sera indiquée plus loin; nous voyons que la longueur est un peu supérieure au double de la longueur, mais que chez le Cobaye la tête est relative- ment plus large. Occipital. — La face postérieure de l’occipital est limitée dans ses contours par une ligne ogivale. Les apophyses dites para-occipitales sont très développées ; elles s'éten- dent à 20 millimètres au-dessous de leur contact avec le basi- occipital, la distance de ce point de contact au sommet de l'ogive n'étant que de 30 millimètres. Dans sa forme générale, cette face postérieure occipitale est plus haute et moins large que chez le Cochon d'Inde; 1l en est de même de la forme du trou occipital. Basi-occipiutal. — Le basi-occipilal ne diffère pas dans sa forme de celui du Cobaye; les surfaces articulaires soni très. bien développées, les trous sous-condyliens sont larges. La longueur du basi-occipital, mesurée du trou occipital au contact sphénoïdien, est de 19 millimètres; la plus grande largeur, condyles compris, atteint 12 millimètres. Latéra- lement, on voit de l’occipilal une bande osseuse étroite qui est le prolongement de l’apophyse para-occipitale. L'’oreille osseuse vient immédiatement occuper une grande place dans celte région (2). Nous verrons, en étudiant des crânes d'individus jeunes, qu’une région osseuse, paraissant ici former un grand os épäctal, est en réalité l’écaille de (1) Femelle A déjà citée. (2) Les rapports des pièces osseuses de celte région sont sensiblement les mêmes dans les deux espèces ; mais, par la comparaison des objets, on com- prend comment des regressions partielles tendent à modifier ces rapports. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 387 l’occipital, visible latéralement au-dessus de la bande os- seuse élroile. L'écaille de l’occipital fait un angle droit avec le plan postérieur occipilal ; elle est en rapport en avant avec les pariélaux, latéralement avec le rocher et l'écaille temporale. Elle a 16 millimètres de longueur sagillale et 30 millime- tres de diamètre transversal. Les dimensions chez le Cochon d'Inde indiquent une moindre importance relalive de cette région du crâne. Pariétaux. — À la face supérieure, les pariétaux, forte- ment déprimés latéralement et dans leur partie postérieure, s’élargissent et s’aplatissent dans la région frontale. Les dépressions correspondent aux muscles temporaux. La crête sagittale médiane est figurée par une double élévation creusée dans la région axiale par un étroit canal. Cette dis- position, qui m’avail d’abord paru individuelle, à été cons- tatée ensuile chez des spécimens de différents sexes ; elle n'est pas marquée chez les Cobayes. La face supérieure de l'occipital mesure 44 millimètres de longueur rectiligne, la mesure élant prise du sommet de l'ogive à la suture antérieure. Froniaux. — Les frontaux paraissent très larges, mais cetle grande largeur esi due surlout à l'importance des apophyses supra-orbitaires qui font corps avec les bords sus- orbilaires du frontal el donnent ainsi un plus grand dia- mètre à cette porlion du crâne. Ils s’articulent en arrière avec les pariétaux et les temporaux: en avant avec les na- saux, les intermaxillaires, les maxillaires et les lacrymaux, sans présenter d'autre parlicularité qu’une fontanelle losan- gique à l'articulation fronto-nasale même chez l'adulle et une fonlanelle fronto-pariétale exclusivement chez les Jeunes. La longueur sagittale est de 50 millimètres ; la largeur supra- orbitaire de 40 millimètres. Par comparaison avec le crâne de Cobaye, le frontal du Dolichotis est relativement plus grand, la suture pariélo-frontale étant ici plus postérieure par rapport à la cavilé orbilaire. | ANN. SC. NAT. ZOOL. Vi 99 338 REMY SAINT-LOUP. Les os nasaux ont 45 millimètres de long sur 10 milli- mètres de large en projection ; ils sont plus étroits et moins aplatis que chez le Cobaye. | Face latérale du crâne. — La face latérale est plus inté- ressante que la face supérieure ou dorsale du crâne. D’ar- rière en avant, on remarque : 1° le grand développement des apophyses para-occipitales ; 2° les dimensions consi- dérables de la bulle auditive; 3° la réduction de la partie écailleuse du temporal qui n’est guère plus large que l’apo- physe zygomatique; 4° la structure de l’arcade jugale qui est très caractéristique en raison de l’hypertrophie du trou sous-orbitaire, et cette disposition, en établissant une grande ressemblance entre Dolichotis, Cobaye, Viscache, marque une différence importante avec les crânes du genre Le- pus, dont le trou sous-orbilaire est très sensiblement plus petit. La bulle osseuse de l'oreille offre les mêmes dispositions que chez le Cobaye; elle est intimement soudée au rocher, prend contact inférieurement avec le corps du basi-ocei- pital, et par un prolongement qui suit le trajet de la trompe d'Eustache, elle est en relation avec le corps du sphénoïde. Le trou auditif osseux en communication avec l'oreille externe est percé au-dessus d’un autre trou compris dans les limites du cercle iympanique. Nous aurons à revenir sur le mode de formation de ces deux ouvertures qui ne sont pas toujours séparées chez l'adulte. La masse des os de l'oreille, rocher et bulle, est enchâssée entre l'occipital et le pariétal; la partie écailleuse du temporal tout à fait indépendante ne forme qu’une étroile couverture sur la suture des ootiques et du pariétal. Le temporal vient en contact, par son écaille, avec l’inter— pariétal, les pariétaux, les frontaux. Il forme une portion mal délimitée, chez l'adulte, de la cavité orbilaire. Son apophyse zygomatique va à la rencontre du jugal et fournit en dedans, pour le maxillaire inférieur, la surface articu- laire dont la paroi se prolonge pour atteindre le ptérygoïde LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 339 en avant et des ailes sphénoïdes intérieurement. Les divi- sions des ailes du sphénoïde, le découpage des prolonge- ments osseux qui représentent ces ailes ont pour résultat de donner à celte partie du crâne un aspect assez compliqué. Il se trouve en outre que la boîte cranienne est très impar- faitement fermée par le sphénoïde, et qu'il y a de très larges passages donnant sur la cavité orbitaire, sur les aiïles du ptérygoïde et sur la cavité nasale osseuse. Ainsi le temporal nous apparaît ici surtout comme une pièce de relation entre le jugal, le maxillaire et la base du sphénoïde, et, comme Île crâne, ne prenant contact que d’une manière très accessoire avec l'appareil osseux occipi- tal; il apparaît principalement comme la pièce solide par laquelle la face s'appuie sur la boîle cranienne, mais son indépendance vis-à-vis de l’appareil auditif est très mani- feste. Ces dispositions sont aussi chez le Cobaye où l’im- perfection de continuité du plancher de la boîte cranienne est encore plus évidente. Le jugal est en contact, en arrière avec l’apophyse zygo- matique, en avant avec l’apophyse du maxillaire supérieur, et en haut avec le lacrymal. Par suite de l'importance du trou sous-orbitaire, les relations de l’arcade jugale avec le frontal sont faites uniquement par le lacrymal. Nous voyons ainsi un pont constitué par le jugal et soutenu par trois piliers, l’un zygomatique, le médian lacrymal et l’antérieur maxillaire. Chez le Cobaye, le pilier lacrymal est constitué par le maxillaire, l'os lacrymal entrant dans sa composi- tion d’une manière seulement accessoire. Nous avons ici un des nombreux changements de connexions que l’on peut observer lorsqu'on étudie comparativement des spécimens d'un même genre; ces changements de connexions sont dans le cas actuel en rapport avec des inégalités de vitesse de prolifération dans les centres d’ossificalions. Le pilier maxillaire rejoint le corps du maxillaire au niveau et en avant des premières molaires. Cette disposition est assez caractéristique chez les Caviadés. 340 REMY SAINT-LOUP. Chez les Léporidés, sans parler d'autres différences, la nême jonction se fait au niveau du milieu de la série des molaires. Les intermaxillaires ne présentent rien de bien remar- quable ; notons cependant une crête osseuse qu'ils forment par leur jonction au-dessus des incisives, en avant des ouvertures nasales. Face inférieure du crâne. — Le basi-sphénoïde est percé d'un trou qui existe à la même place chez les Léporidés, mais qui ne se voit pas chez le Cobaye ; le diamètre de ce trou est variable chez les divers spécimens ; il peul se ré- duire jusqu’à disparaître, ce qui n’a pas lieu chez les Lépo- ridés. On doit penser qu’il a une importance parce qu'il se trouve placé juste en dessous de la loge osseuse où se trouve la glande piluitaire. On distingue mal la suture avec le sphénoïde antérieur, de sorle que les basi-sphénoïdes ont l’apparence d’un seul os conique allant se terminer en pointe effilée dans la région ethmoïdale. Il semble qu'il soit difficile de trouver chez les Mammi- fères un plus bel exemple de la prolongation cranienne des corps vertébraux, le basi-occipital, le sphénoïde postérieur, le sphénoïde antérieur el la pointe ethmoïdale formant ici une vérilable pièce osseuse en continuité de substance, par suite de la disparilion des lignes de segmentation du jeune âge. Plus exactement, on pourrait dire qu'ici la lame carti- lagineuse embryonnaire basi-cranienne, prolongement réel du cartilage basi-rachidien, est atteinte par une segmentation qui détermine l'apparence de quatre vertèbres craniennes. La fosse nasale palatine est large en arrière, étranglée en avant. Le rapprochement des maxillaires qui mettent en contact en avant les alvéoles dentaires de gauche et de droite a pour résullat de réduire le pont palatin à une très petite surface triangulaire. Antérieurement, les maxillaires s'écartent irès légèrement, et l’espace libre entre eux reste libre aussi au niveau des intermaxillaires; il existe aussi une fente incisive allongée au lieu d’un trouincisif (Carnas- LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 341 siers), mais moins considérable que chez les Léporidés. Chez le Cobaye, l'ouverture incisive est plus courte, mais les maxillaires sont encore plus rapprochés que chez Do- lichotis, au niveau des premières molaires. La région des intermaxillaires, toutes proportions gardées, est beaucoup plus longue chez le Dolichotis que chez le Cobaye. Dans l'aspect général de la face inférieure du crâne con- sidéré chez le Dolichotis, chez le Cobaye, chez la Viscache, la différence la plus évidente par comparaison avec les crânes de Lepus et le crâne d’Agouti est dans ce fait que les lignes occupées par les dents molaires se rapprochent, et se joignent antérieurement chez les premiers, tandis que, sensiblement parallèles entre elles chez les Léporidés, ces mêmes lignes se rejoindraient plutôt en arrière du crâne chez l’Agouti, et à ce titre l’ordre des affinités contribue, comme l'examen de la struciure des dents, à éloigner l’Agouti des autres types que nous citons. Maxillaire inférieur. — Nu par sa face ventrale, le maxil- laire inférieur présente à peu près la forme d’un éperon de cavalier. Les branches sont en effet écarlées suivant deux lignes courbes