DUT PCVE DE PAT 20 LP PE Ne PU ! [ap (RE cpu DUR SES NAS L ts UUAIERl . . de dote de L pu t Fu ons 1 NT DRE fi . ANT ! Ml VA Re | He tons UX QU FN 1! Min it Un +) “e ‘ NS on HN ) Pinot nes CAC NME QUELS RES ù dns Qat dE Lt0a D HN ue À SH PUY f d ne à : MN te HEMHX de . Le TRE Ste ü IA sy 4 ne qe in wat ps ü } k Hoi e mi 10: he “Ho cr fat | ip ee } HAUTE as hsyiu st £ DATE } At Ft nn ENT UNS HA nr A AE Let 4 ren LE Tia ve y par A Qu NI: nt HET ju fa Ke j S ! ur 4, | À it \ NME 4 be fat A Cdt} 6108 er NE a He na i ur 14 . ; a ï fn a ; ji NE EME 112 4) ci } Ù 7 nb a ï ca FE QUAL A } es ii put rerA 4 N à + ji heat LARMES ERA I ni NN, ALNONEE AT È Di IC Rx pu! fs 1, AH i] mA Apte MES » a 4) ï M Sant No ‘l x ; NS \4 QUIL ï “) SY NAS À \ 4 { LAS ; ni] 4 # EX et jt \ ) à ñ N] Hal AA AM AA x Vo MEE (Hi Et f fi 4 4h # ÿ 2 UE tun LINE ui ANNALES DES SLIENCES NATURELERS NEUVIÈME SÉRIE ZLOOLOGIE 201814 GORBEIL. — IMPRIMERIE ÉD. CRÉTÉ. ETES ANNALES SUIENCES NATURELLES ZOOLOGIE COMPRENANT L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. EDMOND PERRIER NEUVIÈME SÉRIE TOME V MASSON ET C'*, EDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, Boulevard Saint-Germain 1907 tra ARRET F7 RECGHERCHES SUR LES ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDES ET SUR LEURS MOYENS DE FIXATION Par Rémy PERRIER, CHARGÉ DE COURS A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS Cherchant à élucider le mécanisme de la migration des tes- ticules chez les Mammifères, j'ai été amené tout naturellement à étudier les moyens de fixation de ces organes aux parois de la cavité abdominale, puisque c’est dans les muscles et les ligaments qui relient les glandes mâles aux parois abdominales voisines qu'on s'accorde à rechercher les organes directeurs de la migration des testicules. Pour établir une comparaison indispensable, j'ai dû porter aussi mon attention sur les connexions que présentent les testicules dans les groupes de Mammifères où ces organes restent toujours inclus dans la cavité de l'abdomen, et en particulier chez les Édentés. J'ai spécialement choisi les Pra- dypodidæ, ou « Paresseux », comme objets d'étude, parce que ces animaux paraissent être les formes actuelles les plus primi- üves du groupe. Les organes mâles des Paresseux ont été décrits d’abord par Meckel (1811), puis par Rapp (1848, 1852). Leur étude a été reprise en 1864 par Klinckowstrôm, dans un mémoire com- paratif sur l'anatomie des Édentés, dont les conclusions relatives à l'évolution et à la généalogie de ce groupe me paraissent tout à fait légitimes. Ces diverses descriptions ne donnent que peu de rensei- gnements sur les moyens de fixation des organes génilaux, qui ANN. SC. NAT. ZOOL. NS D RÉMY PERRIER. m'intéressaient plus spécialement; j'aiconstaté en outre, chemin faisant, qu’elles étaient incomplètes ou mème défectueuses sur plusieurs points de l'anatomie des organes génitaux eux-mêmes. C'est pourquoi je crois intéressant de faire connaître le résultat de mes observations personnelles. J'ai pu étudier, au point de vue de l’anatomie microscopique, un Aï adulte (Pradypus cuculliger), rapporté de la Guyane en 1902 par M. Geay et conservé dans le formol, et un fœtus avancé d'un autre Bradypus appartenant vraisemblablement à la même espèce. J'ai étudié d'autre part un très jeune Unau (Cholæpus didactylus). Ces trois spécimens, conservés dans les collections d'Ana- tomie comparée du Muséum d'Histoire naturelle, n'auraient pu évidemment me donner des résultats précis, s’il s'était agi d'histologie fine ; mais leur état était très suffisant pour permettre d'étudier, même à l’aide de coupes sériées, la constitution anatomique des organes. Klinckowstrôm a publié, de l'appareil mâle du Pradypus tri- dactylus. une figure qui ne donne guère une idée de la dispo- sition réelle des organes. Sans doute on peut supposer que la dissection a pu modifier les positions respectives des parties, que l’auteur aurait dessinées après les avoir isolées el étalées, — procédé qui est trop souvent exagéré dans les dessins d'anatomie — ; mais, même en admettant une pareille disso- ciation, J'avoue ne pas pouvoir identifier la représentation de Klinckowstrôm avec ce que J'ai vu moi-même, et ce que représente la figure 1 de la planche 1-2. La description de Meckel est à ce point de vue beaucoup plus exacte ; c'est certainement, malgré son ancienneté, la meilleure que nous possédions actuellement, mais elle n’est pas accom- pagnée de figure, et elle demande, elle aussi, à être précisée. Les organes mâles internes forment un massif bien limité et bien isolé des autres organes, faisant fortement saillie dans la région postérieure de la cavité abdominale, et immédia- tement visible, quand on a enlevé ou écarté les viscères digestifs, entre le rectum et la vessie. Ils n’affectent d’ailleurs avec ces deux organes, comme nous le verrons plus loin, que des rapports de contiguité. Ce massif génital laisse facilement ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 3 reconnaître trois parties bien distinctes: en avant (1), les deux testicules ; en arrière, un sac impair et médian, à parois épaisses et opaques, qui renferme notamment à son intérieur les deux canaux déférents et que j'appellerai en conséquence sac péridéférentiel. Les deux testicules sont placés Immédiatement contre la paroi antérieure du sac péridéférentiel et apparaissent comme des dépendances de celui-ci; mais ils reposent seulement sur son extrémité antérieure, sans lui être reliés autrement que par les brides ligamentaires dont nous parlerons tout à l'heure et par le passage du canal déférent, du testicule au sac péri- déférentiel. Les deux testicules sont eux-mêmes contigus l’un à l’autre au niveau du plan médian, mais sans être unis, du moins directement, par le moindre repli du péritoine, comme paraîtrait le laisser entendre la description de Rapp. Chez l’Aï, les testicules sont très régulièrement ovoïdes, sauf au bord distal, où se trouve l’épididyme, et le long duquel le testicule est rattaché par le ligament mésorchial à la paroi abdominale dorsale. Le long de ce bord distal, le testicule s’amincit peu à peu, comme comprimé entre les deux lames du mésorchium. Chez l'individu adulte étudié, les deux testicules sont sensible- ment égaux, le droit pourtant un peu plus volumineux (16** de longueur), et placé un peu en avant du gauche. Le bordantérieur de la vessie, à l’état de vacuité, arrive sensiblement au niveau du hile. Pour mieux fixer leur situation, on peut indiquer que le bord postérieur du testicule est à 18 millimètres en avant du point où le canal déférent va se perdre dans la paroi vési- cale; cette longueur est, en d’autres termes, celle du sac péri- déférentiel. Rapportés aux reins, les testicules sont placés un peu en (1) Il est bien entendu que les expressions avant et arrière, antérieur et pos- térieur sont prises ici dans leur véritable sens morphologique et sont consi- dérées par rapport à l'animal lui-même, la tèteformant la région antérieure de l'animal. Les mots dorsal et ventral s'expliquent d'eux-mêmes. J'emploie les mots proximal et distal, ou quelquefois, s'il n'y à pas danger de confusion, interne et externe, pour désigner les parties d'un organe respectivement les plus voisines et les plus éloignées du plan de symétrie. n RÉMY PERRIER. arrière de ces derniers. Les reins, chez les Paresseux, sont complètement cachés dans le tissu conjonctif de la paroi abdominale ; le péritoine passe au-dessus d’eux sans modifier sa direction, si bien qu'après l'enlèvement des viscères digestifs, rien ne vient indiquer l'emplacement de l'organe excréteur. Îl faut, pour le mettre en évidence, fendre la membrane péritonéale et disséquer le tissu conjonctif, très lâche et largement infiltré de lobules adipeux, qui est interposé entre le péritoine et la paroi musculeuse dorsale. Le rein une fois dégagé, j'ai mesuré 12 millimètres de différence de niveau entre le bord postérieur du rein et le bord antérieur du tes- ticule correspondant. Chez l'Unau, la position des testicules est sensiblement la même, mais leur forme est un peu différente. Ils ont l’aspect d'un onglet sphérique, ou, si l’on préfère, d’un quartier d'orange ; ils présentent en effet trois faces (fig. A): une face externe convexe, et les deux autres, subdorsale et subventrale. planes, se coupant en un angle dièdre aigu, dont l’arête forme le bord interne où prozimal du testicule, les deux autres arêtes étant respectivement dorso-distale et ventro-distale. L'individu étudié étant très jeune, les testicules n'avaient pas encore atteint tout leur développement. Voici cependant, à titre de renseignement, les dimensions que j'ai pu mesurer : longueur, 1 centimètre: largeur maximum de la face plane ventrale, 5 millimètres. Structure du testicule. — La structure du testicule ne pré- sente rien de spécial ; elle est la même que chez tous les Mam- mifères (fig. A). La {unique albuginée, qui forme le revêtement extérieur, est relativement mince, et constituée par un tissu conjonctif, formé de faisceaux de fibrilles anastomosées en un réseau serré et dont les mailles sont orientées tangentielle- ment par rapport à la surface libre du testicule. Elle est recouverte immédiatement par la membrane péritonéale (cor- respondant au feuillet viscéral de la tunique vaginale chez l'Homme), qui ne s’en distingue en aucune facon. Le corps d'Highmore (médiastin testiculaire) court tout le long de la face externe du testicule (fig. À, ch) : dans la plus grande partie de son trajet, il est immédiatement adjacent à ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. H) l'albuginéc dont il n’est qu’une dépendance; mais à son extré- mité, 1l s'enfonce dans l'épaisseur du testicule et est entouré de toutes parts par le tissu glandulaire de celui-ci. Les cloisons conjonctives (sep{ula) qui partent du corps x Fig. A.— Coupe transversale du testicule d’un jeune Unau : — est, parenchyme tes- ticulaire, constitué par la réunion des canalicules spermatiques ; ch, corps d'Highmore ; ep, épididyme ; /, ligament mésorchial, fixant le testicule à la paroi abdominale ; x, trace du plan de symétrie de l’animal. d'Highmore et séparent les lobules spermatiques les uns des autres sont assez bien indiquées à leur naissance, du côté du corps d'Highmore (la figure À ne les marque pas assez) ; mais elles s’effacent en général assez rapidement, de sorte que les lobules spermatiques sont plus ou moins confluents du côté de la périphérie du testicule. Le tissu propre est formé par l’ensemble des canalicules spermatiques, séparés par des cloisons de tissu conjonctif lâche. En raison de l’état de conservation des sujets, il m'était impossible de songer à poursuivre plus loin l'analyse histolo- gique de ces divers parties. 6 RÉMY PERRIER. Épididyme et bursa testis. — L'épididyme est étroitement appliqué sur le testicule, le long de sa surface externe. Chez l'Unau il a la forme d’un cordon épais, à section sensiblement triangulaire (fig. À et fig. B, ep), et c’est lui qui déter- mine la saillie très caractérisée de l’arête ventro-distale du testicule. Chez l’Aï au contraire, il s’aplatit en une lame large et mince, étalée sur toute la face externe. Dans les deux espèces, la tête de l’épididyme, peu dévelop- pée, coiffe l'extrémité antérieure du testicule, et s’avance, mais sur une très faible longueur, le long de l’arête interne. En arrière, le cordon épididymaire s’amineit et s’étale de plus en plus, en se portant tout à fait sur le côté externe du testicule. Comme nous l'avons dit, l’épididyme n'est pas séparé du testicule; chez l'Unau en particulier, le mésorchium passe directement de l’un sur l’autre, sans qu'il y ait formation de la moindre bursa testis (j'appelle ainsi, avec Koælliker, le cu/-de- sac sous-épididymaire de l'anatomie humaine). Toutefois, les coupes (fig. À) montrent que les deux formations sont, comme toujours, bien distinctes, et entre elles existe une zone de tissu conjonctif très lâche, les séparant de la façon la plus nette. Chez l'Aï, l’épididyme est aussi étroitement accolé au tes- ticule, sous la forme d’une mince lame courant sur la face externe. Mais le mésorchium présente ici une disposition toute particulière (pl. 1 et 2, fig. 1). Il existe en effet, tout le long de la face ventrale du testi- cule, un repli mésorchial, courant d’avant en arrière, et dont la face interne est appliquée sur le testicule, mais sans y adhérer. Il imite une sorte de bursa testis, mais très peu développée, et assez peu profonde, puisqu'au maximum, c’est- à-dire vers la partie postérieure, sa profondeur ne dépasse pas 7 millimètres. L'extrême bord ventral de l’épididyme est seul enchâssé dans cet ourlet et séparé du testicule par cette bursa testis; par tout le reste de son étendue, l’épididyme repose par sa face interne sur le testicule et lui est étroitement accolé. La bursa testis diminue de plus en plus quand on s'approche de l'extrémité antérieure, se continue cependant sur cette extré- ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 7 mité, et même sur une partie de la face dorsale, mais elle s'arrête tout à fait environ vers le milieu de celle-ci. En même temps s'arrête le repli libre qui la limitait, et le mésorchium se confond désormais complètement avec la tu- nique albuginée du testicule. Ainsi entouré, 1l semble que le testicule soil recouvert d’une sorte de capuchon (fig. 1) qui ne laisse libre qu’une faible partie de sa surface proximale (7°). Cette disposition paraît ne se produire que secondairement, car elle est beaucoup moins indiquée dans le fœtus d’Aï, dont le testicule est simplement enveloppé par le mésorchium, sans aucun repli accusé, tout comme chez l'Unau. Dans cette dernière espèce,le sac mésorchial, qui enveloppe le testicule (pl. 1 et2, fig. 4), apparaît comme un prolongement direct du sac péridéférentiel, avec la paroi duquel il se con- tinue dans toute son étendue. Au contraire, chez l’Aï, les deux sacs ne communiquent l’un avec l’autre que sur le côté distal, au niveau duquel l'épididyme pénètre dans le sac péridéfé- rentiel; partout ailleurs, le testicule est libre d’adhérence avec ce dernier; 1l lui est relié seulement par deux brides ligamen- taires : l’une, ventrale, n’est que la partie postérieure du repli mésorchial se prolongeant jusqu'au sac péridéférentiel ; l’autre, dorsale, est beaucoup plus épaisse, bien qu'il n'y ait pas sur cette face de repli mésorchial. Sac péridéférentiel. — Les canaux déférents sont étroitement unis l’un à l’autre par un massif conjonctif, enveloppé exté- rieurement par le péritoine, qui constitue une sorte de sac que J'ai appelé sac péridéférentiel. Ce sac (fig. 1, sp) a une forme allongée, légèrement dilatée et tronquée à son extrémité antérieure. Meckel, qui seul a donné une description un peu complète des organes génitaux des Paresseux, le compare à un vagin, se continuant par un utérus biparti, dont les deux testicules représenteraient les cornes. Si cette comparaison ne va pas sans quelque exagéra- tion, il n'est pas douteux que, par sa forme et sa disposition, le sac péridéférentiel rappelle un utérus (Comparez les figures 1 et 5 de la planche 1-2). Il présente chez l'Aï une assez grande 8 RÉMY PERRIER. longueur, formant une saillie très évidente dans la cavité ab- dominale, et revêtu tant sur sa face dorsale que sur sa face ven- trale par le péritoine, qui recouvre l’épaisse paroi conjonctive enveloppant les canaux déférents. Sa forme est celle d’un cône allongé, ayant environ 15 millimètres de diamètre transversal à son extrémité antérieure, 7 millimètres seulement au point où il se rattache à la vessie. En avant, c’est-à-dire du côté de la tête, le sac se termine par une extrémité tronquée, en forme de paroi transversale, sur laquelle reposent les deux testi- cules. Cette paroi, comme nous l'avons dit, se continue sous les deux testicules, et ne s’interrompt qu’au niveau de la péné- tration des canaux déférents, c’est-à-dire au-dessous des épidi- dymes, dans les angles externes. Chez l’Unau (fig. 4), le sac est moins distinct, il fait moins saillie dans la cavité abdominale, en ce sens qu'il est, surtout sur sa face ventrale, noyé au milieu d’une masse de tissu con- Joncüf lâche, interposé entre lui et la vessie, de sorte que le péri- toine, qui le revêt du côté dorsal sur une assez grande étendue, passe directement, au côté ventral, de son extrémité antérieure sur la vessie, en recouvrant simplement le massif conjonctif dont nous venons de parler. Mais par une dissection facile, on peut enlever ce tissu conjonctif lâche, et on arrive à isoler le sac péridéférentiel, le tissu conjonctif s’épaississant au contact des circonvolutions déférentielles pour leur former une véritable gaine. La disposition ne diffère en somme que fort peu de ce qui se voit chez l’Aï. Sur la foi de la figure de Klinckowstrôm, J'ai cherché à débrouiller par la dissection les replis du canal déférent qui remplissent le sac péridéférentiel. J'avoue n'avoir pu y parvenir; je dirai plus, je ne crois pas la chose possible. En effet, l'examen des coupes du sac péridéférentiel montre que les circonvolu- tions du canal sont unies entre elles d’une façon tellement étroite, que très évidemment on ne saurait les dérouler. Je suis convaincu, en tout cas, que la dissection de la pièce que j'ai eue entre les mains ne saurait conduire à une figure pa- reille à celle que donne Klinckowstrôm, dans son mémoire, excellent d’ailleurs pour le reste. Je soupçonne qu'il a exagéré- ment schématisé le résultat que lui avait donné la dissection, ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 9 au point de le rendre peu reconnaissable. J'ai donc cherché à établir par l'examen de coupes sériées la véritable disposition des organes contenus dans le sac péridéférentiel. Malheureuse- ment, je n'ai pule faire sur l’Aï adulte, les essais de dissection que J'avais pratiqués sur le mâle unique que je possédais ne permettant plus de s’en servir pour des coupes, mais j'ai utilisé dans ce but le jeune Unau que j'avais encore. Chez l'Unau, une coupe transversale du sac péridéférentiel montre son intérieur très nettement divisé en quatre massifs juxtaposés, par des cloisons conjonctives, à direction sagittale (RNB Vi); Au premier abord, les quatre massifs paraissent identique- ment constitués par les circonvolutions (ou les ramifications) d’un canal à lumière étroite et à paroi extrêmement épaisse, et la structure paraît être la même pour les quatre tubes ainsi juxtaposés. Mais on peut constater des différences, sur lesquelles nous reviendrons plus loin, entre les deux conduits médians (cd) et les deux latéraux (os). L'examen de la série des coupes montre leurs connexions différentes : les quatre con- duits restent indépendants sur toute la longueur de la région examinée. Si on part de la région antérieure, où les testicules se relient au sac péridéférentiel, on voit les deux épididymes, qui occupent la face externe des testicules, pénétrer dans le sac péridéférentiel, puis se rapprocher brusquement de la ligne médiane (/1); ils arrivent ainsi au contact l’un de l’autre, tou- jours séparés cependant par une cloison conjonclive, de façon à venir occuper côte à côte la partie médiane du sac péridé- férentiel. En même temps, la paroi du canal s’épaissit dans des proportions considérables, et le canal épididymaire passe insensiblement au canal déférent (77, cd). Les deux canaux déférents forment donc, par leurs circonvo- lutions, les deux massifs médians du sac péridéférentiel (/77). Par contre, les deux cavités tubuliformes formant les massifs latéraux, n’ont en avant aucune communication avec lépidi- dyme. Elles commencent immédiatement au-dessous de la queue de l’épididyme, qui détermine en arrière des lesticules une bosselure très courte (ZV,4.cp) ; mais elles en sont complètement Fig. B. — Coupes successives d'avant en arrière du sac péridéférentiel d’un jeune Unau. (Les coupes sont légèrement obliques, un peu plus avancées à gauche qu'à droite ; la face ventrale est tournée vers le haut). — I. Coupe en avant du sac péri- déférentiel, intéressant seulement les tes ticules, (T} : ep, épididyme ; /, ligament ORGANES ,GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 11 séparées par l’épaisse paroi conjonctive du sac, et sont com- plètement closes de ce côté. Elles continuent leur trajet vers la parte postérieure, parallèlement au massif déférentiel et cons- tamment séparé de lui (Vos). Si maintenant on étudie, à l’aide de coupessériées, la région du sinus urogénital (fig. C), on voit que les canaux déférents viennent déboucher dans l’urètre par des fentes très étroites sur deux petites papilles étroitement accolées, bien visibles à l'œil nu, faisant saillie dans le sinus urogénilal, et dont la réunion forme le veru montanum (pl. 1 et2, fig. 3, on). Remon- tant vers la partie antérieure, chaque canal déférent se bifurque presque immédiatement en deux canaux juxtaposés (fig. C, IT, cd et vs), qui présentent respectivement les mêmes diffé- rences, très faibles sans doute, mais cependant appréciables qui distinguent les deux tubes Juxtaposés, formant chaque moitié du massif péridéférentiel. L'un de ces canaux reste indivis et se continue sans se ramifier; c’est la terminaison du canal déférent lui-même (cd). L'autre (vs), placé en avant du premier, plus rapproché de la cavité urétrale, présente tout de suite des ramifications ou tout au moins des diver- ticules anfractueux ; il est la continuation du massif latéral. Ce dernier constitue donc un diverticule du canal déférent, qui, partant de ce dernier près de son orifice urétral, se prolonge en avant, se complique par la formation de diverticules laté- raux et se termine finalement en cul-de-sac. C’est la disposi- tion même et la situation que présentent, dans toute la série des Mammifères, les vésicules séminales. Nous pouvons donc conclure que, chez l’'Unau, chaque canal déférent est accompagné d’une vésicule séminale qui conflue avec lui dans le voisinage de son orifice urétral, et dont les divers replis restent inclus dans le sac péridéférentiel. mésorchial. — 11. L’épididyme passe au canal déférent, cd. — III. À droite, on voit le passage précédent ; à gauche, le canal déférent a atteint sa place définitive, et on voit latéralement la queue de l'épididyme (ep). — IV. La moitié droite de la figure réalise le stade de gauche de la figure précédente ; à droite, la queue de l'épididyme . (g.ep) est sur le.point de se: terminer ; la vésicule séminale, vs, commence à appa- raître. — V. Coupe du sac péridéférentiel dans sa région moyenne ; les quatre massifs (canaux déférents et vésicules séminales) sont complètement formés et restent toujours séparés par les cloisons conjonctives interposées. =, ET : à \ SE: eee a = DE LES 5 AN = I) F = A PPT Ti \ Ce, ù EX AE | OS --- SAME & Ces mm à RTE V7 RSI 7 IS AZ 47 US - AS à | SL / re. Po) Ne = £ ie Le ÈS 5 SE ) BE & < } (SO À k non AU DS ocd' EE .ocd ha TS $ 1 ur LA TA Fig. C. — Coupes successives de l’urètre d’un jeune Unau, pratiquées dans la région du veru montanum (comparer la fig. 3 de la planche 1-2, dans la région vm). Les coupes sont figurées d'avant en arriêre. — I. wr, épithélium de l’urètre ; pr, glandes prostatiques ; um, les deux, uterus masculinus (utricule prostatique); cd, canal défé- rent; vs, vésicule séminale. — II. La vésicule séminale et le canal déférent se ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 13 Cette vésicule est plusieurs fois ramifiée et sa disposition rappelle tout à fait ce que Klinckowstrôm a décrit chez le Myrmecophaga jubata, dont les vésicules séminales « constituent une masse glandulaire..…., formée de culs-de-sac glandulaires contournés ». C'est la situation de ces vésicules séminales dans le sac péri- déférentiel, côte à côte avec les canaux déférents, qui explique qu'elles soient restées jusqu'ici inaperçues de la plupart des auteurs. Meckel, Owen et Oudemans signalent leur absence : von Rapp seul décrit des vésicules séminales chez les Paresseux : « Des vésicules séminales existent, écrit-il, chez les Paresseux, les Tatous, les Fourmiliers, et peut-être tous les Édentés » ; mais dans la première édition de son mémoire, la seule que j'aie pu trouver à la Bibliothèque du Muséum, il ne donne à leur sujet aucun renseignement. D’après la citation que rapporte Klinckowstrôm, 1l serait plus explicite dans sa seconde édition : « Bei Cholæpus didactylus, sind die Samenblasen sehr gross und bestehen aus dicken, vielfach gewundenen Blinddarmen ». Oudemans pense que Rapp a pris les glandes prostatiques pour des vésicules séminales, et Klinckowstrôm qu'il a écrit, par suite d'un lapsus, Cholæpus didactylus au lieu de Cyclothurus didac- tylus. En l'absence de renseignements précis sur la position qu'il donne aux vésicules, on ne peut savoir si Rapp a bien réellement vu les dites vésicules; mais il est intéressant de constater que sa description, bien que par trop vague, est tout à fait conforme à ce que J'ai observé moi-même. Il est assez vraisemblable que Rapp à bien réellement vu les vésicules séminales ; car elles doivent pouvoir se séparer facilement des canaux déférents voisins auxquels les relie seulement une membrane de tissu conjonctif peu résistant. Le seul point qui laisse quelque doute sur l'identification, c’est le fait que Rapp n'ait pas signalé la localisation très particulière des vésicules séminales à l’intérieur du sac péridéférentiel. rapprochent l’un de l'autre ; ils sont tout à fait réunis du côté gauche, — JIT. vm, veru monlanum ; um, uterus masculinus, à l'état de cordons pleins. — IV. um’, débouché conimun des deux ulerus masculinus dans l’urètre, au fond d’un cul-de-sac situé sous le veru montanum. — V. ocd, orifices des deux canaux déférents dans l’urètre, sur deux papilles (pum) dont la réunion forme le veru monlanum. 14 RÉMY PERRIER. L’Aï est si proche parent de l’'Ünau qu'il me paraissait à priori que les résultats que nous venons de faire connaître pouvaient s'étendre sans conteste à cette espèce. J'ai tenu cependant à le vérifier; mais je n'ai pu étudier à ce point de vue qu'un fœtus d’Aï, à vrai dire déjà assez avancé puisqu'ilavait{2centimètresdelong. J'avoue n’y avoir pas trouvé de preuve certaine de l'existence des vésicules séminales. Jai mis en coupes la région moyenne du sac péridéférentiel, et la région du veru montanum. Dans cette dernière, le canal Fig. D. — Coupe transversale du sac péridéférentiel de l’Aï: — cd, les deux canaux déférents; ss, sinus sanguins ou espaces lymphatiques; /{, ligaments latéraux rattachant le sac péridéférentiel à la paroi abdominale. déférent est resté indivis sur toute la longueur intéressée par les coupes, ne montrant même pas la vésicule séminale rudimen- taire mentionnée par Klinckowstrôm. Dans la région moyenne du sac péridéférentiel (fig. D), les circonvolutions des deux canaux déférents occupent la portion médiane du sac, de part et d'autre d’un septum conjonctif médian, et les nombreuses sections de canaux vues sur la coupe, de chaque côté de ce septum, paraissent bien être les sections d’un même canal très contourné, le canal déférent. Il est donc possible que les descriptions de Klinckowstrôm et d'Oudemans, dont les études ont porté sur l’Aï, et qui l’un et l’autre nient l'existence des vésicules séminales, soient exactes. En ce cas, ces vésicules, irrécusablement présentes chez l'Unau, ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 15 manqueraient chez l'Aï. Les parties latérales du sac péri- déférentiel sont occupées seulement par un massif très développé de tissu conjonctif, au sein duquel, sont plongés des vaisseaux sanguins et de vastes espaces Iymphatiques. On n'y trouve rien qui rappelle les anfractuosités des vésicules séminales. Le fait est assez inattendu : étant donnée l'extrême affinité des deux genres Bradypus et Cholæpus, affinité augmentée encore par les observations d’Anthony (06), qui à établi récemment un genre Hemibradypus, intermédiaire à plusieurs égards entre les deux précédents, il est étrange qu’un organe aussi im- portant que la vésicule séminale puisse exister chez l’un et manquer chez l’autre. Cependant, il faut reconnaître que même chez les Cholæpus, la vésicule séminale est déjà fort réduite si on la compare à ce qui existe chez d'autres Édentés américains, chez les Myrmecophaga par exemple : d’après la figure et la description donnée par Klinckowstrôm (1), les vésicules séminales ont, dans ce dernier genre, une dimension notable; elles sont cependant beaucoup plus petites, ajoute-t-il, que chez les Cyclothurus. Nous aurions donc chez les Édentés une série régressive très évidente de la vésicule séminale. Il est possible que les Cholæpus soient l'un des derniers stades intermédiaires de cette série, dont le Pradypus serait la forme terminale. Klinc- kowstrôm y signale en effet l'existence de vésicules séminales tout à fait rudimentaires, «sous la forme de deux petites évaginations terminées en cul-de-sac des canaux déférents communiquant avec ceux-ci tout à fait au voisinage de leur orifice dans le veru montanum ». Toutefois, je garde un doute sur la disparition complète des vésicules séminales chez l’Aï, car 1l faut remarquer que je n’a étudié qu'un fœtus appartenant à ce genre, dans lequel les vésicules séminales pouvaient être fort réduites et situées précisément dans la région non intéressée par les coupes. Le fait est que je n’ai pas même trouvé le rudiment constaté par Klinckowstrüm. Au point de vue de la s{ruclure microscopique, le canal (1) Loc. cit, p.502: 16 RÉMY PERRIER. déférent et la vésicule séminale présentent les plus grandes analogies. Au-dessous de l’épithélium qui tapisse la lumière même des deux cavités, on voit, dans l’un comme dans l’autre, une épaisse tunique musculeuse, formée de fibres lisses dis- posées circulairement. Au voisinage de leur confluent, où les deux cavités (canal déférent el vésicule séminale) sont très rapprochées l’une de l’autre, les fibres musculaires Les plus exté- rieures se disposent tout autour de façon à enserrer les deux cavités dans une même tunique musculeuse. Ces fibres muscu- laires sont elles-mêmes incluses dans un stroma conjonctif à mailles très serrées. La lumière du canal déférent est relativement fort étroite ; il est vrai que j'ai eu affaire à un très Jeune animal; par contre, l'épaisseur de la tunique musculeuse est considérable ; elle atteint en moyeune six ou sept fois le diamètre de la lumière du canal, et parfois bien davantage. Les circonvolutions succes- sives unissent intimement leurs tuniques musculeuses, si bien qu'il est manifestement impossible de dérouler par la dissection le canal déférent. La vésicule séminale, Vue en coupe, présente sensiblement le même aspect que le canal déférent ; sa cavité se présente sous la forme d’un canal ramifié ou anfractueux, dont les diverses parties ont aussi une lumière assez étroite; par contre, la tunique musculeuse qui l'enveloppe est encore plus développée que pour le canal déférent. Sur le reste de l’appareil génital, je n'aurai que peu de chose à ajouter à ce qu'ont fait connaître les recherches d'Oudemans et de Klinckowstrôm. Si on ouvre par une incision médio- ventrale la vessie et l’urètre d’un Aï, on voit la surface interne de ces deux cavités couverte de replis saillants, anastomosés en un réseau, dont l'aspect est assez différent dans l’une et l’autre de ces deux cavités (pl. 1 et 2, fig. 2). Dans la cavité vésicale, les replis irrégulièrement enchevôtrés en tous sens, donnent à la surface interne de cette cavité un aspect frisé très compliqué. Au contraire, dans le canal de l'urètre, les replis ont une direction générale longitudinale assez caractérisée ; en arrière du veu monlanum, ces replis ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 17 courent parallèlement les uns aux autres: en avant du veru, ils s'infléchissent l’un vers l'autre de facon à former des mailles superposées d’allure ogivale, au milieu desquelles se perdent les orifices des glandules prostatiques. À vrai dire, il n'existe pas de limite tranchée entre le réseau irrégulier de la vessie, et le réseau à mailles longitudinales de l'urètre ; la figure de Klinckowstrôm est à cet égard trop exagérée. Je n'ai pas vu davantage la figure lancéolée que cet auteur dessine au niveau du sinus uro-génital ; celui-ci est seulement marqué par un pigment noir, localisé surtout sur les plis saillants, et formant une tache mal limitée. Le veru montanum (vn) est très net, mais peu saillant, sub- divisé en deux papilles juxtaposées, dont chacune porte un des orifices des canaux déférents. Ils se continue en arrière par un reph longitudinal médian très longuement prolongé, le frein du veru. C'est immédiatement en arrière du veru que s'ouvrent les ulerus masculinus, fort peu développés et réduits à l'état d'organes rudimentaires, aussi bien chez les CAolæpus que chez les Bradypus. Ils se présentent d’ailleurs avec l'extrême variabilité qui caractérise les organes frappés de déchéance. Chez l'Ai, les deux utérus viennent déboucher isolément sur les deux racines du frein du veru montanum. Le frein (fig.2, r\est une volumineuse saillie longitudinale, s'étendant en arrière du veru sur une assez grande longueur. Au moment d'arriver au veru, 1 se bifurque, de façon que ses deux branches viennent se terminer au-dessous des papilles formant ce dernier; cha- cune des deux branches porte un très petit orifice, visible seulement sur les coupes : ce sont les orifices des deux utérus. Ceux-ci sont inégalement développés: chacun d'eux, sous la forme d’un canal flexueux et même, semble-t-il, légèrement ramifié, s'enfonce verticalement dans la mu- queuse, de façon à gagner tout de suite sa surface externe : mais, tandis que l'utérus droit s'écarte de la ligne médiane, el ne tarde pas à se terminer, l'utérus gauche, plus développé, reste sensiblement au voisinage du plan médian et se continue quelque temps, mais il ne tarde pas lui-même à s'oblitérer. ANN. SC. NAT. ZOOL. Vous 18 RÉMY PERRIER. Aucune coalescence n'existe entre les deux utérus, qui restent distincts sur toute leur étendue et qui conservent leur lumière bien ouverte sur toute leur longueur. Leur tunique, assez mince, comprend un épithélium élevé, se soulevant par places pour former des saillies dans la lumière de la cavité, puis une mince membrane musculeuse propre formée de quelques fibres lisses ; cet ensemble est logé au milieu des fibres de la musculeuse urétrale, et ces fibres lui forment à distance une sorte de gaine musculaire, qui le séparent nettement des utricules de la glande prostatique, déjà bien développés à ce niveau. Les fibres qui forment cette gaine sont des fibres lisses; mais elles se continuent à droite et à gauche par des fibres striées. Chez l'Unau, la disposition est un peu différente. Les deux uterus masculinus viennent déboucher par un orifice commun (fig. C, ZIT et IV, um, um’), dans le cul-de-sac placé immé- diatement au-dessous du veru montanum. Après un très court trajet commun, ils se séparent, et remontent parallèlement vers la partie antérieure, en se plaçant entre les deux canaux déférents ; ils ne conservent pas leur position symétrique, se plaçant au contraire tousles deux dans le plan sagittal, l’un dorsal par rapport à l’autre (77). Ils perdent bientôt leur lumière, en se transformant en un cordon épithélial sur une certaine longeur, après quoi la lumière reparaît et les deux conduits se terminent bientôt en un cul-de-sac, sans se réunir, ni présenter la moindre anastomose. Chacun des deux utérus est entouré par une tunique musculeuse assez bien développée, comparable à celle des canaux déférents, à laquelle elle est contiguë. En somme, tout cela est extrêmement variable, et cette variabilité même montre qu'il s’agit bien là d’un organe en régression, d’ailleurs plus complètement développé chez le fœtus que chez l’animal arrivé à son complet développement. Les glandes prostaliques sont constituées par de très nom- breuses glandules acineuses, qui, chez lUnau, sont localisées exclusivement en avant du veru montanum (fig. C, 7, gpr). Chez l'Aï, elles s'étendent bien davantage en arrière du veru, vers l'orifice terminal de l’urètre, et elles sont déjà bien développées au niveau où, sur Les coupes transversales, se voient dont. ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 19 les uterus masculinus; comme ceux-ci ont un épithélium glan- dulaire, ils ressemblent beaucoup aux glandules prostatiques ; mais ils en sont toujours bien séparés par leur forte gaine musculo-conjonctive, qui permet de les en distinguer faci- lement. Le pénis est très peu développé, lancéolé, longuement fendu à partir de son bord anal. Il est très rapproché de l'anus, et un repli cutané saillant subcirculaire enclôt dans une même aire lorifice génital et l’orifice anal. Moyens de fixation des organes génitaux. — Des replis péritonéaux, recouvrant des formations ligamentaires, fixent les organes génitaux internes à la paroi dorsale de l'abdomen ; ces moyens de fixation sont si étroits qu'ils ne permettent aux organes qu'ils soutiennent aucun déplacement. La disposition de ces replis est, chez les Paresseux, particu- lièrement simple (pl. 1 et2, fig. 1 et #). Sur chacun des côtés de la paroi dorsale de la cavité abdominale, on voit courir un pareil repli qui se dirige obliquement d'avant en arrière, convergeant de plus en plus en arrière vers la ligne médiane. Chaque repli est, toul naturellement, formé de deux feuillets l'un proximal, l’autre distal, qui se continuent l’un par l’autre, sur le bord libre, saillant dans la cavité abdominale, du repli péritonéal. Les testicules et leurs dépendances sont logés entre les deux feuillets du repli, qu'on peut, par conséquent, diviser en deux parties : l’une postérieure, périgénitale ; l'autre antérieure, ne contenant entre ses deux feuillets que du tissu conjonctif entremélé de quelques fibres lisses. Cette dernière partie se présente comme une lame saillante, en forme de ruban, partant du pôle antérieur du testicule où elle s'insère sur presque toute la surface de celui-c1, puis se dirigeant en avant eten dehors (fig. {, 7d) ; elle remonte ainsi vers le diaphragme, et ce n’est qu'au voisinage de celui-ci que, s’abaissant progres- sivement ets'étalanten même temps en surface, elle finit par se confondre avec la membrane péritonéale elle-même, dont elle n'est qu'une émanation. Nous pouvons dès à présent donner à ce repli le nom de repli diaphragmatique, car il est identique à la 20 RÉMY PERRIER. formation embryonnaire que Kælliker et, après lui, Klaatsch ont désignée sous ce nom. À l’intérieur de ce repli diaphrag- matique se trouvent logées de nombreuses et puissantes fibres conjonctives, qui courent dans toute sa longueur et qui lui donnent la valeur d’un ligament. Il correspond au ligament du rein primitif (Urnierenligament) de Klaatsch. Il ne faut pas le confondre avec ce que Kælliker a appelé « ligament supé- rieur du testicule ». Cette dernière formation relie seulement le pôle antérieur du testicule au corps de Wolff (plus tard, à la tête de l’épididyme). Les fibres ligamentaires se terminent, elles aussi, sur la calotie antérieure du testicule, et quelques-unes se prolongent le long du bord épididymaire, pour aller se perdre sur la paroi latérale du sac péridéférentiel. La portion périgénitale continue directement, sans aucun changement de direction, le repli diaphragmatique. Elle con- stitue, de chaque côté, un ligament étroit allant directement du bord externe du testicule (ou du canal déférent qui lui fait suite) à la paroi abdominale voisine (fig. Bet D, /). Les deux ligaments ainsi formés convergent fortement en arrière l’un vers l’autre, en se rapprochant peu à peu de la ligne médiane dorsale. Chacun est formé par l’accolement des deux lames péritonéales qui passent respectivement en avant et en arrière du sac péridéférentiel (et du testicule), et qui ne sont plus ici séparées que par une lame de tissu conjonctif, où sont incluses de fortes fibres conjonctives ligamentaires. Cette portion périgénilale correspond à ce que Klaatsch a appelé le repli inquinal ; mais on ne peut lui donner ici ce nom, car il est à noter qu’elle n’affecte aucune relation avec la région inguinale ; elle reste entièrement localisée à la portion dorsale de la paroi abdominale, et se rapproche de plus en plus de la ligne médiane dorsale à mesure qu'on s'avance plus loin en arrière, s’éloignant par là même de la région inguinale. Le complexe formé par les organes génitaux et leurs liga- ments latéraux constitue un septum complet, à direction sub- frontale, légèrement concave sur son côté dorsal (fig. D); il divise la région postérieure de la cavité abdominale en deux parties : l’une ventrale, où est logée la vessie ; l’autre dorsale, ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 21 plus resserrée, ayant la forme d’un entonnoir terminé en cul-de- sac, contenant le rectum. Aucun repli ne relie le sac péridéférentiel ni au rectum, ni à la vessie. Les trois organes sont simplement placés les uns derrière les autres, sans présenter entre eux aucune connexion. (l ! 14 \\ Ki l A 1 1 Fig. E. — Appareil génital femelle d’un Unau adulte, Cholæpus didactylus (réduit de 1/4): — an, anus; vu, vulve; cl, clitoris; V, vessie; ut, utérus; £, ligaments larges, se prolongeant en avant pour former les replis diaphragmatiques, {l'; fr, franges entourant le pavillon de la trompe; p.s.0, fente pré-ovarienne ; 7, emplacement des reins ; w, uretères; À, rectum ligaturé: mr, mésorectum. Il est intéressant de remarquer que la disposition des liga- ments génitaux que nous venons de décrire chez les Édentés mâles, se retrouve presque absolument identique chez les femelles. Chez ces dernières (fig. E), l'utérus (ut), revêtu en arrière et en avant parle péritoine, est rattaché sur chacun de ses côtés à la paroi dorsale abdominale par une très volumineuse 22 RÉMY PERRIER. membrane, formée par les deux feuillets péritonéaux de l'utérus, qui, arrivés aux bords latéraux de cet organe, s'appliquent l’un sur l’autre pour se porter ensemble sur la paroi abdominale. Ces membranes constituent les ligaments larges de l'utérus (UD), présents chez tous les Mammifères. Mais, ici, ils sont beaucoup plus développés, et leur bord libre antérieur, au lieu d’être sen- siblement transversal, comme cela à lieu le plus souvent, remonte vers la partie antérieure, vers le diaphragme, de sorte que le ligament large se prolonge en avant, sous la forme d'un énorme repli ({/'), À semblable en tout au | repli diaphragmatique du mâle, et devant por- ter le même nom, mais beaucoup plus développé que chez celui-ci. À la partie postérieure, Îles connexions des ligaments larges sont exactement les mêmes que celles que nous avons vues chez le mâle. On les retrouve PE Au] PP) 1/1 (7LÉ 11722 /]) Peut VV) Fig. F. — Partie médiane de la figure E, plus grossie; on à incisé le ligament large sur le côté gauche (sur la droite de la figure), et on l'a rabattu de façon à montrer sa face interne : — ll, ligament large ; {/', sa partie rabattue; /m, sa région médiane, dans laquelle se trouve l'utérus; ofr, orifice de la trompe; >, franges bordant le pavillon de celle-ci; ov, ovaire (il est recouvert par un repli spécial déterminant une bourse ovarienne profonde ; ce repli a été incisé et rabattu sur l'un des côtés, pour montrer l'ovaire ov ; il est resté intact de l’autre côté, de sorte que l’ovaire n'y est pas visible). d’ailleurs identiques chez tous les Mammifères. Les deux ligaments larges et l'utérus qui le relie l'un à l’autre for- ment une cloison sensi- blement dirigée de droite à gauche, et divisant la abdominale en l'un cavité deux culs-de-sac a r LR = 4 Æ 5 + = N 1 , er antérieur, ou cavum pré-ulérin, occupé par la vessie, l’autre postérieur, cavum post-utérin, où est logé le rectum. C'est la disposition qu'on retrouve chez toutes les femelles des Mammifères. C'est, d’ailleurs, la disposition primitive ; mais si cette disposition persiste partout chez les femelles, elle se mo- difie, en général, profondément chez les mâles. Nous voyons ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 25 que, chez les Édentés, elle se conserve aussi dans le sexe mâle, comme beaucoup de dispositions primitives des autres par- ties de l’appareil sexuel. Capsules surrénales. — Le repli diaphragmatique antérieur présente encore, au moins chez le jeune, des connexions qui méritent d’être signalées. Les capsules surrénales des Bradypodidés présentent un nombre de particularités intéressantes. On sait depuis long- temps que, au lieu d’être placées immédiatement au contact du rein voisin, comme cela a lieu dans la plupart des Mammi- fères, elles sont plus ou moins éloignées de cet organe. Cette situation de la capsule surrénale, bien qu’assez rare chez les Mammifères, n’est cependant pas une exception ; on en re- trouve, en effet, quelques autres exemples ; nous renvoyons pour l'étude de ce point spécial au travail de Aug. Pettit (96), qui a fait voir que les connexions des glandes surrénales avec le rein sont en quelque sorte fortuites, et qu’en fait, c’est à la veine cave que les rattachent leurs connexions véritables. La distance de la capsule surrénale au rein peut varier, semble-t-il, chez les Paresseux, dans des proportions assez grandes, mais les deux organes sont toujours très notablement écartés l’un de l’autre, et inclus chacun dans une loge spéciale creusée dans le tissu conjonctif lâche sous-péritonéal. Les données relatives à leurs dimensions sont moins bien connues et on trouve dans les écrits des auteurs quelque in- certitude et quelque contradiction. D'après Pettit, chez le Bradypus tridactylus, « elles se présentent sous l'aspect de petites olives renflées antérieurement et effilées à l’autre extré- mité ». D'après von Rapp, elles sont petites chez le Prady- pus; chez l’'Unau, au contraire, elles lui paraissent être plus grandes que le rein (soll seyn grüsser als die Niere). Et il ajoute : « Es ist nicht anzunehmen, dass dieses sich bloss etwa ein ganz junges Thier beziehe, denn bei den Säugethie- ren sind die Nebennieren auch im Fœtusstande sehr klein, nur beim Menschen sind diese Organe während des Fœtus- lebens so gross. » Et il cite cependant la description contraire de Daubenton, qui figure la capsule surrénale beaucoup plus petite que le rein, mais la considère avec doute comme l'ovaire, 94 RÉMY PERRIER. En fait, le volume des capsules surrénales paraît, chez les Bradypodidés, varier considérablement dans la suite du développement. Chez l'adulte, elles sont d’assez petite taille, notablement plus petites que le rein, et assez fortement éloignées de lui. Elles sont, comme lui, plongées profondément dans le tissu sous-péritonéal et ne font nulle saillie dans la cavité abdo- minale. Le repli diaphragmatique passe au-dessus d'elles, mais sans présenter avec ces glandes aucune connexion apparente. Au contraire, chez l'embryon et chez le Jeune, elles sont énormes, dans l’un et l’autre sexe (pl. 1 et 2, fig. 4et 5) et font très fortement hernie dans la cavité générale. Ce développe- ment est surtout accentué chez l'Unau, et d’autant plus évi- dent que l'animal est moins avancé dans son développement. Dans un fœtus d’Unau femelle (fig. 5) long de 18 centimètres, alors que les reins ont 13 millimètres de long et 8 millimètres de large, les capsules surrénales ont une longueur de 29 milli- mètres, une largeur de 10 millimètres, tandis que l'épaisseur (dorso-ventrale) est de 5 millimètres seulement. Ces organes ont ainsi la forme d’une lentille allongée et aplatie, dont le bord externe est fortement convexe, tandis que l’interne ‘est légèrement excavé, ce qui donneà la capsule l'aspect d'une fève. Cette capsule est revêtue par le péritoine qui la relie à la paroi dorsale de la cavité abdominale. Dans son tiers antérieur, la capsule, entourée de toutes parts et comme coiffée par le repli péritonéal, est libre de toute attache avec la paroi abdo- minale voisine. Dans les deux tiers postérieurs, le feuillet péritonéal passe directement de la face ventrale de la capsule à la paroi dorsale du corps, recouvrant le contour apparent interne de la capsule; de même sur la face dorsale, le repli péritonéal, arrivé au milieu de la capsule, se replie brusquement vers le haut, et va rejoindre la paroi dorsale du corps. Dans cette région, la capsule est ainsi rattachée par sa partie proxi- male à la paroi dorsale de la cavité abdominale, tandis que sa portion distale est libre. En outre, dans cette région, le repli péritonéal, au bord distal de la capsule, se continue de façon à dépasser ce bord, et forme alors, par l’accolement de ses deux lames, une sorte ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 25 de ruban long el étroit (fig. 5, 7d), suivant sur une assez grande longueur le bord de la capsule et lui formant une sorte d’ourlet. Postérieurement, cet ourlet se continue par le repli dia- phragmatique, dont 1l apparaît ainsi comme le prolongement. En d’autres termes, le repli diaphragmatique, partant de lap- pareil génital (ici, l'utérus), se continue en avant, en pe nant entre ses lames la capsule surrénale. Chez le jeune Unau mâle, long de 22 centimètres, que J'ai disséqué, les connexions sont sensiblement les mêmes (fig. #) ; les capsules surrénales (cs) sont placées à peu près symétri- quement: leur forme, un peu différente, est celle d’une pomme de pin allongée, à sommet antérieur, fortement sallant dans la cavilé donnes arrondi, et hbre sur une certaine étendue ; par contre, l'extrémité postérieure, large et tronquée, est ngagée dans le tissu sous-péritonéal. Les dimensions sont encore considérables; mais la différence de volume de la capsule et du rein est déjà un peu moins accentuée. Le rein, légèrement plus gros que dans le fœtus précédent, à 1% nulli- mètres de long et 10 millimètres de large au niveau du hile ; la capsule surrénale droite a 18 millimètres de long et 10 mulli- mètres de largeur maximum, près de son extrémité postérieure. Un intervalle de 3 millimètres, comblé par du tissu conjonctif, sépare les deux organes. Le repli diaphragmatique (74), partant de la calotte antérieure du testicule, se dirige en avant, longe le rein (Æ”) en dedans de son bord proximal, mais sans affecter avec celui-ci de connexion réelle, et se porte vers la calotte postérieure de la capsule surrénale voisine; là, il se prolonge par un ourlet saillant (7d') très mince, bien moins accentué que dans le fœtus, le long du bord distal de celle-ci et se continue encore au delà (74°), vers le diaphragme. Enfin, chez l'adulte (j'ai étudié, à ee point de vue, un Unau femelle), la capsule surrénale s'est fortement réduite, s’est cachée complètement dans le {issu conjonclif sous-péritonéal, et le repli diaphragmatique passe au-dessus d'elle, sans s’inter- rompre ni se dévier, sans que rien ne laisse plus deviner les connexions étroites qu'il avait primitivement avec elle. Les mêmes variations de volume se laissent voir chez les 26 RÉMY PERRIER. Bradypus, mais beaucoup moins accentuées ; la capsule surré- nale ne paraît jamais dépasser le volume du rein; .et dans le fœtus que j'ai pu examiner, elle est déjà assez fortement enfoncée dans le tissu sous-péritonéal, mais ses connexions avec le repli diaphragmatique sont les mêmes que chez l'Unau. Les relations que le repli diaphragmatique établit entre les capsules surrénales et les glandes génitales sont intéressantes à signaler, car elles représentent une disposition primitive qui ne se conserve ordinairement pas chez les Mammifères. L'origine des capsules surrénales et leur signification constitue l'un des problèmes les plus longtemps discutés et les plus difficiles à résoudre de la morphologie des Vertébrés. L'étude. historique de cette question a été très complètement et très clairement traitée par ÀA.-H. Soulié (03), dans sa thèse inaugurale. Nous en extrairons les points suivants qui nous intéressent ici. Il semble aujourd'hui démontré qu'il existe entre les capsules surrénales et lesglandes génitales d’étroites relations originelles. Les capsules surrénales (ou tout au moins leur substance corlicale, — si on admet que ces organes soient le résultat de la coalescence de deux glandes : l’une formant chez les Mammifères la substance corticale, l'autre formant la substance médullaire, et ürant son origine des ébauches formatrices des ganglions sympathiques voisins, —) procèdent de la portion de lépi- thélium péritonéal, qui tapisse la face interne du corps de Wolff, tout le long de la racine du mésentère. Sur toute la longueur de cette zone, l’épithélium s’épaissit, constituant ce que Waldeyer à appelé l'épithélium germinatif; c'est en effet de cet épaississement que procède la glande génitale. Mais en outre c’est dans le même domaine que se constitue la capsule surrénale. Mihalcovies (85) considère même les ébauches des deux organes comme identiques, l’ébauche surrénale n'étant qu'une partie de la bandelette germinative, dont les cellules seraient restées à l’état indifférent, et, au lieu d'évoluer en éléments sexuels, seraient devenues des cellules glandulaires. La capsule surrénale ne serait ainsi qu'une portion modifiée de la glande sexuelle. Sans doute une aussi complète assimilation est exagérée ; en fait les deux organes, séparés plus tard, anato- miquement et physiologiquement, sont vraisemblablement dis- ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 27 Uncts aussi à leur origine. L’organe surrénal apparaît souvent un peu avant que ne se montrent les premiers linéaments de la glande génitale ; le plus souvent aussi, la région différenciée peut très manifestement se diviser en deux zones, une zone géni- tale, et une zone surrénale, placée au côté interne de la pre- nmuère, s'étendant beaucoup plus loin en avant, quelquefois même se localisant uniquement en avant de la zone génitale. Mais cette délimitation des deux zones n’est pas toujours facile à distinguer, et, dans tous les cas, ül y à toujours d’étroites connexions de position originelle entre les deux formations. Plus tard, quand les deux organes se sont définitivement séparés et ont évolué chacun dans le sens de leur destinée ultérieure si complètement différente, ils conservent cependant, dans la plupart des groupes de Vertébrés, des connexions réciproques plus ou moins indiquées qui rappellent leur étroite communauté d'origine. Comme l’a montré Pettit, dans son étude anato- mique comparative des capsules surrénales chez les Vertébrés, ces organes sont toujours en relation étroite avec les glandes génitales, bien plus encore qu'avec les reins. C'est ce qu'on retrouve chez les Bradypodidés: les glandes génitales se sont, à vrai dire, notablement éloignées des capsules surrénales, en raison de l'accroissement des parties intercalaires, accroissement que n'ont pas suivi les glandes génitales, ni les glandes surrénales; mais elles sont encore incluses dans le même repli péritonéal, dans le méso génital. Il serait intéressant de rechercher si de semblables con- nexions existent dans l'embryon des autres mammifères, ou. d'une façon plus explicite, de voir si le repli péritonéal qui en- veloppe simultanément le testicule et l’épididyme (corps de Wolff) affecte, dans sa portion antérieure (repli diaphragma- tique) des relations avec la capsule surrénale. Klaatsch (/oc. cit, p. 591) mentionne bien que, chez l'embryon du Porc, les capsules surrénales sont incluses dans le repli diaphragma- tique ; mais ni son texte, ni ses figures ne sont très explicites à cet égard. Revenons maintenant au point spécial des moyens de fixa- tion des organes génitaux chez les Bradypodidés. . 28 RÉMY PERRIER. On peut résumer dans ses grands traits leur disposition de la facon suivante : les glandes génitales et leurs dépendances sont englobées dans deux replis péritonéaux, courant oblique- ment d'avant en arrière tout le long de la paroi dorsale de la cavité abdominale. Ces deux replis se rapprochent en arrière l’un de l’autre et convergent vers la ligne médiane, limitant un cul-de-sac où est logé le rectum. Le point essentiel à noter ici, c'est qu'il n'existe aucune connexion reliant la glande génitale à la région inguinale. Comme nous l'avons déjà dit plus haut, 1l n'existe à propre- ment parler, chez les Bradypodidés, ni repli, ni ligament inguinal. C'est là une disposition Lout à fait exceptionnelle chez les Mammifères. Dans la presque généralité des animaux de ce groupe, les testicules présentent “dés relations étroites avec la région inguinale, relations qu'on voit s’aecentuer peu à peu quand on suit la série phylogénique des Mammifères. Klaatsch, résumant les faits connus avant lui, et les précisant et les complétant par ses propres recherches comparatives, à la fois morphologiques et embryogéniques, a donné un aperçu général de la nature de ces relations et son travail constitue le prin- cipal fondement de nos connaissances sur la question. Les Monotrèmes nous montrent, d’après Klaatsch, la dispo- sition la plus primitive, disposition qui est réalisée à lPétat transitoire dans les embrvons des autres Mammifères. Cette disposition est sensiblement la même dans les deux sexes. Les glandes génitales sont comprises entre les deux feuillets d'un reph péritonéal, tout à fait comparable à celui que nous avons décrit chez les Bradypodidés. On peut le diviser en deux par- ties : la partie placée en avant du testicule est le repli dia- phragmatique; la partie postérieure est appelée par Klaatsch, repli inquinal : «les deux feuillets qui forment ce repli s'écar- tent largement l’un de l’autre : le feuillet médian atteint la colonne vertébrale près du rectum; le feuillet latéral revêt le muscle psoas, et passe sur la paroi latérale du corps, puis sur la paroi ventrale dans la région de lépipubis et près de la vessie ». C’est en rapport avec le feuillet externe que se con- stitue, chez la plupart des Mammifères, le ligament inquinal: ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 29 celui-ci est le résultat d’une différenciation du tissu sous-péri- tonéal, et vraisemblablement, en raison de ce fait qu’on y à fréquemment décrit des fibres musculaires lisses, une différen- cialion de la musculature du cœlome. Ce ligament inguinal part de l'épididyme et se dirige vers la région inguinale dela paroi abdominale, où il s'attache sur une formation très particulière, mise en lumière par Klaatsch, sous le nom de cône inquinal. C'est une portion de la paroi musculeuse de l'abdomen inva- ginée à l’intérieur, et y formant une sorte de cône; il est cons- titué par le muscle oblique interne et par le muscle transverse, c'est-à-dire par deux des trois muscles latéraux de l'abdomen. Le ligament inguinal vient s'attacher au sommet ou près du sommet de ce cône, et c’est tantôt au ligament lui-même, tantôt à l’ensemble du ligament et du cône inguinal (for- malions cependant indépendantes l’une de l’autre) que les auteurs ont donné le nom de gubernaculum tests, Lui attri- buant le rôle capital dans le mécanisme de la descente des tes- ticules. La descente des testicules coïncide en effet avec le retourne- ment du cône inguinal, qui devient en s’évaginant vers l’exté- rieur, « une bourse inguinale » dont la cavité communique avec la cavité abdominale par le canal inquinal ; le testicule, hé au cône inguinal par le ligament inguinal, descend en même temps dans cette bourse, qu'il remplit entièrement. En fait, d’après Klaatsch, — et sa manière de voir, au moins en ce qui concerne ce point particulier, est fort séduisante et assez vraisemblable, — cetensemble ne joue dans la descente des testicules qu'un rôle secondaire et purement passif. Les Insec- üivores et les Rongeurs, soumis à des déplacements périodiques des testicules, paraissent indiquer que c'est l’activité même du testicule qui est la cause immédiate de ces déplacements. En raison de l'augmentation de volume de la glande mâle pendant sa période d'activité, comprimée qu'elle est par la masse des viscères abdominaux, elle repousse devant elle le cône ingui- nal, qui est un « lieu de moindre résistance » el détermine son évagination. Cette situation évaginée deviendrait permanente chez les autres Mammifères, où les testicules descendent une fois pour toutes à l’intérieur de la bourse inguinale, et ne 30 RÉMY PERRIER. remontent plus dans l'abdomen, les deux bourses inguinales se logeant dans un sac cutané, le scrotum. Si le ligameut inguinal, uni au cône inguinal, n'est pas la cause immédiate de la descente, il n'en reste pas moins que ce sont ces formations qui mettent en relations étroites les tes- ticules et la région inguinale, et que ce sont elles qui dirigent le mouvement de descente des glandes mâles. Si maintenant nous revenons aux Monotrèmes, Klaatsch n'a pu trouver chez ces animaux « dans les dépendances du ph inguinal, pas plus chez le mâle que chez la femelle, la moindre indication de formations ligamentaires représentant celles des Mammifères plus élevées ». Ils ne possèdent pas de ligament inguinal. Chez les Bradypodidés, la disposition est plus simple encore. Non seulement il n'existe pas de ligament inguinal, mais le repli péritonéal qui soutient les testicules et Les rattache à la paroi dorso-abdominale, n’a plus aucune relation avec la région inguinale. On peut considérer cette disposition spéciale aux Édentés, comme dérivant de celle qui existe chez les Monotrèmes ; mais le feuillet distal, qui chez ces animaux, entrait en connexion avec la région inguinale, s’est ici rapproché du feuillet proxi- mal, et les deux feuillets désormais accolés, ne forment plus qu'un méso, exclusivement dorsal, venant se terminer en arrière tout près de la colonne vertébrale et du rectum. Cette disposition est évidemment corrélative de la perma- nence des testicules à l’intérieur de la cavité abdominale. Cette permanence, qui est un faitexceptionnel chezles Mammifères, peut s'expliquer par deux hypothèses, s'opposant l’une à l'autre. On peut d’une part admettre que les Édentés descendent d’ancé- tres soumis, comme la plupart des Mammifères, à une ectopie testiculaire périodique ou permanente, mais qui, dans la suite de leur évolution phylétique, pour une raison inexpliquée, auraient perdu ce caractère. Les testicules seraient alors re- montés dans la cavité abdominale et il y aurait eu retour à la disposition primitive. La permanence intra-abdominale des testicules serait alors un phénomène régressif. I est évident ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 31 qu'une semblable rétrogradation à dû se produire chez les Proboscidiens, dont les ancètres paléontologiques immédiats ont été récemment exhumés des couches tertiaires de l'Égypte. Ces ancêtres étaient des Ongulés typiques, et il est tout à fait vraisemblable qu'ils présentaient, comme tous leurs congénères une ectopie testiculaire très caractérisée. La cryptorchidie des Cétacés parait de même devoir s'expliquer aussi par un processus de régression secondaire, bien que l'ignorance où nous sommes des ancêtres qui les rattachent aux Mammifères typiques, donne à cette manière de voir un caractère plus pro- blématique. En ce qui concerne les Édentés, bien qu'aucun auteur à ma connaissance n'ait formellement soutenu une semblable régres- sion, 1l semble bien que l’opinion générale la considère comme très vraisemblable. Les Édentés sont en effet communément regardés comme des Mammifères dégradés, dégénérés; on admet volontiers une tendance de toute leur organisation à un recul, à un retour à des dispositions primitives. La disposition spéciale de leurs testicules serait Le fait d'un semblable retour. Ce serait une disposition atavique secondairement récupérée. Ce n’est pas là, nous semble-t-il, l'interprétation qui doive être admise. En fait, les Bradypodidés ne sont nullement des animaux dégradés ; il sont simplement adaptés à un régime, à un genre de vie particulier. La lenteur de leurs mouvements, la forme de leurs pattes, la régression d’un certain nombre de doigts, la réduction de leur système dentaire sont des faits d'adaptation, et nullement des caractères impliquant une dé- gration organique quelconque. Comment ce régime spécial, dont on comprend bien l’influence sur les modifications orga- niques énumérées ci-dessus, aurait-1l pu avoir une répereussion sur les organes génitaux, c'est ce qu’on ne saurait concevoir à priori. La raison, à vrai dire, n'est pas péremptoire; mais en admettant qu'il y aiteu retour secondaire du testicule dans la cavité abdominale, il est vraisemblable qu'on trouverait en- core des traces de l’ectopie testiculaire disparue. Le ligament inguinal, dont la présence est si constante chez lous les Mam- mifères subsisterait à l’état de vestige ; on trouverait des traces des connexions qui liaient le testicule à la région inguinale. 324 RÉMY PERRIER. De ces connexions il n’existe pas la moindre indication, et cela permet de considérer comme très vraisemblable la seconde hypothèse, à savoir que la localisation des testicules à Pinté- rieur de la cavité abdominale est un fait primitif et non le résultat d'un retour en arrière. Il est à noter ici que l’existence de testicules inguinaux qui a été signalée chez les Édentés africains (Pangolin, Oryctérope) ne saurait infirmer cette conclusion. Il semble bien démon- tré en effet aujourd'hui que ces dernières formes n'ont rien de commun avec les vrais Édentés américains, et que leur res- semblance, fort contestée d’ailleurs, n'est que le fait d’une convergence secondaire. Tout le monde paraît à peu près d'accord à ce sujet (1). Au point de vue géographique et pa- léontologique, la différence est absolue, et le genre Leptomanis lui-même, des Phosporites du Quercy, que Filhol considérait comme apparenté à la fois aux Pangolins et aux Fourmiliers, paraît n'être vraiment autre chose qu'un Pangolin. (Voy. Klinckowstrôm [95], p. 515). Nous nous en tenons donc aux Édentés américains, et c’est à eux seuls que s'applique la conclusion suivante : La permanence des glandes mâles à l'intérieur de la cavité abdominale, loin d’être un phénomène secondaire, n’est que la persistance de la disposition primitive, réalisée chez les Mono- trèmes. Les Édentés se seraient séparés de la souche commune des Mammifères, à une période très reculée, avant que ne se soit établi le processus de la descente des testicules. Ainsi s’expli- querait l'inanité des tentatives faites Jusqu'à ce jour pour ratta- cher les Édentés à un des ordres connus des Mammifèreé se- tuels. I n'y a pas lieu, à monsens, de rechercher de semblables relations : l’origine des Édentés doit être reportée très loin en arrière, sans doute à une époque où ne s’élait pas encore affir- mée la différenciation des ordres dans lesquels se répartissent aujourd'hui les Mammifères Euthériens. C'est une manière de voir qu’on retrouve à plusieurs reprises (4) Voy. Rémy Permer, Les Mammifères (in F. Bernarn, Éléments de Paléontologie, Paris, 1895). — Voy. aussi FLower (82), Kuinckowsrrôm (95), Wortuan (98), Suirr, G. ELLtor (99). ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 33 dans la littérature. Oldfield Thomas a même proposé de sépa- rer complètement les Édentés des autres Mammifères pour en faire, sous le nom de Parathériens, une sous-classe s’opposant aux Protothériens, aux Métathériens et aux Euthériens. Je pense qu'ilne convient pas d'aller jusque-là, les Édentés se ratta- chant, par l'existence d’un placenta et leur mode de dévelop- pement, aux Mammifères Euthériens, dont ils doivent continuer à faire partie intégrante ; mais ils occupent bien certainement dans cette sous-classe une place tout à fait à part. Cette origine reculée des Édentés semble confirmée par les données de la Paléontologie. À la vérité celles-ci sont encore bien incomplètes, en raison de la localisation exclusive des premiers Édentés dans les couches géologiques de l'Amérique du Sud, encore mal connues malgré les infatigables recherches d’Ameghino. Mais il nous suffira de constater qu'elles ne s'opposent pas à l'opinion que nous venons de formuler. C'est dans les couches Santa-Cruziennes qu'apparaissent les premiers Édentés indiscutables; mais dès la formation Pehuenche qui représente les plus anciens dépôts paléocènes, on trouve des débris qu'Ameghino a rapportés aux Édentés; ils y sont associés à d’autres restes, qu'Ameghino considère comme appartenant à des Allothériens, voisins des Plagiaulacidés, et à des Toxodontidés, toutes formes très primitives et tout à fait spéciales à l'Amérique du Sud. A l’époque Santa-Cruzienne elle- même, qui est l’époque de plein épanouissement des Édentés. les types de Mammifères qui peuplent avec eux à ce moment l'Amérique du Sud sont très particuliers et spéciaux à cette région ; il n'y a ni Insectivores, ni Chéiroptères, ni Carnivores, et les Ongulés sont représentés par des formes tout à fait spéciales (Toxodontidés, Macrauchénidés). S1 ces constatations étaient vérifiées, c'est dans l'Amérique du Sud que se serait exclusivement faite toute l’évolution des Édentés, et le phylum qui leur à donné naissance se spécialise- rait dès les premiers temps de l’époque tertiaire, et en dehors de toute parenté avec lesautres phylums actuels de Placentaires. Tout autre serait, d’après Wortman (1), l'origine des Éden- ° (4) Worruan (J.L.) The Ganodonta and their Relationship to the Edentata. Bull. Americ. Mus. nat. Hist., vol. IX, art. 6, 1896, p. 59-110. 