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CROCHARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE , N, 19. ns 1836. ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. OrototoIcto100010001016000000001000000610 082609 7000 1©00100800020000090000018000®© Mémorre de physiologie agricole sur la végétation des Céréales sous de hautes températures ; Par M. Enwaros, De l’Institut de France et de la Société royale de Londres, Et par M. Cox, Membre de plusieurs Académies et professeur à l’École royale militaire de Saint-Cyr. Dans un mémoire que nous avons lu à l’Académie le 3 fé- vrier 1834, nous avons examiné l'influence de la chaleur sur la germination. Parmi les semences appartenant à différentes fa- milles, soit des monocotylédonées, soit des dicotylédonées, que nous avons soumises à une température élevée, nous avons par- ticulièrement étudié les graines des céréales les plus communes dans nos climats. Nous avons constaté que ces graines, mises en terre, ne sup- portaient guère une température de 45°c., quoique dans des conditions d’ailleurs favorables à la germination; ce qui nous a conduits à rechercher sil n’y avait pas des climats trop chauds pour que les céréales pussent y réussir. Dans cette vue nous avons consulté des agriculteurs égale- ment versés dans la pratique et dans l’histoire de l'art; tous 6 EDWARDS ET COLIN. — #écélation des Céréales. étaient persuadés que le blé devait très bien réussir dans tous les climats chauds. Il n’en est pas de même des voyageurs dis- tingués par leurs connaissances en histoire naturelle et en phy- sique, tels que MM. Alexandre de Tumboldt, Augusté Saint- Hilaire, Roullin et Boussingault, qui ont visité ces pays. Tous assurent qu'il y à des régions équatoriales qui ne produisent pas nos céréales, Nous ne les citerons actuellement que pour le fait seul, nous réservant de rapporter dans la suite les détails de leurs observa- tions en rapport avec les résultats de nos recherches. Nous nous sommes proposé de voir jusqu’à quel point nous pourrions résoudre la question sans approcher de ces régions lointaines, et par la seule voie de l’expérimentation, dans le cli- mat tempéré que nous habitons. Nous comparerons ensuite les résultats des expériences faites ici avec les observations recueillies sous un ciel si différent. Mais avant de soumettre la question à ce genre d’épreuve, voyons jusqu’à quel point les résultats des travaux sur la ger- mination, que nous avons rapportés en commençant, peuvent intéresser cet ordre de faits. Nous avons montré que, dans les régions équatoriales, la terre végétale, humide au degré suffisant, doit souvent s'élever à la limite de température où nous avons constaté que nos céréales ne germent pas. Mais cela n'arrive guère que dans la plus grande ardeur du soleil; et cette chaleur extrême n’a lieu que dans une partie de la journée. Il s’en faut d’ailleurs que le soleil y luise tous les jours ; admettons cependant que dans la zone torride il est des pays où, comme en Égypte, il y ait un ciel d’airain qui ne s’ob- scurcit jamais, et que la terre s’y échauffe tous les jours à 45° ou 50° et qu’elle conserve cette température pendant six heures de suite. Qu'’arriverait-il aux graines de nos céréales qu’on y semerait ? Il est évident que si on les semait dans la période où la chaleur est au-dessous de cette limite, ces graines germeraient si elles en avaient Île temps. EDWARDS ET COLIN. +— V’égétation des Céréales. 7 Or, combien faut-il de temps pour que les graines de nos cé- réales puissent germer ? Nous n'avons pas rapporté dans notre premier mémoire les faits de cette nature que nous avons constatés : le blé et l'orge peuvent germer dans les limites de 20 à 25 degrés dans l’espace de 18 heures. De 25° à 35° ils peuvent germer dans douze heures. Le seigle est le plus prompt; nous en avons fait germer dans sept heures. Ces céréales sont donc, de toutes les graines que nous avons étudiées jusqu'ici, celles dont la germination est la plus rapide. Ainéi l’on voit que, dans le genre de climat que nous avons supposé, et les conditions que nous avons décrites, les graines de nos céréales auraient le temps de germer avant que la terre ne s’échaüfft à la limite où la germination est impossible. En second lieu, dans les climats équatoriaux la température de la terre, à partir de sa surface, décroît avec une extrême ra- pidité. En semant les graines à deux ou trois pouces au-dessous de la surface, elles seraient à l'abri de la chaleur extrême qui les empêche de germer. Ainsi, avec les précautions que nous indiquons il n’y a guère d'époque du jour qui puisse faire avor- ter la germination de ces graines par l’excès de la chaleur. Il faut donc chercher ailleurs que dans l'influence de la cha- leur sur cette phase de la végétation, la cause physique, s’il en existe, qui s'opposerait à la culture de nos céréales dans ces régions. Comme la topographie des céréales que nous a donnée M. Boussingault, et que nous avons citée dans le mémoire précé- dent, présente des zones à différentes hauteurs sur les Cordil- lières, ou pourrait se demander si la raréfaction de l'air n’em- pécherait pas la culture de nos céréales dans les régions ferti- les où elles manquent; mais il n’en est rien. Car la zone de température dans ces montagnes où nos cé- réales ne viennent pas, se trouve être la plus inférieure ; elle comprend la plaine et constitue par conséquent la région où ‘air a le plus de densité; c’est aussi Ja région la plus chaude. 8 EDWARDS ET COLIN. -— ’égélalion des Céreales. Ce n’est donc pas dans la raréfaction de l'air, mais dans lélé- vation de température qu’il faut chercher l'obstacle. Et comme nous avons prouvé que la chaleur de ces climats n’empêécherait pas la germination, il reste à voir si elle n’agirait pas d’une manière défavorable sur les autres périodes de leur développement. Pour y parvenir il faudrait tächer d’imiter le climat des ré- gions équinoxiales pendant toute la durée du temps nécessaire au parfait développement des céréales. Il est évident qu’on peut réunir ces conditions dans les serres chaudes, mais c'est un moyen d’expérimentation dont on ne peut pas toujours disposer. Il fallait donc chercher un autre procédé. Il en est un qui ne se présente peut-être pas d’abord à l'esprit, mais qui est des plus accessibles et des plus faciles. C’est de représenter les régions constamment chaudes des contrées équinoxiales par notre climat à l’époque où il leur res- semble. * Dans cette vue, nous avons fait nos premières recherches sur les deux principales variétés de blé en usage parmi nous, le lé d’hiver et le blé de mars. Pourquoi sème-t-on l’un en automue et l’autre au printemps ? La différence des deux produits semble d’abord en rendre par- faitement raison. Comme le blé d'hiver est plus grand, plus fort, plus productif, il aurait besoin de plus de temps pour atteindre toute sa croissance et pour mürir. Il est de fait qu'il y met beau- coup plus de temps que le blé de mars; car ils sont semés à des époques fort éloignées, et cependant ils mürissent en même temps. Cette raison paraît bonne, mais est-elle suffisante? N'y entre- til pas pour élément la température? C’est ce qu’il faut décider par l'expérience; c’est pourquoi nous nous sommes proposé de semer au printemps ces deux variétés de blé. Il est à remarquer qu’elies diffèrent naturellement par leur volume, les graines de blé d'hiver étant beaucoup plus grandes que celles de blé de mars. Or, nous avons pensé que nous rendrions plus sensibles les EDWARDS LT COLIN. — V’égétalion des Céréales. 9 différences dans la végétation, si nous faisions contraster davan- tage les différences de volume. C'est pourquoi nous avons trié dans le blé d'hiver les graines les plus grosses pour les semer comparativement avec le blé de mars que nous avons pris sans distinction de volume. D'une part, nous avons semé 530 des plus grosses graines de blé d’hiver dans un terrain du jardin bien préparé d’avance de la manière la plus uniforme. A côté, dans le même terrain, nous avons semé un égal nombre de graines de blé de mars, sans dis- tinction de volume. Au lieu de les semer en mars, nous l'avons fait à une époque plus avancée, le 23 d’avril, afin que l'influence de la chaleur füt plus prononcée. Les deux variétés levérent comme de coutume , ne présentant rien de particulier. Elles continuèrent pendant quelque temps à croître de même; mais le blé d'hiver ne poursuivit pas son dé- veloppement normal. Il continua à présenter à-peu-près le même aspect qu’il avait d’abord, c’est-à-dire qu’il conserva sa forme au premier âge; on sait qu’alors le blé est en herbe, qu'il n'ya pour ainsi dire pas de tige, et que la plante est presque tout en feuilles. C’est ainsi qu’elle continua à croître, ne présentant que des iouffes de feuilles. Les tiges étaient trop petites pour qu'elles parussent. Ce blé ressemblerait donc à l'herbe des champs et offrait en- core ce rapport avec elle, que les petites tiges, au lieu d'être droites, poussaient obliquement. On remarquait en outre , que l'accroissement de la plante ne se bornait pas à l'allongement de la feuille , mais qu’il consistait aussi dans la multiplication des petites tiges, ou , pour nous ser- vir du langage des agriculteurs, que chaque plante avait beau- coup éalé. Mais chaque zalle était excessivement courte et ca- chée sous la touffe de feuilles. Il n’y eut pas une seule exception dans la végétation de ces 530 graines de blé d’hiver; elles ne formèrent toutes que du gazon, mais aussi ce gazon était très beau. Cependant sous les mêmes influences, les graines de blé de 10 IDWARDS ET COLIN. — ”egétation des Céréales, mars parcoururent régulièrement leurs diverses phases de vé- gétation, poussant rapidement de belles tiges droites, et formant ensuite des épis qui mürirent à l'époque ordinaire. De même, à cette marche de développement régulier, il n’y eut pas une seule exception. De sorte que nous vimes d’une part que toutes les plantes qui provenaient des 530 grosses graines de blé d’hiver poussèrent et restèrent en herbe, tandis que de l’autre toutes celles que pro- duisit le même nombre de graines de blé de mars se développe- rent régulièrement et mürirent à temps. Il est évident que le résultat de part et d'autre est tellement tranché et décisif, qu’on ne saurait concevoir le moindre doute sur l'influence de ce degré de chaleur, pour arrêter le dévelop- pement du blé d'hiver semé à cette époque; et pour qu’on ne pût prendre le change sur la cause de cette différence, nous avons eu soin d’arroser convenablement l’un et l’autre blé, car souvent la sécheresse accompagne la chaleur, et il fallait éloi- gner ce sujet de complication. Voilà donc une raison suffisante pour que l’on ne sème pas au printemps le blé d'hiver, et voilà en même temps wne variété de nos céréales qui ne réussirait pas dans les régions dont la température serait égale à celle du mois de mai parmi nous. Nous n'avons tiré cette conclusion que relativement à notre blé d'hiver à grosses graines; mais les petites graines de blé d'hiver se comporteraient-elles de même ? Nous avons eu le soin de choisir un égal nombre des plus petites graines de blé d'hiver, et les ayant pesées comparative- ment avec les autres, nous avons trouvé qu’elles pesaient moins que la moitié des grosses graines de même nature et un peu moins que le même nombre de graines de blé de mars prises sans distinction. Blé d'hiver, grosses graines, 530 pesaient 7 gros b2 grains. Id. petites Id. 3 56 Blé de mars. L LL L1 . L] L3 . L L Id. L2 e. ° e. À. Ar Les 30 pctites graines de blé d’hiver furent semées en même temps que les autres, le 23 avril. EDWARDS ki COLIN, — }”é2clalion des Céréales. IT Elles poussèrent d’abord comme les précédentes, mais ensuite il y eut une différence notable. Car un grand nombre d’entre ellesmonteérent en tige en même temps que le blé de mars et de la même manière; les autres resterent en herbe comme les grosses graines de blé d'hiver. Celles quiavaient formé des tiges continuèrent à croître d’une manière régulière comme le blé de mars, et parvinrent en même temps à la maturité. Sur les 530 petites graines de blé d'hiver il y en eut 60 qui formèrent de hautes tiges et mürirent. Les 47o autres restèrent en herbe comme toutes les grosses grantes d'hiver que nous avions semées comparativement. Ainsi, le volume de la graine est une condition qui modifie puissamment le développement de la plante sous l'influence d’une chaleur élevée. C’est pourquoi le blé de mars, qui est plus petit que le blé d'hiver, par cela même qu'il est plus petit, est plus propre à être semé au printemps. Mais il est évident en même temps que la condition de vo- lume n’est pas la seule qui influe en ce cas, et même qu’elle n’est pas la principale. Car les petites graines de blé d'hiver étaient en général plus petites que les graines de blé de mars, comme le démontre le rapport du poids, les densités étant à-peu-près les mêmes; et ce- pendant il n’y eut qu’un neuvième à-peu-près de ces petites graines d'hiver qui réussirent; tandis que toutes celles de mars parcoururent toutes les phases de leur parfait développement. Il faut donc qu’il y ait dans le blé de mars des différences constitutives qui permettent à toutes ses graines de se dévelop- per d’une manière normale dans ces limites de température. Comme ce caractère doit dépendre de la composition chimi- que, ou de l’organisation de cette variété, ce serait nous détour- ner de l’objet que nous nous sommes proposé d’abord, si nous nous occupions à rechercher la cause précise de cette différence de constitution. Nous reviendrons sur ce sujet dans une autre OCCasion. _ Quant à l’objet de ce mémoire, nous avons fait un premier 12 EDWARDS ET COLIN. — Z”égétation des Céréales. pas dans l'étude des effets de la chaleur sur le développement des céréales, et ce pas peut nous conduire plus loin. Puisque nous avons constaté qu'il y a une variété de ces plan- tes, le blé d'hiver à grosses graines, telles que nous les avons choisies, qui ne saurait réussir sous la température du mois de mai à l'époque où nous avons opéré, l’analogie nous porte à croire que d’autres variétés subiraient la même influence de la chaleur si elle était assez élevée sans être cependant excessive. Nous avons pensé que le blé de mars même céderait à une pareille influence. Or, il était facile d’en faire l’essai d’après le principe qui nous a conduits d'abord. Pour le soumettre à une plus haute tempé- rature et imiter la condition principale d’une région équatoriale. il suffisait de le semer dans un mois plus chaud ; c’est pourquoi nous avons choisi le mois de juillet : c'était en l’année 1834, époque où la chaleur était très vive et par conséquent plus pro- pre à remplir la condition que nous avions en vue. Nous semèmes un nombre suffisant de graines de blé de mars, le 3 juillet, et l’on voit, d’après le résultat précédent, com- bien ici le nombre importe. Nous n'avons pas besoin de dire que nous primes toutes Îes conditions nécessaires en les mettant en terre à une profondeur convenable, et en leur donnant tous les autres soins propres à les faire réussir. La chaleur ne les empêcha pas de germer et de pousser comme de coutume ; mais nous ne tardàmes pas à nous apercevoir qu’elles poussaient des feuilles longues et touffues, et ne semblaient pas se disposer à monter en tige. En effet, elles ne donnèrent pas de tiges droites et apparentes, et restèrent en herbe ne formant que du gazon ; elles persistérent dans cet état pendant le mois de juillet et une grande partie du mois d'août, c'est-à-dire que le blé de mars resta en herbe et ne put se déve- lopper ni monter en tige pendant la saison la plus chaude de l’année. Il y a donc une température élevée correspondante à celle qui a régné en 183/, dans la période que j'ai indiquée, qui a produit sur le blé de mars le même effet que celui que nous avons ob- servé sur le blé d'hiver à grosses graines, semé vers le mois de s EDWARDS ET CON. — Ÿ/égetalion des Céréales. 15 mai. Et il est si vrai que cet effet est dû à l’action de la chaleur, que nous pouvons prévoir ce qui doit arriver dans un cas dont nous n'avons pas encore rendu compte. D'après le principe relatif à l'action de la chaleur, il est évi- dent que si le blé de mars a subi cette influence de la tempéra- ture élevée, à plus forte raison les petites graines de blé d'hiver se ressentiront-elles de cette action principale. Aussi le blé d'hiver que nous avons semé en même temps sans distinction de volume est-il resté tout herbe sans pousser une seule tige montante. Ces graines étaient de volume différent, les unes grandes, les autres petites. Or, parmi celles de petite dimension, ilyena qui sont susceptibles de supporter une plus haute température que les plus grosses ; mais sous l'influence d’une chaleur plus élevée, aucune n’est montée en tige ainsi qu'il est arrivé au blé de mars sous la même influence. Ce qui est survenu ensuite dans le déclin de la saison et le décours de la température fait vivement ressortir la vérité de ce que nous avons exposé. À une époque avancée du mois d'août il survint des pluies fréquentes et la température commença à baisser. Quelque temps après, nous observèames qu'il se formait parmi les touffes de blé de mars quelques tiges montantes. Ces tiges se multipliaient de façon à ce qu'il y en eut un assez grand nombre de produites, dont plusieurs même donnèrent des épis qui n’eurent pas le temps de mürir. L'examen de ces tiges présenta des faits curieux qui confir- ment toutes les données précédentes. Nous avons dit que le blé d'hiver à grosses graines dont la chaleur avait arrêté le développement, avait poussé de petites tiges obliques et cachées sous la touffe des feuilles. Nous avons reconnu qu’il en était de même du blé de mars, sous l'influence de la même cause. Ainsi donc il y avait par l’action d’une chaleur élevée, non- seulement un arrêt de développement, mais encore une dévia- tion de la direction normale. Et cette déviation était telle que la tige ne pouvait plus se redresser, C’est pourquoi ces plantes, pour monter en tiges verti- 1/ EDWARDS ET COLIN. — /”évclalion des Céréales. cales, ont dû former des tiges très coudées dont la partie nou- velle était seule ascendante. Ainsi les deux périodes de tempé- rature étaient marquées sur la plante dans les parties corres- pondantes de la tige. Cette tige était composée de deux portions réunies en un angle obtus. La portion inférieure était courte et oblique; la deuxième, longue et verticale. La première, correspondante à la chaleur élevée, était petite par arrêt de développement et obli- que par déviation de la direction normale. Mais aussi quand cette cause perturbatrice eut cessé par l’abaissement de la tem- pérature, l’action normale commença et forma la partie verticale de tige correspondante à cette période de température. Cette série de faits et surtout ceux qui se rapportent au blé de mars, semé dans la saison la plus chaude, ne pouvait nous laisser de doute sur la tendance d’une forte chaleur naturelle à répri- mer et à faire dévier le développement de ces deux périodes de nos céréales. Nous avons cherché à déterminer si cette influence nuisible d’une forte chaleur pouvait être contrebalancée par la nature du terrain. Nous avons fait à ce sujet deux séries d'expériences, d’une part sur des terrains très fertiles, d’autre part sur des ter- rains très maigres. Nous avons beaucoup varié ces deux genres de sol d’après des procédés dont l'efficacité nous avait été dé- montrée. Mais aucune de ces nombreuses variétés de sol, quelque ri- che ou pauvre qu’elle fût, n’a pu balancer la puissante influence de la chaleur pour arrêter le développement de cette céréale. Ainsi donc l'influence de cette limite de chaleur est prépon- dérante; résultat important pour lapplication. Car sans avoir égard à la nature des terrains, il suffit de savoir quelle est la température d’un pays pour entirer des conclusions conformes à celles que nous avons déduites de nos travaux. Ce n’est pas que la nature du sol soit à cet égard sans effet; mais comme l'effet en est incomparablement moindre, il ne porte pas atteinte à la proposition générale. Les modifications qui proviennent de cette cause ont été l’objet d’expériences que nous exposerons ailleurs, Nous dirons seulement ici que son action se borne à dé- EDWakDS ET COLIN. — Végelalion des Ceréales. 15 placer un peu la limite de chaleur élevée qui produit cet arrêt de développement. Voilà donc deux variétés principales de nos céréales, qui ne sauraient réussir dans les régions où la température serait sem- blable à celle des mois où nous avons fait nos recherches, Il était probable que d’autres espèces de céréales se compor- teraient de même. Dans cette vue nous avons soumis l'orge aux mêmes in- fluences. Nous en avons semé 150 graines sans distinction de volume, au mois de juillet de la même année (le 12), et dans le même terrain. Elles ont d’abord poussé comme de coutume et ont continué pendant quelque temps à croître de même en développant des feuilles sans monter en tige. Mais cette croissance s'est trouvée arrêtée, et toutes les orges sont restées en herbe. Voilà donc une troisième céréale qui ne saurait se dévelop- pér dans les régions où la température se soutiendrait entre ces limites. Ces trois sortes de plantes appartiennent à deux genres diffé- rens, le froment et l'orge. _ Reste à examiner un troisième genre, le seigle, pour achever ce qui concerne à cet égard nos principales céréales. La variété connue parmi nous est automnale, mais c’est aussi l'espèce la plus robuste, résistant davantage et aux intempéries des saisons et aux mauvaises qualités du terrain. Nous en avons semé les 24, 25 et 26 du mois de juillet de la même année, dans les sols artificiels de différentes natures où les années précédentes elles s'étaient développées d’après le mode normal}, ne diflérant que sous le rapport de la taille. Les graines furent disséminées dans différentes espèces des sols artificiels. Presque toutes poussèrent de courtes tiges et de trés longues feuilles, et restèrent en herbe durant le mois de juillet et la plus grande partie d'août, et ce n’est que sur le déclin de la chaleur, au mois d'août, que, semblables au blé de mars, il y en eut qui montèrent en tiges et formèrent des épis. | Voilà donc nos principales céréales qui ne sauraient se déve- 16 LDWARDS ET COLIN. — V’égétation des Céréales. lopper sous une température semblable à celle qui a régné aux époques où nos expériences ont été faites. Il sera maintenant curieux de comparer la mesure fournie par l’expérimentation loin de ces contrées avec celle que l’ob- servation a donnée sur les lieux mêmes. Nous établirons d’abord la comparaison avec les observations faites par M. Boussingault dans les Cordillières, puis avec celles de M. de Humboldt au Mexique et ailleurs. Dans toute la zone qui embrasse le pied des Andes, depuis le niveau de la mer jusqu’à 1721 mètres environ, M. Boussingault n’a trouvé ni froment ni orge ; mais immédiatement au-dessus il a vu le blé prospérer dans une zone assez large. La première de ces zones a dans sa limite inférieure une température moyenne de 25°, et à sa limite supérieure une chaleur moyenne de 18, 8 ; c’est donc au-dessous de cette température que les habitans cultivent ces grains. Voyons maintenant en quoi ce résultat s’ac- corde avec nos expériences. Au mois de mai 1834 la moyenne des températures était à Paris 18°,23. Or, le froment d'hiver à gros grains que nous avions semé vers le commencement de ce mois, n’a pas réussi. Ainsi donc voilà la limite de chaleur où nos céréales commencent à ne pouvoir prospérer. Il n’est guère possible de trouver un rap- port plus parfait entre la limite donnée par l'observation et celle fournie par l'expérience, l’une étant de 18°,8 et l’autre de 16, 20: Et quoique l'expérience nous ait démontré qu'il est des va- riétés ou des genres de nos céréales qui peuvent supporter une plus haute température, ces degrés de chaleur sont très près de la limite que nous venons d'indiquer, c’est-à-dire de 18°,23, car la température moyenne du mois de juillet de la même année, mois dont la chaleur empêchait le développement normal de tous les genres et de toutes nos variétés de céréales sur lesquel- les nous avons opéré, était de 21°, 9. Voilà donc d’une part que l’expérimentation s'accorde avec ce que l'observation pouvait fournir dans ces régions, et que d'autre part elle complète les données qui lui manquent. Comparons maintenant ces résultats avec des observations ÉDWARDS ET COLIN. -— Vesétation des Céreales. 17 plus étendues et plus circonstanciées que M. de Humboldt a con- signées dans son Voyage en Amérique. Voici comment il s’ex- prime dans son ouvrage sur le Mexique : | « La région tempérée sur tous les climats où la chaleur « moyenne de l'année n’excède pas 18 à 19° centrigades, parait. «la plus favorable à la culture des céréales en n’embrassant : «sous cette dénomination que les graminées nourrissantes, sa- « voir : le froment, l’épautre, l’orge, l’avoine et le seigle. En effet « dans la partie équinoxiale du Mexique les céréales de l'Europe « ne sont cultivées nulle part dans les plateaux dont l’élévation « est au-dessous de 8 à 900 mètres, et nous avons observé plus « haut que, sur la pente des Cordillières entre Vera-Cruz et « Acapulco, on ne voit généralement commencer cette culture « qu’à la. hauteur de 12 ou 13 cents mètres. Une longue expé- « rience a prouvé aux habiïtans de Xalapa que le froment semé « autour de leur ville végète vigoureusement, mais qu'il ne monte « pas en épis; on le cultive parce que son chaume et son feuil- « Jlage succulens servent de fourrage (zacaté) aux bestiaux. Il est « très certain cependant que dans le royaume de Guatimala, et « par conséquent plus près de l'équateur, le blé murit à des « hauteurs qui sont beaucoup moindres que celles de la ville de « Xalapa. Une exposition particulière, des vents frais qui souf- « flent dans la direction du nord, et d’autres causes locales peu- « vent modifier l'influence du climat. « J'ai vu dans la province de Caraccas les plus belles moissons « de froment près de la Victoria (latitude ro° 13°) à 5 où 600 « mêtres de hauteur absolue, et il paraît que les champs de blé « qui entourent les quatrovillas, dans l’île de Cuba (latitude « 21°58°), ont une élévation encore moindre, À l'Ile-de-France « (latitude 20° 10’), on cultive du froment sur un terrain qui est « presque au niveau de l'Océan. » On voit par ce récit de M. Humboldt que ce savant distingué a touché les points principaux de la question. Il est difficile de concevoir comment ia seule observation des faits tels qu'ils se présentent eux-mêmes, à moins qu'ils ne soient singulièrement multipliés et diversifiés, puisse jeter plus de VAE sur c@ sujet. Ces faits se rAppéGtent à trois chefs : V. Porax, — Janvier, È 18 EDWARDS ET COLIN. — }”’écctation des Céréales. 1°\ La région tempérée sur tous les climats où la chaleur moyenne de l’année n'excède pas 18 à 19° centigrades, paraït la plus favorable à la culture des céréales, telles que le froment, l'épautre, l'orge, l’avoine et le seigle. 20 Une longue expérience a prouvé aux habitans de Xalapa que le froment semé autour de leur ville végète vigoureusement, mais qu’il ne monte pas en épis. On le cultive parce que son chaume et son feuillage succulens servent de fourrage. 3° Ilest certain cependant que plus près de l'équateur et à LA des hauteurs moindres que celles de la ville de Xalapa, le blé ne laisse pas que de mürir. Faisons maintenant le parallèle avec les résultats de l’expéri- mentation. 1° La température que nous avons constatée comme formant Ja limite de chaleur où nos céréales commencent à ne pouvoir se développer d’une manière normale, est de 189, 23, ce qui s’ac- corde parfaitement avec la limite assignée par M. de Humboldt, qui est celle de 18 à r9°, accord qui n’est pas moins remarquable _avec la limite de 18,8, observée par M. Boussingault. 2° Nous avons déterminé que la raison pour laquelle les cé- réales soumises à nos expériences ne réussissent pas sous l’in- fluence d’une grande chaleur; c’est qu’elles ne sauraient monter en tiges et qu'elles restent en herbe. lel est aussi, d’après M. de Humboldi, /e résultat de la culture aux environs de Xalapa. De plus, nous avons reconnu que la végétation de nos cé- réales restées en herbe sous l’influence de cette cause , était très vigoureuse et les rendait propres à fournir une excellente pà- ture; ce qui coincide exactement avec ce que M. de Humboldt rapporte des qualités et des usages du froment que l’on sème aux environs de Xalapa. 3° Nous avons déduit de diverses séries d'expériences sur dif- férentes céréales de notre climat, qu'il n’y avait pas une limite unique de chaleur à leur développement normal, mais qu’il yen avait deux dans lesquelles se trouvaient renfermées toutes les espèces et variétés que nous avons soumises à l'épreuve. Ces li. mites sont d’une part 18, 23, d’autre part 21°,.9, ce qui fait EDWARDS ET COLIN. — Ÿ”égetation des Céréales. 19 en nombres entiers 18 et 22° centigrades. Voilà ce qui explique les cas exceptionnels rapportés par M. de Humboldt. Ainsi les conditions fondamentales d'ou dépend le développe- ment normal des céréales sous de hautes températures se rap- portent d’abord à deux chefs principaux. 1° La limite de température; 20 La qualité et la nature de la graine. Relativement au premier chef, il y a une première limite ou minimum de chaleur dans les températures élevées qui com- mence à être contraire à leur végétation normale, en bornant le développement de quelqu’une de leurs variétés. Quant au second chef, la qualité et la nature de la graine sont des conditions qui font varier la limite supérieure. D'abord le volume agit en ce qu'il tend à élever la limite en raison de la petitesse de la graine dans la même variété spécifique , ensuite la nature de la graine en raison de son organisation ou de ses parties constituantes. A l'égard de la limite supérieure qui empécherait le dévelop- pement complet de toutes les céréales sans exception , il serait impossible de l’assigner d’après les expériences en plein air dans notre climat, puisque le maïs semé dans la saison la plus chaude de l’année, nous a présenté, tant que durent les grandes cha- leurs, un développement normal. Même il est à présumer qu’il n y a point de régions si chaudes qui puissent en empêcher le développement. Il parait au con« traire que plus il fait chaud, plus il prospère, car c’est au pied des Andes, dans la plaine, et suivant ce que nous a- appris M. Boussingault, à une température moyenne de 25° centigrades, que le maïs, dans ce pays, végète avec le plus de vigueur et acquiert les plus grandes dimensions. Nous ajouterons que ce n’est pas la seule graminée : capable de prospérer sous les températures de nos saisons les plus chau- des; il en est même plusieurs, mais nous les passerons sous si- lence, nous réservant d’en traiter avec détail dans une autre occasion. . ILest une seconde limite‘très près de la première, qui borne le développement normal des principales variétés des genres ” 2e 20 EDWARDS ET COLIN. — Ÿ”égétalion des Céréales. èt des espèces de céréales que lon cultive ici, nous avons con- staté que cette limite était de 21°, 9, ou en nombre entier de 922. Ainsi le développement de nos principales variétés de fro- ment (blé d’hiver et blé de mars), l'orge et le seigle, est borné par deux limites de température moyenne dont l’une est 18° et l'autre 22°. C’est donc à la limite inférieure que quelques-unes de nos céréales commencent à ne pouvoir se développer, et c’est à la seconde que toutes sont arrêtées dans leur végétation. La question maintenant est de savoir si cette première limite 18° est précise; par exemple, si les mêmes variétés qui ne réus- sissent pas à 18, serait également arrêtées dans leur développe ment à une chaleur un peu inférieure; mais comme ce genre d'expérience se fait en plein air, nous ne sommes point les mai- tres de régler à volonté la température, nous sommes obligés d'attendre les variations annuelles de la chaleur, dans le même mois, pour savoir ce qui résulterait d’un léger abaissement dans la température moyenne. Cest ce que le temps seul nous fera connaître, ét nous en communiquerons alors les résultats. Nous insistons sur la détermination de cette limite, parceque, indépen- damment de la théorie, elle importe beaucoup à la pratique. En effet, elle n'importe pas seulement pour la connaissance des régions lointaines où cette variété de blé pourrait être cul- tivée avec succès; mais elle nous touche aussi de plus près en nous faisant connaître quelle est la limite de saison où il est encore permis de la semer avec l'espoir d’une récolte assurée. Ainsi, il résulte des expériences précédentes qu'on peut impu- nément semer le blé de mars au mois de mai, car la tempéra- ture de ce dernier mois, en 1835, qui ne l’a pas empêché de réussir, était un maximum de température moyenne. Les culti- vateurs qui auraient besoin de le semer à cette époque , n’au- raient guère à craindre les excès des chaleurs de ce mois. Quant au blé d'hiver, nous avons dit qu’il ne réussissait pas sous une température de 18°, mais que nous ne pouvions pas assurer qu'il ne viendrait pas sous une température un peu in- férieure. Ce que nous savons positivement, c'est que nous en avons semé le 5 mars 1835, et qu'il a bien réussi, quel que fût le volume de la graine; nous en avons sémé un même nombre EDWARDS ET COLIN. = 77 égétation des Céréales. 2f de grossés et de petites qui sont venues également bien et en même temps. La température moyenne du mois ou elles ont été semées était de 6°, 5. Elles ont mis un temps considérable à lever; c’est ce qui s'explique très bien par les résultats de nos recher- ches sur la germination, 7° centigrades étant la limite inférieure sous laquelle leur germination peut avoir lieu. Elles ne levérent donc que wers le mois d'avril dont la température moyenne était de 9°, 4. Le blé d'hiver peut donc se développer lorsqu'il est semé sous une chaleur moyenne de 0°, 4. Il pourrait donc l'être au mois de mars dont la température ordinaire est de: 6°, 9, mais nous n’en recommandons pas la pratique sans distinction, 1l faut d’abord que nous ayons examiné la question sous d’autres points de vue. Il est cependant une modification déduite de nos expériences que nous recommandons avec confiance. Nous avons établi que le volume influait beaucoup sur le dé- veloppement du blé sous l'influence d’une chaleur élevée. Or, ce principe est susceptible d’une application curieuse. On pourra, avec la même espèce de blé d'hiver, avoir à volonté une variété automnale ou printanière; il suffit de trier les plus grosses graines d’une part, et les plus petites de l’autre, dans les rap- ports de poids que nous avons indiqués plus haut. Or, dès que le rapport est constaté sur un petit nombre, il est facile d'exécuter l'opération en grand avec beaucoup de promptitude. Il suffit de percer un crible dont les trous soient en rapport avec le volume des petites graines qu'ils laisseront passer, tandis qu'ils excluront les grosses graines. Lorsqu'on voudra en faire une variété printanière, il faudra les semer vers la fin de février ou au plus tard au commence- ment de mars, pour obtenir la récolte la plus abondante pos- sible. Les principes que nous avons établis serviront à nous éclairer encore sur d’autres points de la pratique. 191 Li LE LA As . »” À 53 On sait, par exemple, qu'il y a quelques céréales qui présen 22 EDWARDS ET COLN.— Z”écétation des Céréales. tent le double avantage de pouvoir être semées en automne et auprintemps. Je suppose qu'une de ces variétés soit fournie par un pays voisin où elle réussit fort bien et qu'on veuille la semer dans le nôtre au printemps à la même époque. Il se pourrait qu’elle ne réussit pas ici; car à la même époque, le climat étant un peu plus chaud , la température dépasserait un peu la limite compa- tible avec le développement normal de cette variété. C’est ce qui arrive en effet comme on peut le voir par les 471- nalès de Grignon. Il est en Angleterre une variété de blé que l’on peut y semer en automne et au printemps. M. Bella voulut en faire l’essai et s’en servir comme du blé de mars; cette va- riété , qui réussit fort bien en Angleterre lorsqu'elle est semée à cette époque, n’a pas prospéré à Grignon. On en voit l'explication d’après les résultats généraux. que nous ayons obtenus; c’est que le climat de France est plus chaud que celui d'Angleterre, et que la température ici dans cette saison dépasse la limite qui convient au développement de cette variété. Il est un autre fait relatif au développement du blé sous une forte chaleur dont nous n’avons pas encore rendu compte, mais qui mérite de fixer l'attention, et sous le rapport de la théorie et sous le rapport de la pratique. Que deviendrait le blé d'hiver qui, semé dans nos climats sous une température trop chaude, reste à l'état de gazon ? Puisqu’il n’a donné ni fruits, ni fleurs, ni tiges, il n’y a pas de raison pour qu’il meure cette année. La saison a beau décliner et se refroidir à la fin de l’été et en automne, cet état persiste tant qu'il y a assez de chaleur, puis l'herbe finit par périr, mais non la racine. Comme la saison froide succède et ensuite un printemps doucement gradué , la plante alors se développe d’une manière normale , monte en tige et parcourt toutes ses périodes aux épo- ques déterminées ; mais avec cette différence en faveur de cette nouvelle plante, qu’elle est plus vigoureuse, et cela doit être d’après ce que nous avons exposé précédemment. Nous avons dit que si la plante à l’état d'herbe avait poussé EDWARDS EP COLIN. — #”égélafion des Céréales. 23 de petites tiges cachées sous les touffes de feuilles , elles étaient en revanche très nombreuses, c’est-à-dire que la plante avait beaucoup tallé. Or , l’année suivante , sous l'influence d’une température gra- duée, qui permet son parfait développement, elle pousse avec le surcroît de tige, et porte une récolte abondante. Il est évident qu’on pourrait (si on le jugeait convenable ) tirer parti de cette influence de la température et se servir de la même graine pour obtenir deux années de suite , une récolte, dont l’une pour les bestiaux, l’autre pour l’homme; l’une et l'autre d’une qualité supérieure. Un membre de la Société centrale d'Agriculture du départe- ment dé la Seine, nous fournit à l'appui de ce principe et de son application , le fait suivant : | Dans le midi , particulièrement dans le delta du Rhône, l’on sème en août et septembre de l’orge escourgeon, pour la nour- riture du menu bétail et autres. Quand l'automne est très sec, la plante se dessèche mais repousse plus tard. Ordinairement cette orge donne une abondante pâture pendant tout l'hiver , et avec les soins nécessaires on a plus tard une récolte de grain con- sidérable. La pâture de cette orge, lorsqu'elle est belle, équivaut etau- delà aux plus belles récoltes de grains. 4 Sous le rapport purement ere , Cette influence de la température n'est pas moins intéressante. On voit comment l'action de la chaleur peut rendre la même plante annuelle ou bisannuelle , et on ne saurait douter que de pareils faits ne doivent se présenter souvent dans la nature. Nous compléterons ce travail en produisant ces recherches expérimentales sur les autres céréales. 24 GAUDICHAUD, — Développement des tiges, etc. Rapport sr un mémoire de M. GaubicnAUD, relatif au dévelop- pement et à l'accroissement des tiges, feuilles et autres organes des végétaux, lu à l’Académie des Sciences dans la séance du 21 décembre 1835, Par M. Mirzez. (1) Quand on a recueilli un grand nombre de faits, qu’on les a vus sur toutes leurs faces, qu'on les a comparés entre eux, no- tant avec soin leurs ressemblances et leurs différences, on se sent tourmenté du besoin de rechercher les lois de leur existen- ce, de généraliser celles qui sont susceptibles de l'être, et de les formuler en théorie. Sans doute la prudence voudrait souvent qu'on s’en tint à la simple exposition des faits; mais nous ne saurions nier qu'il ne soit très utile pour la science, que ceux qui les ont découverts, s'appliquent à nous en montrer la liai- son et la subordination. Les observations exactes ne tardent guère à obtenir l’assentiment de tous; les théories, au contraire, sont sujettes à de longues contestations. Dans ce conflit d’opi- nions diverses, les partis opposés mettent en présence tous les fais connus, leur font subir l'épreuve d’un examen plus rigou- reux, en découvrent d’autres qui avaient échappé aux précé- dentes recherches. Or, les faits nombreux et bien observés sont ce qui constitue essentiellement le fonds incommutable de la science. Ainsi quelle que soit l'issue de la lutte, il y a conquête au profit de l'esprit humain, et les vainqueurs et les vaincus ont souvent des droits égaux à l'estime publique. Ces réflexions nous sont suggérées par la lecture du travail que M. Gaudichaud a adressé à l’Académie, travail qui, d’une part, se compose d’une multitude de faits nouveaux, d'observa- tions fines, et d’inductions aussi justes qu’évidentes ; et, de l’au- (x) Le prix de physiologie expérimentale, fondé par M. de Montyon pour l'année 1835, a été partagé entre ce mémoire et celui de M. Poiseuille sur les causes du mouvement du sang dans les vaisseaux capillaires, GAUDICHAUD.— Développement des tiges, etc. 25 ire, offre une théorie générale qui s’appuie sur celle de Du Petit- Thouars, et en agrandit considérablement la base. Les faits ma- tériels sont certains, la théorie qui les généralise et prétend les expliquer estencoreen question. DelaHire l’imagina sans l'étayer de preuves; Du Petit-Thouars, en rassemblant toutes les obser- vations qui lui parurent propres à la justifier, lui donna une existence scientifique ; Agardh s’appliqua à la concilier avec les opinions reçues, et, tout récemment, Lindley, excellent obser- vateur, esprit judicieux et grave, vient de la fortifier de tout le poids de son approbation. Mais il faut convenir qu'elle compte encore au moins autant d’adversaires que de partisans. M. Gau- dichaud s’arme pour la défendre d’argumens que jui fournissent ses propres découvertes. Ce n’est qu’à l’aide du temps et après un examen très sérieux, que nous obtiendrons le droit de pro- noncer sur la validité de conséquences tirées de faits trop nou- vellement connus pour que nous puissions dés à présent, en mesurer la juste portée. Nous nous bornerons donc à exposer succinctement la théorie développée par l’auteur, sans nous per- mettre de l’'approuver ou de la condamner ; mais nous n’hésite- rons pas à donner notre opinion touchant l'exactitude des faits nombreux qu'il a recueillis. Ce n’est pas un tâche légère que celle qu'a entreprise M. Gau- dichaud. Il passe en revue dans l’ordre suivant toute l’histoire de la vie végétale : 1° ORGANOGRAPHIE, Ou développement et accroissement des tiges, etc. 2° Puysiorocir, ou phénomènes de la vie des végétaux. 3, ORGANOGÈMIE, ou étude anatomique du développement des tissus végétaux. L'organographie, qui forme le sujet de la première partie, se subdivise en trois chapitres : ro les dicotylédonés, 2° les mono- cotylédonés, 3° les acotylédonés. L'auteur livre aujourd’hui au jugement del’Académie les deux premiers chapitres de ce vaste travail, dont les précieux maté- riaux sont déposés dans les galeries botaniques du Jardin du Roi, où ils sont devenus un objet d'étude et d’admiration pour les connaisseurs. C4 26 GAUDICHAUD. += Développement des tiges , etc. IL expose les principes généraux par lesquels il veut expli quer non-seulement le mode de développement et l’organisa- tion des tiges, mais encore le mode de développement et l'or: ganisation des processiles ou parties appendiculaires, e’'est-à: dire des écailles, feuilles, stipules, bractées, calices , corolles , étamines, pistils, etc., qui tous prennent naissance dans le bourgeon. Ces parties ne sont, à son avis, que des modifi- cations d'un seul organe primitif dont l'embryon monocotylé- doné est le type. En effet, de même que nous observons dans l'embryon mo- nocotylédoné, lorsqu'il a pris toute son expansion normale, un mamelon radiculaire qui constitue son système descendant, et une tigelle, un cotylédon et son support, lesquels forment en- semble son système ascendant, de même aussi nous voyons dans le végétal plus avancé, la racine qui représente la radicule, c'est-à-dire le système descendant, et le mérithalle avec la feuille et son pétiole qui représentent la tigelle, le cotylédon, ainsi que son support, c'est-à-dire le système ascendant. Ce système ascendant, modifié dans les autres parties appen- diculaires, ne l’est pourtant pas de telle sorte qu’on n’y retrouve aucun indice de ses traits distinctifs. Le type simple que représente l'embryon monocotylédoné se double, se triple,se quadruple, se quintuple, etc., dans embryon dicotylédoné, ou polycotylédoné, et il en est de même aussi de l'appareil vasculaire qu'il renferme. Nous ne saurions nous taire sur le mérite de cet aperçu : il est d’une exactitude qui se démontre rigoureusement par l'anatomie de la jeune plante. L'appareil vasculaire se compose de deux ordres de vaisseaux: l’un se porte du collet de la racine au bourgeon; l’autre, du bourgeon à l'extrémité de la racine. Le premier éleve jasqu'au bourgeon la sève brute qui s’y élabore ; le second conduit jus- qu’à la racine une partie de la sève élaborée. Celui-ci, dans les dicotylédonés, se prolongeant entre l'écorce et le bois, forme les nouvelles couches ligneuses par son union avec les utricules nées de la tige, et contribue de cette façon à l'accroissement en diamètre, tandis que lautre, én s’allongeant au centre et abou- tissant au bourgeon qui transforme en matière organisée une GAUDICHAUD, — Développement des tiges, etc. 27 partie de la sève venue de la racine, travaille à l'accroissement en longueur. Il suit de là que le bourgeon ne reçoit d'en bas rien de solide, rien d’organisé , qu’il crée de toute pièce les vais- seaux qui entrent dans sa composition, et que ce sont ces mêmes vaisseaux, développés inférieurement, qui se représentent dans les couches ligneuses de la tige et de la racine dont ils consti- tuent la portion la plus importante. Et quant aux utricules des couches , soit qu'elles s’allongent de bas en haut, ou du centre à la circonférence, elles s'organisent sur place, entre lé- corce et ie bois, et n’ont rien de commun avec le bourgeon. Cette série de phénomènes, qui a lieu dans l’état naturel des individus, existe également dans les individus greffés. Tout le bois de la tige et de la racine placé au-dessous de la greffe se compose de vaisseaux émanés des bourgeons de l’ente et d’utricules en- gendrés par le sujet. Cette proposition est la pierre angulaire de la théorie. Celle-ci s’écroulerait si celle-là venait à être infirmée par l’observation. Le double appareil vasculaire et les phénomènes qui résultent de sa présence , n’appartiennent pas seulement aux dicotylédonés ils se retrouvent dans les monocotylédonés ; mais ils y subissent les modifications que commande l’arrangement particulier des filets dont le bois est composé. Telle est, en substance, la doctrine que professe M. Gaudi- chaud. A bien considérer les choses, elle n’est, comme nous l'avons déjà fait remarquer, que celle de Du Petit-Thouars et de Lindley; mais M. Gaudichaud lui a imprimé un caractère de gé- néralité qu’elle n’avait pas. Pour arriver à ce résultat, il a re- cueilli une multitude de faits qui, de quelque manière qu’on les interprète , serviront puissamment au progrès de la science. Ses adversaires, il faut s’y attendre, ne manqueront pas de dire que ces faits, quelque curieux et inattendus qu’ils soient, s’expli- queraient tout aussi bien par leur doctrine que par la sienne. Mais nonobstant cette assertion, que l’on ne doit pas accepter sur une simple parole, puisqu'elle vient de personnes qui de- puis long-temps se sont fait une autre idée du phénomène de l'accroissement des végétaux, tout le monde conviendra que, par son nouveau travail , M. Gaudichaud s'élève à la hauteur de 28 GAUDICHAUD. — Developpement des tiges, etc. nos plus habiles phytologistes. Il est digne de remarque que, durant les agitations de deux voyages de long cours, malgré le déplorable état de sa santé , cet infatigable naturaliste n’a cessé de se livrer à des recherches d’une extrême délicatesse, et qu'il les a poussées aussi loin qu'il aurait fait dans le calme du cabinet, Nous ne pouvons ici que nommer la moindre partie de ses ob- servations les plus intéressantes. Il a analysé , dessiné, décrit une foule de graines et d’'embryons de familles encore peu connues, telles que les Nymphéacées, les Pipéracées , les Gnétacées, les Cycadées. Cttte dernière famille lui a offert , durant son premier voyage, qui date de seize à dix- sept ans, une suite de faits ovologiques dont quelques-uns sont encore nouveaux, malgré les récentes études de MM. Corda et Robert Brown. Il a fait germer sous leur ciel natal, des graines de Piper, Peperomia, Loranthus, Avicennia, Bruguiera, Rhizo- phora, etc. , et il nous donne aujourd’hui, sur les premiers dé- veloppemens de ces végétaux, des notions positives qui vont remplacer dans la science des opinions vagues ou erronées. En même temps qu’il recueillait de nombreux échantillons d'herbier , il étudiait l'intérieur des tiges, et trouvait, dans la structure et l’arrangement du corps ligneux, d’étranges anoma- lies qu’on était loin d'y soupçonner. Ce sont particulièrement ces observations qui lui ont inspiré le projet de ramener tous les faits de développement et de croissance à des lois générales, pro- jet dont il a constamment poursuivi l'exécution depuis son re- tour en France. Pour que chacun puisse vérifier les faits , il a choisi beaucoup d'exemples parmi nos végétaux les plus vulgaires, et sonvent ils sont devenus pour lui le sujet d’aperçus nouveaux. Nous indique- rons entre autres le radis, le navet, la carotte, la betterave, le marronnier d'Inde. De l’organisation mieux connue de ces diver- ses productions végétales, il a su tirer des argumens en faveur de ses opinions. Les phénomènes que présentent l’écorcement, les boutures, les greïfes , la taille et autres procédés de cuiture, lui er ont fourni également. Il n’y a pour ainsi dire pas un fait important de la végétation qu'il n’ait essayé de faire rentrer sous la régle de sa doctrine ; et ses efforts , lors même qu’en certains GAUDICHAUD. — Développement des tiges, etc. 29 cas quelques personnes ont pu croire que ses conclusions étaient trop précipitées , n’ont jamais été stériles. Des explications touchant chaque fait nous meneraient loin. Ne nous arrêtons que sur trois points, qui, entre tant d'autres remarquables , méritent plus particulièrement de fixer latten- tion de l’Académie. À la base d’un bourgeon de tige de Dracæna dépouillée de son enveloppe herbacée par la macération , il se montre, si l'on peut ainsi dire , une espèce de patte, continuation des filets ligneux supérieurs , laquelle s'applique sur le corps ligneux de la tige et s’allonge en doigts effilés, nombreux et divergens. Ces doigts sont évidemment de petits faisceaux vasculaires. Seraient-ils des- cendus jusqu'aux racines si la végétation n'avait pas été arrêtée ? Cela est fort probable. Le bourgeon d’une bonture de Cissus hydrophora dépouillée de son écorce , nous offre à sa base un réseau ligneux qui revêt partiellement la portion inférieure du vieux bois , et s'échappe de toutes parts en racine. Ces deux exemples pris, l’un, dans les monocotylédonés , l'autre dans les dicotylédonés, semblent, de prime abord, des preuves irrécusables de la solidité de la doctrine de M. Gaudi- chaud ; et pourtant plusieurs phytologistes, tout en acceptant les faits , répudient la théorie. C’est que ia question n'est pas aussi simple qu’elle paraît. Il est certain qu’elle ne cessera d’être un sujet de controverse que lorsque l’on sera d’accord sur les résul- tats physiélogiques de la greffe. Le troisième point intéresse la réputation scientifique d’un homme excellent qui a siégé ici durant plus de quarante années et dont la mémoire nous sera toujours chère. Tout le monde connaît le travail de M. Desfontaines sur les tiges des Palmiers, Un phytologiste allemand. M. Hugo Mohl , traitant le même su- jet avec des matériaux plus nombreux, plus variés , et toutes les ressources de la science telle que cinquante ans de progrès l'ont faite, avança , il y a peu de temps , que les nombreux filets li- gneux des tiges ne se formaient pas an centre mais à la circon- férence, et que c'était en croisant obliquement les filets plus anciens , qu'ils arrivaient jusqu’au cœur de l'arbre. De ce fait il 30 AUG. DE SAINT-HILAIRE, — Sur les Primulacees. concluait que M. Desfontaines s'était trompé. Toutefois, il n’en est pas ainsi, quoique les observations de M. Mohl soient d’une parfaite exactitude. Les recherches de M. Gaudichaud montrent que M. Desfontaines a très bien observé et décrit ce qu'il a vu, et que M. Mohl, loin d’avoir renversé l’œuvre de ce savant, l'a rendue plus inattaquable en la complétant. Les considérations exposées dans ce Rapport font connaître suffisamment les motifs qui ont déterminé la Commission à par- tager le prix entre M. Gaudichaud et l’un de ses concurrens, M. Poiseuille , dont les beaux travaux sur le mouvement du sang le rendent, pour la troisième fois , digne d’un témoignage écla- tant de lestime de l’Académie. Lerrre de M. AucusTe DE SamNT-Hrcarre à M. GüiLLEMIN , sur un Primula omis dans les Flores de MM. Dusy et LorsELEuUr, et sur la famille des Primulacées. Montpellier, 1° janvier 1836. Monsieur, Ce qui intéresse la Flore de la France ne doit pas, ce me sembie, être indifférent à des botanistes français. Je viens donc vous entretenir d’une espèce qui n'a été indiquée ni dans l’ou- vrage de M. Duby ni dans celui de M. Loiseleur-Deslongchamps. Lorsque j'étais au Vernet, village situé au pied du Canigou, je trouvai, dans ses alentours, un Prmnula qui ressemble beau- coup à l'officinalis, mais qui pourtant me frappa par un as- pect un peu différent, produit sans doute par ses feuilles moins rugueuses et plus blanches à la surface inférieure, où peut-être elles sont un peu farineuses. J’en recueillis des échantillons et les apportai à Montpellier, où ils ont été comparés par M. Dunal avec la primevère qui croit à quelques lieues de cette ville, et qui avait été long-temps prise pour le Primula officinalis, et ce AUG. DE SAINT-HILAIRE. — Sr les Primulacées. 31 savant botaniste a reconnu que lune et l’autre plantes devaient être rapportées au Prünula Columnæ du Prodromus de Tenore (P. suaveolens de Bertoloni), espèce que vous ne trouverez, comme je vous l'ai dit plus haut, ni dans le Botanicon gallicurn de MM. Decandolle et Duby, ni dans le Flora gallica de M. Loiseleur-Deslongchamps. Je vous dirai, à cette occasion, que je regrette que M. Duby, dans son savant ouvrage, n'ait pas fait mention d'un caractère qui appartient à la famille des Primulacées, et qui, reconnu de- puis long-temps, est assez remarquable pour contribuer à la faire distinguer. M. Duby s'exprime ainsi en parlant de cette famille : £mbryo rectus intra albumen carnosum (Bot. x. p. 379). Il n’y a rien que de très exact dans ces mots; mais 1l ÿ a long- temps que l’on a dit quelque chose de plus précis sur l'embryon des Primulacées , et les derniers venus doivent, ce me semble, tächer de profiter de tous les travaux essentiels de leurs devan- ciers, sans quoi la science ferait en vain des progrès. M. Richard pèré a écrit ce qui suit dans l'analyse du fruit : « L’embryon « hétérotrope dont ni l’une ni l'autre de ses extrémités ne ré- « pond exactement, soit à la base, soit au sommet de la graine, « n'est pas commun. Il rapproche le Sumolus des Anagallidées, « dans lesquels il est presque général ». M. Rob. Brown s’est ex- primé ainsi dans son Prodromus (p. 427): « Embryo umbilico parallelus ». Enfin j'ai dit moi-même, dans mon premier Mé- moire sur le Placenta central : « Dans toutes les graines de Pri- « mulacées que j'ai examinées jusqu'ici, j'ai trouvé un embryon « droit situé transversalement dans un périsperme charnu et « parallèle à l’ombilic. » Un auteur allemand a, si je ne me trompe, élevé quelque doute sur la place de mon genre Pelletiera (N. l'introduction à l'Histoire des plantes les plus remarquables du Brésil) que j'airangé parmi les Primulacées. Cette plante, dont le Muséum de Paris a reçu beaucoup d'échantillons depuis monretour d'Amérique, se lie aux Primulacées, non-seulement par la position de ses étami- nes, son style, son stigmate, son placenta, son port, mais encore par la situation de son embryon également placé dans l'axe du périsperme et parallèle à l'ombilic. Si l'on trouvait quelque dif- 39 AUG. DE SAINT-HILAIRE. = Sur les Primulacées! férence entre la forme du placenta du Pelletiera verna et celui d’autres Primulacées, elle paraîtra, je pense, moins importante quand on aura comparé la description que j'ai publiée de ce placenta avec celui du Lysimachia Linum-stellatum. La position de l'embryon dans la graine a encore un résultat plus important, celui de rapprocher les Plantaginées, les Myr- sinées et les Primulacées. J'ai déjà parlé, dans mon second mé- moire sur le Placenta, des rapports de ces deux dernières familles (Mém. Mus. 1v). Quant à l'existence d'un embryon transversal et parallèle à l’'ombilic dans les Plantaginées, je suis obligé de m'en rapporter à ma mémoire, n'ayant pas mes notes sous les yeux. Mais ce caractère, ce me semble, est assez confirmé par les descriptions de M. Kunth, qui dit que la semence des Plan- taginées est sessile et attachée en manière de bouclier, et que l'embryon est placé dans l’axe du périsperme et presque de la même longueur que ce dernier ( Handb. 385) (1). Il me paraît donc que dans une série commençant les Phanérogames par les Monocotylédones, il faudrait mettre les Myrsinées avant Îles Primulacées, et, avant ces dernières, les Plantaginées, rejetant les Nyctaginées et les Plumbaginées plus près des Amaranthacées. Dans des Observations sur le genre Gluux, imprimées à la suite de mon premier Mémoire sur le Placenta, sont indiqués les rapports intimes de ce genre avec les Primulacées, parmi les- quelles Adanson l'avait placé. Depuis, M. Don a pensé qu’il of- frait plus d’affinité avec les Plantaginées. Vous venez devoir queje croyais que ces dernières n’avaient entre elles et les Primulacées d'intermédiaires que les Myrsinées; ainsi, que l’on place le Glaux plus près des Primulacées, qu’on le range plus près des Plantaginées, la différence ne sera pas extrêmement grande. Cependant je considère le genre dont il s’agit comme beaucoup plus voisin des Primulacées que des Plantaginées, et voici sur quoi je me fonde : Adanson dit que le Glaux a quelquefois un pétale; un pétale est, si je puis mexprimer ainsi, le reste ou (1) Dans la manière dont est ici décrite la semence, ne doit pas, je crois, étre compris le Littorella, J'ignore quels sont les caractères de la semence et de l'embryon de cetle plante, Je n'ai vu, je crois, que l'ovule, | AUG. DÉ SAINT-HILAIRE. — Sur les Primulacces. 39 l'indication , pour mieux dire, d'une corolle polypétale ; or, jai trouvé plusieurs pétales dans le Pelletiera, et je crois me rap- peler que M. de Jussieu père m'a dit qu'il y avait encore une Primulacée polypétale. On a décrit les Plantains comme ayant leur ovaire à plus d’une loge, et c’est ainsi qu'autrefois je l'ai considéré moi-même. Peut- être ce caractère a-t-il besoin d’être revu avec soin; mais, dans tous les cas, il me semble que le placenta du Glaux diffère de celui des Plantains que j'ai étudiés, et ilest au contraire le même que celui des Primulacées en général, puisqu'il présente dans une loge unique une masse globuleuse, charnue et surmontée d’un filet. La différence serait surtout sensible entre le Glaux et les Plantains, s'il continue à être prouvé que ceux-ci ont un ovaire à plus d’une loge. À la vérité, le Zétorella offre un ovaire 1-loculaire ; mais l’ovule y est unique, sessile (Pre. Mém., 63\, si je ne me trompe, au fond de la loge, et rien là ne ressemble au placenta globuleux et pédicellé du Glaux. On peut voir, par les figures de mon premier Memoire sur le Placenta, quelle ressemblance il existe entre les graines du Glaux, du Primula grandiflora et de V'Anagallis latifolia ; enfin le stigmate en tête des Primulacées se retrouve dans le Glaux, et là rien ne res- semble à ces deux lignes d'organes stigmatiques qui, dans les Plantains, s'étendent sur les bords du stigmate aplati et se réunissent au sommet. (1) Je ne m'exprime pas, dans mon second mémoire sur le Pla: centa , d'une maniere assez claire peut-être sur le Glaux ; mais si, comme je le crois, j'ai voulu dire qu'il fallait le mettre entre lès Apétales et les Myrsinées, il me semble clair que je dois re- venir sur ce point. Je viens de montrer combien il était intime- ment lié aux Primulacées; il l'est aussi aux Myrsinées; mais sa consistance herbacée l’unit davantage, ce me semble, aux pre- mieres. M. Lindley a eu la très bonne idée d'indiquer , après les caractères essentiels des familles, les genres qui présentent quel- (x) N'ayant pas mes notes sous mes yeux, et me fiant pour ceci à ma mémoire qui, j'espère L ù 1, 3 . , . x . , Waura pas éléinfidèle, je ne puis pourtant dire à quel point commence le stigmate. V. BoTan, == Janvier, 3 A © ) 34 Koci. — Orobanches de la Flore d’_ Allemagne. ques anomalies. Ainsi qu'il la fait, il sera bon de noter comme anomales à la famille des Primulacées, le Samolus et le Glaux, auxquels on pourra ajouter le Pelleti mais ces trois genres ne devront pas, ce me semble, RE dans la familie. Dascriprion des Orobanches de la Flore d'Allemaëne; » (Suite. Voyez Tom. 1v. page 361. ; 4. O. rrocErA Koch. O. sepalis multinervus subæqualiter bifidis indivisisve, tubo corollæ breviori- bus; corolla campanulala, antice basi ventricosa, dorso curvata, labiis inæqua- liter denticulatis margine subglandulosis ; superior cassidiformi-émarginato , lobo labi inferioris medio submajori; staminibus imæ corollæ aflixis, nudis, basi parce pilosis, apice cum stylo parum glandulosis. Je ne trouve point de synonymes pour cette espèce. D'apres une lettre d'AL. Braun, elle existe dans lherbier de G Gay à Paris, déterminée par Wallroth et portant le nom d’O. major. Mais la description de cet auteur ne convient point à la plante. L’O. procera est l'espèce la plus voisine de VO. Rapum.J'ignore si la base de la tige présente un renflement bulbiforme, mes échantillons ayant été rompus à fleur deterre. La plante a la même grandeur que l'O. Rapurmn : Vun de mes échantillons a près de 2 pieds. Les écailles de la tige, de même que les ractées, sont un peu plus courtes, et ces dernières, ainsiquela partie supérieure de la tige, portent des poils plus courts. Les sépales sont ordinai- rement indivis, larges, ovales, terminés en une alène un peu plus courte quele tube de la corolle. Dans quatre de mes échan- tillons, ils sont indivis : la seule fleur inférieure d’un échantillon porte sur un pédicelle long de 174 pouce des sépales bifides , où cependant la pointe seule est divisée en deux lanières subulées parallèles. Dans le cinquième échantillon , au contraire, la plu- part des sépales sont fendus jusqu’au milieu en deux lanières Kocmr.: -— Orobanches de la Flore d’'4llemagne. 35 assez égales : ils sont en outre plus larges et sont traversés par «an plus grand nombre de nervures. La corolle est plus courte, mais à dentelures évidemment inégales et à bord moins ondulé, Les étarnines sont plus minces, portant, à leur extrême base et aux bords décurrens à la corolie, des poils peu nombreux, fins, secs, appliqués. À leur extrémité, elles sont munies de quelques glandes qu’on retrouve également sur le style. Les anthères ne sont pas aussi blanches. L'organisation du stigmate doit être étudiée sur la plante vivante. Cette espèce se distingue de l'O. crzenta par'sa tige plus haute, plus grosse, moins amincie vers le sommet; par la couleur brun- jaune de la corolle, qui n’est pas plus foncée intérieurement; par le bord de la corolle simplement denté et non par de nombreux poils glanduleux; par l'absence des poils au fond du sillon de la lèvre inférieure; par les poils moins nombreux des étamines , et par les sépales plus courts, ordinairement entiers. Cette plante fut trouvée par le docteur Ch. Schimper, dans des champs argileux aux environs de Manheim. Schimper, qui ignorait alors l’importance de la plante-mère, négligea de la re- chercher. (1) 5. O. rRuINosA Lapeyr. O. sepalis quinque-nervis bifidis, laciniis subæqualibus angustis subulatis, corollæ tubo æqualibus; corolla campanulata, dorso subincurva, labiis dilatatis undulato-plicatis crispis obtusè denticulatis colorato-venosis, superiore bilobo, lobis inferioris rotundatis, medio duplo majore; staminibus supra basin corollæ insertis, infra villosis, supra cum stylo glandulosis. Descript. : Wallroth. Lapeyrouse. Zcon. : Vaucher, t. 5. Reichenbach, f. g11. Synon. : O. pruinosa Lap. Suppl. p. 87. Wallr. p. 52. O. de la féve Vau- cher, p. 51. Cette espèce, qui doit être très belle à l’état vivant, se distin- gue des espèces précédentes par sa corolle campanulée, très ou- verte, mais de consistance mince, papyracée à l’état sec : ses y 2 (x) Comme nous l'avons déjà dit dans l’analyse du quatrième volume de la Flore de Koch, On sait maintenant que JO. procera vient sur Île Cérsium arvense : il ÿ fut découvert dans le HautRhin, par notre ami le docteur Mülhenbeck de Mülhausen. (Note de M. Buchinger.) 3, ( 56 ROCH. «— Orobanches de la Flore d’ Allemagne. lèvres sontgrandes, dilatées, à dents obtuses, plissées, ondulées ct crépues, élégamment dessinées de veines violacées ; l’inférieure égale la longueur du tube. Je n’ai pu l’examiner que desséchée et ramollie, La tige atteint 1 172 pied de haut; elle est presque entièrement creuse et abondamment couverte delpoils longs, horizontale- ment étalés, qui lui donnent l'aspect hérissé; dans la plante sèche elle a presque l'air moisi. La surface extérieure des bractées est encore plus considérablement poilue. Le tube campanulé ou- vert de la corolle, est droit sur le devant, arrondi postérieurement à la base, mais se dirige alors en ligne droite presque jusque au- près de l'extrémité de la lèvre supérieure, où il est un peu courbé vers le bas. Mais la pointe se replie vers le haut, et les lobes de la grande lèvre supérieure bilabiée et crépus s’élargissent consi- dérablement à partir de là, et sont crénelés comme un jabot. La lvreinférieure est également grande, plissée et crépue de la même mänière; son lobe médian, quand il est déprimé vers le bas, at- teint la base du tube de la corolle. Les sépales sont étroits, à cinq nervures, dont deux plus fortement dessinées, divisées en deux lanières très étroites, subulées, divergentes. Les étamines sont chargées en bas de poils simplès, longs , et à l'extrémité de poils glanduleux courts. Les filets, plus longs, sont insérés à-peu-prés à une ligne au-dessus de la base de la corolle, ou un peu plus baut ; ils sont convergens à l'extrémité, mais ne descendent pas beaucoup en arc. Les écailles de la tige ont la forme lancéolée plus ou moins large; elles sont en petit nombre et terminées par une pointe subulée. A la partie inférieure de la corolle, on trouve à la vérité quelques poils épars ; on en voit encore quelques-uns dans le sillon descendant depuis le lobe médian de la lèvre in- férieure, mais je ne dirais pas pour cela que le tube est hérissé à l'intérieur. D’après Vaucher (1. c.), la tige est rougeâtre, les fleurs sont d’un blanc plus ou moins bariolé de bleu et de violet. Les éta- mines et l'ovaire sont blanchâtres. Le stigmate est d’un violet clair. La glande nectarifère à la base de l'ovaire est d’un beau jaune, Kxocu. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. 37 L/O. pruinosa croît sur les racines du Vzcia Faba, aux envi- rons de Fiumes ( Noé). Juill. Août. 6. O. sens Koch. O. sepalis multinervüs ovoïdeis, et apicem subulatum attenuaus vel bifidis, Jaciniis parallelis, tubo corollæ brevioribus ; corolla campanulata, dorso leviter incurvata, extus cum labii superioris lacinüis, intus pilis glandulosis ex nodulis nascentibus aspera et sparsè pilosa ; labiis inæqualiter acuminato-dentatis margine crispatis, superiore apice subadscendente bilobo, lobis dilatatis, lobis lab ‘infericris æqualibus; staminibus prope corollæ basin insertis, inferné parcé pilo- sis, apice cum stylo nudis. Cette espèce est la plus voisine de l'O. Æpithymum; elle s’en éloigne, autant que je puis en juger sur mes échantillons dessé- chés, par sa tige plus haute, plus grosse, par les sépales plus larges à lanières parallèles , lorsque les sépales sont bifides, par la couleur de la corolle, par des nodosités noires sur la face extérieure de la corolle, de même que sur la face intérieure dela lèvre supé- rieure : ces nodosités sont surmontées de poils glanduleux, à arti- culations noires; par les lobes de la lèvre inférieure de grandeur égale; par des filets nus dans leur partie supérieure : les plusgrands filets sont courbés en dedans et convergens, mais ne descendent pas en une courbure considérable. Ordinairement les fleurs sont portées plus haut sur la tige, disposées en un épi plus serré. Les nombreuses nodosités noirâtres ou d’un violet foncé dont l’exté- rieure de la corolle et la partie intérieure dela lèvre supérieuresont parsemées abondamment, et au moyen desquelles ces parties sont rudes au toucher, ainsi que la couleur de la fleur, font distinguer cetteespéceau premier coup-d’œil. Les nodosités sont à proprement parler l'articulation inférieure des poils qui, dans cette espèce, se trouvent dispersés sur toute la fleur commedans l'O. Epithymum ; mais les nodosités sont d’un violet foncé ou noires de même que les articulations des poils et la glande dont ceux-ci sont sur- montés. Dans la plante soigneusement séchée, la corolle est d’un jaune d’ocre clair, le bord des lèvres est ferrugineux; le dos de la corolle est violet et les lèvres sont rayées de veines violettes, ce qui, avec sa vestiture noirâtre, lui donne un air tout par- ticulier. 38 KoCH. — Orobanches de la Flore d’_£llemagne. D'ailleurs, comme nous l'avons déjà dit, notre plante s'ac- corde dans la plupart de ses caractères, avec l'O. Epithymum ; mais sa tige est plus grosse. Celle-ci, haute dun pied ou plus, est peu grossie vers le haut et porte souvent à la base un renfle- ment Fan ; elle a la base couverte d’un certain nombre d'écailles assez grandes, ovales; plus haut ces écailles sont écar- tées davantage et ovales-lancéolées ; à la partie supérieure la tige, ainsi que les bractées et le calyce, sont couverts de nom- breux poils glanduleux de couleur foncée. Les bractées ont la base ovale, s'amincissent en une pointe subulée et atteignent la lèvre inférieure; quelquefois même elles sont de la longueur de la fleur. Les sépales sont multinerves, ovales-larges, amincis en une pointe acuminée, qui d'ordinaire n’atteint que la moitié de la hau- teur de la corolle , mais qui quelquefoisse prolonge jusqu’à la lèvre inférieure; ou bien les sépales sont bifides et dans ce cas ils sont encore plus larges; leurs lanières sont droites. La corolle pré- sente la forme et la grandeur des échantillons robustes de l'O Epithymum. La lèvre supérieure paraît étalée, plane, elle est émarginée ; les lobes de la lèvre inférieure sont presque qua- drangulaires, tronqués sur le devant. Le bord des deux lèvres est frangé de dents inégales et porte quelques poils glanduleux. Les étamines sont nues et ne portent quelques poils épars qu’à leur base; à leur extrémité, de même que sur le style, on remarque parfois des poils glanduleux en très petit nombre. Les filets plus longs sont courbés en-dedans à leur extrémité, mais ne descen- dent pas. en forme d’anse, comme dans PO. Epithymum. Spitzi communiqua cette plante à Martius sous le nom d'O platystigma Reichb., mais son stigmate n’est pas plus large AE celui de l'O. Epithymum et des espèces voisines; les étamines ne sont point nues, comme Reichenbach les indique, mais poilues vers la base. L’O. Scabiosæ fut découvert par Berger près de Berchtesgaden sur le Scabiosa columbaria ; Spitzl la trouva dans le Salzbourg à une hauteur de 5,500 pieds. Remarque. Vaucher admet une Orobanche de la Scabieuse colombaire, à laquelle cependant Duby, dans son Botanicon, a donné le nom d’O. concolor et à juste titre, car Vaucher n’est pas sûr que sa plante vienne sur le Sc. columbaria. I dit encore gocx. — Orobanches de la Flore d’Allemagne. 39 qu'elle croit sur le Mentha arvensis et sur le Chærophyllum sylestre, ce qui me paraît indiquer qu'il n'a pas fait ses re- cherches avec l'exactitude exigée dans cette matiere. 7. O. varxinircora Wimmer et Grabowski. O. sepalis, multinervüs, late ovatis, subito in acumen subulatum contractis , corollæ tubo æqualibus ; corolla campanulata, linca dorsali medio subrecta, supra antice euryata, facie exteriore cum labio superiori intus glandulosa ; labns mæ- qualibus, acute denticulatis, margine crispatulis ; superiore apice subadscen- dente lilobo, lobis patulis; labi inferioris lacinns subæqualibus; staminibus prope corollæ basin insertis, inferne sparse pilosis, superne nudis ; stylo superne glan- duloso-piloso. Synon: : ©. pallidiflora Wim. et Grab. ! FI. Siles. 2. p. 233. Cette éspèce esttellement voisine de l'O. Scabiosæ que j'aurais réuni cêtte dernière sans hésiter àl’O. pallidiflora, si ce n’eüt été la couleur toute différente de la corolle et des poils. Sur le frais l'O. pallidiflora a des fleurs d’un blanc-jaunâtre,rayées de veines roses; à l’état sec elles sont d’un jaune d’ocre clair, jaune-brun sur le dos et rayées de veines d’un brun-jaune. Les 2odosités à la base des poils épars sur la fleur, sé retrouvent dans notre espèce. Mais élles sont brun-jaune et plus petites ou le paraissent du moins à cause de leur teinte moins prononcée. L'examen des fleurs sé- chées ne présente cette seule différence que dans l'O. pallidi- fiora. Les sépalés qu'on n’a observés jusqu'ici qu'indivis sont de forme Gvale plus large, et se terminent subitement en une pointe étroite, subulée; la corolle, du moins dans le seul échan- tillon que je dois à la bonté de Wimmer , parait plus droite sur le milieu de son dos. L’épi lâche se trouve comme exception aussi dans l'O. Scabiosæ et ne présente en général point de ca- ractère distinctif. Un exameñ comparatif du stigmate pourrait présenter encore des caractères distinctifs. Voici un extrait de l'excellente description faite sur le frais de cette espèce dans la Flore de Sïésie. La plante appartient aux espèces les plus grandes. La tige est assez grosse, souvent un peu flexueuse’, légèrement renflée à la base, ferrugineuse, anguleuse vers le haut et portant des poils glanduleux, étalés. Les écailles sont lancéolées-acuminées, concolores, éparses vers lehaut de la tige. 40 Kocn. — Orobanches de la Flore d’ Allemagne. Les braclées sont acuminées en partant d’une base ovale jaune, ferrugineuses , de la longueur de la lèvre inférieure, glanduleuses pubescentes. Les sépales sont indivis, acuminés en partant d’une base ovale large, plus courte que les bractées, passant du ferru- gineux au purpuracé. L’épi est lâche, plus serré vers le haut. La corolle est courbée, tubuleuse-ventrue, de 9-10 lignes sur 3 lignes de long, nue à la base, d'un blanc-jaunâtre, couverte vers le hant de glandes et rayée de nervures purpuracées, rameuses à leur extrémité. La lèvre supérieure est émarginée, un peu bilobée, à lobes arrondis, éroso-denticulés; la lèvre inférieure est trilobée à lanières presque quadrangulaires, également éroso-denticulées, le médian de longueur double. Les étamines sont insérées au- dessus de la base. Les £/ets cylindriques intérieurement à leur base et près du disque; ils sont jaunes, épaissis, couverts de quel- ques poils ou nus; vers le haut ils sont blanchâtres et conver- gens. Les anthères sont brunes. L’ovaire est jaune-citron, pâle, sa base est de couleur plus foncée. Le style est traversé d’un sillon sur les deux côtés et couvert intérieurement de quelques glandules. Le stigmate est bilobé, convexe, châtain. Reichenbach, dans son Flora excursoria, réunit l'O. pallidiflora avec doute à l’O. alba Stephan (apud Willd. sp. 3. p. 450). Cette espèce cependant ne peut être déterminée qu’à l’aide de l’her- bier de Willdenow, les botanistes russes eux-mêmes ne sachant à quelle plante donner le nom de Stephan. J'ai vu trois plantes différentes de Russie sous le nom d’O. alba et aucune d'elles ne convient exactement à la description de Willdenow. Les figures 914 et 915 de lOrobanche alba dans l'iconographie de Reichen- bach, représentent encore le mieux l’O. pallidiflora de la Silésie ; cependant je n’ose donner cette dernière espèce comme identi- que avec l'O. alba, sans avoir comparé un exemplaire authenti- que; car dans la fig. de Reichenbach les étamines sont représen- tées avec une insertion au-delà du milieu du tube, comme dans l'O. cœrulescens et même plus haut encore, caractère qu’on ne rencontre point dans lO. pallidiflora de la Silésie ni dans au- cune autre espèce voisine de la Flore d'Allemagne. L'Orobanche de la Thuringe, fig. 913, à étamines profondément insérées et à corolle fortement courbée en casque n'appartient certaine- oc. Orobanches de la Flore d’_4llemagne. 41 ment pas à notre plante, tout aussi peu que l'espèce du Caucase fig. 912. L’O. pallidiflora se rencontre, mais très rarement en Silésie ; il fleurit au mois de juin. (1) 8. Orogaxcue Errmiymum De Candolle. O. sepalis multinerviis lanceolatis , subulato-acuminatis , corollæ tubo longio- ribus , indivisis vel dense divaricato-bifidis; corolla campanulata , dorso leviter inflexa , extus labioque superiore intus glandulosis; labñs imæqualibus, acute dentatis crispatulisque , superiore apice subadscendente bilobo, lobis dilatatis, lacinia media labii inferioris lateralibus duplo longiore ; staminibus supra corollæ basin insertis, infra sparse pilosis , apice cum stylo glandulosis ; stigmatis disco tenuissime velutino , margine non prominulo. Descript. : De Candolle, Schultz. Icon. : Reichb. Ic. 7. f. 887, 888, 889 et O. rubra 385, 886. Engl. Bot. t. 1786 ( male ). Vaucher, t. 6. (pejus). Schultz ( analyse de la fleur ). Synon.: O. Epithymum DC. F1 fr. 3. p. 490. Dnby Bot. gall. 1. p. 349. Wallr. p. 48. O. rubra. Hook. FI. scot. p. 191. Smith 3. p. 148. Wallr. p. 43. O. spartiflora Wallr. Sched. p. 309. Orobanche du Thym serpolel Vauch. t. 6. Elle est une des espèces les plus répandues. « Elle est moins élevée que les espèces précédentes, souvent haute seulement de 5-6 pouces »; on la rencontre cependant aussi dela hauteur de PO. cruenta. La tige et les écailles sont d’un jaune-sale, souvent d'une teinte rouge ou pourpre, à base peu renflée,mais recouverte d’é- cailles ovales très denses, un peu courbée ou tortueuse; au- dessus de la base les écailles sont lancéolées, moins nombreuses mais plus denses que dans VO. cruenta; la tige, ainsi que toute la plante est couverte de poils visqueux, ferrugineux. Les brac- tées sont .ovales-lancéolées, ordinairement un peu plus longues que la lèvre supérieure. Les sépales sont obliquement ovales, mais étroits et longuement acuminés en alène, courbés en ar- rière, plus longs que le tube de la corolle, rarement plus courts, indivis, mais munis d’une dent latérale, qui parfois se prolonge en une lanière étroite et fait prendre au sépale l'air bifide : il est (x) M. Koch nous apprend, dans une lettre, fqu’on est parvenu à découvrir la plante sur aquelle il est parasite : c’est comme pour l'O, procera, le Cirsium arvense. (B.) 42 Kocu. — Orobanches de la Flore d’24llemagne. alors fendu profondément et les deux lanières sont très écartées. On les trouve plus larges dans de grands échantillons. La corolle à la forme et la grandeur de celle de l'O. cruenta, mais elle :est ordinairement un peu plus longue : elle répand la même-odeur agréable de giroflée. Le tube est plus étroit à la base; à une li- gne au-dessus il est un peu étranglé et s'élargit à partir de cet étranglement, en une cloche, tantôt plus large, tantôt plus effi- lée. Son dos est moins fortement caréné que dans l'O. cruenta, courbé jusqu’à l'extrémité de la lèvre supérieure qui se fléchit un peu vers le haut. La Üvre supérieure est étalée mais non ré- tléchie, bilobée par une échancrure plus ou moins profonde. Les lobes de la lèvre inférieure sont ovales-arrondis, obtus, celui du milieu de longueur double, mais néanmoins beaucoup plus court que le tube; les deux lobes ont le bord garni de dentelu- res inégales, ondulé-crépu et légèrement glanduleux. La couleur de Ja corolle est jaune-päle ; elle est traversée de veines rousses qui se ramifient dans les lobes et qui sont particulièrement fon- cées sur la face inférieure des lobes de la lèvre inférieure ; quel- quefois elle est variée de rouge au moyen de poils elanduleux à base rouge; d’autres fois elle a une teinterougeâtre ou elle est en- core teinte ou striée de pourpre foncé. Les éfamines sont d’un blanc-jaunâtre, traversées intérieurement à leur. base par un léger sillon, portant quelques poils blanchätres ou rougeätres, violacés vers le haut et couverts de poils glanduleux. Elles nais- sent au deuxième quart du tube, à-peu-près à une ligne au-des- sus de la base détachée de la corolle fanée, elles sont courbées en hamecon à leur extrémité, mais moins que celles de l'O. cruen- ta, Le mucrone de l’anthère est. plus court que dans PO. cruenta et non étranglé. Avant l'épanouissement les anthères ‘sont de couleur lilas, elles deviennent Bran-purpuracé et enfin ‘brun- jaune. l'ovaire est blanc-jaunâtre, ie disque plus foucé ou d’un jaune-rougeître. Le style est glanduleux, violacé vers le haut. Le stignate est d’un pourpre foncé: il est tantôt plus gros, plus arrondi, tantôt plus effilé, tantôt légèrement échancré, tantôt enfin on remarque une fente profonde entre les deux lobes. Les pelotes sont très fines, veloutées, non rétrécies au milieu. » A. Braun. KOCH. — Orobanches de la Flore d’Ællemagne. 