à convexité extérieure et leurs extrémités postérieures sont éloignées d’un intervalle de 3 centimètres, tandis qu’elles se soudent en avant au niveau des pre- mières molaires, et se prolongent étroilement soudées dans la région incisive. Les incisives occupent la place de la molette de l’éperon. Nous avons parlé précédemment des dents du maxillaire inférieur; il convient donc seulement d’ajouter quelques remarques sur les os mandibulaires. Comme chez le Co- baye, nous voyons ici une apophyse latérale, robuste et volumineuse, qui porte l'empreinte du tendon d’attache appartenant au masséter antérieur. Cetle apophyse ou sail- lie externe du maxillaire est située au niveau des deuxième et troisième molaires ; elle est à l'extrémité antérieure d’une crête osseuse qui limite la fosse massétérique. Les trous mentonniers sont situés immédiatement en avant des pre- 342 REMY SAINT-LOUP. mières molaires; le trou alvéolaire, ouverture postérieure du canal dentaire, s'ouvre à la face interne du maxillaire au niveau de la quatrième moiaire. | L'apophyse condylienne a une surface articulaire diri- gée dans le sens sagittal ; elle correspond à des mouvements antéro-postérieurs de la mâchoire, mouvements dont Ja course est de plus d’un centimètre. Une échancrure sépare celte surface articulaire de la crête qui constitue l’apophyse coronoïde. Chez le Cobaye, l’échancrure est plus profonde; chez le Cobaye aussi, l’apophyse angulaire ou l'os angu- laire, car la suture est apparente, se prolonge plus loin en arrière que chez Dolichotis. La région incisive est relevée vers le haut chez le Cobaye, tandis qu’elle est horizontale chez Dolicholis. Examen plus détaillé de Quelques parties du crâne. — Après avoir exposé les caractères saillants du crâne de Dolichotis, les rapports et les dimensions des os de surface, il peut être utile de décrire plus spécialement quelques dis- positions de détail. La cavilé orbitaire, la région sphéno- ptérigoïde et la région auditive sont importantes à con- naître pour l'anatomie comparée, nous les passerons en revue. _ Cavité orbitaire. — La moitié supérieure de la cavité orbitaire est limitée par le frontal; dans cette région, il n y a guère de remarquable qu’un trou sourcilier qui limite l'extrémité antérieure de l’apophyse supra-orbitaire. Sui- vant Îles spécimens, ce trou sourcilier peut se présenter comme une simple échancrure ou être complètement défini par une paroi osseuse, el nous insistons sur ces varia- tions individuelles de la forme des apophyses supra-orbi- laires parce que nous remarquons de semblables change- ments dans le genre Lepus, et que ces changements ne nous paraissent pas pouvoir êlre invoqués pour des déter- minations d'espèces différentes. En arrière, la cavité orbi- taire est limitée par le temporal et l’alisphénoïde; en avant. elle est cloisonnée par le maxillaire supérieur et le LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 343 lacrymal; son plancher n'existe pour ainsi dire pas, la cavité jugale est en large communication avec celle de l'orbite, moins largement toutefois que chez le Cobaye. Chez le Dolicholis, comme chez plusieurs Rongeurs, la cavité orbitaire prend un aspect particulier, parce que l’enveloppe osseuse des alvéoles dentaires vient faire une saillie consi- dérable dans cette région. Chez les Léporidés, cette saillie du maxillaire est déjà marquée, mais elle est bien plus consi- dérable encore chez Dolichotis et chez le Cobaye. Les molaires, chez ces animaux, sont situées beaucoup plus pos- térieurement que chez des Carnassiers comme le Chien, par exemple, et leurs racines viennent se loger pour ainsi dire derrière l’œil des Rongeurs. La cavité orbilaire communique avec la boîte cranienne par le trou oplique qui donne passage au nerf du même nom, par la fente sphénoïdale qui affecle ici une forme arrondie et qui est beaucoup plus élargie que dans le crâne des anthro- pomorphes, par suite du peu de développement en largeur des grandes ailes du sphénoïde, la fente sphénoïdale est comprise du côté de la boîte cranienne dans une large échancrure qui mel en communicalion celte cavité cérébrale à la fois avec la cavité orbitaire et avec l’espace vide compris entre les apophyses ptérigoïdes du palatin et du sphénoïde. Celte large échancrure est en somme creusée aux dépens des grandes ailes du sphénoïde, elle fait disparaître les trous grands ronds et petits ronds et le trou ovale. Le système des apophyses aliformes du sphénoïde est réduit : 1° à une paire d’apophyses grêles à la base, épa- nouies en lame à l'extrémité et prenant, par cet épanouisse- ment, contact avec le temporal et le palatin (cette partie représente les petiles ailes); 2° à une apophyse bientôt bifurquée qui forme une lame ptérigoïde interne en contact avec les palatins, et d'autre part un étroit pont osseux allant, à la partie externe, s'étaler pour représenter les ailes ptéri- goïdes externes. Ces dispositions sont assez compliquées pour être difficiles à décrire; les plans des apophyses sont 344 REMY SAINTF-LOUP. différents, leur contact avec le palalin, qui est lui-même dédoublé en deux lames apophysaires, est multiple, de sorte que les figures mêmes ne pourraient être satisfaisantes. Ce qui est le plus remarquable, c’est que les ailes ptérigoïdes internes sont ici la partie principale et la plus développée, contrairement à ce qui a lieu chez l’homme. Les différentes apophyses du sphénoïde dont nous venons de parler contribuent à former la cloison très incomplète du fond de la cavité orbitaire qui se trouve ainsi communi- quer largement avec l’espace compris entre les ailes ptéri- goïdes du palatin. On peut dire, en résumé, que dans cette région le plancher cranien est surtout formé par les ailes du présphénoïde (petites ailes en anatomie humaine) qui sont percées du trou optique. Quant aux ailes du basi-sphénoïde (grandes ailes de l’anatomie humaine), elles n'existent pour ainsi dire pas en raison de l’hypertrophie des trous ovale, grand rond el petit rond ; en arrière seulement, contre les bulles auditives, on en peut voir des traces. Au contraire, les ailes plérigoïdes internes sont très développées, et les ptérigoïdes externes prennent à leur extrémité libre la place d’une portion des grandes ailes. Si je fais la comparaison avec des crânes d’autres Rongeurs, les Léporidés par exemple, j'arrive à con- sidérer, pour le basi-sphénoïde, les ailes ptérigoïdes internes comme les apophyses les plus importantes, tandis que les grandes ailes et les sphéno-plérigoïdiens externes ne soni que des tractus osseux plus ou moins épais ou étalés, et qui marquent par leur complexité la relation simple et générale du temporal articulaire et du maxillaire supérieur avec interposition plus ou moins accentuée d’un ptérigoïde. Cräne d'un Dolichotis nouveau-né. -— Dans sa forme géné- rale, ce crâne, comparé à celui de l'adulte, présente une boîle cranienne plus volumineuse, plus bombée à la face supé- rieure, une région faciale beaucoup plus courte, des os nasaux plus courts et plus larges. De profil, la ligne de suture des frontaux esl ici déprimée dans sa moitié anté- LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 385 rieure, tandis qu’elle est convexe chez l'adulte. Le trou orbitaire n’a pas exactement la même forme ; chez l'individu jeune, le pilier lacrymal est plus incliné d'avant en arrière et de haut en bas; il est renforcé, comme chez le Cobaye, d’une lame osseuse continue appartenant au maxillaire, et, par suite de ces différences, /a forme du trou sous-orbitaire est sensiblement éloignée de la forme correspondante chez l'adulte. L'apophyse para-occipitale est moins développée, en proportion, que chez l’adulte, et les pariétaux ne sont pas encore déprimés sous le passage des muscles temporaux. En général, les particularités morphologiques du crâne qui sont déterminées par l’action du développement du système musculaire ne sont pas encore apparentes. Les lignes d’articulations des os du crâne et de la face sont ici plus nettes, plus continues et non découpées en sinuosités anguleuses. Nous avons signalé sur le crâne adulte un inlerpariétal situé immédiatement au-dessus de la face postérieure de l'occipital ; c’est à dessein que nous avons employé ce mot, pour laisser sensibles les erreurs que l'examen méthodique d’un crâne développé doivent entraîner, mais nous consta- tons par l’examen du crâne jeune que cet interpariétal n’est autre chose que la partie dorsale de l’écaille occipitale, et que l’interpariétal embryonnaire disparaît chez l’adulte par suture et fusion complète avec les pariétaux. Cet inter- pariétal véritable a des dimensions importantes; c’est lui qui, dans le crâne adulte, représentera cette partie des pariétaux qui est renforcée d’une double crête d'attache musculaire. IL faut remarquer aussi que l’ossification de la base du conduit auditif externe n’est pas encore complète, de sorte que le trou sous-auditif de la bulle est encore en communi- cation avec le trou auditif définitif, et ceci nous fait com- prendre le trou sous-auditif de l'adulte comme une différen- ciation d’une ouverture primitive externe de la bulle. Le moindre développement, en volume, des dents molaires 346 _ REMY SAINT-LOUP. a pour résultat une moindre saillie, dans la cavité orbitaire, du massif formé par l'enveloppe osseuse des alvéoles. À la face postérieure on voit nettement les lignes qui séparent l’occipital écailleux des occipitaux latéraux, et en dessous des condyles articulaires les lignes qui séparent les occipitaux latéraux du basi-occipital. Déjà les apophyses para-occipitales sont intimement sou- dées au crâne. ARTE À la face inférieure, il exisle encore des cartilages inter- vertébraux qui séparent le basi-occipital du sphénoïde et le sphénoïde du présphénoïde. La fosse nasale interpalatine est en proporlions moins large que chez l'adulte: la fente in- cisive est au contraire plus large. On voit aussi que l’arcade zygomatique prendra dans la suite une importance relative plus considérable. Dans l’ensemble et sauf le redressement de la face posté- rieure de l’occipital, Le crâne du jeune Dolichotis ressemble encore davantage au crâne du Cobaye : 1° par la réduction des apophyses para-occipilales; 2° par la forme du pilier lacrymal ; 3° par les proportions des cavités de la face infé- rieure du crâne et des bulles audilives; 4° par la faible lon- gueur de la face. ( SQUELETTE DES MEMBRES ANTÉRIEURS. Quand on compare les os qui constituent la charpente des membres thoraciques chez le Mara et chez le Cochon d'Inde, on remarque immédiatement quelques différences de pro- porlions qui établissent des différences plus importantes que celles qui résultent de la seule inégalité de taille des spé- cimens. Chez le Mara, abstraction faile de la main, c’est l’omoplate qui se trouve être le plus court des os du système; chez le Cobaye, c'est l’humérus qui a la moindre longueur. Dans les deux espèces, les os de l’avant-bras sont les plus longs du système, mais l’excès de dimension de cet avant-bras est de beaucoup plus sensible chez le Mara. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 347 L'examen des mesures de ces diverses parties du squelette dans les deux espèces fera d’ailleurs ressortir avec plus de précision les caractères particuliers de l’une et de l'autre. Omoplate. Humérus. Cubito-radius. Main. Dolichotis Patagonica ........ 100 115 4175 80 Cavia cobaya................ 35 35 40 22 On voit en même temps que la main est relativement plus grande chez le Cochon d'Inde que chez le Dolichotis. Omoplate. — Chez Dolichotis, on voit par comparaison que : La crête de l’omoplate est plus haute sur le plan du corps de l'os; le dessin du processus antérieur est sensiblement le même, mais l’'échancrure antérieure qui dégage ce processus est moins profonde. Le bord inférieur de l’omoplate est ici plus élargi, de telle sorte que dans l’ensemble cet os est plus court, mais plus robuste que chez le Cobave, et capable de donner attache à des muscles plus puissants aussi bien dans les fosses que sur les bords de l'os. Humérus. — Nous pouvons observer de même ici une disposition ayant pour résullat de rendre l’os plus robuste ; comme nous l’avons fait remarquer, il est plus court que chez le Cobaye, il est aussi plus épais, et la crête antérieure de l’'humérus, dessinée dans les deux espèces, est ici sensible- ment plus importante (perforation à la base). Cubitus. — Si nous considérons le cubitus chez le Mara, nous voyons l’apophyse olécranienne plus rugueuse et mas- sive, un dessin de crêles plus accentué, mais une réduction relative du corps de l’os qui est ici grêle et presque tran- chant, tandis qu'il est plus épais et moins anguleux chez le Cobaye. Radius. — Le radius du Mara est en volume le plus im- portant des os de l’avant-bras; dans l’autre espèce, au con- traire, 1l a moins d'importance que le cubitus. Il semble que le Dolichotis s’achemine vers la régression ou l’atrophie 348 REMY SAINT-LOUP. du' corps du cubitus, et cette disposition est certainement celle qui, au point de vue de la comparaison ostéologique élablit la différence la plus remarquable entre les deux espèces. À ce titre, le Cobaye a plus de ressemblance que le Dolichotis avec les animaux du genre Lepus. Chez le Cabiaï et chez l’Agouti, les dispositions ont aussi plus d’analogies avec le Cobaye qu'avec le Dolichotis ; nous pouvons d'ailleurs noter quelques traits comparatifs chez ces deux derniers Rongeurs: Omoplate. Humérus. Cubilo-radius. Main. ABOME Lun de nan mére 60 0 75 45 CADrE Pre ee es RUN de 100 125 130 100 Chez le Cabiaï et chez l’Agouti, les formes de l’omoplate, assez semblables entre elles, s’éloignent notablement de la forme que présentent Mara et Cobaye, mais l'importance relative des os du système cubito-radial établit plus de rap- prochement avec le Cobaye. On peut faire les mêmes remar- ques en comparant avec la Viscache. Ainsi, en bornant les comparaisons avec les quelques Ron- geurs que nous venons de citer, on peut dire que le Doli- chotis, par la structure du membre antérieur, s'éloigne de ces Rongeurs et prend des affinités dans la direction des Solipèdes. Toutefois, nous devons faire remarquer que chez le Dolichotisil existe des rudiments de clavicules. Les pièces osseuses qui les représentent sont extrêmement réduites. La longueur d’une de ces clavicules rudimentaires est, chez les adultes que nous avons disséqués, d'environ 6 millimètres. Elles s’atténuent en pointe à l'extrémité distale, et ne sont réunies à l’omoplate que par un fin prolongement liga- mentaire. | SQUELETTE DES MEMBRES POSTÉRIEURS. Bassin. — La charpente osseuse du bassin est dans son dessin général très semblable chez Dolichotis et chez Cobaye. LE DOLIGHOTIS PATAGONICA. 349 Chez l’un et l’autre une seule verlèbre sacrée s'articule avec les ilions, mais chez le Cobaye, par suile d'un moindre écartement des os iliaques et d'une plus grande dimension transversale de la vertèbre immédiatement antérieure, il y a tendance à l'articulation iliaque de deux vertèbres et ces dispositions indiquent comme un passage à un os sacré composé. Chez Dolichotis, l'os iliaque est plus long relativement que chez le Cobaye, mais les différences de forme des trois os du bassin sont très faibles quand on compare l’un et l’autre animal. Le trou oblurateur, dont le dessin me paraît surtout caractéristique pour la distinction dans les genres de Ron- geurs voisins, supporte ici la presque identification. D'une manière générale, le bassin du Cobaye est un peu plus large et un peu plus aplati que celui du Mara, les pièces osseuses étant considérées reposant sur un plan par la face dorsale. Une disposition corollaire de la précédente réside dans ce fait que la dernière vertèbre lombaire et les premières cau- dales sont plus larges chez Cobaye que chez Dolichotis. Si nous comparons avec les os du bassin chez quelques Rongeurs, comme nous l'avons fait pour les autres parties du squelette, nous pouvons noler les remarques suivantes. Chez l’Agouti, une seule vertèbre sacrée prend un large contact avec les iliaques, la dernière lombaire a des apo- physes transverses dirigées très netlement vers la face ven- trale de l’animal, de sorte qu’elle reste éloignée du bassin; mais, par contre, la région antérieure de la première cau- dale s'articule par ses apophyses avec les iliaques ; de telle sorte qu'ici, il y a bien tendance à la formation d’un sacrum bivertébré, mais c’est une caudale (par comparaison avec le Mara ou le Cobaye) qui entre dans la composition du sa- crum. D'autre part, nous voyons ici, chez l’Agouti, les iliaques prendre sur les autres os du bassin une importance très pré- dominante ; l'ischion est grêle et ne s’élargit pas beaucoup dans sa portion symphysaire, de sorle que les trous obtura- teurs sont limités par une étroite ceinture osseuse. La forme 350 REMY SAINT-LOUP. de ces trous est assez lypique pour qu'il soit possible de dis- ‘tinguer à première vue, et sans tenir compte des dimensions, un bassin d’Agouti parmi des bassins de Mara et de Cobaye. Le bassin du Cabiaïest, aussi bien par son mode d’artieu- lation avec les vertèbres que par l'importance relative des trois os, intermédiaire au type Dolichotis et au type Agouti. En outre, la forme du trou oblurateur établit aussi une tran- sition dans le même ordre. Si l’on cherche la comparaison entre le Cabiaï et le Cobaye, on observe que le Cabiaï se place plus près du Cobaye que du Dolichotis. Chez la Viscache, nous voyons une structure qui rappelle celle du Cabiaï et de l’Agouti. Le dessin du trou obturateur est cependant plus voisin du Cabiaï, mais ici les articulations du bassin avec la colonne vertébrale constituent des carac- tères qui marquent une différenciation assez profonde dans un autre ordre de comparaisons. Ainsi, chez la Viscache nous voyons une première vertèbre du sacrum articulée avec les iliaques, et soudée avec une deuxième et une troisième sacrée qui sont sans contact avec ces mêmes iliaques ; d'autre part, les deuxième, troisième et quatrième cau- dales prennent contact avec les ischions, le contact étant surtout marqué pour la troisième caudale ; enfin la présence d’os en V, qui existent à partir du bord antérieur de la pre- mière caudale, fournit un caractère anatomique intéressant, et par l’ensemble de ces particularités nous sommes conduits à tenir à l’écart la Viscache, au moins en ce qui concerne la structure de la région iliaque vertébrale. Nous retenons néanmoins ceci, c'est qu'il serait assez fa- cile de confondre un bassin isolé de Viscache avec un bassin isolé d’Agoutr.. Le fémur de Dolichotis a le même aspect que celui n Cobaye ; on peut seulement remarquer chez le grand Cavien une plus grande importance relative de l'apophyse grand trochanter, et une largeur plus considérable de l’échan- crure intercondylienne à l'extrémité distale. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 394 Longueur chez Dolichnfies fs... .:.. 11.41 0,130 — CHAOS... ... li. Den 0,42 Le tibia et le péroné ne présentent pas, chez l’une et l’autre espèce, d’autre caractère parliculier que celui qui ressort de la très grande réduclion en diamètre du péroné de Doli- chotis. Ici le péroné tend à disparaître ; encore ossifié sur toute la longueur, il est cependant si grêle que, malgré la différence des dimensions en longueur, il n’est pas plus gros que le péroné du Côbaye. Les modifications du squelette de la jambe sont donc pour ainsi dire parallèles à celles que nous avons remarquées pour le squelette de l’avant-bras. De même aussi nous voyons chez le Dolicholis la plus grande longueur relative du membre postérieur en relation avec une plus grande élongation du squelelte de la jambe, la longueur du fémur étant moins modifiée. Longueur du système tibia-péroné chez Dolichotis. 0,170 — — chez Cobaye... 0,43 Ces mensurations, rapprochées de celles obtenues pour le fémur, montrent que chez le Cobaye la jambe est égale à la cuisse en longueur, tandis que chez le Dolichotis la jambe est sensiblement plus grandie. Le fémur de l’Agouti ressemble à celui du Cobaye par la forme du trochanter et par la réduction de l’espace inter- condylien ; il est cependant caractérisé par la forme du bord externe du corps de l’os. En effet, ce bord est pour ainsi dire tranchant, anguleux sur une coupe transversale, comme si l'os avait été serré entre deux plans, l’un antérieur, l’autre postérieur, et formant entre eux un angle aigu. En outre, cette ligne latérale de l’os présente vers le tiers inférieur de l’os une déviation en saillie correspondant probablement à une insertion musculaire particulière. Dans l’ensemble, le fémur de l’Agouli a certainement un faciès assez typique qui l’é- loigne du faciès observé chez Dolichotis et Cobaye. Longueur du fémur chez l’Agouli................ 0,90 — du tibia-péroné chez l’Agouti........... 0,95 392 REMY SAINT-LOUP. Il y a donc encore ici, relativement à ce qui existe chez le Cobaye, une faible augmentation de longueur de la jambe. Le tibia de l’Agouti ne présente d'intéressant pour la comparaison que le dessin de la crête antérieure, qui est tranchante à parlir de la tubérosilé jusque vers le tiers du corps de l’os et qui, à ce niveau, s’infléchit et s’estompe brus- quement. Il n'en est pas de même chez Dolicholis et Cobaye. Chez le Cabiaï, nous trouvons : Eongsueur dafémur Lire NAN ue 0,150 — du tibia-péroné........ A Que 0,145 Ainsi, la jambe est ici plus courte que la cuisse ; au reste, l'aspect du fémur rappelle celui du Cobaye, et les os de la jambe ont aussi un modelé el des proportions qui per- mettent ce rapprochement. | Chez la Viscache, signalons seulement des analogies du modelé et de proportion avec les dispositions du squelette de la cuisse et de la jambe de l’Agouti; toutefois, les carac- tères que nous avons relevés sur l’Agouti sont iei moins marqués : le péroné est étroit et aplati sur presque toute sa longueur ; chez les autres Rongeurs considérés iei, la sec- tion du péroné est à peu près cylindrique, excepté aux extré- mités proximales et dislales. Dans le genre Lepus, nous remarquons comme caraclères différentiels : le développement acceniué du petit trochanter qui, dans les types précédents, n'existait pour ainsi dire pas. D'ailleurs, chez les Lepus le dessin très net et découpé des apophyses de la tête du fémur s'éloigne de ce que nous avons observé précédemment. Le tibia a une crête antérieure caractérisée qui fait penser à celle qui existe chez l’Agouti, mais cetle ressemblance ne suffit pas pour entraîner une idée d’affinité qui serait affaiblie par beaucoup d’autres ca- ractères. Chez les Lepus, la section du péroné est triangulaire vers le quart supérieur de la longueur. A parlir du tiers in- férieur, cet os se soude au tibia. PR CE LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 353 Nous avons donc là un ensemble de dispositions assez spé- ciales au genre Lepus par rapporl aux autres Rongeurs cités ici. COLONNE VERTÉBRALE. On peut compter chez le Dolichotis huit vertèbres cervi- cales. Ces vertèbres, à l’exceplion de l’axis, présentent des apophyses épineuses peu développées, tandis que toutes les autres vertèbres du corps jusqu'aux premières caudales sont pourvues d’apophyses épineuses très hautes et constiluant une crête dorsale saillante, continue et qui a son maximum d'élévation au niveau de la septième côte. C’est précisément à cause de ce caractère morphologique qui ressort de l’appa- rence des apophyses épineuses que je compte huit cervi- cales, les deux dernières élant cependant chargées à leur bord postérieur d'insertions coslales. Les dorso-lombaires sont au nombre de dix-huit ; les dix premières ont leurs apophyses épineuses dirigées en arrière ou verticalement ; les huit dernières ont ces apophyses plus volumineuses, moins hautes et dirigées en avant : les direc- tions des apophyses iransverses suivent le même ordre. La vertèbre sacrée a son apophyse verticale sur le plan du corps verlébral; les caudales, au nombre de dix, ont des apophyses décroissantes en hauteur el dirigées en arrière jusqu'à la septième caudale ; les trois dernières sont dé- pourvues d'apophyses. En tout, nous comptons donc trente- six vertèbres. Chez le Cobaye, nous irouvons le même nombre de ver- tèbres pour la région comprise entre le crâne et le sacrum, mais il nous reste quelque incertitude relativement à l’iden- üité du nombre de vertèbres caudales ; ce nombre est d'’ail- leurs sujet à variations dans la même espèce. L'ordre d’imporlance et de direction des apophyses épineuses est le même chez Dolichotis et chez le Cobaye: toutefois, chez ce dernier animal, les apophyses de la région lombaire sont relativement un peu moins hautes. ANN. SC. NAT. ZOOL. vi, 23 304 REMY SAINT-LOUP. La verlèbre atlas a le même dessin dans les deux espèces, quelle que soit la face que l'on considère ; toutefois les di- mensions en largeur sont relativement plus considérables chez le Cobaye. Les mêmes remarques peuvent être faites pour l’axis, qui est aussi un peu plus grand dans le sens antéro-postérieur chez le Cobaye. En résumé, les ressem- blances entre les colonnes vertébrales des deux espèces sont très élroites, et les différences de dimensions et d'attitudes sensibles dans la forme de la face postérieure du crâne, sen- sibles aussi dans les dimensions relatives des os des mem- bres, ne semblent pas influencer les aspects de la colonne vertébrale. [1 semble que la vertèbre el la suite des vertèbres gardent une certaine fixité morphologique à travers les es- pèces, et peut-être pour cetle raison même l'élude plus minu- tieuse des caractères de forme de ces organes pourrail-elle révéler des particularités de détail caractéristiques pour les individus d’espèces voisines. Nous n'avons pas entrepris cette étude, qui entrainait des recherches non comprises dans le programme que nous nous sommes tracé ici. SYSTÈME VASCULAIRE. Nous ne faisons pas ici la description anatomique de tout le système vasculaire du Dolicholis. Par l’examen de quel- ques-unes des dispositions artérielles ou veineuses, nous nous sommes proposé de rechercher si des conclusions profi- tables à l’analomie comparée pouvaient être tirées d’une semblable élude. En raison des connaissances acquises dans ce domaine de l'anatomie comparée, nous ne nous attendions pas à reconnaître des particularités instructives pour la détermination morphologique des Rongeurs, mais simple- ment à dégager quelques points de structure capables de contribuer à la science des varialions que peut présenter le plan fondamental de disposilion du système vasculaire chez les Mammifères. Nous pensions aussi que chez des ani- maux comme le Mara et les Rongeurs voisins, des disposi- A ——————— _ LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 39) lions pour ainsi dire primitives devaient se rencontrer ; il est remarquable en effet que les Rongeurs sont à beaucoup de points de vue assez primitifs parmi les Mammifères, en ce sens qu'ils semblent avoir desaffinités structuralesavecles Saurop- sidiens. Il est bien entendu que le rapprochement est fait ici d’une manière très large, et que notre pensée serait mal interprétée si nous laissions croire que les Rongeurs sont voisins des Reptiles ; il manque évidemment des chai- nons, nous ne parlons pas de descendance, mais de parallé- lisme par analogies structurales. SYSTÈME ARTÉRIEL. Artères émanant de la crosse aortique. — Au sommet de la convexilé de la crosse aortique (V. PI. VIT, fig. 1) naît un tronc brachio-céphalique commun, unique ou innominé (6), qui fournira à toute la tête, aux membres antérieurs et à la région antérieure de la cage thoracique. Il en naît d’abord de chaque côlé une intercostale dorsale superficielle (c), dont le point d’émergence varie un peu suivant les individus, de telle sorte que ces intercostales se distinguent, tantôl sur la partie indivise du tronc innominé, tantôt à un niveau plus antérieur, où le rameau brachial gauche quitte le tronc innominé. Le rameau brachial gauche se divise bientôt, à environ 1 centimètre de son origine, pour fournir une brachiale axillaire, une mammaire interne et une mammaire externe ; il fournit en outre une vertébrale. Le rameau brachial droit se détache de l’innominé un peu plus antérieurement, et présente les mêmes divisions que celui de gauche. Nous n’insisterons pas sur les rameaux secondaires de l'épaule et de la nuque qui partent aussi des brachiales. Après avoir fourni ces brachiales principales, le tronc innominé se prolonge encore sur une longueur de 1 cen- timèlre, puis se divise en deux branches symétriques qui sont la carotide primitive droite et la carotide primitive gauche(/). 350 REMY SAINT-LOUP. La coronaire du cœur n'offre rien de particulier. CAROTIDES INTERNES ET EXTERNES (PI. VI). La carotide primitive donne successivement les branches suivantes (fig. 1) : * Une artère thyroïdienne dont les rameaux se divisent en laryngiens thyroïdiens et trachéens (fig. 1). Le rameau trachéen s’anaslomose avec son symétrique originaire de la thyroïdienne du côté opposé (0). 2° Au même niveau que l’arlère thyroïdienne, mais au bord externe de la carotide principale, naît un petit vaisseau qui représente l’'homologue (c) d’une carotide interne, mais qui ne nous paraît pas avoir conservé, au moins chez l’ani- mal adulte, l'importance physiologique d’une telle artère. Elle pénètre dans le crâne par le trou déchiré postérieur sans qu'il soit possible de distinguer un canal carolidien, et si elle prend des anastomoses avec des cérébrales plus anté- rieures, elles sont si délicates que l'injection à la cire ne les a pas démontrées. Des arlérioles très netles, issues de cette carotide interne morphologique, vont se distribuer dans les muscles sphéno-vertébraux. | 3° Plus antérieurement, la carolide principale (carotide externe) se divise en quatre artères principales : d, glosso- thyroïdienne ; e, faciale ; /, maxillo-oculo-nasale ; ÿ, auri- culaire externe. | d. La glosso-thyroïdienne part du côté interne de la carolide et, fournissant des ramuscules aux muscles du larynx, se dirige sur l’hyoïde, puis se prolonge dans la langue. e. La faciale passe entre le bord antérieur du masséler, se divise sur la face. Précédemment elle a donné une sublin- guale qui s'enfonce d’abord sous le digastrique, des massété- riennes pour la face interne de ce muscle et des ramuscules pour les glandes sublinguales et sous-maxillaires. f. La carotide principale, que je désigne sous le nom de LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 301 maxillo-oculo-nasale, donne en effet des troncs importants aux organes ainsi désignés, mais elle est en outre intéres- sante parce qu’elle fournit aussi des artérioles intra-cra- niennes qui suppléent à l'insuffisance apparente dela carotide interne, et dont les analogues chez d’autres Rongeurs ont été considérées par les anciens anatomistes comme représentant la carolide interne. La carotide principale plonge sous le muscle qui attache le ptérigoïde et la partie profonde de la cavité orbitaire au maxillaire inférieur, et fournit presque aussitôt l'artère dentaire du maxillaire inférieur. Puis elle s’enfonce dans le canal ptérygoïdien et vient ainsi dans la partie la plus profonde de la cavité orbitaire. Là elle va se diviser en maxillo-nasale, en oculaire, el en outre elle donne deux artérioles intra-craniennes. L'une pénètre dans le tissu optique, suit le nerf optique jusqu'au chiasma, après avoir traversé la dure-mère. L'autre pénètre par le trou sphénoïdal, dont nous avons fait remarquer précédemment les grandes dimensions par suite de sa confusion avec les trous ovales et grands ronds. Ce vaisseau ne traverse pas la dure-mère, mais il prend des anastomoses plus ou moins nettes avec la branche optique. Ainsi la carotide interne physiologique, ou carotide cérébrale, est formée surtout par les artères qui se détachent de la carotide principale au fond de la cavité orbilaire. g. Nous devons remarquer en même temps l’atrophie de l’artériole qui pénètre chez quelques Vertébrés dans la bulle, en arrière du trou auditif externe. Ici, en effet, on voit la carotide principale fournir au niveau du point d’émergence de la glosso-hyoïdienne une artère qui se dirige en arrière, passe entre le maxillaire inférieur et l’apophyse para-occi- pitale et vient sur la bulle auditive, pour irriguer l'oreille externe. Celle auriculaire externe, au niveau du trou stylo- mas{oïdien, envoie dans la bulle une très petite artériole, qui pourrail êlre aussi considérée comme une carolide interne, mais qui, dans cet exemple, est si réduite que la moindre prolifération osseuse peut la faire disparaître. 