2 ANN. SC. NAT. ZOOL. VERS 34 RÉMY PERRIER. tés et nous devons envisager aussi cette seconde hypothèse gé- néalogique. Les Édentés présentent d'étroites ressemblances avec un petit groupe de Mammifères primitifs que Wortman à désignés sous le nom de Ganodontes, et qui se rattachent aux T'illodontes de Marsh. Le développement considérable que prennent une ou deux paires d'incisives, le fait que celles-ci sont pourvues d’émail seulement sur leur face antérieure, la réduction des autres in- cisives paraissent d’une part les rapprocher des Rongeurs ; mais, d'autre part, certaines formes où les grandes incisives elles-mêmes manifestent une tendance à la régression, où la canine devient semblable aux molaires, où celles-ci voient au contraire disparaître leur émail, tandis que leur cé- ment se développe davantage, semblent conduire aux Édentés. La ressemblance se poursuit par nombre d’autres caractères anatomiques. Wortman considère en conséquence les Ganodontes comme un sous-ordre d'Édentés, représentant les ancêtres des Édentés actuels; 1ls sont spéciaux à l'Amérique du Nord, où ils sont loca- lisés dans la faune paléocène de Puerco (Nouveau-Mexique), qui paraît correspondre à la faune française de Cernay. Ils se sont continués d’ailleurs pendant tout le Bridge, qui corres- pond à l’Éocène Moyen et après lequel ils disparaissent. Les premiers stades de l’évolution des Édentés se seraient donc en ce cas déroulés dans l'Amérique du Nord, et ce serait par une émigration coïncidant avec le début de l’Oligocène qu'ils auraient peuplé l'Amérique du Sud. Les fossiles de la formation Pehuenche, fort mal connus et, pour la plupart, à peu près indéterminables, ne représenteraient pas les ancêtres des Édentés; ceux-ci n’apparaîtraient en fait que dans les couches Santa-Cruziennes qui correspondent à l’Oligocène; mais ils ÿ apparaissent avec une soudaineté et tout de suite avec une extrême variété qui s'accordent avec l'hypothèse d’une émigration. A la vérité une difficulté existe, el non des moindres, qui fait que la théorie de Wortman n a pas trouvé grand crédit parmi les paléontologistes : celte difficulté c’est l'absence de communication, considérée par les géologues comme certaine, entre les deux Amériques de- LC ORGANES GÉNITAUX DES BRADYPODIDÉS. 39 puis le Crétacé jusqu'à la fin du Miocène! Wortman suggère bien qu'une communication temporaire a pu exister à la fin de l’'Éocène, et livrer passage aux Ganodontes, ou bien qu'ils ont pu prendre un chemin détourné et passer successive- ment de l'Amérique du Nord en Europe, de là en Afrique et enfin dans l'Amérique du Sud. Mais l’une et l’autre de ces deux hypothèses paraissent assez improbables. Nous ne nous proposons d’ailleurs pas de les discuter ici, non plus même que les considérations sur l’origine paléontologique des Édentés. Il nous suffit de constater que la seconde théorie, comme la première. suppose une différenciation très précoce du phylum qui se termine aux Édentés. Les Ganodontes apparaissent en effet, nous l'avons dit, dans les assises les plus anciennes de la formation de Puerco. « Ils sont encore très voisins de la souche commune indifférenciée, d’où ont dû sortir séparément les Insectivores, les Carnivores, [les Édentés], les Primates et les Ongulés (1). La Hana est donc pleinement d'accord avec l’Ana- tomie comparée pour nous permettre d'énoncer les conclusions suivantes : 1° La permanence des testicules à l’intérieur de la cavité abdominale chez les Édentés est un fait primitif et non pas un retour, secondairement acquis, à une disposition ancestrale; L'origine des Édentés doit être reportée très haut dans ie de l’évolution des Mammifères. Ils appartiennent net- tement aux Euthériens ou Placentaires ; mais ils se sont séparés de bonne heure des autres Placentaires, avant que ne s’éta- _blisse chez ces derniers le processus de la descente des testi- cules ; Cette séparation s’est faite vraisemblablement dès le Paléocène,à une époque où commençait à peine à se faire sentir la différenciation, qui a déterminé, par une évolution constam- ment divergente, le morcellement des Placentaires en les ordres si profondément séparés que nous reconnaissons aujourd'hui. Il n'y à donc pas lieu de chercher à rattacher les Édentés à un autre ordre, quel qu'il soit, de Placentaires ; 1ls doivent former un phylum spécial, indépendant dès l’origine. (1) R. Perrier, loc. cit., p. 915. BIBLIOGRAPHIE 06. Anraony (R.). — Les coupures génériques de la famille des Bradypodidæ (le genre Hemibradypus, nov. g.). C. R. Ac. Sc., tome CXLII, 1906, p. 292. AxEGno, Florentino. —- Nombreux mémoires (passim). 23. 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ScaNERER : Traité complet du développement de l'Homme et des animaux supérieurs. Paris, 1882. 41. MEckeL. — Beitrag zur vergleichende Anatomie von Aï, Beitr. zur vergl. Anat., 4841, t. IL; p. 424-132. 85. Mimarcovics (V. von). — Entwickelung des Harn-und Geschlechtsapparat der Amnioten. Internat. Monatsschrift für Anat.und Hist. Bd Il, 1885. 00. Ounemaxs, J. Th. — Die accessorischen Geschlechtsdrüsen der Säugethiere. Vergleichend-anatomische Untersuchung. Watuurkd. Verhdlgn. van de Holland Maatsch d. Wetensch. (3), D. V. 25, 1900. 66. OwEN, R. — Anatomy of Vertebrates. London, 1866-68. 95. Perrier, Rémy. — Les Mammifères, in BErNarD (95). 05. PerRiEr, Rémy. — Sur quelques points de l’anatomie des organes mâles des Edentés Tardigrades et sur leurs moyens de fixation. C. R. Ac. Se. t. CXV, 4905. 96. PerniT, A. — Recherches sur les capsules surrénales. Thèse de la Faculté des sciences de Paris, 1896. 42-52. Rapp (Wilh. von). — Anatomische Untersuchungen über die Edentaten. Tübingen. 15 Aufl., 1842. — 2t° verb. und verm. Aufl., 1852. 99. Suiru G. Eccior. — The Brain in the Edentata. Trans. Linn. Soc. London (2), 7, p. 277-394. 03. SouLié, A.-H. — Recherches sur le développement des capsules surré- nales chez les Vertébrés supérieurs. Thèse de la Faculté des Sciences de Paris. Paris, 1903. 96. Worrman, J. L. — The Ganodonta and their Relationship to the Edentata. Bull. Americ. Mus. Nat. Hist., vol. IX, art. 6, 1896, p. 59-110. 97. — Origin of the Edentates. Amer. Naturalist, t. 31, 1897, p. 612. EXPLICATION DES FIGURES PLANCHES 1 er 2 Fig. 1. — Appareil génito-urinaire d'un Ai (Brudypus cuculliger) mâle adulte. — R, rein gauche, mis à nu par dissection du tissu conjoncuf environnant ; R’, rein droit, en place, caché sous le revêtement péritonéal ; u, uretères ; V, vessie, érignée en arrière ; T, testicules ; cé, capuchon du testicule formé par le mésorchium; sp, sac péridéférentiel ; rd, repli diaphragmatique. Fig. 2. — Vessie du même individu, ouverte sur la ligne médiane ventrale, ainsi que l’urètre et le pénis. — u, orifices des uretères ; pr, replis où s'ouvrent les glandules prostatiques; vm, veru montanum ; r, frein du veru; od, orifices des canaux déférents ; p, pénis, ouvert sur la ligne médio-ventrale. Fig. 3. — Vessie d’un jeune Unau mâle (Cholæpus didactylus), ouverte de la même manière que la précédente. — u, orifices des uretères; vm, veru montanum, avec les orifices des deux canaux déférents ; um, cul-de-sac où s'ouvre l’uterus masculinus. Fig. 4. — Appareil génito-urinaire d’un jeune Unau mâle (Cholæpus didactylus), long de 22 centimètres. — R, R', reins présentés comme dans la figure 1; u, uretères ; V, vessie, érignée en arrière; T, Lesticules, sp, partie initiale du sac péridéférentiel (le reste du sac est caché dans le tissu conjonctif sous- péritonéal) ; rd, rd', rd”, les diverses parties du repli diaphragmatique ; cs, capsules surrénales, la droite laissée intacte, la gauche disséquée. Fig. 6. — Appareil génito-urinaire d’un fœtus femelle d'Unau, long de 18 centimètres — R, R', reins, présentés comme dans la figure 1; ur, uretères ; V, vessie; tr, trompes des oviductes; Uf, utérus; ll, ligaments larges; rect, rectum ; mr, mésorectum ; rd, repli diaphragmatique ; cs, capsules surrénales ; vu, vulve; cl, clitoris ; an, anus, f.pa, fossette préanales. FIGURES DANS LE TEXTE A. — Coupe transversale du testicule d’un jeune Unau................. 5 B. — Coupes transversales successives du sac péridéférentiel d’un jeune Unau, au point où il vient se raccorder avec les testicules............. 10 C. — Coupes transversales successives de la région du veu monlanum UDC UNE ANSE. SRE ET eee nu eus ire D. — Coupe transversale du sac péridéférentiel d'un Aï................ le E. — Organes génito-urinaires d’un Unau femelle adulte............... 91 F. — Région des ovaires et des trompes chez un Unau femelle........... 22 REVISION DES EPHIPPIGERINÆ Par M. !. BOLIVAR DIRECTEUR DU MUSÉE DES SCIENCES NATURELLES DE MADRID Cette sous-famille a été établie par M. Brunner von Wat- tenwyl dans sa Monographie der Phaneropteriden, en 1878. Le genre Pycnogaster Graëlls qui, dans le Prodromus der Euro- päischen Orthopteren du même auteur était exelu de cette sous- famille, par l’armature de ses jambes postérieures, et rapporté à celle des Hetrodinæ, appartient aussi aux ÆEphippigerinæ, comme M. Brunner lui-même l’a reconnu dans sa Revision du système des Orthoptères, en 1893. Ce sont des insectes lourds et aptères, les élytres ayant la forme de courtes lames bombées et cachées en grande partie sous le pronotum, semblables dans les deux sexes et servant dans tous les deux à la stridulation. Ils sont exclusifs de l'Europe et du bassin de la Méditerranée et leur répartition géographique peut se représenter par un croissant dont les pointes tournées vers l'Orient ne dépassent pas la Tunisie en Afrique et la Dalmatie en Europe, tandis que, du côté d'Occi- dent, ils s'étendent Jusqu'à la côte du Portugal,. occupant toute la Péninsule ibérique qui est la véritable patrie de ces Insectes. Pendant bien longtemps on n'a connu qu’un tout petit nombre d'espèces qui se répartissaient dans les deux genres Ephippigera et Pycnogaster, mais dans ces derniers temps on a décrit un grand nombre d’espèces qui, dans le Prodromus de M. Brunner, s'élèvent déjà à une soixantaine. Les genres ont été aussi augmentés en même temps. Le nom de P/atystolus que j'avais proposé comme sous-genre, en 1878, a été admis REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. 39 comme genre par M. Brunner. Postérieurement à cet ouvrage on à décrit d’autres espèces s’élevant en ce moment au nombre total de 80 que je propose de distribuer dans sept genres. La plupart des espèces ayant une certaine ressemblance due à la forme du pronotum ont été considérées comme des Éphip- pigères par tous les auteurs et divisées depuis Fischer en deux sections, celles à pronotum caréné de chaque côté et celles à pronotum tout à fait arrondi et dépourvu de carènes latérales ; or ce caractère est pour moi loin d’avoir l'importance qu’on lui a attribuée; par contre, l’armature des jambes, caractère que M. Brunner a uülisé pour la distinction des tribus des Locustides avec un si heureux résultat, n’a pas été épuisé en ce qui touche à la classification des Ephippigerinæ, et c’est ce caractère que J'ai employé pour établir trois grandes divisions dans cette sous-famille : 1° Espèces à Jambes postérieures pourvues en dessus d’une épine apicale au bord interne et, en dessous, d'une seule épine apicale de chaque côté; cette épine est plus grosse que les autres qui garnissent les carènes inférieures de la jambe, étant en même temps assez éloignée des autres. Dans cette division se rangent mes Uromenus, Steropleurus et une partie des Ephip- pigera propres, c'est pour ces derniers que je propose le nou- veau sous-genre Ephippigerida ; 2° Espèces à jambes postérieures pourvues, en dessus, d’une épine apicale au bord interne, et en dessous, de chaque côté, d’une épine apicale et d’une autre sous-apicale ; l'épine api- cale étant plus grosse, et la sous-apicale placée tout à côté et un peu en dedans de celle-ci : ces épines sous-apicales sont fixées en dedans de la ligne que forment les autres épines des bords latéraux de la jambe, c’est-à-dire qu’elles sont disloquées, étant en même temps plus rapprochées entre elles que le reste des épines ; les apicales sont par contre rejetées en dehors. Lei vient se placer le reste des Æphippigera pour lesquelles je con- serve ce nom, parce que, parmi elles, se trouve lÆ. vitium Serv., mes Callicrania et les Platystolus ; | 3° Espèces à jambes postérieures dépourvues en dessus d’épines apicales et pourvues inférieurement de quatre épines » 40 BOLIVAR. apicales ou de deux apicales et deux sous-apicales. Dans ce groupe les épines sous-apicales s'étant rapprochées de l’extré- mité de la jambe peuvent être placées presque dans la même ligne que les apicales et à côté d’elles. Ce sont les Pycnogaster. Pour ce qui concerne les Platystolus, je crois nécessaire de séparer l'espèce de la Sierra Nevada et celle de l'Afrique pour en constituer de nouveaux genres Bætica et Præphippigera, qui, bien que formés chacun par une seule espèce, ne doivent pas y être réunis ; on trouvera plus loin la caractéristique. Je crois aussi nécessaire d'attirer l'attention des entomolo- gistes sur un autre caractère que Je considère assez intéres- sant, c’est la forme des lames que présentent les arceaux ven- traux de l'abdomen. On sait que dans ces Insectes cette région du corps est molle et formée par une peau flexible, les an- neaux chitineux ayant presque disparu; 1l en reste cependant une petite partie cornée qui forme au milieu de chaque seg- ment une petite lame dont la forme et la grandeur sont variables et dont je pense qu'on pourra tirer des caractères pour la philogénie du groupe ; malheureusement la préparation des exemplaires, qu'on fait en ouvrant le ventre pour le remplir de coton après en avoir retiré les viscères, empêche dans la plupart de reconnaître la forme de ces lames ; cependant, j'ai pu m'assurer que dans les Callicrania ces lames sont divisées au milieu et forment deux plaques sur chaque segment, au moins dans ceux de la base, constituant de la sorte deux séries longitudinales, tandis que chez les autres elles n'y forment qu'une seule rangée. Ce petit travail content, outre la distribution en genres et sous-genres, des jalons pour le rangement des espèces et une revision de celles qui n’ont pas été traitées dans le Prodromus de M. Brunner, ouvrage auquel je me rapporte en général et que Je prends comme base pour mon étude. J'ai examiné et Je possède presque toutes les espèces, celles qui me manquaient m'ayant été envoyées en communication, par MM. Brunner et le capitaine Finot. J'ai vu, en outre, les types de Lucas, grâce à la bienveillance du professeur Bouvier et de M. R. du Buysson, ce qui m'a permis de rectifier la synonymie de certaines espèces. Divers autres exemplaires des REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. 41 musées dé Gênes et de Naples m'ont été envoyés par leurs directeurs MM. le D' Gestro et le professeur Monticelli. Toute- fois ce sont les espèces d'Italie qui me sont les moins connues et qui devront être étudiées encore avant d'accepter comme définitif leur placement dans mes tableaux. Je profite de cette occasion pour remercier tous ces savants collègues de l’assis- tance qu'ils ont bien voulu me prêter. SOUS-FAMILLE DES EPHIPPIGERINÆ. Corpus obesum, inerme. Caput ovatum, occipue elevato, con- vexo. Verter declinis, fastigio parvo vel depresso, articulo primo antennarum haud superante, haud spinoso. cum fastigio frontis granuliforma vel oblitterato subcontiquo vel linea transversa con- fiquo. Antennæ ad marginem internum inferiorem oculorum insertæ, a Sumo occipie magis remolæ quam a labro. Pronotum sellæforme vel subcuboideum. Elytra in utroque sexu valde abbre- wata, squamæfornna, tympano instructa. Tibiæ anticæ foramine rimato, supra tantum in latere externo spina apicali instructæ raro in utroque marqine spinis apicalibus nullis. Tibiæ posticæ superne absque spinis apicalibus vel spina apicali in latere interno instructæ ; sublus spinis apicalibus duabus vel quatuor armatæ. Tarsi depressi; tarsorum posticorum articulus tertius articulo secundo longior. Pectus latum. Prosternum muticum vel bre- viter bituberculatum vel bispinosum. Meso- et metasternum trans- versa haud lobata. Abdomen granidum, segmenta ventralia abbre- “alta, laminis subquadratis transversis formantia. Ovipositor elon- gatus raro abdomine brevior, ensiformis vel falcatus. TABLEAU POUR LA DÉTERMINATION DES GENRES 1. Tibiæ posticæ supra in latere interno spina apical armatæ. Pronotum sellæforme antice subcylindricum, postice elevatum. Lamina subgemtalis & stylis instructa. 2. Tibiæ poslicæ subtus spinis apicalibus à spinis subapicalibus valde distantibus. Uromenus Bol. 2. Tibiæ posticæ subtus spinis apicalibus à subapicalibus valde appropincualis. 42 BOLIVAR. 3. Vertex oblique declivis, inter antennas articulo primo anten- narum angustior, fastigio plus minusve compresso producto. 4. Vertex tuberculo compresso. Fastiqium frontis augustum granuliforme productum. Seymenta ventrala laminas transversas subquadratas serie unica formantia. Eplappigera Latr. 4. Vertex tuberculo leniter compresso. Fastiqium frontis tuber- culo nullo vel indistincto, subtransverso. Segmenta ventralia pruma divisa, sinqula laminis duabus quadratis series duabus for- mantibus. Callicrania Bol. 3. Vertex verticaliter decliuis, inter antennas articulo primo antennarum latior, fastigio haud compresso vel nullo. 5. Fastigium verticis tuberculato-productum. Pronotum lobis deflexis rotundato-insertis. Segmentum anale & postice haud pro- ductum. Lamina supra-analis triangularis retrorsum sensim anqustata. 6. Vertex fastigio cucullato. Femora postica pronoto duplo longiora subtus spinosa. Tibiæ posticæ extus, longitudinaliter sul- catæ carins expressis. Cerci & brevissinn, lamina supraanalis transverse trigona parum longiores. Præplhippigera g.n. 6. Verter fastigio minus lato supra sulcato. Femora postica pronoto sesqui longiora, subtus mutica. Tibiæ posticæ tereles, canthi rotundati, extus-haud, supra lenissime-sulcatæ. Cerai & cylindrici, apice truncati, lamina supra-analis elongata duplo longiores. PBaæticag.n. 5. Fastiqum verticis valde depressum, subinconspicuum. Pro- notum lobis deflexis anqulo acuto insertis. Seymentum anale G& postice in lobum productum.Lamina supra analis G trapezoidalis retrorsum ampliata. Platystolus Bol. 1. Tihiæ posticæ apice supra utrinque inermes, sublus spinis apicalibus quatuor, vel duabus apicalibus duabus subapicalibus præditæ. Pronotum fere cuboideum supra planatum. Lamina sub- genitalis stylis nullis. Verter inter antennas latissimus, fastigio depresso cum fastigio frontis linea transversa contiguo. Pycnogaster Graëlls. REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. 43 GENRE UROMENUS Bol. Vertex inter antennas articulo primo antennarum distincte angustior, fastigio valde compresso supra sulcato. Frons fastigio granuliforni a fastigio verhicis lineola abbreviata sejuncto vel subcontiquo. Pronotum sellæforme, lobis deflexis angulato-vel rotundato-inserlis. Elytra margine externo explanato vel pli- cato. Tibiæ poshicæ carinalæ, supra margine interno solo spina apical armato, sublus utrinque spina apicali unica armatæ. Lobis genicularibus spinosis. Segmenta ventralia laminas sub- quadratas vel transversas serie unica formantia. Lamina supra- analis œ a segmento anal haud dinisa vel libera. Lamina sub- genitalis & stylis instructa. Ouipositor sudrectus vel falcatus. Dans ce genre les épines des carènes inférieures des Jambes postérieures sont très éloignées de l’épine apicale, de sorte que l’avant-dernière épine ne peut mériter le nom de sous-apicale. TABLEAU DES ESPÈCES. a. Lamina supra analis & grandis, incrassata cum seymento anal confusa, plerumque cochlearifornus. Cerci & validi. Lamina supra analis © triangularis, elongata vel apice bispinosa! (U. compressicolis Fisch.). Segmentum seplimum ventrale Q callo- sum, postice sinualum, vel bituberculatum. Ovipositor rectus vel falcatus sub. 4. Uromenus p. d. b. Cerci & intus dente armatr. c. Cerci & recti conici vel subcylindrici, requlariter acuminatr. d. Lamina supra analis S haud vel leviter cochleata margine postico haud incrassuto. Lamina subgenitalis Q postice rotundata vel triangulariter et breniter lobata. e. Lamina subgenitalis & medio sinuata, lobis rotundatis. 1. Antennatus Brunn. — 2. Maroccanus Sauss. — 3. Finoti Brunn. — 4. Vaucherianus Sauss. — 5. Vosseleri Krauss. — 6. Bonneli sp. n. ee. Lamina subgenitalis © triangulariter breviter lobata. — 7. Confusus Finot. dd. Lamina supra analis valde cochleato producta, marginibus 4% BOLIVAR. incrassatis. Lamina subgenitalis © postice in lobos acutissimos recurvos producla. 5. Ovipositor falcatus. Cerci & conici, apice oblique truncat, dente interno longe ante apicem sito. 8. Rugosicollis Serv. — 9. Costaticollis Lucas. 5. Ouipositor rectus. Cerci S'apice horizontaliter truncati, dente interno apicali instructi. — 10. Laticollis Lucas. cc. Cerci & fortiter infleri, apicem versus sensim attenuali, medio intus dente armali. 11. /nnocenti Finot et Bonn. bb. Cerci & intus dente nullo. 6. Cerci & conici apice subito fortiter unguiculato recurvo. 12. Compressicollis Fisch. — 13. Poncyt Bol. — 14. Aga- renus Bol. — 15. Mauretanicus Sauss. 6. Cerci latissimi, foliacer, recti. — 16. Hastatus Sauss. aa. Lamina supra analis S parva, trigona, haud incrassata cum segmento anali contiqua vel libera. Cerci S graciles vel brevissim. Lamina supra analis & æquilatera. Ovipositor rectus, sub. g. Steropleurus Bol. b. Pronotum lohis deflexis angulato-insertis. c. Elytra costa laterali externa parum expressa ; campo mar- ginali horizontaliter expanso, fusco areolato. d. Cerci conici, breves, intus dente brevissimo armati. Tihiæ anticæ supra spinosæ. Species Hispanicæe. 17. Martorelli Bol. — 18. Castellanus Bol. — 19. Brun- neri Bol. — 20. Flavo-vittatus Bol. — 21. Pseudolus Bol. — 22. Obsoletus Bol. — 23. Andalusius RD. dd. Cerci elongati (raro breves), cylindricr, dente interno valido armal. e. Tihæ anticæ supra spina apicali excepla muticæ. Species [talicæ. 24. Cavannæ Targ. — 25. Elegans Fisch. — 26. Siculus Fieb. — 27. Annæ Targ. ee. Pix anticæ supra spina amical excepla unispinosæ. Spe- cies Algericæ. 28. Algericus Brunn. — 29. Nerü Voos. — 30. /nenornus Bol. sp. n. 4 REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. 49 ce. Elytra costa laterali externa valde expressa, campo margi- nali haud expanso. Î. Lanuna supra analis & trigona, subelongata a segmento anali divisa. Statura magna. 31. Perez Bol. — 32. Balearicus Bol. — 33. Lucasi Brunn- ff. Lamnna supra analis & parva, trigona, æquilatera vel plus minusve rotundata cum segmento anali contiqua. Statura parva. 4. Panteli Navas. — 35. Orteqai Pant. — 36. Squanüferus sp. n. — 37. Politus Bol. — 38. Nobrei Bol. — 39. Stali Bol. — 40. Asturiensis Bol. — 41. Catalaunicus Bol. — 42. Dilutus Bol. — 43. Saussureanus Bol. bb. Pronotuin lobis defleris rotundato-insertis. Sub q. Ephip- pigerida nov. g. Segmentum anale & postice rectum. h. Cerci & breves obtuse conici. 4%. Areolarius Bol. — 45. Longicauda Bol. — 46. Carina- tus Bol. hh. Cerci G' apice subulati. 1. Cera & breuiter subulati. — 47. Zapateri Bol. ui. Cerci G longe subulati. — 48. Nigro-marginatus Lucas. — 49. Hispanicus Fieber. guy. Segmentum anale & postire productum. Cerci G breves, conici. — 50. Tæniatus Sauss. — 51. Paulinoi Bol. GENRE EPHIPPIGERA Latr. Vertex inter antennas arliculo primo antennarum distincte angustior, fastigio valde compresso supra sulcato. Frons fashigro granuliformi a fastigio verticis sabcontiquo. Pronotum sellæ- forme, lobis deflexis rotundato vel obtusissime anqulato insertis. Elytra margine externo haud fusco-areolato.Tibiæ posticæ carina- {æ, supra in margine interno spina apicali armatæ, sublus spinis duabus apicalibus, duabus subapicalibus, armatæ. Seyqmentaventra- lia laminas subquadratas serie urnica formantia. Lamina supra ana- lis SG subquadrata vel trianqularis. Cerci & apice oblique b'uncat vel sensim attenuati. Lamina supra analis @ trigona, æquilatera Segmentum septimum ventrale & normale. Lamina subgenitalis slylis instructa. Ovipositor subrectus. 46 BOLIVAR. a. Lamina supra analis G magna, lateribus parallelis vel retror- sum divergentibus, anqulis posheis acutis vel rotundatis. 1. Discoidalis Fieb. — 2. Sphacophila Krauss. — 3. Ephip- piger Fiebig. — 4. Crucigera Fieb. — 5. Cunu Bol. aa. Lamina supra analis & parva quadrata vel triangularis vel rotundato-triangularis. 6. Perforata Rossi. — 7. Bormansi Brunn. — 8. Provin- cialis Yers. — 9. T'errestris Yers. — 10. Borelli Griff. — 11. Zelleri Fisch. GENRE CALLICRANIA Bol. Vertex declivis, inter antennas articulo primo antennarum haud latior; fastigio plus minusre producto, leviter compresso, supra sulcato. Frons inter antennas tumidula. Pronotum sellæ forme lobis deflexis anqulo acutoinsertis, trigonis, excavatis. Elytra costa perfecte explicata, marqine externo parum explicato, haud vel imperfecte areolato. Femora postica præsertim in marqine interno spinulosa. Tibiæ posticæ supra spina apicali in marqgine interno subtus spinis duabus apicalibus atque duabus subamicalibus ar- matæ. Prosternum utrinque tuberculo vel spina præditum. Seq- menta prima abdominalia ventralia medio interrupta. & Segmen- tum anale medio subsinuatum vel in lobos productum. Lamina supra anals libera, trigona. Cerci elongati basi incrassati et dente interno armati, deinde sensim attenuati. Lamina subgenitalis stylis instructa. Q Lamina supra analis trigona, æquilatera. Lamina subgenitalis transversa utrinque foveolata. Ovipositor subrectus abdomine longior. — Ephippigera (Callicrania) Bol. 1. Ramburi Bol. — 2. Seoanei Bol. — 3. Selligera Charp. — 4. Serrata Bol. — 5. Bolivari L. Seoane. — 6. Miegi Bol. GENRE PRÆPHIPPIGERA, g. n. Statura majore. Vertex inter antennas articulo primo anten- narum latior; fastigio rotundato-producto, cucullato, a fronte sulco transverso sejuncto. Frons ad verticem anquste transverse incrassata. Pronotum anticeet postice valde elevatum, sulco antico leviter ünpresso, metazona medio carinata ; lobis deflexis rotun- REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. 47 dato-insertis. Elytra parum exserta, postice oblique truncata, campo marginali haud reticulato. Pedes elongqati, femora antica pronoto wir breviora, postica pronoto duplo longiora, subtus intus extusque breviter spinosa. Tiliæ posticæ supra et extus sulcatæ, in marqine supero interno spina apicali, sublus spinis 2 apicalibus 2 subapicalibus armatæ. Segmenta ventralia parva, segmentis uléumis in @ fortiter tuberculatis. g' Segmentum anale magnum. Lamina subgenitalis parva, tri- gona, libera. Cerci breves ante apicem intus mucronati. Lamina subgenitalis stylis instructa. Q Lamina supra anals trigona. Cerci conici, acuti. Ovipositor subrectus pronoto duplo longior. Ephippigera auct. Platystolus Brunner. 1. Pachygaster Luc. GENRE BAETICA, g. 0. Vertex inter antennas articulo primo antennarum æque latus à fronte linea transversa divisus, fastigio parvo, rotundato, supra- sulcato. Frons ad verticem anquste transversim incrassata. Pro- notum antice constrictum, postice elevalum, sulco antico profunde impresso, inter sulcos utrinque obtuse tuberculatum ; lobis deflexis, rotundato-insertis. Elytra subpronoto abscondita. Pedes breuis- simi, femora antica pronoto distincte breviora, postica pronoto haud sesqui longiora, subtus mutica, lobis genicularibus inermibus. Tibiæ posticæ, subleretes, canthis oblitteratis extus haud, supra levissime sulcatæ et in margine interno spina apicali armatæ, sub- us prope apicem confertim spinosæ el spinis 2 duabus apicalibus 2 subapicalibus armatæ. Segmenta ventralia parva subquadrat«. G Segmentum anale postice sinuatum. Lamina supra analis oblongo-trianqularis, libera. Cerci cylindrici, apice breviter sub- dichotomo-spinosi, illa lamina duplo longiores. Lamina subgeni- talis stylis instructa. Q Lamina supra analis trigona subæquila- tera. Segmentum septimum ventrale magno, calloso, transverso Lamina subgenitalis postice breviter sinuata lobis rotundatis. Ovi positor incurvus pronoto duplo longior. Eplippigera auct. Platystolus Brunner. 1. Ustulata Ramb. 48 BOLIVAR. GENRE PLATYSTOLUS Bol. Caput oblonqum, valde elevatum. Verter verticaliter declinis, inter antennas articulo primo antennarum æque latus, fashigio haud producto frons ad verticem haud tuberculata, sutura trans- versa obsoleta. Pronotum subquadratum sellæ forme, antice depres- sum et subcucullatum, postice elevatum, lobis defleris anqulo acuto nsertis. Élytra marqine externo erpanso, areolato. Femora elon- gata subtus spinulis raris armata ; lobis genicularibus spinosis. Femora antica pronoto longitudine æquantia, femora postica duplo longiora. Tibiæ posticæ supra in margine interno spina apicali, subtus spinis 2? apicalibus ? subapicalibus armatæ. Pros- ternum breviter bidentatum. Segmenta ventralia transversa. œ Lamina supra analis trapeozidea, retrorsum ampliata, à segmento anali postice producto plus minusve obtecta. Cerci elon- gati, subcylindrici, apice breviter dichotomi. Lamina subgemtalhs stylis instructa. ® Ovipositor subrectus. Eplappiger (Platystolus) Bol. ; Platystolus pars. Brunner. 1. Surcularius Bol. — 2. Martinezi Bol. GENRE PYCNOGASTER Graells. Caput globosum. Vertex latissimus, inter antennas tumidulus, fossulatus, articulo primo antennarum plus duplo latior cum fas- higio frontis linea longa contiquus. Antennæ corpore breviores ab oculos distincte distantes. Pronotum fere cuboideum supra pla- natum transverse bisulcatum, postice angulariter emarginatum ; lobis deflexis angulo acuto insertis, multo longioribus quan altio- ribus. Elytra a pronoto fere tota obtecta. Femora omnia brevia, inermia vel tantum posticasubtus prope apicem spinullis non nullis armala; lobis genicularibus muticis. Femora antica pronoto valde breviora, postica pronoto parum vel sexquilongiora. Tibiæ anticæ supra inermes vel tantum spina apical externa armatæ. Tibiæ posticæ supra parum spinulosæ sed spinis apicalibus nullis, subtus spuus apicalibus quatuor munitæ vel 2 apicalibus, 2 subapicalibus. Prosternum bispinosum. Segmenta ventralia subcompleta per- REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. 49 fecte explicata. Lamina supra analis & elongata. Cerci & brevis- sim, conici, Wlus dente instructi. L'umina subgenitalis & stylis nullis. Ovipositor subrectus abdomine longior. Pycnogaster Graëlls, Fischer, Bol., Brunner. Bathyscaphes Fieber: 1. Pibiæ anticæ supra in margine erterno spina apicali armatæ. 1. Graellsi Bol. — 2. Cucullatus (Charp.). — 3. Jugicola Graëlls. — 4. Bolivari Brunn. — 5. Brevipes Navas. 2. Tibiæ anticæ supra utlrinque spina apicali nulla. 6. Sanchez-GomezBol.— 7. /nermis Ramb. —8. FinotiBol. ’ OBSERVATIONS SUR QUELQUES ESPÈCES UROMENUS ANTENNATUS Brunner. — ÆEphippigera antennata Brunn. Il faut ajouter aux descriptions que le septième seg- ment ventral de l’abdomen dans la © est légèrement tubereu- leux. Par la lame suranale du mâle assez grande, subcucullée, profondément sillonnée au milieu et soudée au segment anal, et par les cerques gros à la base et fortement dentés du côté intérieur, ainsi que par le septième segment du ventre bitu- bereulé dans la femelle, cette espèce vient se placer parmi les vrais Uromenus. J'ai pu examiner les types grâce à l’obligeance de M. le capitaine À. Finot. ÜROMENUS MAROCCANUS Sauss. — Æphippigera (Uromenus) maroccana Sauss.. 1898, Rev. suisse de Zool., NV, p. 335, 'f. 15, 15 a. Maroc : Tanger (Sauss.). Je possède un cotype qui m a été donné par M. de Saussure. La 9 est inconnue. Dans la collection de M. le capitaine Finot il existe un exem- plaire Q que je rapporte à cette espèce, bien qu'avec certain doute. Voici ses caractères : Antennæ corpore duplo longiores. Lamina supra analis subæ- quilatera, concaviuscula. Ovipositor pronoto sub duplo longior leuiter incurvus. Lamina subgenitalis, postice medio breviter sinuata et utring incrassala altque votundata. Segmentum sep- timuim abdominale ventrale medio callosum et subbituberculatum. Long. corp. Q 33 mill. ; pron. 9 mill. ; fem. post, 19 mill. ; op 16 mill. Algérie : Bône (coll. Finot). ANN. SC. NAT. ZOOL. V, 4 20 BOLIVAR. Uromenxus Finoti Brunner. — ÆEphippigera Finoti Brunner. Aux localités algériennes de Tlemcen (Brunner), Lalla Mar- gnhia (Finot) et Djebel-Tessala (Krauss et Vosseler), il faut ajouter celle de Melilla au Maroc (ma coll.). Uromenus VosseLert Krauss.— Ephippigera Vosseleri Krauss, 1893. Jahrb. nat. in Wäürtt., p. xcvi, Zool. Jahrh. 1896, p. 548, f. 10, 10 A, B. ÆEphippiger Vosseleri Finot. Orth. d'Algérie, p. 280. Algérie : Djebel Tessala (Krauss). UROMENUS BoNNETTI, Sp. nov. — Æphippigera confusa, Finot, valde proxima sed differt. Lamina supra analis S postice rotun- data sulco medio antice posticeque abbreviato. Cercis apice dicho- tomis, dente interno retrorsum oblique ducto. Lanmuna subgeni- talis apice angulatim excisa. Lamina supra analis Q trigona apice rotundato subtruncata. Lamina subgenitalis © transversim rugo- sa, postice medio subsinuata et utrinque marginibus incrassalis, truncato-rotundatis haud angulato-productis. Seygmento septimo ventrali Q calloso, postice sinuato, subbituberculato. & Q — Long. corp. S ® 26 mill. ; pron. 1,5-8,2 mill. ; fem. post. 17-18 mill. ; ovipos. 13 mil. J'ai reçu, dans le temps, cette espèce de M. le D' Bonnet comme provenant de Aïn-Draham (Tunisie) et je l’avais sous le nom de confusa Fin. Je me fais un plaisir de la lui dédier. UROMENES conrusus F. — Æphippiger confusus, Finot 1896, Orth. d'Algérie, p. 268, f. 21, 24 S © . — Ephippigera rugo- sicollis Fieber. Syn. p. 56; Brunn., Prodr., p. 374. — Ephip- pigera brevicollis, Fisch. Orth. Eur., p. 219, tab. x, f. 12. — Eplhippigera confusa, Voss. Zool. Jahrb. 1902, p. 397. Sardaigne, Sicile, Corse, Algérie. La description de £ph. brevicollis Fisch. se rapporte assez bien à l'espèce décrite par M. Finot sous le nom de confusus. M. Brunner rapporte l’£ph. brenicollis au Sicula Fieb., mais dans cette espèce les cerques sont bien plus longs et la dent interne est placée près de l'extrémité, ce qui ne se voit pas dans bremicollis. IL faut faire observer que M. Fischer n'a pas connu Æ£ph. rugosicollis Serv. Les descriptions de rugosicollis de Fieber et de Brunner se rapportent Lout à fait au confusus en rejetant les indications de la localité de Perpignan : il faut rejeter de même celles rela- REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. o1 tives à l'E. vespertina L. Duf. qui se rapporte à l'espèce sui- vante, de même pour la monticola Serv. qui doit se rapporter au Callicrania Ramburi Bol. UROMENUS RUGOSICOLLIS Serville. — Æphippiger rugosicollis Rb. Serv. 1839. Orth., p. 475 SG Q (en excluant l'indication de Sardaigne qui se rapporte à confusus). E. vespertina L. Duf. Rech. anat. et phys. Orth., p. 347. — Ephippiger durieui, Bol., Ortop. de España, p. 203, 300 Lam. IV. f. 10, 10 a. ; Brunner, Prodr., p. 375, f. 90 D. — ÆEphippiger rugosicollis Finot. Faune de la France. Orth., p. 216 (haud Æph. rugosicollis Fieb. et Brunner). France : Perpignan (Serville), Toulouse, Béziers (Brunner) ; Espagne : Tordera, Calella (Bolivar). La synonymie de cette espèce s'est embrouillée par suite de l’erreur commise par Ser- ville en considérant comme une seule et même espèce celles de Perpignan et de Sardaigne. Sa description peut s'appliquer également à ces deux espèces, car les pièces anales ne sont pas suffisamment décrites. UROMENUS cosTATIcoLLIS Lucas. — Ephippigera costaticollis Luc. 1849. Expl. scient. de l'Algérie, Zool, IT. Orth.,p. 17 Q, nec henexc RP) brunn ProUr- pr 101010 M. Brunner en a exclu avec raison la f. 3 qui se rapporte au Lucasi (1) et je pense même que la description de M. Lucas n’est peut-être applicable qu'à la femelle. Pour compléter la caractérisation de cette espèce, 1l faut ajouter que le septième segment ventral est pourvu, dans la © , de deux tubercules assez saillants, à pointe émoussée, qui sont, du reste, représentés dans la figure 3 ce de Lucas et que les lames qui représentent les semi-anneaux ventraux sont simples. Jai vu les types de Lucas grâce à la bonté de M. KR. du Buysson. UroMENUS LATIcoLLIS Lucas. — Æphippigera laticollis Lue. 1849. Expl. de l’Als. Zool. I, Orth., p. 18 6", pl. 2, f. 4. Ep/ny:- _pigera latipennis, Fisch. 1853, Orth. Eur., p. 215,1. X, f. © Sa. — E. latipennis et laticollis Brunn. Prodr., p 376 et 30%. EinAOrth®d'Als "ph 269 et 279, 037 et 38. — Epleutse (1) Par un lapsus calumi M. Brunner a attribué cette figure à LE. Fini! 0. {l à la page 375) mais il l’a fait figurer du reste à sa vraie place dans !. 1: .- nymie de l'E. Lucasi Brunn. 52 BOLIVAR. lobata Sauss. 1898. Rev. suisse de z0ol., V, p.236 GO, fig. 16, 16 a. Algérie : Houbeira, près de La Calle (Lucas); Chabet el Ameur; Bord Ménaïel (Finot). J'ai pu examiner les types de Lucas, conservés au Musée de Paris, et reconnaître leur identité avec latipennis Fisch; ils portent la date 1842. J'ai vu d’autres exemplaires, sans nom, avec l'indication « Plateau de Médéah, 1850 ». L'espèce a été bien représentée par Lucas, sauf pour la plaque suranale qui apparaît'très petite dans la figure. C’est sans doute par erreur que M. Brunner a décrit le pronotum comme étant caréné, Lucas avait dit avec raison non caréné., UroMENUs INNocenTI Finn. et Bonn. — M. Vosseler considère l'E. lobata Sauss. comme ne différant pas de l’/nnocentiü Fin. et Bonn. (Orth. Ale. und Tunesiens, Zool. Jahrb. XVI, 399. UROMENUS coMPRESSICOLLIS Fischer. — Ephipnigera compres- sicollis Fischer 1853, Orth. Eur., p. 215, t. X, f. 6, 6a, b 5 Q. — E. compressicollis et transfuga, Brunn. Prodr., p. 399 et 389. — E. compressicollis Finot. Orth. d’Alg., p. 275, f. 33, 32; Krauss et Voss. Zool. Jahrb., 1896, p. 549. Vosseler, 1bd. 1902, p: 297: À En examinant les pièces anales des deux sexes on ne peut douter que cette espèce soit un véritable Uromenus, voisin des Agarenus, maurelanicus, ete. Uromenus Poxcyt Bolivar. — Æ£ph. (Urom.) Poncyi Bol., 1902, Bull. de la Soc. ent. de France, p. 222 G Maroc : Atlas marocain. ÜROMENUS MAURETANICUS Saussure. — Æ£ph. (Urom.) mauwe- tanica Sauss. 1898, Rev. suisse de Zool., V, p. 233, fig. 13 & Q. Maroc (Sauss.). Je possède des cotypes et des exemplaires pro- venant de Tanger qui m'ont été envoyés par M. Vaucher. UROMENUS HASTATUS Saussure. — Æph. haslala Sauss. Rev. Suisse de Zool., V, p.807 SG ©. Maroc : Rabat (Sauss.). J'ai vu cette espèce au Musée de Genève, c’est la plus méridionale des L'phppigerine. UROMENUS (STEROPLEURUS) OBSOLETUS Bolivar. — Æph (Ster.) obsoleta, Bol. 1898. Catal. sinopt., p. 129 G. Espagne centrale : EI Molar (Madrid). \ UROMENUS (STEROPLEURUS) ANDALUSIUS Rambur. — Æph. REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. M5) andalusius, Rb. 1842, Faune de l'And. Il, p.49, pl. 11, f.346 Q. E. scabricollis, Rb. ibd. p. 51. — Eph. andalusica, Fieber, Syn. p. 59. Eph. selligera, Fisch. pars, Orth. eur. p. 217, t. X, f. 11, 11 a-d. 9, 10 (en rejetant la syn. de Barb. selliger Charp.). E. andalusica, Bol. Catal. sinopt., p. 130. Espagne : Anda- lousie, Malaga, Chiclana. Je considère Barbitister selliger Charp. comme étant une espèce de Callicrania, Voir à ce propos ce que j'ai dit au Catal. sinopt., p. 130. Après avoir écrit ces lignes j'ai vu les exem- plaires typiques du B. selliger Charp. du Musée de Berlin qui me permettent d'insister sur ce que J'avais dit à leur sujet dans le Catälogo sinéptico, p. 130. UROMENUS (STEROPLEURUS) sicuLuS Fieber. — Ephippigera sicula, Koll. Fieber, 1853, Synops., p. 56. — Æ. maculata, Yer- sin, Ann. Soc. ent. France, 1860, p. 517, pl. x, f. 3-6. — Ephp- pigera sicula, Brunn. Prodr., p. 382 (haud #revicollis Fisch.); Ephippigera Idomenaei, Luc. 1854. Rev. et Mag. de Zool. 2. sér. vi, p. 165 Qt. 11, f. 1, 1 a-c. Bol. Ortopt. de España lam.. V,f. 1. Ephipp. cretica, Luc. in litt. Sicile (Fieber), Palermo (Yersin), Messina, Siracusa (Brunner), Monreale (Krauss). Ilalia : Cosenza (Brunner). Ile de Crête : Candia (Lucas). J'ai examiné un exemplaire G° appartenant au Musée de Paris et qui porte le nom de cretica Luc. (île de Crête, Raulin), et un autre du Musée de Gênes qui m'a été envoyé par le D' R. Gestro avec l'indication Is. Giglio VIT G. Doria 1900. L'examen de ces exemplaires me permet d'assurer lidentité des Æ. sicula et Idomenaei déjà soupconnée par M. Brunner. Je dois avouer que sans l'affirmation de ce même savant Je n'aurais pas cru que la maculata Yers. puisse être rapportée à cette même espèce. Quant au brenicollis que M. Brunner rap- porte à celte espèce, j'en ai parlé antérieurement (voir Uro- menus confusus). UromEnus (SreropLEURUS) ANNAE Targioni. Eplippiger a Annæ, Targ. 1881, Bull. Soc. entom. ital., XIE, p. 181 ot. — Brunn. Prodr., p.383. £phippigera coronata, Costa, Geo-fauna sarda, Mem. II. Napoli, 1884, p. 50. Sardaigne (Targ. Brunner. : Vallée de Correboi (Costa). 4. BOLIVAR. J'ai été assez heureux de pouvoir examiner les types de Costa conservés au Musée de Naples et qui m'ont été envoyés en communication par le directeur M. le Prof. Monticelli, ce qui m'a permis de reconnaître leur identité avec l'espèce de Targioni-Tozzetti. UROMENUS (STEROPLEURUS) NERIT Vosseler. — Æphippigera Neru Voss. 1902, Zool. Jahrb., p. 398, taf. 18, f. 7-8. Tunisie : Rekbah. UROMENUS (STEROPLEURUS) INENORMIS sp. n. Pallidus. Anten- næ unicolores. Vertex tuberculo parvo, compresso, sulcato. Prono- tum parallelum, breviusculum, antice posticeque breviter sinuatum, sulco Lypico fere pone medium sito, parum ünpresso; mesozona rugulosa lransversim calloso elevata, sub tuberculata; medio stri- gosa ; lobis deflexis angulato-insertis, carinis parumexpressis, meta- zona obsolete carinata, rugoso-punctata; margo inferior loborum rectus tantum medio leviter rotundato-productus. Elytra mar- gine externo expanso, wrequlariter areolato. Tiliæ anticæ supra extus trispinosæ. Femora postica mutica. Seymentum anale pos- lice truncatum. Lamina supra analis a segmento contiqua parva trigona subelongata basi foveolata apice acuta subproducta. Cerci comci, recli, apice conici, aculi, intus medio dente nigro armati. Lamina subgenitalis parva, apice breviter sinuata &. Long. corp. & 29 muill.; pron. 6 mill.; fem. ant. 8,5 mill:; posticorum, 19 null. Algérie : (Lucas) Musée de Paris. Voisin de l’A/gericus et du Neru, avec les fémurs postérieurs mutiques (ce qui le distingue de l'A/gericus dont on ne connait que la ©) et avec les parties anales autrement conformées que dans /Veru Voss. ÜROMENUS (STEROPLEURUS) PANTELI Navas. — Ephpmger Panteli, Naväs, Actas de la Soc. esp. de H. N. 1899, p. 46 et 176, fig. 6-8. Espagne : Montsant (Tarragone). ÜUROMENUS (STEROPLEURUS) ORTEGAI Pantel. — Æy/nppigera Orteqai, Pantel 1896, Anal. de la Soc. esp. de Hist. nat., p. 114. PI. 1, p. 4 Espagne : Cuenca. UROMENUS (STEROPLEURUS) SQUAMIFERUS Sp. n. — S{alura par- va, colore ochraceo; subtus pallidus. Pronotum nitidiusculum, antice ruqulosum, postice punctatum, sulco typico pone medium suo; melazona vix elevata postice arcuato sinuata; lobis defleris REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. D9 anqulato-insertis, sed carinas longe ante marginem posticum pronoti evanidas, margine inferior ad sulcum typicum fortiter sinuato. Elytra depressa punctata, postice rotundata, campo marginali tantum extus prope basin explicato, postice nullo. Pedes brenissimi. Femora antica inermia, postica prope apicem tantum margine interno breuiter spinoso. Tiliæ anticæ supra in latere externo spina apicali excepta inermes. Segmento septimo abdo- minali ventrali corneo, magno, transverso. Lamina subgenitals membranacea traversim strigata, postice late rotundata, medio subsinuata. Ovipositor pone medium leviter incurvus Q. Long. corp. ® 22 mill. ; pron. 6 mull.; fem. post., 12 mill. : ovip., 15 mill. Espagne : Velez Rubio, Almerie. Cette espèce, qui a été découverte par M. Martinez de la Esca- lera, diffère principalement du politus, dont elle est très voisine par la forme du pronotum et des élytres ; les carèneslatérales du premiern’étant accusées qu'au niveau dusillon typique et n’exis- tant pas sur le reste de la prozone qui est très courte. Les ély- tres sont tout à fait déprimés, cornés, en forme d’écailles, le champ marginal n’existant qu’à la base, de sorte que le bord postérieur de l’élytre est formé par la côte radiale. UroMENUS (SrERoPLEURUS) POLITUS Bolivar. — Eph. (Steropl.) polita, Bol. 1901, Bol. de la Soc. esp. de Hist. nat., p. 335. cg ® Espagne : Santiago de la Espada. UROMENUS (STEROPLEURUS) NOBREI Bolivar. — Ep. (Steropl.) Nobrei, Bol. 1898, Cat. sinopt., p. 127 G Q@ Portugal : Serra da Estrella. UROMENUS (STEROPLEURUS) ASTURIENSIS Bolivar. — ÆEph. (Steropl.) Asturiensis, Bol. 1898, Cat. sinopt., p. 126 &@ Espa- gne : Cangas de Tineo dans les Asturies. De nouveaux exem- plaires recueillis tout récemment par M. Lauffer dans la vallée de la Ceana (Léon) me permettent de corriger la diagnose ; la lame suranale du G' bien qu'arrondie, se termine par une petite dent aiguë. UROMENUS (STEROPLEURUS) CATALAUNICUS Bolivar. — Æph. (Steropl.) Catalaunica Bol., 1898, Cat. sinopt., p. 125. Espagne : Sora en Catalogne. UROMEMUS (STEROPLEURUS) DILUTUS Bolivar. — ÆEphippiger dilutus, Bol.1878, An. Soc. esp. de Hist. nat., VIT, p. 442 G' © 56 BOLIVAR. lam. IV, f. 9, 9a. — Æ. diluta et gracilis, Brunn. Prodr. p. 397 et 379. Je peux confirmer cette synonymie grâce à un exemplaire du gracilis que M. Brunner à bien voulu m'offrir. UroMEMUS (EPHIPPIGERIDA) NIGRO-MARGINATUS Lucas. — £phip- pigera nigro-marginala, Luc. 1849, Expl. scient. de l'Algérie Zool. IE. Orth. p. 19 S © pl. 2,f.5,5 ce. — Ephippiger nigro- marqginatus, Bol. An. Soc. esp. Hist. nat. VIT, 447 ; Finot et Bonn. Orth. de Tunisie, 1896, p. 67. — ÆEplhippigera dorsalis, Fieber, 1853, Syn. p. 57; Brunner Prodr., p. 395. — Ephppi- gera nigro-marginata Vosseler, Zool. Jahrb. 1892, p. 398. Lucas n'a pas donné de localité précise. Sicile (Fieber, Krauss) ; Tunisie : Makter, et Lehs, el Kef, Nebber, Souk-el-Arba, Zaghouam (Finot et Bonnet) ; Teboursouk (Finot) ; Hammann el Lif (Vosseler) ; Algérie (Finot et Bonnet). J'ai vu les exemplaires typiques du Musée de Paris et d’autres de la coll. du cap. Finot. URoMENUS (EPHIPPIGERIDA) TAENIATUS Saussure. — £phpp. tæniata Sauss. 1898, Rev. Suisse de Zool., V, 238 & © fig. 17. Maroc (Sauss.). J'avais reçu dans le temps une larve de cette espèce, recueillie dans les environs du Fondac, route de Tanger à Tetuan, par M. J. Lauffer. EPHIPPIGERA DiscoiDALIS Fieber. — E. E. discoidalis et seleno- phora, Fieb., 1853. Synop. p. 59 9. — Ephippigera limbata, Fischer. Orth. Eur., p. 216, tab. X, f. 7 : Krauss, Orth. Fauna Istriens, p. 77, tab. V, f. 11 A-F, var. major, p. 79. Brunner, Prodr., p.397. Istrie, Dalmatie, var. minor. Krauss, ibd., p. 79. Fieber prétend aussi qu'elle se trouve en Portugal, mais je crois cette indication inexacte. : EpxippiGerA CUNI Bolivar. — Il faut ajouter la var. yugicola Bol. Cat. sinopt., 1898, p. 118. Espagne : Catalogne. EPHIPPIGERA PERFORATA Rossi. — J'ai vu des exemplaires de Toscane (Passerini) du Musée de Paris et d’autres de Volta- gio et Gabi (R. Gestro) du Musée de Gênes. L’Æ. vespertina L. D. que M. Brunner rapporte à cette espèce en même temps qu'au rugosicollis (—confusa Finot) appartient, à mon avis, à l'Uromenus rugosicollis Sery. EPHIPPIGERA TERRESTIS Yersin. — Il faut ajouter la var. minor REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. 01 Azam, Cat. des Ins. Orth. Basses-Alpes, Add. et corr. p. 3. Cheval-Blanc. Colmar, Allos (Azam). EPxippiGeRA Borezer Griffini, 1893, Boll. dei Musei di Lool., etc. Torino, n° 138 © Piémont. Je ne connais pas cette espèce en nature; c'est seulement par les indications de l’auteur que Je la place ici. CALLICRANIA SEOANEI Bolivar. — La variété /æ{a Naväs, Bol. de la Soc. esp. de Hist. nat., 1902, p. 333. Ortigosa (Logrono), ne me semble pas différer sensiblement du type. CALLICRANIA SELLIGERA Charpentier. — Barbitistes selliger, Charp. 1825, Hor. ent., p. 99. £phipp. selligera Burm. Handb. Il. Ephipp. pellucida, Bol. 1885. Le Naturaliste, T° année, n° 15 p. 116, An. Soc. esp. Hist. nat., 1887, p. 104. Eph. (Calli- crania pellucida, Bol. Cat. simopt., p. 133. Portugal (Charp.) : Sierra de Gerez (Bol.) ; Sierra de Estrella, Beira alta (Mattozo). L'examen des types que l’on conserve au Musée de Berlin ne laisse pas de doute quant à l'identification de l'espèce. CALLICRANIA SERRATA Bolivar. — Ephipp. serrata, Bol. 1885. Le Naturaliste, 7° année, n° 15, p. 117; An. Soc. Esp. Hist. nat., 1887, p. 104. — ÆEph. (Callicrania) serrata Bol. Cat. sinopt., p. 134. Portugal : Milfontes (Bol). PRAEPHIPPIGERA PACHYGASTER Lucas. — Æphippigera pachy- gaster, Luc. 1849. Expl. scient. Algérie, Zool. TT, Orth., p. 15, pl. I, f.2,2 d. — Eph. Burmeisteri, Fieber Syn., p. 57.? — Eph. cucullata, Burm. Handb. IE, p. 680 (excel. syn. Charp.). — Platystolus pachygqaster, Brunn. Prodr., p.401 ; Krauss, 1896. Lool. Jahrb., p. 551; Vosseler, 1902. Zool. Jahrb,, p. 401. — Eph. Oudryanus Fin. et Bonn., An. Soc. ent. de France, 6° sér., PNA TOI de FuniSte DC DENIS Pre pachyqaster Finot, An. Soc. ent. de France, 1896, p. 551. Le Musée de Paris possède des exemplaires de Boghar, pla- teau de Médéah (H. Lucas, 1850) et de Teniet-el-Haad (Künekel, 1901). L'espèce habite la Sicile, l'Algérie et la Tunisie. Fieber a donné comme patrie à l'E. Burmeisteri l'Asie Mineure et le nord de l'Afrique ; ce serait alors la seule espèce de la tribu se trou- vant en Asie. PycNoGASTER BREvVIPES Naväs, 1899, Actas Soc. Esp. Hist. nat., p. 235; Ibd. Boletin, 1902, p. 270, Espagne : Moncayo. 58 BOLIVAR. P. suarcoA Graells, P. Bolivari Brunn et brevipes Nav. ne sont probablement que des formes extrêmes d’une même espèce. PYCNOGASTER CUGULLATUS Charpentier. J'ai eu l'avantage de voir les types au Musée de Berlin. Le P. cucullatus est une espèce de petite taille qui ressemble au P. Graellsi Bol. par sa coloration. Le prothorax est fort dilaté transversalement au milieu dans le Get avant le milieu dans la ©, et fortement sinué postérieurement ; les lobes laté- aux ne sont pas plus hauts en arrière qu’en avant, et leur bord inférieur est sinué au milieu. Les tibias postérieurs sont armés en dessus d'épines très petites, sans épine apicale, sur le bord externe 4, sur le bord interne 7. Ces épines étant placées le long des carènes supé- rieures qui sont parfaitement expliquées. Les cerques sont aigus, coniques, avec une dent interne près de la base, et la lame suranale est longue et obtuse à l'extrémité. L’abdomen est orné en dessus de deux lignes jaunes latérales, cette coloration pouvant probablement changer dans l'espèce. Longueur de la carène latérale du pronotum dans le &, 10 millimètres; dans la ©, 11,5 millimètres. Largeur du protorax dans le &, 8 millimètres ; dans la 9, 9 millimètres. Longueur du fémur postérieur dansle &, 14 millimètres ; dans la ©, 15 millimètres. Loc. Lusitania (Hoffm.). Sa ressemblance avec le P. Graellsi dépend non seulement de la coloration, mais aussi de ce que l'abdomen n’a pas les pe- üts plis longitudinaux que l’on voit dansle P. Finoti, niles bandes transversales quelque peu métalliques du P. Bolivari et aff. PycnoGAsTEr SANCHEZ-Gomezi Bolivar, 1897, An. Soc. esp. Hist. nat. Actas, p.172. — Naväs, Ibd. Boletin, 1902, p. 267 9. Loc. Velez Rubio dans la prov. d’Almeria (Bol.) et Sierra de Mariola dans celle de Valence (Naväs). L'espèce a été aussi retrouvée par M. Escalera, à La Sagra, Sierra de la Espada et Sierra de Bacares. PYCNOGASTER INERMIS Rambur. Les auteurs ont oublié de signaler certains caractères qu'offre l'abdomen de la @ en dessous. D'abord la lame sous-génitale est REVISION DES EPHIPPIGERINÆ. 9 fortement boursoufflée postérieurement (pour loger les gros tubercules que l’oviscapte porte à la base), elle est en même temps plissée d’un côté et de l’autre près de la base. Le dernier segment ventral de l'abdomen est lisse au milieu (c'est le con- traire qui se voit dans le P. Sanchez-Gomezi), chez qui ce seg- ment est pourvu d'une élévation conique au milieu), mais les trois avant-derniers segments sont plus ou moins élevés au milieu. . Cette espèce ne se trouve qu'à la Sierra Nevada. Pyexocasrer Finorr Bolivar. J'ai décrit une var. gaditana, 1899. Cat. sinopt., p. 138, d'Es- pagne : Chiclana, près de Cadix, que M. Escalera a é cou- vert aussi à Algeciras. Je possède aussi des exemplaires pro- venant de Larache, au Maroc, qui doivent constituer une autre variété que je propose de nommer maroccana. Ces exemplaires sont bien plus grands que les plus gros exemplaires de l'Algérie : les G ont les cerques plus gros et plus courts, la lame suranale plus étroite à l'extrémité, et la sous-génitale peu ou point sinuée ; les © ont la lame sous-génitale plus longue et distinc- tement sinuée à l'extrémité et les lames des arceaux du ventre tout à fait divisées au milieu. G' Long. corp., 43 millimètres; pron., 16 muill.; fem. post.. 22 mill. ® Long. corp., 45,5 ; pron., 15 mill. ; fem. post. 24 null; Ovip., 39 mill. N. B. — Cette étude ayant été achevée depuis quelque temps, a servi à M. R. du Buysson pour rédiger son « Catalogue des Orthoptères Locustides des collections du Museum de Paris », qui a été publié dans le Bulletin du Museum d'Hist. nat. 1903, n° 5, p. 225, donnant publicité à mon système et faisant connaitre les nouveaux genres. L'année suivante le P. Naväs à l’occasion de la description d'une nouvelle espèce de Platystolus (PI. obvius) que je range parmi mes Callicrania à proposée le genre Platephippius pour les Platystolus qui ont le pronotum arrondi, caractère, du reste, insuffisant pour en former un genre, et qui non seule- ment renfermerait P. ustulatus Rb. mais aussi pachygaster Luc. qui ne doivent pas rester dans le même genre et pour lesquels j'ai proposé les genres Baetica et Praephippigera respectivement. Par suite de cette étude il faut faire ces additions à mon travail. UromEnus (46 bis) (EphippiGErIDA) PANTINGANA Naväs ; Ephippigera pantingana Naväs, Boletin Soc. Arag. de Cienc. Nat. IT Julio 1904, n° 7. Monte Aragon (Huesca). . CaccicranrA (6 bis) oBvia Naväs, Platystolus obvius Naväs, Ibd. Sierra de Guara Huesca). te ur MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES Par M. E.-L. BOUVIER. (SUITE) 2e Famizze. — PERIPATOPSIDÆ E.-L. Bouvier. 4904. Péripatopsidés E.-L. Bouvier, Nouv. Arch. du Muséum (4), vol. VI, 45, 471. Orifice sexuel en arrière des pattes de la %° paire préanale (fig. 45, B, C, D, 1” partie, p. 64); de 14 à 95 paires de pattes bien développées, sauf parfois celles de la dernière paire qui sont rudimentaires ou très réduites (fig. 45, C', p. 64). Soles pédieuses ordinairement réduites à 3 arceaux, celui du milieu étant toujours neitement plus large que les autres; tubercules urinaires des paltes IV et V inclus au milieu même du 3° arceau (fig. 141). Le pied est parfois muni de papilles basilaires ; il présente presque toujours 3 papilles terminales, très rarement 4. Vési- cules coxales ordinairement absentes. Plis téqumentaires dorsaur au nombre de plus de 12 par segment, souvent fort wréquliers et alors séparés par de nombreux sillons anastomosés. Ligne claire des plus nettes, organes clairs et organes frontaux peu distincts, et, le plus souvent, nuls. Armature des lames mandibulaires fort peu compliquée, réduite sur les lames externes à une ou deux dents accessoires parfois absentes, sur les lames internes à un petit nombre de dents analoques, sans diastème ni scie (fig. 142). Les glandes salivares se terminent loujours assez loin en avant de lorifice génital et sont dépourvues de réservoirs. Conduit mâle impaw médiocrement allongé ou très court, sans poche à sper- (1) La première partie de ce mémoire a été publiée dans le Tome II (1905) de la neuvième série des Annales des sciences naturelles, Zoologie. 62 E.-L. BOUVIER matophores. Glandes crurales toujours isolées sur chaque patte, nombreuses et parfois développées dans les deux sexes, rarement absentes. Ovaires flottants, ou accolés au plancher péricardique sans funicule distinct et alors s’ouvrant en arrière des oviductes ; jamais de réservoirs ovulaires. Espèces vivipares ou ovipares, dont les œufs sont généralement pourvus de jaune et rarement microscopiques ; embryons sans placenta. Taille moyenne ou petite, rarement assez grande; jeunès toujours petits au moment de la naissance. Pigment fondamental d’un bleu ver- dâtre du côté dorsal, très peu altérable à la lumière et dans les liqueurs con- | Fig. 141. — Peripatopsis capensis Grube, Q de Fig. 142. — Peripatopsis leonina Newland donnée par M. Purcell ; soles et pied Purc., cotype © ; lame interne de la 4e patte droite. Gr. 30. d'une mandibule. Gr. 96. servatrices. À frique australe, Nouvelle-Bretagne, continent aus- tralien et îles qui s’y rattachent, Chili. La famille des Péripatopsidés renferme tous les Onycho- phores dont il nous reste à faire l'étude, et comprend les trois sous-familles des Peripatoidinæ, des Peripatopsinæ et des Para- peripatinæ précédemment établies par M. Evans. Elle est évi- demment tout aussi naturelle que la famille des Péripatidés, mais elle à subi des variations beaucoup plus nombreuses dont il faut attribuer l’origine, pour une grande part, aux phéno- mènes géologiques qui ont modifié de fond en comble les rives continentales fort étendues où elle a évolué. Les Péripatopsi- dés, en effet, sont répartis dans les régions australes de la zone indo-pacifique, depuis le Chill jusqu’à l’Afrique australe, en passant par la Nouvelle-Zélande, la Tasmanie, l'Australie et la Nouvelle-Bretagne. Dans cette zone extraordinairement vaste, les phénomènes géologiques se sont fait sentir de bonne MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 63 heure avec une violence toute particulière, bouleversant la dis- tribution continentale et séparant par d'immenses nappes liquides les territoires émergés. Ainsi se trouvèrent isolés, à une époque fort ancienne, les représentants primitifs de la famille ; placées dans des conditions géographiques fort diverses, et douées de la plasticité remarquable qui caractérise les êtres au début de leur adaptation, ces formes primitives isolées évo- luèrent indépendamment les unes des autres, et servirent de souches aux genres très localisés que nous observons auJour- d'hui. Les Peripatopsis sont propres à l'Afrique australe, les Para- peripatus à la Nouvelle-Bretagne, les Peripatoides et leurs formes ovipares, où Ooperipatus, au continent australien et à ses dépen- dances, les Opisthopatus au Chili et à l'Afrique australe où d’ail- leurs ils évoluent manifestement suivant des voies différentes. Les Péripatidés ont subi, pour leur part, le contre-coup de ces phénomènes qui les ont scindés en deux groupes à évolu- üon propre : les Eoperipatus qui tendent vers l’oviparité, et les Peripatus qui ont conservé le développement placentaire pri- mitif. Mais la continuité et l'étendue des aires continentales où se trouvaient ces deux groupes ont limité le morcellement de la famille, morcellement qui s’est produit, toutefois d’une manière moins sensible, à la suite de la formation des Andes (Péripates andicoles et Péripates caraïbes), et de l’effondre- ment beaucoup plus moderne qui a séparé l'Afrique du Nouveau- Monde, en isolant les Péripates africains. Dans le vaste continent qui leur était largement ouvert, les Peripatus ont pu évoluer progressivement et se différencier en espèces nombreuses; localisé au contraire dans une aire plus ou moins étroite, chaque groupe de Péripatopsidés n'a produit qu'un nombre restreint de formes spécifiques. Ainsi, pendant que les Péripatidés ne comptent pas moins de 33 espèces, dont 30 pour le seul genre Peripatus, les Péripatopsidés n'en comprennent pas plus de 13. Et l’on peut croire que les décou- vertes ultérieures ne feront qu'exagérer ces différences : dans le genre Peripatus, le nombre des espèces s'accroît presque chaque année, et il s'accroitra bien plus encore quand on aura exploré les immenses territoires de l'Amazone et du centre africain ; dans la famille des Péripatopsidés, au contraire, on 64 E.-L. BOUVIER peut s'attendre à découvrir des types génériques nouveaux et fort intéressants sur le sol des îles de la région indo- pacifique (à Madagascar, en Nouvelle-Guinée, etc.), mais le nombre des espèces restera toujours réduit à cause de l’espace moins étendu où chaque type générique se trouve renfermé. À l'heure actuelle, la famille des Péripatopsidés se divise en cinq genres, dont J'ai précédemment indiqué les caractères essentiels (voir 1" partie, p.65). Ces genres ont été distribués par M. Evans (1901*,480) dans trois sous-familles, mais ils appar- tiennent en réalité à deux séries évolutives dont chacune se divise elle-même en deux rameaux (voir 1" partie, p. 66). Com- parées aux sous-familles de M. Evans, ces subdivisions phylo- génétiques peuvent être représentées par le tableau suivant : | és Peripatoides. 4re Série. * (Ooperipatus. 2e rameau. Opisthopatus. / 47 rameau. Paraperipatus. Sous-famille des Parape- l Sous-famille des Peripa- \ LOLINE LA OCR R. Evans. SEC LD AY A0) A AT ETS R. Evans. dé | 2° rameau. Peripatopsis. Sous-famille des Peripa- \ 10psint. A ee ER R. Evans. Les Péripatopsidés ont dû s’isoler de bonne heure de la souche communé, et se répandre vers les régions occidentales de l’autre hémisphère, où s’est produite leur dissociation. Comme les Péripates andicoles, ils rappellent encore les formes primi- üives de la classe par la position de leurs tubercules urinaires dans le 3° arceau des soles ; ils sont même plus voisins de ces formes en ce sens que leur armature buccale est toujours extrêmement simple. Mais, ils s'éloignent singulièrement de la souche par un ensemble de caractères fortimportants : réduction dans le nombre desappendices, dans le développement des soles, et dans la multiplicité des papilles pédieuses; disparition plus ou moins complète de la régularité dans les plis tégumentaires, atrophie presque constante des vésicules coxales, absence de réservoir salivaire et, dans la plupart des espèces, accu- mulation de jaune à l’intérieur des œufs. A part deux exceptions (Peripatopsis Moseleyi et Paraperipatus Nove Britanniæ), tous présentent des appendices moins nombreux que les Péri- patidés les moins bien pourvus sous ce rapport. Une consé- quence de ce fait, c’est ane le plus souvent, dans la famille, le MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 65 nombre de pattes est constant ou varie très peu parmi les repré- sentants d’une même espèce. Tous les Péripatopsidés semblent end vers la formation d'œufs volumineux et par conséquent vers l’oviparité, mais cette évolution n’est pas poussée au même point chez tous. Elle atteint son terme dans le premier rameau de la pre- mière série, dont les œufs très gros se développent à l’intérieur de la femelle chez les Peripatoides, et sur le sol où ils sont déposés dans les Ooperipatus; par contre, elle se manifeste à peine dans le second rameau de la même série (Opistho- patus) où les œufs sont à peine plus gros que ceux des Peripatus (100% environ). D'ailleurs, le caractère propre de toute la série, c'est que le développement s’y produit sans formation d'aucune annexe embryonnaire, c'est-à-dire sans placenta n1 vésicule tro- phique. À cet égard, les dermiers représentants de la série se rap- prochent, par conséquent, des £operipatus ou Péripatidés indo- malais, dont ils s’éloignent d’ailleurs par leurs autres caractères. Bien différents sont les phénomènes évolutifs dans la seconde série. Dans les deux rameaux qui constituent cette dernière. le point de départ est une forme dont les œufs sont relati- vement petits, et où le Jeune embryon se nourrit au moyen d'une vésicule trophique. Cette vésicule est l’un des caractères essentiels du genre Paraperipatus qui représente à lui seul le premier rameau ; elle n'existe au contraire que d£ns les formes primitives du second rameau (Peripatopsis Sedgroichi ), où l’on voit ensuite le développement s'effectuer comme si elle existait encore (P. Moseleyi), puis se fixer à un autre type (P. capensis, P. Balfouri, ete.), en même temps que se produit une augmen- tation dans le volume de l'œuf. Évidemment, les Peripatopsis sont loin d’être aussi près de loviparité que les Peripatoides, mais ils y tendent comme eux, et d’ailleurs par des voies évo- lutives essentiellement différentes. Ainsi, rien n’est plus intéressant, plus varié et plus suggestif que les phénomènes de l’ontogénie dans la famille qui nous occupe. J'ai coordonné ces phénomènes (4904), mais je suis Loin de les avoir tous découverts : on doit à Hurron (1876, 1877, 1878) et à M'° Suezpon (1888", 1888’, 1889, 1890) la connais- sance du développement dans les Peripaloides, à M. Dexny - ANN. SC. NAT. ZOOL. N'ARS) 66 E.-L. SOUVIER (4891° et suiv.. 1902) les remarquables notes qui ont établi l'oviparité des Ooperipatus, à Bazrour (1879° et suiv., 1883) et à M. Senawicx (1885 et suiv.) une étude approfondie du déve- loppement dans le Peripatopsis capensis, à M. Purcezz (1899, 4901) des observations très neuves sur les Onychophores de l'Afrique australe et principalement sur l'Opisthopatus cinc- tipes, à M. Wizcey (4898°) un précieux mémoire sur le Para- peripatus Novæ-Britanniæ, à moi-même enfin la découverte du mode de développement dans le Peripatopsis Sedgwicki (4900, 4900% et suiv.) dans le P. Moseleyi (1902) et dans l'Opisthopatus Blainvillei (1902°). On verra plus loin que j'ai apporté (1902°) une contribution de quelque valeur à l’étude des organes génitaux mâles dans les Péripatoïdinés, et à celle des organes femelles dans les Peripatopsis. Pour terminer ce chapitre, je dirai que tous les représentants de la famille se distinguent au premier coup d'œil par leur coloration; sur le côté dorsal et la face externe des pattes, leur pigment fondamental est un bleu verdâtre, tantôt foncé et presque noir, tantôt clair et se rapprochant davantage du vert, souvent même remplacé en partie ou presque totalement par du pigment jaune rougeâtre, comme lui presque inalté- rable à la lumière et insoluble dans l’alcool. Le pigment de substitution prédomine rarement; presque toujours 1l colore des papilles éparses, se localise en des bandes longitudinales ou forme des dessins particuliers; M. PurcezLz a observé qu'il se mêle parfois à un pigment moins tenace chez les Peripatopst, et M. Denpy (1902) qu'il se groupe en taches d’un beau vert dans l’Ooperipatus viridimaculatus. Les Péripatopsidés ne sont jamais très volumineux et le plus souvent même ils ont des dimensions assez réduites : les plus grands (Peripatopsis Moseleyi, P. capensis) ne dépassent guère 60 millimètres de longueur et les plus petits atteignent à peine 15 millimètres. Leurs jeunes, au moment de la naissance, sont toujours de faible taille; ils mesurent 10 à 12 millimètres dans les grandes espèces et 5 à 6 millimètres seulement dans les plus petites. Pour la classification et les caractères primordiaux des genres, Je renvoie le lecteur au tableau de la page 65, 1" partie. MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 67 3° GENRE. — PARAPERIPATUS A. WiLLey. 1898. Paraperipatus A. Willey, Anat. and Devel. of Peripatus Novæ-Britan- niæ, 3 et 37. 1900. —— E.-L. Bouvier, Quat. J. M. Sc., vol. XLII, 373. 1901. —— W.-F. Purcell, Ann. South. Afric. Mus., vol. IL, part. IV, 67-96. — = . R. Evans, Quat. J. M. Sc., vol. LXIV, 480. 1902. — E.-L. Bouvier, Zool. Jahrb., Anat., Suppl. V, 718-723. 1904. —— — Nouv. Arch. du Mus. (4), vol. VI, 8 et suiv. Orifice sexuel un peu en arrière des paites de la dernière paire, sur la face inférieure d’un grand cône anal. Pattes au nombre de 22 à 24 paires, toutes bien développées, mais dépourvues de vésicules corales ; le pied est muni de trois papilles terminales, l’une en avant, l’autre en arrière, la troisième vers le milieu de la face externe; pas de papilles basilaires. Plis téqumentaires dorsaux bien dishincts, au nombre de 15 dans chaque segment, dont 4 incom- plets qui alternent avec des plis complets dans la moitié posté- rieure du segment. Une dent accessoire sur les lames mandibu- laires externes. Glandes salivaires atteignant à peu près les deux tiers de la longueur du corps. Conduit mâle impair droit et fort court, à peine plus dévelopné que le vagin, d’ailleurs sans traces de différenciation. Pas de glandes crurales; les qlandes anales s'ouvrent par un pore cominun sur. le bord dorsal de l'anus. Pas de spermatophores; femelles munies de réceptacles séminaux très développés; ovaires fixés en arrière au plancher péricardique. Œufs exogènes petits et dépourvus de jaune, donnant naissance à des embryons qui présentent une énorme vésicule trophique. Taille moyenne. Jeunes assez grands et pigmentés dès la naissance. Nouvelle-Bretagne. Une seule espèce, le P. Novæ-Britanniæ découvert par M. Wiiiey qui en à fail une très remarquable étude (1898°). | j Au point de vue morphologique, ce genre est surtout carac- térisé par la position de l'orifice sexuel en arrière des pattes postérieures, au point de vue anatomique par la réduction extrême du conduit mâle impair, au point de vue du dévelop- pement par l'énorme vésicule trophique dont ses embryons sont pourvus. Il ne sera pas inutile d'examiner la valeur et la signi- fication qu'il convient d'attribuer à chacun de ces caractères. 68 E.