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Rues SR D #yr COLLE TION A PARIS, CHEZ BÉCHET JEUNE, LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE , PLACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE N. 4. 1824. CE es Du. ANNALES... DES SCIENCES -NATURELLES. Nore sur les dépôts renxiAtRes er! BAsALTIQUES de la partie du Wirtemberg et de la Bavière , au nord du Danube. Par M. Aux Bové. Au nord du Danube, la Bavière et le Wirtemberg ne présentent que fort peu de terrains tertiaires ; néan- moins il paraît que les eaux qui ont déposé les Argiles plastiqueset les Lignites de la Bohème , ont aussi trouvé moyen d’en former jusqué dans le Bayreuth , en effet on voit à Artzherg un dépôt de Lignite à Coquilles d’eau douce qui renferme beaucoup de graines fossiles dont une espèce a été figurée par M. de Schlotheim sous le nom de Carpolithes rostratus. D'ailleurs on n’observe que des marnes de rivières semblables à celles du Rhin, comme dans la partie in- férieure de la vallée du Mein, sur le plateau d'Empfin- gen, dans le Wirtemberg, etc., et quelquefois des Tufs calcaires à ossemens , comme à Cannstadt, et plus rare- ment des calcaires d’eau douce plus anciens, comme dans le distriet Im Riess , à Steinheim et à Ulm. Ces dernières roches gissent toujours comme le dépôt \ d’eau de la vallée du Lôse , dans le fond de grands bas- Tous IE. — Mai. 1 ) (6) 1% . Pis huit. Fi Si sins jurassiques, qûi Communniquaient probablement au- trefois avec le grand bassin tertiaire sud de la Souabe et de la Bavière; ainsi dans le ‘Riess, on les trouve dans une grande cavité jurassique traversée de plusieurs pe- tites rivières. Les limites de ce dépôt y sônt environ Manheim, Wemdingen, OEttingen, Fremdingen, In- gelspot, Wallenstein , Nordlingen, Eglingen , Amérdin- gen, Deggingen et Héroldingen , et il est évident que la Werniz qui se jette à Donaulventh dans le Danube occupe le fond dé l’ancien canal d'écoulement des eaux de ce bassin, et il est tout naturel que cette rivière ait approfondi. Les calcaires d’eau douce de ice district sont par petits amas plus ou moinsétendus, ou bien ils s'élèvent en col- lines de soixante à quatre-vingts pieds de haut : tel est le rocher sur, lequel est. bäti le château de Wallenstein , telles sont aussi les buttes de Stofelsberg et de Galgen- berg, près de Nordlingen, et sd” autres près dela plupart des Jieux cités. | « M. Voith d’Amberg, qui prépare une idees complète de cette contrée, a bien voulu me commu- niquer que la partie inférieure de ces dépôts consiste en un calcaire compacte poreux grisâtre ou brunâtre qui renferme de grandes Lymnées, des Planorbes et des Hélices, et qui est identique avec les roches semblables du sud-ouest de la France. Dans la partie supérieure, les masses deviennent marneuses et assez schisteuses, et sont pétries surtout de Planorbes , de Paludines et de Cypris. Près de Heidenheim , la chaîne jurassique porte aussi dans ses vallées assez profondes des traces évidentes de grands cours ou d’amas d’eau, ét les environs de Steinheim (7) ont même l'air d’avoir été une espèce de ‘bassin ou de cul-de-sac de bassin qui communiquait avec lereste de la masse d’eau de la vallée de Heidenheim par lé vallon maintenant sec du Stubenthal, et cet amas d’eau semettait en communication avec le grand bassin Lertiaire de la Bavière par le lit actuel de la rivière de Brenz, dans da partie supérieure de laquelle il y a même encore un lac. Il est même probable que ce bassin n’a cessé que fort tard de former un lac, car d’abord on voit encore dis- tinctement dans le Stubenthal, qui a une demi-heure de long , le lit d'un ruisseau qui a quelques pieds de pro- fondeur , et qui sert maintenant en partie de route; en- suite tout le fond de ce vallon est couvert de cailloux ju- rassiqués , et enfin à l’issue du bassin de Steinheim dans le vallon du Stubenthal , l’on observe une hauteur én- croûtée de marnes argileuses semblables à celles qui pa- raissent de la date la plus récente. Il paraîtrait, d’après cela, qu'il y a eu, d’abord ici, un bassin d’eau douce qui a produit fort anciennement un dépôt, et qu’en- suite il y a eu ün lac avec une ile. Le courant, qui déchargeait l’eau de ce lac, est venu naturellement dé- poser une partie de son limon entre de petits rochers bas de calcaire jurasique, qui retenait en partie les eaux et les empêchait de s’écouler jusqu’à ce qu’enfin elles ont rompu leur digue. Le bassin de Steinheim peut avoir une demi-lieue de tour dans le bas, et environ deux àtroïs lieues dans son contour supérieur , en supposant tout le bassin actuel rempli. Les montagnes, qui environnent ce cul-de-sac évasé , ont environ cent à cent cinquante pieds de haut, et descendent en pente douce dans la plaine en ne pré- sentant que çà et là, à l'entrée du Stubenthal, quelques rochers escarpés. (8) C'est au milieu de ce bassin , que se trouve le dépôt d'eau douce qui y forme entre Steinheim, et Sontheim, une colline allongée du nord au sud et d'environ quatre- vingts pieds de haut; elle est séparée des montagnes jurassiques par un espace de trois à cinq cents pieds de large, elle a une forme elliptique et a environ sept. à huit minutes de long et cinq minutes de large. Le dépôt d’eau douce est formé de deux assises assez distinctes, l’une inférieure sablonneuse , et l’autre com- pacte tufacée ; et il semble reposer sur une proéminence calcaire , puisque sa partie septentrionale présente dis- tinctement des couches qui sont au milieu horizontales , tandis qu’ellesse courbent et inclinent des deux côtés dans un sens opposé et sous un angle d'environ quinze degrés. Les couches qu’on y observe sont environ les suivantes : Sable marneux assez coquiller, d’une épaisseur in- connue. Marne calcaire endurcie à débris de poissons , et avec quelques coquillages. ARCS PONS MAO PET à Pres Sable marneux coquiller, avec des lits trés-coquillerss er en a nndiie dette TOO Marne-caloaite su. Luttes: af dia a « Sable marneux, avec 3 petits lits en- APN: Door cr OU re à ri ts 3 Marné cHiote 52.70 4 2 /NRir « v + Sable marneux assez coquiller, ayant dans sa parte supérieure trois lits un peu pndutos:27 l'a ir di os CROIS rive 6 Marne calcaire endurcie. . . . , « 3 Sable marneux assez coquiller , et à bancs:très-coquillers.. 6 614 5m ve M4 Calcaire magneux, 4: SALE boit, @ 3 Sable marneux jaunâtre , très-coquiller. + « LE C9} Calcaire marneux. . , . . : . 4 pieds 4 pouces, Sable marneux peu coquiller, brunâtre, 1 6 : Sable coquiller jaune, blanchâtre. . . 1 3 Calcaire marneux endurci. . . . « 1 Sable marneux coquiller, jaune blan- CHAOS LPO 0 0 MONO ECMRINTNE 4 Calesiré marheux. 5745: OEM 2 Sable marneux coquiller, jaune blan- cbtne"e "10509 0P 0 PE ET UN ALES « Caltaire marneux. 2: 17". 2 Sable manage" 0e ME COURS « Calcure marheuz. ‘+ + + 7 VNNI0e ni Sable marneux , avec plusieurs lits de calcaire marneux endurcis. . . . . 3 « Après cela, la terre végétale recouvre un espace peu considérable , et au - dessus se trouve une masse de cal- caire d’eau douce endurci brun, à tubulures, qui a trente à quarante pieds d'épaisseur. Cette dernière roche parait être un Tuf calcaire , plus ou moins endurci , et elle forme sur la crête de la colline, par la décom position de ses partiestendres, des masses entassées d’une forme ds “ ou angulaire tout- à-fait bizarre. | Les coquillages calcinés qu’on observe dans ce dépôt sont surtout dans les marnes sablonneuses ; ce sont de grandes et petites Paludines ? qui ont été figurées fausse- ment come des coquilles vivantes par Schroter ( die Geschichte der Flussconchyhen par 3. S. Schroter , pl.6 fig. 10, 1779) : ces coquilles varient beaucoup de forme , et ont une spire élevée à la manière des. Pa- ludines, ou aplatie comme celle des Planorbes. Outre ( 10.) | ces coquillages si abondans qu’on peut les ramasser par pellées , l’on y rencontre plus rarement des Lymnées et de grosses Hélices. On yvoit encore des débris de pois- sons d’eau douce et même des squelettes de poissons, qui sont surtout conservés dans certains lits inférieurs de marne sablonneuse endurcie. Enfin M. Lupin m’a mon- tré un calcaire légèrement siliceux et à potamides qui proviendrait., suivant ce savant , de ce lieu. Dans le calcaire compacte l’on ne remarque pas célte abondance vraiment prodigieuse de coquillages ; ils y sont infiniment plus rares et accompagnés de débris de végétaux de marécage. Le calcairesd'eau douce d'Ulm, qui recoûvre la do- Jlomie jurassique sur le haut du mont Michelberg et de la montagne voisine , peut bien aussi, malgré son élévation, avoir été formé dans un bassin jurassique dont les parois auront été détruites plus tard au sud, à l est et à l’ouest. Cette roche grisâtre ou blanchâtre y est compacte, à tubulures, et à Lymnées, , Planorbes et Hélices , ou bien elle présente la structure concrétionnée de certains cal- caires d’eau douce du sud de la France, et laisse mème apercevoir le passage de cette structure à l'apparence compacte. À | Des dépôts basaltiques, sont, cà et là, formés au nord du Danube soit au pied de la chaîne jurassique comme les collines phonolitiques de l’Hegan (Hohentwiel, etc. ) soit sur la limite des terrains intermédiaires etsecondaires du Fichtelgebirge ; comme à Parkstein, Neustadt am Culm, ou bien au milieu de la chaîne jurassique , comme près d'OEttingen, de Rohau et de Nordlingen, autour d'Urach au château ruiné de Hohenwitlingen et au haut de la route d'Urach à Ulm, enfin vers la cime du plateau nm gi à (ri) jurassique , près d'Owen , de Gechingen et de Geifingen au mont Eifenrüttel, près de Dottingen , non loin de Meïmingen , et aux monts Steinberg et Wartenberg près de Doneschingen. Dans le premier groupe près de Hohentwiel , ce sont, de petits cônes phonolitiques accompagnés de matières tufacées; au pied du Fichtelgebirge ce sont, surtout, des Basaltes , sortis des terrains anciens en colownes à la manière des Basaltes d'Eisenach. Le Basaltesde Parkstein paraît surtout remarquable par ses morceaux empâtés d’une roche porphyrique ré- duits à l’état jaspoïde ou formant le Jaspe basaltique de Hausmann ; les couleurs de ce produit altéré sont, comme ailleurs ; le gris, le wiolâtre et le gris noirâtre. Les masses basaltiques au milieu du calcaire jurassique sont le plus souvent des matières tufacées , et rarement des Basaltes, comme, par exemple près de Doneschin- gen, où ils traversent les roches secondaires sous la forme des filons (1). Les matières tufacées sont des ag- grégats de morceaux de calcaire ; jurassique, et de schiste micacé ou de’ transition , plus ou moins altérés et cimen- tés ensemble par une matière basaltique plus ou moins poreuse, quelquéfoïs à Cristaux de pyroxène et infiltrée de Chaux carbonatée: Ces roches se séparent en partie en masses globulaires ou angulaires, et en partie en strates irréguliers , et elles paraissent remplir des filons ou des fentes courtes mais quelquefois assez larges. Il est très-difficile de les suivre pendant long-temps ; le plus ;ouvent on ne voit que des amas tufacés couverts d'argile ou de terre végétale, et leur contact avec le cal- à | R (1) Communication de M. le professeur Schübler de Tübingue. (12) caire jurassique se trouve caché. Il paraîtrait probable que l’agent volcanique n’a pas été dans cette contrée assez puissant pour traverser avec ses laves toutes les roches secondaires et pour former des cônes ou des cou- rans basaltiques. Ossenvarions sur les prétendus suLwuxes qui se déve- . loppent dans l'intérieur des capsules de quelques espèces de Crinum ; . L2 . Par M. Acucre RicHarDn.. Dans un grand nombre du Végétaux , particulière- ment dans la classe des Monocotylédons , il se développe soit à l’aisselle des feuilles , soit à la place même des fleurs , des espèces de petits bourgeons , tantôt formés d'écailles , tantôt entièrement charnus. C’est à ces corps que l’on a donné le nom de Bulbilles, par la comparai- son qu’on en a faite avec les bulbilles, au moyen des- quels les bulbes des Liliacées se renouvellent chaque an- née. Ces organes se distinguent des bourgeons propre- ment dits , en ce qu'ils peuvent se développer lorsqu'ils ont été détachés de la plante-mère , sur laquelle ils ont pris naissance, et lorsqu'on les place dans la terre ou dans autre milieu propre à leur accroissement. Les véritables bourgeons , au contraire, ne peuvent s’accroître que sur le végétal qui les a formés, ou sur les individus analo- gues avec lesquels on les met en rapport par le moyen de la greffe. Ces bulbilles sont généralement composés d’écailles épaisses , charnues , étroitement appliquées les unes sur les autres , #t contenant dans leur intérieur un jeune bourgeon qui doit , par son élongation aérienne, donner naïssance à un nouvel individu , même lorsqu'on les aura détachés de la plante-mère. ) ce caractère , ) (13) ils ressemblent absolument aux graines ; en effet, les écailles qui les forment extérieurement , sont analogues aux enveloppes de la graine, et le germe représente l'embryon renfermé dans celle-ci. Mais quoique par leur développement, ces deux corps se ressemblent beaucoup, il existe néanmoins entre eux une différence essentielle. En effet, un jeune embryon végétal se compose déjà de toutes les parties qui doivent plus tard former le Végétal parfait. On y trouve les. rudimens de la racine, de’ la tige, des feuilles , etc. Par l’acte de la germination , ces divers organes, déjà préexistans , ne font que se dévelop- per et s’accroître. Dans un bulbille qui se développe, il y a formation de parties nouvelles. 11 n’y avait aucune trace de racine ; il y a en quelque sorte création de cette partie. | Un grand nombre d'auteurs ont également parlé de bulbilles charnus , se développant dans l'intérieur des capsules , et y remplaçant les graines. Cette observation a surtout été faite dans plusieurs Plantes Monocotylé- dones des genres Crinum , Amar yllis, Agave, etc. Ayant eu l’occasion d'observer ces prétendus bulbilles dans trois espèces de Crinum , savoir Crinum asiaticum, C: erubescens , et C. Taïtense, nous avons pu recon- naître leur structure ét nous assurer de l’erreur des au- teurs qui les ont considérés comme des bulbilles. Décri- vons d’abord ces corps, tels que nous les avons vus, avant de rien décider sur leur nature. Ces prétendus bulbilles ont une forme irrégulièrement arrondie , et la grosseur des graines du Marronnier d'Inde ou Hippocastane. Extérieurement, ils sont recouverts d’une sorte d’épiderme brunâtre, épais , sec, s'enlevant par plaques irrégulières. Sur un des points de ces corps, (14) on: observe une sorte de cicatrice ; au moyen de laquelle ilsadhéraientà la plante-mère. Malheureusement, n’ayant pu observer ces organes en place , nous ne saurions rien assurer à cet égard. Si l'on en coupe un en travers, un peu au-dessus de son milieu et parallèlement à la cica- trice ombilicale dont nous avons parlé , on le troûve entièrement formé d’une masse charnue , blanche , légè- rement verte vers l'extérieur. Cette masse <é éomposé d’un tissu cellulaire compacte , sans apparence de vais- seaux.. Vers la partie inférieure dé cet organe , on trouve du côté de la cicatrice un petit corps totalement inclus, et dont l’une dés extrémités correspond au poînt d’atta- che. Ce corps est ovoïde ; un peu recourbé , térriné par un petit mamelon à chacune dé ses extrémités. Il n’est personne qui , d’après cette simple description’, né reconnaisse dans ces prétendus bulbilles charnus , dé vé- ritables graines. En effet on y trouve un tégument pro- pre, sous lequel existe une masse épaisse dé tissu cellu- laire, qui est l’endospérme, et le petit corps qu'il réniferme | près de sa base , est le véritable embryon: Si on le 'fend dans le sens de sa longueur, on voit qu’il se compose d’une partie externe ou corticale, et d’une partie inté- rieure ou celluleuse. Vers l'értrémité inférietré ; celle qui correspond à la cicatrice ombilicalé ; on trouve an mamelon conique obtus et intérieur qui ést la radiculé coléorhizée. Tous lés doutes ; s’il en pouvait réster quel- ques-uns, disparaîtraient au moment dé la gérminiation. En effet, on. voit le petit corps'intériéar prendré ‘seul de l'accroissement. Son extrémité inférieüre s’ allotige, perce la couche d’endosperme et de tégument propre qui la recouvrait, se montre au dehors. Bientôt le cotylédon qui a été entraîné hors de la graine’ par l radictile , né ) (15) tarde pas à s’allonger, tandis que celle-ci donne nais- sance à plusieurs radicelles qui s'enfoncent dans la terre. … D'après ce qui précède , il est évident que ces préten- dus bulbilles ne sont rien autre chose que de véritables graines. Mais bien que leur orgauisation intérieure n'ait rien de particulier, cependant elles diffèrent beaucoup des autres graines du même groupe par leur grosseur énorme. En eflet, dans les autres espèces de Crinum ou d'Amaryllis qui n'offrent pas cette particularité , les graines sont généralement comprimées , assez minces , et leur volume est à peine la cinquantième partie des graines bulbiformes dont nous venons de donner la des- cription. Quelle peut être la cause d’un pareil accroisse- ment? Nous l'ignorons. Mais une circonstance digne d’être remarquée , c'est que toutes les fois que ce phé- nomène a lieu , on ne l’observe que dans un très-petit nombre des ovules qui, comme on sait, sont en grand nombre dans chacune des trois loges de l'ovaire, ét qui avortent presque tous. En second lieu , le péricarpe , les cloisons sont:à peine formés et, d’une ténuité extrême ; il semble alors que le petit nombre de graines qui se dé- veloppent , absorbent et détournent à leur profit tous les fluides nourriciers, déstinés à la formation et à l’ac- croissement des autres parties conStituantes du fruit : de- là l'avortément de celles-ci. Dans ce cas, le péricarpe ne rémplit qu'imipañfaitement sés: fonctions, qui sont de protéger les jeunes graînes jusqu’à leur maturité. La spathe y supplée en partie; en eflet , après la féconda- tion’ et la chute des enveloppes florales. elle sé resserre sur les jeunes fruits et les recouvre étroitérent jusqu’à leur parfaite maturité. En résumé, les corps charnus et tubériformes que ( 16) : l'on trouve quelquefois dans l’intérieur des capsules de certaines espèces de Crinum , et que l’on a désignés sous le nom de Bulbilles charnus , ne sont que de véritables graines , dont l’organisation intérieure est absolument 1 a mème que celle des autres organes du même genre , dont elles ne diffèrent que par un volume Penubobp plus con- sidérable. Explication de la Pull à 4. Fig. 1. CriNum TAÏTENSE, Red. a. coupe d’une graine bulbiforme. b. Endosperme. c. Embryon. d’. Embryon séparé de RE naturelle. B. Le même, grossi. C’. Sa coupe. Fig. 2. Germination d’une graine bulbiforme, du Lens: ERUBESCENS. Wild. Norce sur la modification du tét de certaines espèces de MoLLUSQUES - ADHÉRENS. Par M. DerRancCe. Al CERTAINES espèces de Mollusques à coquille adhé- rente, nous présentent des faits très-singuliers, et qu'il ne nous est peut-être pas permis d'expliquer. Quel- ques-unes , telles que certaines Huîtres, des Plicatules, des Anomies et des Balanes, en plaçant leur valve in- férieure ou leur base sur d’autres corps; soit pour ÿ adhérer en tout ou en partie, ou pour s'y poser seu- lement, copient la forme des corps sur lesquels elles adhérent , et cette valve porte non-seulement en dessous l'empreinte des formes du corps sur lequel elle a été placée , maïs encore la valve supérieure répète ces mêmes formes, et quelquefois dans les plus petits dé- tails, sans que dans l’intérieur des valves on les aper- coive. | Je possède des Huitres fossiles quiont adhéré sur des (17) | Peignes ou sur d’autres coquilles striées ; et qui portént sur les deux valves, tant en dessous qu'en:dessus , la copie de ces stries , disposées sonvent daus un sens dif- férent de l'accroissement dela coquille qui les a copiées. Une autre Huître fossile de petite espèce (Ostrea eruca, var. B. Def.), ayant adhéré sur une Astrée cylindrique , a copié tant en dessous qu'en dessus de ses valves , les lames fines de chacune des étoiles, se a cou- vertes, | | AT Une autre espèce, mince et aplatie ; s’est attachée sur une Gryphite, et a copié avec tant de fidélité les stries d’accroissemént de la coquille sur laquelle elle adhère, qu’on la confond avec elle, Une Huître non. fossile, dont:on voit la figure dans l'Encyclopédie Méthodique , pl. 184 , fig. 2, a été ad- hérente à son sommet sur un Peigne, dont elle porte les stries sur les deux valves. M. Lamarck a donné le nom d’Ostrea Haliotidwa , à une Huître de la Nouvelle-Hollande, qui fait partie de-la collection du Muséum de Paris, et qui est fixée sur une Halioride. Chacune de ses valves ressemble à la coquille sur laquelle elle/se trouve. , ” Les Huîtres auxquelles M. Lamarck a donné le nom d’'Ostrea Folium , ainsi que celles de l’espèce à laquelle ce savant a donné celni d’Ostrea mytiloides , et, qui se trouvent attachées sur les racines des arbres littoraux, portent en dessous de leur coquille. inférieure , une rai- nure dans laquelle se trouve placé le morcean, de bois ordinairement rond auquel elles tiennent par des cro- chets , dont quelques-uns ressemblent à de petites mains (loc. cit. , mème pl., fig. 14), et cette rainure se représente de forme bombée sur la valve supérieure. Tower Il. | 2 (18) Une petite Huitre fossile des environs du Mans, qui se trouve dans ma collection, porte tant en dessous qu’en dessus , non-seulement la forme des tours de la spire d’uné Turritelle, sur laquelle elle a été attachée , mais encore les fines stries dont ils étaient couverts. Des valves supérieures de Plicatules fossiles, du dé- partement de la Manche, portent l'empreinte de pa- reilles valves sur lesquelles elles ont adhéré. | On pourrait trouver d’autres exemples semblables, qu'il serait superflu de’ rapporter ; maïs il est à remar- quer qu'il n'y a que quelques espèces d'Huîtres qui co- pient les formés dés corps ‘sur lesquels elles sont at- tachées. L’Huitre comestible , toutés celles qui comme elle sont imbriquées , ainsi que beaucoup d’autres espèces qui w’adhèrént que par le sommet, ne sont jamais dans cé cas. Les Anomies ont aussi la faculté de copier la forme des corps sur lesquels elles se trouvent fixées par leur opercule: Il en est quelques-unes qui portent les stries des Peignes sur lesquelles elles ont été attachées , et l’on ne peut douter qué cés stries he soient des formes co- piées quand elles ne s'accordent pas avec l’accroissement de la coquille , soit qu’elles soient en sens inverse de son sommet , où placées obliquement , comme j'en possède des exemples ; mais il'est d’autres espèces qui paraissent être naturellement striées comme des Peignes , puisque les stries RE précisément du sommet et vont én rayonnant jusqu'aux bords. Il est déjà étonnant dé voir qué les Mollusques dont il a été question ci-dessus, puissent copier ainsi les for- mes ; mais il l’est peut-être éncôre plus de voir cette modification dans les valves de certaines espèces de Ba- N L (19) sans. Je possède me coquillé d’une de ces “espèces que Von peut rapporter au Balañus rad'ätus , Lamarck ( En- cyclop. méth., pl. 164, fig. 15), ét qui est’ placée sur ui Peigne: Son milieu est distant de six lignes.environ du sommet de ce déxnier ; “mais ci s’élargiésant , la basé dé Balâne s’en ést approchée jusqu'à la distance de deux lignes; ét il ést exuébmemient terarquablé dé voir que lés valvésdü Balane portent éxtériéurément" les’ inêmes sriés que lé Peïgne sûr lequel il ést appuÿé. Ces stries sont très-fines du côté du soriméèt dé ce dérnier, et vont éns”élargissnnit dir côte qui Iui ést Gpposé. dre “Quoique j j'aié bien dés raisons dé croire que certaines coquilles "peuvent prendre 165 couleurs des corps sur lesquels elles adhèrent , je n’en parlerai dans cette nôticé jüaé comme d’une chose à vérifiér par ‘des obser- vätioris tltériéures } et pour éômihéneement de preuves je citérai quoi & vu dans la béïle tolléétion de coquilles dé M; Dufresne, et qui est aujoürd'hoi dans le Muséum de FUniversité d'Édimbourg , üné Anomie qui avait pris - ln coaleurose dela’ coquille sur laquelle ! elle était attachée. M. Marin possède, à Paris . une Huitre qui | ést précisément dé la couleur brie de Ja Perne sur | laquelle elle adhère. “J'ai aûssi rémarqué que les grandes Friitres ( Ostrea rufay Lamk/) quis’attachent sür fes bois , sont d'une cbuleur rémibrunié comme les bois’ qui iles soutiennent ; mais je n'ai pas été à portée de Vérifier si les mèmes espèces affectent de prendre des couleurs analogues à _celles des autres corps sur lesquels elles peuvent: s’at- tacher, si toutefois elles ont la faculté de vivre sur d'autres, car on peut soupçonner , jusqu'à un certain point , que certaines espèces ne l’auraient pas : telles sont 2 * T4 + + (Cm) l’Ostrea Folium et \'Ostrea mytiloides qui, par leur forme ét par: ‘eur manière de s'attacher, paraissent Fpoéen d ‘embrasser des racinés d'arbres. Fe Si lés. stries ou les autres formes des-corps sur lonirbols le tèt de certaines coquilles se trouve modifié, étaient exprimées exactement dans l’intérieur des valves , comme elles le sont en dessus, on pourrait penser que.les ani- maux qui les ont formées ont eu rigoureusement. besoin d’un espace déterminé pour seloger, et cela peut être - vrai jusqu'à un certain point, puisque les cavités et. les aspérités les plus considérables des corps copiés, se font apercevoir dans l’intérieur des coquilles ; mais il est sans doute une autre raison de cette modification , et voici celle qui se présente à mes conjectures. Quand il ‘animal forme sa.coquille, il la construit avec une ma- tière qui exsude de ses organes et qui doit être à peu près liquide quand. elle en sort. Cette matière molle et peut-être d’abord très-mince, doit s'appliquer exacte- ment sur le corps qui la reçoit « et en prendre la forme: Une fois placée, l'animal n’y ajoute des couches que par l'intérieur des valves pour les bivalves ; et en dessous de la base pour les Balanes , dont l’accroissement n’est pas encore bien connu. Si cette explication pouvait convenir, pour Ja, forme donnée au têt, elle ne peut servir à expliquer,comment les Molosmies pourraient le colorier s’il était promvé qu ‘ils ont cette faculté. at L * grosseur qui varie depuis celle du poing jusqu’à celle de . - “. (‘or ) Norice sur L'ALUMINE HYDRATÉE SILICIFÈRE OU LENZINITE , des environs de Saint-Sever ; Par M. Léon-Durovur , Docteur-Médecin, correspondant de la société Philomatique de Paris. On a inséré dans le Journal de physique , au mois de mars 1818, pag. 251, quelques lignes de ma corres- pondance avec M. Léman , sur une substance minérale qui a été désignée sous le nom d’Ælumine hydratée sili- cifère , et que j'avais découverte aux environs de Saint- Sever ( Landes), lieu de ma résidence. Depuis cette épo- que , j'ai observé et étudié à diverses reprises cette pierre singulière , et je vais exposer dans cette notice le résul- tat de mes recherches. Elle s'offre sous des' aspects si variés, qu’à moins d'observer sur les lieux mêmes les nuances infinies qui séparent et confondent les deux extrèmes de la série de ses modifications ou altérations , on se refuserait à croire à l'identité spécifique de celles-ci. Avant de m'occuper de ces variétés , dont je donnerai plus bas le signalement, je vais décrire ce minéral dans son état le plus ordinaire, dans celui où il présente les morceaux les plus grande ; les plus compactes , les plus homogènes. Ces morceaux , d’une forme indéterminée , ‘d'u une la tête , et d’une pesanteur bien moindre que celle de la pierre calcaire, sont plus ou moins souillés à l'extérieur par un enduit jaunâtre, brun ou noir, d’oxide de fer. Intérieurement, la substance est d’un beau blanc mat, opaque , d’une composition homogène pure, compacte, a * ( 22) d’un grain fin, d’une douceur sayonneuse au touché . et suscéptible de poli par le frottement du doigt. Elle happe fortement à la langue ; elle est assez tendre pour se couper au couteau, à peu près comme la Craie de Briançon; et cependant assez fragile pour se fracturer _ sous le marteau, en morceaux très-an guleux et tranchans. Sa cassure est terne, etil n’est pas rare de lui observer une: forme conghoïde. 44 60 -Broyée,dans la. pa elle se délaie, aisémént Hits Ja AE da sans Graquer ep aucune märiièré sous la-dent ; et l'espèce de pâte qui en résulte ; est douce, trs-blamche, sans:sayeur ni odeur (nv et aie ovp a …. Triturée dans'tun tion : elle se réduit aisément en une poussière fine qui; passée au tamis , al’apparence et presque la douceur, au toucher d’une fécule: blanche. Cette poussière absorbe abondammient l'eau qu’on ‘y mêle; mais loin de former avec elle une pâte liarite , on ne, peut en obtenir qu'une sorte de boue molle et inco- hérente. Exposée dans ce dernier état à un feu très-vif, elle durcit sans éprouver aucune altération appréciable dans sa forme: ni dans, soh volume. Elle devient d’une extrême légèreté, d'riné rudesse sonore par le ‘frotte- meht, comme là Pierre-Ponce ; tmès-Ariable, comme spongieuse en dedans, et d’ün gris cendré avec ‘une teinte rosée. C’est: rene surtout : 3 elle D se avec avidité::« TO er Sion ja se dans l’eau FL elle est vs sèche , et par ticulièrement lorsqu’elle:a éprouvé l’action du feu, on voit-à l'instant se dégager de divers points de sa sut- LA 1 4 à... éiddih à La LL isa iL1iL . (1) L’odéur de poinmes que M. Léman remärqua dans les échantillons que je lui avais adressés, était sûrément accidentelle. : (23) face , de très-petites bulles d'air qui s'élèvent en jets moniliformes , dont l'émission s'accompagne de. sifile- ment. 1} suffit même d’arroser cette Pierre et de la por- ter à l’oreille, pour entendre un pétillement remarqua- ble, Mais dans aucun cas , la substance ne se brise comme cela a lieu dans la Lenzinite argileuse de John, que M. Lé- man croit très-analogue à l’Ælumine hydratée silicifère. Traitée avec les acides nitrique et sulfurique, ik ne s y manifeste pas la moindre effervescence. Sa poudre, laissée en digestion dans le dernier de ces acides , se convertit au bout de deux ou trois jours en un magma gélatineux , dont la surface, plus blanche et plus rap- prochée peut-être d’un commencement de cristallisa- tion, forme une croûte qui, malgré sa mollesse , se fen- dille, s’éraille par le gonflement de la masse sous-ja- cente. Celle-ci, d’une saveur très-piquante , finit, avec le laps du temps , par acquérirla consistance d’un savon dur. Rougie au feu, elle acquiert plus de dureté, mais pas assez pour rayer le verre, et happe à la langue d'une manière bien plus prononcée. Du reste, nul autre chan: gement par la. calcination la plus soutenue. L'analyse de M. Pelletier donne pour cette substance , Silice ; \ 50 Alumine , 22 Eau , 26 Perte , à 2 100 L'Alumine Lien silicifère , a unc ressemblance frappante par ses caractères extérieurs avec la Magnesie carbonatée , dont elle difière d’ailleurs par ses principes constituans et par la manière dont elle se comporte avec l'acide sulfurique, | (24) Elle se trouve par morceaux détachés dans un terrain totalement argileux et caillouteux de la commune de Boulin, à une lieué sud-est de Saint -Sever. Elle est placée ‘peu. profondément , et quelques coups de pioche suffisent pour la mettre en évidence. Je me pro- pose de faire exécuter des fouilles plus profondes. Voici les variétés ou modifications que j'ai observées. l°° Variété. — Demi - transparente, pâle , jaunâtre ou quelquefois bleuâtre , plus dure et plus pesante que l'es- pèce primordiale, d’une cassure plus fréquemment con- choïde, ayant parfois l'aspect luisant et gras, ne happant point à la langue. Dans cette modification, qui a de nombreux rap-. ports avec la Lenzinite.opaline de John et qui se ren- contre, mais par petits morceaux , dans la même localité que la précédente, on voit disparaître entièrement un des caractères les plus saillans de l’Æ/umine hydratée silicifère, celui de happer fortement à la langue et par conséquent d’être très - avide d'humidité. Plongée dans l'eau elle ne laisse pas’ échapper des bulles d'air et ne s’y brise point, ce qui l’éloigne de la Lenzinite préci- tée, Elle a la plus grande ressemblance à l'œil avec certaines variétés du Silex pyromaque, mais elle n’étin- celle nullement sous le choc du briquet, et le tranchant du’ couteau lui enlève une raclure écailleuse. Il est im- possible de révoquer en doute , je ne dis pas l'identité de cette modification avec l'espèce primitive, mais du moins l'origine commune de ces deux substances, car j’observe fréquemment dans le même échantillon les nuances qui les confondent incontestablement. M. Grateloup, savant naturaliste de Dax, a rencon- tré aux environs de cette dernière ville l’Æ/umine hydra- 1 ) (25) tée silicifère d'un blane opaque ayant pour noyau du vé- ritable Silex pyromaque étincelant sous le briquet. J'ai moi-même reconnu dans plusieurs Silex une sorte de croûte plus ou moins épaisse qui offre les traits caracté- ristiques de l’Alnmine en question. La substance qui fait l'objet de cette notice n'est-elle qu’une dégénération ou mieux une transformation du Silex pyromaque? Jai de fortes raisons de le croire. Je me borne du reste à énoncer les faits qui pourraient étayer mon opinion, et j'en laisse l'explication aux génlogues. : IIS Variété. — Plus ou moins hétérogène , opaque , terne , grisâtre , jaunâtre, cendrée, noirâtre , mélangée, plus ou moins légère, plutôt friable que fragile, hap- pant à la langue, dégageant par son immersion dans l’eau beaucoup de bulles d’air avec sifflement sans perdre sa cohésion , même gissement que les précédentes. C'est évidemment une altération, une .décomposi- tion de l'espèce, produite surtout par l’oxide de fer qui en s'insinuant dans l’intérieur de la substance y facilite l'accès d’autres agens) ut cé | © III° Variété. —D'un blanc mat légèrement azuré , avec un faible degré de demi-transparence , d’un grain fin et très-homogène , happant très-fort à la langue , se laissant aisément racler par le tranchant du couteau et acquérant alors un aspect un peu luisant, inattaquable par les aci- des, se brisant subitement par son immersion dans l’eau sans altérer la transparence du liquide , se fendil- . Jant par la privation de l’humidité et devenant alors d’une excèssive friabilité , finissant même par se conver- ür en une sorte d’efflorescence farineuse ou semblable à de la chaux. Elle se rencontre par filons plus ou moins horizon- JL (26) taux d’un à deux pouces d'épaisseur dans une marmière en exploitation à une demi-lieue du gissement des pré- cédentes. | or Le ‘trait. le plus éaillant b cette variété Fa re- maärquable, +-celui, qui la caractérise esséntiellement , est: cette, dissociation rapide de sés élémens aussitôt qu'elle est plongée dans l’eau. On voit la masse s’aflaisser à l'instant sur elle-même en dégageant des bulles d’air , et se réduire en une poussière qui, soumise à la lentille du microscope , paraît formée. de petits fragnens demi- transparens iégaux et irréguliers. Fl y a làune texture particulière qui ‘appelle l'attention des minéralogistes pau exercés que moi srl (1) La Lobioil, se trouve aux snplruss de Saint- due, dans plu- sieurs communes au sud de cette cité, en particulier dans la commune de Boulin près de la ferme de Parditlon, et dans la commune de Babus à Lhoutes. ét entre Lhoutes ét Coudure. Elle s’y rencontre en rognons'irrégulièrement ovoïdes au angulaires, les morceaux en sont plus ou moins gros, et atteignent, quelquefois au-delà de la grosseur de la tête. Cette substance a son gissement dans un blé fuite mêlé d'argile , où Wien dans une marne sablonneuse, qui fait partie essentielle du grand dépôt sablonneux des Landes, et dont la formation se rapporte tout-à- fait à celle des sables sans coquilles, supérieurs aux marnes vertes à Huîtres du bassin de Paris. Eu effet, le grand bassin du sud-ouest de la France , présente au- dessus de la craie nt assises alternantes fort considérables d'argile , de marnes,et de grès calçaires ou de, mollasse ; c’est là. le. dépôt repré- sentant l'ar gile plastique de Paris. Au-dessus de cette intéressante formation repose le véritable calcaire grossier, compacte dans le bas, ‘sablonmeux et très-coquiller dans Île haut ; puis vient un dépôt très-étendu dé ‘caléaire, d’eau douce, qui estsans coquilles dans sa partie inférieure et qui est surmonté cà et là de quelques marnes à cristaux de gipse. Des meulières siliceuses s’y voient aussi rarement ( Demazan et Grateloup. ) Enfin on trouve encore supérieurement des marnes vertes el jau- (27 ) r Sun la détermination des diverses espèces de nALINES vivantes ; Par M. 1e nanon G. Cover. (Recherches sur les Ossemens Fossiles, tome V.) IL n'est pas bien prouvé que le nom de Baleine ait été pris par les anciens précisément dans le même sens que parmi nous ; les seuls caractères distinctifs qu'ils lui attribuent , étant la grandeur et la position, des évents plus en avant que dans les Dauphins, s Apphquent aux cachalots aussi bien qu'aux Baleines. La seulé espèce de ce derhier genré qu’ils aient clai- rement indiquéè est le Mysticetus d'Aristote ( Hist. An. , lv. IT, chap. 12) qui avait la bouche garnie en dedans de poils semblables à des soies de cochons. Les fanons ___. AP à grandes Huîtres, et le sable Fa Landes sara des ro- | gnons de fer hydraté, d'argile et de Lenzinite. La position exacte de la Lenzinite paraît être dans la partie supé- rieure de ce dépôt, au-dessus des couches sabloneuses à minerai de fer ; plus inférieurement l’on voit quelques lits de cailloux , de quartz, etc. , assez gros; etensuite des alternations de marnes et de sable ar nofratre et. imprégné d'oxide de manganèse. : - H y a néanmoins des localités comme à Lhoutes ; où la Lasdiéte se trouve dans un sable plus grossier, ou du moins dans un sable .con- ténant outre des cailloux de quartz blancs et d'autres roches intermé- diaires, quelques silex dela. craie. Le tout repose à Saint-Sever , même tantôt sur le calcaire grossier tantôt sur la.craie; l’argile-pure blanche et blanche jaunâtre qui se trouve en rognons dans le même terrain à Jaujac, appartiendrait-elle aussi à la Lenzinite, ou bien y aurait-il un passage d’une de ces substances à l’autre, ouenfin y aurait-il à Jaujac deux substances distinctes ? L/argile de Jaujac a déjà été ém- ployée, il y a environ 4o ans, à naine: de la porcelaine. ; A. Bou. (28 ) de Baleines s’effilent en effet à leur bord interne, ce qui fait que toute la concavité du palais formée par ces fanons paraît garnie de soïes roïdes et élastiques. La comparaison d’Aristote est donc parfaitement juste , quoïqu'’elle ait donné lieu à une multitude dé fausses conjectures de la part des premiers commentateurs. Pline , à l'endroit où il rapporte le mème fait , donne à l'animal le nom de Musculus , et le fait supérieur à la Baleine (1); mais cet écrivain ayant donné le mème nom à un petit poisson que les anciens prétendaient servir de guide à la Baleine , il est encore résulté de-là des embarras sans nombre, dont l’éclaircissement nous entraînerait dans des longueurs inutiles. Nous aimons mieux passer immédiatement: à l'exposition, des faits positifs. À Détermination des espèces. Les Baleines, dans l’acception moderne et précise de ce mot, c'est-à-dire les cétacés à palais garni de fanons (2), (1) l'el est du moiris le sens que quelques commentateurs donnent à ces paroles : antecedit Balænam. En effet , la Baleine la plus commune dans la Méditerranée qui appartient au sous-genre des Rorquals, de- vient fort grande, autant et plus que la Baleine du Groënland. C’est probablement à cette espèce qu’appartenaient ces os que Scaurus dans son édilité (au rapport de Pline, lib. X, cap. IV ), fit apporter de Joppé ‘à Rome, et que lon prétendait être ceux de l’animal aug Andromède avait été exposée. Ils formaient une longueur de quarante pieds ; l’épine était épaisse d’un pied et demi, et les côtes surpassaient la bauteur des éléphans des Indés; mâis on pétatt vräisemblablement pour des côtes les branches de la mâchoire inférieure , comme le peuple le fait encore à présent. Quelque individu échoué sur la eôte de la Palestine aura donné lieu à cette légende. (2 On fes appelle aussi les cétacés sans dents, par la raison que les adultes n’ont aucunes dents; mais M. Geoflroy a observé que la mâ- RP ee ( 29 ) se diviseraient , d’après les indications que l’on:en à données , en trois sous-genres : les Baleines propres , qui n’ont point de nageoïre sur le dos ni de plis sons la gorge : les Finfisch ou Gibbars, qui ont une nageoire sur le dos sans plis sous la gorge ; et les Rorquals , dont la gorge est cannelée de plis ou de sillons longitudinavx. Cette division est appuyée , comme on voit, de carac- tères fort nets ; mais il s'en faut de beaucoup qu'il en soit de même des espèces que l’on doit compter dans chacun de ces sous-genres. Nous verrons même que ç’est à peine si l'existence du deuxième sous-genre est sufli- samment constatée. 9 La plus célèbre des Baleines proprement dites ;. allo qui attire le plus les pècheurs , est la grande Baleine des mers du Nord, qui venait autrefois jusque daus le golfe de Gascogne, où les Basques ont appris à la poursuivre, et que l'on ést obligé aujourd’hui d'aller chercher jus- que sur les. côtes du Groënland , de l'Islande et du Spitzherg (1). | qu) croirait que l'on n'a eu pendant plus d’un siècle qu’une seulé figure un peu authentique, d’un animal dont la pêche occupe tant de milliers d’hon,mes. Cepen- LE choiré inférieure d’uu fœtus de Baleine avait chacun de ses arceaux creusé dans sa longueur , d’un sillon profond, où il a trouvé des germes de dents dans une chair analogue à des gencives. Il paraîtrait que ces germes disparaissent de Nrééonnt heure, et qu’alors le sillon’se ferme et.que, los devient plein et solide. Voyez les Ænnales du Miséum . t. X, p. 365. FRA GYy a grande apparence qu'elle était déjà connue, sinon des na- turalistes , du: moins des soldats romains établis ‘sur les côtes de la Gaule et de la Bretagne, et que c'est à elle que: Juvénal fait allusion dans ce. vers, Sat. X,, v. 14: Quanto delphinis balæna britannicàä major: ( 36 ) dant'il'est très-vraï que les figures gravées dans presque tous les livres, avant celui dé M. Scoresby , sont copiées de celle que donna, en 1651, le chirurgien hambour= geois Frédérié Martens (1), en lui faisant seulement subir quelques altérations , dans la vue peut-être , de la pârt des déssinatéurs , de dissimuler le plagiat. -'A'en juger par ces figures , sa forme serait très-épaisse, .sâ tête occuperait plus du tiers de la longueur de son corps , Sa peau serait généralement noirâtre, excepté le déssous de la mâchoire inférieure, un ruban le long du bord de là supérieure et le tour des yeux qui seraient blanchâtres. Il paraît qu'il y a aussi diverses marbrures , mais il faudrait pouvoir les observer directement pour en donner une description distincte, Nôus savons’aujourd’hui, par la figure et la real von'de M. Scorésby , que cetté énorme épaisseur n’a pas lien , à beaucoup près, dans tous les individus, ou qu’elle a été fort exagérée par le premier dessinateur ; et il paraît que cette exagération , jointe à quelques ex- pressions obscures du même Martens, a donné lieu de doubler l'espèce. | 1Oét autéür dit, en passant, que les Baleines qui se prennent auprès du cap Nord , ne sont pas si grosses que celles du: Spitzberg , et qu’ellés donnent moins dé lard; il ajoute qu’ellés sont plus dangereuses parce qu'étant plus légères elles s'agitent avec plus de facilité quand on. les. harponne ; enfin il désigne ces Baleinés en Éars (1}, Dans, son Voyage au Spitzherg ; nniprimé cette année-là à Ham bourg ;, reproduit.en Italien | Bélognie ; 1683 ; en Frâricais dans la Co/- lection des Voyages au Nord, imprimée à Amsterdam en 1915, à Rouen, en 1716, t. 11, ete. (31) par l'adjectif nord-caper ( nord-caper wallfisch , Baleine du cap Nord). ft n'en a pas fallu davantage pour que l'on imuginât d’ent faire une espèce avec le nom subse tantif de nordéaper , et même depuis on a eru que ce nom signifiait pirate du nord , attendu qne le mot caper, pris substaritivéméent et dérivé d'ane autre racine , si- gnifie en allemand , pirate ou corsaire. À cette équivoque de Martens, s’en est jointe üne autre de Zorgdrager (1). Cet auteur hollandais parle de poissons de glaces ; yéfisch (en allemand eis-fisch ), par où al voulait dire seulement des Baleines que l’on va prendre près pu an milieu des glacés , et qui offrent quelques différences d’ampleur , ou de grosseur , où d’habitudes ; il distinigne mème celles des glaces du sud , que l’on prend entre le Spitzherg et la Nouvelle-Zemble, et celles des glaces de l’ouest entre le Spitzherg et le détroit de Davis. Une lecture superficielle a fait trans- former ces aceidens en caractères spécifiques ; et Klein n'a pas manqué d'établir un Palæna glacialis , qu'il divise en australis et en occidentalis, et à laquelle 1 joint comme variété lé nôrdcaper, sous le nom de bo- realis, tandis qu'en réalité le nordcaper serait plus 1 mé- ridional que le Balæna glacialis australis. Ce rom de #ordcaper a ensuite été employé de: tinétement pour désigner divéfs grands cétacés plus râtices où supposés plus mincés que la Baleine franche , à peu près comme on a re pendant long-témps (x) Corueille-Gisbert Zorgdrager a fait en hollandais, en 1720, un ouvrage des plus embrouillés sur la pêche de la Baleine de Groënland et de la Morue de Terre-Neuve, dont on a une traduction allemande, Nuremb,. , +723 et 1750 ; in-42. " (32) celui de caïman pour désigner tout crocodile que l'on trouvait inférieur à l’idée qu’on s'était faite du Crocodile du Nil. Ainsi je vois dans Raï que l'épaulard est nommé, de cette manière , en certains endroits de l'Écosse ; les Hollandais du cap de Bonne-Espérance ont même hoñné ee nom à la grande Baleine des mers antarctiques, à la- quelle assurément il ne va pas trop bien. Mais quant x la Baleine de glace, au vrai nordcaper, au nordcaper du cap Nord , le seul dessin, le seul do- cument muni de quelques authenticité que: l’on ait cru pouvoir y rapporter, consiste dans les figures faites au Groënland par Bachstrom ,; envoyées par sir Joseph Banks à M. le comte de Lacépède , et que celui-ci a fait graver dans son Histoire naturelle des Cétacés , pl: I et IT. Ces figures pouvaient en effet paraître différentes de celles de la Baleine franche , tant-que l’on ne prenait ces dernières que dans Martens ; mais aujourd’hui que nous avons de cette Baleine une représentation récente et exacte dans l'ouvrage du capitaine Scoresby, il suffit de la ‘comparer avec celle-de Bachstrom , pour être con- vainceu qu'elles ne représentent toutes les deux qu'une seule et même espèce. C’est ce qu'aflirme en effet M. Sco- resby , l’un des hommes qui ont affronté avec le plus de suite et de courage les tristes climats où s'exerce main- tenant la pêche de la Baleine, et qui avait, dès 1820, contribué personnellement à la prise de trois cent vingt- deux individus ; il déclare que l’ancien dessin de Mar- tens ne, représente rien qui existe dans la nature , et qu'il n’y a point d'espèce particulière du nordcaper. MM. Olafsen et Powelsen n’en font non plus aucune mention dans leur énumératuion des Baleines de l'Islande. M. Scoresby assure de plus, n’avoir vu aucune Baleine (33) franche qui excédàt soixante pieds de longueur , et dé- clare que la plus grande dont il ait entendu parler avait soixante- ne pieds, et prouve , par de nombreux témoi- gnages , qu’à aucune époque elles n'ont été plus gran- dés (1). Il n’en est pas tout-à-fait du Gibbar ou Finfisch, comme du Vordcaper. I'a été décrit et représenté par Martens comme une espèce distincte ; mais si l'on réflé- chit, d’un côté, que c'est toujours la figure de Martens que l’on copie dans les livrés d'histoire naturelle , et que M. Scoresby lui-même n’en a point donné de nou- velle ; de l’autre, que Martens n’a point parlé du Rorqual ou Baleine à gorge plissée, que quelques-uns appellent aussi Finfisch, on sera peut-être tenté de croire qu'il y a encore ici quelque confusion. | Autant et souvent plus long que la Baleine franche , cet animal serait beaucoup plus mince , aurait le museau plus pointu, et porterait sur le dos une nageoire ver- ticale qui lui a valu son nom, et qui l’a fait aussi appeler Baleine à bosse et Gibbar (2), attendu que cette na- geoire , vue de loin, fait l’effét d’une bosse; mais tous cès caractères sont aussi attribués aux grands Rorquals, et le seul qui distinguerait le Gibbar , c’est que Martens n’a point parlé des plis de sa gorge. Egède ne donne pour Finfisch qu'une mauvaise figure de Rorqual, et Anderson qu’une figure de Baleine un peu mince , à laquelle on a ajouté une nageoire. (1) S'eoresby, an Account of the Arctic Regions, I, p. 448. (2) C'est Rondelet qui nous apprend, de Piscibus, p. 482, que les Saintongeois nomment Gibbar une Baleine grande et mince, mumie d’une nageoire dorsale ; mais la figure qu’il en donne est si monstrueuse qu’elle n'aurait pu la faire reconnaître. Elle porte des barbillons comme un Silure. Pot 11: 3 ( 34 ) Pierre Camper , dans son Anatomie des Cétacés, donne la tête d’un squelette de prétendu Gibbar ou Finfisch , qui était conservé, de son temps, dans l'Hôtel-de-Ville de Brême , et que l’on a transporté depuis au Muséum de la même ville ; mais on y conserve aussi la peinture de l’animal qui était échoué dans le Weser en 1699 ,.et M. Albers , qui vient de donner, dans ses /cones ad Anat. comp. ill. , une figure de ce squelette , nous’ aRrens que cette peinture ne représente autre chose qu'une Baleine à gorge plissée, un Rorqual , et la rapporte au Balæna Boops ; la tête en effet est bien certainement de ce dernier sous-genre , du sous-genre des Rorquals, comme nous le verrons. Le nom mème de Jubarte, que l’on a donné à une de ces Baleines cannelées ou Rorquals, ne paraît être qu’une corruption de celui de Gibbar. C’est dans un livre an- glais (1) qu’on en trouve la première trace, et une cor- ruption encore plus étrange a produit le nom de poisson de Jupiter, qui est usité par quelques pêcheurs du Nord. Fe Le nom de Rorqual , qui leur est encore plus parti- culièrement attribué, signifie, .en norvégien , Baleine à tuyaux , Baleine à sillons, et indique les cannelures ou les plis qui sillonnent la gorge et une partie du ventre de ce sous-genre de Baleine. Les nomenclateurs en admettent trois espèces dans le Nord, et y paraissent autorisés par les indications de quelques voyageurs; maïs quand on vient à examiner les figures et les descriptions sur lesquelles ces espèces re- posent, on ne trouve aucun moyen d'en tirer des carac- (1) Trans. Phil. , n° 1,p.12.. QE ” nn dt tn ie te (35) tères distinctifs. Tous ces animaux ont la tête aplatie horizontalement , son squelette autrement fait que dans les Baleines proprement dites, la mâchoire inférieure un peu plus longue que l’autre, la peau de la poitrine et dé la gorge sillonnée d’un grand nombre de plis longi- tudinaux et susceptible de dilatation ; les fanons courts , durs et s’eflilant en soies grosses et cassantes; une na- geoire à l’arrière du corps , courte et épaisse , et ressem- blant à une bosse, Quand on vient aussi à examiner en détail les témoignages sur ces prétendues trois espèces, on ne trouve personne qui en ait vu plus d’une, je ne dis pas ensemble , mais même successivement, et chaque auteur est toujours obligé de s’en rapporter à des témoi- gnages étrangers. Ainsi Linnæus, qui en nômme deux, boops et musculus, met à musculus le signe qu'il ne l’a pas vu. Otton Fabricius, qui place dans son livré les deux mêmes noms, et qui décrit fort bien celle qu'il appelle oops , ne parle que sur ouï-dire , de celle qu'il nomme musculus, et semble mème croire que c’est le nordcaper. Sa rostrata, qu'il ne différencie que par son extrème petitesse,; pourrait n'être que le jeune de son boops. Ascanius, qui en représente très-bien une (1), se demande si c'est le musculus , mais sans dire pourquoi ce ne pourrait pas être le boops. La même observation s'applique à M. Scoresby ; il parle de trois espèces, mais il n’en a vu et n’en représente qu'une, et il avoue que les figures données par les naturalistes embarrassent plus qu’elles ne servent pour une distinetion (2). Quant à la troisième espèce on la Baleine à tête de (1) Fig. d'Hist, nat. , fasc. IV.s pl. 26, (2) Scoresby, Loc. cit. , p. 485. a® [90 4:17 brochet , pike headed whale de Pennant , nommée pat quelques écrivains français Baléine à museau pointu, ce n’est, selon Pennant, Shaw , Htinter et tous'lés Anglais d’après lesquels on l’a décrite, que le boops lui-même. Il faut remarquer que Sibbald l'avait d’abord! appelée simplement piked whale ou Baleine à pique , à cause de sa/nageoire dorsale, et qu’on l’a confondue avec le Ba- læna rostrata de quelques autres auteurs, qui est l’Ay- peroodon. Cette dénomination de tête de brochet, en tant qu’elle désigne un museau oblong et horizontale- ment aplati, convient d’ailleurs également à tout le sous-genre. On ne voit donc guère qu'une distinction que l’on puisse démêler entre ces indications de diverses Baleines à gorge plissée : celle qui tient à la grandeur. M. Scoresby donne au boops quarante-six pieds, Fa- bricius cinquante-quatre. Le musculus deviendrait beau- coup plus grand et surpasserait la Baleine franche. On en aurait , selon M: Scoresby, de soixante-dix et de quatre-vingts pieds , et: selon Olafsen et Powelsen de bien plus grands encore (1). Enfin le rostrata demeurerait dans des dimensions plus petites, 17, 20, 25 pieds. Mais qui oserait , d’après l’observation d'individus vus isolément à de grandes distances de temps et de lieux, et par des personnes diverses , soutenir que ces diffé- rences ne venaient pas de l’âge (2) ? Au surplus, quand il serait prouvé qu’il n’existe qu’un (1) Voyage en Islande , trad, fr.,:p. 230. (2) M. Neïll, qui a décrit dans les Mémoires de la Société Werné- rienne , 1, 201, une Baleine à ventre plissé, échouée près d’Alloa sur les bords du Forth, partage entièrement mes doutes sur la distinc - tion des espèces. ( 37 ) | Rorqual dans la mer du Nord, il resterait encore possible que ceux des autres mers fussent des espèces distinctes, et nous verrons bientôt, par leur ostéologie, que ceux dont on la connaît en différent considérablement. . Si l’on s'en rapportait aux listes de citations accumu- lées par les nomenclateurs, on croirait aussi qu’une multitude d'écrivains auraient observé et décrit des Ba- leines qui porteraient une ou plusieurs bosses sur le dos au lieu de nageoïire; cependant quand on remonte à la source , on trouve que les êtres placés dans les catalogues d'animaux , sous les noms de Balæna gibbosa et de Ba- læna nodosa, ne reposent que sur quelques lignes fort équivoques de Dudley , dans le n° 387 des Transactions philosophiques , d’après lesquelles il serait même presque impossible de soutenir que la première n'est pas un Rorqual, et aujourd’hui que l’on sait avec quelle facilité les Cétacés perdent , par divers accidens, tout ou partie de leur rageoire dorsale , on peut croire aisément que ces espèces, dont aucun naturaliste n’a reparlé, pour- raient ne reposer que sur des altérations individuelles. : On voit à quel point les notions que nous possédons sur les diverses Baleines, sont encore incomplètes et confuses. Aussi je suis bien loin de prétendre que leurs espèces se réduisent à celles dont je viens de donner les caractères. On a observé ces animaux avec trop de légèreté pour croire qu'ils aient tous été décrits. Nous ne savons pas si les Baleines que les Russes et les Amé- ricains pèchent dans le nord de la mer Pacifique , sont les mèmes que celles de l'Atlantique. M. le comte de Lacépède a rédigé, d’après des dessins faits au Japon , es descriptions de plusieurs Baleines , qui , si les dessins sont fidèles , forment probablement des espèces distinctes ( 38 ). des nôtres , surtout par les taches de leur peau. On peut en voir la notice dans le tome IV° des Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, p. 40. Tout ce que je voudrais obtenir; par cette exposition de mes doutes , serait done ; qu'au lieu de donner comme certaines des définitions qui ne le sont point, et d'enregistrer comme connues dans le Systema naturæ , des espèces peut-être imaginaires , ce qui laisse croire aux navigateurs qu’il ne leur reste rien à faire pour la science, on les prévint au contraire que la science a besoin encore dé toute leur attention , et que même ce que l’on possède sur ce sujet ne pourra mériter le nom de science que par les obser- vations que l’on attend de leur part. Dans l'impossibilité où l'on est de préparer et de réu- nir dans un cabinet des êtres anssi gigantesques que des Baleines, on pourrait y suppléer par leur squelette ou du moins par celui de leur tête ; mais ces partiés mêmes . sont très-rares duns les muséums. Il est plus rare encore que l’on ait conservé des documens précis sur les ani- maux qui les ont fournis, et presque jamais on ne voit dans la même collection plusieurs espèces d’un même sous-genre parvenues à l'âge adulte, car cette circons- tance encore serait nécessaire pour une détermination certaine d'espèces. Le Muséum britannique possède une tête de Baleine, longue de dix-huit pieds, que lon considère comme de Baleine franche , et que j'ai fait dessiner pl. XXV, fig. 9-r1. Pierre Camper’a fait graver, dans son ouvrage sur les Cétacés , une tête de jeune individu , qu'il regarde _ aussi comme de la même éspèce , mais qui offre de très- grandes différences dans la proportion des parties, et nommément dans là largeur ét la direction des voûtes PONT CRT ER EL RP EPP CRUE ( 39) orbitaires et dans la grandeur relative du crâne. La même différence a lieu, et dans un plus haït degré, entre nôtre tête adulte de Baleine proprement dite du cap de Bonne-Espérance , longue de quinze pieds, que je donne pl. XXV, fig. 1, 3 3et 4, et celle d’un individu nouveau-né de la même race; qui n’a que deux pieds ibid. fig. get 10. Maïs la tête adulte du Musée britan! nique et celle du Cap égälément adulte ,'comparées en- semble, présentent , comme nous le verrons plus loin, dés différences très-fortés qui én annoncent ceftätné: mént dans leur espèce. Jé ne puis malheureusement les confirmer en comparant la totalité de léur squelette ; mais j'ai du moins divérses vertèbres de l'espèce du Nord , énvoyées récemment de Drontheim par M. Noël de la Morinière, et x offrent aussi quelques c carac. - tères. | J'ai re mn LL encore que le groùpe de vertèbres re- présenté par M. le comte de Lacépède : Cétacés , pl. VIT, fig: 1 ,et qui appartiént au sous-genre des Baleines pro- premenñt dites, et non pas à celui des Rorquals , diffère essentiellement, comme nous le verrons plus bas, des vertèbres cérvicales dela grande Baleine du Cap , et je trouvé parmi les ossemens , dépuis long-temps conservés au cabinet, des oméplates de ce même sous-genre , qui ne ressemblent pas entièrement à celle de cette Baleine du Cap ; mais ne sachant pas l’origine de ces pièces , je suis en doute si je dois les rapporter à la Baleine franche ou bien à une troisième espèce. Je suis certain du moins qu'une troisième espèce existe encore au Cap, attendu que Von en a rapporté des vertèbres dorsales qui, avec les caractères du sous-genre , offrent aussi des caractères spécifiques. ( 40 ) Je n'ai rien observé dans les cabinets qui se rapportât au Gibbar (1), mais dans le sous-genre des Rorquals on a pour celui de la mer du Nord, le squelette de Bre- men dont mous avons parlé ci-dessus ; que M. Albers a fait graver, et dont Pierre, Camper a représenté la tête assez imparfaitement ; le squelette d’un individu échoué, en 1819, près de Gromitz sur la côte du Holstein , et placé aujourd’hui dans le cabinet de Berlin , dont M. Ru- dolphi a donné d'excellentes figures (2) ; et deux têtes de la même sorte , aujourd’hui déposées au cabinet de Leyde, dont l’une vient du cabinet de: feu Brugmans, et dont l’autre appartient à un squelette d’un individu de trente pieds de long, pris dans le Zuyderzée en 18:11; pour celui de la Méditerranée , la tête et quelques parties du squelette échoué à l’île Sainte-Marguerite en 1798, dont il y a une représentation dans l’histoire des Cétacés de M. de Lacépède , pl. VI et VIT ; et diverses parties d’un autre individu conservées au cabinet de l’Institut de Bo- logne, dont parle M. l'abbé Ranzani; et enfin, pour celui des mers antarctiques , le squelette complet rap- porté à notre Muséum, du cap de Bonne-Espérance , par M. Delalande. Ces diverses ostéologies , comparées en- semble, m'ont prouvé qu’elles proviennent de trois es- pèces parfaitement distinctes, mais que nous n'avons aucun moyen de rapporter aux trois espèces établies par les nomenclateurs , et qui ne peuvent mème être iden- tiques avec ces espèces prétendues. Voilà tout ce que je crois qu'un naturaliste, puisse (1) A la vérité Adrien Camper dit , dans une note sur l’ouyrage de son père, p. 37, qu'il a vu des crânes de Gibbars, à Pise, à Bologne, à Leyde, etc., mais c’est qu’il le confondait avec le Rorqual. (a) Mém. de Acad. de Berlin, 1820 — 1821, pl. I.