38 . REMY SAINT-LOUP. D'une manière générale, en considérant l’irrigalion intra- “cranienne chez le Dolicholis, il semble que nous ayons là un exemple des différents procédés, pour ainsi dire en puis- sance, par lesquels la carotide peut fournir des artères au cerveau. La distinction d’une carotide primitive en interne el externe n’a pas de raison d’être ici; on voit une carotide qui, parlant du cœur, va jusqu'à l'extrémité anté- rieure des cavités nasales et qui sur son trajet envoie des artérioles à la cavité interne du crâne par plusieurs pas- sages. Ces artérioles, qui toutes nous paraissent mériter le nom de carotides internes, peuvent passer soit par le trou déchiré postérieur (canal carotidien), soit par le trou stylo-mastoïdien ou mieux par une petite ouverture qui en est voisine, soit enfin par l’un des trous de la base du crâne, ovale, petil rond, grand rond, déchiré antérieur, ou même trou optique. Les exemples de la prépondérance de l'une de ces artérioles par rapport aux autres se montrent dans la série des Mammifères, et c’est ainsi que l’on peut n'être pas d'accord sur la détermination dutrajet de la caro- tide interne unique, qui est admise seulement par généra- lisation de l’idée que l'on puise dans l’étude de l’anatomnie humaine. Nous n insisions pas sur les vaisseaux arlériels qui pénè- trent dans le crâne par les artères vertébrales, nos injec- tions ne nous ayant pas permis de reconnaître le dessin des anastomoses dans la région du cercle de Willis. Pour les vaisseaux carotidiens principaux et leurs relations avec l’intérieur de la boîte cranienne, les dispositions sont très semblables à celles que l’on peut observer chez le Cochon d'Inde. Il faut cependant signaler quelques différences intéressantes. Nous ne trouvons plus chez le Cobaye cette réunion en un seul tronc, greffé sur l'aorte, de tous les vais: seaux artériels de la région brachio-céphalique (1); le tronc innominé très distinct chez le Dolichotis lui donne, à ce (H)Æoir PL VL, "finales; LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 359 point de vue, une ressemblance avec les Ruminants, tandis que chez le Cobaye nous voyons des dispositions artérielles plus semblables à celles que l’on peut observer chez les Léporidés. Ainsi le Cobaye présente un tronc brachial gau- che, naissant isolément sur l'aorte ; dans le voisinage se dessine un tronc commun pour la région brachiale droite et pour le système carolidien. L’artère axillaire droite fournit une branche descendante qui se ramifie en intercostales, et des branches antérieures qui sont des vertébrales, sans parler des artères brachiales proprement dites. Quant aux carotides, elles ont la même allure générale que chez Doli- chotis, et ici encore nous devons remarquer que l’on ne peut adopter la division en carotide interne et carotide externe. Il y a une carotide principale qui fournit quelques rameaux intra-craniens. D’arrière en avant on constate chez le Cobaye (PI. VI fig. 2) une thyroïdienne, une laryngienne-lirguale correspondant à une thyroïdienne supérieure, mais qui n'est pas thyroï- dienne chez Dolicholis, une artère post-céphalique, allant aux muscles de la nuque, une auriculaire postérieure, une sali- vaire, puis successivement la massétérienne et la faciale. Comme chez le Dolichotis, la carolide principale se recourbe ensuite, gagne le fond de l'orbite et envoie des rameaux intra-craniens, l’un d’eux passant par le trou optique. D'une manière générale, l’un et l’autre de ces Caviens ont la même irrigation carotidienne ; la différence principale est dans la disposition des troncs brachio-céphaliques près de l'aorte, et nous savons, d'autre part, que ces dernières dispositions sont variables dans une même espèce. Celte étude compa- ralive nous conduit à insister sur le peu de valeur, pour les distinctions spécifiques, des différences morphologiques pré- sentées par les embranchements aorliques, et à constater la variabilité pure et simple, sans qu’il soit possible, quant à présent, de déterminer sa connexité à d’autres états de l’or- ganisme. Artères de l'aorte descendante. — Les artères qui naissent 360 REMY SAINT-LOUP. de l’aorte descendante au-dessous du diaphragme, ont dans la région rénale des dispositions assez particulières pour que nous en donnions la description. Laissant de côté l'artère cœliaque et l'artère mésenté- rique supérieure, qui naissent à environ 1 et 2 centimètres au-dessous du pilier du diaphragme et qui ne présentent rien de particulier, nous examinerons d’abord les artères rénales du côté gauche (PI. VI, fig. 4). Artère réno-abdominale qauche. — Un premier vaisseau se détache de l'aorte à environ 5 centimètres du pilier (fig. 4) et se divise presque aussitôt en deux rameaux prin- cipaux, l’un antérieur, l’autre postérieur. Le rameau anté- rieur est à la fois phrénique, capsulaire et rénal ; le rameau postérieur est uniquement lombaire superficiel. Cette dispo- sition diffère de celles que l’on constate chez d’autres Mam- mifères, les Carnassiers par exemple, qui présentent parfois à ce niveau une artère phrénico-abdominale par la commu- nauté d’origine du tronc phrénico-abdominal et d’un tronc rénal. Si nous examinons plus en détail ces dispositions arté- rielles, nous verrons que le premier ramuscule phrénique à fournit quatre ou cinq artérioles à la capsule surrénale voi- sine. Le deuxième ramuscule est simplement musculaire; enfin, sur la branche rénale qui pénètre dans le rein par la face ventrale de cet organe et assez loin du hile, sont encore amorcées deux artérioles qui se distribuent à la capsule sur- rénale. Le rameau lombaire superficiel passe à la face dor- sale du rein et va se diviser dans les muscles lombaires et abdominaux. En résumé, l’artère que nous appelons réno-abdominale | fournit à la fois au diaphragme, à la capsule surrénale, au rein et aux muscles abdominaux. | Artère rénale gauche (fig. 4 et 5). — A 2 centimètres de la réno-abdominale naît sur l'aorte une artère rénale propre, qui se dirige vers le hile et pénètre dans le rein après s'être divisée en deux branches qui passent l’une en avant, l’autre ES LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 361 en arrière de l’extrémité rénale de l’uretère. Au niveau de la bifurcation naît une artériole qui se dirige sur l’uretère et donne aussi un ramuscule au rein. Artères réno-abdominales de droite. — Du côté droit de l'aorte, au milieu de l'intervalle qui sépare les réno-abdomi- nales et la rénale de gauche, naît un tronc artériel qui repré- sente, réunis en une souche commune, les analogues des deux branches principales que nous avons reconnues au côté gauche. Ainsi ce tronc commun fournira, d’une part, des arlères phréniques, rénales, capsulaires et abdominales mus- culaires, et d’autre part une rénale propre. A part celte réunion en une seule souche sur l'aorte, les disposilions sont les mêmes que du côté gauche. La mésentérique postérieure ou inférieure ne présente rien de particulier, elle naît à 8 centimètres environ des rénales. Comparaison avec le Cobaye. — L'irrigation artérielle de la région capsulaire et rénale est disposée comme au côté droit du Dolichotis, mais rien ne rappelle ces deux rénales principales que l’on voil naîlre isolément sur l'aorte au côté gauche du Dolichotis, et qui sont comme une trace de mé- tamérisalion ancienne des vaisseaux rénaux. La figure que nous donnons des arlères de la région rénale chez le Co- baye montre que de chaque côté l’artère rénale principale se divise pour fournir une phrénique des capsulaires, des rénales proprement dites et des musculaires abdominales. Isolément, naissent un peu plus en arrière des pelites artères pour les uretères. Nous n'insistons pas davantage, les figures permettant l'analyse des analogies avec la même région chez Dolichotis. Système veineux. — Ce qui nous à paru le plus remar- quable dans le système veineux du Dolichotis, est une dispo- silion de vaisseaux qui semblent correspondre à la persis- tance d’un système azygos du côté gauche, système azygos moins développé que celui du côté droit, mais cependant réel. On voit en effet, Le long de l'artère intercostale superfi- cielle, une veine qui se jette dans la veine cave supérieure, 302 REMY SAINT-LOUP. lout près de sa division en sous-clavières el jugulaires. Cette veine est double, c’est-à-dire qu’elle prend des anasto- moses avec un autre vaisseau veineux ayant à peu près le même parcours, et ce système peut êlre considéré comme formé d’une azygos gauche proprement dite et d’une hémi-azygos. Ici l’hémi-azygos, au lieu de se jeter dans l’azygos droite, se Jelterait directement dans la veine cave supérieure. Je n’in- siste pas sur cette dernière interprétalion, mais il me semble plus important de remarquer que chez les Dolichotis l’atro- phie complète du système azygos de gauche ne s'est pas faile. | Nous avons fait allusion précédemment aux caractères primitifs de structure que cette disposition révèle. Ces quelques remarques sur l'appareil vasculaire per- meltent aux anatomistes de juger s’il est nécessaire d'étudier plus spécialement le système artériel ou veineux du Dolh- chotis. A notre avis, cette étude n’aurail qu'un intérêt abs- trait et sans grande portée. Nous terminerons par l'examen des dispositions de l’appareil génito-urinaire. ORGANES GÉNITAUX FEMELLES (1). Extérieur : Les organes génitaux externes de la femelle du Dolichotis sont intéressants pour l'anatomie comparée, parce qu'ils correspondent pour leur disposition définitive aux formes présentées dans les stades embryonnaires par d'autres Mammifères. Il y a en effet ici une sorte de cloaque, en ce sens que l'ou- verlure anale, l'ouverture vaginale et la proéminence clito- ridienne sont circonscrites ensemble par un bourrelet qui correspond à des grandes lèvres (bourrelet génital). Toute cette région et les grandes lèvres elles-mêmes ne présentent que quelques soies assez rares, tandis qu'immédiatement en dehors de la figure elliptique dessinée par le bord externe de (4) Voir PI. V, fig. 5. LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 363 ces grandes lèvres, le pelage est aussi épais que sur tout le reste du corps; une région spéciale est donc délimitée par ce dispositif. Si l’on compare les disposilions des ouvertures génilo- urinaires et anales dans le cloaque, avec celles qui sont pré- sentées par un embryon humain de deux à quatre mois, on est frappé de la grande analogie de structure. Chez Dolichotis, on voit à la parlie antérieure une saillie clitoridienne conique (fig. 5), d’une hauteur d'environ 1 centimètre, et percée au sommet d’un orifice qui est le méat urinaire. Immédiate- ment en arrière, se trouve l'ouverture vaginale qui, à l'état de contraction, se présente comme une fente transversale prolongée à droile et à gauche en deux diverticules. Le périnée est réduit à une cloison mince formée sim- plement de la paroi vaginale et de la paroi rectale accolées. L'ouverture anale est ici enveloppée par des tissus qui sont la prolongation des muqueuses vaginales sans différen- ciation morphologique. Enfin, entre le bord postérieur de l'ouverture anale et la saillie du bourrelet génital elliptique, on voit deux dépressions correspondant à de petites poches glandulaires. Dans la cavité de ces poches glandulaires, se trouvent quelques soies courtes et fines. Il n’y a rien d’ana- logue à ces glandes chez les embryons de Mammifères aux- quels nous avons comparé la disposition d'ensemble, mais on retrouve des analogies chez beaucoup de Rongeurs adultes, et chez d’autres Mammifères. Les dispositions chez la femelle du Cochon d'Inde (fig. 6) méritent d’être décrites comparativement. Le bourrelet gé- nital est moins saillant, de sorte que