43 La couleur pourpre foncée du stigmate distingue au premier abord cette espèce des O. cruenta et Rapum.. On la recon- naîtra encore à la forme des sépales, qui dans les deux es- pèces citées sont larges et fendues en des lanières assez égales, droites et non divergentes, à sa corolle bropostonnellemient plus longue et plus effilée, ayant la lèvre supérieure couverte inté- rieurement de petits poils glanduleux. Notre plante diffère en- core des O. cruenta et condensata par la couleur de la corolle, l'insertion plus haute des étamines qui ne portent que des poils rares à leur extrémité inférieure et par l'absence de la pointe au bord. supérieur du stigmate; enfin elle s'éloigne de l'O. Rapum par sa moindre grandeur, par sa corolle plus efflée, par ses étamines poilues à la base et par ses anthères brunes et non blanches. A l'exception des ©. Scabiosæ et pallidiflora cette espece est la plus voisine de l'O. Galii ; on l'en distingue à ses étamines moins poilues, insérées plus bas aux lobes de la lèvre supérieure plus grands, étalés, à sa corolle un peu plus courte et aux sépa- les toujours fendus et dont la lanière plus longue dépasse le tube @e la corolle. « On trouve de cette espèce, comme de l’O: cruenta, des échantillons nains, de quelques pouces seulement de haut et portant 1 à à fleurs. On en trouve d’autres très grèles, à tiges minces et hautes, à fleurs très lâches; d’autres exemplaires sont compactes et à épis serrés : ces derniers cependant sont rares: Une base fortement enflée, bulbiforme, manque ordinairement, et alors la base de la tige est couverte d'écailles très rappro- chées et.un peu flexueuses. Cette absence du renflement de la base est en rapport avec la ténuité des fibres radiculaires de la plante-mère ; on trouve cependant aussi sur des racines plus grosses du thym des exemplaires qui ont un bulbe fort, oblong, à la base duquel poussent ordinairement une foule de fibres flexueuses, charnues, lisses et simples, ressemblant à des racines, mais qui paraissent plutôt être des stolons qu’on ne rencontre pas dans les ©. cruenta et rubens. » Quelques formes particulières qu’on rencontre mélées à l'O. Epithymun ordinaire méritent une mention particulière : 44 KOCH. — Orobanches de la Flore d’ Allemagne. 1° Une forme à tige épaisse et foncée, à fleurs larges à peine courbées, dont le limbe n’est que faiblement lobé, dressé et for- tement crispé et dont le stigmate est également dressé. On y re- connaît à peine l'O. Epithymum. 2° Une forme présentant l’autre extrême : très grèle, tube très effilé et bien courbé, à limbe nullement crispé. 3° Une forme à corolle extrémement raccourcie, en sorte que le stigmate dépasse de beaucoup la lèvre supérieure et que les anthères aussi la dépassent un peu. 4° Une formetrès belle, à fleurs petites, d’un beau bleu d’amé- thyste et où aucune partie de la plante ne présente le jaune sale et ferrugineux de la forme ordinaire; les poils glanduleux sont dans toutes ses parties plus petits, plus rares, le limbe de la corolle est à peine crénelé, le stigmate d’un pourpre violacé. Je ne l’ai rencontrée qu’une seule fois. 5° On trouve quelquefois des échantillons ressemblant en tout point à la plante ordinaire, mais leur stigmate est incarnat ou d’un jaune sale, sans que la conformation en soit altérée. 6° Une variété à fruit plus court, ovale, qui est presque celui de l'O. cruenta, se rencontre fréquemment. « Les structures anormales du calyce consistent en des sé- pales triangulaires, ou soudés sur le devant et ne formant qu'un calyce bi-ou quadridenté, ou bien les sépales postérieurs sont libres et les antérieurs soudés. On rencontre encore des stigmates tri-ou quadrilobés. » « Dans la Flore de Munich , l'Orobanche Epithymum est tou- jours parasite sur les individus à feuilles larges du Thymus Serpyl- lum ; dans la plaine du Rhin, au contraire, il vient dans les sa- bles , sur le Th. angustifolius Schreb. et s’y fait souvent remar- quer par sa petite taille et'son élégance, par une teinte plus vive, d’un jaune plus beau ou rose, de même que par le limbe de la corolle plus fortement anguleux et plus crispé, par la lèvre supé- rieure, moins bilobée et par une pointe médiane au grand lobe de la lèvre inférieure. Dans ses caractères essentiels, cependant, cette forme s'accorde avec la plante de Munich. » «Une autre forme, 8. Origani , fut découverte à Salsbourg , par le docteur FI. Schultz , sur l'Origanum vulgare. Elle se dis- roc. -— Orobanches de la Flore d’4llemagne. 45 tingue par sa taille plus haute, svelte , par ses fleurs écartées et par la lèvresupérieure peu échancrée, autant que je puis en ju- ger sur mes échantillons desséchés, peu nombreux ;,elle s’ac- corde avec l'O. Epithymum ordinaire , dans son calyce , dans sa vestiture glanduleuse, et dans tous ses autres caractères. » Al. Braun. L’O. Epithymum se rencontre particulièrement dans le sud de l'Allemagne, dans les champs calcaires et dans les sables de la plaine du Rhin, qui sans doute renferment des fragmens de chaux; dans des bruyères, des champs et des coteaux non labourés. « On la trouve ordinairement fixée vers l’extrémité d’une fibre radicale, souvent en groupes nombreux. Ses petits stolons charnus s’ac- crochent et s’attachent partout aux fibrilles du thym et parais- sent donner naissance plus tard à de nouveaux pieds. Elle fleurit depuis la fin de juin, quelquefois jusqu’au mois d’août.» Al. Braun. Remarque. Dans l’herbier de M. Gay, à Paris ,se trouvent des échantillons de VO. rubra, Smith, Engl. Bot. t. 1786, Hook. Fl. Scot. p. 191, envoyés d’Ecosse par Walker-Arnott. A. Braun les a examinés avec soin et ne leur a point trouvé de différence d'avec l'O. Epithymum. g. O. Gaz Duby. O. sepalis multinerviis subæqualiter bifidis corollæ tubo dimidio brevioribus, , anticè contiguis sæpe coalitis; corolla e basi sensim dilatata campanulatave', dorso incurvo; labuis inqualiter denticulatis , superiore cassidiformi , lateribus auticè directis, non dilatatis ; laciniis labii inferioris ovatis , subæqualibus , an- ücè versis, corollæ tubo dimidio brevioribus ; staminibus supra corollæ basin afkxis , dense pilosis, superne cum stylo glanduloso-ciliatis ; stigmate tenuissime velutino, margine non prominulo. J Descript. : Wallroth. De Candolle. Schultz. Icon. : Reichb. Ic. f. 662 ( O. major ); f. 890, 891 ( ©. caryophyllacea ); f. 892, 895 ( O. Galii);f. 908, 909, g10 ( O. vulgaris ); f. 651 (acalyse de la fleur ); O Cipontina Schultz (analyse de la fleur). Gaud, helv. 4. t, 1. (incompl.) Vauch. t. 7 (Mala.) * Collect, : Reichb. FI. germ. exsicc. n° 60 ( O. caryophyllacea }, forme plus petite; et n° 62 ( O. Galii )» forme plus grande. Synon : O. Galii Duby Bot. gall, 1. p. 349. O. caryophyllacea Smith Act. 46 Kocir. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. soc. Jin. Lond. 4. p. 169. Wild. Spec. 3. p. 348. Wallroth, p. 36. Gaud. Helv. 4. p- 199. O. vulgaris DC. FI, fr. 3. p. 489. Koch et Ziz, Cat. palat. p. 12: O: bi- pontina Schuliz p. 7. O. caryophyllacea Reichb. FL. exc. p.353, O. Gadii ibid. p. 354. O. laxiflora ibid. p. 355. O. major Poll. palat. 2, p. 200. O. du Ga- lium Molluso Vauch. p. 55. . Cette espèce se distingue de toutes les précédentes par des corolles plus longues , tubuleuses à la base, s’élargissant de là insensiblement, prenant vers le devant une courbure con- sidérable, mais insensible; par la lèvre supérieure voûtée en casque , se dirigeant en avant en ligne droite, ne s’élargissant, ni ne se réfléchissant jamais ; par les étamines fortement poilues depuis la base jusqu'au-delà de leur milieu, et à insertion un peu plus haute. De toutes les précédentes, ce n'est que l'O. cruenta qui à les filets également poilus , mais elle se reconnai- tra facilement à sa corolle campanulée , ventrue antérieurement à la base, à ses étamines insérées très bas, au stigmate jaune, à bord proéminent et aux sépales plus longs que le tube de la corolle. Les O. condensata, Rapum et proeera présentent la même conformation de la corolle , leurs étamines sont insérées plus bas et portent à leur base des poils peu nombreux ; ceux de l'O. Rapum sont même tout-à-fait lisses. Cette dernière espèce a en outre un stigmate jaune; la couleur de cet organe, dans les deux autres, n’est pas encore connue. Le stigmate de l'O. palli- diflora est à la vérité brun , mais ses étamines ne sont que légère- ment poilues , et la corolle présente la forme de celle de lO. Epithymum ; sa corolle est encore rude au toucher par de pe- tites nodosités dont elle est parsemée. Les échantillons dessé- chés de l'O. Galii ont la plus grande ressemblance avec l'O, Epithymum , qui a également le stigmate brun purpuracé. Mais JO. Gali est plus grand, ses fleurs sont plus longues, la lèvre supérieure est voûtée en casque , le tube est plus distinctement étranglé à sa base , les étamines sont insérées plus haut et por- tent à leur surface intérieure dés poils nombreux depuis la base jusqu'au-delà du milieu. Les sépales sont beaucoup plus larges, souvent soudés et considérablement plus courts que le tube de la corolle : souvent ils n’en stteignent que la moitié de la lon- Koons = Orobanches de la Flore d'Allemagne. 47 gueur. Je dois cependant ajouter que ce dernier caractère n'est pas-entièrement sûr, une variété de l'O. Epithymum présentant des sépales larges et un peu plus courts. La fige à 912 pouces et plus; elle est peu grosse à sa base, blanche; d'une teinte jaunâtre ou rougeûtre, et portant des poils fins , transparens , sarmontés de pétites glandes jaunes capitu- liformes ; ces mêmes glandes $e retrouvent en un nombre plus ou moins grand sur les écailles, les bractées, les sépales et la corolle. Les écailles sont lancéolées , souvent teintes de pourpre ou dé violet, mais brunissant bientôt. L'épt ne commience que très haut sur la tige , et porte dans les échantillons de taille mé: diocre quinze à vingt fleurs. Les bractées ressemblent aux écail- les de la tige; elles sont un peu plus grandes , à base plus large, atteignent ordinairement le bord de la lévre inférieure et le dépassent même quelquefois. Les sépales sont d’une consistance faible, ovales-larges , terminés en une pointe tubulée qui sou- vent n'atteint pas la moitié de la corolle; en outre, ils sont en- tiers Où muvis d'une petite dent au bord antérieur , quelquefois même au bord postérieur ; ou bien ils pôrtent sur le devant une lanière plus ou moins grande, ét par ce moyen ils sontordinaire- ment bifides, mais à divisions inégales, ovales. Sur le devant ils se touchent, ou se recouvrent, ou sont soudés. La corolle est ou d’un lilas pâle ou rose, ou blanc-jaunâtre à teinte rose sur les lè2 vres, ou brunâtre, ou violette ; les veines sont finement colorées, mais leur couleur n’est pas plus foncée ; elle a onze à douze lignes de long, la base est plus étroite et tubuleuse , mais s’é- largit insensiblement et est courbée sur le devant. La lèvre su- périeure est voûtée en casque par-dessus linférieure, entière ou légèrement échancrée, portant une petite pointe au milieu ; elle n'est jamais étalée et n’a pas les bords réfléchis sur le côté. La lèvre inférieure est trifide, à lanières: arrondies, qui portent comme la lèvre supérieure, des dentelures inégales, mais plus prononcées et qui sont un peu crispées ; ces lanières sont presque égales en grandeur, plus étroites que dans les O. cruenta et Epithymum , et dirigées toutes les trois vers le de- vant. Les bosses et les plis sont moins prononcés que dans l'O, Epithymum. Les étamines sont blanches, d'un brun-jaunâtre- 48 Kocx. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. clair à la base, portant à leur face inférieure, jusque auprès du milieu de leur hauteur , de nombreux poils glanduleux ; vers le haut elles sont , ainsi que le siyle, abondamment couvertes de poils glanduleux; les plus longues sont insérées à environ 514 de ligne au-dessus de la base de la corolle, les plus, courtes un peu plus haut ; celles-là surtout se plient au-dehors vers le haut et en se rapprochant l’une de l’autre elles descendent en un arcen forme d’anse. Les anthères sont brunes. L'ovaire est blanchätre ou rougeâtre, brun-jaune à la base, traversé postérieurement d’un sillon, et antérieurement d’un autre sillon plus faible. Le style est blanc, du double plus long que l'ovaire, couvert de poils glanduleux , qui vers le haut deviennent plus denses et plus courts , et qui sous la forme de glandes jaunes sessiles ornent encore le bord du stigmate. Les pelotes sont veloutées, brun- pourpre foncé, peu retrécies au milieu. Les lobes du stigmate sont plus ou moins écartés. Il existe de cette espèce des exemplaires plus grands et plus petits , à fleurs de grandeurs différentes ; mais je ne puis distin- guer spécifiquement l'O. caryophyllacea de VO. Galii. Suivant l'avis de A. Braun, j'ai préféré le nom que Duby impose à cette espèce, celui d'O, caryophyllacea étant assez ambigu et parce qu'on trouve beaucoup d'exemplaires, qui, d’après Braun, n’ont pas l'odeur de giroflée. Dans le temps, je la nommaï avec Ziz O. vulgaris DC.; je ne pouvais consulter alors l'Ency- clopédie de Lamarck. L’O. vulgaris de cet auteur n'est pas dé- chiffrable, et se trouve composé probablement de plusieurs espèces. Reichenbach, dans son Flora excursoria, la réunit à l'O. Epithymum , ce qui cependant ne peut guère être admis, Poiret disant le stigmate jaune. L'O. Galii vient sur les G. verum et Mollugo, et est une des espèces les plus répandues en Allemagne, Juin , juill. Æ (La suite au prochain cahier.) [2 L. DUFOUR. — Sur le Sonchus scorzonéræformis. 49 | Norice sur le Sonchus scorzoneræformis Lag. ( Scorzonera pumnila Ca. ; Par M. Léon Durour. Cette plante, découverte d’abord par Pourret, mal décrite et assez mal figurée par Cavanilles, a été depuis mentionnée comme nouvelle par le professeur Lagasca. Elle constitue une espèce fort remarquable, exclusivement propre, je crois, à l'Espagne , et peu de botanistes l’ont étudiée vivante. La science me parait donc réclamer une description détaillée , et j’accompa- gnerai celle-ci de lexposition de quelques phénomènes d’or- ganisation végétale particuliers à cette plante, et qui ne seront pas indifférens pour le physiologiste. S. glaberrinus, virescenti-plumbeus ; caule erecto subsimplici; foliis interrupte pinnatifido-dentatis, pinnulis. linearibus apice sphacelato-niveis ; floribus solitariis flavo-sulphureis ; squamis insolucri subsquarrosis primuin cernuis ; pedunculis squamosis. Hab. in collibus aridis Hispaniæ. Floret vere. # Synon. : Sonchus scorzoneræformis Lag. Gen. et sp. plant. p.24, n° 315. Scorzonera glandulosa Pourr. in herbar. Scorz. pumila Cav. Ic. rar. 2, p. 19. tab. 1275, £ 2.—Willd. Sp. pl. 3. p. 24. Badix subcylindrica, elongata, crassiuseu.a, fibris raris sti- pata, perennis. Caulis nunc sôlitarius, nunc multiplex ex eadem radice, 4-6- pollicaris , erectus , teres , simplex aut ramo uno alterove præ- ditus. Folia glaberrima, cinereo-vel plumbeo-virentia, complanata, rachi pinnulisque plus minusve dentatis ; dentibus apice niveis ; V, DoTan, — Janvier, A ? 5o L. DUFOUR. — Sur le Sonchus scorzoneræformis. radicalia haud raro bipollicaria , caulinia breviora, ad ramorum originem basi dilatata, semi-amplexicaulia. Flores terminales solitarii sat magni. Zrvolucra primum cer- nua subhemisphærica, in inflorescenti erecta subcylindrica, in fructu maturo conico-turbinata. Squamæ involucri latiusculæ , Janceolatæ , laxe imbricatæ, fusco-virescentes, glaberrimæ, mar- gine albidæ , inferiores ad apicem patentes unde subsquarrosæ, Ligulæ ad tubi originem pubescentes , apice quinquedentatæ, exteriores majores dorso dilute virescentes. Pappus sessilis ; al- bidus, simplex, brevissime hispidulus, vix achænio lonçior. Achænium elongatum tetragonum , longitudinaliter striatum, brevissime pubescens. Receptaculum nudum. Le Sonchus scorzoneræforinis est une plante propre à la zône des oliviers et se plait dans les expositions sèches et chaudes. Il est rare. Je l'ai trouvé sur les collines argilleuses de Peralta et Tudela, dans la Navarre méridionale , ainsi que sur les pentes couvertes de débris calcaires, à Paterna , dans le royaume de Valence. Cavanilles l’a décrit sur des individus pris dans cette dernière province , et le professeur Lagasca l’a observé en Mur- cie. Ïl fleurit en avril et mai. Les écailles de linvolucre, assez larges et presque mem- braneuses sur les bords, une aigrette sessile fort brièvement hispide, un achène tétragone sessile , un réceptacle nu, et sur- tout le port, le facies, la texture de la plante m'avaient d’abord déterminé à placer cette plante dans le genre Picridium de Des- fontaines. Mais la considération importante de l'absence de tu- bercules sur l’achène, justifie le professeur Lagasca de l'avoir comprise dans le genre Sonchus. Toutefois, la structure des écail- les de linvolucre, la forme de celui-ci, qui n’est turbiné qu’à l’époque de la maturation du fruit, et quelques’ autres carac- tères pris de habitude extérieure , détermineront sans doute les botanistes à lui assigner dans ce dernier genre une section particulière avec quelques autres espèces, telles que Sonchus chondrilloides Dest., Scorzonera dichotoma Vahl ( qui ne sont peut-être qu’une seule et même plante ), etc. Le trait organique Île plus singulier, le plus curieux de cette plante , et dont Cavanilles-seul a fait mention , est fourni par les L, DUFOUR. —— Qur Le Sonchus scorzoneræformis. Br extrémités des divisions de la feuille. Ces extrémités, ainsi que les dentelures, sont, quel que soit l’âge, blanches comme la neige et ordinairement terminées én pointe subulée. Mais cette blancheur n’est pas produite, comme l’a avancé le botaniste es- pagnol, par une glande particulière atténuée en une soie , et comme l'avait cru sans doute aussi Pourret , à en juger par l’épi- thète spécifique de glandulosa. Elle est le résultat d’une altéra- tion particulière du tissu de ces extrémités. C’est une sorte d’a- trophie, de sphacèle ou de gangrène sèche et blanche. C'est un cas de physiologie ou de pathologie végétale peu commun. Les sucs vitaux , ou la sève, semblent s'être retirés du bout des di- visions de la feuille, de manière que la fibre seule est restée à nu et. dépourvue de la pulpe verte. . Mais ce Sonchus intéressant présente encore un fait physiolo- gique , aussi digne que le précédent d'arrêter notre attention. Il est: doué d’une irritabilité si exquise de quelques cryptes glan- duleux sous-épidermiques , qu'il suffit de la plus légère secousse imprimée à la plante vivante , quelquefois du plus simple con- tact pour voir s échapper à l'instant, surtout des angles des di- visions de la feuille et des bords des écailles de l’involucre, des globules de suc laiteux. Vingt fois j'ai renouvelé cette ÉDEBVE» non pas à la vérité sur le même individu , et toujours le même phénomène a eu lieu, toujours lorsque je cuellais la plante , je constatais l’excrétion spontanée des globules lactes- cens. Ce mode de sensibilité qui me semble un fait nouveau, peut être mis à côté de celui de la Mimnosa pudica, de V Hedysa- rum gyrans , et des autres plantes dites sensitives. Mais dans ces dernières, la cortractilité fibrillaire paraît seule mise en jeu, tan- _ dis que dans notre Sonchus c'est une irritabilité glandulaire. Ne | serait-ce qu'une fragilité spéciale de l’épiderme ? 5a C. G. NEES D'ESENBECK ET C. MONTAGNE. ÈS JUNGERMANNIEARUM /Zerbari Montagneani SPECIES Exposuerunt C. G. Ness ab Esenpeck et C. MONTAGNE. I. PLAGIOCHILA. Radulæsubdivisio 3, Plagiochila Dumort. Syll. (Jungermanniæ alplenioideæ N. ab E. ). Merito distinctum genus exstruunt species hujus subdivisionis. Perianthium terminale aut in ramulo proprio brevi laterale, compressum, ore obliquè truncato magis minüsve ciliato aut denticulato sæpè decurvo. Involucri folia à caulinis haud di- versa. Flores masculi spiciformes, distichi, ex apice ramum conti- nuantes, foliis perigonialibus minoribus arctissimé imbricatis. Plantæ pro familià speciosæ, caule primario procumbente, repente; ramis erectis aut decumbentibus, bifidis, dichotomis vel subderdroideis, Folia succuba, dimidiata, sæpè subsecunda, margine dorsali recto reflexo in caule decurrente, ventrali ma- gis rain save arcüato et in plerisque denticulato aut ciliato. Am- phigactrid: in aliüis obvia, in aliis nulla. k Species anomalæ foliis suboppositis forsan proprium genus constituunt. 1. Plagiochila corrugata (Jungermannia corrugata N. ab E. in Mart. FL. Br. I. 1. p. 378.) Var. amphigastriis obsoletis. An species diversa? (Herb. Mon- tag. n. 31.) agiochila javanica (Jungermannia javanica Sw.). Brasilia. (Montag. n. 64.) Var. foliis totis ferè subtüs decurrentibus apice dentatis projecturà apice fimbriato-lacerà, margine ventrali repando subbidentulc. Folia minûs ac in communi formà decurva, ferè horizontaliter patula, densis= simè imbricata, Jungermanniearum species. 53 3. Plagiochila Montagnei N. ab E. P. caule repente, ramis erectis dendroideo-dichotomis rigi= dulis, foliis semiverticalibus imbricatis, plano-distichis dimidiato- ovatis obtusis vel acutiusculis antrorsûm apiceque ciliato-den- tatis, fructu in ramis terminal, perianthio ovato dorso ventreque carinato, ore compresso dentato-ciliato. Tab. 2, fig. r. Jungermannia Martiana, Montag. in Ann. des Sc. nat. 1855, avril, p.26, n. 4r (excl. sÿn.) In Guiana centrali ad terram et in ramulis emortuis frequens. Januario et Februario cum fructu lecta à CI. Leprieur (Montagne.) Similis Jurgermanniæ Martiaræ N. ab.E., differt autem : ramis haud elon- gato-dichotomis flaccidis, sed rigidulis, tractu quodam à basi simplicibus dein subfasciculatim et dendroideo-divisis in ramos complures breviusculos dicho- tomos subæquales, uno alteroyve tantummodd magis elongato et veluti prolifero- innovante, tum foliis arctits confertis dentibusque longioribus ciliiformibus præ- ditis, basi anticà in cristam conniventibus ; perianthiis denique dorso convexis angustè carinatis, Carinà denticulatä, antè os verticaliter compressis (dentato- ciliatis). Pedunculus 1-2 lineas longus. Capsula subglobosa, brunnea. 4. Plagiochila (Jungerm.) dichotoma Web. Adsunt duæ formæ è regno Chilensi allatæ, quarum et una et altera foliis gaudet auticè denticulatis. Ahera autem rigida, valida, gaudet ramis sémpliciter divisis (Jungermannia Bertero, n. 1563, Herb. Hochstett.) Altera autem ramis basi integris apicem versus dendroideo-ramosis, ramulis in planum expansis bifidis pluriesve dichotomis decurvis mollioribus. Pars in- ferior rami, quoad is non dividitur, foliis multd minoribus vestita est. Verbo, hæc forma omnino similis est Jungermanniæ giganteæ Hook., differt autem foliis * baud subrotundis sed longioribus quäam latis, obovatis aut obovato-oblongis. Fruc- tus latet. An distincta species ? Hujus loci Jungerm. Collect. Bertero, n. 1600, in Herb. Hochstett, et J. an gigantea ? n. 13, Herb. Montag. 54 C. C.. NEES D'ESENBECK ETC. MONTAGNE. IL JUNGERMANNIA. Subdivis. 1, /ntegrifoliæ. 1. Jungermannia crassula N. et M. .. Jamphigastriis, caule repente infrà apicem innovante, ramis gracilibus prostratis, foliis ovatis concavis submarginatis mar- ginibusque incurvis integerrimis, antrorsum patulo-imbricatis, ramorum multo minoribus distantibus, retis areolis ob spissitu- dinem irregularibus parvis; perianthio terminali inflato ovato ore plicato angulato obtuso, involucri foliis conformibus patulis perianthio paul brevioribus, capsulàa..…. Jungermannia crenulata N. ab E. in Mart. F1. Bras. I, 1, p. 342 (excl. syn.) J. Belangeriana Montag. Ann. des Sc. nat., août 1835, p. 99, n. 155, nec Lehm, | \ In Juan Fernandez insulâ, ad terram inter Peltigeras. Mon- tac. Proxima sanè Jungermannicæ crenulatæ sed diversa : caule minore, vix 1-4 lineas longo, foliis ferè verticalibus ovatis valdè concavis dorso convexis (ideoque sureulo fertili haud plano-compresso) haud distinctè marginatis spissioribus et cellulis, proptereà quod duplici strato sibi incumbunt, primo intuitu valde ir- regularibus angustis opacis, reverà tamen satis magnis subrotundis lineis angus- tis discretis, marginalium serie duplo ferè angustiore quàm in J. crenulaid ; colore viridi; perianthio magis ventricoso primum quidem acuto, apiceque sub- quadrangulo dein verd obtuso infernè magis tumente et lævi, ore obtusè compli- cato et veluti contorto. Pistilla 4-5, cylindrica basive subventricosa, obtusa, pal- lidè rubicunda. Subdivis. 11. Dentfoliæ. b. Bidentes. 2. Jungermannia ? contortuplicata N. et M. J. amphigastriis nullis, caule repente ramoso flexuoso, fois ovalibus oblongisve lateribus rectiusculis subhorizontalibus planis imbricatis aut distantibus per intervalla majoribus mino- J URSETHLEIRIU CurUITL Species. 55 ribusque apiceemarginato-bi-tridentatis integerrimis, retis areolis parvis subrotundis limitibus validiusculis contiguis, fructu……. In Insula S. Domingo ad truncos putridos. Herb. Montag. n. 37 à cel. Bory communicata. Species parüm conspicua, at distinctissima Geocalycis probaliter aut LopAo- coleæ generis civis. Caulis 1{4-1 poll. longus, filiformis, irregulariter ramosus, flexuosus et intricatus per intervalla radiculosus, fuscescens, rigidulus. Folia suc cuba, parüm inclinata, patentia parümper adscendentia, plana, ovalia, autovali- oblonga, in dorso parumper decurrentia nec medium caulem attingentia, in ventre magis adhuc distantia ; inferiora minora et dissita; superiora caulium majora, semi-liscam fere longa et imbricata , ramorum inferiora minima, alia hinc ap- proximaia , pleraque apice truncato-aut subretuso-bidentata, alia tridentata, denticulis ubicumque parvis mucronuliformibus ; inferiora folia quandoque et obtusa, mutica aut altero fine unidentula. Color viridis. Substantia rigidala; in humido statu strictiuscula sunt folia. Rete ut in Geocalyce graveolente. IT. LOPHOCOLEA N. ab E. 1. Lophocolea Orbigniana N. et M. L. caule subsimplici flexuoso adscendente, foliis subsemi- verticahbus orbiculatis convexis undiquè longè dentato-ciliatis, amphigastrüs distantibus cum folio cohærentibus ovato-subro- tundis apice basique utrinque ciliato-bidentatis à dorso infero radicantibus ; fructu.... In Peruvià inter muscos à cl. d'Orbigny lecta et in collect. Mus. Paris. sub n. 183 asservata. Hæc ut et sequentes ab eodem cl. peregrinatore lectæ species in opere ejus 5 P P } quod sub titulo : Voyage dans l'Amérique méridionale, etc. nunc divul- gatur, fusiüs describendæ nec non iconibus illustrandæ sunt. Montag. 2. Lophocolea æquifolia N. et M. L. caule brevi per intervalla repente inordinatè ramoso , ramis decurvis, sterilibus apice attenuatis, foliis lato-ovalibus semi- verticalibus integris apice rotundatis aut obscurè repandis con- vexis pallidis, amphigastriis folio duplo tripldve minoribus con- üguis rhombeo-ovatis quadrifidis, laciniis lanceolato-subulatis, 56 C. GC. NEES D'ESENDECK ET C. MONTAGNE. mediis sinuque medio majoribus, perianthio terminali, involu- cri foliis amphigastrioque reliquis conformibus. Tab. r, fig. 1. N. ab E. Hepat. Eur. n. p. 341. Adnot. (Bertero in Herb. Hochstett. n. 1598. Montagne , Herb. n. 12.) In Juan Fernandez insulæ sylvis umbrosis montium editio- rum ad arborum truncos emarcidos corticesque putridas secùs rivulos mense Aprili anni 1830 cum calycibus leoit Bertero. Species Lophocoleæ heterophyllæ persimilis, sed differt imprimis : ramis ste- rilibus attenuatis elasticé decurvis, foliis conformibus haud emarginatis vix un- quàm subretusis aut circa apicem subrepandis, involucralibus omnind confor- mibus ; amphigastriis minoribus rigidioribus patulis, usque ad medium sinu ob- tuso bifidis et utrinque paulloque inferius lacinià nonnihilo minore et angustiore præditis; hæ laciniæ autem omnino integerrimæ sunt, obtusiusculæ, breviores quäm in L. heterophyllé ; rard accedit dens alter lateralis. Amphigastrium in- volucrale pauld majus est reliquis neque adeo profundè divisum, cæterum illis simile. Perianthium involucro duplo longius, supernè triquetro-compressum ore trilobo, lobis inæqualiter dentatis. Capsula (junior et in calypuà obovatà stylo brevi prædità adhüc inclusa) oblonga setà basi bulbosà suffulta.i 3. Lophocolea (Jungerm.) amphibolia N. ab E. in Mart. F1. Bras. L 1. p. 334. Synon. adde : Jungermannia integrifolia XL. et L. in Lehm. Pug. vi. p. 32.2 J. heterophylla Montag. Ann. des Sc. nat. 1835 (août) p. 95. excl. synon. Variat enim nostra foliis angustioribus et latioribus, cauleque viridi et (per ætatem) fusco. In Chili legit Bertero n. 1570 Herb. Hocbhstett. n. 1573. Herb, Montag. (Vidi etiam in Herbario Funckiano ex Andibus Antuc- censibus regni Chilensis allatam. N. ab E.) IV. RADULA N.ab E. (Radulæ Dumort. subdivis. 1. Radulotypus.) Radula xalapensis N. et M. R. caule procumbente densè pinnatim-ramoso, folis densis- simè imbricatis orbiculatis obtusis integerrimis basi compli- À ungermanniearumn species. 5 catis, lobulo latè subquadrato marginibus undato-reflexis ; fruc- tu... | Ad Jalapam (vidi in Herb. Funck. N. ab E.) In Peruvià, ad Suictam cometiam repens. Herb. Montag. | Similis R. complanatæ à quà differt: lobulo foliorum multo majori undato basique, ubi inflectitur , dilatato et nonnihil patulo, quo fit, ut caulis et rami a ventre visi, medio undato-crispati appareant. Color Juteus, À R. pallescente non tantüm foliis sed et ramificatione pinnat distinguitur. V. LEJEUNIA Tib. Subdivis, 1. Macrolobæ s. Platyph lloidecæ. 1. Lejeunia madagascariensis N. et M. L. caule procumbente irregulariter ramoso-decomposito sub- pinnato, foliis imbricatis planis ovatis obtusis apice subrepan- dis, lobulis oblongis amphigastriisque cordato-ovatis obtusis decurrentibus planis repandis basi apiceque spinuloso-denticu- latis; fructu.i…. Habit. secus rivulos in Madagascarinsulà. Herb. Montag. n. 65. Exemplaria à cl. Goudot communicata. Ex affinibus solæ ZLejeuniæ Swartzianæ (ad quam J. lœvigata 6. F1. Bras. pertinet) conjunctior, cui accedit lobulo amphigastriisque dentatis, sed differre videtur : foliis minoribus brevioribus minüs dimidiatis, neque margine postico recurvis, omnin0 planis depressis apice potits adscendentibus quäm decurvis, reti angustiore cellulisque intercalaribus haud distinctis, lobulis et amphigastriis angustioribus caulem infernè haud imbricatim tegentibus sed plano-incumben- tibus, lobulis acutiusculis evidenter repandis et obtusè dentatis, basi cordatà utrinque decurrentibus ibidemque acutiusculè denticulatis sicuti et apice, ubi rectè fere truncata inveniuntur amphigastria. Observ. Lejeunia Swartziana occurrit amphigastriis magis minüsve, præsertim basi, quandoque et apice, spinuloso-dentatis. Ad hanc spectat Jungermannia lævigata var. À FI Bras. [. 1. p. 345. 2. Lejeunia subsquarrosa N. et M. L. caule repente irregulariter subbipinnato, folits imbricatis 58 C. G. NEES D'ESENBECK ET C. MONTAGNE. haud decurrentibus lobulisque obliquè ovatis obtusis inteser-« rimis , amphigastriis parabolico-ovatis appressis obtusis margine undique revolutis, cellulis intercalaribus distinctis; fructu..….. In Juan Fernandez insulà, ad terram inter Peltigeras. Herb. Montag. Species distincta, licet maximè propinqua Lejeuniis platyphyllæ, platyphyl- loideæ et naviculari a quibus cunctis differt : retis areolis subrotundis interca- laribus triangulis distinctissimis disjunctis, quæ in speciebus memoratis vix un- quäm discernuntur. Ramificatio irregularis, inordinate subpinnata. Caulis rigi- dulus, rufescens. Folia obliquè ovata rotundata semiverticalia conferta quidem et imbricata sed neutiquam sibi arctèincumbentia, potiüs angusto intervallo dehis- centia, sordidè viridia, opaca, obliquè ovata, rotundaia integerrima ; lobulus folio duplo minor, ovatus, obtusus, concaviusculus aut planus, patulus neque verd à folio suo decurvus. Æmphigastria lobulorum magnitudine, cauli tim arctè incumbentia ut solis ex marginibus reflexis dignoscantur, hinc, cûm solvaniur, in medio secundüum omnem fongitudinem ventricosa, in ambitu reflexa, ovata, basi hastato-decurrentia, apicem versus leni sinu coangustata, apice rotundata, texturæ feré folicrum sed paulo densioris. Fructus deest. Fructificatio @ in ramuli, apice innovantis, basi sita, ovalis, densè imbricata foliis basi saccatis mæqualiter bilobis obtusis, amphigastriis parvis, ovatis. An- theræ subglobosæ, parvæ, pellucidæ, filamento brevi suffultæ. In Lejeuniis platyphyll& et naviculari lobuli et amphigastria laxius patula, margine latius recurva ; Lejeuniæ platyphylloideæ amphigastria ferè renifor- mia sunt, latiora magis quàm longa, basi altè decurrentia. 3. Lejeunia ( Jungerm.) Cordæana Hüben. Habitat etiam in Gallià circà Pontivy et Andegavumubià cl. Guepin sterilis lecta, mecum sub nomine J. platyphyllæ var. terrestris communicata fuit. (Montagne.) 4. Lejeunia (Jungerm.) platyphylloidea Schweinitz. Habitat et in Corbariis montibus, loco Saint-Antoine de Ga- lamus dicto, et in Madeira insulâ. (Hcrb. Webb et luutagne. ) 5. Lejeuniæ (Jungerm.) reflexæ Lehm. et Lind. Adde synon.: Jungermannia madida, N.abE.in Mar ti FI. Bras. L. 1.p.562, n. 46: Jungermanicaruim species. 59 6. Lejeunia cldandestina N. et M. L. caule procumbente! innatim ramoso, foliis imbricatis semi- cordato-orbiculatis obtusis lobuloque lancealato acuto tecto integerrimis, amphigastrnis orbiculatis emarginato - bidentatis imbricatis folia subæquantibus ; fructu.….. In Peruvià cum Lejeuri& bicolore et Jubulé hiante super Collema azureum reptantem legit cl. d'Orbigny. Herb. Mus. Pa- ris. sub n. 192, Subdivis. n. Microlobæ s. Complicateæ. A. Amphigastriatæ +. Amphigastriis integris. 7. Lejeunia languida N. et M. L. caule repente subfasciculatim ramoso, ramis elongatis, foliis horizontalibus plano-patentibus subimbricatis ovatis apice acutè denticulatis acutisque, basi breviter complicatis flaccidis, amphigastriis subdistantibus cordato-orbiculatis rotundatis in- tegerrimis; fructu..….. Jungermannia flaccida Montag. mss. In Peruvià à cl. d'Orbigny sed sterilis lecta et in collect. Mus. Paris. n. 194 asservata. Soli Lejeuniæ (Jungerm.)semirepandæ Hep. Jav. comparanda à quà differt ramis simplicibus, foliis viridibus flaccidis margine haud repaudis, amphigastriis minoribus haud imbricatis. Nomen L. flaccidæ ab Hübenero prits, licet perperam, usitatum cumalio similique commutavimus. 8. Lejeunia axillaris N. et M. L. caule ramoso, ramulis apicem versus bi-trifidis patulis, foliis subverticalibus imbricatis decurvis ovatis, apice bi-tridentatis margine integerrimis basi decurrenti-saccatis, lobulo obliquo truncato, amphigastriis folio dimidio minoribus orbiculatis in- 6Go C. G. NEES D'ESENBECK ET C. MONTAGNE. tegris et integerrimis margine subreflexo, fructibus in dicho- tom subsessilibus, perianthio ovato triquetro angulis ciliatis. In Peltigeris Peruviæ cum Jubulé atratä legit cl. d'Orbigny. Collect, Mus. Paris. n. 2r0. Lejeuniæ debili affinis, differt amphigastriis integerrimis orbiculatis haud cordato-ovalibus cæterisque notis. Lejeunia brachiata multo major est et la- tior, foliis apice rotundatis haud decurvis, etc. 9. Lejeunia (Jungerm.) debilis Lehm. et Lind. Occurrit foliis apice integerrimis, modo obtusis, modù subtruncatis alteroque angulo acutiusculis, tünt vero et foliis magis minüsve bidentulis. Amphigastria apice brevi angustoque sinulo emarginata, lobis latiusculis acutiusculis (in speci- minibus Lehmannianis), vel obtusis (in nostris plerisque), persæpè ob laxitatem amphigastrii contiguis vel sibi ita incumbentibus ut oculis fucum faciant inte-- grumque amphisastrium effingant. Phrasis characteristica in cl. Lehmann. Pugill. 1v, p. 51 paucis reformanda. L. caule repente filiformi vagè ramoso, foliis semiverticalibus oblique cordatis apice angustioribus modo obtusis, modo acu- tiusculis aut truncato-subbidentulis basi decurrente subtüs bre- viter complicatis, amphigastriis foliaæquantibus cordato-ovalibus subpeltatis angustè emarginato-bifidis, laciniüs parallelis sub. contiguis acutis obtusisve. Habitat etiam in Peruvià. Herb. Montag. 10. Lejeunia subaurita N. et M. L. caule arctè repente subpinnatim ramoso fasciculatove, foliis semiverticalibus arctissimè imbricatis ovato-subrotundis integerrimis basi sinuato-inflexis, lobulo sinu discreto rotundato obtuso apice fornicatim recurvo, amphigastriis folio duplo minoribus ex obovato-subcuneatis imbricatis integerrimis pla- nis; fructu….. In cortice Cinchonæ. (Herb. Montag.) Affinis Zejeuniæ (Jungerm.) cognatæ F1. Bras. sed diversa videtur amphi- gastriis ex obovato-subrotundis integerrimis, margine tamen antico et lateralibus Jungermanniearum species. 61 rectiusculis et his vero basin versüs conniventibus, quo cuneiformes quodam- modo fiunt amphigastria. Lobulus foliorum conspicuus , snu parvo inchoans, ferè semicircularis, extrorstm propter marginem superum latè recurvum forni- catus, folio multo tamen minor. Pars lobuli recurva margime plicaturæ (1. c. plica ipsa à quà lobulus incipit) brevior est et in folum acuto fine transit ; in Lejeuniâ cognaté autem lobulus omnino est cucullato-fornicatus ntroque for- nicis margine æquè alto, obtuso fine à folii proximo margine discreto. Reliqua omniuo congruunt, An igitur hæc cum L, cognaté conjungenda ? Color in utra- que lutescens, purus. Areolæ retis pellucidæ limitibus validiusculis ; cellulæ in- tercalares parvæ distinctæ. 11. Lejeunia trigona N. et M. L. caule repente inordinatè subpinnatimque ramoso laxius- culo, folis imbricatis apice decurvis ovato-subrotundis obtusis integerrimis subtuüs saccato-complicatis, lobuli margine integer- rio, amphigastriis remotiusculis suborbiculatis integerrimis planis foliis tripld minoribus; fructu axillari subsessili, invo- lucro sæpè nullo, perianthio obovato obtuse triangulo apice trilobo. In Peruvià ad terram rupium in montibus excelsis legit cl, d'Orbigny. Collect., Mus. Paris. n. 305. Proxima Lejeuniæ (Jungerm.) subfuscoæ Hepat, Jav. à quà differt : perian= thio Iævi apice obtusè trilobo deorshm obsoletè triangulo lateribus sulculo levi- ter indicatis, emisso fructu denique convexis, nec compresso marginibus serra= tis! 4 Lejeuntis polycarpé et torulosé non perianthio tanthm, sed etiam am- phigastris differt minoribus minimèque imbricatis, Tf Amphigastriis bifidis. 12. Lejeunia (Jungermm.) pulyinata Lehm. Pug. V, p. 15, n. 15. Var. y major N. et M. Foliis amphigastriisque pauld laxiüs dispositis, illis margine dorsali vix basi inflexo, retis areolis obscurioribus, intercala- ribus majoribus. An distincta species? Callao, in Peruviæ montibus à cel. Gaudichaud lecta et cum Montagneo communicata, Ga C. G, NEES D'ESENBECK FT C. MONTACNE. 13. Lejeunia thymifolia N. ab E. var ? Amphigastria cordato-subrotunda, acutè bifida; inferiora et superiora distantia, folio minora ; rnedia contigua aut ümbricata, folia œquantia. Folia omnind L. tymufolicæ 8 laxæ. Ex ins. Maris pacifici. Herb. Montag. 14. Lejeunia Neesi Montag. L. caule arctè repente ramoso-divaricato suübstellato, foliis oblongo-falcatis acutis subintegerrimis obliquè adscendentibus subtüs ad basin anguste complicatis plicà elongatà, amphigas- triis distantibus parvis bifidis, laciniis rectis aut divergentibus acutis; fructibus in ramulo brevi erecto terminalibus, perichætii foliis cauhinis minoribus subintegerrimis ; perianthio obovato- subgloboso quinquangulari angulis integerrimis; capsula tener- rima globosa quadridentata. Tab. 2, fig. 3. In frustulo folii cujusdam è Chili allato. ( Herb. Montag. 1 172) Elegans plantula, Z. Lamatifoliæ Hook. propinqua. Caules densè aggregati, 1-3 lin. longi flexuosi ramosi ramis divaricatis, laxè cellulosi, uti folia albo-hyalini, radiculis papillaribus ad basin amphigastriorum provenientibus arctè repentes. Folia quäm pro plantæ staturà majora, approximata neque imbricata, semiver- ticalia, oblonga basi angustiori margineque hinc postico inflexo, apice obliquè acuminata, integerrima, quandoque repanda ; retis areolæ hexagonæ, lineis du- plicibus discretis tenerrimis ; intercalares distinctæ at minimæ. Æmphigastria foliis triplo-quadruplove minora, alternatim uni alterique folio adjecta, subovata, ad medium acuité bifida, integerrima, obliquè patula; ad ramorum originem am- phigastria quandoque ettrisquadrifida lacinüs angustioribus; textura eorum eadem quæ foliorum. Ramus fertilis ex inferiori parte caulis, cum perianthio suo folio paulo longior, erectus. Amphigastrium ad basin ejus ti-quadrifidum: Folium involucrale unum alterumve caulinis simile, perianthium æquans, obtusiuscu- lum, subtüs complicatum, lobulo angusto truncato acuto perianthium amplec- tente. Perianthium primüum ovato-subglobosum, basi attenuatum, angulis 5 acutis integerrimis quasi alatum vertice depresso cum mucronulo, demüm trun- catum, apertum obovatum. Calyptra perianthio paulo brevior, ovalis, densiùs reticulata, ore angustè dehiscens. Sesa brevissima. Capsula parva, alba, globo- sa, usque ad medium quadrifida, valvulis erectis ovatis acutis; retis areolæ am- plæ, subrhombeæ , irregulares interstitiis grossis, Elateres valvularum apicibus Jungermanniearum species. 65 adfixi, tubulosi, apice truncati, apertique, fibra simplici irregulariter torta,! gyris uticulo angustioribus. Semina globosa muriculata. Locus in systemate juxtà L. vitream, hamatifoliam, maculam, palmifo- liam. Adnot. Differt imprimis à Lejeuni4 hematifoli4 Hook., lobulo foliorüm an- gustiori at longiori, ct angulis perianthiü integris nec dentatis, tum involucri fo- lis caulinis subsimilibus nec bifidis dentatis. Occurrunt autem hinc indé et mi- nora folia lobulo, seu plicä, brevi latiori rotundatoque prædita foliüisque ZL. La- matifoliæ simillima. 15. Léjeunia trematodes. N. ab. E. L. caule repente divaricato-ramoso appresso, foliis subdis- tantibus subverticalibus oblique obovatis cuspidulatis integerri- mis subtüus complicatis Iobulo chlongo integro infato , rete am- plo subbiseriatim grossè poroso; amphigastriis distantibus pro- fundè bifidis lacinis subulatis divergentibus; fructu.. Tab. 1, fig. 3. In folio quodam exotico (Herb. Güpperti, patria latet.) Similis Juñpermanniæ(Lejeuniæ) inchoatæ Liehm. et Lind. sed differt foliis margine haud dentatis nec fer omnino repardis, et poris magnis rotundis (plerum- què senis) in series duas longitudinales dispositis, quarum altera è quatuor, al- tera, basin versüs abrupta, ex binis tantummodo constat poris. Amphigastria singularia , ad basin radices promentia. Juniorum ramulorum folia magis oblonga. Jungermannia (Lejeunia) pertusa Gord. ic. ined, differt à nos!rà foliis ob- tusis latioribus poro uno rariüsve binis pertusis. B. Anamphigastriatæ. 16, Lejeunia Erysibe. N. et M. L. caule pusillo ramoso repente parasitante, foliis subverti- calibus obovato-subrotundis basi saccato-complicatis lobulo truncato, fructu.…. In Jungermannié contortuplicatä insulæ Haiti unicum speci- men inveni. N. (Herb. Montag.) Differt à L. cucullat lobulo foliorum minore sinu haud discreto ct colore vi- Midi, Lineam unam et sesquialteram longa, tenerrima. Dh. , C. G. NEES D'ESENBECK ET C. MONTAGNE. VI, JUBULA Dumort. 1. Jubula obscura. Sw. Varietatem (?) perianthiis costato-striatis Bertero propè Quil- iotam in regni Chilensis montosis ad cortices arborum leoit. Vidi in Herb. cl. Hochstett. (N.abE.) An species distincta? Sed reliqua structura partium congruit cum Jubuld obscur&. 2. Jubula quillotensis. N. et M. J. caule pinnatim decomposito diffuso, foliis imbricatis patulis cordato-orbiculatis integerrimis basi ventraliinflexà auriculigerà, auriculà revoluto-cucullatà acumine brevi subulato, amphigas- triis obovato-subrotundis patulis marginesubreflexis dorsostylife- ris bifidis sinu laciniisque acutis; fructu in ramisterminali, folis involucralibus integerrimis auriculà subulatà canaliculatà , am- phigastrio involucrali magno bifido laciniis subulatis infernè basique dentatis ; perianthio obovato dorso convexo medioque subtüs altè carinato marginibus deflexis carinique denticulatis. Tab. 1, fig. 2. Habitus Lejeuniæ ericoidis sed hujus loci. Color pallidè vindis. Retis areolæ parvæ, hexagonæ, areolis intercalaribus distinctis. Calyptra obpyriformis stylo breviusculo coronata. Capsula globosa brunnea rugosa, pedicello brevissimo fulta, quo fit ut et matura in perianthio remaneat carinæque hujus scissurà nuda evadat. Ælateres tubulosi, fibrà planà simplici, gyris utriculo contiguis. Sporæ polyedræ, fuscæ, globulis minimis repletæ. Locus in systemate propè J. kiantem Lehm. et Lind. Quillota in Chili ad cortices arborum in sylvis umbrosis, (Montag. Hochstett. n. 1061 è coll. Berteroana.) 3. Jubula Gaudichaudii N. et M. J. caule procumbente pinnatim ramoso elongato, foliis im- bricatis subhorizontalibus (junioribus deflexis) ovatis obtusis| integerrimis, lobo bascos repando infernè plano superné invo-. | | | Jungermanniearum species. 65 luto in auriculam oblongam obtusam tectam à margine baseos distantem, amphigastriis folia æquantibus imbricatis cordato- orbiculatis repandis basi decurrentibus apice acutè obtusève bifidis; fructibus in ramulis propriis lateralibus secundis; foliis amphigastriisque involucralibus profundius divisis; perianthio ovato triquetro seu subtüs carinato mucronato; ovarium obo- vatum stylo incrassato præditum, capsula..….. Jungermannia Tamarisci var. longa Schwægr. in Gaudichaud Voyage de l’Uranie, Botanique, p. 2117. Habitat ad Rio de Janeiro Brasiliæ. (Herb. Montag.) Differt ab affinibus J. cordistipulé, divergente, nepalensi cet. auriculä prop- ter marginem folii dorsalem deorshm in lobum obtusum repandumque produc- tam ad speciem mediæ ferè basi ejus inhærente, tum vero staturà majori 3-4- pollicari, fois cauli haud circumvolutis, nornihil repandis. Amphigastria ro- tunda, lata, repanda, in medio longitrorsam gibba, ad 116 acutè obtusève bifida, lacimüs obtusiusculis rectis. Retis areolæ subrotundæ areolis intercalaribus 6-8 distincüissimis cinctæ. Caulis fuscus, rigidus, arrhizus, Rami regulariter patentes subæquales, plerique simplices. Perianthia ad latus internum ramorum secunda sessilia, ovata subtüs acutè carinata vel triangularia, mucronata, folia et amphi- gastria involucralia vix superantia. A Jubul& replicaté distinguitur. auriculæ formà et situ diversissimis. Inter omnes huic auriculæ minimæ sunt et facilè oculos cffugientes, præsertun in folis caulinis. | 4. Jubula (Jungerm.)mucronata Lehm. et Lind. Pug. VE, p. 54. In Peruvià ad Parmeliun leucomelam à cl. d'Orbigny lecta cum calycibus. Collect. Mus. Par. n.351. Ad specimen originale à cl. Kunze ad Montagneum missum, vera hæc est Ju- bula ( Jungerm.) mucronata L. et L. Differunt autem specimina nostra : fo- lus deflexis nec erecto-divergentibus, auriculis caulinis et ramorum majorum cy- lindricis nec vice versà ramulorum extremis; fois involucralibus caulinis duplo Lajoribus ; perianthio cylindrico. Nostris speciminibus diagnosis potius hæc respondere videtur. J. caule procumbente bi-(tri-?) pinnato rigido, foliis imbricatis orbicalato-ovatis mucronatis decurvis in sicco cauli circum- volutis, auriculis tectis cylindricis obtusis cauli parallelis, ra- mulorum superioribus lanceolato-subulatis canaliculatis recurvis, V. BoTan, mu Péprier, 5 -66 : CG. G. NEES D'ESENBECK ET C. MONTAGNE. amphigastriis subimbricatis ovalibus basi sagittatis margine reflexis bifidis lacinüis obtusis; fructu in ramulis brevibus ter- minali, foliis amphigastriisque involucralibus amplis imbricatis bi-trifidis serratis; perianthio subcylindrico coriaceo involücro duplo longiore ore sexfido, laciniis setaceo-cuspidatis in mucro- nem conniventibus. Color fuscus. Retis areolæ miuuiæ, oblongæ. Amphigastria rigidula. /nvolucri folia ei amphigastria conformia , subæqualia, bi-trifida, lacintis ovatis acumi- natis ciliato-serratis. Perianthium 172 lin. longum, læve, brunneum, char- taceum, rigidum , laciniæ ovatæ , apice connatæ in stylum filiformem cylindricum truncatum, quo denique discisso singulæ partes ejus residuum veluti pilam lon- gum ir apice secum auferunt. Ovarium ir fundo perianthii obovatum vertice ro- tundato nulloque stylo præditum. Ad basin ovarü fertilis pistillum alterum aborti- vüum , stylo longo, ovario brevi subinflato. An igitur stylus pistilli fertilis cum perianthio concretus idemque excedens mucronem, de quo suprà diximus, perian- thü producit ? VII. SYMPHYOGYNA N. et M. Perianthium nullum. Znvolucrum monophyllum, squami- forme, incumbens, dentatum. Calyptra lævis, exserta, coriacea, ore à stylis sterilibus persistentibus fimbriato. Elateres dispiri, fibris planis arctè contrarièque contortis coloratis. Semnina glo- bosa. | Fructificatio feminea. Involucrum, squama rigidula, varie fissa genitalia tegens, à nervo frondis orta, plana aut subcon- voluta. Pistilla multa, basi connata in globum carnosum stylis liberis coronatum, in cujus centro ovarium pistilli fertilis im- mersum latet. Adolescente fructu, globus iste communis, in- crescit in calyptram ob eam caussam crassam et coriaceam, pedunculum cum capsulà foventem verticeque à stylis residuis | coloratis coronatam, quo denique disrupto capsula prodit. Ca- lyptræ Os post emissum pedunculum stylis residuis cinctum fimbriatumque. Pedunculus longus, basi subbulbosus. Capsula oblonga. Ælateres parietales, fusiformi-filiformes, flexuosi, opaci. Fibræ coloratæ, latiusculæ, arctè sensuque adverso contontæ, | sub lente fortiori quasi tessellatæ, Sezrina globosa minute gra- nulata. Jungermanniearum species. ‘67 Fructificatio mascula vel in ejusdem cum femineä vel in di- versæ frondis paginà superiori secundüm nervum disposita. 'olia perigonialia imbricata, incisa, membraniacea, bullata. {rtheræ brevi filamento suffultæ, depresso-globosæ, incumbentes. Habitus. Frondes lineares,, dichotomæ, membranaceæ, nervo medio distincto præditæ, è nervi paginà superiori fructum -pro- mentes, subtüs per intervalla è nervo radicantes,aut inferius;in stipitem radicantem et repentem abeuntes. Locus in systemate post Echinomitrium. Ad hoc genus,:præ- ter tres sequentes, etiam pertinet J/ungermannia Phyllanthus Hook. et probabiliter.J. rhizcbola Hook. 1. Symphyogyna brasiliensis N. ab E. S. fronde procumbente renente lineari-dichotomà divari- catà in ambitu subrepandà undulatà, involucro lato membra- naceo lacero, stylis circa os calyptræ reflexis. Jungermannia brasiliensis N. ab E. in Mart. Fl.Bras, 1..p. 328, n. 6. Mart. Icon.select.I, 2, t. 15. Habitat in montosis glareosis Brasiliæ ad Villa ricca et ad S. Juan Baptista Minarum generalium. à Martius. (F) Quem calycem I. c. diximus, vera calyptra est. Calyptra præter hunc nulla omnino adest, sed in tenero flore maximèque imperfecto, quem olim dissecui, capsulam inveni tenerrimam, limbo, ut solet, pellucido sub microscopio composito cinctam, eâque deceptus specic, calyptram adesse censebam intrà calycem il- lum; perperam equidem. Deleantur igitur quæ 1. c. circà hanc rem traduntur. Adnot. [. In icone Martianà 1. c. exhibitä, figuræ nonnullæ naturæ haud om- nino conveniunt. Adnot. II. Jungermanniam Lyellii Lehm. F1. cap. in Linn. IV. 3. p. #70 Jubenter ad hocce genus referrem, nisi calyptræ intra calycem sic dictum in- teriorem, calyptræ Symphyosynæ generis respondentem, auctor mentionem fecisset. Probè autem notandum capsulæ valvas plerumque octo tribui ab auc- tore accuratissimo, quod, si ad similes casus, v. c. in Jungermanrié asplenioide obvios (N.ab E. Lebermoose II,p. 424 adnot. ) respicis, formam anomalam _ gemellumque florem prodit, cujus altera pars calyptram liberè evolvere potuerit ilæso gencris charactere. 5 68 C. G. NEES D'ESENDECK NT C, MONTAGNE. 2. Symphyogyna Hochstetteri N. et M. S. fronde substipitatä, stipite repente alato ramoso, dila- : tato in frondes dichotomas lato-lineares obtusas, in ambitu obtusè lobulatas, distincté nervosas, fructificationibus infrà nervi divisuras vel ex ipsà bifurcatione nascentibus, involuero convoluto laciniato, laciniis subulatis. In Juan Fernandez insulà ad saxa secüs rivulos locis udis umbrosisque montinm cum Pterygophyllo quodam, arcuaio simili, sed caule repente pinnisque depressis, foliis à nervo excurrente aristatis minute serrulatis recedente, Aprili et Majo À. 1830 legit Bertero. (Herb. Hochstetteri, n. 1596.) ( Herb. Montag. n. 45, sub J. rizobola ?) Jungermannia rhizobola Montag. Prodrom. FI. Fernand. in Ann. des Sc. nat., août 1835, p. 95, nec Hook. Frondes ë Rhizomate densè radiculoso brevi lacero-alatæ pollicares circiter, 2-2 172 lin. latæ, decumbentes aut adscendentes utrinque glabræ et nudæ lætè virides, teneræ, planæ, margine nonnihil andatæ et irregulariter lobatæ, sinubus angustis acutis lobis rotundatis, semel, bis-terve dichotomæ, lacimis acuto angulo divergentibus, extremis breviter bilobis; retis areolæ in strato sim- plici subrotundo-angulatæ, pellucidæ, limitibus crassis è lineis binis intervalloque virentibus conflatis, areolæ intercalares nullæ. Nervus validus dichotomus, con- color, parenchymate compactiori densiori cellulis angustioribus minoribus paulo magis elongatis plurium ordinum. /zvolucra feminea in nervo ante divisuram, atque in ipso angulo nascuntur, incumbentia , convoluta, plicata, 7-9 fida, la- ciniis lanceolato-subulatis obtusiusculis, tribus mediis longioribus; reticulatio frondis sed paulo laxior. Pistilla quàm plurima, in sinu involueri congesta, basi counata, inæqualia , subcylindrica, incurva flexuosaque, apice abruptim con- tracta acumine truncatulo, pellucida, lutescentia, areolis (sub mucrosc. comp. ) biseriatis subquadratis , axeos elongatis obscurioribus. His pistillis liberë inspersa sunt corpuscula parva, ovalia, obsoletè reticulata, in ambitu hyalina , in disco rufescentia ; an antheridia à flore masculo hüc delata ? Symplyogynis (Jung.) brasiliensi et difformi F1. Bras. propinqua, à quà posterioni differt figurà regulari, fronde latiori planiusculà margine lobatà; à priori autem , cui sanè magis propinqua, fronde haud divaricatà latiori, margine lobatà, et involucro tenuiori magis laciniato, tum stpite distinctiore. À Sym- phyogynis Hymencphyllo Hook, et rkizobol& Hook. frondium figurà ambitu- que qui hisce acutè dentatus, distinguitur. Li Jungermanniearum species. 69 5. Symphyogyna difformis N.ab E. S. fronde substipitata, caule repente radicaloso, dilatato in frondes palmato-effusove dichotomas laciniis linearibus obtusis crispis, nervo distincto, involucro ad dichotomias frondis con- voluto cyathiformi lacero-ciliato. Junsermannia difformis N. ab E. in Mart. FI. Bras. I. 1. p. 329, D. 7. B. torta ; caule primario fasciculatim prolifero , laciniis valdè irregulariter dichotomis tortis. N. ab E. In Brasilià (Sello.) Var. g in sylvaticis depressis udis Districtüs Adamantum (à Martius.) In Jamaicà (Herb. Lindenberg.) 4 4. Symphyogyna circinata N. et M. S. fronde procumbente repente lineari-dichotomä in ambitu integerrimà undulatà, apicibus sterilibus attenuatis plerisque circinatim incurvis, involucro plano truncato apice brevi-den- tato. Quillota in regno chilensi, ad terram locis muscosis udis secüs fossas, Augusto et Septembre cum fructu perfecto legit Bertero 1829. ( Herb. Montag. et Hochstett. n. 1066 Collect. Berter.) Frondes cæspitosæ, sibiirregulariter incumbentes, 1-2 172 pollices longæ, 1 172- 2 172 lineas latæ, lineares, irregulariter dichotomæ flexuosæ, subtùs per intervalla fibris suuplicibus fasciculatis repentes; laiciniæ extremæ angustiores, attenuatæ, incurvæ aut circinatæ ; apice radiculosæ; margines nonnihil adscendentes, undu- lati, irregulari modo repandi et subdentati; color pallidé viridis; nervus medius crassus; textura tenuis à cellulis inæqualibus angulatis lineis discretis circumscrip- tis,in nervo paulo minoribus et in pluribus stratis dispositis. Fructificationes fe- mineæ è neryvo medio, sæpè seriatæ, approximatæ, /nvolucri squama subrectan- gula, truncata: rigida, apice 3-5 denticulata. St-75 7-9 cylindrici, basi concret. Cabyptra adulta clavato-subeylindrica, 2 lin. longa, subcompressa, apice rumpens styhsque sterilibus rufescentibus fimbriolata. Pedunculus 1 poll. longus. Cap- sula oblonga, fusca , lineam ferè longa. Fructificatio mascula in ejusdem individui alinswe jacinià paulo angustiori: 70: C. CG. NEES D'ESENBECK ET C. MONTAGNE, longo sæpè tractu disposita. Squamæ imbricatæ, transversæ, eroso-dentatæ, con- vexæ, superficiem nervi quasi tuberculato-exasperatam tumentemque exhibentes. Antheræ crassiusculæ, depresso-globosæ, filamento brevi fultæ, incumbentes, rufescentes, sub fornicibus bractearum singulis singulæ, apice rumpentes. MARCHANTIEZÆ. I. REBOUILLIA Raddi. 1. Rebouillia chlorocarpa. N. et M. R. fronde subcoriaceà 6blongà bifidà suprà viridi, margine paginâque inferiori squamis undique obtectà purpureis ; recep- taculis terminalibus subgeminatis-convexis bi-quadrilobis cen- tro pedunculoque crasso basi barbatis, capsulà viridi. In Chili (Herb. Montagne). Capsulà lætè virente , squamis frondis paginam inferiorem tegentibus magnis ad marginem protensis, totoque habitu fructàs distinctà. Color frondis suprà vi- ridis. Accedit ad 22. madeirensem Raddi. ADDENDA. Ad Montagnei descriptiones Fungorum ex Insulà Juan Fer- nandez à Bertero adlatorum. 1. Polyporus senex. N. et M. P. (Apus Biennis) grandis, pileo utrinque planiusculo sube- roso castaneo-fusco glabrescente margine acuto concentricè ru- goso, rugis tuberculato-rugosis, poris ferrugineis angustissimis su bstantià pilei multo longioribus. Agaricus, n. 424, Bertero in Herb. Hochstett. In truncis putridis annosisque sylvarum densissimarum mon- tium Insulæ Juan Fernandez Bertero legit. (Herb. Hochstetteri.} Polyporo gibboso F1. Jav. accedit habitu, sed caret stipite et pileus planus est multo tenuior. Obovato-flabellatus fuisse videtur, sessilis, pedem latus, 10 poll. longus, ad basin; ubi subths convexus, 2 pollices crassus, hinc mar- Jungermanniearum species. ni. ë ginem versüs tenuior. Margo subundatus,acutus, leniter decurvus. Suprà planus, rugis multis profondè discretis retrorsüm subimbricatis inæqualiter tuberculato- rugosis zonatus, testarum concharum, quas € antiquatas » dicunt, haud absimili modo, impressionibus aliquot radiantibus latiusculis notatus. Jam glaber est, at adsunt vestigia hirsutiei; coloris est fusci, basi nigricans et grossè verrucosus. Massa receptacuh, molem si spectas fungi, pertenuis, vix lineà crassior, floc- coso-contexta. Tubi longi, angusti, intùs fusci, rard, nec nisi ad basin pilei, e pluribus stratis compositi. Pori exigui, rotundi, margine acuto, in plauo dis- positi. Efflorescunt hince indè in superficie pilei juvemiles parvi lincam unam et alte— ram lati, subrotundi, resupinati, verruciformes, vel disciformes. 2. Polyporus limbatus. Fries in Linnæà. B actinophorus. N. et M. P.(Apus annuus) suberosus, pileo coriaceo subtilissimè ve- lutino concentrice sulcato radiatim dissite striato rufescente, margine acuto subtuüs sterili porisque parvis pallescentibus. In insulà Juan Fernandez ad truncos legit Bertero. (Herb. Hochstetteri.) 3 374 poll. latus, 2 172 alius, semicircularis, depressus, basi utrinque emar- ginatus , supra incrementis concentricis tumidulis saturatius dilutiusque ochraceo- rufis zonatus , subtilissime velutinus; radiis paucis distantibus subtilibus impressis pallidis à basi ad ambitum decurrentibus notatus. Superficies inferior convexa, minutè ruguloso-undata, pallidè ochracea. Margo acutns, subundatus , integer, pallens, subtüs angusto spatio aporus. Massa densa, luteo-pallida ; receptacu- lum poris duplo altius. Por: subæquales, parvi, rotundi, subangulati, margine obtuso. Obsery. Lineïs radiantibus superficiei à formà communi distinctus, neque tamen cum P. radiato conferendus. 3. Trentepohlia polycarpa. N. et M. T. filis densissimè cæspitosis subfasciculato-ramosis, ramis erectis fastigiatis asperis, articulis obsoletis diametro parum duplove fongioribus; fructübus laterahbus crebris sessilibus truncatis subcylindricis punctato-asperis. (Color griseus.) In ramis putridis Insulæ Juan Fernandez. Quod ad habitum accedit Trentépoñliæ aureæ, sed differt : filis longioribus diverso modo ramificatis muricato-asperis, articulis valdè irregularibus et oblite- 72 GC. G. NEES D'ESENBECK ET C. MONTAGNE, ratis lincà tammod® tenuissimà pellucidà indicatis, maximèque fructibus ad latera ramorum crebris sessilibus subcylindricis aut ovalibus tuberculato-asperis trun- cas, disco vel depresso margine crenulato, vel convexo et subconico. TABULARUM EXPLICATIO. TABULA I. Fig. 1. Lophocolea æquifolia. Plantula naturä duplo major; 4. caulis pars cum foliis , aucta ; c. eadem à latere inferiore visa, ubi amphigastriorum forma et confluentia cum mar- gine proximi foli, facile cernuntur ; d. folium involucrale, auctum; e. amphigastrium involu- crale,auctum ; f. perianthium valdè auctum, cum foliis involucralibus; g. idem laceratum in cujus fondo calyptra perspicitur sed rupta; 2. capsula adhuc immatura è calÿpträ g, arte ex- tracta ; 2, folium involucrale Zophocoleæ (Jungerm. Jheterophyllæ, auctum, cum eodem hu- jusce rostræ conferendum. Fig. 2. Jubula quillotensis. a. Planta naturali magnitudine; 4. caulis pars suprema cum foliis à dorso visa, aucta; c, ramus fertilis cum perianthio à latere superiore visus et auclus ; d. idem à ventre visus, auctus; e. folium rameale aut caulinum supremum à latere inferiore visum, auctum; f. folium caulinum auctum cujus auricula amphigastriumque admodüm va— riat formâ pro vario plantæ loco ubi perspicitur; g. folium involucrale, auctum; 2. idem vi complanatum ut dentes appendicis s. laciniæ faciliüs conspiciantur:; à. amphigastrium involu- crale, auctum; Æ. calyptra obpyriformis styloque suo coronatacapsulam ferè maturam continens, aucta ; Z. capsula globosa , rugosa, aucta ; ». elater valdè auctus cum sporà huic adhærente ; n. sporæ polyedræ sub microscopio composito globulos minimos ad speciem continentes. Fig. 3. Lejeunia trematodes. Caulis pars media cum foliis et amphigastrio à latere inferiore visa ad augmentum mediocrem, quà character specificus à lacunis foliorum orbicularibus et duplici serie dispositis faciliùs intelligatur. TABULA II Fig. x. Plagiochila Montagnei. a. Planta naturali magnitudine; 2. folium caulinum à dorso visum, auctum; c. idem à latere inferiore visum, eodem augmento : d, perianthium cum cap- sulà apertà et foliis involucralibus, auctum. Fig. 2. Mubula Gaudichaudü. a. Planta naturali magnitudine; 4, caulis pars cum folis, aucta; c. cadem cum amphigastriis à latere inferiore visa, aucta; d. folia caulina magis ampli- ficata lobuloque suo, amphigastris evulsis, instructa ; e. amphigastrium sinu scissuræ obtuso gaudens, auctum ; f: aliud sinu acuto præditum; g. ramuli pars capsulam et folià involucra- lia gestans à latere superiore visa, aucta; 2. eadem à latere inferiore s. ventre visa , eodem aug- mento; &. pars valdè aucta fol, unde areolarum retis forma dispositioque patcant; #, areolæ ejusdem magis auctæ. Fig. 3. Lejeunia Neesii. a, Plantula naturali magnitudine in folium peregrinum quoddam pa: rasitans ; &. summitas caulis à latere inferiore visa, aucta et in c. surcutum juniorem gestans ; d. perianthium cum folio involucrali, auctum; e. idem cum foliis et amphigastris involucrali- bus, eodem augmento ; f. folium caulinum magis auctum cellularum retis formam oculis sub- jiciens (Nota. areolæ paul majores quàm natura delineatæ sunt.); g. amphigastrium cauli- num, auctum; L. Calyptra rupta styloque coronata et capsula quadridentata pedicello suo cel- luloso suffultà ab illà erumpens, auctæ ; £ et 4. foliorum invelucralium formæ ,; auclæ. + mRGEGER : D. Don. —« Caract. des groupés de Personées. 73 SuR LES CARACTÈRES de certains groupes de la classe des Personées, Par D. Don. (Edinb. New philosophical Journal, by Jameson, april-julÿy 4835, p. 108.) Il s'est écoulé un temps considérable depuis que j'ai com- mencé l'étude des différens ordres composant cette classe im- portante de plantes, et mon attention ayant été récemment di- rigée sur ce sujet, j'ai pensé qne mes observations seraient bien recues des botanistes. Les rapports intimes qui existent entre plusieurs familles et oroupes de cette classe rendent leur circonscription extré- mement difficile, et comme on trouve, dans la classe dont 1l est ici question, une serie d’affinités naturelles presque non interrompue, c’est à peine si l’on peut espérer de donner une définition absolue de quelques-uns d’entre eux. Néanmoins, la division d'une classe considérable en petits groupes peut faci- liter beaucoup leur étude; elle est avantageuse pour signaler les particularités de leur structure et le degré de développement _ des divers organes. Afin de rendre cette communication plus utile sous le point de vue pratique, je traiterai de quelques familles séparément, et je terminerai par l'exposition des caractères techniques de cha- cune d'elles. SCROPHULARINÉES. J'ai eu occasion ailleurs (1) de air remarquer que les Rubia- cées paraissent constituer un grand point central d'union entre plusieurs familles de la classe des Monopétales. Cette observa- tion peut être appliquée avec autant de justesse à la famille qui Cs) ét Trans: 15: pi ie: 74 D: DON. =— Caract. des groupes de Personées. \ fait le sujet de cette note, à raison de la grande diversité de formes qu'on y observe, et de ce qu'elle participe au port et à la structure de quelques familles avec lesquelles elle est plus immédiatement alliée. Le groupe des Scrophulariées ,par exemple est étroitement rapproché des Yerbascinées et des Solanées ; les Gratiolées se lient avec les Lentibulariées ; les Antirrhinées et les Gérardiées avec les Chélonées et les Bignoniacées ; les Cal- céolariées avec les Gesnériacées; les Euphrasiées avec les Rhi- nanthacées ; et les affinités de celles-ci avec les 7’erbénacées sont clairement établies au moyen des Buddléiées. Les V’erbascinées se rapprochent tellement du premier groupe qu'on ne peut les distinguer que par leurs fleurs symétriques. Les Sofanées normales se distinguent par l’estivation plissée de leur corolle, les Cestrinées par leurs fleurs plus régulières, leur embryon courbé, et par l’estivation valvaire et la régularité de leurs fleurs. Comme aucun des groupes ci-dessus mentionnés ne donne une idée précise de la grande famille, je pense que le nom de Personées doit être préféré à celui de Scrophularinées, surtout parce que le Scrophularia est regardé comme un genre qui s'éloigne de la symétrie générale de la famille. RHINANTHACÉES. Cette famille, composée des genres Rhinanthus, Pedicularis, Melampyrum et Cymbaria , est intimement alliée avec l’ordre précédent, mais limitée comme je le propose ici, ellese distingue d'une manière satisfaisante par son embryon renversé avec sa radicule dirigée vers l'extrémité opposée de la graine. Les £u- phrasiées ont été comprises dans cette famille par plusieurs bo- tanistes , mais si on les y conserve, la séparation entre elles et l'ordre précédent devient impossible. Le Cymbaria diffère du reste de la famille par le degré très considérable de dévelappe- ment de son embryon. OROBANCHÉES. Famille très naturelle, bien distincte de la précédente par la corolle persistante, l'ovaire uniloculaire, l'embryon centrifuge , D. DON.=— Caract, des ‘groupes de Personées. 75 et une économie particulière, puisque ce sont pour la plupart des herbes parasites, dépourvues de feuilles proprement dites et de la couleur verte des autres plantés. Les graines sont atta- chées à des placentas étroits et déprimés , formés par l'union des bords des valves. L’embryon est placé sur le côté ventral de la graine et à l'extrémité opposée au hile , sous forme d’une petite masse homogène presque globulaire , et autant que j'ai pu l'ob- server, parfaitement indivis et conséquemment dépourvu de vrais cotylédons. L'Obolaria et le Tozzia semblent S'y rappor- ter sous tous les points de vue, mais ils en différent en ce qu'ils ont des feuilles proprement dites, et que ce sont des plantes croissant immédiatement sur le sol. CHÉLONÉES. Ce groupe mérite, à mon avis, d’être séparé des Scrophula- rinées , à raison du plus grand degré de développement de son embryon , de ses graines comprimées ailées , et de la présence d’une étamine rudimentaire, caractères qui le placent près des Péaalinées et des Bignoniacées, dont il se distingue par ses grai- nes munies d’albumen. ARAGOACÉES. Le seul genre qui constitue ce groupe est, sous le point de vue de sa structure, un des plus remarquables de toute la classe. Ses fleurs régulières symétriques, l'estivation tordue de sa corolle, et la structure de ses graines , le placent près des Polémoniacées , notamment près du genre Diapensia, avec le- quel il a plusieurs points communs, tant par son port que par la structure , de scrte que sa véritable place dans le système na- turelest évidemment entre cette famille et les Scrophularinées. SIBTHORPIACÉES. Dans mes observations sur le genre Codon, publiées dans un des premiers numéros du journal d'Edimboursg, j'ai proposé de former un groupe distinct, composé du Sibthorpia et du Di- 76 D. DON. =— Caract. des grounes de Personces. sandra, et qui serait intermédiaire aux Scrophularinées et aux Primulacées. À ces genres j'ajoute maintenant le Romanzovia , le Capraria et le Scoparia. \s se distinguent des Scrophulari- nées , principalement par leurs fleurs régulières et symétriques. SCROPHULARINEZÆ Brown. (PRESONATARUM GENERA, L.— SCROPHULARIARUM ET PeprouLartvm PARS, Juss. Cazyx 4-5 divisus, persistens. CororLA monopetala , hypogyna , decidua , irregularis, æstivatione imbricatä. SramiNA plerumque 4 , didynama , quandoque 2, nunc rudimento quinti. Prsriczum 1. Ovarium biloculare. Szigma bilobum v. indivisum. Carsuza ( Raro bacca ) bilocularis , 2-4 valvis, polysperma. SEMINA parva , albumine copioso prædita. Ewgryo teres erectus, inclusus, rectus ; radicula ad umbilicum spectans infcra. Herbæ v. frutices polymorpha, sæpius oppositifolia; inflorescentia varia. Tribu I. Scroenucarrex. Caiyx profundè 5 partitus: segmentis plerumque dilatatis, margine scariosis , æstivatione imbricatis. Corolla tubulosa v. campa- nulata, ventricosa: Zimbo 5-lobo, bilabiato. Stamina 4, didynama. Antherarum Joculi apice confluentes, connectivo carnoso inserti. Séigmna capitatum v. leviter bilobum. Capsula crustacea. Dissepimentum duplicatum e valvularum margi- nibus introflexis constitutum, utrinque placentiferum. Semina testà crassà , spongiosä, corrugatà. Æ/bumen carnosum. Æmbryo ferè albuminis longitudine. Herbæ v. frutices ( plerumque Europæa ), foliis oppositis alternisve , floribus terminalibus racemosis flavis v. purpureis. Os. Ad Solaneas , sed imprimis ad Verbascineas, tam habitu quam charactere propè accedunt. 1. Digitalis, L. — 2. Scrophularia, L. — 3. Alonsoa, Ruïz et Pavon. Trib. IL. anrimemnes. Calyx profunâe 5-parütus, æstivatione imbricatà. Corolla personata , ventricosa : Zimbo 5-lobo, bilabiato. Stamina 4, didynama, inclusa, quandoque quinti rudimento. /ntherarum loculi apicedistincti, Séo- mu leviter bilobum. Capsula crustacea. Dissepimentumindivisum. Placertæ _Spongiosæ adnatæ. Semina testà crassà, spongiosà, corrugatà v. cellulosà. * «{lbumen caïnosum, Æmbryo ferè seminis longitudine, D, DON. — Cüaract. des groupes de Personées. 97 Herbæ v. suffrutices ( orbis temperatis propria), foliis oppositis alternisve, floribus terminalibus spicato-racemosis v. axillaribus solitariis. Os. Semina Nemesiæ omnino ut in Lophospermo. I. Antirrhinum , Tourn. Juss.—2. Linaria, Tourn. Juss.— 3. Anarrhi- num, Desf.—4. Maurandia, Cav.—5. Lophospermum, Don.—6. Neme- sia, Vent.—17. Galyezia, Domb. Juss. Trib. IIT. Grariorex. Calyx sæpius tubulosus, 5-fidus. Corolla tubulosa, veairicosa , quandoque personata : Zmbo 5-lobo, bilabiato. Séamina 4, didy- nama, inclusa, nunc 2 tantüm fertilia. A{ntherarum loculi divergentes, apice distincti. Séoma plerumque bilamellatum. Capsula sæpè membranacea rard subu- milocularis. Dissepimentum membranaceum e valvularam marginibus introflexis coustitutum. P/acentæ spongiosæ , demüm liberæ. Semina testà subcrustaceà. ÆAlbumen carnosum. Embryo ferè seminis longitudine. Herbæ v. raro suffrutices ( orbis temperatis v. locis paludosis intra tropicos in- colæ ), foliis oppositis verticillatisve, floribus axillaribus terminalibusve sœæpius lu purpureis. 1. Gratiola, L.—92. Herpestis , Gærtn.—3. Lindernia, L.—4. Concbea , Aubl.—5. Limnophila, Br.-—-6.Hydrotriche, Lucc.—7. Crbbanthera, Ham. —6. Mazus, Lour.—0. Morgania, Br.—10. Mimulus, L.—11. Leucocar- pus, Don.—12. Torenia , L.—13. Artanema, Don.— 14. Collinsia Natt. — 19. Aemianthus, Nutt—16. Limoseila, L.—17. Angelonia , Bonpl. — 18. Slemodia , L. — 19. Lodartia, L. Os. Collinsiæ et presertim Hemiantho affinis est Limosella, et subinde tri- bus ad Lentibularias accedit. Tuib. IV. Gerarniex. Calyx tubulosus, 5-dentatus. Corolla campanulata , ventricosa : Zimbo 5-lobo, bilabiato. Stamina 4 didynama , sæpè exserta. An- theræ hiloculares, sæpè barbatæ : loculis divergentibus, apice distinctis, basi plerumque calcaratis. Sigma clavatum indivisum. Capsula bipartibilis. Disse- pimentum ce laminis 2 connatis compositum. Placentæ angustæ, spongiosæ. Semina angulata, testà crassà favosà cellulosâ. Æ/bumen carnosum. Embryo sub foliaceus, seminis ferè longitudine. Radicula brevissima , obtusa. Herbæ y. suffeutices (plerumque Americana), foliis oppositis scabris, floribus axillaribus solitariis y. terminalibus spicato-racemosis flavis aut purpureis. 1. Gerardia,L.—2. Conradia, Nuit.—3. Seymeria, Pursh.—4, Sopubia, Ham.—5. Centranthera, Br.—6. Gasitromeria, Don.—7. Virgularia, Ruiz 78 D. DON. — Caract. des groupes de Personées. Trib. V. Veronicez. Calyx 4-5-partitus, æstivatione imbricatâ. Coro/la vo- tata 4-loba , v. tubulosa subpilabiata. Séamina 2 v. 4 exserta, distantia. 4n- theræ mceumbentes : Zocudis parallelis, distinctis. Sigma capitatam. Capsula membranacea. Dissepimentum angustum, e laminis 2 separabilibus composi- tum. Placentæ brevissimæ, septi medio insertæ. Semina compressa , testâ mem- branaccâ. Æ/bumen cartilagineum. Æ2bryo minutus, teres , in basi albuminis locatus. Herbæ v. suffrutices { utriusque hemispherii zonis temperatis communia ), fo— lüs plerumque oppositis, floribus axillaribus terminalibusve solitariis s. racemosis cæruleis aut albis. 1 1. Veronica, L.—2. Leptandra, Nutt.—Pedærota, L.=4. Wulfenia, Jacq—5. Picrorhisa, Royle—6. Gymnandra . Pal. Antonia , Br. Tibu. VI. Bocuxerex. Calyx tubulosus, striatus, 5-fidus. Corolla hypocra- teriformis, limbo æquali. Sfamina 4, didynama, inclusa. Antheræ e loculis continuis plerumque unilobæ, connectivo crasso elevato, Séioma indivisum. Capsula septo simplici. Placenta angusta , columnaris , longitudinaliter adnata, v. demum libera. Semina minuta, lævia v. serobiculata , testà membranaccä. Æibumen carnosum. Embryo semine multo brevior. Herbæ v. suffrutices (plerumque capensia) folüs, oppositis alternisve, floribus terminalibus spicato-racemosis albis v. rubris. 1. Buchnera,L.—2. Manulea, L:—3. Nycterinia, Don.—4. Erinus, L. — 5. Escobedia , Ruiz et Payvon. Os. Manulea tomentosa transitum ad tribum sequentem plane reddit. , Trib. VIT Bunprrits. Calyx campanulatus, 5-dentatus. Corolla tubulosa : Bimbo 4-5-fido , æquali, patulo. Stamina 4-5 subæqualia, inclusa. Antheræ e Joculis 2 parallelis distinctis compositæ. Sigma clavatum , bilobum. Capsula crustacea. Dissepimentum e marginibus valvularum introflexis constitutum, placentæ crassæ spongiosæ insertum. Semina angulata , scob.formia , textä laxâ membranaceA. Ælbumen carnosum. ÆEmbryo ferè seminis lo ngitudine : cozyle- dones oblongæ , compressæ : radicula brevissima. Frutices, ramis quadrangulis, foliis oppositis reticulato-vemosis , floribus ter- minahbus capitatis spicatis ant paniculatis plerumque auranti acis. 1. Buddleia., L. Os, Tribus Verbenaceis plurimis anologo habitu sat sim li confirmata. p. pon. — Caract. des groupes de Personées. 79 Tribus VIII. Carcrocariex, Calyx A-partitus , æstivatione valvatà. Corolla irregularis, bilabiata. Samina 2. v. 4. fauci inserta ; Æntherarum loculis basi divergentibus, apice confluentibus. Sigma imdivisum , capitatum. Capsula membranacea. Dissepimentum e valvularum marginibus introflexis constitutum. Placentæ 2, süpitatæ v. septoadnatæ. Semina minuta, umbilico mucroniformi : testé membranaceà Æ/bumen carnosum. Æmbryo teres, albuminis dimidii longitudine. Herbæ v. suffrutices (Amer. austr. v. Capens.) sæpius glanduloso-pubescentes, foliis oppositis sæpius indivisis, floribus terminalibus plerumque corymboso-pa- niculatis v. racemosis fiavis. Ors. Tribus naturalis omuind osculans videtur inter Scrophularineas et Ges- neriaceas ; his calycis æstivatione valvatÀ , capsulæ valvyulis revolutis placenti- feris , seminibus minutissimis funiculo umbilicali longiori præditis, habitu inflo- rescentià foliisque oppositis plerumque rugosis crenatis ; illis, antheris bilobis apioe confluentibus, seminibus albuminosis convenit. Calceolaria peliolaris aliæ- que in hortis proferunt quandoque corollas tubulosas subregulares. Ourisia ba- bitu simillima , forte tamen ad Gesneriaceas melius depellenda. 1. Calceolaria L. — 2. Jovella Ruiz et Payon.— 3. Bœa Commers .— 4. Hemimeris L. Trib. IX. Eupxrasracex. Calyx tubulosus, 5-dentatus. Corolla bilabiata.….: Antherarum loculisparallelis, sæpius basi calcaratis.….. Séigma testà membra- naceà. Æ/bumen carnosum. Embryo teres, axilis, rectus, albuminis fere longi- tudine. Herbæ folis oppositis, floribus terminalibus subspicatis bracteatis. 1. Euphrasia, L.—2. Barisia, L.—3. Lamourouxia, Kunth. Castisleja Mat. RHINANTHACEZÆ. De Cand. — Mecamryraceæ Rich. — PeprcuLARIUM PARS Juss. Caryx tubulosus, 1-5-fidus persistens. CororLa tubulosa, hypogyna, decidua, irregularis, æstivatione imbricatà ; labio superiore plerumque galeato. STAMINA #4, didynama, fertilia. Æntheræ basi calcaratæ. Prsrizrum 1. Ovarium biloculare. Stigma indivisum. CarsuzA bilocularis, 2-4-valvis, polysperma. SEMINA testà membranaceà. 4{bumen copiosum, dense carnosum. Emsrxo invexsus, teres, Radicula ab umbilico remota, centrifuga. 80 p. Don. — Caract. des groupes de Personées. Plantæ (Europæ Asiæ et Amer. Bor.) humillimæ , herbaceæ, v. rard suffruti- cosæ. Folia sæpits opposita, pinnaüfida. Flores terminales, spicati, bracteati. * Embryo minutus in apice albuminis. 1. Rhinanthus L. — Pedicularis L. — Melampyrum L. ** Embryo aibuminis ferè longitudine subfol'aceus (CxmBaRIFÆ ). 1. Cymbaria Linn. OROBANCHEZÆ Rich. Juss. Cazvx divisus, persistens. CorozrA tubulosa, hypogyna, irregularis, persistens ! æstivatione imbricatà. SramINA 4 didynama, fertilia. Æntheræ basi sæpius calcaratæ. Pisricium 1. Oyarium 1-loculare. Stigma bilobum v. indivisum. Carsuca 1-locularis, 2-valvis, polysperma. Semina placentis angustis parietalibus e valvularum marginibus conflactis in- serta , minutissima : testà tenuissimè membranaceä, areolis subquadratis reticulatà. Albumen copiosum cartilagineum. Emgrxo in apice albuminis inversus, excentricus, minutus, subglobosus, plerumque indivisus! ÆRadicula supera, ab umbilico remota. Herbæ plerumque parasiticæ , aphyllæ, subcarnosæ, rufescentes, squamatæ. Flores terminales, solitarii aut spicati , bracteati. ‘ Ors. Ordo omnind naturalis facilèque definiendus corollà persistenti, seminum structurà, atque habitu diversissimo. In Lathræ& et Orobanchi embrÿo, ut videtur, indivisus et acotyledoneus; an itaque in cæteris generibus ? * Parasiticæ aphyllæ. 1. Ürobanche L.—2. Phelipea Desf.—3. Epiphagus Nutt.—4. Lathræa L.—5. HyobancheL.—-6. Alectra Thunb.—7. Æginetia Roxb. 8. Anbla- tum Tourn. ** Térestres , folialæ (OsorartEÆ). 9. Obolaria 1. — 10. Tozzia L. CHELONEÆ. Caux 5=partitus , persistens, D. ON. — Caract. des groupes de Personées. êt CorozLa tubulosa , hypogyna, irregularis, decidua, limbo 5-lobo. Sramina 4, didynama, fertilia ; quintum sterile, ÆAntheræ biloculares muticæ : {oculis apice confluentibus, STicMA indivisum. Carsuca bilocularis, polysperma. SEmINA erecta , compressa, margine membranacea. Æ/bumen carnosum. Emgrxo erectus, foliaceus. Herbæ v. suffrutices ( Amer. Sept.). Folia opposita. Inflorescentia paniculata . Spicata. Oss. Tribus Bignoniaceis et Pedalineis proximè affinis, calyce tamen subpoly- phyllo, stigmate indiviso, seminibus erectis albuminosis facile dignoscitur. 1. Chelone L. — 2. Penstemon Mich. ARAGOACEZÆ. Cazyx 4-5-phyllus, persistens, basi bracteatus. Corozza hypocrateriformis, regularis, decidua : limbo 4-partito, patenti, æquah , æstivatione convolutà. SramiNA 4, æqualia, sinubus corollæ inserta. Filamenta basi barbata, 4n- theræ bilobæ : loculis apice omnind confluentibus. Pisrictium 1. Ovarium biloculare. Séylus filiformis. Sigma capitatum , in- divisum. Carsuza 2-locularis, 4-valvis : loculis 4-spermis. Dissepimentum utrinque placentiferum , demüm liberum. SEMINA erecta, imbricata, compressa, margine membranaceo-alata : testà membranaceä, reticulatà. {/biumen copiosum, carnosum. Emgrxo rectus, axilis, inclusus. Cotyledones oblongæ, comptessæ. Radicula teres , obtusa, cotyledonibus tripl longior, infera. Frutices ( Nov. Granat.), facie cupressinà ramosissimi, ramis oppositis. Folia quadrifariam imbricata, coriacea, integerrima. Flores axillares, solitarii, sub- sessiles, albi. Oss. Tribus osculans Personatis , Polemoniaceis et Bignoniaceis pariter affinis; C Le . ‘ Ne D je 2 F ab is, stigmate omnind indiviso et calyce polyphyllo; ab illis, corollà regulari, æstivatione convolutà, distinguitur. Pelemouiaceis, imprimis Dierpensiæ, conve- . A . . . A . - . re Ur « nit corollà regulari, æstivationc convolutà, staminum insertione, seminibus alats, aitamen discrepat stigmate. 1. Arasoa Kunth. V. Borax. — Février, 82 xKocx. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. SIBTHORPIACEÆ. Cazyx 4-8-partitus, persistens. CororLa rotata, 4-8-fida, regularis, decidua, æstivatione imbricatà. STamNA 4-8 æqualia, corollæ lobis alterna. Antheræ biloculares : loculis parallclis. Pisricrum 1. Ovarium biloculare. Stigma capitatum, indivisum. Garsuza bilocularis, bivalvis, polysperma. Placenta magna, spongiosa ; globosa. SEMINA erecta , testà membranaceà. 4{/bumen copiosum dense carnosum. Emsryo teres, crectus, inclusus. Radicula longa, cylindracea, obtusa, um- bilico obversa centripeta. Herbæ, foliis alternis indivisis; floribus axillaribus, solitariis, pedunculatis. Ozs. Familia admodum parva inter Scrophularineas et Primulaceas locum te- nens. À prioribus flore regulari symmetrico et placent globosà, a posterioribus staminibus corollæ lobis alternis et capsulà biloculari facile dignoscitur. 1. Sibthorpia L. — 2. Disandra L. — 3, ? Romanzowia Cham. — 4 ? Ca- praria L. (C. biflora). — 5? Scoparia L. Descriprion des Orobanches de la Flore d'Allemagne ; Par M. Kocux, (Suite. Voyez Tom. v. page 36. ) 10. O. RUBENS Wallroth. ©. sepalis multinerviis late-ovatis, subulato-acuminatis, postice et antice dente instructis vel inæqualiter bifidis, dimidio tubo corollæ circiter longis, antice continuis vel coalitis ; corolla e basi curvata tubuloso-campanulata, dorso recta', apice cassidiformi abrupta ; labiis inæqualiter dentatis , superiore bilobo, lobis dilatatis , inferioris laciniis ovatis ; Subæqualibus, lateralibus patulis ; staminibus flexuræ corollæ insertis, à basi ad medium dense pilosis ; stigmatis disco tenuis- sime velutino , margine non prominulo. Descript. : Wallroth, Schultz, Zcon. : Reichenb. Ic. f. go1, go2, Schultz. ( analyse de la fleur comme ©. elatior. ) [KOCB. Orobanches de la Flore d'Allemagne. 83 Collect. : Reichb. F1. Germ. exs. n° 63. Synon. : O. rubens Wallr.! p. 46. O. elatior Koch et Ziz, Cat. palat. p. 12. Reichb. FL. exc. p. 354. O. Medicaginis Schultz, Anal. d. Regenb. bot. Ge- sellsch. 