—IV. Re one RER Ge née D D: Se ion. ce (41) afiirmer aujourd’hui , à moins de vouloir employer encore cette méthode si féconde en erreurs, de s'en rapporter à des témoignages sans précision et rendus en l'absence de toute comparaison. : .: Ce n'est que lorsqu'on aura des figures faites géomé- triquement et avec le détailmécessaire des têtes de ces animaux que l’on possède dans les divers musées ; ou que l’on pourra se procurer dans la suite , et lorsqu'on aura pu comparer ces figures , qu’il sera permis de pro- noncer sur le nombredes espèces existantes et sur leurs caractères. Onservarions microscopiques: sur: diverses ‘espèces de - plantes ; Par M. J.-B. Amicr, Professeur dé mathématiques à Modène (ri. Quoique les phénomènes de la végétation aïent ex- ” cité depuis long- temps la curiosité des savans et les aient engagé à. en faire l'objet d’une étude particulière , et à réunir sur ce point un ensemble de vérités utiles; cependant , si nous comparons les résultats des recher- ches de quelques célèbres naturalistes, même parmi les modernes , nous n’y rencontrons pas toujours l'accord qui semble nécessaire au progrès de la science. La phy- siologie végétale ne peut parvenir à un certain degré de certitude et d’évidence ; si elle n’est pas fondée sur les principes mcontestables et sur les bases sûres que l'anatomie peut lui fournir: Or, c’est principalement À. (x) Auti della Società üaliana, t. XIX. (-42 ) sur quelques points essentiels de l’organisation que plu- sieurs illustres observateurs offrent des dissidences dans leur opinion. On en sera moins surpris si l'on fait atten- tion à la difficulté de ce genre d'étude, difficulté qui pro- vient principalement de l'extrême /petitesse des objets qui doivent être soumis à l'examen , et de l'impérfection des moyens d'observation qui masquent la vérité à cause des illusions d'optique auxquelles ïls donnent lieu, ce qui laisse voir seulement à chacun les ‘apparences qui favorisent le plus le système: qu'il a formé d'avance dans son esprit. Au milien de ces incertitudes, il m'a paru qu'il pourrait être de quelque utilité, d'offrir un expose de nouvelles observations ou expériences exécutées , sans aucune prévention, au moyen d'instrumens doués du pouvoir amplifiant le, plus:considérable ; ce qui éloi- gne encore le danger des fausses apparences que j'ai cherché à éviter autant que je l'ai pu. Je présente donc au public ces nouvelles recherches dans le seul but d'offrir des matériaux à la science , persuadé que le nombre des’ faits est encore trop petit pour qu’on puisse les lier suivant leurs rapports mutuels , et qu'il vaut mieux attendre du temps un ensémble plus com- plet que de s’égarer maïntenant dans des théories sans fondémens. MENT Se ARTICLE PREMIER. Sur le Caulinia fragilis. La cireulation du sue du Chara vulgaris; telle que je l’ai décrite dans le Mémoire inséré au vol. XVII des Actes de la Société italienne ( 1), est un phénomène que 4. (1) Voyez en la traduction , Ænnales de Chimie, 1. XHI, p. 384. (4) j'ai vérifié'en maintes occasions , et dont pourra se rendre témoin; sans difliculté, quiconque voudra répéter mes expériences et mes observations avec quelque soin. I ne me semble pas qu'il puisse s'élever aucun doute sur Ja régularité du mouvement particulier que j'ai dé- couvért dans ce suc, tant que la plante entière où une de ses parties continue à vivre ; si on fait attention qu'en observant presque chaqne jour, pendant l’espace de cinq semaines, un simple tube de Chara vulgaris plongé dans un verre d’eau limpide; j'ai vu que la circulation se fait continuellement ; qu'elle a toujours lieu dans le même sens ; etqu’elle varie seulement tant soit peusous le point de vue de sa rapidité , par les différences de tempéra- ture ‘où par l'action diverse de la lumière sur le tube de la plante elle-même. Mais que la circulation s’exé- cute ‘ensuite de la même manière dans les autres végé- taux , et que la causé motrice réside dans les petits an- eaux de grains verts qui tapissent l'intérieur de la mem- brane des tubes ou‘cellules , et qu’à la manière d'autant dé-piles voltaïques, ils impriment au fluide son mou- vement ; c'était là une opinion qui méritait d'être con- firmée par de nouveaux faits, et je l'avais déjà senti lorsque je publiai mes premières observations. Persuadé que j’obtiendrais plus de lumière en examinant d’abord les plantes , dans lesquellés le célèbre Corti avait dé- couvert le mouvement du suc , je fus engagé Y m'occuper de la plante aquatique que ce physicien n’avait pu dé- _ signer par son nom scientifique , et qu'il avait cherché à _ faire connaître au moyen d'une deeatéion accompagnée d’une assez mauvaise figure. Mes recherches auraient cependant été infructueu- | ses sans le secours du professeur 3. Fabriani , excellent ( 44) botaniste , qui reconnut bientôt que la plante de Corti n'était autre que le Caulinia fragilis ; et je suis redevable à l’aimable obligeance de mon collègue , non-seulement des premiers individus de cette espèce qui formera. le sujet du présent article, mais encore de plusieurs autres plantes rares qu’il a bien voulu me sacrifier de même , et sur lesquelles j'ai fait diverses observations que je me réserve de publier dans une autre occa- sion. | On rencontre dans les œuvres de Micheli ( Nova plan- tarum Genera ), sous le nom de Fluvialis minor, un dessin suffisimment exact du Caulinia fragilis . vu à l'œil nu. Dans divers autres auteurs existent éncore des figures de la même plante , et spécialement dans un Mémoire de Willdenow , inséré dans les Actes de l’Académie de Berlin , pour l’année 1798 , et où ce savant auteur éta- blit le genre Caulinia, le dédiant ainsi à Caulini , bota- niste napolitain , à cause de ses profondes observations sur le Zostera. C’est ce qui m'engage à ne point m'oc- cuper jiei de la partié botanique de l’histoire de cette plante , non plus que des questions relatives aux: carac- tères de la fructification , et à décrire seulement dans ce mémoire la structure intérieure de la plante et la cir- culation du sue que j'ai observée dans ses vaisseaux. : Si nous examinons, au moyen d’un fort microscope, la coupe. transversale du tronc, nous apercevons vers sa partie centrale un tissu très-fin, qu'au premier aspect on prendrait pour le tissu médullaire. Il entoure un tuyau large , cylindrique , qui occupe précisément le centre ; maïs en exécutant la section longitudinalement , on peut se convaincre facilement que ce-tissu médul- laire n’est autre chose qu’une réunion de tubes paral- (45) \èles très-étroits , courant longitudinalement, et dans les- quels on ne découvre qu'avec beaucoup de peine des diaphragmes peu nombreux, placés à de grandes distan- ces. l’un de l'autre. La coupe transversale présente en outre des lacunes considérables, variables en nombre, sui- vant qu'on examine des individus ou des rameaux diffé- rens, er dont on compte sept dans quelques troncs, huit dans d’autres, et rarement neuf. Aucun fluide , à l’exception de l’air atmosphérique , ne pénètre dans ces cavités, ce qui doit paraître. incontes- table , puisqu'on les voit constamment vides , en les ob- servant avec une simple loupe, et aussi parce qu’on observe de petites bulles d'air, que leurs ouvertures lais- sent échapper chaque fois que la section est exécutée sous l’eau. Et, comme dans les lacunes se trouvent , à certains intervalles, des diaphragmes transversaux , en coupant ainsi à diverses hauteurs le même tronc , il con: tinue à fournir, à chaque section, une nouvelle quan- tité de petites bulles d’air. Toutes les autres ouvertures qui s’aperçoivent dans la section transversale ne sont que les orifices des vaisseaux du suc, et ceux-ci sont coupés par des nœuds et des dia- phragmes à des distances plus ou moins écartées sui- vant leur ouverture et suivant la place qu’ils occupent. L'examen anatomique des racines prouve qu’elles con- tiennent les mêmes parties qu'on a observées dans le tronc ; mais dans les feuilles , les lacunes sont réduites à deux seulement, tout le reste se trouvant d’ailleurs organisé comme dans le tronc , dent les feuilles ne sont qu’une expansion : on prendra de ces divers faits une idée plus nette encore en examinant les figures relatives à chacune de ces parties. (46) Lafig. 1 pl. IE (x) représente la coupe: transversaled'uin tronc grossie 60o fois. L lacunes ; V vaisseaux du sue, P petits tuyanx qui contiennent aussi du sue, La fig. 4 est une portion de la tranche d’un autre tronc grossie 150 fois et dans laquelle les vaisseaux U , qui entourent les petits tubes, paraissent composés d’une membrane plus _épaisse que celle qui est propre aux autres. Fig. 5. Tubes, ou , si l’on veut, cellules de la première couche externe, vus dans le tronc longitudinalement. Fig. 4. Tubes de la seconde couche interne, vus de la même manière. Fig. 3. Tuyaux dont les ouvertures dans la section transversale unissent , comme autant de rayons , les portions de la cir- conférence avec celles du centre, ou bien encore tubes qui séparent les lacunes entre elles. Ces trois fig. sont grossies 60 fois. Fig. 6. Section transversale d’une feuille. : En L on voit les lacunes ; dans le centre sont les petits tubes. Fig. 7. Cellules superficielles d’une portion de la surface inférieure d’une feuille grossies 384 fois. Une des épines de celle-ci se voit en S. PL. IIE, fig. 1. Diaphragme transversal des lacunes. Il est composé d’une couche unique de cellules un peu renflées ct pleines d’un suc très:limpide. Aux angles de celles-ci se trouvent de pe- tites aires un peu transparentes , que je pris d’abord pour autant d'ouvertures ; ce dont je me suis convaincu en- (1) J'ai dessiné moi-même toutes les figures, au moyen de la camera lucida adaptée au microscope. Avec un semblable atrxiliaire on est as- suré non-seulement d’avoir une représentation exacte des contours de l'objet qu’on examine , mais on peut encore en déterminer la grandeur réelle , ou celle de ses parties. On les retrouvera facilement en divisant le diamètre de chaque dessin par le nombre inscrit à côté de lui, et qui exprime le ‘grossissement linéaire de l'instrument dont j'ai fait usage. (4) suite en observant la même organisation , mais plus en grand, dans les diaphragmes de quelques autres plan- tes, Pour le Sagittaria sagittifolia, on me pent s’y mé- prendre en se servant de mbn microscope. Dans la fig. 2, j'ai représenté .une portion du diaphragme qui ferme les lacunes du pédoncule de cette plante, qui méritaient, d’après Link, d’être examinées avee attention, à cause de leur singularité. Je n'ai pu découvrir dans le pau OL aucune trachée ou tube poreux: Une centaine de sections que jen ai faites pour satisfaire la curiosité des personnes qui désiraient voir le mouvement du sue, m'ont con- vaincu qu'il ne s’y trouve aucun organe de ce genre, ou bien que , s’il en est de tels, leur extrême petitesse les rend imperceptibles , mème lorsqu'on fait usage des plus forts grossissemens qui soïent à ma disposition. À cet égard, je ne me trouve point d'accord avec le pro- fesseur Pollini , qui pense avoir vn dans cette plante des trachées d'une forme tout-à-fait particulière, c’est-à- dire des tubes composés d’une membrane entière au- tour de laquelle la spire de la trachée serait enroulée. Mais son illusion a probablement été occasionée par des plis qui se forment souvent dans la membrane déli- cate des tubes. qui séparent une: lacune de l’autre. Un petit effort exercésur la branche dans le moment où on la sépare du trone, ou bien la tension qu'elle peut souf- frir, si elle ne se trouve pas disposée, sur le porte-objet, dans sa situation naturelle, suflisent pour produire les plis qui, avéc un microscope ordinaire, ou lorsqu'ils sont éclairés au moyen d’un faisceau de lumière étroit , peuvent ressembler assez bien aux spires d’une tra- chée. (48) De quelque manière que cela soit arrivé au profes- seur Pollini , il n'en est pas moïns certain qu'il résulte de mes observations que tous les tubes et toutes les cel- lules du Caulinia sont produits par une membrane lisse , blanche et transparente , sans qu’on puisse observer en elle aucuntvestige de fente ; de pore où de communica- tion quelconque d'une cavité à l’autre. Chaque cavité constitue un organe distinct , et c’est dans son intérieur que le fluide se meut en tournoyant indépendamment de la circulation particulière qui se produit dans chacune des cavités adjacentes. Lot “ S'il était possible de séparer de toutes les autres par- ties du tissu un de ces organes avec assez de délicatesse pour ne pas offenser son enveloppe, on verrait le süc se comporter dans son intérieur de la même ma- nière qu'on le voit circuler dans l'organe non isolé. La nature du mouvement qui existe dans les petites cellules et les tubes du Caulinia , est parfaitement analogue à celui que manifeste le suc des tubes de la Chara. Cependant il faut une plus grande attention de la part de l’obser- vateur , pour en reconnaître la véritable marche, à cause de la transparence des vaisseaux et de leur union intime, en vertu desquelles il se présente en même temps à l'œil, dans les tubes circonvoisins , plusieurs circulations qu’il faut bien se garder de confondre avec celle du tube par- ticulier qu'on veut soumettre à l’exameñ. L’indication du mouvement du suc des vaisseaux d’une plante se trouve dans la translation des particules solides qui nagent dans celui-ci. Mais si ces corpuscules venaïent à manquer , le fluide ne présenterait plus , à cause de sa transparence et de son homogénéité , aucun caractère de mouvement appréciable , quand bien même celle - ci * +5 . A(F49i) “existerait réellement. Heureusement tous les vaisseanx du Caulinia fragilis sont remplis de concrétions visibles qui tracent le cours du suc qui les transporté, et ser- vent en même temps à mesurer les degrés de sa rapi- dité suivant les diverses situations du courant. Cest nn spectacle étonnant de voir leur vigoureuse circulation dans un petit morceau détaché d'un endroit quelconque de la plante, Ces corpuseules sont pour le plupart de forme glo- bulense et à peu près de même grandeur dans le même . vaisseau ; leur dimension variant seulement dans Îles parties différentes de la plante. La fig. 3, tube X, en représente quelques-uns des plus gros, qui se trouvent renfermés dans les tubes de la couche intérieure du tronc , et elle montre en même temps la manière dont ils se meuvent en tournant dans les mêmes tubes. Les eorpuscules du tube X qui se trouvent en À cou- rent dans la longueur de la paroï gauche AB jusqu'à ce qu'ils soient arrivés au diaphragme supérieur. Alors leur direction s'incline et devient horizontale en BC. Parvenus ainsi vers la paroi droite CD ; ils descendent auprès de l'extrémité correspondante en D, où, venant à rencontrer le diaphragme inférieur, ils se contournent denouveau en DA, et retournent ainsi au dieu d’où îls étaient partis primitivement. De-cette manière ! leur cir- eulation recommence et elle dure autant que la vie de la plante. À la vérité, tous les globules ne eheniinent pas en rasant les parois et les diaphragmes.Quelques-uns, comme on‘peut Je voir en R ; restent à l'écart et exéoutent néan- moius leur évolution:;1à' la /mavière dés autres: La seule différence qu'ils présentent, c’est (que leur x. Fous I. 4 (50) vélocité peut être ralentie, et d'autant plus qu'ils se trouvent plus rapprochés d’un plan idéal , qui serait _ placé longitudinalement dans letube, et qui se trouve- rait sur le point du contact entre le courant ascendant et le courant descendant. Les corpuscules, qu'ils soient éloignés ou rapprochés des paroïs du vaisseau , ne sont point obligés de garder rigoureusement leur position respective. Après quelques tours et quelquefois avant que le premier soit ächevé , selon les divers chocs ou contrariétés réciproques , ils changent de situation entre eux. Îl arrive encore quelquefois que certains globules passent d’un courant à l’autre sans arriver jusqu’auprès du diaphragme. Par exemple ; les corpuscules Q , qui courent en rasant la paroi AB, se trouvant doués d’un mouve- ment progressif plus rapide que ceux qui sont accumulés en R, les rejoignent bientôt et les heurtent de telle façon que ceux du groupe R, qui sont plus rapprochés de l’axe du tube , étant poussés en-delà du plan idéal dont nous avons parlé , se séparent des autres , et au lieu de suivre leur route ordinaire en del , s'en retournent suivant la direction CD. | Lacirculation que nous ayons considérée dans le tube X s'exécute d’une manière semblable dans les autres tubes ZY , etc. ; mais la direction du mouvement , dans chaque vaisseau , ne semble avoir aucun rapport avec celle qui s'exécute dans les tubes circonvoisins. Dans quelques- uns le courant ascendant se trouve placé à la droite de l’observateur ; dans d’autres , ce même courant est situé à sa gauche. Dans le tube Z la direction du liquide mouvant suit. le trajet EFGH ; dans le tube Y , le sens _ du mouvement est en IMLK. Dans le tube Te’est en NPOS. Et quant à la vélocité, absolue des corpuscules (51) rasant la paroi , elle est variable dans les divers tuyaux suivant la longueur et le diamètre de ceux-ci, et selon qu'ils ont été conservés , plus où moins intacts, au mo- ment où on les à séparés dé la plante. Dans le tube X, j'ai trouvé que les corpuscules font le tour entier ABCDA eu 30”; ce qui équivaut à peu près à. un chemin d’un uers de ligne de vonpaeun Cétte marche est inférieure en rapidité à celle te j'ai mesurée dans un tube de Chara vulgaris de rer de ponce (pied de Paris) dé dia- mètre , dans lequel j'obsérvaique , pour le même espace de temps, les corpusculés parcoufaiént uné ligné de chemin. À cet égard , il est bon de noter qu'en cou- pant le petit fragment de tige, on suspend la circula- tion pour un moment, et qu’alors les globules dü suc se voient irrégulièrement épars daris l’intérieur du tube et immobiles. Ce’n’est qu'au bont de quelques heures qu'ils s’arrangent auprès des parois, et qu'ils RE mes la grande vélocité que j'ai mesurée. 7: La circulation du suc, dans le tissu cellulaire ne dif- fère en rien de celle que nous venons de décrire dans les tubes. Les petits globules cheminent la plupart en rasant les parois des cellules , et leur direction se plie près des angles, comme 6n peut le voir dans les cellules des feuilles (pl. 2, fig. 7, A,B,C,D ). * 11Quelquefois il se forme dans lé eéntré de celles-ci des masses E qui tournent , cotnme si elles étaient au- tour d’un pivot , dans là direction du mouvement des petits globules près des parois. On découvre en F un de ces amas tournans, et les globulés manquent encore vers_ les parois ; mais toutés ces aänômalies résultent le plus souvent de ce qu'on manie la planté avec peü de soin. Les feuilles sont très-délicatés, et on parviendrait difficile - 4* (38 ) ment à observer la circulation en.en eoupant des tran- ches pour rendre le tissu transparent. J'ai l'habitude de les regarder sans les détacher de, Ja plante, et je les éclaire supérieurement ; comme si. c’étaient des objets opaques. Par ce procédé, j'ai pu découvrir du mouve- ment dans toutes les cellules que j'ai dessinées dans la figure ; et ayant, dans un grand nombre d’entre elles , tenu compte de la vélocité des globules , j'ai trouvé que le tour complet des cellules était effectué dans les limites de vingt à trente secondes. Je n’ai-aperçu aucune cireu- lation dans l’épine S , bien qu’elle m’ait paru très-ac- célérée dans la cellule qui en forme la base, En coupant, à l'aide de deux sections transversales dans un tronc robuste, une grosse tranche d’une demi- ligne environ , elle comprendra dans son épaisseur plu- sieurs vaisseaux entiers, c'est-à-dire fermés aux :extré- mités par les diaphragmes. Si on place ensuite horizon- talement cette tranche sur le porte-objet , elle offrira la circulation.du suc dans le moment où le liquide lui-même se contourne derrière le diaphragme pour. passer. du courant ascendant au courant descendant. Ici on recon- naît que les diaphragmes sont composés d’une membrane transparente et parfaitement servblable à celle qui cir- conscrit les tubes dans leur longueur, où il ne, paraît - aucun pore ni aucune fissure ; mais ce qui mérite d'être : pi particulièrement mentionné , c'est: . Que dans les petits tubes, placés à Ja Grtonfér rence ; le suc se meut toujours sous le ae à dans la direction de la tangente: :. | °, Que dans les tubes, internes. el, entour és; dis Faure il chemine dans des, directions qui ne sont. pas fixées relativement à une, ligue, déterminée ;.. (53 ) © 89, Que dans les tubes divisant les lacunes ; il marche dans le:sens du rayon. En général ; si un tbe quelcon- que a une paroi qui ne soit pas contiguë aux autres tubes , le plan qui diviskrait: le courant ascendant du “courant deséendant dans ce tube , dévient toujours per- péndiculaire à la paroi isolée; an moins rencontré-t-0n très-rarement: des exceptions à lu loi que je viens d’é- noncer . «et que la fig 2 montre: à l’œil, à l'aide de la position des flèches qui indiquent les diréctions du mou- vement du'sûuc dans les vaisseanx sûr Lu Am sont placées. Les petits tubes p (fig: sr}, lorsqu'on Îles observe dans la section longitudinale ; ressemblent aux filets ligneux ou petites côtes des feuillés, appelés petits tubes par Mirbel, fibres par Treviranus » et vais: seaux fibreux par Link. On a beau éssayer d'en couper de petits fragmens , il reste toujours plusieurs couches de tubes adossés l’un à l'autre, cé qui empêche de bien dis- tinguer la:marche du fluide dans leur intérieur ; difliculté à laquelle ajoute encore l'extrême petitésse des canaux. Je n'ai donc pu découvtir dans ces vaisseaux qu'uti mou- | vement rapide de très-petits globules s’efféctuatit de haut en bas, et vice wersd, sans qu'il m'ait été possible de distinguer ensuite la position respective des couräns as- cendans et descendans dans le même tube, et tous cés phénomènes de vitesse variée ; de chocs réciproques des globules ; de rétrocéssion ; ete. | que nous avons ré- marqués dans le tissu plus ample: L'observation répétee m'a en outre convaincu que la circulation du fluide dans ces petits tubes , est plus durable qué dans les grands, lorsqu'ils sont détachés de la plante. En eflet , les ayant séparés du tronc et mis pendant une semaine at frais et (54 ) dans l’eau , un. petit nombre des plus grands tubes m'a offert quelqne reste de vie ave une circulation pres- qu'éteinte, tandis que celle -ei était rapide dans les petits tubes et s’y continuait plus long-temps. Si la petitesse. des diamètres des petits tubes internes n'a pas, permis, de s'assurer directement de la nature du mouvement que le suc éprouve dans leur intérieur , la loi uniforme que nous avons assignée à son cours dans l’intérieur des autres vaisseaux de la même plante , ne nous conduit.pas moins à croire que le même mode: de circulation s’observe dans tous. Il se forme toutefois dans chaque vaisseau deux courans, l'un ascendant et l'autre descendant , sans qu'aucun intermédiaire les sé- pare, comme cela s’observe dansle Chara vulgaris que j'ai décrit. Mais les vaisseaux du Caulinia sont pourvus de chapelets qui tapissent leurs paroïs internes , comme dans le Chara vulgaris, et la cause du mouvement du suc dépendrait-elle de l’existence de ces chapelets ? D'a- bord j'ai mal à propos douté de leur présence en soupçon- nant que les lignes, parallèles très - fines que je décou- vrais le long des.paroiïs des tubes étaient l’effet d’une illusion optique, c'est-à-dire produites par les bandes colorées. qui se forment lorsque la lumière passe auprès d’un filet très-fin ,ou entre les fissures que laissent les parois. des tubes minces de Ja plante; mais ayant eu depuis l’occasion d'examiner de plus gros troncs ; je me suis çonyaincu de l'existence de ces mêmes chapelets. Les grains qui les composent se découvrent avec beau- coup de difficulté, parce qu'ils sont très-petits et parfai+ tement transparens ; leur couleur est jaunâtre. Au reste ; ils sont distribués dans les tubes comme les chapelets du Chara , et le sue. circule. constamment dans leur EP RE —— (55) direction , et s'arrête dès qu'on les désorganise. Quant à la nature du mouvement, il nous montre que la force motrice émune de la paroï du tube, et précisément de la partie où sont fixés les chapelets. Là , on observe le plus grand eflet, c'est-à-dire que l'on trouve la plus grande vitesse du courant , et l’on voit celle-ci diminuer graduellement jusqu’à ce qu’elle devienne stationnaire en se rapprochant du plan dans lequel les actions des deux paroïs opposées se contrarient-et deviennent égales. Il me paraît donc indubitablé que le mouvement du suc dérive de leur action ; mais il est important de noter que cette action ne s'étend pas au-delà de la membrane du tube dans lequel elles sont contenues ; ce dont on se persuadera facilement en se rappelant que le mouve- ment de révolution dans un tube se fait indifféremment dans le même sens ou dans le sens opposé au mouve- ment du suc des tubes adjacens. Ce fait présente nn nouvel argument contre l'opinion que l’irritabilité de la membrane soit la cause de l'ascen- sion du suc dans les végétaux. En eflet, comment ex- plique-t-on , d’après ce principe, pourquoi il arrive qu'aû- près dé la membrane qui sépare le tube X du tube Z, les courans marchent dans le même sens , et qu’auprès de la membrane qui divise les tubes T'et Y, les courans marchent de côtés opposés ? En réalité, les membranes qui séparent un tube de l’autre ‘sont doubles ; chaque tube ayant la sienne propre; maïs elles se trouvent tellement unies , je dirai même soudées ensemble, qu'il est impossible qu’il se fasse an mouvement ou une vibra- tion dans l’une sans que la voisine y prenne part. J'ai fait remarquer qu’on ne voit aucun globule mobile passer d’une cavité dans une autre; je ne prétends cepen- (.56:) dant pas établir que le suc renfermé dans un vaisseau ne, pénètre point, quand les circonstances l’exigent, dans ses. voisins. Je suis même persuadé que cette transfusion est nécessaire pour le développement de la plante ; mais la. partie Ja plus fluide et la plas subuile du suc est la seule. qui puisse pénétrer invisiblement à travers la membrane ; en:iraversant des trous que l'œil ârmé du microscope ne saurait apercevoir. Au teste, il paraît que la trans-, fusion , au moïns dans certains vaisseaux. n’est. point, continue et abondante ; mais réglée par lé besoin que certaines parties du ussu ont, d’absorber, de séparér et d'élaborer le suc pour Jeur nutrition ; et pour donner la naissance et la vie à de nouveaux 6rganes ; et, ‘en effet. lé Caulinia présente deux sortes de sucs lipides assez. distinets par leur couleur; l’un blanc et l’aatre rouge de corail. Ce dernier.est renfermé dâns des vaisseaux n ayant aucune forme qui les différencie des autres , ‘et ils sé trou- vent dispersés sans ordre dâns les diverses couches du tissu , À l'exception: toutefois du tissu central circonsorit, par les lacunes , qui, cofitient toujours du sue blanc. Si donc la transsudation. était. continue ‘et abondante ; il semble (à moins qu'ot ne veuille supposer qué là ma- tière colorée, bien que divisée à l'infini , ne peut passer à travers la: mémbfâne ), il semble , dis-je, que le suc blanc des vaisseaux Yoïsins du liquide coloré devraient: se, teitidre eh rouge -et -dimituer , par cela même , la couleur de ce liquide ; ce qui est contraire à l'observation. qüi ne nous montrè autre chose qu’une circulation coh+ tinué de chaque sorte de suc dans sa cavité respective’, et offre à nos regards tant dans le-suc rouge que dans le: sué blanc ;le mouvement des globules ordinaires solides et nageañt: | QUE ? (57 ) La disposition Ja plus fréquente des vaisseaux du fluide coloré étant celle-éi ,:que , placés bout à bout à la file l’un de l’autre , ils formentun filet prolongé , pendant un assez grand intervalle , le long dé la plante, nous pou vons être portés à croire que le passage du suc d’un vais= seau à l’autre a lieu plus facilement à travers la membrane du diapliragme , ou , en d’autres termes , de haut èn bas, et vice wersd ; imais il est bon d’avertir que l'on trouve aussi dés vaisseaux pleins de sue rouge ,'isolés, c'est- à-dire placés de telle sorte que les vaisseaux qui précè- dent, ceux qui suivent, et ceux qu'on observe sur les és renferment tous du liquide blanc. Jai parlé de la: différence de couleur du fluide de la plante, Mais, dans la totalité , cette plante-elle-mêème paraît d’une couleur verte prononcée : quelleest donc la cause de cet aspect ? Il est entièrement dû à des globules que le suc transporte en toufnoyant, ét qui sont d’un très-beau vert dans les parties externes du végétal , et un peu plus clair à l’intérieur. Lorsque , pour la première fois, j'exäminai un frag- ment de Caulinia, et lorsque je découvris dans les vais- seaux des globules verts irrégulièrement disposés et im- mobiles , je crns, guidé par l’analogie des observations faites sur le Chara, avoir rompu les chapelets ou ran- . gées symétriques des mêmes globules, et, par consé- quent, avoir arrêté sans retour la circulation du suc. Ce- pendant, après une heure de temps environ et éontre moi attente ; je vis tous les globules :verts en mouve-. ment ; comme je les ai décrits précédemment. Il existe donc entre le Chara vulgaris et le Caulinia , cette difié- rence, que dans la première plante les globules mobiles du suc sont blancs, tandis que les grains des chapelets (58) qui donnent à la plante sa teinte générale , sont verts ; et que dans la seconde , les globules du sue sont verts, et les grains des chapelets jaunâtres ; ceux-ci ont une telle. transparence et une telle petitesse, qu'ils n’altèrent en rien la teinte prédominante des autres. Les globules verts du Caulinia , soumis à l’action de l’eau bouillante, de l’huile et de l’alcohol, ne changent pas sensiblement de volume, bien que la partie colo- rante leur soit totalement enlevée par les deux derniers agens. J'ai cherché à découvrir les modifications que ces globules pouvaient éprouver, avec le temps, dans la plante vivante ; mais les sections exécutées à des époques diver- ses , en commençant à l’époque de son premier dévelop- pement, jusqu’à son accroissement total, ne m'ont fourni ancun fait assez clair pour être exposé ici avec confiance. Pour ce qui regarde les grands globules renfermés dans les vaisseaux U (pl. 2, fig. 2), je me suis assuré qu'ils se forment seulement à l’époque de la plus grande vigueur de la plante, et qu’ensuite ilsse détruisent à mesure qu'elle vieillit et qu’elle décroit. ARTICLE SECOND. Du Chara flexilis. L'organisation du Chara flexilis paraît si uniforme et si simple , que l’anatomie ne montre aucune différence entre la structure du tronc et celle de la base des ra- meaux et des feuilles. Dans quelque endroit que l’on coupe transversalement la plante , à l'exception des nœuds où les diverses ramifications s'insèrent , la section pré- sente une embouchure unique et circulaire ; en effet , toutes Jes parties consistent en un senl tube membra- ( 59 ) neux fermé à chacune de ses extrémités , d'où partent d’autres tubes semblables qui s'ajoutent un à un de la même manière, et toujours à l’endroit des nœuds La membrane des tubes est blanche et transparente comrié le verre. La couleur verte qui semble lui être propre; dépend de la série des chapelets de grains verts qui sont fixés à sa paroi interne, et ont une disposition exactement semblable à celle qu'on aperçoit dans les tu- bes du Chara vulgaris. Le suc renfermé dans chaque tube paraît incolore ; on y voit nager des corpuscules solides et blancs, de dimensions différentes; lés plus. gros, parmi eux, surpassent de beaucoup les grains dés chapelets. La transparence de tous les vaisseaux , la simplicité de leur structure et l'absence de cet encroûtement ex- terne de carbonate de chaux qui couvre les rameaux du Chara vulgaris, ‘et leur ‘enlève la diaphanéité, sont des conditions favorables pour observer la circulation du suc sans aucune opération préparatoire. ‘Un fragment quelconque de Chara flexilis, pourvu qu'il soit compris entre des nœuds’, plongé dans une petite quantité d’eau’, fait voir, miême avec le secours d’un microscope ordinaire , le mouvement du suc; sui- vant des lois dont je m’abstiendraï de parler ; parce que je ne pourrais que répéter les mêmes choses que j'ai dites dans mon Mémoire sur le Chara vulgaris ; en effet , là circulation du suc présente dans l’une et l’autre plante des phénomènes identiques : seulement je noteraï que l'acide agit d’une manière plus remarquable sur les chapelets du Chara flexilis , et les coagule: de telle sorte qu’en les voyant sortir si bien ünis entre eux, de læ section d'un tube délicatement comprimé, on jugerait Lé ( 60 ) vraiment rrile forment une seconde membrane du tabe concentrique à la première, sion n’était pas assuré que sans l’action de l’acide les grains me sortiraïent pas ainsi en file, mais qu'ils s’accumuleraient confusément et se répandraient isolément dans l’eau. Cette planté a , comme on sait , des fleurs à pistil et à étamines., dont l’organisa: tion mérite d’être minutieusement décrite, d'autant plus que la circulation du sue est 1rès-visible dans les vais- seaux qui composent ces fleurs. : La fig. 1, pl. 4, représente un ssl de Chara flexilis; A,B sont {des portions dé, tubes, l'un iufé- rieur l’autre supérieur. Ils se trouvent séparés l’un de l’autre par une membrane transversale située dans le nœud. Le dessin montre dans ces tubes tous:les petits chapelets de grains ronds qui. ornent l'intérieurdes meni- branes et marquent la route du suc qui, montant par XY , traverse horizontalement le tube en: YH:; et dès: cend de l’autre côté par HZV. Dé même ; dans le-tube B, se mouvant en TH, passant de H en Y ; il: re- monte en, ŸS. Dans le nœud des deux tubes qué j'ai indiqué, naissent lesbourgeons D,C de-forme hémisphé- rique, la petite feuille E offré une figure conique , et l'autre , un peu plus. grande , F, est de mème coniqué: Toutes ces parties sont. composées d’un, seul, vide :cir- conscrit de toute part par une membrane très-fine , la- quelle , pour ce qui regarde les. deux feuilles E,F , est tapissée intérieurement des deux, ordres de petits chapelets verts. Le suc monté däns cette direction jusqu’à la pointe du cône, et il descend énsuite dé-là à la base pour reprendre continuellement le même ché- min. Quant aux bourgeons G et D, je n'ai pu réussir à voir des grains en ordre symétrique , attachés à l'in- ( 61 ) réhuride leur membrane ; cette observation devient très- dificile par la multitude des corpuscules du suc ren- fermés dans les bourgeons ; en effet , les corpuscules, outre qu’ils rendent les bourgeons plus opaques, appor- tent encore beaucoup de’ confusion par la rapidité avec laquelle ils se meuvent à l'intérieur. Dans la cellule D, le mouvement est rolatoire, et s'exécute de droite à gau- che , commé autour d’un axe qui, du centre du bour- geon, serait perpendiculaire au plan du dessin, Dans la cellule €, le mouvement qui est de même rotatoire , se fait autour d’un axe semblable ; mais sa direction a lieu de: gauche à droîte. Les corpuscules qui se voient à la circonférence des bourgeons complètent plus promptement leur tour que les autres corpuscules voisins du centre ; d’où l’on doit conclure que la force impulsive doit émaner de la cir- conférence même , comme nous l'avons fait remarquer ailleurs. | | Les petits corps indiqués dans les bourgeons DCH vont nageant dans le suc, et comme ils sont d’un vert obscur et à peu près d'égale grosseur entre eux , j'au- rais pu les confondre avec les petits chapelets si je ne les ‘avais vus se mouvoir d’une manière continue. " Sur deux bourgeons. voisins et semblables anx bour- geons DC, pléirrs comme eux de leur fluide respectif en @irculation j s'élèvent les deux fleurs mâle et fe- imelle. E’anthère G globuleuse est formée par la réunion de plusieurs couches de cellules, dont les plus externes sont très-blanches'et fort limpides , sans offrir le moin- dre vestige de grains soît mobiles soit fixes. Le noyau, c'est-à-dire la partie la plus interne de l’anthère, mon- tre bien, il'est vrai, une quantité de petites cellules plei- ( 63 ) nes de très - petits grains jaunes, mais. on me voit dans leur intérieur ancun mouvement. Un seul canal ample; qui de la base de l’anthère conduit à son centre, laisse voir une circulation active du sue. Pour se faire une idée de la position et de la grandeur de ce canal, il faut re-! courir à la fig. 4, pl. 3, dessinée sous un autre aspect; on y découvre la base AC de l’anthère qui s'appuie im médiatement sur le bourgeon , et on aperçoit dans touté sa longueur le canal qui de la base mème se porte au céntre, Il renferme une humeur visqueuse tant soit peu opaque , qui, à la manière d’une onde, ou nuage; monte en AB, et descend en BC, en continuant toujours ainsi son circuit dans le mème vaisseau: L'organisation du pistil paraît simple et offre une.cer- taine élégance, Cinq tubes en contact l’un avec l’autre sont disposés en cercle sur le sommet du bourgeon H. Ils s'élèvent tout droits lorsque la fleur commence, à poin-. ter, se plient ensuite peu à peu en forme de spirale, etse courbent toujours de plus en plus à mesure que l'ovaire renfermé entièrement par eux se développe. Ces cinq tubés sont en-mêème temps péricarpe et style, et l’on trouve appliquée sur le sommet de chacuñ d'eux une petite cellule représentant le stigmate. J'ai dessiné” la fleur femelle à trois époques différentes. Dans son enfance, fig. 5, pl. 3, quand l’anthère n’a pas‘éncore \ reçu son plus grand développement et que les cinq tubes du pistil sont encore pen tortillés en spire , par- faitement transparens, et qu'on m'aperçoit dans, leur milieu aucune trace de l'ovaire. Dans la puberté, fig. 1, pl: 4, quand l’anthère est au plus haut point d'acerois _sement , c'est à dire lorsque ses cellules internes parais- sent pleines de grains jaunes et qu’on découvre dans le LA (63 ) centre du pistil regardé principalement par transparence , un corps tant soit peu opaque qui est l'ovaire. Dans la ma- turité, fig. 6, pl 3, quand l'anthère s’est desséchée et que la graine, devenue dès-lors impénétrable à la Jlumière et fortement endurcie dans son enveloppe, a.acquis la per- fection et la grandeur dont elle est capable et peut en outre se détacher avec beaucoup de facilité du péricarpe. On a laissé cette figure transparente pour montrer la forme et la position intérieure de la graîne qui paraît cannelée tout autour par l’empreinte des cinq tubes du péricarpe qui l’environnent. Pendant les trois époques qui viennent d’être. mentionnées , il y avait une circu- lation visible dans les tubes du pistil et dans les cellules du stigmate. Cependant elle est plus visible et plus active dans les deux derniers états de la fleur, où les globules trans- portés par le suc se meuvent avec une rapidité qui n’est pas inférieure à celle observée dans d’autres parties de la plante. Quant à la direction du mouvement du suc, elle est la même que celle des petits chapelets attachés symétri- quement à la membrane des vaisseaux respectifs ; maïs il faut particulièrement noter que les grains qui forment les petits chapelets des tubes du péricarpe sont d’une très- belle couleur orangée, tandis que les autres grains , fixés dans les ceflules du stigmate, paraissent de couleur verte comme ceux des rameaux et des feuilles. On doit également remarquer l’ordre régulier que conservent toujours dans les tubes les deux séries opposées de pe- tits chapelets , c’est-à-dire celles du côté où le suc monte et celles du côté où le même suc descend. Les premières sont constamment situéés vers la partie externe du pistil, et les secondes vers l’interne. On voit donc que dans cha- cum des tnbes le courant ascendant ést toujours le plus (164) 5 près de l'observateur, et qu'au contraire le courant des- cendanten est le plus éloigné, ou, en d’autres termes, qu'il est plus profondément situé ; que si l’on rend; en rappro- chant l’objet de l’objectif, la vision distincte dans le plan qui diviserait en longueur et par la moitié le pistil, on voit alors en perspective les embouchures des tubes, et on distingue ( fig. 6, pl. 3) en A le courant qui s’é- loïgne de l’observateur , et en B le courant qui s'en rap- proche, En suivant avec attention quelques corpuscules du suc distincts des autres par leur forme, on voit .qu’a- près être passés par À et s'être cachés ensuite sous la graine , ils reparaissent en C. Ensuite montant jusqu'au sommet du tube, où la cellule M du stigmate a son origine , ils se courhent en rasant le diaphragme decelle- ci, et descendant par le même tube, ils se montrent dé nouveau en D. La circulation dans. les stigmates se fait de la base au sommet des cellules coniques ; comme nous l'avons dit pour les folioles EF (fig. 1 , pl. 4), Iestinutile d’a- vertir que les circulations dans les différens vaisseaux sont indépendantes les unes des autres , de manière que, si quelque vaisseau est offensé, les autres ne s’en ressen- tent pas de suite, mais qu'ils conservent plus où moins long-temps leur vie. Les tubes principaux AB seraient- is eux-mêmes tronqués , le mouvement du sucdans: les bourgeons et dans les fleurs se conserverait sr plu- sieurs jours, | bof Pour compléter |’ anatomie va Chars fleæilis, al res- terait à parler de la structure interne du fruits bmaïs-son opacité complète et sa petitesse ne, nous ont pañpenmis de pénétrer dans cet intérieur, où (la, natune, cache la partie la plus précieuse et la plus admirable,de l'opgani- Di (65 ) sation. Les botanistes admettent que le fruit. offre:une seule capacité avec beaucoup de graines ; mais en ayant écrasé plusieurs , je n'ai jamais pu voir ces dernieres ; je dirai même que je conserve, depuis plnsieurs années, dañs un vase, le Chara vulgaris , et qu’il m'est toujours arrivé, lorsque j'ai voulu détacher , au printemps, un jeune germe, de le retirer attaché à son fruit , comme cela arrive à un grain de froment ; il me paraît donc hors de doute que chaque fruit renferme une seule graine; et il n’y a aucune diflérence entre le fruit du Chara vulgaris et celui du Chara flexilis ; de même il n’en existe pas entre la structure des fleurs respectives ; la fleur femelle du Chara vulgaris est seulement un peu plus écrasée , et, par cela même, les tubes qui l’en- tourent forment des spires plus inclinées ; la circulation du suc dans les fleurs des deux plantes se comporte aussi de la même manière, quoique dans le Chara vulgaris elle soit moins visible, à cause d’une transparence moin- dre des parues, ARTICLE TROISIÈME. Du Pollen. Divers auteurs oht parlé de la structure du pollen ; mais/la petitesse de ses corpuscules ne permettant aucune dissection, il en est résulté diverses éonjectures, malgré lesauelles nous sommes encore dans l'obscurité relative- ment à l'organisation intérieure des petits grains qui composent cette poussière. Nous connaissons seulement une grande variété de formes extérieures qui se présen- tent souvent avec des différences d’une espèce à l’autre; Tours Il. Ç | 5 (66 ) mais nous ignorons tout-à-fait cumment se comporte chaque graïn de pollen sur le stigmate, pour intro- duire l'aura $eminalis qu’il contient. Géoffroi et Mal- pighi ont cru que les grains entiers du pollen , arrivés ‘au stigmate , entraient par les conduits du pistil et étaient transportés jusqu'au germe. Borinet, Duhamel, Gle- "ditsch n'étaient pas éloïgnés de cette opinion. Quelques autres, comme Morländ, Hill, étc., Ont imaginé que les embryons se trouvaient dans les corpuscules mêmes dû pollen, d’où ils sortaient pour pénétrer et se loger dans les ovules. Et pour ne rien dire de beaucoup d’au- tres hypothèses, je citerai seulement encore celle qui suppose que la fécondation s'opère au moyen de l'actiôn irritarite exercée sur le Stigmate par l’aura séminalis, et transmise jnsqu'au germe (1). Toutefois, bien que je vienne à traiter du pollen dans cet article, je n’ai pas la prétention de discuter les opinions diverses que nous ont laissées les savans sur ce sujet, persuadé que je ne trouverais qu’un faible appui dans le peu d’observations qui me sont propres. Mon seul but, en publiant un phé- nomène singulier que j'ai remarqué dans le pollen du Portulaca oleracea, est d’exciter la curiosité des natu- ralistes qui possèdent de bons insitrumens , afin qu'ils poursuivent ce genre de recherches, et qu'ils nous four. nissent quelque lumière sur un produit aussi remar- quable dans la végétation. L'extrémité du stigmate du Portulaca oleracea étant couverte de poils très-déliés et transparens , remplis de corpuscules du sue , il m avait semblé intéressant d’exa- miner s’il se manifestait par hasard quelque mouvement (1) Voyez Tarzioni. Lezioni di botanica. sl | ( 67 ) dans leur intérieur. Et, en eflet, je m'étais assuré que les corpuscules passaient de la base des poîls à leur som- mité, d'où. revenant ensuite à la base, ils récommen- çaient le même ciréuit, quoique assez lentement. En répétant plusieurs fois cet exanien , il m'arfiva par hia- sard d'observer un poil, au sommet duquel se trouvait attaché un grain de pollen , qui , après quelque temps, éclata tout d’un coup en lançant au-dehors une espèce de boyauassez transparent:et celaisci , s'étendant le long du poil, vint s’y nnir latéralement. Portant alors mon attention sur le nouvel organe qui venait dé paraître, je me convainquis qu'il consistait jen un simple tube composé d'une membrane très-délicate ; ét mon éton- mement fut bien grand en le voyant rempli de petits conps dont uneipartie sortait du grain de pollen et l’autre y rentrait après avoir décrit umcireuit le long du tube ou boyau. En examinant, entée moment , le grain de pollen, on voyait dans sorti intérieur le mouvement con- fus d’une.innombrable quantité de globules, mouvement qui s’obsenvait aussi dans des’ vaisséaux du stigmate sur lesquels-réposaient ile poil etle boyau: Cé phénomène, après avoir duré pendant près de trois henves, se ter- uiina par la -disparution des corpascules du ‘boyau , sans -que je pusse voir s'ils étaient rentrés dans le grain de pollen, ou plutôt s'ils avaient ‘trouvé accès dans les cellules du stigmate yowbien , enfin , sise dissolvant pen À peu,iils avaient pénétré auitravers des pores dé la mém- brane , et s'étéient mélangés au liquide contenu dans le poil dont Fintérieur :m'offrit , pendant long-temps en- core, la continuation du mouvement circtlatoire. La fig: 2 , pl. 4 montre en A le grain jaune de pollen -Harni despetites pointes ; en} BC:se voit le poil di stigniate 5* ( 68.) contenant un suc jaune dans lequel flottent les globules solides L; le boyau rempli de ces corpuscules cireulans d'une couleur cendrée , est représenté en ED. Les ex- trémités CD appuient sur les cellules ov vaisseaux du stigmate , qui'ne sont point dessinés et qui communi- quent avec le style. g En rapportant l'observation la plus délicate que j'aie encore décrite ;, je ne crois point inutile de l’accompa- gner de quelques éclaircissemens dont l’expérience m'a démontré l'avantage pour la répéter avec un succès as- suré. Il faut récolter la fleur un peu avant qu'elle s’ef- feuille , enlever le pistil avec délicatesse, et le placer sans retard sous le microscope disposé à cet effet. La lumière la plus favorable est celle du soleil , et je suis dans l’usage d'éclairer l’objet tout à la fois par réflection et par transparence, en faisant passer les rayons au travers d’un verre dépoli. Dans cet état si l’on amène au point de la vision distinete ces grains de pollen qui sont attachés vers l’extrémité des poils du stigmate, on les verra parfaitementronds et en- tiers, si toutefois on a eu bien soin d’éloigner tonte humidité quelconque du style ; cela étant fait, on doit attendre la rupture subite du grain de pollen et l’émis- sion de son boyau , phénomène qui tarde d'autant moins à se manifester que la fleur est plus avancée et que la chaleur de la saison est plus élevée. J'ai fait eette expé- rience avec beaucoup de succès dans lé mois d’août , le thermomètre se trouvant entre:18-et 22°, et cueillant la fleur vers huit heures du matin: Son suc suffisait pour la maintenir fraîche, et celui-ci présentait son mouvement circulatoire habituel jusque vers onze heures. Quiconque ne possède pas un microscope doué d’un pouvoir ampli- ( 69 ) fiant Mndérablé doit renoncer à ce genre d'observation ; je pense en eflet qu'avec un grossissement au-dessous de trois cents fois le diamètre, il serait impossible de décou- vrir la circulation du boyau. Koelreuter et Gærtner ont soutenu que l'explosion des grains du pollen arrivait seulement par l'excès de l'humi- dité quand ilest placé au-dessous de l’eau, maïs que dans l’état naturel l'humeur prolifique qui réside dans l'enveloppe interne et élastique du pollen passe graduel- lement dans les vaisseaux de l'enveloppe exterñe, et, filtrant peu à peu par les pores de celle-ci, se mélange au liquide qui transsude du stigmate. Nous avons donc . ©bservé dans le pollen du Portulaca oleracea une excep- tion à leur opinion, à quoi il faut encore ajouter que les corpuscules que nous avons découverts en mouvement dans le boyau sont ceux-là même qui ont été vus sortant du pollen éclaté et serpentant sur la surface de l’eau à la manière d’un léger nuage, par les observateurs qui se sont occupés de ce sujet. Et l’on ne doit pas confondre le liquide dans lequel ils flottent , qui est blanc, avéc un autre qui est coloré en jaune , soluble dans l’alcohol et les huiles, et qui réside seulement dans les vaisseaux extérieurs du ares et dans ses épines. Il semble que les grains du pollen: ont en général une structure beaucoup plus compliquée qu'on ne l'avait cru jusqu'ici ; indépendamment du fait que j'ai décrit plus haut , le pollen de la Courge (Cucurbita pepo) en fournit une nouvelle preuve. À peine est - il plongé dans l’eau qu'il éclate en lançant un jet serpentant d’une liqueur cendrée et opaque ; en mème temps on voit transsuder des poils et des épines une humeur très-limpide et jaune, ( 70 ) qui, se détachant en gouttes ei s'étendant ensuite à la surz face de l’eau, présente, lorsqu'on la regarde avec ume lu- mière réfléchie ; les plus belles couleurs de l’Hris ;sembla- bles à celles qu’on observe dans les lames minces que l’on fait artificiellément avec les huiles ; mais le fait eurieux, ét qui, si je ne me trompe, n’a été observé de personne, c'est qu'en divers points de la superficie du pollen, on voit sauter dehors de petites vessies fort transparentes ayänt la forme de cloches et sur le sommet desquelles est fixé une espèce de couvercle opaque avee une épine dans le centre (voy. la fig. 3, pl. 4). Ce couvercle fait l'office de valve lorsque la petite vessie est renfermée dansle grain, et il rend ainsi sa surface continue en apparénce. Cès petites vessies se distinguent assez bien si l’on enfonce le pollen d’abord dans l’alcohol et ensuite dans l’eau ; en cette circonstance le grain ne s'éclate pas. Je noterai ici en dernier lieu une autre observation qui se trouve consignée dans mon journal.