meer : = MARIE ELA ML ARÈNES Tr sci v " midi : * = — æ - 7 — + - D OO D Le D de ge E ST TES DE À # | à ul | 24 NS Le Lil | EN À te “HA Von i LÈRE PA IT i ANNALES SCIENCES NATURELLES. __ SECONDE SÉRIE - TOME VI. IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOUARD, RUE GARANCIÈRE, N, D réai Dee ANNALES DES SCIENCES NATURELLES COMPRENANT LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, I’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES, ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR MM. AUDOUIN ET MILNE EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MM, AD. BRONGNIART ET GUILLEMIN, Seconde Série, TOME SIXIÈME. — BOTANIQUE. PARIS. CROCHARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, PLACE DE L'ÉCOLE -DE-MÉDECINE PILE 19, — 1536. « Ne ts “iv à ee Ê] + ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. S PARTIE BOTANIQUE. RICO 001002000000 008010000000 08000D20 0802001800 020001000:010:0120018 8 OgsérvaTions sur les Biforines, organes nouveaux situés entre les vésicules du tissu cellulaire des feuilles dans un certain nombre d'espèces végétales appartenant à la famille des Aroïdées , Par M. Tuariv, membre de l’Institut, (Lues à l'Académie des Sciences , dans sa séance du 16 mai 1836.) Si quelquefois dans les sciences on est conduit, par la simple force de l’analogie, à la découverte [de faits simplement pré- sumés jusque-là, souvent aussi des découvertes plus ;ou moins importantes sont le seul fruit du hasard. Telle est celle dont je vais avoir l’honneur d'entretenir, pendant quelques instans, l’Académie. En continuant mes recherches d’organogénie sur les tissus cellulaires des végétaux et sur la Globuline pariétale contenue dans chacune des vésicules dont l’agglomération constitue la charpente de ces tissus, j’aperçus, il y a quelques mois, sous mon microscope, des corps qui me parurent entièrement nou- veaux et qui me frappèrent vivement, tant sous le rapport de leur singulière structure qué sous celui, bien plus surprenant, e LE re e 6 TURPIN: — Sur les Biforinesi de leurs divers mouvemens. Au premier instant, je crus que j'avais affaire à des animalcules ou au moins à quelque espèce de grandes Navicules; mais eu les observant avec plus d’atten- tion, je vis bientôt qne tous ces mouvemens, qui continuaient de me récréer, n'étaient dus qu’à des causes purement physiques et organiques que je ne pouvais encore m'expliquer, mais aux- quelles, bien certainement , la vie animale n'avait aucune part. C’est après avoir terminé l'analyse microscopique des tissus dont se compose la tige tuberculeuse arrondie et souterraine ou rhizôme du Chou caraïbe (4rum esculentum L., Caladium esculentun Vent), et plus spécialement celle du tissu cellulaire et de la très petite et très abondante Globuline ou fécule nu- tritive de ces tubercules alimentaires, que, voulant étudier com- parativement la globuline verte des feuilles de la même espèce, comestibles aussi, je fis la découverte des Biforines, sujet de ce mémoire. Mais avant de vous en entretenir, qu'il me soit permis, mes- sieurs, pour plus de clarté, de fixer un instant votre attention sur les caractères de la tige souterraine de ce Caladium, soit ceux que l'œil nu peut saisir, soit ceux qui sont intérieurs et vraiment microscopiques. Caractères vus à l'œil nu. Les tiges tuberculeuses, arrondies et souterraines du Cala- dium esculentum Sont grosses comme le poing et paraissent quelquefois lobées par le développement de quelques bourgeons latéraux, ce qu'on voit assez souvent aussi dans les pommes de terre et les topinambours. Leur surface, brune et un peu ru- gueuse, présente le caractère qui distingue les véritables tiges, quel que soit le milieu dans lequel celles-ci végètent, caractère que j'ai déjà tracé ailleurs, et qui consiste dans la présence des nœûds vitaux symétriquement disposés. Gette disposition est ici, comme dans le plus grand nombre des végétaux monocotylé- dons (1), alterne et en spirale : l'écorce n’est pas distincte du reste du tissu. (x) La disposition opposée des nœuds vitaux et des feuilles qui en émanent, comme appen« TURPIN. —= Sur les Biforines. él La coupe ou la cassure d’un tubercule offre une substance blanche, grenue, assez aqueuse à l’état frais , et traversée, sans ordre, par des fibres ou veinules d’un fauve clair. A la surface de cette coupe apparaissent bientôt un grand nombre dé gout- telettes laiteuses, blanches, semi transparentes, visqueuses et filantes lorsqu'on les touche. Ces gouttelettes, formées par le suc propre dans lequel réside exclusivement la partie âcré et vé- néneuse du tubercule, sortent, par l'ouverture dés vaisseaux qui se sont trouvés divisés au moment de la section du tubércule. Caractères microscopiques des composans organisés formant, par simple contiguïté, toute la masse d’un tubercule. De petites tranches très minces de tubercule, mises dans une guttule d’eau entre deux lames de verre, et placées ensuite sous le microscope armé du grossissement d’environ trois cents fois, montrent que les composans organisés de toute la masse tu- berculeuse sont au nombre de cinq, savoir : 1° les vésicules constituant, par contiguité, le tissu cellulaire (1); 2° la globu- line ou fécule (2) contenue dans ces vésicules; 3° les vaisseaux dices et comme protecteurs des embryons gemmaires, n'existe point thez les végétaux monoco- tylédons ; maïs dans quelques espèces, comme les Ravenala , les Strelitziæ, etc., les nœuds vi taux et les feuilles ; quoique toujours alternes, sont distiques, c’est-à-dire disposés sur deux côtés. (1) Tant que l’on a cru que le tissu cellulaire végétal était une masse homogène de matière organique simplement cellulée comme l’est, par exemple, un morceau de fromage de Gruyère, la dénomination de cellulaire était convenable; mais dès que l’on s’est aperçu que ce tissu primitif des végétaux était une agglomération de vésicules simplement contiguës les unes aux autres, tout aussi distinctes entre elles, tout aussi vitalement indépendantes que le sont entre eux les nombreux œufs agglomérés d’une carpe ou bien encore toutes les graines renfermées dans une capsule de pavot, alors la dénomination dut être changée en celle bien plus conve- nable de vésieulaire ou d’utriculaire. (2). La substance blanche, farineuse, brillante, quelquefois légèrement nacrée, excessivement douce au toucher, presque insipide, oblenue par extraction et par lavage de quelques tissus blancs privés de lumière , tels que ceux de la pomme de terre, du manioc, du sagou, du sa- lep, etc. , a reçu le nom de fécule. Cette substance long-temps mal observée par les physiolo- gistes, plus mal encore par les chimistes, fut considérée comme le produit d’une simple sécré- tion ou comme une concrétion de matière, une sorte de cristallisation. L'observation microscopique a démontré depuis une trentaine d’années que cette prétendue concrétion ou plutôt que chaque grain de fécule est un corps organisé qui naît , par extension, des parois intérieures d’une vésicule-mère et que ce corps organisé laisse voir quelquefois d’une d EURPINe Sur les Biforines. ou tigellules tubuleuses (1); 4° les fibres qui avoisinent ces vaisseaux; 5° la globuline suspendue dans le liquide ou dans l’eau du suc propre. Le tissu cellulaire, ici comme partout, est un amas, une agolomération de vésicules distinctes, simplement contigués les unes aux autres, toujours incolores et transparentes, d’une min- ceur extrême, variables de formes et de volume selon qu’elles se sont plus ou moins gênées dans leurs développemens indi- viduels. Ayant toutes débuté par la forme sphérique, beaucoup d’entre elles conservent encore cette forme primitive, tandis que d’autres se sont allongées, sont dexepnes subtriangulaires, en cornemuse, elc. , etc. Toutes ces ul ainsi agelomérées forment la charpente du tissu cellulaire ; et comme elles ont joui (2) chacune d’un centre vital particulier d'organisation, d'absorption , d’assi- manière distincte, comme dans la fécule de pomme de terre, son hile ou point d'attache et ses zones d’accroissement , en sorte qu’il peut être assimilé assez justement à un ovule, et la vésicule-mère à une sorte d’ovaire. | De nombreuses observations mnicroscopiques comparées m’ayant en outre démontré que le même corps existe dans les vésicules de tous les tissus cellulaires où il est presque toujours, par sa couleur propre, la cause de toutes les nuances dont paraissent teintes les feuilles, les fleurs et les fruits, j'ai cru devoir substituer la dénomination générale de Globuline à celle, trop res- treinte, de fécule qui reporte toujours notre pensée vers la fécule blanche du commerce. (x) J’ai donnéle nom de tigellule à toutes ces végétalions confervoïdes, filamenteuses, pleines ou tubuleuses qui se développent entre les vésicules du tissu cellulaire ou qui forment à elles seules toutela masse des champignons (prétendus cellulaires), ei que l’on a considérées comme des vaisseaux ou conduits destinés au transport de l’eau séveuse de l’un des points de la masse tissulaire sur un autre, sans songer que ces prétendus vaisseaux offrent souvent des cloisons ou diaphragmes assez rapprochés, que de plus ils sont toujours clos aux extrémités, et qu’enfin ils sont loin de parcourir toute l'étendue des tiges dont ils font partie. Quand on en sera venu enfin à reconnaître qu’un arbre, qu’une plante quelconque n’est point une individualité simple, mais bien une individualité composée, par association seule- ment contiguë, d'autant d’individualités ou existences distinctes qu'il se trouve dans la masse tissulaire de grains de globuline, de vésicules et de fibres pleines ou tubuleuses, mais bien en- tendu d’existences subordonnées à une vie d'ensemble, à une coordination générale , alors on renoncera à cette idée de vaisseaux el de tant d’autres semblables empruntées, par l'ignorance, au règne animal. (2) Je pense que la vésicule d’un tissu. cellulaire achevé ne vit plus et qu’elle ne sert, en cet état, que d'enveloppe protectrice à la globuline qu’elle a produit, comme, par exemple, un péricarpe sec abrite et protège les embryons des graines qu’il contient et auxquels il a donné naissance par continuité organe, TURPIN. — Sur les Biforines. 9 milation , d’accroissement et de reproduction, comme elles peuvent être comparées à autant d'ovaires distincts, il en résulte que, de leurs parois intérieures, il naît par extension une gé- nération nouvelle excessivement abondante, globuleuse dans son origine, à laquelle, dans certains tissus blancs et privés de lumiere, on a donné le nom trop spécial de fécule, nom que j'ai cru devoir changer en celui de Globuline, qui s'applique géné- ralement aux mêmes corps organisés partout où ils se ren- contrent dans le règne végétal, sans distinction de couleurs et de qualités. La globuline des vésicules du tissu cellulaire des tubercules du Caladium esculentum est une des plus abondantes que je connaisse ; ses vésicules, vues sous le microscope, en paraissent si pleines qu’elles en sont entièrement opaques, et quand elles se déchirent, elles répandent une quantité prodigieuse de grains assez généralement ronds, incolores et variables en grosseur, de- puis le point jusqu’à un centième de millimètre. Les plus gros-glo- bules montrent, dans leur centre, un espace plus lumineux et assez bien circonscrit, ce qui annonce qu'ils sont déjà vésiculaires et qu'ils contiennent une substance organique. Les plus petits offrent un mouvement monadaire de grouillement que j'attribue à leur grande affinité pour l’eau dans laquelle ils sont plongés, opération qui nécessaireinent les met en mouvement, et non à cette propriété vitale intime qui fait mouvoir les corps organisés animaux. | Parmi les vésicules du üssu cellulaire naissent, vivent et se développent deux autres sortes d'individus à forme filamen- teuse confervoide. Les uns sont des tubes ou vaisseaux simples ou quelquefois rameux, interrompus, finement rayés en travers ou comme annelés, clos et assez obtus à leurs extrémités, pou- vant en partie se dérouler en filament spiral, contenant enfin un liquide äcre (1) (suc propre), dans lequel nagent suspendus (x) Le principe âcre et vénéneux du suc propre des végétaux laiteux se trouve-t-il dans l'eau ou dans les globules suspendus dans cette eau ? Comme c'est toujours dans l’eau séveuse que sont contenus les poisons végétaux et non dans la matière organisée et féculente, ainsi que cela est prouvé par les lavages que l’on fait subir au tissu cellulaire des racines du manioc particulièrement, il est très probable qu'ici c’est seulement dans l’eau du suc propre que se trouve le principe vénéneux. Du reste, l'expérience est facile à faire. 10 TURPINs —— Sr Les Biforines. un grand nombre de globules incolores, transparens et de gros- seur variable. Les autres sont des fibres très ténues et très nom- breuses qui accompagnent, dans leur trajet, les vaisseaux dont je viens de parler; du reste, on ne découvre aucüne trace de raphides cristallines, fait très remarquable par rapport au tissu cellulaire des feuilles de la même plante, qui en est abondam- ment pourvu, comme on le verra plus loin. L’épiderme, comme dans toutes les vieilles écorces des tiges, n’existe plus. (1) Caractères vus à l'œil nu de la feuille du Caladium esculentum. La feuille de cette espèce est tendre et mucilagineuse; sa forme est ovale, pointue au sommet, un peu échancrée à sa base, pel- tée où ombiliquéé comme celle du Nénuphar ( WNymphæa (1) Je donne ici les résultats de l'analyse chimique de la racine tuberculeuse du Ca/adium esculentum , qui m'ont été communiqués par M, Payen. La racine tuberculeuse de Chou Caraïbe contient les substances suivantes, dans des propor- ions qui sans doute offriraient quelques variations suivant les terrains et les circonstances at- mosphériques, QU a ea ee DO PS US nn GO PéCUIES RER Meter de dte Dent ettele dal cette 18,00 ÉSM EME Lee a ele LION dl c/o Latlre 4,20 Aibuniness a tire: Guam lan eat fs meer 1,10 Autre malière a7atée: :4/ hE en 0 stmumt “ie 00, Substance grasse et huile essentielle. . . . + . . . 6,10 Acides pectique et malique, sels à bases de potasse et de chaux, silice, oxide de fer, traces de soufre, . . . 3,25 100,00 La fécule est un composé de très petits grains arrondis dont l'extraction serait moins facile que celle de la fécule de pomme de terre en raison de sa plus grande ténuité et par suite de sa plus grande lenteur à se déposer. L'huile essentielle vireuse, âcre, ne semble pas devoir présenter d’obstacles à l'emploi de celte racine dans l'alimentation des hommes et des divers animaux, car elle se dissipe pour la plus grande partie lorsque l’on soumet des tranches de cette racine à urte coction suffisante, La composition ci-dessus indique d’ailleurs que la racine tuberculeuse du Chou Caraïbe est douée d’une qualité éminemment nutritive. TuRPIN, — Sur les Biforines. 11 alba L.), de la Capucine ( Tropæolum majus L.), etc.; elle est munie en dessous d’une nervure médiane qui, partant de l'in- sertion du pétiole, donne naissance à cinq ou six nervures la- térales dirigées de bas en haut, et dont les plus rapprochées du point ombilical descendent, en se dédoublant, dans les deux lobes inférieurs de la feuille, lobes qui, s’ils n’étaient pas soudés dans la moitié de leur longueur, feraient de cette feuille peltée ou ombiliquée une feuille sagittée, comme celle du Caladium sagittæfolium ou de l’Arum vulgare. Sa grandeur est d'environ 7 à 8 pouces de long sur 3 ou 4 pouces de large, et sa couleur d’un vert gai en dessus, et d’un glauque remarquable en des- sous. Le pétiole qui la porte, et dont elle n’est qu’une expan- sion, est cylindrique, engainant à sa base, de la longueur de la lame de la feuille. Caractères miCrOSCOpIqUes des composans organisés formant toute là masse de la feuille du Caladium esculentum. Ici, les composans organisés, plus nombreux que dans la tige, sont : 1° l'épiderme; 2° les vésicules du tissu cellulaire; 3° la globuline; 4e les vaisseaux rayés ou fausses trachées; 5° les fi- bres qui avoisinent les vaisseaux rayés; 6° la globuline éparse et suspendue dans l’eau du suc propre; et 7° les Biforines. De l’Epiderme ou Cuucule. Une seule couche de vésicules , très adhérentes les unes aux autres, incolores , transparentes , stériles, c’est-à-dire vides de globuline et ne contenant probablement que peu d’eau et beau- coup d'air, constitue la partie la plus apparente de l’épiderme ; nous disons la plus apparente , car, quoique nous n’ayons pu parvenir à l'isoler, nous ne doutons pas que cette couche de vésicules ne soit recouverte et protégée par cette pellicule ou enveloppe générale, translucide et très mince que notre con- frère M. Adolphe Brongniart a si complètement démontrée dans : 12 TURPIN. — Sr Les Biforines. les feuilles d’un grand nombre de végétaux monocotylédons et dicotylédons. (r) Lorsque, sans avoir recours à la macération, on se contente d'enlever, par déchirement, des lambeaux d’épiderme de la page inférieure de la feuille, ces lambeaux offrent sous le microscope une membrane ou pellicule incolore, transparente , ponctuée ou granuleuse. Sur cette membrane paraît, comme appliqué, une sorte de réseau dont les mailles formées d’un double trait sont d’inégales grandeurs et généralement hexagones. Dans le centre de ces mailles, qui sont autant de vésicules, on voit une sorte de nucleus ou de sphérule dont le double trait du con- tour indique l'épaisseur d’une vésicule qui est remplie de glo- bulins verdûtres. Entre quelques-unes des mailles du réseau ou plutôt entre quelques-unes des vésicules de l’épiderme il existe, à des distances inégales et dirigés dans tous les sens, des sto- mates formés de deux vésicules oblongues , lunulées et pleines de globuline verte. Du Tissu cellulaire. Entre les deux épidermes ou entre les deux faces de la feuille on trouve les vésicules fertiles, c’est-à-dire celles qui sont rem- plies de globuline verte. Ces vésicules aussi incolores et aussi transparentes que celles du tissu cellulaire de la tige souter- raine, en diffèrent par leur forme plus allongée, plus triangu- laire et même quelquefois bizarre, et par leur disposition qui simule assez bien une sorte de réseau. La globuline ou fécule, moins abondante, mais plus grosse que dans le tubercule, ayant joui de l'influence de la lumière, est verte, au lieu d’être blan- che comme celle de tous les tissus cellulaires privés de l’action bienfaisante de cet agent qui, généralement joue un si grand (x) Nouvelles recherches sur la structure de l’épiderme des végétaux. (Ann. des Science. Nat. ae série, L 1, p. 65, pl. 2 et 3.) L’épiderme des végétaux appendiculés étant composé d’une ou plusieurs couches de vésicules stériles, dépourvues de globuline, simplement aérifères’( nonrespiratoires), et d’une pellicule générale et protectrice, il scrait bon, je crois, de laisser le nom distinctif de cuticule à cette en- yeloppe extérieure. rurmin. — Swr les Biforines. 13 rôle sur les tissus organiques. Son diamètre est d'environ = de millimètre. Parmi les vésicules du tissu cellulaire, vésicules simplement contigués et très faciles à isoler les unes des autres, végètent des vaisseaux et des fibres semblables à ceux qui se trouvent épars dans le tissu cellulaire du tubercule. Ces vaisseaux qui contien- nent également le suc propre, àâcre et vénéneux de la plante constituent, joints aux fibres qui les accompagnent, les nervules de la feuille, dont ils suivent, par conséquent, la direction. Entre les mêmes vésicules on voit une assez grande quantité de petites aiguilles ou raphides cristallines, courtes, pointues ar une extrémité , comme taillées en biseau par l’autre, épar- pillées sur le porte-objet du microscope, mais agglomérées pa- rallèlement en botte d’asperge dans leur gisement naturel, qui est l'intérieur de certaines vésicules vides de globuline. Leur lon- gueur est à-peu-près d'-; de millimètre. J'ai fait remarquer plus haut que le tissu cellulaire de la tige souterraine ne contenait pas une seule raphide. D'où vient cette différence ? On ne saurait dire qu’elle est due aux milieux dif- férens dans lesquels chaque partie végète, car les rhizomes des Iris, de quelques espèces de Rhubarbe et les feuilles écailleuses des ognons de Jacinthe quoique vivant sous la terre sont pour- vus de cristaux nombreux de diverses formes. Ce qui me pa- raît certain, c’est que la cause qui détermine, dans les tissus végétaux et animaux, la formation des nombreux cristaux qu’on y rencontre, dépend entièrement d’un certain état in- time de l’organisme de ces tissus. Ce n’est point un simple lieu, un creux, un abri pouvant servir à la formation cristal- line, car s’il en était ainsi, tous les tissus organiques placés dans les mêmes conditions environnantes pourraient indifféremment et accidentellement en contenir ; c’est ce qui n’est point. L’ob- servation démontre, au contraire, qu'on ne trouve des cristaux que chez certains végétaux, qu’en de certaines parties des indi- vidus; qu'ils existent quelquefois dans toutes les espèces d’une famille et non hors delà, de manière à pouvoir offrir parfois de bons moyens de rapprochement et un caractère bien plus prononcé que celui tiré de l’ensemble des organes extérieurs 14 TURPIN. — Sur les Biforines. qui, presque toujours, sur les limites et au point de contact des familles, se confondent entre eux. (1) Des Bifonines. Ces organes singuliers, inapercus jusqu'ici et qui font l’objet principal de ce mémoire, sont situés entre les vésicules du tissu cellulaire des feuilles du Caladium esculentum, comme étant le lieu propre à leur développement et à leur formation. Pour les bien étudier on prend une feuille de ce Cal/adium , on l’étend sur l'index de manière à pouvoir la râcler doucement avec la lame mouillée d’un canif et du côté de la surface infé- rieure qui est la plus tendre. Par ce moyen on obtient , sous forme pulpeuse, de petites portions de tissus que l’on étend ensuite, dans une guttule d’eau, sur le porte-objet du micros- cope. Alors, sous un grossissement d'environ 300 fois, on voit pêle-mêle avec les vésicules du tissu cellulaire un assez grand nombre de Biforines. Chaque individu, parfaitement indépendant des vésicules glo- bulinifères ou féculentes parmi lesquelles il existe, se compose, tout à-la-fois, d’une partie organisée végétale, et d’une partie inorganisée cristalline. Presque double en grandeur d’une vési- cule du tissu cellulaire, il offre la forme d’un hexagone très al- (1) Tout, jusqu'à présent, me porte fortement à croire que la formation des innombrables etmagnifiquescristaux rhomboëdriques de carbonate de chaux qui enduisent et solidifient inté- rieurement l'enveloppe extérieure, molle et translucide des œufs des Limacons , comme la même matière solidifie confusément la coquille des reptiles et des aïiseanx, est un phénomène aussi rare qu’il est curieux ; qui, peut-être, ne se rencontre-t-il que dans les œufs des espèces du seul genre Hekx, ce qui, si observation le confirme, comme je l’ai fait déjà sur sept espèces diffé- rentes, fournira un excellent caractère générique‘pour ce groupe de mollusques. &} La Cryptelle des Gavparies (Cryptella Canariensis) publiée par MM. Web et Berthelot (Mag. de Zool. 1° part., pl. 63) étant, pour ainsi dire, tout à-la-fois, un Limacon dont les œufs sont pourvus de cristaux, et une Limace doni ies œufs n’en présentent jamais, il était curieux d’ana- lyser ceux de ce mollusque intermédiaire, afin de s'assurer s’il y avait ou s’il n’y avait pas de cristaux, Eh bien, eomme on devait sy attendre, les œufs de la Cryptelle des Canaries ont une enveloppe extérieure tapissée en dedans par de nombreux cristaux , mais de cristaux mal for- més, quoique au fond on y reconnaisse la forme rhomboédrique si pure dansles œufs des Lima cons. Là, cette cause inconnue qui crislallise si admirablement le carbonate de chaux dans les œufs des véritables Hélices , est prête à s'évanouir en même temps que le caractère extérieur de animal léloigne des espèces Ce ce genre, Turin. — Sur les Biforines. 