5. p. 505. Cette espèce se reconnaît à sa corolle tubuleuse , longue de neuf à dix lignes, dont le tube immédiatement au-dessus de la base-est sensiblement courbé ; mais à partir de là le-tube ne va pas seulement en ligne droite , mais il se présente même un peu déprimé; dans la lèvre supérieure le dos de la corolle se courbe conidérableme :nten avant et se réfléchit un peu vers le haut à Pextrémité. La plante croît isolée; rarement on rencontre deux tiges par- tant du même point. Elle est une des espèces les plus hautes et -atteintsouvent plus d’un pied. La tige est ordinairement grèle, cependant on en voit des exemplaires à tige assez épaisse; la base estmédiocrement renflée et couverte d’écailles ovales, appli- quées; plus haut elles sont étroites, lancéolées , plus ou moins étalées. Quelquefois la base.s’enfle en une nodosité grande et oblongue , au bas de laquelle on rencontre souvent encore un tronc de plus d’un pouce de longueur , couvert d’écailles petites et denses; la tige -ést rousse, portant des poils diaphanes sur- montés d'une glande jaunâtre ; à la base de la tige ces poils sont peu nombreux , mais vers le haut.on les voit en grand nombre, de même qu'aux bractées , aux sépales et à la surface extérieure de-la_corolle. L'épi est ordinairement bien fourni, de 25 à 30 fleurs serrées , quelquefois lâches. Les sépales sont multinerves , ovales-larges , de consistance dure, indivis, rétrécis subitement en une lanière subulée.qui ordinairement n'atteint,que la moi- tié de la longueur de la corolle, ou qui est aussi un peu plus longue et qui porte souvent encore des deux côtés une dent ; oubienils sont-inégalement bifides. Sur-le devant ils sont con- tigus , rarement soudés ensemble, de: couleur de paie, de même que les: bractées , les sépales et la base de la corolle. La .corolle est brunâtre vers le haut , où d’un jaune rougeätre sale, souvent un-peu teinte de violet. Les bractées sont à-peu-près de a longu eur du tube de la corolle , ou un peu plus longues, lan- céolées et partant d’une base ovale. La corolle est longue de il 84 Kocx. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. neuf à dix lignes , tubuleuse , assez rétrécie à la base, peu élar- gie vers le haut, étranglée sur le devant à deux lignes au-des- sus de la base détachée par quatre fossettes planes : elle y est presque géniculée. Son dos estun peu caréné, ou en ligne droite, ou même un peu déprimé jusqu'au milieu de la lèvre supé- rieure , qui descend subitement et se relève à l'extrémité. La lèvre supérieure est profondément émarginée , ses lobes sont larges , arrondis , à crénelures petites et inégales , enfin , étalés, mais non réfléchis sur le côté. La lèvre inférieure est presque de la longueur de la supérieure , profondément trifide , dirigée obliquement vers le bas, les lanières rongées-denticulées et un peu crépues , ordinairement munies à leur milieu d’une dent plus longue ; les lanières latérales sont étalées vers le dehors et ‘ne sont qu'un peu plus petites que la médiane. Les bosses et les plis sont très prononcés. Les éfamines sont blanchâtres ou lilas à l'extrémité , insérées dans la courbure du tube, à environ deux lignes au-dessus de la base détachées de la corolle, nues extérieurement, de couleur orangée à leur naissance; intérieu- rement depuis la base jusqu’au milieu, elles sont couvertes de nombreux poils secs. L’extérieur du tube est également poilu en descendant depuis les étamines. Mais le style rougeûtre et l'extrémité des étamines ne portent que quelques poils glandu- Jeux. Les Jets plus longs ne se courbent que légèrement et ne prennent point à leur sommet une direction arquée. Les an- thères sont brunes : leurs loges se transforment peu-à-peu en mucrones. L’ovaire est blanchâtre, à base jaune-brunâtre. Le style porte sur son dos une linéole lilas descendant jusqu’au fond des deux lobes du stigmate qui forment un angle aigu. Les lobes sont arrondis , fortement enflés, d’un beau jaune de cire et un peu veloutés. Wallroth réunit l'O. elatior Sutton à l'O. amethystea Thuill. ; sans doute la figure dans les Actes de la Soc. Lin. de Londres et dans l'Engl. Bot. convient mieux à cette dernière espèce ; mais _cette figure ne présente néanmoins pas tout-à-fait l'O. amethys- tea , et la question ne pourra être décidée que par l'inspection d'exemplaires d'Angleterre. Cette espèce porterait avec raison le nom d'O. Medicaginis, si ce nom n’était déjà donné par kocx. -— Orobanches de la Flore d’Ællemagne. 85 Duby à une autre espèce, à l'O. de la Luzerne cultivée Vauch. ; je ne connais pas encore cette dernière, mais à en juger par la description de son auteur , elle est voisine de l'O. minor, si ce n’est que ses étamines sont nues. On rencontre l'O. rubens dans l'Allemagne méridionale et occidentale , et dans la Thuringe sur les Medicago fulcata et sativa. Elle est implantée sur les extré- mités des racines souvent fort grosses. Elle fleurit depuis Le mois de mai jusqu'à la mi-juin. 8 21. O. zoricarA Reichenbach. O. sepalis 3-5-nervüs, corolle tubo æqualibus ; corolla tubuloso-campanuiata, dorso recta , apice antice recurvata ; labiis obtuse denticulatis, superiore bilobo, lobis patulis ; staminibus infra medium tubi insertis, nudis , basi parce pilosis. Descript. : Vaucher. Icon. : Reichb. 7. f. 917. Vauch. t. 13 ( méconnaissable). Collect. : O. elatior Schleicher ! du moins d’après les échantillons que j'ai examinés. Synon.: O. loricata Reich. F1. germ.exc. p. 355 ( à l'exclusion de l'O. flava Mart. ct de son parasitisme sur le T'ussilago petasites ct sur le Berberis à Munich). O. del’ Armoise des champs Vauch. p. 62. Cette espèce, que je ne puis décrire que sur des échantillons desséchés , se distingue par ses sépales étroits, à trois ou cinq nervures , profondément fendus en deux lanières longues, su- bulées ; ils atteignent l'extrémité du tube de la corolle ou le dé- passent même; par la corolle tubuleuse, longue de sept à huit lignes, dont le tube a deux lignes de largeur, presque droite jusqu’à la lèvre inférieure , et seulement un peu courbée sur le dos de la lèvre supérieure: cette dernière est bilobée .et étalée ; par les étamines légèrement poilues , insérées au com- mencement à-peu-près du deuxième tiers de la hauteur du tube. Elle a un pied et plus. La tige est plus grosse à la base ; mais elle ne présente point de renflement bulbiforme. Elle y porte des écailles peu rapprochées et grandes ; celles qui suivent sont es- pacées , lancéolées, oblongues, assez grandes. Au-dessous de l'épi la tige est ordinairement nue. La tige, les écailles surtout vers le haut, les bractées et l'extrémité des sépales portent des 86 Kocm. — Orobanches de la Flore d’_ Allemagne: poils assez longs, blanchâtres sur la plante desséchée. L'épi est bien fourni, lâche lorsqu'il est entièrement développé. Les Brac- tées sont aussi longues ou à peine plus longues que la fleur. Les sépales sont traversés par ciuq nervures, dont trois sont moins fortement dessinées, fendus profondément et souvent jusqu’à la base en deux lanières lancéolées-subulées, termi- nées en une longue pointe et ordinairement un peu divergen- tes ; la lanière plus grande atteint la lèvre supérieure et la dé- passe quelquefois. La corolle est longue de sept à huit lignes, couverte de poils biancs étalés, terminés par une petite glande incolore. Le tube, quand on le comprime médiocrement, a deux lignes de largeur et est droit depuis sa base arrondie jusqu'aux lèvres; la lèvre supérieure cependant se courbe un peuen avant et fait prendre à la corolle l'aspect un peu courbé. Les lèvres sont munies de dents inégales, obtuses, non frangées : la supérieure est bilobée, à lobes arrondis, la laniére médiane de la lèvre inférieure est un peu plus grande que les latérales. Les étamines sont assez grosses à leur base, mais s’armincissant successivement ; elles deviennent grèles à l'extrémité; au der- nier tiers inférieur, elles portent quelques poils: leur base dé currente en porte un plus grand nombre: le reste est nu; elles sont insérées à-peu-près à 1 1/2 ligne au-dessus de la base de la corolle détachée : à l'extérieur, aucun étranglement ne corres- pond à leur point d'insertion. L’ovaire est court, ovoïde. Le style est garni de poils glanduleux. D'après Vaucher, la tige est rousseître, les écailles et les brac- tées sont brunâtres, les fleurs d'un blanc jaunâtre, veinées de rouge ; les anthères sont noirâtres, l'ovaire et le style jaunûtre; le stigmate rouge-pale. Cette espèce ressemble au premier abord, aux' ©. flava et lu- corum ; elle s'éloigne cependant de la première par les caractères suivans. La tige porte moins d'écailles et est plus amincie vers le haut. Les bractées sont légèrement acuminées, plus poilues et ne dépassent point la fleur. Les sépales sont fendus profondé- ment, quelquefois jusqu'à la base; leur lanière supérieure atteint et dépasse méme la lèvre supérieure. Le tube de la corolle, à exception de la base légèrement arrondie, est droit; la lèvre su- roc. = Orobanches de la Flore d’_ Allemagne. 87 périeure seule pen cheun peuenavant; ses deux lobes, du moins dans les échantillons desséchés, sont étalés mais non réfléchis. Les étamines ne portent quelques poils rares qu’à leur extrémité inférieure; à leur point d'insertion, la corollene présente extérieu- rement aucune dépression, Les filets plus longs sont un peu courbés en dedans à leur extrémité, mais ne forment point vers le bas un arc aussi considérable; le stigmate est placé plus haut que cette inflexion des filets et a uneteinte rouge. Voici les caractères par lesquels on la distingue de PO. luco- rum. Les sépales onttrois et cinq nervures; le tube de la corolle, _à l'exception de la base arrondie, est droit sur le dos, le bord des lèvres est plus considérablement dentelé, mais non cilié. Les étamines insérées plus haut et légèrement poilues, ne mar- quent point de dépression à l'extérieur de la corolle. Dans l'O. lucorum, les sépales n’ont que deux nervures, la corolle est courbée sur le dos, son bord est légèrement cilié; les étamines, insérées plus bas, portent des poils nombreux; à l'extérieur de la corolle se trouve une dépression très forte correspondant à leur insertion. Le stigmate est jaune. De grands échantillons de l’O. loricata ressemblent à FO. ru- bens, mais celle-ci a des corolles considérablement plus grandes, à base fortement étranglée, extrêmement courbées et présentant à l'extrémité de la lèvre supérieure une courbure cassidiforme ; les sépales sont courts, larges, subitement terminés en une pointe subulée, souvent soudés sur le devant, n'atteignant que la moitié du tube de la corolle ; les étamines sont fortement poi- lues jusqu’à leur milieu, et plus robustes; le stigmate est jaune. L’O. loricata se rapproche del O. Æpithymum par la lèvre su- périeure bilohée, par les étamines peu poilues et les sépales pro: fondément fendus; cette dernière cependant s’en éloigne par une corolle de largeur double, plus campanulée, à bord dessiné de veines colorées rétiformes, denticulé-frangé et glanduleux-cilié; par des étamines plus robustes et insérées plus bas, portant à leur extrémité supérieure de nombreux poils glanduleux; par les grandes étamines formant à leur extrémité un arc considérable ; et par les poils colorés, courts et glanduleux. L'O, loricata croît sur l Artemisia campestris dans les monta- 88 KOCH. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. gnes dites Wesserberge près Aschersleben et à Frankenhausen. (Hornung!). 12. O. Prcrinis W,. Schultz. O. sepalis 1-2-nerviis indivisis vel antice dente unica instructis, corollæ. tubo Jongioribus ; corolla tubuloso-campanulata , dorso recta , apice antice incurvata, hbiis obtuse denticulatis, superiore indiviso , lateralibus subpatulis ; staminibus iu tubo fere medio insertis, a basi usque supra medium dense pilosis , superne verrucis parvis asperis ; stigmatis disco glabro, granulis minimis obtusissimisque dense obtecto. Synon.: O. Picridis Schultz Annal. der Gew. d. Regensb, bot. Gesellsch. vol. 5. p. 504. Orobanche de la Picride épervière Vaucher. p. 6o (le stigmate y est dit Cramoisi, teinte qui naît facilement du violet }. Cetle espèce est très voisine de l'O. loricata, mais elle porte des poils beaucoup plus nombreux sur la tige, surtout entre les fleurs et sur les bractées. Les sépales sont uninerves et ne sont munis que d’une petite dent; lorsque cette dent prend plus de développement, elle naît plus haut que celle de l'O. loricata; par cette raison, le sépale n'est pas alors aussi profondément fendu, mais il devient binerve. La corolle est un peu plus courbée en avant à sa partie supérieure. La lèvre supérieureest entière, non bilobée , d’ailleurs garnie de dentelures obtuses, non ciliée. Les étamines sont considérablement poilues jusqu’au-delà de leur milieu : à leur origine, la corolle présente extérieurement une forte dépression. De petites verrues rendent les filets rudes au toucher vers le haut. La lèvre supérieure porte, outre ses dente- lures, ordinairement encore trois à quatre échancrures très peu prononcées, mais elle n’est pas bilobée. Voici les caracteres qui distinguent l'O. Picridis de l'O. flava. Elle est plus poilue vers le haut; les sépales sont plus longs que le tube de la corolle. Celle-ci est bien moins courbée sur le dos; sa lèvre supérieure est entière , et ses bords ne sont point réfléchis comme dans les Æ/nthirrinum. Les filets longs sont arqués à leur partie supérieure, mais moins que ceux de l'O. flava, et le stigmate est plus haut placé que cet arc. Le stig- mate est violacé sale, plus large et à lobes plus arrondis; les Kxocx. — Orobanches de la Flore d’ 4llemagne. 89 pelotes sont légèrement grenues, non cicatriculées. Le style porte des poils glanduieux. De l'O. Zucorum, elle se distingue par la corolle droite, cour- bée seulement un peu à la base et sur le devant: son limbe est bordé de crenelures obtuses et non de cils; par la lèvre supé- rieure entière et non bilobée; par l'insertion plus haute des étamines, et par le stigmate. Al. Braun ,qui a examiné la plante vivante, lui a trouvé la couleur de la tige violette-päle; les poils longs dont elle est cou- verte, sont blancs, surmontés de petites têtes pâles, très petites. La fleur est blanche ou à peine jaunûtre; ses linéoles peu proncncées tirent sur le violet. Les étamines sont entièrement blanches, jaunâtres seulement extérieurement à leur base. L’o- vaire est jaune-clair, orangé à la base. Le style passe au lilas et porte des poils blancs peu nombreux et terminés par des points jaune-pâle. Le stigmate est d’un violet sale; ses pelotes sont presque glabres et parsemées de gibbosités petites et nom- breuses. Cette plante est assez fréquente à Deux-Ponts, sur les racines du Picris hieracioides (W.Schultz). Al. Braun l’a vue dans l’her- bier de Gay, à Paris, provenant de Metz, avec [a plante-mére, et de plusieurs autres contrées de la France et de l'Italie. 13. O FLaAvaA Martius. ©. sepalis uninervis vel obsolete trinerviüis, integris vel antice dente unica instructis dimidium tubi æquantibus; corolla tubuloso-campanulata , dorso in- curva ; labiis denticulatis, superiore bilobo, labis reflexis ; staminibus medio fere tubo insertis , a basi usque suprà medium dense pilosis; stylo nudo ; stig- matis disco lacunoso-verruculoso. Descript. et Icon. : Schultz (analyse de la fleur). Syron. : O flava Mart. in Schultz p. g. à l'exclusion de l’habitat sur la racine de Berberis. ss Cette espèce se reconnait à sa corolle petite, longue seulement de 7 lignes, large de 2 112 lignes, tubuleuse } étranglée au point d'insertion des étamines vers le deuxième tiers inférieur de son tube, unicolore, d’un jaune de cire ou jaune pâle , ainsi que toute la plante , notamment le pétiole, les écailles , les bractées go Kocn.— Orobanches de la Flore d’ Allemagne. et les sépales; anx lanières de la lèvre supérieure, réfléchies comme dans les Znthirrinum ; à Vinsertion haute des étamines et à la courbure des filets plus longs, qui, très rapprochés à leur base, s'écartent considérablement à leur extrémité supérieure et forment, en s’inclinant l’un vers l’autre, un arc en forme d’anse très considérable; enfin, au stigmate jaune de cire, crenelé- verruqueux. Voici la description faite sur le frais de cette es- pèce si souvent méconnue jusqu'ici : « La tige est ordinairement très droite, raide, grosse en com- paraison de la petitesse des fleurs; ordinairement, elle atteint plus d’un pied de haut et s’épaissit à sa base, mais sans renflement bulbiforme; elle est, à cette partie, couverte d’écailles nom- breuses; sur le haut de la tige celles-ci se trouvent encore en plus grand nombre que dans les espèces voisines. Elle ne s’a- mincit pas d'une manière aussi sensible que celle de l'O. Epithy- mum, et elle porte, surtout vers le haut, des poils touffus blancs, diaphanes, étalés, de longueur inégale; on remarque à leur ex- trémité, sur la plante vivante seulement, quelques petites têtes presque incolores. Les écailles sont appliquées, lanetolées-larges, amincies vers le haut, mais à extrémité obtuse, portant ordinaire- ment des poils rares à leur base et sur leurs bords!T/irflorescence commence ‘au haut de la tige et présente ordinairement un épi bien fourni et très serré. Les bractées sont un peu plus lar- ges que les écailles caulinaires, peu poilues, souvent presque nues et ordinairement un peu plus longues que la fleur. Les sé- pales sont divisés, obliquement ovales, subitement amincis en alène et à pointe très aiguë, de la moitié de la longueur des fleurs, minces et diaphanes, traversés par une nervure unique , recourbés en arrière, simples ou munis d’une petite dent, ou dans des cas rares, inégalement bifides : dans ce cas, la seconde lanière esttoujours courte, sans nervure; il n’y a que la lanière plus grande, base des sépales même, qui présente quelquefois deux nervures rudimentaires très faibles. La corolle, longue de 5 à7 li- gnes, est tubuleuse; son bord antérieur s'élève en ligne droite jus- qu'à la lèvre inférieure, et est à peine étranglée antérieurement ; : son dos s'élève peu-à-neu depuis la base arrondie, et offre cepen- dant une courbure tres forte jusqu'à la lèvre supéricure, qui Kocx. = Orobanches de la. Flore, d’Allemagne. OL par là est un peu cassidiforme. Le.tbe s’élargit subitement un peu au-delà du. point où les filets ne sont plus soudés. Les plis qui vont aux lobes de la lèvre inférieure sont très faibles. La lèvre supérieure est bilobée, souvent avec une pointe médiane ; ses lobes ne sont ni aussi larges, ni aussi arrondis que dans l'O. rubens, maïs ils se réfléchissent comme dans les Anthirrinum. La lèvre inférieure est un peu plus courte que la supérieure et pré- sente trois lobes assez planes, de grandeur égale; ces lobes sont un peu.plus longs que larges.et plus souvent anguleux qu’arron- dis. Le limbe est légèrement denté, plus fortement et plus irré- gulièrement à la lèvre infériewre qu’à la supérieure. La face ex- térieure-de. la corolle porte des poils glanduleux très petits et peu nombreux. Les étarnines naissent au troisième tiers inié- rieur du tube, sont planes et traversées, à leur côté intérieur d’une linéole déprimée; elles s’amincissent très insensiblement vers le haut, et sont couvertes à leur surface intérieure, jus- qu’au-delà du milieu, de nombreux poils blancs secs; leur partie supérieure est presque nue ou couverte de poils très épars. Les étamines, dépassent ordinairement un peu la gorge de la corolle et lesdeux antérieures plus longues forment des deux côtés deux arcs très considérables en forme danse. Le style se trouve entre etsous ces filets, etse courbe en bas vers le devant, en sorte que le stigmate se trouve placé plus bas que les deux courbures en forme danse. Les. anthères sont surmontées de petits mucrones et sont, de même que les filets, d’un jaune blanc; quand ia fleur se fane , elles deviennent d’un brun-clair. L’ovaire et le style sont d'un jaune-blanc, nus ou portant çà et là un petit poil. La base de l'ovaire est de couleur orange et a trois bosses assez saillantes. Le stigmate, est pendant, petit et mince, légèrement évasé au milieu ; ses lobes sont très écartés, la fente transversale. est très ouverte. Les pelotes du stigmate sont couvertes de petites ver- rues et de fossettes; elles sont lacuneuses, ce que l’on voit clai- rement sur la plante desséchée. Leur couleur est d’un jaune de cire dans la plante fraiche, plus tard, elle passe au jaune sale ou brunâtre. La capsule est petite, oblongue, courbée sur le devant et se terminant plus insensiblement en un style que cela ne se voit dans. les espèces voisines. 92 Kocn. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. « La couleur de toute la plante est d’un jaune uniforme, tantôt plus clair, comme dansle Monotropa, tantôt plus foncé et tirant sur le jaune-cire. On en rencontre, mais assez rarement, une variété qui tire sur l’incarnat, et a Le stigmate d’un jaune de cire foncé. « Les fibres de la racine du Tussilago nivea prennent un ren- flement bulbiforme, quand cette Orobanche vient s’y implanter. Ce renflement s’observe toujours sur le milieu de la fibre, jamais à son extrémité. On trouve souvent plusieurs tubercules dans une rangée sur la même fibre et de la grosseur d’une noisette ; Ja racine devient alors non-seulement filipendule, mais même moniliforme. Cest chaque fois à la partie inférieure d’un tel tubercule que l’Orobanche se trouve implantée; elle se courbe pour s'élever de là à la surface de la terre; rarement des tiges souterraines minces sont affectées par l’Orobanche. Cette espèce se préterait surtout fort bien à l'examen de la maniere dont lies Orobanches s’implantent en parasites sur les racines. La plante est sans odeur. » À. Braun. Cette espèce fut confondue autrefois par Schultz avec l’O. lucorum qu’il n'avait vu qu’à l’état desséché; Spitzl la fait venir à tort sur les racines du Berberis, et Reichenbach la réunit à l'O. loricata quoiqu’elle en soit certainement distincte. Elle croît, comme nous l’avons dit, sur la racine du Tussilago nivea , à Munich, où elle fut découverte, en 1818, par Martius, et retrouvée seulement dix années plus tard par Schultz. Depuis on l’a revue tous les ans, en juillet. Probablement. # 14. OrorANcHE rucoruM Al. Braun. O. sepalis binerviis inæqualiter bifidis, corollæ tubo æqualibus; corolla tubuloso-campanulata dorso incurva; labiis leviter glanduloso-ciliatis obsolete denticulatis, superiore bilobo, lobis patulis; staminibus supra basin corollæ insertis, a basi usque supra medium dense pilosis; stylo nudo; stigmatis disco plano, velutino. Synon. et Icon. : O. lucorum Braun. Schultz Annal d. Reg. bot. ges. 5, p. 504. O. loricata Reichb. Ic. f. 918. (L'insertion des étamines est représentée un peu trop haut.) Cette espèce présente la structure, la forme et les poils de la précédente et presque sa teinte. A. Braun, qui a comparé Îles deux espèces, les distingue par les caractères suivans : kon, — Orobanches de la Flore d’ Allemagne. 93 « Elle est ordinairement un peu plus basse et plus robuste, d’ailleurs aussi raide et droite; le renflement du bas de la tige est également peu considérable. L’inflorescence est aussi serrée, cependant les fleurs s’écartent un peu plus de la tige. Celle-ci a moins d’écailles, qui partent d’une base ovale, sont acuminées et étalées. Les Dractées sont souvent considérablement plus longues que les fleurs, plus fortement poilues à l'extérieur, presque veloutées, partant d’une base plus large, terminées en une longue pointe linéaire et géniculée, courbées vers le bas. Les sépales inégalement bifides atteignent la longueur du tube de la corolle, et chaque lanière est traversée d’une nervure. La fleur n'est pas plus longue, mais plus ample, elle a une gorge plus grande; les plis et les sinus de la lèvre inférieure sont plus considérables; les lobes sont plus larges, plus arrondis dans la lèvre supérieure, plus profondément bilobés, non réfléchis comme dans les Ænthirrinum, maïs étalés. Le bord de la corolle est légèrement dentelé, couvert d’un assez grand nombre de poils glanduleux. L’étranglement du tube de la corolle est moins con- sidérable et se trouve beaucoup plus bas vers la base de la co- rolle. Les étamines, dont l'insertion correspond à cet étrangle- ment, sont par conséquent attachées plus bas. Les filets, plus longs, sont droits et courbés en dedans à l'extrémité seule: ils ne forment point vers le haut de courbure aussi forte et ne dé- passent point la gorge. L'ovaire est plus gros. Le style est pro- portionnellement plus court, traversé postérieurement d’une linéole violette qui va jusqu’au fond du stigmate; son extrémité -n'est pas ordinairement aussi fortement courbée. Le stigmate dépasse les anthères, est plus grand, plus profondément émar- giné, a des lobes presque semi-globuleux, plus gros, et n’est point Jaune, mais d’un brun vioiacé, et dans la jeunesse d’un incarnat jaunâtre. Il n’est point lacuneux, mais velouté; vu à travers la loupe, on pourrait appeler sigma verruculatum. Toute la plante est d’un jaune plus rougeitre. » « On la distingue donc de l'O. flava, au premier abord, par sa teinte rougeâtre, sa fleur plus ample, à gorge plus grande; par les lobes simplement étalés et non réfléchis de sa lèvre supé- rieure profondément bilobée; par ses étamines plus longues, 9h xocr. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. non éourbées à leur partie supérieure; parsonstyle dépassant de beaucoup les anthères, ét par son stigmate moins pendant, plus grand, roux, profondément bilobé, fortement contracté au milieu , velouté et non verruculeux. « En 1828, Berger découvrit cétte espèce dans le parc de Munich, au milieu des broussailles. Elle attira son attention par sa. teinte et son lieu natal insolite entre les feuilles putrescéntes Des recherches très pénibles firent voir qu'elle est parasite r les racines du Berberis. Bientôt après, je l’ai cueillie én assez grand nombre, à la même place, avec Zuccarini. En 1620, il fut im- possible d’en trouver un seul pied. En revanche Berger trouva, dans le même parc, deux échantillons d’une Orobanche parasite sur le Zubus cæsius. Les échantillons étaient très ressemblans à l'O. Zucorum, seulement leur inflorescence était moïns serrée, leurs fleurs un peu plus grandés et plus amples, à style plus long, portant quelques poils de plus, à stigmate plus grand , plus profondément échancré, à lobes plus ronds ét à pelotés contractées sur le milieu. Ces différences sont si peu impor- tantes, que je ne puis considérér la plante que comme ’une variété de celle qui vient sur le Berberts; et j'admets donc, pour VO. lucorum, les deux variétés à Berberidis et 6. Rubi.» Al. Braun. Cette dernière me pent guère être rapportée à l'Orobanche À de la ronce frutescente de Vaucher; la couleur jaune du stig- mate et quelques autres caractères de la dernière l'en éloignent. Dans le Beitrag de Schultz, l'indication du parasitisme: de VO. flava sur le Ber‘heris doit être rapportée à notre espèce. Reichenbach l’a réun ie à l'O. loricata , mais la fig. t. 683 appar- tient, à cause des éta: mines insérées plus haut, à l'O. flava. Oùtre la localité du parc de Munich, Al. Braun a trouvé cette espèce, également sur le Berberis, près de Partenkirch , | dans les Alpes de la Ba vière. Juill. Probablement. % KOCH, == Orobanches de la Flore d'Allemagne 95 15. O. SazviÆ Schuliz. O. sepalis uninervüs, inæqualiter bifidis, tubo corollæ longioribus ; corolla tubnloso-campanulata, dorso incurva ; labiis denticulatis, subciliatis, superiore bilobo; lobis antice directis ; staminibus supra corollæ basin insertis, a basi usque supra medium dense pilosis, superne pilis glandulosis sparsis : stigmatis disco yelutino. Synon. : O.Salviæ Schultz Ann. Gew. d. Reg. bot. Ges. 5. p. 505. Très voisine de VO. lucorum, cette espèce s’en distingue par ses sépales uninerves, dont la seconde lanière, quand elle existe, manque de nervure; par ses lèvres fortement dentées; par les lobes de sa ièvre supérieure, toujours dirigés en avant, jamais ouverts, et par ses pelotes stigmatiques d’un jaune-cire. Elle s'éloigne de l'O. java, dont elle a la couleur du stigmate, par ses sépales plus longs, par les lanières de sa lèvre supérieure droites, par ses filets non courbés en anse, par son style saillant et par ses pelotes veloutées ; De l'O. Picridis, par sa lèvre supérieure bilobée, par ses pe- lotes d’un jaune de cire et veloutées; De l'O. loricata, par ses sépales uninerves, le dos de sa corolle courbé, ses étamines fortement poilues, et son stigmate jaune de cire; DelO. minor, par ses sépales uninerves, intérieurement brun- jaunâtre (à l’état desséché), par ses étamines très poilues et son stigmate jaune de cire. La grandeur, la conformation des écailles, les bractées et les fleurs, de même que la couleur, la rapprochent de l'O. lucorum; cependant on trouve souvent des exemplaires d’une teinte lilas. Les poils sont diaphanes, surmontés de points d'un jaune clair. Les Oractées ont la longueur de la fleur épanouie et dépassent la lèvre inférieure. Les sépales sont ovales, à points subulés, uni- neérves, rarement marqués d'une nervure secondaire très faible; ils sont indivis ou inégalement bifides, mais la seconde lanitre est sans nervure. La corolle est celle de VO. fucorum; cependant la lèvre supérieure n’est pas étalée, mais conserve la direction droite en avant ; elle est émarginée-bilobée; les lobes sont munis 96 KOCH, = Orobanches de la Flore d’ Allemagne. de dents aiguës inégaless et garnis sur le bord de quelques poils slanduleux. Le lobe médian de la lèvre inférieure est de gran- deur double de celle des lobes latéraux. Les filets sont couverts jusqu’au-delà de leur milieu de nombreux poils secs; à l’extré- mité, ils portent quelques poils glanduleux; ils s’écartent de suite un peu à leur naissance. Au point de départ des étamines, on remarque à l'extérieur de fortes dépressions. L’ovarre et le style sont blancs ; celui-ci est garni de quelques poils glanduleux. Le disque, demi circulaire à la base de l'ovaire, est de couleur orange. Le séismate est jaune de cire foncé; les pelotes velou- técs. La plante vient en grand nombre sur le Salvia glutinosa, dans les environs de Berchtesgaden (Schultz). Elle fleurit depuis la mi- juin jusqu’à la mi-juillet, où on la trouve ordinairement déjà desséchée. 16. O. minor Sutton, O. sepalis multinervis, a basi ovata subito anguste subulatis, vel in lacinias duas subulatas fissis, corollæ tubo æqualibus vel eo longioribus ; corolla tubu- losa, leviter curvata, labiis obtuse denticulatis, venosis, undulatis, superiore bi- lobo, antice verso, labü inferioris lobis tribus subrotundis subæqualibusque ; staminibus nudis, parte imferiore tubi insertis. inferne pilos sparsos gerentibus. Descr.: Wallroth. Vaucher. Smith. Icon. : Reichb. Ie. f. 876, 877, 899, 880. Engl. Bot. t. 422 (ubi labii infe- rioris Jacinia media triloba.) Vancher t. 4. Synon. : O. minor Sutt. Act. Soc. Linn. Lond. 4. p. 178. Smith FI. brit. p- 670. Engl. fl 3. p. 148. Willd. Spec. 3. p. 350. Wallr. p. 55. O. du QE des prés Vauch. p. 47. L’'O. minor est semblable à l'O. amethystea, et de petits échan- tillons de ce dernier peuvent facilement se confondre avec l'O. minor. Elle est haute de 6 à 12 ”, et porte, dans un épi assez lâche, huit à vingt-cinq fleurs et quelquefois davantage. La tige est plus où moins enflée à la base; à la plante desséchée elle est d’un roux foncé ou d’un jaune d’ocre. Elle diffère de l'O. amethystea par les caractères suivans. Les écailles supérieures de la tige sont plus larges, moins rétrécies vers le haut. Les bractées sont de même considérablement plus KOCH. — Orobanches de La Flore d'Allemagne 97 larges, à base ovale, et s'amincissant de là en une pointe lancéolée- subulée: elles ont la longueur du tube ou de la fleur. A largeur égale, la corolle est plus courbe, tubuleuse, légèrement courbée, de manière cependant que sou ouverture est tournée vers l’ho- rizon; le dos se fléchit en une courbure douce, depuis la base . jusqu’à l'extrémité de la lèvre supérieure; le tube n’est point géniculé à l'insertion des étamines, et la lèvre supérieure n’est pas cassidiforme-convexe. Les deux lèvres sont arrondies et garnies de dentelures obtuses ; la supérieure est échancrée; les lanières de l’inférieure sont arrondies et presque semblables. Les étamines sont insérées assez haut, mais cependant consi- dérablement plus bas que dans l'O. amethystea. Ni Braun, ni moi n'avons pu examiner la plante sur le frais. La description ci-dessus a été faite sur des échantiilons desséchés. Dans tous ces exemplaires, comme aussi dans trois.échantillons d'Angleterre, j'ai trouvé la lèvre inférieure des fleurs divisée en trois lobes assez égaux et arrondis, et tels que Wallroth les dé- crit: dans aucun d’eux je n'ai vu le lobe médian considérable- ment plus grand et trilobé, tel qu'il est indiqué par Smith. Les sépales sont tantôt indivis, tantôt bifides, comme dans VO. amethystea, mais leur extrémité est ordinairement courbée de côté. J'ai trouvé encore un caractère très remarquable dans cette espèce: la face intérieure des sépales est blanchâtre, quel- quefois argentée, et, vue sous la loupe, elle est recouverte comme d'un tissu cellulaire spongieux, formé de cellules assez grandes. On retrouve souvent ce caractère dans l'O. amethystea, mais à un degré moins considérable. D'après Vaucher, la tige de ja plante vivante est rougeâtre; les fleurs sont blanc-jaunître, veinées ou bariolées de violet; le stigmate est d’un pourpre foncé. Elle se distingue des autres espèces à petites fleurs : 1° De l'O java, par ses sépales multinerves, par la lèvre su- périeure de sa corolle non réfléchie, par ses filets peu poilus et (Sur la plante vivante) par sa fleur veinée ou bariolée de violet, au stigmate pourpre foncé ; 2° De l'O. Zucorurn, par ses sépales multinerves, par ses éta- V. BoTan. — Février. 7 « 98 KocH. — Orobanches de la Flore d’ Allemagne. raines insérées plus haut et peu poilues, par labsence des cils au bord de la corolle, et par la couleur de cette dernière. 3° De l'O. loricata, par ses sépales biparties, mais non bifides, par sa corolle courbée et ses étamines insérées plus bas; 4° De l'O. Picridis, par ses sépales multinerves, par sa co- rolle peu courbée dont la lèvre supérieure est bilobée, et par ses filets nortant des poils rares; 5o De l'O. Salviæ, par les mêmes caractères et ie stigmate pourpre. Sans aucun doute on déconvrirait encore d’autres caractères en examinant cette espèce sur le vivant. L’O. nudiflora Wallr. p. 54. Reichb. Ic. f. 883-884 et 9rf, d’après un exemplaire authentique, ne se distingue que par ses fleurs un peu plus courtes et se rapporte à l'O. minor ordinaire, somme l'O. gracilis a la forme ordinaire de l'O. cruenta. Dans quelques échantillons le style est également saillant hors de la corolle. Il m'est du moins impossible de trouver les caractères qui séparent l’O. rudiflora de l'O. minor. Quelques exemplaires de l'O. rninor portent distinctement à la base des loges des anthères une verrue, ou plutôton voit à la base des loges deux petites nodosités contigués qui sont très bien re- présentées dans les fig. 878, f. et 884 c. de Reichenbach. C’est sur ce caractère que Wallroth fonde particulièrement son ©. apicula- ta. Je n’en ai point encore vu d'échantillon authentique, mais j'ai reçu de la part de feu mon ami Mertens un O.runor des environs de Gôttingen, qui est beaucoup plus poilu que ne l’est ordinaire- ment l’O. r#uinor, et qui cadre très bien avec les figures de Reiï- chenbach (fig. 88r, 882, O. barbata), et avec la description que Wallroth a donnée de son ©. apiculata. Je n'ose cependant assurer que j'ai devant moi la plante de Wallroth. L'O. minor croit, selon Vaucher, sur le Trifolium pratense. J'en possede des échantillons cueillis par Noé, à Fiume, sans in- dication de la plante sur laquelle ils étaient parasites. Il n’est guère probable que , comme le suppose Waliroth, l ©. nudiflora croisse sur les racines du Prunus spinosa. (La suite au prochain cahier.) A. DE CANLOLLE. — ecouverte du Thé dans l’Inde. 09 Sur /a découverte du Thé dans une province de l'Inde anglaise. ( Extrait d’an article publié par M. Arpnonse De Canpoize dans la Bibliothèque universelle de Genève, juin 1835.) Une société fondée à Calcutta pour la culture du Thé s occupait de rechercher, dans l'immense étendue du territoire anglo-indien, quelle serait la meilleure localité pour essayer la culture du pré- cieux arbuste de la Chine.Dans ce but, le comité avait jetéles yeux : sur la province d’Assam qui confine à l'empire chinois, et il de- mandait aux officiers européens qui y sont en station, des ren- seignemens sur la nature du pays. En réponse, le capitaine F. Jenkins, dans une lettre du 7 mai 1834, affirme que la région montagneuse située entre Cachar et Assam, doit être extrême- ment favorable à la culture du Thé, que l’on y voit un grand nombre d'espèces de Camellia, genre qui ressemble beaucoup au Thé, et que, dans le district de Beesa, on trouve une sorte de Thé commun sauvage. Cependant le célèbre docteur Wallich, directeur du jardin bota- nique de Calcutta, paraissait douter de cette assertion émise par un officier qui n’est point botaniste. Il savait combien la feuille du Thé ressemble à celle de certains Camellia qui croissent dans les montagnes du nord de l'Inde, et il attendait d’avoir vu des échantillons pour se décider. M. Jenkins n’a pas tardé à lui en adresser. D'après l'examen qu'il a pu faire alors de la feuille et du fruit du Thé d’Assam, M. Wallich ne conserve plus aucun doute. Cest bien le Thé de la Chine qui croît dans cette partie du territoire anglais, comme le dessin contenu dans le court mé- moire de M. Wallich (x) que nous avons sous les yeux, le dé- montre aisément. Reste à savoir si ce Thé sauvage sera aussi par- fumé que celui que l’on cultive en Chine, et si la province d'Assam présente des conditions favorables, soit à la culture, soit à la préparation délicate des feuilles de Thé. (x) Discovery of the genuine tea plant in Upper Assam; Jouru. of the As'atie Soc. Janv. 1835, Te 4 L 2 100 A. DE CANDOLLE. — Découverte du Thé diins L'Inde. Le capitaine Jenkins ayant communiqué la circulaire du co- mité de Calcutta au lieutenant Charlton , établi dans la province cle l’Assam supérieur , celui-ci lui procura promptement des dé- tails pleins d'intérêt. Il connaissait déjà l'existence du Thé d’As- sam. Il en avait même envoyé des pieds vivans au jardin de Calcutta trois ans auparavant; mais ils y avaient péri. C’est sur les collines de Beesa qu'il les avait fait prendre. Plusieurs attei- gnaient la hauteur de 12 à 14 pieds. Il les décrit de souvenir dans sa lettre du 19 mai 1834, à M. Jenkins, et il affirme qu'il ne doutait pas alors que ce ne fût une espèce de Thé. « Je n'ai pas eu l’occasion, dit-il, de faire l’essai de ces feuilles; on pré- tend qu’elles acquièrent le parfum du Thé de la Chine quand elles sont desséchées. Les Singphos et les Kamtees en tirent une infusion apres les avoir préparées de la manière suivante. Ils les coupent par petits morceaux et enlèvent les queues et les fibres ; puis ils les font bouillir, les pressent, et leur donnent la forme de boulettes qu’ils font sécher au soleil et qu’ils conservent pour s’en servir. » Cette façon grossière de préparer le Thé n’est pas rare dans les pays qui entourent la Chine. On sait que les Tartares pétris- sent le Thé avec une sorte de terre argileuse, qu'ils le trans- portent sous forme de gâteau, et qu'ils le mangent accommodé comme du légume, ou le boivent en infusion. Nous pouvons certifier par expérience que c’est une boisson détestable; mais le palais de ces barbares est plus flaité de la partie àcre de la feuille de Thé, que de l’arome délicieux qu’elle exhale quand elle est bien choisie et bien préparée. La même espèce d'hommes, chez nous, préfère l’eau-de-vie grossière au bouquet fugitif d’un vin choisi. | Les Burmans se servent du Thé de toutes les manières, Comme leur pays confine , vers le nord, à la province d’Assam, et que leur capitale , Ava, n’en est éloignée que de cent lieues, il ne sera pas inutile de citer un fragment du voyage de Crawfurd, relatif au Thé indigène de ces régions(r). « Le Thé est cultivé sur les (1) 3. Crawfurd, Journal of an embassy to the court of Ava. Un vol. in-3°, Londres 1829, p. 4950. A» DE CANDOLLE. — Découverte du The dans d'Inde, 101 collines par quelques tribus montagnardes ; mais il ne paraît pas qu'il.existe plus prés d’Ava qu’à une distance de cinq jours de marche; par conséquent nous n’en vimes pas (1). La meilleure sorte est cultivée par une race appelée D'Hanu, dont le pays se trouve au nord-est d’Ava, à une distance de dix journées. Les feuilles en sont elliptiques, oblongues et dentées en scie, comme celles du vrai Thé de la Chine; et les Burmans, contrai- rement à l’usage des autres peuples, appellent ce dernier, du nom de leur plante indigène, Lap'het. Il y a peu de doute, par conséquent, que ce soit le vrai Thé qui, selon toute probabilité, croit naturellement dans le pays. Les Burmans mangent la feuille préparée avec de l'huile et de l'ognon, et ne s’en servent Ja- mais en infusion , comme ils le font du Thé chinois qu'ils nom- ment Zap'het-re, ou Thé à eau. » L'auteur mentionne ailleurs l'importation fréquente du Thé de Chine à Ava, par la voie du commerce intérieur. La différence que font les Burmans entre ces deux thés, eux qui apprécient bien linfusion du Thé de la Chine, me fait craindre que la plante sauvage qui croit au nord de leur pays et dans la province contiguë d’Assam , ne donne qu'une qualité in- férieure de Thé. Je ne veux pas dire que ce soit une espèce dif- férente du vrai Thé, dans le sens botanique du mot espèce; mais ce pourrait être une variété peu odorante. On sait déjà que, dans l’intérieur même de la Chine, la valeur vénale du Thé varie beaucoup d’un endroit à l’autre. IL en est du Thé comme de la vigne, qui donne des produits très différens dans des localités rapprochées , et cela ne doit pas nous surprendre, car, outre les diversités de sol et d'exposition, il y a de plus des différences dans l’époque des récoltes dé feuilles, dans le nombre de ces récoltes, dans la préparation des feuilles , et peut-être aussi dans les races ou variétés qui sont cultivées depuis un temps immé- morial dans chaque localité. LeThé sauvage pourrait bien don- ner-une saveur plus forte, plus àcre, et un parfum peu dé- licat. (x) Effectivement le Dr, Wallich, naturaliste de l'expédition, ne l’a pas trouvé dans le paÿs des Burmans. Il n’y en a aucune trace dans l'herbier de ce pays, qu'il nous a coufié , ni dans les manuscrits de son voyage. 102 A. DE CANDOLLE. — Decouverte du The dans l'Inde. Cette considération cependant ne diminue pas, à nos yeux, l'intérêt de la découverte des Anglais. Si la province d’Assam qui touche à la Chine, présente le Thé spontané, elle doit être émi- nemment propre à la culture de cet arbuste. En supposant que la plante sauvage soit d’une faible ressource, la plante cultivée, celle surtout que l’on ferait venir de Chine, pourrait être fort avantageuse. Le comité de Calcutta l’a bien senti. Nous venons d'apprendre qu'il a envoyé le docteur Waliich dans la province d’Assam. Ce zélé naturaliste n’en est pas à la première mission de ce genre. Il fut envoyé, en 1827, dans la province de Martaban, pour re- connaitre les foréts de bois de teck. Il a visité également d’au- tres régions du vaste empire de la compagnie, pour constater les ressources naturelles qu’il présente, et il s’est toujours ac- quitté de ces missions avec l’ardeur et le talent qui Île caracté- risent. Nous ne pouvons rien dire encore du résultat de son voyage à Assam, qui s'exécute maintenant (1). Quant à cette province, voici quelques détails que fournissent la lettre de M. Jenkins et l'excellent dictionnaire géographique de l'Inde publié par Wal- ter Hamilton. (2) La province d'Assam, à 150 lieues au nord-est de Calcutta et au nord du pays des Burmans, se trouve contiguë par cle hautes montagnes, à la province chinoise de Yunan. Elle est située sotis le 27° degré de latitude nord , et entre les 91° et 95° degrés de longitude à l’est de Paris. Elle contient les sources du grand fleuve Brahmaputra ou Burrampoutre, qui vient se jeter dans la mer tout près du Gange, pour ainsi dire dans le même Delta. Ce fleuve, dont l'origine est mal indiquée dans la plupart des (x) A la suite de cet article, nous publions l’extrait d’une lettre du docteur Wallich qui donne quelques äétails sur les premiers résultats de ce voyage. (Rédact.) (2) The East-India gazetter, 2 vol. in-8°, 2+ édit. Londres, 1828.— Nous sommes heureux de trouver l’occasion de citer et de recommander à nos lecteurs un ouvrage aussi consciencieux. C’est une compilation, faite avec un jugement remarquable , de tous les auteurs qui ont écrit sur l’Inde et sur les pays adjacens. La disposition du livre est celle d’un dictionnaire géographi- que ; mais il remplit bien mieux les conditions desirées que la plupart des ouvrages généraux qui portent ce litre. A. DE CANDOLLE. — Jécouverle du The dans L'Inde 103 cartes, est navigable jusque, dans la province même d’Assam, qui a environ 120 lieues de longueur sur 20 et plus de largeur. Cette longue vallée est très fertile : elle est arrosée par le Brah- maputra et ses affluens, qui la divisent en une multitude d'îles et de presqu'iles. Des deux côtés elle est bordée de montagnes, qui deviennent de plus en plus élevées à mesure que l’on remonte le cours du fleuve. Elles se terminent en un vaste massif couvert en partie de neiges éternelles, duquel découle à l’ouest le Brahmapuira, au sud l’Irrawady et les autres rivières du pays des Burmans , et à l'est le fleuve Kuenduen, qui arrose diverses provinces de la Chine. Du côté du Bengale, ces montagnes commencent à Sillet, district dont les principaux points ont été examinés par les bo- tanistes-collecteurs de M. Wallich, et où la plante du Thé n'a pas encore été observée (1). Le revers septentrional de ces monta- gnes, du côté de Cachar et d’Assam inférieur, paraît déjà favo- rable à la culture du Thé, quoique cet arbuste ne commence à croitre que dans le district de Singpho, vers le centre de la vallée d’Assam, et qu'il abonde surtout dans la partie plus orientale. Dans le territoire qui appartient uniquement aux Anglais, les montagnes ont au plus 6 à 8,000 pieds de hauteur; plus loin, vers l’est, elles atteignent 10,000 pieds, dans un territoire qui relève encore indirectement de la compagnie. Le fond des vallées est de 2,500 à 4,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Par- tout, jusqu’à une élévation considérable, la surface est couverte d'une couche épaisse de terre végétale. Ce beau pays était soumis, jusqu’à la fin du siècle dernier, à plusieurs petits souverains indépendans qui se livraiens à des guerres continuelles et aux exactions les plus criantes. Les mal- heureux habitans, réduits à 15,000, et livrés à la dernière mi- sère ,imploraient souvent l'assistance des Anglais et en recevaient de temps en temps une protection passagère. Plus tard, des chefs burmans s’emparèrent de la plus grande partie du pays, et se li- vrèrent à des pillages affreux , même contre les sujets anglais des (1} I parait que M. David Scott en avait trouvé à Muunicore, dès 1826, Ce district moula- gneux est à l'est de celui de Sillet, 10/4 A. DE CANDOLL&E. — Découverte du T'hé dans l'Inde. territoires voisins. Dès-lors la conquête devint forcée, et, en 1825, un détachement anglais, commandé par le colonel Ri- chards, s’empara de tont le pays d’Assam, en chassant les princes burmans. Aujourd'hui que ce territoire jouit de cette paix durable que les Indiens ignorent et que les Européens peuvent seuls leur donner, il est probable que la population augmentera, et que des cultures avantageuses pourront être introduites. Des rela- tions directes avec l’intérieur de la Chine pourront être téntées, et il résultera, soit de ces rapports que l’on ne peut empêcher dans un pays de montagnes, soit de la culture du Thé à Assam, que le commerce du Thé ne sera plus entre les mains des auto- rités de Canton et ne pourra pas être arrêté par un caprice du gouvernement. ExTrair d’une lettre du D, Wazuicx, directeur du jardin bota- nique de Calcutta, à M. Bensamin Decrsserr, datée de Cal- cutta le so août 1835. è Je compte partir dans quatre jours, d’abord pour les monta- gnes qui avoisinent le Sillet, notamment pour Churra-Poonje et Myrung où jeséjournerai jusqu’au mois d’octobre.Traversant alors les montagnes de Khassea, je me rendrai directement à Gowahatty dans lAssam, et de là à Suddeya dans le Haut-Assam sur la ri- vière de Berhampooter,où commenceront mes investigations par rapport au Thé. Je serai accompagné par un médecin dontienom est bien connu de vous, ainsi que de MM. Mirbel et Bron- gniart, M. William Griffith, jeune homme tres versé dans la bo- tanique générale et la physiologie, et qui ne peut manquer d’ac- quérir une haute réputation. Une autre personne attachée au service médical de la compagnie des Indes, doit aussi m'accom- pagner,en qualité de géologue : c'est M. John Mac-Clelland, qui publie ici, en ce moment, un ouvrage sur la géologie de la pro- vince de Kamaon. Je me fais gloire de dire que c'est à ma re- commandation que ces messieurs ont été attachés à ma mission. ne ————— Kocu. — Érigeron de {a Flore d” Allemagne. 105 Nous espérons être de retour au mois d'avril de l’année prochaine, vers lequel temps le but principal de ce voyage sera, je pense, atteint d'une manière satisfaisante. Ce but consiste à faire toutes les recherches possibles sur la loca- lité du vrai Thé (sauvage et spontané) dans le Haut-Assam. Je n’ai pas besoin de dire que je compte faire avec M. Griffith d'énormes collections de plantes, et d'ajouter que je desire sur- tout vous en envoyer une bonne part. J'adresserai le tout à la compagnie des Indes, mais j'aurai soin de demander expressé- ment qu’on vous en délivre des doubles, et je connais trop bien la munificence des directeurs pour douter que ma demande ne soit pas agréée. Le gouvernement a été très libéral dans les allocations qu'il a faites pour notre mission à Assam, tant à mon égard qu’envers mes aides. Je prendrai avec moi plusieurs dessinateurs et jardiniers, et si je puis déployer la même ardeur et l'énergie que j'avais dans mes premières expéditions, je crois que j'ob- tiendrai de bons résultats. J'avoue cependant que vingt-huit an- nées de séjour dans l'Inde m'ont affaibli et de corps et d'esprit; en sorte que la meilleure garantie de mes succès repose sur l'avantage inappréciable d’être assisté par d'aussi excellens com- pagnons de voyage. Sur es Enicerow de la Flore d’ Allemagne , par M. Kscu. (Ælora 1835, n° 17, p. 357.) En renvoyant à M. Hoppe les espèces du genre Ærigeron, que ce botaniste lui avait communiquées, M. Koch les accompa- gne d'observations sur les différentes éspèces que ce genre présente dans le domaine de la Flore d'Allemagne. Malheureu- sement l’auteur a dû les examiner presque toutes à l'état sec où elles perdent très facilement les corolles qui cependant pré- sentent des caractères importans. Nous allons transcrire la partie la plus importante de la notice de M. Koch. 1. L’Z. canadensis ne donne lieu à aucune observation. 2. 1/Æ!, acris, au contraire, est très variable. Quand les feuilies 106 K«oCH. — Érigeron de la Flore d'Allemagne. en sont ondulées, que les fleurons ligulés sont plus longs que le rayon, et que l’aigrette est roussâtre, la plante a été nommée £. serotinus par Weihe. C’est donc probablement par erreur que M.Reichenbach, dans son Flora excursoria, indique pour carac- tère à l’Z.serotinus les rayons égaux au disque; cet auteur avait en vue, sans doute, une autre forme de V£. acris, et M. Koch soup- çonne que la plante admise dans le Flora excursoria, sous lenom d’Æ. podolicus, est le véritable £. serotinus Weiïhe; du moins il n’a reçu que l’Æ, acris des localités indiquées par Reichenbach; il n'a également reçu d'aucun point de l'Allemagne le vrai £. po- dolicus. Weïhe conserva le nom d’£. acris à la plante à aigrette blanche et dont le rayon est de la longueur des fleurons; mais le caractère, tiré de la longueur plus ou moins considérable des fleurs , n’est nullement constant, comme de nombreuses obser- vations l’ont prouvé à M. Koch. Dans les Alpes cette espèce devient plus grande, et c’est alors que Hoppe l’anommée £. hirsu- lus. La plante devra être étudiée de nouveau sur le frais. Les qua- tre échantillons que M. Koch a examinés présentent laigrette blanche ou roussâtre:; le rayon est tantôt de la longueur des fleu- rons, tantôt il les dépasse. Il faut être sur ses gardes pour ne pas confondre cette forme alpine, dont les fleurs ont acquis beaucoup de développement, avec les échantillons multiflores de l’Æ. alpinus. VE. podolicus Bess.? que lauteur a cultivé, présente les feuilles dressées et tres rapprochées; celles du haut de la tige sont considérablement rétrécies vers la base, et les fleurs sont disposées en un corymbe serré. 3. L’Æ. alpinus est ordinairement umifiore; je l'ai vu cepen- dant à deux, cinq et même six fleurs. On le distinguera facile- ment de toutes les formes de VÆ. acris, par les ligules du rayon considérablement plus longues que le petit tube de ces corelles. Sur la plante vivante une confusion n'est pas à craindre, car dans V£. «lpinus le rayon est Ctalé, tandis qu’il est dressé dans lZ. acris. Les folioles du péricline qui, dans la dernière espèce, sont entièrement dressés, sont étalés dans la seconde à partir du milicu de leur longueur, et permettent par là au rayon de s'étaler également. D'ailleurs on trouve encore, derrière le rayon qui déjà présente plusieurs rangées, quelques autres KocH. — Erigeron de la Flore d’ Allemagne. 107 rangées de fleurons femelles n'atteignant pas la iongueur de Vaigrette, comme cela a lieu dans V'Æ. acris. 4. £. grandiflorus Hoppe. C’est une belle plante, que M.Koch a long-temps examinée, mais sur des échantillons desséchés; il lui a été impossible de trouver, outre les dimensions plus consi- dérables des fleurs, un caractère constant pour la séparer nette- ment de VÆ. a/pinus. Il semble être à ce dernier ce que l£. hirsutus est à VÆ. acris. 5. Dans VÆ. uniflorus, Vauteur retrouve le bon caractere indiqué par Gaudin, savoir, que derrière les fleurs radiées, disposées sur plusieurs rangs, on n’en trouve aucune ou très peu de femelles filiformes, et qu'immédiatement après les fleurs radiées femelles commencent les fleurons hermaphrodites du disque, qui sont tubuleux-campanulés; le péricline est, en outre, fortement hispide. Des fleurs radiées plus courtes et plus pèles ou blanches le distinguent encore de lÆ. alpinus; en outre les folioles du néricline sont disposées en rangées moins serrées. | 6. L’£. glabratus de Hoppe et Gaudina le port del £. alpirus ;il est muni de deux, trois et cinq fleurs, maislatige est nue, légère- ment soyeuse; les feuilles sont également nues, seulement ciliées sur le bord, et les fleurs présentent la conformation de celles de l’£. uniflorus. Il se distingue de celui-ci par sa tige plus haute, portant ordinairement plusieurs fleurs, par sa glabriété, par les poils courts, presque appliqués du péricline. L'examen de la plante vivante ne manquerait probablement pas de donner en- core d’autres caractères distincüfs. 7. L’£.rupestris de Hoppe ne semble point différent del Z. Wil- larsis : il porte toujours deux ou un plus grand nombre de fleurs, et se reconnait sans peine aux poils glanduieux courts qui re- couvrent sa tige, ses feuilles, ses pédoncules et son péricline. M. Koch ne connaît point jusqu’à présent VE. angulatus Gaud. nt l'E. éntermedius Schleich. mentionnés par Reichenbach. En terminant, l'auteur donne les phrases caractéristiques des diverses espèces qu'il a passées en revue : nous en avons indi- 108 U. DE SALIS. — /l/antes de Corse. qué succinctement les caractères les plus importans; et comme nous savons que le Synopsis Floræ germanicæ que prépare M. Koch, et que le public attend avec tant d’impatience, doit paraitre bientôt, nous renvoyons à cet ouvrage; on y trouvera les renseignemens nécessaires, avec les additions que l’auteur trouvera occasion d’y faire encore. Énumérarion des plantes coty lédonées observées en Corse, et par- ticulièrement dans les environs de Bastia, par ULysse DE SaLis- Manrscnrins. (Flora 1833, n° 29 et 30, 1854, vol. a, Bei- blætter, p. 1-86.) M. de Salis a fait un séjour de trois années dans l'ile de Corse, en qualité de juge attaché à un régiment suisse au service de France. De fréquentes excursions dans les environs de Basua et quelques-unes dans des contrées plus éloignées, lui ont procuré un certain nombre de plantes. Il annonce, avecregret, que quel- ques-unes des plantes indiquées par Viviani ont échappé à ses recherches ; en revanche, il en a trouvé plusieurs autres ou en- tièrement nouvelles , ou du moins non encore cueillies jusqu'ici en Corse. Un certain nombre d’ailleurs des espèces indiquées dans cette ile par Viviani, le sont par erreur, car elles ne se rencontrent qu’en Sardaigne. Ce qui cause surtout de grandes pertes de temps aux botanistes, en Corse, c’est le manque absolu d'indications certaines sur les localités des espèces. Quant aux habitans, M. de Salis assure n’avoir jamais eu à se plaindre que de leurs ques- tions importunes quand ils le rencontraient dans ses excursions. Il communique tout ce qu’il a appris sur la manière de vivre d’un naturaliste, etc., et exprime l’espérance que bientôt les naturalistes français rechercheront les productions si variées et si peu connues de la Corse, avec autant de soin que mettent en ce moment les Allemands à explorer la Dalmatie, pays où les difficultés sont infiniment plus grandes. Avant de donner la liste des plantes qu’il a cusillies, M. de 4 U. DE SALIS. — Plantes de la Corse. 109 Salis communique quelques considérations sur la végétation de la Corse, comparée à celle de quelques contrées qui présentent de l’analogie avec la Flore de cette île. La similitude entre la vésé- tation des montagnes de la Corse qui ont une hauteur de 5,000 à 8,000 pieds avec celle des Alpes est loin d’être aussi considé- rable qu'on l'admet ordinairement : effectivement la plupart des genres qui donnent à la Flore des Alpes un caractère particulier, manquent sur les hautes montagnes de la Corse. Ces dernières, par exemple, n'ont point les genres suivans: Primula, Gentiana, Campanula, Androsace, Pedicularis, Astragalus, Achillea, Artemisia , Salix. Le mont Ventoux, en Provence, a fourni à M. de Salis plusieurs plantes qu'il a en vain cherchées dans les Jocalités semblables de la Corse; par exemple, Draba aizoides, Androsace Vitallianu et villosa, Astragalus uralensis, Saxi- fraga oppositifolia. L'auteur a peu vules vastes forêts de Pinus Laricio qui couvrent l’intérieur de l’île; les grandes pluies de deux hivers et une mal- heureuse disposition à la fièvre dont il fut même atteint à deux reprises, l’ont empêché de visiter les marais des côtes. Il signale encore plusieurs particularités de la Flore de Corse : 1° quelques espèces n’y existent point dans leur type, mais seulement comme variétés, par exemple, le Phleum pratense n’y est que sous forme de la variété brachystachy a ; le Poa alpina, var. fri- gida.Gaud.; l4nthytllis vulneraria, var. rubrifolia. 2° Beaucoup de plantes lisses ailleurs, ou du moins indiquées comme telles, sont plus ou moins couvertes de poils: telles sont les Kaundmannia sicula, Ranunculus muricatus et arvensis, Lapsana communis. 5 Quelques espèces qui, chez nous, se rencontrent dans les plaines , habitent, en Corse, préférablement les montagnes; par exemple Lamiurm maculatum, Asplenium Ruta muraria, Bu- pleurum falcatum , Scrofularia aquatica, Arum vulgare, Avena elatior, Gagea bohemica, Gaud. 4° Dans les forêts de hé- tres, en Suisse, croisent, à 1,800 pieds, absolument les mêmes espèces que dans les forêts de chätaigniers de la Corse, situées à une hauteur égale ou moindre; telles sont les Sa/via glutinosa, Aquilegia vulgaris, Digitalis lutea, Sanicula europæa ; Astra- galus glycyphytllos, Primula acaulis , Hepatica triloba, Bromus 110 U. DE sALIS. — Plantes de la Corse. asper , Carex sylatica. 5 Des arbustes et des arbres, communs ailleurs , sont très rares en Corse, entre autres Évonymus euro- pœus, Sambucus nigra, Tilia europæa, Corylus Avellana, Cornus sanguinea. Le Berberis vulgaris manque absolument. LL’ /rum crinitum, particulier aux petites îles près de Bonifacio, de Calvi, atc., ne se retrouve qu'au centre de la Corse , à Corte. Le Thymus filiformis qu'on n'avait cueilli jusqu'ici qu'aux Baléares eten Espagne, vient fréquemment sur les rochers du Golo , près de son embouchure. La Flore de Bonifacio diffère plus de celle de Bastia, que cela n’a lieu pour la Flore d’Ajaccio. Plusieurs espèces très répandues près de Bonifacio donnent un air tout particulier à la Flore de cette ville, qui est sans contredit la plus riche de toute l'ile. L'auteur a suivi dans l'indication des plantes qu'il a vues ou cueillies en Corse le Botanicon de Duby,en le prenant toutefois à rebours. Il déclare avoir soumis au jugement de M. Gay les espèces sur lesquelles les ouvrages qu'il avait à sa disposition ne lui fournissaient point de données satisfaisantes, et naturelle - ment son travail n’a pu que gagner par cette communication. À la suite de chaque espèce, il indique avec soin la localité où il l’a cueillie, et il fait reconnaitre par de simples lettres la plus ou moins grande profusion. Celles des espèces qui jusqu'ici avaient été ou mal décrites ou incomplètement, sont accompa- gnées d'observations précieuses; enfin quand toutes les espèces d’une famille sont énumérées, M de Salis donne les noms de celles que lui-même n’a pas vues, mais qui sont indiquées par les différens auteurs qui se sont occupés de la Flore de Corse. Nous allons citer les principales observations que nous trou- vons consignées dans letravail de l’auteur et les noms des espèces . nouvelles pour la Fiore française : Acrostichum lanuginosum nouveau pour la Flore. M. de Salis admet pour le Cynosurus cristatus une variété B. giganteus, laquelle, selon M. Gay, est le C. giganteus Tenore.— Phleum pratense v. brachystachyuim très voisin du PA. nodo- sum ; mais ses racines sont fibreuses. Ses capitules sont plus pe- lits que ceux dun Phleurn commuiatrm de Suisse. — Miliun sea- U, DE SALIS. -— P/antes de la Corse. TIE drum Merlet. (M. vernale auct. plur. non Bieb.) — 7riticum asperum D. C. (Festuca rigida Roth.) nouvelle espèce pour la Flore : hab. les collines pierreuses près Pietra-Negra.— Les Po- lypogon subspathaceus et Milium Thomasii ne méritent point le titre d'espèces. Dans les Cypéracées, M. de Salis a trouvé comme nouveau pour la Flore française, ie Cyperus aureus Tenore (secus ri- vulum a sancta Lucia descendentem in vineis, rarus). — Parmi les Carex rares, nous avons remarqué les € punctata et mnu- cronata. Le Luzula spicata neressemble pas en tous points à l'espèce de la Suisse. Le Scilla fastigiata Viv. est accompagné d’une description détaillée.— Le Gagea bohemica Gaud. est nouveau pour la Flore française, à moins que le G. fistulosa ne soit la même plante. Hab. près de Vico, sur les rochers à 1,500-3,090 pieds. — Outre le Leucojum roseum, « foliis scopo multo brevioribus, « stylo staminibus longiore », il existe en Corse, le Z. trichophyt- lum Reich. Ic. t. 703 non Schoush. { £. longifolium Gay.) « foliis « synanthiis sub anthesin longissimis, angustissimis, spatha di- « phylla, stylo staminibus breviore, scapo 1-2 floro. » Le Parietaria Soleirolit est accompagné d'une notice descrip- tive. La figure du P. lusitanica Viv. Flora Cors., ne représente point la véritable inflorescence, M. de Salis ayant toujours trouvé les fleurs solitaires et dioiques. À Sartène, l’auteur a trouvé dans le voisinage de l£Zxphorbia ptericocca, VE. cuneifolia Guss. £. stellulata Lois. non Salzm. M. de Salis considère l£vphorbia stricia FI. fr. comme une espèce dis- tincte; il en est de même de l’Æ. portlandica, dont il dit : « Eu- « phorbiæ segetalis capsulæ et semina. Caulis basi syffrutescens « ramosus; folia linearia inferiora confertissima angustiora, apice « truncata mucronulata; cornua glandularum intus sæpe cir- «cumserratarum non raro emarginata s. bifida ». — L’ÆEuph. Gayi Salis, est une espèce nouvelle, dont l’auteur admet cepen- dant, avec quelque doute, trois formes distinctes; la troisième est d’après M. Gay l'Æ. keterophylla Desf. — M. de Salis indique les caractères par lesquels VÆ. sermiperfoliata Viv. peut être tra U. DE SALIS. — l/antes de la Corse. distingué de lÆ. sylatica. I_ne fait aucune mention de lZ. biumbellata Poir. que nous possédons de la part du capitaine Soleirol. Le Thesium humile est indiqué à Bonifacio, dans les champs pierreux, parmi les blés. Une autre espèce du même genre est citée comme ie 7h. intermedium Guss. ? M. de Salis a trouvé deux espèces de Cyclamen, les C. nea- olitanum Ten. et vernum Lobel. I caractérise ainsi le premier : « Tubo corollæ decemgibbo, stylo incluso, tubero maximo mul- « tifloro, foliorum nervis non ultra marginem productis. Au- «tumno et hyeme florens. Primi flores ante folia ; » et le second : « Tubo coroilæ plano, tubero parvo paucifloro, foliorum nervis « ultra marginem productis et sic denticulos referentibus. Vere «et æstate florens.»Ses pédoncules et ses pétioles ne sont jamais contournés en spirale. Nous avons déjà mentionné plus hant l’existence, en Corse, du Thymus filiformis. — L’Euphrasia corsica du Monté-Patro à la hauteur de 5,000 pieds , a les fleurs jaunes; dans les mon- tagnes de 3-4,000 pieds, entre Bastia et Nonza, il les a blanches, rougeâtres par la dessiccation; enfin un seul échantillon du Mont Nero les a jaune d’ocre. | | M. de Salis a cueilli cinq espèces d’Orobanche, maïs il ignore sur quelles plantes elles sont parasites ; il indique l'O. ramosa , mais il ajoute qu'il n’y a point de chanvre en Corse. Nous rap- pellerons ici qu’Al. Braun, qui s’est occupé de létude de ces plantes , soupçonne que dans le midi les O. rarnosa sont dés es- pèces différentes de l1 nôtre. Les quatre autres espèces sont indiquées avec doute par M. de Salis. Solanum sodomæum à Bastia, dans les décombres. Le Cerinthe alpina de Corse s'éloigne un peu de l'espèce suisse par les lanières de {a corolle dressées à l'extrémité et par les fruits plus petits. — Le Symphytum bulbosum Schimper , $. tu- berosum 6 exsertum Loiïs., n’est également regardé que comme variété du S. tberosum. — E/Anchusa crispa Viv. des sables de Favona et de Propriaso m'est peut-être qu'une variété de l,#. undulata. U. DE SALIS. — P/antes de la Corse. 113 Le Phyteuma serrataViv. des hautes montagnes de l'intérieur de la Corse-est décrit par l’auteur. Pour les espèces d'Eupatorium ; l’auteur adopte l'avis de M. F. Petit (Ann. Sc. d'observ. 1, p. 460), qui ne considère les deux espèces admises par M. Loiseleur que comme des formes de PE. cannabinum. — L'auteur a cultivé un grand nombre de plantes, dont il a rapporté les graines : il a pu ainsi examiner à loisir le CArysanthemum perpusillum : à V'état sauvage, cette jolie plante a presque toujours les fleurs radiées, tandis que cul- tivée ses fleurs sont toutes flosculeuses. Elle pousse encore des stolons, dont les feuilles sont souvent simples et spathulées, un peu charnues et excavato-punctata, comme dans les _Znthernis. « Corolluiæ rotatæ 4-lobæ, lobis ovatis reflexo-patulis, ad basin « foveola notatis. Involucrum 8-9-phyllum subbiseriatum. Se- mina nuda ». —- Dans lZnthemis Cota ; les rayons présentent des deux côtés ia même couleur, ils ne sont point rouges comme le dit Persoon. Nous remarquons que l’auteur ne fait point mention de lÆnthemis fuscata qui se trouve en Corse. — L’Artemisia cœrulescens présente des fleurs dressées ou pen- chées.— L’ Ariemisia galliva B congesta du Botanicon Gall. est admis comme espèce sous le nom d’4. inculta D.C. — Près des marais de Riguglia l’auteur a cueilli ua Cirsium, voisin du C. palustre et que M. Gay soupçonne être le Cnicus polyanthe- nus Bertol.— L'auteur expose en détail les caractères du Bark- hausia bellidifolia qui lui a présenté trois formes, et ceux du B. Leontodon. — 11 considère comme lAHieracium alpicola Gaud.? une plante cueillie au-dessus de Santa-Lucia ; à l'exception du À. amplexicaulenous ne remarquons dans l’énumération des Hieracium aucunes des nombreuses espèces alpines.— A propos du Aobertia taraxacoides, M. de Salis fait remarquer que la figure qu’en donne Loiseleur représente la plante très petite, comme cela a lieu pour presque toutes les espèces de la Corse dont les figures accompagnent la Flore de cet auteur. Le Scabicsa grandiflora Scop., commun aux environs de Bas- tia, présente une forme automnale 6. macrocalycina : Yauteur a cultivé cette espèce et l’a trouvée vivace. M. de Salis décrit quatre formes du Galium rubrum, dont V, BorTan, — Février, $ 11! U. DE SALIS. —- Plantes de la Corse. trois paraissent appartenir au Cr. mediterraneum D.C. , et dont la quatrième présente évidemment le passage au G. rubrum du Midi de la France et de la Suisse. Le Ligusticum cynapiifolium D. GC. Prodr., présentant en- tiérement les fruits d’un Laserpilium, est considéré comme ap- partenant à ce dernier genre.— Le Daucus Gingidium de l'Isola Rossa, de Calvi et des petites îles pres du cap Corse, est proba- blement identique, selon M. Gay, avec le D. hispanicus. Le D. hispidus vient à l'Isola Rossa, et le D. maximus à Bastia. — Les Pastinaca divaricata et latifoliu , croissant tons deux à Bas- tia ,se distinguent sans peine à la forme et à la conformation de leurs fruits. — M. de Salis a trouvé en grande quantité le Bu: nium corydalenium D.C. Prod., sur la crète des montagnes, entre Bastia et Nonza , en société des Cardamine Bocconi, Viola Bertoloni, Peucedanum pañiculatum ; ÆEuphrasia corsica al- ba , etc. — L'auteur déclare ignorer encore si l'OËnanthe apii- folia est différent de l'OË. crocata. — Smyrnium rotundifolium D C. Prod. à Bonifacio. — L'auteur ajoute encore une descrip- tion détaillée du Zigusticum coriaceum Gay, Coron. Endress. M. de Salis compare le Saxifraga cervicornis Viv. à un $. pal- mata qu'il aurait reçu indirectement des Vosges : ces dernières montagnes ne présentent cependant d’autre espèce spontanée du voisinage de celles en question que le S. decipiens Ehr. , et l’assertion de l’auteur semble reposer sur quelque erreur. L'auteur indique parmi les Potentilla qu'il n’a pas vues le P. caulescens B nivalis ; 1 se trompe, car la plante que Duby donne sous ce nom est le P. crassinervia Viv. trouvée par M. de Salis. | Outre les espèces de Helilotus sur lesquelles il n'existe poiat de doute, l'auteur à récolté les suivantes, qu'il accompagne d'observations critiques : A1. gracilis D.C. distingué des autres espèces par les pédicelles fructifères dressés; 1. sulcata Dest. (an Seringe in D.C. Prod.?); A. sulcatu B nrajor Cambess. (compacta Salzm., elesans Duby Bot. append. non D.G Prod.): A1. elegans D.C. Prod. non Duby ( Mel. sulcata Duby. Bot. app.) Une autre espèce n’a été trouvée qu'en fruit, et l’auteur n’ose décider à laquelle de celles admises par les auteurs elle doit étr2 U. DE SALIS. — l/antes de la Corse: 155 rapportée. — Parmi les nombreuses espèces de 7rifolium, nous remarquons les variétés marilimum et montanum du T. controversum Zucc. des environs de Bastia. — Sous le nom d’Astragalus massiliensisB montanus, M. de Salis admet V4. sri- nicus Ten. ou genargenteus Moris : il l’a cueilli à une hauteur de 4 à 5ooo pieds au mont Coscione, et dans les forêts de pins pres Corte. — Le Scorpiurus acutifo/ia Viv. mérite à peine d’être séparé du S. subvillosa.— Ervum Terronii Ten. dans les champs des montagnes au-dessus de Mondriale. Une autre espèce en- tièrement nouvelle est PÆ. Salisit Gay : « Foliolis 6-r2 oblonco- « elipticis mucronulatis, cirrhis superioribus 2-3 fidis, pedunculis « 1-7 floris folinm æquantibus vel superantibus, laciniis calycinis « subæqualibus setaceo-subulatis tubo longioribus, leguminibus « oblongis compressis obsolete venosis pubescentibus 5-6-sper- « mis. ©. Molliter pilosum.» Hab. Fiumorbo, in pascuis maritimis Bastiæ et in sylvaticis prope Sartene. Geranium bohemicum V. (villosum Viv. non Ten.) Supra Mandriale et Santa-Lucia. La vigne sauvage produit d'assez bons raisins près de l’an- cienne Mariana. Malva althæoides hirsuta D.C. Prod, (MT. hirsuta Ten.) Porto- vecchio, Bonifacio. — Lavatera sylvestris : l’auteur doute que les L.cretica et neapolitana soient des espèces distinctes. Le Saponaria ocymoides, décrit par Viviani sous le nom de Silene alsinoides ne diffère de l'espèce des Alpes que par les tiges plus faibles et plus allongées. — Nous croyons étre sûr que le Cerastium tenue Niv. n’est que le Sagina erecta, comme M. de Salis l'indique avec doute : le Sagina de Corse, auquel l’au- teur aussi a trouvé huit étamines, a été nommé par Ziz S. oc- tandra.— Le Mæringia pentandra Gay. Cor. Endr. ne paraît qu'une variété de l’/renaria trinervia.— Cerastium tetrandruii Fiumorbo ad Abbatesco Torrentene. « Species a congeneribus fa- « cile dignoscenda flore sub dichotomia axillari.» — C. repens (CG samnium D.C. Prod.? ) très voisin du €, 1omentosum , croit dans les montagnes, près de Bastia : l’auteur pense que le €. So- leirolii pourrait être une variété de sa plante à pédoncules rac- courcies : nous possédons la dernière espèce de la part du ca pi- 8. 116 U. DE SALIS. — f/antes de la Corse. taine Soleirol, et nous avouons que nous ne pouvons nullement adopter l'avis de M. de Salis. Si l’on voulait rapporter cette plante à l’une des espèces décrites , elle aurait bien plus d’affinité avec les C. laufolium et alpinum. Le J’iola Bertolonii n'a pas été trop bien décrit jusqu'ici : « Süipularum dentes 3 rarius valde inæquales, inferiores « sæpe foliformes, supremus nonnunquam folium æquans à « quo crenarum defeciu dignoscitur. Stipulæ non utrinque pin- « natifidæ sed latere exteriori tantum palmatoderntatæ. » M. de Salis croit, sans en être parfaitement sûr, avoir cueilli le Cistus creticus en fruits près du cap Corse. — Il considère les Helianthemum plantuginum et inconspicuum comme variétés de PH. guttatum.— L'H. æsyptiacum, trouvé par M. Aubry, près Corte, fut communiqué par lui à l’auteur sous le nom de Cistus italicus. ; M. de Salis pense que le Barbarea rup:cola Moris, réuni par Duby, dans lappendice au Bot. Gall., au B. vulgaris, est bien plus voisin du 2. præcox ; il le définit de la manière sui- vante : « Foliüis radicahbus longe petiolatis orbiculatis integris, « subsinuatis vel etiam unijugo-lyratis. Siliquæ paulo breviores « pedicelli autem longiores quam in 2. præcoci ». — Te Carda- mine Boccon: des hautes montagnes, près Bastia, est décrit er. détail, de même que l’4/yssum corsicum et une autre espèce qui est peut-être |. ulpestre de Gaudin. — Sous le nom de Clypeola Jonthlaspi leiocarpa, M. de Salis distingue les- pèce de Corse, différente un peu de la forme qu’on trouve dans le Languedoc et dans le Valais. Il parait ignorer que la plante du Valais a été érigée en espèce distincte par Trachsel (Flora 1851. n° 43. Archiv. de Botan. 1, 273) sous le nom de C. Gau- dini. — T’Hutchinsia brevistyla , quand il devient plus grand , est tellement semblable aux échantillons plus petits du Thlaspi perfoliatum qu'on ne Ven distingue que par ses silicules non ailées. Cet Hutchinsia est donc un Thlaspi, tout aussi bien que VÆ. rotundifolia. —Les caractères du Lepidium humifusum sont un peu rectifiés. Le Brassica rectangularis Viv. et le Morisia Aypogæa sont éclaircis. — M. de Salis a rapporté de Bastia, à ce - KOCH. — Sur Le Sempervivum globiferum. 117 qu'il croit, des graines d’un Szrapis que la culture lui a fait re- connaître comme le S. dissecta. Il penche à considérer le Ranunculus monspeliacus comme une forme plus grande du 2. chærophyllos : il y rapporte les R.insularis Viv. et pedunculatus Seraf. — Le Ranunculus velu- tinus Ten. se trouve rarement dans les endroits humides. — Sous le nom de À. tenellus, M. de Salis décrit le À. /apponicus Lois., et c'est certainement à tort qu'il essaie de réunir le R. cordigerus Viv. à une plante qu’ilconsidère,quoiqu’avec beau- coup de doute, comme le À. montanus : ces deux espèces ap- partiennent par leurs fruits à deux sections entièrement diffé- rentes. B. SUR LE SEMPERVIVUM GLOBIFERUM Linné (Spec. plant.) par M. Koca. ( Flora 1835. n° 14, p. 219, avec une planche.) Le nom de Sempervivun 2lobiferum fut donné à plusieurs plantes distinctes par Linné lui-même, ainsi que par des bota- uistes de son temps et par d’autres quiont écrit plus tard. En écri- vant son Aortus cliffortianus, il est probable que ce législateur de la botanique comprenait sous ce nom l'espèce que Sims a décrite depuis sous le nom de S$. sobohferum. Dans le Species plantarum, Linné tansporta le nom de$. globiferun: à une plante de Russie que Gmelin lui avait envoyée et que Besser, dans son Ænumeratio plantarum Volhyniæ , a admise sous le même nom. La phrase linnéenne convient à toutes les espèces dont les jeunes rosettes sont globuleuses; les synonymes du Species plan- tarum se rapportent probablement au Ô. soboliferum, mais il est certain qu'en écrivant cet ouvrage, Linné n'avait sous les yeux que la plante de Russie, comme il le dit en citant Gmelin. Ceci porte M. Koch à conserver le nom de S. globiferum pour la plante russe. Dans le Systema naturæ , Linné ajouta à sa plante un nouveau synonyme, celui de Jacquin. Ce dernier reconnut lui-même plus 116 KOCH. — Sur le Sempervivum globiferum. tard que sa plante différait du S. globiferum L. : effectivement c'est le 5. Fulfeni Hoppe (S. globiferum Wulf.). Outre le S. g/o- biferum Wulf. et le S. soboliferum Sims, auxquels plusieurs au- teurs donnent le uom de S. slobiferum, MHaller, Allioni et Gaudiu ont décrit sous le même nom une autre espèce : mais M. Koch ne connaît point la plante de ces auteurs, et il ignore par con- séquent à laquelle des espèces connues il faut ia rapporter, à moins qu'elle ne présente une espèce entièrement nouvelle. En automne 1833, Besser envoya à M. Koch un certain nom- bre de rejetons de l’espèce de Russie ; ils étaient de la grandeur d’une noix ordinaire, très globuleux et fermés. En 1834, l’unedes plantes portait déjà des fleurs que M.Kocha fait dessiner par Sturm et dont il donne la figure. Toutes les rosettes restèrent épanouies pendant l'été, celles même qui s'étaient développées aux rejetons de la plante. En octobre, elle se fermèrent quand le temps se fut mis au froid, mais elles se rouvrirent lorsque, pour les abriter contre le trop grand froïd, M. Koch les fit couvrir de feuilles sèches. Après le S. tectorum, cette espece est la plus grande; ses rosettes ont trois pouces de diamètre. La plante fraiche se distingne tel- lement par son port qu'il est impessible de la confondre avec aucune des espèces connues. L'auteur donne ane description détaillée de la plante qu’il a eu occasion d'examiner, et il y joint un aperçu des espèces qui appartiennent à la deuxième section du genre Sempervivurm dans le Prodrome de De Candolle. Les seules espèces que l’au- teur n'a pas encore vues sont le S. flagelliforme Fischer et pu- milum M. B., dans la supposition toutefois que le S. globiferum de Suisse appartient à l'une des espèces connues. Voici cet aperçu fait sur les plantes vivantes, où les différences se re- connaissent sans la moindre difficulté : À Fleurs à six pétales, campanulées : a. Les feuilles de la tige sont ciliées et portent des poils sur les deux faces : S. hirtum. b. Les feuilles de la tige ne sont ciliées que sur les bords : S. soboliferum. KOCH. — Sur le Sempervivum globiferum. 119 - B. Fleurs à douze ou à un plus grand nombre de pétales étalés en forme d’étoile : a. Feuilles glabres, mais ciliées. a D'un vert d'herbe, ciliées sur toute leur surface : S. tectorum. B. D'un vert glauque, à extrémité non ciliée : S. W'ulfeni. b. Feuilles glanduleuses-pubescentes, ciliées et couvertes à leur extrémité de poils arachnoïdes : S. arachnoideum. c. Feuilles, même dans les rosettes, glanduleuses-pubes- centes des deux côtés, mais sans poils arachnoïdes. a. Ecaille nectarifère, courte, épaissie, glanduliforme; fleurs blanc-jaunâtre. S. globiferum Koch. 8. Écaille nectarifère formant une lame dressée , mince, presque quadrangulaire. 1. Ovaire large, ovale-rhomboïdal; les poils du bord des feuilles plus longs et plus gros que ceux des autres parties de la plante; fleurs rouges. S, Funk. 2. Ovaire oblong-lancéolé,les poils du bord des feuilles à peine plus gros que dans le reste de la plante; fi- lets ronds ; fleurs rouges : S. nontanurn. 3. Ovaire et feuilles de l'espèce précédente, mais les filets des étamines comprimés; les fleurs d’un blanc- jaunâtre : S. Braunii. Quant aux autres caractères distinctifs des S. Funki et Braunii l’auteur renvoie à la description et aux figures qu’il en a don- nées dans la Ge livraison du Zlora germanica de Sturm. 120 FISCHER ET MEYER. — Znimadversiones botanicæ. ANIMADVERSIONES botanicæ nonnullæ novarumque aut non ritè cognitarum plantarum diagnoses, Auct. F. E. L. Fiscaer et C. A. Meyer. ( Suite. V. vol. 1v, p. 382.) RUBIACEZÆ. Gallium chloroleucum. G. annuum ;* caule debili procumbente foliisque 6-7 oblongo-linearibus v. spathulatis puberulis integerrimis et lævissimis ; cymis axillaribus terminalibusque paucifloris basi foliolosis ; pedunculis fructiferis re- curvatis fructu setuloso duplo lougioribus ; corollæ lobis submuticis. — Proxime forsan accedit ad G. floribundum F1. græc. ; sed differt ab illo foliorum forma, cymis basi semper foliolosis, pedunculis brevioribus et lobis corollæ flavescentis breviter mucronatis submuticis ; a G. scaberrimo et G. litigioso herba pubescen- te, mec aculcolis scabra, facile dignoscitur. Hab. in provincia Khoi Persiæ bo- realis ©. Crucianella hispidula. G. annua, scabriuscula ; ramis patulis ; fohis senis oblongo-linearibus linearibusve mucronulatis ; floribus tetra-pentameris laxe spi- catis; folüis floralibus bracteisque hispidis ciliatis in ima basi albo-marginatis ; fractibus tenuissime granulatis. Flores par vi flavescentes, lobis mucrone inflexo terminatis. — Ab affini C. angustifolia dignoscitur ramis elongatis patulis, spicis laxis, fois floralibus bracteisque hispidissima basi utrinque macula alba notatis; a Cr. latifolia et céliala characteribus datis satis disincta. Hab. in monte Ararat ©. C. angustifolia X:. ja definiatur. GC. annua, scabriuscula ; ramis erectis; fo- lus 4-6 lincaribus mucronaus; floribüs tetrameris quadrifariam imbricato-spica- us; folüs floralibus bracteisque margine lato albo scabriusculo circumcinctis; fructibus tenuissime granulatis. — 4{teram speciem prioribus affinem invenit reverend. D. Hohenacker in regionibus transcaucasicis ; hæc nobis audit. C. cAlo- rostachys. C. annua, scabriuscula; ramis patulis ; foliis quaternis v. oppositis li- ncaribus ; floribus tetrameris laxe spicatis ; foliis floralibus bracteisque glaberri- mis cartilagineo-marginatis et setoso-ciliatis; fructibus tenuissime granulatis.