l’espace qui lui corres- pond est simplement limité par le pelage, mais non proémi- nent. Il existe une sorte de disque dénudé au milieu duquel on voit d'avant en arrière, d’abord une petite ouverture uré- trale, puis une large ouverture transversale, qui est celle du vagin; ensuite une ouverture un peu moins grande que la précédente, mais qui correspond à un cul-de-sac, à une fosse glandulaire périnéale. Enfin, plus en arrière se (rouve 304 REMY SAINT-LOUP. l'ouverture anale. Il est, à mon avis, hors de doute que la poche glandulaire périnéale que nous voyons ici, chez le Cochon d'Inde, correspond morphologiquement aux deux petites poches glandulaires post-anales du Dolichotis, et cette structure chez le Cobaye nous fait passer à la disposi- tion présentée par les Léporidés. Chez ces derniers, les poches glandulaires périnéales sont situées l’une à droite, l’autre à gauche du tractus périnéal, mais assez loin des ou- vertures génito-anales. Toutefois, cette séparation en deux poches glandulaires périnéales se faitau cours du développement des Léporidés, car chez des embryons de 8 millimètres de long je vois les poches représentées par des sillons transverses en continuité avec le sillon anal et le sillon vaginal. Tous ensemble sont creusés dans la saillie qui correspond au bourrelet vaginal. La marche du développement me paraît assez intéressante chez les Léporidés et mérile une étude spéciale sur laquelle je n’insiste pasici. Je puis dire seulement que ce développe- ment me paraît suivre une marche assez aberrante par comparaison avec ce que l’on observe chez l'embryon humain, landis que chez le Dolichotis la ressemblance est marquée. Il n’y à pas de conclusion générale à tirer de ces faits, ils indiquent seulement que les différences entre les Dolichotis et Les Gaviens cobaya sont au moins aussi marquées dans la forme des organes génitaux externes que dans le squelette, mais ces faits par leur rapprochement sont cepen- dant de nature à fournir des documents pour l'étude du mécanisme des variations morphologiques des espèces. Les deux utérus s'ouvrent séparément au fond de la cavité vaginale chez Dolichotis, tandis que chez le Cobaye, par suite de l'existence d’un bourrelet circulaire (1) qui limite le fond de la cavité vaginale, les deux oviductes semblent être sépa- rés du vagin par une petite chambre commune. En réalité, chez Dolichotis, ce que nous appelons les deux utérus pourrait (4) Voir PI. VI, fig. 6, et PI. VII, fig. 2 et 3. ne cn APE OT ph Et D a ne À LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 365 être aussi bien appelé les deux oviductes, à moins que l’on ne soit d'avis de réserver le nom d'oviducte à la partie anté- rieure beaucoup plus grêle du canal qui unit le vagin au pa- villon ovarien. Nous n'atlachons pas grande importance à ces interpré- tations ; le dispositif figuré montre la légère différence qui existe entre Dolichotis et Cobaye et qui est due à la séparation du vagin en deux chambres inégales. ORGANES GÉNITAUX MALES. A l'élat de repos fonctionnel, le mâle et la femelle du Dolichotis diffèrent très peu à l'extérieur et ne peuvent être distingués de loin. La verge rélractée se présente sous la forme d’une proé- minence qui n’est pas différente du clitoris de la femelle ; il n’y a pas de sac scrolal, de sorte qu'il faut constater l’absence d'ouverture vaginale, ou faire proéminer la verge pour reconnaître le sexe de l’animal (1). Si l’on étudie plus atten- tivement la région externe uro-anale, on constate cependant quelques différences dans la forme de l’espace dénudé qui est ici plus allongé et moins arrondi que chez la femelle. Le renflement correspondant à un bourrelet génital ou aux grandes lèvres a disparu et les testicules qui, s'ils étaient descendus de la cavité abdominale, devraient occuper celte région, ne déterminent pas de renflement correspondant. La structure du pénis est assez remarquable ; on peut dis- tinguer trois régions (2) dans cet organe. Les deux premières sont soutenues par un os pénial ; un sillon transversal sépare une extrémité antérieure ou gland, ayant assez l’aspect d’une tête d'Ammocæte, d’une région à peu près cylindrique ou corps du pénis. En arrière, le pénis, formé seulement des corps caverneux et de l'urètre, est enveloppé d'une gaine très glandulaire (1) Voir PI. V, fig. 5 et 8. (2) PL V, fig. 3 et 4. 366 REMY SAINT-LOUP. dont le tissu est creusé de nombreux alvéoles ; à l’état de rétraction, les deux régions antérieures disparaissent dans cette gaine qui se retourne comme un doigt de gant. La région du gland présente une structure assez parlicu- lière représentée (PI. V, fig. 4) après incision de la paroi ventrale du corps du pénis. Deux bourrelets charnus limitent une pelite cavité dont l'ouverture se présente en forme de fente allongée. Au fond de cette cavité, une crête membraneuse, apparaissant comme une languette, marque l'extrémité d’un canal qui se prolonge dans toute la verge et qui est l’urelère. Dans un plan plus ventral se trouve, aboutissant aussi à la cavité du gland, un cul-de-sac profond qui est pourvu à l'extrémité aveugle de deux papilles saillantes. Ce sac membraneux me paraît être un réservoir pour le liquide sébacé sécrélé par le tissu glan- dulaire de la gaine. Je ne puis faire que des conjectures sur son importance physiologique, mais sa présence ajoute à la complexité de structure très remarquable de l’appareil d’accouplement du Dolichotis. Si les glandes du tissu alvéolaire de la gaine représentent des glandes préputiales, il faut remarquer en outre des glan- des situées en arrière de l’anus et enfermées dans le sphincter même. Ces glandes sont très peu volumineuses et indiquées seulement anatomiquement par deux petites dépressions au fond desquelles on aperçoit des soies courtes extrêmement fines. En arrière du sphincter existent des bourrelets hémor- roïdaux très développés. Appareil génital interne mâle. — En éludiant l'appareil mâle de l'extérieur à l’intérieur, on remarque d’abord des glandes de Cooper volumineuses et siluées au niveau des points d’attaches des muscles caverneux. Au point de jonction des canaux déférents et du col de la vessie, existe un groupe glandulaire compliqué, dont nous essayons d'interpréter la disseclion (1). On voit à la face MIPL V, Gg.1el2: LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 367 dorsale du canal uro-génilal une première masse glandulaire que l’on peut dissocier en deux groupes symélriques, formés chacun de{rois faisceaux principaux. Ces faisceaux sont cons- titués par des cæcums peu ramifiés, un peu plus larges à l’ex- trémité libre et qui s'embranchent sur trois canaux excréteurs. La masse glandulaire dont il s’agit représente les prostales. Les canaux excréteurs débouchent dans l’urèlre à droite et à gauche du verumontanum par des ouvertures séparées (a;,6, c. PI. V, fig. 2). Entre les prostales et les canaux déférents sont silués deux grands cæcums à contenu caséeux qui se coagule par l'alcool et qui sont évidemment les homologues des tubes caséeux du Cobaye. Par analogie et en lenant compte des comparaisons déjà faites dans un autre travail, nous consi- dérons ces grands cæcums comme représentant l'utérus mâle. | Ces organes débouchent dans la région médiane du veru- montanum, un peu au-dessus et en dehors des ouvertures des canaux déférents, au fond d’une dépression limitée par des bords membraneux. Enfin un cæcum grêle ramifié dé- bouche dans chaque canal déférent, et cet appareil représente les vésicules séminales. | Au point de vue physiologique, je considère l’ensemble des canaux dont le groupement se fait au niveau du veru- montanum comme permetlant les formations suivantes : Arrivée des spermatozoïdes et du contenu des vésicules séminales dans la chambre centrale du verumontanum. Dans cette même chambre, le liquide spermatique se mé- lange au produit de sécrétion de l'utérus mâle (glande à contenu caséeux) pour constituer un véritable spermatophore. Le produit de sécrétion des prostates ne vient qu'’ensuile s'ajouter au spermatophore et, dans son trajet à travers l’urètre, ce spermatophore rencontre successivement les sécrétions des glandes de Cooper et des glandes préputiales. En résumé, le disposilif dans la région proslalique se rap- proche beaucoup de celui que présente le Cobaye. Nous 308 REMY SAINT-LOUP. n'insistons pas sur la description de détail à laquelle les figures suppléent, mais nous croyons ulile de reproduire ici en parlie une note relative à la comparaison analomique des vésicules séminales et de l'utérus mâle des Rongeurs que nous avons publiée en 189% dans le Bulletin de la Société de hrologte. Ilexiste, dans la nomenclature des glandes annexes de l'appareil génital des Rongeurs, une confusion terminolo- gique qui correspond certainement à une erreur anato- mique. Tantôt les dénominations employées correspondent à une interprétation relalive à un rôle physiologique supposé, tantôl à des comparaisons anatomiques et embryologiques incomplètement élucidées. Chez le Lapin, nous trouvons immédiatement en arrière des canaux déférents et débouchant au-dessus du verumon- tanum, au même niveau que les canaux déférents, une poche à paroi mince, dont la cavité est séparée en deux loges par une cloison médiane incomplète. L’extrémilé cæcale de chaque loge s’incurve en forme de corne. Pour Krause, cette poche est inconteslablement la Vésicule prostatique ou Utriculus masculinus correspondant à un ulérus chez la fe- melle. Krause refuse à cet organe le nom de Vésicules sémi- nales accepté par Cuvier. Il existe, d’ailleurs, un peu plus bas el latéralement, une paire d'organes glandulaires qui sont nommés, par Krause, Vésicules séminales, el que je retrouve exactement, débouchant isolément près de l’ouver: ture des canaux déférents. Les prostates sont bien reconnais- sables, elles sont décriles par les divers auteurs sans contes- tation. Leur masse est située derrière l'Utriculus masculinus, les ouvertures d'excrélion sont à droite et à gauche du veru- montanum. Hi Chez la Souris mâle, on trouve des glandes aciniformes situées sur le canal déférent et qui correspondent exactement aux Vésicules séminales de Krause. Owen les appelle « Small Glands » ; il ne préjuge donc rien de leurs homologies. Les proslates se retrouvent, mais différenciées en deux groupes, LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 369 de chaque côté, et débouchant, comme chez le Lapin, de chaque côlé du verumontanum. Mais il existe, en outre, deux organes en forme de palme, symétriques, contenant une malière qui se coagule par l'alcool et prend l'aspect caséeux. Ces organes débouchent isolément près de l’ouverture des canaux déférents. Les organes en forme de palme sont incontestablement les analogues de l’Utriculus masculinus de Krause ou utérus mâle. Dans les deux types précédents, il ne peut y avoir de confusion avec les glandes de Cooper dont la silualion est très éloignée. Chez le Cobaye, les dispositions s’éloignent fort peu de celles que l’on constate chez la Souris, mais les organes, à contenu caséeux, sont ici en forme