—Le pollen de la Chicorée sauvage, Cichorium intybus, a la forme d'un dodécaèdre régulier ; les côtes sont opaques et cou- vertes de poils, les faces pentagones sont transparentes et lisses. Mis dans l’eau, il éclaté sur l’une des faces en lançant dehors, et à une distance égale à peu près au double de son diamètre , un suc qui ne serpente.pas dans son trajet, mais qni se dirige: en droite ligne. Qnelques- unes des autres faces se gonflent , et il en sort de petites vessies semblables à celles du pollen de la courge, mais privées de couvercle. (La suite au prochain numéro. ) rifrs ( 72.) Sur une téle embaumée d'un habitant de la Nouvezze- Zézanve ; extrait d'une lettre de M. Léox-Durour , docteur médecin. CPE plusieurs objets curieux dont mon ami M. Adel- phe Dussault , officier dans la marine royale, vient d’en- richir inon cabinet d'histoire naturelle, il en est surtout un qui offre à mes yeux un grand intérêt : c’est une tête parfaitement bien conservée d’un sauvage de la Nouvelle- Zélande. Les oreilles , les paupières, le nez , les lèvres, les joues, en un, mot la peau et toutes les parties molles sous-jacentes , les yeux seuls exceptés, ont été, par des procédés propres à ces insulaires, amenés à un état d’in- duration qui n’a altéré en rien les traits du visage. Les cheveux, les sourcils , la moustache , la barbe et jusqu’au fin duvet qui s observe aux environs du trou auditif, sont absolument comme dans l’état de vie, et adhèrent même davantage au tissu cutané. Le front et la plus grandé partie de la face sont couverts d’un tatouage re- marquable par le nombre, la régularité et mème l’élé- gançe des dessins. Le célèbre navigateur Cook , qui , le premier , aborda à la Nouvelle-Zélande , s ’assura que ses sauvages habitans étaient anthropophages, mais qu'ils ne dévoraient que leurs ennemis tués dans les combats. D’après des renseignemens que M. Adolphe Dussault a recueillis des personnes qui avaient tout récemment rap- porté de cette ile la tète dont il est ici question et plu- sieurs autres, lorsqu'un ennemi d’un rang distingué ou d'une valeur déjà renommée , succombe dans la lutte, son corps est réservé à d’horribles repas; mais sa tête, convenablement embaumée , est suspendue comme un (72) trophée dans la hutte du vainqueur. C’est une de ces têtes de héros ou de chef distingué que le sort bizarre à transportée dans un petit coïn du département des Landes, à quatre mille lieues du théâtre de ses exploits et de sa mort. | Sa chevelure noire et serrée, ses petites moustaches , sa barbe peu épaisse, ses sourcils bien tranchés et fort unis , ses dents d’une blancheur éblouissante et toutes bien conservées, sa peau lisse, qui offre encore çà et là un rare duvet, l’ensemble de ses traits : tout porte à croire que c'était un homme d’une trentaine d'années au plus. La belle exécution du tatouage n’annonce vas un homme du vulgaire, et ce chef dut mettre à rontribution les premiers dessinateurs de sa contrée pour orner son auguste face. C'était aussi un guerrier, ét sans doute un guerrier fameux, comme le témoi- gnent irrécusablement et une belle cicatrice à la base du nez, et ces larges tatouages spiroïdes qui per- pétuent sur leurs joues le souvenir des grands combats. La pommette gauche seule en est dépourvue. Au devant de l’oreille droïte, j'observe le dessin de trois ancres européennes assez bien représentées, et il n’est pas im- probable que ces figures datent de l’époque où la Nouvelle - Zélande fut découverte. Cette masse d’un métal qui, au rapport de Cook , a plus d’attrait pour ces insulaires que l’or pour les Européens, dut les frapper d’admiration et d'envie , et le chef dut ordonner qu'on en gravät sur sa joue l’impérissable modèle. Quoi qu'il en soit au reste de l’origine de la tête en question , son angle facial ést bien plus incliné que celui de la race européenne, maïs moins que celui de la race nègre. La LoeUE basanée de sa peau ; ses cheveux noirs (79) qui ont la rudesse du crin , maïs qui ne sont nullement crépus; ses pommettes saillantes , son nez déprimé à sa racine et assez gros sans être épaté ; le large espace qui sépare les ‘sourcils, sa bouche d’une grandeur mé- diocre, et ses lèvres peu épaisses, tous ces signes me paraissent caractériser cette variété de l’espèce humaine appelée race mongole ou kalmouke. La petitesse de son oreille forme un des traïts les plus frappans de cette tête, et je ne le trouve point signalé dans les relations des voyageurs. M. Adolphe Dussault, qui a vu une quin- zaine de têtes semblables, m’a assuré que ce trait était commun à toutes. Les plus jolies oreilles de nos Fran- çaises n'approchent pas , pour la petitesse et la bonne configuration ;, de celles de mon Zélandais. Le lobule , ou le bout , est percé d’un grand trou où était sans doute suspendu quelque bijou précieux. Les cheveux , dans la moitié antérieure du crâne , sont coupés assez courts mais _ plais, à peu prés comme chez nos paysans des Landes. Ils sont plus longs êt à peine un peu bouclés dans le reste de la tête. Ces cheveux ont, comme je l'ai déjà dit , une adhérence considérable aux tégumens endurcis, en sorte qu'il faudrait un violent effort pour en arracher quelques-uns. On voit encore fixée à une mèche de ceux-ci la petite corde qui suspendait cette tête trophéale däns la cabane du vainqueur. Le front , quoique reculé, n'est ni plat ni petit; son tatouage fort serré est divisé par une ligné médiane én compartimens d’une parfaite symétrie. Ces dessins , ainsi que ceux du reste de la face, né Sont pas simplement formés par dés lignes noiràtres tracées sur la peau ; ils sont empreïnts dans le tissu de celle-ci et ineffaçables. La lèvre supérieure est rétractée de manière à laisser à découvert les dents. La barbe est (74) roussätre quoique les cheveux es les sourcils soient noirs. Les fasses nasales étaient fortement tamponnées avec des chiffons de linge qui avaient été indubitable- ment rempés dans la décoction de la poudre de quelque écorce tannante , ainsi qu’il est facile de s’en convaincre par leur couleur fauve et leur odeur-qui rappelle celle du quinquina. L'examen attentif de ces chiffons qui sont tissus à l’européenne et dont les fils ne sont point formés avec le lin de la Nouvelle-Zélande où Phormium tenax , indique assez que ce tamponriement n’est pas l'œuvre des insulaires , et qu'il est postérieur à l’embaumement de la tête. L'intérieur du crâne est vide. La base de los occipital, malgré son épaisseur et son excessive dureté, a été largement et nettement coupée pour faciliter l’ex- traction du cerveau et de ses enveloppes. Les tégnmens de cette tête offrent la solidité, la sécheresse et presque la couleur du bois, de manière que son aspect n'offre rien d’effrayant. Il ne s’en exhale non plus aucune odeur désagréable. | Querques Ossenvarions nouvelles sur l'OnnrrmoRYNQUE. Cet animal curieux, originaire, de la Nouvelle-Hol- lande , et qu'on a réuni aux Mammifères, bien qu’on n'ait découvert jusqu’à présent aucune trace de mam- melles, vient de donner lien récemment à quelques tra- yaux assez importans. M. Van der Hoeven a publié (Nova acta Acad. Natur. Curios. Tom. XI, pars sec., p- 358) un Mémoire sur ce sujet ; dans lequel , après avoirexposé fort au long les trayaux des naturalistes (2) qui ont enlrepris des recherches sur l'Ornithorynque , il essaie de démontrer , ainsi que l'avait déjà fait M, Geoffroi Saint-Hilaire (Bull. de la Soc. phil. juin 1822), que ce genre et celui des Echidnés, qui en est très-voisin, doivent être extraits de la classe des Mammifères où ils étaient placés provisoirement ; et qu'il est nécessaire d'établir pour eux une nouvelle classe dans l’embranchement des animaux vertébrés, Cette classe, qui conservera le nom de Monotrèmes, sera intermédiaire aux Mammifères et aux Oiseaux, ou bien devra être placée entre ces derniers et les Reptiles. La séparation que l’on propose est confirmée d’ailleurs par un fait de la plus haute importance , et dont M, Geof- froi Saint-Hilaire , ainsi que M. Van der Hoeven, n’ont pas négligé de tirer parti. On a vu à la Nouvelle-Hol- lande des œufs d’Ornithorynque , et c'est M. Jameson, l’un des principaux propriétaires et habitans de Botany- Bay , qui garantit ce renseignement. : Quoi qu’il en soit de ce fait, sur l'authenticité duquel on peut éleyer encore des doutes , il n'en est pas mgins vrai que la question est sur le point de se décider, et qu'on a déjà beaucoup, avancé , par ces travaux , la solution du problème. Il est un autre point de l’organisation des Ornithorynques, qu'il n’est pas moins important d’éc'aircir ; on sait que l’Ornithorynque mâle est muni d'une sorte d'ergot à chacune des pattes postérieures, et que M. Jameson a le premier attiré l'attention des naturalistes sur cet, organe, annonçant qu'il était, venimeux, et que le. venin .découlait par un 1irou percé à son sommet. M, Blainville ( Bull. des Sc., T. 5,.p. 82), ayant, en, occasion, d'examiner, ces éperons, s'est assuré de l'exag- ütude de l'observation de M. Jameson , €t a donné une (76) description très-détaillée de cette partie, qui se compose , suivant lui, d'une enveloppe extérieure cornée, ouvérte vers la pointe , et contenant, dans son intérieur, une sorte d’aiguillon de consistance presque osseuse ; cet ai- guillon offre lui-même une ouverture à la pointe et est creusé, dans toute son étendue, d’une cavité d'autant plus spacieuse qu'on se rapproche davantage de sa base. M. Blainville admet que la cavité de l’aiguillon contient une vésicule terminée par un canal aboutissant à l’ou- verture externe , et tout en regardant, comme probable, que l'appareil venimeux consiste uniquement dans ces parties , il émet le doute de l'existence d’un organe sé- créteur situé plus profondément , et dont la vésicule, observée dans l’aiguillon , ne serait plus que le ré- servoir. M. Van der Hoeven s'élève contre l'opinion de M. Blainville ; il révoque même en doute, jusqu’à un certain point, son observation sur la strncture anatomi- que de l’ergot. « Ayant essayé, dit-il, de constater ces observations de M. Blainville, j'ai trouvé chez l'Orni- thorynque roux environ le même appareil que celui qu'il a décrit; mais il m'a été impossible de trouver une ouverture extérieure sur la corne ; je réponds de l’exac- titude de mes dessins (l’auteur figure l’ergot, et on ne voit en effet sur son dessin aucune trace d'ouverture). Chez l’Ornithorynque brun, j'ai découvert , à la vérité, un petit trou; mais l’organe ne contenait pas de tube conique et était simplement perforé. » Le Mémoire de M. Van der Hoeven était de nature à faire naître des doutes sur l’exactitude de l'observation spéciale de M. Blainville ; mais , en même témps que les recher- ches dont il est question parvenaient à notre connaissance, M: Bréchet recevait une lettre de M! Meckel , par la- ( 77) quelle ce savant anatomiste lui apprenait que l'organe vénéneux ne consistait pas en une simple vésicule conte- nuedans l’éperon, mais bien en une glande de la grosseur de la glande sous-maxillaire de l’homme , située le long dn fémur. Enfin , il est arrivé dernièrement à Paris un travail | de M. Robert Knox , tout-à-fait identique avec celni de M. Meckel ; et ce Mémoire est accompagné d’une figure qui représente la glande dans sa position naturelle, ainsi que le canal qui aboutit à l'éperon. L'existence d’un appareil du venin organisé à la ma- nière de tous les organes du même genre , ayant, comme M. Blainville l’a fait voir, un canal et une ouverture extérieure situés dans l’éperon, paraît done démontrée chez l’Ornithorynque. Norice sur l'Arcas pe Pense (Mallèhde Mianèh) à décrit par les voyageurs sous le nom de Punaise venimeuse de. Miana ; Par Gorracr Fiscuer De WALDHEIM. ! | , (Extrait) Ce serait un travail curieux ; mais bien diflicile, que d'offrir , sous leur: véritable point de: vue et dépouillés du merveilleux , les faits intéressans consignés dans les voyages. Emporté par an zèle très-louable , et excité par une imagination vive, le voyageur, étranger à l’étude des sciences , accueille avec enthousiasme tout ce qui a l'ap- pareuce de la nouveauté ;,ne voulant, rien négliger et incapable de-faire par: lui-même une.observation , il ad+ (78 ) mét sur parole ce que des hommes ignorans ou inté- ressés lui présentent. comme exact, ét les faits lui paraisz sent d'autant plus extraordinaïrés que , peu familier avec les phénomènes dé la nature, 1 n'a tiën va , rien étudié dans son pays natal qui puisse Téur être comparé. Ce- pendant des observations exactes et précisés , en détrui- sant ce que les récits offrent de merveilleux ; permettent aux naturalistes de ‘lés apprécier à leur juste valeur , et de reconnaître en eux dés faits analoghés à ce qui #’ob- sérve journéllement dans motré ‘chimat. M, Fischer à réndu ‘un service :dé cétte natüre en ramenmant à un genre connu un petit animal dont il a été souveit question dans Îles voyages en Perse. On de désigne dans le pays sous les noms de Mallèk de Mianèh , et il est indiqué par les voyageurs sous celui de Punaise ou de T'eigne de Miana: On rapporte que sa piqûre occasione des accidens très - graves, la gangrène en- valiissant biéntôt 1x ‘plaie, ét ila ‘inorten étant ane suite présqu'inévitable Sans nôus ‘arrêter à la nature de ces accidens qui peuvent être réduits aux ‘phénc- mènes fàcheux que présente l'inflammation dans un climat chaud et dans certaines circonstances , nous ob- serverons que M. Fischer, ‘ayant reçu de personnes dignes de confiance la redoutable Punaise de Miana, s'est convaincu que €e petit animälsn'estni Punaise , ni Teigné ; mais qu'ibappartient dela famille des Tiques de là classe ‘dés Arachnides, ét:qu'il ressemble beaucoup ati Tiques qui Sattachentisitcommunément aux chiens pour suéer letr'satig. M.2Fischer rappalle; :à cette ,oc- éasion ; les espèces ‘de Fiques connues, 1et :qui appar- tieniérit Aux genres Exodeiet Argas; il en figure ‘plu- diéurs ,'parnit Jesquelles ‘6n ‘remarque :lIxode dm ;cha- ( 79 ) méau, {xodes camelinus, Fisch., que l'on trouve dans les steppes sur les chameaux, Cette espèce nouvelle est al- longée , son corps est d’un rouge brun avec les pieds courts et distans'entre eux. La seconde paire de pieds a une articulation très-renflée. L'auteur décrit et repré- sente ,avec un soin tout particulier , la Punaise de Perse qui appartient au genre Argas ; il la nomme Argaside Perse, Ærgas Persicus. Il est, dit-il, d’un rouge san- guin-clair, parsemé sur le dos de points élevés blanes ; les pieds sont d’un jaune pâle. Il a à peu près la forme d’une Punaise , mais son corps est plus ovale , plus, allongé, plus rétréci en avant et plus gros. Tout le, dosiest garni de petits grains blanchàtres , comme chagrinés : le bord est très-peu ourlé en avant avec une légère échancrure des deux côtés. Lesuçoir est placé en dessous du COËps:, à l'endroit à peu: près où se trouve. en haut la légère échancrure du bord, dans un petit, enfoncement. , Les palpes qui l’accompagnentisont gros à la pointe etramin- cis à la base , sans articulations bien distinctes. Le:corps est:également granulé à son pourtour, et déux plis Jaté: raux forment une élévation au milieu ; c'est dans,chaeuri des plis que se trouvent. insérés les pieds forinés par six articles presque cylindriques. Ledernier article est mince, éourbé ‘et muni, de leur ongle très -fins:,, blanos-at erochus. «sp Ces animaux, viré P été. s4SÈ1 aélogient, l'hives dans les murailles ; ils inféctent les imaisous :.M.. La treille a recu de Naples une-espèce qu'il regarde, coninié exactement analogne.à l’Argas deiPetse. U RS Sur le génre Sacciium, de MM. de Humbotäe et Bonpland ; Par M. Cuarces Kuwrx. D'après la figure et la description du genre Saccellium, données par M. Bonpland , dans lé premier volume des Plantes équinoxiales ( p. 49, t. 13 ), il était, sinon im- possible , au moins très-diflicile de déterminer avec cer - titude la place que cette intéressante plante doit occuper dans l’ordre naturel., M. Bonpland a cra devoir la rapprocher des Rhamnées. Ses calices rénflés et des pédéncules prenant leur origine au-dessus des aisselles des feuilles , lui donnent quelques rapports avec les So- anées ; mais l’organisation du fruit et surtout celle de 14 graine rapprochent ce genre indubitablement des Borra- ginées."Commé dans lé Cordia , le fruit est un drupe peu tharnu, renfermant un seul osselet ; l’osselet présente quatre loges monôspermes dans sa partie supériéure , et, dans son inférieure ; trois grands creux vides ; l’em- bryon (est dépourvu de périsperme : renversé et plissé longitudinalement. | M. Bonpland ne parle point de ces deux derniers caractères , et j'ignore ce qu'il a pu pren- dre pour un périsperme farinacé. ‘Le seul bouton de fleur que j'ai. vu était mangé par les’vers ; ÿ mais il à suffi pour me fortifier dans mon opinion. M. Bonpland décrit la corolle comme pentapétale ‘et’ les étamines comme opposées aux pétales ; il'est facile de concévoir une sem- blable erreur quand on pense que M. Bonpland n’a eu que des bontons de fleurs à sa disposition. 5X - (8) Recuercaes anatomiques sur le Lirnonius FOnFICATUS , et la SCUTIGERA LINEATA ; Pan M. Léon-Durour, ” Docteur - Médécin , correspondant de la société desene po re de Paris, etc. Avaxr de procéder sépagément à l'examen des vis- cères de ces deux insectes Myriapodes, il est indispensable de nous fixer sur la détermination rigoureuse des espèces qui ont servi à nos dissections, et de les décrire suc- cinctement. LiTHOBIUS FORFICATUS. Description entomologique. Lrraosits rorricarus. Leach, Latreille, Règne Ani- mal , etc., tom. III, pag. 157.—Scolopendra forficata , Linn., Treviranus, Verm. schrift. anat. , tab. 4, f. 6, 5. =Scol. forficata et Scol. coleoptrata ? Panz. , Faun. in- sect. fase. 50, fig. 13, 12. — La Scolopendre à trente . pâtes, Geoffroy, Ins. Par. tom. II, pag. 694, pl. 22, fig. 3. Fusco vel succineo-piceus , d nitidus ; antennis villnsis ; -attenuato- filiformibus , 30 articulatis ; segmentis dorsalibus , quarto quintoque ex … ceptis, alternatim majoribus ; pedum 15 paribus, articulis apice spinu- _dosis. L'espèce qui a été l’objet de mes investigations anato- . miques se rencontre assez fréquemment en été dans nos jardins sous les pierres , les tas de plantes, le bois . pourri. Elle acquiert rarement plus d’un pouce de lon- L gueur ; elle est lisse , luisante, tantôt d'un brun de poix, Tome Il. 6 ( 82) tantôt d’un roux qui tire sur l’ambre; ses antennes ne sont point sétacées comme l’avancent plusieurs auteurs ; mais elles vonten diminuant dé grosseur de la base au sommet ; elles sont velues et formées de trente articles seulement. Je ne me trouve pas sur ce point d'accord avec Trevira- nus, qui en donne quarante-cinq aux antennes de la Scolopendra forficata qu'il a disséquée , et qui me sem- ble la même espèce que celle qui a servi à mes recher- ches. Le nombre des articles des antennes serait-il donc variable suivant l’âge ou quelques autres circonstances ? Rien ne me le fait présumer. Ce ZLithobie offre dans la disposition des plaques dorsales de son corps un trait remarquable qui n’a pas échappé à la sagacité de Tre- viranus , et qui, suivant les apparences, appartient à tout le genre, et peut-être à la famille : c’est qu'il n’y a pas de petit segment intercalé entre la quatrième et la cinquième grande plaque du dos. Observons encore que cette quatrième plaque est dépourvue de stigmates, tandis que ces orifices respiratoires se retrouvent à toutes les pièces principales qui précèdent et suivent cette dernière , et manquent aux demi-segmens supplé- mentaires, Cette circonstance fait penser avec quelque probabilité que la quatrième plaque, dont il est ici ques- tion, n’est qu'un demi-segment très - développé. Déjà nous savions que dans la Scdtigère, genre voisin du Lithobie , la quatrièmé plaque dorsale est deux fois plus grande que celles qui l’avoisinent. Ce dernier fait con- _tribue à. justifier la formation de la famille des Chilo- podes récemment établie par M. Latreille. Description anatomique. Mes recherches anatomiques:sur le Lithobie étaient! ÉRÉLR S. . -i (83 ) entièrement terminées depuis plus d'un an, et j'avais mis la dernière main soit à leur rédaction, soit aux dessins qui les accompagnent, lorsque l'ouvrage: de Treviranus (1) sur ce même sujet m'est parvenu. Sans nous être communiqué, nous avons vu à peu près du même œil plusieurs des organes que le scalpel nous a dévoilés , et je ne suis pas peu glorieux de la conformité de nos observations. J'avais d’abord hésité si je publie- rais mon travail, ou si je me contenterais de signaler les différences qu'il offre avec celni de ce savant; mais réfléchissant ensuite qu’en pareille matière , et dans une science encore naissante, la confirmation de certains faits difficiles à établir est presque une découverte, je me suis décidé à lui donner le jour. S docs Organes de la dig stion. Indépendamment des organes manducateurs que je passe à dessein sous silence, parce qu'ils sont déérits dans tous les ouvrages d’entomologie , on distingue dans l'appareil digestif du Zithobie, les glandes salivaires À le tube alimentaire, es vaisseaux hépatiques. 1°, Des, eLanDes sazivaiRes, — Elles s’observent à l'issue de la tête sous la forme de deux grappes assez grandes , peu distinctes l’une de Pautre, plus ou moins contiguës et adhérentes entre elles, déprimées, et le plus souvent concaves, parce qu'elles enveloppent l’ori- gine du tube alimentaire. Leur structure , très -diffcile (1) Fermischte S'chrifien anatomischen und physiologischen inhalts, son GOTTFRIED REINHOLD TREVIRANUS , und LODoLF CHRISTIAN TRE- vinanus, Bremen 1815. 6* ( 84 ) à déméler, semble n'’offrir à l'œil nu qu'une masse gé- latineuse sans organisation apparente, remarquable par une couleur d’un bleu améthiste souvent très - foncé: Mais avec le secours du microscope on y reconnaît des granulations ovalaires ou arrondies , disposées par grap- pillons confusément agglomérés. Observons que la couleur bleue améthiste dont je viens de parler n'est pas exclusivement propre aux glandes salivaires. Elle s'étend fréquemment , mais avec une plus faible nuance , sur toute la couche musculaire qui revêt l'intérieur du corps. Aucun des auteurs qui ont traité de l’anatomie du Lithobie n'a fait mention de l'existence d’un appareil salivaire. Ces grappes glanduleuses n’ont pas cependant échappé à la perspicacité de Treviranus qui en indique la situation précise , et qui en a fidèlement représenté la forme générale (1). Mais ce savant anatomiste, trompé par des apparentes, ét peut-être par des idées préconçues sur les connexions qu'il dit exister cons- tamment entre le tissu adipeux et les extrémités des vaisseaux biliaires, se contente de les désigner sous le nom de masses graisseuses. M. Marcel de Serres, dans l'exposition des traits anatomiques de ce même Myria- pode, ne dit pas un mot de cet organe (2). 2°, Du ruse ALIMENTAIRE. — ]l est tout-à-fait droit jet par conséquent sa longueur ne dépasse point celle du corps du ZLithobie. Dans les individus assez nombreux soumis à mon scalpel, l'æsophage et le jabot (si ce dernier existe) ne formaient qu'un même tube , d’un diamètre (r) Loc. cit, p. 25. Tab. V. fig. 4. q. q. (2) Observ. sur les usages du vaiss. dors., etc. p. 166. # (85 ) iniforme , cylindrique , enveloppé dans sa situation ña- _ turelle par les grappes salivaires , et atteignant à peine la seconde plaque dorsale. Treviranus et M. Marcel de Serres n’admettent point de jabot, mais l’analogie me fait présumer que cette première poche gastrique doit exister, et si elle n’est pas prononcée, c’est que les ali- mens , n'y séjournant que peu de temps et en petite quantité, n’y déterminent pas de dilatation sensible. L'existence d’un léger bourrelet à l’origine du ventri- cule chylifique , bourrelet qui me semble lindice d’une valvule annulaire, vient prêter un grand poids à l’in- duction par analogie. Cette valvule prouve que les ali- mens ne doivent pénétrer dans la poche qu’elle précède qu'après avoir subi une élaboration préliminaire dans le jabot en question. Le Ventricule chylfique (1) forme à lui seul les trois quarts de la longueur de tout.le tube digestif. Il est allongé, plus ou moins déprimé, d’une texture musculo-membraneuse , et se termine en arrière par un bourrelet peu saillant, siége d’une valvule in- *. terne, où viennent s’aboucher les vaisseaux hépatiques. Les dilatations irrégulières qui s’observent parfois à ces organes sont purement accidentelles. Dans les portions plus contractées on reconnaît une disposition annulaire dans les fibres de la tunique musculaire. J’ai fait sentir ce trait dans la figure qui accompagne mon travail. Treviranus (x) Dans un travail assez étendu sur l’anatomie des coléoptères et que V’ai présenté à l'Académie royale des Sciences , j'ai désigné, sous le nom de ’entricule chylifique, cette portion du tube alimentaire destinée à l’acte de la chylification, et qui, dans tous les insectes soumis jusqu’à ce jour à mes investigations, reçoit à son extrémité postérieure les vaisseaux biliaires. Cette poche constante est appelée le plus souvent estomac , quelquefois duodenum par les auteurs. (86 ) | &très-bien représenté les rubans longitudinaux qui cou- pent, à des intervalles réguliers , les fibres annulaires. La cavité du ventricule chylifique renferme une pulpe alimentaire homogène d’un gris roussàtre. L'intestin, bien moins large que le précédent et cylindroïde , parait cannelé suivant sa longueur, lorsqu'il est vide et con- tracté sur lui-même. Avant de se terminer à l'anus , il offre un cœcum à peine sensible, caché dans la figure ci-jointe parles derniers anneaux de l’abdomen. 3°. Des vAISsEAUX HÉPATIQUES. — Il n'y en a qu'une paire. Ils s’insèrent, un de chaque côté , et par un bout légèrement renflé, au bourrelet. valvuleux que nous avons dit terminer en arrière le ventricule chyli- fique. Ils sont bien distincts, flexueux, diaphanes, et constamment dirigés vers la tête où leurs extrémités sont maintenues par un ligament suspenseur d’une ténuité pres- qu'imperceptible. Ce mode deconnexion a échappé à Tre- viranus qui, imbu de l’idée que les extrémités des vaisseaux biliaires sont constamment enveloppées du tissu adipeux, a donné à ceux du ZLithobie cette même. disposition. Comme je l'ai déjà fait pressentir plus haut , c’est peut- être cette idée préconçue qui a détourné cet anatomiste d’un examen plus attentif des glandes salivaires, consi- dérées par lui comme une masse simplement graisseuse. M. Marcel de Serres , en avançant que « le duodénum » reçoit vers-sa partie-moyenne un grand nombre de » vaisseaux hépatiques grêles, blanchâtres et assez al- » longés, » nous prouve clairement qu'il n’a point re- connu les conduits biliaires du Lithobie. $ IL: — Organes de la génération. Aïnsi que dans la plupart des insectes , ils sont placés à la partie postérieure du corps. ( 871) À. Organes mâles de la génération. On y distingue : des testicules, des vésicules séminales, une verge. 1°. Des resricuzes. — Ils consistent, pour chaque côté , en une paire de glandes allongées , pointues , comme lancéolées , blanchâtres , imégales en longueur, et par- courues par une rainure médiané. Ainsi, on pourrait croire que le Lithobie a quatre testicules. À l’œ’} nu ou à la loupe ordinaire , ils offrent l'aspect d’une grappe granu- leuse ; mais étudiés plus attentivement avec le secours du microscope , ils m'ont paru plutôt ressembler à des sacs conoïdes hérissés , et comme guillochés en dehors par de petites bourses inégales et polymorphes , que j'ai dis- tinctement vues remplies de sperme. Chacune de ces glandes a un canal déférent tubuleux et capillaire. Je n'ai pu constater par l’observation directe le niode de connexion de ces deux canaux entre eux, ni celui qu'ils ont , soit avec les vésicules séminales, soit avec les tes- ticules du côté opposé pour la formation du conduit éja- culateur. La Ras. et la texture délicate de toutes ces parties se sont jusqu'ici PR à ce que je pusse les mettre en évidence. RENE Croirait-on que ces testicules aient été pris par Trevi- ranus pour des masses graisseuses ?' C’est cependant sous cette dernière dénomination qu'il les a signalés et re- présentés (r). Gette méprise est d'autant plus singulière dans un anatomiste aussi exercé que lui à triompher des plus grandes difficultés, qu'il 4 reconnu et très-bien figuré les canaux eflérens de ces prétendues masses (1) Loc. cit. p. 25. Tab. V.,f. 7. EE: rrrr. ( 88 ) graisseuses. Une simple réflexion sur ce dernier fait eût dû lui faire présumer que ces canaux devaient né- cessairement appartenir ou à un organe sécréteur ou au réservoir d’une glande. Quant à M. Marcel de Serres, je ne sais sur quel fondement il avance , dans l’ouvrage précité , que les organes reproducteurs mâles du Zithobie sont composés de deux testicules arrondis. 29. Des vésicuLes sÉMINALES. -— Dans tous les insectes ailés soumis jusqu’à ce jour à mes investigations ana- tomiques , j'ai constamment rencontré les vésicules sé- minales en nombre pair. Il yen a trois seulement dans le Lithobie, deux latérales et une intermédiaire. Elles sont bien apparentes, fort développées comparativement aux autres parties de l'appareil générateur, et presqu'aussi : longues que tout le-corps quand elles sont déroulées. C'est surtout dans leur état de turgescence spermatique que leur dissection est moins difficile. Les vésicules la= térales sont semblables entre elles , filiformes , renflées en bouton à leur extrémité flottante, et leurs replis sont quelquefois. si adhérens qu’il est presqu'impossible d’en opérer le déploiement complet sans les rompre. Elles confluent en arrière en une anse assez ouverte, au centre de laquelle s’insère la vésicule intermédiaire, et d’où partent postérieurement deux conduits grèles qui vont recevoir les canaux déférens des testicules. Cette vésicule séminale intermédiaire est sensiblement plus grosse que les latérales, et je lai souvent trouvée mou- chetée par l’effet des flocons intérieurs du sperme. Quand elle ne contient pas de liquide séminal , elle est grêle, diaphane , terminée en pointe, et difficile à mettre en évidence. Dans le cas contraire , elle a une texture un peu roïde , et son bout renflé a une sorte de bec. ( 89 ) . Les vésicules séminales du Lithobie paraissent avoir été prises par Treviranus pour les organes principaux de la préparation du sperme. Il désigne l'intermédiaire sous le nom de vaisseau séminal du centre, et les autres sous celui de réservoirs latéraux. I] a constamment trouvé dans ces derniers des vers intestinaux , sans doute du genre Filaria. Ces vésicules sont fort vaguement mentionnées par M. Marcel de Serres. 3°. De LA vence. — Je n’ai point observé cet organe, mais Treviranus parle d'une wésicule dans laquelle se rendent tous les vaisseaux ou conduits spermatiques,, et qui s'ouvre dans un petit corps charnu conoïde , qu'il appelle verge , placé sous le dernier segment dorsal du corps du Lithobie. B. Organes femelles de la génération. Ils se composent d’un ovaire et des glandes sébacées de l’oviducte. 1°. De L'ovarme. — Il consiste en un seul sac allongé, atteignant à peu près le milieu de la capacité du corps, et maintenu en place par quelques trachées lâches et capillaires. Il contient des œufs globuleux et blancs. Ses paroïs paraissent granuleuses , à cause des gafnes ovi- gères qui, ainsi que dans le Scorpion , se présentent sous la forme de petites bourses uniloculaires , briève- ment pédicellées, rondes comme les œufs qu'elles ren- ferment. Je ne serais point surpris que l'ovaire du Li- thobie fût divisé intérieurement en deux loges par un diaphragme longitudinal. J'ai cru reconnaître la trace de celui-ci; maïs je sens le besoin de nouvelles dissections pour m'éclairer sur ce point douteux. Je n'ai pas non plus vérifié la manière dont l'ovaire se comporteven | ("go approchant de la vulve ; mais d’après les observations et les figures de ‘Freviranus , il se terminerait par un ovi- ducte simple , assez long , dilaté à son extrémité posté- rieure. Que conclure de l’assertion de M. Marcel de Serres , qui attribue au Lithobie un oviducte commun divisé en huit branches principales ou en huit ovaires , et des con- jectures auxquelles il se livre à ce sujet? C’est qu'il n’a pas vu ces organes du même œil que Treviranus et moi. 2°. Des GLANDES SÉBACÉES DE L'OVIDUCTE. — Dans tous les msectes aïlés dont j'ai fait jusqu’à présent la dissec- tion, et ce nombre dépasse celui de trois cents, j'ai constamment reconnu dans le voisinage de l’oviducte l'existence d’un appareïl particulier, auquel j'ai donné le nom de glande sébacée, parce qu'il est destiné à fournir, lors de la ponte, une humeur sébacée pour en- duire les œufs. La nature ne paraît pas s'être déviée de cette loi dans le Lithobie, où cette glande est même binaire. De chaque côté de la partie postérieure de l’o- vaire , on observe deux grappes allongées , diaphanes, formées , chacune , de deux rangées d’utricules granu- leuses, quelquefois peu distinctes, séparées par une rainure médiane qui loge une trachée des plus fines. Chaque grappe se termine en arrière par un conduit efférent flexueux, sémi-diaphane. Les deux conduits s’abouchent conjointement au bout extérieur d’un réser- voir ovale-oblong rempli d’une bumeur blanche coagu- lable, et qui paraît formé de deux tuniques. Ce réser- voir se termine en arrière par un canal excréteur qui s'enfonce sous l'intestin , et va se dégorger dans lovi- ducte. Cet organe , exclusivement propre à la femelle, revêt (9) tous les caractères d'une glande spéciale. On y trouve des parties propres à la sécrétion ; à la conservation et à l’excrétion d’une humeur. Treviranus a décrit et figuré cet appareil (1) , mais il a entièrement méconnu sa struc- ture, ses fonctions ; et il est encore tombé ici dans la même méprise qu’à l’occasion des glandes salivaires et des testicules. Les grappes sécrétoires ne sont pour lui que des masses adipeuses, et l'a mal saïsi le mode de connexion de leurs efférens. Il avance que ceux-ci se rendent au vagin, tandis qu'ils s'insèrent évidemment , comme je l'ai dit, au bout antérieur du réservoir. Il appelle ce dernier unc vésicule oblongue , et, ainsi que moi , il l’a trouvé formé de denx membranes. Mais il à mal vu son mode de dégénération | en un conduit ex- créteur. pr | La vulve du Lithobie est flanquée, à droite et à gauche, par une pièce crochue ; biarticulée, terminée par une pointe bifide, et armée à sa base de deux dents courtes. Cette pièce crochue est mobile et joue un rôle dans l'acte de la copulation. $ TITI. — PAS de la PpraUon. N ace - S astres nerveux. GAL: AU x | <* Mes observations relatives à ces organes sont parfaite- ment en harmonie avec celles de Treviranus , et je ren- vole à ce qu'en a dit et figuré ce savant anatomiste. {1) Loc. cit. , tab. V. fig. 8. (92) SCUTIGERA LINEATA. Description entomologique. Scuricera Lineara. Latreille, Nouv. Dict. d'hist. nat, nouv. édit. tom. XXX. — Cermatia lineata. Ulig. — Scutigera araneoides. Latreïlle, Gen. crust” et ins. Tom. I, p. 99. Pedibus triginta; corpore rufo - flavescente , lineis longitudinalibus pedumque fascis cæruleo-nigris. Latr. (loc. cit.) Malgré le grand jour que MM. Illiger et Latreille ont jeté sur la détermination et la synonymie de cette es- Pèce à laquelle on rapportait à tort, avant leur savante critique , la Scolopendra coleoptrata. de Linné et le Julus araneoides de Pallas, je ne saurais m'empêcher d'élever des doutes sur l'identité admise par ces entomo- logistes entre la Scolopendre à 28 pattes de Geoïroi , et notre Scutigera lineata. L'auteur de l'Histoire abrégée des insectes des environs de Paris, donne dans sa phrase spécifique l’épithète de nigricans à sa Scolopendre , et il répète , dans la description , qu’elle diffère par sa couleur notrâtre de la Scolopendre à 30 pattes , qui est, suivant lui, d’une couleur fauve. Si l'espèce de Geoffroi eût été la même que celle du midi de l’Europe , cet observateur eût été certainement frappé en examinant la région dorsale de ce myriapode, de la triple raïe d’un noir bleuà- tre ou d’un brun violâtre placée sur un fond d’un roux pâle. Remarquez encore que ces raïes sont plus appa- rentes que les mouchetures des pattes, dont Geoffroi fait mention. Dans les individus desséchés de notre Seu- (95 ) tigera lineata , la couleur des raies s’altère souvent et passe au rougeâtre ; mais le dessous du corps reste tou- jours pâle , et les pattes ont, dans ce cas, des mouche- tures à peine sensibles. Ainsi, en supposant que la des- cription de Geoffroi eût été faite sur un individu con- servé dans son cabinet, on ne pourrait pas encore jus- tifier la couleur noirâtre qu'il lui attribue très-positive- ment. Je laisse à M. Latreille, qui est sur les lieux , le soin de fixer nos doutes à cet égard, et de s'assurer si l'espèce de Geoffroi a réellement neuf segmens dorsaux pédigères , comme il le paraîtrait d’après sa description, tandis que notre Scutigère n’en a que huit. J’ajouterai aux nombreux détails que M. Latreille a consignés dans le volume précité du Dictionnaire les observations suivantes : 1°. Les yeux, lin d’être pres- que orbiculaires , circonscrivent un triangle dont la base est antérieure et arrondie. Ce trait est bien exprimé dans la figure qui accompagne mon travail. Le caractère essentiellement organique des yeux réticulés ou à fa- cettes, doit entrer dans le signalement générique des Scutigères, attendu que les genres voisins ont ces mêmes organes formés de petits yeux lisses groupés. 2°. Les pieds -mandibules:s’insèrent sur un : demi - anneau fort étroit , placé derrière le bord occipital de la tête et caché sous le premier segment dorsal. Ils sont composés de * quatre articles dont le dernier est un crochet brun, modérément arqué. 3°. Les antennes offrent, vers le quart environ de leur longueur, à partir du point d’in- sertion, un article trois ou quatre fois plus long que ceux qui le précèdent et le suivent. Aussi, dans l’ani- mal vivant ; jai souvent observé en cet endroit nn léger coude. Il y aurait done dans les antennes de cette Scu- ( 94 ) tigère , je n'ose pas dire dans les espèces du genre, un vestige de division en deux pièces principales. 4°. Cette même réflexion est applicable aux tarses de notre Chi- lopode. Ces tarses , à l'exception de ceux de la dernière paire de pattes qui, comme on sait, ont bien plus de longueur que les autres, sont composés de deux ordres d'articles qui semblent constituer deux pièces distinctes l'une de l’autre par le nombre, la grandeur, la tex- ture des articles, et sans doute aussi par leurs usages. Les huit ou dix premiers articles du tarse sont beaucoup plus longs que les suivans , et garnis en dessous d’un duvet fin et spongieux. L'autre pièce, qui se termine par un seul ongle, et qui est susceptible de se rouler un peu à son extrémité comme les tarses des Phalangium , est composée d’une multitude innombrable de très-petits articles hérissés en dessous de poils courts et mobiles qui servent très-efficacement à l'animal pour grimper et courir sur les surfaces les plus verticales, les plus lisses. Les pattes de notre Scutigère, qui, comme l’a bien observé M. Latreille, se désarticulent au moindre con- tact , conservent pendant plusieurs minutes , après avoir été séparées du corps , une contractilité singulière pres- que convulsive. J'ai cru: remarquer que:éette: eontrac- tilité se conserväit: d'autant plus: long-temps quelles pattes étaient plus postérieures. La somme de vitalité.de celles-ci sérait donc plus considérables 5% Indépendam- ment des segmens dorsaux pédigères, l'extrémité :posté- siéare"du corps de la Scutigeralineatx: femelle ‘offre deux-plâques rétractiles arrondies; dépourvues de raïes. An-dessous de ces plaques ; j'observe d’abord deux cro- chetstbruns ;racérésy; à peine arqués;; biarticulés ; puis deux pièces ovalaires hérissées comme des brossés. : ( 95 ) Description anatomique. Aucun auteur, à ma connaissance , n’a parlé de l'or ganisation intérieure des Scutigères. $ IL — Organes de la digestion. Ainsi que dans le Lithobie, ils se composent des glan- des salivaires , du tube alimentaire et des vaisseaux hé- patiques. 1°. Des cLaNDESs sALIvAIRES. — Il y en a une de cha- que côté. de l’œsophage. Moins grandés que celles du Lithobie , elles consistent chacune en une grappe ovale, blanchâtre, grannleuse, composée d’utricules ovales- oblongues, assez serrées entre elles , et traversée, suivant sa longueur, par une rainure médiane. Quoique j'aie vu ces glandes bien circonscrites , bien isolées , cependant le conduit qui verse la salive dans la bouche a éludé jus- qu'à ce jour mes investigations. | 2°. Du ruse ALIMENTAIRE. — Il à la plus grande ana- logie, pour sa longueur et sa conformation générale, avec celui du Lüthobie. L'æsophage est d’une extrême brièveté ; il faut ouvrir la tête pour le mettre en évi- dence. Il se continue hors de celle-ci ou en un tube court du même diamètre que lui, ou en une légère di- latation qui mérite le nom de jabot , et qui se distingue du ventricule chylifique, soit par une contraction ,an- nulaire peu sensible, soit surtout par une différence tranchée de texture. Le ventricule chyli ifique est cylin- droïde , et occupe environ les troïs quarts dé là longueur du corps. IlLaà une capacité assez vaste Ses parois sont assez épaisses et d’une texture remarquable. Examinées ( æ ) à la loupe , elles paraissent couvertes de cryptes glan- duleux ronds ou ovales, excessivement nombreux , qui donnent à cette surface un aspect pointillé et comme réticulé. Ces cryptes s'effacent à l'œil par une macéra- tion , même peu prolongée. Cet organe est brusquement séparé de l'intestin par un bourrelet annulaire où s’in- sèrent les vaisseaux biliaires. L’intestin paraît plus mus- culeux que le ventricule chylifique. Dans l'individu dont j'offre le dessin , il était assez renflé à son origine, puis contracté sans aucune apparence de valvule, et avant de se terminer par le rectum, il présentait une dilatation , une sorte de cæcum renfermant des crottes grisâtres. Les parois de ce cœcum étaient marquées de plissures lon: gitudinales. _ 3°, Des VAISSEAUX HÉPATIQUES. — Dans le Lithobie et la Scolopendre, il n'y a que deux de ces tubes biliaires , tandis qu'on en observe quatre dans la Scutigère. Ils sont proportionnellement plus courts que dans Îles autres myriapodes. L'une des paires , sensiblement plus grosse que l’autre , correspond à celle du Zithobie et a le même mode d'insertion que dans ce dernier, c’est-à= dire de chaque côté du bourrelet ventriculaire. L'autre paire, d’une ténuité capillaire , s'implante en dessus et en dessous dé l’extrémité du ventricule. Au lieu de se diriger vers la tête , comme dans le Zithobie, ils se por- tent, au contraire , vers la partie postérieure du corps, où leurs bouts flottans s’enfoncent dons le tissu adipeux + 2 mt NE IL — — Organes de la génération. À. Organes mâles de la génération. Je dois prévenir que je n’ai encore eu qu’une seule (97) occasion de voir cet appareil; et, malgré tout le soïa que j'ai mis dans la dissection et le déploiement de ces organes délicats, malgré qué jé n'aie rien dessiné que ce que j'ai vu; il est très-possible que des dissections ulté- rieures viennent modifier ma description. A Tasndbèrs s. — Je considère comme tels deux corps oblongs dont Je bord externe ést légèrement boursouflé ou festonné , et qui sont contigus , presque adhérens “par leur bord interne. Ces deux corps , semblables entre eux et bien distincts , sont représentés séparés dans la figure, afin de faire reconnaître leur forme et leurs con- nexious. Âmincis à leur ‘bout antérieur, ils confluent aussitôt én uné anse courte qui reçoit le conduit com- mun des vésicules séminales. Par leur extrémité posté- rieure , ils dégénèrent chacun en un canal déférent fili- forme ; qui bientôt offre un renflement aussi considé- rable que le testicule lui-même. Puis il se rétrécit de nouveau en un conduit tébuleux pour se porter, isolé dé son congénère, dans l'äppareil copulateur. Cette dernière circonstance porterait À penser que ces conduits tubuletx péuvent être ‘assimilés à des éanaux éjacula- teurs , et peut-être découvrirät-on que les Scutigères ont deux vérges ainsi: que les Scorpions dont ils sont assez voisins dans le cadre entomologique. * °. Vésicutes séminaLes. — Elles forment la partie Ja y apparente de l'appareil génératéur. Elles débutent par : deux utriculés ovoïdes placées à pen’ près vers le. milieu de la cavité abdominià lé, ét'unies chacune d’un conduit capillaire. Ces conduits repliés , ? très- flexueux < sont d’ébordcontigus, adhéréns entre eux ; puis ils confluent en un seul: tube fort” délié dôht les’ sinuosités élégantes et rapprochées rampent sur la paroi supérieure Tous II. ' 7 #98 ) du ventricule chylifique dont elles ne sont séparées que par une toile adipeuse légère. Ce tube ou conduit com- mun des vésicules séminales est plus long que tout le corps de la Seutigère. Il s'insinue entre les deux testi- cules et va s’aboucher, comme je l'ai dit plus haut, dans, l’anse :où confluent les extrémités antérieures de ces. organes sécréteurs du sperme. ! | B. Orgaries femelles de la génération. 1°. Ovaire. — Il est simple ét ressemble parfaitement à celui du Lithobie. C’estun sac allongé dont l'extrémité arrondie atteint le milieu environ du ventricule chyli- fique , et dont le pourtour est garni de graines ovigères uniloculaires , sphéroïdes, plus ou moins saillantes , et contractées à l’endroit de leur insertion ‘au :sac. Les œufs qu'il renferme sont globuleux, blancs, . assez petits... | | Lai 2°. GLANDES sÉAcÉES DE L SOU. De ide côté de la partie postérieure de l'ovaire , j'aperçois un disque arrondi, lenticulaire, semi-diaphane ou opaloïde, se terminant par un gros pédicule, En déchirant. celui- ci, j'ai reconnu dans son intérieur un tube capillaire, un véritable conduit excréteur. Je m’abstiens, de m’éten- dre davantage sur un appareil qui réclame encore de nouvelles recherches. | A Aprenpice. — En enlevant les plaques düiseles de la Scutigère , pour. mettre | à découvert. les. viscères ,0D crève souvent des glandes ou des sachets adipeux, d’où s'écoule une humeur d'un yiolet rougeûtre.. Indépen- Jamenent de cela il y a, surtout au-dessous des yiscères , des lobules adipeux , blancs et disposés parfois en, mosaï- ques. | Vibotiduf D _( 99 ) Explication des Figures. Fig. 1. Appareil digestif et appareil générateur femelle du ju ice ronricarus, fort grossis. a. Tété avec. les. mandibules D... bord (anhfplat BA pagné du demi-segment dorsal où ces dernières s’articulent ; b,,ven-. tricule chylifique précédé d’un tube commun à l’œsophage et au jabot, et accompagné à son, origine des deux grappes salivaires. Il est suivi en arrière de l'intestin, et une partie de celui-ci est cachée sous le dernier segment de Ph ; CC. vaisseaux hépatiques , terminés près de la tête par un ligament suspenseur; dd. premier stigmate à partir de Ja tête. Ils correspondent à la “troisième paire des pattes, ct émet- tent quatre troncs trachéens. d’une couleur roussâtre; e. ovaire; ff. glandes sébacces de loviducte; g. dernier segment dorsal de india accompagné de la dernière, paire des pattes, et suivi d’un segment supplémentaire propre à la Lt ou 7 et muni de deux crochets vul- Fig. 2. . Appareil générateur ab. fort grossi, de ce Lithobius. aa. :T'esticules ; bb. ‘c. vésicules séminales; d: portion tronquée:du ventricule chylifique et des vaisseaux hépatiques.;e: dernier segment dorsal de l'abdomen: Fig. 3. 