— Species bene distincta, licet C. angustifolia et cilialæ affinis; ab hac differt fructibus tenuissime granulatis sublævibus, non verrucis magnis obtectis; ab illa dignoscitur foliis floralibus bracteisque margine angustissimo eïnctis unicolori- bus viridibus, non, at in illa, viridi alboque variegatis. D FISCHER ET MEYER. — Ænimadrersiones botanicæ. 121 Lasiosphora latifolia. L. tomentoso-cana ; caule erecto folioso polycephalo ; foliis sessilibus oblongis acutis nervosis margine minutim crispatis; calathidu squamis acutis.—Srorzonera nervosa Trevir. Delect semin. H. Bonnens. 1833, (non Persoon.) — Affinis ZL. ensifoliæ, ab 1lla tamen facile dignoscitur herba tomento brevi {non lanugine elongata decidua) vestita, folais latioribus breviter acutis (non longissime caudato-acumiuatis) alisque notis. Hab. in montibus Persiæ borealis et in Armenia Æ. Lepiponema }. et M. Caiathidium e squamis 10 æquilongis biseriatis compositum, basi squamulosum. Clinanthiam nuudum, scrobiculatum. Achænia conformia, fusiformia, apice truncata, striata, glabra: Pappus uniserialis : squamis 10 membranaceis apice emarginatis et seta longissima serrulato-scabra terminatis. Genus Xrigiæ et Hymenonemæ affine : ab hac differt habitu, squamis in calathidio non imbricatis, achæniüis glabris et pappo haud pulmoso , ab 1lla dignoscitur pappi structura. L. Chilense. Krigia chilensis Bert. K. pinnatifida Bert. K. pusilla H. Mons- pel. Planta annua habitu Krigiæ virgineæ, folis elongatis runcinatis v. integris, calathudus 8-15 floris, flosculis luteis. Hab. in Chile ©. HeTERaCIAF. et M. Calathidium multiflorum, octopartitum, basi squamosum. Clinanthium planum, nudum. Achænia exteriora compresso-tetragona , suberoso-corticata, apice truncata et mu- cronata , pappo destituta; centralia teretiuscula apice truncata pappoque pluriseriali capillaceo serrulato-scabro longissime sti- pitato terminata. 1. Szovitsii. Planta annua ex Lactucearum tribu, humilis, glabra, ramosa, folis sagittalis runcinatis, flosculis flavis. Hab. in campis salsis aridis prope Na- kitschiwan ©. Saussureu acuminata Turez. mss.S. (Æusuussurea) glabra ; foliis coriaceis oblongis acuminatis denticulatis, caulivis semidecurrentibus; calathidiis lnuoi- Boss corymbosis confertis subsessilibus : squamis exterioribus caudato-acumina- ts squarrosis, reliquis lanceolatis adpressis ; clinanthio setoso. Hab. in Dahuriæ pratis humidis Æ. Serratula divaricata, S. aunua, lauuginosa; caulibus divaricato-ramosis, la- teralibus procumbentibus; foliis omnibus in petiolum attenuatis spatulato-oblon- gis acutiusculisidentatis runcinatisye : calathidiüis lateralibus terminalhibusque sub- sessilibus subcylindraceis : squamis oblongis mucroue elongato patulo termina- us; floscuiis omnibus hermaphroditis(purpurascentibus). Hab. in Persia boreali ©. Rhaponticum pulchrum. R. folis profunde pinnati-lobatis (subpinnati-par- 122 FISCHER ET M£YER. — A{nimadrersiones bolanicæ. üus:) lobis oblongis v. subovatis angulato-dentatis subtus albo-tomentosis ; caule erecto simplicissimo monocephalo; calathidii squamis appendice scariosa rotundata inermi terminatis. — Affine A4. scarioso, sed folus , illis Psephelli calocephaii v. Jurineæ mollis sabsimilibus, abunde diversum. [n montibus Ta- lüsch hanc plantum pulchram detexit reverend. Hohenacker. Adenotrichia senecioides. À. foliis oblongis cordato-amjilexicaulibus pinnati- fidis angulato-dentatis; pedunculis elongatis foliclosis. Ab affini 4d. amplexi- cauli differt foliorum basi longe minus dilatata et pedunculis elongatis fuliolis linearibus laxis obsitis. Hab. in Chile B. ©. Elephantosis liatroides. E. calathidus 2-4 floris ; setis pappi æquilongis; foliis oblongo-lanceolatis crenatis. Dignoscitur ab Æ. biflora sets pappi æquilongis, ab Æ. quadriflora folüs crenatis. Hab. in Brasilia prope Rio-Janeiro D. Cousinia tenella. C.annua; fois arachnoïideo-lanuginosis subglabris ovatis oblongisve subpetiolatis inermibus; calathidiis (10-15-floris) subaggresatis sub - ER glabriusculis ; squamis omnibus subulatis spinosis apice patentibus ; achæniis immarginatis. — Flosculi purpuracentes. Species radice arnua et foliis ivermibus integris in genere distinctissima. Hab. in Armenia prope Nakit- schiwan ©. Madia stellata. M. fois lineari-lanceolaüis sessilibus ; calathidiis paucifloris : squamis 5 exterioribus interiora 5 persistentia æquantibus. Corollulæ luteæ, radii parvæ, breves.— Affinis A7. viscosæ Cav. sed differt calathidiis angustioribus paucifloris, squamis sæpissime 10, rarius 12-14, exterioribus longitudine inte- rlorum, non, ut in #7. viscosa interiora longe superantibus ; præterea achænia 1 nostra planta majora sunt. Hab. in Chile ©. Jnula multicaulis.\.(Limbarda) radice lignescente multicaulis ; UFitR ra- mosis : ramis patentibus elongatis subnudis RPM PTE PS folis caulinis sessili- bus anguste oblongis v. sublincaribus obtusis integerrimis s“bundulatis margine villosis, inferioribus basi attenuatis, calathidii squamis lineari- lanceolatis pubes- centibus adypressis, exterioribus apice patulis. — Z. saxatili affinis. Eichwald Plantar. novar. etc. fase. 1. p. 3. Species nostra, neglectis albis notis, ab Z. saxa- éili Lam. (Chiliadeno camphorato Cass.) pappo simplici uniseriato distincta. littore orientali maris Caspii, locis montosis Æ, Diprerocome F. et M. Calathidium subimbricatum, pauciflorum. Flosculi in peripheria fœminer. Corolla infundibuliformi-subbi- labiata. Stamina nulla. Stylus glaber, stigmatibus teretiusculis patentibus glabris glandulosis. Achænium cylindraceum curva- tum, 1ma basi affixum , cornubus 2 recurvatis ramosis pappoque setaceo coronatum. Done centrales masculi. Corolla filiformis 5 dentata. Filamenta glabra ; antheræ basi muticæ apice appen- diculatæ, Stylus apice incrassatus subbilobus papillosus.Ovarium FISCHER ET MEYER. — _Znimadyersiones botaniccæ. 123 abortivum sæpe setulis paucissimis coronatum.-—Genus sane distinctissimum in nulla ex tribubus a cl. Cassini conditis apte collocandum. Quoad fructus structuram ad Kæ/piniam accedit sed ab omnibus Zactuceis tota flosculorum et stylorum confor- matione abhorret, neque melius inter Calenduleas vel inter ÆAdenostyleas collocari potest. D. pusille. Plantula annua, minuta subglabra, foliis oppositis alternisve ses- siibus linearibus integerribus, calathidiis axillaribus sesahbus magnitudine et forma illis Aréemisiæ vulgaris non absimilibus, coroilis fœmineis minutis hyalinis, achænüs ilhs Kæ/piniæ linearis simifiwis, brevioribus tamen erassioribusque et setulis 4-6 vix denticulatis coronatis. Hab. in provincia Aderbeidschun Persiæ borealis. CAMPANULACEZÆ. Phyteuma pulchellum. P. (sect. nr.) perenne, pubescenti-subincanum ; ra- mis virgatis; folus radicalibus oblongis acatinsculis denticulatis, caulinis dimi- nulis, floralibus subremiformibus amplexicaulibus calyces involucrantibus; flo- ribus(2-4) glomeratis sessilibus ; capsulis ovoideis basi rotundatis.—P. Jimonii- folia ? Meyer Enum. PI. cauc. casp. n. 698(exel. syn.). Ab affini P. limoni- folio haud ægre dignoscitur foliis caulinis diminutis, floralibus dilatatis calyces etiam fructiferos basi involucrantibus, necnon capsulis basi ventricosis, quæ in P. limontifolio basi quasi in pedicellum attenuatæ sunt; ad Campanulam viroatam Labill. ctiam accedit, sed planta uostra certe ad Phyteumata per- Unet Æ. RHINANTHACEZX. Parsxirospermum Bunge in litt. Calyx campanulatus 5-fidus. Corolla camipanulato-ringens : labio superiore plano bifido, lo- bis replicatis; inferiore paulo longicre trifido ; fauce hiante. Sta- mina didynama rectiuscula Antheræ liberæ : loculis parallelis mucronatis. Stigma bilobum. Capsula rostrata, compressa, bi- valvis, bilocularis, polysperma, Semina oblonga , angulata, mem- brana reticulata spongiosa involuta. Ph. chinense Bge. in litt. Herba chinensis annua v. biennis, habitu, folus, calyce ct capsula Pediculari palustri haud absimilis, sed corolla, fere Mimuli, sordide rosea faucc lineis 2 flavidis notata. Hab, in China boreali ©. Reamannia Liboschitz. Calyx campanulatus, 5-fidus. Corolla ringens, tubuloso-ventricosa : limbo 5-lobo : lobis subæqualibus, 2 superioribus replicatis. Stamina didynama ; antheræ terminales : 124 FISCHEY ET MEYER. — Æ{nimadversiones bolaniccæ. loculis divergentibus , muticis. Stigma billamellatum. Capsula ovata, polysperma, bilocularis, bivalvis : valvulis in meaia parte septiferis, marginibus hberis. Semina albuminosa, ovata, mem- brana spongiosa reticulata involuta. R. chinensis Libosch. (in herb.) La Sparmann de la Chine. Buchoz, nouv. Traitéect. 1. tab. 139. Dicitulis glutinosa Gærtn. in Nov. comment. Acad. Imp. Petropol. x1v. p. 542, t. xx. Gerardia glutinosa Bunge, pl. Ch. p. 49.—Herba pilosa, glandulosa, radice perenni, foliis radicalibus ovatis oblongisve dentats, caule, præter folia floratia , sæpe aphyllo, floribus racemosis, sesquipollicaribus sordide purpurascentibus, illis Gerardiæ similibus, antheris exacte ut in Digitali (qua nota a Gerardia facile dignoscitur), capsula ut in Pediculari. Hab. in China boreali et in Mongolia chineusi Æ. VERBENACEZÆ. MoxocniLus F.et M. Calyx subbilabiatus 273. Corolla tubulosa : limbo antice fisso in labium adscendens 5-fidum porrecto, lobis lateralibus in labiïi dorso replicatis. Stamina 4 fertilia, subæqua- lia, erecta; antheris bilocularibus. Ovarium 4-loculare : loculis ovulum erectum ferentibus. Stylus simplex, stigmate puncti- formi. Carpella 4 (abortu pauciora ) subbaccata, unilocularia , monosperma. M. gloxinifolius. Herba humilis; radice repente carnosa ; caule abbreviato; foliis confertis, pro ratione plantæ magnis oppositis, ovatis serratis pubescentibus, subtus purpurascentibus, ls Gloxiniæ simillimis, racemis axillaribus et termi- nalibus bracteatis; pedicellis ( præter bracteam basilarem ) ia media parte bibrac- teolatis; corollis albidis: fructibus nigricantibus. — Hab. in Brasiliæ sylvis pri- mævis Macahé 7%. LABIATÆ. Marrubium parviflorum. M. perenne; fous pubescentibus rugosis obova- to-oblongis creuatis sublus cauleque erecto ramoso (basi) albo-tomentosis; bracteis setaceis calycem æquantibus ; dentibus calycinis denis setaceis mucrouatis rectis patentissimis tubo subbrevioribus; corolla calycem vix sipe- rante. I. peregrinum Meyer. Enum. pl. Cauc. Casp. n. 820 (excl. syn. ) — À. M. peregrino L. Rchb. dignoscitur indumento non sericeo et dentibus caly- cinis semper 10 corolla fere longioribus. Corolla alba; galea bifida, labüs con- niventibus obtusis. Hab. in montibus Talusch D. Marrubium propinquum. M. perenne, villoso-cancescens ; caule ramoso sub- ereclo; fois rugosis petiolatis grosse crenatis, inferjoribus saborbiculatis, mediis FISCHER ET MEYER.— #nimadversiones botaniccæ. 125 obovatis, summis cuncatis; bracteis setaceis calyce subbrevioribus ; dentibus calycinis villosis setaccis mucrouatis patentssimis rectis tubo duplo brevioribus ; tubo corolla exserto, galea brevi. — AZ. leonurnidi affiuis, sed in nostro caulis ramosior villosissimus, folia ciuerea rugosa, summa non Ghlonga sed distincte cuneata, flores multo iminores violacei, caiycis tubus brevior apice haud con- strictus, galea abbreviata ; à 7. p/umoso, neglectis aliis notis, primo intuite dig- noscitur tubo corollæ exserto. Hab. in montibus Talusch ZÆ. Lophanthus rugosus. L. subelaber; foliis rugusis cordato-ovatis caudatc-acu- minatis serrato-dentatis utrinque concoloribes ; spicis densis oblongis ; iohis caly- cinis lanceolatis acutiusculis ; staminibus coralla styloque multo longicribus. — Statura L. urticifolii, sed folis caudato-acuminatis et lobis calycinis brevibus acutiusculis(non longissime acuminatis) ab 1llo optime distinctus; a L. scrofulari- folio foliorum forma, floribus majonibus et stylo corolla vix longiore staminibus breviore abunde differt. — Caulis 2-4 pedalis, strictus; folia Urticæ ; flores cærulei ; herba odore et grato sapore Menthæ pipertiæ. In China collitur. Æ. Teucrium canum. T. iomentoso-canum, ima basi frutescens, multicaule : caulibus erectiusculis subsimplicibus , foliis oblongis dentatis basi cuneatis, floralibus integerrimis; verticillis sexfloris ; pedicellis calycis longitudine; den- tibus calycinis inæqualibus acutis mucronulatis. — Affine 7! Chamædri et T. quadratulo ; à priore dignoscitur herba villo molli canescente, verticillis dis tantibuns laxis et folis floralibus integerrimis; a posteriore diffcrt caulibus elon- gatis subsimplicibus, verticillis sexfloris, pedicellis longioribus, corollis villosis alüsque uotis. Corolla purpurca. — Hab. in Somchetia, provincia trans- caucasica. BORAGINEÆ. BorariospeRmum Boe, Enum. pl in China, etc., p. 47. Calyx 5-partitus. Corolla hypocrateriformis : limbo regulari, 5-partito. Squamulæ 5 bifidæ ad faucem. Stamina inclusa. Nuculæ 4 imper- foratæ . latere interno umbilicatæ. — Herbæ chinenses, annuæ, v. biennes, habitu Myÿosotidis, floribus parvis pedunculatis pe- dunculis latéralibus extrafoliaceis. B. chinense Bge. (1. c.). B. cauhbus subramosis; folüs oblongis; calycibus fructiferis conniventibus nutantibns; nuculis granulatis caruncula annulari in fundo umbilici longitudinalis elliptici. Corolla cœrulea. B. bicarunculatum. B. cauhbus subramosis; folis obovatis v. obovato-ob- longis; calycibus fructiferis erectis patulis; nuculis granulatis; carunculis dua- bus clavatis exsertis in fundo uwmbilici transversali linearis. Habit. in China boreali. œ. Corofla alba. 126 FISCHER ET MEYER. — Animadversiones botaniceæ. B. tenellum. Anchusa tenella Hornem. Schult. Syst. veget. 4. p. 100. B. caulibus ramosissimis; foliis oblongis; calycibus fructiferis conniveutibus nu- tantibus:; nuculis tuberculato-scabriss earuncula annulari in fando uwmbilici longitudinalis suborbiculati. Flores minimi, albi. ©. Lithospermum selosum. Lycopsis selosa Lehm. asperifol. p. 269. 4Ænchusa echioides Bieb. fl. Taur. cauc.s. p. 123. (excls. syu. pl.) Calÿx 5-partitus ; squamulæ nullæ in fauce corollæ; nuces lapideæ basi imperforatæ, Species oinibus characteribus cum ZLéthospermo congruit. Arnebia cornuta. Lithospermum cornutum Ledeb. fL. alt. 1.p. 175. Ea- dem species est Onosma orientalis Pall. 1. t. 11. tab. L.O. divaricatum Lebm. Aspérit. p. 372. Pariter non differt Lithospermum decumbens Vent. hort. Cels. n° 37. Lehm. asp. p. 326. Hab. in Persia boreali, in Armenia, in desertis salsis caspiis et volgicis, nécnon in regiouibus altaicis. © CHENCPODEÆ. Corispermum polygaloides. GC. glabrum ; folus ellipticis uninervis mucronu- latis; parastaminibus subquinis ovario multe Jongioribus ; floribus subpentan- dris; caryopsi glabra alato-marginata rostellata.—Species pulchella et disuinctis- sima, primo as; ectu Polygalæ quædam americanæ parvifloræ, e. g. P. panicu- lalæ, haud dissimilis. Spica densa demum elongata. Folia floralia parva mucro - nulata. Parapetala cnm staminibus alternantis, in genere maxima, amœæne rosea , demum alba, Carpellorum ala latiuscula apice cum stylorum basi connata. — In montibus Talusch detexit hane speciem reverend. Hohenacker. ©. PLANTAGINEZÆ. Plantago major Brasiliensis a planta europæa capsularum forma paululum differre videtur; im Europæa enim operculum est conicum et diametro sro tans- versali; contra in planta brasiliensi operculum campanulatum lautudine alti- tudinem fere superet. PLUMBAGINEÆ. Petiveria hexaglochin. P. glochidibus in apice fructus utrinque tribus. — simile P. alliacea glochidium numero statim dignoscitur. Habitat in Bra- silla. Æ POLYGONEZÆ. CazuPaysA F. ét M. Nux profunde quadrisulcata : jugis rotun- datis; dense obtecta setis apice in membranam nucem vesicæ instar includentem expansis; itaque fructus vesicæ formam gerit. Relique Calligoni. FISCHER ET MEYER. — Æ{nimadrersiones botanicæ. 125 C. juncea. Frucubus habitus Callisoni, sed fructu fabrica i inSignis. [n litore orientali maris Caspii hanc plantam detexit D. Kaärelin, vir de cognitione 1llarum reglonum optime meritus. EUPHORBIACEZÆ. Gegcera F. et M. (Euphorbiacearum prima sect.J uss.) Flores {abortu) dioici. Hasc. Calÿx 5-partitus. Corolla nulla. Stamina 5, omnino libera, exserta, cum glandulis 5 alternantia et disco _glanduloso sinuato inserta; antheræ ellipticæ introrsæ. Rudi- mentum pistilli lineare tripartitum in centro. Fem. Calyx 5-par- titus. Corolla nulla. Ovarium disco glanduloso impositum , trilo- culare : loculis biovulatis. Stigmata 5 reflexa, biloba. Fructus capsularis tricoccns : coccis bivalvibus dispermis. Seminum testa membranacea. — Genus a Phyllantho et Xylophy la bene dis- tinctum, Securinegæ proximum, præter testam seminis haud crustaceam. G.suffruticosa. P harnaceum ? suffruticosum Pall. It. ru. p.716. tab. E, fig. 2. Xylophylla ramiflora Ait. Schult. Syst. veget. 6. p. 6a2. Saffrutex 1 1/2-2-pedalis, foliis alternis integerrimis veuosis glabris membranaceis , flo- ribus axillaribus pedunculatis, pedunculis basi bracteolatis, fructibus et semi- mbus fere ut ia Andrachne. — Hab.in Dahuria. Male et contra regulam scriptores systematici nonnulli hoc genus Xy/opkyllæ nomme salutaverunt, quo sub nomine tamen Linneanum sibi vindicat. Dedicae vimus érgo genus, supra characteribus certioribus illustratum, celeberrimo ! ji, 7 ne 3 Be ere 3 ’ doctori Gcebler, a consiliis statu, viro de cognitione Sibiriæ , præscrtim altaicæ , k È | meritissimMo. ÆEuphorbia Szositsii. E. exsüpulata, anuua, glaberrima ; caule erecto ; ver- ücillo 3-5-radiato, radis elongatis dichotomo-ramosissimis ; foliis omnibns con- formibus sessilibus coriaceis Hnesri-oblongis obtusis integerrimis ; calathidiis ( floribus Linn. ) axillaribus solitariis sessilibus : appendicibus trancatis; coccis distinctis dorso carinatis subtuberculatis ; seminibus tetragonis rugosis. — Species bene distincta, ad Æ. exiguam accedens, at caule abbreviato, radiis vero elongatis, foliis coriaceis et appendicibus atro-purpureis truncatis mu- ücis ab illa abunde diversa ; vb caulem abbreviatum et ramos elongatos di- chotomo-ramosissimos habitum Æ. Peplidis quodammodo imitat,sed ab re prater alias notas, stipularum defectu diversissima: Hab. in Persia boreali, i Armenia et im montibus Talus-h. O. AMARYLLIDEZÆ. Hyacinthus paradoxus. M. foliis glabris linearibus lanceolatisve (strictis v. 128 FISCHER ET Mryin. — _Ÿnimadyersiones botanicæ. laxis); bracteis brevissimis; floribus spicato-racemosis coriaceis campanulatis semisexfidis : lobis patulis; filamentis setaceis tubo supra medium insertis; an- theris flavis; ovario globoso. — Æ. pallenti afhmis, attamen distinctus floribas coriaceis intense cæruleis (in illo hyalinis membrauaccis), filamentis peran- thio supra (in illo infra) medium tubi insertis , antheris flavis subexsertis (in illo inelusis cœruleis), ovariis majoribus et capsulis aperte alatis. — Occurrit monstrositas floribus subglobosis eorumque lobis conniventibus filamentis dila- tatis et antheris cassis. — Hab. in moutibus provinciæ Guriel, versus Pontum Euxinum. ASPARAGINEZÆ. Smilacina dahurica. Turcz. mss. S. pilosa ; caule folioso; folüs alterms ? floribus hexandris. — À simillima $. stellata haud ægre dignoscitur pedicellis quasi semiverticilatis. — Hab. in Pahuria. oblongis semiamylexicaulibus; pedunculis racemi simplicis ternis geminisve ; COLCHICACEZÆ. Merendera sobolifera. M. buibo sobolifero squamis membranaceis vestito folis cum flore erumpentibus liueari-lanceolatis; antheris ellipticis filamento multo brevioribus ; capsulis ovato-oblongis. — Species bulbi structura distinctis- sima.— Hab. im provincia Aderbeidschan Persiæ borealis. Colchicum Szovitsii. C. (vernale), bulbo 1-4 floro, 2-3 phyilo; folis synan- this lato-lineari-lanceolatis lævissimis ; tubo corollæ limbo 4-plo longiore ; an- theris ellipücis: filamentis basi incrassatis; stigmatibus rectis punctiformibus ; capsulis (maximis) ovatis.—Affine C. bulbocodioidi at bulbo paucifolio et pauci- floro, foliis margine lævissimis , antheris flavis et capsulis maximis pollicaribus vel sesquipallicoribus ab illo satis diversum; quoad florum , foliorum et capsula- rum formam ad €. autumnale accedit , a quo tamen notis allatis haud ægre di - gnoscitur.—In montibus Somchetiæ legit indefess. Szovits. FILICES. Aspidium obscurur. À. frondibus glabris pinnatis; pinnis inferioribus di- minutis, omnibus petiolatis aculatis pinnatifidis; lobis oblongis obtusiusculis; rachi pubescente; soris submarginalibus ; indusis pilosiusculis marcescentibus. — Rhizoma emersum; frondes semipedales v. pedales supra atrovirentes, utrinque glabræ; indusia hyalina, subreniformia; sori fructiferi majuseuli ap- proximati demum. totam inferiorem paginam laciniaram occupantes.— Ab 4. Serra(Schk. T.3. b.) cui persimile, diynoscitur pinnis inferioribus valde de- crescentibus , stipite paleaceo, necnon fronde (præter rachin) glabra ; ab 4. chrysophyllo nsdem fere characteribus distinctum ; ab 4. molli, viola- cente , patente, Noveboracensi, et rivulorum differt species nostra glabritie, pinnis distincte petiolulatis alüsque notis. In 4. Kaulfusii frons subbipimoata , pinnulæ alæ angustissimæ connectæ, non ita in nostra planta. Hab. in Brasilia propè Rio de Janerro. LINK. — Æ{natomie d’une branche de Pinus strobus. 129 ANATOMIE d'une branche de Pinus Strobus, Par M. Liwx, Directeur du Jardin botanique de Berlin. L'anatomie des Conifères est devenue un objet de curiosité pour les naturalistes, depuis qu’on a trouvé dans les anciennes couches de houille du bois fossile qu’on prétend avoir appar- tenu aux arbres de cette famille. C’est pourquoi je vais donner quelques figures anatomiques , qui contribueront peut-être en quelque chose à la connaissance de la structure du bois de ces végétaux. Ceux qui possèdent des morceaux de bois fossile bien préparés pour être soumis au microscope pourront faire des comparaisons, qui serviront à constater ce fait intéressant pour Ja géologie. Les figures ont été dessinées par M. Schmidt, jeune artiste très habile, qui s’est accoutumé depuis plusieurs années à observer au microscope , et dont l'esprit n’est préoccupé d'aucune théo- rie de physiologie végétale. Aussi je lui ai dit ce qu'il devait faire, mais jamais comment il je devait faire. Je me suis servi d’un grossissement du microscope de 600 fois en diamètre. La fig. 1 (Voyez PL 11) représente la coupe horizontale d’une branche de Pinus Strobus de six mois; la fig. 2, la coupe verticale de la même branche faite au même endroit; la fig. 3, la coupe hori- zontale de la mème branche, mais prise plus bas où elle avait trois ans; la fig. 4, la coupe verticale de cette branche au même endroit. Les lettres marquent les mêmes parties dans toutes ces figures. On voit en a la moelle. Elle est formée comme à l'ordinaire d’un tissu cellulaire, que j'appelle parenchyme. Dans la jeune branche il ÿ a encore de la matière verte, dans la branche plus adulte, elle commence à s’évanouir, enfin elle disparait entière- rement. Toutes les Conifères ont des trachées bien distinctes et dérou- lables 2 autour de la moelle, comme les autres arbres dicoylé- dons, mais elles gardent toujours à-peu-près la même grosseur, V. BoTan. — Mars. 9 330 LINK. — Anatomie d’une branche de Pinus strobus. comme le fait voir la fig. 4; voilà pourquoi plusieurs observateurs ne les ont pas trouvées dans les Coniféres. On peut aussi les manquer si l’on fait la coupe entre les deux faisceaux marqués par à fig. 1. | Les vaisseaux c sont particuliers aux Conifères et ne se trou- vent pas ailleurs dans les végétaux, autant que je le sache. Ils sont composés d’un tube dans lequel existe une fibre spi- rale très déliée, qui, avec l’âge se change en anneaux et forme des vaisseaux annulaires tels que nous les voyons ici. Ils res- semblent parfaitement aux vaisseaux annulaires des Graminées, si ce n’est que la fibre est beaucoup plus déliée dans les Coni- fères. Cette apparence n’est pas due à des cloisons, car les li- quides colorés passent librement par ces vaisseaux. La surface des jeunes branches des Conifères tant qu'elle est verte, est com- posée de cellules (cellales fibreuses), qui contiennent des fibres spirales semblables à celles-ci, et qui se changent aussi bientôt en anneaux. Dans la branche de trois ans, fig. 3 et 4, le nom- bre de ces vaisseaux est augmenté de beaucoup, de manière que les nouvelles couches de bois en sont presque entièrement com- posées. Les anneaux qu’on y voyait auparavant sont changés en ce qu'on a nommé des pores, et qu'on a regardé comme le caractère essentiel du bois des Conifères. Ce sont plutôt des vésicules, car on y découvre très souvent un noyau rempli de maüère verte là où l’on croyait voir un pore. Les cellules de l'é- corce et de la moelle ont de même un noyau rempli de matière verte, a et g. Les pores que j'ai vus dans le bois fossile n'ont aucun rapport avec ceux-ci ; mais je n'en ai vu que trop peu. Dans les autres plantes dicotylédones, l’espace qu'occupent ici Les vaisseaux fibreux (c'est le nom que je leur donnerais) est rempli de fausses trachées, de vaisseaux ponctués (qu'on nomme aussi poreux), de vaisseaux rayés, etc., que j'appelle trachées ou vaisseaux spiraux métamorphosés. De la même manière les pé- tales et les nectaires de Linné sont des métamorphoses des éta- mines et vice versé : c’est-à-dire, que les étamines peuvent se changer en pétales, et même par beaucoup de nuances, mais il ne s'ensuit pas que tous les pétales aient été au commencement des étamines. | LINK. — Anatomie d’une branche de Pinus strobus. 13: Le liber en d consiste en tubes simples, droits, parallèles l'un à l’autre; il entoure toujours le bois, il y forme souvent un où deux anneaux, et quelquefois l'anneau est entouré de faisceaux de liber concentriques, selon les différentes famil- les. Dans les Conifères, je n’ai vu qu’un anneau. En e le liber est mêlé de cellules rangées en séries, ce qui arrive quelquefois. Les tubes du liber ne sont pas toujours égaux en grosseur; il y en a qui sont plus gros que les autres et qui ont des parois plus épaisses. (Voy. fig. 3 et 4 dd.) Il ne faut pas confondre le Liber avec les vaisseaux propres (vasa laticis de M. Schultz). Ces vaisseaux sont beaucoup plus gros, même lorsqu'ils contiennent un suc non coloré ; ils sont toujours ramifés, et au moyen d'une coupe horizontale ils laissent sortir le suc en grande quantité à cause de leur gros- seur et du mouvement du suc qui y est contenu. Dans la fig. 4 je n’ai pas représenté toutes les couches de liber, cela aurait obligé à répéter trop souvent les mêmes vais- seaux. Dans le bois des autres plantes dicotylédones, le liber est mêlé partout aux vaisseaux spiraux métamorphosés. Il y subit lui-même une métamorphose ; les tubes ne sont pas parallèles, ils sont entrelacés et séparés par des cloisons (vraies ou fausses ?) très obliques ; c'est par cette raison que la partie ligneuse du chanvre, par exemple , ne donne pas de fils propres aux usages économiques, tandis que l'écorce intérieure en fournit. Les vais- seaux spiraux métamorphosés grossissent beaucoup et produi- sent des trous très visibles sur la coupe horizontale. Ces gros vaisseaux fournissent un caractère très facile à saisir pour re- connaître le bois des autres plantes dicotylédones du bois des Coniferes. Dans celui-ci on ne les trouve point du tout, on ne trouve que les vaisseaux fibreux presque égaux en grosseur , pressés l’un contre l’autre et souvent entrelacés dans le bois des vieux arbres. Les parties considérées comme des pores s’éva- nouissent avec l’âge et ne laissent souvent aucun vestige. Les vaisseaux propres f qui contiennent le suc résineux, ne sont pas des lacunes. Ils sont ramifiés régulièrement , les ra- meaux passent du tronc de l’arbre dans les branches et des 9. 132 J. DECAISNE. — Sur le genre Bougueria. branches dans les feuilles. Ils n'offrent point d’anastomose, mais je ne trouve pas non plus d’anastomose dans les vaisseaux propres des Asclepiadées et des Euphorbiacées. Ils se trouvent dans le bois, où l’on ne voit pas de lacunes, et dans les feuilles, où il n’existe jamais des lacunes longitudinales. ils contiennent un suc particulier qui doit être en mouvement, car si l’on coupe un tronc ou une branche, le suc résineux en sort en grande abon- dance, et pendant long-temps. Enfin on voit quelquefois une membrane déliée et des cloisons fausses (voy. f. à et 4), qui ne paraissent pas appartenir aux cellules adjacentes. L'écorce g n’a rien de particulier ; la couche extérieure z devient brune et compacte. Les rayons médullaires fig. 4 à à ne se trouvent que dans le bois adulte comme à l'ordinaire. Ce n’est que le tissu cellulaire comprimé par les couches de liber et de vaisseaux fibreux, qui se sont accrues. BoucuEria, novum Plantaginearum genus, Auct. J. DECAISNE. BOUGUERIA.— FLores hermaphroditi femineique in eadem spicà. — BracTea medio carnosa, lateribus latè membranacea, florem tegens. — Cazyx 4-partitus persistens, densè pilosus, foliolis anticis paulo majoribus. — Cororra (?) hypogyna, tu- bulosa, scariosa, limbo in 3-4 lobos parvos, irregulares diviso. — Sramex (in fl. hermaphroditis), unicum, tubo medio inser- tum, cum laciniüs alternans. #ilamentum longe exsertum, flaccidum, glabrum. Znthera basi adnexa et subemarginata, bi- locularis loculis longitudinaliter dehiscentibus, apice brevissi- ne mucronulata. — Porren (madefactum) globosum. — SryLus 1, gracilis, longè exsertus, teres, infernè glaber, parte medià superiori papilloso-stigmatosus. — OvaritM rotundo-compres- sum, sessile, uniloculare , uniovulatum; ovulum peltatum , re- J. DECAISNE. — Surle genre Bougueria. 133 niforme hilo centrali, placentario brevi centrali crassiusculo affixum. — Capsuza indehiscens, 1-sperma, compressa, medio utrinque costata, ossea, rudimento styli mucronata. — SEMEN unicum, peltatum, reniforme. Integumentum exterius tenue, atro- virens. Perispermum semini conforme, carnosum, albi- dum. — Emgryo subarcuatus, suprà perispermum transverse periphericus. Cotyledones oblongæ, carnosæ. ÆRadicula teres cotyledones longitudine æquans. Plumula inconspicua. Bougueria genus, medium inter Plantaginem et Litlorel- lam, priori habitu accedit; capsulæ structurà ad posteriorem vergit. Hoc genus andicolum dicavi memoriæ illustr. Bouguer qui, Condamineo comitante, excelsorum Peruviæ montium altitudi- nem mensus est. | BouGurERIA NUBICOEA. B. foliis linearibus, pedunculis folio brevioribus, bracteisque glabris, calyce densè piloso. Crescit in Bolivià inter saxorum porphyreticorum fissuras in montibus nivosis sub nomine las lagunas designatis, urbem Potosi altè superantibus, indè circà 4,888 metr. alt. suprà Oceanum. Flores fructumque perfecerat Martio. (V. specim. 6 sicca in Herb. Mus. Paris. a cl. Alc. d'Orbigny, relata. ) Herba bipollicaris, perennis, radice crassà, cœspitosa, ex- siccata nigrescens; habitu P/ nubigenæ Kith. Folia linearia, integerrima, carnosula, glabrata, juniora albo-pilosa. Pedun- cul axillares, foliis breviores. Flores spicato-capitati. Bracteæ latæ membranaceæ ferè ut in PL montané Lamk. Calyx densè pilosus. Flores 17-20, quorum 3 hermaphroditos aliis femineis absque ordine intermixtos in duabus spicis observavi. = ————éé C-———— 134 G. VROLIK ET W. H. DE VRIESK. Recnercaes sur l'élévation de la température du spadice du Colocasia odora (Caladium odorum), faites dans le jardin botanique d'Amsterdam , Par G. Vrour et W. H. DE VRIESE. Parmi les phénomènes les plus remarquables que nous offre le règne végétal, on doit compter sans doute la chaleur propre des plantes. Quoiqu'elle soit trés distincte dans un grand nom- bre de plantes, et qu’elle ait été reconnue par Hunter, Sene- bier, Gœppert, Hermstaed, Th. De Saussure et par d’autres grands naturalistes, il y en a qui doutent que les plantes possèdent, en'effet, la faculté de conserver leur propre température, et de produire de la chaleur par elles-mêmes. Et quand, parmi ces derniers observateurs, on trouve des noms qui comme, par exemple, ceux de Fontana, Treviranus et Schuebler, présentent certainement une autorité aussi respectable que les premiers, on doit alors être convaincu que ce point est encore digne des recherches les plus exactes. On sait que l’ordre naturel des Aroïdées a fourni la pre- mière occasion d'observer directement ce phénomène, et que M. de Lamarck fut le premier qui observa un si haut degré de chaleur dans le spadice entièrement développé de l’4rum italicum, que non-seulemñent on peut s'en apercevoir par le thermomètre, mais même au toucher. M. Bory de Saint-Vincent a communiqué, dans son voyage, les résultats d'observations faites par M. Hubert à l’île de Bourbon, sur le haut degré de chaleur qui se développe dans le spadice de l’Zrum cordifolium. Au lever du soleil les parties mâles surtout devinrent si chaudes, que le thermomètre s'élevait de 19° à 44° Réaumur. Il paraît douteux à quelle espèce d’Aroïdée on doit rapporter celle citée par Bory, puisque, autant que nous le sachions, cet {rum n'est reçu sous ce nom dans aucun des ouvrages généraux sur les plantes. M. Ad. Brongniart a publié, l’année dernière, quelques obser- vations sur la température du spadice du Colocasia odora (Ca- Température du spadice du Colocasia odora. 135 ladium odorum), espèce qui a une telle analogie dans toutes ses parties et sa manière de se développer avec l’Arum cordifo- lium décrit par M. Bory {1}, qu'on serait tenté de rapporter ce Colocasia à cette dernière espèce (2). Quoique M. Ad. Bron- gniart ne soit pas de cet avis, cependant l’idée de l'identité de l'espèce observée par lui et de l’47r. cordifolium nous reste encore. D'un côté l’histoire entière des observations sur la tem- pérature de l’4rum cordifolium, et de l’autre, la description assez détaillée qu'il a donnée de cette plante nous porte à le croire. Nous ferons ici une mention exacte de toutes deux, afin de donner à notre opinion la probabilité qu’elle mérite. M. Hubert, propriétaire à l'ile Bourbon, avait une mère aveugle qui, étant un jour dans son jardin, fut vive- ment frappée par l’agréable odeur de fleurs qui croissaient autour d'elle. Elle en fit couper une, et la tâtant à la manière des aveugles, elle sentit qu'elle était très chaude. Hubert appelé confirma cette observation, et fit, avec des thermometres, toutes les expériences mentionnées par M. Bory. On n’a pas re- connu, autant que nous sachions, que d’autres espèces d'Arum donnent une odeur si agréable. La description de la plante qui suit ci-dessous prouve, à ce qu'il nous paraît, encore plus l'iden- tité des végétaux dont nous parlons. « La racine, dit M. Bory, est très grosse et s'enfonce dans la « boue; elle produit une grosse tige droite de 4-5 pouces de « diamètre; les feuilles sont disposées en cime et tombent à _ «mesure qu'elles sont vieilles et laissent la marque de leur « pétiole sur le tronc; elles sont cordées-ovales, d’un beau vert, «un peu ondulées, très grandes et souvent longues d’un pied « et demi ; leurs nervures sont pâles et prononcées; les pétioles «sont très longs, ronds vers leur extrémité supérieure, très «larges et très caniculés à leur insertion, où ils sont semi- « amplexicaules et transparens sur les bords; les fleurs sortent (1) Voyage dans les quatre grandes îles de la mer d'Afrique, fait en 1807 et 1802, par J.-B.-C, Pory de Saint-Vincent, t. 11, page 66. Paris 1804, (2) Note sur l'élévation de température dans les fleurs du Colocasia odora, dans les Nouv. Ann. du Mus. d'Hist. nat. , t. 111, Paris 1854, page 145. 136 G. VROLIK ET W. H. DE VRIESE. « de leurs aisselies, elles sont droites, portées sur des pédicules « courts; le spathe est verdâtre extérieurement et jaunâtre à « l'intérieur, ainsi que le reste des organes de la fructification. » La tige n’est pas rameuse, et c’est par ceci que la plante, entre autres caractères distinctifs, diffère de l’_/rum arboreum dont elle est voisine; elle est, au contraire, plus grosse, les feuilles ne sont pas d’un vert aussi obscur ni sagittées (mais plus cordées-hastées); le spathe n’est jamais d’un rouge-obscur comme dans l’Ærum arboreum. Si cette description de M. Bory est fidèle, ce dont on ne peut douter, alors notre opinion nous reste encore sur la grande ressemblance, ou peut-être sur la parfaite identité entre la plante de M. Bory, celle de M. Brongniart, et une troisième exis- tant dans notre jardin botanique, dont nous parlerons ci-dessous. Nous eûmes cette année l'occasion de faire dans notre jardin à-peu-près les mêmes expériences que celles qui out été publiées par M. Brongniart, et d'en ajouter encore quelques autres sur la température du spadice d'un Colocasia odora. Nous ne croyons pas inutile de faire connaître provisoirement quel- ques-unes de nos notes, en nous gardant de parler ici des con- clusions par nous faites ou à faire, pour l'explication de la na- ture d’un phénomène aussi intéressant. Dans une de nos serres-chaudes se trouve depuis quelques années un individu assez gros de Colocasia odora. Cette plante était toujours dans un pot d’argile rouge dans la tannée entre d’autres plantes assez hautes dans la partie la plus enfoncée de la serre, par conséquent la plus chaude, mais aussi la moins éclairée. Le 14 avril 1835, pendant que le temps était extraordimaire- ment rude et froid pour cette saison, un pédoncule, qui alors avait déjà poussé de quelques pouces hors de l’aisselle des feuil- les, fut aperçu après que durant quelques jours on n'avait pas observé cette plante avec une attention particulière. La spathe, qui était sur le point de s'épanouir, développait une odeur peu différente de celle des fruits frais de l’Ananas. Le 15 avril la spathe s’'épanouit. La serre entière, qui a une longueur de 60 pieds, unelargeur de 10 et une hauteur de 30, était imprégnée de Température du spadice du Colocasia odora. 137 cette odeur. Le 17 l'émission du pollen eut lieu. Nous avions suspendu des thermomètres dans différentes parties de la serre, un tout près de notre Colocasia et d’autres aux différen- tes parties du spadice, enfin un à la spathe. Ces instrumens touchaient par leurs boules trés intimement le spadice. La com- paraison de ces thermomètres de Fahrenheiït avait préalable. ment démontré une parfaite concordance entre eux. Le premier spadice, par des circonstances particulières, n’a cependant pas été observé avec toute l'exactitude que nous au- rions desiré y mettre. Nous n’ajoutons pas assez de poids aux ob: servations faites sur ce spadice pour les exposer spécialement, et nous dirons seulement que, le 17 avril, au moment de l'émission du pollen, la pointe du spadice nous a présenté une température de 2°,2 therm. cent. (1) plus élevée que l'atmosphère de la serre : et ce degré de chaleur a été en même temps le maximum de la différence observée entre cette fleur et l'atmosphère de la serre. Ensuite une deuxième fleur se développa, et elle fut observée d’une manière plus précise et plus suivie. La plante fut alors portée du lieu où elle se trouvait vers la partie de la serre où elle était plus facile à approcher, et exposée à la lumière la plus vive. Nous avons encore, comme on le voit par la table ci-jointe, lié des thermomètres aux différentes parties du spadice, d’une telle manière que la boule du thermomètre était dans le contact le plus intime possible avec la partie du spadice, dont elle devait marquer la chaleur. Nous avions pris la précaution , afin d'em- pêcher que les rayons du soleil ne tombassent immédiatement sur la plante, de faire étendre une toile suffisamment large sur les carreaux supérieurs. Dans la soirée du 28 avril , le spathe s’est ouvert. L’après-midi du jour suivant un accroissement de chaleur fut observé, comme le montrent les tables ci-jointes. Vers minuit, la chaleur diminua. Dans la suite, nous eûmes loc- casion d’observer le même abaissement du thermomètre jusqu’à la température ordinaire, vers minuit, dans des fleurs qui se sont développées après celle-ci. (r) Toutes les indications de température données dans ce mémoire en degrés du thermomè- ire de Fahrenheit ent été réduites en degrés du thermomètre centigrade. 138 G. VROLIK ET W. H. DE VRIESE. À côté de notre plante se trouvait un Pothos umbraculifera , également ombragé par la toile. Un spadice qui s’était déve- loppé simultanément avec celui de notre Colocasia odora, et auquel on avait attaché une boule de thermomètre, marquait une très faible augmentation de température d’un degré seule- ment, Après six heures du soir, ce spadice avait repris et con- serva la température de la serre. Nous avons observé ce jour-là un maximum de , cent. de différence entre la température de la serre et celle du Spadice du Col. odcra. Le So avril, nous eùmes un degré de chaleur beaucoup plus élevé. De très bon matin, la température fut moins élevée. A trois heures après midi, il y eut un max. de 7,2 cent.; plus tard, le mercure est descendu comme de coutume. Le 1° mai dans l’après-midi, de 2 à 5 heures, l'émission du pollen eutlieu. Dans ce même temps, on observa un max. de 6°, 7 cent., qui diminua plus tard. Le matin du jour suivant, c’est-à- dire le 2 mai, la chaleur s’est élevée presque tout d’un coup jus- qu'au max. de 6°, 7. Il est presque inutile d'ajouter que la pointe du spadice était si chaude, qu’on put observer son élé- vation de température distinctement avec les doigts. L'émission du pollen continua encore jusqu’au 3 mai, et le thermomètre à midi et après midi, marquait encore une élévation remar- quable, qui diminua vers le soir. Nous eûmes dans l'après-midi de ce jour, à deux heures, un maximum de 9, 8 cent. de dif- férence. On avait déjà observé un grand accroissement en longueur dans le spadice précédent. L'observation de la se- conde fleur nous fit voir un accroissement remarquable en lon- gueur et en largeur , peu de temps avant que l'émission du pol-- len commencât. Le troisième pédoncule fut encore plus digne d'observation que les précédens, Sa spathe s’ouvrit le 10 mai. L'émission du pollen eut lieu le 11 mai, avec élévation de température. Vers trois heures du soir, on observa le maximum de la différence de ce jour, qui fut de 8°, 9 cent. Nous voulûmes déterminer si le siège de la chaleur, c’est-à-dire les organes d’où sortait ce de- gré de chaleur plus élevé, se trouvait dans la couche extérieure Température du spadice du Colocasia odora. 139 du spadice, ou bien dans sa partie plus intérieure, charnue et médullaire. À cette fin , nous appliquâmes la boule d’un ther- momètre de la même manière que dans les expériences précé- dentes , extérieurement contre la pointe du spadice. Une deuxiè- me boule de thermomètre fut appliquée de la manière suivante: une cavité fut creusée dens le spadice, dont la circonférence était égale à la grandeur de la boule, et qui était assez profonde pour que la moitié de la boule y entrât. La boule avait été pas- sée premièrement par une ouverture pratiquée dans la spathe, et fut tellement fixée dans la cavité du spadice, qu'elle ne pou- vait pas en sortir. À peine cette blessure avait-elle été faite, que toute la cavité se remplit d'une liqueur trouble, d’un goût fade et sans odeur, qui en découlait en jet, et en peu de temps humecta tellement la boule qui venait d'être placée dans l'ouverture, qu’au com- mencement le mercure descendait jusqu’au-dessous du degré du thermomètre attaché à la surface extérieure. Cet écoulement ayant cessé peu de temps après, le thermomètre dont la boule était placée dans la cavité, resta toujours de quelques degrés au-dessous de celui attaché à la surface extérieure, comme le montrent les tableaux placés à la fin de ce mémoire. Vers midi de ce même jour (12 mai), le spadice entier avait la température de l'atmosphère. À une heure après midi, il y avait une différence de 8°,3 cent. Plus tard, la chaleur diminua, comme on peut le voir dans les tables, par lesquelles on pourra juger aussi du rapport entre la chaleur intérieure et extérieure. Le 13 mai, la température de la pointe du spadice, à midi et demi, n'était pas élevée de plus de 1°,7 au-dessus de celle de l'air. La température de la surface extérieure s’éleva toujours jusqu'à deux heures après midi, heure vers laquelle M. Bron- gniart a constamment observé le plus haut degré de chaleur. Ilest très remarquable que, précisément à cette heure, avec le plus haut degré de chaleur que nous ayons observé à la surface extérieure, la température de la base du spadice était de 6°, 6 cent. plus basse que celle de la couche extérieure. Dans les au- tres parties plus basses du spadice, on ne pouvait pas observer d'élévation ni d’abaissement égaux, comme on peut encore le 140 G. VROLIK ET W. H. DE VRIESE. voir par les tables. Nous n'hésitons pas à tirer de ce premier phénomène une conséquence sur le siège de la chaleur, pour nous servir de ce terme. Le quatrième pédoncule fut coupé et placé dans un verre rempli d’eau, afin de servir à d’autres expériences. Il n’y eut ni accroissement en longueur ni en largeur, ni élévation de tem- pérature. Le second jour, le spadice était déjà pourri pour la plus grande partie. Ce désappointement dans les expériences que nous nous étions proposées , fournit, à ce qu'il nous pa- raît, des résultats négatifs dignes d'observation. La cinquième fleur a ouvert sa spathe le r0 juin. La chaleur de l'air était alors excessive, de 30° cent., à une heure après midi ; le ciel était nébuleux, le vent au sud. L'émission du pol- len suivit presque immédiatement l'ouverture de la spathe. Cette émission semble avoir lieu d'autant plus vite, que la cha- leur de l'air est plus élevée. Ce spadice était fané au bout de deux jours; il s'était rétréci, desséché, sans avoir indiqué la moindre augmentation de chaleur. La chaleur de l’atmosphère en était-elle la cause? c’ést ce qui nous paraît probable. Les ob- servations des physiologistes qui nous sont connues sur la cha- leur propre des plantes, prouvent bien que les végétaux ou leurs parties peuvent marquer en certain temps une chaleur qui surpasse la température de l'atmosphère, mais il n’est pas encore prouvé par les expériences faites jusqu'ici, que ces mêmes parties puissent surpasser un degré de chaleur extraor- dinairement élevé de l'air. L’_Zrum italicum, observé par La- marck, et ensuite par d’autres, marquait un degré élevé de cha- leur vers le soir, et n’a pas été observé lors d’une élévation ex- traordinaire du thermomètre. Le phénomène, dans cette plante, ainsi que celui observé depuis par Schultz sur les spadices du Caladium pinnatifidum, Jacq. (1), sont les plus remarquables qu'on ait vu jusqu'ici en Europe. L’4rum cordifolium de Hubert, marquait à l'ile Bourbon le plus haut degré de tempéra- ture avant le lever du soleil. Il se peut que l’exhalaison dans notre fleur ait été si forte, à cause du degré élevé de la chaleur (1) On sait que dans cette plante ,le plus haut degré de chaleur s’observe le soir. Température du spadice du Colocasia odora. 141 de l'atmosphère, que la dessiccation et la mort des parties flo- rales ait dü en être la suite immédiate. Nous vimes enfin quelques jours plus tard un sixième spadice. Le maximum de la température, observé le premier jour de l'émission du pollen, fut de 8,9. Le jour suivant, on fit une in- cision perpendiculaire dans la pointe du spadice. Dans cette in- cision, nous plaçämes un thermomètre qui ne marqua point d'élévation de température, quoiqu’un thermomètre placé à la surface extérieure et à la pointe du spadice, indiquât un maxi- mum de 3°,3 de différence avec la température de la serre, Dans ce spadice, nous avions retranché la spathe jusqu'aux pistils stériles, afin de placer et d’attacher nos thermomètres avec plus de facilité. Nous avons arrosé cette plante journellement avec une grande quantité d'eau nécessaire pour toutes les plantes succulentes altérées, et dont l'accroissement est si grand dans un si court espace de temps. Le maximum de différence de température que nous ayons observé, est de 18 Fahr. mo cent.), maximum observé par M. Brougniart (environ de 2° Fabr, [lus élevé que le nôtre). La plante est à présent en pleine terre dans la serre, et offre un accroissement beaucoup plus rapide, et des feuilles presque de moitié plus grandes qu'auparavant. Elle nous a donné des grai- nesmüres, dont nous avons déjà obtenu (avr. 1835)de nouvelles plantes. Nous ne doutons pas que si elle porte des fleurs l'année prochaine , les spadices ne soient plus grande, Nous tâcherons, dans la suite, de contribuer en quelque chose à l'explication de cet important phénomène par de fidèles he otre et par les expériences les plus exactes. — LES Re G. VROLIK ET W. H. DE VRIESE: TABLEAU DES OBSERVATIONS DE TEMPERATURE. | Second spadice. & a ë re » = 2 | SEEN SECTOR EST US OST AR ë £ | CE 5 5 ‘2 5 Et É 2% l JOUR + © » » + = + 5 25 Il SR An à = S © a Se 3 : I 5 "9 SEE one 8 « © a È £T Observations. |f ES & ES SMS E % Q = ZE) | ET HEURE. a à RS 4 2 & a # SEE D 2 à 2 À © & © S AE ER o Ea EH «, EE 3 Es © = = ms Lo an ris TS cs] Le) SR RE PRES 29 avril 1835. CO 0 au 25,0 12 cvs 23,9 272 Soir. socsens 2752 14 2556 108D;0 31,7 Émission du pollen. 35,6 6,7 Soir. 4 heures. 20,6 | 23,3 | 25,0 | 25,0 4,4 Deer 19,4 | 23,3 | 23,9 | 25,9 (O'scoovc 18,3 22,2 22,2 22,2 D! He +6 16.7 20,0 | 20,0 | 20,0 GS... ... 15,0 17,8 17,8 17,8 OUR. + 14,4 17,2 17,2 17,2 Il HOdbaooëc 8,9 13,3 15,6 15,6 15,6 30 avril. | Matin. 6 ....., 12,2 15,0 15,0 15,0 TNSTE OS c 11,7 15,0 15,6 15,6 SFARL .E 958 | 12,2 | 115,0 15,6 16,1 OÙ cry 12,4° * 15,0 15,6 16,1 TO TE 12,2te1 15,6 16,1 16,1 ‘ LE C'merehee 12,2 15,6 15,6 16,1 CEE ae 12,8 15,6 16,7 17,2 SOIR UT 2 LU 94 IN 1335 16,7 17,2 | 18,3 D fe 13,3 16,7 17,8 13,9 Sjaerce 13,3 16,7 17,8 19,4 BIO 13,3 16,7 17,8 19,4 Deere 12,2 16,1 16,7 19,4 712 EHLALS 15,9 | 15,0 | 16,7 | 18,3 PME OCT 11,7 15,0 15,0 18,3 BR es de II,I 14,4 15,0 16,7 DAME 12,7 | 14,4 | 1b,0 | 16,7 HORDE doc 8,3 TI,1 13,9 139 | 15,6 1°° mai Mate 6.2.2. 11,1 12,2 12,2 > 000 12,2 13,3 13,3 SR #| 10,3 13,3 15,0 15,0 iponooc 15,6 17,2 17,2 TOM. 18,9 21,7 21,7 [ Température du spadice du Colocasia odora. 143 È $ EN = Ÿ uw = DE © ‘ © ‘= un D à > à 5 rŸ Eu el (E] QD 64 D 5 à 5 © CE! 5 à va JOUR £ R&B | LE 5 à SE 2 © 5 2 SNS OÙ) Seuls ll S al) Es UC MIRE SL 16 s | $ à | He | Observations. & E En ,S A © à EP à k È ET HEURE. 8 à 5 4 .2 Et g 4 |SSsé GRÉSE © 3 © © 8 o Ss | SLA EH © |E Rs |E em | E 22 T = a LEE L= 1°" mai. Îl Soir. 6 heures. 21,7 | 25,0 20,0 23,3 18,9 | 22,2 16,1 18,3 8,9 | 15,0 | 16,7 2 mai, 12,2 13,3 13,9 10,6 | 17,2 | 18,9 | 13,9 17,8 17,S 18,9 17,2 | 21,7 | 23,9 | 28,3 26,1 27,2 27,8 18,9 28,3 28,9 18,9 22, 7 23,3 7 CNE HO 2 17,2 21,1 22,2 nl 22,2 Ë 3 ma. pATaUn: 7-8 .....1 11,4 | 13,3 | 14,4 | 14,4 8 1/2 ... 13,3 14,4 | 14,4 LAMPE TOO à 22,8 23,5 28,3 Soir. 12 1/4 ... 22,2 | 23,3 | 26,1 9 CRAN] 12 00 Ce degré de chaleur a êté observé au som- met du spadice. T2 3/4. 2232 24,4 12,8 22,2 24,4 23,3 24,4 23,3 25,6 22,2 | 24,4 21,1 24,4 23,3 | 24,4 18,9 | 20,0 16,7 17,8 16,6 16,7 13,9 | 15,0 7,5 | 13,3 14,4 N (es [29 A © © Du On rF pb D M al 4 mai. 8,9 | 13,3 13,3 13,3 14,4 13,3 14,4 13,3 13,3 13,3 15,3 | Matin. 6 ...... Au de différence tempéralure au DL du spadice, G. VROLIK ET W. H. DE VRIESE. | = LD | Troisième spadice. | Ï 5 SOMMET 2 + | 8 5 HS DU SPADICE:. BE | £ ë | sou EE ASE | PE PU | liés eee | $ SRfES à ï £s a = + Observations. | ET HEURE. ES lE E a Ba BSs | SSe | 3 ER EE LISTE 2 à JA) Te RUES 11 mai 1835. Midi..... 20.0 28,3 28,3 20,0 Émission du pollen. | Soir, 1 1/2...| 15,0 | 20,6 27,8 27,8 | 20,6 | 2 1/2. 21,1 20,4 29,4 21,1 a | ER 20,0 | 28,9 | 28,3 | 20,6 8,9 made Sen 0) IE CE 30,0 28,9 27,8 20,6 grande quantité d'hu- ARE 20,6) |:.28,9 |! 27,8 |.20,6 EU ol CRCEEEE 27,1 26,7 25,6 | 21,1 toute mouillée, | 5 1/2... 20,6 25,6 24,4 20,6 (De dro 19,4 23,9 22,2 19,4 6 1}2... 18,9 | 21,7 | 20,6 | 18,3 DEA 18,3 20,0 | 19.4 19,4 | HS Ce 0x0 17,2 18,9 17,8 17,2 8 1/2 ... 17,2 18,9 17,2 17,2 GES co 15,6 17,2 16,7 17,2 10 1/2 NULL, 7) 15,6 17,2 16,7 19,2 ( 12 mai. | Matin. 6 ...... 15,0 | 15,6 | 15,6 Presque point de | NE EN Rae ie de ae | Theo se 15,6 16,7 16,1 ÿ 7 r/2 ... 16,7 17,5 17,2 8... To TION 17,8 18,3 Sora 18,3 19,4 | 18,9 |: 9 eue 19,4 20,6 18,9 h 9 1/2 ... 19,4 2T,I 20,6 | HOMO 20,0 | 22,2 | 21,7 10 1/2... 21,1 24,4 23,9 TE er cote 22,2 26,7 | 25,6 IL 1/2... 22,8 22,6 22,8 OSEO E 21,7 a1,1I 21,1 à Soir. 12 1/2 ... 21,1 | 29,4 | 28,9 | 24,4 | 8,3 AMI ES ai IE DAP 22,2 28,3 26,7 23,3 1 1/2. 20,6 | 28,3 | 26,7 | 23,3 CS EU à 22,8 | 28,3 | 26,7 23,3 2 1/2... 24,4 27,8 25,6 22,2 2 3/4... 25,6 30,0 27,8 24,4. MO 00 2 26,1 30,0 28,9 25,6 3 1/2 ... 26,7 30,6 30,0 26,1 CRETE 27,8 | 31,1 | 30,0 26,7 4 1/2... 27,8 31,1 30,6 | 27,8 LP AE 24,4 31,1 30,6 27,8 ed | us D à EE JOUR De" n n Æ © a ET HEURE. 8 D = E o Le) EEE 12 MA. 2/2. J. Pas Je su... 15,7 © © © GG æu Dax 13 mai. Matin. 6 ...... Soir. rJans 1/2 ... SN lutr0;6 1/2 .. CCC Tate bd bn © O © © © I 1 à 4 FT Le LS e 0 . « e 0 em mn D» D Lo] = D . CC CE . © KO © O1 Où D Or OU EE OÙ C0 ND ON en D 1/2 .., TO « 7,0 IO—I12. V. BoTax. — Mars Température de la serre. 23,3 22,2 22,2 20,0 18,9 18,9 17,8 17,2 17,2 16,7 14,4 14,4 14,4 14,4 15,0 15,6 16,1 15,6 15,6 15,6 16,7 17,2 17,8 18,3 194 21,1 21,I 22,8 23,9 22,2 20,0 18,9 17,8 18,3 16,7 16,1 16,1 15,6 15,0 1454 14,4 14,4 13,9 SOMMET DU SPADICE M —, 2e LE SE rs = 31,1 350,6 28,9 | 23.9 27,2 26,1 25,6 25,0 25,6 25,0 22,2 21,7 21,1 21,1 21,1 2 L 20,0 | 20,0 19,4 19,4 18,3 1 8,3 17,8 17,8 15,6 15,6 15,6 15,6 16,7 | 16,7 172 | 16,7 17,8 | 17,8 17,8 17,2 17,8 17,2 u7,8 | 17,2 17,8 17,8 18,9 | 18,9 19,4 19,4 20,0 19,4 25,6 | 22,2 30,6 | 2b.0 31,1 25,6 38,8 | 29,4 32,2 30,0 31,7 28,9 24,4 | 22,2 24,4 22,2 22,2 21,1 21,1 20,6 18,9 18,9 18,9 | 18,9 18,3 17,8 17,8 17,2 17,2 16,7 16,7 16,1 16,7 16,7 16,7 16,1 16,1 15,6 Température arlie inférieure u spadice. de al 27,8 26,1 23,3 23,3 23,3 20,6 20,0 19,4 18,3 17,8 17,2 16,7 14,4 14,4 15,0 15,0 16,1 15,6 15,6 15,6 15,6 17,2 17,8 15,3 20,0 27,2 22,2 25,6 26,1 24,4" 20,6 20,6 18,9 18,3 16,7 16,7 16,1 15,6 15,0 14,4 14,4 14,4 13,9 2 NS 1 ee 5 gS E£e Observations. RÉ = He = 2 S£ D 10,0 Maximum le plus} élevé observé par nous-|É 10 146 Kocu. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. A ne > si men en di s= PASS TIEEES Tr EE SOMMET ss Ë 8 s à © Ë é PU SPADICE. SON | £E ‘5 © ER To $ ££S | Observations. & & Ex o à EE PRE ee ET HEURE. ue Ê RE Le E £a SE £ Se | S< EE £E “a | Ses E FE 58 5 £ R<£ 5 à rJ # 2 > T = © — T Q ne Re EE ER D | A RE 14 mai. Matin. 6 heures. r8,2 10 «9,91 Kiire,d 6 z/a .;. 13,3 9,3 12,2 ROSE 2 13,9 13,3 12,2 RE teens 13,9 13,3 12,2 81/4 +. 18,3 13,3 11,7 8 xJ2 . 4. "3,3 | -23,3 12,2 Je 14,4 | 14,4 12,8 9 1/2... 14,4 14,4 12,8 LOSC . 15,6 #5:6) /18,q 10 1/2. 16,1 16,1 15,0 LOS mate 18,3 | 18,3 16,8 Soir. ea t/2is 16,7 | 16,7 15,0 3-10 ..,, 16,7 16,5 15,0 EE EE ho DORRRREX à — DescriPrion des Orobanches de la Flore d’ Allemagne ; Par M. Kocx. { Suite et fin. Voyez Tom. v. page 36.) 17. O, AMETHYSTEA Thuillier. O. sepalis 3-6 nervis, e basi ovata subito subulato-angustatis, vel in duas lacinias subulatas divisis, corollæ æqualibus ; corolla tubulosä äd basin subito antice geniculata, subreéta, labiis inæqualiter acute denticulatis, undulato-cris- pis ramosa-venosis; superiore cassidiformi, antice recto, emarginato vel sub- quaërilobo ; lobis labii inferioris lateralibus sübbilobis, medio duplo longiore bi-vel trilobo; steminibus corollæ flexuræ insertis, nudis, inférne sparse pilosis. Descr. : De Candolle, Vaucher. fcon. : Reichb. Ic. f. 920, g21. Synon.: O. amethystea Thuil. par. 2. p. 317. O. élatior D. C. A. fr. 3. p. KOCH. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. 147 +90: — O. Eryngii Duby bot. Gall. 1. p. 350. — ©. elatior 8 microglossa Walir. p. 51. O. de l'Erÿngium des champs Vauch. AR MS Cette espèce se distingue par les écailles étroites, lancéolées- subulées de la partie supérieure de la tige qui, comme les brac- tées, s'amincissent depuis la base en une pointe étroite; par ses sépales terminés en une lanière étroite subulée, ou divisés en deux, égalant ou dépassant la corolle; par sa corolle tubuleuse jusqu'aux lèvres, et de largeur presque égale, fortement courbée sur le devant à la base, de consistance mince, à lèvres ondulées- crépues, et munies de dents inégales et aiguës; et par ses éta- mines insérées au milieu du tube. La tige atteint deux pieds de haut, et est fortement cannelée ; les écailles de la base sont triangulaires, puis lan :éolées, et vers le haut étroites, lancéolées-subulées. Elle est violacée ou pourpre, plus pâle vers l'épi, couverte dans le haut ainsi que sur les bractées et lessépales de poils assez longs, surmontés d’une glande incolore ou d’un blanc-jaunâtre. Les bractées s'amincissent depuis la base en une pointe étroite linéaire-subulée, dépassant de beaucoup la fleur ; elles sont, comme les sépales, de la même couleur que la tige, un peu plus päles, mais ordinairement desséchées et rom- pues à l'extrémité, quand l’épi est entièrement fleuri. Les fZeurs sont d’un blancsale, traversées de veines pourpres à dos d’un lilas pâle, plus foncé dans une variété. Elles sont très nombreuses. de 23 à 25, et jusqu’à 75, disposées en un épi non serré, long quelquefois d’un pied; mais l’épi est toujours plus court que la partie de la tige non florifère. L’extrémité de l’épi est surmontée de nombreuses bractées étroites. Les sépales ont trois ou un plus grand nombre de nervures. Ils sont ovales-oblongs, amincis su- bitement en une pointe longue, linéaire-subulée, presque séta.- cée, qui atteint la hauteur de la corolle ; où bien on voit sur leur côté antérieur une dent iatérale courbe, ou le sépaie est fendu en deux dents subulées dont l’axe atteint la longueur ci- dessus mentionnée. La corolle courbée a, dans sa diagonale, 9 lignes; elle est un peu poilue extérieurement, tubuleuse, cour- bée au-dessus de la base et vers le devant en une ‘géniculation subite, large de 2 1/2 lignes, quand on la comprime médiocre- ment. C'est surtout aux lèvres qu’elle est d’une consistance J0, 148 Kocu. — Urobanches de la Flore d’ Allemagne. mince; son bord est garni de dentelures très inégales, et crépu. La lèvre supérieure est voûtée en casque, portant à son extré- mité une échancrure large et considérable, à lanières super- posées, ordinairement trilobée, les deux lobes latéraux étant plus courts, le médian bifide; les lobes sont dirigés en ligne droite vers le devant ; 1ls sont planes quand la fleur est entièe- rement développée, mais non étalés et réfléchis seulement quand la fleur se fane. La lévre inférieure est trifide; ses lanières sont obovales, échancrées ou bilobées, portant souvent dans l’échan- erure une dent assez longue ; la médiane est de grandeur et de longueur doubles, quelquefois trilobée; les étamines insérées dans la courbure de la corolle à 172-2 lignes au-delà de la corolle dé- tachée. Les J£lets portent à la moitié inférieure quelques poils secs et blancs; vers le haut, ils tirent sur le lilas, et sont nüs ou portent seulement des poils glanduleux isolés. Les anthères sont d’un roux clair, brun-clair quand elles sont desséchées. L’ovaire est nu, jaune, plus foncé vers le bas; son disque n’est point net- tement limité ; il est traversé antérieurement et postérieurement d’une ligne rouge. Le style est d’un violet clair et porte des poils glanduleux, blancs, très rares. Le stigmateest de couleur de giro- tlée ou d’un brun amaranthe-sale ; les lobes sont semi-globu - leux; les pelotes veloutées. Les sépales sont ordinairement binerves, mais présentent encore les rudimens de deux ou trois nervures moins fortes. IL existe de cette espèce une variété à fleurs plus petites et plus rapprochées ; sa tige, ses écailles, ses bractées et ses calices sont d'un rouge plus vif et les fleurs sont extérieurement d'un lilas plus beau. L’ovaire et les filets sont violacés. Cette variété seule mérite le nom d’O. amethystea. J'ai fait cette description en partie d’après les notices et les fi- gures faites sur la plante vivante et que :n’a fournies Al. Braun, en partie sur des échantillons desséchés. L'O. amethystea croît sur les rejetons minces horizontaux de l'Eryngium campestre. Ces stolons naissent ordinairement à la profondeur de 1j2-1 pied du pivot perpendiculaire à écorce épaisse brune et à rides transversales de l’Eryngium. Ils sont simples, blancs, un peu ascendans, mais se détachent très faci- KOCH. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. 149 lement. L’Orobanche s'implante sur l'extrémité de ces rejetous, souvent à une grande distance de la racine principale (Al. Braun). Nees d'Esenbeck l’a cueillie à Bonn. Mi-juin—mi-juillet. Waliroth réunit l'O. amethystea à VO. elatior B. microglossa, à laquelle il joint encore l'O. elatior Sutt. Cette dernière ce- peudant vient sur le Centaurea scabiosa et exige encore des re- cherches ultérieures. Quant à | O. e/atior « macroglossa Walir., Al. Brausa vu daus l’herbierde Gay un échantillonde PO. pruinosa Lap.sur l'étiquette daquel Wallroth avait ajouté qu'il ne pouvait qu'avec peine la distinguer de son ©. elatior macroglossa. 18 ( rragrans Koch. 0. sepalis iutegrnis vel inæquahter bifidis ; corolla basi tubulosa superne sen- sim dilatata, dorso curvata ; staminibus medio tubo insertis, e basi patula adsur- _ gentibus, inferne prlosis, supérne nudis, antherarum loculis tenuissime et bre- viter mucronulatis. L'O. fragrans se distingue très facilement de toutes les espèces du même groupe par ses étamines et son odeur forte. Les éta- mines sont insérées à la moitié du tube; dés leur naissance elles s'éloignent de la paroi de la corolle, et s'élèvent arquées vers le côté opposé, mais vers le haut elles se recourbent de nou- veau un peu en avant. Lorsqu'on fend une fleur de la base vers le dos et qu’on l’étale, les deux étamines de chaque moitié de corolle décrivent uue ellipse avec l'arc de leurs filets. Les an- theres sont blancues; leurs loges s’écartent inférieurement, sont tres aiguës, mais terminées seulement en une pointe breve tres fixe et non en une mucrone. Après huit années de dessiccation l'échantillon répandit une forte odeur de fruits secs et quand Je leus ramolli dans l’eau pour l’examiner, cette odeur se distin- guait à la distance de queiques pas. Malheureusement j'ai laissé la plante trop iong-temps trempée dans l’eau, ce qui lui a fait perdre considérablement de son odeur. La plante à la taille et à-peu-près le port de l'O. Galii; outre - les caractères déjà indiqués, elle en présente encore d’autres. Elle est ferrugineuse à l’état desséché. La tige est grosse, canne- lée et couverte vers le haut, ainsi que les rt de nombreux 190 KocH. — Orobanches de la Flore d’_4llemagne. poils glanduleux roux. Les bractées sont ovales , aiguës, briève- ment acuminées et raides, à extrémité non courbée ; vers lesfleurs . inférieures elles n'atteignent que la moitié du tube de la corolle. Les sépales sont ovales, terminés en une pointe subulée, de la longueur du tube, entiers, ou munis d’une dent latérale, ou iné- galement bifides, ciliés de poils glanduleux et en portent quel- ques-uns sur leur limbe de même que les fleurs. La corolle est longue de 9 lignes, tubuleuse inférieurement: le tube à son origine est large de 2 lignes : il s’élargit insensiblement vers la gorge, comme dans l'O. arenaria ; son dos passe, par une courbure insensible, dans la lèvre supérieure. Les lèvres sont iné- galement dentelées; la supérieure entière ou échancrée, dressée sur le devant, à bord enfin réfléchi; linférieure est de la lon- gueur de la supérieure, à lanières ovales-larges, presque égales. Les étamines sont inférieurernent poilues, les plus longues insé- rées un peu au-dessous du milieu du tube; les plus courtes, considérablement plus haut, un peu au-delà du milieu du tube. Le style porte quelques poils glanduleux. Dans toutes les espèces voisines, les étamines sont parallèles à leur extrémité inférieure, et sont appliquées à la paroi anté- rieure, et toutes ont des mucrones très distincts à lextrémité inférieure des anthères. Elle fut cueillie par le docteur Schiede, dans la Basse-Autriche. Il me la donna sous le nom d’O. major. 19. O. cærwLEscENs Stephan. O. sepalis integris bifidisve, corollæ tubo longioribus : corolla tubulosa, tubo curvato, inferne ovoideo, supra ovarium constricto ; laciniis labii inferioris con- cavis ; staminibus medio tubo afhixis, basi pilosiusculis. Icon. : Reichenb. Ic. f. 993. Synon. : O. cærulescens Steph. apud Wild. Sp. pl. 3. p. 349. Wallr. p. 57. Cette Orobanche appartient aux espèces à fleurs petites, et est couverte sur la tige, les bractées, les sépales et même les corolles, de poils blancs laineux, arachnoïdes, qui font paraitre la plante sèche moiïsie. La coroile est blanchâtre, à teinte bleuà- tre et à lèvres bleu d’améthyste. Elle est tubuleuse, extrême- KkOcH. -— Orobanches de la Flore d'Allemagne. 151 ment courbée; son tube est ventru à la base, et considérabie- ment rétréci au-dessous de la gorge. La tige a 6-9 lignes de haut, parait rougeâtre, couverte d’é- cailles assez nombreuses, ovales, terminées en une pointe plus mince, mais non allongée; les bractées sont également ovales, amincies en une pointe un peu plus longue, mais plus courte que la corolle, Les sépales sont bifides ou entiers, et leur pointe dépasse le tube. La corolle est tubuleuse, longue de 7 lignes. Le tubeest courbé en arc sur le devant, élargi à la base, mais rétréci au-delà de l'ovaire ; son limbe est étalé, de quatre lignes de dia- mètre. Les lèvres sont dentelées : la supérieure, ovale-large, échancrée, bilobée; linférieure trifide; les lanières obovales, arrondies, concaves, d’abord courbées en dedans à l'extrémité. Les élamines sont implantées dans le tube, les plus longues à- peu-près au milieu du renflement ventru, les plus courtes à son extrémité. Les jélets ont la base un peu poilue; d’ailleurs ils sont nus ainsi que le style : ce dernier porte parfois quelques poils. Dans plusieurs fleurs que j’ouvris, je trouvai un stigmate tri- fide; la figure de Reichenbach le montre même quadrifide : c'est sur un plus grand nombre d'échantillons vivans qu’il fau- . dra rechercher sa véritable structure. Mes échantillons présen- tent le bas de la tige médiocrement renflé : celui que Reichen- bach a figuré la présente considérablement épaissie. Elle vieutsur lArtemisia compestris, au bord du Danube à Ra- tisbonne (Emmerich). Une espèce voisine, l'O. cumana, Wallr. O. arenaria M. Bieb.{non Borkh.}, dont on trouve deux variétés dans le sud de la France, sur les Ærtemisia maritima et gallica , se retrouvera peut-être dans le littoral autrichien. Elle ressemble beaucoup à l'O. cærulescens, présente absolument la mème structure dans les fleurs, mais ces dernières sont considérable- ment plus longues et plus grèles, toutes nues; le casque et les bractées sont également presque nus et ne portent que quelques petits poils glanduleux épars, Les sépales atteignent à peine le tube de la corolle; les lobes de dla lèvre supérieure sont réflé- chis, et ceux de la lèvre inférieure roulés sur les bords, du moins dans les échantillons desséchés que j'ai examinés. 152 KOCH. — Orôbanthes dela Floreid ’ Allemagne. Deuxième groupe. Le calice est formé d’une seule pièce ; il est clos de toutes parts et enveloppé de trois bractées dont la médiane est plus grande ; les deux latérales, plus petites, sont souvent soudées à la base du calice ou se trouvent du moins placées immédiate- ment au bas du calice, ou à proprement parler à l'extrémité du pédicelle très court qui porte la fleur. T'ovaire est traversé de quatre sillons et n’a que deux spermophores pariétaux bifides. 20. O. cæruLEA Villars. O. calyce monosepalo quinquedentato, dentibus lanceolatis acuminatis , co- rolla antice curvata; tubo medio coarctato; labiorum laciniis acuminatis pla- nis; antheris nudis vel basi subpubescentibus : caule simplici. Descr. : De Cand. Gaudin. Schultz. Smith. Icon.: Reichb. Ic. f. 928. Jacq. FL. austr. t. 276. Schk. t. 176. Engl. bol. t. 623. Schultz. (analyse de la fleur.) Syn.: O. cœrulea Vil. Dauph. 2. p. 406. Smith. FI, brit. p. 671. Willd. Spec, 3. p. 352. — O. purpurea Jacq. Austr. 3. p. 41. — O. de l Armoise commune Vauch. p. 65. La âge, haute d’un pied, est à angles obtus, jaune de pail- blé ou gris clair, les angles striés de bleu d'acier, ou toute Ja taste teinte du même bleu, qui passe souvent au gris, au vert sale ou au brun; elleest couverte de poils glanduleux courts, peu nombreux vers le bas, mais abondans vers le haut sur les bractées, les calices et la surface extérieure des fleurs: dans la plante desséchée, ces poils ont l'air farineux. La partie souter- rane de la tige est souvent longue, plus ou moins enflée, flexueuse, couverte de nombreuses écailles squamiformes, lan- céolées-larges, jaunâtres, un peu étalées; la partieau-dessus de la terre porte des écailles moins rapprochées, appliquées, brunes au milieu, pâles sur le bord, ovales-lancéolées, acuminées. Les fleurs forment un épi long de 3 à 6 pouces, un peu lâches; elles sont portées sur des pédicelles très courts, mais cependant plus marqués que ceux des espèces précédentes. La bractée placée devant la fleur est ovale-lancéolée, acuminée, ordinaire- KOCH. — Orobanches de la Flore d'Allemagne. 153 ment moins longue que le calice, jaune de paille, à dos d’abord bleu d'acier, plus tard brun. Deux autres bractées étroites lan- céolées se trouvent à la base du calice ou plutôt à l'extrémité du pédicelle. Le calice, composé d’une seule pièce , est un peu coriace, quelquefois jusqu’au-delà du milieu; ses dents, partant d'une base triangulaire, deviennent subulées, dépassent la partie étranglée de la corolle; la dent postérieure est plus petite de moitié et manque quelquefcis. La fleur, depuis la base détachée, est longue de 9 à 10 lignes, de couleur lilas à nervures d'un violet foncé, à base blanche ou blanc-jaunûâtre, inférieurement tubuleu- se, un peu rétrécie au-delà de l'ovaire et de là courbée sur le de- vant, et dilatée insensiblement vers la gorge. Son dos passe, par une inflexion douce, dans la ièvresupérieure, mais à la partie in- férieure, elle n’est pas ventrue. Les lèvres atteignent le tiers du tube; la supérieure est bilobée jusqu’à la moitié; l’inférieure un peu plus profondément trilobée, à lanières égales, ovales, un peu acuminéés, peu dentelées. La face intérieure de la lèvre inférieure trilobée porte deux gibbosités proéminentes, qui s’ap- pliquent à la lèvre supérieure, en sorte que l’ouverture de la corolle est presque fermée. Les étamines sont attachées, dans le tube, au point où il commence à se rétrécir; elles sont à leur base courbées vers le haut, ensuite droites, nues, blanches, por- tant à leur base quelques poils peu nombreux. Les anthères sont blanchâtres ou jaunes, arrondies, nues, ou portant supérieu- rement quelques poils; les loges ont un mucrone long. L'ovaire est ovoide, traversé de quatre sillons, jaune-blanc, nu. Le style est blanc, couvert de petits poils glanduleux. Le stigmate est blanchâtre ou jaunâtre, bifide, à deux nodosités. Des poils assez longs se trouvent intérieurement à l'extrémité de la lèvre supé- rieure, aux lanières de la lèvre inférieure et aux deux gibbo- sités. Une variété peu remarquable a les lanières de la corolle acu- minées : c’est l'O. Millefolii Reichb. Ic. f. 1055. 1056. On la trouve mélée aux échantillons à lanières moins acuminées, et elle n’en diffère par aucun autre caractère. Des échantillons plus petits ont l’épi à trois à quatre fleurs; de plus grands en présentent vingt et davantage. 154 xocu. — Orobanches de la Flore d° Allemagne. A mon avis, la figure de l'O. purpurea Jacq. représente l'O. cærulea et non l'O. arenaria. Les fleurs, dirigées en arc verslho- rizon, montrent ceci au premier coup-d'œil. Elle vient sur l’Achillea Millefolium, dans la plupart des con- trées de l’Allemagne. Juin. Juill. #. o1. O. ARENARIA Borkhausen. O. calyce rionosepalo, quinquedentato, dentibus subulaus; corolla subrecta, tubo medio coarctato, fauce subinflata : laciniis labiorum obtusis, margine re- flexis, antheris suturà pilos lanuginosos gerentbus : eaule simplici. Descr.: Borkh. Wallr. Schuliz. Icon. : Reichb. Ice. f. 929, 930, 931. Schultz (l'analyse de la fleur.) Syn. : O. arenaria Borkh. F1. wett. 2. p. 405. (non M. Bieb.) O. comosa Wallr. Sched. p. 314. de Orob. p. 59. Orobanche vagabonde Vauch. p. 66. Très semblable à l’espèce précédente, elle s’en distingue par les caractères suivans : la tige porte un plus grand nombre d’écailles plus longues et plus étroites à leur extrémité; elle est toujours unicolore, jaune-blanc, plus tard bleuâtre. Les lanières calycinales sont lancéolées-subulées, à pointe plus longue et plus fine, variables quant à leur longueur; elles atteignent souvent le milieu de la gorge, d’autres fois elles sont considérablement moins longues. La corolle est droite, ordinairement plus longue, atteignant un pouce, à peine courbée à son étranglement; par cette raison, elle est dressée et ne s’écarte que très peu de la tige, tandis que dans l’espèce précédente, elle se courbe en arc ex- térieurement. À partir de la partie rétrécie, elle s’élargit davan- tage, la lèvre supérieure a plus l'air cassidiforme et la gorge est un peu enflée au-dessous de la lèvre inférieure. Les lanières des lèvres sont arrondies-obtuses, portant souvent à leur milieu une courte pointe, et roulées sur les bords. La suture des anthères est couverte de poils lanugineux, mais les filets sont parfaite- ment nus; le reste est comme dans l'O. cærulea. Les fleurs sont d'un bleu clair pâle, passant insensiblement au violacé, ou plus foncées et bleu pourpre. Les lobes des deux levres sont d’un beau bleu intérieurement et traversés de veines plus foncées. Les bractées sont d’un jaune-blanc, plus tard roussâtres. Le tube KOCH. — Orobanches de la Flore d’_Allemagne. 155 du calice recouvre presque le premier tiers du tube de la corolle; les dents dépassent ordinairement le second tiers. Cette espèce croit sur l’Artemisia campestris, dans plusieurs provinces de l’Allemagne et dans la Prusse orientale ( Meyer ). On ne connait avec certitude d'autre plante-mère que l’Arte- misia}: le nom de Vaucher ne lui convient donc nullement. Elle vient dans les sables en certaines contrées; en d’autres elle végète dans le sol calcaire, et elle pourrait aussi être appelée O. cal- carea ( Al. Braun). Juill. Août. #. Q. raMosAa Linne. O. calyce monosepalo, quadridentato, dentibus ovato-triangularibus suhulato- acuminatis; antheris nudis; caule ramoso. Descr.: Smith. Roth. Gmel. Schultz. Icon. : Engl. bot. 1. t. 184. Reichb. Ic. £. 933, 934. Schultz. Lam, Ill. t. Sont. 2 Synon. : O. ramosa L. Sp. 2. p. 882. Wild. Spec. 3. p. 353. O. du Chan- vre Vaucher p. 67. Je n’ai point, dans ces derniers temps, eu occasion d'examiner cette espèce sur le vivant, et plus tard il pourrait y avoir à ajouter quelque chose à la description que je vais en donner. La plante a la conformation des espèces précédentes, mais elle est moins robuste; ses fleurs n’atteignent pas la moitié de la grandeur, et sont longues seulement de six lignes ; la tige est ordi- nairement rameuse depuis la base, et les rameaux, ainsi que la tige, se terminent en épis lâches. Toute la plante porte des poils plus longs et en plus grand nombre; ce qui fait qu’elle est presque velue et non farineuse-pubescente comme les deux précédentes. Les écailles sont courtes et ovales. Les bractées qui suppor- tent les fleurs sont ovales-acuminées, mais ordinairement moins longues que le calice; les bractées latérales sont linéaires-lan- céolées. Le calice est membraneux, non coriace, court-campanulé, à quatre dents ovales longuement acuminées. La corolle est tubu- leuse, un peu rétrécie au-dessus de la base, assez droite, légè- rement courbée vers la lèvre supérieure. Celle-ci est bilobée, l'inférieure trilobée, à lobes ovales, obtus, peu denticulés. Les 156 KocH. — Orobanches de la Flore d’ Allemagne. étamines sont insérées aussi haut que dans les deux espèces pré- cédentes, portant quelques poils à leur base; les plus longues sont plus fortement courbées vers le bas. Les arthères sont blanches, arrondies, nues ou portant des poils peu nombreux sur la suture, mais intérieurement la corolle est de même velue. La couleur de la fleur est tantôt d’un bleu d’améthyste, tantôt plus pâle, blanchâtre et jaunâtre, à teinte bleuûtre. Elle croît sur les racines de chanvre et de tabac, dans la plu- part des pays de l'Allemagne. Juin. Août. ©. (1) Oss. « 1l existe dans le sud de l'Europe des espèces ou des formes voisines qui exigent encore des recherches. » (A. Braun.) Voici les espèces d'Allemagne sur le compte desquelles je n'ai point de connaissance exacte: 1° Orobanche apiculata Wallr.; 2° O. platystigma Reichb.; 3° O. adenostemon Reichb. ; 4° O. va- riegata Wallr.; 5° ©. strobiligera Reichb.; 6° O. torquata. J'ai passé sous silence l'O. Teucri Schultz, que m'a envoyé cet auteur, parce que je n'ai point trouvé dans la plante desséchée des caracteres suffisans pour la distinguer d'avec l'O. Galii. Je la recommande aux recherches des botanistes qui peuvent l’exa- niner sur le frais. (2) (x) M. Koch nous écrit qu’il a fait, au printemps dernier, un essai qui a très bien réussi de culture de cette Orobanche ; à cet effet, il a semé des graines de chanvre et sur celles-ei des graines d’Orobanches qu’on lui avait envoyées deux années auparavant. B. (2) Nous trouvons, à l'égard de l'O. Teucrii Schultz, dans le n. 13 du Flora 1835, p. 200, une notice descriptive et des figures analytiques de ses parties florales. Nous publierons en ad- dition au travail de M. Koch celte notice de M. Schultz. # A — - | £. SPACH. — Hypericacearum monographiæ fragmenta. 157 HYPERICACEARUM MONOGRAPHIÆ FRAGMENTA ; Auctore EDUARDO SPACH. PsorospermMumM Nob. (Harongæ , Wismiæ, et Hyperici spec. auctorum.) Calyx persistens, 5.partitus : sepala subæqualia, erecta, sub- coriacea, integerrima, impunctata, vittulata(r), æstivatione mar- ginibus imbricata. PEraLA 5, decidua, æquilatera, suberecta, oblonga, v. sublanceolata, cuspidata (acumine æstivatione in- flexo), antice barbata v.pube stellata conspersa, sæpissime basi appendice minimo instructa, æstivatione imbricata (nec con- torta). Sramiva numero definito v. subdefinito, persistentia, pentadelpha. Androphori filiformes v. liguliformes, 3-9- andri, petalis antepositi! dissepimentis oppositi! (2) filamentis iongio- res, pilosi (rarissimèe glabri) : singuli cum sQuAMULA HYPoGyNA minuta subcoriacea concava ovario a#lpressa alternantes. Fi- lamenta uni-v. pluri-seriata, anisometra, glabra, capillaria. ._ Antheræ minimæ, reniformes, didymæ, glandulà nigrà coronatæ (rarissimé eglandulosæ). Ovarium ovale v. subglobosum, pen- tagonum ‘angulis cum dissepimentis alternantibus), profundè 5-sulcum, 5 -loculare, vittulatum , vesiculis conspersum; ovula gemina v. cæpius solitaria (3), ad anguli interni basin affixa, (r) Hypericacearum organa viltulata dicimus dùm, üt pe.sæpè fit, pericarpii Umbelliferarum ‘moe, ulriculis resiniferis longitudinalibus parallelis filiformibus v. claviformibus lineolata sunt. (2) Eadem observatur ratio symmetrica.in Hypericaceis omnibus pentagynis; infirmatur ergo sententia illa Browneana, dicotyledonearum carpella, düm petalis isomera, sæpissimè iisdem opposita esse existimans. (3) Alia Hypericacearum genera ovulis v. saltèm seminibus oligomeris gaudentia, sunt Ha- ronga Thouars, Eliæa Cambess., Ancistrolobus Nob., Eremosporus Nob., et Drosanthe Nob. — Hoc Lindleyanæ perspicacitati eximiæ haud innotuisse ex opusculo « Wixus plantarum » patet , ubi Hypericaceis pro charactere differentiali adscribuntur » styli plures ; semina nume- rosa.» Nec magis valet ibidèm pro definitione Nixûüs Guttalium « ffores polyandre » , quià Hypericacearum haud parva copia floribus g-20-andris instruuntur, | 158 +. spacu. — Hypericacearum monographicæ fragmenta. suberecta. Sryzi 5, crassiusculi, erecti, recti, basi concret. Sri&maTA clavato-capitata. Bacca stylis coronata, subcoriacea, subwvittata , 5-locularis (nonnunquam abortu 4-2-locularis ) : loculis singulis semine solitario erecto foœtis ; endocarpium dissepimentaque membranacea, vesiculis resiniferis consper- sa! SEMiva ovata v. ovalia, subcompressa, basi et apice ob- tusa, hinc suprà basin emarginata. Integumentum duplex : exterius crustaceum, verruculosum ; interius submembrana- ceum, inadhærens. Raphis inconspicua. Hilus lateralis, suprà- basilaris. Embryo incurvus, citrinus : cotyledones accumbentes, magnæ, subcarnosæ, ovales, facie planæ, dorso convexiusculæ, nigro - punctatæ; radicula cotyledonibus brevior, clavata, sub- trigona, adscendens. Frutices v. forsan et arbores. Rami articulati, sæpe dicho- tomi: adultiores subteretes, noveili angulosi. Pubes nulla aut stellata et sæpè fugax. Folia coriacea, v. subcoriacea, v. mem- branacea, opposita, brevè petiolata, integerrima, v. subsinuo- lata, v. crenata, penninervia, v. pennivenia, nigro-punctulata. Inflorescentiæ terminales (rarû in ramulis axillaribus abbreviatis), v. alares terminalesque , pedunculatæ ( rarissimè sessiles v. sub- sessiles), cymosæ, v. rar aut cymoso-paniculatæ aut subco- rymbosæ, nudæ. Pedunculus communis solitarius, compressus, strictus, multiflorus, sæpissimè dichotomus v. trichotomus : ramificationibus articulatis; pedicelli subterminales, elongati, stricti, v. divaricati, basi articulati, apice subincrassati, sæpè fasciculati, v. umbellati, v. subcorymbosi. Flores parvi. Calyx co- rolla paulo brevior, sæpe (simul ac pedunculi) ferrugineo-tomen- tosus. Petala lutea v. aurantiaca, 3-v. 5-nervia, post anthesin laminibus superne imbricatis calyptram deciduam simulantia. Squamulæ hypogynæ aurantiacæ v. atropurpureæ. Vittulæ atro- purpureæ. Semina (pro ordine) magna, vesiculis verrucifor- mibus quasi scabiosa! Genus inter //zsmiam (cui pariter semina leprosa) et Haron- gam medium, ab häc tam endocarpio membranaceo nec testa- ceo , quam inflorescentiä, ab iilà ovulis solitariis v. geminis nec horizontalibus numero indefinito, ab ambeduis simulacHyperi- caceis omnibus (hucusque notis) embryonis fabricä distinctum. £. SPACH. — Hypericacearum monographiæ fragmenta. 159 Nomen è verbis græcis dupos: scabiosus, et crtpua : SEEN, Prop- ter epispermii indolem. Species novimus sequentes, omnes Africæ æquatorialis cives : Sectio 1. Androphori triandri (rarissimé 4-v.5andri); filamenta 1-se- riata, terminalia : lateralia intermedio breviora. -— Cymæ fastigiatæ, pedunculatæ, terminales. À. Androphori 3-5-(sæpissime 3-) andri; antheræ glandulà nigré coronatæ. a.) Folia coriacea, perennia , integerrima, glaberrima, vix reti- culata. PSOROSPERMUM CITRIFOLIUM Nob. Haronga lanceolata Chois. in De Cand. Prodr. 