D DE SRE SAVE D een e te host : . - - C . : rx u ; aus Er 8 - gg Ta or nm de "s 0 ds Fe ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. EE SECONDE SÉRIE TOME IV. IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOUÀARD, RUE GARANCIÈRE, N. D. V4 fréannt CO dE COMPRENANT LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, 1/ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES, ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR MM. AUDOUIN ET MILNE-EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MM. 5D. BRONGNIART ET GUILLEMIN, Geconde Bérie, TOME QUATRIEME. — BOTANIQUE. PARIS. CROCHARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE , N. 13. ee 1835. ; EE FPOMATOR ES LÉ DOIO0S" AN. Cemtole mo Put pret oem 2 ; (TROT SRALAONO ADD, He DAT ” 12 RS PA tré DR CT OUR “Née NA _: BAOŸNOSAL AIO. — vu AU SEE Edapet Ed, ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. coLesoecesececece 000600060006 000000061610080%08 69080606 1868090808 108008061606 120900 ExaMEN CRITIQUE d’un passage du Mémoire de M. Huco Mouz, sur la structure et les formes du grain de pollen ; Par M. ve Minsez. Les Annales des Sciences naturelles pour mars 1835 contien- nent la traduction française d’un Mémoire allemand sur la struc- ture et les formes des grains de pollen, publié à Berne en 1834, par M. Hugo Moll, et jy trouve le passage suivant, résumé de l'o- piaion de l’auteur sur une question qui n’est pas sans importance: Ce qui a été exposé jusqu'ici paraît prouver que la comparaison de la membrane externe du pollen avec une cellule (utricule) vé- gétale, est tout-a-fait inexacte, et que l'on doit laregardercomme un organe composé de cellules (utricules), et d’un élément homo- gène qui les unit, et, par cela méme, la comparer non pas avec la membrane Der d'une cellule (utricule) végétale, mais avec des membranes composées, comme par exemple les membranes de l’ovule. Ce résumé et la dissertation a le précède ne s'accordent nullement avec l'opinion que j'ai publiée en 1832, 1834 et 6 mirgec. — Sur la structure des grains polliniques, etc. 1835 (1). Je la réduis ici à sa plus brève expression : les enve- loppes du pollen ne sont autre chose que des utricules simples ou composées, réunies par emboitement. Cette manière de voir résulte des faits que j'ai consignés dans mes deux Mémoires sur le Marchantia polymorpha. J'avoue qu'ils ne contiennent pas toute ma pensée touchant plusieurs points délicats. Dans les sciences d'observation il arrive quelquefois que des conclusions impré- vues, et qui, par cette raison même, paraissent étranges , font repousser de prime abord, comme œuvre d’imagination, des faits positifs dont elles ne sont que les rigoureux corollaires. J'ai reculé devant ce danger; je n’ai guère énoncé que les faits, jugeant que s’ils étaient aussi évidens qu'ils me semblaient, ils ne manqueraient pas d’être confirmés, et que bientôt les con- séquences théoriques se déduiraient d’elles-mêmes. Mais aujour- d'hui qu'un habile phytologiste publie une doctrine qui tend implicitement à infirmer les conséquences que j'ai déjà hasar- dées, et celles qui ont une intime connexion avecelles , et que (1) 1832. « Un dernier mot touchant les utricules polliniques. C’est de la surface interne « de chacune de leurs loges que naît l’espèce d’utricule qui forme letégument extérieur du grain « de pollen: or, ce tégument, ainsi que je l’ai dit tout-à-lheure , commence à paraître quand « les utricules poiliniques, détachées les unes des autres, ainsi que du tissu environnant, et, « par conséquent, devenues autant d'êtres distincts et séparés, approchent du terme de leur vie. « N'est-ce donc pas un merveilleux phénomène et qui fournit matière à de graves réflexions “ sur la nature des êtres organisés, que dans de telles circonstances les utricules polliniques * non seulement végètent encore et prennent un accroissement très notable, mais jouissent d'une vitalité individuelle si énergique qu’elles engendrent de nouvelles utricules ? » Voyez Complément des Observations sur le Marchantia polymorpha, etc. Mém. de l’Académie des Sciences; t, x111. « = 1834. « On rétrouve le cambium dans l’utricule polliniqne : je veux dire dans l’utricule qui E qne ; ] q contient le polien naissant, On Île retrouve dans le pollen lui-même. Je ne saurais imposer un « autre nom à la matière muqueuse qui, avant la formation des tégumens propres du pollen, « enveloppe ses granules, remplit l’espace qui les sépare de la paroi de l’utricule pollinique et, « un peu plus tard, donne naissance au tégument extérieur, qui n’est visiblement dans beaucoup « d'espèces et peut-être dans toutes, qu’un assemblage de petites utricules agencées en mem- « brane, Je reconnais également le cambium dans la matière qui s’interpose entre les granules « et le tégument extérieur, jusqu'à ce qu’elle forme le tégument intérieur, qui n’est aussi qu’une « utricule ou une réunion d’utricules. Enfin, je ne vois guère en quoi diffère des deux autres celte matiere muqueuse qui est mélée aux granules et dont la partie superficielle se prend en « une fausse membrane, tandis que le reste, entrainé par le tégument externe qui s’allonge en boyau , pénètre avec lui dans l’intérieur du stigmate, et même, si M. Amici ne se fait illusion, dans la cavité de l’ovule. » Voyez Cours complet d'Agriculture, t. v, p. 87. 1835. Voyez Annales des Sciences naturelles pour mars 1835, 1, 111, p. 147. * Minsei.— Sur la structure des grains polliniques, ete. 7 je tenais en réserve, il faut bien que j'expose celles-ci, que j'éxplique celles-là, et que je les défende toutes, sous peine de les voir long-temps écartées sans examen. A mon avis, les végétaux sont composés de molécules vi: vantes, lesquelles sont semblables ou différentes dans leur essence, selon qu’elles appartiennent à la même espèce ou à plusieurs. Toutes proviennent de l’union d’une certaine quantité d’atomes divers, agencés et groupés conformément aux lois des af- finités organisatrices. Tant que les atomes restent soumis à ces lois, les molécules jouissant de la plénitude de leurs propriétés vitales, engendrent par voie de nutrition, c’est-à-dire par l’asso- ciation normale de nouveaux atomes de même nature que les premiers, des molécules nouvelles, semblables à leurs mères; et lorsque par leur multiplication et leur union, toutes ces molé- cules font un corps perceptible à nos yeux, elles se présentent ensemble, généralement, sous la forme d’une ou de plusieurs utricules simples ou composées , lesquelles, en vertu de leur constitution moléculaire, sont aptes à produire d’autres utri- cules si les circonstances sont favorables ; et comme les tubes, ainsi que je crois l’avoir suffisamment démontré, ne sont que des utricules plus allongées que les autres, il s'ensuit qu’ils ont même structure intime et même puissance génératrice. Ce point de vue théorique sous lequel je considère l’orga- nisation végétale, ne me permet point d'admettre les assertions de M. Mohl. Je dis donc, contradictoirement à lui, que les deux ou trois enveloppes du pollen sont des utricules, et que, par con- séquent, l'enveloppe extérieure, pas plus que les intérieures, ne doit être comparée aux enveloppes de l’ovule, ni pour le mode de sa formation, ni pour sa structure finale. Je dis encore que le végétal se compose tout entier d’une masse utriculaire, lutri- cule étant le seul élément constitutif dont nous puissions re- connaitre l'existence au moyen de l’observation directe, et que, par conséquent, c’est sans preuves suffisantes que M. Mohl avance que la membrane végétale est formée non pas unique- ment de rudimens d’utricules, mais en outre d’une matière gélatineuse qui unit ces rudimens les uns aux autres, et qui constitue presque toute la partie compacte de certains vé- 8 mirBet.— Sur la structure des grains polliniques, etc. gétaux d’un ordre inférieur, tandis qu’elle se réduit presque à rien dans les plantes d’un ordre plus élevé. C’est à l'examen de ces deux points que, pour ce moment, je réduirai la discussion. Quand, dans certains végétaux, à l’aide des verres les plus puissans, j'examine avec une attention soutenue, la surface de la paroi membraneuse des utricules et des tubes, jy apercçois des, points saillans, petits mamelons, quelquefois épars, mais d’autres fois si pressés les uns contre les autres que le fond de la membrane disparaît totalement. Il ne les faut pas confondre avec les pores ou pertuis qui, pour plusieurs phytologistes, ne sont encore que des points imperforés. Les mamelons dont il s’agit ressemblent, sous le microscope, à ceux de la peau de squale ou de morue, dont les tablettiers recouvrent des boîtes ou des étuis. C’est ainsi que je les ai vus sur la paroi des latexi- fères du VNeriun Oleander. Ts se montrent par place et en grand nombre, avec tout autant de netteté que dans le Nerium, sur les utricules allongées du bois du Gingko biloba. Us mar- quent aussi çà et là, dans ce même arbre, lesutricules fendues en boutonnières, obliques , qui composent les irradiations. Ce sont eux peut être qui donnent à la coupe longitudinale de la paroi de beaucoup d’utricules et de tubes, l'aspect d’un fil renflé par des nœuds plus ou moins rapprochés. Ces mamelons sont très certainement de même nature que les points de la mémbrane externe du pollen qui, suivant M. Mohl, sont des rudimens dutricules. L'absence ou la présence des mamelons n'offre donc pas un caractère distinctif, entre les utricules et l'enveloppe externe du pollen. À cet argument , serait-on peut-être tenté de répondre que s'il se trouve des mamelons sur les utricules comme sur len- veloppe externe du pollen, ce n’est pourtant que dans la sub- stance de celle-ci que se manifeste l'existence d’une formation utriculaire. Certes, quand bien même j'accepterais cette asser- tion sur parole, la réponse me paraitrait encore peu concluante; car la grande généralité des pollens a, pour enveloppe externe, une simple et mince membrane transparente où les mamelons, sil y en a, sont rarement perceptibies. Mais pour éviter toute discussion superflue, je vais laisser parler les faits. Ils éclaireront MIRBEL. — Sur da structure des grains polliniques, etc. q mieux la question que tous les raisonnemens que je pourrais faire. Le Targionia hypophylla est au nombre des cryptogames dont j'ai le plus profondément étudié la structure. Le fruit de cette petite plante n’est d'abord, de même que celui du Har- chantia, qu'un amas d’utricules réunies en tissu continu. Sur ce point, il ne peut y avoir qu’un avis. Plus tard, la partie in- terne de la masse utriculaire se disloque. Parmi les utricules rendues libres, beaucoup deviennent des élatères , tandis qu’un plus grand nombre encore, qui renferment des spores mêlés à des granules, au lieu de se détruire et de disparaître immédiate- ment, comme semble le penser M. Mohi, grandissent, se gor- gent de suc, prennent l'apparence d’une gelée sans perdre leur forme utriculaire, se divisent intérieurement en quatre loges contenant chacune un spore , puis se transforment en quatre utricules distinctes. Celles-ci, après avoir pris un peu d’accrois- sement, se flétrissent, se dessèchent, et, finalement, se déchi- rent quand les spores, acquérant plus de volume, approchent du moment où ils produiront à leur surface de jeunes utricules qui commenceront la fronde. (1) Nul doute que la végétation ne procède de même dans le Ric- cia glauca observé par M. Mohl, si ce n’est que les utricules provenant du fractionnement de celles qui contenaient les spores naissans, passent visiblement de l'état simple à l’état composé. Je veux dire que leur paroi membraneuse, mince et compacte , se change en une membrane épaisse , formée de pe- tites utricules ajustées symétriquement côte à côte. Cette méta- morphose de l’utricule sporifère, qui a échappé, je crois, aux recherches de M. Mohl, ne ressemble en aucune facon à la for- (x) M. Mobl à remarqué entre la formation des grains de pollen et celle des spores, quelques points de ressemblance ; mais faute d’avoir reconnu la transformation que subissent les utricules dans lesquelles naissent les grains de pollen et les spores, il n’a pu compléter la comparaison, Je vais faire disparaitre cette lacune. Les utricules dont il s’agit, après s'être ramollies et tumé- fiées, se changent chacune généralement en quatre utriculés qui restent liées ensemble quand elles contiennent le pollen, et se séparent quand elles contiennent des spores. Celte différence nest autre que celle qui existe entre les utricules formant un üissu et les utricules libres. C’est ‘1 . | . L LA 4 n 1c] une merveilleuse chose dans l’organisation végétale que des parties, si voisines en apparence, remplissent pourtant des fonctions si différentes. 10 mirBeL.— Sur la structure des grains polliniques, etc. mation des enveloppes de l’ovule. Dans ce dernier cas, les utri- cules naissent les unes des autres successivement,sur plusieurs ‘angs à-la-fois, et les enveloppes (dont deux, la primine et la secondine, restent long -temps ouvertes à leur sommet), croïssent et se modifient à mesure que la génération utriculaire s'opère ; en un mot, cette formation suit la marche la plus générale de l'accroissement. Mais il n’en est pas ainsi de lutricule composée et tout-à-fait close, dans laquelle le spore est enfermé : c’est sa propre paroi, mince et sèche quand originairement elle faisait partie de celle d’une autre utricule, qui, plus tard, pénétrée de sucs et revenue à un état approchant du cambium, se change tout-a-coup en une membrane constituée par une couche uni- que de petites utricules. Cette péripétie organique me per- suade qu'il n’y a pas une molécule vivante d’une utricule simple qui n'ait virtuellement tout ce qu'il faut pour passer elle-même à l’état d’utricule simple ou coinposée, si les circonstances lui viennent en aide. Je me crois donc en droit d’assimiler les en- veloppes du pollen aux utricules ordinaires. Une objection pourrait se présenter ; je vais au devant. L’en- veloppe externe du pollen du Cobæa , laquelle se compose de petites utricules, ne provient point, comme l’enveloppe d’un spore du Æiccia, de la métamorphose d’une utricule simple et sèche. L’enveloppe externe du pollen du Cobœa est à sa nais- sance une bulle de cambium à paroi épaisse, qui passe, sans autre transition, à l’état d’utricule composée. Mais cette différence entre le Cobæa et le Riccia n'importe guere dans la qnestion. La bulle de cambium qui renferme les granules du pollen est précisément dans les mêmes conditions que l’utricule tuméfiée, qui contient le spore, et puisque dans lune et l’autre les résul- tats sont les mêmes, j'aurais, ce me semble, grand tort de re- monter plus haut pour chercher des motifs de nier une analogie si évidente. Qu'on n'oublie pas d’ailleurs que dans la grande généralité des pollens, l'enveloppe externe qui commence aussi par être une épaisse couche de cambium n’est, quand elle a pris tout son ac- croissement, qu’une simple membrane hisse, faconnée en vessie, et pourtant il ne vient à l'esprit de personne de supposer qu'elle MIRBEL. — Sur la structure des grains polliniques, etc. II puisse être d’une autre nature que l'enveloppe du pollen du Cobæa. M. Mohl lui-même le déclare, et par là il confirme à son insu l’analogie des enveloppes du pollen avec les utricules les plus simples. Mais que doit-or penser des grains ou mamelons des mem- branes?..….. Je les crois de même nature que les filets, les bandes, les anneaux, qui souvent font partie des utricules et des tubes, ou les constituent en entier; et bien s’en faut qu’à mon sens cette facon de voir soit incompatible avec l’idée que les mamelons sont, ainsi que l’assure M. Mohl, un commencement de forma- tion utriculaire. M. Purkinje a écrit, en 1830, que si ses yeux ne l'ont pas abusé, il a reconnu parfois l’existence d’un canal dans les filets qui composent la seconde couche utriculaire des valves d’un grand nombre d’anthères. Ce soupçon est justifié par le fait que voici. Observant il y a quelque temps les tubes an- nulaires du centre de la tige du Werium Oleander, dans chaque anneau situé horizontalement par rapport à mon œil, aux deux points latéraux diamétralement opposés, où finissait la moitié antérieure d’un anneau et commençait la moitié postérieure, je vis l'apparence d’un orifice. Cependant, comme cette vision m'ar- rivait à travers la substance de l'anneau, je suspendis tout juge- ment. Mais à peu de jours de là, le hasard m’ayant livré une coupe qui passait tout juste par l’axe d’un tube annulaire, les deux bouts de chaque moitié postérieure m'offrirent cette fois, avec divers accidens, un orifice si bien éclairé et si nettement circonscrit par une paroi de notable épaisseur, que force fut que je reconnusse que les anneaux étaient creux. Ce nonobstant, je ne prétends pas que partout où se trouvent des anneaux, des bandes, des filets, des mamelons, il y ait de nécessité des cavités internes qui y correspondent. Ici sans doute, comme ailleurs, il n'est pas rare que pour des organes de même origine, la Nature, dans telles espèces, arrête la forme définitive à un point qu'elle dépasse plus ou moins dans d’autres espèces. Dès mes premiers pas dans l’étude de l'anatomie végétale, il me parut qu'une sorte d’uriformité rapprochait et confondait tous les tissus, et cette pensée se reproduisit souvent sous ma 12 MINBEL. — Sur la structure des grains polliniques, etc: plume. Je ne lai énoncée nulle part plus positivement que dans les lignes suivantes imprimées en 1809 : « J'ai reconnu que beaucoup de Fucus offraient des caractères anatomiques semblables à ceux du Conferva œgagropila. La partie solide de ces végétaux est ferme , élastique, homogène, transparente quand elle est coupée en petites lames , et ces la- « mes, sous les lentilles les plus fortes, ne semblent pas être « d’une autre nature que la membrane végétale. « Si l’on compare ces végétaux à ceux où il existe différentes « espèces de tubes et un tissu cellulaire très apparent, on ne « verra pas d’abord ce que ces êtres peuvent avoir de commun. « Mais si l’on suit les gradations , on ne saura où poser la limite. « Il n’est pas rare de trouver dans certaines plantes parfaites la « membrane végétale d’une épaisseur notable. Elle est infiniment « plus épaisse encore dans beaucoup de Fucus, où cependant on « ne peut nier qu’elle ne forme un vrai tissu cellulaire. Mais dans « quelques espèces du même genre, elle est si grosse qu’elle oc- « cupe un espace plus considérable que les vides, et le nom de « tissu cellulaire ne convient plus à cette organisation. Dans le « Conferva œægasropila (1) les vides sont si petits qu'on peut à « peine les apercevoir au microscope. Enfin la substance qui « forme le Nostoc n'offre aucune cavité interne. Néanmoins, tout « porte à croire que si l'aspect a changé, la substance reste la « même, en sorte que la masse gélatiforme du Nostoc ne différe- « rait pas essentiellement, quant à l’organisation intime, de la « membrane végétale. Le tissu cellulaire ne serait donc autre « chose que cette substance étendue en membrane, et modelée «en tubes et'en cellules. » (Voy. Expos. de la théor. de l'Organ. Végét. 2° édit. Paris, 1809, p. 243.) En 1815, j'écrivais encore que telle est lextréme simplicité du Da #" ” # A (x) 11 s’agit ici du Conferva œgagropila de feu M. Ramond, que j'ai examiné avec lui il ÿ a trente ans environ et dont je n’ai point conservé d’échantillon. J’ai consulté M. Bory de Saint- Vincent qui, comme tout le monde sait, est un des plus habiles agamistes et cryptogamistes de nos jours, pour savoir à quelle espèce de Linné et des auteurs modernes, il convenait de rap porter Ja plante de Ramond, Selon M. Bory, c’est le Conferva amphibia de Linné, filamentis œqualibus ramosis, exsiccatione coëuntibus in aculeos. Sp., ed. Vindob. 1764, le Conferva am- phibia fibrillosa et spongiosa Dillen, Muse.p. 22, t. 4,f. 17, À. B. C., l’Eclosperma cæspitosa de Vaucher, Conferv, p. 28, pl. 2,f. 4,le Vaucheria cæspitosa Lyngbye, p- Br, t.23 et Agardh Syn. mirger. — Sur la structure des grains polliniques, etc. 13 tissu végétal qu'on peut le comparer à une pâte molle à laquelle on donne toutes les formes possibles sans faire éprouver le moin- dre changement à sa substance (Élém. t. 1, p. 222). Cette com- paraison , prise à la lettre , n’était sans doute pas à l'abri de toute critique, mais elle avait le mérite de rendre ma pensée plus sen- sible en la matérialisant. À cette époque, comme aujourd’hui, je croyais fermement à la Monorganogénie végétale ; théorie à la- quelle pourtant je nai pu donner de bases solides, que dans ces dernières années, lorsque, par de nouvelles recherches, je suis parvenu à purger mes observations des erreurs qui s’opposaient à une démonstration rigoureuse. En opposition à ma doctrine Je trouve celle de M. Mohl, puisque ce savant admet dans la structure végétale deux substances diffé- rentes,savoir: des grains de nature celluleuse(ce sontlesmamelons qui couvrent les membranes) et une matière gélatineuse qui en- châsse les grains et leur donne une base membraneuse. Mais l’ex- position de cette hypothèse, n'indiquant aucun caractère pour distinguer la substance des grains, de cette autre substance qui s’interpose entre eux, ne nous apprend absolument rien. Il est clair que la preuve du concours de deux substances ne pourrait résulter que de la comparaison qu'on en ferait. Dire que les grains sont très inégalement écartés, qu'il n'est pas sans exemple qu'an espace considérable les sépare les uns des autres, ajouter que quand on roule doucement, dans une goutte d'eau, entre deux minces lames de verre, un globule pollinique, les grains de son enveloppe externe disparaissent, ne démontre nulle- menti que ces petites épaisseurs soient d’une autre substance que celle de l'enveloppe. Pour nous amener à cette conclusion, il faudrait, en nous présentant les grains détachés, nous mettre à même d'apprécier la différence, sinon chimique, du moins physique , qui ne permet pas de confondre les deux substances. Et quant à ce fait de la disparition des grains, duquel M. Mohl s'est assuré, il s'explique très bien par l’action du frottement sur une membrane d’une extrême délicatesse. Mais de toutes les réfutations la meilleure assurément est la preuvedirecte que la substance dont estformée la paroi utriculaire suffit à tout, et que la place manque pour l'emploi de la sub- 14 wirBer. — Sur la structure des grains polliniques, etc. stance gélatineuse. Or, dans l’universalité des végétaux, l’ensem- ble des faits organogéniques , dépose en faveur de cette opinion. Un seul exemple remémorera tous les autres. A ma demande, l'intelligent et habile M. Neumann, jardinier-chef des serres du Jardin du Roi, fit quelques boutures de diversés racines de végé- taux ligneux et notamment de Maclura aurantiaca. \ les enfonça enterre jusqu’à deux lignes au dessous de la coupe supérieure et les recouvrit d’une petite cloche de verre. Huit jours après, nous vimes suiuter de la coupe supérieure du Maclura, entre l'écorce et le bois, une matière qui était évidemment du cam- bium. Dans les jours suivans, ce cambium forma tout autour du bois, un petit bourrelet blanchätre, ferme, inégal, mame- lonné, frangé, qu’on aurait pris volontiers pour une efflores- cence saline, si l’on avait ignoré son origine. Je ne pouvais m'y méprendre, et toutefois je jugeai à propos d'examiner au mi- croscope cette jeune organisation. Elle se composait d’utricules incolores, diaphanes , remplies d'air, entassées les unes sur les autres et réunies en tissus. Nul indice d’utricules allongées ou de tubes, qui sont également des utricules allongées, n'apparaissait encore. La double paroi, limite respective des utricules conti- guës, était si mince que sa tranche, sous les plus fortes lentilles, ne laissait voir qu’une ligne d’une exirèême finesse. Là, certaine- ‘ment, point d'espace pour loger la matière gélatineuse. Je re- marquai que de petits groupes d’utricules étaient épars sur la coupe du bois, mais ils n'avaient pour ainsi dire pas d'épaisseur, et ils ne firent aucun progrès. Je remarquai, en outre, comme l'avait fait plus anciennement, sur des racines bouturées de Pæonia Moutan, M. Soulange Bodin, qu'aucun rudiment de nouvelles racines ne sortait jusqu'alors de la coupe inférieure, Quant au bourrelet circulaire, il s’accroissait incessamment par l’advention d’utricules naissantes, qui surmontaient les vieilles ou s’interposaient entre elles. Et bientôt j’aperçus à la surface de la masse utriculaire, de petites taches verdâtres ; et elles correspondaient dans l’intérieur à des traces de même cou- leur partout où se développaient des utricules allongées; et la couleur n'était point dans la substance de la paroi des utricules, mais dans une matière granuleuse que renfermait les utricules, MIRBEL. -— Sur da structure des grains polliniques, etc. 5 Environ ce temps, les taches verdâtres superficielles prirent une teinte plus intense, et le tissu qu’elles coloraient fit saillie et s’é- largit en petites lames diversement découpées, que je reconnus pour d’imparfaites productions foliacées ; et incontinent , il se forma, dans la masse, des trachées qui se prolongèrent vers la base des ébauches de feuilles auxquelles succédèrent graduelle- ment des’productions de même ordre, se rapprochant de plus en plus de la forme normale. (1) Le mode de formation du tissu végétal, dans toutes les espèces où il m'a été possible d'en suivre les progrès, ne diffère pas essentiellement de celui-ci. J’ajouterai que dans toutes ces es- pèces, il arrive un moment où la paroi membraneuse de beau- coup d’utricules et de tubes, acquiert une notable épaisseur ; et il ne s’agit pas ici de l’épaississement produit par les nouveaux tubes ou utricules qui, nés dans les anciens, s'appliquent contre leur paroi et rétrécissent leur cavité ; il s’agit de l’épaississement de la paroi primitive, qui s'opère par la création de nouvelles molécules vivantes , lesquels, procédant à la manière des utri- cules , s’interposent entre les molécules préexistantes ou les re- couvrent. En un mot, la paroi s’accroit simultanément en tout sens, tant par juxta-position que par intussusception, et cette accumulation de matière organisée a lieu sans qu’il y ait trace de la substance gélatineuse de M. Mohl. Cette substance ne parait pas davantage dans les plantes où l’espace occupé par la paroi est incomparablement plus grand que celui qui reste vide, et s’il existe (ce queje ne suis pas éloigné de croire) quelques végétaux dans lesquels on chercherait en vain une formation utriculaire , je ne saurais voir encore dans leur substance com- pacte et homogène, qu'une réunion de molécules vivantes, analogues à celles qui composent la paroi utriculaire. La réfutation que l’on vient de lire n’atteint , si tant est qu’elle (x) Dans une autre bouture de Waclura, laquelle avait huit à dix lignes de diamètre et par conséquent plusieurs années, les utricules nées sur la tranche des couches ligneuses verdirent, et pourtant, ne produisirent point de rudimens foliacés. Quoi qu'il en soit, ces productions utriculaires sont fort remarquables. On pourrait croire qu'elles appartiennent spécialement aux irradiations, mais les observations que j’ai faites ne m’on1 nullement convaincu de l'impuissance du bois. 16 ED. SPACH. — Revisio Grossulariearum. porte coup, que la moindre partie d’un grand travail rempli de faits neufs et intéressans. Je me hâte de le déclarer pour qu’on sache bien que dans cet écrit de M. Mohl, comme dans tous ceux que nous devons à ce phytologiste, je retrouve l’habile, le judicieux, le consciencieux observateur. REvISIO GROSSULARIEARUM , Auctore Epuarpo SPAcH. Ordinis characteres. Calyx superus , marcescens, tarde deciduus ; tubus subcylin- draceus, v. campanulatus, v. pelviformis, v. fere nullus; lim- bus 5-(raro 4-) partitus, coloratus : segmentis æstivatione im- bricatis v. subvalvatis, per anthesin sæpe reflexis, post flora- tionem erecto-conniventibus. Nectarium nunc carnosum, epigynum, nunc sæpius lamina tenuis tubo calycino adnata fauceque subincrassata v. rarissime callosa, nunc inconspicuum. Petala calycis fauce vel tubo ejusque inserta, segmentis iso- mera ac alterna, marcescentia, æqualia, parva ( sæpe squamifor- mia), unguiculata, æstivatione distantia v. conniventia margi- nibusque imbricata. Stamina petalis isomera, segmentis calycinis anteposita, fauce v. tubo v. fundo calycis inserta, persistentia ; filamenta filiformia v. basi dilatata , libera , æquilonga, æstivatione recta, post anthesin nonnunquam reflexa ; antheræ oblongæ, v. ellip- ücæ, v. subrotundæ, v. didymæ, basi subcordatæ, apice emar- ginatæ, v. apiculatæ, v. glandula concava coronatæ, medio dorso v. infra medium affixæ : thecis 2, rima laterali longitudina- liter dehiscentibus; connectivum nerviforme, vel punctiforme, filamento adnatum. Pistillum : Ovarium inferum, v. semi-inferum, 1-loculare ED. SPACH. — Aepisio Grossulariearum. 17 multiovulatum ; placentæ 2, parietales, nerviformes ; ovula ana- tropa, horizontalia, pluriseriata (an semper? ); funiculi bre- vissimi v. nulli. Styli 2 (raro 3 v. rarissime 4), nunc a basi fere liberi, divergentes, nunc ultra medium vel ad apicem usque con- creti v. cohærentes. Stigmata ( nunquam concreta) integra, obtusa. Pericarpium : Bacca calyce emarcido coronata; sùbumbilicata, carnosa, 1-locularis, evalvis, polysperma, v. abortu oligo- sperma. Semina nidulantia, subhorizontalia, funiculo demum elon- gato usque ad chalazam libero affixa,arillo gelatinoso obvoluta, oblonga, v. subovata, v. teretia, v. lentiformia, v. sæpius angu- losa ; épispermium crustaceum, perispermio arcte adhærens; perispermium corneum v. carnosum; embryo in perispermii extremitate chalazæ opposita locatus, minimus, subteres : radi- -Cula obtusa, cotyledonibus subrotundis sublongior. Frutices interdum aculeis infra-axillaribus v. inordinate spar- sis armati. Rami teretes v. angulosi, inarticulati. Gemmæ squa- mosæ. Folia sparsa v. fasciculata, exstipulata, annua, v. raro perennia, simplicia, palmatinervia, sæpe palmatifida, v. lobata, dentata, v. serrata, v. crenata, v. subincisa, nonnunquam gut- tulis resinosis conspersa, vernatione plicata rugosaque; petio- lus canaliculatus, basi dilatatus, sæpe pilis longis plumosis (v. raro simplicibus} mox deciduis ciliatus. Inflorescentia ra- mulos brevissimos v. abortivos foliis rosulatis suffultos termi- nans (sæpe autem ramulis novellis mox ex eadem gemma pro- deuntibus quasi lateralis evadit), vel raro e gemmis aphyllis. Flores in racemos (interdum depauperatos) conferti, v. ad pedunculi apicem subcapitati, v. subsolitarüi, varie colorati (nunquam tamen cœrulei), hermaphroditi, v. abortu dioici, regulares, v. raro subirregulares ; pedunculi solitarii (raris- sime fasciculati), plerumque cernui v. penduli; pedicelli apice Y. infra apicem articulati, sparsi, basi bractea unica suffulti, nec rar6 apice vel paulo inferius bracteolis 2 oppositis instructi. Grossularieæ a Saxifrageis vix nisi fructu baccato seminibus- que arillo pulposo obvolutis recedunt, nec forsan infauste illis annumerentur ; quibusdam quoque speciebus maxime LV. BoTAN. == Juillet: 2 18 ED. SPACE. — Revisto Grossulariearum. accedunt Fuchsieis, ut jam optime monuit cl. Lindley; sane au- tem Cacteæ et Cucurbitaceæ discrepant. SECTIO I. Flores subirregulares, stylo declinaro. CHrysogotTryA Nob. Calycis tubus elongatus, subcylindraceus, ovario angustior, post anthesin arcuatus ; limbi segmenta patentia v. revoluta , in- æqualia. Petala segmentis calycinis duplo breviora, staminibus sublongiora, erecta, spathulata, marginibus imbricata. Stamina erecta, calycis fauci inserta : antheræ oblongæ , apiculatæ, fila- mento subæquilongæ. Stylus indivisus, declinatus, glaber, petala paulo superans. Stigmata 2, subreniformia. Semina oblon- ga, subteretia. Frutices inermes. Folia auctumno purpurascentia : juniora granulis resinosis fugacibus pulverulenta ; ramulorum inferiora triloba; summa ( omniaque plantarum juniorum surculorumve radicalium) palmata, sæpissime 5-fida, petiolis sæpe pilis longis sparsis plus minusve ciliatis; floralia ramulariaque infima bre- vissime lobata, v. indivisa, petiolis margiue alato-membranaceis. Racemi penduli, multiflori, subsessiles, solitarii. Bracteæ pedi- cellis longiores , subpersistentes, foliaceæ , integerrimæ, demum recurvæ. Bracteolæ nullæ. Flores hermaphroditi, speciosi, fra- grantissimi. Calyx intense citrinus. Petala filamentaque sub anthesi citrina, demum purpurascentia. Antheræ luteæ, post anthesin arcuatæ. Baccæ glabræ, lævigatæ. Semina lutea. Species tres nobis notæ, Americæ boreali-occidentalis incolæ, frequentissimé in nostratium hospitantur hortis, nec raro pro- miscue /tbes aureum salutantur, quæ species Purshiana delenda, quum, monente cl. Lindleyo, e confusione Chrysobotryæ revo- lutæ Nob. et Chr. Lindleyanæ Nob. orta sit, ED. SPACE. — fRevisio Grossulariearum. 19 a.) Seginenta calycina tübo breviora. Bacca maïuratione ru- bra, deinum atroviolacea, dulcis. F CarysoBorryA REVOLUTA Nob. Tab. r. A. Ribes palmatun Desfont. Cat. Hort. Paris, — Âübes aureum, Bot. Reg. tab. 125. ’ C. ramulorum folüs inferioribus profunde trifidis : lobis in- cisis w. profunde 3-dentatis; segmentis calycinis revolutis, tubo subduplo brevioribus; petalis apice trilobis; baccis oblongis v..ellipsoideis. Frutex dumosus, orgyalis , ercctus. Rami ciimamomei, læves. Folia 1-2 pollices longa,, nunc longitudine æquilata, mune angustiora, læte viridia, glabra, vel minutissime puberula, 5-v. 7-nervia, basi rotundata, v. subcor- data, v. acutiuscula, circumscriptione rhombea, v. subrotunda, vel cuneifor- mia, Omnia præter ramulorum infima ad medium usque vel profundius 3-v. 5-fida; segmenta oblonga, v. rhombeo-oblonga, inæqualiter inciso-dentata , v. apice triloba ; petioli inferiores lamina æquilongi, v. breviores. Racemi 7-15-flori, rachi puberula. Bracteæ lanceolato-oblongæ, acutiusculæ : inferio- res 6-8 lineas longæ, 2-3 lineas latæ, calycis tubum fere æquantes : superiores gradatim minores ; summæ vix pedicellum superantes. Pedicelli 2-3 :lineas longi, glabri. Ovarium glabrum , lævigatum, viride, turbinatum,. pedicelle brevior. Calycis tubus 5-6 lineas longus : segmenta obovato-oblonga, obtusa, 1 1/2 lineam lata. Petala seomentis calycinis duplo breviora. Bacca 3-4 lineas longa, (V. v. c. et s. sp.) CHRYSOBOTRYA INTERMEDIA Nob. Tab. 1. B. Ribes flavum Colla Hort. Ripul. (Icon pessima). — Aibes au- reurm Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 2 ? (Icon ambigua). —- Ribes auréum 6. serotinum et y sanguineum Lindl. in Trans. Hort, Soc. Lond, v. 7, p.242.— Ribes fragrans Loddig. Bot. Cab. tab. 1233 (Icon. ambigua).— Aibes aureum et R. longiflorum Hortul. G:ramulorum foliis inferioribus trilobis: lobis apice 3-dentatis integerrimisve; segmentis calycinis patentissimis , tubo subdi- midio brevioribus; petalis apice erosis; baccis globosis. : Fruiex foliorum forma sequenti speciei simillimus : Jobis tamen plerumque profundioribus magisque deniaüs, dignoscendus. Racemi 7-15-flori. : rachi pu- berula, Bracteæ lanceolato-oblongæ , acutiusculæ : inferiores. 5-6-linças-longæ; ê 20 ED. SPACI. — Repisio Grossulariearum. supcriores gradatim minores. Pedicelli glabri, 2-3 lineas longi. Flores illis Chrysobotryæ revolutæ minores. Calycis tubus 3 1/2-4 lineas longus : seg- menta obovato-oblonga, obtusa, 1 1/2 lineam lata. Bacca pisi majoris magni- tudine. (V. v. c.) b.) Segmenta calycina longitudine tubi. Bacca matura coccinea vel aurantiaca , v. atroviolacea , acidula. CarysogotryA Laixorceyana Nob. Tab. 1. C. Ribes tenuifiorum Lind]. in Trans. Hort. Soc. Lond. v."7, p. 242; Bot. Reg. tab. 1256. C. ramulorum foliis inferioribus apice trilobis: lobis integerri- : mis v. apice tridentatis; segmentis calycinis erecto-patentibus, tubo subæqualibus ; petalis apice erosis; baccis globosis. Frutex habitu duorum congenerum. Folia læte viridia, utrinque glabra, margine minutissime puberula : floralia ramulariaque infima 5-12 lineas longa, cuneiformia sæpiusve subrotunda , apice tridentata v. breviter triloba (nonnun- quam integerrima) : lobis oblongis v. subrotundis, subæqualibus, plerumque integerrimis ; ramularia superiora gradatim majora , profundius lobata denta- taque ; summa {æstate tantum evoluta gemmaque terminali circumposita) 15-18 lineas lata, circumscriptione subrotunda , ultra medium 3-v. 5-fida, basi trun- cata v. læviter cordata : lobis inciso-dentatis vel trifidis , inæqualibus, obtusis ; peüoli pruinoso-puberuh. Racemi 7-15-flori : rachi puberula. Bracteæ prorsus ut in præcedentibus at minores simulac flores. Celycis tubus 2 1/2-3 lineas longus: segmenta subovyalia, obtusa, 2-2 1/2 lineas longa. Baccæ illis CArysobo- tryæ intermediæ subduplo minores. (V. v. c.) | EXPLICATIO TABULÆ Î. À. Chrysobotrya revoluta Spach. 2 , folium formæ vulgatius in ramulis haud floriferis occurrentis; — 9, folium formæ ad basin ramulorum floriferorum vulgatissimæ ; — 3, folium summum ramuli floriferi; — 4, flos (ma- gnitud. natur.); — 5 , petalum (auctum) ; — 6, racemus fructifer. B. Chrysobotrya intermedia Spach. 1, folium florale; — 2, flos (magnit. natur.) ; — 3, petalum (auct.);— 4, calycis sectio vérticalis; — 5, stamen postice visum (auct.) ; — 6. id. post dehiscentiam, antice visum (auct.); — 7, Varii sectio transversalis; =— 8, racemus fructifer. C. Chrysobotrya Lindleyana Spach. 7, folium superius ramuli sterilis; — 2, folium forma tam ad basin ramulorum sterilium, quam ad racemorum basin frequentioris ; =— 3, flos (magnit. natur.); — 4, 5, petala : alte- rum obtusum, alterum acutum (pari modo etiam in Chr, repoluta et Chr, intermedia vaxiant ) ; — 6, racemus fractifers PE | À Ev. spACH, — Reyisio Grossulariearum. 1, SX SECTIO IT. Flores regulares , stylo recto. “ II. Carororeya Nob. Flores hermaphroditi. Galycis tubus obconicus; limbi seg- menta sub anthesi erecto-patentia, æstivatione imbricata. Nec- tarium tenue, calyce adnatum , ecallosum. Petala fauci calycis inserta, spathulata, erecta, marginibus imbricata , staminibus sublongiora. Stamina calycis fauci inserta : antheræ ellipticæ, apiculatæ , filamento subæquilongæ. Ovarium adnatum. Stylus indivisus. Stigmata 2. Semina angulate. Frutex inermis. Folia rugosa, annua, subtus glandulis mini- mis subsessilibus conspersa. Racemi penduli v. cernui, multi- flori. Bracteæ membranaceæ, magnæ, subereciæ. Pedicelli ebrac- teolati v. apice bracteolis 2 minimis caducis instructi : fructiferi haud reflexi. Calyx subtus purpureus, supra petalisque roseus. Species unica, americana : CALOBOTRYA SANGUINEA. Ribes sanguineum Pursh, Flor. Amer. Sept. = Douglas, in Transact. Horticult. Soc. Lond. vol. 7, p. bro,tab. 13.—Tindl. in Bot. Reg. tab. 1349. — Don, in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. ro9.— Hook. in Bot. Mag. tab. 3335. — Loddig. Bot. Cab. tab. 1487. — Suites à Buffon, Phanérog. tab. 47. Frutex dumosa, orgyalis, ramis erectis. Folia 2-4 pollices lata, cordato- ovata, v. cordato-subrotunda, 3-v. b-loba, inciso-crenata, serrata', supra læte viridia, puberula, subtus molliter pubescentia , subincana , subviscosa, sub lente parce glandulosa , nervis venisque majoribus albis; lobi plerumque ob- tusi, rotundati; petiolus subieres , pubescens, lamina subdimidio brevior. Ra- cemi 2-3 pollices longi, pedunculati, densiflori, glanduloso-puberuli. Pedicelli bractea subduplo breviores. Bracteæ 3-4 lineas longæ, 1 172-2 lineas latæ, purpurascentes, ovales, vel obovatæ. Ovarium subturbinatum, rufescens, dense glanduloso-viscosum. Calyx 3 172-4 lineas longus : segmenta obovato- oblonga, obtusa, tubo longiora. Petala obovato-spathulata, integerrima, seg- 22 ‘ ED. SPAGH. —— Aevisio Grossulariearum. mentis calycinis duplo breviora. Baccæ 2-3 lineas altæ, RAR, ; nigricantes , Cæsio-prumosæ , subglobosæ, v. ellipsoideæ. Crescit in montosis ad oras Americæ boreali-occidentalis., inter etes 38 et 52 Lat. Bor., teste Douglasio. ( V. v. c.} III. Coreoswa Nob. (1) Flores hermaphroditi. Calycis tubus campanulatus, ventri- cosus : limbi segmenta tubo breviora v. vix longiora, sub änthesi revoluta, æstivatione imbricata. Nectarium calyce adnatum, tenue, ecallosum. Petala calycis fauci inserta, erecta, v. reflexa, spathulata, staminibus sublongiora. Stamina fauci inserta:: antheræ ellipticæ, obtusè apiculatæ, basi emarginatæ. Ovarium adnatum vel apicé liberum. Stylus indivisus vel 2-/4-fidus. Stig- mata obtusa. Semina angulata. | Frutices inermes. Folia rugosa, annua, subtus v. utrinque glandulis resinosis conspersa, v. glanduloso-puberula, v. sube- glandulosa. Racemi penduli, multiflori. Bracteæ membranaceæ. Pedicelli ebracteolati v. sub apice 2-bracteolati : fructifert non- nunquam recurvi. Flores lutescentes v. albidi. Sectio I. Calyx pentagonus, medio ventricosus. Ovarium adna- tum. Stylus indivisus. Stigmata 2. — Bracteæ pedicellis subdu- plo longiores ; bracteolæ nullæ. A. Glandulæ resinosæ, sessiles, punctiformes, flavescentes, orbiculares, puncio centrali opaco notatæ in pagina. inferiore Joliorum copiosissimcæ, in superiori pagina, ramulis floribusque parcæ (glandulæ hæ in foliis ad venarum reliculationes sem per sitcæ sunê). Pubescentia eslandulosa. COREOSMA FLORIDA, Ribes floridum Vhérit. Stirp. +, tab. 4. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. 1, tab. 1. — Dill. tige Elth. tab. 244, fig. sit) — Ribes recurvatum Michx! Flor. Amer. Bor. (x) Nomén a verbis précis xopus : cimex, et con: odor, propter odorem cimicimum spe- cierum quarumdam. | ED. SPACH.—= Aevisio Grossulariearum. 23 C. ramis virgatis, subreclinatis ; foliis acute 3-v. 5-fidis, inciso- serratis, basi truncatis v. cordatis, supra glabris, subeglandulosis, subtus puberulis, punctatis; racemis pubescentibus; bracteis lanceolato-subulatis, ciliatis, pedicellisque demum recurvis; seg- mentis calycinis oblongo-spathulatis, obtusis, tubo sublongiori- bus; petalis obovato-spathulatis, subdenticulatis, revolutis , segmentis calycinis subduplo brevioribus; baccis subglobosis, punctato-glandulosis (nigris). Frutex dumosus, 3-4 pedes altus. Caules erecti. Folia 2-4 pollices lata, graveo- lentia, circumscriptione plerumque subrotunda , supra Iæte viridia , subtus palli- diora, 3-v. 5-nervia, venosa, tenue reticulata : nervis venisque albis; lobi triangulari-oblongi-v. ovati, v. raro subrotundati : laterales terminali breviores ; petiolus gracilis, supra compressus, subcanaliculatus, lamina subdimidio bre- vior. Racemi 1 172-3 pollices longi, pedunculati, gracile$, laxiflori. Bracteæ 3- 6 lineas longæ, e viridi flavescentes. Calyx 3-4 lineas longus, e viridi flavescens : tubus glaber; segmenta glabra, v. ciliata, v. pubescentia, obtusissima, v. sub- acuminata. Petala pallide flava. Stylus petala subæquans. Bacca magnitudine pisi majoris, sapore Cimicino. Crescit in America septentrionali. (V. v. c. et s. sp.) == B. Glandulæ sessiles nulle. Pubescentia glanduloso-viscosa. COREOSMA VISCOSISSIMA. Ribes viscosissimum Pursh, Flor. Amer. Sept. — Douglas, in Trans. Horticult. Soc. Lond. vol. 7, p. 5r1. C. foliis cordato-trilobis, obtusis, serratis, rugosis, utrinque glanduloso-puberulis, viscosis; racemis longissimis, laxifloris ; segmentis calÿycinis'lanceolato-oblongis, undulatis ; petalis obo- vatis, integerrimis; bracteis lineari-spathulatis, pedicellos duplo superantibus; baccis turbinatis, hispidis. Frutex orgyalis, dumosus, partibus herbaceis omnibus glanduloso-puberulis, viscosis. Folia 3-4 pollices longa, 1 172 pollicem lata, graveolentia. Racemi fere 6 pollices longi. Flores speciosi, suaveolentes. Calyx siramineus, medio ven- iicosus, Baccu nigricans, sapore ingrato, Crescit in Americæ septentrionalis montibus Æocky, inter gradus 46 et 53 Lat, Bor., usque in altitudine 8,000 ped. a Douglasio reperta.(Descriptio ex auc= toribus citatis), 2/4 ED, SPACAH.— Aovisio Grossularicarum. Sectio IT. Calycis tubus latissimus, exacte campanulatus. Petala reflexa. Antheræ glandula concava coronatæ. Ovarium apice liberum. Stylus profunde 2-4-fidus. — Bracteæ pedicellis bre- viores.Bracteolæ 2, suboppositæ paulo infra apicem pedicel- lorum. Racemi penduli, pedunculati. Foliorum lamina eglan- duloso-pubescens. COREOSMA MULTIFLORA. Ribes multiflorum Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, p. 60 (non Kitaib.) — Aibes Kunthi Berland. in De Cand. Prodr. v. 35, p. 482. C. foliis subquinquelobis, duplicato-serratis, subcordatis, pu- berulis : lobis acutis; petiolis basi ciliato-glandulosis ;. racemis solitariis v. paniculato-congestis, glanduloso-puberulis; segmen- tis calycinis oblongis, acutis, longitudine tubi; petalis spathu- latis, acutis, segmentis calycinis dimidio brevioribus. Frutex ramosissimus. Ramuli subpuberuli. Folia 15 lincas longa, 16-17 li- neas lata; lobi abbreviato-ovati, externi sæpe obsoleti ; petiolus 9-10 lineas ion- gus, filiformis. Racemi subtripollicares : rachis filiformis; pedicelli 5-6 lineas longi. Flores magnitudine floris Grossulariæ vulgaris. Bracteæ spathulatæ , acutæ, planæ, 3-4 lincas longæ; bracteolæ lineares, acuminatæ, carinato-sul- catæ, 2 lineas longæ. Calyx externe pubescens. Stamina petalis vix breviora , erecta, Ovarium turbinato-hemisphæricum, glabrum. Stylus 3-v.4-fidus, sta- mina æquans. Fructus haud notus. | « Crescit prope Horan Mexicanorum, altitudine 1,300 kexap.» Humb. et Bonpl. (Descript. ex cl. Kunth.) COREOSMA AFFINIS. Pibes affine Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v.6, p. Or.— ibes campanulatum Willd. Herb. ex Rœm. et Schult. Syst. C. foliis cordato-subrotundis, 3-v. 5-lobis, duplicato-crenatis, supra puberulis, subtus pubescenti-hirtis: petiolis, pedunculis, ED. SPACH.=—— Repisio Grossulariearum. 25 pedicellis bracteisque glanduloso-puberulis; bracteis lanceola- tis, acutis; bracteolis minimis; calycis subtomentosi segmentis oblongis, acutiusculis, tubo sublongioribus ; petalis spathulato- obovatis, acuminatis, segmentis calycinis triente brevioribus ; baccis glabris. Frutex (ex cl. Bonpland.) orgyalis , ramosissimus ; ramis glabris, purpurascen- tübus, nitidulis; ramulis junioribus puberulis, Folia 12-17 lineas longa, 10-15 lineas lata, reticulato 3-v. 5-nervia : lobis subrotundis, v. triangularibus, v. ovato-triangularibus, obtusis : lateralibus plerumque abbreviatis, extimis sæpe obsoletis ; crenulæ secundariæ obtusæ v. glanduloso - mucronatæ ; petiolus gra- cilis, subtomentosus, glanduloso-puberulus, lamina subæquilongus. Racemi 2-9 172-pollicares , laxe multiflori : pedunculus et rachis graciles, subtomentosi, glanduloso-puberuli; pedicelli filiformes, flore subæquilongi, bracteam duplo v. triplo superantes, sub apice dibracteolat; bracteolæ parvæ, lineari-lanceolatæ, ciliato- glandulosæ. Flores magnitudine floris Grossulariæ vulgaris. Calyx 2 172-3 lineas longus, éxterne subincano-pubescens : segmenta supra flavescentia, Stamina petalis paulo breviora, erecta : antheræ filamento triplo breviores. Gva- rium subturbinatum, glabrum. Bacca (ex. cl. Bonpland) sphærica , calyce co- ronata, viridis, glabra , adstringenti-acida. Crescit cum præcedente, (V. s. sp. in Herb. Mus. Paris.) Sectio III. Calycis tubus ventricosus, segmentis subduplo brevior. Petala obovata, exunguiculata, segmentis calycinis multo breviora. Antheræ filamento longiores, obtuse apiculatæ, petalis supe- ratæ. Ovarium apice liberum. Stylus profunde bifidus : cruri- bus divergentibus. Stigmata subglobosa. — Folia utrinque glandulis minimis, resinosis, orbicularibus, sessilibus v. sub- sessilibus asperula. Bracteæ subfoliaceæ , ovarium superantes. Pedicelli ovario breviores, sub apice dibracteolati : fructiferi recurvi. Flores flavescentes. Corrosma DomeEyanwaA Nob. Ribes scabrum Dombey, manscr. in Herbar. Mus. Paris. — Ribes viscosum Ruiz et Pav. Flor. Peruv. 3, p. 12. C. ramis glanduloso-scabris; foliis cordato-subrotundis v.corda- to-ovatis, obtuse 3-v. 5-lobis, duplicato-serrats , utrinque aspe- 26 ED, SPACH.— ARévisio Grossulariearum: rulis, viscosis, subtus ad nervos petiolis, pedunculis ovariis- que glanduloso-puberulis; racemis elongatis, laxifloris; brac- teis glanduloso-ciliatis, subserratis; calycibus glabris; baccis subglobosis, glandulosis. Frutex (ex Ruiz et Pav.) triulnaris : caule erecto; ramis subdependenubus. Folia 1-2 pollices lata, supra saturate viridia, subtus pallida, ad nervos venas- que pilis brevibus, rigidulis, nunc glanduliferis nunc eglandulosis puberula, üutrinque glandulis minimis sessilibus opacis asperata; lobi triangulares v. sub- rotundi, plerumque obtusi ; petiolus lamina paulo brevior, pube adpressa simul- ac pilis brevibus rigidis horizontalibus glanduliferis obsitus. Racemi 3-4- pol- licares : pedunculus et rachis graciles. Bractex foliaceæ, (virides?) concavæ, angustæ: inferiores florem superantes, petiolatæ, tilobæ; superiores gradatim minores, subsessiles, inciso-serratæ, v. apice tridentatæ; summæ flore subbreviores, integræ, oblongæ, sessiles. Bracteolæ lineares, obtusiusculæ, adpressæ, subpersis- tentes. Calyx 2 lineas longus, flavescens, eglandulosus, glaber. Petala flavescen- tia, stamina paulo superantia , stylo parum superata. Filamenta anthera breviora, basi latiora. Bacca (ex Ruiz et Pav.) dilute purpurea, parva. Habitat in Peruviæ provincia Z'arma. (V. s. sp. in Herbar. Mus. Paris.) IV. Rens Nob. Flores hermaphroditi (an polygami ?) v. abortu dioici. Calyx campanulatus, segmentis erecto-patentibus, tubo brevioribus v. subæquilongis, inflexo-acuminatis. Nectarium tenue, calyci adnatum, ecallosum. Petala calycis fauci v. tubo inserta, minima, subrotunda, basi angustata. Stamina calycis tubo inserta, brevia (floribus fœmineis abortiva) : filamenta an- thera subbreviora, basi latiora; antheræ ellipticæ v. subrotundæ, basi emarginatæ, apice retusæ v. glandula concava coronatæ. Ovarium adnatum v. apice liberum (floribus sterilibus ovula pauca hebetata continens). Stylus indivisus v. bifidus. Stigmata 2, subglobosa. Frutices inermes. Folia annua v. perennia, glanduloso-pu- berula, v. subeglandulosa, v. glandulis sessilibus conspersa. Ra- cemi penduli, multiflori, sclitarii. Bracteæ membranaceæ, sub- coloratæ. Pedicelli apice v. paulo infra apicem dibracteolati (raro ebracteolati), Flores lutescentes v. purpurascentes, Nomen ex verbi Æibes anagrammate, Species omnes ame- riçanæ. ED. SPACH. — Aevisio Grossulariearum. 27 Sectio JT. Folia annua, rugosa, glandulis aut “ose: aut ses- ‘silibus minimis instructa, v. eglandulosa. A. Flores hermaphrodüi (forsan dioico-polygami). Petäla staminague tubo calycino paulo infra faucem inserta. Stylus indivisus. — Folia adulta eglandulosu. a.) Racemi laxe plurimiflort ; pedicelli elongati, bracteam angustam 2-3-plo superantes : fructifert reflexti. REBIS MACROBOTRYS. Ribes macrobotrys R. et Pav. Flor. Peruv. 3, p. 12 ; tab. 232, fig. a. (pessima quoad flores.) — Ribes dependens Dombey, manscr. in Herb. Mus. Paris. R. foliis cordato-subrotundis, v. cordato-ovatis, profunde 3- lobis v.sub-5-lobis, inciso-dentatis, serratis, supra glabris, sub- tus albido-discoloribus, ad nervos venasque puberulis ; racemis longissimis, villosis, glanduloso-puberulis ; bracteis lineari-su- bulatis, glanduloso-ciliatis; segmentis calycinis oblongis, tubum subæquantibus; baccis hispidulis, subglobosis, obscure penta- gonis : angulis tomentosis. Frutex 4-orgyalis (ex R. et Pav.) Caulis erectus, ramosus, teres, glaber, gracilis. Rami diffusi, penduli, teretes, cinerei. Ramuli fulvescentes, nitidi : uovelli parce glanduloso-puberuli, Folia 2-4 pollices longa, sæpe longitudinem lata, supra saturate viridia, subtus albida, 5-v. 7-nervia, venosa, tenerrime reticulata : venulis pulchrè nigrescentibus; lobi triangulares v. triangulari- oyat:, plerumque acuti; serraturæ acuiæ, glanduloso-mucronulatæ; petiolus la- mina subdimidio brevior, gracilis , basi longè glanduloso-ciliatus. Racemi 6-1 2- pollicares, breye pedunculati. Pedicelli 3-4 lineas longi, nonnunquam sub- verticillati. Bracteolæ minimæ, subulatæ, caducæ, simulac bracteæ rubræ. Flores adjecto ovario 3172-4 lineas longi, rubri (ex R. et Pav.). Ovarium dense glanduloso-puberulum. Segmenta calycina glabra, sub-5-nervia, sensim acumi- nata. Filamenta petalis sublonsiora. Stylus tubo calycino dimidio lorgior. Bacca (ex Ruiz et Pay.) ciceris magnitudine, viridis. Crescit in Peruviæ Andium nemoribus, ad Æuassa-Huassi. (V. s. sp. spe- cimina Dombeyana m Herb, Mus. Paris. et specimen Payonianum in Herb, cl. Webb.) 28 ED. SPACI. = Repisio Grossulariearum. db.) Racemi dense multiflori; pedicelli breves ; bracteæ flores æquantes v. superantes, @stivatione involucrantes , dense im- bricatæ. Rerrs piscoror Nob. Ribes albifolium Ruiz et Pav. Flor. Peruv. v. 3, p. 12; (icon tab. 32, fig. b, ex toto pessima ac naturæ maxime aliena est.) R. foliis ovatis, v. ovato-oblongis, v. subrotundis, subcorda- tis , 3-lobis, v. obsolete 5-lobis, inciso-crenatis, serrulatis, supra glabris, subtus albo-discoloribus, ad nervos venasque fusco- tomentosis; racemis glanduloso-pubescentibus; bracteis oblon- gis v. oblongo-spathulatis, sabmucronatis, glanduloso-ciliolatis; calycinis segmentis oblongis, longitudine tubi; baccis subglo- bosis, glanduloso-punctatis. « Frutex biulnaris. Caulis erectus, parum ramosus. Rami erecti, breves, vix « divisi, nigrescentes. R. et Pav. » Folia 2-3 pollices longa, 3-5-nervia, su- pra obscure viridia, subius parenchymate albido venulis nigricantibus pulchre reticulato: nervis venisque tomento tenui fulvo subsericeis; serrataræ purpu- rascentes, in setulam glanduliferam desinentes; petioli lamina dimidio breviores, subincari, glanduloso-puberuli , basi pilis longioribus glanduliferis ciliati. Racemi subbipollicares , breve pedunculati, villis brevibus albis, aliis rubicun- dis, rigidulis, glanduliferis intermixtis instructi: rachis erassiuscula ; pedicelli breves, vix ultra 1 lineam longi, recti, infra apicem bracteolis 2 concavis, lanceolato-spaihulatis, cuspidatis, subglandulosis , ovario sublongioribus stipati. Bracteæ 2-3 lineas lougæ, 1 lineam latæ, membranaccæ, pubescentes. Flores 2 lineas longi, glabriusculi, flavescentes. Petala rubra (ex R. et Pav.), vix e ca- lycis tubo exserta. Staminum filamenta inclusa ; antheræ exsertæ , subrotundæ, retusæ. Stylus stamina paulo superans. Crescit in Peruviæ Andibus, locis nemorosis frigidis.(V s. sp. specimen Pa- vonianum in Herbario cl. Webb.) B. Flores hermaphroditt (vel forsän dioico-polygami.) ' Petala infra faucem, stamina medio tubo calycis inserta. Stylus bi- cruris.— Folia glanduloso-puberula. Racemi densiflori ; pe- dicelli breves ; bracteæ masnæ, flores subsuperantes. ED. SPACH. — Aevisio Grossulariearum, 29 REBIS FRIGIDA. Ribes frigidum Kunth, in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, p. 62. — Ribes hirtum Roœm. et Schult. Syst. R. fois cordato-ovatis v. cordato-subrotundis, obtuse 3- lobis, inciso-crenatis, serratis, utrinque parce glanduloso- puberulis, margine subtusque ad nervos ac venas hirts ; pe- tiolis racemisque subtomentosis, glanduloso-hirsutis; bracteis oblongis, v. lanceolato-oblongis, acuminatis, ciliato-serratis; segments calycinis oblongis, longitudine tubi; baccis hispidis, subglobosis. Frutex orgyalis , ramosissimus. Rami teretes, dense hirti pilisque glanduliferis conspersi. Folia 12-24 lincas longa , 10-20 lineas lata, supra saturate viridia, subtus pallidiora , 3-nervia, venosa, reticulata ; lobi obtusi: laterales plerum- que rotundati, terminali oblongo breviores , vel raro omnes rotundati, subæ- quales; serraturæ secundariæ subacuminatæ ; petiolus lamina subdimidio bre- vior, basi pilis longis plumosis glandukferis ciliatus. Racemi 2-4 pollices longi, breve pedanculati. Bracteæ 3-4 lineas longæ , tomentosæ, membranaceæ, coloratæ , persistentes, reflexæ. Pedicelli vix 1 fineam longi, sub apice bracteo- lis 2 lanceolato-obovatis, cuspidatis, ciliatis, ovarium superantibus instructi. Flores adjecto ovario 3 lineas longi, incarnati (ex cl. Kunth). Calyx externe pubescens, interne glaber. Segmenta sub-5-nervia. Stamina petalis paulo lon- giora : antheræ elliptico-subrotundæ, obtusæ. Stylus Sstamina subsuperans. Ovarium dense glanduloso-hispidum. Bacca (ex cl. Kunth) magnitudine pisi majoris, incarnata, polysperma, gratissima , emetica. Semina (ex cl. Kunth) oblonga, aut subrotundo-ovata, utrinque obtusa , lenticulari-compressa. « Crescit locis frigidis monts Antisanæ, alt. 1700 hex. (Regno Quitensi). Humb. et Bonpl. L. ce. » (V. s. sp. in Herb, Mus. Paris. ) C. Flores aboriu dioici. Petala calycis fauce, stamina medio tubo inserta. Stylus indivisus.— Folia utrinque glandulis sub- sessilibus, minimis conspersa. Racemi densiflori, abbreviati, longe pedunculat ; bracteæ flores subæquantes. R£pis GayaAwa Nob. R. foliis subrotundis, v. ovato-subrotundis, v. ovatis, obtuse 3-lobis, inæqualiter crenato-dentatis, basi rotundatis v. subcor- datis, utrinque pubescentibus; bracteis oblongis, apice truncatis, 30 ED. SPACH.—+ Aevisio Grossulariearum. subtridentatis, floribusque eglandulosis, subincano-pubescen- tibus ; segmentis calycinis oblongis, tubo sublongioribus. Rami glabri, castanei; ramuli novelli glanduloso-viscosi, subtomentosi, Folia 6-24 lincas longa, plerumque longitudine æquilata, supra læte viridia, rugo- sissima, subtus pallida , utrinque pube brevi molli conspersa, glandulis viscosis subsessilibus punctiformibus opacis intermixtis; lobi rotundati, plerumque brevissinn , subæquales, v. rarius lobus terminalis oblongus, v. ovato-oblon- gus, elongatus; petiolus gracilis, lamina subæquilongus v. nonnunquam lon- gior, dense villoso-tomeniosus, glandulis paucis stipitatis intermixtis. Ra- cemi fertiles 5-8 lineas fongi, 10-20-flori, ante florum explicationem den- sissimi, subovati : pedunculus gracilis, villoso-tomentosus, racemo duplo t&i- plove longior. Bracteæ 3 lincas longæ, x lincam latæ, subfoliacex. Pedicelli brevissimi, sub apice bracteolis 2 linearibus, acuminatis, pubescentibus, ova- rium superantibus instructi. Flores (fertiles) adiecto ovario 2 lineas longi. Ca- lyx externe albido-tomentosus, interne flavus. Anthceræ subsessiles, inclusæ , cffœtæ, glandula depressa coronatæ. Stylus vix tubo calycis longior, Ovarium tomentosum, Fructus et flores steriles haud suppetunt. In editis Andium provinciæ chilensis Santiago légit el. Gay. Sectio IT. Folia coriacea, persistentia, glabra, utrinque lævigata, subtus glandulis conspicuis, sessiibus, orbiculanbus, resinosis, aureis, diaphanis, in centro puncto opaco notatis copiosi- sime conspersa. Flores abortu dioici. Petala calycis fauct, stamina medio tubo inserta, inclusa (saliem in floribus sterilibus). Stylus bifidus v. subsimplex. — Râcemi densiflori, pedunculati ; bracteæ magnæ,æstivalione imbricantes; pedicelli ebracteolati v. apice dibracteolat. à REBIS PUNCTATA. Ribes punctatum Ruiz et Pav. Flor. Peruv. 3, p. 123 tab. 233, fig. a. (var. foliis profunde lobatis, pessima quoad flores). — Lindl. in Bot. Res. tab. 1658 (non tab. 1278, ubi ex errore Ribes orientale Poir. (1) pro À. punctato datur.) R. foliüis ovatis, v. ovato-oblongis, v. subrotundis, grosse cre- (1) Hocce jam falso pro Æ, resixoso Push, habet el, Sims jp Bot, Mag. tab,1583, [ ED. SPACH.— Revisio Grossulariearum. 317 nato-serratis-dentatisve , profunde v. obsolete trilobis, basi truncatis, v. cuneatis, v. subcordatis ; racemis (sterilibus) breve pedunculaüs, densifloris; pedicellis florem subæquantibus, apice dibracteolatis; segmentis calycinis obtusiusculis, tubo du- plo brevioribus; stylo apice bifido. Frutex (ex Ruiz et Pav.) orgyalis. Caulis erectus. Rami virgati, læves. Ra- muli novelli puberuli. Folia 6 lineas-8 pollices longa, 4-25 lincas lata, utrinque (saltem adultiora) glabra, supra lucida, subtus 3-nervia (juniora ad nervos pu- berula), glandulis aureis tonspersa : lobi ovati, v. ovato-oblongi, v. subrotundi, y. obsoleti, obtusi, nunc subæquales, nune terminalis lateralibus plus mi- nusve productior ; dentes v. crenæ mucroratæ, plerumque simplices; petiolus 2-6 Jineas longus, parce glandulosus. Squamæ gemmarum membranaceæ, sca- riosæ, fulvæ. Racemi 2-3 pollices longi : rachis puberula, eglandulosa. Bracteæ 3-4 lineas longæ , 1 lineam latæ , membranaceæ , subscariosæ, 1-nerviæ, lan- ceolatæ , v. oblongo-lanceolatæ, cuspidatæ, margine pubescentes : inferiores floribus longiores. Bracieolæ ad apicem singuli pedicelli oppositæ, subadpressæ, ovario longiores, lineari-lanceolatæ, cuspidatæ. Flores 3 lineas Iongi. Segmenta calycina ovato-oblonga. Stylus stamina paulo superans. Bacca (ex Ruiz et Pay.) rubens, punctata. ” Crescit in Regni Chilensis provinciis australioribus. (V. s. sp. in Herbario Les- sertiano lect. a. cl. Gaudichaud , Gay, et Bertero.) REBIS EBRACTEOLATA Nob. Ribes alpinoides Dombey, manscr. in Ferbar. Mus. Paris. R. folis ovatis , v. ovato-oblongis, v.subrotundis, grosse cre- nato-serratis dentatisve, profunde trilobis, basi truncatis, v. cu- neatis, v. subcordatis; racemis (sterilibus) Jaxiusculis; pedi- cellis brevissimis, ebracteolatis; segmentis calycinis tubo di- midio brevioribus ; stylo subsimplici. x Frutex habitu et foliis omnino præcedenti similis. Pedunculi subpollicares , cum rachide pubescentes, eglandulosi. Racemi pollicares vel bipollicares, graciles. Bracteæ ut in præcedente. Pedicelli ovario breviores. Bracteolæ nullæ. Flores 2 finéas !ongi. Segmenta calyeina ovato-oblonga, in cuspidem brevem inflexam producta. Stylus stamina paulo superans, apice brevissime bifidus. Grescit in Regno Chilensi, (V. s. sp. in Herbario Musæi Parisiensis.) (La suite à un prochain cahier.) EE GE & 32 CAGNIARD-LATOUR.— Nous. production végétale confervoide. Mémoire sur un végétal confervoide d’une nouvelle espèce; Par M. Cacnrarb-Larour. (Extrait d’un mémoire présenté à l’Academie des Sciences, le 11 mai 1835.) J'ai desiré savoir ce qui arriverait si de l’eau potable ordinaire était mise pendant long-temps en contact avec un gaz tenant en dissolution de la vapeur d'acide acétique. Pour atteindre ce but, j'ai placé dans ma cave, le 20 mars 1854, un verre à pied rempli d’eau de Seine filtrée, puis l'ai fait plonger dans ce li- quide le bout ouvert d’un tube ou espèce d'éprouvette courbée en siphon dont la branche fermée contenait deux grammes environ de vinaigre dit de Mollerat ou vinaigre de bois : l'espace restant dans le siphon était occupé par Fair atmosphérique. Ce gaz, enfermé ainsi, et chargé de la vapeur acétique qu'il a pu dissoudre à la température ordinaire, a provoqué peu-à- peu dans la masse d'eau avec laquelle il communiquait par l’orifice du tube, le développement d’une production flocon- neuse blanche d’abord, mais qui en devenant plus abondante a pris une couleur d’un vert foncé presque noir, coloration d'autant plus remarquable joe ma cave est d’une obscurité à- peu-près ‘complète. Le 27 novembre, c’est-à-dire au bout d'environ huit mois, jai eu l’occasion de montrer à M. Turpin cette production dont la couleur a, des le premier abord, fixé son attention ; par quel- ques investigations microscopiques, il a trouvé qu'elle était composée de filamens très tenus, confervoides, sans cloi- sons, incolores, et dont ies plus avancés, d’un diamètre plus considérable, sont rameux et colorés. Mais ensuite, par un nouvel examen, il a découvert que cette conferve est armée de rameaux pointus comme un végétal épineux, et a jugé d'après ce dernier caractere qu’elle forme une espèce tout-à-fait nou- velle. | ar Ce Savant académicien en a même fait un dessin détaillé qu'il a bien voulu me remettre et que je joins ici. Le 25 août de la même année, j'ai exposé dans ma cave un f CAGNIARD-LATOUR. — Nouv. production végétale confervoide. ‘33 second spparel semblable; au bout detrois mois l’eau du verre contenait déjà plusieurs petits amas d'une production végétale analogue à la précédente, ce qui autorise à penser que l’on pourra toujours s’en procurer à l'aide du même procédé, en admettant toutefois que, dans les liquides employés , ou dans l'air en contact avec eux, il se trouvera des seminules propres à reproduire l'espèce de Conferve dont nous venons de parler: Le 17 décembre, j'ai sorti de la cave ce second appareil pour le placer à la lumière diffuse, dans une chambre dont la tem- pérature était toujours au-dessus de + ro degrés centigrades ; par ce changement , le développement des Conferves loin de se ralentir à pris au contraire plus d'activité. Il est presque su- perflu de dire qu'on à soin de remplir les verres à mesure que leur niveau s’abaisse par l'effet de l’évaporation. Le 7 janvier 1935, on a mis dans la même chambre un appa- reil semblable sans qu'il ait préalablement séjourné à la cave; le verre contient maintenant un produit floconneux assez abondant, mais qui est encore à-peu-près incolore. (1) À la même époque on avait placé à côté de cet appareil, comme moyen de comparaison, un verre qu'on entretient tou= jours plein d’eau : jusqu’à présent celle-ci n'offre rien de par- üculier, si ce n'est quelques filamens presque imperceptibles. Enfin le 13 février, j'ai disposé dans ma cave deux nouveaux appareils dont l’un contient de l’eau pluviale , et l’autre de l’eau tirée d’un puits. Par l'action de l'air chargé de vapeur acétique, ces liquides se sont troublés au bout de peu de jours comme c'était arrivé avec l’eau de Seine. On voit maintenant des flocons filamenteux dans les deux verres, mais le produit de l'eau plu- (x) 11 s’est déposé au fond de ce verre quelques flocuns roussätres qui, vus au microscope, paraissent tout-à-fait amorphes. Cette matière repose sur une couche mince de liquide jaune- brun transparent et sans saveur ni odeur sensibles. Ce liquide qui, sans doute, est une disso- lution aqueuse de matière rousse plus ou moins altérée n’est ni acide, ni alcalin. On n’aperçoit, pes de matière rousse dans les verres contenant les Conferves; cependant on serait tenté de soupconner qu'il se forme aussi dans ces appareils une matière analogue, mais que peut-être elle est absorbée dès sa naissance et employée comme une sorte de nourriture pour le développement de ces conferves. Notre hypothèse ‘est fondée sur ce que les Conferves, comme on le verra bientôt, cessent de croître lor squ’on les soustrait à l’action de la vapeur acétique. IV, BoTaN, — Juillet, 3 34 CAGNIARD-LATOUR. — Nouv. production végétale confervoide. viale est incomparablement plus abondant que celui de l'eau de puits. J'ai essayé de temps en temps avec le papier de tournesol l'eau de mes verres , et j'ai remarqué: 1° qu'avec les appareils placés dans la cave l’eau avait une réaction acide, laquelle se manifeste ordinairement quinze jours après que l'expérience est commencée; 2° qu'avec l'appareil sorti de la cave pour étre placé dans la chambre dont j'ai parlé, la réaction acide avait cessé de se manifester peu de temps après cette translation, et qu’à aucune époque cette réaction n'avait eu lieu avec l’eau de l'appareil placé dans la chambre le 17 décembre. L'absence d'acidité dans ces deux derniers appareils vient sans nul doute de ce que l’eau s'évapore plus vite, et dépose par ce moyen assez de carbonate calcaire pour neutraliser l'acide à mesure qu'il est fourni par l'air du siphon. Ce carbo- nate est même en excès à ce qu'il parait; car on découvre dans l'eau, à l’aide du microscope, beaucoup de petits cristaux polyé- driques, tandis que lon n’en voit pas dans l’eau acide. J'ai mis en réserve le 17 décembre 1834, un amas de mes Conferves dans l’eau de Seine que contient une petite bouteille débouchée; depuis qu’elles sont ainsi soustraites à l’action de la vapeur acétique, elles ont cessé de croître, mais jusqu'à présent elles ne semblent pas avoir éprouvé d’altération. M. Dutrochet, dans un mémoire qu'il a lu à l'Académie des sciences le 23 décembre 1835, a fait remarquer qu'une très petite dose d'acide hydrochlorique ou autre ajoutée à une dissolution aqueuse d’albumine d'œuf, favorise le développement de Moisis- sures dans cette dissolution (V. le journal l’Institut, n°34). On peut se rappeler qu'après la lecture de ce mémoire, M. Edwards aîné a rapporté une observation analogue qu’il avait faite ré- cemment , et d'ou il résulte que si l’on fait germer des graines de Céréales sur de l’eau légèrement acidulée, on voit bientôt naître des moisissures sur ces graines, lesquelles en ce cas ne sont qu'un territoire ou plutôt un point d'appui pour les moi- sissures. D’après ces observations de MM. Edwards et Dutrochet, j'ai exposé dans ma cave un verre rempli d’eau à laquelle j'ai mêlé TURPIN. — .Æ{ddition au mémoire de M. Cagniard-Latour. 35 une très petite quantité d'acide acétique, pour savoir si les Conferves noiresse produiront dans cette eau acidulée ; dès que cette expérience sera terminée, je m'empresserai de faire con- naître les résultats que j'en aurai obtenus. On voit en résumé, d’après tout ce qui vient d'être rapporté sur les Conferves noires produites dans l’eau soumise à l’action spontanée de l'air chargé de vapeur acétique: 1° Que ces Conferves, comme cela a lieu pour les embryons des autres végétaux, semblent ne pouvoir germer et se déve- lopper que dans un lieu humide et obscur, mais que leur déve- loppement une fois commencé peut ensuite se continuer dans un endroit éclairé ; 2° Que ces productions, lorsqu'on les tient immergées à l'écart, comme nous l'avons indiqué, peuvent malgré cet isolement subsister long-temps sans s’altérer d’une manière sensible, mais qu’elles cessent de croitre pendant qu'on les soustrait ainsi à l’action de la vapeur acétique ; 3° Enfin que M. Turpin,en étudiant ces Conferves au micros- cope, a découvert qu'elles ont des rameaux droits terminés en pointes très aiguës, et que sous ce rapport elles diffèrent entiè- rement de toutes les espèces connues. Note ajoutée au mémoire de M. CAcwrarp-LATOUR, Par M. Torp»1rn. Au mois de novembre 1834, M. Cagniard-Latour eut l’obli- geance de me communiquer divers produits floconneux et gé- latineux qu'il avait obtenus dans une suite d’expériences faites en l'absence de la lumière et en grande partie de l'air atmosphé- rique, et dont le but était de savoir ce qui se formerait dans des eaux de différente nature soumises au contact de divers gaz. 3. 36 Turrin. — -Zddilion au mémoire de M. Cagniard-Latour. Parmi ces productions, toutes organisées à des degrés diffé- rens, celle que vient de faire connaître M. Cagniard-Latour est aussi celle dont je joins ici un dessin; et sur laquelle je vais dire quelques mots. Vue à l'œil nu, cette production, soit en dedans, soit en de- hors du liquide dans lequel elle à végété, se présente sous l’as- pect de petites membranes, ou plus souvent de petits flocons globuleux, variables en grosseur depuis le point jusqu’à la noix, soyeux, veloutés, blancs ou blanchâtres d'abord, puis ensuite d’un vert bouteille foncé. Ces flocons, suspendus dans le liquide ou posés au bas du vase, sont rayonnans dans leur extension, très onctueux ou in au toucher et n’ofifrent ni odeur ni saveur sensibles. Cette première inspection suffit à celui qui a l'habitude d’ob- server les objets microscopiques, pour avoir la certitude qu’une telle production est organisée, qu'elle est filamenteuse, confer- voide et par conséquent végétale. Mais on ne peut encore rien décider sur son véritable degré d'organisation, encore moins la rapporter ou la rapprocher d’an genre ou d’une espèce déjà connus avant d'avoir acquis, par l'action du microscope, la connaissance de ses caractères, car, à son seul aspect, on pourrait facilement la prendre pour l'Oscillaire d'Adanson. (1) Lorsque l’on place sur le porte-objet da microscope, armé du grossissement de 250 à 300 fois, une trés petite portion dun Fr étendue dans une guttule d eau, on voit {fig. 2 et 3) un grand nombre d'individus confervoides, filamenteux, tubuleux sans cloisons ou diaphragmes transversaux, flexueux, enchevé- trés les uns parmi les autres, terminés en pointes effilées et in- colores, munis de rameaux alternes assez éloignés les uns des autres et également terminés en pointes incolores ou en forme de dards. Tous ces individus d’âges différens et appartenant sans doute à des générations qui se sont succédées, sont, les plus jeunes, de la plus grande ténuité possible quoique déjà rameux; ce ne sont que des filamens pleins, d’une seule venue, (1) Oscillaria Adansoni, Diet, sciences nat, Al, tom. 2, pl, 34, fig, x @ b, TURPIN.—.Æddition au mémoire de M. Cagniard-Latour. 37 et dans l'épaisseur desquels on ne voit point encore de corps reproducteurs. D’autres, plus avancés en âge, mais encore dia- phanes et sans couleur, offrent déjà, dans leur intérieur, quel- ques seminules ou corps reproducteurs ; d’autres enfin, qui paraissent avoir atteint le dernier terme de leur développement (fig. 5), sont colorés en vert olive (1),moins cependant à leurs extrémités naissantes, et contiennent dans leur intérieur un grand nombre de globules reproducteurs rangés ou développés à la file les uns des autres et à des distances assez égales (2). Le diamètre d’un de ces individus, mesuré à l’aide du micromètre, est d'environ 1780 de mill., et celui d'une seminule ou globule reproducteur de 17300 (fig. b). Ces individus filamenteux, d’une très grande longueur, dif- fèrent des Oscillaires par leur plus grand diamètre, par leur dé- faut de cloisons transversales , par la présence de leurs globules reproducteurs, par leurs rameaux et par la privation absolue de ces mouvemens d’ondulation, de détente ou de reptation dont jouissent les diverses espèces d'Oscillaires. Ils ont quelques rapports avec la Lyngbye des murailles (Lyngbya muralis) (3), par le diamètre, par la présence et la si- tuation des globules reproducteurs, par le défaut de cloisons, et enfin par l'absence de mouvement qui ne se remarque jamais (x) La couleur verte olive n’a lieu que chez les seminules müres, jamais dans le tube-mère de la conferve qui les contient; ce tube est toujours blanc et transparent comme un cristal sans couleur. La couleur verte ou pourpre des Hydrophytes, les couleurs verte, pourpre, bleue, jaune, etc. des autres végétaux dépendent, presque toujours, de la présence et de la couleur propre de la globuline renfermée, soit dans le tube des végétaux confervoïdes, soit dans les vésicules du tissu cellulaire, lesquels sont généralement transparens et incolores. Ces organes remplis de leur globuline peuvent être justement comparés à des vases de verre blanc que l’on colorerait artificiellement en les remplissant de grains de diverses couleurs. (2) Dans la tige tubuleuse des Conferves, des Céramies, ete. les espaces creux limités par deux cloisons transversales me paraissent identiques avec les articles ou mérithalles des végétaux pha- nérogames, principalement de ceux dont les tiges sont creuses comme celles des Graminées, des Ombelliféres, etc., et les cloisons aux nœuds vitaux d’où émane la feuille et d’où sort l'embryon axillaire. Aussi voyons-nous toujours les bourgeons ou les rameaux latéraux des Confervoides ramneuses partir du sommet latéral de l’un des mérithalles creux. Dans les tiges du végétal dont il est ici question, je crois que les globules reproducteurs sont des cloisons épaissies, noduleuses, comparables aux nœuds vitaux des autres végétaux et doués comme ceux-ci, de moyens de reproduction, (3) Oscillatoria parictina, Vauch, Hist, des Conferv., p. 196, pl. 15, fig. 8. 38 runpin. — Æddition au mémoire de M. Cagniard-Latour. dans la ZLyngbya muralis; mais ils s'éloignent essentiellement de cette dernière confervoide par leurs rameaux, et surtout par la manière dont ces rameaux sont effilés en pointes aiguës. Elle diffère encore des véritables Conferves, dont toutes les espèces ont pour caractère principal d’avoir le tube cloisonné de distance en distance. Le seul genre qui paraisse lui convenir est le Chætophora de Lyngbye, dont les filamens rameux et sans cloisons contiennent les seminules reproductrices rangées à la suite les unes des autres. C’est donc dans ce genre qu'il convient de placer la production confervoïde obtenue et obser- vée par M. Cagniard-Latour, à côté de l'espèce décrite et figurée sous le nom de Chætophora elegans (1), et, comme espèce nou- velle, nous proposons de la nommer Chœtophora Cagniardii, par reconnaissance pour le savant physicien qui a bien voulu me communiquer cette intéressante végétation. Ayant conservé pendant plusieurs mois cette Chœtophore venfermée dans un petit bocal rempli d’eau, elle continua d’y ivre. Les flocons y conserverent leurs formes et leur couleur naturelle, mais ils ne prirent aucun accroissement sensible , et il ne se forma, dans leur voisinage, aucun autre flocon pouvant être attribué au développement d’une’seminule échappée des anciennes Chœtophores. | Quelque temps après, je vis ce végétal perdre, peu-à-peu, la couleur vert-foncé, devenir roussâtre, puis se décomposer et se précipiter au fond du bocal en une espèce de dépôt granu- leux. Huit ou dix jours plus tard, il s'éleva au-dessus de ce dé- pôt quelques légers flocons sans couleur, et qui annoncaiïenit une nouvelle génération provenant des seminules des individus qui venaient de finir. En effet, ayant porté sous mon microscope de petites portions des flocons dont je viens de parler, je trouvai que ces flocons étaient formés d’une grande quantité de seminules plus ou moins avancées dans leur germination, et qu’en prenant plus de surface et en devenant plus légères, par le développement de leurs gemmules tubuleuses, elles s'élevaient à une certaine hau- (1) Lyngbye. Tent, Hydroph. p. 192. Tab. 65, fig. D. x. 2, 3. RS. TURPIN. — Æddition au mémoire de M. Cagniard- Latour. 39 teur dans l'épaisseur du liquide. Ces seminules germées offraient, comme cela se voit dans le développement des extensions tu- bulaires des vésicules polliniques, tantôt une et tantôt deux gemmules incolores, dans lesquelles on apercevait déjà des ru- dimens de nouvelles seminules. Le dépôt qui occupait le fond du bocal, observé à son tour, se composait 1° d’un grand nombre de fragmens ou plutôt de petits tronçons de Choœtophores dans lesquels on voyait encore une , deux ou trois seminules qui s’y trouvaient engagées ; 2° de seminules isolées du filiment-mère, et qui ne pouvaient s'élever dans le liquide à cause du peu d’é- tendue de leur surface et de leur pesanteur spécifique; 3° de rudimens de seminules ; et 4, de particules provenant de la dé- composition des tubes-mères. Les seminules à l’état d'isolement ne montraient aucune es- pèce de mouvement qui püt leur être propre. Les seminules rudimentaires et les particules de matière organique mêlées avec ces seminules étaient tout aussi inertes. | Malgré tous les efforts que j'ai faits pour m’assurer si les semi- nules se composaient d’un noyau vital et d’une enveloppe vési- culaire protectrice, comme cela a lieu le plus généralement, je n'ai pu apercevoir qu'un globule nu susceptible de s'étendre, vitalement, en filamens par un ou deux points de sa périphé- rie et de reproduire ainsi indéfiniment l'espèce. (1) La grande simplicité du corps reproducteur de cette Conferve, déjà si simple en elle-même, n’a rien qui doive étonner, rien qui puisse contrarier les analogies et surtout cette imposante gradation qui existe entre tous les objets de la nature et qui les (x) Il est remarquable que les seminules ou corps reproducteurs de presque tous les végés taux confervoïdes, celles des Champignons, les articles seminulifères des Honilia et les vésicules polliniques aient une organisation analogue, organisation qui consiste dans un noyau vital, seul susceptible de s'étendre et de végéter, et dans une vésicule ou enveloppe protectrice qui a celle de vivre et qui ne peut que se déchirer dans l’acte de la germination de ces corps: Une structure semblable existe encore, comme on le sait, dans le globule sanguin et organisé des animaux, qui se compose de deux parties, d’un noyau et d’une enveloppe. Quand on ob- serve, sous le microscope, les globules sanguins, gros et ovoïdes de la Grenouille ou d’autres Ba- traciens, on voit souvent des globules dont les deux parties constituantes, le noyau et l’envelop= pe, se sont séparées l’une de l’autre. ho Turpin.= Addition au mémoire de M. Cagmiard-Latour. lient du plus simple au plus composé en ne faisant pour ainsi dire qu'ajouter des choses nouvelles aux choses déjà créées. L'embryon du végétal le plus compliqué, en le dépouillant de tous ses accessoires ou de toutes ses enveloppes protectrices, n’est également, pris à son début, qu'une seminule globu- leuse, homogène, qui d’abord s'étend par rayonnement dans tous les sens à-la-fois, puis par deux points principaux, et en déroulant successivement les diverses parties qui caractérisent le végétal-mère, dont il n’est véritablement qu’une continuité. Quand on a été souvent témoin de toutes les évolutions que subit une conferve depuis la seminule jusqu'au parfait état de ce végétal, jusque même à sa décomposition , qui est l’époque de la dissémination des seminules reproductrices; quand on est à même, par la connaissance anatomique et physiologique des végétaux d’un ordre supérieur, de sentir les analogies, on s’é- tonne au plus haut degré de ce qu’il se soit trouvé des auteurs qui aient considéré les Conferves, les Champignons, et même les Charas, productions si végétales, comme des Polypiers contenant des amas d'animalcules!l EXPLICATION DE LA PLANCHE EI. Fig. r. Un ou plusieurs flocons de grandeur naturelle et vus à l'œil nu. Herbages microsco- piques composés d’un nombre considérable d'individus appartenant au genre Chætophora et à l'espèce nouvelle nommée Cagniardii. Fig. 2. Quelques individus d’âges différens, vus sous le microscope armé du grossissement de 250 à 300 fois. Les individus incolores sont les plus.jeunes ou appartiennent, peut-être, à une génération plus nouvelle que celle des individus colorés en vert olive. Fig. 3. Un seul individu vu avec un grossissement plus'considérable. Ce végétal très simple se compose, pour toute organisation, d'une tige tubuleuse, sans cloisons , munie de rameaux latéraux, alternes, terminés en pointes droites et incolores. Dans l’intérieur de la tige princi- pale et des rameaux on voit un grand nombre de globules reproducteurs (seminules) développés successivement en une seule série à la suite les uns des autres. Vers les extrémités des rameaux sont les globules les plus jeunes, les plus petits et les moins colorés. Fig. 4. Lorsque cette Conferve a acquis tout son développement, elle ne tarde pas à subir le sort de tous les êtres organisés ; elle devient malade, meurt et se décompose dans ce qui lui appartient, c’est-à-dire dans la tige tubuleuse qui a nourri et protégé les globules reproduc- teurs qui, seuls vont continuer de vivre et de se nourrir, par absorption et assimilation des dé- tritus environnans et provenus de la décomposition de leur mère. a, Fragmens ou tronçons de 1. F. TAUSCH. — Classification des Ombellifères. 4a la fconferve-mère décomposée et contenant encore une, deux ou trois seminules ; #. seminule isolées c. seminule s'étendant en une seule gemmule; 4, une autre germant par deux points opposés à-la-fois. Parmi les objets que nous venons d'indiquer on voyait encore des granules qui étaient probablement des rudimens de seminules avortées et de particules dues à la décompo- sition de la conferve-mère. f: Fig. 5. La distance indiquée par les deux lignes représente un centième de millimètre, de manière qu’en y plaçant un morceau de tige de la Conferve décrite on ait une idée assez précise de son diamètre et de celui de ses globules reproducteurs. , Crassrricarion des Ombellifères ; par J.K. Tauscu. (Flora, 1834, n° 22 et 25.) La forme de l’albumen a servi à MM. Koch et De Candolle pour subdiviser la vaste et difficile famille des Ombellifères; mais le terme de Campylospermes ne convient point à toutes les plantes qu'on fait rentrer dans ce groupe. Ainsi le Smyrnium a le même albumen campylosperme que présentent plusieurs Chærophyllum. Un genre nouveau, Malabaila, vient-réunir les Campylospermes aux Cœlospermes. L'auteur signale-en- core d’autres anomalies que lui a présentées l'étude des genres de cette famille. Le Bupleurum rotundifolium et peut-être aussi le B. protractum sont campylospermes , tandis que les autres espèces de ce genre sont orthospermes. Les Laserpitium offrent des déviations non moins nombreuses : le L. Siler est campylo- sperme; les L. latifolium et gallicum n'ont qu'un canal trés étroit; dans le ZL. hirsutum Valbumen est plano-concave (plano- excavatum) et dans les Z, pruthenicum et pilosum , il est en- tiérement plane. Ces passages se retrouvent dans les Daucus et les Chærophyllum : le D. muricatus est campylosperme, le D. pubescens Vest un peu moins, et fait le passage aux vrais Daucus (Sect. IT. D.C.): le D. pulcherrimus Koch et D.C. est également campylosperme, mais il appartient par d’autres ca- ractères au genre Caucalis, où il avait déjà été rangé par Willdenow. Le Chærophyllum aromaticum présente l'albumen roulé sur ses bords; dans les Ch. aureum et hirsutum , il est ca- naliculé, et dans le CA. coloratum on peut tout aussi bien l’appeler 42 3. F, TAUSCH. — Classificalion des Ombellifères. orthosperme, qu'on le fait pour le Daucus muricatus et le La- serp. hirsutum. Enfin il ne faut point perdre de vue l’Hasselquis- lia, qui porte deux sortes de graines : celles du rayon sont or- thospermes, et celles du disque cœlospermes ; la même chose se voit dans le Coriandrum. Il serait à-peu-près impossible de faire disparaitre, par la création de genres nouveaux, ces anomalies dans une famille qui présente déjà un nombre de genres peut-être trop considé- rable. En outre, un certain nombre de genres présentent des albumens qu'on ne peut ranger dans aucun des groupes ad- mis par MM. Koch et De Candolle : tels sont les genres Cicuta, Hacquetia, Malabaila et _Astrotricha. De quelque importance que soient d’ailleurs les organes de la fructification , l’albumen n'est qu'accessoire, et ne doit donc point servir de base à une division : l’auteur pense qu'on ne devra faire mention de ce caractère que dans les genres où il présente une différence mar- quée. Les nombreuses recherches faites par M. Tausch lui ont fait acquérir la conviction que les idées d’ombelles complètes ou incomplètes, simples ou composées doivent entièrement disparaître , la plupart des tribus présentant ces diverses modi- fications réunies. Voici la division qu'il propose : TABLEAU DES SOUS-ORDRES , TRIBUS ; SOUS-TRIBUS ET GENRES DE EA FAMILLE DES OMBELLIFÈRES. Subordo I. MERICARPÆ. Fructus bipartibilis, constans mericarpiis duobus utriculatis, utriculis latis aut adhærentibus aut raro incompletis, commussura plus minusve fenestratis et pericarpium bivalve biloculare mentientibus, Tubus I. Ceramospermz s. Trsracez. Fructus globosus aut globoso-didy- mus, jugis filiformibus primariis aut simul secundariis, mericarpiis utriculos incompletos commissura plus minusve fenestratos, seu pericarpiam bivalve bi- loculare constituentibus. " Subtribus I, Coriandreæ. Char. tribus. — Coriandrum, Bifora. Tribus I. Ruvnenospermx s. Rosrrarz. Fructus pyramidatus aut cylin- draceus elongatusve, a latere contractus, apice rostratus, aut plus minusve attenuatus stylisve rigidis rostratus, mericarpiis uiriculatis nudis, aut nonnun- quam setulosis, jugatis, jugis primariis aut simul secundariis costatis. 3. F. TAUSCH. — Classification des Ombellifères. 43 Subtribus IT. Scandicineæ. Fructus pyramidatus aut cylindraceus elongatusve a latere contractus, apice plus minusve attenuatus, aut rosiro stylisve rigidis rostratus, nudus, aut raro setulosus, mericarpiis 5-jugatis, jugis filiformibus quandoque basi obliteratis, quandoque argutis (Myrrhis) quandoque obtusis (Lecokia). — Scandix, Anthriscus, Caldasia, Physocaulis T., Lecokia, Myrrhis, Rhynchostylis T., Chaerophyllum, Cryptotænia, Osmorhiza , Grammosciadium , Schulzia?; T'urbith T. Subtribus IIL. Cumnineæ. Fructus cylindraceus elongatus, apice attenuatus a latere contractus, mericarpis jugis 5-primariis, 4-secundarüs, omnibus filifor- mibus. — Cuminum , Treptocarpus. Tribus III. AcanraosPerMz s. ArMATz. Fructus teres aut compressus, me- ricarpiis utriculatis jugatis, jugis omnibus in aculeos setasve liberas aut bas cokærentes excurrentibus. Subtribus IV. Caucalideæ. Fructus teres, aut a dorso aut a latere contractus, mericarpis jugis 5-primarüs , quorum duo lateralia plano commissurali imposita, setulosis, secundariis 4 evidenter armatis. — Orlaya, Daucus, Caucalis, Tur- genia, Torilis. Subtribus V. Trachymarathreæ. Fructus teres, mericarpiis jugis 5 primariis, armatis, secundaris nullis. — 7rachymarathrum T. | Tribus IV. Prerveosrerme s. Azarz. Fructus teres aut compressus, meri- carpüis utriculatis, jugis omnibus aut nonnullis in alas membranaceas liberas integras, aut raro Jobatas excurrentibus, aut expansis et fructum 4-8-alatum formantibus. Subtribus VI. Mulineæ. Fructus à dorso compressus, imo compressissimus, commissura contracta, äut non contracta; mericarpiis jugis 5 primariis , medio dorsali, et 2 commissuralibus (commissura contracta) aut 2 lateralibus (com- missura non contracta) filiformibus , 2 intermediis in alas integras aut sinuato- repandas expansis. Umbellæ simplices aut paniculato-ramosæ. — Drusa, Muli- num, Liposis. Subtribus. VIT. Ængeliceæ. Fructus teres, aut a dorso compressus, aut raris- sime a latere contractus, mericarpüis jugis 5 primariis, modo omnibus alatis sæ- pius 3 dorsalibus costatis (filiformibus aut argutis) et 2 lateralibus alatis. T'ap- Sium, Prangos?, Hymenolœna ?, Colladonia?, Angelica, Callisace, Levis- ticum, Archangselica , Ostericum, Selinum (Gaya). Le Gaya simplex est uu véritable SeZinum ; M. De Candolle paraît en avoir formé le caractère générique d’après le G. pyrenaica. Subtribus VIII. ZLaserpitieæ. Fructus a dorso compressus, raro teretiusculus, mericarpis jugis 5 primarüs filiformibus, 2 lateralibus plano commissurali impo- sitis, secundariis 4 omnibus aut 2 exterioribus alatis. — Zaserpitiwum ( Cymopte- rus ), T'hapsia, Ælæoselinum, Melanoselinum, Lophosciadium, Artedia. 44 S. F. TAUSCH. = Classification des Ombellifères. Tribus V. Drcrinosperme s. Vazvarz. Fructus a dorso lenticulari-vel plano- compressus, Commissura non angustatus, mericarpiis utriculatis, jugis b prima- ris, rarissime et secundariis, raro omnibus costatis, sæpissime 3 dorsalibus cos< tatis, 2 lateralibus in alas aut margines incrassatas sed raphe marginali junctas dilatatis, ct fructum utrinque unialatum formantibus. Subtribus IX. Peucedaneæ. Fructus a dorso lenticulari-vel plano-compressus; commissura non angustata, mericarplis jugis 5 primariis, rarissime omnibus cos- tatis, sæpissime 3 dorsalibus costatis, filiformibus aut argutis, et 2 lateralibus in alas marginesve incrassatas sed raphe marginali junctas dilatatis, et fractum utrinque unialatum formantibus, {n Æ/asselquistia, fructus disci marginibus con- ttactis formam urceolatam acquirunt, — Anethum, Ferula, Eriosynaphe, Palimbia (excl. P. Chabrœi quæ Peucedenum), Peucedanum. (Ce genre tel que l’'admet M. De Candolle, est trop vaste; M. Tausch n’y compte que la section Æupeucedanum D. C. ct les P. alsaticum, latifolium D.C. et Chabræi Gaud. Le Cervaria Gærtn. auquel M. Tausch rapporte les C. Oreo- selinum et Riivini Gærtn. se distingue sans peine par ses mericarpia suborbi- culata, vitiæ incrassatæ , nodulosæ, arcuaiæ. Les deux sections Ængelicoides et Selinoides D.C. rentrent dans le genre Zmperatoria. Le T'hysselinum Hoffmann ( Peuced. sylvestre D. C.) est d’après Hoffmann un genre très dis- tinct). Thysselinum Hoff., Bubon, Cervaria Gærin. , [mperatoria , Coniose- linum, Hammatocaulis T., Cortia, Capnophyllum , Krubera, Tiedeman- nia, Archemora, Opoponox, Pastinaca, Hermas, Heracleum, Zozimia, Astydamia, Polytænia, Johrenia, Tordylium, Hasselquistia, Tordyliopsis. Subtribus X. Silerineæ. Fructus a dorso lenticulari-compressus commissura non angustatus, mericarpiis jugis primariis et 4 secundariis omnibus costatis , filiformibus, aut raro marginalibus dilatatis, et fructum bialatum formantibus.— Siler, Agasyllis, Ormosolenia T. Tribus VI. Terraconosrermx s. TerrArpræ. Fructus a dorso compressus, sæpe compressissimus, Commissura plus minusve sæpe valde contractus, et tunc acute tetragono-prismaticus { non alatus) mericarpüs utriculatis compressis 5-ju- gatis, jugis filiformibus, nonnullis quandoque obliteratis, intermedus 23 sæpis- sime marginem mericarpii utrinque cingentibus et ideo angulos tetraedri margi- nantibus. | Subtribus XI. Æzorellec. Char. tribus. cui addi potest : umbellæ simplices aut paniculato-ramosæ. — Azorella ( Fragosa, Pectophytum), Bolax, Horschfiel- dia?, Huanaca, Bowlesia, Spananthe, Pozoa , Asterisicum. Tuibus VII. Disasproosrermx s. Biscurarx. Fructus a latere lenticulari- compressus, mericarpiis utriculatis jugatis, jugis primariis aut simul secundariis costatis , filiformibus. Subtribus XIT. ZZydrocotyleæ. Fructus a latere lenticulari-compressus basi 3. F. TAUSCH. — Classification des Ombellifères. 45 aut apice aut utrinque plus minusve emarginatus, mericarpiis jugis D primariis filiformibus. Modo umbellæ, modo folia, modo utraque simplicia.— Æydrocotyle, Erigenia, Didiscus, T'rachymene. Subtribus XIIT. Xanthosieæ. Fructus a latere lenticulari-compressus, basi aut apice emarginatus, mericarpiis jugis 5 primariis, et nonnullis secundarns, omnibus filiformibus. — HMicropleura, Xanthosia, Astrotricha. Tribus VII. PreurosperMe s. Cosrarz. Fructus teretiusculus aut latere con- actus subdidymus, mericarpiis utriculatis quinquejugatis, jugis costatis sæpe fili- formibus , nonnunquam argutis subalaüsve aut raro obtusissimis subobliteratis. Subtribus XIV. Æmmineæ. Fructus subdidymus, mericarpiis teretiusculis, ad commissuram contractis b-jugatis, jugis fihformibus aut rarius angustis obtusisve, aut subobliteratis. — Æacquetia, Bupleurum , Zizsia, Pentacrypta, Smyr- nium, Physospermum, Scaligeria, Eulophus, Astome, Atrema, Sphallero- carpus, Conium, Vicatia, Wolopospermum , Velaea , Arracacha, Apium , Petroselinum (W/ydleria ?) Trinia, Rumia, Ammi, Leptocaulis, Ply- chotis, Sison, Drepanophyllum Wib. ( Falcaria D.C.) Ægopodium, Bunium, Conopodium , Pimpinella, Sium, Berula Koch., Sisarum Adans., Heloseia- dium, PetrocarviT., Carum , Meum, (W allrothia ?) Subtribus XV. Seselineæ. Fructus teretiusculus, méricarpiis semiteretibus ad commissuram non contractis 5-jugatis costatis filiformibus, nonnunquam ar- gutis aut raro obtusissimis subobliteratis (Cachrys).— Fœniculum, Discopleura, Cachrys, Seseli, (Deverra? ), Libanotis, Athamanta, Magydaris, Kund- mannia, Cynosciadium, OEnanthe, Phellandrium Hoff., Dasyloma , Sclero- sciadium, Ottoa, Oliveria, Æthusa, Ligusticum (Cnidium, Silaus, Trochiscanthes D.C.), Crithmum, Cenolophium, Malabaila T., Pleuros- permum, Lichtenstenia ? , Astrantia. Trib. IX. ArreurosperMæ s. Ecosraræ. Fructus prismaticus aut teretius- culus , mericarpiis utrinque ejugatis sæpissime squamis, vesiculis aculeisve tectis. Subtr. XVI. Eryngieæ. Char. tribus cui addi potest: umbellæ ramosæ, um- . bellulæ capitatæ sæpe paleatæ. — 4lepidea, Eryngium , Sanicula. Tribus X. Herrrospermz. Fructus constans mericarpiis duobus utriculatis jugatis , figura et proportione inæqualibus. Subtr. XVII. Heterospermeæ. Char. tib. qui forte in posterum dividen- dus. — Dimetopia, Cranzia?, Heterosperma, Annesorhiza. Subordo IT. MONOCARPÆ. Fructus constans utriculo constanter solitario mo- nospermo nudo, aut sæpissime abortu monospermo et involucro pseudopericar- pium uniloculare mentiente incluso. Trib. XI, Moxosrcruz, Fructus constans utriculo solitarlo raonospermo;, non incluso, 46 3. r. TAUSCH. — Classification des Ombellifères. Subtrib. XVIII. ÆActinoteæ : Char. tribus. — Zagæcia, Actinotus, Pe- Lagniia. Trib. XIT. Axcrosrerux. Fructus sæpissime abortu monospermus, involu- cro pseudopericarpium uniloculare mentiente inclusus. Subtrib. XIX. Æohinophoreæ. Char. wibus: Ærctopus, Echinophora, Exoacantha, Anisosciadium ? : CARACTÈRESD ES GENRES NOUVEAUX PROPOSÉS PAR L'AUTEUR. Paysocauzrs (Chærophylli Secüo I. D.C.) Calyx obsoletus. Petala oblonga vixemarginata (hirsuta). Stylopodia conica cum stylis brevissimis (subnullis). Fructus elongatus, pyramidatus , latere contractus, stylopodiis duobus brevis- simis rostratus. Mericarpia jugis 5 obtusis depressis undique muriculatis , valleculis 1-vittatis, commissura sulco excavata bivittata. Carpophorum apice bifi- dum. — Herba annua, caule hispidulo ad genicula inflato tumido, foliis ternato- decompositis, umbellis oppositifoliis 2-3 radiatis involucellatis. Ravncnosryris. Calycis margo obsoletissimus. Petala obcordata (hirsuta) cum lacinula acuta inflexa. Fructus cylindraceus à latere contractus, apice attenua- tus, et stylis 2 rigidis elongatis rostratus. Mericarpia 5-jugata , jugis filifor- mibus obtusis, valleculis angustis 1-vittatis, commissura sulco excavata , carpo- phoro apice vix bifido. — Herba perennis, foliis ternato-decompositis , umbellis terminalibus, involucris subnullis, involucellis polyphyllis. Huc spectat : Chærophyllum hirsutum L. D.G., quod longitudime fructus, et stylorum earumque directione magnopere variat ita ut autumari liceat CA. magellense et calabricum D. C., meras hujus varietates sistere. Turarra. Calycis margo dentatus , dentibus deciduis. Petala obcordata laci- nula inflexa. Styli elongati cum stylopodüs conicis. Fructus cylindraceus a la- tere contractus, apice longe attenuatus, stylisque rigidis rostratus, pube mol- lissima obductus. Mericarpia 5-jugata, jugis filiformibus obtusis , pube fere obtectis, valleculis 1-vittatis, commissura sulco læviter exarata bivittata. Carpo- phorum bipartitum.— Herba perennis, foliis pinnato-decompositis capillaribus, umbellis terminalibus, involucris et involucellis polyphyllis, prioribus de- ciduis. Huc spectat 2°. Matthioli (Athamanta Matthioli D.C. Seseli Turbith et Athamanta annual.) Huc quoque Daucus cretensis verus Lobel. ic. 722, quem Morisonius hist. 111, p. 302. s. 9, et 10. f. 9, nomine Myrrhidis annuæ semine villoso pessime delineavit, ct inde Linnæus seductus Æ4tha- mantam annuam constituit. TrACHYMARATERUM (Cachrys sect. 3. Lophocachrys D. C.) Calycis margo 5-dentatus. Petala.. Fructus ovatus teretiusculus. Mericarpia 5-jugata, jugis elevatis corticosis dorso in cristam inaculeos hamatos fissam excurrentibus, val- 3. F. TAUSCH. — Classification des Ombellifères. 47 leculis profundis, setulosis nudisve, et commissura evittatis. Semen nucleum liberum vittis copiosis obductum, profuude involutum constituens. Carpopho- rum bipartitum.— Herbæ perennes , folüis pinnato-decompositis, laciniis lineari- bus canaliculatis rigidis subspinescentibus, umbellis terminalibus Jateralibus ve involucratis involucellatisque. Huc spectat Cachrys sicula L. sub qua certe plures species latitant. Ipse Sieberus duas promiscuas ex insula Creta attulit, quarum prima fructus ovatos, tanium jugis aculeatos , umbellas sæpe ramosas irregulares, brevius radiatas ; altera fructus oblongos, jugis aculeatos, et insuper plus minusve undique setulosos, umbellas regulares longius radiatas profert, cujus vero folia ignota. Hammarocauzis. Flores. Fructus a dorso lenticulari -compressus margine dilatato crassiusculo cinctus. Mericarpia oblonga, jugis 3 dorsalibus elevatis argutis corticosis, 2 lateralibus in margmem abeuntibus. Valleculæ profun- dæ, acutæ, univittatæ. Commissura bivittata. Carpophorum bipartitum. — Herba perennis, caule ad articulos insigniter nodoso, nodis tumidissimis subglo- bosis, foliis decompositis linearibus. Huc. Æ. cretica T. (Peucedanum creti- cum D.C. nodosum L. Spr.). Ormosorenra. Calycis margo obsoletus. Petala involuia (adnata) vix emargi- nata.' Fructus a dorso lenticulari-compressus, mericarpiis oblongis dorso con- vexis quinque jugatis, jugis 3 mediis filiformibus , tenuissime undulatis (subarti- culatis), 2 lateralibus in margines angustas alatas dilatatis. Valleculæ convexæ juga secundaria vittam moniliformem intercipientia, et inde quasi duplicata, gerentes. Commissura 4-6-vittata, vittis moniliformibus. Carpophorum biparti- tum.