'T'esticule et portion Ass SéNak Matières considérable- ment grossis pour mettre en évidence leur structure et le mode de connexion; 4a. les deux grappes’ du testicule avec lé$ canaüx déférens ; bb; les vésicules séminales latérales ; c. la vésicule séminale intérmé- diaire ; ‘dd. les conduits éjaculateurs. Fig. 4. Appareil digestif et appareil générateur faineile fort gr ossis de la Scutigera lineata. a. Téte avec les mandibules et lés palpes! écartés; bb. “article des antennès plus grand que les autres, indice d’un coude; ec: glandes salivaires ; d, ventricule chylifique ; e. intestin ; ff. vaisseaux hépatiques ; g. ovaire ; hh. glandes sébacées de l’oviducte ; i. derniets segmens dor- saux de l'abdomen ; k. vaisseau dorsal libre , renflé à son insertion dans la tête, A. un œil considérablement grossi; B. jabot et portion dû ven- tricule chräfique fort grossis; C. une des pattes du rnilieu du corps, fort, grossie. Fig. 6: Appareil générateur mêle , fort g grossi, FA la même S'eutigera:; aa. testicules ; bb. renflemens des | cänaux déférens ou peut-être éjacu- jateurs ; oc. vésicüles séminalés} d. portion de l'intestin ; e. dernier seg- ment ia de l'abdomen. | ne C4 ( 160 À DeuxiemMe Mémoire sur la GÉNÉRATION. Rapports de l'œuf avec la liqueur fécondante. Phénomènes appréciables , résultant de leur action mutuelle. Dévelop- pement de l'œuf des Batraciens ; Pan MM. Prévosr £r Dumas. : Daxs les observations que nous venons de parcourir, noùs avons cherché par diverses considérations à établir le vrai point de vue sous lefuel doivent être envisagés les animalcules spermatiqués. Nous allons maintenant faire connaître les expériences que nous avons téntées dans le but de saisir les phénomènes qui se passent à l'instant de la fécondation. Après quelques essais infruc- tueux sur les Mammifères et les Oiseaux, nous avons donné là préférence aux Batraciens. Ce n'est pas néan- moins que la nature des faits que nous avions à explorer rende leur étude plus aiséê sur ces derniers ; nous se- rions même autorisés à croire le.contraire ; mais il est facile de comprendre qu’à moïns d’avoir à sa disposition un matériel considérable analogue à celui que le célèbre Harvey devait à la munificence de son royal protecteur, il est absolument impossible de se livrer à de telles re- cherches. pibat avi 1: q Comme cet ouvrage est de nature à exciter l'intérêt de beaucoup de personnes, même de celles. qui n'ont point tourné leurs.vues vers les études anatomiques, nous croyons indispensable de tracer ici sous peu de mots une légère esquisse des organes de la génération dans les fémelles. Nous ayons vu'que le testicule était l’appa- reil principal. du mäle, et même le seul qui lui attribue son rôle dans les opérations de la”mature, L'ovaire est ( 101 ) pour la femelle un appareil absolument de même ordre; Dès qu'elle en est privée, la femelle n’est plus femelle , | elle ne l’est point encore si l’organe n’a pas atteint le développement nécessaire à la sécrétion dont il est chargé, elle ne l’est plus dès l’instantoù les progrès de l’âge ont altéré sa structure de manière à rendre impossible la production des ovules. Ces principes clairs et simples, sur lesquels les anatomistes et les physiologistes sont d'accord aujourd’hui, nous donnent la mesure de l’im- portance des ovaires. C’est donc sur eux et sur les ovules que nous allons porter toute notre attention. Afin de mettre quelque clarté dans notre exposition, nous allons décrire d’abord les ovaires des Grenouilles, qui ont fait le sujet de nos expériences, et nous montrerons ensuite comment les conclusions auxquelles nous avons été conduits sont également vraies pour les Oiseaux, les Mammifères et les Reptiles. Nous ne parlerons pas ici des Poissons que nous n'avons pas encore étudiés, par nous-mêmes. Les organes femelles dans la Grenouille se composent de deux ovaires et de deux canaux, qui doivent servir à transporter les œufs hors du corps de l'animal et à sé- créter la matière muqueuse dont ceux-ci se recouvrent pendant leur trajet. On désigne sous le nom d'ovaires deux sacs fort larges à l’époque des amours, placés à droite et à gauche-de la colonne vertébrale. Ils occupent la plus grande partie de l’abdomen et le renflent beau- coup. La membrane qui forme ces sacs se compose de deux feuillets du péritoine appliqués l’un à l’autre. Elle est très-injectée de vaisseaux comme chez la Poule, dans le temps où se forme le jaune ; mais cette disposi- tion se voit mieux encore en examinant la Salamandre ( 102 ) à crête dont les œufs sont d’un jaune clair. Entre cés feuillets se trouvent placés les œufs. On en distingue de dimensions fort différentes , depuis ceux qui sont prêts à être pondus jusqu'à ceux qui ne le’seront que dans - les années subséquentes. Les trompes sont placées de chaque côté de la colonne vertébrale en arrière des ovaires. Leur longueur est considérable, et chacune d'elles peut se diviser én trois parties distinctes par leurs fonctions, ce qui les rap- proche singulièrément des mêmes organes dans les Oi- seaux. En effet le pavillon et la portion qui en est voi- sine , se montrent à péu près les mêmes en tout temps. Leur diamètre augmente vers l’époque des amours, maïs d’une manière qui n’est pas très-décidée comparativement aux autres parties. Si on ouvre le conduit dans cette én- droit, on le trouve vide où à peu près ; mais si on con- tinue cet examen de haut en bas, on arrive bientôt à la portion qui sécrète le mucus dont les œufs doivent s’en- tourer dans leur passage. Celle-ci s'accroît en épaisseur : d’une manière très-notable aux approches de la ponte, ét son diamètre qui était d’un millimètre et demi devient trois millimètres et quelquefois davantage. Enfin on ob- _serve un éspacé de trois où quatre centimètres à partit de l'embouchure des trompes dans le cloaque où il ne se passe aucune sécrétion de mucus. Cette partie n’à pas un diamètre très-différent du resté de la trompe en temps ordinaire, mais lorsque les œufs sont sur le point d’être pondus , ils viennent tous s’y rassembler , et l’on trouve alors, en ouvrant l'animal, deux grappes énormes de’trôis centimètres de longueur sur déux dé diamèiré environ. On voit qu'il existe dans ce lieu une faculté d'extension fort remarquable. Nous n’essaierons pas’ dé désigner ces ( 105 ) ° diverses parties par des noms particuliers, nous obser- verons seulement qu'elles doivent suivre nécessairement le système de ndmenclature qui sera adopté pour la détermination des portions erpniens de la 6 chez les Oiseaux. | En partant du pavillon on trouve pour la longuéur de la première de cesdivisionsde la trompe, quinze à dix-huit millimètres, Elle n’est pas sensiblement flexueuse , et ne renferme aucune mucosité. Vient ensuitela seconde par- tie qui en est remplie et qui forme beaucoup de sinuosi- tés ; sa longuéur très-considérable varie entre quatre et cinq décimètres. Enfin on rencontre le sac dans lequel doivent s’accumuler les œufs. Il est peu ou'point replié sur lui-même, et sa longueur ést de trois centimètres en- viron Chaque trompe vient aboutir dans lé cloaque un peu au-dessous du sphincter qui ferme le rectum, au moyen d'un orifice particulier dont les bords sont ren- flés en forme de bourrelet à l’époque des amours ; mais ils: sont tellement :tirailiés lorsque les bourses sont remplies per les œufs, que ces petites Lars die an- nulaires s’effacent panne entièrement. Les uretères viennent s'ouvrir dans le cloaque un peu au-dessous de ces orifices, ils ne communiquent pas di- rectement avec la vessie urinaire qui se trouve située en avant du cloaque et par conséquent vis-à-vis du lieu de leur embouchure. An moment de l’arrivée de l’urine, il est. probable que le col de la vessie et les orifices des uretères communiquent entre eux, tandis que d'une part le sphincter du rectum etde l’autre celui de l'anus ferment le cloaque. Ilest évident que si le canal intestinal se fût prolongé en arrière de celui-ci, au lieu de s'arrêter à son sommet, cette construction, en apparence si différente ( 104 ) de celle des Mammifères, s'en serait singulièrement rapprochée. 55% | Nous allons maintenant nent œuf dans l'ovaire, et le suivre jusqu'au, moment de la ponte: On s'aper- çoit au premier coup-d'œil que la grappe des:ovaires ren- ferme réellement des ,ovules très-différens. Les uns sont extrèmement petits, d’une couleur jaune clair, et ne doi- vent être pondus qu'à des époques fort éloignées. Il en est d’autres qui se sont déjà colorés en brun ; et qui ont acquis un diamètre d’un tiers ou d’un quart de millimètre, ce sont les ovules dela saison prochaine. Enfin la presque totalité de l’oyaire se trouve remplie par des œufs sphéri- ques partagés, sous le rapport de la couleur, en deux hé- misphères égaux, l’un d’un brun-clairet l’autre d’un beau jaune. Ils ont un millimètre et demi ou deux: millimè- tres de diamètre , et si on les considère avec attention, on observe d’abord .qu'ils sont composés de deux sacs membraneux concentriques, l’un intérieur rempli de cette bouillie opaque colorée qui caractérise l'œuf, l’au- tre extérieur très-mince » fort transparent, et appliqué sur le précédent d’une manière si intime, qu'on ne peut les bien distinguer qu'après la destruction ou le déchi- rement de l’ovule. On remarque ensuite qu’il existe au centre de l'hémisphère brun une tache circulaire ; très- régulière, jaune et marquée d’un, point fort opaque dans son milieu. Celui-ci provient d’un petit trou dont les deux membranes sont percées, ce qui met à découvert la bouillie brune que renferme l’ovule. Pourss’en assurer, il suffit de vider l’œuf et d'examiner à la loupe les mem- branes transparentes qui sont restées intactes dans tou- tes leurs parties, sauf l'endroit. qu'on à piqué pour éva: cuer la pulpe qu’elles contenaient. ; à | (05). Telest l'état des organes à l’époque de l’aceouplement, Les œufs sont prêts à soitir des ovaires, les trompes ont accumulé Je mueus qui doit les recouvrir ; il ne:marique plus qu’une circonstance pour déterminer ces organes à se mettre en jeu. Il est bon de faire observer que bien souvent la femelle se débarrasse toute seule de ce poids incommode qui gène tous ses mouvemens et-qui-distend d’ailleurs son abdomen de manière à rendre la respira- tion très-diflicile ; bien entendu qu'alors les œnfs restent cowplètement stériles et pourrissent au bout de quelques jours. Mais cette observation, qui se présente assez fré- quemment , nous indique déjà la cause prochaine de la ponte: Lorsque la femelle, au lieu d’être isolée, se trouve avec des mâles de son espèce, l’accouplement ne tarde pas à avoir lieu ; l’un deux se place sur son dos , la saisit sous l’aisselle avee ses pattes antérieures, et se çramponne fortement au moyen des callosités. qu'on remarque à la base des pouces. Il la serre avec une force incroyable et reste dans cette position pendant plusieurs jours. Il est très-probable que la femelle éprouve alors un sur- croît de gène auquel se joint aussi sans doute l’excita- tion naturelle des organes générateurs. Ces deux causes réunies amènent le déchirement progressif des petits sacs de Povaire ; et les ovules qui se détachent sont saisis par : les trompes, amenés un à un dans la partie qui doit les recouvrir du mucus, puis enfin déposés à la base de ces organes dans les dilatations que nous avons décrites. La couche de mucosité est régulièrement distribuée à leur surface , elle a un millimètre d'épaisseur. Lorsque cette opération est terminée , la ponte commence , les œufs sortent de leur réservoir et sont évacués par * anus peu à peu, et c’est alors seulement que le mâle ré- ( 106 ) pand sa liqueur séminale dont il les arrose à mesure. Toutes ces conditions sont donc parfaitement nettes et distinctes, et le phénomène se divise en deux parties bien caractérisées : la chnte des ovules et leur arrivée dans la dilatation des trompes , leur expulsion hors du corps de la femelle, qui coïncide avec la fécondation. Nous avons vu que celle-ci pouvait , sans le concours du ‘mâle , reproduire tous ces actes ; maïs, dans ce cas , les œnfs qu’elle pond se gâtent au bout de quelques jours. La durée de l’accouplement est très-variable. Il est même assez rare qu’un seul mâle suffise pour amener ces divers résultats, du moins dans les animaux: que nous avons eus sous les yeux. Ils se lassent au bout d’un jour ou deux , et sont remplacés à mesure qu'ils abandonnent leur femelle. Enfin au bout dé quatre à cinq jours lors- que la saison est chaude, et de six où huit lorsque la température est basse., la ponte s'opère et dure quelques heures seulement. 4 L'influence de la température sur le temps pendant lequel se prolonge l’accouplement, est très-marquée et a déjà été signalée par Spallanzani, mais il n'avait pas observé qu’un refroidissement brusque le détermine ;:et nous avons eu de fréquentes occasions de nous en con- vaincre, On verra'dans la suite de ce Mémoire que*nous avons eu besoin d’une quantité d'œufs très-considérable, et que nous ne pouvions les employer qu'après leur ar- rivée dans les trompes. Nos animaux n'étaient pas toujours disposés à s’accoupler, et comme le temps de leurs amours est fort court, il nous importait de recueillir da plus grande masse d'œufs possible. Nous réunissions en con- séquence toutes les Grenouilles paresseuses dans des ba- qnels séparés, et.nous placions à l'instant des fragmens : ("107 9 | de glace dans l’eau qu'ils contenajent. Au bout d'une heure et quelquefois moins , elles M order toutes ac- couplées. Cette remarque, peu importante en elle-même , devient fort utile dans son application , et nous lui de- vons d’avoir pu exécuter nos expériences. Il est facile aussi par ce moyen de prolonger au-delà du terme or- dinaire la durée des amours des Batraciens qu’on veut examiner , car si l’on a soin de les placer à une tempéra- ture habituellement basse , on retarde l’époque de l’ac- couplement d’une manière très-sensible. Si l’ôn combine es diverses données , et qu'on en fasse usage à propos, il est assez facile de se procurer , pendant troïs ou quatre semaines , des œufs récemment pondus. Au contraire si l’on abandonne ces animaux à eux-mêmes, dans l’espace de dix à douze jours ils ont tous términé leur accouple- ment et leur ponte. QE Passons maintenant aux expériences ‘par lesquelles nous avons cherché à établir les conditions de la fécon- dation. Elles ont été nombreuses ‘et variées , la plupart d’entre elles ont été répétées huit où dix fois. Nous avons séparé deux grenouilles accouplées. Les œufs étaient rassemblés dans les trompes et prêts à sortir. On en a mis une partie dans de l’eau püré pour observer les changemens qu’ils y éprouveraient. Le premier phé- nomène qui s’ést offert à hous , consiste en une absorp- tion d’eau que le müsus opère, et de laquelle résulte un gonflémént considérable de cette portion de l'œuf. Il est probäble que celui-ci se trouve lui-même dans des con- ditions analogues, mais nous sommes forcés d’avouer qu'il ne nous à pas été possible de percevoir aucune altération dans son diamètre. Voïct la tablé des dimébsions de l’œuf enveloppé de sa couche de mucus, ah gra üne moyenne de vingt mesures. ( 108 ) Midi. A leur u' ] de ‘l'ovaire , 2 7% ,5 on les plonge dans l’eau. rh: 30" ! 91 » 2 h. 30 GA. 3 h. 30° £ | Fi VA 4 h. 30° Es. a 5 h. 30° AR? DUHIO 4 0307 1h: AIS à Il suit de-là qu’au bout de quatre heures di immersion , l'absorption était complète et LE le mucus-était saturé d’eau. Depuis ce moment l’œuf n’a plus offert de chan- gement de cette espèce, et pendant quelques. jours on n’a pu reconnaître aucune altération dans ses diverses parties. Mais alors le mucus a commencé à perdre de sa consistance , ‘et les matières renfermées. dans l’œuf ont paru subir une décomposition chimique. On voyait d’a- bord naître des taches blanchâtres sur. la . membrane d’enveloppe, la bouillie colorée que celle-e1 renferme disparaissait ensuite à la partie supérieure où elle était remplacée par un liquide transparent et quelques bulles gazeuses. Enfin la presque totalité de cette matière éprou- vait une altération analogue , et au bout de quinze à vingt jours il en restait à peine quelques flocons suspendus dans le liquide clair qui l'avait remplacée. Il est pro- bable que ce sont ces divers phénomènes qui, par une observation trop superficielle, ont fait croire que l'œuf des Grenouilles pouvait acquérir un commencement de, développement, même dans le cas où il n'avait. pas été soumis à l'influence du liquide fécondateur. La pu- tréfaction était perceptible à lodorat au bout de quinze jours , quoique l’on eût eu le soin de changer l’eau qui baignait les œufs , deux fois par jour. . ( 109) Nous avons répété la même expérience sur une autre portion des œufs que nons avions trouvés dans: cette femelle, et nous en choisissons l’histoire de préférence, -parce qu’elles ont été: strictement comparatives. Dans ce cas, au lieu d'employer de l'eax pure, nous avons fait usage d’une liqueur qui renfermait le suc exprimé des deux testicules du mâle. Mais avant de décrire les phénomènes que nous avons observés , naus rappellerons qu’au centre de la partie brune de l’œuf , il existe , ainsi que nous l'avons déjà dit, une tache. jaune circulaire. Après la ponte ou la chute dans les trompes, elle semble différer un peu de l’état sous lequel elle se présente lors- que l’œuf est encore dans l'ovaire. En effet la ligne qui en dessine le contour , au lieu d’être nettement circulaire, se trouve découpée irrégulièrement , comme frangée gt d’un aspect très-nuageux. À l’intérieur de celle-ci ; on remarque un autre cercle concentrique plus netet surtout plus régulier. Son centre est occupé par un point coloré dont nous avons fait connaître la cause. Nous ‘insistons sur ces détails, et l’on en verra bientôt la raison. Cette partie n’est autre chose que la cicatricule et doit servis de siége au développement du fœtus. Nous lui donnerons même ce nom dorénavant, car nos remarques subsé- quentes et celles que nous venons de mentionner; mon- trent sans hésitation son identité avec la cicatricule de l'œuf des Oiseaux. Lorsque l’œuf des Grenouilles flotte dans l’eau , cette partie occupe toujours le dessus , et l'hé- misphère jaune se trouve placé en bas: C’est une circons- tance très-constante et due probablement à une différence de pesanteur spécifique ; car lorsqu'on retourne l'œuf en sens contraire ; il est toujours ramené rapidement à sa - position habituelle. Cette condition semble ‘d’ailleurs (110 ) liée avec l’action de l'oxigène sur le fœtus , et peut-être aussi avec celle de la lumière. Le temps nous a manqué pour donner à ces deux séries d'expériences tout le soin nécessaire ; Mais NOUS AVOnS pu nous convaiñcre de l'in- fluence de ces deux .agens. Aussi dans toutés les obser- vations suivantes nous avons eu soin de placer les œufs dans des vases plats, dé manière qu'ils ne formaient qu'une seule couche , de renouveler l’eau tous les jours ; et de les placer dans un endroit qui recevait la lumière du soleil, que nous avions soin toutefois d’affaiblir au moyen d'un écran de gaze. q Ya En comparant avec: soin les œnfs que nous avions plongés dans l'eau pure , et ceux qui avaient été mis en rapport avec le liquide exprimé des testicules ; il nous:a dabord été impossible d'y reconnaître aucune différence; mais au bout de troïs quarts d'heure ou une heure ;:ces deriiers ont commencé à s’en distingner par un petit sillon qui part de la cicatricule ou d’un-point très-rap- proché d'elle; et se dirige vers la circonférence de l'hé- misphère-brun , comme le ferait le rayon d’un cercle, À peine s'est-il manifesté qu'il se prolonge également vers la partie opposée , et dans peu de minutes on Je voit couper l’hémisphère en forme de diamètre. Biemtôtil se continue à ses deux extrémités et attaque Ja a À fériéure jaune de l'œuf, mais il ne tarde: pas à s’ar- rêter. Cette ligne qui, d’abord, ne se fois nsût à la éabode de l'œuf que par une très-légère dépression , se creuse avec une inconcevable rapidité , et détermine la formation d'un nombre considérable de petites rides parallèles en- tre elles et perpendiculaires à sa propre direction, qui prennent naissance dans le sillon qu'elle produit. Celui- ÿ (m1) ci devient toujours plus profond , et l'œuf se trouve bientôt divisé en deux segmens très-pronontés. ed peine. cette forme s’est-elle bien déterihinée qu'on voit les rides s’effacer pour la plupart , excepté toutefois deux d’entre elles situées à peu près vers le milieu du premier sillon, et par conséquent sur la cicatricule ou dans son voisinage. Celles-ci, dans un espace de temps très-court, deviennent plus profondes ; plus marquées, se dirigent vers l'hémisphère jaune qu’elles ne tardent pas à atteindre. La portion brune se trouve alors coupée en quatre segmens égaux par cés deux dignes qui des- sinent une croix sur sa surface. Bientôt la dernière de- vient tellement semblable à l’autre, qu'il serait impossible de les distinguer. Il se manifeste alors une ART ligne , maïs celle-ci passe à peu près sur la limite qui sépare les deux hémi- sphères brun et jaune , et.coupe l’œuf cireulairenient comme une espèce d’équateur. Elle réunit ainsi les extré- mités des précédentes, mais ce nouvel arrangement n’est pas plus stable que les autres , et à peine est-il achevé que de tous, côtés il se passe de nouveaux-phénomènes. L'hémisphère brun était partagé en quatre portions égales, chacune d'elles se divise en deux au moyen de nouvelles dépressions , parallèles au sillon, qui s'était montré le premier. L’hémisphère, jaune ; encore intact, se trouve bientôt.envahi par les, lignes.primitives qui se prolongent rapidement et,se rencontrent bientôt de ma- nière à reproduire sur cette surface la forme que nous avons observée dans l’autre. Au même instant deux nouveaux sillons parallèles à celui qui s'était montré le second sur la partie brune, viennent se dessiner sur elle d’abord soüs la forme d’une (ru ) trace légère, et bientôt ils atteignent uné profondeur analogue à celle de leurs prédécesseurs. Cet hémisphère se trouve alors divisé en seize parties égales ou à peu près. La portion jaune continue à suivre la même sérié de changemens de forme , mais elle se trouve toujours’ de- vancée par l’autre qu elle se borne pour ainsi l'aire" à copier. . À dater de cette époque, il se développe une quantité considérable de lignes qui apparaïssent presque toutes ‘à la fois. Les unes partent du premier sillon'et éourént parallèlement au second, les autres prennent naïssance dans celui-ci ; et se dirigent dans le même sens que le premier; enfin il en est plusieurs qui, sous forme de rayons, parcourent l'hémisphère du centre à la circon- férénce. Dès-lors la partie brune de l'œuf se trouve di- visée en un certain nombre de granulations analogués à. celles d’une framboise , et dans lesquelles on ne pourrait reconnaître rien de régulier , si l’on ‘n'avait suivi sôï- gneusement toutes les circonstances de léur production: On en compte d’abord trente ou quarante ;'mais au bout de deux heures elles se sont elles-mêmes sous-divisées , et leur nombre s'élève à plus de quatre-vingts! |: La fécondation avait été opérée à deux heures après midi , il'était néuf'heures du soir , et tous ces singuliérs accidens avaient eu lien d’une manière uniforme, con- tinue, et’ sans qu'il füt possible dé saisir un intervalle de repos. Les œufs se ‘trouvaient aloïs' gonflés complèté- ment ,'et ils avaient attéint lé même diamètre qe ceux dont nous avons donné la mesure dans observation pré- cédente. Afin ‘d’être bien assurés dé ne’ perdre aucune des modifications : qui pourraient survenir dorénavant , nous avons suivices œufs d'heure én hieurè péndant trois | | (113) jours et trois nuits, en les éclairant au moyen d'une loupe qui concentrait la lumière d’une lampe , lorsque . nous étions privés de soleil. A l'œil nu, l'on peut ai- sément reconnaître et suivre toutes les lignes que nous venons de décrire , mais on les distingue mieux lorsqu'on s’arme d’une loupe faible et pure: A minuit la division des granulations était encore plus avancée, et l’on ne pouvait pas les compter. L’hémi- sphère jaune se trouvait précisément au point où nous avions vu, vers dix heures , la partie brune elle-même. A deux heures du matin la surface de l’œuf n'offrait qu'un aspect chagriné, et les petits sillons qui lai don- naient cette apparence , semblaient s’effacer progressi- vement. À quatre heures ils s'étaient presque entière - ment oblitérés , et l’on n’en retrouvait des traces que dans une multitude de petites lignes sinueuses , Courtes etirrégulières , qui n’ayaient pas le moindre rapport avec les formes précédentes. Enfin à six heures , celles-ci s’é- taient également eflacées et l'œuf avait repris son ap- parence ordinaire; mais en l’examinant à la loupe, on _ le trouvait marqueté d’une foule de petits points noirs qu'on n'aurait pu distinguer à l'œil ru, et qui n’ont pas tardé à disparaître à leur tour à mesnre que les change- mens subséquens se sont effectués. La cicatricule que nous avions perdue au travers de tout ces bouleverse- mens, reparaissait alors avec sa forme primitive, mais elle n’avait pas la même netteté. Elle consistait pour ainsi dire en une simple tache jaune circulaire, de laquelle partait une petite ligne brune qui passait par son axe. À quelle cause devons-nous rapporter tous ces phé- nomènes étonnans ? Quel est le but dans lequel ils se sont manifestés? Nous ne; pourrions offrir à cet égard Tour II. 8 (444) que des conjéetures Vaïhiés , et nous préférons simple- ment rapporter les faits Sans chércher à leur trouver une explication, hasañdéé; mais il! faut avouer que l'influence exercée par la hédbur prolifique | est d'üne nature bien singulière si élle peut, dès tés prémiers ihstans dû con- tact, se propager ainsi dans toute l'éténdue de l'œuf et bien loin de la partie qui doit devenir Te siégé du déve- loppément dù fœtus. Cétte partie de Thistoire de la fé- condation" est Entièrement neuve , cé qui nous permet d’ espérer qu "on pourra, par la süite , l'éténdre peut-être aux autres Classes d'animaux , et la ht à quelque loi génér alé plus satisfaisante pour Pésprit. Onne distingue à l'époque que nüûs vérions de quitter qu'une trace noire longitudinale, ét ce qu'il y 4 de rémar- quable c’est qu'après avoir subi des chingémens ‘aussi rapides, l'œuf sémble rester stationnaire pendant prés de douze heures. On ne peut du moïns y rien apercevoir même en l'examinant avec 1 plus sévère atténtiôn. Mais après ce témps il se prodüit à quelque distance de Ta/li- gne obscure une espèce d’ellipsé légère qui l'entoure sans la toucher. D'abord très-peu sensible , elle finit par se prononcer bedusoüp , ét d'autant plus que la portion de l'œuf qu'élle comprend st'relève en bosse ét dessine alors une espèce d’écusson. Cetté forme étaht Hiéh éarac- térisée , l’œuf la consérvé sans altération nie A éd à ouze Heures. sal lé: Quarante heurès se sont ae Eiéés detiais le mo- mént'de la fécondation , ét Tellipse boimbée prend r'api- dernent ‘la forte d'un fer de‘latice dont la ’péinte cor- respond à'la partie on gl “au’éôrps/dé Pañilñäl fétur. Le ‘trait noir ‘priniitif n'a 'pas Changé'de position; ‘dis par suité de cétte’ modification îl ‘se trouve sl éotitaet (‘15 ) avec l’autre ligne dans l'endroit où elle s'est rétrécie, * Bientôt un arc très - çourt vient apparaître À quelque distance du prémier cercle, et dans sa portion que nous _appellerons dorénavant supérieure par comparaison avee W la situation du fœtus , ‘ce trait se prolonge de chaque côté en courant parallèlement à l'autre, et finit par se réunir à lui dans la/partie étranglée. Au-delà de: ce point il se forme un bourrelet cordiforme:plus petit, qui n’est qu’une prolongation des précédens-et qu’on ne dis- tingue bien qu'après avoir placé l’œuf sur le côté. C'est là le premier indice du bassin. Au même instanton voit encore paraître deux bosselures latérales qui prennent naissance au même endroit et se dirigent vers la tête du fœtus. Celles - ci se prolongent bientôt elles -mêmes et viennent se réunir à la partie antérieure de Foenf; mais à l'instant elles se rétrécissentiet leur :saillie devient plus prononcée. Pendant que tousices changemens s'opèrent, le plan qui porte la ligne primitive s’est affaissé ; raplati , etcelle-ci, qui d’abord se dessinait en creux; se.relève tout-à-coup'en bosse et montre! une couleur jaune qui la distingue des parties environnantes: colorées en : brun d'une manière uniforme. Si l’on ouvre l’œuf à çet ins- tant, on neitrouve encore qu'une bouillie homogène dans son ‘intérieur , sans apparence d'organisation , mais la membrane qui de ce côté est d'un'jaume peur foncé laisse vôir'la higne primitive avec daiplus grande netteté. À: idâter de: ce moment;::les':altémations ique! l'œuf éprouve:sont tellement rapides-que l'on: ne peut les com- parer qu’à ces changemens à vue dont nous sommes:té- moins dansiles décorations: théâtrales. L'un de nous les - observait et les dessinait à mesure , l’autre des décrivait brièvement de.son côté.Ce n'est qu'au meven d'une telle 8 * ( u16 ) association que nous avons pu parvenir à nous en faire une idée précise, car le temps que nous allons employer à les communiquer au lecteur, sera plus long de beau- coup que celui qui leur a été nécessaire pour se mani- fester. Quoique nous fussions devenus familiers avec les phénomènes de la formation du fœtus par nos observa- tions sur d’autres classes, nous n'avions jamais rencontré rien d’aussi singulier que ces modifications en quelque sorte spontanées, qui s’effectuaient ainsi sous n9s yeux, sans que nous pussions apercevoir le ressort secret qui devait en être l'agent. Le bourrelet intérieur se dessine plus fortement en- core , et sa partie antérieure se découpe en sinuosités sy- métriques. Last se prolonge en avant et s’oblitère au contraire peu à peu vers sa portion inférieure en se con- fondant avec le précédent. Vers le milieu de leur lon- gueur on observe deux petits ailerons placés à droite et à gauche ;,ils sont d'abord assez étendus, mais ils se con- tractent graduellement. La position qu’ils occupent cor- respond à celle où doivent se manifester les branchies, et leur existence paraît être le premier indice du travail organique qui doit incessamment les produire. Le fœtus se termine en ayant par un double arc de cercle de cou- leur très-foncée qui suit le contour du bourrelet anté- rieur. Le trait primitif qui n’est autre chose que le ru- diment de la moelle épinière,.est encore à décorivert.. mais bientôt es protubérances longitudinales et paral- lèles qui sont placées à ses côtés se rapprochent, à vue d'œil jusqu'à ce qu elles se rencontrént, l’enferment ainsi dans une espèce de canal , et le dérobent pour tou- jours aux yeux de l'observateur. Pendant que ces phé- nomènes s’opèrent , l'œuf qui avait déjà pris une forme ( 117) ayale s’est encore prolongé. Le corps du fœtus est de- venu plus saillant, et l’on ne retrouve aucune trace des formes que nous avons étudiées. En eflet, à cette époque qui “RSR 1 à la troisième journée depuis la fécondation , les phénomènes se ma- nifestent dans toute l’étendue de l'œuf et ne sont pas circonscrits aux environs de Ja ligne primitive éomme dans la période que nous venons de parcourir. Le fœtus qui paraissait d'abord ne posséder qu’une existence li- mitée à cette ligne elle-même , qui plus tard avait étendu son influence aux parties voisines par une espèce de rayonnement progressif, se trouve enfin avoir conquis l'œuf tout entier. La matière informe que celui-ci ren- ferme, devient sa propriété, se prête docilement à ses be- soins, et se modifie au gré d’une puissance inconnue pour amener l’évolution des divers appareils nécessaires au nouvel être, Ce n’est plus un œuf que nous avons sous les yeux, c’est un animal dans lequel il n’existe au- cune molécule isolée du système général. Nous trouvons alors dans notre fœtus envisagé sous ce nouveau point de vue deux varties très-distinctes. L'une qui correspond à celle où nous avons vu se passer tous les changemens qui ont fait l'objet de notre examen, comprend la tête , la moelle épinière et ses enveloppes, enfin le bassin. L’autre, jusqu’à présent passive, prend dès ce moment un caractère déterminé, et l’on y recon- paît clairement la cavité abdominale. Le corps s’allonge et ses contours se dessinent avec grâce. Deux points uoirs indiquent déjà là situation des yeux, les branchies se distinguent sous la forme de trois ou quatre tuber- cules placés de chaque côté de la tête. Enfin si l’on ou- vre la cavité abdominale, on rencontre dans sa partie ( 118 ) supérieure ün boyau replié sur lui-même ; c’est le cœur. | Le quatrième jour amène peu de changemens : le corps se redresse, il s’allonge, augmente de volume; la partie inférieure des enveloppes de la moelle épinière se recourbe en arrière au lieu de se diriger en avant, et se prolonge pour former la queue; les branchies augmen- tent de volume, uns Le lendemain toute l’organisation se trouve encore plus avancée ; et l’añimal est devenu susceptible de mou- vemens spontanés, Ce serdit sortir de notre sujet que de le suivre plus. loin, et nous avons préféré consacrer nos soins à d’autres objets. D'ailleurs nous savons qu'un anätomiste exercé, qui nous a donné déjà l’histoire du développement du fœtus dans la Salamandre, s’occupe en ce moment d’un onvrage analogue pour la Grenouille. IL complétera sans doute l’ébanche que nous venons d’esquisser, et nous montréra dans tous les détails la sé- rie que le têtard parcourt depuis l'instant où nous ve- nons de le quitter, jusqu’à l’époque où il entre dans la catégôrie des animaux pärfaits.de son espèce. | Tous les détails -qui, précèdent acquièrent un nouveau degré de précision et de clarté, lorsqu'on examine les * figures de la planche 6. Dans la fig. 1 , on voit l’appareil générateur femelle de la Grenouille commune, quelques heures avant la ponte. En ,O sont. les deux ovaires qui ne renferment plus que les œufs des années suivantes., et qui ont déjà laissé 1omber, dans les trompes. tous.ceux qui devaient être pondus. On. rémarque sur chaque oyaire un, .appendice graisseux découpé en lanière, li- néaire, abaloguë à.celu;! qui se 1rouve/! sur les testicules du mâle. PP sont les, deux pavillons. TT les trompes ou ( 119) oviductes , et dans celni qui est placé à la ganche. de l'observateur on remarque un œuf qui n'a pas, encore at- teint les dilatations DD où tous les autres sont déjà venus se rassembler après s'être enduits de leur couche de muecus. R est le rectum ouvert pour montrer les orifices des oviductes qui sont larges et bordés d’un petit bour- relet annulaire. Au-dessous d'eux se voient deux. ou- vertures plus étroites, qui sont celles des uretères. V. La vessie urinaire également fendue. . OEuf enduit de mucus, de grandeur iprslle. N° y Id Gonflé après un séjour de quatre heures dans l’eau pure. N° 5. OEuf dépouillé de mucus et grossi. Il est vu de côté pour qu'on puisse distinguer l'hémisphère brun.et l'hémisphère jaune. Le cercle extérieur appar- tient au petit sac membraneux et LRMMEUR qui l’en- toure, À. OEuf fécondé séparé du mucus et du sac PA Er neux, B. Zd, Une heure après la fécondation, C, Id. Après une heure et dixminutes. D. /d. Après uneheureetdemie. D’. Le même vu de côté. EF. OEufs de deux à trois heures. G. Id. De trois à quatre heures. GG”. Variétés de la même époque, H; OEuf de quatre à cinq heures. H. Le même vu en dessous. I, Variété de la même époque. l'. Ia. Vue eu dessous. L. OEuf de six heures, L’. Le même vu en dessous. M. OEuf de sept à huit heures. NO. Id. de dix à onze heures. O’. L'œuf O vude côté. P”. OEnf de douze heures. P”. Le même vu de côté. PQ. OEufs de quinze heures. R. OEuf de dix-huit à trente heures. S. OEuf de trente à quarante heures. T. Id. De quarante à cinquante. V. Id. De cinquante à soixante. V’..Le même de côté. ( 120 ) X. OEaf plus avancé de quelques heures. X’. Mem- brane de la partie supérieure de l'œuf, vue en dedans pour montrer l’apparence intérieure de la moelle épinière. Z.'OEuf encore plus avancé. La marche du. dévelop- pement éstsi rapide à cette époque, qu’on n'ose pas fixer ici des datés précises. Z’. Le même de côté. Z”. Le mème vu en avant. 2”. Le même vu par sa partie postérieure. a. OEuf ou fœtus de trois jours. a’. Id. vu de côté. b. Fœtus de quatre jours. b’. Le même de côté. c. Fœtus de cinq jours. c’. Le même de côté. c”. Le mème Vu jar sa partie antérieure. Toutes les figures relatives au développement de l’o- vule , sont grossies seulement dix fois en diamètre. C’est dire qué nous nous sommes bornés dans cet examen à l'emploi dé la loupé. La difficulté qu’on éprouve à re- garder des objets opaques tels que ceux dont il est ici question , en se servant des microscopes ordinaires, nous força , lorsque nous fimes ces observations , à renoncer complètement à leur emploi. Il est probable qu'avec le secours d'un instrument plus favorable, nous aurions pu nous livrer à des recherches d’organogénésie que nous avons: été malheureusement obligés de nous interdire. Toutefois les phénomènes que nous avons décrits sont tellement bizarres et tellement nouveaux pour les phy- siologistés , qu'il y a tout lien d'espérer qu’on s’en oc- cupera dorénavant , ét qu’au moyen de l’excellent mi- croscope dé M. Selligue (r}, il sera possible de pénétrer (:) M. Selligue, habile mécanicien , vient de présenter à l'Académie royale des Sciences, un microscope de son invention , capable de ri-, valiser entièrement avec ceux du professeur Amici. Nous en donnerons prochainement la description et la figure, nous espérons même pou- voir y joindre quelques observations curieuses faites par l'inventeur, en examinant des corps entiérement opaques. ( 121 ) plus avant dans les circonstances que nous avons ef- fleurées. (La suite au numéro prochain. ) Sur des vestiges d'organisation PLACENTAIRE et D'OMBILIC, découverts chez un très-petit pre du Didelphis Vir- giniana ; ; : : / Lettre de M. E. Grorraoy Sair-Hirame aux Rédacteurs. Depuis la publication de mon travail sur la génération des animaux à bourse, que vous avez jugé assez impor- tant pour le communiquer à vos lecteurs et que vous avez inséré par extrait dans le dernier numéro de vos Annales , j'ai acquis de nouveaux faits qui modifient singulièrement certaines assertions concernant le déve- loppement des fœtus marsupiaux, et que j'avais rap- portées sur le témoignage d'autrui. Je suis redevable de cet avantage à notre sayant botaniste et habile icono- graphe, M. Turpin ; il n'eut pas plutôt pris connais- sance de mon travail sur les. Marsupiaux, qu’il voulut : bien mettre aussitôt à ma disposition trois fœtus du , Didelphis Virginiana , parfaitement, conservés dans de la liqueur. Comme il allait quitter l'Amérique, M. le docteur Barton lui fit ce présent, en lieformant gu'l avait enlevé ces trois fœtus à leur mère ; très-peu de temps après leur introduction dans la bourse. La gran- deur de ces petits animaux#épondait à un peu plus de cinq lignes, quant à leur longueur prise du bout du museau à l’origine de la queue. Ces fœtus étaient déjà formés, ce qui me fait croire ( 192 ) que le docteur Barton se sera mépris sur le moment de leur entrée en bourse. J’ai attentivement observé, j'ai disséqué mème ces très-petits animaux, et j'ai, de plus, fixé mes recherches, en les faisant retracer dans des dessins grossis au sextuple du volume réel. Ce que j'ai appris en étudiant ces préparations , ajoutera beaucoup aux faits que j'ai déjà donnés touchant le développe- ment des embryons marsupiaux. On en pourra juger par un point de ces études, à quoi se bornera aujour- d’hui la présente communication. “Sir Éverard Hômé , traitant, em 1795, des organes sexuels des Kanguroos , avait annoncé une existence in- solite , décrit des fœtus sans cordon ombilical ; Barton .lV’apprend : il s’empresse de vérifier un fait aussi extraor- dinaire, et il trouve ce fait exact, en ce qui concerne les fœtus de ses Didelphes. M. de Blainville revint sur ces résultats et publia (Bulletin des Sciences, année 1818 , page 24) : « que , malgré tous ses soïns , il n’a- » vait pu observer dans les fœtus des Marsupiaux , ni » veine, ni artère ombilicale , ni ouraque ; ni Le pie » suspenseur du foie, ni mi tt » Et ce sont des animaux qui, en définitif, seront cons- titués comme les Mammifères , ce sont ainsi de véritables Mammifères qui présenteraient de pareilles aberra- tions ! Ils ne commenceraient point, maïs ils finiraient par être Mammifères! J'avais, ïl est vrai, rapporté ces obsérvations faites avant moi, mais en les reprodui- sant toutefois avec quelque regret , ‘je croyais y aper- cevoir une sorte de contradiction. Car c’était en quelque façon méconnaîtré l'esprit des développemens organi- ques. Toute génération s'établit dans un ordre néces- sairement successif; les organes produits les premiers , ( 133) engendrent les organes à venir , parce que ceux-là çon- tiennent le germe de ceux qui sont appelés à paraître dans la suite. Le bon sens, consulté tout seul , eût pro- noncé avec fermeté que la raison de l'existence des se- conds était visiblement écrite dans celle de l'existence des premiers. Ces objections m'occupaient l'esprit; mais que, sont des raisonnemens où prévalent les faits ? Je me soumis et je me montrai docile à des pratiques bien recomman- dées par quelques esprits s’attribuant de surveiller les allures des autres, à des pratiques que je vois exploitées avec un singulier bonheur, souvent plus au profit du savant que de la science : je m'en tins aux faits , sans plus m’embarrasser des règles logiques qui me portaient à m'en écarter. Mais enfin aujourd’hui les fœtus que je tiens de la générosité de M. Turpin , viennent de m’apprendre que ces faits avaient été inexactement donnés : j'ai aperçu en eux des vestiges évidens d'organisation placentaire et d’ombilic. Il fallait remonter plus hant, c’est-à-dire arriver par l'observation plus près de l’origine de ces formations organiques , pour y retrouver les prémiers élémens de composition qui caractérisent les Mamri- fères ; onss’était étonné de ne les point rencontrer. « On » s’est récrié, en voyant des êtres qui ne présentaient » aucune des dispositions propres aux fœtus des autres » Mammifères, c’est-à-dire des dispositions d'où dé- » pendent la circulation et la respiration. » Bull. des Sciences , 1818. A Les recherches qui donnèrent lieu aux remarques pré- cédentes , avaient toutes eu pour objet des animaux déjà introduits dans la bourse; maïs -si,on :ÿ éût., bien CE > réfléchi, la surprise que la vue de leur dénuement oc- casione , eût beaucoup diminué : car ces animaux de- vaient-ils reproduire dans cette poche supplémentaire, dans le second domicile, comme l’appelle Barton , une organisation qui n’est , au vrai, compatible qu'avec toutes les dépendances du premier? Un placenta, un cordon om- bilical, des membranes ambiantes, sont choses d’un fœtus contenu dans l’aduterum , une des parties. du canal} sexuel. Voilà ce qu'on aurait aperçu sur un fœtus trouvé dans cette poche, ou dans le premier domicile : mais personne ne nous a encore procuré cétte observation. Barton l’a essayé sans succès, parce qu'évidemment il n'y a pas apporté assez de persévérance : il a craint de sacrifier des individus qu’il n’a jamais eus en assez grand nombre pour les soumettre à des expériences mul- tipliées. Quoi qu'il en soit, deux jeunes mâles parmi les fœtus qui m'ont été communiqués par M. Turpin, m'ont ap- paru avec une large ouverture ombilicale ; je dis large comparativement à leur extrême petitesse. Je dis les deux mâles, et non pas le troisième individu qui était femelle, pour qu'on ne vint pas à penser que j'aurais pris l'entrée de la bourse pour un vestige d’ombilic. Ilya, dans ces mâles , à la fois La d’ombilic et scro- tum au-dessous. Ainsi, nous rentrons par cette observation dans les voies ordinaires des Mammifères : car nous apercevons au début de la formation toutes les parties essentielles à d’où dépendront plus tard les développemens organi- ques qui constituent les conditions classiques des Mam- mifères. Les mêmes dispositions embrassent ces animaux quant à la série de leurs différentes transformations , ( 1a5: ) 4 ovule , embryon et fœtus. Ces trois états des produits génitaux exigent trois emplacemens distincts, que les Mammifères normaux trouvent en dedans de leur canal sexuel ; mais relativement aux Mammifères marsupiaux , ces emplacemens sont distribués différemment , bien que dans une série également continue. L’ovule et l'embryon se forment et se développent en dedans du canal sexuel, t le fœtus en dehors. La matrice est la troisième poche pour les premiers, poche d’incubation et d’alimenta- tion ; la bourse devient cette troisième poche à l'égard des seconds. La différence.est donc uniquement , elle est toute dans le domicile fœtal ; nous l’appelons matrice chez les uns , et bourse chez les autres. Quant aux vestiges d'organisation Natcoube que j'ai reconnus, j'ai vu, et ma figure montre distinctement une certaine quantité de papilles. Sont-ce là les suçoirs d’un placenta, qui n ont point eu le temps de s’effacer ? Cet organe n'aurait point per- sisté assez long-temps » pour cr oître dans Ja mème raison , et pour produire un long cordon ombilical, comme chez les autres Mammifères. Ce placenta aurait existé sessile, expression que j'emprunte aux Dotanisten.: ce placenta aurait été fixé au bas-ventre et à cru en quel- que sorte, comme sont certaines fleurs qui vivent im- plantées sur le corps ligneux , étant privées. de Pédonr cules intermédiaires. Qubien les vestiges que j'ai retrouvés,, ne seraient que, la cicatrice ombilicale ;:et, dans .ce.cas , le placenta et son cordon auraient déjà été flétris et auraient dis- paru. Pour rester fixe sur l’une ou sur l’autre de ces hy- pothèses , on sent qu'il faut recourir à une observation directe. “y) : ( 126 ) Espérons qué des naturalistes ou des médecins ré- pandus dans les Deux-A mériques , aux Indes et à la Nouvelle-Hollande , voudront bien seconder nos efforts ét complétér les observations que nous avons faites, et qui né peuvent être produites qu'aux lieux où les Marsu- piaux abondent. L'intérêt de ces questions doit exciter le 2èle des pérsonnes à portée de faire d'aussi utiles obser- vations. Une génération aussi rapprochée de la nôtre , et à à bien des égards, aussi anomale cependant, doit, si Les faits sont donnés avec soïn , jeter le plus grand jour sur le phénomène en général : c'est un des plus grands spec- tacles que les considérations anatomiques peuvent four- nir à la ay 08 134 None sur le bei du Becquemouce, (Sylvia, «isticola, . Temminck), et observations sur les habitudes naturelles de cet Oiseeus: (ÆExtrait par M.;-Desmarest,) Pan LE DOCTEUR P. Savr.. | ki : ‘jet oiséati, connu des titi sous les noms " Mos- china er de Tinti, se trouve aux environs de Pisé où M. Savi a en occasion de l’observer. Le mâle diffère sous quelques rapports de la femelle; l’auteur, après avoir précisé les différénces sexuelles ; dorine plusieurs détails sur les habitudes curieuses dercette espèce, dé : Au commencement du printemps, cette espèce de Svyl- vain ’aréive -dans la” plaine de ’Pisé ‘et se tient dans les champside blé, où il établit son premier nid ; plus tard, ile rend ‘dans lés Tieux marécageux et couverts de grândes hérbes, de scirpes, de carex etçde jonc. ‘Son vol. est court , rapide et irrégulier ; sa voix peut être rendue set (127 > par le mot czin souvent répété et dont de cet le z sont faiblement prononcés. Sa noarriture consiste en petits insectes, en chenilles, en araignées, etc. Les couvéessont au nombre de trois , la première vers la mi avril ét la dernière vers le milieu d'août; les œufs au nombre de qüätre À six, de couleur blanche quelquefois un peu Chang Eat en rose où en bleu très-elair , n'ontque cinq à six lignes de longueur , et sont déposés dans un ‘nid dont la construction Pa Nat est l'abjet prinieipat de ce mémoire. . Ce’nïd est placé au milieu d’une toufle épaisse d'herbes haütes du genré éaréx , environ à an piéd' dé terre, el sa forme est celle d’une bôurse peñidante dont la partie la plus large est en bas , et dont l'ouverture est placée dans le ‘haut ; sa loriguëur est de éinq pouces , ‘et son diamètre transversal de deux pouces. La paroi ‘exté- néure est formée par les feuilles ‘dés plantes au-milieu desquellés 11 est placé, et ces fenilles”sont’artistement liées où ‘cousues les unes aux autres par leur: bords , au ‘moyen de pétites ouvertures qtre l'oiseau y ‘pratique et dans lesquelles il entrélace deux on'trois fois de petits cotdons qu'il compose avec les bowrsettes de -soïe: dans esquelles les ardignées portent léurs œufs, on'avec du duvet d’aigrettes ‘de ‘diversés”asclépiadées ‘où de 'syn- génèses'; les tiges des’ -carex montent droites, et ser- vent à cacher le nid ; celles qui croissent en dessous de lui sont repliées plusieurs fois sur elles-mêmes , entre- lacées, et lui forment un soutien ou une base élastique. Sa paroi intérieure est composée de laine et abonde da- vantage en graines aigrettées et en duvet végétal , qu’en toiles d'araignées. Les deux paroïs se touchent immédia- tement dans les parties latérales et supérieures du nid, ( 128 ) et sont séparées l'une de l’autre dans le bas, par une couche formée de feuilles sèches et fines appartenant à des graminées , de fleurons de syngénèses , etc. y Tel est le nid fait par le Becquemouche au mois d’août. Celui que cet oiseau construit au printemps est un peu différent en raison du lieu (les champs ) où il est placé, et des matériaux que la saison fournit pour la construc- tion : il est caché au milieu d’une touffe de graminées dont les feuilles, faibles et faciles à déchirer ; sont peu propres à être liées par des points de couture ; et les araignées , étant alors rares , ou n’ayant pas encore filé leurs boursettes de soie, l'oiseau est moins pourvu du fil qu’elles lui procurent, et il se trouve réduit à employer principalement du duvet végétal. Ge nid est moins solide que celui qui est construit plus tard avec des feuilles de carex et des fils de toile d’araignées, ce qui oblige le Becquemouche à rendre plus épaisse la paroi interne , et à y introduire quelques corps solides , comme de pe- tits morceaux de bois ou des brins de paille: A l’occasion de cette construction admirable, M. Savi fait remarquer que les ornithologistes n'ont pas jusqu'ici. décrit avec assez de soins les nids des Oiseaux, et il propose pour éux une classification basée sur la distinction :des ma- tières qui entrent dans leur composition. Nuov. giorn. dei Letterati, n°11, sept. et oct.1823. 65 » SEP ( 129 ) Deuxième Mémoire sur la GÉNÉRATION. Rapport de l’œuf avec la liqueur fécondante. Phénomènes appréciables, résultant de leur action mutuelle. Dévelop= pement de l'œuf des Batraciens. | Par MM. Prévost er Dumas. (Suite) ÂprEs avoir établi por LAIEIEENE la pdilé et la cons- tance des faits que nous avions observés dans ces deux cas, il uous devenait très-facile d'examiner les condi- tions sous lesquelles la fécondation s'opère. Nous avons toujours fait usage, dans les épreuves suivantes, d'œufs pris dans les trompes, et pour chaque expérience on en fécondait une portion avec de la liqueur des testicules - délayée dans l’eau, de manière à obtenir un moyen sûr de comparaison. On a pris deux testicules qu'on a brisés et délayés dans dix grammes d’eau pure. Cette liqueur a été divisée en cinq parties qu’on a employées de Ja manière sui- ‘vante. | Poids des œufs. Poids de la liqueur. Eau ajoutée. Rapport des œufs développés, à ceux qui ont péri. 2 gram. 2 grammes. () 1:58 Id. Id. 1Wa'gram. "ti: #8 Id. Id. 4 1:2 Id. Id. 6 ar:71835 } ” MTrSS Id. 8 2:17 Ce tableau montre suffisamment qu'il est indispen- . sable de délayer dans une certaine quantité de véhicule, | la liqueur fécondante, si l’on veut lui faire produire son plus grand effet. Mais il ne nous apprend pas dans quelles Tome IT. — Juin. 9 ( 130 ) circonstances la fécondation s'opère complètement ou à peu près, comme nous le voyons dans l’acte de l’ac- coùplemeñt. Nous avons donc essayé d'augmenter encofe la proportion du: véhicule; en conservant re les conditions énoncées ci-déssuüs. Poids des œufs. Poids de [à liqüéur. au 4jbutée. Rapport des œufs développés, à ceux qui ont péri. » 2, gräm. 2 grammes. 12 gram, 6 : 1 Id. Ia. 18 nt Id. Id. 24 10 : EF Id, sd ss AB slanwabasoz Id. Id. 96 , 0}. Ces expériences nous montrent que Ja quantité de véhicule doit être en poids douze fois plus considérable que celle des œufs sortant de la trompe ; elles établis- sent encore que cette POP peut allér jusqu'à cin- quanté fois ce poids , sans qu’on éprouve un diminution notable dans le nombre des fécondations. Nous obser- vérons ici qué les œufs fécondés naturellement suivent à peu près la même proportion , et qu’on en trouve tou- jours 8, ro ou r2 pour cent, qui restent stationnaires , soit qu ‘ils n'aient pas été fécondés , soit qu’ils aient subi quelqüe altération organique. C'est un point de vue au- quel Spallanzant ne s'était nullement attaché, et qui présente beaucoup d'intérêt en ce qu'ilnous montre que la liqueur fécondante jouit de ses propriétés, bien plus dans des conditions qui la portent imatériellement en contaét avec le petit œuf, -que dans celles oùelle agit sur. Ja mucosité seulement. En effet, dans lés premières expériences , il n’y avait pas une quantité d’eau suflisänte pour saturer tout le.mucus : sa surface était donc la seule ( “{3r ) partie qui éprouvât l'imbibition complète; les-parties intérieures subissaient peu d'aération. Dans les: der- ièrés au contraire, tout leemucus était gonflé du liquide | environnant, et: par’ cette” seule circonstance la! liqueur prolifique était matériellerment amenée au’ contact de l'ovule. Spallanzani s'est oceupé ;' comme on sait, dexpé- riérices analogues , mais il ne nous en a pas transmis malheureusemiént les conditions numériques. On pour- r'ait même croire qu'il les avait négligées, car son but était bien moins de connaître l'énergie précise du pouvoir fé- condateur que de constater sa persistance mêèmedans lé cas où laliqueur prolifique se trouvait étendue d’une quari- vité d'eat considérable. IL ést arrivé de eette manière à dés résultats fort étonnans, qué ndus avons reproduits “par né attré méthode susceptible d’une plus’ grande régularité. Tour le monde connaît les expériences si iérnarquables et si neuves qu'il exposa dans’ son ou- vrage sur des fécondations artificielles. Il mêla des pro- portions diverses de liqueur spérmatiqué et d’eau’, et vit'avéé étohnemerit que trois grains de sperme avec dix- litit oncés d’eau produfisaient encore des fécondations à peu près aussi heureuses que celles qui s’opèrent natu- réellement. Au-delà de cé terme, il est vrai, le pouvoir fécondateur diminuait à mesuré que | la quantité" de vé- hicule se trouvait augmentée ; mais elle ne se perdait pas éntiérément, et continmait à se manifester même dans Je cas où la dose de Pean s'élevait à plus de deux cénits ônces. Nots'avons vu que lémucus absorbaitla liqueur dans laquelle il était plongé , moûs avons mênre-pu nous con- vaincre de l'importance de cette fonction relativement 9* (132 ) | au phénomène de la fécondation. Il était nécessaire d'entrer plus avant dans les particularités de cette ac- : tion, et de voir si la liqueur fécondante était absorbée en totalité, ou bien si le mucus, refusant le passage aux particules solides qu’elle renferme , ne s 'appropriait que sa partie aqueuse seulement. Nous avons plongé dans de l'encre des œufs extraits des oviductes. Le mucus en a absorbé en noircissant , mais bientôt cette imbibition s’est arrêtée à cause de la réaction chimique de l’encre qui pongriat la matière muqueuse. Du sang mêlé à l’eau pure , en proportion convena- ble , pour lui donner une teinte rouge intense, nous a servi dans un second essai. Le mucus s’est gonflé comme à l'ordinaire (n° 2, pl. 6), mais il a pris une couleur rouge très-vive, et l’on n’a pu la lui enlever par des ablutions répétées d’eau pure, et même par un long séjour dans ce li- quide. On y distinguait au microscope beaucoup de frag- mens de matière colorante, mais nous n’avons pu y dé- couvrir un seul globule de sang entier. Ce résultat ne doit pas surprendre lorsqu'on se rappelle la grosseur considérable des globules du sang de Gronpiile dont nous avions fait usage. Cette dernière épreuve nous ayant appris que le mu- cus pouvait absorber des molécules solides. en même temps qu’il s’imbibe d'eau , pourvu que celles-ci n’eus- sent pas un diamètre trop considérable, nous avons répété nos épreuves en employant le liquide prolifique lui-même. Mais nous avons fait usage d’abord de l'œuf des Salamandres à crête, qui présente les mêmes par- ticularités que celui de Grenouille, excepté toutefois qu'il est d’une belle couleur jaune uniforme , et que son \ ( 133 ) | enveloppe muqueuse est ovale au lieu d’être arrondie: * Celle’ci se gonfle dans l’eau comme -celle de l'œufde Grenouille, maïs dans un moindre rapport. OEufs au sortir de l'ovaire. Grand diamètre du mucus 2,8mm, Petit 2,wm3. Diamétre du jaune 2, OEufs après 24 heures d'immersion dans l'eau. Grand diamètre du mucus, 5,mm5. Petit 3,7. Diamètre du jaune 3,5. On concevra facilement que nous avons préféré ces œufs à ceux de la Grenouille, lorsqu'on se rappellera la longueur extraordinaire des animalcules de la Sala- mandre. Nous avons donc plongé dans de l’eau qui contenait un grand nombre d’animalcules en mouve- ment des œufs de Salamandre extraits de l'oviducte. Après trois heures d'immersion on les a lavés en faisant passer sur eux plusieurs livres d’eau pure. Cette opéra- tion avait pour but de détacher les animalcules qui au- raient pu rester adhérens à la surface de la mucosité, et pour éviter même toute cause d'erreur à ce sujet, nous n'avons examiné que la partie intérieure d’une tranche que nous avions coupée (n° 7, pl. 6) ; elle nous a présenté au microscope une grande quantité d’animal- cules encore mouvans, et qui semblaient se débattre dans cette espèce de gelée où ils se trouvaient empri- sonnés. On en voyait partout, mème au contact des membranes de l’œuf. | La facilité avec laquelle nous avions obtenu ce résultat nous. fit espérer que nous n’aurions pas trop de peine à reproduire.le même phénomène dans les œufs de la Gre- nouille. Nous avons donc répété sur ceux-ci l’opération que nous venons de décrire, et nous avons trouvé de même le mucus pénétré d'animalcules. Ils s’agitaient dans cette situation, mais ne pouvaient changer de place à cause ( 194 ) sans doutede; la résistance ;que eur offrait la matière muèueuse (n°6,, pl:.6). (a fus On voit. donc que la gelée, dont les œufs sont envi- ronnés, est susceptible. d’absorber à la fois l’eau dans laquelle on les plonge, .et les matières solides que celle- ci charrie, pourvu toutefois qu'elles ne soient point d’un diamètre trop considérable. On voit aussi que les animalcules spermatiques pénètrent aisément ce mucus qui | les amène ainsi au contact i intime ‘&r œuf. Il était néanmoins possible, quoique les expériences précédentes, pussent : nous démontrer le contraire , il était possible que l'œuf saturé d’eau fût encore susceptible d'ètre fécondé , soit que l'on suppose le principe proli- fique : assez subtil pour pénétrer la matière muqueuse , soit que l'ou admette que le mucus, quoique saturé d’ eau , puisse, se charger de liqueur fécondante ; pour STÈRE ce point. de vue ; nous avons fait les épreuves suivantes. Nous avons pris des œufs | que nous avons fait séjourner dans Veau pure pendant des temps. détermi- nés , et que nous ayons plongés ensuite dans la liqueur fécondante. Voici nos résultats : OEnfs fécondés en sortant de A 25 fécondés 3 Eésipds 8 : 1 14. Après un séjour ç de 1 b. dans l’eau » 17 id. 19 id a:1 Id. ‘Après un séjour de 2 heures V'ME. M, M :1012 14. Après un séjour d'Feures PTT DIN 13 EU, GEORGE Id. Après un du de 4 heures o.jtid.'