-L. BOUVIER * Dans un mémoire antérieur (4900°, 370) j'ai voulu expli- quer la position de l'orifice sexuel dans les Paraperipatus (fig. 143), par la disparition des deux paires de pattes posté- rieures chez des formes analogues aux Péripatidés ou, ce qui revient au même, par l’atrophie complète des pattes génitales chez des Péripatopsidés analogues aux Peripatoides et aux Peri- patopsis (voir fig. 45,1" partie, p.64). Cette explication me paraît encore très rationnelle, mais peut-être n'est-elle pas absolu- ment salisfaisante. D’après les observations de M. Wizrey (4898°,9)etd’aprèsles miennes propres, les pattes posté- rieures des Paraperipatus sont dépourvues d'organes néphri- diens normaux et, par là, res- semblent tout à fait aux pattes Fig. 143. — Paraperipatus Novæ-Britanniæ génitales des divers Onycho- Mie en ae DE Emi Po Dhores (pattes postérieures saillie du pénis. Grossie. des autres Péripatopsidés, pattes de lavant-dernière paire des Péripatidés). Étant donné ce fait, n’y a-t-il pas lieu de penser que les pattes postérieures des Paraperipatus sont parfaitement homologues des pattes postérieures ou génitales de tous les autres Péripatopsidés et que l’orifice sexuel, carac- téristique du genre, doit sa position singulière à un simple recul sur le cône anal, en arrière de ces appendices? Ainsi s’expli- querait la distance relativement faible (au moins dans les spécimens que j'ai observés) qui sépare l’orifice sexuel des pattes postérieures. Cette interprétation me parait la plus logique, mais avant de rectifier celle que j'avais tout d'abord émise, il conviendra de rechercher si les pattes postérieures du Paraperipatus Novæ-Britanniæ ne renferment pas des néphri- dies réduites qui auraient pu, Jusqu'ici, échapper à l’obser- vation. La très faible longueur du canal déférent n’est pas moins caractéristique du genre Paraperipatus ; elle rappelle un stade embryonnaire des organes génitaux mâles et, très probable- ment, l'état que présentaient ces organes chez les formes MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 69 ancestrales du groupe. À ce point de vue, par conséquent, il n’est pas de forme plus primitive que les Paraperipatus, commeil n'en est guère de plus différenciée que les Peripatus et les Onychophores australiens. Ainsi que je le montrerai dans la partie générale de cet ouvrage, c'est très primitivement qu'ont dû se manifester, à l’intérieur de la classe, les divers modes d’adaption des organes sexuels mâles. Ier, la faible longueur du canal déférent est en rapport avec deux caractères non moins particuliers du genre : l’absence des spermatophores et le développement d’une saillie péniale (fig. 143). La présence d’une énorme vésicule trophique chez les embryons peu avancés n'est pas un caractère propre du genre, parce qu'on l’observe également chez certains Peripatopsis (voir fig. 37, 1" parbe, p.35); ce n’en est pas moins un caractère fort curieux qui rappelle le placenta des Peripatus, qui a la même position, le même rôle et sans doute aussi la même origine. La vésicule n’est pas un placenta qui s’est détaché des parois extérieures, comme je l'ai eru à une époque où je connaissais moins bien les Péripatopsidés (4900°, 738; 4902°, 723); c'est un organe de même nature, qui remplit le même rôle par d’autres voies. Elle est comme lui très primitive et, dans l’évo- lution phylogénétique de la classe, succède immédiatement au stade ancestral où l'œuf, dépourvu de Jaune, se développait sans annexe (1904°). En somme, le genre Paraperipatus semble être actuellement le type Le plus voisin des formes ancestrales dans la famille des Péripatopsidés. Aussi primitif que les Peripatoides par ses plis tégumentaires assez réguliers et ses réceptacles séminaux très volumineux, il l'est bien davantage par ses œufs fort petits et par son canal déférent des plus brefs; sans doute les glandes crurales y font défaut et les papilles pédieuses ÿ sont réduites au nombre de trois, mais 1l en est absolument de même dans beaucoup de Peripatoides; et si lon trouve parfois chez ces derniers des glandes crurales où # papilles pédieuses, c’est que le nombre de leurs espèces n’est pas réduit au minimum comme dans le genre Paraperipalus. Il n’est pas inutile d'ajouter que l’unique représentant du genre ler: Novæ-Brilanniæ, est localisé en Nouvelle-Bretagne, 19 E.-L. BOUVIER x que les femelles de cette espèce renferment des embryons à tous les stades et que les jeunes, au moment de la nais- sance, se distinguent par leur pigmentation et par leur talle relativement grande (15 millimètres). Ces deux derniers carac- ières rapprochent le genre Paraperipatus de la famille des Péripatidés, en même temps qu'ils l’éloignent de presque tous les autres Onychophores. 34. Le Parapéripate de Nouvelle-Bretagne. (Paraperipatus Novæ-Britanniæ À. Willey.) (Voir la fig. 8, PL. IL, les fig. 104 et 105, PL. XIL, et, dans le texte, les fig. 143, 144, 145, 1406, 147 et 148.) 4898. Peripatus Novæ-Britanniæ A. Willey, Ann. Nat. Hist. (7), vol. I, Lo 287 (M). _ — — A. Willey, Proc. Cambridge Phil. Soc., vol. ie 330 (E). — — (Paraperipatus) Novæ-Britanniæ À. Willey, Anat. and Devel. of Peripatus Novæ-Britanniæ, 52 p. et 4 pl. (M, À, E). — — Novæ-Brilanniæ E.-L. Bouvier, Int. Congress Zool. Cambridge, 270 (M). 1899. — — A. Willey, Rep. brit. Assoc. advance. Sc., Bristol, 1898, 905 (E). 4900. Paraperipatus Novæ-Brilanniæ E.-L. Bouvier, Quat. J. M. Sc., vol. XLIMH, 369, 370 (M).. — — — __ Ç.R. Acad. des Sc., vol. CXXXI, 652 (E). 1902. — — — Zool. Jarhb., Anat., suppl. V, 748-723 (A, E). 1904. —- — — Nouv. Arch. du Muséum (4), vol. VE, 8 et suiv. (A). Plis téqumentaires munis d'une rangée de papilles principales très inéqgales, et flanqués, chez les grands spécimens, de papilles accessoires. La ligne claire s'atténue au fond des plis, et souvent y rencontre des organes clairs confluents ou écartés. Une dent accessowe sur les lames mandibulaires externes, ordinairement > dents accessowres sur les lames internes. Pattes au nombre de 29 ou 23 paires dans les mâles, de 24 paires dans les femelles ; 3° arceau des soles un peu plus large au milieu que le 1° ; lubercule urinaire aes pattes IV et V presque toujours adhérent, dans sa partie dis- tale, aux deux lobes qu'il détermine dans le 3° arceau. Les glandes Salivaires s'étendent jusqu'aux pattes de la 18° paire (dans la femelle étudiée) et le réservoir des glandes muqueuses jusqu'à MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES al celles de la 13° paire. Mäles dépourvus de glandes et de papilles crurales ; glandes anales tubulaires et assez courtes. Œufs mûrs dépourvus de jaune et atteignant 110 y. de diamètre. Les femelles ont de 15 à 55 millimètres de longueur, les mâles de 15 à 96 mil- limètres. — Habite la Nouvelle-Bretagne. Historique. — Cette espèce est une des plus intéressantes de toute la classe des Onychophores. Elle fut découverte en Nouvelle-Bretagne par M. Wiccey, au cours du fructueux voyage que le zélé zoologiste effectua dans le Pacifique vers la fin du siècle dernier. Il la décrivit d’abord sous le nom de Peripatus Novæ-Pritanniæ (1898, 286-287), en signala peu après le développement et la curieuse vésicule embryonnaire (1898, 530), puis en fit une étude presque complète dans une longue et très suggestive monographie (1898‘) où il établit, pour sa nouvelle espèce, le sous-genre Paraperipatus. Depuis, M. Wizcey s'est étendu sur la signification de la vésicule tro- phique embryonnaire, qu'il regarde justement comme un organe d'adaptation à la vie terrestre et à la viviparité (4899, 905). J'ai eu et j'aurai encore l’occasion de revenir longuement sur les observations de M. Wizzey. Il me suffira de rappeler ici que mon aimable collègue à bien voulu me communiquer les types plus ou moins disséqués dont il à fait l'étude, qu'il m'a fait attribuer l’un de ces derniers, et que l'examen de ce matériel m'a conduit à attribuer une valeur générique au sous-genre Paraperipatus (1900°, 369-370 ; 1902°, 1904°). Forme, dimensions. — Tous les exemplaires capturés par M. Wiccey avaient été tués par immersion dans l'eau, et dès lors se trouvaient dans un parfait état d'extension. Ils étaient très régulièrement convexes et présentaient tous le caractère normal du genre, c’est-à-dire une queue apode largement obtuse et assez courte, sur la face ventrale de laquelle se voyait, un peu en avant de l’anus, l'orifice génital (fig. 143). Les spécimens capturés étaient au nombre de 13 : 3 mâles et 10 femelles. « Les femelles, dit M. Wizzey (1898°, 5) atteignent de plus grandes dimensions que les mâles, variant en longueur de 14°%,75 à 54°°,75 et en largeur de 2 à 5 milli- 12 E.-L. BOUVIER mètres environ. Deux des mâles avaient des dimensions presque égales, soit 15 millimètres de longueur sur 2 mili- mètres de largeur; le troisième était beaucoup plus grand, il atteignait une longueur de 26 millimètres et environ 3 milli- mètres de largeur. » Coloration (fig. 8, PL If). — « La coloration de l'animal vivant est noire, ajoute le même auteur et, à la loupe, on voit qu'elle est relevée par de grandes et de petites taches brunes ou d’un brun jaunâtre. Sur la face dorsale, les grandes taches brunes sont disposées segmentairement en quatre rangées, dont une de chaque, côté au-dessus de la base des pattes, et une autre sur les flanes de la ligne médiane. Dans les spécimens conservés, cette dernière est occupée par une raie noire longi- tudinale, étroite et fort apparente, qui présente des dilatations segmentaires, et au centre de laquelle se trouve une fine ligne blanchâtre ou légèrement teintée de brun. La raie noire n’est pas aussi distincte dans les petits spécimens, mais la ligne médiane blanche l’est davantage. Le reste de la couleur fonda- mentale noire acquiert une teinte bleuâtre après conservation dans du formol à 5 p. 100. A l'œil nu, les grandes taches brunes segmentaires paraissent ressembler plus ou moins à des aires quadrangulaires présentant une « block-like » apparence, et les intervalles compris entre elles sont occupés par de nombreuses petites taches brunes. La ligne médiane dorsale blanche se continue en arrière Jusqu à l'anus, où elle se perd dans le pig- ment brun qui entoure ce dernier. « Sur la face ventrale est une rangée médiane de taches brunes qui entourent les aires segmentaires à épiderme mo- difié connues sous le nom d'organes ventraux. La face ventrale est d'ordinaire moins fortement pigmentée que la face dor- sale, mais les arceaux spinifères des pattes sont foncés ; d’ail- leurs, la pigmentation est légèrement plus intense vers les fossettes urinaires situées à la base des pattes » (4899°, 4, fig. 1 et 4). Ayant eu entre les mains plusieurs des types de M. Wiizey, j'ai pu me convaincre que tous ont des antennes d’une cou- leur uniforme très foncée, mais que leurs yeux présentent une teinte très variable, tantôt blanchâtre, tantôt presque noire. Dans MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 73 ces exemplaires, les taches brunes sont plus ou moins déco- lorées et parfois absolument blanches, les petites étant formées par des papilles principales à sommet noirâtre, les grandes par des aires papillifères assez étendues; toujours, également, les deux rangées dorsales de grandes taches sont largement séparées de la ligne médiane, tandis qu'elles embrasser cette dernière dans l’exemplaire représenté par la figure 1 de M. Wrcey. La teinte fondamentale est d’un bleu verdâtre plus ou moins foncé ; dans un mâle de 15 millimètres de lon- gueur et muni de 22 paires de pattes, elle prédomine absolu- ment et les taches brunes font défaut. Téquments. — M. Wrzzey s'est peu occupé de la structure des téguments dorsaux; il les à représentés dans une figure (1898', fig. 3) qui comprend 8 plis (dont 3 incomplets), et ïl observe simplement (p. 42) que les papilles sont groupées en un seul rang à la surface de ces derniers ; d’ailleurs, dans la figure de M. Wiccey, da ligne claire est partout de même largeur et absolument continue. En fait, les téguments dorsaux présentent des caractères un peu différents. Les plis qui les constituent sont sensiblement disposés de la même manière que dans les Peripatoides, en ce sens que des plis incomplets viennent s'intercaler entre les grands plis dans la partie postérieure de chaque segment (fig. 144). Mais ces plis incomplets sont loin d’être toujours également développés; très apparents et assez longs dans la figure de M. Wizzey, ils apparaissent souvent fortréduits, occupés par de petites papilles, et parfois s’anastomosent avec les plis complets, comme on le voit dans la figure. Les papilles principales des plis sont franchement coniques et terminées par un étroit cylindre apical ; toujours groupées en une seule série, comme l’a vu M. Wizzey, elles présentent des dimensions fort inégales, mais on peut trouver tous les passages entre les grandes et les petites; ordinairement ce sont les plus volumineuses qui for- ment de petites taches claires à la surface des téguments. Dans les grands spécimens, on observe des papilles acces- soires assez nombreuses sur les flancs des plis, et 1l semble que ces derniers présentent une cerlaine alternance, au moins à ce point de vue. Les téguments des jeunes se font 14 E.-L. BOUVIER remarquer par une similitude beaucoup plus grande dans les papilles principales, et par l'absence complète de papilles accessoires; ils présentent d’ailleurs des plis incomplets bien distincts. La ligne claire s’atténue toujours plus ou moins au fond des sillons, et souvent y rencontre des organes clairs qui tantôt sont confluents sur la ligne, tantôt en sont un peu écartés. Sur la face ventrale, comme sur Ja face dorsale, les écailles tégumentaires apparaissent polygonales et nettement sé- | parées les unes des autres SERRE eee par une ligne incolore. be EN EC MERE Les organes ventlraux sont Fig. 144. — Paraperipatus Novæ-Britanniæ de grande taille mas beau Willey, grand type mâle; disposition des COUP MOINS isolés que dans dur dueté gauche lrolealles Los Peripuioides. M. WILLEY à un assez fort grossissement. (4898, 18) considère comme les organes ventraux du seg- ment anal deux fossettes qui se trouvent entre l'anus et l'orifice génital; il signale également une paire d’autres fos- settes qu'il a trouvées sur une femelle, très en dehors des précédentes, à la hauteur de la commissure nerveuse supra rectale. légion céphalique. — M. Wirizey a observé que les arceaux antenpaires augmentent en nombre avec l’âge et qu’on peut en compter de 35 à 50 suivant les spécimens. J'ai pu faire des constatations analogues : dans deux grandes femelles, il y avait de 38 à 40 grands arceaux, et dans une autre plus petite 34 seulement. Dans tous les cas, la massue terminale se composait de 8 ou 9 arceaux contigus, sans compter le bouton terminal. En dehors de cette massue, qui est fort peu dilatée, on voit ordinairement de petits arceaux s'intercaler entre les grands. L'arceau oculaire s’interrompt en dessous comme dans les Peripatoides ; à l'origine, son fragment terminal embrasse un peu la première partie de l’arceau et se différencie en un long = rear ES LEE € © MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES Th organe frontal où les saillies papillaires apparaissent encore bien distinctes ; un peu avant d'arriver à l'œil, cet arceau se continue dans la partie spirale qui vient se terminer entre les antennes. L'arceau intermédiaire existe, mais reste toujours diffus; l'arceau frontal est très net, surtout du côté buccal. Dans la région inter-antennaire, les papilles manquent très fréquem- ment entre les arceaux frontaux. Les lèvres (fig. 145) ressemblent beaucoup à celles des Peri- \: patoides et comprennent 6 lobes de chaque côté; en avant, au Fig. 145. — Paraperipalus Novæ- Fig. 146. — Paraperipatus Novæ-Brilanniæ Willey ; Britanniæ Willey ; lèvresetori- les deux lames mandibulaires d’une femelle. fice buccal d’une femelle, à un Gr. 96. assez fort grossissement. lieu d’une saillie impaire, on trouve une proéminence bilobée. Une autre proéminence, très irrégulière, occupe l'angle buccal postérieur. Dans tous les spécimens dont j'ai pu faire l'étude, les trois lobes labiaux antérieurs de chaque côté sont plus réduits que les trois lobes postérieurs. Les mandibules (fig. 146) apparaissent tout à fait semblables à celles des Peripatoides ; M. Wizzey observe très justement que leurs lames externes sont réduites à la dent principale et que le nombre des dents accessoires varie autour de 5 sur les lames internes ; 1l Y en à 6 dans le spécimen du Muséum. Pattes. — Les pattes sont aù nombre de 22 à 24 paires dans cette espèce : sur 20 exemplaires (10 femelles adultes, 3 mâles adultes et 7 embryons), toutes les femelles avaient 24 paires de pattes, deux mâles en comptaient 22 paires, et le troi- sième 23. M. Wiczey a également constaté que les soles res- 16 E.-L. BOUVIER semblent tout à fait à celles des Peripaloides, que les organes coxaux n'existent qu'à l’état de simple sillon, enfin que les papilles pédieuses sont au nombre de 3, celle du milieu pouvant être sur l'axe de la face dorsale du pied où un peu rap- prochée de la papille antérieure. A ces observations fort exactes je puis en ajouter quelques autres : 1° l’arceau papillifère qui suit immédiatement les soles ne présente aucune frace de modifications ; 2° le 3° arceau des soles atteint une longueur remarquable et, dans sa partie médiane, apparaît sensiblement plus large que le 1* arceau qui est d’ailleurs fort court; 3° la face ventrale du pied est munie de 2 ou 3 soies sur chacune des saillies proximales, et ordinai- ù rement d’une soie unique sur ‘a | chaque saillie distale (fig. 147). : J'ai fait remarquer anté- rieurement (4900°, 369) « que les pattes de la dernière paire Aie", ; af Ne EE rie) LCI ART E te| d £ ve le ) Fig. 147. — Paraperipatus Novæ-Britanniæ Fig.148. — Paraperipatus Novæ-Brilan- Willey ; sole et pied de la 5e patte gauche niæ Willey; croquis d’une autre sole à d’une femelle. Gr. 96. tubercule urinaire (femelle de la figure 447). Gr. 96. sont réduites et qu’elles représentent... des appendices en voie de disparition ». Ce caractère s’observe très facilement chez tous les exemplaires adultes, et s'exagérait fortement dans un mâle de 27 millimètres; les pattes postérieures de ce spécimen, quoique normalement constituées, étaient certainement deux fois plus petites que les précédentes. M. Wizzey attire l'attention sur les /wbercules urinaires qui divisent le 3° arceau des pattes IV et V en deux moïtiés (fig. 147, 148) tantôt discontinues, tantôt reliées l’une à MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES y! l'autre par un pont distal. Dans le premier cas, qui m'a paru assez rare, le tubercule urinaire est plus ou moins adhérent à la moitié postérieure de l’arceau; dans le second, j'ai cons- taté que le tubercule se continue franchement avec le pont distal qui lui fait suite. En somme, cette disposition rap- pelle les Peripatoides et un peu aussi certains Péripates andi- coles, | Outre les tubercules néphridiens précédents, M. WiLzey a observé, sur quatre exemplaires, la présence d’un tubercule analogue au centre du 3° arceau des pattes de la 6° paire : dans 3 femelles, ce tubereule n'existait que du côté gauche, tandis qu'il se trouvait des deux côtés dansun mâle : « Autant que J'ai pu le constater, dit-1l, l'organe segmentaire des pattes de la 6° paire n’était pas spécialement agrandi dans les cas où ses orifices externes étaient anormalement situés. » Et M. WiLLex ajoute qu'on doit attribuer celte disposition curieuse à l’ata- visme, plutôt qu'à une répétition métamérique. Je montrerai dans la suite que cette dernière opimion semble au contraire plus acceptable. En tous cas, l'observation est trop incomplète pour donner lieu à de longues dissertations; il serait nécessaire de connaître exactement Ja structure de ces organes néphri- diens anormaux, et plus encore de savoir s'ils débouchent réellement dans le tubercule du 3° arceau, car la présence de ce tubercule n'implique pas nécessairement celle d’une ouver- ture, encore que M. Wiczey se serve exclusivement du terme d’« orifice néphridien ». Malheureusement, les exemplaires dont je disposais ne m'ont pas permis de faire quelque obser- vation sur ce point spécial : tout ce que J'ai pu y constater, c'est que la partie centrale du 3° arceau des soles se distingue par sa largeur et sa pigmentation foncée, mais ce caractère n'est pas propre aux pattes de la 6° paire. Caractères sexuels externes. — On sait que les mâles de cette espèce sont moins nombreux que les femelles, et qu'ils s'en distinguent au premier abord par leur taille plus réduite et par leurs pattes moins nombreuses (22 où 23 paires au lieu de 24). Ils présentent en outre deux autres caractères distinctifs que M. Wrzzey à mis en évidence : leur orifice génital se trouve au sommet d’une saillie conique dirigée en arrière (fig. 143), 18 E.-L. BOUVIER et leurs glandes anales débouchent dans un pore commun sur la face dorsale, au-dessus de l'anus. Ils sont d’ailleurs complètement dépourvus de papilles crurales et rappellent à ce point de vue les Peripatoides vivipares de la Nouvelle- Zélande. A ces observations, j'ajouterai que l'orifice génital, dans les deux sexes, se trouve peu éloigné des pattes postérieures et que la saillie péniale du mâle peut être parfois très réduite (fig. 143). Anatomie. — M. Wizzey n'a étudié mile {wbe digestif, ni les glandes muqueuses du P. Novæ-Briülannæ, aussi ai-je fait mon possible pour combler cette lacune. Le tube digesüf pré- sente un petit bulbe pharyngien ovoïde, auquel fait brusque- ment suite l’æsophage ; le rectum se dilate un peu dans sa moitié postérieure et se rattache à la ligne médiane ventrale par une simple lame mésentérique (1). Les glandes salivaires sont dépourvues de réservoir ; elle se rétrécissent beaucoup à partir du milieu du corps et viennent se terminer au niveau des pattes de la 18° paire. Le réservoir des glandes muqueuses s'étend jusqu'aux pattes de la 13° ou de la 14° paire; le canal qui lui fait suite a un calibre beaucoup plus réduit, et, après un certain trajet, émet latéralement des branches simples assez longues. Le système nerveux m'a paru très normal; M. Wrzzey (1898, fig. 19) y figure des dilatations métamériques assez fortes, mais ce caractère à été certainement exagéré par le dessi- nateur. D'après M. Wizzey, les organes segmentaires ressemblent à ceux des autres Onychophores, mais ils feraient défaut à la base des pattes postérieures et, dans le mâle au moins, ceux des deux paires précédentes seraient réduits et sans vésicule. J'emprunte au mémoire de M. Wrzzey les renseignements qui suivent sur les organes génitaux dans les deux sexes. (4) M. Willey ne signale pas ce mésentère ventral, mais il figure (fig. 20) une paire de lames mésentériques dorsales qui viennent se fixer sur les bords du plancher péricardique. Je n’ai pas vu ces dernières, mais elles avaient proba- blement été détruites sur la femelle déjà disséquée où j'ai fait mon obser- vation. MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 19 Ceux du »r4le sont à un haut degré caractéristiques. Les vési- cules séminales se trouvent, d’après la figure 19 de M. WiLLey, au niveau des pattes préanales VI-VIT; elles donnent chacune naissance à un conduit efférent circonvolutionné qui se con- tinue par un canal déférent presque droit; les deux canaux déférents ainsi formés passent symétriquement sous les cordons nerveux, puis se réunissent sur la ligne médiane et forment un très court conduit éjaculateur qui s'ouvre au sommet de la saillie péniale. Dans aucun autre genre on ne rencontre un conduit impair aussi court; il à 1°°,5 de longueur et, par ses dimensions réduites, ressemble tout à fait au vagin. C’est là, évidem- ment, un caractère primitif, mais M. Wrzzey observe Jjuste- ment que la longueur de ce conduit est en corrélation étroite avec la formation des spermatophores. Ces derniers ne paraissent pas exister dans l'espèce qui nous occupe, car on trouve des agglomérations de spermatozoïdes sur toute la longueur des conduits mâles, et même dans le conduit éjacu- lateur. Les glandes crurales font totalement défaut, mais on trouve en arrière deux glandes anales tubulaires qui s'étendent sur la longueur de 2 ou 3 segments. Leur partie antérieure, plus ou moins circonvolutionnée, est blanchâtre, munie d’une étroite cavité et d’un fort revêtement musculeux en arrière, d’une cavité beaucoup plus large et de faibles muscles en avant. La moitié postérieure est brillante et brunâtre, avec un intima chitineux qui en tapisse la cavité Jusqu'au pore excréteur ; les deux moitiés se réunissent en arrière dans un large bulbe musculeux, le bulbe pygidial, qui vient se ter- miner au pore excréteur sur la face dorsale, un peu en avant de l'anus. Les ovaires sont normalement fixés sous le plancher péri- cardique au niveau des pattes de la 21° et de la 22° paire; leurs attaches doivent être assez lâches car, dans une femelle, ces organes se trouvaient ventralement rejetés du côté droit. Il eût été intéressant de savoir si, dans ces cas, ils étaient funiculés. Au surplus, on observe qu'ils présentent une forme tubulaire, et qu'ils sont séparés l’un de l’autre par une cloison 80 E.-L. BOUVIER médiane, sauf au point où 1ls se fusionnent en chambre com- mune pour donner naissance aux oviductes. M. WiLzLey paraît dire, sans l’assurer toutefois, que cette chambre peut indif- féremment se trouver en avant ou en arrière des ovaires, mais ces variations me paraissent peu probables, et l’on peut croire, jusqu'à nouvelle information, que les oviductes naissent à l'extrémité postérieure des ovaires, comme dans les autres Péripatopsidés. Les œufs ovariens sont pédonculés comme dans les Peripatoides, mais complètement dépourvus de jaune et très réduits ; à maturité, 1ls ont à peu près 110 » de diamètre. Les oviductes présentent des parois très épaisses et un épithé- Hum columnaire; ilsse dilatent en entonnoir pour s'ouvrir dans les ovaires et, à tous ces points de vue, ressemblent à la partie terminale interne des néphridies; M. Wizzey les tient pour homologues de cette dernière et leur donne le nom d'in fundi- bulum. Entre l’oviducte et l’utérus de chaque côté se trouve un réceptacle séminal bien développé, mais les réceptacles ovu- laires n'existent pas; le reste des organes génitaux femelles ne présente rien que de très normal. Développement. — Le P. Novæ-britanniæ est encore plus remarquable par son développement que par sa structure. D'après M. Wizcey, les œufs utérins ont une coque assez épaisse qui se réduit peu à peu à mesure que s'effectue la segmentation ; celle-ci a pour résultat de produire un embryon ovoïde et vési- culeux, à l'extrémité postérieure duquel se trouve localisée l’aire germinative. L'aire se déplace en avant sur la vésicule et y forme le corps embryonnaire qui devient libre dans ses parlies moyennes el postérieures, mais reste adhérent à la vésicule dans sa partie antérieure. De sorte que l'embryon se compose du corps proprement dit, enroulé de diverses façons suivant les stades, et d’une vésicule trophoblastique où des cellules entodermiques migratrices se livrent à la consomma- tion du Jaune. Cette vésicule trophoblastique est infiniment plus développée que le corps de l'embryon ; au début, elle occupe la face dorsale tout entière de ce dernier, mais gràce à la croissance postérieure, ses attaches finissent par se localiser dans la région nuquale ; alors elle se réduit peu à peu et disparaît complètement au stade où l'embryon, muni de tous ses appen- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 81 dices, mais non encore pigmenté, atteint 7 à 8 millimètres de longueur (d'après la figure 35 de M. Wrrzey). La vésicule a les mêmes fonctions nutritives et les mêmes rapports avec l'embryon que le placenta des Péripates ; elle se continue avec la cavité gastrique de l'adulte mais n’adhère jamais aux parois utérines. Les embryons sont isolés les uns des autres, et à des stades successifs fort divers, dans l'utérus d’une même femelle : toujours ils y sont orientés de la même façon, la tête dirigée vers. l'orifice vaginal. Quand la vésicule à disparu, ils se redressent peu à peu, acquièrent du pigment et, au moment de la naissance, atteignent environ 15 millimètres de longueur. C'est naturellement au voisinage du vagin que se trouvent les embryons les plus avancés, mais ceux-ci ne paraissent pas toujours au même stade, et certains parfois ne sont pas encore pigmentés ; dans l’une des femelles qui m'ont été soumises, l'embryon le plus avancé se trouvait à peu près au stade représenté par M. Wrizey dans sa figure 36; il avait 7 millimètres de longueur et sa vésicule trophoblastique faisait saillie, comme un viscère, sur le bord antérieur de la Léte: M. Wrzzey pense que cette espèce produit des embryons pendant toute l’année, et que ceux-ci doivent se développer pour le moins aussi rapidement que ceux du Peripatoides orien- talis (6 à 7 mois), parce qu'ils sont à des stades plus variés au sein d’une même femelle. À ces divers points de vue, les Para- peritatus se rapprochent des Péripates américains et du Peripatoides Novæ-Zealandiæ. Habitat, mœurs. — Cette espèce parait propre à la Nouvelle- Bretagne où M. Wizcey l'a découverte. Ce zoologiste rapporte (4898°, 1-2) qu'il en captura tous les spécimens « sur une hau- teur qui s'élevait de plusieurs centaines de pieds au-dessus du niveau de la mer, durant les moisd’août et de septembre 1897. La localité exacte se trouvait au voisinage immédiat d’une source d’eau douce, dans un ravin où coulait le ruisseau issu de cette source, parmi les collines, en arrière du village indigène de Karavia, qui est situé. au fond de Blanche Bay, presqu'île Gazelle ». Aucun Péripate ne fut capturé près d'une ANN. SC. NAT. ZOOL. Vo) 82 E.-L. BOUVIER source semblable qui coulait non loin de là. Le premier spécimen, une grande femelle, fut trouvé au-dessous de feuilles en décomposition, et un autre dans une souche de Cocotier pourrie, mais encore debout; les autres furent capturés sous des pousses et parmi les racines des plantes qui croissaient sur les rives du ruisseau. De teinte noirâtre à l'œil nu, ces ani- maux ne se distinguaient pas aisément sur la terre noire où ils vivaient; d’ailleurs ils étaient rares et isolés. Tous paraissaient remarquablement apathiques et, bien que mamiés librement, ne rejetaient jamais de hquide muqueux. M. Wizzey attribue cette indolence à la période de l’année où l’on se trouvait alors, et rappelle à ce propos les observations de Hurtox et de M. STeez sur l’état de torpeur dans lequel sont plongés les Peripatoides pendant l'hiver (Musée Britan- nique, Muséum de Paris). 4e GENRE. — PERIPATOPSIS R.-Il. Pococx. 4894. Peripatopsis R. L. Pocock, Journ. linn. Soc. London, vol. XXIV, 519. 1898, — A. Willey, Anat. and Devel. of Peripatus Novæ-Britanniæ, Del OU 1899. — W.-F. Purcell, Ann. South. Afric. Mus., vol. I, part. Il, 334 et 351. 1900. — E.-L. Bouvier, Quat. J. M. Sc., vol. XLIIT, 372. 1901. — W.-F. Purcell, Ann. South. Afric. Mus., vol. Il, Part. IV, 61-96, 410. — — R. Evans, Quat. J. M. Sc., vol. XLIV, 480. 1902. — africains E.-L. Bouvier, Zool. Jahrb., Anat., suppl. V, 718, 793. 1904. — E.-L. Bouvier, Nouv. Arch. du Muséum (4), vol. VI, 42 et p. suiv. Orfice sexuel situé entre les pattes de la dernière paireet tout près de l'anus, le cône anal ayant toujours des dimensions fort réduites (fig. 45 C, 1° parle, p. 64). Pattes au nombre de 16 à 95 paires suivant les espèces, celles de la paire postérieure toujours bien plus petites que les autres et souvent même réduites à de simples saillies dépourvues de griffes. Pattes normales le plus souvent dépourvues de vésicules coxales, munies de trois papilles pédieuses (ordinaire- ment deux en avant et une en arrière) et d'une paire de papilles à la base du pied (fig. 149). Plis dorsaux irréquliers, fréquemment inter- rompus el anastomosés ; appareil mandibulaire du même type que MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 83 dans les Paraperipatus. Glandes salivaires larges, et se terminant vers le milieu de la longueur du corps. Conduit impair de l'ap- pareil mâle réduit à une anse de longueur médiocre, dont la partie terminale se différencie plus ou moins en conduit éjacu- lateur, sans présenter de poche à spermato- phores. Une paire de glandes anales qui dé- bouchent ordinairement, sinon toujours, dans la partie terminale du conduit éjaculateur ; dans le mâle, et souvent aussi dans la femelle, on trouve presque toujours des papilles crurales sur toutes les pattes, sauf celles de la première et de la dernière paire; celles de la paire prégénitale sont plus développées que les autres. Spermatophores multiples et le plus souvent de Er ed très petite taille. Les ovaires sont tantôt libres, exemplaire de Gra- tantôt firés au plancher péricardique, et alors Re oui situés dans la région subterminale du corps. Gr. 64. Pas de réceptacles séminaux. Œufs ovariens exogènes; œufs utérins pourvus de jaune et de taille médiocre; ceux des espèces où ils ont les plus faibles dimensions présentent un diamètre moyen de 150 à 200 y, tandis que ceux des espèces où ils sont très grands peuvent atteindre 600 v. Embryons dépourvus de placenta et parfois munis d'abord d'une vésicule trophique, toujours à des stades peu divers au sein d'une même femelle. Espèces de toutes tailles produisant des jeunes peu pig- mentés el assez petits. Les Peripatopsis sont localisés dans l'Afrique australe où ils furent découverts par Goupor sur la montagne de la Table, aux portes de Capetown. L'espèce de Goupor a été désignée par DE BLAINVILLE (Voy. Gervais, 14837) sous le nom de Peripatus brevis; mais elle me paraît (4904°) identique au P. capensis que GruBE décrivit plus tard (4866) et qui fut capturé par FRAUEN- FELD (4860) aux environs de la ville du Cap. Depuis lors, le genre s'est enrichi de cinq autres espèces : le P. Moseleyi étudié par Woop Mason (1879), le P. Balfouri, signalé par M. Sepcwicx (1885), enfin le P. Sedquwichi, le P. clavigera et le P. leonina, que M. Purcezz (1899) à récemment décrits. Actuellement on connaît des représentants du genre dans S4 E.-L. BOUVIER presque toute la colonie du Cap et dans la parte est du Natal. On doit à M. MoseLey (1874) et à Bazrour (1879, 1883), d'im- portants travaux sur l'anatomie et le développement du P. ca- pensis, à M. Sepawick (1885-1888), une étude embryologique complète de cette espèce et du P. Balfouri, à M°° SxeLpon (4890) un mémoire sur le développement des œufs dans ces deux formes, et à M. Purcezz (4899, 1901), des connaissances morphologiques sur les diverses espèces du genre. Pour ma part, J'ai jeté quelque lumière sur la synonymie embrouillée des espèces anciennement connues, sur les variations spéci- fiques relatives au nombre des appendices (4900°, 4904, 1901°), sur les mœurs de diverses espèces (4899°, 1902°), sur les organes génitaux et sur le curieux mode de développement du P. Sedgwicki (1900°) et du P. Moseleyi (1902'), enfin sur les œufs des Peripatopsis (1904°). Je dois à M. Purcezz une partie des importants matériaux qui m'ont permis d'aborder avec un certain profit l'étude du genre. Si Je ne partage pas absolument ses vues au sujet de la valeur systématique des appendices postérieurs, Je tiens à reconnaître sa grande amabilité et à louer hautement les progrès dont la science lui est redevable dans cette subdivision de la classe. Les Peripalopsis appartiennent évidemment à la même série queles Paraperipatus, auxquelsils se rattachent par leurs espèces les plus primitives, le P. Sedquichki où j'ai retrouvé encore une grande vésicule trophique (fig. 37, 1" partie, p. 35), et le P. Moseleyi, où cette vésicule à disparu sans altérer en rien le développement (fig. 38, 1" partie, p. 35). Dans ces deux espèces, les œufs sont encore relativement réduits et les pattes assez nombreuses (20 à 25 paires), les vésicules coxales bien dévelop- pées et les ovaires flottants. Dans toutes les autres, ces carac- tères primitfs disparaissent progressivement ou tout d'un coup: plus de vésicules coxales, atrophie complète de la vésicule tro- phique et développement corrélatif des œufs qui se chargent plus ou moins de jaune et peuvent, dans certaines espèces, atteindre le diamètre de 600 y (P. capensis). Si les ovaires sont encore flottants dans le P. clavigera, et si le nombre des pattes peut varier de 20 à 24 paires chez le P. leonina, 1 n’en est MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 59 pas de mème dans la plupart des autres espèces; les ovaires du P. capensis sont fixés à la partie postérieure du plancher péri- cardique comme ceux du Paraperipatus Novæ-Britanniæ, el d'autre part, le nombre des pattes se trouve compris entre 16 et 19 paires dans toutes ces espèces, abstraction faite du P. leonina. Les pattes postérieures ou génitales des Peripalopsis sont toujours peu développées (fig. 156, p. 107) et parfois même se réduisent à une simple saillie où l’on n'observe plus ni pied, ni sole, ni griffe. C’est dans le P. capensis qu'elles atteignent leur plus haut degré d’atrophie ; 1l en est souvent de même dans le P. Moseleyt (fig. 156), mais non toujours comme je lai anté- rieurement établi (4900°). M. Purcell (4901) n'étant pas de mon avis sur ce point, Je tiens à dire que cet auteur a eu raison d’uti- liser la réduction des pattes génitales dans la systématique du genre, mais j'ajoute qu'il est tombé dans l’exagération en consi- dérant comme un caractère de premier ordre la présence ou l'absence de griffes sur ces pattes. En tout cas, 1l ne m'est pas possible d'admettre que les deux mâles de P. Moseleyi où j'ai observé les griffes intactes, « appartiennent à une espèce de la section du P.: Balfouri » (1904, 103). Au surplus, le tableau suivant montre de quelle manière on peut distinguer les diverses espèces du genre, en tenant compte des caractères préconisés par M. Purcezz et de quelques autres d’une impor- tance à mon avis plus grande. ' 20 paires de pattes, les postérieures presque toujours armées de griffes. Les 3 paires postérieures de glandes crurales du G° débordent dans le si- nus latéral. OEufs utérins de 125 pu. Jeunes embryons munis d’une vési- Vésicules coxales | assez bien dévelop- pées. OEufs utérins petits. Jeunes em- bryons munis d’une culetpédonculée PPEPPrR CE (p. 88). P. Sedgwicki Pure. vésicule trophique. | (S.-E. de la colo- nie du Cap.) Pigment orangé des adultes insoluble dans l'alcool. Pa- pilles dorsales co- niques. Espèces de grande taille. 21-25 paires de pattes, les posté- rieures presque toujours inermes. Les glandes crurales postérieures du Gt débordent seules dans le sinus laté- ral. Vésicule réduite, non pédon- CulÉe: 4 SCCERERRRNT (p. 101). P. Moseleyi Wood. M. (Est du Natal et de la colonie du Cap). 86 E.-L. BOUVIER Papilles dorsales claviformes ; pig- | ment rouge insoluble. 17 paires de | pattes, celles de la dernière paire | munies de griffes. OEufs utérins de O00 M ENVIRON MRC ANT (p. 116). P. clavigera Purc. (Knysna). 20 à 24 paires de pattes; les glandes crurales posté- rieures du çf at- Petites | teignentles pattes espèces à | de la8°paire préa- pattes pos-| nale.. (p. 121), P. leonina Pure. térieures (Environs du Cap). armées de | 16 à 19 paires de griffes et | pattes; lesglandes à pigment | crurales posté- Vésicules coxales rudimentaires ou nulles. Les em-! 7 = Papilles dorsales coniques ; œufs utérins de bryons toujours dé- + | rouge très | rieures du G'at- hd VESS = soluble. | teignent les pat- cule trophique. at ‘tes préanales V- = VL.... (p. 130). P.Balfouri Sedgw. à (Sud de la. colonie du Cap). Espèce pouvant atteindre une grande taille, munie de 18 ou 19 paires de pattes, celles de ‘ la paire postérieure étant très réduites et inermes. Pigment rouge ordinairement inso- ? Hublese anis (p. 144). P. capensis Grube. | (Sud de la colonie du Cap). Par leurs plis tégumentaires richement anastomosés, leurs pattes postérieures réduites, leur cône anal presque complète- ment atrophié, leur canal déférent assez long et leurs œufs où commence à s'accumuler du Jaune, les Peripatopsis sont à un stade évolutif bien plus avancé que les Paraperipatus. On ne saurait d’ailleurs les rattacher directement à Punique espèce de ce dernier genre, car leurs formes primitives sont munies de vésicules coxales volumineuses, ils présentent des glandes crurales sur toutes les pattes prégénitales (sauf celles de la première paire) et leurs glandes anales ont une tout autre issue. Il faut donc les considérer comme issus de Paraperi- palus moins modifiés que l’espèce actuelle, ou plutôt d’une forme ancestrale commune aux deux genres (voir le tableau de la p. 66, 1" partie). Quoi qu'ilen soit, la tendance vers l'oviparité, quine se mani- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 81 feste pas encore sensiblement chez les Paraperipatus, devient très évidente dans le genre Peripatopsis ; elle se présente à tous les stades depuis le P. Sedwicki, où la vésicule trophique existe encore et où les œufs sont ré- duits, jusqu'au P. capensis où l’atrophie complète de la vésicule coïncide avec une exagération dans le volume de l'œuf. À ce 7 ) point de vue, les Peripatopsis réalisent le type d’un genre par enchaîinements. On arrive à la même conclusion quand on étu- die leurs glandes crurales. Sou- ) / à = ra vent développés dans les deux sexes, mais plus particulièrement chez le mâle, ces organes subis- j sent une différenciation progres- À sive très remarquable: dans le | Ô P. Sedgwicki, les glandes des trois paires postérieures (fig. 150) débordent dans le sinus latéral, et présentent au surplus des dimensions médiocres ; dans tou- tes les autres espèces, les glandes de la paire postérieure débor- dent seules, mais tandis qu'elles Fig. 150. — Peripatopsis Sedgwicki : Purc., © de Port-Elisabeth : organes sont encore réduites dans le P. génitaux et leurs annexes (glandes Moseleyi,elless'étendenten avant gtien ve des ta a sh jusqu'à la 6° paire de pattes 18,17, 16). préanales dans le P. Balfouri, jusqu’à la 8° paire dans le P. leonina et jusqu'à la 10° dans le P. capensis où elles acquièrent un grand diamètre. = Les mêmes passages, d’ailleurs beaucoup moins sensibles, se manifestent quand on étudie les embryons d'une même femelle : ces derniers sont à des stades assez différents dans le P. Sedgwicki (ce qui rappelle quelque peu les Paraperipatus), tandis qu’on les trouve presque du même âge dans le P. Bal- fouri et dans le. P. capensis, à l'autre extrémité du genre. 88 E.-L. BOUVIER Dans ce cas, bien entendu, les jeunes sont déposés pendant une période qui dure au plus quelques semaines. Les nouveau-nés ne présentent qu'une faible pigmentation et leur taille n'est jamais bien considérable; dans les grandes espèces; telles que le P. Sedgwicki et le P. capensis, qui peuvent dépasser 60 milli- mètres, on a trouvé des jeunes de 12 à 15 millimètres; dans le P. Balfouri et dans le P. leonina, dont la taille est beaucoup plus faible (20 à 40 millimètres), les nouveau-nés ne dépassent pas 5 à 7 millimètres. 35. Le Péripatopsis de Sedgwick. (Peripatopsis Sedgwichki W.-F. Purcell.) Voir PI. XII, fig. 110, 111, et, dans le texte, les figures 37 (1"° partie, p. 35), LA ({re partie, p. 38), 149 (p. 83), 150 (p. 87), 151, 152, 153, 154 et 155. 4897. Peripatus N° 4 W.-F. Purcell, Trans. South. Afric. Mus., vol. IX, Part. I, X VIIL (M). 1899. Peripatopsis Sedgwicki W.-F. Purcell, Ann. South. Afric. Mus., vol. {, Part. Il, 345-347, 351 (M). 1900. = E.-L. Bouvier, Bull. Soc. ent. de France, 68 (E). te Le CeR Acid des Sc vol COX 738 (E). 2e QuatJeM-nSc vol XBIIIS3608 371 (E). a he — C.:R. Acad. des Sc., vol. CXXXI, 652-654 (E). 1901. — W.-F. Purcell, Ann. South. Afric. Mus., vol. IL, Part. IV, 83,411, PL. IX, fig. 48 (M, E). _ _ E.-L. Bouvier, Zool. Anz., Bd XXII, 60 (E). 1902. Les 2 Zool. Jahrb., Morph., Suppl. V, Bd 11, 715-725, PI. XX, fig.5-7(E). DE 2 = C: R. Acad. des Sc., vol. CXXXY: 1033 (E). 1904. _ = Nouv. Arch. du Mus. (4), vol. VI, 1, 3 et p.-suiv., fig. 2 (A). Papilles dorsales coniques, rarement subcylindriques, certaines d’entre elles colorées en clair par un pigment orangé qui s’alière fort peu dans l'alcool. Pattes au nombre de vingt paires, celles du segment génital étant plus ou moins réduiles et, dans la très grande magorité des cas, lerminées par des griffes. Des vésicules coxales assez grandes, et souvent dévaginées, à la base des pattes. La largeur de l’arceau médian des soles, comparée à celle de l'ar- ceau proximal prise pour unité, varie entre 1 1/2 et 2 1/9. Glandes MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 39 salivaires se terminant au voisinage des paltes de la 10° paire. Dans les males, les glandes crurales des pattes des trois dernières paires prégénitales sont bien plus grandes que les autres, et débordent plus ou moins dans le sinus latéral, où celles de la 19° paire atteignent la longueur de ? ou 3 seyments. Oraires libres et de position très variable, généralement situés au voisinage du milieu du corps. Les œufs utérins les plus pelits ont 195 w sur 70 ; 1s donnent nais- sance à des embryons dont l'aire jerminative est beaucoup plus large que lonque, et qui sont ensuite munis d'une très grande vési- cule trophique pédonculée. Les grands mâles atteignent 27 milli- mètres de longueur sur 5 de largeur, et les grandes femelles 22°*,1. Habite le sud-ouest de la colonie du Cap : Knysna, Port- Elisabeth, Grahamstoun. M. Purcezz à dédié cette remarquable espèce à M. le Profes- seur À. SEDGWICK. Historique. — M. PurceLz a signalé pour la première fois cet Onychophore dans une courte note où il se bornait aux brèves indications suivantes : « Nouveau Peripatus de Knysna muni de vingt paires de pattes, brun rougeâtre avec trois bandes longitudinales noires en dessus » (1897, XVII). Plus tard (4899, 345-347), il lui attribua le nom de Peripatopsis Sedquwicki et en étudia la morphologie, la coloration et la distribution géographique; enfin 1l à donné la diagnose comparative de l'espèce et figuré une de ses papilles dans un mémoire posté- rieur aux précédents (4901, 111, fig. 10). M: Purcezz a eu l’obligeance de me céder un exemplaire de l'espèce qu'il découvrit, et J'en ai trouvé plusieurs autres dans les intéressantes collections du Musée Britannique et du Musée de Hambourg. Ces derniers m'ont permis de constater, entre autres faits intéressants, l'existence d’une vésicule tro- phique très développée dans les jeunes embryons de l'espèce, et des différences de stades très appréciables entre les divers embryons contenus dans une même femelle (4900, 68; 1900°; 4900°, 1900: ; 1902°, 717-725, fig. 5-7). Ces deux observations sont à coup sûr très suggestives, et de nature à jeter quelque lumière sur l’évolution et les enchaïnements des Onychophores (4900: ; 1902). Forme, dimensions. — La partie postérieure du corps se 90 E.-L. BOUVIER rétrécit beaucoup, mais très progressivement; elle finit par un cône anal presque toujours fort réduit. D'après M. PurceLz (1899, 346), un mâle contracté et mis. dans l'alcool au sublimé peut atteindre 25 millimètres de lon- gueur sur 4°%,25 de largeur; tandis que la plus grande femelle, dans les mêmes conditions, ne mesure pas moins de 52 mulli- mètres sur 7. Les nombreux exemplaires que j'ai pu étudier avaient en général des dimensions un peu plus réduites, et d’ailleurs indépendantes de la localité. Sur 12 femelles, j'en ai trouvé 8 dont les dimensions variaient entre 45 millimètres sur 7 1/2 et 30 millimètres sur 6; les 4 autres mesuraient respective- ment 28 millimètres sur 4 1/2, 24 millimètres sur 4, 22 milli- mètres sur 5 et 14 millimètres sur 2; cette dernière était immature. Sur les 8 mâles qui m'ont été soumis, le plus grand atteignait 27 millimètres sur 5 et le plus petit 17 milli- mètres sur 2 1/2; les dimensions des six autres variaient entre 25 millimètres sur 5 et 21 millimètres sur 5. Des jeunes, sans doute récemment nés, avaient 8 à 10 milli- mètres de longueur sur 2 millimètres de largeur ; mais ils étaient en état de contraction, car J'ai trouvé dans l'utérus d’une femelle de moyenne taille un embryon müûür qui atteignait 12 mullimètres sur 2. Coloration. — M. PurceLz a observé (4901, 98) que les pig- ments dorsaux de cette espèce, quelle qu’en soit la coloration, se sont simplement un peu atténués après un séjour de quatre années dans l'alcool et une longue exposition à la lumière; dans les mêmes spécimens, la face ventrale avait perdu toute trace de pigmentation après deux années et demie de séjour dans la liqueur conservatrice (1899, 346). Les exemplaires types de l'espèce, au bout de cette dernière période, présentaient la coloration suivante (1899, 346) « Surfaces dorsales et latérales : couleur fondamentale faite de pigment noir (variant au noir verdâtre) et de pigment brun orangé. Ce dernier prédomine dans une large bande dor- sale située de chaque côté de la raie médiane, et particuliè- rement dans une autre bande latérale qui occupe chacun des flancs, juste au-dessus de la base des pattes: ces deux MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 91 paires de bandes paraissent brun orangé. Le pigment foncé prédomine dans cinq raies foncées longitudinales... Parmi ces dernières, la raie médiane dorsale est la plus foncée et la plus étroite, d’ailleurs divisée longitudinalement par une fine ligne blanche ; quant aux raies latérales supérieures, elles sont très larges et présentent de nombreuses papilles brun orangé. « Les papilles sont noires, mais des papilles brun orangé, grandes et nombreuses, s’intercalent parmi elles. Ces dernières sont largement entourées de brun orangé à leur base et, le plus souvent, ne présentent pas de vert à leur sommet; elles sont également distribuées sur toute la surface, et souvent même apparaissent dans les raies latérales inférieures. Dans les bandes latérales de couleur claire, le pigment foncé des pa- pilles est fréquemment remplacé, presque, totalement par du brun orangé. « Surface ventrale uniformément pâle, non pigmentée, ou plus souvent munie d’un pigment foncé qui forme une faible bande médiane longitudinale plus où moins distincte, et des raies transverses entre les bases des pattes opposées. « Pattes. Surface externe avec de nombreuses petites papilles foncées et un certain nombre de grandes papilles orangé. Face ventrale non pigmentée. Pieds et griffes de même cou- leur que dans le P. Balfouri. «Dans quelques spécimens, les deux sortes de pigments sont distribués avec plus d’uniformité sur toute la surface dorsale, qui paraît alors d’un brun verdâtre ou d’un vert brunâtre, avec les deux raies latérales supérieures indistinctes. » Mes observations personnelles concordent avec celles de M. Purcezz, mais dans le spécimen à coloration typique, je n'ai observé que 3 bandes longitudinales foncées au lieu de 5 : celle qui forme une raie noire étroite au milieu du dos et une large bande qui se trouve de chaque côté au milieu des flanes, entre les bandes claires. Il est probable que M. PüuRGELL consi- dère comme deux autres bandes foncées les étroites zones lon- gitudinales noirâtres qui séparent des pattes la bande claire inférieure, mais ces zones sont en réalité fort réduites, et on doit plutôt les considérer comme appartenant aux espaces foncés qui séparent les diverses pattes. 92 . E.-L. BOUVIER Les modifications essentielles de ce type sont au nombre de deux : 1° la bande latérale foncée s'étend jusqu’à la raie noire de sorte que la bande claire supérieure disparaît; c'est la forme que M. PurceLz a ultérieurement caractérisée (4904, 97) en disant qu'elle était « noire ou vert foncé avec côtés rouges » ; 2° les bandes claires s’atténuent beaucoup et dans certains exemplaires, d’ailleurs assez rares, disparaissent totalement. Quel que soit le tvpe de coloration, on observe toujours de grandes papilles brun orangé au milieu des papilles foncées, toujours aussi la raie médiane dorsale est beaucoup plus noire que les bandes latérales foncées. Le plus souvent, les parties foncées sont d’un vert noirâtre, rarement d'un vert clair ma- nifeste. Les antennes sont noirâtres et les pieds d’un bleu verdâtre plus ou moins obscur, parfois avec une parte plus claire sur la face externe; les soles ont la même teinte que le pied, mais passent progressivement au vert jaunâtre à mesure qu'on se rapproche de la base des pattes ; les griffes sont blanchâtres à leur base. Téqguments. — Les grands plis tégumentaires dorsaux (PI. XIT, fig. 110, 111) sont probablement au nombre de 11 ou 12 par segment, mais il est difficile d’en fixer exactement le nombre, parce qu'ils sont subdivisés en plis incomplets par des sillons transversalement obliques qui s’anastomosent entre eux et avec les sillons principaux. En somme, les plis tégumen- taires paraissent très nombreux et les sillons qui les séparent forment un réseau à mailles losangiques de longueur très variable. Les papilles les plus grandes ne forment jamais qu'une rangée dans chaque pli, elles sont accompagnées de nombreuses papilles plus petites et de dimensions fort diverses qui sont distribuées sans aucun ordre. Quelle que soit leur taille, toutes ces papilles sont coniques et à sommet plus ou moins obtus ; M. Purcezz (1899. 346) observe justement qu’elles ne se dilatent jamais en massues et que les petites peuvent s'allonger parfois en cylindre, ce qui m'a d’ailleurs paru fort rare. Au fond des sillons, les écailles tégumentaires sont presque toujours absentes et l’on ne trouve plus que des granules de pigment assez rares, ce qui donne aux sillons l'apparence de MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 93 lignes très peu colorées. La ligne claire est continue et parfois se dilate un peu pour former des taches claires qui représentent sans doute les restes des organes clairs. Les papilles de la face ventrale n’atteignent jamais les dimen- sions de celles du dos; elles affectent fréquemment la forme de cylindres à sommet obtus. Dans les jeunes qui viennent de Fig. 151 et152. — Peripatopsis Sedgwicki Pure. ; à droite, les deux lames mandibulaires d'un petit individu ; à gauche, lame interne d’un grand exemplaire. Gr. 72. naître, les organes ventraur sont encore très grands, mais ils _n’offrent que des dimensions fort réduites chez les adultes, où leurs écailles tégumentaires semblent à peine modifiées. Région céphalique. — Les antennes sont peu dilatées en avant dans cette espèce, souvent même elles ne se dilatent pas du tout; on y compte au plus 30 grands arceaux dont 4 ou5 con- tigus pour la partie terminale ; de petitsarceaux viennent s'inter- calerentre les grands et, un peu avant le sommet, sont quelque- fois au nombre de deux côte à côte. La commissure antérieure des lèvres est occupée par deux saillies très accentuées; à droite et à gauche de ces saillies viennent les lobes labiaux qui sont en nombre normal; le pre- mier de ces lobes est le plus souvent bifurqué sur son bord externe. On compte 4 ou 5 dents accessoires sur les lames internes des mandibules (fig. 151, 152). Pattes. — Comme l’a observé M. Purcezz (4899), les pattes sont toujours au nombre de 20 paires dans cette espèce et l’arceau médian de leur so/e n'a qu'une largeur médiocre, qui atteint sensiblement de 1 fois 1/2 à 2 fois 1/2 celle du premier. Le 1% et le 3° arceau sont à peu près également larges; ce dernier est d’ailleurs très allongé, au moins autant que le second. 94 E.-L. BOUVIER Les saillies pédieuses basilaires sont hérissées de soie et se séparent nettement du reste du pied (fig. 153), tant par une constriction que par une ligne claire qui les prolonge sur la face externe dont elle fait le tour; les saillies terminales ne pré- sentent qu'un petit nombre de soies. J'ai pu observer des vésicules coxales dans tous les représen- Fig. 153. — Peripatopsis Sedgwicki Fig. 154. — Peripalopsis Sedgwicki Purc. Purc., grand exemplaire de Port- cotype © ; 4e patte gauche, face interne. Elisabeth; face interne du pied avec ‘Gr. 48. les deux premiers arceaux d'une sole. Gr. 64. tants de cette espèce; elles sont d’ailleurs réduites et loca- lisées à la partie inférieure de la fente coxale correspondante ; on les trouve sur toutes les pattes, sauf sur celles de la der- nière paire, mais elles ne sont pas toujours dévaginées. Les tubercules urinaires (fig. 154) des pattes IV et V divisent le 3° arceau des soles en deux segments un peu inégaux; ils sont toujours isolés du fragment postérieur et se rattachent quel- quefois au segment antérieur par le moyen d’un isthme. D'après M. Purcezz (1899, 1901), les pattes postérieures de cette espèce sont plus ou moins réduites (surtout dans le mâle), mais toujours normalement constituées, avec un pied armé de deux griffes et une partie basilaire munie de un à trois arceaux. Ces caractères seraient excellents pour distinguer l'espèce s'ils avaient un caractère de généralité absolue, mais il MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 95 s’en faut que cette règle soit constante; siles pattes postérieures des femelles présentent dans tous les cas la structure normale (abstraction faite des arceaux qui peuvent totalement s’atro- phier), on n’en peut dire autant des pattes postérieures du mâle. M. PurCELL paraît n'avoir étudié qu’un exemplaire de ce sexe; pour ma part, J'ai pu en étudier huit autres qui m'ont permis de relever les variations suivantes : Patles à soles rudimentaires, pieds normaux........ 1 œ de Grahamstown. — — pieds normaux à papilles L RATES RARE CE 2 ÿ de Port-Elisabeth. Patte gauche à 1 arceau, pied normal............. ; — droite à 2 arceaux, pied normal mais à 1 griffe. œ — gauche sans arceaux, pied normal........... — droite — pied à papilles rudimen- 15 — ÉAITE NC A NOTITERE A LR). RME - Pattes sans soles, pied à papilles rudimentaires et SOS GALLES s AROMAERRS E ER Pen en 2 —— Simple moignon non différencié, dépourvu de griffes. 1 de Grahamstown. En fait, les pattes postérieures de cette espèce, au moins dans. le mâle, peuvent présenter tous les degrés d’atrophie, depuis la structure normale jusqu’à l’état de simple saillie non diffé- renciée et inerme. Caractères sexuels externes. — Les mâles du P. Sedquwichi se distinguent par leur taille relativement réduite, par leur étroit orifice génital et, comme on vient de le voir, par les faibles dimensions etle degré d’atrophie plus ou moins prononcé de leurs pattes postérieures. Des papilles crurales peuvent exister sur toutes les pattes du mâle, sauf celles de la première et de la dernière paire ; elles sont situées sur le 2° arceau papillaire qui précède les soles, rarement entre le 2° et le 1°” ou entre le 2° et Le 3°. Il s’en faut, du reste, qu’elles soient toujours apparentes; celles des pattes de la 19° paire, et souvent aussi celles des deux ou trois paires précédentes sont ordinairement bien développées ; quant aux autres, elles ne paraissent pas toujours distinctes et, dans plu- sieurs spécimens, Je n’en ai pas même observé des traces sur les pattes des 4 ou 5 paires antérieures. Ces papilles sont toujours rares dans les femelles ; Je ne les ai observées que sur un exemplaire où elles se localisaient sur 96 E.-L. BOUVIER les pattes des 19° et 18° paires, et où elles étaient d’ailleurs beaucoup plus réduites que chez le mâle. Anatomie, développement. — L'anatomie et le développement de cette espèce n’ont pas fait l'objet des recherches de M. PurceLz ; ils sont intéressants toutefois et, à beaucoup d’égards, très caractéristiques de l'espèce. Les glandes salivaires s'étendent Jusque vers les pattes de la 10° paire ; le plus souvent elles se terminent entre les pattes X et XI, plus rarement entre les pattes IX et X. Le réservoir des glandes muqueuses atteint environ les pattes de la 9° paire ; il se continue par un canal cylindrique beaucoup plus étroit, qui, après un certain trajet, donne naissance aux rameaux sécréteurs. Ces derniers sont longs et n’émettent que très rarement des branches. Les organes mâles (Noir fig. 150, p. 87) se font remarquer par la longueur remarquable des testicules et par la position très variable des sacs séminaux; dans un exemplaire, ces derniers se trouvaient à peu de distance l’un de l’autre au niveau des pattes XTIT et XIV ; dans un autre, l’un des sacs se trouvait au niveau des pattes VI et l’autre au niveau des pattes XI. Les très longs canaux efférents ont un diamètre variable suivant les os et forment des replis un peu en arrière des sacs; près de leur extrémité postérieure, ils se renflent, deviennent plus ou moins contigus et se continuent par le conduit impair. Ce dernier dessine une anse courte dont le point de recourbe- ment se trouve à peu près au niveau des pattes de la 6° paire préanale ; la branche qui se continue avec les canaux efférents a une brièveté extrême, elle forme le point de départ d’un canal déférent irrégulier qui constitue les deux tiers en- viron de Pautre branche. La vaste lumière de ce canal est occupée par les deux cordons de spermatozoïdes qui pro- viennent des canaux efférents; ces cordons sont plus ou moins entrelacés et ne paraissent pas présenter de gaine chitineuse. Le tiers postérieur du conduit impair Joue le rôle de ductus ejaculatorius; 1 a des parois épaissies, un canal relativement étroit, sans présenter d'ailleurs le fort diamètre et les reflets nacrés qu'on observe dans le conduit éjaculateur des Opistho- palus, de la plupart des Peripatoides el des Peripatus. Je n’y ai pas vu de spermatophores. MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 97 Les glandes anales sont très courtes (fig. 150, p. 87) et dépassent fort peu en avant les pattes de la dernière paire ; elles ont la forme d’un tube subcylindrique et m'ont paru? se terminer isolément sur la lèvre postérieure de l’orifice anal. Les glandes crurales des pattes XIX, XVIII et XVI (fig. 150, p. 87) sont bien plus développées que les autres et d’ailleurs sujettes à quelques variations, comme le montre le tableau suivant qui est relatif à 2 mâles. 1er Mâle. Gl. droite, s'étend de la patte 19 jusqu'entre les pattes 16 etrare Gl. gauche, s'étend jusqu'à la patte 17 puis revient en arrière presque jusqu'à la patte 19. Gl. droite, reste cachée dans la patte, mais a la forme d'un tube qui atteint à peu près la longueur d’un segment. Gl. gauche, dépasse un peu la longueur d'un segment. 19e paire. 18° paire. RC “= GlL. droite, s'étend en arrière jus- qu'à la base de la patte 19. Gl. gauche, s'étend en avant sur la longueur d'un segment. 17° paire. 2e Mâle. Gl. droite, s'étend jusqu'à la patte 17 et se recourbe un peu en arrière. Gl. gauche, s'étend jusqu'à la patte 17. Gl. droite, dépasse un peu la longueur d'un segment. Gl. gauche, se dirige en âvant presque jusqu’à la patte 17, puis se recourbe un peu en arrière. Gl. droite, tube assez court et inclus dans la patte. Gl. gauche, tube vésiculeux in- clus dans la patte. Les autres glandes crurales sont de simples vésicules ovoïdes incluses dans la patte et munies d’un court conduit fort étroit: elles se réduisent de plus en plus à mesure qu'on se rapproche de l'extrémité antérieure du corps où, dans bien des cas, il ne m'a pas été possible de les mettre en évidence. Jamais je n'ai observé de glandes crurales à la base des pattes postérieures. Les ovaires sont très allongés et intimement soudés sur leur face interne ; ils occupent les positions les plus variables, tan- tôt situés vers le milieu du corps, tantôt un peu plus en avant, tantôt localisés dans le tiers postérieur; je les ai vus au niveau des pattes de la 8° paire dans une femelle de Port-Élisa- beth. Ils sont ordinairement placés du côté dorsal, mais cette règle n’est pas absolue; dans une femelle, le bout terminal des ovaires se trouvait appliqué contre le côté droit du corps el s’enroulait autour de l'intestin stomacal. Au moment où je ANN. SC. NAT. ZOOL. M. ct 98 E.-L. BOUVIER rédige ce chapitre, je n'ai à ma disposition aucune femelle intacte, mais dans mes figures comme dans mes préparations, je ne vois aucune trace de funicule, je ne trouve d’ailleurs aucune mention de ce dernier dans mes notes, de sorte qu'on peut admettre, avec une certitude à peu près complète, que les ovaires sont libres dans cette espèce. Ainsi s'expliquent d’ail- leurs les curieuses variations que J'ai signalées plus haut dans la position de ces organes. Dans une femelle de Port-Élisabeth où j'ai pu observer des œufs utérins, ces derniers se trouvaient dans des chambres à peine isolées par des étranglements, et parfois au nombre . de 4 dans chaque chambre. Leur taille est très variable, et sans rapport aucun avec la distance qui les sépare des ovaires ; les plus petits avaient 125 & sur 70, et les plus grands 400 ,;: sur 230 ; on ne saurait douter dès lors qu'ils se nourrissent et augmentent de volume dans l'utérus. Autour de chacun d'eux, se trouve une coque apparente. Plus loin, les Jeunes embryons s'isolent et occupent des chambres bien distinctes. J'ai fait remarquer depuis longtemps (1900°, 738) que les jeunes stades embryonnaires de cette espèce sont caractérisés par la présence d’une vésicule trophique absolument sem- blable à celle du Paraperipatus Novæ- Britanniæ. Je croyais d’abord cette vésicule très réduite parce que Je l'avais observée dans des embryons où elle est sur le point de disparaître ; depuis, j'ai pu constater (4902°, fig. 5) qu’elle présente au début des dimensions énormes (fig. 37, 1" partie, p. 35), et qu'elle ne le cède en rien, sous ce rapport, à la vésicule du P. Novæ- Pritanniæ. Parfois elle se compose de deux chambres sueces- sives et présente alors au milieu un fort étranglement. Elle s’atténue à mesure que la taille augmente, se réduit à l'état de petit sac pyriforme, et disparaît un peu après que les pattes se sont développées sur toute la longueur du corps. Les embryons avancés cessent d'occuper des loges dis- ünctes, et viennent chevaucher les uns sur les autres dans une vaste chambre terminale des utérus (fig. 155). Dans le cotype de Knysna, que m'a donné M. PurCELz, on trouvait de la sorte 7 embryons dans une chambre utérine, et 6 dans MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 99 l’autre. Les embryons mürs sont assez fortement pigmentés et peuvent naître par la tête ou par la queue comme ceux de l'Op. Blainvillei. Ts onten moyenne 12 millimètres de longueur et2 de largeur ; leurs plis tégumentaires sont moins nombreux et plus réguliers que ceux de ladulte, leurs pattes postérieures moins réduites. Afin de mettre sur la trace qui pourra conduire à connaître la période de par- turition de cette espèce, Je crois devoir indiquer 1c1 le contenu de l'utérus dans les diverses femelles que J'ai ouvertes : 1° © de Port-Élisabeth, capturées le 5 janvier 1900. Quatre femelles ouvertes ; trois d’entre elles renferment des œufs utérins ou de très Jeunes embryons au voisinage des ovaires, ailleurs l'utérus est vide et présente des parois très épaisses ; l’une de ces femelles, pourtant, contenait en outre un embryon mûr dans la branche utérine droite. Dans la qua- trième femelle, on ne voit pas d'œufs au voisinage des ovaires, mais dans les branches utérines à parois fort épaisses, à à > ba * < Fig. 155. — Peripatopsis on observe çà et là quelques très jeunes Se ne embryons. indiquant la position des embryons dans la branche utérine droite d'une femelle 2 Q de Knysna (cotype), probable- ment capturée par M. Purcezz, fin mars 1896 (Voy. Purcezz 1899, 347) : renferme des em- bryons assez avancés et d’ailleurs à divers stades peu éloi- gnés les uns des autres; ces embryons sont pour la plupart pigmentés et tous contenus dans la vaste chambre termi- nale des utérus; 1l y a 7 embryons dans l’une des cham- bres et 6 dans l’autre; on ne trouve ni œufs, ni embryons jeunes au voisinage des ovaires. Dans unñe des femelles qu'il a capturées dans le Knysna, M. Purcezz (1899, 347) a trouvé « un certain nombre d’embryons très avancés et évidemment sur le point de naître » ; dans la même femelle, ou dans quelque autre capturée sans doute à la même époque, 100 E.-L. BOUVIER le même auteur signale (4904, 83, fig. 18) de nombreux embryons déjà pigmentés et à des stades évolutifs peu diffé- rents ; ces embryons étaient distribués autour du canal intes- tinal, et trois d’entre eux se trouvaient réunis côte à côte dans une même poche utérine. 3° Q de Grahamstown. Deux de ces femelles sont au stade où certains embryons sont munis d'une, vésicule trophique, et où d’autres viennent de perdre cette dernière. Il est singulièrement fâcheux qu’on ne sache pas à quelle époque de l’année furent capturées ces deux femelles. Si c'était dans le courant de février ou au commencement de mars, on pourrait dire, avec une assez grande certitude : 1° que la descente des œufs utérins se produit en décembre ; 2° que le développement embryonnaire est à peu près achevé vers la fin de mars; 3° que les embryons achèvent ensuite lentement leur maturation pour être expulsés en décembre ou au début de janvier. La période évolutive serait dès lors d’une année entière. Habitat, mœurs. — M. PurceLL (1899, 347) a découvert cette curieuse espèce à Plettenberg Bay, dans la division de Knysna, à la fin de mars 1896 (coll. Purcell, Mus. de Paris) ; il l’a signalée en même temps à Grahamstown, où deux spécimens furent capturés par le D’ ScHôünzanp. Le Musée de Hambourg m'a soumis de nombreux exem- plaires qui avaient été recueillis à Port-Élisabeth par M. le D° H. Braun, le 5 janvier 1900 (Mus. de Hambourg, Mus. de Paris), et j'ai reçu du Musée Britannique quelques spécimens capturés à Grahamstown (Mus. britannique, Mus. de Paris). 1 Dans l'intestin de la femelle de Knysna, j'ai trouvé des pattes et des fragments d’anneaux qui pourraient bien avoir appartenu à un Termite. Affinités. — Avec ses œufs réduits, ses embryons munis d’une vésicule trophique et ses pattes qui présentent encore des vésicules coxales, cette espèce doit être considérée comme une des plus primitives du genre et voisine de la souche commune d'où sont issus les Peripatopsis, les Paraperipatus, et les Oyisthopatus. Elle se distingue d’ailleurs des autres MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 101 Peripatopsis par le nombre des pattes, et par le développe- ment qu'acquièrent chez les mâles les glandes crurales des trois paires postérieures. 36. Le Péripatopsis de Moseley. (Peripatopsis Moseleyi J. Wood-Mason.) (Voir fig. 7, PI. IT, fig. 18, PL. IL, fig. 112 et 113, PI. XIL, et, dans le texte les fig. 38 (1'e partie, p. 35), 156, 157, 458, 139.) 1879. Peripatus Moseleyi J. Wood-Mason, Trans. ent. Soc. London, 155 (M). 1888. — À. Sedgwick, Quat. J. M. Sc., vol. XXVIIT, 453-455, 486, pl. XXX VII fig. 8 (M). 1890. -— A. Prenant, Rev. biol. du Nord, vol. Il, 169-174 | D A'APNE 1892. — A. Sedgwick, Proc. Cambridge phil. Soc., vol. VII, 250, 251 (M, E). 1897. — J. E.