15 longé, quelquefois celle d’une navette de tisserand, ou encore d’un grain d'avoine d’après M. Biot qui a vu ces corps sous son microscope. La partie organisée consiste dans une vésicule exté- rieure de Ja forme que je viens d'indiquer, assez résistante , assez épaisse comme l'indique le double trait de ses deux tables ou de sa surface, incolore et transparente comme du cristal, et, ce qui est surtout trés remarquable, munie, à chaque extrémité, d'une bouche à bords un peu épaissis. Dans l’intérieur de cette vésicule il s’en trouve une autre, sorte de boyau intestinal, fusi- forme, composé d’une membrane transparente, incolore, exces- sivement mince, dirigé parallèlement avec la vésicule extérieure, aboutissant à ses deux bouches, et n'occupant qu'environ un tiers de la capacité intérieure de celle-ci. Ce boyau intestinal et longitudinal, qui se distingue dans l’in- térieur de la vésicule extérieure par sa couleur jaunâtre, con- tient plusieurs centaines de longues aiguilles cristallines, d’une ténuité extrême, de la longueur du boyau, incolores et transpa- rentes comme des fils de verre blanc quand elles sont isolées, mais produisant la couleur jaune d’ambre par leur rapproche- ment et leur disposition en faisceau serré. Une Biforine est donc formée de l’assemblage de trois parties bien distinctes dans lesquelles se trouvent réunis le règne orga- nique et le règne inorganique : le premier dans la vésicule bi- perforée extérieure et dans le boyau intestinal, le second dans les nombreuses aiguilles cristallines que contient le boyau. Les deux enveloppes naissent et vivent sans doute par absorption et par assimilation à la manière de tous les tissus organiques, tan- dis que les aiguilles cristallines, auxquelles les deux enveloppes organisées servent comme d’une sorte de géode, ise forment, en ce lieu d’abri, en suivant les lois ordinaires de la cristallis sation, Tel est l’état dans lequel les Biforines se trouvent entre ou parmi les vésicules du tissu cellulaire des feuilles du Caladium esculentum. Elles m'ont paru être dirigées dans tous les sens, comme si, dans leur développement, elles avaient profité de tous les espaces que leur abandonnaient les vésicules globulinifères du tissu celluiaire, 16 TURPIN. «— Sur les Biforines. Leur longueur est d’environ 1/10 de mill. ou à-peu-près dou- ble de celle d’une vésicule. * Des divers mouvemens que subissent les Biforines. Lorsque sur le porte-objet du microscope les Biforines, plon- gées dans la guttule d’eau, jouissent d’un certain espace et que Ja température est élevée de 20 à 25° cent. (1), elles ne tardent pas à lancer, tantôt par l’une de leur bouche, tantôt par l’autre, et comme par des sortes de décharges intermittentes , les nom- breuses aiguilles cristallines qu’elles contiennent. A chaque décharge, qui consiste dans le vomissement de r à 5-6 des aiguilles, la Biforine, tout entière, comme une petite pièce de canon, fait un mouvement de recul, et ce mouvement est d'autant plus considérable qu’elle rencontre moins d’obsta- cles derrière elle ou que les aiguilles lancées et en partie sorties trouvent devant elles, soit une vésicule de tissu cellulaire, soit quelques grains de globuline. Il est presque superflu de dire .que lorsque le vomissement ou l'explosion des aiguilles se fait par l’autre bouche, le mouvement a lieu en sens opposé. Par- fois on remarque chez certaines Biforines un léger mouvement de pirouette qui rappelle celui de l'aiguille aimantée. Au bout de quelque temps on voit toutes les Biforines entiè- . rement vides de leurs aiguilles cristallines, par conséquent dé- colorées, et dont le boyau intestinal s’est affaissé sur lui-même de manière à ne plus paraître qu’un sorte de cordon tortillé. Les vésicules extérieures, quoique plus robustes, plus épaisses, finissent aussi par se déformer après l'entière expulsion des ai- guilles. Alors on voit le porte-objet du microscope tout couvert des innombrables aiguilles cristallines expulsées, et dont souvent quelques-unes , restées engagées par l’une de leurs extrémités, soit immédiatement dans les bouches des Biforines , soit dans (1) Pour que les Biforines fonctionnent le mieux possible, soit dans les décharges intermitten: tes de leurs aiguilles cristallines, soit dans leurs divers mouvemens, toujours subordonnés à J’action des décharges, il faut opérer à une température de 20 à 250 cent. au moins; à un degré moindre les Biforines restent inertes ou ne vomissent leurs aiguilles que très lentement. TURPIN. — Sur les Biforines. 17 une partie du boyau qui sort extérieurement comme dans cer- tains Pollens, et qui leur sert d’une espèce de gaîne, simulent parfaitement, en cet état, ces élégantes aigrettes que l’on com- pose avec des fils de verre blanc, droits et fins. De la cause qui produit la décharge intermittente des aiguilles cristallines et le mouvement de recul des Biforines. Au premier instant que l’on observe des Biforines, on est étonné de rencontrer un mouvement et des explosions d’ai- guilles chez des corps placés au milieu d'organes tissulaires tou- jours immobiles. On ne peut tout d’abord se rendre compte d’un semblable phénomène, fort simple pourtant en lui-même. Pour arriver à sa solution, il faut commencer par bien se rendre compte de la structure d’une Biforine, comme étant l’appareil du phénomène ; bien voir, comme je lai déjà dit, qu'elle se com- pose d’une vésicule extérieure, assez résistante, percée d’une bouche à chacune de ses extrémités, d’une autre vésicule inté- rieure, fusiforme, très mince, et n’occupant, chose qu'il ne faut pas perdre de vue, que le tiers en largeur de la capacité de la ésicule extérieure , laissant, par conséquent, un grand espace et étant remplie d’un nombre considérable d’aiguilles cristalli- nes; ne pas oublier surtout que les Biforines se développent dans le tissu cellulaire des plantes dont la sève est très mucilagi- neuse ; que cette sève mucilagineuse logée dans tous les creux des tissus est un liquide d’un densité remarquable ; et qu’enfin ce liquide doit occuper aussi ou remplir l’espace qui se trouve entre les deux enveloppes organisées des Biforines. On sent déjà qu’une Biforine, telle qu’elle a été décrite, est un véritable appareil naturel propre à mettre en jeu d’une ma- nière aussi simple que remarquable la cause et les effets de ce phénomène dont nous devons la connaissance à notre confrère M. Dntrochet, effets auxquels il a donné les noms d'Erdosmose et d'£Exosmose. Les Biforines observées dans l’eau pure, et sous la tempéra-, ture indiquée plus haut, offrent le rapprochement de deux li NTI. Boran.— Juillet, a 18 TURPIN. — Svr les Biforines. qüides de densité très différentes : celui de la sève mucilagi- neuse dont est rempli Pespace qui sépare les deux vésicules dé la Biforiné et celui de l’eau qui la baigne extérieurement. L'eau pure du dehors appelée ou aspirée fortement à l’intérieur par l'eau mucilagineuse qui en est pour ainsi dire affamée, y pénètre par tous les pores de la vésicule extérieure, peut-être aussi par la bouche des extrémités, et, à mesure qu’elle y ar- rive elle augmente nécessairement . volume ou la masse du liquide mucilagineux. Celui-ci pressant sur tous les points le boyau RTE l’oblige à céder et à se décharger dé quelques- unes des aiguilles cristallines qu’il renférme. C’est à cette dé: charge forcée que sont dus les mouvemens de recul que subis: sent les Biforinés. Âprès s'être en quelque sorte soulagées par le dégérgement ou le vomissement de quelques aiguilles, les Biforines semblent se reposer ; mais le même liquide mucilagineux, loin d’être sa- tisfait, en continuant toujours d'attirer à lui l’eau pure qui l’en< vironne el d’augménter dé Volume par ces additions süccessives, presse de nouveau le boyau jusqu'a moment où celui-ci, ar< rivé au dernier terme de sa résistance, cède, comme par uné sorte de détente, et subit une autre décharge semblable à là première. C’est ainsi que, par une suite de petites décharges intermittentes, les Biforines se vident entièrement des nom: breuses aiguilles cristallines qu’elles conténäiént , et qu’alors ; comme je l'ai déjà dit, le boÿau intestinal v'afhaisdé sur lui= même , se chiffonne, et ne pardit plus qu’uné sorte de cordon tortillé, Pressé par d’autres travaux au moment où j'observais le sin gulier phénomène des Biforines, jé ne pensai poiñt à faire une expérience trés simple , ét que je ferai au mois dé juin prochain : elle consiste à placer sous le HR PrOSSope les Biforines , non dans de l’eau pure comme je l'ai fait jusqu’à présént, ais bien dans une solution d'eau gommée ou sucrée, de mänière à équilibrer, autant que possible, la densité des deux liquides mis au voisi- nage l’un de l’autre. Il est plus qu’à présumer que, dans ce cas, les deux liquides n’ayant rien à s'offrir, rien à se demander; du- cuné transmission, par endosmose ; n'aura lieu ; que tout cou: YURPIN. =— Sur les Biforines. 1 rant de liquide sera nul; qu’alors lè boÿau, restant dans son état normal, conservera toutes ses aiguilles cristallinès, ét qu’enfin la Biforine tout entière n’offrira aucune explosion, ét, par con séquent, aucun moüvement. (1) Pensarit bien que la nature ne pouvait s’étre mise en frais d’une structure aussi remarquable que l’est celle des Biforines pour une seule espèce de végétal, et qu'elle devait, Comme cela ar- rive toujours , répéter ces corps Chez un Certain nombre de vé- gétaux analogues, où, ce qui revient à-peu-près âu même, dans une contrée végétale plus où moins étendue, je me procurai, dans les serres du jardin du Muséum d'histoire naturelle, toutes lés espèces du genre Caladium qu’on y cultive. Chez toutes en effet, moins une dont il sera parlé tout-à-l’heure, je trouvai, dans le tissu cellulaire des feuilles, des Biforines différant seti- lement de celles du Ca/adium csen leu par dé très légères modifications de forme et de grandeur, mais toutes se compo- sant des trois parties indiquées plus haut, et toutes fonction- nant avec un peu plus ou un peu moins de sénsibilité, de la même manière que je l'ai expliqué pour celles du Ca/adiuin és. culentum. Les espèces observées, dont je mets une partie dés dessins sous les yeux de l'Académie, sont : les Ca/adium esculentum, se- guinum (Dieffenbachia Schott), colocasioides, bicolor, lacerum, pedatifolium, rugosum, tripartitum, trifoliatum, Pinnatifolium, aurilum, crassipes et odoratum. Les Biforines du Caladiumi seguinum sont les plus grandes de toutes, et se distinguent, en outre; par leurs extrémités ou leurs bouches rétrécies en ma- melon. Quelques-unes offrent leur vésicule plus dilatée que de coutume. Tous ces tissus cellulairés, indépendamment des Biforines, sont encore munis de raphides cristallines, rassemblées ou rêu- nies en faisceau dans des vésicules particulières, closes et sté- riles, c'est-à-dire dépourvues de la globuline verte. Dans le Caladium pedatifolium , j'ai trouvé, outre les Bifo- rines, qui y sont assez rares, des vésicules couvertes dé gras (5) Voÿ. la note additionnelle à Ia fin de ee mémoire, | Re 20 TURPIN, = Sur les Biforines. nules dont une plus petite placée à l'intérieur et à distance de l'extérieure, contient une botte de petites raphides qui n’oc- cupe qu'une partie de la capacité de cette vésicule. Chez le Caladium rugosum , les Biforines sont très modifiées et se rapprochent beaucoup des vésicules stériles dans lesquelles se forment les raphides cristallines ordinaires. Une seule vésicule ovoïde, assez épaisse, comme les deux traits noirs l’indiquent, ou peut-être deux vésicules se touchant immédiatement et ren- fermant un faisceau d’aiguilles qui n’occupe qu’une partie de la capacité intérieure, constituent ces Biforines, qui, jusqu’à pré- sent, m'ont paru ne faire explosion que par une seule de leurs extrémités. En même temps que ces Biforines, on trouve de plus petites vésicules, closes de toutes parts, et dans lesquelles sont renfermées des bottes de très courtes raphides, plus des cristaux blancs, transparens, prismatiques, rectangulaires à sommets tétraèdres, groupés en agglomérats rayonnans, sphé- roïdaux , et parfaitement semblables à ceux que j'ai déja fait connaître, et que l’on rencontre en si grand nombre dans les vésicules du tissu cellulaire de presque toutes les espèces de Cactées. Enfin, dans le Caladium odoratum, on ne trouve plus, chose remarquable, que des raphides et des cristaux en sphéroïdes rayonnans, semblables à ceux dont il vient d'être question, mais aucune trace de Biforines. J'avais autrefois remarqué que chez les végétaux dont le tissu cellulaire contenait des cristaux agglomérés en sphéroïdes, comme celui des Cactées et des rhizo- mes ou tiges souterraines de la Rhubarbe, les raphides manquaient toujours, comme si ces deux sortes de cristallisations s’excluaient l’une l’autre et ne pouvaient s’opérer dans les mêmes conditions. Mais, comme on vient de le voir, cette règle n’est pas sans ex- ception, puisque le tissu cellulaire des feuilles du Caladium doratum contient en même temps des raphides ordinaires et des agglomérats rayonnans de cristaux. Maintenant on peut se demander quel peut être le but final des Biforines, le rôle physiologique qu’elles ont à remplir dans l'organisation des plantes où elles se trouvent; pour- quoi des vésicules particulières plus grandes du double qne TURPIN, — ur les Biforines. 2 les vésicules fertiles qui contiennent la globuline verte du tissu cellulaire? ; pourquoi des vésicules renfermant dans leur in- térieur une autre vésicule fusiforme, remplie de longues ai. guilles cristallines?; pourquoi, surtout, deux bouches, lorsque dans la situation normale des Biforines , pressées dé toutes parts par les vésicules du tissu cellulaire, et baignées dans un liquide mucilagineux de même densité que celui qu'elles contiennent, ces deux bouches semblent ne pouvoir servir à l'explosion des aiguilles cristallines? J'avoue n’en rien savoir, et je ne puis que signaler, pour l’in- stant, l'existence des Biforines dans le tissu cellulaire des feuilles des diverses espèces du genre Caladium ; leur structure très re- marquable; leur fonction comme servant de lieu et d’abri à la formation de nombreux cristaux; la très curieuse manière dont elles expulsent ces mêmes cristaux , chaque fois qu’on les isole et qu’on les place dans de l’eau pure, c'est-à-dire dans un li- quide d’une densité moins grande que celui qui remplit l'inter- valle des deux vésicules emboitées des Biforines. Après avoir analysé le tissu cellulaire d’un grand nombre d’es- pèces du genre Caladium , et avoir trouvé dans toutes, une excepté (le Caladium odoratum), des Biforines, il était inté- ressant de savoir si ces corps existaient ailleurs. Pour m'en assurer, j'ai fait l'analyse des mêmes tissus dans diverses espèces du genre Ærum, savoir : les Ærum vulgare (4. maculatum X..), virginicum, italicum, pictum , triphyllum , tenuifolium. Toutes sont pourvues de nombreuses raphides cristallines; de dimen- sions variables selon les espèces ; mais aucune ne m’a offert une seule Biforine. L'absence ou la présence de ces corps singuliers, et cela, à ce quil parait, d’une manière tout-à-fait tranchée, dans deux genres qui autrefois n’en faisaient qu’un, est une chose fort re- marquable qui vient à l'appui de ce que j'ai déjà dit dans ce Mémoire, que la présence des cristaux dans les tissus cellulaires végétaux dépend entièrement de l'organisme particulier de ces tissus , et que, par conséquent, ils peuvent offrir de très bons caractères distinctifs, soit d’espèces, soit de genres, soit de fa- milles , comme l'observation me l'avait déjà démontré. 22 TURPIN. — Su les Biforines. On ne peut s'empêcher de remarquer, en passant, le rapport qui existe entre le caractère extérieur du genre Caladium , établi il y a plus de trente ans par Ventenat (1) aux dépens du genre Arum, et la présence des Biforines dans le tissu cellulaire des feuilles de ce nouveau genre. A cette époque, l’auteur était loin de penser sans doute que le caractère de son genre Cala- dium , fondé principalement sur le spadice entièrement recou- vert d’anthères dans sa partie supérieure, au lieu d’être nu comme chez les vrais Arum, se trouverait un jour fortifié par un caractère intérieur et microscopique ii par la présence des Biforines. | Enfin, l'analyse du tissu cellulaire des feuilles du Calla æthio- pica (Richardia africana Kunth.), des Orontium japoricum et aquaticum, des Pothos fœtida et violacea, m'a démontré l'absence absolue des Biforines dans ces Aroïdes, et la présence d’un grand nombre de raphides. Le tissu cellulaire des feuilles des Acorus gramineus et calamus est non-seulement dépourvu de Biforines, mais il manque encore de raphides. Des décharges et des mouvemens analogues à ceux qu’offrent les Biforines étaient déjà connus dans la science. Les vésicules polliniques, formées également de deux enveloppes, mais de deux enveloppes immédiatement appliquées l’une contre l’autre, sont en grande partie susceptibles, étant mouillées d’eau pure, de faire explosion et de lancer au dehors les nombreux gra- nules ( fovilla) qu'elles contiennent, soit que l'émission ait lieu à nu sous forme de fusée (accompagnée d’un mouvement de recul analogue à celui des Biforines (2), en rompant les deux enve- loppes ou en sortant par des ouvertures particulières, quelque- fois même operculées {3}, soit qu'elle se fasse en s'étendant (x) Plantes nouvelles cultivées dans le jardin de Cels, n° 30, sous le nom de Caladium bicolor, (2) Mouvement de reeul observé et décrit par M, Guillemin (Recherches microscopiques sur le Pollen, Mém. de la Soc, d'Hist. nat. de Paris, t. 2, p. 119 ). (3) Cucurbita Pepo, Pepo macrocarpus, À." Brongniart, Rech, sur la génér, Ann, des Sciencs pat. t. 12, pl. 54, fig. 1. H. TURPIN, — Sur les Biforines. 23 dans l’intérieur d’un boyau (1) formé par distension de la vési- cule interne du Pollen. (2) Les glandes vésiculaires äont est composée la Lupuline du commerce, et qui se développent sur les feuilles florales et les ovaires des fleurs fertiles du Houblon (Hurnulus Lupulus L.), étant isolées et mises dans l’eau, font également explosion et vomissent en tout ou en partie les innombrables globules qu’elles renferment. Dans ces deux cas, l’eau pure dans laquelle est plongé l’objet qu'on observe, pénètre dans lintérieur de la vésicule ou des vési- cules où l'appelle un liquide mucilagineux plus dense et des glo- bules ou granules susceptibles d’en être imprégnés et de se gon- fler. La masse formée du liquide mucilagineux et des globules se trouvant ainsi considérablement augmentée, force les enye- loppes à se rompre et à lui permettre de s’élancer au dehors, Le phénomène d’explosion, dans les Biforines, se passe tout autrement. D'abord, l'appareil est très différent. 1l y a bien, comme dans le Pollen, deux vésicules emboitées , mais ces deux vésicules sont à distance et laissent entre elles un grand espace occupé sans doute par un liquide mucilagiueux. La vésicule in- térieure, au lieu des globules organisés et perméables à l’eau comme ceux du-Poïlen et de la Lupuline, est remplie par de longues aiguilles cristallines que l’eau ne peut pénétrer ni gon- (1) À. Brongniart, Rech. sur la génér. et le développ. de l’Embr, Ann. des Scienc. nat pl. 35, fig. r, 1, K, fig. 2, H,1, M.pl. 36, fig. F, G, H. pl. 37, fig. 1,6, K. fig. 2,B,C. Le boyau produit par extension de la vésicule interne du pollen qui s’insinue assez souvent entre les vésicules des stigmates et des styles, et qui, dans des idées de fécondation, paraît des- tiné à conduire le plus convenablement et le plus profondément possible les granules sperma- a tiques dans la vulve ou organe femelle doit, sans hésitatiou, prendre le nom de Péñnis végétal que, le premier, je lui ai donné, et qui a été adopté ensuite par unthomme sage, d'excellent goût et l’une des plus grandes autorités de notre époque. Je n'ai presque plus besoin de nommer Cu- vier. Voyez l'Analyse des travaux de l’Académie des Sciences, pour l’année 1826, partie phy- sique, pag. 28. {2) Le boyÿau intestinal des Biforines poussé par les premières aiguilles cristallines qui ten- dent à sortir, s'allonge aussi, par distension, en dehors de la vésicule extérieure, jusqu’à ce qu en fin arrivé au dernier degré de son élasticité il se crève (comme cela arrive aux Pénis végétaux) por laisser sortir les aiguilles. Cette observation a été faite la première fois, chez moi, par mon ami M. le doct. de Lèns; 24 TURPIN. — Sur les Biforines. fler et par: conséquent augmenter de volume de manière à pro- duire leur sortie par explosion. Il faut donc, pour que l'expulsion des nombreuses aiguilles cristallines ait lieu par les bouches des Biforines, que le boyau intestinal soit soumis à une forte pression produite, comme nous l’avons déjà dit, par l'augmentation de volume du liquide mucilagineux contenu entre les deux enveloppes à mesure qu'il appelle l’eau pure du dehors, s’en empare, et se l'approprie en quelque sorte. Note ajoutée à ce Mémoire depuis sa rédaction. . Desirant connaître dans quel état se trouvent les Biforines dans des feuilles de Caladiun séchées et mises en herhier de- puis un an, je pris une feuille sèche du Caladium esculentum ; je la ramollis avec un peu d’eau tiède, et après l'avoir râclée et porté ces râclures sous le microscope, je vis que non-seulement les Biforines n’avaient rien perdu de leur forme et de leur cou- leur, mais qu’encore elles fonctionnaient parfaitement dans la décharge de leurs aiguilles avec autant de sensibilité que pen- dant le vivant de la feuille. La température de mon cabinet était ce jour là à 20° cent. L'occasion était favorable pour faire l’expérience dont jai parlé dans mon Mémoire, j'en profitai et je soumis des Biforines à plusieurs reprises, soit dans de l’eau gommée, soit dans de l’eau sucrée et, constamment, dans ces deux solutions il ne se fit aucunes décharges, les Biforines restèrent immobiles et ne vomirent aucune de leurs aiguilles cristallines. En essayant ensuite de me servir d’eau pure, mais chaude, j'accélérai la décharge des aiguilles à tel point que plusieurs Bi- forines vomirent tout le faisceau d’un seul jet. M. le professeur Delile vient de publier une brochure (r) dans laquelle il fait connaître que déjà il avait observé les Biforines dans l’épaisseur du tissu cellulaire de ces plataux ou glandes stériles situés entre les pistils et les étamines des spadices du Caladium bicolor.. (1) Ext. du Bullet, de la Soc. d'Acrieult, du dép. de l'Hérault, juin 1856, avec une pl. lithographice. £ TuRPIN. — Sur les Biforines. 25 . EXPLICATION DES FIGURES DES PLANCHES 1,11, JII, IV ET V. PLANCHE I. Caladium esculentum Vent, (Chou caraïbe). Analyse des tissus de la tige souterraine et tuberculée. Fig. x, Morceau, vu à l'œil nu, d’une tige tuberculée et souterraine; a, côté extérieur; 8. côté intérieur, | Fig.” 2. Tissus vus sous le microscope (grossis 250 à 300 fois); a.a. vésicules du tisssu cellue laire, simplement agglomérées et remplies de leur globuline (fécule); 4.4. tigellules tubuleu- ses, rameuses , interrrompues, rayées en travers (vaisseaux propres) et contenant le suc propre de la plante. Ge suc propre, coulant par l'extrémité coupée d’un vaisseau, se compose d’un liquide âcre dans lequel sont tenus en suspension des globules organisés, comparables jusqu’à un certain point, à ceux, également suspendus de l’eau, du sang, de la lÿmphe, du lait, etc. ; d. d, fibres nombreuses qui accompagnent les, vaisseaux propres. Fig. 3. Quelques vésicules du tissu cellulaire remplies de leur globuline. a. a. Deux vésicules crevées ou déchirées et laissant échapper leur globuline abondante ; . une masse de globuline composée d’un nombre prodigieux d'individus globuleux et de grosseur variable, comme cela a lieu chez toutes les globulines; c. deux chiffons provenant de deux vésicules-mères qui ont cessé d'exister, Fig. 4. Globuline du suc propre, dilatée, après avoir séjourné 24 heures dans l’eau. Fig. 5. La distance arbitraire limitée par ces deux lignes indique 1/100° de mill. En y pla- çant des grains de globuline de toutes les grosseurs on apprend que les plus gros ont 1/100 de mill.; le cercle intérieur fait connaître le centre lumineux des gros globules. PLANCHE II. Analyse des tissus de la feuille et Biforines qu'on y rencontre. Fig. r. Epiderme ou cuticule. a. Mailles du réseau, produites par les vésicules dont est formé l’épiderme; 6. sphérioles, sortes de rucleus, composés d’une vésicule remplie de grains verdâtres et qui occupent, solitairement, le centre des vésicules de l’épiderme ; c. c. c. stomatés formés de deux vésicules oblongues, lunulées et contenant de la globuline verte. Fig. 2. Une petite portion d'épiderme composée de quelques vésicules avec leur sphériols et d’un stomate Fig. 3. Vésicules de toutes sortes de formes, transparentes; incolores et contenant de la glo- buline verte; 3 4. une vésicule crevée et laissant échapper sa globuline. Obs. Ces vésicules sont, dans leur état naturel, disposées de manière à former par contiguité des sortes de mailles. Fig. 4. Tigellules tubuleuses ou vaisseaux propres, rayés en travers, contenant le suc âcre ou suc propre et pouvant quelquefois; se dérouler en spirale 4 a. — 4b, gouttelette du suc . propre avec ses globules, 26 TURPIN, — Sur les Biforines. Fig. 5. Fibres accompagnant les vaisseaux propres: Fig. 6. Raphides cristallines d’oxalate de chaux, éparses, mais réunies en faisceau et renfer= mées dans des vésicules particulières dans leur situation naturelle, Ces cristaux, tétraëdres et aciculés, sont pointus par un bout, et paraissent taillés en biseau par l’autre. Fig. 7 7 7. Biforines dont plusieurs sont en action de lancer au dehors leurs aiguilles cris- tallines. Fig. 7”. Biforine vide de ses aiguilles. Fig. 7”. Biforine dont l'enveloppe extérieure est altérée dans sa forme normale: Fig. 7”. Une extrémité de Biforine, pour bien faire sentir l'ouverture de la bouche et des bourrelets qui la bordent. Fig. 8. Ces deux lignes expriment une distance arbitraire, mais qui représentent 1/r00 de mill. et dans laquelle on a placé quelques grains de globuline, dont le plus gros a, à-peu-près, 1/75 de mill. PLANCHE III. Fig. 1. Figure idéale d’une Biforine vide de ses aiguilles cristallines. a, Vésicuie allongée ‘hexagonale, extérieure, assez épaisse, percée d’une bouche à chaque extrémité, incolore et tran sparente; £.. bouches par lesquelles sortent, par décharges intermittentes, ïes aiguilles cristal- lines; c. vésicule ou boyau intestinal dans lequel sont contenues les aiguilles. Fig. 2. Piforines dont deux sont en action de lancer au-dehors leurs aiguilles. Fig. 2”. Biforine vide de ses aiguilles. Fig. 2”. Biforine dont l'enveloppe extérieure est altérée dans sa forme normale, Fig. 3. Vésicules du tissu cellulaire remplies de globulines. Fig. 4. Raphides cristallines d'oxatate de chaux. Fig. 5.’ Ces douze lignes marquent arbitrairement onze distances qui représentent autant de 1/100 de mill. Sur ces 1/100 on a placé, en relation, une raphide, une vésicule de tissu cel- lulaire et une Biforine afin de faire connaître qu'une raphide a un 25° de mill., une vésicule un 17 à-peu-près, et une Biforine environ un 10.. PLANCHE IV, Biforines des feuilles du Caladium seguinum. Fig, 1. Biforine à l’état de repos. Fig. 2. Une autre se déchargeant, par l’une de ses bouches, de ses aiguilles cristallines, Fig. 3. Une autre ayant déjà expulsé des aïguilles aa. par ses deux bouches, Fig. 4. Une Biforine dont la vésicule extérieure était plus dilatée que de coutume. Fig. 5. Raphides réunies en faisceau. 