— Herba perennis pumila , rhizomate sat crasso cylindraceo multicipiti caules plures digitales emittente. Caules basi vaginis foliorum subimbricatis tecti et foliosi , versus superiora nudi scopiformes, aut ramulo uno alterove et bractea vaginam mentiente adauctus. Folia glauca reniformia, 3-loba aut 3-secta, lobis segmentisque ovato-cuneatis incisis dentatisque. Umbellæ 3-7 radiatæ inæquales, involuctis et invollucellis nullis, floribus luteis. Huc. ©. cretica T. (Peucedanum creticum Spr. Sieb. Sison Sieberianum D.C.). Prrrocarvi. Calycis margo 5-dentatus, dentibus subulatis deciduis. Petala obcordata cum lacinula inflexa. Fructus oblongus a latere contractus, pube mollissima obductus. Mericarpia jugis 5 filiformibus, 3 intermediis confertis , 2 lateralibus margimalibus, omnibus vittis subobsoletis. Vittæ in valleculis sohtariæ. Semers ad commissuram canali vacuo instructum (hinc sulco excava- tum, ct campylospermum). Carpophorum bifidum. — Herba perennis, foliis pmnatis decompositis linearibus, umbellis terminalibus, involucris et invo- lucellis polyphyllis. Huc. P. cretense (Athamanta L.). MaraBaiLa. Calycis margo 5-dentatus, Petala obcordata cum lacinula inflexa emarginata. Fructus ovatus teretiusculus. Mericarpia laxe utriculata 5-jugata, jugis argutis. Vallecula et commissura plana multivittatæ , vittis ramosis (anastomosantibus), Carpophorum {bipartitum, Semen nucleum liberum consti- 48 AL. BRAUN. — Sur le Raigrass d'Italie. tuens, membrana sparganophora tenuissima evittata obductum , dorso convexum obsoletissime substriatum, facie fossa oblonga excavatum.—Herba perennis, fois ternato-decompositis, umbellis terminalibus (speciosis albis), involucro involu- cellisque polyphyllis foliaceis persistentibus. Huc AZ. Æacquetii (Athamanta Golaka Hacq. PI. carn. p. 14. t. db. Ligusticum Sprengelii Sieb. Spr. L:car- niolicum Host. D.C.). Norice sur le Raigrass d'Italie et les Tolium en général, par le prof. Az. Braun. (Ælora 1834 , nos 16 et 17, p.241). On a beaucoup recommandé dans ces derniers temps la cul- ture de la Graminée connue sous le nom de Raigrass d'Tta- lie; elle est répandue sous celui de Zolium perenne italicum s. aristatum. Des formes de la même plante ont été décrites sous les noms de ZL. multiflorum Tam., L. compositum Thuill., et'en dernier lieu sous celui de L. Boucheanum Kunth. M. Braun pense même que le Z. brasilianum Nees in Mart. FL. brasil. et le ZL. sca- brum Presl. Rel. Hænk. ne sont point différens de la plante dont l'étude lui à fait examiner le genre entier auquel elle ap- partient. Son nom Île plus ancien à la vérité est celui de L. mul- tiflorum Tamark ; mais M. Braun croit devoir le remplacer par celui de Z. italicum, le nom de Lamark ne s'appliquant à la plante qu’alors qu’elle présente desépillets nombreux, tandis que les fleurs sont peu nombreuses dans le Z. Boucheanum. Le nom de Thuillier ne s’applique qu’à la monstruosité rameuse qui s’ob- serve aussi sur le Z. perenne. Les auteurs varient beaucoup sur la durée de ce Lolium : l’auteur s’est convaincu qu’il est vivace dans nos contrées; cependant il fleurit déjà abondamment à la fin de l’année même où on la semé; les touffes ne gagnent point par l’âge et deviennent au contraire de plus en plus maigres. Le nombre des épillets est un caractère sur lequel les autéurs sont également d’un avis très différent, et c’est avec raison que M. Braun s'étonne de ce que, maintenant encore, on puisse attacher la moindre importanceà ce caractère. La longueur des arêtes est également très variable : l’auteur de la Flore française, en disant que cette partie est représentée trop longue AL. BRAUN. — Sur le Raigrass d’Tialie. 49 dans la figure de Vaillant, s’est trompé : les exemplaires d'Italie sont absolument semblables à ceux représentés par Vaillant. La variété sans arêtes est la plus rare, et entre cette variété et la forme représentée dans l’ouvrage du botaniste parisien, on trouve de nombreux passages. Le ZL. arvense aussi est sans arêtes, et le L. speciosum Link, rodustum Reichb. n’est qu'une forme mutique du L. temulentum ordinaire. Le seul Z. perenne ne s’est jamais présenté à l’auteur portant des épillets aristés. A vant de passer à la description de la plante qui fait le sujet de son travail, M. Braun expose Îes résultats des observations qu’il a faites sur les autres espèces de Lolium. Son mémoire devient par ià une monographie de ce genre, et son importance est en- core relevée par les remarques physiologiques sur la disposition des feuilles dans les Graminées, dont nous parlerons plus loin. Les espèces de Lolium se réduisent aux quatre suivantes : 1. L. temulentum L.,annuum Lam.—«4. macrochæton, (L. spe- ciosum Link. Bieb.) —$. leptochæœton (L. album Huds.). Excepté l'absence constante d’arètes dans la variété $, on ne trouve point de caractère différentiel : c'est le même rapport que celui qui existe entre le Bromus grossus et le B. secalinus. Dans le Z. ctalicum, ce sont les arêtes qui manquent souvent, tandis que dans la variété B du Zolium temulentum ce sont celles du haut de l’épi qui n’en portent point, ce qui a fait souvent con- sidérer cette variété comme manquant absolument d’arêtes. Quant au L. speciosum Bieb., M. Braun ne peut point émettre sur lui un jugement certain; l’exemplaire qu’il a vu de cette. plante se distingue par des feuilles plus étroites et des graines lisses ; l’axe de l’épi est un peu rude et il est porté à croireque ce n’est qu’une variation produite par le climat. La variété aristée se trouve dans les chzmps d'orge et d'avoine, la variété mutique dans ceux de froment d'été. Le Z. temulenium est répandu sur tout le globe. 2. L.arvense With. , L. annuum Bernh., L. remotum Schrank, L. tenue Bieb., L. complanatum Schrad., L. rigidum Gaud., L. où Roth. Les deux derniers synonymes désignent une forme à arêtes plus fortes et à tige rude : elle paraît appartenir IV. Bora. — Juil'et. % 50 AL. BRAUN.—-— Sur le Raïgrass dFtalie. plus particulièrement aux pays méridionaux. Tout ce que l’au- teur a vu sous le nom de L. canadense Mx. appartient égale- ment à cette espèce qui ne vient que dans les champs de lin et croit aussi en France; elle se retrouve dans l'Asie septentrio- nale et au Brésil. | 3. L. italicum Braun. 4. L. perenne T,. Les L. tenue 1. et L.Haller: Gm. en sont des formes plus grêles. Se trouve en Europe, en Asie, dans l'Amérique du .Nord et aux ües Falkland. Le Lolium distachyon L. est une espèce douteuse que les au- teurs auraient dû séparer depuis long-temps de ce genre. L'auteur examine ensuite les caractères distinctifs du Z. i{a- licum ; extrait que nous allons en donner fera voir avec quel soin il a étudié la plante soumise à ses recherches: a. Quant à sa durée, le L. italicum se rapproche du Z. pe- renne, sans l’égaler. b. Dans le plissement des jeunes feuilles (vernatio). Les lames des feuilles de cette espèce ne sont point, avant leur épanouis- sement, plissées longitudinalement, comme celles du Z. pe- renne, mais roulées comme dans les Z. temulentum et arvense ; c’est la découverte de ce caractère qui a le plus concouru à faire rechercher à l’auteur les différences essentielles du Raigrass d’T- talie de celui d'Angleterre. La disposition des jeunes feuilles a été en général négligée, et cependant elle présente des carac- tères d’une très grande importance. Non seulement certaines espèces se distinguent moyennant ce caractère (p. ex. le Bro- mus erectus du B. laxiflorus), mais aussi certains genres en- tiers ou des sections de genre peuvent être reconnus à cette disposition. Les recherches de M. Braun lui ont fait trouver dix modes différens de préfoliation (Fernatio). La simple plicature du Zoliumn perenne se retrouve dans les Dactylis, une tribu du genre Poa ( P. sudetica, annua, compressa, pratensis ), dans les Glyceria, Triodia, Cenchrus , etc. Les feuilles roulées des Lolium arvense , {emulentum et italicum se présentent dans les Triticum, AL BRAUN. — Sur le Raigrass d’Ttalie, 51 Secale, Elymus, Hordeum, Bromus (excel. B. erecto), dans plusieurs Festuca (le F. loliacea Huds. où Lolium festucaceun est selon’ Braun une plante hybride née du Festuca pratensis et du Lolium perenne), Æragrostis , Briza, dans les espèces culti- vées du genre Avena,; etc. Dans la direction des feuilles épanouies. La partie, infé- rieure de la féuille du Z. ctalicum est faiblement tournée à gauche, tandis que son extrémité est dirigée à droite; les autres Lolo ne présentent que la torsion à gauche. Un groupe de Festuca (les F.loliacea, pratensis, elatior) présente aussi les lames des feuilles contournées vers la gauche. Ce caractère, en- tiérement négligé par les agrostographies, est pourtant d’une extrême Hporance. Ainsi on reconnaitra l'avoine dès son plus jeune âge à la torsion des feuilles vers la pe tandis qu’elle l'est à droite dans les autres céréales. Ce n’est qu’à un âge plus avancé que l'extrémité des feuilles d'avoine présente une torsion à droite. C’est sur 116 espèces de Graminées qu’une torsion constante a été observée : 73 l’ont à droite, 33 à gauche et 10 inférieurement à gauche et supérieurement à droite. Les genres Triticum, Secale, Elymus, Ægilops, Bromus, Chrysurus, Dactylis, Phleum, Alopecurus dans les espèces examinées par J'auteur, présentent la torsion à droîite; les genres Brachypodium, Festuca, Briza, Holcus, Lagurus, Calamagrostis, Yont dirigée vers la gauche. La plupart des vena ont la double direction in- diquée plus haut : l’4vena flavescens cependant n’a que celle à gauche, l4. elatior celle à droite. Ce même caractère de torsion se voit dans les arêtes géniculées : généralement elle est dirigée à gauche inférieurement à la géniculation et à droite au-dessus d’elle : le changement de direction s'opère à la géniculation même. d. Largeur et couleur des feuilles. Le L. italicum à les feuilles plus larges , d’un vert plus clair, plus tendres et plus succulentes que le L. perenne. Les oreillettes à la base de la lame des feuilles sont plus petites que dans le Z. temulentum , mais plus grandes que dans le L. perenne. e. Rudesse ou aspérité dés parties. Elle est le moins forte dans 4. ba AL. BRAUN, — Sur le Raigrass d'Italie. les gaines , le:plus forte dans le rachis de l’épi. Le L. perenne est presque entièrement lisse;-le Z. temulentum est plus rude que l’italicum ; Varvense Vest le moins. f. Direction des épillets pendant la floraison. Us divergent à angle droit dans le Z. italicum ainsi que dans le Festuca lolia- cea, pendant la seule époque de la floraison. Ce caractère ne se retrouve point dans les autres espèces de Lolium. g. Longueur et nervure de la valve extérieure. La valve exté- rieure ne surpasse que peu en longueur celle qui est immédia- tement au-dessus d'elle : sa grandeur est r 172 dans le Z. pe- renne , 2 dans le L. arvense et au moins 5 dans le Z. temulentum. Le même organe présente 7 nervures dans le Z. italicum et 9 dans le Z. perenne. h. La valvule extérieure présente dans toutes les espèces 5 ner- vures; dans le Z. italicum elles sont plus pointues que dans le L. perenne, tandis qu'elles sont plus larges et plus arrondies dans les Z. temulentum et arvense. L’extrémité de la valvule est étroite et a deux fentes; dans le ZL. temulentum elle est large et entière. i, La valvule intérieure. Tes deux carènes portent des cils plus forts et plus écartés les uns des autres. k. La forme des squamules (pétales). Elles sont simples, lan- céolées dans les ZL. ifalicum et perenne, marquées d’une dent latérale dans le Z. temulentum. L. Les anthères, l'ovaire et le stigmate ne présentent point de caractère distinctif. m. Grandeur et formes des graines. L'auteur donne une des- cription très détaillée de cette partie. 8 graines de L. arvense égalent en poids une seule de Z.. temulentum. La graine du L. italicum est dépassée d’au moins un quart par la valve, tandis qu’elle ne l’est point dans les autres, etc. Les épillets mürs cas- sent très facilement dans les herbiers; le contraire a lieu dans ceux du Z. perenne. En terminant, M. Braun émet une opinion qui nous parait 5. F. TAUSGH. — Observations botaniques. 53 bien fondée, savoir : que si-on examinait les plantes moins superfi- ciellement, on ne rencontrerait pas tant d’espèces douteuses dans les ouvrages descriptifs. Les Graminées surtout ont grandement besoin d’une révision, et rien que la comparaison des caractères génériques attribués par les auteurs au même genre qui a fait le sujet des recherches de M. Braun, prouverait avec la dernière évidence combien les Graminées présentent encore de points douteux à mettre au clair. Une étude suivie de cette famille ne pourra qu'amener une diminution dans le nombre des genres admis aujourd’hui. OBSERVATIONS BOTANIQUES, par J. F. Tausca (Flora 1834, 1/91) D 108: Et 99; D. O1) Nous avons donné déjà plusieurs fois l’analyse des observa- tions sur différentes espèces de plantes que M. Taush a consi- gnées dans la Flora. Voici les plus importantes de celles qu'il vient de publier : . Les individus de Sophora japonica que possède le jardin botanique de Prague n'ont fleuri qu’en 1833, et l’auteur y a reconnu deux espèces qu'il distingue de la manière suivante : 1° S. japonica L. « Calycibus campanulatis, dentibus obtusis, « À Soveisage discoloribus), foliis 5-7 jugis, subtus glaucis glabris. » 2° S: pubescens T. « Calycibus cylindraceis, dentibus inferiori- « bus acutis, (corollis unicoloribus), foliis 5-7 jugis, subtus pu- « bescentibus. » (S. japonica Duhamel.) Les deux arbres ne différent point par le port ; leurs fruits sont encore inconnus. Edivardsia intermedia T.« foliolis 19-27 ovato-ellipticis obtu- « sis subtus subsericeis, carinæ petalis margine dorsali inflexo « angusto, alis vexillo longioribus. » Pyrus arguta T.(_{ria.) « Foliis ovatis inciso-angulatis argute « serratis, subtus lanuginoso-canis, corymbis planis. » Cratægus latifolia Duh. Pyrus intermedia à latifolia DC. Prod. L'auteur distingue par une description détaillée la plante 54 1. F. TAUSCH, — Observations botaniques. qu'Ebrhart a nommée P. intermedia. Voici ses principaux ca- ractéres : « folia elliptica inciso-lobata, lobis obtusiusculis serra- stis, subtus lanuginoso-canis ». Le Sorbus Aria Crantz appar- tent au Pyrus Hostii (Aria Hosti Jacq.) ; ilest voisin du P. inter- media, dont il diffère par ses feuilles nues inférieurement (excepté à leur premier âge) et par ses fleurs roses. Une éspèce voisine de l’/mygdalus nana est décrite et pu- bliée en même temps dans la collection que fait paraître M. Tausch sous le:rnom de Dendrotheca exot. bohem. exsicc., comme la plupart des autres arbres et arbustes auxquels,se rap- portent les observations de l’auteur. À. sibirica: « floribus fasci- « culatis, calycum bracteis lanceolatis patulis, obovatis emarpgi- « natis, folis obovatis basi attenuatis obtusè serratis glabris, « stipulis lanceolatis, fructibus compressis suborbiculatis hirsu- « tis. » La plante est trois fois plus haute que l4. nana dont M. Tausch donne une description comparative, Les Prunus virginiana Michx. et rubra Ait. Willd., réunis par quelques auteurs, sont distincts : M. Tausch signale leurs carac- téres distinctifs et fait remarquer que Linné paraît avoir décrit le P. rubra sous le nom de virginiana. Dans le premier, les grappes des fleurs sont plus longues, plus lâches et presque pendantes; dans le second, elles sont denses, presque cylin- driques et dressées ; le second à les fruits de grandeur double; les rameaux du premier sont plus grèles et plus luisans, d'un rouge plus ou moins foncé. Sous le nom d’'Hydrangea quercifolia, les jardins présentent deux espèces distinctes. L'auteur regrette de re pouvoir compa- rer les figures que Bartram et Smith donnent de cette plante. 1° H. quercifolia Willd : « Cymis radiatis thyrsaideis oblongis, « foliüs sinuato-lobatis subtus ramulisque. cano-tomentosis. « (A. radiata Sm. Pursh) ».— 2° A. angularis T. « Cymis radiatis « thyrsoideis ovatis, foliis angulato-lobatis nudis, ramulis ferru- « gineo-tomentosis (H. quercifolia Dub.) ». — L 27 ere Ta- diata Wait. Willd. offre trois variétés : « rivea ( H. nivea a Ser. in DC. Prod. ); B reticulata ; y eradiata {nivea B.Ser. et arbores- cens, B.discolor. Ser.?). Comme cette espèce présente tantôt:des rayons, et que tantôt elle n’en présente point, VA. cordaia 3, F. Tauscn.— Observations botaniques: 59 Pursh pourrait bien ne point être distinct de 7. arborescens 1. Berberis aurea T. « Spinis tripartitis, folüs obovatis subtus « glaucescentibus conferte ciliatis, racemis multifloris pendulis, « petalis integris. » Cette plante est cultivée sous le nom de B. sibirica, mais elle se rapproche davantage de B. vulgaris ; seulement ses fleurs sont plus petites et d’un jaune plus foncé ; ses feuilles sont à peine dentées. Plusieurs botanistes ont voulu réunir les Carduus crispus et Personata. M. Tausch indique leurs caractères distinctifs, qui, selon lui, résident principalement dans l'anthodium. Les Sedum Telephium et latifolium sont identiques, tandis que le S. purpureum en est tout-à-fait distinct. L'auteur expose en détail les caractères et les synonymes, tant anciens que mo- dernes, de ces plantes, et distingue le S. Telephium par ses feuilles cordiformes amplexicaules, tandis que dans le $S, purpureurm elles sont atténuées vers la base : les supérieures sont sessiles, les inférieures pétiolées. Le Juncus monanthos Jacq. est considéré par presque tous les botanistes comme une variété du J. trifidus.On a été induit en erreur par le nom que Jacquin a donné à sa plante, car ce n’est point sur la présence d’une seule fleur que repose le carac- tère distinctif de la plante de Jacquin, comme on le verra par les phrases suivantes: J. trifidus « Culmo filiformi deorsum « nudo, apice trifolio, foliis subulato-canaliculatis, vaginis cilia- « to-laceris, floribus terminalibus 3 solitariisve sparsis, cap- « sulis ovatis sepalà æquantibus ». Se trouve dans les monta- gnes de {a Bohême, du Salzbourg, du Tyrol et de la Styrie. — J. Hostit T. (J. trifidus Most : la var. 8 est le J: monanthos Jacq.) : « Culmo filiformi folioso, foliis subulato-canaliculatis, vaginis « ciliato-laceris, floribus terminalibus solitariis, 2-3-ve subfasci- « culatis, capsulis obovatis sepala excedentibus ». Habite dans le Salzbourg, le Tyrol, la Styrie. ne L'auteur pense que le Salix Helix L. a été inconnu à tous les auteurs, excepté peut-être à Smith; les bords de la Mol- dan, dans les environs de Prague, lui ont fourni quelques indi- vidus de la plante linnéenne, qu'il distingue par les caractères suivans : « Monandra, germinibus sessilibus tomentosis, stg- in BG J. F. TAUSCH. — Observations botaniques. « matibus linearibus ; foliis (sæpè oppositis) spathulato-lanceo- « latis serrrulatis obliquè patentibus recurvatis glabris exsti- « pulatis. » L’Alnus pubescens T., cueilli dans les forêts de la Bohême, est peut-être un produit hybride de PZ/nus glutinosa et de l 4. incana dans la société desquels il croit : « Ramulis ferrugineis, fohisque « obovatis obtusis duplicato-dentatis, utrinque viridibus subtüs « pubescentibus, ad axillas villosiusculis, stipulis obovatis oblon- « gisve, seminibus non marginatis. » Sous le nom de Fraxinus rotundifolia, on cultive à Prague un arbre voisin du frax. parvifolia Willd., mais à feuilles de grandeur double et d’une forme différente à leur base. M. Tausch lui donne le nom de Fr. obliqua : « Foliis 5-jugis utrinque gla- « bris, foliolis ex ovato acuminatis arguté serratis basi attenuatis « obliquis, gemmis fuscis, floribus nudis, fructibus ovatis. » Sous le nom de Musa rosacea, le jardin de Prague a recu le M. Uranoscopus Rumph. La plante a fleuri, et l’auteur en donne une description détaillée ; les fruits ne sont point parvenus à maturité. Une espèce d’ris sans nom, fleurit tous les ans dans le jar- din de Prague, en septembre et en octobre; elle appartient au groupe des Lémniris etest voisine du J. biglumis Vahl. M. Tausch l'appelle Z. autumnalis. « Imberbis, acaulis, spathis radicalibus « diphyllis bifloris, germinibus obtusis hexagonis longe stipita- «ts, corollæ tubo subnullo, laciniis oblongis subæqualibus, « foliis lineari-ensiformibus longissimis. — /ris torta, du groupe « des Xyridion, voisine des ris cchroleuca, halophylla, etc. « Im- « berbis,caule paucifloro folia ensiformia adæquante,spathis her- « baceis longè acuminatis corollam adæquantibus, corollæ laci- « niis exterioribus reflexis oblongis oblique tortis, tubo elonga- « to, germine hexagono. » Ranunculus tripartitus DC. M. Tausch soupçonne que ce n’est qu'une variété flottante du À. kederaceus, à feuilles plus pro- fondément lobées. Le ZX. fluviatilis Roth présente ce carac- tère particulier, que ses feuikles inférieures sont pétiolées et les supérieures sessiles. Le À. rigidus Pers, est une espèce très distincte; ses tiges sont fort fragiles, DE CANDOLLE, — Sur les graines de l’ Ananas. 57 Le À. paucistamineus T., publié dans la seconde centurie de ses Plantæ selectæ Bohemicæ se place dans le voisinage des es- pèces ci-dessus nommées : « R. caule abreviato natante, foliis « omnibus immersis petiolatis capiilaceo-multifidis, floribus mi- « nimis-sub-12-andris oligocarpis, corpellis hispidis obtusis; » Habite les fossés près de Lissa, en Bohême. R. Bauhini T. (R. aquatilis cmnino tenuifolius J. Bauhin hist. plant. 3, p. 781, {. 2. « Caule repente cæspititio, foliis om- « nibus emersis petiolatis vaginantibus decompositis linearibus, « carpellis minutis glabris in spicam oblongam dispositis ». Rap- porté par Sieber du Midi de l'Europe; ressemble au R. agua- ts y terrestrés. On cultive à Prague, sans indication de localité le Salvia li- nearifolia T. « Floribus subspicatis secundis, calycibus opposi- « tis cylindraceis tridentatis, foliüs linearibus canaliculatis apice « subdentatis, cauleque suffruticoso sparsè hirsutis. » Le Pteris Sieberi T., dont les graines ont été rapportées par Sieber, probablement de la Martinique, est voisin des P. Plu- mmiert et nemoralis : « Fronde bipinnatifida, stipiteque glabris, « pinnis breviter petiolatis (alternis suboppositisve)subæqualibus « profundé pinnatifidis apiceque caudatis, suprà costis spinulo- « sis, infimis bipartitis, laciniüs linearibus subfoliatis obtusis in- « tegerrinus, terminalibus repandis. » Norice sur les graines de l’Ananas, par M. Aucusre Pye. DE Canporze. (Extr. des Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève, 1835, t. vir, première partie, p: 161). Tout le monde sait que ce qu’on appelle le fruit de l’Ananas est composé des fruits et des bractées de plusieurs fleurs dis- posées en épis serrés, originairement distincteset qui se soudent- pendant la maturation. Cette soudure est facilitée par la consi- stance charnue des ovaires partiels et des parties quiles avoisinent. 58 DE CANDOLLE. — Our des graines de lÆnanas. En général, les fruits partiels dont l’Ananas se compose offrent, à la maturité, les rudimens des loges destinées à renfermer les graines ; mais les graines elles-mêmes avortent, et la plante ne se reproduit que par.les surgeons qui naissent près du collet, ou par la plantation de la couronne foliacée qui surmonte le fruit général résultant de la soudure des fruits partiels. L’ab- sence habituelle des graines dans le fruit de l’Ananas est un fait connu de tous les cultivateurs, et elle paraissait d'autant plus naturelle qu’elle semblait conforme à ce qui se passe dans l’arbre à pain cultivé. Cependant on a déjà quelques témoignages positifs sur l’exi- stence des graines dans ce fruit. Ainsi Van Rheede (Hort. Malab. XI, p. 5) atteste l'existence des graines, au nombre de trois, sous chacun des tubercules visibles à l’extérieur,. et la description qu'il donne de leur situation, peu intelligible quand on n’a pas vu ces graines, devient assez claire lorsqu'on les connaît. Tour- nefort atteste aussi (Znstit. p. 653) l'existence des graines dans l’Ananas, et les représente (pl. 428) d’une manière assez toléra- ble pour l'état où la carpologie était à cette époque. La figure 568 de l’herbier de Blackwell, représente aussi un fruit d’Ana- nas coupé en travers et les graines situées à l’intérieur; mais si les taches brunes représentent réellement des graines, on peut dire qu’elles ressemblent peu à la réalité, soit pour leur position, soit pour leur forme et leur grosseur. Commelin (Hort. Amstel. V. 1, t. 57) a aussi vu les graines d’Ananas, et il assure les avoir vu semer et en avoir obtenu de jeunes plants, mais il ne donne aucun détail sur la structure et la position de ces graines. Rum- phius (Æmboin. 5, t: 81), Loureiro (F1. Cochinch. x, p. 257), Ar- ruda (Déss. pl, bras. p. 18), et quelques autres mentionnent les graines sans les décrire. Gærtner n’a décrit que le Brormelia Pinguin, et la plupart des modernes, quoiqu’ils aient beaucoup écrit sur la culture et la propagation de l’Ananas, n’ont fait au- cune mention de ses graines. À. la. fin de l'été de 1833, M. Auguste Saladin. a obtenu, dans ses. serres de, Prégny, près Genève, plusieurs fruits qui, lors- qu'on, les coupait en:travers à la maturité, présentaient des graines bien conformées. Un de ces fruits munis de graines DE CANDOULE. — Sur des graines de l’Ænanas. 59 ayant été communiqué à M. De Candolle, celui-ci l’a fait immé- diatement dessiner par M. Heyland, et il en a donné, dans le Mémoire que nous publions presqu’en totalité, deux planches gravées représentant les détails de l’organisation. Voici l'analyse de la description .de ce fruit. La coupe de l’Ananas, faite vers le quart ou le tiers de sa lon- gueur, présentait l'aspect ordinaire de ces fruits. Mais on y re- marquait cà.et là, sous les tubercules visibles à l’extérieur, quel- ques graines solitaires et qui semblaient éparses. On y voyait de plus, comme à l'ordinaire, des cavités superficielles qui sont les traces des fleurs partielles, et où l’on reconnait les rudimens des pistils et des étamines plus ou moins déformés. Pour comprendre la vraie structure du fruit, M. De Candolle a fait enlever la portion correspondante à chaque tubercule ex- terne; en insérant le dos d’un scalpel sous la bractée destubercules voisins. de la branche, on enlève avec facilité le fruit partiel tout entier. On obtient ainsi un corps en forme de cône renversé qui se compose : 1° de la bractée qui était au-dessous de la fleur et qui s’est soudée avec, elle; 2° des débris de la fleur; 3° d’une sorte de disque écailleux , recouvert par les débris nus et qui est le sommet du véritable ovaire ; 4° d’un corps charnu qui est le corps même de l’ovaire. Lorsqu'on coupe cet ovaire vertica- lement, on découvre, selon le hasard de la coupe, une ou deux loges dans lesquelles on trouve une graine pendante. Lorsqu'on le coupe en travers, on reconnaît l’existence de trois loges pro- pres à la classe dont l’Ananas fait partie. Pour reconnaître le mode d'attache des graines dans chaque loge, M. Heyland à eu l’heureuse idée de soulever par en bas une portion charnue de l'ovaire, portion qui représente un, seg- ment charnu formé du calice et de péricarpe; ce segment se détache de bas en haut, à-peu-près comme on le fait quand on pèle ne figue. Ce segment étant soulevé et rebattu sur le disque, on des uvre un corps blanc ovale, divisé en sept. ou neuf lobes comme. sayonnans. C'est le placenta, et il est vraisemblable que chacuw des lobes est un cordon ombilical avorté. Un seul d’en- tre eux, ou, plus rarament, deux de ces filets portent des graines pendantes. Chacun de ces placentas: naît au-dessous du corps 6o DE CANDOLLE. — Sur les graines de l’ Ananas. calleux que M. De Candolle désigne comme étant la partie su- périeure de l'ovaire, et répondant à ce que plusieurs nomment disque ou aréole apicilaire dans d’autres familles. Rheede décrit assez bien cet arrangement, et le compare à la position de la glande pinéale entre les rates du cerveau humain. Les graines à l'état de maturité sont ovoides, oblongues, un peu comprimées, de manière que leur coupe transversale est ovale; leur surface externe est d’un roux tirant sur le brun et marquée de très petites stries longitudinales. Sur le côté le plus étroit de lovale, on aperçoit une petite bande blanche et cellulaire, qui part de l'insertion du cordon ombilical et vient jusqu'au sommet : on serait tenté de la prendre pour une sorte d’arille, mais son rôle ne parait pas clair à M. De Candolle. La sommité de la graine porte un ombilic proéminent, petit, un peur conique. L'intérieur de cette graine offre un grand albumen très blanc et très farineux, et un petit embryon d’un blanc moins pur situé à l’extrémité la plus voisine de l’ombilic : cet embryon isolé présente une forme oblongue; il est un peu plus épais du côté de l’ombilic qui représente la radicule et légèrement aminci vers- l'autre extrémité; il est droit ou à peine courbé et indivis. Il résulte de cette dissection, que les graines sont à un état parfait de maturité, et qu’ainsi qu'il est arrivé à Commelin, on devait espérer de les voir germer. C’est en effet ce qui a eu lieu ; semées à l’entrée de l'hiver, dans un vase de terre de bruyère placé dans la serre-chaude, elles ont levé à la fin de mai, c’est-à-dire au bout d'environ cinq mois et demi. M. De Candolle a donné les figures de cette germination; on y voit la jeune plante de grandeur naturelle, au moment où elle déve- loppe sa sixième ou septième feuille. La graine a donné sortie à l'embryon par celle de ses extrémités qui tenait au cordon ombi- lical. La jeune plante présente une radicule un peu rameuse qui sort abruptement de la base de la tige ; celle-ci porte latéra- lement la graine où il est vraisemblable que le vrai cotylédon est resté enfermé dans l’albumen, dont il tire probablement les sucs par une sorte d’imbibition. La tige porte de plus des écail- les qui sont des rudimens de feuilles ; l’écaille inférieure est très DE CANDOLLE. — Sur les graines de l nanas. Gr petite ct se fend à son sommet, de manière à simuler un double cotylédon : les supérieures sont entières, disposées en spirale peu prononcée, et se transforment graduellement en feuilles de l'apparence des feuilles ordinaires. Cette germination n’a pas paru à M. De Candolle différer notablement de celle du Maranta zebrina qu’il a eu sous les yeux en même temps. __ Silon compare cette description du fruit de l'Ananas cultivé avec celle que Gærtner a donnée (vol. 1, pl. xr) du Bromelia Pinguin, on voit évidemment que ces deux plantes ne peuvent rester dans le même genre. Plumier, qui les a le premier étudiées avec soin dans leur sol natal, avait senti leurs différences et avait très Justement formé le genre nanas, composé des .es- pèces connues aujourd'hui sous les noms de B. Pinguin et. de B. léngulata. XL avait été moins bien inspiré en établissant sous le nom de Karatas un troisième genre qui ne peut se séparer de son Bromelia. Linné a réuni ces trois genres en un seul, justement quant aux deux derniers, mais sans motifs suffisans pour le premier. Dès-lors, Miller a admis la séparation du genre de Linné en deux, l’Ananas et le Karatas, qui comprenait le Bromelia et le Karatas de Plumier. Richard a aussi admis cette division, mais il a, sans aucun motif, transposé les noms, en donnant à l’Ærzanas le nom de Bromelia, et à l'autre genre : celui de Karatas. Plus récemment M. Lindley/Bot. reg.n. 1068), et, à son exemple, MM. Schultz (Syst. eg. n. 1486) ont admis la même division avec une nomenclature plus conforme aux rè- gles, en établissant les genres nanas et Bromelia. Ces genres n'étaient jusqu'ici distingués que par la soudure des fruits dans l’ {nanas et leur liberté dans le Bromelia. T'ana- lyse de la structure des graines et de leur germination, en con- firmant la nécessité de la division, ajoute quelques nouveaux caractères plus intimes, savoir : le placenta charnu et palmati- fide, la direction pendante des graines et la rectitude de l’em- bryon de l’Ananas, qui contrastent avec le placenta plus appe- rent, la direction horizontale des graines et la courbure abrupte de l'embryon du vrai genre Bromelia. Ro 62 HAGENBACH. — Tentamen floræ basileensrs. Tenramen floræ basileensis, exhibens plantas phanerogamas sponte nascentes, secundumn systema sexuale digestas, adjectis Caspari Bauhini synonymis ope horti ejus sicci comprobatis, auct. C. F. HacrwBacu,-vol. 11, 537 pag. in-12. Bäle, 1834, Neukirch. Prix des deux volumes, 13 fr. 5o c. Le premier volume de cette flore, orné du portrait de Gas- pard Bauhin et accompagné de deux planches représentant les Veronica præcox et Buxbaumii, a paru en 1821. Après un intervalle de treize ans, M. Hagenbach s’est enfin décidé à don- ner le second volume. Cet ouvrage est surtout très important par les soins que son auteur a mis à comparer l'herbier de G. Bauhin : un grand nombre des espèces établies par cet auteur célèbre ont été réunies à des plantes avec lesquelles elles n’é- taient nullement identiques. Le deuxième volume commence par lIcosandrie de Linné; le premier volume ayant été comparé d’après l’ordre du système linnéen, l’auteur s’est trouvé dans l’im- possibilité de suivre pour le deuxième la méthode naturelle qui lui semble préférable. Maïs il nous semble qu’il aurait pu remé- dier à l'inconvénient de ne point suivre cette dernière méthode, s’il avait au moins accompagné son ouvrage d’un tableau des genres et des espèces rangées par familles naturelles. Les espèces plus difficiles ont été accompagnées de descriptions détaillées dans le deuxième volume. M. Hagenbach a été sobre dans l'admission des espèces dites nouvelles par quelquès auteurs, par exemple les Aconits; il a pré- féré réunir comme variétés ce qui ne lui paraissait point suffisam- ment distinct. Cependant nous aurions encore quelques espèces à indiquer à l’auteur, qui certainement doivent disparaitre: il admet l{pargia hastilis comme distincte de V4. hispida : il n’y a Cependant que quelques poils de plus dans la seconde de ces plantes et nous avons observé souvént des formes devenant successivement plus glabres. De même les Hicracium collinum Gochn. ,fallax DC. et prœaltum Vill. assez répandus dans diffé- rentes localités de la vallée du Rhin, ne nous paraissent point devoir être séparés : on sait que M. Monnier dans sa monogra- phie de ce genre a émis une opinion semblable. ‘ IAGENBACH. — Tentamen floræ basileensis. 63 Le Lamium hirsutum Lam. n’est autre chose que le Z. macu- latum quand il vient dans les haies. Nous ajouterons encore quelques observations extraites de la Flore de M. Hagenbach. Les Roses nous semblent réduites à leurs justes limites; un voisin de l’auteur, M. Spennér dans la Flore de Fribourg , est probablement allé plus loin qu'il ne faut pour éviter une confusion entière. Dans le genre Rubus, l'auteur admet les cinq espèces suivantes: À. cæsius, corylifolius, fruticosus, tomentosus, et glandulosus : il ajoute avec raison : « hae quatuor species posteriores, vel po- « tius formæ multis varietalibus mutuo sibi proxime accedunt »; nous avons long-temps, et dans des contrées assez riches en plantes de ce genre, recherché et examiné ces diverses formes et nous avons acquis la conviction que le professeur Spenner a bien fait de les réunir dans sa Flora friburgensis. On sait que les espèces admises par MM. Nees d'Esenbeck et Weïhe, et en dernier lieu par M: Reichenbach, s'élèvent à environ quarante; mais il existe encore des formes qui méritent d’être décrites comme espèces, tout aussi bien que celles qui l’ont déjà été ; et où en finirions-nous, si à-peu-près chaque buisson de ARubus présentait une espèce particulière ? C’est avec raison que l’auteur réunit le Potntilla cinerea Chaïx ( subacaulis Jacq. Nestl. ) au P. verna. Comme le Mentha sativa L. est une espèce douteuse, M. Ha- genbach admet sous ce nom la plante que Fachsius a déjà figu- rée dans son Kræuterhuch ; on le cultive avec le #. crispa Trag., et tous les deux se rencontrent spontanés comme fuyards des jardins. Il ne nous semble point qu'il y ait avantage à ressusci- ter les noms des auteurs qui ont écrit avant Linné : cette ma- nière de procéder ne donnerait lieu qu’à beaucoup de confu- sion. L'auteur donne le nom de Brunella ochroleuca à la plante que les auteurs appellent 3. alba et laciniata ; ces derniers noms ne lui semblent pas distinguer suffisamment cette plante des deux autres espéces de Brunelles, qui présentent des variétés à fleurs blanches et à feuilles laciniées. Le Rhinanthus hirsutus AN. a, selon M. Hagenbach, des fruits 64 ailés , caractère dont l'existence est mise en doute par M. Koch. Le Linaria cymbalaria, qui couvre maintenant les murs de Bâle, ne s’y trouvait pas encore du temps de Bauhin, qui ne le possédait que des environs de Padoue. Dans un appendice, l’auteur expose un certain nombre de caractères nouveaux pour les plantes du premier volume : il indique des figures, des rectifications, et décrit quelques es- pèces nouvelles pour la Flore de Bäle. Les observations ajou- tées au second volume sont extraites surtout du dernier volume de l'excellente Flore d'Allemagne que publie le professeur Koch. Nous ajouterons encore que M. Hagenbach a omis dans sa Flore le Coronilla minima, qui vient dans les environs de Badenweiler. FIEBER. — Nouvelle espèce de Dianthus. Norice sur une nouvelle espèce de Dianthus de la Flore de Bohéme, par Fr. X. Fieger (Flora, 1834, n° 40, p.633). M. Fieber publie une description comparative de deux es- pèces d'OEillets qu'il prétend être distinctes. Nous nous bornerons à transcrire les phrases qu’il propose pour les reconnaitre : Dianthus cœsius Smith. Caule stric- to rigido subunifloro, folis lineari-lan- ceolatis obtusiusculis apice canalicutatis serrulatis, squamis calycinis subrotun- dis mucronatis, calycis dentibus ovatis obtusis, petalis inciso-crenato-dentatis, basi barbatis. D. cœsius Sm., Presl, Tratt., Opitz. Dianthus flaccidus Fieber. Gaule laxo subramoso, folus planis linearibus acuminatis serrulatis laxis, squamis ca- lycinis oblongo-ovatis acutis submucro- natis, dentibus calycis ovato-lanceola- tis, petalis imciso-dentato-serratis, basi barbatis. D. cœsius Sprengel. J. DECAISNE. — Plantes de l’_Ærabie- Heureuse. 65 Ogsrervarions sur quelques nouveaux genres et espèces de plantes de l’Arabie-Heureuse, Par M. J, Decarswe. Depuis les publications faites sur les plantes recueillies par Forskal dans l’Arabie-Heureuse, ainsi que sur celles citées par Vahl d’après les mêmes matériaux, on n’a presque rien ajouté à ce qu'on connaissait de ce pays. M. Ehrenberg a fait connaître dans la Linnæa (1829) un petit nombre de genres nouveaux; mais les résultats botaniques complets de son voyage ainsi que celui de M. Rüppell dans l’Arabie-Heureuse, sont malheureuse- ment restés inédits. Aussi n'est-il pas surprenant que parmi le petit nombre de végétaux rapportés par M. Bové, il se soit trouvé quelques plantes qui semblent avoir échappé à Forskal ou du moins qui ne sont pas citées dans son ouvrage de ma- mière à y être reconnues. L’une constitue un genre nouveau dans la famille des Cruciféres; l’autre offre plus d'intérêt encore en ce qu'elle a permis de fixer assez nettement les caractères d’une plante décrite par Cavanilles sous le nom de Serræa, dont l'organisation, d’après les matériaux qu’il avait à sa disposition, lui était restée imparfaitement connue, de manière que la des- cription et la figure qu'il en avait données avaient pu autoriser M: Kunth à éloigner ce genre des Malvacées, auxquelles néan- moins il appartient incontestablement. À ces deux gerres re- marquables se joignent encore plusieurs autres plantes curieuses soit par leur nouveauté, soit parce qu’elles confirment ou recti- fient les connaissances qu’on en avait, ou qu’elles apportent des notions nouvelles à celles qu'on possédait déjà sur leurs limites géographiques. Quoique, sous ce rapport, les collections faites par M. Bové soient trop incomplètes pour ajouter beaucoup de faits nouveaux à ceux qu'avait fournis la connaissance de; plantes de Forskal, il a néanmoins, en notant d’une manière assez cer- taine le point d'arrêt de quelques plantes sur la côte asiati qu IV. DorTan. — Août. D #46 J. DECAISNE. — Plantes de L’_{rabie-Heureuse. de la Mer-Rouge, contribué à établir la limite de certaines es- pèces tropicales qui y étaient indiquées. Ainsi M. Bové nous ap- prend que le Sceura marina de Forskal remonte jusqu’au 25° degré de latitude; j'ai cru devoir rapporter cette plante à l’Avicen- nia alba de Blume, plutôt qu’à l’4. tomentosa, dont elle différe à plusieurs égards. La plante de la Mer-Rouge, différente aussi de celle qui croit sur les côtes occidentales de l'Afrique, $e retrouve à Madagascar, avec le Thalasia ciliata de Banks et un RAizo- phora, voisin du À. acuminata, comme j'ai pu le constater par l'examen de l’herbier de Du Petit Thouars; cet arbre ne dé- passe pas le 15° parallele sur les mêmes côtes où croît l'4vi- cennia. Une Apocynée faisant partie des collections de Jacquemont, et récoltée par ce naturaliste dans le Pundjaub, s’est retrouvée dans les collections faites dans l’Yémen par M. Bové; elle m'a paru s'éloigner de toutes les Apocynées connues jusqu’à ce jour, par quelques caractères de la fleur et la position alterne des feuilles. La publication des herbiers formés par M. Rüppell en Abyssi- nie, produira sans doute aussi une foule de faits intéressans de géographie botanique et fournira des points de comparaison avec la végétation de l’Arabie-Heureuse que va explorer un na- turaliste du Muséum. C’est d’après ces considérations que j'ai cru pouvoir citer presque toutes les plantes rapportées par M. Bové, après les avoir comparées et analysées en détail, car ce n’est, comme le dit bien justement M. R. Brown dans son beau mémoire sur les plantes rapportées de l’Afrique centrale, qu’en constatant avec soin et surtout en comparant les plantes d'après les échantillons authentiques, qu’on parviendra à avoir des don- nées exactes qui serviront un jour à établir sur des bases so- lides la géographie des plantes. CRUCIFERÆ. DipTrerYGIUM Genus nov. Cuar. Gener. Caryx æqualis post anthesin patens. PErALA æqualia, ovato-lanceolata, breviter unguiculata. SrawmaA sub- J. DECAISNE. — Plantes de l’Ærabie-Heureuse. 67 æqualia; filamenta subulata, edentula; antheræ oblongæ. Sryrus teres ; stigma capitatum.Ovariüm quadrangulare,angulis dentato- cristatis, uniloculare, 1-2-ovulatum ovulis infernè et latera- liter affixis. Sicuza indehiscens compresso-alata, unilocularis, scrobiculata. Sewex adscendens, abortu solitarium , obovatum ; cotyledones incumbentes; radicula dorsalis. Herba glaberrima, glaucescens, ramoso-diffusa, ramis graci- libus, subaphyllis. Flores albi, laxè racemosi, basi bracteolati. D. glaucum. PI. 3. D. foliis caulinis ovato-lanceolatis subaveniis , siliculis scrobi- culatis. | Hab. près de Djedda. DESCR. Hrerra perennis? glaberrima , glaucescens , ramoso-diffusa, ramis teretibus epidermide viridi-glaucà vestitis, herbaceis, subaphyllis. Fozra cau- lina 174-poll. longa , ovato-lanceolata , integerrima , crassiuscula, plana, subave- nia, venis lateralibus inconspicuis, breviter petiolata , glaberrima, glaucescentia. Fcores laxè racemosi ramulos terminantes , bracteolati, bracteolis pedicellis di- midio brevioribus, lineari-lanceolatis infernè auriculis bifidis minimis instructis. Cazyx glaberrimus; sepalis æqualibus, lanceolatis, subconcavis, obscurè (in sicco) trinervis, imterdum vyiolaceo extrorsum tinctis, insertione æqualibus. Prraza ovato-lanceolata , obtusa, breviter unguiculata, æqualia, alba, medio crassiora, virentiæ, sepala duplo superantia, post anthesin plana, subdeflexa Gzanpuzæ hypogynæ (propter florum exiguitatem in sicco imperfectè vidi ). SraAmiNA subæqualia ; filamenta subulata , glaberrima , edentula; duo lateralia vix breviora; antheræ oblorgæ infra medium dorsum affixæ , biloculares, loculis longitudinali rimà dehiscentibus. Sryzus teres, glaberrimus, stigmate capitato p2pilloso coronatus.Ovartum sessile, ovato-oblongum, quadrangulum, angulis den- tato-cristatis, glaberrimum, uniloculare, biovulatum, ovulis lateraliter et infernè affixis. Srcicuzæ indehiscentes , scrobiculatæ , crustaceæ, subrhomboidales , poimitüs in utroque disco compresso-alatæ, alis 2 epicarpio membranaceo expansis, 2 (anticà posticèque) minoribus , semper abortivis, basi et apice subacuminatæ, uniloculares, abortu monospermæ. Semina obovata, funiculo brevi stipata, fulva, testà cellulari. Cotyledones incumbentes, lineari-oblongæ ; plano-con- vexæ ; radicula dorsalis, teres , cotyledonibus subæqualis, basi subattenuata. Ons. L'aspect général de cette plante ne rappelle aucun genre établi jusqu’à ce jour ; mais en portant son attention sur ses ra- meaux diffus, munis de feuilles presque avortées, terminés par des fleurs disposées en grappestrèslâches, on croit lui reconnaître une 5. 68 J. DECAISNE. — Plantes de l’ Arabie-Heureuse. certaine analogie avec quelques Crambe. Cependant aucun des caractères qui distinguent ce dernier genre ne se retrouvent -dans le nôtre, tandis qu’on y reconnaît la plupart de ceux qui constituent la tribu des Isatidées de M. De Candolle. D'abord, un fruit (silicule) indéhiscent, crustacé, ne renfermant, par avorte- ment, qu'une seule graine attachée au fond de la cavité unique, qui est lisse et sans trace de cloisons ; cette graine est pourvue d’un embryon à cotylédons incombens et à radicule dorsale. Le fruit, aminci sur les bords, se retrouve également dans les Tsatis et en particulier dans le genre Tetrapterygium établi par MM. Fischer et C. À. Meyer (1), qui possède.un fruit à quatre ailes, mais d’une forme différente du Dipterygium, et d’une consistance assez semblable à celle des Zsatis, dont il ne diffère que par la présence des ailes sur chacune des faces; deux de ces appendices, de même que dans notre genre, tendent à disparaître et sont généralement moins développés sur les par- ties antérieures et postérieures du fruit correspondant aux pla- centaires. Un caractère qui, sans être d’une grande valeur dans les Crucifères puisqu'on l’observe dans une même silique, sé- pare cependant nettement les deux genres qui nous occupent; dans le Tetrapterygium de même que dans les Zsatis, les graines sont pendantes et la radicule dressée, tandis que dans notre genre la graine est dressée au fond de la loge et la radicule infé- rieure. L’épicarpe, quoique d’une structure analogue -dans les genres Jsatis et Tetrapterygium , ne s'étend jamais en appendice membraneux au-delà des ailes du fruit, comme cela s’observe sur notre genre Dipterygium, et si cet appendice manque sur la plupart des fruits rapportés par M. Bové, on peut être certain que c’est par l'effet de l'humidité qui les a détruit, car je les ai retrouvés constamment sur des ovaires développés et des fruits appartenant à des échantillons mieux conservés. Quoique les fleurs des Crucifères soient fort rarement accompagnées de brac- tées, cependant on en connait quelques exemples parmi les plantes de France, telles sont les Matihiola, quelques Sésym- brium , etc.; tel est encore l’Oreas, genre décrit dans le Lin- ï ‘ (r) Index seminum Hort, imper, Petropolitani, 1835, p. 39. J. DECAISNE. — Plantes de L’ Arabie-Heureuse: 69 næa (1), par M. de Schlechtendal. Dans cette plante, où les fleurs sont rapprochées en corymbe, chacune d'elles est accompagnée d’une large bractée qui par leur réunion forment une sorte d'involucre. Dans le genre Eutrema de M. R. Brown, où l’inflores= cence est aussi en corymbe, la fleur la plus inférieure est sou- vent munie d’une bractée, mais ces deux faits sont loin d’être aussi remarquables que dans le genre Dipterygium, où les fleurs étant en grappes très lâches, chacune d'elles est accom- pagnée d’une ‘petite bractée munie elle-même à la base d'une auricule ou bractéole bifide. Farsetia longisiliqua. Nov. sp. F. ramosa, ramis folisque incanis, siliquis pedunculatis cer nuis linearibus (2 pollic. long. 2 172 lin. latis). Hab. dans les champs de l'Yemen. Oss. Malgré l’état incomplet de cette plante, il m'a été possi- ble de la déterminer d’après les observations génériques éta- blies par M. R. Brown (2); elle s'éloigne, par la forme de ses fruits, des caractères que ce célébre botaniste attribue aux Far- setia ; en effet, dans celle-ci, rapportée de l'Arabie par M. Bové; les fruits étant beaucoup plus longs quelarges, sont de vraies si- liques, mais les valves planes, les loges polyspermes, les funicules libres, les cloisons parcourues longitudinalement par une ner- _vure, et la lame presque toute couverte par un réseau particu- lier de nervures, sont autant de caractères qui distinguent net- tement les Farsetia. Si on joint à ces caractères ceux que j'ai vus dans la seule fleur même assez jeune que j'ai pu étudier et où j'ai observé un calice tubuleux, mais dont deux des sépaies étaient disjoints comme on le rencontre quelquefois sur le F. ægyptiaca, des anthères linéaires rectilignes, dont les filets étaient trop peu développés pour apercevoir les dents, il ne reste pas de doute sur le rapprochement de cette plante avec les farsetia malgré la forme da fruit. 5 (+) Linnæa 1825. Fasc. 1, p.2, OCT . (2) B. Brown. Obs. of the remarq..pl. coll. by Oudn., Denh. et Clapp., p. 18e 70 J. DECAISNE. — Plantes de l’ Arabie-Heureuse. CAPPARIDEZÆ. Os. Toutes les plantes de cette famille rapportées par M. Bové ont déjà été décrites par Forskal; ce sont les : | Cleome ( Siliquaria) brachycarpa DC. —C. ornithopodioides Forsk. Arab. n. 402. (Bové, n° 247). C. (Siliquaria) arabica. Linn. Sp. pl. ed. 2. p.930. D. C. Prod. 1. p. 240. R. Br. in Oud. et Clapp. p. 17. Capparis Sodada R. Br. |. c.— Sodada decidua, Forsk. Arab. p. 81. Delil. FI. d'Egypte. 1. p. 74. t. 26. D. C. Prod. 1. Do: Cadaba rotundifolia Forsk. Arab. p.68. D.C. Prod. r. p. 244. — Stræmia glandulosa Vahl Symb. r. p. 20. Ozs. Le nombre des étamines dans cette espèce se trouve être de cinq, d’après l'examen de plusieurs fleurs. C. farinosa Forsk. Descr. p. 68. D. C. Prod. 1. p. 245.— FI. Seneg. 1. p.21.— Strœmia farinosa Vahl. Sÿmb. 1. p. 20. Maærua racemosa Vahl. Symb. 1. p. 86. D. C. Prod. 1. p. 254. MALVACEZÆ. SErRÆA Cav. (Char. reform.) Caiyx dupiex ; exterior triphyllus, folioiis cordatis latis inte- riorem abscondentibus, æstivatione valvatà ; interior tubuloso- campanulatus 5-fidus. Prraza 5, laciniis calycinis alternantia, æstivatione convolutiva. Tusus stamineus columnaris , petalis imà basi adnatus, apice -dentatus , fere è basi ad apicem fila- menta staminifera plura emitiens. SryLus filiformis apice 5-fidus, rarnis stamineum tubum superantibus, reflexis, apice obliquè truncatis stiematosis. Ovarium simplex, d-loculare, loculis 2-ovu- J. DECAISNE. — Plantes de l’ Arabie-Heureuse. TE latis, ovulis añgulo interno affixis. Capsura loculicido-b-valvis, loculis interdum abortu r-spermis, laciniis calycinis oppositis. SeMINA reniformia villosa. Suffrutex ? ramosus, pube brevi mollissimà undique incanus: Folia cordata plus minusve trilobata. Séipulæ setaceæ. Flores axillares involucro (calyce exteriori) amplo triphyllo abscon- diti. Serræa incana Cav. PI. 4. S. foliis petiolatis cordatis trilobatis denticulatis incanis, flo- rum pedunculis petiolo brevioribus, petalis basi atro-purpu- reis. Hibiscus, Bové, n° 241.) — Hab. dans les champs de YY j lemen. DESCR. Frurtex v. suffrutex ? ramosus; rami hgnosi, teretes, crassitie pennæ anserinæ, pube brevissimà molliter incani. Forra alterna, rotundo-cordata ; plus minusve trilobata, denticulata, basi integerrima , ramulorum majora poll. 1-1/2-2 longa, 1-1-172 lata, utrinque pube brevissimä stellatäque incana, 3-5-nervia, nervis obscuris venisque subinconspicuis, petiolata, petiolo poll. 1 circiter longo, tereti. Srrrurx citissimo deciduæ, setaceæ, incano-tomentosæ. Frorss solitari v. cum ramulo juniori ad foliorum axillas insidentes. PEepun- eux teretes, tenuissimè pubescentes, incani , exarticulati ? petiolo dimidio brevio- res. Cazyx duplex, uterque persistens, æstivatione valvatà. Exrrrror ( brac— teæ v. involucrum) triphyllus, foliolis subæqualibus cordatis, utrinque tenuissimë subincano-puberulis, palmatinerviis, submembranaceis, florem obtegentibus. Inrerror campanulatus 10-nervius, pilosus, b-fidus , laciniüis æqualibus lan- ceolatis, acutis, tubum longitudine æquantibus, erectis, submembranaceis: PgrazaA æstivatione convolutivà , cuneiformi-obovata , obliqua , flabellato-ve- nosa (in sicco) parte inferiore intensé violaceà v. atropurpureà , supernè sordidè flava,, glaberrima, calycem duplo superantia , involucro breviora. Tugus stami— neus corollà brevior, glaber, apice 5-dentatus , atropurpureus , 10-nervius, ferë a basi crassiusculà ad apicem filamenta emittens plura ( circiter 25?) brevia, patentia, antherifera. AnrHEeræ reniformes basifixæ, demüm post anthesinr peltatæ. Srvrus fiiformis, glaber, tubum stamineum vix superans, apice 5-fidus, ramis reflexis, obliquè truncatis, stigmatosis. Ovarrum rotundum, 5-sul— cum, pube incanà tomentosum, 5-loculare, loculis :2-ovulatis. Ovuca angulo interno aflixa. Carsuza calyci persistenti adpressa subæqualisque, ovato-ro- tunda , glabra, subchartacea , reticulato-venosa , loculicido-5-valvis, valvis laci- anis calycinis oppositis. SEMINA in unoquoque Joculo abortu solitaria, rariüs bina, 72 J. DECAISNE. — P/antes de l’_Ærabie-Heureuse. dissepimentorum marginibus affixa , reniformia, angulato-compressa; integumen— um duplex, exterius pilosum, interius granuloso-punctatum. Emerxo lamina tenui perispermicà involutus. Cotyledones foliaceæ, orbiculato-cordatæ, longitror- süm sinuato-plicatæ ; altera alteram involvens ; radicula teres , basi attenuatà. Os. Que cette plante soit bien le Serræa incana de Cava- nilles, c'est ce dont il m'est impossible d’avoir maintenant une entière certitude. Toutefois en la comparant avec la description et la figure des Zcones, il ne reste presque plus de doute à ce sujet, tant les points de ressemblance paraissent nombreux. Ce- pendant Cavanilles cite pour sa plante plusieurs caractères que je n'ai pu retrouver sur celle rapportée par M. Bové. Voyons, en repassant les principaux, ceux qui pourraient motiver la sé- paration de ces deux plantes. D'abord, quant au port général, autant qu'on en peut juger d’après la figure des Zcones, on re- connait que la plante est rameuse et que la figure de Cavanilles représente un rameau et non la plante entière, comme il le croyait; la similitude est parfaite entre la plante de Cavanilles et celle rapportée par M. Bové, quant à la forme des feuilles, de linvolucre du calice et de la corolle; tous ces points de res- semblance bien établis nous arrivons à l'ovaire qui, d'après Cava- nilles, est entouré à la base d’un disque à quatre ou cinq lobes, ce qui n'existe ni sur notre plante, ni dans les Malvacées en général. Mais ce qui peut faire soupçonner qu'il y a erreur de la part de ce botaniste, c'est que dans les détails analytiques qui accom- pagnent sa plante, il représente le tube staminal entouré du disque quadrilobé qu’il dit exister sous l'ovaire, sous lequel il ne figure cependant rien. Ne peut-on pas supposer de là que. ce prétendu disque n’est autre chose que la trace qu’auraient lais- sée les pétales que Cavanilles doit avoir arrachés pour montrer ainsi isolé le tube staminal, qui est presque toujours dans les Malvacées, intimement soudé avec les pétales ? Pour ce qui re- garde le caractère des deux loges de l’ovaire, il est exprimé avec doute, et en effet ce serait une anomalie qu’on observe fort rarement dans les autres végétaux que celui d’un style à cinq stigmates surmontant un ovaire à deux loges renfermant cha- cune cinq graines. Ainsi, par tout ce que nous venons de voir, le genre Serræa de Cavanilles ne diffère de notre plante que par J. DÉCAISNE. = Plantes de l’ Arabie-Ileureuse. 73 deux points bien peu prouvés, ceux d’un disque hipogyn que lui-même n’a pas représenté suivant sa description, et celui d’un ovaire à deux loges. Ce sont sans doute ces différences qui auront engagé M. Kunth à retirer cette plante de la famille des Malvacées. Quoi qu’il en soit, les caractères du genre Serræa établi, comme je viens de le faire, se rapprochent tellement des Æibiscus , que c’est à peine s’il en est distinct. Cependant son large involucre, qu'on peut comparer à celui du Melhania Danhami qu'a cité M: R. Brown, et dont la figure a été reproduite dans la Flore de Sénégambie sous le nom de Brotera, font facilement distin- guer le Serræa d'avec les Hibiscus, dont il a le calyce campanulé à cinq dents, le style et le même nombre des stigmates, l'ovaire à cinq loges et la capsule à déhiscence ioculicide. Un point servira néanmoins à distinguer nettement le genre Serræa, c'est qu’il a les divisions calicinales opposées aux valves de la capsuie au lieu d’être alternes, les dents du calice correspondant exactement à chacune des valves et la lisne de déhiscence se trouvant ainsi dans l'intervalle des divisions du calice. Ce fait n’est pas unique dans les Malvacées ; le genre Kitaibelia en offre égale- ment un exemple bien net, et ce caractere se retrouve dans plusieurs genres de Tiliacées. La capsule dans le genre Serræa est mince, glabre et parcourue par un réseau de nervures; chacune des loges, au nombre de cinq, ne renferme le plus ordinairement qu’une seule graine par avortement d'un des ovules. Ces graines offrent un fait assez re- marquable, celui d'offrir sur la face interne du tégument un grand nombre de petits globules noirs, moulés sur les mailles du tissu cellulaire qui compose ia membrane interne de ce té- gument, tandis que la face externe de la membrane propre de la graine ne présente aucun de ces mêmes globules. On aurait pu croire à l’existence d’une cryptogame parasite si l’intérieur des loges de la capsule, ainsi que l'embryon, n’eussent été dans un état parfait de conservation. Ces globules paraissent être plutôt une sécrétion particulière, qu'on retrouve quelquefois dans d’au- tres genres de Malvacées et en particulier sur les cotylédons des Cotonniers, même lorsqu'ils sont renfermés dans la graine avant 74 J. DECAISNE. -— Plantes de l’_Ærabie-Heureuse. leur germination, avec cette différence toutefois, que dans ce cas, la matière brune est contenue dans une glande enfermée dans le tissu cellulaire, tandis que dans le Serræa la membrane cellulaire très mince paraît portée à émettre ces grains au dehors. TILIACEÆ, Grewia populifolia Vahl Symb. 1, p. 33. D. C. Prod. :, 2 51. — G. Chadara Yamk. Dict. encycl. 3, p.44. Cha- dara ienax Forsk. Arab. 105. (Bové n. 254— Moucken Arab.) Hab. l’Yemen. Os. Cette plante se rapporte à la première description spé- cifique du genre Chadara où Forskal décrit les feuilles comme étant glabres sur leurs deux faces, tandis que plusieurs auteurs semblent l'avoir confondue avec la Chadara arborea qui, d’après Forskal, ales feuilles velues sur la face inférieure. Antichorus depressus Linn. Mant. 64, L. f. fasc. p. 3, t. 2: D.C. Prod. 1, p. bo4. — Jussiæa edulis Forsk. Descr, 210. — Carictera Scop. — Corchorus antichorus Ræusch. Hab. près de Louache à trois journées au Nord de Yambo. Ozs. Cette plante ne diffère réellement des Corchorus, comme le dit avec raison M. De Candolle, que par le nombre des parties dé la fleur, car le nombre qu’on observe dans les parties du fruit se retrouve également dans certaines espèces de Corchorus où il offre peu de constance. On peut observer fréquemment le C. hirlus avec une capsule à quatre loges, comme le C. oZitorius, qui en a ordinairement six, se trouve presque aussi souvent n’en avoir que cinq. L'inflorescence extraaxillaire ou oppositifoliée s’observe dans le genre Zntichorus comme dans le Corchorus. PARONYCHIEÆ. Polycarpæa prostrata. — Arenaria ? prostrata Ser. in D. C. 7. DECAISNE. — l/antes de l’_Ærabie-Houreuse. 75 Prod. 3, p. 375. — 4isine prostrata Forsk. Descr. p. 207. Del. FL Egypt. p. 68, t. 24, £ 4. Häab. près de Yambo. RHIZOPHOREZÆ. Rhizophora mucronata Poiret. R. foliis ovalibus basi subattenuatis apice abruptè mucrona- tis, mucrone erecto firmo, petiolatis, stipulis lineari-oblongis attenuatis acutis, floribus 4-partitis, calycinis foliolis lanceolatis, petalis 4, staminibus 8, antheris lineari-sagittatis. Rhizophora mucronata Poiret? Dict. 6, p. 169. IL t. 396, fa Hab. près de Haideytta. Oss. Le 2hizophora mucronata originaire de l'Ile-de-France et décrit par Poiret dans le Dictionnaire encyclopédique, diffère à peine de la plante rapportée de l'Arabie, si ce n’est par les feuilles qui sont plus luisantes; les unes et les autres sont mar- quées sur la face inférieure de petits tubercules; les stipules sont de même forme, et les organes floraux, autant que j'ai pu en juger d’après ceux que j'avais des deux plantes, m'ont paru semblables. Je crois que la même espèce se retrouve aux îles Moluques, comme l'avait déjà indiqué Du Petit Thouars pour la plante de Madagascar que je suis porté à regarder comme identique avec celle de l’Arabie. La plupart des botanistes qui ont eu occasion de décrire des ÆRhizophora ont fait mention des corps cylindriques qui se dé- tachent des fruits. Du Petit Thouars est le premier qui, dans une excellente notice sur le Manglier, insérée dans le journal de Desvaux, ait donné une bonnedescription du fruit des Rhizophora et regarde le corps cylindrique comme une tigelle. Voici ce qu’il écrit à ce sujet: « La radicule tombant pérpeh fe Ant dans - le vase, la plumule paraît au grand jour; la plante poussant, 11 y'a toujours une différence de diamètres entre la radicule et la nouvelle pousse : celle-ci semble sortir de son intérieur comme 76 J. DECAISNE. —P/antes de l’ Arabie-Heureuse. un tube de lunette. Je nomme cette partie intérieure radicule pour me conformer à l’usage; mais C'est une véritable Tigelle : ce que confirme l'existence de la moelle dans son intérieur ; elle s’allonge de plusieurs pieds au-dessus de l’eau. » Plus loin dans le caractère générique du Mangjlier, Du Petit Thouars re- vient sur ce même fait. « Le corps oblong, qui, suivant la dé- nomination ordinaire, est une radicule, je le regarde comme une Z'gelle, qui s’allonge en montant quelquefois de plusieurs pieds, suivant la profondeur de l’eau. » Si on rompt ce corps oblong par le milieu, avant qu'il ait poussé, on voit son intérieur composé d’un tissu homogène qui semble velu. La coupe transversale de ce corps, prise au mi- lieu et vue à un microscope simple, nous montre d’abord Îles cellules de l’épiderme de forme assez régulière, presque carrées ou rondes, puis du tissu cellulaire dense, brun, parmi lequel se trouvent (encore vers la circonférence ) des parties blanchà- tres arrondies, glanduliformes dues à du tissu cellulaire incoiore à parois assez épaisses peut-être réticulées et renfermant souvent des grains colorés, résultat probable d’une sécrétion; soit qu’on fasse des coupes verticales ou horizontales, on obtient toujours pour ces corps une même forme arrondie. Ce sont eux qui donnent une apparence chagrinée et qui colorent peut-être, par leur sécrétion, le tissu de la baguette. Tout le reste de la partie intérieure est composé d’un tissu cellulaire coloré en brun entre lequel on aperçoit sans ordre des corps presque transparens, arrondis, au centre desquels paraissent une petite partie oblongue , obscure ou lumineuse, comme le sont les sto- mates forsqu'ils sont remplis par un globule d’air ou qu’ils sont vides. Ces petits points sont de grandeur inégale. La coupe verticale du corps cylindrique présente un tissu homogène, soit qu’on l’examine vers le centre ou vers la circon- férence (il faut en excepter toutefois les glandes arrondies qui se trouvent vers l'extérieur); mélés à ce tissu cellulaire arrondi fortement coloré se trouvent sans ordre, des tubes ayant la forme de cristaux (raphides) amincis aux deux bouts, mais beaucoup plus grands; ce sont eux qui donnent l'apparence velue lorsqu'on rompt une des baguettes et que nous venons de J. DECAISNE. — Plantes de l’ Arabie Heureuse. 77 voir dans la coupe transversale sous la forme de petits points blanchâtres, mélés au tissu cellulaire et présentant une ligne obscure ou lumineuse au centre, d'où il résulte que ce sont des vaisseaux courts à parois épaisses, creux dans leur longueur, ayant une grande analogie avec des Clostres. Les petits corps transparens qu’on voil par la coupe transversale, ne sont que ces tubes coupés à des points différens de leur longueur, etayant un diamètre inégal puisqu'ils sont amincis aux deux extrémités. La zone plus colorée qu’on voit au centre de la baguette n’est due qu’à du tissu cellulaire plus colcré entre lequel on voit, à des intervalles assez éloignés, des vaisseaux rayés très minces ; ce n’est qu'après la végétation que ce cercle qui formera le canal médullaire prend une forme bien arrêtée. Il suit de cet examen qu’on n’observe dans ces tigelles, avant leur végétation, aucun tissu cellulaire régulier formant la moelle; que tout leur intérieur renferme des tubes (clostres) libres, placés verticalement mais sans série régulière, entremélés de tissu cellulaire incolore ou renfermant une substance brune; que l’acte de la végétation constitue le canal médullaire et le forme par des tubes fibreux, ponctués et rayés. Peut-être les trachées apparaïtront-elles plus tard encore. Dans l’état où j'ai observé le tissu de cette tigelle, elles ne semblent pas exister. Les clostres se retrouvent dans le scion, mais les glandes ne se retrouvent plus à la circonférence, quoique le tissu de la jeune plante soit coloré. Le canal médullaire, vide, ne contenait aucun des tissus qu’on voyait dans la tigelle. PAPILIONACEÆ. Rhynchosia Memnonia D.C. Prod. 2, p. 386. — Glycine Mernonia Delil. FL. Egyp. 100, t. 38, £ 3. Spr. Syst. 3, P. 195. : Hab. l'Yemen. (Bovén. 234.) Indigofera spinosa Forsk. Descr. p. 137. Vahl Symb. 1, p. 95. D.C. Prod, 2, p. 232. Spr. Syst. 3, p. 274. Hab. l’Yemen. 73 J. DECAISNE. -— Plantes de l’Arabie- Heureuse. Cytisus arabicus. Nov. sp. C. sericeus, ramis gracilibus deflexis; foliis petiolatis, trifolio- latis, foliolis plerumque linearibus basi et apice acutiusculis mar- ginibus revolutis subteretibus; floribus pedunculatis, calyce sericeo , laciniis lanceolato-oblongis acutis ; leguminibus linea- ribus sericeis planis, seminibus lenticularibus fulvis. Hab. île Neymann, bords de la Mer-Rouge. (Bové, n. 2365.) DESCR. Surrrurex ramosus, ramis deflexis, teretibus, ramulis sericeis. Srreuzz minimæ, ovato-lanceolatæ, piloso-sericeæ. Fozra trifoliolata, petio- lata, petiolo lin. 3-6 longo teretu; foliola inæqualia (terminale majus) lin. 2-3 longa, lineari-oblonga, sæpiüs marginibus involutis teretiuscula, basi et apice acutiuscula, sessilia, sericea. FLores flavescentes (Cy£isi argentei minores) so- Btarii, pedunculati, peduneulis sæpissimè extraaxillaribus, supernè bracteolatis bracteolis lanceolato-oblongis minimis extrorsm sericeis. Carvx adpressè et se riceo-pilosus, lin. 2 longus, 5-dentatus, dentibus lanceolatis, oblongis, acutis, (5 æqualibus), labii inferioris intermedio angustiore. CorozrA flava, calyci su- bæqualis, lin. 2 longa : vexillum subcarneum, rotundato-flabellatum, breviter urguiculatum, glaberrimum : alæ vexillo sublongiores, cultriformes, obtusis- simæ, subconcavæ , unguiculatæ, margine superiore auriculato, basi imbricatim plicatæ, glaberrimæ : carina alis subbrevior, curvata, obtusa, vix unguiculata. SramINA 10, monadelpha; tubus membranaceus, ovarium piloso sericeum subæquans. Srxzus filiformis, tubum stamineum superans, arcuatus, glaber. STiGMA capitatum. LeGumEx poll. 1 172 longum, lin. 1 172 latum, patulum (Cytisi argentei longius) calyce persistente plus minusve fisso basi vestitum, lincari-oblongum, plano-compressum, stylo persistente acuminatum, adpressè sericeum. SeminA lenticularia, subfulva , lævia. Oss. Cette espèce, voisine du Cytisus uniflorus décrit dans la Florula sinaica en diffère par ses fleurs un peu plus grandes, pedonculées, au lieu d’être presque sessiles, les pédoncules étant dans lune et l’autre souvent oppositifoliés ou extraaxillaires par le développement d'un ou du bourgeon terminal, comme cela s’observe dans plusieurs autres espèces du même genre. Les ailes sont pourvues vers l'extrémité inférieure de plis im- briqués que je n'ai pu voir sur la seule fleur du C. uniflorus que j'aie étudiée. Les légumes sont beaucoup plus longs, plats; les grains ne sont pas sphériques mais bien lenticulaires et pres- que couleur de chair. 3. DECAISNE. — Plantes de l’_Ærabie-Heureuse. 79 CELASTRINEÆ. Celastrus edulis Vahl Symb. 1, p. 21. D.C. Prod. 2. p. 6. Spr. Syst. 1, p. 775. — Catha :edulis Forsk. Descr. p. 63-61. Oss. Cette espèce est cultivée aujourd'aui dans les jardins du Caire. COMPOSITÆ. Ozs. Le nombre des plantes appartenant à ce grand groupe des Composées est extrêmement borné dans les collections de M. Bové. Le Microrhynchus nudicaulis, un Senecio voisin du Ô. arabicus, le Fernonia prolifera (Conyza Lamk.), le Pulicaria undulata D.C. (Inula) sont les seules espèces que j'aie trouvées dans son herbier. RUBIACEZÆ. Une seule espèce de cette famille appartient au groupe des Spermacocées ; elle parait être voisine de l’OZ{denlandia herbacea. GENTIANEÆ. Erythræa pulchella Sw. D. C. EF. fr. Hab. : l’'Yemen. MYOPORINEÆ. Avicennia alba Blum. Bijd. p. 82r.— Sceura marina Forsk. Descr, p. 37. Pet.-Th. Obs. pl. afr. aust. Mél. bot. p. 17. — hack, Bruce Abyss. 5. p. 44: cum. tab. optima. — Mangium album Ruamph. Amb. pars 3. p. 115. t. xxvr. Ogs. Cest avec l’Avicennia alba, cité par M. Blume que la plante Fappar tée de la Mer-Rouge a le plus de rapport, mais comme je n'ai pu l’analyser comparativement dans le même So 3. DECAISNE. — P/antes de l Arabie-Heureuse. état, je n’ai pu enavoir une certitude absolue. L'espèce de la côte occidentale d'Afrique que M. Brown réunit à l’4. éomentosa de Linné me paraît différente de celle-ci, du moins à en juger par des rameaux privés de fleurs, dont les feuilles ne noïircissent pas sur la face supérieure et sont opaques au lieu d’être luisantes. La description de Palisot de Beauvois, ne s'accorde pas très bien non plus avec celle de Forskal; celle qu’en donne Bruce paraît au contraire se rapporter davantage à la plante qu'a rapportée M. Bové. Les échantillons de l’herbier de Du Petit Thouars sont parfaitement semblables à ceux de l’Arabie. ACANTHACEÆ. Ors. La seule espèce de cette famille est l’Acanthodium spi- catum que M. Bové a retrouvé également au Sinaï. SOLANEÆ. Ozs. Autant que j'ai pu en juger sur un fragment, je regarde l'espèce de So/anum rapportée de l’Yemen comme étant le S. acetosæfolium de Dunal , qui croit dans l’Inde. APOCYNEZÆ RHazya Genus nov. Caryx parvus 5-partitus. CorozcA hypocrateriformis, -loba : lobis rotundati, æquilaterales, sinistrorsum torti : tubus intror- sum densè pilosus. SramiNA 5 inclusa ; filamenta brevia medio tubo inserta. ANTHERÆ ovatæ biloculares, loculis parallelis, li- beræ. Discus hypogynus o. Sryrus simplex filiformis. Sricma dilatatum rotundato-depressum, appendiculis carnosis conoiïdeis coronatum. Ovarium didymum, glabrum. Forricuzr gemini te- retes, læves, erecti, acuti. SEmINA oblonga, basi et apice mutuà compressione membranacea. Frutex tripedalis, glaberrimus, ramis simplicibus erectis. Fo- lia alterna, rigida. Flores corymbosi albi, parvali, limbo subpa- tulo, tubo introrsüm densè piloso, suaveolentes. [” J. DECAISNE, — Plantes de l’ Arabie-]Teureuse. St R. stricta, foliis lineari-oblongis acutis breviter petiolatis ; floribus albis lobis rotundatis mucronulatis. Hab. dens l’'Yemen. DESCR. Frurex habitu Daphnes Laureolæ, ramosus; rami sæpiüs sim plices, stricti, teretes, epidermide herbaceà vestti, glaberrimi. Fozta alterna (2-5) poll. 3 172-4 longa, 374 circiter lata, lineari-oblonga , acuta, subpungenti?, sub- uninervia, nervo medio suprà impresso subtüs prominente, venis lateralibus vix prominulis, coriacea, erecta, utrinque glaberrima , basi im petiolum brevem cana- Jiculatumattenuata.CorYMEB1I pedunculatiad ramorum apicem axillares v. terminales; pedunculi simplices v. rariüs ramosi, ramulis abbreviatis infernè bracteatis, bracteis ovato-lanceolatis. FLoressubsessiles basi bracteolati, albi, suaveolentes, vix semi- pollicares, extrorsüm glaberrimi.Cazvx parvus cum pedicello continuus, 5-partitus lacinüis æqualibus, lanceolatis, acutis, erectis, crassiusculis, glaberrimis. Cororra 1 1. 4-6 longa, hypocrateriformis, crassiuscula, præfloratione sinistrorsum tortà; tubus ad faucem contractus, introrsüm densè pilosus; limbus parvus, 5-lobus, lobis patulis, rotundatis, mucronulatis, obscurè venosis, glaberrimis. SramiNA 5 iuclusa, pilis tubi interioris abscondita ; filamenta brevia, glabra, medio tubo inserta ; antheræ liberæ, ovatæ, obtusæ, biloculares, loculis parallelis, rimà longitudinali de- hiscentibus; pollen aureum. Srxzus filiformis, gracilis, glaber, simplex v. ra- riüs basi subcohærens. SriemA roiundato-depressum, papillosum, anthkerarum basin adæquans, appendiculis duobus carnosis conoideis coronatum. Ovarrum conicum, didymum, glaberrimum, disco hypogyno destitutum, multioyvulatum. Forricur lineares, acuti, glabri, poll. 2 172 longi. SEmINA immatura, objonca, scrobiculata ? mutuà compressione basi et apice submembranacea. Ors. Il me parait peu probable qu'une plante qui occupe, comme celle-ci, une étendue de pays aussi considérable, puis- qu’on la retrouve sur les côtes de l’Arabie-Heureuse et dans une partie de l'inde hors du tropique, ait pu rester inconnue jusqu'à ce jour; cependant malgré toutes les recherches que Tai pu faire à son égard, recherches d'autant plus faciles que cette plante, se reconnait facilement par ses feuilles alternes, je n'ai pu parvenir à la rapporter même à un genre connu. Elle s’écarte de tous ceux établis jusqu’à ce jour, par sa corolle dépourvue de couronne ou d’appendice , renfermant cinq éta- mines à anthères biloculaires n’ayant aucune connexion intime avec le stigmate, par l'absence de glandes hypogynes ou disque, enfin par ses follicules linéaires cylindriques, contenant plusieur” graines à surface rugueuse privées de soies, mais légèrement membraneuses aux deux extrémités par l'effet de la compression: IV, BoTay, == Août, 6 82 J. DECAISNE. — lJantes de l’_Ærabie-Heureuse. Dans la première section des Apocynées, celles qui ont des co- rolles dépourvues de couronne ou d’appendices, plusieurs ca- ractères servent à distinguer les genres, soit l’adhérence des anthères au stigmate, soit la présence ou l’absence des glandes hypogynes; une autre division de la même famille est fondée sur le caractère tiré des graines qui sont privées de soies , mais qui sont entourés dans le fruit d’une sorte de pulpe. Comme on le voit, ces deux sections ne renferment aucun genre dont les caractères puissent s’accorder avec le nôtre. Jacquemont a recueilli cette même espèce en fleurs au mois d'avril, sur les collines gÿpseuses et salines, pres de Pinda Den- kan, en se rendant du Pundjaub au Cachemyr. J'ai dédié ce genre à la mémoire de Rxrazy, médecin arabe qui a écrit sur la botanique. (Voy. Tourn. Inst. Isag. Spr. Hist. rei Herb.) ASCLEPIADEZÆ. Parmi les plantes de cette famille se trouvent le Sarcostemma pyrrothecnicum, deux espèces de Cynanchum dont l’une, encore inédite, que je dédie à M. Bové. Cynanchum Boveanum. Nov. spec. C. herbaceum incanc-pilosum; foliis oblongo-lanceolatis sinu- atis subincisis petiolatis, umbellis axillaribus sessilibus; calycinis foliolis lineari-lanceolatis'acutis; corollæ lobis lanceolatis, ner- vis fuscis, glandulis basi dilatatis trilobis, lobo medio subulato. Hab. l'Yemen. Os. Cette plante a le port du Gomphocarpus crispus KR. Br. mais les ombellules sont axillaires et sessiles. L'autre espèce qui pourrait former un genre distinct, et que je rapporte avec doute au Cynanchum radians, décrit par La- marck, est remarquable par sa corolle campanulée à cinq lobes linéaires-lanceolés, munie intérieurement d’une couronne mem- braneuse à cinq dents obtuses, un peu charnues, alternant avec les lobes de la corolle. La colonne staminale est assez épaisse, coriace, à cinq cannelures, divisée supérieurement en dix dents ; celles qui soutiennent les glandes forment deux petites J. DECAISNE. — Plantes de l’ Arabie-Heureuse. 83 cornes, tandis que les cinq autres sont linéaires, membraneuses et appliquées sur le sommet du style. Ces deux plantes sont trop incomplètes pour être décrites en entier. AMARANTHACEZÆ. Digera ciliata Mart. Diss. Amar. p. 77. (285.) = Chamis- a ciliata Spr. syst. 1, p. 815: — Achyranthes ciliata Lamk. Dict. 1, p. 5/40. Aërva javanica Juss. Mart. diss. p. 83. Spr. syst. 1. p. 815. Hab. l'Yemen, lieux sablonneux. (Bové n. 243.) ÆAmaranthus retroflexus L. Dub. Bot. Gall. r. p. 394. Hab. l'Yemen. EUPHORBIACEÆ, Os. La plupart des plantes appartenant à ce groupe me pa- raissent devoir se rapporter à celles citées par Forskal, ce sont deux Jatropha, dont l’un privé de feuilles; l’autre a de l'analogie avec le J. glandulosa.A ces espèces il faut ajouter l_/rdrachne aspera de Sprengel, déjà indiquéau Sinaï ainsi que le Ckro- zophora oblongifolia croissant tous deux dans l’'Yemen. NYCTAGINEZ, Boerhaavia viscosa À. et B. diffusé Lamk. Hab. dans Yemen. MONOCOTYLEDONES. Ors. Le Pandanus et le Cucifera sont les seules espèces re- marquables que signale ou qu'a rapportées M. Bové. Parmi les Graminées, ce sont le Sorgho et le Pennisetum spicatus qui sont cultivés en grand. Trois autres plantes de cette famille, dont deux Poa et un Aristida que je vais décrire sont les seules Graminées que j'ai observées dans l’herbier de M. Bové. Poa ciliaris Linn. var. 6 Kth. Aer. p. 337. Hab. l'Hedjas près de Yambo. Janv. Ogs. J'ai observé en détail les organes de la fleur comparati- Nement avec ceux pris sur des échantillons originaires d’Améri+ | | 6. Es 8/4 I. DECAISRE. — Plantes de l’_Ærabie-Heureuse. que ainsi que sur la plante cultivée, et sauf des différences peu sensibles dépendant de l’exiguité de celle de l'Arabie, il m'a été impossible de les distinguer; au reste, cette espèce, qu’on dit originaire d'Amérique, a déjà été retrouvée dans l'Inde et fait partie des collections de Jacquemont. Une autre espèce de Poa, voisine du P. Gttoralis est remarqua- ble par sa hauteur, car elle atteint quatre à cinq pieds de haut en s'appuyant sur les végétaux qu’elle rencontre, ainsi que par la torsion des gaines qui font que les feuilles cessent d’être al- ternes distiques. Poa triticoides Nov. spec. “D. culmo ramoso erecto rigido nodisque glabris; foliis jun- ciformibns rigidis acutis, vaginis ore pilosis; spicà interruptà ; spiculis compressis 10-floris pedicellatis erectis; glumis glaber- rimis paleisque exterioribus coriaceis basi sericeo-barbatis. Hab. près de Ehmmek-Ouafou, non loin de Komfidà, sur les bords de la mer. DESCR. GRAMEN perenne, habitu TYritici juncei. Curmus ramosus, pedalis, in fernè deflexus , lævis, basi foliis dessicatis fibroso-dissectis mdusiatus , ad rodos gericulatus, nodis fuscescentibus, glabris. Forra limbo involato junciformia, acuta, erecta v. arcuata, glaberrima, culmum æquantia , infima brevissima, canaliculata, pungentia ; VAGINA cylindrica, Iævis, ore piloso-sericea. Srrca erec- ta spiculis z1-floris,compressis, lanceolatis, pedicellatis, distantibus, rachidi com- muni adpressis. GLumaA bivalvis, æqualis, subnervosa, lanceolata , acuta , 9la- berrima. PAzxz subæquales; exterior lanceolata, subacuta, trinervia basi seri- ceo-barbata ; interior oblongo-lanceolata , acutior, binervis marginibus involutis. SQuAMuLz hypogynæ cuneatæ y. truncatæ, subintegræ, submembranaceæ. Sra- MINA terna. ANTHERæ... SryLi basi divergentes, filiformes. SriemarA plumosa fibrillis crebris. Ovarium subrotundo-ovatum, leve. Ozs. Cette espèce appartient par l’ensemble de ses caractères à la première section du genre Poa tel que l’admet M. Kunth. M. Bové, qui a recueilli cette plante en Arabie, a eu occasion de la récolter en Egypte, après un défrichement assez considérable qu'il avait fait exécuter sur la limite du désert, aux environs du Caire. Ce terrain, fraîchement remué, se couvrit de plusieurs plantes étrangères à l'Egypte ou à cette localité, et disparurent année suivante sans se reproduire, J. DECAISNE. — P/antes de | Arabie-Heureuse. 85 Aristida pumila Nov. spec. À. annua; culmis gracilibus basi subgeniculatis glabriusculis; foliis setaceis involutis suprà scabris; vaginà ciliatà ; florum pe- dicellis pilosis; glumis inæqualibus, inferiori acuminatä, supe- riori lineari duplo longiori; paleä infer. 3-aristatà, aristis denti- culato-scabris. Hab. l'Hedjas. GRAMEN annuum, 1 112-4 poll. Ranrcezz fibrosæ, pilosæ. Curmr plures, fili- formes, striati, deflexi, glaberrimi, nodosi nodis fuscis. FozrA setacea involuta, acuta, suprà præsertim denticulato-aspera, pallidè viridia, glaucescentia, subar- Cuala : VAGINA fissa, striata, scabriuscula, margine membranacea, ore ciliata. PanicuLA subcontracta, culmo longitudine subæqualis. Spicuzæ unifloræ , pedun- culatæ , scabræ. GLuma bivalvis imæqualis, linearis : inferior mucrouato-arista- ta ; superior duplo longior, acuta, glabra. FLos breviter pedicellatus, pedi-- cello piloso. ParEa inferior linearis, elongata, involuta, subearivata, carinà asperà trinervià, nervis apice in tres aristas filiformes denticulato-scabras inæ- quales (lateral. breviores) desinentibus. PALEA inferior brevissima, inferiori mul- toties brevior, inclusa, ovata, obtusa, membranacea. SQuamuLx hypogynæ binæ, Janceolato-ovatæ, longitudinaliter venosæ, paleæ supericri subæquales. SramrvA terna; paleam superiorem æquantia, erecta. Anrueræ lineari-oblonsæ. Sr filiformes, breves. Sriemara fibrillosa stamina vix superantia. OvariIUM ovato- oblongum. EXPLICATION DES PLANCHES IIL ET IV. PL. III. Fig.r. Rameau du Dipterygium glaucum de grandeur naturelle. Fig. 2.Un bouton à fleur très grossi, avec une partie du rameau sur lequel il est inséré et la bractée qui l'accompagne. Fig. 3. Bractée très grossie ainsi que les auricules bifides qui se trouvent à sa base. Fig. 4. Une fleur très grossie. Fig. 5. Un sépale. Fig. 6. Un pétale. Fig 7. Une étamine. Fig. 8. Une fleur dont les sépales et pétales sont tombés, afin de montrer l'insertion et la grandeur relatives des étamines. Fig. 9. Ovaire, le stigmate prend un développement sensible après la fécondation, Fig 10. Un fruit (nucule) très grossi; on voit en a les ailes membraneuses qui les bordent, en a” une partie du tissu membraneux. Fig. r1. Fruit coupé (sans ailes membraneuses) afin de montrer l'insertion des graines; quelquelois elles sont insérées, je crois, de chaque côté. Fig. 12. Une graine. Fig. 15. La même, coupée transversalement. Fig. 14. Embryon. PL.IV. Fig 1. Rameau de grandeur naturelle du Serraea ; le duvet qui couvre toute la plante n’a pas été représenté. Fig. 1: plan symétrique de la fleur en a l’involucre à préfl. valv. 4. le calice id. c: les petales à relation tordue; d. le tube staminal ; e. l'ovaire. Fig. 2. Fleur de grand. pat. une des folioles de l’involucre étant coupée. Fig. 3. La même coupée verticalement pour montrer la révélation de chacune des parties: a l’involucre; &. le calice; c. pétales; d. le tube staminal ; e. le style. f. l'ovaire. Fig. 4. Une anthère jeune. Fig. 4. Après l'émission du pollen. Fig. 6. Poïlen. Fig. 7. Une branche du style afin de montrer le stismate. Fig. 8. Un fruit grossi recouvert par le calice dont les divisions sont opposées aux valves. Fig. 9. Le même privé du calice. Fig. 10. La coupe transversale pour faire voir la déhiscence, la position des cloisons et des graines Fig. 11, Une valve détachée renfermant deux graines. Fig. 12. Une graine grossie. Fig. 13. Portion du tissu du tégument interne de la graine avec les granules qu’on voit dans? les cellules, 86 C. MONTAGNE. — }Vora Fernandesiana. Propromus FLORÆ FERNANDESIANÆ. PARS PRIMA, sistens enumera- tionem plantarum cellularium quas in Insul& Juan Fernandez a Cl. Bertero collectas describi edique curavit 61. F2. 63 B4. C. Mowracwe, D. M. { Suite. Voyez page 347.) LICHENES Fr. Syst. orb. veg. p. 224, Usnea ceratina Ach. Syn. p. 304. — Bertero, Collect. n. 1783. Crescit ad ramos Adesmiæ microphyllæ Hook. et Arn. Usneæ Ceruchi Montag. et Parmeliæ ciliari Ach. Meth. intermixta. U. Barbata var. lævis, Montag. : thallo pendulo lævissimo glaberrimo lutescente sensim attenuato ramis divergentibus flexuosis, ultimis ca- pillaceis. _Alectoria ? Bertero Collect. n. 16414 Crescit ad arborum ramos in sylvis collium editiorum; majo sterilis lecta: U. Ceruchis Montag. Ann. des Sc. nat. Dec. 1834, p. 368 pl. 16 f. 1: Borrera Ceruchis ? Ach. Evernia Fr. — Bertero Collect. n. 1783. Crescit ad ramos Ædesmiæ microphyllæ in consortio U. ceratinæ et Ramalinæ fraxineæ. Ramalina Scopulorum Ach. var. linearis Montag. : thallo cæspitoso parcè ramoso, longitudinaliter lacunoso, subtus canaliculato, lineari at- tenuato stramineo; apotheciis marginalibus sessiibus planis, mox convexis tandem hemisphæricis carneis nudis. An’species genuina ? Parmelia homalea? Bertero Collect. n. 1642. Hab. ad. rupes in montibus editioribus. Majo lecta. 65. Ramalina fraxinea! var. membranacea? Laurer in Linnæa, zweiïts Band., p. 43. janv. 1827. Crescit ad. ramos Ædesmiæ microphyllæ confinis Usneis ceratinæ et Ceruchz. 66. Peltigera (Nephroma) australis Montag. — Nephroma australe Ach. Richard. Voy. de l'Astrol. p. 31. pl. 9. f. 2.— Bertero Collect. n. 1653 et 1655 {Crescit ad corticem arborum in sylvis montium. Ds, À P, arcticä4 Wahlenb, cui toto habitu formâque apothe- C. MONTAGNE. — Flora Fernandesiana. 87, ciorum similis, thallo tenuiori lacintato, sinu laciniarum rotun- dato, subtus slabro nec tomentoso, situque arboreo nec terrestri satis superque differt. Apex loborum vel laciniarum valdè amplia- tus subtus gerit peltas sæpè confluentes badias, in nostris exem- plaribus immarginatas. 67. Peliigera (Nephroma) p/umbea Montag.: thallo membranaceo lævi cæ- rulescenti-plambeo, subtüs pallidè fulvo glaberrimo, centro obscu- riori; apotheciis posticis transversim reniformi-oblongis planis rufis à thallo tenuissimè margivatis. — Bertero Collect. n. 1656. Hab. ad corticem arborum fruticumvye in sylvis montium. Ons. An status junior sit et forma australis Peltigeræ resupt- natæ Ach., cui proxima, dubius hæreo. 68. Pelligera polydactyla var. a et b. Fr. Lich. Eur. p. 47. P. polaris? Bertero Collect. n. 1650. Hab. ambæ ad arborum radices, saxa et terram, locis umbrosis mont. editiss. Martio — Majo lectæ fuerunt. 69. Sticta endochrysa Delis. Monogr. p. 43. pl. 1.f. 1. Bertero Collect. p- 1651; Hab. ad corticem arborum. April, majo lecta. 70. S, Guillemini Montag.: thallo membranacco supra murino subtds car- neo-pallido , lobato, lobis rotundato-crenatis, utrinque velutino sorre= dusque citrinis punctiformibus adsperso ; apotheciis marginalibus urceo- latis badiis margine thallode inflexo integerrimo. Thecæ ovali-oblongæ vel cymbiformes quatuor sporas rotundas foyentes et ascis oblongis inclusæ, Hab. ad cortices fruticum aliis Lichenibus immixta. ‘Os. Simillima $. endochrysæ Delis. at satis differre videtur strato medullari albo, non luteo, pubescentià paginæ superio- ris, situque apotheciorum marginali non autem sparso. S. Kun- thii Hook. et S. obvoluta Ach, nostræ affines, cyphellis albis dignoscendæ. $. Humboldtii Hook. præter eamdem notam quà binæ præcedentes à nostrà recedunt, scutellis sparsis, tomento denso quo obducta est, insuper diversa. Denique à #. pallidä Hook. (S. Kunthi Delis.) margine integerrimo scutellarum nec- non villo tenuissimo totam frondem induente facile distin- guitur, < 88 C. MONTAGNE. — {{ora Fernandesiana. Clar. Guillemin, amico carissimo, cujus liberalitas materiam hujusce opusçuli mihi subministravit, Stictam hanc nobilissi- mam in signum grati animi adscribere volui. 71 S. aurata Ach.— Parmelia aurata Eschw. in Mart. F1. Bras. 1.p.216. t. 14. f. 1. — Bertero Collect. n. 1658. Crescit ad corticem arborum vetustarum in sylvis montium. Majo steri- lis lecta. 72. S. avrigera Delis. 1. c. p. 54. pl. 3. f. 8. —S, bufonia Sieber mss. in Herb. cel. Bory. Crescit cum sequente ad saxa in sylvis. 78. S. Mougeotiana Delis. 1. c. p. 62, pl. 5. £. 13.—Bertero Collect. n. 1657, 1659 et 1667. Crescit ad terram et rupes in locis jam indicatis. Os. Species n° 72 et 73 colore thalli tantum differe mihi videntur. In utrâque autem apothecia, cl. Deliseo ignota, si- millima inveniuntur , id est marginalia, subsessilia, disco fusco- badio plano, margine decorticato purpurascenti | primüm invo- luto dein explanato. j 74. S.irsuta Montag.: thallo cartilagineo amplo libero lobato, lobis lacinia- tis rotundato-crenatis supra cervino-fuscescente hirsuto, subtüs tomen- toso subconcolori, cyphellis sorrediiformibus citrinis ; apotheciis margi- nalhbus cyathiformibus margine inflexo piloso. Thecæ fusiformes, quatuor sporulas globosas foventes, plures ascis clavatis inclusæ. Crescit ad corticem arborum, etiam in Chile sylvis montanis, specim. n. 656 et 677 propè Rancagua, in Monte la Leona. Thallus centro affixus, 2-4-uncialis, submonophyllus latè lobatus, lobi anticè rotundati sublobulati, marginibus magis minüsve repando- crenatis. Facies anterior in primâ juventute pilis albis tota hirsuta , m adultis centro calvescit. Os. S. cyathicarpæ Delis. cætertm simillimæ nec non S, ob- volutcæ , tomentosæ, Humboldiiï affinis, cyphellis citrinis aliis- que notis satis superque differt. 75. S. carpoloma Delise Monogr. p. 159. icon nulla. Peltiseræ austruli immixta . Oss. Thecæ fusiformes biloculares , binæ ascis brevibus ellip- ücis inclusæ, C. MONTAGNE. — Zlora Fernandesiana. 89 76. S. arsyracea Delis. E c. p. 9L{pl7svÉ 30. Hab. ad corticem arborum. (Numero caret). Os. Apothecia, non anteà reperta, in fronde sparsa, sessilia, conferta, disco fusco-nigro , margine discolori crenulato. . 77. S. filicina Ach. Syn. p. 230. — Platisma Filix Hoffm. pl. Lich. T. 55, f. 1-2. — Bertero Collect. n. 1660. Crescit ad corticem arborum in sylvis montosis. Os. Specimina nostra cum icone Hoffmannianà parüm con- veniunt, si excipias formam stipitatam costasque quibus laciniæ thalli in facie supinà percursæ sunt. Ramificatio flabellata cum illà S. damæcornis magis analega; sed omnibus aliis notis spe- cies diversa. Var.? a : marginibus isidiophoris vel in Isidio mutatis. — Bertero Collect. n. 1630. Crescit ad corticem arborum in sylvis umbrosis secüs rivulos, Os. Forma insignis marginibus tenuissime dissectis, lacinulis teretibus pluries ramulosis. Specimina cæterüm sterilia magis quàam præcedentis vel typi cum Hoffmanni icone congruunt. 78. 15. variabilis Ach. Syn. p. 235. Crescit ad-corticem arborum. 79. S. Richardi Montag. : thallo cartilagineo-coriaceo crasso, dichotomè laci- mato, laciniis angustis liberis elorgatis divergenti-corniculatis, apici- bus rotundatis vel emarginato-truncatis, supra viridi-rufescente, scro- biculato, marginibus corrugato-ascendentibus, subtüs badio, fulvo ochroleucove, centro nigro, fusco tomentoso; cyphellis niveis planis vel parüm excavatis (in apice verrucularum thalli) ; apotheciis submar- ginalibus, disco nigrescente, margine crasso decorticato crenulato dis- colori, demüm explicato tenui subiniegro. Nob. K. Thecæ fusiformes olivaceæ tri-quadriseptatæ, quoque loculo sporam fo- vente, ascis clavatis inclusæ. S, carpoloma Rich. Voy. de V'Astrol. p. 30. tab. 9. f. 1. (eximia) non Delise, quæ toto habitu cyphellisque citrinis distinctissima. Hab. ad corticem arborum in sylvis montosis. E Ors, Mea specimina, cœterüm simillima, abillis Novæ-Zee- .landiæ, quæ mecum benignè celeb. Ach. Richard communica- 90 C. MONTAGNE. — fVora Fernandesiana. “ nr . L NA vit, facie supinà centro nigro piceo tomento fusco obductàä, non vero ochrolencà subnudà paululum recedunt : sed hæc nota ætate vel loco pendens, adventitia et parvi momenti videtur. 80. #. Berteroana, Montag. : thallo membranaceo orbiculari ? adpresso pul- cherrime exstanter reticulato sublacunoso viridi-plambeo, ambitu fuscescenti lobato, lobis rotundatis sinuato-repandis planis, subis pigro tomentoso acyphellino; apothecis sparsis (sæpiùs centralibus} sessilibus, disco plano fusco marginem decorticatum purpurascentem integrum tandem excludente. Thecæ ut in S. Guillemini sed fuscæ. Ascos non vidi. L Parmelia Bertero Collect. n. 1662. Hab. ad corticem arborum in sylvis montosis. Majo parcè lecta. Oss. Thallus Parmeliæ erosæ Eschw., apothecia S. Mougeo- tanæ. Quoad thallum nulli descriptæ affinis. Eximia species manibus Berteroanis religiose dicata, quæ, quantum ex paucis speciminibus lectis judicare liceat, centrifuga videtur. 81. Parmelia crenulata Hook. in Kunth Syn. plant. æquinoct. 1. p. 23. Bertero Collect. n. 1633. Crescit ad cort. arb. in sylvismontium edit, 82. P. leucomelas Ach. Meth. p. 256. — Bertero Collect. n. 1783. Crescit ad ramos Adesmiæ microphyllæ, Usneæ Ceruchi immixta. Oss. Thalli adscendentis laciniæ 1-2 lin. latæ, abbreviatæ, dichotomæ, obtusæ, ciliatæ, albidæ, subtüus canaliculatæ niveæ; apothecia podicellata, concava disco nigro cæsio-pruinoso, margine inflexo ciliato. Specimina nostra exactè media inter P. leucomelan et P. speciosamn ita ut Eschweiler qui anibas con- junxit, forsan recte fecerit. 83. P. rubiginosa Ach. Lich. univ. p. 467. — Bertero Collect. n. 1632. Crescit ad corticem Myrti cujusdam in sylvis. Oss. Variat apotheciis (ab hypothallo oriundis ?) subtüs vil- loso-barbatis. 84. P. (Psoroma) sphinctrira Montag.: thalli squamulis membranaceis cer- vinis margine tenuissimè dissectis granulosisve, centro rosularum im- bricatis concrescentibusque ambitu radiantibus demüm liberis, expan- C. MONTAGNE. — Âlora F'ernandesiana. OT sis, hypothallo fusco subobliterato ; apotheciis confertis sessilibus margine incurvo (sinuoso) crenulato-striato discum planum testaceo= rufum superante. Thecæ parvæ, cllipticæ, limbo hyalino cinciæ paraphysibus inordinatè immersæ sporas plurimas rotundas foyentes. Bertero Collect. n. 1621, 1625 et 1630. Crescit ad corticem arborum variarum. Aprili, majo. 4 Oss. Cum P. brunne& analoga est hæcce species à quà tamen abundè diversa, rmarsupio le et sic in rugas Coacto, ‘quo calculi lusorii olim apud nos reponebantur. A SOEBN persi- mile. Hinc nomen specificum. 85. P. (Psoroma) phclidota Montag, : thalli squamulis membranaceis parvis orbiculatis glaucescenti-pallidis crenulatis, hypothallo byssino indeter- minato effuso fermé nigro areolato- adpressis demüm confluentibus ; apotheciorum disco rufo-fulvo plano tandem hemisphærico marginem tenuem subcrenulatum excludente, Thecæ ellipticæ ascis clavatis in clusæ. — Bertero Collect. n. 1623. Crescit ad corticem Drymis chilensis, yulgd Canelo, Ors. É distinctioribus hujus sectionis et nulli affinis. 86. P. cerina Ach. meth. p. 175. — Bertero Collect. n. 1619. Hab. ad cortices arborum. Parcissimè lecta. 87. D. varia Fries Sched. crit. 9. p. 28. var. leucochlora Montag. : crusta granulosa albida lineä nigrà limitata, vel imdetermmata;] apotheciis sparsis primo cerinco-albis concavis, disco viridi, margine lucido crasso, demüm totis viridi-nigrescentibus convexis. Thecæ ellipuicæ biloculares hyalinæ , plures serie duplici ascis conformibus mclusæ. Lecidea muscorum. Bertero Goïlect. n. 1616. Hab. ad cortices varias. | Os: Crusta variat granulata vel leproso-deliquescens ; apo- thecia illis Lecanoræ intricatæ Ach. (Fries Lich. Suec. n. 101) simillima. 88. P.(Biatora) #igro-cincta Montag. : thalli squamulis membranaceis con tiguis & centro radiantibus rotundato-incisis explanatis rufis, hypo- thallo cærulescenti-nigro effuso latë marginante ; apotheciorum disco plano rufo-fusco margine pallidiori integerrimo. Thecæ ovatæ ascis cylindricis serie simplici inclusæ, Cum aliis Lichenibus permixta; Hab, ad corücem arborum. 92 C. MONTAGNE. — ÂVora Fecrnandesiana. Oss. Ad cortices effusa totaque adglutinata, rosulas 1-2 poll. latas, irregulares, confluentes, ab hypothallo late effuso.limita- tas, efformans. Colore Parmeliæ muscorum æmulans eique ut et P. amniocolæ proxima. Species omnino distincta. ; 89. P. (Biatora) férruginea Fr, Lich. europ. 170.— Bertero Gollect. n. 1628. Hab. ad cortices arborum. go. Séereocaulon ramulosum Ack. Sÿn. p. 284. — Ach. Rich. Voy. As- trol. t. 9. f. 4. cum S. macrocarpo quod forsan non differt. — Ber- tero Collect. n. 1652. Hab. ad saxa in locis collium et montium sterilibus. Martio lectum. g1. S. corallinum Fries, Lich. europ. p. 201. — Bertero Collect. n. 29. 92. Hab. ad rupes in montosis apricis ; sterilis lectum. Cladonia gracilis Hoffm. var. c. elongata Fr. Lich. eur. p. 219. Ceno- myce ecmocyna! Ach. — Dill. Musc. t. 14. f. 23. C. coniocræa ? videtur diversa , Bertero Collect. n, 1606. Hab. ad terram in petrosis sterilibus mont. edit. loco dicto el Portozuelo. April. 93. C. fimbriata Hoffm. var. radiata Fr. 1. c. p.223. — Dill. Muse. t. 15. 94. f. 16. — Bertero Collect. n. 1607. Hab. in pascuis petrosis sterilibus collium. Majo. C. rangiferina Hoffm. var. sylvatica Wr. 1. c. p. 243* alpestris. Dill. Muse troe 20: EF Cladonia è furcaüs!, Bertero Collect. n. 1605. Hab. in muscosis frigidis mont. editis. ; april. 95. Biatora placophylla? Fries 1. c. p. 257. Patellaria. Bexrtero Collect. n. 358. Hab. ad terram in sterilibus montosis. Oss. Thalius (Parmeliæ lentigeræ) satis cum descriptione Friesianà congruit. Apothecia vero sessilia (male ant non evo- luta) symphicarpea, intüs cum Giÿphideis analoga, immargina- to-radicsa. An species genuina sit, vel tantüm 2. placophyllæ anamorphosis incertum est et autoptis inquirendum. 06. B. parvifolià Montag. — Lecidea parvifolia Pers. Voy. Uran. p. 1:92. Bertero Collect. n. 1648. Hab. in cortice arbor. vetust. in sylvis umbrosis montium edit.; april majo {ecta. C. MONTAGNE. — /ora Fernandesiana. 93 Os. À speciminibus Gaudichaudianis in Brasilià lectis nostra minimè differunt. An tantüum forma sequentis ? 97. B. vernalis Fr. 1. c. p. 260. var. varians Nob. — Lecidea vernalis y: varians Eschw. in Mart. FL Bras. 1. p. 253. — Bertero Collect. n. 1615. Hab. in cortice Xanthoxyli Mayu ; Majo 98. B. carneola. Fr. 1 c. p. 264. — Bertero Collect. n. 2 Hab. ad corticem arborum. 99. Graphis scalpturata Ach. ins p. 86. — Leiogramma scalpturatum Eschw. in Mart. F1. Bras. 1. p. 97. Icon. select. cryptog. Tab, 6. f. 2. — Arthonie obtrita Fée Fe officin. p.51. tab, 14. f. 2. —Bertero Collect. n. 1612. Crescit ad corticem. arborum. 100. Sphærophoron compressum Ach. Meth. Di 40: Crescit inter frondes Peltigeræ australis Nob. 101. Verrucaria aspistea Ach. Syn. p. 123. — Bertero Collect. n. 411. Hab. ad corticem in ramis arborum. 102. V. plunorbis Ach. Syn. p, 92. — Becrtero Collect. n. 1618. Hab. ad corticem lævigatam nie in sylvis umbrosis montium. Najo. 103. V. actinostoma Ach. I. c. p.95. — Montag. Arch. de Bot, 1833, tom. 2. p. 308. pl. 15. f. 5. — Bertero Collect. n. 374. Hab.. ad rupes in montibus. 104. Pyrenastrum" americanum Spr. Syst. veget. 4. p. 248. — Parmen- taria astroidea Vée 1. c. p. 7o. tab. 20. f. 1. — Bertero Collect. n. 1622, Hab. in cortice Xanthoxyli Maju. Majo lecta. 105. Collema phyUlocarpum Pers. Voy. Uran. p. 204, — Bertero Collect. n. 1644. Hab. ad ramos arborum in sylvis humidis frigidisque mont. edit. aprili majo. 106. C. marianurn Pers. 1. €, P. 203. — GC. atrovirens Delis. PASS. == Ber- tero Collect. n. 1645. Hab. ad corticem arborum. Aprili cum fructu lectum. 107. C. azureum Ach. Syn. p. 825. — Bcricro Collect n. 1640. Crescit ad cortices 04 C. MONTAGNE. — Flora Fernandesiana. BYSSACEÆ Fr. Syst. orb. veg. p. 291. 108 Cüilicia noli tangere Montag. Ann. des sc. nat., 2. serie, tom. 2. p. 375, pl: 16. f. 2. — Bertero Collect. n. 176. Crescit ad ramulos arborum etin Usned ceratiné : sierilis lecta. Specimina chilensia sola fructifera vidi. 109. Cora pavonia Fr. 1]. c. p. 300. — Bertero Gollect. 1649, Hab. ad. saxa et cortices necnon ad terram in collibus; aprili, majo. HEPATICÆ Lin. 120. WMarchantia Berteroana Lehm. Nov. et min. cognit. Suürp. Pug. VI. p.21. — M. polymorpha ? videtur diversa. Bertero Collect, n. 1595. Hab. ad terram secüs rivuilos et in sylvis umbrosis. k Ozs. Lehmannianæ descriptioni adde : frondes præsertim versus apicem subtuüs irradiatim lamellosæ, lamellæ crebræ latæ albæ vel purpurascentes margine libero integro. Scyphuli propè emarginaturam frondis siti, urceolares, obliqui, coronà amplà denticulatà, dentibus subulatis incurvis, instructæ, gemrnis 10-20 lenticularibus vix emarginatis, junioribus viridibus, adul- üs purpureis, omnibus albo-verrucosis,repletæ.Receptacula mas- cula in plantis diversis, pedicello prædita pollicari longioreve, basi squamis subrotundis involucrato, striato, ovata subhemis- phærica 8-9 loba, lobis linearibus teretibus inæqualibus, subtus tot calyces cylindricos pendulos albos margine ciliatos, basi longe villosos, gerentia. 121. Jungermannia furcata L. — J. dichotoma Sw. non Web. — Bertero Collect. n. 1503. Crescit ad corticem arborum; sterilis lecta: 122. J. pinnatifida. Nees in Mart. F1. Bras. 1. p. 327. Anthoceros punctatus ? Bertero Collect. n. 1593. Crescit in eodem cortice ac præcedens et, ut illa, sterilis. 123. J. rhizobola Schwægr. Prodr. p. 31.— Hook. Musc. Exot. t. 87. — JT, rhiziloba Web. Prodr, p. 142. nomen forsan aptius. — Bertero Col= lcct. n. 1599. C. MONTAGNE. — Flora Fernandesiana. 05: LE Hab. terrestris in locis udis umbrosis montium secùs rivulos, Racopilo tomentoso Brid.immixta. Majo sterilis lecta. Specimina chilensia ejus- dem collectionis fertilia habeo. 124. J. heterophylla Schrad. Joura. 5. p. 66.