! 4 sidi. le:147 Ces résultats nous montraiènt avec eviaèniéé la dimi- nütion progressivelque nos œufs avaient'éprouvée, parleur séjour dans l’eau pure’, relitivémeén tax Téür aptréade! à la fécondation? hais pour lesimiettre à à l'abri dé toute dbjec- tion , rious avions senti d’avancé Ta nécessité d'établir par expérience la durée de cétte ficlté dans les œufs qu’ ùn ( 135) _ sépare. du corps de la femelle. Une, partie de ceux que nous avions extraits dans les recherches ci-dessus; a été mise dans une capsule qu'on’ placa dans un appartement à 19°C, sous une cloche, dont on mouillait de,temps en temps les parois intérieures, à l'effet de prévenir Ja dessiccation des œufs. Nous avons :yu;qu'eni sortant de l'ovairelils avaient été fécondés dans Je-rapport de 8 : Après 12 heures, 29 fécondés 3 inféconds 14 © 24 7 Oe. 300) 54. 9 + I 36 GAS ap Pan % a 48 o id. 17 7 id. 17 FT TE Ces faits suffisent pour lever tous les so are qu'o on aurait pu conserver sur des véritables Spnséquences d de nos résultats, précédens » en, nous prouvant que. Ja durée de l'aptitude à la fécondation dépasse. de beaucoup Je terme, pendant lequel nous avions maintenu, nos nés dans l’eau pure, Nous, ‘avons fait. les mêmes. tentatives sur des œufs laissés sn aa, Lu à rt de # Lr01:r qu ‘à la rempératuré Le 12 à À 15: , pl. rt , montrent les pores de l’Épiderme du Ranunculus repens, du Portulaca oleraceu , du Dianthus caryophyt lus, du Zilium candidum. Dans le Ranunculus repens, l’organisation consiste en une simple pochette ovale X , fig. 5, pl. 11 , qui en manière de sphincter peut s’ou- vrir ou se fermer selon les circonstances. Lorsqu'elle est ouverte elle présente à son milieu un ample pertuis de forme ovale , mais très-allongé, et si lon vient à l’ob- server en cet état au moyén de la lumière transmise , le pertuis apparaîtra beaucoup plus transparent que la po- chette , et les cellules circonvoisines de l’'Épiderme. Si au contraire la pochette est fermée, on verra dans la direc- tion de son grand axe une ligne parfaitement opaque ou noire. | Les mouvemens de la pochette semblent pouvoir ètre communiqués par les dilatations et les contractions des cellules contiguës , lesquelles viennent se terminer avec leurs parois serpentantes S, äu fond de celle-ci, comme le démontre le pore Z dessiné par le côté intérieur de l'Épiderme. Quel que soit au reste le mécanisme qui di- . late ou rétrécit les pores , il n’en est pas moins certain que les mouvemens en question s’exécutent non-seule- ment dans la plante vivante, maïs encore que l'obser- vateur peut à sa volonté faire fermer les pores. En gé- néral on trouve que les pores sont très-ouverts quand la plante est’ frappée des rayons du soleil, et qu’ils sont fermés ou moins béans pendant la nuit, de même qu'ils sont larges lorsque la plante ést à sec , et contractés , au (216 ) contraire , lorsqu'elle est humide. Que l’on détache l'É- piderme au moment où ses pores sont ouverts, en le mettant au frais sous l’eau , ils commenceront immédia- tement à se rétrécir , et au bout d’un temps très-court les fentes se fermeront tout-à-fait. Il n’est même pas besoin dans cette expérience de détacher l'Épiderme, le phé- nomène peut très-bien s’observer sur une feuille entière ou sur une de ses parties où l’on a laissé tomber une goutte d'eau. Dans ce cas il est nécessaire d'éclairer l’objet par réflexion , et si l’on examine de cette manière le Ruta graveolens, le phénomène se montre avec une grande netteté. En effet, quand les pores sont ouverts l'œil pénètre jusqu’au, parenchyme composé de petits tubes d’une belle couleur verte, et si les pores viennent à se fermer la couleur verte disparaît et il ne reste que la teinte cendrée propre aux orifices. Véritablement je suis bien surpris que le célèbre auteur auquel on doit la découverte des ouvertures dans la membrane des tubes poreux, puisse jeter du doute sur leur existence à la surface des feuilles où ils ont une dimension incompa- rablement plus grande. | Je ne trouve pas exact que dans l'Épiderme du Dra- cocephaluns virginianum, du Phlomis nepetifolia, etc. , le centre des aires ovales soit toujours transparent et que dans celles du 7’hymus virginianus , du Mentha citrata, le centre soit toujours obscur. Ce qu'il y a de vrai c’est que les pores des plantes mentionnées sont sujets aux mê- ! mes phases qu'on observe dans tous les organes sem- blables des autres végétaux. La structure des pores du Dianthus caryophrllus à ne diffère pas sensiblement de celle que nous avons vue dans le Ranunculus repens. La pochette qui apparaît sous ({ 217) . la forme d’une aire ovale R , fig: 1, pl. 12 , est pleine de petits grains et se trouve toujours placée au milieu du point d'union des cellules quadrilatères , précisément vis-à-vis de cette portion du parenchyme où. sont les lacunes F, fig, 4, pl. 5 si-les lacunes manquent, les pores corres- pondans manquent aussi, comme ‘on. le voit daus la partie de l'Épiderme qui couvre la nervure de la feuille, Si nous coupons une feuille pérpendiculairement à ses faces ,,ce quicest facile dans cette plante , nous pouvons recon- naître la forme en profil des pores. comme n Je voit. en R ; fig. 2, pl. 12 , entre les cellules de TE iderme.: Les pores du Portulaca oleracea, sont p üs composés quelles précédens , ils sont toujours placés au centre des. trois cellules I, fig. r, pl. 11, et celles-ci sont enfermécé l’une dans l’autre. Parmi elles les deux intérieures ou les deux plus petites contiennent seules des grains, tandis que la grande en est privée. Maïs parmi tous les pores que:j'ai examinés, les plus grands sont ceux du Lys, dont, la structure se reconnaît aisément soit en les obser- vaht par réflexion sur la feuille entière , soit en les exami- nant par transparence ; après avoir détaché l’épiderme. Deux cellules M N allongées et unies ensemble à la manière d’un. bourrelet forment l’orifice. Elles sont ‘si- tuées au milien des longues cellules D de l'Épiderme. Les cellules du pore ont un. bord interne H capable de se gonfler et de se rétréeir, et qui par son action ouvre ou ferme le trou. On voit par conséquent en M N lepore complètement ouvert ; en F deux-pores à moindre ouverture , et en L'un pore entièrement fermé. Les cel- lules des trous sont elles-mêmes remplies de grains verts (voyez MN), qu'un observatéur peu attentif pourrait regarder comme un signe dé la porosité des membranes, ( 218 ) parce qu elles restent visibles quand on presse l'Epi- derme, et après qu'on les a fait bouillir dans l’eau ou dans l'alcool ; maïs si on emploie de l’huile chaude elles se détachent, et Jlamembrane paraît lisse et transparente comme du verre. Les pores de l’épiderme offrent des modifications très-nombreuses et peu importantes ; qui- conque entreprendrait de les décrire toutes se jetterait dans un travail pénible et sans doute inutile ; tous les appareils organiques que nous voyons autour des trous; ont pour usagé; sans doute , de les ouvrir etde les fermer au besoïn , et la nature y a pourvu de diverses manièrés plus ou moins compliquées. J’en ai dit assez sur cette particularité pour pouvoir terminer cet article par quel- ques considérations sur l'usage de ces pores. Sont-ils par hasard destinés à l’absorption de l'humidité ? Non : nous avons déjà vu qu’ils correspondent à des vides intérieurs privés de suc, que l’eau les fait fermer, que la lumière et la sécheresse les font ouvrir ; en outre ils manquent dans toutes les racines , ils manquent également dans les plantes qui vivent constamment sous l’eau , et dans celles dont les feuilles flottent sur l’eau ils se trouvent seule- ment à la surface exposée à l'air ; il est donc prouvé qu'ils ne servent pas à absorber l'humidité ; on doit ajouter à ces preuves que la nature, pour faciliter l'absorption de la: rosée et de la pluie, aurait probablement pourvu les feuilles d’un plus grand nombre de pores à leur sur- face supérieure qu’à l’inférieure , tandis que l'observation prouve le contraire; servent-ils donc à l’évaporation ? Pas davantage : si nous laissons sécher une plante dé- tachée de ses racines, quoïque les pores se ferment au bout de peu de temps, l’évaporation continue cependant tant qu'elle renferme des fluides aqueux ; en outre on a : # + sit inst > sine dr De LÉ. Un. ns es (219 ) ; observé que les corolles et les fruits qui ne présentent pas de pores, produisent cependant une évaporation abondante. Enfin les pores ne peuvent être mis au nombre des organes excrétoires des végétaux, puisqu'ils corres- pondent toujours à des cavités entièrement privées de sucs et de toute substance solide. M. Linck a pensé qu'ils servaient à l’excrétion , se fondant sur cette observation, que dans quelques plantes et particulièrement dans les Pins , les fissures sont couvertes d’une matière étrangère et obscure qui se dissout dans l’eau bouillante. Le cé- lèbre professeur de Berlin ne s’est pas trompé dans cette observation , mais la matière étrangère qu'il a vue n’est autre chose qu'une cire végétale destinée à défendre plus facilement ces organes de l'accès de l’eau. : La véritable fonction des pores visibles consiste à don- ner passage à l'air. Cependant il n’est pas facile de dé- terminer avec certitude s'ils servent à l'inspiration plutôt ‘qu’à l’expiration ou à ces deux fonctions également. Si nous considérons que pendant la nuit , lorsque les grands pores de l’épiderme sont fermés, les feuilles ab$orbent le gaz acide carbonique dissous dans la rosée, qui pénètre indubitablement, dans les cellules en traversant leur mem- brane , et si nous réfléchissons en outre que ces feuilles décomposent le gaz acide carbonique lorsque ces pores sont ouverts ; c’est-à-dire pendant le jour , nous pouvons conjecturer qu'ils sont uniquement destinés à l’exhala- tion de l’oxigène ; cet usage devient encore plus probable si nous ajoutons que les corolles qui, d’après les obser- vations de M. De Candolle, manquent de pores, sont également privées de la propriété. de, dégager de l’oxi- gène. API : | 220 ) ARTICLE CINQUIÈME. De l'union du Ti issu PCs joétal. Une des questions les plus intéressantes d’añatornie- végétale, et qui a fixé l'attention des plus célèbres ob- servateurs, est celle qui divise leurs opinions sur les moyens d'union du tissu des végétaux ; les uns se fondant sur le raisonnement et sur l'expérience, soutiennent que les membranes qui forment les organes des plantes. sont continues et inséparables , de sorte que les paroïs d’un vaisseau ou d’une cellule sont communes aux vases ou aux cellules voisines sans aucune distinction de tissu ; ils n’en exceptent que les trachées qui n’adhèrent aux autres organes que par leurs extrémités; d’autres. savans , s'appuyant sur quelques observations, affirment que le tissu des végétaux est, dans quelques circons- tarices , détaché , et qu'il existe réellement des parois. doùbles , de sorte que les vaisseaux peuvent avoir, en tout ou en partie, leurs membranes propres qui les en- vironnent. Quiconque s'occupe un peu d'anatomie végétale ne peut éviter d'examiner ce point important qui forme la base de toute théorie de l’organisation , et en lisant l’ar- ticle sur l’épidérme et différens autres passages de mes écrits où je parle de vaisseaux qui se détachent de leurs voisins sans aücune dilacération des membranes , on aura pu juger vers queme opinion mes observations me font pencher. ait Quoïque j'eusse prouvé que les petits chba qui en- tourent lé tube central du Chara vulgaris pouvaient s'en détacher latéralement sans lésion, cependant j'ai cru pendant long-temps que le diaphragme qui sépare ( 221 ) un tube de l'autre était simple , n'ayant jamais pu réussir à séparer les deux tubes dans le nœud , un d’eux se dé- chirant toujours, quelque soin que je prisse pour les dé- tacher ; je m'étais confirmé dans cette opinion en obser- vant que, quel que füt le grossissement. de mon micros- cope, la membrane du diaphragme , regardée dans la direction de son épaisseur, me semblait toujours une ligne très-étroite et homogène, sans montrer aucun indice de duplicature. Cependant en faisant bouillir de gros rameaux de cette plante, je suis sorti de cette erreur ; en effet j'ai vu alors qu’en tirant doucement deux tubes, ils se détachaient fa- cilement , et. il restait à chacun d’eux son propre dia- . phragme. Par ce procédé on peut séparer un à un tous les tubes de la plante, sans que le fluide renfermé dans leur intérieur puisse s'échapper par aucun point de :la membrane. Lorsqu'un des gros tubes est isolé il présente à ses extrémités les empreintes des diaphragmes dés autres vaisseaux, qui auparavant se trouvaient unis à lui, et on voit comment sa cavité cylindrique s’augmente vers le nœud et acquiertune forme-polyédrique afin que tous les tubes secondaires puissent communiquer avec le tube principal dont ils déperident. Ceci deviendra plus clair par la fig. 4, pl 12, où on voiten A, les bases sur . lesquelles posaient les tubes des feuilles et des rameaux ; en B on aperçoit les extrémités des petits tubes qui par- couraient toute sa longueur: et formaient son écorce. En G on rémarque l'empreinte du grand tube suivant dans le tronc. On ne l’a pas dessiné parce qu’il a la même structure que celui déjà décrit ; la fig. 5, pl. 12, repré- sente l'extrémité du mème tube vue en perspective : il résulte par conséquent de cette expérience , que les parois (284 ) des vaisseaux du Chara sont tous doubles, c’est-à-dire que chaque vaisseau a sa propre membrane, et que leur union se fait par un simple contact ou par le moyen de quelque gluten où autre sorte de lien qui échappe’ à à la vue armée des grossissemens les plus forts. La séparation des tubes n’est pas une propriété qui n'appartienne qu'au Chara ; je pourrais aussi en citer des exemples dans beaucoup de plantés terrestres ; mais comme il n’est pas nécessaire de rapporter ici toutes ces preuves, je me contenterai de citer les tubes ou cellules allongées des pétioles des feuilles du Ranunculus répens, qui se divisent même sans le secours de l’eau bouillante ; pour s’en assurer, il suflit d'enlever doucement l’épiderme du pétiole, et ensuite de soulever avec la pointe d’un canif, une ou plusieurs couches des tubes sous-jâcens en les arrachant sans les couper; on obtient ainsi des tubes isolés plus ou moins longs, “dont les membranes conservent les traces du contact qu'ils avaient avec les tubes voisins qui sont également restés intacts. … : La fig. 6, pl. 12, montreun des tubes dont nous parlons, ayant ces impressions dans les points de contact ; mais comme leur forme est quelquefois étranglée près des nœuds , ils ne peuvent se toucher que dans les points les plus gonflés, d’où il résulte, entre un tube et l’autre , ( voyez fig. 7, pl. 12 en M) des intervalles ou vides qu’on peut voir clairement dans le pétiole lorsqu'on l’éclaire en dessus par réflexion, après en avoir enlevé l’épiderme. On'ne peut done mettre en doute l'existence des vasa revehentia d'Hedwig des meatus intercellulares de Tre- viranus , ou Ductus intercellulares de Link, qui ne sont autre chose que les vides que je viens de décrire dans le tissu de la Renoncule. (223) Y” Mais si je me trouve entièrement d'accord avec ces naturalistes sur l'existence des intervallés qu'il y a entre un vaisseau et un autre , je m'éloigne cependant de leur opinion quant aux usages de ces canaux. Je crois qu'aucun fluide, excepté l'air, ne pénètre dans leur intérieur , et je me fonde sur les raisons suivantes : d’abord quand le tissu n’a pas été dilacéré , ces canaux paraissent vides en les éclairant par-dessus ; en outre , si on fait attention à la position qu'occupent, dans la position naturelle de la plante, les grands pores de l’épiderme qui, comme nous l'avons déjà vu , ne donnent passage qu’à l'air, on trouve toujours qu'ils existent vis-à-vis d’un de ces intervalles, et toutes les fois que le tissu compacte n'offre aucun de ces vides , l’épiderme est également dépourvu de pores dans la partie qui y correspond ; ces intervalles remplis d'air , sont si évidens dans le milieu du tissu de la plu- part des végétaux herbacés, qu'il paraît étonnant que tant - de célèbres observateurs aient pu nier leur existence. Quand on examine par transparence une section trans- versale ou longitudinale d’une plante à tissu mou, pourquoi tous les intervalles qui séparent les vaisseaux ou lés cel- lules les uns des autres, sont-ils tous obscurs ou plutôt parfaitement noirs ? Ne serait-ce pas autant de lames ou de prismes d’air qui par quelque loi d'optique empêchent, le passage de la lumière ? Si l’opacité de ces canaux dé- pendait d’une substance peu fluide et obscure, déposée dans leur intérieur comme quelques observateurs l’ont cru , n'est-il pas évident qu’en comprimant ce tissu entre deux lames de verre , la matière obscure sortirait et se répandraït dans l’eau qui baigne la petite tranche de plante? ou du moins en atténuant par la compression les intervalles des cellules, la substance fluide ne devrait- (224 ) elle pas paraître plus transparente ? Cependant cela n'ar- rive jamais, et quelque mince ‘que soit la lame qu’on examine , si on n’én à pas Chassé totalemenit l'air, aucun rayon de lumière né la pénètre: Je dis ne‘la pérètre du moins sous une certaine inclinaison ‘des rayons, car en changeant la direction de la lumière incidente, onpar- vient, dans quelques circonstances à voir parfaitement transparentes cés mêmes Te Te phrase étaient Et toutes noires. Si on jette les yeux sur la fig. 1, pl: 13, qui montréfune partie de la coupe transversale de là Chélidoïne (‘Che- lidonium majus) , on verra les vides laissés par les vais- seaux, transparens en À, opaques en B , selon que l’air est ou n’est pas chassé de leur cavité, ou plutôt selon que la lumière tombe sous différentes incidences sur l'objet ; on voit ces mêmes vides dans la coupe longi- tudinale de la même plante (fig. >, pl. 13) , opaques en M ettransparens en N ; ils sont encore très-évidens dans la fig. 3, pl. 11 À , qui réprésente une coupe transversale du Nymphea lutea ; enfin ils sont très-grands dans la Betterave ( Beta vulgaris), à laquelle tout le monde peut recourir pour s'en assurer. à Î Puisqu'il est prouvé que dans beaucoup de plantes il existe des vaisseaux dont les membranes sont visiblement détachées en plusieurs points des membranes voisines, et que là où l'œil annoncerait une union parfaite du tissu, Part nous montre le contrire en nous faisant voir des pa- rois doubles ,1l paraît raisonnable de penser que toutes les espèces de vaisséaux ont leurs membranes propres, quoi- que dans quelques’ cas on ne puisse parvenir à les sé- parer ; en effet l’adhésion peut être assez forte pour sur- monter la faible résistance qu'offrent les mernbranes ex- { (1225 ) trèêmement minces de ces vaisseaux plus sun à déchirer qu'à séparer. Si d . Cette considération nous donne , à ce qu il me semblé une idée plus précise sur Forigine du tissu des végétaux ; nous pouvons concevoir que les nouvelles cellules * où les nouveaux vaisseaux qui se forment, ne sont autre chose. que le développement du germe ou bouton adja- cent à la membrane primordiale, En attribuant à la mem- brane d’un, vaisseau la faculté de donner naissance à un organe semblable à lui ,sje ne erois pas qu’on lui accorde une propriété incompatible avec som organisation ; en effèt, si nous réfléchissons avec attention au phénomène du mouvement du suc, nous conviendrons qu'il est réellement beaucoup plus compliqué que celui qui paraît _ à nos regards ? | On ne doit pas croire, non. plus que l'opinion que j’a- vance sur le développement des vaisseaux , soit unique- ment le produit de mon imagination , elle est plutôt une conséquence du mode d’accroissement qu'on observe dans le Chara. Soumettons à notre examen un jeune rameau de cette plante composé, par exemple , de trois entre-nœuds A,B,C, (fig: 9, pl. 12 ); le plus voisin du tronc A nous 6ffrira une circulation rapide de son suc, une symétrie évidente dans les grains des chapelets, un accroissement complet. Le second tube B montrera à peine quelques mouvemens interrompus dans son suc sans aucune régu- hrité dans la disposition des grains fixes ; enfin , on cher- chera en vain quelques mouvemens dis le troisième tube C , dont l’intérieur offre à travers une grosse mem- braneblanche et transparente , seulement quelques traces d'une substance verte et immobile; mais si on renou- velle cette observation sur le même rameau au bout de Tome Il. | 15 ( 226 ) quelque temps, tout est changé, tout a acquis un plus grand développement. Les tubesB, @ sont dans le même état qu’offraient primitivement les tubes A et B; de plus, à l'extrémité du tube C on aperçoit une nouvelle gemme : et d’autres sortent du nœud N, et sont l’origine des ra-: meaux latéraux ; à l’époque de l'observation précédente on n’apercevait de trace ni des uns ni des autres. Les: mêmes apparences se succèdent de la même manière, et la plante par la reproduction successive de différentes yemmes qui ne sont que de snples: cellules, acquiert son accroissement total. ARTICLE SIXIÈME. Des Vaisseaux aérifères. J'ai déjà démontré (Mém. soc. Ital., vol. 18 que les trachées et les vaisseaux poreux du Symphitum off- cinale et de différentes autres plantes ne renfermaient aucune espèce de suc, et ne contenaïient que de l’air ou du gaz. Un examen plus étendu sur une grande quan- tité de végétaux de familles différentes , m’a prouvé en outre que tous les organes, de quelque forme qu'ils soient, tubuleux ou celluleux dans la membrane des- quels on peut découvrir, avec le secours d’un fort microscope , des ouvertures ou des fissures plus ou. moins prolongées, servaient au même usage. Cette classe d'organes qu’on peut distinguer par le nom de vaisseaux aérifères ou gazéifères, comprend les vais- seaux spiraux déjà cités , les fausses trachées , les tubes ( 227 ) poreux, les vaisseaux à fausses cloisons, les vaisseanx en chapelets , les vaisseaux à fausses cellules, et: beau- coup d’autres variétés qui n’ont pas été distinguées , et qu'il serait dificile et peut-être inutile de décrire, si pour le faire nous voulions seulement faire attention à leurs formes extrèmement variables et réunies par des passages presque insensibles. Toutes les fois que ces vaisseaux sont assez larges , on peut s’assurer qu'ils sont remplis de fluides aériformes ; en examinant leur section transversale faite récemment sur une plante fraîche et intacte, on les voit alors tous vides et secs, tandis que les autres vaisseaux fibreux et les cellules paraissent gonflées de leurs divers sucs : si la section est exécutée sous l’eau , on observe aux orifices de ces vaisseaux, de petites bulles d'air qui se détachent successivement et viennent la surface de l’eau si on-presse un peu le faisceau de tubes soumis à l’ex- périence. Mais lorsque le diamètre de ces tubes est trop petit pour nous permettre de distinguer avec clarté les particularités que je viens d'indiquer , nous pouvons en- core nous convaincre , au moyen de quelqués principes d'optique, que tous les vaisseaux du genre de ceux que j'ai cités sont tout-à-fait vides de liquides. On sait que la lymphe ou le suc des plantes a une force refringente un peu supérieure à celle de l’eau; par conséquent si on plonge dans ce liquide, pour l'ob- server par transparence , un tube membraneux rempli de suc végétal ; celui-ci dans les diverses parties rapprochées ou éloignées de son axe , placé perpendiculairement à la direction de la lumière, devra paraître plus où moins transparent selon la nature des substances qu’il renferme, puisque en vertu de la petite différence de force refrin- ente les ravons lumineux le traversent sans se réfléchir 8 ; y 15 * ( 228 ) totalement à la surface qui sépare les deux milieux refrin- gens; tout cela se vérifie en eflet si on examine un tube fi- breux, une cellule ou tout autre vaisseau rempli de suc; mais si nous soumettons à la mêmeépreuve un tube plein d’air, son apparence sera tout-à-faitdifférente. La lumière ne pouyant pénétrer d’un milieu dense dans un milieu rare ; lorsqu'elle a acquis un certain degré d'incidence, _ laissera parfaitement obscurs les bords du tube et n’éclai- réra que sa partie centrale, et formera ainsi dans toute sa longueur une bande lumineuse, Orcetaspect constant, modifié toujours selon les lois de l'optique, si on l’appli- que à des tubes qui ne soient pas exactement cylindri- ques mais étranglés aux extrémités ou prismatiques , est exactement celui que nous offrent tous les vaisseaux dont la membrane présente évidemment des trous ou des fis- sures soit horizontales soit en spirale ; on ne peut done révoquer en doute les fonctions de cette classe d'organes qui consiste à transmettre ou simplement à conserver des fluides aérifurmes. | L’opacité des vaisseaux aérifères regardés par trans- mission, cesse toutes les fois que par l'effet de la capilla- rité de leurs canaux ou par une pression éxercée sur eux, l'eau environnante à pu pénétrer dans leur intérieur et est parvenue à les remplir après en avoir chassé l'air. L’expulsionde l'air ne s'exécute cependant ni aveepromp- titude ni avec facilité, surtout si le diamètre des vais- seaux est très-petit ; et il paraîtrait que la membrane qui formie les vaisseaux aérifères n’a pas autant d’aflinité pour l’eau que celle des vaisseaux remplis de liquide; j'ai ob- servé, en humectant les petites tranches de bois sec, que les, fibres se remplissaient, d'eau et devenaient transpa- rentes immédiatement , tandis que les vaisseaux poreux L | 2 LE ( 229 ) le devenaiént beaucoup plus lentement ; il faut encore plus de temps pour que l’eau pénètre dans les ouvertures qu'on aperçoit dans ces membranes ; l’air qui, les ,en- vironne se fixe autour d'eux sous forme de sphère , et en produisant l'effet d’une lentille concave, en cache la véritable apparence ; ée n’est qu'après quelques heures qu’un petit nombre de ces pores se remplissent d'eau et se présentent à l'œil sous leur aspect véritable et naturel, sous lequel eépendant ils s’offriraient immé- diatement , &i on avait humecté la tranche de ‘bois avant de la plonger dans l’eau ; avec de l'huile, qui pénètre facilement dans toutes les espèces de membranes , il est:probable que les illusions produites par l'air qui reste âdhérent aux contours des ouvértures des vaisseaux, ont induit en erreur quelques observateurs par rapport à la véritable structure de ces pores. Le plus souvent les ouvertures des vaisseaux poreux ont un état semblable à celui des grands pores de l’é- piderme. Au milieu d’une aréole ovale un peu convexe se montre une fissure étroite placée dans le sens du grand axe, et elle se voit, tantôt transparente, tantôt obscure suivant la direction du rayon lumineux et aussi selon qu’elle est plus ou moins ouverte. De cette ressem- blance de forme entre les orifices de lépiderme et ceux des vaisseaux poreux, il est possible de déduire qu'ils sont destinés à remplir la même fonction, et comme il esthors de doute que les prémiers livrent passage à l'air seulement , on doit présumer que les seconds sont éga- lement affectés au même usage. Cet argument tiré de l’analogie serait déjà presque suflisant pour prouver la vérité de la proposition encore même que nous manque- rions du secours du microscope qui nous en offre une s (230 ) | preuve plus directe. Si l’on consulte la fig. 3, pl. 13, qui représente Ja section longitudinale d’un Rotang (x), on voit en ABCD , un fragment de membrane d’un tube pèreux dans lequel se découvrent les renflemens ovales avec leurs ‘orifices respectifs dans le centre, quoique l’'amplification n'arrive qu’à 135 diamètres. La forme et. la position des tubes poreux auxquels appartiennent les membranes semblables à celles ABCD, se revoit en P, fig. rt, pl. 14, qui PERS la section horizontale de la mème plante. Je n'ai trouvé aucun végétal dans lequel le diamètre des tubes poreux soit plus considérable que dans celui-ci. Leur cavité se découvre à l’œil nu et même lorsque le fragment du ‘tronc a un pouce de longueur, la lumière se voit très-bien au travers en le présentant à la flamme d’une bougie: De cette manière on s'assure qu'aucun diaphragme ne se trouve dans leur longueur. Cependant si on coupe dans le sens de la longueur et par la partie centrale un de ces tubes, et si l’on con- sidère cette section au moyen de la lumière réfléchie, on voit aisément que çà et là, par petits intervalles, le tube est un peu étranglé et divisé en autant de petits tuyaux qui , joints bout à bout , produisent par leur réunion un vaisseau du genre de ceux que Link a nommés'vaisseaux à cloisons fausses. (Recherches sur P Anatomie des Plantes, par K. Link.) : Les partisans du système qui place dans les vaisseaux poreux la propriété de conduire le suc, auraient ,:dans le Rotang ; un moyen bien facile de se convaincre que (1) Nous avons dans le commerce des baguettes de cette plante com- munément appelées Canne à sucre. La Canne d’Inde(Calamus pre) présente! une semblable oRgap into intérieure. ( 23r ) , eette opinion est erronée , et il n’est pas nécessaire d'a voir vivant ce végétal , qui n'existe dans aucun jardin botanique de l'Europe, afin de pouvoir observer ces ‘amples canaux poreux pendant que‘les autres vaisseaux du suc seraient remplis de leur liquide en pleine circu- ation. Car on peut encore se convaincre par l'examen de la plante desséchée , que dans les larges vaisseaux po- reux il n’a jamais circulé aucun suc, et vraiment si cela eût été, nous en découvririons le résidu sous forme de con- crétion solide , ainsi que dans les vaisseaux du suc où il se dépose le plus souvent en manière de croûte à la face interne de leur membrane. Or nous n’avons pas le moin- dre indice de cela dans nos vaisseaux poreux ; dont les membranes sont , à leur partie intérieure, lisses, com- pactes, uniformes et seulement marquées çà et là de cal- losités qui proviennent des pores et de leurs orifices , et quiconque voudra faire le même examen dans toute la classe des vaisseaux poreux des autres plantes sèches , sera forcé d’avouer qu'ils sont privés dans leur intérieur de ce résidu solide que devrait laïsser un suc évaporé, ou de cet enduit qui se rencontre dans les seuls vaisseaux du suc, dans les vaisseaux propres , dans les cellules, et qui en vient For au point d'obstruer toute leur. cavité. Un encroûtement intérieur semblable se montre dans les tubes U V, fig. ï , pl. 14, et il se dissout et dispa- rait quand on fait bouillir la plante dans l'huile et dans l'alcool. Alors les vaisseaux se montrent ouverts ainsi que le sont les tubes S de même nature que les tubes U, mais dessinés avec soin, et après l’ébullition du tronçon de plante. Les tubes V, par suite de l’action indiquée, acquièrent un calibre plus considérable sans qu’il arrive ( 232 ) jamais à égaler cel des tubes U, dont la nainie hé différente quoiqu'ils soient destinés l’un et l’autre: à con- tenir du suc. Ces derniers ont nue membrane épaisse ét charnue assez perméable à la lumière et d’une couleur différente. Si on plonge le petit fragment ‘dans l’eau et qu'on l’examine au moyen de la limière transmise, les vaisseaux V paraissent transparens et blancs, tandis que les vaisseaux U se montrent obscurs ainsi que l'indique la figure déjà citée. Mais au contraire, quand on fait usage de rayons réfléchis , et dans ce cas il n’est pas né- cessaire d’humecter la petite tranche, les tubes U pré- sentent une couleur de bois clair, et-les tubes V une couleur assez brune particularité reconnaissable encore lorsqu'on n’applique à cet examen qu’une lentille ps d’un faible pouvoir amplifiant. A Les deux sortes de vaisseaux U V se voient réunis dans chaque filet ligneux de la plante, et forment daus sa coupe transversale des espaces à peu près circulaires’, qui ont pour. centre un des grands tubes poreux P, et sont eux - même entourés des cellules € ; qui s’éten- dent çà et là horizontalement , et dont la section longi- tudinale se voit en EFG, fig: 3-pl. 13. Les tubes V oc- cupent toujours une lunule de ces espaces à peu près circulaires, et quelquefois ils se réunissent encore en d’autres petits faisceaux placés de lautre côté, ainsi qu’on le voit.en R ; observés dans la section longitudinale, ces deux espèces de vaisseaux offrent encore, outre :la différence de teinte de leurs membranes qu’on a déjà si- gnalée, une diversité de forme ; ceux qui «sont notés U étant-plus anguleux du ovales et interceptés plus fréquem- ment par les diaphraägmés transversaux qui ne se rehcon- trent que rarement dans la longueur des vaisseaux V. soso titre use. ( 233 ) En définitive, on voit que les caractères respectifs de ces tubes indiquent assez que les vaisseaux U appartién- nent à Ja classe des vaisseaux fibreux , et les vaisseaux V à celle des. vaisseaux propres. Quoique'mon objet ne soit point de décrire ici les différentes espèces de vaisseaux du suc, je me suis per- mis cependant quelques considérations anatomiques re- lativement aux.vaisseaux U et V, pour mieux faire con- naître les rapports de situation qu'ont avec eux les vais- seaux aérifères , rapports qui, dans le Rotang, se con- servent avéc une régularité remarquable, et qui peu- vent fournir aux physiologistes un guide plus éür pour arriver à la détermination particulière et précise des fonc- tions des divers organes. Nous avons vu que dans chaque filet ligneux se trouvait, au centre, un grand tube aéri- fère P. Or celui-ci ne communique point directement avec les vases V, maïs il est entouré complètement d’une ou de plusieurs couches de vaisseaux U , qui adhèrent à sa membrane propre par simple contaet , de manière que celle-ci en étant détachée , ils y laissent leur empreinte, ainsi qu'on a voulu le représenter éh I (fig. 3, pl. 13), au moyen des lignes qui séparent une série de pores de l'autre. On voit parle moyen ‘des mêmes empreintes , que les pores de la membrane ABCD se trouvent placés vis-à-vis du milieu de la surfice du vaisseau Ù, étrje periche à croire que Îles fentes horizontales des pores sont d'autant plus grandes que le diamètre des tubes sar lesquels ils s’appuyent, est lui:mèmeplus large. C’est ce qui meparait évident pour le Pteris aquilina, dont j'ai dessiné un tube poreux , fig. 3, pl: 12, avec les empreintes de ( 234 ) diverses grandeurs ABCD, BCFF , FLMP , etc., chacune. d'elles provenant d’un tube adjacent. Et mon opinion qui place la cause de la grandeur des pores dans la largeur plus ou moins grande des vaisseaux du suc qui adhèrent à la membrane des tubes poreux, devient plus probable encore lorsqu'on se rappelle que dans les plantes à tissu mou les fausses trachées sont fréquentes, et que dans celles à tissu compacte se rencontrent seulement les vaisseaux poreux, munis de pores d'autant plus petits que le bois est plus dur ou les fibres plus déhiées. : - Les pores ne sont pas toujours entourés d’un renfle- ment visible de la membrane. Ceux, par exemple, de la fig. 3, pl. 12, en manquent ‘tout-à-fait. Quelquefois dans le même tube nous trouvons des pores avec un re- bord ; et d’autres qui sont privés de cet ornement ; comme on l’observe dans la fig. 3, pl. 13, ABCD. Très-sou- vent le tube se montre dans un endroit sous la forme d’un vrai tube poreux, et, dans l’autre, sous l’aspect d’une fausse trachée. Toutes ces circonstances portent à penser que les tubes poreux et les fausses trachées sont de sim- ples modifications d’un même type. Quelques observa- teurs célèbres pensent que les trachées sont aussi pro- duites par une modification légère des deux précédentes espèces de vaisseaux ; ces trois modifications , la trachée; _Ja fausse trachée, le tube poreux se présentant quel- quefois dans le même tube. Il ne m'est cependant jamais arrivé de rencontrer cette espèce de vaisseau mixte, bien que j'aie fait quelques milliers de sections dans plusieurs espèces de plantes. A la vérité, cette cir-. constance n'exclut pas la possibilité de leur existence, mais elle montre combien il est rare de rencontrer des vaisseaux d’une semblable forme. M. Mirbel dit (Élém. LA aan. 2 pt tutt = ju NT RTS VPN ONE OR PS EE ES ( 235 ) de phys. végét., Paris, 1815) qu'une trachée du tronc peut se terminer dans la racine sous forme de vaisseau à chapelet, devenir fausse trachée dans le nœud situé à la base du rameau, parcourfr celui-ci sous l'aspect d'un tube poreux et reprendre l’état de trachée dans les ner- vüres des feuilles, ou dans les veinules des pétales, ou dans les filets des étamines. Cette proposition ne peut être qu’une simple hypothèse, puisque toute personne qui s'exerce à l’anatomie dés plantes comprend aisément l'impossibilité de suivre le trajet d’un vaisseau pendant un cours aussi long. Quoi qu'il en soit, il ne me paraît pas que la trachée puisse être rangée dans la classe des vaisseaux aérifères , comme une simple modification du tube poreux. La différence entre nn petit orifice ou un grand , ou entre celui-ci et une longue fente transver- sale, est si légère qu’elle doit faire croire à l'identité des tubes qui ne diffèrent entre eux que par cette gra- dation insensible. Mais entre un tube percé ou un tube formé d’un ou de plusieurs filets , qui se contournent en spirale, j'observe une différence si grande, que je n’o- serai pas les confondre ensemble , et d'autant moins que les trachées occupent toujours dans le végétal un em- placement particulier, distinct de celui des tubes po- reux, avec lesquels elles n'ont aucun rapport même pour la largeur. Et, en eflet, si’on jette les yeux sur la fig. x, pl. 14, on découvre en T des orifices bien moindres que ceux indiqués en P. Or, les premiers . sont les ouvertures des trachées de notre Rotang cons- tamment placées au milieu des vaisseaux de l’espèce U vis-à-vis de la face concave de la lunule formée par les vaisseaux V. Cette symétrie se maintient dans chaque filet ligneux qui a pour centre P, le nombre des trachées ( 236 ) qui ÿ sûnt contenues étarit séul sujet à varier. Outre les trachées , il existe dans chaque filet ligneux deux gronpes de vaisseaux L'placés, à leur égard , comme aux deux sommets d'un triangle , et À peu près de même diarhè- tre. Leurs membranes sont très-minces et ne m'ont pré- senté aucun indice de porosité , et je ne saurais mainte- nant à quelle classe d'organes les rapporter, ne m’étant pas suflisamment occupé d'étudier leur structure. Il me suffit d'avoir fait remarquer dans cette plante la position tégulière de ses trachéés, et la disproportion ‘considé- fable qui existe entre leur diamètre et celui des tubes poreux P ; disproportion que Link n’a ps admise ( Ann. du Muséum , X , ann. IV, p. 328), puisqu'il tire de la süupposition contraire un argument pour prouver que ces vaisseaux appartiennent à la même classe d'organes et ont la mème fonction ; et il s'appuie encore de ce que, en l'absence des vaisseaux spiraux , tous les autres vaisseaux poréux ou à chapelets, ou fausses trachéés, etc., man- quént également. Mais les faits parlent contre cette opi- mion ; et le Rotang n'offre pas seul l'exemple d’une dif- férence de diamètre entre les vaisseaux spiraux et les tubes poréux; je pourrais en citer d’autres encore, comme aussi je pourrais indiquer des plantes dans les- quelles existent des trachées sans tubes poreux. Dans un rameau de Citrouille ( Cucumis sativa) , j'ai trouvé des tubes poreux ayant une membrane très-forte et peu dia- phane , trois fois plus gros que les trachées formées d’ane spire délicate et transparente. Au centre de la racine de l’Ægapanthus umbellatus , j'ai vu un faisceau de gros tubes poreux, avec quelques trächées égales à peu près en diamètre au sixième de leur propre ouver- ture. Les racines du Crinum erubescens m'ont montré ( 289 ) des trachées sans aucune fausse trachée on tabe poreux, et elles y étaient contenues en tel nombre et, de telle grosseur, qu’en les déchirant, j'ai pu voir encore leurs _ filets à l'œil nu: Enfin, quoiqu'il me semble inutile de m'étendre davantage dans cétte énumération, le Nym- phæa lutea m'a montré de très-petites trachées T (fig. 3, pl: 11), situées au milieu de faisceaux de tubes fibreux. Les tubes poreux sont remplacés par de larges lacunes dans lesquelles prennent naissance des organes d’une structure particulière, qu'aucun naturaliste, à ma con- naissance , n’a encore décrits. Ceux-ci se composent de cellules polyèdres € , lesquelles sont implantées dans le tissu M formé de vaisseaux du suc, et chacune d'elles sert de base à quatre ou cinq petits tubes coniques $, qui divergent de là dans l’espace vide des lacunes. Lamem- brane charnue , soit des petits tubes, soit. de la cellule qui leur sert de base, est recouverte de callosités au centre desquels il: me semble avoir vu une ouverture à la manière des tubes poreux. La présence de ces organes se manifeste même à l’œilnu en donnant un aspect velu : à la paroï intérieure des lacunes, lorsqu'on la regarde dans le sens de la longueur , en se dirigeant du. côté de la lumière qui peut pénétrer d'un bout à Fautre, puis- que dans toute la longueur du pétiole il n’existe aucun diaphragme. | | Les nouveaux organes que j'ai trouvés dans le Nym- phæa lutea, sont sans doute analogues à ceux que M: Mir- bel a rencontrés dans les lacunes du Ayriophillum (dourn. de Phys., messidor an IX, pl: 1, fig. 2), et servent peut-être au même usage. Ayant été curieux de répéter l'observation de ce célèbre naturaliste , j'ai: vérifié sa description, et les parties saillantes au-dehors du tissu AY É ( 238 ) À sont aussi de petits corps de forme globuleuse hérissés de pointes comme l’enveloppe des fruits du Maronnier d'Inde. Seulement leur couleur qui lui a semblé verte m'a paru blanche de même que les autres membranes, en . regardant l’objet par réflexion. Mais au moyen de la lu- mière transmise et les petits corps étant immergés dans l’eau ou dans un autre fluide , ils ne présentaient aucune couleur et paraissaient complètement opaques. Ce qui donne lieu de penser que dans leur intérieur se trouvent des vides qui empèchent le passage de la lumière , qui devrait les traverser à cause de leur extrême ténuité , s'ils contenaient quelque matière ges même la moins diaphane possible. Si M. Mirbel eüt accordé un peu plus d'attention aux organes qu'il avait découverts, et qu'il eût mis de l'intérêt à rechercher l'existence d’organes analogues dans d’autres plantes, il est probable qu’encore qu’il fût préoccupé de l’idée fausse qui ne lui permettait pas d’admettre l'existence des méats intercellulaires , il n'aurait peut-être pas assuré que les lacunes proviennent . du déchirement de certaines parties plus faibles du tissu cellulaire. Et en vérité'si la disposition régulière et symé- trique des lacunes dans le tronc des végétaux, si l'ar- rangement bien coordonné des cellules et des tubes qui circonscrivent ces vides, si enfin l’élégante union des cellules qui constituent leurs diaphragmes transversaux , sont autant de circonstances propres à fortifier l’opinon que leur origine ne dépend pas de cette lacération ac- cidentelle, la découverte de nouveaux organes tout-à- fait différens du tissu cellulaire adjacent, ne laisse plus aucun doute là-dessus. Je crois pourtant avec d'autres observateurs , et spécialement avec M. Rudolphi , que les lacunes sont des réservoirs d'air nécessaires ( 239 ) à la végétation. Mais est-ce simplement de l'air atmos- phérique introduit au moyen des canaux et des pores placés à la superficie des plantes ? Ou plutôt est-ce un air particulier produit par l'acte de la végétation et mis en dépôt pour être , suivant le cas, absorbé par les autres organes , et peut-être par ceux-là même qui l’avaient d’abord sécrété? Les faits que j'ai rassemblés à ce sujet, montrent que l’une ou l’autre de ces causes peut agir suivant la nature de la plante. Les grandes la- cunes du Caulinia fragilis, sont évidemment remplies d’un air qu’elles ne peuvent recevoir directement de l’atmosphère, puisque cette plante manque de pores corticaux et se trouve constamment placée sous l’eau. Il est donc manifeste que cet air ou gaz est le résultat d’une fonction de la plante vivante par laquelle peut-être l’eau est décomposée en gaz hydrogène et oxigène (1). Or, si cette propriété appartient au Caulinia , il est raisonnable d'admettre que les autres végétaux jouissent aussi de cette même faculté ; et déposent dans les cavités corres- pondantes le gaz particulier qu’ils produisent. Une telle supposition est appuyée par le fait que les lacunes des autres plantes qui croissent hors de l’eau n’ont aucune communication visible avec les pores corticaux exposés à l'atmosphère. Les feuilles du Nymphæa , par exemple , sont garnies à leur face supérieure d’une multitude de pores ; mais l'air qui passe par ceux-ci ne peut arriver (1) Si les chapelets découverts dans l’intérieur des vaisseaux du suc, et qui produisent ce mouvement giratoire du fluide, sont autant de piles voltaïques, cette décomposition de l’eau pourrait être un effet bien naturel de leur action. Il serait bien intéressant pour cela d’a- palyser lair inclus dans ces ses , Mais je n'ai pas encore cherché à le récolter, ( 240) aux cellules L, fig. 20, parce que le tissu membraneux qui les entoure est partout continu, et n'offre à Poil aucun trou. Les seuls méats où canaux intercellu- laires À, communiquent immédiatement avec les grands pores externes; et l'air atmosphérique ow tout autre air; selon que l'exige l’économie vitale, peat circuler libre ment dans ces intervalles, et passer de la partie extèrne à la partie interne de la plante et vice versa; j'ai dit que les lacunes de diverses plantes ne présentent pas un che: min direct de communication avec l'atmosphère, mais on en voit un grand nombre dans lesquelles le passage libre de l'air existe manifestement. L’Alisma plantago contient une quantité considérable de lacunes (L fig. 35), séparées latéralement l’une de l’autre par une seule couche T de cellules ou petits vaisseaux du suc, et cort- * pées en travers par des diaphragmes élégimment perforés. Or cette couche unique, cette lame de tissu qui les cir- conscrit à l’intérieur, étant formée de petits tubes étran- glés aux. extrémités, présente dans les nœuds de ceux- ci des vides quinon-seulement permettent. à l'air de cir- culer sans obstacle d’une lacune à l’autre dans l’intérieur de la plante , maïs qui lui donnent encore un libre pas- sage pour communiquer directement avec l'atmosphère ; en eflet les grands pores eorticaux sont situés précisé- ment vis-à-vis les vides que nous venons de décrire. Ce fait est tellement elair dans l’Æ/isma, que je ne doute pas qu'il ne convainque tous ceux qui-douteraient encore de l'existence des méats intercellulaires , où qui, tout en les admettant ; supposent qu'ils servent à conduire des sus (1). | at | 4 (1) La figure 36 représente, dans le sens de la longueur, le petit « i4t°) : Quai qu'il en soit , l'anatomie nous apprend qu'il existe deux-.espèces: de lacunes remplies d'air, les unes ayant pour. orifice, ou, bouche les pores corticaux, et les autres ne montrant aucune communication avec l'extérieur de la plante. En faisant attention aux circonstances de cette diversité dans les exemples que j'ai cités, on découvre que la dernière espèce de, laçune existe, dans les plantes qui manquent de tubes poreux ; serait-il donc vrai que les fonctions se suppléassent les unes par les autres, et que les tubes poreux ‘eux-mêmes. conservassent un air qui ne serait pas arrivé: directement du fluide ambiant , mais qui aurait été: déposé par des organes capables de le sé- parer dans l’intérieur du végétal? Sans m'étendre sur cette question ,.je dirai qu'il y.a quelques raisons d’ad- mettre comme probable, cet usage des tubes poreux. Et d'abord ils sont toujours situés au, milien des faisceaux de tubes fibreux entre lesquels on ne peut découvrir auçun interstice, En second lieu, ils -n’arrivent-jamais à la surface de la plante, mais ils se terminent en se liant à un tissu très-fin. qui les entoure de toutes parts. Enfin , leurs. pores sont appliqués contre les membranes des vaisseaux environnans , ainsi que je l'ai déjà dit en parlant du Rotang, et ils sont joints de telle sorte qu'il ne ma pas été possible de voir aucun intervalle séparant les deux membranes ( Por. S P ; fig. 1, pl. 14). : La piensHag:der tubes POS ,au milieu d’untissu plus pq 1 Ps o3 de - LS À ME DEEE dE “LT MNT DE CNT SAR NSP ZR UNE © MO DR CU) 80 RE) DDR V Eu - ——— TITI tube T', de l Alisma avec les intersticesimr,, henbls établissent: hold munication de l'air dans, les lacunes,, et sont: ‘d'autant plus. nombreuses qu'ils sont plas rapprochés « des diaphragmes horizontaux A B. Dâns la fig. 2, pl. pe les filets F, d'un tissu trés-fin contenant des fausses trachées , æ RAT EEE fibréux et peuttêtre énicore des vaisséaux propres: D. à perd it ns. mont) : 9 Tots Il. 16 (242) | serré, est sensible dans les petites côtes ou nervures des feuilles , et dans toutes les plantes qui contiennent des filets ligneux. On en voït encore un exemple dans la section transversale de la Chélidoine , fig. 1 , pl. 41 , où les émbouchures des tubes dont il s’agit, se voient en P , et sont mélées avec les embouchures des trachées TE qui, de même que les tubes poreux, ne sétblent pas pouvoir se mettre en contact avec l'air des méats inter- cellulaires AB , lesquels établissent une communication entre la grande lacune centrale de la tige C et l’atmos- phère au moyen des pores de l’épiderme XY. Les méats se prolongent d'ane manière visible seulement jusqu'à une couche de tissu cellulaire Q , remplie de grains verts, qui entoure le filet ligneux. Toute la partie circonscrite par cette couche cellulaire n'offre qu’un assemblage de tubes membraneux étroitement unis, et dont la nature assez différente mérite d’être connue. Les vaisseaux aériens sont donc accompagnés , dans cha- que filet, par deux sortes de vaisseaux du suc, distincts, non-seulement par la qualité des liquides qu'ils renfer- ment, mais encore par leur forme et par la place qu'ils séciffelt dat lé filet lui-même. | Les vaisseaux F de la première espèce entourent tous les vaisseaux aériens, contiennent un suc aqueux pres- que blanc, et sont de la nature des tubes désignés sous le nom de fibreux. Les vaisseaux de la seconde sorte, qui ne se trouvent jamais en contact avec les vaisseaux aériens, forment une grande partie du. filet; ils sont séparés en H et pleins d’un suc fortement coloré en jaune. Ce sont les vaisseaux appelés propres ; on en re- trouve encore quelques, petits faisceaux de l’autre côté des tubes fibreux en R. Lorsque ces deux espèces de Le 11 'ELPT 3 : (1243 ) vaisseaux ne contiennent plus leurs sucs respectifs , il devient difheile de les distinguer les uns des autres dans ‘une coupe longitudinales; mais dans une section trans- “versale , les membranes des tubes propres paraissent :charnues et de couleur jaune clair, tañdis que celles des tubes fibreux sont d'un-blanc cendré et minces. Cette différence devient plus sensible si on coupe la tige près de la racine, lorsque la plante est dans son plus grand développement: La fig: 2, pl: 13 , fait voir une section longitudinale de-la tige de la Chélidoine, , daus laquelle on a désigné , par-les mêmes lettres ,. les ‘vais- ‘seaux que nous avons indiqués dans là section.transver- sales: Si on fait attention à la structure du.filet ligneux de: la Chélidoine ;: on reconnaîtra. que .celui-ei lest,.eom- posé des mêmes parties que: nous avons. distinguées dans lefilet du Rotang , fig: ; pl: 14::Les vaisseaux F cor- respondent aux vaisseaux, U ;'les vaisseaux H,aux vais- seaux V. Quant aux vaisseaux aériens de la Chélidoine , ils n'offrent pas cette: distribution régulière ‘que: l’on rencontre. dans les-vaisseaux! aériens du Rotang , et.que Von trouve: dans beaucoup d’autres plantes ,. chez les- quelles on découvre cette loi constante .que.les vaisseaux