de tubes allongés et in- curvés. L’homologie n’est cependant pas douteuse, et si nous acceptons de considérer la poche impaire bilobée du Lapin comme un ulérus mâle, nous devons aussi comprendre de cette manière les tubes ou les palmes à contenu caséeux du Cobaye et de la Souris. Dans un des cas, la fusion des deux organes est simplement plus accenluée que dans les autres. D'ailleurs, nous retrouvons chez le Cobaye un organe cordi- forme correspondant aux vésicules séminales que nous venons de conslaler chez le Lapin et la Souris. Ces vésicules séminales débouchent par un canal unique, comme j'ai pu le constater sur les coupes qui m'ont élé communiquées par M. de Pousargues, et l'ouverture située à l'extrémité du canal déférent. Le canal excréleur est compris dans la tunique des canaux déférenlis. Or, cet organe cordiforme a été considéré par les auteurs comme l’ulérus mâle du Cobaye, tandis que les tubes à sub- stance caséeuse étaient appelés Vésicules séminales ; une erreur est donc certaine, soit du côté de Krause et de ceux qui inlerprètent comme lui, soit du côlé de Wiedershein et d’un grand nombre d’anatomistes. La difficullé de décider vient de ce fait que, chez les Rongeurs dont nous parlons, les canaux de Müller dispa- raissent de très bonne heure et que, par conséquent, le ANN. SC. NAT. ZOOL. VI, 24 310 REMY SAINT-LOUP. véritable argument déterminant, et qui serait tiré des rela- lions des organes avec ces canaux, fait défaut. Même en comparant ces dispositions avec une préparation des glandes génitales de Castor, la question ne peut être iranchée. Ce- pendant, chez le Castor, les canaux de Müller persistent sous forme de prolongements de l'utérus mâle. Il faut donc les recherches embryologiques pour élucider la queslion que j'ai voulu signaler. Tout ce que nous pouvons tirer pour le moment de l'étude anatomique comparée, c’est que, chez la Souris, le Rat, le Cobaye et le Dolichotis, les poches à matière caséeuse cor- respondent à la poche impaire du Lapin, appelée Urriculus masculinus par Krause, et ceci esl déjà intéressant, puisque nous voyons dans ces espèces la sécrélion glandulaire d’or- ganes homologues acquérir des caractères et des propriélés différentes. Comme nous l'avons fait observer précédemment, la comparaison de cette région du verumonlanum chez les Dolichotis et chez le Cobaye, indique d’étroites analogies ; mais pour fournir un appoint à l'anatomie comparée de ces organes chez les Rongeurs, étudions comparativement le Dolichotis et nos dissections faites sur le Lapin de garenne. Le disposilif est comme simplifié chez le Lapin, la diffé- renciation des glandes annexes est moins prononcée et des canaux deviennent collecteurs de plusieurs groupes glandu- laires en possibilité, pour ainsi dire, de sorte que nous ne distinguons plus qu'une seule ouverture de chaque côté du verumontanum pour l’ensemble prostalique correspondant. De même, les protometra et les canaux déférents débou- chent dans le canal urétral du Lapin par une ouverture unique, commune aux canaux de droite et de gauche à la fois. Les rapports réels de ces organes sont donc ici masqués par une fusion des canaux avant le point d'arrivée à l’urètre, tandis que chez le Dolichotis, les organes homologues gar- dent des rapports plus distincts et qui sont tels que l'opinion qui nous fait considérer les tubes à contenu caséeux de Doli- LE DOLICHOTIS PATAGONICA. 311 chotis ou de Cobaye comme des protomelra trouve ainsi une justificalion. De l’examen des organes génitaux, nous tirons cette con- clusion, appuyée, d’ailleurs, par, d'autres éludes sur l’orga- nisation des Rongeurs, c’est que dans ce groupe de Mam- mifères, et sans doute aussi chez d'autres Mammifères, l'examen comparalif de la structure des organes génitaux est surtout instructif au point de vue des séparalions spéci- fiques. Ces organes nous paraissent être de ceux dont les dispositions caractéristiques sont le plus étroilement en rela- tions avec l’identilé de l'espèce; et par disposilions carac- téristiques j'entends, non seulement les caractères de forme des organes extérieurement apparents et qui sont déjà instructifs, mais encore les structures et les rapports des appareils glandulaires annexes. CONCLUSIONS. Chacun des chapitres de ce travail documentaire comporte ses conclusions qui sont inscrites immédiatement et qu'il me paraît inutile d'écrire encore une fois dans la forme concise d’un résumé. Des conclusions générales pourraient êlre formulées, mais en accordant à leur discussion un développement considérable et en ajoulant aux faits éludiés ici la comparaison avec d’autres données de la science. Je considère que celte dis- eussion doit faire l’objet d’un travail spécial qui retarderail la publication de ce mémoire, et je puis énoncer seulement ici que mon travail sur l'anatomie des Dolichotis confirme celte idée que j'ai déjà antérieurement défendue, savoir : Que /e critérium de la morphologie est sans vaieur pour l’éclaircissement des affinités philogénétiques et qu'il faut, pour tirer un enseignement de la morphologie, connaître les relations qui existent entre les causes chimiques, les causes mécaniques el la forme des êtres. C’est une science à faire. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE V Fig. 4. — Organes génito-urinaires du Dolichotis mâle, région prostatique disséquée, vue par le côté gauche. — «a, vessie; b, uretères ; c, utérus masculinus ou protometra ; d, e, f, les trois groupes glandulaires prosta- tiques ; g, vésicule séminale; à, intestin. Fig. 2. — Organes génito-urinaires du Dolichotis mâle, dissection de la région du verumontanum. — a, ouverture du premier groupe prosta- tique ; b, ouverture du deuxième groupe prostatique; €, ouverture du troi- sième groupe prostatique; d, ouverture des protometra ; e, ouverlure des canaux déférents (les ouvertures du protometra et des canaux défé- rents sont logées dans une chambre commune séparée longitudinalement par une cloison incomplète, f). Fig. 3. — Région périnéale du Dolichotis mâle, pénis évaginé. — a, extré- mité bilabiée du gland ; d, corps du pénis soutenu par l'os pénial; €, ré- sion alvéolaire caverneuse ; d, ouverture anale. Fig. 4. — Région distale du pénis disséquée, ouverte longitudinalement. — a, extrémité du gland; b, ouverture du canal urétral; €, cul-de-sac périnéal au fond duquel existent deux papilles d, proéminentes et symétriquement disposées. Fig. 5. — Région périnéale du Dolichotis femelle. — a, proéminence coni- que du clitoris; b, ouverture du canal urétral; ce, bourrelet limité du cloaque ou grandes lèvres ; d, ouverture vaginale; e, ouverture anale; f, culs-de-sac glandulaires périnéaux. Fig. 6. — Région périnéale du Cobaye femelle. — a, ouverture vaginale; b, poche glandulaire péritonéale; c, ouverture anale; d, région des grandes lèvres ou du bourrelet limite. Fig. 7. — Région périnéale du Cobaye mâle. — a, région scrotale ; b, replis préputiaux externes; €, poche glandulaire périnéale; d, ouverture anale. Fig. 8. — Région périnéale du Dolichotis mâle, pénis rétracté. — a, saillie conique formée par le pénis ; b, ouverture anale. PLANCHE VI Fig. 1. — Dispositions artérielles dans la région sous-maxiilaire. — &, ra- meau carolidien ; b, rameau trachéen fournissant une branche d’'anas- tomose avec le rameau symétrique; c, carolide interne; d, glosso-hyoi- dienne ; e, faciale ; f, maxillo-oculo-nasale ; g, auriculaire externe. Fig. 2. — Même région chez le Cobaye. — a, carotide ; b, rameau thyroi- EXPLICATION DES PLANCHES. 313 dien ; c, trachée ; d, glosso-hyoïdien ; e, post-céphalique; f, salivaire ou parotidienne ; g, massétérienne ; h, faciale. Fig. 3. — Crosse aortique etartères émergentes chez le Cobaye. — a, aorte; b, brachial gauche ; c, brachio-céphalique; d, brachiale droite ; e, caro- tides ; v, v, vertébrales. Fig. 4. — Artères de l'aorte descendante, région rénale du Dolichotis. — a, première artère divisée en deux rameaux a’ et a”; a’ est phrénique capsulaire et rénal, a” est seulement lombaire; b, rameau phrénique fournissant à la capsule surrénale; c, rameau rénal fournissant à la capsule ; d, artère rénale gauche; f, artère réno-capsulaire du côté droit; u, uretères; s, capsules surrénales. Fig. 5. — Artères de l'aorte descendante, région rénale chez le Cobaye. — a, artères réno-capsulaires; b, lombaires superficielles ; c, capsules sur- rénales montrant l'irrigation artérielle et la distribution des vaisseaux qui se ramifient à la fois dans la capsule et dans le rein; d, phrénique. Fig. 6. — Pénis du Dolichotis vu de profil ; la figure montre la situation de l'os pénial p. Fig. 7. — Organes génitaux internes du Dolichotis femelle. — a, cavité vaginale ; b, utérus double; c, oviducte; d, pavillon ovarien; v, vessie. Fig. 8. -— Cette figure représente fortement grossie la papille palatine qui se trouve dans la cavité buccale. On voit en a une proéminence à peu près hémisphérique, une sorte de calotte qui est en continuité de substance avec des prolongements cartilagineux de la cavité nasale. La partie creuse de cette calotte est d’ailleurs en communication avec la cavité nasale, d'une part et avec la cavité buccale d'autre part. En b sont deux petites papilles coniques non perforées. Nous ne pouvons expliquer la significa- tion de ces organes sans nouvelles recherches comparatives. PLANCHE VII Fig. 1. — Cœur, vaisseaux aortiques, et poumons du Dolichotis. La figure montre différentes particularités de structure, dont nous n’avons pas fait l’objet d'un chapitre spécial de ce mémoire et que nous signalons seule- ment ici à titre de document. On remarquera la disposition frangée du bord de l'oreillette gauche, disposition qui se retrouve chez quelques Mammifères. D'autre part, la structure du poumon dont les lobes pré- sentent du côté droit une dissociation plus profonde que du côté gauche, de sorte que l’on peut compter quatre lobes pulmonaires à droite et trois à gauche. De part et d'autre, des scissures plus ou moins profondes indi- quent la variabilité possible du nombre de ces lobes. — a, crosse de l'aorte ; b, tronc brachio-céphalique commun; €, intercostale dorsale su- perficielle ; d, rameau brachial gauche divisé en brachiale axillaire, mam- maire interne et mammaire externe ; e, rameau brachial droit; f, caro- tides primitives. Fig. 2. — Cavité vaginale ouverte chez Dolichotis montrant la séparation des deux oviductes qui se trouvent ainsi déboucher séparément dans cette cavité. Fig. 3. — Cavité vaginale ouverte chez Cobaye, montrant le bourrelet cir- culaire qui sépare de la cavité proprement dite un vestibule, a, où débou- chent les deux oviductes. Fig. 4. — Maxillaire inférieur d’embryon de Dolichotis au moment de la naissance. La première molaire seule est émergente; 4, première mo- 374 .__ REMY SANNT-LOUP. laire ; b, deuxième molaire; c, troisième molaire ; d, prémolaire; e, pré- molaire caduque. Fig. 5. — Dents isolées des maxillaires supérieurs et inférieurs d’un em- bryon au même stade que le précédent; dd’, prémolaires trilobées à extrémités coniques ; aa, premières molaires rasées ; bb’, deuxièmes mo- laires à deux pointes coniques; ce’, troisièmes molaires à extrémilé conique. Fig. 6. — Maxillaire inférieur de l'adulte montrant en coupe l'incisive et les quatre molaires rasées. Fig. 7.