-L. BOUVIER « 176 La face ventrale ne présente rien de particulier, abstraction faite des organes ventraux qui sont fort réduits. Région céphalique. — La région céphalique ressemble beau- coup à celle des Peripaloides, mais les antennes paraissent plus massives et, à leur base, ne présentent pas trace d'organes fron- taux : elles ont de 30 à 35 grands arceaux dans mes spécimens. Les lèvres (fig. 171) et l'arma- ture buccale rappellent égale- ment les Peripatoides ; d'après. Fig. 171. — Opisthopalus cinclipes Purc., Fig. 172. — Opisthopalus rinclipes Pure,, petite © dela prétendue variété natalensis cotype ; rapports des tubercules uri- Bouv.; croquis des lèvres. naires et du pied avec la sole pédieuse correspondante. Gr. 64. les observationsde M..PurcELL et les miennes, les lames externes des manñdibules ont une dent accessoire et les lames internes présentent 5 (ou 6) dents analogues. Pattes. — M. Purcezz (4901, 68-71) a très exactement étudié les pattes de cette espèce. Elles sont toujours au nombre de 16 paires, toutes parfaitement constituées mais un peu plus réduites vers les deux extrémités du corps; leurs sales ont trois arceaux dont le troisième, qui est fort long, atteint à peu près là même largeur que le premier (fig. 172); le pied ne présente pas de papilles à sa base, mais il en porte trois à son sommet, une en avant, une en arrière, et une autre vers le milieu de la face externe; les saillies pédieuses sont munies de soies fortes et nombreuses. Dans la plupart des spécimens, les papilles qui font suite au troisième arceau,se différencient sou- vent en petites aires sétifères (fig. 172). Un des caractères les plus intéressants de cette espèce est MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 177 la présence, sur la face ventrale des pattes, de vésicules roxales remarquablement développées et tout à fait semblables à celles des Peripatus. J'ai observé ces curieux organes dans les exem- plaires du Natal (1900°, 368), et ils ont été retrouvés depuis par M. PurceLz dans les spécimens de diverses provenances qu'il a pu réunir (4901, 70-71). Comme dans les Peripatus, ils sont très diversement développés suivant l’état de contraction dans lequel se trouve l'animal et peuvent parfois acquérir des di- mensions énormes (fig. 173); ils paraissent exister sur tous les appendices locomoteurs sauf toutefois, d'après M. PuRCELL, ceux de la dernièré paire. Dans un exemplaire du Natal, ils n’exis- taient que sur les pattes VI à XV. M. PurceLs a très exactement décrit les /ubercules néphri i- _diens (fig. 172) des pattes IV et V; ils sont inclus dans le troi- sième arceau des soles et dendhts des deux lobes assez for- tement inégaux qu'ils déterminent dans ce dernier. Leur forme est celle d'un ovoïde triangulaire à sommet distal. Caractères sexuels externes. — On a vu précédemment que les mâles sont bien plus petits que les femelles et que leur nombre est plus réduit; comme de coutume d’ailleurs, leur orifice sexuel se distingue par son exiguité, encore qu'il pré- sente la forme de fente en croix qu'on observe généralement dans les femelles (1). Quel que soit le sexe, cet orifice est entouré de lèvres fortement saillantes. NS E. PurcgLzz à signalé des papilles crurales volumineuses depuis les pattes de la 6° paire Jusqu'à celles de la treizième imcelu- sivement ; elles sont volumineuses, situées sur le bord postérieur de la vésicule coxale correspondante (fig. 173) et entourées par un bourrelet:; dans le mâle du Natal dont j'ai fait l'étude, il y en avait aussi sur les pattes des 14°et 15° paires. À la base de chaque patte de la paire postérieure se trouve une papille semblable aux précédentes, mais qui était cachée par un bourrelet très sail- lant dans les mâles étudiés par M. Purcezz. Enfin plus en arrière, sur le cône anal, on observe deux fortes saillies tégu- / (4) D’après M. Purcell (4901, 91) la fente cruciforme du mäle déterminerait, dans les lèvres de l’orifice génital, un groupe de quatre saillies sélifères carac- téristique du sexe. J'ai bien observé les quatre saillies dans mon exemplaire du Natal, mais j'ai omis de constater si elles étaient sélifères. ANN. SC. NAT. ZOOL. Vade 178 E.-L. BOUVIER mentaires qui marquent le point terminus des glandes anales PLU, fig:210)à Anatomie. — M. PurcezL n'ayant étudié que l'appareil sexuel, J'ai éru devoir examiner les autres organes internes de cette espèce. Ils ressemblent beaucoup à ceux des Peripa- loides ; les glandes salivaires sont très larges et s'étendent jus- qu'au niveau des pattes VIII-XI, les réservoirs des glandes muqueuses sont plus courts de deux segments et se continuent dans un long canal recourbé et dé- pourvu de branches ; quant aux né- phridies, elles sont identiques à celles des autres Onychophores. M. PurceLz a décrit et figuré les organes génitaux mâles (1901, 83-85, fig. 15); ils sont remarquables par la longueur des canaux efférents, par la brièveté relative du conduit im- pair qui affecte toujours la forme Fig. 173. — Opisthopatus cinctipes UNE anse à branches Imégales, enfin Purc., mâle de la prétendue va- par la grande dimension et l’épaisse riété natalensis Bouv. ; faceinterne : . ses DE de la 40e patte gauche avec sa paroi musculaire du conduit éjacu- les dévaginée et une jateur. En somme ces organes sont | semblables à ceux du Peripatoides Suteri, du P. Leuckarti et des formes voisines, mais avec un conduit impair légèrement plus court. Les glandes anales sont à peu près identiques à celles du Peripatoides Leuckarti et les glandes crurales tubulaires du segment génital présentent avec elles le même rapport. M. PurcezL désigne sous le nom de glandes accessoires les glandes des deux paires précé- dentes, et réserve celui de glandes crurales aux tubes glandu- laires qui s'ouvrent sur les papilles erurales des pattes situées plus en avant, jusqu’à celles de la 6° paire inclusivement. D’après les observations de cet auteur, ces glandes sont logées dans le sinus latéral et affectent la forme d'un tube qui se ré- trécit et acquiert des parois plus épaisses avant de s'ouvrir sur la papille ; les plus longues se trouventsur les pattes de la 6° paire, et les plus réduites sur celles de la 13° paire; il n'y aurait ni pa- pilles crurales ni glandes à la base des pattes XIV et XV, mais MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 19 on a vu plus haut que j'ai observé des papilles sur ces appen- dices dans l’exemplaire mâle de Durban et l’on ne saurait douter que des glandes correspondent à ces papilles. En somme, on peut dire que les glandes crurales de l'Opisthopatus cinclipes sont situées sur les mêmes pattes que celle du P. Leuc- karti, et qu’elles n'en diffèrent que par la nature de leur déve- loppement; elles s’atténuent d’arrière en avant dans les Peri- patoides, d'avant en arrière dans notre Opisthopatus, mais au fond restent absolument identiques et, dans les deux cas, mé- ritent d'être identifiées avec les glandes du segment génital (1). Dans les spécimens étudiés par M. PurceLL (1901, 80-81, fig. 17) les ovaires sont très courts et paraissent confondus sur la ligne médiane; avec leurs œufs pédonculés, ils ont la forme d’une grappe un peu plus large que longue (0*%,6 sur 0°",4). Les plus gros œufs ovariens figurés par lauteur me- surent exactement 100 et atteignent sensiblement la même taille que les œufs utérins dont le petit diamètre aurait moins de 100. Dans la femelle du Natal dont j'ai fait l'étude, les ovaires ressemblaient aux précédents et se trouvaient directe- ment fixés sous le plancher péricardique à peu près au niveau des pattes de la 4° paire prégénitale; certains de leurs œufs avaient des dimensions un peu plus grandes que celles relevées par M. Purcezz, ils atteignaient largement 100 & et leur noyau mesurait alors 38 w.. D’après M. Purcezz, les oviductes se rattachent aux ovaires par un atrium fort réduit et se terminent à des réceptacles sé- minaux plus réduits encore. Ces réceptacles ont un diamètre moins grand que les oviductes eux-mêmes et paraissent sim- plement formés par une anse dont les bords internes se seraient fusionnés; dans la cloison ainsi faite existe peut-être une perforation qui permet aux oviductes de communiquer direc- tement sans passer par l’anse, ce qui rapprocherait Le réceptacle de celui qu'on observe dans les Péripatidés; mais M. PurcezL observe lui-même qu'il y aurait lieu de revenir sur ce point. (4) M. PurcezL n’a pas observé de glandes crurales dans les femelles ; de mon côté, j'ai trouvé de forts tubes glandulaires dans le sinus latéral d'une femelle de Durban, mais je ne voudrais pas affirmer que ce sont des glandes crurales, car je n’ai pu en étudier Les connexions. Peut-être ne sont-ce que des rameaux des glandes muqueuses qui auraient pénétré dans le sinus latéral. 180 E.-L. BOUVIER Mes recherches propres sont insuffisantes pour trancher cette question; dans une femelle du Natal, J'ai simplement pu constater que les réceptales séminaux ressemblent à ceux dé- crits par M. PurceLz et que leur plus grand diamètre ne dépasse pas 130 v. En dehors des observations précédentes, les organes génitaux femelles de notre espèce ne présentent rien de particulier. Les embryons, dit M. Purcezz, sont complètement libres dans des chambres utérines distinctes et à des stades évolutifs très différents ; les plus âgés sont situés près du vagin et attei- gnant à peu près 9 millimètres de longueur ; ils sont probable- ment un peu plus grands au moment de la naissance, car leur extrémité céphalique est encore repliée. J'ai trouvé des em- bryons de cette taille dans la femelle de Durban, et ils pré- sentaient déjà des traces manifestes de pigmentation. Étant donné l’état dans lequel se trouvent les divers embryons, « il est évident, observe M. PurceLz, que la naissance des jeunes se produit à de larges intervalles et durant les divers mois de l’an- née ». Mais l'auteur manque d'observations précises pour fixer les époques exactes de la parturition. Habitat, mœurs. — Les premiers exemplaires connus de cette espèce furent capturés par le Rév. J.-A. O’Nrizz qui les offrit à M. Purcezz (4899, 350 ; 1901, 106) ; ils provenaient des environs de Dunbrody, Uitenhage Div., dans la colonie du Cap (South African Mus., Mus. de Paris); ces exemplaires présentent tous les types de coloration que J'ai signalés plus haut. M. Purcezz (1901, 107) a également reçu : 1° un exem- plaire femelle qui provenait de Doornek, dans le Zuurberg Range, Alexandria Div., où il avait été recueilli par M. J.-L. DrèGe (S. À. Museum) ; 2° des femelles, des mâles et des jeunes capturés à Richmond, dans le Natal, par M. W. CLark (S. A. Museum). D'après M. J.-R. Warp, qui envoya ces derniers exemplaires à M. Purcez, « ils furent trouvés à quatre milles environ à l'est de Richmond, sous des pierres qui s'étaient détachées des flancs d’une petite gorge au fond de laquelle les eaux d’un très faible torrent s'infiltraient en temps sec, et cou- laient par les temps pluvieux. Il n'y avait pas d'arbres dans MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 181 la gorge, qui descendait rapidement vers la petite rivière Ilovo. Il est intéressant de noter que plusieurs jeunes naqui- rent dans la seconde moitié de septembre et que les spé- cimens furent capturés durant une période très sèche de l'année. M. War», ajoute M. PurcELL, m'informe qu’à Riche- mond, pendant les trois mois précédents (juin, juillet et août 1899) la chute des pluies atteignit respectivement les hau- teur, de 17, 11 et 29 pouces. » Les quatre exemplaires que m'a communiqués le Musée Britannique furent recueillis à Durban, dans le Natal, par M. G.-A.-K. Marsnazz; ils se trouvaient sous des troncs pourris où sous des morceaux de terre dans les endroits humides d'un bois (Musée Britannique, Muséum de Paris). C’est pour ces exemplaires que j'avais proposé le nom d'O. _ cinclipes var. natalensis (1900°, 368); ils se distinguent de l'espèce typique, telle qu'elle avait été primitivement décrite, « par leur grand orifice sexuel en croix, par les énormes vési- cules coxales évaginables de leurs pattes (6 à 16 inclus.), par leurs papilles plus régulièrement sériées et par leur jolie teinte d'un gris noirâtre granité ». Depuis, M. PurGELL a retrouvé tous ces caractères dans des spécimens de localités diverses, notamment dans ceux de Dunbrody, de sorte que je me range bien volontiers à l'avis de cet auteur qui juge inutile de con- server la variété ci-dessus. 42. L'Opisthopate de Blainville. (Opisthopatus Blainville, GAY (BLANCHARD). (Voir P. XII fig. 107-109, et, dans le texte, les fig. 2 (1"° partie, p. 14), 8, (p: 16), 33 (p: 32). Venilia Blainvillei Gay Mss. (d’après Gervais, 1837 et 1838). 1837. Peripatus P. Gervais, Ann. Sc. nat., Zool. (2), vol. VII, 38 (note) (M). 1838. = — Ann. d’Anat. et de Physiol., vol. Il, 314. 1847. Peripatus Blainvillei E. Blanchard Ann. Sc. nat., Zool. (3), vol. VII, é 137-141. 1849. — — — in Cl. Gay, Historia fis. y polit. de Chile Lool., vol. IT, 59-60, pl. IL, fig. 2). = — — — Voy. enSicile, Part. IL, 64, fig. 2. 1865. — — A. de Quatrefages, Hist. nat. des Annelés, vol. Il: 2° partie, Appendice, 676. 1878. — — L.-R. Schmarda, Zoologie, Bd II, 77. 1887. — — W.-L. Sclater, Proc. Zool. Soc. London, 132. 182 E.-L. BOUVIER 1888. Peripatus Chiliensis À. Sedgwick, Quat. J. M. Sc., vol. XXVIIL 488. 1899. Peripatoides Bluinvillei F. Silvestri, Zool. Anz., Bd XXII, 370, 371. 1901. Peripatopsis Blainvillei E.-L. Bouvier, Zool. Anz., Bd XXIII, 59-61. 1902. _— — — Zool. Jahrb., Anat., Suppl. V, 675-730, Taf. XX-XXII (M, A, E). 190%. Opisthopatus Blainvillei — Nouv. Arch. du Muséum (4), vol. VI, p.2.et suiv., fig: A"(AY: Vert tirant sur le noir avec des mouchetures rousses, ou plus rarement roux moucheté de vert noir. Lame externe des man- dibules armée de ? dents accessoures, dont l’une très petite; 6 à 8 dents accessoires sur la lame interne. Patles au nombre de 19 à 91 paires, les mâles jusqu'ici connus n’en possédant que 19 ; celles de la paire postérieure très réduites, mais toujours indiquées. Arceau médian des soles ertrémement large. Pied nu de 3 papilles, l’une en avant, l’autre en arrière ; la 3° sur le dos, un peu plus rapprochée de la première que de la seconde. Tubercule urinaire des pattes IV et V muni d'un auvent chi- tineur. Les glandes salivaires sont très larges et se terminent au niveau des pattes de la 13° paire. Canal déférent assez long et renfermant des spermatophores cylindriques longs de 300 » ; canaux efférents démesurément allongés, tordus en spirale dans leur partie postérieure et formant alors une anse à deux branches contiquès. Réceptacles séminaux rudimentaires et formés par une simple évagination des oviductes. Œufs utérins ayant 70 v de diamètre maximum. Embryons toujours dépourvus de pla- centa, groupés en séries successives de 2 ou 3, les embryons d'une série élant tous au méme stade, et ceux des séries succes- sives à des stades différents. Longueur du mâle : 15 millimètres, des femelles : de 29 à 31 millimètres. — Habite le Chili. Historique. — C’est à Paul Gervais que l’on doit les pre- miers renseignements relatifs à l'O. Blainvillei : dans une note annexée à un mémoire sur les Myriapodes, ce savant (1837, 38) raconte que M. de BLamvizze lui communiqua un manuscrit inédit où se trouvaient divers passages relatifs aux Onychophores, entre autres le suivant qui fixe l’origine et le nom de l'espèce qui nous occupe : « Il faut sans doute rap- porter à leur groupe (aux Onychophores) un animal dont il est question dans une lettre adressée de San-Carlos de Chiloe (Chili) à M. de BLaivizze par M. Gay, etque ce dernier appelle MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 183 provisoirement Venilia Blainvillei. Ce Péripate a 19 paires de pattes ; il est également terrestre et vit au milieu des bois et sous les troncs d'arbres pourris. » L'année suivante, dans un travail consacré aux Peripatus, Paul Gervais revint sur le pas- sage précédent et, n'ayant pas vu les exemplaires de Gay, observa justement qu'il serait nécessaire de les comparer à la description et à la figure du P. juliformis avant de les ranger définitivement dans une espèce différente (1838, 314). Les exemplaires capturés par Gay parvinrent entre les mains d'Émile BLANCHARD qui, dans trois études fort suc- cinctes (4847, 1849, 1849°) et presque identiques, les décrivit et les figura sous le nom de Peripatus Blainvillei. Ces exem- plaires étaient au nombre de 3 et, paraît-il, en mauvais état : M. BLancHaRD en fixa très exactement la coloration, mais sans autres renseignements estimables ; grâce à la fantaisie du dessinateur qui lui prêta son concours, il laissa même la question moins claire que ne l'avait trouvée PAUL GERvAIS, car si le texte attribue expressément 19 paires de pattes à l'animal, les figures lui en accordent un nombre très variable, tantôt 28 paires (1849°, fig. 2), tantôt 20 (fig. 24), et parfois même (fig. 26) 34 à droite et 32 à gauche. Depuis BLancHarD, plusieurs zoologistes (A. de QuATRE- _ FAGES, L.-R. Scamarpa, W.-L. SccaTER), ont fait mention de l'O. Blainville, mais simplement pour mémoire et sans en avoir vu aucun spécimen; M. Sepawicx (1888, 488) à cri- tiqué comme :l convient les figures manifestement inexactes qui accompagnent les mémoires de BLANCHARD, mais il à eu le tort d'attribuer à l'espèce de Gay le nom de Peripatus chi- hensis, et de compliquer ainsi, sans raison aucune, la syno- nymie de cette forme. Les types de Gay ayant été perdus, on résta sans autres renseignements sur l'espèce qui nous occupe Jusque vers l'année 1895, époque où deux zoologistes explorateurs, M. le professeur Lupwic PLare, et M. Frzrppo SiLvesrri, la décou- vrirent de nouveau dans la région chilienne; les exemplaires de M. PLATE furent trouvés à Corral et ceux de M. SILvEsTRi, près de Villa Rica. 184 E.-L. BOUVIER M. SizvesTri consacra une courte étude morphologique aux exemplaires qu'il avait capturés, et se basant sur la position de leur orifice génital et sur la structure de leurs mandibules, la rangea dans le genre Peripatoides, c'est-à-dire dans le même groupe que les Onychophores australiens et néo-zélan- dais (4899, 370, 371). Ils répondaient bien à la diagnose de BLANCHARD : « P. cylindricus, postico paulo attenuatus, niger maculis rufescentibus obsoletis ornatus »; mais présentaient 21 paires de pattes au lieu de 19. M. Srivesrrt crut néan- moins qu'ils appartenaient à la même espèce que les types de Gay et, pour cette raison, les désigna sous le nom de Peripa- toides Blainville. Autant qu'on en peut juger, il semble que M. Sicvesrri à eu raison de ranger les spécimens de Villa Rica dans la même espèce que ceux de Gay, car ils sont parfaitement conformes à la courte diagnose de BLANCHARD, et s'ils ont 21 paires de pattes, cela tient sans doute à ce qu'ils appartiennent au sexe femelle, car les récoltes de M. PLATE renferment un mâle qui a 19 paires d’appendices locomoteurs et une femelle qui en a 20. Comme il arrive chez les Onychophores qui ont plus de 17 paires de pattes, le nombre de ces appendices varie un peu suivant les mdividus, et surtout suivant les sexes. Avec une libéralité digne d’éloge, M. PLaTe a mis à mon entière disposition ses exemplaires; j'ai pu en faire une étude complète et les comparer avec deux spécimens de Villa Rica que M. Sizvesrri à bien voulu me communiquer. Ils appartiennent sûrement à la même espèce, mais ne sauraient prendre place dans le genre Peripatoides. Ainsi que je le faisais remar- quer dans une note préliminaire (1901°, 59-61), l'Onychophore du Chili est dépourvu du long cône anal des Peripatoides, ses pattes génitales (celles de la dernière paire) sont infiniment plus réduites que dans ce dernier genre, ses plis tégumentaires sont bien plus irréguliers, ses œufs sont de taille beaucoup plus faible et son canal déférent bien plus court. Tous ces caractères le rapprochent des Onychophores de l'Afrique australe; j'ai eru d’abord devoir le ranger, comme la plupart de ceux-c1, dans le genre Peripatopsis (A901*, 1902‘), mais j'ai reconnu depuis qu'il répond mieux à la diagnose des Opisthopatus (1904°), So à hs fn MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 189 tout en présentant d'ailleurs quelque analogie avec les Peripa- toides. Dans un mémoire récent (1902), j'ai exposé, avec tous les détails convenables, l'histoire de l'Opisthopatus Blainvillei, et donné des notions fort suggestives sur la structure anato- mique et le développement de cette intéressante espèce, dont j'ai fait connaître récemment (4904°) l'ovogenèse. Je renvoie le lecteur à ces deux travaux, me bornant à relever ici les faits les plus essentiels et les traits d'organisation les plus caracté- risliques. Forme, dimensions. — Par leur convexité dorsale très pro- noncée, et par leur forme trapue quand ils étaient contractés, les exemplaires que j'ai eus entre les mains ressemblaient tout à fait aux Onychophores de l'Afrique australe, moims aux Peri- patoides et beaucoup moins aux Peripatus, surtout à ceux de la région Caraïbe; leur partie postérieure se terminait assez brus- quement en cône obtus et se faisait remarquer par la réduction extrême de leurs dernières pattes, qui étaient au voisinage im- médiat de l'anus et comprenaient entre elles l’orifice génital. Tous ces caractères sont propres aux Peripatopsis. D'après BLancHarD, les exemplaires de Gay avaient de 30 à 32 millimètres de longueur sur 5 à 6 de largeur; ceux de M. Sizvestri sont certainement plus petits, car s'ils ont 31 mil- limètres de longueur, leur largeur ne dépasse pas 2%* 1/2, ce qui est le résultat d'une grande dilatation dans le sens longitu- dinal. Les quatre exemplaires capturés par M. PLATE présen- taient les dimensions suivantes : Longueur. Largeur. millim. millim. Re nnele st EN NEA EE Le D 6 2e Ci 2 0 Je de OM 0e AE 24 h) 3° RU 1e ee CU NE PT 22 4 Mélersaie PR PR AE NE À a BRUT à ia As 15 3 Le premier exemplaire est certainement aussi grand que ceux de Gay, mais c'est une femelle et les types de Gay étaient probablement des mâles parce qu'ils avaient 19 paires de pattes. IL faut conclure de cette observation : ou bien que l’es- pèce peut dépasser la taille des spécimens précités, ou bien que tous les types de Gay n'étaient pas des mâles et que ceux dont BLANCHARD a pris la mesure comptaient plus de 19 paires de pattes. 186 E.-L. BOUVIER Coloration. — On peut très exactement définir la coloration du P. Blainvillei en disant qu'elle se limite à deux tons bien distincts, le vert et le jaune, qui donnent à la peau une appa- rence mouchetée, — que le vert reste clair et le jaune très pâle dans les exemplaires les plus jeunes, — mais que le vert tend de plus en plus au noir pur chez les adultes et le Jaune à une teinte rousse prononcée. Quand les parties colorées en vert noir occupent une surface prédominante, les téguments parais- sent mouchetés de jaune (types de Gay, exemplaires de M. Siz- VESTRI, deux femelles de M. PLare) ; ils sont, au contraire, mou- chetés de vert noir quand les surfaces colorées en jaune pré- dominent à leur tour (une femelle de M. PLare) ; de là, deux types de coloration entre lesquels s’intercalent des formes intermédiaires (mâle de M. PLATE). Dans tous les exemplaires, les antennes sont d’un vert foncé uniforme et presque noir, légèrement plus claires à l’extrémité libre ; les lèvres et les yeux sont blancs, les pieds et les arceaux des soles pédieuses ont une teinte vert grisâtre très caractéris- tique; on voit des taches claires à la place qu'occupent les organes ventraux. Il n’y à pas traces de losanges dorsaux et le pigment ne parait pas s'altérer à la lumière. En somme, c’est le système de coloration que présentent les Peripatopsis et les Opisthopatus. Téguments (PI. XIE, fig. 107-109. — Les plis tégumentaires sont d’une irrégularité extrême, étant rompus en fragments transversaux et fusiformes par un système complexe de sillons réticulés, qui rappelle à tous égards la disposition propre aux Onychophores de l'Afrique australe. Les papilles des plis sont de dimensions très variables : les plus grandes ont la forme subcylindrique quand leur contrac- üon n’est pas trop forte, les plus petites sont de simples cônes surbaissés. Ces dernières sont des papilles accessoires; elles existent en grand nombre et passent par tous les degrés aux papilles principales qu’elles accompagnent partout, sans règle apparente aucune. On ne peut constater aucun rapport entre la pigmentation et la forme des papilles : il n’est pas rare de voir une de ces dernières verte à la base et jaune au sommet, ou teintée de vert d’un côté et de roux du côté opposé. Abstrac- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 187 tion faite de leur coloration qui est généralement claire, les papilles de la bande médiane dorsale ne présentent rien de particulier, ni dans leur forme, ni dans leurs dimensions. Ce caractère rapproche notre espèce des espèces sud-africaines et éloigne de tous les autres Onychophores, surtout des Peripatus américains. On peut en dire autant de la ligne claire (fig. 107, 108 de la PI. XIT) qui est parfaitement nette et continue sur toute la longueur du dos. Quant aux organes clairs, ils sont fort réduits, peu distincts et masqués par du pigment, en quoi ils ressemblent à ceux de tous les Onychophores non américains. Les téguments de la face ventrale (PI. XIL, fig. 109) rappel- lent à tous égards ceux du dos, abstraction faite de leur colo- ration qui est plus claire, et de leurs papilles principales qui sont plus réduites. Les organes ventraux sont bien différenciés et accompagnés presque toujours par des organes préventraux. Dans une très jeune femelle immature que M. SiLvesrri à cédée au Muséum, les plis tégumentaires sont moins irrégu- liers que ceux des adultes, les papilles principales subégales et les papilles accessoires relativement moins nombreuses. À ces divers points de vue, cet individu ressemble aux embryons tirés de l’utérus et rappelle les formes à évolution moins avancée. Les stigmates ne présentent rien de particulier, mais parais- sent faire défaut du côté ventral. Région céphalique. — Les papilles du front ne se continuent pas entre les arceaux frontaux ; les arceaux oculaires sont immé- diatement appliqués contre ces derniers et ne font pas tout à fait le tour de l'antenne; quant à l’arceau supra-oculaire, il est localisé sur la face supéro-externe de ce dernier appendice. Je n'ai pas vu d'organe frontal. Les antennes (fig. 8, 1° partie, p.16) s’atténuent régulièrement de la base au sommet, sauf toutefois à leur extrémité distale où elles s’élargissent ordinairement un peu. À une ou deux unités près, leurs arceaux sont au nombre de 46, dont 30 beaucoup plus grands que les autres. Les 3 grands arceaux situés à la base de chaque antenne sont dépourvus de petits arceaux intercalaires, de même que les 7 grands arceaux terminaux qui forment, avec le bouton du sommet, une petite massue différenciée. Dans le milieu de l’antenne se succèdent 5 ou 6 188 E.-L. BOUVIER groupes de 2 grands arceaux, deux groupes successifs étant sé- parés par un arceau étroit. Dans la femelle immature de M. SILVESTRI, il n'y à en tout que 35 ou 36 arceaux. Les lobes des lèvres sont disposés en un are continu comme dans les Péripates américains; il y à en avant un petit lobe impair qui est en partie caché par les 2 grands lobes antérieurs du système périlabial. : Dans tous les spécimens adultes, {la lame mandibulaire ex- terne est munie de 2 dents accessoires, l’une assez grande située en dehors, l’autre grèle et réduite, séparée de la précédente par un intervalle fort étroit. Cette dernière n'a pas été vue par M. Sizvesrri. Les dents accessoires de la lame interne parais- sent être en nombre variable; dans la femelle de moyenne taille récoltée par M. PLare, j'en ai trouvé 8 sur la lame gauche et 6 sur la lame droite; je dois observer pourtant que cette dernière présentait en outre une légère proéminence arrondie, et que la dernière dent accessoire du côté gauche était peu réduite. Au point de vue de la dentition mandibulaire, notre espèce tient le milieu entre les Péripates et les divers Onycho- phores où la lame externe est munie d’une dent accessoire (Onychophores de l'Afrique australe, certains Peripaloides). Dans la femelle immature de M. Srzvesrrtr, on ne trouve pas de dents accessoires sur la lame externe, et la lame interne n'en à que 3. Les denticules de la langue ne présentent rien de partieu- lier. Pattes. — Le P. Blainvillei peut avoir 19, 20 ou 21 paires de pultes. Certains exemplaires de Gay (sinon tous) en possé- daient 19 paires et étaient probablement des mâles, les femelles capturées par M. Srzvesrrt en présentaient toutes 21 paires, et les trois femelles de M. PLare 20 seulement ; le mâle cap- turé par ce dernier zoologiste avait 19 paires de pattes comme les types de BLancaarp. Dans les embryons mûrs des femelles de M. PLATE, j'ai trouvé un mâle qui avait 19 paires de pattes et plusieurs femelles qui en présentaient 20. Des variations identiques se rencontrent chez divers Peripatopsis. Dans tous les spécimens, les pattes étaient fort rap proch es unes des autres, mais bien distinctes et sans confluence PAT MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 189 à leur base. Des fentes corales S'Y distinguaient assez bien, mais les vésicules évaginables dont elles sont la trace avaient totalement disparu, sauf dans les pattes médianes de la grande femelle de Corral où j'ai pu en apercevoir quelques traces. Les soles pédieuses comprennent 3 arceaux, dont un médian qui se fait remarquer par sa largeur extraordinaire ; les 2 autres arceaux sont plus étroits de moitié. Le pied est muni de 3 pa- pilles situées comme chez les Opisthopatus, et la plupart des Onychophores australasiens, c’est-à-dire uneen avant, l'autre en arrière et la troisième un peu en avant de la ligne médiane dorsale. Les saillies de la face inférieure du pied sont munies de nombreuses soies; j'en ai compté 6 à 8 sur chacune des sallies basilaires et 3 ou 4 sur chacune des saillies distales. … Telle est la structure de toutes les pattes, à l'exception de celles de la première paire dont les soles ont un arceau proxi- mal réduit, et de celles de la dernière paire qui sont toujours plus ou moins atrophiées, comme chez les Onychophores sud- africains. Dans les 4 femelles adultes que j'ai étudiées (3 de Corral et 1 de Villa Rica), le pied des pattes postérieures (fig. 2, 4" parte, p. 14) présente une structure normale, mais la patte proprement dite a la forme d'un bourgeon peu saillant, dépourvu de fente coxale et de sole pédieuse bien différenciée. Dans le mâle de Corral, qui à 19 paires de pattes, les pattes XVE, XVII et XVIII se réduisent progressivement : sur la 16°, qui est encore bien développée, l’arceau proximal est bien distinct, il l’est déjà beaucoup moins dans les pattes de la paire suivante, et il disparaît totalement sur celles de la 18° paire. Quant aux pattes postérieures, elles sont presque réduites à leur pied qui, d’ailleurs, ne paraît présenter qu'une griffe ; Le pied de lapatte gauche avait deux papilles en avant et une en arrière, celui dela pattegauche était dépourvu de cette dernière. C'est le stade ultime avant la disparition complète de ces appendices. Un caractère tout à fait spécial du P. Blainvillei est la forme du tubercule sur lequel viennent déboucher les néphridies des pattes IV et V. De largeur assez variable, ce tubercule affecte toujours la forme d’un triangle obtus intercalé vers le milieu du 3° arceau des soles; il est totalement dépourvu d’écailles 190 E.-L. BOUVIER et de soies et présente un revêtement chitineux qui se prolonge par-dessus l’orifice urinaire sous la forme d’un auvent obtus. Des granulations pigmentaires éparses se voient, par transpa- rence, sous le revêtement chitineux, et font au tubercule une sorte de bordure. Caractères sexruels.— Dans les deux sexes, l’orifice génital est situé entre les pattes postérieures, tout près de l’anus, c’'est- à-dire dans la position caractéristique des Peripatopsis et des Opisthopatus:; 11 est représenté par une fente cruciforme chez le mâle, et transversalement ovoïde chez la femelle (fig. 2, 1" partie, p. 14). Les mâles sont dépourvus de papilles crurales, mais j'ai montré qu’ils possédaient des glandes anales, et celles- ci doivent vraisemblablement s'ouvrir à la même place que chez les Peripatopsis ; en tout cas, il m'a été impossible d’en voir l’orifice. Anatomie, développement. — Les glandes salivaires sont très larges en avant; elles s’atténuent peu à peu en arrière et vien- nent se terminer en cul-de-sac au niveau des pattes de la 13° paire (1). Les organes génitaux du mâle se rapprochent de ceux des Péripatopsidés sud-africains et se distinguent de ceux de lous les autres Onychophores par leur canal déférent qui est relati- vement court; ils ont des tubes testiculaires longs et se carac- térisent à tous égards par une anse à branches contiguës que forment les canaux vecteurs un peu avant d'atteindre le canal déférent: dans les deux branches de cette anse, les canaux sont étroitement tordus en spirale. Au lieu des nombreux petits spermatophores qu'élaborent les divers Peripatopsis et de l'énorme appareil spermatifère que produisent la plupart des Peripatoides et des Peripatus, YO. Blainvillei ne donne qu'un nombre restreint de spermatophores, ces derniers ne se trou- vant pas au nombre de plus de 4 dans le canal déférent. Ils ont la forme d’un cylindre atténué en pointe à leurs extrémités et mesurent 300 y de longueur sur 60 de largeur ; leur enveloppe est homogène et grossièrement granuleuse. J'ai montré ailleurs de quelle manière ils se constituent peu à peu dans les canaux (1) C'est par erreur que j'ai signalé antérieurement (1902, 697) un petit ré- servoir annexé à ces glandes. MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 191 efférents et l’analogie qui existe, au point de vue de cette formation, entre les canaux efférents de l'O. Blainvillei et le très long canal déférent des Peripatus. Les ovaires sont étroitement contigus et directement attachés sous le péricarde, sans funicule apparent; leur bord distal est situé au niveau de l’avant-dernière paire de pattes, leur bord libre ou terminal étant un peu plus en avant. L'épithélium germinatif de ces organes (fig. 33, 1" partie, p. 32) est localisé sur une partie seulement de la cavité ovarienne, ce qui rappelle les divers Peripatopsis et les Peripatoides, mais il se trouve sur le bord interne et ventral de cette cavité dans l'O. Blainvillei, tandis qu'il occupe le bord externe des ovaires dans les deux formes précédentes. Les oviductes sont dépourvus de réceptacles pour les œufs et ne présentent qu'une dilatation minuscule, longue au plus de 100, à la place qu'occupent d'ordinaire les réservoirs sémi- naux. On sait que les réceptacles ovulaires sont exclusivement propres aux Péripatidés, et que les réservoirs séminaux existent chez tous les Onychophores, sauf les Peripatopsis où ils font défaut, et les Opisthopatus où ils sont rudimentaires comme. . dans notre espèce. Les œufs ovariens (fig. 33, 1" partie, p. 32) ne font pas hernie sur l'ovaire comme on l’observe chez toutes les formes à œufs plus ou moins volumineux (Peripatopsis, Peripatoides, Peripatus indo-malais, Op. cinctipes); ils sont d’ailleurs mi- croscopiques et, à maturité, mesurent 50 y sur 35 (Voir 4904"). Les œufs utérins ont 70 w de diamètre maximum, soit presque le double de ceux des Péripates américains; ils sont un peu plus petits que ceux des Paraperipatus et de l'Op. cinctipes, beaucoup moins que ceux «les Peripatopsis. On ne saurait les comparer aux œufs énormes des Peripatoides et des Eoperipatus. Les embryons sont toujours dépourvus du placenta qui caractérise les Peripatus, mais ils se présentent à des stades différents dans une même femelle, comme dans tous les Ony- chophores jusqu'ici connus, abstraction faite de certains Peripatopsis. D'ailleurs ils sont groupés en séries successives dont chacune renferme des embryons au même stade, caractère 192 E.-L. BOUVIER absolument propre à notre espèce qui établit, sous ce rapport, une transition entre les divers genres d’Onvchophores. Les embryons mürs sont déjà colorés et peuvent atteindre 10 milli- mètres et demi de longueur. Habitat. — L'Op. Blainvillei habite le Chili; ses types ont été capturés par Gay à San Carlos, mais ils furent détruits ou égarés ; M. PLATE a retrouvé quatre exemplaires de cette espèce à Corral (1 mâle et 2 femelles au Musée de Berlin, 1 femelle au Muséum de Paris) et M. Sizvesrri, plusieurs femelles à Villa Rica (Coll. Silvestri, une femelle immature au Muséum de Paris). Affinités. — Cette espèce est peut-être la plus intéressante de toute la classe, parce qu’elle met en évidence le pro- cessus évolutif suivant lequel les Onychophores américains ont pu donner naissance aux espèces répandues dans les îles du Pacifique et dans l'Afrique australe. Elle tient encore des Peripatus andicoles par les deux dents accessoires de ses lames mandibulaires externes, les denticules assez nombreux de ses lames internes et la présence d’une papille pédieuse dorsale. Ce dernier caractère la rapproche également des Opisthopatus, des Paraperipatus et des Peripatoides. Elle rappelle absolument le premier de ces genres par son réceptacle séminal rudimentaire, età ce point de vue se distingue des Peripatus, Paraperipatus et Peripatoides, Onvchophores qui présentent tous un réceptacle séminal bien développé. Ses œufs sont un peu plus gros que ceux des Peripatus et des Paraperipatus, plus réduits que ceux de l'O. cinctifses, et beaucoup plus réduits que ceux des autres Onychophores. Pourtant les embryons auxquels ils donnent naissance sont dépourvus du placenta caractéristique des Péripates américains, de la vésicule trophique des Para- peripatus, et ressemblent à ce point de vue à ceux des Ony- chophores africains, abstraction faite du Peripatopsis Sedquwichi, espèce qui à conservé les caractères embryonnaires des Paraperipatus. Par contre, ces embryons sont à des stades successifs comme ceux de cette dernière espèce, et de tous les Onychophores, à l'exception des Peripatopsis ;: mais à ce point de vue l'Op. Blainuillei se distingue de tous les Onychophores par ce fait que ses embryons sont groupés en séries successives CL ES MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 193 dont chacune renferme des unités au même stade. Ce dernier caractère lui appartient en propre, de même que la présence, dans le canal déférent, d'un petit nombre de spermatophores assez volumineux. L'Op. Blainvillei est, par excellence, une forme à caractères mixtes; il possède la plupart des caractères essentiels des Péripatopsidés sud-africains et provient certainement de la même souche commune que ces derniers ; mais 1l à bien vite évolué à part, conservant certains caractères qui ont disparu dans les formes sud-africaines, dont il s’est trouvé de bonne heure isolé : ces caractères persistent plus ou moins dans les autres genres de la classe. PÉRIPATOPSIDÉS AUSTRALASIENS (Peripatoides et Ooperipalus). Les Péripatopsidés australasiens sont représentés par les deux genres Peripatoides et Ooperipatus qui forment dans la première série de la famille un rameau très naturel dont les caractères distinctifs sont les suivants : Orifice sexuel situé entre les | Fig. 174. — Peripaloides Novæ-Zealandiæ Fig. 175. — Péripaloides Suleri Dendy; Hutton ; individu appartenant à la chaire schéma des plis dorsaux de deux somi- d'évolution de la Sorbonne; extrémité tes à gauche de la ligne claire repré- postérieure du corps, vue du côté ven- sentée par un trait longitudinal. (Le tral, pour montrer les rapports de l'ori- pli correspondant au niveau de chaque fice sexuel avec le cône anal et les pattes patte déborde un peu les autres; la de la dernière paire. Croquis. partie antérieure du corps est enhaut.) pattes de la dernière paire qui précèdent un cône anul bien développé (fig. 174). Pattes au nombre de 14, 15 ou 16 paires, en nombre constant pour chaque espèce, toutes normalement constituées el ANN. SC. NAT. ZOOL. v, 13 194 E.-L. BOUVIER dépourvues de vésicules coxales. Pied dépourvu de papilles basi- laires et muni de # papilles terminales (l'une en avant, l'autre en arrière et la troisième vers le milieu de la face externe), rarement de 4. Plis téjumentaires dorsaux bien distincts, au nombre de 15 dans chaque segment, dont 4 incomplets qui alternent avec des plis complets dans la partie postérieure du segment (fig. 175). Organes ventraux généralement d'assez grande taille. Lames externes des mandibules parfois munies d’une dent accessoire ; 4 à 8 dents acces- soires sur les lames internes. Glandes salivaires larges et atteignant en arrière à,peu près le niveau des pattes de la 8° paire. Conduit maäleimpair médiocrement long et plus ou moins différencié en duc- tus ejaculatorius dans sa partie postérieure. Glandes crurales et tubercules cruraux tantôt absents, tantôt développés dans presque toutes les pattes ; orifices des glandes anales, séparés sur la face inférieure du corps, en avant de l’anus. Ovaires sessiles, appliqués contre le plancher péricardique un peu en avant de l’orifice géni- tal. Des réceptacles séminaux bien développés. Œufs exogènes énormes (1°®,5 à 2 millimètres) et remplis de jaune quand ils sont murs, entourés alors d’une coque résistante qui persiste jusqu'à la fin du développement. Espèces de petite taille : les grandes femelles très distendues atteignant à peine 60 millimètres de lonqueur et les mâles adultes pouvant ne pas dépasser 10 milli- mètres. Habitent l’Australasie (Nouvelle-Zélande, Tasmanie, Australie). Les Onychophores australasiens sont relativement peu nom- breux, mais leur histoire est néanmoins fort complexe et ils ont bénéficié, dans une large mesure, des découvertes récentes. Le premier d’entre eux fut signalé par LeucrarT (1861) et décrit ensuite par SANGER, sous le nom de Peripatus Leuckarti (1869) ; il avait été trouvé en Australie aux environs de Sidney. Quelques années plus tard, une espèce très voisine de la pré- cédente était signalée en Nouvelle-Zélande par HuTToN, qui l’'appela Peripatus Novæ-Zealandiæ (1876). Depuis cette époque, M. Dexpy (1889*, 1891*, 1894*, 1900”) et M. Frercuer (1895) ont fait connaître six autres formes du même groupe, et engagé à cette occasion de longues polémiques dont on trou- vera l'exposé à l'étude des espèces. Ces discussions ont porté sur l'identité du P. Leuckarti et sur l’oviparité de certaines MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 195 espèces du groupe ; pour les résumer en quelques mots, je dirai simplement : 1° que M. FLercHer a eu raison d’identi- fier le’ P. insignis de M. Dexpy avec le P. Leuckarti de SANGER et de donner un nom distinct, celui d’'orientalis, à la forme australienne commune que M. Dexpy et la plupart des auteurs appellent encore P. Leucharhi; 2 que M. Dexpy, pour sa part, a eu raison contre M. FLeTcHErR en annonçant et main- tenant que certaines espèces australasiennes sont ovipares et d’autres vivipares. On verra plus loin que certaines formes considérées par M. FLeTcHER comme de simples variétés ont été justement promues au rang d'espèces par M. Dexpy, et qu'il y a lieu de dédoubler à son tour l'espèce que ce dernier avait établie sous le nom de P. ensignis. En somme, le groupe des . Onyphophores australasiens comprend en tout 8 espèces et ne semble pas devoir s'étendre beaucoup en dehors de ses limites actuelles. A toutes les espèces du groupe, et à elles seulement, s’appli- quentles caractères que M. Pococr avait attribués -dès l’origine (4896) aux Peripatoides. Avant cette époque, tous les Onycho- phores, quels qu'ils fussent, recevaient le nom de Peripatus et ceux qui nous occupent étaient appelés par M. Sepewick Péri- pates australasiens. Depuis, le nom de Peripatoides a été accepté par la presque totalité des zoologistes, mais M. Wrzzey lui donne simplement la valeur d’un terme sub-générique, tandis que M. Dexpy (1900, 1902), scindant les Péripatopsidés aus- tralasiens en deux genres, conserve la dénomination de Peripa- toides aux espèces vivipares, et attribue celle d’'Ooperipatus aux formes où se mamifeste l’oviparité. Les classifications embryo- géniques conviennent assez mal aux Onychophores, et l’on verra que la classification de M. Dexpy ne concorde guère avec les affinités respectives des Onychophores de la région austra- lienne. Je l’ai rejetée tout d’abord, et si je l’accepte aujourd’hui, c'est parce qu'il estbon de caractériser sous une dénomination particulière le terme évolutif vers lequel tendent manifeste- ment les autres Péripatopsidés australasiens. Ainsi compris, la classification du groupe peut être résumée de la manière sui- vante : 196 E.-L. BOUVIER 40 Femelles dépourvues d'oviscuple; espèces vivipares (Peripatoides de M. Dendy). Mäles dépourvus de glan- des et de papilles crurales, de lachambre ovoïde où s’a- chèvent les spermatophores, mais munis d'un puissant conduit éjaculateur. Lame externe des mandibules dé- pourvue de dents acces- soires. Mâles pourvus de glandes et de papilles crurales sur toutes les pattes, sauf celles de la 1" paire; conduit éja- culateur très réduit et pré- cédé d'une vaste chambre ovoide où s'achèvent les spermatophores; 15 paires de pattes. | 16 paires de pattes; 3 ou | 4 papilles pédieuses dans le même exemplaire ; le troi- sième arceau des soles est légèrement plus large que le premier #17 (p.202). jours 3 papilles pédieuses ; le troisième arceau des soles a la même largeur que le | 45 paires de pattes; tou- (p. 209). DremIer A Eee !: Une dent accessoire sur | les lames externes des man- dibules ; le troisième arceau des soles est un peu plus | étroit que le premier. (p.226). Pas de dent accessoire sur les lames externes des man- dibules (p. 254). | P. Suleri Dendy (Nouv.-Zélande). P. Novæ - Zealundiæ Hution (Nouvelle- Zélande). P. orientalis Flet- cher (Australie orientale). P. occidentulis Flet- cher (Australie oc- cidentale). 20 Femelles pourvues d'un oviscapte : espèces vvipares (Ooperipatus de M. Dendy) _ Mäles pourvus de glandes et de pa- piles crurales sur les pattes des neuf dernières paires; pas de chambre où s’achèvent les sper- | matophores, un puissant conduit éjaculateur. Lames externes des mandi- bules sans dents ac- cessoires. Pattes au nombre de 14 paires. mais ’ Le troisième arceau des soles est | plus étroit que le premier ; glandes | crurales des deux dernières paires | ayant à peu près le même diamètre; glandes anales munies d'une vési- cule assez forte......... (p.207) Le conduit défé- rent se continue de suite dans le con- duit éjaculateur ; vésicule des glan- des analles lrès ré- / Le 3° arceau des soles est au moins duite 2 (p-220 1). aussi large que le 1er; glandes crurales Le conduit défé- rent se rattache au conduit éjaculateur des deux der- nières paires très dis- par un canal long et | ‘semblables. |'étroit; vésicule des glandesanalesénor- | ENS (p. 273). P. viridi maculutus Dendy (Nouvelle- Zélande). P. insignis Spencer- Dendy (Tasmanie). P. Leuckarti Sänger (Australie orien- tale). MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 197 Mâles pourvus de glandes et de papilles crurales sur toutes les pattes, sauf celles de la {°° paire ; conduit éja- culateur très réduit et précédé d'une vaste chambre ovoide où s’achèvent les spermatophores. 15 paires de pattes; une dent accessoire sur les lames externes des mandibules. Le troisième arceau des soles a sensible- ment la même largeur que le premier........ (p. 284). P. oviparus Dendy. Comme je l'ai dit plus haut, ce serait une erreur de croire que le tableau précédent donne une idée à peu près exacte des affinités du groupe. Dans chacune des quatre sections qui con- stituent ce dernier, les affinités des espèces sont bien réelles et fort étroites, mais les affinités récipro- ques des sections diverses sont com- plètement masquées par le grou- pement des formes en espèces vivi- pares et en espèces ovipares. S'il est clair, en effet, que le P. viridi ma- culatus, le P.insignis et le P. Leuc- karti forment une série homogène et parfaitement continue, ilest non moins manifeste, que cette série est beaucoup plus voisine des espèces vivipares néo-zélandaises que du P. CbdrUs ébqUer Ce rdernier, d'au | ue dd oi de de tre part, n'est rien autre chose rua; face interne de la partie qu'un P. orientalis devenu ovi- Re ae Se pare. Mais avant de pousser plus loin cette analyse. il est nécessaire de rechercher les affinités primordiales du groupe qui nous occupe. Reprenant pour sa part les idées de M. Sepawicx sur le caractère primitif des espèces à œufs très volumineux, M. Rr- CHARD Evans (19014*, 529) a prétendu que « les formes austra- lasiennes sont beaucoup plus étroitement alliées aux espèces malaises qu'à celles du Nouveau-Monde ». Cela est vrai si l’on entend par là que les Peripatoides présentent, comme les Péri- patidés indo-malais, certains caractères distinctifs d’une évo- lution avancée, entre autres des œufs très volumineux ; mais c’est tout à fait contraire à la réalité si l'on voit dans cette simi- 198 E.-L. BCUVIER litude autre chose que le résultat d'une convergence évolutive. Les Péripatopsidés anstralasiens ont conservé certains traits pri- mitifs qui sont le propre des Péripates et surtout des Péripates Fig. 177. — Ooperipatus insignis Spencer, Dendy; organes génitaux d’un mâle. — Ts, partie proximale des testicules ; Pr, vésicules séminales ; Pc, canaux efférents ; I, canal déférent avec son ductus ejaculatorius D; G, orifice génital; GA, glandes anales avec leurs orifices Oa; 14, 13, 12, 11, glandes crurales des quatre paires de pattes postérieures. andicoles : 3 ou 4 papilles pédieuses, les tubercules urinaires dans le 3° arceau des soles (fig. 176) et les orifices des glandes anales complètement séparés (fig. 177, 178); or, tous ces carac- ières se sont modifiés par évolution dans les Péripatidés indo- malais (2 papilles pédieuses seulement, tubercules urinaires très éloignés du 3° arceau, pores des glandes anales confondus) et, dès lors, il ne saurait être question de trouver des affinités réelles entre les Peripatoides et les espèces de ce dernier groupe. Nous sommes donc conduits àrapprocher les Peripatoides des Péripates andicoles, et si l'on considère la structure de l'appa- reil génital mâle, à voir dans les espèces vivipares néo-zélan- daises les formes les plus voisines de la souche du genre st TE MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES Il semble d’ailleurs que cette sou- che était représentée, non par les Péripates andicoles eux-mé- mes, mais par des espèces voi- sines qui occupaient le continent à l’époque où l’Australasie se rattachait à la région andicole. Ces espèces devaient avoir une dent accessoire sur les lames mandibulaires externes comme certains Peripatoides australiens (P. orientalis, P. oviparus), et sans doute aussi de nombreuses glandes crurales (fig. 177) comme la généralité des Onychophores australasiens, abstraction faite de ceux qui habitent la Nou- velle-Zélande. De cette souche commune sont issues des formes qui ont divergé dans deux di- rections : les unes conservant les conduits mâles peu diffé- renciés des formes primitives (fig. 177), mais perdant tout ou partie des glandes crurales et toujours la dent accessoire des mandibules, les autres caracté- risées par la différenciation des conduits mâles (fig. 178), par ‘la persistance de toutes les glan- des crurales et souvent aussi par celle de la dent accessoire. On peut de la sorte présenter le tableau suivant des affinités que présentent entre eux et avec la 199 PD- Fig. 178. — Peripatoides orientalis Fletcher; appareil génital d’un mâle. — Ts, testicules ; Pr, vésicule sémi- nale ; Pc, canaux efférents; I, partie initiale du canal déférent; PD, dila- tation où s’achèvent les spermato- phores dans la partie moyenne du canal déférent ; G.A, glandes anales avec leurs orifices Oa ; c, glandes cru- rales de la paire postérieure; G, orifice sexuel mâle; N, partie termi- nale du système nerveux, vu du côté dorsal. souche commune, les diverses espèces du genre : 200 E.-L. BOUVIER Souche voisine des Péripates andicoles (dents accessoires sur les lames mandibulaires externes, glandes crurales sur toutes les pattes sauf celles de la 1" paire, conduit génital impair de Peripatus). 4 Conduit génital impair de Peripatus Conduit génital impair court el mais un peu plus court. . différencié en trois parties. Disparition des dents accessoires. 4 | Atrophie de toutes les gl. crurales ; Vivipares. vivipares. ù Ë à : Atrophie partielle 7 | des LA IE glandes crurales ; Une dent acces- Plusde dentacces- P. Suteri. ONIPARESS soire. soire. P. Novæ-Zealan- 0: viridimaculatus. P. orientulis. P. occidentalis. diæ. O. insignis. Ovipare. 0. Leuckarti. O. oviparus. Ce tableau n’a pas besoin de commentaires; il résume d’une manière frappante les principales découvertes dont le genre à bénéficié, et démontre manifestement que l’oviparité peut apparaître dans chaque groupe, en dépit des affinités zoolo- giques. On doit accepter la classification de M. Denpy parce qu’elle découle d’une belle découverte et caractérise un état d'évolution tout particulier, mais il ne faut pas oublier qu'elle a l'inconvénient de disjoindre des groupes homogènes et de réu- nir des formes dissemblables. En fait, les Péripatopsidés qui nous occupent se laissent diviser en deux groupes fort naturels par la simple considération de l'appareil génital mâle; c'est à ce 4 MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 201 dernier qu'il faudra recourir pour connaître les affinités spéei- fiques des Onychophores australasiens ; tandis que l'oviparité, avec l'oviscapte qui la rend manifeste, offre un caractère com- mode et très évident pour distinguer génériquement ces animaux. 6° GENRE. — PERIPATOIDES R.-I. Pococx. 1894. Peripatoides R.-I. Pocock, Journ. linn. Soc. London, vol. XXIV,519. 1893. — A. Willey Anat. and Devel. of Peripatus Novæ-Britanniæ, 3 et 37. 1900. — E.-L. Bouvier, Quat. J. M. Sc., vol. XL, 322. 1901. — W.-F. Purcell, Ann. South Afric. Mus., vol. Il, Part. IV, 67-96. = — R. Evans, Quat. J. M. Sc., vol. XLIV, 480. 11902! — E.-L. Bouvier, Zool. Jahrb., Anat., Suppl. V, 718-723 (pro purte). 190%. = — Nouv. Arch. du Mus. (4), vol. VI, p. + et suiv. Onychophores australasiens dont les femelles sont dépour- vues d'oviscaple el vivipares:; leurs œufs utérins ont un dia- 1500: » , = r Ê ü et sont entourés d'une coque lisse médio- (L mètre moyen de crement épaisse. Dans les branches utérines d’une même femelle on trouve, soit des embryons à des stades peu différents, soit des œufs ou des embryons jeunes (du côté des ovaires) avec des em- bryons avancés (du côté du vagin). Australie, Nouvelle-Zélande. Le genre Peripatoides comprend actuellement quatre espèces dont la première fut décrite par Hurrox (1876), sous le nom de Peripatus Novæ-Zealandiæ, en 1876. Il s’est enrichi depuis de deux espèces australiennes décrites par M. FLercuer (P. orien- talis et P. occidentalis) et d’une seconde forme néo-zélandaise découverte par M. Denpy (P. Suteri). On ne lui connaît pas de représentants en Tasmanie. Les Onychophores de ce genre sont essentiellement caracté- risés par la reproduction vivipare et, dès lors, se rapprochet plus des formes ancestrales de la classe que les autres Péripato- psidés australasiens. Bien qu'elles soient dépourvues de papilles crurales sur les pattes et de dents accessoires sur les lames externes des mandibules, les deux espèces les plus primitives du groupe sont le P. Suteri et le P. Novxæ-Zealandiæ dont les organes génitaux mâles ressemblent beaucoup à ceux des Péri- 202 E.-L. BOUVIER pates; la première de ces espèces offre un intérêt tout parti- culier en ce qu'elle a plus de pattes que les autres Onycho- phores australasiens et aussi, comme je l'ai fait remarquer (1901, 60), parce qu’elle présente fréquemment 4 papilles pé- dieuses. Ce derniercaractère la rapproche des Peripatus andicoles et, par conséquent, de la souche commune à toute la classe. Les autres Peripatoides ont conservé des papilles crurales sur tous les appendices locomoteurs, sauf ceux de la 1"° paire, mais 1ls s'éloignent du type primitif par la différenciation remarquable du conduit mâle impair et par la réduction de leurs appendices locomoteurs à 15 paires. D'ailleurs, commele P. Novæ-Zealandix, ils n’ont pas plus de trois papilles pédieuses et l'espèce la plus commune, le P. orientalis, présente une dent accessoire sur les lames mandibulaires externes. Lesrelations phylogénétiques des quatre espèces sont représentées dans le tableau de la page 200. La tendance de ces formes vers l’'oviparité se manifeste, dans certains cas, par l'émission anormale d'œufs qui sont d’ailleurs incapables de se développer. Le fait a été observé dans le P. Novæ-Zealandiæ, où Hurron (1878, 362) le mit en évidence, et dans le P. crientalis par M. Sreez (1896, 102). Au moment de la parturition les jeunes Peripatoides sont toujours de très petite taille et fort peu pigmentés. 43. Le Péripatoide de Suter. (Peripatoides Suteri À. DEnpy.) [Voir PI. XII fig. 96-97, et, dans le texte, les fig. (12 1"° partie, p. 18) 26 (1e partie, p. 26) 175, 179 et 180] 189%. Peripatus Novæ-Zealandiæ var. Suteri A. Dendy, Trans. New-Zealand Inst., vol. XX VII, 190, 191 (M). e = — var. Suleri À. Dendy, Ann. nat. Hist. (6), vol. XIV, 401 (M). 1895. — — var. Suteri À. Dendy, Austral. Assoc. adv. Sc., Brisbane, 12 (M). 1900. Peripatus Suteri À. Dendy, Natur, vol. LXT, 444 (D). 1901. Peripatoides Suteri E.-L. Bouvier, Zool. Anz., Bd XXIIL, 60 (M). 1902 — A. Dendy, Quat. J. M. Sc., vol. XLV, 388 (M). 1904. — E.-L. Bouvier, Nouv. Arch. du Mus. (#4), vol. VI, ik GE) Pis dorsaux sensiblement de même largeur et ornés de papilles APE PT cÔ MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 203 semblables ; papilles principales presque toutes de même taille. Pas de dents accessoires sur les lames externes des mandibules, 5 ou 6 sur les lames internes. Les pattes sont au nombre de 16 paires; leur 3° arceau est légèrement plus large que le 1°, leur pied est muni de 3 ou 4 papilles, mais ne présente pas de saillies sétifères sur les flancs; les tubercules urinaires des pattes IV et V adhèrent, par un isthme, avec le lobe postérieur du 3° arceau, et parfois aussi avec son lobe antérieur. Le réservoir des glandes muqueuses atteint les pattes de la 19° paire. Les mâles sont dépourvus de papilles et de glandes crurales ; leurs glandes anales très réduites ne dépas- sent pas l'orificesexuel et s'ouvrent sur la faceventrale, un peu en avant de l’anus, par deux pores assez éloignés. Dans l'exemplaire mâle étudié, les vésicules testiculaires, brièvement ovoides, sont comprises entre les pattes XII et XIV, le conduit séminalimpair, en anse à branches inégales, ne dépasse quère en avant les pattes XII et, comme dans les Peripatus, se différencie en deux parties, un canal déférent antérieur et un ductus ejaculatorius érès épais qui occupe envuon un tiers de la longueur de l’anse. Ovaires contigus, mais bien distincts, et rattachés au plancher péricardique entre les pattes XIV et XV par un court raphé qui émet une branche pour chaque ovaire. Œufs utérins ayant 1°°,43 sur 0®°,83. Les femelles peuvent atteindre 57 millimètres de longueur à l’état de complète extension. Trouvé à Stratford et à Taranaki en Nouvelle- Zélande. M. Dexpy a dédié cette espèce à M. Surer qui en à fait la découverte. Historique. — Cette espèce a été découverte à Stratford, dans le nord de la Nouvelle-Zélande, par M. Surer, qui soumit les trois spécimens qu'il avait capturés à M. Denpy. Ce dernier trouva que le nouveau type ressemblaiten tout au P. Novæ- Zealandiæ, mais qu'il possédait 16 paires de pattes au lieu de 15, et représentait une simple variété de l'espèce depuis longtemps connue dans l’île (1894*) ; il Lui attribua le nom de Peripatus Novæ-Zealandiæ var. Suteri (1894°, 1894”). Depuis lors, M. Dexpy n'a pas donné d’autres renseignements sur l'Onychophore trouvé par M. Surer, mais il l’a fait passer au rang d'espèce distincte, d'abord sous le nom de Peripatus Suteri (4900, 444), et plus récemment sous celui de Peripatoides 20% E.-L. BOUVIER Suteri (1902, 388). Ayant eu moi-même la bonne fortune d'examiner trois individus de cette espèce (dont un cotype de M. Dexpy), j'ai constaté qu'ils se différencient du P. Novæ- Zealandiæ non seulement par un plus grand nombre de pattes, mais aussi par la présence fréquente de 4 papilles pédieuses au lieu de 3. Ce dernier caractère a certainement une grande importance, et montre que le Peripatoides Suteri ne saurait être considéré comme une simple variété (4091, 160). Forme, dimensions. — Les trois exemplaires que J'ai eus à ma disposition étaient des femelles bien dilatées et remar- quables par la longueur de leur cône anal; comme ceux étudiés par M. Denpy (1894°, 1894), ils avaient évidemment été tués par immersion. Tous étaient d'assez grande taille : le cotype de M. Denpy mesurait seulement 33 millimètres de longueur sur 3 millimètres de largeur maximum, mais c'était un mâle ; les exemplaires de Taranaki, tous deux femelles, n'avaient pas moins de 42 ou 43 millimètres sur 4 1/2. M. Denny signale un individu remarquablement grand qui avait 2 pouces 1/4 de longueur, soit 57 millimètres. Coloration. — La face dorsale du cotype est d’un vert bleuâtre avec des taches jaunes qui, danslestypes examinés par M. Denpy, tiraient plus ou moins sur l’orangé. Les taches jaunes les plus ‘importantes sont situées au-dessus de la base des pattes, où elles forment de chaque côté une bande longitudinale discon- ünue; d’autres non moins grandes, mais semées de papilles bleuâtres, sont situées à droite et à gauche de l’étroite bande bleu-verdâtre qui occupe l'axe dorsal, et se dilatent au-dessus de chaque patte pour former à ce niveau une sorte de losange à grand axe transversal. Entre ces losanges sont éparses quel- ques papilles jaunes. Les antennes sont d’un vert bleuâtre un peu plus foncé que le reste du corps ; les yeux apparaissent blanes ; la ligne claire est fort distincte à la loupe. Les papilles vertes sont moins nombreuses du côté ventral et se détachent sur le fond général qui est d’un jaune plus clair; les organes ventraux sont nettement indiqués par une forte tache dépourvue de pig- ment foncé. La face externe des pattes présente des papilles vert bleuâtre et des taches jaunâtres; la face interne montre une coloration analogue, mais sensiblement moins foncée. Les MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 205 soles pédieuses sont d’un bleu verdâtre lavé de jaune, tandis que le pied et surtout les papilles pédieuses ont une teinte bleu ver- dâtre très foncée. La saillie de lorifice sexuel a la mème coloration que la face ventrale; quant aux lèvres, elles sont parfaitement blanches. L'un des exemplaires de Taranaki (celui du Musée de Ham- bourg) se fait remarquer par la pigmentation très foncée de sa face dorsale et par les nombreuses papilles jaune orangé vif qui forment un semis sur les téguments. La bande axiale dor- sale, dépourvue de ces papilles, se dilate en losange au niveau de chaque patte; un peu au-dessus de la base des appendices, s'étend une bande longitudinale aussi foncée que la précédente, mais ornée de papilles jaune orangé; partout ailleurs les tégu- ments sont un peu plus clairs etsemés de papilles semblables à ces dernières. La face ventrale est noirâtre avec des papilles jaunes. Pour le reste, la coloration est tout à fait semblable à celle du cotype. — L'autre exemplaire de Taranaki (celui du Musée de Berlin) ressemble beaucoup au précédent, mais ses papilles claires sont d’un gris jaunâtre et sa face ventrale paraît moins foncée. Dans cet exemplaire, comme dans le cotype, les taches claires des organes ventraux sont fort nettes. Téquments (PI. XI, fig. 96, 97). — Les téguments ressem- blent beaucoup à ceux du P. orientalis, mais ils s'en distinguent toutefois : 1° par l'absence de toute alternance entre les p/is: 2° par la très grande similitude des papilles principales qui sont presque toutes de même taille et semblables ; 3° par l'ir- régularité plus grande des plis incomplets, qui tantôt sont très courts, tantôt dépassent le milieu des flancs (fig. 175, p.193). 11 y à des variations importantes dans le nombre des papilles ac- cessoires ; elles font presque totalement défaut dans le cotype, tandis qu'elles abondent, rejetées surtout aux flancs des plis, dans l’exemplaire du Musée de Hambourg. Les organes clairs n'existent pas (du moins dans le cotype), mais les o7qunes centraux sont fort nets, plus grands que dans la plupart des autres Onychophores et ont la forme d’un ovoïde qui mesure 180 w dans son grand axe longitudinal et,110 » dans son petit axe. | Réqion céphalique. — La région oculaire se fait remarquer. \ 206 E.-L. BOUVIER dans le cotype, par le peu de netteté de l’arceau frontal, par l'atrophie presque complète de l’arceau intermédiaire et par les variations de l’arceau oculaire qui, continu à droite, se brise à gauche au niveau où devrait se trouver l'organe frontal, qui est à peu près indistinct. Les antennes sont presque semblables à celles du P. oren- talis, mais le nombre de leurs grands arceaux peut varier de 28 à 30, et leur massue terminale, moins bien limitée, renferme quelques petits arceaux dans le cotype. Les lèvres (fig. 12, 1" partie, p. 18) ressemblent aussi à celles du P. orientalis; elles comprennent 6 lobes de chaque côté et sont dépourvues de lobe impair antérieur; en avant de la profonde lacune que devrait occuper ce dernier, on observe une paire de papilles, comme dansle P. orientalis. M. Dexpy à justement observé (4902, 388) que les lames externes des z#andibules sont dépourvues de dent; j’ajouterai que la lame interne présente 5 dents accessoires et parfois les rudiments d’une sixième (fig. 12, 1" partie, p. 18). | Pattes. — Comme l’a fait remarquer M. Denpy, cette espèce se distingue par la présence de 16 paires de pattes. Ces der- mères ont la plus-grande ressemblance avec celles du P. orien- talis, mais leur 3° arceau est légèrement plus large que le premier et leur tubercule urinaire reste toujours plus ou moins adhérent. Presque toujours ce tubercule a la forme d’un trapèze élargi en dessus et adhérent au-dessous, par un isthme étroit (fig. 179), avec le lobe postérieur de l’arceau ; mais dans l’exemplaire du Musée de Hambourg, j'ai constaté qu'il pouvait être adhérent, par tout son bord inférieur (fig. 180), avec les parties avoisi- nantes du 3° arceau, qui reste alors continu. Les traces des vésicules coxales sont encore moins apparentes que dans le P. orientalis. J'ai observé antérieurement (1901*, 60) que le P. Sulterise distingue des autres Peripatoides par la présence de 4 papilles pédieuses au lieu de 3. Ce caractère important apparaît sur presque toutes les pattes, sinon chez toutes, dans les deux exemplaires de Taranaki (fig. 180); tandis qu'on trouve, tantôt 3 papilles (fig. 179), tantôt 4 dans le cotype dont j'ai fait l’é- tude. C’est surtout vers la moitié postérieure du corps qu'on MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 207 observe 4 papilles sur les pattes de ce dernier spécimen; il y en a 2 en avant et 2 en arrière. La présence de 3 papilles est due manifestement à l’atrophie de la quatrième, mais le plus souvent une régularisation a suivi l'atrophie, etl’on observe | une papille en avant, une au- tre en arrière, et la troisième sur le milieu de la face dorsale, comme dans les autres Peripa- toides. Caractères sexuels externes. PNA l it et NS NU (it AL EN UN ANR VE EX RSS DS Fig. 179. — Peripaloides Suteri Dendy, Fig. 180. — Peripaloides Suteri Dendy, 6 cotype O'; face interne de la partie dis- . de Taranakiï; face interne de la partie tale d'une patte avec son tubercule uri- distale d’une patte de la 4° paire; le tu- naire. Gr. 64. bercule urinaire est largement con- fluent avec le 3° arceau de la sole; le pied a quatre papilles terminales et, à sa base, une paire depetites saillies p - qui sont peut-être les rudiments des papilles basilaires des Peripatopsis. Gr. 64. — On à vu plus haut que le cotype mâle dont j'ai fait l'étude à une taille plus faible que les deux femelles de Taranaki. J'ajou- terai que son orifice génital est plus réduit et moins saillant, qu'il présente sur les côtés de l'anus deux papilles anales fort éloignées l’une de l’autre et que ses pattes sont absolument dépourvues de papilles crurales, Anatomie, développement. — Les glandes salivaires sont très larges en avant, mais elles se rétrécissent beaucoup à partir des pattes de la 5° paire et se terminent au niveau de la 9°. Les glandes muqueuses ressemblent à celles du 2?. 208 E.