— Hook Brit. Jung, t. 31. — Bertero Collect. n. 1573. Hab. repens et sterilis ad cæspites ÆZypnri cércinalis Hook. 195. J. coadunata Sw. FI. Ind. occ. IT. p. 1850. Hab. cum J. furcaté in cortice arborum. 126. J. serpyllifoliæ Hook. Brit. Jung. t. 49. Crescit ad cortices Wacromitrio aciculari immixta et cum calycibus lecta. À speciminibus europæanis nihilo quidem nostra differunt. 127. J. acuminata Lehm. 1. c, p. 49. — Bériero Collect. n. 1602. Crescit terrestris et cæspitosa secüs rivulos sylvarum montium editio< rum, necnon ad saxa, sed sterilis lecta. 128. J. colorata Lehm. Jung. Cap. in Linnœæa Jul. 1829, n. 32. —— Bertero Collect. n. 1597. Hab. ad ierram im locis umbrosis frigidis montium editiorum ; aprili, majo cum calyce lecta. 120. J. tomentella Ehrh. Beytr. IT. p. 15r. — Bertero Collect n. 1601: Hab. in eisdem locis ac J. acuminata i.ehm. J.pallens Sw. FL. Ind. occid. IT. p. 1847. — Bortero Collect. n. 1596. Crescit ad saxa locis udis umbrosis secûs rivulos in sylvis montium. Aprili, majo cum calycibus et capsulis lecta. | 131. J. Berteroana Hook. Bot. mise. Tom. 2. p. 148. — Genus fortè no- vum Lycopodiis et filicibus intermedium, Bertero Colicët. n. 1548. Hab. ad saxa locis udis secüs rivulos in montibus. Planta mascula adhùc tantüm lecta. Os. Species insignis é sectione Aägerarum, cujus surcula feminea nondüum comperta fuerunt. Lobi foliorum præsertim superiorum foventes antheras maximas, seminibus Filicum pedi- cello arinuloque elastico præditis subsimiles; indè dubius hære- bat B. Bertero, observator acutissimus, an hæc stirps fuisset necne typus novi generis. 06 C. MONTAGNE. — flora Fernandesiana: MUSCI FRONDOSI L. JUSS. 132. Phascum nervosum Hook. Musc. Exot. IT. t. CV. var. Robinsonii Montag. : folüis inferioribus ovatis serratis nervo crasso excurrente mu- crenatis, superioribusque perichætialibus longioribus margine versùs apicem inflexo longè acuminatis; pedunculi breviusculi vaginâ oblongä. An species propria ? — Bertero Collect. n. 1231. Etiam in Chile sub n-1100: | Hab. ad terram in pascuis apricis humidiusculis collium. Etiam prope Quillota in Chile cum capsulis mense Augusti ineunte collecta fuit. Oss. Cum typus hujus insignis speciei tantummodd mihi notus sit icone eximià Hookerianà quäcum nostra specimina, notis suprèà allatis exceptis, satis conveniunt, novam speciem caracteribus tam parvi moment innixam condere nolui. 133. Macromitrium aciculare Brid. Bryol. univ. II. p. 307. — Schwægr. Suppl. IT. P. I. p. 35. t. CXI. — Bertero Collect. n. 1575. Hab. in cortice arbor. emortuar. sylvarum montium. Majo. 134. M. urceolatum Brid. 1. c. p. 312. Orthotrichum urceolatum Hook. 1. c. t. CXXIV. — Bertero Collect. n. 1592. Tab. ad cortices arborum in sylvis collium. Majo. Oss. Capsulæ immaturæ illas Splachni ampullacei L. quoad formam non au‘em staturà æmulant. 135. M. microstomum Montag. Orthotrichum microstomum Hook. et Grev. in Edimb. Journ. of Science 1824. 1. p. 174. t. IV. — Leiotheca microstoma Brid. 1. ce. p. 729. — Bertero Gollect. n. 1580. Hab. ad saxa ! contra morem gentis, locis umbrosis collium. Majo capsu- Lis immaturis lecta. 136. Dicranum Boryanum Schwægr{Suppl. IL. p. 71. t. CXXI.— Oncopho- rus dichotomus Brid. 1. c. x, p. 4o1. — Bertero Collect. n. 1559. Hab. ad terram in sylvis umbrosis. Oss. Utut specimina nobiscum communicata capsulis ca- reant, pedunculi tamen superstites levant omne dubium quod ad determinationem hujus speciei attinet. 137. D. introflexum Hedw. Sp. Musc. p. 147. t, XXIV. f, 1-7. — Bertero Collect. n. .…..? Hab, in sylyaticis, ©. MONTAGNE. = #/ora Fernandesiana. 97 Oss. Caulis elongatus, 2-3 pollices altus, ter quaterve prolifer. Seta innovationibus hypogynæis pseudolateralis. -138. Trichostomurn longifolium Brid. Mant. Musc. p. 85. Hypnum.…, Ber- tero Collect. n. 392. Hab. ad truncos arborum. Ogs. Annulus præsens. 139. Tortula ruralis Schwægr. Suppl. 1.p. 121. var. australis Montag. : folis obtusis pilo vix dentato brevissimo mucronatis. — Bertero Collect. n. 90. Hab. ad terram in locis umbrosis. Os. Inter 2, mucronatam et T. ruralem 6. nostra ferè inter: media, quæ cæterum à plantà europæà specificè non differre videtur. 140. Bryum cæspiticium L. Sp. Plant. p. 1586. T'richostomum ? Bertero Cellect. n. 1781, Hab. in pascuis et ad saxa locis humidiusculis collium. F 141. Bartramia strict Brid. Musc. recent. I. P. LIT. p. 132. & 1. £. 5. Bertero Gollect. . . .? Hab. ad terram. 342, Polytrichum piliferum Schreb. Spicil. F1, Lips. p.74. — Bertero Col- lect. n. 1586. Hab. ad terram ; sterilis lectum. 145, Leskea cæspitosa Sw. —Hedw. Sp. Muse. p. 233. t. XLIX. £. 1-5.— {Typnum ? Bertero Collect. n. 1582 et 1588. Hab. in cortice putresc. arbor. emortuar. in sylvis montium locis udis secüs rivulos ; aprili fructifera lecta. 144, L. mollis Hedw. Muse. frond. IV. p. 103.t. XL. ypnum... Bertero Collect. n. 1577. Hab. ad arborum ramos in sylvis humidis montium editiorum ; martio, april sterilis lecta. 145. Hookeria ? splendidissima Montag. : caule flexuoso radiciformi re- pente, divisionibus erectis ? simpliciusculis, folis imbricato-disti- chis ovato-oblongis acuminatis , acumine subtilissimo, sub acri lente versùs apicem tenuissimè aut vix denticulatis, prorsùs enerviis, niti- dissimis. * IV, BOTAN. —— Aoñt. « 7 98 €. MONTAGNE. — Flora Fernandesiana. ÆTypnum ? Bertero Collect, n. 1565. Hab. in cortice arborum vetustarum locis umbrosis montium editiorum. Sterilis. Genus incertum. \ Oss. Ab omnibus congeneribus imd et aliorum generum affinibus areoiatione tenuissimé lineari-rhomboideà, form et splendore foliorum insigni, certà diversa et nondum descripta species. 146, Hypnurn serrulatum Hedw, Sp. Muse. IT p. 238, t, LX, f.1-4. — Ab H, conferto Dicks non differtex. cl.W. Arn.— Bertero Collect. n, 1574 et 1587. Hab, ad corticem arborum in sylvis collium ; aprili, 247. EH cérrhifolium Schwægr. Gaudich. Voy. de l'Uran. p. 229.—//00kertia W. Arn. ms, in Herb. Delessert, Hab. sterile inter surcula Macromitrit acicularis, ad corticem ar- borum. 148, I. toxarion Schwægr. Suppl. 1. P. IT. p. 283 : caule repente, ramis ercctis bipinnatis filescentibus, foliis è cordato-acuminatis carinato- concavis subinteserrimis nervo dimidiato, caulinis recurvis, rameis crectis, perichætalibus squarrosis; (hæc Schwægr.) thecæ inæqualis oyato-subrotundæ operculo conico-acuminato obtuse. Nobis. Hypnum. .. . Bertero Collect. n. 1580. Hab. ad terram in sylvis densis humidis montium editiorum secûs rivulos, sæpèe Æ. circinali Hook. immixtum. Capsulis maturis onustum, majo lectum. Oss. Hücusque sierile, quantüm sciam, lectum fuerat. Speci- mina fernandesiana perfecta hanc speciem ab . tamariscino cui cæterum valdè affinem reipsa differre satis demonstrant. Descriptioni Schwægrichenianæ adde : Pedunculi breves, vix tres lineas metientes, è vaginulà crassâ oblongà solitarit in caule ramisve primariis laterales, purpurei, læves. Capsula inæqualis nutans, ovata, ovato-oblonga, evacuata vix aut non arcuata, dilutè badia rubrave. Peristomii exterioris dentes sedecim subu- lati luteo-straminei apice albo inflexi, pulcherrimè trabeculati, interioris cilia totidem perforata è membranà albissimà cari- nato-sulcatà, ciliola 1-2 interposita. Annulus nullus. Operculum conicum vel conico-acuminatum incurviusculum concolor. Ca- lyptra cuculhformis pallida, C, MONTAGNE. — Âora Fernandesiana. 99 149. H. alopecurum L. Sp. Plant. p. 1584, var. flagelliferum Montag. ra- mis magis complanatis apice flagelliferis. An hbüc pertinet Pélotrichum f'agelliferum Brid.: Bryol. univ. IE. p. 259? — Bortero Gollect, n. 1576. Hab. ad saxa locis humidis secüs rivulos in sylvis umbrosis montium editiorum. Majo. cn 150. H. aciculare Brid. Musc. recent. If. P. IL. p. 158. t. v. f, 2. — Ber- tero Collect. n. 1560 et 1570. Hab. in sylvis apricis mont. editior. locis herbidis; cum capsulis maiu« ris majo lectum. 151, H. circinale Hook. Musc. Exot. Il. p. 21. t. CVII. — Bertero Col- lect. n. 1573, Hab, in arbor, emortuarum cortice marcido ; majo capsulis maturis lec- tum, 152. 'issidens bryoides ? Hedw. — Leskea ? Bericro Gollect. n. 1590. Hab. ad saxa locis udis secs rivulos in montibus, Majo capsulis consumptis lectus. 153. Racopilum tomentosum Brid. Mant. Muse. p. 152.—R. znioides Pal. Beauv. Prodr. p. 87. — Hypnum tomentosum Hedw. Musc. frond. IV. t. XIX. Hypnum ? Bertero Collect. n. 1564, 1566, 1583 et 1585. Hab. in cortice arborum locis umbrosis humidis montium. Majo fructi= ferum copiosè lectum. SPECIES OMISSÆ, 154. Polyporus australis Fr. Elench. p. 108. 195. P. ignarius Fr. Syst. Myc. 1. p. 375. 156. P. violaceus Fr. 1. c. p. 379. 157. Hydnum niveum Pers. Syn. p. 563. 156. Jungermannia Belangeriana Lehm. Pug. 5. p. 4. 159. J. reptans L. ad Polyporum australem parasitica. 160, J. setacea Web, cum præcedente occurrit. 100 AD. STEINHEIL, — ur la théorie de la Phyllotaxis, etc. QueLques observations relatives à la Théorie dela Phyllotaxis et des Verticilles, Par AD. STEINHEIL. L Les systèmes les plus artificiels ont toujours cet immense avantage, lorsqu'ils sont bien faits, qu’ils établissent leurs rap- prochemens et leurs distinctions sur les diverses modifications d’une série phénoménale unique ou à-peu-près,et par conséquent celui d'attirer l'attention des botanistes sur ces modifications et de faire sentir les relations qu’elles peuvent avoir avec d’autres ordres de faits. Ainsi le système de Linné nous donne en quelque sorte un tableau statistique de la végétation sous le point de vue du nombre des parties de la fleur, et lorsque plus tard ou eût bien distingué les Monocotylédones d’avec les Dicotylédones, on fut frappé de cette particularité, que le nombre le plus fréquent “dans les premières était trois ou un de ses multiples, et dans les autres deux ou trois quelquefois, mais bien plus souvent cinq et leurs multiples. On se contenta d'abord de généraliser ce fait et de ramener le plus possible les exceptions apparentes au type plus fréquem- ment observable. Ainsi M. De Candolle dans sa Théorie élémen- taire (1813), s'exprime de la manière suivante : « Les nombres quatre et cinq et leurs multiples, paraissent l’apanage des Dico- tylédones; le nombre trois et ses multiples, celui des Monocoty- lédones; le nombre deux et ses multiples sont très fixes parmi les Acotylédones et les Mousses (1). Il est donc probable que si (:) Depuis cetie époque, plusieurs auteurs ont présenté des considérations sur les nombres élémentaires ;entre autres M. Turpin, Dupetit-Thouars et tout récemment M. Dutrochet, qui resarde le nombre deux comme le nombre élémentaire duquel dérivent tous les autres, ce qui ne nous paraît pas admissible pour les Monocotylédones, Voir à la fin de ce mémoire, AD, STEINHEIL.— Sur a théorie de la Phyllotaxis, elc. 101 nous connaissions assez bien l'étendue et la flexibilité des causes qui altèrent les nombres absolus des organes, nous pourrions, à cet égard, les ramener à des types primitifs, et alors la con- naissance des nombres absolus se trouverait intimement liée avec la véritable symétrie des plantes. » Ce fut également dans cet ouvrage que M. De Candolle exposa ses idées sur la symétrie des plantes, et qu'il avança une autre idée qu’il n’a pas cherché à développer depuis, et sur laquelle nousreviendrons plus bas, savoir :que dans toutes les Monocotylé- dones les feuilles sont normalement alternes, distiques et que dans les Dicotylédones elles sont toujours normalement opposées en croix. Cette opinion, ainsi que les observations de Phyllotaxis , faites par plusieurs botanistes (Ch. Bonnet, Palisot de Beauvois), ne présentaient encore aucune relation saisissable avec les don- nées que l’on avait recueillies sur la constance remarquable de certains nombres. Depuis ce temps pénétrérent en France les observations de Goëthe sur l'identité normale des organes floraux et des feuilles, pensée féconde que l'homme de génie laissa tomber sur la bo- tanique et qui devait en modifier la face (1). On commença en France à ne plus s'occuper uniquement de perfectionner les fa- milles naturelles ou de multiplier les distinctions spécifiques, et l’organogénésie végétale fut étudiée avec un dévouement conti- nuel par Du Petit Thouars , avec un rare bonheur pour la famille des Graminées par Raspail. Alors on chercha à expliquer la cause de la constance de ces nombres 3,9, 4,8, b,1o, 15,20, et l'origine des pièces qui se trouvent soumises à cette loi numé- rique. En 1825, M. Raspail, dans ses Mémoires sur les Graminées, (x) Goëthe paraît avoir été amené à cette pensée par l’observation de quelques monstruo- sités ; il l’exposa en 1790 dans un petit mémoire; plus tard il développa davantage ses idées, et reconnut que le germe en existait déjà dans Jungius (Zsagoge phytocospica ) et dans Linné (Prolepsis), et que Gaspard Frédéric Wolf, académicien de St.-Pétersbourg, pensait aussi que tous les organes extérieurs des végétaux peuvent être ramenés à un type unique. Du reste, cette idée surgit peu à peu de toutes parts par la force des choses. En France l’opuscule de Goëthe était peu ou point connu ; Du Petit Thouars, Raspail, Turin arrivaient aux mêmes idées par des routes différentes ; Cassini s’en défendait péniblement ; actuellement tout le monde en est convaineu. 1023 AD. STEINTEIL =— ur da théorie le la Phyllotaxis, etc. expliqua de la manière la plus satisfaisante l’origine des parties et la cause du nombre de ces parties dans cette famille. Là, il y avait une grande difficulté à vaincre, parce qu'il y avait une idée- mère à trouver, un fait fondamental à reconnaître, et qui ne se liait encore à aucun autre fait connu, le détachement et le dé- veloppement ultérieur de la nervure moyenne d’une pièce for- mant verticille (1). Du reste, dans les autres Monocotylédones, la question paraissait présenter peu de difficultés; les feuilles sur Ja tige étant souvent disposées par spires de trois pièces chacune, il paraissait tout simple de supposer que chaque verticille füt formé par une spire contractée. (2) En 1828, M. Du Petit Thouars s'occupa de la question d’une manière plus générale dans un mémoire que je ne connais que par l'extrait qni en été donné dans le bulletin de M. Férussac (5), et qui est intitulé : Considérations sur la position mutuelle des étamines, sur les verticilles de la fleur en général, et sur les nom- bres qui sont les plus fréquens dans les parties qui composent les verticilles. On sait que Du Petit Thouars considérait la fleur comme étant une transformation de la feuille et du bourgeon qui en dépend; la feuille donne les étamines, le calice et la co- rolle quand il y en a, et le bourgeon donne le fruit , et par suite la graine. Nous aurons peut-être un jour occasion de discuter les cas où il peut y avoir quelque chose de vraidans cette théorie; mais actuellement ce serait trop nous écarter de notre sujet. Quant à l’origine de chaque partie de la fleur, Du Petit Thouars admet- tait que le plus grand nombre des plantes est formé de quatre verticilles, dont les trois inférieurs, du inoins dans les Dicotylé- dones, sont le plus souvent composés de cing feuilles, le qua- trième, qui est en inême temps le plus élevé, ffre fréqueminent un moins grand nombre de parties. Du Petit Thouars recherche ensuite la cause du nombre nor- mal; il pense que l’on peut la trouver dans la manière dont les fais- ceaux se ramifient en sortant du scion pour se rendre dans la (x) Ge fait se reconnaît encore dans d’autres familles de Monocotylédones. (2) Cela ne peut s'appliquer qu’à une portion des Monocotylédones; les Iridées , les Narcis- sées, ete., ont des feuilles alternes distiches, Voyez plus bas. (3) Bullet, des Sciene, nat. Juin 1830 , p. 422. AD, SYEINITEIL, = Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. 103% feuille. D’après une autre considération, c’est dans la position relative des feuilles sur la tige que l’on doit chercher la cause des ombres élémentaires ; en effet, dans un très grand nombre de Dicotylédones, les feuilles sont disposées quinconcialement comme les pièces du calice et de la corolile. Du reste, M. Du Petit Thouars reconnaît un si grand nombre de larges exceptions aux-deux théories qu’il propose (1), et il est si facile à tout obser- vateur de les reconnaïtre au premier instant que l’on peut dire que si cet auteur jeta une vive lumière sur la question, il ne réussit nullement à la résoudre; peut-être y serait-il arrivé si la théorie des dédoublemens eût été mieux connue de son temps. Depuis cette époque, je ne sache pas que personne en France se soit occupé de cette question d’une manière positive et un peu générale; on peut dire seulement que si parfois un botaniste reconnaissait une identité numérique entre la disposition des feuilles sur la tige et celle des parties de La fleur, il la signalait comme une preuve remarquable de la vérité de ia théorie des métamorphoses, se contentant ainsi de s’agiter un moment dans la route où le génie de Du Petit Thouars avait échoué, sans même chercher si la théorie des métamorphoses exigeait Figireises ment que chaque partie de la eus eut la même valeur qu’une feuille de la tige. Tout récemment, M. Dutrochet a publié un Mémoire très im- portant sur la dissociation des feuilles, dans lequel il émet, sans nous citer, une opinion qui présente beaucoup d’analogie avecla nôtre, que les feuilles des Dicotylédones sont d’abord opposées (x) Elles se présentent au premier coup-d’œil dans les Labiées, les Cariophyllées, les Gentia- nées, etc.; les parties de la fleur sont au nombre de cinq, leur estivation est souvent quin- conciale, et cependant les feuilles sont constamment opposées en croix. Dans les Daphne Meze- reum et Laureola les feuilles sont en quinconce (2/5 Braun) et les parties de la fleur au nom- bre de quatre; le Daphne Gnidium présente 3/8. Dans la plupart des Narcissées, on trouve des feuilles alternes distiches (1/2) comme faussi dans quelques Liliacées, Alium cepa, Aloe pli- catilis et autres, le Convallaria maialis; on trouve 3/5 dans le Tradescantia crassifolia, 3/8 dans le lis blanc, 5/13 dans l’Agave americana et les bractées de Y Hemerocallis cærulea, 8/24 dans plusieurs espèces d’Yucca, 73/34 dans l'Yucca aloifolia, etc. Cependant dans toutes ces plantes les parties de chaque verticille de la fleur sont au ‘nombre de trois. Nous avons em- prunté la plupart de ces données au Mémoire de M. Alex. Braun. ( Vergleichende Untersu= chung über die Ordnung der Schuppen an den Tannenzapfen, etc. (V. l'extrait de ce Mémoire dans les Archives botaniq. avril 1833 , p. 317 et suiv.). 104 AD. STEINHEIL. = S47 la théorie de la Phylloiaxis, etc. en croix (1); nous reviendrons sur ce Mémoire à la fin de notre travail. Nous croyons devoir attribuer aux causes suivantes toutes les difficultés qui obstruent cette route et la rendent pleine d’hési- tations : le manque d’idées arrêtées sur la valeur de l’élément primitif dans les organes des végétaux, valeur que Goëthe, ni aucun de ses successeurs, ne chercha à déterminer, et qu'il est cependant nécessaire d’avoir appréciée pour arriver à la solution _de la question des nombres; car il n’y a rien de plus vague, quant à sa valeur organogénésique , que ce que l’on appelle une feuille, surtout lorsque l’on désigne par là les parties transfor- mées. En effet, nous remarquerons que les parties de la fleur forment le plus généralement des verticilles simples qui, à leur base au moins, circonscrivent complètement l’axe qui les porte, et nous pouvons admettre par extension qu’un verticille complet est formé par l’ensemble des parties nécessaires pour circonscrire l'axe; dés-lors vous verrez que chaque feuille caulinaire peut être un verticille tout entier ou une portion de verticille, comme une moitié, un tiers, un quart, un sixième, un dixième, etc. (2); mais dans la plante la plus simple, la plante à l’état d'embryon qui vient de se développer, le verticille est formé ou par une pièce ou par deux (cotylédons) et si plus tard il faut un plus grand nombre de pièces, cela vient de ce que celles-ci se sont dédoublées ou de ce que la tige augmentant graduellement en (x) Voy. la note ajoutée à la fin de notre Mémoire sur les tiges du Zamium album. Ann. des Sc. nat. Février 1834. Nous devons dire que ce numéro des Annales, ayant été beaucoup re- tardé par la lenteur de l’impression, n’a paru que vers le temps où M. Dutrochet communiquait son mémoire à l’Institut; mais nous avions déjà développé notre opinion dans un mémoire qui resta inédit, et qui fut communiqué à la Société d'Histoire naturelle de Paris, dans sa séance du mois de décembre 1830. L'idée générale appartient à notre connaissance à M. De Candolle; quant à la théorie de la dissociation, la priorité en est sans aucun doute à M. Dutrochet; nous nous occupions de l’étudier sans avoir encore rien publié à cet égard. (2) Souvent le verticille ne suffit pas pour embrasser complètement laxe, parce que celui- ci grossit par le développement des parties supérieures, tandis que les appendices qu'il porte ne s’élargissent pasà proportion. C’est donc toujours au sommet des branches et dans leur pre“ mier développement qu’il faut chercher à apprécier la valeur des appendices comme fraction de verticille; la perturbation opérée par le grossissement de l’axe pent facilement être ap- préciée si l’on examine une plante à feuilles opposées dont les pétioles sont embrassans ; comme elles ne peuvent être écartées, il se fait un déchirement très visible. (Scabiosa atropurpurea). AD. STEINHEIL, — Sur la théorie de la Phyllotaxis, elec. 105 largeur et en épaisseur les pièces qui constituaient le verticille sont forcées de s’écarter entre elles. (1) Notre plante, à l’état le plus simple, recompose un axe ter- miné par un ou par deux appendices; la base de ces deux ap- pendices forme le sommet du premier mérithalle ou entre-nœud, duquel partira bientôtun nouvel axe terminé par un, par deux, ou par plusieurs appendices, circonscrivant complètement leuraxe, c’est-à-dire formant un second verticille. Toute plante peut être considérée comme formée par une répétition continuelle de ver- ticilles normalement semblables,terminant des axes aussi norma- lemient semblables, mais altérés par l’une des causes suivantes, qui sont dues souvent à la création des parties déjà formées sur celles qui se forment encore, et vice versà. 1° La soudure; 2° le dédoublement; 3° la dissociation; 4° l'a- vortement. Je me propose d'étudier à mesure que l’occasion s’en présentera ces différens modes de déviation, lesquels étant re- connus, nous dirons avec M. De Candolle (Théorie élémentaire) que dans les Dicotylédones les feuilles sont normalement décus- satives, et normalement distiches dans les Monocotylédones. Or, les verticilles floraux , au moins dans le plus grand nom- bre des cas, étant simples et circonscrivant complètement leur axe,nous les regarderons comme ayant la même valeur primitive que le verticille caulinaire ou cotylédonaire, savoir celle d’une feuille dans les Monocotylédones, et de deux feuilles dans les Dicotylédones. Dès lors nous sommes obligés dans la recherche de l'explication des nombres élémentaires de revenir à la pre- mière idée de Du Petit Thouars, et l'application nous en paraît assez facile. Nous remarquerons en effet que dans presque tou- -tes les Monocotylédones les feuilles sont à trois nervures princi- pales, et dans notre Mémoire sur l’organisation des tiges du La- miun album, nous avons expliqué comment se forme le nombre cinq: dans le verticille floral des Dicotylédones. | (x) Voyez la note précédente. Ceci constitue deux cas particuliers : dans le premier, toutes les pièces nécessaires pour envelopper la tige font partie d’un seul et mème verticille; ii n’en est pas de même &ans le second, et on conçoit qu’il peut arriver qu’un très grand nombre de verticilles soient devenus nécessaires pour envelopper uu axe très dilaté, comme cela a lieu dans certains involucres de Synanthérées, par exemple. 100 AD, STEINHEIL, = Sur la théorie de la PhyUotaxis ; etc. A l'opinion que nous avons émise alors, nous n’avons ren- contré aucune objection (1); le silence est peut-être la moins encourageante de toutes; cependant notre conviction s'étant con- firmée par de nouvelles observations, nous croyons devoir pour- suivre le développement de notre opinion, et nous allons dans ce Mémoire présenter encore quelques faits à l'appui des idées théoriques émises précédemment; mais auparavant nous sentons la nécessité de soumettre d’abord aux botanistes les réflexions qui nous ont été inspirées par un travail qui fut connu en France, à-peu-près en même temps que le nôtre, et produisit une grande sensation, c’est le Mémoire de M. Alexandre Braun sur les côñes des Pins et sur Îa disposition spirale des feuilles en général (2). La masse imposante des faits, leur forme mathématique et l'ob- scurité même avec laquelle ce Mémoire est écrit, favorisèrent sans doute cette impression, et on crut pressentir qu'il y avait dans ce travail le germe d’un avenir immense. Nous sommes loin de vouloir contester lexactitude des faits ou le mérite d2s ob- servations, mais nous nous demandons ce qu'elles peuvent prou- ver; et si nous recherchons quelle inflüence ce travail peut ob- tenir soit sur la classification naturelle, soit sur la théorie de lorganogénésie,nous croyons qu’ellenesera que fort peude chose; sous allons essayer de justifier cette opinion par les observations que nous avons faites sur le travail de M. Braun lui-même. (5) a) M. Braun étant parvenu à reconnaître dans le cône d’un Pin (x) M. Meyen annonce qu’il est peu disposé à partager notre manière de voir. (Archiv. für natursg. Berlin 1835 ,p. 193.) (2) M. Raspail avait depuis longtems considéré les feuilles comme devant être toujours ou spirales ou alternes distiches; il avait été amené à cette opinion par des considérations parti- culières entièrement étrangères à notre sujet. Charles Bonnet avait déjà remarqué la disposi- tion spirale des feuilles ; après lui Palisot de Beauvois s’occupa aussi de cette étude, mais il ne fit que chercher des relations entre le nombre des feuilles qui composent laspire et la forme de l'étui médullaire. M.Turpin, dans son mémoire sur les Cypérées, s'occupe de phyilotaxis'et admet la position alterne en spirale comme un des trois types de position. M. De Candolle, dans son Or- ganosraphie, admet des spirales multiples. M, L.Thienemann attribue la position spirale à une torsion de l’axe(Zsis 1834, p. 867). Il est certain que ce fait accompagne souvent Ja dissociation des feuilles, et peut-être en est-il d’abord l'effet, et par suite, en se continuant, devient-ii une cause de plus pour cette dissociation. (3) Nous n'avons lu que l'extrait que M. Martins a donné de ce travail dans les Archives de Botanique, AD, STEINTIEIL, — Sur la théorie de la Phyllotaxis, ete. 107 une spire unique qui comprend toutes les écailles sans se détour- ner jamais, en conclut que c’est là la spire génératrice , et il en tire une formule qui est la loi d’organotopie (phyllotaxis) du Pin. Nous nous demandons ce que c’est que la spire génératrice, pourquoi il ne peut y en avoir qu'une lorsque le premier état de la plante nous présente plusieurs cotylédons disposés en ver- ticilles et paraissant plutôt devoir former le commencement de plusieurs spires qui courraient parallèlement autour de l'axe. b) M. Braun reconnait qu’il y a identité entre la spire décrite par les écailles du cône et celle formée par les feuilles dans le bourgeon; rien n’est moins étonnant puisque ces écailles ne sont que des espèces de bractées (1), mais aussi cela ne prouve pas grand chose relatiyement à la formation de la fleur. c) Les formules des spires varient beaucoup pour des espèces extrêèmement voisines. On ne saurait donc leur attribuer comme caractère une importance beaucoup plus grande qu’à la forme, la largeur , la longueur, etc., des feuilles. d) Des cônes M. Braun passe à l’involucre des Synanthérées ; cela nous parait assez juste, parce que cet organe est également formé par des bractées très rapprochées; seulement ici on re- connaît plus d’analogie entre les bractées et les feuilles; mais quand il se sert de cette transition pour arriver au calice, c’est- à-dire aux verticilles floraux, nous voudrions qu’il nous prouvât d'abord qu’un sépale de Narcisse, par exemple, a autant de valeur qu'une feuille , et s’il s’'appuyait, pour le prouver, de ce que les sépales sont en quinconce dans beaucoup de calices, commeles feuilles le sont sur la tige, nous lui rappellerions que dans un très grand nombre de plantes il n'y a pas la moindre analogie entre la disposition des feuilles florales et celle des feuilles cau- linaires, ainsi que le témoignent les exemples que nous avons cités plus haut, et beaucoup d’autres qu’il serait trop long de multiplier ici (2). Il faudrait donc que M. Braun trouvât une autre preuve. (x) Ceci découle évidemment de toutes les théories admises en botanique. Si quelqu'un en demandait des preuves plus positives, nous le renverrions au mémoire de M. Jæger dont nous avons donné un extrait dans le Bulletin des Se. rat. de Férussac pour août 1830, t. 22, p. 265. (2) Le Philadelphus coronarius a les parties de la fleur au nombre de 4 et les feuilles décus- J08 AD. STEINHEIL. — Sur la théorie de la Phyllotaxis , etc, e) Non seulement il n’y à pas identité entre la disposition des feuilles florales et celle des feuilles qui servent à la nutrition, mais il y a même souvent de grandes différences entre la dispo- sition des feuilles sur la tige aux différentes époques de la vie. On sait que les premières feuilles et les dernières à la base des fleurs sont souvent opposées, tandis qu’elles sont spiralées sur le reste de la tige. Nous ne citerons qu'un exemple remarquable : dans le Plantago amplexicaulis les deux cotylédons sont opposés aussi rigoureusement qu’il est possible, les feuilles qui leur suc- cèdent au lieu d’être décussatives, comme cela devrait être pour que la phyllotaxis ne fût pas dérangée, et comme cela a lieu daus les autres Plantains caulescens, sont alternes-distiches (172) tant que l’axe prend un développement suffisant pour tenir les feuilles à une certaine distance; mais à mesure que la plante se développe, l'accroissement de la tige diminue, les entre-nœuds se raccourcissent et finissent par devenir à-peu-près nuls; les feuilles rapprochées au sommet de la tige, y forment une rosette dans laquelle elles décrivent une spirale plus compliquée que je n’ai pas cherché à déterminer. Je crois qu'il ne serait pas difficile de recueillir un assez grand nombre de faits analogues, et on peut en conclure qu'il n’est pas exact de dire, comme M. Alex. Braun, qu'il est prouvé «qu'à partir des cotylédons, les organes appendiculaires des plantes forment une spire non interrom- pue, régie par des lois presque constantes, » (Arch. bot. avril 1833. p. 334.) f) S'il nous est facile de reconnaître qu’il n’y a pas la moindre analogie entre les formules des spires dans les diverses plantes d’une même famille (et nous n’en citerons qu’un exemple très frap- pant parce qu’il nous offre non pas de simples modifications de nombre, mais des types distincts, c’est que l’Othonna cheirifolia a des feuilles distiches, tandis qu’elles sont décussatives dans les satives. Ce fait, dans une famille où les fleurs ont généralement une corolle à cinq pétales, pa- rail niliter en faveur de l’opinion de M. Braun; mais si l’on examine la position relative des 4 pétales, on trouve qu’ils sont tous recouvrans par l’un de leurs bords et recouverts par lau- tre, provenant par conséquent d’un verticiile unique; dans les Crucifères, au contraire, où les folioles calicinales paraissent décussatives, l'insertion des feuilles sur la tige décrit des spires varices, L4 AD, STEINHEIL. — Sur da théorie de la Phyllotaxis, etc. 109 Bidens et décrivent diverses spires dans la plupart des Synanthé- rées), il nous sera aussi trés facile de trouver au contraire un rap- port entre la complication croissante des formules qui expriment la spire et la contraction plus évidente de l'axe. Il suffit de jeter un coup-d’œil sur la Nature ou sur le livre de M. Braun pour s’a- percevoir que les spires sont d'autant moins compliquées que les entre-nœuds sont plus allongés proportionnellement à la longueur et à la largeur des feuilles, et vice versä; et il faut bien l'avouer, tel nous paraît être presque le seul résultat général au- quel puisse prétendre le travail à-la-fois si pénible et si ingénieux dans lequel cet auteur à fait preuve d'un talent remarquable d’ob- servation. Cette généralisation, qui n’est en réalité qu’une déter- mipation plus rigoureuse d’un principe admis depuis long-temps (que les parties des plantes s’éloignent de leur position normale pour chercher l'air et la lumière) est même soumise à de notables exceptions. Ainsi les feuilles des Labiées, des Cariophyllées, des Narcissées, des Iridées, paraissent organisées de manière à ne pouvoir obéir à cette loi que dans des limites très peu étendues, et qui. ne vont qu’à tordre lécèrement l'axe, sans pouvoir disso- cier les feuilles opposées, ou rendre spiralées celles qui sont al- ternes. (1) Nous avons cru ce préambule nécessaire à l'intelligence des ob- servations qui vont suivre; il fera mieux sentir de quelle ma- mière elles se rattachent aux discussions flottantes et à ce que nous avons publié jusqu’à ce jour. Toutes les fois que l'occasion sen présentera, nous nous efforcerons de mieux développer certaines choses qui s’y trouvent renfermées et qui auraient sans doute besoin d’une confirmation plus étendue. Comme il n’a d'autre but que celui de présenter l’état actuel de la discussion, on nous pardonnera d’avoir passé aussi légèrement sur des questions parfois assez importantes, et encore imparfaitement résolues. (£a suile à un prochain cahier.) (x) M. de Mirbel a démontré pourquoi cette dissociation est impossible dans les plantes à feuilles opposées Voy. Journ. bot. de Desvaux, tom. 2, p. 130 (1813). Cassini a également donné à ce sujet quelques observations intéressantes dans un point de vue tout différent, Woyez ses Opuscules phytologiques , im. 2, page 532, 110 Extraits des ouvrages périodiques anglais. Revue des principaux ouvrages périodiques anglais concernant la Botanique, qui ont paru dans le courant des années 1833 et 1834. Parmiles publications périodiques consacrées à la Botanique en Angleterre, les plus remarquables sontsans contredit le Botanical Magazine et le Botanical Register, qui paraissent régulièrement chaque mois depuis un grand nombre d'années. Ces recueils ont triomphé des obstacles qui arrêtent ordinairement tant d’autres entreprises scientifiques; ce qui prouve que la botanique et l'horticulture comptent, en Angleterre, plus de zélés partisans que partout ailleurs. En effet, on trouverait difficilement dans l’Europe continentale, les élémens du succès qu’obtiennent les botanistes anglais, c'est-à-dire des plantes nouvelles pour alimenter les publications et des abonnés pour les soutenir. Si, à des causes si puissantes de succès, se joint l'avantage d’a- voir à la tête de la rédaction de ces ouvrages périodiques, des savans connus par d'importans travaux, on comprendra facile- ment l'intérêt que toutes les personnes qui s'occupent de bota- nique, soit en Angleterre, soit dans le reste de l’Europe, portent aux publications dont nous parlons en ce moment. Mais elles forment aujourd’hui des collections trop fortes pour être à la portée de la plupart de nos lecteurs; 1l en est même peu parmi ceux-ci qui voudraient souscrire aux dernières années, attendu qu'elles n’ont pour chjet principal que de faire connaitre par des figures et des descriptions les plantes qui fleurissent seule- ment dans les jardins d'Angleterre. Or, pour s'intéresser vivement à l’ensemble des ouvrages de cette nature, il ne suffit pas de s'occuper avec zèle de la science des végétaux, 1l faut encore être riche et horticulteur. En publiant de temps en temps un extrait de ce qui nous paraîtra le plus intéressant dans ces recueils, nous croirons satisfaire suffisamment aux desirs des botanistes. Pour cela nous donnerons l'indication de toutes les espèces nouvelles ou qui n'auront pas encore été figurées, Nous ajouterons, pour les es= Extraits du Botanical Register. pri pèces absolument nouvelles , la phrase caractéristique, et pour les plantes déjà connues, leur synonymie. Enfin, les genres nou- vellement établis seront traités avec tous les détails nécessaires, afin qu’on en saisisse bien les caractères et les affinités. Nous commencerons la revue de ces ouvrages par celle du Botanical Register, et nous donnerons également un extrait du Botanical Magazine. Si d’autres publications anglaises nous paraissent fournir des documens intéressans pour la scien- ce, nous ne néoligerons pas d'en présenter promptement l'analyse dans les naies des Sciences Naturelles. (1) Boraxicaz Recxsrer, par M. J. Lannzev. Nouv. série, vol. 6 et 7 (en partie); depuis avril 1833 jusqu’à décembre 1834 inclusivement. 1572. Banksia prostraia R. Brown. Suppl. Prodr. p. 36. 1574. Gompholobium venulosum : Folüs 3 lineari-lanceolatis venulosis mu- cronatis margine revolutis, stipulis petiolo longioribus, pedunculis sub= terminalibus solitariis, corollis calyce longioribus. Espèce nouvelle originaire de la Nouvelle-Hollande, comme toutes ses congenères. Elle est voisine du G. tetrathecoides D.C. 1575. Clarkia elegans. Douglas in litt, : Foliis ovatis dentatis integrisque, caule glauco racemoso, petalis rhomboideis indivisis, stigmate pubescente, ovario piloso. Espèce nouvelle trouvée en Californie, par M. Douglas. 1576. Calceolaria Herbertiana, var. parviflora : Coxollis duplo minoribus, la- bello sulcato. Cette variété est originaire des environs de Valparaiso, dans le Chili , et des basses FE Li près d’Aconcagua. 1277. Slenactis speciosa : Gaule erecto apice corymboso multifloro glabro, fo- lis ciliatis acutisintegerrimis : radicalibus spatulatis, caulinis ovato-lancco- latis sub amplexicaulibus, radio involucro duplo longiore. (x) La Notice ci-dessus et celles qui paraîtront plus tard dans les Annales des Sciences natu- relles sont destinées à former le complément de la série d'extraits que nous avons donnés dans le Bulletin de M. de Férussac et dans les Archives de Botanique. Le dernier article sur le Bo» tanical register a paru dans le ome ar, p. 79 de nos Archives, (GuILyEmIx.) 112 Extraits du Botanical Register. Plante vivace, native de la Californie. M. Lindley la rapporte au genre Stenactis, tel qu’il a été formé aux dépens des Aster par M. Nees d'Esenbeck, (Gen. et Sp. Ast. p. 273). 1598. Pimelea hispida R. Br. Prodr. 360. 1599. Benthamia frasifera. Le genre Bentharmia d’Ach. Richard étant le même que l’Æer- minium , M. Lindley rétablit ici ce nom générique en l’honneur de M..G. Bentham. Il appartient à la famille des Cornées de M. De Candolle. Voici ses caractères essentiels : Benraamia. Calyeis limbus minimus, 4-dentatus. Petala 4, cornosa, cuneata. Stamina 4. Stylus 1. Fructus è drupis plurimis concretis coadu- natus; quoque carpello bilosulari. Semina solitaria, pendula. — Arbores v. frutices. Folia opposita. Flores capitati, involucro petaloideo cincti. B. fragifera. — Cornus capitatu Wall. in Roxb. fl. ind. I. 434. Plant. asiat. rar, v. 3. p. 10. t. 214, Ce bel arbre se rapproche des Cornus florida et Canadensis. M. Lindley ne comprend pas comment on a pu confondre ce nouveau genre avec le Cornus, dont il diffère par la fleur et par le fruit. Il serait porté à considérer le €. florida comme une espèce de Benthamia. 1980. Duvaua latifolia Gillies mss. : Folis oblongis grosse dentatis undulatis subcomplicatis acutis, floribus sæpius octandris, racemis densis foliis subæ- qualibus. — D. dependens Hook. bot. mise. 3. 176 (y). Cette espèce est native du Chili, où elle est très commune ; elle y est connue sous le nom d’Auingan. 1581. Lupinus elegans DC. Prodr. 2. 408. 1582. Pimelea sylvestris R. Br. Prodr. 361. 1583. Potentilla glandulosa : Caukbus erectis folisque glanduloso-pilosis : ra- dicalibus pinnatis 3-4-jugis, foliolis oblongis grossè duplicato-serratis : caulinis superioribus sessilibus ternatis, foliolis oblongo-lanccolatis acutis, süpulis membranaceis subrotundis cuspidatis, paniculis subdichotomis pauciflonis, laciniis calycinis ovatis acutis integerrimis, petalis ovatis obtusis calyci æqualibus. Cette nouvelle espèce à été trouvée, par M. Douglas, en Ca- lifornie. Elle-est voisine du 2. viscosa, Extraits du Botanical Register: 113 1584, Pultenæa rosmarinifolia : Capitulis multifloris, bracteis calycibus bre vioribus, foliis linearibus mucronatis margine revolutis subtüs pubescenti- bus, stipulis 2 in unam bifidam concretis petiolo longiorem. Espèce nouvelle découverte sur la côte méridionale de la Nou- velle-Hollande. Elle se distingne aisément du P. stipulacea par - ses feuilles repliées en dessous sur leurs bords, et par ses brac- tées beaucoup plus courtes. 1585, Oxalis Bowiet : Radice bulbosa, foliis ternatis, petiolo viridi sexunciali, foliolis magnis rotundatè obversèque cordats, viridibus, medio biuncüali majore, scapo petiolis lengiore viridi nutante deiu suberecto, umbellà circi- ter 12-florâ, bracieis minutis rubescentibus, pedunculis 1-3-floris 1 x12 unciahbusex viridirubescenübus curvatis suberectis dein recte devexis, ca- lycis foliolis chlongis acutis rubro marginatis, corollæ tubo luteo limbo saturatè roseo, expansione 1 3[4-unciali; staminibus tubo brevioribus, stig- matibus provectioribus, 5 Cæteris longioribus; plantä totà (perianihio ex- cepto) minutissimè pubescente. W, H. La patrie originaire de cette espèce, remarquable par ses belles fleurs roses, n’est pas indiquée. 1589. Amelanchier florida : Folis oblongis utrinque obtusis versus apicem grossè serratis semper nudis, bracteis stipulisque apice plumosis deciduis, racemis strictis mulüfloris, staminibus calyce extus glabro brevioribus. Cette espece nouvelle est native du nord-ouest de l'Amérique, où elle a été trouvée par M. Douglas. L’extrême brièveté des étamines peut la faire reconnaitre au premier abord; elle se rapproche d'ailleurs de V4. sanguinea déjà figuré n° 1191 du Botanical Register. 1590. Calliprora lutea, Cette plante a été trouvée dans le nord de la Californie, par M: Douglas. Elle forme un genre nouveau voisin du Brodiæa, dans la famille des Asphodelées de Jussieu. Voici ses caractères essentiels : | Caztiprora. Perianthium subcampanulatum, eum pedicello conti- nuum, 6-partitum. Stamina 6 omnia fertilia, fauce exorta, verticillata, quorum 3 breviora : filamenta petaloidea, biloba; antheræ inter lobos sessiles. Squamæ hypogynæ 0. Ovarium stipitatum, 3-angulare, 3-loculare, polyspermum. Stylus simplex. Stisma 3-lobum. Capsula membranacea, 3- Ptera. — Herba AU facie. IV. Boran, — Août, 8 114 Le genre : CH diffère des genres Brodiæa et Leuco- coryne par l'absence d’écailles hypogynes, par ses étamines toutes fertiles et verticillées; du Triteleia, par ses filets pétaloïdes in- sérés sur l’orifice du tube du périanthe. Extraits du Botanical Register. 1991. Mimulus roseus : Caule erecto viscido-pubescente, foliis oblongis apice dentatis 5-costatis pilosis, calycis dentibus brevibus subæqualibus, corollæ laciniis oblongis obtusis ciliatis, staminibus tubo brevioribus. Cette jolie espèce a été trouvée dans le nord de la Californie; elle a été envoyée par M. Douglas, qui la regarde comme très rare et en même temps comme une des productionsles plus inté- ressantes qu'il ait rencontrées dans ce pays. La culture de cette. plante présente quelques difficultés, parce qu’on ne connait pas encore son véritable traitement. 1592. Nicotiana persica : Foliisradicalibus oblongo-spathulatis, caulinis sessili- bus semiamplexicaulibus acuminatis, calycibus acute 5-fidis, tubo corollæ hypocrateriformis gracili clavaio, fauce ventricosà, limbi lacinis ovatis emarginatis subinæqualibus. M. Lindley se félicite d’avoir l’occasion de donner la figure et la description de la plante qui produit le tabac si renommé, connu sous le nom de tabac de Schiraz. Le tabac commun de Virginie est aussi cultivé en Perse, mais c’est de l’espèce ci-dessus que l’on tire une qualité de tabac supérieure. Des graines avaient été rapportées de Perse par Sir Henri Willock, lors de son retour de la cour d’Ispahan, et communiquées à la Société d’horticul- ture. La plante a fleuri dans les jardins de cette Société aux mois de septembre et d'octobre de l'année 1832. Le mode de fabrication de ce tabac, en usage chez les Pérsans, se trouve complètement détaillé dans le premier volume de la nouvelle série des Transactions de la Société d’ horticulture, p. 205. 1593. Œnothera densiflora : Annua, incano-tomentosa, foliis lineari-lanceo= latis sessilibus acuminatis dentatis, ramulis axillaribus corÿymbosis in cau- lem racemosis, ovariis cylindraceis bracteis brevioribus, sepalis subco- Joratis intüs glabris, petalis bilobis obtusis, staminibus 4 sæpè sterilibus fertilibus duplo longioribus. Espèce nouvelle très remarquable et qui provient du nord de Extraits du Botanical Register. 115 la Californie. M. Lindley la considère comme formant le passage du genre Gaura à VOEnothera, et il présume même qu’elle doit constituer un genre nouveau. 1594; Costus pictus : Folis lanceolatis pilosis, spicà ovatà termimali bracteis api- culatis, labello 3-lobo ; lacinià intermedià brevissimà inciso-dentatà revo- lu. D. Don mss. Cette nouvelle espèce provient de graines envoyées du Mexi- que. La structure du labelle fournit un bon caractère, qui la distingue aisément de toutes celles décrites jusqu'ici. 1595. Lupinus rivularis : perennis, subsericeus, viridis, caule herbaceo, foliolis 7 petioli longitudine subtus lævissime pubesceutibus, racemis verticillatis, bracteis pedicellis subæqualibus, calyce ebracteato : labiisintegerrimis, su- periore basi gibboso, vexillo sessili alis sessilibus parallelo et quai. Originaire de Californie, et rapportée par Douglas. 1596. Cactus speciosissimus var. lateritius. Variété hybride à fleurs d’un rouge de brique, qui se rappro- che du C. Jenkinsoni. 597. Aster cordifolius L. Cette espèce est fréquemment confondue dans les jardins avec l’4. paniculatus, et dans les herbiers avec V4. corymbosus qui est une plante totalement différente appartenant au genre Eurybia. 1598. Calandrinia speciosa : Glaberrima, diffusa, foliis spathulatis acutis longé in petiolum angustatis, floribus racemosis, pedicellis bractcis brevioribus, petalis calyce longiaribus. Très jolie espèce, ressemblant au C. péilosiuscula, maïs fort supérieure en beauté. Originaire de la Californie, et rapportée p ar Douglas. 15, 99. Loasa Placei Lindl. in Hort; Trans, y. 6. p. 05. — L. acanthifolia Ker in Bot. reg. 785.—LZ. nitida B. Hook. in Bot. misc. 3. 238. —? Z. nitida Don in Sweet fl. gard. n. ser. 195. 1600 ‘. Purtonia conferta DC, Prodr. 2. p. 106. 1602, . Nemophila aurita : Folüs pinnatifidis basi alatis auriculatis, caule angus- tato asperrimo, corollà calyce pentagono duplo longiore. 4. 116 Extraits du Botanical Register. Rapportée de la Californie par Douglas. 1602. Bœbera incana : Folis incanis subtüs glaucis profundè Fpinnatifidis : lacinüs linearibus subintegris, involuero exteriore 8-phyllo, squamis inte- gerrimis, pappi paleis omnibus in pilos fasciculatos divisis. Native du Mexique. Elle ne répond pas précisément aux ca- ractères assignés par M. Lessing au Bœbera, mais lemanque de quelques écailles entières sur le côté extérieur de l'aigrette ne paraît pas suffisant pour caractériser un nouveau genre. 1603. Passiflora phænicea : Fois glabris oblongis cuspidatis integris, petiolis apice biglandulosis, stipulis lineari-lanccolatis petiolo brevioribus, bracteis cordato-ovatis basi serratis. Espèce extrémement voisine des P. alata et quadrangularis. 1604. OEnothera biennis var. grandiflora. — OE. biennis L. — OE. gran- diflora Aït. Hort. Kew. DC. Prodr. — OE. suavcolens Desf, et DG.— OË. muricata L. et DC. 1605. Calandrinia arenaria Hook. et Arn, Bot. misc. 3. p. 246. 1606. Opuntia aurantiaca : articulis lincaribus vel lineari-lanccolatis diva- ricatis apice compressis hasi teretibus atro-viridibus, aculeis 2-3 clongatis glabris. ” Originaire du Chili. 1607. Rubus roridus : Ramis teretibus villosis aculeatis, foliis cordatis lobatis: argute duplicato-serratis subtus tomentosis, racemis inferioribus axillari-- bus erectis petolo brevioribus, stipulis bractcisque pectinato-maltipar- titis glandulosis, sepalis multifidis, petalis rotundatis subæqualibus. Espèce nouvelle de Madagascar. 1614. Aster eminens Wild. Enum. hort.' Berol. 2 86. — 4. junceus € 4. mutabilis Hort. Kew. — 4. longifolius Lam, Encycl. 1 306.—#. To vigatus Pursh F1. Am. 2, 553. — 4. virgineus Nees Syn. ast. p. 22 . 1615. Gompholobium tenue : Glaberrimum, caulibus filifornubus lævibus, {a 2 liolis 3 linearibus angustissimis margine revolutis macronulats, flo us solitariis pedunculatis, vexillo emarginato carinä imberbi duplo lopgi® re. Espèce voisine des G. virgatum et G.venulosum. 1616. C'ongora maoulata : Foliüs 5-plicatis obovato-oblonigis basi valdè #a: ous= taus, sepalis laterehbus e latà basi angustatis, hypoehilio oblonf@ ‘ sub- Extraits du Botanical Repister. 117 is convexo basi obtusè bicorni aipce truncato angulis acutis in civrhis duobus prodncto, epichilio acuminato, Originaire de Démerara. 1618. Sauroglossum elutum. Cette Orchidée de la tribu des Neottiées est originaire des fo- rêts du Brésil, et forme le type d'un genre nouveau ainsi carac« térisé, SaurocrossumM. Perianthium connivens, sepalis lateralibus linearibus arcuatim patentibus, basi in ovarium decurrentibus. Labellum anticum, lineare, canaliculatum, ecallosam, basi dilatatum. Columna elongata, se miteres, basi producta, apice subspatulata, clinandrio declivi immarginato,. rostello ovato. Pollinia 2, biloba, caudiculà brevissimà. — Herbæ terres tres (Americæ æquinoctialis), folüis radicalibus, floribus rceamosis herbaceis scapo insidentibus, radicibus carnosis fasciculaus. A la suite de cet article, M, Lindley donne les caractères des genres les plus remarquables de la tribu des Néottiées, lesquels genres n'avaient été qu'indiqués dansle Sce/etos Orchidearum et dans le catalogue du D, Vrallich. 1619. Aster concinnus Wild. Enum. Hort. Berol. 2. 884. 1620. Oxalis divergens : Bentham in herb. Lindl. : Acaulis, glabra, ' Étoe 3 cuneatis bilobis : lobis divergentibus rotundatis, scapis multifloris, sepalis oyaüs apice maculà didymà notatis, stylis staminibus brevioribus. Espèce mexicaine qui a de grandes affinités avec les ©, gran- difolia et violacea. 1622. Collomia coccinea Lehmann Delect. sem. Hort. Hamb. 1832 : Foliis lanceolato-linearibus supremis ovato-lanceolatis integerrimis, v. apice profundè 3-4-dentatis, calyce semi-5-fido: laciniis lato-lanceolatis obtu- sis, corollis calyce plus duplo longioribus, staminibus inclusis, capsulæ loculis monospermis, Bentham mss. Cette jolie espèce, native du Chili, est SL hui assez ré- pandue dans les jardins de botanique. M. Don l'a décrite et fi- gurée dans le British flower-garden, t. 206, sous le nom de C. lateritia. À la suite de cet article, M. Bentham a donné les _ caractères des genreset des espèces de Polémoniacées reçues par la Société d’horticulture de Londres. Il nous à paru important de reproduire en entier cette note dans les Annales des Sciences Naturelles. Voy. tom. 2, p. 84, août 1834. 11 Extraits du Botanical Register. 1623. Epidendrum oncidioides : Foliis in pseudo-bulbos ovales ancipites 2-3 ensiformibus paniculà termimali ramosä brevioribus, sepalis petalisque obo- vatis unguiculatis patentibus, labelli Hiberi trilobi lobis lateralibus nanis oblongis columnæ longitudine intermedio subrotundo cuspidato basi 5-costato. Espèce de l'Amérique méridionale, très voisine de l’£. odora- tissimum. 1625. Leptotes bicolor. Cette Orchidée brésilienne forme un nouveau genre de la tribu des Epidendrées, voisin du Tetramicra qui est fondé sur le Cymbidium rigidum de Willdenow. Voici ses caractères : Leprores. Scpala et petala linearia, subæqualia, patentia. Labellum pos- tcum, 3-lobum, cum columna parallelum, laciniis lateralibus nanis circa columnam convolutis, intermedià oblongà marginibus reflexis. Columna brevis, crassa, semiteres. Anthera... Pollinia 6, incumbentia, quorum à superiora pyriformia obliqua compressa, 4 inferiora inæqualia tenuifolia, anterioribus duplo minoribus. — Caules breves, teretes, squamis vaginati. Folia terctia. Scapus terminalis, simplex. 1627. Cyrtochilum jflavescens : Foliis {lineari-ensiformibus geminatis scapo æqualibus, scapo compresso arctissime vaginato, racemo mullifloro, brac- teis glumaceis (flavescentibus) floribus subæqualibus canaliculatis, labello sessili ovato-lanceolato repando crispo basi pubescente inappendiculato. Originaire du Mexique. C’est la première espèce du genre Cyr- tochilum , qui ait fleuri en Europe. 1628. Cälceolaria sessilis F1. Peruv. 1. p. —8. 1630, Libertia formosa Graham in Edinb. Phil. Journ. oct. 1833. 1636. Aster puniceus var. demissus. — A4. puniceus Linn. — 24, amænus et 4. hispidus Law. 1637. Gesnera Suttoni Booth in litt. : Herbacea, folis cordato-ovatis crenatis tomentosis, caule racemoso, pedunculis axillaribus solitariis, corollæ labio superiori oblongo undulato, inferiori parvo revoluto. Cette espèce, originaire de Rio de Janeiro, a quelque res- semblance avecle G. bulbosa. 1538. Amaryllis Kermesina : Folis linearibus obtusis scapo brevioribus, um- bellà triflorä, floribus suberectis subæqualibus infundibuliformibus pedicel- Lis parum longioribus. Extraits du Botanical Register. 119 Cette belle plante du Brésil est voisine des 4. advena et A. intermedia. 1639. Hesperoscordum lacteum : Floribus exterioribus ascendentibus pedicellis duplo brevioribus. Cette plante a été rapportée de la Californie par Douglas. Elle fait partie d’un genre nouveau des Asphodelées établi précédem- ment par M. Lindley, dans le Bot. Reg. sub tab. 1203. 1641. Pancratium pedale Rœm. et Schult. v. 7, p. 916. — Hymenocallis peë dalis Herbert App. bot. mag. 44. 1642. Lupinus albifrons Benth. in Hort, trans. vol. 1. new series p, 410, 1643. Helleborus odorus Waldst. et Kit. in Willd. Enum. 592. 1646. Caianthe densiflora Lindl. Gen. et Sp. Orch. p. 250. 1647. Gastrolcbium retusum : Foliis cuneato-oblongis retusis subtus subseri- ceis reticulatis: mucronulo deciduo, capitulis paucifloris, Originaire de la côte sud de la Nouvelle-Hollande. ‘1648. Heliconia pulverulenta : Foliis basi obtusis cordatisve apice acutis sub- tùs pulverulentis, spathis ternis paucifloris folio bracteali brevioribns. L'origine de cette espèce est ignorée, mais il est probable qu'elle provient, commeses congenères, des forêts de l'Amérique méridionale. 1640. Nieremberoia filicaulis : Caule herbaceo erecto filiformi foliisque lineari- lanceolatis glabris, filamentis glandulosis. On présume que cette nouvelle espèce est native du Mexique. 1650. Fiburnum cntinifolium Don Prodr. fl, Nep. 141, — #. polycarpon Wall, cat.Mn, 455, 1652, Scottia lœvis : Folis ovatis basi truncatis inæqualiter denticulatis, ramu= lis Iævibus. Originaire de la côte sud de la Nouvelle-Hollande. 1654. Liatris scariosa Wild. — Serratula scariosa L. 1655. Pyrus crenata Don Prodr. fl. Nep. 237.— P. vestita Wall. cat. n. 679. 1656. Aster eminens var. virgineus Nees Gen. et Sp. Ast. p. 87. — À. jun- ceus EHort. Kew. 3. 204. — 4. longifolius Lam. ts — A. albus Hort. angl. 120 Extraits du Botanical Register. 2659. Stismaphyllon aristatum : Fois glabris sagittato-hastatis angulatis acu- iis lobis poslicis truncatis margine passim aristalis, petiolisapice biglan- dulosis, samaris.….. Cette plante, de la famille des Malpighiacées, est originaire de l'Amérique intertropicale. 1660: Oncidium ciliatum Lindl. Gen. et Sp. Orch. p. 200. Sous les numéros 1661, 1662 et 1663, $ont décrites et figu- rées trois espèces de Cyclobothra , déjà connues par des des- criptions et de bonnes figures que M. Bentham a insérées dans les Transactions de la Société d'horticulture {V. Ann. des Sc. Nat. t. 2, p. 83, août 1834 ). M. Lindley y ajoute de nouvelles obser- vations sur les caractères différentiels des genres Cyclobothra et Calochortus, sur leur place dans l’ordre naturel, et il donne une énumération des espèces de Cyclobothra dont le nombre aujourd'hui s'élève à neuf. 1664. Echites stellaris : Tota pubescens, racemis corymbosis longè peduncu- latis horizontalibus v. recurvis, foliis ovato-oblongis acuminatis, coroll tub6 basi ventricoso conico medio constricto, fauce stellatim Po caule volubili. | Cette plante est originaire de Rio de Janeiro. Elle se rapproche de lZ. pubescens Wild, qui est une espèce fort obscure. 2665. Ismene Amancaes var, sulphurea. C’est une hybride qui a eu pour père l’Z. calathina et pour mère V7. Amancaes. 1668. Besonia heracleifolia Schlecht. et Cham. in Linnæa v. 5, p. 603. — 3, radiata Graham in Edinb. Phil. Journ. July 1833. 1670. Lupinus leptophyllus Benih. in Hort. Trans. v. 1. n.s, p. 411. 1671. Liparis guineensis : Folüs pluribus oblongis acutis plicatis racémo pau- cifloro brevioribus, scapo angulato, labello postico cuneato bilobo plano basi bituberculato, petalis sepaloque supremo lincaribus patentibus, se- palis lateralibus subrotundo-ovatis labello brevioribus, Cette Orchidée, qui a quelques rapports avec notre Z. Læseli, est originaire de Sierra-F.eone. 1678. Limnanihés Douglasii KR, Br. in Lond. and Edinb. Phil. Mag, July 1833. Extraits du Botanical Register. 191 Cette plante forme le type d’une nouvelle famille (Zinnan- theæ), voisine des Géraniacées. Voy. Arch, de Bot. tom. 2, p. 269. ! 1674. Mimulus Smithii. C'est une simple variété provenue du M. variegatus fécondé par le 47, luteus rivularis. 1677. Eschscholizia crocea Benth. in Hort. Trans. v. 1, n.s. p. 406. 1679. Platysiemon californicum Beni. L. c. P- 405. V. Ann. des se. nat. tom, 2. p. 81, août 1834. 1680. Aristotochia chilensis Bridges in litt. : Herbacea, calycis infracti basi ventricosà, limbo oblongo obliquo utrinque emarginato intus villoso, pe- dunculis unifloris ebracteolatis pubescentibus, foliis reniformibus emargi- natis undulatis subtüs pubescentibus. \ Originaire des environs de Valparaiso, au Chili. 1681. Bletia gracilis : Sepalis petalisqne subæqualibus lanceolatis acuminatis, labelli 3-lobi lobis lateralibus planis rotundatis, intermedio transverso emarginato undulato, lamellà solitarià in medio, foliis plicatis oblongo-lan- ceolatis acutis subtüs discoloribus. Cette Orchidée est originaire du Mexique, d’où elle a été in- troduite, par MM. Loddiges, qui l'ont figurée dans leur Botanical Cabinet, n° 168r. ; 1682. Gilia achilleæfolia Benih. in Bot, Reg. fol. 1170. V. Ann des sc. nat. t 2. p. 87. Août 1834. 1685. Triteleia laxà Benth. in Hort. Trans. v. 1. n. s. Paiô ut. A Sade. A l’occasion de cette espèce qui appartient à un nouveau genre, voisin du Brodiaea, M, Lindley donne la phrase caracté- ristique d'une nouvelle espèce de Californie sous le nom de T. peduncularis. 1686. Garrya elliptica V. Ann. des se. nat. n. 2. t. 199; p. septembre 1834. 1687. Geodorum fucatum : Scapo florifero foliis duplo breviore, spicà pendulà congestà, labello gibboso ovato emarginato integerrimo : lineis duabus callosis elevatis. Originaire de Ceylan. Voisin du G. dilatatum. / 1088. Sphærostema propinquum Blume. Wall. cat. n. 4086, Kadsura pro- pinqua Wall. Tentamen p. 11.1. 15. 122 Extraits du Botanical Register. 1689. Lupinus densiflorus Benth. in Hort. Trans. n.s. v. 1. 1692. Ribes niveum : Ramis aculeatis, aculeis 1-3, foliis subrotundis obtusè 3- lobis crerato-incisis basi integerrimis glabris, pedunculis subbifloris , sepalis reflexis, staminibus longè exsertis conniventibus pilosis stylo longioribus. Rapporté du nord-ouest de l'Amérique par Douglas. Voisin du À. triflorum. 1693. Diplopappus incanus : Suffruticosus, foliis linearibus obtusis glauco-in- canis semiamplexicanlibus, caulis corymbosi ramulis unifloris, involucri squarrosi foliolis lineari-lanceolatis glandulosis. Espèce découverte en Californie par Douglas. 1694. Pultenæa flexilis Smith in Linn. Trans, 9. 248.—Dillwynia teucrioides Sieb. PI. exs, 1695. Dendrobium agsregatum Roxb. fl. Ind. 3. 477. 1606. Phacelia tanacetifolia Benth. in Hort. Trans. n. 5. v. 1: p. 479. 1697. Stachys infiata Benth. Lab. gen. et sp. p. 562. 1698. Erica codonodes : Ramulis villosis, folüs ternis angustissimis, corollis campanulatis, calyeis laciniis minimis acutis subherbaceis, antheris basi aristatis inclusis, stylo exserto stigmate simplici. Cette Bruyère a le port de l’E. arborea, maïs elle s'en distin- gue par plusieurs caractères. 1699. Oncidium ampliatum Liadl. in Hook. bot. misc. v. 3. Gen, et sp. Orch. pars 3. p. 202. À l’occasion de cette Orchidée, M. Lindley se livre à des con- sidérations sur les plantes épiphytes de cette famille, et il ajoute les descriptions de deux nouveaux genres sous les noms de Gun- nia et d'Earina. 1701. Orchis foliosa Soland. mss. Lowe Primit. fl. Mader. p. 13. Cette belle espèce est native des bois de Madère. Elle est voi- sine de PO. latifolia d'Europe, mais elle en diffère en ce quelle est plus grande dans toutes ses parties , que son labelle est plane, trilobé et non rhomboïdal, que son éperon est plus eourt et plus grêle et que sa tige est plus élevée. À la suite de cet article, M. Lindiey donne la liste des genres Extraits du Botanical Register. 129 qui composent la tribu des Ophrydées, et il trace les caractères de plusieurs genres nouveaux qui appartiennent à cette tribu. Nous nous proposons d'insérer en enter ce travail dans un des prochains cahiers des Annales, 1702. Maytenus chilensis DC. Prodr. 2. 9. 1703. Rhodanthe Manglesii. C’est une jolie plante introduite par le capitaine Mangles, qui Va rapportée de la colonie de la rivière Swan à la Nouvelle-Hol- lande. Elle possède tout le brillant des ÆZelychrysum du Cap, sans en avoir la raideur ou la sécheresse. Elle appartient à la famille des Synanthérées, tribu des Sénécionidées, sous-tribu des Gnaphaliées. M. Lindley dit que la plus grande affinité bo- tanique de ce nouveau genre semble être avec le Podotheca , dont il diffère par son aigrette composée de plusieurs poils plumeux. Nous soupçonnons qu'il y a ici une erreur de nom. Ne serait-ce pas le genre Podolepis plutôt que le Podotheca, un des noms créés par Cassini, pour le Podosperma Labill., que M. Lindley a eu en vue? Il nous semble, en effet, que.le RAo- danthe Manglesüi a un port identique avec celui du Podolepis gracilés, et que les deux genres diffèrent seulement en ce que le Rhodanthe a le capitule homogame, tandis qu'il est hétérogame ou muni de demi-fleurons à la circonférence dans le Podolepis. 1712. Solanum etuberosum : Rhizomate crasso subterranco etuberoso, caule herbaceo, foliclis inæqualibus complicatis undulatissimis approximatis al- ternis minutis, pedicellis articulatis, calycibus corollisque 5-angulatis glabris. Cette nouvelle espèce à entièrement le port du $. txberosum, mais elle ne donne point de tubercules; ses fleurs sont plus grandes, plus brièvement pédonculées; son calyce est glabre et luisant, au lieu d’être hérissé de poils. Elle est originaire du Chili. 1713. Nemophila insignis Benth. in Hort. Trans. v. 2. n. 5. p. 643. 1714, Batemannia Coleyi. Orchidée originaire de Démerara, appartenant à la tribu des Vandées, et formant le type d’un genre nouveau ainsi carac- térisé : | 12/ Extraits du Botanical Register. Baremansia. Flores ringentes. Sepala patentia, lateralia unguiculata basi æqualia. Petala sepalis latiora, basi obliqua, pedi producto columnæ adnata. Labellam cum columna articulatum, 3-lobum, cucullatum. Co- lumna semiteres, basi elongata, clinandrio marginato. Anthera parva, bi- locularis, membranacea, Pollinia 2, .postice biloha, glandulà 3-angulari, caudiculà nullà. 1715. Kennedya nigricans + Foliolis ovato-oblongis obtusis solitariis ternatis ve, racemis simplicibus, floribus erectis, calycibus villosis basi angustatis. Voisine du K, rubicunda. Originaire de la Nouvelle-Hollande. 1710, Billardiera ovalis : Ramis ; unioribus pubescentibus, foliis lineari-oblon- gis obtusis utrinque concoloribus, pedunculis 2-floris glabris flori subæ- qualibus, petalis rectis obtusiusculis. Espèce originaire de la terre de Van Diemen, et voisine du B. longiflora. À l'occasion de cette plante, M. Lindley signale les différences qui existent entre les genres Billaydiera et Sollya, et il fait connaitre un nouveau genre, voisin de ce dernier, qui a reçu le nom de Cheiranthera. Ce genre ne renferme qu’une seule espèce (C. linearis Cunningham), qui est une des plus belles plantes de la Nouvelle-Hollande. 1720. Adesmia Loudonia Hook, et Arn. Bot. misc. 3, p. 1953. 1722, Lalage ornatc. C'est une très jolie Lépgumineuse, originaire de la côte sud- ouest de la Nouvelle-Holiande, formant le type d’un nouveau genre, voisin des Aovea, Bossiwa et Platylobium , de la tribu des Lotées de M. De Candolle. Voici les caracteres de ce genre. Larace. Flores bracteis deciduis aridis inclusi. Calyx bilabiatus; labio supericre bifido, inferiore tripartito, laciniis omnibus setaceis. Vexillum planum subrotundum, emarginatum, Carina obtusa. Stamina omnia con- nexa, decimo semi-hbero. Legumen.... Frutex australasicus. Folia alter- na, simplicia, stipulata, Flores axillares, aurantiaco purpureoque varii. 1726. Opuntia monacantha DC. Prodr. 3, 471. MEYEN.— Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 1 25 Cour-D'orIt. annuel sur les résultats des travaux faits en Bota- nique physiologique pendant l’année 1854, Par M. Meyen. (Extrait des Archiv für Naturgeschichte in Verbindung mit mehreren gelehrten -Herausgegcben, von D. FrfAug. Wicgmann. Erster Jahrgang ; Zweites Heft ; Bogen 10-19; Tab. 11 und 1v. Berlin 1835.) (1) M. A. F. Wiesmann (2) a donné un court fragment de phy- siologie des organes élémentaires et des organes de la nutri- tion et de la conservation. Ce travail étant destiné à la généralité du public, est écrit d’une manière peu scientifique; il sert d'introduction à une pathologie des plantes sur laquelle nous reviendrons plus tard. Dans l'exposition des degrés de métamor- phoses des vaisseaux en spirale se sont glissées quelques erreurs, car nous ne connaissons pas de vaisseaux en spirale provenant de cellules allongées en fibres ou de vaisseaux séveux. M. W. dit que l’on n’est pas encore d'accord sur les fonctions des trachées, pourtant il lui paraît hors de doute qu’elles ne conduisent que de l'air et non de la sève, et que cette dernière opinion n'est basée que sur une apparence. Nous pensons précisément le con- traire, et nous espérons avoir ailleurs l’occasion de le démontrer. (1) Dans cette sorte de compte-rendu des travaux exécutés en Botanique pencant l’année 1534, M. Meyen embrasse une quantité extrémement considérable de faits, dont un grand : nombre ont été insérés en original dans les Annales des Sciences naturelles. Cependant il en est d’autres qui ont paru dans les divers journaux scientifiques tant d'Allemagne que d’Angle- terre, et que nous nous proposions d'analyser, mais que le défaut d'espace nous à empêché de publier. Ges articles nous ont paru assez inléressans pour mériter d’être traduits intégrale- ment; leur insertion dans un journal français aura pour effet de tenir nos compatriotes au courant des principales découvertes, et des progrès de la botanique à l'étranger. (Note des rédacteurs.) (2) Ueber die Grankheiten und einige missb'Idungen der Gewachse deren Ürsachen und Heïlung oder ver hütung C. Sprengels laudund Forstwirthschafliche Zeitsch. für Br aunschweig, Hauover und die emgrenzeuden lauder, — 1 Bd, Hft 1, p. 281-396, Br aunschwelg, 1834, 126 MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. Si l’on peut s'exprimer ainsi, ce serait l'opinion qui fait passer de l'air dans les trachées qui est fondée sur une apparence. Il regarde les vaisseaux séveux comme étant articulés, opinion qui avait, à la vérité, été mise en avant par Schultz, mais qui a de- puis long-temps été réfutée par nous (1827). La situation des vaisseaux auprès des trachées n’est pas non plus expliquée d’une manière bien exacte. L’ascension de la sève est expliquée par deux causes géné- rales, savoir : l’action des spongioles radicales dont les cellules se contractent alternativement, ou élargissent et rétrécissent tour-à-tour leurs méats inter-cellulaires; et deuxièmement par l'influence des feuilles. Quoique cette action des spongioles radi- cales ait déja été mise en avant par M. De Candolle, nous ne con- naissons aucune observation sur laquelle s'appuie cette explica- tion qui nous parait tout-à-fait arbitraire. M. Wiegmann pense que les fibres de la racine exécutent sur» tout des fonctions de triage, et il s'appuie sur cette observation que quand on place un bulbe de jacinthe dans de l'eau de chaux, cette substance est chassée de la racine à l’aide d’une sécrétion d'acide carbonique. Nous pensons que dans ce cas l’endosmose et l’exosmose jouent un grand rôle. Quels seraient donc les or- ganes qui doivent amener l’acide carbonique aux racines ? Se- raient-ce les trachées? M. Wiegmann pense pouvoir établir sur cette observation la régle que l'on ne doit pas couper les racines des arbres que l’on veuttransplanter, tandis que Vexpérience et la théorie sont également en faveur de ce procédé, car les trachées ouvertes sucent l'eau avec plus de promptitude. M. Wiegmann s’oc- cupe aussi de cette singulière altération des racines que l’on ap- pelle queue de renard, et qui se produit lorsque celles-ci passent de la terre dans l’eau. On observe très fréquemment cette formation sur des Aulnes qui sont plantés près de l'eau et l’on pourrait sans doute tirer de leur étude un meilleur parti que ne l’a fait M.Wieg- mann. Nous les considérons conne une luxuriance parasitique, et nous nous sommes expliqué à ce sujet avec plus de détail dans un travail publié en 1828 (Flora 1829). L'observation d’un tronc de Saule mort au milieu d’un tronc vivant est très intéres- — —— ————.- MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 127 sante; ce phénomène a été observé par Lindley sur un peuplier et s'explique bien par la théorie de Du Petit Thouars. Les feuilles sont de nouveau comparées aux organes de la res- piration, tandis que nous sommes persuadé que les végétaux n'ont aucune respiration qui puisse être le moins du monde comparée à celle des animaux. M. J. Müller, un des physiolo- gistes les plus remplis de sagacité de notre époque, nomme, dans son Traité de Physiologie qui vient de paraître, la respiration des plantes une ratification de la nutrition. La structure des glandes de l’épiderme est indiquée d’après les observations de Unger et de Dutrochet, et (afin que la respiration s'explique plus facile- ment ) avec une fente dans le milieu. Nous n'avons pas encore été assez heureux pour découvrir une pareille fente au milieu des deux cellules qui forment chaque glande, quoique dansses figures M. Unger ait rendu la chose si claire que l’on voit des pédicules de champignon sortir par cette fente. Les recherches faites par Dutrochet avec la machine pneumatique ne prouvent rien et . peuvent s'expliquer d'une manière très simple. Relativement à lexhalation de lacide carbonique par les plantes, M. Sprengel le rédacteur fait une observation à la- quelle nous ne saurions refuser notre assentiment : il pense que les plantes n'exhalent de l'acide carbonique pendant la nuit que parce qu'elles sont alors incapables de décomposer celui que les racines pompent dans la terre. En général, l’exhalation de lPa- cide carbonique et des autres gaz est liée avec celle de la vapeur d'eau, et celle-ci est plus ou moins favorisée par l’état hygromé- trique de l'atmosphère, d’après lequel tout peut ici s'expliquer naturellement. La chute des feuilles est expliquée d’une manière inexacte mé- caniquement et anatomiquement. L'auteur ne s’appesantit pas assez sur la périodicité de ce phénomène inexplicable; dans les feuilles qui ont des pétioles grands et gros, on voit la ligne de démarcation le long de laquelle se fera la séparation de l: feuille morte dans le tissu cellulaire bien plus tôt que dans les fais- ceaux ligneux, et nous connaissons des exemples comme, par exemple, dans les Fougères arborescentes où les faisceaux li- gneux sont encore tres entiers, tandis que le tissu cellulaire 128 MEYEN. 01 les travaux botaniques de l'année 1834. interposé est déjà décomposé depuis long-temps; ce n'est qu'à la fin que les faisceaux se séparent dans l'articulation, nom qui convient réellement à cette connexion. Pendant l’année qui vient de se passer, on a beaucoup écrit sur l’amidon, dont l’histoire a été éclaircie tant sous le rapport physique > que sous le rapport chimique. Cette substance étant d’une grande importance dans l'économie publique, les chimis- tes se sont appliqués à son étude avec une constance et un soin remarquables, et plusieurs des résultats qu’ils ont obtenus nous seront aussi utiles pour nous aider à mieux connaitre les pro- priétés physiques de ce corps, Une commission de lAcadé- mie des Sciences de Paris, a fait un rapport précieux et dé- taillé sur les nombreux travaux qui lui ont été présentés relati- vement à l’amidon. Ce rapport nous a fait connaître d’une ma- nière générale les travaux particuliers des chimistes, dont quelques nouvelles étaient déjà parvenues par le journal l’Z7- stitut. (1) En Allemagne, M. S. Fritzsche (2), actuellement à Saint-Péters- bourg, a publié un travail très intéressant , qui donnera lieu à beaucoup de nouvelles recherches sur l’amidon , et dans lequel sont précisément traitées les parties de l’histoire de ce corps qui ont été négligées en France. Il faut avant tout se rappeler que lorsque l’on veut étudier la structure de l’amidon , on doit prendre ce corps dans son état naturel, car il est si facilement altérable qu'il donrie après l’action des agens chimiques des ré- sultats entièrement différens de’ ceux qui ont été d’abord pu- bliés par M. Raspail, et qui en peu d'années ont été reconnus par la majorité des chimistes et des botanistes. Le travail de M. Fritzsche est principalement dirigé contre les (x) Rapport sur plusieurs mémoires de MM. Payen, Persoz, Couverchel, Guérin Vary et Lassaigne, fait à l’Académie des Sciences de Paris, le 9 juillet 1834 au nom d’une commission composée de MM. Dulong, Dumas, Robiquet et Chevreul, par M. Chevreul, rapporteur. Ann. mus. 1834, p. 240-306, (2) Uber das Amilum. Poggeudorfs Annalen, 1835, Bd. xxx, s. 129-106, MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 129 résultats de M. Raspail; on y voit que les grains d’amidon ne sont nullement, comme le prétend cet auteur, formés d’une substance extérieure insoluble et d’une substance intérieure so- luble, mais que ce sont des corps solides qui ne sont enveloppés d'aucune membrane particulière, opinion que nous avons déjà exprimée en 1828 et en 1830. Toutefois, c’est avec raison que M. Raspail a dit que les grains d'amidon, au moins dans leur état naturel, sont formés par deux substances qui diffèrent chi- miquement. Cette observation est très facile à répéter, et M. Fritzsche a au moins négligé ce côté de l'observation. Si lon prend une certaine quantité de grains récens d'amidon de pomme de terre, et si on les place dans de l’eau froide sans les endommager, rien ne se dissoudra; mais si on les écrase, une grande partie de leur substance intérieure se dissoudra et cette portion doit, suivant M. Guérin, s'élever jusqu'a 41,3 p. 100. Si on filtre la solution obtenue et qu’on la mêle ensuite avec une solution d’iode, on ne remarque pas la coloration en bleu qui se manifeste au contraire très promptement avec la portion restée sur le filtre. Quoique cette expérience nous ait réussi avec plusieurs espèces d’amidon, elle a été combattue par M.Guibourt, qui prétend que la substance soluble et la substance insoiuble sont toutes deux colorées en bleu par l'iode. Sans doute M. Guibourt aura opéré avec de l’eau chaude, car la solution faite à froid ne se colore qu'en brun-jaunâtre. Cependant M. Guibourt a raison quand il pense que la couche extérieure et la couche intérieure sont dans un état différent d'agrégation ; car la première a de l'analogie avec une membrane, tandis que l'intérieure est quelque peu soluble à l’eau. Comme nous l'avons montré plus haut, la substance soluble diffère chimiquement de la partie insoluble : ceci a été également démontré par MM. Biot et Persoz, à l’aide d’une autre voie d'observation (1); ils ont nommé dextrine la substance intérieure soluble de lamidon , parce que cette substance détermine la rotation des rayons polarisés à droite, tandis que la gomme les fait tourner à (x) Sur l'application de la polarisation cireulaire à l'analyse de Ja végétation des Graminées; Nouy, ann. du must, mr, 1834, j | IV, Boran, —Septembre 9 130 MEYEN.— Or les travaux botaniques de l’année 1834. gauche. Il a depuis long-temps été démontré par les chimistes que la partie soluble de lamidon n’est pas de la gomme comme M. Ras- pail le prétend. M. Guérin est arrivé, par des recherches chimi- ques, à ce résultat que chaque grain d’amidon est formé par trois substances différentes, quisont:l’amidine, l’'amidine tégumentaire et l’amidine soluble. Un grand nombre d'expériences confirme ce résultat qui n’est plus douteux qu'en ceci, qu’il peut être at- tribué à l’action de l’eau bouillante. J’ajouterai ici, comme ren- seignément, que les grains d’amidon après qu'ils ont été soumis à l’action de l’eau bouillante ne contiennent plus que 24,41 pour 100 de substance soluble, le reste ayant donc été altéré dans sa nature chimique. Nous arrivons maintenant aux nouvelles découvertes pu- bliées par M. Fritssche sur l’amidon : suivant lui, on voit, à laide d’un très bon microscope et d’une bonne lumière, sur tous les grains d’amidon des cercles concentriques, plus où moins nombreux, plus ou moins réguliers, et l’on peut s’as- surer qu'ils sont l'indice d'autant de couches concentriques dans le grain d’amidon. Ges cercles partent d’un point que M.Fritzsche nomme le noyau et qu’il regarde comme différent chimiquement des couches environnantes, ce que nous ne pou- vons adopter. Nous n’avons pu voir cés noyaux d’une manière aussi nette que M. Fritzsche les a figurés dans les planches de son Mémoiÿe, quoique nous ayons employé un grossissement de 350 fois avec un microscope dioptrique d’Amici. Ce n’est que l’éclai- rage à le lampe qui nous montre cés boules éclairées entou- rées de cercles ombrés, que M. Fritzsche a nommées le noyau. Lorsque les couches concentriques du grain d’amidon sont ellip- soïides comme dans le pois commun, on n'apercoit rien dun pareil noyau. De même dans plusieurs espèces d'Zedychium et dans diverses autres plantes, nous ne pouvons voir rien d’ana- logue à un noyau nettement limité. Toujours est-il bon de conserver ce nom pour marquer le point duquel part la for- mation des couches. Celles-ci sont disposées d’une manière variée dans les différentes plantes ; elles sont concentriques dans l’a- midon des pommes de terres et des pois, tandis qu’elles forment des cercles rapprochés et plus ou moins voûtés dans plusieurs MEYEN. — Our des travaux botaniques de l’année1834. 131 Scitaminées ; pour que l’on connaisse toutes ces différences, an moins en grande partie, il faut qu’elles deviennent le but d'un travail spécial sur l'amidon. On sait que les grains d'ami don les plus gros sont encore si petits qu'il devient très difficile de les partager même sous un microscope simple; si on réussit à le faire avec tout le soin nécessaire , on remarque que la sub- stance intérieure et la substance extérieure de ces grains sont de densité différentes. Cependant il n’est pas possible de rendre visible la séparation des couches décrites précédemment, et si on se demande comment il est possible que ces couches, quoi- que incolores soient visibles à l'œil, on ne peut, d’après ce qui précède, expliquer ce fait autrement qu’en attribuantiune plus grande densité à la surface extérieure de chaque couche qu’à la surface intérieure de la couche qui précède immédiatement, de sorte que la différence des densités produirait cette apparence. Au reste, il faut remarquer que sur les dessins de M. Fritzsche, la structure supposée des grains d’amidon n'est pas exposée d'une manière aussi satisfaisante que dans la description; les déssins sont généralement beaucoup plus gros que le micros- cope ne les montre : je sais bien que, quant aux données de grandeur sous le microscope, presque tout le monde les voit d’une manière différente, mais du moment que l’on a admis des mesures pour les objets on peut faire les dessins d’une manière exacte. Si, par exemple, on admet, comme le fait M. Fritzsche, que les grains d'amidon présentent dans l’épais- seur un diamètre de -= jusqu'a # de ligne, alors les dessins doïvent d'après le grossissement qu'il emploie avoir de 2 de ligne à huit lignes, tout au plus. Il faut encore remarquer que (là figure 4 exceptée) nous trouvons plus de couches dans un grain d'amidon que l’auteur n'en a figurées; il est vrai qu’elles sont si extraordinairement fines, quà un grossissment de 350 fois dans la Pomme de terre, par exemple, elles ne parais- sent que comme des cercles très fins, immédiatement appli- qués les uns contre les autres. La méthode de dessiner plus grand que l’on ñe voit a cet avantage qu'elle permet de donner nettement des détails intérieurs, mais il en résulte un nombre inconcevable d'erreurs, lorsque lon ne saisit pas complètement ù 132 MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. ce que l’on voit, comme cela arrive très souvent. M. Fritzsche a aussi observé des grains d’'amidon agglomérés, formés, les uns de plusieurs granules qui se sont réunis, les autres de plusieurs granules entourés d'une enveloppe commune. Nous n'avons jamais pu trouver ces derniers; quant aux premiers, nous les Avons connus précédemment, et nous en avons décrit des formes très remarquables dans la Citrouille et le Prénula sinensis. Si plusieurs granules se réunissent pour former un grain, ils produisent une boule plus ou moins arrondie comme dans les Zamia, ou bien ils prennent une forme rayonnante autour d'un point central, comme cela se voit souvent dans les cellules des pétioles près des faisceaux ligneux chez le Primula sinensis, en automne. M. Fritzsche nomme les grains d’amidon réunis des monstruosités, mais c’est à tort, car on les trouve habi- tuellement ainsi sur certaines plantes, et de plus ils paraissent sur celles-ci à des époques déterminées comme à la fin de l’au- tomne lorsque se forment les dépôts de substance alimentaire pour l'hiver. M. Yritzsche a observé que de jeunes Pommes de terre de la grosseur dune noix renferment des grains d’amidon aussi bien développés que les tubercules qui ont pris tout leur accroisse- ment, d'où il conclut que, pendant le développement de la Pomme de terre, il y a formation de nouvelles cellules; il attribue à l’albu- mine en solution dans le suc de la cellule la plus grande densité de la couche extérieure du grain d’amidon. Cette opinion est peu probable. M. Fritzsche a fait un grand nombre d'observations pour démontrer une différence chimique entre la substance du noyau et celle des couches qui l'entourent, mais il nous semble que ses résultats peuvent s'expliquer par une moindre densité . du noyau. Aussitôt que l’on place un grain d’amidon dans de l’eau chaude, ou dans une autre substance brülante, il augmente de volume et il se forme dans le noyau et à l’entour des déchirures irrégulières. Bientôt après, s'ouvrent les couches les plus exté- rieures du granule etle noyau en sort avec plus ou moins de force etde rapidité, pour disparaître le plus souvent très promptement dans le liquide ambiant. Ceci s’observe très facilement si l'on fait agir une solution alcoolique de potasse caustique, et donne fs ; ñ MEvEN. — ur les travaux boianiques de l’annee 1834. 135 le moyen de comprendre les figures très variées que M. Fritzsche a obtenues par l’action de rot chaude et de e plusieurs s agens chi- miques, et qu'il a représentées tab. r. Si le grain d’amidon n’é- clate pas, après, par exemple, qu'on l'a placé dans de lalcali caustique , le globule représente une figure comme M. Fritzsche la donnée t. 1, fig. 24; il semble qu’il se soit formé dans son in- térieur une cavité remplie de tout petits globules; du reste, les cercles ne disparaissent pas dans les couches extérieures du grain d'amidon, même après l’action de l’alcali caustique. Peut-être M. Fritzsche a-t-il voulu donner une explication un peu trop in génieuse des phénomènes que ce corps nous montre dans la cuisson, même chez ces espèces de grains, comme ceux des Sei- taminées qui semblent formés par plusieurs plats circulaires posés les uns au-dessus des autres. Il nous semble que dans ce cas les couches ne s'étendent que longitudinalement, et par conséquent par les côtés. M. Fritzsche admet que par l’action de l’alcali caustique, il se forme dans l'intérieur de chaque grain d’amidon une bulle d'air qui prend précisément la place du noyau et disparait aussitôt que l’on ajoute de l'eau; nous avons souvent répété cette expérience, mais nos résultats ne s'accordent pas avec l'opinion de l’auteur. Le grain d'amidon éclate par l'action de l'alcali, et le noyau, c’est-à-dire la portion de l'intérieur du grain qui absorbe le mieux l'humidité, ne trouvant plus de place dans les enveloppes qui le circonscrivent, les traverse et en sort; la place qui reste dans le milieu du grain présente , au microscope, de l’analogie avec une bulle de gaz, ce qui s'explique facilement; mais sitôt qu'il y a de l’eau en contact ayec l’amidon, le reste de la masse s'enfle et la place qui était restée vide se remplit d’une substance d’une densité égale, de sorte que l'apparence d’une bulle d’air disparait. M. Fritzsche démontre aussi avec détail que l’iodure d’amidon est une véritable combinaison chimique, et qu’on doit la ranger parmi les exceptions à cette loi, d’après laquelle on pense qu'I n’y a de combinaison possible qu'entre un corps combiné et un corps aussi déjà combiné; à cet égard, quoique les recherches de M. Fritzsche soient très concluantes, on peut se demander si 134 MEYEN. «9447 les travaux botaniques de l’année 1834. l’iode et l’amidon sont réellement à l'état naturel dans cette com- binaison ; nous croyons pouvoir en douter, parce que la solu- tion à froid de l'amidon se colore en brun-jaune par: liode'ét non pas’en bleu; on doit aussi se rappeler ici les motifs donnés en faveur de cette opinion par Langlois, qui y est arrivé pas ure autre voie. | Le brôme se combine avec lamidon comme liode; cette coôm- binaison est d’un jaune-orangé. En terminant, nous devons encore rapporter ici quelques opinions émises par M. Sommerauer , (1), relativement à l'importance de la diastase dans la germination des graines : la solution aqueuse de la diastase est neutre, à une température de 52 à Go R. Elle jouit de la propriété remarquable de faire éclater les enveloppes des grains d’amidon !, de rendre solu- ble à l'eau la substance qu'ils renferment, et même de la trans- former en une substance sucrée si la même température est con- tinuée pendant deux ou trois heures. Nous n'avons pas encore pu répéter les expériences sur la diastase, mais quant à ce qui concerne la propriété remarquable de faire éclater les grains d’amidon, cela a également lieu à cette température dans de Peau pure, et l'addition de la diastase paraît avoir peu contribué à cette action. Dans la germination le grain d'amidon, qui autre- ment serait inutile à la nourriture de la jeune plante ! doit, suivant l’auteur, par la rupture de l'enveloppe, se transformer en une substance sirupeuse, comme cela est nécessaire à l’ali- mentation de la plantule. Cependant la diastase ne se développe que dans la germination, et les altérations que le grain d’ami- don éprouve pendant cet acte de la graine, et que l’on peut suivre de l'œil sont tout-à-fait différentes de celles qui sont indiquées ici. C’est pourquoi nous pensons qu'il est encore prématuré de se servir de la diastase pour expliquer les phénomènes de là germi- nation. M. Nees d’Esenbeck ( Flora 1834, 1, p. 20) a trouvé des fibres spirales dans le tégument extérieur de l'Hydrocharis (1) Notiz ueher das Slarkemehl ( Flora 1694, x, anb, s, 124) RCE MEYEN. — Sur des travaux botaniques de l’année 1834. 155 morsus-rance : cette observation avait déjà été faite depuis plu- sieurs années, par M. Horkel, à Berlin, qui la communiquait à ses élèves. 1 L’anatomie comparée des végétaux s’est enrichie dans le cours de l’année dernière de plusieurs observations importantes; les Fougères ligneuses encore peu connues ont été principalement l’objet de nouvelles recherches. MM. Link (1) et Mohk{2) se sont ainsi que nous-même (3) occupés de ce sujet. Nous donnons ici les principaux résultats de ces recherches dans l'ordre des temps où les ouvrages mentionnés ont paru. Le manque de ma- tériaux avait jusqu'alors fait négliger l'étude anatomique des Fougères; aussi quelle ne fut pas notre joie lorsque dans le mois de novembre 1830, nous traversions des contrées où des plantes de cette famille élèvent à 15 ou 20 pieds leurs stipes grèles couron- nés d’un feuillage tremblottant. Dansun travail tel que la relation historique de notre voyage, l'anatomie de ces belles plantes ne pouvait être exposée que d’une maniere très abrégée, et nous ré- servions pour une autre occasion la publication des dessins que nous avions faits pour nos recherches particulières. Nous avons d'abord combattu l'opinion de Link qui, dans des travaux an- iérieurs, regarde le stipe des Fougères comme formé par une réunion de pétioles ; ensuite nous avons exprimé l’idée qu'il y a Plus d’analogie qu'on ne l’a cru jusqu’à ce jour entre les stipes des Fougères et ceux des Cycadées. Le plus souvent, les faisceaux ligneux des Fougères éloignés Les uns des autres, forment un cercle ligneux situé plus ou moins près du bord du stipe et ne formant pas un cylindre clos. Dans les stipes entièrement dé- veloppés ces faisceaux sont entourés d’un pleurenchyme coloré en. brun-rouge, dont le bord intérieur est garni d’une couche étroite d'un parenchyme amilacé auquel les grains d’amidon donnent un aspect d'un blanc luisant : à l'intérieur de (x) Die Urwelt und das Alterthum erlautert durch die Naturkunde. 2 ausg, Berlin 1834, Th. 1. s. 179. und s, 235, etc. l (2) De structurä eaudicis Filicum ayborearum, Martius , icones selectæ plautar, cryptog, Monachii 1828-1834, fol, Pe 40-67, (3) Meyens Reise um die Eyde, Borlin 1834, &. p, rog-113, 136 mEvEN: — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. cette couche de cellules contenant de l'amidon, il y a une très mince bordure de cellules parenchymateuses étroites et allon- gées, qui entourent immédiatement les faisceaux de tubes spi- ralés. Les tubes spiralés de ces faisceaux des Fougères sont géné- ralement des tubes rayés. Outre cette couronne de faisceaux indépendans, on trouve encore dans différens genres un plus ou moins grand nombre de petits faisceaux à-peu-près cylin- driques qui sont tantôt hors du cercle ligneux et par conséquent entre lui et l'écorce, ou bien aussi dans son intérieur. Dans le cercle ligneux il y a beaucoup de moelle ou tissu cel- lulaire entièrement dépourvu de faisceaux ligneux. Nous avons mentionné ces faits comme plus ou moins conformes à l’état normal des Fougères tout en appelant en même temps l’atten- tion sur des différences irès importantes qui s’observent dans d’autres circonstances. Le stipe du Sadleria cyatheoides Kaulf. ( Blechnum Fontanesia- num Gaud.) s'éloigne par sa structure ainsi que par la forme des pétioles du type indiqué ci-dessus. Tout le stipe est forme d’une masse ligneuse très ferme, brune, qui est formé d’un prosen- chyme brun et ne présente que cinq à six faisceaux cylindriques de vaisseaux spiralés rayés situés très près du centre, séparés par le prosenchyme habituel du stipe et se joignant rarement par des ramifications latérales. Nous avons encore indiqué dans notre voyage une autre forme qui s'éloigne entièrement du type habituel; c'est un stipe dans lequel on ne trouve rien d’analogue à un cylindre régulier de faisceaux de vaisseaux spi- ralés. Ces faisceaux qui ne sont pas accompagnés d’un tissu cellulaire particulier se ramifient et courent de tous côtés d’une manière irrégulière. Sur la coupe transversale, on reconnait tantôt des faisceaux arrondis, tantôt des faisceaux plus ou moins larges qui ne sont que des ramifications courant horizontalement des autres faisceaux. Dans la racinede cette Fougère les vaisseaux spiralés sont placés en étoile et ils occupent tout le centre d’où ils envoient des rayons vers k circonférence. Le tissu cellulaire de ce stipe est formé d’un parenchyme à grosses mailles et d’un prosenchyme riche en parties amilacées. Bientôt après notre ouvrage parut la seconde édition du Monde Primitif MEYEN. = Sur les travaux botaniques de l'année 1834. 137 de M. Link, où il reproduisit en partie les idées antérieures sur le stipe des Fougères , et donna en partie des idées et des observa- tions nouvelles. M. Link dit que les pétioles dans quelques Fougères se sou- dent et forment des stipes qui s'élèvent jusqu'à quinze ou vingt pieds, et que tandis que ce stipe s'élève, il se produit inférieure- ment des pétioles qui n'arrivent pas à un développement com- plet mais se séparent des parties vraiment foliacées et for- ment ainsi les figures qui avaient été prises jusqu’à présent pour des traces de pétioles tombés. Nous ne saurions adopter cette manière de voir; guidé par l'étude de genres nombreux et variés, nous savons positivement que des pétioles isolés se développent au sommet du stipe sans avoir été d’abord formés dans son intérieur; jamais il ne se développe de pétioles à la portion inférieure du stipe et les traces que l’on remarque à sa surface ne sont formées que par la chute de pétioles qui se trou- vaient d'abord au sommet. Il résulte déjà de là que le stipe _ne peut être formé par la soudure des pétioles, et cette idée est évidemment combattue par la dissection des faisceaux li- gneux qui courent sans interruption depuis le sommet jusqu'à la base, et n’envoient que des ramifications latérales à chaque pétiole. M. Link pense d’ailleurs que tous ces stipes sont creux, mais ceci ne se voit que dans les échantillons secs. À l’état na- turel, nous n'avons jamais trouvé de cavité dans ces stipes, et nous en avons abattu et rapporté plusieurs qui sont entièrement pleins; toutefois le tronc du Séruthiopteris germanica présente de petites lacunes. Dans l'étude des pétioles du Polypodium vulgare, M. Link a trouvé les faisceaux ligneux disposés dans un ordre trés analogue à celui des Monocotylédones, et ses obser- vations à ce sujet s'accordent assez bien avec celles de notre travail. M. Link regarde les feuilles des Fougères comme formées par la soudure de la feuille et du pétiole, comme la partie qui les supporte est formée par une soudure du pétiole et du tronc, si toutefois nous l'avons bien compris. Plus loin ; M. Link compare la portion inférieure d’un stipe de Fougères à un bourgeon et pense qu’elle croit comme un bour- geon. 138 MEvEN.