fibreux entourent. les vaisseaux aériens , et :qu’auprès des premiers se placent les vaisseaux des sues propres. = Il résulte de ces: dernières considérations sur, l'usage des: vaisseaux poreux; qu'ilest très- probable.que l'air qu'ils contiennent n'a pas une communication directe avec l'atmosphère ; et qu'il est plutôt le résultat d’une séparation interne! opérée: par des organes propres. ;On doit, aveb d'autant plus de raison ; admettre cette pro- priété'que la structure dela, Chélidoïne;, que j'ai donnée comme: exemple ; présente d’autres canaux , c'est-à-dire t6* ( 244 ) les canaux intercellulaires , au moyen desquels l'air at- mosphérique peut circuler librement dans toutes les parties internes de la plante , en passant par les fissures des pores corticaux. Mais dans les plantes hgneuses , et précisément dans le bois qui n'offre pas d’interstices visibles entre les cellules, on pourrait opposer, : en se fondant sur la non communication des tubes poreux avec l'extérieur , que l'air atmosphérique d’une si grande importance pour la végétation , serait alors privé d’une route pour s'introduire facilement dans le corps du vé- gétal. On ne manquerait pas de réponse satisfaisante à cette objection , si l'anatomie ne nous en-fournissait pas une qui lève toute difficulté. Je veux dire que dans les plantes ligneuses la nature'a substitué d’autres canaux pour remplir les mêmes fonctions que les canaux inter- cellulaires existant dans les plantes herbacées. Ce sont les rayons médullaires. En voici un exemple dans la partie ligneuse du chanvre ( Cannabis sativa). Que l’on fasse les trois sections transversale ; longitu-. dinale par l'axe , et longitudinale excentrique , on verra dans cette dernière les grands vaisseaux poreux, et en outre d’autres membranes poreuses: placées ‘à la suite les unes des autres , formant dans le sens vertical des veines de cellules perforées qui alternent avec des:sériés de simples couches de vaisseaux fibreux. Dans la sec- tion longitudinale par l'axe, on aperçoit les grands vais- seaux poreux et les tubes fibreux sans pores ; les veines de cellules perforées ne se distinguent plus, mais-on voit -un tissu’ réticulaire en rectangle ‘qui recouvre le tissu fibreux et les grands vaisseaux poreux. Les lignes ‘qui constituent le tissu réticulaire paraissent onduléés et chagrinées , de sorte que s’en tenant à l'apparence; on (24) les croirait eomposées d'une série de corpuscules accolés les uns à la suite des autres, L'aspect chagriné est plus sensible dans les. lignes. verticales que dans les lignes horizontales: Enfin , dans la section transversale ; on distingue les ouvertures des grands tubes poreux et celles des tubes fibreux, et l'on découvre des séries de mem- branes poreuses qui s'étendent du centre à la circonfé- rencé, en se présentant sous la forme de petits tubes articulés. Comparant maintenant entre elles. ces obser- vations; et considérant; 1° que la distance d’un dia- phragme à l’autre dans les veines des cellules, poreuses de la section longitudinale excentrique est égale à la dis- tance des lighes horizontales du tissu réticulaire dans la section: longitudinale sur l'axe; 2° que la distance des lignes verticales du réseau ; dans-eette dernière coupe, est égale à la distance qui-s'observe entre les deux dia- phragames d’un des tubes artieulés qui se voient dans la sectionstransversale ; 3° qu’enfin ; la largeur ou le dia- mètre dés: petits tubes articulés est égal dans les, deux. sections transversale etlongitudinale excentrique ,-on dé- duit de tout cela que l'apparence du tissu réticulaire décrit. plus haut; résulte de:ce qu'on. voit de profil les membranes poreuses qui paraissent seulement dans! les deuxautrès sections ; et que l'aspect des lignes ondulées du. tissu réticulaire.est dû à la prééminence des bourrelets entourant les trous de ces mêmes membranes. -IT existe donc dans.le chanvre des séries de-petits tubes de la forme à peu près d’un parallélipipède ; allant:du centre à la circonférence et à parois horizontales pèrcées. Les deux autres ‘parois perpendiculaires , à la direction du rayon du tronc, sont aussi percées ; et les deux seules parois latérales sont en contact avec les tubes fibreux, ne ( 246 ) laissant apercevoir aucunpôre: Maintenant que nous avons prouvé que lés membranes à pores visibles donnent pas- sage à l'air seulement, nous sommes en droit de con- clure que les petits tubes parallélipipèdes, ou, en d’au- trés termes , ces rayons médullaires établissent la com münicalion dé’certaines D intérieures du boïs avec l'atmosphère. | eu IOQ éousid Une strücturé seit YiMté à celle du higneux de chan. vre ‘se retrouve dans L'Æsclepias syriaca; et comme il: contient une pes quantitéides rayons médullaires:de l'espèce qne j'ai décrite, cela a donné lieu à un célèbre, naturaliste de penser que le tissu ligneux tout entier; était perforé: Mais il-estide fait qu'on ne découvre au- cun ‘indice de porosité dans les membranes des vais- seaüx du suc ; lors même qu'on emploie le plus fort grossissément de mon‘microscope. M’appuyant sur plu-: sieurs-obsérvations qui me sont propres, je pense: que; dans tous lés végétaux l’eau tet les sucs pénètrent dans: leurs vaisseaux en traversant des trous 'invisibles des membranes: Divers faits portent encore: à/le croire , et. prineipalement les tubes du :Chara; dans lesquels il m'a été impossible dé découvrir aucune espèce de trou , bien qu'ils soient les plus grands vaisseaux que j'aie trouvés ;: et peut-être les plus développés parmistoutes: les. plan-, tes (1). Onne peut cependant nier , quoiqu'ils; soient: privés de pores:visibles , que le fluide ne pénètre leurs: membranes, ‘ét cela en très-peu: de temps.: On voit, en um instant l’eau salée, l’eau chargée desuere , filtrer dans l’intérieur du végétal, détruire le mouvement du. sue et désorganiser les chapelets, tandis que la, mem-. LA 3) J'ai ‘trouyé de tobies de Chara vulgaris longs de quatre pouces et ayant un diamèétre interne d’ün tiers de ligne du pied de Paris. ( 247) brane n'est, en aucune manière, attaquée, et pré- sente toujours le même aspect. Tous les observateurs ne conviennent-ils pas en outre que les vaisseaux pro— pres manquent toujours de pores ? Et qui ignore qu’à l'intérieur de leur membrane charnue il existe un suc plus élaboré et plus dense ? Si donc il arrive que ce suc passe d’un vaisseau à l’autre , s'il circule librement dans les canaux sans le secours de pores visibles, pour- quoi trouvetions-nous indispensables les grandes ouver- tures dans les membranes des autres vaisseaux pour fa- ciliter le passage et la circulation d’un suc moins éla- boré et moins dense. La nature ; autant que mes recher- ches me l’indiquent, n’a pas voulu probablement pré- sentér à nos regards ees orifices dont l'existence est seu- lement démontrée par le raisonnement. Quand j'ai dit que les rayons médullaires étaient des vaisseaux aériens ; et que je m'en suis assuré dans le chanvre et dans lÆsclepias syriaca , je n’ai pas prétendu toutefois affirmer que les vaisseaux dirigés du centre à la circonférence soient dans toutes les plantes de sim- ples conduits d'air. Il peut se faire que dans certains végétaux ils apportent encore des sucs, et qu'ils soient d’un genré différent de ceux que j'ai décrits; et cela ne me surprendrait en aucune manière, car je vois les nom- breuses variations qui se présentent dans la structure des diverses plantes , lesquelles, malgré plusiéurs caractères communs et constans qu’on leur observe , diffèrent sous iant d’autres rapports , qu’à proprement parler, il n’y a pas de végétal dont l’organisation interne puisse être regardée’ comme parfaitement semblable à celle d’un autre , fût - ce dans la même espèce. Mais pour ce qui regarde ces rayons médullaires, je me propose d'en parler plus au long dans une autre circonstance. ( 248 ) Le sujet du présent article nous porterait encore à discuter ici la prétendue transformation réciproque. des tubes poreux.et dés trachées,; mais si, aux. tfès-bonnes- raisons qui. ont déjà été données , on ajoute les réflexions exposées plus. haut sur la diversité de situation , la dif- férence de grandeur, la dissemblance de forme ,,et l’ab- sence dans quelques plantes des uns: on des rs de ces organes; il me semble que la question. est. suffisam- ment décidée par tont, cela. Et je crois, sans aucun. doute, que les vaisseaux de ce genre ne changent pas de nature depuis leur naissance jusqu’à leur dernière vieil- lesse', c'est-à-dire que je pense qu'un tube poreux, par exemple, reste. ‘toujours tube poreux, .et:me se trans- forme pas avec le temps,en.trachée.et ice vers@. Quant à l'autre discussion, .si,la spire della trachée est creuse’ou non à.l'intérieur ,..et si elle forme un canal pour. le suc , je! me, bornerai à répondre que cette question restera in- décise tant, qu’on n'aura pas,de.moyens .optiques,, que peutsètre mous ne posséderons jamais, capables de faire voir la structure .de la membrane, des végétaux, car la dimension. de la spire de la trachée ne surpasse pas la grosseur de la membrane des autres tubes, dans laquelle aucun observateur n’a jamais cru, pouvoir, découyrir. les, canaux pour le transport des fluides, ,,,:,,,,,,. ‘ LR Inpicinion Hiaie Les plantes de la Flore. du Brésil méridional, qui, appartiennent au groupe des Droséra- cées , des Violacées ,des Cistées et des Frankeniées (1 1). : Par M: AUGUSTE DE Saisr-Himaime. + V nr ent 1: Drosera sessilifolia ; Fake radicahbus , FAO: du + e— —— 4 ete DE Le ; Le 4 HA 154 (1) Re espèces ; désignées par de plus petits caractères, sont les seules qui fussent be connues. 4 GyJ 1 ( 249 ) cuneatis,:apice obtusissimo Jaciniato - ciliatis ; usque ad medium eiliato-glanduliferis , basi subtüsque nudiuscu- lis; stipulis ciliato-multipartitis ; scapo complanato gla- bro ; calycibus glanduloso-pubescentibus ; stylo 5-partito. 2. D. montana ; foliis radicalibus , brevibus, oblongis, obtusissimis, in petiolum brevissimum attenuatis ; suprà marginibusque, ciliato = glanduliferis,, utrinquè pilosis ; stipulis, linearibus. usque ad medium: laciniatis ; scapis complanatis ; glanduloso-puberulis ;! rachi pedicellis ca lycibusque glanduloso-pubescentibus. 3. D. tomentosa; foliis mmdicalibussoblongo-ellipticis, obtusissimis, » margine ciliato-glanduliferis, suprà. sub- ciliatis,, subtüs, villosis ; petiolo laminà 5-pld breviore ;! stipulis usque ad medium ciliato-maluifidis.; scapis rectis , tomentosis., re tree nya ÿ pp RE densè -glanduloso-hirtellis. «44 D. hirtella ; folis. rdicalibus ; SE £ AR abovato-rotundà, utrinquè et pri puè suprà margineque ciliato-glanduliferà 3 petiolo Jaminâ dupld breviore 3 sti- pulis. 3-partitis, laciniato -ciliatis; seapo basi ascen- dente , molliter nt Lai pis Lo mp difloso-hirtello. 4. 1gihes sito ana a .Q 19 D, parvifolia y Aélis. radicalibus,, Es “diet hulhtiss Jaminà.subrotundà ;;:basi, attehuatà vel :obo-: vatà, obtusissimà:suprà, marginequeciliator glanduli- férà-subiüs gldbrinsculà};petiolo atrinquè. villoso'; seapo basi,astendente ; glabniusculo 2-3 floro ; Jaciniis calye cinidglanduloso-puberulis \dinearibusfjoagtitissis : 2110 6. D. maritima ; fois radicalibus, ajdthtlatie, PIN suipulatis 3: laminä: cuneato-rotundà.; suprà:ciliatosglan duliferà,.margimibus oïliato.-laciniatà , subtis pilositis- culà ; petiolo Jaminæ subæquali ; scapo-brevi filiformi ; ( 250 ) basi teretiusculo ; superiüs :complanato , glanduloso- : puberulo:,, supernè spin à ar se tibus. és 7. D. intermedia Drev. u. Hayne: — D. onpifétià L. 8. D. communis; foliis radicaibus, spathulatis ; la- minà obovatà obtusissimà , suprà marginibusque ciliato-’ glanduliferà, subtüs nudiuseulà ; stipulis capillacéo:mnlti- partitis ; scapis’subascendentibus ; rachi foliisque mul.’ toties longioribus , glabris vel basi subvillosis ; calycibus” 5-partitis, glanduloso-puberulis." dr “9. D'willosa ; foliis radicalibus', iutitiétédtarte : in petiolum attenuatis, laminà süprà marginibusque CT liato-glanduliferà ; subtüs villosà ; “pétiolo utrinquè vil- loso ; stipulis 2-partitis, laciniato-ciliatis' scapis eréctis ;’ foliis 4-plè longioribus; seminibus obtétigis | striatis transversè reticulatis. 10. D. ascendens; foliis radicalibus , Hinearibus, basi subattenuatis, subtüs villosis, suprà marginibusque ab” apice usque ultrà medium ciliato par la sûblimation dans ces roches , :aufait donné-naïssance , cominie dans lés laves, àcetté foulé d'espèces. et. de sous- espèces minérales cristallines ; qui $ont disséminées, en nid$, ‘en amas.et en petits filons aw-inilieu des Schistes cristallins ; tandis-qu'un:nombre très-restreint de miné- raux infiniment moins variés y auraient-été formés pos- térieurement par des ation ou-des dif suisse di aqueuses. + 40. Eu | : Bes «effeis de ces agens. noilpeste pari d'opéèd cela, été toujours en décroissant depuis les Granites les plus anciens jusqu'aux volcans modernes ; ainsi, ils au- raient été déjà beaucoup moins marqués lors de l’érup- tion des Granites les plus récens (Pouzae, Loucrup};.et auraiént toujours: été plus faiblement indiqués dans le voisinage des Porphyres , des Trapps et des Basaltes ; ce qui proviendrait, peut-être, soit descchangemens sur- venus avec le temps dans la croûte extérieure du noyau terrestre, soit de laplus grande masse:de solides-aceu- mulés sur elle, ou même en eue du ia a 5 de la com D. nécessaires HASyeU sol | Cétte théorie hardie éoalore dé moins tal D É88 ment, l'avantage d'expliquer tous les faits géologiques d’une manière satisfaisante : ainsi la nature plus ou moins cristalline des roches schisteuses, dépendra du travail plus ou moins long ou actif (1), auquel.elles auront éré si : | Vos : Æ 3 +: ES 2 7 (1) Je essais si l'expérience de Brocchi, de changer; para chaleur , ee { (0419) soumises. ; et l'inégalité des.ellets de cette cause paraîtra analogue à,ce. qu'on. observe près des Trapps et des Ba- sales ; et rendra, comptedu gissement bizarre de roches très-cristallines à côté d'autres qui ont bien plutôt l'air d’aggrégats méçaniques ou, même d’accumulations de substances végétales (tel que l’Anthracite), que de dé- pôts de cristallisation: Les Alpes de la Tarentaise, de la Savoie en général et de la Norwège , perdraient ainsi , peut-être , leurs anomalies géologiques., 6,1 .: .: La liaison intime des Gneiss et des. ae ol d soit avec les Schistes intermédiaires, soit avec, les Granites, n’a plus rien d'étonnant , et.même, leur stratification , souyent;fort indistincte, près.des, dernières roches me paraîtra. plus qe. le, er d'une diquéfsaion, plus avancées :. | À “O0 IT) 0: L'identité des Fa mh ls “e nr et des, Granites et les mélanges accidentels, des sous-espèces de tant de minéraux empâtés, dans les, Schistes, primitifs , ainsi que les caractères extérieurs de,ces sous-espèces s'explique _ ainsi très-facilement : on: trouve tout naturel, de, décou- vrie dans un minéral. des substances chimiques dissémi- nées dans la roche environnante... RE ne De même il paraîtra tout ee g observer hnnèté, fatémepts rar isa coin. la: Mâcle et Je. Scapolithe dipyre dans le. Schiste argileux et les, Schistes: micacés , la Staurotide, dans certains Schistes et des;lits imprégnés d’Aiguilles d’amphibole, tandis que, d’ un autre côté , on end , sans-sarprise ;. dans les, Schistes, cristallins . ni —— téyir 2 Le Lis a hépéttrgés £ tnt À à —— : LS 17 11.174 : un schiste en un schiste micacé devrait être citée ici. CF oyex Jour- üal de la Société d’encourigement. de Milan, vol. 8.) +4 2) ( 420 ) les mêmes substances minérales , plus ou moins parfai- tement cristallisées, comme, par exemple, dans des Mica- schistes, taritôt des Cristaux d'Andalousite , de Feldspath où de Grénäts ; et tantôt simplement des Mâcles, des masses de Feldspath sert ou a grains informes de Grenats. | | L’énchévêtrement réciproque de certains Cfistaux de différentes’ substances ; comme celle du Schorl où du Béril et du Quartz; les Mâcles où Andalousites renfermant un noyau de Schiste argileux ; Ja surface scoriacée de plusieurs minéraux disséminés ou en amas; certains Cristaux entourés d’une ‘croûte! ‘semblable d’uné autre substance, c cômime, par exemple, des Scapolithes de Suède recouverts d’une croûte d’Augite; etc., trouveront, d’ après cette théorie , facilement leur explication; et l'identité des minéraux disséminés dans les Gneiss, les Micaschistes et les Granites , ‘est un fait tout aussi naturel que celui d'observer quelquefois , dans ces dernières roches, des minéraux mieux cristallisés que dans les'autres , js ont subi une moïndré liquéfaction: Ainsi un Granite à Tour- maliné deta à côté d’un Gneiss où d’un vs à Cris- taux informes ou groupés confus de Séhorl. * L'on ne trouvera plus de difficultés pour espliqueé les petits nids et les grands ämas de Cälcaire, et tous les acci- dens bizarres des ces dérniérs : l’on n ‘y vérra qué des efféts de la structure primitive et des causes indiquées ; ; ainsi les calcaires primitifs ne présenteront presque ja= mais , Où Faites si l’on veut ;‘de traces de débris organi= ques, parce que ‘ces restés se sont fondns avec la/masse pe la liquéfaetion, comme cela se voit dans les Py- rénées, ii irrySl PME Cr PE Le ét de Calésirer grenu VAR à Géeminatite et (42 ) de Calcaire terreux jaunâtre maclifère ét à Actinote près du Granïte de Pouzac, ‘proviendra de la pureté plus ou moins grande du Calcaire intermédiaire où de son mé- lange avec des parties de’ Schiste argileux. Les Calcaires primitifs, tantôt grenus, tantôt com- pactes (île de Tircy}), leurs imprégnations étrangères, leurs petits filons variés (par exemple , le riche dépôt de Fer oxidé changé en Fer hydraté de la montagne caltaire de Rancié), leurs nids , et en particulier ces petits amas et ces réseaux de petites veines feldspathiques et quart- zeuses si bizarres de la vallée de Glentilt en Écosse, et des environs de Révaa en Norwège (1), toutes ces appa- rences n'offrent plus rien de surprenant ou d’inexpli- cable. | A9 LeLT IS Les Gneïss à petits filons contemporains granitoïdes et même les Gneiss granitoïdes ne seront plus pour le géo- logue que des Schistes où le travail igné aurait été plus long et où les affinités chimiques auront eu par consé- quent plus de jeu. L'on pourra même sowpconner que les Gneiss à graphite (Hafnerzell près de Passan ) ne sont que des Schistes à parties charbonneuses qui ont été mo- difiés par l’agent igné, comme la houïlle est chañgée-en graphite au contact du Trapp;et dans quelques cas rares il a même peut-être pu se former ainsi des diamians qu’on devrait rechercher alors dans des Gneissou des.Granites, La structure feuilletée fort contournée :des roches cristallines , leur. position inclinée variée ou I lverticas lité des couches ne seront plus que des effets ; soit d’un état primitif particulier, soit d’un travail intérieur-bizarre, ‘100 1., 1 ) ; 7 : ‘ réa Ye (4) Voyez Beitrage zur Kenntniss Norwegeus par Naumann ; 1824, p. 30. ( 422 ) tel que nous en voyons des traces dans certains, produits dela voie ignée ; soit d'un relèvement, d’un soulèyement ou. d’un fendillement, plus ou. moins considérable des couches , qui aurait été occasioné par l’arrivée des masses . ignées, se | | Naturellement j je suis loin, par-là, de vouloir attribuer toutes les. inclinaisons et toutes les stratifications con tourtiées et bizarres des Schistes cristallins à cette der- nière cause, puisque la plupart de ces apparences se représentent dans les terrains secondaires, et paraissent y dépendre uniquement des inégalités des surfaces infé- rieures aux diflérens dépôts, et des glissemens et des bou- leversemens, que.ces derniers ont pu éprouver. Enfin, l’on ne trouvera plus une anomalie dans les fragmens .schisteux empâtés dans les Granites et se fon- dant avec la masse environnante, et les soi-disant bré- ches primitives de Gneïss trouveront ainsi une explica- tion facile. : | | Malgré. cette foule de he et beaucoup d’autres qui semblent parfaitement s’accorder avec l'hypothèse proposée, si on voulait faire l’objection qu’elle suppose des-roches provenues de: dépôts dont on ne voit plus de traces ; on répondrait que , quoique personne ne, doute prèsque..de, l'agrégation mécanique de la Grauwacke grossière), on n'a pas,encore pu démontrer, dans la plu- pari. des, pays ; d'où était provenue la plus grande partie, des fragmens qu'elle renferme , et on est obligé de supposer, en.conséquence , des destructions totales de roches:,-.dont on voit à peine quelques restes ; d’après cela ne serait-il pas permis d'en agir de même pour des aggrégats encore plus anciens et dont r origine doit être ‘par conséquent bièn plus effacée? ço ( 423) ‘On fera naturellement aussi la question; si d’après cette théorie tous les terrains stratifiés, soi-disant primi- tifs, seraient dus à ces causes que nous venons, d’assi- gner , ou si ce n’est que certains terrains schisteux beau- coup moins étendus que d’antres et peutêtre plus récens que les premiers , comme les Gneiss des Rrrém ; qu'on devrait seuls leur attribuer. En réfléchissant sur cette question et en. es mû- rement cette prétendue difficulté, l’on trouve, il me semble, qu'au fond les terrains schisteux primitifs, qu'on voudrait isoler ; n8 difièrent uniquement des autres que par leur étendue plus grande : ainsi , par exemple, le terrain primitif des Alpes comparé à celui des Pyré- nées, etc. Or, je le demande, s’il est déraisonnable de supposer simplement pour ces grands districts un travail souterrain et intérieur plus considérable ; et si l’on trouve qu'il y a des probabilités d'attribuer aux Gneiss et aux Micaschistes des Pyrénées telle ou telle origine, ne peut- on pas assigner la production de masses plus grandes de ces roches , par exemple , des Gneiss de l'Erzgebirge et de la Bohème , aux mêmes causes agissant sur uné plus ou moins grande échelle suivant les localités ? 4 ( La suite au prochain Numéro. ) EC à a #" AnaLysE des travaux de l Académie royale des Sciences, pendant l'année 1823, par M, 1e Baron G. Cuvien ; secrétaire perpetuel. ( Physiologie et Anatomie com- . parée M système nerveux.) Le cerveau , les nerfs et Ses Poriéédes ont été, cette année et la précédente , l’objet. de grandes recherches 1 , % vob (424) soit. anatomiques, soit expérimentales ;; ide la part de plusieurs physiologistés. | | Déjà nous'avons rendu compte des brpérimal par lésquelles M. Magendie établit que les racines postérieures des nerfs sont les organes exclusifs de la sensibilité, et lés antérieures ceux du mouvement volontaire. Il a eu occasion de constater cette répartition des fonctions ner- veuses sur des individus vivans.: Un:homme dont la indelle de l'épine était altérée et ramollie dans une partie de sa moitié antérieure , avait perdu le mouvement dans les muscles qui recoivent leurs nerfs'e cette partie, et il yavait conservé la sensibilité. | “Nous avons analysé aussi les expériences de M. Flou- rens (1); qui tendent à prouver que le siége des sensa- tions , des perceptions et des volitions est dans les lobes cérébraux ; et que la coordination régulière des mouve- mens dépend du cervelet, mais que le jeu de liris et Faction de la rétine tiennent aux an dans les mammifères quadrijumeaux ; qui , n'étant pas toujours au nombre de quatre, ont reçu le nom plus général de tubercules optiques , fondé sur leur liaison avec les nerfs du même nom , constatée, comme nous l'avons vu dans notre’analyse de 1808 , par MM. Gall et Spurzheim. L'auteur a procuré à la partie de ces résultats qui concerne les sensations , un genre de confirmation bien remarquable. Une poule , privée de ses hémisphères cé- rébraux, a vécu‘dix mois entiers dans la plus parfaite — (1) M. Flourens vient Le publier son travail sous ce titée : Recherches expérimentales sur les propriétés et les fonctions du système nerveux dans les Animaux vertébrés, 1 vol. in-8° ,Paris 1824. Æ. | 425 ) santé. Pendant ce temps ellesse tenait bien sur ses jambes ; mais elle n'entendait , ni ne voyait, ni ne donnait aucun signe de volonté : des irritations immédiates pouvaient seules interrompre momentanément le sommeil où elle était plongée. Sans désir, sans appétit, on ne la nour- rissait qu’en lui insérant journellement ses alimens dans le bec. Un long jeûne ne l’excitait point à les chercher elle-même ; en vain on les mettait auprès d'elle , rien ne l’'avertissait de leur présence ; elle avalait de petits cail- loux, lorsqu'on lui en donnait, aussi aisément que du grain; et cependant sa plaie s'était refermée, elle en- graissait à vue d'œil. ” Néanmoins il est. possible de retrancher une cer- taine portion des lobes cérébraux sans qu'ils perdent complètement leurs fonctions sensitives ; et même après une mutilation qui, sans être totale , a suffi pour les leur faire pérdre entièrement , il arrive quelquefois qu'ils les recouvrent ; mais s'ils en recouvrent une, la vue par exemple , ils les recouvrent toutes. Il peut arri- ver aussi qu’une mutilation du cervelet qui a sufli d’abord pour rendre tous les mouvemens désordonnés , n’em- pêche pas qu'après quelque temps ils ne reprennent leur régularité, Ce sont des faits intéressans par les pro- nostics qu'ils peuvent fournir relativement : aux blessures des organes. Depuis long-temps on s'était aperçu que les lésions d'un côté de l’encéphale affectent , dans certains cas, le côté opposé du corps; mais il y avait quelque doute sur la généralité du phénomène ; et mème , d’après quelques expériences , on avait pensé que la convulsion avait lieu du côté de la lésion, et là paralysie du tôté opposé. . M. Flourens a onstaté que ze æroïsement a lizu a l’e- / ( 426 ) gard de la sensation pour les hémisphères , à l'égard de la convulsion pour les tubercules optiques, et relative- ment aux mouvemens réguliers pour le cervelet : c'est- à-dire que les effets propres aux lésions de ces organes se montrent à l'extérieur du côté opposé; mais que pour la moelle allongée, pour la moelle épinière , il n’y a aucun croisement, et que la convulsion et la paralysie se montrent du même côté que l’irritation s’est faite, Ce sont les rapports divers des lésions de ces différentes parties qui produisent les diverses combinaisons de pa- ralysie et de convulsions que l’on observe dans les ma- lades : et c’est ainsi que M. Flourens explique le fait reconnu dès le temps d'Hippocrate ; que les convulsions ont presque toujours lieu du côté opposé aux paralysies. Cette action croisée du cervelet a auési été observée par M. Serres, dans des cas pathologiques ; et il a réclamé à ce sujet sur M. Flourens une priorité que celui-ci ne lui a point contestée, Il y avait même dans des auteurs plus anciens des traces d'expériences analogues , maïs qui n’offraient ni la précision de celles de M. Serres , ni la distinction établie par M. Flourens. Les mouvemens continus et nécessaires à la vie, tels que ceux de la respiration et de la circulation , n’exigent pas l'intégrité de l’encéphale. L'animal les exécute quoi- qu'on l’ait privé de cerveau , de cervelet et de tubercules optiques. Une poule, un pigeon ont survécu deux et trois jours à ces mutilations. Pour altérer ces fonctions, il faut attaquer la moelle allongée; et en l’emportant entièrement , on les fait cesser tout d’un coup. La res- piration , en particulier, cesse par la destruction des parties dé la moelle épinière qui fournissent les nerfs des muscles intercostaux et du diaphragme. Dans les ( 427 ) réptiles sans eôtes complètes ; tels que les, grenouilles. et les salamandres qui respivent en valant air, on me l’arrête qu'en détruisant les parties qui donnent les nerfs de la gorge et de la langue. Mais-une simple section de la moelle épinière n’empèchepasles parties qui reçoivent | leurs nerfs au-dessous de la section, de reprendre leur action quand elles éprouvent une irritation extérieure, La section de la moelle allongée ne fait donc. que dé- truire le principe intérièur nécessaire à l’éxcitation gé- nérale, et à la coordination régulière des mouvemens, qui concourent à la respiration. | Quant à la circulation, M. Flourens assure avoir constaté sur plusieurs animaux qu'elle survit à la destruc- _tion de tout l’encéphale et de toute la moelle épinière. Lorsque la respiration a cessé par la destruction des troncs nerveux, le sang passe noir : mais la circulation n’en est point arrêtée pour cela ; et lorsqu'elle commence à s’éteindre , on peut la faire revivre en insufflant. les poumons. Toutefois, à mesure que l’on détruit le sys- tème nerveux, la circulation s’affaiblit et se concentre ; celle des vaisseaux capillaires de la peau surtout, plus éloignée du centre d’impulsion , s'éteint presque immé- diatement dans la partie dont les nerfs sont détruits, La plupart des anatomistes considèrent les ganglions du nerf grand sympathique comme incapables de produire de sensation, de quelque manière qu’on les affecte. Les expériences de M. Flourens ont prouvé que cette im- passibilité n'est pas générale. En pinçant les ganglions semi-lunaires d’un lapin., il lui a toujours fait donner aussitôt des signes d’une douleur violente ; mais les gan- glions cervicaux sont beaucoup moïns susceptibles d’im- pression : ce n'est que rarement, et après beaucoup ( 428 ) d'essais infructueux , qu'il est parvenu à faire ressentir à l'animal les irritations qu'il lui communiquait. A ces expériences fondées sur des lésions mécaniques, M. Flourens en a fait succéder d’autres qui reposent sur l’action de certaines substances prises à l’intérieur. Cha- cun saît que l’opium endort, que la belladonne aveugle, que les liqueurs spiritueuses empêchent de se mouvoir régulièrement. Il était intéressant d'observer si ces subs- tances produisent un effet visible sur les parties de l’en- céphale affectées à ces diverses fonctions. Effectivement , quand un oïseau meurt pour avoir pris de l'opium ; on voit une grande tache d’un rouge foncé sur le devant de son crâne ; si c'est pour avoir pris de la belladonne, les. taches se montrent sur les côtés ; et s’il a péri pour avoir avalé de l'alcool , c’est l’occiput qui est teint de rouge. M. Flourens avait pensé d'abord que c'étaient des signes d'autant d’inflammations locales : les premières sur le cerveau, les secondes sur les tubercules optiques , les troisièmes sur le cervelet; mais les commissaires de l’Académie , en répétant ses expériences, ont trouvé que ces taches résultaient d’épanchemens sanguins qui se font dans l'épaisseur même du crâne, et qui remplissent les cellules de son diploé, entre ses deux lames: Le fait de la position locale et constante de ces épanchemens n’en est pas moins très-singulier ; et les rapports de cette position avec celle des organes dont les fonctions sont altérées , ne Jaïssent pas que d’être encore assez favo- rables aux conclusions déduites des autres yo de l’auteur. Nous avons parlé assez au long, dans notre analyse de 1820 , du grand ouvragé de M, Serres, couronné en 1821, sur les proportions des diverses partiés du cerveau dans Æ { | ( 429) les quatre classes d'animaux vertébrés ; ouvrage qui doit bientôt paraître , et qui sera une sOGPIMAION ic cieuse pour l'anatomie (1)4 Deux jeunes anatomistes , MM. Desmoulins et Bailly, se sont occupés , dans l'intervalle, de recherches sur la même matière , qui ont,offert des faits intéressans et des vues nouvelles , principalement en ce qui concerne l’en- céphale des poissons. On sait que les lobes ou tubercules qui le composent , - au lieu d’être les uns sur les autres , ou de s ’envelopper plus.ou moins, comme. dans à jones et les quadru- pèdes, sont placés à la file et par paire. La paire ordi- naïrement la plus considérable, celle qui est immédia- tement devant le cervelet , est creusée à l’intérieur d’un ventricule, où l’on voit un renflement semblable au corps cannelé de l’homme ; dans son fond sont ‘presque toujours quatre petits. tubercules , et au-dessous il y en a deux plus grands, visibles à l’extérieur. En avant de cette paire principale , en est une autre ,.sans aucun vide intérieur, de laquelle partent les nerfs olfactifs, -et quelquefois elle est double. | IL était assez naturel qué l’on osnsidéelt les snhdé tubercules creux comme le cerveau ; les petits de leur intérieur , comme les tubercules quadrijumeaux ; les lobes antérieurs solides ne pouvaient alors être regardés que comme des nœuds de nerfs olfactifs; quant aux tu- bercules inférieurs, leur position étant semblable à (1) Cet ouvrage a paru sous ce titre : Anatomie comparée du Cerveau dans les quatre classes des Animaux vertébrés , appliquée à la Phy- siologie et à La Pathologie du système nerveux , tome.1°", un vol. in-8° avec Atlas in-4° de 16 planches. À. (-430 ) celle qu'oécupént dans les oiseaux deux lobes creux que l'on croyait ra gi des couches rer , il était tout simple qu'on leur donnât le mème nom. | | Mais MM. Gall et Spuizheim!, ainsi que nous he. dit dans noté Histoiré de’ 1868 ; ayant fait voir que les racines dés nérfs optiques s’étendénit jusque dans les tu- berculés qüadrijumeéaux , établirént que lés lobes: infé- rieurs et creux des oiseaux sont les analogués de ces tuber: culs, et non pas des couchés dites optiques , qui existent aussi daris lés oiseaux grdéperidamment des lobés en question * on dévait naturellemént JR cette tna- nière dé’ voir aüx poissons, ét c’est ce qu'à cheréhé à faire M. Apostolo Arzaky ; médecin/natif d'Épiré ; dans Sa thèse doétorale souténue à Halle en 1813. Trôtvant que les racines qe hiërf PR vi dés poissons $ Ds. 254758 velet , il à considéré ces lobes comme répondant atx tu- bercules quadrijumeaux, et il ne lui-est resté À pour cor: réspondré aux liémisphèrés du cerveau, que lès Iébes antérieurs et solides, nominés par d’autres nœuds ; du nerf olfactif. Dans cette mamière de voir , les tubercuüles inférieurs né pouvaient plus être He les analüguies des éminences tfiamillaites. M.'Sérrés était arrivé de son /côté à la même opimon , ainsi que nous l’avons dit'én 1850 , et l’a appüyée pat de belles obsérvations , qui portent principalement sur la prompte apparition et la grande proportion relative de ces tubercules dans les embryons ; sur les ventricules dont ils sont creusés à cette époque , même dans les mammifères où ils sont pleins dans l’âge adulte ; -et.sur la place qu’ils y tiennent aux dépens du cerveau et du cervelét , dont le développement , celui du cervelet sur- (432) tout ; est beaucoup plus tardif. Soûs ce rapport , dit M. Serres, lecerveau des poissons ; où ‘les lobes en question sont très-grands, et visibles par-dessus, peuit être considéré comme un cerveau d’embryon es supérieures: :. F1 4 -+Bien que cette détermtlation: des lobes optiques ne soit pas généralement adoptée, et que M; Tréviranusen ait encore publié une autre en 1820; c’est elle que suivent M: Desmoulins et M: Bailly, etique nous emploierons dans l'analyse de leurs recherches respectives. nf Celles de M. Desmoulins ont commencé, dès 1821, par des descriptions et des figures fort soignées du cerveau et des nerfs de plusieurs poissons ; qui, au jugement dé l’Académie , partagèrent le prix. de physiologie en 1822. Le même anatomiste les a continuées depuis, et a présenté un nombre assez considérable de mémoires, dont il a paru des extaits et des résumés dans quelques ouvrages périodiques. Ces mémoires contiennent beaucoup d’au- tres observations importantes et nouvelles. Leur 1tén- dance générale semble être de. prouver qu'il n'y à point une aussi grande uniformité dans le système mer- veux, que l’on paraît porté à le eroire ; mais que ses par- ties correspondent pour le volume, et quelquefoismême pour l'existence; aux conditions de sensibilité ou de mo- bilité des degrees et à leurs variations dans les divers ù animaux. | À éd | L'auteur regarde la partie moyenne du. système , ou lencéphale et la moelle, de lépine; comme n'’existanit que dans les animaux vertébrés, et comme résultant de deux faisceaux médullaires composés chacun de deux cordons, un dorsal et un abdominal , ét sécrétés par la face interne d’un tube formé par la membrane dite pie- \ (432 ) mère, membrane dont un repli conserve à l'intérieur les vides connus sous les noms de ventricule et de canal de la moelle. | Le ferveau et le cervelet exceptés, tous les autres lobes qui se manifestent sur les divers points de cette espèce d’axe médüllaire ne dépendent ; selon M. Des- moulins , quant à leur développement , que de la gros- seur des paires de nerfs qui y correspondent. | C'est ainsi, dit. l’auteur, que l’on voit des espèces de lobes sur les côtés de la moelle à la naissance des nerfs dans les oiseaux grands voiliers, et de ceux des jambes dans les oiseaux marcheurs,-et qu’il s’en trouve à l'origine des nerfs cervicaux , dans les Trigles où ces nerfs pren- nent un grand volume pour fournir des branches aux doigts libres particuliers à ces poissons. La Carpe ‘en a aussi pour une branche de la huitièmé ‘paire qui lui est propre, et qui va à la pulpe singulière qui garnit son palais, : . La partie la plus constante de l'encéphale, et quise développe la première, est, précisément, ce que l’on nomme aujourd'hui les lobes optiques. Ils ont, dans plusieurs poissons , des replis et: des tubercules intérieurs (ceux-là même que {lou prenait: pour les tubercules quadrijumeaux des poissons ; avant de reconnaître que ces tubercules sont représentés par les lobes optiques dans leur entier ); et le nombre et le développement de ces replis sont, le plus souvent, en rap- port avec la grandeur ‘du nerf optique, et surtout avec les plis que fait sa substance dans certaines espèces : ici peut-être aurait-il été nécessaire de remarquer que cette règle est loin d’être générale ; surtout: dans les poisdoms dont les yeux sont fort petits. (433 ) La rétine de beaucoup: d'oiseaux et de poissons est aussi très-plissée. 19 M: Desmoulins croit que ce TARN quien aulplte beaucoup la surface, augmente la force de la vision. En gé- néral, c'est par l'étendue des surfaces qu’il pense que se marque ; dans le système nerveux, la prééminence des . organes ; et c’est ainsi qu’il explique la supériorité d’in- telligence des animaux où les hémisphères ont beaucoup de replis , bien que plusieurs d’entre eux n'aient pas la masse de ees hémisphères d’une grandeur supérieure. C’est dans les hémisphères proprement dits, ‘que M: Desmoulins , ainsi que tous les anatomistes d’aujour- d’hui , place le siége de l’intelligence ; mais il en sépare, dans les:mammiféres et les oiseaux, la partie:antérieure qui-repose dans la fosse ethmoïdale, et d’où part le nerf de l’odorat : il lui donne le nom de lobes olfactifs . et suppose que ce sont ces lobes séparés du cerveau , que l’on voit dans la plupart des net à l’extrémitéan: térieure du: nerf près des narines.. » O2 el se La structure-des hémisphères Ini paraît; originaire- ment, celle d'une membrane médullaire plissée:, mais dont les:concavités:se remplissent , avec letemps ;: pari la sécrétion d’une pie-mère interne , qui ensuite se retire pour former les plexus choroïdes! 1 : 1% 0-51 on: 1Malgré ‘l'importance qu'il donne aux ‘hémisphères M. Desmoulins ‘croit que dans:les poissons‘il n’en sub- sisté que cette partie inférieure que l’on nomme , dans … Fhomme etiles quadrupèdes , couches" optiques; et il va _ même jusqu'à penser que le cerveau manque entière- ment aux raies'et aux squales ;, et que l’on nomme ainsi; dans:ces poissons, ce: qui n’est que leur lobe olfactif. 3: C'est par ‘un’ raisohnement . analogue qu'il. refuse! le Tous II. 20 "3 ( 434) cervelet à ces mêmes poissons, ainsi qu'aux grenouilles et aux serpens. Cet organe s'y réduit à une bande:trans- versale mince , que l’auteur ne prend que pour-uné com- missure., analogue à celle qui existe, indépendamment du cervelet,; sur le quatrième ventricule des poissons. M. Desmoulins cherche à à:prouver que les: nerfs des- tinés en particulier au sentiment, ont, ou des lobes à leur origine, ou des ganglions ;et que ceux dont l'u- sage prineipal est de cosfragt6n def muscles en. sont dé- pourwus: D Ce sont les nerfs ci didielité: de deux actions qui ont des racines de deux ordres : les unes du côté du dos à munies de ganglions et consacrées au sentiment , confor- mément aux expériences de M. Magendie ; les autres du côté du ventre, et affectées au mouvement. Au reste , cette affectation particulière n’est pas absolument exclu- sive , car aucun nerf n’est éntièrement dépourvu de sen- timent ; cela est nécessaire , surtout , dans les serpens et les poissons osseux, où M. Desmoulins assure n'avoir irouvé aueun'ganglion aux nerfs de l'épine. : 1 1Ea revue! qu'il:fait, à ce sujet ; des différens nerfs , lui à procuré quelques observations ‘intéressantes. : Le nerf du même sens s’est montré à lui avec ‘des struc- tures très-diverses ; il l'a vu pattir de paires différentes ; la même paire a fourni des branches particulières à cer- taines espèces, qu’elle ne: donne pas: dans d’autres. 11 assure même n'avoir trouvé aucun nerf sympathique dans les raies ni dans les squales. L’olfactif est réduit à un filet très-nince-dans les môles, où la narine est elle- même à pen près nulle, L’optique est celui qui varie le plus : mul, à ce :que croit l'auteur ; dans les quadru- pèdes à très-petits yeux, ou dont les yeux ne percent 1 | (435) pas la peau , il se développe dans quelques poissons, aù point d'y être formé d’unegrande membrane plissée. M: Desmoulins insiste beaucoup sur la brièveté ex- | cessive de ‘là moelle épinière. dans le tétrodon-lune: ét dans la baudroiïe ; dans le premier; surtout ; où ;-eomme l'avait déjà: remarqué M:'Arsaky} elle ne forme qu’une petiié proéminence qui:ne dépasse pas la première ver- tèbre;:et:où vont se rendre tous les nerfs du tronc... Les jobservations de M: Bailly ont été faites en plus grande partie en lialie pendant le cours de 1852, et il en à présenté l'exposé à l'Académie pendant l’autorane dernière: Elles ont eu pour objet le cerveau de quelques quadrupèdes , de plusieurs oiseaux et reptiles ; et d’un grand nombre de poissons dont les espèces sont, comme on sait ;, plus multipliées dans la rsiek une que sur nos côtes de laManche. 1! nn 25! Elles se rençonirent sur quelques points avec dll de M. Desmoulins , ‘et cependant leur tendance générale est fort contraire. Non-seulemént l’auteur: cherche à établir une très-grande analogie entre les systèmes ner- veux des différentes glasses:yäl prétend: que ‘les divers étages, les divers échelons du même système nerveux, et qui plus est, les divers anneanx du même animal ; se ressemblent: au point de n'être ques des répétitions les uns/des autres. La moclle épinière lui paraît une suite de renflemens de matière grise enveloppés pat huit cor+ dons longitndinaux de matièrè blanche ou médullaire : deux supérieurs ; deux inférieurs , et deux latéraux de chaque côté. Entre un supérieur et un latéral supérieur de chaque côté aboutissent ‘les : ravines/supérieures: on dorsales des nerfs; entre le latéral inférieur et l'infé- rieur, les racines-abdominales' ou inférieures. Ces cor- 28* k (°436 ) dons-arrivés dans le eràne se renflent, suivant:lui, les inférieurs pour former les hémisphères du cerveau ; les latéraux inférieurs pour former les lobes optiques ; les latéraux supérieurs pour former le cervelet; enfin les supérieurs pour former, en s'écartant , les côtés du qua- trième wentricule et les bandelettes qui les traversent dans les mammifères, ou les tubercules qui y adhèrent dans les poissons. Mais ces lobes, ces renflemens ; en prenant plus d'énergie que les cordons avec lesquels ils se continuent, eten remplissant leurs fonctions avec plus dé force, n’exercent pas pour cela des fonctions d’une autre nature; et M. Baïlly croit que le tronçon de moelle qui traverse chacune. des vertèbres .de l’épine, ‘contenant une portion de huit cordons qui se con- tinuent aussi avec les lobes de l’encéphale, possèdent les mêmes facultés que l’encéphale lui-même, mais seu- Jement dans un degré plus obscur, et que : ce tronçon peut même devenir pour l’animal un organe ou un centre de perception.et de volonté. | Pour appuyer cette opinion , sur laquelle nous n'a- vons pas besoin de nous! étendre plus au long, M: Bailly. cherche: surtout à montrér da: continuité constante de ces hpit cordons avecles huit lobes en question; et'une ressemblance des nerfs du crâne avec ceux:de l’épine, plus grande-qu’on ne l'avait estimée jusqu'à lui. Ainsi il avait; à trouver aux premiers , pour chaque paire , des racinesinférieures et supérieures , des commissures , des ganglions d’origine, et des trous de conjugaisons : à cet effet, il est obligé de-:considérer: comme ne faisant qu’une, paire plusieurs :de :celles que les, anatomistes traitent comme distinctes. 20D 149 ‘La première paire est, pour: lui ,-le: nerf-olfactif , (437 ) auquel il trouve toujours deux racines. La seconde se. compose du nerf optique , de l’oculo-moteur et du pa thétique : elle a pour racines supérieures le -pathé- tique, et celles des fibres de l'optique qui naissent des lobes optiques ; pour inférieures ; l’oculo-moteur et les fibres de l'optique qui naissent derrière son entre- croisement. : C’est par des rapprochemens semblables que M. Bailly réunit le nerf acoustique, le facial , le trijumeau et l'ab- ducteur , en une troisième paire ; l’hypoglosse , le pneu- mogastrique et l'accessoire , en une quatrième. Les ganglions ophtalmique , sphéno-palatin ; naso- palatin , sont pour les paires cérébrales ce que les. gan- glions du grand sympathique sont pour les paires rachi- diennes ; et si les nerfs du crâne sortent par plus d’un trou pour chaque paire, M. Bailly fait remarquer qu'il en est ainsi pour les premières paires rachidiennes des raies. De tous ces rapports , de ces troncons de moelle en- veloppés chacun d’un anneau vertébral, et fournissant chacun en rayonnant quatre ordres de racines nerveuses, il arrive à un rapprochement même entre les animaux rayonnés ou zoophytes et tous les autres. Quel que puisse être le mérite de ces idées théoriques et\ de ces hypothèses où l’on remarque l'influence d'une métaphysique qui a eu pendant quelque temps une cer- taine vogue dans l'étranger, M::Bailly a fait, pour les appuyer, des observations intéressantes et vraies , rela- tives, surtout au cerveau des poissons. : IL y. a bien développé la composition des jhas dits optiques , par le moyen de deux ordres de fibrés : l’un interne transverse , qui est proprement la continuation ( 458 ) du cordon latéral de la moelle; l’autre externe, qui croise LE lepremier et se continue aveclenerf optique. Il a fait rechancie:; et retrouve Megbe dns les : qe drupèdes, une bande qui marché derrière laconjugaison des nerfs optiques, et sert de commissure aux fibres ex- ternes des lobes de même nom, pendant que celle de. leurs fibres internes a lieu dans les poissons directement _ au plafond de leur cavité coïnmune; étressemble aù corps: calleux des hémisphères dans les mammifères: | Il a donné äussi beaucoup de détails sur les variétés des replis qui sont dans l’intérieur de :ces lobes opti- ques ,-ét.qu'il nomme corps optiques: Un cordon qui contourne les jimbes du cerveat dans les ruminans ; en ävant de l’oculo-moteur ; la commissure antérieure du céryeau qu'il trouve double dans plusieurs animaux ; la distinction dés ganglions ou lobes olfactifs ; la ma nière dont ils se confondent avec le cerveau ou dont ils s’en dégagent ; lés variations dans le volume et les formes du cervelet; celles des lobes latéraux du quatrième ventricule dans les poissons ,; qu’il croit les analogues des rubans gris que l’homme et les mammifères ont au même endroit ; les origines profondes des nerfs triju- meaux; ont particulièrement attiré son attention. “I se trouve quelquefois en opposition sur les faits de détail, et avec M. Desmoulins ; et avec M. Serres: Ainsi iln’admet pas , comme ce dernier, l'existence de la glande pinéale dans tous les vertébrés. Il est fort éloigné aussi de croire, comme M. Desmoulins , que le cerveau ou le cervelet puissent manquer dans quelques-uns de és animaux ; et il explique les apparences qui ont donné (439 ) lieu à ces suppositions , soit par une confusion du gan+ glion olfactif avec la masse du cerveau, soit par une diminution extrême du volume du cervelet. Il n’est pas favorable non plüs à la séparation trop absolue des fonctions , telle que l’entend M. Flourens. La petitesse excessive du éervelet} dans certains ani- maux qui sautent et magënt très-bien , comme les gre- nouilles , les couleuvres , lui sért en particulier d’argu- ment pour mettre en doute l'attribution que M. Flou- rens fait exclusivément à cet organe, d’être le es des mouvemens de locomotion. Il montre qu'il s'en faut de beaucoup que les lobes optiques soient, pour la grandeur , en proportion avec les nerfs du même nom. La taupe , entre autres , .où ce nerf est presque atrophié, a ses tubercules quadriju- meaux aussi grands qu'aucun quadrupède ; ce qui Jui prouve qu'ils ne sont pas consacrés à la vision seulement, et lui paraît confirmer son système de l’uniformité des fonctions de tous les lobes. FEU 9 Ce n’est pas dans une analyse comme celle-ci qu'it’est possible de discuter ces opinions diverses , n’y. d'appré- cier la multitude des observations dont se composent des recherches aussi laborieuses ; mais il nous à paru convenable d'en donner un exposé assez étendu pour attirer sur elles l'attention des anatomistes. Elles ren- trent dans le cercle des travaux de l’Académie ; non-seu- lement parce qu’elles ont été soumises à ‘son examen , mais aussi parce qu'elles ont-été en ‘quelque sorte provoquées par le prix qu’elle proposa pour 1827 ; et qui fut remporté par M. Serres. À cétté même époque , M. Tiedeman ; ni fusils l’un des correspondans de l’Académie , avait aussi com- ( 440 ) | mencé une suite de recherches, dont il a publié un fragment sous le titre d'/cones cerebri simiarum et quo- rumdam animalium rariorum ; recueil où plusieurs cer- veaux sont représentés avec exactitude et des détails précieux. ST | , 1380 Tout nouvellemeñt , M. Rolando de Turin vient d'én: voyer un mémoire sur la moelle de l’épine, dans lequel il n’admet que quatre sillons :.l’antérieur qui .est bien connu , et où pénètre le’ repli de la moelle épinière ;.un postérieur bien moins profond, et les deux latéraux postérieurs. Les latéraux antérieurs, selon lui , ne sont que des apparences produites par les racines des nerfs. Elle n’a donc que quatre cordons , si ce n’est dans Je haut, où les pyramides postérieures en donnent deux de plus; mais qui ne-règnent que dans la’ région cer- vicale, et qui disparaissent même dans les quadrupèdes. M. Rolando à examiné et décrit avec soin les figures que prend, en différens points, la coupe de la matière cendrée qui remplit l’axe de la moelle épinière. Au- dessous des pyramides antérieures elle représente un fer à cheval ; aux. endroits d’où ‘sortent les nerfs des extré- mités, deux demi-lunes adossées ; dans la région dor- sale, une espèce. de croix. Il a trouvé les cornes posté- rieures de ;cette matière grise plus molles, plus rouges que Je #este de sa coupe , et il admet, en conséquence, deux.sortes de matière grise ; comme il les à déjà fait connaître dans le cervelet. Mais ce qu’il a exposé avec le plus de détail, c’est que ce tube de matière médul- laire :qui enveloppe Faxe de matière cendrée, : est formé d’une lame médullaire repliée longitudinalement un. grand mombre-de fois, et que les lames de la pie- mère pénètrent dans ses plis extérieurs, et des lames L 1 (44) de substance cendrée dans les intérieurs, ce qui donne à sa coupe l'apparence de fibres rayonnantes. Ce sont ces plis longitudinaux qui ont donné lieu , dit-il ; à éta- blir divers sillons. Il y en a à peu près cinquante dans les portions cervicale «t:lombaire de la moelle du bœuf et aux cordons antérieurs seulement. La pulpe médullaire qui forme cette membrane plis- sée, se résout elle-même en fibres très-déliées et à peu près parallèles ; les racines antérieures des nerfs, plus nombreuses, comme on sait, que les postérieurés , ne tiennent pas de la mème manière à la moëélle ; elles y sont éparpiHées, et leurs bulbes n’entrent pas si avant: M. Rolando croit que les filets qui forment ces racines ; se contimuent avec les fibres médullaires de l'enveloppe de la moelle, et qu'ils ne tirent pas, comme l'avaient cru MM. Gall et Spurzheim ; leur origine de la substance cendrée ; ce: qui , ajoute-t-il, est encore rendu impro- bable par l'observation de M. Tiedeman ; que dans le . fétus on voit déjà ces filets, bien que la place de la subs- tance cendrée ne soit encore NE ES que par un es transparent. -» Au reste, ilya; Joie toutes ces discussions, beaucoup de difficultés qui naissent de l’abus des expressions figu- rées. Ainsi, lorsqu'ona; dit que les -fibres: médullaires naissent de la substance cendrée ; que le cerveau est une production , une efllorescence de la moelle; ou la moelle une continuation du cerveau, on s’est exposé à être faci- lement réfuté par ceux qui prennent ces termes au pied. de la lettre. Je devrais dire mème qu’en les prenant ainsi, on s'est donné pour les réfuter, une peine très- inutile. Les auteurs ne voulaient exprimer que des rap- ports-de liaison ,-de connexion , et non pas d'extraction 3 ( 443 ) ainsi , quand, on a dit.que les artères naissent où sortent du cœur , on ne prétend pas que, primitivement , elles aient été dans le cœur ; qu'il les ait émises , ete. . Une remarque semblable doit se faire sur des expres- sions figurées qui donnent lieu à des disputes encore plus échauflées et non moins vaines ; ce sont celles qui se rapportent à, certaines fonctions des organes : lors- qu'on dit, pär exemple, que c’ést le cerveau: ou telle autre partie du système qui sent: qui perçoit, qui veut, qui met en mouvement. Aucun de ceux qui parlent . ainsi ne peut, à moins d’être absurde, entendre que cé soit telle ou telle partie qui éprouvé la perception , qui exerce la volonté ; c’est seulement une manière ellip- tique de dire qu’elle ést, pour l’animal, l'instriment, la voie nécessaire de ces modifications ou de ces actes.” . On pourrait faire une troisième remarque sur la faci- lité avec laquelle ; lorsqu'une partie quelconque se montré à l'œil avant une autre dans l'embryon, on se détermine à dire qu’elle se forme avant elle , et à dé- duire, de-là, des conclusions qui semblent supposer qu’ellé n'y est qu'au moment où l’on commence à l’apercevoir ou à lui trouver quelque consistance. Ce n’est que lérs- qu'on aura débarrassé son langage et ses raisonnemens de ées trois. sources d'erreur, que: l’on pourra tirer des faits quelques résultats clairs; et qui puissent n’être pas la source de nouvelles disputes. I est d'autant plus important: d'éviter tout ce qui pourrait entraver ces recherches, que le cerveau est, anä- tomiquement:pârlant ; celui de tous les organes dont la structure est.le plus difficile à dévoiler ; comme il est, physiolégiquement, celui dont les fonctions meérveil- leusés échappent le plus à toute explieation , et que l’on (43) nié pett , par conséquent, trop encourager les efforts qui tendent à avancer, ne fût-ce que sur quelque point limité , la connaissance de ce mystérieux appareil. 