-L. BOUVIER _orientalis, mais leur réservoir atteint les pattes de la 12° paire. Les organes génitaux mâles (fig. 26, 1" partie, p. 26) n'ont pas la structure de ceux du 2. orientalis. Construits sur le même type que les organes des Peripatus, ils s’en distinguent par la longueur beaucoup moindre du conduit impair et par l'absence complète de la chambre terminale à spermatophores. Dans l’u- nique mâle que J'ai pu étudier, le canal impair forme une anse peu sinueuse et à branches inégales qui commence entre les pattes XI et XIV, puis se termine à l’orifice sexuel après avoir légèrement dépassé les pattes de la 12° paire ; en tout, l’anse ne mesure pas plus de 15 millimètres de longueur. Cette partie des organes ne présente pas de dilatations aussi apparentes que chez les Peripatus, mais elle renferme, comme dans ce dernier genre, un tube spermatique continu, tantôt renflé, tantôt droit, et en certains points fort sinueux. Ce tube se fragmente-t-1il en spermatophores ou forme-t-1l, à lui seul, un spermatophore tout entier? je ne saurais le dire. En tout cas, on peut bien affirmer que le P. Suteri, par ses spermato- phores, doit bien plus se rapprocher des Peripatus que du P. orientalis. D'ailleurs les. glandes crurales de notre espèce font com- plètement défaut et les glandes anales, très réduites, ne dé- passént pas l’orifice génital ; la partie sécrétrice de ces der- nières glandes a la forme d'un court canal cylindrique; un _étranglement la sépare du conduit excréteur qui s’atténue for- tement à son bout terminal. Les ovaures, dans la femelle du Musée de Hambourg, for- maient deux longs tubes contigus sur leur bord interne, mais bien distincts dans toute leur étendue; à leur surface faisaient saillie des œufs de volumes divers, d’ailleurs incomplètement développés. Le raphé ovarien, sur toute sa longueur, se fixait au péricarde; simple en avant des ovaires, c'est-à-dire sur la moitié postérieure des segments XIII-XIV, il se bifurquait ensuite et chacune de ses branches rattachait au plancher péri- cardique lovaire correspondant. Les ovaires se terminaient en cul-de-sac au niveau des pattes XIV et, en arrière, débordaient un peu la patte XV; là, ils se continuaient l’un et l’autre dans n court tube qui aboutissait dans un atrium commun MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 209 légèrement dilaté; issus de cet atrium, les deux oviductes étaient d’abord assez grêles, puis se dilataient, à une faible distance, en un réceptacle séminal normalement constitué. Dans l’une des branches utérines, j'ai trouvé des œufs remplis de jaune et munis d’une coque hyaline jaunâtre assez épaisse ; ces œufs étaient ovoïdes et mesuraient 1°°,43 sur 0"",83. Distribution. — Cette espèce a été signalée par M. Dexpy (4894*, 1894”) à Stratford, dans le nord de la Nouvelle-Zélande, où elle fut découverte par M. Surer (Coll. Dendy, Muséum de Paris). J'ai pu moi-même en étudier deux exemplaires qui pro- venaient de Taranaki, dans la même île (Musée de Berlin, Musée de Hambourg). Affinités. — Plus que lout autre Peripatoides, cette espèce se fait remarquer par un certain nombre de caractères qui la rapprochent des Péripates, surtout des Péripates andicoles; ses organes génitaux mâles sont construits sur le même type que ceux des Peripatus, — ses appendices locomoteurs sont plus nombreux que ceux des autres Péripatoïdes (16 paires au lieu de 14 ou 15), — sa taille est plus grande et ses papilles pé- dieuses, sur beaucoup de pattes, s'élèvent au chiffre de 4, comme dans la plupart des Péripates andicoles. La dent acces- soire qu'on observe sur les lames externes des mandibules chez certains Peripatoides, à complètement disparu dans le P. Suteri, de sorte que cette espèce doit se rattacher à quelque autre, peut-être éteinte, où existait encore ce caractère pri- mitif. 4. Le Péripatoïde de Nouvelle-Zélande. (Peripatoides Novæ-Zealandiæ E.-W. Hurron.) (Voir PL. [ fig. 6; PI. XI fig. 100-101 ; et, dans le texte, les fig. 174 (p. 193), 176 (p. 197), 181, 182, 183.) 186. Peripatus Leuckarti À. Grube, Jabres. Ber. Schles. Ges. vaterl. Cultur, 1875, 72. — Peripatus Novæ-Zealandiæ F.-W. Hutton, Ann: nat. Hist. (4), vol. XVIII, 361-369, pl. XVII (A, E, M, B). _ —— H.-N. Moseley, Nature, vol. XV, 96, 97 (A, M), 1RTT. — — Ann. nat. Hist. (4), vol. XIX, 85- 1 (A, E, M). Le: = F.-W. Hutton, Ann. nat. Hist. (4), vol. XX, 81- 83 (A). ANN. SC. NAT. ZOOL. V, 14 210 E.-L. BOUVIER 1878. Peripatus Novæ-Zealaudiæ F.-W. Hutton, Ann. nat. Hist. (5), vol. 1, 204-206: (A, M). 1888. — L. Sheldon, Quat. J. M. Sc., vol. XX VIII, 205- 237, pl. XII-XVI (E). — — A. Sedgwick, Quat. J. M. Sc., vol. XXVIIL, 456- 463, 487, pl XXXVIL, fig. 7; pl. XXXVIL, fig. 15,16, pl. XXXIX, XL, fig. 23, 30 (M, B). = — L. Sheldon, Quat. J. M. Sc., vol. XXVIIL, 495- 499 (A). 1889. — — Quat. J. M. Sc., vol. XXIX, 283- 293, pl. XXI-XXVI (E). 1890. — — Quat. J. M. Sc., vol. XXX, 12-16, fig. 26-32 (E). 1891. _ A. Sedgwick, Nature, vol. XLIV, 494 (E). 1893. — J. Hector, Trans. and Proc. New-Zeal. Inst., vol. XXVI, 653 (B). 1894. Peripatoides Novæ-ZealandiæR.-I. Pocock,Journ. linn. Soc., vol. XXIV,519. 1895. Peripatus — A. Dendy, Austral. Assoc. adv. Sc., Brisbane, 42 (M). 1901. Peripatoides — W.-F. Purcell, Ann. South Afric. Mus., vol. If, 70, 87-92 (M). — Peripatus — A. Sedgwick, Cambridge Nat. Hist., vol. V, 6, fig. 2, et p. 25. 4902. Peripatoides — A. Dendy, Quat. J. M. Sc., vol. XLV, 388 (M). 1904. — — E.-L. Bouvier, Nouv. Arch. du Muséum (4), vol. VIE, p.#et suiv. (A). Pls dorsaux ordinairement de même largeur, très variables suivant la taille, et, chez les grands spécimens, rendus plus ou moins wréquliers par la présence de nombreuses papilles acces- soires qui passent par tous les degrés aux papilles principales. Mandibules semblables à celles du P. Suteri, mais ayant par- fois jusqu'à 7 dents accessoires sur leurs lames internes. Les pattes sont au nombre de 15 paires ; leur pied porte trois papilles et pré- sente presque toujours sur les flancs une saillie sétifère ; le 1* et le 3° arceau des soles ont sensiblement la même largeur ; les tuber- cules urinaires des pattes IV et V sont ordinairement indépendants des deux lobes qu'ils déterminent dans le 3° arceau, mais dans certains cas sont concrescents avec eux, comme dans le P. Suteri. L'organisation interne et les caractères sexuels sont sensiblement les mêmes que dans cette dernière espèce; les glandes anales, tou- tefois, ont une longueur plus grande et, déroulées, atteignent à peu près les pattes de la 3° paire préanale; d’un autre côté, l'anse formée par le conduit séminal impair a des dimensions variables suivant les spécimens et peut se prolonger jusqu'au niveau des MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES DAT pattes de la à paire. Les œufs utérins ont 1%%,5 sur 0"®,8. Les femelles peuvent mesurer 50 millimètres de longueur. Cette espèce est commune en Nouvelle-Zélande. Historique. — C’est à M. Travers qu'on doit la découverte de ce Péripatoïde, mais c'est Hurron qui l'a décrit pour la première fois et qui lui a donné le nom de Peripatus Novæ- Zealandiæ. Les types de l'espèce provenaient de Wellington, en Nouvelle-Zélande, c’est-à-dire de la localité même où M. Tra- VERS avait fait sa capture; d’autres furent recueillis ensuite par ce dernier en des points fort différents de l’île, à Dunedin et à Nelson. Le travail de Hurrox (1876, 360-369, PI. XVII) contient une bonne diagnose de l'espèce, des renseignements curieux sur ses habitudes et sur le rôle de son liquide muqueux, sur sa période de parturition et sur son mode de développement ; il signale la ponte d'œufs stériles dans des conditions anor- males, mais renferme des notions anatomiques très inexactes (muscles pris pour des trachées ou pour des parties de l’ap- pareil salivaire, appareil circulatoire méconnu), une fausse interprétation des mandibules qui sont homologuées à celles des Annélides, et une erreur grave sur l'appareil génital de l’ani- mal qui est décrit comme hermaphrodite. Ces deux dernières erreurs furent brièvement relevées par M. Mosezey (1876, 96-97) auquel M. Travers avait remis plu- sieurs exemplaires de l'espèce, et qui en avait capturé d’autres à Wellington. Utilisant ces matériaux, M. Mosezey établit ultérieurement que les mandibules du P. Novæ-Zealandiz sont de nature appen- diculaire comme celles du Peripatopsis capensis, que les sexes sont séparés dans l’une et l’autre espèce et que Hurron, ayant eu la malchance de n’étudier que des femelles, avait pris pour un appareil hermaphrodite les organes génitaux de ces dernières. Le travail de M. Moserey renferme des observations intéres- santes sur les organes génitaux du mâle, sur les œufs du P. Novæ-Zealandiæ et sur l’origine probable des Onychophores; il relève aussi quelques-unes des inexactitudes commises par Hurron, mais il laisse dans l'ombre ou interprète mal certaines autres : ainsi les vaisseaux latéraux signalés par Hurron sont pris pour des corps graisseux et non pour 212 E-L. BOUVIER. des glandes salivaires, les prétendus canaux salivaires ne sont pas reconnus pour des tubes néphridiens, et rien n'indique la vraie nature des organes que Hurrtox avait considérés comme des testicules (1877, 85-91). A la courte note dans laquelle M. MoseLey avait exposé ses premières critiques, Hurron (1877, 81-83) répondit en disant qu'il ne doutait pas que son contradicteur eût réellement vu des mâles, mais que le P. Novæ-Zealandiæ était en même temps hermaphrodite, et présentait le phénomène de l’auto-féconda- tion. Hurron crut devoir relever à son tour les divergences qui existaient entre ses observations anatomiques et celles de M. Mosezey sur le P. capensis, sans paraître supposer, d’ailleurs, qu’elles pouvaient provenir d’une différence spécifique. Plus tard, ayant pris connaissance du second travail de M. MoseLey, il adopta (1878, 204-206) les vues de ce dernier au sujet de l'appareil respiratoire, des muscles buccaux et de l'appareil génital des mâles, mais gardant la conviction que les récep- tacles séminaux des femelles sont des testicules, 1l conclut que l'espèce est représentée par des individus de deux sortes, les uns mâles, les autres hermaphrodites. S'il convient de relever cette ‘erreur grave, il est juste de rappeler que HurroN à eu raison contre M. MoseLey en maintenant l'existence des canaux latéraux (glandes salivaires), et qu'il faut lui attribuer le mérite d’avoir envisagé comme des organes néphridiens probables, les tubes contournés méta- mériques considérés comme des glandes salivaires dans son premier travail. En fait, après les recherches de Hurron et de M. Moserey, on possédait des idées assez justes sur la structure et la reproduction de l'espèce qui nous occupe. Dans sa Monographie du genre Peripatus, M. Sepawicx a con- sacré une étude remarquable, et qu’on pourrait citer comme un modèle, au P. Novæ-Zealandiæ (1888°, 156-463) ; la mor- phologie de l'espèce y est traitée avec un soin extrême, et l’auteur donne des renseignements fort précis sur les organes génitaux dans les deux sexes; M. SepGwicx n’a pas de peine à montrer que Îles prétendus testicules de Hurrox sont des réceplacles séminaux, mais il confirme les observations de ce dernier sur les habitudes de l'espèce, sur sa période de partu- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 213 rition et sur la ponte anormale d'œufs stériles (1888”, 463, 1891, 494). « Je n'ai pu trouver la moindre trace des vais- seaux latéraux du capitaine Hurron », dit-il, en note, mais on a Vu que cès prétendus vaisseaux ne sont pas autre chose que les glandes salivaires: C'est à M"° Suezpon qu'on doit le recherches les plus pré- cises sur l’organisation et le développement du P. Novæ- Zealandiæ. Grâce à cet auteur (4888°), on sait aujourd’hui que les femelles de l'espèce sont dépourvues de réceptacles ovariens, et les mâles de glandes crurales, mais que ces derniers pré- sentent une paire de glandes anales bien développées et que leurs organes sexuels ressemblent beaucoup à ceux du P. Tri- nitatis. On doit aussi à M”° SuezpoN de curieuses observations sur la maturation de l’œuf ovarien (1890, 11-20) et sur les phénomènes évolutfs de l’espèce depuis l'œuf Jusqu'au complet développement (1888, 1889). J'aurai l’occasion de revenir plus loin sur ces deux derniers travaux. Depuis M°° Suezpon, le P. Novæ-Zealandiæ n’a fait l’objet d'aucun travail important : M. Hector l’a signalé sur un nou- veau point de l’île, à Porinu (1893, 653), M. Pocock en a fait le type du nouveau genre Peripatoides (1894, Lu pendant que M. Dexpy (1895, 42) et M. Sepcwick (189b, 24, fig. 2) per- sistaient à le désigner sous le nom de Peripatus; finalement, M. Denpy a repris la dénomination de M. Pococx et donné une courte diagnose de l'espèce (1902, 388), dont j'ai moi-même récemment (1904°) étudié les œufs. Les spécimens qui ont servi à mes études personnelles se trouvaient dans la collection du Muséum ou m'ont été commu- niqués par divers Musées (Musées de Londres, de Berlin, de Copenhague, de Dundee et de Cambridge; collection du labora- toire d'évolution à la Sorbonne) ; quelques-uns m'ont été don- nés par M. Dexpy. Je n'ai jamais eu entre les mains les types de l'espèce. Forme (PI. I, fig. 6), dimensions. — La forme de l'animal est celle du P. Suteri; le cône anal (fig. 174, p. 193) est fort long dans les spécimens dilatés, assez court dans ceux où lPalcool a produit une forte contraction. La taille présente des variations dues aux mêmes causes, 94% E.-L. BOUVIER mais, ainsi que l’a observé M. SEepawicx, les mâles sont toujours beaucoup plus petits que les femelles. Hurron (1876, 362) à constaté que la longueur varie de 1 à 2 pouces, soit de 25 à 50 millimètres, ce qui est parfaitement juste, sur- tout si l’on remarque, avec M. Sepawicx (1888, 456) que la taille de 50 millimètres est celle des grandes femelles et la taille de 25 millimètres celle des plus grands mâles (ou des femelles mûres encore petites). Voici d’ailleurs les dimensions que j'ai relevées sur quelques représentants de l'espèce. Longueur. Largeur. millim. millim. © de Wellington (Mus. de Cambridge U. S.).. 50 5 (dilaté). © de N.-Zélande (Mus. de Dundee)........... 38 1/2 3,2 (ass. dilaté): © — ( — MA AR TMATAT 29 4,5 (contracté). © — (Mus. de la Sorbonne)...... 35 3 (dilaté). OÙ Dies (us deb) sescemeenns ere 40 3-4 (dilaté). © Dunedin (Mus. Britannique).............. 29 5 (turgescent). © Wellington (donné DRE MDendy) ##20re; 34 5 (turgescent). (®) Dunedin ( NÉ tRee 26 4 (peu dilaté). © Jararua (Mus. de Done MR TER BTE A A/R 0e 24 5 (contracté). œ Wellington (donné par M. Dendy)......... 17 3 (peu dilaté). cg Dunedin ({ — RTE 14 2 1/2 (peu dilaté). Gararuer(Mus deRParIS) PME EP ER EECEE 19 21 1/2 (contracté). Le Musée de Berlin possède 14 exemplaires très contractés et fort durs dont la longueur varie entre 25 millimètres et 9 milli- mètres. Coloration (PL. TI, fig. 6). — M. SepGwick a consacré une très bonne étude aux variations de couleur de cette espèce, qui sont singulièrement étendues (4888, 457-458). En ce qui concerne la face supérieure, on peut dire qu’elle est caractérisée par une teinte fondamentale foncée qui varie du noir au brun, au bleu ou au bleu verdâtre, et que, sur ce fond, apparaît un semis de papilles claires qui varient du blanc Jaunâtre à l’orangé ou au Jaune rougeâtre. Dans quelques spécimens, ce schéma ne présente aucune modification sensible (grande femelle de Ja- rarua : noire avec semis de papilles grises ; femelle et mâle de Wellington donnés par M. Denpy : d’un noir verdâtre, avec semis de papilles jaune orangé plus serré au-dessus des pattes) ; mais le plus souvent, une forte bande longitudinale moins foncée se dessine au-dessus des pattes (petite femelle et mâle de Jararua : noirs à bande longitudinale gris foncé) devient de plus en plus MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 215 claire (mâle et femelle de Dunedin donnés par M. Denpy: bleu verdâtre foncé à bande latérale d’un jaune rougeâtre) et parfois devient aussi pâle que les papilles claires (exemplaire figuré par M. Sepcwicx (1888”, fig. 17): bleu à bande jaune clair). Parfois, les papilles claires deviennent plus nombreuses et forment des taches vagues à droite et à gauche de la bande médiane dorsale ; dans ce cas, la coloration ressemble beaucoup à celle du P. Suteri. Quant à la bande elle-même, elle est de teinte foncée, sans papilles claires, et paraît toujours fort distincte, sauf dans les exemplaires noirâtres où elle se noie dans la coloration géné- rale. À son centre existe une ligne claire fort apparente. Dans tous les spécimens que J'ai étudiés, les yeux sont blan- châtres, et les antennes munies d’un pigment foncé rappelant celui du dos; pourtant il nest pas rare d'observer des papilles claires et même des arceaux tout entiers clairs, sur les antennes de certains spécimens. Les variations de couleur que présentent la face ventrale et les pattes sont peut-être plus étendues encore que celles de la face dorsale et, en tous cas, moins faciles à caractériser. Tout ce que l’on peut dire de général à ce sujet, c’est que les teintes du dos se retrouvent sur la face ventrale, mais presque toujours un peu moins accentuées, el que les organes ventraux, très larges, sont caractérisés par une coloration des plus faibles. Rien n est plus variable que la teinte des soles pédieuses, tantôt claire, tantôt foncée, mais en général moins pigmentée que les parties avoisinantes des pattes. Les lèvres des orifices externes (bouche, orifice sexuel) sont blanchâtres. Téqçuments (PI. XI, fig. 100, 101). — Les téguments présentent les mêmes caractères que ceux du P. Suteri et varient comme eux à mesure que la taille des spécimens augmente. Dans les grands exemplaires, les papilles accessoires deviennent très nombreuses, passent par tous les degrés aux papilles principales et forment le plus souvent de petits plis annexes qui s'étendent obliquement d’un grand pli à l’autre et donnent à la surface tégumentaire dorsale un aspect très irré- gulier. Cette complication apparaît nettement à la loupe dans les points du corps où les téguments sont très distendus ; 216 E.-L. BOUVIER je ne l'ai pas observée avec la même évidence dans le P. Suteri, ce qui tient peut-être à ce fait que je n'ai pas étudié beau- coup d'exemplaires de cette dernière espèce. Dans les mâles, qui sont toujours de petite taille, la régularité des plis est fort grande, et parfois même on voit alterner des plis larges el Fig. 181. — Peripatoides Novæ-Zealandiæ Hutton, © de Wellington; face interne de la partie distale d’une patte droite munie d’un tubercule urinaire. Gr. 48. étroits; ces exemplaires sont d’ailleurs dépourvus de papilles accessoires, où n’en présentent qu'un très petit nombre. Région céphalique. — La région céphalique ne m'a point paru différer sensiblement de celle du P. Suteri, mais J'y ai relevé des variations plus grandes, ce qui tient sans doute aux spéci- mens plus nombreux dont je pouvais disposer. Ces variations sont surtout relatives à la structure de l’arceau oculaire qui présente parfois un long organe frontal assez bien différencié; dans quelques cas aussi, j'ai constaté l’existence d'un arceau intermédiaire déjà figuré par M. Sepawricx (1888”, fig. 18). Les MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES JM lèvres et l’armature mandibulaire rappellent également le P. Suteri, mais le nombre de dents des lames internes, qui est presque toujours de cinq ou six, peut parfois s'élever Jusqu'à sept (grande femelle de Wellington). Pattes.— Le P. Novæ-Zealandiæ a toujours 15 paires de pattes. Ces dernières (fig. 181) se distinguent de celles du P. Suteri : 1° par la présence constante de 3 papilles pédieuses ; 2° par les soies bien plus nombreuses qui garnissent les saillies ventrales du pied, surtout celles qui sont au voisinage des griffes; 3° par les dimensions du 1° et du 3° arceau des soles qui sont à peu près aussi larges l’un que l’autre. Dans le spécimen figuré par M. Senawicx (1888, fig. 21), les trois arceaux des so/es ont sensiblement la même largeur, tandis que le 2° est beaucoup plus large dans tous mes exemplaires. Il y a toujours les rudi- ments d’un 4° arceau, sous la forme d’aires sétifères plus ou moins étendues; souvent même, on trouve quelques soies longues sur les papilles qui, dans les deux arceaux suivants, se trouvent au voisinage de la ligne médiane ventrale. Dans cette espèce, j'ai observé sur les flancs du pied, en avant comme en arrière, une éminence subconique située à la hauteur de la dépression qui sépare les saillies ventrales basilaires des saillies distales. Ce mamelon latéral à été représenté par M. SepGwicx (1888”, fig. 21); dans les spécimens de Jararua, il est toujours assez réduit, mais dans les autres, il proémine fortement et se termine par une forte soie. C’est évidemment une papille réduite comme on en observe à la même place chez certains Péripates andicoles. Les tubercules urinaires des pattes IV et V ont la forme d’un trapèze élargi en arrière et muni en avant de soies, comme les parties avoisinantes du 3° arceau. Le plus souvent, les tuber- cules sont absolument indépendants de cet arceau (fig. 176, p. 197); parfois, ils se rattachent à son lobe postérieur par un isthme distal, et dans certains cas, ils se continuent aussi avec le lobe antérieur (fig. 181). Cette concrescence des tubercules avec les deux lobes de l’arceau s'effectue d’ailleurs à des degrés très divers ; elle est presque toujours fort réduite, mais dans l'exemplaire figuré par M. Sepawicx (1888, fig. 21), elle s'étend au moins sur la moitié de la longueur des tubercules. 218 E.-L. BOUVIER Dans la plupart des cas, les parties du 4° arceau qui avoisinent les tubercules urinaires sont bien plus largement développées que dans les autres appendices. Cette disposition, qui n’est pas constante, a été représentée par He M. Sepawicx (1888, fig. 21). Caractères sexuels externes. — for $ Les caractères sexuels sont très sensiblement les mêmes que ceux Fig. 182. — Peripaloides Novæ-Zea- andis Hutton, © de Dunedn du P. Suteri; pourtant, les orifices (Coll. du Musée Britannique); par des glandes anales du mâle sem- üe terminale du corps, vue du côté droit. — A, anus; or ©, orifice blent plus rapprochés, et dans mes en do ne spécimens, ne s’ouvraient pas sur une papille ; ils ont d’ailleurs été très exactement signalés par M°° Sxezpon (1888°, 497) et par M. Purcezz (1900, 91). L'orifice génital des femelles (fig. 182) est, comme de coutume, plus large et plus saillant que celui des mâles; dans certains exemplaires, il se trouve au sommet d'une très forte proéminence qui ne présente, d’ailleurs, aucune analogie avec l’oviscapte des espèces ovipares. Anatomie, développement. — Les glandes muqueuses et les glandes salivaires rappellent à tous égards celles du P. Suteri; pourtant le réservoir des premières m'a semblé un peu plus court, et quant aux secondes, elles dépassent assez peu les pattes de la 8° paire. Les organes génitaux du mâle paraissent également très sem- blables à ceux de l’espèce précédente, mais les glandes anales sont plus longues, tubulaires dans leur partie antérieure et fortement rétrécies en arrière, dans le tiers terminaloù elles se transforment enconduitexcréteur.Commel'aobservé M" Suezpon (1888",497), elles se pelotonnent fréquemment dans leur région glandulaire, mais cette règle n'est pas générale, et, dans tous les cas, les glandes étendues atteignent sensiblement le niveau de la 3° paire de pattes préanales. Avant M°° Saezpow, M. Sepawicr avait exac- tement décrit l’orifice de ces glandes etsignalé l'absence complète de glandes crurales (1888, 460). Le conduit impair des organes mâles forme une anse simple, à branches inégales et presque droites, dont la longueur varie beaucoup suivant les individus, tantôt atleignant à peine le milieu du corps, tantôt s'étendant EEE MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 219 jusqu'aux pattes de la 5° paire. Il n’est pas exact de dire, avec M. Sepewick, que cette portion terminale impaire «se continue avec les deux canaux efférents au niveau des pattes de la der- nière paire »; ce qui est vrai, c'est que ces deux canaux s'ac- colent en arrière et s'ouvrent dans le conduit impair vers le milieu de l’anse formée par ce dernier. C’est exactement la disposition qu'on observe dans le P. Suteri. M'° Suezpon (4888', 497) considère les spermatophores de cette espèce comme très longs, fort complexes et de même structure que les formations semblables signalées par GAFFRON dans les Péripates caraïbes. Ces formations chitineuses internes du canal déférent sont très analogues à celles du P. Suteri, mais ici comme dans les Peripatus, on doit probablement les tenir pour la matrice des spermatophores et non pour les sper- matophores eux-mêmes. Je ne sais si M. Sepawicr (1888°, 463) a raison d'admettre dans cette espèce une injection intra- cutanée des spermatozoïdes et de considérer comme des spermatophores, agents de cette injection, « de petits corps blancs et ovalaires qui ressemblent singulièrement aux sper- matophores des espèces sud-africaines »; mais ce qui me paraît hors de doute, malgré l'absence de toute observation précise, c'est la taille réduite du spermatophore de tous les Peripatoides, et, à des degrés divers, de tous les Onychophores. On sait que Hurron, ayant eu la malechance de n’étudier que des femelles, avait pris les réceptacles séminaux de ces der- nières pour des testicules et considéré l'espèce comme herma- phrodite (14876, 336); on sait aussi que M. Mosezey à relevé l'inexactilude de cette manière de voir et décrit brièvement les organes génitaux du mâle (4877, 87). Ce dernier auteur signale un long spermatophore dans le canal impair du mâle; il ent ce canal pour un pénis, ce qui supposerait une copulation, et d'autre part, mentionne des paquets de spermatozoïdes traver- sant les parois ovariennes, ce qui indiquerait, par contre, une fécondation intra-cutanée. La critique de ces observations résulte de ce que J'ai dit plus haut ; je ferai remarquer en outre que M'° SneLpon n'a pas trouvé de spermatozoïdes dans les ovaires et que ces corpuscules sont tous inclus dans le récep- tacle séminal (4890, 12). | 29() Æ.-L. BOUVIER Les organes génitaur femelles ne paraissent pas différer de ceux du P. Suteri. Dans les trois femelles que J'ai disséquées, les ovaires avaient des dimensions relativement réduites et ne se distinguaient pas nettement l’un de l’autre comme dans le P. Suleri, ce qui tient certainement à des variations indivi- duelles en rapport avec le développement des œufs ovariens. M. Sepewick dit, en effet, que les ovaires sont longs, qu'ils s'étendent depuisla 11° paire de pattes jusqu’à la 13° ou la 14", qu'ils sont «entièrement distincts l’un de l’autre » (comme dans le P. Suteri) et que « chacun d’eux est rattaché sur toute sa longueur, au plancher péricardique, par une membrane dis- tncte ». Développement, parturition. — M"° SELON à consacré un assez long travail à l'étude des œufs ovariens et utérins (1890, 12-20). Les premiers se forment dans la partie inféro-externe des parois ovariennes différenciée en épithélium germinatif; ils renferment dès le début un noyau et un nucléole, mais ce deux corps se dissocient de bonne heure en petits corpuscules, l'œuf se pédonculise, se gorge de jaune et, vers l’époque de la maturité, acquiert un gros noyau excentrique qui ne se retrouve plus dans les jeunes œufs utérins. Ces derniers, d’après M. Sepawicx (1888°, 461) ont 1°*,5 de longueur sur 0°*,8 de largeur ; ils sont entourés d’une épaisse coquille jaunâtre et translucide, comme ceux du P. Suteri. M"° Saezpon dit que cette coquille se forme de bonne heure dans l'ovaire et qu’elle se retrouve, bien plus épaisse, dans l'œuf utérin (4900, 13, 16) ; de son côté, M. Dexpy (1902, 379) pense que la vraie coquille est produite par l’oviducte, et que la mince enveloppe primitive signalée par M°° SxeLpon n’est rien autre chose que la mem- brane vitelline. J'ajouterai que M°° SHezpoN n'a pas observé de globules polaires dans notre espèce, et que cet auteur considère la masse abondante du jaune comme issue du protoplasma de l'œuf, des débris du noyau, des cellules folliculaires et des parois ovariennes. Le développement du P. Novæ-Zealandiæ à pour caractère essentiel, d'après M°° Suezpon (1888) : 1° une division rapide du jaune, qui cristallise pour ainsi dire sur place et forme dans MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 294 toute son étendue des masses arrondies ou polyédriques que le capitaine Hurron (1876, 367) et M. Kenxez (1885, 184) ont prises à tort pour des cellules de segmentation ; 2° la formation des parois du corps aux dépens d’une aire protoplasmique ger- minative qui, localisée tout d'abord en un pôle de l'œuf, s'étend peu à peu sur les côtés et en dessus, donnant finalement un tube ectodermique qui divise le jaune en deux parties, l’une externe, rapidement absorbée par les parois du corps, l’autre - interne, qui persiste bien plus longtemps ; 3° la position de la partie caudale du corps qui, dès le début, se trouve repliée sur la partie antérieure, par la formation d'une cloison ventrale commune à ces deux parties du corps et qui se trouve inter- rompue en arrière pour assurer leur communication; cette cloison se dédoublera plus tard, lorsque le jaune externe sera résorbé, et c'est alors que commencera la croissance longitu- dinale ; 4° l’origine de l’endoderme qui paraît se former libre- ment dans le jaune, sans figures caryokinétiques. Il ÿ aura lieu de revenir sur ces observations et de les con- trôler d'une manière rigoureuse, tant à cause de leurs parti- cularités que de l'intérêt qu'elles présentent. Je n’ai pas disposé de matériaux suffisants pour le faire, mais j'ai pu observer pour- tant que les embryons ne cessent pas de croître après la résorption du jaune, qu'ils s'allongent beaucoup, se recourbent fortement en arrière, et que leur moitié caudale finit par déborder la tête qu'elle recouvre plus ou moins complètement. L'embryon mûr, renfermé dans sa coque, ne mesure pas moins de 5 millimètres sur 3, ce qui suppose un mode de nutrition très actif aux dépens de la sécrétion des parois utérines. Sortis de leur coque et étalés, ces embryons ont en moyenne 11 millimètres de longueur sur 2 millimètres de largeur; ils présentent la même pigmentation que la mère, avec des teintes beaucoup plus pâles ; leurs papilles claires sont très saillantes, tandis que les autres restent plus petites et incomplètement for- mées. Les plis dorsaux et la ligne claire se font remarquer déjà par leurs caractères normaux, les soles pédieuses sont bien indiquées, mais les saillies ventrales du pied ne portent qu'un très petit nombre de soies et les saillies latérales n'existent pas encore. Les lames externes des mandibules sont armées de 19 D E.-L. BOUVIER 3 ou # dents (fig. 183): quant aux lames externes, elles ont la même structure que celles de l'adulte, encore que j'y aie observé, dans un spécimen, les rudiments d'un denticule. En ce qui concerne l’époque de la parturition, les divers \ SE Fig. 183. — Peripaloides Novæ-Zealandiæ Mutton, embryon mûr d'une Q de Wellington ; les deux lames mandibulaires d'un côté du corps (à gauche, la lame ialerne ; à droite, la lame externe renversée). Gr. 212. auteurs sont loin d’être du même avis. Les individus de cette espèce, dit Hurron (1876, 362), « paraissent se reproduire pendant toute l'année, car je n’en ai Jamais ouvert sans y trouver d’embryons ». En hiver, ajouté le même auteur, « la procréation continue », bien que ces animaux soient à moitié engourdis et ne prennent pas de nourriture. M. MoseLey par- tage absolument la même opinion (14877, 89) : « L'animal se reproduit toute l’année, dit-il. Je fus étonné de le trouver en parturition au milieu de l'hiver (juillet). » Mais M. Sepawick ne pense pas de même. « Les spécimens que J'ai reçus vivants à la fin de juillet, éerit-11(1888”, 462), donnèrent naissance, durant le voyage, à des jeunes complètement développés et continuèrent de la sorte immédiatement après leur arrivée en Angleterre ; dans la grande majorité des cas, ceux que j'examinai alors ne MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 29% renfermaient aucun embryon ou n’en contenaient que d’âgés. D'un autre côté, les spécimens qui arrivèrent en décembre ren- fermaient pour la plupart des œufs non segmentés ou en segmen- tation. Mais dans quelques-uns (petits spécimens), l'utérus était vide, dans un plus petit nombre encore, on trouvait des em- bryons âgés, et dans certains exemplaires, quelques embryons âgés coexistaient avec une abondance de jeunes œufs. Ces observations me paraissent prouver que les œufs passent dans l'utérus en novembre et décembre et que les jeunes naissent en Juillet ou, en d’autres termes, que la période de gestation est de huit ou neuf mois. » Cette conclusion de l’éminent professeur ne me paraît pas Juste, car elle ne tient compte ni des exceptions signalées par l’auteur lui-même, n1 des observations contradictoires de Hurron et de M. Moserey. Elle s'accorde également assez mal avec les renseignements très précis qui nous sont donnés par M'° Sxezpon (1889, 206); sans doute, ce dernier auteur signale des femelles qui étaient vides en juillet (3 exemplaires) ou qui renfermaient des embryons avancés à divers stades (4 exemplaires) ; sans doute aussi elle a trouvé une femelle vide le 30 novembre et, le 15 décembre, 15 femelles renfermant des œufs non segmentés ou en segmentation ; mais à côté de ces faits qui s'accordent bien avec la conclusion de M. Sepawick, il en est d’autres qui la contredisent absolument : aimsi, le 27 novembre, M'° SHeLpon trouve une femelle remplie d’em- bryons très avancés; le 18 avril, un même lot d'individus lui donne cinq femelles vides, une femelle avec des œufs non seg- mentés, des œufs en segmentation et des embryons avancés, et deux autres spécimens avec des œufs en segmentation, des embryons remarquables par le développement de leurs appen- dices et parfois d’autres à un stade intermédiaire. En consé- quence, on peut dire que le P. Novæ-Zealandiæ peut se repro- duire toute l’année, mais que c'est surtout vers la période hivernale qu’il donne naissance à des jeunes. Ainsi seraient con- ciliées, dans la mesure du possible, les opinions contradictoires de Hurron et de M. Sepawicr ; dès lors, comme ce dernier auteur, on pourrait croire que la période de gestation est de 8 ou 9 mois. 294 E.-L. BOUVIER Quoi qu'il en soit, on devra conclure des observations précé- dentes : 1° que les embryons du P. Novzæ-Zealandiæ sont à des stades divers au sein d'une même femelle ; 2° que ces stades sont, dans tous les cas, sinon toujours, fort différents les uns des autres. Dans une des femelles dont j'ai fait l'étude, on trou- vait des œufs non segmentés et des embryons presque mûrs, dans une autre des œufs non segmentés, des embryons encore richement pourvus de jaune et des embryons pigmentés com- plètement dépourvus de loute réserve nutritive. La première de ces conclusions à été formulée par Hurrox, et M. Sepawick semble se rallier à la seconde quand il dit que « dans tout spéci- men, les embryons sont pour la plupart du même âge ». Er fait, il semble que les œufs ovariens de cette espèce passent dans l'oviducte à des périodes successives assez éloignées les unes des autres, ce qui forme dans l'utérus des groupes très distinets par leur état d'évolution, les unités des diverses groupes étant d’ailleurs à des stades fort différents. Ce n’est plus tout à fait le caractère évolutif des Peripatus, mais ce n’est pas encore celui des Peripatopsis africains; l’analogie est plus grande avec l'Opis- thopatus Blainviller. Étant données les observations qui précèdent, on doit s’at- tendre à trouver dans l'utérus un nombre très variable d'œufs ou d'embryons : « Dans un cas, dit Hurron (1876, 366), je comptai 18 embryons dans l'oviducte droit et 8 dans l’oviducte gauche ; dans un autre, chaque oviducte renfermait 2 embrvons symétriquement situés. » Entre ces deux extrêmes on peut trouver tous les passages. Hurrox a observé que les œufs de cette espèce « sont sou- vent expulsés avant leur complet développement » et qu'ils perdent alors leur vitalité (4876, 362). M. Sepawick a constaté le même fait; 1l s’en est servi, certainement à tort, pour con- tester les observations de M. Dexpy sur l’oviparité de certains Péripatopsidés australasiens (4894, 494) et pour essayer d'éta- blir que les Onychophores primitifs étaient ovipares (1888, 463). J'ai longuement discuté ailleurs (4904°) ces deux importantes questions. Distribution. — Cette espèce est propre à la Nouvelle-Zélande où elle à été capturée dans les localités suivantes : MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 29 1° À Wellington, où M. Travers découvrit l'espèce (exem- plaires donnés à M. Mosezey) el où le capitaine Hurrow, sur l'indication de ce dernier, la retrouva ensuite (exemplaires types de Hurrox partagés avec le Musée de Dublin). L'espèce a été retrouvée fréquemment depuis dans la même localité (nom- breux exemplaires recueillis par M. Noëz BarrauD et envoyés vivants en Angleterre où ils servirent aux recherches de M. Sepewicr et de M°° Snezpon ; exemplaires du Muséum de Paris, donnés par M. Denpy; exemplaires du Musée de Cam- bridge, aux États-Unis) ; 2° À Dunedin (exemplaires types capturés par Hurron; du Muséum de Paris, donnés par M. Dexpy ; du Musée Britannique); 3° À Nelson (exemplaires types capturés par HuTron) ; 4° À Porirua, par M. SruarrT Duncan (Coll. Hector) ; 5° À Stephens Island et à Oropibush, près Taranga, par Taizenius, et à Otago par M. Finscn (nombreux exemplaires de ces trois localités au Muséum de Berlin) ; 6° À Woodwille, par MorTENsEN (un exemplaire du Musée de Copenhague) ; 1° À Jararua (Muséum de Paris). | Habitat, mœurs. — « Les individus de cette espèce, rapporte Hurrox (1876, 362), vivent dans le bois pourri,sous les pierres ou dans les fissures desrochers. Ils sont nocturnes, maismangent le jour quand ils ont faim. Ils se nourrissent d'animaux. J'en ai vu un Jeter, par les papilles orales, son fluide visqueux sur une mouche introduite dans le vase où 1l était renfermé: 1l l’immo- bilisa de la sorte, s’avança vers elle et en suça les sues, rejetant la totalité des téguments (1). Ce fluide visqueux sert à l'attaque, non à la défense. En hiver, ils s'engourdissent à moitié, bien que la procréation continue. Durant cette époque de l'année, Je ne les ai jamais vus prendre de nourriture et ils ne peuvent pas émettre de fluide, ou seulement en petite quantité. Ilsse meuvent activement, rien qu’à l’aide de leurs pattes, le corps étant très allongé. Quand ils marchent, leurs antennes s’agitent constam- ment, presque comme des tentacules. Si on place une aiguille juste au-dessus de l'antenne, celle-ci se relire sans qu'il y ait (1) Ainsi le P. Novæ-Zeulandiæ se nourrirait àla manière des Araignées, cequi me parail douteux et peu conforme à ce que l’on sail des autres Onychophores. ANN. SC. NAT. ZOOL. Vars 226 E.-L. BOUVIER contact, mais la pointe des soies touche probablement l'ai- guille... [ls sont localisés et ne se trouvent jamais très abon- damment. Quand on les coupe en morceaux, ils meurent très promptement; 1ls sont aussi aisément Lués par immersion dans l'alcool. Fréquemment alors, ils se recourbent du côté dorsal. » M. SepGwick a fait des observations analogues, sans toute- fois observer la capture des mouches; d’ailleurs, les nombreux spécimens qui lui étaientenvoyés ne vécurent jamais longtemps en Angleterre (1888, 462). À ffinités. — Cette espèce est très voisine du P. Suteri, mais elle n’a que 15 paires de pattes et ne présente plus que 3 papilles . pédieuses, ce qui prouve qu'elle est à un degré d'évolution plus avancé ; on a vu précédemment qu'elle se distingue en outre du P?: Ses par ses glandes anales plus ITR et ses saillies pédieuses latérales. 45. Le Péripatoïde oriental. {Peripatoides orientalis J.-J. FLETCHER.) (Voir PI. XI, fig. 98, 99, et, dans le texte, les fig. 20 (1° partie, p. 21), 178 (p. 199), 184, 185 et 186.) 24887 Peripatus H. Tryon, Proc. Roy. Soc. Queensland, vol. IV, 78 (D). — Peripatus Leuckarti F.-J. Bell, Ann. Nat. Hist. (5), vol. XX, 252 (D). 21888 — A.-S. OILif, Proc. L.S. N.S. Wales (2), vol. IL (1887), 980 (B). ? — — — The Zoologist (3 À Me XII, 69 (B). ? — —— A. Sedgwick, Quat. J. M. , Vol. XXVIL, 463- 466, 287 (M). 1889. — J.-J. Fletcher, Proc. L. S. N. S. Wales (2), vol. IIL (1888), 892-894, 1508 (M, D). — — Proc. L. S. N.S. Wales (2), vol. IIL (1888), 1560 (D). _ — A. Sedgwick, Nature, vol. XXXIX, 412-413 (pro parle) (M). 1890. — J.-J. Fletcher, Proc. L. S. N.S. Wales (2), vol. V, 469- 486 (pro parte) (M). 1892. — J.-J. Fletcher, Proc. L. S. N. S. Wales (2), vol. VII, 479-196 (pro parte) (M). 1895.20 — A. Dendy, Austr. Assoc. adv. Science, Brisbane, 10, A1 (M). — — var. orientalis J.-J. Fletcher, Proc. L. S. N. $S. Wales (2), vol. X, 186-193 (M, B). ? — — E.-R. Waïte, Proc. L: S. N. S. Wales (2), vol: X, 549 (D). MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES ST] 4896. Peripatus Leuckarti var. orientalis E. Steel, Proc. L. S. N. S. Wales (2) vol. XI, 94-103 (M, B). 1897. Peripatus Leuckarti F.-A.-A. Skuse, Rec. austr. Museum, vol. II, 10, RL NUDIE 1898. — F. Paulden, Trans. Rep. Manchester, Mic. Soc., p. 37-44, PI. VI-VIL, 1898 (A). 1900. = var. orientulis E:-L. Bouvier, Quat. J. M. Sc., vol. XLIIL, 368 (M). 1901. = — W.-F. Purcell, Ann. South Afric. Mus., vol. I, 69, 70, 92. 1902. Peripatus orientulis E.-L. Bouvier, Bull. Soc. entom. de France, 110 (H). — Peripatoides Leuckartii À. Dendy, Quat. J. M. Se., vol. XLV, 387. — Periputoides orientalis E.-L. Bouvier, GC. R. Soc. de Biol., vol. LIV, 1033- 1034 (A). 1904. = — : Nouv. Arch. du Mus., vol. VI, p. 5 et suiv., fig. 9 (A). Plis dorsaux alternativement larges et étroits, les larges plis présentant des papilles principales de deux sortes et un nombre variable de papilles accessoires, les plis étroits n'ayant que des papilles principales assez petites. Une dent accessoire sur les lames externes des mandibules, 6 ou 7 dents accessoires sur les lames in- ternes. Les pattes sont au nombre de15 paires ; leur troisième arceau est un peu plus étroit que le premier, leur pied porte 3 papilles et ne présente pas de saillie latérale sétifère. Tubercules urinaires des pattes IV et V disposés de la même manière que ceux du P. Novæ-Zealandiæ. Le réservoir des glandes muqueuses atteint à peu près les deux tiers de la longueur du corps. Des papilles crurales sur toutes les pattes du mâle, abstraction faite des pattes dela 1° paire ; les glandes qui leur correspondent sont très courtes et restent presque toujours incluses dans le sinus latéral. Les glandes anales s'ouvrent à la même place que dans les deux espèces précédentes, mais elles sont plus grandes et le tube en U qu'elles forment atteint les pattes de la 5° paire de pattes préanales quand il est redressé. Les organes sexuels mâles sont totalement localisés dans le tiers postérieur du corps; leur conduit impair atteint à peine le niveau des pattes de la 6° paire préanale et présente la forme d’une anse dont la petite branche est très courte ; on y distingne trois parties : un canal déférent où s'accumulent les spermato- zoïdes, une vaste poche ovoïde et plissée intérieurement où doivent s’élaborer les spermatophores, un court « ductus ejaculatorius » à parois peu épaisses. Les ovaires sont élroitement rattachés au plan- cher péricardique entre les pattes préanales TIT et V, et ne peuvent 298 E.-L. BOUVIER être distinqués l’un de l’autre. Œufsutérins ayant 1°"°,4 sur 0,7; à leur naissance, les jeunes sont très pelits el ne mesurent pas plus de 5 à T millimètres de longueur. Les plus grandes femelles peuvent atteindre une longueur de 50 nullimètres. Se trouve commu- nément en Australie, dans la New South Wales et le Queensland. Historique. — Le P. orientalis n'est rien autre chose que le P. Leuckarti de la plupart des ouvrages et de presque tous les auteurs ; on l’a confondu et plusieurs persistent à le confondre avec l'espèce pour laquelle SANGER (1869) proposa le nom de P. Leuckarti, et pourtant, comme on le verra plus loin, cette dernière n'avait que 14 paires de pattes, tandis que le P. orien- talis en à 15, ce qui suffit, dans legenre qui nous occupe, pour indiquer une différence spécifique importante. La confusion regrettable que je signale tient uniquement à ce fait que le mémoire de SANGeR fut publié en russe, qu'il est resté lettre morte pour le public scientifique, etque le résumé qu'en a donné LeucxarT dansle «Bericht » des « Archio für Naturgeschichte » n'était pas de nature à éclairer les zoologistes. Dans ce résumé, en effet, il est dit (4874, 407), sans plus, que l'espèce a «15 paires de pattes », tandis que le texte et les figures de SANGER (1869, 256, fig. 30) indiquent clairement que l’auteur comptait dans ce nombre les papilles orales ou tentacules buc- éaux, ce qui réduit à 14 paires le nombre des vraies pattes. Grâce à une traduction de la diagnose de Säncer, M. FLETCHER eut le mérite de signaler avant tout autre la confusion qui s'était produite (1895, 177-182), mais il n'a été suivi par personne à l'exception de M. Srsez (1896, 94-103), et d’ailleurs il eut tortde considérer l'espèce qui nous occupe comme une simple variété du P. Leuckarti. En fait. les deux formes sont très différentes Pune de l’autre, ainsi que je l'ai montré à plusieurs reprises : l'espèce de SANGER à 14 paires de pattes, l’autre en à 15; la première est probablement ovipare parce queses femelles ont un oviscapte, laseconde est vivipare et ses femelles sont dépourvues d'oviscapte; enfin, les mâles de la première espècen’ont qu'un nombre restreint de tubercules cruraux, tandis que ces tu- bercules existent sur presque toutes les pattes dans la seconde. M. FLercer ayant donné à celle-ci le nom de P. Leuc- kart var. orientalis, il suffira, pour se conformer à la vérité MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 296 zoologique, d'appeler notre Péraparapene australien P. orien- lalis, tout simplement. Cette question étant résolue, je crois utile de résumer rapide- ment l’histoire de notre espèce depuis l'époque où elle fut décou- verte Jusqu'à ce Jour, complétant ainsi le recueil d'observations intéressantes que M. Dexpy (4889°) et M. Fcercuer (1895) ont consacré au même sujet. C'est à M. Tryox (1887, 78) que l’on doit les premiers détails sur des spécimens qui, peut-être, appartiennent à cette espèce. Ce zoologiste raconte qu'il en trouva deux dans une collection d'Invertébrés recueillie à Cardwell District et envoyée au Musée du Queensland ; ces premiers exemplaires furent perdus à Sydney, mais M. Tryox en captura quelques autres à Brisbane et, d’ailleurs, ne crut pas devoir les distinguer du P. Novæ- Zealaniliæ. La même année, M. Jerrrey BELL (1887) reçut et signala brièvement deux autres Péripates que lui soumit M. Ramsay et qui provenaient de Brisbane (1) où ils avaient été recueillis par M. Skuse (1897, 10) ; il leur attribua le nom de P. Leucharti Sänger et les remit à M. Sepawicr qui en fit ultérieurement l'étude (1888, 463-466) en leur conservant le même nom. Ces exemplaires sont considérés, partous les auteurs, comme appar- tenant à notre espèce, mais cette manière de voir ne me parait pas à l'abri de toute critique, car M. Sepawic dit expressément « que la papille génitale de la femelle est remarquablement saillante et porte'à son extrémité libre une fente longitudinale », ce qui semblerait indiquer la présence d'un oviscapte, c'est-à- dire du seul caractère apparent qui distingue l'Ooperipalus ovi- parus du P. orientalis (P. Leuckarti des auteurs). En fait, la première de ces espèces est très rare dans le Queens- land, mais la seconde ne paraît pas y abonder, de sorte que l'observation de M. Sepcwicr n’est pas faite pour nous donner la certitude que les spécimens communiqués à M. BELL appar- tiennent réellement au même type que le P. orientalis. J'en dirai (4) M. Berz, suivi par M. Sencwick, dit que ces exemplaires avaient été recueillis à Queensland Scrubs, près de Wide Bay, mais M. Skuse qui les captura et les remit à M. Rausay a publié une note (1897) où il observe que sa trouvaille fut faite à Brisbane. 230 E.-L. BOUVIER autant, mais avec une réserve plus grande, des exemplaires signalés par M. Tryon. L'Ooperipatus oviparus paraissant fort rare dans la Nouvelle- Galles du Sud, il y a quelquesraisons de eroire qu’on doitrappor- ter au P. orientalisle spécimen capturé à Canilis par M. Sypney OzLire et sur lequel ce zoologiste (1888", p. 12 ; 1888’, 980) à donné quelques renseignements fort succincts. En tous cas, on peut être certain que les exemplaires signalés par M. FLercner à Wollongong (4889*, 892-894), et à Blue Mountains (1890, 415-471 ; 4892°, 40 ; 4892°, 191-195), appartiennent à l'espèce qui nous occupe, car ils sont bien réellement vivipares et lon verra plus loin que M. FLercner a donné sur leur période de gastation un ensemble de détails fort intéressants. On sait, d’ailleurs, que M. Frercner a consacré de nombreux travaux à l’étude des Péripates australiens, et dès lors, on peut croire qu'il faut également considérer comme des P. orientalis les spéer- mens qui lui furent communiqués de Burrawang (1889, 1560) et d'Ilawara (4890, 482), puisqu'il ne les a pas rapportés à l'espèce ovipare dans l’important travail qu'il consacra aux caractères distinctifs des diverses espèces australiennes (1895). Mais il pourrait se faire qu'on dût considérer comme des P. oviparus les spécimens que M. FLercner à reçus de Dunoon (4890, 478), car leur papille génitale femelle est très saillante (p. #85), ce qui est un indice presque certain de l’oviparité. Il ne conviendrait pas de signaler en passant, comme je l'ai fait plus haut, le mémoire si richement documenté que M. FLet- CHER à consacré, en 1895, aux divers types de Péripatopsidés australiens. Cet auteur, jusqu'alors, les avait tous considérés comme appartenant à la même espèce (1890) et s'était élevé avec force (1892°) contre les observations de M. Dexpy qui avaient mis en évidence, chez l’un d'entre eux au moins, le fait de l’'oviparité. La controverse entre les deux savants reposait sur une équivoque due à la grande ressemblance extérieure que présentent entre elles les espèces australiennes: M. Denpy sou- tenait et prouvait que l’une de ces espèces pond des œufs qui évoluent après leur ponte, M. Fcercuer (1892°) objectait qu'il avait constaté de visu la viviparité dans ses Péripates, et qu'on connaît des cas où des espèces vivipares déposent anormale- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES AS | ment des œufs, qui, d’ailleurs, ne sont pas susceptibles de se développer. Finalement, M. FLercner se rendit aux arguments irréfutables accumulés par M. Denpy et divisa les Péripates aus- traliens en quatre variétés dont l’une correspond à notre espèce et l’autre à l'espèce ovipare découverte par M. Dexpy. On trouvera dans le travail de M. FLercner l'exposé suceinct des caractères essentiels du P. orientalis (P. Leuckarti var. orientalis de l'auteur), une très exacte description des papilles crurales du mâle et des renseignements spéciaux sur les phéno- mènes relatifs à la parturition. Malgré le précédent travail de M. FLetcHer, M. ue (1897, 10-11) se contente de désigner sous le nom de P. Leuchkartü un certain nombre d'Onychophores australiens, les uns recueillis dans la Nouvelle-Galles du Sud, à Mattagong, par M. Warre (4895, 549), à Moree par M. Me Masrers et à Blue Mountains, les autres dans Le sud du Queensland (exemplaires de Brisbane, étudiés par MM. Bezz et SeEpGawiGk, un spécimen de Cunning- ham's Gap) ; les premiers sont probablement des P. orientalis, mais on à vu plus haut que les exemplaires de Brisbane pour- raient bien être des Oop. oviparus et l'on ne sait rien du spéci- men de Cunningham'’s Gap, sinon que M. Tryox le tient pour un P. Leucharti, ce qui n’est pas suffisamment explicite. Les observations de M. STEEL sont autrement importantes; elles ont été faites sur des centaines de spécimens recueillis par l’auteur au district de Moss Vale (14896, 94-103) et sont marquées au coin de la précision la plus grande. M. Sreer adopte la classification de M. FLeroner et désigne sous le nom de P. Leuckarti var. orientalis les spécimens qu'il à capturés; 1l signale l'effet de l'humidité et de la sécheresse sur leur abon- dance et sur leur taille ; il décrit leur habitat, leur coloration, le mécanisme de leur mue; enfin il étudie leur parturition et donne des notions singulièrement intéressantes sur la manière dont ils senourrissent. Dans un second travail (1897, 124-125), le même auteur dit qu'il a trouvé un spécimen d’Oop. oviparus au district de Moss Vale, et constate qu'on doit ranger dans la même espèce les exemplaires du Mont Kosciusko dont M. Fcercner (1890, 469) n'avait pas reconnu la vraie nature. Bien qu'il soit à coup sûr plus commun que les autres Ony- 299 E.-L. BOUVIER chophores australiens, le P. orientalis est resté Jusqu'ici fort peu étudié au point de vue anatomique ; M. PAULDEN à décrit la structure interne des femelles (1898) d’après des exemplaires provenant de Tamworth, en New South Wales, mais cette mo- nographie étant fort succincte, je l'ai complétée dans une large mesure en faisant connaître le résultat de mes recherches sur l'organisation dansles deux sexes (1902, 1033-1034). Au reste, ce dernier travail réédite une erreur que J'avais commise anté- rieurement (1902, 110) en prenant pour les restes d'un indi- vidu de la même espèce les mandibules et les griffes trouvées dans l'estomac d'un spécimen qui avait sans doute avalé son exuvie (1). Je terminerai ce long historique en disant que J'ai vérifié l'exactitude des observations de M. Fcercuer sur les papilles crurales du mâle (1900°, 368) et considéré (1902", 1902’) le P.orientalis comme une espèce bien distincte au lieu d’en faire, à l'exemple de M. FLercner, une simple variété du P. Leuckarti. Dans son important mémoire sur les Péripatopsidés ovipares, M. Dexpy est arrivé, pour sa part, à une manière de voir abso- lument semblable, mais il se refuse à identifier le P. insignis avec le P. Leuchkarti de SaxGer et, dès lors, attribue à l’espèce qui nous occupe le nom de P. Leuckartii (1902, 387). En dépit de cette divergence de nomenclature, je tiens à répéter que c’est à M. Dexpy qu'il faut attribuer le mérite d’avoir jeté la lumière sur la diversité des Onychophores australiens, et que c'est à lui, plus qu'àtoutautre, qu’on doit de savoir exactement aujourd’hui ce qu'est exactement le P. orientalis. Forme du corps, dimensions. — La forme du corps ne pré- sente rien de particulier; l’orifice sexuel est légèrement saillant, avec une fente en croix ou un simple orifice au sommet de la saillie. Comme de coutume, la taille varie beaucoup, suivant que l'animal est distendu ou contracté. D'après M. Fcercaer (1889, 892), des femelles vivantes avaient 40 millimètres sur 3 dans le premier état et 15-18 millimètres sur 4-5 dans le second; le (1) Cette hypothèse m'a été suggérée par M. Graro et concorde avec les observations de M. Sreez (1896, 101) ; pourtant, M. Sepcwick dit que les Peri- patopsis peuvent se dévorer entre eux (voir p.163). MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 933 même auteur observe en outre (1895, 186) que les grandes femelles distendues par la noyade peuvent atteindre 50 milli- mètres de longueur et les grands mâles 29 millimètres. En 1894-95, durant une année où la forme cryptozoïque était re- marquablement riche, M. SreeL (1896, p. 96) trouva un grand nombre de mâles de 25 millimètres de longueur et des femelles de 37 millimètres ; l’année suivante, après une période très sèche, la taille des femelles ne dépassait pas 25 millimètres dans la même région, et celle des mâles 19 millimètres. Les nombreux exemplaires de cette espèce que j'ai eus entre les mains étaient, pour la plupart, assez bien distendus; les plus grandes femelles atteignaient de 25 à 28 millimètres de lon- gueur et 3 millimètres à 3°*,5 de largeur, tandis que la plus petite mesurait seulement 19 millimètres sur 2°",5; les grands mâles avaient 19 à 21 millimètres sur 2 à 2°%°,5 et les plus petits 16 millimètres sur 2 millimètres un tiers. De très jeunes spécimens, incomplètement développés, mesu- raient à peine 10 millimètres de longueur et 1 millimètre et demi de largeur. Coloration. — La coloration de cette espèce est tellement va- riable qu'il serait impossible d'en donner une idée d'après quelques spécimens seulement. Aussi crois-je plus sage de la décrire en me servant des observations de M. ST&EL, qui reposent sur l'examen de près de 600 exemplaires. Employant la méthode de comparaison proposée par M. FLer- CHER (1890, 471) pour l'Oop. oviparus, M. Sreez (1896, 97-98) a observé que les spécimens de diverses couleurs se trou- vaient dans la proportion suivante: daNoiroumoiribleuatre EPA ET ne 77 1/2 p. 100 b. Noir faiblement tacheté de brun roux..... 61/2 — c. Brun roux (1), à antennes noires, avec ou sans taches noires éparses........... 10 — d. Entièrement brun roux ou rouge, y compris les antennes, sans parties noires visibles. 6 = Ces derniers spécimens sont les plus rares et, avant M. Sreer, on n’en avait signalé aucun. « Les antennes, observe l’auteur, (1) Ce brun roux peut devenir rouge brique, plus rarement rouge orangé et parfois se réduire à une teinte d’un gris jaunäâtre. 234 E.-L. BOUVIER paraissent être la dernière partie du corps qui échange sa colora- tion noire ou la première qui la gagne », de sorte qu’on rencontre souvent des Péripatoïdes avec le corps complètement brun et le bout des antennes noir, tandis qu'on n'en voit jamais présenter du noir sur quelque partie du corps lorsque les antennes sont entièrement brunes. « Cela rappelle à mon esprit, ajoute M. Srgez, une observa- tion que J'ai faite sur les Chiens, il y a bien des années; chez ces animaux, le bout de la queue est invariablement blanc lors- qu'il se trouve du blanc sur quelques parties du corps, et fré- quemment même le bout seul de la queue est blanc. » Aux observations précédentes, je crois utile d'ajouter les suivantes qui résultent de l'étude de nombreux spécimens, parmi lesquels des exemplaires de toutes couleurs que m'a obligeam- ment offerts M. STEEL : 1° La coloration noire de certains spécimens n’est qu'appa- rente; au microscope on voit quelle est produite par un pig- ment bleu verdâtre plus ou moins foncé; tantôt c’est le bleu qui domine, tantôt la teinte verdâtre est surtout distincte. Dans beaucoup d'individus, le pigment est tellement clair qu'on ne saurait, même à l'œil nu, le considérer comme noir. 2° Il est rare que toutes les papilles soient de teinte uniforme, et cela paraît seulement se produire chez les exemplaires de couleur très foncée. Dans les autres, les grandes papilles prinei- pales sont entourées d’une auréole blanchâtre qui envahit leur base, tandis que le cylindre terminal conserve une teinte foncée. 3° Lemême teinte foncée se retrouve sur la hgnemédiane dor- sale, où elle forme une raie longitudinale qui présente au niveau des pattes une dilatation rhombique. Quand les exemplaires sont d’un noir très foncé, cette raie médiane peut ne pas être apparente. 4° L'invasion du noir dans les exemplaires bruns, ou du brun dans les exemplaires noirs, peut s’observer aux stades les plus divers : tantôt quelques papilles seulement se distinguent par leur pigmentation particulière, tantôt la teinte définitive appa- raît en dehors de la raie médiane, ou suivant une bande longi- tudinale au milieu des flanes. Dans ce dernier cas, qui est assez MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 239 fréquent, la bande longitudinale des flancs décrit des sortes de losanges autour des dilatations segmentaires de la raie foncée dorsale. * La face ventrale est moins foncée que le dos; elle est géné- ralement ornée de taches claires produites par les auréoles des papilles principales. Il y à souvent une raie longitudinale plus pigmentée sur la ligne médiane el, dans cette raie, des taches dépourvues de pigment qui correspondent aux organes ventraux et préventraux. 6° Suivant les spécimens, la coloration des yeux est noire ou blanchâtre. 7° Les lèvres et l’orifice sexuels sont dépourvus de pigment; il en est de même des papilles crurales du mâle. 8° Les pattes ont la même teinte que les téguments, mais leur fente’ coxale, très atténuée, est ordinairement de couleur plus claire. D'après M. FLercHer, la coloration serait soumise à des varia- tons locales et à des variations sexuelles secondaires (1895, 188); d’ailleurs elle pourrait s’atténuer dans l’alcool quelle que soit la teinte des pigments qui la produisent (1890, 479). M. STEEL n a pas observé de variations sexuelles (1896, 98) et, d'autre part, il se contente de dire que le pigment brun présente un certain degré de solubilité dans l'alcool. En ce qui me con- cerne, Je ne puis que confirmer la première des observations de M. SreeL et constater que les pigments tégumentaires, s'ils sont attaqués par l'alcool, se conservent néanmoins longtemps, sinon toujours, avec une très grande intensité (1). Téquments (PI. XI, fig. 98, 99). — Chez les adultes de moyenne ou de grande taille, les plis dorsaux sont au nombre de 16 par segment, 12 plis complets et 4 incomplets. Les premiers sont ordinairement très réguliers, et ne présentent que très rarement des bifurcations; les seconds sont situés (1) Je croirais assez volontiers, avec M. FLercHer, que les divers pigments du corps sont, au début de l'immersion, légèrement solubles dans l'alcool. En effet, dans les exemplaires noirâtres, le contenu du réservoir des glandes muqueuses est fréquemment coloré en bleu verdâtre, ce qui tient sans doute à ce fait que le pigment dissous peut se fixer sur le produit sécrété. Dans les spécimens bruns, je n’ai jamais observé une coloration semblable de la sécré- tion muqueuse. 220 E -L. BOUVIER segmentairement au niveau des pattes, en avant de l'axe de ces dernières et, comme dans les Peripalus, alternent avec les plis complets ; ils atteignent rarement le milieu des flancs. À mesure qu'on approche des extrémités du corps, ces plis incomplets s'atténuent, puis disparaissent progressivement, les plis com- plets subsistant seuls alors. Ces derniers sont alternativement larges et étroits, et présentent tous une simple série de papilles principales, avec un nombre très variable de papilles acces- soires. Les papilles principales des larges plis sont de deux sortes : les unes grandes, subeylindriques et couronnées par une puis- sante partie terminale sphérique, dont les écailles sont peu dif- férenciées ; les autres sont coniques, munies d’une partie terminale réduite qui se dévagine assez rarement, et passent par tous les degrés aux papilles accessoires qui sont nombreuses (surtout chez Les grands spécimens) et tantôt situées sur les flancs des plis, tantôt intercalées, au nombre de 2 ou 3, entre les pa- pilles principales. Sur les plis étroits, les papilles principales de la seconde sorte existent presque seules, tandis que les grandes papilles principales et les papilles accessoires sont rares ou tota- lement absentes. Les plis incomplets ne présentent que des petites papilles principales et des papilles accessoires. Telle est la structure des téguments dorsaux dans les exem- plaires bien développés; dans les jeunes, les plis incomplets n'existent pas encore et les plis étroits ne portent guère que des papilles accessoires. Dans tous les spécimens, grands ou petits, la ligne claire est large, nette, parfaitement continue ; mais les organes clairs n'apparaissent que çà et là, sous la forme de taches peu dis- tinctes.et déjà envahies par le pigment. Les sigmates sont épars et varient de 12 à 25 vu. Sur la face ventrale, les papilles principales sont plus petites et plus rares ; par contre, les papilles accessoires sont très nom- breuses et forment des séries irrégulières qui s’anastomosent d'un pli à l’autre. Les organes ventraux sont petits, mais fort nets, parce que dépourvus de pigment à un ou deux plis du point où ils se trouvent ; du côté buccal, on observe sur la ligne médiane deux MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES Do organes linéaires parallèles, également dépourvus de pigment, qui représentent sans douteles organes préventraur.Ces organes linéaires se voient tels quels dans bon nombre de spécimens; chez d’autres, il sont parfois divisés en deux par une zone mé- diane colorée ; il est des cas où l’on n’en aperçoit qu'un seul et d’autres où leur atrophie paraît complète. Région céphalique. — La région oculaire présente, comme de coutume, un arceau frontal, un arceau intermédiaire et un ar- ceau oculaire. L’arceau inter- médiaire n'occupe que la moitié interne des antennes, depuis l'œil jusqu'au point opposé; il ne présente que de petites pa- pilles. L’arceau oculaire ressem- ble à celui des Peripatus et s’é- Fig. 184. — Peripaloides orienlalis Flet- paissit généralement un peu au D ". point où devrait se trouverl'or- côté. Gr. 96. gane frontal; après cette région, il présente souvent une solution de continuité etse poursuit au- dessus de l'œil pour former l’arceau spiral. Les antennes sont entourées de 30 grands arceaux, dont 7 contigus pour la partie terminale; en decà de cette dernière, ils alternent toujours avec un arceau plus petit. Les lames externes des mandibules présentent une dent acces- soire dans cette espèce; sur les lames internes J'ai trouvé, comme M. Paurpen (4898, 39) une série de 6 ou 7 denticules (fig. 184). Par leur forme et leur disposition, les dents linguales ressemblent à celles des Peripalus. Pattes! — Les pattes sont au nombre de 15 paires, toujours bien développées et munies de griffes; celles des deux extré- mités du corps ne sont pas beaucoup plus réduites que les pré- cédentes. M. FLercner à observé un spécimen dans lequel les pattes de la 14° paire étaient dépourvues de griffes et celles de la 15° représentées par de simples rudiments ; mais il pense (4895, 186), avec raison, que cet exemplaire avait subi une mutilation dans sa partie postérieure. Les soles pédieuses se réduisent à 3 arceaux, dont un mé- 9238 E.-L. BOUVIER dian plus large et plus long que les deux autres. Le 3° arceau est le plus étroit; il s’atténue fortement et parfois se frag- mente à ses extrémités. La rangée de papilles qui lui fait suite est souvent spinulifère dans son voisinage, de sorte qu'on voit subsister, dans cette espèce, quelques rudiments du 4° ar- ceau. Le pied est muni de trois fortes papilles, l’une antérieure, 2 > 2 NS) FC (PRET dE 9 T2 26 ce 2 € APE » G ‘ oÙ 060000 Sac Fig. 185. — Peripatoides orientalis Flet- Fig. 186. — Peripatoides orientalis Klet- cher, © donnée au Muséum par M. Steel; cher, © donnée au Muséum par une patte de la région moyenne du corps, M. Steel ; face interne de la partie dis- vue du côté dorsal. Gr. 64. tale d’une patte droite munie d'un tu- bercule urinaire. Gr. 64. l’autre postérieure, la troisième dorsale et presque médiane (fig. 187). Il y a 2 ou 3 fortes spinules sur chacune des quatre saillies de sa face ventrale. Les papilles urinaires (fig. 186) des pattes [IV et V sont inter- calées dans le 3° arceau, légèrement en arrière de l'axe médian ; elles ont la forme d’un trapèze dont le bord proximal serait plus ou moins arqué; c’est près de ce bord que se trouve l’orifice urinaire; en dessous, la papille est tout entière pigmentée el recouverte de spinules comme le reste de l’arceau. Le plus souvent, la papille est isolée, mais il n’est pas rare de la voir se MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 239 continuer avec l’arceau, soit en avant, soit en arrière, dans sa partie distale. M. Fzercuer (1890, 484) a signalé dans les femelles, au- dessous de l’orifice urinaire normal, une fente ou dépression longitudinale qui s'étend plus ou moins loin sur la face interne de la patte et qui affecte parfois la forme d'un pore. Il fut porté d’abord à voir dans ces formations les rudiments des glandes crurales du mâle, mais, dans la suite (1895, 189), les ayant retrouvées dans quelques mâles, entre la papille crurale et le pore urinaire, il émit la supposition qu'elles représentaient peut- être une seconde série de glandes crurales qui seraient repré- sentées dans les deux sexes et, suivant le cas, plus ou moins atrophiées. Plusieurs femelles présentaient un peu de sécrétion coagulée à l’orifice de ces organes (1895, 189). J'ai retrouvé les dépressions de M. Frercner dans tous les exemplaires des deux sexes dont j'ai fait l'étude ; elles sont d’ailleurs très diversement développées etle plus souvent se pré- sentent sous la forme d’une aire incolore, dépourvue de pa- pilles, qui commence un peu au-dessous du pore urinaire normal et s'étend plus ou moins loin sur la face interne de la patte. C’est dans les très jeunes spécimens qu’on les trouve à leur état de développement le plus remarquable, et alors elles ressemblent étonnamment aux fentes coxales des Peripatus. Chez les grands exemplaires, elles sont presque toujours plus réduites et le pigment envahit parfois toute leur surface. Dans bien des cas, on voit en un point de cette dernière une sorte de pore blanchâtre, à bords pleins, qui paraît être le résultat d’une invagination locale. Évidemment, ces formations représentent des vésicules coxales en voie d’atrophie ; elles en ont tous les caractères et, sur certaines pattes, sont encore susceptibles de s'évaginer dans une partie très restreinte de leur étendue. Caractères sexuels externes. — Les mâles du P. orientalis sont beaucoup moins nombreux que les femelles : sur 579 exem- plaires capturés à Moss Vale District, par M. Sreez (1896, 95), en 1894-95, 1l y avait seulement 189 mâles, soit 33 p. 100 du nombre total. Comme on l’a vu plus haut, les mâles se distinguent des femelles par leur plus faible taille et par leur orifice sexuel un 240 E.-L. BOUVIER peu plus réduit, mais leurs téguments sont de même teinte. Le caractère externe le plus frappant du sexe mâle est la présence de papilles crurales (fig. 20, 1" partie, p.21) sur la face interne d'un certain nombre de pattes. Dans le mâle qu'il à étudié, et qui appartient, peut-être, comme on l’a vu plus haut, à une autre espèce, M. SepGwicx n’a observé que deux papilles : une sur chacune des pattes de la paire postérieure, mais M. FLet- cHErR (4890, 482 et 1895, 188), à montré que ces saillies sexuelles sont bien plus nombreuses et se trouvent normale- ment sur toutes les pattes, sauf celles de la 1° paire. « Les papilles sont rondes, dit justement cet auteur, ordinai- rement blanchâtres, mais parfois de même couleur que les parties avoisinantes, légèrement post-axiales et situées près de la base de la patte, un peu en dehors du néphridiopore. » M. Sepcwicx observe pour sa part que la papille « est dans la même position, en ce qui regarde la patte, que l'organe cor- respondant des mâles du Cap, sur la seconde rangée de papilles à partir de l’arceau pédieux le plus interne. » Dans les spécimens que j'ai examinés, les papilles étaient plus rap- prochées de la base de la patte, à peu près vers les rangées papillifères 5-7, comptées depuis l’arceau papilhfère le plus interne. Les pattes postérieures étant plus réduites que les autres, les papilles crurales y paraissent Tout simplement plus rapprochées de la base. Aux observations qui précèdent, et qui sont d’une exactitude rigoureuse, Je crois devoir ajouter : 1° Que les papilles crurales du P. orientalis occupent, par rapport aux fentes coxales, la même position que les papilles crurales les plus externes des Péripates: 2° Qu'à leur état le plus parfait elles sont formées par un anneau blanchâtre, au centre duquel proémine le bout externe évaginé du canal excréteur; 3° Que la sécrétion. sous la forme d'un filament mince et contourné, se trouve parfois à l’état solide à orifice de ce canal. M. FLercHEeR a réuni 30 mâles (1895, 188-189) dans lesquels les papilles crurales étaient localisées sur les pattes de la 1" paire ; Je reviendrai plus loin sur cette observation qui reste unique, Jusqu'ici, dans l'histoire de l'espèce. MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 241 Entre l’orifice gémital et l'anus du mâle, se trouvent, très rapprochés, les deux orifices des glandes anales; ils sont plus éloignés de l’anus que ceux des Peripatus. Anatomie, développement. — Les glandes salivaires des Peri- patoides sont, comme on sait, dépourvues de réservoir ; celles du 2. orientalis, conformément aux observations de M. Pau.