4. Quelques raphides isolées. Tig. 6. Une Biforine dont le boyau intestinal s’est allongé par distension, comme cela a lieu dans la vésicule interne de certains pollens lorsqu'elle s’allonge en un boyau; a. enveloppe ou vésicule externe ; 4. vésicule interne ou boyau intestinal allongé en tube jusqu’au moment où il se crève pour laisser sortir les aiguilles c, Obs. Les Biforines du Caladium seguinum sont les plus grandes de toutes celles que j'ai vbservées. PLANCHE V: À, Biforines des feuilles du Galadium bicolor Vent. Fig. 1. Biforine à l’état de repos. Fig. 2. Uneautre ayant lancé, par ses deux bouche: :, une fie de ses aiguilles: Fig. 3. Quelques raphidex TURPIN, — Sr les Biforines. 27 B. Piforines des fenilles du Galadiym colocasioides, Fig, x, Biforine à l’état de repos. Fig, 2. Une autre en pleine activité, Fig. 3. Quelques raphides. (OC. Biforines des feuilles du Caladium lacerum Willd, Fig. 1. Biforine commencant à expulser ses aiguilles. Fig. 2. Une autre en action. Fig. 3. Quelques raphides; 4. une raphide plus grandie, D. Biforines des feuilles du Caladium pedatifolium H. P. Fig. x. Biforine lançant ses aiguilles, aa. Vésicüles globulinifères du tissu cellulaire. Elles sont petites et contiennent une grosse globuline, mais peu abondante, Fig. 2. Indépendamment des Biforines et des vésicules du tissu cellulaire, on voit de grandes vésicules blanches trensparentes, comme sablées à leur surface d’un grand nombre de granules amylacés, stériles sous le rapport de la globuline, contenant dans leur intérieur et à distance une autre vésicule dans le centre de laquelle réside une botte de petites raphides cristallines. a. Vésicule extérieure; . vésicule intérieure; e. botte de raphides ; d. raphides isolées. Obs. Cette double vésicule et cette botte de raphides intérieures présentent quelque analogie avec les Biforines, dont les aiguilles, malgré leur grande longueur et leur excessive ténuité, ont beaucoup de rapport par leur naiwre cristalline avec les raphides ordinaires. Mais ces vésicu= les emboîtées ont une forme différente et sont entièrement dépourvues de bouches, E. Raphides ct cristaux du Caladium rugosum H. P. Je n'ai pu découvrir dans le tissu cellulaire des feuilles de cette espèce aucune trace de Bi- forine. J'y ai seulement trouvé de grandes vésicules ovoïdes contenant un faisceau d’aiguilles tenant Je milieu, pour la jongueur, entre les raphides ordinaires et les aiguilles des Biforines, Une seule fois j'ai vu une de ces vésicules lançant par une de ses extrémités quelques aiguilles. En même temps que ces vésicules en on voit/d’autres plns petites renfermant dans leur centre une botte de très courtes raphides ; et, pèle-mèle avec les grandes et les petites vésicules cristal- lifères et les vésicules globulinifères du tissu cellulaire, un nombre assez considérable de cris- taux prismatiques, rectangulaires, à sommets tétyaëdres et groupés en sphéroïdes rayonnans, Fig. 3. Vésicule offrant un peu d’analogie avec les Biforines par la manière dont elle lance ses aiguilles. Obs. Les aiguilles sont-elles contenues dans une vésicule intérieure ? Fig. 2. Une vésicule analogue dont la surface paraissait comme saupoudrée de granules. Fig. 3, Une plus petite vésicule renfermant des raphides ordinaires. a. Quelques raphides isolées. Fig. 4. Un agglomérat de cristaux semblables à ceux que l’on trouve dans les vésicules du tissu cellulaire des tiges de la plupart des Cactées et dans les rhizomes de la Rhubarbe. F. Raplides et cristaux du Caladium odoratum Roxb. Aucune trace de Biforine. Fig. 1. Un sphéroïde de cristaux agelomérés, Fig. 2. Id. plus grossi. Fig. 3. Un sphéroïde imparfait, Fig. 4. Quelques raphides. 28 GC. MONTAGNE, == Crypiogames nouvelles de France. Norice sur les plantes cryptogames récemment découvertes en France, contenant aussi l'indication précise des localités de quelques espèces les plus rares de la Flore française; Par C. MowrTacwr, docteur en médecine. Suite. (Voy. tom. 1, p. 295 et 337.) Uneninées Dub. Bot. Gail. 66. + Zsaria Friesit Montag.: minima fasciculata erumpens candida undiquè villosa, pilis apice monosporis. PI. 12, fig. 3. (Z. ramealis Fr. in litt.) | Exs. Nob. n. 848. . Notre plante prend naissance sous l'écorce des rameaux morts, qu’elle perce pour se montrer au jour. Elle paraît alors sous la forme de pointes extrêmement courtes, aizuëés, divergentes au sommet, réunies en faisceaux par leur base, en plus ou moins grand nombre, rarement solitaires, d'un blanc pur, simples ou ‘bifurquées, et comme farineuses ou pulvérulentes quand on les regarde à la loupe. Observées à un fort grossissement du microscope composé, toute leur surface paraît peluchée; elle est, en effet, couverte de fibrilles courtes qui ne sont que la continuation de celles qui composent le réceptacle, et à l’ex- trémité libre desquelles on voit un spore unique. Ce spore est oblong; l’épiderme du rameau soulevé recouvre souvent la base du faisceau qui constitue cette espèce. La plante entière n’a pas une ligne de longueur. Je l’ai découverte à Sedan, au bois de la Marfée, en 1832.° 67. * Zsaria furcellata Mart. Erl. p. 364.— Fr. Syst. Myc. 1x. p. 278. J'ai trouvé cette espèce dans l’intérieur carié des vieux saules, près de Perpignan, mélangée avec l’{garicus applicatus Batsch. Elle est voisine de la précédente. 68. + Tubercularia concentrica Montag. et Fr. : erumpens, receptaculis con- vexo-planis sæpiùs in series subconcentricas coordinatis demüm con- fluentibus stratoque sporidiorum incarnatis. Exs. Nob. n. 462. Elle forme, sur les feuilles languissantes ou mortes de l’4gare americana ; des lignes courbes concentriques, analogues à celles €. MONTAGNE. — Cryptogames nouvelles de France. 29 du Z’errucaria petræa Hoffm. (1) ( Lecidea Ach.), et dont le rayon desplusextérieuresatteint quelquefois jusqu’atrois pouces; rarement, au reste, forment-elles un cercle entier, et quand cela a lieu, le diamètre de l'aire occupée par cette cryptogame, a tout au plus deux pouces. D’autres fois enfin, et c'est le cas le plus rare, les tubercules épars n’observent aucun ordre dans leur disposition. Ces tubercules naissent du parenchyme sous- épidermique, dont la nature et surtout la couleur ont subi une profonde altération. Ils sont irréguliers, convexes, hémisphé- riques ou planes, très souvent confluens, composés de filamens dressés, pellucides, rameux, un peu dilatés au sommet, mais tellement pliqués et adhérens entre eux, qu’ils sont inextri- cables. Leur couleur, comme celle du parenchyme, d’où ils tirent leur origine, est d’un incarnat qui pälit avec le temps. La couche des sporidies, dont la couleur est aussi la même, ne noircit point avec l’âge. Les sporidies sont un peu obrondes. Les feuilles sur lesquelles on trouve cette tuberculaire ont perdu leur belle couleur verte et sont devenues jaunes. C’est en au- tomne ou à la fin de l’été que l’on commence à l’observer. Je l'ai recueillie à Perpignan en 1829; les fibres dressées du récep- tacle n’en font-elles pas plutôt un Psilonia ? 69. + Tuberculuria mycophila Montag. et Fr. : stipite curto, disco hemi- sphærico nudo capitato, sporidüs globosis pellucidis minimis celerrim & difluentibus. Pl. 13, fig.1. ! \ \ Cette tuberculaire n’a pas une ligne de haut; elle ressemble à un Agaric pygmée qui ne serait pas encore développé. Son disque rouge est hémisphérique, à bord obtus, réfléchi sur le stipe; celui-ci est jaune, court et oblong; les sporidies globuleuses, transparentes, occupent le disque comme dans toutes les es- pèces de ce genre, dont la nôtre est certainement une des plus singulières, soit par sa forme, soit surtout par son habitat. Je l'ai en effet observée sur le Polyporus adustus Fr. à Char- bonnières près de Lyon. Le seul échantillon que j'aie trouvé a été envoyé à M. Fries; je n’en ai conservé qu’un dessin que je donne ici. {:) PL. Lichen, Tab. L, f. 90 GC. MONTAGNE. — Cypiogames nouvelles de France. 10. Polutella ciliata Fr: Syst. Myc. _ p. 467. — T'ubercularia ciliala Alb.et Sckw. Consp. p.68. t. 5. f. 6. non Dittm. — F'usarium Lk, Spec. 2. p.105.— Dub. Bot. Gall p. 880. J'ai observé cette espèce à Sedan, aux mêmes lieux et à la même époque que le Sti/bum ery throcephalum. Elle croît aussi au Bois de Boulogne, sur les feuilles tombées et à demi pourries des Pins. 71. * Volutella carnea Fr. i. c, p. 468. Je cite cette espèce d’après M. Fries, auquel je l’ai envoyée sans le savoir, et probablement sur quelque rameau portant une autre Ccryptogame. + Puccinia ? Brassicæ Montag: : sporidiis longè clavatis pedicellatis mul- tiseptatis, scgmentis 8<10 inæqualibus, pellucidis, in acervos fuscos amphigenos epidermide semper sectos conglutinatis. PI. 12, fig. . À. À moins de réformer le caractère générique des Pucéihiés À est impossible d'y rapporter cette espèce anormale qui, comme me le mandait M. Fries, mériterait de former un genre nou- veau, analogue au genre lhragmidiun; on l'en distinguerait à la forme en massue de ses sporidies, et surtout à leur mode de végétation bien différent, puisque, dans notre plante, elle ne deviennent libres que par la destruction de l’épiderme. Le nom de Æhopalidium (de férahsy, massue), lui conviendrait assez. En attendant de nouvelles observations, j'adopte la réserve du professeur d’Upsal, qui, en remarquant la singularité du dé- veloppement de cette cryptogame, n’en parle que dans une note au bas de la page 517 du troisième volume de son Systena mycologicum. Cependant, pour éveiller attention des crypto- gamistes français, je crois devoir en donner une courte descrip- tion. Cette parasite se présente sous forme de pustules membra- neuses, brunes, d’une à deux lignes de diamètre, visibles sur les deux. faces de la feuille qu’elle envahit, et constamment re- couvertes par l’épiderme. Si l’on délaie dans de l’eau une de ces pustules, et qu’on soumette le liquide au microscope, on observe des espèces de corps transparens en forme de massue, portant G. MONTAGNE: — Crypiogames nouvelles de France: 31 de huit à dix cloisons dans leur moitié supérieure, amincis à l’atitre bout en un pédicelle formant à-peu-près la moitié infé- rieure : ce sont les sporidies. Leur longueur totale est d’un cin< qüième à un quart de miilimètre. Dans un même tas, on en trouve dont le pédicelle est avorté et qui paraissent cylindriques; ilen est ericore de plus ou moins difformes; le plus grand nombre est en massue ; en sorte que C’est là l’état normal. Cétte espèce si curieuse, ou plutôt ce genre, croît sur les feuilles mourantes du chou cultivé. Je lai découverte en dé: cembré 1828, dans un champ à Cuire, près de Lyon. Muceninées Ad. Brongu. 73. * Stilbum erythrocephalum Dittm. in Sturm. Deuts. FL t. 45. L’unique échantillon que j'aié trouvé descetté charmante Mu- cédinée gisait sur des tiges d'herbes en décomposition et reje- tées des jardins. C’est près de Sedan que je l'ai observée en août 1831. Bien que sa tête soit purpurine au lieu d'être rose, hémi- sphérique et non globuleuse turbinée, qu’enfin le stipe, loin d’être aminci au sommet, soit, au contraire, un peu épaissi, comme tous les autres caractères cadrent parfaitement, je n'ai pas cru devoir la distinguer de l'espèce de Dittmar. 7% “+ Cladosporium bacilligerum Montag. et Fr.: floccis tenuibus ! simplici- bus ramosisque flexuosis in maculas minutas intricatis, sporidiorum catenis fusiformi-bacillaribus, sporidns globosis. PI. 15, fig. 5. { Exs. Nob. ñ. 568. Ce Cladospore naît par petites touffes sous l'épiderme de la face inférieure des feuilles; il y forme des taches arrondies, petites, confluentes, olivâtres fuligineuses, que l’on ne saurait distinguer à l'œil nu de ces Fumagines. si communes sur toutes les feuilles tombées et même sur les tiges herbacées mortes. Vu au microscope, on observe qu'il est composé de fibres dressées, réunies en faisceaux, simples ou rarément rameuses, cloisonnées de loin en loin, inégales, flexueuses, obtuses et même renflées un peu au sommet. Les sporidies ressemblent aux animalcules spermatiques ou à Certaines Puccinies. Elles sont fixées le long 32 c. MONTAGNE. — Cryptogames nouvelles de France. des fibres et diversement réunies entre elles. On aperçoit, dans leur partie renflée, des globules qui sont sans doute ce que M. Fries regarde comme des sporidies, tandis que ce que je nomme ainsi serait, suivant lui, des espèces de sporanges. Pour prendre une idée passablement exacte de cette plante, il faut se figurer des sporidies d’une Puccinie mélées avec les filamens (fibræ) d'une Dématiée. Ces sporidies sont pellucides : les fila- mens le sont bien aussi un peu, mais en même temps ils offrent, par transparence , une légère teinte bistrée. Cette espèce envahit les feuilles de lÆZnus glutinosa I. Je l'ai trouvée à Roche-Cardon près de Lyon, dans un e herborisa tion que je fis avec M. Aunier, en 1828. 75. * Cladospnorium umbrinum Fr. 1. c. p. 372. Cette Dématiée forme sur lAgaricus olearius DC. une cou ch brune épaisse et comme soyeuse, à laquelle M. Fries présume qu'est due sa phosphorescence. Je l’ai découverte aux environs de Perpignan en 1820. 76. Cladosporium Fumago Lk. Sp. 1. p. 46. — Fr. I. c. — Dub. Bot Gall. p. 930: — Torula Fumago Chevall. F1. par. 1. t. 3. f. 4. Me trouvant à Perpignan au printemps de 1829, je fus con- sulté par quelques personnes qui desiraient savoir si elles de- vaient attribuer à la végétation en question le défaut d'évolution des fleurs de leurs oliviers. Les feuilles de ces arbres étaient en effet recouvertes en dessus d’un duvet velouté noir et luisant; les rameaux eux-mêmes en étaient comme enduits. Les pieds d’oliviers, qui furent envahis par cette cryptogame, ne fleurirent point cette année-là. Cette maladie, pour être heureusement fort rare, n’était cependant point nouvelle pour les cultivateurs de ce pays. Ayant soumis au microscope une portion de ce duvet délayé dans un peu d’eau, je reconnus l’espèce de Dématiée que Persoon nommait Fumago foliorum, et que Link, et après lui Fries, ont rapportée au vrai genre auquel elle appartient. 77. * Oidium fulyum Lk. Obs. 1. Fr. L c, p. 430 non Persoon. — Torula fulva Corda in Sturm. Leuts. fl. r1r. t. 47. Hab. Dans l'intérieux des saules creux à Saint-Clair, près de Lyon. C. MONTAGNE. — Cryntogames nouvelles de France. 33 78. * _Actinocladium minimum Fr. 1. c. p. 353. Exs. Nob. n. 158. Fab, Sur les feuilles vivantes de lArum italicum auprès de FRERE en avril 1830. 79: * Myxotrichum chartarum Kze. et Schmidt. Myc. Heft, 2. p. 110.—Lk. Spec. 1. p. 124.— Fr. I. c. p. 349. — Oncidium chartarum F. Nees in Kze et Schmdt. L. c. p. 62. t. 2. {. 1. — Myxotrichum episcopale Montag. in sched. | M. sphærico-depressum ; fibris cæspitosis ë centro divergenti ramosis fra- giibus nudis, aliis brevibus fastigiatis, alüis elongatis simplicibus, apic pedi pontifici instar convolutis, sporidiis oblongis conglutinatis sem pellucidis. Nob. Exs. Desmaz. Crypt. du Nord n. 760. — Nob. n. 998. J'avais fait descendre dans ma cave quelques malles dont je ne me servais plus. Plusieurs mois s'étant écoulés, j'en fis re- monter une dont j'avais besoin, et je trouvai la toile dont son intérieur était garni, toute couverte de larges plaques dun byssus du plus beau blanc et très abondant, aux nombreux flocons duquel était fixée la production remarquable dont il est ici question, Examinée au microscope, son organisation est véritablement merveilleuse. Qu'on se figure des filamens rayon- nans d’un centre dans tous les sens, anastomosés entre eux d’abord, puis seulement ramifés, à rameaux divariqués, dans les mailles desquels sont réunies en un globule central les spo- ridies destinées à reproduire la plante; qu’on imagine ensuite que, de distance en distance, naît de l’un des rameaux précédens un filament particulier qui dépasse de beaucoup la hauteur à laquelle ils s'arrêtent, et se roule en volute ou en crosse d’évêque, d'où le nom d'episcopale que je lui avais imposé d’abord, et avant de m'être convaincu que la forme que j'avais sous les yeux n'était que l’état parfait de cette singulière byssoide. Le filament en crosse se renfle un peu vers sa partie supérieures mais à Son sommet, qui est mousse, il a repris son épaisseur première. La plante entière, si parva licet componere magnis , offre, comme ie globe terrestre, une forme sphérique un peu déprimée dans deux sens opposés. C’est cette figure bien régu- lière, et surtout l’habifat, qui n'avaient de prime-abord fait VI. BOTAN, == Juillet, 3 34 ©; MONTAGNE: = Caypi sogames- nauvelles de France, considérer cette . comme différente du M, chartarum , auquel on attribue des fibres dressées quand son évolution n’est génée par aucun obstacle. Nul des auteurs que j'ai cités ne parle non plus de l’épais byssus au duvet duquel-est: accrochée et solidement fixée notre plante. Ce byssus lui serait-il étranger? Au reste, de la toile en décomposition, qu'est-ce dutre chose que du papier non encore conféctionné? Reste donc la forme régu- liérement sphérique que je considère comme l'état parfait, le iype, si l’on aime mieux, de cette ARE e . Démati iée, Mesurée au, micromeire, la plante entiè un de ullimetre environ de diambire en deck «les Hlamens en €rO86e. Mel de nt 3720° de millimètre de longueur, à partir du point où tlsmot libres. Les me plutôt elliptiques qe globuleuses, et ont ‘un diamètre.de = de millimètre. Vers la Sn de leur vie, elles prennent une teinte brune ou d’un jaune rou igçâtre. Les filamens sont très fragiles. Bien que la figure des Myc=ogische Hefte donne l’idée de la plante, elle est in de la représenter fuient, L'igord elle n'en montre pas la sphéricité, Ui y vou, au coniradie, les ras meaux s’élevant en divergeant à des hauteurs diitér enisEs iaucis que, dans nos ja nombreux, de mème que dans ceux communiqués par mon savant ami Desmäzières, ces rameaux, à [k exception des filamens en crosse qui les Fa ddr de la manière, la plus élégante, s'arrétent tous à une même hauteur, ét sont conséquemment fastigiés. En g,b,c, les sporidies sont figurées globuleuses, tandis qu’elles dpt beaucoup plus à la fig. d, quiles montre un peu oblongues. Quant à la synonymie donnée par Fries, je ne l'ai point rap- portée, bien que je penche avec lui à l’admettre, presque com- plètement convaincu que je suis des anamorphoses variées et innombrables des espèces de cette tribu. 80. + Mysotrichum œruginosum Montag, : sphæricum, fibris cæspitosis e - æentro divergenti-ramosis fragilibus pulvere æruginoso conspersis, aliis brevibus fastigiatis, aliis elongatis shupticibus subulatis ! sporidiis con- olutinatis FES subgiobosts. Exs. Nob, n, 999. C MONTAGNE, + Cryplogames nouvelles de France. 55 Quelle que soit. ma: répugnance à établir de nonvelles. es- pêces , ji ne puis pourtant pas, en conscience , réunir en- semble des êtres dont le fucies est si différent, Voisin du pré cédent. par ses caractères généraux, auprès duquel il croît sur des plaques séparées d’un byssus (Mycelium d'un autre cham- pignon?) couleur de soufre, il en diffère par sa forme toujours parfaitement sphérique, par sa grosseur moindre, par ses fila- mens amincis, subulés, droits et jamais roulés en crosse, enfin par la belle couleur verte qu'il doit à l'espèce de poussière dont il.est.comme saupoudré. Je suis d'autant moins porté à les con- fondre, que ces deux productions, nées dans des conditions absolument semblables, puisque je les aï trouvées toutes deux dans la même malle, ont constamment occupé.des plaques sé: pärées, ne se sont jamais confondues, enfin n’ont jamais offert - d’intermédiaires. On’ m’objectera peut-être que cette poussière d’un vert-gai, qui fait distinguer ma plante au premier coup- d'œil, tient à la couleur jaune-soufre du byssus sur lequel elle se plait. Mais est-ce cette condition qui entraîne la sphéricité parfaite de l’espèce, et surtout la rectitude et la forme des fila- mens simples? Je me suis assuré que ce byssus ne portait aucune fructifica- tion, afin de détourner de l’idée que ses spores ou ses conidies auraient pu fournir la poussière verte. Quoi qu’il en soit de ces questions que je ne suis pas à même de résoudre aujourd’hui, j'ai cru ne pas devoir passer sous silence une forme aussi re- maEUAbIE de ce genre. EXPLICATION DES PLANCHES XII ET XIII DU VOLUME V. PLANCHE XIf. Fig. £. à. Agaricus actinorhieus de grandeur naturelle; 2. le même plus avancé et grossi; c. le même au milieu de son développement, vu de grandeur raturelle; d. coupe longitudinale du même; e, une autre coupe du chapeau pour montrer la disposition des feuillets, Fig. 2. a. Pistillaria culmigena de grandeur naturelle ; #, la même grossie, Fig. 3. a. saria Friesti grande comme nature ; 8. un individu très grossi ; e, sommet d'un rameau encore plus amplifié pour montrer les spores qui terminent les filamens; 4. d. filamens séparés et terminés chacun par un spore; e. spores. Fig. 4. a. b. ce, Sporidies du Pucrinia Brassicæ vues à un tiès fort g’ossissement du micros- cope composé et en différens états, | LE 36 c. MONTAGNE. — Crypiogames nouvelles de France. Fig. 5. a. Touffe du C/adosporium bacilligerum grossi 150 fois, où l’on voit en b, &, les espèces de chaines que forment les sporidies; c. forme normale de celles-ci ; d. différentes au- tres formes sous lesquelles on peut les observer; e, filament (fbra) vu séparément. Fig. 6. Polyporus Loniceræ. a. Plusieurs individus de grandeur naturelle sortant de l’é- eorce du Zonicera pyrenaica L. b. coupe d’un individu très grossi pour montrer la forme, la longueur et la disposition des tubes. PLANCHE XIII. Fig, x. a. Tubercularia mycophila de grandeur naturelle, croissant sur le Polyporus adus- tus; b. un individu grossi et entier; c. coupe longitudinale du même. Fig. 2. a. Agaricus oxyosmus jeune et de grandeur naturelle ; 2. le même parvenu au terme de son accroissement et accompagné en c. d’un autre individu plus jeune encore que le pre- mier et coupé en long par la moitié; d. autre coupe du champignon développé, pour faire voir la manière dont les feuillets se comportent envers le pédicule et la cavité dont celui-ci est creusé dans toute sa longueur. Fig. 3. Stictis? lichenicola. a. plusieurs individus de Cladonia pyxidata réunis, où l’on voit le champignon parasite, le tout de grandeur naturelle; £. un individu de ce Lichen déta- ché et grossi pour montrer plus clairement la forme des parasites dont son thalie et même le podetium sont envahis; c, d, e. cupules du Sctis à différens degrés d'évolution et très gros- sies ; /, g, h. coupe verticale des mêmes cupules; i. thèques et paraphyses tout-à-fait identiques, comme il est facile de s’en assurer , avec celles du Parmelia scruposa var. bryophila, et vues à un très fort grossissement du microscope composé; k et Z, deux états différens des sporidies contenues dans les thèques. Fig. 4. Tympanis Loniceræ. a. Plusieurs individus de cette espèce croissant réunis sur un petit rameau mort du Lonicera Peryclimenum ; b. une cupule entière grossie et détachée, du groupe et de l'écorce dans laquelle elle est un peu enchäâssée par sa base; c. coupe verticale de cette cupule; d. la même vue à vol d'oiseau; e. thèques filiformes fort longues lenvironnées de paraphyses enccre plus longues que je n’ai point représentées) el vues à un très fort grossissement; J. sporidies extrêmement riombreuses et très grossies, Fig. 5. a. Pesiza ardennensis de grandeur naturelle croissant sur un rameau de Rubus fru- ticosus; b. portion de rameau très grossie, où l’on voit quelques individus de notre champignon c. Pézize très grossie vue de face; d. la même coupée et vue de profil encore enchässée par la base dans l’écorce du rameau dont elle soulève l’épiderme en se développant; e. thèques et pa- raphyses également très grossies; f. thèque vue à un très fort grossissement, G. BENTHAM. — Labiatæ orientales. 37 LABIATÆ ORIENTALES HERBARU MonTBRETIANI, seu Labiatarum spe- cies novæ vel minus cognitæ quas in Syrià ef Asiä minore collegerunt GUSTAVUS CoQUEBERT-DE-MONTBRET ef AUCHER- Eroy. Ex speciminibus herbarii Montbretiani descripsit G.'BENTHAM. (1) MONARDEÆ. 1. Salvia (Eusphace) divaricata (Montbr. et Auch:): caule basi fruticoso pubescente; foliis integris petiolatis oblongis rugosis supra glabris subtus junioribus cano-tomentosis, petiolis ciliatis, floralibus minutissimis subnullis ; panicula nuda divaricata gla- bra glauca; verticillastris 2-4-floris, floribus longe pedicellatis; ca- lycibus tubuloso-campanulatis viscoso-pubescentibus, labio su- periore subintegro. | Hab. in Cappadocia orientali. (r) En publiant cette notice sur quelques-unes des plantes nouvelles recueillies en Orient par M. Gustave Coquebert de Montbret, qu’il me soit permis de payer un faible tribut à la mé- moire d’un jeune botaniste auquel j'étais uni par les liens du sang et d’une ancienne amitié, et qui vient d’être enlevé à la science, qu’il cultivait avec ardeur, au moment où des matériaux réunis depuis plusieurs années avec un zèle toujours croissant , allaient lui permettre d’incrire honorablement dans les annales de‘la science un nom déjà porté avec distinction par plusieurs membres de sa famille. Fils d'Antoine Coquebert de Montbret, magistrat qui consacra toujours ses loisirs à l'étude de l’histoire naturelle et publia un ouvrage estimésur l’Entomologie (/{ustratio iconographica insectorum quæ in museis parisinis observavit. in-fol. Paris 1799-1804) et neveu de Charles Co- quebert de Montbret, membre de l’Institut, dont les vastes connaissances dans toute les branches des sciences ont été appréciées de tous ceux qui l'ont connu, Gustave de Montbret prit facile- ment du goût pour l’histoire naturelle. Des voyages dans la France méridionale, les Alpes et les Pyrénées développèrent ce goût, et la végétation si belle et si variée de ces contrées le portè- rent à s'occuper spécialement de botanique. Il voulut alors profiter de l’indéperdance dont il jouissait pour visiter des pays plus éloignés. Il parcourut d’abord dans l’année 1830 la Grèce, la Turquie et une partie de la Syrie ; puis suivant les traces d’un de ses cousins, M. Ernest Coquebert de Montbret, membre de l’expé— dition d'Egypte, comme lui passionné pour la botanique et mort à l’âge de vingt ans, victime de ce funeste climat, il explora anssi l'Égypte, si remarquable sous tous les rapports, en recueillit les productions avec soin, puis revint en France où il passa une année à mettre en ordre les ré- sultats de ce premier voyage et à étendre ses connaissances en botanique. Mais bientôt la passion des voyages reprit une nouvelle force et l'Orient le rappela entore 38 ©. BENTHAM. == Laobialæ orientales. Panicula pedalis, ramis divaricatis rigidis tenuibus. Pedicelli pollicares et ul- tra, sæpius oppositi glabri. Bracteæ nullæ. Calyx 6-8 lin. longus striatus. Co rolla calyce sub duplo longior, extus pubescens ; tubus amylus adscendens. Fila- ientorum inferiorüm abpendices obtufi. Connectivus Æasphacearum , loculis posticis parvis cassis léviter connexis. 