— Patte postérieure du Dolichotis pour montrer les pelotes palmaires et le talon corné qui existe chez cet animal, dont l'attitude 1 à la fois digitigrade et plantigrade. | Fig. 8. — Patte antérieure du Dolichotis. 2001. Tome 6.‘ PL I. un. 1 SES RES S ES S 0 À à R * GE e SUR SN TS US 80 D QUI NS + à G P re ONE) ie) D a — PUS se Ent 50.0 & R Ann. des Sc. nat. 8e Série. Zoo! Tome 6,PI, 11. Fig. 22-39. — Chouca {Corrus monedula) Lin. f1g. 40. — Corneille noire /Corvus Corone) Lin. Ann. des Se. nat. 8° Serie. Fovi Domel6, PI. III. Fig. 43-48. — Pie [Pica rustica) Lin. Fig. 49-54. — Geai (Garrulus glandarius) Lin. Ann. des Se. nat. & Série. Zool. Tome 6, P1. IV. Fig. 55-59. — Perruche souris /Conurus murinus) Lin. Fig. 60-67. — Perroquet {Ara Severus) Lin. Fig. 68-70. — Paleornis rosa (Boddaert). a 177 Ki ik à NL Zoo. T'VÉ PI. TV. PP LCL: éd 7: ct Paermriremnshaeo La e?° TEE SC en! eee pese OCR An. des Sc. nat. 8S, Masson et C Zoup ed net. Remy e Lhieurs. 1 colet Zith NW Împ'%$ Lemercie TE , À » Ari Æoot. T7 VE. PL. VI. Arr. des Sc. nat. 8 Serte. À A aile chi Les LES rs an on” ne PE ES Se VRP AE { re PAUSE a rer S en. ed.net. Rémy S. 2 Zoup diteurs. */e eZ Masson et C lt. Wicolet În RE Æ emereier, laris. 4 \ se DUT 4 qR A ve 1 An. èf 0. ni ’ + te je 4 CRUE j É mn f 17 2 4) TA: rue 4 "1 à - h là RS ll + ; I 21 a" L - , } | È L , = | ; A Le © s " , o # f \ : e(k. 4 ve ; NUE Ce " 1 12 ni à | r 5 4 à _ 0 \ ll À _ oi Ce = Lan U È £ f =] à ee 2 ÿ \ Ç ) ; ; \ «, : ; lo lértiie. > ÆZoot. Z' VI. PI. VW Arrn. des Sc. nat. 8 Serre. nn RE D RE ma, a. "5 eme RE ve ee, « RAA mm, etaient nn, 1 —— oc Poe Remy SZoup. ed nat. Editeurs. 1e 7p Masson et C Wicolet th. ze AS er, Pe S Zemercr np } 64 ANNÉE. — VIII SÉRIE. T. VL N° 1, 2, 3. ANNALES SCIENCES MTURELLES ZOOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L’'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. A. MILNE-EDWARDS TOME VI. — N° 1, 2, 3. | | | | | | | | | | | PARIS MASSON ET C*, ÉDITEURS | LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE | 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN 1898 | Ce cahier a été publié en juin 1898 PARIS, 30 FR. — DÉPARTEMENTS ET ÉTRANGER, 32 FR. Les Annales des sciences naturelles paraissent par cahiers mensuels. Conditions de la publication des Annales des sciences naturelles HUITIÈME SÉRIE BOTANIQUE Publiée sous la direction de M. Px. VAN TIEGHEM. L'abonnement est fait pour 2 volumes, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d'une année. ZOOLOGIE Publiée sous la direction de M. A. Mizne-EpwaRps. L'abonnement est fait pour 2 volumes, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d'une année. Prix de l'abonnement à 2 volumes : Paris : 30 francs. — Départements et Union postale : 32 francs. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées. pour la partie géologique, par M. HÉBERT, et pour la partie paléontologique, par M. A. Mice-Enwarnps. L'abonnement est fait pour un volume d’environ 300 pages publié en plusieurs fascicules dans le courant d'une année. Prix du volume : Paris : 15 fr. — Départements : 46 fr. — Ünion postale : 17 fr. Le tome XXII est publié. Prix des collections. PREMIÈRE sÉRIe (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. are). DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. TROISIÈME ÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. QUATRIÈME SÉRIE (4854-1863). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. CINQUIÈME SÉRIE (1864-1873). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. SIXIÈME SÉRIE (1874à 1885). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. SEPTIÈME SÉRIE (1885 à 1894). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. GHOPOBRE. 22 volumes Er LE CRT RERO RENNES S90 MASSON ET C'°, ÉDITEURS 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120, PARIS ——— —— — — — ——————————————_—————" —"—"———"—"—— —" —"————————"—]_—]—]—]————]————]—]]———————————_— Vient de paraître : L'ANATOMIE COMPAREE DES ANIMAUX BASÉE SUR L’EMBRYOLOGIE PAR LOUIS ROULE LAURÉAT DE L'INSTITUT (Grand Prix des Sciences Physiques), PROFESSEUR À L'UNIVERSITÉ DE TOULOUSE (Facultés des Sciences). Deux volumes grand in-8° de xxvi-1970 pages dta02 ques dans: le teste. "ui EU RTE 48 fr. Ce traité d'Anatomie comparée ne se borne pas à contenir un exposé des faits acquis à la science actuelle. Ce dernier nest, pour l’auteur, qu'un moyen d'analyse, destiné à lui permettre la réalisation d'une synthèse, et à montrer, d'apres une stricte méthode scientifique, l’enchainement des êtres. Tout en constituant la part principale, et de beaucoup la plus considérable, il n'existe pas seul. « ,…. Ge livre est, à la fois, un traité élémentaire d'anatomie appuyée sur lembryologie, et un exposé succinct de philosophie zoologique. La manière dont les faits, mis en leur lieu naturel, se groupent et se complètent, donne par elle seule, avec une évidence toujours plus uette, le sentiment d’une lente évolulion, subie incessamment par la matière vivante, et des voies qu'elle a suivies. La méthode scientifique part des faits pour arriver à concevoir les causes..... » Ce traité ne s'adresse pas seulement aux étudiants désireux d’avoir un guide en anatomie. Il est de portée plus haute. Par sa méthode de rigoureuse logique, par son esprit de synthèse, il mérite d’intéresser les personnes qui, de près ou de loin, s’attachent aux sciences biolosiques, soit pour elles- mêmes, soit pour leurs applications, soit pour leurs conséquences philoso- phiques. L'ouvrage comprend deux volumes, et compte 1970 pages. Il est divisé en seize chapitres, dont chacun renferme l'étude anatomique d’un embranche- ment déterminé. Les chapitres varient, dans leur étendue, suivant l'impor- tance des embranchements ; certains se réduisent à quelques pages ; d’autres. celui des Vertébrés par exemple, en mesurent près de six cents, et constituent autant de traités spéciaux. Les figures, nouvelles pour la plupart, sont nom- breuses, et fort soignées; rien n’a été umis pour les rendre des plus artis- tiques, sans ôter à leur valeur scientifique n1 à leur simplicité. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CAHIER FR ” M. V. Taébauzr. — Elude des rapports qui existent entre les systèmes . _pneumogastrique et sympathique chez les Oiseaux. TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS CE CAHIER PI. I à IV. — Système sympathique des Oiseaux. & —_—… te té mme dm 1688-98. — Connrir. Imprimerie Cnér£. 6 IFIiÉ f L Ro L< d f 64° ANNÉE. — VII SÉRIE. ne. De VII-New 4e 46: ANNALES Eee SCIENCES NATU RELLES ZOOLOGIE PALÉONTOLOGIE COMPRENANT L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. À. MILNE-EDWARDS | | | TOME VI, — N° 4, 5, 6. (Ce cahier termine l'abonnement aux tomes V et VI). MASSON ET C*, ÉDITEURS | | LIBRAIRES DE LACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN | PARIS PARIS, 30 FR..— DÉPARTEMENTS ET ÉTRANGER, 32 FR. Ce cahier a été publié en juillet 1898 Les Annales des sciences naturelles paraissent par cahiers, mensuels, Conditions de la publication des Annales des sciences naturelles HUITIÈME SÉRIE BOTANIQUE Publiée sous la direction de M. Pr. VAN TIkGHEM. L'abonnement est fait pour 2 volumes, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d’une année. ZOOLOGIE Publiée sous la direction de M. A. MicnE-EpwaRDs. L'abonnement est fait pour 2 volumes, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d'une année. Prix de l'abonnement à 2 volumes : Paris : 30 francs. — Départements et Uniôn postale : 32 francs. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées, pour la partie géologique, par M. HÉBERT, et pour la partie paléontologique, par M. A. MIiNE-EDnwanps. L'abonnement est fait pour un volume d’environ 300 pages publié en plusieurs fascicules dans le courant d’une année. Prix du volume : Paris : 15 fr. — Départements : 16 fr. — Union postale : 17 fr. Le tome XXII est publié. ; Prix des collections. PREMIÈRE SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. (are). DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. TROISIÈME SÉRIE (1844-1853\. Chaque partie, 20 vol. 250 fr. QUATRIÈME SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. CINQUIÈME SÉRIE (1864-1873). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. SIXIÈME SÉRIE (1874à1885). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. SEPTIÈME SÉRIE (1885 à 1894). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. GEOLOGIE, 29 vVOlIUMIÉS. A1 mn CRE CRE RONERAR 330 1 \ : r PE o mb LR off htL R ES RATE onntnetietase diese a sm ae: = MASSON ET C'°, ÉDITEURS 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 1420, PARIS Vient de Paraitre : LE CANTAL GUIDE DU TOURISTE DU NATURALISTE ET DE L'ARCHÉOLOGUE PAR MARCELLIN BOULE LOUIS FARGES DOCTEUR ÈS SCIENCES ARCHIVISTE PALÉOGRAPHE Avec 85 dessins et photographies et deux cartes en couleurs UN VoLuME IN-16, RELIÉ TOILE SOUPLE.......... 4 fr. 50 L'’Auvergne devient à la mode ; on est en train de la découvrir, et tandis que la Compagnie d'Orléans installe à Vic-sur-Cère et au Lioran de confortables hôtels, le journal la Nature organise, dans cette région, un voyage qui sera une merveille. Justement, MM. Boule et Farges, bien connus l’un et l’autre comme naturaliste et comme érudit, viennent de publier sur le Cantal, la partie de l'Auvergne la plus belle et, à coup sûr, la moins connue, un livre de tous points excellent. Savant et attrayant, présentant le résumé concis de ce qu'on savait sur ce pays et les découvertes personnelles des auteurs, c’est un type nouveau de livre, à la fois monographie et guide, appelé au plus grand succès. Avec lui, on aura en poche une bibliothèque cantalienne. Nous disons en poche, car ses 316 pages de format in-16, sa couverture souple, élégante et solide, l'excellente carte du massif au 1/150,000 dont il est muni, ses nombreuses gravures, les détails qu'il donne sur les régions voisines du Cantal, telles que l'Aveyron, les gorges du Tarn, le Mont-Dore et le Velay, en font par excellence un livre de voyage que tous les visiteurs de l'Auvergne et du massif central devront avoir, de même qu'il a sa place marquée dans toutes les bibliothèques locales. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CAHIER M. V. TaéBaucr. — Etude des rapports qui existent entre les systèmes pneumogastrique et sympathique chez les Oiseaux (suite et fin). M. J. -H. FABRE. __ Un virus des insectes. ‘ LOMES ITUS M. L. Joue. — Note sur une nouvelle famille de Géphalopodes Ê 2?! RE M. Reuv-SainT-Lour. — Le Dolichotis Patagonica. Recherches d'anatomie comparée. ; 4 = s on 9334-98, — CorBris. Imprimerie Crée. nl a 0 MBA RON CRAVE A Pine Na w A Nate aus 2e ri y ARTS: ; k : "ri k k M AUX ‘ { UE | Ÿ (1 D 4 RAM 7 7 (v' LS nes À. } F 27 À t # HALA 0.72 1 t i À "# in 2 1 t “ + à 1 # * Fr L “ Le ". ’ # il d' 4° Î 1% 4 K » ; $ ? “s 1 « À Ava i : Û 12 à à EN . = “ SUR: Ÿ Le ! % re fi -4 Fe s LL 01354 1008