1, p. 542 (ex loco natali po- tius quam definitione nimiüm manci.) P, foliis ovato- v. lanceolato-oblongis, v. ovatis, v. ovalibus, v. lanceolatis, acuminatis, glaberrimis, utrinque lucidis, basi truncatis v. rotundatis; cymis laxifloris; pedunculis calycibusque rufo-puberulis, demum glabrescentibus; sepalis ovato-v. oblon- go-lanceolatis, acutiusculis, stamina paulo superantibus; pis- tillo staminibus subbreviore : stylis ovarium æquantibus; baccis subglobosis, calyce majoribus. Rami grisei,nudi, subdichotomi. Ramuli juniores virgati v. abbreviati, foliosi, nunc simplicissimi, nunc è foliorum superiorum axillis ramulos floriferos ab- breviatos producentes. Folia 10-30 lineas longa, 5-20 liueas lata, suprà satu- raté viridia, subtüs pallidè virentia, parcè venosa, vix reticulata, utrinquè punc- tis nigris minutissimis conspersa; petiolus circiter 1 lineam longus. Cymæ 7- 20-floræ, 2-v.3-furcatæ; pednnculus communis 4-6 lineas longus; pedicelli 3-6 lineas longi, graciles , plusminusve divergentes. Sepala 1-12 lineam longa;, 12-34 lineæ lata, 3-5-vittata, striato-trinervia. Petala 2 lineas longa, superne ferè 1 lineam lata, exsiccata subaurantiaca. Androphori 3-andni, lineari-liguli- formes, pilosi. Squamulæ hypogynæ oblongæ, obiusæ. Bacca magnitudine pisi : 160 +r. spAcH. — Hypericacearum monographiæ fragmenta. exsiccata nigricans; macerata semi-pellucida, fulvescens, vittis copiosis filifor- mibus v. filiformi-clavatis striata. Semina 1-12 lineam longa, 1 lineam lata : ra- diculà cotyledonibus triplo breviore. Crescit in insulà Madagascar (Chapelier! Petit-Thouars!) ubi dicitur (teste Chapelier) Ærongan Pauilu.— (V. s. sp. in Herb. Juss. et Mus. Par.) 6.) Folia integerrima, subcoriacea, haud perennantia, discoloria : juniora utrinqué ( ramulis noveilis, pedunculis calycibusque ) ferrugineo-lanata ; adulta suprà glabra, subtùs plus minusve stellato-puberula. Cymæ sæpis- simè trichotomé densifloræ. PsoROSPERMUM DISCOLOR Nob. Haronga revoluta Chois. m De Cand. Prodr. 1, p. 542 (definitione pes- simà. ) P. foliis obovato-ovalibus, v. ovalibus, v. obovatis, obtusissi- mis, emarginatis, v. retusis, basi cuneatis, suprà scabro-punc- tulatis, subtüs dealbatis, sparsè puberulis, ad nervos venasque tomentosis; cymis 2-5-radiatis, longè pedunculatis; sepalis oblongis v. ovato-oblongis, obtusis, stamina pauld superantibus; pistillo staminibus paulo longiore; stylis ovario longioribus; baccis subglobosis, calyce majoribus. Rami albidi, nudi, dichotomi. Ramuli floriferi terminales, v. terminales simul- que è foliorum jam delapsorum axillis, graciles, simplicissimi, nunc abbreviati 1-2 pollices longi. Folia 1-4 pollices longa, 6-18 lineas lata, siccitate margini- bus subrevoluta, penninervia, subavenia ; petiolus 2-5 lineas longus. Cymæ multifloræ, 4-6 lineas latæ : pedunculus 6-15 lineas longus; pedicelli 3-4 l- neas longi. Sepala 1 172 lineam longa, 4-6-vittata. Petala 2 lineas longa, 3-4 lineas lata, siccitate aurantiaca. Androphori 3-andri, lineari-liguliformes, pilosi. Squamulæ hypogynæ lJineari-spathulatæ, obtusæ, atropurpureæ. Bacca atro- violacea, magnitudine pisi. Semina illis præcedentium similia : radicula (embryo- nis tamen immaturi) cotyledonibns paulo brevior. In insula Madagascar legit Petit-Thouars! — (V. s. Sp. in Herb. Mus. Par. et Juss.) E. SPACH. — lypericacearum monographiæ fragmenta. 161 PSOROSPERMUM coRNIFOLIUM Nob. P. foliis oblongis, v. ovalibus, v. lanceolato-obovatis, basi et apice acuminatis, suprà lævibus, subtus demum glabrescen- tibus, parcé punctulatis, dealbatis, ad costam puberulis; cymis pedunculatis, subtrichotomis; sepalis ovatis v. ovato-lanceola- tis, acutis, stamina superantibus; pistillo staminibus subduplo longiore; stylis ovario longioribus. Rami nudi, purpurascentes. Ramuli floriferi breves, oppositi. Folia 1-2 pol- lices longa, 5-9 lineas lata, pennivenia, vix reticulata ; petiolus 2-4 lineas lon- gus. Cymæ 34 lineæ longæ, ferrugineæ : pedunculus gracilis, 3-6 lineas lon- gus. Calyx 1-1[2 lineam longus : sepala 4-B-vittata. Petala vix 2 lineas longa, 314 lineæ lata : exsiccata aurantiaca. Androphori parcè pilosi. Squamulæ hypo- gynæ atropurpureæ, lineari-spathulatæ, obtusæ. Fructus haud suppetit. In insula Madagascar legit Commerson ! — (V.s. sp. in Herb. Juss, et Mus. Par.) c.) Folia membranacea, haud perennantia , tenuissimè pennivenia, latè inæqualiter crenata, v. subsinuolata, discoloria, utrinque ramulis- que glaberrima. Cymæ laxifloræ, parcé ramosæ. — (Species quoad fructum haud notæ, inflorescentia autem cæterisque characteribus præcedentibus pro- ximæ. ) # PSOROSPERMUM CHIONANTHIFOLIUM Nob. P. foliis lanceolatis v. lanceolato-oblongis, acuminatis, par- cissimè punctulatis, margine subundulatis , subsinuolatis ; pedicellis calycibusque ferrugineo-puberulis, demüum glabres- centibus; sepalis ovato-v. oblongo-lanceolatis, acutiusculis, sta- minibus fere duplo longioribus; androphoris glabris; pistillo calyce paulo breviore. Rari dichotomi, nudi. Ramuli juniores purpurascentes, graciles, simplicissimi, 1-4 TE longi, articubis folüferiis 2-3. Folia 2-5 pollices longa, 6-18 lineas lata, suprà viridia, subtüs dealbata : costâ venisque purpurascentibus. Cyma (unicam vidimus) 3-radiata, cireiter 20-flora : pedunculus communis 4 lineas longus ; rami brevissimi ; pedicelli subumbellati. Sepala 1 112 lineam longa, 12 V. Borax. — Mars. Li 164 r. spACH. —» Hypericacearum monographiæ fragmenta. Sectio II. Androphori 5-0-andri, a medio ferè filamentiferi; filamenta bi-v. pluri-seriata : inferiora brevissima; antheræ eglan- dulosæ. Petala inappendiculata. — Cymæ alares terminalesque, sessiles, v. raro brevè pedunculatæ, trichotomæ , Subpanicu- latæ, multifloræ. Folia coriacea, petiolata, integerrima, subtüs Pr adulta) pubescentia. PSOROSPERMUM SENEGALENSE Nob. Vismia guineensis Guillem. et Perrott.! in Flor. Senegamb. v. 1, p. 5. (exelusis forsän synonymis) ; tab. 23 (analysi quoad petala, stylos et præcipuë ovarii sectionem errouea!)— Vismia guineensis Ghois. Hyp. ? (1) — Æype- ricum guineense Linn. Amœn. Acad. 8, p. 32, tab. 8, fig. à ? (icon miserrima.) P. foliis lanceolato-oblonis, v. lanceolato-ellipticis, v. lanceo- lato-obovatis, subacuminatis, punctulatis, subtus reticulatis, stellato-pubescentibus, supra glabris, nitidis; ramulis, pedicellis calycibusque subtomentosis; sepalis ovatis v. ovalibus, obtusis, stamina subæquantibus, pistillo paulô brevioribus; stylis ovario. longioribus. Caulis (ex cl. Guillemin et Perrottet} 12-15-pedalis. Rami juniores dichotomi v. trichotomni, sæpissimè nonnisi ad ramificationes foliüferi ramulisque subdivari-. catis ferrugineo-tomentosi. Ramuli termimales, graciles, compressi, infernè nudi. Folia 1 12-3 1{2-pollicaria, 6-20 lineas lata : juniora utrinquè subferrugineo- tomentosa; adulta suprà viridia, subtùüs pube stellata rufescente conspersa; pe- tiolus 2-3 lineas longus, .tomentosus. Cymæ 3-5-radiatæ, nunc panicuiatæ, nunc subfastigiatæ : alares infimæ brevè petiolatæ ; superiores sessiles ; pedicelli inæquales, 3-6 lineas longi, sæpissimè divaricati. Sepala vix 2 lineas longa, 314 lineæ-1 lineam lata, 3:5-vittata : vittis sæpè interruptis v. calyce brevio- ribus. Petala 2 172 lin. longa, 1 lineam lata, anticè dense stellato-tomentosa, basi subangustata, .apice (more congenerum ) in cuspidem inflexam produtcta. Androphori sparsè pilosi. Squamulæ hypogynæ spathulatæ, nonnunquäm emar- (x) Hujus plantæ sepala ab auctore citato dicuntur ovato-lanceolata ,-et pietala glabra : cha- racteres cum Psorospermo senegalensi minime quadrantes. E, SPACH. — Âypericacearum monographiæ fragmenta. 165 ginatæ. Bacca (immatura) calyce brevior, ovalis, atropurpurea. Semina ‘em- bryone perfecto haud vidimus) vix aut nè vix ab illisPsorospermi citrifolii differre videntur. In Senegambia legerunt cl. Perrottet et Leprieur ! Nüm Æype- ricum guineense Linn. ( Vismia guineensis Chois.} eadem vel altera sit species inter dubia remanet.—(V. s. sp. in Herb. Mus. Par.) ELonra Adans. (non Michx.) ( Elodea Adans. — Pursh. — Nuttall. — Elliott. — 7Z'riadenium Rafin. {non Triadenia Svach.) — Hyperici spec. Linn. Michx. — Æyperici sect. III (Æ/cdea) Chois. Hyp. et in De Cand. Prodr. 1, p. 546 (charactere manco et quoad stamina ex toto falso). — Martia Spreug. Gen. Plant. p. 59q {charactere quoad staminum numerum falso.) Cazyx b-partitus, campanulatus :.sepala integerrima, erecta, subæqualia, striatula, staminibus paulo. longiora. Prrara 5, decidua!,æquilatera!, subspathulata;inappendiculata, suberecta. SraminA 9 (1), triadelpha, persistentia. Androphori liguliformes, v. filamentis breviores, triandri, dissepimentis oppositi(2): singuli CUM SQUAMULA HYPOGyNA nectariferà suhcoriaceà integrà ovario adpressà alternantes. Filamenta terminalia, lineari-filiformia, apice subulata : intermedio lateralibus longiore. Antheræ mi- nimæ, reniformes, didymæ, glandulà diaphanà coronatæ. Ova-. RIUM oblongum, triloculare, multi-ovulatum; ovula axi centrali affixa, horizontalia, in singulis loculis biseriata. Sryzr 3, fili- formes, recti, plerumquè conniventes. STIGMATA minima, trun- cata, minutissime puberula. Capsura membranacea, vittulata, oblonga, lævitèr trisulca, 3-locularis, septicidè trivalvis, poly- sperma : axi centrali demüm in fila 3 soluta. Semina minima, (x) Corrige apud rev. Choisy, 1. c., nec non apud Linneanos systematicos, — Flores specie— rum ‘omoium certissimè ac, conslantissimè enneandro-triadelphi} , nee unquàm aut polyandri aut polyadelphi. (2) Eadem observatur symmetria in cæteris Hypcricaceis triadelphis simülque trigynis om- nibus! | 166 Er. spacu. — Hypericacearum monographiæ fragmenta. oblongo-v. ellipsoideo-cylindracea, recta, basi ac apice subapi- | culata, sub lente minutissime scrobiculata et striatula ; embryo | semini conformis : radicula obtusa, cotyledonibus semi-teretibus longior. | Herbæ perennes, glaberrimæ, sæpissimè ramosæ. Caules ra- mique cylindrici : ramulis axillaribus abortivis nullis. Folia sessilia (sæpe amplexicaulia), v. brevè petiolata, opposita, mem- branacea, integerrima, tenuè pennivenia, pallucide punctata, subtus glaucescentia, apice rotundata, sæpissimè-emarginata v. retusa. Inflorescentiæ partiales cymoso-paniculatæ, v. cymulosæ (nonnunquèm simplicissimæ ), aphyllæ, terminales, v. sæpius axillares terminalesque. Pedunculi 1-3-flori v. dichotomè 5-7- flori, stricti, erecti, graciles, foliis semper breviores, nonnun- quàm brevissimi. Pedicelli breves : laterales (simulàce peduncali bifurcationes) bracteolis 2 oppositis, minutis, membranaceis stipati. Flores parvi. Sepala striato-5-nervia, impunctata, vittulis resinosis lineolata. Petala rubella, lineolata, vesiculis puncti- formibus aureis conspersa, post anthe sin laminibus supernè imbricatis corollam calyptriformem deciduam simulantia. Cap- sula vittulis resinosis copiosissimis striata: valvæ placentæque dehiscentià peractä diù persistentes. Semina brunnea. Sectio 1. / Androphori filamentis 3-4-plo breviores. Folia aut omnia aut saltèm superiora pleraque amplexicaulia , basë cordata. Rami nonnisi in foliorum superiorum axillis floriferi : pedunculi (nonnumquèm omnes terminales) plus | minusve elongati : axillares 1-5-flori (plerumque 3-flori) ; terminales sæpe 5-v. 7-flori. a.) Folia ( præter caulina infima) basi cordata, amplexicaulia. EÉLopeA vincinica Nuttall. Elodea virginica Nutt. ! Gen. — Ælodea campanulata Pursh, Flor. :Amer. E. SPACH — Aypericacearum monographiæ fraginenta. 167 Sept. (ex Nutt.) — Æypericum virginicum Linn. — Torrey! — Andr. Bot. Rep. tab. 552! (mala.) — Michx.? (1) E. foliis oblongis, v. ovato-oblongis, v. ovato-ellipticis, v. ovalibus, v. ellipticis, retusis, v. emarginatis, v. subapiculatis ; sepalis oblongo-linearibus, v. oblongo-lanceolatis, v. lineari- lanceolatis, acutis; petalis lanceolato-ellipticis, acuminatis, ca- lyce triente-dimidio longioribus; squamulis hypogynis ovalibus v. ovato-oblongis, obtusissimis ; stylis (sub anthesi) ovarium subæquantibus. Rhizoma gracile, subramosum, horizontale, fibrillosum. Caules 1-2-pedales, erecti, v. basi adscendentes, graciles, sæpè rufescentes, infernè indivisi, supernè appositè ramosi, nunc rarius aut simplicissimi, aut a basi ferè ramosi, interno- düs inferioribus ut plurimuüm folis longioribus, superioribus foliis brevioribus. Rami tenues, plusminusve erecto-patentes , simplices : inferiores folis caulinis 2-4-plo longioribus; summis brevibus, ferè pedunculiformibus, subaphyllis. Folia caulina 10-30 lineas longa, 5-12 lineas lata ; ramea 4-15 lineas longa, 2- 6 lineas lata. Pedunculi 2-3 lineas longi. Cymæ densiusculæ, v. laxé paniculatæ. Sepala 2 172-2 3j4 lincas longa, 113-314 lineæ lata, Petala 3 112=4 lineas longa, supernè 1 1[4-1 1[2 lineam lata. Stamina calyce paulo breviora. Squamulæ hy- pogynæ fuscæ, margine submembranaceæ, androphoris subæquilongæ. Capsula 5-6 lineas longa, brunnea, acutiuscula. Semina 113 lineæ longa. Crescit in America septentrionali, a Florida usque ad Cana- dam.—(V. s. sp. specimen Nuttallianum in Herb. cl. Webb; specimen Torreyanum in Herb. cl. Decaisne; nec non aliorum speciminum variis in locis lectorum copiam.) b.) Caulis ramorumque folia inferiora nec amplexicaulia, nec basi cor- data. Ecopea Drüummoxpir Nob. E. foliis retusis v. profunde emarginatis: caulinis rameisque .inferioribus oblongo-spathulatis, sessilibus; superioribus ova- libus v. oblongis, amplexicaulibus, basi-cordatis; sepalis oblon- go-linearibus, v. lineari-lanceolatis, acutis; petalis lanceolato- oblongis, acuminatis, calyce triente longioribus; squamulis (r) Specimen in Herbario Michauxiano exstat unicum, miserrimum, propter florum defec-- tum haud dignoscendum. 168 E. spacH. — Âÿpericacearum monographiæ fragmenta. hypogynis cuneiformibus, v. cuneato-obovatis, truncatis; stylis (sub anthesi) ovario subtriente longioribus. Caulis 15-18 pollices altus, gracilis, erectus, a basi ferè ramosus : internodiis foliis subbrevioribus. Rami gracillimi, adscendentes, simplices. Folia caulina 10- 30 lineas longa, 6-15 lineas lata (infima 12-18 lineas longa, 4-6 lineas lata) ; ramea 1-2 polices longa, 3-5 lineas lata. Pedunculi 3-12 lixeas longi, ferè fili- formes: axillares 3-flori v. nonnunquèam 5-flori; terminales 5-v. -flori, ple- rumque paniculati, Sepala 2 112-2 374 lineas longa, 114-3]4 lineæ lata. Petala 3 172 lineas longa. Stamina calyce subæquilonga. Squamulæ hypogynæ fuscæ, margine submembranaceæ, androphoris subæquilongæ. Pistillum staminibus paulo longior. Capsula haud suppetit. In Louisiana legit cl. Drummond! — (V. s. sp. in Herb. cl. Webb.) Sectio IL. Androphori filamentis æquilongi v. longiores. Folia amplexicaulia, v. sessilia, v. brevè petiolata. Rami aut in folioruin omnium axillis, aut apice tantüm floriferi: pe- dunculi pauci-(x-3- v. rarissimé 5-) flori. a.) Folia amplexicaulia aut subsessilia, Pedunculi solitarii ». terni , 1-3-/lori : omnes terminales. ELopEa Fraser: Nob. Elodea canadensis Fraser fil. ! manser. E. foliis ellipticis, v. ovalibus, v. ovato-oblongis, retusis, v. emarginatis , v. apiculatis : inferioribus basi cordatis, amplexi- caulibus ; superioribns basi rotundatis, sessilibus ; sepalis ellip- ticis v. oblongis, obtusis; petalis spathulato-obovatis, obtusis, vix calyce longioribus; androphoris filamentis paulo longiori- bus; stylis (sub anthesi) ovario subduplo brevioribus. Rami graciles : internodiis folis subæquilongis. Folia (ramea) 6-12 lineas longa, 3-7 lineas lata. Pedunculi 3-flori, subfastigiati, 2-3 lineas longi. Sepala 1 114-1112 lineam longa, dimidiam lineam lata. Petala ferè 2 lincas longa. Capsula oblonga, acuta, 4-5 lineas longa. E. SPACH. — Âypericacearum monographiæ fragmenta. 169 Crescit in Canada (Fraser. fil., Comitissa Dalhousie,) — (V. s. sp. in Herb. cl. Webb.) ELODEA pPAUCIFLORA Nob. Hypericum tubulosum Walt. Flor. Carol. ? E. foliüs ellipticis, v. ovato-ellipticis, v. ovalibus, v. ovatis, emarginatis, basi cuneatis v. rotundatis, subsessilibus; sepalis oblongis v. oblongo-lanceolatis, acutis, v. acuminatis; petalis obovato-spathulatis, obtusis, calyce pauld longioribus; andro- phoris filamentis dimidio longioribus, pistillo parüum longiori- bus; stylis (sub anthesi) ovario subtriplo brevioribus. Rhizoma horizontale, tenue, fibrillosum. Caulis 6-12 pollices altus, erectus, gracilis, ramosus : internodiis superioribus foliis brevioribus. Rami gracillimi : superiores caulem superantes. Folia canlina 12-14 lineas ionga, 5-10 lineas lata. Pedunculi solitarii v. terni, 1-v. 3-flori, terminales, ferè filiformes, 1-5 lineas longi. Bracteole minimæ, lineari-lanceolatæ. Sepala 2 lineas longa, 112-314 li- neæ Jata. Petala 2 1j4-2 112 lineas longa, supernè 1 lineam lata. Stamina sepalis paulo breviora. Squamulæ hypogynæ oblongæ, androphoris triplo breviores. Capsula oblonga , conica, acuta, 5 lineas longa. Crescit in America septentrionali. — (V. s. sp. in Herbario Mus. Par.) b.) Folia brevè petiolata. Rami in foliorum omnium axillis floriferi. ELopEeaA FLoriBunpa Nob. Elodea petiolata Leconte! manscer. (non Walt.) E. foliis ovalibus, v. oblongis, v. spathulato-oblongis, retusis, v. subapiculatis, brevissimè petiolatis; pedunculis 2- v. 3-floris, elongatis ; sepalisoblongis, obtusissimis; petalis spathulato-obova- tis, obtusissimis,sepalisdimidio longioribus; androphoris filamen- üs paulo longioribus ; stylis (sub anthesi) ovario subæquilongis. Caulis ferè 2-pedalis, gracilis, erectus, rufescens, supetnè ramosus : interno- dis superioribus foliis brevioribus. Rami gracillimi, erecto-patentes, subpyrami- dati : inferiores 4-8 pollices longi, foliosi ; superiores vix foliis caulinis longiores 170 E. SPACH. — yperivacearum monographiæ fragmenta. v. breviores et ferè aphylli. Folia caulina inferiora 3 pollices longa, 1 pollicem lata ; superiora gradatim minora ; summa 7 lineas longa, 3 lineas lata; ramorum inferiorum folia majora 2 pollices longa, 8 lineas lata; ramorum superiorum folia vix semi-pollicaria Pedunculi 2-8 lineas longi. Bracteolæ oblongæ v. ovali-oblongæ, obtusiusculæ. Sepala 2 lineas longa, 112-213 lineæ lata. Petala 3 lineas longa, supernè 1 172 lineam lata. Stamina calyce pauld breviora. Squa- mule hypogynæ oblongo-obovatæ , androphoris breviores. Pistillum staminibus paulo longior. Crescit verosimiliter in Louisiana aut Florida. —(V. s. sp. in Herb. Mus. Par. miss. a cl. Leconte cum plantis ex Anglo-Ame- ricanorum provinciis australioribus.) Ecopra axirraris Nob. Hypericum axillare Michx. ! Flor. Bor. Amer. — Elodea petiolata Pursh, Flor. Amer. Sept. (ex Elliott, Sketch.) — Æypericum petiolatum Walt. Carol. (ex Elliot.) — ÆZypericum paludosum Chois. Hyp. ? E. foliis oblongis, v. spathulato-oblongis, v. obovato-oblongis, emarginatis, v. retusis, v. apiculatis, brevissime petiolatis ; pedunculis brevissimis, subtrifloris ; sepalis oblongis, v. ovalibus, v. ovato-oblongis, obtusissimis ; petalis oblongo-spathulatis, obtusis, calyce paulo longioribus ; androphoris filamentis 2-3-plo longioribus; stylis (sub anthesi) ovario duplo brevio- ribus. Caulis 1-2 pedes altus, gracilis, rufescens, erectus, ramosus : internodiüis ple- rumquè foliis brevioribus. Rami foliosi, suberecti, 4-12 pollices longi, pyrami- dati, v. subfastigiati. Folia caulina 1 172 pollicem-3 pollices longa, 3-6 lineas. lata ; ramea 8-24 lineas longa, 3-6 lineas lata; petiolus 3-6 lineas longus. Pe- dunculi 1-3 lineas longi {rard inferiores semi-pollicares). Flores sæpissimé densè cymulosi. Bracteolæ ovatæ v. oblongæ, obtusæ. Sepala 2 lineas longa, 314 li- néæ-1 lineam lata. Petala 2 174-2 12 lineas longa , supernè ferè 1 lincam lata. Stamina calyce pauld breviora. Squamulæ hypogynæ obovats v.'oblongo- obovatæ, obtusæ, androphoris multo breviores. Pistillum staminibus: superatus : ovarium ellipsoïdeum; styli brevissimi.. Capsula 3j4 lineas longa, obtusa. Semina 115 lineæ longa. Crescitin Carolinà, Georgià, Floridà ac Louisianà. — (V. ss. sp.) E. SPACH —— Hypericacearum monographiæ fragmenta. 171 ELODES Nob. (Hypericum Elodes. Linn.) Cazyx campanulatus, 5-partitus : sepala erecta, subæqualia, costato-3-nervia, pellucido- vittulata, staminibus breviora, glandulis stipitatis ciliolata. Prraa subpersistentia, spathulato- oblonga, suberecta, æquilatera, anticè supra basin appendice fimbriolato instructa, post anthesin contortoimbricata. Srawr- nA 15, triadelpha , persistentia. Androphori filiformes, pentan- dri, filamentis multo longiores,f placentis oppositi : singuli cum SQUAMULA HyPoGyNA petaloidea bifida ovario adpressa alternan- tes. Filamenta subterminalia, anisometra, capillaria, pilosa. Antheræ reniformes, didymæ, minutæ, glandulà diaphanà coro- natæ. Ovarium oblongo-conicum, trigonum, uniloculare, mul- tiovulatum; placentæ 3, filiformes, valvularum marginibus vix introflexis adnatæ; ovula horizontalia, in singulis placentis bi- seriata. Sryit 3, filiformes, recti, erecti, supernè villosius- culi. SriemarA subcapitata, papilloso-puberula. Capsura char- tacea ; oblonga, obtusa, vittulata, stylis coronata, 1-locularis, 3-valvis, polysperma : placentis suturalibus, filiformibus , de- müm liberis, valvisque diù persistentibus. Sema horizontalia , minuta, ellipsoidea, cylindracea, recta, basi et apice mammil- lata, sub lente striatula et læviter scrobiculata. Embryo semini conformis: radiculà obtusà, centrifugà, cotyledonibus semi- teretibus longiore. Herba perennis, multicaulis, radicans, tomentoso-puberula : pilis articulatis. Caules ramique teretes, fungosi : ramulis axil- laribus abortivis nullis. Folia opposita, sessilia, membranacea, integerrima, b-nervia, punctata. Inflorescentiæ cymosæ v. pani- culatæ, dichotomæ, v. subdichotomæ, terminales, demum sæpè ramulorum elsngatione laterales. Pedunculi solitarii, erecti, ad bifurcationes 2-bracteolati. Pedicelli alares terminalesque, vel obortù in racemos subsecundos dispositi. Bracteolæ parvæ, membranaceæ, semi-pellucidæ, glandulis stipitatis diaphanis ciliolatæ, Calyx corollà multo brevior: sepala vaileculis r-vitta- tis. Corolla quasi campanulata : petala 5-7-nervia : nervis resi- 172 E. SpACH. — Hypericacearum monographiæ fragmenta. niferis ! Capsula vittulis resinosis copiosissimis tenerrimis stria- tula , calyce longior. Genus Ælodeæ affine: attamen petalis appendiculatis persis- tentibus, androphoris pentandris, squamularum hypogynarum indole petaloidea, ovario uniloculari, nec non toto habitu aliis- que notis distinctissimum. Speciem novimus unicam : Eropes paLusrris Nob. (Hyperi- cum Elodes Linn.) Triapenta Nob. (non 7riadenium Rafin.) ( Hyperict spec. Linn. — ÆElodeæ sp. Jack.) Cazyx campanulatus, 5-partitus : sepala erecta, imbricata, subæqualia, integerrima , obtusissima, striato-multinervia, te- nerrimé pellucido-vittulata, impunctata, subcoriacea, dorso convexa. PrraLA persistentia!, æquilatera, flabellinervia, spa- thulato-oblonga, infernè erecta, supernèé recurva marginibus- que imbricata, anticè suprà basin nectario subcarnoso lineari- spathulato obtuso concavo instructa, post anthesin imbricata. STAMINA persistentia, subdefinita, triadelpha. Androphori 9-1 5- andri, liguliformes, filamentis longiores, dissepimentis oppositi, facie plani, dorso carinati, supernè conniventes: singuli cum GLANDULA HYPOGYNA carnosa crassa subovata majuscula al- ternantes. Filamenta pluriseriata, capillaria, androphoris multo breviora. Antheræ reniformes, didymæ, glandulà dia- phanâ conspicuâ coronatæ : thecis quasi dicoccis. Ovarrum minutum, ovoideum, profundè trisulcum, tricephalum , tri- loculare , multiovulatum; ovula axi centrali tenui affixa, hori- Zontalia, in singulis loculis biseriata. Srvzr 3, erecti, v. di- vergentes, recti. Sricmara minuta, subcapitata. Capsuza char- tacea, ovoidea , profundè trisulca, tricephala, stylis coronata, vittulata, 3-locularis, septicide trivalvis ; polysperma : axi semi- niferà tenui, demüm in fila 3 valvisque persistentia solutà. SEMINA majuscula, oblongo-cylindracea, subarcuata, basi et apice subapiculata, læviter scrobiculata, Embryo semini con- E, SPACH. — Âypericacearum monographiæ fragmenta. 173 formis: radiculà obtusä, cotyledonibus semiteretibus longiore. Suffrutices ramosissimi. Ramuli juniores foliosi, obscurè tetra- goni. Folia opposita, decussata, integerrima, parva, punctata, glaucescentia, glaberrima, subcarnosa, persistentia, patula, v. recurva, v. reflexa, internodiis Jongiora, paginà superiore plana, paginà inferiore carinata, præter costam (supra incon- spicuam) enervia ac avenia, in petiolum brevissimum crassum attenuata. Pedunculi terni v. sæpius solitarii, terminales (sæpis- simé in ramulis axillaribus abbreviatis),v.axillares terminalesque, brevissimi, 1-flori, basi articulati et bracteolati ( dm terni, intermedius ebracteolatus). Bracteolæ oppositæ, sepalis subcon- formes. Calyx subcoloratus. Corolla aurea, subcyathiformis : nectaria aurantiaca. Capsula quasi tricocca, calyce pauld major, corollà emarcidà obtecta, vittulis resinosis tenerrimis copio- sissimis striata. Semina (pro ordine) majusculà. Genus glandularum hypogynarum indole a Hypericaceis om- nibus distinctum, toto cæterüum habitu (simulac staminum fabri. cà) Melaleucas quasdam microphyllas referens. — Species novimus 4 sequentes, floræ mediterraneæ cives : a.) Pistillum (sub anthesi) calyce ferè duplo breviüs : styli ovario triplo breviores. TRIADENTA microPHyLLA Nob. Hypericum ægyptiacum Linn. Amœn. 8, p. 323, tab. 8, fig. 3. — Bot. Reg. tab. 196! — Elodea ægyptiaca Jack, in Hook. Journ. of Bot. 4, p. 373 (in adnotatione.) T. foliis ovatis, v. ovato-lanceolatis, v. lanceolato-ellipticis, acutis; sepalis ovatis v. ellipticis, corollà duplo brevioribus, androphoris subæquilongis; staminibus exsertis, petalis dimidio superatis. ë Frutex dumosus, 2-3-pedalis. Caulis tortuosus, subteres. Rami suberecti, an- gulosi, foliorum delapsorum cicatricibus notati. Ramuli juniores gracillimi, subsim- plices. Folia 1-3 lineas lenga, 112-1 112 lineam lata. Flores plerumquè axillares terminalesque, in racemum foliosum dispositi : pedunculis (ramulis si mavis abortivis) foliis brevioribus v. vix longioribus ; nonnunquam peduneuli foliis 174 E. SPACH. — Âypericacearum monographiæ fragmenta. plus minusve longiores, floribus solitariis v. ternis, terminalibus. Calyx rufes- cens v. è viridi flavescens : sepala 1 113-1 à 112 lineam longa, ore 3 Jineas lata Stamina 2-1[2 3 lineas longa. Capsula obionga, calyce paulo longior. Crescit (ex Linnæo) in Ægypto. —(V. v. c.) TRIADENIA THYMirotiA Nob. T. foliis lanceolato-ellipticis, v. lanceolato-oblongis, obtu- siusculis; sepalis oblongis, obtusis, petalis duplo brevioribus, androphoris longioribus; filamentis subexsertis, petalis sabdu- plo superatis. Ramuli elongati, graciles, diffusi, simplicissimi v. parcè ramosi, 1-v. pauci- flori. Folia illis speciei præcedentis majora (1 172 lineam-3 112 lineas longa, 112-1 112 lincam lata) , glauca, conspicuè punctata. Flores terminales, solitari (an semper?), brevè pedunculati. Pedunculi calyce breviores > filiformes , basi bracteolis 2 lanceolato-oblongis sepalis multo minoribus stipati. Sepala 2 172 hi- neas longa, 1-1 1[4 lineam lata. Petala 5 lineas longa, : 174 lineam lata. Stamina ferè 3 lineas longa. Capsula. . ... In hortoinsulæ Melitæ legit cl. Webb. — (V.s. c. in herbario Webbiano.) b.) Pistillum calyeem superans. Siyli ovario longiores. TarapentA W£seprr Nob. T. foliis lanceolato-oblongis, v. lanceolato-ellipticis, v. sub- oblongis, v. ellipticis , acutis, v. obtusiusculis; sepalis ellipticis, v. oblongis, petalis subtriplo brevioribus, staminibus vix su- peratis; stylis ovario 2-3-plo longioribus. | Caulis tortuosus, vix semi-pedalis. Ramuli graciles, sabuniflori. Folia 1-3 lineas longa, 112-1 12 lineam lata. Flores terminales, plerumque solitarii. Pedunculi calyce multo breviores, ebracteolati, v. bracteolis 2 submembranaceis foliis sub- conformibus 1-2 lineas longis supati. Sepala 2 lineas longa, 314 lineæ lata. Petala 4-5 lineas longa. Androphori calyce subbreviores ; filamenta parum exserta. Pistillum 3 lincas longum, Capsula calyce paulo brevior. Semina nigricantia , 172 lineam longa. E. SPACH. — Âypericacearum monographiæ fragmenta. 195 In rupestribus insulæ Melitæ legit cl. Webb. Adest etiam copiose (pro Hyperico ægyptiaco) in herbario a Billardiero in Oriente ( v. forsan in Corsica ) collecto, loco natali tamen haud adscripto. — (V. s. sp. in herbario Webbiano.) TRIADENIA SiEgerr Nob. Hypéricum creticum Sieber! Herb. Cret. T. foliis ellipticis, v. lanceolato-ellipticis, v. lanceolato- ob- longis, obtusiusculis; sepalis ovalibus, obtusis, petalis duplo brevioribus, stamina dimidio superantibus; stylis parüm ex- sertis. Caulis brevis, ut videtur decumbens. Rami 3-6 pollices longi, diffusi, v. ad- scendentes, graciles. Ramuli gracillimi, foliosi, breves, 1-flori. Folia 1-2 lineas longa, 12-1 lineam lata. Flores terminales, solitarii, subsessiles, plerumque bracteolis 2 foliis conformibus calyce brevioribus stipati. Sepala 2 lineas longa, 314 lineæ-1 lineam lata. Petala 3 112-4 lineas longa, i 114 lineam lata. Stamina vix ovario æquilonga. Capsula haud suppetit. In Cretæ maritimis detexit cl. Sieber. —(V. ss. sp. in Herba- rio Webbiano.) TABULARUM EXPLICATIO. TAB. V. Triadenia microphylla Spach. 1. Ramulus florifer (magn. nat.)—2. Id. magn. auct. — 3. Petalum : a, nectarium. — 4. Flos (parüm auct.) ablatis petalis. — 3. Calyx (valdè auct.) — 6. Flos!, ablatis sepalis pe- talisque : a, a, glandulæ hypogynæ androphoris interpositæ. — 7. Anthera fronte visa. — 8. Ead. dorso visa. —Q. Pistillum cum duabus glandularum.—10. Ovarii sectio horizontalis. —11. Flos post anthesin. TAB. VI. A. Triadenia Webbiü Spach. 1, Ramulus florifer (magn. nat.) — 2. Flos (parüm auct.) calyce dibracteolato. — 3, Id. ablatis petalis.—4. Petalum. — 5. Calyx fructifer (magn. nat.) — 6. Capsula (magn. nat.) — 7. Cepsulæ valva (aut si mavis cocca) post dehiscentiam (magna auct.) — 8. Placentæ ablatis valvis (magn. auct.).—" 9. Semen (magn. auct. ).—10. Embryo (magn. auct.) 176 LÉON DUFOUR, — Sur l’Ambrosia maritima. B. Triadenia thymifolia Spach. 2, Ramulus florifer (magn. nat.)—2. Folium (auct.)—3. Petalum (auct.)— 4. Flos abla- tis petalis (magn. nat.)—5. Sepalum (auct.)—6. Flos ablatis petalis sepalisque (auct.) : a, a, glandulæ hypogynæ, — 7. Pistillum (magn. auct,) cum duabus glandularum. C. Triadenia Sieberi Spach. 2. Ramulus florifer (magn. nat.)—2. Folium (auct.)—3. Petalum (auct.)—4. Flos ablatis petalis (magn. nat.) — 5, Sepalum (auct.)— 6. Flos ablatis sepalis petalisque (auct, ): a, «, L glandulæ hypogynæ,. Norice Sur l’Æmbrosia maritima Linné, Par M. Léon Durour. Cette plante, connue depuis des siécles et bien figurée par Barrelier, est encore, je crois, imparfaitement décrite sous le rapport de sa fructification. Placée d’abord dans la famille des Urticées , elle a passé dans ces derniers temps dans. celle des Composées, après le genre Balsamita. Son port, son feuillage, son inflorescence et son odeur aromatique, la rapprochent en effet des _Zrtemisia. Elle n’est pas rare dans la plage sablonneuse de Valence, où . elle fleurit tout l'été. Je l'ai soigneusement étudiée et voici le ré- sultat de cette étude. Plante monoïque. Fleurs mäles , disposées au sommet des épis, distinctes, pédicellées, penchées, nues, c’est-à-dire dé- pourvues de bractées. Calice commun ou involucre, subhémi- sphérique, monophylle, divisé à son limbe en lobes obtus, dont le nombre varie de six à douze. Corolles ou fleurons, de six à douze, tubuleuses, subinfundibuliformes, à limbe divisé en cinq ou six lobes lancéolés. Æfamines, cinq ou six, à peine de la longueur de la corolle; filamens courts, cohérens, réunis en tube ; anthères redressées , distinctes, terminées par une courte soie; pollen jaune. Les étamines entourent un corps blanchâtre, tubuleux, subinfuudibuliforme, ordinairement plus long qu’elles, à limbe brièvement cilié, entier. MM. de Jussieu et De Candolle ont désigné ce corps par la dénomination de style BRUCH ET SCHIMPER. — Zryologie d'Europe. 177 me De ee avec’stigmate, ce qui implique contradiction, car alors la fleur ne serait plus monoïque. Cest, suivant moi, une partie vesti- giaire, une sorte d’avorton, comparable à ce qu'on observe dans quelques Melica. Les fleurs femelles, placées au-dessous des mâles, sont ses- siles, agglomérées et munies de deux ou trois bractées linéaires inégales, presque entières. Corolle nulle. Calice ou involucre monophylle, uniflore, turbiné, tuberculeux extérieurement, terminé par un bec bifide, dont les lanières, avant la fécondation, s’entr'ouvent pour le passage du style, tandis qu'après cette épo- que elles sont pressées l’une contre l’antre. Le séyle est unique, mais profondément bifide. Graine ovoïde, noire , comme trièdre à sa base, arrondie à son extrémité, d’une consistance dure, sèche, cassante, presque osseuse. Mais ce nest point l’involucre endurci qui lui donne, comme dit M. de Jussieu, la solidité qui caractérise la noix. Cet involucre, quoique l’enveloppant immé- diatement , ne lui est point adhérent. L’amande ne touche point aux parois de la noix. Elle est fixée à son fond, et ses deux co- tylédons sont entourés d’une tunique pelliculeuse fine. 2 — je» | “BryoLoci£ D'EUROPE, publiée en monographies, par MM. Brucn et Scarmper. Première livraison de l’édition française. Nous avons annoncé dernièrement la prochaine publication de cet important ouvrage, et nous avons en même temps fait connaître le plan que s'étaient tracé les auteurs. Tout en don- nant des éloges sincères au jugement éclairé dont ils avaient fait preuve dans leur texte, nous avons surtout loué la beauté remarquable des planches dont ce texte est accompagné. Une seule chose excitait nos regrets, c’est la préférence qu'ils avaient donnée à la langue allemande, malheureusement peu répandue chez nous, et nous manifestions la crainte que l'édition fran- çaise préparée par eux ne restât en portefeuille faute d'un li- |braire qui voulüt se charger de l’entreprise. Gette crainte est | maintenant dissipée. Nous avons sous les yeux la première li- NV. BorTar. — Mars. 12 = ONE - _ 178 BRUCH ET SCHIMPER. — Zryologie d'Europe. vraison, contenant les Buxbaurniacées et les Phascacées ; les auteurs ont complètement justifié et nos éloges et notre attente. Les amateurs de Mousses y trouveront des moyens sûrs de dis- tinguer les individus de cette jolie famille; car les descriptions, d’ailleurs, bien faites, reçoivent un secours puissant et toujours nécessaire de l'exactitude des figures. Le genre Phascum, dont nous n'avions encore vu que les admirables planches, est traité tout entier dans l’un des deux fascicules qui composent celte livraison; et, comme la plupart des espèces de ce genre sont propres à l'Europe, il n’en est qu'un petit nombre d’exotiques qui n'y figurent point. Les au- teurs ont donné une preuve de la sagesse de leur jugement en faisant justice de plusieurs espèces peu caractérisées qu'ils ont rejetées parmi les variétés. Toutefois, en agissant ainsi, ils n’ont jamais omis d'indiquer les motifs de leur détermination. Les Phascum Flotowianum et Lucasiunum, par exemple, ont été réunis comme variétés au P. cohærens Hedw., dont ils ne différent que par la largeur plus ou moins grande des feuilles et la nervure plus ou moins prolongée de celles - ci. Le P. stenophyllum Voit. n’est aussi, selon eux, qu'une forme à feuilles plus courtes et moins dentées du P. crassinervium. C'est avec le même esprit de critique qu'ils ont rapporté au P. cuspidatum Schreb., Mousse éminemment polymorphe , les P. affine Br. germ., püliferum Schreb., curvisetum Dicks. et elatum Brid. En figurant toutes ces formes comparativement au type, MM. Bruch et Schimper ont mis les savans en état de juger s'ils avaient eu raison ou non de faire ces réductions. Le genre Pleuridium de Bridel a disparu, fondé qu'il était sur une observation inexacte. L'espèce qui le composait, car il était monotype, est redevenue le Phascum alternifulium Dicks. À cette occasion, MM. Bruch et Schimper font remarquer que, dans la Muscologia britannica, la description de cette es- pèce s'applique en partie à l’A4rchidium phascoides, espèce bien différente quoiqu’elle ait été souvent confondue avec le Phas- ; cum alternifolium. Il est un facile moyen d’éviter l'erreur, c'est | la comparaison des sporules de ces deux mousses; en effet , elles ! sont très petites et très nombreuses dans le P.alternifolium, tres : she nd BRUCH ET SCHIMPER. — Bryologie d’Europe. 179 grosses et conséquemment en petit nombre dans l’A#rchidium. Les auteurs de la Bryologie d'Europe ont publié deux nou- velles espèces de ce genre. L'une, le P.tenerum Bruch et Schpr., est ainsi caractérisée : « Foliis ovato-lanceolatis dentatis enerviis, « tenerrimis; capsulà subsphæricà, immersä, pallidè ochraceà ». Espèce très voisine du P. serratum , dont elle diffère par des feur!les plus larges, à peine dentées, et surtout des sporules lisses et de moitié plus petites. L'autre est le P. palustre Bruch et Schpr., dont voici le diagnostic : « Caule erecto innovante ; « foliis caulinis lanceolatis patulis, perichætialibus è basi latè « ovatà subulatis, costà in cuspidem longam excurrente; cap- « sulà terminali oviformi immersä$ calyptrà conico-campanu- « latà pluries fissä ». Son port place cette Mousse tout près du P. alternifolium , auquel elle ressemble beaucoup. Il est pour- tant facile de l'en distinguer à la forme et à la grandeur de la capsule, à la position des organes mâles, qui sont libres et pla- cés près des femelles dans cette Mousse, tandis qu'ils sont ren- fermés dans des bourgeons axillaires épars sur la tige du P. al- ternifolium. MM. Bruch et Schimper rejettent parmi les espèces douteuses les P. stellatum Brid., strictum Dicks. et dubium Lapylaie. Ils nous promettent enfin de compléter leur travail par une ana- | tomie et une physiologie des Mousses. Nous avons déjà fait connaître les conditions de la souscrip- ton. Mais comme à cette époque il n’était question que de l’é- | dition allemande, nous avions dû indiquer l'adresse des auteurs qui s'étaient chargés de recevoir les demandes. Par suite des conventions qu'ils viennent de faire avec M. Mercklein, rue des Beaux-Arts, n° 171, ce libraire étant devenu acquéreur de l’édi- tion française, c’est à lui que devront désormais s'adresser les personnes qui desireraient souscrire à cette publication dont il paraîtra cinq ou six livraisons chaque année. Nous en rendrons compte. C. Moxr. 178 BRUCH ET SCHIMPER. — Zryologie d'Europe. vraison, contenant les Buxbaumiacées et les Phascacées ; les auteurs ont complètement justifié et nos éloges et notre attente. | Les amateurs de Mousses y trouveront des moyens sûrs de dis- tinguer les individus de cette jolie famille; car les descriptions, d’ailleurs, bien faites, reçoivent un secours puissant et toujours nécessaire de l'exactitude des figures. Le genre Phascum, dont nous n'avions encore vu que les admirables planches, est traité tout entier dans l’un des deux fascicules qui composent cette livraison; et, comme la plupart des espèces de ce genre sont propres à l'Europe, il n’en est qu’un petit nombre d’exotiques qui n'y figurent point. Les au- teurs ont donné une preuve de la sagesse de leur jugement en faisant justice de plusieurs espèces peu caractérisées qu'ils ont rejetées parmi les variétés. Toutefois, en agissant ainsi, ils n’ont jamais omis d'indiquer les motifs de leur détermination. Les Phascum Flotowianum et Lucasiunum, par exemple, ont été réunis comme variétés au P. cohærens Hedw., dont ils ne différent que par la largeur plus ou moins grande des feuilles et la nervure plus ou moins prolongée dé celles - ci, Le P. stenophyllum Voit. n'est aussi, selon eux, qu'une forme à feuilles plus courtes et moins dentées du P. crassinervium. C'est avec le même esprit de critique qu'ils ont rapporté au P. cuspidatum Schreb., Mousse éminemment polymorphe , les P. affine Br. germ., piliferum Schreb., curvisetum Dicks. et elatum Brid. En figurant toutes ces formes comparativement au type, MM. Bruch et Schimper ont mis les savans en état de juger s'ils avaient eu raison ou non de faire ces réductions. Le genre Pleuridium de Bridel a disparu, fondé qu'il était sur une observation inexacte. L'espèce qui le composait, car 1l était monotype, est redevenue le Phascum alternifulium Dicks. À cette occasion, MM. Bruch et Schimper font remarquer que, dans la Muscologia britannica , la description de cette es- pèce s'applique en partie à l4rchidium phascoides, espèce bien différente quoiqu'elle ait été souvent confondue avec le PAas- M cum alternifolium. Il est un facile moyen d’éviter lerreur, c'est la comparaison des sporules de ces deux mousses; en effet , elles | sont très petites et très nombreuses dans le P. alternifolium, très | : 1 | | . D W BRUCH ET SCHIMPER. — Bryologie d'Europe. 179 grosses et conséquemment en petit nombre dans l’AÆrchidium. Les auteurs de la Bryologie d'Europe ont publié deux nou- velles espèces de ce genre. L'une, le P.tenerum Bruch et Schpr., est ainsi caractérisée : « Foliis ovato-lanceolatis dentatis enerviis, « tenerrimis; capsulà subsphoæricà, immersä, pallidè ochraceà ». Espèce très voisine du P. serratum , dont elle diffère par des feui!les plus larges, à peine dentées, et surtout des sporules lisses et de moitié plus petites. L'autre est le P. palustre Bruch et Schpr., dont voici le diagnostic : « Caule erecto innovante ; « foliis caulinis lanceolatis patulis, perichætialibus è basi late « ovatà subulatis, costà in cuspidem longam excurrente; cap- « sulà terminali oviformi immersä$ calyptrà conico- -campanu- « latà pluries fissä ». Son port place cette Mousse tout près du P. alternifolium , auquel elle ressemble beaucoup. Il est pour- tant facile de l'en distinguer à la forme et à la grandeur de la capsule, à la position des organes mâles, qui ‘sont libres et pla- cés près des femelles dans cette Mousse, tandis qu'ils sont ren- fermés dans des bourgeons axillaires épars sur la tige du P. al- ternifolium. MM. Bruch et Schimper rejettent parmi les espèces done les P. stellatum Brid., strictum Dicks. et dubium Lapylaie. Ils nous promettent enfin de compléter leur travail par une ana- tomie et une physiologie des Mousses. Nous avons déjà fait connaître les conditions de la souscrip- üon. Mais comme à cette époque il n’était question que de l’é- | dition allemande, nous avions dû indiquer l'adresse des auteurs qui s'étaient chargés de recevoir les demandes. Par suite des conventions qu'ils viennent de faire avec M. Mercklein, rue des Beaux-Arts, n° 17, ce libraire étant devenu acquéreur de l’édi- tion française, c’est à lui que devront désormais s'adresser les personnes qui desireraient souscrire à cette publication dont il paraîtra cinq ou six livraisons chaque année. Nous en rendrons compte. C. Moxr. 180 FISCHER ET MEYER. — _#nimadwersiones botaniccæ. ANIMADVERSIONES Dofanicæ nonnullæ, novorumque generum et specierum diagnoses , Auct. F. E. L. Fiscuer et C. À. Mever. . (Ex indice secundo seminum horti botanici Petropolitani, dec. 1835). (1) RANUNCULACEZÆ. Ad Delphinium Ajacis L.,nec ag D.Consolida L.,neque ad D. pubescens D.C. spectat D. Consolida fl. græc. tab#$04. Pariter D. Corsolida Eugl. bot. tab. 1839, aut speciem distinctam (an D. ambiguum Mill. ? ) aut potius varietatem D. Ajacis ramis pedunculisque magis patentibus, existimamus. Ad D.Consolida L. ( Conf. fl. dan. tab. 683. et Clusii rarior. plant. histor. p. 207. s. Delphin. vulgar. pleno flore }hæc britannica planta pertinere nequit. Actinosphora dahurica Index prim. sem. h. Petropol. p. 21. Flores abortu dioici. Fæm. sepala 5. Filamenta pauca, anthera cassa terminata; exteriora fili- formia simplicia, intima ( ovartis proxima )dilatata, per paria connata. Mas. Sepala 5, illis plantæ fœmineæ majora. Stamina fertilia numerosa simplicia filifor- mia ; sterilia pauca fertilibus intermixta, dilatata , per paria connata. Ovaria abor- tva, minima vel plana nulla. PAPAVERACEZÆ. Platystemon leiocarpum. P. ovarüs fructibusque glaberrimis. — A simil- limo P. californico Benth. differt ovariis glaberrimis , nullo modo hispidis, nec nou floribus ochroleucis — Hab. circa coloniam Ruthenorum Ross in Nova California. © Platystigma lineare. Nostra planta, ë semimibus enata circa coloniam Ross in Nova California lectis, filamenta habet dilatata, lineari-oblorga, et petala bico- lora, exteriora tria aurea cum litura transversali alba, ungue flavo, ceterum cum descriptione P. linearis a Benthamio data haud male congruit. (x) Ayant donné un extrait des observations'et des descriptions de nouvelles plantes contenues dans le catalogue du jardin de Pétersbourg, pour l’année précédente, nous devons également publier les observations qui se trouvent à la suite du nouveau catalogue, récemment communi- qué aux botanistes. L'établissement de plusieurs genres, et des renseignemens sur plusieurs es- pêces intéressantes, nous ont déterminé à reproduire textuellement ces additions. (Note des réd.) FISCHER ET MEYER. — Ænimadrersiones botanicæ. 481 CRUCIFERÆ. Cardamine macrophylla 8. Amicissimus Turczaninow immerito Dentarians sum dasylobam a C. macrophylla distinguit, nam hæc quoque ludit siliquis glabris vel hispidis, foliorum segmento summo a reliquis remoto vel cumillis confluente, nec non funiculis umbilicalibus in statu jumiori ( vel in siliquis ovulis que abortivis ) filiformibus, in fructu maturo dilatatis lanceolatis. Lepidium micranthum Ledeb. con. plant. altaie. 1, p. 22. tab. 92. L. incisum M. B. ÿ2. taur.cauc. 2. p. 98. ( exel..syn. Roth.) Ledeb. ÿ2. altaica 3. p. 193( excel. syn., præter Marschall. ) L. densiflorum Schrad. À L. inciso Roth sane diversissimum. Genuina specimina plantæ Rothianæ in phytophylacio olim Mertensiano adsunt, quæ neutiquam differunt ab illa planta in Schkuhr bandb. s. n. ZL. /beridis delineata. Pertinet ergo Z. incisum Roth ad Z. virginicum auctor. recentior. ( num et Linnæi adhuc quærere licet. ) Drasrropris F. et M. Calyx erectus basi bigibbus. Petala æqualia, indivisa. Glandulæ hypogynæ valvariæ 4. Filamenta li- bera, edentula. Silicula supra torum sessilis, dehiscens, bi- locularis, disperma, valvulis navicularibus carinatis alatis. Semina solitaria, pendula, immarginata, lævia, resupinata! Cotyledones planæ, indivisæ, accumbentes. Radicula adscendens, dissepimen- to incumbens. Funiculi umbilicales subulati, basi dissepimento adnati. — Genus e T'hlaspidearum tribu ab omnibus Cruciferis seminum situ distinctum; præterea differt ab Jberide petalis æqualibus, a Æutchinsia silicula alata, a Thlaspide silicularum loculis monospermis, a Lepidio et ab Æthicnemate seniinum fabrica. D. cristata. Fruticulus humilis distortus; folia sparsa, glaucescentia, oblonga, parva; racemi terminales, aphylli, densiflori; flores dilute rosei, magnitudine flo- rum Æ/yssimaritimi; slieula Æihionem cristati; semina Hutchinsiæ, semper tamen resupinata, radicula enim dissepimento (non valvulorum dorso) proxima. Hab. in montibus Armeniæ rossicæ locis siccis €. D Quatuor species Thysanocarpi generis, quæ nunc sub oculis sunt, sequenti modo definiri possunt. Th. curvipes Hook. flor. bor. Americ. 1. p. 69. tab. 18 fig. a. Th. petalis calyce brevioribus: siliculis glaberrimis ala integra ( vel foraminibus exiguis pertusa ) cmctis apice emarginatis styloque vix exserto terminatis, 182 FISCHER ET MEYER. — #{nimadyersiones botanicre. Th. pulchellusF.et M. Th. petalis calyce longioribus; siliculis glaberrimis ala integra (non pertusa) cinctis apice subtruncatis styloque longe exserto terminatis. — Antecedenti speciel simillima, notis indicatis tamen satis distincta. Petala albida vel violascentia, parvula, calyce tamen ferme longiora.— Hab. circa colo- niam Ruthenorum Ross. © Th. elegans F. et M. Th. petalis calyce longioribus, siliculis glaberrimis ala foraminosa cinctis apice truncatis styloque exserto ierminatis. — 4 Th. pul- chello, quocum crescit et cui ceterum persimilis est, siliculorum ala foraminibus numerosis latis uniseriatis pertusa facile dignoscitar. Quarta species hujus generis a celeb. Deppe in California detecta, a nostro T'h. elegante differt siliculis villosis apice emarginatis styloque vix exserto termi- natis. ROSACEÆ. Cotoneaster nummularia. C. folüs suborbiculatis subellipticisve obtusis re- tusis vel acutiusculis mucronulatis subtus calycibusque tomentosis; racemis paucifloris folio brevioribus; petalis patentibus ; fructibus dyperinis. — C. 4o- mentosa Meyer. Enum. pl. eauc. casp. n. 1527 (excel. syn.). — Hab.in mon- tibus Talusch, 1h Iberia et in montibus Samamisicis. b LEGUMINOSÆ. Trirorrum. (Subgenus PerisÆma F. et M.) Calyx 4-partitus : lacinia infima minima, summa maxima bifida, Vexillum latissi- mum, Mmucronatum, alas carinam et genitalia amplectens. Alæ carinæ . adnatæ. Stylus lateralis. Legumen subtrapezoïdeum : sutura superiore incrassata dehiscente. T'.oxypetalum.T.perenne (?)subglabrum; caulibus erectiusculis ; stipulis oblon- gis acutis subdentatis’; foliolis obovatis oblongisve denticulatis basi cuneatis; pe- dunculis folio multo longioribus: floribus urabeliaus nutantibus: laciniis calyci- mis inæqualibus linearibus muticis corolla paulo brevioribus ; vexillo alisque mucro- vats ; leguminibus subtrispermis.—Species distinctissima , nisieadem cum 7°. ca- roliniano; süpulis non bifidis, legumimibus glabris alisque notis differe videtur. Kerba perennis (?) habitu 7° Aybridi ; corolla parva, calyce paulo longior, albida, apice sordide purpurascens; legumen longitudine calycis, corolla tectum , subtrapezoideum, compressum, hyalinum; semina flaya subovata, radicula vix prominula. — Fab, in Louisiana. FISCHER ET MEYER. — _Ænrimadversiones botanicæ. 183 Melilotus gracilis D.C. M, neapolitana Ten. M. globulosa Stev. Trifo- lium spicatum fl. græc. Comparavimus specimina gallica, italica et iberica cum icone 77. spicati, in Flora græca nitidissime expresss, quæ omnia inter se conve- niunt. Leguwina puberuls, rugosa, etiam in planta gallica monosperma. Melilotus italica. M. rotondifolia Ten. haud differt. Legumina nunc monc- nunc disperma, sæpe in uno eodemque racemo. Lotus Wrangelianus: L. annuus, diffusus, pilosus subglaber; foliis quadrifo- liolatis, foliolis oblongis subglaucis; pedunculis axillaribus brevissimis uniflonis ebracteatis; leguminibus pubescentibus. — Z. subpinnato proximus atpube ra- riore incumbente adspersus et legumina pubescentia; a L. (Hosackia) parvi- floro dignoscitur pedunculis ebracteatis aliisque notis. — Herba annua tenuissima babitu L. subpinnau; flores parvi flavi; legumina semipollicaria teretiuscula, semi- nibus 5-7 subtetragonis lævibus griseis fœta. — Hab. in portu Bodega Novæ Ca- liforniæ , prope coloniam Ruthenorum Ross. © Obs. Folia in omnibus Loti speciebus non ternata sed certe pinnata sunt. foliola enim infima { ab auctoribus male cum stipulis commutata), cum petiolo articu- lata, pro stipulis haberi non possunt. Cæterum stipulæ veræ, licet plerumque minutæ et cito marcescentes, ën imo petiolorum basi semper adsunt. Vicia hyrcanica. V. (2) annua, subglabra; stipulis notatis lanceolatis inte- gerrimis; foliolis (12-18) oblongis sublinearibusve emarginatis mucronulatis; flo- ribus subgeminis, calycis obliqui lobis setaceis adscendentibus tubo sublongiori- bus, vexillo (amplo) glabro; leguminibus glabris oblongis subhexaspermis paten- tibus; seminibus subglobosis, hilo brevi.—7, Biebersteinii Meyer Enum. pl. cauc. casp. n° 1301 (excl. syn, ) — #. tricolors proxima, sed stipulis lanceo- latis, floribus unicoloribus flavescentibus et vexillo ampliore diversa ; a . sor- dida, V. Biebersteinti( V. sordidæ potius var. ) et Ÿ. grandiflora distin- guitur hilo brevi, vix quintam partem(1/5) non duas tertias partes {2/3) periphe- riæ seminis occupante; a 7. lutea, V. hybridaet F. pannonica differt glabritie omnium partium ; a V. sativa, PV. lœvigata, V. cordata et affinibus facile dig- noscitur calyce obliquo, lobis calycinis adscendentibus et vexillo ampliato. — Hab. in montibus Talusch. ©} Lupinus arboreus 8. odoratissimus. À L. arboreo Bot. mag. t. 682 nou differt nisi floribus odoratissimis. Folia in planta spontanea sericea, in planta culta subglabra. Huc omnino spectat L. sericeus Eschsch. in Mémoires de l’ Acad. Imp. des sc. de St. Petersb. t. 10. p. 289; contra ZL. sericeus Hooker in Beechey p. 138 potius ad L. Chamissonis Eschsch. pertinet. Astragalus ankilotus. À. (6 6.) annuus, caulescens, pubescens pilisque sim- plcibus hirtus; foliolis (3-15) lineari-oblongis obtusis; pedunculis foliorum longitudine ; racemis paucifloris ; calycinis dentibus erectis tubo cylindraceo du- plo, carina vix brevioribus; leguminibus pilosis suhcylindraceis ercctis sursum 184 FISCHER ET MEYER. — _#nimadyersiones botanicæ. arcuatis apice- iuflexo-hamatis. — 4, hispidulo affinis Ledeb. Znd. sem. k. Dorpat. 1834.Species distincta, licet 4. Karelini et A. trimorpho Viv. valdeaf- finis; a priore differt racemis pedunculo elongato suffultis; a posteriore foliüis omnibus pinnatis, superioribus multijugis, pedunculis folio haud longioribus , calycis cylindracei (non campanulau) dentibus erectis tubo duplo brevioribus; ab 4. hispidulo D. C. dignoscitur foliolis paucioribus obtusis, corollis brevio- ribus et præsertim leguminibus apice inflexo-hamatis. — Hab.in campis trans- volgensibus, nec non in litore orientali maris Caspii ; ad lacum salsum Indersk banc plantulam invenit Dr. Tauscher jam ann. 1808. ONAGRARIÆ, œ Eucaariorum F. et M. Calycis tubus supra ovarium elongatus filiformis cum limbo /-partito deciduus. Petala 4, unguiculata (trifida). Stamina 4! Stigma bilobum. Capsula 4-locularis, 4-valvis, dehiscens. Semina numerosa, in quovis loculo uniserialia, sur- sum imbricata, erecta, alato-marginata. — Genus insigne Clarkiæ proximum. E. concinnum. Herba annua, habitu Clarkiæ elegantis ; folia ovata vel ovato-oblonga, integerrima, petiolata, sparsa, infima opposita; calyx rufescenti- purpureus, laciniis apice sæpe cohærentibus ; petala 7-8 lin. longa, saturate ro- sea , maculis 2 saturatioribus , lineisque 3 albidis picta; antheræ basi affixæ; pollinis granula obtuse angulata, discreta, filis vix ullis; semina subovata, ala angusta tenui connivente cincta. — ilab. in Nova California circa coloniam Ruthencrum Ross. ©. OExorTuera Linn. Calycis tubus supra ovarium articulatus, ( plerumque } elongatus, filiformis, cum limbo 4-partito deci- duus. Petala 4, sessilia (indivisa). Stamina 8. Stigma 4-fidum. Capsula 4-locularis, 4-valvis, dehiscens. Semina numerosa , in quovis loculo biseriata (in unica O. concinra uniseriata), hori- zontalia, erecta, aptera, nuda.—Herbæ annuæ, biennes, perenues, rarissime suffrutices , caulescentes, rarissime subacaules, pube simplici sæpe adspersa, foliosa; folia sparsa, sessilia vel in petiolum attenuata, integra, dentata vel laciniata; flores axillares solitarii, plerumque sessiles, flavi { deflorati rufescentes), albi, rosel, purpurei vel violacei, sæpe nocturni. Sect. 1. OEnotherium. Antheræ elongatæ, lineares, incumbentes. Pollinia togulis prominulis notata, filis elongatis intertexta. Stigmata filiformia, patentia. FISCHER ET MEYER. — Æ{nimadvwersiones botanicæ. 185 Capsula obovata, clavata, 4-angulata vel sæpe 4-alata. Semina oblonga, sæpe angulata fhorizontalia vel suberecta, sæpe inordinate cumulata. Flores flavi, ra- rius albi, rarissime rosei. OZ. acaulis Cav. Ab hac OE. taraxacifolii hortor, et Sweet haud differt. CE. tetraptera Ca. OE. rosea Aït. OE. macrocarpa Pursh. CŒ. triloba Bart. CE. rhizocarpa Spr. CE. fruticosa Linr. OEË. glauca Mich. CE. ambigua Nutt. CE. Fraseri Pursh. CE. tetragona Roth. CE. mollis Goldie. CE. gracilis Schrad. An ab OE. riparia Nutt. sais diversa ? OE. pumila Lin. Sect. 2. Allochroa. Antheræ, Pollinia et Stigmata ut in sect, 1. Capsula cy- lindracea vel apice incrassata, haud sulcata. Semina horizontalia, sursum im- bricata , cblonga, vix angulata. Flores flavi, deflorati rufescentes. OE. odorata Jacq. OE. villosa Thb. OE. mollissima Linn. OË. nocturna Jacq. OE, sinuata Linn. CE. stricta Ledeb. (non striata). OE. mulabilis H. Paris. CE. chilensis H. Paris. Inter precedentem, cui habitu et foliis accedit et se- quentem , .qua cum tubo florum elongato convenit, media ; tota pilis mollibus tecta. OË. longiflora J acq. Sect. 3. Onagra. Antheræ, Pollinia et Stigmata ut in sect. 1. Capsula cylin- dracea, basin versus sæpe incrassata, plerumque sulcata. Semina horizontalia, angulata. Flores flavi. OE. grandiflora Aït. et var. 8. OE. spectabilis Hornen. O. biennis Linn. cum var. 8. OE. gauroides Hornem. CE. muricata Linn. OF. salicifolia Desf. CE. parviflora Linn. OË. cruciata Nutt. Sectio 4. RhAodanthos. Antheræ lineares, basi affixæ, erectæ. Pollinia obtuse angulata filis brevibus aucta, subdiscreta, Stigmata sæpe brevia , recurvata, Cap- 186 FISCHER ET MEYER. — Æ{nimadversiones botaniccæ. sula oblongo-cylindracea, sæpe sulcata. Semina horizontalia, imbricata, angu- lata. Flores rosei, purpureï, violacei. OE,. roseo-albo Bernh. CE. Lindleyana Dougl. OE. purpurea Gurt. OE. Romanzowii Ledeb. CE. decumbens Dougl. CE. tenella Cav. OË. viminea Dougli. OË. quadrivulnera Dougl. Sect. 5. Pachydium. Antheræ subovatæ medio affixæ. Pollinia ut in sect. 4. Stigmata brevia patentia, sæpe lobo uno alterove deficiente. Capsula subovata, haud sulcata. Semina ovata, compressa, erecta, placentæ crassæ semi-immersa. Flores Æpilobii, purpurascentes. OE. densiflora Lindi. Sect. 6. Dictyopetalum. Antheræ et Pollinia ut in sect. 5. Stigmata brevia recurvata. Capsula oblonga, apice quadrangula asperma. Semina oblonga, erecta, uxiseriata. Flores rosei, venis reticulatis pic. An genus distinctum ? OE. concinna Don. SPHÆROSTIGMA Seringe. Calycis tubus supra ovarium vix pro- ductus; limbus 4-partitus, deciduus. Petala 4 sessilia (indivisa). Stamina 8. Stigma globosum indivisum. Capsula 4-locularis, 4-valvis, dehiscens. Semina numerosa, in quovis loculo uni- serialia, erecta, aptera, nuda. — Herbæ annuæ , habitu Æpilobü, glabræ vel pube simplici obtectæ, ramosæ, diffusæ; rami api- cibus sæpe recurvati; folia sparsa (infima sæpe opposita), ses- silia vel in petiolum attenuata, indivisa; flores axillares, solitarit, sessiles, parvi, flavi; stamina alterna breviora; antheræ sub- globosæ, basi affixæ; pollinia obtuse angulata, filis brevibus intermixta; capsulæ sessiles , elongatæ. sæpe curvatæ vel tortæ; semina minuta, oblonga, non angulata. S. ChamissonisF. et M. S. pube glandulosa adspersum, subglabrum; foliis sub- linearibus utrinque attenuatis dentatis; petalisovato-orbiculatis; capsula elongata filiformi recta vel sub-incurva.—OEnothera Chamissonis Link. Enum. alt. k. Bercl. 1. p. 378. OE. dentata Lindley Collect. bot. tab.10. (excl. syn. Cavan.). Ruiz et Pav. f, Per. 3. p. 81. t. 317. (excl. syn. Cavan.) Hooker in Bee- chey p. 23. (excel, syn. OX micranth. et hirtæ). Mooker bot. misc. 3. p. 310. FISCHER ET MEYER.-— 4 nimadversiones botaniccæ. 187 Onosuris Chamissonis D. C. Prodr. 3. p. 64. — Petala » lin. longa vel paulo lougiora, vix angustiora ; stylus petalis brevior ; semina 2-5 lin. longa.—Hab, in Chile. ©. S. strigulosum F.etM.S. setulis minutis iacumbentibus adspersum subglabrum; folits sublincaribus utrinque attenuatis dentatis; petalis ovato-orbiculatis ; cap- sula elongata filiformi recta vel incurva.— Præcedenti simillimum, at diversum indumenti indole necnon floribus et seminibus minoribus. — Petala linea vix longiora; stylus petalis brevior; capsula pergracilis : semina minuta, vix 1/5 lin. longa. — Hab. in Nova California. ©. S. minutiflorum F.et M. S. pube glandulosa patenteadspersum; foliis angustis- simis integerrimis; petalis oblongis; capsulis elongatis filiformibus (sæpissime)tortis. An OEnotk. contorta Dougl. Hooker f. bor. Amer. 3. p. 214 ?—Species bene distincta , etiamsi toto habitu binis antecedentibus simillima. Folia angustissima capsulis plerumque haud latiora, 1,2 lin. lata vel sæpe angustiora, vix latiora, pollicem circiter longa, integerrima ; flores minimi, petalis ; linea sublongiori- bus vix 1/2 lin. latis ; stylus petalis brevior; capsulæ gracillimæ torulosæ, ple- rumque contoriæ, rarius rectæ ; semina minuta præcedentis. — Hab. in Chile. ©. S. kirtum F. ct M. OEnoth. hirta Link Enum. L. c. p. 378. O. micrantha Hornemann. Spr. Syst. veget. 2. p. 228. S. cheiranthifoliumF.etM. OE. cheirantifolia Hornem. D.C. Prodr. 3. p.46. B. capsulis sæpius tortis. OFenoth. viridescens Hooker fl. bor. mer. 1. p. 214. S. spirale F. et M. OEnothera spiralis Hooker L. c. p. 213. PORTULACEZ. Claytonia gypsophiloides. C. annua, glauca; foliüs radicalibus longissimis fiiformibus, caulinis geminis (sæpissime) unolatere connatis; racemis simplicibus ebracteatis; petalis sublinearibus emarginatis calyce triplo longioribus. — Mul- ücaulis, 6-10 poll. alta; folia radicalia semipedalia vel longiora; flores pulchelli, lis Gypsophilæ acutifoliæ vel G. perfoliatæ similes, rosei; capsula subtrisper- ma; semina atra, nitida, punctis impressis minutis notata.— Hab. in Nova Cali- fornia circa coloniam Ruthenorum Ross. ©. UMBELLIFERÆ. Astrantia Bieberstenii. À. folis triparüitis : partitione terminali oblonga vel obovata, lateralibus cuneatis bifidis : laciniis chovatis oblongis vel ovatis omni- bus duplicato-setaceo-serratis; foliolis involucri integerrimis umbellam subæ- quantibus ; dentibus calycinis acutis subpungentibus longitudine petalorum ; 188 FISCHER ET MEYER. — Æ{nimadversiones botanicæ. carpellis a dorso ellipticis ovatisve : dentibus costarum confluentibus, in apice carpellorum distinctis acutis. — 4. major. M. B. fl. taur. cauc. 1. p. 202. 3. | p- 193. (excl. syn. præter Stev.) Stev. in mem. de la Soc. d. sc. de Moscou. 3. p. 258. Meyer Enum. pl. cauc. casp. p. 120 (excel. syn.) — Carpella 2 1/2 | lin. longa, 1 1/2 lin. lata. Differt affinis 4. major L foliis multo majoribus, | subæqualiter basin usque 5=partitis , partitionibus plerumque subtrifidis; den- tibus calycinis sæpe petala superantibus et spinulosis, præcipue autem carpellis | majoribus 3-3 3/4 lin. longis, semper cuneato-oblongis latitudine triplo longio- | ribus. 4. intermedia M. B. distinguenda est a nostra specie involucri folio- lis setaceo-serratis umbellam multo superantibus, dentibus calycinis petala su- perantibus longe spinulosis. Æ. helleborifolia Salisb. differt foliis basin usque tripartitis : partitionibus subæqualibus ovatis integris, involuerï foliolis setaceo- | serratis umbella multo longioribus, dentibus calycinis petala paulo superantibus | spinulosis. 4. carniolica Waulf. idiversa est involucri foliolis umbellam supe- rantibus, dentibus calycinis obtusiuseulis mucronulatis (haud pungentibus), ju- | gorum dentibus ubique distinctis. 4. minor L. recedit foliüs 7-g partitis : | partitionibus elongatis simpliciter inciso-serratis, jugorum dentibus ubique dis- | tinctis. — Hab. 4. Bieberstenii in Caucaso. D. Cnidium dahuricum F. et M. C. striatum Turcz. in litt. Laserpitium dahuricum Jacq. ÆHort. Vindob. 3. tab. 38. Simile Ligustico ferulaceo AI. sed fructus structura longe diversum. Conioselinum Czernævia. C. folüs subtripinnatisectis : lacinüis lanceolatis cartilagineo-serratis : serraturis mucronatis, Czernævia lævigata Turcz. mss. — | Planta biennis habitu (præter folia, C. Fischeri, setulis paucis sæpe exasperata ; folia ferè Heraclei sibirici angustifolii ; folia plerumque lanceolata, interdam latiora oblonga vel angustiora, semper inæqualiter argute mucronato-serrata ; involucram universale nullum, partialia oligophylla; flores albi, carpella struc- tura C. Fischeri, minora tamen brevioraque elliptico-subovata, vittis crassiori- bus contiguis motata.—Hab. in Dahuria. ©. Genus Conioselinum a Selino car- pellorum alis inæqualibus et vittarum numero distinctum. HonenackeriA F. et M. Flores capitati, hermaphroditi, nullis paleis interstincti. Calycis dentes subulati, patentes. Petala subrotunda cum lacinula inflexa. Stylopodium cylindraceum, submarginatum. Styli brevissimi, subulati, reflexi. Cremocar- pium læve a latere compressum, tetragono-pyriforme, rostro- cylindraceo terminatum, bipartibile. Mericarpia apice gibba, 4 spongiosa-corticata, jugis 5-obtusis solidis notata, vaileculis k angustis evittatis. Albumen dorso tricostatum, facie planum. Carpophorum bipartibile, mericarpiis arcte adnatum. — Genus inter Umbelliferas e Saniculearum tribu fructibus cortice cras- sissima spongiosa vestitis rostroque cylindraceo in dentes 5-su- FISCHER ET MEYER. — _Æ{nimadversiones botanicæ. 189 bulatos pungentes patentes exurrente facile distinctissimum ; præterea differt a Sanicula mericarpiis evittatis, nullis setis ha- matis tectis, a Hacquetia floribus omnibus fertilibus, fructus forraa et mericarpü jugis non perfossis, ab £ryngio fructibus non squamatis, a latere (non a dorso) compressis, palearum de- fectu sliisque notis; ad Hydrocotyleas, e.g.ad Bowlesiam, Fra- gosam, Azorellam, quoque characteribus aliquos accedit, sed jam petalorum forma ab illis abunde distinctum. Dedicavimus reverendissimo R. Fr. HomEeNACKER scrutateri paturæ indefexo atque peritissimo. F. bupleurifolia. Valerianella ? excapa De Cand. Prodr. 4, p. 625. — Planta pusilla annua, vel bienmis, glabra, glaucescens, in globum quasi con- tracta ; caules brevissimi simplices vel dichotomo-ramosi, decunibentes, foliosis- simi ; folia Bupleuri, elongata, serrulata; flores in ramorum dichotomüs et in fo- horum axillis aggregeto- capitati, sessiles; involucra et paleolæ nullæ; petala rinuta albida: cremocarpia majuscula flavescentia. — Hab. in Somchetiæ locis subulosis circa urhem Gandscha, nec non in arvis prope pagum Helenen- dorff, © .. VALERIANEZÆ. Plectritis congesta D.C. Prodr. 4. p. 631. P. staminibus corolla longioribus, Plectritis brachystemon. P. staminibus longitudine corolle. — Omnibus partibus P. congestæ similis, præter flores quadruplo minores albos et stamina non exserta. — Hab. in portu Bodega Novæ Californie. ©. Betckea samolifolia. D.C. Prad. 4. p. 642. B. annua, glauca, caule suban- cipiti; staminibus corolla brevioribus. B. major. B. annua, viridis ; caulibus alato-tetragonis; staminibus longitu- dine corollæ.— Species bene distincta, habitu et foliorum forma. B. samolifoliæ similis, sed omnibus partibus major, viridis (non glauca); caulis et rami qua- dranguli, angulis ala angusta notatis : bracteæ Jongiores et angustiores ; flores illis B. samolifoliæ quadruplo majores, dilute rosei, stamina corolla fere lon- giora; achænia ut in B. samolfolia, nisi paulo màjora, glabra vel obsolete pubescentia. Simillima PZectritidi congestæ, sed fructus forma ab illa facile recognoscenda. — Hab. in Nova California circa coloniam Rutheorum Ross. ©. Valerianella plagiostephana. V. ($ 4) fructibus puberulis sublinearibus curvis fertili dorso rotundato æquilatis; corona campanulata obliqua truncata edentula. Simillima PV. cymbæcarpæ, si coronam haud dertatam prætermit- tas. — Humilis, apice divaricato-ramosa, habitu Ÿ. coronatæ ct F. locustæ similis, glabriuscula ; folia integra vel basi incisa; corymbi densiflori; bracteæ lineares, glabræ; corolla minuta, albida. — Hab. in campis altiorum montium Talüscb. ©. 190 DE CANDOLLE. — Pluntes rares du Jardin de Genève. F’. sclerocarpa. V. (( 2.) fructibus distantibus pubescentibus linearibus sub- tetragonis, dorso planis, antice sulco notatis, basi gibbis, loculis binis sterilibus fertili vix angustioribus fungosis basicristatis : corona campanulata tridentata ; dente intermedio ovato laterali fongissimo lineari, altero obsoleto. — Annua, pubescens, habitu ad W. uncinatam accedit, vel (in statu fructifero) faciem Enclidii syriaci quodammodo simulat; folia grosse dentata vel sæpe incisa; flores distanies ; bracteæ lincares, glabriusculæ; corolla albida ; stamina exserta. — Hab. cum 7. plagiostephana. ©. (La suite au prochain cahier.) SEPTIÈME ñotice sur les Plantes rares cultivées dans Le Jardin de Genève ; par MM. Auc. Pyr. et ALpx. DE CANDOLLE. (Extr. du à. vrr des Mém. de la Société de physique et d’hist. nat. de Genève.) MM. De Candolle père et fils publient, dans cette notice, des observations sur 23 espèces rares ou nouvelles, et ils ajoutent pour ces dernières des descriptions détaillées, ainsi que les figu- res de huït plantes très remarquables. Parmi ces espèces, il y a plusieurs Composées qui seront insérées dans le cinquième vo- lume du Prodromus actuellement sous presse, et pour l’histoire desquelles M. De Candolle père avait besoin d’un cadre moins restreint que celui du Prodromus. Les plantes appartenant aux familles autres que les Composées, excepté le Stapelia europea, ont été traitées par M. Alphonse DeCandoile. 1. Brachyris dracunculoides. PI. 1. Composée originaire de l’Arkansa se rapprochant du genre Donia de Brown et de l’£u- thamia de Nuttall. 2. Guizotia oleifera pl. 2 et 3. Le genre Guizotia a été établi par Cassini, et prend place entre l’Heopsis et le Tetragonotheca. La plante décrite et figurée par M. De Candolle est un exemple de la confusion de nomenclature qui est résultée du vague des caractères génériques employés pour les Composées. Sa synony- mie était en effet très embrouillée. C’est cette plante qui fournit l’huile fixe employée au Ben- gale sous le nom de Ramtilla, et sur laquelle les ouvrages de matière médicale et d'économie industrielle, excepté celui d’Ains- lie, n'avaient donné aucun renseignement. DE CANDOLLE. — P/antes rares du Jardin de Genève. IOT 3. Helianthus macrocarpus D. C. Prodr. v. 5. inéd. Espèce intermédiaire entre l’Æ. annuus et V H. ovatus. 4. Helianthus orgyalis D. C. Prodr. v. 5. inéd. C’est LA. an- | gustifolius L. non Mich. 5. Madia sativa Molina. À propos de cette espèce, M. De Can- dolle fait plusieurs observations intéressantes. Il réunit en une seule espèce les J. viscosa, mellosa et sativa. I dit que le genre _Biotia de Cassini n'est qu’un état monstrueux du Madia sativa, et il présume que l’£Eudorus du même auteur est aussi un état particulier du Senecio Doria. 6. Madaria elegans D. C. Prodr. v. 5. inéd. C’est le Madia elesans de Don (Bot. reg. t. 1458). M. De Candolle fait entrer dans ce nouveau genre une seconde espèce sous le nom de M. corymbosa. 7. Egletes Domingensis Cassini. Matricaria prostrata Swartz, qui en a donné une excellente description, sauf quelques légères observations. Pyrethrum simplicifolium Wild. 8. Rhynchopsidium sessiliflorum. PL. 4. Les graines de cette plante avaient été envoyées sous le faux nom de Leyssera cillata. Il résulte de la description qu'elle n’a de rapport qu'avec le Rhynchocarpus leteriflorus de Lessing. Mais ce dernier nom gé- nérique ne pouvait subsister, parce qu'il existait un Æhyncho- carpus donné par Reinwardt à un tout autre genre. 9. Séapelia europea Gussone fl. sic. suppl. 1. p. 65.—S. Gas- soneana Jacq. f. et Lindl. bot. reg. t.1731.M. De Candolle pense que cette espèce doit former une section dans le genre Sfapelia sous le nom d’_Zgenoriu. 10. ÆEuphorbia globosa. PI. 5. Placée par Haworth dans le genre Dactylanthes qui, d’après l'avis de M. Rœæper, ne doit pas être conservé. 11. Mesembryanthemum blandum. Bot. magazine t. 58a. Communiqué à quelques jardins sous le nom de M. Burchellir. 12. Begonia brasila Schrank. Envoyé sous ce nom par le Jardin botanique de Prague. 192 DE CANDOLLE. —— Plantes rares du Jardin de Genève. 13. Ficus cerasiformis Desf. Catal. hort. Par. ed. 3, P. 415. 14. Cassia flexzuosa Bertero. PI. 6. Découverte au Chili par cet infortuné voyageur. Voisine du C. coluteoides. 15. Cassia schinifolia. Envoyée sous ce nom par le Jardin de : Montpellier; se rapproche du C. ruscifolia Jacq. Ie. rar. 1. t. 7r. 16. Papaver intermedium. VParait être une hybride du 2. bracteatum et du P. orientale. 17. _Arracacha esculenta D. C. Un nouvel envoi de tuber- cules de cette plante paraît avoir mieux réussi que les précé- dens. La cause de la perte de ces derniers parait devoir être at- tribuée à ce que la floraison des plants avait été trop précoce, et avait empêché le développement de nouveaux tubercules. Mais les tubercules du second envoi ont poussé des herbes vigoureuses qui n’ont pas fleuri, et qui offraient à leur base des tiges renflées à la base et paraissant devoir se métamorphoser en tubercules. 18. Cotyledon cristata. PI. 7.— D.C. Prodr. 3. p. 390. | 19. Chorizema diversifolia. PI. 8.—Nouveile espèce dont l’o- rigine est ignorée. 20. Phaseolus? superbus. Se rapproche du genre PacAy- rhizus, dont il paraît différer par la carène contournée. 21. Zcheveria racemosa. 22. Smilax Roxburghiana Wallich. 23. Pancratium australasicum Bot. reg. t. 715. M. À. De Can- dolle dit que cette espèce, ainsi quele P, ambornense , constitue probablement un genre intermédiaire entre le Pancratum et le Crinum. À cet égard, nous ferons observer que ce genre a déjà été proposé par M. Brown et même établi par Salisbury sous le nom d’Eurycles qui a été admis dans le Bot. register et dans le Bot. magazine pour l'année 1835. Nous donnerons prochaine- ment un extrait de ces derniers recueils. G. A. DE SAINT-HILAIRE, — Sur les Myrsinées et les Sapotées. 193. Mémoire sur les Myrsinées, les Sapotées et les embryons paral- lèles au plan de l’ombilic P , Par M. AvcGusre DE SainT-Hicaire , de l’Institut. « , Ayant trouvé dans les Ænnales des sciences naturelles, un morceau de M. Alphonse De Candolle sur les Myrsinées, je me suis décidé à écrire de nouveau sur cette famille. Au re- tour de mon voyage dans la Province des Mines, j’envoyai de Rio-Janeiro à Paris un second mémoire sur le placenta central. Dans le premier, qui avait paru plus anciennement, je n’avais rien dit des Myÿrsinées; mais dans celui dont il s’agit ici et quia été inséré dans le volume IV des Mémoires du Muséum, je tà- chais de prouver que ces plantes devaient être rangées près des Primulacées, et j'écrivais cette phrase : « De même que nous met- tons à côté des Ombellifères , les Araliées qui sont en quelque sorte leurs représentans, nous n’hésiterons pas non plus à placer à côté des Primulacées les Myrsinées qui ne sont, pour ainsidire, » que des Primulacées masquées par les caractères de la végétation. » - J'abandonne au jugement et à la critique des botanistes un tra- vail fait dans un pays où des plantes fraiches étaient sans doute à ma disposition, mais où je ne pouvais consulier ni de grands herbiers ni de grandes bibliothèques botaniques. Depuis cette évoque, M. Kunth, tout en établissant par des caractères, à mon avis, fort importans, les rapports des Myrsinées avec les Primulacées , a cependant rangéles premières près des Sapotées (Handb. 436),comme avait fait précédemment M.R. Brown; mais M. Lindley a intercalé 36 familles entre ces dernières et les Myr- smées, et il a mis celles-ci à côté des Primulacées, dont il assure qu’elles diffèrent à peine, si ce n’est pas leur port arborescent et leur fruit charnu (/ntrod. syst. nat. 225). Quant à M. Alphonse De Candolle «il dit (.4nn. des Sc. nat. bot. IT. 286 ) que la place * des Myrsinées est bien établie maintenant entre les Sapotées et les Primulacées. 1 ajoute que les Myrsinées difftrent des Sapotées V. Borax. — Avril, 13 194 A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotees. par le défaut constant d’étamines alternes avec les lobes de la co- rolle, et que, sous ce point de vue, les Sapotées ne sont que ’état régulier des Myrsinées et des Primulacées ; enfin il avance que sans ce caractère d’un verticille double ou simple d’étamines, il n'y auraitaucune différence positive entre ces familles, puisque, dit-il encore, M. Brown a montré que la direction droite ou transversale de l'embryon n’est pas bien importante. Plus bas cependant M. De Candolle ajoute encore que la seule différence avec les Primulacées parait étre dans le fruit indéhiscent , que le port d’ailleurs est tout autre , les Primulacées étant des herbes et les Myrsinées des plantes plus ou moins ligneuses, quelquefois de grands arbres. Lorsqu'une réunion de caractères offerts par des organes importans est peu commune par rapport à l’ensemble du règne végétal, et que pourtant elle se rencontre dans un certain nom- bre de plantes, elle a, si je ne me trompe, une grande valeur pour les rapprocher. Or, un calice monophylle avec une corolle monopétale, des étamines opposées, un ovaire uniloculaire, un placenta central libre chargé d’ovules et un embryon parallèle à l’ombilic sont des caractères qui ne se rencontrent que dans les Primulacées et les Myrsinées; donc ces familles doivent être ran- gées l’une à côté de l'autre. M.A. De Candolle comme on l’a vu plus haut, est assurément bien loin de le nier; ainsi je crois inu- tile d’insister davantage sur ce point; mais il est bon, ce me semble , d'examiner si, sans le caractère d’un verticille double ou simple d’étamines, il n’y aurait aucune différence importante entre les Myrsinées et les Sapotées. Je résoudrais une telle ques- tion bien moins difficilement, sans doute, si j'étais au milieu des grands herbiers de Paris, et que je pusse me livrer à de nom- breuses comparaisons et à des dissections multipliées. Privé de cette ressource, je puis du moins consulter Brown, Kunth, Lind- ley; de telles autorités doivent avoir du poids auprès des bota- nistes , et je crois qu’il m'est permis'de mettre à profit les ob- servations consignées dans les écrits de ces auteurs pour en ti- rer des conclusions. Je les soumets d’ailleurs à M. De Candolle Jui même et à ceux qui, placés dans une position plus favorable que moi, peuvent se livrer àun examen approfondi ; c’estau moins 0 ME F3 | au contraire insister sur la différence, comme a fait M. A. De | Candolle (r). Peut-être aurai-je été entraîné par l'examen de | A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotées. 19) quelque chose que d'attirer leur attention sur un sujet qui n’est peut-être pas sans intérêt. S'il n’y a d’autre différence positive entre les Myrsinées et les Sapotées que celle qui résulte d’un verticille double ou simple d'étamines, le Chrysophyllum que M. Kunth (Nov. Gen. III. 238; Handb. 453 ) place parmi les Sapotées, devraiten sortir pour se ranger parmi les Myrsinées, puisque le même auteur ne lui donne que 5 étamines opposées sans filets stériles, et cependant je ne le vois point parmi les genres que M. A. De Candolle ad- met dans cette famille ; ou bien, si on le rejette de l’une et l'autre famille ; je puis demander où, avec ses étamines opposées, il pourra être admis. M. A. De Candolle propose de comprendre comme tribu dans les Primulacées, le Samolus qui, outre les étamines Oppo- sées , a cinq filets stériles et un ovaire infere. A plus forte raison devrait-on, dans le cas où il n’y aurait que la différence des éta- mines entre les Sapotées et les Myrsinées, faire une simple tribu des premières puisqu’à cette différence ne se joint pas celle de l'ovaire infére; et cependant M. À. De Candolle ne le propose pas. Au reste ce dernier a bien mieux fait sentir les résultats de la considération des étamines dans les Myrsinées et les Sapotées que je ne l'avais fait dans mon 2° Mémoire sur le placenta. En effet, je n'y parlais de ces organes que pour établir par leur opposition à la corolle un point de contact entre les deux familles. Mais une similitude parfaite n'existe pas pour la très grande majorité des genres que je trouve dans les auteurs que j’ai consultés, puisque cette majorité a un verticille double; ainsi en parlant des deux familles en général , telles qu’elles sont dans les mêmes auteurs, c'est seulement par exception qu'on pourrait faire sentir la res- semblance par les étamines; mais, pour l’ensemble, il faudrait (x) Ce qui est dit ici l’est, au reste, dans la supposition où l’on considérerait, non la nature, mais la position des organes, puisque, presque toujours, une partie des étamines est modifiée et stérile. Ainsi, dans le Bumelia, d’après les auteurs et l’examen d’une espèce de l’herbier de | M. Dunal, il n'existe que cinq étamines opposées; mais il sv trouve cinq autres étamines mo | difiées stériles, et il serait très peu philosophique dé comparer les Myrsinées et ls Saposées 13. 196 A: DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotées. quelques plantes brésiliennes; mais, dans tous les cas, je ne devais point passer sous silence des caractères indiqués par les auteurs, et qui existent dans un bon nombre de genres. Quoi qu’ilen soit, si, conformément à un tableau présenté var M. Dunal dans ses Considérations sur les organes de la fleur, on voulait supposer, comme objet de comparaison, un type composé de verticilles alternes, et que l’on considérät comme des duplicatures ou dédoublemens, les organes opposés, il est clair que les Myrsinées differeraient du type simple, tout à-la- fois par dédoublement ou, si lon veut, multiplication, et par défaut ; dédoublement, dans la corolle ou verticille extérieur de l’androcée extérieur{; défaut, dans l'absence du second verti- cille alterne, ordinairement staminal (r). Au contraire, c'est seu- lement par dédoublement de la corolle ou multiplication que différent du même type celles des Sapotées de Brown et de Kunth qui ont des étamines en nombre double de celui des parties de la corolle. En même temps il y a ici quelque rapport avec les Myrsinées, puisque fort souvent les étamines opposées, celles qui procèdent du dédoublement, sont seules fertiles. Une autre considération résulte encore de la stérilité des étamines dans beaucoup de genres, c’est qu’elle semble deja un acheminement vers la suppression totale, et qu’ainsi ilne faut pas s'étonner de rencontrer celle-ci dans les Sapotées. Cette considération, au reste, n’est entièrement applicable que dans le cas où les étami- nes stériles seraient réduites à de simples filets ou à des organes évidemment avortés, comme cela paraitrait devoir être chez le Lucuma obovatum, où M. Kunth indique des étamines stériles li- néaires, et qui semblent par conséquent réduites au filament. Mais dans un Bumnelia de l’herbier de M. Dural, où j'ai vu la place des étamines alternes occupée par des parties qui ressem- par leurs étamines, en faisant abstraction de celles qui sont modifiées. Pour plus d’exactitude, M. A. De Candolle, aurait bien fait, dans sa comparaison, de parler de la modification et de la stérilité d’une partie des étamines chez la plupart des Sapotées. (x) Je ne parle dans cet alinéa que des Myrsinées telles que les conçoit M. A. DeCandolle, et fais abstraction du Jacquinia. J1 faut admettre que , chez elles, il n’y a entre la corolle sta- minifère et l'ovaire aucune partie. MM. Brown, Lindley, Kunth n’indiquent point de nectaire, et je u’en ai vu aucun iudiqué dans les détails de genres qui font partie du morceau de M, A, De Candolle sur les Myrsinées inséré dans les Annales des sciences nsturelles, A4 DE SAINT-MIL AIRE. — Sur les Myrsinées ot les Sapotées. 