2. Salvia (Eusphace) Aucheri (Benth.) : caule basi fruticoso , folioso, tomentoso pubescente; foliis integris petiolatis oblongis rugosis supra pallidis glabriusculis, subtus albo-tomentosis, pe- tiolis nudis tomentosis, floralibus subnullis; panicula nuda diva- ricata glabra ; verticillastris 2-4-floris ; calycibus subsessilibus campanulatis subæqualiter 5-dentatis viscoso-pubescentibus. Hab. in Cilicià. Habitu S. divaricatæ affinis. Calyces circiter 4 lin. longi. Corollæ calyce duplo longiores extus villosæ. Nota. Ces deux espèces sont très distinctes par le port de toutes les autres de la même section et devront en commencer la série , Se plaçant avant le 5, cretica. 3. Salvia (Eusphace) grandiflora Ettl. — Benth. Läb. 209: Hab. in Monte Olympo Bithyniæ. , » au milieu de sa belle végétation; il traversa une partie de l'Italie et de la Grèce et retrouva à Constantinople M. Aucher-Eloy qu’il avait connu en Egÿpte et qui partagait son ardeur pour la botanique. Ce fut älors qu'ils entreprirent ensemble un long voyage dans la Syrie et l’Asie- Mineure, d'Alep à Trebizonde par la vallée de l'Euphiate et Erzeroum, traversant la Cappa- doce et une partie de l'Arménie et revenant à Constantinople par Angora et les bords de la Mer-Noïre. Les pays qu'ils parcoururént, à peine visités depuis Tournefort, leur procurèrent une riche moisson de plantes rares ou nouvelles. C’est en effet de ‘ce dernier voyage qué vien- nent la plupart des Labiées décrites par M. Bentham dans le mémoire ci-joint, Vingt-huit espe- ces nouvelles dans une séule famille indiquent combien cette région est peu connuedes botanis- tes, et les Caryophyllées, les Crucifères, les Légumineuses et les Ombellifères ne sont pas moins riches en espèces nouvelles. Traversant alors la Servie, la Hongrie etl’ Allemagne, Gustave de Montbret revint én France en 1834-après une absence de deux ans ; mais ses collections me lui parvinrent que vers la fin de 1835, Depuis ce moment il s’occupa sans relâche de leur arrangement et de leur étude et'ilse proposait de publier äncessamment un choix (des espèces nouvelles qu’elles renférment, C'était dans cette intention qu’il avait communiqué à M. Bentham, les Labiées de son herbier, sur les- quelles ce savant botaniste aväit rédigé la notice que nous publions ci ; telle qu'il l'avait adres- sée à notre jeûne voyageur. Il s’occupait en même temps de nouveaux projets de voyages qui avaient pour but de complé- ter la flore de l’Asie-Mineure sur laquelle ilavait déjà réuni de si beaux matériaux.Mais une ma- ladie rapide est venu mettre à 32 ans un terme à uue existence. si pleine d'avenir. Espérons au moins que ses riches collections ne seront pas perdues pour la science, et qu’elles pourront encore servir à faire inscrire dans les fastes de la botanique le nom de celui qui avait consacré les plus belles années de sa vie a les réunire 4. BRONGNIART, G. BÉNTHAM, we Laobralæ orientales. 39 CI 4. Salyia (Eusphace) cæspitosu (Montbr.et Auch.): caule basi fruticoso ramosissimo ; ramis adscendentibus brevibus dense fo: liosis; foliis pinnatisectis, segmentis 3-4 jugis oblongis dentatis utrinque tomentoso-pubescentibus villosisque; petiolis ciliatis hirsutisve foliis floralibus integris ovatis coloratis calyces æquan- tibus ; racemis brevibus densis ; calycibus campanulatis coloratis viscoso villosis, labio superiore integro vel minute tridentato. Hab. in Monte Saru-{chitchek in Cappadocia orientali. Habitus Nan sed calyce aliisque notis diversa. Rami numerosi 4-6 pollicares. Petioli basi dilatati in ramis vetustis persistentes: Pubescentia fo- liorum mollis subcanescens, Foliorum superiorum petioli et rachis sæpe dilatati et gradatim in folia floralia membranacea abcunt. Flores pauci subcapitati. Corolla ampla sesquipollicaris pulchra cærulea extus pubescens. Genitalia Æwspha- CelT'LL7D. Nota, Cette espèce se place après le $. rosæfolia Sm: Benth. Lab, 212. 5, Salria (Eusphace) éracteata Russ. Benth. Lab. 213. Hab. circa Alep. Differt ab exemplaïibus Russelianis caule ramosiore subpaniculato, fohis ple- rumque trisectis, sèd eadem species videtur. Herba præsertim apice viscosa, Gau= lis pilis nonnulis patentibus rigidis hispidus et viscoso-pubescens. Foliorum seg- mentum ultimum maximum, lateralia minora. Calycis labium superius longius, breviter tridentatum , inferius bifidum (nec. ut in Benth. L. c. errore typogra- phico 4-dentatum.) 6.. Salpia (Eusphace) suffruticosa (Month. et .Auch.) : ramis adscendentibus glaberrimis subglaucis; foliis distantibus pinna- tisectis, petiolis ciliato-hirtis, segmentis 3-7 sessilibus oblongis déntatis terminali maximo, utrinque pubescentibus ; foliis flora- libus ovato-acuminatis subincisis, calyce brévioribus; verticil- lastris remotis 2-6-floris; calycibus campanulatis hirtis, labio su- periore brevissime tridentito. Hab. ad Akdog in Tauro orientali. Afinis S. incarnatæ et scabiosæfoliæ. Habitus prioris at diversa foliis caly- cibusque. À S. scabiosæfolia differt folüs caulinis minus dissectis, segmentis la- tionibus, calycibus folisque floralibus minoribus, et aliis notis. Corolla ampla'fere S. scabiosæfolia. 4o c: BENTHAM. — Labiatæ orientales. 7. Salvia (Eusphace) pilifera (Month. et Aucher) : ramis gla- berrimis subglaucis; foliis distantibus pinnatisectis, petiolis longe ciliatis, segmentibus 3-5 lato-ovatis duplicato-crenatis terminali maximo basi subcordato , junioribus pilosis rugesis demum gla- bratis membranaceis, floralibus ovatis acuminatis calyce subæ- qualibus ; verticillastris 2-6-floris distantibus; calycibus pedicel- latis amplis campanulatis hirtis, labio superiore breviter tri- dentato, dentibus omnibus acutissimis. Hab. ad Zkdog in Tauro orientali. Ab affine S. scabiosæfolia distincta præcipue foliorum segmentis paucis sæpe pollicem latis. Calyces 8-10 lin. longi, fructiferi latissimi at non membranaceï. Corolla fere S. Linkianæ, tubo minus amplo quam in S. scabiosæfolia, calyce vix duplo Jlongior. Nota. À cause du calice cette espèce termine bien la section des Æusphace, se rangeant après le S. scabiosæfolia. 8. Salyia(Hymenosphace)euphratica (Montb.et Aucbh.):frutico- sa ramosissima; foliis petiolatisovato-oblongis basi subcordata vel utrinque segmento parvo auctis, crenatis rugosissimis tomentoso- lanatis villosisve, floralibus ovatis acuminatis, calvce plerumque brevioribus; racemis secundis; verticillastris 2-4-floris; calycibus sessilibus amplis campanulatis, labïis membranaceo-dilatatis su- bæqualibus, supremo integro apice recurvo, inferiore bilobo. Hab. in Cappadocia orientali. Species calyce et villositate valde variabilis. Rami nunc laxe lanati nunc vil- losi, nunc præsertim floriferi glaberrimi glauci. Folia caulina constanter to- mentoso-lanata vel villosa, floralia inferiora nonnunquam caulinis conformia (at sessilia), superiora sæpe colorata lævia venosa, nunc glaberrima glauca nunc la- nata vel villosula. Calyces semipollicares vel poilicares et ultra, inferne atte- nuati vel a basi amplissimi, glaberrimi glauci lanati vel villosi, virides vel pur- purascentes. Corollæ tubus amplus magnitudine et forma $. scohrosæfoliæ. Nota. Cette espèce , fait le passage des Æymenosphace à feuiiles pinnées à ceux à feuilles entières et devra se placer entre les S. acetabulosa et po- mifera. 9. Salyia (Hymenosphace) crytantha(Montb. et Auch.) : suf- fruticosa humilis; foliis longè petiolatis ovatis oblongisve basi subcordatisrugosis, junioribus albo-tomentosis, floralibus ovatis G. BENTHAM. «= Labiaicæ orientales: 4x acuminatis calyce dimidio brevioribus; verticillastris 4-10-floris, parum distantibus; calycibus subsessilibus basi striatis, labiis amplis, membranaceo-dilatatis, venosis, superiore integro vel obscurè trilobo, infériore dimidio minore bilobo. Hab. in Cappadocia orientali, Nota. Ceite plante doit avoir beaucoup de rapports avec le S. multicaulis Vahl, que je ne connais que par la description de cet auteur. Il paraît cependant en différer par les feuilles florales (bracteæ Vahl) larges et non lanceolées, et par le grande inégalité des deux lèvres du calyce, qu’un auteur aussi exact n’aurait pas manqué de décrire. Les corolles, dans les échantillons que j'ai sousles yeux, sont à peine plus larges que le calice, mais la floraison en est peu avancée et les calices ont déjà acquis une partie de leur développement ultérieur. 10. Sakvia (Hymenosphace) molucella Benth. Lab. 216. Hab. circa Alep. Calyces juniores piloso-hispidi. Labia sæpissime purpurascentia, superius in- tegrum vel obscure trilobum. Corolla calyce florifero vix duplo longior; labio superiore, ut in omnibus Hymenosphaceis mediterraneo-ponticis erecto, nec ut in Capensibus falcato-compresso. 11. Sabvia (Horminum) Forskali Lin. — Benth. Lab. 221. Hab. prope Alep. 12. S. (Æthiopis) syriaca Linn. — Benth. Lab. 923. Hab. circa Alep. 13. Salvia (Æthiopis) candidissima Vahi. — Benth. Lab. 224. Hab. prope Besniein Asia Minore orientali. Salvia (Æthiopis) sclarea Linn. — Benth. Lab. 224. Hab. prope Smyrnam. 15. Salyia (Æthiopis) staminea (Montbr. et Auch.): caule her- baceo, erecto, laxi, glutinoso-villoso basi sublanato ; foliis infi- mis peticlatis ovatis basi rotundatis cordatisve, superioribus am- plexicauhibus min noribus , omnibus eroso-dentatis rugosissimis utrinque Jaxe sublanatis, floralibus latissimis obtusis persisten- 42 G: BENTRAM — Laobiaiæ orientales. tibus, calyce subbrevioribus ; racemis parce ramoëis; verticillass tris dense 6-ro-floris; calycibus campanulatis hispidis, labio su- periore tridentato, inferiore bifido ,; dentibus omnibus erectis acutis ; corollis calÿce subduplo longioribus; senilus exsertis; Hab. in Cappadocia orientali. Habitu Plethosphaceis, characteribus S. Æthiopidi aMinis ; ab hac differt præ- cipue panicula virgata, parum ramosa, foliis floralibus muticis, calycibus mino- ribus, minus acutis et genitalibus exsertis. Verticillastri juniores approximati, demum distantes. Corolla $. Æéhiopidis. 16. Salvia (Æthiopis) Æéhiopis Linn. — Bénth. Lab. 225. Hab. in Cappadocia orientali. 17. Salvia (Æthiopis) verbascifolia Bieb., — Benth. Lab.227. Hab. in Cappadocia orientali. 18. Salvia(Æthiopis) Montbretü (Benth.):suffruticosa; caulibus erectis, basi albo-lanatis, apice viscoso-villosis; foliis lanceolatis, infimis in peuolum angustatis, superioribus cordato-amplexi- caulibus, omnibus crenulatis vel remote et obscure-pinnatifido- dentatis, rugosissimis supra laxè subtus dense albo-lanatis, flo- ralibus latissimis acutis concavis persistentibus calyces superan- tibus, subtus albo-lanatis ; racemis simplicibus ; verticillastris densè 6-10-floris ; calycibus breviter pedicellatis; oblonge tubu- losis striatis viscoso-pubescentibus, labio superiore tridentato, dentibus omnibus brevibus acutissimis erectis; corollis calyce auplo longioribus. Hab. ad Antab in Syria septentrionali. Species aflinis $. lanatæ sed calycibus foliisque floralibus diversa. Folia cau- lina plerumque arigustiora. Pluribus nôtis etiam S. canescenti haud dissimilis, sed folia caulina angustiora rarius lobata, floralia majora et inflorescentia calyces- que diversa. Corolla fere S. Janateæ. i9. Salvia (Æthiopis) cératophylla 1. = Béenth. Lab. 220. Hab. in Cappadocia orientali. Salvia (Plethiosphace) Sibthorpii Sm.- Benth. Lab, 236. Hab, prope Erzeroum. 6. BENTHAM. == Labiatæ orientales. 43 ar. Salvia (Hemisphace) verticillata L. — Benth. Lab. 317. 5. Salvia (Hemisphace) napifolia Jacq. — Benth. Lab. 3ir. Hab. ad Antab in Syrià septentrionali. 23. Ziziphora acutifolia (Montbr. et Auch.): foliis ovatis acu- tissimis basi angustatis pubescentibus, floralibus conformibus, verticillastris distinctis axillaribus subsexfloris, cälycibus bre- viter pedicellatis pubescentibus apice attenuatis. Hab. prope Alep. Affinis Z. Aispanicæ et Z. acinoidi; ab illa differt floribus pedicellatis, ab hac calycibus vix pilosis apice elongatis magis attenuatis, ab utroque foliis angustio- ribus acutissimis; a Z. lenuiori divérsa præcipue latitudine foliorum. 24. Ziziphoracapitata Li. —= Benth. Lab. 329. Hab. circa Alep, et in Tauro orientali. 25. Ziziphora tenuior Li — Benth, Lab. 322. Hab. propè Alep. 26. Ziziphora laurina Bieb. — Benth. Lab. 323. Hab. ad muros arcis Pergami. SATUREINEÆ, 27. Amaracus cordifolius (Montbr.'et Auch.): foliis sessilibus cordiformibus ramisque glaberrimis ; calycis labio superiore ar- bicuülato-brèvitér tridentato, inferioré minore bifido. Hab. in insulà Cypro. | Species inter Æmaracos et Origana ferè media, sed prioribus affinior habi- tu; calycis labio superiore multo majore vix dentato et fauce intus nuda. Ab A. Tournrefortii differt folüs acutis ramis elongatis, racemo subsimplici laxiore, corollis minoribus et calyce; ab Origano sipyleo foliorum forma , ramis sub- simplicibus, racemo multüifloro, calyce et corolla. L 4h C. BENTHAM. = f,abiatcæ orientales. 28. Satureia cuneifolia Ten. fl. Nap. 15r. « glabriuscula vel apice scabro-hirta.—S.1ontunæ var.Benth. Lab. 353. — S. obovata Lag. — S. hyssopifolia Léon Dufour. Hab. ad rupes montis Tauri. B. totahispida.—®.iroata Vis.—Benth.Lab.353.—, interme- dia C. À. Meyer. Enum PI. cauc. casp? Hab. propè Trebizondem. | ,. angustifolia, foliis glabris minus rigidis, caule hirsuto. Hab. in regno Ponte, Asiæ Minoris. Nota. Cette espèce ne diffère du S. montana que par ses fleurs plus petites et ses rameaux allongés. Peut-être n'en est-elle qu’une variété. 29. Satureia Thymbra L.— Benth. Lab. 354. Hab. prope Pergamum. MELISSINEZÆ, 30. Melissa grandiflora L. — Benth. Lab. 304. Hab. circa Constantinopolim. 31. Thymbra spicata Linn.— Benth. Lab. 415. Hab. in planitie propé Brousse. SCUTELLARINEÆ. 32. Scutellaria orientalis 6 pinnatifida Linn.—Benth. Lab. 4253. Hab. prope Trebizondem. 33. Scutellaria pectinata (Montbr. et Auch.) : suffruticosa; ramis adscendentibus incano-tomentosis lanatisve, folïis petiola- tis lanceolatis basi cordatis inciso-dentatis vel pectinato-pinna- tifidis utrinque villoso-tomentosis incanis vel subtus albo lanatis, floralibus ovatis integerrimis imbricatis subtus lanatis; spicis obiongis tetragonis. Hab. prope Trebizondem. G. BENTHAM. = Labiatæ orientales. 45 Caulis et folia fere S. fruticosæ, at folia angustiora. Spica fere S. orientalis sed magis tomentosa. Corolle magnæ purpureæ. 34. Scutellaria fruticosa Desf. Benth. Lab. 424. Hab. prope Alep. 35. Scutellaria salviæfolia Benth. Lab. 433. Hab. ad Akdog in Tauro orientali, : Folia parva basi sæpè rotundata, inferiora nonnurmquam cordata. 36. Scutellaria heterophylla (Montbr. et Auch.) : caule de- cumbente, basi ramosissimo ; ramis tomentosiusculis; foliis infe- rioribus petiolatis ovatis rugosissimis, mediis oblongis longe pe- tiolatis rugosiusculis, superioribusflcralibusque sessilibus oblon- go-linearibus subintegerrimis, omnibus utrinque pallidis viri- dibus subcanescentibus; floribus axillaribus oppositis secundis, supremis approximatis. Hab. ad Antab in Syria orientali. Rami purpurascentes. Folia parva. Corolla flava (?) magnitudine $. galericu- latæ. : Nota. Cette espèce appartient à la section Galericularia, quoique par le port elle ait plus de rapport soit avec les Zupalinæ, soit avec le $. Zinearis parmi les Stachymacris. Elle devra donc commencer les Galericularia avant le S. an- gustifolia. NEPETEZÆ. 37. Nepeta(Pycnonepeta) betonicæfolia GC. À. Meyer.— Benth. Lab. 48r. Hab. in Cappadocia orientali. Nota. Cette espèce se trouve mieux placée dans les Pycnonepeta à côté du N. supina Stev. (N. fissa Benth. Lab. 471.non Meyer) que dans les Cataria, où je l'avais classée à cause de sa ressemblance avec le N. srandiflora. Les brac- tées sont souvent aussi longues que le calice. 38. Nepeta (Stegionepeta) italica Linn. — Benth. Lab. 474. Hab. ad Pergamum in Tauro orientali et ad Antab in Syria sep- tentrionali. 46 Ga BENTHAM. = — Labiatæ. orientales. 39. Nepeta PR crinitæ (Montbr. et Auch.}: erecta ; caule tomentoso pubescente; foliis breviter petiolatis ovatis ob- tusis grosse crenatis basi cordatis utrinque moiliter pubescenti- bus; seticillashté densis paucifloris, inferioribus remotis, supe- rior Due approximatis; bracteis calyces æquantibus dentibusque calycinis longe subulatis ; corolla tubo dentibus calycinis vix Jongione. an |: Hab. ad Akdag, in Tauro orientali. Habitus NM. distantis, sed diversa foliorum forma, bracteis et dentibus ca- lycinis. Lo." Nepéta (Stegionepeta?) slomerata( Momtbr. et Aueh. } ads- een dens, sübesbéns; foliis breviter petiolatis ovate-rotundis cre: patis basi cordatis, inferioribus subaurieulato-lobatis, superiori- bus sessilibus remotis; verticillastris densis remotis; bracteis ca- lyce dimidio brevioribus; ealyeis ovati pubeseentis ore obliquo; dentibus lanceolatis acutis ; curollis calyce subtriplo longioribus. Hab. in Cappadocia orientali. Nota. Cette espèce a des rapports, d’un côté, avec les N. distans et ruderalis parmi les Stegionepeta, et d’un autre avec les N. septemcrenata, longiflora et autres parmi les Macronepeta, wais.elle paraît avoir toutes les cimes constam- ment sessiles. 4x. Nepeta (Macronepeta) f£ssa G. À. Meyer. — Benth. Lab. 483 (N. laxa.) et 937. Hab. in Cappadociæ orientalis vallibus humidis. 4o, Nepeta (Orthonepeta) ruda 1. B parviflora Benth. Lab. 486. Hab. ad Pergamum. 3 villosa, foliis rugosioribus. Crescit ad Antab in Syrià septentrionali. 43. Nepeta (Oxinepeta) helotropifolia Lam, — Benth, 489. Hab. in Cappadogia orientali. G: BENTHAM, = Labiate-ortentales: 4 44. Dracacephalum (Moldavica) peltaturn L,. Ho 1 Lab,497. Hab. ad Akdag : in Tauro oriental 45. Dracocephalum (Moldavica) Ibericum Bieb.—Benth. 497. Creseit inter Alep:et Antiochum: 46. Dracocephalum (Moldavica ) canescens L. — Benth. Lab. 497- Hab. in Armenià. in. Éhracucephaluin (Moldavica) multioaute({ Month». et Auch}: ramis a basi fraticosa numercsis adécendentibus) basi pabésl centibus, foliis breviter petiolatis lanceolatis ( omnibus ? ).inte- gerrim:s junioribus cano-pubescentibus floralibus confonwibus; verticilastris paucifloris sesundis racemosis; bracteis lanceolatis integerriais aristatis ? calyce bilabiato, Lo superiore lifeitris dentato , inferiore Hifido; ccroilis amplis pubescentibus calyce Lius danle lonsioribus, | fab ad Rechickdag montem in Armenia. faite ais 2), peregrino sed pubescentia et foliis (in exemplaribus suppe- tssuübs:) consicnter integerrimis differe videtur... STACHYDEÆ. 48. Lamium (Lamiopsis) rultifidum L. — Benth. Lab. 509. Hab. in Armenia. 49. Lamium (Lamiopsis) veronicæfolium Benth. Lab, Bo. Hab.'ad Kechickdag Armeniæ montem, Folia floralia caulinis majora , petiolo sæpe dilatato. Verticiliastri 2-6-flori. Gorollæ galea villosissima integra, 50. Lamium (Lamiopsis) renifcrme (Montbr. et Auch.): gla- brum, foliis longe petiolstis reniformibus inciso-crenatis basi late-subcordatis; verticillastris 2:6-floris; calyeibus glabris denti- bus lanceolatis acutis ; corollis calyce quadruplo longioribus , tubo recto vel basi vix recurvo adscendonte istus nudo, galea 48 G. BENTHAM. — Labiatæ orientales. ovata pubescenti apice bifida, fauce amplissima, lobis lateralibus dente brevi apiculatis, antheris hirsutis. Hab. in montibus regionis Lagisthan inter Baïhout et Trebi- zondem. Habitus L. veronicæfolii, differt præcipuëe corollæ galea minori, appendice brevi obtusa, breviter bifida aucta. Br. Lamium (Lamiotypus) crinitum (Montbr. et Auch.) : folüs ovatis cordatis rugosis villosis; dentibus calycinis subulatis plu- mosis corollæ tubo longioribus; corollæ tubo intus piloso anru- lato recurvo-adscendente, fauce subdilatata, galea oblonga, lobis lateralibus dente brevi subulato appendiculatis santheris hir- sutis. Hab. in Cappadocia orientali. À L, tomentoso differt corolla tenuiore et dentibus calycinis pluries lon- gioribus. 52. Stachys (Betonica) grandiflora Benth. Lab. 533. Hab. in montibus Lagisthan inter Baïhout et Trebizondem. 53. Stachys(Eriostachys) Montbreti (Benth.):herbaceaerecta, molliter villosula; foliis ovatis vel ovato-lanceolatis crenatis utrin- que viridibus villosis, floralibus basi dilatatis lanceolato-acumi- natis flores superantibus; verticillastris dense multifloris distan- tibus; bracteis lanceolatis subulatisve calyces æquantibus; calycis tubulosi molliter villosi dentibus rigidis lanceolato-subulatis subspinosis vix inæqualibus. Hab. ad basim montis Olympi Bithyniæ. Habitus fere S. germaniceæ et S. alpinæ. Folia floralia superiora majora latiora eta totà sectione differt calycibus 8-6 lin. longis, dentibus rectis, supremo vix la- tiore. Corolla S, sermanicæ sed dentibus calycinis vix longior. Nota. J'avais dejà vu cette espèce dans les collections de Sibthorp et autres, mais en Mauvais état. Elle a les calices de quelques Betonica et devra se placer au commencement de la section Æriostachys. 54. Stachys (Eriostachys) heraclea AI. B lutea Benth. Lab. 534? | Hab. propè Pergamum: G: BENTHAM, — Labiatæ orientales. 49 Nota. Les échantillons diffèrent du type de l’espèce ainsi que dé Ja variété ci- tée, par la tige plus élevée et les feuilles plus grandes: Peut-être forment-ils une espèce distincte, mais ils sont si peu avancés que je n'ai pas osé les décrire comme tels. 55. Séachys (Eriostachys) rupestris (Montbr. et Auch.) : suf: fruticosa humilis, viscosa; ramis pilosis; foliis ad basim ramorum approximatis petiolatis lato-ovatis obtusis crenatis basi cordatis rugosis utrinque viridibus, villoso-pubescentibus; verticillastris 6-10-floris; bracteis linearibus calyce parüm brevioribus; calycis tubuloso-campanulati subincurvi dentibus acutissimis in labia 2 irregulariter dispositis; corollis vix pubescentibus calÿce dimidio longioribus. Hab. in rupibus Tauri orientalis. Affinis S. mollissimæ et S. Swainsonti. Caules vetusti obtecti petiolis foliorum detritorum. Folia longe petiolata ad basim ramorum floriferorum vix semipeda- lium. Folia floralia conformia at vix petiolata calyces parum excedentia. Calyces demum fere 6 lin. longi. Corollæ S. mollissimeæ. Nota: Cette espèce devra se placer entre les S. mollissima et S. Swainsoni. Le S. purnila, au contraire, quoique très voisin par le port, est dépourvu de brac- tées et serait mieux placé à la fin des ÆAmbleia. 5G. Stachys (Eriostachys) italica Mi1l. — Benth. Lab. 536. Hab. frequens circa Constantinopolim, in Cappadocia orientali, Syria, etc. br. Stachys (Eriostachys) germanica L. — Benth, 536. Hab. in montibus prope Erzeroum. Nota. C’est une variété très remarquable qui se rapproche à quelques égards du $. floccosa Jacq. (Benth. Lab. 739); mais le duvet laineux est beaucoup moins épais et les fleurs sont celles du $. germanita.. 58. Stachys (Stachyotypus) arabica Hornem. — Benth. Lab. 546. Hab. prope Alep. 59. Stachys (Olisia) viscosa (Montbr. et Auch.): herbacea, pe- rennis, decumbens, viscoso-pubescens ; foliis lato-ovatis grosse crenatis basi cordatis utrinque viridibus; verticillastris 4-10- VI, BorTan, — Juillet. ,* # 5o G. BENTHAM. — Labiaiæ orientales. floris distantibus, subsecundis; bracteis minutis; calycibus cam- panulatis, dentibus lanceolatis acutissimis tubum corollæ supe- rantibus, corollæ labio inferiore maximo. Hab. in convalle Euphratis superioris. Nota. Espeéce très distincte qe Fon pourrait placer après le S. spinulosa. Fleurs jaunâtres. 60. Stachys(Chamæsideritis) sbnuda (Montbr.et Auch.): her- bacea, pusescens vel glabriuscula ; caulibus erectis virgatis ra- mosis ; foliis parvis remotis petiolatis, caulinis oblongis subcre- matis, floralibus calyce brevioribus; verticillastris 2-6-floris remotis, bracteis minutis subnullis; calycibus breviter campanu- latis, dentibus lanceolatis subspinosis erectis subæqualibus, co- rollis leviter pubescentibus, tubo dentes calycinos parum exce- dente. Hab. ad Euphratem superiorem et circa Erzinghan in Ar- menia. Rami juncei tetragoni virides. Folia caulina vix 3-4 lin. longa vel perpauca subpollicaria, radicalia (et inferiora ©) lato-ovata 3-4 lin. longa. Flores fere S. rectæ. Corollæ exsicatæ ochroleucæ. Gr. Stachys (Chamæsideritis) arenaria Vahl.—Benth. Lab. 557. — Var. pusilla parviflora. Hab. inter Antab et Besmie, in Syria septentrionali. Nota. C’est peut-être une espèce distincte, mais les échantillons sont trop jeu- nes pour en fixer les caractères. 