4 Recuerces anatomiques. sur la femelle du Drux sau- NATRE, et sur le mâle de cette espèce; . Par M. Vicron Avpounr (Lu à la société Philomathique dans la séance du 31 juillet 1824. ) Sr l’entomologie consistait uniquement dans la déter- mination des espèces , elle serait une science très-simple , mais aussi très-bormée : la découverte d’un nouvel être n’ajoutérait jamais qu’un nouveau nom au catalogue im- mensé de ceux que l’on connaît, et je croirais inutile de revenir sur un insecte qui a prisglace dans cette liste , et dont les mœurs ont été étudiées avec soin par deux observateurs habiles. Maïs la science offre un vaste champ bien diflicile à moissonner complètement, et sur lequel on a le bonheur de pouvoir faire, après la récolte, d’abondantes glanures. C’est à M. le comte Mielsinsky, jeuñe naturaliste polo- nais , résidant l’année dernière à Genève, qu’on doit la découverte de l’insecteé curieux qui va nous occuper. Il a décrit sa larve, ilen a étudié avec soin les métamorpho- ses et 51 l’a vu se transformer en insecte parfait : mais il n’à jamiais obtenu que des femellés tellement anomales par léur organisation extérieure, qu'il s’ést cru autorisé à en faîre un nouveau genre, sous le nom de Cochléoctone. Excité par l'observation du comte Mielsinsky, et plus heu- ( 444) | reux que lui, M. Desmarest a découvert enfin lemâle ; il est né sous ses yeux, c'était le Drile jaunâtre, Dr. fla- vescens d'Olivier, insecte très-petit et tellement différent de sa femelle par son volume et la forme de toutes les parties de son corps, qu'on ne pouvait saisir , entre ces deux sexes d’une même espèce, la moindre ressem- blance. Mais ces différences sont-ellés dans le fond aussi réelles qu’elles le paraissent ? Deux'êtrés qui à l’état de larve se nourrissent l’un comme l’autre, qui sont nés de la mème mère , et qui doivent s’accoupler pour en- gendrer ensuite leurs semblables, n’auraient-ils entre eux que des dissemblances et aucun point de contact ? Cette importante question n’était pas du domaine de la zoologie , qui n’envisage que les formes du dehors ; elle apparte- nait tout entièré à l’anatomie , et celle-ci nous apprendra que le Cochléoctone, si éloigné du Drile par l’ensemble des signes extérieurs, lui ressemble tellement. par les caractères tirés des parties essentielles, que si le hasard eût permis d'étudier anatomiquement ces deux: êtres, personne v’aurait hésité ,, quelles que soient d’ailleurs les anomalies apparentes , à les réunir l’un à l’autre dans un même genre. Quand on examine un Drile Ghpalis à l'extérieur (pl. 15, fig. 4), on a peine à se persuader qu’il spit un insecte parfait : ses caractères sont exactement ceux d’une larve; sa tête supporte des antennes assez courtes et très- différentes par leur forme de celles du mâle (pl. 15, fig. 5). Je leur ai compté dix articles ; mais dans un in- dividu le pérultième m'a paru, échancré transversale ment , ce qui pourrait faire croire, qu'il est formé par Ja réunion. de deux pièces tellement bien soudées entre elles, qu une Joupe très-forte que j'employais à cet examen, ne (445 ) ma fait voir aucune autre trace de leur jonction. Dans cé cas , la femelle se trouverait avoir onze articles aux antennes , C'est-à-dire un nombre égal à celui du mäle. Le corps se compose d'anneaux à peu près semblables entre eux ; les segmens du thorax ne diffèrent pas essén- ÉMeijent: de ceux de l'abdomen. Cette partie est ter- minée par deux petits corps cylindroïdes creux , hérissés de poils , et dont le sommet est fermé par une membrane au centre de laquelle s’insère un petit appendice très- mobile , poilu et fort grêle. Ces parties cornées doivent être considérées comme des dépendances de l'appareil génératéur : elles ont sans doute quelqu'usage dans Yacte de RPALUER et servent aussi pour la ponte. Du réste , je n'ai vu à l'extérieur rien de bien remarquable ‘qui n'ait été dit par M. Miélsinsky, et qui ait échappé depuis au coup-d’œil attentif de M. Désmarest. Je passe à l'examen de parties plus profondément si si- tuées , et j'étudierai successivement le système graisseux , l'appareil digestif et ses dépendances, le cordon r ner- veux et les organes générateurs. | ai Du système DE we ( 109 I J .Si.on ouvre un. Drile femelle «si de temps après. sa si et avant que les œufs aient pris leur entier accroissement dans les oyaires, on-voit immédiatement au-dessous de la peau une masse graisseuse , blanche, épaisse, contiguë, parsemée de trachées ; elle tapisse la circonférence ‘du corps de l'animal , et s’étend de- puis la tête jusqu'à, l'anus , ,en laissant sur /la ligne moyenne du corps un intervalle, dans lequel on .aper- çoit le vaisseau dorsal; qui n'offre rien ide particulier. ( 446 ) M. Léon Dufour a le premier fixé l'attention des ana- tomistes. sur ces masses graisseuses. Il les considère avec raison comme un.système organique. particulier. qu'il décrit sous le nom de Z'issu adipeux splanchnique. Ses observations à à l'égard de cetissu sont trés-exactes et fort curieuses. Ainsi il établit d’une manière générale qu'il est d'autant plus développé, &h ue l'insecte mène une vie plus tranquille et vice versa. La femelle du Drile;; lente dans tous ses mouyemens , et abondamment pourvue de graisse, peut être citée à l'appui de cette règle. 14: | . Sie quant au. volume du tissu AAPEUS qu ‘il rentes Réd n de. sa vie. D'abord Papa ë il diminue quelquefois, à mesure que lesgutres organes s’accroissent ou changent de forme; il finit même par disparaître complètement: j'ai observé ce fait dans bien des circonstances , et je viens de le rencontrer, dans le Drile femelle. Cette, masse. graïsseuse si épaisse et, si étendue, avait entièrement disparu dans es individus que je disséquais au moment de la ponte, c’est-à-dire lorsque les œufs étaient arrivés à leur entier développe- ment. Fi ed On conclura, je pense , , de ces hatetiri aus , que le tissu adipeux a pour usage essentiel de fournir à l’accrois- sement des organes les plus importans du corps de line. secte, ceux de la génération en particulier , et on ne niänquera sans doute pas de voir dans tout ceci une grande ressemblance avec les fonctions de ce même tissu graisseux chez les animaux hibernans. 4 L'analogie paraîtra plus frappanté } si nous ajoutohs que le Drile femelle dañs l’état de ‘captivité, et peut-être lorsqu'il est libre, né prend acné nourritüré, nonobs- (447) tant quoi les œufs arrivent: à terme et sus per : De Fappareil digestif et de ses dépendances. nl paraîtra peut-être singulier qu 'après avoir dit que le Drile femelle, arrivé à l'état parfait, se développe encore dans plusieurs de ses parties sans prendre de nourriture, nous ayons à présenter la description d’un appareil digestif; mais l’ organisation des animaux, et celle des insectes en particulier , Offre ceci de remarquable , que la présence d’un organe n’est pas toujours. un signe certain de l'exécution d de sa fonction. J’ aperçois des in- sectes qui ont des pates et qui ne marchent pas; j'en vois qui sont pourvus d'ailes et qui ne volent point. il en est plusieurs enfin qui ont une bouèhe . un estomac ; 1 un canal intestinal avec ses dépendances, et qui jamais n’ont ressenti le moindre besoin de manger. La femelle du Drile serait-elle de ce nombre? Cela est, sinon cer- tain, au mojns très-possible. Un plan général a pré- sidé à l'organisation des êtres , et ce pl an s'est conservé sans interruption dans de longues, séries. Les organes ont changé de forme à, l'infini, mais, ils ont disparu bien rarement , du moins les organes importans , et le canal Anal est de ce nombre. : d ‘La bouche (pl. 15, fig. 7; 8, 9; 10). n’est pas diffé érente pour ‘le nombre des parties de celle des autres insectes. L'épistome (Gg. : 7: 8) ou le, chaperon est étroit, transver- sal, distinct de la tête et du Jabre ; celui-ci (fig. 7» 8,c) est échancré ‘dans son milieu. Les mandibules (Ëg, 7 » 8» dd, et fig. 9) sont ee c'est-à-dire, qu'outre la pointe qui les termine elles offrent une dent assez aiguë à leur côté interne ; 3 elles sont cou- (448) dées, et présentent extérieurement ; près de leuriin- sertion, des poils très-sensibles, Les mâchoires (fig. 0, ee) sont presque complètement membraneuses, et ne pré- sentent que quelques points consistans et cornés qu'ilest difficile de saisir. On remarque ‘à leur sommet un petit prolongement ; sorte de tubercule tout-à-fait mem- braneux ou de lobe terminal, garni de poils longs et assez roides ; mais ce qui les caractérise par-dessus tout, ce sont deux palpes saillans en-dehors de la bouche. Chaque mâchoire en présente un ; il s’insère sur son côté externe , et se compose de quatre articles poilus qui, en se réunissant bout à bout, constituent une tige conoïde. La bouche est CRE pl par la lèvre inférieure (Gg. 10, f) peu consistante , et ayant la forme d’un € écusson reñversée. Elle est unie aux mâchoires # el supporte Ja Tanguette : celle - ci (fig. 10, g) ‘est formée par une lame cornée qui, d’abord ui (fe dans l'intérieur de la bouche , se contourne en-dehors , et, diminuant insensiblement de largeur ; , se termine à la face externe , en figurant à la base des palpes labiaux deux pièces triangulaires qu’on croirait leur apparte- nir. Envisagée dans son ensemble, cette pièce unique , ainsi contournée, constitue un cercle ovalaire placé trans- versalement, et. dans l'intérieur. membraneux duquel $'insèrent deux palpes Jabiaux coniques très-courts , visibles cependant en-dehors de la bouche , et formés par trois articles garnis de poils. Le menton n’est pas sail- lant ; ; il parait € drôit et même concave. | L'organé étsentiél de la digestion , , le ani intés- tinal (fig. 15); ne fait” aucune circonvolution dans 42 151: LD l'intérieur du corps ; il est seulément : un peu flexueux 91 dans certaines parties et se compose d'un œsophage ( 449 ) (fig. 15, a. ), qui se renfle insensiblement en un petit jabot. Ces deux parties ont leur surface garnie de nom- breuses rides transversales, résultant du plissement de leurs membranes. L’estomac (fig. 15, c.), qui vient ensuite, naît du jabot par un étranglement prononcé ; une valvule peu consistante , formée par la membrane interne et divisée en six côtes ou entaillemens , indique le : lieu de cette jonction (fig. 15, A. ) : ilest assez allongé, sa surface est lisse et couverte de trachées. Les deux seuls individus que j'ai observés m'ont offert deux états très-diflérens. L’estomac du premier était cylindroïde, sans aucun étranglement , et garni à l'intérieur de plis assez saillans dirigés en sens divers. Celui du second, que je figure exactement dans mon dessin, présentait trois parties bien distinctes : on voyait d'abord un renfle- ment sphérique qui, rétréci assez brusquement en ar- rière, se continuait avec un canal étroit, lequel abou- tissait à um second renflement, six à huit fois aussi développé que le premier et terminant en arrière l’esto- mac. Cette différence singulière provient peut-être de l’âge de ces deux individus ; le premier ayant été dis- séqué immédiatement après sa naissance, ét le second huit jours plus tard. Quoi qu'il en soit, on voit en arrière de l’estomac l'intestin grèle et les vaisseaux bi- liaires où hépatiques ( fig. 15, dd. ). Ceux-ci ont ün assez gros diamètre ; et paraissent composés d’une membrane excessivement mince et transparente , qui laisse voir dans leur intérieur une matière grumeleuse, distribuée parmasses (fig. 15, B.). Ils sont tortillés entre eux et en- lacent, de millemamières, tous les organes, principalement les ovaires. Leur fragilité et leur excessive longueur en ren: dent la dissection très-dificile ; la patience ét l'adresse Tome Il. 29 ( 450 ) d'un entomotomiste sait triompher .cependant de sem- blables obstacles , mais :] ne peut le faire qu'aux dépens d'autres parties, et c'eût été très-mal combiner mon plan que de sacrifier un de mes deux individus à cette recherche. Je n’ai donc pu savoir si les quatre inser- tions correspondaient à quatre vaisseaux simples et flottans au bout, ou bien s’il n'en.existait réellement qu'un seul de chaque côté; les quatre insertions à l’in- testin ne représentant alors que les deux extrémités d’un arc excessivement recourbé. Cette dernière :dispo- sition me paraît probable, et j'appuie ma supposition d’une ssupposition‘ semblable faite à l'égard du .Drile mèle , par M. Léon Dufour. Voici.ce qu'il dit dans son important travail sur l'anatomie des insectes coléoptères. « Le Malachius et le Drilus, les seuls insectes que j'aie étudiés dans la tribu des Mélyrides , m'ont paru n'a- voir que deux vaisseaux hépatiques à quatre insertions. La fragilité de ces organes, lapetisosse des Insectes et le nombre fort restreint de ceux que j'ai disséqués, me lais- sent encore des doutes sur ce point. » à ! L’intestin grêle (fig. 15 ; e. ):est légèrement flexueux et se fait remarquer par une organisation singulière que je n'avais pas encore rencontrée , mais que M. Dufour a trouvée dans un insecte assez différent -du-môtre , le Bouclier ( Silpha obscura Li.) ; il est couvert de tuber- cules saillans (fig. 15 , C.) qui paraissent résulter du plis- sement transversal et en même temps longitudinal de la membrane de l’intestin ; ces tubercules sont arrondis , plus nombreux , plus petits etplus rapprochés à la partie postérieure qu’en avant. Après s'être insensiblement élargi et avoir fait dans son trajet une légère flexuosité, l'intestin grêle aboutit au cœcum. Cette partie (Gg:15, f.) ( 45% ) consiité ën im tétiflementt voile de couleur ÿ jaune , par- tagé dans le sens de la longueur par six côtes relevées , étroites , ondulées , ou plutôt crénelées sur leur dos. Le rectum (fig. 15, g/)Wient ensuite , il est très-court et s'ouvre à l'anus. DT MC PER ( Du système nerveux. dore fait bhété combien Pofbéiisuitoit exté- rieure de la femelle du Drile se rapprochäit ‘dé celle d'ane larve. Le systèie nérveux, dünt lès rapports avec l'enveloppé cornée sont toujours très-intimes , présente une analogie de même nature. Il se compose de douze ganglions (fig. 17) fort distincts, étendus de la tête à l'anus, et anis lés’ans aux autres par une déuble rangée de cordons loñgitudinaux . Chaque ganglion fournit à droite et à gauche deux petits troncs nerveux qui, d’ abord partagés ‘en branches , puis divisés en Taméaux ét sub- divisés en néisét-lés ;" 4e distribuent aux pates, au canal intestinal, aux ovaires , étc. , , ét communiquent la vie à toutes ces parties. Les ‘ganglions sont. espacés à à peu-près également entre eux ét ne présentent que d’assez tirs différénces dans leur forme et dans leur volume. Le premier est 'en grande partie engagé dans la iète, et les trois Isuivans ‘corréspondent à à chacun dés anneaux qui supporte une paire dé pates; les cordons qui les réunissent ont un fort diamètre ; et ces quatré gan- glions eux-mêmes sont les plus gros de là série. Ceux qui suivent ont un volume moindre, et se ressemblent beaucoup, à l'exception du, dernier qui est plus déve- loppé, et dont les branches latérales ; au lieu d’être di- rigées transversalement , se portent aussitôt en arrière, El 29* (452) et se, répandent dans le rectum et dans les parties les plus reculées des. organes de la génération. Des organes générateurs. Les ovaires (fig.18, aa. )du Drile femelle sont très-déve- loppés ; au moment de la naissance ils occupent les deux côtes de l’abdomen et du thorax , c’est-à-dire qu’ils sont étendus depuis la tête jusqu’à l’anus ; peu de jours après, ils envahissent la place des autres organes , et l’on ne distingue plus qu'eux dans tout le corps. Ils. consistent en deux fortes grappes allongées cylindroïdes, et com- posées d’un tube creux, longitudinal, très-étroit, à la circonférence duquel s’insèrent les œufs ou plutôt les tubes qui les renferment. Ceux-ci, fort nombreux et très-courts , sont remarquables par leur forme. Ils figu- rent autant de corps renflés et ovoïdes , surmontés par un tubercule , sorte de tête (fig. 18,A)arrondie; en d’au- tres termes, ils sont divisés par un profond étrangle- ment en-deux portions inégales. La plus grosse renferme un œuf tout formé, et la plus petite offre les rudimens d’un second œuf (1). L'insertion des tubes ovigères sur leur tige commune, mérite bien aussi d’être décrite. Chacun d’eux se termine inférieurement par.un prolon- gement conoïde qui s’insère aux parois de la tige com- mune par toute la circonférence de sa base (fig.18, À.aa.), de manière à faire saillie dans son intérieur et à rappeler une disposition analogue observée dans les organes gé- - (r) Le nombre des œufs pondus par une de mes deux femelles , s'est élevé à 564. Ces deux femelles sur lesquelles j’ai fait mes observations, m'ont été envoyées directement de Genève par M. le comte Mielsinsky. VW ( 453 ) nitaux de la femme , et que les anatomistes anciens ont désignée sous le nom trivial de museau de tanche ; cette espèce de petit mamelon libre et saïllant à l’inté- rieur , présente sans doute une ouverture ; et si on réflé- chit au volume des œufs qui doivent passer à travers, on doit croire qu’elle devient considérable au moment de la ponte. Quoi qu'il en soit, chaque ovaire se con- tinue postérieurement en un pédicule qui est la con- tinuation de la tige ou de l’axe, sur lequel sont reçus les tubes ovigères ; et, après un court trajet, il se réunit à celui du côté opposé, pour former un canal commun . ou l’oviducte proprement dit (fig: 18 , c.). D'abord, assez étroit , il s’élargit d’une manière sensible après avoir donné insertion à l'organe important que j'ai dé- signé sous le nom de poche copulatrice (fig. 18, d.). La femelle du Drile est un insecte bien singulier sous : plusieurs rapports ; mais, je le répète , ces singularités ne reposent que sur des organes d’une importance très-se- condaire, et non sur des parties essentielles ; ces der- nières se présentent partout avec leurs caractères propres. C’est le cas de la poche copulatrice que je n ‘avais en- core vué nulle part aussi développée. Comparée à l’une des grappes de l'ovaire, elle légale presque en longueur, et la surpasse de beaucoup en cir- conférence. Sa forme est arrondie et ovalaire (1); une membrane mince et parfaitement transparente en cons- titue la paroi. Celle-ci ne reçoit aucun appendice ou * (1) Le dessin qui représente la poche copulatrice , la suppose disten- due, ce qui n’a pas lieu dans l’intérieur du corps où elle est singu- liérement rétrécie par les rides nombreuses de sa membrane, (454) appareil de sécrétion (1) ; un col ou pédicule creux la termine inférieurement , et. la fixe au, canal commun des ovaires. Un autre organe ( fig. 18 , e. ) , infiniment plus petit, ayant la forme d’un petit vaisseau renflé à son.extrémité. me _ ét qui paraît destiné à quelque sécrétion, vient aboutir immédiatement au - -dessous de la poche copRlatricss au canal commun de l’oviducte , qui lui-même s'ouvre bientôt au-deliors. à On se rappelle que j'ai tout récemment assigné, pour fonction principale à la vésicule des ovaires de recévoir l'organe, du mâle pendant l’accouplement. Ayant re trouvé dans la femelle du Drile cette poche copulatrice ; je devais naturellement lui supposer le même usage ; cependant , J'étais surpris de.son volume, d’abord com parativement aux. organes de la femelle , et ensuite re- lativement au pénis du mâle qui , à en juger par la taille des individus de ce sexe , devait être bien petit. : Je ne doutais aucunement de mes observations pré- cédentes ; mais j'étais curieux de les vérifier etde montrer aux naturalistes que la poche copulatrice plus grosse que l'individu mâle tout entier, et vingt fois, plus déve- loppée que son. pénis, était encore destinée à le recevoir. Enfin, j'avais d’autant plus à cœur de constater ce fait, que je pensais qu’une fois confirmé dans uninsecte aussi différent des antres espèces et aussi anomal que le Drile femelle , on serait parfaitement disposé à lui accorder quelque généralité. (x) J'ai cru voir dans un de mes individus, un petit appendice mem- braneux aboutissant au fond de la vésicule, mais je’n’ai rien trouvé de semblable dans ma seconde femelle. (455) Ce que je cherchaïs avec tant d’empressement, j'ai eu ” Ja satisfaction de le rencontrer. M. Desmarest ayant bien voulu me remettre quelques Driles femelles conservés dans l'alcool , je m'’attachaï à reconnaître l’état de la pothécopulatrice ; et l’ayant constamment trouvée vide, j'en dus conclure que ce pétit nombre de femelles n’a- vaient jamais eu l'approche du mälé. J’ajouterai qu'il ne s’élévait d’ailleurs aucun doute sur leur virginité.” Il n’étr était pas de même d’une autre femelle que je reçus encore de M. Dèsmarest ; celle-ci avait été prise sur leéifait et plongée immédiatement dans l’alcool avec le petit mâle adhérent encore à sa vulve. Plusieurs mem- bres de la Société se rappelleront d’avoir vu ce couple ” qui, bientôt, a été désuni par les mouvemens imprimés au tube dans lequel il était contenu. J'étudiai done avec soin la vésicule de cette précieuse fémelle , et je trouvai dans son intérieur le pénis charnu du mâle. Il avait été rompu vers l'ouverture du vagin. (Fig. 19 ; f.). Je ne pouvais conclure autre chose de mon observaz tion, si ce n’est que la vésicule considérable des ovaires du Drile était une véritable poche copulatrice , et que l’accouplement présentait dans cet insecte toutes les par- ticularités remarquablés observées ailleurs. Ici sé termine la description PA GE des parties les plus essen tielles du corps dela femelle; j'aurais pu me borner à ces recherches, maïs j'ai voulu étudier aussi l’a- natomie du mâle, dans l'espérance de découvrir entre les deux sexes des ressemblances que l'organisation ex- térieure aurait simplement voilées. L'appareil adipeux où graisseux est presque nul dans le mâle , le système nerveux qui suit toujours les mo- difications de l'enveloppe extérieure est très-court et fort D (456 ) diflérent de celui de la femelle ; ce n’était done pas dans ces parties que l’anatomiste devait espérer de découvrir quelque analogie; il pouvait être plus heureux en exa- minant d’autres organes plus constans dans leurs formes, tels que la bouche, le canal intestinal et ses dépendan- ces. La description de l'appareil digestif nous deviendra très-facile par l’étude détaillée que nous avons faite de celui de la femelle ; maïs nous engagerons à ne pas perdre de vue que celle-ci avait dix à onze lignes de longueur , tandis que le mâle, dont il va être question, n’en atteint guère plus de deux ; c’est-à-dire , que.toutes les parties seront en proportion rélative avec la longueur de l’ani- mal , et par conséquent si petites , que l'œil le plus exercé devra renoncer à rien y voir s’il n’est armé d’une très- forte loupe. | ‘ La bouche du mâle (fig 11, 12, 13.) offre une ana- Logie frappante avec celle de la femelle, nous avons pu, à l’aide des instrumens délicats dont nous faisons usage , en isoler toutes les parties, et les dessiner lorsqu'elles étaient encore fraîches. On voit d’abord un épistome ou chaperon étroit et transversal donnant insertion à un labre ( fig. 11) de forme quadrilatère , échancré à son bord antérieur qui est membraneux, tandis que les deux tiers postérieurs sont légèrement cornés. Il re- couvre deux mandibules ( fig. 12) bifides avec la pointe et la dent interne très-aiguës. Les mâchoires (fig. 13, ee.) ont leur lobe membraneux plus prononcé et plus sail- lant que dans la femelle ; elles supportent des palpes plus longs, moins coniques et même renflés insensi- blement. La lèvre inférieure (fig. 13, f.) a la forme d’un triangle isocèle. La languette (fig. 13, g.) est formée par cette même lame cornée et recourbée sur ( 457 ) elle-même dont il a été parlé ; ses deux extrémités qui se voient à la base des palpes labiaux représentent deux petites pièces triangulaires. Les palpes labiaux eux- mêmes sont plus longs et moins coniques que dans la femelle. Enfin , il existe un menton saillant et arrondi (fig. 13, A.). Le canal digestif ( fig. 16.) nous a présenté un œæso- phage (fig. 16, a.) très-court , qui n’est point plissé trans- versalement , et ne se renfle pas insensiblement en un petit jabot. L’estomac (fig. 13, c.) ne présente pas les di- verses parties que nous avons décrites dans la femelle; mais on en voit les indices, et le renflement terminal est bien marqué. La plus grande ressemblance s’observe dans les vaisseaux biliaires (fig. 13, dd. ); mais ce qui établit une analogie frappante entre l'appareil digestif du mâle ‘et celui de la femelle, c’est l’organisation de l'intestin grêle (fig. 13, e.); il est couvert d’une infinité de ces tu- bercules brillans et arrondis, qui ont fixé déjà notre attention et qui n@ se sont encore trouvés que dans le Bouclier , insecte coléoptère d’un autre genre. Ce même intestin grèle du mâle manque de cœcum. Je n’ai pas cru devoir présenter une description plus détaillée de ces divers objets, parce que les figures que j'ai données de la bouche et du canal intestinal du mâle me paraissent suflisantes pour en bien saisir les rapports. Que l’on compare successivement et avec soin chaque organe, et on conclura, je pense avec moi, que le Drile mâle et le Drile femelle, si différens dans leurs formes extérieures , se ressemblent dans leurs parties les plus importantes. _. On en tirera aussi cette autre conséquence, que si l’analogie ne perce pas à travers le masque trompeur ( 458 ) qui très-souyent la recouvre , elle n’enexiste pas moins, et qu'il est toujours nuible de la découvrir quand on sait la chercher. Voilà ce dont j 'étais bien pénétré en commencant ce travail. _ J'ai décrit les divers appareils de la femelle, et je n’ai considéré dans le mäle que les organes susceptibles de leur être comparés ; ceux de la génération n'étaient pas de ce nombre. Aussi n’en présenterai-je ici la/descrip- tion que sous forme. d’appendice ou de complément. Ils se composent, comme partout ailleurs, de parties molles servant à la préparation du sperme , et de parties cor- nées ou copulatrices destinées à l’accouplement. Les organes mous ou préparateurs du sperme sont deux petits testicules { fig. 20, aa. ) offrant à leur surface des tuber- cules arrondis, qui sont autant de capsules spermati- ques, s’ouvrant dans une cavité commune, laquelle se con- tinue avec un canal déférent (fig. 20,bb.),long et flexueux. Ce canal aboutit lui-même à la base du conduit éja- culateur , et rencontre, à l'endroit de son insertion , deux paires de vésicules séminales (fig. 20, cccc, et fig. 20, A.). L'une d’elles est courte, grosse et repliée sur elle-même à son sommet ; l’autre est composée de deux vaisseaux assez longs, légèrement renflés à leur extrémité, et contournés en spirale dans leur trajet. Ces quatre vésicules s’insè- rent très-près les unes des autres à la base du canal éja- culateur (fig. 20, d.), qui présente un diamètre presqu'égal dans la longueur qu’il parcourt, et aboutit au pénis. Les parties copulatrices adhèrent à la surface interne du dernier segment inférieur de l’abdomen ( fig. 20, f.). Elles se composent d’une espèce de cupule ou de base très- - (459 ) cornée (fig. 21,a.) sur les bords et à l’intérieur de laquelle s'insèrent deux corps eylindroïdes (fig. 21, bb. )également cornés, obtus à leur sommet, très-mobiles et susceptibles de s’écarter et de se rapprocher l’un de l’autre. Ce sont deux espèces de pinces. à tiges arrondies et poilues, qui servent sans doute à saisir la vulve de la femelle: Entre elles on remarque (fig. 21, ce, et fig. 21, A. B. C.) une tige cylindroïde , recourbée sur elle-même en manière d’arc. Sa face inférieure est concave , mais la supérieure est con- vexe, et présente une gouttière longitudinale et profonde qui reçoit le pénis. La base de cette gaîne est trilobée et s'articule avec la cupule et les deux espèces de pinces qui viennent d’être décrites. Son.sommet est renflé inférieu- rement en un tubercule ou crochet taillé en forme de ha- che. Le pénis de consistance molle glisse dans le fourreau qui vient d’être déerit, et n’en sort que pour opérer la fécondation en pénétrant dans la vésicule copulatrice de la femelle ( fig. 19, d. ), Les observations anatomiques: que nous avons pré- sentées dans ce Mémoire ont été faites sur le Drile jau- nâtre, (fig. 22), seule-espèce connue jusqu’à.ce jour. Nous croyons utile de joindre ici la desçription de deux es- pèces nouvelles ; elle nous a été fournie par M. Guüérin, dessinateur habile, qui cultive l’entomologie avec un grand zèle. Ces espèces font. partie dela belle collection du comte Dejean, dont l’obligeance est inépuisable pour quiconque s'occupe de la science. 1. Durs nom. PI, 15, fig. 23. Drilus ater. Des: (Cat. des'col., p. 39.) Dasrtes pectinatus , Sénoëns. (Syn. ins. t. NT, P.. 12, n° 4.) Drilus totus ater.— Long: x 1, + à 3. Il a la tête noire, velue, un peu moins large que le corselet, et lé- (460 ) gèrement rugueuse : ses palpes sont bruns , couverts, de poils de même couleur; les mandibules sont d’un pre marron ; les antennes ont à peu près la moitié de la longueur du corps, elles sont noires » velues, et ont les articles beaucoup moins développés au côté interne, que celles du Drile jaunâtre. Les yeux sont ronds, assez grands, placés un peu au-dessous de l’insertion des antennes et sur les bords latéraux de la tête. Le corselet est d’un noir luisant; il est velu et rugueux sur toute sa surface, un peu plus large postérieurement, et se termine de chaque côté par un petit avancement en forme de tubercule ; l’écusson est arrondi postérieurement , noir et luisant. Les élytres sont un peu plus larges que le corselet, noires et couvertes de poils bruns. Le des- sous du corps est noir, les pates sont noires , velues, avec les tarses bruns. De la oétiécboh de M. Dejean, qui l’a trouvé en Dalmatie , et l'a depuis reçu d'Allemagne. 2. Drize 4 cou FAuvE. PI. 15, fig. 24. Drilus fulvicollis. Des. (Cat. des col., p. 39.) Drilus ater, thorace , antennis Met Julvis. — Long. 2. 1 +: Il ressemble entièrement au D. ater, pour la! forme du corps et des antennes; mais son corselet, ses antennes, ses pates et son écusson sont d’un rouge fauve, on voit sur le milieu du corselet trois petites taches brunes disposées en ligne droite, dans le sens de sa largeur. Cette jolie espèce n’existe que dans la collection de M. le comte De- jean , il en a trouvé deux individus en Dalmatie, dans les environs de Cattaro. f D * Explication de la Planche 15. Fig. 1. Nymphe du Drile femelle considérablement grossie. Fig. 2. Tête et prothorax de la nymphe, vus en dessus et en avant; on distingue les yeux, les antennes et les parties de la bouche. Fig. 3. Enveloppe de la nymphe du Drile mâle, elle est remarquable et tout-à-fait distincte de celle de la femelle par le fourreau des élytres et la gaîne des antennes. Fig. 4. Drile femelle de grandeur naturelle. Fig. 5. Antenne de la femelle , vue de profil. (461 ) Fig. 6. Pate postérieure A. , vue supérieurement , B. vue de profil. Fig. 7. Tête de la femelle vue en dessus, pour montrer la lèvre su- périeure c. attachée à un chaperon linéaire et à peine visible. aa. Yeux, bb. antennes coupées, dd, mandibules. Fig. 8. La même vue en dessous. Les mêmes lettres correspondent aux mêmes parties. L'insertion de la lèvre supérieure au bord du cha- peron est très-visible dans cette position. Fig. 9. Mandibule gauche de la femelle. Fig. 10. Portion de la bouche de la femelle , vue en-dessous. aa. Yeux , ee, mâchoires avec leur lobe terminal poilu, et leurs palpes de quatre articles. f. Lèvre inférieure en forme d’écusson renversé , elle sup- porte la languette g., qui donne attache à deux palpes’ coniques de trois articles. Fig. 11. Lèvre supérieure du mâle attachée à un FER linéaire. Fig. 12. Mandibule du mâle, Fig. 13. Portion de la bouche du mâle; les lettres D Etes A7 à celles de la bouche de la femelle; les trois articles formant les palpes labiaux sont séparés entre eux par des intervalles membra- neux très-étendus , À. menton. Fig. 14. Antenne du mâle, vue de profil. Fig. 15. Canäl intestinal d’une femelle. a. Œsophage plissé et abou- tissant à un jabot plissé aussi han qe ce. ventricule chyli- fique ou estomac alternativement renflé et rétréci ; dd. canaux bi- liaires rompus; e. intestin granuleux ; f. cœcum ; g. Le: A. sorte de valvule à six divisions, qu’on observe à l’ouverture du jabot dans le ventricule chylifique ; B. portion d’un vaisseau biliaire rempli de matière grumeleuse ; C. portion de l'intestin granuleux, grossie au microscope de M. Selligue et faisant woir sa structure. . Fig. 16. Canal intestinal du mâle ; les lettres correspondent à celles de l'appareil digestif de la femelle ; h. segment supérieur du dernier anneau abdominal. Fig. 17. Système nerveux du Drile femelle mis à découvert par l’a- blation de toutes les autres parties du corps. Fig. 18. Organes générateurs d’une femelle encore vierge: aa. les , ovaires en grappes ; c..canal commun ou oviducte ; d, vésicule copu- latrice vide; e. petite glande sébacée ; A. tubes ovigères excessive- ment grossis, afin de montrer leur forme et pour faire voir leur mode d'insertion à la membrane de la tige des ovaires aa. Fig. 19. Portion de l’appareil générateur d’une femelle ayant eu l’ap- proche du mâle; aa. les ovaires coupés ; e. la petite glande sébacée; | d. la vésicule copulatrice, laissant voir à travers sa paroï le pénis (462 ) charnu du mâle J; qui ue avoir pénétré dans son intérieur a été rompu. Fig. 20. Organes générateurs du mâle ; aa. testicules ; bb. canaux: dé- férens; cecc. vésicules séminales; d. “caral commun ou éjaculateux aboutissant aux pièces ‘copulatrices; E segment inférieur du dernier: anneau dé l'abdomen , récevant l'apareil: copulateur ; A, portion de l'appareil générateur pour montrer l'insertion des vésicales sémi- uales et celle des canaux déférens à à la base des s plus petites vésicules, Fig. 21. ‘Appareil copulateur ; rh L la base, sorte de cupule à laquelle Û “insèrent deux espèces | de. pinces bb. ; à Ce pièce moyenne creusée à à sa partie supérieure d'un canal qui contient le pénis. | À. Pièce moyenne vue en dessous et de face ; C. la même. de trois quarts, B. la même de profil. Fig. 22. Drilus | Aavescens mâle. Fig. ‘23. Drilus ater mâle. à Fig. 24. Drilus fulvicollis mâle avec son ma fort grostie « et autrait. _ Aota. Les figures | de cette plänche, à l'exception de la fig. 4: sont toutes grossies ; les traits du canal intestinal du. mâle, et de Ja femelle » indiquent leur longueur , la tête étant comprise. Ceux qui sont doubles et placés auprès des mâles, donnent les limites du maximumet du miz rümum de Jeur IR: 2 | 4 ji Rss d ki ‘ Recarsrcnes anatomiques. sur les CARABIQUES. el.sur'. plu- sieurs autres insectes nn. Par M. Léo Dürotk, Bontdr Médecin , érès dut de la ‘société Philomathique de Paris » etc. be vous (Présentées à Fe Pa des Sciences, au mois de mai ï fn 4 « L'hritiie n’est pas bien connu quand on ne » Pétudie que dans l’homme. » Cuvier (Leçons manuscriles d’ Anatomie comparée. de 1801). C'ésr un des traits remarquables de l’espèce humaine que d’être toujours avide de nouveauté, et c'est ice puis- sant, cé noble aiguillon qui lui fait à chaque ‘instant agrandir le domaine de ses connaissances. Long-temps « ( 463 ) l'étude des Insectes se borna à l'appréciation de leurs traits extérieurs , à des tentatives de classification , et à l'établissement d’une nomenclature. ‘Ce travail devait né- cessaisement précéder tous les autres, et il était indis- pénsable d’en poser les bases avec solidité. M. Latreille a porté au milieu de ce monde immense des êtres inver- tébrés le flambeau de la méthode naturelle , et c’est de lui que nous tenons le fil d'Ariane pour nous y conduire. Son ouvrage, fruit d’une philosophie ‘éclairée , d’un sa- voir profond , d’un tact exquis et d’une rare opiniâtreté dans les recherches, est d’une importance inappréciäble et bien voisin de la perfection. Depuis un demi-siècle environ, l’arène des investigations anatomiques s’est plus particulièrement ouverte, et l'œil curieux du natura- listé , après s'être long-temps reposé sur les merveilles de l’organisation des grands animaux, a senti le besoin de s’armer de la loupe et du microscope , pour pénétrer les entrailles mystérieuses de ces petits êtres à sang blanc dont il n'avait jusqu'alors envisagé qué l’élégance et ‘la prodigieuse väriété des formes extérieures. L'étude de la structure intérieure des Insectes paraît, au premier aperçu, ne devoir être que l'objet d’une pi- quante curiosité. La distance énorme qui sépare les Animaux invertébrés des Mammifères | à la tête desquels se place l'homme, , semble d'äbord repousser l'idée d’une application très-utile de cette connaissance. Mais Yobservateur philosophe sait rattacher les petites choses aux grandes, remonter à leur source commune, mettre en évidence le fil de leur dépendance mutuelle , et s'é- léver ainsi à des principes d’une conséquence généfale. L’anatomie entomologique contribuera, n’en doutons pas , à éclaircir quelques points obscurs ou douteux de ( 464 ) la physiologie humaine, Elle nous fera voir une admi- rable simplicité d'organes présider à l’exercice d'impor- tantes fonctions qui, dans les animaux à sang rouge, exigent un appareil d’une complication souvent déses- pérante. Elle nous mettra à même d'apprécier avec plus d’exactitude la part plus ou moins directe que prennent à ces fonctions les divers tissus qui constituent les or- ganes, de poursuivre l’organisation jusque dans ses der- niers retranchemens , et d’en isoler, d’en saisir les élé- mens. La dissection des Insectes m'a fourni aussi l’occa- sion de constater la valeur de plusieurs caractères pure- ment entomologiques , de dissiper quelques incertitudes sur la distinction des sexes, et d'ajouter quelques traits à ceux que l’on doit déjà à l’étude de la bouche, des an- tennes , des pates pour l'établissement des familles et des genres. Mes recherches sur ce point m'ont procuré la satisfaction de me convaincre que la méthode entomo- logique de M. Latreille se trouve en général dans une harmonie parfaite avec les faits anatomiques. Notre illustre académicien semble avoir deviné à la physio- nomie de ces petits êtres l’ordre que la nature a adopté dans la combinaison des organes intérieurs. Malgré les travaux. recommandables de Syrammer- dam, de Malpighi, de Réaumur, de Lyonnet, qui, les premiers, ont défriché le vaste champ de l’anatomie des Insectes; malgré les recherches importantes de M. Cuvier qui , de nos Jours, a retrempé le goût de cette intéressante étude ; malgré les ouvrages de MM. Com- paretti, Ramdohr, Tréviranus, .Gaede, . Sprengel, Marcel de Serres, Dutrochet, Audouin :et Geoffroy de Saint-Hilaire, qui ont, considérablement , ajouté aux faits déjà publiés sur cette matière ;. l’entomoio- (465 ) imie , Wu. l'immense variété des animaux, qui en font l'objet, est’ cependant, à peine ébauchée. Il me semble que! c'est envisager sous un, point de vue peu',philo- sophique. les. progrès . d’une science encore naissante}, que d’étéblir des: règles générales ; sans possédér! ui. nombre suflisant. de faits. bien , constatés. Quelques auteurs trop :empressés , trop jaloux : peut-être de, voir leurs ouvrages former: époque, ont. malheureusement violé ce. principe. En se.laissant entraîner à l’impru- dente manie, de généraliser , on imprime une, direction vicieuse à l'esprit d'observation, et on expose la science à des pas rétrogrades.. Je. développerai . dans le cours de mon travail les preuves .de;.cette assertion.' Ce n’est point ici le lieu de multiplier ces considérations géné- rales qui se presseraient en. foule sous ma plume, et que je résérve pour un ouvrage moins -circonscrit; dont je rassemble les. matériaux. 1ly a déjà, plusieurs années que mon travail diet ré- digé , maïs sur un plan beaucoup plus vaste, puisqu'il offrait l’ensemble de mes, investigations anatomiqueg,sur les Insectes de tous les ordres. De nouvelles dissections m'ont ensuite obligé, vu l'abondance des patriquxs à restreindre ce, plan ét: à me _borner, à l'expositi de ce qui concerne, les Coléoptères seulement. Je, ais offrir sur cette classe d'Insectes un assez grand, nombre de. faits, que jescrois solidement établis €t que j appuie de, figures dessinées avec un. soin particulier par, moi- même. | Cette richesse SPPAFeNIS, d'observations... assez rigoureusement déterminée , ne m'a pas. cepgndenk ébloni, et j'avoue que, malgré le désir que j'en avais d'abord conçu , je ne me crois pas : autorisé à exposer, d'une ma= nière générale , et comparative , les traits anatomiques Towe Il. ; 30 (466 ) des divers appareils d'organes propres à distingüér entre elles les familles. Je pourrais tout aù plus m'éléver à ces généralités ‘pour ce ‘qui concerne l'ordre des Coléop- tères et la tribu des Carabiques. ‘Un ‘architéete plus -habilé et plus instruit que oi, ütiliséra sans doute À l'avenif{ines matériaux ;'ét je né régarde pas éomimie te sine péu | Hp celle de coôpérer ainsi à l'édifice ce but; ét, en attendant que les faits soient assez nom- breux pour être ‘coordonnés en règles générales , je présentérai inéeséimmerit dés! récherchés' anatomiques semblables sur les Orthoptères ; les Névroptères , les Hy- ménoptères ; | les D À D na Die tères , été. : Mes olisérvations ahatomiiqués sûr les CaPbifies for ment le fond principal de cé Mémoire. J'ékpôserai, par conséquent , plus en détail‘cë qui éoncérne és Insectes dé cette famille placée, avéc raison , él! tété de Fordre des Coléoptères. A T'aticlé de ‘chaque organe où! de-cha- ques appareil organique, jé ‘parlérai des différences de configuration, de hômbre ou de sudtéure obsérvéës, dans les autrés Céléoptères strhis À monstalpel. Les déssins qui accéinpagnent thes desëri tiotis süppléetont sou- vent À céllés-ci , pour quelqués c détails, et éviteront Lo des répétitions qui grossiraient inutiléent ces pagés.” “Afin! dé inéttré l’ordte ‘Ebhyenable dähs” ceuté éxpo- sitiôn , je passerai Suécéssiÿémént en révué, pour cha- qué’ appäreil organique, lés divisions du” re éntô- mologique , pablié pr. M. Latreillé dans l'ouvrage dé M. Cuvier, ayant pour Hitre ? Le Règne animal , distri- buë à’ après son vrganisation , ete. Autant qu il m'a été possible , j'ai choisi pour mes dissections les espèces les (( "46 } plus communes ; afin que les faits Éniôr dé ‘püissent être constatés par les zootomistes qui se. Hvreront à cette étude: si intéressante et. si. féconde en découvertés, Pour lever tous les doutes sur l'identité spécifique desAnsèctés disséqués ; et afin. d'éviter.le. reproche adressé à quel: ques naturalistes qui. noûs ont laissés. dans l'ignorance des espèces dont ils ent donné l'anatomie du décrit les mœur$, je consignerai dans. des motes-particulières , et, en quelque,sorte; étrangères au texte; le signalement de: leurs principaux caractères, quelques détails déscriptifs , et une courte synonymie. J'ai satlopté "la nomeñiclature. que M. le conite Dejean a suivie darts le: catalogue im. primé des Coléopières de son immeénsécollection: J'ai eu recours à cé saÿantpour ladéfermination rigoureuse:des: espèces. On sent ne je ne pouvais :pasrpuiser à une meilleure sQur£et 1 dat 201480 E bo ob toion: Pour procéder à à & dissections; j je.me suis: Lo à sime, plement borné à placer les Insectes. sur des planchettes: de Jiége, que je tiens horizontalement immergées, dans, de l’eau pure, et à démèler, à isoler; au moyenide styleis; ou d’ épingles, leurs organes flottans; J'ai eu l'attention ,; afin de n'être point trompé sur la position. et,les rapports respectifs des parties, de fixer l' Jusecte dans son attitude ( horizontale naturelle, fs. abus à ouvrir, parle, région dorsale. soude zu: mobs spee ti ua ) , FUN |GOLÉOPÈRES PENTAMÈRES. rorn { V1 sëdo Lt AIT \ D st rs up | Famille, en à eusb -19eents «4Carnassiens: : » ) A. CARABIQUES. 1,011, f\ sb AT U Mes, recherches sur lés Carabiques ont été faites à 80* (468 ) diverses reprises et à .des “ra différenten: sur lès espèces suivantes , savoir : : | : Carabus auratus', C. cancellatus ; C. 'catenulatus ; C. Pyrenœus ; Brachinus crepitans ; Aptinus displosor ; Cymindis humeralis ; Searites pyracmon ; Clivina äre- naria ; Licinus agricola ; Chlænius velutinus ; C. vestitus, C:tibialis ; Platinus angusticollis ; Anchomenus prasinus ; Agonum parum punctatum ; Sphodrus planus , S: ter- ricola ; Calathus' fulvipes ; Argutor'abaxoides; Abax striola ; Steropus madidus ; Pterostichus'parum punc- tatus ; Percus stultus ; Zabrus gibbus , Z .‘obésus ; Opho= nus sabulicola ; Harpalus ruficornis ; MH. binotatus ; H. æneus; “Stenolophus vaporariorum ; Elaphrus ri- parius ; Nebria arenaria, N. sera an Mir rte ; Omophron dinbatum. ) | Le premier de ces Insectes forme la base de mon tra- vail : ainsi c’est de lui que j'entendrai parler toutes les fois qu’à l’occasion de quelque modification anatomique , jé n'en sigrialerai pas un autre. D'ailleurs, il est le type essentiel dé la famille des Coléoptères carnassiers , qu a été l'objet plus spécial de mon étude. “Je vais eéxamitier , dans autant de chapitres distincts + lés organes de là digestion, de la génération, deg sécré- tions éxcrémentitiélles, de la respiration , le systeme ner- veux , et le tissu adipeux splanchnique. Enfin, je relé- guerai dans un appendice ou à l'explication des figures , quelques traits ou observations qui ne peuvent point se classer dans les chapitres précédens. CHAPITRE PREMIER. Organes de la digestion. Je ne comprends, sous cetté dénomination, que le (469 ) tube alimentaire et les vaisseaux hépatiques où bi- liaires. Je passe à dessein sous silence les organes de la mastication , et les autres parties de la bouche, pour ne pas grossir mon Mémoire de détails qui sont consignés dans les ouvrages d'entomologie. Les Carabiques se: nourrissant essentiellement de matières animales fraîches et molles , telles que larves, vermisseaux , etc., quand ils attaquent les grands In- sectes dont l'enveloppe est coriace, ils se bornent, comme j’ar eu occasion de m'en convaincre plusieurs fois , à ouvrir leur abdomen par les points les moins ré- sistans pour dévorer leurs entrailles , et surtout la graisse dont ils paraissent très - friands. Cette dernière circôns- tance leur a valu le nom anne: fol pe lequel Clairville. les a GE IR “ ARTICLE PREMIER. Tube. alimentaire. . Dans les espèces du genre Carabus, ce ‘tube à tout au plus deux fois la longueur du corps de l’Insecte. I a souvent moins d’étendue dans les autres genres de cette tribu. Un coup-d'œil jeté sur les figures que je donne de plusieurs d’entre eux , suflira pour apprécier les légères différences qui existent sous ce ‘rapport. On peut distinguer dans le canal digestif des Cara- biques Fæsophage , le jabot ou estomac proprement dit, le gésier, le ventriçule hyEque et hé à qui se divise en gréle et en gros. $ I. OEsophage. — C'est un tube liudeuté ei neux, court, cylindroïde, qui traverse le corselet. IL offre souvent des rugosités par la contraction de sa tuni- que musculeuse. (470 ) $ LI, Jabot. — Ceue piemièré poché gastrique: est ainsi désignée -à! causel de son amalogié de position , de structure. .