197 blent à de vrais pétales, au lien d’un appauvrissement ou d’une diminution , il y aurait plutôt luxe, surabondance; car l'effet d'une nourriture très abondante est, dans nos jardins, de mé- tamorphoser les étamines en pétales. Loin d’y avoir rien de bien fixe dans l’androcée extérieur (Dunal} (1) des Sapotées, il y aurait plutôt une suite de nuances bien différentes. Dédouble- ment staminal du 1” verticille et suppression du 2° verticille al- terne dans le Chrysophyllum et dans le Nycterisition (2); dé- doublement staminal du :‘°* verticille et existence du 2° verti- cille, mais avec diminution probable dans le Lucuma obova- turn et sans doute dans beaucoup d’autres espèces; dédoubiement staminal du 1°° verticiile et existence du second avec expansion dans le Zumelia dont je parle plus haut et peut-être dans beau- coup d’autres espèces; dédoublement staminal du 1° verticille dans l’Zrocarpus, qui, selon Sprengel ( Gen. 335), appartient aux Sapotées (3), et nulle anomalie dans le 2° verticille exi- stant, puisque le même auteur'lindique comme staminal et fertile, donnant à la plante une corolle à cinq divisions et dix étamines fertiles; dédoublement pétaloïde du verticille extérieur dans Z’/mnbricaria de Jussieu ,.probablement méta- morphosé par excès du second verticille, enfin probablement encore remplacement de l’androcée intérieur ou nectaire par les étamines (4). On trouverait peut-être plus d’une combi- (1) L’androcée extérieur se compose, dans le type régulier , objet de comparaison, de deux verticilles : 1° la corolle, 2° les étamines. L’androcée intérieur comprend le nectaire. (2) Le Chrysophyllum , comme je l'ai dit, a, suivant M.Kunth, cinq étamines opposées sans filets stériles, et cet auteur attribue les mêmes caractères au Wycterisition, que Sprengel réunit au Chrysophyllum. I y a quelque difficulté pour la position des ovules du Wycterisition. Je me propose de revenir plus bas sur cet objet. (3) M. Blume, dit M. Lindley(Zr/rod. syst. nat. 76), rapporte l’Znocarpus à ses Hernandiées ; . mais cet arrangement, ajoute l’auteur anglais, peut être mis en question. (4) C’est du moins ce qui résulte, ce me semble, de ce que dit M. Brown: « nee (aucto- « ritate speciminis ab Aubletio in Herb. Banks) distinguitur corollæ laciniis tripliei serie ordi- « nalis, medià extimæ opposità, utriusque 3-fidis (Prodr. 351)». Quant à l’'Omphalocarpus qui, à ce que dit Sprengel (Ger. 420), joint à un calice imbriqué, une corolle dont le limbe est à six ou sept divisions, des étamines nombreuses et six écailles placées entre les étamines , voici ce que dit l’auteur du Prodyomus Novæ Ho!landiæ : « In Omphalocarpo stamina haud penitus « indefinita. Forsan sex ad singulas corollæ lacinias, quibus opposita. » Si l'Omphalocarpus à réellement six étamines devant chaque division de {la corolle, ce serait un dédoublement sta- minal multiple du premier verticille de l'androcée extérieur, 198 A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur des Myrsinées et les Sapotées. naison fort remarquable dans le Bassia auquel il est attri- bué tout-à-la fois un calice à quatre parties, une corolle à huit divisions, et douze étamines { Spreng. Gen. 588 ) ; mais il fau- drait, pour les débrouiller, que j'eusse, sur la position relative des parties, des données qui me manquent. Ce que je viens de dire prouve combien il est essentiel de recommander aux botanistes de ne poiut décrire, sans indiquer la position des diverses parties par rapport aux autres; une des- cription faite sans cette précaution peut sans doute être utile pour faire distinguer les plantes , mais on n’en tirera aucun ré- sultat philosophique; il n’y a point, pour les plantes, d’anatomie comparée, si je puis m'exprimer ainsi, sans Ja connaissance des positions respectives. On a décrit dans le Bumelia, deux écailles à la base de chaque division de la corolle. Si ces écailles existaient réellement, il est probable que l'on serait embarrassé- sur le point de comparaison qu’elles pourraient offrir , car elles pourraient être placées au devânt de la division ou sur ses côtés. Mais l’autopsie m'a démontré qu'ici il n’y avait même pas d’é- cailles. Dans le Bumelia dont j'ai parlé plus haut ( ex herb. Punal), j'ai vu à la corolle cinq divisions dont chacune est tri- partite, l'intermédiaire concave, un peu onguiculée, et les deux latérales plus courtes, plus larges à la base et laciniées. Les deux écailles placées, dit-on, à la base de chaque division de la co- rolle sont donc tout simplement des parties intégrantes ou dé- coupures de ces mêmes divisions et, comme chacune de ces di- visions offre elle-même deux découpures plus petites, lune à droite et l’autre à gauche d’une troisième intermédiaire plus grande, il résulte de là qu'entre deux grandes découpures, il y en a deux plus petites, appartenant l’une à une des divisions de la corolle et l’autre à la division voisine. Peut-être au reste cer- tains détails de plus sur ce même Zynelia jetteront-ils quelque jour sur ce que j'ai dit plus haut de la comparaison avec le type et sur la nature du premier verticille de Pandrocée extéricur. Il y existe, comme je l’ai dit, cinq étamines opposées et cinq alternes devenues pétaloïdes. À la base de la coroile, tant à l’ex- térieur qu’à l’intérieur tout semble confondu, ou, si l’on aime mieux , je n’ai rien distingué du tube. Du côté intérieur, les éta- L A. DE SALNT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotées. 199 mines fertiles et les expansions pétaloïdes intérieures qu'on peut, je crois, considérer comme étamines métamorphosées paraîtront probablement naître au même point, et former un seul rang, du moins tout-à-fait au point où ils deviennent libres; mais il m'a semblé que , du côté extérieur, les étamines fertiles sont plus soudées avec les divisions de la corolle et paraissent plus dépen- dantes d'elle que ne sont les expansions pétaloïdes. Ceci peut-être tendrait à confirmer la théorie d’après laquelle les étamines fer- tiles appartiendraient d’avantage aux divisions de la corolle. Si les expressions : curn staminibus alternantes et ante ea posit@æ, qui, dans le Genera de Sprengel, sont appliquées aux organes alternes avec les étamines, étaient exactes, la théorie serait bien mieux confirmée, ce me semble; mais ce que j'ai dit plus haut n’est point d'accord avec la citation que j'emprunte à l’auteur allemand; je crois cependant que, dans leur partie libre, ces mêmes organes, chez le Bumnelia que j'ai examiné, reviennent un peu par leurs bords devant les étamines,; et, si je n’ai pas vu ce fat pour les cinq expansions pétaloïides, je l’ai vu du moins pour le côté d’une d’entre elles, et l'analogie permet d’é- tendre cette observation. Je livre, au reste, à l'examen attentif des botanistes ce que je viens de dire, trop obscurément peut- être, sur la position plus avancée des organes alternes avec la corolle, sujet que j'ai déjà traité dans mon second mémoire sur les Résédacées. Quoi qu’il en soit, elle est à admirer cette variété que l’auteur de la nature a répandue dans le règne végétal par des retranchemens et des additions; et si l’on se rappelle cette phrase qu’écrivait M. Kunth, en parlant de fruits et de fragmens de plantes trouvés dans des tombeaux de l’ancienne Égypte : « I! me parait... prouvé que la végétation de ces deux époques est parfaitement identique , et que depuis tant de siècles les plantes n'ont éprouvé aucun changement dans leur forme et leur structure »; si, dis-je, l'on se rappelle cette phrase, ladmi- ration doit peut-être augmenter encore, puisqu’à l’idée de va- riété vient encore se joindre celle d'ordre ét de constance. Si le nombre d’étamines, soit véritables, soit modifiées, n’éta- blit pas une différence entre les Myrsinées et les Sapotées, telles que ces dernières ont été conçues par M.Kunth et très probable- 200. A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotées. ment par MM. Brown et Lindley (1), il est bon actuellement de rechercher s’il n’y en a pas de plus réelle. Dans son préambule, M. A. De Candolle ne dit absolument rien de l’ovaire et du fruit des Sapotées et de celui des Myrsinées, et dans les caractères des tribus et des genres de Myrsinées, il ne fait connaître nullement combien de loges a l'ovaire, ni de quelle manière les ovules sont attachés (2). Chez les Myrsinées, M. Brown a signalé, il y a long- temps (3), un ovaire uniloculaire et des ovules enfoncés dans un placenta central libre (4); j'ai moi-même confirmé ce carac- ière (5); enfin il est établi, sans aucune exception, dans le (x) Nous avons vu que M.Kunth faisait entrer dans les Sapotées le Chrysophyllum et le Nyc- terisition, auxquels il attribue seulement des étamines opposées, ainsi que cela a lieu dans les Myrsinées. M. Brown s'exprime ainsi en parlant des Sapotées : « Stamina...fertilia laciniis calycis « numero æqualia... raro plura.… sterilia totidem, fertilibus alternantia, quandoque nulla, » M. Lindley, parlant des étamines stériles, finit par ces mots : seldom absent. Peut-être pourrait-on croire que les deux derniers auteurs ont voulu dire qu’il arrive que le double rang est entiè- rement fertile; mais cela n’est guère vraisemblable , car tous deux disent, sans faire mention d'exception , que les étamines fertiles sont opposées aux segmens de la corolle qui alternent avec le calice. Des étamines peuvent former un dédoublement multiple; mais le second verti- cille de l’androcée extérieur, ordinairement staminal, fera defaut. (2) Le préambule a été traduit de l’anglais, est-il dit dans une note (Ann. sc. nat. 2, sér., Bot. vol. 11, p. 285.) Pour ce morceau, comme pour les caractères latins, je ne consulte que les ‘Annales des sciences naturelles ; je ne sais si quelque part M. A. De Candolle n’a pas tracé les caractères généraux de la famille et détaillé ceux de l'ovaire. Au reste, de ce que dit M. A. De Candolle du genre Embelia, d'après Wallich, (ovarium uniovulatum), on pourrait fortement soupçonner que l'ovaire est uniloculaire.Peut-être aussi pourrait-on tirer la même conclusion de ce que M. De Candolle dit de sa tribu des Mæseæ, comprenant le seul genre Mæsa : « Ova- «rium adhærens, semiinferum, multiovulatum.. semina placentæ centvali affixa, numerosa, « Mais il n’y a là rien de précis. (3) « Ovarium! uniloculare, pluriovulatum, ovulis... placentæ centrali liberæ immersis. » Prod. 532. (4) S'il ne l’est pas toujours parfaitement, du moins ne tient-il que par son sommet à la manière des Primulacées, mais il est libre dans son pourtour. On peut consulter, sur ce point, mes deux Mémoires sur le placenta central libre, et en particulier le second pour ce qui regarde les Myrsinées. (5) « Si l’on ouvre leur ovaire (de plusieurs plantes de ce groupe recueillies dans la province « des Mines), on le trouvera appliqué sur un corps globuleux, qu’au premier coup-d'œil on « prendra toujours pour un très gros ovule attaché au fond de la loge; car sa surface n’annonce » qu'une masse homogène. Cependant trois marques d’un vert foncé trahissent bientôt, à l'œil « exercé, la présence des véritables ovules ; et la dissection montre que le corps globuleux n'est « autre chose qu’un placenta où trois jeunes semences sont enfoncées chacune dans une cavité « profonde, » 2° Mer. plac. lib, , dans les Mém. du Muséum, vol. tv, 383. Je ne puis dire à | A. DE SAINT-HILAIRE. — Our les Myrsinées et les Sapotees. 201 Handbuch de M. Kunth et l’Zntroduction to the natural System de M. Lindley. Chez les Sapotées, au contraire, MM. Brown et Kunth, lun dans son Prodromus, l'autre dans son Handbuch, indiquent, sans nulle exception, un ovaire à plusieurs loges monospermes et à ovules dressés. Des caractères tirés de l'ovaire paraîtront, je pense, aux botanistes, plus importans que d’autres tirés du rang double ou simple d’étamines dans des plantes où le rang qui doit être staminal dans le type, est sujet à autant de modifica- tions qu'il paraît, comme je l'ai dit plus haut, en éprouver chez les Sapotées; et d’ailleurs le nombre des étamines n’est pas toujours simple dans une même famille et constamment double dans une autre. Si l’on adopte la théorie d’après laquelle l'ovaire serait com- posé de feuilles modifiées, nous aurions dans les Sapotées des feuilles repliées par leur bord pour former des loges rayonnantes, et dans les Myrsinées des feuilles déployées, et c’est là, ce me sem- ble, une grande différence. Je ne sais trop si quelqu'un n’a pas dit que, dans les Caryophyllées à ovaire uniloculaire, l'ovaire était originairement à plusieurs loges (1), et je serais assez tenté de croire qu'il en est ainsi, car non-seulement l'analogie semble l'indiquer, puisque la même famille renferme des plantes mul- tiloculaires, mais encore, si Je ne me trompe, certains débris m'ont donné, à cet égard, des soupçons; au contraire, dans la fleur et le bouton du Primula sinensis , j'ai vu des ovules telle- ment pressés sur le placenta, et des parois tellement lisses, que je ne saurais croire que, depuis que les parties se sont bien dessinées, il y ait jamais eu communication entre le péricarpe et le placenta, ce que l’organisation de ce dernier me semble d’ailleurs rendre absolument impossible, et l’analogie doit faire penser la même chose des Myrsinées et des Lentibulariées que du Primula sinensis. (V. l'observation deuxième, à la suite de ce mémoire). La différence de l’ovaire des Sapotées et de celui des Myrsinées parait donc confirmée encore par des considé- rations fort délicates; c’est elle qui, je le pense, doit, dansles présent avec certitude si ces observations avaient été faites, quand j'ai écrit mon mémoire , sur plusieurs espèces ou sur plusieurs individus de la même espèce. (1) Quand je dis originairement, je ne prétends pas qu’il se soit, dès sa formation, dessiné avec des cloisons (V. Form. org. flor., par Guillard) ;, mais qu’il en a pu avoir un moment. 202 A. DE SAINT-HILAIRE. — Swr les Myrsinées et les Saporees: cas douteux, servir de pierre de touche, ce qui appuie l'opinion de M. Kunth, d'après lequel les Myrsinées se distingueraient des Sapotées principalement par la structure de l'ovaire et du fruit (Handb.456). (1) Si donc le Chrysophyllum n’a que des étamines opposées, comme les Myrsinées, mais qu’en même temps il offre un ovaire à plusieurs loges monospermes et à ovules dressés, comme les Sapotées, et qu'il faille choisir entre les deux familles, c’est à la dernière qu’il devra être réuni. (2) Au contraire,avec MM. Brown etKunth,nous rapporterons aux Myrsinées le Jacquinia que MM. A. De Candolle et Choisy placent parmi les Sapotées. En effet, si sa corolle a un double rang de divi- sions alternes et cinq étamines, il est bien évident, par la figure du Nova Gerera ( vol. 11, tab. 246 ), que son ovaire est unilo- culaire, et que de nombreux ovules y sont attachés à un pla- centa central libre, du moins après la fécondation. MM. Brown et Kunth ont si bien senti la prééminence des caractères de l'ovaire et du placenta sur ceux des étamines dans les Myrsinées, qu'ils ne varient pas sur les premiers, comme ils ne varient pas non plus sur la position transversale de l'embryon relativement à l’ombilic ( Prod. 532, 553. — Handb. 435) (3); tandis que, (r) Sil ne s'agissait que de la structure du péricarpe mür, indépendamment de celle de l'intérieur de la graine, je ne crois pas qu'on puisse en tirer de bonnes différences pour dis- tinguer les Sapotées des Myrsinées; car M. Kunth lui-même dit que les premieres ont un fruit charnu à une ou plusieurs loges monospermes, et les secondes un drupe ou une baie, la plupart du temps monosperme, quelquefois disperme ou tétrasperme (Handb. 435,435). Il est bien clair que, quand le fruit d’une Sapotée est uniloculaire, c’est, comme le disent expressé- ment MM. Brown et Lindley, par avortement ; mais le résultat est pourtant un péricarpe charnu et à une loge. (2) Le Chrysophyllum, dans le Nopa genera, fait partie de la famille des Sapotées, sans qu’il y soit rien dit de la position de ses ovules (vol. 111, 236); mais, dans le Handbuch où M.Kunth établit comme caractère général de la même famille des ovules dressés, il y fait encore entrer le Chrysophyllum. Quant au Wycterisition, 1 est dit dans le Mova genera (vol. nr, 238. 9), que l’ovuie de l’argenteum, solitaire dans chaque loge, est attaché à l'axe central, et la figure le re- présepte courtement ovale, porté par un funicule et horizontal, d'où il résulterait que cette plante n’a pas le caracière attribué aux ovules des Sapotées. Le genre Wrycterisition a cependant eté placé par M. Kunth dans cette famille, et il se trouve même réuni au Chrysophyllum dans le Genera de Sprengel. D’après ceci, je crois qu'on {ra bien de revoir avec attention l’ovaire du Nrycterisition. (x) 1 est un seul caractère sur lequel ils indiquent une alternative, le nombre défini où in- défini des ovules, A. DE SAINT-HILAIRE, == Sur les Myrsinées et les Sapotées. 203 dans la même famille, ils admettent qu’il puisse y avoir, outre les étamines fertiles, cinq filets stériles pétaloïdes. S'il se trouve d’autres plantes qui soient dans le même cas que le Jacquirua, avec quelque modification que ce soit dans les androcées ex- térieur et intérieur, je pense qu’elles doivent suivre le même sort que lui. Au reste, si la combinaison qu'offre le Jacquinia, dans ses deux androcées, diffère beaucoup de celle que pré- sentent les Myrsinées, qui n’ont que des étamines opposées, elle diffère également de celle que montrent un bon nombre de genres de la famille des Sapotées de Kunth. Dans les Mÿrsinées où se trouvent seulement des étamines opposées, il y a, comme je lai dit plus haut, dédoublement dans la corolle ou verticille extérieur de l’androcée extérieur, et suppression du second ver- ticille ordinairement staminal (1); dans une bonne partie des genres de Sapotées, il y a dédoublement staminal dans la corolle ou premier verticille et existence du second, mais avec stérilité de ce dernier, soit par altération, soit par excès. Dans le Jac- quinia, le premier verticille de l’androcée extérieur de la corolle proprement dite ne se dédouble pas; le second verticille alterne, ordinairement staminal, existe, maïs il est transformé en divi- __ sions pétaloïdes, et les cinq étamines, étant alternes avec ce second verticille, remplacent le nectaire ou l’androcée intérieur qui est ici parfaitement simple, puisqu'il n’y a qu'un rang dé- tamines (2). Ainsi dans le Jacquinia comme chez les Résédacées, la place du nectaire est occupée par les organes mâles. Après avoir discuté ce qui concerne les étamines et l'ovaire, il me reste encore un point à éclaircir, la position de embryon { (2) Il faut admettre que , dans ces Myrsinées, 1l n’y a entre la corolle staminifère et l'ovaire aucune partie. En.comparant plus haut l'androcée extérieur de ces mêmes Myrsinées avec le type, j'ai déjà parlé dans une note de l'absence extrêmement présuxmable du nectaire- (2) Les caractères que j’indique ici résultent de la figure du Nova genera (vol. x, 246). M. Kunth ue parle pas à la vérité, dans le Synopsis, de la position des étamines relativement aux parties internes de la corolle, mais du moins il s'exprime ainsi, relativement à cette dernière : « Corolla. limbo decempartito... laciniis 5 alternis et interioribus. » (Syr. 311.) Je | puis raisonner seulement d'après ce que je connais; mais si l'observation démontrait que les parties pétaivides intérieures el alternes sont d’un rang plus intérieur que les élamines, alors celles-ci seraient un dédoublement du premier verticille, comme dans les Myrsinées ardi- | maires. 20/4 A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotées. dans la graine. Sans aucune exception, MM. Brown et Lindley (Prod. 528.— Introd. nat. 181) donnent aux Sapotées un em- bryon dressé et une radicule tournée vers Pombilic, et la même direction est également indiquée pour la radicule par M. Kunth (Handb. 434). Dans les Myrsinées, au contraire, MM. Kunth et Brown indiquent un embryon transversal par rapport au hile; l’au- teur du Prodromus répète même deux fois ce caractère, et dit expressément qu'il est sans exception: « Embryo.... respectu um- bilici semper transversus (Prod. 532, 533.— Handb. 455)(x1); enfin, jai vu moi-même un embryon transversal et parallèle à lombilic. ( Second mémoire sur le placenta, dans le 1v° volume des Mém. du Mus., p. 384). À mes yeux, de telles différences ont une grande valeur. Quant à M. A. De Candolle, après avoir avancé que la seule différence positive qui existe entre les Sapo- tées et les Myrsinées se trouve dans un verticille double ou simple d’étamines, il ajoute, sans entrer dans aucune explication, que, selon M. Brown, la direction droite ou transversale de lembryon n’est pas bien importante. Je ferai observer d’abord qu’on ne doit point comparer un embryon droit avec un embryon transversal; en effet, le mot droit (erectus) indique une direction propre, et le mot {ransver- sal une direction relative. Cela est si vrai, que l'embryon trans- versal peut ètre droit, comme je l'ai vu dans les Primulacées (Mémoire plac. central , 10) (2), ou courbé , comme il l'est or- dinairement dans les Myrsinées (Lindi. [ntrod. nat. syst.225). Le mot droit (rectus) a été pris dans le sens d’une direction propre par M. De Candolle le pere (Théor. 2° éd. 477), par M. Link (Æ/em. phil.343), par M. Lindley (/2£, 411), et par M. A. De Candolle lui- même (Zntr.bot. 1. 201). Il est donc clair, ce me semble, qu'ici droit a été mis pour dressé, ei il est fort possible que l'expression d’erect se trouve dans le texte anglais. Je vais à présent tâcher d'aborder le fond de la question. Le pas- sage de M. Brown sur lequel s’appuie M. A. De Candolle qui lui- (1) Je ne dois pourtant pas dissimuler que plus bas M. Brown place parmi les Myrsinées l'Ægiceras , auquel il donne un embryon dressé (Prod. 335). Je me propose de revenir sur ce point. (2) J'ai obsetvé un embryon légèrement courbé dans un Cyclamen. A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur es Myrsinées et les Sapotces. 205 même ne se livre à nulle distinction, n’est malheureusement pas cité dans les Ænnales des Sciences nat.; ainsi je ne puis savoir avec une entière certitude si ce passage se rapporte à la direc- tion péricarpique où à la direction spermique (Rich.). Je ne crois point à celle de l'embryon par rapport au fruit une aussi grande importance à beaucoup près qu’à celle de la même partie relativement au hile. « La direction péricarpique de l’em- « bryon, a dit Louis Claude Richard, offre assez souvent des dif- « férences notables et même des oppositions dans le même ordre «naturel. ..; il est quelquefois impossible et souvent difficile de Pétablir avec justesse, surtout lorsque les graines sont vaguement dirigées (An. fr. 47) ». Enfin, le même auteur a établi ce beau principe, fondement de la carpologie : « Comme la direction de la « graine doit toujours être rapportée au péricarpe, de même celle « de l'embryon doit être toujours considérée par rapport à la « graine (l. c.». Je ne veux pas dire qu’il ne faille jamais indiquer la direction péricarpique de l'embryon, mais elle l’est implicite- ment dans les cas les plus précis par la double indication de celle de la graine relativement au fruit, et celle de la radicule relati- vement à l’ombilic. Si je dis, par exemple, que la graine est dressée ou orthotrope (Rich.), et que l'embryon l’est également, il est clair que la radicule est infère; si je dis que la graine est dressée et l'embryon inverse ou antitrope, il est clair que la ra- dicule est supère , et elle le sera encore si la graine est renversée et l'embryon dressé. Pour revenir aux plantes qui nous occupent ici en particu- her, s’il s’agit de la direction péricarpique dressée ou transversale de l'embryon dans les Myrsinées, il existe bien réellement un passage de M. Brown qui, confirmant ce que j’aidit en thèse géné- rale, relativement à la supériorité de la direction spermique de l'embryon sur la direction péricarpique comparées comme carac- teres , à pu autoriser M, A. De Candoile à s'exprimer comme il ja fait. Voici ce que dit l’auteur du Prodromus. « Embryo. . . .. « qui respectu umbilici semper transversus, quia semen pelta- « tum, quoad fructum transversum evadit, tantummodo dum « ovulum unicum maturescit, nam ubi fructus polyspermus ut « in Jacquinia(quæ hujus ordinis), embryo erectus est ». 1] me 206 A. DE SAINT-HILAIRE. — Sr les Myrsinées et les Sapotces. semble qu’on ne peut donner à la dernière partie de la phrase un autre sens que celui-ci : Relativement au fruit, l’embryon se montre transversal, seulement lorsqu'un seul ovule mürit; car lorsque le fruit est polysperme comme dans le Jacquinia qui ap- partient à cette famille, l’embryon est dressé. Ce passage, en montrant une coïncidence remarquable, et que je ne saurais, je l’avoue, m'expliquer, prouve que la position de l'embryon par rapport au fruit, varie dans les Myrsinées. Mais il ne faut point oublier que le même passage est précédé de quelques mots qui, mettant en opposition la position spermique avec la position péricarpique, prouvent que la première a bien de l'importance, et ces mots sont : Embryo respectu umbilici semper transversus (embryon .... est toujours transversal par rapport à l’ombi- lic). Ainsi, constance dans la direction spermique de l'embryon, et défaut de constance dans la direction péricarpique; voilà ce que fait voir M. Brown pour les Myrsinées (1).Or, comme je l'ai dit, un embryon dressé à radicule tournée vers l’ombilic a été indiqué sans exception dans les Sapotées. Donc, nous avons en- core ici une différence qui me semble bien supérieure à celle d'un rang simple ou double d’étamines. Je ne dois pourtant pas dissimuler que M. Brown, après avoir indiqué la position transversale de l'embryon par rapport à l’om- bilic comme un des caractères des Myrsinées, et avoir dit que cette position était constante, place bientôt dans cette famille l’Ægiceras auquel il attribue un embryon dressé. Comme il a ajouté précédemment que l'embryon était dressé par rapport au fruit dans les Myrsinées, quand le fruit est polysperme , et que celui de l'Ægiceras est monosperme , il serait impossible qu'ici (1) Ce passage de M. Brown, quiassez vraisemblablement a induit M. A. De Candolle en erreur, paraitrait également avoir trompé M. Blume; car voici comment s'exprime ce dernier : « Om= « nibus.. , Myrsineis albumen copiosum subcorneum cum embryone transverso, ubi in peri- « carpio abortu unicum tantum ovulum maturescit, erecto autem in fructu polyspermo.» (Ann. sc. nat. 2° série, vol. tr, 98.) Cette phrase rappelle tout-à-fait celle de M. Brown, avecl cette différence qu’il n’y est fait aucune distinction entre la direction spermique et la péricarpique, et qu’elle peut faire croire que l'embryon des Myrsinées esi tantôt droit, tantôt transversal par rapport à la graine, lorsqu’au contraire M. Brown a dit : « Respectu umbilicé semper trans= versus. » Cela prouve qu'on ne saurait être trop clair dans l'indication de la direction de l’em- bryon, surtout lorsqu'on ne se borne pas à la spermique. A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotées. 207 il eùt eu en vue la direction péricarpique. D'ailleurs, l'embryon dressé par rapport à la semence est, d’après la définition de M. Link, celui qui, ayant sa radicule tournée vers le hile, s'élève droit dans la semence, et, lors même qu’on admettrait une cer- taine courbure dans l'embryon dressé, il faut qu’il ait toujours sa radicule dirigée du côté de l’ombilic; au contraire, embryon dressé par rapport au fruit, doit être, ce me semble , celui qui, ayant sa radicule tournée vers le fond du péricarpe, élève ses cotylédons vers le sommet de ce dernier, et, dans ce cas, ceux- ci peuvent tres bien être tournés vers le hile (1). Or, d’après une des figures de Gærtner (De fruct. tab. 46), la radicule de l'Ægi- ceras majus regarde le sommet du fruit ; par conséquent, si cette figure est exacte, nous avons une raison de plus pour croire que Brown, en indiquant ur embryon dressé chez l’Ægiceras, n’a pu avoir en vue que la direction péricarpique. L'auteur du Prodromus dit quil n’a pas hésité à rapporter l’Æsgiceras aux Myrsinées à cause de la structure intérieure de son ovaire, à cause des lignes semblables à des glandes dont cette partie est marquée, et à cause des étamines opposées aux divisions de la corolle ; mais il faut convenir que ce genre présente dans la fa- mille qui nous occupe une exception bien remarquable par la nature de son fruit capsulaire déhiscent à la manière des Lé- gumes (2), par l’absence du périsperme et l'embryon non trans- (1) Je ne vois pas du tout la nécessité d'employer ce mot erectus, soit pour indiquer la di- rection spermique, soit pour indiquer la direction péricarpique de l'embryon. Quand il s’agit de peindre, ‘et surtout d’être clair, on ne doit pas craindre d’avoir recours à une courte péri- phrase. Ce qu'on a de mieux à faire, lorsqu'on veut décrire un embryon, c’est, je pense, d'indiquer sa forme , sa direction propre, la position de son ensemble par rapport au péri sperme , si ce corps existe, et, suivant les circonstances, la direction de la radicule ou des co- tylédons relativement à l’ombilic, ou même, dans quelques cas, la direction de l’une et des autres. Quant à la direction péricarpique, peut-être est-il bon de la négliger dans les cas les moins précis, et, dans les cas bien précis, je pense qu’on peut toujours utilement employer les mots radicula supera où radicula infera, suivant que la radicule prolongée s’éleverait au-dessus du fruit ou descendrait au-dessous. Quoi qu’il en soit, l’embryon dressé dans le fruit parait être celui qui se trouve désigné de la manière suivante dans les Æ/ementa Philosophiæ de Link : « Embryo adscendens est, secundum Gærtnerum, qui suo apice verticem fructus res- . picit.» (2) Gærtner a dit du fruit de l'Ægiceras : « Capsula arcuatàa.…. latere convexo dehiscens, » (De fruct., 1, 216). Mais M. Brown a cherché à rendre les caractères de ce fruit en employant les 208 A. DE SAINT-HILAIRE, — Sur les Myrsinées et les Sanotees. versal relativement à l’ombilic. On ferait disparaître l’anomalie si, comme le propose M. Blume avec quelque doute (ir Ann. Sc. nat. 2° série, vol. Il, 98), on faisait une petite famille de l'Ægi- ceras ; mais M. Brown ne l’a pas même indiqué sous le titre de Genus affine; et, je crois l'avoir dit ailleurs, c’est détruire la jolie métaphore qui a fait appliquer le nom de famille aux plantes que de lemployer pour un genre unique. D'ailleurs nous devons reconnaître qu’un ordre naturel admet tous les genres d’exceptions ; sans cela, nous multiplions les divisions et les noms sans utilité pour la science dont ce triste échafaudage peut éloigner ceux pour lesquels elle eût été une agréable étude. Je voudrais que l’ou adoptät l’idée qu’a eue M. Lindley de signaler, après les caractères de la famille, les genres qui se rattachent à celle-ci, quoique offrant d’ailleurs quelques anomalies dont la nature devrait être toujours soigneusement indiquée; idée qui me semble bien faire sentir ce qui est, et que l’auteur de l’7Zz- troduction to the natural system, a en particulier appliqué à l’Ægiceras 1). Au reste, si on ne fait pas de ce genre une famille distincte, il faut bien l’admettre dans les Myrsinées, puisque aucun autre groupe ne réunit à des tiges arborescentes un ovaire unilocu- laire, un placenta central chargé d’ovules et des étamines op- posées. Mais l'exception que l’Ægiceras formera chez les Myrsi- nées par le défaut de périsperme, la structure de son fruit et la position de son embryon sera peu notable relativement aux plantes de la famille qui ne sortent point de ses caractères géné: raux, où du moins des principaux d’entre eux. En effet, M. A. De Candolle a décrit r8o espèces de Myrsinées ; sur ce nombre , il n'indique que 2 Ægiceras, et, dans sa tribu des Ardisiées qui, à l'exception de 14 Mæsa, comprend tout le reste de la fa- expressions suivantes { « Theca coriacea, cylindrica;'follicularis (Prod, 53% ». M. Blume a dit : « Pericarpium folliculare, cylindraceo-arcuatum (4an. Se., 2° série, vol, 11, 97); et enfin M. A. De Candolle : « Drupa elongata..... follicularis » (1. e., 291) Les trois derniers au- teurs} nefparlent pas de la déhiscence. (1) 11 eùt été mieux peut-être que M. Lindley eût placé les anomalies après les caractères détaillés qu'après le diagnose, car, dans le diagnose des Myrsinées ne se trouve indiqué aucun des caractères qui constituent ce qui est indiqué comme formantil’anomalie, A: DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotees. 20% mille , il signale positivement un fruit charnu, un périsperme et un her du transversal, mot qui ne peut certainement repré senter que la direction spermique, car il est à croire que si l’au- teur avait eu en vue la péricarpique, il n’eùt pas manqué de la faire connaître. Quant au Mæsa, M. À. De Candolle ne dit rien de la nature du fruit et de la présence ou de l'absence du périsperme dans ce genre, mais du moins il lui attribue un embryon transver- sal comme à ses Ardisiées, et c’est ici le point principal. D’ailieurs, je vois dans le Genera de Sprengel, le Mæsa (sub Bæobotrys) indiqué comme ayant une baie uniloculaire et un placenta sentral. Quoi qu’il en soit, il existe dans Fhistoire de lÆgiceras des lacunes qu'il serait à désirer de voir remplir, si, comme cela est assez vraisemblable, on ne sait sur l'ovaire, le fruit et la se- mence, rien de plus important que ce qui se trouve dans les écrits de Gærtner, de Brown et de Blume (72 Ann. Sc. nat. 2° série, Vol. IL, 98) (x). Il est en effet bien des questions que l’on pourrait faire. Comment l'ovaire qui doit être un polycarpèle, devient-il un fruit irrégulier, étroit, arqué, léguminiforme et s'ouvrant longitudinalement comme un légume (ex Gærtn.) (2)? Que deviennent le placenta et les ovules avortés? Qu'est-ce que ce long cordon ombilical qui, suivant Gærtner, se glisse le long } du fruit tout entier pour se rattacher à la semence, et ainsi la tiendrait suspendue? Comment est-il possible qu’il soit le ré- sultat d’un placenta central? Ce téguruent propre, incomplet, qui couvre le sommet de la semence, est-il bien certainement incomplet? N’a-t-il pas originairement enveloppé la semence tout entière comme cela arrive dans l{vicennia (2° mém. plac. libre dans les Mém. Mus. vol. 1v, pag. 391 )? L'espèce de coiffe qu'il forme, diton, ne serait-elle pas composée non-seulement du tégument propre percé dans le fruit par la germination qui y commence, mais encore du placenta central et des ovules avor- tés, de même que, dans l’Avicennia , le petit corps blanchätre qui se voit au fond du péricarpe se compose du tégument ouvert (x) C’est seulement par ces auteurs et M. A, De Candollc (ie Ann. Sc. nat, 2° série, vol, 11, 98) que je connais l’Ægiceras, (2) Dans les autres auteurs que je cite; il n’est pas question de la débiscence. V. Boran. — Asril, | 14 210 A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinees et les Sapotées. et en forme de chausse, du placenta central et des quatre corps qui, dans l'ovaire, semblent des ovules (2. c. 389)? (x) Si la radicule est infère, comme le dit M. Blume, comment se fait-il que Gærtner l'ait décrite comme supère, et qu'il l'ait si clairement figurée comme telle? Enfin, si l'embryon germe dans la semence, quels sont les progrès divers qu’il ÿ fait avant de s’en dégager entièrement? Il y a sans doute de l'intérêt à observer l'ovaire et à étudier le fruit, mais il y en a, je crois, davantage encore à suivre-pas à pas les avortemens et les accroissemens inégaux qui souvent occasionnent entre le fruit naissant et le fruit mûr de si grandes différences. Dans plusieurs cas, celni qui se borne à examiner l'ovaire dans l'instant de la fécondation et ensuite Île fruit mür, est peut-être comparable à l’entomologiste qui n’au- rait vu que la chenille et ensuite le papillon paré de ses ailes. Au reste, ce ne sont pas seulement les métamorphoses qui s’ef- fectuent dans le fruit depuis la fécondation jusqu'à la maturité qui offrent matière à de curieuses observations; la vie, les mœurs de certaines plantes, surtout peut-être de celles à tige souter- raine, méritent d’être étudiées. M. Bischoff l'a montré, il n'y a pas très long-temps, pour quelques Corydalis. L’humble Ficaire (Ficaria ranunculoides) ne doit pas même être dédaigrée par le botaniste observateur; si je ne me trompe, il ne découvrira dans son embryon qu’une masse homogène; il aura, je crois, bien de la peine à saisir les premiers instans de la germination, si même il peut y parvenir; lorsqu’au printemps il verra d'anciens pieds fleurir, il apercevra, dans leur voisinage, de petites feuilles isolées et soutenues par un pétiole qui évidemment appartien- nent à l'espèce dont il s’agit, et qu’au premier coup-d’œil il sera tenté de prendre pour de jeunes plantes germant avec un co- tylédon unique; pour peu qu’il se donne la peine de les arracher et de les observer avec soin, il verra le pétiole de la jeune feuille embrassé par une gaïne membraneuse et blanchâtre, qui elle- même est embrassée par une très courte écaille; enfin, dans une fente ménagée à la base du pétiole de la feuille, il décou- (1) Je n’ai pas déterminé spécifiquement l’Ævicennia de Rio de Janeiro, sur lequel j'ai fait mes observations, Aussi me contenté-je de l'indiquer par le nom générique, A4 DE SAÎNT-HILAIRE. — Sur des Myrsinces et les Sapotées. a1x vrira le rudiment d’une seconde feuille, et alors il sera obligé de reconnaitre, dans la partie ascendante de la plante, une jeune tige chargée de trois organes appendiculaires et d’une gemme; tout-à-fait à la base qui lui avait paru être un pétiole, il aperce- vra trois fibres radicales et un tubercule ovoide arrondi, tous pla: cés latéralement ; des pieds plus avancés lui montrerontla seconde feuille dégagée du pétiole engainaut de la première, et un second tubercule se formant dans une direction plus perpendiculaire que le premier, avec une couleur blanchâtre, chargé inférieu- rement de petits poils, et analogue, je crois, par son extrémité, à celle de toutc fibre radicale. Après cet examen, peut-être se demandera:t-il si la petite écaille qui embrasse la gaine est le cotylédon, si elle a préexisté au développement de l'embryon, ou si son apparition est postérieure à ce développement, enfin si tout l’ensemble que je viens de décrire appartient bien à la même année; si le tubercule, qui est d’une couleur roussâtre, et qu'il aura sans doute trouvé plus d’une fois en partie détruit à l'intérieur, ne s'était pas déja développé dans le courant de l'année précédente, après la chute de la graine, et si quelques petits débris qu'il porte à son sommet n’annoncent pas une végétation plus ancienne (1); si enfin le premier acte de la ger- mination n'aura pas été le développement du tubercule préexis- tant de quelques petites écailles qui, avec lui, seront restées sous la terre. Mais je reviens à mon sujet, dont on trouvera peut-être que je me suis écarté trop long-temps. J'ai montré qu’il existait un passage de M. Brown où ce savant indique, chez les Myrsinées, unembryon toujours transversal par rapport à l'ombilic, et droit ou transversal par rapport au fruit. Comme je ne trouve point cité dans les Annales des Sciences naturelles, d'une maniere pré- = (r) C'est d'après des observations faites autrefois que j'indique l’homogéntité présumable de l'embryon de la Ficaire. Privé de mes notes, j'ai, pour tout ce qui regarde ce point de botanique, recours à ma mémoire qui peut n'induire en erreur ; aussi m’exprime-je avec doute, Ce que je dis de la jeune Ficaire est le résultat d’un examen récent. J’indique ce que je crois le plus général d’après ce que j’ai vu; mais j'ai reconnu que le jeune tubercule n’était pas toujours latéral; je n’ai pas toujours non plus vu trois fibres radicales, peut-être y avait= il alors cassure ou développement tardif. LU 219 A, DE SAINT-HILAIRE. =— 947 les Myrsinées et les Sapolces. cise, le morceau de M. Brown qui à fait dire à M. A. De Candolle que, selon l’auteur anglais, la direction droite ou transversale de l'embryon n’était pas bien importante, je ne saurais certifier avec une entière assurance que ce morceau soit celui du Pro- dromus où il est question tout à-la-fois des directions spermique et péricarpique, et que j'ai traduit plus haut. Mais si, après avoir écrit ce dernier morceau, M. Brown avait avancé que la direction spermique, droite ou transversale, n'avait pas beaucoup d’im- portance , il faut convenir qu’il se serait mis en contradiction avec lui-même; car la valeur d’un caractère est fondée sur sa constance et sur l'importance intrinsèque de l'organe qui le fournit ( V. l'observation troisième à la fin de ce mémoire). Or, d’un côté, c’est un organe bien important que l'embryon; d’un autre côté, il n’est pas, je crois, sans constance le caractère dont on a dit qu'il existait toujours, en admettant néanmoins une exception, et certes, cette constance n’a pas été infirmée par l'auteur, qui récemment l’a signalée chez 1798 espèces sur un nombre total de 180. (1) | D'ailleurs il y a une considération qui, je crois,ajoute de l’im- portance au caractère de l'embryon transversal chez les Myrsi- nées et les Primulacées, c’est qu’il coïncide dans ces plantes avec un autre caractère très important, le placenta centrallibre, du moins à une certaine époque; et même on retrouve l'embryon transversal etle placenta libre dans les Primulacées d’ailleurs les plus anomales; chez le Cyclamen à embryon monocotylé- done, chez le Glaux apétale, le PeZletiera polypétale,le Samolus dont l'ovaire n’est point libre et qui a des étamines stériles al- ternes {2). Dans les deux familles dont il s’agit, la position (x) Il n’est pas vraisemblable, j'en conviens, que la direction spermique transversale ait été réellement observée dans les 178 espèces où M. A, De Candolle l'indique par les caractères généraux de ses tribus; mais sielle ne l’a été que chez un certain nombre, l’analogie l'aura fait conclure sans doute pour les autres. Il serait bien, je pense, quand on indique dés caractères généraux très délicats , de faire connaitre sur combien d'espèces on les a vérifiés. (2) En parlant de Pembryon dont ni l’une ui l'autre extrémité ne répond exactement, soit à la base, soit au sommet de Ja graine, Louis-Claude Richard avait dit qu’il était presque général chez les Primulacées (An. Fr. 46) Qu pourrait conclure de là que cet habile carpologiste admettait des exceptions à la position transversale de l'embryon dans la familie dont il s’agit; mais je ne crois point en avoir vu, et il n'est pas à ma conndissance qu'aucune ait été signalée, A, DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Supotées, 213 transversale de l'embryon ou, pour mieux dire, les causes au- jourd'hui bien connues qui ont amené cette position { Mirb. 9° mém. ovule ; 47), sont-elles le résultat de la nature du placenta? C'est ce que je n’oserais déc'der. Nous aurions une donnée de plus pour résoudre ce problème, si nous étions sûr que la po- sition de l'embryon chez les Lentibulariées qui, comme les Pri- mulacées, ont un placenta centrailibre, du moins à une certaine époque, füt la mêmeque chez ces dernières; mais malheureuse- ment je ne crois pas avoir étudié les graines d'aucune plante de la première de ces familleset jene trouve la position de l'embryon chez elle indiquée ni dans /’Ænalyse de Richard , ni dans le Prodromus de Brown, ni dans le Zandbuch de Kunth, ni dans l'{ntroduction to natural system de Lindley. Mais, quand la di- rection de l'embryon chez les Lentibulariées. ne serait pas la même que chez les Myrsinées et les Primulacées, il n’en faudrait peut-être pas conclure encore que, dans ces dernières, la nature du placenta w’ait pas d'influence sur la direction de l'embryon ; car les Myrsinées et les Primulacées ont un périsperme, tandis que suivant les auteurs que je consulte, il n’en existe pas dans les Lentibulariées , et je ne saurais affirmer que le périsperme des Primulacées et des Myrsinées ne joue pas ici un rôle concur- remment avec leur placenta. M. Brown a dit que l'embryon chez les Myrsinées était trans- versal relativement à l'ombilic, parce que la semence était peltée ( Prodr. 533 ). Une semence peltée est, si je ne me trompe, celle qui étant aplatie, orbiculaire ou plus en moins elliptique, présente l'ombilic au milieu de sa face. J’ignore si une semence de ce genre admet un embryon replié sur lui-même; mais il est bien évident qu'un embryon sans périsperme et droit dans une semence peltée doit nécessairement être transversal; autrement une partie de la semence ne serait pas remplie. Il ne serait pas sans doute aussi impossible qu'une semence peltée, contenant du périsperme, eût un embryon droit non transversal; cependant À la vérité, M.Brown a dit dans son Prodromus que, chez le Samolus, la radicule regardait : l'ombilic ; mais, avant lui, Richard avait trouvé l'embryon du Samolus semblable à celui qu’il attribuait à la majorité des Primulacées , et mon premier Mémoire sur le placenta a confirmé l'assertion du savant français. 214 A+ DE SAINT-HILAIRE. —= Sur les Myrsinées et les Sapotées. ma mémoire ne me fournit pas le souvenir d’un embryon dressé avec une telle semence. Mais si la semence peltée a toujours un embryon transversal, comme on pourrait peut-être le conclure de l’assertion de M. Brownet comme les P/antains en fournissent je crois, un exemple; du moins peut-il y avoir un embryon transversal dans une graine non peltée; car je ne pense pas qu'on puisse reconnaître une semence peltée dans les descriptions que j'ai faites de celles du Pilocarpus spicata, du Fabiana thymifoliu et du Mierembergia graveolens qui ont pourtant l'embryon transversal ( Plant. remarg. 146, 220 , 221 ) (1). Il y a plus: ce n’est pas à la forme peltée de la graine qu'il faut attribuer l’em- bryon transversal du Glaux maritima, du Sarmolus l’alerandi, de l Anagallis latifolia; car je ne pense pas qu’on reconnaisse une graine peltée dans les figures des graines de ces plantes qui viennent à la suite de mon premier mémoire sur le placenta. Enfin j'ai décrit, en parlant des Myrsinées, un embryon trans- versal avec une semence globuleuse (2); et là cetembryon n'était certes pas le résultat d’une semence peltée (5). Il résulterait de tout ceci que si l'embryon transversal se rencontre dansles graines peltées, il peut aussi se trouver chez d’autres semences. (4) Quil me soit permis d'indiquer icile soupçon vague d’une autre coincidence. Si je ne me trompe, il résulte de ma description de lovule du Pilocurpus spicata et de la figure qui y est jointe, comme aussi il résulte de ma description de l’ovule du Tozzia (dans les Mémoires du Muséum), que , chez ces plantes, la jeune semence est sessile et attachée dans une grande partie de sa lon- (x) Dans ma description particulière du Pilocarpus spicata, je ne parle pas de la position de l'embryon; mais je l'avais indiquée dans les caractères génériques, et il est vraisemblable que c’est d’après la dissection de la graine de cette même espèce. (2) Je répète que je ne saurais dire si mes observations sur la semence des Myrsinées ont été faites sur une ou plusieurs espèces. (8) 11 n’est pas impossible que M. Brown et d’autres aient donné un sens plus étendu que moi au mot pelté appliqué à la graine; aussi dois-je regretter de ne trouver la définition de la graine peltée ni dans le Handbuch de M. Kunth, ni dans les Elementa de M. Link, ni dans l’Zrtro- duction to botany de M. Lindley. Quoiqu'il en soit, en admettant même ma définition, je pense que les Primulacées ont une sorte de tendance à avoir pour leurs semences la forme peltée. Les graines du Coris Monspeliensis ne sent point toujours parfaitement semblables ; mais on en trouve, je crois, de vraiment peltées, (4) Voici comment je me suis exprimé autrefois : « Les semences du Samolus sont anguleuses x * A. DE SAINT-HILAIRE, — Sur les Myrsinées et les Sapotées. 215 gueur où péritrope Rich. ; je vois également un ovule sessile dans un Cyclamen etle Primula sinensis et je présume que toutes les Primulacées et les Myrsinées ont également une jeune semen- ce sessile; or l'embryon est transversal dans toutes ces plantes ; peut-être serait-il bon de savoir jusqu’à quel point l'absence du funicule et la péritropie de l’ovule coïncident avec le parallé- lisme de l'embryon et du plan de lombilic. Le placenta, Povule, et la graine, enfin l'embryon sont des parties tellement liées entre elles qu'il n’est pas sans intérêt, ce me semble, de connai- tre si parmi leurs caractères, il en est qui résultent nécessaire. ment les uns des autres, et quels ils sont. Au reste nous de- vons à M. de Mirbel des faits bien intéressans sur le dévelop- pement de l’ovule dans les Primulacées et les Plantaginées (Second mémoire sur l’ovule, 47), et nous pourrons, je pense en tirer plus d’une conclusion utile. Voici comment je concois ces faits aidé tout à la fois du texte de l’auteur, des figures qu'il a données de l’ovule d’un Zragallis à différens âges, et de ce que dit M, A. De Candolle de la position de l'embryon naissant. L’axe de l'ovule est d’abord droit, c’est à dire qu'il traverserait sans déviation le milieu du hile, de l’exostome, de l’endostome et le sommet du nucelle ; mais un des côtés de la jeune semence s’ac- croît successivement pendant que lautre s’atrophie, et de là il résulte que l'axe qui passerait par le hile ne traverserait bientôt plus l’exostome, l’endostome ni le sommet du nucelle qui ne tardent pas à être inclinés horizontalement par rapport au hile. Cependant l’accroissement continue, et toujours aussi inégale- ment ; le côté extensible de la priminese développe sur les par- ties intérieures ; l’exostome se rétrécit; il s’avance vers le hile, et là il cesse d’être apparent. Mais pendant que lexostome en- trainé par l'accroissement inégal de la partie extérieure a fait une conversion de 180 degrés, les parties internes n’ont pas pris le même développement ; restant pour ainsi dire en chemin, elles avec la surface extérieure un peu convexe, et lorsqu'une semence incrustée dans un placenta charnu m'a offert cette forme, j'ai généralement trouvé l’embryon droit et parallèle à l’om- bilic. » (Mem. plac. 11.) Ceci convient certainement à des graines de Primulacées; mais je ne puis à présent dire si j'avais aussi en vue quelque autre graine. 216 A, DE SAINT-HILAIRE, — Sur les Myrsinees et les Sapotces. n’ont fait qu’une conversion de go degrés, et ne sont pas des- cendues au de là de la position horizontale. Là a dû se trouver l'endostome, lorsque l'embryon a commencé à paraître au mi- lieu d’une masse verte, origine du périsperme, et, comme l'en- dostome avait une position horizontale relativement au hile, l'embryon à dû aussi prendre la même position. (1). Passons à présent aux conclusions. D'abord, puisque les faits intéressans que je viens de rappeler se trouvent également dans les Planta- ginées et les Primulacées , nous avons une raison de plus pour rapprocher ces familles, et ils doivent exciter les botanistes à examiner si, comme je suis tenté dele croire, les Plantains n’ont pas, de même que les Primulacées, un placenta réellement libre dans un ovaire uniloculaire {r). Ensuite, si les mêmes faitsse re- trouvent, comme le soupçonne M. de Mirbel , chez les Myrsinées, nous avons un point de contact de plus entre celles-ci et les Pri- mulacées. Enfin, et ceci se rattache bien mieux à mon sujet, les phénomènes qui amènent chez les Primulacées l'embryon trans- versal ou parallèle au plan de l'ombilie, et qui peut être sont les mêmes chez les Myrsinées, s’opèrent, suivant M. Mirbel, dans un ovule campulitrope; or ?’embryon dressé est le résultat d’un autre type, l’ovule anatrope; on peut, ce me semble, légitimement demander si cette différence d’origine ne confirme pas cette im- portance que j'ai tâché d'établir entre les résultats, savoir: l’ern- bryon dressé et l’embryon transversal. Au reste, si je crois à la haute importance de cette dernière es- pèce d’embryon chez les Primulacées et les Myrsinées, je ne (x) M. Mirbel dit expressément que « la force de croissance du côté extensible de la pri- mine excède celle du côté correspondant des parties intérieures ; » et il ajoute que « l'embryon qui prend toujours naissance au sommet de ces parties et ne s’en sépare jamais, se trouve ainsi fixé loin de l’exostome. » (l. e. 48.) Ceci tend à prouver que M. A. De Candolle a eu raison quand il à dit que c’était vers l’endostome qu'était dirigée la radicule (Zntrod. bot, 1.) Si, comme cela a été écrit, l’exostome montrait toujours la place où la radicule se développe, ici l'embryon serait dressé ; or, cela n’est pas; done l’asserlion que je viens de citer n'est pas exacte. (x) J'ai décrit chez le Littorella lacustris, un ovule sessile au fond d’un péricarpe uniloculaire. {Mem. plac. 63). Je ne sais comment est situé l'embryon dans la graine de cette plante; mais je serais bien tenté de croire qu’il ne l’est pas comme chez les Plantains, et que M. Mirbel n’a eu en vue que ce dernier genre, quand il a parlé des phénomènes qui se succèdent dans le développement de l’ovule des Plantaginées, EE — — A. DE SAINT-HILAIRE = Sur les Myrsinées et les Sapotées. a17 veux certes pas dire que l'embryon transversal ait partout cette même importance. D’après les descriptions que j'ai publiées dans mon livre intitulé: Histoire des plantes les plus remarquables, Yembryon du Mierembergia graveolens et celui du Fabiana thy- mifolia sont parallèles à l'ombilic (1); et pourtant je vois une ra- dicule tournée vers l’'ombilic indiquée par M.Kunth (Æandb. 412) comme un des caractères généraux des Solanées, famiile à la quelle appartiennent les plantes dont il s’agit; ici par conséquent le parallélisme de embryon et du hile doit n’être qu’exceptionel et n’a point l'importance qu’il présente dans les Primulacées. J'ai décrit l'embryon comme parallèle à l'ombilie dans le Pr/ocar- pus spicata , le Tozzia , le Nierembergia graveolens , le Fabiana thymifolia ; mais je ne vois pas d'homogenéité parfaite dans les circonstances qui accompagnent ce caractère. La semence du Pilocarpus spicata est ovoïde et bien loin d’être peltée, elle est un peu comprimée, le périsperme manque, la radicule est courte (2); celle du Tozzia a un périsperme, l'embryon y est droit, fort petit, et occupe dans le fruit la partie tout à fait supérieure du périsperme; dans les semences du Nierembergia graveolens et du Fubiana thymifolia, Vembryon est logé dans un périsperme, mais il est dorsal et n’est point droit. Il serait bon en général de ne pas se contenter de dire que l'embryon est transversal ou parallèle au plan de l’ombilic, mais d'examiner si le parallé- lisme n’est pas accompagné, dans deux plantes où on le décri- rait, de circonstances qui font qu’il n’établit entre-elles que peu peu de rapports, où qu’il n’en établit point. Je vais en fournir (x) J'indique le graine du Fabiana thymifolia (Plant. rem. 220.) comme étant cylindrique, globuleuse ; par conséquent, il est vraisemblable que le plan de l'ombilic n’y est pas courbé, et, comme d’un autre côté, je dis l'embryon arqué, il me semble qu’il ne saurait y avoir ici un parallélisme parfait entre ce dernier et le hile. Mais de la botanique n’est pas de la géomé- trie rigoureuse. D'ailleurs il se trouve toujours que le Fabiana thymifolia a l'embryon trans- versal, et, dans les Myrsinées à embryon courbé, il n’y a probablement pas plus de parallé- lisme rigoureusement exact que chez le Fabiana thymifolia. Je ne saurais assurer si ce que je viens de dire du défaut de parallélisme parfait dans cette dernière plante est applicable au Nierembergia graveolens ; mais je le soupçonne d’après la figure que j'ai publiée, et même d'a- près ma description, (2) Une partie de ces caractères est’ prise dans la description du genre; mais il est vrai= semblable que j'ai fait celle-ci, pour ce qui regarde la semence, d’après celle du Pilocarpus spieata lui-même. 218 A. DE SAINT-HILAIRE. — Our les Myrsinées et les Sapotces. un exemple tiré d’une plante bien commune. Je crois pouvoir dire de l'embryon du Z’eronica hederæfolia qu'il est parallele au plan de lombilic; je puis dire la même chose de celui des Pri- mulacées, et pourtant il me semble qu'il y a une grande diffé- rence entre ces embryons. La graine du 7. hederæfolia est assez grande, courtement elliptique, convexe et ridée du côté extérieur, profondément concave à la face; elle a peu d'épaisseur à cause de la profondeur de la cavité; ses bords reviennent un peu par dessus cette même concavité, et enfin elle ressemble à une calotte dont les bords se replieraient vers le centre. De la ligne moyenne de la cavité s'élève un corps charnu-membraneux, fort large, comprimé , qui est plus reporté vers l'extrémité de la semence la plus voi- sine dans le fruit du fond du péricarpe qui ne s’élève point au dessus de la cavité, et qui évidemment est le cordon ombi- lical. Mais ce cordon n’est pas le seul que je trouve dans la ca- vité : au dessus de lui, c’est à dire dans la partie de la cavité qui lui est supérieure dans Îe fruit, est un autre cordon ou filet beaucoup moins larze que lui, mais pourtant d'une épaisseur assez sensible, séparé du premier par un intervalle assez large pour qu’on y fasse jouer la pointe d’une aiguille malgré la gêne qu’oppose la cavité, et qui va se rattacher obliquement et for- tement au sommet du gros cordon dans la partie la plus voisine de lui. Quand on a retranché les deux cordons, on voit que le plus large naissait d’une ligne élevée, ou, si l'on veut, d’une petite crête longue, et que le plus petit rattaché à l’autre, pre- nait son origine d’un tubercule; et alors on peut juger que la distance qui sépare les deux cordons est assez considérable. Si j'ouvre la semence, je vois que embryon est logé dans une ca- vité d’un périsperme charnu corné, laquelle cavité suit la cour- bure de la graine, et est parallèle à la ligne moyenne d’où nais- sent les deux filets, et par conséquent au plan de Pombilic; je vois que la radicule commence au dessus du tubercule d’où part le petit filet, et est supère; que l'embryon s'étend entre les deux filets,etque les cotylédons aboutissent à un point qui correspon- drait à peu-près à la moitié, ou 11 peu moins, du plus gros. (1) (x) Je ne sais si j'ai fait mes dissections sur aucune graine parfaitement mûre, et peut-être | | | | | A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur les ÂMyrsinées et les Sapotces. 219 Sicomme l’a dit jadis M. Turpin, et comme le répète M. Eindley, la radicule doit toujours aboutir au micropyle (1), le tuber- cule d’où naît le plus petit filet chez le 7. hecleræfolia serait le micropyle. D'un autre côté, M. A. De Candolle avance que la radicule est toujours tournée vers l’endostome ; si cette asser- tion est vraie ce serait au même tubercule qu'était lendostome, Mais, dans les Primulacées, où, d’après ce que j'ai dit plus haut, l’endostome a dû être recouvert par la partie extensible de la primine, et où l’exostome se confond avec le hile, il me semble _ qu'il ne doit pas y avoir de micropyle extérieur. Ainsi il me pa- raît évident que, quoi qu'il y ait parallélisme entre l'embryon et le plan de l’ombilic chez les Primulacées et le Z’eronica hele- | ræfolia, Vovule, chez ces plantes, a dû se développer d’une ma- nière différente, et que les deux parallélismes ne sauraient peut être se comparer. Il serait curieux , si je ne me trompe, de sui- vre les développemens de l’ovule de la plante dont il s'agit, et de voir duquel des types indiqués par M. de Mirbel cet ovule se rapproche le plus. Je vais dire ici ce que j'ai vu avec la simple loupe, mais à une époque déjà avancée. L’ovaire est biloculaire à loges dispermes. Dans une fleur nouvelle on peut-être un bouton; j'ai vu les 4 ovules suspendus , et, après la chute de la corolle, j'ai reconnu que ja jeune semence était attachée tout-à-fait à la partie supé- est-il difficile d'en rencontrer dans cet état. Mais je ne pense pas qu’il ait pu résulter, pour mes dissections , des différences essentielles, de cette circonstance. Plus haut, en parlant du petit filet, je dis qu’il se rattache au plus gros. J'ai à peine besoin de faire sentir que cette ex- pression est figurée ; on peut, au reste, consulter une note que je joins au second alinéa après celui-ci, et où je reviens sur cette expression peu rigoureuse. (x) M. Link dit (Elem. 340.) que le micropyle n'existe pas toujours. D’après M. de Mirbel, l’exostome, chez les Primulacées, ayaat rencontré le hile, cesse d’être apparent, et l'embryon, qui prend toujours naissance des parties intérieures, se trouve fixé loin de l’exostome. (2° . Mém. ovule, 48.) Peutêtre n’y a-t-il de micropyle que, quand l’exostome et l’endostome se correspondent et ne sont point séparés. Si lorsque l’endostome est recouvert par l'accroissement des parties extérieures, l’exostome montrait une ouverture, cette ouverture, ce me semble, pourrait être prise pour le micropyle, et, dans ce cas, il serait faux que la radicule aboutit toujours à celui-ci; si tant est que cette même‘ouverture isolée de l’endostome düût encore por- ter le nom de micropyle. Mais, au reste, j'ignore si le cas dont il s'agit peut réellement se présenter. ] 20 | 290 À. DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinees et les Sapotees. Ip rieure par le sommet tronqué(1)et non latéralement, et que sa face était moins lisse que le dos, et même tuberculeuse. Plus tard, j'ai reconnu qu’un corps mousseux s'était, pour ainsi dire interposé entre l’ovule et le placenta, servant en quelque sorte au premier de cordon ombilical, et se prolongeant contre sa face dans toute sa longueur. Ensuite l'ovule en forme de calotte se distingue bien sur le corps mousseux, et ressemble un peu alors à un champignon peu avancé avec son pédicule. Apres cela, le corps mousseux se dessine mieux, lovule prend sa forme de calotte, et un intervalle sépare les bords de ce dernier du corps mousseux, comme lorsque le chapeau du champignon s’écarte de son pied ; c’est uniquement, ce m'a semblé, par la par- tie supérieure qu'est attaché à l'ovaire le corps mousseux qu’on ne peut alors s'empêcher de prendre pour un cordon ombilical à cette époque, j'ai déjà vu un petit espace entre le filet supérieur et le gros filet sur le quel le premier figure une espèce d’anse. Plus tard encore , la semence est formée; les deux filets se distin- guent parfaitement; l’on voit que le petit se rattache oblique- ment au premier; c’est toujours par la partie supérieure qu'a continué à être attaché le cordon ombilical, et la portion quile fixe n’est pas mousseuse comme ce qui se trouve au dessous. Dans une semence formée, il m’a semblé que la partie par laquelle elle était attachée était une sorte d'empâtementtuberculeux, où mieux peut-être caronculeux, dans le quel aboutirait le petit filet et où viendrait peut-être aboutir une partie axile et plus solide du cordon ombilical (2). Le petit filet serait-il plusimmédiatement en rapport avec la fécondation que le gros? cela ne me parait pas invraisemblable, surtout si je jette les yeux sur une figure où M. Brongniart a montré la fécondation du Cucurbita Pepo (in Lindl. Introd. bot. tab. V fig. 29). Au reste j’abandonne aux na- turalistes qui veulent s'occuper de ce genre d'observations ce (x) Est-il tronqué aussitôt après la chute de la corolle ? Je ne veux pas l’assurer, Quand a= til commencé à être tuberculeux ? l’était-il déjà avant l’anthère ? c’est ce que j'ignore. (2) Je me sers ici du mot aboutir, comme plus haut j’ai employé celui de se rattacher, en parlant du petit filet relativement au plus gros. Ces expressions sont figurées. Je ne pense pas qu’il y ait de limites bien tranchées ; mais je ne sais non plus jusqu’à quel point il y a conti- nuité, ni si elle est parfaite. A. DE SAINT-HILAIRE- — Our les Myrsinées et les Sapotées. 221 que je laisse ici de douteux et d'imparfait. Jai dit ce que j'ai cru voir; en multipliant les dissections , et se servant de verres qui | grossissent beaucoup, ils feront probablement d’autres décou- vertes, et rectifieront ce qu’il y a peut-être de vague et d’erroné dans les miennes. (1) | Il est assez vraisemblable que les phénomènes qui se sont | offerts à moi dans le 7. hederæfolia se retrouveront dans le | cymbalariæfolia qui ressemble tant au 7. hederæfolia, et où M. Duvau dit avoir trouvé les mêmes caractères pour ce qui re- garde le placenta, le nombre et la structure des graines ( Consid. Ver. in Ann. sc. 1° série vol. 8. p. 167). Quant aux autres Zéro- niques , il serait intéressant de suivre pas à pas le développement de la semence de quelques unes d’entre elles, pour savoir jus- qu’à quel point elles s’éloignent ou se rapprochent de /’hederæ- folia. Ce qu'il y a de certain, c'est que si j'ouvre lovaire du l’eronica agrestis Lin.?—Duby Bot. Gall, j'y trouve plusieurs ovules et non deux, et que, dans un ovaire déjà avancé, je recon- nais un cordon ombilical placé en dehors de l’ovule et occupant (2) « A la maturité... chaque loge, » dit M, Duvau (Cons. veron, in Ann. sc. nat. 1°° série, vol. var, p. 167), « contient deux graines dépourvues... de podospermes et atlachées au haut « du placenta, contre lequel leur face inférieure est appliquée. Ces graines sont rondes et creu- à. sées en forme d’ombilic; chacune d'elles est réunie au fond d’une membrane circulaire qui «en occupe le milieu, et s'élève jusqu’au milieu de ses bords. D'un autre côté, le hile se pro- « longe parallèlement à la graine sous la forme d’un corps cylindrique, terminé à son extré- « mité par deux ou trois globules à moitié renfermés dans la membrane , et qui fixent la graine « au placenta. » Ce passage est bien confus; cependant la figure de l’auteur semble prouver qu'il avait vu ce qui est, sans bien s’en rendre compte. Sa membrane partant du fond de la loge, ést, d’après sa figure et les explications qu'il en donne, le cordon ombilical que j'ai vu s’élaler à sa base libre, dans une ou probablement plutôt plusieurs graines revenues dans l’eau, Ce que l’auteur appelle le hile est le micropyle, et sa figure prouve qu'il a bien distingué le filet qui, partant de ce point, va se rattacher au gros cordon ombilical. Enfin les deux ou trois | globules qui terminent le hile, sont la partie caronculeuse du funicule. — M. Duvau dit que |\ les semences sont attachées au haut du placenta. Il a raison sur ce point, du moins je crois l'avoir remarqué sur des ovules fort avancés. Après avoir parlé, dans ma description, de l’in- | stant où le corps mousseux se dessine mieux, et où les bords de l’ovule s’en séparent, j'ajoute | que c'est uniquement par la partie supérieure qu’est attaché Île corps mousseux, et bientôt | après j'ajoute encore qu'à cette époque j'ai vu un petit intervalle entre les deux filets. Je pré- | sume que j'ai voulu dire que l'intervalle se voit à l’époque où le corps mousseux, mieux dessiné, | se sépare des bords de l'ovule ; mais je ne saurais assurer que ce soit Juste à cette même époque | qu'on puisse commencer à reconnaître que le corps mousseux est allaché par sa partie supé rieure, 229 A. DE SAINT-HILAIRE. — 4947 les Myrsinées et des Sapotées. un intervalle entre sa base et le placenta. Voilà quelques diffé- rences; mais je n'irai pas ici plus loin. Au reste ce que j'ai dit du . hederæfolia ne nous sera peut être pas inutile dans lapplica- tion. Louis-Claude Richard paraît avoir eu l'idée de former une famille des Mélampyracees, dans laquelle la graine serait as- cendante et l'embryon antitrope ou dirigé en sens contraire de la graine (47. Fr. 46 ). Moi-même j'ai écrit autrefois que « si le « Tozzia restait. dans la famille des Scrophularinées Br., ilétait «clair qu’il faudrait leplacer prèsdes genres dont lesovules sonten «nombre déterminé (Mélampyracées Rich.)». (Mém.plac. 6)(x); enfin j'ai dit ailleurs (r26me mémoire) « qu’on trouverait parmi «les Scrophularinées une section très naturelle dans les genres à «semences en nombre déterminé »; puis j'ai ajouté «qu’elle avait «déjà été indiquée, en passant, par le savant Richard, sous «le nom de Mélampyracées »(2). Bien plus récemment, M L nd- ley a fait reparaître la familis des Mélampyracées de Richard sous le nom de Ahinanthacées (3), et il s'exprime ainsi : «Elle «se distingue des Scrophularinées par un embryon inverse ou hé- «térotrope, des semences généralement ailées et en petit nombre «souvent définies, et des bractées dilatées et foliacées » (Zatrod. nat. syst. 250 ); mais, d'apres ce que dit ailleurs l’auteur anglais, il est clair qu’il n'admet comme différence essentielle, entre ses Scrophularinées et ses Rhinanthacées, que le port, et dans les premières un embryon orthotrope, et dans les secondes. un embryon antitrope ou hétérotrope. D’après cela, où placerions- nous les J’éroniques?» M. Tindley les range dans ses Scrophula- rinées à embryon orthotrope. Mais si je ne me suis point trompé dans ce que j'ai dit plus haat du 77 hederæfolia , les cotylédons y sont tournés vers le hile et la radicule vers le sommet de la (1) Dans un mémoire inséré dans la collection de ceux du Muséum, j'ai depuis donné des détails sur cette plante. (2) Quand j'ai écrit ce qui est cité de mon mémoire sur le placenta, j'étais bien loin, je pense, d'avoir fait des comparaisons suffisantes. (3) M. Lindley dit : « The Rattle ‘ribe (Rhinantheæ), the Figiworth tribe (Scrophularineæ), comme il dit the Umbelliferous tribe (Umbelliferæ), et Cruciferous tribe (Cruciferæ), Je crois qu'en français nous devons ici traduire tribe par famille, A4 DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotées. 293 semence; par conséquent cette plante n’a pas un embryon or- thotrope et n’appartiendrait pas aux Scrophularinées. De deux choses l’une, ou un examen attentif montre ici que des espèces de Z’éroniques sont véritablement orthotropes, ou il apprendra qu'aucune ne l'est réellement. Dans le premier cas, nous au- rions chez le même genre les caractères de deux familles, et par conséquent la distinction principale de ces familles disparaitrait. Dans le second cas, la position de l'embryon rejetterait le genre } Veronica dans les Rhinanthacées de M. Lindley; mais il me semble que les espèces de ce genre, qui sont venues à ma con- naissance, fort variées dans leur port, n'ont pas celui des He- lampyrum et des Pedicularis que j'ai eu occasion de voir, et surtout elles n’ont pas de bractées dilatées et foliacées. De là il faut probablement conclure que la famille des Scrophularinées et celle des Rhinanthacées , telles qu'elles sont proposées par M. Lindley, ne sauraient être admises, peut-être même comme sections. Quoi qu'il en soit, il serait possible qu’il y eût de lanalogie entre les phénomènes que j'ai signalés dans le 7. héderæfolia et ceux qui doivent s’opérer dans Îes Rubiacées verticillées, où, si je ne me trompe, il y a aussi parallélisme. Dans mon ouvrage ‘ intitulé : Histoire des plantes les plus remarquables , etc., j'an- nonçais (p. 230) le projet de faire connaître, dans un Mémoire, l'organisation singulière de l'ovaire et du fruit des Rubiacées verticillées, et j'ajoutais que les principaux traits de cette or- ganisation se trouvaient déjà ébauchés dans la description du Rubia noxia. Une description spéciale d’une plante exotique a pu bien facilement échapper aux botanistes. Je vais donc tra- duire ici ce qui est relatif au sujet qui m'occupe en ce moment: « Ovaire BILOCULAIRE, à loges monospermes : Ovules hémisphe- «iques, Convexes au dos, concaves à le face, attachés à un « placenta proéminent presque globuleux ; qui naït du milieu de « la cloison (1), et remplit la partie concave de l’ovule. Baez. «disperme. Semences adhérentes au péricarpe, convexes au dos, (x) Ilserait bon de rechercher dans les Gañum, si ce que j'appelle ici un placenta proémie uent n’est pas un cordon ombilical, à-peu-près comme dans le 7. kederæfolia, | } 92% A. DE SAINT-HILAIRE. — Sur les Myrsinées et les Sapotées. «concaves à la face; ombilic placé au milieu de la face concave « de la semence. Périsperme corné. Embryon dorsal, conforme «par sa courbure à celle de la semence ; parallèle à l’ombilic.……. «radicule inférieure par rapport au fruit ». Je serais bien trompé si dans la semence adhérente des Galium, en général, on ne trouve pas le dos convexe et la face concave, ce qui rappelle la structure du Ÿ. hederæfolia. Yabandonne aux botanistes cette comparaison et la suite des recherches auxquelles elle peut con- duire, observant cependant qu'il est très vraisemblable que le micropyle est chez les Rubiacées verticillées placé en sens con- traire de celui du Ÿ. hederæfolia , puisque chez les premières la radicule est infère (Lindl. Intr. nat. syst. 202.) Avant de terminer ce travail, je dirai quelques mots des ex- pressions dont je me suis servi pour indiquer la position em- bryonale qui m'a particulièrement occupé. En parlant des Pri- muiacées, M. Brown s’est servi de ces mots : Embryo umbilico parallelus; et, lorsqu'il a tracé les caractères des Myrsimées, il a dit: Zmbryo respeclu umbilici transversus. Ici J'ai employé les expressions d’embryon transversal et d'embryon parallèle au plan de l’ombilic. £es dernieres sont rarement peut-être ma- thématiquement exactes; mais du moins elles sont précises, tandis qu'il me semble que les autres sont tout-à-fait vagues, et je crois que l’on fera bien de les rejeter. Je suis arrivé à la fin de la tâche que je m'étais proposée. Je soumets entièrement mes observations aux botanistes qui vou- dront les répéter, et qui peut-être iront beaucoup plus loin que moi, Je veux ici consigener quelques observations : 1 Îl est de mon devoir de déclarer que je connais le travail de M. A. De Candoile sur les Myrsinées, uniquement par le morceau inséré dans les {nnales des Sciences naturelles, 2° série, vol. 11, p. 285, comme je ne connais ce qui a été écrit par M. Blume sur la même familleet l'Ægicæras que par l’article im- primé dans le même ouvrage (2. c. p. 89:.) a J'ai écrit, dans le travail qui précède, que je ne savais trop A. DE SAINT-HILAIRE. — Our les Myrsinées et les Sapotées. 225 si quelqu'un n'avait pas dit que les Caryophyllées uniloculaires avaient originairement plusieurs loges dans leur ovaire. Voici un passage que je trouve dans M. Lindley : « Dans la première jeunesse, l'ovaire du Lychnis et de la Primevere (le texte porte Primerose) consiste en cinq loges, chacune avec un placenta ayant un certain nombre d’ovules; les cloisons se rompent et s’'oblitèrent graduellement par la rapide croissance de l’enve- loppe extérieure (c’est peut-être ainsi du moins qu'il faut tra- duire ces mots : The shell of the ovarium), et enfin l'ovaire devient un fruit uniloculaire, avec un grand placenta fongueux dans le milieu (Zntrod. bot. 162) ». J'ai fait voir que j'étais tenté d'admettre l’existence primitive des cloisons dans les Ca- ryophyllées uniloculaires; mais il m'est bien difficile de ne pas croire qu'il n’en est point ainsi des Primulacées et des Myrsi- nées; j'ai examiné plusieurs boutons de Primula de différens âges, et n’y ai pas vu de traces de cloisons. 3° J'ai dit, dans le cours du Mémoire que j'achève, que la valeur d’un caractère était fondée sur sa constance et sur la valeur intrinsèque de l’organe qui le fournit. Une observation de M. Dunal m’a donné l’éveil sur cette assertion. La constance est très vraisemblablement la seule condition de la valeur d’un caractère. « Les organes de la fructification , a ditM. Lindley(/nt. nat. syst. xvin ), méritent seulement un degré plus grand d’at- tention, quand l’expérience a prouvé qu'ils étaient moins sujets à-varier que ceux de la végétation ». J'admets comme une vérité, dans mon Mémoire sur le Gynobase, que les mêmes caractères n'ont point une valeur égale dans les diverses familles ( PZant. rem. 112); enfin, dans le travail que je viens d'achever, j'ai écrit que si je croyais à la haute importance de l'embryon transversal chez les Primulacées et les Myrsinées, je ne voulais pas dire que cette sorte d'embryon eût partout la même impor- tance. V. Boran.— frril. me 226 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur la distribution Mémoire sur la distribution et le mouvement des fluides dans les plantes ; Par M. Cn. Girou de BUZAREINGUES, Correspondant de l’Académie Royale des Sciences. La sève s'élève de la racine vers la feuille, d’où elle descend vers la racine. Elle va, aussi, de l'axe à la périphérie, et récipro- quement. Un fluide gazeux l'accompagne et se meut avec elle. Je me propose de dire, dans ce mémoire, ce que je sais, ou crois savoir, sur le mécanisme et sur les causes de ces mouve- mens. (1) L'appareil se compose d'utricules et de vaisseaux. Des Utricules. Elles sont le principe et le terme de l’organisation. C’est d’elles que naissent les vaisseaux. C’est en elles, ou à leur surface, qu'ils versent les fluides nutritifs. Leur forme est très variable: tantôt anguleuse, tantôt arrondie, tantôt allongée. Leur tissu est membraneux, mince et transparent. Chaque utricule est réellement , ou a été, un ensemble de deux utricules, dont une est contenue dars l’autre. Celle-là con- tient du gaz. L'espace qui les sépare est occupé par un liquide ou par les concrétions qui en naissent. Dans de nombreuses dissections, j'ai souvent déchiré ia membrane externe, et alors le liquide s’épandait, tandis que le gaz restait au centre de l’u- tricule déchirée, sous forme de bulle dont une membrane lé- gère voilait ou diminuait l'éclat. Ce fait devient facile à observer sur la betterave rouge ou ‘sur l'arroche pourprée. Dans ces plantes, la couleur de la sève (x) J'ai apporté à ce sujet toute l'attention qu’il demandait. Ce n'est qu'aprèsune longue étude et des myriades d'observations microscopiques sur un bien grand nombre de plantes, que je me permets de le traiter. + mer et le mouvement des fluides dans les plantes. 227 rend facile de la distinguer du gaz. Si l’on presse l’un contre l’autre, par petites saccades, les deux verres entre lesquels on a placé une lame trés mince de tissu utriculaire, prise sur l’une de ces deux plantes, on voit quelquefois le liquide coloré s'avancer des bords vers le milieu de lutricule, se retirer du mi- lieu vers les bords, voiler la bulle de gaz en avançant, et la dé- masquer en se retirant. Les rapports du gaz au liquide ne sont pas constans: tantôt le gaz occupe presque toute la capacité de l’utricule; tantôt il n’en occupe qu'une petite partie; tantôt il en est totalement absent. L'organisation que Je viens de décrire se manifeste nettement dans les poils qui ne sont que des utricules allongées o qu’une suite allongée d’utricules. Des vaisseaux. Je les divise en conduits inter-utriculaires, en vaisseaux ad- ducteurs et en vaisseaux abducteurs. J'entends par vaisseaux adducteurs ceux qui conduisent la sève ascendante; et par vaisseaux abducteurs, ceux qui condui- sent la sève descendante. Des conduits inter-utriculaires. Ils forment une sorte de réseau continu et tubulé, dans les mailles duquel semblent enchässées les utricules, qui en sont, si je ne me trompe, la continuation; et dans lequel les liquides ét les gaz peuvent se mouvoir longitudinalement et transversa- lement; c’est-à-dire aller, soit de la racine aux feuilles, soit de _ l'axe à la circonférence, et réciproquement. Ils se composent de deux tubes, dont l’un est embrassé par l'autre. Entre les deux tubes est contenu le HE dans le tube interne est contenu le gaz. Au microscope, le gaz devient apparent dans les conduits in- ter-utriculaires. On le voit s’y mouvoir et s'en échapper en bulles d'un éclat métallique. J'ai pu y constater, aussi, la présence du liquide. Elle s'y manifeste, d’une manière non équivoque, dans 15: 226 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur la distribution les observations sur la betterave rouge et sur l’arroche pour- prée. Par une légère pression saccadée des deux verres entre les- queis est placé l’objet qu'on observe, le conduit s’'aplatit, et le liquide s’avance à droite et à gauche, dans les ramuscules qui se propagent à la surface des utricules. Le conduit du gaz se des- sine au travers du liquide: il en occupe la ligne médiane; ou, s'il se jette sur les côtés, il devient aisé de voir que ce n'est qu'accidentellement. | Comme dans ces conduits, les deux fluides ne sont pas tou- jours dans les mêmes rapports de dilatation et de quantité, il arrive que l’un, cédant à la pression de l’autre, fuit, et alors toute la capacité du conduit semble occupée, sur un point, par un des fluides; tandis que, plus haut ou plus bas, elle paraît oc- cupée par l'autre; d'ou lon est tenté de conclure qu'ils sont mélangés. Mais c’est une erreur dont il faut se défendre. Le fait alors observé provient de la souplesse des deux tubes et de la mobilité des deux fluides. Le gaz s’efface sous la pression du liquide, comme le liquide s’efface sous celle du gaz. Il suffit d’a- voir recours à la pression des deux verres, pour acquérir bien- tôt la preuve que les deux fluides se meuvent dans des conduits séparés. On à pensé que les conduits inter-utriculaires n'étaient que des vides limités par les parois des utricules. La proposition inverse serait tout aussi vraie. L'organisation de l'utricule se continue dans celle du conduit, et réciproquement. Il se pour- rait qu'après avoir été engendré par lutricule, le vaisseau en- gendrât l’utricule à son tour. Quoi qu'ilen soit, l'organisation de l’une et de l’autre est moins simple, si je ne me trompe, qu'on ne le croit communément. Les deux tuniques du conduit, ainsi que leur continuation dans l’utricule, sont-elles tout-à-fait distinctes et indépendantes l'une de l'autre, ou naissent-elles du plissement d'une même membrane ? C’est une question que je pose, et que je ne puis encore résoudre. 11 m'a semblé, plusieurs fois, que la petite sphère de gaz logée dans l’utricule était munie d’un pédicule qui se dirigeait vers la paroi de lutricule ; et j’ai supposé que c'était un rameau du tube et le mouvement des fluides dans les plantes. 