- DEN (1898, 40) se prolongent en arrière jusqu'aux pattes de la 8° paire ; dans certains cas, elles dépassent un peu ces pattes, mais je ne les ai jamais vues atteindre celles de la 9° paire. Très dilatées en avant, ces glandes se rétrécissent beaucoup, et d’ail- leurs très progressivement, à mesure qu'on se rapproche de leur extrémité postérieure. de Le réservoir des glandes muqueuses, d'après M. PAULDEN (1898, 43), s'étendrait jusqu'aux pattes de la 10° paire, mais comme il se recourbe presque toujours en arrière, il est plus exact de dire que sa longueur atteint à peu près les deux tiers de celle du corps; dans les exemplaires verts, il renferme presque toujours une sécrétion verdâtre. À son extrémité pos- térieure, le réservoir se rétrécit brusquement etse continue par le canal glandulaire proprement dit, qui est étroit et à peine plus large que ses branches. Ces dernières ont la même struc- ture que le canal; elles sont courtes, nombreuses, sans rami- fication et ressemblent tout à fait à celles que M. Dexpy à figurées dans son étude sur l'Ooperipatus oviparus (1902, fig. 4). À cause de la longueur du réservoir, l'appareil glandulaire est faiblement représenté dans la moitié antérieure du corps, tandis qu'il émet des branches nombreuses en arrière, jusqu’au voisi- nage de l'anus. L'appareil génital du mâle (fig. 178, p. 199) n'avait pas été étudié avant l’époque, d'ailleurs très récente, où j'en ai fait connaître la curieuse structure (4902, 1033-1034). Il est loca- lisé tout entier dans le tiers postérieur du corps, sauf chez les spécimens assez rares où les tubes testiculaires, au lieu de se recourber, se continuent directement en avant; dans ce cas, lun de ces tubes peut atteindre le niveau de la 8° paire de pattes. Les tubes testiculaires (7°) sont cylindriques et médiocrement longs ; ils s'étranglent très fortement à leur extrémité posté- rieure et se continuent alors dans une vésicule testiculaire (Pr) ANN. SC. NAT, ZOOI.. v, 16 A 29 E.-L. BOUVIER de dimensions fort réduites. Les canaux efférents (Pc) sont assez étroits au début, mais ils se dilatent très vite et forment l’un et l’autre un peloton allongé qui se continue en arrière sous la forme d’un canal sinueux, de calibre plus réduit; l’un de ces canaux atteint presque l’orifice sexuel, passe alors sous les deux cordons nerveux (), puis se dirige en avant où il va s’accoler, en se dilatant, avec les parties terminales du conduit opposé, qui ne se continue pas aussi loin en arrière. Les parties terminales dilatées des deux conduits rappellent de tous points, par leurs rapports, la disposition que j'ai signalée dans l'Opis- thopatus Blainvillei (1902°, fig. 27). En avant, ces deux parties se fusionnent tout à fait pour donner naissance au conduit impair (1) qui est recourbé en forme de crosse. Redressé, ce conduit atteint à peine le niveau de la 6° paire de pattes préanales ; il se divise en trois parties de longueur presque égale : l’une ant rieure (/), à parois minces, où s'aceumulent les sperma- tozoïdes, — la seconde moyenne (PD), largement ovoïde, très dilatée, qui renferme sous une mince tunique un tissu jau- nâtre fort épais, dont les éléments se groupent en travées lon- gitudinales anastomosées, — la troisième (G) atténuée d'avant en arrière, lustrée, très épaisse et qui sert à l'expulsion des spermatophores, mais sans présenter la poche terminale qu'on observe chez les Peripatus. Les deux premières parties cor- respondent évidemment au canal efférent de ce dernier genre, mais la plus antérieure paraît simplement destinée à recevoir les spermatozoïdes, tandis que la seconde, avec son épais tissu jaunâtre, sert bien certainement à former les spermatophores. Dans la troisième partie, qui est, à n’en pas douter, un ductus ejaculatorius, Jai toujours vu un tube chitineux étroit, mais non un spermatophore complètement formé; en tout cas, d’après ce qui précède, on peut être sûr que les spermatophores du P. orientalis sont très différents de ceux des Peripatus. Les glandes anales (fig. 178, GA, p. 199), dont j'ai fait brièvement connaître la structure (4902', 1034), sont remar- quablement développées dans cette espèce; leur partie sécrétrice affecte la forme d’un tube en U, dont les branches sont géné- ralement en contact. La branche externe ou terminale est un peu moins large que la branche interne; celle-c1 se continue MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 9243 en arrière par un conduit vecteur fort étroit qui passe sous les cordons nerveux, en arrière de l’orifice sexuel, et s'ouvre au dehors par un orifice situé un peu en avant de la commissure inférieure de l’anus. Les pores des deux glandes sont fort rapprochés l’un de l’autre, souvent situés isolément au sommet d’une légère saillie papilliforme. Le sommet de l’U formé par les glandes anales se trouve à peu près au niveau des pattes de la 3° paire préanale ; dans un individu, la glande droite était rectiligne et s’étendait en avant jusqu'aux pattes préanales de la 5° paire; d’ailleurs elle se trou- vait incluse dans le sinus latéral, en dehors des cordons nerveux, au lieu de se loger, comme de coutume, dans la cavité centrale du corps. M. FLeToER a fait une bonne étude des glandes crurales du P. orientalis et de l'Oop. oviparus (1890, 482-483 ; 1895, 188); d'après cet auteur, « chaque glande consiste en une portion vésiculaire placée dans le sinus latéral de la cavité du corps et en un conduit étroit s’ouvrant à l'extérieur » sur la papille crurale correspondante (1890, 483). Mes observations concordent parfaitement avec celles de M. Fcercuer ; les glandes des diverses pattes sont sensiblement égales et atteignent en moyenne 1 millimètre à 1°°,5 de lon- gueur ; elles sont généralement incluses dans la cavité de la patte et rarement s'étendent dans le sinus latéral dont cette dernière cavité est la continuation ; leur portion dilatée a la forme d'un tube replié sur lui-même ou diversement sinueux. Dans les mâles dont j'ai fait l'étude, ces glandes se trouvaient à la base de toutes les pattes munies de papilles crurales, c’est-à- dire de la 2° à la dernière inclusivement. On sait que M. Fzercner (1895, p. 188) a examiné une tren- - taine de mâles oùlesglandes et les papilles crurales se trouvaient localisées sur les pattes de la 1" paire, à l'exclusion de toutes les autres (1); cette anomalie me paraît singulière et l’on peut se demander si les mâles de cette forme n'appartiennent pas à une espèce différente, en dépit de leur ressemblance extérieure avec les exemplaires normaux. En tout cas, je n’ai rien observé (4) M. Fcercaer observe que des papilles additionnelles se trouvaient aussi sur les pattes de la 2° paire dans deux exemplaires mâles. 244 E.-L. BOUVIER de semblable dans le riche matériel que j'ai eu à ma dispo- sition. Les ovaires sont situés sous le plancher péricardique, entre les pattes préanales de la 3° à la 5° paire ; il est impossible de les distinguer lun de l'autre, et ils sont attachés au plancher péricardique par des brides conjonctives fort courtes qui for- ment une sorte de raphé sur toute la longueur des organes ; ils se réunissent en arrière dans un court vestibule commun d'où partent les deux branches utérines ; à une faible distance du vestibule, chacune de ces branches est munie d'un réceptacle séminal dont le grand diamètre atteint en moyenne 500 y. Les branches utérines sont larges dès leur origine et peuvent pré- senter des œufs ou des embryons sur toute leur longueur. La précédente description des organes génitaux femelles complète, en certains points, celle qu'a donnée M. PAULDEN (1898, 43). D'après ce dernier auteur (p. 43), il n'y aurait pas de copu- lation dans le L. orientalis. « Les spermatophores étant formés, ils sont probablement, dit-il, déposés à la surface du corps de la femelle, dont ils traversent les parois pour arriver aux ovaires où la fécondation se produit. On sait (à is stated) que les ovaires contiennent toujours des spermatozoïdes, mais ils n'étaient pas apparents dans les femelles gravides examinées. » Je crois sage de faire observer que les asserlions contenues dans ce passage ne reposent sur aucune preuve et sont plutôt une réminiscence de celles que divers auteurs ont émises au sujet du Peripalopsis capensis. A est possible que la féconda- tion se produise par injection hypodermique dans l'espèce afri- caine, mais il n'y à aucune raison d'affirmer qu'il en est de mème chez le P. orientalis. M. PAULDEN n'a pas examiné de mâles, il n’a pas vu les spermatophores, et le passage que j'ai relevé ne prouve nullement qu'il ait vu des spermatozoïdes dans les ovaires. Pour ma part, je n’y en ai pas trouvé, bien que j'aie étudié des ovaires à différents étals ; je sais bien que M. Mosecey signale une grande abondance de spermatozoïdes dans la cavité ovarienne du P. capensis, Yoire engagés dans les parois de cette cavité, mais l'espèce dont il à fait l'étude manque totalement de réceptacle séminal, tandis que ce MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 9245 dernier existe, bien développé, dans le P. orientalis. Con- trairement à M. PAuLDEN, je crois plutôt que les spermato- phores sont introduits dans l'utérus aux époques où celui-ci est complètement vide. Développement, parturition. — Les œufs du P. orientalis ont été peu étudiés jusqu'ici; M. Fzercner dit simplement qu'ils sont gros, remplis de jaune et recouverts d’une mince membrane transparente (1895, 189), et M. Dexpy que cette membrane doit être considérée comme une membrane vitelline (1902, 378). Ce dernier auteur me paraît être le seul qui ait étudié d’un peu près les œufs ovariens de cette espèce : « Ils sont relativement petits, dit-il, et renferment peu de jaune; les plus grands atteignaient seulement 370 v de diamètre maximum (1902. 382) dans l'unique exemplaire étudié. » M. Dexpy fait justement observer que les résultats précé- dents méritent confirmation. Dans certaines femelles, en effet, J'ai trouvé des œufs de petite taille et encore dépourvus de vitellus, mais, dans plusieurs autres, beaucoup d'œufs ovariens élaient très riches en jaune et remarquablement développés. Les plus volumineux avaient presque la forme sphérique et ne mesuraient pas moins d'un millimètre de diamètre; d’ailleurs ils devaient être à maturité, ou peu s’en faut, car une autre femelle renfermait une série d'œufs utérins longuement ovoïdes qui, ayant 1°%,4 sur 0"",7, présentaient à peu près le même volume que les précédents. Dans une femelle immature, longue de 10 millimètres, les ovaires présentaient déjà de nombreux œufs pédonculés dont les plus grands avaient un diamètre maximum de 60 à 70 y. Abstraction faite de leur membrane qui est simple, lisse et transparente, ces œufs ressemblent beaucoup, par leur struc- ture, à ceux que M. Denpy a étudiés chez les Ooperipalus (1902, 377) ; ils ont un noyau très volumineux, une membrane nucléaire fort distincte et un nucléole granuleux aussi remar- quable par sa réfringence que par sa position excentrique. Dans la femelle immature dont j'ai parlé plus haut, l'un des œufs avait 68 & de diamètre maximum, son noyau 40 y et son nucléole 6 w 1/2; dans une femelle adulte, un œuf ovarien 246 E.-L. BOUVIER où commençait à s'accumuler du Jaune mesurait 310 H: le noyau de cet œuf avait 110 et le nucléole 7. On doit à M. FLercner (1895, 112-193) de précieuses observations sur la parturition du P. orientalis. « J'ai vu chaque mois des jeunes nouvellement nés, dit cet auteur, depuis août (un spécimen seulement) jusqu’à la première moitié de mai. Je n'en ai Jamais rencontré durant la seconde moitié de mai, mi en Juin ou juillet: en août, un seul, remarquablement précoce. Aussi serais-je étonné de trouver notre Peripatus en parturi- tion durant toute lannée..., mais certainement il met bas pendant la plus grande partie de l’année — environ les trois quarts. — Je dois dire que la plus grande partie des jeunes naquirent durant une période de six mois, c'est-à-dire d’oc- iobre à mars (1)... Quant au contenu des utérus, je n'ai trouvé dans une même femelle ni des embryons à tous les stades, n1 des embryons tous du même âge. « La date la plus précoce où il m'a, été possible d'examiner des femelles contenant des œufs qui avaient récemment passé dans l'utérus, est le milieu d'avril environ ; la plus avancée correspond à peu près au milieu d'octobre. Dans les deux cas, de même que sur des femelles ouvertes la première semaine d'août, il y avait aussi de grands œufs ovariens à divers stades. Des observations ultérieures, j'en suis convaincu, permettront d'étendre légèrement cette période durant laquelle, par inter- valles, des œufs arrivent à maturité et passent dans l'utérus. Du milieu de mars environ, ou dans des cas exceplionnellement précoces, de la fin de février... jusque vers le milieu de novembre, ou même un peu plus tard, telles sont très proba- blement les limites qu'on pourra établir, avec une grande approximation. « Si le jeune exceptionnellement précoce dont il à été ques- tion plus haut, et qui naquit au mois d’août, était issu d’un œuf tombé dans l'utérus vers le milieu de février; si les jeunes d'octobre provenaient d'œufs descendus en avril, et si les jeunes d’avril ou du commencement de mai avaient pour ori- gine des œufs ayant quitté les ovaires en octobre ou en no- (1) Cette observation concorde avec celle de M. Sreez (1896, p. 102), qui a vu les jeunes naître du milieu de novembre jusqu’au milieu de mars. MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 247 vembre de l’année précédente — comme cela peut très bien avoir été le cas — la période de gestation serait d'environ six mois, pas moins, et probablement un peu plus; on trouvera, je pense, qu'une période de six à sept mois est approxi- mativement très voisine de la période réelle. «…. Le plus grand nombre (d'embryons) trouvés dans notre Peripatus est de 53, pour une femelle ouverte le 21 novembre. Ils forment une série finement graduée d’embryons avancés — les plus jeunes avec des pattes onguiculées, ceux de la demi- douzaine proximale avec des antennes teintées de pigment. Des femelles avec 30 à 40 embryons ou œufs ne sont pas rares en certains mois... Vers l’époque où se termine de coutume la parturition, on peut trouver des femelles contenant quelques embryons avancés à peu près semblables ou ne différant pas du tout, — ou quelques embryons avancés avec des œufs récemment descendus dans les utérus... Plus tard encore dans la saison, on peut trouver un nombre croissant de Jeunes embryons avec des œufs frais. Mais mon avis est que, dans une grande série, on n'observe ordinairement pas de sauts brusques, mais une suite finement graduée de jeunes ou de vieux embryons qui varient légèrement en âge... » Les exemplaires dont j'ai fait l'étude n'étant accompagnés d'aucune date de récolte, 1l m'est impossible, malheureusement, de rien ajouter aux observations précédentes en ce qui concerne l'époque de la parturition. Jamais non plus je n'ai eu la bonne fortune de tomber sur des femelles renfermant de nombreux embryons; pour le reste, Je suis heureux de me trouver en complet accord avec M. Fcercner. J'ai, par exemple, étudié deux femelles très caractéristiques à ce point de vue; l’une d'elles présentait quelques œufs ovariens à peu près mürs, et dans l'utérus, une dizaine d'œufs ovalaires qui paraissaient très sensiblement au même stade et sanstrace apparente de segmen- tation ; l’autre présentait en plus grand nombre des œufs ovariens presque mürs, mais l'une de ses branches utérines était vide, et l’autre renfermait, tout à côté du vagin, un embryon très avancé. Conformément aux observations de M. STEEL (4896, 101), cet embryon était encore enveloppé dans la membrane de l'œuf. 248 E.-L. BOUVIER On ne sait que fort peu de choses sur le développement dé celte espèce : d'après M. FLercuer (1889°, 1508) et M. STgeL (4896, 102), les embryons mürs ou les jeunes à leur nais- sance sont presque blancs, mais les antennes ont déjà du pigment et la matière colorante apparaît plus ou moins sur la ligne médiane du dos et sur les flancs ; M. STgez ajoute que les embryons sont repliés en deux dans la membrane qui les enve- loppe. Faute d’embryons assez nombreux et à des stades assez différents, je ne puis guère que confirmer les observations qui précèdent ; pourtant J'ai constaté que les embryons sont très dilatés en avant et rétrécis en arrière, qu'ils sont fréquemment repliés en trois dans leur membrane, que leurs trois papilles pé- dieuses sont relativement énormes par rapport au pied, et que celui-ci ne paraît pas présenter le revêtement de saillies ongui- formes que l’on observe si nettement aux stades avancés dans les Péripates américains. D'après M. Srgez (1896, 102), les jeunes seraient d’ordi- naire complètement étendus, parfois pourtant repliés en deux et entourés de leur membrane ovulaire, ce qui tient peut-être à une naissance prématurée ; ils sont de suite capables de circuler, mais restent généralement plusieurs jours auprès de leur mère. Le même anteur dit qu'ils ont 5 millimètres de longueur, ce qui est conforme aux observations que J'ai faites; M. FLerTonEr (14902, 1508), d'autre part, dit que des jeunes, âgés de quel- ques Jours seulement, avaient 7 millimètres de longueur à l’état d'extension. J’ajouterai que les embryons sur le point de naître forment, repliés dans la membrane ovulaire, une masse ovoide trèsserrée dont les dimensions atteignent 2°",2 sur 1°#,3: l'embryon est donc un peu plus volumineux que l’œuf utérin, ce qui permet de supposer qu'il ne s’est pas seulement nourri de vitellus, mais aussi d’une sécrétion des parois utérines. « Les femelles gravides, dit M. Sreez (1896, 102), expulsent assez facilement leurs Jeunes quand elles souffrent d’un confine- ment étroit ou de conditions défavorables. Fréquemment, des œufs adventifs mous sont pondus. Ces derniers n'ont aucune ressemblance avec ceux du P. oviparus décrits par Denpy, mais sont complètement unis et présentent une enveloppe très flasque. Ils s'ouvrent et se résolvent bientôt en une goutte de MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 249 liquide trouble. Je suppose que ce sont des œufs qui ont échappé à la fécondation et qui sortent naturellement du corps. » Une pareille émission d'œufs avait été constatée par Hurrox dans le P. Novæ-Zealandiæ (voir p. 224), et M. FLETCHER, inter- prétant mal ce curieux phénomène (1892°, 93), avait voulu s'en servir pour contester les observations de M. Dexpy sur l'oviparité de certains Péripatopsidés australiens. M. Srgez a pu élever des jeunes pendant plus d’une année, et constater qu'ils croissent d'environ 1 millimètre par mois. D’après cela, dit-il, « je pense que les femelles ne doivent pas être müres avant qu'elles aient au moins deux ans, et il me paraîtmême très probable queles jeunes ne peuvent naître avant que la mère ait atteint sa troisième année. » (4896, 99 et 102). S'il en est ainsi — et tout porte à croire que les prévisions de M. STEEL sont parfaitement justes — les œufs doivent se développer très lentement au début de l'existence, car j en ai trouvé un très grand nombre dans une jeune femelle longue de 10 millimètres, et certains d’entre eux atteignaient déjà un dia- mètre de 70 y. Dans cette femelle les branches utérines étaient fort courtes, simplement arquées et dépourvues de circonvolution; les réceptacles séminaux n'avaient pas plus de 85 uw, mais les ovaires mesuraient déjà 1*°,4 de longueur ; ils étaient d’ailleurs tout à fait mdépendants et se fixaient au plancher péricardique sur toute l'étendue de leur bord interne. Dans un mâle de même taille, les conduits vecteurs étaient fort courts, et les tubes testi- culaires relativement très développés. J'ajouterai que les plis tégumentaires à grosses papilles existent seuls ou presque seuls au moment de la naissance et dans les très Jeunes spécimens. Dans le P. orientalis, par consé- quent, la formation des plis se fait suivant le même mode que chez les Peripatus. Distribution. — Le P. orientalis paraît très répandu en New South Wales, où 1l a été explicitement signalé dans les loca- lité suivantes : par M. Frercxer (Coll. Fletcher) à Wollongong (1889°) et dans les Blue Mountains (1890, 1892”, 1895) par M. SreeL (1896), à Moss Wale Distriet où 600 exemplaires en- viron furent capturés (Coll. Steel, Musée Britannique, Muséum 250 E.-L. BOUVIER . de Paris), et par M. Pauzpen (4898) à Tamworth (Coll. Paulden). IL faut très probablement rapporter à la même espèce (voir p. 230) les exemplaires signalés par M. Orzrrr (1888°, 1888) près de Cassilis sur les rives de Mounmoun Creek (Coll. OIHff), par M. Fcercer (1889°) à Burrawang, comté de Camden (Coll. Fletcher), par M. Ware (1895) à Colo Wale près Mattagong (Australian Museum), et par M. SkusEe (1897) à Moree et aux Blue Mountains (Australian Museum). On doit sans doute en dire autant des spécimens que M. Fzercuer (1890) à obtenus d'Illa- warra et de Dunoon, près Richmond River (Coll. Fletcher). M. Frercner possède quelques mâles de P. orientalis qui pro- viennent du Queensland (1895) et M. Dexpy (1895°) à pu s'as- surer que l'espèce habite cette dernière région, d'après des spécimens qui lui avaient été communiqués par M. STEEL, par M. B. Spencer et par M. Le Souer. Mais il reste douteux qu'on doive attribuer à la même espèce les exemplaires suivants qui proviennent également du Queensland : ceux que M. Tryon (1887) recueillit à Cardwell et à Brisbane, ceux que M. Skuse (4897) a signalés aux environs de Cunningham’s Gap (Australian Museum), enfin les exemplaires de Brisbane que M. Bezz (1887) et M. Sepawicx (1887) considérèrent à tort comme provenant de Wide Bay (Coll. Sedgwick). Je ne crois pas, en effet, que les exemplaires de M. Tryo aient été soumis à un sérieux examen depuis l’époque, relativement récente, où l’on a su distinguer les divers Péripatopsidés australiens; d'autre part, on ne sait rien de l’exemplaire de Cunninghan’s Gap, sinon que M. Tryon le tient pour un P. Leuckarti, ce qui n’est pas suffisamment expli- elle ; quant aux spécimens étudiés par M. SEDGWICK, J'ai mon- tré plus haut qu'il n'est pas impossible qu'on doive les con-. sidérer comme des Oop. oviparus. On sait d’ailleurs que cette dernière espèce a été recueillie dans le Queensland par M. SPexcer | voir DENDY, (1902, 399) | et que, depuis cette région, elle se répand jusque dans le gouvernement de Victoria, à tra- vers la New South Wales. En somme, il se pourrait que tous les spécimens douteux fussent des Oop. oviparus et il convien- dra de les examiner de nouveau, maintenant qu'on connait les caractères précis des diverses espèces australiennes. D'après M. Skuse, les exemplaires de Colo Wale et de Cun- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES DA ninghams Gap ont été capturés par 2000 pieds d'altitude, et ceux des Blue Mountains à 4000 pieds (1897). Mœurs.— Le P. orientalis affectionne les mêmes lieux que les autres Onychophores : M. FLercuer l'a signalé, à Wollongong, sous des pierres laissées sur les bords de la route par des can- tonniers (1889°, 892) et à Burrawang sous des bûches (1889, 1560) ; d’après M. Skuse (4897, 10) les exemplaires de Colo- wale se trouvaient sous des souches tombées. C'est à M. Srgez (1896) qu'on doit les renseignements les plus précieux sur les habitudes de cette espèce. Comme on la vu plus haut, il la trouva en grande abondance au Moss Wale District, durant l’été de 1894-95 qui fut humide et remarquable par sa riche faune cryptozoïque, tandis qu'il n'en rencontra que peu d'exemplaires dans la même région au cours de l'été suivant, qui avait été précédé par une longue période très sèche. La sécheresse, et l'incendie des buissons qui en est la consé- quence, produisent une énorme mortalité parmi les animaux qui nous occupent et en font d’ailleurs singulièrement dimi- nuer la taille. Ces Onychophores étaient très localisés à Moss Wale District : « Ils furent trouvés en grand nombre dans une aire fort restreinte alors que, sans nulle cause apparente, on n'en rencontrait que trés peu ou pas du tout sur des aires voisines exactement sem- blables. Après un peu d'expérience, ajoute M. Sreez, j'étais arrivé à reconnaitre les endroits préférables et même les bùches qui promettaient les meilleures récoltes. Tous mes exemplaires furent trouvés sous des bûches, soit sur le sol à la face infé- rieure des büches, soit dans les fentes et les crevasses du sol au-dessous de ces dernières. De petites bûches aisément rou- Jlables donnèrent les meilleurs résultats... ; les bûches grandes et lourdes étaient trop fortement appuyées sur le sol pour laisser au-dessous d'elles l’espace nécessaire. » Les mues de l'animal, observe M. SrgeL, paraissent se pro- duire à intervalles assez irréguliers. « La première mue qui me frappa, dit-il, était celle d'un Jeune né en captivité, qui dépouilla sa peau quand il fut àgé d'une à deux semaines. Elle se fend le long du sillon médian dorsal et se trouve graduellement rejetée par les mouvements 959 E.-L. BOUVIER d'extension et de contraction de l'animal. » L’extrémité antérieure se dégage la première, puis les autres parties du corps, y compris antennes et appendices, le tout en parfait état. Pour faciliter l'opération, l'animal s’enroule fréquemment sur lui-même et tire sur la dépouille avec ses mâchoires. « Les exuvies sont d'un blanc pur, ajoute l’auteur, le pigment coloré se trouvant tout entier dans les couches cutanées persis- tantes....… * une fois la mue achevée, l’exuvie est souvent avalée par l'animal. » | Cette dernière et très intéressante observation m avait échappé lorsque je fis savoir à la Société entomologique de France que J'avais trouvé, dans ces Peripatoides orientalis, les restes d’un exemplaire presque de même taille. Je concluais que les exemplaires de cette espèce peuvent s’entre-dévorer. Mais M. GrarD, qui assistait à la séance, me fit remarquer que les chenilles ont coutume d’avaler leurs exuvies et, prudem- ment, me mit en garde contre celte cause d'erreur. Cette per- spicacité n'étonnera nullement ceux qui connaissent la vaste science de mon excellent et très distingué Confrère, mais il est juste que je la mette en évidence ne fût-ce que pour relever l'opinion inexacte que j'ai mise en cours (1902°, 110 ; 4902", 1033). Jai revu les préparations microscopiques des débris que j'avais trouvés ; conformément aux observations de M. STEEL, ces débris sont à peu près complètement dépourvus de pig- ment, les griffes et les mandibules qu'ils renferment n'ont pas de couches concentriques, de sorte qu'on ne saurait douter qu'ils proviennent d’une mue. Mon observation ne prouve pas que le P. orientalis dévore ses semblables à la manière du Peripalopsis capensis (voir p. 163); j'en fais bien volontiers l'aveu. M. Sreez remarque d'ailleurs qu'il n'a jamais vu les Péripates s’entre-dévorer, ni manger leurs petits, même quand ils manquent de nourriture. Ce sont, dit-il, « des créatures très sociables. Ils ne se molestent jamais entre eux et aiment à se trouver réunis dans les cachettes qui leur conviennent. J'en ai souvent observé plusieurs autour d’un même Insecte, qu'ils dévoraient en parfaite harmonie. » Au reste, les observations de M. SrTsez sur la nourriture ri DONS MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 25. des Péripatoïdes ontété poussées très loin, et je ne résiste pas au plaisir de les relever ici, tant elles sont complètes et précises : « La nourriture des Péripates, dit l’auteur, consiste en Insectes, Punaises des bois et autres proies semblables. Les Termites sont pour eux une proie favorite qu'ils dévorent complètement. Toutes Les parties molles sont consommées, y compris les pattes des petits Insectes. La peau du tégument externe d'animaux tels que les Punaises des bois est complètement raclée. L'ali- mentation de l'animal, comme on peut le prévoir par la struc- ture des mâchoires, ne se borne nullement à sucer les liquides de la proie ; toutes les parties conviennent, sauf les téguments épaissis. Dans les Termites, la partie dure de la tête est seule rejetée, le reste, y compris les antennes, étant entièrement mangé. « IL est aussi intéressant d'observer les habitudes des Punaises des bois, créatures avec lesquelles j'ai le plus souvent nourri mes Péripates..…. D'abord elles s’agrippent aux petites pièces de bois pourri qui servent d’abri aux Péripates; mais elles pa- raissent reconnaître très rapidement la présence d'un ennemi et, se glissant d’un autre côté, se nichent finalement ensemble aussi loin que possible de leurs adversaires. Les Punaises des bois se nourrissent de toutes sortes de. matières organiques animales ou végétales, et J'en ai vu qui s’attaquaient à un Pé- ripate languissant, trop faible pour se défendre. » Quand le Péripate mange, ses antennes sont en mouvement, s'approchent de la proie, la palpent, ou s’en rapprochent beau- coup par leurs extrémités. « Étant donnée la manière dont il en use parfois, les recourbant, sans qu'il y ait contact, autour ou au-dessus d’un corps qu'il est en train d'examiner, je considère comme très probable, dit M. Srgez, que les antennes sont le siège d’un sens analogue à celui de l'odorat. » Pour capturer sa proie, le Péripate n'utilise sa sécrétion mu- queuse que si la proie semble vouloir s'échapper. « Alors il s'anime, relève la partie antérieure du corps et, simullanément, par les deux papilles, éjecte le fluide visqueux qui est projeté à plusieurs pouces. » | À ffinités. — Le P. orientalis ne paraît pas se rattacher direc- tement aux espèces néo-zélandaises précédentes, mais à une 9254 E.-L. BOUVIER forme plus primitive qui présentait comme lui des glandes crurales sur presque toutes les pattes et une dent accessoire sur les lames externes des mandibules. À d’autres égards, il paraît s'éloigner des Peripatus bien plus que les espèces néo- zélandaises; c'est ce que montrent notamment ses organes sexuels mâles, dont le conduit impair, d’ailleurs très court, est caractérisé par sa différenciation en trois parties bien distinctes. En somme cette espèce forme le point de départ d’une série spéciale dans le genre Peripatoides. 46. Le Péripatoïide occidental. (Peripatoides occidentals J.-J. FLercHer. 4895. Peripatus Leuckarti var. occidentulis J.-J. Fletcher, Proc. L. S. N.S. Wales (2), vol. X, 183, 185, 186 (M). 1902. Peripatrides occidentalis À. Dendy, Quat. J. M. Sc., vol. XLV, 388 (M). Voici la courte diagnose de cette espèce, telle qu'elle a été donnée par M. FcercHer (1895, 185) : « Avec 15 paires de pattes ambulatoires; lames externes des mandibules sans dent accessoire. « Hab. Bridgetown, île de Perth. » Historique. — M. Frercner est le seul zoologiste qui se soit occupé de cette espèce ; 1l la considère comme une variété du P. Leuchkarti (var. occidentalis), en a étudié les caractères morphologiques les plus essentiels et établi la viviparité (1902, 185, 186). Depuis, personne n’a fait l'étude de ce Péripatoïde, mais M. Denpy (1902, 388) l’a élevé au rang d'espèce et en a donné une courte diagnose d’après les renseignements contenus dans le travail de M. FLercHer. Je me range bien volontiers à l'opinion de M. Dexpy, non sans faire remarquer toutefois que cette manière de voir ne repose pas sur des observations personnelles. Le P. occidentalis, en effet, est le seul Onychophore dont aucun spécimen ne m a été soumis. Caractères. — En conséquence, je dois me contenter de re- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 25e lever ici les documents très incomplets contenus dans la courte étude de M. FLETCcHER. A la diagnose que j'ai transcrite plus haut, le zoologiste aus- tralien ajoute : « Les spécimens, qui furent placés de suite dans l'alcool, sont petits (le plus grand dépassant à peine 15 millimètres) grâce sans doute à la contraction qu'ils subirent dans la liqueur con- servatrice. Ils n’ont rien de remarquable dans la coloration, qui est essentiellement bleue, avec une petite quantité d'orangé. À cet égard, ils pourraient très bien passer inaperçus dans une collection de spécimens orientaux semblablement con- servés. « Les mâles ont des papilles blanches sur la plupart des pattes, mais non sur celles de la 1" paire. Une des femelles, capturée.…. le 30 mars..., contenait environ 10 embryons avan- cés, d'âges légèrement différents; l’un d'eux, proximalement situé, présente plus de pigments que n’en ont d'ordinaire les nouveau-nés de la forme orientale. Comme dans cette der- nière, les embryons sont enveloppés dans une mince coque hyaline etmembraneuse. L'époque de parturition..…... semblerait concorder dans les deux formes. » On sait que M. FLETCHER considère tous les Onychophores australiens comme les variétés d’une espèce idéale, le Peri- patus Leuckarti, dont il a donné les caractères généraux (1895, 183). Ces caractères s'appliquent au P. occidentalis comme aux autres espèces australiennes; je les ai relevés plus haut (p. 201) dans le chapitre consacré au genre Peripatoides. Habitat. — Cette espèce fut capturée par M. A.-M. Lea à Bridgetown, dans l’île de Perth. A jfinités. — Autant qu'on peut en juger, le P. occidentalis dérive simplement du P. orientalis par atrophie de la dent accessoire sur les lames externes des mandibules. 19 (xd (=) E.-L. BOUVIER 7e GENRE. — OOPERIPATUS A. DEnoy. 4900. Ooperipatus À. Dendy, Zool. Anz., Bd XXII, 509-541. 1902. — — Quat. J. M. Sc., vol. XLV, 368. 1904. — E.-L. Bouvier, Nouv. Arch. du Muséum (4), vol. VI, p. 11 et suiv. Se distinguent des Peripatoides : 1° par la position de l’orifice génital femelle qui se trouve au sommet d'un oviscapte saillant ; 2° par le volume et la coque résistante (fig. 35, 1" partie, p. 33) des œufs qui sont pondus et qui se développent sur le sol. Les Ooperipalus sont tout simplement des Peripatoides deve- nus ovipares ; ils ne s'en distinguent que par ce caractère et par la présence d'un oviscapte qui en est la conséquence. Non seulement ils ressemblent aux Peripatoides par tous les traits de leur organisation, mais ils forment comme eux deux séries divergentes dont chacune présente un type très particuher d'appareil génital mâle. Il suffit de jeter un coup d'œil sur le tableau de la page 200 pour en acquérir la conviction. Qu'on le remarque bien toutefois : si l'O. oviparus appartient au même rameau évolutif que le Peripatoides orientalis, et s’il peut être considéré comme issu de cette espèce ou d’une espèce très voi- sine, on ne saurait rattacher les trois autres espèces du genre (O. viridimaculatus, O. insignis et O. Leucharti) à des formes telles que le Peripatoides Suteri et le P. Novæ-Zealandiæ ; elles sont munies de glandes crurales, tandis que ces derniers n'en présentent pas, de sorte que l'origine du petit groupe doit remonter plus haut dans la série. Tous les Onychophores jusqu'ici connus sont vivipares à l'exception des Ooperipatus. C'est dans l'Ooperipatus oviparus que la ponte des œufs fut d’abord constatée et c'est M. Dexpy (1891°) qui a eu le mérite de faire le premier cette observation remarquable. Dans l'historique de l'O. oviparus, on trouvera le récit des critiques et des discussions que l'habile zoologiste eut à subir avant de pouvoir imposer sa découverte. | Depuis lors M. Denpy à signalé (4900°) la présence d’une espèce ovipare en Nouvelle-Zélande {O. viridimaculatus), établi le genre Ooperipalus (1900°), et donné une étude monogra- phique des quatre espèces qu'il range justement dans ce MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 257 groupe (4902). Il a pu observer les œufs chez deux de ces espèces (0. oviparus, O. viridimaculatus); mais, dans les deux autres, il a simplement constaté la présence d’un oviscapte chezles femelles. Avant de commencer l'étude des Ooperipatus, je tiens à signaler au lecteur les modifications que J'ai dû apporter à la nomenclature et au groupement spécifiques du genre. Comme M. Frercaer (1895), j'identifie l'Oop. insignis de M. Dexpy au Peripatus Leuckarti de SANGER (1869) ; mais étant données les différences qu'on observe dans l'appareil génital mâle entre les O. insignis australiens et les ©. insignis de Tasmanie, je con- sidère ces deux formes comme deux espèces différentes et j'attribue à la première le nom de O. Leuchkarti, à la seconde celui d’O. insignis. De la sorte, aucun nom nouveau n'est intro- . duit dans la nomenclature. J'ajoute que M. DExpy, comme la plupart des zoologistes, donne le nom de Peripatoides Leuchkarti à l'espèce vivipare australienne que j'ai décrite plus haut sous le nom de Peripatoides orientalis. 47. Oopéripate taché de vert. (Ooperipatus viridimaculatus A. DENDY.) Moir PIT fie %) 21876 Peripatus Leuckurti Grube, Jahr. Ber. Schl. Ges. Vaterl. Cult, 72, 1876. 4900. Peripatus viridimaculatus À. Dendy, Nature, vol. LXT, 444 (M). — - — Trans. and Proc. New-Zealand Inst., vol. XXXIL 436 (M). 2— — J.-J. Fletcher, Proc. L. S. N. S. Wales, vol. XXV, 116 (M). — Ooperipatus viridimaculatus A. Dendy, Zool. Anz., Bd XXII, 509-511 (M, E). 1902. — A. Dendy, Quat. Journ. M. Sc., vol. XLV (N. S.), 367-392, 399-403, fig. 27-33 (M, E}. — Periputoides viridimaculatus E.-L. Bouvier, Zool. Jahrb., Anat., Suppl., Bd V, 723. 1904. Ooperipatus viridimaculatus E.-L. Bouvier, Nouv. Arch. du Muséum (#), vol. VI, 11, 26 (A). Plis dorsaux munis de papilles principales inégales et de pa- pilles accessoires qui s’ntercalent isolément entre elles. Mandi- bules semblables à celles du P. Novæ-Zealandiæ. Les pattes sont ANN. SC. NAT. ZOOL. A CM Le 258 E.-L. BOUVIER au nombre de 14 paires ; leur pied porte 3 papilles et ne présente pas latéralement de saillie sétifère, le 3° arceau de leurs soles est plus étroit que le 1” et montre une tendance manifeste à se résoudre transversalement en papilles. Tubercules urinaires libres entre les deux lobes qu'ils déterminent dans le 3° arceau. Le réservoir des glandes muqueuses dépasse un peu le milieu du corps et se ter- mine en arrière par une forte vésicule ovoide. Des papilles cru- rales sur la face interne des pattes des 9 dernières paires; les glandes qui correspondent à ces papilles sont très réduites et incluses dans les pattes, sauf toutefois celles des deux dernières paires qui forment un long tube pelotonné dans la cavité du corps; les glandes anales ne dépassent quère la lonqueur d'un ou deux segments et se renflent au milieu en une vésicule ovoide. Les vésicules séminales se trouvent au niveau des pattes préanales de lc5 paire, un peu en avant du point où se réunissent les canaux efférents; la longue anse que forme à la suite de ces: derniers le conduit impair rappelle à tous égards le conduit ana- loque du P. Novæ-Zealandiæ, mais se renfle en vésicule quelque peu avant d'atteindre le « ductus ejaculatorius ». Ovaires contigus sur la ligne médiane; œufs mürs de l’oviducte longs de 1*°,9, larges de 1°°,5. Les grandes femelles peuvent atteindre 31 milli- mètres de longueur. — Habite la Nouvelle-Zélande. Historique. — Cette espèce a été découverte par M. Denpy, vers la fin de l’année 1899, ou au commencement de l’an- née 1900, près de l'extrémité du Lac Te Anau, dans le sud de. la Nouvelle-Zélande. M. Dexpy lui attribua le nom de Peri- patus viridimaculatus, à cause des Jolies taches vertes de la surface dorsale ; il signala ses 14 paires de pattes, les glandes crurales du mâle, le long oviscapte de la femelle et mit en évi- dence les ressemblances étroites de l’espèce avec l'Oop. oviparus (4900, 444, 1900”, 436). Quelques mois plus tard, ayant reçu de la même région une femelle qui avait déposé un œuf, il considéra comme un caractère générique l’oviparité de ces Onvchophores et réunit dans le genre nouveau Ooperipatus les deux espèces précédentes, ainsi que l’Oop. LeuchkartiS. (P. 1n- signis, DENDY) qui, étant muni d’un oviscapte, doit probable- ment aussi pondre des œufs (4900°, 509-511). Plus récemment (4902), le même auteur a publié une étude assez complète MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 259 sur son espèce quil appelle Ooperipatus viridimaculatus. On verra plus loin (p. 266) que M. Frercner (1900, 116) considère comme appartenant à la même espèce cinq spéci- mens capturés dans le nord de l’île par M. Müsson, et qui ne se distinguent de l'Oop. vwidimaculatus que par l'absence de taches vertes. | On verra aussi que l'exemplaire néo-zélandais désigné par GRUBE (1876, 72) sous le nom de P. Leuckarti n'avait peut- être que 14 paires de pattes, et qu’il pouvait dès lors appartenir à l'espèce ultérieurement découverte par M. Denpy. Dans l'étude qui va suivre, j'ai fait de larges emprunts à la monographie de M. Dexpy (1902), et vérifié la plupart des observations qu'elle renferme. J'y ai ajouté d’ailleurs un cer- tain nombre de compléments, dont plusieurs ne sont pas sans intérêt, surtout ceux relatifs à l'appareil sexuel du mâle. J'ai disposé pour cela de trois cotypes de M. Dexpy (deux mâles et une femelle) que le Musée Britannique m'a obli- geamment communiqués. Forme du corps, dimensions. — La forme du corps est celle des autres Péripatopsidés australasiens ; les trois exemplaires qui m'ont été soumis sont peu dilatés, assez larges et peu convexes du côté dorsal ; leur cône terminal est médiocrement allongé. D'après M. Dexpy (1902, p. 401), la longueur d’une femelle adulte, complètement étendue et en marche, atteint 31 milli- mètres sur 3 millimètres de largeur ; les mâles semblent être un peu plus petits. Les trois spécimens dont j'ai fait l'étude, à cause de l’état contracté où ils se trouvent, avaient des dimen- sions plus faibles. Longueur. Largeur. millim. millim. FE NES MERE RE 16 2 Grandes le) PNR PEN 13 2 1/4 PEN MEET... Li RON SR RIRAUS 12 PA TA Coloration (PI. I, fig. 4). — Les teintes de cette jolie espèce ontété décrites etfigurées par M. Dexpy (1902, 400-401, fig. 2) : « La coloration générale de la face dorsale, dit cet auteur, quand on l’examine à un faible grossissement et en lumière ré- fléchie, paraît être le gris foncé tacheté d’'orangé, avec une bande médiane foncée, quinze paires de macules vertes dispo- 260 E.-L. BOUVIER sées segmentairement au-dessus des appendices, depuis les papilles orales jusqu'aux pattes de la dernière paire, et une tache triangulaire noire ou presque noire entre deux macules successives vertes de chaque côté. La face ventrale..…. parail tachetée de gris ou de violet, avec des aires pâlesentreles pattes. «L'examen microscopique de la peau, après éclaircissement au baume de Canada, montre que trois pigments très distincts prennent part à la production des teintes, à savoir l’indigo bleu, l'orangé faiblement bleuâtre, et le vert émeraude brillant. Sur la ligne médiane dorsale se voit un sillon (ligne claire)... non pigmenté et ordinairement fort étroit ; 1l est bordé de chaque côté par une étroite bande foncée, partie indigo bleu et partie orangé brun. En dehors de celte dernière vient une bande plus large, principalement de teinte orangé. Puis arrive la rangée de macules vertes irrégulières alternant avec des aires foncées triangulaires, ces dernières formées à peu près exclusivement d'indigo bleu foncé et la première d’un vert émeraude vif, les deux couleurs étant séparées par des prolongements externes des bandes orangé. « En dehors de la rangée de taches vertes vient unezone dans laquelle se mêlent, en quantité presque égale, des papilles indigo bleu et orangé brun, les papilles orangé devenant im- médiatement plus nombreuses au-dessous des intervalles com- pris entre les pattes. Du côté ventral on ne voil que l’orangé et l’indigo bleu, tous deux de teinte plus claire que sur la face dorsale. Les pattes sont tachetées d’orangé brun et d'indigo bleu, lesdeux arceaux spinifères dela partie distale des soles etles grandes papilles primaires des pieds étant indigo bleu. Les an- tennes sont en grande partie indigo bleu foncé, avec un cercle orangé à peu près de quatre en quatre anneaux. L'oviscapte est légèrement teinté d’orangé pâle. « D'ailleurs, comme dans les autres espèces, la coloration et les dessins peuvent varier, mais la description ci-dessus peut être considérée comme typique et je n'ai pas observé un seul spécimen dépourvu de macules vertes. » Inutile de rien ajouter à la description qui précède, sinon que, dans mes trois exemplaires, les parties noirâtres sont d’un bleu foncé teinté de vert, que les yeux sont blancs, que les MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 261 grandes taches claires de la face inférieure renferment à leur centre les organes ventraux, et qu'un peu en avant de ces der- niers se trouve une petite tache grisâtre qui, par sa position du moins, correspond aux organes préventraux. Les lèvres dans les deux sexes et, chez le mâle, les papilles anales, sont à peu près dépourvues de pigments. Téquments. — Je comblerai une lacune laissée par M. Denpy en donnant quelques détails sur la structure des téguments dorsaux. Il y à 16 plis par segments, et en beaucoup de points du corps, mais non partout, on peut constater entre eux une certaine alternance au point de vue de la largeur. Dans le grand mâle, dont J'ai pu étudier un fragment au mi- croscope, les quatre premiers plis étroits de chaque segment sont des plis incomplets quise terminent en pointe ou se fusion- nent avec les larges plis intercalaires, soit vers le niveau des taches vertes, soit plus ou moins loin en dehors; dans la femelle, la position des plis incomplets m'a semblé plus va- riable, mais je n'ai pu étudier ces plis qu'à la loupe et, il s'en faut que cette méthode soit suffisante pour faire connaître la structure des téguments dans une espèce aussi peu volumi- neuse. Les papilles des plis sont bien unisériées, comme l’ob- serve M. Denpy ; elles semblent de dimensions peu variées, mais on trouve entre elles, tous les intermédiaires; dans les plus grandes, la partie terminale est ordinairement dilatée et plus développée que la partie basilaire. Les papilles accessoires sont très peu nombreuses, du moins dans le mâle dont j'ai fait l'étude ; presque toutes apparaissent intercalées isolément entre les papilles principales et c’est chose rare d'en trouver sur les flancs des plis; naturellement, elles sont plus nom- breuses sur Les plis étroits et y prédominent absolument quand ces derniers sont très réduits. La ligne claire n'est pas sensiblement plus nette que dans les espèces du genre Peripatus; au fond des plis, elle se dilate parfois en une aire dépourvue de pigments. Les traces des organes clairs sont fort rares. Région céphalique. — La région céphalique ressemble tout à fait à celle du P. orientalis, mais les organes frontaux appa- raissent très distincts, parce qu'ils présentent une coloration 262 E.-L. BOUVIER orangé brunâtre ; d’ailleurs, on voit à la surface de ces organes des saillies papilliformes qui sont l'indice manifeste d’une diffé- renciation fort réduite. Les antennes ont 30 grands arceaux. Les lèvres ressemblent tout à fait à celles du P. Leuckarti. Les mandibules sont bien telles que les à décrites et figurées M. Denpy (1902, 400, fig. 29 et 30) ; leur lame externe est dépourvue de dents accessoires et leur lame interne en pré- sente 6 ou 7. Pattes. — « I v a quatorze paires de pattes onguiculées, observe M. Dexpy (4902, p. 400, fig. 28), munies chacune de trois arceaux spinifères sur leur face ventrale. L’arceau proxi- mal est beaucoup plus étroit que les autres et contient une quantité considérable de pigment orangé, tandis que les deux autres sont de couleur Indigo bleu foncé. L’arceau proximal montre aussi une tendance à se résoudre transversalement en papilles, de sorte qu'il est, de toute façon, beaucoup moins apparent que les deux autres, et qu'on peut à peine le recon- naître dans les pattes de la dernière paire. L’arceau médian est le plus large. Sur les quatrième ou cinquième pattes, l’arceau proximal est transversalement divisé en trois parties, celle du milieu étant petite et portant l’orifice néphridien. Le pied pré- sente trois grandes papilles primaires : une antérieure, une pos- térieure et une dorsale surplombant la paire de griffes. » Sur les sallies ventrales du pied, M. Denpy figure des soies assez nom- breuses dont la présence est facile à constater. À ces très justes observations, je me contenterai d'ajouter : 1° que la papille urinaire des pattes IV et V est un peu plus rap- prochée du bord postérieur du 3° arceau que du bord anté- rieur, et qu'elle présente en avant quelques spinules ; 2° que la papille dorsale du pied est parfois plus éloignée de la papille postérieure que de la papille antérieure ; 3° qu'il n'existe pas de saillies spinulifères sur les faces latérales du pied ; 4° qu'il est rare d'observer des spinules sur les papilles qui avoisinent le 3° arceau des soles ; 5° que les fentes coxales sont repré- sentées par un sillon longitudinal sur la face interne des pattes, qu’elles sont munies de papilles comme les autres par- ües de l’appendice, mais que ces papilles se distinguent par leurs dimensions plus faibles. Tous ces caractères sont d’ail- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 263 leurs très apparents dans la figure 28 du mémoire de M. Dexpy. Caractères sexuels externes. — M. Denpy a également donné une bonne description des caractères sexuels externes. « L'oviscapte de la femelle, dit-il (4902, 400, fig. 27 et 41), ressemble à celui de l'O. oviparus, étant situé entre les pattes de la dernière paire et portant à son sommet l'orifice sexuel qui à la forme d’une fente longitudinale. Il n’y à aucune indi- cation extérieure de glandes crurales ou d’autres glandes acces- soires dans la femelle. « Dans le mâle, l’orifice génital se trouve aussi entre les pattes de la dernière paire; immédiatement en arrière, à la base du court et large cône anal, existe une paire de petites papilles blanches, qui indiquent sans doute les orifices de glandes accessoires. Des papilles blanchâtres, indiquant des glandes crurales, apparaissent sur toutes les pattes des neuf dernières paires, c’est-à-dire de la 6° paire à la 14° inclusi- vement. Comme d'ordinaire, elles sont situées juste en dehors de l’orifice néphridien, sauf dans les pattes de la dernière paire, où il ne paraît pas y avoir d’orifice néphridien et où les papilles sont situées au voisinage et sur les côtés de l’orifice génital. Toutes les papilles crurales sont très visibles » (1902, fig. 28). Ces papilles sont formées par un bourrelet annulaire blan- châtre, au centre duquel fait plus ou moins saillie, par éva- gination, le canal excréteur de la glande. Elles m'ont paru plus rapprochées de la face ventrale que celles du P. orientalis, ce qui tiendrait, si je ne me trompe, à la réduction plus considé- rable de la région basilaire de la patte. L’orifice mâle est peu sallant et entouré de lèvres blanches, sur lesquelles on voit un petit nombre de papilles. D'après M. Denpy, les mâles sont à peu près de même cou- leur que les femelles, et ont une taille un peu plus faible. Anatomie. — M. Dexoy ne décrit pas les glandes salhwures, mais il les représente dans la figure 27 de son mémoire, sous la forme de deux tubes longitudinalement placés, et plus étroits en avant qu’en arrière, où ils semblent se terminer entre les pattes de la 8° et de la 9° paires. À divers points de vue, mes observations ne concordent pas complètement avec celles de 264 E.-L. BOUVIER M. Dexpy; après avoir formé le col rétréei qui conduit à l'ori- fice impair, chaque glande se dilate assez fortement, puis se rétrécit peu à peu depuis ce point Jusqu'en arrière; l'état de l'animal ne m'a pas permis de suivre ces glandes jusqu’à leur cul-de-sac terminal, mais ce dernier atteint pro- bablement le niveau des pattes de la 8° paire. D'ailleurs, les glandes ne paraissent pas pourvues d’un réservoir. Le réservoir des glandes muqueuses dépasse un peu le milieu du corps et, comme l’a vu M. Dexpy (1902, fig. 27), se termine en arrière par une forte vésicule ovoïde ; dans l’exemplaire dont j'ai fait l'étude, cette vésicule se rattachait à la partie précédente du réservoir par un canal plus étroit, de longueur assez faible. Sans être, tant s'en faut, aussi large que le réservoir, le tube glandulaire atteint un calibre remarquable; M. Denpy l’a figuré avec ses branches qui sont simples, et relativement plus courtes que celles du P. orientalis. M. Dexoy dit très justement que l'appareil génital du male ressemble beaucoup à ‘celui du Peripatus Sedguichi, tel que l'a représenté GAFFRON. À cette observation fort courte, je puis en ajouter quelques autres relatives au spécimen dont j'ai fait la dissection. Dans cet exemplaire (1), les canaux efférents se réunissaient au niveau des pattes de la 3° paire prégénitale; à partir de ce point, le canal déférent décrivait un trajet assez sinueux et, au niveau des pattes antérieures de la 5° paire, se recour- bait brusquement, et formait une branche récurrente beau- coup plus forte qui se dilatait en vésicule ovoïde au niveau des pattes de la 4° paire prégénitale ; après la vésicule, le canal, devenait beaucoup plus grêle, remontait en avant, puis, après quelques millimètres, se recourbait en arrière pour former un ductus ejaculatorius gros et lustré, qui ne semblait pas se différencier en une poche terminale. Les vésicules testicu- laires se trouvaient au niveau de la vésicule du canal déférent ; je me contente de les signaler, ainsi que les testicules, car il ne m'a pas été possible d'isoler convenablement ces deux organes. Je crois ajouter une contribution plus importante au travail (1) Comparer avec la figure 177, p. 198, relative à l'Ooperipatus insignis. MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 265 de M. Dexpy, en donnant la description des glandes crurales et anales que cet auteur n'a pas étudiées. Dans toutes les pattes munies de papilles crurales, se trouve une glande tubulaire qui débouche au centre de la papille ; ces glandes sont courtes, repliées et ne sortent généralement pas de la cavité de la patte. Celles des deux dernières paires, toutefois, apparaissent fort différentes ; elles se logent dans la cavité du corps et forment au-dessus du rectum un peloton volumineux qui, pour chaque glande, représente un tube ayant à peu près le tiers de la lon- gueur du corps; celles de l’avant-dernière paire de pattes sont très grêles dans leur moitié terminale. Ces glandes crurales énormes ressemblent beaucoup, par tous leurs caractères, aux glandes crurales très développées du Peripatus Eiseni et du P. Corradoi. Les glandes anales sont beaucoup plus réduites ; elles se com- posent d’un canal excréteur extrêmement grêle, d'une petite vésicule, et d’un étroit prolongement qui fait suite à cette der- mère. Elles ne paraissent guère dépasser la longueur d’un à deux segments. D’après M. Dexpy (1902, 373), les spermatophores res- semblent à ceux du Peripatus Sedjuwicki, mais seraient dépour- vus de l'enveloppe à globules sphériques. M. Denxpy a également décrit et figuré les organes génitaux de la femelle (4902, 373-375, fig. 27 et 31). Ils sont semblables à ceux des Peripatoides et présentent exactement les mêmes rapports avec les autres organes; la partie des oviductes com- prise entre l’atrium commun et les réceptacles séminaux est dépourvue de protubérances, mais offre des parois plissées ; au delà des réceptacles, les oviductes ne présentent aucune trace de différenciation en plusieurs parties. M. Dexpy a fait une étude complète des œufs oviductaux (1902, 318-382). Ils paraissent moins nombreux que ceux de l'Oop. ovi- parus : sur trois femelles qu'a disséquées l'auteur, l'une ne conte- nait qu un seul œuf (dans l’oviducte droit), et l'autre en renfer- mait trois (deux dans l’oviducte droit et un dans l'oviducte gau- che) ; la première de ces femelles avait de grands œufs ovariens à peu près mûrs et à peu près aussi volumineux que les œufs ovi- ductaux ; une autre femelle contenait sept de ces derniers. 266 E -L. BOUVIER Les œufs oviductaux ont sensiblement les mêmes dimensions que ceux de lOop. oviparus qui mesurent 1°°,9 sur 1°°,5 ; pour- tant ils sont un peu plus longs et plus étroits. Leur enveloppe protectrice se compose d’une membrane vitelline qui se forme dans les ovaires et, en dehors, d'un épais chorion sécrété par les parois de l'oviducte. Le chorion lui-même comprend deux couches qui se sont successivement produites : l’une interne, d'épaisseur à peu près uniforme et, en certains points, sinon partout, radialement striée ; l’autre externe, homogène et con- tinue, mais épaissie par endroits sous forme de petites proémi- nences qui se plissent et forment des dessins irréguliers el complexes lorsque l'œuf à été déposé (1902, fig. 32 et 33). Un seul œuf à ce dernier stade fut étudié par M. Dexpy, qui le trouva, à côté de la femelle morte, dans un envoi quon lui avait adressé au mois d'avril 1900. On ne sait rien du développement de cette espèce, mais 1l doit ressembler beaucoup, très vraisemblablement, à celui de l'Oop. oviparus. Comme dans cette dernière espèce, les œufs n'ont pas encore subi de segmentation au moment où ils sont expulsés. Habitat, mœurs. — M. Dexpy a découvert cette Jolie espèce en 1899, à l'extrémité du lac Te Anau, Clinton Valley, dans le sud de la Nouvelle-Zélande (Coll. Dexpy, Musée Britannique); ultérieurement, M. Ross l’a retrouvée dans la même région (Coll. Rosse, Coll. Dexpy). C'est dans une épaisse forêt de hêtres que furent capturés les exemplaires de M. Dexpy (1900, 444), à l'intérieur de troncs décomposés qu'il avait rompus pour en recueillir la faune cryptozoïque. M. Denpy attribue à la même espèce, non sans quelques doutes, 2 mâles et 2 femelles recueillis par M. Mussox, près de Te Aroha, dans le nord de la même île. M. FLETOHER, qui à examiné ces spécimens (1900, 116), dit qu'ils ont 14 paires de pattes comme l’'Oop. viridimaculatus, et que les papilles cru- rales du mâle sont en même nombre et disposées de la même manière que celles de cette dernière espèce; 1l tient comme probable l'identité des deux formes, mais ajoute pourtant que les exemplaires de M. Musson ne présentent aucune trace de macules vertes. Il est vrai que ces exemplaires étaient conser- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 267 vés dans l'alcool, mais M. Dexpy à observé que ce liquide ne semble pas agir sur les taches vertes (4902, 402). Il y aura lieu, par conséquent, de soumettre à une nouvelle et très sé- rieuse étude les exemplaires de M Müssox (Coll. Musson) ; ces derniers furent recueillis au mois de Janvier 1900, presque à la même époque où M. Dexpy faisait dans le sud son intéressante découverte. Peut-être faudrait-il rapporter aussi à l'espèce qui nous occupe un exemplaire de Nouvelle-Zélande dont GruBE fait mention dans l’un de ses mémoires (1876, 72). Cet exem- plaire aurait eu 15 paires de pattes, mais l’auteur a vraisem- blablement compris dans ce nombre les tentacules buccaux, car on le voit attribuer, quelques lignes plus loin, « 29 paires de pattes dont 28 armées de griffes » à une espèce nouvelle qu’il désigne sous le nom de Peripatus peruanus. Il est probable que GRUBE à employé le même mode de numération pour les deux espèces et, dès lors, l’exemplaire de Nouvelle-Zélande aurait eu 14 paires de pattes munies de griffes, comme le P. vwidi- maculatus. Affinités. — Les affinités de l'O. viridimaculatus sont très pré- cisément indiquées dans le tableau de la page 200; cette espèce appartient au même rameau évolutif que les Peripatoides néo- zélandais; elle est moins modifiée parce qu’elle possède encore des glandes crurales, mais elle s'éloigne bien plus de l'état pri- mitif par ses œufs volumineux et son oviparité. 48. L’Oopéripate remarquable. (Ooperipatus insignis B. SPENCER et DENDY, pro parte). (Voir PL. L, fig. 5 et, dans Le texte, fig. 177 (p. 198), 186 et 187.) 1894. Peripatus insignis (pro parte) B. Spencer, Proc. roy. Soc. Victoria, 31, 32; 1894 (H). 1895. — — A. Dendy, Austr. Assoc. adv. $e., Bris- bane, 10-12 (M). — Peripatus Leuckarti var. typica (pro parte) J.-J. Fletcher, Proc. L. S. N. S. Wales (2), vol. X, 185, 186 (M). 1900. Ooperipatus insignis (pro parle) À. Dendy, Zool. Anz., Bd XXXIII, 511, (M, E). 1902. — A. Hé Quat. J. M. Sc., vol. XLV. 403-408 (M, A). 268 E.-L. BOUVIER Celte espèce se distinque du P. viridimaculatus : 1° par la structure des soles pédicuses dont le 3° arceau est au moins aussi large que le 1* ; 9" par la forme de l'anse déférente qui présente 3 longues dilatations ; 3° par l’inégal développement en lonqueur el en largeur des glandes crurales des ? paires postérieures et par le grand développement des glandes crurales des pattes de la 19 paire ; 4 par la réduction extrême de la vésicule des glandes anales. Au lieu de former une dilatation ovoïde dans sa moitié postérieure, le réservoir des glandes muqueuses paraît se prolonger sous la forme d’un tube cylindrique. — Hathite la Tasmanie. Historique. — On ne connaît, en Tasmanie, qu’une seule espèce d'Onychophore; elle à été découverte dans la région du Mont Wellington par M. le professeur BALDWIN SPENCER (4894, 31-32) et identifiée par cet auteur avec l'espèce austra- lienne que M. Dexpy avait décrite (1890, 121-123) sous le nom de P. insignis et qui présente, comme on sait, 14 paires de pattes. Depuis, cette identification a été acceptée par tous, mais M. Frercuer (1895, 185-186) a remplacé le nom de P. insignis par celui de P. Leuckarti var. typica, non sans justifier cette substitution par. deux arguments qui lui semblaient péremp- toires : 1° l'identité du P.insignis avec un exemplaire australien que SANGER avait appelé, dès 1869, P. Leucharti (1869, 256- 257); 2° la nécessité où l'on se trouvait de considérer Les divers Onychophores australiens, à cause de leur grande ressem- blance, comme les simples variétés d'une même espèce. Les raisons alléguées par M. FLercer sont loin d’avoir une valeur égale ; s’il est aujourd’hui amplement démontré que les variétés du savant australien constituent bien réellement des espèces fort distinctes, les unes ovigères, les autres vivipares, il est non moins manifeste, comme j'ai pu l'établir ailleurs (1901°, 8), qu'il y a lieu d'identifier le P. insignis australien avec le P. Leuchkarti de SAxcer. Et il résulte de là que l’Ony- chophore australien à 14 paires de pattes doit être purement el simplement désigné sous ce dernier nom. Quant à l'Onychophore de Tasmanie, on ne saurait nier qu'il présente les ressemblances morphologiques les plus frappantes avec le P. Leuckartli, mais j'ai trouvé qu'il en diffère notable- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 269 ment par la structure des organes génitaux mâles et qu'il se rapproche pour le moins autant du P. viridimaculatus de Nou- velle-Zélande, qui présente, comme lui, 14 paires de pattes. De sorte que les Ooperipalus ayant ce dernier nombre d'ap- pendices constituent en réalité trois formes distinctes, dont l’une est propre au continent australien, l'autre à la Tasmanie et la troisième à la Nouvelle-Zélande. Faut-il considérer ces formes comme de simples variétés ou comme des espèces dis- ünctes? Elles sont fort voisines les unes des autres et, à ce point de vue, pourraient passer pour les variétés d'un même type ; mais si l'on considère qu’elles sont isolées les unes des autres par l'Océan et qu’au lieu de s’uniformiser par un mé- lange, elles auront toutes chances, au contraire, de se différen- cier de plus en plus, il semble sage d'attribuer à chacune d'elles une valeur spécifique. C’est là, du moins, la solution que j'ai adoptée, et comme le nom de P. insignis est tombé en désué- tude pour l'espèce australienne, je crois me conformer aux règles de la nomenclature en le conservant pour l'espèce tas- manienne à laquelle M. Spencer et M. Dexpy l'ont aussi ap- pliqué. . Forme, dimensions. — Cette espèce a la forme et très sen- siblement la même taille que le P. viridimaculatus. Parlant des spécimens qu'il avait recueillis au Mont Wel- lington, et qui avaient été tués par immersion, M. SPENCER observe que « trois des plus grands mesuraient respectivement 23, 17 et 15 millimètres de longueur sur 4,3 et 3 millimètres de largeur, tandis que les plus petits, évidemment immatures, avaient seulement 11 millimètres de longueur et 1 de lar- geur ». Les grands exemplaires de M. SPENCER étaient presque cer- tainement des femelles, et les petits des mâles à l’état de matu- rité parfaite. En effet, l'individu mâle que m'a donné M. Denpy ne mesurait pas plus de 9 à 10 millimètres sur 2, et pourtant ne laissait rien à désirer au point de vue du développement. M. Dexpy possède un mâle (tué par immersion) qui atteint 11 millimètres sur 2°°,5. Coloration (PI. I, fig. 5). — M. Fcercaer a étudié la colora- tion de 6 individus que lui avait communiqués M. SPENCER : 270 E.-L. BOUVIER « Deux d’entre eux. dit-il, sont foncés, sans dessins définis : les autres ont plus de rouge orangé, avec une ligne médiane sombre pourvue de nodosités qui ne sont pas toujours situées au niveau des pattes, et une série de losanges secondaires très semblables à ceux qu'on observe dans beaucoup de spécimens de la New South Wales » (1895, 185). En somme, le P. ins'gnis doit présenter le même type et les mêmes variétés de coloration que le P. Leuckarti. M. Dexpy, qui à confondu les deux espèces, n’établit entre elles aucune différence à ce point de vue, bien qu'il ait pu comparer plu- sieurs exemplaires de l’une et l’autre formes. Le mâle dont J'ai fait l'étude offrait le dessin en échiquier que M. Denny à signalé dans le P. Leucharti; ses parties foncées avaient une teinte d’un noir bleuâtre et ses parties claires un ton gris plus ou moins lavé de jaune. La face ventrale était fort'peu colorée ; les veux étaient blancs et les antennes présentaient quelques arceaux de couleur orangé. Jamais on n'a signalé de taches vertes dans cette espèce, mais on à vu plus haut (p. 266) que ces dernières n'existent peut-être pas toujours dans le P. vridimaculatus. Morphologie. — Les téquments ressemblent beaucoup à céux de cette dernière espèce; dans un exemplaire, les grandes papilles principales du dos se distinguent bien plus nettement des autres et présentent une forte sphère terminale; entre elles se trouvent des papilles principales plus réduites, de taille variable et, très rarement, quelques papilles accessoires. La région céphalique ne paraît présenter rien de particulier; dans mes spécimens, il y avait de 4 à 7 dents accessoires sur les lames internes des mandibules (fig. 187). Les pattes (fig. 188) sont au nombre de 14 paires, comme dans l'espèce précédente, et présentent à peu près la même struc- ture. Elles s’en distinguent toutefois par le nombre plus réduit de leurs soies pédieuses (1 sur chaque saillie distale et 3 sur chaque saillie proximale) et parle développement du 3° arceau de leurs soles, qui est un peu plus large que le 1*. Les fwber- cules néphridiens des pattes IV et V sont arrondis et parfaite- ment isolés. Les caractères seruels externes sont exactement les mêmes MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES Ar que ceux du P. viridimaculatus ; M. Freroner (1895, 185) avait déjà observé que les papilles crurales du mâle sont loca- lisées sur les pattes des 9 dernières paires. Anatomie. — Les glandes salivaires atteignent à peu près les * Fig. 187. — Ooperipatus insignis Spencer, Dendy: grande © du Mont Wellington; lames mandibulaires d’un côté. Gr. 72. pattes de la 8° paire; quant aux glandes muqueuses, elles ne se dilatent pas en vésicules en arrière du réservoir, mais forment en ce point un assez large conduit où se trouvent disséminés des nodules jau- nâtres de mucus ; ce conduit me parait être l’homologue de la vésicule. Les organes génitaux du mâle (fig. 177, p. 198) ressemblent beaucoup à ceux du P. viridimaculatus, mais l’anse déférente (1) présente trois dilatations assez nettes et le conduit éjaculateur atteint des dimensions beaucoup plus grandes. Les glandes anales (G. A.) se font remarquer par la réduction extrême de leur vésicule, la longueur et la gra- cilité de leur conduit excréteur, et le grand développement de leur partie Fig. 188.— Ooperipalus insi- gnis Spencer, Dendy, © du Mont Wellington ; patte droite munie d’un tubercule urinaire, partie distale vue de trois quarts par la face interne. Gr. 46. sécrétrice qui atteint presque le sommet de l’anse déférente quand on redresse et dirige en avant l'appareil glandulaire tout entier. Les glandes crurales (14) de la dernière paire de pattes ont un calibre assez fort; elles constituent d’abord une 272 E.