— Sur des travaux botaniques de l'année 1834. D'après l'aspect extérieur de cette partie, nous pourrions adopter une telle manière de voir, en regardant le stipe comme un bourgeon très étendu où le centre est devenu la pointe du stipe. Mais nous ne pouvons admettre que ce stipe soit creux au sommet. | Le travail de M. Mohi, plus important que les précédens, a paru dans le magnifique ouvrage de M. Martius; il est accom- pagné de huit planches coloriées. Il est à regretter que M. Mohl n'ait pas eu à sa disposition des matériaux plus variés. car tous les stipes qu'il a étudiés ne montrent que la structure que nous nous sommes eflorcé de présenter comme l’état normal : c’est avec raison que M. Mohl regarde comme inexacte la comparai- son des tiges de Fougères avec celles des Palmiers ; il reconnait leur analogie avec celles des Cycadées. Il pense que les feuilles des Fougères sont placées tantôt en spirales, tantôt en verticilles. Ce dernier fait n'est pas exact: les feuilles sont toujours placées en spirales,.et les traces de feuilles tombées observées par lui à une même hauteur appartenaient à des spirales différentes courant parallèlement. Quelquefois ces traces de feuilles tombées s’élévent un peu au-dessus de la surface du stipe, d’autres fois cela n'a pas lieu; cependant nous avons observé des cas que nous ferons un jour connaître par des figures, où les cicatrices des feuilles sont pla- cées.sur Ges protubérances tuberculeuses longues de 3-4 pouces, et d’autres cas où de longues portions du pétiole restent fixés de sorte qu'il n'y à pas de cicatrice, M. Mohl a observé un: sillon allongé dans le milieu de la partie inférieure de égette cica- trice; nous le:trouvons évalement dans quelques Polypodiacées tandis que nous n’en voyons aucune trace dans d'autres. Ce sillon démontre, d’après nos observations répétées, qu'ici le milieu se trouve entre. deux faisceaux ligneux placés à côté l'un, de l'autre, car les faisceaux ligneux dans chaque pétiole de ces plantes sont formés par deux faisceaux placés l'un à côté de l'autre, et figurent, comme M, Mohl l'a indiqué d’abord, deux demi-cereles, dont l’un forme la paroi inférieure , l'autre la paroi supérieure, tandis que quelques autres plus petits sont dispersés entre ces deux demi-cercles. MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 139 L'écorce ou la portion extérieure du stipe des Fougères, est formée par deux couches quiseconfondentlune dans l’autre, etne se distinguent pas par une différence dans la forme des cellules: la couche extérieure forme l’épiderme sans glandes corticales. Ce quireste à dire sur la membrane celluleuse des Fougères a déjà été publié précédemment par M. Mobhl, et nous partageons assez sa manière de voir à ce sujet. Il n’en est pas de même de cette opinion, émise par lui, que la zône ligneuse dans ces plantes forme un cylindre complet, qui est seulement traversé par une fente aux -éndroits qui correspondent aux marques des feuilles ; notre opi- nion en ceci est entièrement différente, car nous avons trouvé que la zône ligneuse est formée par des faisceaux isolés et dis- tincts, qui seulement se rapprochent un peu plus ou s'unissent aux places où les petits faisceaux se séparent pour passer dans les pétioles; car, comme il a déjà été observé plus haut, ceux-ci proviennent de deux faisceaux placés à côté l’un de Pautre. Cette fausse manière de considérer le cylindre ligneux des Fougères, que l’on reconnait dans tout le travail de M. Mohl, mais qui est très facile à réfuter, rend inutiles beaucoup de belles comparaisons faites entre la structure relative des Dicotylédones, des Monocotylédones et des autres Acotylédonées. Dans l’expo- sition de la structure des faisceaux pris isolément, M. Mohl est assez bien d'accord avec nous; les différences qu'il yaentre lui et nous à cet égard pourraient bien n'être dues qu'à des cas particu- liers : ainsi, dans l’Æ/sophytlla phalerata et dans d’auires espèces, M. Mohl indique la couche de tissu cellulaire contenant de la- midon à l’intérieur du faisceau ligneux, comme étant très large, tandis que à où nous Pavons trouvée, elle était toujours très étroite ; mais M. Mohl avance certainement un fait inexact, en nous montrant dans cet Ælsophylla un petit faisceau ligneux sans prosenchyme à l’entour (t. xxxr, fig. 3. ). Nous . ne pouvons pas dire si le prosenchyme qui estreprésenté dans ces “igures existe réellement; dans le Poly podium speciosum Nob. etle P. axillare Raddi, que nous avons sous les yeux, on ne le trouve pas; l'entourage brun et dur des gros faisceaux ligneux y est formé par des cellules vraiment fibreuses, dont on parvient très rarement à voir l'extrémité, La masse cellulaire quientoure 140 MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. extérieurement le cylindre ligneux et qui en remplit l'intérieur est formée en partie de parenchyme, et en partie de prosen- chyme; cependant , comme nous l'avons observé, ceci varie dans tous les cas particuliers. M. Mohl parle de grosses cellules exis- tant dans le parenchyme de ces tiges, et qui sont remplies d’une substance gommo-résineuse; il les compare aux cryptæ de Link, ce qui est exact; toutefois ces cryptæ, ainsi que les réservoirs de gomme résine dont il est ici question, ne possèdent pas une paroi particulière, et ne sont point, par conséquent, de grosses cellules isolées, mais bien des cavités dans le tissu cellulaire , tout-à-fait analogues à celles que l’on trouve dans le parenchyme des Cactus. La substance gommeuse des Fougères est liquide et très abondante à l’état frais. Dans la comparaison de la structure des Fougères avec celle des autres plantes, M. Mohl se base encore une fois sur ce que l'on trouve dans un faisceau ligneux de Monocotylédone, et cherche à prouver que dans ces plantes le faisceau est complè- tement distinct de celui des Fougères. Ici manqueraient, par exemple, les cellules du liber (bastzelle) et les vaisseaux pro- pres. Quant aux premières, nous dirons que nous n’avons pas trouvé souvent des organes de cette nature aussi bien déve- loppés que les cellules que nous avons observées dans la couche brune, dure et ligneuse des grandes Polypodiacées. Quant aux vaisseaux propres, il se présente une considération particulière. M. Mohl a donné le nom de vaisseaux propres aux cellules fines, allongées, funiliformes, que l’on trouve dans le milieu des faisceaux ligneux des Monocotylédones , sans considérer que ce nom avait déjà été donné à d’autres organes et qu'il n’y a aucune raison pour donner un nom particulier aux cellules dont il est ici question. Nous nous attendions bien moins à voir M. Mohl comparer ou confondre ce qu'il appelle des vaisseaux propres, avec les vaisseaux du Latex de Schultz, comme cela est arrivé dans la remarque de la page Br. Dans la détermination d’un faisceau ligneux on ne doit pas toujours, ce nous semble, avoir sous les yeux un faisceau de Monocotyle- done. Que l’on examine, par exemple, un faisceau ligneux de Coniféres, et l'on sera convaincu que la notion de la structure MEYEN, — Sur les travaux botaniques de l’année1834. x41 du bois doit être un peu agrandie. Plus loin, M. Mohl exprime cette opinion, que le faisceau de trachées doit seul être consi- déré comme un faisceau ligneux, et que l'entourage brun et so- Lide doit être rapporté au tissu cellulaire; dans beaucoup d’es- pèces que M. Mohl n’a pas connues, cet entourage du faisceau de trachées manque, mais lorsqu'il existe, il nous semble qu'il doit être rapporté au faisceau ligneux. Le résultat des recher- ches de M.Mobhlest que les Monocotylédonesetles Dicotylédones, aussi bien que les Acotylédones, différent non-seulement par la structure de leur fruit, maïs aussi par leur organisation générale. Le premier cas est généralement vrai, le second présente des exceptions remarquables, car les Fougères se placent incontes- tablement nes des Cycadées. M. Mohl s'occupe encore, dans son anatomie du stipe des Fougères, d'organes per a qui se montrent sur l'écorce de ces stipes et sont toujours groupés à la base de chaque pé- tiole. M. Martius les avait pris pour des anthères, mais il a aban- donné cette opinion. Le nombre et la distribution de ces orga- nes à la surface du stipe sont variables dans les différens genres et espèces ; dans plusieurs ils manquent entièrement; ce sont des productions très spéciales. Cependant nous possédons un stipe d'une Cycadée de Manille avec des feuilles en verticilles rappro- chés, où se trouvent des organes entièrement analogues, mais plus arrondis ; les cellules contenues dans ces cavités ovales ont une forme étoilée; pourtant, dans un âge moins avancé, on les voit encore entièrement _ellipsoïdes, de sorte que ce n'est que postérieurement que les rayons se prononcent à leur surface, comme dans notre tissu cellulaire étoilé. — 11 nous paraît ac- tuellement très probable que ces petites cellules lâchement unies doivent être considérées comme des germes, car les jeunes Ma- rattia, qui, d’après des observations faites dans le jardin de Ber- lin, se développent sous les écailles du Marattia cicutæfolia, et qui ont été figurées par M. de Martius (cones selectæ plant. cry ptogam. tab. zxix, fig. 5), naissent précisément de ces cavités dans lesquelles sont contenues de petites cellules. ( La suite au prochain cahier.) prrooerien pee) ED En nncug “4 Po 142 Ab. STEEL, — Swr a théorie de la Phyllotaxis, etc. Queiques observations relatives à la théerie de la Phyllotaxis et des V’erticilles, è Par M. An. STEINHEIL. (Suite. Voyez page 100.) TE. Feuilles normalement et habituellement opposées, décussatives ; qui sont devenues aliernes par soudure sur un individu du Salvia verbenaca (fig. 1), ef preuves que cette soudure devient souvent l’état habituel. - En août 18929, j'avais récolté au Havre, le long des falaises sur lesquelles s'élève le fanal, un assez grand nombre d’échan- tillons de la Sauge à feuilles de Verveine. En les plaçant dans mon herbier, je maperçus que l’un d’eux avait des feuilles al- ternes , et il me suffit de jeter un coup-d’œil sur cet échantillon pour reconnaître que l’anomalie n’était due, ni à une mutila- tion accidentelle, ni à un avortement, car la feuille caulinaire la plus grande (les feuilles radicales manquent), qui paraît simple dans son tiers inférieur, est partagée en deux lobes très distincts dans sa partie supérieure, et chacun de ces deux lobes est aussi grand qu'une feuille ordinaire, et caractérisé par une forme tout-à-fait semblable. La feuille supérieure est située beau- coup plus haut que celle-ci ; elle est sessile et très large relative- ment à sa longueur; sa nervure médiane, au lieu de se partager en deux comme fait celle de la première feuille, reste simple jusqu'au sommet, et, malgré la largeur de cette feuille, rien ne nous, indiquerait qu’elle est double, si nous n'avions l'exemple de la feuille inférieure, qui nous montre, par un fait intermé- diaire, la cause de cette largeur anormale. D'ailleurs, nous re- marquerons que cette feuille,.se trouvant au sommet du méri- AD, SÉEINRR£IL. =— Sur Ja théorie de la Phyllotaæis , etc. 143 thalle supérieur , à la même place que la première feuille qui est double, doit avoir absolument la même valeur qu’elle et repré- senter aussi les deux feuilles qui devraiènt terminer ce méri- thalle. Cette observation nous démontre : 1%Que les feuilles des Labiées peuvent devenir alternes en se soudant ; Ç 3° Que les traces de l’origine de la feuille résultant d’une pa- reille déviation peuvent disparaïtre entièrement ; 3° Que l'alternance des feuilles dans les Dicotylédones ne doit pas toujours être regardée comme l'état normal, ou s’expliquer par une dissociation ; 4° Que dans le cas où il y a eu soudure de deux feuilles oppo- sées, la feuille qui en résulte est embrassante à sa base, qu'elle occupe un point intermédiaire à celui qu'occupaient les deux. premières feuilles ; | 5° Que dans ce cas, les feuilles deviennent alternes distiches, Pour bien comprendre ceci, il fautse reporter à notre Mémoire sur la tige du Zamium album (1), et supposer que les quatre fais- ceaux formant la tige (fig. 2) se sont rapprochés en A au lieu de former deux feuilles en B et B'. Or, nous avons vu (Mém. cité) que les feuilles alternes des différens verticilles naissent de fais- céaux continus dont les ramifications se dirigent en sens con- traire; voilà pourquoi ici, dans le verticille supérieur, les fais- ceaux, au lieu de produire deux feuilles en GC et C' ou une par soudure en B’, point intermédiaire à C et C, se rapprochent tous en C pour former une feuille opposée (e diametro ) à celle qui la précédée. Le J'alantia cruciata nous offre à l’état habituel un cas re- marquable de soudure: on sait que les feuilles sont disposées sur l’axe par verticilles de quatre; celles du verticille supé- rieur sont exactement superposées à celles du verticille qui le précède et de celui qui lui succède. La loi d’alternance semble donc éprouver ici une exception évidente; mais ceci n'est qu’une apparence; il faut supposer que chaque verticille est normalement formé par six pièces, savoir : deux'feuilles oppo- (1) An. Sc, nat. févr, 1834, 144 AD. STEINHENL. = Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. sées et deux stipules à la base de chacune; les stipules se sou- dant deux à deux, on ne voit plus que quatre feuilles égales en largeur. Si, dans un verticille, ce sont les feuilles nord et sud qui étaient produites par la soudure des stipules, ce seront, dans le verticille supérieur, les feuilles est et ouest. L’observa- tion de l’inflorescence confirme parfaitement cette explication, \car les fleurs ne naissent jamais que dans l’aisselle de deux des feuilles, et les pièces qui portent les fleurs suivent la Loi de dé- cussation. Les conclusions que j'ai tirées ci-dessus de la déviation obser- vée dans les feuilles du Sulvia verbenaca, m’avaient amené à penser que toutes les fois que dans les Dicotylédones on trouve des feuilles alternes distiches et embrassantes à-la-fois, comme celles du Lierre, des Ombellifères, des Papilionacées, des Poly- gonées, etc. (1), on devait regarder ces feuilles comme résultant de la soudure unilatérale de deux feuilles opposées. L’analogie militait en faveur de mon opinion, puisque le premier axe de ces plantes, fort analogue aux axes successifs qui forment la tige, se termine toujours par deux feuilles; de plus, on avait déjà depuis long-temps admis que les plantes qui lèvent avec un seul cotylédon et que tous leurs autres caractères rapprochent des Dicotylédones, ne présentent cette exception que par la soudure de leurs deux appendices primitifs ; mais je fus assez heureux pour obtenir une preuve beaucoup plus directe de la vraisem- blance de ma théorie. Lorsque l’on fait germer des graines du Lierre (Hedera Helix), on voit d’abord sortir de terre une tigelle recourbée qui, en se dressant, entraine les deux cotylédons, appliqués face à face; ceux-ci sont ovales, rétrécis en une pointe très obtuse, glabres, luisans, à trois nervures principales, et portés par deux petits (x) On les observe rarement à cet état normal d’alternance, mais on les trouve quelquefois et il est presque toujours facile par une observation attentive de reconnaitre l’origine de l’altéra- tion. Ainsi, par exemple, la dernière feuille qni se développe est le plus souvent exactement op- posée à celle qui la précède et qui l’embrasse ; or, si ce faitest constant, il est évident que toutes les feuilles, quelle que soit leur position actuelle, ont été successivement opposées e diametro et s’embrassent réciproquement; si donc elles avaient gardé leur première position elles seraient toutes alternes distiches et ce n’est que par une torsion (très observable) de l'axe ou une dévia- tion du pétiole qu’elles sont arrivées à décrire des spires, | | AD. STEINHEIL, — Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. 145 pétioles assez courts et qui s’écartent peu; la plumule est encore invisible, mais en écartant un peu les cotylédons, on en trouve un rudiment situé entre les pétioles, et dans lequel il est encore impossible de rien discerner nettement. Vingt-cinq jours plus tard, la plumule est devenue très vi- sible ; les cotylédons, qui se sont accrus, se sont aussi très sen- siblement rapprochés d’un côté et ouverts du côté opposé, de manière à figurer sur la coupe transversale une espèce de V, ce qui ressemble déjà à un commencement de soudure, d’autant plus que chacun d’eux est un peu moins développé du côté in- terne que du côté extérieur du V. Ils sont connivens à la base du pétiole, où ils embrassent complètement la plumule; celle-ci est légèrement trilobée, beaucoup plus large que les cotylé- dons, à trois nervures principales, pétiolée, pliée sur sa face in- terne de manière à former, lorsqu’elle se développe, un V ana- logue à celui des deux cotylédons, mais plus complet; elle est interposée aux deux cotylédons du côté oùils sont écartés, c’est- à-dire qu’elle est opposée (e diametro) au point où seraient si- tués les deux cotylédons s’ils s'étaient soudés complètement. Plus tard, lorsque la deuxième feuille paraît, elle est com- plètement opposée (e diametro) à la première, et superposée au point où les deux cotylédons se sont rapprochés. Si maintenant nous appliquons le raisonnement à cette obser- vation, nous verrons que la première feuille s’étant conduite à lé ne de la seconde absolument de la même manière que les cotylédons s'étaient conduits à l'égard de celle-là, elle doit avoir la même valeur organogénésique que les deux cotylédons, c’est. à-dire représenter à elle seule deux cotylédons soudés. L'étude de la disposition des faisceaux ligneux confirme par- faitement ce résultat. Si l’on fait, avant le développement de la plumule, une coupe transversale immédiatement au-dessous du point de la naissance des cotylédons, on aperçoit très distincte- ment quatre vaisseaux ligneux , situés chacun à un angle d’un quadrilatère inscrit, à mesure que l’on arrive plus près du pé- tiole, on voit ces quatre faisceaux se rapprocher par paires , de sorte qu’il devient évident que deux d’entre eux concourent à la formation de chaque pétiole, IV, Botan, — Sepfembres nu 10 146 ao. sentez. — Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. Si ensuite on examine la nervation du pétiole et du cotylédon, on voit que les deux faisceaux qui y arrivent en se rapprochant ne tardent pas à se bifurquer de manière à posséder chacun deux ramifications, l’une interne, l’autre externe; les ramifications . internes forment la nervure moyenne, et les externes forment chacune une nervure latérale. L’analogie de ce fait est très grande avec celui que j'ai observé dans la tige d’une Labiée (La- inium album) ; il y a donc toute apparence que le fait subséquent de l'alternance des feuilles doit avoir la plus grande analogie aussi avec le cas où les feuilles des Labiées deviennent alternes; il y a cette seule différence que là c'est l’état habituel, et ici une déviation accidentelle. Nous avons donc ici deux feuilles à trois nervures ; mais si ces deux feuilles viennent à se souder, qu’arrivera-t-il? leurs deux nervures médianes se souderont en une seule, et nous aurons encore une feuille à trois lobes qui pourra en acquérir cinq par un développement plus complet. Si, à l'époque où la première feuille s’est formée, on pratique une coupe immédiatement au- dessous du point de la naissance des cotylédons, on aperçoit un nouveau faisceau qui apparait entre les deux paires primi- tives du côté où est située la première feuille. Or, nous savons, par les observations de M. Dutrochet sur l'accroissement des faisceaux ligneux, qu’un nouveau faisceau se trouve toujours au milieu d’un faisceau primitif qui se sépare en deux moitiés égales, et que ce nouveau faisceau à la même valeur que celui d'abord simple duquel il est sorti. De là, il résulte qu’ici les paires de faisceaux qui se rendent dans chaque cotylédon ont agi de la même manière que si elles avaient été chacune la moitié d’un faisceau primitif, ce qui équivaut à dire, en d'autres termes, que les quatre faisceaux primitifs de la tige ont agi comme s'ils s'étaient soudés en un faisceau unique qui s’est accru par dé- doublement en produisant un nouveau faisceau semblable (vir- tueliement) à lui-même. Mais les quatre faisceaux primitifs de la tige équivalent aux deux cotylédons : c'est donc absolument comme si les deux cotylédons s'étaient soudés : donc la nouvelle feuille a la valeur de deux feuilles. Cette observation explique ce que j'entends par la soudure de deux feuilles, et la rendra, AD. STEINIHEIL, — Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. 147 je pense, moins difficile à admettre pour certaines personnes qui répugneraient à la complication d'une opération théorique dans laquelle on suppose d’abord deux feuilles distinctes pour les faire se souder ensuite. Il faut bien se rappeler que des théories ne sont jamais que des manières d'expliquer; cependant je suis bien aise de pouvoir dire que la preuve matérielle ne m'a pas manqué, puisque, parmi les graines deLierre que j'avais semées, l'une a levé avec ses deux cotylédons complètement sou- dés en une seule pièce qui ressemblait absolument, pour sa forme, à la feuille primordiale, et lui était opposée comme le sommet du V l’est dans les cas ordinaires. TTL. V'erticilles dont les parties se sont multipliées par dédoublement. Scabiosa atropurpurea à feuilles icrnées. Observations relatives à la théorie de la fleur et au Mémoire de M. Dutrochet sur la loi de dissociation des feuilles. J'ai déjà eu occasion de publier une observation faite sur une fleur de Scabieuse, et qui était très favorable à ma maniere de comprendre la fleur (1). Les Scabieuses ont des feuilles dans lesquelles il serait bien difficile de considérer la décussation comme le résultat d’une altération quelconque de l’ordre nor- mal; car, non-seulement elles sont parfaitement opposées à la base, mais, de plus, elles sont obvolutées dans le bourgeon, ce qui prouve que leur développement est égal et qu’elles partent bien du même point; enfin, les stries qui indiquent les inter- stices des vaisseaux ligneux sont bien droites d’un mérithalle à l’autre, à moins qu'il y ait eu un commencement de torsion dû à l'influence de la lumière ou d’une trop grande accumulation des feuilles, etc., cas auquel les stries de la tige s’inclinent en spirale plus ou moins rapide, et alors le troisième verticille ne coupe plus le deuxième à angle droit et n’est plus exactement superposé au premier. | (1) Bullet, des Sciences naturelles , mai 1831, page 206, 1Ge 148 AD. SYEINHEIL. = Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. Je cultivais un individu de Scabiosa atropurpurea pour suivre ces différens phénomènes; comme je l’avais abrité du froid pen- dant l'hiver, il poussa avec une grande vigueur au printemps, et je m'aperçus bientôt que l’une des feuilles de la tige qui se formait présentait un phénomène en apparence très analogue à celui que m'avait offert ma feuille de Sauge, c’est-à-dire (fig. 3) que, simple dans sa moitié inférieure, elle portait dans sa moitié supérieure deux lobes terminaux égaux entre eux et étant cha- cun au moins une fois aussi grands-et de même forme que le lobe terminal des feuilles ordinaires. Chacun d’eux est d’ailleurs doué d’une nervure moyenne forte, saillante, et émettant des ra- mifications ; et comme aucune nervure longitudinale ne se trouve à l'interstice de ces deux lobes, il arrive que la partie supérieure de la feuille est véritablement parinerviée, tandis que sa partie inférieure est imparinerviée, puisqu'elle offre cinq faisceaux principaux dont l’un occupe le milieu. Si l’on recherche l’origine de cette feuille, on s’aperçoit facile- ment qu’elle ne résulte pas de la soudure des deux appendices terminant le même mérithalle, puisque la feuille qui lui est op- posée est restée à l’état habituel, formant la paire avec elle; la paire supérieure et la paire inférieure sont également à l'état ha- bituel et en croix avec celle-ci; la direction rectiligne des côtés et des stries de l’axe ne laisse d’ailleurs croire à aucune espèce de torsion ou de raccourcissement : il est donc évident que l’aug- mentation ne peut provenir que d’un excès d’accroissement dans la feuille elle-même, c’est-à-dire d’un véritable dédoublement du faisceau principal. Si maintenant nous voulons connaître la valeur de cette feuille, nous trouveérons que, relativement à l'axe qui la porte, elle ne paraît avoir que la valeur d’une feuille, puisque, comme les autres (fig. 4) et comme celle qui lui est opposée, elle ne porte qu'un bourgeon axillaire; mais, relativement à ce bourgeon axillaire, elle est égale à deux feuilles, comme nous allons es- sayer de le démontrer. Tout le monde sait que le bourgeon axillaire se conduit, relativement au verticille dont fait partie la feuille qui le porte, comme sil succédait immédiatement à ce verticille sur le même axe, c’est-à-dire que ses pièces alternent AD. STEINHEIL, — Sur la théorie de la Phyllotaxis, eic. 149 avec les siennes (r). Ainsi, dans un cas ordinaire, si deux feuilles regardent l’une à droite, l’autre à gauche, les deux feuilles du bourgeon axillaire de l’une ou l’autre de celles-ci seront situées en avant et en arriere. Or, ici, le premier verticille du rameau axillaire porte trois feuilles, l’une superposée au milieu de la feuille-mère (bifurquée), ce qui indique que celle-ci est formée par deux feuilles soudées (non dédoublées) (2), les deux autres placées au-dessus des interstices qui séparent à droite et à gauche la feuille-mère de celle qui lui est opposée. Le second verticille porte trois feuilles alternes avec celles du premier; le troisieme a également trois feuilles superposées à celles du premier verti- cille. Au quatrième, le dédoublement a êté plus complet, et on trouve quatre feuilles situées absolument à la même hauteur, et chacune d'elles a bien la valeur d’une feuille, car, au-dessus d'elles, la tige se bifurque et produit deux scions qui ne portent plus que des feuilles simplement opposées ( fig. 4), et on ne peut aucunement prendre ces scions pour les bourgeons axil- laires de deux feuilles (les deux autres étant supposées des es- pèces de stipules comme dans les Rubiacées), parce que: 1° on ne trouve aucune trace de ce que pourrait être devenu le bour- geon terminal; 2° ces scicns sont placés entre deux feuilles, de chaque côté et non pas à l’aisselle de l’une des deux, commne cela aurait lieu s’ils étaient axillaires; 5° enfin, chacune des quatre feuilles entre lesquelles ils se sont développés portent elles-mêmes un petit bourgeon axillaire comme toutes les autres feuilles du scion. Cette seule observation me semble autoriser l'adoption des propositions suivantes : 1° La tige peut, dans quelques cas, se ramifier autrement que par la production de bourgeons axillaires, par un simple dé- doublement, comme cela a déjà été dit des Yucca, je crois; 2° Quand il y a plus de deux feuilles dans la formation d’un (x) Pour éviter une digression superflue, je n'étendrai actuellement cette proposition qu'aux Dicotylédones à feuilles décussatives. (2) De même que dans les Labiées la dent du calice opposée au lobe supérieur indique que celui-ci est formé par deux pièces soudées, 150 AD. STEINHENL, — Sr la théorie de la Phyllotaxis, etc. verticille, c’est-à-dire dans Pexpansion simple et complète d’un mérithalle (x), cette augmentation est le résultat d’un dédouble- ment des deux pièces primitives, ét non pas d'uné contraction qui aurait rapproché les parties normalement distinctes et dans la supposition d’une disposition spéciale. 3° De ce que les pièces d’un calice ou d’une corolle se trans- forment quelquefois chacune en ün organe aussi grand et de même forme que la feuille caractéristique (un ou un demi-ver- ticille communément), cela ne prouvé pas que le calice soit pour cela formé par la réunion d’un pareil nombre de feuilles ayant la même valeur, puisque nous voyons ici le dédoublement pro- duire des pièces toutes de même forme, de même grandeur et de même capacité à produire le bourgeon axillaire, et qui posse- dent les valeurs suivantes : Feuille à l’état habituel. . . . un demi-verticille; ‘Feuille bifurquée. . . . . . . deux tiers de verticille ; Feuille du scion . . . . . . . un tiers de vérticille; Feuille du dernier verticille.. un quart de verticille; mais, comme au-dessus de ce point il reproduit deux axes, on peut aussi, si l’on veut , dire qu'ici chaque feuille vaut un demi-ver- ticille. Nous allons actuellement revenir au Mémoire de M. Dutro- chet (2), qui a été imprimé pendant que nous nous occupions de la rédaction de celui-ci. M. Dutrochet admet comme nous, et comme M. De Candolle l'avait supposé depuis long-temps, que les feuilles des Dicotylédones sont primitivement opposées dé- cussatives; il étend même cette opinion aux Monocotylédones. Pour lui, toutes les autres dispositions regardées comme des al- térations de cet état normal, sont expliquées par la loi de disso- ciation, que nous reconnaissons être, en effet, la cause proba- blement plus générale de cette modification; mais, d’après ce que nous avons dit plus haut, on voit que nous sommes loin de (x) Supposé aussi simple et non composé d’un grand nombre de mérithalles emboîtés comme cela a lieu ordinairement. (2) Observations sur les variations accidentelles du mode suivant lequel les feuilles sont distribuées sur les tiges des végétaux, Jues à l'Académie des Sciences Le 24 avril 1334, Nouv. Ann, du Mus, d'Eist. natur. t, ur, p. 161 et suivantes. AD. STEINHEIL, = Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. 151 la regarder comme cause unique, la soudure de deux feuilles en un seul organe appendiculaire nous paraissant également un phénomène très fréquent. Quant à la formation des verticilles ayant plus de deux pièces, M. Dutrochet l'explique par la contraction des spires qui ré- sultent de la dissociation des paires primitives : comme il a suivi la formation d’un verticille apparent résultant de cette modifi- cation, et que nous ne voyons pas qu'elle soit absolument im- possible, nous ne saurions la révoquer en doute; mais elle nous paraît devoir être un cas extrêmement rare. Nous sommes, à l'aide d'une observation au moins aussi positive exposée ci- dessus , arrivé à expliquer cette formation par un dédoublement, ét nous pensons que c'est le cas le plus général, auquel nous croyons même devoir ramener tous les verticilles de trois feuilles indiqués par M. Dutrochet lorsqu'il dit n'avoir pu en suivre la formation (1). Nous sommes encore confirmé dans notre opi- nion par l’étude anatomique que M. Dutrochet lui-même a faite du mérithalle dans les cas indiqués, puisqu'il y trouve une aug- mentation proportionnelle du nombre des faisceaux, ce qui coincide mieux avec un dédoublement qu'avec l'idée d'une con- traction, puisque nous avons vu dans la tige du Lamium que les feuilles de la paire supérieure naissent de faisceaux qui sont la continuation des faisceaux qui ont formé la paire inférieure. Il est extrêmement fréquent, dans les Dicotylédones, de voir des feuilles qui se dédoublent plus ou moins complètement, comme celles de notre Scabieuse, et j'ai sous les yeux un échan- (x) J'ai observé récemment une branche de Troëne (Ligustrum vulgare) à feuilles ternées; les trois premières l'étaient aussi complètement que toutes les autres; il y avait en tout dix- neuf verticilles, et par conséquent cinquante-sept feuilles 4 si cet état n’est qu’une dissocia- tion de l'état de décussation , qu'est devenue la 58e feuilie appartenant à la vingt-neuvième paire? On ne trouve pas de trace d’un organe avorté; il y a un bourgeon terminal couvert par trois écailles lancéolées ; il faudrait supposer que de la vingt-neuvième paire une pièce est devenue feuille de la génération actuelle, l’autre écaille de la génération de l’année prochaine, Cela nous parait peu probable parce que nous n'admettons pas entre les deux fœtus gemmaires une indépendance aussi absolue que M. Dutrochet; voyez à la fin de ce Mémoire. Voici un fait de plus à ce sujet : ayant étudié une pousse de Daphne laureola surmontée d’une pousse de l’année et par conséquent bien terminée, j'y trouvai les feuilles disposées en quinconce (215) et pourtant il y avait 16 feuilles, c’està-dire 8 paires complètes, qui par dissociation avaient produit 3 quinconces plus une feuille. 1b2 Ab. STEINHEIL, — Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. tillon d’un Cerastium dans lequel les feuilles inférieures sont op- posées, comme cela a lieu ordinairement, mais à une certaine hauteur; l’une d’elles possède deux nervures médianes, et, au- dessus de cette paire, elles sont ternées. Notre observation sur le Z. album explique très bien pourquoi le plus souvent, lors- que la tige possède une fois un verticille de trois feuilles, ils se continuent ainsi sur toute sa longueur, et l'on conçoit que lors- que le dédoublement est complet et que chacune des trois feuilles s’est isolée, le bourgeon axillaire ‘de chacune de ces feuilles ne présente plus que des verticilles de deux pièces, parce que ce bourgeon naît dans l’aisselle d’ane feuille qui ne diffère en rien de celles qui existent à l’état habituel. Enfin on voit très fréquem- ment, dans les semis, lever des plantes à trois cotylédons et qui se continuent par des feuilles ternées ; or, comme le plus souvent la ‘plumule n'existe pas encore au moment de la germination, il parait, dans ce cas, peu naturel d'admettre que le troisième co- tylédon, situé d’ailleurs exactement sur le même plan que les deux premiers, et leur ressemblant tout-à-fait par tous ses ca- ractères, provienne d’une dissociation de l’une des deux feuilles destinées à la formation de la plumule. M. Dutrochet étend sa théorie aux Monocotylédones, et il re- garde leurs feuilles alternes distiches comme résultant de feuilles primitivement opposées sur deux rangs au lieu d’être opposées en croix; ceci nous paraît difficile à admettre, parce que, d’a- bord, nous ne connaissons pas d'exemple de feuilles opposées sur deux rangs, et qu’en effet leur existence devrait renverser complètement la loi d’alternance aujourd'hui généralement ad- mise. L'exemple des Potamnogeton nous parait de nulle valeur, parce que les feuilles n’y sont pas réellement opposées, mais seulement très rapprochées, et, dans chaque paire , une des feuilles couvre toujours un peu l’autre par ses deux bords (1); (r) Ceci est évident ; dans le Poramogeton densum V'une des feuilles recouvre toujours l’au- tre par ses deux bords. Je ne regarderais pas ce fait comme concluant s’il était, isolé ; mais comme la plus grande partie des Pofamogeton ont des feuilles alternes distiches, il devient tout na- turel de ramener à ce type le cas où de deux feuilles extrémement rapprochées l’une ne fait que couvrir un peu l’autre, au lieu de Fembrasser complètement, Nous voyons d’ailleurs très bien dans le P. natans comment ces paires se forment par le rapprochement de deux feuilles AD. STEINMENL. — Sur da théorie de la Phyllotaxis, etc. 153 il en est de même des Dioscorea, et, dans les Monocotylédones en général, il y a toujours un moment (ordinairement facile à saisir) où une feuille embrasse celle qui lui succède immédiate- ment, parce que chaque feuille est la terminaison complète d’un mérithalle comme dans les Dicotylédones à feuilles soudées : nous ne pensons pas cependant qu'il y aitidentité entre ces deux cas, mais nous ne nous étendrons pas davantage sur ce sujet que nous avons l'intention de traiter dans un mémoire particu- lier sur l’éndividualité dans les végétaux. L’analogie entre la manière dont les feuilles deviennent al- ternes dans les Potamogeton et dans lOrme (Ulmus campestris) , n’est qu'apparente; il est très vrai que les feuilles de lOrme, d’a- bord décussatives (1), deviennent brusquement alternes; mais nous croyons pouvoir expliquer ce fait par un avortement. Voici, au reste, l'observation que nous a fournie cette explication : en exa- minant de jeunes individus d'Ormes dont les deux premières feuilles sont bien développées, je vois que les cotylédons, d'abord très exactement opposés, se sont un peu rapprochés d’avant en arrière; les deux feuilles primordiales sont en croix avec les coty- lédons et parfaitement opposées quant à leur insertion, mais sensiblement fléchies vers la gauche; elles sont accompagnées à leur base chacune de deux petites stipules, et de la flexion qu’elles ont éprouvée résulte un plus grand vide sur la droite en avant’; cette flexion n’était pas sensible au commencement du dévelop- pement, et les deux feuilles s’emboîtent réciproquement par leurs bords, ce qui nous paraît une preuve irrécusable d’oppo- sition rigoureuse. Les deux feuilles de la seconde paire non en- core développée s'emboîitaient de même réciproquement. Lors- que celles-ci sont bien développées, rien n’est changé dans les Yerticilles inférieures; seulement on observe quelquefois une que lon croirait opposées au-dessous d'un épi de fleurs, si elles n'étaient armées de stipules intra-axillaires très développées dont l’une (celle de la feuille inférieure) emboîte toujours la feuille opposée ou du moins sa stipule. Ces stipules intraaxillaires me paraissent avoir la plus grande analogie avec les ligules des Graminées qui placées au sommet d’une gaine enveloppent l'axe et la feuille vivante; ici c’est la gaine qui manque, ou plutôt elle est changée en pétiole et le développement stipulaire au lieu de se faire à son sommet a eu Lieu dès la base. (x) Et non pas opposées sur deux rangs, 154 AD. STEINMEIL. = Sr la théorie de la Phyllotaxis, etc. très légère inégalité de position entre les deux feuilles primor- diales ; les feuilles de cette seconde paire, quoique encore bien opposées, né couvrent pas exactement les cotylédons, sans doute à cause d’une légère torsion de l'axe. On voit qu'il y a ici un commencement de dissociation qui produirait peut-être à-la-fois des pentaphylles spiralés, si tout le mode de développement ne venait à être changé; mais au lieu d’une troisièmé paire de feuilles, je ne trouve plus qu’une seule feuille accompagnée à sa base de deux stipules beaucoup plus larges que celles des feuilles précédentes, étant devenues ovales au lieu d’être, comme les autres, linéaires et presque subulées. En opposition à la feuille développée, et plus à Phtéridh que les stipules, se trouve une pièce fort semblable à celles-ci, seu- lement un peu plus large; je la regarde comme une feuille avor- tée. On trouve ensuite une seconde feuille entièrement semblable à la précédente et qui lui est exactement superposée, ce qui prouve suffisamment qu’elle n’est pas une feuille de la paire in- férieure séparée par dissociation; elle est entre deux stipules semblables à celles de la feuille précédente, et on trouve égale- ment une autre écaille qui est couverte par les deux stipules et opposée à la feuille. Ce qu'il y a de très remarquable, c’est que toutes les pièces de ce verticille sont opposées à celles du verti- cillé précédent. Cela contrarierait la loi d’alternance, s'il ne nous était pas permis de supposer que l’écaille stipuliforme op- posée à la feuille est elle-même une feuille avortée; il faut ad- mettre aussi que l'avortement se continne du même côté, jus- qu'à ce qu’il soit devenu complet, et que cependant il à déjà influé sur la position des feuilles qui ne sont plus en croïx (1) : c’est sans doute cet avortement d’une feuille qui augmente lac- (1) 11 ya ici une perturbation évidente. N’est-il pas probable que l'avortement d'une feuille ayaut dès le premier verticille déterminé la tendance à l'accroissement bilatéral , il arrive que les faisceaux destinés à la formation des stipules produisent une feuille d’un coté et une sti- pule du côté de l’avoriément, tandis que les faisceaux destinés à la formation des feuilles pro- duisent des stipules ? Gette explication est forcée par la comparaison que l'on peut faire d’une plante où l'avortement a porté sur la troisième paire de feuilles avec celie où il n’a lieu que beaucoup plus tard, et elle est justifiée par la ressemblance qui existe entre la feuille avortée et une stipule. AD. STEINHEIL, — Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. 155 croissement des stipules ; peut-être aussi celles-là sont-elles for: mées par la soudure des deux stipules primitives de chaque côté. Or, remarquons qu'une fois que l’avortement est complet, le phénomène est devenu identique avec celui de la soudure ; en effet, les faisceaux qui se rendaient d’abord dans deux feuilles opposées, ne produisant plus de faisceaux que d’un seul côté, agissent dès-lors comme les deux moitiés d’un faisceau primiti- vement simple; dès-lors aussi les feuilles deviennent alternes istiques comme celles du lierre. Je dois ajouter que ce phéno- mène, qui s’'accomplit toujours dans la premiere année, a lieu d’une manière peu constante et peu régulière: ainsi nous avons, comme M. Dutrochet, vu des Ormes ayant plusieurs paires de feuilles opposées croisées. On trouve aussi quelques modifica- tions dans la manière dont le phénomène se passe : ainsi J'ai trouvé une fois que la feuille avortée, quoiqu’elle füt à peine plus grande que les stipules, avait conservé sa forme de feuille, et 1l y avait deux stipules d’un côté, une seule de l’autre. Une des conséquences qui découlent du Mémoire de M. Du- trochet, est que les verticilles floraux ne sont formés que par la contraction de triphyiles ou de pentaphylles spiralés; telle pa- rait être aussi à-pe 1-près l'opinion de M. AL Braun. Mais la ma- nière dont M. Dutrochet considère la spire génératrice comme n'étant qu'une r20dification par déclinaison d’une série de pen- taphylles Spiralés, rend cette théorie beaucoup plus probable, en répondant d’une manière très satisfaisante à la majeure partie des objections que nous avons présentées ci-dessus; toutefois, fous croyons devoir persister dans notre manicre de voir en vertu des considérations suivantes. : Notre théorie (r) est aussi facile à concevoir que l’autre; car il nest pas plus effrayant pour l'imagination de supposer que deux feuilles, en se dédoublant, produisent un verticiile, que dé supposer que cinq feuilles, dont chacune embrasse la moitié F (x) Que chaque verticille floral est formé par une feuille dédoublée en trois dans les Mono- cotylédories , et dans les Dicotylédones par deux feuilles dédoublées chacune en cinq parties, ce qui en produit dix qui se soudent deux à deux comme les nervures longitudinales de la co- olle des Synanthérées, comme les quatre faisceaux de la tige du Lamium album, de la tigelle dy Lierre, etc. 156 AD. STEINHELL, — Sur la théorie de la Phyllotaxis , etc. d’une circonférence de tige, se contractent pour former ce verti- cille simple, et l'observation directe est au moins autant en notre faveur. Dans les Monocotylédones , il est réellement encore plus difficile de concevoir la contraction d’une spire, parce que chaque organe embrasse la totalité de l’axe dans la généralité des cas, comme on le voit dans les bulbes tuniqués des Lilia- cées, dans la tige des Graminées, etc. Le Mémoire de M. Dutrochet est un pas immense fait au-delà de celui de M. Braun. Celui-ci parait s'être contenté de constater les formules des spires, tandis que le premier est remonté à leur origine et a démontré qu’elles résultent toujours de la dissocia- tion d’élémens organiques formés par deux fœtus gemmaires accolés, c’est-à-dire que ce ne sont que des altérations de la loi normale de décussation. Mais M. Dutrochet suppose que ces modifications s’opèrent dans les germes invisibles des feuilles, et ne cherche pas à en reconnaitre la cause physiologique. Nous pensons qu'il lui eùt été assez facile, par l’étude de quelques plantes prises dans leur premier développement immédiatement après la germination, de reconnaître que cette déviation est due à l'influence des feuilles les unes sur les autres ; que pour les premiers organes , qui d’abord existent isolément, elle est sou- vent postérieure à leur premier développement, mais qu’une fois décidée, elle doit nécessairement réagir sur les parties sui- vantes à mesure qu'elles paraissent : or, remarquons que dans la fleur, le développement de tous les organes est à-peu-près si- rmaultané comparativement à celui des parties d’un scion; qu'ils sont d’ailleurs enfermés pendant le temps de leur formation, et par conséquent abrités de l’action des agens extérieurs, qui ont une si grande influence sur la position absolue et relative des organes : il y a donc bien moins de chances dans la fleur pour que les organes se dissocient et s’éloignent de l’état normal ; et si la disposition décussative est l’état normal, elle doit se re- trouver dans les fleurs, et elle s’y trouve en effet avec une seule . différence de nombre, différence qui ne peut former qu’une objection peu grave. Notre théorie explique aussi bien le quinconce ; mais 1l nous AD, STEINHEIL. — Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. 157 semble impossible à celle que nous combattons d’expliquer d’une maniére satisfaisante l’inflorescence convolutive. Quant aux nombres élémentaires, nous y arrivons d’une manière qui nous parait aussi susceptible d’être admise que l'explication donnée par M. Dutrochet. Dans les Monocotylédones, si le verticille n’a qu'une pièce comme dans les Graminées, on y remarque ordi- nairement trois nervures principales (lorsque lune d'elles ne s’est pas détachée). Les feuilles des Monocotylédones présentent aussi fréquemment le même fait. Il est donc facile d'admettre que chaque pièce formant verticille se dédouble en trois pétales ou sépales, etc. Les feuilles des Dicotylédones sont souvent à cinq lobes ou nervures principales, ce qui fait dix pièces qui, en se soudant, reproduisent le nombre deux. On ne saurait nous objecter la moindre constance de ce nombre dans les feuilles, paree qu’elle s'explique suffisamment par la lenteur du développement, par l'influence des agens extérieurs, parce qu’enfin ces feuilles, qui se soudent, se dédoublent, se disso- cient, doivent présenter beaucoup plus de chances d’altération; aussi voyons-nous les nombres varier dans les feuilles, non-seu- lement lorsqu'elles sont devenues des cotylédons, des bractées, ou quelquefois des stipules, mais aussi dans les feuilles propre- ment dites, suivant l’âge de la plante. Nous avons fait remar- quer ci-dessus que, dans les fleurs, les chances d’altération sont presque entièrement écartées. Notre théorie paraît d’abord plus compliquée à cause de cette supposition de soudures succédant à des dédoublemens ; mais ce dédoublement signalé dans les fleurs pour des cas particu- liers par MM. Dunal et Moquin, n’est que le fait d’accroissement en largeur observé il y a long-temps par M. Dutrochet, et qui produit tous les lobes des feuilles ; pourquoi donc ne produirait- il pas ceux de la fleur? et la soudure de deux faisceaux (dans les dicotylédones) pour produire un lobe, n'est-elle pas un fait réel et constaté dans la formation des feuilles? Quant au nombre, elle est plus simple : supposons, en effet, une fleur à cinq verticilles de cinq pièces, nous la faisons avec dix feuilles et cinq mérithalles; dans l’autre théorie, il faut vingt-cinq feuilles 158 AD. STRINHEIL. = Sr la théorie de la Phyllotaxis, etc. et douze mérithalles, plus un demi; mais qne devient la vingt- sixième feuille? (1) M. Martius, dans son mémoire sur les Eriocaulées (2), s'étonne du nombre considérable de feuilles développées en peu de temps et concourant à la formation d’un seul capitule d’£riocaulon ; d’après notre théorie, ce nombre est réduit des deux tiers : il nous parait plus rationnel d'admettre la théorie qui, sur un axe aussi raccourci que l'est celui des fleurs, exige un moindre nombre de feuilles transformées. Si les spires sont le résultat d’une déviation du plan primitif, cette déviation est due à l’action réciproque des organes les uns ‘sur les autres : les feuilles , d’abord opposées, deviennent ensuite quinconciales; le quinconce est formé par deux verticilles de deux feuilles, plus un demi; l’avortement si fréquent d’un ver- ticille floral complet ne devrait-il pas apporter de grandes per- turbations dans la formation des spires? n'est-il pas naturel de penser que c’est un verticille complet et unique qui avorte, plu- tôt que deux et un demi? Je n’insiste ici que sur les faits géné- raux; il me serait peu difficile de produire aussi des faits en fa- veur de ma théorie; j'en ai indiqué quelques-uns dans mes pré cédens mémoires(3) ; je me contenterai ici de rapporter, en ter- minant, une observation qui me parait propre à montrer COm- bien ma théorie de la fleur est facile à concevoir par l'étude de ce qui se passe dans la formation des feuilles. Si on examine la coupe transversale d’un jeune rameau de Gui terminé par deux feuilles et un bourgeon, on verra dans cette coupe une couche cellulaire couvrant un cercle de huit gros vaisseaux ligneux ; au centre existe un cercle médullaire entouré aussi par huit faisceaux qui sont plus petits et exacte- (r) Je discute ici la théorie telle qu’elle a été modifiée par M. Dutrochet. Si l’on n’admet- tait pas que les spires sont formées par la dissociation des paires primitives on rentrerait dans la théorie de M. A. Braun, et toutes les objections émises précédemment conserveraient leur valeur. (2) Die Eriocauleæ als selbstændige Pflanzen-Familie aufgestellt, ete. V. Annales des Sc. nat. Juillet, 1834, page 4r. (3) Obserçations sur une fleur de Scabieuse, V. Bulletin de Férussac. Mai, 1831, p. 206, Observations sur la Uge du Lamium album, Ann. des Sciences nat. Février 1834, AD. STEINHEL, — Sur la théorie de la Phyllotaxis, ete. 159 ment opposés aux huit gros faisceaux extérieurs que je regarde comme appartenant au système cortical, tandis que les petits constituent le bois; entre les uns et les autres, on remarque le commencement de nouveaux faisceaux formés. par l’accroisse- ment en épaisseur, et qui, devenus très forts, forment (comme cela se voit sur des mérithalles plus anciens) des couches ligneuses qui ont l'aspect de huit pyramides placées entre les seize fais- ceaux primitifs. Si nous étudions le petit mérithalle naissant entre ; les deux feuilles dont nous avons parlé ci-dessus et supportant le bour- geon terminal, nous retrouverons les huit faisceaux exté- rieurs trés rapprochés des huit intérieurs dont ils sont à peine distincts. wi Les feuilles sont exactement opposées; chacune d’elles pré- sente cinq nervures principales, et la coupe transversale de l’une d'elles faite près de la base m’a offert sept faisceaux, savoir : un au milieu, plus fort; un autre de chaque côté de celui-ci et plus petit; de plus, deux autres de chaque côté presqu'aussi grands que celui du milieu. Chacun de ces faisceaux présente un portion FHDSTIEUTR e ligneuse et une portion inférieure corti- cale ; elles sont séparées par une petite ligne sombre, que je pense être du tissu cellulaire très serré. Les huit faisceaux de la tige en passant dans les feuilles en ont donc produit quatorze. Comment cette multiplication a-t- elle eu lieu ? Je remarque d'abord que les deux faisceaux plus petits situés aux côtés de la nervure médiane doivent être con- sidérés comme des ramifications de celui-ci à cause de l’analogie de ce qui se passe dans toutes les feuilles; je n’ai donc plus à. m'occuper que de cinq faisceaux pour chaque feuille, ou dix pour la totalité du verticille. En examinant leurs positions rela- tives, Je trouve que des huit faisceaux, deux qui sont opposés entre eux répondent au milieu des feuilles et deviennent leurs nervures médianes ; les deux faisceaux opposés qui font la croix avec ceux-là répondent à l'intervalle qui sépare les feuilles de, chaque côté; il faut donc pour pénétrer dans la feuille que ceux-ci se dédoublent dé manière à fournir un rameau à la feuille de gauche. Ainsi il arrive que nos deux feuilles sont impariner- 160 an. srernmerr, — Sur la théorie de la Phyllotaxis, etc. viées, quoique formées avec huit faisceaux primitifs et d’une manière très égale; il est inutile de dire que les faisceaux situés entre les quatre que nous avons particulièrement mentionnés passent dans la feuille où ils se placent entre la nervure moyenne et les deux nervures latérales internes. A l’entre-nœud supérieur, les feuilles devant former la croix, il arrivera que les faisceaux qui se sont ramifés deviendront à leur tour nervures médianes et que ceux qui ont fourni les ner- vures médianes se ramifieront. On peut, par des dénudations longitudinales et des coupes transversales de plus en plus rapprochées suivre d’une manière positive les explications que nous donnons ici, et desquelles il résulte, suivant nous, que l'indépendance des fœtus gemmaires dont parle M. Dutrochet, n’est pas aussi complète que cet au- teur le pense. La théorie que nous donnons ici a la plus grande analogie avec ce qui se passe dans la tige du Lamiurn album; (1) elle diffère cependant par quelques détails, et cela devait être, car la loi étant la même (produire avec des faisceaux continus des feuilles décussatives) son application peut varier autant que varieront les détails anatomiques. Ii est évident que l’on pourra trouver encore bien d’autres modifications, et nous pensons qu’un travail complet entrepris dans ce but serait d’un grand intérêt; malheureusement il est le plus souventdifficile ou même impossible de bien suivre etmême de distinguer les faisceaux li- gneux dans le mérithalle. Maintenant avec nos deux feuilles à cinq faisceaux chacune, il nous est bien facile de former le verticille de cinq pièces ; mais si, comme cela a lieu dans le Gui, les parties de la fleur sont pour chaque verticille au nombre de quatre, l’analogie sera encore bien plus évidente; car il nous suffira de supposer que quatre des faisceaux de l’axe ont formé des nervures moyennes, (x) Si nous supposons que dans cette dernière plante les quatre petits faisceaux produits par ramification latérale des quatre gros faisceaux angulaires acquièrent autant d'importance que cæux-ci, tous les phénomènes deviendront identiques. Ici se présente une question : le nombre quatre dans la fleur est-il lié avec ce dédoublement plus complet des fibres de la tige? Dès-lors il ÿ aurait peut-être des plantes chez lesquelles quatre est l’état normal tandis que chez d’autres il résulterait d'un ayortement, | ED, SPACIL =— 5YnOpDSsIS Monocraphiæ Onacrearum. 161 à [æ) © tandis que les quatre autres, interposées aux lobes, se sont bi- furquées pour former les nervures latérales de chaque lobe. … Nous ajouterons que dans le Gui, où les mérithalles paraissent trop distincts pour que l’idée d’une dissociation soit facile à concevoir, nous avons trouvé des verticilles de trois feuilles distinctes, dont l’une était à l’état ordinaire, tandis que l’autre était plus ou moins profondément dédoublée. | . EXPLICATION DE LA PLANCHE. Fig. 1. Salvia verbenaca à feuilles alternes. Fig. 2. Figure imaginaire destinée à expliquer la manière dont se conduisent les faisceaux qui produisent des feuilles distinctes dans les Dicotylédones. Fig. 3. Feuille dédoublée du Scabiosa atropurpurea. Fig. 4. Branche à feuilles ternées, venue à l’aisselle de cette feuille. Plus petit que nature. . Fig. 5. Position relative des parties qui composent cette branche, Fig. 6. Disposition des faisceaux ligneux dans la coupe transversale d’un rameau du Piscum album. AA, AA. indiquent la position des feuilles qui terminent le rameau. Fig. 7. Coupe transversale du même rameau faite plus près de la naissance des feuilles et où l’on voit les deux faisceaux interposés qui se dédoublent, SYNOPSIS MONOGRAPHLÆ ONAGREARUM, Aucfore Epüarno SrAct. CONSPECTUS TRIBUUM ORDINIS ONAGRARIARUM. I. JUSSIEVEZÆ De Cand. Calycistubusultra ovarium haud productus; limbus per- sistens v. tarde deciduus, 4-6-partitus. Nectarium ovarii apici adnatum, plerumque conicum v. pyramidatum, /-6- Jobum : lobis petalis antepositis, sæpe pilosis. Stamina seg- mentis calycinis isomera v. diplomera. Pericarpium capsu- lare, septicidum. Semina nuda, inappendiculata : radicula Sæpe cotyledonibus longior. IT. ONAGREÆ Nob. Calycis tubus ultra ovarium plus minusve productus ; pars libera cum limbo 4-(raro 3-) partito, plerumque re- TV. Dorax =— Septembre, II 102 ED. SPACH. — Synopsis monographiæ Onagrearum. flexo, caduca. Nectarium calycis tabo adnatum. Stamina - segmentis calycinis diplomera. Pericarpium baccatum, v. nucamentaceum, vel loculicido-capsulare. Semina nuda, v. margine fimbriato coronata, v. comata : radicula brevis- sima, Conica (raro elongata.) III. LOPEZIEÆ Nob. Calycis tubus ultra ovarium vix aut ne vix productus (rarissime longè productus); pars hibera cum limbo 2-4- partito, reflexo, caduca. Stamina 2 (altero sæpissimè ste- Till, petaliformi), vel stamen unicum. Pericarpium loculi- cido-capsulare (placentis a dissepimentis haud solubilibus) v. nucamentaceum. Semina rugosa, nuda, inappendiculata : radicula brevis, conica. - CONSPECTUS SECTIONUM GENERUMQUE ONAGREARUM. Sectio I]. GAYOPHYTINEZÆ Nob. Calycis tubi pars libera brevis v. subnulla; Embus reflexus. Stamina 1-serialia, alterne longiora. Ovula adscendentia, ple- rumque 1-serialia. Stigma indivisum. Pericarpium capsulare. Semina inappendiculata : radicula sæpissime colÿledonibus ongior. — Folia estipulata. Flores diurni, regulares. A. Segrnenta calycina dorso inappendiculata. Ovula x-seriata. Stgma subelobosum. Capsula chartacea , prismatica , angulis dehiscens. Semnina inappendiculata. Radicula cotyledonibus longior. | GayoPayrum Juss. fil, Calycis tubus subnullus. Stamina petalis anteposita minima, sterilia. Ovarium 2-loculare. Capsula compresso-tetragona, 2- locularis, 4-valvis : valvis 2 septo oppositis latioribus, planis; 2 alternis angustioribus, carinatis. Species unica : Gavornxron Hume Juss. il, ( G, smicramilune Hook, excl, Syn. Presl, } ED. SPACH. — Synopsis monosraphiæ Onagrearum. 163 HoLcosriema Nob. (Agassizia Nob. in Suites à Buffon, non Chavannes. ) Calycis tubus infundibuliformis v. cyathiformis , ovario bre- vior. Stamina omnia fertilia. Ovarium 4-loculare. Capsula pris- matico-tetragona, {-locularis. Huüc pertinent : H. Arcurum Nob. (CEnothera dentata Cavan.) H. renvirourum Nob. (OEnothera tenuifolia Bertero, manaser. non Cayan: nec Ruiz et Pay.) H. sereropayrcum Nob. (OEnothera dentata Limk, Enum. non Cavan. nec Ruiz et Pav.) H. micranrHumM Nob. (OEnothera micraniha Horn. — OEnothera lirta Link, Enum.) H. cuerranrmirozruM Nob. (OEnothera cheiranthifolia Horn.) I. Borrx Nob. (Spec. nov. e California.) H. paranoxum Nob. (CEnothera micrantha Pres}, Rel. Hænk.; non Horn.) Ex auctorum descriptionibus hüe quoque speciant sequenies, nobis haud notæ : | OEnothera Boothii Douglas, in Hook. Flor, Bor. Amer. CEnothera pygmæa Doug]. L c. OEnothera spiralis Hook. I. c. Œrnothera viridescens Hook. 1, c. ŒEnothera contorta Doug]. L C. B. Segmenta calycina dorso cristata. Stylus medio geniculaius. Stigma disciforme. Ovula biseriata. Capsula subteres, coria- cea , leviter sulcata , sulcis apice dehiscens. Semina ad chala- zam marginata. Radicula cotyledonibus multo brevior. Cazyropuis Nob. Calycis tubus infandibuliformis, ovario brevior. Stamina omnia fertilla. Ovarium /4-loculare. Capsula subcylindracea, 1-locularis, demum apice 4-valvis. Semina abortu /4-seriata. Species novimus sequentes : G. Nurrarrn Nob. (OEnoihere serrulata Nutiail.) C. Drumwonoir Nob. (Spec. nov. mexicana. ) G. Berranprert Nob, (Spec, nov. mexicana.) ï Te 104 ED. SPACW, = Synopsis monopraphiæ Onagrearum. Sectio II. OENOTHERINEÆ Nob. Calycis tubi pars libera elongata, sub anthesi erecta; lim- bus 4-partitus, segmentis reflexis. Petala æqualia, patentia, bre- Vissime unguiculata. Stamina 1-serlata, æquilonga : filamenta erecta, v. declinato-adscendentia. Ovarium /-loculare , loculis multiovulatis ; ovula adscendentia, v. horizontalia, v. suspensa. Stigmata 4, elongata, cruciatim patentia. Pericarpium capsu- lare, polyspermum, 4-valve, angulis dehiscens : valvis (pla- centaque } post dehiscentiam persistentibus, haud contortis; dissepimentis ex endocarpio natis. Semina nuda. Embryo rec- tus : radicula brevissima ; -cotyledones planæ. — Flores sæpis- sime nocturni, fugaces. Folia estipulata. “A. Ovula adscendentia. Axocra Nob. (Baumannia Nob. in Suites à Buffon; non De Cand. fil.) Ovula r-seriata, superposita, inappendiculata. Capsula linea- ris, {gona, {-locularis, 4-valvis, subcoriacea. Semina parva, Iævia, angulosa. — Flores diurni, rose, præfloratione penduli. Hujus generis novimus : À. DoucrasianA Nob. (OEnothera pallida Douglas.) À. Nurrazurana Nob. (OEnothera albicaulis Nuttall, non Pursh.) À. »mwartripA Nob. (OErothera pinnnatifida Nuit. non Kunih.) OExorurra Nob. Ovula 2-seriata, imbricata, inappendiculata. Capsula cla- vato-cylindracea, subcartilaginea, obscurè tetragona, estipitata, 4-locularis, 4-valvis. Semina parva, subfusiformia, scrobicu- lata. — Flores nocturni, fugaces, lutei, præfloratione erecti. Sub hoc genere militant: OE. Drummonpir Hook. OË. Loncrrrora Jacq. OE, Brarenrana Nob. (spnov: chilensis.) ED. SPAGH. =— SYNOPSIS MOnoSraphiæ Onagrearum, ‘165 OE, prorrxQuA Nob. (sp. nov. chilensis.) OE. srricra Ledeb. OE. onorarTa Jacq. OE. maracoPnvzca Nob. (sp. nov. chilensis.) OE. carmarinensis Cambess. OË. gracnysepaza Nob. (sp. nov. chilensis.) OËE. morzissima EL. OË. arrixis Cambess. OË. viccosa Thunb. OË. rNpEcorA Cambess. * OË. aricans Lamk. (OE. nocturna Jacq!— QE. prostrata Ruiz et Payon !) OË. sixuarA Lann. OË. minima Pursh. OE. aumrrusa Nuit. s MEGAPTERIUM Nob. Ovula 1-seriata, imbricata,ad chalazam cristato-appendiculata. Capsula eilipsoidea, coriacea, stipitata, subcompressa, tetraptera, 4-locularis, 4-valvis. Semina rugosa, apice marginata. — Flores diurni, lutei, præfloratione erecti. Huc referenda : M. Nurrarzranum Nob. (OEnothera macrocarpa Push, exc]. syn.) M. wissourrense Nob. (OEnothera missouriensis Sims.) B. Ovula horizontalia , biseriata, sessilia. Owacna Nob. Ovarium 4-suleum, 4-costatum. Cvula horizontalia, 2-seria- ta, sessilia. Capsula subcylindracea v. oblongo-conica, coriacea, estipitata, {-gona, /4-costata, 4-locularis, 4-valvis. Semina sub- quadrata : integumentum exterius (arillus ?) fungosum, iæve, embryone crassior. — Flores lutei, nocturni, fugaces, præflora- tone erecti. Huc referendæ sequentes : O. srecragicis Nob. (OEnothera spectabilis Hortor.— OEnothera corymbosa Bot. Mag. non Lamk.) 0. RÉ ES Nob. (Œ'nothera elata US in Humb. et Bonpl. — CE no- thera crassipes Hort. Bexol. — Ofnothera salicifolia Desfont, Hort, Par.) 366 xp. spacn. =— Synopsis monographie Onagrearum. O, vuzcaris Nob. (OEnothera biennis L.— 6: OEnothera suaveolens Desfont. Hort. Par. — OEnothera grandiflora Lamk.) O. Lingrana Nob. (OEnoïhera media Link, -Enum.) O. Lemmannrana Nob{OEnothera erosaLehm.) ©. carysanrrA Nob. (OEnothera parviflora L, — 8 : CE. muricata Murr. — Enothera cruciata Nuit.) Pacaycopwis Nob. Sesmenta calycina dorso eristato-carinata. Ovarium 12-cos- tatum, 12-sulcum. Ovula horizontalia, 2-seriata, sessilia. Capsula oblongo-conica, coriacea, stipitata, 4-locularis, 4-valvis, cristato- tetragona : cristis crassis, tuberculatis, dorso canaliculatis. Semina ovalia, subcylindracea, inappendiculata. — Flores ro- sei, nocturni, fugaces, præfloratione erecti. | Species unica : Pacayzormis Nurrazuxr Nob. (OEnothera cœspiosa Nuit.) LAVAUXIA Nob. Ovarium tetraquetrum, 4-costatum. Ovula horizontalia, 2- scriata, sessilia. Capsula ellipsoidea v. obovata, coriacea, rugosa,* subsessilis, tetraquetra, 4-costata, 4-locularis, 4-valvis : angulis supernè alato-cristatis. Semina compresso-subquadrata : integu- mentum exteriüs (arillus ?} crassum, crustaceum, granulosum, apice lacunoso-depressum. — Flores carnei v. rarius citrini, nocturni, fugaces, præfloratione erecti. Ad hoc genus pertinent : L. Nurrazzrana Nob. ( OEnothera triloba Nuit, — OEnothera rhizocarpa Spreng.) LavauxrA cusrisara Nob. (OŒEnothera acaulis Lindi. in Bot. Reg. non Cavan) ” L. murica Nob. (OEnothera acaulis Cavan. — OEnother4 srandiflora Ruiz et Pavon. — OE. éaraxacifolia et OF. anisoloba Sweet, Brit. Flow. Gard.) L. cexrauriroztA Nob. (sp. nov. montevidensis,) HARTMANNIA Nob. Ovarium tetraquetrum, 4-costatum. Ovula nidulantia, funi- . ED. SPACH. — Synopsis monographiæ Onagrearum. 167 culo brevi affixa, horizontalia. Capsula clavata, v. obovata, v. subovata, cartilaginea, longè stipitata, tetraptera, v. tetraque- tra, 4-costata, 4-locularis, 4-valvis, apice 4-dentata: dissepimenta membranacea. Semina subovata, lævia, minuta, inappendicula- ta. — Flores carneï, v. rosei, v. purpurei, nocturni, fugaces, præfloratione erecti. Huc referendx : H. cauroines Nob. (OEnothera rosea Aït.) H. areinis Nob. (OEnothera virgata Ruiz et Pav.) H. parvrerorA Nob.(OEnothera pinnatifida Hortor. non Kunth, nee Nutt.) H. macranTuA Nob, (OEnothera tetraptera Cavan. — OEnothera dubia et OE. capensis Hortul.) H. Kuxrarana Nob. (OEÆnothera pinnatifida Kunth, în Humb. et Bonpl.) Sequentes, nobis haud satis notæ, hüc etiam perünere vi- dentur : Œnotihera tarquensis Kunth, in Humb. et Bonpl. OEnothera epilobifolia Kuntb, 1. c. OEnothera multicaulis Ruiz et Pay. KNEIFFIA Nob. Ovula nidulantia, horizontalia, funiculo brevi affixa. Capsula clavata, v. obovata, v. subglobosa, stipitata, v. subsessilis, car- tilaginea, 4-quetra, truncata, {-costata, 4-locularis, 4-valvis : dissepimentis chartaceis. Semina subovata, lævia, minuta, INap- pendiculata. — Flores citrini, diurni, præfloratione erecti. Species novimus sequentes : K. ezauca Nob. (OEnothera glauca Michx.) K. surrruricosa Nob. (Ofnothera fruticosa Sims, Bot. Mas.) K. macuzarTa Nob. (OEnothera serotina Sweet.) K. Frasert Nob.(OEnothera F'raseri Pursh.) K. rrorieunpa Nob. (OEnothera hybrida Michx, — OEnothera rt Nutt.— OEnothera tetragona Roth.) K. ancusrirorra Nob. OR Re lineuris Michx.) K. rumica Nob. (OEnothera pumila L. — OEnothera gracilis Schrad.) K. Mrcuauxir Nob. (OEnothera chrysantha et OE. pusilla Michx.) K. ziNgarirorra Nob. (OEnothera linifolia Nutt.) ? OEnothera ripäria Nuit. ? OEnothera incana Nuut. 168 xp. spacu. — Syropsis monograpluiæ Onagrearum. XYLOPLEURUM Nob. Ovula nidulantia, funiculo elongato suspensa. Capsula r-locu- laris (dissepimentis demum evanidis), sublignosa, clavata, v. subfusiformis, sulcata, 8-costata, apice 4-valvis. Semina subova- ta, minuta, lævia. — Flores diurni, rosei, præfloratione penduli. Genus sistitur speciebus sequentibus : X. rursurum Nob. ( Sp. nov. mexicana. ) X. Berranpterr Nob. (Sp. nov. mexicana. X.B Nob. (Sp. no X. Nurrazzrr Nob. (OEnothera speciosa Nuit.) X. Drummonpir Nob. (Sp. nov. provinciæ mexicanæ Texas incola). X. osrusrrozum Nob. ( Sp. nov. e provincia mexicana T'exas. ) Sectio III. GAURINEÆ Nob. Calycis tubi pars libera elongata, sub anthesi plerumque por- recta v. deorsum arcuata; limbus 3-v. &-partitus : segmentis reflexis. Petala 3 v. 4, æqualia v. inæqualia, arrecta, subse- cunda, unguiculata (rarissime subsessilia, cruciatim patentia). Stamina 1-seriata, inæquilonga, ommia fertilia : filamenta sæ- pissime declinata v. deorsum refracta, divergentia, recta. Ovarium 4-loculare (rarissime r-loculare, {4-ovulatum ) : lo- culis 1-v. rarissime 2-ovulatis; ovula funiculo elongato me- diante suspensa. Stylus deflexo-declinatusStigmata 4, cru- ciatim patentia, sæpissime brevia. Pericarpium nucamenta- ceum, 1-4-spermum, 1-loculare, demum deciduum. Embryo rectus : radicula brevis, conica; cotyledones convolutæ :4ex- terior involvens interiorem introrsum convolutam. — Flores noctlurni (ar omnibus?). Folia estipulata, A. Flores resulares, calycino tubo sub anthesi erecto , corolla cruciatim patente. Petalorum unguis latus, brevissimus. Stig- mata lineari-filiformia, elongata. Gawrrorum Nob. Petala 4, subovata, patentissima, marginibus incumbentia. Stamina 8, subæquilonga : antheræ lineares, elongatæ, infra medium affixæ. Ovarium 4-loculare, 4-ovulatum. Nux ovali-v. oblongo-conica, estipitata, tetragona, /4-costata , transverse ru- 20sa , subtetrasperma, apice attenuata êt truncata. vw ED, SPACE, — Synopsis HiGnographiæ Onagrearum. 169 Hujus generis sunt sequentia : G. Murauice Nob. (Gaura mutabilis Cavan.) G. Kunrmx Nob. (Gauræ mollis Kunth, in Humb. et Bonpl.) P. Flores irregulares : calycino tubo sub anthesi porrecto v. deorsum arcuaio, corolla quasi dimidiata. Petala arrecta, subsecunda, distantia : ungue angusto, plerumque longo. Fila- menta deorsum refracta, recta, diversentia. S'tigmata brevia, CTASSA. a.) Ovarium tetragonum ( faciebus 1-nervirs), 4&-loculare : loculis aut 1- ovulatis, aut raro allerne 1-et 2-ovulatis! Gaura (Linn.) Nob. Floris partes numero quaternario v. raro numero ternario. Segmenta calÿcina tabo æquilonga v. sæpius longiora. Antheræ lineari-oblongæ, paulo supra basin affixæ. Nux stipitata v. esti- pitata, tetraquetra (raro triquetra ), v. cristato-tetraptera, 1-4- sperma, apice truncata. Hujus loci sunt sequenta : G. rriperarA Cavan, (G. lexandra Orteg.) G. grennis Linn. G. ancusrirozra Michx. (G. unduiata Desf. Cat. Hort. Par. ed. 2.— G. fru- ticosa Jacq.) G. Mrcmauxni Nob. (Species neglecta, a Michauxio in territorio Cherokee collecta.) G. rrxipss Nob. (Species nova, e Carolina aut e Georgia.) Species sequentes, nobis haud notx, a genere forsan erint revocandæ : Gaura sinuaia Nuii. Gaura odorata Sesse. Gaura bracieata Sering. in De Caud. Prodr. Gaura coccinea Nutt. Gaura? sujffrutescens Sering. 1.c Gaura ? epilobia Serimg. 1, c. Vix citandæ sunt G. œnotheriflore Luce. et G, chinensis Lour, 170 ED. SPACH. — Synopsis monographiæ Onagrearum. ScuizocaryaA Nob. Floris partes numero quaternario. Segmenta calycina tubo æquilonga-v. sæpius longiora. Antheræ ellipticæ, medio affixæ, v. lineari-oblongæ, paulo supra basin affixæ, Nux lævis, 1-4- Sperma, a medio in stipitem crassissimum , obconicum, obsolete octogonum attenuata, superne tetraquetra v. tetragona, pyra- midata, 4-sulca, apice demum in dentes 4 acutos fissa! Huic generl tribuendæ sequentes ï Sc. micraANrHA Nob. (Species nova, im mexicana provincia Texas col- lecta a cl. Drummond et Berlandier.) Scx. Drummowpir Nob. (Species nova , e mexicana provincia T'exas.) Species 2 sequentes, fructibus nonnisi immaturis nobis obviæ, tamen hujus videntur loci : ScxizocarxA? Kunrmir Nob.( Gaura epilobioides Kunth, in Humb. et Bonpl. ) k ScæizocanxA ? crisrA Nob. (Species nova, in Mexico lecia a # Berlandier.) b.) Ovariumi-loculare, 4-ovulatum, ovale, subcompressum, marginatum, dorso convexum, facie planum, utrinque (præter marcginem) trinerve. > P q É æ Srenxosirxonw Nob. Floris partes numero quaternario. Calycis tubus filiformis , longissimus, Antheræ oblongæ, medio aifixæ. Nux monosperma, subsessilis, ovata, truncaia, subcompressa , facie plana, dorso convexa, præter marginem nerviformem utrinque trinervis : nervo medio dorsali carinato, cæteris crassiore, Species uUniCa : STenosieñon vircarus Nob, (Gäura linifolia Nuit. ex definitione cl. Se- ring. in De Cand. Prodr.) Crescit in mexicana provincia Texas (Drummond!) nec non (nisi Nuttalliana species a nostra dieversa) in -Anglo-Americanorum ter- ritorio Arkanza. ED. SPACH. — Synopsis monographicæ Onagrearum. 171 Scctio IF. EPILOBINEÆ Nob. Calycis tubi pars libera brevis v. subnulla (rarissimè elonga- ta); limbus erectus v. reflexus. Stamina 1-v. 2-seriata, alterne longiora. Stigma clavatum, v. 4-fidum, v. 4-partitum : lobis ple- rumque brevibus, subrotundis. Pericarpium capsulare : valvis dehiscentia peracta persistentibus; placenta sæpe decidua. Se- mina ad chalazam appendice membranaceo aucta, v. longe co- mosa, v. margine fimbriato coronata. — Flores diurni. Folia estipulata. A. Calycis limbus erectus. Capsula angulis dehiscens : placenta decidua. Stamina 2-seriata, omnia fertilia. Semina ad chala- zam appendice membranaceo aucta, nuda. CraTertcARPrUuM Nob. Calyx infundibuliformis. Petala biloba. Stamina 4 petalis anteposita alternis longiora. Ovari loculi sub-6-ovulati; ovula 1-seriata , adscendentia. Stigma 4-dentatum. Capsula estipitata, cylindraceo-clavata, tetragona, sub apice tetraptera, 1-locularis (dissepimentis evanidis), apice 4-valvis : placenta angusta, te- tragona ; locul oligospermi. Species unica : C. arcyrorayzium Nob. (OEnothera subuiata Ruiz et Pav.) BorspuvazrA Nob. Calyx infundibuliformis. Petala biloba. Stamina 4 petalis an- teposita brevissima. Ovarii loculi pauciovulati ; ovula r-seriata, adscendentia. Stigma 4-fidum. Capsula oblongo-conica, obs- -curè 4-gona, estipitata, 4-locularis (placentæ angulis dissepi- _menta efformantibus) , 4-valvis, 16-20-sperma : placenta alato- Ve marginato-tetraquetra, membranacea. 1 ÿ : Genus sistunt species 2 sequentes : B. coxcixxa Nob. (OEnothera concinna Don, in Swect, Brit. Flow. Gard.) B. Douczasnr Nob. (OEnothera densifiora Lidl.) 172 ED. SPACH, — Synopsis monographie Onagrearum. B. Calycis limbus reflexus. Capsula angulis dehiscens : pla- centa persislente. Stamina 1-seriata. Semina ad chalazam mar- gine fénbriato coronata. GoperTrA Nob. Petala indivisa, flabelliformia, brevissime unguiculata. Tubus calycinus intus supra basin barbatus. Nectarium in fauce caly- cis subannuliforme. Stamina omnia fertilia : 4 petalis anteposita alternis breviora ; filamenta recta; antheræ æquilongæ, supra basin affixæ. Ovula adscendentia, v. subhorizontalia, imbri- cata, 1-seriata. Stigma 4-partitum. Capsula conica v. subcylin- dracea, estipitata (rarissimé stipitata), 4-v. 8-sona, 4-locularis, l-valvis, polysperma. Semina parva, granulosa, subquadrata. Huic generi tribuendæ : G. Wirrrpenowraxa Nob. (OEnothera purpurea Wild.) G. pecumgens Nob. (OE. decumbens Dougi.) G. Romaxzowir Nob, (OE. Romanzowii Ledeb.) G. vrminea Nob. (OE. viminea Doug].) G. quaprivuznerA Nob. (CE, quadrivuinera Dougl.) G. TeneLLA Nob. (CE. tenella Cayan.) G. Gaxaxa Nob. (Species nova chilensis.) G. Leumannrana Nob. (OE. amæœna Lehm. — OE, rosco-alba Bernh.) G. Linpceyana Nob. (CE, Lindleyi Dougl.) G. renurrozrA Nob. (CE. tenuifolia Cavan.) G. Borræ Nob. (species nova à Californià.) ? OEnothera leucocarpe Lehm. PHæosroma Nob. Calycis tubus intus glaber. Nectarium fauce 4-lobum, hirsu- tum. Petala longè unguiculata, indivisa, ovato-rhombea. Stamina omnia fertilia : 4 petalis anteposita alternis duplo breviora, an- theris minoribus; filamenta arcuato-adscendentia ; antheræ basi affixæ. Ovula 1-seriata, adscendentia, subimbricata. Stigma 4-partitum. Capsula sublinearis, subsessilis, prismatico-tetra- gona, demum esulca, 4-locularis, 4-valvis, polysperma. Semina parva, granulosa, obovata. ED. SPACI. — Synopsis monographie Onagrearum. 193 Species uniIcA : Pu. Doucrasir Nob. (Clarkia elegans Dougl.) CLarkiA Pursh. Calyeis tubus intus glaber. Nectarium glabrum. Petala longé unguiculata, profundé 3-oba. Stamina 4 petalis anteposita ste- rilia, minima, antheris effœtis; 4 alterna fertilia, vix petalorum unguibus longiora ; filamenta recta; antheræ basi affixæ. Ovula adscendentia, 1-seriata, subimbricata. Stigma {-partitum. CAp- sula sublinearis, stipitata, /4-costata, 4-sulca, 4-valvis, 4-locula- ris, polysperma. Semina parva, obovata, granulosa. Species unicCa : C. rurcmezzA Pursh. C. Capsula sæpissime prismatica, facierum nervo medio dehis- cens; placenta decidua, angulis dissepimenta efjormans. Se- mina ad chalazan longe comata. Caamænenium (Tourn.) Nob. Calyx 4-partitus : Himbo patente v. reflexo. Nectarium cras- sum, fundo calycis adnatum. Corolla cruciata : petala inæqua- lia v. æqualia. Stamina r-seriata, declinata, v. declinato-adscen- dentia : 4 petalis anteposita alternis breviora v. sublongiora; filamenta basi dilatata; antheræellipticæ, medio dorso affixsæ. Ovula adscendentia, biseriata. Stylus declinatus. Stigmata 4, re- voluta. Capsula longè stipitata, 4-locularis, 4-valvis, polysperma, ab apice ad basin dehiscens, — Flores porrecti. Huüc referenda : Epilobium angustifolium L. Epilobium rosmarinifolium Hank. Epilobium angustissimum An. Epilobium latifolium L,. 2 Epilobium luteum Pursh, 174 ED. SPACH. — Vynopsis monographiæ Onagrearum. Ericosrum (Linn.) Nob. Calyx 4-fidus, limbo erecto. Neciarium membranaceum, ore 4-lobum. Corolla infundibularis: petala æqualia. Stamina 2-se- riata, brevia, erecta : 4 petalis anteposita alternis breviora; filamenta filiformia ; antheræ minutæ, suborbiculares. Ovula 1-seriata, adscendentia. Stylus rectus. Stigma clavatum, v. 4- fidum, v. 4-partitum : lobis erectis. Capsula prismatico-tetra- gona, stpitata, 4-locularis, 4-valvis, ab apice ad basin dehis- cens, polysperma. — Flores erecti v. subporrecti. Huic generi tribuendæ Æpilobiorum species auctorum verosimiliter pleræque, quas extricare adhucdum haud valemus. æ CrossosricMA Nob. Calyx profunde 4-fidus : tubus infundibuliformis; limbi seg- menta patenti-recurva. Nectarium infra tubi calycini apicem in annulum incrassatum. Petala æqualia, erecta, oblongo-cunei- formia, profunde biloba. Stamina 2-seriata, minuta : 4 petalis anteposita alternis paulo breviora. Filamenta recta. Antheræ minimæ, subrotundæ, medio affixæ. Ovarium 4-loculare ; ovula 1-seriata, superposita, adscendentia, in singulis loculis 8-10. Stylus rectus. Stigma oblique truncarum , concavum , de- mum explanatum, fimbriatum. Capsula gracilis, torulosa, stipi- tata, obscure tetragona, 4-locularis, 4-valvis, a basi ad apicem dehiscens : loculis 6-10-spermis. — Flores subdeclinati. Species unica : Crossosncma Linprevr Nob. (Epilobium minutum Lindi.) D. Genus paradoxum; inter Epironineas et Fucsinras amis biguum. ZavuscHNERtA Presl. Calyx infundibuliformis : tubus elongatus, supra ovarium ventricosus ; limbus reflexus. Stamina biseriata ; filamenta fili- formia, petalis longiora; antheræ lineares, medio affixæ. Ovas ED, SPACH,. — $y70peis monographiæ Onagrearum. 175 rium 1-loculare. Stigma capitatum, 4-lobum. Capsula breve sti- pitata, 1-locularis, 4-valvis, polysperma. Genus inter Epilobineas et Fuchsineas medium, species sis- tens 2 : Z. californica et Z, mexicana Presl. Sectio ?. FUCHSINEZÆ Nob. Calycis tubi pars libera plus minusve elongata; limbi ses- menta ab apice ad basin secedentia, erecta, v. patentia, v. rarius reflexa. Stamina 1-seriata, sæpe alternatim longiora. Stigma in- divisum, v. 4-dentatum, v. stigmata 4 distincta. Ovula hori- zontalia, biseriata, v. rarissime aut 1-seriata, aut nidulantia. Pericarpium baccatum.Semina nuda, inappendiculata, nonnun- quam reniformia : cotyÿledones planæ; radicula brevis, conica. — Folia petiolata, spissime opposita : petiolus ad basin stipulis 2 caducis v. mox deciduis, subulatis, minutis instructus. Flores pedicellati, haud horarii, sæpissime axillares àc penduli. _A, Petala exunguiculata, æstivatione plicato-undulata, flore evoluto plana v. extrorsum conduplicata, divergentia. Stamina minima, æquilonga : 4 petalis anteposita (jam æstiviione reflexa ; 4 alierna recta. Anthercæ filamento longiores. Ovula numero definito v. subdefinito, horisontalia. a.) Ovula campylotropa, in singulis loculis 6 v. 8, biseriata. Semina sub- reniformia, exangulata. Embryo curvatus. Brcrissonra Nob. Calycis tubus cylindraceus, tetragonus ; limbi segmenta erec- ta, ovato-oblonga, tubo breviora. Petala plana, cuneiformia, acuminata, erecto-divergentia. Filamenta filiformia. Ovarium subgelobosum. Stylus filiformis, exsertus, subdeclinatus. Stig- mata 4, brevia, lineari-subtrigona, obtusa, demum patentia. Bacca exsucca, oligosperma. Semina lævia, medio affixa. — Folia opposita, subcoriacea, denticulata. Pedicelli axillares, penduli. . Huc pertinet : B. micnornyrca Nob. (Fuchsia microphytla Kunth, in Humb, ct Bon pl.) 156 rDp. spaAcu. — Synopsis monograpliæ Onagrearum. b. Ovula anatropa, in singulis loculis 3, uniseriata. Semina mulua com- pressione varte angulosa. Embryo rectus. Lvcorsis Nob. Calycis tubus obconicus, teres, brevis; limbi segmenta trian- gulari-ovata, cuspidata, reflexa, tubo breviora. Petala obovato- elliptica, v. lato-elliptica, obtuse triloba, extrorsum condupli- cata, patentissima. Filamenta triangularia. Ovarium ovale. Stylus filiformis, longe exsertus, deflexo-declinatus, apice nonnun- quam 4-fidus. Stigmata 4, sublinearia, brevia, obtusa, demum subrevoluta. Bacca oligosperma. — Folia subopposita, inte- gerrima, subretusa, membranacea, mollia. Pedicelli'axillares, penduli. Species unica : L. ruviwozra Nob. ( Fuchsia thymifolia Kunth, in Humb. et Bonpl.) B. Petala flore expanso erecta, sœæpissime convoluta, imbricata, corollarn tubuloso-campaniformem simulantia. Stamina in- æquilonga ; ; filamenta (plerumque longissima) jiliformia, omnia recta : petalis anteposita alternis breviora. Ovula nu- nero indefinito, biserialia, horizontalia. a.) Pedicelli axillares, penduldi. Semina mutua compressione varie an- gulosa. KricrscuzrcErrA Nob. Calycis tubus cylindraceus , octogonus, supra ovarium con- strictus; imbi segmenta reflexa, tubo æquilonga. Petala exun- guiculata, planiuscula, oblongo-cuneiformia, apice subtriloba v. profunde emarginata, staminibus duplo longiora. Stamina 4 minora alternis duplo breviora. Stigmata 4, lé ALL Bacca exsucca, polysperma.— Frutex. Folia sparsa v. Den les subintegerrima, lævigata; petioli basis incrassata, persistens ,' demum indurata, subspinescens. Stipulæ fugaces, minimæ. Huüc pertinent : K. zvcioipes Nob. (Zuchsia lycioides Andr.) K°? Jaxoruyr Nob, (Fuchsia parviflora lindl.) ED, SPACI, = 9yr0psis MOnographiæ Onagrearum, 177 Fucasra (Linn.) Nob, Calycis tubus subcylindraceus v. ventricosus, subteres, elon- gatus ; limbi segmenta erecta v. recurvo-patentia. Petala breve unguiculata, convoluta, imbricata. Stamina petalis longiora. Ovarium ellipsoideum v. oblongum. Stigma conicum, v. sub- globosum, integerrimum, v. 4-dentatum. Bacca polysperma.— Frutices. Folia opposita, membranacea denticulata : petiolo in- articulato , haud spinescente. Stipulæ tarde deciduæ. Genuiræ hujus generis species novimus sequentes : F. macrosremma Ruiz et Pay. F. pecussarA Ruiz et Pav. F. cnacuxis Land. (F. decussata Sims. == F. multiflora Lindl.) F. coxrca Lindi. F. coccixeA Ait. (F. magellanica Lamk.) F. pusescrxs Cambess. F. monraxa Cambess. Fuchsiæ pleræque aliæ, quarüm nonnullæ verosimiliter gencra sistunt nova, nobis haud satis notæ, dubiæ remanent affinitatis. b.) Florés terminales , in paniculam cymosam , subtrichotomam , subsessi- lem, subnudam dispositi : pedunculi pedicellique erecti. — Semina par- va, suberecta, compressa , exangulata. Scaurra Nob, Calycis tubus obconicus, basi subinflatus ; limbi segmenta reflexa, tubo longiora. Petala unguiculata, plana. Stamina ex- _serta. Stigma 4-lobum. Bacca polysperma. — Frutex inermis, foliis amplioribus, oppositis v. ternis, subintegerrimis. Species unica : F. SenurrA ansorsscens Nob. (Fuchsiæ arborescens Sims.) C, Petala squamiformia, minima. Stamina inæquilonga. Fila- menta filiformia , omnia recta : 4 petalis anteposita alternis IV, Borax.— Septembre, 12 178 G. BENTHAM. — Caractères des Scrophularinées. © breviora. Ovula minutissima, secus placentam centralem in- crdinatè Conferta. Semina. SKINNERA Forst. Calycis tubus infundibuliformis, basi ventricosus; limbi seg- menta reflexa. Filamenta longè exserta. Ovarium ellipsoideum. Stigma 4-dentatum. — Folia sparsa. Pedicelli axillares , penduli. Species unica : SRINNERA EXCORTICATA Forst. (Fuchsia excorticata L. fil.) Caracrères des tribus et des genres de la famille des Scrophularinées, Par M. G. BENTHAM. (Extrait du Botanical Register, vol. vi (new sexies) , n° 4, juin 1835.) TribusI. VERBASCEÆ, Bartl. Corolla tubo abbreviato vel subgloboso, limbo explanato 4-5-fido vel bilabiato non ringente. Stamina fertilia 2-5, sæpius de ‘clinata. Antheræ approximatæ vel cohærentes nunc uniloculares nunc subbilocu- lares, loculis divaricatis confluentibus. Capsula bivalvis septicide dehiscens, val- vulis sæpe bifidis, dissepimento è marginibus valvulorum inflexis duplicato solubili, Semina nuda.— Genera Solanaceis rotatis afhnia sed æstivatione corollæ abundè distincta. *Corolla subrotata 5 - loba. 1. Vergascum, Linn. Stamina fertilia 5. 2. Cersra, Linn. Stamina fertilia 4. Capsula globosa usque ad basin dchiscens. & AtonsoA, Ruiz et Pay. Stamina fertilia 4. Capsula ovato-oblonga vix ad medium dehiscens. Flores torsione pedicelli resupinati. (Hlemimeris 4uct., quoad speciem americanam ). ** Corolla bilabiata, labiis concavis. 4. Jovezrana, Cay. Corolle lobi concayi subæquales patentes, 5. Cazcroranta, Lion. Corolle obus inferior incuvus calceolatus, G. BENTHAM.— Caractéres des Scrophularinées. 179 *** Corolla, tubo subgloboso , limbo valdè inœquali. 6, Scropuuraria, Linn. Tribns II. HEMIMERIDEZÆ. Corolla tubo abbreviato, fauce concavä, limbo explanato lacinia infima (sæpe bifida) basi concava 1-2-saccata vel calcarata. Stamina fertilia 2 vel 4 didynama adscendentia. Antheræ approximatæ unilocu- larés vel biloculares, loculis divaricatis. Capsula bivalvis, loculicide dchiscens valvulis integris bifidisve vel septicide dehiscens valvulis bifidis, rarius mdchiscens, dissepimento è marginibus valvularum inflexis duplicato solubil vel rariis concreto. * Corolla ecalcarata breviter bisaccata. Capsula 9lobosa. 7. ANGELONIA, Æumb. et Kunth. Capsula loculicide dehiscens , valvulis iutegris. 8, Puyracanraus, Nees et Mart. Capsulà indehiscens. 9. Hemimenis. Linn. Capsula loculicide dehiscens septicide bipartibilis ve] dehiscens, (Diascia, Link ). ** Corolla calcarate. Capsule comjiressa apice truncal. 10, Nemessra, Vent. Tribus III. ANTIRRHINEÆ, Chavannes. Corolla tubulosa, limbo personato vel ringente bilabiato rarius subæquali. Siamina fertilia 4 didynama. Antheræ per paria approximatæ biloculares. Capsula dentibus seu valvulis pluribus oper- culisye circumscissis dehiscens vel irregulariter rumpens. Semina nuda vel testa arilliformi imclusa. : * Corolla basi calcarata. 11. AxarruNum, Desf. Corolla bilabiata Capsula operculis 2 valviformibus dehiscens. nt | 12. Linarra, Tourn. Corolla personata. Capsula operculis circumscissis :vel plurimis dentiformibus vel valviformibus dehiscens. 42. 180 ce. senTAM.— Caractères des Scrophularinées. ## Corolla basi saccata gibba vel œqualis. 13. Anrinrminum, Linn. Corolla‘personata. Capsula apice poris vel foramuni- bus 2-3 dehiscens. 14. Mauranpra, Jacq. Corolla personata. Capsula apice dentibus 10 dehiscens. (Usteria, Caw. ). ; 15. Garvezra; Juss. Corolla bilabiata. Capsula snb apice irregulariter rumpens; tubus corollæ intüs nudus. ( Agassizia, Chavannes }, 16. Lormosrermum, Don. Corolla bilabiata. Capsula sub apice irregulariter rumpens; tubus corollæ intüs pilorum seriebus 2 percursus. 17. Raopocuron, Zucc. Calyx amplus coloratus. Corolle limbus subæqua- liter 5 - fidus. Capsula sub apice irregulariter rumpens. Tribus IV. SALPIGLOSSIDEÆ. Corolla tubo elongato rarius abbreviato, limbo obliquo nunc wregulariter bilabiato nune ‘concavo vel subplano lobis 5 sæpe incisis. Stamina fertilia 2 vel 4 didynama declinata. Antheræ biloculares loculis apice demüm sæpius confluentibus. Capsula 2-4-valvis, valvulis septicide dehiscentibus bifidisve. — Genera plura a Solanaceis capsularibus { præsertim à Petunia)nonnisi æstivatione corollæe imbricativa et staminibus 4 nec 5 diffcrunt. * Corolla basi supra gibba, limbo valdè irresulari. 18. Corzrnsra, Nutt. Corolla 5-fida, Capsula globosa 4-valyis. 19. Scnrzanruts, Ruiz et Pay. Corolla multifida, Capsula oblonga. *# Corolla infundibuliformis, limbo parum inæquali. 20. SALPIGLOSsIS, Ruiz et Pay. Corollæ tubus ampliatus suberectus, limbi ex- plauati laciniæ emaginatæ vel bifidæ. 21. BrowarzrA, Linn. Corollæ tubus tenuis rectus apice parum dilatatus, limbi lobis integerrimis emarginatisve. 22. FranciscA, Pol. Corollæ tubus tenuis apice incurvus, limbi lobis inte- gerrimis planis. 23,2 Bronsrersia, Linn. Corollæ tubus elongatus rectus æqualis, limbi lobis integerrimis planis. Capsula baccata. 24, Axnraocencis, Labill. Corolle tubus ampliatus, limbo subrecto. G. BENTHAM, — Caractères des Scrophularinées. 101 Tribus V. DIGITALEZÆ,. Corolla tubulosa sæpius ventricosa limbo bilabiato. Stamina basi declinata apice sæpissimè adscendentia, 4 fertilia didyma, quinto summo sterili vel nullo. Antheræ biloculares, loculis demum sæpissimè divari- catis confluentibus. Stigma simplex, vel in lobis brevibus styli 2 vix incrassata. Capsula dura bivalvis, valvulis septicide dehiscentibus sæpiùs bifidis vel bipar- titis, dissepimento duplicato à marginibus valyvularum inflexis demum bipartibili. Placentæ a dissepimento demum sæpiüs solutæ, — Gencra priora Bigaoniaceis aflinia sed abunde distincta. Tribus babitu magis quam characteribus a Gratio- leis differt. # Stamen quinium prœsens sterile. g “ 25, Cuecone, Linn. Corolle labium superius amplum concavum, Semina mem- branaceo-alata; 26. Penrsremox, L’hérit. Corollæ laciniæ subplanæ, Semina nuda. ** Staminis quinti veshsium nullum. a7. RusseutA , Jacg. Corollæ laciniæ vix mæquales. 28. Dicirauis, Lirn. Corolla declinata , labio inferiore longiore. 29. Isorrexis, Lindl, Corolla incurva, labio superiore longiore. \ Tribus VI. GRATIOLEZÆ. Corolla tubulosa, limbo bilabiato. Stamina fertilia 2 vel 4 adscendentia. Antheræ biloculares muticæ. Capsula 2-4-valvis septicide vel loculicide dehiscens valvulis integris bifidisve. Placentæ dissepimento non biparübili demüm libero adnatæ. Semina nuda. $ 1. Antherarum loculi disjuncti. 30. PrerosricmA, Benth, Stamina superiora fertilia antherarum loculis disjunc- üs, inferiora sterilia vel dimidiata. Calyx sub-5-partitus, lacinia suprema majore. (Adenosma villosum. A. macrophyllum et Stemodia. os . Benth. in Wall. Cat. n. 3851, 3853 et 5926; cum specie quartä novà ex Chinä.) 31, LanpensercrA, Link et Otto. Stamina 4 fertilia, loculis disjunctis. Galyx saut (Brachycoris, Schrader. Boyea, Decaisne. ) 32, Sremopra, Linn. Stamina & fertilia, loculis disjunctis. Calyx B-partitus. ( Modestia et Diamoste, Cham, es Schlecth. Cybbanthera, Æamilt.) 182 G. BENTHAM.— Caractères des Scrophularinées. $S 2. Antherarum loculi contigui. Capsule valvulæ 4 vel si 2 loculicide dehiscentes vel fisscæ. *Stamina fertilia 4. Calyx semi-5-fidus. Capsule valvularum margines septiferæ inflexæ. 33: DoparTia, Linn. Calyx tubuloso-campanulatus , dentibus rectis. Corollæ labium inferius basi papillosum biggibbosum. Herba rigida paucifoliata. 34. Mazus, Zour. Calyx campanulatus, dentibus patentibus. Corollæ labium inferius basi papillosum bigibbosum. Herbæ humiles, scapis subnudis. ( Hornemannia , J/illd.) 35. Limnopuira, Br. Calyx tubuloso-campanulatus, labio inferiore glabro laciniis planis. Herbæ uligmosæ. # ** Siamina ferlilia 4. Calyx 5-partitus. Capsulæ valvularum maroines septiferæ inflexæ. 36.2? Caprarra, Linn. Corolla vix bilabiata. Stigma obtusum vix incrassatum (CG. biflora, Linn.) 37. Moncanra, Br. Corolla bilabiata. Stigma bilabellatum. *YY Sfamina fertilia 4. Calyx tubulosus 5-dentatus, Capsule val- vularum margines subplancæ. 38. Mimurus, Linn. Capsula 2-valvis. 39. Uveparra, Br. Capsula 4-valvis. FX Siarmina fertilia 4. Calyx 5-partitus. Capsulæ valyularum margines plancæ. 4o. Hserresnis, Gærin. Capsule valvulæ bipartitæ. Calycis laciniæ valde inæ- quales (Monniera, Mich.; Bramia, Lam.) k1. Sruzrorneca, Cham. et Schlecht. Capsule vulvulæ bipartitæ. Calycis la- niæ subæquales. 42. MartourraA, Aubl. Capsule valyvulæ subintegræ loculicide dehiscentes. Calycis laciniæ parum inæquales. ( Species americanæ 4-5, inclusa Gra- tiola acuminata, ÆUliocé. ) 43. 44: G. BENTHAM. — Caractères des Scrophularinees. 193 F#Y#* Siamina fertilia 2. Calyx 5-partilus. GraTiocA, Linn. Stamina superiora fertilia. Bevriomia, Cham. et Schlecht. Stamina inferiora fertihia; Capsulæ valvulæ vix fissæ (Sp. 4, brasilienses.) 45.2 AcngrarrA, Cham. et Schlecht. Stamina inferiora fertilia. Capsulæ val 46. Y7. 63. 48. &9. 50. 51. 52. | 53 vulæ bipartibiles. PAT Siaminia fertilia 2. Calyx 3-5-dentatus vel 5-fidus. Dovarrium, ÆZamilt. Corolla calyce multo longior fauce ampliata ( Gratiola juncea , lobelioides et nudicaulis. ) MircrocarPxA Br. Corolla calycem minutum vix excedens. Antherarum loculi contigui. Capsulæ valyulæ 2 integræ , marginibus planis, dissepimento membranaceo parallelo. * Stam ina fertilia 2. Percimium, Delile. Stamina sterihia nulla. Capsula sæpids irregulariter rupta valvulis vix solutis. Bonnava, Link et Otto. Stamina sterilia 2. Capsula constanter valvatim dchiscens. ** Stamina fertilia 4, inferiorum filamenta basi appendiculata vel gibba. | Vaxpecrra, Linn. Calyx 5-partitus vel regulariter 5-dentatus non plica- tus. Corollæ tubus intüs nudus ( Tittmannia, Reich. Torenia, Cham. et Schlecht. ARTANEMA, Don. Calyx 6-partitus. Corollæ tubus intus 4-squamatus. (Diceros, Pers. non. Lour.) TorEnra, Linn. Calyx tubulosus plicatus obliquè 5-dentatus. (Nortenia , Du P. Th. R ***% Stamina fertilia 4, filamentis nudis integris. « 2 HereranrerA, Nees et Mart. Antheræ filamentorum inferiorum magnæ stylum amplectentes. (Vrolikia, Spreng.) 184 G, BENTHAM. — Caracières des Scrophularinées. 54. LaxpennrA, Linn. Antheræ conformes, Calyx 5-partitus. 55. Limosrcza, Linn. Antheræ conformes, Calyx 5-dentatus vel 5-fidus. Tribus VIf. BUCHNEREÆ. Corollæ tubo tenui, limbo subplano 4-5-fido, la- cinus sæpè bifidis. Stamina fertilia 4 didynama adscendentia. Antheræ unilocu- lares vel loculis demüm divaricaiis confluentibus. Capsula 2-valvis, valvulis in- tegris bifidisve. — Genera nonnulla Selagineis habitu affinis. * Capsulæ valyulæ loculicido-dehiscentes elastice integre. 56. Bucanera, ZLinn. (Campulcia, Du P. Th, tubo apice incurvo. Piripea, Aubl., tubo apice recto.) #* Capsulæ valvulæ bifidæ marginibus septiferis inflexis. 67. Nycreninra, Don. Calyx oblongo tubulosus 5-angulatus, 5-dentatus. Co- rollæ laciniæ emarginatæ vel bifides. (Erini capenses. ) 58. Eninus, Linn. Calyx 5-partitus. Corollæ laciniæ emarginate. (E. alpinus.) Bg. ManureaA, Linn. Calyx 5-partitus. Corollæ laciniæ integerrimæ inæquales, (Nemia, Berg.) Go. Surera, Roth. Calyx 5-partitus. Corollæ laciniæ 5 brevissimæ mtegræ æquales vix patentes. (S. glandulosa, Æoth. et Capraria mulufida, Linn. ?) Tribus VII. BUDDLEFIEÆ Corollatubo vectolimbo, plano patente æqua-" liter 4-fido. Siamina fertilia 4 subæqualia, Antheræ distantes Liloculares. Capsula 2-valvis. 61. Boprrra, Linn. Tribus IX. TEEDIEÆ, Corolla tubulosa bilabiata vel subinfundibulifor- mis ; limbo subæqualiter 4-fido. Stamina ferülia 5 tubo inclusa didynama vel su- bæqualia distantia. Antheræ biloculares. Fructus baccatus. * Bacca indehiscens, 62. Lrucocarrus, Don. Corolla bilabiata, Calyx 5-dentatus> 63. Trcora, Awd. Corolle limbus subæqualis. Calyx 5-partitus. G, BENTHAM. — Caractères des Scrophularinées. 185 ** Capsula baccata 4-valvis. 64, Hemrraracma, all. Tribus X. VERONICEZÆ. Corolla rotata infundibuliformis vel rariüs irrugula- riter bilabiata, Stamina fertilia, nunc 4 ( vel 6-7? ) subæqualia exserta distantia nunc 2 (superiora), inferiorum vestigis nullis. Stylus simplex stigmate tenui vel yarius incrassato subcapitato. Capsula 2-valvis loculicide dehiscens, valvulis sæ- pissimè septicide bifidis bipartitisve. Semina nuda vel testa laxa arilliformi in- clusa, Ÿ Stamina 4 (vel 6-7?). Corolla 5-( vel 6-7?) fida. 65. Ounrisra, Comm. Corolla campanulata 5-fida. Stamina 4. 66. ?Disanpra, ZLinn. Corolla rotata 6-8-fida: Stamina 5-7. (Zn hujus ordinis ?) 67. Siprnorrra, Linn. Corolla rotata 5-fida. Stamina 4. ** Stamina 4. Corolla 4-fida. 68. ScorartA; Linn. Corolla rotata. 69. Gxrocuorna, Cham. et Schlecht. Gorolla infundibuliformis. 7o. Prcrormiza, Royle. Corolla campanulata calyce HAE (Veronica Lind= leyana, 7/ail.) #** Séamira 2. 71. Veronica, Linn. Corolla rotata vel infundibuliformis. ( Pæderota ; Zinn. Leptandra, Nuit. Diplophyllum, Zekm. Cochlidiospermum;, Reichb. Omphalospora, Bess. Hebe, Juss. Aidelus, Spreng..) 72. CarorwaAsnos, Benth. Corolla tubulosa incurva ore obliquè 2-3-fido. (Ve- ronica Brunoniana, Z7/all.) 73. WuzrentA, Jacq. Corolla tubulosa, recta,; limbo subbilabiato. Calyx 4-5 partitus m4. GxmnanprA, Pal. Corcila tubulosa recta , limbo subbilabiato. Calyx 2- partitus (Lagotis, Gærtn.) Tribus XI. GERARDIEZÆ, Corolla campanulata infundibuliformis vel tubu- losa, limbo 5-fido lacinüis rotundatis planis, Stamina fertilia # adscendentia, An- 186 G.BENTHAM. — Caractères des Scrophularinees. theræ approximatæ 3-loculares, loculis discretis parallelis sæpè acuminatis. Sty- lus simplex, stigmate obtuso sæpius elongato. Capsula 2-valvis loculicide dehis- cens, valvulis integris bifidisve. Semina sæpissimè testa membranacea laxa aril- liformi mclusa. * Calyx 5-dentatus. Corolla infundibuliformis. 75. Escorepra, Ruiz et Pav. Corollæ tubus elongaius, limbo amplo 5-fido. 76. Puysocaryx, Pokl. Calyx inflatus. Corollæ limbus parvus æqualiter 5- fidus. ** Calyx 5-dentatus vel 5-fidus. Corolla campanulata vel tubulosa. 77. NircurariA, Ruiz et Pav. Calyx 5-dentatus. Corolla amplè tubulosa. 78. MacranTHerA, Nuté, Calyx profundé 5-fidus. Corolla tubulosa vel in- curva. Capsula acuminata. 79. GErARDIA, Linn. Calyx 5-dentatus vel semi-5-fidus. Corolla campanu- lata. Capsula obtusa (Melasma, Berg. ? Sopubia, Æamilt.) 80. ? Sevmerra ; Pursh. Calyx 5-pertitus. Corolla rotato-campanulata. Capsula acuta. ( Afzelia, Gmel.) : 81. Grossosrvzis, Cham. et Schlecht. Calyx 2-5-dentatus. Corolla obliquè campanulata. Semina intra membranam lineari-caueatam minima. ( Species observatæ tres : 1. G. aspera, Cham. et Schlecht. Brasiliensis; 2. Rhi- nanthus scaber, T'hunb. ? Capensis; 3° Hymenospermum dentatum Benth. Avensis; et forsan quarta inter plantas Senegalenses Perrotte- tianas. ) #*% Calyx compressus hinc fissus. 82. CEnrranruErA, Br. (Razumovia, Spreng.?) Tribus XIL. RHINANTHEÆ. Corollæ Himbus bilabiatus, labio superiore concavo galeato vel lineari, integro vel emarginato, inferiore patente trifido. Sta- mina fertilia 4 didynama (rarius 2 ) adscendentia. Antheræ biloculares loculis discretis parallelis sæpè acumimatis. Stylus simplex, Capsula 2-valvis loculicide dehiscens, valvulis sæpissimè integris. Semina nunc testa laxa membranacea in- clusa , nunc nuda. * Antherarum loculi tenues mutici. 83. Orrnocanrus, Nutf. Antherarum loculi inæquales. Calyx tubulosus vel campanulatus 4-fidus. 84. 85. 86. 87. 88. 89- 90. 91. 95. 06. G. BENTHAM. — Caractères des Scrophularinées. 187 Casrirxesa, Nutt. Antherarum loculi mæquales. Calyx compressus bifi- dus vel quadrifidus hinc fissus. (Euchroma, Nuit.) Scnwazsra, Linn. Antherarum loculi æquales. Calÿx compressus obliquè 5-fidus. **_ Antherarum loculi crassi sæpiüs acuiti vel aristati, LamourouxrA, Æumb. et Kunth. Corolla tubulosa compressa ventricosa, labio inferiore brevi. Calyx 4-5-fidus. Cxmsarra, Linn. Corolla tubulosa ventricosa. Calyx 10-partitus, Opowrires, Séev. Calyx campanulatus 4-fidus. Corolla profundè bilabiata , labio superiore lacinüisque inferioris subæquilongis integerrimis vel inter- media retusa. Antheræ oblongæ galeam superantes. EururasrA, Linn. Calyx campanulatus 4-fidus. Gorollæ labium superius galeatum emarginatum, inferius magnum patens laciniis emarginatis. ( Pa- rentucellia, 73.2) SrpHonosrectA , Benth. Calyx infundibuliformis , tubo elongato, limbo 4- 5-partito. Corollæ labium superius incurvum, inferius brevius (Species unica chinensis). BarTsraA, Linn. Calyx campanulatus vel tubulosus 4-fidus. Coroliæ labium superius galeatum compressum, inferioris Jaciniæ integerrimæ. Antheræ ovaiæ galea breviores. (Trixago, Séev.) Penrcuraris, Linn. Calyx 5-fidus vel inæqualiter 2-3-fidus. Corollæ galea clongata sæpits incurva. ; î Rarnanraus, Zinn. Calyx compressus membranaceo-inflatus. Corollæ la- bium superius galeatum. Semina pauca alà membranaceà cincta. ( Alecto- rolophus, Step.) Errrmas, Tour. Corollæ labium superius lineare proboscideum. Semina pauca striata. (Rhinanthus, Sées.) Mrraweyrum, Linn. Corollæ galea compressa, lobis replicatis. Semina in loculo solitaria magna exalata. Genus inceriæ sedis. # TozziA, Linn. Corolla Gratiolearum. Stamina Gerardiearum vel Rinan- thearum, Capsula abortu monosperma. Genera mihi non satis nota. Conobea, ÆAubl. Gomara, Sanchesia, Xua- 188 ROCH. == S4r les Draba aizoides et Aizoon. rezia ct Calytriplex, Auiz et Pay. Leucophyllum, ÆZumb. et Kunth. Di- chroma, Cav. Curtia, Cham. et Schlecht. Tafuentia, Lag. Hemianthus, Nutt. Willichia, Muë, (Hydranthelium Æumb. et Kunth.) Aptosimum, Burch. Hy- drotriche, Zuce. Diceros, Picria et Tripinna, Lour. Bæa, Commers. Palms- truckia, Hielz fil, Comrararson faite sur les plantes vivantes des Draba aizoides L. cé Aizoon Wahlenb., par le professeur Kocu. Pre 1834, n° 4o,p. 635. ). M. Koch, infatigable dans ses recherches sur les plantes de la Flore d'Allemagne, s'étant procuré, pour le jardin d’Erlangen, le Draba aizoides X. et le D. Aizoon Wahl. (lasiocarpa, Koch.) expose de la manière suivante les caractères comparatifs de ces deux plantes. . Les feuilles du D. Æizoon sont lancéolées et non de largeur ns d’un vert plus foncé , et à cils des bords plus robustes. 2. Le D. Aizoon a les fleurs un peu plus petites, d’un jaune soufre clair; le D. aizoides les a d’un jaune presque doré. 3. Les filets des étamines du D. Zizoon sont d’un jaune ver- dâtre pâle et subuliformes; dans le D. aizoides ils sont plutôt filiformes. 4. Les sépales du D. 4izoon sont un peu plus larges et ont le bord plus pâle, d’un blanc jaunâtre : la couleur est la même dans le D. aizoides. La partie herbacée est souvent brunâtre et prend alors, à l’état sec, un vert noirâtre. 5. La dessiccation rend les pétales de la première espèce pâles, : ce qui ne se voit point dans le D. aizoides. A l’état vivant, les pétales défleuris des deux espèces deviennent pâles. 6. L’ovaire, à l'époque de la floraison du D. Zizoon n’a que la moitié de la grosseur de celui du D. aizoides. Le style est plus 4 court et porte-un stigmate plus en tête. Les fruits lisses ou poilus ne présentent point de caractère constant; cependant on n’a encore jamais trouvé le D. 4izoon à f silicules lisses. La forme des silicules est aussi très variable : dans } LÉON DUFOUR. == Sur la Volvaria conchylioides. 189 Ja mème localité, l’auteur les a cueillies longues de 7 millimetres et larges de 2,5 millimètres, et longues de 4 millimètres sur une largeur de 3 millimètres. Norice sur la Volvaria conchylioides de la Flore francaise ; Par M. Léon Durour, Gorrespondant de l’Institut. Sans adopter toutes les conséquences de la morpholosie des Lichens exposée par MM. Walroth, Meyer et Fries, il est néan- moins bien démontré à l'observateur attentif et consciencieux que les formes variées sous lesquelles se jouent ces Protées de la cryptogamie, ont amené dans la détermination des espèces d'innombrables erreurs. Les sources principales de celles-ci se trouvent dans l'âge de ces productions, dans la nature du sup- port où elles croissent, et dans les influences météorologiques. Ce n’est PS ici le lieu de se laisser entraîner dans des dévelop- pemens à ce sujet : je rentre dans la spécialité de ma notice. C’est dans mon herbier même, et sur un échantillon (queJe conserve encore) cueilli par mon ami le docteur Villermé, aujourd hui membre de lInsütut, sur un grès friable, aux en- Yirons d'Étampes, que M. De Candolle fonda la f’ofvaria con:- chylioides de la Flore française. « Cette espèce de Lichen, dit:il, n'offre pas de croûte sensible; on y remarque des tubercules ® arrondis, aplatis, blancs et lésèrement enfoncés, qui s'ouvrent au sommet et mettent à découvert un réceptacle noir, orbicu- . lire, en forme de lentille. Dans cet état, on croirait voir un «très petit Lichen foliacé dont chaque feuilie porte un seul tn- bercule; à la fin de la vie de la plante le réceptacle tombe, et Jon voit alors une coupe concave blanche crustacée et qui ressemble à une pee coquille (1).» M. Duby, dans le Zotani- con gallicum (2), n’a pu que calquer une phrase spécifique sur (1) Flor. franc. 3e édit. (r805), t: 11, p. 3734 (2) Botanic, gallic, Pars secunda (1830), p.673, 190 LÉON DUFOUR. — Sur La Volvaria conchylioides. la description de l'illustre auteur de la Flore française, et il a placé cette production dans le genre Thelotrema. Enfin, le sa- vant cryptogamiste M. Fries a compris, sans l'avoir vue, la V’olvaria conchylioides parmi les modifications de la Parmelia coarctata. (1) Les botanistes qui se sont livrés à une étude suivie des Li- chens, auront pu remarquer que, soit par les progrès de l'âge, soit par l'influence destructive des agens extérieurs, le disque coloré ou la lame proligère des apothécies de certaines espèces, notamment des Parmelia subfusca et atra, est sujet ou à se détacher et à disparaitre entièrement, de manière qu'il ne reste alors qu'une cupule blanchâtre d'une texture analogue à celle de la croûte, ou, dans une décrépitude avancée et par Paction prolongée de l'humidité, à tomber dans une sorte de déliques- cence qui, surprise plus tard par une chaleur intense, se con- crète de nouveau, mais devient informe. Le Lichen revêt, dans ces divers états, un aspect étrange, une physionomie insidieuse, qui en imposent facilement à des yeux peu exercés. C’est précisément ce qui est arrivé pour l'établissement de la Vobaria conchylioides. Dans l'échantillon qui a servi à la des- cription de M. De Candolle, le thailus ou la croûte, usé par l'action météorologique que favorisaient les petites aspérités caduques du support, est assez vaguement répandu et presque nul. Les apothécies s’y observent dans les divers états de dété- rioration dont je viens de parler. Il en est même un petit nom- bre avec le type normal inaltéré, qui achèvent de nous mettre sur la voie de l'espèce légitime à laquelle appartient la Fofvaria. Celle-ci se rattache évidemment aux innombrables polymor- phies de la Parmelia subfusca où Lichen subfuscus Lin., et plus spécialement aux individus saxatiles de ce groupe. La Volvaria conchylioides doit donc disparaître du catalogue déjà surchargé des Lichens, et ne devra désormais figurer que pour mémoire dans la synonymie inextricable de ceux-ci. La Lecanora leucopis d'Acharius, à en juger par des échan- tillons reçus de M. Schleicher, qui communiqua primitivenent (1) Lichenograph: Europ, (1831), p. 105« 3 LÉON DUFOUR. — Sr la Volvaria conchylioides. 