229 interne du conduit inter-utriculaire qui profitant de l'espace que lui offrait la cavité de l’utricule, s'était dilaté en globe creux vers son extrémité. Cette observation doit être répétée. Des vaisseaux adducteurs. Je les divise en vaisseaux unis, en vaisseaux spiraux et vais= seaux annulaires. ; Des vaisseaux unis. J'appelle de ce nom des tubes cylindriques d'un très petit calibre analogues aux conduits inter-utriculaires, dont ils ne sont probablement-qu'une transformation, et qui m'offrent à leur surface ni spires, ni anneaux, ni ponctuations, ni raies. On les trouve quelquefois près la moelle, mais toujours et plus abondamment dans le corps fibreux. Il est aisé de se convaincre qu'ils contiennent, comme les conduits inter-utriculaires, un liquide et un gaz, et que le gaz est emboité dans le liquide. Lorsque, dans un même vaisseau, le gaz parait au bout. du liquide, il en est débordé sur les côtés, et semble occuper un tube plus étroit que celui qu'occupe le liquide. Dans le corps fibreux, les utricules voisines de ces vaisseaux sont très allongées et composent cette partie de la masse fibreuse où il devient difficile, et souvent impossible, de distinguer ni liquide ni gaz; ce qui n’autorise pas à en nier la présence. Les vaisseaux unis paraissent quelquefois rayés ou plissés en travers; ils doivent, si je ne me trompe, cette forme à la pres- sion qu'ils reçoivent des utricules, transversalement allongées, des rayons médullaires. Les vaisseaux unis ressemblent à des utricules très allongées, placées bout à bout l’une à la suite de l’autre, et séparées par un très léger étranglement annulaire; on voit le gaz sy mouvoir et:se dégager en bulle qui devient arrondie lorsqu'elle en est dehors. Des vaisseaux spiraux ou des trachées. Ils Sont la continuation des vaisseaux unis, et très probable- 230 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur la distribution ment aussi des conduits inter-utriculaires; car j'ai vu plusieurs fois dans la betterave rouge, le figuier, le maïs, etc., la forme spiralée très prononcée sur le trajet de ces conduits, et leur tunique externe donner naissance à la spirale, et en unir en- semble les spires (fig. 16). Les vaisseaux spiraux se composent aussi d'une tunique in- terne contenant du gaz, et d'une tunique externe à laquelle la spirale est attachée et sous laquelle est le liquide. J'ai vu le tube interne saillant à l’orifice du tube externe, dont il se distinguait parfaitement par sa transparence et son calibre ( fig. 18 ). J'ai vu la spirale roulée sur le tube interne se déplacer sans qu’il se déchirât (fig. 17). J'ai vu le grase mouvoir dans les vaisseaux spiraux et s’en échapper, et j'ai été induit à douter s'ils contenaientautre chose que du gaz. Mais j'ai vu enfin, chez la betterave rouge, le liquide se mouvoir dans ces mêmes vaisseaux, se retirer pres de la spirale, et avancer en la longeant, lorsque, par sa dilatation, le gaz oc- casionait le renflement ou la hernie des tuniques entre des spires écartées (fig. 25). Des-lors, il ne m'a plus été permis de douter qu'il n’y eût aussi un liquide entre les deux tubes. Une foule d'observations analogues à celles que m'ont offert les conduits inter-utriculaires ont confirmé cette première déduction. On rencontre les vaisseaux spiraux dans la tige, près la moelle et dans les organes foliacés. On les trouve quelquefois aussi, mais bien moins souvent, dans le corps ligneux et dans les racines; sur les points où ils abondent, les vaisseaux unis man- quent ou sont rares. On voit souvent, au sein dela moelle, des vaisseaux dont la spi- « rale semble déroulée, tant les spires en sont écartées. Il de- vient alors aisé de se convaincre que le cylindre qu’elle em- brasse contient du gaz susceptible, par sa dilatation, de com- primer la spirale et la tunique dont elle fait partie, et 16 déplacer ; le liquide sous-jacent (fig. 15, 19). Les causes qui occasionnent l'accumulation du liquide dans le conduit inter-utriculaire ou dans le vaisseau uni m'ont paru | | | | | et le mouvement des fluides dans les plantes. 231 influer sur la formation de la spirale. Le vaisseau reste uni sur les points où ces causes manquent. J'ai dû tenter la solution des questions suivantes. La spirale est-elle aplatie ou cylindrique? est-elle pleine ou tubulée? Si elle est tubulée, contient-elle un liquide? D’où lui vient ce liquide? Je vais dire les expériences et les observations auxquelles je crois en devoir la solution. Elles ont été faites sous un des plus puissans grossissemens du microscope d’Amici. Le corps spiralé est naturellement cylindrique, mais il s’apla- tit accidentellement sous les influences de la pression du gaz interne et dés corps environnans. / Expériences. J'ai déroulé une infinité de trachées qui la plupart m'ont été fournies par la jacinthe à toupet ( Hyacinthus comosus) où par le muguet. Aprés les avoir coupées à petits morceaux, jeles ai pla- cées sous l’eau, entre deux verres que j'ai pressés fortement l’un contre l’autre, tout en les faisant glisser l’un sur l’autre en sens | divers. Javais pour but d’aplatir les corps spiralés; s'ils étaient cylindriques, de les tordre, de les déchirer, d'amener enfin quel- qu'une de ces positions où leur extrémité se présenterait en face, à l'objectif du microscope. Dans ces expériences, le même corps spiralé s’est montré à | moi sous toutes ses faces. Cependant la grosseur m'en à paru | ou constante ou insensiblement et uniformément décroissante; d'où j'ai conclu qu'il était cylindrique ou très légèrement co- nique sous ces deux formes; seulement le même corps peut paraître d'une épaisseur constante ou uniforme dans son dé- croissement, lorsqu'on l’examine sur tout son périmètre. Sous cés deux formes seulement, il peut ne rien perdre ni de cette uniformité ni de sa grosseur dans la torsion (fig. 3, 4, 5. 6). Toutes les fois que le corps spiralé m'a présenté son extré- mité en face, elle m'a paru circulaire (fig: 3, 4, 5, 7). Lorsque deux spirales déroulées se sont croisées l’une sur | l'autre, la préssion les a élargies seulement sur le point de l'en- 232 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur la distribution tre-croisement où son action a été exclusive et puissante, parce que la résistance y était concentrée , et son effet y a été le même que si elle avait agi sur deux cylindres croisés (fig. 1). Le corps spiralé m'a paru tubulé. Dans de nombreuses répétitions de l'expérience que je viens de rapporter, la tubulure du corps spiralé est devenue percep- tible vers son orifice et telle que la montre la figure 3. Dans le déchirement occasioné par le glissement avec pres- sion des deux verres entre lesquels étaient les spirales, il est arrivé que l'extrémité d’une spirale a acquis une largeur triple de son diamètre observé sur la partie non déchirée. Or, c’est précisément le résultat que devrait donner un tube dont la paroi serait étalée sur une surface plane. Le corps spiralé m'a paru contenir un liquide. La torsion détermine quelquefois en ce corps des renflemens analogues à ceux qu’elle produirait sur un boudin rempli d’eau (fig. 10). Dans l’aplatissement déterminé par la pression sur le nœud d’entre-croisement de deux corps spiralés, on remarque non- seulement l’élargissement qui prouve que ce corps est cylin- drique, mais encore plus de transparence sur le nœud même et tant auprès qu'ailleurs (fig. 1); d'où il me semble que l’on peut conclure qu’une substance, ou moins transparente que la paroi du corps spiralé, ou d'un pouvoir réfringent différent, s’est éloignée dans la pression. J'ai long-temps aperçu des granules ou des coagulations en apparence gélatineuses, auprès des trachées déroulées, sans y attacher aucune importance, persuadé que c'était ou de la fé- cule ou des utricules affaissées et roulées sur ellesmëmes, qui avaient suivi la spirale dans son déroulement. Mais ayant ob- servé que ces petites masses se multipliaient spécialement sur les points où les trachées avaient été le plus tourmentées, cette première observation a déterminé d’autres recherches. J'ai placé une spirale sur un porte-objet de verre, dans le milieu duquel était un ménisque, petite cavité pour loger l’eau. Après avoir rempli d’eau le ménisque, et mouillé le restant de la surface supérieure du porte-objet, j'ai mis des trachées dé- et le mouvement des fluides dans les plantes. 233 roulées en travers, tant sur le ménisque que sur la partie plane, et, après avoir placé le second verre, j'ai exercé la pression ; l'effet devait en être nul sur la cavité. Là aussi les spirales ont conservé, pendant trois jours, leur forme première; et je n’ai vu auprès d'elles aucune des coagulations gélatineuses dont je voulais connaitre l’origine, tandis qu’elles ont paru en grand nombre sur la partie plane du porte-objet. J'ai observé, en outre: 1° Que les petits granules étaient bien plus nombreux près des spirales devenues les plus étroites, et qui avaient été le plus tourmentées par la pression et le déchirement (fig. 11). ‘2° Que celles près desquelles ne se montraient point de coa- gulations étaient bien plus larges que les autres et ne présen- taient point de traces de déchirement (fig. 1). 3° Que celles dont la forme était devenue irrégulière et an- guleuse offraient , sur leur trajet, de nombreuses hernies d’où sortaient des grains gélatineux (fig. 11). 4 Que les coagulations, imperceptibles dans le commence- ment de l'expérience, grossissaient progressivement, se mou- vaient et tendaient à se rapprocher, soit les unes des autres, _ soit des spirales auxquelles souvent elles restaient adhérentes. 5° Que les spirales, prises au bas des feuilles, auprès de la bulbe, sur les parties molles et blanches qui n'avaient pas vu la lumière, se sont promptement affaissées sous la plus légère pression , et comme si elles étaient criblées de pores; il s’en est échappé un nuage de granulations plus diaphanes que celles qui provenaient de la partie supérieure de la feuille. Ce nuage environnait les parties de la spirale qui avaient le plus perdu de leur largeur (fig. 13). Enfin, en pressant bien doucement les verres pendant que mon œil était très attentivement fixé sur le bout d’une spirale, il m'est arrivé quelquefois d’apercevoir le liquide s'échappant vers le bout sous forme de petite larme batavique (fig. 14), et en passant dans l’eau, s'y concréter en petits granules transpa- rens. Ces divers faits ne m’ont pas permis de douter que, quelque- fois du moins, la spirale ne contint un liquide. Ce sentiment 234 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur la distribution a eté fortifié par d’autres faits qui se sont présentés dans le cours de mes nombreuses observations sur les vaisseaux. J'ai vu sou- vent, près du bout d'une section de spirale, des globules sphé- riques du même calibre que le sien. Ceux qui m'ontété fournis par la betterave rouge étaient, ainsi que la spirale, couleur de rose. (1) | Le liquide contenu dans la spirale vient probablement du vaisseau même dont elle forme la paroi. J'ai déjà dit que j'ai vu, dans la betterave rouge et dans un vaisseau dont les spires étaient écartées, le liquide, cédant à la dilatation du gaz, se retirer contre la spirale et avancer en la longeant. Je me crois autorisé, par l'hygroscopicité des mem- branes utriculaires, à supposer que la spirale se remplit du liquide dans lequel elle se baigne. La spirale tient lieu de valvules; elle est une valvule con- tinue. La pression du gaz s'exerce de bas en haut ou de la racine vers la feuille, puisque c'est dans ce sens qu'il se dilate et qu'il se meut dans sa dilatation; elle s'exerce aussi, dans chaque vaisseau , du centre à la circonférence; elle tend donc à élever le liquide le long de la spirale contre laquelle elle le pousse; et comme celle-ci résiste à la pression, bien plus du moins que la membrane qui en unit les spires, elle devient pour le liquide un soutien qui l'empêche de descendre ou qui diminue laction de son poids; car il ne saurait passer entre la spirale et la tu- nique interne, le passage étant intercepté par la dilatation du gaz qui presse la tunique interne contre la spirale (fig. 19). Des vaisseaux annulaïres. À côté des vaisseaux spiraux, et près de la moelle, on ren- (1) Frappé de l’analogie qui existe entre les trachées des plantes et celles des insectes, j'ai été curieux d'examiner celles-ci. J’ai mis en expérience celles d’un Carabe doré, pendant qu'el- les étaient encore vivantes et douées d'une grande irritabilité. Jai eu le bonheur de voir, dans un premier essai, le liquide s'échapper en torrent, par le bout du filet spiralé. Le fait était curieux. Je lai bien observé, et je me suis empressé de le dessiner (fig. 23 ). J'ai répété l’ex= périence ; mais, je n’ai plus été aussi heureux : le hasard ne l’a plus aussi bien préparée. Détourné par d’autres occupations, je n’ai pu, depuis, me livrer là-dessus à de nouvelles recher- ches; mais, je suis certain d’avoir bien observé la première fois, et le mouvement des fluides dans les plantes. 236 contre des vaisseaux annulaires dont les anneaux, quelquefois contigus, sont d’autres fois d'autant plus écartés qu'ils sont plus voisins de la moelle. Ces sortes de vaisseaux existent en grand nombre dans le maïs (fig. 12 et 20, b.). Leurs anneaux sont sus- ceptibles d'être isolés comme les spirales; et isolés, ils ne portent, comme elles, aucune empreinte de déchirement; ils sont moins cylindriques et plus aplatis que les spirales. Par leur proximité des vaisseaux spiraux, par l’écartement de leurs anneaux dans les mêmes circonstances où se montre celui des spires, par l'ab- sence totale de ces vaisseaux en beaucoup de plantes, par celle des ponctuations ou des raies à leur surface comme à celie des trachées, par leur forme à-peu-près régulière et cylindrique comme celle des vaisseaux spiraux, on est induit à penser que les uns et les autres ont des attributions analogues; etil ne reste là-dessus aucun doute, lorsqu'on voit des trachées qui sont partie spiralées, partie annulaires; or, j'en ai vu, et il n'y a peut-être pas de phytotomiste qui n’en ait vu de telles. (1) Dans le vaisseau , l'anneau est à la spirale ce que dans la tige la disposition verticillée est à la disposition spiralée; il est une spire affaissée sur elle-même. La communication d’un anneau avec un autre peut se faire par l’intermède de la membrane dont ils ne sont que la continuation. Le vaisseau annulaire se compose de deux tuniques, comme le vaisseau spiralé, et la distribution des fluides y est la même. Je n’ose affirmer, cependant, que l'anneau soit tubulé et con- tienne ün liquide. Sa forme aplatie et circulaire autorise à lui refuser les attributions dela spirale. Le liquide serait donc ici entre les deux tuniques seulement. L'anneau n’est pas soudé vers les deux extrémités de la ligne courbe qui le forme, et il permet au liquide de s'élever ; mais 1l devient un obstacle à ce qu'il descende, et remplit réellement les fonctions d’une valvule ( fig. 20, b. ). Sa tendance à se con- vertir en spirale montre ce mécanisme et son jeu : c'est toujours de bas en haut que se développe la spirale, lorsque le vais- seau annulaire se convertit en trachée. | (x) Cette double forme dans un même vaisseau a été’ dessinée par MM, de Mirbel et Slack, C’est pourquoi je me suis dispensé de la dessiner. 236 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur la distribution Ceci peut s'appliquer aux vaisseaux unis, qui ne sont que des vaisseaux annulaires d’un très petit calibre, et dont les an- neaux semblent très écartés. Des vaisseaux abducteurs,ou des fausses trachées. J'appelle de ce nom les vaisseaux rayés et les vaissseaux ponc- tués, qui se divisent aussi en vaisseaux spiraux et vaisseaux annulaires. En examinant une fausse trachée, on croit voir souvent une suite d’utricules allongées, qui communiquent ensemble par des ouvertures pratiquées sur la membrane qui les sépare vers leur extrémité. Lorsque le calibre de cette ouverture devient celui du vaisseau, l'apparence moniliforme disparaît, et le vais- seau semble cylindrique, commé la trachée. J'ai vu souvent des utricules vidées, comme le sont quelque- fois les fausses trachées , d’où j'ai conclu que ces vaisseaux n’é- taient peut-être qu’une transformation d’une série longitudinale d'utricules placées bout à bout sur une même ligne, comme la trachée est la transformation du conduit inter-utriculaire. La fausse trachée est composée de deux tuniques: une interne qui contient le gaz, et l’autre externe. Dans l'intervalle qui les sépare est le liquide. Cette organisation est mise hors de doute par des faits analogues à ceux qui la signalent dans les vaisseaux adducteurs. ( Voyez l'explication des figures 20, 21, 22.) Sur la membrane externe se forme un réseau cellulaire dont les mailles sont ou arrondies ou allongées. Les mêmes mailles de- viennent plus ou moins arrondies, lorsque le vaisseau est dis- tendu par la pression intérieure du gaz ou par celle du liquide; ou elles restent allongées sur les points où cette distension n'existe pas. La membrane qui devient la base de la tunique éx- terne se continue sur ces mailles; mais elle y esttellement mince et transparente qu'il est souvent difficile de l’apercevoir, et que l'on peut même douter si elle ne s'y efface pas tout-à-fait. J'ai vu le liquide s'échapper par ces ouvertures qui figurent des ponctuations ou des raies, comme si la membrane qui les voile n'existait pas: peut-être s'était-elle déchirée, On peut comparés et le mouvement des fluides dans les plantes. 237 ces mailles à des stomates qui sont tantôt clos et allongés, tan- tôt béans et arrondis. Le tissu du réseau est composé tantôt d’anneaux, tantôt de spirales parallèles que des soudures unissent sur des points rapprochés. Lorsque ces soudures se déchirent, la tunique ex- terne se résout en anneaux ou en spirales qui ont de la ressem- blance avec les anneaux ou les spirales des vaisseaux adducteurs, mais qui s’en distinguent en ce que le calibre en est moins gros et la surface moins unie, à cause des fragmens de membrane qui y adhèrent. Les ponctuations de la fausse trachée sont tantôt extrême- ment petites et nombreuses, tantôt beaucoup plus grandes et plus rares, tantôt proéminentes comme des membranes, tantôt déprimées comme des perforations. On a pensé que la fausse trachée est une continuation de la ‘trachée, et que l’une et l’autre ne sont que des modifications différentes d'un même vaisseau, J'ai partagé quelque temps ce sentiment; mais de nombreuses observations m'ont forcé de l'abandonner. D'abord, on trouve ces deux vaisseaux situés parallèlement dans les nervures, et jusque dans les veines les plus petites des feuilles. Je les ai vus ensemble dans le style filiforme de la fleur femelle du maïs. Ils différent donc dès leur origine, ou vers le même point de leur terminaison. Ayant laissé macérer long-temps dans de l'eau une tige de mais, j'ai observé que.les fausses trachées avaient pris une cou- leur verte, même dans la partie engainée et blanchâtre de la: feuille; d’où j'ai conclu qu’elles recoivent la sève descendante dans laquelle finit par se dissoudre la substance verte. Les tra- chées avaient conservé leur couleur. Ordinairement, plus la trachée est petite, plus sa spirale est grèle ; tandis que, souvent, dans les fausses trachées, plus le vais- seau est gros, plus.est ténue la spirale qu'on en obtient en la dé- chirant. Les fausses trachées se multiplient en allant vers le bas de la plante; les trachées, au contraire, se multiplient en allant vers les productions supérieures. Je n'ai pas trouvé de fausses tra- 238 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur la distribution chées dans le funicule des graines du figuier, ou j'ai vu, au con- traire, beaucoup de trachées, ni dans celui de la courge (girau- mon); ces derniers vaisseaux sont rares dans les racines. Jamais la trachée, même à sa naissance, ne s'est montrée à moi comme formée d’une suite d’utricules posées bout à bout. Elle est pour l'ordinaire, dès son origine, ou cylindrique, ou conique, ou fusiforme (1); il n’en est pas de même de la fausse trachée. J'ai déjà dit que la spirale qu'on obtient des fausses trachées est facile à distinguer de celle que l’on obtient des trachées (fig. 22). Lorsque la trachée disparaît, le vaisseau uni la remplace, et la fausse trachée ne se multiplie pas pour cela. J'ai eu l’occasion de voir, sur la betterave rouge, le liquide contenu dans un vaisseau ponctué, s'échapper au travers des mailles du réseau, et j'en ai conclu que ce vaisseau était propre à distribuer latéralement la sève descendante et non point à transmettre à la feuille Ia sève ascendante, fonction à pie semble éminemment propre la trachée. J'invite les personnes qui voudront devenir témoins de la différence de ces deux sortes de vaisseaux, à les étudier dans le mais où ils m'ont paru se distinguer les uns des autres plus que sur toute autre des nombreuses plantes ou je les at exa- minés. Là, dans chacun des faisceaux fibreux isolés dans la moelle, on trouve à-peu- près CORSA CNT, savoir, deux ou trois vaisseaux adducteurs sur ie uñe trachée et de plus deux fausses trachées. Les premiers s'y montrent sur une même ligne, se dirigeant de l'axe à la périphérie; c’est une trachée qui est à l'extrémité périphérique de cette ligne. Les fausses trachées s’y montrent, une de chaque côté de la trachée, sur une ligne perpendiculaire à celle des vaisseaux adducteurs, mais plus près de la périphérie que la trachée (fig. 24). Les fausses trachées y sont constamment plus grosses que la tachée, et y conservent leur forme utriculaire, en sorte que le vaisseau semble articulé dans toute sa longueur. Les ponctuations des (1) On doit se garder de prendre pour des séries d’utricules les trachées devenués monili- formes par les obstacles que certaines circonstances ont apportés à leur développement, | et le mouvement des fluides dans les plantes. 239 fausses trachées y sont nombreuses, et la paroi du vaisseau bien plus mince que la spirale où que l’anneau des vaisseaux adduc- teurs. Jai déja dit comment les anneaux et les spirales tenaient lieu de valvules dans les vaisseaux adducteurs. Dans la fausse tra- chée, les anneaux et les spires sont plus constamment tres rapprochés que dans la trachée, et il y a, en outre, de distance en distance , des anneaux plus forts et plus étroits que les autres, qui peuvent intercepter le mouvement longitudinal du liquide qui ne serait pas contenu dans la spirale même. Cette organisation était nécessaire, afin que le liquide fût contraint, par la dilatation du gaz, de forcer les portes qui lui étaient ménagées sur la paroi de la tunique externe et se donnât à lui-même des issues. Parce que, dans la fausse trachée, la dilatation du gaz agit spécialement de dedans en dehors, le calibre du vaisseau entre les anneaux devient plus grand que celui des anneaux, le vais- seau devient moniliforme. | | Je n'ai pas vérifié si la spirale de la fausse trachée contient un liquide comme celle de la trachée; je l’aurais très proba- blement tenté en vain, vu l’exiguité de la spirale et la difficulté de l’obtenir déroulée; mais l’analogie m’autorise à penser qu’il en est de l’une comme de l’autre. C’est peut-être parce que la fausse trachée a moins de liquide à transmettre à la racine, que la trachée à la feuille, que sa spirale reste plus exigué que celle de la trachée. Vaisseaux des conifères. On ne trouve, dans les conifères, que des vaisseaux unis et des vaisseaux ponctués(1);ceux-cisontgarnis, sur deux côtés opposés, d’unerangée de petits mameilons quirépondent aux intervalles qui séparent les utricules, allongées transversalement, des rayons - médullaires extrêmement minces dans ces plantes; en sorte que chacune de ces utricules passe entre deux de ces mamelons, et y exerce une pression qui les rend plus saillans. Ici je considère les vaisseaux unis comme les analogues des (1) J'ai vu aussi des rudimens de trachée sur le pin. 240 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur la distribution adducteurs unis des autres plantes, et les vaisseaux mamelonnés comme les analogues des abducteurs; parce que les uns me présentent la condition nécessaire à l’ascension de la sève et les autres celles de la distribution du fluide nourricier. Comme ilest possible de constater la présence du gaz dans ces deux ordres de vaisseaux, on est contraint d’y supposer aussi celle du liquide, car il faut bien qu'il ait ses conduits; il est pos- sible d’ailleurs de les apercevoir. Observations générales. Il y a donc, dans tous les vaisseaux, deux ordres de conduits: l'un pour le gaz, que j'appelleräi conduit ou vaisseau pneuma- tique, Vautre pour les liquides, que j'appellerai vaisseau ou conduit hydraulique, quelle que soit la nature du liquide con- tenu. Attribution des deux ordres de vaisseaux. Les faisceaux fibreux, dans lesquels se trouvent réunis les vaisseaux soit adducteurs, soit abducteurs, répondent aux or- ganes soit floraux, soit foliacés, et sont le lien commun de ces organes et des racines. C'est donc très probablement par ces vaisseaux que la sève est portée des racines à ces organes, et qu’elle est reportée de ces organes vers les racines. J'ai appelé adducteurs ceux qui recoivent la première de ces deux attri- butions, et abducteurs ceux qui reçoivent la deuxième; mais je n’ai pas encore suffisamment prouvé que les vaisseaux que j'ai considérés comme adducteurs conduisent la sève ascendante, et que ceux que j'ai considérés comme abducteurs conduisent réellement la sève descendante. Je dois montrer que ma division et ma classification n’ont pas été arbitraires. Elle serait inadmissible l’idée que la sève descendante et la sève ascendante ne doivent avoir que des conduits communs. Les trachées et les fausses trachées s’accompagnent comme les veines et les artères, comme les veines pulmonaires et l'artère de ce nom. Les trachées sont bien organisées pour porter la sève ascen- dante aux organes floraux ou foliacés. Les fausses trachées ne et le mouvement des fluides duns les plantes. 241 le sont pas moins bien pour distribuer la sève descendante, fluide nourricier, dans toute la plante; elles sont criblées d’ou- vertures latérales. La plante croit en grosseur, et cet accroissement est néces- sairement excentrique. Or, dans chaque faisceau fibreux des monocotylédones, la situation des trachées est plus voisine du centre de la tige que celle des fausses trachées, qui est plus voi- sine de la périphérie. La couleur de la betterave rouge est plus foncée vers la péri- phérie que vers le centre; or, en cette plante, les mêmes rap- ports de nuances existent entre la fausse trachée et la trachée. On ne trouve que des trachées et point de fausses trachées dans les organes d’où la sève ne revient pas, dans les funicules des graines, par exemple. J'ai déjà dit qu'ayant laissé macérer long-temps du maïs dans de l’eau, j'ai vu les fausses trachées teintes en vert, ce qui de- vient facile à expliquer, en supposant que la substance verte de la feuille a été entraînée dans les fausses trachées par la sève descendante. Jeu de l'appareil. C'est dans la feuille que le gaz se décompose sous l’action de la lumière; c'est là que se fait la perte qu'il doit remplacer, le vide qu'il doit remplir. L La lumière peut donc être considérée comme une force qui attire le gaz, et la feuille comme le point où cette force agit. La chaleur seconde l’action de la lumiere. Ces deux causes réunies peuvent appeler assez de gaz dans la tige , et le’‘diriger avec assez de rapidité vers la feuille, pour que son ascension détermine aussi celle de la sève, pour qu'il la contraigne de s'élever, soit dans la spirale, soit en longeant la spirale : je lai vue longer la spirale dans la betterave rouge (fig. 25). La puissance du gaz, la rapidité de son ascension augmente lorsqu'il se dilate. La pesanteur de la sève est moindre, ainsr que la résistance qu'elle oppose à l’action du gaz, lorsqu’elle est dilatée. V. BoTan. — Avril, 16 2/2 GIROU DE BUZARFINGUES. — Sur la distribution Les plantes végètent dans les serres, où la température du vase ne diffère guère de celle de l'atmosphère, et où, par con- séquent, le gaz n'éprouve presque pas de dilatation en passant de la racine dans la tige; mais cette végétation est insensible dans ses progrès. Ici la lumière, aidée de la chaleur, suffit à déterminer le courant du gaz vers la feuille, et ce courant, aidé de la vaporaison, suffit à élever jusqu’à la feuille la sève devenue légère par la chaleur. Quelques alternances de dilatation et de condensation du gaz s'ajoutent très probabiement à ces causes; on sait combien les gaz sont sensibles à la chaleur. Il est à-peu-près impossible que l'équilibre entre la température du vase et celle de l'atmo- sphère n’éprouve de nombreuses oscillations. En plein air, les plantes végètent, lorsque la température de l'atmosphère s’est élevée à un certain degré; ce degré n’est pas le même pour toutes : la feuillaison du chène n’est pas aussi hâtive que celle du marronnier; celle des arbres n'est pas, en général, aussi hâtive que celle des arbrisseaux, ni celle des arbrisseaux autant que celle des herbes. Il faut que la chaleur pénètre la tige, et elle la pénètre d'autant plus lentement que celle-ci est plus dense, que l’air s’y introduit plus difficilement. Les plantes croissent d'autant plus et plus rapidement en longueur, que la chaleur de l'atmosphère est plus grande que celle de la terre. | Lorsque la couche de terre végétale est profonde, «et alors seulement, les bourgeons terminaux des arbres sont aussi les premiers qui se développent au printemps (1) ; or, la flèche d’un arbre répond à son pivot. Il est utile à la végétation des arbres que leur racine et le sol qui la protège soient à l'abri du soleil, et que leur tige, au contraire, soit le plus complètement et le plus long-temps pos- sible exposée à ses rayons. Les plantes à racine longue et pivotante, comme le Sainfoin, la Luzerne, le Mélilot, sont douées d'une puissante végétation. (x) Les plus hautes feuilles du peuplier sont les dernières qui tombent en automne. Le même fait se présente sur beaucoup d'arbres, lorsque le sol sur lequel ils végètent a de:la’ profondeur. et le mouvement des fluides dans les plantes. 243 Les plantes grimpantes, le Houblon, la Clématite, le Tamme, le Liseron, croissent de préférence pres des herbes ou des ar- bustes qui protègent leurs racines contre l'ardeur du soleil. La Vigne devient vigoureuse, soit lorsqu'on pave le sol au- dessus de ses racines, soit lorsqu'elles pénètrent dans des fis- sures de rocher. Dans les contrées boréales, la végétation est très active en été. Sur les hautes montagnes, on voit paraître des fleurs au pied des neiges, sous une température où l'on n’en voit point encore dans les vallées. Lorsque la température de la nuit, jusqu’au lever du soleil, n'est point trop basse, une irrigation d'une température un peu plus basse que celle de l'atmosphère est plus avantageuse à la végétation qu'une irrigation de température égale à celle de l'air ou plus élevée que celle-ci. En Suisse, à peu de distance des glaciers, on emploie à l'ir- rigation des prairies l’eau glaciale des torrens qui en provien- nent. L'eau dont on arrose les prés dans le Piémont et dans la Lombardie est tres froide. Dans tous ces faits, le gaz, que la tige reçoit des racines, passe d’un milieu plus froid dans un milieu plus chaud; il éprouve donc de la dilatation dans la tige, et cette circonstance est favorable à la végétation. ' La dilatation du gaz agit d’une même manière dans les con- duits inter-utriculaires et dans les vaisseaux adducteurs; elle élève la sève dans tout le corps de la plante, et la fait mouvoir de l’axe vers la périphérie; car les conduits inter-utriculaires forment un réseau à-la-fois longitudinal et transversal. La sève descend lorsque la température de latmosphère baisse; alors aussi la plante absorbe du gaz oxigène par toute sa surface. C’est dans les vaisseaux qui communiquent le plus immédiatement avec l'atmosphère ou dans les fausses trachées que doit se faire sentir d’abord le vide occasioné par le refroi- dissement. Le liquide, admis à passer dans ces vaisseaux, doit s’y précipiter pour remplir la place laissée libre par la conden- sation du gaz, et il doit y suivre le progrès de cette conden- 16. CI 244 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur la distribution sation, c'est-à-dire se diriger de haut en bas et de la périphérie vers le centre. C’est encore là la direction que doivent suivre, soit l’eau, soit le gaz, qui de l'atmosphère passent dans les con- duits inter-utriculaires voisins de la surface. La plante croît en grosseur sous les influences de la chaleur. Si elle ne croît pas spécialement lorsque la chaleur est excessive, c'est parce qu'alors elle perd presque autant par la vaporisation qu’elle gagne par la nutrition. Or, sous les influences de la cha- leur, le gaz contenu dans le vaisseau pneumatique des fausses trachées doit presser excentriquement le liquide qui baigne intérieurement le vaisseau hydraulique. Ce liquide s'échappe latéralement par les orifices, soit allongés, soit arrondis, qui deviennent béans dans la dilatation du vaisseau hydraulique et pénètre dans le réseau général des conduits inter-utriculaires, où il se mélange, sous diverses proportions, avec la sève ascen- dante qui y est contenue. Il arrive enfin dans les utriculés sous une direction qui se croise avec celle de la sève ascendante, et de là vient peut-être le mouvement de rotation du liquide con- tenu dans les uiricules. L’alternance de la dilatation et de la condensation du gaz dans les utricules ou à leur surface peut encore contribuer à ce mouvement par les pressions successives qui en sont la conséquence. J'ai été témoin de l’action du gaz dilaté sur le liquide; j'ai vu sur le Figuier, dans le même vaisseau, le liquide se précipiter de haut en bas à l'instant même où le 2az, qui se dirigeait de b4s en haut, s'échappait, ou aussitôt que la cause qui létevait avait disparu et n'était plus entretenue. J'ai vu sur des Peupliers coupés en automne la sève s'échapper par torrens, soit de la partie restée unie aux racines, soit de celle qui en était séparée, et en même temps le gaz jaïllir avec force de ses vaisseaux et s'élever, au travers du liquide, en bulles innombrables. Ce qui facilite singulièrement l’action du gaz sur le liquide, c'est que tantôt l’un, tantôt l’autre occupe presque toute la ca- pacité du vaisseau, quoique toujours séparés par la tunique interne, dont la souplesse permet ces accumulations; en sorte que, lorsque Île gaz se meut de bas en haut, le liquide est forcé Fi et le mouvement des fluides dans les plantes. 2/45 de se mouvoir aussi dans la même direction. On croit voir alors une série de bulles arrondies ou allongées qui voyagent en- semble dans un même vaisseau; mais la bulle d’eau est plus grosse que celle d'air, parce qu’elle cecupe un plus grand ca- libre. Il y a dans les plantes une certaine circulation; la sève s'élève dans toute la plante en suivant les conduits inter-utriculaires. Elle va de la racine aux feuilles, en suivant spécialement les vaisseaux adducteurs; là, elle subit une éléboration et passe «ans les vaisseaux abducteurs où elle occupe, soit lentre-deux des tuniques, soit la spirale même de ces vaisseaux. Celle qui est contenue dans la spirale peut se rendre aux racines, et de là, jar excrétion, daas la terre; celle qui est entre les deux tuniques est distribuée latéralement au travers de leurs perforations et passe dans les conduits inter-utriculaires, où elle se mélange avec la sève ascendante, en proportion d'autant plus grande, qu'ildevient plus difficile à celle-ci d'aller des racines aux feuilles, et à l'autre de se rendre des feuilles aux racines. Sous les ob- stacles au remplacement de la sève ascendante et à l’excrétion de la sève descendante, celle-là acquiert la qualité nutritive et devient propre à la formation et à la nutrition du fruit. Cette théorie explique comment l'inclinaison, l'incurvation, la torsion , l’incision annulaire des tiges ou la suppression d’une partie des racines prédisposent Parbre à porter du fruit. La terre et les racines fournissent sans cesse à la tige du gaz et de la sève, en remplacement tant du gaz et de la sève qui se consomment dans la feuille sous l’action de la chaleur et de la lumière, que de la sève qui est employée à la nutrition de la plante. Le double courant ascendant peut donc être con- tinu pendant la durée de la cause de son ascension, c'est-à-dire pendant que la température de l’atmosphère est plus élevée que celle de la terre et que ia lumière éclaire les feuilles. Je ne puis dire si la contractilité vitale du tissu utriculaire est pour quelque chose dans l'ascension de la sève; il ne m’ap- partient pas de repousser un sentiment qui a été adopté par:de puissantes autorités. Quant à la capillarité et à l'hygroscopicité, elles ne sauraient y être tout-à-fait étrangères. 2/6 GIROU DE BUZAREINGUES. — Sur da distribution Quant à l’endosmose, on peut ici, si Je ne me trompe, en : appliquer les lois. La sève ascendante devient plus dense en s'éloignant de la racine; plus elle se rapproche de la feuille, plus elle se mélange avec la sève descendante dont elle reçoit un léger changement. On peut considérer la spirale où sa paroi comme représentant ici la membrane intermédiaire entre deux liquides de densité différente. Mais quelle que soitla part que l’on veuille assigner à ces der- nières causes, on ne saurait y trouver cette force dont l’action est prompte et qui équivau à plus de deux atmosphères, tandis qu'on la trouve dans la dilatation du gaz par la chaleur et dans l’organisation que je viens de décrire. Il suffit, si je ne m'abuse, de s'assurer de la réalité des faits que j'ai rapportés, pour ne plus chercher ailleurs que dans cette dernière puissance la princi- pale cause des mouvemens des liquides dans les plantes. Lorsque la plante meurt, ses vaisseaux se désorganisent; le gaz les crève, les dessèche ou le liquide les pourrit, parce que l'action de l’un n’est plus tempérée par celle de l’autre, parce que l’un passe dans les conduits de l’autre; il n’est donc pas surprenant que le mécanisme de la végétation ne suffise plus à la ranimer! L’exposé des conséquences que l’on peut déduire des diverses propositions contenus dans ce Mémoire serait trop long pour y être ajouté : j'en ferai le sujet d’un nouveau travail. Je termine celui-ci en faisant observer l’analogie qui existe entre la circulation dans les plantes et la circulation dans les animaux. [ci et là, la respiration a pour objet d'enlever du car- bone au fluide nourricier; mais ce but est plus complètement atteint dans l'animal que dans la plante, parce que dans celle-ci la lumière décompose le gaz carbonique avant qu'il soit expiré, et neutralise, par conséquent, en partie le résultat de l’action du gaz oxigène sur le liquide. Je serais curieux de savoir si quelque chose d’analogue à ce qui se passe dans les feuilles ne se passerait pas aussi dans les ailes des insectes, et si ce ne serait pas au carbone qui leur serait conservé par l'action de la lumière qu'ils devraient le sur- croît de vie dont ils jouissent, après la métamorphose, sous les et le mouvement des fluiles dans les plantes. 247 influences de la lumière. J’émets donc le vœu qu'il plaise à quelque chimiste de faire des expériences là-dessus. Les insectes comme les plantes exhalent à l'ombre du gaz acide carbonique ; je voudrais savoir si, comme elles, ils n'exhalent pas de lPoxi- gene au soleil, ou si l'air est vicié par eux autant au soleil qu’à l'ombre. Nota. Al n’est question, dans ce Mémoire, ni des gros tubes ni des vaisseaux lactiferes. EXPLICATION DES FIGURES DES PLANCHES VIN ET VIII, Fig. r. On voit dans cette figure la spirale s'élargir et devenir plus transparente vers les uœuds d’entrecroisement. Cet élargissement, que détermine la pression des verres qui devient spéciale aux points d’entrecroisement, prouve que la spirale est cylindrique. La transparence qu’elle acquiert sur ces points, prouve qu’elle contient un corps étranger que la pression a fait refluer vers les parties où eile est moindre. Fig. 2. Spirale déroulée et placée sur un corps noir et opaque. Ici, la ligne médiane est plus obscure que la ligne opaque. Fig. 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Divers fragmens de spirales vue par sa face externe; dans ces figures la tubulure de la spirale devient manifeste. Fig. 10. Fragment de spirale tordue. Les renflemens que celte torsion détermine doivent èlre rapportés à un corps fluide qu’elle contraint de refluer vers les points où son action est nulle, Ces renflemens paraissent ici trop considérables. Mais on ne doit pas oublier lapla- tissément occasioné par la pression des deux verres, entre lesquels la spirale a été placée. Fig. 11 et 13. On voit, dans ces figures, les granules demi transparentes qui proviennent de la coagulation du liquide qu’une forte pression fait sortir, soit par les trous provenant du déchirement de la spirale soit par ses pores mêmes. Ges granules répondent aux parties les plus grèles du corps spiralé; d’où l’on peut conclure quela matière qui les a formées en est sortie. Le sujet représenté en la figure 13 provenait de l'extrémité inférieure d’une feuille qui était irès tendre et qui n'avait pas vu la lumière, Une légère pression a suffi à en faire j’aillir un nuage de granules très petits et presque diaphanes. Fig. 12. Vaisseaux annulaires. Les anneaux en sont d’autant plus rapprochés que les vais- seaux deviennent plus voisins de la trachée, qui n’est pas dessinée ici, et qui prendrait place à côté du vaisseau a. Fig. 14. On voit dans cette figure les granules se former à l’orifice même du tube spiral. Le liquide est représenté au moment où il sort du tube, et oùilse coagule. Fig. 15. Tube interne contenant du gaz. Ici, la tunique externe est supprimée. L'on ne voit que la spirale. Fig. 16. On voitici la tunique externe d’un conduit inter-utriculaire se transformer en spirale. Fig. 17. Trachée déchirée. La tunique interne est embrassée par la spirale. Fig. 18. Trachée déchirée. La tunique interne est saïllante à l’orifice de la tunique externe. Fig, r9- Dans, cette trachée, dont le gaz est dilaté, on voit comment la spirale peut servir de valvule et s'opposer à ce que le liquide descende, lorsqu'il a été élevé. Fig. 20. a. Trachée, 4. vaisseau annulaire adducteur , c fausse trachée, Dans chacun de ces vaisseaux, ast une bulle de gai. Celle du vaisseau & est dilatée, La bulle du vaisseau c éprouve 248 P. DUCHARTRE. — Sur Les Saxifraga stellaris et Clusii. un étranglement au passage de l'anneau. Ces trois vaisseaux ont été coupés par le scalpel. Dans les vaisseaux a et c, et vers l'extrémité qui a été coupée longitudinalement, la tunique externe se distingue de la tunique interne. On voit ici comment soit dans les vaisseaux annulaires ad- ducteurs, soit dans les fautses trachées, l’anneau peut tenir lieu de valvule. Fig. 21. Fausse trachée, a bulle de gaz étranglée par l'anneau #; bulle de liquide plus large que la bulle de gaz; c bulle de gaz, en partie recouverte et en partie nue. Sur cette bulle se dessinent les deux tuniques. On voit ici les pores béans ou arrondis sur les bulles, et fermés ou rayés, dessus ou au dessous. Fig. 22. Fausse trachée en partie déroulée. On y distingue une bulle de gaz a, et une bulle de liquide 2.; la dernière est plus transparente qne la première. La bulle liquide s’efface vers le haut du vaisseau, sous la pression du gaz, elie est plus voisine de la surface que l’autre. Fig. 23. Trachée de Carabe doré ( insecte). On voit ici un torrent de granules qui sortent de l'extrémité de la spirale dont les contours forment cette tracnée. Ces granules proviennent de la coagulation du liquide contenu dans la spirale. Fig. 24. Coupe transversale d’un faisceau fibreux de maïs. a,a fausses trachées; 2 trachée c,c vaisseaux annulaires adducteurs. Fig. 25. Dans cette trachée dont les spires sont écartées et le gaz dilaté, on voit le liquide refluer vers la spirale, et abandonner le milieu de chaque hernie, où les deux tuniques devien- nent contiguës. J'ai vu le liquide se mouvant; mais je mai pu le dessiner qu’en repos. Fig. 26. Fausse trachée. Ici une bulle de gaz a est suivie d’une bulle de liquide 2; le dia- mètre de celle-ci est plus grand que celui de l’autre. OBSERVATIONS sur les Saxifraga stellaris Linn. et Clusii Gouan, Par P. Ducnartre, de Toulouse. On a décrit jusqu'ici comme espèces distinctes deux Saxi- irages dont l’une habite généralement les chaînes de hautes mon- tagnes, et dont l’antre se rencontre surtout dans les Pyrénées. Ce sont : 1° la Suxtfraga stellaris Linn.; 20 la Saxifraga Clusii Gouan ($S. leucanthemifolia Lapeyr.).Considérées, en effet, dans les termes extrêmes de leurs variations, ces plantes paraissent différentes ; mais en comparant entre eux un grand nombre d’é- chantillons, on ne tarde pas à s’'apercevoir que ces deux espèces n'en font qu’une, sujette seulement à de nombreuses modifica- tions. Toutes leurs variétés forment une série non interrompue, depuis la petite Saxifrage étoilée, à feuilles charnues, réunies en rosette, longues de 1 à 2 centim., à hampe unie, nue et i-flore, jusqu’au plus beau développement de la Saxifrage de Lécluse. L'enchainement est tellement continu, qu'il est impos- P. DUCHARTRE. — Sur les Saxifraga stellaris et Clusii. 249 sible d’assigner où commencerait et finirait chacune de ces denx espèces, et qu'il est tout aussi difficile de distinguer l’une de l'autre par des caractères précis. Aussi Lapeyrouse, qui a fait de l'une d'elles s1 Saxifraga leucanthemifolia, et qui a dit (Hist. abr., p. 231) que cette espèce abonde en caractères, La- peyrouse lui-même a éprouvé de l'incertitude; il cite pour la Saxifrage étoilée la figure de Jacquin, Collect. 1,t. 13; et dans exemplaire de cet ouvrage qui de sa bibliothèque est passé dans la grande bibliothèque de Toulouse, il a écrit au-dessous de cette même figure : Saxifraga leucanthemifolia junior. (1) Pour montrer l'identité de ces deux espèces et la nullité des caractères à l’aide desquels on les distingue, je vais faire com- parativement la description de l’une et de l'autre. Saxifraga Clusii Gouan. Saxifraga stellaris Las. Taille, 2 décimètres environ. Souvent acaule à 1 500 toises d’ele- valion; elle acquiert jusqu'a deux deci- mètres dans les lieux moins éleves. Tige. Plusieurs hampes. Souvent 2-3 hampes par rosette: c’est le caractère des varigtes Ÿ et 8 DC. fl. fr. 4. p. 379. : Rameus:s. Celles de la Sax f. stellaris sont tout aussi rameuses quand la plante a ac- quis assez de développement. Var. 6 DC. 1. C. : Portant des feuilles florales à cha- Les feuilles florales existent aussi à la que bifurcation, naissance des pédoncules, Dans un grand nombre de cas elles atteignent au moins autant de développement, et alors la forme est identique des deux côtés. Feuilles inferieures grandes. Dans plusieurs de mes individus les feuilles sont plus grandes que dans cer- taines Saxifrages de Lécluse. Spathulees, fortement dentees Forme parfaitement semblable. dans leur moitié superieure, | rétrécies en pétiole ou cu- ‘nciformes à la base. (1) Je me félicite de voir mon opinion sur l'union de ces deux espèces partagée par M. Paul Boileau, pharmacien à Luchon, et l’un des botanistes qui connaissent le mieux les plantes des Pyrénées, 250 P. DUCHARTRE. — Sur les Saxifraga stellaris et Clusu. Saxifraga Clusii Gouan. - Saxifraga stellaris Lin. Weuilles florales à chaque bifurcation; Même situation, même forme tant les inférieures cunéiformes, dans les inférieures que daus les supe- dentées au sommet, les supé- rieures. rieures linéaires. Vestiture. Tige et feuilles velues et Le plus souvent glabre dans toutes même hispides. ses parties; dans les individus plus dé- veloppés elle prend des poils, devient pubescente (var. set t, D.C. I. c.) et même tout-à-fait velue (var, 0. DC. 1. c.) Calice. Sépales ovales, obtus, de moi- Sépales identiques de forme et de tié plus courts que lespétales longueur, se réfléchissant et persistant (dans tous mes individus)rt- de même. fléchis après l’anthère et per- sistans. Corolle. Petales à long onglet. Onglet également étrangle. Les trois inférieurs bimaculés. Tous avec deux taches jaunes. Presque iaégaux (subinæquali- Quelquefois Les pétales inférieurs bus, Duby Bot.pall.p.211).La sont un peu plus longs que les supe figure de Lapeyrouse, Saxif. rieurs, et la corolle en devient légère- t. 25, ne montre que bienpeu ment inégale. cette inégalité. Anthères ovoïdes, mordorées. . . . . Identiques. Fruit. Deux capsules ovoïdes, renflées, Identité parfaite. se séparant par le sommet et jus- que vers la base, s’ouvrant du côte intérieur. Semences très nombreuses, oblongues, Identiques. striées longitudinalement. . Au total, les seuls traits distinctifs qui résultent de la com- paraison de ces deux espèces consistent : 1° dans les poils, plus nombreux généralement dans la Saxifrage de Lécluse; 2° dans la presque inégalité de ses pétales inférieurs. Mais, 1° nous voyons la Saxifrage étoilée, de glabre qu'elle est lorsqu'elle n’a que 6-8 centim. de haut, devenir pubescente et même velue en acquérant une taille plus élevée et plus de dé- veloppement; »° l'inégalité des pétales, qui ne tient ici qu’à la longueur de leur onglet, outre qu’elle est un caractère fort peu P. DUCHARTRE. — Sur les Saxifraga stellaris e£ Clusi. 9251: important lorsqu'elle est si peu prononcée, se rencontre assez souvent dans la Saxifrage étoilée. Du reste, il est facile de concevoir la cause des nombreuses variations de ces plantes. La Saxifraga stellaris Linn. habite le plus souvent la région des Rhododendron et la aépasse même. Alors elle croit surtout le long des eaux qui proviennent de la fonte des neiges, ou dans le peu d'espace que laissent les ro- . chers en s'appuyant sur le sol; aussi n’a-t-elle dans ce cas que 6-10 centim. de haut. Ses feuilles sont glabres, charnues et très courtes ; sa hampe est 1 -flore ou pauciflore ; mais si elle descend sur le flanc des montagnes au-dessous de ces hautes régions, sa taille s'élève, sa hampe grandit et se ramifie, ses feuilles s’allon- gent, s’amincissent, et prennent en même temps quelques poils. Enfin, dans les basses vallées, elle atteint 2 décim. de hauteur ; sa surface devient pubescente ou velue, ses feuilles sont spathu- lées, longues , à larges dentelures, rétrécies en pétiole; en un mot, elle se fond avec la Saxifrage de Lécluse. C’est aussi là la station de cette dernière : toujours dans les lienx humides et cuuverts des vallées , et jamais dans les parties élevées. Synonymie.—Par une conséquence naturelle des nombreuses variations des Saxifraga stellaris Linn. et Clusit Gou., leur sy- nonymie est remplie, dans les auteurs, d'erreurs et d’inexacti- tudes qu'il est important de relever. Gouan, en établissant sa Saxzfraga Clusii (Obs. 28), lui rap- porte les synonymes suivans : 1° Saniculæ montanæ alterius Secunda species Clus. Hist, 1. p. 308. Ce synonyme conviendrait bien plutôt aux variétés velues et peu élevées de Saxifraga stel- aris Tinn. par ses hampes nues, hautes de 3 pouces ( cauliculi 3-unciales, nudi). 2° Saniculæ alpinæ aliquatenus affinis J. Bauh. Hist. 3. p. 708. Gouan ajoute: Icon sat congrua. Or, cette même figure que Lapeyrouse trouve avec raison détestable, a bien plutôt le port d’une Saxifrage étoilée à deux hampes; ses brac- tées sont très petites, et ses feuilles n‘ont pas de poils. 3° Sedum montanum hirsutum mucronato et dentato folio, flore albo guttato Moris. 3. p. 478. sect. 12. t. 9. £. 13. Cette figure ne peut convenir à la Saxifrage de Lécluse; fa plante qu’elle représente na qu’une petite hampe simple, nue et 3-flore. Elle est repro- 252 P. DUCHARTRE. — Sur les Saxifraga stellaris et Clusii. duite par Plukenet, Phyt. t. 252. fol. 4. 4° les deux autres sy- nonymes de C. Bauh. Pin. 243, sont donnés avec doute par Gouan. Lapeyrouse (Saxif. p. 491) impose à l’espèce de Gouan le nom de Saxifraga leucanthemifolia , et la figure qu'il en donne (Ibid. t. 25) représente la plante dans son maximum de développe- | ment. Il lui rapporte : 1° les synonymes de Clusius, Hist. 1. p. 308, de J. Bauh. Hist. 3. p. 708, et de Gouan, obs. 28 (sans les synonymes). — 2° Sanicula myosotis alpina, floribus albicanti- bus, ferè umbellatis, Pluk. Phyt. t. 58 (et non 18). Cette figure | représente une Saxifraga stellaris Linn. des mieux caractérisées, et elle est en effet rapportée à cette espèce par Linné Lap. 195, par Wildenow, etc. — 3° Cotyledon hirsuta Rai, Synops. 213; Cotyledon aquatica hirsuta, Raï, Hist. 1046. Ces deux synonymes sont l’un et l’autre bien douteux, puisque Raï les rapporte aux figures déjà citées de Plukenet. S'agit-il maintenant de la Saxifraga stellaris linn., nous trouverons encore de nombreuses erreurs. Ainsi, en parcou- rant la série des auteurs, nous verrions la plupart d’entre eux rapporter à cette plante les synonymes que Gouan et Lapey- rouse donnent à la Saxifrage de Lécluse; ce dernier lui-même prendre la figure de Jacquin, Collect. 1, t. 13, tantôt pour une Saxifraga stellaris Liun., tautôt pour un individu de sa Saxi- frage à feuilles de Leucanthème. Tant d’erreurs et d’incertitudes ne peuvent provenir que de ce qu’on a voulu faire deux espèces différentes de deux plantes que réunissent évidemment plusieurs variétés intermédiaires , et qu'aucun caractère précis ne peut distinguer. Allioni et Scopoli paraissent avoir compris mieux qu'aucun autre les nombreuses variations de cette Saxifrage étoilée , si po- lymorphe suivant la station. Le premier (Flora Pedemont. n. 1521) donne positivement parmi les synonymes de cette espèce ceux de Gouan, Observ. 28, et de J. Bauh. Hist. 5. p. 708. Ce-" pendant il n’énonce pas formellement si c'est avec intention qu'il fait cette réunion. — Quant à Scopoli (Carn. n. 492), il in- | dique trois variétés de cette plante, l'une à feuilles hérissées , l’autre à feuilles velues, la troisième à feuilles glabres, et il | JT. E. DUBY. — Cryptogames nouvelles du Brésil. 253 | ajoute que, quoique les figures de la Flore du Danemark, de Plukenet et de Morison appartiennent bien à la même espèce, elles indiquent cependant que cette dernière est sujette à de nombreuses variations. D'après toutes ces observations, il me semble impossible de ne pas considérer les Saxifraga stellaris Linn. et Clusii Gouan comme formant une seule espèce que je proposerai ainsi : SAXIFRAGA STELLARIS Âllioni Flora Pedem. n. 1521. S. foliüs inferioribus plerumque rosulatis, spathulatis, dentato-serratis, glabris pilosisve ; foralibus cuneatis dentatis, summisque linearibus; calyce basi gamo - « sepalo post anthesin reflexc, petalis breviore, persistente; petalis stipitatis bima- culatis; capsulis binis turgidis, stylo acuminatis ; seminibus longitudinaliter striatis. | a. Glabra, pusilla, crassiuscula, 1-vel pluriscapa, pauciflora. Pluk. phyt. t. 58. f. 2. Scop. fl. carn. t. 13. 8. Pubescens, 1-scapa, pauciilora. Oed. fl. dan. t. 13. +. Pubescens, bracteis foliaceis magnis. Lin. fl. lap. tab. 9. f. 3. 5. Villosa, scapo unico paucifloro. Moris sect. 2. t. 9. f. 13. Pluk. phyt. t. 222. f. 4. e. Villosa, scapis binis pluriès dichotomis. Jacq. collect. 1. p. 202. t. 13. t. Pilosa, scapis pluribus dichotomis, petalis subinæqualibus. S. Clusii Gou. obs. 28, excep. synon. Clus., Morison., C. Bauh. S. leucanthemifolia Lapeyr. saxif. p. 49. t. 25. excep. synon. Clus. Pluk. | Raï, J. Bauh. Norice sur quelques Cryptogames nouvelles des environs de Bahia (Brésil), Par M. J.-E. Dugy. ( Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève, tome vir, 1835.) . Dans cette nouvelle production de l’auteur du Bofanicon galli- cum qui, comme chacun sait, cultive avec succès le vaste champ de la cryptogamie, se trouvent décrites six espèces nouvelles d'Agames, savoir : trois Hypoxylées, un Champignon et deux 254 3. v. bugy. — Cryplogames nouvelles du Brésil. \ Mousses. Ces plantes, recueillies au Brésil, lui ont été commu- niquées par M. Salzmann. Voici les caracteres distinctifs de ces six espèces : 1. Sphcæria (Conferta) Myconiæ, superficialis, orbicularis suborbicularisve demüm diffracta, prominula, nigra, rugulosa, punctata punctis prominulis, re- ceptaculis globosis subseriatis astomis albo farctis, paraphysibus elongatis thecis subdaplo longioribas , sporulis parvis globosis. In foliis Ayconiæ calvescentis. À l’occasion de la place qu’il lui assigne dans la série des es- pèces nombreuses qui compesent ce genre (plus de mille), place que ses caractères naturels rendent incertaine et ambigué ‘en la rapprochant à-la-fois de plusieurs tribus voisines, l’auteur exprime, sous forme de doute à la vérité, l'opinion qu’on pour- rait arriver à une classification plus méthodique et plus natu- relle des espèces, si l’on se servait, comme l’a tenté, pour les Lichens, notre confrère et arni M. le professeur Fée, de la forme des thèques et Ges sporidies, et de la disposition de celles-ci dans l’intérieur des premières. Depuis plus de dix ans le célèbre Fries s'occupe d’un travail monographique sur cet immense genre dans lequel il a établi des coupes qui, bien qu’artificielles , n’en sont pas moins fort ingénieuses, ainsi que le reconnaît M. Duby lui-même, et propres à guider dans l'étude et la clas- sification de ce genre si difficile. Bnlliard, Tode, Schmidt et M. Nees avaient déjà essayé, avec plus ou moins de succès, d’in- troduire un peu d'ordre dans le chaos qui régnait parmi ces plantes avant la publication du System mycologicum. L'auteur de ce dernier ouvrage nous écrivait, l’année dernière, que ses efforts pour diviser en plusieurs autres le genre Sphœæria étaient restés jusqu'alors infructueux, et que, cependant, le nombre toujours croissant des espèces rendait de plus en plus indispen- sable cette division. Enfin, si nous osions nous nommer apres tant d'hommes célèbres, nous pourrions dire que nous avons aussi étudié avec l'excellent microscopeachromatique de M. Char- les Chevallier, les thèques d’un très grand nombre de Sphéries, dont nous possédons en herbier près de six cents espèces, soit indigènes , soit exotiques, c’est-à-dire plus de la moitié de celles qui sont connues, et que nous ne sommes encore arrivé à aucun résultat qui nous satisfasse complètement. 3. E. DUBY. — Crypiogames nouvelles du Brésil. 255 Il en est de certains genres cryptogamiques comme de ces familles de Phanérogames ( Ombellifères, Borraginées , etc.), qui sont si naturelles qu'on a toutes les peines du monde à y établir des genres qui reposent sur des caractères incontestables. Remarquez dans chacune des familles de la grande classe des Agames, ces agglomérations d'individus formant bien, à la vé- rité, des genres naturels dont il est assez facile de distinguer les espèces entre elles, mais dont la disposition méthodique en sous- genres est et sera toujours lécueil des classificateurs. Ainsi les Algues continues nous offrent le genre Spkærococcus et les Articulées le genre Conferva ; les Champignons le genre Agaric:; les Hypoxylées celui dont il est question ici; les Hépatiques le genre Jungermanne, et enfin les Mousses le genre Hypnum, qui à eux Pr À ent presque autant d'espèces que tout le reste de la famille dont ils font partie. 2. Sphæria (Seriata) Salzmannii, innato-erumpens, epidermide nigrä cincta aterriwa, receplaculis globosis prominulis intüs nigris astomis in series elongatas confluentibus rugulosis astomis aut ostiolo minutissimo instructis, paraphysibus minutissimis thecis ovato-clavatis paulo longioribus, sporulis 8 lineari-fusifor- mibus. In folus moribundis Palmarum. À en juger par la description et la figure, cette espèce a quel- que ressemblance avec notre S. Szeinheïlii, croissant aussi sur un Palmier, le Cramærops humilis , et que nous avons décrite | let figurée dans le numéro de mai 1834 de ces Annales, sous le nom du botaniste qui l’avait découverte à Bone en Afrique. Outre Ja forme diverse des réceptacles dans les deux plantes, celle de | Bahia en différe encore en ce qu’elle n’est pas amphigène, que les thèques, au lieu d’être elliptiques, sont obpyriformes, et que les sporidies, au nombre de huit, sont fasiformes et non sphé- | riques. Maïs la Sphæria Salzmannii est encore bien plus voisine | d’une autre espèce décrite par Fries dans son Æclozæ Fungo- ru , etc. (Linnæa, octobre 1830), et qu'il nomme $. (Conferta) |Cayanensis , au point que si l’illustre mycologue n’avait eu soin de terminer sa description par ces mots: 4scis elongatis poly- Isporis , il eût été impossible de distinguer de la sienne lespèce Yen question. De là la nécessité de plus en plus urgente, comme 256 5.E. pugy. — Cryplogames nouvelles du Brésil. on voit, de s’aider de ces nouveaux caractères microscopiques pour la distinction des espèces. 3. Sphæria (Obtecta) Palmarum , gregaria, receptaculis tectis compresso- planis supernè convexis orbicularibus glabris circumscissis nigris, in collum brevissimum epidermidem disrumpentem productis, ostiolo vix exserto mammæ- formi longitudinaliter rimoso. In folüs emortuis Palmarum. 4. Erineum difforme , cæspiubus latissimè effusis pulvinatis haud immersis, filamentis clavatis difformibus articulato-inflatis tuberculoso-ramosis, mox obtu- sis, mox truncatis, mox depressis, rufescentibus, in stipitem attenuatis. Ad pag. infer. folior. arboris ( Conccarpi ?) L'opinion de M. Duby est que ces végétations ne sont point, comme le pensent maintenant beaucoup de botanistes et M. Fries lui-même, de simples anamorphoses des cellules suverficielles des feuilles, des exanthèmes, en un mot, mais bien des plantes cryptogames sui generis. 5. MVeissia brasiliensis, caule erecto simplici, foliis imbricato-patulis basi latiore lanceolato-subulatis plicatis rigidis integerrimis obtusiusculis, capsulà ovato-globosä erectà lævi, operculo rostrato, rostello subulato erecto aut subin- curvo capsulam æquante ©. Ad terram, in umbrosis subhumidis Bahiæ. Espèce voisine des #. crispula et curvirostra dont il est facile de la distinguer à la longueur de son opercule, à la forme des feuilles et de la capsule. 6. Gymnostomum Bahiense Salzm. : caule erecto simplici breviusculo, fo- lis erecto-patulis lanceolato-linearibus integerrimis nervo valido producto mu- cronulatis, capsulà erectà ovato-oblongà basi paulisper inflatà, operculo è basi convexà rostrato, rostello subulato subincurvo c2psulam subæquante. ©. Ad terram, in umbrosis provinciæ Bahia. Il se place, selon M. Duby, auprès du G. Heëmii W..et M. Une planche, dessinée et gravée par l’auteur lui-même, vient au secours des descriptions, en montrant ce que celles-ci sont impuissantes à exprimer. C. Monr. CIL. MORREN. — Sur les Clostéries. | 257 « ee Mämoire sur des Clostéries, Par M. Cx. Morre, Professeur de botanique à l’Université de Liège. PREMIÈRE PARTIE. S I. Le Aperçu littéraire sur les travaux qui ont traité des Clostéries. En 1786, le célèbre naturaliste danois Othon Frédéric Müller fit connaître un être singulier qu’ilavait trouvé dans les eaux où croissaient autour de Copenhague les lentilles d'eau de diverses espèces. D'après la classification adoptée par Müller, cet être, animal pour lui, venait se placer dans son genre ibrio, comme étant un vVermis iNCORSPICUUS, simplicissimus, teres, elongatus. Sa ressemblance avec une demi-lune lui fit donner comme nom spécifique celui de ZLunula. Tous les naturalistes connais- sent et admirent l'exactitude scrupuleuse de ce grand observa- teur , et ce n’est pas sans motifs que nous faisons cette réflexion, puisque Müller a présenté sur cet étre une suite de recherches que nous mettrons dans le courant de ce Mémoire en rapport avec les nôtres. Ainsi, nous ferons remarquer que Müller a vu des jeunes individus de son Vibrio Lunula plus petits que les adultes et offrant une transparence cristalline; les plus grands sont au contraire verts; il figure ensuite une des extrémités de son Vibrion séparée et y distingue une portion diaphane sans grains, une autre partie remplie de grains et conique comme la première, mais plus courte; enfin autour de ces grains il note l'existence d’une membrane extérieure. Quelquefois il y a des individus qui ont unerangée médiane de globules et une bande transverse pâle; c'est une variété. Quant à la génération des Vibrio Lurula, Müller indique sur ses planches une division qui V. BorTan. — Mai, 17 258 CH. MORREN. — Our des Clostéries. sépare en deux l'être entier; chaque partie fournit une portion granuleuse qui sort d’une enveloppe sans grains, ou bien la por- tion granuleuse ne sort que d’une seule partie. Quand l'être est mort, il s’allonge beaucoup, se raïdit, devient droit de courbe qu'il était. Ces détails sont d’autant plus curieux qu'après un grand nom- bre d’écrits modernés sür ces êtrés, ils rtorésentent encore mieux la vérité que ces recherches contemporaines. Nous avons rapporté ces observations avec un peu d’étendue parce que des auteurs ont cherché, dans ces diverses phases de la vie d'un seul être, l'établissement de plusieurs espèces. N'oublions pas que Müller est le premier qui ait fait du #5- brio Lunula, un animal. (1) | En 1817, Chr. Nitzsch, de Halle, sépara des Vibrions de Mül- ler plusieurs êtres pour en faire une famille sous le nom de Bacillariées. Le Vibrio tripunctatus, le Vibrio Acus, comme le Vibrio Lunula et plusieurs autres furent considérés par Nitzseh comme formant un genre à part, celui des Closterium. Le Clos- terium Lunula, dit l'auteur, végète seulement, tandis que le Clos- terium Acus est animal et se meut comme les plus vifs des Kol- podes, Paramæcies, etc. Nitzsch considère ainsi son genre Clos- térie comme étant un de ceux qui prouvent l'identité entière et générique entre plusieurs corps organisés animaux et végé- taux. Toutefois le Closterium Lunula n’est, considéré individuel- lement, qu'une plante. (2) C'était là, si nous ne nous trompons, la première tentative de placer ce genre d’êtres dans le règne végétal. Le professeur de Halle ne l'y met pas Cependant d’une manière définitive, puisque pour luiles Clostéries sont des êtres de transition entre les deux règnes. Lyngbye, en 1819, tranche ia question en faveur du règne | végétal. Il place ces productions en forme de demi-lune dans le (à) Añimalcula infusoria , fléviatilià ét marina. Häfniæ 1786. — Brüguière, Estyclopédié méthodique; vers; coquilles el polÿpiers; tom. 14 (2) Maturbéschreibuno der Bazillarien, Béitrag zur Infusorien Kundé oder naturbeschreis bung der Zerkarien und Bazillarien, von Christian. Ludwig Nitzsch. Halle 1817. — Neue Sclrifien der naturforschenden Gesellschaft zu Halle. Dritter Pand. Heft, 1, 1817, ce CH, MOBREN. == Sur les Clostéries. 259 genre Æchinella d’Acharius, et les distingue en deux espèces : les Echinella acuta,'et Echinella olivacea, sans toutefois ramener ni l’une ni l’autre par des synonymies aux Vibrions de Müller ou aux Clostéries de Nitzsch. (1) En 1824, M. Pory de Saint-Vineent réunit les deux espèces d'Echinelles de Lyngbye;dont nous venons de parler, au Wibrio Luruile de Müller qu'il sépare en deux espèces et auxquelles il en jointune nouvelle distingnée par lui. Ces espèces sont rassem- blées en un genre qu'il nomme Enuline; il le range parmi les Baciliariées dans l’ordre des Gymnodés, classe des animaux mi- croscopiques. M. Bory revient ainsi à l'opinion de Müller. Le. Librio. Lunula jeune devient la Lunulina Mougeotii, l'adulte, la Lunulina monilifera,; VEchinella acute de Lyngbye devient la Lunulina diaphana, V Echinella olivacea prendle nomide Lu- mulina.olivacea; erifin la cinquième espece est sa Lunulina vul- garis. Pour lui, les Lunulines sont d’abord libres, se meuvent lentement et pénètrent plus tard dans le :nucus qu’il appelle primordial pour y perdre tout môuvemeni. Non-seulement M. Bory aurait pu conserver le nom de Clos- terium plus anciennement introduit dans la nomenciature pour désigner le Zibrio Lunulu de Müller et les espèces analogues, mais nous croyons encore que sauf lÆchinella olivacea de Lyngbye, ses quatre autres espèces de Lunulines ne sont que des individus d’une même espèce à différens âges. (2) . . M. Turpin, en 1829, revient en partie à l’idée de Lyngbye. Les Lunulines de M. Bory sont pour lui des végéto-animaux élé- mentaires, microscopiques, unilocülaires, vésiculinés ; il distin- gue les Lunulina vulgaris de M. Bory des Zunulina olivacea. (5) Agardh fait des Echinelles de Lyngbye son genre Frustulia qu'il placé parmi les Algues. La plupart des auteurs suivent sa mauière de voir, Mais avec plus où moins de modifications. C’est ainsi que M. Duby, en 1830, dansles Algues de son Zotani- con gallicum range les Frustulia d’Agardh parmi les genres plus (1 Tentamen Hydrophytologiæ danicæ. Hafniæ 1819. (=) Encyclopédie méthodique. Z6ophytes, tom. ir, p. fo6, 4 Dictionnaire clüssique d’hiss toire naturelle ; ait. Lunuline, | (3) Dictionnaire des sciences naturellés, pl: 5. Potärique, Iconogräfhie, | * T7 260 CH. MORREN. — Sur Les Closteries. évidemment animaux. Pourtant, il ne cite pas comme espèces propres à la France les Lunulines de M. Bory faites au détri- ment du /’ibrio Lunula de Müller. (1) | Ce ne fut qu’en 1832 que parurent les belles recherches de M. Ehrenberg sur le développement et la durée de la vie des animaux infusoires. On sait avec quel empressement et avec quelle honorable confiance ces travaux furent reçus. M. Ehren- berg admet le genre Closterium de Nitzsch et fait des êtres qu'il contient des animaux infusoires anentérés, c’est-à-dire ayant une bouche en communication avec plusieurs vésicules stomacales , n'ayant point d'anus ni de tube intestinal. Leur corps serait pourvu d’une enveloppe ronde, lorsqu'elle est à l’état rigide, se séparant spontanément en deux ou quatre parties par des di- visions transversales et ouverte aux deux bouts, c’est-à-dire qu'ils seraient des cryptomonades, de la famille des Closterires. Le genre Closterium serait le seul de cette famille. Il renferme, selon M. Ehrenberg, neuf espèces reconnues à Berlin, en Sibé- rie, en Arabie et au mont Sinaï. (2) Ces espèces sont : + Se séparant en deux parties courbées. a. Closterium Lunula Nitzsch. Vibrio Lunula Müller. Diamètre longitudinal 1/24-1/4 % Cuirasse { enveloppe extérieure ) fusiforme, courbée en demi-lune , arrondie aux deux extrémités ; les vésicules intérieures en plusieurs rangs. : Sinaï, Sibérie, Berlin. 2, Closterium ruficeps Ehr. Diamètre longitudinal 1/10" Cuirasse semi-lunaire, verte, très amin- cie aux extrémités presque pointues et rougeàtres. Berlin. (r) Botanicon gallieum, t, 11, p. 997, 1830, (3) Uber die Entwickelung und Lebensdaner der Infusionsthiere ; nebst ferneren Beitragen zu einer Vergleichung ibrer organischen Systeme. — Abhandlungen der Kæn. Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 183r, Avec la date de 1832, CH. MORREN. — 947 les Clostéries. 261 3. Closterium Cornu Ehr. Diamètre longitudinal 1/10" Corps vert, très mince, filiforme, pres- que également épais partout, courbe et tronqué aux deux extré- mites. Berlin, Sibérie. 4. Closterium rostratum Ehr. Diamètre longitudinal 1/10" Corps vert, légèrement arqué, très aminci aux extrémités et longuement rostré. Berlin. 5. Closterium inæquale Ehr. Diamètre longitudinal 1/36m. Corps petit, d'un brun rougeûtre, aigu, toujours avec une corne plus grande et l’autre plus petite. Berlin. * Droits, quelquefois et par hasard seulement un peu re- courbées. 6. Closterium acerosum Ehr. f’ibrio acerosus Schrank. Lunulina monilifera Bory. Cl. multistriatum H. et Ch. Diamètre longitudinal 1/12 »- Corps fusiforme, droit, aminci aux ex- trémités avec une simple raie de vésicuies intérieures de couleur verte. Berlin, Arabie. 7. Closterium T'rabecula Ehr. Diamètre longitudinal 1/5" Corps cylindrique et tronqué aux deux extrémités, droit, vert, formé à son milieu comme de deux parties réunies presque uniformes. Berlin, Sibérie. + Se séparant en quatre parties. 8. Closterium striolatum Ehr. Diamètre longitudinal 1/10 ” Corps fusiforme, courbe, vert, cannele et rougeâtre aux deux bouts. Berlin. 9. Closterium Digitus Ehr. Diamètre longitudinal 1/10: Corps droit, allonge, quelque peu fusi- forme, mais très obtus, également vert aux extrémités arrondies. Berlin, 262 CH. MORREN. —— Sur les Clostéries, Nous avons voulu donner cette nomenclature dans le but de mieux faire sentir la différence de notre opinion d'avec celle de M. Ehrenberg. On croirait en effet ces espèces bien distinctes, et cependant nous n’hésitons pas à affirmer que les C{, Lunula, ruft- ceps, Cornu, rostratum, inæquale, et même le Closterium acero- sum sont tous de lamême espèce; ce sontseulement des individus dans un état et un âge différent. Sinous voulions différencier les individus que nous avons recueillis autour de Bruxelles et de Gand par des caractères analogues à ceux décrits par M. Ehren- berg, nous pourrions singulièrement augmenter la liste des espèces. Le diamètre longitudinal n'est pas un caractère; les individus sont plus ou moins longs d’après leur âge. La courbure du corps varie aussi d’après l’âge, l’être se courbant d’autant plus qu'il est plus âgé ; cette courbure n'est pas appré- ciable quand l'être est vu sur le dos. Les extrémités sont plus aiguës dans le jeune äge quep'us tard. L’enveloppe est plus ou moins remplie de substance verte d’après son état et son âge, et la série de vésicules est plus ou moins nombreuse d'après ces mêmes circonstances. Eufin il n’est pas jusqu’au raccourcisse- ment d'une partie de l'être, si notable chez le Closterium inæ- quale , qui ne dépende d’une particularité physiologique pro- pre à des individus, mais ne pouvant jamais caractériser une espece. Cest ce que nous prouverons dans ce mémoire. Cette notice littéraire et critique nous montre ainsi sept au- teurs qui ont étudié spécialement les êtres dont nous parlons. Trois en font des animaux; ce sont Müller, MM. Bory et Ehren- berg; troisles prennent pour des plantes : ce sont MM. Lyngbye, Agardh et Turpin; enfin un seul, M. Nitzsch les place entre. les deux règnes, une espèce du genre étant pour lui végétale, les autres étant des animaux. Quant à nous, nous ne saurions douter de la nature végétale des Clostéries que nous avons observées. Mais rous croyons que sous ce nom On a effectivement con- fondu plusieurs êtres qui doivent faire d'autant mieux des gen-. res particuliers qu’ils appartiennent à des règnes différens. C'est ainsi que le Closterium Acus de Nitzsch (Vibrio Acus Müller) CH. MORREN. — Sur les Clostéries. 263 est bien un animal ; aussi M. Ehrenberg le range-t-il dans son genre Euglena. C'est parce que les espèces réunies d’abord aux Clostéries, et dont l’animalité est évidente, ont été rangées par M. Ebrenberg dans les genres d'animaux auxquels elles appar- tiennent; et qu'en second lieu les vraies Clostéries sont des plan- tes, que nous adoptons ce nom pour désigner le genre aüquel appartient le Fibrio Lunula de Müller. Seulement pour nous le genre Clostérie doit être transporté du règne animal dans le règne végétal, et se rapprocher le plus possible du genre Zyg- nema avec lequel il offre une analogie frappante sous le rap- port. d'une particularité physiologique très importante: l'accou- plement de deux ou d’un plus grand nombre d'individus. Il est facile de voir que cette manière de penser s'éloigne beaucoup de tout ce que l’on a écrit sur ces êtres. D'après nous, le Closterium Lunula Nitzsch a poursynonymes ou variétés les : Closterium Lunuia. Nitzsh. — Ehrenb. — ZLunulina vulgaris Bory. — Turpin. — Lunulina Mougeotii Bory. Closterium ruficeps. Ehr. C’est un Closterium Lunula adulte où la matière verte ne s’est pas réunie en séries, comme elle le fera plus tard. Voyez planche 9, fig. 1. Closterium Cornu. Ehr. C’est'un Closterium Lunula étiolé et malade, comme nous en avons dessiné un fig. 18, pl. 9 avant que sa matière verte ne füt sortie. Closterium rostratum. Ehr. C'est le même ètre effilé, qui, lorsqu'il s’est vidé, devient les £chinella acuta Lyngb. Tent. hydroph. t. 69. — Frustulia acuta Ag. syst. 2. — Lunulina diaphana Bory. Enc. 5oo. Closterium acerosum. Ehr. C'estun Closterium Lunulapres- que adulte ne s'étant pas courbé, où la chromule va se développer au milieu en une série de vésicules qui, après. être sorties, pourront reproduire des Clostéries de toutes ces variétés. Voy. pl. o, fig. o. 264 . CH. MORREN. — Sur les Closteries. Closterium inæquale, Eh. C'est le Closterium Lunula ordi- naire, mais propre à s’accoupler avec un individu de même ou d'autre forme que lui. Voy. fig. 19 et 20, 21, 29,29, 202207 20,127: Di. ONCE DIE O 20 EL 20 Lunulina monilifera Bory. Enc. p. 5or. C’est un Closte- rium Lunula où la chromule ne s’est formée en vésicules reproductrices qu’au milieu; ou hien c'est le même végé- tal déja dépouillé de ses vésicules hormis celles qui constituent la série du milieu. (Voy. pl. 9, fig. 4.) D'ail- leurs cette variété reproduit toutes les autres variétés et l'espèce primitive. 6 IL. Des lieux et des saisons où l’on trouve les Clostéries. On trouve les Clostéries lunulées dans les eaux douces, cou- rantes; le mouvement rapide des eaux leur paraît agréable, car ce n’est jamais que dans les ruisseaux limpides et agités, près des écluses des étangs que nous les avons rencontrées en quel- que abondance. Les eaux des étangs d'Uccle près Bruxelles et le ruisseau du Cygne à Melle, près Gand, nous ont fourni les aombreux individus sur lesquels nous avons constaté les phé- nomènes relatés dans ce Mémoire. Dès le 16 avril, on en trouve en grande quantité ; en 1820, c'était le 26 juin que nous les observions dans les eaux de Stalle et d'Uccle (Brabant). Du 16 avril, cette année, jusqu’au 10 mai nous avons constaté toutes leurs modifications; mais à cette époque o1i ne rencontre plus que les propagules libres et par-ci par-là quelque membrane extérieure et vide d’une grande Closétrie. Elles habitent le fond de l’eau quand celle-ci n’est pas trop profonde et se tiennent de préférence attachées aux petites mottes de terre qui font saillie dans l’eau par le développement des bulles de gaz que la végé- tion exhale. Lorsqu'eiles naissent, elles sont environnées d’une légère couche de mucus qui augmente par l’âge et par le ras- semblement de plusieurs individus. Bientôt elles se dégagent de cette muncosilé, surtout par lun des bouts, alors on les trouve CH. MORREN. — ur les Clostéeries. 265 comme des petites épingles courbes, attachées à moitié à des pelotes d’où elles irradient. C’est ce que nous avons représenté dans notre pl. 9, fig. 1 à 5 et fig. 6. Ce n’est pas, comme le croit M. Bory, un mucus primordial et chaotique qui recoit les Clos- téries, mais ce sont elles qui forment ce mucus par une vérita- ble sécrétion analogue à celle des conferves et des batracosper- mes. Quand elles vieillissent et qu’elles ont fourni ou leur pro- pagule ou leur ovule, on voit leurs membranes se résoudre peu-a-peu en mucus, se boursoufler, se couvrir de tumeurs et de cavités Jusqu'à ce que la putréfaction étant complète, toute la masse n’est plus qu’un mucilage jaunâtre et fluent. Près des masses de Clostéries, on trouve de bulles d’air et d’oxigène qui se forme par la respiration de ces plantes sous l'influence de la lumière du soleil ; les bulles retenues par le mucus rendent les masses plus légères ; elles montent surtout vers midi à la surface de l’eau, et au hout de quelques jours toute cettesurfaceest couverte d’une quantité prodigieuce de Clos- téries de toute forme.Alors, il devient facile d'en faire des récoltes pour les herbiers. en faisant toucher la surface de l’eau par le plat d’une carte qu’on retire immédiatement; la carte est couverte de petites demi-lunes vertes, facilement appréciables à l’œil nu, et séchant très bien, quoique se collant peu au papier et deve- nant assez cassantes. On peut faire la même opération avec des feuilles de mica et rendre ainsi plus faciles les observations mi- | croscopiques. D’après ce que nous avons dit plus haut des époques où les Clostéries sont les plus communes, il paraît évident qu'il s'en fait en été plusieurs générations, et au moins une première au printemps et une seconde au milieu de l'été. Ce qui est d’ob- servation, c’est qu’elles disparaissent toutes à-la-fois, et qu’il est très rare qu'une d’entre elles survive à la destruction géné- rale (1). Leurs ovules étant petits, ils échappent facilement aux (r) Les observations que nous avons faites sur ces singulières Algues ont été vérifiées par M. Th. Papeians de Morchoven, naturaliste fort instruit de Gand, qu’un séjour prolongé à Nice et en Italie, et surtout que des relations multipliées avec les plus grands botanistes de l’époque ont rendu familier aux recherches de ce genre. Il est parvenu à retrouver une Clos- térie vivante à-peu-prés un mois après ieur disparition , chose plus rare qu'en ne le pense. 266 CH. MORREN. — Sur les Clostéries. recherches ou se confondent avec d’autres productions ana- logues. Pour conserver ces êtres et en suivre le développement avec soin, il suffit de les mettre avec de la terre de leur ruisseau dans un verre d’eau auquel on ajoute tous les jours de l’eau fraîche. C’est l'acide carbonique de celle-ci qui leur est surtout néces- saire. On remarquera que lors de l’accouplement ou dans la dé- hiscence naturelle des Clostéries, que nous appellerions volon- tiers hermaphrodites pour indiquer qu’elles ne s’accouplent jamais ou rarement, les propagules qui sont les produits de celles-ci, comme les ovules qui sont les produits de celles- là, se rendent et se collent contre les parois du verre ou Ja pellicule qui recouvre toute eau gardée. C’est là qu’on pourra facilement étudier les métamorphoses de ces plantes. Les Algues que l’on rencontre le plus fréquemment avec les Clostéries sont les Vauchéries et surtout les Z’aucheria clavata, dichotoma , ovata, etc. & III. De l'organisation des (Clostéries. Quand on observe attentivement une Clostérie adulte, on voit que c'est un végétal de forme semi-lunaire, constitué par deux articles coniques, un peu courbés, qui sont greffés l’un sur l'autre par les bases des deux cônes. Cependant l'articulation n'existe souvent pas, même sur de grandes Clostéries, et cette absence s'explique facilement, quand où à suivi le déveioppe- ment de la plante. En effet, dans le jeune âge, il n’y a pas deux articles, mais une seule MR semi- Re qui se partage ordinairement en deux par le milieu, comme l'avait déjà remar- qué Müller. Les Clostéries sans articulation sont donc des indi- vidus chez qui l’état embryonnaire s’est conservé par un arrêt de développement. (Comparez sous ce rapport les figures 1 et 2. de la pl. 9.) Toutes les recherches et une simple inspection constatent que chaque article ou la Clostérie sans articulation est formé par une membrane rigide, auhiste, claire comme du cristal, cra- CH. MORREN, — Szr les Clostéries. 