ét;.de! fénçtions ayeo l'organe :qui porte ce nom dans les: diseaux. Elle n'est: ainsi que estomac de la plupart des animaux qu'une dilatation de l'œso- phage ; et e'estsous :cette dernière-dénomination qu’on la-trotive :toujours. mëntionnée dans les ouvrages de Rämdobr: Le! jabot; forme! dans:tous les Carabiques et autres. Coléoptères. carnassiers une poche remarquable: Iest logé en grande partie-flans la poitrine: et princi- palement: dans li: portion: de celletei ; que M. Audouin distingué sous Le: nom de 'métathoraxs Sa texture :ests come: celle: dé, Fœsophage ; éssentiellement: muüsculo- imembraneuse: Sa forme, sonrvolure:: varient beaucoup selon sôn degré de plénitude. Dans l’étât de distention , surtout quand il est uniformément gonflé par de l'air, c’est un ballon ellipsoïde parcouru , dans le plus grand nombre des espèces } par” huit striés longitudinales sé- parées par des intervalles assez larges, plus ou moins cpnyexes, ; (qui lui donnent. une certaine ressemblance ave, un melon à à côtes. Wet fréquemment dans le Ca: rabus, auratus, il ne présente qu'une, courte dilatation. à sa parte postérieure. C’estainsiquele r eprésente la figure que j'en donne, Dans quelques CON MARÉES il est con- tracté d’un côté ;ret dilaté de l’autre ,. de manière qu'il semble alors que le jabot soit latéral. . Cette configura- tion, purement accidengelleter momentanée, en. a im posé à quelques zootomistes qui, ont, avancé que, l'es tomac de ces Coléoptères ‘était placé de. côté. Lorsque le jabot.est fortement.et uniformément resserré sur lui- même, ilioffre, à l'extérieur huit colonnes ,charnues , froncées en travers, et souvent granuleuses. Des plis. ( 47 ) sures longitudinales qui correspondent aux bandelettes extérieures, s’observent à sa surface interne. Je n’ai re- connu dans la Clivina et l'Omophron aucune trace de l'existence des rubans musculeux longitudinaux, Le __ jabot est ordinairement rempli de ce liquide brun, fé- tide et âcre, que les Carabiques vomissent lorsqu'on les saisit et qu'on les inquiète. M. Marcel de Serres, dans sa description de l'organe digestif du Scarites gigas (1), avance que l’œsophage est remarquable par sa longueur , et que son estomac n’est pas placé sur la même ligne que lui, qu'il est latéral, Ce grand Scarite est la même espèce que, le Scarites py- racmon de Bonelli. Je l’ai trouvé dans la plage maritime de Montpellier, et plus fréquemment encore dans celle de Valence en Espagne, où. j'ai étudié son anatomie. J'offre ici la figure de son tube alimentaire, Le jabot de l'individu que j'ai disséqué avait son axe dans la ligne _ de l'œsophage, ce qui confirme ma remarque émise plus haut sur la configuration accidentellement variable de cet organe. L'œsophage de ce Scarite ne m'a «point paru proportionnellement plus long due dans les autres Carabiques. S IL. Gésier. GE ent sphéroïde dans les plu grandes espèces du genre Carabus'; il est plüs rapproché de la forme oblongue dans le Carabe des Pyrénées, dans les Farpales etautres petits carnassiers de cette famille, Quelquefois il se rétrécit en arrière en une sorte de col, ainsi qu'on de voit dans le Cymindi , quelques Chlænius , les Zabrus , l'Omophron. Dans tous les Carabiques, id (1) Observations sur lés re des diverses dose du tube intestinal des Insectes , p. 63: | ( 472 ) est lisse et glabre en dehors, brusquement distinct par un étranglement et du jabot qui-le précède ,-ét du ven- tricule chylitique ‘qui le suit. Ramdohr l'appelle esto- mac à replis. H a une consistance presque cartilagi- neuse, et par la pression il annonee de l’élasticité. Sa configuration est peu variable. Son enveloppe exté- rieure est un pédicule charnu dont le tissu est serré. Ses parois internes sqnt armées d’un appareil admirable de trituration , qui rappelle celui de l’estomac des Crus- tacés. Cet appareil consiste pour les Carabus auratus en quatre pièces principales oulames oblongues , brunâtres, de consistance cornée, mobiles sur leur base qui est musculeuse, séparées par autant de gouttières profon- des. Le fond de celles-ci se relève dans le milieu en une arête pareïllement cornée où aboutissent des soïes poin- tues qui en forment une sorte de brosse. Les lames prin- cipales sont échancrées à leur extrémité antérieure ;, et forment par leur connivence une valvule dont l'ouverture en ervix correspond au jabot. En arrière elles sont de même que les arêtés intercalaires, d’une couleur plus foncée, d'une consistance plus décidément cornée, et, lors- qu'elles sont privées de toute humidité, l'œil armé de la loupe y découvre de fort petites dents acérées , embri- quées et mobiles. Les"pointes postérieures de ces lames forment un godet ou valvule conique, dont le sommet s’'abouche dans le ventricule chylifique. Dans la NVe- bria arenaria ces mêmes lames internes du gésier sont formées chacune de deux triangles confluens par leurs sommets , et elles alternent avec un empilage de dents à pointes de lancette. L'appareil de trituration du gésier présente dans les. autres Carabiques une structure qui ne diffère de .celles. (473) Dh que je viens de mentionner que par des modifications qu'il deviendrait oiseux de signaler. $ IV. V’entricule chylifique. — J'avais d’abord désigné cet organe sous le nom d'estomac papillaire, à cause dés papilles plus ou moins développées dont il est hé- rissé dans tous les Carabiques sans exception, et dans plusieurs autres familles d'insectes. Mais réfléchissant ensuite que cette portion du tube alimentaire recoit, dans tous les insectes en général , les vaisseaux biliaires, et qu'elle remplit dans tous la même fonction, je me suis permis de lui imposer une dénomination qui exprimät ce dernier trait physiologique et qui devint d'une appli- cation générale. Le ventricule chylifique correspond et par sa position et par sa fonction au duodéfum des animaux d’un ordre supérieur , et peut-être conviendrait-il pour ceux-ci de substituer à ce dernier nom, qui n’exprime qu'un caractère vague et insignifiant, celui que j'ai adopté pour les insectes. Quoi qu’il en soit, c’est l'organe où la pâte chymeuse , mêlée avec des liqueurs spéciales et convenablement élaborée, s’ÿ convertit en chyle. Ram- dohr le désigne sous le nom d'estomac, M. Marcel de Serres et d’autres zootomistes sous celui de duodenum. Le ventricule chylifique des Carabiques a une texture délicate, molle, expansible, très-facile à déchirer. Sa forme et sa capacité variént dans quelques genres et aussi suivant son état de plénitude. En général ilest conoïde ou cylindroïde. Il est renflé à son origine et insensiblement rétréci en arrière,en un conduit tubuleux dans les véri- tables Carabus, le Cymindis, Va Clivina et un petit nombre d’autres genres. Ce renflement est sphéroïdal et bien circonscrit dans la Nebria arenaria et V'Elaphrus , Carabiques qui ont à peu près le même genré de vie et (474) qui dans une classification naturelle doivent , avec l’Omo- phron, terminer la tribu des Carnassiers terrestres. La longueur de ce ventrieule présente dans les divers genres des différences notables. Quelquefois il est assez allongé pour faire ou une circonvolution sur lui:mème comme dans le Scarites, le Zabrus obesus , l'Harpalus binota- tus , ou une simple courbure , une anse comme dans les Carabus , V Agonum , V'Argutor, V Abax, le Steropus, la Nebria arenaria. W est presque droit et bien moins long dans le Brachinus, V Aptinus , le Cymindis , la Cli- vina, les Chlænius, le Platynus, les Sphodrus , lEla- phrus, là Nebria brevicollis et surtout l'Omophron. Par ce trait anatomique ainsi que par sa forme, sa physiono- mie et ses habitudes riveraines, ce dernier Coléoptère offre de l’analogie avec les Drytiques placés en tête de la tribu des Carnassiers aquatiques , et par conséquent suc- cédant imnrédiatement dans l'échelle entomologique au genre Omophron qui, suivant moi, doit terminer la tribu des Carnassiers terrestres. Le ventricule chylifique se termine postérieurement par un bourrelet plus ou moins prononcé autour duquel s’insèrent les vaisseaux hépätiques, et qui présente intérieurement une valvule, un véritable pylore. Les papilles qui forment au Cu chylifiqne une villosité extérieure sont plus ou moins saillantes non- seulement suivant les genres et les espèces de Carabiques, mais suivant la région de cet organe qu'elles occupent. Dans les quatre espèces de Carabus soumises à mon scal- pel, la portion antérieure et renflée du ventricule a ces papilles allongées , tandis que dans le reste de son éten- due elles ne se présentent que sous la forme de granu- lations. La Clivina, V Agonum , V Elaphrus » les Nebria, (47 ) l'Omophron les ont remarquables par leur grosseur et leur forme conoïde ou turbinée. Elles sont courtes et serrées entre elles dans le Soarites, aüssi courtes:, mais bien moins pressées dans les Zabrus. Vous les trouvez grèles et d’une longueur uniforme pour toute l'étendue du ventricule dans les espèces où €e dernier organe ne présente pas à son origine de renflement bien marqué ; comme le Brachinus, V Aptinus, Ve Licinus ; les Chlæ- nius ,; le Platinus , Y Anchomenus, les Sphodrus, Gala- thus, Abax, Steropus ; Ophonus, Harpalus , ete. Observées au microscope, les papilles se présenterit en général sous la forme de bourses conoïdes semblables à des doigts de gant et s’abouchant dans la cavitéaventrieu- laire.. Elles sont le plus souvent:renflées: à leur base; et leur extrémité est tantôt droite tantôt flexueuse ; carac- tères exprimés par des figures qui me dispensent d’autres détails. Au travers de leurs parois pellucides on aperçoit des atomes alimentaires brunâtres. Des trachées d’une finesse que la lentille rend à peine sensible ; forment un encheyètrement à la basé de ces papilles et le plus sou- vent.une bordure à chacune d'elles. M. Marcel de Serres , entraîné par des idées préconçués sur l'existence de deux ordres de vaisseaux hépatiques dans les Insectes, désigne les papilles ou villosités du ventricule chylifique sous la dénomination tout-à-fait impropre de vaisseaux hépati- ques supérieurs. $ V. Intestin. — 11 Son Hans son: origine après.le bourrelet où s’implantent!les canaux biliaires. Sa longueur présente quelques légères variations suivant les:genres. Il m'a paru proporüonnellement. plus, long dans les véritables Carabus , le Brachinus et le Licinus, que dans les autres Insectes de la tribu, Sa portion gréle ( 476 ) correspondant au jéjurum et à l’iléon des animaux supé- rieurs, est filiforme dans tous les Carabiques, courte , parfaitement glabre à l'extérieur, tantôt vide, tantôt plus où moïns remplie d’un liquide excrémentitiel. Un renflement ovoïde ou oblong fait suite à la portion grêle du tube intestinal et forme l’origine du gros intestin. Cette dilatation, constante dans les Carabiques et dans la plupart des Coléoptères, représente par sa position, comme par sa structure, lé cæcum, et c'est sous ce nom que nous la désignerons dorénavant. Ramdobr , ainsi que M. Marcel de Serres, l’appellent à tort rectum. Dans le plus grand nombre des Carabiques que j'ai étudiés, le cœcum est semblable au jabot par sa grandeur, sa con- figuration et sa texture. Comme ce dernier il est variable pour sa forme suivant son degré de plénitüde, et parcouru longitudinalement par huit bandelettes musculaires. Je n'ai point trouvé celles-ci sensibles dans la Clivina , les Chlænius , V'Omophron. Le premier dé ces trois petits Carnassiers m'a paru remarquable par la longueur de son cœcum et la brièveté de l’intestin grêle. Cette con- formation était-elle accidentelle dans l'individu dont j'ai figuré l'appareil digestif? Le cœcum du Stenolophus est globuleux, quand il est rempli d’excrémens. Les parois du cœcum présentent intérieurement , au moins dans les grandes espèces, des plis, des sillons, des anfractuosités, des valvules en un mot, destinées au séjour du résidu fécal. Celui-ci est une sorte de bouillie de couleur cannelle. Les deuxespèces de Zabrus dont j'ai étudié l’anatomie, présentent dans la texture du cœcum un trait qui, jusqu’à ce jour , me parait leur être exclu- sivement propre , non-seulement dans la tribu des Cara- biques, mais encore dans tous les Coléoptères. Cet organe ( 472.) offre vers son origine six espaces ovales oblongs ,, placés sur une même ligne circulaire et circonserits chacun par un filet brun , sétacé , d'apparence cornée. On retrouve une organisation semblable dans le cœcum de quelques hyménoptères , notamment dans celui de la Xy/ocopa violacea. | Le rectum est fort court et diffère du cœcum dont ïl est la continuation, parce que sa pannicule charnue n’est point valyuleuse. La texture du tube alimentaire do Carabiques et des Insectes en général offre , ainsi que dans les animaux des ordres supérieurs, trois tuniques distinctes. L'une ex- terne paraît membraneuse ; l’autre intermédiaire est mus- culeuse , et ses fibres ont des directions variées souvent mème opposées , car il y en a de longitudinales, de cir- culaires et d'obliques. La troisième tunique ou l’interne, est muqueuse. Elle adhère faiblement à la seconde, et il n’est pas rare que lorsqu'on fait sur cet organe une inci- sion qui ne d'intéresse point, elle s'échappe au-dehors en faisant une hernie plus ou moins considérable: 1! Je terminerai ce qui concerne le canal alimentaire des Carabiques par quelques considérations physiologiques sur la fonction digestive. Ces Insectes à l’aide de leurs grifles , de leurs mandibules, de leurs mâchoires, saisis- sent, déchirent, broyent la matière alimentaire. Çelle- ci parvenue dans Je jabot y est soumise, à raison’ de la texture éminemment musculeuse et contractile de cette première poche gastrique, à une actiôn coîmpressive qui en dissocie les élémens et la réduit en une pulpe liquide. Cette dernière a , dans la plupart des Carabiques, une couleur noïrâtre et une odeur fétide. M, Marcel de Serres pense que.ce liquide n’est jamais que de la bile, La si- |! ‘ ( 478 ) tuation des vaisseaux Biliaires à l'extrémité du ventricule chylifique, par conséquent bien loin du jabot et au-delà des valvules du gésièr , a couleur du liquide , la facilité et abondance avec lesquelles ilest vomi, sont peu fa- vorables à cette ophion. L'organisation intérièuré du gésier offre en miniature l’image de certaines machines destinées à broyer et à moudre ; et ‘ce sont effectivement là les fonctions de cet organe. Lé lames cornées dont il est armé, mises en jeu par les muscles sous jacéns, ba- chent imcessamment la substincé nutritive qui, rétom- bant dans les gouttières intercalaires , Le “éprouve de nouveau l'action comminutive des arètes déntelées. En- fin , les pointes conniventes qui constituent la falvule pylorique ne laissent filtrer dans le ventricule chylifique qu'une pâte fine et bien éliborée. La délicatesse toute particulière de la texture de cé dernier: Je notiBré pro- digieux de ramifications trachéennés qui entourent et le’ pénétrent , Sa situation à la'suite du gésier, Tout Séhi: ble porter à croire que c’est dans cet organe qué s’opére l'acte Hnportant de la chylification. M. Cuviér considère les papilles , ‘ou, pour me servir de son expression , ‘les villositésde ce RES commé des tubes suceurs qui à as pirent dañis la cavité abdominale un liquide qui rémplaté, dans les Ænsectes; le suc gastrique des animaux des classes supérieures. D'aprésles fonctions que } ‘attribue EU ventricule chylifique, fonctions déduites de sa position et de sà structure anatomique , il est évident que je ne par- tage point l'opinion de cet illustre naturaliste. Jusqu'à à ce que de nouvelles réthérchés ‘m ’aiént mis à même de changer ou de modifier ma manière de Voir sur ce point de physiologie , je né puis considérer ces papilles que comme dés valvules bursifôrmes , dans lesquelles les sucs | : | ("479 ) alimentaires après avoir éprouvé par le concours simul- tané de leur séjour, de leur mélange avec la bile et de l'action vitale ; une élaboration qui les convertiten chyle, sont d’abord admis, puis sans doute exhalés pour accom- plir l'acte de la nutrition, Et, pour le dire en passant, les papilles ventriculaires des Coléoptères me paraissent avoir une grande nage" de structure et de fonctions avec celles bien moins nombreuses’ , mais infiniment plus vastes, qui entourent lé gésier des Orthoptères et que quelques zootomistes ont considérées les uns comme des ‘estomacs , les autres comme des vaisseaux biliaires supérieurs. Cette dernière opinion admise, et sinon créée du moins généralisée par M. Marcel de a me pa- raît insoutenable. Remarquons que dans plusieurs In- sectes du même genre, ces papilles existent dans les uns et manquent dans les autres, que quelquefois lorsqu'elles sont couries elles s’effacent par une grande distention de l'organe ; que dans quelques circonstances ,.commie par - exemple dans le Lampyris’; elles sont remplacées par de simples boursoufilures ; ‘qu'enfin , il est un très-granül nombre d’Insectes de toutes” ele classes qui én sont ab- solument privés. 4 Je vais ériobte 6 maintenant , das lsédre de la elaséif- , cation entomologiqué , les variétés de configuration et de structure du tube aliméntaire dans és diverses familles d'insectes Coléoptères , Fe aux + Certes et dont j'ai fait la dissection. RANCE ( La Suite au prochain numéro. y “Explication des Figures. Planche XX. Fig. 1. Appareil digestif du Casapus AURATUS, médiocrement grossi. ( 480 )) a. Tête et parties de la bouche ( celles-ci sont d’une grandeur dis- proportionnée ). HA b. OEsophage et jabot suivis du gahe c. L, FRS d. Ventricule chylifique; ee. vaisseaux hépatiques ; f. intestingréle. £: Co cum ; hh, appareil des sécrétions excrémentitielles ; À. dernier segment déras de l’abdomen de la femelle. Fig. 2. Gésier de cet insecte renversé de manière à mettre re éidéfée sa contexture interne; considérablement grossi. | Fig. 3. Portion du ventricule chylifique du même, vue au microscope. On y voit la forme et la disposition des papilles. Fig. 4. Une de ces papilles isolée, sonde ncal grossie, avec la trachée qui s’y distribue. Fig. 5. Appareil digestif fort grossi de l'Arrinus pispcosor. a. Jabot gonflé par de l’air; b: gésier; c: ventricule chylifique ; dd. . vaisseaux hépatiques ; e. intestin gréle suivi d’un cœcum contracté ; f. appareil des sécrétions FAPARAUHANES, g- dernier segment dorsal de l'abdomen. Fig. 6. Appareil digestif fort grossi dû Scarires ANNE jabot dilaté; b. gésier ; c. ventricule .chylifique ; dd. vaisseaux hépati- » ques “essai e. intestin gréle ; : cœcum. Fig. 7. Appareil digestif Fort grossi du Czrvrwa ARENARIA. a. Jabot gonflé; b. gésier ; c. ventrioule chylifique; dd. à vaisseaux hépatiques; e. cæcum allongé précédé d’un intestin grêle fort court ; J: dernier segment dorsal dé l'abdomen: 1 4 lion» Fig. 8._Appareil digestif fort grossi du Cuzæniÿs VESTITUS. ‘4. J'abot dilaté:; b. gésier dégénérant en arrière en un @ol; c. rventri- cule chyli qhes dd. vaisseaux ‘hépatiques tronqués : e. intestin gréle court dégénérant'en un cœcum allongé ; sŸ: appareil des sécré tions éxérémentitielles ;\g. dernier: segment dorsal de: l’abdômen de la femelle: avec, des crochets vulvaires ciliés. Hédorées 1ceità Fig: 9. Portion considérablement grossie du yentricule chylifique afin de mettre en évidence la forme des papilles qui sont renflées à leur base. & PAT Fig. 10. Appareil digestif fort grossi du SpHonrts TEnRrcoca: | {10 a. Portion de la kête et antennes, ke troisième, article. de celles-ci est plus long que le premier. e. Jabot; ç. gésier. d. ventricule chytifique ;.€e4 vaisseaux hépatiques PAR J. intestin gréle suivi d’un cœcum oblong; gg. appareil des sécrétions excrémentiticlles; h.: dernier segment dorsal de l'abdomen. ” ’ no! re | à de { 48x ) don XXI. j Fig. : 1. Appareil digestif fort grossi du Srrsôros manmus it" 7! js Téia nues Ven:antenneé et. les parties ‘de 1 ‘bouéhe { tes fortes, édentées ; labre tronquéxvilié; derniér afticle des pulpes allongé, cylindroïde , Geste # antennes assez snpan es: nr xd mo- miliformes!, !: à es) b. Jabot dilaté ; c. gésier STRESS de lambeaux adiped® épiploi- ques , et suivi du ventricule chylifique ; dd. vaisseaux hépatiques tronqués; e. intestin gréle suivi d’un cœceum à parois froncées ; ff. appareil des sécrétions exerémentitielles; g: derñier segment dorsal de la femelle et crochets vulvaires. Fig. ». Appareil digestif fort growsi"dà Zabnos cuis. a. Tête avec les antennes êt les parties de la bouche. Région occipitale . grosse ; ‘labre presque, carré; assez grand ;1cihié ; dernier article _des palpes cylindroïde ; mandibules robustes , édentées} antennes léourtes, 1 article plus gros, le 3° plus long, les autres presque, [:moniliformes ; ‘yeux petits, 6bronds ; péu saillans. # Jabot en partie dilaté et en partié contracté; d. £ésier dégénérant en un col ; ; d. ventricule chxlifique à, papilles courtes; ee, vaisseaux ed 2 > Cr tronqués ; 3 f. intestin gréle, suivi, : dur Cœcum ; 88: APPA- reil des sécrétions excrémentitielles La grappe des utricules sécré- ‘rtoires manque ; ! dérnieriseguiént dorsal de l’iBéorien ‘de la femelle, avec les crochets vulvaires ; ceux-ci ovales , obtus , munis de deux pois. roides. 4 not onpefriq Fig. 3. Appäreil digestif fort grossi du Hanrazus RUFICONNS. cel >, Tête avecila base des antennes et les parties de la bouche : b. jabot, …médiocrement dilaté; ce: gésier ; d! ventricule chylifique ; ee. vais- . seaux hépatiques tronqués ;.f. intestin gréle suivi du cœcum dilaté ; "gg. appareil des sécrétions excrémentitielles ; h+, derniers segmens ‘'dorsdux de l'Bdômen du’ mâle. “L'avant-dernier fort grand, ‘cou- / 12, "vert de points pilifères} le dernier trés-éthoit , comme Sivueux à pote à hord qui a quatre poils isolés assez dogs. : à 0: , Éig. 4 4: Appareil digestif fort grossi du HaRPALUS BINOTATUS.… "# Portio 60 e a tête; b, jabot contracté excepté à sa partie posté- -lirieutd; 6 éviér; 4! ventricule chylifique ; ee. vaisseaux hépa tiqués . tronqués x f, intestin gréle suivi du cécumi ; #4! appareil des sécré- it tions excrémentifielles ; h. dernien segment Apirel de l'abdomen de la femelle et crochets vubvaires PER Fig. 5. Appareil digestif fort grossi : 4 NEñRIA ARENARIA. A. Jabotirrégulièrerfent contracté ; 15. gésier; e. ventricule ue Tower Il. 31 ( 482 ) globuleux à son origine ; dd. vaisseaux hépatiques tronqués ; e. in- testin gréle ; f. cœcum. Fig. 6. Appareil digestif fort grossi du Nesnia BREVICOLLIS. -- a. Portion de la tête; b. jabot; et gésier; d! ventriéule chylifique ; renflé à son origine et hérissé de grosses papilles! conoides; ce. vaisseaux hépatiques ; f. intestin gréle; g. cœcum ; hh. appareil des sécrétions NH i. . dernier ne dorsal" de Tab RAP RS at D BAsttiNoN th ASS Lo/) in 106 : ur tr LE 87 , bi Sun. daf. OS DE: Sicu Fossiles; 4 ur à Par M LE néson Gi Cévma: : pur" do ci ! ati En AT UE Æ TT _ sage: naarelle. a Ware ses s énignies doat ôn est ME une st ER quand on Y' a nets SRE afre des problèmes dont lasolution. peut échäppér aux hommes les plus habiles’, et Étonrier ééperidant, par sa Li lorsqu” une "fois Te Hésard Ja fait découvrir. Ce De ce e nombre est an qpastioni dont) je vais: entretenir un. instant. l'Académie: ; mn 21905010 29° 997 2,,9) ame Depuis que l’on a reconnu Vpobies ‘de out nation précise des fossiles pour, l'histoire ‘du. globe, les plus savans. naturalistes s’ s'en sont occupés avec beaucoup d’ardeur, et.dans-les contrées. voisines des grândes villes, il est Bien peu de ms productions. qui n° aient. été recueil lies et ‘rapportées à à. leurs: classes ou à leursigenres. Ce | pendant il en restait ün aux environs de Paris qi faisait presque le’ searidale de la Béslogie. Les uns y cherchaïent quel de partie de dent; ; d'autres la: charnière de. quel- que, bivalve inconnue. ou, l'articulation de‘ quelque patte deretrabè ; mais personne n’était à assez Li de s son fige jy la Ki en pu ee Fair honneur d'en + Sade lusiods échéntilléns dé- ni «wo VL'19 _ 5 5 À Le | (483 ) terrés, les,uns à. Baines , près Magny, d’autres près de Mantes, d’autres à Grignon : d'autres près de Valogne. Leur, substance, est. calcaire et analogue ;à celle des coquilles. Maiselle est toujours.en partie cassée, et l'on ne, trouve aucuri échantillon qui me paraisse done ment rompu par tous ses bords: : : On y remarque toujours une-pointe , une sorte d'épine plus ou moins aiguë, plus ou moins comprimée. - D'un côté de sa base est une partie convexe, qui, lors- qu'elle n'a pas été trop mutilée, présente, des aspérités fort marquées; du çôté opposé s'élève une lame mince, demi-circulaire , redressée dans le sens de l’épine, striée en rayons ; et irrégulièrement dentelée à ses bords. Entre la base de cette lame redressée , et la partie con: vexe précisément sous la base de l’épine , est une conca- vité plus ou,.moins profonde, dont la face qui répond sous Jatpartie-convexe est marquée de stries concentri- ques , et a l'air de s’ètre prolongée au-delà de la cassuré, d'une, teste dont il n’est pas Por de né vus xs limites. Eels sont rs caractères chbéièon ; et l’on peut dire Mauss , des fossiles dont nous parlons. ‘0109 On observe ensuite plusieurs différences, dont les unes tiepnent au plus-ou moins de, mutilation ; mais, dont les autres , paraissent naturelles , et peuvent fournir en quelque sorte des caractères spécifiques. Ainsi l'épine est tantôt plus, tantôt moins aiguë, Lbste plus ou: moins comprimée ou trançhante , la convexité de sa base prend diverses courbures ; ete. Maisaucune de _ces différences n’est assez grande pour qu'on.ne recon- maisse pas la même structure fondamentale, et un corps unique dans son genre. L 3E" 258 < N\ ( 484 ) J'ai cherché en vain depuis plus de dix ans quel pouvait être ce corps, et je n'ai pas appris que les pérsonnes de ma connaissance qui se sont aussi occupées de ce pro- blème aient été plus heureuses que moi. Enfin il y'a px de jours qu’en travaillant à l’un des mémoires que j'ai lus dernièrement à l’Académie | sé ai trouvé par pre une solution certaine: AUX C'est l'extrémité ‘inférieure mntilée de ce qu'on ap- pelle communément los de la Sèche. | L'os de Sèche, tel qu'on le voit dans le commerce , est ordinairement privé des lames mincés qui forment ses rebords, parce que l’on n'a pas d'intérêt à préserver cetté partie inutile, des aécidens auxquels expose sa fragilité. 519. 00e 5 Lés anatomistes qui ont disséqué la Sèche ; se sont'oc- cupés de la structuré de sôn os , qui est fort curicuse , e: ont négligé les détails de sa SRE dont ne n sr t pas l’intérèt. : et Mais lorsqu'on retiré avec: soin cet os préteridu , d'üné Sèche bien entière, on reconnaît qu’outre ce grand corps formé de lames minces , réunies par de pétites colonnes creusés , il. a! des 'rebords qui achèvent de lui donner le caractère d’uné coquille. FR) - L'extrémité de ce corps de l'os, opposée à la tête , s’a- mincit'et se rétrécit ; sa pointe s'enfonce dans une conca- vité où les lames qui le composent se marquént par des stries transversales. Des côtés de cette pointe du corps, et des rebords de la concavité où elle se termine, naît üne JaméMosseuse , mince , qui se redresse et se relève uïi peu pour”former en! quelque’ sorté uné poupe de bateau ou de”chaloupe;'ét elle est striée én: rayons sur toute sa surface antérieure. de ( 485 ) . Derrière son rebord ; on-découvre une -épinelfért ai- guë , implantée sur la partie la plus convexe de la face postérieure du corps de l'os, laquelle est tout en- tière hérissée d’aspérités.: + Ainsi, l’os de la Sèche la plus commune, présente dans son extrémité opposée à la tête de l’animal rigou- reusement tous les caractères génériques qui distinguent les productions que nous examinons. Les seules différences consistent dans les proportions. Dans le fossile la convexité postérieure est plus saillante ; la concavité antérieure est plus profonde ; l’épine est courbée plus en arrière. Maïs il n’est aucun naturaliste exercé qui ne reconnaissé que, ce sont là de simples caractères spécifiques du même degré que ceux qui dis- tinguent entre elles les diverses espèces de nos fossiles. Par conséquent ces fossiles ne diffèrent de la Sèche qu’autant qu'ils diffèrent entre eux. Ils appartiennent donc à des espèces de Sèche , mais à des espèces différen- _ tes de la nôtre , et par-là se trouvent encore confirmées deux lois géologiques depuis long-temps énoncées. | . C'est que les êtres de ces anciens temps ; en diflérant de ceux d'aujourd'hui pour les espèces, se rapportent cependant aux mêmes classes, aux mêmes familles, et que la nature d’alors était astreinte dans ses combinai- sons d'organes aux. mêmes règles que la nature d’au- jourd'hni, | 35 se - Pl. on, fig. x et 2, rs de Sèche fossilés vus sous différens aspects. Sur des becs de Sècue fossiles. — Extrait d'une lettre _deM. Garzranvor , docteur-médecin , à M, ALExANDRE Rap sn Op Lunéville, 38 mai 1824. VAN < à RASE espèce (planche 22, fig. 3 à 14) ( 486 ) a la fOBime: d’un bec, dont la pointe est un pet récour- bée.'Le-dos présente trois lignes saillantes ‘qui sont réu- nies à la pointe, et dans ses intérvalles sont dés lignés de communication disposées obliquément et alternative ment. De chaque côté sont des expansions plus où moins aplaties javéc une ou déux lignes saillantes ; 'ét päral- lèles aux lignes latérales du dos on de la carène. La par- tie postérieure de ces becs est très-mince, èe qui faît qu'on ne l’obtient que très-rarement entière. Ba fig. 3 est celle qui présente ce fossile dans sa plus parfaite in- tégrité. La partie antérieure est épaisse ; elle. paraît ré- poser sûr une autre pièce qui la débordé et la recodvre mème en partie en se repliant sur elle. La partié inférieure ou le dessous , offre antérieure- ment une lèvre épaissè, sillonnée transversalement ‘et irrégulièrément , comme un corps qui aurait été plissé dans l'état mou. En arrière ‘se voit une cavité trianigu- laire formée par les deux iles” où expansions sole du bec; la surface en ést unie. De la pointe à la base les dus frands dé ces becs ont énviron vingt-cinq millimètres. Les deux ailes sont plus ou moins relevées. Il y en a qui sont tout-à-fait planes ; d’autres sont presque droites avec les côtés du dos (fig:rr). La Jargeur , prise à la pointé des ailes, est d'environ vingt millimètres. La base du dos les déborde ordinaire- ment (fig. 3). Îlest rare de les trouver régulières. Une aile est presque Labs sé grande que l’autre , indis- tinctement. “Ces corps n’ont aucun rapport Avec dés’ bécs d'oi- séaux. On les trouve toufours isolés dänt la Marne argi- leuse qui sépare les diverses couches de calcaire auquel ils : appartiennent. Ce qui m'a donné l’idée qu'ils pou- väient appartenir à quelque espèce dé Céphalôpode, c'est ( 487 ) qu'ils se trouvent coristamment enveléppés d'un matière noire ressemblant à de la suie ou bien à-du noir de fu- mée, mélangée avec de l'argile, Dans les-petites cavités ou intervalles formés par les/lignes du dos, on voit la matière noire plus pure, féndilléé, un peu brillante, semblable à de l’anthracite.. Dans la Marne’où ils sé trouvent, on voit quelquefois des espèces de nids où amas de cette substance noire plus ou moins mélahgée d'argile. On trouve encore , ais plus Pre ee ces bècs tout-à-fait adhérens à la pierre. La seconde espèce de ces fossiles (fig. 15 à 6. est dé: gnée sous le nom de bec de canard par les ouvriërs ) pour la distinguer de la première dont elle, diffère én effet, n'ayant: point la foriie d'un-bec. ‘La partie añté- rieure seulement ou le corps du fossile se rapproche uñ peu de la forme de la partie antérieure et supérieure dubec duSepiaoctopus.La partie postérieure ést aplatie et _ arrondie suivant la forme du bec du canard, Elle pré: sente dans! son milieu une saillie arrondie, vonitqué dont la pointe se trouve fixée au-bord supérieur dé là première partie, ét la base; aplatie ; va en s'élargissant former le bord postérieur... ob eR0 Ta . La face: inférieure présente a Dé en rélief “la figure d’un oïseau dont lés ailes’ sertient dévéloppées. Ces corps ne sont point réguliers, Quelquefois la partie antérieure .est très-grosse. et la postérieure trèsspetite. D’autres au contraire ont la partie postérieure large , et la partie antérieure peu développée et comme reCourbée. L’uné ou l’autre semble mème manquer quelquefbis est très-petite. Ils se trouvent également lactomipagnés de Ja même matière noire qe-lesprémiers becs. : | . Je ne, me; rappelle pas avoir:vu de becs de'Sèché ; ñi (_488 ) d'osou coquilles de ces animaux dans aucune dés col- lections de fossiles que j'ai été dans le cas de visitér: 1" Ona pris pour «des becs de Sèche, dit M: Bory de Saint-Vincent dans son Voyage souterrain à la montagne de-Saint-Pierre de Maëstricht, les valves recourbées et perforées des Térébratules.; les becs des environs de Lu- néville, n'appartiennent certainement pas à ‘ces’ co= quilles. Ces, becs de la montagge de Saint-Pierre de Maës- er figurés dans l'ouvrage de Faujas , ne ressemblent en rien à des becs de Sèche; ni aux becs fossiles de Lu- néville.. M.-Denys Montfort eroit que ce sont des ôsse- lets d’oursins. Ce n’est pas à moi à prononcer. Les becs d'oiseaux: pétrifiés, dont parlent Linné et Valérius, ne serajent-ils que des fossiles semblables aux nôtres ? ., Le terrain des environs de Hoœttingen est un calcaire coquillier , et il est probable que c’est dans cette même formation que M:-Blumenbach a trouvé'les becs dont il fait mention dans son: Ærchæologia telluris. Le terrain dans lequel se trouvent tes bécs de Sèche des environs de Lunéville, est un calcaire çoquilliér où se trouvent abondamment des Térébratules lisses et des Mytulites. On:y trouve aussi des Ammonites, depuis six pouces, de diamètre jusqu'à quinze pouces, très-aplaties, ressemblant à la figure que M. Denys Montfort a donnée de lÆmmonité mi-parti, vol. 4 de son Histoire Naturelle des Mollusques. Les autrescoquilles fossiles y sont rares. . IL existe probablement des becs de Sèche fossiles en d’autres: lieux, de -eette formation de calcaire’coquillier dont les Vosges sont entourées ; ce que jé tâchérai de vérifier en. parcourant ces terrains dans une plus grande ( 489 ) étendue. J'ai aperçu des ossemens' dans un calcaire semblable*à ‘sept lieues à l'est de Lunéville , et à dix lieues au sud. Il ne mañquerait que des observateurs sur bien des points pour y découvrir des fossiles rares et intéressans: Celui de Reéhaïnvillers, curieux par ses ossemens et par les becs que jy ai découverts, n'offre point de coquilles en aussi grand nombre, aussi variées, ni aussi bien conservées que celles de quelques terrains de la formation jurassique. | La caisse que j'ai l’honneür de vous adresser contient toutes les Coquilles fossiles (1) que j'ai pu observer aux carrières de Rehainvillers, depuis plusieurs années. Je n’y ai point trouvé d'Oursins, de Bélemnites ni dé Madrépores. À peu de distance , mais dans des terrains appartenant à la même formation , les fossiles changent. Les Ammonites de Gerbé%illers, de Moyen, à une et deux lieues de Rehainvillers, ont le corps plus arrondi; elles sont moins grandes, mais les articulations sont les mêmes ; elles ressemblent à celles dés Orthocératites. Note sur la Douve à long cou (Fasciola lucii) ; : Par M. Louis June , professeur d’Anatomie à Genève.| On ne tarda pas à découvrir en étudiant un seul Ver “intestinal que la partie systématique de l’histoire natu- relle devance rapidement celle dont l’objet essentiel est l'étude plus approfondie des êtres créés. Les naturalistes nomenclateurs: ont flans moins de vingt ans triplé le génre des Vers intestinaux, et plus que décuplé le nombre des espèces , sans que nos connaissances relatives à l’or- ganisation de ces animaux se soient à beaucoup près A. (1) Ce sont les mêmes que celles de Toulon, de Meisner (Al. Br.) | ( 490 ) accruëes dans la même proportion. Les détails Aniveris sur la Douve àlong cou, sans doute très-imparfaits,pouürtdient servir de preuve, s’il était nécessaire , à la justesdé de cette remarque critique. Le nom générique de Fasciola aété. donné par différens autetrs , entre autres par Linnæus , à certains Vers in- testinaux dont le corps généralement aplati quelquefois au. gré de l'animal, ressemble alors à un ruban (x). L'espèce dont je vais esquisser , l’organisation est connue sous les noms de Douve à long cou , Douve du Brochet (Fasciola lucii) (>). Bloch est de tous les auteurs dont j'ai eu connaissance , celui qui en a donné la des: cription Ja plus complète : il l'appelle Ver à doublé troù ( das Doppeltloch } : il dit que Linnæus/n’'a pas contiû cette éspèce, mais que Muller en a parlé, soit ‘dans son Prodrome de la Zoologie Danoise, n° 2518} soit aussi dans sa Zoologie Danoise, où il l’a figuré ; table 30, fig. 7 (3). La dénomination pue que Muller:a donnée à ce Ver pourrait faire croire qu’on ne le trouve que dans le Brochet; cependant on legercontre en aussi grande quantité dans la Truite : ceci prouve, en passant , que la méthode qui semble avoir prévalu de dofinér aux Vèrs intestinaux pour nom spécifique celui de l'animal. où.on les a irouvés la première fois, n'est pas exacte , et qu'elle pes mème souvént induire eh erreurs Lada L: à ci 1122: 1 7: mel 2 PLLL ZA ra: (x) & Corpus plañiuseulum ; poto duplici, rarius Solitario : » telle est la phrase que donne Linnæus au genre Fasciola ; il ajoute assez souvent à à" suite de la description des copéces : « An hujus generis : P» 11 M. 13 édit. ) "{w F. läncéblat , marine déphébdo crenato , colo mans téréti; ; telle'est la phrase épécifique. (Même édit. ) (3) Beytrag zur Naturgeschichte der Würmer welche in andern Thie- ren leben, pag. 534 de la Collection qui a pour titre : Beschaftigungen der péhiichén Gesellschaft naturforschender Freunde. Vierter Band, (4gr ) C’est surtou idans l’estomac du Bréthet, où dans les appendices aveugles (:cæéa ), improprement appelés mésentère , du canal intestinal de ce poisson. ; qu’habite la Douve à long cou : elle se loge entre les plis que forme la membrane interne de ses cavités. Souvent envé- loppé dans le suc épais et visqueux quirecouvre ces par: ties, il n’y a que les mouvemens de ce Ver et l’habitude de le-voir qui le fassent reconnaître: Il est rare qu'il n’y ait pas dans un Brochet quelque Douve à long cou , de- puis un jusqu'à-trente individus à la fois. e La forme de ce Ver est essentiellement cylindrique dans la partie antérieure du corps, comprise entre les deux suçoirs : sa couleur est d’un rouge brun dans les adultes , mais dans les jeunes individus élle est bedu- coup plus claire et présque transparente : la longueuf _varie depuis deux à six lignes : la progression de l’ani- mal , laquelle dépeud de la position relative des suçoirs ; est d'environ une ligne pour chacun des mouvemens progressifs qu'il exécute : sa démarche TER: un peu à celle des Chenilles arpenteuses. On ne voit bien les suçoirs de ce Ver, que lorsqu xl est couché sur le dos : ce sont deux trous’ circulaires ; dont l’un est à l'extrémité antérieure du corps , et l’autre au tiers ou au quart de sa longueür totale , à partir dé la tète ; ces trous sont entourés d’un bourrelet rus+ culaire, à fibres rayonnantes , dont la contraction plus _oumoins grande agrandit ou rétrécit d'autant les ouvèer- tures des suçoirs. _ SERRE AP UP RARE NA L'action . adhésive des suçoirs esk assez PRE pour qu'on, ne puisse arracher un de ces Vérs d’un endroit où il's'ést fixé ; qu'en employant ut céftäin degré dé férce :” quand la Douve à long cou veut se mOuVOIr ; ( 492 ) | elle fait d’abord lâcher prise au suçoir antérieur qu’elle porte ensuite en avant, en allongeant , autant que pos- sible, la partie de son corps comprise entre les deux su- çoirs ; le premier de ces suçoirs étant fixé, le postérieur lâche prise à son tour , et se rapproche de l’antérieur : non-seulement ce8 Vers s’attachent les uns aux autres quand on en met dans l’eau, mais ils fixent même leur suçoir antérieur sur quelque partie de leur propre corps, qui se trouve alors arqué ou recourbé. Si l’on plonge dans l’eau tiède quelques Douves à long cou, elles s’agitent, s’allongent, se contractent, et dans l'exécution de ces divers mouvemens , leur corps, aupa- ravant cylindrique , se développe et s’aplatit comme un ruban. Il semblérait donc que la forme de leur corps est à l'ordinaire cylindrique , car la chaleur propre des poissons qui recèlent ces Vers , excède à peine celle du liquide où ils vivent; et l’on sait que les poissons périssent assez promptement dans l’eau dont la tempé- rature est de vingt-cinq ou vingt-six degrés au-dessus de zéro , de l'échelle du thermomètre de Réaumur (1). Bloch dit que quelques-uns de ces Vers mis dans l'eau pure y ont vécu pendant huit jours, sans autre nour- riture : j'en ai conservé qui y ont vécu pendantun mois (du 14 février au 14 mars }) : le corps de trois d’entre eux, au bout de quatorze jours, avait blanchi dans la partie an- térieure seulement ; la couleur rougeûtre des autres s’é- tait un peu affaiblie : dix jours plus tard tous avaient tue ETES (1) La Douvé dela brebis (Fasciola hepatica), qui habite dans les veines hépatiques du foie de cet animal, a son eorps, au contraire, presque aplati comme une petite feuille d’arbre , mais courbé en demi- cornet. Ces vers sont cause, ou effet, de la maladie des moutons ap- pelée la pourriture. ( 495 ) blanchi , hormis deux qui avaient sucé les humeurs de. leurs compagnons, et qui paraissaient avoir presque autant de vie que si on les eût récemment sortis de l’es- tomac d’un Brochet. - | ‘y a le long des parties latérales du corps de la Dénré à long cou deux lignes d’un brun foncé, fréquemment, interrompu , qu’on n’aperçoit quelquefois qu’à peine. Ces deux lignes forment le canal intestinal du Ver : le sphineter de ce canal est à la partie convexe et postérieure. du ;suçoir antérieur, où il forme un bourrelet un peu dilaté dans sa partie moyenne , et qui communique avec l'intérieur du suçoir par ün: petit trou qu’on voit au fond de la cavité de cet organe : lé canal alimentaire: immédiatement après le sphincter , se dirige d’abord en trayers du corps, et se contourne ensuite pour en suivre la longueur, parallèlement à ses bords, en faisant de légères ondulations. Ses deux branches: se terminent en cul-de-sac à l'extrémité Anar du corps ; sans. que _j'aie pu y. reconnaîre aucune issue. : a Les. matières renfermées dans ce canal paraissent n'être composées que de filamens très-fins qui, vus au microscope, ressemblent à du duvet ou à de la bourre, et se dissolvent. facilement dans l’eau : elles ne remplissent pas, à l'ordinaire tout le canal , mais sont. entrecoupées on disséminées par fragmens, plus ou moins longs : elles ont un mouvement très-apparent , qui doit dépendre de la contraction du canal, et qui s'eflectue assez sou-. vent à la fois, en sens contraire, mais,dans des parties différentes ; en sorte qu'on, voit des matières qui mon- tent et d’autres .qui descendent : tantôt elles suivent une route commune en, sewencontrant ; d’autres fois elles se repoussent et prennent une direction rétrograde , ou bien ( 494 ) enfin unepartie des matières reste stationnaire, tandis que l'autre rebrousse chemin: Cette singulière oscillation des matières présente un spectacle assez curieux. Quand la nimal veut s’en décharger, il en réunitäutant qu’il peut dans la partie transversale ducanal ;'ce qui la distend assez pour: forcer la résistance qu'opposait à l'issue des: ma— tières la contraction du sphincter. Si ces matières sortènt tandis que l'animal:est couché sur le dos ; elles tombent au fond du sucoir qui , se contraétant avec force, les jette au-dehors: Cette opération se répète plusieurs fois jusqu’à ce: que ‘la partié transversale du: canal soit à peu près vide: mais si on irrite un peule Ver ,‘il évaz cue en: une seule fois toutes les matières contenues dans les-deux branches de son-canal'alimentaire : elles filent alors sans interruption ‘et forment un boudin qui conserve! la: forme du moule qni léur’a-donñé passagé. Le éanal aïnsi vide n’est'plas visible à Poil vrû hais vülau ‘microscope il estrécouvért à l'extérieur Pui petit réseau de vaisseaux blañchâtres’, ‘extrériement fins et ; délicats: J'ai souvent injecté le‘cahal ‘alimentaire de la Dear à y sà cou: Load 1e sugoir AO: soit avec du Fe éore coriment la Douvé à x cou RE sa nour= riture‘;/mais jé présame que c'est par le suçoir dnté- rieur et qu’il y a un condnit particulier, situé au-devant de l'extrémité de l’intéstin ; qui porte lés sucs alimen- taîires dans le canal initestinal ‘en sorte que la bouché et l'anus: ‘séraienit très-voisins l'un de l’autre. - Il'existe dans la partie intérne de chacune des divi- sions du canal alimentaire, maïs seulement dans l’espace _ de ce canal compris entre les déuk suçoirs ; un petit cor- don démi-transparent, qui tre’ son origine de la partie ( 495 ) antérieure du Ver; etva se ramifier , en cessant ‘d'être visible, sur les parties ‘de l’intérieur ‘du corps situées anndelà du suçoir postérieur C’est -probablenrent ‘ün nerf, car jamais il ne FA nu: et “5 Bec ae “y ont, point accès (1) OO !! Vs On voit. derrière le sugoircpostérieur un amas de vaïs- seaux repliés et contournés sur eux-mêmes ; remplis dnne matière en apparences homogènes C'est: le'cariäl des, œufs, ou l’ovairé;; dont lés réplis céssent près de ce suçoir ; pour ne plus présenter qu'un filet qui se ter: mine, après avoir contourné et ensuite dépassé lé su- çoir ,: PAK. un sac allongé très-transparent , » percé d'uñé petite. ouverture cirçulaire:, laquelle communique aveé l'extérieur du. corps. -C'est par.cetté: ouverture Ique'1é Ver pousse ses-œufs au-dehors quand le sac‘én estpleiti, et c'est à,la contraction seule. de ‘la: membrane du sac » qu est due l’expulsion des œufs:qui ne sortent: pas isolé: men}, , mais liés les uns aux autres comme les graïns d’un chapelet. La ponte me cesse que quand 18 sac né contient plus.d'œufs ; mais quoique chaque épération fournisse, une quantité d'œufs considérable’, l'ovaire nié reste pas MOIns toujours garni : «de la matière aux œufs} c'est. vaisemblablement lx:qu'ils mûrissent , ‘avant dé passer dans. le sac: pen Ç nc rayenS où “ils sé: journent peu (2). Ni EN _bes, œufs. ont une, configuration uiéhié ‘ils sont ovales, et leur RES pis où moins foncée dépend ‘dé { : : nr [ET ° Re sisi. £ LEE à re 11 14 FT27 nn :: (Bloch ee croire ‘qué € *est le canal où circulent les UE du wers ; ”. (2) Bloch pairaié de la-Douve à long ‘coû ; pour le canal ali- mentaire de cet animal. (496 )) ce que leur, maturité est plus ou, moins avancée : d’abord blanchâires, » ils deviennent d’un biun clair qui passe au brun foncé quand. ils-$ont 1près d’être pondus : chacuït d'eux, vu au microscope ; paraît opaqué dans le centré et transparent à son contour. Il y a derrière l'ovaire trois boules. sphéniques blanchâtres ; et assez grosses pour faire une saillie en dessus et en dessous du corps lorsqu'on regarde l'animal en profil! Si l’on examine la plus antérieure de ces boulés: quand! le Ver ‘présente le dos, à l'observateur; on voit sur sa partie la plus bombéé un. vaisseau blanchâtre légèrement ‘ondulé , qui sa vance vers chacun desscôtés ducorps , et produit, en S'y, ramifiant ; les féstons d’un blanc jaunâtre qu ’on ÿ remarque. Ces: festons,:qui ne s'étendent pas au-delà du: suçoir postérieur, se terminent à l'extrémité” delà queue du Ver, par une ouverture. La boule intermédiaire et: la; postérieure ne laissent apercevoir au microscopé que de patiss globules blanchâtres, d'une forme FR. a lière,,, qu'on, croirait enveloppés! dans: uné mémbran blanchâtre qui est peut-être la continuation de celle de l’ovaire. Les globules qu'on voit dans l’intérieur des boules se remarquent également dans la partie festonniée des bords du. corps de: l'animal, «entsorte qu’il semble: rait y|avoir une communication entre cés parties. On: dé- couvre au-devant de la pothe des œufs qu’on pourrait appeler oviductus, unm.-éorps: vasculaire assez gros, en- trelacé sur lui-même, d'une figure ovale et d’une cou- leur blanchâtre : il se porte davantage à l'arrière du corps de l'animal quand l'oviductus est plein que lorsqu'il est vide. On n'apercoit rien dans l'intérieur de cetorb gane , qui. conserve toujours sa: même forme.s 1°": CELLES (497 ) - Explications des, Figures; 4,30 os | a à 90 À _ Pldnéhel XXTIT. 0 ve Fig. 1, 2, 3. Représentent la Douve à long cou, de grandeur ns à fais avec différens degrés d'éxtehsion. Fig. 4, 54 Le ver grandit grossi vingt-cinq fois environ au-delà de ses dimensions naturelles; il est vu par-dessous, dans la figure qua- trième, et par-dessus “dans la figure cinquième. Fig. 4. a. Suçoir antérieur. —b. Suçoir postérieur. — ce cc ce. Canal » ‘intestinal. — dd, Ovaires, =—éee, Boûles, dont les deux qui sont le plus près de la queue du ver, contiennent des-globules blanchâtrés. F3 AT. Cordon nerveux qui se distribue dans les parties de l’inté- rieur du corps situées au-delà du suçoir postérieur. Fe 5. aa: Filet blanchâtre qui produit en se ratiifiant sur Pr | des: bords du: corps les: festons qu’ôn y remarque ssh le su2 coir postérieur. (Estraié des Méni-de la Soc: de Physique et d’'Hist..Nars dé Génbre , tome IL, première partie, page, 145.) + 0 nt 6 2 dé Li à 22 AE £3 LL 9 A 13399 . 7 LA Nore sur une nouvelle espèce APP Hs Pan M: V. AUDOUI. O7 #98 1 TP 110 FOTO €E90 Pivs. un | semre est APR E par:son organisations plus il devient important pour la science de le voir s'en richir de nouvelles espèces. L'anomalie, ;lorsqu’élle.eni- brasse un grand nombre d'êtres, ne parait plus à nos yeux un écart de la nature; mais elle prend place parmi ces groupes nombreux, sorte de chainons dans la série des êtres , dont on n'a pu encore découvrir ies liens inter- médiaires. Ces réflexions générales peuvent s'appliquer au genre très-singulier que j'ai établi sous le nôm d’A- caLysie (Mémoire de la Société d'Histoire naturelle, tome I, page 98 ). Il ne se _composait que d’une espèce , Towe Il. 32 (498 ) l'Achlysie du Dytique, Æchlysia. Dytisci; M. le barou de Mannerheim en a découvert récemment une seconde sur le Dytiscus lapponicus, Voici ce qu'il écrit à ce sujet à M. le baron Dejean. . . .. « J'ai découvert une espèce appartenant au même genre. Elle était blanche et avait sur le dos-quatre rangées de points rouges. J'en ai pris une vingtaine , et je regrette beaucoup dé ne pas avoir étudié les mœurs de ces animaux si singulièrement cons- truits. J'espère pourtant pouvoir y parvenir une autre fois; car ils ne sont pas rares en Finlande. » Je propose de nommer cette espèce, fort distincte de la mienne, l’AGHLYStE pe Mannerneim, 4chl. Mannerheimi, en l'honneur du savant entomologiste qui l’a observée le premier. | | J’ajouterai, quant à l'espèce que j'ai décrite, que M. Bonelli, savant entomologiste de Turin , m’écrit de cette ville, en date du 2 mai 1824 : . .... « L’Achlysie surtout a piqué ma curiosité ; je l'ai cherchée sur les Dytiques que j'avais dans l'esprit de vin, et d’après vos indications, je l’ai trouvée sans peine sur des individus que j'avais recueillis à cinq lieues d'ici ; mais je n’ai encore-pu l'observer sur les Dytiques vivans trouvés au mois d'avril aux environs de Turin; cela r dépend peut-être de la saison , je verrai plus tard. » «a à FIN DU, SECOND VOLUME. TABLE : PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES : CONTENUS DANS CE VOLUME. | Z: PI. 1. Fig. 4. Crinvm Tarrense. — Fig. 2. Crivum Eru- BESCENS. — Structure et développement de leurs préténdus bulbilles. PI. II. Cauzinia rRAGILIS. Anatomie microscopique dé la tige et des feuilles. PI. INT. CawzinrA FRAGILIS, Mic dé du. suc. FE Les vaisseaux de la tige. — Cara FLExILIS. Examen microsco- pique de la fleur et du fruit. PI. IV. Cnara rLexris. Mouvement du suc dans la tige, ds feuilles et les vaisseaux de la fleur femelle. — Porruzaca | OLERACEA. Phénomènes observés dans le pollen de cette plante à l'instant de la fécondation. ) PI. V. Lrrnosius rorricatus et. SCUTIGERA LINEATA. Aiitoë mie du canal intestinal et des organes reproducteurs de ces deux insectes. PI. VI. GRENOUILLE COMMUNE. Appareil générateur femelle quelques instans avant la ponte. Phénomènes qui se passent dans l’œuf fécondé. Développement du têtard. PI, VII. Grains de Blé altérés par l’inoeulation de l'Ureno FræÆTipa et du ViBriO TRITICI. PI. VIIL. Visrio rriricr, à divers degrés de développement, vu au microscope. - PL IX. Coupe du pays dub. entre la Forêt-Noire et la Forèt- k Bohémienne ; ou environs de Wolfach à Amberg, et Coupe ( 300 de la structure de la chaîne secondaire ; connue sous le nom de l’Alp et du plateau calcaire de la Bavière septentrionale. PI. X. —Fig. 1. Coccus zezx maïnis. Fig. 2, 3, 4, 5,6, di- versés Araignées. PL. XI. Pores corticaux du Lys et de quelques autres plantes. — Coupe transversale de la tige du Nymrnæa. PI. XII. Pores corticaux, tube poreux et diverses figures d'anatomie végétale microscopique. PL. XIIT. Anatomie microscopique du CaeLiponrum maJus, du Rorane, etc. PI. XIV. Suite de l’anatomie du Roranc et anatomie de l’A- LISMA PLANTAGO , etc. - PI XV. Métamorphoses et Anatomie du Drile PARTS PL XVI. Filets pêcheurs de la Bauprote. PI XVII. Borrces et Taureau à la course ét flairant. PL XVUII. 1° + Coupe idéale du pays entre les Pyrénées et la Vendée. = 2°. Coupe idéale du pays entre la Forêt-Noire et les montagnes anciennes de la Normandie. — 3°. Vüe d’une partie des filons granitiques au milieu des roches schisteuses cristallines de Loucrup, coupe exposée sur a grande route dé Loucrüp à Mongaillard. | PI) XIX. Coupes gomparatives des bassiiis tertiaires du nord et du sud-ouest de la France. 7 ? | ps. PI. XX. Organes digestifs dans les inséctes Coléoptères. —" Fig. 12,3, 4, CanxBus AURATUS. — Fig. 5. APTINUS DIS- pLOsoR. — Fig. 6. ScaRITES PyRACMON. — Fig. 7. CLrvina » ÂRENARIA. = Fig: 8,9. CLiænrus vésrirus.=Fig, 10. Sruee DRUS TERRICOLA. PI. XXI. Organes digestifs dans les insectes Colésptèrés. — Fig. 1. Srenopus manipus. — Fig. 2. Zasrus GIBBUS. Fig. 3. HarPALUS RUFICORNIS. — Fig. 4. H, BiNOTATUS. — Fig. 5. Nesnra ARENAMA. — Fig.-6. N.'sRévICOLLIS. PI. XXIT. Os et becs de Sèches. — Fig. 1,240. sir. à 3. 6, -:Becs.: | PI XXHI, Douve à long col, Fasciola lucir. YIN DE LA TABLE DES PLANCHES, TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. Nors sur les dépôts Tertiaires et Basaltiques de la partie du Wirtemberg et de la Bavière, au nord du Danube ; par M. Ami Boué. Observations sur les prétendus Bulbilles qui se dévelop- pent dans l'intérieur des capsules de quelques espèces de Crinum , par M. Achille Richard. ? Notice sur la modification du tèt de certaines espèces de Mollusques adhérens ; par M. Defrance. Notice sur l’Alumine hydratée silicifère ou Lenzinite, des environs de Saint-Sever; par M. Léon Dufour , docteur-médecin, correspondant de la société Philo- mathique de Paris. | Sur la détermination des diverses espèces de Baleines vivantes ; par M. le baron G. Cuvier. Observations microscopiques sur diverses PAABE de Plantes ; par M. J.-B. Amici , professeur de mathéma- tiques à Modène. Sur une tête embaumée d’un habitant de la Nouvellé- Zélande, extrait d’une lettre de M. RE 3 : dpcteur-médecin. Quelques Observations nouvelles sur lOrnithorynque. Notice sur l’Argas de Perse ( Malléh de Mianéh") ; décrit, - par les voyageurs sous le nom de Punaise venimeuse de Miana ; par Gotthelf Fischer de W'aldhetm. ES pages. 12 21 4 71 74 77 ( 502 ) Sur le genre Saccellium de MM. de Humboldt et Bon:- pland ; par M. Charles Kunth. Recherches anatomiques sur le Lithobius forficatus et la Scutigera lineata; par M. Léon Dufour, Doc- teur-Médecin correspondant de la société Philoma- thique de Paris, etc. Deuxième Mémoire sur la génération. Rapport de l’œuf avec la liqueur fécondante. Phénomènes appréciables, résultant de leur action mutuelle. Développement de l’œuf des Batraciens; par MM. Prévost et Dumas. Sur des vestiges d'organisation placentaire et d’ombilie, découvert chez un très-petit fœtus du Didelphis Vir- giniana ; Lettre de M. E. Geoffroy de Saint-Hilaire aux Rédacteurs, Notice sur le nid du Becquemouche (Srivia disticéla Temminck), et observations sur les habitudes natu- relles de cet Oiseau ; par le docteur P. Savi. Deuxième Mémoire sur la génération. Rapports de l’œuf avec la liqueur fécondante. Phénomènes appréciables, résultant de leur action naturelle. Développement de l'œuf des Batraciens; par MM. Prévost et Dumas. (Suite. ) Note sur un nouveau gissement du Bitume élites par M. C. P. Ollivier , d’ Angers , D. M. P. Observations mieroscopiques sur la suspension des mou- vemens musculaires du Visrio Triricr; par M. Etam cis Bauer. Observations sur les genres Toluifera et Myroxylum , . et sur l’origine des baumes de Tolu et du Pérou , par M. Achille Richard. Mémoire géologique sur les Terrains anciens et secon- daires du sud-ouest de l'Allemagne, au nord du Da- nube; ; par M. Ami Boué. Description d’une nouvelle espèce dé cos | par pages. 8o. 84 100. 1426 129 154 168 nee, <1" LD ( 503 ) M. Léon Dufour, docteur-médecin, correspondant de la société Philomathique de Paris, etc. Descriptions et figures de quelques Arachnides; par le méme. Observations microscopiques sur diverses espèces de plantes; par J.-B. Amici, professeur de mathéma- tiques à Modène. ( Suite. ) Indication abrégée des plantes de la Flore du Brésil mé- ridional, ‘qui appartiennent aux groupes des Drosé- racées, des Violacées, des Cistées et des Franke- niées ; par M. Auguste de Saint-Hilaire. Lettre de M. Geoffroy de Saint-Hilaire aux Rédacteurs des Annales des Sciences Naturelles sur l'audition des Poissons. Mémoire sur une espèce d'insectes des environs de Paris, dont le mâle et la femelle ont servi de types à deux genres, différens ; par M. Desmarest. Revue des genres et des espèces de la famille des Terws- TROEMIACÉES , d’après les ouvrages les plus récens; Eù par M. Ad. de Jussieu. pages. 203 249 255 129 270 Lettre sur la Génération des Insectes, adressée à M. le Président de l'Académie des Sciences; par M. Vic- tor Audouin. Analyse, de quelques Cudinttes natifs, à bases de Chaux, de Magnésie, de Fer et de Manganèse; par ME Be Berther , ingénieur des Mines. Considérations philosophiques sur la détermination, du système solide et du système nerveux des Animaux articulés. Rapport sur le Mémoire de M. le docteur Bailly, inti= tulé Description des filets pêcheurs de la Baudroije; par M. Geoffroy de Saint. Hilaire. Description des filets pècheurs de la Baudroie; »æ, M. Bailly, D. M. P. T'erebinthacearum genera denuo ad examen revocare, Lo 46" 281 286 299 318 323 ( 504 ) characteribus magis accuratis distingucre ; inque sep= tem familias distribuere conatus est C. S. Kunth. Programme des prix proposés par l'Académie royale des Sciences, pour les années 1825 et 14826. Extrait d'une lettre de M. Castelnau ( Junius }, conseil- ler près la cour royale de Montpellier, à M. lé! docteur Bailly, sur des os fossiles de Mastodonte. Mémoire sur l'usage des Cornes dans quelques ani- maux, et particulièrement dans le Burrte; par E. =M. Bailly , D. M. P. «? Mémoire Géologique sur le sud-ouest dé là France, suivi de quelques observations comparatives sut lé _nord dü même royaume, et surtout sur les bords du Rbin ; par M. Ami Boué. Analyse des travaux de l’Académie royale des Sciences, par M. le baron G. Cuvier , ‘secrétrire perpétuel. Phy- siologie et Anatomie comparée du système nerveux. Recherches anatomiques sur la femelle du Drile fla- vescent , et sur le mâle de cette espèce ÿ par M, Vicz : tor À udouin. pages. 333 366 368. 369 443 Recherches anatomiques sur les Carabiques et sur plu- sieurs autres insectes Coléoptères, par M. Léon Du- * four, Sur des os de Sèche fossiles ; par M. le baron G. Cuvier. Sur des becs de Sèche fossiles: = Extrait d’üne lettre | de M. Gaillardot, docteut-médecin à M. na. Brongniart. Note sur Ta Douvé à 15 cou € Faseiol labs y: abrite -M. Louis Jurine, professeur d’ Anatomie à Genève: 191 Note sur une pa ep es d’Achlysie , par M. ie Audouin. 462 482 Table des Planches relatives aux Mémoirès contenus dans ce volume. ee De An de neo Ére FRE er 2 dm de mmmess meme Done . ee mets LES + Dares De bett as me à es 221535520008 re De a mn 2 22 + hr de À me D GA mp RCE PRE Sue Sa te me ns e qe à D en + me = ms Deere" OT RSR OMS ef ht me Sr sms — Hi Liese - — De + 0h mem ms Pœ tn Mb eg rem à = À me ORALE RTE TEE 14.26] ed Sante Et PER 6 À + Me eee ne tn 43 : : : .… # « Om ae 4 à D dE 4 M mg de A Vo CRT eos ee …. CIROCUES à + an née + mie ut — n'es HHIUEM … tm n « œ4 2% æ en CSI IT ire LIL ET nn me à 7 mi Ge, de or à à à œuhe 0e = 3 œ me ROREIT PETER , SARA OR 4 à eu CR OTCETENNTE EN MOT = yet TT ve - " …… En te a4 4 * e 4 7 en mr serie RE he 2 1 me D 4 Ye DE LUE TET Et rs am D re; eùà ©4 eng CLIN CR CPP INT RS ATERS TT ae +. 1e “ 2527255 ET: sr ete . LU . rar rrel nds GE 0 8 tease ie. 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