62. Stachys (Chamæsideritis) ramosissima (Montbr, et Auch.)s annua, humilis, divaricato-ramosissima, molliter cano-villosa; fo- lüs oblongis obtusis basi angustatis integerrimis vel inferioribus petiolatis subdentatis, floralibus conformibus flores superanti- bus ; verticillastris subsexfloris distinctis ; calycibus tubulosis molliter villosis, dentibus 5-10 subulatis recurvis spinosis corol- lam subæquantibus. Hab. in Cappadocia orientali. Species distinctissima etsi $. arenariæ afflinis. Herba 4-6-pollicaris, ramis fere a basi floriferis. Calyces longiores ; corollæ (purpurascentes) minores quam in S, arengria, G. BENTHAM. — Labiatæ orientales, 5x 63. Stachys(Chamæsideritis) satureioide s(Montbr. et Auch.): annua, humilis ramosa, glaberrima vel apice pubescens ; foliis oblongis linearibus basi angustatis integerrimis paucidentatisve, floralibus conformibus, supremis flore brevioribus; verticillas- tris 2-6-floris distantibus; calycibus tubulosis glabriusculis, den- tibus subulatis acutissimis subspinosis demum recurvis ; corollis extus leviter pubescentibus tubo breviter exserto. Hab. prope Antab, in Syria septentrionali. À S. angustifolia differt statura humili, foliis latioribus et calycibus tenuio- ribus, à $. ramosissima ramis tenuibus foliisque inferioribns glaberrimis, co- rollis longioribus, calycibus minoribus et aliis notis. Corollæ (rubræ) S. angus- tifoliæ. Nota. Ces deux espèces se placent entre les S. arenaria et angustifolia. Toutes les quatre ont souvent des dents accessoires au calice comme dansles Bal- lota et Leucas , dont elles diffèrent par le port et par la lèvre supérieure de la corolle moins voütée. 64. Stachys(Ambleia) floribunda (Montbr. et Auch.) : suffru- ticosa humilis, canescens; fois ad basin ramorum approximatis longe petiolatis ovatis obtusis, basi cordatis, rugosis utrinque cano-tomentosis , floralibus sessilibus flores æquantibus; verti- cillastris paucis multifloris, bracteis minutis subnullis; calycibus tomentoso-pubescentibus, dentibus lanceolatis mollibus muticis tubo subdimidio brevioribus. Hab. in rupibus supra Antiochum. ‘ Habitus S. rupestris sed cano-tomentosa nec pilosa et inflorescentia floribus= que diversa.| Rami floriferi numerosiores subsimplices!; verticillastri 6-12 flores 3-5 gerentes. Calyces vix 3 lin. longi; corollæ flavæ, tubo dentes calycinos non excedente,. 65. Stachys (Ambleia) pumila Russ.— Benth. Lab. 535 : suf- fruticosa humilis, canescens ; foliis ad basin ramorum approxi- matis longe petiolatis ovatis obtusis basi cordatis rugosis utrin- que cano-tomentosis, floralibus sessilibus flores sabæquantibus; verticillastris paucis multifloris, bracteis minutis subnullis; ca- lycibus campanulatis glabriuscalis, dentibus lanceolato-subulatis muticis tubo subæqualibus. Hab. prope Antiochum. » b2 G: BENTHAM: «— Labiatæ orientales. Habitus omnino S. floribundæ sed .calycibus diversa. Corollæ (flavescentes ? dentes calycinos parum excèdentes. Calyces feré 4 lin. longi. Nota. Ces deux espèces se trouvent séparées du S. rupestris et de la section des Æriostachys par l'absence des bractées et des poils laineux. Elles ont un port un peu différent des autres Ærbleia qui les rapproche-un peu des Ziete= nia, Il faudra done les insérer à la fin des Æmbleia après le $. integrifolia. 66. Srachys (Zietenia) lavandulæfolia Vahl.—Benth. Lab. 563. Hab. in Tauro orientali. 67. Sideritis(Empedoclea) libanotica LabiH.—Benth. Lab. 575: suffruticosa, caule basi lanato; ramis simplicissimis glabris; foliis oblongis basi angustatis rigidis venoso-reticulatis utrinque viridi- bus vel lana laxa canescentibus , floralibus late cordatis acumi- natis calyces vix superañtibus; verticillastris remotis ; calyeis pu- bescentis dentibus lanceolatis spinosis. Hab. in Sÿria. ; Nota. Les échantillons répondent parfaitement à la figure et à Ja description dé Labillärdièré, et prouvent que l'espèce est réellement distincte du S. pul- lulans. 68. Sideritis (Empedoclea) perfoliata Linn.—Benth. Lab. 556. Hab. ad Andryanite. Üné autre plante non encore fleurie provenant de là même localité a évidem- ment des rapports avec le $. perfoliatla ,maïs elle est plus grande et beaucoup plus laineuse. Au reste les échantillons sont trop jeunes pour ies décrire. 69. Séderiiis (Hesiodia) lanata Linn. — Benth Lab. 582. Hab. prope Smyrnam. 70. Sideritis (Hesiodia) purpurea Ta]b.— Benth. Lab. 742. 71. $. (Hesiodia) montana L. — Benth. Lab. 583. Hab. ad Constantinopolitem, Alép, et in Cappadocia orientali. 72. S.(Hesiodia) rémota D'urv.— Benth. Lab, 583 ? Hab. in Monte Sypylo et ad 'Odessam. Nota. Les échantillons sont jeunes, et je ne puis déterminer avec certitude s'ils appartiennnent au $, remola ou bien au $. montana. G. BENTHAM, mm abiatcæ orientales. 53 n3. Marrubium Alyssum T. — Benth. Lab. 585. Hab. in Syria. 74. Marrubium astracanicum Jacq. — Benth. Lab. 588. Hab. ad Akdag, in Tauro orientali. 75. Marrubium globosum (Montbr. et Auch. : ramis elongatis villoso-tomentosis basi lanatis; foliis abovatis cuneatis subrotun- disve atrinque velutino-villosis vel infimis lanatis ; verticillastris globosis multifloris; calycibus velutino-villosissimis, dentibns brevissimis subulatis rigidissubpatentibus; coroilæ galea oblonga apice bifida, W Habitus etcolor M. velutini, at folia sæpius angustiora, flores mulito mino- res, et dentes calycis subglobosi intus lana flavescente omnino reconditi. Corollæ albidæ ? Nota. On pourrait le placer immediatement apres le A7. astracanicum. 76. Marrubium radiatum Delile. — Benth. Lab. bor. Hab. in Asia minore orientali. UE Marrubium cuneatuim Russ. — Benth. Lab. 59r. Hab. circa Alep. Nota. Il serait possible que ces deux espèces ne fussent que deux états différens d’une même plante. 78. Phlomis armeniaca Willd. — Benth. Lab. 825. Var. Hab. in Cappadocia oriental. Nota. Cette variété a les fleurs un peu plus petites qne les échantillons de M. Meyer et lappendice extérieur des lobes latéraux de la corolle est échancré au lieu d’être entier, mais ce sont des disinctions sur lesquelles on ne peut guère fonder des espèces, et dans tous les cas c’est probablement celle-ci qui a servi de type à Willdenow. 79. Phlomus viscosa Poir.—Benth. Lab.628 et 945.—P. virens De Cand. Hab. ad Alexandrettam, in Syria septentrionali. 80. Phlomis rigida Labill. — Benth. Lab. 630. Hab. in Tauro orientali, 54 © G@ BENTHAM. — fabiatæ orientales. 81. Phlomis tuberosa L.— Benth. Lab. 632. Hab. ad Kechickdog montem in Armenia. 82. Eremostachys laciniata Bunge. — Benth. Lab. 636. Hab. in Asià minore orientali. 83. Eremostachys macrophylla (Montbr. et Auch.): foliis am- plis ovatis grosse crenatis; calycis basi tubulosi pilosissimi limbo maximo dilatato reticulato villoso, brevissime 5 mucronato, co- rollam superante. Afinis Æ. mollucelloidi. Folia caulina similia sed duplo majora, floralia sub- sessilia, orbiculata nec acuminata, profunde dentata, utrinque villosa, supra vi- - ridia subtus subcanescentes. Racemus pedalis, densus. Bracteæ subulatæ, calycis tubus et rachis racemi pilis longis densissime obtecti. Calyces maguitudine EF. molucelloidis, üimbo utrinque villoso. Corolla minor. Nota. Cette plante terminera la série des espèces de ce beau genre. 84. Molucella lœvis Linn. — Benth. Lab. 639. Hab. inter Pergamum et Smyrnam. AJUGOIDEÆ. 85. Teucrium (Teucris) orientale L. — Benth. Lab.887. Hab. in Cappadocia orientali. Var. «. villosum. — In Armenia. 86. Teucrium(Teucris) parviflorum Schreb.—Benth.£Lab.668. Hab. circa Alep. 87. T'eucrium (Teucris) multicaule (Montbr. et Auch.): suffru- ticosum, ramis erectis glabriusculis vel tomentoso-pubescenti- bus ; foliis profunde trifidis, laciniis integerrimis oblongo linea- ribus mrgine revolutis subtus subcanescentibus ; pedunculis solitaris axillaribus unifloris folio subbrevioribus; calycibus cam- panulatis æqualibus, lacinüis longe lineari-lanceolatis vix canes centibu.. — T. pseudo-chamcæpytis Benth. Lab. 870. (quoad exemplaria Alepica.) Hab. ad Aleppum et in Asia minore orientali. G. BENTHAM. = Labiatæ orientales. 55 Vixa 7° africano differt ramis minus incanis, pedunculis omnibus simplici- bus, floribus duplo majoribus, laciniis calycinis Jongioribus et corollis extus vil- losioribus. À Teucrio Pseudo-c'iamæpithydi diversa canescentia, caulibus mie nime pilosis et floribus minoribus. | Nota. Espèce intermédiaire entre les 7°. africanum et pseudo-chamæpi- thys ; je l'avais confondue avec ce dernier, mais d'après les nombreux échantil- lons cueillis par M. de Montbret, qui sont parfaitement conformes à ceux de Russel, elle en paraît constamment distincte. 88. Teucriumn (Stachyobotrys) Aircanicum L.— Benth. Lab. 673. Hab. ad Trebizondem. 89. Teucrium (Stachyohotrys) lamiifolium (Durv. Enum. PI. Archip. in Mem. Soc. Lin. Par. 1. 320.): herbaceum, suberectum, villosum ; foliis ovatis basi cordatis rugosis villosis subtus subca- nescentibus; racemo simplici denso ; verticillastris æqualibus sexfloris, braeteïs sessilibus subulatis calyces superantibus; ca- lycibus bilabiatis, dente supremo maximo. T, Ærduini Sm. et Sibth. F1. Gr. vol.. 6. t. 55r. non Linn. — Benth. Lab. 873)ex parte.) Scutellaria cretica Linn. | Hab. in monte Olympo Bithyniæ. À 7°. Arduini differt hirsutie, foliorum forma, bracteis angustioribus longio- ribusque, floribusque minoribus et calycis dente supremo majore latiore et obtusiore. Nota. À l'exemple de Smith, je l'avais confondu avec le T. Ærduini, mais il en est certainement distinct quoique très voisin. Les échantillons de Dalmatie appartiennent au véritable 2°. Ærduini. 90. Teucrium (Chamædrys) Zeucophyllum (Montbr. et Auch.) suffruticosum ; ramis suberectis albo-tomentosis ; foliis oblongis denticulatis utrinque incanis, floralibus integerrimis; verticillas- tris 2-6-floris racemosis; calycibus subsessilibus tubuloso-campa- nulatis incanis, dentibus lanceolatis subæqualibus. Hab. in regione Euphratis superioris. À descriptione 7°. cani Fisch. et Meyer non differt nist herba tomento bre- vissimo nec yillo molli canescente et calycibus subsessilibus. An revera distincta species ? Noia. On doit placer cette espèce avec le 7° canum à la fin des Chamædrys formant le passage aux Polium. 56 C. BENTHAM. — Îabiatcæ orientales. L 91. Teucrium (Polium?) Montbretii Benth. : suffruticosum, pro- cumbens, tomentoso-pubescens; foliis lato ovatis crenatis basi truncatis utrinque molliter pubescentibus, flaralibus bractcæfor- mibus; verticillastris in capitulum oblongum condensatis ; caly- cibus hirsutis nutantibus subæqualiter 5-dentatis. Hab. inter rupibus ad basim montis Cassii in Syria septen- trionali. Planta humilis ramosissima. Folia üs varietatum nonnullorum 7°, fai haud dissimilia. Racemus capituliformis vix pollicaris hirsutus. Corolla parva fere #. Polii. Calycem defloratum non vidi. Nota. Cette espèce paraît d’abord avoir plus de rapport avec les Chamædrys qu'avec les Polium ; cependant elle a (du moins au commencement de sa fleu- aison) les têtes de fleurs serrées des Polium et devra se ranger provisoirement au commencement de cetie section. 02. Ajuga (Bugula) crientalis Linn. — Benth. Lab. 693. Hab. in Syria. 03. Æjuga (Chamæpithys) Laxmanni. Benth. Lab. 697. Hab. in monte Olympo Bithyniæ. 94. 4juga (Chamæpithys) chanæcistusGing.—Benth. Lab. 678. Hab. ad Euphratem superiorem. 0. Æjuga (Chamæpithys) éridactylites Ging. — Benth. Lab. 699. var. 6 lanaza. — A. chia $ Benth. I. c. Hab. in Cappadocia orientali. Folia inferiora nonnulla obovata integra subcrenata. Corellæ flavæ. 06. Ajuga (Chamæpithys) chia Schreb. — Benth. Lab. 699. Hab. propè Smyrnam. | | 97. Ajuga (Chamæpithys) glabra Presl. — Benth. Lab. 700: Hab. inter Alep et Antiochum. AL. BUNGE, «— Plantes mongholiques et chinoises. Be PLANTARUM Mongholico-Chinensium Decas prima ; auct. Ar. Buxes. ( Broch. in-8°, 29 p., avec 3 planches sur cuivre. sé 183.) | On sait que M. de Bunge a séjourné pendant l’année 1837 en Chine avec les missionnaires russes envoyés dans cet empire, et qu'il en a rapporté de précieuses collections botaniques. Il en consigna l’énumération dans un écrit publié sous le titre d'Enumeratio plantarum quas in China boreali collegit Al. Bunge, anno 1831 (Voÿ. Ann. Sc. nat., 2° sér., 1,2, p. 12), ei il communiqua aux botanistes, notamment à l'herbier du Mus séum de Paris, la plupart des plantes citées dans cet ouvrage. Mais comme il y avait, parmi ces plantes, plusieurs espèces très intéressantes par elles-mêmes ou parce qu’elles devaient cons- tituer des genres nouveaux, M. de Bunge a voulu, dans un nou- veau travail, donner les descriptions complètes de ces planies et même en illustrer quelques unes par des figures. Cet ouvrage, imprimé à Casan, n’est probablement pas à la disposition de beaucoup de personnes; d’ailleurs, il est assez succinct pour qu'il nous soit possible d’en présenter aux lecteurs des Annales des Sciences naturelles la partie la plus importante. Ainsi, lais- sant de coté la courte préface que l'auteur a écrite en langue russe, et qui ne nécessite” pas une traduction littérale , nous al- lons reproduire les caractères des nouveaux genres et des es- pêces, ainsi que l'habitation de celles-ci et les observations bo- taniques qui accompagnent l’exposition de certains genres, ob: servations que auteur a présentées avec beaucoup de détails en latin, mais qu'il nous sera possible d’abréger dans l'analyse suivante. CAMPYLOTROPIS AL. Bunge. (Ord. nat. Leouminosæ. Trib. Hedysareæ DE Locus in sys- temate naturali inter Æleiotin DC. et Lespedezam Mich.) CARACT, GEN. Culyx campanvulatss, basi bi-bracteolatus, braç- 8 ar. BUNGE. — Plantes mongholiques et chinoises. teolis caducissimis, bilabiatus; labio superiore integerrimo vel emarginato, inferiore tripartito, lacinia media angustiore pro- ducta. Corolla papilionacea; vexillo plicato acuto; carina falcato- inflexs acuminata. Sfamina diadelpha (9 et x). Stylus inflexus superne glaber. Legumen obovatum, sutura superiore rectili- neum, planum, membranaceum, indehiscens, monospermum. Nomen ex xaurulos, éncurvus, et Tpomts, Carina. A Lespedeza proxima differt calycis laciniüs abbreviatis summis duabus ad apicemusque connatis, vel brevissime tantum bifidis, carina falcata acuminata, nec transverse obtusa, denique bracteis integris umifloris. Cawpyrorropis Cainensis Al. Bunge. Frutex chinensis. Folia pinnatim 3-foliolata, foliolis integerrimis. Stipulæ caulinæ subulatæ subpungentes persistentes. Racemi axillares. Bracteæ integræ unifloræ. Pedicelli patentes cum calyce articulati. Flores purpurei sæpe resupinati. Sxnon. Lespedeza macrocarpa Bunge enum. pl. bor. chin. pag. 18. n. 100. Habitat in præruptis montosis Chinæ borealis inter Nanj-keou et muram magnum nec non in montibus Ziui-weyschanj prope Pekinum. Floret Julio mense b.(v. V. sp.) LESPEDEZA Michx. DC. Observation. La patrie des plantes de cr genre est l'Amérique septentrionale, excepté toutefois sa côte occidentale. M, de Bunge en avait mentionné dans son énumération deux espèces indigènes de la Sibérie australi-orientale et des régions japonico- chinoises. L’une de ces espèces a été exclue du genre Lespedeza pour former le genre Campylotropis. En parcourant les envi- rons de Pékin, M. de Bange avait trouvé encore d'autres es- pèces, mais non fleuries ; les ayant revues depuis, il reconnut que deux d’entre elles différaient à peine des Z. juncea et L. trichocarpa, qui croissent en Daourie et en Sibérie. Quatre autres espèces sont nouvelles; en voici les phrases caractéris- tiques et la patrie : AL. BUNGE, — Plantes mongholiques et chinoises. 59 LEsPEDEZzA MACROPHYLLA Al. Bunge. L. caulibus prostratis elongatis striatis hispidis ; petiolis elongatis, foliolis el- Jipticis emarginatis utrinque dense pubescentibus ; racemis axillaribus terminali- busque elongatis; calycibus hirsutissimis corollà brevioribus; legumimibus calyci inclusi obovatis cuspidatis villosis. Habitat in montosis prope Pekinum; floret julio et augusto mensibus. Æ vel D. (v. s. sp.) LesprprzA CARAGANZÆ Al. Bunge. L. fruticosa, erecta, ramosa ; foliis subsessilibus ; foliolis spathulato-linearibus truncatis mucronatis, subtus tenuissime puberulis; peduneulis axillaribus biflo- ris; calycibus pubescentibus; legumine oblongo utrinque attenuato acuto Iævi tenuissime strigoso dentes calycinos superante. Habitat in montosis prope Pekinum; floret julio et augusto mensibus. (v. s. sp.) à Observation. Cette espèce est voisine du L. juncea , dont elle se distingue par le port et les caractères indiqués ; ellé se rap- proche peut-être encore davantage du L. reticulata, mais elle . en diffère par ses branches nombreuses, par son calice persis- tant et par son fruit lisse non réticulé. LEsPEDEZA FLORIBUNDA Al. Bunge. L. fruticosa, diffusa, ramosa; petiolis subelongatis, foliolis obovato-oblongis retusis mucropatis supra tenuissime subtus sericeo-strigulosis; racemis folium ex- cedentibus 6-8-floris; calycis sericei laciniis lanceolatis corolla dimidio breviori- bus; legumine ovato acutoilævi sericeo calycem excedente. Habitat in montosis prope Pekinum; floret augusto mense D. (y. s. sp.) Observation. Espèce voisine du Z.. divergens de Pursh, dont elle diffère surtout par son légume lisse-soyeux et par ses fo- lioles beaucoup plus petites; elle se distingue du Z. prostrata de Pursh par sa tige frutiqueuse et par d’autres caractères. 6o ar. eunce. — Plantes mongholiques et chinoises. LESPEDEZA MEDICAGINOIDES Al. Bunge. L. caulibus prostratis elongatis gracilibus striatis; petiolis abbreyiatis, foliolis lincari-oblongis obtusis mucronatis subtus sirigulosis ; racemis axillaribus capi- tatis pedunculatis folium excedentibus ; calycibus corolla brevioribus ; legumi- nibus calycem subæquantibus obovato-oblongis sericeis. Synon. L. medicaginoides Bunge Enum. bor. chin. p. 19. n. 110. Habitat in vicinis Pekinensibus nec non cis murum magnum australem, ver- sus fines Mongholiæ, haud procul à fortalitio Tscha-dao ; floret julio mense 7%. (v.v. sp.) Observation. Gette espèce diffère du L. prostrata, dont elle est voisine, par ses grappes de fleurs courtes compactes et capitées ; elle semblerait, à‘en juger par la phrase spécifique, se rapprocher du L. macrophylla, mais elle en diffère par ses feuilles beaucoup plus courtes, ses grappes moins longues, son calice, ses brac- tées , etc. Par la forme de ses feuilles , elle a des affinités avec le L. juncea , et paï ses capituies floraux avec le L. trichocarpa ; mais sesfices couchées la distinguent facilement de ces deux espèces. PATRINIA Juss.— DC. Prodr. 1v p. 623 (1) Ce genre fut constitué d’abord par M. de Jussieu sur trois espèces qui étaient placées parmi les Valérianes. Schultes en ajouta une quatrième, M, Fischer ne cinquième, enfin M. de Bunge en publia encore quatre nouvelles espèces découvertes récemment dans ia Chine boréale. Ainsi la patrie de ce genre est la Sibérie australe, et vraisemblablement depuis la partie orientale de la Mongholie jusque dans la péninsule de la Corée, les îles Japonaises adjacentes et la Chine boréale; (le P. cetato- (x) L'auteur estmaintenant persuadé que lé type du fruit des Patrinia est triloculaire iris ” perme. Il a observé dans les deux loges avortées du P. scabra des ovules manifestes qui ne se rencontrent pas dans les autres espèces ni dans les Valérianelles. Gette opinion est contraire à celle qu'il avait exprimée dans la Flora altaica de Ledebour, (v. 1. p. 129, in adn.) Par la nature de leur fruit, les Valérianées se lient aux Lonicérées, d’un côté au moyen du Triploste- gia, de l’autre par le Lirnæa. Âÿ. BUNGE. — Plantes mongholiques 4 6% tophylla de Hooker (F2 bor. aïnér. V1. p. 200), parait devoir être éxclu du genre). Au sud, la région des Patrinia à pour limites les monts Himalaya, où se trouve le genre Nardostachys, voisin dés Patrinia. À l’ouest jusqu’au nord , 1a chaîne des monts Urals est la limite de ce dernier genre. Sur les sommets de ces monts, on rencontre le Patrinia sibirica Juss., qui y est spora- dique, mais qui ne croît pas sur le revers occidental, tandis que vers l’orient elle n’est pas rare et s'étend jusqu'aux confins aus- tro-orientaux de la Sibérie. Dans la région altaïque, on la trouve fréquemment ainsi que le P. intermedia Roœim. et Sch., qui est particulier à cette région; dans la partie la plus orien- talé se rencontre, mais rarement, le P. rupestris Juss. : cette dérnière espècé devient plus abondante vers le Jénisée ainsi que dans la Daourie et dans la Mongholie, principalement la boréale. Les contrées trans-baïcales de la Sibérie australe nourrissent le P. scabiosæfolia Fisch. Il est probable que les vastes pays encoré inconnus aux voyageurs botanistes , et qui "s'étendent, en longueur et en largeur, depuis l'embouchure du fleuve Amur jusqu’au sud, possèdent plusieurs espèces de ce genre dont les derniers vestiges vers l’orient se montrent au Ja- pon où Thunberg et Siebold ont trouvé le P. villosa Juss. Mais la Chine boréale parait être la patrie de prédilection des es: pèces de ce genre: pendant le court séjour que M. de Bunge y fit, il découvrit une nouvelle espèce qu’il nomma dans son énüs mération P. keterophylla ; plus tard on trouva dans le voisinage de Pékin les P. scabra, opata et hispida. L'auteur décrit toutes ces plantes, et donne de bonnes figures de ces trois dernières espèces. Ce travail étant une ‘véritable monographie du genre Patrinia, nous avons pensé qu'il serait utile de donner l’énu- imération complète des espèces, en nous bornant toutefois à la phrase spécifique , à la synonymie et à l’habitation. PATRINIA SIBIRICA Juss. P. caule bifariam pubescentesubaphyllo ; foliis radicalibus difformibus, éauli- nis paucis pinnatisecüus ; floribus cymosis ; calycis laciniis in fructa majusculis ; bractea oboyata subtriloba. 62 AL. BuNGr. — Plantes mongholiques et chinoises. Synon. P. sibirica Juss. DC. prodr. 4, p. 623. c. omnibus synon. Ledeb. fl. alt. 1.p. 131. J’aleriana sibirica Pall. itin. ur. p. 266. et 267. in adnot. et p- 316. Falk. Beytr. 11. p. 100. n. 53. Habitat in rupestribus toüus Sibiricæ meridionalis, a ditione Baschkirorum in declivio orientali montium Uralensium (Falk. Palias. 1.1. c.) usque ad Dau- riam; Alpes etiam ascendit. Floret jam initio maji mensis ZÆ. (v. v. sp.) PATRINIA sCABRA Al. Bunge. Tab. 1. P. tota scabra ; caule superne dichotomè folioso; foliis rigidis sessilibus pinna- tfidis, lobisæqualibus oblongis acutiusculis distantibus tridentatis integerrimisve, subfloraibus oblongo-linearibus integerrimis ; floribus trichotomo-cymoso-pani- culatis; bracteis fructum nudiusculum longitudine et latitudine duplo superantibus. Habitat in montosis Chinæ borealis prope Pekinum; floret julio, augusto #. (v. s. sp.) PATRINIA INTERMEDEA R. et Sch. P. caule puberulo folioso ; foliis carnosulis sessilibus, imferioribus pinnati- sectis; laciniis grosse incisis, superioribus subbipinnatifidis , lacintis subæ- qualibus; floribus paniculato-cymosis ; calycibus in fructu obsoletis, bractea oblonga. Synon. P. intermedia R. et Sch. D. G. prodr.rv. p. 624 exclusa planta Chi- nensi ? P. rupestris Al. Bunge, in Ledeb, fl. alt. 1. p. 130. exclus. omnibus sy- nonymis præter Fischerianum. Habitat in rupestribus apricis montium altaicorum frequens ; floret junio julioque Æ. (v. v. sp.) PATRINIA RUPESTRIS JUSs. P. caule puberulo folioso; fohis glabriusculis, caulinis sessilibus pinnatisectis; lacinüs approximatis lineari-oblongis; lateralibus subintegerrimis acutis, termi- nali obovato-oblonga inciso-dentata; floribus paniculato-cymosis; fructu rudius- culo ; bractea ovato-oblonga. Synon. P. rupestris Juss. D. C. Prodr. cum synon. non fl. alt. Va/eriana rupestris Palla: ‘ie. 111. p. 266 et 316, neque pag. 214 ut citant D. C. et Willd. Habitat in rupestribus apricis Sibiriæ orientalioris a Jeniseo usque ad finis Dauriæ, nec non, quamvis rarissima, in montibus altaicis lecta, ut specimen inde allatum ab ill. Fischer benevole mecum communicatum docet; floret junio ju- lioque 7%. (v. v. sp.) AL BUNGE. — Plantes mongholiques et chinoises, 63 PATRINIA HETEROPHYLLA Àl. Bunge. P. caule pubescente folioso apice ramoso ; foliüis sessilibus, inferioribus pin- natisectis, lobis distantibus ovato-oblongis grosse dentatis, terminali majori in- ciso-lobato acuminato, superioribus ternatisectis; lobis oblongo-linearibus elon- gatis integerrimis ; floribus paniculato-cymosis; fructibus calyce minuto corona- üs, bracteam oblongam subæquantibus. Al Synon. P. heterophylla Bunge Enum. bor. chin. n. 201. Habitat in China borcali usque ad fines Mongholiæ; julio mense florcre incipit Æ. (v. v.sp.) PATRINIA OVATA Al. Bunge. T.2. L. caule pubescente folioso simplici; foliis omnibus longe petiolatis , infimis lyratis, cæteris ovatis longe acuminatis, subfloralibus lanceolatis integerrimis ; cyma coarctata ; fructibus junioribus calyce minuto coronatis; bractea.…. (?) Habitat im China boreali prope Pekinum; floret julio mense Æ. (v. s. sp.) PATRINIA SCABIOSÆFOLIA Fisch. P. caule inferne glaberrimo superne unifariam pubescente; foliis rigidis dis- coloribus , radicalibus longe petiolatis oblongis grosse serratis, caulinis Iyratis , lacinia extima maxima oblongo-lanceolata utrinque acuminata inciso-serrata, lateralibus linearibus serratis; floribus paniculato-cymosis; fructu dorso elliptico. Synon. P. scabiosæfolia Fisch. D. C. Prodr. 1v. p. 624. c. synon. Habitat in omni Dauria; floret julio mense 7%. (v. s. sp. et v. v. c.) PATRINIA HIsPiDA Al. Bunge. Tab. 5. P. caule retrorsum hispido; folüis rigidis discoloribus, radicalibüus.…. (?), cau- Jinis lyratis, lacinia extima majori oblongo-rhombea utrinque acuta dentata, late- ralibus ovato-oblongis dentatis; panicula amplissima ; fructu dorso ovali-sub- rotundo. Habitat in China boreali prope Pekinum ; floret julio et aagusto mensibus %. (v. s. sp.) : 64 ax. BuNGE. — Plantes mongholiques et chinoises. PATRINIA VILLOSA Juss. P, caule foliisque villosis, radicalibus petiolatis auriculatis,"caulinis sessilibus dentatis j corymbo paniculato ; fruciu. . . « .?; bractea, : 4 « . ? Synon. P. villosa Juss. D. C. Prodr. 