267 ‘ quant sous la dent ou le doigt et se rétrécissant bien peu ou par la mort naturelle, ou par le desséchement. On dirait un tube de verre. Cependant cette substance si dure et qui est réelle- ment sans tissu, se résout en mucus par un travail particulier de d'organisation, se creuse de cavités, se couvre de tumeurs, se crevasse en plusieurs endroits et cela d’une manière visible, comme on peut s'en assurer par l'inspection des figures 4 et à pl. 9. Cette observation mérite de notre part quelque attention. Ily a sept ans nous ayons publié des faits semblables pour la Fra- gilaria lineata, et un botaniste célèbre, devenu depuis membre de l’Institut ile France, analysa et critiqua notre travail. Il nous disait que les granules, chez les végétaux, percent et se font jour au travers des membranes vésiculaires en écartant les globules élémentaires et contigus dont elles se composent, et ne laissent jamais, apres leur sortie, aucune trace de rupture à la surface de la vésicule dont les globules composans, après s'être écartés se rapprochent de la même manière que le font les molécules de l’eau lorsqu'un corps étranger traverse ce liquide.» (1) Nous professons pour ce savant la plus haute estime, mais en 1835 nous pensons encore comme en 1829. Quand une mem- brane végétale s'ouvre, elle le fait de deux manières : ou elle se ré- sout en liquide, au elle crève sait par un trou, une fissure, soit par une désarticulation, On nous citait les vésicules polliniques comme n'offrant pas de trace pour la sortie de la matière inté- rieure, et cependant les trayaux de MM. Ad. Brongniart, Robert Brown et les magnifiqnes recherches que M. de Mirbel vient de publier sur le Poilen des Cucurbitacées prouvent à toute évi- dence une rupture forcée et laissant après elle des lanières, des déchirures quand la substance fovillaire a franchi la coque pol- lnique. (2) (x) Voyez : Observations sur la Fragilaria lineata de Lyngbye, et application des prin= cipes de la philosophie organique végétale à l'étude de sa structure, par Ch. Morren, 1829. — Et Bulletin des sc. nat. de Ferussac, tom. 21, p. 294. (2) Complément des observations sur le HMerchantia polymorpha, suivi de recherches sur les métamorphoses des utricules et sur l’origine, les développemens et la structure de l’anthère et du pollen des végétaux phanérogames, par M. Mirbel, in-4”. 1832. et Arch. de Bot, 1853. 268 CH. MORREN. — Our les Closteries. Chez les Clostéries, la membrane extérieure que M. Ehren- berg appelle la cuirasse, ressemble parfaitement à la pellicale anhiste superficielle qui recouvre l’épiderme des feuilles chez beaucoup de végétaux et entre autres d’une manière si visible chez la betterave. Cette pellicule dont M. Ad. Brongniart asigna- lé, il y a un an, l’existence générale, est percée, par une véritable solution de continuité, d'ouvertures allongées qui correspon- dent aux stomates (1). Nous voyons dans l’enveloppe extérieure des Clostéries la représentation de cette pellicule. Dans son état sain cette pellicule est tres transparente et limpide comme du cristal (voyez pl. o. fig. 10 ). Dans son état pathologique ou de vieillesse elle devient jaune et translucide (voyez pl. 0. fig. 5. 18. 23. pl. 10. 28. 29). Elle est assez épaisse, comme on peut le voir sur une Clostérie morte. (Voy. fig. 18. pl. 9.) | C'est dans cette membrane que parait, pour un observateur superficiel, contenue la matière verte des Clostéries; mais des recherches approfondies prouvent que cette matière verte est encore renfermée dans une seconde membrane qui n’est que 1a duplicature de l’externe à laquelle elle s'attache par le bord de l'articulation des deux articles, quand celle-ci existe. Cette seconde membrane n’est pas même la membrane pro- pre à la matière vésiculeuse verte. Celle-ci devient visible dans plusieurs circonstances comme nous le prouverons bientôt. De cette manière, la matière verte globulinaire est bien con- tenuc dans trois membranes dont les deux internes sont telle- ment appliquées l’une sur l’autre qu'on ne les voit pas par l'in- spection directe, mais les métamorphoses de la plante en démon- trent évidemment l'existence. Si nous n’avions pas une crainte réelle de nous laisser aller à cette imagination qui dans les sciences de faits est une Syrène qui noie ses victimes, nous verrions voloutiers dans une Clos- térie un ovule dont les trois membranes seraient la primine, la secondine et la tercine ( ou le nucelle ) qui contiendraient l’em- bryon et cet embryon ne serait pas dépourvu de polarité comme (4) Sur l'éprderme des plautes. Ann, des Sc. nat, févr. 1854. CH. MORREN. — Sur des Clostéries. 209 Le on l’a cru chez toutes les Acotylédones{r). Nous reviendrons plus loin sur ces considérations. La matière granuleuse verte chez les Clostéries parait d'autant plus opaque que la plante adulte est plus éloignée de l’époque de sa procréation. Cette chromule est un véritable tissu utricu- laire dont les globulines ou les sphérioles sont d’abord très pe- tites et deviennent peu-à-peu plus grandes par un mécanisme difficile à découvrir. La chromule est d’abord uniformément répandue dans toute la cavité intérieure; elle est alors formée d’utricules extrêmement petits ( voyez pl. 9. Gg. r, 2, 6, 7,8, 9, 11, 16, 20 ). Quand l’âge avance, on aperçoit vers le milieu ou la ligne médiane de la plante, une ou plusieurs régions longitudinales plus obscures. Ces régions forment bientôt des raies et plus tard ces raies de- viennent plus diaphanes; alors les ut'icules sont devenus des globulines ou des sphérioles très grandes bien sphériques et ca- pables de reproduire l’espèce. Tantôt il y a une seule série de ces globulines reproductrices qui se forment, tantôtil y en a plusieurs, et ce sont ces modifica- tions qui ont porté les naturalistes zoographes à distinguer comme espèces des individus d'âge et d’état différens. Il est manifeste que lorsque ces corpuscules arrondis se for- ment, le tissu tout entier devient plus transparent; il y a donc _une perte de chromule. Voici comment, suivant nous, se fait cette perte. Nommons propagules les grands corpuscules capables de re- produire l'espèce; nous les distinguerons plus loin des sémi- nules qui rénferment l'embryon. Ces propagules représentent k pour nous les gemmules des plantes supérieures. L Ces propagules étaient d’abord des utricules aussi petits que ceux dont nous avons constats l’existence dans l’âge le moins avancé de l’algue. Privilégiés ec destinés par la nature à devenir des corps reproducteurs, ces utricules, distribués par série sim- ple ou multiple sur la paroi de la troisième membrane interne, se (rx) Recherches sur la structure de l’ovule végétal, par Mirbel. = Mémoires de l’Institut de France , académie royale des sciences , tom. 1x, 1830. 250 CA. MORREN. — Sur Les Clostéries. sont nourris du mucus qui est provenu de la solution dés utricti< les plus petits. Cet aliment a été absorbé par les propagules et cela ést si vrai que lorsque les Clostériés s'ouvrent et laissent échapper léur prôopagulés, on trouve parmi eux une foule d’u- ticules entièrement dépourvus de leur pigment et réduits à des sphèrés muduéusés qui né tarderoht pas à être entièrement ab- sorbées après la dissolution totale de léur matière. Cette manière de voir ne date pas chez.nous d’aujourd’hui ; ellé forme une de nos convictions intimes depuis cinq ans, et nous avons eu la sa- tisfaction de la voir adopter et généraliser par l’illustre De Can- dolle (1); car cé qui se passe chez les Clostériés n’est que la ré: pétition d’un fait physiologique général à tout le règne végétal. C'est donc par extension de la membrane utriculaire que la glcbuline a passé à l'état dé propagule. Ce n’est qu'après son émission que des utricules nouveaux se formeront dans sa ca- vité. Ces faits sont, comme on le voit, une vérification des prin- cipes que depuis long-temps M. Turpin à introduits dans la hauté philosophie organologiqué de la botan:que (2). En effet, d’après cet habile physiologisté, quand là matiere organisable s'élève à l’état d'organe, elle sé globulise, et les globules sont pleins. Quand la vie continue, le globule se vésiculise, et la vé- sicule dévenant une individualité, acquiert parfois là propriété, par des circonstances favorables, de transmettre par la voie de la reproduction l'individualité composée du végétal entier, c’est-à: dire l'espèce. Or, nous concevons cette vésiculisation comme un résultat de la nutrition des globules privilégiés au détriment de la matière muqueuse que fournissent les utriculés voisins qui se résolvent par cé fait. On a reconnu aux Clostéries un léger mouvement. M. Bory, bien que lés disant presque inertes, leur attribue cependant (1) Vovez : Verhandeling over de Blaasjes von het plantardis Celwys-Weefel en de outlasting von déelen int dezelve, doôr Ch. Morrén, Bydragen tot de natuurkundige méténss chappun Amsterdam 1830. — De Candolle, Physiologie végétale, tom. 1, pi 46r. (2) Voyez les nombreux mémoires de ce savant daus les Mémoires du Muséum , et son der- niér travail : Observations générales sur l’organogénie et la physiologie des végétaux, consi déres comme étant de grandes associations de végétaux plus simples, eunfervoides êt tr ment agglutinés. 1835. | )! L 4 x À | Î | CH. MORREN. — Sur lés Clostéries. 271 üne natation lente et comme résultant d’une oscillation (r). Cette observation est juste : le mouvement est surtout manifesté au moins dé juin, lorsque le temps est chaud et que ces algues ont reçu une vive lumière du soleil. Attachées par l’un de léurs cônes au mucus, elles né peuvent qu’osciller en décrivañt un déthi-cercle. Ce mouvement a cértainement contribué à faire prendre le chañge sur léur nature, mais on sait aujourd'hui que diverses plantes ou diverses parties de plantes se meéuvent, même avec beaucoup de vitesse, comme les propagules des Vau- chériés, des Conjugées, comnie les Héliérellés, ète. Dans un tra- vail précédent, nous avons émis notre opinion Sur cés transld- tions dans l’espace; nous les croyons le résultat du fluide élec- trique que dégagent les organes siliceux et résineux des plantés, ét nous considérons celles-ci comme de vraiés piles dont chaque cellule est un couple électromoteur (2). M. Amici a publié des idées semblables dès 1824, et un an après , M. Pouillet a fait voir effectivement que toute végétation était accompagnée d'un déga- sement de fluide électrique remarquable (3). Chez les Clostéries, il suffit de jétér un coup-d’œil sur les planches pour s’en apertce- voir: il y a évidemment deux couples, chacun de ceux-ci étant représenté par un des cônés; sa partie interne ou résineusé est un des élémens, sa partie externe ou siliceuse est l’autre. Le mMouvément ne s'établit que lorsque la force électromotrice ést suffisante, ce qui dépend de l'énergie avec laquelle lacide car- bonique de l’eau et celui de l'air contenu dans le liquide se ué- composent, et cette énergie elle-même est en propoftion de la lumière ét de la chaleur sous l'influénce desquelles la plante se trouve. Le fluide, comme un effluve, se dégage plus particu- lièrément par là pointe libré des Ciostériés qui tournent alors sur ellés:inèmes par une cause semblable à celle qui agite dans hos cabinets de physique les moülinets électriques. Nous vér: (x) Encyel. méthod. Polypiers, tom. 11, p. Soc. (3) Méiôiré sut tes vibrions lame lisairés, par Ch. Moiren. Gand, 1830, (3) Voy. pour les idées de M, Amici: Ann. des Sciéne. nät., tom. 11, 1824, et pour celles deM. Pouillét : Mémoiré sur l'électricité dés fluides élastiques et sut tie des causés dé l’élec- tficité dé l'âtmosphèrs, Ann. ‘e chimi et de physiqué, tom. 35, 182%, p. 4or. Lé fémoire avait été communiqué à l’Institut de France en 1825. 272 cH. MoRREN. — Sur les Closléries. rons plus loin que c’est à ces mêmes pointes que se manifeste un mouvement particulier dans un organe bien autrement curieux. Quand l’un des élémens électromoteurs se désorganise, Le mouvement diminue; quand il est entièrement désorganisé, 1l n’y a plus de mouvement; celui-ci cesse encore quand l'élément résineux (la chromule) s'est échappé soit sous la forme de pro- pagule, soit sous celle d'ovule ou de sém:nule, de la cavité de l'enveloppe extérieure. Voilà pourquoi quand les’ Clostéries, après leur copulation , ont formé leur séminule, ce ne sont plus elles qui se meuvent, mais bien leur graine. Cette propriété dé- pend encore une fois de la structure de cette dernière, qui a deux élémens principaux de nature différente et capables de produire à leur contact un dégagement suffisant de fluide élec- trique. La locomotilité leur est dévolue ainsi aux mêmes condi- tions qu'aux œufs d'éponges, et, comme l’a très bien fait observer dernièrement M. Link, aux séminules des Conferves (1). Dans les Vaucheries, nous avons constaté un mouvement très vif dans les séminuies, et une rotation sur elles-mêmes long-temps avant qu’elles ne se séparent de la plante-mère. Nous avons vérifié de même les observations de M. Gaillon sur ce qu'il appelle les zoadules du Tetraspora lubrica, mais nous croyons que les corpuscules de cette plante, qui se rassemblent quatre par quatre, ne sont nullement des animalcules, mais des séminules qui seules peuvent se mouvoir parce que seules elles ont dans l'association commune une substance verte, résineuse, en con- tact avec une enveloppe siliceuse. C’est à l'électricité développée entre ces deux corps hétérogènes que nous attribuons leur mouvement. (2) Si l’on étudie comment la matière granuleuse verte, d’abord uniformément répandue dans toute la cavité intérieure d’une jeune Clostérie, se sépare en deux masses distinctes qui vont chacune se loger dans un des cônes de la plante, on s’aperçoit (1) Link. Sur les Zoophytés et les Algues, Mémoires de l’académie royale de Berlin, 1831, et Ann. des Science, nat, , déc. 1834, p. 329. (2) Gaillon. Aperçu d'histoire naturelle, ou observations sur les limites qui séparent le règne végétal du règne animal. Boulogne-sur-Mer , in-8, 1833. — Annales des Sciences naturelles, janvier 1834, p. 44. ! CH. MORREN. = Sur les Clostéries. 273 aisément de la succession qui s'établit entre les deux phéno- mènes suivans : d'abord la masse uniforme de matière granu- leuse se polarise pour se séparer en deux masses distinctes, et à la suite de cette séparation, il se forme entre elles un dia- phragme qui lui-même finira par se changer en articulation. C’est ce qu'on voit manifestement en suivant sur les figures 6, 7,8 et 9 les passages successifs et surtout ceux marqués des numéros 1, 2,3, 4,95, 6, 7,8, comparés à l’état des Clostéries libres 7, 8 et 9. Rechereher comment se forment les articulations et comment se séparent les organes des végétaux, est devenu un objet bien intéressant de la philosophie organogénique, depuis qu’en 1832 notre honorable collègue M. Dumortier, et en 1333 l'illustre Mirbel, ont présenté leurs idées sur le développement des cloi- sons dans le tissu végétal. Nous ne pouvons laisser ignorer ici que ces deux savans ont sur cette matière une opinion com- mune, bien que pour la prouver ils aient apporté des preuves puisées à des sources très diverses. M. Dumortier, en étudiant la végétation des Conferves, et notamment celle de la Conferva aurea , remarqua que lorsque la cellule terminale est plus al- longée que les précédentes, il s'organise dans sa cavité et au mi- heu du fluide y contenu , une cloison médiane qui la sépare en deux cellules nouvelles ; la cellule libre ou terminale conti- nue seule de croitre (1). M. Mirbel, dans ses superbes recher- ches sur la formation des utricules polliniques chez les Cucur- bitacées, observa que la masse granuleuse qui remplit d’abord de grandes utricules, se trouve partagée bientôt en quatre masses plus petites par quatre lames qui sont les appendices de la membrane commune, et qui s’avancent de la circonférence au centre comme des lames de couteau coupant en quatre par- ties l’agglomération des granules et se réunissant au centre pour donner naissance à quatre grains polliniques (2). Ces décou- (x) Recherches sur la structure comparée et le développement des animaux et des végétaux, par B. C. Dumortier. Bruxelles 1832, p. 10. (2) Complément des observations sur le Marchantia polymorpha, ete., par M. Mirhel, fig. 84-98. V. Boran.— Ma, 18 274. CH. MORREN, —— Sur les Closteries. vertesimportantes, et dont la seconde atteste qu'il y a aussi-chez: les. végétaux une. force organogénique qui procède de la cir- conférence vers le centre, trouveront un appui dans nos obser: vations sur les Clostéries. En.effet, dans un propagule très jeune de cette algue, on ne reconnait d’abord qu'une masse granuleuse uniforme (fig. 6, 7, 1, pl. 9), qui bientôt s’allonge aux deux. pôles d’une-sphère. Nous. disons qu'alors la Clostérie se polarise. Les pôles sont plus clairs, ils n’ont pas de chromule, et ils sont destinés à recevoir plus tard un organe très particulier (fig: 6, mx, 1v, v, pl. 9.) Quand la polarisation est aiusi bien établie et que la:Clostérie est al- longée, elle se courbe, en demi-lune (fig. 6, vr, pl: 9), et à la suite de cette courbure on voit se manifester dans son intérieur et à son milieu un trait blanchâtre. Il n'indique encore qu’un retrait de la matière colorante,, retrait occasioné par la présence d’un-liquide. transparent exhalé en cet endroit en plus grande quantité, Nous avons aperçu une fois une bulle au milieu de ce liquides elle y-était tenue captive, parce que déjà de toute: la périphérie du plus petit-diamètre médian de la Clostérie s'était étendue-vers le centre une lame circulaire qui séparait comme: une; cloison: transparente Îles masses de chromules polarisées. C'est-ce que nous:avons dessiné d’après nature fig. vn,g. La cloi- son se-forme-donc ici comme dans les Conferves., selon la belle observation. de M. Dumortier, et cette organogénie a lieu de la circonférence au centre comme dans les utricules polliniques, selon:-la découverte de:M. Mirbel. Après que la membrane médiane-est ‘ainsi formée , l’articula= tion extérieure.se manifeste sous da figure d’un trait noir circu- laire qui limite exactement ‘la: base commune des deux cônes dont la Clostérie se: compose. Ce’trait est l'indice de la déhis- cence qui s’opérera plus tard-sur-la plante, comme sur lefruit pyxidaire du Mouron lopercule:se sépare de Famphore-par une fissure transversale horizontale. Seulement nous croyons que lorsque cette déhiscence à lieu, ja membrane transversale est absorbée après avoir passé à état de mucus. Nous sommes de, cette opinion par plusieurs motils. En, cffet, ilarrive:qu'ure Clostérie, à l’époque de sa propagation par les propagules; laisse CH. MORREN. — Sur Les Closteries. 275 voir la matière vésiculaire de l’un des cônes se réunir à celle du cô ne opposé; les vésicules confluent ensemble vers l’articula. tion commune et sortent par une vraie solution de continuité qui à attäqué là membrane extérieure. Or, pendant cette réu- nion et pendant cette sortie, on ne voit nulle part de trace d’une membrane quelconque. Celles qui refoulaient donc les matières granuléuses ou vésicuiaires dans leur cône respectif ont disparu. Nous croyons qu’elles sont absorbées de la même manière que dañs une foulée d'organismes , un organe ayant d’a- bord servi à quelque fonction disparait par absorption quand sa fonction n'ést plus utile à l'être. ( Voy. fig. 4, pl. 9.) Il arrivé encore que la Clostérie ne laisse pas échapper ses propagules par la fente de Particulation sans séparer et éloigner visiblémeñt les deux cônes. Au contraire, souvent ces deux cônes se désarticulent tout-à-fiit et projettent au dehors les propigules vésiculeux. C'est ce que l’on voit fig. ro, pl. 9. Or, dafs ce cas, le bord articulaire c des cônes «a et à ne présente aucune trace de membrane transversale. Celle-ci a pourtant existé, ét elle n'a pu disparaitre que par absorption. Enfin, il arrive que là membrane transversale disparaisse sans que pour cela les deux cônes se désarticulent. La sortie des propagules se fait alors par deux trous qui se forment du côté concave de la Clostérie et au bas de chaque cône; la membrane interne s’é- chappe par ce trou et force les propagules, comme toute la matère verte, à la suivre. (Voy. fig. 56, pl. xr.) Il nôns importe beaucoup de porter maintenant notre atten- tion sur un point bien curieux de l’organisation de nos singu- “lières Clostéries : nous voulous parler des points rouges que divers auteurs, mais plis particulièrement M. EfitènBote , ont signalés aux investigations des naturalistes. Les données qne la science possède sur la nature de ces prétendus points étaient encore fort vagues et même presque nulles; nous croyons que nos ocre auront éclairci léur histoire. Exposons d’abord les observations que nous avons faites. Aux deux extrérnités d'une Clostérie, en dedans des bouts terminaux qui forment les portions les plus étroites des deux cône dé cette algue, on apérçoit avec un faible grossissemen 18. 270 CII. MORREN, — Sur les Clostéries. un point rougeätre plus ou moins volumineux. Avec un œil attentif, on voit ce point changer d’aspect en peu de minutes et si quelque chose pouvait rappeler l’animalité chez ce végétal, ce serait assurément ce point qui varie de forme comme par un mouvement intrinsèque. Mais lorsque le grossissement du microscope est fort, on se rend parfaitement compte de ce changement d’aspects qui ca- ractérise ces points rougeâtres. On voit une vésicule transpa- rente et fort grande qui renferme dans sa cavité des sphérioles rouges libres et se mouvant continuellement par uu grouillement particulier (fig. x, e. f: fig. 2. e. fig. a1-15. fig. 17.) Les sphério- les rouges existent dès le jeune âge de la Clostérie (fg. 7 et 8) mais elles sont d’abord en petit nombre et la vésicule envelop- pante est petite. Peu-à-peu elles augmentent de volume et les sphérioles se multiplient. Nous avons représenté, de la fig. 1 1 à la fig. 16, les phénomènes qui se passent pour ces vésicules à points rouges pendantplusieurs jours. On voit d’abord une vésicule petite ayant plusieurs sphé- rioles rouges dans son intérieur (fig. 11). Le lendemain à onze heures du matin nous observions la vésicule ; elle montrait un nombre plus grand de corps intérieurs et son volume était sensi- blement augmenté (fig. 12). À midi, la vésicule s'était déformée, elle envoyait latéralement deux prolongemens en forme de ccæ- cum; les sphérioles se mouvant avec vitesse se transportaient dans ces prolongemens (fig. 13). À une heure, la forme de la vésicule était la même, mais le long du côté convexe dela Clos- térie on voyait des vésicules analogues mais plus petites s’isoler en renfermant dans leur intérieur une ou plusieurs sphérioles rouges (fig. 14). À deux heures, la vésicule du bout était plus petite, sans aucun prolongement, maïs tout le long du côté con- vexe de la Clostérie on trouve des vésicules renfermant chacune une sphériole rouge. Chacune d'elles est bien la production de de la vésicule principale (fig. 15). Enfin vers cinq heures de la inême journée on né voyait plus de vésicule ni de sphérioles rouges. Il est évident que la vésicule principale est celle qui produit les vésicules partielles et iout nous porte à croire que les sphé: MR pe) - CH. MORREN. — Sur des Clostéries. 277 rioles qui jouissent d’une locomotilité non contestable empor- tent avec elles une portion du mucus dont la masse commune entoure les sphérioles réunies et qui simule une vésicule anhiste et membraneuse. Dans une Clostérie vide de toute matiére verte, nous avons vu que les POST anthesin contorta. Staimina tria- delpha, persistentia. Ovarium 3-loculare, 3-coccum, 3-stylum. Ovula horizontalia v. adscendentia, numero definito v. subde- finito (in quovis loculo 6-12). Dieresilis coccis 1-3-spermis;, demum placentâque centrali deciduis. ED. SPACH. — Conspectus Hypericacearum. 355 ErEmosporus Nob. Calyx 5-partitus : sepalis serrato-ciliatis. Androphori breves, sub-8-andri. Ovarü loculi 6-8-ovulati. Dieresilis coccis subcoria- ceis, monospermis, cymbiformibus, evalvibus, medià facie an- | teriori foramine circulari pertusis; placenta fungosa, subglo- bosa. Semen crassum, arcuatum, medio affixum, minute reti- culatum ; embryo viridis : radiculà inferà. Species unica: ErEmosrorus Ocrvertr Nob. in Suites à Buffon. — Stirps notabilis , habitü Zypericum lineurifolium referens, pericarpii autem structurà paradoxà Geraniaceis Rutaceisque accedens., — Crescit in Oriente. (V.s. sp. in Herb. Mus. Paris.) Drosantae Nob. Calyx 5-fidus : seomentis denticulatis v. pectinatis. Andro- phori breves, liguliformes, polyandri. Ovula adscendentia v. horizontalia, in quovis loculo 8-12. Dieresilis coccis oligo- Spermis, membranaceis, subcymbiformibus, demum suturà anteriori dehiscentibus; placenta ossea, ovoidea, tricuspidata. Semina majuscula, arcuata, velutina, minute scrobiculata : ra- diculà inferà v. centripetä. Species novimus sequentes, omnes Persiæ y. Asiæ minoris incolæ : D. urrtezzA Nob. in Suites à Buffon. D. repirozra Nob. L. c. D. rimgrrara Nob. IL c. D. mezrantaemoinss Nob. L. c. D.? myssorrrozrA Nob. 1. c. — Æypericum capitatum Choisy ? D.? scazrA Nob. 1. c. — Æypericum scabrum Linn. . Sectio II. HYPERINEÆ Nob. Calyx 5-partitus, aut rard 5-fidus (rarissimè sepala 5, distincte biseriata). Petala marcescentia (excepto Hyperico empetrifolio), inæquilatera, post anthesin convoluta v. contorta. Stamina tria- delpha, persistentia (exceptà specie suprâ citatà). Ovarium 35- loculare, multi-ovulatum, 3-stylum. Capsula septicida : placentä central indivisàa valvisque persistentibus. 23. 356 ED. SPACH.=<« Conspecius Hypericacearum. Æ. Seminis integumentum extimum arillæforme, laxum , spon- giosum, conspicuè reticulatum , udträ nucleum plus minusvè productum. WEBBIA Nob. Calyx campanulatus, profundè 5-fidus. Petala patenti-erecta, cuculliformia, distincte unguiculata, Androphori 12-25-andri. Ovula in quovis loculo pluriseriata. Stigmata subcapitata, Cap- sula coriacea, læviter trisulca, ‘tardissimè dehiscens: placenta crassa, pyramidalis, trigona. Semina copiosissima, loculos re- plentia : arillo fungoso, sæpissimè utrâque extremitate truncato. Genus archipelago canariensi proprium : W. rcorreunna Nob. in Suites à Buffnn. — Hypericum floribundum Aït. Hort. Kew. W. canartensis, Webb et Berth. Phytogr. Canar, cum Icone. — 7: hete- rophylla Nob. in Suites à Buffon. — Hypericum canariense Lin. (ex cl. Webb.} —( Æ. canariense Car:bess. Enum. Plant. Balear. est Ændrosæmum hircinum Nob.) W. pLaTyserALA Nob. 1. c. ( platypetala ex errore typographico. ) B. Serninis integumentum extimum membranaceum , arciè ad- hærens , minutissimè aut minimè reticulatum, ultra nucleum haud productum. HYPERICUM Lainn. (ex parte.) Calyx 5-partitus : sepalis æqualibus v.inæqualibus, post an- thesin erectis (rarissimè reflexis). Petala marcescentia (excepto H. empetrifolio), vix unguiculata, sub anthesi patentissima , plana. Androphori 5-30-andri. Ovula in quovis loculo 2-v. 4- seriata. Stigmata punctiformia v. subcapitata. Capsula carti- laginea v. chartacea (rarissimé coriacea), plerumque tricephala : placentà nerviformi v. pyramidali, trigona. Genere sic circumscripto amplectuntur Hyperica auctorum pleraque europæa cæterumque regionum temperatiorum orbis antiqui, perpauca autem americana. Genuinas analysi agnovi- mus species sequentes : | ED. spACH. — Conspectus Hypericacearum. 357 Sectio I. HOLOSEPALUM Nob. Folia opposita , integerrima. Sepala integerrima , post anthesin arrecta nec imbricatà. Capsula chartacea, vittulis copiosis tenerrimis longitudinalibus striata. a. ) Androphoris 5-8-andris. H. mumrrusum Linn. H. naxum Poir. IL. cunEATUM Poir. b.) Androphoris 10-25-andris. H. sereroPxyLLum Vent. H. crisrum Lann. H. quanraneuzLum Lann. H. rerrarteruM Fries. H. unpuzarum Schousb. H, puncraTum Lamk. — 4]. corymbosum Wild. — J1. maculatum Walt. — A1. micranthum Chois. Sectio Il. MILLEPORUM Nob. Folia opposita, integerrima. Sepala integerrima, post anthesin arrecta nec im- bricata. Capsula cartilaginea ; cocci dorso bivittati, lateribus vesiculis ovoideis v. clavatis subbiseriatis arctè superpositis transversè rugosi. H. pExroraTum L. Sectio III. ADENOSEPALUM Nob. Folia opposita, integerrima. Sepala eiliato-denticulata v. pectiuata : lacinulis glardulà nigrà coronatis. Capsula chartaces, vittulis copiosis tenuibus longitu- dinalibus striata. H. rercexum L. fil. H. ccanpurosum Ait. H. ezgcaxs Sreph. H. rnearrrocrum Vabl. H. avssorirorium Vill. H. serpyzcironuium Lamk. H. ærmropicum Thunb. H. puLcxrum L. H. sommuzarium L. H. rormosu“ Kunth. H. TRIPLINERVE Vent. H. monranum L. H. romenrosum LE. H. sugerosuM Salzm. H. LanucrKosuM Poir. H. zusiranicum Poir. 353 ED. Spacn. — Conspectus Hypericacearum. Sectio IV. DROSOCARPIUM Nob. Folia opposita, sessilia : superiora amplexicaulia, nonnunquäm serrulato-ci- liata. Sepala serrulata v. fimbriata : lacinulis sæpissimé glandulà opacà coronatis. Androphori 20-25-andri. Capsula cartilaginea v. subcoriacea, vesiculis resini- feris verruculosa v: transverse rugosa. a. ) Capsula cartilaginea, vesiculis vix seriatis verruculosa ; vittæ dorsales nulic. H. gargarTuM L. EH. svrnore1ærocium Nob, in Suites à Buffon. (Crescit in Oriente. ) H. Monrereris Nob. L c. (Crescit in Olympo Bythinico. ) H. Rrcmert Vaili. H. Bursert C. Bauh. b.) Capsula subcoriacea ; cocci dorso bivittati, lateribus vesiculis ovoëdeis v. clayatis arctè superpositis subuniseriatis transversè TUZOSL. H. penrarum Lois. — H. ciliatum Desruuss. ( excius. var. £.) H. myrnirorium Nob. JL c. — J. ciliatum : 8 Desrouss. — ZA. ciliatum Desfont. Coroli. 4 Sectio V. CORIDIUM Nob. Folia verticillata, integerrima. Sepala serrulata v. subserrulata, subæqualia , post anthesin haud imbricata. Capsula vittulis longitudinalibus striata v. vesi- culis seriatis transversè rugulosa, coriacea. A. Cocti dorso bivittati, lateribus transversè rugulosi. Androphori 12- 15-andri. Semina papilloso=velutina, a.) Sepala post anthesin patentissima ; demèm reflexa. Petala staminaque decidua, H. emerrrironium Will. ’ d.) Sepala post anthesin erecta. Stamina petalaque marcescentia. H. Coris L. B. Capsula vittulis copiosis striata. Androphori 5-v. 6-andri. SeminaW | punctalo-pranulosa. H. grrcoipes L. SR ED. SPACK, — Conspectus Hypericacearum. 359 Sectio VIT. CROSSOPHYLLUM Nob. Folia opposita, sessilia, basi biauriculata, toto ambitu sepalisque serrulato- cihata : cils glanduliferis. Capsula subcartilaginea, vittulis copiosis striata ; placenta pyramidalis, tricuspidata. H. Towurnerorti Nob. in Suites à Buÿfon. H. rrarmicæroziuM Nob. L. c. H. apenorricuum Nob. 1, c.— Species unà cum duabus præcitatis Æypericum orientale Desrouss. sistit. OLYMPIA Nob. Sepala 5, distincte biseriata, acuminata, post anthesin imbri- cata : à exteriora (lateralia) interioribus multo majora. Petala subdolabriformia, sub anthesi patentissima. Androphori poly- andri. Ovarium tricephalum : ovulis in singulis loculis multise- riatis. Stigmata minuta, subcapitata. Capsula subcoriacea : pla- centà crassà, pyramidali, triqnetrà. Semina copiosissima, lucida, punctato-scrobiculata, subrecta. Genus calycis struétura distinctissimum , Androsæmineis forsän quam Hy- perineis affinius. Speciem novimus unicam, perquäm polymorpham : O. exauca Nob. in Suites à Buffon. — Hypericum olympicum L. Sectio HI, ANDROSÆMINEZÆ Nob. Sepala 5, sæpissime distinctè biseriata et valdè inæqualia. Pe- tala marcescentia v. decidua , inæquilatera, post anthesin con- torta v. marginibus convoluta. Stamina pentadelpha( rarissimè 4-v. 6-8-delpha, v. (1) imà basi submonadelpha), marcescen- tia, v. decidua. Ovarium 3-5- (rarissimè 6-8-) loculare (placentis sæpè centro sibi appositis nec tamen concretis), multiovulatum. Styli tot quot loculi, sæpè inferné vel feré ad apicem usquè con- creti. Capsula septicida (rarissimè bacciformis, indehiscens). 1 {xY In specie unicä, forsan alibi collocanda, 560 ED, SPACH. —— Conspecius Hypericacearum. CAMPYLOPUS Nob. Sepala subæqualia, membranacea, post anthesin erecta. Pe- tala marcescentia, lanceolato-oblonpga , post anthesin contorta, Stamina marcescentia, imà basi submonadelpha. Ovarium 3- cephalum , 5-loculare : placentà pyramidali, tripartibili, Ovula in singulis loculis 4-seriata. Süigmata minuta, subglobosa. (Fructus haud notus.) -— Pedunculi r-flori, subterminales, post anthesin recurvi. Genus haud sine dubio hüc cellocatum. Species unica : Camrvrorus cEnas- to1nes Nob. in Suites à Buffoôn. — Hypericum origanifolium d’'Urville ! (non Wild.) PSOROPHYTUM Nob. Calyx basi dibracteolatus : sepala coriacea, inæqualia, post anthesin reflexa. Petala decidua, subcultriformia. Androphori 4 v. b, brevissimi, decidui. Ovarium 4-v. 5-loculare : ovulis in quovis loc: lo 4-seriatis. Styli 4 v. 5, discreti. Stigmata minuta. Capsula subcoriacea, 4-v. 5ocularis : placentà pyramidali, in- divisà. — Pedunculi solitarii, terminales, 1-flori, erecti. Species unica : P. unpurarum Nob. in Suites à Buffon. — Hypericum ba- leuricum Linn. ANDROSÆMUM Allion. (ex parte.) Sepala subcoriacea, iuæqualia, reflexa (rard post anthesin erecta). Petala subcymbiformia, decidua, sub anthesi reflexa. Androphori 5, brevissimi, decidui. Ovarium 3-loculare, placen- tis discretis ; ovulis multiseriatis. Styli 3, discreti. Stigmata mi- nuta, subcapitata. Capsula chartacea (immatura colorata, bacci- formis; in specie unicà maturitate indehiscens): dissepimen- Us ad centrum usquè haud tendentibus incompletè 3-locularis ; placentis ellipticis, submembranaceis, stipitatis, biapieulatis, — Pedunculi sæpissimè trichotomi. ED, SPACH./-— Conspectus Hypericacearum. 361 Sectio 1. Styli brevissimi , a basi ferè recurvi. Pericarpium dissepimentis vix projectis “ferè 1-loculare: immaturum cirnosum ; inaturum indehiscens, fragile, triparti- bile, deciduum. Calyx pistillo longior, fructà jam delapso diù persistens. A. OFFICINALE Allion, Sectio LI. Styli ovario æquilongi, v. sæpius longiores. Capsula incompleté 3-locularis : im- matura subcarnosa; matura apice trivalvis, ultrà hiemem persistens. Calyx pistillo brevior , anté vel paulo post capsulæ dehiscentiam deciduus. A. PARVIFLORUM Nob. — 4. pyramidale var. grandifolia Nob. in Suites à Buffôn. — Hypericum elatum Ait. Hort. Kew.—Watson, Dendr. Brit. tab. 85! — Juss. in Aunal. duMus. v.3, tab. 17 ! (non Desrouss.) À, ramis pateutibus v. declinatis; sepalis obtusis, tardè deciduis: majoribus ovatis v. ovalibus, petalis (oblique obovatis) paulo brevioribus, ovario sublon- gioribus; mincribus oblovgi.; staminibus majoribus petalis paulo longioribus, pisüllo subæquilongis; stylis ovario vix æquilongis. Suffrütex graveolens, dumosus, 2-3 pedes altus. Caules erecti, lignosi, vix digitum hominis crassi. Rami herbacei, foliosi, ramuios , obscurè tetragoni, non . nuriquam apicem versüs ancipites, bifurcati. Ramuli foliosi, ancipites, subsim- plices, subdivaricati.Folia illis Ændrosæmi officinalis vaïdè similia, dembm sub- coriacea, tardè decidua, supra lætè viridia, subtüs pallide glaucescentia : ramea 2-4 pollices longa, 1-2 pollices lata; ramularia 1-2 pollices longa, 4-10 lineas lata. Pedunculi nunc terminales (nonnunquam ramuli inferiores inveniuntur 1- floni) 1-v. 3-flori, subumbellati, v. cymosi , nunc terminales et è foliorum supe- riorum axillis, sæpissimé foliis breviores. Sepala reflexa : majora sub anthesi 3-3 1/2 lin. longa, 1 1/2-2 lin. lata, minora (interiora, lateralia) 2 1/2-3 lin. longa, 1/2 lin.—1 1/4 lin. lata; omnia demüm latitudine dimidio ad duplum accreta, lougitudine autem parüm aucta. Peiala 4 lin. longa, supernè fere 3 lin. lata, hinc emarpinata. Filamenta majora 5 lin. longa. Capsula ovalis, obtusa, stylurum re- liquis triapiculata : immatura elbida. Semina geueris. Species omnino inter 4. officinale et À. pyramidale media : priori toto ha- bit, formâque calycis ac corollæ, huic autem stylorum longitudine nec non pe- ricarpio capsulari affinis. Perperàm sané, ex speciminibus siccis incompietis, pro varietate habuïmus 4. pyramidalis. Patria inquirenda; Americam septentrlo- nalem esse jam negavit Aiton, |. c. — (V, v. c.) 362 ED. SPACH. — Conspectus Hypericacearum. A. PyRAMIDALE Nob. 1. c.(excl. syn. Aït. Wats. et Juss. ad À. parviflorum referend.) — Æypericum elatum Desrouss. in Lamk. Encycl. 4, p. 156 (exclus. Synon.), ex descriptione optimè quadrante. À. ramis erectis, strictis ; sepalis tarde deciduis, acutiusculis : majoribus ellip- ticis, v. ovatis, v. ovato ellipticis, petalis (obliquè obovatis) subiriplo, ovario : paulo brevioribus ; minoribus lineari-oblongis v. lanceolato-linearibus; stamini- bus majoribus petalis subdimidio, pistilio vix longioribus; stylis ovario dimidio longioribus. Suffrutex graveolens, densë diese pyramidatus, 3-4 pedes altus. Caules lignosi, erecti, diametrum pollicarem forsanque majorem attingentes. Rami an- uui v. frutescentes, virgati, pyramidato-paniculati , sæpè purpurascentes. Ramuli simplices v. subsimplices, graciles, erecti, foliosi. Folia illis Æzdrosæmi par- viflori minora, tarde decidua, demüm subcoriacea, subhorizontalia, v. erecio- patentia , subsessilia, ovata, v. ovato-elliptica, v. ovato-oblonga, v. ovalia, v. oblonga, obtusa, subacuminulata, basi rotundata (nonnunquam lævissimè cor- data), supra lætè viridia, subtüs pallidè glaucescentia : ramea plerumqué 1 1/2- 2 pollices longa, 20-15 lin. lata ; ramularia sæpissime circiter 10-18 lin. longa, 5-12 lin. lata. Pedunculi in ramulis terminales et & foliorum superiorum axillis (hebetatione nonnunquam ramubi uni-v. pauci-flori evadunt), breves, sæpissimè trichotomi. Sepala reflexa : majora sub anthesi 2-2 1/4 lin. longa, 1 1/4-1 1/2 lin. lata ; minora subduplo angustiora, dimidio breviora ; omnia parüm accrescentia, paulo post capsulæ dehiscentiam decidua. Petala 4-5 lineas longa, supernè 3 lineas lata, hinc sæpe emarginata. Stamina majora 6-7 lin. longa. Ovarium ovoi- deum, basi subangustatum , sub anthesi 2-2 1/2 lin. longum. Styhi circiter 3 1/2 lin. longi. Capsula ovoidea v. ellipsoidea, obtusiuscula, stylorum reliquis apicu- lata, vix sepalis longior : immatura purpurascens. Semina minuta , nigro-fusca, utrmquè apiculata. À. mircmnum Nob. 1. c. — Æypericum hircinum Limn.—Æypericum cana- riense Cambess.! Enum Plant. Balear. (non Linn.)— Crescit in Europa australi! nec non in Libano! — A duobus præcedentibus facile dignoscitur sepalis an- gustioribus, acutioribus, post anthesin mox deciduis, corollà duplo majori, sty- lisque longissimjs. A. XV LOSTEIFOLIUM Nob. L. c. — Æypericum inodorum Wild. A. Wsseranom Nob. 1. c.— Æypericum foliosum Ai. Hort. Kew. ? (defi= nitio saltèm ejus nec non descriptio Desrousseauxit optimè conveniunt.)—ÆHyperi- cum grandifolium Choisy ! ED. SPACH. — Conspecitus Hynericacearum. 363 EREMANTHE Nob. Sepala subcoriacea, inæqualia, suberecta, demüm patentia. Petala contorta, subdolabriformia, decidua, patentia. An- drophori 5, breves, decidui. Ovarium 5-loculare (apicem ver- sus centro 1-loculare). Styli 5, discreti. Stigmata minuta, sub- globosa. Capsula su bcoriacea, 5-locularis : placentà centrali, py- ramidali, pentaedra, brevè stipitata, demüm in laminas 5 lineari- lanceolatas marginibus seminiferas secedente. — Pedunculi 1- flori(raro 2-flori), terminales, solitarii, breves, post anthesin deor- sum arcuati. Species unica : E. cazvcrna Nob. in Suites à Buffon. — Hypericum calyci- num L. Hypericum venosum Desrouss. in Lamk. Encycl., varietas haud est præce- dentis, nec forsan eidem generi tribuendum. CAMP YLOSPORUS Nob. Sepala coriacea, subæqualia, post anthesin erecta. Petala sub- cultriformia, marcescentia. Androphori 5, breves, marcescentes. Ovarium 5-loculare. Styli 5, inferne vel ferè usque ad apicem connai. Stigmata minuta, suborbicularia. Capsula 5-locularis : placentà centrali, pyramidali, 5-cristata, haud secedente. Semina subulata, arcuata. C. rerrcugarus Nob.in Suites à Buffon. — Hypericum lanceolatum Des- rouss. (Insula Borbonia.) G. ancusriromrus Nob. 1. c. — Æypericum angustifolium Desrouss. (Insula Borbonia.) C. mapacascartensis Nob. 1. c. NORYSCA Nob. Sepala coriacea, subæqualia, post anthesin erecta. Petala sub- cultriformia, obliquè acuminata, decidua. Androphori 5, bre- vissimi, decidui. Ovarium £-loculare. Styli 5, sæpissimè usquè ad apicem ferè conmati. Stigmata minutà , suborbiculata. Capsula + 364 xp. spacx. — Conspectus Hypericacearum. 5-localaris, subcoriacea : placentà pyramidali, b-gona, 5-cristata (cristis dorso seminiferis), haud secedente. Semina minuta, sub- recta. N. cmixensis Nob. in Suites à Buffon. — Hypericum chinense V. N. myrrirozia Nob.1. c. (In Iadiæ montibus legit Lechenault.) Ad Noryscam verosimilitèr pertinent auctorum Â/yperica indica pleraque. ROSCYNA Nob. Sepala foliacea, valdé inæqualia (rarissimè subæqualia), post anthesin erecta. Petala marcescentia, subdolabriformia, contor- ta , hinc acuminata. Androphori breves, marcescentes. Ovarium 5-loculare. Styli 5, interne connati. Stigmata crassa, subglobosa. Capsula chartacea, 5-locularis : placentà centrali, pyramidali , b-gona , b-cristata (cristis dorso seminiferis), haud secedente. Semina minuta, subrecta. (Flores terminales nonnunquäm 6-8- styli. ) R. Gmeuini Nob. in Suites à Buffon. — Hypericum Ascyron L. (Sibiria.) R. Gesrert Nob. 1 c. — Hypericum Gebleri Ledeb. — Hypericum Sali- caria Reichenb. (var angustifolia.) — (Sibiria.) R. americana Nob. 1. c. — Æypericum amplexicaule Desrouss. — 77. py- ramidatum Ait. — A. ascyroides Nutt.!' — 7. macrocarpum Michx. ! — I. ocymoides Loddig. (Amer. sept.) ? Hypericum frondosum Michx. Sectio IV. BRATHYDINEZÆ Nopb. Sepala 5 (rarissimè 4). Petala decidua, v. marcescentia et post anthesin ab apice ad medium ferè involuta!, inæquilatera. Sta- mina aut omnino libera ac decidua, aut imà basi submona- delpha et tunc marcescentia. Ovarium 1-v. 3-loculare, 3-(rard 2-)stylum, vel nonnunquan stylis omnino concretis quasi mo- nostylum, multiovulatum. C :psula 2-v. 3-valvis. Species omnes exoticæ; pl ræque americanæ. MYRIA \DRA Nob. Sepala 5, inæqualia, foliacea. Petala decidua , dolabriformia, hinc cuspidato-acuminata. Stamina copiosissima , decidua. OQvya: PRE CPENIIEES ED. SPACH. — Conspectus Hypericacearunr. 365 rium complete v. incompletè 3-loculare, v. r-loculare. Styli 3 recli, conniventes, nonnunquam concreti. Stigmata truncata. Capsula 3-valvis : placentis 3, suturalibus, v. ner filifor- mibus, v. lineari-lanceolatis. ? Species omnes in Americæ septentrionalis regionibus tempe- ratis v. calidioribus nascuntur. M. sracuvpnyLia Nob. in Suites à Buffon. — Hypericum aspalathoides Elliot. ? (Florida, Drummond.) M. xrtpa Nob. !. c. — Æypericum nitidum Desrouss. (Carolina.) M. cazroinrs Nob. 1. c. — Hypericum galioides Desrouss. — 7. jascicu- latum Elliot, nec aliorum.)— Æ. tenuifolium Pursh. (ex Elliot.) — (Carolina, Georgia.) M. Micxauxnr Nob. 1, c. — Zfypericum fasciculatum Michx. — 71. axil= lare et H. Michauxii Desrouss. — H. rosmarinifolium Elliot. (Carolina, Georgia.) M. rroztricA Nob. 1. c. — Æypericum prolificum L. — H. foliosum Jacq. (non Ait.) M. sparmurara Nob. 1. c. (Florida ? cl. Leconte.) M. supircora Nob. l.c.— Æypericum nudiflorum Michx. M. zeotrocrA Nob. 1. c. (Florida ? cl. Leconte.) M. crauca Nob. 1. c. — Æypericum glaucum Michx, BRATHYDIUM Nob. Sepala 5, inæqualia, foliacea. Petala decidua, subdolabrifor- mia, hinc cuspidato-acuminata. Stamina numerosa, persistentia. Ovarium 1-loculare. Styli 3, filiformes, recti, infernè connati. Stigmata minima, truncata. Capsula chartacea : placentis 3, suturalibus, lineari-lanceolatis. Species omnes Americæ septentrionalis incolzæ. B. cranprrcorum Nob. in Suites à Buffon. — Hypericum pro umbens Michx.! — 47. dolabriforme Vent. B. sPæærocarrum Nob. |. c. — Æypericum sphærocarpum Michx. ! B. Caamæneriom Nob. !. c.— Æypericum Bonaparteæ Barton? —71. sphæ- rocarpon Sieud. et Hochst. (non Michx.) — (Regio ohiotensis.) B. ayssorirocitmM Nob. 1. c. — Æypericum cislifolium Desrouss. (Carolina Y. Georgia: Bosc ; Louisiaua : Drummone.) B. cANADENSE Nob. L. c. (Canada : Michaux, in Herb. Mus. Par. ; Lady Dal- housie, in Herb. cl. Webb.) 366 ED. spaca. — Conspectus Hypericacearum. BRATHYS Mutis (ex parte.) Sepala 5, inæqualia v. subæqualia. Petala dolabriformia, cus- pidata, marcescentia, post anthesin involuta ! Stamina numero subdefinito (9-30; raro 5), v. numero indefinito (40-100), per- sistentia. Ovarium 1-loculare. Syli 3 (raro 4-6), recti, v. recurvi, discreti. Stigmata crassiuscula , subcapitata. Capsula chartacea v. subcoriacea, 1-locularis, 3-(raro 4-6-) valvis : placentis filifor- mibus v. nerviformibus, suturalibus. Genus ulterits forsan castigandum, Hypericaceas Americæ (præsertim æquato- rialis) plerasque, atque nonnullas australasicas et austro-africanas amplectens. Species genuinas pro certo habemus sequentes: Sectio JT. Frutices ramulis sæpè dichotomis. Folia sæpissimè confertissima, acerosa. Flo- res terminales v. axillares terminalesque, solitarii; breyè pedunculati. Sepala sub- æqualia. Stemina numerosa. B. Munisraxa Kunth. (sub Hyperico.) B. caracasana Kunth. (iem.) B. ravmirozra Kunth. (item.) B. ruuxoinss Kanth. (item) B. acerosa Kunth. (item.) B. sraureiozærozrA Nob. in Suûües à Buffon. — Hypericum struthiolæfo- lium Juss. B. zarrcrror1a Kunth. (sub Hyperico.) B. suxrPeriNA Kunth. (item. B. Acrcuzaris Kunth. (item.) Sectio TI. Suffrutices. Folia coriacea, connata, perfoliata. Flores terminales, cymosi. Se- pala inæqualia. Stamina numerosa. B. connarTA Nob. in Suites à Buffon. — Hypericum connatum Desrouss. Sectio IT]. Caules herbacei, tetragoni, Ramuli floriferi axillares teminalesque, dichotome paniculati. Sepala inæqualia. Stamina numerosa. ED. SPACH. — Conspectus Hypericacearnm. 367 B. zones Nob.in Suites à Buffon. — Hypericum angulosum Michx. B. Ervrerez Nob. 1. c. (Florida? cl, Leconte.) B. zancrorara Nob. 1. c. (Florida? cl. Leconte.) B. romenrosa Nob.L. c.— /{ypericum simplex et H. pilosum Michx. Sectio IF, Gaules herbaceï, sæpissimè dichotomè paniculati, Stamina numero subdefinito (5-15 ; rard 20-25.) B. rarquewsis Kunth. {sub Hyperico.) B. moranensis Kunth. (item.) B. panicuzara Kunth. (item.) B. mpgcorA Kunth. (ïtem.) B. canapensis Nob. — Zypericum canadense L. B. penricuzara Kunth. (item.) * B. russirrocra Kunth. (item.) B. raucirLora Kunth. (item.) B. sizenounes Nob. — Hypericum silenoides Juss. B. uzrcinosA Kunth. (item.) B. muzrircora Kunth. (item.) B. rasricrara Kunth. (item.) B. srevisry1a Nob. — ÆZypericum brevistylum Choisy. B. penricuzara Kunth. (sub Hyperico.) B. quixquenervia Nob. — Hypericum quinquenervium Walt. — Hyperi- eum stellarioides Kunth. ? | B. supnongroinrs Nob. — Æypericum euphorbioides Aug. Saint-Hil. B. Bicrarpiert Nob. — Ascyrum involutum Labill. B. aumirusa Nob. — Ascyrum humifusum Labill. B. Forsteri Nob. — Æypericum gramineum Forst. B. Drummoxou Nob.— Sarothra Drummondii Hook. mnser. in Herb. cl. Webb. (Regio missouriensis : Drummond.) B. cenrranoines Nob. in Suites à Buffon. —Sarothra gentianoides L. — (Flores 5-g-andri. Seminibus a cl. Wight et Arnott perperàm sanè adscribitur € perispermium carnosum. » ISOPHYLLUM Nob. Sepala 4, subæqualia, sublinearia. Petala 4, decidua, cuneato- obovata, hinc breve cuspidata. Stamina numerosa, persistentia. Ovarium i-loculare. Styli 3, filiformes, recti, conniventes. Stig- 368 ED. SPACH. — Conspeclus Hypericacearum. mata punctiformia. (Fructus haud notus).—Ramuli floriferi axil- lares, abbreviati, 1-flori, foliosi. Species unica : Z. Drummondii Nob. in Suites à Buffon. (Florida : Drum- mond.) Sectio V. ASCYRINEAE Nob. Sepala 4, distincte biseriata, cruciata : 2 exteriora (unum su- perum; alterum inferum) magna, præfloratione et post anthesin valvata ; 2 interiora (lateralia) minima (nonnunquàam vix con- spicua), inclusa. Petala 4, cruciata, inæqualia, inæquilatera. Sta- mina persistentia, imà basi submonadelpha. Ovarium 1r-loculare, 2-4-stylum. ASCYRUM Tinn. Sepala exteriora sæpissime subcordata, post anthesin conni- venta;interiora subulata v. squamuliformia, subdivergentia. Petala obliquè acuminata. Stamina 9-100. Styli subulati v. fili- formes, recti, v. recurvi. Capsula 2-4-valvis, 1-locularis, poly- sperma : placentis filiformibus v. lineari-lanceolatis, suturalibus. Semina oblonga, minuta. Species, præter duas antillanas, Americæ septentrionalis regionum calidiorium cives sunt ; pleræque a botanographis miserrimè confusæ. Sectio J. Sepala interlora subulata, exterioribus fevé æquilonga. Stamina 50-100. Styli 2-4, subulati, subrecurvi, basi connati. À. AMPLExICAULE Michx. A. srans Michx. Sectio LT, Sepala interiora minima, squamuliformia: Stamina 9-4o (sæpissimè circiter 20). Styli 2 v. rard 3, brevissimi, erecui, lineari-filiformes, compressi. Pedunculi rigidi, erecti, paul infrà apicem dibracteolati. À. HYPERICOIDES L. (nec aliorum)—{( Gresvit in Antillis.} À. zinirornium Nob. in Suites à Buffon. (Louisiana : Drummond.) À. Micrauxn Nob. Le. — 4. amplexicaule var. Michx.! Herb. À. HELIANTHEMIFrOLIUM Nob. 1. c. — 4. Crux Andreæ L.? — À. Çrux Andreæ var. Torrey ! (Louisiana : Drummond ; Florida : T'orrey.) a —————— ED. SPACH. —= Conspectus Hypericacearum. 369 A. OBLONCIFOLIUM Nob.\1. C.— A. multicaule var. Michx.! — 4. Crux Andreæ var. Torrey ! À. spParauzarum Nob. L c.-— 4. muliicaule var. Michx.!— 4. multicaute Torrey ! Sectio III. Sepala interiora minima, vix conspicua. Stamina 9-24. Styli 9, recti. — Pe- dunculi alares et terminales, solitari, 1-flori, graciles, pauld suprà basin dibrac- teolati et post anthesin refracti. À. eumiuum Michx. — 4. pauciflorum Nuit. GENERA AB HYPERICACEIS REVOCANDA. LaxorerrA Delile, — Nostro sensu Frankeniaceis adnumeranda! Evcrypnra Cavan. (quâcum junximus Carpodontos Labill.) Ternstrœæmiaceis Chlænaceisque certo quäm Hypericaceis affinior.—Hujus generis cfr. characteres in Suites & Buffon, v. 5, p. 344. EXPLICATIO TABULÆ (6. A. Tridesmis Billardieri Spach. 1. Flos (magn. nat.) — 2. Calyx (auctus). — 3. Petalum (magn. auct.) — 4. Sepalum (pro vittarum exhibitione valdè auctum). —- 5, ‘Flos {magn. auct.) ablatis sepalis petalisque ; «, a, duæ squamularum hypogynarum ; #, , duorum androphorerum pars inferior. — 6. An- drophorus fronte visus. —7. Squamula hypogyna anticè visa. — 8. Filamentum cum antherä dorso visâ.— 9. Ovarii sectio verticalis. — 10. Capsula (magn. nat.), dehiscentià peractà, — 11. Valvæ horizontaliter resectæ pars inferior.— 12. Semen (magn. parm aucta.) B. Ancistrolobus ligustrinus Spach. 1. Calyx (parüm auctus). — 2. Squamula hypogyna .anticè visa (magn. auct.) «= 3, Eadem posticè visa. — 4. Capsula (magn. nat.), peractà dehiscentiâ. — 5. Capsulæ transversè resectæ valva cum seminibus, — 7. Eadem valva, seminibus ablatis. — 8. Sepalum (pro vittarum exhi- » bitione valdè auctum). —9. Semen (magn. auct.)—10. Embryo integumento interiori obvolu= tus; a, chalaza interna. — 11. Integumenti interioris pars superior, — 12. Embryo, ablatä cotyledonum unà : a, cotyledonis appendix; à, radicula. V. BoTAN.— Juin: | 6 34 370 C. L, BLUME, == Rumphia. RumPiA, se Commentationes botanicæ imprimis de plantis Indice orientalis, tum penitus incognitis tum que in libris Rure- pur, RumPair, Roxpurcir, WazLiCHI , aliorum , recensentur, Scripsit C. L. Brume. Tomus r, fasc. 1-3, p. 1-40, tab. 22, 1-17 ( Amsterdam, C. G. Sulpke; Bruxelles, H. Remy; Paris, C. Roret, 183.) Avant de faire connaître ce que contient cet ouvrage de M. Blume, commençons par offrir à ce célèbre botaniste les éloges qu'il mérite pour lasplendide exécution du texte etdes plan: ches. Le format, petit in-folio, adopté par l’auteur, semblable à celui du Flora Javæ, n’est pas tellement grand qu'il puisse causer de l'embarras; il est en rapport avec les planches qui, devant représenter des plantes tropicales dont les dimensions sont considérables, ne pouvaient être réduites à un format plus petit. Aucun ouvrage de ce genre ne présente une plus grande per- fection dans son exécution typographique, ni n’est imprimé sur un plus beau papier. Les planches ont été lithographiées et en: luminées avec beaucoup de soin, d'après les dessins exécutés dans la patrie même des plantes, par des peintres distingués, et d’après les analyses florales faites, quelques-unes par f'au- teur, la plupart à Paris par M. Decaisne. Ainsi que son titre l'annonce, le Rumphia est une suite de dissertations ou de commentaires sur les plantes de l’Inde orien- tale, principalement sur celles qui offrent le plus d'intérêt, soit par leur nouveauté, soit parce qu’elles ont été décrites ou men- tionnées dans les écrits de Rheede, de Rumph, de Wallich, de Roxburgh et des autres auteurs. La nature de notre recueil nous interdit de reproduire tout ce que cette publication offre d’impor- tant; nous essaierions vainement, en effet, de suppléer, par une simple analyse, à la richesse des détails descriptifs et à la science profonde que l’auteur à déployée dans ses observations; ce sont de ces travaux qu'il n’est pas permis d'abréger, et qui, pour être compris et bien jugés, exigent d’être accompagnés de fi- gures. Notre rôle va donc se borner à celui d'annoncer un des C. L. BLUME. — Rumphia. 372 plus beaux ouvrages de notre époque, et à en esquisser le plan, afin de mettre nos lecteurs à même de juger à quel point il peut leur être nécessaire, ou plutôt afin de leur inspirer le desir d’en faire l'acquisition. Le Rumphia estrédigé totalement en langue latine. La préface nous apprend les circonstances favorables dans lesquelles l’au- teur s’est trouvé pour publier des observations sur les plantes de Java et de l’Archipel indien ; comment il employa tout le temps que ne lui prenaient pas ses fonctions de médecin en chef de l’ar- mée néerlandaise, à l'étude de la botanique de ces contrées; et comment il a pu disposer, pour son nouvel ouvrage, des maté- riaux recueillis dans Îles Moluques par Zippelius, infortuné natu- raliste, qui fit partie de l'expédition que le gouverneur de Java envoya, en 1026, aux iles de l'Archipel indien et à la Nou- velle-Guinée. Il se félicite beaucoup d’être venu à Paris consulter les collections de M. Benjamin Delessert, qui renferment les précieux herbiers des Burmann et d'Houttuyn, et d’avoir éga- lement visité celles du Muséum d'histoire naturelle, si riches en plantes de l'Inde tropicale. | L'auteur a cru devoir consacrer un chapitre de trois pages à faire connaitre la récompense des travaux de Rumphius. Une lettre autographe de ce savant, adressée au président de la compagnie des Indes, exprime sa gratitude de ce que cette illustre compagnie a bien voulu, en récompense des services rendus à la science par lui Georges Everhard Rumphius, élever son fils Paul-Auguste Rumphius, à la dignité de marchand! (ad mercatoris dignitatem promovisse); et la lettre se termine en | priant le bon Dieu d’être favorable au commerce (7nercaturæ) des très nobles, très grands, très distingués, très sages, très . prudens et très généreux, membres de la compagnie. M. Blume prétend que c'était tout ce que Rumphins pouvait obtenir de plus flatteur ; c’est possible, car la manière de voir les choses est variable d’un pays à l’autre, et ce qui n'est pas fort estimé à Paris peut être regardé, au contraire, en Hollande, comme un très grand honneur, de même que réciproquement les Hollandais pourront ne pas faire grand cas des cordons et des décorations dont on chamarre ailleurs les savans. 24 372 C. L. BLUME, == Aumphia. Le second chapitre traite de quelques Mélastomacées de Ru phius et de plusieurs piantes de la même famille récemment découvertes dans l'Inde orientale. Rumphius n’a décrit qu'un petit nombre de Mélastomacées. Les Funis murænarum mas et fæmina de cet ancien auteur constituent deux espèces qui appar- tiennent au genre Medinilla, que M. Gaudichaud avait d'abord fondé sur une seule espèce, et que M. Blume a depuis augmenté de vingt-etune dans les Bydragen tot de natuurkundige W'e- éenschappen, vi, pag. 260. À plusieurs reprises, des graines et ; des plants de ces Mélastomacées indiennes remarquables par leur beauté, ont été envoyées en Europe, mais M. Blume n'a | pas eu la satisfaction d’en trouver une seule vivante à son re- | tour. Il devenait donc important de donner de bonnes descrip- tions et d’exactes figures de ces plantes, puisqu'on était privé, à leur égard, de l'avantage qu'offrent les Mélastomacées anié- ricaines, qui commencent à être répandues dansles serres chaudes de nos jardins. L'auteur donne le caractère essentiel du genre Medinilla, et il ajoute quelques renseignemens sur les propriétés médicales et les usages des plantes qu’il renferme. Il décrit ensuite les es- pèces suivantes : | 1° Medinilla crispata BI. in Bydr. nat. Wet. vi, pag. 257. Melasioma crispatum 4. et DC. Funis Murænarum mas seu rubra Rumpb.; 2° Medinilla pterocaula tab. 1.— BL L c. p. 251; 3° Medinilla macrocarpa tab. 2.— BI. 1. c. p. 252. Melastoma crispatum LL. ex parte. Funis Murænarum fæmina seu glabra : Rüumph.; | 4° Medinilla crassinervia B1.L c. p. 2b1. Funis Murænarum tertia sive latifolia Rumph. ; 5° Medinilla radicans tab. 3. — B] 1. c. p. 251. Melastoma ratlicans BI. et DC. M.Reinwardt(SyZ1. PL nov. Soc. bot. Ratisb.2,p.11)avait donné le nom de Marumia à un genre que MM. Blume et Nees d'Esen- bock avaient établi dans le même ouvrage (tom. r, p.96) sous le » nom de Rerrvardtia, mais qui n'a pas été tronvé suffisamment C.-L. BLUME. — Rumphia. | 373 distinct du Saurauja de Willdenow; en conséquence, le nom de Marumia, resté sans emploi, a été appliqué, par M. Blume (in Bydr. nat. Wet. v:1, p. 245), à un genre de Mélastomacées dont il donne, dans le Rumphia, le caractère essentiel ainsi que la description des deux espèces suivantes : 1° Marumia muscosa Tab. 4.—Blume 1, c. p. 246, Melastoma muscosum Blume et DC. 2° Marurnia zey lanica tab. 5. — BI. L c. p. 246. Le genre Marumia doit être rapporté, de même que le Medi- nilla de Gaudichaud, à la tribu des Miconiées, et paraît voisin des genres Huberia et Henriettea de De Candolle. Le genre Astronia, placé dans la iribu des Charianthées, se distingue de la plupart des Mélastomacées par le nombre des loges de son ovaire qui n’est pas en rapport symétrique avec les autres parties de la fleur, par ses placentas situés au fond des loges et par ses graines dont la structure rappelle celle des Ne- penthes. Ce genre a été adopté par M. de Candolle dans son Pro- dromus où deux espèces seulement sont mentionnées. M. Blume décrit très amplement et figure dansle Rumphia une de ces es- pèces (4. spectabilis tab. 7), et il en ajoute une nouvelle sous le nom d°4. papetaria tab. 6. C'est le Pharmacum papetarium Rumph. | M. Blume a donné le nom d’£wyckia à un nouveau genre de Mélastomacées, mais qui par son port se rapproche des Mémé- cylées. Ce genre, ainsi que l’4stronia, s'éloigne des Mélastoma- cées, 1° par son torus épigyne continu avec le calice, de manière qu'il n'existe entre les parois du calice et de l'ovaire aucune ca- vité pour recevoir les anthères; 2° par la disposition des pla- centas qui dans l’un et l’autre genres sont éloignés de l'angle interne des loges. Nous avons vu que dans l_4stronia ils sont placés au fond même des loges (1); dans l’£wyckia ils sont pa- riétaux, c’est-à-dire opposés à l’angle interne des loges. (1) M. Blume eût pu citer, comme offrant une structure analogue, notre genre Spathandra (FL. seneg. 1. p, 313, tab. 71), dont les placentas sont situés également au fond de la loge unique de l'ovaire. Du reste, ce genre africain a de grandes affinités avec l’Zwycäia et les au- tes genres de Charianthées de l'Inde, par le port et la conformation des étamines, (Gurzzeaux.) 374 C. L. BLUME. — ARumphia. L'Ewyckia cyanea tab. 8. Blume |. e. p. 266, est la seule es= pèce de ce genre. Dans le troisième chapitre, M. Blume donne les descriptions de quelques Laurinées de l'Inde peu connues, qui fournissent l'écorce de Culilawan et les feuilles de Malabathrun des offici- nes. Ges descriptions sont accompagnées d'observations nom- breuses et fort importantes pour l'histoire pharmacologique de ces substances, qui ne proviennent pas d’une seule espèce d’ar- bre, comme on le croyait autrefois, maïs qui sont produites par plusieurs espèces très embrouillées sous le point de vue botani- que. Toutes ces espèces appartiennent au genre Cirnamomun, tel que M. Blume le définit, c'est-à-dire beaucoup plus étendu que le genre Cinnamomum de M. Nees d'Esenbeck qui en sé- parait le Camphora, regardé par M. Blume comme une simple section du Cinnamomum. Nous nous bornerons à présenter l’é- numération et la synonymie abrégée de ces plantes. 1. Cinnamomum Culilavan BI. (haud Nees ab Esenb.) tab. o. f. r. et tab. ro f. 1.—Laurus CulilabanY. Laurus Cassia var. Culilaban Lan. | 2. Cinnamomum (Caryophylloides) rubrum Bi, tab, x. £. x. — Laurus Caryophyllus Lour. fl. Coch. 3. Cinnamomum Sintoc (spurium) BL tab. 12. A. Cinnamomum xanthoneurum Bi. tab. 13. f, r. 5. Cinnamomum Capparu-Coronde BI. tab. o. f. 2-3. Ô. Cinnamomum camphoratum BI. tab. 14. f. 1. — Cinnamo- mum albiflorum Nees ab Esenb. in Wall. pl as. rar. 8. p. 63. (ex parte.) 7. Cinnamcmum nitidum Hook. (haud Nees ab Esenb.) Exot. flor. t. 176 (excl. synon. plur.). Blume Rumphia tab. 15.— Lau- rus malabathrica Roxb. Hort, Calc. p. 50.— Cinnamomuim eu calyptoides C. G. Nees ab Esenb. in Wall. pl. as. rar. 2. p. 73. À la description de cette espèce et à la dissertation qui l’accom- pagne sur les feuilles de Malabathrum , M. Blume ajoute trois variétés sous les noms de spurium, subcuneaium et d’oblongifo- lium. C'est cette dernière qui a pour synonyme le Cinramo- inum Culitlawan Javanicurn Nees d'Esenbeck in Wall. pl. as. rar. 2. p. 7h in adnot. | G. HORNSCHUCH. —— Sur les organismes végétaux inférieurs. 375 SuR LE DÉVELOPPEMENT ef la métamorphose des organismes végé. taux inférieurs ; par M. Hornscaucx. ( Flora 1835, p. 433.) En 1810, M. Hornschuch publia dans les Nova acta de Bonnses premières recherches sur l’origine des Algues, des Lichens et des Mousses. Dans l’article qu’il vient de consacrer à ce sujet, il fait observer que peu d'auteurs se sont occupés après lui du même sujet, que M. Kützing est le seul qui ait pris la peine de répéter ses expériences, et il fait une énumération succincte des prin- cipaux résultats obtenus par cet auteur. Comme les Annales ont publié (nouv. série, t. 2, p. 129) le mémoire de M. Kützing, nous pouvons passer cette partie sous silence ; nous dirons seulement que M. Hornschuch déclare n'avoir pas eu autrefois les moyens de faire une étude aussi approfondie des Algues inférieures qu’il a été permis à M. Kützing de la faire, et que c’est cette raison qui fait expliquer les erreurs qu'il a pu commettre dans la déter- mination des espèces. Les observations dont nous allons donner un résumé ont été faites en 1827, et si l'auteur ne les a pas pu- bliées plus tôt, c’est qu'il attendait que les savans aient discuté la valeur de ses premières expériences. Pour déterminer l'influence du sol sur la formation des Mous- ses, plusieurs pots furent, dans l'été de 1821, remplis de terre de différentes espèces : cette terre avait été préalablement ex- posée à une très grande chaleur, afin de détruire toutes les spo- rules qui auraient pu s’y trouver. Les pots furent placés sous un chässis dans le jardin botanique de Greifswalde; ils se trou- vérent exposés à la même action de la lumière et ils furent arro- sés avec de l’eau prise dans le même réservoir. Les premieres traces d'êtres organiques se présentèrent plus tard que de coutume, ce qui s'explique sans doute, parce que la terre avait été sou- mise à une forte chaleur ; maisune fois que les Protonema eurent commencé à se développer , la formation des jeunes Mousses s’opéra rapidement. Les pots étaient placés dans des soucoupes qu’on tenait soigneusement remplies d’eau puisée toujours dans le même réservoir. En peu de temps les jeunes Mousses étaien t 376 nornsonucn. — Sur les organismes végétaux inférieurs. parvenues à un degré de développement tel, qu'il n’était nul- lement difficile de reconnaitre les genres auxquels elles devaient appartenir. L'auteur obtint les résultats suivans : Le pot rem- pli d'argile maigre s'était recouvert d’abord à la surface d’une efflorescence d’un vert-jaune presque luisant; de cette substance naquirent des fils confervoides qui, à leur tour, donnèrent nais- sance à de jeunes Mousses appartenant évidemment au genre Barbula et probablement au Barbula fallax. Un autre pot rem- pli de sable s'était recouvert de fils confervoides très minces, à peine perceptibles à l'œil nu; il ne produisit que de petites touffes d’une mousse que l’on reconnaissait aisément pour le Bryum argenteum. Dans le troisième pot, rempli de ferreau, il se forma d’abord une couche épaisse d'environ une ligne, d’une substance mucilagineuse vert foncé, qui plus tard donna naissance à un grand nombre de jeunes Mousses, rapportées par l’auteur au Mnium hornum. Dans un quatrième pot enfin on avait mis, séparées par des cloisons particulières, chacune des trois espèces de terrain dont les pots avaient été rem- plis, et pour chaque terrain les résultats se trouvèrent étre ab- solument identiques à ceux mentionnés plus haut. Un voyage d'une assez longue durée empêcha l’auteur de continuer ses ob- servations, et à son retour il trouva tout bouleversé et dispersé. M. Hornschuch n'ayant voulu constater que l'influence du terrain sur la production des Mousses, ne s’est point occupé de rechercher ni le genre ni les espèces des organismes végétaux inférieurs qui précédaient la formation des Mousses. Voici une seconde expérience faite par l'auteur. Il découpa en petits morceaux le Medusa aurita L. commun dans la mer Baltique; il lava les morceaux avec beaucoup de soin dans l’eau distillée et ilen plaça quelques-uns dans une bouteille bien fermée, remplie également d’eau distillée et placée sur une fenêtre située vers l’orient. Les pièces de la Méduse se décomposèrent en très peu de temps et l’eau dégagea dès le lendemain une forte odeur putride qui, le surlendemain, atteignit son maximum d'intensité. L'eau, examinée sous le microscope pendant ces deux jours, ne préser la aucune trace d'animaux infusoires. Après quelques jours l’oueur putride avait entièrement disparu, et l'eau se trouva WIEGMANN.— Valeur des caractères spécifiques. 377 remplie de myriades de Monades, que leur petitesse ne permit point de déterminer à l’auteur, qui alors ne possédait pas en- core un microscope donnant des grossissemens assez considéra- bles. Peu de temps après, la surface du liquide se couvrit de points verts extrêmement petits dont le nombre augmenta con- sidérablement et finit par recouvrir toute la surface. Des points semblables vinrent s'attacher aux parois de la bouteille. Vus sous le microscope ils se présentèrent.comme composés de plusieurs Monades réunies par une masse mucilagineuse et après quel- ques semaines le Conferva fugacissima Lyngb. s’y développa dans un état parfait. Nore sur la valeur des caractères spécifiques, par M. Wiecmann (Flora 1535, page 106.) À l’occasion du travail de Bernhardi sur la valeur des carac- tères spécifiques, M. Wiegmann, dans une lettre adressée au rédacteur du Flora, communique quelques observations qu'il a faites sur le même sujet. Les résultats qu'il a obtenus ne sont rien moins que favorables à la manie de certains auteurs d'élever au rang d’espèce la moindre forme divergente, produite ordi- nairement par l'influence du climat de la localité. Certains genres, dont les nombreuses espèces se cultivent dans les jardins, tels que Veronica, Verbascum, Delphinium, Thalic- trum, etc. ; sont riches en espèces dont la patrie est inconnue. Certes, le changement que la culture fait subir à certaines es- pèces et les nombreuses formes hybrides dont la production est si favorisée dans les jardins botaniques par la proximité où se trouvent les espèces du même genre, peuvent expli- quer très facilement l'origine de quelques centaines d'espèces de nos catalogues. En 1833, l’auteur vit un pied d’Ællium Cepa porter un bulbe à la place des graines; au printemps suivant, ilmit ce bulbe en terre, et son étonnement fut bien grand quand il vit plus tard, 378 KOCH. — Synopsis Floræ germaniceæ. dans son parterre, l'Alium proliferum Schrad. et Spreng. à tige presque nue, flexueuse, faible, à ombelle prolifere, et à fleurs stériles portées sur de longs pédicelles. M. Wiesmann cite les nombreuses formes d’/ris produites par M. Berg, la multiplicité de Culceolaria et d’autres plantes d'ornement. Nous ajouterons à cette énumération le fait publié par M. Soyer- Willemet (Bon Cultivateur, décembre 1835), sur les diverses formes obtenues des graines du ÆFuchsia globosa. M. Wiegmann, en rappelant les résultats obtenus par M.Koch dans la culture des graines du Taraxacum palustre, résultats que nous avons communiqués dans le second volume, page 1 r9 de ce recueil, nous apprend que des recherches semblables faites en 1928 lui avaient fourni des résultats identiques, mais qu'il n'avait pas osé les publier, craignant d’avoir mal faitses observations. Des graines du Myosotis sylvatica Ekr. furent semées par l’auteur dans la même localité, et elles lui fournirent cinq formes diffé- rentes, publiées la plupart par les auteurs comme espèces dis- tinctes. Celles du 7’eronica agrestis donnèrent naissance à six formes différentes. Il est à regretter que l’auteur m’ait point indiqué nominativement les espèces qu’il à ainsi obtenues, car pour les Myosotis du moins la chose nous paraît d’une certaine importance. Il pense que les nombreux Rubus de Weihe sont nés de la même manière. Synopsis #loræ germanicæ et helveticæ, auctore Gurzr. Dan. Jos. Kocx. Sectio prior. (Francfort s. M. 1836. Wilmans. 352 pag. 8. Prix : 7 fr.) Depuis plusieurs années le célèbre auteur de la Flore d’Alle- magne avait promis de publier un Synopsis qui rendit ses travaux plus accessibles qu’ils ne le sont à raison du prix considérable de sa Flore. Enfin la première partie de ce travail si impatiem- ment attendu à paru; la seconde et dernière doit être publiée KOCH. — Synopsis Flore germanice. 379 dans le courant de l’année. L'auteur a adopté pour ce Sy- nopsis la disposition par familles naturelles, telles que M. De Candolle l'a proposé dans son Prodrome, et la première partie s'étend jusqu'au commencement des Composées. Les plantes de l'Allemagne entière , de la Suisse et de l’Alsace sont comprises dans cet ouvrage. Les espèces particulières à l'Allemagne en decà des Alpes sont marquées par un G; celles qui sont particulières au versant méridional de cette chaîne de montagnes sont indi- quées par un I (Istrie) ; enfin celles qu’on ne trouve qu’en Suisse portent le signe H. Les caractères spécifiques sont tracés avec l'exactitude qu'on est en droit d'attendre de M. Koch, et sous ce rapport son ouvrage, qu'il a annoncé devoir être le pendant de Botanicon de M. Duby, surpasse de beaucoup ce dernier. La partie de chaque phrase spécifique qui indique les caractères les plus importans de l'espèce est imprimée en lettres italiques. Nous ne nous permettrons pas d'en dire davantage sur l'ou- yrage de M. Koch; il suffira d'en avoir annoncé la publication pour que tous ceux qui s'occupent de botanique descriptive s'empressent d'en faire l'acquisition. Nous devons ajouter encore deux mots sur une proposition faite dans le Flora par M. Zuccarini, quand M.Koch annonçait la publication prochaine de son Synopsis. Pour obvier aux inconvé- niens que fait naître la publication des Flores locales trop volumi- neuses par la répétition indéfinie des descriptions de plantes bien connues , M. Zuccarini propose qu’à l'avenir les botanistes qui voudraient publier la Flore de quelque district de l'Allemagne, prennent pour point de départ de leur travail le Synopsis de M. Koch; ils indiqueraient avec soin les localités et conserve- raient l’espace dont ils auraient à disposer, pour discuter large- ment les caractères des plantes douteuses ou nouvelles qu'ils auraient à publier. Ces flores locales devraient être vendues à très bon marché, et elles en obtiendraient un débit d'autant plus considérable. Nous faisons des vœux pour que le plan proposé par M. Zuccarini trouve bientôt des auteurs qui sa- crifieraient l’amour de publier des flores étendues à l'utilité que sans contredit la science retirerait de la réalisation de ce projet. | 380 FR: KIRSCHLEGER. — lore d’ Alsace. Pronrome de la flore d’_Ælsace par le docteur Fr. Kirscurrcrr, professeur à l'Ecole de pharmacie de Strasbourg. (Strasbourg, 1836. 252 pag. in-12. Prix: 4 fr.) Il y a peu de iemps que M. Kirschleger donna dans la statistique du Haut- Rhin, publiée par la Société industrielle de Mulhausen , un tableau de la flore d'Alsace, où les plantes se trouvent distribuées d’après leurs localités. Cette dis- tribution ne fit pas seulement voir la grande variéte de terrains que présente l’Al- sace, mais on y trouve réunies en même temps les plantes particulières à chacun de ces terrains.Les hautes Vosges, que le savant etinfatigable Mougeot a fait con- naître sous tous les points de vue aux botanistes attirent surtout la curiosité des botanistes par le grand nombre de plantes rares qu’elles fouruissent.Presque toutes ces plantes se retrouvent dans la chaîne parallèle de la Forêt-Noire, mais celle des Vosges est beaucoup plus riche. D’un autre côté les collines calcaires qui bordent les Vosges présentent, dans le département du Haut-Rhin surtout, la majeure partie des espèces propres aux mêmes localités dans le Palatinat, et nous ne doutons pas que des recherches assidues ne fassent encore trouver en Alsace quelques espèces que le Palatinat paraît posséder seul jusqu'ici. Dans son Prodrome, M. Kirschleger a disposé les plantes d’après ordre ad- mis dans le Botanicon gallicum de M. Duby. Généralement les localités seules ont été indiquées ; peut-être l’auteur aurait-il dû mettre plus de soin à signaler celles des espèces moins communes. Pour les genres diflciles, il a ajouté des observations tendant à rendre plus saillans les caractères qui peuvent sérvir à distinguer les espèces. Nous n’avons remarqué qu’une seule espèce nouvelle, c’est l'Orobanche alsatica K. trouvé par l’auteur sur les collines calcaires de Tür- kheim (Haut-Rhin) et retrouvé depuis dans le Bas-Rhin par M. Schultz. Il indi- que avec doute comme plante nourricière de cette parasite lÆthamania Cerva- ria L. et il donne de son Orobanche la description suivante : « fleurs petites; brac- « tées et lobes calycinaux acuminés, terminés en pointe très longue, dépassant « la corolle; épi dense; style presque glabre ; filets velus et insérés à la base du € tube corollin; style purpurin. La partie supérieure de la hampe et des brac- « iées sont couvertes de poils farineux, le bas de la hampe est lisse ; toute la € plante est d’un rouge mordoré ou brunâtre. F1. en juin. » Un tableau comparatif des familles, ajouté à la fin de l'ouvrage, fait voir que le nombre des genres de la flore d'Alsace est de 352 qui présentent 1714 espè- ces. Ce nombre pourra paraître considérable, mais pour l'expliquer nous dirons que M. Kirschleger a admis toutes les espèces indiquées en Alsace par les auteurs anciens, tels que Bauhin, Mappus, etc. et qui n’ont plus éte retrouvées depuis. En outre, les espèces des pays voisins manquant à l'Alsace ont été également énu- FR. KIRSCHLEGER. — /ore d'Alsace. 381 mérées et le versant occidental des Vosges lui en a fourni plusieurs autres. Quel- ques-unes des espèces admises par M. Kirschleger paraissent l'être par suite d'erreurs de détermination, par exemple les Carex punctata et Myosotis sparsi- flora. L'ouvrage sera intéressant pour ceux qui s'occupent de la distribution gcographique des plantes, et si l’auteur continue d’étudier avec le même soin les plantes de sa province, la flore qu'il promet de publier par la suite, pourra deve- nir un ouvrage très utile. Lertre de M. Avcusre De Sarr-Hinaire aux rédacteurs des Annales, relative à une erreur qui s’est glissée dans son mé- motre sur les Primulacées. (W. p. 30 de ce volume.) Soit par une inadvertance des imprimeurs, soit par suite d’une erreur qui existait déjà dans le manuscrit, la dernière phrase de ma lettre sur les Primulacées, insérée dans vos Annales, ne se trouve être en aucune manière l'expression de ma pensée. Je dis d’abord (p. 34) qu’il sera bon de noter comme anomales à la fa- mille des Primulacées, le Samolus etle Glaux,auxquelson pourra ajouter le Pelletiera ; puis on a imprimé : Mais ces trois genres ne devront pas , ce me semble, rester dans la famille. \ fallait au contraire : Mais ces trois genres ne devront pas, ce me semble, sortir de la famille. J'oserai vous prier de vouloir bien faire rectifier cette grave erreur, dans un des prochains numéros de vos Annales. Mai 1836. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ANATOMIE ET PHYSIOLOCIE VÉGÉTALES, Mémoire de Physiologie agricole sur la végétation des Céréales sous de hautes températures; par MM. Edwards et Colin. . . . . . . . .* 5 Anatomie d’une branche de Pinus strobus ; par M. Link. . . . . .'.! 129 Recherches sur Pelévation de la température du spadice du Colocasia odora, faits dans le jardin botanique d'Amsterdam ; par G. Vrolik et W:H;de Vriese.ss must ot ae ds NON ant Mémoire sur la distribution et le mouvement des fluides dans les plantes; par M. Girou de Buzareingnes:: 1. 404 4 Moine DR EN .1015336 Mémoire sur les Clostéries; par M. G. Morren. . . - . . . .°. 257-321 Rapport à l’Académie des Sciences sur un mémoire de M. Gaudichaud, relatif au développement et à l'accroissement des tiges, feuilles et au- tres organes des végétaux; par M. de Mirbel. . . . . . , , . . « 24 Mémoire sur les Myrsinées, les Sapotces et les embryons paralleles au plan de l’ombilic, par M. Auguste de Saint-Hilaire, . . . . «1. + + + 199 Sur le developpement et la ca des organismes végétaux infé- rieurs; par MX Hornschuch. 4 bn eee ER #2 MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Hypericacearum monographiæ fragmenta, auctore E. Spach. .". . 157 Conspectus monographiæ Hypericacearum, auct. Ed. Spach. . . . 349 Sur les caractères de certains groupes de la classe des Personnées; par D. Don. TS RS TM lee eee EE TS Lettre de M. Auguste de Saint-Hilaire sur un Prémula omis dans les flo- res de MM. Duby et Loiseleur, et sur la famille des Primulacées. 3o ct 381 Jungermanniearium herbarii Montagneani species ; exposuerunt CG. Neesrab Esenbeck'et G. Montaoue..". . =... NOR Le Description de Orobanches de la flore An enes par M. Koch. 34- ü-82-ÂK6 Sur les Erigeron de la flore d'Allemagne ; par M. Koch. . . . . . . 105 Boucurri4, novum Plantaginearum genus, auct. J. Decaisne . . . . 132 TABLE DES ARTICLES, etc. 383 Sur les caractères génériques du Gypsophila saxifraga ; par M. Du. DEN. ee GR) Plate Grue le de 11. 319 Note sur le Sonchus scorzoneræformis de Lagasca ; par M. Léon Dufour. 49 Sur le Semperviwum globiferum ; par M. Koch. , .:.:, , .},1. . 117 Observations sur les Saxifraga stellaris L. et Clusit Gouan; par P. Du- LIL SON AMENER OR EST Animadwersiones botanicæ nonnullæ novarumque aut non rilè co= gnitarum plantarum diagnoses, auct. F. E, L. Fischer et C. A. Meyer. e . e e Se oise L] ° > C2 e e L] Ma deee L] e L] 120 Animadversiones botanicæ nonnullæ, novorumque generum et specie- rum diagnoses, auct. F.E. L. Fischer et G. A. Meyer. . :.°. . 180-291 FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Enumération des plantes cotylédonées observées en Corse, et particuliè- rement aux environs de Bastia, par Ulysse de Salis Marschlins. . . . 108 Notice sur les plantes cryptogames récemment découvertes en France, contenant aussi l'indication précise de quelques espèces les plus rares de la flore française ; par G. Montagne. . . . . . . . . . . 280-337 Notice sur quelques Cryptogames nouvelles des environs de Bahia (Bre- sil); par M. J. E. Duby.. EN Re LE Synopsis floræ germanicæ et helveticæ, auct. G. D. J. Koch. .’. . . 378 Prodrome de la flore d'Alsace; par M. Kirschleger. . . .:.:. . + .:. 330 EXTRAITS D'OUVRAGES GÉNÉRAUX ET MÉLANGES. Septième notice sur les plantes rares du Jardin de Genève; par MM. A. Pet AlnheDeCandolle: « + . .°. . . . « à . +: lei +: 190 Extraits du Botanical magazine pour l’année 1835. . . . . . . . . 305 Bryologie d'Europe, as en Monographies; par MM. Bruch et Schim- 2 D sr Unes se ect 0 ee, A RumpnraA sève commentationes botanicæ imprimis de plantis Indiæ orientalis, tum penitus incognitis tum quæ in lbris Ragsnur, Rum- Pau, RoxBuron, etc. recensentur. Scripsit G. L. Blume. . . . . . 370 Note sur la valeur des caractères spécifiques; par M. Wiegmann. . . . 377 Sur la découverte du Thé dans une province de l'Inde anglaise; par MASlph. De Candolle, . M 1/0 1 0 5.7. fete » » 99 Extrait d’une lettre du docteur Wallich à M. B. Delessert, datée de Cal- Delon 2830... M Ne ee salle © + à 5 + | 2 TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Planche 1. ZLophocolea æquifolia. Jubula quillotensis. Lejeunia trematodes. | 2. Plagiochila Montagnei. Jubula Gaudichaudi. Lejeunia Neesi. 3. Anatomie d’une branche du Pinus strobus. 4. Triadenia microphylla. 5. T'riadenia Webbü, thymifolia, et Sieberi. 6. Tridesmis PBiilardieri. Ancistrolobus ligustrinus. 7 et 8. Circulation de Ja sève dans les plantes. g 10et 11. Colstéries. 12. Agaricus actinorhizus. Pistillaria culmigena. Isaria Priest. Puccinia Brassicæ. Cladosporium bacilligerum. Polyporus Loniceræ. 13. T'ubercularia mycophila. Asaricus oxyosmus. Stctis lichenicola. Tympanis Loniceræ. Péziza ardennensis. : FIN DE LA TABLE DU CINQUIÈME VOLUME. PIN re o, Bot. Tom. (e: ES as \ ©. nat: 2° Jerte., L À) # 3 nor. L Je ee LS LIFE h æquifèlia. Fig 2. Jubula gialotenses. Et. dr Lophocotea Anredouche Seulp * lg. 3, Lepeuniæ tematodes, Je < 'ÉRR CUREE à . s eu. nn, des Science. nat. 2° Serte , Bot. Tom. 5. PL 2 # 2224122 Lg nÛLÉS ALLER ES 2 ÿ, D D Z< à À OS No eŸ à Ÿ À KE % È NY oi Ÿ à °N À ni Fi D à Ê ù S Ÿ Ÿ è è S À Ÿ ÿ ; à S à ë î Ann. des dJrtene. Nat. 2 ere Série. Bot, T'S:PL/5! MU F Legendre del. \ À. Jriadenia Webbi Spach. me: Taymifolia Jpack. C nn repart Jpach ; Er er . nef 2. 0 72 Ann, des Jerne, nat. 2°Jerce Bot. Tom. à, PE 6 MEL egendre del‘ À, Jrédesines Bilardiert Spach, B. Ancwstrolobus lgustrinus Jpa À. . Ann. des Jctenc: nat. 2° Serte Pot. Tom. 5. PL - / ANNEE Ace ER OA NEA - Circulation de la Seve, dans Les plantes. Ann. der Seine. nat. 2° Sert Pot. Tom. 5. PL 8... circulation de la sevé. dans les plardes. s] rer [ { . ' r Ann, des Joel Pot. Tim. D , PL, «9 . Organiraton et reproduction des Clastériés Ann, des Seine, nat. 2° Jerce Dot, Tor. 6. Pl;\70, «21 7 V4 / / » / / f 26 © 25 ES RS). “2 O Oo, (o) 0 Or 0 0 029 ea 0 Oo 0 2 =. (40e, Opganisalion et reproduction des Closteries . Car Morren ad nat. pi: 1835. dal ds Dé LÉ Ê ra a à LUN TIM EN EL a Ann, enc DE forr, =. 2 nn, des Sezenc. rat, 2° Jerte Bot, Tor. 6: PL 7. / “4 …d Organisation et reproduction des (lPSlET IPS Cr Morren ad rat: pin, 1836, Bot. Tom. 15. Pl12, Ann. des Setene. nat. 2° Jerce LS: (e RTE 2. Agaricus actnorhius. 2. Pistllaria culrigena. 3. lrarta Priest. L . Paccinia Brassice. 5. (ladosporüun baciligerum.. 6. Polyporus Lonisceræ C. Montagre del F Er. x Ë 0 4 + \ à È ve re ‘ ? 4 eners ; + -. 2 [ , ; ' % + î 7 ï * » F 1 x ” tk ‘ i "4 Ti ‘ ue k | 2 Fe ä à L » “ y [AAA de re) s Pr Ann des Setenc, nat, 2“ Siri> B5E Tom. 5. Pl.13,. - ’ ; ; 3, Juchis Licheniolt, 2, Zubercularia mycophila: 2 -Ayarieus oæyosmus. 3. SUrts Lirhe Pe Zympanur Lonieræ., &, Pexia ardennensts , C. Montagne delf TA ; LÉ +, Qu 11, 4 PRE aude t. l'A a A UT ro ie | | | b À ) (l De à È a a M CURE = * . API Lau) ; “a N'a | 7 TE ee nt des À) | Fr l'AAL 4 > 0 COR u Le He SAT PAP te RTE EE AT 7e si « 4 ele mit i ss im « * A . De 10 n à M er 4% 341 men nt à à * LE “puds Dior. SE rt mare Era