197 l'espèce au célèbre fondateur de la Lichénographie, ainsi qu'on peut le voir dans sa Lichenographia universalis (p. 354), pré- sente les mêmes traits que la Fofvaria dont je viens de parler, et doit éprouver le même sort. Seulement son état de détério- ration est bien moins avancé, et sa croûte, qui repose sur une roche granitique, support plus dur, moins altérable que le grès, est assez épaisse et continue, mais j'y vois, comme dans la Zol- varia conchylioides, des apothécies, les uns bruns, régulière- ment arrondis, adultes, entourés d’un rebord blanchâtre, les autres noirâtres, informes, décrépits, comme diffluens ; enfin j'observe à la croûte des fossettes conchoïdes d’où la lame pro- ligère a disparu. M. Fries (]. c. pag. 142), qui paraît avoir eu sous les yeux des échantillons de la Lecanora leucopis avec une croûte épaisse, blanche, inégale, sorediifère, tels que ceux que j'ai reçus d’Acharius lui-même, a rangé cette dernière produc- tion dans les variations de la Parmelia atra. Ainsi, il ya une grande conformité dans notre manière de voir sur ce point; et si ce profond lichénographe eût vu comme moi les apothécies bruns de la Z, Zeucopis ; il n'aurait pas balancé à la placer dans les polymorphies de la Parm. subfusca. Histoire naturelle des iles Canaries, par MM. P. Barker-Wers et SABIN BERTHELOY. (Extrait du Prospectus. — Botanique.) Le nombre des espèces que MM. Webb et Berthelot sont par- venus à rassembler durant leurs longues herborisations dépasse : de beaucoup le chiffre que M. de Buch avait fixé à 535 comme com- plément numérique de la Flore canarienne. Ils ont rapporté en- Miron 1,000 phanérogrames et une collection fort riche en cryptogames ; dans ce nombre, plus de 150 espèces sont entiè- rement nouvelles ou encore peu connues. Les espèces qui composent leurs collections ont été détermi- nées et classées par des études comparatives faites aux meilleures | sources, afin de connaître avec exactitude tout ce qui a été pu- blié ou rapporté par leurs devanciers et pour pouvoir juger de la validité de leurs découvertes. Le texte de la partie phyto- 192 Histoire naturelle des îles Canaries. graphique sera en latin, d’après le plan des beaux ouvrages de MM. de Humboldt et Bonpland ( Vova genera et species), et de celui que publie en ce moment M. Auguste de Saint-Hilaire (Flora Brasiliæ meridionalis ); le format en sera le même; plus de 200 planches accompagneront ce texte et donneront non- seulement les figures au irait de toutes les espèces nouvelles, mais encore de celles qui n’ont jamais été représentées. M. Hey- land, dont les talens se sont formés sous les yeux du savant professeur De Candolle, a été chargé des dessins et des détails organographiques qui s’y rapportent. Un des plus habiles gra- veurs de la capitale, M. Vielle, s'occupe de les reproduire. L'introduction de la Flore est presque achevée; la géographie botanique y est traitée en détail : l'aspect général de la végéta- tion, la distribution des plantes sur le sol, d’après les exposi- tions et les altitudes qu’elles affectent, leurs rapports de forme et de nombre avec les flores d’autres contrées, sont autant de questions importantes que les auteurs se sont attachés à déve- lopper. Cette première partie offrira tout l'intérêt de la nou- veauté; elle sera riche en beaux dessins, exécités d’après nature, par M. J. Williams, et lithographiés par M. de Saint-Aulaire. Ces dessins se composeront de plusieurs vues phytostatiques indiquant l'aspect de la végétation à diverses hauteurs. À ces tableaux variés, MM. Webb et Berthelot ajouteront les facies des plantes, ce caractère qu’on embrasse d’un regard, et qui se dessine à grands traits. M. Martius, dans son ouvrage sur le Brésil, avait déjà montré tout l'avantage que l’on pourrait tirer des dessins de port dans la famille des Palmiers, où les dimen- sions des feuilles et le développement des parties florales exi- geaient de grandes réductions : MM. Webb et Berthelot en ont fait autant pour les Dicotylédones ligneuses. Espérons que leur | heureuse innovation trouvera des imitateurs parmi les botanistes iconographes. L'Histoire naturelle des îles Canaries se composera de trois volumes grand in-4°, divisés par parties, et sera accompagnée d’un atlas de 25 à 30 planches de grande dimension. L'ouvrage en entier contiendra environ 300 gravures on lithographies. Le troisième volume embrassera dans son ensemble la Flore générale des Ca- | naries, c’est-à-dire la Géographie botanique et la Phytographie. L'ouvrage completse composera de 50 livraisons de 3 à 4 feuilles de texte avec 5 à 6 planches correspondantes. Il paraîtra une livraison tous les quinze jours, | qui sera remise aux souscripteurs au prix de 6 francs, sur beau papier et carac- | îcres neufs, à dater du 15 novembre. On souserit : à Paris, chez Béthune, éditeur. Pour toute l'Allemagne, la Suisse, M VAuiriche et Les Etats du Nord, à la librairie de B. Herder, à Carlstuhe, Fribourg k ct Leipzig. À Londres, chez Barthès et Lowell. re ——— , DECAISNE. — Plantes d'Egypte. 103 LE Norice sur quelques plantes de la Flore d'Egypte, Par M. J. DECAISNE. En commençant la publication des plantes rapportées par M. Bové, j'avais pensé ne donner qu'une simple liste de celles qu'il avait recueillies en Egypte, afin de confirmer la détermi- nation des noms sous lesquels il les avait distribuées; mais un examen plus attentif m'ayant fait voir qu'il n’y avait presque rien à changer sous ce rapport, j'ai cru qu'il serait au contraire utile de donner quelques observations sur plusieurs genres ou espèces jusqu'ici imparfaitement connus , ou qui ne se trouvent même pas mentionnés dans l'excellent ouvrage publié par M. Delile. & FUNGI. (1) ÆAgaricus campestris L.— Hab. : autour du Caire. A. (Pleurotus ) fécicola Montag. À. magnus, dimidiatus, imbricatus, horizontalis, pileis car- nosis obovatis subsquamosis, marginibus involutis, lamel- lisque angustis utrinque acutis fornicatis alutaceo-fucescen- tibus integerrimis, stipitibus elongatis attenuatis lineatis. Trois ou quatre pédicules horizontaux amincis à la base et soudés ensemble dans toute leur étendue, acquièrent jusqu’à trois pouces et demi de longueur et s’évasent en autant de cha- peaux de forme obovale attachés par le côté et imbriqués. La face supérieure de ceux-ci est glabre, mais fendillée et comme écailleuse, et leur bord est si largement roulé en volute que son (x) Ces trois nouvelles espèces de Champignons ont été nommées et décrites par M. le doc- teur Montagne. IV. Boran. — Octobre. 13 194 J. DECAISNE. — Plantes d'Egypte. épaisseur en ce point est de plus d’un pouce. Les feuillets ont de une à deux lignes de largeur dans le milieu et vont en se rétrécissant aux deux extrémités qui se terminent en pointe très aiguë; ils sont à peine décurrens et très entiers. On aperçoit pourtant sur le pédicule des stries très rapprochées qui corres- pondent à la position des feuillets dans le jeune âge du cham- pignon. La consistance du chapeau est charnue et molle; celle du pédicule est dure et coriace. Get Agaric à quelque analogie avec l’4. orcellus Fr., mais il est inbriqué, avec l’4. glandulosus Bull. , mais ses feuillets sont étroits, non anastomosés ni glanduleux, enfin avec l_4. ostrea- tus Fr., mais son pédicule est très long et son bord enroulé. Ii a été cueilli aux environs du Caire, sur un vieux Figuier-Sy- ‘comore, des fentes duquel il sortait horizontalement. Hydnum (Apus) Boveanum Montag. H. pileo crasso convexo carnoso molli fucescenti-luteo subvelu- tino , aculeis confertis angulato-compressis subulatis olivaceis apice brunneo-pellucido! sporidiis creberrimis oblongo-sub- globosis luteo-viridibus. Ozs. Son chapeau, recouvert d’un duvet extrèmement court, principalement vers son bord libre, est large de cinq à huit pouces, irrégulièrement semi-orbiculaire, et épais d’un pouce, y compris les aiguillons. Sa chair est compacte, molle, élastique, d'un jaune pâle près de la surface supérieure , d’un jaune ver- datre près de celle d’où naissent les pointes. Celles-ci sont nom- breuses, pressées, subulées, comprimées à la base, triquètres, marqués d’un ou deux sillons, et ont environ quatre lignes de longueur ; leur couleur est olivacée dans les cinq sixièmes ie rieurs , brune au sommet qui est transparent. Cet Hydne qui se distingue facilement de tous ses congenères croissait dans le palais d'Ibrahim , au Caire, sur de vieilles pou- tres qu'il envahissait dans un assez long espace. Je l’ai dédié au voyageur qui a enrichi Ja Botanique de beaucoup d'espèces nou- velles ou peu connues. Cr 3. DECAISNE. — Plantes d'Egypte. 19 Podaxon ægyptiacus Montag. P. stipite fibroso torto lignoso, peridio oblongo ochraceo spo- ridiüs fusco-purpurascentibus. Hab. : Dans les sables mouvans du désert entre Suez et Gaza. Ors. Quoique l'individu unique et incomplet rapporté par M. Bové ne nous ait pas permis d'observer cette curieuse Lyco- perdacée dans toutes les phases de son développement, nous pouvons pourtant la distinguer par des caractères certains des deux espèces de la seconde section de ce genre, tel qu’il est établi dans le Systema mycolosicum. Le pédicule, un peu renflé à sa base, qui offre une con- sistance molle analogue à celle de lamadou, est (droit, fistu- leux, long de près de 4 pouces, y compris la portion qui se pro- longe à travers le péridium , épais de 2 lignes et demie à 3 lignes, et composé de fibres d’une dureté extrême, contournées en spirale. Le prolongement faisant l'office de columelle dans te péridium et auquel est attaché le réseau chevelu, est moins dur, moins épais, plus flexible et plus élastique. Le capitule à la forme d'une datte ou d’une olive un peu allongée; sa longueur est de 14 lignes et son diamètre de 5. Dans l'échantillon que j'ai sous les yeux, il n’en réste que les filamens et les sporidies qui y sont fixées. Cependant on remarque encore cà et là quelques squames qui décèlent la couleur ochracée de ce péridium avant sa rupture, couleur ; au reste, dont il a été tenu note par M. Bové. Les sporidies observées en masses et à l'œil nu, sont d'un pourpre brun très prononcé ; vuestau microscope, elles paraissent brunes avec un point transparent d’un jaune d’or au centre. Leur forme est sphérique/:11 N'ayant trouvé aucune trace de coiffe (calyptra), nous ne pouvons dire si, dans le jeune âge, ce champignon en est re- couvert. | Ps A) | Notre espèce diffère du P. calyptratus Fr. (Lycoperdon axatum Bosc), dont nous avons vu la figure, non-seulement par sés di- mensions et la forme tant du péridium que de la racine, mais 13. 100 J. DECAISNE. — Plantes d'Egypte. encore par la couleur des sporidies qui sont d’un pourpre-brun dans la plante d'Egypte, olivâtres ou bistrées dans celle du Séné- gal Le Zycoperdon pistillare L. s'éloigne encore davantage de l'espèce en question, soit par la forme en massue, soit par la couleur safranée de son péridium, soit enfin par ses sporidies ferrugineuses. CYPERACEZÆ. Scirpus ægyptiacus Nov. spec. S. culmo tereti, apice subulato umbellam compositam æquante, spicis pedunculatis patulis v. reflexis ovatis, squamis margine membranaceo apiculatis fuscis, antherarum apicibus lanceo- latis setisque hypogynis fimbriatis. Hab. sur les rives du Nil. Os. Cette espèce se distingue aisément du S. lacustris par ses chaumes plus grèles, ses épis plus petits portés sur des pédon- cules étalés ou réfléchis, très rarement sessiles, geminés ou ternés; les soies hypogynes sont brunes, aplaties, fimbriées au lieu d’être raides, presque subulées et munies de denticules re- courbées, comme elles le sont dans l'espèce commune. On lui reconnait au contraire la plus grande analogie, par son en- semble général, avec le S. Zttoralis auquel Sprengel réunit avec raison le S. fémbrisetus Del., mais elle en diffère par ses chaumes cylindriques, ses épis un peu moins gros, ses anthères termi- nées par un appendice lancéolé et fimbrié, tandis qu'ils sont tronqués quoique fimbriés dans le $. Zttoraks , très bien repré- senté dans la Flore d'Egypte , sous le nom de $. jémbrisetus. CHENOPODEZÆ. Cornulacca monacantha Delil. Fl. Egyp. p. 206,t.22, fe 3. Spr. Syst. 1. p. 816. ( Bové, n. 248.) Hab. : près de Suez. Salicornia fruticosa V.. (Bové, n. 41.) Hab. : les marais salés près de Suez. | 3. DECAISNE. — Plantes d'Egypte. 197 S. cructata Forsk.—Delil. FI. Egyp. descr. p- 69 (Bové, n. 42.) Hab. : avec la précédente. Echinopsilon muricatum Moq. Ann. Sc. Nat. 2. (1834) p. 27. — Villemetia muricata Ejusd. [. c. tom. 1, p. 206. — Cornu- lacca muricata Del. Descr. Egyp., p. 81. — Salsola muricata L. Spr. Syst. 1. p. 926. — S. monobracteata Forsk. Hab. : le désert entre le Caire et Suez. ANREDERA Juss. Carac. GENER. BRACTEÆ 4, 2 inferiores minimæ deciduæ, 2 superiores concavæ, naviculares, membranà latissimä dorso alatæ, florem includentes. Cazyx 5-partitus, laciniis subæqua- libus membranaceis, exterioribus latioribus apice inflexis, æstivatione imbricativà. STAmINA D laciniis opposita; filamenta subulata basi in discum brevem subcarnosum calyci adnatum interse coalita; antheræ sagittatæ introrsæ. Sryzus brevis, tri- partitus, ramis apice incrassatis emarginatis papillosis. Utri- culus circumcissus? monospermus. Anredera spicata Juss. Gen. p. 84. Gmel. Syst. veg. p. 454. Pers. Syn. 1,p. 297. Poir. Encycl. supp. 1, p. 391. Kth. Syn. pl. æquinoct., 1,p. 479. Spreng. Syst. 1,p. 824. Basella vesicaria Lamk. Encycl. r ,p. 382. Willd. Sp. pl. 1, D: 1915. Polygonum scandens Linn. Willd. Sp. pl. 2. p. 456. Fugopyrum scandens Sloane Jam. p. 138, t. 00, f. 1. Hab. Cette plante, originaire du Mexique, est cultivée dans quelques jardins du Caire, où elle sert à orner et à couvrir les berceaux. Os. Depuis la publication de ce genre dans le Genera plan- tarum , les divers auteurs qui ont eu occasion de le décrire ont tellement varié sur ses caractères, que je crois utile de Île re- produire ici. A. L. de Jussieu, qui a retiré cette plante des Polygonum où Pavait classée Linné, n’a établi son genre que sur des ma- 198 J. DECAISNE. — Plantes d'Egypte. tériaux insuffisans, de manièré que le caractère qu'il trace est incomplet, comme il le fait observer lui-même. Le calice est dé- crit à deux pièces; il n’y est point fait mention des étamines ni du verticille auquel elles sont opposées; le style est dit bifide. Gaertner fils (1805) décrit les pièces extérieures comme for- mant un calice monophylle à quatre dents, dont deux plus pe- ttes (très caduques) et deux grandes persistant après la fécon- dation. Le verticille qui précède les étamines n’est pas mentionné. (Corolla o). Lamarck, dans l'Encyclopédie, signale cette plante sous le nom de Basella ; les caractères sont à-peu-près les mêmes que ceux exprimés dans le Genera ; mais il représente dans ses Illus- trations le style bifide.et chacune des branches elle-mêmes pro- fondément divisée en deux parties. | Sprengel , dans son Systema, reprend le cacactère tel qu'il a été donné par M. de Jussieu. | Enfin M. Kunth reconnaît à ceite plante un calice à cinq par- ties, dont deux extérieures carénées, ailées sur le dos, et trois intérieures un peu plus courtes , concaves ; cinq étamines ; trois styles; pour fruit un akène. Comme on vient de le voir, les caractères de l’/nredera diffe- rent suivant les botanistes qui l'ont décrit, mais chacun en par- ticulier apporte un trait d'organisation qui convient à la plante, avec plusieurs autres inexacts, de manière que celui que je pro- pose n’en présente en réalité aucun entièrement nouveau, c’est le résultat d’une sorte de triage entre ces caractères les uns vrais et les autres faux. Voici ce qu’on remarque : d’abord, à la partie supérieure du pédicelle uu peu renflé, deux petites écailles ovoides, mem- braneuses, l’une inférieure, l’autre supérieure par rapport à l'axe de l'épi, très caduques, alternant avec les deux grandes divisions latérales persistantes, très développées, concaves, appliquées l’une contre l’autre par leurs bords. Le calice ren- fermé dans la cavité que forment ces deux grandes bractées, est à cinq parties, à estivation imbricative, un peu inégales, les deux extérieures plus larges, infléchies à l'extrémité supérieure. Les étamines, au nombre de cinq, sont opposées aux divisions J. DECAISNE. — Plantes d'Egypte. 199 calicinales, les filets sont subulés, dilatés à la base oùils for- ment par leur réunion un disque cupuliforme un peu charnu adhérent au calice; les anthères sont sagittées. Le style, très court, se divise en trois branches un peu élargies et légère- ment échancrées au sommet. Le fruit parait être un utri- cule s’ouvrant transversalement, si on en peut juger ainsi d’a- près une ligne circulaire d’un tissu un peu différent qu'on ob- serve vers la partie moyenne de l'ovaire. L'intérieur du fruit était vide, dans mes échantillons comme dans ceux qu'a figu- rés Gaertner, de sorte qu'on ignore encore la forme de l'embryon qui doit être périphérique, d’après la forme des grai- nes avortées que j'ai pu examiner. La présence de ces deux sortes de bractées caractérise bien nettement l’/nredera , car je ne crois pas qu’on puisse regarder ces deux paires de folioles comme autre chose, le calice étant véritablement le verticille à estivation imbriquée, à cinq divi- sions auxquelles sont opposées les étamines. Si on admettait que les deux paires de folioles dussent être regardées comme le calice, le verticille que j'ai regardé comme tel serait une corolle qui, par la portion des étamines, devrait faire rapporter cette plante à un groupe de monopétales, où s’observe ce caractère : rapprochement qu'aucun botaniste ne sera tenté de proposer. L’Anredera , par la présence des deux bractées très dévelop- pées et celle d’un calice à cinq pièces, réunit, pour ainsi dire davantage les deux familles des Amaranthacées et des Atripli- cées. En effet la disposition de ces deux larges bractées, pré- sente quelque analogie avec ce qu’on observe sur les fleurs de plusieurs genres des Amaranthacées, les deux sortes de fleurs si remarquables qu'on aperçoit sur les Æiriplex, ne peuvent être, je crois, assimilées à ce qu’on observe sur l'Ænredera, car les deux fleurs biparties des 4triplex (1) ont la préfloraison valvaire comme les grandes bractées de l’Arredera, mais elles (1) M. Dnpont, dans une excellente notice insérée dans le Journal de physique (juiilet 1818), a établi que l’infloreseence des Atriplex était composée de trois sortes de fleurs, les unes à cinq parties mâles et femelles et non hermaphrodites, les autres biparties constamment femelles. 200 J. DECAISNE. — P/antes d'Esypte. occupent presque constamment la bifurcation des rameaux de la cime contractée qui constitue l’inflorescence des Chénopo- dées , tandis que les fleurs à cinq divisions ont la préfloraison quinconciale et sont accompagnées de trois bractéoles, une inférieure et deux latérales qui manquent totalement dans les autres sortes de fleurs. Il arrive souvent aussi dans des cas de monstruosité des Atriplex patula et hastata , que l'intérieur de ces deux pièces qui constituent seuls les enveloppes de ces fleurs femelles, se couvre de petits globules qu’on peut con- sidérer , je crois, comme des productions florales très imparfaites produites par des cymes avortées naissant à l’aisselle de ces deux folioles et soudées à leur paroi intérieure. Les fruits provenant des fleurs biparties, sont toujours comprimés, légèrement sti- pités et produisent, par la germination, ainsi que les fruits déprimés des fleurs à cinq parties, des plantes qui donnent, comme on pouvait le supposer d'avance, des inflorescences renfermant encore des fleurs de deux sortes. La différence dans ces deux modifications de fruits, en produit également une dans le mode de courbure de l'embryon, qui suit toujours dans les deux cas la plus grande courbe de la graine, les cotylédons restant incombans dans les deux cas. Les genres Basella, Anrederu, Hablitzia et Lecanocarpus réunis pourraient former à la fin des Chénopodées un petit groupe qui réunirait presque cette famille à celle des Amaran- thacées. LABIATÆ. Leucas inflata Bentb. L. fruticosa, foliüis sessilibus orbiculatis basi subcordatis utrin- que hirsutis viridibus, floralibus conformibus, verticillastris 6-10-floris subspicatis, bracteis minutis, calycibus ovato-inflatis striatis, dentibus denis brevibus erectis, fauce intus subnuda. Leucas inflata Benth. Lab. Gen. p. 744. (Sideritis, Bové, n. 68 518.) Hab. : le désert de Suez à Gaza. I. DECAISNE. — Plantes d'Egypte. 201 Thymus Bovei Benth. T. erectus, ramis rigidis strictis villosis, foliis breviter petio- latis ovatis obtusis planiusculis margine petiolisque suboiliatis, floralibus conformibus adpressis, verticillastris paucifloris spi- catis, calycis labio superiore maximo breviter tridentato, infe- rioris lacinis subulatis ciliatis. Thymus Bovei Benth. Lab. Gen. p. 542. (Satureia Bové, n. 68.) Hab. : le désert de Suez à Gaza. Fruricucus basi ramosissimus, erectus, 6-g-pollicaris. Forra ferè 7 Pi- perellæ. Verricrrrasrri subsexflori, inferiores parum distantes, superiores in spica pollicari densa approximati. Caryces subsessiles villosuli, erecti, adpressi vel maturi subnutantes. CorozrAa 7°, Serpylli. (Benth. 1. c.) OROBANCHEZÆ. Orobanche Delilii. Nov. spec. O. simplex v. sæpiüs ramosa, ramis angulatis pubescentibus, squamis caulinis lanceolatis acutis semi-pollicaribus, floralibus brevioribus, spicis ramulos terminantibus laxifloris, floribus sessilibus, calyce cupuliformi dentibus lanceolato-setaceis, co- rollà pollicari extrorsum puberulà fauce dilatatà introrsüm pu- bescente, staminibus infra medium tubum insertis, filamentis glabris , stylo glabro fauci æquali. Orobanche ramosa Delil. FL. Egypt. ex herb. (Orcbanche, Bové, n. 260.) Hab. : Dans les jardins du Caire, où il croît sur les racines des choux et des mélongènes. Os. Cette plante atteint de huit à douze pouces de haut; les tiges sont brunes; les fleurs d’un bleu d'azur ne sont pas aussi scarieuses que dans l'O. ramosa, mais du double plus grandes; les sépales restent soudés dans leur moitié inférieure, de manière que le calice est presque campanulé, cupuliforme, les dents 202 3. DECAISNE. — Planies d'Egypte. sont subulées. Elle paraît être très voisine de l'O. œgyptiaca Pers, mais elle en diffère par ses fleurs sessiles. J'ai observé sur cette plante plusieurs ovaires à quatre pla- centaires et des capsules s’ouvrant en quatre valves sans que la corolle présentât la plus légère anomalie. COMPOSITÆ. Asteriscus graveolens Less. Gen. Comp., p. 209.-- Buphtal- mum graveolens Vahl. (Buphtalimumn , Bové, n. 116.) Hab.: le désert entre Le Caire et Suez. Oss. Le genre Ceruana ne peut, ce me semble , rester éloigné des Asteriscus, dont il ne diffère que par un caractère de peu de valeur, celui de la double rangée de fleurs femelles du rayon. Dans les C. pratensis et spinosa, les appendices des anthères ne sont pas moins développés que dans les Z. graveolens et mart- timus ; tandis que, dans une autre espèce du même genre, |. flosculosus ( Buphtalmum Vent.— B. arabicum Delil.)(r), tes appendices sont filiformes et atteignent en longueur presque la moitié des filets staminaux. Le caractère du double rang de fleurs femelles et des anthères à peine caudées est ce qui a engagé sans doute M. Lessing à placer le genre Cerzana dans sa tribu des Baccharidées, où il se trouve posséder seul un ré- ceptacle couvert de larges bractées coriaces semblables à celles qui s’observent dans les Asteriscus; les autres caractères, tirés de l’aigrette ainsi que de la forme du fruit, semblent encore devoir éloigner ce genre des Baccharidées et le réunir aux Buph- talmées, dont il a en outre tous les caractères extérieurs, et où Cassini l'avait placé. J'ai pu étudier, d’après les échantillons rapportés par Pacho, la plante que M. Lessing a décrite sous le nom de Ceruana fru- ticosa , et m'assurer qu’elle ne diffère pas suffisamment du C. (1) Fragmeus d’une Flore de l’Arabie-Pétrée, p. 14,4 r, fig. 4 J. DECAISNE, — Plantes d'Egypte. 203 pratensis pour en être séparée; c'est une plante qui varie beau- coup, suivant ses différens âges, tant par la grosseur des capi- tules que par le nombre des fleurs femelles de la circonférence; elle présente aussi beaucoup de variation quant à sa grandeur, car suivant le rapport de M. Delile, elle atteint quelquefois des , Tr dimensions telles qu'on l'emploie, en Égypte, pour faire des balais. OXALIDEÆ. Oxalis Libyca Viv. Flor. Libyc., p.24, t. x3, f. 2. Sp. Syst. 2, p- 426. Oss. Cette plate croît spontanément dans les jardins, aiusi que dans quelques parties humides et cultivées des environs du “Caire. M. Viviani indique la sienne comme se trouvant dans les prairies de la Cyrenaïque. SALICARIEÆ. Lythrum tribracteatum Salzm.—Spr. Syst. Hab. : les champs humides près du Nil. (Bové, n. 327.) MORINGEZÆ. Moringa aptera Gaertn. — Nob. PL 4. M. rachibus aphyllis elongatis deflexis graciibus; fructibus obtusè triangulatis sulcatis torulosis rostratis; seminibus ro- tundo-v.-subturbinato-trigonis apteris. Moringa aptera Gaertn. Fruct. 2, p. 315. D. C. Prod. 2, p. 478. — M. zeylanica L. Dell. FI. Egypt. Sieb. PL. ægypt. exsic. — Balanus myrépsica Belon, Obs. p. 126. (édit. fr. 1553). Hab. : dans le Senaar (Bové), Égypte supérieure ; Spont? (Sie- ber) au mont Sinaï et en Palestine (Belon); cultivé au Caire. DESCR. Argor, anno ætat, octavo, 25-30 ped. alt., rainosa, ramis cortice fusco vestitis, Ramurr epidermide herbaceà viridi-glaucà vesti, graciles. Sriruzx 204 1. DECAISNE, — Plantes d'Egypte. (in sp. jun. cult.) tenues, lanceolato-oblongæ, coloratæ, deciduæ. Fovra ad petiolos reducta, rachide communi ped. x et ultrà longà suprà planiusculâ ra- chides partiales 6 gerente geminatim oppositos, graciles, deflexos, inter juga glandulis stipitatis glabris instructos ; (in spec. junior in Musei caldariis ho- di cultis sunt folia rachibus secundariis 4 oppositis, 1-2 pinnis, foliolis cir- citer 5-9 jugis, infimis subsessilibus petiolulatis rachide articulatis, deciduis, se- mipollicaribus, obovatis, obtusis, terminali majorilongè petiolato ovato v.obovato, glaucescentibus. PanicuLAE axillares folium æquantes, multifloræ , erectæ, ra- mosæ, ramis erectis basi foliolo squamiformi instructis, herbaceis, glaucescentibus v. pube tenuissimà farinaceà incanis. Fcores pedicellati (illas A7. pterygospermeæe referentes) pedicellis articulatis, basi bracteolatis, bractcolis minimis citissimè deciduis. Cazvx 5-partitus, lacinnsin æstivatione imbricatis, subæqualibus, oblon- gis, acutiusculis, extrorsum parte obtectà incano-puberulis , longitudinaliter ve- nosis, introrsüm pube tenuissimà undique incanis, primo erectis dein patulis v. reflexis. PeraLA, æstivatione imbricatà, perigyna, oblongo-linearia, superiora vix longiora, (in sicco) undulata, crassiuscula , glabra, foliolis calycinis longiora , re- flexa v. sæpè revoluta. SramiNa 10 inæqualia, superiora (axi proxima) majora , basi in discum brevem cupularem cum calyci concretum coalita , indè perigyna, basi sublibera, suprà usque ad medium monadelpha, apice distincta, infernè villosa ; fila- menta 5 exteriora sepalis opposita sterilia, membranacea, glabra, fertuilibussubbre- viora ; 5 antherifera petalis opposita, crassiascula. Anrneræ uniloculares rimà longitudinal dehiscentes , oblongo-ovatæ, crassiusculæ , medio dorso affixæ, in- trorsæ, post anthesim peltatæ, pallidæ. PoccEx rotundum, punctis tribus papillosis, aureuin, SryLus ovarium superans, teres, glaber, apice submembranaceus, tubu- losus, margine (stigma ?) subintegro. Ovarium liberum, stipitatum, ovato-oblon-- gum, 3-sulcum, tenuissimè puberulum, uniloculare, placentariis tribus vix pro- minulis parietalibus multiovulatis, ovulis uniseriatis anatropis, pendulis, dein lineare, elongatum, subcompressum. Frucrus leguminiformis, rostratus, obs- curè trigonus , torulosus, longitudinaliter sulcatus, 6-costatus , costis 3 placenti- feris angustioribus, 3 alternis suturæ longitudinali respundentibus ; unilocularis , 3-valvis, valvis medio septiferis, septo accrescente fungoso, albo, in dissepimento transversim extenso. SEMINA ovato-v. turbinato-trigona, pendula, ad apicem hilo albo subereso notata; testa subcrustacea, extüs griseo-fusca, opaca, intüs membranà internà venosâ, albà, crassà vestita. Embryo rectus ; cotylcdones carnosæ, plano-convexæ, albæ, germinauone hypogeæ; radicula parvula, vix prominula ; plumula cum foliolis primordialibus conspicua. Os. Cet arbre remarquable paraît avoir été introduit au Caire, où il est aujourd’hui cultivé, de gräines venues du Sennaar; cel- les-ci sont fort répandues dans les marchés de l'Égypte, où on les emploie à différens usages médicinaux ou alimentaires et, suivant le rapport de M. Bové, on en exporte une assez grande quantité en Palestine et en Syrie. Il parait certain que ce sort J. DECAISNE. — Plantes d'Egypte. 205 elles qui produisent, par expression de leurs cotylédons, l'huile de Ben du commerce, c’est du moins l'opinion des anciens au- teurs. Van Rheede et Rumphius, qui s'étendent longuement sur une foule d’usages auxquels on emploie les feuilles ou les graines du Moringa pterygosperma, ne disent cependant pas qu'on en fasse del’huile , tandis que Belon, qui est en tout si véri- dique, fait plusieurs fois mention de ce produit et de l'arbre lui-même, sous le nom de Balanus myrepsica. X le cite dans son voyage au mont Sinaï, où il ne paraît plus exister aujour- d’'hui. L'usage où sont les Arabes de couper les arbres pour en faire du charbon aura probablement détruit celui-ci déjà, à ce qu'il paraît, assez rare à l'époque où Bélon parcourait l'Arabie. Voici ce qu'il écrit à ce sujet : « Ie montay là haut sur la roche, où ie trouvay des arbres de Balanus Myrepsica, croissant à la hauteur d’un houieau, entre les rocs : auoit aussi ses rameaux de mesme facon, car il est blanc par le tronc : tellement que quand ie le vey de loing, ie pensoye fermemèt que ce fust un arbre de bouleau. Les habitats de Pharagou (village non loin de Tor) sont diligents à recueillir sa semence, de laquelle ils font grande quantité d’huille. Ce qui le me feit trouuer, est que vey des semences auec les siliques, qui se fendent en trois, qu'un Arabe du pays avoit là amassées en un monceau auprès du village. » Plus loin, ce célèbre voyageur fait encore mention du Moringa qu'il a rencontré dans les montagnes de la Pales- tine. « Estant, dit-il, encor dessus le cousteau, avant arriver au Carbaschara, trouuasmes l'arbre nommé Balanus Myrepsica, leqnel, au regard de ceux de l'Arabie, est moult gräd, sem- blant à un bouleau, autrement nommé Betula. » Bélon ne dit point si les arbres qu’il observait étaient privés de folioles comme celui rapporté du Caire par M. Bové, qui m’a assuré n'avoir jamais vu ces arbres en produire. Les échantillons que jai examinés dans Pherbier de M. Gay, recueillis par Sieber dans la Haute-Egypte, sont également dans le même état, tandis que les jeunes individus cultivés dans les serres du Mu- séum sont, au contraire, pourvus de folioles. Il arrive proba- blement que, dans un âge plus avancé, les folioles avortent ici comme dans un grand nombre de Légumineuses. 206 . DECAISNE. — Plantes d'Egypte. Quant à la place que doit occuper le Moringa dans l’ordre na- turel, elle est encore fort peu certaine, et les diverses opinions émises avec réserve par M. Lindley, au sujet de l’analogie que présente la famille des Moringées avec celle des Violacées, Buttneriacées ou Bignoniacées, indiquées, soit dans les Vixus où l’Introduction au Système naturel, publiés par ce savant, me paraissent moins justes que celles qui tendraient à considérer cette famille comme voisine du groupedes Légumineuses.Au reste M. Lindley n'ayant pas conservé, dans la série des familles quila donnée, le caractère de l'insertion , a pu indiquer de l’analogie entre les Moringées, les Tiliacées et les Violacées, comme on pour- rait tout aussi justement lui en attribuer avec les Sapindacées ou les Oxalidées. Cependant quoiqu'il soit prouvé que le caractère de l'in- sertion offre souvent des exceptions, il n’en reste pas moins encore un des plus importans et d'après ce fait, je crois que le Moringa ne peut offrir qu’un rapprochement bien faible avec les Bignones qui ont bien, il est vrai, des feuilles compo sées, mais non alternes, des anthères parfois uniloculaires, mais portées sur un seul rang de filets insérés sur une corolle monopétale hypogyne. La même objection tirée de linsertion peut également s'appliquer aux analogies qu'on pourrait trouver entre les Moringées, les Violacées et Buttnériacées , soit à cause de la placentation pariétale de la première, soit par le double rang d’étamines de la seconde, lesquelles, dans ces deux cas, s’insérent sous l'ovaire. | Les différences d'organisation assez nombreuses et impor- tantes qui séparent cette famille des Légumineuses, se trou- vent surtout dans la structure du fruit, car la disposition des parties du calice, de la corolle et des étamines, ne s’écarte pas beaucoup de ce qu’on observe habituellement dans ces der- nières; mais les anthères uniloculaires ,le style tubuleux, l'ovaire à trois placentaires pariétaux et la capsule s'ouvrant en trois valves dans le Moringa, n’ont rien d’analogue parmi le groupe des Légumineuses. Les cloisons qui caractérisent les fruits de quelques genres de cette famille, diffèrent encore essentielle- ment de celles qu’on observe dans les Moringées : dans celles-ci 3. DECAISNE. — Plantes d’Egyple. 207 la séparation est formée par le prolongement subéreux des trois placentas qui viennent se réunir au lieu d'insertion d’une graine, là où le tissu cellulaire qui composeles placentas peut plus facile- ment se dilater, chacune des valves produisant alternativement une graine, tandis que dans les Légumineuses elles sont in- sérées horizontalement entre chacune des cloisons formées par le tissu du péricarpe. Les graines sont pendantes dans le Moringa, comme dans plusieurs Légumineuses : ainsi cette position contrarie moins les rapports avec l’autre famille que la forme des graines, la nature particulière du testa, son opa- cité et l'absence de la caronicule. La présence des glandes et des stipules sur les feuilles indique aussi des analogies avec les Lé: gumineuses, EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. Fig. À. Rameau de grandeur naturelle du Moringa aptera . À portion supérieure d’une pani- cule également de grandeur naturelle. Fig. r. Plan symétrique de la fleur. Fig. 2. Un bouton à flenr , grossi ainsi que les autres détails qui suivent. Fig, 3. Une fleur dont une partie des sé- pales coupés. Fig, 4. Un sépale, Fig. 5. Un pétale. Fig. 6. Une anthère vue par le dos. Fig. 7. La même vue par devant, afin de montrer sa déhiscence. Fig. 8. Pollen, Fig. 9.-Une étamine dont l’anthère est avortée. Fig. 10. Coupe verticale d’une fleur , afin de montrer l’in- sertion périgynique des parties et la forme de l'ovaire. a. calice, d. pétales, c. étamines, e. ovaire. Fig..11. Coupe transversale d’un ovaire. Fig. 12. Portion verticale d’un fruit, afin de montrer la position pendaute des graines du milieu de la loge. Fig. 13. Un ovule. Fig. 14. Graine de grandeur naturelle, a. le hile, 2. le point où correspond la chalaze. Fig. 15. La même cou- pée verticalement, a; testa, #. membrane interne, c. hile, d. chalaze, e. cotylédons, f. gem- mule. Fig. 16. Gotylédon séparé avec la gemmule. F9..17. Celle-ci séparée. Fig. 18. Coupe transversale des cotylédons. Fig. 19. Une foliole prise sur un jeune individu de Moringa vi- vant dans les serres du Muséum. Fig. 20. Germination ; les cotylédons sont hypogés. PAPILIONACEZÆ. V’oandzeia subierranea Du Pet. Th.— D. C. Prod. 2, p. 474. -— Glycine subterranea L. — Arachis africana Burm. Oss. Cette plante, aujourd’hui cultivée au Caire, y a été ap- portée à ce que dit M. Bové, de graines venues de la Nubie supérieure. Ce fait confirmerait l'opinion de M.R. Brown qui regarde l'Afrique comme la patrie de cette plante. Le J’oandzeia , dont la structure de la graine était encore in- 208 J. DECAISNE. — Plantes d'Egypte. connue, me parait devoir appartenir à la tribu des Phaséolées. Ses fruits portés par des pédoncules greles, allongés, glabres , sont indéhiscens, arrondis, entourés par un bourrelet formé, d'un côté par la suture dorsale plus large, un peu rugueuse terminée par un bec court formé par le rudiment du style, de l'autre par la suture ventrale plus étroite. Le sarco- carpe, à l’état sec, est coriace, Jaunâtre; l’endocarpe est membra- neux, d’un blanc argenté comme dans les Phaséolées. La se- mence est presque ronde, à testa lisse, opaque, rouge-noir; le hile est presque rond d’un blanc pur, un peu charnu, la caroncule est formée par deux petites protubérances linéaires élargies à la base vers laquelle on voit deux petites taches rondes noirâtres. Le testa est mince, légèrement crustacé, tapissé intérieurement par la membrane interne très fine, d’une couleur blanche argentée; les cotylédons sont blancs, très charnus; la radicule est petite, courbée sur leur commissure; les deux feuilles primor- diales sont déjà tres visibles ainsi que les stipules cordifor- mes qui les accompagnent. Si on peut juger de la position des premières feuilles d’après celle qu’elle offre sur la plumule, elles sembleraient être alternes lors de la germination, car on en observe une un peu plus grande et plus haute que l’autre. On voit par l’ensemble des caractères que je viens de tracer des fruits et des graines du V’oandzeia,que ce genre, en suivant le tableau donné par M. De Candoile dans son Prodrome, ap- partiendrait à la division des Légumineuses à embryons cour- bes, et viendrait se ranger dans la division des Sarcolobées, ren- fermant la sixième tribu des Dalbergiées, quoiqu'il me paraisse se classer plus naturellement dans la tribu des Phaséolées. MOQUIN-TANDON. — Genera Chenopodearunm. 209 CONSPECTUS GENERUM CHENOPODEARUM (ATRIPLICEARUM Juss. et CHenopopearuM DC. Gen.), Auctore À. Moquin-TANDON. Subordo I. SPIROLOBEZÆ C.A. Meyer. Embryo spiralis.— Albumen nullum vel parcum , bipartitum, excentricum. — Folia sæpius subcylindrica, carnosa. Tribus 1. SALSOLEÆ. ( Anabasecæ et Salsolearum Genera C. A. Mey.) Flores hermaphroditi, bracteati.— Semina verticalia vel hori- zontalia.— Integumentum simplex, membranaceum.—Albumen nuilum.— Embryo conico-spiralis (cochleatus ). Caulis continuus aut articulatus.— Folia sæpius semiteretia. Squamule | C1 x alatus. . . Anagasis L. hypogynæ, |Calyx spinifer. . Cornucacea Del. Semen verticale. Calyx alatus. . Squamulæ nullæ. | Calyx inappendi- culatus. . . . Harocerox C. À. Mey. SALSOLEZÆ. . Hazimocnemis C. À. Mey. Calyx inappendiculatus . Tracanum Del. Semen horizontale. SAzLsoLA L. Calyx-alatus.! 2... IV. Boran — Octobre, 210 MOQUIN-TANDON. — Genera Chenopodearum. 1° ANABASIS. (Anabasis sp.L.— Anab. prim. sect. (partim), Schrad.— Anab. et Brachylepis C. À. Mey.) Flores hermaphroditi, bibracteati.— Sepala 5, demuüm dorso transversim alata.—Stamina 5, receptaculo inserta. — Squamu- læ hypogynæ 5, cum staminibus alternantes. —Styli 5, brevis- simi, divaricati. — Fructus (utriculus ) compressus, succulentus vel subchartaceus, calyce clauso et 5-appendiculato involutus ; pericarpio pulposo. — Semen verticale, suborbiculare; integu- mento simphici, membranaceo. — Albumen nullum. — Embryo cochleatus; radiculà dorsali. Frutices vel suffrutices , articulati, aphylli aut foliis parvulis basi connatsinstructi. — Flores sessiles, oppositi.—(abortuin- terdum alterni). — Squamulæ minutæ obtusæ, interdum ciliolatæ, aut villosiusculæ, à filamentis omnind distinctæ.—Alæ 3 aut 5, suberectæ Os. Species 8, quædam dubiæ, Sibiricæ, Persicæ, Taurico- Caucasicæ et Ægypto-Arabicæ, quarum una crescit in Hispania. À genere dimovendæ 4. foliosa L., tamariscifolia L., spinosis- sima L., Sieversi Willd., g/omerata Bieb., monandra Bieb., ob: squamularum absentiam, stigmatum structuram, nec non alios caracteres et totum habituin. Anabases veræ sic disponendæ : + quinque-alatæ. Ex. : 4. Ammodendron C. À.Mey. + trialatæ Ex. 4. aphylla L. Brachylepis clar.' C. A. Meyeri Ænabasis congener. Caracter alarum defectus non legitimum ; in Brachylepide salsd C.A.Mey., utin Ænabas. aphyllé X.,.calyx alifer ; sed alæ minutæ, vix cons- picuæ, colore calycis et ad ejus apicem applicatæ, indè vix conspicuæ (Vide Bélanger. Flor. Pers.) Linnæus calycem sub corollæ nomine, et bracteas foliumque floraie conjunctim sub calycis nomine designavit. MOQUIN-TANDON. — Genera Chenopodearur. 211 2° Cornuracca Del. Flores hermaphroditi, bibracteati.— Sepala 5 demüm sicca et indurata, uno dorso spinifero. — Stamina 5, receptaculo in- serta. — Squamulæ hypogynæ 5 , cum staminibus alternantes — Styli 2, filiformes, infernè coaliti. — Fructus (utriculus) com- pressus, calyce subcapsulari et unispinoso obtectus; pericarpio membranaceo. — Semen verticale, suborbiculare; integumento simplici tenuissimo.—Albumen nullum.— Embryo in cochleam subcompressam convolutus; radiculà dorsali. Suffrutex ramosus, haud articulatus.— Folia alterna, subtrique- tra, carnosa.—Flores villis imvoluti.—Squamulæ membranaceæ, sublineares, erectæ, infernè cum filamentis in tubum coalitæ. — Spinula longa, rigida, acuta, subverticalis. Os. Species unica Ægoypto-arabica. C, monacantha Del. Genus omnino distinctum. 3° HaroceTon C. A. Mey. Anabasis et Salsolæ sp. Auct. — Anab. prim. sect. (partim P P P } Schrad.) Flores hermaphroditi, bibracteati. — Sepala 3 aut 5, demüm indurata et dorso transversim alata. — Stamina 1, 3 vel 5, re- ceptaculo inserta.— Squamulæ hypogynæ nullæ.—Styli 2, seta- cel, basi cohærentes. —Fructus (uiriculus) compressus, sub- chartaceus, calyce 3 - aut 5-apperdiculato inclusus; pericarpio membranaceo, interdüm suprà crassiusculo. —Semen verticale, suborbiculare; integumento simplici, membranaceo.—Albumen nullum.— Embryo cochleatus; radiculà dorsali. Herbæ vel suffrutices, glabra vel pubescentia. — Folia alterne vel opposita, semiteretia, carnosa. — Flores axillares. — Alæ 3 aut 5, subinæquales, patentes. Oss. Species 8, Sibiricæ, Persicæ, Taurico-caucasicæ, Ægyp- to-arabicæ , quarum una aut 2 Hispanicæ, sic disponendæ : 14. 212 MOQUIN-TANDON. — (Genera Chenopodearum. à a 2 Ex.: 1. spinosissimus ( Anabasis spino- sissima L.) FT Trialatæ. Ex.: Æ. oppositiflorus ( Salsola oppositiflora Pall.) Halogetones ad Salsolas habitu accedunt: discrepant tamen, semine vertical nec horizontali Ab ÆAnabasi et Cornulaccé squamulis hypog ynis nullis differunt. 4° Harimocnwemis C. À. Mey. (Anabasis et Polycnemi sp. Auct. — Anab. sect. ecund. Schrad.) Flores hermaphoditi, bibracteati. — Sepala 2, 3, 4 aut 5, de- müm indurata inappeadiculata. — Semina: 1-b, receptaculo inserta.—Squamulæ hypogynæ nullæ.—Styli 2, basi plerumque coaliti. —Fructus (utriculus) compressus subchartaceus, calyce clauso protectus; pericarpio membranaceo.— Semen verticale, suborbiculare; integumento simplici, membranaceo. —Albumen nullum. — Embryo cochleatus ; radiculà dorsal. Herbæ, rarissimé suffrutices, pubescentia,raro glabra.—Folia alterna vel opposita, plus minuüs cyliudrica,succulenta.— Flores solitarii, axillares.— Bracteæ foliis conformes, persistentes, cum sepalis in fructu induratis utriculum siccum arcte includentes. Oss. Species circiter 14, quædam recognoscendæ, Sibiricæ, Persicæ, Taurico-Caucasicæ, Arabicæ, sic disponendæ : + Calyx 2-4-sepalus. : Ex. Disepalus in Æ. crassifoli& C. A. Mey. ( Polycnemo crassifolio Pall. Il); trisepalus in Æ. vol- voce C. À. Mey. ( Polycn. triandro Pall. It); tetrasepalus in H. pilifer4 Moq. in Bélang. F1. Pers. + Calyx 5-sepalus. Ex.: Æ. sibirica C. À. Mey. ( Polyc- nemum sibiricum Pall. IL), brachiata C.A. Mey. (Polycn. bra- chiatum Bieb.), tomentosa Moq. in Bélang. | | MOQUIN-TANDON. — Genera Chenopodearum. 213 Halimocnemis crassifolia interdum trisepala videtur, et A. mo- nandra ©. À. Mey. (Polycn. monardrum Pall. IL.) nunc tri,nunc tetrasepala. Genus apprimè naturale. Præcipue differt ab Halogetone se- palis muticis, ab Ænabasi et Cornulaccä defectu squamarum hypogynarum et calycinorum appendiculorum, à Salsolé et Tragano semine vertical. Halimocnemides plerasque Polycnemi L. congeneres existimant Pallas, Marschal à Bieberstein, Wil- denow, Schultes et Sprengel. Species sola, Æ. monandra, ha- bitum Polycnemi refert; ceterxæ omnes nec faciem nec carac- teres hujus generis præbent. Antheræ nunc supra appendiculatæ nunc simplices, appeu- diculi membranacei, erecti, ligulæformes vel cochleariformes. CL Fr. Lessing (Zinnæa, 9 band, a h., 197) hoc genus dividit in Nanophytonem, « appendiculis rostratis, subulatis et elonga- tis », et Halimocremidem, « appendiculis, cucullatis et denta- tis ». Omnes intermedias invenimus evolutiones inter rostra et cucullos, inter stamina longè appendiculata et stamina simplicia ; indé caracter ex appendiculorum structurà aut presentià aut defectu, generis à Meyero conditi non deposcit divisionem. Præ- terea, stamina minutissima et antheræ mox deciduæ caracteris ex appendiculis desumpti perdifficilem faciunt æstimationem. Salsoleæ haud squamulaiæ et seminibus horizontalibus in- structæ, [duas naturales constituunt series, nempé : Saisoleas alatas (Æalogetones) et Salsoleas muticas (Halimocnemides.) 5° SArSOLA. {Salsolæ sp. EL. — Salsolæ sect. secund. Schrad.) Flores hermaphroditi, bibracteati. — Sepala 5, demüm dorso transversim alata, —Stamina $, rarius 3, annulo depresso vel cyathulo hypogyno inserta. — Squamulæ hypogynæ nullæ, — Styli 2, basi plerumque connati (rarissimè stigma subcapitatum, subsessile). —Fructus (utriculus) depressus, calyce capsulari et stellatim S5:alato vestitus; pericarpio exsucco, membranaceo, 214 MOQUIN-TANDON. — Genera Chenopodearum. interdüum supra subchartaceo vel carnoso, rard subbaccato. — Semen horizontale, subglobosum ; integumento simplici, mem- branaceo. —Albumen nullum. — Embryo cochleatus; radiculà externum spiræ gyrum absolvente. Herbæ vel suffrutices, glabra vel pubescentia, rarissimè aphyl- la. — Folia alterna vel opposita , subcylindrica, rard planiuscula carnosa.—Flores axillares, sessiles.—Alæ 5, maximæ aut parvulæ, patentes, sæpius inæquales, striatæ, scariosæ, interdüum coloratæ, rar crassiusculæ et unguiformes. Oss. Sub nomine Sa/solarum species circiter 80 ab aucto- ribus enumeratæ; sed è genere accuratiüs nunc circumscripto, circiter 30 ad alia rejiciendæ; 23 imperfectè descriptæ et re- cognoscendæ; quædam præterea in herbariis novæ et ineditæ; eujus generis certe 25, ferè omnes littoreæ, pleræque Africanæ et Asiaticæ, 2 aut 3 e Novä-Hollandià, totidem Americanæ, quæ- Jam Europæanæ quarum 2 e Gallià, S. Soda L. et S. Kali L. (S. Tragus L. certè præcedentis varietas.) Veræ Salsolæ sic disponendæ : Alæ scariosæ, dilatatæ (disco calycis longiores). Ex.: S. Kali L., S. oppositifolia Desf., S. Auricula Moq. in Belang. FT Alæ scariosæ, parvulæ (disco calycis breviores). Ex. : S. brachiata Pall. Ill, S. tamariscina Pall. Il, S. clavifolia Pall. IL. (Ænabasis foliosa L.) +tT Alæ crassiusculæ, brevissimæ (unguiformes). Ex.: S. Soda L., S. collina Pall. IL, S. brachypteris Moq. in Belang. Salsoleæ haud sqüamulatæ et embryone horizontaliter co- chleato gaudentes, duo valdè distincta constituunt genera, nempè : Salsolam calyce alato instructam , et Traganum calyce | mutico præditum. Salsolæ brevissimè alatæ ad Traganum inap- pendiculatum transitionem suppeditant. Sepalorum excrescentia aut simplicitas post florationem , gravissimi momenti genericas suadent in Chenopodeis distinctiones. Genus Caroxylon Thunb. et Juss. à Salsolä non differt. MOQUIN-TANDON. — Genera Chenopodearum. 215 6° Tracanum Del. Flores hermaphroditi, bibracteati — Sepala 5 , inferne coalita, demüm incrassata et nucamentacea. — Stamina 5, receptaculo inserta.—Squamulæ hypogynæ nuilæ.—Styli 2, filiformes, in- fernè coaliti— Fructus (utriculus) depressus, calyce sublignoso et nuciformi reconditus; pericarpio membranaceo. — Semen horizontale, orbiculare, integumento simplici, membranaceo. —Albumen nullum — Embryo in cochleam depressam contor- tus ; radiculà externà. Frutex ramosissimus.—Folia alterna, parva, subamplexicaulia, subtriquetra.— Flores sessiles, 2, 3-glomerulati, villis involuti. —Filamenta majuscula, crassa, compressa, suprà dilatata, apice truncata.— Antheræ sagittatæ, acutæ, mox deciduæ. Ons. Species unica Ægypto-arabica et Canariensis : 7°. nuda- tum Del. À Salsola differt Traganum calyce mutico, antheris sagittatis, fructu nuciformi, villorum involutione, denique habitu. Tribus I SUÆDINEZ. (Salsolearum gen. C. A. Mev.) Flores hermaphroditi, bracteolati.. — Semina verticalia vel ho- rizontalia.—Integumentum duplex exteriore crustaceo.—Albu- men nullum vel parcum (massulas 2 excentricas efformans). — Embryo plano-spiralis. Caulis continuus. — Folia sæpius vermicularia. Calyx corniculatus (ovarium superum). . . . . . : . . Scnopgrra C.A. Mey. SUÆDINEÆ. Calyx inappendi- | Ovarium superum . Suæns Forsk. culatus. RE : | Ovarium inferum, ..ScmanciniA C. À. Mey, 216 MOQUIN-TANDON. — Genera Chenopodearum. 7° SCHOBERIA. ( Schoberiæ sp. C. À. Mey.) Flores hermaphroditi, bracteolati. —Calyx profundè 5-fidus, laciniis subinæqualibus, demüm cucullatis et dorso bicorni- culatis. —Stamina 5,receptaculo inserta.—Discus nullus.—Styli 2 filiformes, infernè coaliti; ovarium superum.-- Fructus (utri- culus) subdepressus, calyce clauso irregulariter substellato cir- cumductus; pericarpio membranaceo , non adherente.-— Semen horizontale, lenticulare, vix rostellatum; integumento dubplici exteriore crustaceo.—Albumen parcum, farinosum, in massulas duas plane distinctas et utrinque ad embryonis spiram appli- citas separatum. — Embryo spiralis, teretiusculus, radiculà ex- ternà. Herba erecta vel patula, glabra.—Folia alterna semicylindrica, depressa, subcarnosa.— Flores axillares glomerulati.— Bracteolæ minutæ,squamæformes.—Corniculi inæquales; superiores majo: res, porrecti, inferiores basilares, subhorizontales. Os. Species unica Altaïca : Sch. corniculata C. À. Mey. Ma- turis fructibus, planta faciem Atriplicis littoralis refert. In Schoberiä et in cæteris Suædineis, embryo plano-spiralis, testam compressam Mollyscorum generis Planorbi effingit ; in Salsoleis, embryo conico-spiralis, spiram subdilatam constituit et Trochorum aut Helicum cochleam subglobosam mentitur. 8° Suæpna Forsk. (Salsolæ et Chenopodii sp. L. — Lerchia Hall. — Cochliosper- mum Lag.—Chenop.sect. 2 et Sas. sect. 2, præter Sodam, Schrad. — Schoberiæ sp. C. A. Mey.) Flores hermaphroditi, bracteolati.— Calyx urceolatus 5-par- titus; sepalis crassiusculis, carnosis, demüm inflatis, interdum subcarinatis, nunquaim appendiculatis.—Stamina à, receptaculo MOQUIN-TANDON. — Genera Chenopodearum. 217 aut imà basi sepalorum inserta. — Discus interdüum parvulus an- nularis. — Styli coaliti; stigmata distincta 2, 3, rard 4 aut 5, divaricata, papillesa; ovarium superum. — Fructus (utriculus) depressus aut compressus, calyce clauso et plus minus inflato tectus; pericarpio pelliculà tenuissimà, non adherente.— Semen horizontale, lenticulare, integumento duplici, exteriore crus- taceo.— Albumen nullum aut parcum et in massulas à divisum uirinque ad embryonis centrum dispositas. — Embryo discoi- deo-spiralis, teres ; radiculà externà. Herbæ vel suffrutices, glabra.—Folia alterna subteretia, car- nosa.—Floresaxillares (in 3speciebus basifoliorumadnati), sæpius glomeruliati.—Bracteolæsquamulæ minutissimæ, albidæ, hyalinæ. —Sepala carnosa, demuüm inflata, globulosa et baccam mentien- tia, interdum longitrorsum subcarinata. Ogs. Species circiter 25, quædam fortè tantüm varietates, omnes littoreæ, Africanæ, una aut 2 Americanæ, una e Novà- Hollandià, plures Europæanæ quarum 3 in Gallià nascuntur, nempèe : S. rnaritima Moq. ( Chenopodium maritimum 1), fruticosa Forsk. ( Salsola fruticosa 1.) et setigera Moq. (Chenop. seligerum DC.). Suæda macrocarpa Moq. (Chenop. macrocar- pum Desv.) varietas videtur præcedentis. Depellendæ S. Siever- stana , Pall., Ayssopifolia Pall., fmuricata Pall., albida Pall., quæ ad genera Kochian Roth et Echinopsilonem Moq. pertinent. Suæda pinnatifida Del. forsan è familia Cruciferarum ( Tetradi- clis Stev.) Sic disponendæ veræ Suædeæ : 7 Semen horizontale. Ex. : S. maritima Moq., $. setigera Moq. TT Semen verticale. Ex.: S. fruticosa Forsk, S. baccata Forsk. Ad frontem secundæ sectionis coliocanda S. altissima Pall. Genus admodüm naturale. Species tamen diversæ præsentià aut defectu albuminis et seminis positione. Albunien parcum et bipartitum in $. maritimä, nullum in S. altissimä ( Sais. 218 MOQUIN-TANDON, — Genera Chenopodearum. altissima 1); semen verticale in S. fruticosé , horizontale in S. maritimdä, verticale vel obliquum quandoauè horizontale in S. altissimé. Dictæ variationes in cæteris Chenopodeis non in- firmant ex albumine et semine desumptos genericos carac- teres, quos sæpissimè constantes et magni momenti in totà fa- milià vidimus. 9° SCHANGINIA C. À. Mey. (Suædæ sp. Pall.) Flores polygami (hermaphroditi et feminei) bracteolati. —- Hermaphr. Calyx tubulato-urceolatus,sub 5-fidus, laciniis necin- flatisnecappendiculatis.—Stamina 5,medio calycis inserta.—Styli coaliti; stigmata distincta, 2 aut 3, subulata, patula, papillosa; ovarium inferum.—Fructus infernè tubo calycis involutus, suprà nudus (calycinis laciniis haud clausis et stellatim explanatis ); pericarpio tubo calycis arctè adnato, suprà libero et sicco. — Semen verticale, lenticulari-pyriforme , subrostellatum; integu- mento duplici, exteriore crustaceo. — Albumen nullum.— Em- bryo plano-spiralis, teretiusculius; radiculà marginali inferà. — Fem. hermaphroditis similes, sed staminibus destituti vel tantum castratis filamentis donati. Herba glauca, glabra.— Folia alterna, linearia, carnosiuscula. — Flores sessiles, nunc solitarii, nuncin glomerulos 2-6 dispositi. — Bracteolæ minutissimæ squamæformes. Oss. Species unica Altaica : Sch. linifolia C. À. Mey. ( Suæda linifolia Pall. TI.) Ovario gaudent supero pleræque Chenopodeæ et stamini- bus receptaculo aut imo calycis insertis. 72 Schanginid, sepala inferne coalita urceolatum tubum constituunt et partem infe- riorem pistilli includunt; indè ovarium inferum aut semini- ferum, stamina versüs medium calycis nascentia et pericarptum infernè adnatum. MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 219 Cour-p’oeir annuel sur les résultats des travaux faits en Bota- nique physiologique pendant l'année 1854, Par M. MEYEn. (Extrait des Archiv für Naturgeschichte in Verbindung mit mehreren gelehrten Herausgegeben, von D. Fr. Aug. Wiegmann. Erster Jahrgang; Zweites Heft; Bogen 10-19; Tab. sn und 1v. Berlin 1835.) Suite. (V.p. 125.) M. Valentin a communiqué à la Société silésienne de Breslau un travail sur le phénomène de la circulation de la sève dans les plantes. Il distribue tous les mouvemens des sucs dans les végétaux en trois classes, qui ne paraissent pas devoir être ad- mises; ce sont : le mouvement des Molécules Browniennes : celles-ci sont de petits corps arrondis, le plus souvent d’une couleur foncée, qui se trouvent ordinairement dans les parois des cellules, plus rarement dans le suc des plantes. Nous avouons n'avoir jamais trouvé ces corpuscules; et les parois des cellules nous ont paru comme des membranes continues. M. Valentin dit les avoir observés en quantité sous l’épiderme dans le Hoya carnosa , mais ce ne sont certainement que des vésicules séveu- ses qui, comme on sait, ont un mouvement particulier tout- à-fait indépendant de la circulation de la sève; ceci est surtout facile à voir dans les Cycas et les Zamia. La seconde classe des mouvemens intérieurs dans les plantes est appelée par M. Va- lentin mnouvemnens infusoriels; on les observe normalement dans les plantes mortes ou mourantes, surtout en automne. À la troisième classe appartient le mouvement du suc des plantes, tant du suc séveux que du suc des cellules. M. Valentin a répété toutes les observations du mouvement circulaire dans les Cha- racées et dans le ’allisneria spiralis, et il a vu aussi les atmo- sphères des utricules du suc des cellules, que nous avions précé- demment observées, mais dont les botanistes paraissent jusqu’à ce Jour s'être peu occupés. 220 MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. M. Gœppert (1) a fait voir que, sous l'influence de la lumière solaire, l'iode et le brôme activent la germination, comme M. Alex. de Humboldt l’avait déjà observé pour le chlore. Toute- fois, ce ne sont pas ces substances à l'état de pureté, mais bien leur combinaison avec l’eau qui jouissent de cette propriété. Une immersion de 15 secondes des graines du Camelina sativa dans une solution de brôme à 15° R., fit germer ces graines en peu d'heures, tandis que dans de l'eau pure, elles ne germent qu’en 24 heures. Une action analogue sur la germination fut reconnue dans les acides, tels que les acides sulfurique, nitrique, phospho- rique, tartrique, benzoïque, citrique, oxalique , acétique et gal- lique en solution dans l’eau. L'influence des alcalis est en sens contraire. M. Ph. A. Pieper (3) a essayé de remplir la lacune qui existe dans les ouvrages de physiologie, sur la coloration des feuilles. Le point de vue fondamental, annoncé et établi avec détail dans ce travail, est que la coloration résulte d’une séparation polaire des élémens de la lumière : le rouge est +, le violet —, et le vert représente la neutralité... L'auteur parle d’abord, dans son ouvrage, du développement de la matière colorante ( Chrormalo - génésiologie), ensuite de la transformation de cette matière (Chromato-rmétamorphologie), et enfin de l'action de la vie des plantes relativement à la forma- tion des couleurs (Chromato-métarnorphologie comparative). Les recherches de l’auteur sur la germination et Ja végétation des plantes, sous des verres de différentes couleurs, sont intéres- santes; il a observé le développement du cresson des jardins sous les sept couleurs du spectre, sous un verre blanc et sous un verre entièrement obscurci. Il me semble que les résultats ainsi obtenus ne sont pas complètement démontrés, et que les ‘phénomènes n’ont aucunement répondu à ce que l’on pouvait {1) Versuche über die Einwirkung der Chlor, Iod, Brom, der Sæuren und Alkelien auf das Keimen der Saamen (Frorieps Notizen n. 861, Mærz 1834.) (2) Das wechselnde Farbenverhæltniss in den verschiedenen Lebensperioder/des Blattes nach seinen Erscheinungen und Ursachen. Nebst 4 tithographirten Tafeln. Berlin, 1834. 8° MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 221 attendre; toujours est-il à desirer que ces recherches soient ré- pétées souvent. Dans la deuxième partie, sur la métamorphose des couleurs, M. Pieper donne un grand nombre d'observations relatives à ce phénomène dans les feuilles, et les coordonne souvent d’une maniere très remarquable, tantôt pour appuyer son opinion, tautôt pour prévenir des objections. Dans la troisième partie, M. Pieper démontre que la feuille, lors de l'épanouissement du bourgeon, parcourt les mêmes degrés de coloration que la feuille qui tend à périr. Seulement la marche est opposée parce que, d’un côté la vie s'accroît, tandis qu’elle décroît de l’autre; ici, le vert passe au rouge, là, c’est le rouge qui passe au vert, ce que l’auteur établit avec patience et sagacité, même quand en dernier lieu il ne réussit pas, car les faits cités par lui peuvent aussi s expliquer d’une autre manière. M. Unger (1) a fait des recherches sur la lueur remarquable du Schistostega osmundacea, qui végète dans des cavités de la terre. Cette plante croît dans une cavité du sol près de Kitzbühl, et on y remarque, sur des places privées de végétation, une moisissure vivante d’un vert d’émeraude. Cette moisissure a plutôt l'éclat métallique que la lueur phosphorique ; c’est en juin quelle a pris son plus grand développement , en automne elle diminue, et plus tard on n’en trouve plus de traces. Or, M. Unger a découvert que ce sont les prétendus cotylédons de cette mousse qui produisent la lueur , et que celle-ci ne provient pas d’un dé- veloppement de lumière, mais bien de la réfraction et de la ré- flexion des rayons lumineux du jour. Les filamens confervoïdes de cette mousse ont ceci de particulier, que les jets isolés se rou- lent plus ou moins en forme de boule et contiennent les utri- cules du suc cellulaire, amassés dans le milieu de chaque cel- lule. Du reste, ces organes se conduisent comme ceux des autres Mousses dans la germination. (x) Ueber Bridels Catoptridiumsmaragdinum. Flora 1834,r, p. 33.—Ann. sc. nat. deuxième série, 1. p. 378. 222 MEYEN.— Our les travaux botaniques de l’année 1834. M. C. Prest (1) a cherché à faire coïncider la classification des plantes d'après la caducité des feuilles avec celle des plantes d'après le nombre des cotylédons. Cette entreprise paraît impos- sible à accomplir ; car, non-seulement dans telle ou telle division générale, mais même dans certaines familles, il y a des plantes qui perdent leurs feuilles, et d’autres qui les conservent. Nous desi- rons néanmoins une suite au travail de l’auteur. Le travail de M. Meÿer sur le sommeil des plantes est très intéressant (2). Le sommeil des plantes , tant leur sommeil noc- turne que leur sommeil hibernal, est comparé à celui des ani- maux ; les différences que l’on remarque entre eux ne sont que le résultat de l’organisation particulière des plantes. Suivant M. Meyer, on peut étudier dans une même plante toutes les dé- gradations du phénomène du sommeil variant avec l’âge des feuilles ; si l’on s’est bien pénétré de l'aspect d’une plante pen- dant la journée et qu'on l’examine à la nuit, on s’aperçoit aus- sitôt que les feuilles les plus élevées et les plus jeunes retournent presque entièrement à l'état de bourgeon, et que la modification de ferme et de position qui constitue le sommeil est de moins en moins sensible vers la base, de sorte que souvent on ne recon- nait pas la moindre altération aux feuilles inférieures. Plus la plante est jeune, plus son sommeil est profond; de même que, chez les animaux, tous les organes ne sont pas également sou- mis au sommeil. Le sommeil des plantes, comme celui des ani- maux, s’exprime par une modification journalière, par létat du corps, qui se rapproche de celui qu'il affectait de préférence dans un âge moins avancé, et par une diminution d'intensité et de durée dans le phénomène à mesure que l’âge augmente. … L'espace qui nous est prescrit ne nous permet pas d'aborder les faits particuliers qui sont en très grand nombre dans ce tra- (1) Ueber das Abfallen des Blætter. Flora 1834, 1, p. 132. (2)_Vortræge aus dem Gebiete der Naturwissenschaften und der Oekonomie, etc. gehalten in der physikalisch-ækonomischen Gesellschaft zu Kæœnigsberg. 1: Bændchen. Kænigsberg, 1334, 8°. MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 223 vail. L'influence des sucs nourriciers sur le changement pério- dique de la veille et du sommeil, n'est pas très évidente. M. Meyer a observé que la tige, croissant avec vigueur, s'accroît presque deux fois aussi vite le jour que la nuit, et il en conclut que la nuit arrète l'accroissement, et par conséquent l’affluence des sucs, tandis qu’elle est accélérée par le jour; on pourrait faire quelques objections à cette manière de voir. M. Meyer remarque très bien que dans les plantes, comme chez les animaux, il ya quelques espèces qui dorment le jour et veillent la nuit, circon- stance qui rend quelquefois très difficile la détermination du sommeil. a « En rendant compte du travail de M. Guillemin sur le Pi/o- styles, iaséré dans les Annales des sciences naturelles, M. Meyen ajoute dans une note les réflexions suivantes » : Ceci était déjà écrit lorsque M. Kunth eut la bonté de nous faire remarquer que ces plantes parasites, savoir, l/podanthes de Poiteau et le Pilostyles de Guillemin, qui sont, dit-on, situés sur l’écorce d'autres végétaux, ne sont probablement pas des plantes spé- ciales , mais bien des fleurs contractées et régularisées de la plante , sur l'écorce de laquelle on les observe. M. Poiteau a montré à M. Kunth la fleur sur laquelle fut formé le genre Apodanthes, et il y reconnut une fleur altérée de Casearia ; M. Poiteau déclara en effet qu'il avait recueilli cet échantillon sur un Casearia. Cependant, le nouveau parasite a été publié et sera conservé dans les ouvrages, quoique M. Poiteau ait re- connu l'erreur. ILest probable que la même chose à lieu pour le Pülostyles de Guillemin. Ses fleurs furent trouvées sur l'écorce de V'Adesmia arborea Bert. et il ne nous paraît pas difficile d'y re- connaître une fleur de Papilicnacée altérée; cependant, il n’y a pas lieu ici d'étendre plus loin cette manière de voir. (1) (x) M. Kunth, que nous nous plaisons à reconnaître comme notre meilleur guide en bota- nique descriptive, a eu l’obligeance de nous avertir directement, qu’il se proposait de publier des remarques sur le genre Pilostyles, et il nous a communiqué en quelques mots la substance de ses argumens,fque M. Meyen nous a semblé rendre ici d’une manière assez conforme à ce que M. Kunth nous a écrit. Il nous a mandé en outre qu’il possédait des fleurs de Cerisiers égale- 224 MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. Parmi les déviations de structure les plus remarquables qui ont été observées l’année passée, nous citerons surtout les sui- vantes : M. de Schlechtendal (1) a observé un pied de Lycium barbarum , qui prit un grand développement, de sorte que toutes les fleurs avaient une tendance à augmenter le nombre de leurs divisions ou de leurs étamines, ce dont il expose plusieurs cas particuliers. — Au mois de mai, il a observé (2) un Colchicum autumnale en fleur, au milieu de plantes de la même espèce, qui portaient des fruits. Cette fleur était formée de folioles colorées en vert; on°y voyait six pétales et neuf pièces staminiformes de différentes longueurs, et portant presque toutes des anthères blanches ; il n’y avait pas la moindre trace de carpelles. M. Schauer (3) cite, entre plusieurs déviations, un Æconitum Stoerkianum dont les pétales étaientchangées en capuchons; — un Bunias Erucago, où la place de l'ovaire était occupée par un pédoncule avec un bouton, commencement d’une nouvellefleur; — un Aeseda Phyteuma dont les capsules sont complètement changées en feuilles, sur lesquelles on voit encore les rudimens des ovules; —un Heracleum dont les pétales deviennent verts et dont le fruit se change en deux folioles ovales lancéolées, etc. M. Vimmer , à Breslau (4j, a montré que dans le genre Aubus ment déformées et qui s'étaient montrées immédiatement sur l'écorce. Nous attendons le déve- loppement de l'opinion d’un botaniste aussi expérimenté que M. Kunth; mais, laissant de côté la question de l’Apodanthes, nous ne saurions passer condamnation sur son jugement relative- mentau Piostyles. Il nous estimpossible de voir la moindre analogie entre les organes de cettesin- gulière parasite et ceux d’un Adesmia. Le Pilostyles a une sorte de périanthe composé de plusieurs écailles imbriquées, protégeant une colonne courte couronnée par une sorte de chapeau hémi- sphérique, chagriné, frangé à son bord, et entouré au-dessous d’un anneau de trois rangées d’étamines (V. Ann. des Sc. nat., nouv. série, t 2, p. 19, t. 1.) Sinotre description est exacte si nous n'avons pas fait erreur dans la détermination ou l'appréciation des organes, il nous semble bien difficile de trouver pour ceux-ci une origine dans la fleur d’une légumineuse-papi- lionacée ! Nous pourrions apporter d'autres argumens qui prouveraient d’ailleurs que le Pilo- styles est une vraie parasite. (GuILLEMIN.) (:) Linnæa, 1834, p. 143. (2) L. cit, p. 142. (3) Schriften der schlesischen Gesellchaft, 1834, p. 68. (4) Uebersicht der Arbeiten nnd Verænderungen der schlesischen Gesellschaft Für vater- lændische Cultur im J. 1833. Breslau, 1854, p 67. MEYEN.— Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 255 le duvet, les poils, les glandes et les aiguillons qui accompagnent les organes de ces plantes , ne sont d'aucune utilité pour la spé- cification. D’autres botanistes ont déjà traité cette question avec une connaissance approfondie du sujet, par exemple M. Heget- schweiler, dans la réunion des naturalistes suisses à Zurich, en 1827, a montré que toutes ces particularités résultent de l'action de la localité; cependant, on voit ces espèces douteuses augmenter chaque jour les Sysiema, ce dont ilne résulte certai- nement aucun avantage pour la science, M..J. J. Bernhardi (1} a traité la question de la spécification en général, et il a tâché d'établir d'une manière solide la valeur de l’espèce, de la race et de la variété; en même temps, il a tâché de prouver les principes établis dans son ouvrage, par une ap- plication à des familles difficiles, comme les Graminées, les Cru- ciferes,les Ombellifères, les Zliurn, etc.Nous pensons que chaque botaniste lira avec fruit le travail de M. Bernhardi ; cependant, il yla, une difficulté réelle à appliquer ces préceptes dans la pratique. Combien de fois les plantes sont-elles décrites sur un seul échantillon desséché, ce qui oblige à se passer de toute vé- rification sur la solidité des caractères! M. Bernhardi n’a pas pris.en considération la valeur de l'espèce dans les cryptogames inférieures, comme les Algues et les Champignons ; il serait ce- pendant bien à desirer que ce sujet fût étudié sévèrement par un botaniste consommé, car il nous semble qu’actuellement le nombre des genres et des espèces, dans ces plantes incom- plètes , a été beaucoup trop augmenté; certainement, dans les plantes et les animaux très développés, personne ne s'imagine- rait de, fonder des espèces sur des caractères aussi vagues que cela se. fait chaque jour dans les cryptogames, classe. si riche en, espèces apparentes. mme yen \ «M: Meyen critique sévèrement le travail de M. Gaillon, inséré dans les Annales des Sciences naturelles pour 1834, v. 1, p.44-56. (x) Ueber den Begriff der Pflanzenart und seine Anwendung. Erfurt, 1834. 4. IV. Boran. — Octobre. 15 226 MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. Il se plaint de ce que l’auteur n’a pas eu connaissance des tra- vaux du même genre qui ont été faits en Allemagne. » « Le mouvement des spores de l’Ulva lubrica avait déjà été observé par M. Goldfuss et par M. Meyen lui-même (Linnæa 1827, p. 104, etc.) Rien, suivant ce dernier, ne justifie Pétablis- sement de la classe des Nemazoaires, dont la distinction:est sur- tout fondée sur le mouvement spontané des germes de ces êtres à une certaine époque de leur développement; maïs ceci n’est pas un motif suffisant pour modifier aussi complètement l’ordre établi.» En 1829, lorsque les observations de M. R. Brown : sur des molécules douées d’un mouvement spontané, excitèrent une si grande curiosité, nous avons (dit M. Meyen) entrepris un travail où nous avons coordonné toutes les observations qui nous étaient connues sur le mouvement spontané des molécules organiques. Ce travail se trouve däns le quatrième volume des R. Brown’s vermischten Schrifien ; on ÿ trouve ce résultat que les germes de toutes plantes inférieures ainsi que les œufs des animaux inférieurs, jouissent à des époques et dans des circon- stances données, d’un mouvement spontané qui cesse au bout d'un certain temps quand le germe commence à se développer. Cependant, M. Ehrenberg (1) a publié relativement à cette question des observations qui combattent l'opinion que nous _ venons d'exposer. M. Ehrenberg appelle ce que nous àvons re- connu comme un mouvement spontané, un mouvement d'in- curvation, d’inversion ou de torsion. Nous croyons avoir dé- crit avec exactitude le mouvement des spores des Algues, nous n’y avons jamais observé des courbures on des torsions, mais bien un mouvement de progression, ordinairement accompa- gné d’une rotation plus ou moins régulière. Certainement le mouvement des Infusoires est plus vital, c'est-à-dire qu'il pré- sente des directions plus variées; cependant, on trouve aussi dans les spores des Conferves un mouvement quelquefois très vital, et nous sommes portés à repousser cette objection que le mouvement ne peut être attribué à ane propriété vitale parti- (x) Organisation in der Richtung des kle:nsten Raumes. Dritter Beitrag. Berlin, 1834, pag. 19. MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 227 culière du spore. Nous savons bien qu'avant leur maturité, les spores sont privés de cette motilité, et qu'ils la perdent lors- qu'ils se développent en une nouvelle plante. Quant à l'opinion des naturalistes qui regardent comme des animaux ces spores doués d'un mouvementspontané, M. Ehrenbergdit quela présence et l'absence de la bouche et de l'intestin différencient nettement la nature animale ou végétale de ces êtres. M. Ehrenberg a cher- ché à nourrir avec des sucs colorés les spores de Saprolesnia, et jamais il n’aperçut d'absorption. Un spore de Saprolegnia est une cellule végétale, et se conduit relativement à l'absorption des sucs colorés, comme toute autre cellule végétale ; car d’a- près nos propres observations les sucs colorés ne les traversent jamais; mais les solutions réelles des sels et des substances chimiques y pénètrent; c'est pourquoi le suc des cellules peut se colorer même dans l'intérieur des cellules complètement fermées lorsqu'on leur fait absorber des substances .chimiques susceptibles de produire des combinaisons colorées. « Ici M. Meyen critique la classification systématique des Né- mazoaires de M. Gaillon, puis il reprend : « Le travail de M. Gail- lon nous amène cette question : qu'est-ce qui, dans ces êtres inférieurs doit être regardé comme une plante ou comme un animal? Question dont la solution ne peut être donnée ici que par les traits principaux. Dans le troisième cahier de ses observations sur l’organisa- tion des Infusoires, M. Ebrenberg a rapproché de ceux-ci la plus grande partie des Algues inférieures, résultat auquel il n’a le plus souvent été amené, comme il le dit lui-même, que par l'a- nalogie Jde structure et de reproduction de Bacillaires. Il est vrai que seulement à une époque tres récente, il a été fait de ces observations qui montrent l'existence d’êtres nécessairement placés entre le règne animal et le règne végétal, quoique d’après des observations incomplètes et souvent. fautives on ait déjà depuis long-temps parlé de cette série intermédiaire. M. Ehren- berg indique lui-même la présence de la bouche, du tube intes- tinal et du mouvement spontané comme les caractères les plus propres à faire reconnaitre la nature animale d’un être; nous adoptons cette idée, mais nous ne pensons pas que d’après cela 1). 228 MEYEN.— Sur les travaux botaniques de l’année 1834. il y ait lieu de rapporter aux Infusoires une si grande quantité d'Algues. Nous n'avons pas vu que dans quelque genre des Dia- tomées, dont M. Kutzing a donné un synopsis (r), il existe une bouche et un intestin. De même le mouvement spontané man- que à un grand nombre de genres qui, comme les Gomphoné- mies ou les Conferviformes sont placés sur un pédicule tantôt articulé, tantôt inarticulé, ce que M. Kutzing n’a pas encore vu. Dans ces Algues la propriété de se partager en nouvelles individualités est regardée comme donnant lieu de les rappro- cher des Infusoires; l'avenir montrera si c’est là un motif suffi- sant. Il en est cependant tout autrement de certains genres des premières Diatomées, comme parexemple dans le Closterium, où, d'après l'observation circonstanciée de M. Ehrenberg, on trouve des organes qui, par leur mouvement propre ainsi que par leur ressemblance avec des formations analogues dans les animaux, fourniraient un motif suffisant de le séparer des végétaux. Mais si l'on examine le reste de la structure de ces êtres, on trouve qu’elle est entièrement conforme à celle des Conferves ; car chaque individu de Closterium est une cellule particulière qui est remplie dans son intérieur de la masse ordinaire de spo- res, colorée par de la chlorophylle, et disposée comme celle des Conferves. En outre, on voit dans les C/osterium une quantité plus ou moins grandede grosses vésicules vertes situées à des dis- tances régulièrement déterminées suivant l'axe longitudinal de l'animal, mais dont le nombre n’est pas fixe pour une espèce. La matière verte se comporte, ainsi que les vésicules, comme la masse de spores dans les utricules des Conferves. Dans les Spiro- gyra, on trouve de pareilles vésicules, mais elles ne sont que rare- ment les germes isolés de nouvelles Spirogyres; la masse des spo- rules affecte dans les cellules des Conferves des formes variées, cela a lieu aussi dans l’intérieur des Closterium ; quelquefois elle se dispose en lignes longitudinales, comme M. Ehrenberg l'a observé dans le Closterium linnula et autres, où cette matière se partage en bandes allongées plus ou moins larges qui se tordent (1) Synopsis Diatomearum, von F. Tr. Kutzing. Halle 1834, mit Tafeln. Aus der Linnæa besonders abgedruckt. L MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 229 en spirales, ce dont M. Kutzing a fait un Closteriurm spirale. Deux fois nous avons observé que cette masse de spores dis- posée en lignes longitudinales sortait par des ouvertures à la partie concave de l'individu. Ce que, dans ces êtres, M. Ehren- berg appelleune cuirasse est, d'après nos recherches, une mem- brane cellulaire simple, et ce que nous avons jusqu'à présent appelé masse de spores est pour lui une grappe d'œufs. Ainsi, il n’est pas facile, même dans ce genre, d'estimer si ces êtres appartiennent au règne végétal ou au règne animal; ils ont de grandes analogies avec les espèces inférieures des deux règnes. Une pareille modification de la masse des spores, tout-à-fait comme dans celle des cellules des Conferves, se trouve aussi dans les Bacillaires, et les espèces basées là-dessus n'existent pas dans la nature. Le manque d'espace nous empêche de vous étendre davantage à ce sujet. Nous arrivons actuellement à ces véritables genres d’Algues que M. Ehrenberg à rapprochés des Infusoires et nous nous y altachons avec d'autant plus d'intérêt qu'ils ont pour la plupart été établis par nous; aussi pourrait-on nous reprocher beaucoup de légèreté si nous n’a- vions pas rapporté ces especes au règne auquel elles appartien nent véritablement ; et si nous ne réclamions pas à ce sujet, on prendrait ce silence pour un aveu de notre erreur; ce qui n’est nullement le cas. Nos genres d'Algues Pediastrum, Scene- desmus et Staurastrum (1) ne possèdent ni bouche ni tube intestinal, ils n’ont pas de grappe d'œufs et ne se multi- plient pas par divisions. Ce que M. Ehrenberg appelle les- tomac est décrit par nous comme une cellule ordinaire, et lors- que ces petites plantes sont formées. par plusieurs cellules réu- nies, M. Ebrenberg les appelle Polygastrica. Dans le genre Pediastrum , il se développe quelquefois un petit capitule de semences qui éclate et laisse sortir la masse de spores à grains fins, colorés par de la chlorophylle, ce que M. Turpin a déjà vu ainsi que nous qui l'avons aussi observé l’année dernière. Ordinairement les cellules des Pediastrum se rompent au sommet et se vident de leurs masses de spores sans produire des capitules (x) Voy. Nov. act, Acad. Cæs. Leop. nat. cur. t. xtv, p.11. À 230 MEYEN.— Sur les travaux botaniques de l’année 1834. particuliers. Ge fait, d’un double mode de fructification, est très fréquent dans les Algues. Les cellules des Pediastrum et des Scenedesmus sont formées d’une membrane cellulaire ordinaire; l’iode les colore en brun-jaune, et elles sont entièrement dé- truites par l'acide sulfurique. On voit souvent les Pediastrum incomplètement développés, de sorte qu’il leur manque plus ou moins de cellules; :il est difficile de décider si cette mutilation a lieu par une action violente ou par une cause intérieures; il nous à paru, d’après plusieurs observations sur des individus jeunes, que cela provenait d'un développement incomplet. Il est bien possible que ces petites plantes ne se partagent jarnais en celiules isolées, car on les trouve encore entières plusieurs mois apres que les cellules se sont vidées de la masse des spo- res; mais quand même il serait prouvé que leurs cellules peu- vent s'isoler, on ne pourrait pas pour cela comparer leur sépa- ration avec la séparation spontanée des Infusoires, des Gompho- némies, des Exilariées et de plusieurs autres êtres situés au bas de l'échelle, car c'est un corps simple qui se partage en plusieurs parties devenant de nouveaux individus, tandis que dans ces der- niers, c’est une simple dissociation de corps précédemment rap- prochés, comme nous l'avons fait voir précédemment (1), pour plusieurs Conferves et plus récemment dans les Spérogyra. (2) Le travail de M. Kutzing renferme un grand nombre de gen- res et d'espèces; pourtant on reconnaît partout un trop grand desir de signaler des espèces nouvelles, qui doivent disparaître aussi promptement qu’elles ont été établies. À cause des trop faibles grossissemens employés par l’auteur, ils’est souvent glissé quelques erreurs, et les figures sont bien inférieures à celles de Lyngbye et d’autres algologues ; cependant cet ouvrage doit être recommandé, car il renfèrme cent deux figures de formes très variées de cette famille remarquable et tout commençant dans l'étude de cette partie de la science s’y reconnaîtra facilement ; ce qui était impossible auparavant. M. Kutzing rapporté au re- (1) Flora 1817. Bd. IL. P. 7x4. (2) Meyen’s Reise um die Erde. Berlin, 1834. Bd. r1,p. 15r. MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 251 gne végétal tout ce qu'il décrit dans son ouvrage, en quoi il n’a pas toujours raison, comme cela a déjà été prouvé. On doit mentionner ici la découverte intéressante faite par M. Kutzing sur un'grand nombre de petites Diatomées, que leur coque (schale) ou cuirasse, comme M. Ehrenberg l’appelle, est formée de silice, M. Ehrenberg a publié cette découverte dans le troisième cahier deses Infusoires, p. 175. Lasiticese montre ici comme dans les plantes en général, car elle n'y paraît jamais sous forme de cristaux, mais elle forme dans l’épiderme de cer- taines plantes une enveloppe également tendue, comme on peut le voir dans le Roseau d'Espagne. Aussi avons-nous appris que l'on peut par la combustion de certains £quiseturn obtenir une enveloppe siliceuse qui conserve entièrement la forme de la plante. Cette observation a été faite l’année dernière à Berlin. On sait que l'on trouve de la silice dans lies Éponges, mais ceiles-ci n'appartiennent pas au règne végétal; nous avons aussi trouvé de la silice en forme de cristaux remarquables dans l’intérieur d’autres animaux. ({Voy. Reise um die Erde th. 11, tab. xxxvin, fig, vi e.). M. Wimmer , à Breslau (1), a renouvelé les observations de Vaucher et de Unger sur les animaux qui se trouvent dans les excroissances en forme de massue des filamens des Vaucheries, et décrit leurs mouvemens tout-à-fait comme l'a fait M. Unger. M.Vaucher avait appeléces corps des animaux et les avait pris pour le Cyclops lunula de Müller. Comme cet, être a été observé plu- sieurs fois avec un mouvement de contraction et d'expansion, ainsi qu'avec une locomotion sensible, il n’y a plus à douter que cesoit un véritable animal, mais ayantun développement parasi- tique dans ces gonflemens latéraux des filamens des Conferves. D'après M. Wimmer, cet animal a une extrémité-tête ( Kopfende) garnie de poils et une extrémité-queue probablement articulée; il parait donc être un Crustacé. On ne peut pas confondre avec ceci le mouvement spontané (x) Bericht der schlsischen Gesellschaft , etc. Breslau, 1834, p. 73, ele. 252 MEYEN.— Sur les travaux botaniques de l’année 1854. qui s’ubserve dans les spores des Vauchériacées dont les petites plantes croissent dans Peau. On sait déjà depuis long-temps que la simple locomotion qui s’observe dans ces spores n’en fait pas encore des animaux , mais cette apparence ne peut nullement s'expliquer par un courant de sucs en spirales que M. Valentin dit avoir observé dans de pareils spores très grands à la vérité. L'opinion exprimée par M. Wimmer que probablement plusieurs des espèces admises par les auteurs ne sont tantôt que ‘diffé- rens degrés de développement, et tantôt que des formations in- complètes, a'déjà été avancée par nous en 1827 ( Nov. act. acad. Leop.1i.xiv, p. 11), et nous voyons que M. Link a suivi notre exemple. L'année dernière on a aussi publié quelque chose sur ce que Jon appelle la métamorphose des Algues. M. Kutzing (1) a ob- servé que son Microcystis umnbrina se réunit à l’'Hæmotococcus Grevillii Ag. (Protococcus nivalis Grev.) et qu’il s'est changé en Alysphcæria chlorina Turp. On peut prévoir que les espèces et les genres d’Algues établis en si grand nombre par M. Kutzing, se préteront à une pareille métamorphose... .… : M. A.F. Wiegmann l’ainé (2) a fait en 1834 un essai pour ranger les maladies des plantes suivant un ordre systématique, pour les décrire suivant leur origine, leur mode d'existence et pour indiquer les méthodes de guérison basées en partie sur la pratique et en partie sur la théorie. Quoiqu'il soit certain que le système des maladies des plantes de M. Wiegmann laisse encore beaucoup à desirer, quoiqu'il soit même probable qu'un pareil système établisur des bases réellement scientifiques serait entiè- rement différent, on doit cependantune reconnaissance générale à l’auteur. Maintenant que les sciences médicales sont dévelop- (x) Verwandiung der Microcystis umbrina in Alysphæria chlorine Turp. Flora 1834, 11, p. 673. (2) Ueber die Krankheïten und cinige Misbildungen der Gewæchse, deren Ursachen und Hei- lung oder Verhütung derselben 1. c. MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 235 pées à un si haut degré il y aurait une très grande utilité à em- ployer aussi dans l'étude pathologique des végétaux les données de ces sciences, tout en se gardant bien d'aller jusqu’à appli- quer aux plantes les noms des maladies des hommes, avec les- quelles elles n’ont réellement aucune analogie ! M. Wiegmann partage les maladies des plantes en maladies des organes de la nutrition, maladies des organes de la respiration et maladies des organes de la reproduction, divisions que nous n'approuvons aucunement. La respiration et la nutrition sont si intimement liées dans tous les végétaux que l’un ne paraît être que le correctif de l'autre, et les maladies que M. Wiegmann attri- bue aux organes de lareproduction ne proviennent certainement que d'une nutrition insuffisante. L'espace qui nous est prescrit ne nous permet pas d'établir ceci d’une manière suffisante, mais on le comprend facilement; dans les plantes, il faut avant tout distinguer les maladies extérieures d’avec les maladies inté- TIEUTES. ...,... MM. Nees d'Esenbeck et A. Marquardt (1) ont démontré par un travail chimique que notre racine de Jalap des pharmacies pro- vient de | Zpornæa purga Wenderoth, et que le faux Jalap vient de l’?ponœa Jalapa Desf. Ts émettent en même temps l’opi- nion que la véritable racine de Jalap pourrait être cultivée avec succès chez nous, car elle a supporté l'hiver de 1833 à1834 en plain air dans le jardin de Bonn. Quoique ces deux plantes soient connues chez nous depuis des années, et représentées dans nos meilleurs recueils de plantes figurées , M. G. Pelletan vient d'en donner récemment une des- cription. nomme Convolvulus officinalis\ Ipomæa pursa Wend. (J, Schiedeana Zuec. Syn.), et il décrit l'Ipomæa Jalapa Desf. sous le nom de Cons. orizabensis. H. Watson (2) à étudié avec soin la distribution de la végéta- (1 Geiger’s Annalen. Bd. x, 119. (2) On the aïtitude of the habitats of plants in Cumberland, with localities of the rarer mountain species. London Magaz. of Nat. Hist. 1834. Jun. p. 20-24. 234 MEYEN. — Our les travuux botaniques de l’année 1834. tion dans la province de Cumberland, et donne une énuméra- tiou de toutes les plantes que l’on peut trouver sur le pic Scaw- fell, montagne qui s'élève à une hauteur de 3,166 pieds. Les résultats de ce travail ne sont que d’un intérêt local et ne pa- raissent devoir servir que come matériaux pour un livre de M. Winch. Dans la relation de notre voyage (1}, nous croyons avoir re- connu et distingué plusieurs faits intéressans pour la géographie- botanique. Les faits isolés que nous avons donnés dans ce livre ne pouvant être tous rapportés ici, nous ne parlerons que des plus importans. Relativement à cette grande masse de Fucus qui abondent dans ce que l’on appehe la mer des Sargassum, nous avons émis une opinion nouvelle fondée sur des observations. Ces prairies flottantes, comme les appelait Christophe Colomb, se trouvent renfermées dans le grand courant circulaire qui existe dans la moitié septentrionale de l'Océan Atlantique, et se trouvent par là séparées du reste de la mer. Le Fucus Sargassum Gm. forme la végétation de cette mer; il n’est jamais fixé solidement, mais il flotte en liberté et ainsi ne parvient jamais à développer ses fructifications, tandis que la même plante sur les côtes voisines de l'Amérique fructifie généralement. Une Oscillatoire lumi- neuse, de forme élégante, étoilée, croît en grande quantité dans la zone équatoriale de l'Océan Atlantique. Dans notre voyage, nous avons toujours remarqué la végé- tation caractéristique des pays que nous avons traversés,et nous avons donné tout ce qu'il fallait pour que Île lecteur se la repré- sentat facilement. De hauts Cactus en forme de candélabres couverts de Loranthus aphyllus et desquels pendent des fleurs blanches de six à huit pouces, ainsi que l’'£phedra americana qui paraît manquer de feuilles, couvert par les fleurs magnifiques des Mutisiées sont les traits caractéristiques de la région des bois au Chili; tandis que les singulières Boopidées, Calandrinies, Nas- (1) Meyen's Reise um die Erde, ausgeführt auf dem Kænigl. Preussischen Schiffe Prinzess Louise, in den Jahren 1%30, 3x und 32, Berlin, 1834, 2 Pänden 4°. MEYEN. — Our les travaux botaniques de l'année 1834. 235 sauviées et Calcéolaires entourent les pointes les plus élevées des montagnes, et que les {/stræmeria, es Escallonia, embellis- sent les montagnes peu élevées. Des feuilles dures, coriaces, lui- santes, caractérisent les arbres et arbrisseaux du Chili, et la sécrétion d’une résine odorante leur est plus particulière que dans aucun autre pays. La végétation sans arbres du Nord, ainsi que la grande beauté de celle des régions méridionales de ce pays, et plusieurs autres points d’un intérêt général, sont étu- diés dans notre voyage. Nous avons aussi trouvé une Rose, la première qui ait été observée dans l'Amérique du sud, dans la région des bois de la province de San-Fernando; cela prouve la présence de ce genre dans l'Amérique du sud, quoiqu'il n’ait pas été trouvé par un autre voyageur qui est resté tout une année au Chili, mais sans avoir pour cela parcouru une plus grande partie des Cordillières que nous. La végétation des Cctus dans le Pérou méridional, surtout dans la partie élevée des Cordillières, ainsi que la végétation particulière alpine au voisinage de la limite des neiges dans ces montagnes, sont distinguées avec détail, et nous avons exposé le développement si remarquable des petites Verbénacées, des Lyco- podes et des Mulinées.Cette d:rnièretribu desOmbellifères occupe dans les Cordillières de l'Amérique du sud la même place que les Primulacées sur les montagnes d'Europe. On trouve dans notre ouvrage beaucoup d'observations sur l'élévation de la vé- gétation dans le Pérou méridional, qui paraît renfermer les sommités les plus étendues en longueur de tout le globe. Non- seulement sur les montagnes du Pérou méridional la végétation s'élève autant, sinon plus que sur l'Hymalaya, mais aussi la culture des plantes alimentaires et les habitations humaines s'élèvent plus haut que dans les montagnes de l'Inde. Le grand lac de Titicaca est situé à une hauteur de 12,760 pieds, et l’on peut voir sur ses rives une quantité de villes et de riches établissemens, ce qui ne se voit pas dans les Indes. Mais la culture du Quinoa et des pommes de terre s'élève encore beau- coup plus haut; la route entre Chuquito et Puno ressemble à un parterre dont la beauté réjouit le voyageur; seulement le manque d'arbres rappelle l'élévation de la contrée où les joncs 236 MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. du lac viennent remplacer les végétaux ligneux. Celui qui doute- rait encore de la patrie du Muis (chose éclaircie depuis long- temps) trouvera aussi dans notre livre des renseignemens utiles. De même que les Nassauviées et les Calandrinies sont carac- téristiques pour les hautes régions des Cordillières du Chili, de mème les charmantes petites Malvacées, les Lédocarpées et Les Synanthérées arborescentes des genres Baccharis et Vernerea le sont pour les plaines élevées du Pérou méridional, sur le cône de cendres du volcan d’Arequipa, qui s'élève beaucoup au-delà de 18,000 pieds. La limite de la végétation est formée par un champignon remarquable qui ressemble à un Zycoperdon avec une longue racine; il appartient au genre Tulostoma et s'élève peut-être jusque auprès du sommet du cône qui est presque en- üérement privé de neige. Nous croyons aussi avoir donné une idée exacte de la végé- tation de Oahu, l’une des îles Sandwich; elle se présente avec un luxe extraordinaire, moins cependant par la présence d’ar- bres gigantesques que par l'extrême quantité de buissons très élevés dont les fougères forment la majeure partie. Nous avons aussi rapporté de là et décrit plusieurs espèces nouvelles de Chara. Les belles Fougères arborescentes qui ont des tiges éle- vées et lisses manquent aux iles Sandwich, qui se trouvent à la limite de la zone tropicale, et sont privées d'une quantité de ces plantes tropicales qui sont particulières à des iles plus méridio- nales, comme les Carolines. Dans l’atlas pour le voyage de dé- couverte du capitaine Lutke, qui a paru l'année passée, il y a plusieurs dessins superbes de la végétation des Carolines ; on y voit que ces iles sont très différentes des Sandwich, et que quant à la végétation, elles se rapprochent des Philippines qui en sont plus voisines. Les représentations de l'ile de Luçon sont extrêmementfidèles dans cet atlas; toutefois, on n’y a représenté que les contrées les plus méridionales où domine la végétation du Bambusa arundinacea, tandis que la végétation des contrées plus élevées est toute différente et présente beaucoup d’analogie avec celle des Carolines. Nous croyons avoir tracé dans notre äivre les principaux traits qui distinguent la végétation des îles Sandwich d'avec celle des Philippines. MEvEN. — Sur les travaux botaniques de l’année1834. 257 M. Besser (1) a donné une revue très complète des plantes du Baikal qui va au-delà de 1,200 espéces,et qui a déjà été publiée en 1831, à Saint-Pétersbourg, par M. Nikolaus Schtscheslos. C'est précisément cette partie de la Russie qui jusqu’à présent avait été le moins étudiée relativement à la botanique. A cette occasion, M. Besser fait une division de la Russie en cinq par- ties différentes, qui comprennent les Flores Septentrionale, Cau- casique, Uralienne, Altaïque et du Baikal. ee M. Fr. Parrot (2), dans la savante relation de son voyage au mont Ararat, a examiné le développement de la végétation sur cette montagne, située sous le 40° degré. La limite des arbres n’y était pas facile à déterminer ; toutefois les Noyers, les Abri- cotiers, les Saules et les Peupliers d'Italie y viennent jusqu’à une hauteur de 6,000 pieds, et les bouleaux, mais avec des tiges raccourcies à 7,800 pieds. Le Juniperus oxycedrus et le Coto- neaster uniflora sont les seuls arbrisseaux qu’on ne commence à trouver qu'entre 7 à 8,000 pieds. Les plantes suivantes ont été observés comme s’élevant plus que toutes les autres entre 12 et 13,000 pieds. Un Cerastiun, Saxifraga muscoides, Aster alpinus, Draba incompta, Campanula Saxifraga, Pyrethrum caucasicum remplaçant le P. alpinum, Saxifraga hirculus. Entre 10 et 12,000 pieds croissaient lAnthemis rigescens, Ziziphora media, Scorzonera coronopifolia, Veronica telephüfolia, Dian- thus petræus. M. Parrot pense que le caractère essentiel dela végétation alpine consiste en ce que les plantes, arbres, arbrisseaux ou herbes, montrent dans tout leur accroissement la tendance à ne pas s'é- lever beaucoup au-dessus du sol et à produire par conséquent une tige forte en courte ou une tige couchée et genouillée, sur laquelle les rameaux, les feuilles et les fleurs sont extrèmement rapprochés. La cause de cette tendance particulière s'explique par cela que chaque plante ne peut supporter qu'un certain (1) Ueber die Flora des Baikals, Flora 1834, 1, 145. (2) Reise nach den Ararat. Berlin, 1834 ; 2 Theile 8°. 238 MEYEN. — Sur des travaux botaniques de l’année 1834. degré de froid et ne saurait s'élever beaucoup au-dessus du sol duquel provient la chaleur qui échauffe l'air environnant. Souvent, dès qu'elles ont atteint quelques pouces de hauteur, elles sont arrivées à la limite de la température dans laquelle elles peuvent prospérer. Il y a de fortes objections à faire à cette manière de voir. M. Parrot étudie encore plus comple- tement les altérations que les plantes éprouvent par la hau- teur de leur station. Il remarque que dans les plantes des Alpes la racine et les fleurs sont sensiblement plus dévelop- pées, tandis que les feuilles, l'enveloppe verte de la tige et tout le vert des plantes sont diminués, quoique toutes ces parties ré- sistent mieux au froid que les fleurs. Ceci n’est guère observa- ble sur les Graminées, mais devient très évident sur les autres plantes dont les feuilles sont d'autant plus petites qu’elles ont cru à une plus grande hauteur. Le vert disparait et est remplacé par un jaune particulier, et la feuille devient eu même temps comme membraneuse. M. Parrot attribue cette modification à l'influence de l'atmosphère raréfiée dans laquelle les feuilles puisent leur nourriture ; 1l y a surtout un Cerastium qui présente à M. Parrot cette altération d’une manière remarquable. Toutefois, nous pensons ne devoir attribuer cette altération des feuilles qu’à l'action du froid survenu subitement; les plantes présentent ab- solument le même aspect lorsqu'elles végètent sous la neige des campagnes, eton ne peut croire à cette influence de l'air raré- fié, car nous avons vu à des hauteurs beaucoup plus considé- rables des plantes de la plaine, dont le beau vert était peut-être encore un peu plus foncé que dans leur station naturelle. M. Douglas Houghton (1) a donné un catalogue des plantes qui ont été récoltées pendant l'expédition commandée par M. Schoolcraft, avec l'indication des localités. Ce travail sera certainement utile à ceux qui voudront écrire sur la géographie botanique en général. (r) Narrative of an expedition through the Upper Mississipi to Itasca lake under the di- reclion of H. Schoolcraft. New-York, 1834. MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 239 M. E. Meyer a publié un travail intéressant sur la croissance sociale des plantes (1). Il ÿ fait remarquer le contraste de la vé- gétation dispersée dans les forêts vierges de la zone torride avec l’uniformité de celle des grandes Bruyères de l'Allemagne septentrionale, et il appelle l'attention sur l'importance de ce fait pour caractériser naturellement des pays. M. Meyer montre comment l'Italie, quoiquelle soit aussi riche en espèces de Graminées que l'Allemagne, ne renferme cependant pas de prairies, et comment l'Allemagne, au contraire, a des forêts beaucoup plus grandes que l'italie, quoique le nombre des espèces d'arbres soit plus grand dans ce dernier pays. Notre Bruyère doit être la plante sociale par excellence; cela pour- rait bien être vrai, et, si toutes les plantes croissaient en société comme celle-ci, il n’y aurait guère, sur la terre, de place que pour 5ooo espèces environ. M. Meyer a recherché avec beau- coup de sagacité les causes de la croissance sociale de certaines plantes, et montré que dans ces plantes, la vitalité et la repro- ductilité sont toutes deux portées à un très haut degré. Mais, le développement de cette tendance mtérieure à la socialité, doit être lié à une circonstance extérieure. De même que le nombre des plantes sociales est grand dansles régions polaires, ilaugmente sur les hautes montagnes; à ce propos, nous émettons cette opinion, qu'il y a aussi beaucoup de plantes sociales dans les régions tropicales , et principalement dans les iles de la mer du Sud, et que les Fougères possèdent principalement ce caractère, « Nous regrettons que l’espace nous manque pour énumérer toutes les observations intéressantes querenferme le travail de M. Meyer. Toute personne qui a voyagé au printemps et en automne, aura remarqué que, dans différentes localités, telle ou telle es- pèce de plantes développe ses fleurs et ses feuilles à différentes époques, et les perd de la même manière. Les causes de ce phé- nomène sont très rapprochées et pourtant extrêmement variées , (1) Naturwissenschaftliche Vortræge, gehalten ir der physikalisch-ôkonomischen Gesellschaft zu Kœnigsberg, 1834, 160-184. 