1v. p. 624. c. synon. Habitat in Japonia Æ. CARVOPTERIS Al. Bunge. (Ordo nat. Verbenaceæ. Locus in systemate prope Yerbenam et Jilicem.) Character generis. — Calyx campanulatus quinquefidus, la- ciniis subequalibus, demum auctus. Corolla bilabiata 273; la- bium superius abbreviatumbipartitum; laciniis ovatis acutis, &- férius trifidum ; lobis lateralibus ovato-cblongis acutis, medio elongato limbo dilatato subeucullato fimbriato-multifido; tubus suberectus intus villosus; faux ampliatula villis clausa. Stamina didynama; félamenta ante florescentiäm involuta demum ex- serta recta stricta divergentia; antheræ adnatæ. Ovarium sim- plex, quadriloculare, quadriovulatum. Stylus rectus ex apice ovari. Stigma bipartitum. Fructus in calyce ampliato maturus solvitur in caryopses quatuor margine membranaceo cinctas. Semen caryopsis dimidia brevius erectum. Nomen à Kopuos, nux , et æripor, ala. | CARYOPTERIS MONGHOLICA AL Bunge. Suffrutex mongholicus, leviter fragrans; foliis subintegerrimis incanis. Pani- culæ axillares oppositæ vel alternæ et terminales. Flores amœnè cyanei. An- theræ nigricantes. Pollen cæruleum. j Habitat in rupibus apricis montium Mongholiæ fere totius; exceptis maxime borealibus et australibus ; a septentrione primum ad fluvium [ro obvia, austrum versus prope Chaschatu ultimæ ejus fines ; floret julio et augusto mensibus; semina maturat septembri D. (v.v.sp.) #" Observation. C’est la seule espèce de Verbénacée qui se ren- ‘contre dans la Mongholie, et on n’en trouve pas une seule dans toute la Sibérie; mais sur les confins méridionaux de la Monglolie, la Chine boréale en fournit plusieurs. DIRE arm rares J. DECAISNE. — _#ffinilés du genre Helwingia, 65 : RemarQuEs sur les affinités du genre Melwingia, et établis- sement de la famille des Helwingiacées, Par M. J. Decaiswe. Thunberg, dans la Flora japonica et les Icones qui forment Pappendice botanique de son voyage au Japon, a décrit et figuré sous le nom d’Osyris japonica Vindividu mâle d'un ar- brisseau sur lequel on n’a eu jusqu’à ce jour aucun renseigne- ment touchant l’organisation du fruit. Ce botaniste n'ayant pu examiner les organes femelles, pensa néanmoins, d’après l'in- spection de la fleur mâle, pouvoir rapporter cette plante au genre Osyris. Cependant Willdenow, entraîné par la différence d'aspect qu'elle présentait avec l'espèce européenne, crut de- Voir en constituer un genre nouveau auquel 1l imposa le nom d'Helwinsia, en le rangeant dans la Dioëcie triandrie, à la suite de l’Osyris ; mais lui-même n’ajoutant aucune observation nou- velle à celles de Thunberg, le nom proposé par ce dernier pré- valut, et l'Osyris japonica continua, dans les ouvrages géné- raux, d'être associé à l'espèce commune. (1) (r) Outre l’Osyris alba, les anciens botanistes en avaient distingué avec raison une autre es- pèce qu'ils désignaient par la phrase suivante : Casia hispanica procerior myrtifolio, C'est sous cette dénomination qu’elle se trouve dans les Znstitutiones et l'herbier de Tournefort. J'en donne ici la description accompagnée d’une figure, et les synonymes qui doivent s’y rattacher. O. quadripartita : vamis foliosis, foliis lanceolatis vel oblongo-lanceolatis mucronulatis, flori- bus axillaribus, segmentis nudis. Prancue 6 B. Osyris quadripartita Salzm. legit. in iten. Hisp. - Tingit, fase. 3, 1827. Casia hispanica procerior Myrtifolio, Tourn. Instit. p. 664. Desc. Frutex 6-8-pedalis, erectus, habitu Phillyreæ angustifoliæ, ramosissimus, ramis foliosis angulatis, striatis, epidermide herbaceä Iævi glaberrimâ vestitis, novellis herbaceis. Folia al- terna, lanceolata, mucronulata v. oblongo-lanceolata, basi et apice attenuata passimque obovato-cuneata v. linearia, x 1/2-2 1/2 L longa, 3-6 Jlata, integerrima, subaveuia, nérvo medio tantüm prominulo, coriacea, sempervirentia; siccata nigrescentia, subprui- nosa. Flores magnitudine fl. O. allæ, axillares, brevè pedunculati, pedunceulis junioribus apice biv tribracteolatis, trifloris, flore medio dein suppetente sojo ; fem. semper solitarii. Mas. Calyx NI. Botan. — Août, 5 66 1 DECAÏSNE: = _Zflinités du genre Helwingia. Dans ces derniers temps, M. Siebold rapporta du Japon et déposa dans le jardin de l'université de Gand, deux individus de cette plante qui fleurirent au mois d'avril des années sui- vantes. Appartenant lun et l’autre à des individus mâles, ils ne purent ainsi contribuer à éclaircir le point litigieux. Mais ayant obtenu, par l’obligeance de M. Blume, un ovaire et un fruit pres- que parvenu à maturité, je vais tâcher de compléter les connais- sances qui lui sont relatives, et rechercher les affinités de l’Hel- wingia, après en avoir donné les caractères qui sont les suivans : Les rameaux sont anguleux et entourés à la base, dans leu premier àge, d'écailles membraneuses, brunâtres, ciliées sur Les bords, comme on en remarque en particulier sur ceux des Staphy lea. Leur épiderme , herbacé, est parfaitement lisse; ils offrent en outre un canal médullaire assez prononcé. Les feuilles sont alternes , assez rapprochées à l'extrémité des jeunes rameaux, sur lesquels elles sont placées présque hori< zontalement ; leur contour est denté, et chacune des dents ter: miné par une soie caduque; leur substance est membraneuse;, subeampanulatus ; 4- (rariüs 5) fidus, segmentis ovatis nudis, subeonnatis, crassiusculié, æstiva- tione valvatis , mucrone introflexo brevi. Samira 4 segmentis calÿcinis opposita. Filamenta subulata, glabra, calyce breviora. Artheræ subemarginalæ, rotundatæ, biloculares, introrsæ, lo- cülis subdiserétis rimà longitudinali dehiscentibus. Pollen globosum. Disceus, eni stamina extror- sûm inserta, 4-v. rar. 3-lobus, lobis rotundalis, ségmentis calycims altérnantibus, cârnosus plt- nus, glaberrimus. Fem. Calyx turbinatus, ovario adhærens, apice 4-fidus, segmentis ovatis (maris similibus) patulis. Stamina sterilia 4. Antheræ subrotundæ, biloculares, loculis subdiseretis rimâ sublongitudinali débiscentibus, polline: vacuis Discus epigynas at in mare, Séylus üniens, cy- lindricus, glaber, disco basi conitinuus. Stigrnata tria; patula, lanceolata , papillosa. Ovariwm cat: nosum, calycis tabi arctè adnatum, eatnosum, uniloculare, loculo parvulo; ex apice placentarit centralis brevis, funiculo. brevi cellulari crassiusculo ovula terna v. quaterna anatropa cellu: laria appensa sunt. Frucrus. Drupa monosperma, subturbinata, calycis rudimento disco styloque coronafa, endocarpio crustaceo, pyrenam turbinatam subrugosam fragilem efformans. Semen abortu solitarium, placentario brevissimo parieti nuculæ adpresso affixum, tegumento proprio destitutum? Perispermum carnosun album. Embryo oblongus subobliquus, radiculâ supe- riori, Cotyledonibus oblongis adpressis semi-cylindricis. Hab. in Hispaniä(herb. Tournef. Pourret.), cireà Malagam (D° Rambur). In Algeriä (DF Du four) Tanger (Salzmann), #2 Os. Je viens de donner ici la Fr assez détaillée de cette. espèce d'Osyris que les collections de Salzmann ont déjà répandue dans les herbiers, afin d'apporter quelques rectificas: tions aux caractères de ce genre, car celles que j’ai faites modifient en plusieurs points ceux qui ont été publies jusqu’à ce jour, et en particulier celui qu’en a donné MM. Nees d'Esembeck jeune: et Henry dans leur Gencra plantarum Floræe Germanicæ : 1° par la présence eonstaute des étas 3. DECAISNE. — Affinités du genre Helwingia, 67 d’une nervure médiane saillante, principalement à la face infé- rieure, partent, en se courbant légèrement, plusieurs nervures presque opposées 1 se ramifient elles-mêmes pour s’anasto- moser en formant un réseau qui se dessine en clair sur la sur- face du limbe; du reste, leur surface est entièrement glabre, luisante, d'un vert tendre, et rappellent assez bien les jeunes feuilles.-de l’Hortensia; elles sont portées sur un court pétiole bordé supérieurement par le limbe; à la base du pétiole, on re- marque des stipules latérales très étroites, membraneuses, bru- nâtres, caduques , divisées au sommet en plusieurs lanières sé- tacées très fines, flexueuses, articulées. Les fleurs sont disposées en petits groupes à la face supé- rieure et sur la nervure moyenne de la feuille, par le résultat de la soudure du pédoncule avec cette nervure, comme il est facile de s’en assurer d’après le diamètre qu’elle présente jus- qu'à la place occupée par les fleurs. Celles-ci sont ordinaire: ment plus nombreuses dans les individus mâles; je n'ai pu m'as- surer positivement de l’ordre d’inflorescence auquel elles ap- mines dans les fleurs femelles soit de cette espèce, soit de l’'Osyris alba ; ces étamines bien que stériles, sont néanmoins fort apparentes et égalent presque en longueur celles des fleurs mâles; 2° par le nombre des parties de la fleur, constamment de quatre dans cette espèce et dent les segmens sont dépourvus du petit faisceau de poils qui s’observe dans l’autre espèce, quoique omis par M. Nees; 3° par l'insertion de la graine qui n’est pas attachée à la base du nucule. En effet, la manière dont je viens de décrire la position de Povule au moment de la floraison, change ce dernier caraétère. Si on observe l’ovule quelque temps après la fécendation, on voit :la cavité de la loge excavée et remplie en totalité de tissu cellulaire à cellulesincolores ou brunes fixées très faiblement les unes aux autres, m&is entourant de toute part le placentaire etlui adhérant même, celui-ci partant du centre de la loge après un accroissement assez grand, ne supporte plus qu’un seul ovule, arrondi, plongé par un côté dans la ‘substance du placentaire ; cet ovule observé ainsi parait pelté, comme le dit M. R. Brown (Prod.) Mais si on l’écarte de la partie du placentaire dans laquelle il'est en partie enfoncé, on entraine avec lui un petit corps cÿlindrique qui n’est rien autre que le funicule supportant alors un ovule rond, charnu, aÿant ‘le ‘hile et Ta chalaze con- tigus et diamétralement opposés au pointoù corréspondra la radicule. Toutes‘ces parties, entou- rées au reste d’une grande masse de tissu cellulaire de consistance très molle elle:même, sont d’une dissection très difficile sur la plante sèche; néanmoins comme j'ai répété plusieurs fois la même observation, je ne crois pas m'être trompé à ce sujet. Quant à la graine, elle finit par rem= plir complètement la cavité de la loge, de la base de laquelle elle semble prendre naissance; cependant avec un peu d'attention on retrouve le placentaire très petit relativementau volume de la graine, dans la substance de laquelle il se trouve enfoncé à cause de la pression que lui font éprouver les parois très dures du nucule. Le même fait, relatif au refoulement du placen- taire, a lieu mais d’une manière plus nette dans le Thesium , le‘Quinchamalinm, “etc. 6, + 68 5. DÉCAISNE, — Affinités du genre Helwingia. partiennent, quoique je les suppose terminales. Ces fleurs sont petites, de la grandeur de celles de l'Osyris alba ; leur couleur est verte dans les individus mâles. Le calice de ces derniers est très court, et rappelle assez bien la forme des fleurs du genre auquel Thunberg les avait rapportées : il est monosépale, à trois dents égales assez profondes, à préfloraison valvaire, adhé- rant dans sa partie inférieure à un disque assez épais, trilobé, au centre duquel on aperçoit le rudiment excessivement petit d’un ovaire avorté et enfoncé dans l'épaisseur de ce disque. Les étamines, au nombre de trois, alternent avec les divisions du périanthe qu'elles ne dépassent pas; leurs filets s’insèrent dans l'intervalle de chacun des lobes du disque, au-dessous de ceux-ci. Les anthères sont basifixes, introrses, droites, terminées su- périeurement par un très pelit prolongement du connectif; les loges sont ovales et s’ouvrent longitudinalement par le mi- lieu ; le pollen est globuleux et presque lisse. La fleur femelle nous offre un calice dont le limbe se compose de trois ou quatre folioles lancéolées, réfléchies, herbacées et caduques, tandis qu'elles sont persistantes dans les fleurs mâles ; le tube adhère à l'ovaire; celui-ci est turbiné, recouvert par un disque assez large, charnu, parfaitement lisse, que ter- mine un style court divisé au sommet en trois ou quatre lobes lancéolés aigus, papilleux sur leur surface supérieure consti- tuant le stigmate. L’ovaire offre à l’intérieur autant de loges qu'il y a de lobes aux stigmates; chacune de ces loges con- tient un ovule pendant de leur sommet par un funicule assez court quoique légèrement plié sur lui-même. Le fruit est couronné par le bord du calice, le disque, et le rudiment du style; le péricarpe, assez mince, présente une surface rugueuse dont les aspérités se voient aussi à la face interne de l’endocarpe. La graine est appendue du sommet des loges ; elle est anatrope, et présente un embryon qui en occupe presque toute la longueur. Sur un ovule assez avancé, j'ai cru remarquer un épaississement correspondant au hile, et le ra- phé m’a semblé latéral par rapport à la cavité de la loge. La radicule m'a paru aussi légerement courbée vers la partie cor- respondant au micropyle. T. DECAISNE. — #ffinites du genre Helwingia: 69 Cette plante est le type d’une nouvelle famille dont je ré- sume ainsi les caractères : HELWINGIACEÆ. (1) Flores dioïci. Perianthium simplex, 3-4-partitum, laciniis ovatis patentibus, in femineis deciduis, præfloratione valvatà. Discus obscure 3-aut-{-angulatus. FLores masc. Sfamina 3-4, laciniis perianthui alterna. tRÈr filamentis continuæ, sub- rotundæ , introrsæ, biloculares, loculis discretis rimà Bb, dinali dehiscentibus. Pollen læve. Pistilli rudimentum subnul- lum, punctiforme. For. FEM. Ovarium basi turbinatum, pe- rianthio adnatum, disco epigyno coronatum, 3-4-loculare, locn- lis uni-ovulatis. Ovula ex angul apice interni loculamentorum pendula, anatropa. Stylus brevissimus, crassus. Stigmata 3-4 brevia, subulata, divergenti-recurva, verrucoso - papillosa. Frucrus (immaturus) exsuccus, rudimento styli discique coro- natus, subapiculatus, 3-4-coccus, coccis lenticulari-compres- sis, chartaceis, rugosis, monospermis. Sermina compressa, fu- niculo brevi appensa, raphe excurrenti marginata, vertice in extremitate superiori affixa. Embryo albuminosus (?), inversus. Genus unicum, Æelwingia Wild. 2. rusciflora Wild. Sp. pl — Nob. Planche 7. Osyris japonica Thunb. D'après cette description, et principalement d’après celle de l'ovaire, 1l est évident que l’Æelwingia ne peut appartenir non- seulement au genre Osyris , mais encore à la famille des Santa- lacées. La position des étamines alternant avec un calice à di- visions caduques, surtout dans les fleurs femelles, paraît plutôt indiquer des rapports avec les plantes à corolles poly- pétales qu'avec celles du groupe des apétales. Cependant, parmi celles-ci, les Euphorbiacées semblent au (x) Obs. sur quelq. pl. du Japon ;‘par MM. Morren et Decaisne. Bull. acad, Sc, Brux, n. 54 no Y. DECAISNE, — Zffinités du genre Helwingia. premier abord offrir quelques points de ressemblance avec l’Helvingia, soit à cause du petit nombre des parties de Ja fleur , soit par la structure du fruit, composé le plus souvent de trois coques renfermant un ovule pendant. Mais un examen plus attentif nous montre, dans l'Helwingia, un ovaire adhé- rent, et cette seule considération nous oblige à éloigner cette plante des Euphorbiacées. Parmi les polypétales qui semblent aussi sÉchNE l’'Hel- wingia, nous trouvons les Célastrinées et les Rhamnées, pré- sentant des exemples de fleurs incomplètes , et pouvant jusqu’à un certain. point offrir de l’analogie avec lui, surtout par la position des étamines alternes avec le calice. Néanmoins, comme la première de ces deux familles nous offre des fruits dont les loges renferment plusieurs ovules, et que la préflorai- son est imbriquée, tout rapprochement doit cesser ainsi qu’a- vec les Rhamnées, dont l’estivation du calice est valvaire comme dans l’'Hekvingia , mais chez lesquelles les fruits renferment des graines dressées du fond de la loge, avec la radicule in- férieure. En éliminant ainsi plusieurs autres familles à ovaire adhé- rent, avec lesquelles l'Hclwingia notfre aucune analogie, même par son port, comme il paraissait en montrer avec les familles précédentes, 1l nous reste à examiner ses affinités avec les végétaux du groupe formant les limites des familles à co- rolles monopétales et polypétales à insertion épigynique. Parmi ces familles, nous remarquons plusieurs genres à fleurs dioïques, dépourvus de corolles, à étamines alternant avec les lobes du calice, ou en nombre double, soit fertiles ou stériles, avec des ovules solitaires et pendans du sommet des loges. Je pense donc que c’est parmi ces familles où l'insertion est épigynique, qu'il faut chercher les affinités de notre plante les plus conformes à la nature. Les Hamamélidées et les Araliacées viendront se placer en première ligne. Dans les Araliacées, l'ovaire est infère parfaitement adhérent au calice; les loges, dépassant souvent le nombre de deux, ren- ferment un seul ovuie suspendu à l'angle interne de la cloison ; les étamines sont en nombre égal aux divisions de la fleur, et J. DÉCAISNE. — Æflinités du genre Helwingia. 71 alternent avec les pétales; la préfloraison valvaire et les sexes sont souvent séparés. Ces plantes sont privées de stipules. Parmi tous ces caractères , il en est plusieurs, comme on le voit, qui sont communs à l’Æelvingia, et d'autres qui lui sont contraires, Parmi ces derniers, la position des étamines alternes avec les divisions du calice au lieu de leur être opposées, celle de l’ovule et la présence des stipules, séparent cette plante des Aralacées, | Les Hamamélidées nous présentent des fleurs pourvues, soit d'un double rang d’étamines dont un stérile opposé aux péta- les, soit toutes fertiles et au nombre de vingt, comme je lai observé dans une nouvelle espèce du genre Parrotia recueillie au Cachemyr par Jacquemont, soit enfin des étamines en nombre indéterminé comme dans le Fothergilla. L'ovaire est libre ou semi-adhérent , constamment à deux loges renfermant un seul ovule suspendu au sommet et présentant un raphé latéral au lieu d’être parallèle à la cloison, comme on l'observe dans la fa- mille précédente. Ainsi, comparé avec ceite AVHRETES famille, l'Helwingia s'y rattache, soit par l'absence des pétales comme put espèces d'Hamamélidées nous en offrent des exemples, soit par la posi- tion de l’ovule et du raphé, position que, sans pouvoir laffir- mer, je suis porté à regarder comme identique avec celle des Ha- mamelis, chez Lnueliet nous retrouvons des feuilles pour- vues de stipules, mais couvertes, à l'exception d’une espèce, de poils étoilés qui manquent dans l'Helwingia. Ce serait donc avec cette dernière famille que l'Osyris japonica de Thunberg offrirait le plus d’analogie, sans toutefois pouvoir lui être réunie à cause du nombre différent des loges de l'ovaire, de la présence d'un disque épigynique, de la structure des fleurs mâles, enfin de l'absence de la villosité caractérisant en partie les Hamamélidées avec lesquelles l'Æelwingia ne présente en outre aucune ressem- blance d'aspect. Je pense donc que ce genre peut, dans l’état actuel de la science, être rangéen dehors des deux familles pré- citées, et en constituer une qui viendrait prendre place côté de ces dernières. L'examen de quelques : plantes de la famille des Araliacées 72 T. DÉCAISNE. — Affinités du genre Helwinpid. m'ayant conduit à étudier la fleur de l'Zdcxa, je crois pouvoir apporter quelques rectifications à ses caractères. Cette plante que M. De Candoile range en tête de la famille, me parait, si elle s'en rapproche en quelques points, s’en éloi- gner en d'autres , extrémement importans, et notamment par la structure de la fleur. En effet, la manière de voir de Linné, qui considérait la fleur de PZdoxa comme pourvue d’un calice et d’une corolle monopétale, me parait s’accorder assez bien avec ce que nous démontre l'observation , puisque nous voyons un premier verticille extérieur composé généralement de trois par- ties auquel en succède un autre formé d’une corolle à cinq lobes, à estivation imbriquée, suivi lui même du verticille staminal soudé à ce dernier par un disque assez charnu. Il est vrai que dans le verticille extérieur, deux des divisions avortant ordinai- rement, celles-ci se trouvent’ ainsi réduites à trois; mais les exemples de fleurs sur lesquelles on remarque les cinq pièces de ce verticille ne sont pas rares et doivent nous servir de type. Cette tendance au retour du nombre normal se fait remarquer, au reste, par une assez grande quantité de fleurs munies d'un calice à quatre divisions, sans parler de la fleur terminale of- irant presque constamment ce nombre. Ces divisions, souvent inégales dans les jeunes fleurs, finissent par devenir de gran- deur égale en suivant la maturité du fruit auquel elles se sou- dent et qu'elles surmontent plus tard sous forme de dents. Le verticille plus intérieur, inséré sur l'ovaire, se compose d’une corolle à quatre ou cinq lobes, suivant la place qu'occu- penk les fleurs dans l’inflorescence; celle-ci est terminale et pré- sente à son extrémité une fleur généralement à quatre lobes, tandis que toutes celles qui lui sont inférieures en offrent cinq. L’estivation de cette corolle est quinconciale et présente une très grande diversité dans la position relative de chacun de ses lobes; elle est de consistance et de couleur herbacée dans le premier âge, mais elle ne tarde pas à acquérir plus tard une teinte jaunâtre et une nlus grande résistance; elle se détache assez long-temps après la fécondation en emportant les étami- nes qui lui sont attachées au moyen d’un disque assez épais et de couleur jaune, servant peut-être à retenir ainsi cinq pétales 3. DECAISNE. — L4/finités du genre Helwingia. 73 originairement libres, comme cela s ‘observe dans quelques gen- res des Ternstrœmiacées, ce qui du reste s’accorderait mieux avec la place que doit occuper l_Zdoxa. En considérant ce ver- ticille comme calicinal, il présenterait ce cas unique à ma con- naissance, d’un calice monosépale emportant les étamines, et celles-ci présenteraient en outre dans leur situation un fait re- marquable en opposition avec les lois d'alternance, puisque, en regardant chacun des filets anthérifères comme une seule éta- mine , chacune d’elles ne se trouve ni alterne avec les divi- sions calicinales, ni opposée aux pétales. En observant des fleurs jeunes, il me paraît évident que chaque filet ne consti- tue pas une étamine complète, puisque les dix filets ne sup- portent chacun qu'une anthère peltée à une seule loge , les- quelles s’ouvrent toutes par la face interne, à une même épo- que. Ainsi cette observation me porte à regarder chaque filet avec son anthère uniloculaire, comme la moitié d’une étamine profondément divisée en deux parties, qui, par la réunion des deux filets constituerait une étamine unique supportant une anthère biloculaire placée ainsi entre chacun des lobes de la corolle au lieu de se trouver sur leurs côtés. Considérée ainsi, la fleur de lAdoxa rentre complètement dans la symétrie des autres plantes de la famille des Araliacées sans qu'il soit nécessaire d'admettre la transformation des pé- tales en organes mâles, comme le suppose M. De Candolle, puisque nous retrouvons ainsi quatre verticilles alternant les uns avec les autres, comme dans le grand nombre des Dicoty- lédones. Il me reste à ajouter au sujet de cette plante une obser- vation relative à la graine; Gærtner et quelques autres bo- tamistes ayant pris pour elle l’endocarpe qui la contient. Le fruit de l’_4doxa est une baie à quatre ou cinq loges dont le péricarpe, celluleux et de couleur verte, est intimement soudé ie calice; le sarcocarpe se compose d’un tissu cellulaire très | lâche, incolore, mucilagineux, à cellules horizontales; lenusstpe Cartilagineux, verdàtre, présente au sommet un 1rou arrondi à travers lequel pénètrent les vaisseaux nourriciers supportant une graine anatrope dont le testa est celluleux; le périsperme 74 ÿ, DECAISNE. — Affinités du genre Helwingia. est charnu , car le Lierre semble offrir seul dans la famille un exemple de périsperme profondément ruminé. 9 L'Adoxe différant des Araliacées en général par sa coraolle monopétale à estivation quinconciale, et non valvaire, ainsi que par la structure des étamines, il en résulte, ce me semble, que ce genre ne doit pas être mis en tête de cette famille pour en servir pour ainsi dire de type, mais, au contraire réjeté à la fin comme genre anomal. Une partie de nos observations ayant en outre pour objet l'Osyris alba, dont la structure des fleurs et de l'ovaire n’ont été bien figürés, à ma connaissance, dans aucun ouvrage, et qui diffère à plusieurs égards de l'Osyris quadripartita , sur le- quel J'ai appelé lattention des botanistes, j'ai pensé que l'ana- lyse florale de l’espèce commune ne serait pas sans intérét, puisqu'elle contribuerait à éclaircir et à mieux faire connaître la structure d’une plante appärtenant à la Flore française, EXPLICATION DES PLANCHES VI ET VII. PLANCHE VI, A. OsvRis ALBa. Fig. 1. Ramuscule de grandeur naturelle d’un individu femelle, afin de monirer le mode d’inflorescence, Fig. 2. Fleur mâle très grossie ainsi que tous les autres détails : en a. petite touffe de poils qui se trouvent sur le dos des anthères, et qu’on remarque également sur le milieu des divi- sions du périanthe. | Fig. 3. Pollen provenant des étamines mâles ; lorsqu'il est humide, il devient globuleux et présente trois plis longitudinaux ou des pores peu apparens ; la membrane externe est lisse. ë Fig, 4. Fleur femelle. Fig. 5. La même coupée verticalement : en @. divisions du périanthe coupées par leur moi- lié; à. étamine stérile; c. le disque autour duquel s’insèrent les étamines ; d. style; les deux lobes papilleux constituant les stigmates ; e. portion charnue de l'ovaire; f. cavité uniloculaire renfermant un très court placenta central supportant ordinairement deux ovules. Fig. 6. Anthère de la fleur femelle ; les loges sont souvent difformes et ne contiennent point de pollen. . Fig. 7. Placentaire isolé; on voit les deux ovules recourbés sur eux-mêmes ; ils paraissent être placés un peu obliquement. Fig. 8. Ovule isolé; il est entièrement celluleux : a. le point d'attache du funicule ou du raphé libre, en supposant l’ovule privé de tégumens ; 2. partie correspondant à la chalaze ; £. sommet de l'ovule correspondant au poiut d’imprégnation. J. DECAISNE. — 4{/ffinités du genre Helwingia. 