-L. BOUVIER anse qui atteint le niveau des testicules, puis viennent se pelo- tonner étroitement autour des glandes anales qui sont con- tiguës en avant de leur vésicule. Autant qu'on en peut juger, les glandes crurales de cette paire doivent être fort longues et mesurer, à très peu près, la moitié de la longueur du corps. Les glandes crurales des pattes de la 13° paire (13) sont beau- coup plus fines et sensiblement plus courtes que les précé- dentes; dans le mâle dont j'ai fait l'étude, l’une d'elles se terminait par un peloton libre, tandis que l’autre venait s'unir au peloton terminal des glandes crurales de la 14° paire de pattes. Toutes ces glandes sont libres dans la cavité du corps, mais celles de la 13° paire de pattes, avant de s'ouvrir sur leur papille, viennent se loger dans le sinus latéral et y forment une anse dirigée en avant. Les glandes crurales de toutes les autres pattes sont totalement incluses dans le même sinus, ou dans la cavité même de l’appendice sur lequel se trouve leur orifice ; celles des pattes de la 12° (12) paire sont remarquables par leur développement, elles se dilatent beaucoup dans leur partie sécrétrice, et forment de la sorte un tube rectiligne qui atteint à peu près le niveau des pattes de la 9° paire. Les glandes crurales de toutes les autres pattes sont fort réduites, sauf toutefois celles de la 11° paire (11) qui se dilatent beaucoup dans leur moitié Lerminale et qui sortent un peu de la cavité de l’appendice. Dans lOop. viridimaculatus, les glandes cru- rales des pattes XI et XIT ne m'ont pas frappé par leur déve- loppement. Les organes femelles de l'Oop. insignis n'ont pu être étudiés jusqu'ici, mais on pourrait presque affirmer qu'ils ne doi- vent pas sensiblement différer de ceux de l'Oop. viridimacu- latus. Habitat. — M. le professeur BALDWIN SPENCER a découvert cette espèce en Tasmanie, sur le Mont Wellington, district du lac Saint-Clair, autour de Dee Bridge ; sur l'espace d’un demi- acre, il put en capturer 15 spécimens qui étaient tapis sous des bois tombés (Coll. Spexcer, Coll. Dexpy, Muséum de Paris). D'après M. Dexpy, des spécimens du Mont Wellington se trou- vent aussi dans là Collection de M. Morron. On devra sans doute rapporter à la même espèce un exem- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES : PAT) plaire unique qui, d'après M. Spencer (1894, 31), aurait été signalé en Tasmanie par M. FLercxer. Affinités. — L'Oop. insignis est extrêmement voisin de l'Oop. ciridimaculatus ; 1 s’en distingue toutefois par le dévelop- pement plus grand du 3° arceau des soles, par les différences frappantes qui existent entre ses glandes crurales des 2 paires postérieures et par la réduction extrême des vésicules de ses glandes anales. 49. L’Oopéripate de Leuckart. (Ooperipatus Leuckarti, H. SANGER. (Voir PI. XI fig. 102, et, dans le texte, les fig. 10 (1r° partie, p. 17) et 189.) 1861. l'eripatus R. Leuckart, Archiv. f. Naturg., Jahrg. 26, Bd Il, 235 (M). 1869. Peripalus Leuckarti H. Sänger, Trav. du Il° Congrès des nat. russes à à Moscou, 256-257, fig. 33 (M). — — R. Leuckart, Arch. f. Naturg., Jahrg. 35, Bd Il, : 211 (M). 1871. — — Arch. f. Naturg., Jahrg. 37, Bd Il, 207 (M). 4890. Peripatus insignis A. Dendy, Victorian Natur. et Ann. nat. Hist. (6), vol. VI, 121-423 (M). — — — Proc. Roy. Soc. Victoria, 44-45 (M). 1895. — (pro parte) À. Dendy, Austr. Assoc. adv. Science, Brisbane, 10, 12 (M). — Peripatus Leuckarti var. typica (ro parte) J.-J. Fletcher, Proc. L. SAN LS /ONalesr (2e vol X, 1185) 186 (M). 1900. Ooperipatus insignis (pro parte) À. Dendy, Zool. Anz., Bd XXXIIT, 511 (M, E). 4901. Peripatus Leuekarti E.-L. Bouvier, Bull. Soc. philomat. de Paris (9), vol. IL, 8 (M). 1902. Ooperipatus insignis (pro parte) À. Dendy, Quat. J. M. Sc., vol. XLV, 203-408, fig. 3, 34, 35 (M, A). Espèce très voisine de lOop. insignis dont elle se distingue : 1° par le long etétroit conduit quirattache l'anse déférente au con- duit éjaculateur ; 2° par les dilatations en chapelet qui se produisent dans la cavité de ce dernier; 3° par la réduction ronsidérable des glandes anales et crurales, et par l'énorme vésicule que présentent les prenuères de ces glandes. Les glandes crurales des pattes XII et XI ne paraissent pas déborder dans le sinus latéral. Se trouve en Australie dans le gouvernement de Victoria el probablement aussi dans la New South Wales. ANN. SC. NAT. ZOOL. NHtte) 274 E.-L. BOUVIER _ Cette espèce à été dédiée par SANGER au Professeur LEUCKART, qui en avait reçu le premier spécimen, M. Denpy la désigne sous le nom d'Ooperipatus insignis et la confond avec l’espèce précédente. | S Historique. — Dans cette espèce viennent se ranger tous les Onychophores australiens que M. Denpy à nommés Peripatus (Ooperipalus) insignis et M. Fcercuer P. Leuckarti var. typica; on à vu précédemment (p.268) que l’ooperipatus tasmanien assimilé à l'espèce d'Australie par les deux auteurs précédents et par M. SPENCER appartient en réalité à une forme différente pour laquelle j'ai conservé le nom d'Ooperipatus insignis. Je restitue à notre Onychophore australien le nom de P. Leuckarti que SAncer (1869, 257) lui avait donné, mais en observant toutefois : 1° que le P. Leuckarti de la plupart des auteurs est une espèce tout autre (le P. orientalis), qui a 15 paires de pattes au lieu de 14; 2° que M. Dexpy (1902, 406-408) n'accepte nullement l'identification de son Oop. insi- gris australien avec l'Onychophore étudié par SAncer. Cette identification se trouvant contestée par un des zoologistes Les plus compétents en cette matière, Je crois nécessaire d'exposer ici l'histoire critique complète de l'espèce qui nous occupe. La description de SANGER remonte à l’année 1869; elle est relative à un Onychophore australien dont le type unique appartenait à LeuckART, et se trouve rejetée à la fin d’un mémoire consacré surtout au P. capensis. Ce mémoire (1869, 239-259, PI. XII et XII) a été publié en russe, mais j'ai pu le faire tra- duire en français grâce à l’obligeance de M. de Zocrar, et j'en ai publié la traduction dans le Bulletin de la Société pliloma- tique de Paris (9° série, t. III, p. 9-28), avec une planche où sont relevées les principales figures données par l’auteur. J'avais été précédé dans cette voie par M. le professeur SPENCER, mais celui-ei s'était borné à traduire le passage relatifau P. Leuc- karti. La traduction de M. Spencer a été donnée par M. FLer- CHER (1895, 177, 178); elle est d’ailleurs identique à celle que j'ai publiée, et que je crois utile de relever intégralement dans cet historique : « Ce Peripatus, disait SANGER, a 15 paires de pattes; la pre- mière est sans griffes, mais les 14 autres en ont. Ce caractère est MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 275 le même que celui du Peripatus brevis, décrit par BLANCHARD, et trouvé au cap de Bonne-Espérance, mais la taille des deux espèces est très différente; tandis que le Peripatus brevis à 43 millimètres de long, l'exemplaire de la Nouvelle-Hollande est deux fois plus petit et n’a que 21 millimètres. L'orifice sexuel est situé entre les pattes de la dernière paire; ce caractère le distingue du Peripatus Edivardsu et du Peripatus capensis. L'anus est placé au sommet du bout postérieur du corps, mais il est considérablement tourné vers le bas, du côté ventral; il paraît d’ailleurs assez grand et entouré d’une protubérance cutanée molle, ce que je n’ai pas remarqué chez le Peripatus capensis. L'animal est d’une couleur très sombre, presque noire sur Le dos; du côté ventral il est plus clair et de couleur grisâtre. Des papilles sont situées sur le dos et sur le ventre ; seulement, du côté ven- tral, elles sont plus allongées dans la direction transversale. Au milieu de chaque paire de pattes se voit une tache claire ovale, non couverte de papilles. (Cette tache correspond aux enfonce- ments sombres du Peripatus capensis, sous lesquels se trouvent les glandes que J'ai décrites.) De même que dans le Peripatus capensis, les papilles sont rouges et grandes, ou noires et petites; mais il ÿ a beaucoup moins de papilles noires. Le long du dos se trouve une bande médiane composée seulement de papilles noires, mais cette ligne est faiblement marquée. « Les papilles dorsales sont situées en rangs transversaux réguliers, et chaque rang estséparé du suivant par un sillon assez profond. La peau, entre les papilles, est de couleur gris sombre ; sur les pattes, Les papilles sont situées assez loin l’une de l’autre. « Les pattes ont des semelles formées, comme chez le Peri- palus capensis, par trois protubérances longitudinales, mais la forme de ces protubérances diffère ici considérablement (TabL.IIT, fig. 33) : la protubérance supérieure est noire, fortement courbée en arc et beaucoup plus étroite que les deux suivantes. La deuxième et la troisième protubérances sont d’une couleur rouge jaunâtre, beaucoup plus courtes mais aussi plus larges que la première. Le segment onguiculé de la patte se distingue par sa forme carrée, résultant de ce qu’on trouve à son sommet une papille de chaque côté (chez Peripatus capensis, 1 Y à trois pa- pilles). Les griffes sont plus petites que dansle Peripalus capensis. 2706 E.-L. BOUVIER 1 La structure de la bouche est la même que chez les autres espèces, seulement ses parties molles, comme celles de l’orifice sexuel, sont blanches et non jaunes, ainsi qu'on l’observe dans les autres espèces. «Du reste, la couleur pourrait être influencée par l'alcool dans lequel l’animal a été conservé. Comme supplément à la descrip- tion des caractères extérieurs de ce Ver, je relèverai les prin- cipales dimensions de l’exemplaire déerit: « Longueur du corps, 21 millimètres; largeur maximum, 3**,03. Longueur des antennes, de 1**,6 à 1°°,73; largeur des antennes à leur base, 0"*,389; largeur au milieu, 0°",26 ; lon- gueur de l’orifice buccal avec les parties molles qui l'entourent, 0**,252 ; longueur des pattes d'en haut 2"*,16, leur largeur àla base, 0"°,88 (elle n’est pas égale partout); longueur du segment onguiculé, 0*",26; diamètre de l’orifice sexuel avec les parties molles qui l'entourent, 0"°,65; diamètre de l'œil, 02,11; largeur de la base des griffes, 0%*,105. Cette espèce est décrite d'après l’exemplaire appartenant au professeur Leuckart, avec le consentement de ce dernier. Je propose de la nommer Peripalus Leuchkarti. « La courte diagnose de cet animal peut être formulée de la manière suivante. L'espèce a quinze paires de pattes; l’orifice sexuel est placé entre Les pattes de la dernière paire. Les pattes sont garnies de trois protubérances longitudinales sur les semelles : l’une tes longue et en forme d'arc, les deux autres sont courtes et droites. Cette espèce habite la Nouvelle-Hollande. » M. Frercuer trouve que la description précédente s'applique évidemment à un Peripatus muni de 14 paires de pattes, et comme le P. insignis de M. Dexpy est le seul Onychophore australien qui présente ce caractère, il conclut, sans autre dis- cussion, à l'identité des deux formes; d’ailleurs M. FLETCHER considère tous les Onychophores australiens comme appartenant à une seule espèce différenciée en plusieurs variétés; il donne à cette espèce le nom de P. Leuckarti proposé par SANGER, et il considère l’Onychophore de ce dernier auteur, de même que lOop. insignis, comme la var. typica du P. Leuckarti (1895, 185). Pour M. Dexpy, on ne saurait accepter sans doute l'identification proposée par M. Fzercuer, et il convient de. MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES TLC conserver le nom d'Oop. insignis au Péripatopsidé à 14 paires de pattes de l'Australie orientale, comme celui d'Oop. Leuc- karti à l'espèce non ovipare et munie de 15 paires de pattes qui habite la même région. Les raisons données par M. Dexpy (4902, 406-408) ne me paraissant pas convaincantes, je crois devoir les discuter complètement. Et d’abord M. Denpy observe que nous ne possédons pas des indications certaines sur le nombre de pattes du spécimen décrit par SAxGER ; LeuckaRT, dit-il, attribue au début 16 paires de pattes à ce spécimen (1861, 235) et SANGER 15 paires, dont une sans grifies; « M. FLercHer, ajoute M. DExDY, interprète ce passage, en disant que SANGErR comprend les papilles orales dans les 15 paires et que le P. Leuchkarti primitif avait seule- ment 14 paires de pattes ambulatoires munies de griffes. Je ne . pense pas que cette interprétation soit nécessaire. M. FLETCHER lui-même à signalé la présence, dans ses spécimens de l'espèce commune dans la Nouvelle-Galles du Sud, de 2 paires de pattes dépourvues de griffes, et il peut parfaitement se faire que l'exemplaire de Leucrarr ait aussi été anormal à ce point de vue (surtont s'il avait été soumis à de nombreuses manipulations avant de passer en la possession de SANGER). » En fait, aucune de ces objections n'est sérieuse. Il est probable que le spéci- men de SANGER est le même que celui auquel LEuckART, par erreur sans doute, attribuait 16 paires de pattes (1); mais là n est pas la question (LeuckarT n'ayant pas donné de nom à son Peripatus), et il s’agit simplement de savoir si le spécimen étudié par SANGER avait, oui ou non, 14 ou 15 paires de pattes. Or il en avait bien réellement 14, et M. Denpy en aurait été convaincu s'il avait lu l'explication des planches, et examiné les figures de SAxGer (1869). La figure 30, que j'ai relevée (1) C'est tout à fait accessoirement que Leucxartr a signalé ce spécimen dans le Bericht des Jahres 1K60, qui forme le deuxième volume du 26° Jahr- gang des Archivfür Naturgeschichte. Après avoir rendu compte de la découverte d’un Peripatus au Cap de Bonne-Espérance, Leucxarr ajoute simplement, entre parenthèses : « Ref. kann den bis jetzt bekannten Arten dieses Geschlechts gleichfalls eine neue Form aus Australien mit 16 Beinpaaren hinzufügen » (4861, 235); et en 1870, dans le Bericht der Juhren 1868-1869, résumant letravail de SANGER, il ajoute : « Verf. untersuchte zwei Arten, den P. capensis Gr. und eine neue schon vor mehreren Jahren vom fef. in diesen Berichten erwähnte neuholländische Art, die vom Verf.als P. Leuckarti bezeichnet wird » (1870, 277). 278 É.-L. BOUVIER plus haut (fig. 19, 1" partie, p. 17), est, à ce point de vue, sin- gulièrement démonstrative : elle représente la partie antérieure du corps avec les papilles orales (tentacules buccaux T4) et les pattes ambulatoires antérieures »p'; les papilles orales sont marquées (par SANGER) de la lettre p', les pattes antérieures par la lettre p?, et dans l'explication de la figure on lit : « p#, la 1" (fausse) paire de pattes; p?, la 2° paire de pattes. » Ainsi la 1° des 15 paires de pattes représente bien réellement les tentacules buccaux et le spécimen n'avait que 14 paires de pattes ambulatoires. Il n°y à certamement pas lieu de mettre ce résultat sur le compte d’une erreur de numération, car le tra- vail de SANGER compte parmi les plus sérieux et il donne d'ailleurs très exactement le nombre des appendices dans deux exemplaires de P. capensis. On ne saurait donc se refuser à admettre que l'exemplaire de SANGER avait 14 paires de pattes comme le P. insignis. M. Dexpy objecte ensuite que l’Oop. insignis est une espèce rare, qu'il paraît localisé en Australie dans le gouvernement de Victoria, mais qu'on ne l’a jamais trouvé dans la Nouvelle- Galles du Sud, où l'espèce à 15 paires de pattes est, par contre, irès abondante. Or le Péripate de SANGER aurait été capturé dans la Nouvelle-Galles du Sud, « au nord-ouest de Sydney », de sorte qu'il y aurait toutes chances pour qu'il appartint à la même espèce que les autres Onychophores de cette région. — Ce raisonnement ne me paraît pas sans valeur, mais en somme, il n’est pas invraisemblable de penser qu'une espèce puisse se répandre du gouvernement de Victoria dans celui de la Nou- velle-Galles du Sud ; M. Steel n'a-t-1l pas trouvé un Oop. om parus à Moss Vale, parmi de nombreux P. orientalis? (Voir p.288). Rien ne prouve que le P. Leuckarti n'existe pas à l'état de rareté aux environs de Sydney, et qu'un hasard heureux n'en ait fait tomber un spécimen entre les mains du zoologiste qui fit profiter LeuckART et SANGER de sa découverte. La dernière objection de M. Dexpy est la suivante : « S'il est vrai, comme le pense M. FLercuer, que le spécimen de SANGER était une femelle, il paraît bien difficile de la considérer comme un O.insignis, car aucune mention n’est faite de l’oviscapte très caractéristique de l'espèce. Si, d'un autre côté, c'était un mâle, MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 279 il est également bien difficile de penser que SANGER n'ait pas vu les papilles des glandes crurales. Par conséquent, e’était probablementune femelle de l'espèce vivipare commune dans la Nouvelle-Galles du Sud, avec 15 paires de pattes ambulatoires. » Je ferai observer, pour ma part, qu'un novice dans l'étude des Péripates peut fort bien ne pas apercevoir les papilles des glandes crurales, pour peu qu’elles soient invaginées, ce qui ne laisse pas d'être très fréquent. Au surplus, je pense comme M. DEexpy que le spécimen était une femelle, et Je suis même porté à croire que cette femelle avait un oviscapte plus ou moins rentré dans le corps, comme cela peut s’observer parfois; la figure 31 de SANGER nous montre en effet un orifice génital (#/) qui occupe le sommet d’une saillie basse, mais très large, autour de laquelle s’élève un bourrelet annulaire fort évident. Il semble bien que la saillie centrale représente un oviscapte invaginé, ou réduit, comme M. Dexpy l'observa lui- même sur certains types de l’espèce (4890°, 123). On n'a donc, à mon sens, aucune raison péremptoire pour ne pas admettre l'identification du P. insignis australien avec le P. Leuckarti de SANGER et pour ne pas conserver ce dernier nom à l’exelusion de l'autre. Si l’on considérait cette identifi- cation comme douteuse, on devrait également mettre en doute celle qui consiste à ranger dans la même espèce l’Onychophore vivipare à 15 paires de pattes de l'Australie orientale et le spé- cimen qu'a étudié SAnGer. Alors le P. Leucharti devrait être rangé parmi les incertæ sedis et il faudrait introduire un nou- veau nom pour désigner le Péripate vivipare de la Nouvelle- Galles du Sud. Ce serait une nouvelle complication synony- mique dans une science qui n’en a pas besoin (1). Si Jadopte, parce qu'elle est de tous points rationnelle, l'identification proposée par M. FLETCHER, je trouve qu'on ne (1) Dans une note parue après la publication de la première partie de ce mé- moire, M. Dexpy s'élève de nouveau contre l'identification de l'espèce de Sänger avec l'espèce ovipare australienne à 14 paires de pattes. Ses nouveaux arguments sont tirés de la présence, au Musée de Leipzig,d'un Peripatoides à 15 paires de pattes. D’après M. Dendy, cet exemplaire serait celui de SÂNcer ou tout au moins aurait été vu par Leuckart qui possédait ce dernier type. Jai vu moi- même l’exemplaire en question et je n'ai pu y reconnaitre le type de SÂNGER puisqu'il présente 15 paires de pattes au lieu de 14; il est d’ailleurs possible que Leuckart ait vu également ce spécimen, mais ce n’est pas une raison pour 280 E -L. BOUVIER saurait suivre cet auteur en considérant l'espèce qui nous occupe comme une simple variété. Dès l’époque où 1l la décou- vrit dansle gouvernement de Victoria (4890°, 44-45 ; 18907, 121- 123), M. Dexpy en fit une espèce distincte, et il a conservé depuis cette manière de voir qui ne saurait plus être raisonna- blement contestée. On à vu plus haut que SANGER est le premier auteur qui ait étudié cette espèce ; mais c'est à M. Denpy que revient le mérite de lavoir fait plus complètement connaître. Il lui attribua le nom de Peripatus insignis et en donna une étude morpholo- gique complète en 1890, d'après des exemplaires recueillis par M. HoGa à Macedon, dans le gouvernement de Victoria (4890”, 121-123); à la même époque, il décrivit les corpuscules du mucus et du liquide néphridien (4890°), puis étudia la distribu- tion géographique et les variations de taille de l'espèce (1895, 11); plus tard, il rangea cette dernière parmi les espèces ovipares sous le nom d’Ooperipatus insignis (1900, 510); enfin, tout récemment, il en à fait une étude monographique assez détaillée dans son important travail sur les Onychophores ovipares (1902). L'Oop. Leuckarti est une espèce assez rare ; les peu nombreux exemplaires dont j'ai pu faire l'étude provenaient du British Museum ou des propres collections de M. Dexpy. Forme, dimensions. — Cette espèce ressemble beaucoup à l’'Oop. viridimaculatus, mais elle paraît un peu plus petite. L'exemplaire type étudié par SANGER atteignait 21 millimètres de longueur sur 3 de largeur (1869, 257), mais les spécimens de M. Dexpy (1902, 405) ont des dimensions bien plus réduites ; le plus grand mâle observé par cet auteur mesurait 11 mulli- mètres sur 25 millimètres, et la plus grande femelle (tuée par immersion et par conséquent dilatée) 15 millimètres de longueur. M. Dexpy à eu l'obligeance de me donner deux mâles de qu'il ait pu l'identifier sûrement avec l'espèce de Sänger, d'autant que les diffé- rences dans le nombre des pattes ne semblaient pas avoir beaucoup d'importance pour les zoologistes du siècle dernier. Le spécimen de Leipzig était accompagné de l'étiquette « Peripatus leuckurti Sänger, Australien », mais, avant M. Dexoy, on attribuait cette dénomination à tous les Onychophores australiens. J'ai considéré ce spécimen comme un Peripatoides orientalis. (Voir A. Denpy, Note on the Supposed Specimen of Peripatus leuckarti Saenger, and on the Nomen- clature of the Australian Onychophores, Zoo!. Anz., Bd. XXX ; 175-177 ; 1906.) MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 281 cette espèce; 1ls sont parfaitement adultes, assez fortement con- tractés et ne mesurent pas plus de 9 à 10 nullimètres sur 2. Coloration. — « La coloration générale de la face dorsale, d'après M. Dexpy (1902, 404), paraît foncée à l'œil nu, parfois presque noire, d'ailleurs maculée d’orangé pâle ou de jaune. Un examen plus opprofondi des spécimens typiques montre un dessin très caractéristique qui, en termes généraux, peut être décrit comme en échiquier. La couleur générale du fond est l’indigo bleu foncé, souvent presque noir ; sur elle se détachent, en marqueterie plus ou moins régulière, des taches ternes et pâles d’orangé ou de jaune, distribuées en séries transverses et longitudinales. Quoique irrégulières, on peut décrire les taches comme ayant un contour grossièrement rectangulaire et formant une sorte de dessin en échiquier sur Ja coloration générale foncée. Une rangée longitudinale de taches plus claires s'étend sur les côtés de la ligne médiane ; ces taches sont petites, et chacune d'elles se trouve divisée lon- gitudinalement sur la ligne médiane par un étroit ruban foncé qui est divisé à son tour par l’étroit sillon non pigmenté que l’on voit au microscope sur l'axe du dos. Le ruban foncé se dilate entre les taches claires successives de la rangée, formant des taches foncées alternes. Vient ensuite, de chaque côté, une ran- gée de taches claires plus grandes qui alternent avec celles de la rangée médiane ; puis une autre rangée de taches claires, qui alternent avec les dernières, et qui sont situées au-dessus des pattes, sur la même rangée transversale que les taches claires médianes. Outre ces taches, des papilles isolées de couleur claire sont éparses dans les aires foncées, et des papilles foncées dans les taches claires, ces papilles étant distribuées, comme de cou- tume, sur les plis transverses de la peau. Parfois, les papilles primaires de couleur claire sont distribuées, jusqu’à un certain point, en séries longitudinales irrégulières; parfois aussi, le dessin en échiquier est complètement oblitéré, laissant les séries longitudinales de papilles claires sur un fond dorsal presque uniforme. La face externe des pattes et le pied sont indigo bleu foncé, avec deux ou trois papilles orangé ou jaune sur les pattes. « La coloration fondamentale de la face ventrale est jaunâtre pâle. Sur ce fond sont éparses un certain nombre de papilles 282 E.-L. BOUVIER bleu indigo pour la plupart, mais parfois de teinte orangé terne. Sur la ligne médiane ventrale, entre les pattes de chaque paire, sauf la dernière (où est situé l’orifice génital), on voit sur la peau les aires pâles ordinaires, dépourvues de papilles. « Les antennes sont indigo bleu foncé, parfois avec des anneaux orangé. » Dans les trois exemplaires de Macedon que j'ai étudiés, le dessin caractéristique s’atténue sans disparaître totalement, et les rangées de papilles sont bien plus que lui prédominantes. Les yeux de ces trois exemplaires sont blanes. L'individu étudié par SANGER était noirâtre, avec un semis de papilles rouges. Morphologie. — Au point de vue morphologique, l'Oop. Leuc- karti etVO0p. insignis m'ont paru se ressembler d’une manière presque complète, mais je dois dire que mes matériaux de com- paraison étaient insuffisants et j'ai la conviction qu'une étude minulieuse de spécimens plus nombreux, et surtout des femelles, permettra de constater quelques différences extérieures entre les deux espèces. Au surplus, cette similitude morphologique n'a rien qui puisse nous étonner, car elle se retrouve à un degré presque égal dans les diverses espèces du genre, et à un plus haut degré encore dans l'Oop. viridimaculatus, VOop. insignis et l'Oop. Leucharti. Les différences que J'ai pu constater entre les deux espèces sont peu nombreuses, et je suis loin de vouloir leur attribuer un caractère de gé- néralité : les petites papilles dorsales (PI. XI, fig. 102) m'ont paru plus réduites que dans l'Oop. insignis et se réduisent souvent à de simples papilles accessoires, les soies des saillies ventrales du pied sont moins nombreuses, et les dents accessoires M des lames mandibulaires au nombre de Leucharli Singer, Ode 4 à 6 (fig. 189). Comme dans l'Oop. Macedon ; lames mandi- .: . . . bulaires d’un côté. Gr.46, 2Signis, les organes frontaux sont bien développés et les tubercules urinaires des paltes IV. et V absolument libres ; le 3° arceau des soles est un peu plus large que le premier. Les caractères sexuels MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 283 externes sont identiquement les mêmes dans les deux espèces. Anatomie. — C'est surtout dans la structure des organes génitaux mâles qu’on peut observer de grandes différences entre l’Oop. Leuckartietl'O0p. insignis (1). Les canaux efférents nesont pas resserrés en peloton comme ceux de lOop. insignis, mais forment des conduits sinueux parfaitementisolés; l’anse déférente se rattache par un long et étroit conduit transversal au conduit éjaculateur, et ce dernier, très volumineux, présente à son inté- rieur une série continue de petites dilatations ovoïdes qui sont remplacées, dans l'Oop. insignis, par un canal étroit et régulier. Les glandes anales et les glandes crurales sont bien moins déve- loppées dans l’Oop. Leuckarti que dans l'Oop. insignis et, d’ailleurs, appartiennent au même type. Le conduit excréteur des glandes anales est large et court, tandis que la vésicule qui lui fait suite présente des dimensions démesurées; quant aux glandes crurales des deux dernières paires, elles viennent se pelotonner autour des glandes anales comme dans lO0p. insigns, mais elles sont beaucoup plus courtes et atteignent au plus, quand on les déroule, l'extrémité antérieure du conduit éjacu- lateur. Les glandes des deux paires de pattes précédentes sont probablement très réduites, car je ne les ai pas vues déborder dans le sinus latéral. Ces caractères se retrouvent identiques dans les deux spécimens mâles dont j'ai fait l'étude. On ne sait rien des organes génitaux internes de la femelle, sauf qu'ils se terminent, d’après les observations de M. DexpY (4902, 404%), par un oviscapte semblable à celui des autres espèces ovipares. Habitat, mœurs. — Le type de l'Oop. Leucharti ne paraît plus exister; d'après SANGER, il provenait de la New South Wales, au nord-ouest de Sydney (1869, 258). M. Dexpy à signalé cette espèce en divers points du gouver- nement de Victoria : à Macedon (1890, Coll. Hogg, Coll. Dendy. Musée Britannique, Muséum de Paris), à Sassafras Gully, à Ferntree Gully et à Gembrook (1902, 408 ; Coll. Dendy?) Affinités. — Autant qu'on en peut juger, cette espèce ne se distingue de l’Oop. insignis que par la structure particulière des (1) Comparer avec la fig. 177, p. 198, relative à l'Oop. insignis. 284 E.-L. BOUVIER organes génitaux mâles ; certainement les deux espèces étaient primitivement identiques et n'ont dû se différencier que depuis l'époque où la Tasmanie s'est séparée du continent australien : lesglandes crurales de l'O0p. Leuckarti se sont considérablement réduites, tandis que les glandes anales conservaient la vésicule volumineuse qu'elles présentent encore dans le P. viridimacu- latus. 50. L’Oopéripate ovipare. (Ooperipatus oviparus A. DExDy.) (Voir PI. XI fig. 103 et, dans Le texte, les fig. 35 ({r° partie, p. 33), 190 et 191.) 1888. Peripitus Leuckarti J.-J. Fletcher, Proc. L. S. N. S. Wales (2), vol. IL, 450 (M). 1889. — —— A. Dendy, Victorian Naturalist, janv. 1899 (M). == — — — Nature, vol. XXXIX. 366 (M). — — Leuckarti A. Dendy, Proc. R. Soc. Victoria, 50-62 (M). Es — _— A. Sedgwick, Nature, vol. XXXIX, 412, 413 (M). 1890. — — R. Helms, Records Austral. Mus , vol. 1, 11-16. — Leuckarti A. Dendy, Proc. R. Soc. Victoria, 44, 45 (A). === — — J.-J. Fletcher, Pr. L. S. N. S. Wales (2), vol. V, 469- 475 et pro parte, 479-486 (M). 1891. = — A. Dendy Proc. R. Soc. Victoria, 31-34 (M. E). UE — Zool. Anz.. Bd XIV, 461. — = — — Nature, vol. XLIV, 469. — _ - A. Sedgwick, Nature, vol. XLIV, 494. 1892. — — A.Dendy,Austral.Assoc.adv.Science,Hobart,9-14(E). 2 = = — Pr. R. Soc. Victoria, 27-35 (E). — — * — _ Pr.L.S.N.S.Wales(2), vol. VIIL 267-276 (E). — — Leuckarti J.-J. Fletcher, Pr. L. S. N. $S. Wales (2), vol. VIL 179-196 (pro parte) (M). 1893. — - A. Dendv, Proc. R. Soc. Victoria, 118, 119 (E). 1895. — — — Austral. Assoc. adv. Science. Brisbane, 10, 11 (ME). _ — oviparus À. Dendy, Zool. Anz., Bd XVII, 264-266 (A, E). — The Victorian Peripatus J.-J. Fletcher, Pr. L. S. N. $S. Wales (2), vol. X, 194. — Peripatus oviparus A. Dendy, Pr. L. S. N. S. Wales (2), vol. X, 195-200 (A, E, M). — — — A. Steel, Pr. S. N. S. Wales (3), vol. II, 125. 1900. Ooperipatus oviparus A. Dendvy, Zool. Anz., Bd XXXIIL, 511 (E, M). 1901. Peripatus oviparus A. Sedgwick, Cambridge Nat. Hist., vol. V, 25. 1902. _ — E.-L. Bouvier, Bull. Soc. phil. de Paris (9), vol. IV, 61, fig. #4 C; 1901 (A). — Ooperipatus oviparus A. Dendy Quat. J. M. Sc., vol. XLV, 393-399, fig. 4, 4-26 (M, À, E). j — Peripatoides oviparus E.-L. Bouvier, Zool. Jahrb. Anat., Suppl. V, 723. 1904. Ooperipatus oviparus — Nouv. Arch. du Mus. (4), vol. VI, p- 11 et suiv., fig. 6-8 (A). MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 285 Plis dorsaur sensiblement de même largeur, à l'exception des plis incomplets qui sont plus étroits; papilles principales assez vu- riables et séparées par des intervalles où se trouvent soit une papille plus petite, soit des papilles accessoires; certaines papilles princi- pales sont très prédominantes et se terminent par une forte sphère. Une dent accessoire sur les lames externes des mandibules ; 5 à 8 dents accessoires sur les lames externes. Les pattes sont au nombre de 15 paires et semblables à celles du P. orientalis, abstraction faite du 3° arceau des soles qui a la même largeur que le 1° ; les tubercules urinaires des pattes IV et V sont isolés dans le &° ar- ceau. Papilles crurales sur toutes les pattes, sauf celles de la 1° paire ; glandes crurales très petites et incluses dans le sinus lu- téral, sauf celles de la paire postérieure qui sont débordantes et qui atteignent à peu près la moitié de la longueur du corps. La partie sécrétrice des glandes anales est aussigrosse que les glandes crurales postérieures, elle a la forme d'une anse qui, dépliée, atteint à peu près les pattes de la 4 paire préanale. Vésicules testiculaires au niveau des pattes de la 6° paire préanale; le conduit impair mâle ne dépasse pas ce niveau, il ressemble à celui du P. orientalis, #ais La poche ovoïide où s’achèvent les spermatophoresest relativement bien plus allongée. Organes génitaux femelles et œufs mûrs semblables à ceux de l’'Oop viridi-maculatus. Les grandes femelles peuvent atteindre 39 millimètres de lonqueur. Se trouve en Australie dans le gouvernement de Victoria, le Queensland et la Ne South Wales. Historique. — Ce n'est pas sans peine qu'on est arrivé à éla- blir l’idendité spécifique de l’Oop. oviparus et il à fallu à M. Denpy une rare ténacité pour parvenir à la faire reconnaitre. Le premier exemplaire qu'on puisse, avec une quasi-certi- tude, rapporter à cette espèce, provient de Varragul en Gipps- land, dans le gouvernement de Victoria; M. FLETCHER, qui le fit connaître sous le nom de P. Leuckarti (4888. 450), ne le crut pas différent de la forme australienne commune (le P.orien- talis) et c'est à une date très récente que M. Dexpy l'a considéré «in all probability » comme étant un Oop. oviparus (4902, 303). C'estégalement à M. Dexpy que revient le mérite d’avoir pres- senti le premier l'existence de l'Oop. oriparus d'après des spéci- mens qu'il avait capturés à Warburton, dans le gouvernement de Victoria. À vrai dire, il ne put observer la ponte de ces 286 E.-L. BOUVIER exemplaires, mais il fut frappé par leur coloration toute parti- culière, et sans leur donner de nom propre, les considéra comme différents des espèces australes jusqu'alors connues 1889°). Cette opinion fut immédiatement contestée par M. Sepe- WICK qui, ayant reçu des spécimens de Victoria et de la New South Wales, les trouva identiques et fit observer qu'on ne pouvait, sans tomber dans l'erreur, classer spécifiquement les Péripates d'après leur coloration (1889, 412-413). Ayant examiné de nouveau ses spécimens et d’autres qui pro venaient de Ballarat, M. DExpy revint à son tour sur son opi- nion première et, comme M. Sepewicx, désigna sous le nom commun de P. Leuckarti les Péripates de la Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria (1889, 50-62). C’est d’ailleurs sous ce nom qu'il étudia les exemplaires de Macedon, dont il décrivit la sé- crétion néphridienne et le liquide muqueux (1890:). Sur ces entrefaites, M. HEzms captura de nombreux Péripates au Mont Kosciusko, dans la New South Wales, et, frappé par leurs colorations fort diverses, crut pouvoir y distinguer 3 es- pèces et une variété auxquelles, d’ailleurs, il n'attribua pas de nom (1890, 16). Les exemplaire de M. Hezms furent étudiés peu après par M. FLercuer (1890) qui les trouva spécifique- ment identiques aux exemplaires des Blue Mountains (qui sont des P. orientalis) et les désigna comme eux sous la dénomina- tion commune de P. Leucharti; non sans remarquer, toutefois, qu'ils se distinguaient très fréquemment par la forte proéminence de l’orifice génital femelle. A lire le mémoire de M. FLETCHER (p. 483), il semble bien que le même caractère se retrouvait dans desexemplaires de Dunoon et dans un spécimen d'Illawarra étudiés en même temps par l’auteur. La question en était là lorsque M. Denpy put recueillir, dans un vivarium où se trouvaient 3 femelles et 1 mâle capturés à Macedon, 14 œufs de grande taille et tous recouverts par une enveloppe chitineuse délicatement sculptée; l'étude anatomique lui ayant montré que les femelles renfermaient également des œufs très gros et dépourvus d'embryon, il attribua la ponte aux exemplaires qu'il avait tenus en captivité et en conclut que les Péripates australiens à 15 paires de pattes (qu'il désignait tou- jours sous le nom de P. Leuckarti) étaient ovipares, et non vivi- MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 287 pares comme M. FLercHer (1889) l'avait annoncé (1891°, 1891? 4891°, 1891°). Cette découverte retentissante émut vivement Les zoologistes ; M. Sepcwicrk (1891, 494) objecta de suite que la ponte signalée par M. Dexpy devait être anormale et, en tout cas, semblable aux pontes stériles que lui-même et F.-W. Hurron avaient observées dans l'espèce de la Nouvelle- Zélande, à la suite d’une captivité plus ou moins prolongée. | M. Frercuer (1892) reprit, de son côté, les arguments de M. Sevawic et les assaisonna de critiques plutôt acerbes ; il crut donner le coup de grâce à M. DEenpy en annonçant qu'il avait constaté la viviparité dans certains Péripates de la New South Wales et que, dans quelques autres, il avait reconnu des embryons à divers états de développement. Mais M. Denpy ne se tint pas pour battu. Dans une note (1892*, 4892”), qui peut passer à tous égards comme un modèle de dis- cussion scientifique, il répondit aux critiques de M. FLETCHER en disant qn'il ne mettait nullement en doute la viviparité des exemplaires de la Nouvelle-Galles du Sud, mais que les exem- plaires de Victoria étaient certainement ovipares, puisque plu- sieurs des œufs qu'ils lui avaient donnés renfermaient, après un certain nombre de mois d'élevage, des embryons parfaitement reconnaissables. « Probablement, concluait-il (4892°), la solution entière de cette difficulté se trouvera dans ce fait que ma pre- mière opinion (1889°) était après tout correcte, et que notre grand Peripatus de Victoria est spécifiquement distinct du P. Leuchkartu », c'est-à-dire du P. orientalis. Quelques mois plus tard, M. Dexpy (1893) couronnait victorieusement sa pa- tiente démonstration en annonçant que l’un des œufs qu'il avait recueillis venait d’éclore et de donner un animal; il avait mis 17 mois pour se développer complètement, mais M. Dexpy pensait qu'à l’état naturel, l’évolution embryonnaire doit être moins longue. Pourtant, il ne donna pas de nom à l'espèce ovipare qu'il considérait justement comme nouvelle, et jusqu'en 1895 (1895°), conserva la même réserve prudente. Cette fois, la démonstration était complète, et M. FLercaerlui- même se rendit à l'évidence, mais il considéra tous les Péripa- topsidés australiens comme des variétés du P. Leuchart et sans donner de nom au « Péripate de Victoria », se contenta d'en 288 E.-L. BOUVIER signaler l'existence probable en Tasmanie (1895, 194) et laissa le soin de le décrire à M. Dexpy. Celui-ci, très justement (1895, 1895°), en fit le type d’une espèce nouvelle qu'il appela Peripatus oviparus et dont 1l décrivit la coloration, les organes génitaux femelles, les œufs, les papilles crurales et les glandes anales. Exté- rieurement, les mâles ne se distinguent guère de ceux du 2. orien- talis, mais les femelles se caractérisent au premier abord par l'existence d’un oviscapte très saillant. La présence de.ce dernier -est tout à fait caractéristique ; elle a permis à M. SreeL (1897) de reconnaitre pour des Oop. oviparus les exemplaires recueillis par M. Hezms au mont Kociusko (1890, 16) et identiliés par M. FLercHer (1890, 469-475) aux spécimens de la Nouvelle- Galles du Sud. Pourtant l'espèce existe aussi dans cette dernière région, car M. STeez en a trouvé un exemplaire parmi les nombreux P.orientalis qu'il avait capturés dans le district de Moss Vale. En 1894, M. Pocockr avait répartiles divers Onychophores dans 3 geures différents, et attribué le nom générique de Peripatoides aux espèces australiennes et néo-zélandaises (1894, 519). Quoi- que fort Jusüfiée, cette classification ne parut pas séduire tout d’abord les zoologistes, et c'est M. Wizey (4898) qui en fit pour la première fois usage. Depuis elle à été très généralement adoptée, mais M. Dexpy (1900°, 1902) a cru devoir la modifier en créant le genre Ooperipatus pour les Peripatoides ovipares, de sorte que le Peripatoides oviparus est devenu, pour cet au- teur, l'Ooperipatus oviparus. Avant dit plus haut ce que je pensais de ce nouveau groupement générique, à cause des transitions ménagées qui existent entre les divers modes de dé- veloppement dans la classe des Onvchophores, je me fais un plaisir de rendre aux travaux de M. Denpy le juste hommage qu'ils méritent et de mettre hors pair entre tous, celui qu'il à consacré à l'étude morphologique, anatomique et embryogé- nique des diverses espèces d’Ooperipatus (1902). On trouvera dans ce travail des observations fort intéressantes sur l'espèce qui nous occupe, et des indications très précises sur sa distribu- üon géographique qui s'étend jusque dans le Queensland, ainsi qu'il résulte des observations faites par M. Dexpy (1902, 398) sur des spécimens capturés à Cooran par M. Srexcer (1892, 16). MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 289 L'espèce n'est pas représentée en Tasmanie où pourtant M. Freroner l’a signalée avec doute, d’après un spécimen du Macleay Museum (1895, 194). Ainsi que je l'ai montré plus haut (p.229), il pourrait se faire qu'on dût ranger dans la même espèce plusieurs spécimens du Queensland dont la détermination reste douteuse : ceux que M. Tryon (1887) recueillit à Cardwell et à Brisbane, les exem- plaires de Brisbane étudiés par M. Bezz (1887) et par M. Sepc- Wick (1888°), et ceux que M. SkusE a signalés à Cunningham's Gap (1897); peut-être en est-il de même des spécimens d'Illa- warra et de Dunoon, étudiés par M. Frercner (1890). Quoi qu'il en soit, il est de toute évidence aujourd’hui que l’Oop. oniparus n’a rien de commun avecle P. orientalis; M. Denny a montré la différence qui existe entre les deux espèces au point de vue des organes génitaux femelles, on verra plus loin que ‘ces différences sont beaucoup moins grandes en ce qui concerne les organes génitaux du mâle. C'est là, peut-être, le résultat le plus important de mes recherches sur cette espèce, dont Je dois plusieurs spécimens à M. Dexpy, et qui se trouvait également dans les collections que le Musée Britannique et le Musée de Dundee m'ont communiquées. Forme, dimensions. — Cette espèce fut d’abord désignée par M. Dexpy sous le nom de « grand Péripate de Victoria » (Larger Victorian Peripatus), parce qu’elle est d’une taille plus grande que le P. Leucharti Sänger (P. insignis Dendy) qui habite les mêmes régions. D’après M. Dexpy (1902, 397), « un exemplaire femelle de bonnes dimensions atteint, quand il rampe, 39 milli- mètres de longueur, abstraction faite des antennes. Des femelles dont le développement est complet mesurent environ 20 milli- mètres de longueur (sans compter les antennes) et 4-5 millime- tres de largeur maximum (les paltes non comprises), quand elles sont conservées dans l'alcool et contractées comme de coutume (quand elles n’ont pas été dilatées par une noyade)..…. Les mâles paraissent d'ordinaire sensiblement plus petits que les femelles, mais pas beaucoup plus. Sur ce point, d’ailleurs, on manque d'observations suffisantes. » À cet égard, on doit regretter que M. FLercuer n'ait pas indiqué les dimensions des 35 exem- plaires (4890, 469) que M. Hezus avait capturés pour lui au ANN. SC. NAT. ZOOL. NL 290 . E.-L. BOUVIER Mont Kosciusko et qui comprenaient 18 mâles et 17 femelles. Les exemplaires dont j'ai fait l'étude étaient tous dans un état de contraction manifeste : une femelle bleue de Warburton me- surait 18 millimètres sur 4°°,5, une autre 16 millimètres sur 3, et une femelle rouge ne dépassait pas 14 millimètres de lon- gueur ; un mâle bleu de la même localité avait seulement 9 mul- limètres sur 2. Le cotype femelle que m'a donné M. Denpy a 19 millimètres sur 4°*,5, et le cotype mâle 11 millimètres sur 2 millimètres un tiers. Abstraction faite de l’oviscapte qui fait saillie entre les pattes postérieures, rien dans la forme ne distingue cette espèce des Peripatoides. Coloration. — « Les couleurs prédominantes de la peau, d'après M. Denpy (1895°, 196, 197),sont le rouge et le bleu indigo, la première passant au Jaune et la seconde au noir dans quelques spécimens. Les dessins caractéristiques de la face dorsale con- sistent principalement en une série d’aires rhombiques segmen- tairement disposées et dans lesquelles prédomine la teinte rouge. Chaque aire se compose de deux moitiés triangulaires dont les bases se font face l’une à l’autre de chaque côté, vers la ligne médiane dorsale, tandis que les sommets sont situés au-dessus des pattes, à environ un tiers de la distance comprise entre l'insertion de ces dernières et la ligne médiane du dos. La sépa- ration des divers losanges n'est nullement complète, de sorte qu'on observe deux bandes rouges continues, l’une à droite, l’autre à gauche de la ligne médiane dorsale, les bords externes de chaque bande étant profondément dentés. Les bords du sil- lon axial (ligne claire) sont ordinairement munis d’un pigment foncé, et peuvent donner l'apparence d’une simple ligne mé- diane obscure quand les bords du sillon se rapprochent. Les losanges sont ordinairement marginés d’un pigment foncé qui forme une bande longitudinale en zigzag. Les dessins typiques peuvent être en partie obliérés, sinon totalement, par la sub- stitulion du bleu indigo à la teinte rouge ; toutefois, même dans les spécimens très foncés, ces dessins sont parfois représentés par une série de petites taches rouges ou jaunes, dont chacune se trouve au sommet de l’un des triangles rouges des exemplaires typioues. La face ventrale est plus pâle que le dos, et présente MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 291 en son milieu une rangée de taches toujours plus claires, qui se trouvent entre les deux pattes d’un même segment, abstraction faite du dernier. Des taches d'indigo bleu foncé s’observent généralement sur la face interne des pattes, près de la base. » Les variations de couleur de l'Oop. oviparus sont très nom- breuses et ont été longuement décrites par M. Dexpy (1889, 51-62) et par M. Fcercner (1890, 471-475); on les trouve d'ailleurs formellement indiquées dans la description précédente. A cette dernière, Je crois devoir ajouter, d'après mes recher- ches propres, les observations suivantes : 1° Même dans les spécimens presque noirs, on distingue très souvent un fond rougeâtre qui est dù au pigment des espaces interpapillaires et à la coloration rougeâtre des papilles à leur base ; parfois ce pigment s'étend aux papilles elles-mêmes, et alors la teinte fon- damentale noirâtre passe au brun marron foncé ; 2° le pigment bleu est très souvent lavé d’une teinte verte qui devient parfois prédominante ; 3° la raie foncée qui accompagne la ligne claire n'est pas toujours présente ; elle cesse naturellement d’être dis- üncte dans les exemplaires presque noirs, et peut même dispa- raître dans certains types où les losanges rougeâtressont des plus nets; dans le cotype mâle de M. Dexpy, où ces losanges sont merveilleusement dessinés, cette ligne obscure n'existe pas, ou plutôt, est représentée au seinde chaque losange par une tache marron qui divise en deux la ligne claire ; 4° il n’est pas rare de voir apparaître une bande plus claire au-dessus de la base d'attache des pattes, aussi bien dans les spécimens presque tota- lement bleus (certains exemplaires du Musée Britannique) que dans ceux où la coloration est typique : c’est ainsi que le cotype mâle de M. Dexny présente de chaque côté, à ce niveau, une bande longitudinale roussâtre des plus distincte; 5° suivant que la teinte bleue ou la teinte rougeâtre prédominent du côté ventral, on peut dire que cette face est mouchetée de rougeâtre sur du bleu ou de bleu sur du rougeûtre ; il en est de même des pattes. Les pieds sont d'un bleu verdâtre plus ou moins noir; la même teinte se retrouve sur les parties avoisinantes des soles, mais s’atténue à mesure qu'on s'éloigne du pied et finit par devenir extrêmement claire. Les antennes ont une coloration foncée, mais peuvent présenter des arceaux rougeâtres. Les 292 E.-L. BOUVIER yeux sont blanes dans les deux sexes; pourtant M. Dexpy à observé un mâle où ils étaient rouges (1889°, 60). Téquments. — Les tequments dorsaux (PI. XI, fig. 103) res- semblent beaucoup à ceux de l'Oop. viridimaculatus et pré- sentent comme eux 16 plis par segments, dont 4 incomplets et étroits qui alternent avec 4 grands plis en avant de l'axe de chaque patte. Les papilles sont séparées par d’assez larges in- tervalles et les plus grandes se terminent par une grosse sphère apicale ; dans les dépressions interpapillaires, on trouve sou- vent une papille plus petite, qui est tantôt une papille prinei- pale réduite, tantôt une papille accessoire ou un groupe de papilles accessoires. La ligne claire est fort nette dans le cotype femelle, beaucoup moins dans le cotype mâle ; dans ces deux spécimens, les organes clairs font défaut. La face ventrale ne diffère pas sensiblement de celle des Peripatoides. Parlant des #rachées, M. Denpy s'exprime de la manière suivante (1902, 37) : « Des fossettes trachéennes se trouvent dispersées sur toute la surface de la peau, comme on le voit sur des sections de l'O. oviparus. Dans cette espèce (et probablement dans les autres), 1l y a une fossette tra- chéenne immédiatement en avant de la bouche et une paire de fossettes très larges dans la cavité buccale, exactement en arrière et près de la base des mandibules internes de chaque côté, fossettes qui se prolongent en arrière à quelque dis- tance, d’abord en dehors des cordons nerveux latéraux, puis au-dessus de ces derniers, juste du côté interne des glandes sa- livaires. Ces fossettes buccales trachéennes ont un épais revê- tement chitineux, et peuvent être suivies en arrière, sur une série de coupes transversales, presque jusqu'au niveau des pattes de la seconde paire. Sur toute leur longueur et à leur extré- mité, elles émettent un nombre immense de très fins tubes tra- chéens. Quand on enlève les mandibules,on peut arracher en même temps ces énormes fossettes trachéennes dont le revèête- ment chitineux paraît se continuer dans le revêtement de même nature qui recouvre les plus petites dents accessoires de la man- dibule interne. » Il me paraît hors de doute que les fossettes MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 993 trachéennes buccales décrites par M. Dexpy, ne sont rien autre chose que les culs-de-sac chitineux et richement garnis de muscles qui se prolongent en arrière de chaque mandibule dans tous les Onychophores, et que M. KeNxEL a considérés comme les organes segmentaires du somite maxillaire dans le Peripatus Frinitatis (1888, 16). Comme toutes les autres parties du corps, cet organe est entouré par de fines ramifications trachéennes, mais ces dernières ne prennent pasleurorigine dans le cul-de-sac. Faute de matériel suffisant, je ne saurais rien dire de la fos- sette prébuccale, mais J'ai pu observer, comme M. DExDY, Fig. 190.— Ooperipatus oviparus Dendy, Fig. 191. — Ooperipatus oviparus Dendy, Q de la Collection du Musée Britan- cotype ©: sole pédieuse et tubercule nique: lames mandibulaires d’un urinaire d’une patte du côté droit. Gr. 30. côté. Gr. 46. de nombreux stigmates trachéens à la surface de la peau, au moins du côté dorsal. Région céphalique. — La région céphalique ressemble beau- coup à celle de l'Oop. viridimaculatus ; la massue terminale des antennes se compose de 7 areeaux, dont un {le 5°) est sensible- ment plus étroit que les autres. M. Denpy signale une dent accessoire sur les lames externes des mandibules et jusqu'à 8 dents accessoires inégales sur les lames internes. Je ne puis que confirmer ces observations (fig. 190); dans une femelle du Musée Britannique, il n'y avait pas plus de 5 dents acces- soires sur les lames internes. … Pattes (fig. 191). — Les pattes sont au nombre de 15 paires dans cette espèce; elles ont à peu près la même structure que celles de l'Oop viridimaculatus, encore qu'elles présentent moins de spinules sur la face ventrale du pied. Dans une des pattes du cotype femelle, le tubercule urinaire fort réduit était 294 E.-L. BOUVIER anormalement situé au-dessus du 3° arceau des soles, qui pré- sentait d’ailleurs une solution de continuité à ce niveau. Dans les autres pattes, le tubercule avait la forme d’un petit segment trapézoïde isolé entre les deux segments inégaux et plus forts qu'il déterminait dans le 3° arceau (fig. 191). Caractères sexuels externes. — Abstraction faite du nombre des pattes, les femelles de cette espèce sont absolument sem- blables à celles de l'Oop. viridimaculatus; leur puissant ovis- capte est de couleur jaune. Les mâles sont également semblables dans les deux espèces, mais, comme l'a fait observer M. Denpy, « des glandes crurales existent probablement dans toutes les pattes, sauf celles de la 1" paire » (1902, 395). Les papilles de la dernière paire de pattes sont beaucoup plus volumineuses que les autres ; dans le cotype mâle dont j'ai fait l'étude, ces dernières étaient loin d’être distinctes sur toutes les pattes, mais pouvaient se retrouver fort loin en avant; la papille de la 2° patte droite et celle de la. 3° patte gauche apparaissaient fort distinctes dans cetexemplaire. Anatonne, développement. — Les glandes saliwaires ne parais- sent pas différer de celles de l’'Oop. viridimaculatus ; mais les glandes muqueuses, d'après M. Dexpy (1902, fig. 4), se distin- gueraient par l'absence de tout renflement vésiculaire dans la partie postérieure de leur réservoir. Sur ce point, je n'ai pu faire d'observations précises. M. Dexpy s'est contenté d'une description sommaire des organes génitaux du mâle dans l'ensemble des Ooperipatus, sans en faire l'étude dans chaque espèce en particulier. Sa deserip- ion (1902, 373) se rapporte vraisemblablement à l'Oop. viridi- maculatus où à lOop. Leuckarti; en tous cas, elle ne convient nullement à l'Oop. oviparus. Les organes génitaux de cette espèce, en effet, ne ressemblent pas à ceux des Peripatlus, mais rappellent à tous égards ceux du Peripatoides orientalis (voir fig. 178, p. 199). Leur conduit impair, remarquablement court, forme une anse à branches inégales et ne dépasse pas en avant, dans l’exemplaire dont j'ai fait l'étude, les pattes de la 6° paire préanale. Les canaux efférents s’accolent sur une grande longueur avant de se jeter dans la petite branche de l’anse, qui est fort courte. Comme MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 295 dans le P. orientalis, le conduit impair se divise en trois parties : 1° une anse remplie de spermatozoïdes ; 2° une longue poche ovoïde longitudinalement plissée à l'intérieur ; 3° un très court conduit terminal qui s’ouvre au dehors. Les deux premières parties correspondent au canal déférent de l'Oop. viridimaculatus, tandis que la dernière représente le conduit éjaculateur. Ce dernier est loin d’avoir des parois aussi épaisses et des reflets nacrés aussi vifs que le canal éjaculateur de l'Oop. viridimaculatus et des Péripates ; 1l se distingue d’ail- leurs, comme Je l’ai dit, par son excessive brièveté. La poche ovoide qui le précède ressemble beaucoup à celle du P. orten- talis et présente comme celle-ci un aspect jaunâtre, mais elle est plus longue et présente des parois moins épaisses; c’est là, cer- tainement, que s’achèvent et peut-être s'entassentles spermato- phores élaborés par l’animal. Dans mon exemplaire, J'ai trouvé dans la partie antérieure de cette poche un corps chitineux allongé, irrégulièrement obtus à l’une de ses extrémités et étiré à l’autre en une sorte de baguette. Ce corps avait 1°°,5 de lon- gueur sur 100 » de diamètre maximum ; à son intérieur se trou- vait une cavité pleine dont le contenu se composait sans doute de spermatozoïdes. Je considère ce corpuscule comme un sper- matophore achevé ou en voie d'achèvement ; malheureusement, Je n'ai pu en faire une étude approfondie, car il s’est rempli de fines bulles d'air lorsque je le préparais sur une lame pour lexaminer avec plus de soin. En avant de la poche se trouve l’anse à spermatozoïdes dont j'ai parlé plus haut ; cette anse à un calibre irrégulier et l’on en- Lrevoit, dans sa partie postérieure, une sorte de tube chitineux où les spermatophores commencent sans doute à se former. Pour le reste, les organes génitaux mâles ne présentent rien de particulier ; leurs vésicules séminales sont brièvement ovoïdes et situées au niveau des pattes de la 6° paire préanale. Dans ces poches, J'ai observé des spermatozoïdes à tous les stades et, dans les canaux efférents comme dans le canal déférent, des spermatozoïdes complètement formés. C’est donc à tort que M. Dexoy considère les vésicules des Ooperipatus comme remplies de cellules-mères sphériques et non de spermatozoïdes (4902, 373). 296 E.-L. BOUVIER Les glandes annexes de cette espèce n'ont pas été étudiées jusqu'ici. Elles ne sont pas sans ressemblance avec celles de l'Oop. viridimaculatus, surtout par le développement des glandes crurales postérieures qui, sous la forme de longs tubes cylin- driques, débordent dans la cavité du corps et y atteignent pour le moins la moitié de la longueur de l'animal. Dans lOop. vuidimaculatus, chacune des pattes des deux paires posté- rieures est en relation avec une glande ainsi faite, tandis que les pattes de la dernière paire en sont seules pourvues dans l'Oop. oviparus. Mais je crois, sans pouvoir l’affirmer, que cette dernière espèce présente deux glandes pour chaque patte. Les glandes anales sont bien plus développées que celles de lOop. ouidimaculatus et ont un aspect très différent; leur partie sécrétrice affecte la forme d’une anse sinueuse et sub-cylin- drique, à peu près aussi large que les glandes crurales; cette anse se prolonge en arrière dans un conduit excréteur court et étroit, qui va s'ouvrir ventralement en avant de l’anus. Lorsque l’'anse glandulaire est déployée, elle peut atteindre largement les pattes de la 4° paire préanale. Chaque glande anale, comme l’a vu M. Denpy, s'ouvre par un pore distinct en avant de l'anus. Les organes génitaux femelles ressemblent beaucoup à ceux de l'Oop. viridimaculatus, mais la portion utérine de leurs con- duits, celle qui fait suite aux réceptacles séminaux, se différen- cierait en deux régions de longueur égale : l’une antérieure à parois glandulaires très épaisses. l’autre postérieure à parois minces. M. Denpy, qui signale ces différences (1902, 375), observe justement qu'elles pourraient bien être dues à une distension produite par les œufs. Dans leur partie terminale, ajoute le même auteur, les ovi- ductes s'unissent en un sac musculeux, triangulaire et à parois épaisses, dont l'angle postérieur se continue au sein de l’ovis- capte; ce dernier présente aussi des parois très épaisses avec une couche externe de fibres musculaires longitudinales et une couche interne de fibres obliques ou plus ou moins circu- laires. « Le réceptacle séminal, ajoute M. Denpy, peut contenir des spermatozoïdes, et il est difficile de croire que ces derniers pénètrent dans le corps de la femelle à travers le tégument, comme on l’a suggéré pour le P. capensis. L'extrême dureté du MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 297 tégument et la présence d’un réceptacle séminal semblent arguer contre une telle hypothèse. » (4902, 374, 375). Les œufs ovariens de cette espèce ont été étudiés par M. DexpY (4902, 377); ils rappellent tout à fait, par leur structure, ceux du 2. orientalis (Voy. p. 245), mais leur diamètre peut varier de 37 U2 à Ps A mesure que les granules de jaune augmentent dans l'œuf, ils se groupent autour de globules clairs qui sont eux-mêmes inclus au centre de corpuscules homogènes ayant en moyenne 16 » de largeur; ces derniers sont polygonaux et doivent leur forme particulière à une pression réciproque; on les retrouve dans les Peripatoides, notamment dans le P. Novæ-Zenlan- diæ où ils avaient été pris tout d’abord pour des cellules de segmentation. Les œufs utérins ne diffèrent pas de ceùûx de l’'Oop. wridima- culatus ; d'après M. Denpvy, ils peuvent mesurer 1"%,9 sur 1°%,5, et d'après mes observations sur un cotype, 2°°,2 sur 1°°,4. C'est à M. Denpy que l’on est redevable de tout ce que l’on sait sur l’histoire de ces œufs et sur leur développement (voir l'historique de l'espèce). Ils sont au nombre de 6 à 17 suivant les spécimens, ne présentent pas trace de segmentation au sein des oviductes, et munis d’une coquille rugueuse (fig. 35, 1" partie, p.33) comme ceux de l’Oop. viridimaculatus, sont pondus en hiver ou sur la fin de l'automne. M. Denpy n’en a obtenu qu'un lot produit par 3 femelles élevées en vivarium à Melbourne : les 14 premiers œufs de ce lot furent émis du 18 mai au 31 Juillet 1891 et se trouvaient cachés dans les interstices du bois pourri; le 15° et dernier œuf ne fut trouvé qu'en septembre, lorsque le vivarium fut complètement nettoyé. Les oviductes d'une femelle ouverte vers la fin de juillet étaient complètement vides. Les œufs mettent 17 mois pour se développer en vivarium et, au moment de la ponte, ne renferment pas trace d'embryon. L’es- pèce est donc bien nettement ovipare. Un premier œuf fut ouvert par M. Denpy le 16 septembre, c'est-à-dire au moins dix semaines après la ponte et probable- ment plus. Entouré du chorion et de la membrane vitelline, son embryon décrivait plus d’un tour de spire et mesurait envi- ron 4 millimètres de longueur; 1l ressemblait aux embryons 298 E.-L. BOUVIER jeunes des autres Onychophores et ses pattes étaient au nombre de 9 paires environ. Le 14 avril 1892, c’est-à-dire de 8 à 11 mois après la ponte, un autre œuf fut ouvert; il renfermait un embryon contourné, assez fortement pigmenté et vraisem- blablement mür, qui mesurait étendu 5 millimètres sur 1. On pourrait croire que l'éelosion des embryons mürs est considé- rablement retardée dans cette espèce ; en effet, après l’'observa- tion précédente, tous les œufs du vivarium avaient disparu (employés pour la dissection ou détruits par dégénérescence), sauf un seul qui resta intact jusqu'à la fin de l’année 1892 or, cet œuf renfermait un jeune que M. Dexpy trouva mort, le 3 janvier 1893, à 25 millimètres de la coquille entr'ouverte. Par sa taille et par ses dimensions, ce jeune ressemblait presque complètement à l'embryon étudié le 14 avril 1892. L’éclosion de ce jeune avait donc eu lieu 17 mois environ après la ponte. « I n’y a pas de raison pour croire, conclut justement M. Dexpy, que le processus du développement soit aussi long dans les con- ditions naturelles, et le fait que les embryons d'environ huit mois et demi paraissent complètement formés indique une période normalement plus courte. Il est possible que le développement ait été retardé par la température anormalement froide de la chambre où étaient placés les œufs ; il est probable aussi que les conditions d'humidité et le ramollissement du chorion rugueux qui se détruit, influent considérablement sur la date à laquelle s'échappe le jeune animal. » (1902, 382-386.) Habitat. — Cet Onychophore, d’après M. Dexpy (1902, 386), « se trouve ordinairement sous les pierres et les souches tom- bées, tantôt sur le sol, tantôt attaché à la face inférieure de la pierre ou de la souche qui recouvre ce dernier ». Distribution. — L'Oop.oviparus à été capturé en de nombreux pos de l'Australie, depuis le gouvernement de Victoria jus- qu'au Queensland. C’est dans le gouvernement de Victoria qu il paraît le plus commun. [l a été signalé par M. Dexpy à Warburton, sur l'Upper Yarra (1889, Coll. Dendy) ; à Brown Hill, près Balla- rat (1889, Coll. Nye et Avery) ; à Macedon (1890°, Coll. Dendy, Coll. Hogg, Musée Britannique, Muséum de Paris); à Valhalla (1902, 399, Coll. Hogg) ; à Mount Baw Baw (1902, 399, Coll. MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES 299 Frost), et à Pyalong (1902, 399, Coll. Lucas). D’après M. Dexpy (4902, 399), on devra très probablement rapporter à cette espèce les exemplaires de Warragul, Gippsland, étudiés par M. Fcercuer, sous le nom de P. Leuckarti (Coll. Baker). Dans la New South Wales, l'espèce a été capturée au Mont Kosciusko par M. Hezms (1890) et reconnue par M. SreeL (1897) (Australian Museum) ; M. SrseL en a trouvé quelques spécimens entre Exeter et Bundanoon, dans le district de Moss Vale (Coll. Steel). Les Onychophores que M. BazpwiN SPENCER à recueillis à Cooran (4892) ont été reconnus par M. Dexpy pour des op. oviparus (1902, 388, 389); ce sont les seuls exemplaires du Queensland qu’on puisse certainement rapporter à cette espèce. Mais peut-être faudra-t-1l également considérer comme des Oop. oviparus les exemplaires de Cardwell, de Brisbane et de Cun- ningham’s Gap dont j'ai parlé plus haut (Voy. p. 289). La plupart des spécimens recueillis par M. Hezms (1890) au Mont Kosciusko provenaient de Wilson’s Walley, par 5 000 pieds d'altitude ; quelques-uns mêfne furent trouvés à 5 700 pieds, dans une localité qui « est fréquemment couverte de neige pendant au moins quatre ou cinq mois de l’année ». Jamais on n'avait signalé d'Onychophores sous un ciel aussi rigoureux. A ffinités. — Bien qu'elle soit nettement ovipare, cette espèce n'appartient pas à la même série évolutive que les autres Oope- ripatus (O. vuridimaculatus, O. insignis et O. Leuchkart). Ces der- niers se rattachent directement aux Peripatoides vivipares de la Nouvelle-Zélande (P. Suteri, P. Novæ-Zealandiæ) et ont conservé comme eux les organes génitaux mâles des Peripatus, avec un conduit éjaculateur très développé. L'Oop. oviparus, au contraire, se rapproche bien davantage des Peripatoides aus- traliens vivipares (P. orientalis et probablement aussi P. ocri- dentalis) ; 11 présente comme eux des organes génitaux mâles très différenciés et peut être considéré à tous égards comme un P. orientalis qui est devenu ovipare. À tous les points de vue, il marque donc le point terminal où sont arrivés jusqu'ici les Péripatopsidés australasiens. 300 E.-L. BOUVIER ESPÈCES DOUTEUSES Une seule espèce Onychophores me paraît douteuse, c’est le Peripatus peruanus que GRUBE (1876, 72) à fait connaître en ces termes : Ce Péripate « ne paraît pas avoir encore été décrit et peut, dès lors, être appelé Peripatus peruanus.\ a été dé- couvert par Jelski au Pérou,et ressemblesurtout au P. Ediwardsi. L'exemplaire mesure 30*°,3 de longueur et 4°°,5 de largeur ; il possède 29 paires de pattes dont 28 sont munies de griffes, tandis que le P. Edivwardsi en à 31 paires, rarement 30. Il n’est pas rouge sale comme ce dernier, mais de coloration brun noirâtre, avec une bande noire le long de la ligne médiane dorsale et un semis de petites papilles punetiformes blanches : sur sa face ventrale on voit une rangée longitudinale de taches blanches... L’orifice génital se trouve, comme dans le P. Edivardsi, entre les pattes de l’avant-dernière paire ». Cet Onychophore est évidemment un Péripate andicole, très voisin du P. Balzani où du P. Corradoi; je n'ai pu en retrouver le type malgré des recherches persistantes. Le Peripatus brevis de Blainville peut également passer pour une espèce douteuse, car on n'en possède aucune figure, aucune description exacte et le type en est sûrement perdu ; on à vu plus haut, toutefois (2° partie, p. 144 et suiv.), que cette espèce n’est sans doute rien autre que le Peripatopsis capensis Grube. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE (1) 1888. AxonymE, The Fauna and Flora of the Lesser Antilles. Nature, vol. XXX VIH, p. 370-371 ; 1888. 1883. Aupounx et H. Mrexe-Enwarps, Classification des Annélides et description de celles qui habitent les côtes de la France. Ann. Sc. nat., Zool. (1), vol. XXX, p. 411-441; 1833. 1879 a. F.-M. BALFOUR, On certain points in the Anatomy of Peripatus capen- sis. Zool. An. Bd VI, p. 332-335; 1879. 1879 b. Igm., On certain points in the Anatomy of Peripatus capensis. Quat. Journ. M. Sc. (3), vol. XIX, p. 431-433 et Proc. Cambridge Phil. Soc., vol. II, p. 266-269 ; 1879. 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Verhandl. der k. k. zuologisch-botanischen Gesellsch. in Wien, Bd X, p. 87; 1860. 1835. 1837. 1838. 1900. 1892. 1893. 1831. 1853. 1866. 1868. 1876. 1825. 1889. 1896. 1903. 1893. 1890. 1839. 1886. 1900. 1876. 1877. 1878. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. 305 E. Garrrox, Beiträge zur Anatomie und Histologie von Peripatus. Zoolog. Beitr., Bd 1, p. 33-60, Taf. VII-XIL, etp. 145-163, Taf. XXI-XXIIT; 1885. P. Gervais, Etude pour servir à l'histoire naturelle des Myriapodes. Ann. Se. nat., Luol. (2), vol. VIE, p. 38 ; 1837. Iein., Sur le genre Péripate. Ann. d'Anat. et de Physiol., vol. If, p. 309 315 ; 1838 (résumé par Guérin-Méneville dans la Revue de Zoologie, p. 264-265 ; 1838). A. Grarp, Cils vibratiles et prolongements ciliformes chez les Arthro- podes. Bull. Soc. entom. de France, p. 27-28; 1900. M. GraBxan et T.-D.-A. Cocxerezz, Peripatus rediscovered in Jamaica. Nature, vol. XLVI, p. 514; 1892. M. GraBnam, Peripatus, Guilding. Journ. Inst. Jamaica, vol. 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J. vox KEewxez, Biologische und faunistische Notizen aus Trinidad. Arb. Zool. zoot. Inst. Würzburg, Bd VI, p. 258-286; 1883. 4883 b. Imin., Entwicklungsgeschichte von Peripatus. Zool. Anz., Bd VI, p.531- . 1885. 537; 1883. Isin., Entwicklungsgeschichte von Peripatus Edwardsii Blanch. und Peripatus torquatus n. sp. Arch. Zool.-20ot. Inst. Würzburg, Bd VIII. p. 95-229, Taf. V-XI, 1885. (C'est la première partie du mémoire.) ANN. SC. NAT. ZOOL., de série. v, 20 306 E.-L. BOUVIER 1888. Igin., Même titre et même recueil, Bd VIII, p. 4-93, Taf. 1-VI, 1888. (C’est la seconde partie.) 1889. Igrn., Ueber die frühesten Entwicklungsstadien der südamerikanischen Peripatusarten. Sitzungsber. Naturf. Gesell. Univ. Dorpat, Bd VI, p. 428-439; 1888. 1900. H.-W. Kew, Notes on spinning Animals. Sc. Gossip (new series), vol. VII, p. 36-38, 75-78, 130-131 ; 4900. 1894. J.-S. Kincscey, The Classification of the Arthropoda. Ann. Nat. Hist., vol. XXVIIL, p. 118-220; 1894. 1892, 1903. Korscuerr et Heiner, Lehrbuch der vergleichenden Entwicklungs- geschichte der virbellosen Thiere : 1892. Specieller Theil, Zweiter Heft (1892). 1902-1903. Allgemeiner Theil, Erste Lieferung (1902) et Zweite Liefe- rung (1903). 4881. E. Ray Lankester, Limulus an Arachnid. Quat. Journ. M. Sc. (3), vol. XXI, p. 504-508 et 609-649; 1881. 4902. IBin., Arthropoda. Encycl. brit., vol. XXV, p. 689-701. 4861. R. LeucxarT signale un nouveau Péripate australien dans le « Bericht der Jahren 1860 ». Arch. Naturg., Jahrg.26, Bd IL, p. 235 ; 1861. 1870. Isin., Quelques observations sur le P. Leuckarti dans le « Bericht der Jahren 1868-1869 ». Ibid., Jahrg. 35, Bd II, p. 277; 1869. 1872. IBmn., Quelques autres observations sur le P. Leuckarti dans le « Bericht der Jahren 1870-71 ». Ibid., Jahrg. 37, Bd Il, p. 407; 1871. 1829. W.-S. Mac Leay, Notes on the genus Capromys of Desmarest (P. S.). Zool. Journ., t. IV, p. 278; 1829. 1901. J.-C.-H. pe Mere, Ueber das letzte Glied der Beine bei den Arthropo- den. Zool. Jahrb., Anat., Bd XIV, p. 417-476, Taf. XXX-XXXVII; 1901. 1842. H. Muxe-Epwaros, Note sur le Péripate juliforme. Ann. Sc. nat., Zool. (2), vol. XVI, p. 126-128 ; 1842. 