240 MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année) 834. et nont jamais été exposées d'une manière satisfaisante. M. 3. Hugg (x) a publié, l’année dernière, un traité où il compare le temps du développement des feuilles dans les arbres avec le temps de la floraison d’autres plantes, comme dans différens en- droits de l'Europe. Il à pris, comme point de comparaison, Na- ples, Upsal, Paris, Selborne , Castfield et quelques autres en- droits, et il a placé les observations des autres botanistes à côté des siennes, sans toutefois s'inquiéter beaucoup des différences; il serait à desirer que lon n’oubliät pas que dans ces observa- tions la différence des saisons dans tel ou tel endroit varie suivant les années , ce qui doit donner lieu à de grandes variations dans les résultats. Ce n’est que la moyenne des observations de plu- sieurs années qui peut offrir des résultats de quelque valeur. M. J. H. Ruff à Guben (2) a, dans un travail très intéressant, énuméré des faits que l’on doit prendre en considération dans des recherches de cette nature, et fait remarquer en même temps les avantages qui peuvent en résulter. M. Trevelyan (3) à fait connaître une flore probablement tres complète des îles Faroë (du 62 au 63° lat. sept., et du 7 au 8° long. occid. mér. de Londres). Il y croit 187 décotylédones, 83 monocotylédones et 186 acotylédones, sans compter 127 Algues marines. Les Acotylédones renferment : Champignons, 7; Lichens , 50; Characées, r, Jungermannes, 22 ; Mousses, 85; et Fougères, 2r. Les Graminées et les Cypéracées, sont les plus nombreuses des phanérogames; les premières forment 179 de toute la flore, les dernières 1711; les Composées 1713, les Cruciferes 1715, les Orchidées et Amentacées 1745, et les Om- bellifères 1790 de la flore phanérogamique. (x) On the influence of the climate of Naples upon the periods of vegetalion, as compared with that of some other places in Europa. The Lond. and Edinb. Philos. Mag. vol 1v, p.129; vol. v, p. 46-50. 102-110. (2) Beobachtungen über den Anfang der Blumenperiode einiger Gewæchse. Flora, 1834, r, p. 369. (3) On the vegetatien and temperature of the Faro Islands, The Edinb., new Phil. Jouru. vctob. 1834, janv. 1835, p. 194-164. MEYEN. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. 241 Les roches escarpées de ces îles s'élèvent, le plus souvent, im- médiatement du bord de la mer jusqu’à une hauteur de 12 à 1500 pieds, et les sommets des montagnes de l’intérieur de l’île s'élèvent jusqu’à 3000 pieds. Quelques-unes de ces montagnes sont couvertes de verdure; cependant la plupart, vers leur sommet, ne présentent que des Mousses et des Lichens, par exemple les 7richostomum canescens et lanuginosum, qui atteisnent un pied de longueur. Sur le mont Mollingsfial, dans ‘île de Videroë, on trouve abondamment le Dryas octopetala à une hauteur de 1530 pieds, et à côté les Salix arctica et Papaver nudicaule; à 2000 pieds croit le Sibbaldia procumbens et Y_4- zalea procumbens , et de 2300 à 2366 les Salix herbacea, Em- petrum nigrum, Rhodiola rosea, Silene acaulis, 'accinium Myr- tillus, Polygonum viviparum, Saxifraga oppositifolia, Armeria vulgaris, etc. On sait depuis long-temps qu'il ne réussit dans les îles Faroë que quelques Ocges, qui même ne mürissent pas toujours, tandis que les Pommes de terre et les Navets y vien- nent bien. Une dissertation de M. Lebert sur les Gentianes de Suisse (1) est partagée en deux parties, dont la première est relative à la distribution géographique, la seconde à l'étude systématique. Dans la première, l’auteur énumère toutes les causes qui don- nent aux plantes alpines un caractère particulier, et qui ont déjà été reconnues par d’autres botanistes; c'est surtout M. Heget- schweiler qui a fortbien montrécomment des espèces connues ac- quièrentdes formes particulières sous l'influencede circonstances données, et ne doivent être en conséquence regardées que comme des variétés. Relativement à l'influence de la hauteur sur la forme des plantes, M. Lebert prend, dans une élévation entre 5000 et 8200 pieds, trois zones qui inpriment leur cachet particulier aux plantes des Alpes. Cette distribution en trois zones parait être vicieuse, et ne pourrait être établie que sur des observations faites pendant de longues années. (1) De Gentianis in Helvetia sponte nascentibus ( Diss. inaug, Bot. Turic, 1834. 8°.) IV. Boran, — Octobre, 16 242 MEYEN.— Sur les travaux botaniques de l’année1834. M. Lebert partage les Gentianes de la Suisse en deux classes , la premiére renferme les espèces à inflorescence simple ou ra : meuse, la deuxième, celles à inflorescence verticillée. A la pre- miéreappartiennent les grandifloræ,plicatæ, squamatæ et citiatæ, à la deuxième les clavatæ , campanulatæ , rotatæ. Du Gentiana acaulis À fait le G. grandiflora, parce que le premier nom ne lui paraît pas convenable; il est certain que le G. acaulis pré- sente souvent une longue tige, surtout dans les jardins; on peut ici excuser le changement de nom, parce que quatre prétendues espèces, admises anciennement, doivent y être ramenées, savoir: G. caulescens, acaulis, alpina et angustifolia ; dans un cas pa- reif, 1l vaut mieux, pour éviter les erreurs, donner un nouveau nom à l'espèce commune. | La question de la patrie du Maïs a été encore reprise plusieurs fois l’année dernière, et le Nouveau-Monde était menacé dé ne plus pouvoir revendiquer cette intéressante production. M. de Siebold a annoncé (1) que le Maïs était déjà connu au Japon il y a 1200 ans. M. Klaproth dit que cette céréale n'est pas indiquée dans la grande Encyclopédie japonaise, et prétend même que les endroits des écrits japonais, sur lesquels M. de Siebold appuie son opinion, doivent être traduits d’une maniere entièrement différente (2). Une conversation avec M. de Siebold nous a donné un éclaircissement suffisant sur un passage très concis du Nippon. Ce célebre voyageur n’a nullement voulu dire que le Maïs se trouvait là dans sa patrie; il annonce qu’il existe un écrit où il est dit en quelle année le Maïs est arrivé au Japon par la mer. Ainsi disparurent de nouveau tous les motifs que quelques savans avaientsaisis avecun grand plaisir, de regar- der l’ancien monde comme la patrie du Maïs, et en même temps se trouve détruite une des confirmations de l'opinion qui fait peupler l'Amérique par une population venue de l'Asie. Il n’y a aujourd'hui rien de plus certain en géographie botanique (1) Nippon, etc. (2).Mündlicher Vortrag in der geôgraphischen Gesellschaft zu Berlin. = | | | | | | MEYEN. — Sur es travaux botaniques de l’année 1834. 243 que ce fait, que le Maïs est originaire du Nouveau-Monde. Au- cune des langues orientales n’a de mot particulier pour désigner cette céréale , qui y est généralement nommée par une péri- phrase; à la vérité, le Maïs est actuellement cultivé aux Philip- pines, à Java, à Sumatra, à la Chine et én Cochinchine ; cepen- dant, il n'y forme pas un aliment habituel. Dans l’intérieur de Luçon on ne s'en sert que pour engraisser la volaille, et les indigènes ne purent lui donner aucun nom.A Canton, nous avions nous-même un domestique chinois qui ne connaissait pas le Mais. | Les renseignemens donnés par M. Parrot (1) relativement à la patrie de la Vigne sont très intéressans. Dans les bois de la Min- grélie et de l’Imérétie, la Vigne devient la reine des arbres. Le cep _acquiert 5 à 6 pouces de diamètre, et dépasse la pointe des plus grands arbres, les entourant et les reliant entre eux. M. Parrot n'a pas pu décider si la Vigne croît spontanément dans ces con- trées, ou si elle y a été plantée dès une époque très reculée: cependant, la première idée paraît être la véritable, et une culture positive n'existe nulle part, quoique l'abondance des raisins y. soit telle que le pauvre campagnard ne recueille même pas toute sa récolte, mais en laisse une partie pendant l'hiver et abat un peu avant Pâques les fruits de l’année précédente. Il ÿ à un passage de l'ouvrage sur le Monde primitif de M. Link (2) qui ést très propre à éclaircir la question de lori- gine de la Vigne. 11 y est dit que Viviani à indiqué la vigne comme croissant à l'état sauvage dans les montagnes de lan cienne Cyrénaïque, avec des fruits gros, sucrés et d’une saveur agréable. Suivant M. Link, la Vigne sauvage du royaume de Naples à de petits grains sucrés qui fournissent un très bon vin ; la Vigne sauvage de Portugal a, au contraire, de petits grains acides tout-à-fait dédaignés. D’après plusieurs données sur la forme et la villosité de différentes Vignes sauvages, M. Lirik arrive à cette conséquence, que la Vigne cultivée résulte de la (x) Reiïsezum Ararat. (2) Urwelt, zweite Ausgabe, 1, p, 432, 16: \ 344 MExen. — Sur les travaux botaniques de l’année 1834. fusion de plusieurs especes sauvages. Peut-être la Vigne de l’A- frique septentrionale a-t-elle été la première cultivée parce que c’est elle qui, sans culture, fournit les meilleurs fruits. M. Bujack (r) a essayé de réunir les faits existans sur l’exten- sion de la culture de la Vigne; il lui manque pourtant encore tant de faits qui ont été publiés par des voyageurs modernes, que les résultats auxquels 1l est arrivé ne peuvent être complète- ment exacts. En même temps, M. Bujack a répondu d’une ma- nière profonde et détaillée à la question suivante. Quelle cause a occasioné dans les siècles précédens un si grand développe- ment de la culture de la Vigne dans la Prusse occidentale et orientale ? Il est certain que l'on pourrait encore aujourd'hui faire autant de vin dans ces pays qu’autrefois, mais aujourd'hui personne ne se soucie de boire du vin aigre, et tant que le vin dans un pays n’est pas un objet d'exportation , il reste sans va- leur , tandis que la culture des céréales et des pommes de terre produit un plus grand bénéfice. Le voyage de M. Pœppig ainsi que le nôtre ont fait connaître quelle extension la culture de la Vigne a prise sur la côte occi- dentale de l'Amérique du sud. M. Pœppig a encore vu la Vigne cultivée à Valdivia (près de 4o° lat. mérid.). Cette culture est déjà très étendue près de la Conception, car le vin de cette contrée est porté dans toutes les provinces du Chili, comme étant le meilleur du pays, etil se boit sur la table des riches. Les superbes raisins de Cociapo, d’Arica et de Tacna (18° lat. mérid.) ont été loués par nous dans notre voyage, et l’eau-de-vie de Pisco (14° lat. mérid.) , faite avec de très beaux raisins, a de la répu- tation dans toute l'Amérique, et sa consommation peut aller an- nuellement jusqu’à un demi-million de piastres fortes. D’après une nouvelle communication de M. Pœppig, la Vigne serait culti- vée jusque sous le 6° lat. mérid. sur la côte du Pérou. M. Gutzlaff (2) a vu la Vigne cultivée dans les provinces du (1) Die geographische Verbreitung des Weinstocks, mit Rücksicht auf den Weïinbau in Preussen, wæhrend der Herrschaft des Deutschen Ordens, Vortræge aus dem Gebiete der Na- turwissenschaften und der Oekonomie, :, Bd. Kænigsberg, 1334. (2) Three voyag. London, 1834. Extraits du Botanical Magazine. 245 nord de la Chine, d’où l’on apporte de fort beaux raisins jusqu'à Canton. La Vigne ne croît pas aux environs de Canton et de Macao, parce que l’été est trop pluvieux; cette plante ne réussit pas non plus dans les Philippines ni sur les côtes de l'Inde, quoique dans l'ile Luçon ce ne soit pas la chaleur (car à Ma- nille la température moyenne n’égale pas encore 20° R.), mais bien l'humidité de l'été qui nuit à sa fructification. Suivant les observations deM. Royle (1), la vigne donne d’excellens fruits sur les plaines élevées de l’Inde. Dans la délicieuse vallée de Cache- mire (élevée de 5,400 à 5,500 pieds au-dessus du niveau de la mer) la Vigne réussit aussi, car l'humidité y est diminuée en partie par l'élévation, eten partie par le souffle du vent de nord- est pendant l'hiver. Ainsi dans les régions chaudes et tempérées la culture de la Vigne n'est restreinte à aucun degré de latitude ou de longitude, et ce n’est qu’un climat à-la-fois humide et chaud qui lui est contraire. REVUE des principaux ouvrages périodiques an glais concernant la Botanique, qui ont paru dans le courant les années 1833 et 1834. { Suite. Voyez page 110.) (x) En annonçant, dans un précédent cahier, une revue des prin- cipaux ouvrages périodiques anglais qui traitent la botanique, nous avons promis des extraïts du Botanical Magazine, comme nous l'avons fait pour le Botanical Register. Nous nous acquit- tons aujourd'hui de cette promesse, en faisant observer à nos lecteurs que nons avons cru nécessaire de donner la liste com- plète des plantes décrites et figurées dans le Zotanical Maga- sine, au lieu de nous borner à un simple choix de plantes nou- velles ; celles-ci ne sont pas très nombreuses dans ce recueil, qui présente plus d'intérêt par la manière dont une foule de plantes sont décrites et représentées, par les notes instructives qui accompagnent les descriptions, que par leur absolue nou- veauté. (x) Illustrat. of the botany and other branche of the natur. bistor. of the Himalayan mou taios and of the Flora of Cashmere, Fasc. 1, Lond. 1833. 246 Extraits du Botanical Magazine. Boranicaz Magazine, par M. W. J. Hooker. Vol. vx (en partie) et vaux, nouvelle série, 1833 et 1834. (V. Arch. de Bot., t. 11, p. 76). 3227. Erythrina velutina Wild. nov. act. Berol. v. 3. p- 426. Plus de deux pages sont consacrées à la description de cette magnifique espèce par M. Lowe, qui a fait le dessin de la plante vivante à Madère. Le seul individu qu'il ait vu en fleur se trou: vait dans une plantation d'autres arbres exotiques rares, dans le jardin de la Quinta de Valle, près de Funchal. On ne sait rien de bien précis sur son histoire et son introduction. 3228. Psychotria daphnoides Allan-Cunningh. in hort. reg. Kew. : fruticosa dichotoma glabra, ramis furcatis precipueapicem versus foliosis, foliis obo- vatis basi attenuatis, stipulis suborbicularibus bideutatis parvis, corymbis terminalibus paucifloris, corollæ ore villoso. Cette espèce habite les bords des bois, sur les rives de Bris- bane River (Nouv. -Holl.) où elle a été décorer en 1820. 3229. Brassavola rodosa Lindl. Gen. et sp. orchid. p. 114. — Epidendrum nodosum Linn. sp. pl. p. 1350. Jacq. Amer. p. 226..t. 140. — Cyr2- bidium nodosum Sw. nov. act. Ups. v. 6. p. 73. Introduite en 1830, venant de Kingston ( Jamaïque}, cette plante n'avait donné aucun signe de végétation pendant les six mois qui ont suivi son arrivée en Angleterre. Alors parut un bourgeon qui atteignit son entière croissance en deux mois, et la plante suspendit de nouveau sa végétation pendant le même espace de temps. | 3230. Corydalis longiflora Pers. Syn. pl. v. 2. p. 26q. D.C. Syst. veg. v. 2 p- 116. Link et Oito Icon. PL. rar. pars 1. p.3. t. 2. — Fumaria lon- giflora Wild. — Fumaria Schangini Pall. act. Petrop. 1779. v. 2. - P- 267. t. 14. f. 1-3. — 8 Fumarie caudata Lam. Dict. Cette espèce est native des montagnes de l’Altaï. 3231. Gelonium fasciculatum Roxb. Hort. Bengh. p. 73, : foliis elipticis obtusis, floribus fasciculatis fæmineis stigmatibus brevibus apice laceris. Le G. fasciculatum, cultivé dans le jardin royal de Kew, pro- vient des Indes-Orientales; il existe probablement dans d'autres collections, car il porte, dans quelques jardins, le nom de 5a- ragoda glabra. Extraits du Botanical Magazine. 247 3232. Hydrastis canadensis L. Ceite espèce avait déjà été figurée dans le Botanical magazine, n. 3019, mais seulement en fleur. La figure n. 3232 représente un individu en fruits. L'auteur ajoute quelques observations sur cette plante qui, appartenant à la famille des Renonculacées, peut être soupçonnée dangereuse pour l'économie animale, mal- gré l'aspect agréable de son fruit. Elle est commune aux envi- rons de Lexington dans le Kentucky. 3253. Epidendrum pygmœum Mook. in Bot. misc. n. ser. p. 49. t. 118. M. Hooker à recu cette plante du Brésil en 1832; d’autres échantillons lui en ont été envoyés de Kingston Se ue) en 1833. 3234. Erythrima poianthes Brotero in Linn. Trans. v. 14. p. 342,t. 10, 11. Lindl. Bot. Reg. t. 1246. Cette magnifique plante, native de l'Asie, est commune dans les jardins de Madère; elle y a été probablement apportée du Portugal, où on la saiye Un rameau coupé et planté en terre, . Sans aucun soin, y prend promptement racine. 3235. Santalum album L. Sp. pl. p. 497. — Sandalum album Rumph. Amb. Ve 2» p. 42.1. 11. À la suite de la description, M. Hooker entre dans quelques détails sur cette plante intéressante, qui fournit le bois si connu dans le commerce sous le nom de Santal. 3236. Dryandra armata Br. in Liun. Trans. v. 10,{p. 213. Ejusd. Prodr. v. 1. p°e 297. 3337. Heteropteris chrysophylla Humb. et Kunth. Nov. gen. et sp. v. 5. p. 163. — Banisteria chrysophkylla Lam. Dict. v. 1. p. 368. Jacq. hort. Schænbr. t. 105. Cette plante, si remarquable par son feuillage, dont la face inférieure est d’un beau jaune d'or, est native du Brésil et de Caraccas. 3258. Pogostemon plectranthoides Desf. in Mem. du mus. v. 9. p. 155. p. 6. Wall. Cat. herb. ind. n. 1530. Des graines de cette plante ont été envoyées en 1830 de l'île Maurice. Lé 2/8 Extraits du Botanical Magazine. 3239. Azalea ledifolia var. 8, phænicea.— A. indica, var. semi-duplex, flori- bus phæniceis, corollæ segmentis tribus superioribus maculatis. 3240. Blechnum Lanceola Swartz. Cette espèce est native du Brésil, où elle parait être com- mune. Elle est nommée £. lanceolatum par Raddi; mais Spren- gel la donne comme le 3. Lanceola de Swartz. M. Hooker ignore dans quel ouvrage Swartz l’a ainsi appelée. 3241. Cynara Cardunculus var. B (Bot. mag. 2862.) 3249. Corydalis bracteata Pers. Syn. pl. v. 2. p. 269. 3243. Epacris ceræflora Grah. in Edinb. new. phil. jour. : foliis lanceolatis patentissimis nudiusculis subaveniis apice attenuato-mucronatis margini- bus scabris, floribus patulis axillaribus solitariis secundis, coroliæ tubo ovato calycem acutum ciliatum bis superante. Cette espèce est native de la terre de Van-Diemen. 3244. Acacia decipiens var. præmorsa Grah. in Edinb. n. phil. journ. April. 1833. 3245. Leontice altaica Pall. Act. Petrop. 1779. p. 257.1. 8. f. 1, 2, 8. Selon M. Ledebour, le Z. odessana du docteur Fischer ne paraît pas différer de cette espèce. 3246. Arabis rosea D.C. Prodr. v. 1.p. 142. Espèce native de la Calabre. 3247. Piteris pedata Swartz. Syn. Fil. p. 205. Raddi. Fil. Brasil. p. 45. t. 65. f. 3. t. 66 ct 66 bis. Cette Fougère vient de la Jamaïque, ou elle croit en abon- dance ; aussi bien que dans le Brésil. La beauté de son feuillage la rend digne de figurer dans les collections. 3248. Limnocharis Humblodtii Rich. in Ann. du mus. v. 1. p. 369. t. 19. Humb. et Kunth, nov. Gen v. 1. p. 248. — Stratiotes nymphæoides Willd. Sp. pl. v. 4. p. 811. Originaire des environs de Buenos-Ayres. [2 Extraits du Botanical Magazine. 249 3249. Oxylobium ellipticum Br. in Hort. Kew. v. 3. p. 10. — Gompholobium ellipticum Labillard. Nov. Holl. v. 1. p. 106. t. 136. — Callistachys . elliptica Vent. Malmais. t. 119. De la terre de Van-Diemen, 3250 Trillium erectum L. Sp. pl. p. 484. Gurt. Bot. mag. t. 470.—Trillium rhomboideum Mich. F1. Bor. Am. v. 1. p. 215. C’est aussi le 7rillium pendulum de Willdenow (Hort. Berol t. 35). Il à fleuri en avril 1833, au jardin de Glasgow, et il pro- venait du Canada. 3251. Leucopogon Richei B. Prodr. Flor. Nov. Holl. vol. 1. p. 541. — ZLeuco- pogon polystachyus Lodd. Bot. Cab. t..1436. (non Br. Prodr.) benè. — Leucopogon apiculatus Smith. in Rees Cyclop. (non Br. Prodr.) — Leucopogon parviflorus Lindi. in Bot. Reg. t. 1560. — Styphelia Ri- chei Labill. Nov. Holl. 1. p. 44. t. 60. (ide exempl. a D. Labillar- dière.) — Styphelia parviflora Andrews” Reposit. t. 287. mala. — Styphelia Gnidium Vent. Malm. t. 25. pessima, La synonymie passablement compliquée de cette espèce d’É- pacridée est due à M. Brown. 3252. Primula amæna M. Bieberst. F1. Taurico-Caucas. v. 1. p. 138. Leh- man. Monog. Primul. p. 39. t. 3. Cétte belle espèce est originaire des Alpes Caucasiques. 3253. Epacris nivalis Lodd. Bot. Cab. t. 1821. Bot. Reg. t. 153r. Cette plante a de si grandes affinités avec les Z. ceræflora et impressa, qu'il est extrêmement difficile de préciser les carac- téres qui différencient ces espèces. 3254. Pultenæa subumbellata : folis sparsislineari-oblongis obtusiusculis gla- * bris, floribus terminalibus umbellato-capitatis, calvcibus hirsutis. Les graines de cette nouvelle espèce, qui est une plante d’or: nement et d'orangerie, ont été envoyées de la terre de Van- Diemen au jardin de Glasgow. 3255. Coteeblarés crenatiflora Cav. Ic. pl. v. 5. p. 28.t. 446. — Calceolaria anomala Pers. Syn. pl. v. 1. p. 16. — Calceoluria pendula Sweet Brit. F1. Gard. t. 155. Cette beile espèce est originaire de Chiloe. 2 250 Extraits du Botanical Magazine. 3256. Salpiglossis linearis Hook. Bot. mag. sub. tab. 3113. — Nieremberpia intermedia Graham in Edin. n. phil. journ. 1832. Les graines de cette jolie plante ont été envoyées de Buénos- Ayres, en 1832, par M. Tweedie. Son port est celui d'un Mie- rembergia, et sa fleur est semblable à celle du Salpiglossis in- tegrifolia de Hooker, ou Vierembergia phænicea Don. 3257. Epacris heteronema Labill. Nov. Holl. v. 1.p.4a. t. 56. Découverte par Labillardière, à la terre de Van Diemen. M. Al- lan-Cunningham l'a retrouvée sur les montagnes bleues de la Nouvelle-Hollande. 3258. Platylobium obtusangulum : Folus deltoideis, angulis obtusiuseulis cum mucrone, pedunculis brevissimis (calyceque ad basin) bracteatis. Nouvelle espèce originaire de la terre de Van-Diemen. Elle n'est peut-être qu’une variété du P. triangulare de Brown. 3259. Platylobium Murrayanum : Caule ramosissimo , ramis erectiusculis flexuosis rigidis, folis deltoideis acute mucronatis, pedunculis filiformi- bus folio iongioribus basi apiceque solummodo bracteatis. ’ Nouvelle espèce reçue en même temps que le P. obfusan- gulum. 3260. Eucalyptus amygdalina Labili. Nov. Holl. 2, 14. t. 154.— Metroside- ros salicifolia Gærtner Fruct. et sem, 1. 171. t. 34. fig. 3? Originaire de la terre de Van-Diemen. 3261. Pleurothallis prolifera Herbert Mss. Lindl. Bot. reg. t. 1298. Ejusd. Gen. et sp. orchid. Part. 1. p. 6. | Cette Orchidée croît aux environs de Rio-de-Janeiro. 3262, Catasetum trifidum : floribus maculatis, petalis duobus cum sepalo su- periore conniventibus, labello patentissimo plano trifido , segmentis late- ralibus acuminatis, intermedio crasso obiuso breviore. Cette nouvelle espèce à été rapportée de la Trinité. 3263. Astragalus procumbens Hook. et Arn. in Bot. of Beech. Voy. v. 1. p. 18 etin Bot. mise. y. 2.p. 186. Extraits du Botanical Magazine. 251 Plante du Chili, qui est très sujette à varier. Celle qui est ici figurée est plus velue que les autres variétés ; et d’après l'inspec- tion de son fruit très jeune, M. Hooker pense qu’on devrait la rapporter au genre Phaca. Bertero avait recueilli cette plante à Valparaiso et à Rancagua; elle porte les n° 1827 et 1824 dans son herbier qui a été acquis dernièrement par les sociétaires de l’Union itinéraire d'Esslingen. 3264. Dracophyllum secundum Br. Prodr. fl. Nov. Holl. p. 556. Guillem. Ic. PL. Austral. ror. p. 1.t. 1. — Prionotes secunda Spreng. Syst. veget. v. 1. p. 631. — Fpacris secunda Poir. Enc. Meth. suppl. v. 2. p. 556. Cette plante rare et intéressante est originaire des environs du port Jackson. 3265. Cattleya Forbesii Lindl. Coll. Bot. m 37. in iextu Bot. reg. t. 958. Gen. et sp. orchid. p. 117. Belle Orchidée originaire du Brésil. 3266. Acacia verniciflua À. Cunningham im Fields n. S. Wales. p. 344. (1824.) — Acacia virgata Loddiges Bot. Cab. t. 1246. (1828.) Cette espèce de la Nouvelle-Hollande est très voisine des 4. dodoneæfolia Wild. et À. graveolens Cunningb. 3267. Ceropegia Wightii Graham mss. : volubilis glaber, radice bulbosa, folis ovatis acutis carnosis, corollæ tubo basi inflato-globoso limbi 5-fido la- ciniis linearibus lanuginosis approximatis, lobis coronæ stamineæ exte- rioris integris interioribus alternantibus, interioris carnosis lateraliter compressis albidis recurvis exteriori duplo longioribus. Æ/79 Ac. Cette espèce a été envoyée des Indes-Orientales sous le nom de C. bulbosa, autre espèce avec laquelle elle a des rapports par sa racine tubéreuse, sa tige grasse, ses feuilles et la forme de sa corolle. 3268. Astragalus vesicarius Linn. Sp.pl.p. 1071. Will. Delph. t. 49 f. 1. — AStragalus albidus Waldst. et Kit. PL rar. Hung. v. 1: t. 40.— 45- tragalus dealbatus Pall. Astr. t. 23. f. 1.— Astragalus glaucus Bieb. F1. Taur. Cauc. n. 1484. Originaire du midi de la France, de la Russie et de la Hon- grie. 252 Extraits du Botanical Magazine. 3269. Lychnis pyrenaica Berg. F. bass.-Pyrén. 2. p.264 (D.C.) De Cand. F1 Fr, v. 5. p. 608. — Lychnis nummularia Lapeyr. Hist. des pl. des Pyrén, p. 263. Aucune figure n'existait de cette espèce intéressante, qui croît sur les rochers dans les Basses-Pyrénées. 3270. Pimelea arenaria Allan-Cunningham mss. : foliis (decussato-oppositis) ellipticis obtusiusculis patentibus, suprà glabris subtus cano-hirts, flora- Hbus capitulum 5-7-florum subæquantibus, perianthi tubo brevissimo suburceolato lanuginoso persistenti , stylo staminibus paulo longiore, fructu baccato. Espèce originaire de la terre de Van-Diemen. Très voisine des P. cinerea Br., P. nivea Labill., et P. pilosa Vahl. 3271. Plagianthus divaricatus Forst. Gen. t. 43. Cette singulière plante, de la Nouvelle-Zélande, n’était con- nue que par unetrès imparfaite figure et une description de Fors- ter. M. De Candolle l’a placée dans les Bombacées. M. Cunnin- gham, à qui on doit son introduction dans les jardins en Europe, pense qu’elle se rapprôche de la section des Byttnériacées, à laquelle appartiennent l’Xermannia et le Waltheria. Enfin, MM. Hooker, Cunningham et Don ont encore eu l'idée de la réunir aux Euphorbiacées, affinité qui nous semble assez natu- relle, à en juger par les caractères, les analyses et le port de la plante. 3272. Beaufortia Dampieri AMan-Cunningham mss. : foliis oppositis decussa- tis densis lato-ellipticis orbiculatisve obtusis trinervis, nervis lateralibus obsoletis margine incrassato confluentibus, unguibus phalangium petalo plus duplo longioribus, filamentis patentibus (stam. 7-0.) Dammara ex Nova Hollandia, Sanamundæ securdæ Clusi foliis. Waodwardin Dampier’s Voy. (ed. 1729) v. 3. p. 110. t. 3. f. 4. Cette belle plante est celle que le célèbre navigateur Dam- pier recueillit, en 1699, sur les plages stériles de Sark's Bay, côte ouest de l'Australie. 3273. Lysimachia azorica Mort. Hafn. : folüis brevissime petiolatis ovato-lan- ceolatis, lateribus incurvis, pedunculis axillaribus solitariis umifloris, ca- Jycis foliolis subulatis, flamentis oudis, caulibus brevibus erectis. Extraits du Botanical Magazine. 259 Cette espèce, probablement originaire des Açores, parait, à la première vue, différente du L. nemorum ; mais ses caractères différentiels sont difficiles à saisir. M. Hooker la croit identique avec la var. B. rninor, caulibus erectiusculis de Gmelin, FL. Bad. ÉD. 3274. Cargillia australis Br. Prodr. fl. Nov. Holl. p. 327. Cette plante intéressante appartient à un genre de la famille des Ébénacées, intermédiaire entre le Diospyros de Linné et le Maba de Forster. Elle est originaire du port Jackson. 3275. T'illandsia setacea Swartz F1. Ind. Occ. v. 2. p. 593. Plante de la Jamaïque, très remarquable par ses longs épis, dont les bractées sont variées de jaune et de rouge. 3276. Pimelea sylvestris Br. Prodr. v. 1.p. 361. Cette jolie espèce est remarquable par ses fleurs nombreuses, d'un rose clair, avec des étamines Jaunes proéminentes. 3277. Hypericum hyssopifolium Vill, Delph. v. 3. p. 505.1. 44. — Hype- ricum alpestre Fischer in herb. 3278. Syringa Josikæa Jacq. in Bot. Zeit. 1831. p. 67. Reichenb. PI. crit. t. 1049. Cette espèce de Lilas a été présentée, pour la première fois, par le baron Jacquin, à la réunion des naturalistes qui a eu lieu à Hambourg en 1830. Elle est originaire d'Allemagne. 3279. Acacia graveolens Lodd. Bot. Cab. t. 1460 {1829.) Originaire des environs d'Hobart-Town, à la terre de Van- Diemen. 3280. Fritillarie minor Ledeb. Ic. pl. fl. Ross. Alt. t. 12.t. 130.— Ibid. F1. Altaica. 2. 34. — Fritillaria meleagroides Patrin in Schult. Syst. veget. Découverte par le docteur Ledebour, dans les pâturages des monts Altaï, 254 Extraits du Botanical Magazine. 3281. Pimelea longiflora Br. Prodr. v. 1. p. 361. Des côtes méridionales de la Nouvelle-Hollande. Fleurs ter- minales grandes, d’un blanc pur. 3282. Ficus acuminata Ham. herb. Wall. in Cat, of. Pl. n. 4478. : ramis pe- tiolisque ferrugineo-tomentosis, folus lato-ellipticis obovatisque longe tenuiter acuminatis supra glabris subtus pubesceutibus nervis promi- uentibus receptaculis solitarüs globosis pendulis farinosis longe pe- dunculatis, Aucune description n'avait été donnée de cette espèce de Figuier, qui est originaire de l'Inde, et qui a porté dans quel- ques jardins le nom de #icus cerasiforniis. 3283. Lupinus incanus Graham. in Edin. Phil. Journ: 1833. Cette belle plante a été envoyée de l'Amérique méridionale par M.-Twedie. Elle se rapproche du Z. multiflorus de l'Ency- clopédie. | 3284. Anthyllis Mebbiana Mort. Bivm. : herbacea ‘erecta incano-sericea, foliis pinnatis, foliolis 7-11 ovalibus acutis termimali majore, capitulis subcompositis bracteatis, bracteis cuneato-rotundatis vix ad medium mul- üfidis, calycibus sub anthesin cylindraceis. Cette espèce a été envoyée de Ténériffe au jardin de Birmin- gham par M. Vrebb, dont elle a retenu le nom. [s 3285. Grevillea arenaria Brown. Prodr. v. 1. p. 378. — Lissanthe cana Kaight and Salisb. Prdt. 117. Espèce très voisine du G. canescens figuré dans le Bot. Mag., tu DM 3286. Andromeda salicifolia Commers. mss. Lam. Encycl. v. 1. p. 159. Smith. Ic. ined. t. 58. Hook. Ex. fl. t. 102. 3287. Nuttallia Papaver : Foliis radicalibus lobatis palmatisve, caulinis inferic- ribus palmatis, superionibus simplicibus digitatisve, calycibus pilosis in- volucratis, involucro triphyllo, folis lanceolatis pilosis. C’est une des plantes les plus intéressantes qui aient été dé- couvertes par M. Drummond dans la Louisiane. Elle fait partie d'un genre de Malvacées, intermédiaire entre le Malya et le Extraits du Botanical Magazine. db Sida ; qui a été établi par M. Hooker dans l'Exotic flora, t. 171 et 172. 3288. Pimelea graciliflora : Glabra, folis oppositispatentibus lanceolatis acutis supra punctatis floralibus subsimilibus 6-7 involucratis capitulo multi floro brevioribus, perianthiis glabesrimis, tubo bracili fiiformi-clavato. Espèce très voisine du P. sylvestris , figurée t. 3276. 3289. Marsdenia flavescens Allan-Cunningham. mss.: Caule volubili, foliis oblongo-lanceolatis acuminatis subundulatis supra lævibus subtus ramu- lisque incano-tomentosis, pedunculis petolo duplo longioribus, cymis confertifloris, corollis subrotatis, fauce nuda. Cette espèce, qui a des affinités avec le M. viridiflora Br., croit sur les côtes maritimes du district d’Illawana, à la Nou- velle-Hollande. 8290. Rhododendron arboreum Sm. Ex. Bot. t. 9. Hook. Ex. fl. t. 168. Bot. Reg. t. 890. — Fhododendron arboreum Y album Waïl, Cat. n. 755. — Rhododendron album Hamilt. mss. Sweet Brit. fl. Gard. n. ser, î, 148. Cette variété à fleurs blanches du À. arboreum a été décou- verte, en 1821, dans les hautes montagnes de Népaul, par M. Wallich. 3291. T'radescantia pilosa Lehm. ind. sem. hort. hamb. 1897. — T'rades- _ cantia virginica Red. Lil. sub fol. 98. Cette plante, envoyée de la Eouisiane par M. Drummond, est voisine des 7. virgirica et subaspera. Ses fleurs petites, son feuillage très poilu, ainsi que les pédoncules et le calice, l'en distinguent suffisamment. 3992. Lobelia puberula Mich. am. v. 2. p. 152. 8 glabella : foliis obsoletissime ‘ pubescentibus, calycibus glaberrimis. C’est encore une acquisition pour les jardins, qui est due à M. Drummond; il en a envoyé des graines de Jacksonville dans la Louisiane. 3293. Opuntia brasiliensis D. C. Prodr. 3, p. 474. n. 33. Quoique d'une récente introduction dans l'ile de Madere, 256 Extraits du Botanical Magazine. cette plante se rencontre dans plusieurs jardins à Funchal, où elle fleurit sans requérir aucun soin. 3294. Libertia formosa Grah. in Edin. new. phil. journ. June 1833. Cette plante, importée de l'Amérique méridionale, fait partie d'un genre formé aux dépens du Sysirinchium, par M. Brown, sous le nom de Renealnia , qui a été remplacé par celui de ZLi- bertia par Sprengel, attendu que le Renealmia de Roscoe a été définitivement admis. 3295. Helianthus speciosus : Folüs cordatis integris trilobisque pedunculo superne incrassato, involucro foliaceo, paleis acuminatissimis cuspidatis longitudme flosculorum tubulosorum. C'est une fort belle espèce, provenant de graines envoyées du jardin botanique de Mexico. Sa place, dans le genre Helian- thus , n’est pas sans objection, et peut-être fait-elle partie du Tithonia (T. tagetiflora Don in Bot. Reg.t. 91?) 3296. Cleome dendroides Schultes Syst. veg. v. 7.p. 28. — Cleome arborea Weinm. Sylloge PI. 227.—Cleome atro-purpurea ? Schott in Schænb. naturf, p. 129. Cette belle espèce est une plante herbacée annuelle ou bis- annuelle, originaire du Brésil. 3297. 1pomæa rubro-cærulea : glabra, foliis longe petiolatis profunde cordatis breve acuminatis, pedunculis 3-1-floris incrassatis subracemosis , calycis glabri Jacintis (parvis) erectis appressis lineari-subulatis albo-marginatis, corolla ampla infundibuliformi , limbo 5-angulato angulis mucronatis , stigmate bilobo. Quoique les jardins possèdent un grand nombre d’/ponæa remarquables par la beauté de leurs fleurs, il n’en est peut-être aucune qui égale celle-ci sous ce rapport. Elle provient de graines recueillies dans la province de Guanaxuato, au Mexique. ( La suite au prochain cahier.) En] MEYEN. — Circulation du suc cellulaire. 257 NOUVELLES OBSERVATIONS sur da circulation du suc cellulaire dans les plantes, Par M. le professeur MEYENx. J'ai répété, en août 1835, les observations faites sur le Zanni- chellia par M. Pouchet (V. Ann. des Sciences nat., janvier 1835, v.u, p.39). M. Pouchet a observé dans les cellules du Zanni- chellia, un courant du suc, mais la direction de ce courant est indiquée si vaguement , que MM. Richard et Brongniart, dans le rapport qu'ils ont fait à l'Académie sur ce mémoire, penchent à croire que le mode de mouvement du suc dans les cellules du Zannichellia n’est pas le même que dans d’autres plantes. Le suc cellulaire du Zannichellia offre également un mouve- ment de rotation; mais cette rotation nest pas, à beaucoup près, aussi parfaite que dans le Vallisneria , l'Hydrocharis et le Stratiotes , et elle se rapproche plutôt du type que j'ai observé dans plusieurs Potamogeton. Ce n’est que dans les cellules al- longées de la tige qu’on peut voir distinctement ce phénomène; j'ai observé, de la manière la plus claire, un courant descendant de l’un des côtés des cellules, se détournant à la base, et remon tant de l’autre côté. Je n’ai point pu remarquer le courant du suc dans la couche la plus extérieure des cellules caulinaires, ni dans les cellules des feuilles , ce qu’il faut peut-être attribuer à la forte compression de ces cellules. Quoique la rotation du suc cellulaire ait déjà été l’objet de nombreuses recherches, il reste encore bien des observations à faire à ce sujet. Les observations faites jusqu’aujourd’hui m'ont amené à ce résultat, que le mouvement rotatoire du suc cellu- laire ne s'opère que dans certaines plantes très succulentes, ou _ bien dans certains organes d’autres plantes d’une nature ana- logue. Aux espèces déjà connues pour offrir ce phénomène, il faut donc ajouter le Zannichellia, et (n outre une foule de Di- cotylédones, dont je vais parler. IV, Botan. — Norcmbre. 2 58 MIYEN. — Circulation du suc cellulaire. En faisant germer des graines de Dicotylédones dans un ter- rain meuble et sous l'influence d’une humidité abondante, on verra se développer sur leurs racines une foule de radicelles ca- pillaires, dans lesquelles on peut observer la circulation rota- toire aussi clairement que dans les fibrilles radicales des Hydro- charis, pourvu que la température soit assez élevée et que l’on prenne soin de les préserver de toute lésion; mais ce phéno- mène n’est visible que lorsqu'il y a des globules dans le suc cel- lulaire. J'ai observé le courant rotatoire dans les poils radicel- laires des plantes suivantes : /rnpatiens Balsamina, Vicia Faba , 1pomea cærulea, Cucurbita Pepo, Cucumis sativus, Veronica Crista galli, Ranunculus sceleratus ; mais toujours seulement dans des cellules isolées. J'avais tres souvent passé beaucoup de temps à observer les poils radicaux des Harchantia, sans pouvoir yremarquer aucune circulation ; ce qu’il faut attribuer à ce que le suc cellulaire de ces poils ne contient pas de globules qui rendraient le phéno- mène visible. Enfin, en examinant une radicelle encore non ponctuée, j'aperçus très clairement la rotation du suc; cet utricuie contenait sept ou huit globules hyalins assez gros, entraînés par le courant, exactement comme les corpus- cules renfermés dans les utricules des Chara. Ce phénomène me fait croire que les poils radicellaires des Marchantia sont d’une haute importance pour cette plante, et que, dans beau- coup de cas, ils remplissent les fonctions de trachées, parce qu'ils se trouvent par faisceaux aux mêmes endroits où, dans les plantes plus parfaites, sont situés les faisceaux vasculaires. L'existence de ces poils radicellaires sous forme de nervures foliaires, est suffisamment démontrée par le magnifique tra- vail de M. Mirbel; dans le support de l'organe de la fructi- fication , ils se trouvent dans deux canaux exactement clos. par des bords membraneux; mais ces bords peuvent être écartés l’un de l’autre sans lésion organique, et l’on peut en retirer les faisceaux vasculaires. Tous ces poils du pédiceile (seta) sont fixés à la face inférieure du disque de la fructification. Ces organes sont donc susceptibles de conduire l'humidité du sol jusqu’à l’organe de la fructification. LT MEYEN. — Circulation du suc cellulaire. 259 Je suis porté à croire que la circulation du suc cellulaire est un phénomène général au règne végétal, intimement lié aux ef- fets de la formation active. Dans les utricules extérieures d’un Chara vulgaris très jeune (V. Plvifig.5), j'ai observé une bande étroite appliquée contre la paroi de la cellule, et tournant avec le courant. Cette bande, plus où moins étroite, se compose de mucilage condensé et con- tenant une foule de petites particules amyÿlacées. Très souvent, il arrive que ces masses contiguës se séparent en masses plus petites, qui se réunissent de nouveau à la premiere rencontre, et qu’elles continuent à tournoyer ensemble. Lorsque les pa- rois cellulaires exercent leur attraction sur cette masse mucila- gineuse, l’extrémité antérieure de cette masse prend une forme large et tronquée, très semblable à celle de beaucoup d’Infu- soires. L’attraction des corps, et par conséquent la pesanteur, s’exerce donc ici comme partout. En partant de ce principe, je ne pense pas que ce que j'ai dit, il y a bien des années, sur les causes du mouvement rotatoire du suc cellulaire, soit aussi peu fondé que M. De Candolle s'efforce de le présenter, en cher- chant la cause du phénomène dans la contractilité des cellules, dont malheureusement on ne peut rien apercevoir, même à l’aide des plus forts grossissemens. — Le mouvement de ces masses mucilagineuses dans les cellules du Chara très jeune, m'explique toute la circulation du suc dans les cellules des poils qu'offrent les filets staminaux de beaucoup de Tradescantia. Quoique ces courans ( découverts par M. R. Brown) soient très ramifiés , ils n’en forment pas moins un courant de rotation par- faite; mais leur contenu , qui consiste en masses demi liquides entremélées d’une multitude de petites particules, au lieu de suivre toujours un seul et même chemin continu, se sépare en plusieurs courans distincts, qui constituent le courant soit as- cendant, soit descendant. Cette circulation remarquable s’ob- serve surtout très clairement dans le 7radescantia à fleurs blanches, parce que les membranes cellulaires des poils des éta- mines sont tout-à-fait lisses ; très souvent on n’y voit qu’un seul courant, qui se partage juste au milieu de la paroi cellulaire; quelquefois aussi il part des courans latéraux dès la base des T7: 260 MLYEN — Circulation du suc cellulaire. cellules; mais J'ai été à même de m'assurer plusieurs fois que ces courans latéraux ne suivent point une direction déterminée, et qu'ils se rapprochent de plus en plus de l’un des courans prin- cipaux, avec lesquels ils finissent par se confondre; alors il arrive souvent que le courant élargi se partage de nouveau en courans secondaires. Cette observation prouve, jusqu’à l'évidence, que les courans dans ces cellules ne sont pas séparés les uns des au- tres par des cloisons, et qu’ils ne circulent point dans des canaux particuliers des parois cellulaires, mais que la division en plu- sieurs courans est tout-à-fait accidentelle, et que, tout en sui- vant la direction déterminée, ils peuvent prendrettantôt un che- min, tantôt un autre. Il est certain que le courant dans les cellules du Tradescantia n’est point en rapport intime avec le grand globule cellulaire, lequel parait plutôt formé par l'effet mécanique du mouvement rototoire du suc. Je reviens aux observations de M. Pouchet. Suivant lui, en coupant la tige du Zannichellia palustris, on y trouve un liquide transparent et deux sortes de globules : les uns transparens et à surface lisse; les autres opaques et couverts de sétules. L'intérieur des globules transparens contiendrait un liquide rempli de globules minimes qui paraissent être des animalcules dont la forme ne peut se définir. Suivant mes observations, les cellules caulinaires des Zannichellia renferment en effet deux sortes de formations globuleuses : les cellules les plus intérieu- res qui entourent immédiatement le faisceau de cellules allon: gées, contiennent des globules lisses et transparens; les cellules extérieures renferment des vésicules plus petites, moins trans - parentes, et verdâtres (7. PL. vir fig. 1). Les globules transparens (a, a, a, a, fig. 1) ne sont autre chose que des grains de fécule; on y remarque cette structure lamelleuse déjà observée par MM. Raspail et Turpin. La teinture d’iode les colore en bleu foncé, ‘et l’acide nitrique Les dissout complètement ; aussi est-il impossible d’y trouver le moindre indice d’animalcules. Depuis lors, M. Pouchet prétend avoir trouvé des gouttelettes d'huile dans les petits globules des Chara (V. Ann. des scien. nat., janv. 1835). Sa description ne suffit pas pour faire reconnaitre Île genre de globules qu'il veut désigner. Je remarquerai En MEYEN. — Circulation du suc cellulaire. 201! outre que les globules que contient le liquide qui cireule dans les utricules des Chara,sont pour la plupait des grains de fécule et de petites particules de mucilage; les grains de fécule offrent également une structure lamelleuse; les uns et les autres sont souvent agglomérés en petites masses. Les grains des Chara contiennent, comme l'on sait, une très grande quantité de fé- cule sous forme de globules tant grands que petits; parmi ces grains de fécule se trouvent une foule de gouttelettes d'huile, et ces gouttelettes renferment quelquefois des particules minimes de’ fécule. La seconde sorte de globules, qu’on trouve dans les cellules de la tige du Zannichellia, sont des vésicules faiblement colorées par la chlorophylle. La teinture d’iode colore en brun la surface de ces vésicules, mais sans affecter la transparence de leur intérieur; l’acide nitrique ne les dissout point : d'ou on peut conclure qu’elles sont formées par une membrane solide. Les cellules qui renferment, les unes des globules transparens, les autres des vésicules opaques, se touchent immédiatement, et souvent il devient difficile d'indiquer la limite où commencent les unes et où finissent les autres. Macérées dans de l’alcool ou dans de l’éther, les vésicules cellulaires se décolorent, parce que la chlorophylle se dissout, mais il reste toujours une masse muci- lagineuse qui me parait être le véhicule de la chlorophylle ; car celle-ci ne se montre jamais sous forme de globules, et elle ne fait que colorer certaines fofmations soit solides, soit demi fluides, du suc cellulaire. La chlorophylle existe non-seulement dans l'intérieur des petites vésicules cellulaires, mais fréquemment on la trouve comme une matière assez dense et verte, recou- yrant plus ou moins uniformément la paroi interne des cel- lales. | Il existe donc dans l’intérieur des cellules végétales du mu- cilage, de la fécule, de l’huile, de la chlorophylle, etc., substances que la vie végétale métamorphose les unes dans les autres. * Quant aux sétules que M. Pouchet assure avoir abservées sur les globules non transparens du Zannichellia, j'avone que je ne sais qu'en faire ,-car jamais je n’ai pu en découvrir de trace. 262 W. BOJER. — Plantæ rariores ins. Africæ orient. EXPLICATION DE LA PLANCHE Vil. Fig. 2. Epiderme d’une feuille de Zannichellia repens ; on y remarque une multitude de vésicules colorées en vert. Fig. 3. Couche cellulaire extrème de la tige de la même plante; les corpuscules ovales et aplatis (a, a, etc.) sont des animalcules étrangers à la plante, mais un anatomiste peu exercé les prendrait facilement pour des contenta cellulaires. Fig. &. Particules de différentes formes et grandeurs, observés dans le courant d’un utricule de Chara. Descripriones ET ÎcoNEs plantarum rariorum quas in insulis Africæ australis detexit anno 1824, W.Borer, Bot. Prof. in Collegio regio insulæ Mauritii. (1) Cosrus sARMENroSUS Nov. spec. 0 C. caule scandente ; nectarii labello oblongo cucullato, apice fimbriato; foliis acuminatis lato-lanceolatis, subtüs adpressè villosis ; spicis subglobosis; squamis ovatis, striatis, glandulà (x) Ces descriptions ont été envoyées dès l’année 1828, à M. Delile, professeur de botani- que à Montpellier, avec de très beaux dessins faits par M. Bojer, sur les lieux mêmes où croissent les plantes. Des circonstances indépendantes de la volonté de M. Delile l’ont empêché de publier le travail de son correspondant, et pendant le temps qui s’est écoulé depuis cet en- voi, les descriptions et les figures de plusieurs des espèces qui en faisaient partie ont paru dans quelques recueils. Ainsi, le genre Fincentia qui se trouvait dans le fascicule envoyé à M. Delile, a été publié par M. Hooker dans les Botanical Miscellanies v. 1. tab. 62. p. 243; le genre Anthemiopsis de la famille des Synanthérées, également proposé par M. Bojer dans ce fascicule, est le même que le Wollastonia de M. De Candolle, déjà adopté par M. Decaisne (Herbier de Timor, M. Delile nous ayant permis d'insérer dans les Annales des Sciences naturelles, les cescriptions des plantes de M. Bojer, il nous a paru nécessaire, pour éviter des répétitions et des doubles emplois, de sapprimer les descriptions et les figures de ces deux genres, ainsi que celles d’autres espèces déjà connues, C’est aussi avec regret que nous ne donnons pas ici les figures de toutes les plantes envoyées par M. Bojer, mais le nombre des planches de notre recueil étant fort restreint, nous nous som- mes vus dans la nécessité de faire cette suppression, et de nous borner à représenter les plus W. BOJER. — P/antæ rariores ins. {fricæ orient. 203 apice instructis, glabris; capsulis subcompressis, utrinque retu- sis, calyce coronatis, 3-locularibus; seminibus supra truncatis, basi squamulis cinctis. DESCR. Rapix fibrosa, albida, inodora. Cawzis sarmentoso-scandens, basi bulbosus, subtus aphyllus, crassitie ferè digiti minimi, flagelliformis, 20-30 ped. longus, superior foliis sequentibus spiraliter vestitus. Forra spithamea lato-lanceolata, convoluta, longe-acuminata, vaginantia; adulta breviter pe- tiolata, subtus adpressè villosa, margine ciliata; vaginis integris supra utrin- que latere incisis, marginibus pilis longis adpressis obsitis, nervis subtus præter media subnullis. Srrcæ subglobosæ ; squamis imbricatis ovatis, acutis, apice olandulosis. Frores albi. Cazyx tubulosus, 3-dentatus, persistens. PEraLa ovali-oblonga, acuta, attenuata, margine revoluta. Necrarnr labellum apice fim- briatum, lacintis dorso reflexis, deuticulatis, intus lutescentibus. Sriema subbi- lumellatum, reniforme. CarsuzA compressa, leviter obcordata, utrinque truncata, rubro-striata, 3-locularis. SEMINA in unoque loculo plura, truncata, extus basi squamulis 2-3 membrauaccis cincta. Crescit secus rivulos inter frutices insulæ Zanzibariæ ad oras orientales Africæ. Floret sub. fine Februarii #. EXPLICATION DE LA PLANCHE VIII. Fig. 1. Calice. Fig. 2. Pistil et Stigmate. Fig. 3. Un pétale. Fig. 4. Labelle, et filament vu à l’extérieur. Fig. 5. Filament renversé pour faire voir l’anthère, le pistil et le stigmate. Fig. 6. Fruit couronné par le calice. On voit en 4, un appendice charnu, qui vient quel- quefois à la base du fruit. Fig. 7. Le même, où le calice a été déchiré et replié pour faire voir l’endroit où la corolle était attachée. Fig. 8. Coupe transversale du fruit. Fig. 9. Graine grossie entourée par des écailles. mportantes, savoir : 1° le Costus sarmentosus, qui appartient à une famille de plantes que Von ne rencontre pas fréquemment dans les collections ; 2° le Polygonum Owenii qui existe aujourd’hui dans quelques jardins de botanique et notamment dans celui de Montpellier ; cette plante avait été regardée par Hilsenberg, compagnon de voyage de M. Bojer, comme le type d'un genre nouveau qu'il avait nommé Owenia ; 3° le Dicerocaryum sinualum, espèce lrès cu- rieuse et formant un nouveau genre dans les Pédalinées. (Note des Rédacteurs.) 264 w. Boser, — Plantæ rariores ins. :4fricæ orient. MussÆNDaA ZANZIBARICA SP. nov. M. corymbis terminalibus 2-fidis; foliis elliptico-lanceolatis, acuminatis, basi obtusis, leviter emarginatis; bracteis stipulisque erectis, setaceis, ciliato-hispidis; laciniis corollæ intus glaberri- mis ; seminibus 3-angularibis, nigricantibus. -— Planta tota pilis rufis obsita. Flores albi. Mussænda rufa Bojer in herb. (non A. Rich. Rub.) DESCR. Frurex erectus, 4-6-pedalis, ramosissimus; ramis patentibus, tere- tibus, infernè glabris, apicem versus rufescenti-setaceis. Fozra opposita, brevi- ter petiolata, elliptico-lanceolata, acuminata, basi obtusa, leviter emarginata, 4 poll. longa, 2 poll. lata; nervis subtus prominulis angulo acuto divergenti- bus; pulvinato-viridia, utrinque pilosa , reticulato-venosa. Srrruzæ setaceæ, petiolo longiores, erectæ, inferné deciduæ. FLorxs terminales, in corymbos bi- fidos dispositi; pedunculis brevibus oppositis, bracteis filiformibus longioribus. Cazycers laciniæ interse æquales, utrinque acutæ, persistentes, pilosæ. CoroLLA, tubo pollicari internè et externé usque ad medium densè piloso; limbo patente ; lobis lanceolatis, acuminatis, albis, supra glabris, subtus lineâ roseä ornatis, pilosis. Anraer lineares, subsessiles , tubo corolle adnatæ. Srvius exsertus glaber. Sriema oblongo-capitatum, subbipartitum, truncatum. Capsuza coriacea, nigra, bilocularis. SewinA pulpà cornosà cincta , 3-angulata , maturitate nigri- cantia. Hab. in locis subulosis aridis collibusque siccis, in insulà Zanzibar, ad oras orientales Africæ. Floret Augusto, Septembri. BAUHINIA AURANTIACA SP. nov. B. inermis; folüs basi latis, retusis, bilobis, 7-nervüs, lobis acutis petiolo duplo ferè longioribus, subtus valde pubescenti- bus ; floribus racemosis aurantiacis; calycibus lateraliter fissis ; petalis longe stipitatis spathulatis; staminibus ro quorum 4 sterilibus, stipite longioribus; ovariis longe-pedicellatis pubes- centibus; leguminibus compressis; seminibus subcuneatis, fuscis. DESCR. Frurex 15-18-pedalis, a basi ramosus, ramis crebris erectis, cortice albido Iævi. Ramr supernè virides albo punctati, juniores subpenduli, apice geuiculati, pubescentes. Forra lato-ovaia, subangulata, basi retusa v. truncata, subtus præcipue in nervis breviter pubescentia, pallidiera, 7-g-nervia, biloba, W. BOJER. — P/antcæ rariores ins. Æfricæ orient. 265 reticulato-venosa; lobis ovatis, obtusis, lato-cuneiformibus, usque ad medium coalitis, nervis mediis in sinu aristà longâ terminatis. Sripuzæ minimæ linearcs caducæ. Racemr oppositifolii laxi. Frores spectabiles, aurantiaci. Bracrexæ minimæ, adpressæ, deciduæ. Cazyx 5-sepalus; sepalis in tubum unicum coalitis. a basi usque ad apicem lateraliter ruptis, reflexis, pubescentibus. Prraza longè unguiculata (stipitata) laté lanceolata v. sphathulata, acuta, venosa, ad margi- nem inæqualiter revoluta, crenata, supra basim maculà albà notata ; petala media decurrentia. FIcAMENTA 6 antherifera dorso arcuata, sabulata, viridia, basi lætè pubescentia ; 4 sterilia, rudimentaria, filiformia, pendula. Anr&ERZ lineares oblongæ , basi subbifidæ incumbentes. Sryzus staminibus longior. Sriema ca- pitatum villosum. Lecumen planum, inæquale, polyspermum. SEmiNA compressa truncata snbcuneata, fusca. Legi ad maris littora loca arida, in sinu Bombatoc oræ occi- dentalis insulæ Madagascariæ. Floret a Februario ad Martium usque; fructus Derficié Au- gusto. ; * CROTALARIA TRICHOTOMA Sp. nov. C. estipulata; foliis trifoliolatis v. quinquefoliolatis; foliolis lineari-lanceolatis, utrinque acutis, mucronatis, subtüs adpressè brevè pilosis; spicis maximè elongatis sesquipedalibus, rectis, trichotomis. — Flores lutei; vexillum alæque extus basi atro- purpuro maculata. Legumina pendula, stylo terminata, dense pubescentia, nigricantia. Semina numerosa funiculata, lutea. DESCR. Frurex 4-pedalis vel orgyalis, staturà diversà, ramis copiosis, tere- tibus, viridibus, glabris, inferioribus ascendentibus, junioribus leviter sulcatis, pubescentibus, trichotomis, spicas amplissimas apice gerentibus. FozrA 3-vel 5-foliolata, inferiora j'atentissima; foliolis lineaui-lanceolatis, utrinque acutis, 1n - fimis minoribus, basi pedicello snbglohoso carnoso insertis, mucronatis, subtüs pis brevibus adpressis obsitis, pulchrè viridibus, nervis subtus prominu- lis a margine parum dissitis, confluentibus, petiolis teretibus longitudine folioli infimi, glabris. Frorgs in spicam maximam sesquipedalem dispositi, lutei; pedi- cells patentibus calyce duplo longioribus, dense pubescentibus ad basin bracteà acutà reflexà persistenti donatis. Cazvx incrassatus inflatus, supra subgibbosus, basi trancatus, orbiculatus, bibracteolatus, glaber, lobo superiore bifido ascen- dente, post floratiorem erecto, inferiore longiore. CororzA : vexillum reflexum, ovatum, cordatum, breviter acuminatum, suprà basin atropurpurascente macula- tum, oblique stñatum. Ale oblongæ obtusæ, parüm falcatæ, ad medium usque rubro-striatæ, basi extus atropurpuro maculatæ, carina longiores. Carina cuneata, 266 w. Boyer. — Plantcæ rariores ins. Africæ orient. falcato-acuminata, sordidè viridis, glabra. Sraminum filamenta in tubum coalita, vaginis extus pubescentibus supernè fissis, persistentibus. Sryzus ferè glaber. Sricma acutum. Lecumina inflata , cuneato-subfalcata, pendula, basi vaginis -cincfa, adpresso-pilosa. SEMINA numerosa subreniformia, funiculata, lutea, glabra. Hab. in planitie ad margines sylvarum, loca humida v.umbro- sa, in sinu Bombatoc oræ occidentalis insulæ Madagascariæ. Floret Julio et Augusto ». POLYGALA CONOSPERMA SP. nov. P. foliis alternis, linearibus, argutè acutis v. mucronatis, basi obtusis, breviter petiolatis, 1-nerviis, glabris; spicis multifloris terminalibus; bracteis setaceis caducis ; corollà 3-petalà, petalo inferiore obcordato; stylo apice membranaceo marginato, stig- mate 3-dentato; staminibus 6 clavatis ; seminibus conicis pubes- centibus ; arillo luteo. DESCR. Hergapedalis v. interdüm 2-pedalis, subdebilis. Rapix ramosa, per- pendicularis, albicans. Gauras simplex supernè 2-v. 3-chotomus, spicà termina- tus glaber. Foxrra alterna , linearia, erecta , argutè acuta v. mucronata, basi obtusa, breviter petiolata, 1-nervia, glabra, 2 pollices longa, 2 lineas vix lata. Srica ampla, terminalis, erecta, simplex, mulüflora. Fcores pedicellati, subse- cundi, pallide rosei. Bracrez setaceæ, caducæ, pedicello longiores. SEPALA exte- riora 2 navicularia, apice sub lente acuta, sepalis interioribus duplo breviora, enervia. Sepala interiora ovali-oblonga, acuta, basi dilatata, elegantissimé roseo- venosa, glabra. PEtaLa 3 superiora in carinam coalita , supernè marginata, obli- que falcata, incumbentia; inferiora unguiculata, biloba, lobis crenatis petala supe- riora semiamplecteutibus, SrawinA 6 clavæformia, densè albo-ciliata. Filamenta basi in urceolum inflatum monadelpha. Antheræ basi affixæ, utrinque acutæ, te- retes, luteæ, 1-loculares. SryLus adscendens v. incurvus, membranâ margivatus, glaber. Sricma tridentatum. Ovarium pubescens. Carsuza membranacea 1-locu- laris 2-sperma. SEMINA conica, pubescentia, basi carunculato-arillata . Inveni in rupibus cretaceis ad littora maris insulæ Mombase, ad oram orientalem Africæ. Floret Augusto ©. W. BOJER. — l/antæ rariores ins. Africæ orient. 267 Poryconum Owenii Nov. sp. P. floribus 8-andris, semitrigynis ; spicis subtus ochreas (flores vaginantes) gerentibus; foliüs radicalibus longe petiolatis, cor- dato-reniformibus, plerumque basi unilatere inæqualiter decur- rentibus; petiolis ochreaceis striatis; ochreis pilis longis setaceis vestitis, petiolo parüm brevioribus; fructu cernuo; nucibus osseis perianthio destitutis, triangularibus, angulis argutè spino- sis. — Pedaliun Muricem habitu æmulans. DESCR. Rapix sublignosa, humifusa, geniculata, colore brunneo. Gauzis teres coloratus, infernè aphyllus, glaber. Ramz alterni, articulati, inferne lignosi, crassitie feré pennæ columbinæ, superne carnosi, pubescentes, 8-1 0 ped. longi. Fozra lato-lanceolata, cordato-reniformia, vel basi unilatere inæqualiter decur- rentia, integra, vel paulo crenato-repanda vel sinuata, breviter acuminata, supe- riora mucronata, pulverulento-pubescentia, margine sparsè ciliata, carnosa, ner- vosa. Prriorus basi ochreâ integrä truncatà longe setaceâ persistente vestitus. Spicæ filiformes pubescentes rectæ. Fzores plures & bracteis tubulosis inte= gerrimis supra setaceis nascentes, albi, pedunculati. Perrantair foliola ovali- oblonga, acuta, subpatentissima , oculo armato cristallina, decidua. SraminA semper 8 exserta, ad basin perianthii affixa, dilatata, versus apicem*sordidè rosea. ANTHERÆ sagittatæ , cæruleæ. Ovarium exsertum viride, 3-spinosum. Srycus 5-fidus, staminibus duplo brevior. SricmarTA 3 capitata viridia. Nuces cernuæ , triquetræ, angulis acutè spinosis; glabræ. Hrbipe cotyledonibus subspiraliter transversis donatus. Floret et fructificat per totum annum. #. Crescit copiosé in solo fertili per totam oram orientalem Africæ, præcipuë in insulà Mombase. Nom. Arab. M” Bilivilly. Hanc speciem memoriæ dicavi F. W. Owen, Anglici, soler- tissimi navigatoris et navium præfecti, qui innumeras plantas detexit. EXPLICATION DE LA PLANCHE IX. Fig. 1. Pétiole avec sa gaine. Fig. 2. Périanthe déployé pour faire voir l'insertion des étamines. Fig. 3. Ovaire, Pistil et Süigmates. Fig. 4. Une étamine détachée. Fig. 5. Coupe verticale du fruit, pour faire voir l'embryon en forme d'8. 268 w. BoïER. — Planiæ rariores ins. Æfricæ orient. VITEX CHRYSOCLADA. Spec. nov. V. ramis supernè 8-gonis, stellato-pubescentibus, aureis ; fo- lis oppositis simplicibus, ovatis, acuminatis, interdum rhombi- formibus, apicem versüs serratis, pubescentibus; floribus sub- corymbosis terminalibus ramosis, albidis; fructu globoso, nigro. — Frutex totus stellato-pubescens. DESCR. Frurex 4-8-pedalis ramosus ; ramis interdüm alternis vel oppositis, stellato-pubescentibus aureis, superioribus 4-gonis, inferioribus teretibus, glabris. Forra opposita breviter petiolata, simplicia, ovata, utrinque attenuata, acumina- ta, caulina 4-pollicaria, superiora breviora, interdûm rhombiformia, viridia, pilis aureis stellatis undique tecta, nervosa, nervis lateralibus patentibus subtus distinctioribus, transversaliter venosa; versus apicem serrata. FLorss paniculato- corymbosi, terminales, albi; corymbis ramosis, bracteis filiformibus pedicello fere longioribus, pateutubus, Cazvx hemisphæricus, inflatus, obtuse 5-dentatus, persistens. Corozzæ tubus brevis intus basi purpureus, limbus albus glaber supernè profundè emarginatus, retroflexus, infernè trilobus, lobis rotundo-obtusis. STAMINA exserta, fauce tubi inserta. Antheræ globosæ, luteæ. Srvrus stamini- bus brevior. Sricma 2-fidum. Frurus globosus calycem semüncludeus, niger; nucibns magnitudine pisi, 4-locularibus, 4-spermis Hab. ‘in locis depressis inter frutices, in insulà Mombase, ad oram orientalem Africæ. Flores fractumque ferebat mense Augusto a. DICEROCARYUM. Boj. GENUS Nov. (Ordoe nat. Pedalinæ. R. Br.) Calycis sepala 5 linearia, subfalcata. Corolla campanulato: ringens, basi valdè gibbosa; limbo lato 5-fido, lobo inferiore ovato longissimo, 7striato. Stamina 4 didynama; antheræ oblon- gæ incumbentes. Ovarium globosum, 2-corne, pubescens. Siy- lus 1. Stigma furcatum. Nux ovato-rectangulata, 2-cornis, 4-par- tita ; nucleis 1-locularibus 1-aut 2-spermis. Embryo minimus. 1 W. BOJEëR. — f/antcæ rariores ins. Africæ orient. 269 DiICEROCARYUM SINUATUM. D. foliis oppositis, lato-ovatis, sinuato-pinnatifidis, lobis ple- rumque truncatis, v. acutis, spinescentibus ; pedunculis axilla- ribus solitariis folio brevioribus, glandulà nigrà basi instructis, bracteolatis; corollà roseà,extus hispidà ; nucibusbicornibus. DESCR. Hersa gracilis, procumbens. Rapix diffusa, lignoso-carnosa, plerum- que simplex; fibris numerosis capillaribus radiculas breves emittentibus. Cauris procumbens, orgyalis, teres, carnosus, coloratus, supernè pubestens. For14 op- posita patentissima, breviter petiolata, lato-ovata, smuato-pinnatifida, supernè lætè viridia subtüs glauca, pulvine incano vestita, nervosa, nervis medüs subtus cras- sis, lateralibus acatis, apice dichotomis, reticulato-venosa, lobis plerumque trun- catis vel acutis, spinä herbaceà nigrà donatis, sinubus angulatis. Sriruzz glan- dulà nigrä calyculatà 3-dentatà cinctæ, segmento foliaceo basi adherenti suflultæ, basi pedunculorum insertæ. PEepuncuzt axillares, solitarti, arcuati, foliis brevio- res, cylindrici, glabri. FLorxs rosei, cernui. Cazvyx 5-dentatus. Corozra basi gibbosà, extus hispida; lobis rotundatis integris vel crenatis, lobo inferiore maximo æqualiter rotundo, 7 striis rubris notato, fauce maximà intüs rubro punctatà. SramrnA'4 didynama, basi corollæ inserta. Sryzus staminibus lon- gior. SricmA furcaium, acutum. Nux basi convexa, lævis, supernè exasperata, 2-spinosa; spinis hgnosis pungentibus , ereciis, circumscriptione alà lignosà emergenti. Hab. in arenosis ad maris littora per totam insulam Zanzibar etiam ad oram orientalem Africæ. æ! Floret per totum annum Æ. Etymologia nominis generici a &, duo; Kw, cornu; xapve, nuzx. FXPLICATION DE LA PLANCHE X. Fig. 1. Corolle coupée et ouverte pour faire voir l'insertion des étamines, de grandeur na- turelle. Fig. 2. Ovaire, style et stigmate, grossis. Fig. 3. Une glandule avec son calicule à 5 dents et le segment foliacé qui est attaché à sa ” base, grossie. Fig. 4. Fruit de grandeur naturelle ainsi que les détails suivans. Fig. 5. Coupe transversale du même, Fig. 6. Coupe verticale du même. Fig. 7. Graine. 270 ED: SPACH = Onagrearum descriptiones. ONAGREARUM NOVARUM VEL MINUS NOTARUM DESCRIPTIONES. Auctore EpuaArpo SPAcH. HOLOSTIGMA Nob. Sectio JL. Antheræ minimæ, cordato-subrotundæ, apice retusæ, apiculatæ. Calycis tubus brevissimus, cyathiformis. Petala citrina , post anthesin aurantiaca ( siccatione haud viridescentia ). Capsula recta v. subarcuata (in singulis individuis), vix deflexa, poly- sperma, linearis, gracilis, torulosa, puberula, suberostris. Folia aut linearia , aut breve spathulata, angusta : caulina sessilia. HozosrTiGMA ARGUTUM Nob. CEnothera dentata Cavan. Ic. 4, tab. 398 (pessima ). — Ruiz et Pav. Flor. Peruv. 3, tab. 317 (mala). H. subdiffusum, glabriusculum ; folüs linearibus, v. lanceolato- linearibus, acutis, argute denticulatis ; petalis flabelliformibus, subintegris, ovario dimidio brevioribus, filamenta majora duplo superantibus; capsulis gracilibus. Crescit in Regno chilensi. —{V. s. sp. in Herbar. Mus. Par. HoLosTicmA TENUIFOLIUM Nob. CEnothera tenuifolia Bertero! mnscr. (non Cavan. nec R. et Pav.) H. caulibus virgatis, suberectis, puberulis; foliis angustissime “ * pl { ED. SPACH. — Onagrearum descriptiones. 291 linearibus ( radicalibus lineari-spathulatis), obtusis, subinteger- rimis, margine puberulis; petalis obovatis, subintegris, ovario multo brevioribus, stamina majora triplo/superantibus;; capsulis gracillimis. Radix gracilis, parce: ramosa. Caules plerumque plures, erectu, v. adscen- dentes , subsimplices, graciles, 6-12 pollices longi. Folia 5-8 lincas longa, 173- 1 lineam lata (ramularia minima, sæpe in vetulorum axillis fasciculata) : radi- calia caulinaque infima nonnunquam obsolete dentata. Flores remoti, adjecto ovario 9-12 lineas longi. Calyx glaber: tubus 112 lineam longus, ore 113 lineam latus; limbus in alabastro ovalis, obtusus ; segmenta tubo dimidio longiora, oblonga, apice obtusa, angustata, subcallosa. Petala 1 112 lineam longa, 1 li- neam lata, obovata, v. elliptico-obovata, subsessilia , erosa. Ovariura 7-9 lineas ongum, puberulum, angustissimum. Stylus stamina majora superans, vix 1 lineam longus. Stigma lutescens. Capsula 12-15 lineas longa, subrecta, plus mi- nusve arcuata, erecta, v. subdeflexa, puberula; valvæ angustissimæ. Semina spadicea, magnitudine grani Papaveris. In Regno chilensi australi legerunt cl. Bertero et Claudius Gay. — (Vs. sp. in Herbar. Mus. Paris. nec non cl. Delessert.) HOLOSTIGMA HETEROPHYLLUM Nob. OEnothera dentata Link, Enum. — Lindl. Collect. Bot. tab. 10. (non Cavan. nec Ruiz et Pav.) — Carnissonia flava Link, Jabrb. der Gewæchs. 1818, p. 186. H. glabriusculum, subdiffusum; foliis aut elongatis, lineari- v. oblongo-spathulatis, aut brevibus, oblongo-v. lanceolato-v. ob- ovato-linearibus, obtusissimis, v. truncatis, obsolete denticu- latis, subsessilibus; petalis flabelliformibus v. obovato-subrotun- dis, subintegris, ovario triplo brevioribus, filamenta majora duplo superantibus. Crescit in Regno chilensi. — (V. v. c.) 272 ED. SPACH. — Onagrearum descriptiones . Sectio ZI. Antheræ oblongæ, obtusæ, basi emarginatæ, infra medium af- fixæ, versatiles, demum subarcuatæ. Filamenta brevissima : 4 petalis anteposita anthera breviora ;alterna anthera longiora. HozosricmA Bortræ Nob. H. caulibus hirsutis; foliis lanceolatis, acutis, repando-den- ticulatis, hirsuto-puberulis, in petiolum angustatis; calycis tubo infundibuliformi; limbi segmentis tubo dimidio longioribus, petala subæquantibus; petalis flabelliformibus (siccitate viridi- bus), stamina majora quadruplo superantibus; capsulis prisma- tico-tetragonis, subconicis, hirsutis, demum spiraliter contortis. Planta habitu et foliüis Æolostiomati micrantho similis. Caules pedales v. altiores, adscendentes, v. decumbentes, purpurascentes, ramosi. Foûa 2-3 pollices longa, 3-5 lineas lata, læte viridia, mollia, impunctata, tenuissime venosa : costa crassa, albida. Flores subremoti, foliis breviores. Calyx hirsutus : tubus 2 lineas longus; limbi segmenta limeari-lanceolata, acutiuscula, striata, 3 lineas longa, basi 1 lineam lata. Petala 4 lineas longa, 2 lineas lata, lutea, apice erosa. An- theræ luteæ. Stylus 4 lineas longus, filiformis, antheras majores subæquans. Sigma crassum, atropurpureum. Ovarium hirsutum, 5-7 lineas longum. Capsula 1 pol- licem longa. y In California australi detexit cl. Boita. — (V. s. sp. . CALYLOPHIS Nob. | CaLzyLoPais DRuMMonprana Nob. C. foliis argute serrulatis, obtusis : inferioribus oblongo-obo- vatis; superioribus oblongo- v. lineari- spathulatis; capsulis.…. Planta C. Nuitallianæ similis, folicrum forma tamen eorumque serraturis approximatis subadpressis facile dignoscenda. Caules subsimplices, semi-pedales, ut videtur desumbentes. Folia 4-8 lineas longa. Flores C. Nuttallianæ. Capsulæ haud suppetunt. In provincia mexicana Texas , secus flumen Æco-Brazos, nu- PA ED. SPACH. — Onagrearum descriptiones. 273 _perrime detexit cl. Drummond. —(V.s. sp. in Herb. cl. Webb et Delessert. ) CazyLzoPgis BERLANDIERI Nob. C. folis linearibus, obsolete denticulatis; capsulis clavato- cylindraceis. S, ecimina suppetentia incompleta, nonnisi summitates sistentia. Folia 5-6 lineas longa, 1 lineam circiter lata. Flores illis præcedentis similes videntur. In Regni mexicani provincia Texas legit cl. Berlandier. — (V. s. sp. in Herbar.cl. Webb. ) OENOTHERA Nob. Sectio I. Folia eroso-denticulata : radicalia breve petiolata, basi longe attenuata ; caulina sessilia ; floralia basi dilatata, amplexicaulia. Capsula clavato-cylindracea, subrecta. — Plantæ herbaceæx, plus minusve hirsutæ. OExoTHErA BERTERIANA Nob. OE. caulibus calycibusque molliter hirsutis; foliis lineari- lanceolatis, acutis , remote denticulatis, basi undulatis, utrinque subtomentosis, marginibus costaque molliter hirsutis; calycis tubo segmentis triplo, ovario (hirsuto-tomentoso) 5-7-plo Jlongiore. Caules 2-pedales vel longiores. Folia (caulina inferiora et radicalia haud sup - petunth 2-4 pollices longa, 3-4 lineas lata, canescentia. Calycis tubus 3 pollices longus, croceus, demum rufescens; limbus in alabastro ovali-oblongus : seg - menta 1 pollicem longa, 1 1[2 lineam lata. Petala 15 lineas longa, exsiccata au- rantiaca. Filamenta corolla dimidio breviora. Antheræ 4 lineas longæ. Stylus filamenta paulo superans. Stigmata 4 lineas longa. Ovarium 6-7 lineas longum. Capsulæ haud suppetunt.. In Regno chilensi australiori legit cl. Bertero. — ( V. s.sp. in Herb. Mus. Par. et cl. Delessert. ) IV. BoTaAn. — Novembre. 18 274 sp, sPACH — (nagrearum descriptionnes. OEnorHEnA PRopINQUuA Nob. OE. caulibus ramisque erectis calycibusque molliter hirsutis ; foliis oblongo-v. lineari-lanceolatis, acutis, remote denticulatis, ciliatis, basi subundulatis, utrinque molliter pubescentibus ; ca- lycis tubo segmentis duplo, ovario (hirsuto-tomentoso ) triplo Jlongiore. Caules demum 2-3-pedales. Folia læte viridia, costa nervisque albida: caulina inferiora 3-4 pollices longa, 5-8 lineas lata ; ramularia 1 112-2 pollices longa, 1-4 lineas lata. Calycis tubus croceus v. rufescens, 18-20 lineas longus; lin- bus in alabastro ovali-oblongus : segmenta 4-10 lineas longa, 1 lineam lata. Pe- tala 1 pollicem longa totidemque lata , læviter obcordata. Filamenta 6-9 lineas longa, Antheræ 3 lineas longæ. Ovarium 6 lineas longum. Capsula 1 pollicem longa, subincana, villosa. — Affinis Œnotheræ strictæ Ledeb. Habitat in Regno chilensi. — ( V. v. c. e seminibus Musæo Pa- risiensi a cl. Bertero missis. ) OENOTHERA MALACOPHYLLA Nob. OE. caulibus erectis, villoso-tomentosis ; foliis lineari-v. oblongo-lanceolatis, acutis, obsolete denticulatis, utrinque sut- inçcano-velutinis; calycibus hirsutis : tubo segmentis æquilongo, ovario (hirsuto-tomentoso) paulo longiore; capsulis villosis- SiMIS. Caules demum 2-3 pedes longi. Folia florahia 2-3 pollices longa, basi 4-6 li- neas lata; ramularia inferiora lineari-lanceolata, 3-4 pollices longa, 1 212-3 li- neas lata. Calycis tubus 6-7 lincas longus; segmenta 6-7 lineas longa, 1 lineam lata. Petala 8-9 lineas longa totidemque lata, læviter obcordata. Filamenta 4-5 lineas longa. Antheræ filameutis duplo breviores. Ovarium 5-6 lineas longum. Stylus filamenta paulo superans. Stigmata 2 lineas longa. Capsula 12-14 lineas longa. Œnotheræ mollissinæ affinis. Crescit verosimiliter in America australi. Colitur sæpe in hortis botanicis pro OŒEnothera nocturna Jacq. — (V. v. c.) ED. SPACH. «— Onagrearuin descriptiones. 279 OENOTHERA BRACHYSEPALA Nob. OE. subincano-puberula ; foliis obsolete denticulatis, acutis : caulinis inferioribus lanceolatis v. lineari- lanceolatis ; floralibus oblongo-lanceolatis; calycibus subsericeo-pubescentibus: tubo segmentis 4-plo, ovario (incano- tomentoso ) duplo longiore; capsula subtomentosa. Caules bipedales, pube pruüinosa villisque brevibus instructi. Ramuli novelli tomentosi. Folia 18-30 lincas longa, 1-3 lineas lata. Calycis tubus 16 lineas bngus; limbus in alabastro ovalis, apiculatus; segmenta 4 lineas longa. Petala nonnisi emarcida suppetunt. Filamenta 3 liueas longa, Antheræ filamentis duplo breviores. Ovarium 7-8 lineas longum. Stylus filamentis superatus. Stigmata brevia. Capsula 15 lineas longa. In Regno chilensi australi legit cl. Bertero. — { Vs sp. in Herbar. Mus. Par. et cl. Delessert.) ONAGRA Nob. OnaAGRA sPECTABILIS Nob. OEnothera corymbosa Curt. Bot. Mag. tab. 1974 (non Lamk.) — OFnothera spectabilis Hortul. L O. caule muricato, hirsuto ; foliis obsolete denticulatis, suba- cutis, utrinque puberulis, margine subvillosis : inferioribus lan- ceolatis; floralibus oblongo-lanceolatis, v. lanceolato-oblongis ; segmentis calycinis tubo petalisque paulo brevioribus; genitali- bus declinatis; ovariis capsulisque hirsutis, muricatis. Caulis 3-4-pedalis, crassus, angulosus, sulcatus, ramosus. Rami subfastigiati, axillares, virgati, subindivisi, subteretes, erecti, pennam anserinam crassi, eau leque verrucis atrorubentibuspihferis obsiti. Folia radicalia 8-12 pollices longa, 15-920 lineas lata, basi remote subsinuato-dentata, superne obsolete denticulata; ramea 2-3 pollices longa, 7-10 lineas lata ; floralia summa integerrima. Calycis tubus 12-15 lineas longus; segmenta 10-15 lincas longa, 1 112-2 lineas lJata, lineari-lanceolata. Petala 12-15 lineas longa, totidemque iata, citrina. Filamenta 5-7 lineas longa. Antheræ 4-5 linças longæ. Ovarium 4 lineas longum. Stylus 18. 276 FD. SPACH. — Onagrearum descriptiones. petalis paulo superatus, v. noununquam vix filamenta æquans. Stigmata 2-3 lineas longa. Cansula 12-14 lineas longa : costis crassis purpurascentibus. Crescit (ex Curtis) in Regno mexicano. — (V. v. c.) Oxacra Kuxwrarana Nob. OEnothera elata Kunth!in Humb. et Bonpl. Nov. Gen. et Spec. v. 6, p. 90. — OEnothera salicifolia Desfont. ! Cat. Hort. Par. — CEnothera crassipes Hort. Berol. O. subsericeo- puberula, Iævis, elata; foliis acutis v. acumi- natis, eroso-denticulatis : Caulinis rameisque inferioribus lan- ceolatis; floralibus oblongo- v. ovato- lanceolatis, v. lanceolato- oblongis ; segmentis calÿcinis tubo triente-dimidio, petalis paulo brevioribus; genitalibus declinatis ; ovariis sericeo- tomentosis ; capsulis canescentibus, elongatis, subcylindraceis. Caulis 3-5 pedes altus, crassus, angulosus, sulcatus, superne ramosus. Rami erecti, subfastigiati, subindivisi , sulcati, virgati, pennam anserinam crassi, vix muricati: novel subsericeï. Folia juniora subsericeo-tomentosa ; adulta plus mi- nusve puberula : radicalia 6-15 polices longa, 12-18 lineas lata ; caulina 3-5 pollices longa, 5-8 lineas lata; floralia summa bracteiformia, floribus breviora, integerrima. Calycis tubus 20-24 lineas longus; segmenta 12-16 lineas longa. Petala 14-16 lineas longa totidemque lata. Filamenta petalis duplo breviora. Antheræ 4 lineas longæ. Stylus 16-30 lineas longus, petalis superatus, filamenta plerumque superans. Stigmata à lineas longa. Ovarium 5-6 lineas longum. Capsula 15-18 lineas longa : costis crassis, purpurascenüibus. Crescit in Regno mexicano.—{(V. v. c. ets. sp. in Herb. Mus, Par.) LAVAUXIA Nob. Petalis retusis, 5-nerviis, albidis, demum pallide roseis, filamentis adscendentibus (demum conniventibus ) duplo plus duplove longioribus ; segmentis calycinis breve apiculatis. — Radix prorepens. Plantæ juniores (flores jam proferentes) acaules ; adultæ caulescentes, subramosæ. ED. SPACH. — Onagreartim descriphones. ot LavauxIA cuspipATA Nob. CEnothera acaulis Lindl. in Bot. Reg. tab. 763 ( nec aliorum). L. foliis utrinque pruinoso-puberulis v. incano-subvelutinis, runcinatis, v. interrupte pinnatifidis, v. pinnatipartitis (infimis subindivisis , basi auriculatis ) : segmentis integris, v. denticula- tis, v. inæqualiter repando dentatis ; lobo terminali maximo, acuminato; petalis flabelliformibus , cuspidato- acuminatis, tubo calycino duplo triplove brevioribus. Crescit in America australi temperata. — ( V. v.c.ets. sp.) LavauxiA MuTica Nob. OEnothera taraxacifolia Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 294. — Enothera anisoloba Don , in Sweet, Brit. Flow. Gard. ser. 2, tab. 105.— Bot. Reg. tab. 1499. — OEnothera grandiflora R. et Pav. Flor. Peruv. 3, tab. 318, fig. 6 (nec aliorum ).— O£rothera acaulis Cavan. Ic. 4, tab. 399 ( mala.) L. tenuissime puberula; folïis runcinatis, v. interrupte pinna- tipartitis pinnatifidisve, ciliatis (radicalibus infimis indivisis ) : segrnentis erosis, v. repando-dentatis, v. denticulatis, v. inte- gerrimis, variiformibus : lobo terminali maximo, v. abbreviato, subrotundo, v. ovato, v. lanceolato, inciso, v. dentato, v. sub- integro, nonnunquam basi cordato; netalis flabelliformibus, muticis, tubo calycino 2-5-plo brevioribus. Crescit in Regni chilensis provinciis australioribus.-— ( V. v. c. et s. Sp.) LAVAUXIA CENTAURIFOLIA Nob. L. glabriuscula ; foliis floribus brevioribus, longe petiolatis, margine nervisque puberulis : summis lanceolatis, repando- den- ticulatis , basi incisis v. auriculatis; inferioribus lyrato- v. sinuato- pinnatifidis : segmentis oblongis v. lanceolatis, dentatis; lobo terminal ovali, v. ovato, v. lato-lanceolato, eroso-dentato, maxi, mo; calycis tubo longissimo; ovario glabrescente. 270 ED. SPACH. — Onagrearum descriptiones. Summitates quæ obsunt caulium v. ramorum 4-5 pollices Jongæ, crassæ. Fo- lia 4-6 pollices longa : inferiorum lobo terminal 2-3 pollices longo, 10-15 li- neas lato. Calyx glaber : tubus 6-7 pollices longus, infra faucem vix 1 lineam latus; limbi segmenta 15-18 lineas longa, 1 lineam lata, lineari-lanceolata, cor- niculo subulato acuminata. Petala, ut videtur, segmentis calycinis æquilonga. (Flores, ex scheda Commersoniana, € amplissimi, mutabiles, heliophobi. » ) Fiamenta fere 1 pollicem longa. Ovarium # pollicem longum, subclavatum, in- fra apicem &-cristatum,inferne in stipitem crassum attenuatum. Cætera haud sup- petunt. Circa urbem Montevideo legit Commérson , anno 1767. — Spe- cies jam foliorum forma tubique calycini longitudine distinctis- sima. — ( V.s. sp. in Herbar. Mus. Par.) HarTMANNiA Nob. Calycis tubo gracili, fauce vix ampliato, limbi segmentis longiore v. paulo breviore; petalis segmentis calycinis brevioribus, fila- menta vix superantibus; stylo staminibus superato. — Folia floralia præ&ter infima ad bracteas parvas reducta. HARTMANNIA PARVIFLORA Nob. OEnothera pinnatifida Hortorum (non Kunth). H. caule erecto, basi ramoso ; foliis incano-puberulis : radi- calibus panduratis v. obovato-spathuülatis, subintegerrimis, longe petiolatis; caulinis oblongis, v. lancéolato-oblongis, obtusis, repandis, v. subsinuatis ; segmentis calycinis corolla panlo lon- gioribus, tubo dimidio brevioribus; petalis obovatis, staminibus subbrevioribus; capsula obtuse 4-dentata, marginato-cristata, obovato-clavata, acuminata , angulis hirsuta. Radix subsimplex, perpendicularis, gracilis, annua. Caules 5-12 pollices longi, graciles, flexuosi. parce foliati: Folia radicalia 2 pollices longa; caulina 12-18 lineas longa, 2-6 lineas lata. Flores (adjecto ovario) 10-12 lineas longi. Calycis tubus 4 lineas longus; limbi segmenta 12 lineam lato, lineari-lanceolata, acuta. Petala 2 lineas longa, superne 1 1f2 lineam lata, pallide rosea. Filamenta capilla- ria, petalis vix breviora. Antheræ luteæ, eillipticæ, basi et apice obtusæ, filament& breviores. Ovarium 5 lineas longum, clavatum, incaaum, angulis costisque hir- sûtum, Siylus filiformis, vix tubo calycino longior, filamentis superalns. Sug- ED. SPACH. — Ornagrearum descriptiones. 279 mata 2 lineas longa, antheras subsuperantia. Capsula 3 lineas longa; basi atte- nuata , Stipite 3-5 lineas longo insidens, apice dentibus 4 patulis subrotundis coronata ; valvæ 2 lineas latæ, medio dorso carinatæ. Semina minima, lutea, Proxima Hartmannia Kunthiana Nob. ( OEnothera pinnatifida Kunth. ) primo distinguitur intuitu foliis jaciniato- pinnatifidis, nec non capsula tetraptera tomentosa. Crescit verosimiliter in Regno mexicano. —(V. v. c.) XYLOPLEURUM Nob. a.) Spicæ pedunculatæ, aphyllæ : foliis floralibus nempe etiam infimis ad bracteas ovario breviores v. paulo longiores re- ductis. XYLOPLEURUM HiIRSUTUM Nob. X. caulibus decumbentibus v. adscendentibus, molliter hir- sutis; foliis incano-puberulis, obtusiusculis : caulinis omnibus lyrato-pinnatifidis v. runcinatis; calycis tubo segmentis duplo breviore ovarioque (breve stipitato ) hirsuto- tomentoso. Radix multicaulis, sublignosa, crassitie pennæ sorvinæ. Caules 5-8-pollica- res, subsimplices, crassitie pennæ corvinæ, villis longis, albis, horizontalibus ob- siti. Folia 1 1[2-3 pollices longa, superne 4-6 lineäs lata, lobo términali oblongo y. ovato-oblongo, remcte-v. sinuato-dentato; laciniæ lâterales oblongæ v. linea- ri-oblongæ, integerrimæ, v. obsolete denticulatæ, plerumque obtusæ. Bracteæ lanceolatæ, obsolete denticulatæ : infimæ ovario paulo longiores. Calycis tubus 6 lineas longus; segmenta 10-12 lineas longa, 1 lineam lata, externe puberula. Corolla carnea, 3 pollices fere lata. Ovarium adjecto stipite 7 lincas longum. Cap- sala haud suppetit. | In Regno mexicano, circa Bejar, legit cl. Berlandier, martio anni 1828. — ( V.s. sp. in Herbar. cl. Delessert et Webb.) XyLoPceurum BEerLAnDiert Nob. X. caulibus inferne pilosis ; foliis pinnatifidis v. sinuato- den- tatis, lanceolatis, subacuminatis, glabriusculis ; bracteis ovaria longioribus, lanceolato-linearibus ; segmentis calycinis tubo pauio longioribus; ovario incano-puberulo, longe stipitato. 280 ED. SPACH. — Onagrearum descriptiones. Radix sublignosa, multicaulis. Caules 3-6 pollices longi, simplices, v.ramosi, graciles, superne adpresso-pubescentes. Folia subpollicaria ; 3-4 lineas lata , breve petiolata : dentibus acutis. Spicæ 3-7- floræ : rachi gracili, incano-pube- rula. Calyx puberulus, purpurascens : tubus 4-5 lineas longus ; segmenta angusta, & lineas longa. Petala 8 lineas longa, totidemque fere lata, intense rosea. Capsula immatura adjecto stipite 8-9 lineas longa. 8 Crescit in Regno mexicano. — (V. s. sp. in herbar. cl. Deles- sert.) XyLzopzeurumM NuzTazzs Nob. Œnothera speciosa Nutt.! Gen. Amer. 1, p. 146.—Hook. Exot. Flor. tab. 80. — Sweet, Brit. Flow. Gard. tab. 253, — Bot. Mag. tab. 3189. X. tenuissime puberulum, glaucescens ; foliis radicalibus ly- rato-pinnatifidis : lobo terminali lanceolato, repando- denticu- lato ; caulinis lanceolatis, acutis, denticulatis, v. erosis (infimis basi inciso- dentatis ); bracteis ovario brevioribus : infimis lan- ceolato-linearibus; superioribus subulatis, minutis; segmentis calycinis tubo dimidie-duplo longioribus; ovario incano- to- mentoso, brevissime stipitato. In Anglo-Americanorum territorio Arkanza detexit cl. Nuttall. —(V. v. c. ets. sp:) XyLorzeurumM DruMmoxnprr Nob. X. minutissime puberulum; folis inferioribus runcinatis v. pinnatipartitis; cæteris lyrato- pinnatifidis; bracteis infimis lan- ceolatis, dentatis, ovarium subæquantibus; segmentis calycinis longitudine tubi ; ovario stipite breviore. Caulis 3-5 pollices longus, gracilis, subsimplex, erectus. Folia inferiora 2 pollices longa, 3-5 lineas lata, in petiolum brevem attenuata : lacinüis lincaribus v. lineari- oblongis, obtusis, v. acutiusculis, denticulatis; folia superiora paulo breviora : lobo terminali lanceolato , repando- dentato. Bracteæ infimæ 6 lineas longæ, 1 lineam latæ : summæ lanceolato-lineares, 3-4 lineas longæ. Calycis tubus gracilis, 5-8 lineas longus. Ovarium adjecto stipite 6 lineas longum. Petala 1 pollicem longa , 10 lineas lata, rosea. Capsula haud suppetit. ED. SPACH. — Onagrearum descriptiones. 281 In Regni mexicani provincia Texas, secus flumen Aio-Brazos, leoit cl. Drummond. ( V. s. sp. in Herbar. cl. Webb et Deles- sert.) b.) Spicæ foliosæ : folüs nempe floralibus caulinis conformibus, ovarium multo superantibus. XYLOPLEURUM OBTUSIFOLIUM Nob. X. glabriusculum ; foliis obtusis, apiculatis : caulinis infimis longe petiolatis, oblongo- lanceolatis, v. oblongis, basi sinuato- dentatis ; cæteris lanceolato- oblongis, repandis, breve petiolatis ; segmentis calycinis tubo paulo longioribus; ovario incano- pu- berulo , longe stipitato. Caules ex eadem radice plures, graciles, virgati, simplices , erecti, 6-9 pollices longi. Folia imferiora adjecto petiolo 2 pollices longa, 3-4 lineas lata, basi acute sinuato- dentata ; floralia infima 10-12 lineas longa , 1-2 lineas lata, acutiuscula. Calycis tubus gracilis, 6 lineas longus ; segmenta 7-8 lineas longa. Petala 1 pol- licem longa, fere totidem lata, rosea. Ovarium adjecto stipite 7-8 lireas longum. Capsula haud suppetit. . In Regni mexicani provincia Texas, secus flumen Rio-Brazos, legit cl. Drummond. (V.s. sp. in Herbar. cl. Webb et Deles- sert. ) | GAURA Nob. Sectio III. Floris partes sæpissime numero quaternario. Petala inæqualia : ungue longo, filiformi. Ovarium 4-ovulatum , subfusiforme, stipite longo filiformi insidens, sub anthesi refractum, demum erectum. Nux longe stipitata, basi attenuata. — Spicæ termina- les axillaresque, subramosæ, pedunculatæ. Bracteæ minimæ, ovarii stipite multo breviores. Calycis tubus ovario paulo lon- gior v. æquilongus, segmentis duplo brevior. 282 ED SPACH. — Onagrearum descriptiones. A. Ovariun calycis tubo subæçuilongum. Nux clavato- obo- vata, obtusissima, stipite plus duplo longior, superne alato- tetraquetra, transverse rugulosa, inferne tetragona, obsolete costata. Gaura Micmaux:1 Nob. G. caule erecto, superne subnudo, paniculato ; foliis subpu- berulis, obsolete denticulatis : caulinis lanceolatis, v. lanceolato- oblongis; ramularibus abbreviatis, lanceolato- linearibus ; seg- mentis calycinis tubo subtriplo, petalis oblongo- obovatis duplo longioribus; nucibus subincano- puberulis, laxe spicatis. Caulis 2-3 pedes altus, herbaceus, strictus, virgatus, inferne pennam atise- rinam crassus, foliosus, superne nudiusculus , in paniculam ramorum floriferum divisus. Folia radicalia haud suppetunt; caulina 1-2 pollices longa, 3-6 lineas lata; ramularia multo minora. Spicæ secus ramulorum apicem in paniculam laxam subfoliatæm dispositæ, ramosæ, v. simplices, graciles, demum 2-4 pollices longæ. Flores externe pube minutissima canescentes. Calycis tubus 1 172-2 lineas lon- gus; segmenta 4 lineas longa, 173 lineam lata , acutiuscula. Petala 2 lineas longa, 1 lineam lata, alba, ungue 4-plo longiora, staminibus subduplo breviora. Fila- inenta 2 1/2-8 lineas Jonga, tenerrima. Artheræ fere 1 172 lineam longæ. Ova- rium 1 1/2-9 lineas longum, stipiti filiformi dimidio breviori insidens! Nux 2- 2 172 lineas honga, in stipitem circiter 1 lineam longum attenuata : facicbus 1 li- neam latis. Crescit in Americæ septentrionalis provincia Cherokee. — ( V. specimina Michauxiana innominata in Herbar. cl. Delessert.) B. Ovarium calycis tubo brevior. Nux vix stipite longior.. Gaura ricipes Nob. G. caule erecto , suffruticoso, piloso, supérné paniculato : ramis subaphyllis, adpresso-puberulis; foliis glabris, angustis : caulinis oblongo -linéaribus, v. oblongo-spathulatis , remote sinuato-dentatis, v. subpinnatifidis; ramularibus lanceolato- linearibus oblongisve, obsolete denticulatis, v. integerr'mis ; ED. SPACH. — Onagrearum descriptiones. 285 segmentis calycinis tubo duplo, pétalis oblongo-obovatis dimidio longioribus ; nucibus laxe spicatis. Planta 2-3 pedes alta. Caulis strictus, foliosus, inferne pennam anserinam crassus, nonnisi ramulos abortivos emittens, superne subfastigiato-ramosus ; rami alterni, graciles, suberecti, paniculati, superne subaphylli, inferne dense ramu- : losi. Folia caulina 1-2 pollices longa, 2-3 lineas lata , obtusa, submucronata : dentibus oblongis v. triangularibus , mucronatis; folia ramulorum 2-6 lineas longa, linea raro latiora, plerumque in axillis vetulorum fasciculata. Spicæ filiformes, 2-3 pollices longæ. Caïyx pube minutissima canescens : tubus 1 172-2 lineas lon- gus; segmenta 3 linéas longa, 172 lineam lata, obtusiuscula. Petala alba, à li- neamlata, adjecto ungue 2 lineas longa. Filamenta majora petalorum longitudine. Antheræ 1 lineam longæ. Stylus stamina paulo superans. Stigmatis lobibrevissimi. Capsula (nonnisi immatura suppetit) incana, 4-sulca, haud rugosa, 1 lineam lata, adjecto stipite 4-5 lineas longa , 2-4-sperma. Crescit in Carolina aut in Georgia. — UV s. Sp. in Herbar. Mus. Par., missa a cl. Leconte pro Gaura angustifolia.) SCHIZOCARYA Nob. Sectio L. Calyÿcis tubus gracilis, cylindraceus, segmentis paulo longior, ovario duplo brevior : limbus in alabastro oblongo- obovatus, obtusus. Petala spathulato- oblonga, sensim in unguem angus- tata. Antheræ obovato- ellipticæ, retusæ, medio affixæ. Stylus staminibus paulo superatus. Stigmata brevissima. Ovarium 4- ovulatum. Nux oblongo- clavata, superne acute tetragona. — Spicæ sessiles, plurimifloræ, basi foliatæ. Bracteæ subulatæ, ôvario sublongiores, præfloratione recurvæ. SCHIZOCARYA MICRANTHA Nob. S. caule erecto ramisque virgatis, hirsutissimis; foliis lanceo- latis, acutis, obsolete denticulatis, utrinque incano-subveluti- nis; spicis virgatis, strictis, inferne hä#rsutis, superne glabris, demum longissimis; bracteis calycibusque pubescentibus; petalis segmentis calycinis dimidio brevioribus, filamenta subæquanti- bus; ovariüs glabris; nucibus snbimbricatis. | / 284 ED. SPACH. — Onagrearum descriptiones. Herba 1-3 pedalis, parce ramosa. Rami alterni, subsimplices, virgati, stricti, foliosi, crassitie pennæ corvinæ, villis longis albis patulis mollissimis dense hi- suti. Folia (caulina inferiora ac radicalia haud suppetunt) 1-2 pollices longa, 3-4 Tineas lata. Spicæ demum 6-12 pollices longæ. Calycis tubus x 172 lincam longus, vix 174 lineam latus; segmenta linearia, obtusa, 174 lineam lata. Petala viX 1 lineam longa, 172 lineam lata, alba, filamentis majoribus æquilonga. Filamenta tenerrima. Antheræ minimæ. Ovarium gracile, 3 lineas longum. Stylus 2 lineas longus. Nux 4-5 lineas longa, medio 1-1 172 lineam crassa : immatura viridi et luteo variegata. Crescit in Regno mexicano : circa Beyar (Berlandier!), nec non circa San Felipe de Austin (Drummond !).—(V.s. sp. in Her- bar. cl. Delessert et Webb.) Sectio II. Calycis tubus obconicus, segmentis ovarioque subdimidio bre- vior ; limbus in alabastro oblongo- conicus, acutiusculus. Petala spathulato-oblonga , sensim in unguem brevem angustata. Antheræ lineares, infra mediumaffixæ. Ovarium 6-ovulatum : loculis nempe alterne r- et 2-ovulatis! Stylus stamina longe superans. Nux inferne abrupte angustata, superne ovato-pyra- midata, carinato-tetraquetra, subacuminata. — Spicæ sessiles, paucifloræ. Bracteæ deciduæ, subovatæ, ovarium subæquantes Scæizocarxa Daummonpn Nob. S. caule suffruticoso, superne ramosissimo : ramis virgatis , puberulis ; foliis remote denticulatis, v. subsinuatis, acutiuscu- lis, subincano-puberulis : inferioribus lanceolatis v. lanceolato- oblongis, subundulatis; superioribus oblongo- v. lineari- lanceo- latis; floribus externe incano-puberulis; petalis segmentis caly- cinis triente brevioribus, filamentis subduplo longioribus ; nuci- bus laxe spicatis. Gaules 1-1 172- pedales, erecti. Rami graciles, virgati, foliosi. Folia inferiora haud suppetunt; rameéa majora 18-24 lineas longa, 4-6 lincas lata; ramulorum summa 4-6 lineas longa, 172-1 lineam lata. Spicæ graciles, laxifloræ, demum 3-4 pollices longæ. Bracteæ ovato-oblongæ v. ovato-lanceolatæ , acuminatæ. Calyeis tubus 2 172- 2 374 lineas longus, ore 1 374 lineam latus ; segmenta 4 lineas longa ED. SPACH.— Onagrearum descripliones. 285 172 lineam lata. Petala 3 lineas longa , 1 lineam lata, albida. Filamenta majora 1 172 lineam longa. Aniheræ filamento æquilongæ. Ovarium 3-4 lineas longum, incane-puberulum. Stylus 6 lineas longus. Nux 3 lineas longa , glabra. In mexicana provincia Texas, circa San - Felipe de Austin, legit cl. Drummond.—{V.s.sp.in Herbar. cl. Delessert et Webb.) Sectio ? III. Calycis tubus obconico- cylindraceus , segmentis paulo brevior, ovario longior ; alabastra oblonga, obtusa, apiculata. Petala sub- rotunda v. obovata, in unguenm filiformem lamina subæquilon:- gumangustata.Filamentamajorapetalissubæquilonga. Antheræ lineares, infra medium affixæ. Ovarium 4-ovulatum. Stylus sta- mina paulo superans. Nux inferne abrupte attenuata, superne ovato-pyramidata, carinato-tetraquetra,subacuminata (demum apice fissa ? ).—Spicæ pedunculatæ , dense multifloræ. Bracteæ subulatæ, persistentes, ovarium superantes. Flores magni, rosei, illis Chamæneri ( Epilobii ) rosmarinifolii similes. Species ex fructus forma Schizocaryæ Drummondit affines, nucibus autem nonuwisi immaturis nobis obviæ, a genere hocce forsan in posterum revocandæ erint. ScæizocaryA ? Kunrau Nob. Gaura epilobioides Kunth! in Humb. et Bonpl. v. 6, p. 03. S? erecta, ramosissima, adpresso-puberula, subincana ; foliis linearibus, v. lineari-oblongis, v. lineari- lanceolatis, mucrona- tis : caulinis remote sinuato-dentatis; ramularibus argute den- ticulatis, v. integerrimis; segmentis calycinis acutis, petalis oyato- subrotundis triente longioribus. Crescit in Regno mexicano : prope Actopan, altitudine 1040 hexap. (ex el. Humb. et Bonpl.), nec non circa urbem Mexico: (ex cl. Berlandier!). — (V. s. sp. in Herbar. Mus. Par. nec non el. Webb et Delessert. ) 286 ID. SPACIT. -— Onagrearum descriptiones. ScHizocaRYA ? crispa Nob. s? erecta, ramosissima, subincano-puberula; foliis caulinis oblongo- v. lineari-lanceolatis, undulatis : ramularibus integerri- mis v. obsolete denticulatis, planis, anguste linearibus; segmen- tis calycinis obtusis, petalis obovato-subrotundis paulo longio- ribus. Rami graciles, stricti, subpedales. Folia majora subpollicaria, 1 172-2 lineas lata; ramularia 6 Jineas longa, 122 lineam lata Spicæ breve pedunculatæ, demum 3-4 pollices longæ. Flores ilis Camæneriz spicati sat similes. Calyx roseus, subsericeo-pubescens : tubus 4 lineas longus, ore 1 lineam latus; segmenta 5 lineas lo2ga, 1 lineam lata, exacte linearia. Petala purpurea, fere 2 lineas lata, adjecto ungue 4 lineas longa. Nux 2 172 lineas longa, incano-puberula, bractea lineari- subulata fere æquilonga stipata. En urbis Mexico vicinis reperit cl, Berlandier. — ( V. s. sp. in Herbar. cl. Webb et Delessert. ) GODETIA Nob. Sectio II. Ovula adscendentia, Capsula tetragona, 4- costala, esulca. A, Staminum minorum filamenta anthera breviora. Capsula vix stipitata. k GopEria GAyANA Nob. Œnothera tenella var. tenuifolia, Lindl, in Bot. Reg. tab. 1587. G. caulibus erectis, ramosis, virgatis, puberulis; foliis spathu- lato-oblongis, sæpiusve Tineari-spathulatis v. anguste linearibus, elongatis, obtusis, integerrimis, v. obsolete dentatis, margine puberulis; segmentis calycinis corolla subtriplo brevioribus, tubo finfundibuliformi ) 2-3- plo longioribus ; stylo staminibus | | | | | | ED. SPACH. -— Onagrearum descr'ptiones. 287 maioribus paulo superato ; stigmatibus ellipticis; capsulis elon- gatis, incano- puberulis. Planta inter G. Cavanillesii et G. tenuifoliam media, 10-15 pollices alta. Gaules e radice plures, parce ramosi, v. caulis unicus ramosissimus. Folia glau- cescentia : caulina infima 1-2 pollices longa, 2-3 lineas lata; floralia pleraque 24-50 lineas longa, 1f2 lineam lata. Flores adjecto ovario 30-34 lineas longi, remoü. Calyx parce puberulus : tubus 2-2 112 lineas longus, fauce totidem latus; segmenta lineari-lanceolata, acuta, 4-5 lineas longa, 1 lineam lata. Petala 9-12 lineas longa, superne totidem: lata, purpureo-violacea, cuneiformia, apice erosa. Stamina majora 3-4 lineas longa : antheris filamento subæquilongis; sta- minum minorum filamenta anthera tiplo breviora. Nectarium purpurascens. Ovarium 6-8 lincas longum, gracile, incanum, cylindraceo-octogonum. Sty- lus 5-6 lineas longus. Stigmata atropurpurea. Capsula arcuata v. recta, subcylin- dracea, basi in stipitem brevissimum attenuata, apice in rostrum breve obtusum desinens, folio duplo triplove superata, 1 pollicem longa ; valvæ vix 1 lincam la- tæ. Scmina parva. Habitat in Regni chilensis provincia San-Jago. — ( V. s. sp. et v. c. e seminibus Musæo Parisiensi a c . Claudio Gay missis.) B. Stamina corolla vix dimidio breviora : omnium filamenta antheris longiora. Ovarium longissime stipitatum. Stigmata brevia, obovata. GopETia Bortx Nob. G. caule ramisque virgatis, glabriusculis ; folüs lanceolatis, v. lineari-lanceolatis, basi etapice longe attenuatis, acutis, profunde denticulatis, petiolatis, glabriusculis ; segmentis calycinis petalis paulo brevioribus, tubo ( cyathiformi ) multo longioribus; ovario stipite vix longiore. Caulis ramosus, flexuosus, circiter 2-pedalis. Folia 1-3 pollices longa : infe- viora 2-3 lineas lata; floralia vix 1 lincam lata ; summa lineari-lanceolata, fere fiiformia. Flores adjecto ovario et stipite 3 pollices longi, remoti. Calyx glabrius- culus : tubus 2 lineas longus ; limbus in alabastro oblongus, superne attenuatus, acutus; segmenta 12-19 lineas longa, basi 1 112 lineam lata, lineari-lanceolata, acumunata, trinervia. Petala 19-15 liness longa, 10 lineas lata, cuneiformia, iruncata, er0sa, purpurea. Stamina majora 10 Jineas longa; miucra triente bre- 2188 Extraits du Botanical Magazine. viora. Ovarium incanum, 12-15 lineas longum, gracile, thecaphoro subæqui- longo stipatum. Stylus 1 pollicem longus, antheris majoribus paulo superatus. Fractus haud suppetit. In California australiori legit cl. Botta. — Species a cæteris om- nibus ovario longe stipitato distinctissima, — (V. s. sp.) : OU HI Ets" PHARE REVUE des principaux ouvrages périodiques anglais concernant la Botanique, qui ont paru dans le courant des années 1833 et 1824. { Suite. Voyez page 245.) 3298. Epidendrum nocturnum Linn. Sp. PI. p. 134q. Jacq. amer. p. 225, t. 138. Lodd. Bot. Cab. t, 718. 3299. Onopordon Arabicum Limn. Sp. PL. p. 1159. Jacq. Hort. Vindob. t. 149. Malgré son nom spécifique, cette plante provient de graines envoyées de l'Amérique méridionale, des environs de Buenos- Ayres, où elle a sans doute été introduite avec les Artichauts ( Cynara), qui infestent aujourd’hui ces contrées. 3300. Ceropegia Lushii Graham. : volubilis glabra, fohis lineari-acuminatis carnosis canaliculatis, corollæ tubo basi inflato-globoso , limbi 5-fidi lacinüs linearibus birsutis approximatis, lobis coronæ stamineæ exterioris lunato-emarginatis interioribus alternantibus, interioris elongatis cylin- draceo-filformibus erectis flexuosis exteriori multo longioribus. _ Cette nouvelle espèce est originaire de Bombay. 3301. Opuntia cylindrica De Cand. Prodr. v. 3. p. 471.— Cereus cylindricus Haw. Syn. Succ. p. 183.— Cactus cylindricus Lam. Dict. v. 1. p. 530. Cette espece est réellement intermédiaire, tant par le port que par les caractères, entre les Cereus et les Opuntia. 3302. Kentrophyllum arborescens. — Carthamus arborescens Linn. Sp. PI. p. 1164. — Carthamus rigidus Wild. En. — CG. hircinus Lag. — Onobroma arborescens Spreng. Syst. Veget. y. 3. p. 391. Extraits du Botanical Magazine. 289 Cette plante, originaire du sud de l'Espagne, est réunie par M. Hooker au genre Kentrophyllum, à raison de sa grande af- \ A L 1 . = finité avec le K. /anatum. Ses' caractères l’éloignent suffisam- ment des genres Carthamus et Onobrorna. 3303. Chrysophyllum monopyrenum Swartz F1. Ind. Occ. v. 1. p. 480. — Chrysophyllum oliviforme Lam. Encyel. v. 1. p. 552. — Chryso- phyllum Cainito. B. Mart. Mill. Dict. n. 1 (excel. syn.) Burm. PI. amer. t. 69. Cette belle plante est cultivée dans quelques jardins de Ma- dère. 3304. Billbergia purpureo-rosea: foliis erecto-paiulis lingulatis atro-viridibus brevè acuminatissimis spinoso-dentatis scapo panculato multifioro brevio- ribus, exterioribus paucis subulato-canalieulatis, bracteis floralibus soki- tariis foliolisque calycinis ovatis mucronatis roscis, corollis longe exsertis. Cette nouvelle espèce, d’un genre de la famille des Bromélia- cées, est remarquable par sa beauté. Elle est originaire du Brésil. 3305. Ficus comosa Roxb. Corom. PI. v. 2. t. 125. Cette espèce de Figuier, originaire de l'Inde, a été cultivée en Angleterre, puis transportée à Madère, où trois ou quatre beaux arbres croissent avec vigueur. 