95 Fig. 9. Un ovule beaucoup plus âgé. Les mêmes lettres ivdiquent les parties analogues à la figure précédente, Fig. 10. Coupe verticale d’un jeune fruit : on voit en 4, l’épicarpe; en 8. Île sarcocarpe; en c. l’endocarpe devenu celluleux ; en 7, le placenta , qui a pris un grand développement à la maturité de la graine; il se trouve rejeté sur le côté du fruit , et disparait presque complète ment ; en f. partie supérieure du placentaire, présentant un enfoncement dans lequel se niche une partie de l'ovule ; à cette époque, je n'ai pu découvrir les rudimens de l’un ou de l’autre ovule, qui avorte toujours complètement, B. OsvrtS QUADRIPARTITA. Fig. 1. Fragmens de rameau de l'individu mäle, de grandeur naturelle ; les pédoncules axillaires sont uni-ou triflores; les pédicelles sont articulés et offrent des bractéoles à leur base sur de très jeunes fleurs. Fig. 2. Rameau de grandeur naturelle de l’individu femelle; on remarquera la différence dans la disposition des fleurs de cette espèce avec la précédente. Fig. 3. Fleur mâle; les anthères sont dépourvues de poils ainsi que les lobes [du périanthe au point où correspondent les anthères, Le disque est quadrilobé , à cause du nombre des par- ties de la fleur. Fig. 4. Fleur femelle à trois divisions. Sa forme est différente de celle de l’Osyris alba. Fig. 5. Fleur femelle à quatre divisions. Fig. 6. Anthère prise sur une fleur femelle. Fig. 7. Section verticale d’une fleur femelle. Fig. 8. Placenta retiré de la loge; dans cette figure, on aperçoit distinctement la position oblique des ovules. Fig. 9. Ovule isolé. . * Nota. Les lettres indiquant les détails sont les mêmes que celles des parties analogues des figures de l’Osyris alba. PLANCHE WII. -— Hu&LWINGIA RUSCIFLOBA., Fig. 2. Rameau de grandeur naturelle appartenant à un individu mâle vivant, et dessiné d’après nature. Fig. 2, Feuille isolée appartenant à un individu femelle. Le fruit est solitaire. Fig, 3. Plan symétrique de la fleur mâle : a. les divisions du périanthe; 6. les étamines; c. disque ; f. rudiment de style au centre. ÿ Fig. 4. Le même de la fleur femelle : a«division du périanthe; #. le disque; c. l'ovaire tri loculaire , avec lequel alternent les stigmates en d, nr 5. Fleur mâle : a. les divisions du périanthe assez épaisses, un peu creusées au som+ 5 0. les étamines à anthères introrses ; c. le disque, au centre duquel on voit un petit bou- ds nent d’ovaire. Fig, 6. Anthère vue par ie dos. Fig. 7. a. Pollen elliptique sec, retiré de l’anthère, avec trois plis; à. plongé dans l’eau, il devient sphérique . et offre trois pores ou bandes. Fig. 8. Fleur femelle. La quatrième division se trouve cachée. Fig. 9. La même coupée verticalement : «. division du périanthe ; à. disque charnu sur- montant l'ovaire et paraissant être continu ayec le style; c. le style très court; d, stigmate; 76 SIEBOLD ET ZUGCARINI. — Âlora japonica. €. portion charnue de l'ovaire; f. ovule pendant du sommet de la loge par un funicule court un peu replié sur lui-même; Fig. 10. Jeune fruit à trois côtes : on voit en a. un cercle indiquant la place sur laquelle s’insérait la division du périanthe ; en 2. le styie divisé au sommet en quatre lobes stigmatiques: Fig. 11. Le même ayant une loge coupée par le milieu du dos, afin de montrer la position de l’ovule. Dans le seul fruit que jai eu à ma disposition, je n'ai pu m’assurer si le raphé est tourné en dehors, ou s’il Jonge la cavité interne de la loge; d’après la position de l’ovule fig. o, je suis porté à regarder le raphé comme placé un peu latéralement. Fig. 12. Ovule retiré de la loge : a. le rudiment du funicule; 2. le raphé; c. la chalaze » d. le micropyle; on voit l'embryon e. par transparence. FLora Japonwica, sive plantcæ, quas in imperio Japonico collesit, descripsit ex parte, in ipsis locis pingendas curavit D. Ph.Fr. DE SIEBOLD. Sectio prima, continens plantas ornatui vel usui inservientes. Digessit D. J. G. Zuccarini. (Fasc. r et 2. 28 p. in-4°, cum 10 tab. lapide incisis 1835. Lugduno Batavorum apud auctorem; Amstelodami, J. Müller; Lipsiæ, L. Voss; Parisus, L. Roret; Petropoli, J. Brieff; Vindobonæ, Schaum- burg.) Le voyage si aventureux du D.Siebold au Japon devait natu- rellement présenter de grands résultats pour la botanique, puis- que ce savant, si versé dans toutes les branches des connais- sances humaines, avait fait de cette science une étude spéciale, et quil avait pu rapporter du Japon des graines qui ont été se- mées dans le jardin de Gand, et des matériaux pour une flore plus complète que celles publiées par les auteurs antérieurs. M. de Siebold a déjà satisfait en partie aux vœux des botanistes en publiant les deux premières livraisons de l’ouvrage qu'il a intitulé Flora Japonica, dont la première section renferme les plantes usuelles et d'ornement. Il a chargé de la description des espèces M. Zuccarini, professeur de boianique économique et forestière à Munich, connu si avantageusement par plu- sieurs écrits, et notamment par sa coopération aux ouvrages de M. de Martius. M. Zuccarini y a fait preuve, de nouveau, d'un SIEBOLD ET ZUCCARINI. -— Âora japonica. 77 grand talent descriptif, et il a ajouté aux figures des espèces un grand nombre d'analyses extrêmement instructives. L’exécution de cet ouvrage est vraiment admirable sous le rapport typographique et sous celui des planches qui ont été dessinées, gravées et enluminées avec une rare perfection. Mais comme on pourrait craindre que ce mérite fût précisément une cause de cherté qui empécherait ouvrage d'être à la portée de la plupart des botanistes éloignés des grandes bibliothèques, nous tâcherons, dans l'analyse suivante, de faire connaître, au- tant quil nous sera possible, celles des plantes du Japon qui offrent le plus d'intérêt. Il est à peine besoin d’avertir nos lecteurs que cette analyse sera bien loin de suppléer, nous ne dirons pas aux belles figures, cela est impossible, mais aux descriptions latines fort étendues et aux observations francaises qui se trouvent à la suite de ces descriptions. Nous regrettons que les plantes décrites dans cet ouvrage soient exposées sans ordre ne de sorte qu'on passe souvent d un objet à un autre qui n’a pas avec lui la moindre connexion. Ainsi la première livraison commence par une Magnoliacée, puis vient un Chêne, ensuite une Jasminée, à laquelle succèdent des Renonculacées. Nous eussions préféré, à cette variété dans les sujets décrits, des séries de plantes ana- logues: qui nous auraient en méme temps fait connaitre avec plus d’exactitude la physionomie de la végétation japonaise, et par là eussent mieux mérité à l'ouvrage le titre de Ælora japonica. ILxicruM RELIGIOSsUM tab. 1. I. arboreum sempervirens totum glabrum, foliis ellipticis integerrimis utrin= que attenuatis coriaceis, staminibus 18-20, capsulis carnosis. ÿ Cette espèce est nommée Skémi par les Japonais. Kæmpfer, dans ses Amænitates exoticæ ; l'avait déjà décrite et figurée. Elle avait été confondue avec l’{licium anisatum par Thunberg, mais V1. anisatum de Loureiro et de Gærtner est une plante totale- ment distincte par sa tige frutescente, ses feuilles ovées, ob- tuses, petites, et ses étamines au nombre de trente environ. L'I. religiosum est une des plantes de la Chine ou de la Corée 78 SIEBOLD ET ZUCCARINI. &< Flora japonica. (Koraï) introduites au Japon dès les temps les plus reculés, par les prêtres budhistes, qui ont coutume de la planter aux alentours des temples. Le fruit ressemble à la Badiane ({{licium anisatun), sans en avoir le goût aromatique. M. de Siebold pense que cet arbre pourrait être cultivé en Italie et dans la France méridio- nale, quoique dans sa patrie il ne dépasse pas le 35° degré de latitude septentrionale; mais il ajoute que les contrées de l'Asie orientale et des îlés du Japon sont beaucoup plus froides que celles de l'Europe situées aux mêmes degrés de latitude. QUERCUS CUSPIDATA tab. 2. (1) Q. foliis sempervirentibus (biennibus) oblongis vel ovato-oblongis longe cus- pidatis integerrimis vel remote et obtuse serratis coriaceis glabris subtus fusces- centibus; floribus spicatis , spicis elongatis filiformibus strictis in paniculam basi foliosam congestis, masculis inferioribus numeriosioribus, fœmineis superioribus subsolitariis; fructibus secundo anno maturantibus dense spicaiis, cupulis squa- marum delapsarum rudimentis notatis glandem cblongam vel subglobosam to- tam includentibus, demum ab apice irregulariter valvatim dehiscentibus. Kæmpfer (Am&n. p. 816, tab. 38) avait déjà fait connaître cette espèce de Chêne, en indiquant son nom japorais Sÿi noki. Thuünberg, dans sa Flora japonica, lui imposa le nom de Quer- cus cuspidata, qui à été admis par tous les auteurs. Cet arbre sé trouve dans toutes les les du Japon, sur les col- lines èt les montagnes, jusqu'à la hauteur de mille pieds au- dessus de la mer. Il croit en bosquets mélés de diverses espèces Chènes, de Chätaigniéts, de Lauriers, de Camellia et d’autres arbres. Dans les jardins il sert d'ornement, et ses fruits, dont le goût rappelle celui de la châtaigne, se mangent crus ou grillés sur la braise. Son bois est lisse, dur, propre à la fabrication des instrumens aratoirés, des montures de fusil, ete. M. de Siebold a réussi, en 1830, à transporter en Europe cette espèce de Chêne, ainsi que plusieurs autres plantes, par le procédé que (1) M. Zuccarini ajoute en note, que dans les Quercus les cotylédons sont charnus et pla- nes, tandis que dans les Fagus et Castanea, ils sont plissés-enroulés irrégulièrement, C’est, dits il, le seul caractère strictement distinctif de ces genrés voisins. SIEBOLD ET ZUCCARINI. = Fora japônica: 50 les Japonais emploient pour conserver de gros marrons jusqu’au milieu de l'été, et qui consiste à les envelopper dans de l’argile. C’est de cette manière que le jardin botanique de Leyde a été enrichi d'un grand nombre de plantes japonaises. Pendant les hivers de 1833 et 1834, lés Quercus cuspidata, glabra et ser: rala, quoiqu’eñ pleine terre, ont très bien supporté la tempéz rature. Forsvruia susPENSA tab. 3. F. glabra, foliis oppositis ternis quaternisve serratis integris ovatis acutis vel terñato-pinnatisectis, floribus præcocibus peduneulatis. M. Zuccarini expose les caractères du genre Forsythia , con- stitué par Vahl, genre extrêmement voisin du Syringa, mais qui s’en distingue par sa corolle éampanulée et par les loges de ses capsules polyspermes, tandis qu’elles sont dispermes dans le Syringa. Le F, suspensa Vah] ( Syringa suspensa Thunb. ) est un joli arbrisseau que l’on cultive dans tous les järdins du Japon, mais qui paraît avoir été introduit de Îa Chine. Il y en a deux variétés, l’une à rameaux dressés, dont le nom japonais-chinois est Zéatsi-gusa Ren-gj00 , et l’autre, à rameaux pendans, nom- mée Xitatsi-gusa Ren-gjoo. En 1833, M. Verkerk Pistorius a introduit, en Hollande, cette belle plante, ainsi que d’autres espèces rares. ÂNEMONE CERN UA tab. 4. A. folis pinnatisectis, segmentis inferioribus longius pedicellatis, omnibus pinnatifidis , lobis incisis lineari-oblongis acutis, junioribus utrinque sericeis , adultis subtus tantum villoso-hirsutis, involucro mulüifido, floris nutantis sépa- lis erecto-patentibus elliptico-oblongis acuts. Cette espèce, déjà décrite par Thüunberg, ressemble beau coup à notre À, pratensis; elle sert à décorer les rochers dans les parcs. 80 SIEBOLD ET ZUGCARINI. — Flora japonica. 5. ANEMONE JAPONICA tab. 5. À. caulescens, foliis radicalibus caulinisque ternatim sectis, segmentis cordatis trilobis inæqualiter duplicato-serratis, involucralibns inferioribus petiolatis basi cuneatis cæterum conformibus, swperioribus sessihbus, pedunculis elongatis vel nudis unifloris vel dichotomo-ramosis et iterum involucratis, sepalis plusquam 20 extus sericeis, caryopsibus ecaudatis dense villosis. Thunberg, dans sa Flora japonica, a décrit cette plante, qui est nommée par les Japonais Xïfune-gik, c'est-à-dire Aster de Kifune, parce qu’elle croit sur le mont Kifune, près de la ville de Miako. M. Zuccarini lui donne, comme synonyme, le C£e- matis ? poly petala DC. G. DEUTZIA CRENATA tab. 6. D. folüs e basi rotundata vel subcordata late ovatis acutis tenuiter crenulatis breviter petiolatis, utrinque pilis stellauis scabriusculis, pilis paginæ superioris 4-6, inferioris multifidis, floribus in thyrsum paniculiformem dispositis, stami- nibus 3-dentatis, antheris barbatis. Cette espèce nouvelle habite les vallées humides et ombragées du Japon; son nom japonais est Utsuji, Unohana. r, DEuTzIA SCABRA tab. 9. D. foliis e basi rotundata vel subcordata ovatis acuminatis arguie serrulatisi subsessilibus vel brevissime petiolatis utrinque pilis stellaus 3-4-fidis scaberri- mis, floribus in thyrsum paniculiformem dispositis, staminibus basi planis sursum attenuatis edentulis, antheris barbatis. + Thunberg à décrit et figuré cette plante, mais la figure qu'il en a donnée s éloigne tellement du D. scabra, que l’on croirait qu'il a voulu représenter le D. crenata, s'il n’avait pas dit ex- pressémenut que la plante sert à la polissure des ustensiles de bois, ce qui ne peut s'appliquer qu’au D. scabra. SIEBOLD ET ZUCCARINI. — Jlora japonica. 81 2 DeurTzrA crAcGILIS tab. 8. D. folüs e basi cuneata lanceolatis vel ovato-lanceolatis acuminatis argute ser- rulatis petiolatis utrmque pilis stellatis minutissimis adspersis, floribus in race- mos simplices dispositis, calycis lacinuüs acuminatis, filamentis tridentatis, anthe- ris glabris. Cette espèce nouvelle croit dans les hautes montagnes des provinces méridionales du Japon. M. Zuccarini a fait précéder les descriptions de ces trois es- pèces, par l'exposition très détaillée des caractères génériques du Deutzia. Ce genre avait été placé parmi les Philadelphées par M. Wallich et parmi les Caprifoliacées par M. Blume. Cepen- dant il diffère des Philadelphées par son estivation valvaire et non convolutive-imbriquée, par ses étamines définies, lab- sence de l’arille et la situation de l'embryon. Il se distingue des Caprifoliacées par son estivation, sa corolle polypétale, ses ovules. dressés et la situation de son embryon. M. De Candolle a mieux exprimé ses affinités en le joignant aux Saxifragées, où il forme une tribu particulière avec les genres Hydrangea, Cyanitis, Adamia et Broussaisia. Des huit espèces de Deutzia connues jusqu'ici, trois habitent les Alpes de l'Inde centrale (lHyma-. laya, où elles ont été trouvées par le D. Wallich}); une, les montagnes élevées du Japon; deux, les plaines de cet empire; et les deux autres le nord de la Chine, où M. Bunge les a dé- couvertes. Ruoponenpron METTERNICHIt tab. o. R. fruticosum, folis oblongis vel obovato-oblongis acutis coriaceis subtus ferrugineo-tomentosis, racemis terminalibus simplicibus corymbosis 10-15- flonis, calycibus minimis septemdentatis, corollis campanulatis septemfidis, sta- minibus 14, Ce beau Rhododendron habite les Alpes duJaponseptentrional, et se trouve surtout en abondance dans les montagnes de Niko. Thunberg l'avait confondu avec le R. maximum ; mais il s’en distingue facilement par le duvet roussâtre de la face inférieure VE BOTAN. == Août, 6 82 SIEBOLD ET ZUCCARINI. - Âlora japonica. de ses feuilles, par ses fleurs plus grandes à sept divisions, et par ses étamines au nombre de quatorze. M. Blume, dans ses Bijdragen, avait proposé d'en former un genre sous le nom d'Hymenanthus; mais, selon M. Zuccarini, il est impossible d'éloigner cette espèce des Xhododendron, surtout des À. cam- panulatum et arboreum, dont elle ne diffère que par le nombre septénaire des parties de la fleur. PAULOWNIA IMPERIALIS tab. 10. P. arborea, foliis e basi cordata ovatis acutis indivisis vel trilobis integerrimis subtus molliter villosis, foribus paniculatis, calycibus dense ferruginco-10- mentosis. Cet arbre, un des plus beaux du Japon, croît dans les pro- vinces les plus australes de cet empire, où on le nomme Kérri. On le cultive partout pour l’ornement, dans les jardins et les chemins publics. Kæmpfer l’a anciennement décrit et figuré, et Thunberg l'a décrit sous le nom de Bignonia tomentosa; plus tard ; Sprengel l’a placé dans le genre {ncarvillæa, qui appartient à la famille des Bignoniarées. Cependant M. Zuccarini le place parmi les Scrofularinées près du Lophospermum et du Rhodo- chiton dont 1l se distingue par sou calice coriace épais, par son stigmate simple tronqué, et par sa capsule s’ouvrant réguliere- ment en deux valves septicides. Voici, au surplus, le caractère différentiel assigné à ce genre par M. Zuccarini : | Paurowxnira. Calyx coriaceus, campanulatus, 5-fidus. Corolla campanulato-tubulosa, limbo 5-fido subbilabiato. Stamina 4, antheris hberis. Ovarium biloculare. Stylus sunplex, stigmate truncato. Capsula lignosa, bilocularis, bivalvis, valvulis septi- cidis. Semina plurima alà membranaceâ cincta, placentæ crassæ in dissepunenti dorso affixa. 1, E. TAUSCH. — Sur le genre Galium. 83. OgservaTIONS sur le genre Galium et quelques genres voisins, par le professeur J. E. Tauson. (Ælora 1835, n° 22 et 23, pag. 337.) Ayant déjà donné, à plusieurs reprises, quelques extraits des travaux botaniques de M. Tausch, nous trouvons, dans le Flora, un article de ce savant, qui traite, entre autres, de plusieurs plantes appartenant à la Flore française, et nous croyons rendre service aux botanistes de France en leur communiquant les principaux résultats de ce travail. Nous espérons empêcher par là que les plantes sur lesquelies l’auteur a dirigé ses recherches ne tombent dans l'oubli, comme cela parait avoir eu lieu pour quelques espèces de notre Flore, publiées, il y a déjà plusieurs années, par M. Tausch, principalement sur des matériaux à lui fournis par Sieber, et négligés jusqu'ici par les auteurs qui ont écrit sur la Flore française. Les espèces qu'il a proposées, fus- sent-elles même peu solides, n’en mériteraient pas moins d'atti- rer l'attention et les recherches de nos compatriotes. M. Tausch commence par déclarer que, jusqu’au Prodrome de M. De Candolle, aucun ouvrage n’a donné, pour les Galium, une division naturelle; il n’est cependant point toujours de l'avis du professeur de Genève. Il croit avoir trouvé un caractère né- gligé jusqu'ici, d’après lequel ce genre peut se diviser en deux groupes très distincts : ce caractère est fondé sur le développe- ment et l'épanouissement des fleurs. En effet, dans l’un des deux groupes, elles se développent d’abord à la partie inférieure et aux rameaux de la plante, de manière que les premières fleurs sont déjà changées en fruit, quand le sommet de la plante com- mence à s'épanouir; dans le second, au contraire, les fleurs se développent simultanément à toutes les parties de la plante, ou . dans des espèces pauciflores, celles dn sommet se développent les premières, 6, 5 3. E. TAUSCN. — Sur le genre Galium. GaLium DC. Prod. (excl. nonnullis Asperæ speciebus.) T. Eucazium. Fores anthesi coætanei, seu superiores primores. 1. Saurogalion. Folia verticillata quaterna, sæpe latiora et trinervia. Huc referenda CI. De Candolle Platygalia, Cocco- galia, Trichogalia (magna pars) et G. fruticosum Wild. Sub- dividi possunt ex inflorescentia axillari, corymbosa aut pani- culata. G. rotundifolium L. et ellipticum Willd. La synonymie de ces deux espèces est toujours encore embrouillée. M. Tausch in- dique les ouvrages anciens où l’on trouve chacune des deux. — L'auteur possède un échantillon du G. circæezans, qui se dis- tingue de la forme ordinaire par l’absence des soies sur le fruit, comme on l'a trouvé dans les derniers temps dans plusieurs autres espèces.— G.. articulatum Lam. DC, (excel. G. articulato R. Sch. et J’alantia articulata Lam.) Buxb. Cent. 2, t. 29, n'est que le G.. rub'oides var. latifolia qu’on trouve aussi en Hongrie: le nom de G. articulatum Roem. et Schult. pourra douc être con- servé pour le J’alantia articulata Linné.— Le G. fruticosum Willd. est identique avec le G. junceum Sibth. F1. gr. Sprengel y réunit, et très probablement avec raison, le G. dichotomum Lehm. Dans le Prodrome, ces trois espèces sont énumérées comme distinctes. 2. Asterogalion. Folia verticillata 6-8-10,raro 4-5. Huc spec- tant Leiogalia (maxima pars), ÆErythrogalia, Xanthogalia, Trichogalia (pars). Subdividi possunt quoque ex inflorescentia, Galium linifolium Lam. DC. ne parait, d’après la description du Prodrome, autre chose que le G. sylvaticum L.; c’est à cette même espèce qu'appartient la planche 609 du Flora danica citée pour le G. Zinifolium par M. De Candolle. La forme des feuilles est trop variable dans cetie plante, pour qu'on puisse y trouver une différence spécifique. — Le Galium aristatum 1. spec. Mert. et Koch, a pour synonymes les G. 1yrolense Willd. ! et G, sylvaticum Vill. Dauph. — Le G. firmum Tausch, Flora J.E. TAUSCH. — Sur le genre Galium. 85 1831, pag. 222, serait omis dans le Prodrome : M. Tausch ou- blie-t-il que le Prodrome a paru en 1830? ou sa citation dans le Flora est-elle fautive ? — Le G. lucidum All. (erectum Huds. DC.) se distingue par ses feuilles raides, à nervure médiane très sail- lante sur la face inférieure, et par les tiges presque ligneuses à leur base : il varie à feuilles très étroites presque subulées. On devrait réunir à cette espèce, plutôt qu'au G: cinereum AÏE., les G. tenuifolium All et corrudæfolium Vill. Sa variété pubes- cente fut donnée à tort par Balbis et Schleicher sous le nom de G. cinereum AÏl. C'est à cette même variété que MM. Koch et De Candolle ont réuni le G. scabrum Jacq., qui n’est que la variété pubescente si répandue du G. sylvestre Poll. | Le G. tenuifolium Wulf. rapporté du Tyrol par Sieber ( G. ni- tidum Herb. austr. n° 345) se distingue du G. lucidum par sa tige arrondie, ses feuilles très lâches, noircissant par la dessic- cation, par ses rameaux latéraux et floraux très ét:lés. Un exa- men de la plante vivante fera mieux connaître sa valeur comme espèce. — Le G. incurvum Sibth. et Smith est, d’après les échantillons rapportés par Sieber de la localité indiquée par Sibthorp, le G. lucidum All. Les lobes de la corolle sont, à la vérité, désignés comme obtus dans la description de Smith; mais un examen attentif fait voir qu'ils sont simplement re- courbés intérienrement. — Le G. suberosum Sibth. et Sm. ap- partient probablement aux Cruciarella , aucune espèce de Ga- lium ne présentant, comme celle-ci, des fleurs fasciculées.— Le G. glaucum L. qu’on rapporte généralement aux 4sperula, ayant la corolle rotacée et non infundibuliforme, paraît devoir plutôt conserver la place que Linné lui.a assignée. — Le G. incanum Sibth. et Sm. se rapproche du G. glaucum par sa tige suffrutes- cente à la base et par sa corolle campanulée : il varie tellement qu'on pourrait fort bien en distinguer une variété major et une variété 772n0r. Cette dernière se rapproche du G. pusillum : L. qu'on a cependant déjà retrouvé,dans le G. pumilum pubescens, — En considérant avec soin ce que Linné dit de son G. minu- {ur , On se convaincra que c’est du G. megalospermum Lam. (arenarium Lois. DC.) qu’il parle, M. Tausch ne connaît le G. rubrum L, qu'à tige lisse; Sprén- 86 3. E. TAUSCH. == Sur le genre Galium. ._ gel la dit rude aux angles. À cette espèce, dut-elle varier à tige lisse et à tige couverte de crochets, il faudrait rapporter comme variété le G. corsicum Tausch (Flora 1831, pag. 221 ), dont la tige et les pédoncules sont couverts de nombreuses as- pérités. — Il croit avoir retrouvé le G. montanum L. parmi plusieurs Galium que Sieber rapporta de France. « Caule ramo- « sissimo divaricato subgenicalato diffuso, foliis 4-5 lineari-an- « gustissimis sulcatis margine extrorsum aculeolatis , corymbis « terminalibus bifidis, corollis longe aristatis ». Moris. hist. p. 329, s. 9,t. 22, f. 8. Herba exsiccatione nigrescit. In diagnosi Linnæana scabrities partium permutata et male a foliis in cau- lem translata fuisse videtur. G. trichophy llum Walf. apud Rom. arch. (excl. syn. n, est , d'après un échantillon authentique, le G. verum pyzmœum : la plante n’a qu'un doigt de longueur, les feuilles sont propor- tionnées à la tige. M. Koch a admis le G. pumilum Lam. ( &ri- chophyllum AÏl.) sur la seule autorité de Wulfen; cette plante devra donc être rayée de la Flore d'Allemagne. — Le G. saxaüle L. Juss. act. Paris, 1714, p. 492, t. 15, f. 1, qui a pour syno- nymes G. megalospermum All. t, 70, f. 4, G, helveticumWeig., G. saxatile Sut. Helv,, se distingue par ses fleurs grandes et ses pédoncules arqnés. Il ne noircit pas par La PE: comme l'espèce suivante. — Le G. J'illarsii DC. à pour variété $ mini- mum, le G. baldense Spr., G. helveticum DC. G. sudeticum «T. Caulibus cæspitosis abbreviatis erectis gla- « bris, foliis 6-8, inferioribus obovatis retrorsum ciliatis, supe- « rioribus obverse lanceolatis breve mucronatis membranaceis « Iævibus, corymbis terminalibus trichotomis patulis, floribus « acutis, fructibus tenuissime granulatis ». — M. Tausch avait considéré jusqu'ici celte plante comme appartenant au G. Boc- coni All, et elle est peut-être l'espèce de ce nom de plusieurs auteurs. Elle est la plus voisine du G. hercynicum Weigel, et a peut-être déjà été confondue avec lui. Les deux plantes noircis- sent par la dessiccation. Ce caractère pourrait paraitre insigni- fiant, mais il indique une différence dans la composition chi- mique de la plante, et il se retrouve constamment dans cer- taines espèces ; ainsi V Æsverula cynanchica se distinguera au pre- JS, £, TAUSCH. = Sur le genre Galium. 