1900. J.-T.-H. Monrcomery, The Spermatogenesis of Peripatus (Peripatopsis) bal- fouri up to the formation of the Spermatid. Zool. Jahrb., Anat., Bd XIV, p. 277-368, Taf. X-XII; 1900. 1839. C. Moritz, Noch einige Worte über Peripatus. Arch. Naturg., Jahrg. 5, p. 175-176; 1839. 4874. H.-N. Mosecey, On the Structure and Development of Peripatus capensis. Phil. Trans., vol. CLXIV, p. 757-782, pl. LXXI-LXXVI; 1874. (Ce mé- moire a été résumé la même année dans les Proc. Roy. Soc. London, vol. XX, p. 344-350.) 4876. Iin., Peripatus Novæ-Zealandiæ. Nature, vol. XV, p. 96-97; 1876. 1877. Isin., Remarks on Observations made by Captain Hutton, Director of the Otago Museum, on Peripatus Novæ-Zealandiæ, with Notes on the Structure of the Species. Ann. 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Diplopoda and Malacopoda, with a supplement on the Arachnida of the class Pedipalpi. Journ. linn. Soc., vol. XXIV, p. 518-526 ; 1894. Igp., Peripatus and the « Cambridge Natural History ». Natural Science, vol. VII, p. 285-286; 1896. E.-C. Porcarn, Notes on the Peripatus of Dominica. Quat. Journ. M. Sc. (3), vol. XXXV, p. 285-293, pl. XVII; 1895. E.-A. Poucron, Peripatus in the Malay Peninsula. Nature, vol. LX, p. 591; 1899. A. Prexawr, Note sur les éléments séminaux d’un Peripatus. Rev. biol. du Nord de la France, vol. 11, p. 169-174, pl. IV ; 1889. W.-F. Purcezz, Some examples of Peripatus... (note sans titre). Trans. South Afric. phil. Soc., vol. IX, part. [, XVIII-XIX, 1897. Ign., On the South African Species of Peripatidæ in the Collection of the South African Museum. Ann. South Afric. Mus., vol. I, p. 331-351; 1899. IBn., On the Anatomy of Opisthopatus cinctipes Purc., with Notes on other, principally South African, Onychophora. Ibid., vol. I, p. 67-116, pl. X-XII ; 1900. A. 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[; les figures conte- nues dans cette dernière planche sont choisies parmi les plus impor- tantes de celles qu'a publiées Sänger.) L.-R. Scumarpa, Zoologie, 2t° Aufl., Bd Il, p. 74-77, avec une figure dansle 308 E.-L. BOUVIER texte; 1878 (dans la 1"e édition, parue en 1871, les Péripates sont rangés avec les Vers et occupent la fin du premier volume). 1887. W.-L. Scrater, Notes on the Peripatus of British Guiana. Proc. Zool. Soc. London, p. 130-137 ; 1887. 1888. Igrn., On the Early stages of the Development of a South American spe cies of Peripatus. Quat. Journ. M. Sc. (3), vol. XXVIIL, p. 343-363, pl. XXIV; 1888. 1902. K.-C. Scaxeder, Lehrbruch der vergleichenden Histologie der Thiere. Jena, 1902. 1864. À. ScaxeipEer, Ueber die Muskeln der Würmer und ihre Bedeutung für das System. Arch. f. Anat. Physiol. und wiss. Medicin., p. 590-597 ; 1864. 1885. Ign., Neue Beiträge zur Kenntniss der Plathelminthen. Zoo!. Beitr., Bd 1, p. 116-126; 1885. 1884. À. Sencwick, On the Origin of Metameric segmentalion and some other Morphological questions. Quut. Journ. M. Sc. (3), vol. XXIV, p. 43-82 pl. LI-II ; 1884. 1885. Isin., The Development of the Cape species of Peripatus. Part. [. Quat. Journ. M. Se. (3), vol. XXV, p. 449-468, pl. XXXI-XXXII ; 1885. 1886 a. Igin., Part. IL. 1bid. (3), vol. XXVI, p. 175-212, pl. XII-XIV ; 1886. 1886 6. Isin., On the Fertilised Ovum and Formation of the Layers of the South African Peripatus. Proc. Roy. Suc. London, vol. XXXIX, p. 239- 244: 1885. 1887. Igi., 1bid., Part. IL. 1bid. (3), vol. XXVII, p. 467-550, pl. XXXIV-XXXVII; 1887. 1888 a. IBin., Ibid., Part. IV. Ibid. (3), vol. XX VII, p. 373-396, pl. XXVI-XXIX ; 1888. 1888 b. Igin., À Monograph on the Species and Distribution of the genus Peri- patus (Guilding). Quat. Journ. M. Se. (3), vol. XXVII, p. 431-494, pl. XXIV-XL; 1888. 1889. IBrn., Peripatus in Australia. Nature, vol. XXXIX, p. 412-413; 1889. 1891. Iin., An Oviparous species of Peripatus. Ibid., vol. XLIV, p. 494; 1891; 1892. Iem., Note on a Peripatus from Natal. Proc. Cambridge phil. Soc., vol. VIF, p-250-251:4892 4901. Ier, Peripatus. The Cambridge Natural History, vol. V, p. 1-26, avec nombreuses figures dans le texte (2° édition). 1902. Imin., Peripatus. Encycl. brit., vol. XXXI, p. 608-613, 12 fig. 1888 a. L. Snecpow, On the Development of Peripatus Novæ-Zealand'æ. Quat. Journ. M. Sc. (3), vol. XXVII!, p. 205-237, pl. XII-XVI ; 1888. 1888 b. Igm., Notes on the Anatomy of Peripatus capensis and Peripatus Noræ- Zealandiæ. Ibid., p. 495-499 ; 1888. 1889. Irm., On the Development of Peripatus Novæ-Zealandiæ. Ibid. (3), vol. XXIX, p. 283-293, pl. XXV-XX VI; 18809. 4890. Ien., The Maturation of the Ovum in the Cape and New Zealand Species of Peripatus. 1bid. (3), vol. XXX, p. 1-29, pl. I-II ; 1890. 4889. F. Sizvesrrt, Peripatoides Blainvillei (Blanch.). Zool. Anz., Bd XXII, p. 369-371 ; 1899. 4897. F.-A.-A. Skuse, Additional Localities for Peripatus Leuckartii Sänger. 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OBSERVATION Les indications bibliographiques relatives aux diverses espèces sont toutes suivies d'une ou plusieurs lettres entre parenthèses qui font connaître la nature du mémoire cité. Ces lettres sont les suivantes : À pour l'anatomie des organes internes. B pour les mœurs et, en général, pour la biologie. D pour la distribution géographique. E pour le développement. M pour la morphologie. LISTE DES FIGURES INTERCALÉES DANS LE TEXTE DU MÉMOIRE «Monographie des Onychophores » par M.-E. L. Bouvier (1). PREMIÈRE PARTIE Fig. 1, p. 13. — Peripatus Geayi Bouv.; exemplaire type © vu du côté dorsal. Gr. 3/2. Fig. 2, : 44. — Opisthopatus Blainvillei Blanch.; exemplaire © de M. Plate ; extrémité postérieure vue du côté ventral. Gr. 20. Fig. 3, p. 14. — Peripatus torquatus Kennel, © type donnée par M. Kennel ; schéma de la division segmentaire des plis dorsaux. Fig. 4, p. 14. — Peripatus tuberculatus Bouv., © type; papilles, ligne claire, organes claires et stigmates au voisinage de l'axe médian dorsal. Gr. 50. Fig. 5,p. 15. — Peripatus Edwardsi Blanch., © type; une papille principale turgescente. Gr. 450. Fig. 6, p. 15. — Peripatus Corradoi Cam., © de Guayaquil (M. Rosenberg) ; extrémité postérieure vue du côté ventral (papilles crurales, spermatophore sortant). Gr. 16 Fig. 7, p. 16. — Peripatus Tholloni Bouv., Q type; antenne avec ses arceaux. Ge 15: Fig. 8, p. 16. — Opisthopatus de Blanch., exemplaire © de M. Plate ; extrémité d’une antenne. Gr. 1e, 9, D, LA = Peripatus ne var. Snabasane Cock, © de Bath ; schéma des arceaux de la région oculaire. Fig. 10, p. 17. s Leuckarti Sang, type; région antérieure vue de côté (d’après SANGER). Fig. 41, p. 18. — Peripatus Dominicæ var. antiguensis Bouv., © type; lèvres et orifice buccal très grossis. Fig. 12, p. 18. — Peripatoides Suteri Dendy, exemplaire © de Taranaki (Mus. de Berlin) ; lèvres et orifice buccal. Gr. 76. Fig. 13 et 14, p.18.— Peripatus torquatus Kenn., exemplaire © de M. Sedgwick ; lames mandibulaires externe et interne. Gr. 75. Fig. 15, p. 19. — Peripatus tuberculatus Bouv., © type; face interne d’une patte. Gr. 20. Fig. 16, p. 19 et 17, p. 20. — Peripatus jamaicensis Gr. et Cock., © de Bath; face interne du pied (Gr. 96) et extrémité de la face antérieure du pied (Gr. 280). Fig. 18, p. 20. — Peripatus Corradoi Cam., cotype donné par M. Camerano ; une patte avec sa vésicule coxale très dévaginée. Gr. 46. Fig. 19, p. 20. — Peripatus torquatus Kennel, cotype © ; quatre soies contiguës de la sole pédieuse. Gr. 423. Fig. 20, p. 21. — Peripatoides orientalis F1., © donné par M. Steel; patte de la 4° paire avec tubercule urinaire et papille crurale. Gr. 72. Fig. 21, p. 21. — Peripatus jamaicensis Gr. et Cock. ; tubercule urinaire sur le bord proximal du 3° arceau des soles. Gr. 212. (1) Annales des Sciences naturelles, Zoologie, 1905, t. IT, et 4907, t. V. LISTE DES FIGURES. Si Fig. 22, p. 22. — Peripatus quitensis Schm., © type; croquis de l'extrémité postérieure vue du côté ventral. Faible grossissement. Fig. 23, p. 22. — Peripatus torquatus Kennel; cotype © ; écailles tégumentaires dorsales. Gr. 715. Fig. 24, p.24. — Peripatus jamaicensis Gr. et Cock., exemplaire de Bath ; partie antérieure du système nerveux vue du côté dorsal. Gr. 36. Fig. 25, p. 25. — Peripatopsis capensis Grube ; exemplaire de Leuckart ; schéma des rapports du système nerveux avec la partie antérieure du tube digestif (d'après SANGER). Fig. 26, p. 26. — Peripatoides Suteri Dendy, cotype ©; organes de la partie postérieure du corps. Gr. 6. Fig.27, p. 26 et 28, p.27.— Peripatus juliformis var. Swainsonæ Cock., exemplaire © de Bath; organes segmentaires de la 6° et de la 4° paire de pattes. Gr. 46. Fig. 29, p. 27. Mème espèce, exemplaire © de Bath ; extrémité antérieure des organes salivaires. Gr. 10. Fig. 30, p. 29. — Peripatus Tholloni Bouv., © capturé par M. Haug; appareil génital et ses rapports avec le système nerveux. Gr. 5. Fig. 31, p. 30. — Mème espèce, © capturée par M. Haug; appareil génital femelle et ses rapports avec le tube digestif. Gr. 4. Fig. 32, p. 31. — Peripatus Sedgwicki Bouv., Q capturée par M. Simon; ovaires et parties avoisinantes de l'appareil génital. Gr. 35. Fig. 33, p. 32. — Opisthopatus Blainvillei Blanch., © de M. Plate ; coupe d'un ovaire et de ses œufs endogènes. Gr. 320. Fig. 34, p. 32. — Eoperipatus Weldoni Evans, © type; ovaire, oviducte et œufs exogènes. Gr. 15. Fig. 35, p. 33. — Ooperipatus oviparus Dendy; chorion de l’œuf très grossi (d’après M. DEenpy). Fig. 36, p. 34. — Peripatopsis capensis Grube ; œuf dans son follicule et expulsion des globules polaires (d'après M! SneLno). Fig. 37, p. 35. — Peripalopsis Sedgwicki Purc., Q de Grahamstown ; embryon avec sa vésicule trophique. Gr. 9. Fig. 38, p. 35. — Peripatopsis Moseleyi W. M., © de Kingwilliams Town (M. Stenning) ; aire embryonnaire sur l'œuf. Gr. 48. Fig. 39, p. 36. — Peripatopsis capensis Grube; très jeune embryon (d'après M. Senewiex, 1885, PI. XXIL, fig. 24). Gr. 71. Fig. 40, p. 37. — Peripatus nicaruguensis var. isthmicola Bouv., © de Cachi; organes génitaux avec leurs embryons. Gr. 3 1/2. Fig. 41, p. 38. — Peripatopsis Sedgwicki Purc., © de Grahamstown ; embryon au stade où la vésicule trophique vient de disparaitre. Gr. 40. Fig. 42, p. 38. — Peripatus Corradoi Cam., exemplaire de Guayaquil (M. Rosen- berg); patte d'un embryon avec la cuticule à crochets qui entoure les grifles. Gr. 46 et 250. Fig. 43, p. 39. — Peripatus brasiliensis Bouv., © de Sanlarem ; bouche et plaque buccale d’un embryon. Gr. 96. | Fig.44, p. 40. — Peripatus tuberculutus Bouv., type ; face ventrale d’un embryon dans lequel les organes préventraux se séparent des organes ventraux. Très grossie. Fig. 45, p. 64. — Les pattes postérieures des Onychophores et leurs relations avec l’orifice sexuel. Schémas. Fig. 46, p. 79. — Peripatus ecuadorensis Bouv., © type; extrémité de la 4° patte droite. Gr. 35. Fig. 47 et 48, p. 85. — Mème type; lame externe de la mandibule gauche (Gr. 48) et de la mandibule droite (Gr. 64). Fig. 49 et 50, p. 86. — Même type; lame interne de la mandibule gauche (Gr. 48) et partie de la lame droite (Gr. 141). D 1? E.-L. BOUVIER ig. 51, p. 87. — Même type; pied à 6 papilles. Gr. 60. Fig. 52, p. 95. — Peripatus Lankesteri Bouv., grande © de Quito; lame mandi- bulaire externe. Gr. 64. Fig. 53, p.95. — Id., même type ; lame mandibulaire interne. Gr. 64. Fig. 54, p. 96. — Id., © n°4; face interne du pied, très grossie. Fig . 55, p. 96. — Id., grande © de Quito ; pied à 7 papilles. Gr. 46. Fig. 56, p. 97. — Id., © n° 2, soles de la 5° paire. Gr. 31. Fig. 57, p. 104. — Peripatus tuberculatus Bouv., © type; les deux lames d'une mandibule. Gr. 64. Fig. 58, p. 106. — Id., sole de la 4° patte droite. Gr. 30. Fig. 59, p. 111. — Peripatus quitensis Schmarda, © type; croquis des plis dorsaux avec leurs papilles. Fig. 60, p. 112. — Id., sole et pied de la 5° patte droite. Croquis. Fig. 64, p. 117. — Peripatus Cameranoi Bouv., © type; sole de la 5e patte gauche. Gr. 60. Fig. 62, p. 117. — Id., face antérieure du pied. Gr. 6%. Fig. 63, p. 124. — Peripatus Corradoi Cam.; © de Guayaquil (M. Rosenberg) ; lame d'une mandibule. Gr. 72. Fig. 64 et 65, p. 125. — Id., mème exemplaire; soles de la 5° patte gauche et de la 5° patte droite. Gr. 6%. Fig. 66, p. 133. — Peripatus Eiseni Wheeler, cotype © ; 4° patte droite. Gr. 64. Fig. 67, p. 138. — Peripatus Belli Bouv., © type; extrémité postérieure des ovaires et funicule. Très grossis. Fig. 68, p. 138. — Id., lames d'une mandibule. Gr. 96. Fig. 69, p. 138. — Id., sole et pied de la 4° patte droite. Gr. 64. Fig. 70, p. 141. — Peripatus Goudoti Bouv., © type; lames d’une mandibule. (Care Fig. 71, p. 145. — Peripatus soratanus Bouv., © type; croquis des plis dorsaux. Fig. 72 et 73, p. 147. — Id., lames mandibulaires droites. Gr. 64. Fig. 74, p. 147. — Id., sole de la 5° patte droite. Gr. 74. Fig. 75, p. 152. — Peripatus Balzani Cam., © type; sole et pied de la 4e patte gauche. Gr. 34. Fig. 76, p. 157. — Peripatus intermedius Bouv., © type; lames mandibulaires gauches. Gr. 74. Fig. 77, p. 157. — 1d., 4° patte gauche. Gr. 46. Fig. 78, p. 159. — Téguments dorsaux du Peripatus Perrieri Bouv. (Gr. 50) et du P. Brülemanni Bouv. Gr. 150. Fig. 79, p. 164. — Peripatus Sedgwicki Bouv., exemplaire de Caracas (M. Simon) ; patte droite de la 4° paire. Gr. 48. Fig. 80, p. 175. — Peripatus jumaicensis Gr. et Cock., © de Bath; papilles principales. Gr. 318. Fig. 81,p.178.— Id., © de Bath ; les deux lames mandibulaires externes. Gr. 96. Fig. 82, p. 178. —- Id., grande © de Bath; lames d’une mandibule. Gr. 72. Fig. 83, p. 192. — Peripatus torquatus Kennel, cotype © ; sole de la 5° patte droite. Gr. 34. Fig. 84, p.197. — Peripatus Perrieri Bouv., © type; tégument dorsal. Très grossi. Fig. 85, p. 198. — Id. ; 4° patte droite. Gr. 50. Fig. 86, p. 203. — Peripatus Geayi Bouv., Q type; lame mandibulaire interne. Gr. 72. Fig. 87 et 88, p. 206. — Peripatus Ohausi Bouv., © type à 28 paires de pattes ; les deux lames d’une mandibule. Gr. 72. Fig. 89, p. 210. — Peripatus Ohausi var. guianensis Evans, © type; les deux lames d'une mandibule. Gr. 96. Fig. 90, p. 216. — Peripatus Sedgwicki Bouv., © de Caracas (M. Simon) ; lame mandibulaire interne. Gr. 141. | LISTE DES FIGURES. St2 Fig. 91, p. 228. — Peripatus juliformis Guild., grande © de M. Smith; lame mandibulaire interne. Gr. 72. Fig. 92, p. 228. — Id. ; 5° patte droite. Gr. 64. Fig. 93, p. 239. — Peripatus juliformis var. Swainsonæ Cock., © de Bath; arceaux de l'extrémité d’une antenne. Gr. 23. Fig. 94 et 95, p. 239. — Id. ; lames d’une mandibule. Gr. 64. Fig. 96, p. 240. — [d. ; 5° patte droite. Gr. 48. Fig. 97, p. 250. — Peripatus Brülemanni Bouv., © de Puerto Cabello; sole et tubercule urinaire d’une pate du côté droit. Gr. 64. Fig. 98, p. 259. — Peripatus Dominicæ Poll., © de M. Krôüyer; lame mandi- bulaire interne. Gr. 72. Fig. 99, p. 260. — Id., ç de la Dominique; les deux derniers arceaux de la 4e sole pédieuse droite. Gr. 72. (Cette figure est renversée.) Fig. 400, p. 273. — Peripatus brasiliensis Bouv., petite © de Santarem : orifice buccal très grossi. Fig. 101 et 102, p. 273. — Id., grande Q© de Santarem ; lames d’une mandibule. Gr. 64. Fig. 103, p. 273. — Id., © de Santarem ; 5° patte droite. Gr. 48. Fig. 104, p. 281. — Peripatus im Thurmi Sclat., @ n° 1 de la collection du British Museum ; lèvres très grossies. Fig. 105, p. 282. — Id., même exemplaire ; sole dé la 4° patte droite. Gr. 23. Fig. 106, p. 283. — Id., grande Q du British Museum ; ovaires et parties avoi- sinantes. Gr. 20. Fig. 107, p. 287. — Peripatus Evansi Bouv., sole de la 4° (ou de la 5°) patte droite. Gr. 48. Fig. 108, p. 287. — Id., grande Q© type; dents accessoires d’une lame mandi- bulaire externe. Gr. 318. Fig. 109, p. 287. — [d., petite © type; lame mandibulaire interne (Gr. 72) et son diastème. Gr. 211. Fig. 110, p. 296. — Peripatus Trinitatis Sedgw., grand cotype de M. Kennel; lames mandibulaires d’un côté. Gr. 72. Fig. 111, p. 308. — Peripatus Edwardsi Blanch., © type; lames mandi- bulaires droites. Gr. 72. Fig. 112, p. 319. — Peripatus Simoni Bouv., grande © de Breves ; lames d’une mandibule. Gr. 72. Fig. 113, p. 319. — Id., petite © de Breves; soles pédieuses de la 4° patte gauche et des deux pattes de la 5° paire. Gr. 20. Fig. 114, p. 320. — Id., grande © de Breves; sole de la 4° patte gauche. Gr. 20. Fig. 115, p. 323. — Peripatus Bivlleyi Bouv., © type; lame mandibulaire externe. Gr. 211. Fig. 116, p. 323. — Id., © type ; lame mandibulaire interne. Gr. 211. Fig. 117, p.324. — Id., type ; soles et tubercules urinaires de trois pattes. Gr. 64. Fig. 118, p. 324. — [d., autre individu; sole pédieuse et tubercule urinaire. Gr. 64. Fig. 119, p. 328. — l'eripatus nicaraguensis Bouv., type; lèvres grossies. Fig. 120, p. 328. — Id., lames d’une mandibule. Gr. 46. Fig. 121, p. 328. — Id. ; soles de la 4° patte droite (à droite) et d’une patte du milieu du corps (à gauche). Gr. 46. Fig. 122 et 123, p. 331. — Peripatus nicaraguensis var. isthmicolu Bouv., grande © de Cachi; lames d’une mandibule. Gr. 72. Fig. 124, p. 331. — Id., soles des pattes droites de la 4° et de la 5° paires. Gr. 64. Fig. 125, p. 334. — Peripatus Tholloni Bouv., © de M. Haug; patte gauche de la 4° paire. Gr. 23. Fig. 126, p. 335. — Id., © de M. Haug ; extrémité postérieure du corps avec la fossette où débouchent les glandes anales. Grossie. 314 E.-L. BOUVIER Fig. 127, p. 335. — Id., organes génitaux femelles d'un embryon. Gr. 31. Fig. 128, p. 341. — Id., © de M. Haug ; lèvre et plafond buccal. Grossis. Fig. 129 et 130, p. 341. — Id., Q type; lames d'une mandibule. Gr. 64. Fig. 131, p. 344. — Id., © de M. Haug, un ovaire avec les parties avoisi- nantes. Gr. 30. Fig. 132, p. 350. — Eoperipatus Weldoni Evans, © type; face interne du pied. Gr. 30. Fig. 133, p. 350. — Eoperipatus Horsti Evans, © type; face interne de la 5e patte gauche. Gr. 64. Fig. 134, p. 362. — Eoperipatus Weldoni Evans, © type; lame interne d'une mandibule. Gr. 74. Fig. 135, p. 363. — Id. ; sole d’une patte du milieu du corps. Gr. 48. Fig. 136, p. 363. — 1d.; les deux arceaux proximaux et le tubercule urinaire de la 5° patte gauche. Gr. 64. Fig. 137, p. 364. — Id. ; 5° patte d’un embryon. Gr. 96. Fig. 138 et 139, p. 373. — Eoperipatus Horsti Evans, type ; lames d'une man- dibule. Gr. 74. Fig. 140, p. 374. — Id. ; 4° patte gauche (sole et pied). Gr. 64. DEUXIÈME PARTIE Fig. 141, p. 62. — Peripatopsis capensis Grube, © de Newland, 4° patte droite. Gr. 30. Fig. 142, p. 62. — Peripatopsis leonina Purc., cotype © ; lame interne d'une mandibule. Gr. 96. Fig. 143, p. 68. — Paraperipatus Novæ-Britanniæ Willey ; extrémité postérieure d'un type mâle, très grossie. Fig. 144, p. 74. — [d., plis dorsaux du même type (croquis). Fig. 145, p. 75. — Id., lèvres et orifice buccal d’une femelle (croquis). Fig. 146, p. 75. — Id., les deux lames mandibulaires d’une femelle. Gr. 96. Fig. 147, p. 76. — Id., sole et pied de la 5° patte gauche d'une femelle. Gr. 96. Fig. 148, p. 76. — Id., sole à tubercule urinaire d’une autre palte. Gr. 96. Fig. 149, p. 83. — Peripatopsis Sedgwicki Pure., exemplaire de Grahamstown ; face postérieure du pied. Gr. 64. Fig. 150, p. 87. — Id., organes sexuels et glandes annexes d'un © de Port- Elisabeth. Fig. 151 et 152, p. 93. — Id., lames mandibulaires de deux individus. Gr. 72. Fig. 153, p. 94. — Id., pied d'un grand exemplaire de Port-Élisabelh. Gr. 64. Fig. 154, p. 94. — [d., sole et pied de la 4° patte gauche dans un cotype Q. Gr. 48. Fig. 455, p. 99. — Id., disposition des embryons dans une branche utérine (croquis). Fig. 156, p. 107 — Peripatopsis Moseleyi W. M., pied des pattes postérieures dans deux © de Fort-Élisabeth. Gr. 96. Fig. 157, p. 108. — [d., lèvres d’un spécimen de Maritzburg {croquis). Fig. 158, p. 108. — [d., lame mandibulaire externe d'un © d'Eastcourt. Gr. 96. Fig. 159, p. 108. — Id., les deux lames d’une mandibule dans une @ de Kingwilliams Town. Gr. 72. Fig. 160, p. 119. — Peripatopsis clavigera Purc., sole pédieuse et pied d’un cotype ©. Gr. 72. Fig. 1614, p. 119. — Id., sole pédieuse et tubercule urinaire de la 4° palte droite dans le cotype ©. Gr. 72. Fig. 462, p. 125. — Peripatopsis leonina Purc., lames mandibulaires d'un © capturé par Wichura. Gr. 96. LISTE DES FIGURES. 315 Fig. 163, p. 126. — Id., partie distale de la 4° patte droite dans le même exemplaire. Gr. 64. Fig. 164, p. 127. — Id., face dorsale du pied d’un cotype ©. Gr. 96. Fig. 165, p. 128. — [d., canal déférent d’un © avec les spermatophores en voie de formation. Gr. 74. Fig. 166, p. 135. — Peripatopsis Balfouri Sedgw., partie distale de la 4° (ou de la 5°) patte droite. Gr. 64. Fig. 167, p. 135. — Id., lame mandibulaire interne d’un © de Simons Town. Gr. 141. Fig. 168, p. 154. — Peripatopsis capensis Grube, lames mandibulaires d’une © de Newlands. Gr. 72. Fig. 169, p. 154. — Id., même exemplaire ; partie distale de la 4° (ou de la 5°) patte droite. Gr. 30. Fig. 170, p. 155. — [d., même exemplaire; partie postérieure du corps, vue du côté ventral. Gr. 5 1/2. Fig. 171, p. 176. — Opisthopatus cinctipes Pure., lèvres d’une petite © (croquis). Fig. 172, p.176. — Id., pied, sole et tubercule urinaire d’un cotype. Gr. 64. Fig. 173, p. 178. — Id., face interne d’une patte dont la vésicule coxale est très dévaginée. Gr. Fig. 174, p.193. — Peripatoides Novæ-Zealandiæ Hutton, extrémité postérieure du corps, face ventrale (croquis). Eig. 175, p. 193. — Peripatoides Suteri Dendy, schéma des plis dorsaux dans deux somites successifs (croquis). Fig. 176, p. 197. — Periputoides Novæ-Zeulandiæ Mutton, partie distale d’une patte à tubercule urinaire, face interne. Gr. 48. Fig. 177, p. 198. — Ooperipatus insignis Spencer, Dendy, organes génitaux d'un mâle, grossis. Fig. 178, p. 199. — Peripatoides orientalis Fletcher, organes génitaux d’un mâle, grossis. Fig. 179, p. 207. — Peripatoides Suleri Dendy, partie distale d’une patte à tuber- cule urinaire dans un cotype ©, face interne. Gr. 64. Fig. 180, p. 207. — Id., mêmes parties dans un 6 de Taranaki. Gr. 64. Fig. 181, p. 216. — Peripatoides Novæ-Zealandiæ Hutton, partie distale d’une patte à tubercule urinaire dans une © de Wellington, face interne, Gr. #8. Fig. 182, p. 218. — Id., partie terminale du corps vue de côté droit, © de Dunedin (croquis). Fig. 183, p. 222. — Id., lames mandibulaires d’un embryon mür. Gr. 212. Fig. 184, p. 237. — Periputoides orientalis Fletcher, lames mandibulaires d'une femelle. Gr. 96. Fig. 185, p. 238. — Id., une patte de la région moyenne du corps, vue du côté dorsal. Gr. 64. Fig. 186, p. 238. — Id., partie distale d’une patte à tubercule urinaire, face interne. Gr. 64. Fig. 187, p. 271. — Ooperipatus insignis Spencer, Dendy, lames mandibulaires d’un © du Mont Wellington. Gr. 72. Fig. 188, p. 271. — Id., mème exemplaire ; patte à tubercule urinaire, partie distale, vue de trois quarts. Gr. 46. Fig. 189, p. 282. — Ooperipatus Leuckarti Sänger, lames mandibulaires d'une © de Macedon. Gr. 46. Fig. 190, p. 293. — Ooperipalus oviparus Dendvy, lames mandibulaires d’une femelle. Gr. 46. Fig. 191, p. 293. — Id., sole et tubercule urinaire et d’un cotype femelle. Gr. 30. 316 NOTA. — La signification des lettres des figures et l'explication des E.-L. BOUVIER dlanches ont été données à la fin de la première partie du Mémoire. Les figures des Planches IV-XIIEI sont la reproduction photographique, rigoureuse et sans retouches, des préparations faites par l’auteur. Ces prépa- rations se rapportent presque toutes aux téguments ; on les a obtenues en détachant un fragment de peau, en faisant disparaitre les muscles cutanés en traitant ensuite par l'alcool à 80°, puis par l'alcool absolu, et en recouvrant par du baume de Canada dissous dans le chloro- forme. La préparation est très rapide, car le baume au chloroforme n'’exige sous-jacents, pas une deshydratation aussi complète que le baume au xylol. ERREURS PREMIÈRE PARTIE 21, figure 20 : Sféeel, 51, ligne 4 : Chaetopoda, 55, — 26: Sedgwicki, 69, — 1%: Eoperipatus, 69, dernière ligne : — TA, ligne 30 : — DORE RE — To MMM ORAN, 76, tableau: (p. 90), P. Lankesteri, 717, — (p. 100), P. tuberculatus, Te (p. 109), P. quitensis, 167, ligne 25 : antiguensis, 188 et suiv. : von Kennel, 254, ligne 15: Sloane, 260 : La figure 99 est renversée. 275 : im Thurmi, 358 et suiv. : E. Weldoni, = E. Horsti, — E. sumatrunus, 318, lignes 8 et 10 : Ooperipatus, 382 : Ooperipatus Leuckarti, 382 : Ooperipatus oviparus, DEUXIÈME PARTIE 89, ligne 12 : sud-est, au lieu de AGE ENS EN PUB a ous — 488, — 271: Op. Blainvillei, — 189, — 34: — — 194, — 29: Sänger, _ 196 : Oop. viridimaculatus, —— 196 : Oop. insignis, — 196 : Oop. Leuckarti, == 267, ligne 18 : Oop. viridimaculutus, END ENDUATE 289, — 25 : Oop. Leuckarti, 289, — 25 : Oop. insignis, 2 10 au lieu de ET OMISSIONS au lieu de Sfeil. Chaelopodu. Sedywicki. Ooperipatus. Corradi. P. Lankesteri. P. tuberculatus. P. quitensis, antiquensis. Kennel. Sloanne. imthurmi. P. Weldoni. P. Horsti. P. sumatranus. Eoperipatus. Eoperipatus Leuckarti. Eoperipatus oviparus. sud-ouest. P. Bafouwri. P, Blainvillei. Sanger. P. viridimaculatus. P. insignis. P. Leuckarti. P. viridimaculatus. objecte que son Oop. insignis, au lieu de objecte que l'Oop. insignis. au lieu de P. Leuckarti. P. insignis. TABLE DES MATIÈRES DE LA (MONOGRAPHIE DES ONYCHOPHORES » par E.-L. Bouvier. PREMIÈRE PARTIE (!) PRÉTACS Rate RE RE A NET RE TE RAP US LUE ARE OR OR US 1 NONONSIS ON UNE SRN ET Le RE EEE Re AL TARA AM LUN Je AR 43 1SUrMES caracteres ete Le EN RAC CTI AEAUNS 13 RS URI SR CAT AC ILES INTERESSE MA PAPEAMANEAEES TS. 0 UNE 22 3° Sur les produits sexuels et le développement.................. 31 ARS IASDOlO Sete NEA CUS OR RER ANA PU LU LE re 42 NOTE SUN C UTLON ENS NET REIN ERERICE LRUR: ARS EAN RER Eee UE CG BAR 43 Famille ="Peripatidæ"R: Evans. 0... 0"... 66 1HéGenre = PeriPanus = LEPOCOCR. A ER 74 BESPRERDA Le ONCE RP PE CEE IRR CNE RTC 15 1. Peripatus ecuadorensis E:-L: Bouvier... ..,....... 80 DA — Fainkes ten BE MPOUVIeR EP R Ne 90 3. _ tuberculatus E.=L. Bouvier. M 100 4. — ŒUIENSISNE = RASCRMATA EPP PENSE 109 5. — Camerano LE LMBOUVTIen MC 113 6. == Corradoe Can eraANOr PAR NMEEERE 120 Ta == HiSenmniMeNVIhe ele LP EE Eee 128 8. == PES ER OUI PART ER Se 136 9. — Condo RE ERBOUNICRER ER PERTE 139 10. _ aoranaine Bill, Bouniee 16 ee bo rouce 143 41. — Rolzan IL Camemmos 6456 eo 0e 060 149 12. — intermedius E.-L. Bouvier..................., 154 ESC DU CONNUE SN NET REA LR PANNE EN ER 158 13. Peripatus jamaic-:nsis Grabham et Cockerell.............. 169 14. — toausdLNon KennaLERALe eEoe 186 45. — Pere RE MB OUVERTE ER 195 116€ — Ge ENBONMIERE NE EME RURALE CNE PTE. 200 47. — OhaUS ARE EM OUMIE APE PERMANENTE 204 18. —- Select LA BOIVIER ARE ERA EN ER PRE 244 19: -— oo mmeNLACNITnE MR ER TE EE TT 223 20. == BrolemanmiEr Ir PoUVIeL PR Ne RER CT 246 21. — Dominicæ E:=C: Pollard.. 0... 252 22, — brastlensiS EI POUNIeReRRER R EE 269 DA — NON PS CI DAME RE PERRET 275 24. = Evans Eee AB OUEN MEN PNR ENTRE ‘285 25. — NrinitaisAS eee EP r EE Tee 289 26. — Honvearolet 10, llamenanrl, 4460400000 teeude 301 (1) Annales de Zoologie, 1905 (T. I). 318 E.-L. BOUVIER 27. Peripatus Simoni E.-L. Boñvier, a USA OS 315 28. — Biollei EE NBouviIer EPP ER ERP ERP EEE 321 29° — nicaraguensis EL Bouvier Prec 326 Les Pénontes Vafiicains NEC ENUARS STONE RCE 333 S0MPecipatus4Mbollon BEL MBOUVIeR PEER ERE CERN PE RE Jon 2AGente. — COPERIPANNS IR EVANS CPE CEE PRE CE RE ETe 350 31. Eoperipatus sumatranus A. Sedgwick................... 393 2. — Weldomi RL TE Vans EEE SORA IeE 357 D — HOrSOR EVANS ARR 369 Famille 11 — Peripatopsidæ nov. fam.2° parlie (1)........... 61 SGenre er IPARAPERIPANUS AA NIET RER EEE Gr 34. Paraperipatus Noyæ-Britanniæ A Willeg... 70 HeCenRe APERTPATOPSIS AR LL APOCOC APE PEER ERP PRE EES 82 35. Peripatopsis Sedgwicki W.-F. Purcell. :.......... 88 36. — Moseleyi J. Wood-Mason.... . 101 D 1 — clavisera We ABurceliMRECE EC EP EAP RES 116 38. —- leonina WF Purcell CEA EECOE ARE 124 DJ — Ballour AMSedeWiIC I PRET ARR EEE PRES 130 40. — CapenSis MB GRUDe rEPPEMECEEPRE PEPENPEE 144 SeGenre DPISTHOPANUS NE RENPUEC TEE EEE PC CEE ERRErE 168 A MOpisthopatusicmctbipe NE UrceNIEREE ere PE RReEr 171 42. — BlainWilletE eBlanchari meer PP CereRE 181 LÉStPéripaiopsilesauSRaln Sense EEPPEREEE EEE EEE PEERE 193 CaCenne PERPATOMESNE LMP OCR NP EE EEE EREE PE PPT EEE 201 3 MPeripatoldes toute PA ADEN TEE EPP EREC EEE PRERERRE 202 4. — Novæ-Zealandiæ F.-W. Hutton............. 209 45. — orentalis Je JMAFletcher EPP ERSREr EE 226 46. — pceide nas IENNIE CHER RER Re 254 7e Genre. — OopERIPATUS À. Dendy.............. Pt Cor 256 47. Ooperipatus viridimaculatus A. Dendy........... 257 48. — insignis B. Spencer et À. Dendy............ M eGT 49. — Leuckaro AN Sanser AMERICA 273 50. — OMIPaTUs ACHDENA ERIC ERP RES 284 Fspeces douteuses, 2200 MINOR ANR ET ARE ee EE PERS CES 300 Inde biblio raphique Reme LEP SES ER PER RE TER PER 301 Observations relatives aux signes des citations synonymiques.......... 309 Explication des figures des planches et du texte, 1" partie............. 376 Explhcationtes planches PDA te PREREPEP EP ENTER RE RNTeERE 377 Biste des fisuresintercalées dans letexte 2%partie." 310 Note sur les préparations microscopiques des téguments, 2° partie..... 316 Erreurstethomissions Ppar tie PER CTEP SRE 316 (1) Annales de Zoologie, 1907 (T. V). HYDROÏDES DE LA COLLECTION LAMARCK DU MUSEUM DE PARIS I — PLUMULARIIDÆ Par Armand BILLARD AGRÉGÉ DE L UNIVERSITÉ, DOCTEUR ÈS SCIENCES Je dois à l’obligeance de M. Jouin, professeur au Muséum, d’avoir pu étudier les Hydroïdes de la collection Lamarck, conservée au laboratoire de Malacologie et, au début de ce mémoire, Je lui en exprime toute ma reconnaissance. Dans cette collection, la plupart des échantillons types sont accompagnés de l'étiquette écrite de la main même de LAMARGK ; dans le cas où cette étiquette fait défaut, je me suis assuré par la lecture du texte correspondant de Lamarck [1816], que les colonies concordent absolument avec la description qu'il donne de chaque espèce dans son ouvrage. De la sorte, les observa- tions que j'apporte présentent toute la garantie scientifique désirable. Les diagnoses données par LAMARCK pouvaient paraître suffi- santes à son époque, mais malheureusement elles sont trop incomplètes, surtout en ce qui concerne les fins détails mor- phologiques (forme et disposition des hydrothèques et des dactylothèques) pour qu'on puisse reconnaîtreles espèces, surtout en l’absence de toute figure ; aussi n'est-il pas étonnant que les nombreux zoologistes qui depuis se sont occupés des Hydroïdes se soient trouvés dans l'incertitude en présence de telles descriptions.C’est pourlever cesdoutes, pour diminuerle nombre des espèces indéterminables, que J'ai, sans plus tarder, exhumé des boîtes où elles reposent, et avant qu'elles ne tombent 320 ARMAND BILLARD complètement en poussière, ces espèces examinées et nommées il va près d'un siècle par notre grand LamaARex. Les échantillons, en effet, ont été malheureusement conservés à sec, collés souvent sur des cartons et ils sont devenus d’une extrême fragilité, se cassant au moindre contact. Malgré cette difficulté, Jai pu les observer dans les meilleures conditions possibles. J’ai commencé par placer les fragments à étudier dans lalcoo! à 70° ou 80°, puis successivement dans des al- cools de moins en moins forts (50°et 30°) et enfin dans l'eau. En les laissant un certain temps dans ce liquide la chitine se gonfle, les hydrothèques, les dactylothèques reprennent leur forme et peuvent être étudiées comme s'il s'agissait de colo- nies fraiches, mais elles sont plus cassantes. Lorsqu'on veut obtenir des préparations colorées, montées dans le baume, je recommande, comme je l'ai indiqué dans un travail précédent [1904], de plonger pendant dix à vingt secondes dans l’hématoxyline Delafield, les fragments qui ontséjourné dans de l’eau de source, puis de laver rapide- ment avec de l’eau de même nature, de passer ensuite dans les alcools successifs et enfin d’éclaircir dans de l'essence de cèdre, qui rend les objets moins cassants que le xylol. Ces manipu- lations se font très rapidement en employant des sortes de petits tamis, décrits par Cnauveaup [1891], sous le nom de microplynes et que le même auteur a perfectionnés depuis. Ils consistent en de petits tubes de verre de 1 à 2 centimètres de diamètre et de 2 centimètres environ de hauteur (1), munis à une extrémité d'une double toile de platine à mailles excessive- ment fines. En plaçant les objets à traiter dans ces tamis, on peutaisément les transporter dans les différents réactifs, contenus dans des verres de montre ou dans tout autre récipient. Je suis reconnaissant à M. CHAUvEAUD de m'avoir indiqué ce procédé de technique qui m'a permis d'éviter des manipulations longues et fastidieuses et de gagner ainsi un temps précieux. Ce premier travail, qui ne comprend que les espèces dou- teuses ou insuffisamment décrites des Plunularidæ de LAmaARGk, sera suivi d’un autre mémoire concernant les Hydroïdes de la (4) Ces dimensions peuvent d’ailleurs varier au gré de chacun. HYDROÏDES DE LA COLLECTION LAMARCK 321 même collection, mais appartenant aux familles des Sertu- larüdæ et des Campanularüdæ. Je tàcherai ensuite de retrouver les espèces types de Lamouroux pour les soumettre au même examen. Je signalerai en terminant cette introduction que Je n’ai pu mettre la main sur le Plumularia fimbriata LaAmarck, malgré de minutieuses recherches. Cette espèce n’est pas non plus indiquée dans le catalogue du Muséum. C’est l'unique espèce de Lamarcr qui fasse défaut dans cette famille; souhaitons que le nombre des manquants ne soit pas plus grand dans les autres familles et dans la collection Lamouroux. Plumularia sulcata Lamarck. Plumularia sulcata Lamarck [1816], p. 128. — aglaophenoides BALE [1884], p. 126, PL. X, fig. 6. L'unique échantillon de la collection LamarcK est assez mal conservé : 1l est réduit à la tige polysiphonée, portant des branches également polysiphonées(1). Cette tige et ces branches ont conservé quelques rares rameaux porteurs d'hydroclades. L'examen de cet échantillon montre une grande ressemblance, sinon une identité complète, avec le Plumularia aglaophenoides Baze. En effet, l'hydrocaule est polysiphonée, flexueuse et bipennée ; les hydroclades primaires montrent à la base un article (2) limité par deux articulations obliques très nettes, tandis que sur le reste de leur longueur, la division en articles est peu apparente ; ces hydroclades portent des hydrothèques sur un Côté desquelles se détache un hydroclade secondaire, qui débute par un'article basal sans hydrothèque, mais avec deux dactylothèques insérées à la même hauteur (3). L’articulation des hydroclades n'est pas visible en général; la disposition et la forme des dactylothèques est la même que chez le Plumularia aglaophenoides; cependant je n’ai pu voir nette- ment les deux dactylothèques qui se trouvent immédiatement en arrière de l’hydrothèque ; mais il n’y aurait rien d'éton- (4) C’est à l'existence de plusieurs tubes composant la tige et les branches que sont dus les « sillons ascendants et ondés » dont parle Lamarck. (2) J’ajouterai que cet article est pourvu de dactylothèques. (3) Baze ne signale qu'une dactylothèque chez son espèce. ANN. SC. NAT. ZOOL., 9° série. Vol 322 ARMAND BILLARD nant qu’elles fussent tombées, par suite du mode défectueux de conservation ; en effet j'en ai observé une ayant cette situation et seulement dans un cas unique ; les deux dac- tylothèques insérées à la même hauteur occupant la partie supérieure de l’article se voient très bien. Une différence à signaler, c’est que les hydrothèques sont un peu plus espacées que dans l'espèce de BALE qui serait alors une variété de l'espèce de Lamarcr et qu'on pourrait appeler Plumularia sulcata aglaophenoides. Dimensions (1) : Eongueurides "hydrothèques "ee CR un 255-270 w Largeur des hydrothèques (à l’orifice)........... 255-270 u Intervalle entre les hydrothèques des hydroclades APRES) RE ne re er te 470-580 y Intervalle entre les hydrothèques des hydroclades SECONTAITE SRE AUS IECRERE AE TE NPA Ra EEE 240-280 Largeur des hydroclades primaires.............. 215-310 & — — Secondaire CP EEE 135-160 & Distribution géographique. — Mers australes (LAmMaArcx). Iles Broughton, Nouvelle Galles du Sud, 25 fath. (Baze). . Plumularia scabra Lamarck. Plumularia scabra Lawarck [1816], p. 127. — effusa Busk [1852], p. 400. —- effusa KircUENPAUER [1876], p. 46, Taf. 1 et V, fig. 4. Acanthella effusa ArLman [1883], p. 27, PI. VL, fig. 1-4. Plumularia effusa Bar [1884], p. 129, PI. XVIIL, fig. 5. — effusa Bare [1886], p. 22. Acanthella effusa MarkTANNER [1890], p. 260. _ effusa KirkPATRICK [1890], p. 610, PI. XIV, fig. 4. — effusa CAMPENHAUSEN [1897], p. 315. (4) Les mesures ont été toutes prises à l’aide du micromètre oculaire et, à moins d'indication spéciale, suivant les mêmes règles que j’ai exposées dans mon mémoire sur les Hydroïdes du « Travailleur » et du « Talisman » [1907], à savoir : Quand il s’agit d'articles limités par une ligne d’articulation perpen- diculaire à l’axe et par une ligne oblique, la mesure indiquée est toujours celle de la grande base du trapèze déterminé par ces lignes d’articulation et par les deux génératrices dorsale et ventrale de l’article considéré; lorsque les deux lignes d’articulation sont obliques, j'ai donné comme mesure l'intervalle compris entre deux perpendiculaires à l’axe de l’article, passant par le sommet des angles aigus extrêmes; j’ajouterai que la largeur de l’hydrothèque est celle de l’'hydrothèque vue de profil et à l’orifice. (2) I s’agit de la distance comptée à partir du point où une hydrothèque se détache de l’article, jusqu’au fond de celle qui est située immédiatement au- dessus. HYDROÏDES DE LA COLLECTION LAMARCK 323 Les échantillons existant dans la collection Lamarcx et appelés par ce savant Plumularia scabra correspondent absolument au Plumularia effusa Bus ; ce dernier nom doit donc tomber en synonymie. La portion terminale des branches, dont les hydro- clades sont remplacés par des appendices épineux, manque aux échantillons de cette collection; mais cette partie est très fra- gile comme le dit MArKTANNER et le confirme CAMPENHAUSEN, aussi n'est-il pas surprenant qu'elle n’ait pas été conservée. BALE [1884] indique que les hydroclades sont disposés par quatre sur les articles des rameaux. Cette régularité n’est pas constante, car dans les échantillons que j'ai examinés, les articles portent un nombre variable et assez grand d’hydroclades. Dimensions : Longueur des hydrothèques .................... 120-135 1 Largeur des hydrothèques (à l’orifice)............ 70- 80 u Longueur des dactylothèques................... 80 y — des articles hydrothécaux............. 230-250 Largeur des articles hydrothécaux (au milieu)... 55-65 u Ces mesures concordent, à peu de différence près, avec celles données par MarkrANNER, mais elles sont plus faibles que celles indiquées par CAMPENHAUSEN. D'après cet auteur, la largeur de l'hydrothèque à la base serait de 500 , dimension supérieure de plus du double à la longueur de lhydrothèque; il y a sans doute erreur, à moins qu'il ne s'agisse d’une autre espèce. Distribution géographique. — Mers australes (LaAmarK). Canal du Prince de Galles, détroit de Torres (Busk). Singapore ; Zamboanga, Philippines; Australie (KircHEeNPAUER). Cap York, détroit de Torres ; récifs de Zamboanga, Philippines, 10 fath. (ALLMAN). Océan Indien, détroit de Malacea (Markranner). Île Murray, détroit de Torres, 15-20 fath. (KirkpaArricKk). Ternate (CAMPENHAUSEN). Halicornopsis elegans (LAMARCKk). Plumularia elegans Lamanck [1816], p. 129. Aglaophenia elegans Lamouroux [1816], p. 169. — elegans Lamouroux [1824 a}, p.16. * : fa — avicularis KiRCHENPAUER [1872], p. 33;:TFaf.L et IT, fig. 3. 324 ARMAND BILLARD Halicornopsis avicularis Bace [1881], p. 14, PI. XIL, fig. 3. Azygoplon rostratum ALuman [1883], p. 54, PL. XIX, fig. 1-2. Halicornopsis avicularis BaLe [1884], p. 185, PI. X, fig. 4, 2, PL. XIX, fig. 32. — avicularis BaLE [1886], p. 29. — avicularis MarKTANNER [1890), p. 279. L'espèce appelée par Lamarcx Plumularia eleqans n’est autre chose que l’Halicornopsis avicularis (KircHENPAUER), comme j'ai pu facilement le vérifier par l'examen des échantillons de la collection LAMARCK. | La base de l’hydrocaule de l’un des échantillons paraît poly- siphonée autant qu'on peut en juger sur cet échantillon des- séché et collé. Il n'existe aucune dactylothèque sur l'hydrocaule. La pre- mière hydrothèque dé chaque hydroclade touche l’hydro- caule. Dimensions : Longueur des articles hydrothécaux............. 455-525 1 Largeur des articles hydrothécaux (au sommet).. 120-175 p Largeur des hydrothèques (à l’orifice) (1)........ 220-260 Longueur des articles de l’hydrocaule (2) ....... 1130 & Largeur des articles de l'hydrocaule.......... .. 280 w Distribution géographique. — Océan Indien (Lamouroux). Hobart, Tasmanie ; détroit de Bass, Australie (KIRCHENPAUER). Robe et Port Elliot; Griffiths Point; Portland ; Queenschiff (BALE). Au large de Port Phillip, 38 fath. (AzLMaN). Victoria Australie (MARKTANNER). | Halicornaria urceolifera (LAMArCKk). Plumularia urceolifera, Lamarcx [1816], p. 126. L’échantillon unique de la collection atteint environ 25 cen- timètres. Il ne présente pas de branches et l'hydrocaule porte seulement les hydroclades en disposition pennée. Cette hydro- caule est monosiphonée, articulée, sa largeur atteint environ 1 millimètre, les hydroclades ont au moins 15 millimètres. Le bord des hydrothèques (fig. 1, A) présente une dent (4) Jusqu'à la base de la dent médiane. (2) I s’agit d'articles porteurs de deux hydroclades. HYDROÏDES DE LA COLLECTION LAMARCK 3925 médiane, renfoncée, faisant saillie dans la cavité de l’hydro- thèque ; Je ne saurais dire si cette disposition est normale et se retrouverait sur des échantillons frais, mais c’est probable car toutes les hydrothèques montrent cette disposition. De chaque côté de cette dent médiane existe une dent latérale ; au delà le bord plus mince n’est malheureusement pas parfaite- ment conservé, mais je ne crois pas qu'il soit pourvu de dents, car on en retrouverait vraisemblablemeut des traces, ce. qui \ Fig. 1. — Halicornaria urceolifera LaAux. — À, Hydrothèque vue de profil. B, Hydrothèque vue de face. C, Gonothèque. u’est pas le cas. La paroi ventrale de l’hydrothèque est excavée au niveau de la dactylothèque médiane. Celle-ei vue de face ou de trois quarts (fig. 1, B) montre deux orifices qui ne sont pas visibles de profil, elle présente àla base un étranglement interne. Les dactylothèques latérales sont aussi pourvues de deux orifices. Lamarcxk dit en parlant des gonothèques : « ses vessies sont courtes urcéolées et nombreuses, sont sessiles sur le rachis, entre les pinnules ». Je n’ajouterai rien à cette description et je me contenterai de donner le dessin d'une gonothèque (fig. PM Dimensions : Longueur des articles hydrothécaux............ 380-420 uw Largeur des articles hydrothécaux (au milieu)... 120-160 & Largeur des hydrothèques (à l’orifice).......... 240-270 pu Hauteurdeshyadrothèques "#7 "EC 7. 350-380 pe Longueur des gonothèques ............ DNS 1040-1265 w Largeur des gonothèques (au sommet)......... . 780-910 u Distribution géographique. — Océan Indien (LamarcKk). 326 ARMAND BILLARD Lytocarpus filamentosus (Lamarck). Plumularia filamentosa Lamarck [1816], p. 128. Aglaophenia patulu KircHENPAUER [1872], p. 44, Taf. I, IL et VI, fig. 23. Lytocarpus patulus MarKTANNER [1890], p. 274, Taf. VI, fig. 12. Le petit échantillon de la collection qui atteint, comme l'indique LaMaRrCKk, 12 centimètres, ‘est identique au Lytocarpus patulus (KiRCHENPAUER) et ce dernier nom doit entrer en syno- nymie. Quant au grand échantillon qui correspond à la variété Byde LAMARCK, il ne possède plus aucun hydroclade et par suite n'est pas déterminable ; cependant Je crois qu'il appartient bien à la même espèce, et je m’appuierai d’ailleurs sur l’auto- rité de LAMARCK, qui à eu l'échantillon complet, comme le témoigne sa description. Distribution géographique. — Mers australes (LAmarcx). Cap de Bonne-Espérance ; baie d’'Algoa (KIRCHENPAUER). Cap de Bonne-Espérance (MARKTANNER). Thecocarpus angulosus (Lawarck). Plumularia anqulosa Lamarck [1816], p. 126. Aglaophenia angulosa Lamouroux [1816], p. 166. — angulosa. Lamouroux [1824 a], p. 15. Plumularia Huzxleyi Bus [1852], p. 395. Acanthocladium Huzxleyi ALcmax [1883], p. 33, PL. IX, XX, fig. 1-3. Aglaophenia Husleyi BALE [1884], p. 161, PI. XV, fig. 6, PI. XVI, fig. 8. — Huæleyi [1886], p. 26. Acanthocladium Huxleyi KirkPATRIK [1890], p. 604. L'examen des échantillons de la collection Lamarcx confirme la supposition de BALE '1884], qui croyait à juste titre reconnaître dans le Plumularna Huzrleyi Busx, l'Aglaophenia angulosa Lamouroux et s’exprimait ainsi: « P. Huxleyi is probably the same as À. angulosa LAMouroUx » (1). Il s’agit bien, en effet, d’une seule et même espèce. Rejetant le genre Acanthocladium d'ALLMAN, comme le genre Acanthella ALLMAN, basé sur un caractère analogue, (présence d'épines remplaçant les hydroclades supérieurs), (4) Lamouroux [1824 a] indique lui-même que son Aglaophenia HNomIose est synonyme du Plumularia angulosa Lamarcx. HYDROÏDES DE LA COLLECTION LAMARCK 327 je place cette espèce dans le genre T'hecocarpus NurrinG [ 1900, caractérisé par la présence d’une hydrothèque à la base des côtes de la corbule. Je n’insisterai pas sur les caractères de cette belle espèce qui ont été donnés par ALLMAN [1883] et surtout par BALE (1) Fig. 2. — Thecocarpus angulosus Lamx. — À, Base de l’hydroclade; d, dactylo- thèque inférieure; d', dactylothèque axillaire; m, mamelon basal. B, Une côte de la corbule; d’ dactylothèque latérale normale; d”, dactylothèque latérale rudi- mentaire. C, D, côtes de la corbule ramifiées. [1884-1886]; je veux simplement ajouter quelques détails qui ont échappé à la sagacité de ces observateurs. A la base de chaque hydroclade (fig. 2, À) on trouve deux dactylothèques axillaires (d’), une dactylothèque située au- dessous de l'insertion (d) et un mamelon basal (m”) représentant une hydrothèque atrophiée, comme l’a montré Bepor [1900], p. 46 (2). (1) Les hydrothèques du type concordent avec le dessin de BaLe et non avec celui d'ALLMAN. (2) Voir aussi la remarque que j'ai faite à ce sujet [1907], p. 229. 328 = ARMAND BILLARD Comme l’a indiqué ALLAN [1883], les côtes dela corbule pos- sèdent une double rangée de dactylothèques ; cet auteur figure les côtes vues en raccourci, aussi leur largeur paraît-elle faible, mais vues de face elles se montrent plus larges (fig. 2, B). ALLMAN ne représente aussi que deux dactylothèques situées d'un même côté sur la partie basilaire de la côte, au-dessous de l’'hy- drothèque, mais en réalité il en existe quatre : deux de chaque côté. Cet article basilaire est en général nettement séparé de la partie supérieure par une ligne d’articulation. Dans l'intervalle compris entre deux côtes se trouve une dactylothèque. L'hydrothèque est flanquée d’une dactylothèque latérale bien développée (fig. 2, B, d’) et, soit à gauche, soit à droite, existe une dactylothèque rudimentaire (fig. 2, B,d’) qui représente la deuxième dactylothèque latérale atrophiée. Celle-ciest toujours située du côté interne de la corbule. Les côtes peuvent aussi présenter un rameau latéral, qui naît soit à la place de la grande dactylothèque latérale (fig. 2 C), soit à la place de l’hydrothèque disparue (fig. 24 D). . Dimensions : Longueur des articles hydrothécaux.............. 240-270 u Largeur des articles hydrothécaux (au milieu)... 55- 65 ua — des hydrothèques (à l’orifice)............. 110-135 Longueur des dactylothèques médianes (partie libre) 95-110 u “MLonSueur des côtes des corbules" 1140-1490 v Distribution géographique. — Mers australes (LamarcKk, Lamouroux). Port Curtis; au large des îles Cumberland, 27 fath. (Busk). Port Molle, 115 fath; Port Denison (BALE). Mer d'Arafura, 20-38 fath. (AzzMman). Détroit de Torres, 5 fath. 1/2 (KIRKPATRICK). Thecocarpus crucialis (Lamouroux) (1). Aglaophenia crucialis Lamouroux [1816], p. 169. Plumularia brachiata Lamarck [1816], p. 126. (4) Pour cette espèce comme pour la suivante j'ai conservé le nom donné par Lamouroux. J'ai suivi en cela l'exemple de mes devanciers et en particulier celui de Benor [1901]. Les deux ouvrages de Lamarck et de Lamouroux sont en effet contemporains et il est permis d’hésiter sur la PHONE mais cependant les faits paraissent bien en faveur de Lamouroux. HYDROÏDES DE LA COLLECTION LAMARCK 329 Aglaopheniu crucialis Lamouroux [1824 a], p. 17. — crucialis KinCHENPAUER [1872], p. 26, Taf. 1, fig. 8. _ crucialis Bare [1884] (1), p. 168, PI. XVIIL, fig. 8. — carinata BALE [1893], p. 105, PL. VI, fig. 1-3. L'hydrocaule est polysiphonée ; les rameaux porteurs d'hy- droclades sont opposés, comme l'indique Lamarcx, et se détachent par deux d’un même point de latige: «en sorte que ces rameaux sont véritablement géminés », telles sont ses propres expressions. Le dessin de KIRCHENPAUER ne montre pas tous les détails intéres- sants de l'hydrothèque de cette espèce. Cette hydrothèque (fig. 3) possède trois dents de chaque côté. Ces dents sont moins aiguës que sur la figure de KircHENPAUER. Cet auteur représente à Juste titre la dent mé- diane bifide, mais J'ajouterai que la denticule externe forme le prolon- gement saillant d’une carène mé- diane creuse limitée par un repli | fear Hyruthèque 5 ‘PUS CruUCial1s LAMX. intrathécal qui s'étend en s’atténuant jusqu’à la denticule interne. Les hydrothèques sont très pro- fondes et empiètent les unes sur les autres. Les dactylothèques latérales sont largement ouvertes du côté interne. Le plus souvent elles n’atteignent pas le bord libre de lhydrothèque, mais parfois elles s'élèvent plus haut que ce bord et cachent alors la troisième dent. La dactylothèque médiane, dont la partie libre est fort courte, est ouverte dorsa- lement dans cette partie libre. L'hydroclade en général montre deux replis : l’un supérieur correspond à la dactylothèque latérale, l’autre inférieur se détache du tiers inférieur de l'hydrothèque et se prolonge dans celle-ci par le repli intrathécal. Parfois on peut voir un troisième épaississement situé entre les deux que je viens de signaler ; 1l s’agit là d’une simple variation, car sur deux (1) Bale, dans eet ouvrage, ne fait que reproduire la description de. Lamarck et le dessin de KIRCHENPAUER. 330 ARMAND BILLARD hydroclades de la même colonie l’un peut présenter cette particularité qui manque à l’autre et, qui plus est, sur le même hydroclade on peut voir des articles avec ce repli médian et d'autres où 1l est absent. La corbule, qui a été insuffisamment décrite par Lamarck, est fermée. Les deux corbules que j'ai étudiées en détail comptaient onze paires de côtes. Chaque côte présente à la base une hydrothèque plus ou moins reconnaissable (fig. 4, H), avec Fig. 4. — Corbule du Thecocarpus crucialis Laux. — D, dactylothèques; H, hydrothèques de la base des côtes ; L, lames prolongeant les côtes. deux dactylothèques en général (fig. 4, D) et cette partie fait saillie latéralement ; l’une des dactylothèques est plus développée que l’autre et même que l'hydrothèque. Dans le dessin ci-contre, la première côte est réduite et l’hydrothèque atrophiée ne montre pas de dactylothèque; la seconde pré- sente une hydrothèque avec une seule dactylothèque. A la sixième côle existe un court rameau muni de dactylo- thèques, ceci n'est d’ailleurs qu’une particularité exceptionnelle, propre. à la corbule considérée. Les côtes se continuent en dehors de la corbule en une lame aplatie (fig. 4, L), avec deux séries de dactylothèques; cette partie de la quatrième côte est dessinée de face, celle des autres est vue de champ en raccourci. Le pédoncule des corbules examinées est formé de trois à quatre articles ; le premier article de l’un montrait une hydrothèque normale, sur les autres articles il semble HYDROÏDES DE LA COLLECTION LAMARCK 331 y avoir des hydrothèques modifiées, mais leur état de conser- vation ne permet pas d'être plus affirmatif; aussi serait-il nécessaire de reprendre cette étude sur des échantillons frais ou bien conservés. = La description donnée par Baze de l'Aglaophenia carinata et son dessin représentant l'hydrothèque, permettent d'établir l'identité de ces deux formes, qui concordent aussi sous le rapport de la corbule; malheureusement BALE n’a pas donné de figure de cette dernière et s’est trompé sur la nature des or- ganes situés sur le pédoncule et à la base des côtes. La pré- sence d’une hydrothèque à cet endroit permet de placer cette espèce dans le genre T'hecocarpus, qui jusqu'à présent ne comprenait que des espèces à corbules ouvertes (1). Je ferai ‘remarquer en outre que cette espèce établit le passage entre les À glaophenia vrais et les T'hecocarpus typiques. Dimensions : Longueur des articles hydrothécaux (2)....... 280-510 p Largeur des articles hydrothécaux (au milieu). 120-150 & — des hydrothèques (à l'orifice) (3)..... 160-175 u Hauteur des hydrothèques .................. 280-485 Longueur des dactylothèques médianes (partie DRE) A AM Et TR AE Te Pan A gr A 40-55 a Largeurdescorpules Arme EN 970-1070 p. Longueur des corbules. ..................... gun pm Distribution géographique. — Mers australes (Lamouroux, Lamarck). Ile Rottnest (BALE). Aglaophenia cupressina Lamouroux. À glaophenia cupressina Lamouroux [1816], p. 169. Plumularia bipinnata Lamarck [1816], p. 126. Aglaophenia cupressina Lamouroux [1824], p. 612, PI. XLI, fig. 1-3. — cupressina Lamouroux [1824 a], p. 16. — cupressina KircHENPAUER [1872], p. 27, Taf. I, fig. 12. L'hydrothèque ne montre pas un bord circulaire entier, comme l'indique le dessin de KiIRCHENPAUER, mais un bord (1) Dans une note préliminaire (1907 a), je décris une autre espèce de Theco- carpus (T. Giardi) à corbule fermée, mais dont l’hydrothèque située à la base des côtes est bien développée. (2) Il s’agit ici de la distance des étranglements articulaires dorsaux. (3) Y comprise la carène médiane. 392 ARMAND BILLARD sinueux (fig. 5). Cette espèce est surtout caractérisée par le développement des dactylothèques. La dactylothèque médiane, dont le diamètre égale presque celui de l’hydrothèque, présente un épaississement ile ne oblique. Les dactylothèques latérales sont divisées en deux parties : une supérieure faisant forte- ment saillie latéralement et une inférieure très peu saillante et sou- vent difficilement visible. L'hydro- thèque est traversée par un repli intrathécal plus ou moins déve- loppé qui, à son maximum de développement, aboutit soit au-des- sus, soit au-dessous de l’épaississe- ment interne de la dactylothèque médiane. Ce repli, de même que la partie inférieure de la dactylothèque la- térale, n'est pas loujours aussi vi- sible que le représente la figure 5. L'hydroclade montre deux forts épaississements : l’un oblique par- tant de la limite de séparation des deux régions de la dactylothèqué latérale, l’autre perpendiculaire, continuant le repli intrathécal. Le pédoncule de la corbule montre une hydrothèque accom- pagnée de ses dactylothèques. Les corbules ne sont pas en assez bon état pour que je puisse compléter la description de Lamou- ROUX [1824] et en donner une figure plus nette. Fig. 5.— Hydrothèque de l’Aglao- phenia cupressina Lamx. Dimensions : Longueur des articles hydrothécaux........... "300-350 Largeur des articles hydrothécaux............. 190-230 à — des hydrothèques (à l’orifice).......... 80-90 y — des dactylothèques médianes(à l’orifice). 55-70 u A mdes@orbulesss: pe EEE. 810u Éonctreur demcorbules Er ER REC MONET + Distribution géographique. — Océan Indien (Lamouroux, Lamarcr). Singapore, Manille (KircHeNPAUER). Outre l’échantil- lon de la collection Lamarck; le Muséum possède un échantillon HYDROÏDES DE LA COLLECTION LAMARCK 3393 provenant des Philippines (D° Cuxix) et un autre de la Nou- velle-Frlande (Neu-Mecklenburg). Aglaophenia uncinata (Lamarck). Plumularia uncinata Lamarck [1816], p. 125. Les échantillons de la collection Lamarcr et étiquetés de sa main appartiennent à l'espèce linnéenne Aglaophenia pluma (LiNNÉ), et Lamaror s'est trompé en leur donnant comme synonyme le Sertularia pennaria EsPper qui est d’ailleurs une espèce indéterminée. Celle-ci, d'après KircHenPauER [1872|, correspondrait le plus à son espèce Aglaophenia patula qui est synonyme de Lytocarpus filamentosus (LAMARGK) (v. p.324). Par, conséquent, à mon avis, le nom d'Aglaophenia pennaria EsPer qui ne peut être attribué à aucune espèce d'une façon certaine doit disparaître de la nomenclature. Paris, le 29 janvier 1907. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 4883. ALzman (G.-J.). — Report on the Hydroida dredged by H. M. S. « Chal- lenger » I. Plumularidæ (Rep. scient. Results Chall, Zool., vol. VII, 551p: 2204P1-): 4881. Baze (W. M.). — On the Hydroida of Southern Australia, with deserip- tions of supposed new species and notes on the genus Aglaophenia (Journ. Micr. Soc. Victoria, 36 p., PI. XII-XV). 1884. In. — Catalogue of the australian hydroïd Zoophytes (Sydney, 4°, 198 p., 19/pl°)- 1886. In. — The genera of the Plumulariidæ with observations on various australian Hydroids (Proceed. Roy. Soc. Victoria, vol. XXII, 38 p.). 1893. 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II-VIIL, et Wien. je ôlder, gr. in-8°). 1900. Nurnnc (C. C.). — American Hydroids 1. The Plumularidæ (Smithson. Instit. U. S. Nat. Mus., Special Bulletin, in-4°, 285 p., 113 fig., 34 PI.). TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME : Recherches sur les Organes génitaux des Bradypodidés et sur leurs moyens de fixation, par RÉMY PERRIER. 0 1 Revision des Ephippigerinæ, par M. L Bozivar....................... 38 Monographie des Onychophores, par M. E.-L. Bouvier................ 61 Hydroïdes de la Collection Lamarck du Muséum de Paris, par ArmanD 317 BILPARDE SERIES SE ne 0 NE AE AU RE Qu A SAN PE EP ES TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS CE VOLUME Planches [ et IL. — Organes génitaux des Bradypodidés. Ccrselr. — Imprimerie En. Cnréré. matt UNE fs it a AURAS STE CIE | LCR ET ONNET ARTE E | Ne. ANT \ 1 st px | JF nr 1 ' L Serre. . Anr.des Se.nat. Ÿ TI167T Y1v T R Pe Devove de J ÿLe, LUE TELE LEE Ann.des Se.nat. 9% Ser1e- Ê Zoo. TV _ PL. 1et 2. Jalbateme Paris A. Bénard, ith. Masson 80 1 éditeurs R Perrier nv Devove del. 83 ANNÉE. — IX° SÉRIE T. V. N°1. ANNALES SUIENCES NATURELLES ZOOLOGIE COMPRENANT L’'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L’'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. EDMOND PERRIER TOME V. — N1 (Ge Cahier commence l’abonnement aux Tomes V et VI) PARIS MASSON ET C'", ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (ÿL1°) 1007 MAY 7 1907 1907 9 National M use” Paris, 30 FR. — DÉPARTEMENTS ET ÉTRANGER, 32 FR. Ce cahier a été publié en mars 1907. Les Annales des Sciences naturelles paraissent par cahiers mensuels, Conditions de la publication des Annales des sciences naturelles NEUVIÈME SÉRIE BOTANIQUE Publiée sous la direction de M. PH. VAN TIEGHEM. L'abonnement est fait pour 2 volumes gr. in-8, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d’une année. ZOOLOGIE Publiée sous la direction de M. Epmonp PERRIER. L'abonnement est fait pour 2 volumes gr. in-8, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d'une année. Prix de l'abonnement annuei à chacune des parties, zoologie ou botanique Paris : 30 francs. — Départements et Union postale : 32 francs. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées, pour la partie géologique, par M. Hégerr, et pour la partie paléontologique, par M. A. MiiNE-Epwanps. Tomes I à XXII (1879 à 1891). CHAQUE NOIUMENEEAR PEER PRE RCE 15 fr. Cette publication est désormais confondue avec celle des Annales des Sciences naturelles. Prix des collections : PREMIÈRE SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. (are). DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 950 fr. QUATRIÈME SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. CINQUIÈME SÉRIE (1864-1873). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. SIXIÈME SÉRIE (1874à 1885). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. SEPTIÈME SÉRIE (1885 à 1892. Chaque partie, 20 vo]. 300 fr. HuiriÈME SÉRIE (1895 à 1994). Chaque partie, 20 vol. 300 fr. GÉoLoGtE 1,29 vole SAMPLE AE ER ER 3300fr. MASSON ET C”, EDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120. BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 120 — PARIS — VI: ARR. EXPÉDITION Antarctique F rançaise (1903-1905) Commandée par le D' JEAN CHARCOT Sciences naturelles : Documents scientifiques OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE Sous Ja Direction de L. JOUBIN, professeur au Muséum d'histoire naturelle POISSONS . . . . TUNICIERS. . . . MOLLUSQUES . CRUSTACÉS . . ÉCHINODERMES. HYDROIÏDES . . . Fascicules publiés : PP Ne EN MSC in ANde 2 pases ES ire Par Siuiter. 1 fasc. in-4 de 50 pages et 5 planches hors TORTCN ANNEES LEE Ver Let RUE CS AA A re 8 fr. Nudibranches et Marséniadés, par A. VAYssIERE. — Céphalopodes, par L. JousiN. — Gastropodes et Pélécy- podes, par En. Lamy. — Arnphineures, par le D’ Jon THigce. 1 fascicule in-4 de go pages et 6 planches HONSMIENTE ee NUL VIRE RENE ERA 12 fr: Schizopodes et Décapodes, par H. CourTiÈèRE. — /sopodes. par HarrieTT RicHaRpson. — Amphipodes. par Ep. CHEVREUX. — Copépodes, par À. Quinor. 1 fasc. in-4 deMSopasesen6 planchesthors texte. VE MMNSO Tr Stellérides, Ophiures et Echinides, par R. KœuLer. — Holothuries, par C. Vaney. 1 fasc. in-4 de 74 pages et OSPIANCHESAROISMEXIER ME 1. 1 M 1200 Par ArManD Biccarp. 1 fascicule de 20 pages. . 2 fr. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CAHIER Recherches sur les organes génitaux des Bradypopidés et sur leurs moyens de fixation, par RÉMY PERRIER. Revision des Ephippigerinæ, par M. I. Bozivar. Monographie des Onychophores (suite), par E. L. Bouvier. TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS CE CAHIER Planches I et II. — Bradypopidés. Correir.. — Imprimerie En. Créé. 83° ANNÉE. — IX° SÉRIE T. V./N°5°9, 3 et 4. ANNALES SCIENCES NATURELLES ZOOLOGIE COMPRENANT . L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFIGATION ET L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. EDMOND PERRIER TOME V. — N°: 2, 3 et 4 PARIS MASSON ET C*, EDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (vit) 1907 PARIS, 30 FR. — [ÉPARTEMENTS ET ÉTRANGER, 32 FR. << INETUE Ce cahier a été publié en mai 1907. à : : | 1 ( (27208 Les Annales des Sciences naturelles paraissent par cahiers mehsuelUN 10 190 NWational Ên uSC ÿ ; Conditions de la publication des Annales des sciences naturelles NEUVIÈME SÉRIE BOTANIQUE Publiée sous la direction de M. Pr. VAN TTEGHEM. L'abonnement est fait pour 2 volumes gr. in-8, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d’une année. ZOOLOGIE Publiée sous la direction de M. EnmMonn PERRIER. L'abonnement est fait pour 2 volumes gr. in-8, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d'une année. Prix de l'abonnement annuel à chacune des parties, zoologie ou botanique Paris : 30 francs. — Départements et Union postale : 32 francs. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées, pour la partie géologique, par M. Hégerr, et pour la arlie 5 P P 8 gique, p P P paléontologique, par M. A. Mrrne-Enwanps. Tomxs I à XXII (1879 à 1891). Chaque Voliime IAA RTS 15 fr. Cette publication est désormais confondue avec celle des Annales des Sciences naturelles. Prix des collections : Première sékie (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. (/are). DeuxièME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. QUATRIÈME sék1E (4834-1863). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. CINQUIÈME SÉRIE (1864-1873). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. SIXIÈME SÉRIE (1874à 1885). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. SEPTIEME SÉRIE (1885 à 1894.. Chaque partie, 20 vol. 300 fr. Hurnème SÉRIE (1895 à 1994). Chaque parlie, 20 vol. 300 fr. Géorgie 22 mlumes CLONE EEE ECEER ER EPE 330 fr. MASSON ET C", ÉDITEURS LIBRAIRES DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE 120. ROULEVARD SAINT-GERMAIN, 120 — PARIS — VI: ARR. Vient de paraitre : LES VENINS LES ANIMAUX VENIMEUX ET LA SÉROTHÉRAPIE —— ANTIVENIMEUSE —— PAR A. CALMETTE MEMBRE CORRESPONDANT DE L'INSTITUT ET DE .L' ACADÉMIE DE MÉDECINE. DIRECTEUR DE L'INSTITUT PASTEUR DE LILLE. 1 vol. in-8° de xvI-396 pages, avec 125 figures dans le texte. RATETONCS Re AE 12 fr. Depuis quinze ans, le docteur Calmette n’a cessé de s’occuper de la physiologie des venins ; il a publié ou fait publier par ses élèves, dans les recueils scientifiques français, anglais ou allemands, soit sur les venins et les divers animaux venimeux, soit sur la sérothérapie antivenimeuse, un assez grand nombre de mémoires qu’il devient difficile de collationner. Le moment était donc bien choisi d’en faire l’objet d’une monographie, qui pourra rendre de grands services à tous ceux que passionnent les recherches biolo- giques. La sérothérapie antivenimeuse, maintenant établie sur des bases scientifiques, est entrée dans la pratique médicale courante. Dans chacun des pays où les morsures ve- nimeuses représentent une importante cause de mortalité pour les hommes et pour les animaux domestiques, des laboratoires spéciaux ont été officiellement organisés pour la préparation du sérum antivenimeux. Il ne reste plus qu’à en apprendre l’usage à ceux qui l’ignorent. Ce livre n'ira pas jusqu’à eux. Mais les médecins, les naturalistes, les voyageurs et les explorateurs auxquels il s'adresse sauront vulgariser et appliquer les notions qu’il leur enseignera. — Les physiologistes le liront également avec profit, car l’auteur a complété son ouvrage par une étude très complète des venins dans toute la série animale et les travailleurs pourront approfondir une foule de questions encore obscures relatives aux actions de ces venins. — Un grand nombre de belles figures illustrent ce volume et en font un ouvrage très luxueux. TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE CAHIER Monographie des Onychophores (suite), par E.-L. Bouvier. ConBeis. — Imprimerie Ev. Craré. 83e ANNÉE. — IX< SÉRIE T. V. Ne 5 et6. ANNALES DES SUIENCES NATURELLES UVOLOGIE COMPRENANT L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE M. EDMOND PERRIER TOME V. — Nes 5 et 6 PARIS MASSON ET C'", ÉDITEURS LIBRAIRES DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE 120, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (ve) 1907 PASSAT SUN à; L à A1 PARIS, 30 FR. — DÉPARTEMENTS ET ETRANGER, LÉ Ge cahier a été publié en juin 1907. JUL j Ÿ PA Les Annales des Sciences naturelles paraissent par cahi ehs mensuels Conditions de la publication des Annales des sciences naturelles NEUVIÈME SÉRIE BOTANIQUE Publiée sous la direction de M. Pr. VAN TIEGHEM. L'abonnement est fait pour 2 volumes gr. in-8, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d’une année. ZOOLOGIE Publiée sous la direction de M. EpmMono PERRIER. L'abonnement est fait pour 2 volumes gr. in-8, chacun d'environ 400 pages, avec les planches correspondant aux mémoires. . Ces volumes paraissent en plusieurs fascicules dans l'intervalle d'une année. Prix de l'abonnement annuel à chacune des parties, zoologie ou botanique Paris : 30 francs. — Départements et Union postale : 32 francs. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées, pour la partie géologique, par M. HÉBERT, et pour la partie paléontologique, par M. A. Mizne-EpwaRps. Tomes I à XXII (1879 à 1891). Chaque volume. MR nee 15 Tr. Cette publication est désormais confondue avec celle des Annales des Sciences naturelles. Prix des collections : PREMIÈRE SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. (are). DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). . ‘Chaque partie, 20 vol. 250 fr. TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 9250 fr. QUATRIÈME SÉRIE (1834-1863). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. CINQUIÈME SÉRIE (1864-1873). Chaque partie, 20 vol. 9250 fr. SIXIÈME SÉRIE (14874à 1885). :: Chaque partie, 20 vol. 250 fr. SEPTIÈME SÉRIE (1885à1894. . Chaque partie, 20 vol. 300 fr. HuiTièMEe SÉRIE (1895 à 1994). Chaque partie, 20 vol. 300 fr. GéoLogié 99 :volmes ii res ER RER Re etre 330 fr. MASSON ET LIBRAIRES DE IE C', L’ACADEMIE DE MÉDECINE 120. BOULEVARD SAINT-GERMAIN, ÉDITEURS 120 — PARIS — VIe ARR. EXPÉDITIONS SCIENTIFIQUES Travailleur et du “ Talisman ” PENDANT LES ANNÉES 1880, ue 1883 1882, None publié sous les auspices du ministère de l’instruction publique SOUS LA DIRECTION DE A. MILNE-EDWARDS (De 1888 à 1900) ET CONTINUÉ PAR Epmonp PERRIER MEMBRE DE L'INSTITUT MEMBRE DE LA COMMISSION DES DRAGAGES SOUS-MARINS DIRECTEUR DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE Vient de paraître : ANNÉLIDES er GÉPHYRIENS Par L. ROULE PROFESSEUR À L' UNIVERSITÉ DE TOULOUSE. CŒLENTÉRÉS ATLANTIQUES ŒUVRE POSTHUME DE AÀ.-F. MARION MEMBRE CORRESPONDANT DE L'INSTITUT. Réuxis PAR Pauz GOURRET SOUS-DIRECTEUR DE LA STATION ZOOLOGIQUE DE MARSEILLE. PugLiés par A. VAYSSIÈRE PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE MARSEILLE. HYDROÏDES Par ARMAND BILLARD . AGRÉGÉ DE L UNIVERSITÉ, DOCTEUR ÈS SCIENCES. HUITIÈME VOLUME OPHIURES Par R. KŒHLER PROFESSEUR DE ZOOLOGIE À L'UNIVERSITÉ DE LYON. CÉPHALOPODES Par H. FISCHER CHEF DES TRAVAUX PRATIQUES DE ZOOLOGIE A LA FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS. ET L. JOUBIN PROFESSEUR AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE. BRYOZOAIRES Par L. CALVET SOUS-DIRECTEUR DE LA STATION ZOOLOGIQUE DE CETTE. I HG volume in-4°, de 496 pages, avec figures dans le texte et 30 planches hors texte en noir et en couleurs EE PR 50! fr. TABLE DES MATIÉRES CONTENUES DANS CE CAHIER Monographie des Onychophores (fin), par E.-L. Bouvier. Hydroïdes de la Collection Lamarck du Muséum de Paris. I. Plumu- —larïidæ, par Armand Brcrar». Corsen.. — [Imprimerie Er. Créré. FPMO 21427 #11} ÿ RA : ANA à C2 HE