3306. Ornithidium album : floribus sessilibus perianthii laciniis oblongis ob- tusis (albis), fabello trilobo lobo medio obtuso disco glanduloso, glandula rugosa basi setosa. Cette Orchidée est originaire de la Trinité. Elle appartient à un genre fondé par M. Lindley , et elle a le port de PO. coccineurn, la seule espèce qui était connue. Elle a aussi des affinités avec le Carnaridium ochroleucum du même auteur, et encore plus avec le Dendrobium album Hook. (Exot. fl. t. 142), qui est un Maxil- laria suivant M. Lindley. 3307. Westringia cinerea Br. Prodr. v. 1. p. 301. Découverte par M. Brown sur la côte sud de la Nouvelles IV. Bora. — Novembre, 10 290 Extraits du Botanical Magazine. Hollande, et retrouvée par M. Allan-Cunningham sur la côte ouest et sur l'ile Dirk-Hartog. 3308. estringia Dampieri Br. Prodr. v. 1. p. 3or. Espèce originaire des côtes sablonneuses de la baie du roi Georges; elle est vuisine du #7. romarinifolia. 3300. Francoa sonchifolia Ad. Juss. in Ann. des Sc. nat. v.3. p. 192.t. 12.— Llaupanke amplissimo sonchifolio Feuill. journ. v. 1.p. 742. t. 31. — Panke sonchifolia Wilid. Sp. PI. v. 2. p. 487. Cette espèce se distingue du 7. appendiculata par la présence d’une tige; du rsste, elle lui ressemble eutièrement par ses fleurs. 3310. Monarda fistulosa Linn. Sp. pl. p. 32. Reich. Ice. bot. v. 21.t. 172 (flo- ribus coccineis). Benth. Lab. v. 2. p. 316. Curt. Bot. mag. t. 145. (fide Benth.) — 7. allophylla Mich. Am. v. 1. p. 16.— 1. purpurea Pursh. FL am. v. 1. p. 17. — M. undulatu Reich. Ice, Bot.v. 2. t. 180. (floribus purpureis). — AZ. altissima Reich. Ic. Bot. w. 2. t. 170. (floribus roseis purpurco-maculatis. ) — M. affinis Reich. Ic. Bot. v. 2. t. 182. (floribus purpureis maculatis. )—Z7. media Wild. Enum. Sweet Br. fl. Gard. v. 1.1. 98.— Z7. oblongata et M. rugosa Aït. Hort. Kew. ed. 2 0V LD. 91e 8. moilis, folus molliter pubescentibus corollæ labio superiore densius barbato. Bent.L. c. JT. mollis Linn. Amæn. acad. v.3. p.390. Reich. Ic. Bot. v. 2. t. 171. M. menthæfolia Graham in Edin. n. Phil. Journ. 1829 etin Bot. mag. t. 2958. L’extrication de cette synonymie si compliquée est due aux patientes recherches de M. Bentham. Il réunit le AZ. jéstulosa var. de Curtis Bot. Mag. t. 146, mais avec quelque doute, au M. didy ina L. Il réduit le genre Honarda, outre ies deux espèces ci-dessus mentionnées,aux M. Bradburiana Berk., M. Russeliana Bot. Mag., M. punctata et A1. aristata. Le M. ciliata L.. constitue maintenant, avec le 27. hirsuta Pursh (AZ. ciliata Micb. ), legenre Blephilia. Toutes ces espèces sont originaires de l'Amérique septentrionale. Le 7. féstulora a une grande extension géogra- phique; il croît du Canada jusqu’au golfe du Mexique. Extraits du Botanical Magazine. 20E 3311. Amaryllis aulica Ker in Journ. of. Sc. and the Arts v. 2. p. 353, et in Bot. Reg. t. 444. L’Amaryllis aulica est sujette à beaucoup de variations. Celle qui est représentée sous ce numéro, et qui est originaire de Rio Janeiro, paraît être intermédiaire entre le type de l'espèce et deux variétés déjà figurées dans les recueils anglais. 3312. .Alysia ruscifolia Br.Prodr. fl. nov. holl, v.1..p. 470. V.plus bas p. 304: Belle plante de la Nouvelle-Hollande, à fleurs blanches exha- dant une odeur de Jasmin. 313. Alyxia daphnoides. Cette espèce, originaire de l'ile Norfolk, ne parait pas avoir ‘été connue de Ferdinand Bauer, qui a fait un herbier et des des- sins de plantes de cette île. A la suite de sa description, M. Hooker a inséré un Synopsis des différentes espèces d'4/yxia, par M. Allan-Cunningham. Pour ne pas trop allonger le présent ar- ticle, nous reproduirons à part ce Synopsis qui nous a paru un “essai monographique intéressant. V. plus bas p. 302. 3314. Caladium fragrantissimuwm : caulescens radicans, foliis cordato-oblongis sagitlatis, petiolo semitereli marginato, spadice acuto spatham cucullato- cylindraceam medio constrictam basi ventricosam subæquante. Cette nouvelle espèce a été envoyée de Demerara, par M. Parker. Elle est voisine du €. grandifolium de Jacquin, dont elle se distingue surtout par son odeur forte et par le pétiole aplati sur la face supérieure et bordé de chaque côté. -3315.1pomea Horsfulliæ : volubilis glaberrima , foliis quinato-digitatis, foliolis lauceolatis integerrimis marÿine undulatis, cymis dichotomis, calycis lobis imbricatis obtusis æqualibus, corolla infundibuliformi,, stigmate bilobo. Les graines de cette nouvelle espèce ont été recues de l’Afri… que et des Indes orientales, sous le nom d’{ponmæa pentaphyllæs mais l'espèce ainsi nommée par Jacquin est une plante totale- ment distincte, et l'Z. pentaphylla de Cavanilles (7. Cavanellisit Roœm. et Sch. ) s’en éloigne aussi par son inflorescence. FQe 292 1 Extraits du Botanical Magazine. 3316. Lonicera chinensis Wats. Dendr. Brit. t. 117. De Cand. Prodr. y. 4. p. 333. Lodd. Bot. Cab. t. 1087. — Lonicera glabrata Wall. in Roxb, fl. Ind. v. 2. p. 195. Ex De Cand., non in Cat. ôf Pl in E. I. C. herb. &74. — Lonicera flexuosa Ker in Bot. Reg. 1. 712. (non Thunb.) — Lonicera Japonica Thunb. fl. Japon. p. 89.( Sweet in De Cand.) Telle est la synonymie de ce charmant Chèvrefeuille qui dé- core aujourd’hui la plupart des jardins. 3317. Streptanthus obtusifolius ; folis ellipticis RE basi profunde bilobis amplexicaulibus. Les graines de cette nouvelle Crucifère ont été envoyées des contrées del’Arkansa dans l’Amérique septentrionale. La plante ressemblait tellement au Moricandia arvensis, que nonobstant la diversité d’origine, M. Hooker croyait que c'était la même es- péce; mais un examen plus attentif lui a fait reconnaître qu’elle en différait essentiellement et qu'elle pouvait former le type d’un nouveau genre. Le dessin de cette plante nouvelle était terminé lorsque M. Hooker apprit que le docteur Torrey, dans le cin- - quième volume du Journal de l’Académie des Sciences Naturelles de Philadelphie, avait fondé, sous le nom de Streptanthus, un genre auquel la plante en question appartenait. Ce genre doit se placer près de PZrabis. Voici ses caractères essentiels : STREPTANTHUS. Calycis foliola erccta , acuminata, colorata, basi saccata. Sta- minun filamenta subulata, brevia. Antheræ clongatæ, acuminatæ. Siliqua lon- gissima tetragono-coimpressa. Semina uniseriata compressa, marginata, Cotyle- dones accumhentes. — Flores purpurascentes. 3318. Cœlogyne flaccida Lindi. in Wall. Cat. n. 1461. Lindl. Gen. et Sp. Or- chid, v. 1. p. 39- Cette belle Orchidée a été découverte dans le Népaul, par le docteur Wallich. 3319. Bletia Shepherdii : perianthio erecto-patenti, sepalis oblongis acutis, pre- talis obtusissimis undulatis, labelli disco lamellis 5-7 rectis undulatis loho intermedio reflexo lato cuneato bilobo valde crispato, aie lato-lanceolatis longe acuminatis. Cette belle Orchidée est originaire de [a Jamaïque, Elle a été Extraits du Botanical Magazine. * 209 cultivée par MM. Shepherd sous le nom de Limodorum tube- rosumm d’après l’idée fausse que c'était le L. altum ou tuberosum de Jacquin (Jc. rar. 1. 602), mais cette dernière espèce est le Bletia acutipetala Bot. Mag. t. 3a17.Le B. Shepherdii a beaucoup d’affinités avec le 2. verecunda ou Limodorum altum Bot. Mag. non Jacq. | 3320. Arbutus tomentosa Pursh FI]. am. v. 1. p. 282. («) Aispida, ramis setosis, setis longis patentibus. Hook. et Arn. in Bot. of. Beech. voy. v. 2. p.144. Hook. F1. Eos am..v. 2 inéd. t. 129.-f. 4. (B) zuda, ramis glabris Hook. et Arn. in Bot. of Beech. voy.v. 1. p.144. Hook. F1. Bor. am. I. c. t. 129. f, 4. Plante originaire de la Californie et des bouches du fleuve Colombia. 3321. Euphorbia atro-purpurea Wild. Enum. v. 1. p. 5ot. Cette espèce, découverte par Broussonet , à Ténériffe, est très remarquable par la couleur violette de ses bractées, qui con- traste avec le vert glauque de son feuillage. 3322. Cyminosma oblongifolia Allan Cunningham mss. : foliis oblongis ob- tusis subcoriaceis basi attenuatis, pedunculis axillaribus petiolo vix duplo longioribus, ovario apice piloso. Cette plante est originaire du port Jackson. Elie ne parait avoir été indiquée par aucun auteur, et l’on ne connaît pas d’au- tre espèce du genre Cyminosma qui croisse dans l'Australie. Sous plusieurs rapports, elle se rapproche du C. peduncu- lata DC. 3323. Culythrix virgata : folis petiolatis (stipulatis) sparsis, adultis bracteisque glaberrimis, bracteis tubo calycis dimidio subbrevioribus, ramulis tenuiter virgatis glabellis. Calythrix ericoides Cunn. in Fields N. s. Wales. p. 350. À la suite de la description de cette espèce, M. Cunningham donne le Synopsis de douze espèces de ce genre que nous repro- duirons dans un article séparé. 3324. Trochocarpa laurina Br. Prodr. Nov.-Holl. v. 1. p. 548.— Ssphelia cornifolia Rudge in Linn. Trans. v. 8. t. 9. — Cyathodes laurina Br. olim in Herb. Banks. dein D. Rudge in Linn. Trans. v. 8. p. 293. 294 Extraits du Botanical Magazine. Cette plante, de la famille des Epacridées, a un feuillage très singulier qui ressemble à celui du Zaurus Cinnamomum par ses nervures parallèles et sa couleur rose à l’état jeune. 3325-3326. Colvillea racemosa Bojer. mss. Cette plante; d’un aspect vraiment magnifique, a été décou- verte, en 1824, par M. Bojer, dans la baie de Bombatoc, sur la côte ouest de Madagascar, où un seul arbre de cette espèce. était cultivé par les habitans. On présume qu’elle est: originaire de la côte orientale d'Afrique. Des graines, semées à Maurice, ont parfaitement réussi, et l’on peut espérer qu’on obtiendra ainsi une plante d'ornement extrêmement précieuse pour les serres de nos contrées d'Europe. Cest un arbre de 40 à bo pieds de haut, qui a le port du Poiënciana regia , mais dont le feuil- lage est plus ample. Son écorce est grisâtre, son bois blanc, assez cassant. Deux planches, dont les dessins sont dus à M. Bo- jer, donnent l’aspect d’une branche fleurie et l'analyse de la fleur et du fruit de cette belle plante qui appartient à la famille des Légumineuses, et constitue un genre nouveau dédié à à M. C. Colville, gouverneur de l'ile Maurice. Voici les,carac tères assignés à ce genre par M. Bojer : Corvicrra. Calyx magnus, chlique gibbosus) coloratus, bipartitus, lobo supe- riore maximo erecto, ventricoso, 3-4-dentato , 3-4-norvio; infericre minore Hineari - lanceolato. Coroila-5-petala, subpapilionacea : vexillum minutum, ro- tundato-reniforme , convolutum, alis tectum : alæ obovatæ basi attenuatæ erectæ, vexillum partim tegentes. Carina e petalis duobus oblongis liberis basi atte- nuatis ciliatis assurgentibus, alas excedentibus, Stamina 10, libera, tilamentis inæqualibus, basi pubescentibus ; antheræ supraplanæ, birimosæ. Ovariumsub- sessile, lanceolatum, attenuatum, compressum. Stylus filiformis. Stigma acutum. Legumen rectum, turgidum, bivalve, polyspermum. Semma elliptica, com- pressa , utrinque retusa. Cotyledones in statu germinatiomis foliaceæ, planæ. 3327. Milla uniflora Graham im Jameson’s Ed. Phil. Journ. déc. 1832. Espèce des environs de Buenos:Ayres, distincte de celle (Willa ‘biflora) sur laquelle Cavanilles a fondé son genre, par sahampe uniflore et ses étamines alternativement courtes et longues. 8328. Gastrolobium retusum Lindl, in Bot, Res. t, 16/47, Grah, in Ed. n, Phil. Journ. 1834, Extraits du Botanical Magazine. 293 ‘Arbrisseau de la Nouvelle-Hollande, qui a fleuri dans les serres d'Angleterre, en 1835 et 1834. ? 3329. Catasetum tridentatum Hook. Exot. fl. t. 90. 91. Sims Bot. Mag. t. 155. — Catasetumr macrocarpum Rich. in Kunth Syn. v. 1. p. 331. — Cataseltum Claveringi Lodd. Bot. Cab. t. 364.— Lindl. Bot. Reg. t. 840. — Catasetum floribundum Hook. Exot, fl. t. 151. La plante figurée ici diffère du type primitif de l'espèce par ses fleurs plus grandes, ses sépales plus larges, et son labelle jaune. Elle est originaire du Brésil. 3330. Pimelea lypericine : involucris octophyllis, foliolis lato-ovatis acutis utrinque pedunculoque subcayato villoso-sericeis ; floribus polygamis, perianthiis extüs lanato-villosis (hermaphroditi staminibus exsertis stylo longioribus : feminei stylo elongato glabro, tubo duplo longiore), suig- mate çrassè cihiato, foliis elliptico-oblongis, oblongo-lanceolatisve acutis glabris venosis, subtus glauco-pallidis. Cette espèce nouvelle croit dans les environs de la baie du roi Georges à la Nouvelle-Hollande. Elle diffère essentiellement du P. rhin Labill., dont elle à d’ailleurs le port, par son in- volucre à huit folioies au lieu de quatre, par ses as ge au lieu d’être toutes hermaphrodites et par son stigmate cilié. 3331. Arabis verna Br. in Hort. Kew. ed..2. v. 4. p. 105.(non Desf.)— Æes- peris verna Linn. Sp. pl. p. 928. Sibth. FL Græc. t. 6/1. LS » 5332. Epidendrum bicornutum : labello libero trilobo, lobo intermedio elongato lanceolato acuto, basi intus alte cornuto, sepalis petalisque æqualibus lato-ellipticis acutis concavis, bulbo elongato subcauliformi apice folioso, folis paucis lineari-oblongis obtusis coriaceis, pedunculo terminali, ra- cemo paucifloro. Cette nouvelle espèce est originaire de l'ile de la Trinité. 3333. Verbena chamædrifolia Juss. in: Ann. du Mus. v. 7. p. 73. Sweet Brit. fl. Gard. t. 9. — Ferbena veronicifolia Sm. in Rees. Cycl. — Verbena Melindres Gi. in Bot. Reg. t. 1184, — Erinus Peruvianus Linn. Sp. pl :p-596.—ZLychnidea veronicæ folio, flore coccineo. Feuillee, , Er. V. 3 p.230) 20. Cette jolie plante est aujourd’hui assez répandue dans les jar- | 296 Extraits du Botanical Magazine. dins, à l’ornement desquels elle contribue par ses fleurs du rouge écarlate le plus éclatant. 3334. Trachymene lanceolata Spreng. Syst. veget. v. 1. p. 879. De Cand. Prodr. v. 4. p. 75.— Azorella lanceolata Labill. Nov.-Holl. v. 1. p. 74. t. 99. Espèce native du port Jackson. 3335. Ribes sanguineum Pursh FL am. v. 1. p. 164. Dougl. in Hort. Trans. v. 7. p. 509. t. 13. Bot. Reg. t. 1349. Hook. FI. Bor.-am. v. 1. p. 234. — Ribes malyaceum Sm. in Ress’ Cycl. On doit à M. Douglas l'introduction en Europe de ce char- mant arbuste qui est originaire de la côte ouest d'Amérique. On le rencontre depuis le 48° latitude en Californie, jusqu’au 52e nord. 3336: Mimulus luters , var. variegatus. Mimulus luteus Linn. Sp. pl. p. 884. Lindl. in Bot. Reg. t. 1030. (non Bot. Mag.) Gratiola foliis subrotundis , etc., Feuillée Per. p. 745. t. 34. («) Rivularis ; caulescens mulüflorus. Land. 1. c. (8) Alpinus ; subacaulis uniflorus, foliis minoribus. Lindl. 1. c. {Y) J’ariegatus; caule erecto, corolla pallide flava, segmentis omnibus purpu- rels. Minulus variegatus Lodd. Bot. Cab. t. 1872. 3337. Acacia elongata De Cand. Prodr. v. 2. p. 451. Cette jolie espèce est originaire des Montagnes-Bleues de la Nouvelle-Hollande. 3338. Acacia umbrosa Cunningb. in Don’s Syst. of. Gard. v. 2. p. 405. n.6r. Originaire également de la Nouvelle-Hollande. 33497 Schinus Molle Lin. Sp. pl. p. 1467. Lam. IIL. t. 822. (B) Zntegerrima , foliolis mtegerrimis: Schinus Areira Linn. Sp. pl. p. 1467. 3340. Coleonema pulchrum ; ramis virgatis, folüs fiiformibus acuminatis supra planis subtus semiteretibus convexis, floribus ( roseis) axillaribus solitaris folio multo brevioribus, bracteis subulatis. Cette charmante espèce, d'un genre de Rutacées établi par tr Extraits du Botanical Magazine. 2097 Bartling et Wendland et qui ne renfermait que trois espèces, a été cultivée dans le jardin botanique de Glasgow sous le nom de Diosima angustifolia. Elle est, sans aucun doute, originaire du cap de Bonne-Espérance. 3341. Acacia hastulata Sm. in Rees Cyel. Suppl. De Cand. Prodr. v. 2. p. 449. Cette espèce, très distincte au premier aspect, est originaire de la baie du roi Georges, à la Nouvelle-Hollande. 3342. Silene Virginica Lin. Sp. pl. p. 600. ZLychnis flore simplici specioso coccineo, etc. Gronov. Virg. p. 16. Dans sa Flora boreali-americana, M. Hooker avait mis en doute si le S. vérginica différait réellement du S. pensylvanica, mais il se prononce dans cet article pour l’affirmative, et il éta- blit les différences qui existent entre ces deux plantes. 3543. Iris tenax Doug]. Journ. ined. Lindl. Bot. Reg. t. 1218. Cette espèce est très commune dans le nord de la Californie d'où elle a été rapportée par M. Douglas. Ce voyageur lui a donné le nom de tenax, parce que les indigènes des bords de la rivière Anguillac fabriquent avec les fibres de ses feuilles d’excellens cordages. M. Lindley a conseillé sa culture en Angleterre de préférence à celle du Lin de la Nouvelle-Zélande, comme plus appropriée à notre climat. 3344. Aistræmeria oculata Lodd. Bot. Cab. t. 1351. Graham. in Ed. Phil. Journ. 1834. Curmmivg Herb. Chil. n. 345. De toutes les espèces d’Æ/stræmeria, A. oculata est celle qui a les plus petites fleurs. Elle a été découverte à Valparaiso par M. Cumming. 3345. Caladium grandifolium Wild. Sp. pl. v. 4. p. 490. — Ærum grandi- folium Jacq. Hort. Schænbr. v. 2. t. 189. p. 33. En publiant le C. fragrantissimum (t. 3314), M. Hooker avait pensé que le C. grandifoliun de Sims (Bot. mag. t. 2643) devait être considéré comme une variété de la plante du même nom publiée par Jacquin. Mais ayant eu depuis un individu au- L 3 203 Extraits du Botanical Magazine. thentique de cette dernière, il a pu s'assurer que la plante de Sims est une espèce entièrement. différente. En conséquence, elle doit recevoir un nouveau, nom, et M. Hooker lui impose celui de Sénsir. Le C. srandifolium est originaire de Demerara. 3346. Acacia lineata À. Cunn. in Don’s Syst. of Gard. v. 2. p. ko3. n. 28. Cette espèce est abondante dans l’intérieur de la Nouvelle- Galles du sud. Elle a été découverte primitivement lors de l’ex- pédition qui fut faite en 1817 sur la rivière Lachlan. 3547. Campanula macrantha Fischer. mss. — B, Polyantha ; caule altiori, Jloribus numerosis. — Campanula latifolia macrantha Sims Bot. Mag. t. 2553. Alph. De Gand. monogr. comp. p. 265. Campanula Ilerica maxima subhirsuta, flore maximo cæruleo. Tourn. herb. Cor. 4. { fide Alph. De Cand.) Quoique MM. Sims, Alphonse De Candolle et Fischer lui- même aient regardé cette espèce comme une simple variété du Campanula latifoiia, M. Hooker qui a comparé ces deux plantes vivantes dans le jardin de Glasgow, les considère comme deux espèces distinctes. La fleur de l'espèce figurée dans le Botani- cal Magazine est une des plus belles parmi les Campanules. 3348. Indivofera violacea Roxb. FI. Indica 3. 380. Graham in Ed. n. Phil. Journ. 1834. Cette jolie espèce d’Indisofera diffère de VI. violacea de Rox- burgh, par ses grappes de fleurs plus courtes que. ia feuille. Elle a aussi des affinités avec l’Z. arborea du même auteur. Les J. cassioides Rotil., violacea Roxb., arborea Roxb., Jirahulia Harilt., et verrucosa Wall. Cat., sont des plantes tellement voi- sines que M. Hooker propose de les réunir en une seule espèce sous le nom d’J. cassioides adopté dans le Prodromus de M. De Candolle. 3349. Gardenia florida Linn. Sp. pl. p. 315. Ker in Bot. Reg. t. 449. — Gardenia jasminoides Sol. in Phil. Trans. v. 52. p. 654. t. 20. (B) Flore pleno , Ker, 1. c. G: jasminoides. Ellis Phil. Trans. v. 51. p. 035. 1. 23. — Catsjopiri Rumph. Herb. amb. v. 7. p. 26. t. 14, £ 2, Extraits du Botanical Magazine. 299 La figure donnée dans le Botanical Magazine est celle de la plante à fleur simple. 3350: Alstræmeria aurea Grah. in Edinb. Phil. Journ. June 1833. Cette espèce, originaire de Chiloe, se rapproche par son port de V4. pulchella, mais elle est beaucoup plus petite. 3351. Morinda jasminoides All. Cunn. mss. ; ramis tetragonis sterihbus volu- bilibus, foliis lanceolatis supra nitidis , sæpè in axillis nervorum foveolato- bullatis, stipulis membranaceis acutis basi connatis, capitulis pedunculatis 2-5-floris. Cet arbrisseau, originaire du port Jackson à la Nouvelle-Hol- lande, se rapproche du 1. parviflora de lile Lucon aux Phi- lippines. 3352. Datura ceratocaula Ortega Decad. 1. p. 11. Jacq. Hort. Schœnbr. v. 3. p. 48. t. 339. Lindl. Bot. Reg. t. 1031. — Datura macrocaulis Roth. n. beytr. p. 159. Cette espèce est depuis long-temps cultivée dans les jardins de botanique. 3353. Mimulus roseus Liadl. Bot. Reg. t. 1591.Lodd. Bot. Cab. t. 1976. 3354. Sylphium perfoliatum Linn. Sp. pl. p. 1307. 3355.Sylphium trifoliatum Lainn. Sp. pl. p. 1302. — Sy/phium ternifoliure Mich. Am. v. 2. p. 146 8396.Jambosa vulgaris D. CG. Prodr. v. 3. p. 286. — HMyrtus Jambos Kunth. Eugenia Jambos Linn. Sp. pl. p. 672. (excel. syn. Rumph.) Sims Bot. Mag. t. 1696. — Nalacca-Schambu Rheed. Hort. mal. y. 1. t. 17. — Jarmboseiro Lusit. Le dessin et la description de cet arbre originaire de l'Inde, MEL 4 . r L2 . 4 Û j \ . si intéressant pour ses fruits, ont été faits à Madere d’après. des in- “dividus qui prospèrent dans cette île. 3357. Calandrinia discolor Hort. Gætt. : caule sufftuticoso tereti, fois spathu- lato-lanceolatis acutis carnosis discoloribus supra glaucis subtus purpureo- rubris, racemis compositis terminalibus, calvcis maculatis. | . Cette plante parait originaire du Chili, de même que les C. speciosa et grandiflora, dont elle se rapproche beaucoup. 300 Para du Botanical Magazine. 5358. Acacia brevipes : stipulis acuminatis minulis deciduis, phyllodis lanceo- litooblongis vel sæpè elongato-lanceolatis falcatis striatis plerumque trinervis glabrisl, margine antico ad basin attenuatam uniglanduloso, capitulis solitaris axillaribus brevissimè pedicultatis, floribus quinque- partitis, staminibus stylo brevioribus ( 4/1. Cunningh.) Cette nouvelle espèce qui paraît voisine de l_4. multinervia D. C., est cultivée depuis une vingtaine d’années dans le jardin de Kew. Elle paraît originaire de la Nouvelle-Galles du sud. 3359. Stanhopea eburnea Lindl. Bot. Reg. t. 1529. 3360.ÆEriodendron anfractuosum De Cand. Prodr. v. 1.1. 479. — Bombax pentändrum Linn. Sp. pl. p. 959. Cav. Diss. v.J5. p. 293. t. 151. — Bombax occidentale Spreng. Syst. veget. v. 3. p. 124. (a) Indicum; floribus intus flavescentibus Rhccde Hort.Malab. v. 3. t. 49-51. Rumph. Amboyne. v. 1. t. 80. (B) Caribœum ; floribus fauce purpureis Jacq. Amer. 191. t. 176. f. 70 ( Bot. Mag. 3360.) (x) Africanum Brown Congo. p. 10. Le dessin et la description de cet arbre remarquable ont été faits à Madère, d’après des individus qui y sont cultivés. 3361. OEnothera Drummondii : pubescenti-mollis procumbens , staminibus subdeclinatis, folüs oblongo-ellipticis obtusiusculis sinuato-dentatis infe- rioribus in petiolum attenuatis, floribus axillaribus, petalis magnis luteis, capsulis (immaturis) cylindraceis siriatis pubescenti-hirsutis. L'infatigable M. Dummond, qui avait accompagné comme vaturaliste le capitaine sir John Francklin dans sa dernière expédition, a fait de belles collections botaniques dans le sud des Etats-Unis, et dans les possessions anglaises de l'Améri- que{du nord. Après avoir quitté la Louisiane, d’où il a envoyé entreautres plantes intéressantes le Nutftalliaetle Sarracenia psit- tacina , il a voyagé dans le Texas à l'embouchure du Rio Brazos et à San-Felipe de Austin, contrées qui lui ont fourni de riches récoltes en botanique et en zoologie. L’O£nothera Drummondit est une de ses découvertes; elle ressemble, sous le rapport de sa fleur, aux OE. mäcrocarpa et grandiflora. 3362. Malecherbia linearifolia Poir. in Encycl. Bot. Suppl. v. 3. p. 581. — Extraits du Botanical Magazine. 301 Malesherbia paniculata Don in Ed. Phil. Journ. 1827. p. 821.— Gynopleura linearifolia Cav. Ic. v. 4. p. 52.t. 376. — Malesherbia coronata Don in Sw. fl. gard. t. 167. Cette plante a été envoyée du Chili par M. Cumming ; elle a fleuri dans le jardin de Glasgow, au mois de septembre 1834. 3363. Mimulus luteus var. Youngana : caule decumbente, corolla intense lutea Jimbi laciniis omnibus macula magna cruenta. Cette variété ne paraît pas due à la culture, car elle a été éga- lement envoyée sauvage du Chili. 3364. Fuchsia globosa LindI, in Bot. Reg. t. 1556. La forme ballonnée de la fleur de cette espèce la distingue fa- cilement des autres, et notamment du F. gracilis. M. Don a peut- être raison de la considérer comme une variété du F#. mnacros- temma de Ruiz et Pavon, ainsi que les F conica , gracilis et decussata. On ne connaît pas son origine. M. Don pense que c’est une production des jardins. 3365. Salpiglossis straminea var. picta : corollis pulcherrime violaceo-pictis. Salpiglossis straminea Hook. Ex. fl. t. 229. Sw. Br. fl. gard. t. 231. Salpi- glossis picta Sw. Br. fl. gard. t. 258. 3366. Acacia plumosa Lowe. — Acacia scandens Wild. Enum. p. 1057 ? De Cand. Prodr. v. 2. p. 465? — Acacia pennata Willd. Sp. pl. 2. &, p- 1090 ? De Cand. Prodr. v. 2. p. 464? — Mimosa pennata Linn. Sp. pl: p. 1507. C’est avec doute que M. Hooker établit la synonymie de cette plante qui a été décrite à Madère par M. Lowe, mais dont la pa- trie est ignorée. 3367. Rhodochiton volubile Luccarini.—ZLophospermum Rhodochiton Don in Sweet's Brit. fl. gard. t. 250. Cette belie plante est originaire du Mexique, et ses caractères comme type d’un genre nouveau, sont suffisans pour la séparer des Lophospermum. M. Hooker expose dans le Botanical Maga- zine les caractères de ces deux genres. ’ 302 ALLAN-CUNNINGHAM. — Synopsis des Alyxia. 3368. Gaillardia bicolor var. Drummondii : radio breviori , toto fere sanguineo, Cette jolie variété a été envoyée du Texas par M. Drummond en 1833. 3369. Calandrinia grandiflora Lindi. Bot. Reg. t. 1194. Originaire du Chili. 3370. Nierembersia filicaulis Lindl. Bot. Reg. t. 1649. Les graines de cette espèce ont été reçues de Buénos-Ayres M. Lindley pensait qu'elle était originaire du Mexique. 3371. Nierembergia calycina : pubescenti-glandulosa, caulibus herbaceis pro- cumbentibus, folis oppositis alternisque obovatis petiolatis, pedunculis solitariis lateralibus (extra-alaribus), calycibus (magnis) campanulatis lobis obovatis foliaceis. Cette espèce a été découverte pres du fleuve de l'Uruguay par M. Tweedie qui en a envoyé des graines et des échantillons desséchés. Elle est remarquable par le long tube de sa, corolle et par son calice très grand et foliacé. Par la forme de sa feuille elle se rapproche du NW. repens de la Flore Péruvienne. 3372. Heliopsis lævis Pers. Syn. pl. v. 2. p. 493. Dun. in Mem..du Mus. v. 5. p. 55.—Buphtalmum helianthoides Linn. L'Herit. Sürp.p. 93. t. 4D. Ait. hort. Kew. Ed. 2. v. 5. p. 125. — Sy/phium solidaginoides Linn. Sp. pl. v. 1302. — Æelianthus lævis Linn. Sp. pl. p. 1278. — Rud- beckia oppositifolia, Linn. Sp. pl. p. 1280. 3575. Hæmanthus carneus Ker in Bot. Res. t. 509. : Synopsis des espèces du genre Alyxia, de la famille des Apocynées, Par M. Arran-Cunnincuam. (Extrait du Botanical Magazine , avril 1834, n. 3513.) 1. Alyxia actinophylla : corymbis simplicibus axillaribus pedunculatis , pe- dicellis 1-3 floris, calycibus ebracteatis, foliis quaternis senis octonisve verticil- latis petiolatis elongato-lanceolatis glabris margine revolutis subtus glaucis, venis cbtusangulis parallelis, pedunculo dimidium folii æquante, stigmate ob- longo membranaceo imberbi, caule arborescenti. ALLAN-CUNNINGHAM. — Syropsis des Alyxia. 303 Hab. in Australasia, ad oras tropicas; nempe Endeavour river, supra littus orientale, necnon litiora septentrionali-occidentalia, Montagu sound, etc. 1820. À. Cunningham (v. v.) 2. A. spicala : spicis axillaribus, floribus verticillatis subsessilibus tri bracteatis, folüs ternis ovali-chlongis, petiolis peduncuio brevioribus basi sim- plici, stigmate subconico breviter barbato. A. spicata Brown, Prodr. v. 1, p.470. Hab. in Australasiæ ora oriental, intra tropicum. 1802. R. Brown. — En- deavour river, 1819. À. Cunningham (v. v.) 3. A. ietragona : spicis axillaribus, flonibus verticilatis subsessilibus tri- bracteatis, foliis quaternis oblongis, petiolis pedunculo longioribus : basi gib- bosà. Brown, Prodr. v. 1, p. 470. A. tetragona Rœm. et Schult, Syst. veget., v. 1v, p. 48a. Hab. in Novà Cambri Australi, intra tropicum. 1770. Banks.—Lizard island, 1820. A. Cunningham (v. v. absque floribus). 4. A. stellata : umbellis axillaribus peduncvulatis folio multo brevioribus, calycibus ebracteatis foliis sternis lanceolatis subacnminatis obtusiusculis basi, altenuatis Jævibus (stigmate capitato barbato. Spreng.) A. stellata Rœm. et Schult. Syst. veget., v. 1v, p. 430. Gynopogon stellatum Forst. Prodr. n. 47 Char. gen. p. 36, t. xvrir. Labill. Sert. Caled., p. 30, t. xxxiv. Wild. Sp. pl. v.r, p. 1221. Spreng. Pugill. v. 1, p. 24. Hab. in Societatis et Amicorum insulis, maris Pacifici, 1774. G. Forst. (v.v. sp. im herbario D. Lambert). 5. A. obtusifolia : umbellà axillari pedunculatà, calycibus ebracteatis, foliis ternis ovatis obovatisve obtusissimis. Br. Prodr. v. 1, p.470. Hab, in orà æquinoctial Novæ Cambriæ Australis , 1802. R. Brown. — Cape Cleveland, Endeavour river, etc. 1770. Banks, 1819. A. Cunningham ( v. y. absque floribus). 6. 4. laurina : pedunculis terminalibus subternis 1-3 floris, calycibus ebracteatis, foliis ternis oblongis acuminatis, acumine rptondatn, emarginato ; subcoriaceis, stigmate culiato. Æ. laurina Gaudich. in Freyc. Voy. p.451, tab. Gas Pulassarium verum Rumph. Amb. 5, t. xx. Hab. in insulis Moluccis (Rawak), 1819, G. Gaudichaud. + 7. A. olivæformis : pedunculis axillaribus solitariis bifloris peiiolum supe- rantibus, foliis ternis elliptico-oblongis utrinque acutis membranaceis, fructibus ohvæformibus. Gaudich. in Freyc. Voy- p. 451, n. 2. Hab, in insulis Sandwicensibus. 1839. C. Gaudichau 1. 304 ALLAN-CUNNINGHAM. — Synopsis des Alyxia. 8. A. Torresiana : pedunculis axillaribus solitariis bifloris petiolum super- antibus, folis ternis ellipticis obtusis subemarginatis, basi in petiolum de- currentibus, fructibus elliptico-subrotundis. Gaudich. in Freyc. Voy. p. 451, nu. 5: Hab. in insulis Mariannis. 1819. C. Gaudich. 9. À. Gynopogon : Floribus subses-ilibus axillaribus terminalibusve solitariis geminatisve, folus quaternis quirisve obovatis ovato-oblongisve obtusiusculis basi attenuatis lucidis subtus aveniis, stigmate omnino imberbi, ramulis vir- gatis glabris. A. Gynopogon Rœm. et Schult. Syst. veget., v. 1v, p. 440. Browu in Wall. Catal., n. 1650. Endlicher Prodr. fl. Norfolk, p. 58. A. Forsleri Cunn. mss. anno 1830. Gynopogon Alyxia Forst. Prod. n. 118. Willd. Sp. pl. v.1, p. 1221. Icon. ined. Ferd. Bauer. — 1830. A. Cunningham (v. v.) Hab. in sylvis subhumidis insulæ Norfolk. 1774. G. Forst. 1804. Ferd. Bauer. 1830. À. Cunningham (v. v.) 10. À. daphnoides : floribus sessilibus terminalibusve, foliis quaternis obo- vato-oblongis ellipticis rhomboideisve obtusis lævibus nitidis subtus venosis, stigmate apice breviter penicillato, ramulis strictis tomentosis scabris. A. daphnoides Bot. Mag. 3313. Hab. in sylvis dumosis siccatis insulæ Norfolk. 1830. À. Cunningham (v. v.) 11. À. ruscifolia : floribus subsessiibus terminalibus, foliis quaternis ter nisve lato-ellipticis vel elliptico-lanceolatis acutis mucronatis mnerone spines- centi, venis acutangulis paginis marginibusque scabriusculis, stigmate apice trun- cato pedicellato. A. ruscifolia Br. Prodr. fl. nov. holl. v. 1. p. 470. — Bot. mag. 3312. Hab. in orà æquinoctiali Noyæ Cambriæ Australis. 1802. R. Brown, Cape Cleveland, Endeavour river, etc. 1819 : necnon ad ripas fluminis Brisbane, Moreton-Bay, extra tropicum, ubi ver. B. item crescit.'1824. A, Cunningham (v. v.) 12. A. scandens : peduuculis axillaribus trifloris petiolo longioribus , folus oppositis ovalibus obtusis petiolatis basi subrotundis, venis obtusanguiis paral- lelis, ramulis scandentibus. A. scardens Rœm et Schult. Syst, veg. v. 1v, p. 440. Hook. ct Arn. Bot. of Beech. Voy. | Gynopogon seandens Forst. Prodr. n. 119. Willd. Sp. pl. v. 1, 1221. Hab. in insulis Societatis 1774. G. Forster (v. s. Sp. in herb. Lamb.) 13. À. buxifolia : floribus subgeminatis interpetiolaribus, foliis oppositis ovalibus obovatisve obtusis cum apiculo calloso utrinque lavibus aveniis, stig- mate leviter barbato. ALLAN-CUNNINGHAM. — Synopsis des Calythrix. 305 A, buxifolia Brown, Prodr. v. 1, p. 470. Hab. in Novà Cambrià Australi, omnino extra Fropicum : scilicet ad oram orientalem,\Two-Fold Bay, in lat. 37 grad. Austr. 1817. A. Cunningham. — Ad or. australem, Port Phillip. 1802. R. Brown. — Necnon in insulis Fret, Bass, Kents group. G. Calcÿ. — Atque in regionibus septentrionalibus insulæ Van Diemen. 1804. R. Brown. (v. v.) Præterea, species sequentes adnumerandæ sunt : Æ/yxia odorata. — 4. ca- lophylla, W. — À. lucida, W.,in Dr. Wallich’s List of Plants ‘of the hono- able the East India Company’s Musæum. Synopsis du genre Calythrix de la famille des Myrtacées, Par M. ALLAN-CUNNINGHAM. (Exuait du Botanical Magazine , n. 3323, mai 1834.) STIPULATÆ. 1. Calythrix glabra : icosandra, fois petiolatis confertis adultis bracteisqhe glabris , ramulis erectis glabriusculis sæpiusve pube brevi conspersis. C. glabra De Cand. Prodr. v. 3, p. 208. — Brown, in Bot. Reg. t. 400. Lodd. Bot. Cab. 1. 586. Hab. im Australasiæ orû orientali, circà Port Jackson, atque in insula Van- Diemen. G. Caley: Allan Cunningham (v. v.) 2. C. virgata : folüs petiolatis (stipulatis) sparsis, adultis bracteisque glaber- rimis, bracteis tubo calycis dimidio subbrevioribus, ramulis tenviter virgatis glabellis. C. virgata (Bot.Mag. t. 3323). Hab. in Novæ Cambriæ australis partibus interioribus , in collibus saxosis prope Bathurst, etc. Allan Cunningham, 1829 (v. v.) 3. C. curtophylla : icosandra, folus petiolatis brevibus obtusis bracteis ra= mulisque glabris, bracteis tubo calycis quadruplo brevioribus. Hab. in Australasiæ oxû meridionali-occidentali King George’s sound. C. Fraser 1827. (v. 5.) k IV. BoTan. — Novembre. 20 ‘3c6 ALLAN-CUNNINGHAM. — Synopsis des Calythrix. 4. C. tetraptera : icosandra, folis petiolatis adultis bracteisque glabris, ra- mulis villoso-velutinis. De Cand. Prodr. 3. p. 208. C. tetragona Labill. Nov. Holl. 2, p. 8, t. 146. ‘ Mab. in terrà Van Leuwin (ad oram meridionalem Austr.) Labillarditre, 1792. 5. C. decandra : decandra , foliis petiolatis (fere semuncialibus) acutis con- cavo-planiusculis, bracteis acuminatis ramulisque lævibus, tubo calycis bracteis ter longiore. C. decandra De Cand. Prodr. v. 3, p. 208. Hab. in Australasiæ orà meridionali. R. Brown. 1802. Guill. Bacter, 1829. (re15.) 6. C. Fraseri : icosandra , foliis petiolatis obtusis arcuatis suprà subplanius- culis bracieis ramulisque lævibus, bracteis retusis tubo calycis quater brevioribus, aristis petala ovato-acuta bis superantibus. Hab. in Australasià, ad oram occidenitalem, Swan River. C. Fraser, 1827. (v. s.) 7. C. flavescens : icosandra, foliis petiolatis modicè patentibus reflexisve, bracteis ramulisque valdè glabris, bracteis attenuatis aristatis, tubo calycis triplo brevioribus. Hab. in Australasiæ orà occidentali Swan River. C. Fraser, 1827 (v. s.) 8. C. strigosa : icosandra?, foliis petiolatis brevibus obtusis valdè ‘sparsi bracleis ramulisque glabris, tubo lacmiisve calvcis strigoso-pilosis, bracteis tubo ter brevioribus. : | Hab. in Australasiæ orà occidental; in campis arenosis aridis insulæ Dir Hariog. Allan Cunningham, 1822 (v. v.) 9. €. brunioides : icosandra ?, foliis petiolatis sparsis densè echinato-seabridis, marginibus carinisque bractearum villoso-ciliatis, bracteis dimidium tubi lævis calycis vix æquantibus , ramulis valdè cinereo-tomentosis, Hab. in Novæ Cambriæ australis parte interiore, in locis sterihbus saxosis, inter Croker’s Range et Wellington. A. Cunningham, 1825 (v. v.) 10. C. scabra : icosandra, folus petiolatis hispido-scabris, margimibus cari- nisque bractearum piloso. airs dimidio inferiore tubi calycis Fes PAPE, ramulis viloso-velutinis. C. scabra De Cand. Prodr. 3. p. 208. — Sick. Herb. Nov. Holl. n. 285. Fide exempl. in herb. D. Lambert. Hab. in Australasià, circa Sidney ; atque in montibus prope Port-Jackson. Gr. Caley. 1804. A. Cunningham, 1817 (v. v.) xocu. — Sur les Gagea saxatilis et bohemica. 307 ExSTIPULATÆ. 11. -C. conferta : icosandra, foliis sessilibus acutis imbricatis incurvatis ci- liatis margine asperis, ramulis glabris, bracteis subsçabris tubum calycis sub æquanübus, marginibus Jaciniarum calveis ciliatis, arisus petalorum ferè longi- tudine. Hab.in Australasiæ orà septentrionali-occidentali, ad littora arida, Cambridge Gulf. A. Cunningham, 1819 (v. v.) 12. C. microphylla : icosandra, glaucescens, folns brevissimis sessihbus obtusis (cum mucronulo) superne concavis, bracteis acuminatis tubo calycis triplo brevioribus, petalis aristas superantibus, marginibus aristarum retrorso-denti- culatis. C. exstipulata De Cand. Prodr. v. 3, p. 208. Hab. in Australasià , ad oram septentrionalem, Carpentaria. R. Brown. 1802. Palm Bay, Port Essington, etc. AÏl. Cunningham, 1818. GAGFA SAXATILIS ET BOHEMICA, deux espèces distinctes, par Kocu (Flora 1834, p. 545). -M. Koch avait considéré, dans la Flore d'Allemagne, ces deux plantes comme des variétés l’une de l’autre; il a été depuis à même de les comparer toutes les deux sur le vivant, et il a acquis la conviction de leur différence spécifique. Comme le G, bone- mica est indiqué en Corse et que le G. saxatilis a été cueilli dans lAniou, par M. Guépin, nous croyons devoir attirer l'attention des botanistes français sur ces deux petites plantes. Dans le G. saxatilis le bulbe a la forme de celui du G. arvensis, mais il n’atteint que la moitié de sa grandeur; les deux feuilles radicales sont très étroites, demi-rondes, non creuses et traversées d’un sillon étroit à leur face supérieure. La hampe atteint 1-2 pouces; elle est ordinairement uniflore, couverte de nombreux poils doux et étalés; ces poils sont plus longs entre les feuilles cau- linaires, aux pédoncules et à la base des fleurs : ils y devien- 20. 368 KoCH.— Sur les Gagea saxatilis e/ bohemica. nent même laineux. Les feuilles caulinaires alternent régulière- ment, elles sont lancéolées et embrassent la tige de leur base ” large de 1-1 172 ligne; elles se terminent en une pointe filiforme : il faut les considérer proprement comme des bractées manquant de péduncules. Le pédoncule terminal atteint à peine la lon- gueur d’un demi-pouce; ordinairement il est seul : s’il sy trouve encore un ou deux autres, ils sont de même longueur. Les trois pétales intérieurs sont obtus; les trois extérieurs sont plus aigus et ont la base tres velue. L'ovaire est oblong et bordé, arrondi à l'extrémité supérieure; ses côtés, les valves du fruit futur, sont planes, non creusées et à peine émarginées à leur extrémité ar- rondie. Le style est à peine immerse ; il est triangulaire et est surmonté d’un stigmate obtus. La fleur se ferme le soir comme celle du G. stenopetala. Voici maintenant les caractères distinctifs du G. bohemica : 1° il est un peu plus grand et porte une fleur également un peu plus grande ; 2° la tige ne porte qu’un petit nombre de poils laineux et les pétales sont ordinairement nus à la base ; 3° les pé- tales sont plus larges vers le haut et obtusément arrondis; 4° l'ovaire est plus long, plus large vers le haut; ses côtés sont profondément creusés , de sorte que leurs angles sont saillans en ailes obtuses. Les valves de la capsule future sont évasées en cœur à leur extrémité supérieure, de manière que les extrémités des angles s'élèvent en forme de lobes à côté du style immerse. Le style est traversé longitudinalement par trois sillons, qui traversent également le stigmate assez large, et qui font que cette partie, vue d’en haut, paraît trilobée. Ce caractère, tiré du pistil, est d’une grande importance. Reichenbach a réuni le G. saxatilis Koch au G. arvensis ; avec lequel cependant il n’a rien de commun, si ce n'est le caractère générique et les poils dont il est couvert. Les caractères distinc- tifs sont exposés avec soin par l’auteur : nous y voyons que l'ovaire du G. bohemica est le même que celui du G. arvensis. À cette occasion, M. Koch donne une rectification de sa Flore à l'égard des caractères du G. spathacea, il revient également sur le G. stenopetala et le G. pratensis (Ornithogalum Pers.) Il trouve à ce dernier une structure particulière dans le plus grand BiSCHOFF. — Sur les Hépatiques. 309 des deux bulbes; il est ovale, large, arrondi du côté du bulbe- mère et non vers le côté libre. Une autre différence se fonde sur la largeur relative de l'ovaire et du style dans ces deux der- nières espèces. Le G. pratensis ne se trouve toujours qu’à Erlan- gen, où Persoon l’a découvert. M. Koch fait remarquer que si on voulait le considérer comme variété du G. stenopetala, le premier nom, comme le plus ancien, devrait être conservé, mais il ne le pourrait pas, le G. stenopetala croissant toujours dans les champs. L'auteur ne pense pas qu'il soit nécessaire de séparer généri- quement les Gagea des Ornithogalum. Le seul caractère qui distingue ces deux genres, c’est que dans les Gagea les anthères sont fixées au filets par la base, tandis que dans les Ornithoga- lum leur insertion est dorsale. Les filets alternativement plus larges à la base, ne sont point un caractère constant, car il y a des espèces de Gagea qui présentent sous ce rapport le carac- tère qu'on attribue aux seuls Ornithogalum. DE Heparicis émprimis tribuum MARCHANTIEARUM et RICCIEARUM Commentatio, auctore Dr T.G. Biscuorr. Bot. prof. Heidelberg. La famille des Hépatiques a été dans ces derniers temps l’ob- jet d’importans travaux. Des savans du premier ordre ont étu- dié avec soin son organisation, soit pour arriver à une classifi- cation plus naturelle des nombreuses espèces qui la composent, soit dans le but d'éclairer quelques points encore obscurs de la physiologie des plantes vasculaires. Les travaux entrepris dans l'une ou l’autre de ces vues, ont porté les plus heureux fruits, et nous arrivons à une époque où la famille en question sera l’une des mieux connues du régne végétal. L'ouvrage (1) que nous annoncçons, et dont nous allons es- sayer de rendre compte, appartient surtout à la première caté- gsorie. L'auteur a en effet pour but de faire connaître la struc- (x) Nous apprenons qu’il doit étre inséré dans la seconde partie du tome xvn des Actes de l'Académie des Curieux de Ja Nature. 510 BISCHOFF. — Sur les Hépatiques. ture, l'inflorescence et la métamorphose des organes reproduc- teurs de ces plantes; les autres moyens de multiplication indé- pendans des premiers; les caractères sur lesquels sont établis les tribus et les genres de cette famille, et conséquemment leur classification naturelle; de décrire enfin quelques espèces indi- gènes de Ricciées, nouvelles ou susceptibles de critique.Ces quatre subdivisions forment autant de chapitres que nous allons suc- cessivement examiner. M. Bischoff considère d’abord l'ovaire (primordia fructs) et le suit dans son développement. Cet ovaire globuleux ou obo- voide, porte un style plus où moins long, épanoui quelquefois en stigmate au sommet, ainsi qu’on l’observe dans les Ricciées. Quoique semblable en apparence au pistil des plantes vascu- laires, l'organe en question en diffère pourtant essentiellement et par sa structure intime et par son mode d’évolution. Bien plus, Join d’être identique avec celui des Mousses, il offre des diffé- rences que l’auteur expose avec détail. Pour obvier au manque absolu de termes propres à indiquer certains organes (sinon nouveaux, du moins mieux connus quant à leur organisation et à leurs usages) des Mousses et des Hépa- tiques, l'auteur propose d'admettre les noms suivans : Arché- gone, où germe fécondé (4rchegonium) serait applicable, selon lui, au même organe dans toutes les familles de plantes cellu- aires, mais, dans l’ordre des Muscinées, ce nom serait modi- fié par ladjectif prstilliforme. Get organe se compose du germe proprement dit (Germen) qui en est la portion inférieure ren- flée, et dont la partie supérieure est amincie en style. Celui- ci, d’abord plein, finit par ètre tubuleux dans toute sa longueur, et se termine par un sommet stigmatoïide (apex stigmatoideus) formé de cellules plus amples. Le germe est composé d’une membrane externe celluleuse ou épigone(epigoniun) d'où naîtle style, et du nucleus enveloppé tantôt de cette membrane unique, tantôt d’une seconde plus intérieure, que l’auteur nomme en- dogone (endogonium) et qui peut manquer. Toutes les parties de l’archégone convenablement développé forment, par leur réunion, le fruit ( fructus) dont les organes contenus prennent le nom de spores, et l'organe contenant celui de sporange. Dans D BISCHOFF. — Sur les Hépatiques. J1I la plupart des Ricciées l’épigone lui-même fait fonction de spo- range. Ce n’est que dans le genre Corsiniæ que ce dernier or- gane commence à se montrer, bien qu'il reste toujours renfermé dans l’épigone. Dans les Ricciées, le sporange ne contient que des spores, mais dans les autres tribus de la famille, on trouve en outre des elatères. Les spores à l’état de maturité, sont for- mées d’un nucleus enveloppé ou recouvert d’un sporoderme (sporodermis). L'auteur nomme anthéridies (antheridia) les bourses rem- plies de matière fécondante. Quoique comparables sous le rap- port de leurs fonctions aux organes mäles des plantes phané- rogames, ce ne sont pourtant point, à proprement parler, de véritables anthères. De là la nécessité de leur imposer une nou- velle dénomination. En effet, ces utricules, contenant immédia- tement la fovilla, sont plus analogues aux granules polliniques qu'aux anthères elles-mêmes, qui ne la renferment que média- tement. Il passe ensuite en revue le siège qu'occupent ces orga- nes dans les divers genres de la famille des Hépatiques. Ainsi dans les genres Rebouillia et Grimaldia, on observe, aux lieux occupés par les anthéridies, ‘un soulèvement de la fronde en forme de plateau, que l’auteur nomme disque anthéridifère, le- quel est encore plus apparent dans le genre Zunularia. Le reste des organes est ensuite examiné dans toute la série des genres, mais comme les noms employés par lauteur sont généralement connus, nous renvoyons à l'ouvrage même les personnes qui auraient à cœur d'approfondir cette matière digne du plus haut intérêt. Dans le deuxième paragraphe de ce chapitre, l’auteur expose les métamorphoses des organes reproducteurs. Il montre que les involucres simples ou multiples, l’archégone, l’épigone, l’en- dogone et le sporange, résultent, comme les organes floraux des phanérogames, d’un certain nombre de verticilles de feuilles soudées dans une étendue plus ou moins grande, et qu’à cette disposition doivent étre attribuées la déhiscence quadrivalvaire des capsules des Jongermannes, ou multidentées des urnes des Mousses, ainsi que les dents ou appendices ciliiformes qu’on remarque à la base des coiffes de certains genres de Mous- 2 BISCUOFF. — Sur les Hépatiques. ses. Ce paragraphe, plein d’äperçcus nouveaux et d’ingénieux rapprochemens, mérite d'être lu et médité, non-seulement par les cryptogamistes, mais encore par tous ceux qui s occupent de ‘étude du règne végétal. Le deuxième chapitre est consacré à l'examen des moyens de multiplication des Hépatiques, autres que ceux qui appar- tiennent aux organes de la reproduction proprement dits. Ces moyens sont les germes, qui peuvent être de deux sortes. Les unes, qu'on retrouve dans toutes les Hépatiques, demeurent fixées à la plante qui les a engendrées, et se développent en rameaux axillaires ou terminaux; elles portent le nom de gemmæ innovantes, Les autres n'existent que dans quelques tribus (dans les Hépatiques rondigères) et concurremment avec les premières; elles correspondent aux bulbilles des plantes vas- culaires, et se nomment genmæ prolificæ. Dans le troisième chapitre, l’auteur expose une distribution systématique des Hépatiques. Il comprend dans un seul or- dre, sous le nom de Muscinées, les deux familles des Mousses et des Hépatiques. Il passe ensuite en revue les différentes tri- bus, au nombre de cinq, de cette dernière. Ce sont les Jonger- manniées, les Marchantiées, les Targioniées, les Anthocérotées et les Ricciées, dont il donne successivement les caractères dis- tinctifs. L'auteur ne définit que les genres de la seconde et de la cinquième de ces tribus. Ceux qu’il admet dans la seconde sont les suivans : 1. Marchantia Marchant. fil. 2. Dumortiera Nees- ab Esenb. 3, Rebouillia Radd. emendat. 4. Plagiochasma, Lehm. 5. Zunularia Michel. 6. Conocephalus Hill. 5. Fimbriaria Nees ab Esenb. 8. Grimaldia Radd. Les genres admis dans la tribu des Ricciées sont ceux-ci : 1. Corsimia Radd. 2. Oxymitra Bisch. 3. Sphærocarpus Michel. 4, Riccia L. 5? Sedgwickia Bowdich. Le dernier chapitre est destiné à l'examen des Ricciées de la Flore d'Heidelberg, parmi lesquels se remarquent deux nouvel- les espèces dont nous donnerons simplement la phrase caracté- ristique. Riccia sorocarpa Bisch. : frondis lacinis lincaribus bifidis v. subdichotomis medio carinato-sulcatis subtüs valdè incrassatis, lobis oblongis acutiusculis mar- BISCHOFF. — Sur les Hepatiques. 5EE glue plano. glabris, fructibus super laciniarum basin demüm rimà hiantem ag- gregats. Habitat in præruptis montium et viis cavis Germaniæ et Îtaliæ. Autumno fruc- tus maturescuut. Nous pouvons ajouter cette espèce parmi celles de ce genre que l’on trouve en France: nous l'avons en effetrécoltée en fruits mûrs pendant l'automne de 183r aux environs de Sedan, dans les champs cultivés qui bordent la route conduisant au bois de la Marfée. Nous ne l’avions pas distinguée du R. ninima de Micheli, que M. Bischoff rapporte à la même espèce. C'est à M. Nees que nous devons la détermination de nos échantil- lons, qu'il a pu comparer avec ceux qu’il avait reçus de l’au- teur. R. Bischoffii Hüb. Lehm. : frondis lacimiis obovatis integris v. bifidis posticè cuneatis planis anticée subtüs triangulari incrassatis, lobis rotundzto-retusis medio argute sulcatis, margine plarc tenerrimé ciliato, fructibus sparsis per frondis substantiam sparsis. Habitat ad terram e saxorum graniticorum solutione ortam in valle Ludwigsthal prope Schriesheim ditionis floræ heidelbergensis, octobris et novembris mensibus. M. Bischoff en a vu dans l’herbier de M. AI. Braun des échan- tillons stériles recueillis aux environs d'Angers par M. Guépin. Ainsi cette espèce est aussi française. Ce mémoire est accompagné d’une très belle planche, soi- gneusement dessinée par l’auteur ét admirablement gravée, la- quelle représente, dans les plus minutieux détails de leur or- ganisation, toutes les espèces de Ricciées de la Flore d'Heidel- berg. On ne saurait donc donner trop d’éloges à cette nouvelle pro- duction de M. Bischoff, déjà connu depuis long-temps dans le monde savant par d’autres ouvrages d’un grand mérite. Nous ne devons cependant pas terminer cette analyse sans manifester au moins notre étonnement de ce qu’à l’occasion d’un sujet anatomiquement illustré par un des travaux les plus remarqua- bles de l’époque actuelle, le nom de notre savant compatriote, M. Mirbel, n’ait pas été seulement cité. C. MONTAGNE. 314 fixtrait d'une lettre de M. Gay: ExTrarr d'une lettre de M. Gay à M. ADozPHE BRONGNIART. Valdivia (Chili), le 5 janvier 1855. . .. . Je suis arrivé à Valdivia depuis environ un mois, et je m'occupe à recueillir le plus grand nombre d’objets possible. Mes collections seraient déjà très volumineuses si les pluies con- tinuelles ne mettaient obstacle à mes excursions.Cependant je suis Join de perdre un temps si précieux dans ces contrées. Indépen- damment de mes observations météorologiques, que j'ai conti- nuées tous les jours sans relàche, je me suis occupé, au moyen des. bonnes boussoles que j'ai emportées, à déterminer la déclinaison, l’inclinaison et l'intensité magnétiques; j'étudie aussi avec le plus. grand soin la marche diurne de l'aiguille aimantée; et les résul- tats que la boussole de variation m’a donnés seront,je pense, de quelque intérêt pour la science. Quant à mes travaux relatifs à l'histoire naturelle, ils sont aussi de quelque intérêt, et pour ne m'en tenir qu’à la partie qui vous intéresse le plus, la botanique, je vous dirai que la flore de cette province est totalement diffé- rente de celle de Santiago : je n'ai pas encore vu (quoique je ne désespère pos d’en trouver) une seule Nassauviée, famille qui caractérise à un si haut degré la flore de cette province. Les au- tres Composées y sont aussi très rares, ainsi que les Ca/ceolaria, Chlorea, Talinum, Adesmia et autres genres si communs aux environs de Santiago; mais, par contre, je trouve ici un grand nombre d'arbres qui ne croissent que dans ces sauvages et humides régions, telles que ces superbes #einmannia à port si élégans, ces Ædenostemon, ces Laurus, et surtout ces singu- liers Æmbothrium, Lomatia et autres Protéacées non moins in- téressantes qui donnent à cette province un certain degré d’a- nalogie avec la flore de la Nouvelle-Zélande, ou plutôt avec celle de l’Australasie; mais ce degré de ressemblance est hien plus grand avec l'ile de Juan-Fernandez. Tous les genres, presque toutes les espèces que j'avais rencontrés dans cette ile, se trou- vent ici; il faut en excepter toutefois ces belles Chicoracées en ar- bre qui sont, je crois, tout-à-fait particulières à cette île. J'ai Extrait d’une lettre de M. Gay. 315% découvert aussi (du moins d’après Sprengel, le seul ouvrage de botanique descriptive que je possède ici) plusieurs espèces nou- velles de Libertia, OEnothera, Oxualis, Utricularia ; Va Viola ru- bella est ici très commune, il en est de même du Torretia utriculata, Sarmienta repens, et enfin d'une infinité d’autres , parmi lesquels il y aura plusieurs genres nouveaux. Pendant les jours de pluie, j2 me suis occupé à dessiner plusieurs ports d'arbres, ce que je ne négligerai jamais, et à peindre un assez grand nombre de champignons qui sont ici très communs; parmi ceux-ci, je vous annoncerai plusieurs espèces de Mdula- ria, Lycoperdon, Arcyria, Bulgaria et autres genres que J'ai pu classer d’après votre petit essai mycologique; mais un genre qui m'a été très agréable, c’est celui décrit par M. Turpin sous le nom de Laternea. Mon espèce croissait sur le bois mort, et je l'aurais prise volontiers pour un Lycorperdon, sien la comprimant, je n’eusse fait sortir les trois branches qui caractérisent ce genre, et peut-être l'espèce même déjà décrite. Si, comme je l'espère, je rencontre encore ce champignon, j’aurai le soin d’en envoyer quelques individus dans l'alcool. Enfin, tout me fait espérer que le premier envoi que je ferai au Muséum sera de quelque inté- rêt. J'aurai soin d’y joindre un assez grand nombre de graines, qui, en raison de l’analogie de température avec Paris, leve- ront très bien dans les jardins du Musée. Depuis que j’observe le thermomètre, je n’ai pas encore vu monter le mercure à 20° cent., et si les observations que j'ai pu faire dans certaines sources sont conformes avec les résultats que je dois avoir dans cinq ou six mois, je puis vous annoncer d'avance que la tem- pérature moyenne est de 12° cent., c’est-à-dire un degré je crois, de plus qu'à Paris. Il n’y aurait guère de différence que dans le degré d'humidité qui, même en été est ici extrémement forte; mais en soignant un peu les semis et en suivant les avis qu’à cette époque mes observations météorologiques m'auront mis à même de donner, j'espère qu’on obtiendra quelques heureux résultats, ce qui serait d’autant plus important, que la plupart des arbres sont ici d’une beauté vraiment admirable; une telle introduction serait regardée par moi comme une des plus belles conquêtes que j'aurais pu faire au profit des sciences. a 56 C. L. BLUME. «— Rumphia. Dans mes voyages, surtout à la Conception, je n'oublierai pas: les plantes fossiles. J'ai déjà appris qu’il en existait dans les mines de houille ou plutôt de lignite des environs de cette ville, Rumpuia, sive commentationes botanicæ imprimis de plantis Indiæ orientalis, tum jpenitus incognitis, tum quæ in libris Rueeon, Rumpau, Roxseuremit, WaLLicxir, aljorum recensen- tr, auciore C. X,. Brume cognomine RumPpuio. (Extrait du Prospectus publie à Amsterdam par C. G. Suzrxe, libraire.) Dans le cours des années 1828, 1829 et 1830, M. le professeur Blume avait commencé à Bruxelles la publica- tion de son grand et important ouvrage intitulé Flora Javæ. La séparation inattendue de la Hollande avec la Belgique a dû nécessairement suspendre cette publication à laquelle le gou- vernement néerlandais portait le plus grand intérêt. Mais il y a lieu d'espérer aujourd’hui que l’auteur comme les éditeurs de la Flore de Java s’empresseront de reprendre l’opération au point où ils ont été forcés de l’interrompre, et de remplir envers leurs nombreux souscripteurs des engagemens qu’ils n’ont ja- mais cessé de regarder comme sacrés. Nous pouvons même dire à cet égard que non-seulement toute la suite du manuscrit se trouve entre les mains des éditeurs, mais que des mesures sont concertées entre eux pour rendre un libre cours à la pu- blication des livraisons qui doivent terminer l'ouvrage. Il entrait dans les projets de M. Blume de ne point s’en tenir à la publication de la seule Flore de l'ile de Java, mais de donner successivement les résultats de ses laborieuses investigations dans l’immense Archipel des Indes. Le professeur Blume s’est trouvé dans ces circonstances extrêmement favorables, que non- seulement il a eu le loisir de scruter la nature dans toutes ses périodes de production, mais qu'il avait en outre mission de C, IL BLUME. — ÆRumphia. 019 constater par toutes les expériences possibles, l'exactitude des observations faites avant lui; conséquemment on aura vérita- blement complète, jusqu’à ce jour, l’histoire naturelle de tous les objets dont il traitera. Rien de ce que renferment de plus important les grands ouvrages de Rheede, de Rumph, de Roxburgh, de Wallich, et de beaucoup d’autres encore, n’a échappé à la judicieuse critique de M. le professeur Blume, et le travail qu'il va mettre au jour peut être considéré comme le véritable complément de ceux des illustres botanistes qui l'ont précédé dans une semblable carrière, mais que l’état de la science astreignait à des lacunes qu'il est permis de combler aujourd’hui. Afin de donner à la Phytologie de l’Inde un caractere d’en- semble qui ne peut qu'en accroître l'intérêt, M. le professeur Blume a desiré que l’ouvrage nouveau parüt dans le même for- mat que la Ælora Javæ, orné de planches conformes à celles de ce premier ouvrage, et qu'il soit imprimé avec des caractères semblables. Voici la marche que l’auteur se propose de suivre assez géné- ralement dans son nouveau recueil qu'il intitule Rumphia du nom du savant Rumph, auteur de l'Hortus ammboinensis. Le Rumphia comprendra les plantes les plus rares et les plus in- téressantes de tout l’Archipel des Indes. Chacune d'elles sera représentée avec soin, d'après un dessin original tracé sur le sol natal, par un pinceau exercé. Viendra ensuite une descrip- tion accompagnée d'une analyse fidèle el minutieuse de l’his- toire physique et naturelle de la plante; enfin des observations précises sur ses propriétés médicinales et usuelles. L'ouvrage est rédigé de manièré à donner surtout une idée large et étendue d’une végétation qui ne saurait se peindre à l'esprit des observateurs habitués aux phénomènes tranquilles et réguliers des climats tempérés. Pour atteindre ce but M. le professeur Blume a entremélé ses brillantes iconographies spé- cifiques des tableaux les plus frappans de l’ensemble du règne végétal, dans tout son luxe de liberté et de développement. Ces tableaux exécutés sur les lieux mêmes par M. Payen, n’ont rien 318 J. LINDLEYU A Clef de la Botanique. perdu sous le crayon lithographique de M. Lauters qui a rendu avec la plus grande vérité la végétation si pittoresque de l'Inde. Conditions de la souscription. La Rumphia formera trois volumes in-folio avec planches, publiées en trente-six livraisons, qui paraîtront sans interrup- tion tous les trois mois. Les dessins sont exécutés en grande partie sur les lieux mêmes par Latour, Arckenhausen et autres artistes distingués, et la supériorité du talent de M. J. Decaisne sera reconnue dans la plupart des analyses, dont ce botaniste a eu la bonté de se charger. Les éditeurs ne négligeront rien pour que l'exécution réponde aux dessins originaux. Chaque livraison se composera de 3 ou 4 feuilles de texte, imprimées en caractères neufs, sur le même papier vélin que la Flora Javæ, et de six planches même format lithographiées, dont la plupart coloriées avec le plus grand soin par M. Severeyns. Le prix de chaque livraison est fixé pour les souscripteurs à cng florins et demi des Pays-Bas. Après la publication de la quatrième livraison la souscrip- tion sera irrévocablement fermée, et Le prix de chaque livraison porté à sept florins des Pays-Bas. Aucune livraison ne se vendra séparément. On souscrit (sans rien payer d'avance) à Bruxelles, chez EH. Remi; à Dusseldorf, chez Arnz et comp.; à Paris, chez C. Roret (rue Hautefeuille, n° 10.) À Kery to Structural , Physiological and Systematic Botany, for the use of Classes ; by J. Linnrev. Cuer de la Botanique organique physiologique et syslémalique, pour l’usage des études, par J. Laxozey. {In-8°, 80 p. Londres, Longman, Rees et Cie 1835.) La dificulté d'expliquer aux personnes qui commencent l'étude de la botani- que, les points les plus importans de cette science et de fixer leur attention, a | | | | 3. LINDLEY. — Clef de la Botanique. 319 “aitmaitre à l’auteur l’idée de composer cet ouvrage. Il est forme de la réunion de deux écrits publiés antérieurement sous les titres de Linéamens des premiers Principes de la Botanique (Outline of.first Principles) et de Nixus plantarum. Le premier renferme les propositions fondamentales ou les principes de la botanique organique et physiologique exposés aussi brièvement que la nature du sujet le permettait. Le succès de cet ouvrage a dépassé l'attente de l’auteur; et son utilité a été reconnue généralement par les étudiars, quoique la forme aphoristique des propositions, c’est-à-dire la reduction des définitions à leur plus simple forme, présentât de grandes difficultés. Le Nixus plantarum a été écrit dans le but de mettre à l'épreuve la possibilite d'exécuter an plan non moins difficile, celui de réduire par l'analyse la plus détaillée les caracières des diverses associations des plantes. L'auteur a pareille- ment réussi dans cette entreprise qui ne semblait pas avoir éte destinée à l’usage des étudians, mais qui cependant leur a été souvent d’un emploi avantageux. Les 581 propositions contenues dans louvrige que nous annonçens sont classées en 21 chapitres qui traitent successivement des organes élémentaires , des organes composés, de la racine, de la tige, des bourgeons, des feuilles, des poils, des sucs nutritifs et sécrétions, des boutons de fleur, de linflorescence, des enveloppes florales, des étamines, du disque, du pistil, de l’ovule, du fruit, de la graine, des plantes privées de fleur, des systèmes, du système artificiel de Linné, et du système naturel. La seconde partie de l'ouvrage de M. Del. pe porte plus le titre de Nixus mais celui d’Æ/liances des plantes. C’est une suite de tableaux, où l’auteur ex- pose les caractères essentiels des classes, des sous-classes, des groupes, des allian- ces, des ordres où familles, et des sous-ordres. Les Classes sontau nombre de cinq, savoir : les Exogènes, les Gymnospermées, les Endogènes, les Rhizanthées et les Acrogènes. Les Gymnospermées forment le passage des Exogènes aux Acrogènes, et les Rhizanthées celui des Eudogènes aux Acrogènes. Les sous-classes des Exogènes sont 1° les Polypétales ; 2° les Incom- - plètes ; 3° les Monopétales. Il n’y a point de sous-classes dans les Gymnosper- mées, les Endogènes, les Rhizanthées et les Acrogènes. Chacune des sous-classes des Exogènes est subdivisée en groupes dont le nom est tiré du caractère le plus saillant de l’organisation et dont la désinence est en osæ. Ainsi, les 4/bumi- nosæ renferment les plantes où l'embryon est beaucoup plus petit que l’albumer, les pärietosæ , celles qui ont des placentas pariétaux, etc. Les groupes extrême- ment nombreux des Exogènes et ceux qui subdivisent également les quatre autres classes, sont subdivisés eux-mêmes en a/liances ou assemblages de familles. Pour ce dernier degré d'associations, M. Lindley donne aux noms qui les désignent la : désinence ales, et ces noms sont tirés de celui d’une des familles principales. Ainsi, les Ranales forment la première alliance à la tête desquels figurent les boss, Le nombre des familles s'élève à 293 dans ce tableau. L’auteur, avons-nous 320 1. LINDIEY. — Clef de la Botanique. dit, a donné les caractères essentiels de tous les degrés d’associations des plan- ies. Ces caractères sont tellement tranchés et si peu nombreux, qu’ils permettent de différencier aveë facilité les groupes auxqnels ils s’appliquent. En procédant ainsi, M. Lindley s'est conformé à l’axiome de M. Fries, savoir : que toute divi- sion indiquant une idee simple, Le caractère de chaque division est mieux ex- primé par une notion simple. Cependant il convient (579) qu’il n’a pas été pos- sible d'atteindre à une simplicité absolue et qu’il n’y a pas de doute que les vé- ritables caractères d’un grand nombre de groupes et d’alliances ne restent à de- terminer. Les propriétés médicales ou économiques des plantes sont indiquées dans une colonne du tableau. Une foule de notes instructives accompagnent l’ex- position des groupes et des alliances. Elles ont pour objet de faire connaitre les affinités ou connexions de plantes assez éloignées dans l’ordre linéaire qüe la forme typographique oblige d'employer ; car, comme M. Lindley l’observe ju- dicieusement dans ses aphorismes (573 et 574), « les affinités des plantes peu- «vent être comparées aux rayous tirés du centre d’une sphère, qui se dirigent « dans toutes les directions et se lient aux affinités d’autres sphères voisines, de & sorte que toute tentative pour découvrir un arrangement linéaire peut être « regardé comme chimérique. » Axnonce.—M. Lindley vient encore de publier le quatrième cahier de sa mo- nographie des Genres et Espèces d’Orchidées, renfermant une grande partie de la tribu de Ophrydées, et notamment les plantes qui constituent le genre Orchis et ses nombreux démembremens. Les livraisons précédentes de cet intéressant travail comprenant les Malaxidées, Epidendrées et Vandées, ayant été ana- lysées avec détail, soit dans le Bulletin des Sciences naturelles de M. de Ferus- sac (tom. xx11, p. 274, et iom. xXvi, p. 56), soit dans la seconde série des Annales des Sciences naturelles (tom. 1, p. 108), nous nous proposons de don- uer prochainement un extrait anssi complet de la nouvelle publication de M. Lindley. Il à également paru à Londres un nouveau cahier de la monographie des Labiées par M. G. Bentham. Cet important ouvrage touche à sa fin, l’auteur ayant déjà donné un supplément pour lequel il promet une prochaine continua- tion. Nous pensons que nos lecteurs en recevront avec plaisir l'analyse que nous donnerons dans un des premiers numéros de l’année 1836. H. JONNSON. — Phénomène de la divergence. 32 F° SUR L'EXISTENCE générale d'une propriété nouvellement obser- vée dans les plantes , et sur son analogie avec l'irritabilité des aniMmAUT , Par Hixry Jonnson, M.D. (1) (London et Edim. philosoph. mag. mars 1835, vol. vi, n. 33. p. 164; et no= vembre 1835, vol. vx, n. 41, p. 357.) PREMIÈRE PARTIE. Je ne sache pas qu’on ait déjà remarqué que lorsqu'on divise la tige de la plupart des plantes herbacées, une séparation sin- gulière des segmens divisés a lieu, et que cette séparation con- tinue jusqu'à ce que la tige se flétrisse et meure par la perte de son humidité. C’est dans l'automne de 1827, que j'ai observé ce fait pour la premiére fois, et l'idée me vint de suite qu'il était lié avec le pouvoir moteur de la plante, ce qui m'engagea à donner une plus grande attention au phénomène, et à faire de nombreuses expériences dans le but d'en connaître la nature spéciale et les effets. Je vais présenter aussi succinctement que possible quel- ques-uns des résultats de mes recherches. Jusaw'ici j'ai donné au phénomène en question le nom de (x) Quoique l'auteur regarde comme une propriété aouvellement observée dans les végétaux; le phénomène auquel il donne le nom de diversence, il nous paraît certain que depuis iong- temps on en a parlé sous d’autres dénomipations.fSans remonter à des anteurs anciens, nous nous bornerons à ciler parmi nos contemporains, MM. Dutrochet (Struct. int. des anim. et des végèt. 1824) et Dumortier (Recherches sur la struct. comp. des anim. et des végétaux, Bruxelles, in-4°, 12832), qui ont fait connaitre} une propriété analogue, sinon identique, à celle que M. Johnson vient d'exposer. A la vérité, ces auteurs ne sont pas d'accord sur la nature et le mode d’action de la force qui préside à la motilité des végétaux, et nous n’oserions mous établir juges de leurs diverses manières de voir dans cette question si épineuse de la phy- siologie végétaie. Nous avons préféré exposer les opinions de l’auteur anglais ainsi que les faits qui lui servent de base, et qui nous ont paru présenter de l'intérêt par quelques-uns de leurs détails. (Note des rédacteurs.) . IV, PorTan, — Décembre, 21 392 H. JOHNSON. — Phénomène de la divergence. divergence, terme que je continuerai d'employer dans le reste de cette notice; mais comme Je me suis convaincu de l’analogie, sinon de l'identité, de cette propriété avec ce que les physiolo- gistes nomment érritabilité, je me hasarderai, dans la suite, à les considérer comme ües principes semblables, et je substitue- rai le mot irritabilité à celui de divergence. | Les expériences suivantes sufhront pour éclaircir les phéno- mènes de la divergence. Exr. 1. Je fendis avec une lancette l'extrémité d’une portion de tige de Lamium album. L'incision étant portée jusqu’à un pouce et demi, les segmens s’écartèrent immédiatement d’ un pouce l’un de l’autre, et peu de temps après jusqu'à 1 2/8 pouce. Dans le croquis (PI x1, fig. 1), a. a. est la tige avant la division; b.b. la mème aprés cette opération; c. c. les segmens pendant Jeur état de divergence. Exp. 2. Une branche très grèle de Jasmin jaune (Jasminum fruti- cans) fut fendue par le milieu. Les deux segmens se séparèrent de suite l’un de l'autre et conservèrent cette position même après que j'eus renversé la position de la branche. Ainsi l’on voit quela séparation n’a pas été produite par la faiblesse des segmens qui se seraient fléchis par leur propre poids. La fig. 2,a, indique la tige dans sa position droite ; à. dans la position renversée. Par des expériences semblables, j'ai reconnu cette propriété äans plus de soixante-dix genres différens de plantes. Je possède chez moi le tableau de ces expériences, mais son insertion dans ce mémoire occuperait trop de place. La divergence étant ainsi démontrée dans les plantes en général, nous allons maintenant étudier sa nature et sa cause. D'après la considération de tous les faits observés, je suis porté à croire qu'ils dépendent ou d’une élasticité physique, ou du pouvoir vital contractile qu'on appelle irritabilité. Je ne sache point d'autre principe reconnu auquel je puisse avec raison les attribuer. Les faits suivans démontrent, pour moi, du moins, que les phénomènes de la divergence ne peuvent être dus à l'élasticité. 1° Les parties ligneuses des arbres, et mème le Rotin ou H. JOHNSON. «— Phénomène de la divergence. 323 Canne à baguettes, qui sont certainement parmi les substances végétales les plus élastiques , ne montrent point de divergence quand on les divise; 2° Les tiges de plusieurs plantes, dont les segmens se séparent lorsqu'on les divise pendant leur état récent et vivant, perdent cette propriété quand elles sont devenues sèches et mortes; quoiqu’elles soient alors plus élastiques qu’elles ne l’étaient aupa- ravant. Par exemple, la tige du Dipsacus Fullonum qui, pendant son état de vie, s'écarte fortement, perd tout-à-fait cette pro- priété lorsqu'elle est devenue sèche et usée pendant l'hiver. Mais dans ce dernier cas, elle est sans contredit beaucoup plus élastique qu’elle ne l'était pendant son état de vie et d’accrois- sement ; 3° Enfin, les poisons détruisent le pouvoir de divergence; ce qui ne devrait pas avoir lieu, s’il dépendait d’une cause purement physique, telle que l'est l'élasticité. J'établis ce fait d’après des expériences très nombreuses, dont il me semble inutile de parler d’une manière circonstanciée. Je conclus donc des faits et des argumens précédens que l’é- lasticité n’est pont la cause de la divergence. Je vais maintenant exposer les expériences et observations qui m'ont fait croire qu’elle était une propriété vitale. 1° Elle se montre au plus haut degré dans les parties des plantes qui, d’ailleurs, ne présentent pas avec autant d'énergie les autres propriétés et fonctions vitales; lorsque, par exemple, comme je viens de le dire, elle n'existe pas dans du bois mort, et disparaît aussitôt que la plante perd son humidité; quand au con- traire on l’observe dans les tiges , les pétioles et les pédoncules pendant leur état de vigueur et de santé. 2° Si l'opinion que cette propriété est d’une nature vitale était fondée, j'avais lieu de croire qu'elle serait détruite par les poisons, et je trouve justement que cet effet a lieu, soit que la plante a été mise dans un liquide vénéneux au lieu d’eau, soit que la tige divergente a été tout-à-fait submergée dans une telle liqueur. Pour prouver cette assertion, j'ai fait les expériences suivantes : 324 H. JOHNSON. — Phénomène de la divergence. Exp. 3. Une tige de Bryonia dioica fut placée dans une solu- tion d’arsenite de potasse (1); deux jours après, elle est devenue si flasque que la partie supérieure et les vrilles s’abaissèrent. Ces parties n'étaient pas décolorées et même à peine ridées. Le pouvoir de divergence y était complètement détruit. Exp. 4. Je mis deux tiges de Larmium purpureum sous une cloche pleine d'hydrogène sulfuré. En deux jours , une des deux tiges devint flasque au point de ne pas pouvoir 5e dresser. Ces tiges n'étaient pas flétries et les boutons seulement semblaient un peu moins colorés. Toutes les parties des tiges exposées à l’in- fluence du gaz perdirent complètement leur pouvoir divergent. 3° Les expériences suivantes montrent qu'au moyen de sti- mulans, on peut exciter ou augmenter le pouvoir de diver- gence. Exe. b. Plusieurs. poisons qui, en dernier résultat, détruisent cette propriété, ne l'augmentent point au commencement, fait qui a lieu quand on se sert d’eau de cerises, d’acide nitrique étendu, d'eau-de-vie, d'huile de térébenthine, d'eau chaude et d’un mélange d'éther et de sel volatil. L'eau froide augmente aussi à un tel dégré la divergence des segmens d’une tige divisée, que ceux-ci se roulent en cercles ou en boucles.Tout le monde a observé un phénomène analogue lorsqu'on prépare le céleri pour la table. Les expériences suivantes fournissent des preuves de stimulation encore beaucoup plus remarquables. Exp. 6. J'ai pris la hampe jeune et vigoureuse d’un Pissenlit (Leontodon Taraxacum) qui était inclinée à gauche (fig. 3). J'ai fait plusieurs entalles au côté concave (a. a.a.a.) jusque près de l’axe de la hampe. Celle-ci s’est redressée instantanément, et ayant approché avec précaution un fer rouge vers le côté in- tact, les fibres ont semblé se contracter; et la tige s'est alors portée vers le côté droit en k, c’est-à-dire à l'opposé de celui vers lequel elle était d'abord inclinée. (1) Faite en faisant bouilir, dans une once d’eau, 8 grains d’arsenic blanc avec la même quantité de sous-carbouale de potasse, H. JOHNSON. — Phénomène de la divergence. 325 À yant conclu des argumens cités plus haut que la divergence est le résultat d'une action vitale ou vivante, nous apprenons par les expériences 3 et 4, qu'elle est entièrement détruite par des poisons, résultat auquel on devait s'attendre, si cette suppo- sition était bien établie. Si l’on objecte à cette opinion que certaines propriétés physi- ques, comme par exemple lélasticité d’une plume, peuvent être détruites par des liquides vénéneux qui ont aussi des effets chi- miques; je réponds que cette objection a été prévue et qu'elle me semble complètement réfutée par le fait, que des effets sem- blables sont produits par l’eau de cerise et même par l’hydro- gène sulfuré qui n’ont qu’une très faible activité chimique. On ne peut plus douter alors que les liquides vénéneux n’a- gissent sur les plantes considérées comme des agens vitaux de la même manière qu'ils agissent sur le système vivant des ani- rnaux. (1) Puisque les expériences 5 et 6 démontrent que les stimulans agissent sur les parties qui jouissent de cette propriété de la même manière que sur les organes contractiles des animaux, le cœur et les autres muscles, par exemple, il me semble qu'on peut légitimement déduire de tout ce que j'ai dit que la diver- gence est une action vitale, et dans tous les sens analogue à la contractilité ou trritabilité du système animal. DEUXIÈMÉ PARTIE. Sur la divergence considérée comme cause du mouvement dans les plantes. Après avoir parlé des phénomènes de la divergence et tàché de constater l’analogie de cette propriété avec l'irritabülité dans le système animal, je vais maintenant démontrer que la cause de la divergence est la cause du mouvement dans les plantes. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de rapporter ici les nom- (x) Il paraît, d’après l'ouvrage du docteur Christison sur les poisons, qu’il arrive quelque= fois que lorsque ces agens sont ingérés dans l'estomac, la contractilité musculaire est détruite 326 nm. soOHNSON. — Phénomène de la divergence. breux cas et leurs variétés du mouvement vital ou d'autre mou- vement quelconque qui se trouvent dans les ouvrages de phy- siologie végétale. Au lieu de parler des mouvemens végétaux en général, je li- miterai mes observations à une seule espèce de mouvement qui, à raison de sa fréquence et de la nature évidente de ses effets, peut être prouvée par l'expérience. Il paraît que la santé de la plupart des plantes demande que la surface supérieure des feuilles et des fleurs soit exposée à la lumière du soleil. Dans mon opinion, il n’y a que fort peu, si toutefois il y en a, de végétaux parfaits auxquels il soit indifférent que leurs feuilles et leurs fleurs soient ou ne soient pas exposées à la lumiere. Les plantes jouissent de la faculté de diriger leurs feuilles et leurs fleurs vers la lumière, et ce mouvement se fait au moyen d'une courbure de la tige du pétiole ou du pédoncule. Si on couche un jeune pied d'Helianthus on d’Alcea rosea, la tige se courbe, et le sommet venant à se redresser, les feuilles se mettent dans leur position ordinaire relativement aux rayons lu- mineux. Quand la tige reste droite et fixe, les pétioles se mettent en mouvement ; dans le Lierre(Hedera Helix), j'ai vu les pétioles se tordre d’une manière extraordinaire, à cause de leurs efforts pour remettre la surface polie des feuilles sous l'influence directe de la lumière. Je me souviens d’avoir observé une Campanule qui était renversée par le vent et dont la tige était trop dure et ligneuse pour pouvoir se courber; ses pédoncules s’étaient courbés, ses fruits s'étaient en même temps relevés et se pré- sentaient à la lumiere de manière à être défendus contre «l'humidité du sol. Cette motilité des végétaux , au moyen de laquelle ils se re- dressent ou se dirigent vers les rayons lumineux ( à l'exception de ceux que je mentionnerai plus bas), est accompagnée tou- jours d’une courbure de la tige, du pétiole ou du pédoncule. Je vais maintenant exposer les expériences et les observations qui m'ont convaincu que la propriété de la divergence est la cause essentielle de cette courbure et du mouvement qui en est la con- séquence. à Ecoréac. H. JOHNSON. — Phénomène de la divergence. 327 I. Effets de la division d’une tige préalablement courbée. Exp. 1. Un Topinambour ( Helianthus tuberosus) a été cou- ché horizontalement et lié à une baguette. Au bout de 24 heures, la tige s’est courhée et son sommet s'est dirigé dans le sens ver- tical. La tige a été alors divisée à angle droit, par rapport à la direction de la courbure. La figure 3 représente avec fidélité l'aspect de la plante, avant et après la division. Les lettres a. b. c. montrent la tige avant la divisions 4. d. le segment supérieur; e.e. l'inférieur ou l'extérieur après la divi- sion. Celui-ci est devenu plus courbe, tandis que l’autre l’est devenu moins que la tige dans l’origine. Exp. 2. Une autre tige de la même plante a été fixée dans ur sens horizontal, comme dans l'expérience précédente; apres 15 heures, il fut facile d'observer une courbure bien prononcée en haut. Elle fut fendue, et l’on vit de suite l'extrémité et la partie courbée diverger fortement. Le segment supérieur devint encore plus arqué qu’il ne l'était auparavant, tandis que l’infé- rieur est devenu moins courbe etmême presque en ligne droiteg l IL. Æ/fets de l'enlèvement du segment supérieur. Exr. 3. Une tige vigoureuse et très droite de Mentha viridis fat mise avec soin dans une position horizontale. J'ai coupé en- suite le côté supérieur dans l’espace d’un pouce et demi. Le seg- ment inférieur se fléchit immédiatement et tomba de haut eit bas dans le sens vertical. Au bout de trois jours, la plante mou- rut , la partie mutilée n'étant pas du tout courbée en haut : mais la portion intacte et inférieure de la tige s’est arquée irrégulié- rement, en sorte que la tige était un peu redressée. Exp. 4. J'ai divisé par le milieu jusqu’à plusieurs pouces deux tiges bien vigoureuses. Au moyen de chevilles, je les ai fixées fortement en terre et j'ai enlevé à chacune leur segment supé- rieur. Elles ne commencèrent à se tourner vers le haut qu'aw bout de cinq jours, | 328 H, JOHNSON. = Phénomene de la divergence. III. Æffets de l’entaille. Exp. 5. On a fixé fortement en terre dans une position in- clinée deux tiges d’Helianthus tuberosus. On a entaillé lune à la face inférieure, l’autre à la face supérieure. Toutes les deux se sont immédiatement dirigées légèrement vers le côté entier; l'effet a été encore plus marqué le jour suivant, et le troisième jour elles étaient inclinées vers le côté intact. Exp. 6. (15 septembre.) — Deux tiges d’Helianthus tuberosus ont été fixées dans la position horizontale, et l’on a enlevé toutes les feuilles , moins le bourgeon terminal. Dans la figure 4, a, plusieurs entailles ont été faites au côté supérieur,et immédiatement après elles se sont courbées en bas. Dans la figure 4, b, les entailles ont été faites au côté inférieur et il n’a pas changé de position. Le lendeniain (16 septembre) la tige représentée (fig. 4, a) s’est beaucoup courbée de haut en bas, et celle représentée (fig. 4,b) s’est arquée manifestement de bas -en haut. Le surlendemain l'extrémité de la tige (fig. 4, d) s’est sencore dirigée de bas en haut. L'autre était restée horizontale. La tige (a1 septembre) entaillée sur le côté inférieur (fig. 4, b) s’est courbée plus qu'il ne fallait pour que sa tête ne se redres- sât.' L'autre entaillée au côté supérieur (fig. 4, a), s’est à-peu- pres relevée, mais cependant elle était moins arquée que la pre- miere. # Expr. 7. Une très jeune tige d'Helianthus tuberosus à été fixée horizontalement et ensuite entaillée sur le côté supérieur. Ces entailles étaient rapprochées et assez profondes, et on avait préalablement enievé les feuiiles. La tête s’est abaissée immédia- tement. Au bout de 12 jours, on l'a coupée. Quoique la position füt un peu changée, la faculté de se dresser a semblé ètre tout- à-fait perdue; la portion entaillée s’est inclinée en bas et la pointe ne s’est pas dirigée en haut. H. JOHNSON. — Phénomène de la divergence. 329 IV. Parties qui ne divergent pas et qui n’ont pas la faculté de se MmOUVOIT. A. Les branches vivantes de tous les arbres et de toutes les tiges herbacées qui sont devenues rigides et ont acquis une substance ligneuse sont toujours incapables, selon mon opinion, de se relever par courbure, si on les a mises dans une position horizontale , et elles ne divergent point lorsqu'on les divise. B. Plusieurs plantes, pendant leur jeune àge, sont suscepti- bles de mouvement et de divergence lorsqu’on les divise; mais elles en perdent la faculté quand elles sont devenues plus vieilles, comme par exemple après la floraison. Exr. 8. J'ai fléchi deux épis de Lavande ( Lavardula Spica), lun étant très jeune et pas encore fleuri, tandis que la fleur de l'autre était presque passée. Le premier s’est redressé, le se- cond pas du tout. L'un possédait la faculté divergente, l’autre ne l’avait point. C. Pendant que je m’occupais de ces expériences, je portais toujours dans ma poche une lancette ,et dans mes promenades, je faisais ma petite expérience sur presque toutes les plantes qui m'étaient connues. La liste des plantes divergentes est comme je l'ai déjà dit, trop longue pour que je puisse l'insérer ici; mais je dois exposer les exceptions principales, qui du reste ne sont pas très nombreuses. 1. Juncus conglomeratus. Et probablement toutes les espèces de joncs. 2. Iris Pseudacorus. J'ai opéré la division des feuilles longitu- dinalement, à travers leur plus petit diamètre. 3. L'OEillet des jardins ( Dianthus ). Sa tige florifère. 4. Le Blé de Turquie (Zez Mays). Les chaumes du blé et d’autres Graminées. C'est un fait assez curieux qu'aucune de ces plantes ne se courbe à la manière des autres végétaux. Pour les Joncs, la po- 330 H. JOHNSON. i— Phénomène de lu divergence. sition de leur chaume ne fait rien, et par conséquent ils ne peuvent pas du tout se redresser. Du reste, leur flexibilité et leur forme grèle les défendent des accidens, et il y a toujours assez de successeurs ou de voisins qui les remplacent aussitôt qu'ils sont détruits. Les feuilles de lris, autant que j'ai pu en faire l’observa- tion, sont privées de mouvement vital; elles ne peuvent non plus se Lirber: ni se séparer , à moins qu’on ne les divise dans le sens de leur grand M ne ! Toutes Les plantes monocotylédonées, à tige articulée, sont privées de la faculté de divergence, ou ne la possèdent que trés faiblement. Leurs tiges ne peuvent pas se courber non plus. Si on fixe en terre horizontalement le chaume d’une Gra- minée, il se relève, mais cela ne se fait pas au moyen d’une courbure , comme les autres plantes. Les articulations prennent une forme angulaire, et le chaume parvient ainsi à se redresser, fait qu'on peut observer dans le Blé de Turquie. Il est donc évident que le pouvoir moteur ne réside pas dans la totalité de la tige, mais autour des articulations. Et puisque la portion intermédiaire ne diverge pas lorsqu'on la divise (à moins que la plante ne soit très jeune), cela nous donne une preuve frappante et inattendue de la théorie que je veux établir. Nous allons maintenant récapituler les faits et les expériences ci-dessus, afin de voir les conséquences qu’il est possible d'en déduire. Il a été prouvé que lorsqu'on divise la tige d’une plante déjà courbéeen haut (Exp. 1 et2,p.327), les deux segmens sont doués de la propriété de divergence. Il est également évident, d’après les mêmes expériences, que le segment inférieur ne peut point coutribuer au mouvement, puisque ceteffet doit être plus grand dans une direction opposée. Le mouvement ou la courbure en haut dépend du segment supérieur, et quand on réfléchit à la force excessive avec laquelle ce segment se rétracte lorsqu'on le défend de l’antagonisme de l'inférieur, on est porté à penser que dans cette rétraction (ou mieux dans sa cause ) il faut reconnaitre l'équivalent et, je crois, la véritable source du mouvement. H. JOHNSON. — Phénomène de la divergence. 331 2 Maintenant, je conclus que l'espèce de mouvement, dont il s’agit, est le résultat de la force contractile ou de la divergence du segment supérieur, qui est plus puissante que celle de l'in- férieur. Sans doute il viendra à la pensée du lecteur, que pour donner de la solidité à cette conclusion, il faut faire voir que l'enlèvement ou la destruction du segment supérieur est suivie de la perte ou de la diminution de la faculté de se courber en haut. Or, quoiqu'il soit difficile d’empécher cette courbure par l'ablation du segment supérieur, à cause de la reproduction fa- cile, dans les plantes mutilées, de nouvelles matières (qui sont douées probablement de fibres motrices), cependant j'ai eu quel- quefois occasion de voir l'expérience réussir. Du reste, les ex- périences ci-dessus sont une preuve suffisante de ce fait. Dans l'exp. 3, la portion de la tige de Mentha , à laquelle on avait en- levé le segment supérieur, ne s'était pas courbée au bout de trois jours, et dans l'exp. 4, ce phénomène n'avait lieu qu'après cinq jours. Dans l’état naturel, il aurait eu lieu sans doute au bout de 24 heures environ. Nous conclucns maintenant que, puisque la première série d'expériences démontre que la cause du mouvement appartient au segment supérieur, nous trouvons également que l’enlève- ment de cette partie empêche ou retarde ce même mouvement. Les expériences sur l'entaille confirment et expliquent, d'une manière curieuse, les déductions tirées des expériences précé- dentes. Par le procédé de lentaille, on affaiblit la contractiité d’un côté, lorsque celle de l’autre s'exerce plus vigoureusement en ar- quant la tige. Ainsi, on peut produire à volonté, et dans une direction quelconque la courbure comme dans l’exp. 5. L'exp. 6 montre que lentaille a pour effet de retarder le mouvemerit en haut; une des tiges entaillées était encore horizontale au bout de trois jours après l'opération. Dans l'exp. 7, l'action du segment supérieur est, par le procédé de l'entaille, si complètement détruite qu’au bout de 12 jours la tige était encore inclinée en bas, et que la pointe ne s’est plus tournée en haut. S'il était nécessaire de mieux établir le principe, que la diver- 332 ‘FISCHER ET MEYER. — .Æninadversiones botanicee. gence est la cause du mouvement des plantes, je dirais que l’ab- sence de cette propriété est toujours accompagnée de l'absence de la faculté de mouvement. Je pense avoir clairement démontré ce fait par les expériences et observations du paragraphe IV. Au résumé, jai essayé de rapporter à certaine sorte de mou- vement végétal cette propriété que J'ai nommée la divergence, et dont je me suis efforcé de montrer l’analogie avec l’irritabilité ou la contractilité, en me fondant : 1° sur sa nature supposée vitale; 2° sur ce qu'elle est sensible à l’action des stimulans, et 3° sur ce qu’elle est la cause du mouvement vital. ANIMADVERSIONES bofanicæ nonnullæ, novarumque aut non ritè cognitarum plantarum diagnoses, ÆAuct. F. E. L. Fiscner et C. À. Meyer. (1) RANUNCULACEÆ. Ranunculus lomatocarpus. R.(Echinella) annuus, glabriusculus; caule erecto ratnoso ; folis trisectis mulüpartitis : partitionibus oblongis linearibusve incisis dentatisque, pedunculis lateralibus tcrminahbusque sulcatis; petalis sepala reflexa longe superantibus ; carpellis tuberculatis margine lævi subulato cinctis et stylo lanceotato terminatis ; gynophoro piloso. À. tuberculatus Meyer En, pl. canc. casp. n. 1744 (excl. syn.). Affinis À. philonotidi, præsertim quoad flores , sed carpellis majoribus margine latiore cinctis et in utroque disco erebre tubercula- tis ab illo satis distinctus; à R. tuberculato et R. arvensi dignoscitur carpellis subulatis, i. e. margine lato fere foliaceo cinctis, contra carpella in illis mar- gine quasi truncata sunt; à /?. muricato differt foliorum forma ; florum magni- tudine et carpellorum tuberculis minoribus. T'halictrum sparsiflorum Turez. (in litt.). Th. (Sect.Omalophysa.Floresher- maphroditi ; carpella stipitata, utriculata, compresso-plana aptera) glabrum, sub- (x) Ces observations sur beaucoup de plantes nouvelles ou peu connues sont publiées à la suite du catalogue des graines du Jardin de Botanique de Saint-Pétersbourg pour 1835. Les descriptions de plantes nouvelles insérées dans les catalogues de ce genre restant souvent ignorées de la plupart des botanistes, nous avons pensé qu’il serait utile de les reproduire dans notre recueil. FISCHER ET MEYER. - A{nimadyersiones botanicæ. 333 glaucum ; radice fibrosa ; petiols nudis ternatim supradecompositis; foliolis ovatis subcordatis suborbiculatisve dentatis incisisve ; floribus polygamis sparsis erectiss flamentis filiformibus ; carpeliis oblique-oblongis utrinque attenuatis utriculatis nervosis; stylo elongato.— Species distinctissima , ad Th. clasatüm D. C. paulo accedens, a quo tamen floribus hermaphroditis, filamentis elongatis filiformibus vel apice vix incrassatis, non (ut in illo) apice anthera latioribus aliüisque notis satis-diversa. Hab. in Dahuria 7%. Genus Actaea quaie ill. De Candolle illud proposuit, species comprehendere quoad structuram florum et fructum non om- nino interse congruentes, pro certo habemur; hanc ob rem hic infra novam dispositionem Æctaearum cultoribus amabilis scientiæ offerimus. AcTAEA Linn. Aestivatio inbricativa. Calyx 4-5-sepalus, petaloi- deus regularis. Corolla nulla. Stamina multa exteriora (numero indefinito) dilatata antheris destituta. Cyamium solitarium bac- catum, indehiscens, polyspermum. Semina compresso-angulata, laevia, horizontalia. Herbae perennes foliis 2-3-ternatim sectis, segmentis incisis serratis, floribus racemosis aibis. A. spicata L. À. caule basi squamoso aphyllo, pedicellis florum lorgitu- dine in fructu vix incrassatis ; lamina siaminum sterilium spathulata obtusa ; fractibus subglobosis nigris. Hab. in Europa, in Caucaso et forsan etiam in America boreal. B. Fructibus subovatis rubris. 4. erythrocarpa Fisch. 4. rubra fl. altaic. 2. p. 275. (excl. diagn. synonym. (præter Falk. Patrin et Gmel.) et description.) Hab. in Sibiria. A. priori non differt, nisi fractibus rubris paulo longioribus et caule inferne longiore, intervallo a radice aphyllo. A. rubra Big. A. caule basi squamoso aphyllo; pedicellis flore longioribus in fructu vix incrassatis; lamina staminum sterilium rhombco-subovata-acuta ; (fructibus subovatis rubris).— 4. rbra Hook. fl. bor. Amer. 1, p. 27. Hab. im Amer. boreal. A priore diguoscitur pedicellis longioribus gracilivribus et forma staminum sterihum. _ A. alba Big. À, caule basi folioso; pedicellis florum longitudine in fructu valde incrassatis; lamina staminum sterilium oblonga acuta ; (fructibus albis).— A. alba Hook. 1. ç. Hab. in Am. boreali, Notis indicatis a binis preccdentibus facile dignoscitur. 4. Japonica Thb. De Candolle syst. nat, 1. p. 335. Hab. in Japonia. Spe- cie s obscura 334 FISCHER ET MEYER. — Æ{nimadversiones botaniceæ. Borropxis Rafin.(Macrotis Rafin. olim.) Æstivatio imbricativa. Calyx 4-5-sepalus, petaloïdeus, regularis. Corolla nulla. Stamina multa,exteriora (numero indefinito) sterilia dilatata ; antheræ ru- _dimento terminatæ. Cyamium solitarium, siccum, dehiscens, po- lyspermum. Semina compresso-angulata, lævia, horizontalia. Herba perennis, foliis bi-triternatim sectis, segmentis insisis ser- ratis, floribus racemosis albis. — Genus Botrophis ab Actaca differt exacte ut Ædonis aKnowltonia, vel Silene a Cucubalo (Lychnantho) et Hypericum ab Androsaemo. B. actacoides Rafin. Actaea racemosa Linn, De Cand. Prodr. 1.p. 64. Hab. in Amer. boreali. Acrixospora Turez. Æstivatio imbricativa. Calyx 4-b-sepalus, petaloideus, regularis. Corolla nulla. Stamina multa, exteriora (numero indefinito) per paria connata, dilatata et antheris gemi- nis sterilibus terminata.Cyamia 3-8 sicca, dehiscentia, polysperma. Semina plana, squamosa verticalia. Herbæ perennes, foliis bi-tri- ternatim sectis, segmentis incisis serratisque, floribus recemo- sis albis, cyamiis stipulatis. — Genus Actinospora differt ab Actaea et Botrophi fructus et seminum structura, a Cémicifuga florum conformatione. A. dahurica Turcz. Actaea pterosperma Turez. im litt. Æciæa dahurica Turez. mss. Hab.in Dahuria.— Ad hoc genus spectat Cimicifuga frigida Wallich. Royle, Himalaya plant. p. 57. t. 14. quæ (quantum ex icone et descriptione pa- tet) ab 4. dahurica racemis elongatis et foliorum segmentis minus incisis, basi sæpius attenuatisrarius rotundatis differre videtur. Cruicrruca Linn. Æstivatio imbricativa. Calyx 4-b-sepalus, petaloideus, regularis. Petala 4, 5 (vel abortu pauciora) concava, fundo nectarifera. Stamina multa, omnia fertilia. Cyamia 3-8, sicca dehiscentia, polysperma, Semina plana squamosa , verti- calia. Herbæ perennes, foliis bi-triternatim sectis, segmentis ser- ratis incisis, floribus racèemosis albidis.—Genus à precedentibus petalorum structura ferè Ranunculi, optime distinctum. C. fœtida Linn. C. ovar'is slipitatis sericeo-villosis; foliorum segmentis basi rotundatis vel cuneatis. | a, Racemis paniculgtis «de/æa Cimicifuga De Cand. Prodr, 1. p. 64, FISCHER ET MEYER. — Animadyersiones botanicæ. 335 8. Racemis solitariis vel subpaniculatis, terminali elsngato. Actaea Ci- micifuga @. De Cand. I. c. 4. simplex Wormsk. in litt, 4. macropoda Turcz. mss. Hab. in Sibiria et in Europa præsertim orientali 8. in Dahuria et in Kamts- chatka. C. americana Mich. C. ovarüs stipitatis glabris; foliorum segmentis basi ro- tundatis vel cuneatis. Æctzea podocarpa De Candolle 1. c. Hab. in America boreali. C. cordifolia Pursh. CG: ovariis sessilibus giabris; foliorum segmentis corda- tis. Actaea cordifolia De Cand. 1. ce. Cimicifuga cordifolia Bot. mag.t. 2069. (icon haud ita bona, pictor enim structuram florum et fructuum nimis negligen- ter expressit.) Hab. in Carolina. — Species ulterius inquirenda, a nobis haud visa. Traurverteria F. et M. Æstivatio imbricativa. Calyx 4-5-sepa- lus, petaloïideus, regularis. Corolla nulla. Stamina multa, omnia fertilia. Carpella multa, sicea, indehiscentia, ovulo erecto. Herba perennis, habitu et foliis Ranunculi aconitifoliï, floribus Thalictri, fructibus Ranunculi. — Genus sane distinctissimum ab Æctaeis Candolleanis etab Æelleboreis florum et fructuum structura, a Clermatideis æstivatione imbricativa, ab Ænemoneis ovulo erecto, a Ranunculeis floribus monochlamydeis. Nomen generis institu- tum in memoria D. E. R. a Trautvetter acutissimi monographi Echinopum et Salicum. TT. palmata F. et M. Actaea palmata De Cand. Prodr. 1, p. 64. Cimicifuga palmata Mich. Bot. mag. t. 1630. Hab. in Carolina. PAPAVERACEZÆ. Glaucium elegans.G.annuum, glaucum, glabrum v. setulosum ; folis caulinis latissime cordatis suborbiculatis sinuato-dentatis, siliquis tuberculato-scabris. Flores parvi, quam in G. corniculato minores, petalis luteis basi rubris; siliquæ tenues incurvæ et apice non raro circinnatæ. Facile dignoscitur a reliquis specie- bus hujus generis glabritie, foliorum caulinorum latitudine et florum parvitate. Hab. in Persia boreali ©. CRUCIFERÆ. Mathiola chenopodifolia M. (Luperia) annua, pube stellata subcanescens ; caule ramoso; foliis petiolatis ovatis v. ellipticis sinuato-dentatis; siiquis patulis 336 FISCHER ET MEYER. —- _Znimadversiones botanicce. pubescentibus etiglanduloso-tuberculatis.—Species distinctissima; differta AZ. te- nella foliorum forma et siliquis glanduloso-tuberculatis, a AZ. oxycerate stigma= tibus non cornutis. Petala elongata, linearia, sordide flavescentia. In litore orien- tali maris Caspii, locis montosis, legit hanc plantam D. Kareli é Nasturtium Camelinæ. N.($ 2)annuum, glabrum ; caule erecto ramoso; foliis obiongis utrinque attenuatis auriculato-amplexicaulibus dentatis v. lyrato-run- cmats ; siliculis sphæroideo-ellipticis stylo brevissimo apiculatis, Camelina aus- triaca Bunge Enum. pl. chin. n.37.—Simile Nasturtio ((Camelinæ) austriaco, sed radice nunquam perenni, foliorum forma , siliculis multo majoribus et stylo (plerumque) brevissimo ab illo bene distinctom. Hab. in China boreali ©. æ. Nasturtiurm globosum Turez (mss.).N.($ 2.)annuum, pubescens ; caule erecto ramoso ; foliis oblongis utrinque attenuatis auriculato-amplexicaulibus dentatis v. lyrato-runcinatis ; siliculis globosis stylo brevi apiculatis.— A simillimo N.Came- linæ dignoscitur herba pubescente, siliculis exacte globosis et stylo paulo lon- giore ; a M. austriaco differt radice fois et fructibus. Hab. in Jocis humidis Dahurie ©. ©. Alyssum micranthum. À. annuum, setuhis stellatis scabrum ; caulibus diffu- sis; foliis oblongis acutiusculis; racemis demum elongatis ; sepalis deciduis ; fila- mentis longiornibus edentulis; siliculis orbiculatis setulis stellatis scabris, stylo sextuplo longioribus.— Dignosctiur ab aflimbus Z. micropetale et 4.campest filamentis longioribus non neue ht Hab. in Tauria, in Iberia et in cam- pis ad mare Gaspium ©. Menonvillea linearis D. C. Prodr. 1. p. 84. Dispeltophorus crassifolius Lehm. Delcct. sem. hort. Hamb. 1832. M. pereunis ; fohis carnosis lincaribus indivisis laciniatisve ; siliculæ loculis Iævibus dorso callo oblongo hemispherico notalis, ala intcgra cinctis Æ. D. Menonvillea filifolia. M. annua; fois filiformibus indivisis laciniatisve ; si- liculæ loculis tuberculatis, collo oblonge depresso notatis, ala crenulata cinctis. Hab. in Chili ©. Chorispora stricta. G. ($ 1) piosa: pilis simplicibus; folis lincari-oblongis runcinato-dentatis ; siiquis rostro sextuplo octuplove longioribus,finterioribus lo- mentaceis, superioribus continuis longitudinaliter dehiscentibus. CA. stricta De Cand. Prodr. 1. p. 186. Matthiola Fischeri Benh. Select. sem. h.Erfurt. 1832. — Planta inter Cruciferas facile cariosissima, siliquis inferioribus CAorisporæ, superioribus }/athiolæ. Hab. in campis salsis Armeniæ, in litore orientali maris Caspii et ad lacum salsum Indersk ©. ÎMalcomia africana. 8. Stigmatibus quam in # breyioribus ; petalis sæpe albidis, AZ. stenopelala Berni. FISCHER ET MEYER. — /nimadversiones botanicæ. 337 y. Stigmatibus brevibus; siliquis divaricato-patentissimis. W. divaricata Fisch. in litt. Sisymbrium Cumingianum. S. (Descurea) pube ramosa floccosa canescens ; folüis subtripinnati-lobaus; lobis obtusiusculis, petalis calyce brevioribus, si- liquis pube floccosa scabris, pedicello filiformi (sæpissime) longioribus, demum declinatis. Tota herba pube floccosa ramosa radis plumosis canescens ; flores minuti, illis S. Sophkiæ fere minores, flavescentes. Facile dignoscitur ab affinibus S. Sophia et S. incana Bernh. siliqus scabris declinatis et a S. canescente Nuit. siliquarum structura. Hab. in Chile. ©. Sysimbrium incanum Bernh. S. canescens Hook. F1. bor. amer. v. 1.p. 62. S. canescens Nutt. a planta Bernhardiana omnino diversa et potius ex siliquarum structura ad Smelowskias pertinere videtur. Erysimum crassipes E. ( Cheïropsis) fohis sublinearibus subintegerrimis siliquisque pube bipartita incanis, petalorum ungue calycem æquante, lamina obovato-obionga (mediocri sulphurea) ; glandulis placentariis bipartitis ; pedi- cells brevissimis crassitie siliquæ patentis compresso-tetragonæ; stylo brevi teretiusculo ; stigmate subbilobo. Habitu et siliquis compressis ad Æ°. Zeptophyl- lum accedit, pedicellis brevissimis incrassatis cum Æ. repando, indumñento auten, præsertim in siliquis, cum Æ. canescente convenit ; differt, præter alias notas, ab E. leptophyllo pedicellis incrassatis et siliquarum indumento, ab. Æ. repando siliquarum fabrica totoque habitu, ab. Æ. canescente pedicellis brevissimis in- crassatis siliquisque, et plurimum patentissimis. Hab, in montibus Talüsch o ? TerrapomA Turcez. mss. ( Tetracellion Turez. in litt.) Calyx patulus, basi æqualis. Petala indivisa. Glandula hypogyna utrin- que ad basin staminum breviorum. Filamenta libera edentula. Stigma truncatum, süub-/4-lobum. Silicula substipitata 4-vadis !l ; Valvulis subenervibus concavis; placentis dorso obtusis inclusis. Dissipimenta completa vel incompleta. Semina pendula, cumu- lato-subquadriseriata, immarginata, punctulata. Funiculi um- bilicales liberi, capillares. — Herbæ annuæ v. biennes, habitu Nasturtii pube simplici adspersæ; foliis runcinato-pinnatifidis, caulinis auriculato-amplexicaulibus; racemis aphyllis; floribus Nasturti palustris; siliculis ovato-ellipsoideis turgidis; seminibus . minutis rufis—Genus sane curiosissimum, pone RE vel forsan melius prope Cochleariam collocandum. T. barbareæfolium Turcz. (mss.) T. siliculis unilocularibus siylo distincto apiculats. Camelina barbareæfolia D.C. Prodr. v, 1. p. 201, V’etracellion el- lipsoideum Hort. Hab. in Dahuria ©. ©. LV. BorTan. — Décembre, La 9 E L] LA . 338 FISCIER ET MEYER. — Æ{nimadversiones botanicce. 7 Kruhsianum F. et M. T. siliculis unilocularibus stigmate subsessili termi- natis. Præcedenti simillimum, sed stylus brevissimus, vix ullus. Hab. in Sibiria orientali prope Ischiginsk. Lepidium Cumingianum. L. pereuue, subpubescens ; caule erecto ramoso: folüs radicalibus imdivisis v. pinnaulobatis ; lobis oblongis serratis, terminali ma- jont, caulimis sublincaribus subsagittatis subintegerrimis ; floribus tetrapetalis diandris ; siliculis ellipticis marginatis apice subulatis longitudine pedicellorum, demum declinatis ; stylo brevissimo. Hab. in Chile. Æ. D. TerRAPTERYGIUM F. et M. Omnia ut in Isatide, sed silicula membrana latissima cincta et in utroque disco alata. T. glastifolium. Herba annua, glaberrmma, glauca; fois integerrimis oblongis, superioribus cordato-amplexicaulibus; racemis aphyllis; floribus flavis; fructi- bus pendulis cordatis quadrialatis. Hab. in desertis argilloso-salsis Armeniæ, prope Nakitschiwan. ©. Slerigma acanthocarpum.S. annuum incanum et glandulosum ; siliquis setis pungentibus armatis. Folia oblonga, integra ; flores S. omentosi; siliquæ acu- leatæ, qua nota ab omnibus speciebus hujus generis optime distinctum. Hxb. in locis salsis Armeniæ prope Nakitschiwan. © Sinapis incana. Ab hac non diflerunt Sinapis taurica Bich fl. Taur.cauc. suppl. p. 450 cet Erucaria hyrcanica D.C. Syst. nat. 12. p. 676, uti nobis docuit specimmum authenticorum inspectio; pariter non differt Ærucaria persica hortor. Planta autem in horto botanico Gorinkensi olim è seminibus Marschal- lianis sub nom. S, éauricæ culta, ad 8. arvensem pertinet. CARYOPHYLLEZÆ. Lychnis saxatilis Turez. (mss.) L.— (Sect. 2.) perennis, pubescens, viscosa ; foliüis lanceolatüs oblongisve ; floribus solitariis racemosis v. paniculatis; calyci- bus campanulatis: petalis coronatis 4-fidis : lobis lateralibus dentiformibus ; an- thophora brevi; capsula uniloculari; seminibus reniformibus immarginatis cchinato- tuberculatis. Folia fere Saponariæ cefficinalis ; calyces L. apetalæ; flores longe pedunculati albi, maguitudine ut in L. vespertina; semina illis L. Chalcedoniræ similia, majora tamen et margine aculeolis longioribus obsessa. A. L. fulgente differt pedunculis elongatis, calycibus pube brevi villosis (non pilis elangatis hirtis), petalis multo minoribus aïlbis, etc.; a L. diurna ct L. vespertina facile dignoscitur floribus hermaphroditis, petalis quadrifidie, capsulis unilocularibus, seminibus, alusque notis. Hab. in Dahuria 7. 2 Silene aprica Turcz. S. pubescens, stricta, ramosa; foliis lineari-lanceolatis acutis; panicula subtrichotoma ; calycibus cylindricis 10-striatis petala minuta FISCHER ET MEYER: — Ænimadyersiones botanicæ. 339 subæquantibus : anthophoro brevi. Turez. mss. Hab. in regionibus Baicalensi- bus. Petala sordide rubentia. © Saponaria cerastoides Meyer Enum. pl. cauc. casp. n. 1743. S, annua; folus obovatis suborbiculatisve obtusis cauleque (basi) glaberrimis glaucis ; pa- niculis corymbosis terminalibus dichotomis ; dentibus calycinis suboyatis obtu= sis; petalis fauce nudis : lamina (minuta) sublineari integerrima obtusa; dentibus capsularum revolutis. Hab. prope Lenkoran, in Persia boreali et ad Pontum Euxinum. © Cypsophila stricta. Hab. non solum in regionibus altaicis sed etiam in pro= vincia transcaucasica Karabagh et in Gilan. Dicnocrorris F. et M. Calyx 5-partitus. Petala 5, apice bifida. Stamina 5-10. Styli 2. Capsula unilocularis, 4-valvis, polysperma. Herbæ ex 4lsinearum familia, humiles, annux, pilosæ, pilis arti- culatis ; caulibus dichotomo-ramosissimis, foliis succulentis, pe- dunculis unifloris terminalibus et in dichotomiis, petalis parvis linearibus apice bifidis, seminibus apteris granulatis. D. linearifolia. D. folis linearibus, pedunculis elongatis capillaribus. Planta tenella, habitu Gypsophilæ muralis, floribus minutis albis vel rubellis. Hab. in litore orientali maris Caspii nec non ad lacum salsum Indersk et in collibus gp saceis Arsagar. © GERANIACEZÆ. Geranium platypetalum: G. perenne, molliter patentim pilosum; caulé erecto angulato; stipulis liberis; fois cordato-orbiculatis 5-7-lobis obovatis obtusis duplicato-dentatis; pedunculis bifloris calycibusque aristatis glanduloso- pilosis ; petalis 2-3-lobis calyce duplo longioribus ; staminibus carpellisque pilo- _ sis; seminibus lævibus. G. ibericum Ê. Bieb. fl. taur. cauc. 2. p. 135. Affine … G: iberico et forsan cum illo sæpe commutatum, sed hoc (G. ibericum) a nostro _ platypetalo, fois ultra medium fissis, laciniis dentibusque acutatis, pedunculis calycibusque e glandulosis, petalis majoribus vix tamen latioribus, seminibus ma- joribus aliisque notis abunde diversum. Hab. in montibus et in subalpinis Some- hetie, Iberiæ, Talüsch. 7x | Zygophyllum atriplicoides. Z. fruticosum : foliis pube stellata lepidotis sim plicibus integerrimis oblongis obovatis ovatisve in petiolum attenuatis; petalis…., capsulis oblongis alats, als coriaceis seminbus sublatioribus., Hab. in collibus salsis Armeniæ. D, | | à | | | 340 FISCIHER ET MEYER. — Animadversiones botanicæ. LEGÜUMINOSÆ. T'rigonella arcuata ab affini 7. cancelia facile dignoscitur umbellis sub- sessilibus et dentibus calyciuis subulatis calycis tubo fere brevioribus, qui in illa setacei ct tubo fere longiores sunt. Crescit etiam prope Astrachan. Trigonella astroites. T. (Sect. 3. $ 1.) annua, glabriuseula ; caulibus ramo- sis diffusis; foliolis obcordato-cuneiformibus denticulatis ; stipulis semisagittatis hasi dentatis; pedunculis muticis folium subsuperantibus ; lesuminibus umbella- tis patentissimis rectis glabris subulatis subcompressis tranverse rugoso-costatis. Species bene distincta. Legumina 6-12 subpollicaria, recta v. læviter arcuata. Hab. in collibus provinciæ transcaucasicæ Karabagh. © Trigonella monantha in horus interdum variat leguminibus binatiss a 7! pinnatifida semper differt dentibus calycinis tubo longioribus, leguminibus quan in illa duplo longioribus et fere gracilioribus canesceatibus teretibus haud compressis. Trigonella polycerata. Planta in regionibus australioribus imperü ruthenici crescens al, Europea paululum diversa leguminibus haud ia compressis et semini- bus ut plurimum oblongo-cylindraceis. £ Lotus strictus. L. (Eulotus $ 2) perennis, adpresse pubescens, subglaber; caulibus erectis ramosis ; foliolis stipulisque conformibus oblongato-spathulatis mucronulatis; pedunculis axillaribus foliorum longitudine 2-6-floris ; lobis caly- cinis setaceis tubum æquantibus corolla brevioribus ; stylo edentulo ; legumini- bus elongatis glabris teretibus. Habitu accedit ad Z. anthylloideum, stylo eden- tulo diversus. Fohaillis Dorycnii latifolii similia ; flores ochroleuci, carina apice atroviolacea; legumina firma, crassa, polysperma; semina subglobosa flavo ni- groque variegata. Hab. in Armenia #. Glycyrrhiza triphylla. G. lepidoto-glandulosa; caulibus ramosis ima basi frutescentibus ; süpulis lanceolatis caducis; folus inifoliatis, foliolis obovatis re- tusis; spicis axillaribus elongatis longe pedunculatis; leguminibus turgidis oblon- go-ellipticis aculeatis. Species singularis, ob flores adhuc ignotos baud ‘rite col- Jocanda. Hab. in litore orientali maris Caspii, locis montosis. Æ Astragalus'campylorhinchus. À. (6) annuus pilosc-hispiaus; caulibus ramo- sis diffusis; stipulis lançeolatis distinetis : foliolis (9-15) lincaribus emarginatis ; pedunculis axiliaribus folium subæquantibus subbifloris; legummibus puberulis ubulatis sabcompressis rectis apice uncinatis. Planta parvula, gracilis; floribus parvis violaceis; differt ab affinibus 4. annulari et 4. mareotico Icguminibus rectis apice uncinatis. În proyincia Aderbeidschan Persiæ borcalis legit indef, Szovits. © FISCHER ET MEYER. — Æ#mimadversiones botanicæ. 341 Vicia picta. V. ($ 1.) annua, subglabra; stipulis semisagittatis integerrimis; foliolis 8-10 lanceolatis mucronulatis, infimis cauli approximatis; racemis multi- floris longitudine foliorum ; calycis dentibus tubo brevioribus, superioribus bre- vissimis, alis vexillo brevioribus, carina rostrata paulo longioribus; leguminibus glabris stipitatis sublinearibus subhexaspermis; semimibus subgtobosis, Corolla albida : vexillum venis violaceis pulchre pietum : carina apice violacea in rostrum erectum producta, qua nota species nostra a Ÿ. Pseudo-Cracca et F. consen- tina bene distincta : a 7. Cracca et aflinihus, neglectis aliis notis, optime dis- tinguitur radice annua, nec perenni ; a Ÿ. pontica differt foliolis 8 rarius 10, nunquam 20-27, nec non racemis sæpe longitudine foliorum, interdum illis bre- vioribus, rarius paulo longioribus, sed nunquam ita elongatis ut in 1lla. Hab. in Armenia ad fluvium Araxes. © Vicia Pseudo-Orobuss V. (( 1) glabra; stipulis foliaceis semisagittatis grosse dentaus; foliolis 6-8 oblongis subovatisve mucronulatis venis prominulis reticu— latis, inferioribus a caule remotis, racemis multifloris elongatis folio fere lon- gioribus dentibus calycinis brevissimis ; leguminibus stipitatis oblongis glabris. Similis 7. pisiformi, a qua dignoscitur foliolis basi non dilatatis, inferioribus a caule remotis, nec non floribus violaceis; a V7. amæna differt foliolis illis Orobi lathyroidis persimilibus et dentibus calycinis brevissimis ; a Ÿ. dume- torum foliolis majoribus coriaceis aliüisque notis diversa. Hab, in Dahuria. 7 Hedysarum setigerum Turcz. H. (Echinolobium) perenne, caulescens v subacaule; foliolis 5-8-jugis ellipticis oblongisve supra glabriusculis, subtus ar- genteo-sericeis ; dentibus calycinis lauceolatis tubo duplo longioribus, alis longe brevioribus ; carina vexillam æquante, alas paulo superante; lomenti articulis ellipticis rugosis villosis setosisque. Variat caulibus abbreviatis vel elongatis, spicis brevioribus compactis vel elongatis, laxis, floribus purpurascentibus vel albidis. Articuli lomenti junioris pro more Urariæ plicato-retrofracti. Hab. in Dahuria. Æ LOASEÆ. Loasa acerifolia Juss. Ann. du Mus. v. 1. f. 2. L. nitida Bot, mag. t. 2372 (opt.) Loasa nitida Juss. 1. c. t.2.f. 2. Sweet. brit. f1. gard. ser. 2. t. 195. (opt.) L. Placei Bot. Reg. t. 1599. L. acanthifolia Bot. Reg. t. 785. Valdè affinis L. acerifoliæ sed folüs (plerisque) sessilibus et parapetalis diycrsa. Cæterum hæc species valde variat quoad staturam nunc graciliorem (Sweet brit. fl. gard. t. 195.) nunc crassioremn et proceriorem (Bot. Reg. t. 785 et Juss. 1. c.) Loasa tricolor Bot. Reg. t. 667. a cel. Lindiey haud recte pro Z. nitida ha- betur , cum icone enim ab ill. Jussieu L. c. s., n. L. nitidæ data, plane non AE À congruit. a x p L j; ; ; 342 FISCHER FT MEYER — Ænimadversiones botanicc. SAXIFRAGEZÆ, Saxifraga æstivälis. S.(Hydatica) molliter pilosa subglabra; foliis (radicali- bus) longe petiolatis reniformibus profunde dentatis (non cartilagineo-margimatis); scapis erects ; floribus laxe paniculatis; petalis ovatis unguiculatis obtusis sepala obtusa triplo superantibus; capsulis subbipartitis. S. punctata Sternb. Revis. saxifrag. p. 18. Suppl. p. 7. t 1v. Ledeb. fl. alt. 2. p. 118. Bongard Sitcha p. 22. S. hirsuta B. Seringe in De Cand. Prodr. 4. p. 42. S. semidodecandra Vormsk. in lit. Saxifraga n. 71 Gmel. fl. Sib. 4. p. 161. t. 65. fig. a. (icon quoad. folior formam haud ita bona).—Ab affinibusS. Gewm et S. hirsuta ta- men dignoscitur foliis ex toto herbaceis (nec cartilagineo-marginatis) et præsertim capsulis fere usque ad basin fissis, quæ in illis tantum apice bilobæ sunt. Planta nostra ad S. punciatam Linn. pertinere non potest, ut e descriptione a Lin- næo data, luculenter apparet; Linnæum potius $. dapuricam Willdenowii sub S. punctatæ nomine intellexisse, vix ulla nobis supersunt dubia. UMBELLIFERÆ. Libanotis (Phlojodicarpus) villosaTurez. (mss.)ab affini L. cachroide D.C. dignoscitur foliis mollioribus, necnon umbellis fructibusque molliter villosis. Hab. in montibus trans-Baïcalem. Æ : Heracleum trachyloma. H. (Sphondylium) folüis utrmque scebriuseulis pin naüsectis : segmentis incisis lobatis acutis, terminali cordato trifido v. iripartito . lobo intermedio cuncato ; fructibus obovatis v. obovato-suborbiculatis in disco margineque setosis pilosisque. Affine 77. aspero, sed fructibus bene distinctum. Hab. in montibus provinc. Karabagh et Nakitschiwan. Dorema glabrum. D. glaberrimum ; caule ramosissimo squamoso aphyllo;s folis subtripinnatis : segmentis trifidis pinnatifidisve : lobis oblongis integerri- mis ; floribus pedicellatis. Ferula racemifera herb. Szovits.—Omnibus fere cha- racteribus cum D. ammoniaco convenit, præter superficiem omuium partiüm glabram et flores ochroleucos distincte pedicellatos. Tota planta gummi-resmam exsudat flavescentem Ammoniaco, quoad saporem, haud omnino dissimilem. Hab. in cremis salsis Armeniæ. #Æ SzovitsrA F. et M. Calyx quinquedentatus. Petala subæqualia, obovata, emarginata, cum lacinula inflexa. Fructus oblongo- ellipticus a latere modice comipressus. Mericarpia jugis primariis filiformibus subpilosis, 2 lateralibus plano commissurali impo- sitis; secundariis 4 prominulis incrassatis rotundatis, plicis trans- versalibus obtectis et vitia perfosis. Carpophorum apice fissum. J. DECAISNE. — Plantes de la Palestine et de la Syric. 343 Semen dorso rotundatum, antice, marginibus inflexis, sulco notatum. Umbellifera e Caucalinearum tribu distinctissima atque _ pulcherrima. S: callicarpa. Herba annua, glabra, foliis compositis v. decompositis, laciniis elongatis filiformibus, umbellis laterahbus, mvolucris nullis, involucellis 5-6- phyllis membranaceis, floribus albis. Hab. in désertis salsis prope Nakitschiwau, nec non in locis lapidosis provinciæ Kärabagh. © Lisre des plantes recueillies par M. Bové dans la Palestine et la Syrie, Par M. J. DEcaisne. Cette notice est la dernière que j'ai à publier sur les plantes de M. Bové; elle contient lénumération des espèces que ce voyageur a récoltées dans un voyage assez court et à une époque peu favorable qu'il a fait dans ces provinces (V. Ænn. des Sc. nat. 2° série, t. 1. p. 161 et 230). Si les renseignemens que fournit cette liste n’apportent pas des connaissances plus éten- dues que celles qu'on a déjà sur la végétation de la Pales- tine et de la Syrie, ils serviront néanmoins à préciser la pa- trie de certaines espèces qui ne se trouvaient citées que dans les ouvrages généraux. Les matériaux nombreux rapportés par La Billardière et par Sieber étant restés en partie inédits, cette liste, malgré son peu d'étendue, pourra cependant donner, eu outre, un aperçu des familles qui forment la végétation de ces contrées, et servir de point de départ pour des publications plus complètes et plus importantes. LICHENES. 1. Evernia villosa Fries. — Borrera Ach.— Hab. cn Palestine, sur Jes arbustes dont ce liclien couvre les troncs ét Ics ramcaux. 344 3. DEGAISNE. — Plantes de la Palestine et de la Syrie. 2. Ramalina pollinaria Ach. (stérile). — Hab. mélangé avec le précédent, 3. Parmelia parietina Ach. — Hab. avec les précédens. O5s. Variété à thalle blanchâtre, devenant d’un vert-jaune pâle quand il est humecté, à scutelles pédicellées, et à disque orangé. ( /mbricaria chlorina, Chev. F1. Par. p. Go1.) FUNGI. 4, Sphæœria seminuda Pers: —=Hab. sur les rameaux d’un arbuste mort. 5. 8. porri Pers.—$. exuberans var 8. Fries. Syst. myc. 11. p. 482.—Hab. sur les hampes sèches du Scilla maritima. MUSCI. 6, Hypnum Vallis-ciausæ Brid. — Hab. dans les eaux courantes en Syrie. FILICES. 7. Adanthum Capillus-veneris L. SE ab el-Bir Arab.)—Hab. la grotte de Saint-Jean, environs de Jérusalem. 8. Pieris aquilina L.— Hab. Mont-Liban dans les lieux humides. 9. P. ensifolia Desf.‘herb. Atl. !—P. Zongifolia Ten.—Hab. le Mont-Liban. 10. Cheilanthes odora. — ab. près de la grotte de Saint-Jean à trois lieues de Jérusalem. 11. Ceterachoficinarum L. (Haschischet-el-Dahab Arab.)—Hab. le Mont- Liban. GRAMINEÆ. 12. Sporolobus pungens Kih. (Bové n. 384.)— Hab. les sables maritimes de Jaffa. 13. Aristida pungens Desf. Flor. At. herb. ! (Bové, n. 3 et 382.)—Hab. dans les sables mouvans des environs de Gaza où elle forme des toufles épaisses dont les chaumes acquièrent souvent trois pieds de haut. CYPERACEÆ. 14, Cyperus alopecuroides Rottb.— Hab. bords du Jourdain. 15. C. fuscus L. — Hab. bords des sources de Sainte-Anne près de Nazareth. 16. Heleogiton litorale Schrad. — Hab. bords de la rivière à Bairout. 17. Fimbristylis Micheliana Rich.—Hab. sources de Sainte-Anne à Nazareth. 18. Schœnus mucronatus L. — Hab. les sables maritimes de Jaffa. 3. DECAISNE. — Plantes de la Palestine et de la Syrie. 343 ASPARAGINÆ. 19. Asparagus aphyllus L, — Hab, les haies aux environs de Gaza. SMILACEZÆ. 20. Smilax aspera L.— Hab. le Mont-Liban, près de Deir-el-Gahmar. Les Arabes désignent ce Smilux sous le nom de Batür. MELANTHACEÆ. 21. Colchicum lœtum Stev. Act. Mosq. vol. 1. p.262.t. 13.—-Hab. dans les montagnes entre Damas et Balbeck. Fleurit en septembre et octobre. Ors. Les échantillons rapportés par M. Bové, se rapportent assez bien au C. lætum Stev. par l’ensemble de leurs caractères, mais ils présentent une différence dans la longueur des styles, qui sont très grèles et constamment de la même longueur que les étamines au lieu de les dépasser et d'atteindre quelquefois l’ex- trémité des divisions du périanthe. 22. C. montanum L, Stev. act. mosq. vol. 1. p. 267.—Hab. dans les endroits secs et pierreux des montagnes aux environs de Damas et Balbeck. Fleurit en septembre. Ors. Je me suis assuré de la détermination de cette plante, par la comparaison que j'en ai faite avec celle conservée dans l’her- bier de La Bilardière. La comparaison que M. Steven en a fait avec le C. bulbocodioides s'accorde également bien avec les échantillons rapportés par M. Bové. FLUVIALES, 23. Ruppia maritima M. et K. — R. maritima L. est R. rostellata Koch.— Hab. dans la mer près de Suez cet de Gaza (Mer-Rouge et Méditerranée.) 24. Potamogeton marinus L.—Hab. les étangs de Salomon près de Bethlcem. 25. P. natans L. — Hak. le Jourdain. ASPHODELEÆ. 26. Scilla maritima L.—Hab. la vallée de Josaphat, et aux environs de Na- zareth surune montagne élevée. 346 3. DECAISNE, — Plantes de la Palestine et de la Syrie. 27. $. aultumnalis L.—-Hab, sables maritimes près de Bairout (Béssal-IZa- jat des Arabes.) 28. Muscari parviflorum Desf. — Hyacinthus parviflorus Pers.—Mus- cari botryoides Spr. — JM. filifolium Wahlbg. Isis. vol. 21. fasc. 10. p. 971. — Hab. le Mont-Liban, les endroits secs, AMARYLLIDEZÆ. 29. Amaryllis lutea Y. — Hab. montagnes entre Damas et Balbek. 30. Pancratium maritimum L.— Hab. aux environs de Bairout. 31. Pancratium parviflorum Nov. Spec. P. scapo gracili, umbellà pluriflorà, parianthit partitionibus oblongo-lanceolatis dorso viridi carnoso apiculatis, coronæ laciniis filamenta subæquantibus, antheris ovatis, stylo sta- mina superante, o vario ovato dein globoso. Hab. aux environs de Bairout. Os. On reconnaïtra facilement cette espèce à sa hampe grèle, que termine une ombelle de cinq à six fleurs longues au plus d'un pouce et demi. Les échantillons que j'ai sous les yeux sont pourvus de leurs ognons, que n’accompagnent pas les feuilles qui ne paraissent qu'après la floraison; l’ognon égale en gros- seur celui du P. mnaritimum , auquel il ressemble encore par la couleur des tuniques. AROIDEÆ. 32. Biarum Bovei Nov. Spec. B. foliis ovatis acutis v. rarius basi lobato-subsagittatis in petio- lum basi aitenuatis; spathà lineari-lanceolatà introrsum airo- violaceä; spadice cylindricà apice subattenuatä; ovariis ova- to-oblongis stylo longiusculo rostratis; staminibus rudimen- tariis suprà ovaria filiformibus. (Caladium Bové.) — Hab. le Mont-Liban. Fleurit en septembre. Oss. Les feuilles de cette plante ont quelque analogie avec celles de l’{risarum vulgare; mais le spadice est cylindrique, atténué au sommet, de la grosseur d’une plume; les étamines Les plus inférieures sont rudimentaires et filiformes; les ovaires sont J. DECAISNE. = Plantes de la Palestine et de la Syrie. 347 oblongs, charnus, et terminés par un style ailongé que sur- monte un stigmate assez large; l’ovule est unique, pyriforme, quelquefois atténué au sommet. CONIFERÆ. 33. Juniperus oxycedrus L. — (Kyklän Arab.) — Hab. le Mont-Liban. SALICINEÆ. 34. Populus euphratica. P. glauca, ramis gracilibus, folüs ramulorum infimis oblongo- linearibus obtusiusculis repandis v. integris, intermediis ova- to-lanceolatis dentato-repandis v. dentatis acutis, supremis flabellato-deltoideis, dentatis, omnibus basi plus minusve attenuatis, petiolis longiusculis. Populus euphratica Oliv. voy. v. 3. p. 449 et 450, t. 45 et 46. — Hab. les bords du Jourdain (les rives de l'Euphrate Olivier.—A. Michaux qui l’a observé dans cette dernière localité, l’a retrouvé en Perse sur les bords du fleuve Rezil- Ouzan.) Ozs. M. Bové est le premier voyageur qui, en rapportant ce bel arbre des bords du Jourdain, ait fait connaitre l’existence d’une espèce de Peuplier croissant spontanément sur les bords de ce fleuve; la plupart des autres voyageurs, qui ont parcouru les mêmes lieux, n’en font pas mention ou n’y signalent que des Saules, dont M. Bové a rapporté également quelques bran- ches, mais que je n’ai pu déterminer spécifiquement. Olivier, qui a observé cet arbre près de Bagdad sur les rives de l’Euphrate, donne les détails suivans : « 11 forme, en quelques endroits, des buissons fort serrés, qu'on mettais pour des Saules, si on ne remarquait parmi eux des arbres qui s élancent autant que nos Peupliers d'Europe, et qui prennent, en se développant, des feuilles qui ne ressemblent plus aux premières... À mesure que l'arbre s'élève, les feuilles deviennent &e plus en plus larges (le contraire alieu sur de jeunes branches rapportées par M. Bové) ; leur pétiole s’allonge, et le bord est plus ou moins sinueux ou denté. Enfin les feuilles dans l'arbre sont deltoïdes, avec le bord denté dans quelques- unes, sinué dans l’autre, et entier dans le plus petit nombre. » 348 x. DECAISNE, — Plantes de lu Palestine et de la Syrie. -BETULINEÆ. 35. Ainus orientalis, Nov. Spec. À. foliis ovato-lanceolatis subacuminatis basi rotundatis inter- düum obliquis , irregulariter et duplicato-dentatis suprà glabris subtus nervis pubescentibus, amentis masculis paniculatis ter- minalibus, femineis (maturis) axillaribus globosis. (Ainus longifolia Bové n. 496.) — Hab. les bords du fleuve à Bairout. CUPULIFER Æ. 36. Quercus pseud-coccifera Desf, F1. ail. et herb, ! Moris Elench. fase. 2 (Bové n. 494.) 37. Q. ithaburensis Nov. Spec. Q. foliis (perenn.) petiolatis rotundatis v. (in surcul.) oblongis subcordatis v. breviter acuminatis apice obtusis grossè den- tatis, dentibus setaceo-apiculatis, suprà nitidis subtüs incano- puberulis, fructibus in cupulä hemisphericà crinità absconditis, squamulis linearibus acutis reflexis. Hab. le mont Thabor. (Bové n. 495. Arbre de 40 à 50 pieds d’élévation). Ozs. La proposition d’une espèce nouvelle de Chêne pourrait paraitre assez hasardeuse, si celle-ci ne rentrait pas dans une section de ce genre, où le nombre des espèces est assez limité pour le distinguer facilement. On reconnaiïtra celle que je viens de citer à ses feuilles ovales, arrondies, subcordiformes à la base, et souvent terminées par un léger prolongement du limbe sur le pétiole, longues de deux à quatre pouces sur un à deux et demi de large, luisantes sur la face supérieure, pubescentes et blanchà- tres sur l’inférieure, leur bord est à grosses dents apiculées; la cupule, ainsi que dans les Q. ægylops et Cerris, etc., est munie d’écailles nombreuses linéaires réfléchies , et cache entièrement le fruit. Les échantillons de cette espèce, que j'ai observés dans lherbier de La Billardière, provenant aussi du Mont-Thabor, sont exactement semblables à ceux rapportés par M. Bové, J'ai 3. DECAISNE. — Plantes de la Palestine et de la Syrie. 340 sous les yeux une jeune branche sans fruits, où les feuilles sont oblongues, mais seulement au sommet. THYMELEZÆ. 38. Passerina hirsuta L. (Bové, n.392.)—Hab. communément en Palestine. 39. Daphne oleoides X, (Schysrch-el-Khalle Arab.) —Hab. le Mont-Liban. EUPHORBIACEÆ. 4o. Euphorbia lanata Ad. Juss. Diss. Euph. Spr. Syst. — Croton serru!1- tm Gies. (Bove n. 493.) — Hab. la vallée de Josaphat. 41. Æ. spinosa L. (Bévé, n. 492.) — Hab. les sables maritimes à Gaza, 42, E. Esula L. (Bové, n. 4g1.)— Hab. environs de Bolbeck. SANTALACEZÆ. 43. Thesinm repens Ledeb. Flor. Alt. 1.p. 274. Ic. t. 233.— Hab. environs de Jaffe. | POLYGONEÆ, 4. Polygonum sadicifolium Del. — Hab. rivière de Balbeck. 45. P. melastomeum Del. — Hab. avec la précédente. 46. P. aviculare L. (Bové, n. 397.) — Hab. dans les champs près de Bal- beck. 47. P.— var. romanum Meisn. (Bové, n. 38.) — Tab. entre Suez et Gaza. 48. P. maritimum (Bové, n. 398.) — Hab. à Gaza, sables maritimes. 49. Rummex bucephalophorus L. — Hab. Jaffa. CHENOPODEÆ. 50. Chenopodinm Botrys L. (Bové, n. 402.)—Hab. dans les champs à Jaffa, 51. Airiplex Halimus L. (Bové, n. 400.) — Hab. environs de Bairout. 52. A. portulacoides L. (Bové, n. 401.) — Hab. près de Bairout. . 53. A. polysperma Ten. ? (Bové, n. 403.) — Hab. Balbeck. 54. Sulsola T'ragus L. (Bove. n. 303.) — Hab. environs de Jaffa. 55. Traganum nudatum Del. — Hab. désert de Gaza. 55. Halogeton spinosissimum GC. À. Meyer. — Anabasis spinosissima L. — Salsola Echinus La Bill. (Bové, n. 375.) — Hah, le Mont-Liban, Æ 350 5. DECAISNE. — Plantes de la Palestine et de la Syrie. NYCTAGINEZÆ. |! 57. Boerhaavia excelsa W. (Bové, n. 39g9.)— Hab. dans les haies aux en= virons de Gaza. Os. Cette espèce, qui s'élève à cinq ou six pieds , se retrouve également au Sénégal, d’où elle en a été rapportée par M. Per- rottet. PLUMBAGINEÆ. 58. Plumbago Europæa L. (Bové, n. 407.) — Hab. près de Gaza. 59. Statice sinuata (Bovc, n. 406) et S. ægyptiaca. — Hab. entre Suez et Gaza. 6o. S. Limonium L.? (Boyé, n. 404.)—Hab. les bords de la mer à Bairout. 61. S. spathulata Desf. ? (Bové, n. 405.) — Hab. sur les bords de la mer à Bairout. PRIMULACEÆ 62. Cyclamen hederæfolium Aït. (Zkokia, Arab.) — Hab. le Mont-Liban. VERBENACEÆ. 63. Vitex AgnuseCastus L. — Hab. les bords du Jourdain. LABIATÆ, 64. Mentha aquatica L. Benth. Lab. Gen. p. 432. (Bové, n,421.)— Hab. les rives du Jourdain. 65. M. tomentosa D'Urv. Benth. Lab. p. 170. — Hab. les bords du Jour- dain. Ogs. M. Bentham, dans le supplément qu'il a publié à la fin de son dernier cahier des Labiées, a considéré l'espèce que jai indiquée dans la FLoruLA siNaIcA, sous le nom de Mentha tomen- tosa, comme étant le A. lavandulacea ; elle diffère, en effet, de celle que je cite ici, par ses tiges blanchâtres et non tomenteuses, par ses épis plus courts et les feuilles plus longues, mais den- tées au lieu d’être presque entières, comme M. Bentham en donne le caractre. 66. Lycopus europœus L, Benith, Lab. gen. p 186, suppl. p. 716, var, 4, == Hab, le Mont-Liban, ? J. DECAISNE. — Plantes de la Palestine et de la Syrie. 351 67. Salvia palæstina. Benth. ù S. caule herbaceo glanduloso-piloso , foliis petiolatis oblongis subpinnatisectis pinratifidisve rugosis villosis, lobis eroso- dentatis obtusissimis, floralibus bracteæformibus latissimis acuminatis concavis persistentibus calyce brevioribus, race- mis paniculatis, verticillastris distantibus subsexfloris, calÿ- cibus tubulosis striatis, labio superiore breviter tridentato, dentibus omnibus erectis subspinosis, corollis calyce subduplo longioribus. Habitus inflorescentia et flores S. spinesæ, differt foliorum forma (Benth.) Salvia palwstina Benth. Lab. supp. p. 718. (Bové, n. 410.) — Hab, les champs de la Palestine, en Syric (ex Herb. La Bill.) 68. S. controversa var. B grandiflora Benth. Lab. supp. 719. (Bové, n.411.) — Hab. dans les champs incultes des environs de Jaffa. Oss. D’après une note de M. RBentham, il parait que, dans ‘état ordinaire de cette espèce, la corolle est avortée, comme on l’observe fréquemment dans les S. verbenaca et clandestina, surtout dans leurs stations les plus méridionales; car lorsque les fleurs sont bien développées dans le S. controversa, M. Ben- tham serait porté à regarder cette plante comme la même que le S. ceratophylloides ; mais outre une différence dans le port, la villosité du calice, les feuilles sont ici plutôt (en proportion moindre) celles du S. ceratophylla que celles du $. ceratophyl- loides. 69. S. pinnata L. Benth. Lab, p.212. — Hab. en Palestine et en Syrie, route de Gaza à Jérusalem. 7o. S. viscosa Jacq. Benth. loc. cit. -— Hab. avec la précédente. 71. Ziziphora canescens Benth. Lab. 321 supp. 727. (Bové, n. 419.) — Hab. les montagnes près de Nazareth. 72. Majorana crassifolia Benth. Lab. 339.— Origanum Maru L.—(Bo- vé, n. 421.) — Hab. montagnes de Nazareth et ie Mont-Thabor. 73. M. nervosa Benth. Lab. 339. — Hab. avec la précedente. 74. Thymus capitatus Hoffim. et Link. FI. port. 1. 123. Benth. Lab. 348. — Satureia capitata L. (Bové. n. ) — Hab. les montagnes de la Palestine et de la Syrie. 95. Satureia T'hymbra L, Benth. Lab. 354, (Bové, n. 416.) — Hab. route * de Gaza à Jérusalem, | | | | | + 352: 3. DECAISNE. — Plantes de la Palestine et de la Syrie. 76. Micromeria marifolia Benth. Lab. 382.— Melissa fruticosa L. — M. cretica Lamk. (Bové, n. 420 v. 417 ?}— Hab. le Mont-Thabor et les environs de Nazareth. 77. M. microphylla Benth. Lab. p. 377. — Hab. les montagnes de la Pa- lestine. 78. Melissa offisinalis L. var. 6 Benth. Lab. p. 393. supp. p. 731. (Bové, n. )— Hab. le Mont-Lihan. 79. Scutellaria atbida L. Benth. Lab. 432. (Bové, n. 425.)—Hab. lesmon- tagnes près de Balbeck, le Mont-Liban. | 80. Stachys palæstina L. Benth. Lab. gen. 561. (Bové, n. 413.) — Hab montagnes de la Palestine, de Gaza à Jérusalem. 81. Sideritis libanotica La Bill. Benth. Lab.575. supp. 741.—$. pullulans Vent. (Bové, n. 412)—Hab. les montagnes de la Syrie et de la Palestine ; Jéru- salem et Nazareth. 82. Marrubium vulgare L. var. 8 Benth. Lab. p.5g1. — Hab. environs de Gaza. 83. Ballola saxatilis Sieb. Benth. Lab. 596. — Moluccellz microphylla Del. Fragm. FI. Arab.-Pétr. 10. f. 2. (Bové, n. 412.—Kétéla, Arab.) — Hab. les environs de Jérusalem. ; 84. Phlomis fruticosa L. (Arab. Qarifnie.) — Hab. la Palestine. 85. Moluccella lævis L. Benth. Lab. 639.—Hab. les champs de la Palestine. 86. Teucrium spinosur1 L. Benth. Lab. 678. (Bové, n. 410.) — Hab, Jaffa près de la mer. 87. T!. Polium L. var. y Benth. Lab. 685. (Æ/aschischet-el-Rih. Arab.) — Hab. le Mont-Liban. 88. Ajuga Chia Schreb. Benth. Lab. 699. — Hab. le Mont-Liban. SOLANEÆ. 89. Zycium europæœum L.? an L. ruthenicum Murr.? (Æusädj Arab.) — Hab. près de Jerusalem. 90. Hyoscyamus aureus L. — Hab. les ruines de Balbeck. 91. Verbascum sinuwatum L, —- Hab. les champs arides de la Palestine. 92. F. longifolium Ten. — Hab. les environs de Gaza. Oss. Plusieurs autres espèces du même genre font partie de ces collections, mais elles sont trop incomplètes pour étre reconnues; une d’entre elles me paraît se rapporter au Ÿ. mu- cronatum Tamk. (7. candidissimum DC.) ANTIRRHINEÆ. 03. Linaria Elatine L. . n. 4253.)—Hab. dans les champs depuis Gaza jusqu’à Jérusalem, J. DECAISNE, — Plantes de la Palestine et de la Syrie. 353 ASPERIFOLIÆE. 94. Onosma sericeum L. — Hab. les montagnes de la Palestine. 95. O. giganteum Lamk. — Hab. près de Gaza. 96. Lithospermum callosum Vahl.— Hab. dans les sables avec la précédente. 97. Echiochilon fruticosum Desf. (Bové, n. 428.)— Hab. près de Jaffa. 98. Anchusa verrucosa Lamk. — Hab. près de Gaza. 99- Heliotropium crispum L. (Lithospermum Bové, n. 85. lue Hab. désert près de Gaza. CONVOLVULACEZÆ, 100. Convolvulus Imperati Guss. (Bové n. 432.) — Hab. les sables mari- times près de Gaza. 101. C. Forskalii Vahl, — Hab. près de Jaffa. APOCINEÆ, 102. Nerium Oleander L. (Dyfle. Arab.) — Hab. les bords du Jourdain. ASCLEPIADEÆ. 103. Cynanchum acutum Li — Hab. très commun en Palestine. ERICINEZÆ, 104. Erica multiflora Linn.— E.vagans D. CG. Bot. Gall. (Bové, n. 496.) Hab. le Mont-Liban. CAMPANULACEZ. 105. Michauxia decandra La Bill. — Hab. le Mont-Liban. 106. Campanula glomerata Li. — Hab. les montagnes avec la précédente. COMPOSITÆ. (Lacruces.) 107. Lactuca saligna L.(Bové, n. 437.) — Hab.leMont-Liban, ainsi que les espèces suivantes. 105. L. spinosa L. (Bove n. 435). 109. L. tenerrima L. 110. Prenanthes triquetra La Bill. (Bové n. 454.) (CARDUINEZ. } 11. Kenérophyllum...... — Hab, la vallée de Josaphat. IV. Boran. — Décembre, 25 554 5. DECAISNE. — Plantes de la Palestine et de la Syrie. (ASTEREZ. ) 112. Eupalorium syriacum Jacq. Ic. rar. 1.t. 170. — Hab. les bords du Jourdain. 113. Senecio fœniculaceus Ten. — Hab. Jaffa. 114, Linosyris montana (Chrysocoma Vahl.} — Hab. dans les champs. 115: Otanthus maritimus Link. (Diotis Desf.)—Hab. Gaza, sables maritimes. 116. Limbarda tricuspis Cass. — Inula criihmifolia W. — Hab. près de Bairout, 117. Pulicaria undulata Cass. — Hab. environs de Jaffa. 118. P.uliginosa D,C.—Jnula uliginosa Stev.— Hab. les bords du Jourdain. 119. {nula viscosa Desf. — Hab. les montagnes près de Jérusalem. ‘120: Phagnalon saxatile Gass. — Hab. le Mont-Liban. 191. Matricaria Chamomilla L. — Hab. près de Jaffa. 122. Phalacrodiscus pyrethroides Sp. nov. P,. annuus; ramis erectis laxè hirsutis; foliis bipinnatis, lobis Janceolatis v. lineari-lanceolatis setaceo-acutis; capitulis soli- tariis longe pedunculatis, squamis amthodiimembranaceis obo- vatis margine fuscescente cinctis; receptaculo conico ebrac- teolato; ligulis oblongis tridenticulatis obtusis; fructibus in disco nudis costatis, in radio membranaceo-coronatis. Anthemis Libanotica D.C. Prod. incd. {Bové, n. 438.) -- Hab. les champs cultivés du Mont-Liban. Oss. L’Anthernis chia est extrêmement voisine de cette plante et parait posséder les mêmes caractères qui doivent la faire entrer dans le genre Phalacrodiscus établi par M. Lessing. Ce- pendant ces deux plantes n’ont point les caractères de végétation qui font reconnaitre, à la premiere vue, les espèces sur les- quelles M. Lessing a formé son genre, constituant primiti- vement le Leucanthemum de Cassini. M. J. Gay, à qui je communiquai mon observation, ayant fait une étude approfondie de ce groupe des Composées, était arrivé à des résultats semblables, qu'il avait même pu étendre à d’autres espèces voisines decelles-ci. D'après ses re- marques, il était porté à conserver dans le genre Phalacrodiscus les Anthernis chia, pyrethroides, etc., et à rapporter à l’ancien genre Leucanthemuin les espèces qui ont servi de type à M. Les- sing, et qui sont les L. vulgare, graminifolium, fuscatum Gay, À 3. sad ré — Planies de la Palestine et de la Syrie. 355 montanum, etc. Quant à l'espèce nouvelle que je viens de décrire, les caractères conviennent tellement au genre qu’a publié M. Lessing, qu’on ne peut l’en séparer; car la forme de l’aigrette des fleurs femelles du rayon, celle du tube des fleurs herma- phrodites, la grandeur du disque épigyne sont peut-être exprimés plus nettement dans l'espèce nouvelle que dans les autres. 193. Xanthium echinatum Murr. — Hab. les champs de Gaza à Jérusalem. DIPSACEÆ. 194. Scabiosa Olivieri Coult. D.C. Prod. 4. p. 656. (Bové, n. Ke ni les environs de Balbeck. VALERIANEÆ. 195. Centranthus longiflorus Siev. D. G. Prod, (Bové, n. 445.5 — Hab. les rumes et les anciennes carrières de Balbeck. Ozs. Cette plante parait être celle que M. Steven a décrite dans les actes de la Société impériale de Moscou. Elle diffère, en effet, des C. ruber et angustifolius par la largeur des fleurs, et surtout par sa panicule qui finit par SRE et atteindre un démi-pied, comme le remarque M. Steven. CAPRIFOLIACEZÆ. 126. Lonicera iberica M. B.? — Hab. les montagnes de Batbeck. LORANTHACEZÆ, 127. Viscum album L.? — Hab. sur les poiriers et les aubépines aux environs de Balbeck. Oss. C'est avec doute que je rapporte cette plante au 72 al- bum, dont elle diffère par ses rameaux beaucoup plus courts, et par ses feuilles ovales, obtuses et atténuées à la (base en un court pétiole, n’atteignant jamais, sur mes échantillons, plus d’un pouce de longueur; elles égalent ordinairement les ticles des rameaux, 23 356 3. DECAISNE. =— Plantes de la Palestine et de la Syrie. RUBIACEZÆ. 128. Putoria calabrica Pers. (Asperula Bové, n. 446.) —Hab. les environs de Balbeck, 129. Crucianella maritima L.— Hab. très commune. 130. Galium Sp. nov.(ex Requien). Buve 448 et 449.—Hab,. le Mont-Liban. 13x. Aubia lucida Linn. D. C. Prod. 4. p. 5go. var. rotundifolia Poir. (Bové, n. 447.) — Hab, le Mont-Liban entre les rochers humides. UMBELLIFER.Æ, 132. Ammi Visnaga Lamk.— Hab. aux environs de Gaza, 133. Cachrys crispa Pers. (Bové, n. 455.) — Hab. même localité que l'espèce précédente. 134. Crithmum maritimum L. (Bové, n. 452.) — Hab. près de Saint-Jean d’Acre. 135. Sium nodiflorum L. (Bové, n. 454.) — Hab. près de Nazareth, 136. Artedia squamata L. — Hab. environs de Gaza. 197. Eryngium dichotomum Desf. — Hab, avec la précédente. RANUNCULACEÆ. 158. Hanunculus aquatilis Li. — Hab. le Jourdain près de Tabarieh. 139. Delphinium Bovei. Sp. noy. D. ramosum; foliis caulinis lineari-vel-ovato-lanceolatis acutis glaberrimis crassiusculis; bracteis pedicello brevioribus; flo- ribus tenuissimè puberulis, calcare longo recto; sepalis obo- vato-lanceolatis lividis; petalis longè unguiculatis pallidis, limbo sub-rotundato. (Delphinium, Bové. n. 130). — Hab. entre Suez et Gaza. Os. Cette plante, voisine du D. virgatum Poir., en diffère néanmoins par la forme des fleurs; dans la nôtre, l’éperon est droit, il est légèrement infléchi dans le D. virgatum, qui a les corolles glabres, les divisions calicinales beaucoup plus aiguës et les bractées plus longues que le pédicelle. 140. D. flavum D.C. Prod. (Bové, n. 131.) — Hab. avec la précédente. 141. D. pusillum La Bill. —Hab. le Mont-Liban dans les endroits cultivés. 142, Nigella arvensis L, —Hab, les champs de la Palestine, 3. DECAISNE. — PJantes de la Palestine et de la Syrie. 357 Oss. Outre cette espèce, M. Bové en à rapporté une autre trop incomplète pour être déterminée avec précision. Je la crois néanmoins nouvelle. Elle appartient à la même section que la précédente, et se reconnait à ses anthères mutiques et ses fruits de moitié plus petits. PAPAVERACEZX. 143. Claucium flavum D. C. (Bové, n. 456.) — Hab. les plages maritimes à Gaza. CRUCIFERÆ. Oss. Toutes les plantes de cette famille ont été recueillies à Jaffa. Quelques jours de pluie ont suffi pour les faire déve- lopper et fleurir dans des localités où, suivant le rapport de M. Bové, on ne voyait que quelques restes flétris et secs d’une végétation antérieure. 144. Savionya ægyptiaca R. Br. 145. Moricandia teretifolia D. C. 146. JW, hesperidijolia D.C. 147. JMalcolmia lacera D. C.? 148. Koniga libyca R. Br. — Draba nummularia Ehrenb. H. Berol. 149. Mathiola oxyceras D. C. 150. Nasturtium coronopifolium D. C. 151. ZLeptaleum pygmæum D.C. Deless. Ic. 152. Diplotaxis hispida D. C. 193. Cakile maritima L. — Hab. Gaza. RESEDACEÆ. 154. Reseda lutea L. — Hab. prés de Jaffa. 155. À. pruinosa Forsk. Une autre espèce très voisine du AR. odorata , mais trop incomplète pour être déterminée, a été recueillie autour de Jaffa. RUTACEZÆ. 156. Aplophyllum tuberculatum Ad. Juss. var Forskahlii D.C, Prod, — Hab. route de Gaza à Jérusalem. 358 3. prcAISNe. — PJantes de la Palestine et de la Syrie, CISTINEZÆ. 157. Cistus creticus L. — ables montagnes en Palestine. 158. Helianthemum ellipticum Desf. (Bové, n. 471.) — Hab, Jafla près de la mer. HYPERICINEÆ. 159. Æypericum serpy Uifoliurm Lamk (Bové, n.468).—Hab.1e Mont-Carmel. 160. F1. crispum L. (Bové, n. 469.) — Hab. près de Gaza dans les champs. .161. Z7. hircinum L. (Bové, n. 470.) — Hab. le Mont-Carmel. POLYGALEZX. 162. Polypala supina Schreb. (Bové, n. 485).— Hab. le Mont-Liban, entre les fentes des rochers. GERANTACEZÆ, 163. ÆErodium murcinum W,— Hab. les environs de Jaffa. CARYOPHYLLEZÆ. 164. Silene Atocion Jacq. — Hab. spontané? dans les jardins et les lieux cultivés du Mont-Liban, Ogs. Je regarde cette plante comme spontanée, tant elle dif- fère par son port général des échantillons cultivés. 165. S. picta Pers. (Bové, n. 473.) — Hab. les montagnes près de Baïbeck. 166. S. succulenta Forsk. (Bové, n. 475.) — Hab. les sables maritimes à Gaza et Jaffa. Ors. Deux espèces de Dianthus ainsi qu'ua Gypsophila se trouvent dans la collection de M. Bové; il m'a été impossible, vu l’état incomplet de deux d’entre elles, de leur attribuër même des affinités. D’après M. Delile, qui cultive ure de ces espèces de Dianthus, celle mentionnée sous le n. 472, croissant sur les montagnes des environs de Balbeck, serait nouvelle et voisine du D. deltoides. \ PARONYCHIEZX. 167. Paronychia argentea Lamk. (Bové, n. 396.)—Hab. Jaffa près de la mer. 7 168. Corrigiola telephiïfolia Pourr. — C. dittoralis Sibth. EL grd, 24 C. capensis W, Sp. 1. p. 1507. Bartl, Linnæa, 1832, p. 626. — Hab, J'afa. ee ne — , DECAISNE. — Plantes de la Palestine et de la Syrie. 359 ONAGRARIÆ. 169. Jussiæa.…..?— Hab. les bords du Jourdain près de Tabarieh. 170. Epilobium hirsutum L. var incanum Pers. — Æ. tomentosum Vent. — E. grandiflorum AN. (Bové, n. 477.) — Hab. sur les bords du Jourdain. SALICARIÆ. 171, Lythrum Salicaria L. var. tomentosum D. C. Prod. — L, incanum an! exsicc. (Bové, n. 476.) — Hab. les bords du Jourdain. CUCURBITACEZX. 172. Momordica Élaterium L. — Hab. près du Jérusalem. MYRTACEZÆ. 173. Myrtus communis L. (Rikan Arab.) — Hab. pres du Jourdain. POMACEÆ. 174. Cratægus monogyna W.— Hab. les montagnes près de Balbeck. 175. Cotoneaster tomentosa Lindi. — Hab. avec la précédente. 176. Pyrus angustifolia Nov. sp. P. foliis lineari-oblongis acutiusculis basi rotundatis utrinque et gemmis glaberrimis, petiolis longiusculis gracilibus, fructibus globoso-turbinatis glabris, pedunculis robustis pollicaribus, — Arbor 30-L0o-ped. ; (Pyrus. Bove. n. 478.— Hab. les montagnes entre Balbeck et Damas. ) Os. Cette espèce est distingnée par ses feuilles entièrement glabres et la grosseur des pédoncules qui supportent les fruits ; ceux-ci également privés de poils ont le sarcocarpe très dur, pierreux, à quatre ou cinq loges assez grandes, renfermant chacun une graine ovoiïde arrondie. SANGUISORBEÆ. 177. Poterium spinosum L. (Bové, n. 480.) — Hab. jes montagnes de la Palestine. 360 3. DECAISNE. — {anies de la Palestine et de la Syrie. MIMOSEÆ. 178. Lagonychium Stephanianum M. Bieb. D.C. Prod. 2. p. 448.— Acacia heterocärpa Del. mss, (Bové, n. 481. —Sékoum Arab.)— Hab. communément dans les champs en Palestine. PAPILIONACEZÆ. 179. Astragalus compactus D. CG. (Bové, n. 484.) —Hab. les montagnes de Balbeck. 180. Ononis antiquorum L. Reich. Fi. CE Tourn. herb.!— Hab. commun dans la vallée de Josaphat. 181. O. arenaria D. CG. Prod. 2. p. 159. (Bové, n. 489.) — Hab. sables ma- ritimes à Gaza. 182. Psoralea palestina L. — Hab. en Syrie, localités humides. 183. Genista fasselata Nov. Spec. G. aphylla ; ramis ramulisque striatis apice nigro nitido spi- nescentibus; foliis abortivis squamiformibus fasselatis nigris ; floribus ad axillas squamarum brevissimè pedicellatis, partim sericeis ; leguminibus monospermis compressis acuminatis gla- briusculis. (Genista, Bové, n. 488). — Hab. le Mont-Carmel. Os. Cette espèce est voisine du G. ephedroides. 184. Trifolium hybridum.— Hab. à Jafa. 185. T'rigonella littoralis Guss.— Hab. avec la précédente. 186. Figna lutea Sav. D.C. Prod. 2. p. 4o1. — Dolichos luteolus Jacq. — D. niloticus Delil. fl. Egypt. (Bove, n. 483.) —. Hab. les endroits humides en Syrie. TEREBINTHACEZÆ. 187. Pistacia Terebinthus L. (Buthm Arab.)— Hab. les montagnes. 188. P. Lentiscus L. (Bové, n. 498.)— Hab. avec la précedente. RHAMNEÆ. 189. Rhamnus pubescens Lamk. 190. À. oleoides L. — Hab. Ces deux espèces croissent dans A et les montagnes entre Damas et Balbeck. one Kkocu, -— Orobanches de la Flore d'Allemagne. 361 Descriprion des Orobanches de la Flore d’ Allemagne; | ( Traduite du 1v° vol. de la Flore d'Allemagne, par M. Kocu). (1) Le calice est ou monosépale à cinq dents, dont la postérienre est plus petite, ou disépale. Les sépales sont fendus en deux lobes, ou bien ils sont entiers, ou munis à leur partie antérieure d’une dent, qui est le rudiment d'un second lobe; plus rare- ment, ils sont munis postérieurement d’une dent, laquelle ce- pendant reste toujours rudimentaire. Bien souvent les sépales se rapprochent sur le devant ou même se soudent entre eux : ces deux cas se présentent dans la même espèce; mais à la partie pos- térieure s’observe quelquefois un troisième sépale plus petit dans l’espace qui sépare les deux grands. Dans une monstruo- sité le calice devient trisépale, à sépales égaux entre eux. La corolle est labiée; elle est persistante et marcescente, mais se sépare entièrement de la base glanduleuse, en sorte qu'à la base de l’ovaire , on remarque une alvéole ronde ou anguleuse, comme dans les calices de Datura. Les étarmines sont attachées immédiatement au-dessus du tube ou bien aussi vers son milieu : elles s’inclinent à leur partie supérieure les unes vers les autres par une inflexion plus ou moins prononcée; leur base est soudée longitudinalement au tube de la coroile. Les anthères, réunies pendant l’anthèse, se sépa- rent fréquemment plus tard, quand la corolle desséchée fait perdre aux étamines leur direction primitive. Les loges des an- thères sont terminées supérieurement par un mucrone, et por- tent quelquefois sur leur base une petite pointe papilleuse. L'ovaire est oblong, muni sur le devant à sa base d’un disque demi circulaire coloré, qui, en s’amincissant successivement, . s’efface vers la partie postérieure, et qui sur le devant est souvent garni de trois cols longitudinaux. Il sécrète ordinairement du (1) Le genre Orobanche a été depuis quelques années l’objet des études d’un grand nombre de botanistes. La difficulté que présente la distinction des espèces, jointe à l'intérêt des consi- dérations physiologiques qui se rattachent à leur mode de croissance sur les racines des autres végélaux, nous ont engagé à reproduire ici la partie de la Flore d’Allemagne relative à ce genre, parte qu’on peut considérer comme une des meilleures monographies de ces plantes, et qui facilitera l'étude de nos espèces indigènes, (RéDAcT.) 362 KOCUH, — Orobanches de la Flore d’_4llemagne. nectar. Le style est filiforme. Le stigmate est bilobé, à lobes plus où moins écartés. La capsule est uniloculaire, bivalve, traversée par deux ou quatre sillons et renfermant un spermophore bifide ou quatre spermophores séparés. Les graines sont très petites, ovales ou oblongues, luisantes et recouvertes de plusieurs rangées longitudinales de fossettes, qui leur donnent Paspect réticulé-rugueux. Les auteurs indiquent dans les Grobanches une glande libre placée au-dessous de l'ovaire (Glandula sub basi germinis). Je n’a vu rien de pareil dans aucune espèce; c’est au contraire l’ab- sence de cette glande qui distingue notre genre du Lathraea. Nous avons déjà parlé plus haut du disque qu’on observe dans la fleur des Orobanches et qui, dans quelques espèces, prend Ja forme d’une bosse, Un autre caractère qui sert à distinguer le genre Lathraea de l'Orobanche se trouve dans la corolle qui est inséparable de la base dans le premier de ces genres. Du temps de Linné, ce. genre ne présentait, pour la Flore d'Allemagne, que les deux espèces O. major et ramosa. Il est aussi impossible à présent de dire ce que l'on doit entendre par le premier de ces noms, qu'il l’est de déterminer ce que c’est que VO. lœvis de Montpellier; les auteurs allemands ont compris sous ce dernier nom l'O. cœrulea, quoique les caractères que Linné donne à la plante ne se rencontrent point dans cette espèce. On connait actuellément une série d'espèces nettement tranchées, dont les caractères distinctifs exigent cependant de nouvelles recherches, même après les travaux de Wallroth, Vaucher, Schultz et Reichenbach. Pour que ces recherches soient dé- finitives, il est de toute rigueur qu’elles se fassent sur les plantes vivantes. Mais ici se présentent de grandes difficultés : des espèces semblables naissent souvent à de grandes distances les unes des autres; elles sont circonscrites dans un petitespace et leur durée est si passagère qu’on a rarement l’occasion d’en faire un examen comparatif sur le frais. Il serait donc à souhaiter que les botanistes qui ont occasion d'examiner des espèces peu con- nues voulussent en faire des descriptions très détaillées; qu’elles soient piutôt trop étendues que trop courtes, car un caractère KOCH, = Orobanches de la lore d’ Allemagne. 363 de quelque peu d'importance qu'il paraisse peut quelquefois être d’un intérêt capital. Les descriptions seraient d’autant plus exactes et plus complètes si on voulait prendre la peine de com- parer celles déjà publiées relativement à la plante qu'on est ac- cupé à décrire. FAT Je dois à la bonté du docteur F. W. Schultz toutes les espèces observées et décrites par cet auteur, et outre celles de mon herbier, j'ai consulté plusieurs collections très riches. Mais c’est principalement par l’obligeance de mon ami Alexandre Braun, que je suis à mème de pubiier des caractères précis d’un grand nombre d'espèces. Outre ses plantes, cueillies dans le pays de Bade, dans la Haute-Bavière et dans les environs de Paris, il a mis à ma disposition de nombreuses notices et un mémoire inédit de ce genre, qui contient des descriptions tres exactes et très complètes, faites sur les plantes vivantes. J’ai dû me borner à -décriresur le sec plusieurs espèces qui n'ont été observées à l’état frais ni par Braun ni par moi-même; j'ai dû écarter entièrement deux espèces auxquelles je n’ai pas trouvéde caractères distinctifs pour les séparer des espèces voisines. Les Orobanches, du moins un grand nombre d’entre elles, nese distinguent que difficile- ment quand elles sont desséchées; sous ce rapport, la Flore d'Allemagne ne présente point de genre plus difficile, car la des- siccation fait perdre à ces plantes plusieurs caractères de la plus grande importance, particulièrement la direction de la lèvre su- périeure , la forme et la couleur, ainsi que la conformation des pelottes du stigmate. J'ai trempé les fleurs dans l’eau froide et dans l'eau bouillante, mais rarement j'ai obtenu une corolle qui eût tant soit peu repris la forme qu’elle avait avant la dessiccation. Les échantillons fortement comprimés sont tout-à-fait intraita- bles, ils restent écrasés quoi qu’on fasse. Il existe dans les Orobanches un caractère très constant, qui est loin de présenter la même certitude pour les autres plantes ; c'est la pubescence des étamines, ou plutôt les poils secs qui, dans le plus grand nombre des espèces, recouvrent la base, quelquefois même la majeure partie des filets. Les poils glandu- Jeux, au contraire, qui s’observent dans un grand nombre d’es- pèces à la partie supérieure des filets, présentent un caractère 304 KocH. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. d'une moindre valeur, quoiqu'il ne soit pas trop variable non plus. « Par une anomalie qu’on doit considérer comme une mons- truosité, les lobes arrondis du stigmate sont quelquefois émar- ginés dans la même espèce; et dans des pieds bien robustes, il n'est pas rare de trouver quelques fleurs à stigmate tri ou qua- drilobé. Quand ie stigmate est trilobé, un troisième lobe plus petit vient se joindre aux deux iobes latéraux habituels vers le bas dans une position oblique; dans le stigmate quadrilobé, il existe deux lobes inférieurs, plus petits que les deux latéraux, qui, dans ce cas, affectent une direction un peu ascendante. Aux lobes du stigmate correspond un nombre égal de valves dans la capsule; la largeur de ces valves est en rapport direct avec la grandeur des lobes du stigmate. » (AL. Braun.) C’est aux caractères variables, cités par les auteurs comme caractéristiques, qu’il faut rapporter le renflement bulbiforme plus ou moins considérable à la base de ja tige; les écailles de cette dernière plus ou moins larges; l’épi làäche ou serré; les éta- mines plus ou moins saillantes et le style plus ou moins avancé au-delà de la gorge de la corolle. Ce sont là des caractères très variables dans toutes les espèces. Toutes les espèces d'Orobanches sont parasites sur les ra- cines d’autres plantes. On peut consulter surtout les ouvrages SUivans : 1) Orobanches generis Stasxvn ad C. Mertensium scripsit Y. G. WALLROTH. 2) Monographie des Orobanches, par 3. P. Vaucuer, avec 16 planches, sur lesquelles ces plantes ne sont malheureuse- ment pas bien représentées. 3) Beitrag fur Kentnniss der deuischen Orobancher ( Maté- riaux pour servir à l’étude des Orobanches d’ Allemagne), par F. W. Scuuzrz, avec une planche lithographiée représentant l'a- nalyse des fleurs. PREMIER GROUPE. Calice composé de deux sépales. qui sont plus ou moins con- fluens à la partie antérieure : il est muni d’une seule bractée. Kocur. — Orobanches ile la Flore d’ Allemagne. 365 L'ovaire est traversé de deux sillons, l’un antérieur, l’autre postérieur. La capsule renferme quatre spermophores parié- taux distincts. 1. ORoBANCHE cRUENTA Bertoloni. O. sepalis multinervüs, subæqualiter bifidis corollæ tubo longiornibus; corolla campanulata antice basi ventricosa, dorso mcurva ; labüs inæqualibus denticu- latis glanduloso-fimbriatis, superiore cassidiformi imtegro vel subemarginato, lobis patentibus, lacinits inferioris subæqualibus ; staminibus imæ corollæ affixis, dense pilosis, superne cum stylo slandulosis ; sugmate velutino, elevato-marginato. Descriptions. — Smith in Transact. Linn. — Wallroth. — Schuliz. Icones. — Reichenbach Ic. 7. fig. 898, 899, la forme plus grèle à style sail- lant; et fig. 896 la forme grande à style plus court. — Schuliz : analyse de la fleur sous le nom d’O, caryophyllæa. — Gaudin hely. 4.1. 2. Collections. — ©. gracilis Schleicher ! exsicc. Synonymes.—Orobanche cruenta Bertol. Rar. ital. pl. dec. 3. ed. 1. p. 56. x, 5. Amæn. ital. p. 89. O. cruenta Reichb. Icon. 7, p. 35. O. gracilis Smith Linn. trans. 4. p. 172. Wallroth de Orob. p. 89. Willd. Sp. pl. 3. p. 351. Reichb. Îc. 7. p. 36. O. vulgaris Gaud. hely. 4. p. 176. O. carrophyllacea Schultz, p. 8. Orobanche du Doryenium ligneux Vauch. p. 46? Cette espèce se reconnait au premier aspect à sa corolle cam- panulée tres ouverte, ventrue à sa base antérieure, couleur de sang inférieurement; à l’insertion profonde des étamines, au stigmate jaune bordé en brun-pourpre,et à son duvet abondant, court et glanduleux. L'espèce suivante a en commun avec ceile- ci la forme et la couleur de la corolle, mais notre espece est plus robuste et porte d’autres poils. La fige est simple, cannelée, rousse, fortement amincie vers le haut, couverte surtout dans cette dernière partie,entre les fleurs, sur les bractées et les sépales, de poils nombreux, étalés, surmon- tés d'une glande dorée. Elle est haute de 172-1 pied et plus, mé- diocrement épaissie à la base jusqu’à la grosseur d’une noisette, quelquefois d’une noix commune, implantée droite ou cbliquesur un pivot plus où moins long, et recouverte d’écailles nombrenses triangulaires-ovales, obtuses ou un peu pointues, quelquefois oblongues. Au-dessus de la base les écailles s’écartent, s’allongent et se rétrécissent insensiblement en une longue pointe, sont ap- pliquées à la tige; vers le haut, elles s’amincissent encore et 366 xocr. — Orobanches de la Flore d’ A llemagne. prennent la teinte et la vestiture de la tige. Les fleurs sont dis- posées en un épi d’abord serré, ensuite ordinairement plus lâche, sur un axe un peu flexueux; au nombre de 15-:0, même de 30-40 et seulement de 6-10 dans des échantillons maigres ; elles se distinguent par leur teint vif d'or et de pourpre. Les bractées partent d’une base ovale, large, embrassant la base de la fleur, s’amincissant en alène jusqu'à l'extrémité de la lèvre inférieure, égalant parfois toute la fleur. Les deux sépales séparés sont mul- tinerves, contigus sur le devant, larges, fendus en deux lanières assez égales, droites , subulées, dépassant le tube de la corolle : celle du devant est cependant un peu plus étroite et quelquefois plus petite et raccourcie; les deux lanières sont assez souvent courbées un peu en faucille vers la partie postérieure. La corolle est longue deolignes,couverte extérieurement de poils plus courts surmontés d'une glande dorée; elle est rousse, ayant à la base et souvent aussi sur le bord quelques stries d’un beau jaune- soufre; intérieurement elle est d'un rouge de sang ou d’un pourpre-noirâtre. Quelquefois les fleurs des échantillons tardifs sont jaunes, et celles des individus robustes présentent un brun purpuracé. Le tube est campanulé à partir de la base arrondie et gibbeuse, et sur le devant presque droit jusqu'à la lèvre inférieure, légèrement courbé sur le dos et terminé par la lèvre supérieure légèrement voûtée et traversée par une carène obtuse. La carène est épaissie antérieurement ou se termine par une petite pointe. La lèvre, lorsqu'elle est plissée, parait bilobée , mais elle est en- tière ou légèrement émarginée; ses bords sont étalés, et, de même que la lèvre inférieure étalée à angle droit; ils sont frangés de petites dents et bordés de poils glandaleux. Les /a- nières de la lèvre inférieure sont obovales, arrondies, semblables: celle du milieu est un peu plus longue, et lorsqu'on la réfléchit elle atteint le milieu du tube. À la base de la lèvre inférieure se trouvent deux petites gibbosités, séparées par des plis profonds parsemés de poils glanduleux. Les éfamines sont insérées à 172 ligne seulement au-dessus de la base de la corolle, en une ligne ascendant obliquement vers la partie postérieure. Les flets, à leur quart inférieur, sont larges et aplatis; à leur face intérieure, ilssont traversés par une cannelure plane; extérieurement, ilssont KocH. Orobanches de la Flore d’Ællemagne. 367 nus, intérieurement depuis la base jusqu’au milieu ils sont cou- verts de poils secs assez longs; à leur sommet, au contraire, ils portent dans tout leur contour des poils courts et glanduleux. Les deux étamines plus longues sont rapprochées à leur milieu, s’'écartent de là comme les anses d’une urne; les plus courtes présentent, comme dans toutes les espèces, une insertion un peu plus élevée. « L'ovaire est d’un jaune-blanchâtre, traversé sur ses deux faces. d'un sillon qui s’oblitère au style; il porte à sa base anté- rieure trois bosselettes obtuses; la base a une teinte violette circu- laire. Le style est, depuis sa base, un peu courbé sur le devant ; vers le haut, il est plus ou moins recourbé, violet et glanduleux. Le stigmute atteint ordinairement le bord de la lévre supérieure, quelquefois cependant il la dépasse considérablement. IL est plus äroit dans les échantillons plus robustes, à style plus gros; dans les échantillons plus grèles, à style plus mince, il est sou- vent recourbé fortement : dans le premier cas, il est plus gros, plus arrondi et légèrement déprimé au milieu; dans le second cas, il est plus étroit et tellement incisé, que ses deux lobes sont placés parallèlement vers le devant Les pelottes du stigmate sont veloutées , d’un jaune de cire, rétrécies au milieu au point d’être quelquefois interrompues. Elles sont munies d'un bord un peu calleux , saillant, d’un brun-pourpre, formant souvent vers le bas et vers le haut, à l'endroit où les pelottes sont le plus rétré- cies, une nodosité ; la fissure transversale est fermée. Le fruit est court, ovoide, d'un brun-noirâtre, ou entièrement noir. La structure du fruit, sa déhiscence , ainsi que les graines, ne pré- sentent aucun caractère pour distinguer les différentes espèces de ce groupe. » « Cette espèce partage avec plusieurs autres, surtout avec l'O. epathymumn, une odeur de Giroflée très prononcée ; c’est là sans doute la cause que ces deux espèces sont si souvent consi- dérées comme l'O. caryophyllacea , méprise d'autant plus exeu- sable qu'elles possèdent toutes les deux le caractère, par lequel Smith distingue son O. caryophyllacea, savoir les étamines mu- nies de poils intérieurement à la base (stamina basi interne pilosa), 368 Kocu. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. « La grosseur du renflement bulbiforme à la base de la tige, la largeur et la longueur des écailles, la disposition plus ou moins serrée des fleurs, de même que le nombre de ces dernières, présentent des caractères très peu certains. Les sépales sont sou- vent entiers et indivis, ou munis d’une petite dent, ou bien encore plus profondément divisés. Rarement, on trouve ces par- ties soudées sur le devant, et tout aussi rarement, on remarque à côté des deux sépales postérieurs un autre plus petit, étroit, subulé ou fancéolé; ce petit sépale peut être considéré comme un cinquième sépale, si l’on considere les autres comme formés par la soudure de deux sépales. Le style est quelquefois saillant hors de la corolle, de même que les étamines ; souvent les deux lobes du stigmate sont émaryginés, en sorte que cet organe paraît presque quadrilobé. » :(Al. Braun Dissert. ined.) M. A. Braun a découvert une Pélorie de cette espèce, décrite par Charles Schimper, dans les Beitrage de Schuliz, p.11 : «Dans cette lélorie la fleur inférieure d’un épi était portée sur un long pédoncule; elle avait à la base du calice deux bractées latérales ; le calice lui-même présentait six divisions; la corolle était à six lobes réguliers; six étamines alternaient avec ces lobes et se rap- prochaient en forme de cône; le style s'élevait au milieu de six anthères qu’il dépassait, il était bilobé, à lobes latéraux. » (A. Braun in litt.) Une variation de cette espèce à écailles trés larges et qui se retrouve aussi dans les environs de Munich est l'O. cruenta Reichb. (Ic. 8. f. 896), d’après un échantillon de Bertoloni lui- méme (Conf. Ic. p.35). En comparant le passage de Bertoloni (Amæn. ital., p. 89 et 90), on se convaincra sans peine que c’est par un simple hasard que cet auteur envoya un exemplaire à écailles très larges, car il dit de son ©. cruenta : « Scapus ad- spersus squamis lanceolatis acuminatis » et plus loin il dit: « Bractea ad singulum florem solitariave, cæterum similis squa- mis scapi. » En outre, À. Braun qui possède l’herbier de Frédé- ric Meyer y trouve l'O. cruenta déterminé par Bertoloni lui- même, et c’est bien la plante que nous venons de décrire sous ce nom. | Le nom de Smith (O. gracilis) est à la vérité plus ancien que Kocn. =— Orobanches de la Flore d'Allemagne. 36 celui de Bertoloni, mais d’un côté ce nom ne convient guère aux nombreux exemplaires robustes de cette plante, et en outre, Smith ne comprend sous ce nom que la forme plus petite, à style très saillant. D'après l'avis d'A. Braun, je conserve donc le nom de Bertoloni, et je considère la plante de Smith comme une simple variété. 6. Gracilis : elle est moins haute, plus grèle; le style, et A quefois aussi les étamines dépassent de beaucoup le tube de la corolle. Une autre variété de cette espèce est la suivante : >. ©. Genistæ tinctoriæ Schultz in litt. Elle a des sépales plus longs , égalant presque la fleur et paraît être d'une teinte plus claire : je n’y puis trouver d'autre caractère distinctif. Cette va- riété me paraît l'O. du Genét des teinturiers Vaucher, p. 37. L'O. du Genét germanique du même auteur paraît appartenir à notre variété f. gracilis. L'O. gracilis Schl. cité par Gaudin, helv. 4. p. 179 avec l’O. Artemisiæ campestris, appartient d après plusieurs exemplaires de Schleicher à notre ©. cruenta. Il existe encore de notre plante une variété à lobes de la le- vre inférieure assez profondément émarginés. Smith paraît l'avoir eu en vue, puisqu'il dit : « laciniæ Ne inferioris obcor- datæ ». Je n'ose cependant décider avec certitude si l'O. du Dorycnium ligneux Vauch. p. 46, doit être rapportée à cette forme : les botanistes de Munich n’ont rien vude pareil sur le Do- rycnium suffruticosum très commun dans cette localité. La descrip- tion de Vancher convient d’ailleurs parfaitement à notre plante. L'O. cruenta vient dans les pelouses, les prés, depuis Ratisbonne à travers la Bavie re, par Munich et Salzbourg, jusque dans la région subalpine où il a été encore observé par le docteur Fré- déric Schultz. Cette espèce est parasite à l'extrémité des ramifi- cations de la racine de l’Æippocrepis comosa et du Lotus cor- niculatus ; la partie où l’Orobanche se trouve implantée devient tubéreuse et s’enfle à mesure que le parasite grandit. À. Braun la trouvée à Paris également sur le Lotus corniculatus. D'après Schultz et Zuccarini on la trouve aussi sur le Lotus siliquosus, et si, comme je le suppose, on doii rapporter à notre espÊce la LV, PBorax. — D''ccmbre, 24 370 Kocn. — Orobanches de la Flore d’_4llemagne. plante de Vaucher, elle se trouve encore sur le Dorycnium suf- fruticosum. La variété 8 se rencontre avec la forme ordinaire. Schultz a trouvé la var. y à Wasserbourg dans la Bavière supé- rieure, sur les racines du Genista tinctoria. Juin-Juillet Æ. 2. O. connEexsarA Moris. O. sepalis multinervüs plerumque subæqualiter bifidis, corollæ tubo sub- æqualibus ; corolla campanulata, antice basi ventricosa, dorso curvata, apicem versus recta ; labiis denticulatis subciliatis, superiore tubo marginato; laciniis in- ferioris subæqualibus, medio submajori ; staminibus imæcoroliæ affixis, nudis, basi pubescentibus, apice cum styli apice parce glandulosis: bracteæ pilis densis longis incanæ. Icon. : Reichb. Ic. 7. f. 897. _… Collect. : Cette espèce a été publiée par!la Société d Esslingen, cueillie par Mül- ler dans l’île d’Antioco près de la Sardaigne. Presl l’a décrite dans ses plantes de Sicile sous le nom d’O. fœtida. (1) Synon. : O. condensata Moris Stürp. sard. elenchus fasc. 2. p. 8 Rehb. Tc. 7. p. 35. Orobanche du Spartium joncier Vauch. p. 42. O. fœtida Biv. Süurp. rar. Sicil. ment, 1. n. 5. selon Vaucher (non Desf.) Cette espèce semble, au premier coup-d’œil, très différente de Ja précédente; cependant elle s'accorde tellement avec elle dans la plupart de ses caractères qu'il est difficile de l’en séparer. Sans aucun doute l'examen de la plante vivante ne manquera point de fournir des différences plus marquées. Elle est considérable- ment plus grande, plus robuste, à tige plus grosse et à fleurs plus nombreuses. La plante sèche serreconnaît d'abord à sa teinte pourpre-noire(il n’y a que la partie inférieure de la corolle qui soit d’un brun foncé) et à la couleur des bractées qui sont comme couvertes de son, à la manière du Zichen furfuraceus L. Cette couleur est produite par de nombreux poils un peu épais, blancs et jaunâtres, fortement mêlés. La base de /a tige est souvent un renflement bulbiforme con- sidérable; elle est couverte de nombreuses écailles ovaïes-larges, brièvement acuminées, moins poilues. Les écailles de la tige sont également rapprochées, ou le paraissent au moins, parce qu'elles sont grandes et larges-oblongues-lancéolées. Les inférieures sont même, comme cela se voitsouventdans l’espècesuivante,rhomboi- (1) C’est sous ce dernier nom qu’elle a été entore publiée par la Societé d’Esslingen, parmi les plantes cueillies à Alger par Schimper, KOCH. —— Orobanches de la Flore d'Allemagne. 371 dales-oblongues, c’est-à-dire plus larges vers le milieu qu’à leur base; les écailles caulinaires sont fortement recouvertes des poils furfuracés dont il a été question plus haut; ces poils sont épars sur la tige et s'y trouvent entremêlés de poils glanduleux plus courts. Les bractées ressemblent aux écailles de la tige, sont fortement poilues, dépassent ordinairement les fleurs ; dans un de mes échantillons elles sont cependant plus courtes. Les sé- pales sont un peu moins poilus. La corolle ressemble à celle de l'O. cruenta. D’après Moris, elle est rouge de sang; à l’état sec, elle est vers le bas brune ou rousse et vers le haut d’un pour- pre-noir foncé. Je n’ai point remarqué dans les plis entre les gibbosités de la lèvre inférieure les poils glanduleux de l’es- pèce précédente; je n'ose cependant assurer que ce caractère soit constant. Les anthères sont jaunâtres. Les filets sont d’ordi- naire recouverts intérieurement à la base de poils secs assez nombreux ; à l'extrémité ils sont de même que le style plus ou moins glanduleux. La structure du stigmaite ne peut être re- connue sur les échantillons desséchés. D’après la citation que Walirotkh fait, p. 4r, de PO. fætida Presl, on devrait admettre que cette espèce est son O. variegata; mais la description de cette dernière espèce s’écarte en beau- coup de points. Moris, dans son premier fascicule , la nomme O. speciosa D.C. Mais il lui donne, dans le second fascicule, le nom d’O. condensatu, et il a bien fait de léloigner de l’espece de De Candolle. L’O. fœtida Desf. que je possède de Salz- mann, cueilli à Tanger, se reconnaît très facilement à ses écailles supérieures et à ses bractées longues, très étroites, lan- céolées-subulées et tres acuminées ; à ses calices et ses corolles nus, aux fleurs plus petites disposées en un épi très serré, et aux étamines très grèles, dilatées seulement à leur extrême base. Les filets sont nus ou garnis seulement à leur base même de quelques poils secs : un examen attentif fait reconnaître quel- -quefois à leur extrémité aussi de petites glandes. Le stigmate est plus petit, le style plus mince.‘ 2 s A » : 2 L'O. condensata vient à Fiume dans les pelouses ombragées, et y est commune (Noé!) Le seul exemplaire que je possède de cette localité est moins poilu que ceux de Sicile et de Sardai- 24 392 KOCH. — Orobanches de la Flore d’_ Allemagne. gne, du reste parfaitement identiques. Noë n’en indique pas la plante-nourricière. Moris l’a trouvée sur le Genista corsica, Pres. sur un Spartium qu'il ne désigne pas. Wahlberg l'a cueillie en Italie sur le Spartium scoparium. (Al. Braun in litt.) Mai. 3. O. Rarum Thuillier. ; O. sepalis multinervis plerurmque subæqualiter bifidis corollæ tubo subæqua- libus; corolla campanulata, antice basi ventricosa, dorso incurva; labiis undu- latis obsolete denticulatis, non fimbniatis, superiore cassidiformi emarginato, lobis patulis, lobo medio labii inferioris lateralibus duplo majore ; staminibus imæ corollæ affixis, basi glaberrimis, apice cum stylo glandulosis; stigmate velu- tino margine non promimulo. Icon. : Reichb. Ie. 7. f. 900 ©. major et f. 923 O. Rapum; mais la dernière figure ne s'accorde que peu avec Îles nombreux échantillons que j'ai comparés, Synon. : O. Rapum Thuill. Paris. ed. 2. p. 317. Daby, bot. gall. p. 548. Wallr. p. 31. Reichb. Te. 7. p. 43? O. major DC. fl. fr. 5. p. 488. Reichb. Tc. 7. p. 36. non Linné nec aliorum. Orobanche du Cytise à balais Vauch. p. 43 excl. syn. omnibus. De Candolle, dans la Flore française, considère comme PO. major L., celte espèce, commune en France, surtout dans les environs de Paris. Reichenbach la admise sous le même nom dans son Ælora excursoria et dans son Iconographie. Smith, au contraire, donne le nom d’O. major E. à la plante qui vient en Angleterre, et, selon Duby aussi, dans le midi de la France, sur l'Ulex europæus. Je n'ai point encore vu cette dernière espèce, qui doit être voisine de VO. Rapum.Wahlenberg, au contraire, donne le nom d’O. major à la plante désignée ainsi dans le F/ora suecica et parasite sur le Centaurea scabiosa, c'est-à-dire à l'O. ela- tior Sutton. Pour ne point donner lieu à de nouvelles erreurs, le meilleur parti est d'abandonner entierement le nom linnéen. il n’y a point de doute que cette plante ne soit l'espèce dé- crite par Thuillier, dont Al Braun a examiné des exemplaires authentiques qui s'accordent entièrement avec la plante cueillie dans deux localités de l'Allemagne. Cette espèce se distingue par sa corolle très ample de FO. cruenta, mais à l’état sec elle est d’un brun-jaune, et à l’état plus avancé, elle se distingue particulièrement par ses anthères blanches. Elle diffère d’ail- leurs très clairement des deux espèces précédentes, par ses filets entièrement nus à la base et par sa corolle différemment KOCH. — Orobanches de la Flore d’ Allemagne. 373 colorée, ondulée, à la vérité, mais non frangée de petites dents; elle s'éloigne encore de FO. cruenta par des poils secs, longs, blancs , qui recouvrent les bractées d'un duvet dense, et qu'on observe aussi sur la tige, quoiqu’en moins grand nombre. Elle est plus robuste et plus élevée que l'O. cruenta. La tige est, à la base, presque de la grosseur du pouce , haute de 1-5 pieds, cannelée, d’un jaune-brun clair, tirant sur lincarnat à la partie inférieure enflée et entre les fleurs; elle porte depuis son milieu, et dans des échantillons à fleurs éparses depuis sa base, 20-40 et même 80-90 fleurs. Elle se trouve implantée sur l'extrémité des racines horizontales du Spartium scoparium ., enflées au point d'insertion en un tubercule de la grosseur du doigt. Ordinairement chaque tubercule donne naissance, dans une direction oblique ou horizontale, à 3-5 tiges, rarement à un plus grand nombre. Les tiges sont grosses dès leur naissance, recouvertes de nom- breuses écailles ovales, et s’enflent bientôt à la base en un tubercule arrondi, couvert également d’écailles très nombreuses, grandes et larges. À partir de ce renflement, la tige s'élève droite et est recouverte d’écailles lancéolées plus écartées; à la partie inférieure de la tige, ces écailles sont plus larges, plus courtes et plus rapprochées; elles ne passent qu'insensiblement à la forme lancéolée et non aussi subitement que le représente Reichb. fig. 923. Souvent les écailles inférieures sont presque rhomboïdales. Les bractées ont la base ovale, mais s’amincissent en une pointe longue, qui ordinairement dépasse de beaucoup la fleur ; cette pointe est très cassante et il arrive fréquemment de ne plus la trouver aux échantillons conservés dans les her- biers. Elles sont ordinairement recouvertes et bordées de nom- breux poils longs, secs, blancs et jaunâtres, qu’on retrouve à la partie supérieure de la tige et aux dents calicinales. Les poils des autres parties du cilies , ainsi que ceux de la corolle, sont un peu plus courts et entremélés de poils glanduleux, éga- lement courts. Le calice atteint à-peu-près l'extrémité du tube de la corolle; les sépales sont ovales, larges, bifides; on ne voit quelquefois à la place de l’une des deux lanières qu’une dent | courte, qui quelquefois manque entièrement. Les sépales | sont constamment séparés et traversés par quelques nervures \ | | 1| | | | | 374 xocu. -— Orobanches de la Flore d'Allemagne. trés fortes et par quelques veines droites. La corolle est ventrue, de la même configuration que celle de l'O. cruenta, à bords for- tement ondulés et couverts de poils secs très courts, quand on les voit à la loupe; dans l'O. cruenta, au contraire, les bords sont garnis de dentelures très prononcées et couverts de poils glanduleux. La corolle, légèrement comprimée, a 0 lignes de long; elle présente une largeur de 4 lignes. La lèvre supérieure est voütée en casque, ordinairement émarginée. Les divisions de la lèvre inférieure sont ovales, la médiane a la grandeur double des latérales, mais lorsqu’on la réfléchit , elle n’atteint pas la base de la corolle. La partie inférieure de la corolle est d’ur brun-jaune clair, le reste d’un brun-rouge clair, quelquefois incarnat ; le dos et Les bords de la corolle ont quelquefois une teinte violette sale. Les é{armnines se trouvent insérées au bas de la corolle, les plus longues à une ligne au-dessus de la base, mais de même queles deux plus courtes, elles sont décurrentes par leur base soudée. Au point de départ des étamines, la corolle présente extérieurement quatre fossettes. Les /élets sont blancs , cannelés à la base et entièrement lisses; vers le haut ils sont, ainsi que le style, revêtus d’un plus ou moins grand nombre de poils glanduleux. Les plus longs s’incli- nent l’un vers l’autre en forme d'arc, mais ils ne descendent point en forme d’anse. Les anthères, d’un blanc-jaunûtre, sont surmontées d’un mucrone allongé et se font remarquer dans la plante sèche par leur couleur blanchätre, la corolle étant d’un brun-jaune. L’ovaire et le style sont blanchätres; le style est vers le haut d’un violet clair; l'ovaire porte à sa base un disque cou- leur de citron avec trois bosselettes proéminentes. Le siismate est profondément émarginé, les pelottes sont d’un jaune de ci- tron , à bord clair et de couleur amaranthe pâle, mais le bord n'est point saillant et calleux comme dans l'O. cruenta. La plante varie à corolle considérablement plus étroite et pa- raissant par là plus allongée : les O. cruenta et epithyimum pré- sentent des variations semblables. Considérée superficiellement, cette espèce semble avoir moins d’affinités avec l'O. cruenta , quoiqu’elle ait beaucoup de carac- tères en commun avec cette dernière espèce. Son odeur est re- BRUCH ET SCHIMPER. —ÿHryologie d'Europe. 375 butante, spermatique , comme celle des champignons charnus frais; elle à un air triste et désagréable. (AL Braun.) Zeyher a cueilli, en 1813, un échantillon de cette espèce sur le mont Kniebis de la Forèt-Noire, sans pouvoir la retrouver plus tard. Fr. Nees d’Esenbeck la trouva depuis en grand nombre dans le Siebengebirg, près de Bone. J'ai comparé les échantil- lons des deux localités. Mai. Juin . Remarques. « Thuillier, dans sa Flore, dit que son O. Rapum vient sur le Spartium scoparium ; on ne trouve effectivement point d’Orobanche sur le Gerusta tinctoria des environs de Paris, tandis que l'O. Rapum est très commun sur le Spartium au bois de Boulogne ,sà Longjumeau, à Fontainebleau et ailleurs dans les environs de Paris. C’est donc à tort que Vaucher, de même qu'après lui Duby et la plupart des auteurs, réunit l'O. Rapum à son O. Genistæ tincioriæ , au lieu de la réunir à son O. Cytisi scoparü. » (AI. Braun in litt.) ( La suite au prochain cahier. ) Bryxorocre D'EuroPe, ou Mousses d'Europe disposées par fa- milles naturelles, et publiées par monographies des genres, par MM. Brucn et ScuimPer, avec des planches représentant toutes les espèces. Au premier rang des végétaux cellulaires, marche, sans con- tredit, la jolie famille des Mousses. La présence des sexes mise hors de doute par les beaux travaux d'Hedwig , lui donne la prééminence sur toutes les autres familles de la cryptogamie. L’élégance et l'immense variété de formes des espèces qui la composent, l'organisation surtout de l’orifice de la capsule, faite pour exciter au plus haut point l'admiration de l’observa- teur, leur couleur gaie, agréable à la vue, sans parler de leur importance bien connue 4lans l’économie de la nature, en font une classe d'êtres bien distincts de tous les autres, et dignes de _ 370 BRUCH ET SGHIMPER. — Pryologie d'Europe. fixer l'attention de l’homme pour qui les beautés de la nature et la magnificence de ses œuvres sont susceptibles de quelque attrait. Aussi est-ce la famille la plus observée et la mieux con- nue. Outre des ouvrages généraux où se rencontrent tout à-la- fois et de bonnes et. complètes descriptions, et d'excellentes figures, outre des publications des Mousses desséchées dont chaque contrée de notre Europe a eu ses auteurs, outre une foule de Flores générales ou locales, dans lesquelles les plan- ches n’ont point été négligées , il existe encore des traités spé- ciaux consacrés à l'exposition des richesses en ce genre; con- tenues dans un territoire d'une circonscription plus ou moins étendue. Il nous suffira de citer ici les Bryologia romana de madame la comtesse de Formia-Mazzanti ; Bryologia germanica, malheureusement non encore achevée, de MM. Nees d'Ésen- berg, Hornschuch et Sturm; Bryologia mediolanensis, de MM. Balsamo et de Notaris; et enfin la Muscologia britannica de MM. Hooker et Taylor. De tous ces travaux, il est résulié une masse de faits et d’ob- servations qui, il faut bien l'avouer, n’ont pas encore été co- ordonnées comme ils auraient pu et dû l’être dans un ouvrage: général. La synonymie surtout, rendue presque inabordable par suite même du grand nombre d'auteurs qui se sont occupés des Mousses, exige de la part des muscologues qui voudront la débrouiller, et la possession de matériaux nombreux et authen- tiques, et une connaissance approfondie de tout ce qui a été fait jusqu'à ce jour. Nous ne dirons rien du jugement qui doit présider à cette réforme, et sans lequel, de même que sans une grande expérience il est difficile d'atteindre le bat desiré. Les auteurs auront en effet à marcher entre deux écuéils, c'est-à-dire qu'ils devront éviter également et de distinguer trop, et de ne pas assez distinguer. On est loin d’être d'accord sur la valeur des espèces, même dans les plantes vasculaires où les formes sont bien plus faciles à saisir. Rien n’est donc moins étonnant que la dissidence qui existe à l'égard des es- pèces et même des genres de Mousses entre les auteurs anglais, par exemple, et les auteurs allemands. À en juger par les fragmens que nous avons sous les yeux, BRUCH ET SCHIMPER. — Dryologie d'Europe. 377 deux habiles muscologues , MM. Bruch et Schimper, qui vien- nent d'entreprendre la publication d’une Bryologie européenne, paraissent réunir tous les genres de mérite nécessaires pour approcher du but. Les Monographies des Buxbaumiacées et des Phascacées, où se trouvent décrites et freurées, dans tous les détails de leur organisation et toutes les phases de leur exis- tence, les espèces des genres Buxbaumia, Diphyscium , Archi- dium, 'Voitia, Bruchia et Phascum , nous montrent que les auteurs en publiant le fruit de leurs observations savantes et consciencieuses, n’en ont point voulu faire l'objet d’une spé- culation mercantile. En un mot, ces fragmens qui ont été in- sérés dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg, nous font concevoir une idée favorable de lou- vrage entier, et bien augurer de sa réussite, si, comme nous ne saurions en douter, il est continué avec le même soin et la même perfection. Les auteurs ont l'intention de donner successivement les Monographies des genres de Mousses qui habitent l’Europe. Nous avons dit que les Buxbaumiacées et les Phascacées étaient déjà publiées. Jusqu'ici, il n’a paru en français que ces deux tribus. Les suivantes, nous le craignons du moins pour nos lecteurs, ne paraïtronut peut-être qu'avec le texte allemand, faute d'un éditeur pour l'édition française que les auteurs avaient préparée et qu'ils avaient projeté de faire paraître en même temps, les planches devant servir aux deux publications allemande et française. Cela nous fait vivement regretter qu'ils n'aient pas rédigé en latin un ouvrage aussi important, et qui eüt été, par ce moyen, à l'usage d’un plus grand nombre d'a- mateurs ou de savans à qui la langue allemande est peu fami- lière. Espérons pourtant encore que MM. Bruch et Schimper réussiront à trouver un éditeur français, et nous mettront ainsi à même de jouir plus pleinement du fruit de leurs travaux. Voici le plan qu'ont suivi Les auteurs dans la rédaction de leur œuvre. Après avoir donné en latin les caractères naturels et essentiels du genre, ils passent en revue les espèces qui le composent, et les décrivent dans les plus grands détails, ayant soin d'indiquer la synonymie, l'habitat et les localités principales où elles ont 378 BRUCH ET SCHIMFER. — ryologie d'Europe. été trouvées; ils établissent ensuite entre chacune de ces es- pèces et ses voisines, des parallèles qui conduisent à une déter- mination plus certaine et à une connaissance plus parfaite des unes et des autres. Les descriptions s'étendent à tous les orga- nes, même à ceux qu'en avait, mais bien à tort, négligés jusqu'à présent dans la plupart des ouvrages publiés sur cette curieuse famille. Ainsi, la forme et la couleur des utricules spermaphores, celles des séminules, du pistil, des paraphyses, etc.', tout y est mentionné avec exactitude. On y trouve aussi indiquée l’époque de la maturité. Mais ce qu'il y a surtout d’admirable dans l’ex- cellent travail de MM. Bruch et Schimper, et que nous ne sau- rions trop louer ni trop recommander aux amateurs de ces plantes, ce sont les planches qui accompagnent le texte, et où se trouvent figurées toutes les espèces, non-seulement analy- tiquement, mais encore dans tous leurs états et divers degrés de développement, d'abord de grandeur naturelle, puis grossies à la loupe, et enfin au microscope, afin de mieux faire connaître tous les détails de l’organisation. Les figures que nous avons sous les yeux, et qui représentent l’organisation, la structure et les métamorphoses des genres Buxbaumia,* Diphyscium et Phascum , sont surtout remarquables par l'exactitude, la fidé- lité, la pureté du dessin et le fini de la gravure. | Et l’on aurait tort d'imaginer que, du moins pour un grand nombre d'espèces minimes, les Phascum, par exemple, des échantillons desséchés puissent l'emporter sur de bonnes fi- gures analytiques et dispenser du secours que celles-ci sont ca- pables seules de fournir pour arriver à une détermination exacte et certaine de ces mêmes espèces. On trouve en effet dans les analyses qu’offrent des figures très'grossies , une foule de détails caractéristiques qu’à moins d’être déjà fort expéri- menté, on ne saurait retrouver soi-même et sans guide dans des échantillons secs; outre qu’il faut avoir une grande habi- tude des observations microscopiques, habitude si rare et si longue à acquérir, pour arriver à découvrir en quoi une espèce diffère de sa voisine qui lui ressemble tant à la vue simple. Tous ces tâtonnemens sont facilement évités quand on peut con- sulter une bonne figure analytique, comme le sont toutes celles 3, C. ZENKER. =— Plantcæ indice. 379 de ouvrage que nous annonçons, et comme il faudra, pour s'entendre, que ce soient désormais toutes celles que réclament les espèces litigieuses. On doit donc un grand tribut d’éloges à ce qui a déjà paru du travail immense entrepris par nos auteurs, et, pour notre compte, nous les engageons à poursuivre l’accomplissement de la noble tâche qu'ils se sont proposée, convaincus comme nous le sommes que leurs efforts seront utiles à la science. Les deux fragmens, publiés en français, et contenant les Buxbaumiacées et une partie des Phascacées, se trouvent à Strasbourg et à Paris, chez MM. Treuttel et Wurtz, libraires, et sont du prix de 4 fr. La suîte de cette publication aura lieu en allemand. Chaque livraison sera composée de 6 à 7 feuilles de texte in-4°, et de 10 à 12 planches, et coûtera de 10 à 1 fr. On peut souscrire, dès à présent, pour tout l'ouvrage ou pour chaque Monographie séparément, chez les auteurs, M. Bruch, pharmacien, à Deux-Ponts, et M. Schimper, quai Saint-Nicolas, n° 8/4, à Strasbourg, en ayant l'attention d’affranchir les lettres de demande. GC. MonTAGNE. PLANTÆ INDICÆ quas in montibus Coimbaturicis cœruleis, Nilagiri S. Neilgherries dictis collegit Rev. Bern. Sonmp ; éllustravit JONATH, CAR. ZENKER. (Decas I. folio. Jéna 1835. Prix, 16 fr.) Un missionnaire des environs de Weimar, Bernard Schmid, qui habite l’Indostan depuis dix-sept ans, fut obligé de cesser pour quelque temps son ministère évangélique pour donner à sa santé délabrée les soins nécessaires, dans les Montagnes Bleues, où la salubrité du climat attire habituellement un grand nombre d'Européens. M. Schmid a envoyé de là à M. Zenker, profes- seur de botanique à Jéna, non-seulement des plantzs sèches, mais aussi des observations sur leurs caractères, sur la végéta- tion du pays, etc. M. Zenker promet de donner ces dernières 380 J. C. ZENKER. — f/antæ indicc. ‘ plus tard, et il commence par publier une décade d'espèces qui lui ont semblé nouvelles; il se propose d'en donner une tous les ans, si le public encourage son entreprise. ‘Toutes les espèces sont dessinées avec beaucoup desoin,et la coloration des plantes ne laisse également rien à desirer : peut-être l’auteur aurait-il bien fait de publier des exemplaires à figures noires pour facili- ter le débit de l'ouvrage. Voici les espèces décrites ct figurées dans cette première décade : 1. Aspidium anomophyllum Zenk. : fronde impari-pinnata, pmnulis alternis subsessilibus oblique ovato-oblongis attenuatis sursum curvatis, basi sursum subauriculatis, pinnula terminali rhomboidea subtrifida, iuæqualiter serrulatis ; soris discretis. — Hab. prope Utacamund. 2. Grammitis cuspidata Z. : fronde lineari-lanccolata utrmque acuminata cuspidata crassiuscula subevenia integerrima, stipite subnullo glabro, soris oblongis linearibus planis obliquis. — Hab. Utacamund. 3 ct4. Uriica acerifolia Z. : caule herbaceo subtetragono, foliis basi cordatis alternis longe petiolatis pinnatifidis inæqualiter inciso-serratis, lacintis lanccola- tis oblongis subacurainatis subtus petiolisque aculeatis (hispido-setosis), floribus axillaribus diœcis, feminæ racemoso-diffusis, maris racemoso-spicatis. — Hab. in mont. cœrul. sylvaticis. La planche 3 représente la plante mâle, la 4° la plante femelle. 5. Parnassia Schmidir Z. : foliis cordatis obtusis submucronatis multmervus, petalis orbiculari-subspathulatis inæqualiter denticulato-erosis medio utrinque fimbriatis, parastemonibus (nectariis) 3-5 digitatis, stigmatibus tibus.— Hab. in valhbus uhiginosis prope Utacamund et alibi. 6. Jasminum rigidum Z. : caule fruticoso glabro stricto, foliüis membranaceis simplicibus oppositis ovatis submucronatis integerrimis glaberrimis, floribus ter- nis-senis axillaribus terminalibusque, laciniis calycinis 4 vel 6 lineari-subulatis. — Hab. Utacamund in apricis saxosisque. Jasminum myrtophyllum Z.: caule fruticoso glabro ramosissimo subdivari- cato, foliis oppositis janceolatis obtusis cum mucrone integerrimis membranaceis glaberrimis, floribus axillaribus terminalibusque solitariis-ternis, calÿcis lacinns 4-6 subulatis. — Hab. in collibus nemorosis Gotagiri. 8. Passiflora Leschenaultiana DC. : caule volubili, foliis alternis petiolatis Semiorbiculatis apice tridentatis eglandulosis glabris, pedunculis geminis axilla- ribus medio biglandulosis. — Hab. in sylvis Utacamund. M. De Candolle avait décrit cette espèce que Leschenault avait — J. ©. ZENKER. -— Plantæ indiccæ. 381 considérée comme un Zryonia, d’après un échantillon sans fleurs. Son fruit est, selon Schmid, une baie sexangulaire. Elle appar- tient, non au groupe à calice 10-lobé, mais à celui dont le ca- lice est 5-lobé. 9. Fragaria nilagirica Z.': folüs ternatis, foliolis cuneato-præmorsis, petalis sepala tri-quadri-dentata superantibus.—Hab. in collibus graminosis dumetisque Utacamund. 4 Cette espèce est voisine du Fr. indica, dont elle ne diffère que par la forme des feuilles et par la longueur un peu plus consi- dérable des pétales. 10, Æymenocalyx variabilis Z£. Cette plante forme un genre nouveau que l’on dirait être un Hibiscus, mais ses anthères biloculaires l’éloignent de la famille des Malvacées, et présentent un passage évident de cette famille à celle des Bombacées. Voici le caractère que M. Zenker pro- pose pour ce nouveau genre, originaire des vallées dans les en- virons d'Utacamund. Calyx duplex; internus tenuis (pellucidus) membranaceus unilateraliter fissus, calyce exteruo tubuloso 5 sepalis cohærentibus laterabterque dehiscenübus inclusus, Antheræ biloculares. Stigmata 5 radiata. Capsula 5-locularis 5-valvis, valvulis medio placentiferis. - ” ERRATA. Pag. 105, lign. 3; au lieu de : recompose uns lisez : se compose d'un. Lbid. lign. 12, au lieu de : sont dues à la création, lisez : sont dues à la réaction, TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Examen critique d’un passage du Mémoire de M. Hugo Mohl sur la struc- ture et les formes du grain de Pollen, par M. Mirbel. . . « + . . 4° Notice sur les graïnes de lAnanas, par M. A. P. De Candolle. . . . . + Quelques observations sur la théorie de la TE 0 et des Verticilles, par 5 57 La: go) sa dit 1010 CU ES AR Se OR LE € ST QU PÉTEMINOB NE IMLE Coup-d’œil annuel sur les résultats des travaux faits en botanique physiolo- gique pendant l’année 1834, par M. Meyen. . . . . . . . . 125 et Nouvelles observations sur la circulation du sac cellulaire dans les plantes, par M. Meyen.n. sn chef trans nelle Sur l’existence d’une propriété nouvellement observée dans les plantes, et sur son analogie avec lirritabilité des animaux, par H. Johnson. . . . MONOGRADHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Revisio GRossuLaRIEARUM, auciore Eduardo Spach. , . . . . .". . Classification des Ombellifères, par J. F, Tausch. . . . « . . . . . . Synopsis monograpluiæ OxAGREARUM, auctore Eduardo Spach. . . . . Caractères des tribus et des genres de la famille de Scrophularinées, par MG Bentham) Litres 8 on 4084 ai Vu, + EE Conspectus generum Cuenopoprarum, auctore À. Moquin Tandon. . . ONAGREARUM novarum vel minus notarum descriptiones, auctore Eduardo PARC: SENIOR PS ORAN ARR RS ARMES CRE Description des Orobanches de la Flüe ŒAlfètigee, par M. Koch= tar. Observations botaniques, par M. J. F. Tausch. . , . . . . . . . . . Revue des principaux ouvrages périodiques anglais concertant la botanique, qui ont paru dansle courant des années 1833 et1834. . . . . . . Extraits du Polanical Remise NT « Lil ee TUNER Extraiis du Bofanical Masasine "1,000. OM NUE SEE 219 257 321 16 . x 161 178 209 270 361 53 110 111 238 * TABLE DES ARTICLES, etc. 383 Descriptiones et icones plantarum rariorum quas in insulis Africæ aus- d'os 'detexit'anno 1024; WelBojer. 440 4 Gi SU SUR 5 4 UT D 6a Plantæ indicæ quas in montibus Coimbaturicis cœruleis Nilagiri seu Neilsherries dictis RE Rev. Bern. Schmid, i/lustravit Jonath. D PINCE. RENE 2 ARNO CS RME OR PERS Re PO re) Synopsis des espèces du genre Æ{/yxia de la famille des Abobyhétes par MA Cunninehamiri one AIO, CE RER NS RERO IL SSSR . Synopsis du genre Caëythrix de la famille des Myrtacées, par le même .*. 305 Anidmadversiones botanicæ nonnullæ, novarumque aut non ritè cognt- tarum plantarum diagnoses , auct. F. E. L. Fischer et C. A. Meyer. 382 Notice sur une nouvelle espèce de Dianthus de la flore de Bohème, par M Er Xe Fiches nt à . rene pue 7 ei aa «hill 64 Comparaison faite sur les plantes vivantes des Draba aizoides et D. aizoon, ad oh ue PR A dd Le 5168 Gagea saxatilis et bohemica , deux espèces distinctes, par M. Koch. . . 307 Notice sur le Raigrass d'Italie et sur les Lolium en général, par le prof. M nee Lodel re ana LU ARR AU te eue 40 Mémoire sur un végétal confervoïde d’une nouvelle espèce, par M. Ca- LR ETAT EE PP tn qu ee ee ES RARE Le Note ajoutée au mémoire de M. Cagniard-Latour, par M. Turpin. . . . 35 Notice sur la Volyaria conchylioides de la Flore française, par M. Leon Le TOTAL RER CR Ne TRE TRS en ve sen not ER ES OR SRE Te FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Tentamen floræ basileensis, auct. C. F. Hagenbach. . , +7, 4 . , . 62 Observations sur quelques nouveaux genres et espèces de plantes de l’Arabie- D Anse Dane Decasne, ne. Lt SU ee 20 69 Prodromus Jtoræ Fernandesianæ. Pars prima, sistens enumerationem plantarum cellularium quas in insul& Juan Fernandez à Cl. Ber- tero collectas describi edique curavit C. Montagne. . . . . .« . . 86 Notice sur quelques plantes de la Flore d'Egypte, par M. J. Decaisne. . . 193 Liste des plantes recueillies par M. Bove dans la Palestine etla Syrie, par RE ee = se ets eee elle Le OUEN + M a. J40 EXTRAITS D'OUVRAGES GÉNÉRAUX ET MÉLANGES. Histoire naturelle des îles Canaries, par MM. P. Barker-Webb et S. Ber- TE NT Le ee LS Te ee Ag De Hepaticis, imprimis tribuum Marcranrisarum et RiccrearuM Com- mentaho, auciore D\TNG, Bischoff, à. à. sa «© +0: «, 009 Bryologie d'Europe, par MM. Bruch et Schimper . « . . . . « + + 375 384 TABLE DES PLANCHES. RumpuiA, sève commentationes botanicæ imprimis de plantis Indiæ orientalis , tum penitüs incognitis, tum quæ in libris Raerpn, Rum- puit, Roxzurenur, Wazzicuir , aliorum recensentur, auctore C. L. Blinnes Lui de ierdod rt ciel fie are Eee. Clef de la Botanique organique physiologique et systématique, à l'usage des etudes pan dindley. jfsire ofoske eee Dee she srtene table Extrait d’une lettre de M. Gay à M. Adi be ia Env o dE Are MOULE æ ee + eme Cu nl A eq Ge em 6 RO Een de nent nn TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE YOLUME. Planche 1. CArysobothrya revoluta, Lindleyana, et intermedia. 2. Chætophora Cagniardii. 3. Dipterygium glaucum. 4. Serræa incana. 5. Monstruosités de fouilles de Scabieuse et de Sauge. 6. Moringa aptera. 7. Circulation du suc dans les cellules. 8. Costus sarmentosus. 9 Polygonum Owenui. 10. Dicerocaryum sinuatum. 11. Divergence des organes des végétaux, t FIN pe LA TABLE DU QUATRIÈME VOLUME. nn. des J'etenc. nalt 2° Jerte., Bob lon pEPIEN s | elle Tiegendre det! P, Duménil Dir! uutermedia Du À. Chrysobotrya revoluta La 2 De r NN RSR er Lindleyaria | Chætophora Cagruar di » Ann. des Jetenc. nat 2° J'érce.. Bot: Tom. 4. PL 3. re Dipterygtun glaucur + 4 Bot. Tom. £. PL 4. Ann, des Science. naf, 2° Serte JB. crea! Jerræt treant . TR. “ s-Lotr ont TE Den. te one CRD Bot, Tom. 4. PL D, Ann, des detenc. nat. 2° Sert 4 A de S'alote ws a et » Si cab Monstruoswtes de’ feuxlles Ann. des Secnc. nat. 2 Serre. Bot. Tom 4. PL 6. ue: 3 Morrrg aptera Bot. Tom: 4. PL 7: Ann des Serenc. nat. 2° Serre. M Mouvement du suc dans les cellules, PR CU OR ST SNS OPUOUIDS SN? 0") LADSOPUTAULIDS SNS 07 . Ann. des Jeiene. nat. 2° Série. Bot Tom. 4. PL 9. \ TRE > <— É —— +. ER — { d LL \ — | Car! Fig. 2 Lo lygonum Owen: 1 ? ; | $ *, : 4 > Los LU LÀ sd de « 4 : ’ . 4 6 . Ann. des Setenc. rat; 2° Serce. Bot. - Tom: 4:-PL, 10 . \atus Kat Ait Drcerocaryum sinuatum Ann des Setenc: nat 2° Sert Bot: Tom. 4: Pix. Divergence des Plantes. FES ‘ 399 o LS ÉÉnretiTs / FALIPALTSS + Le. « EME Eh D AE AR RS LT dl ph TE er ht Lt Sert de Le ne