87 mier coup-d’œil de l4. fénctoria ; parce qu’il conserve sa cou- leur verte, tandis que le second noircit toujours plus où moins. Le G. sudelicum croit dans une éxposition sèche, pierreuse, ét vient plus haut que le G. hercynicum, qui ne vit que dans les lieux marécageux et humides. L'auteur définit de la manière suivante le G. sylyestre Poll : « Glabram hirtumve, caulibus basi filiformibus ascéndentibus, « foliis 8-6 obverse lanceolatis linearibusve acuminato-longeque « mucronatis margine cilato scabris nitidis subcoriaceis, co- & rymbis terminalibus axillaribusque trichotomis patulis, Co- « rollis acatis, fructibus tenuissime granulatis ». La plante pré- sénte trois formes : « Glabrum : G. austriacum Jacq. , l&ve DC. B: hirtum. G. scabrum Jacq. et auct. germ., Boccont DC. y. al- pestre : « Caule abbréviato erectiusculo at diffuso, glabro hir- « tove ». G. alpestre DC., Boccont Hænke, ons ET > argenñ= teum et pusillum Vill., supinum DC. G. herty nicurm Weig. (G. saxatileAll. Sm.). Cette plante, füt- elle même le G. satatile L., mériterait ce nom tout aussi peu que le Carex saxatilis du même auteur. — A la variété à du G. pumilum DC, il faudra rappoïter le Gal. saxalile minimum supinum et pariilim Juss. act. Paris 1714, p: 491, t. 19,4. 23 et à la varicté » le G. tenue Vil. Dauph. 7.—Le G. cœspitosur Lam. Ill. n° 1369 a pour synonyme le G. Jussieu Vill. ainsi que le G. pumilum B cæspitosum DC. Prod. Cette dernière plante ne peut nullement être rapportée au G. puniilum; elle noircit, tandis qué les G. pumilum et pyrenaicuüm conservent leur cou- leur. IT. Ruprora. Flores anthesi succedanei, ab imo versus'apicem progredientes. Hunc characterem cum Rubia communem habent, hinc et nomen mihi videtur idoneum. 3. Aparine. Folia verticillata 6-8-re, raro 4-5. Caulis ‘acu- leolis rétrorsis sæpe scaber adhærens. Flores hermaphroditi aut rarissime polygami. Inflorescentia varia (ex qua optime sub- dividi possunt). Huc trahenda Euaparines, Leiaparines (excl. G. aprico Sm.) Xanthaparines, Ericogalia (cum G. verticillato \ 88 J. E. TAUSCH. =— Sur le genre Galium. Lois.) et complures species Leiogaliorum, uti G. trifidum , pa- lustre, uliginosum , etc., et Trichogaliorum , uti G. maritimum. Il est très difficile de distinguer les G. divaricatum Lam., microspermumm Desf., litigiosum DC., panisiense L., anglicum Huds. A la suite de sobre ee Éd M. Tausch n’a pu en faire que les deux espèces suivantes : G. divaricatum : « Caule erecto adscendenteve muriculato in paniculam mox « effuso, foliis 6-8 linearibus mucronatis hispidulis, pedunculis « axillaribus terminalibusque subtrifloris, pedicellos multo su- « perantibus, fructibus granulatis, aut uncinato-hispidis ÿ. La variété « erectum à fruits hispides est le G. microspermum Desf. et à fruits lisses le G. divaricatum Lam. et anglicum DC. La va- riété 8 adscendens , « pedicellis paulo longioribus », existe éga- lement à fruits lisses et à fruits hérissés : la première est le G. G;- tigiosum DO.— G. parisiense : « Caule debili diffuso muriculato « ramosissimo versus apicem pedetentim sese evolvente, foliis « 6-8 sublanceolato-linearibus mucronatis hispidulis, pedun- « culis axillaribus terminalibusque subtrifloris pedicellos multo « superantibus, fructibus crenulatis nudis, aut uncinato-hispi- « dis ». La var. à fruits hérissés est le G. parisiense L. DC. La var. 6. est le G. anglicumHuds. DC. (excel. var. 8. ad G. divaricatum spectante ). — L'auteur indique les cafactères par lesquels on peut distinguer, des deux ass précédentes , le G. tenuissi- mum M. B. et fait observer que e G.incurvum Fleisch. de Smyrne (Herb. Un. Itin.) est la même espèce. Le G. floribundum Sibth. et Sm. est réuni à tort au G. seta- ceum Lam. Il est distinct par ses pédicules étalés et par ses fleurs aristées. C’est à sa variété, à fruits glabres, qu’il faut rap- porter le G. floribundum Fleisch. (Herb. Un. Itin.)— Le G. seta- ceurn L. se trouve dans l’herbier de Crète de Sieber, sous le nom de G. capillure : ces derniers échantillons présentent le fruit presque lisse. Le Galium maritimum a des ge rouges, selon quelques : auteurs ; M. Tausch ne lui a jamais vu que des fleurs jaunes, et la couleur qu’on lui prête paraît se fonder sur le synonyme de Tournefort : Aparine maritima incana flore purpureo. Dans plu- sieurs espèces, comme entre autres dans le G. parisiense, les J. E. TAUSCH. — Sur le genre Galium. 89 fleurs deviennent brunâtres quand elles sont plus avancées : de là probablement l'erreur des auteurs. Le G. mnaritimum n’a pas non plus de pédoncules axillaires uniflores; ce sont, au con- traire, des corymbes divariqués munis de feuilles ou de brac- tées uniflores. C’est à sa variété 6. villosum « caule crassiore, corymbis aggregatis confertissimis DC. » qu’appartient le G.. Au- mifusum M.B. et DC. et le G. ruthenicum Willd. 4. Cruciata. Folia verticillata quaterna, sæpe lata trinervia. Flores lutei aut ochroleuci polygami. Inflorescentia peculiaris, corymbi nempe axillares quaterni verticillares folia nunquam excedentes, pedunculis fructiferis arcuato-recurvatis, fructum que sæpe monospermum sub foliis abscondentibus. Huc spectant Maschaligalia et Cruciata DC. (excel. G. Gibraltarico ). Le G. coronatum Sm. vient en Tauride. Bieberstein le donne comme le J’alantia iaurica 6. glabra; cependant le Valantia humifusa Bieb. que M. De Candolle y réunit comme variété £. est une espèce entièrement distincte. — Sous le nom de G. ver- num, Sieber donne, des environs d’Ajaccio, une plante que M. Tausch décrit sous le nom de G.. Sieberi : Caule adscendente « ramoso foliisque quaternis subrotundo-ellipticis molliter vil- « losis canescentibus, pedunculis axillaribus ramosis aphyllis « folium subæquantibus, floribus polygamis, fructibus glabris ». b.— Le G. articulatum Roœm. Schult. a pour synonymes : Va- lantia articulataL. Lam. G. cordatum Rœwm. Sch. DC. Le G. pyg- mœum DC. n’est qu'une variété naine de cette espèce. ASPERA Moœnch. (Galii spec. et Callipeltis DC.) L’Aspera nutans Moœnch a pour'synonyme le G. murale DC. (excl. syn. Morison). —- 4spera Cucullaria T., Callipeltis Cucullaria DC. M. Tansch ne connait point les G. fragile et filiforme que M. De Candolle rapporte à l_4spera de Mœnch.— Le G. verticillatum Lois. DC. auquel appartient le synonyme de Morison, que De Candolle cite pour le G. rnurale, est un véritable Galium. VALANTIA DC. comprend les espèces suivantes : r. V. mu- ralis L. à, . hüispida L. 3. V. aprica T. (Galium apricum Sibth et Sm. DC.) 90° BERNITARDI, »— Sur le genre Gagea. L’Asperula umbellata Waldst! Willd. DC. est la même plante que l’4. hexaphylla AN. , et lV4sp. hirta Rom. en est probable- ment une variété hérissée. — L”4. pyrenaica L. est sans aucun doute V4. longifolia Waldst. Kit. — 1/4. montana Willd. DC. n'est qu'une variété de l7. cynanclhica L. On trouve des pas- sages de l’un à l’aûtre. L’4. lævigata L. DC. doit être rapporté à 1 section des Galioideæ, tant à cause de la briéveté des ” corolles qu’à cause de son inflorescence. L’Asperula brevifolia Vent. DC. synonyme de V4. rigida Sibth. DC., appartient, comme 4. Tournefortii Sieb. DC., au genre Crucianella. M. Tausch les a décrites depuis long-temps dans son manuscrit de la Flore de Crète, sous le nom de Crucianella rigida et Tournefortir. RecHEercHes sur les caractères des Gagea et sur la place que ce genre doit occuper dans les familles naturelles ; par lé pro- fesseur BernuarDi ( #lora 1835, page 553.) S 7/7 Quelques auteurs sont encore indécis s’il faut séparer le genre Gagea des Orrithogalum. Le caractère le plus important qu’on a proposé pour motiver leur séparation, se trouve dans Îa manière dont les anthères sont attachées aux filets, caractere que Dillenius et Moench ont déjà entrevu. Cependant le genre Stellaris de ces auteurs ne saurait être considéré comme syno- nyine du genre Gagea, parce qu'il comprend plusieurs autres espèces appartenant à des genres trés divers. M: Link, sans faire mention du caractère indiqué, fonde son genre Ornithoxan- 1hum, qu'on peut considérer comme synonyme du Gagea Salisb., sur les fleurs naissant presque en ombelles entre des bractées foliacées, sur le périgone à six divisions, et sur les filets attachés à la base du périgone. Le premier de ces trois carac- tères mérite surtout considération. En effet, toutes les espèces de Gagea ont des bractées vertes, semblables aux feuilles et BERNHARDI. =— Sur le genre Gagea. Ot persistant jusqu’à la maturité des fruits, tandis que dans lOr- nithogalum ces organes sont plus courts, plus minces, plus blancs et se fanent après la floraison. Dans quelques Gagea, on observe encore une ou deux feuilles qui forment une sorte d'involucre, et de l’aisselle desquelles naissent encore des fleurs dans quelques espèces, surtout dans le G. Szovitsii Besser. C'est à tort que quelques auteurs ont essayé d’assimiler cette espèce d'involucre aux spathes des 4/Zium, Narcissus, Amaryllis, etc., il faut plutôt les comparer aux bractées des Lilium et des Fri- tillaria. Quelques espèces de Gagea ayant dés hampes uniflores ou des fleurs alternes, le caractère que M. Link tire des fleurs en ombelle n'est guère soutenable. Ker indique comme un ca- ractère distinctif qui mérite ‘effectivement d'être maintenu, les feuilles qui garnissent la hampe des Gagea , tandis qu’elles sont toutes radicales dans l'Ornithogalum. La division plus ou moins profonde du périgone ne peut of- frir de caractère constant, mais ces parties présentent, d après Ker, un caractère plus solide; elles sont plus herbacées et plus coriaces dans le Gagea, plus succulentes et moins coriaces dans POrrithogalum. Dans le second genre, elles sont en outre plus fanées, quand le fruit est sé res à Matutité. Le caractere tiré de la couleur du périgone ne peut convenir qu'aux espèces indigènes, quelques espèces exotiques présen- tant également des fleurs jaunes; celui qui est fondé sur les filets soudés à la base du périgone est trop sujet à varier, les auteurs même sont d'une opinion tres divergente dans son ap- plication aux deux genres. Il est dit plus haut qu’un très bon caractère peut être fondé sur la manière dont les anthères sont attachées aux filets. On n’a cependant pas assez bien formulé cette différence. Dans les deux genres, les anthères sont attachées à-peu-près par leur milieu; mais dans le Gagea, elles le sont au moyen d’un tube qui savance dans la direction de leur axe, à-peu-près jusqu’au milieu de lanthère; l'extrémité du filet est contenue dans ce tube ; dans l’Ornithozalum, elles se trouvent attachées extérieu- rement, et sur leur dos. 02 BERNHARDI. — Sur le genre Gagea. Ker a cru trouver encore une différence dans la structure du style; mais ce caractère mérite une révision : en effet, dans le G. umiflora, le style est à-peu-près de la longueur de l'ovaire; dans le G. oxypetala, il est de moitié plus court. Dans les Or- nithogalum , la longueur de cet organe n’est pas moins variable. Le style légèrement cunéiforme pourra peut-être présenter quelque utilité dans le Gagea. Il se pourraît que le stigmate présentât encore des différences, mais il est difficile de les ad- mettre dans l’étendue que Ker leur attribue. | .. Tels sont les caractères d’après lesquels les auteurs ont essayé jusqu'ici la séparation des deux genres en question. M. Bernhardi croit en avoir trouvé un, dont les auteurs n’ont presque point fait mention, dans l’organisation de la capsule et des graines, et dans la germination. Tous les Ornithogalum ont les graines .müres noires, globuleuses ou anguleuses ; dans le Gagea, elles sont brunâtres, aplaties ou du moins comprimées, ce qui les rapproche des graines des ZLilium, des Fritillaria et des Tulipa, qui sont cependant plus grandes. Quelques Gagea produisent, à la vérité, des graines assez grosses, surtout s’il ne s’en déve- loppe qu’un petit nombre : on ne peut cependant point les ap- peler alors subglobosa comme le font quelques auteurs. Dans le Gagea, les ovules paraissent' disposés dans les loges sur une seule rangée, et les graines développées présentent une posi- tion horizontale; dans l’Ornithogalum, au contraire, ils sont placés sur deux rangs, ou ils sont plus irréguliers et ne pré- sentent presque aucun ordre dans leur disposition. L'auteur avoue cependant que dans le Gagea reticulata, les ovules et les graines paraissent également disposés sur deux rangées. La plu- part des Gagea (le G. reticulata a seul présenté une exception) germent au printemps, et ne développent dans la première an- née que le cotylédon. R. Brown a établi la différence des As- phodélées et des Tulipacées sur le test noir ou crustacé des pre- mières. Aucun genre de la même famille ne présente les brac- tées foliacées ni les anthères attachées à leur milieu au moyen d’un tube, caractère qui se reproduit dans quelques genres des Tulipacées, surtout dans les genres Fritilaria et Tulipa. Le genre Gageaest lié aux Fritéllaria par l’Anthericum serotinum L. BERNHARDI. =—— S4r Le genre Gagea. 93 (Lloydia Salisb., Rhabdocrinum Reichb., Nectarobothryum Ledeb.), plante tellement semblable aux Gagea, que Laxmann en a fait son Ornithogalum altaicum, et Marschall Bieberstein son Ornithogalum striatum. D'un autre côté, leGagea est lié aux Tulipa par les G. uniflora et oxypetala , que Ledebour est tenté de considérer comme types d’un genre nouveau intermédiaire au Gagea et au Tulipa. Cependant le style plus court n’est point un caractère suffisant pour cette séparation, qui serait fondée sur une meilleure base, si on trouvait dans ces deux es- pèces les divisions du périgone caduque, et les ovules disposés sur deux rangs. Dans les Zilium, les anthères, examinées avec soin , présentent la structure de celles du Gagea et du Fritillaria, quoique des auteurs récers attribuent encore aux Lilium des anthères vacillantes. Dans le Lilium camischatcense , qui, avec quelques espèces du même genre, se distingue par l’absence du nectaire, les anthères sont fendues du côté intérieur, mais elles restent dres- sées. Leur véritable conformation parait avoir été observée par C. Meyer dans le L. quadrifoliatum , auquel il a trouvé des an- thères « basi ad commissuram dehiscentes ». Par cette structure, ce Z-lium tient le milieu entre les Zilium et les Fritillaria ; et on sait en outre que quelques auteurs voudraient le réunir au second genre. Il peut cependant, à juste titre, être considéré comme le type d'un genre nouveau. Sweet réunit le Lilium camischaicense au genre Amblirion de Rafinesque, fondé sur le L. pudicum. L'auteur ignore si cette dernière espèce présente des anthères dressées ou vacillantes. Comme le genre Æmblirion doit se distinguer par un stigma obtusum. intesrum, qu'on ne rencontre point dans le Z. camtschatcense , il est fort douteux que cette espèce doive rentrer dans le genre proposé par Rafi- nesque. En attendant, on peut admettre pour lui, avec Sweet, le nom d'Æmblirion, pour ne pas créer un nom de genre nouveau qu'il faudrait faire disparaître plus tard. La structure des anthères du Lilium se rencontre dans le Methonica Hermann ( Gloriosa I. ) L’Erythronium , üont Linné déjà a signalé l’affinité avec le Methonica, présente une structure des anthères semblable à elle 94 BERNHARDI. — Sur le genre Gagea. du Tulipa. Ces deux derniers genres s’écartent des autres Tuli- pacées par leurs graines, qui ne sont pas aplaties ou com- primées. Le genre Calochortus Pursh enfin devra être réuni aux Tuli- pacées. Ses trois stigmates ne sont, à la vérité, pas toujours réu- nis comme dans les autres Tulipacées, mais dans quelques es- pèces ils sont contigus à leur base. Ce genre prouve par là que la division du pistil ou du stigmate n’est pas un caractère suffi- sant pour la séparation des Tulipacées d'avec les Asphodélées. Les graines presque blanchâtres semblent en outre rapprocher le Calochortus des autres Tulipacées. La division du genre Cala- chortus en deux, proposée par Sweet, qui en sépare le Cyclo- bothra, parait aussi peu fondée que celle par laquelle on distrait le Petilium du Fritillaria. C’est à tort que Lindley a voulu réunir les Hémérocallidées R. Br. aux Tulipacées. Dans l’Xemerocallis (Funkia ) cœrulea , M. Tausch a cependant remarqué un test noir fragile que R. Brown dit ne point exister ; il y a vu plus d’un embryon, mais il n’y en a jamais trouvé six à dix comme le botaniste anglais. Après cette discussion des caractères que présente la famille des Tulipacées , l'auteur propose de les distribuer de la manière suivante : TULIPACEÆ. À. Canali antherarum basilari antice hiante. 1. Methonica Herm. Gloriosa L. — Calyx marcescens 6-sepalus ; sepalis subæqualibus undulatis basi reflexis: Nectariom nullum. Antheræ vacillantes. Stylus declinatus obliquus, stigmate tifido. Capsula oblonga coriacea, Semina subglobosa biserialia. 2. Lilium Tournef. — Calyx deciduus infundibuliformi-campanulatus 6- sepalusil. 6-partitus), sepalis subæqualibus sæpe recurvatis sulco nec tarifero instructis. Antheræ vacillantes. Stylus subclavatus rectus 1. subcurvatus, stigmate subtrilobo. Capsula oblonga 6-sulca. Semina plana biserialia. 3. Amblirion Rafinesq. ?— Calyx deciduus campanulatus 6-sepalus, sepalis subæqualibus interne striatis. Nectarium nullum. Antheræ erectæ. BERNHARDI. — Sur le genre Gagea. 95 Stylus brevis, stigmatibus reflexis, L. longior stigmate subsimplici. capsula oblonga 6-sulca, Semina plana biserialia. B. Canali antherarum basilari clauso : 4, Fritillaria L. — Calyx deciduus campanulatus 6-sepalus , sepalis sub- æqualibus rectiusculis imberbibus, intus supra basin fovea nectari- fera immarginata instructis, Stylus subelava’us stigmate tripartito. Capsula coriacea loculicide dehiscens. Semina numerosa horizontalia biserialia. «. Petilium L. Capsula marginibus 6-acutis. B. Fritillaria Tournef. Gapsula levis. 5. Culochortus Pursh.— Calyx deciduus patens 6-sepalus, sepalis intus su- pra basin fovea nectarifera instructis, exterioribus minoribus, omnibus 1. interioribus intus barbatis. Siyli obsoleti. Stigmata 3 libera 1. basi coalita reflexa canaliculata. Capsula trigona septicide dehiscens. Se- mina numerosa horizontalia compressa serie simplici afixa, ovulis distichis ? a. Calochortus Sweet. Petala interiora mulio majora tantum bar- bata. 8. Crclobothra Sweet. Petala omnia barbata minus inæqualia. 6. Lioydia Salisb. —Calyx persistens patens sexsepalus, sepalis subæquali= bus imberbibus, intus supra basin fovea nectarifera inferne margi- nata instructis. Stylus subelävatus , stigmate subtrigono apice depresso. Capsula trigona loculicide dehiscens.Semina numerosa horizontalia plana - biserialis ? 7. Gagea Salish.— Calyx persistens superne patens 6-sepalus, sepalis sub- æqualibus imberbibus. Nectarium nullum. Stylus trigonus incrassa- tus, stigmate trilobo‘apice depresso. Capsula trigona loculicide de- hiscens, Semina subhorizontalia compressa uniserialia 1. biserialia. 8. Tulipa Tourncf.— Calyx deciduus campanulatus 6-sepalus, sepalis rece tiusculis subæqualibus imberbibus. Nectarium nullum. Stylus nullus. Stigma trilobum. Capsula trigona. Semina numerosa horizontalia plana biserialia, 9. Erythronium.—Calyx deciduus basi campanulatus 6-sepalus, sepalis me- dio reflexis subæqualibus, interioribus basi bicallosis. Stylus filiformis, stigmate tripartito., Capsula subglobosa basi attenuata, Semina ovifor- 96 REICHENBACH. — Ælora germanica. mia, basi acutata, apice annulo elevato et appendiculo membranaceo laxo basi tumido coronata, biserialia. M.Bernhardi dit ne point connaître le Rhinopetalum de Fischer; genre qui lui paraît devoir également rentrer dans les Tulipacées, Le style filiforme et le stigmate indivis ne suffiraient pas pour l’écarter de ce groupe, car c’est un caractère que Rafinesque donne aussi à son genre Æmblirion. Probablement, le Ahëino- petalum devra se placer entre l_Zmbiirion et le Fritillaria. FLORA GERMANICA EXSICCATA, sie herbarium normale plantarum selectarum criticarumve in Germania propria, vel in adja- cente Borussia, Austria, Hungaria, Dalmatia, Tyrol, Hel- vetiu, Pedemontio, Belgiaque nasceñtium, concinnatum edi- tumquea Societate Floræ germanicæ ; curante L. REICHENBACH. (Centuria viri-xr. Leipzig : Hofmeister.) Quatre centuries de cette importante collection ont été pu- bliées depuis que nous avons parlé de la sixième et de la septième (Voy. Annales Sc. nat. ur, page 186). Les livraisons que nous annonçons ont été publiées dans le courant de 1834 et 1835; nous allons indiquer ce qui nous y a paru de plus curieux. Le plus grand nombre d'espèces a encore, cette fois, été fourni par M. Noé, qui s'est établi depuis quelques années sur les bords de la mer Adriatique. La pläpart des plantes qu’il a envoyées se retrouvent d'un côté dans le midi de la France, de l'autre dans la Hongrie. Le Statice serotina est une des espèces formées par M. Rei- chenbach aux dépens du St. Limonium 1, de mêmeque le Statice pseudolimoniun qui croit sur les bords de la mer d'Allemagne. — Le Barkhausia hispida W. Kit. pourrait bien se retrouver dans le sud de la France, où on le confondrait avec le Z. setosa DC. Quelques botanistes du Tyrol et du Salzbourg continuent à récolter en grand nombre les plantes des Alpes, et bientôt REICHENBACH, == fJOT@ germanica. 97 l’herbier de Reichenbach contiendra la plupart des espèces alpines. — Les Draba y sont assez nombreux : on y trouve les D. frigida, tomentosa, carinthiaca et Zalbruchneri.— Parmi les Gentianes, nous avons distingué les G. prostrata et pannonica. — D'autres plantes curieuses des mêmes localités sont les Tof- feldia glacialis Gaud. et borealis Wahienb.; les Orchis chloran- tha, angustifolia et speciosa qu’on retrouve probablement en France , supposé que ce soient de véritables espèces; le Æhodo- dendron Chamocistus ; Ÿ Aquilegia nigricans Reichb. que Koch a décrit sous le nom d’4. atratu ; une variété cærulescens de l'Oxytropis campestris ; le €arlina longifolia qui se trouve aussi dans les Hautes-Vosges. — En Carniole, on a trouvé plusieurs plantés très rares qui lui sont particulières, telles que le H/adnic- kia pastinacifolia Reichb , le Potamogeton prælongus Wulf., le Primula carniolica Jacq., les Laserpitium marginatum et peuce- donoides, le Stellaria bulbosa Wulf.—M. Lejeune a enrichi la col- lection de quelques-unes des espèces particulières à la Belgique : Cyperus rhenanus Schrad., Lycopsis orientalis L., Lysimachia decipiens, et quelques autres plantes décrites par M. Lejeune. — La Hongrie et l'Autriche ont fourni, entre autres, le Lepidium crassifolium W. K., l'Hypericum barbatum L., VEuclidium syriacum KR. Br. De la Flore de Berlin nous avons remarqué l'Zlisma Parnassifolium et quelques espèces rares de Salix. Onze espèces de ce genre ont été Chr parmi lesquelles se trouve le S. hippophaeifolia Thuill.,' qui parait généralement négligé par les auteurs français; il se trouve cependant dans quelques parties de la France; c’est le S.okvacea Hollandre (Flore de la Moselle). Les quatre dernières Centuries renferment quatorze espèces de Carex, dont plusieurs particulières aux Alpes d'Allemagne. — Le Dorycnium intermedium Ledeb. vient de la Savoie, près de Chambéry. — Le Typha elatior Bonning. et le Pulmonaria mollis Wolf. se retrouvent en France : la dernière paraît même y être très répandue sous le nom de P. angustifolia. — X' Allium Striclum Schrad. de Prague a été décrit dans la Flore française sous le nom d_Z/{um BP — On voit surtout avec plaisir douze espèces de Aubus données par Weihe lui-même. Nous VI BoTAN. æ Août, ! ‘ vi 98 REICHENBACH. = Âlora Sermanica. sommes loin de convenir que ce soient de véritables espèces, mais du moins les botanistes seront-ils contens de posséder des échantillons de ce genre polymorphe. Nous avons déjà une fois fait remarquer à M. Reichenbach que certaines espèces communes ne peuvent point être fort agréables à ceux qui achètent ses Centuries : les nouvelles li- vraisons nous forcent à revenir à ce sujet. En effet, on y trouve, entre autres espèces généralement répandues, les suivantes : Brachypodium pinnatum, Cornus sanguinea, Euphorbia exi- gua, Poa bulbosa, Luzula maxima, Allium ursinum, Gagea arvensis, Sedrurn album, etc., espèces qui certainement ne de- vraient point se trouver dans une collection de plantes choisies. — T'Aconitum cernuum a été donné deux fois, ainsi que le Dentaria pinnata ; dans les livraisons antérieures. ANNOTATIONES bofanicæ ex Indice seminum horti academici Gottingensis , auct. SCHRADER, excerplæ. (x) (Anno 1834). Chenopodium leucospermum Schrad. Ch. folis rhomboideo-ovatis subsi- nuato-dentatis : superioribus hastatis; summis Janceolatis, paniculis corymbosis supra axillaribus strictis , peduneulis fructiferis recurvie, seminibus Jævibus. — E regno chilensi. Semina utriculo subdenudata, alba, nitida, quä nota, ut et inflorescentia, a proxime affinibus (punctulato, Quinoa, eic.) facile distinguitur. LT Cleome vininea Schrad. CI. herbacea, tenuissime glanduloso-pubescens, foliis 5-7-natisque, foliolis ovalibus acutinseulis, bracteis ovato-lanceolatis (se- (x) Les catalogues des jardins de botanique étrangers n’étant adressés qu'aux directeurs des jardins principaux de France, sont inconnus du plus grand nombre des botanistes. Comme ils renferment souvent des observations précieuses pour la science, telles que des descriptiors de nouveaux genres et de nouvelles espèces, il est de notre devoir de publier celles qui nous semblent les plus importantes, et à ce titre, nous dennons successivement dans ce cahier les extraits des catalogues des jardins de Gottingue, de Breslau et de Hambourg, ainsi que nous l'avons fait précédemment pour celui de Pétersbourg. ( SCHRADER. — Æ{nnotationes botaniccæ. 99 rius lato-ovatis), petalorum lamina ovali ungue duplo longioni, capsula éylin- dracea thecaphoro longiori pendula. Semina sub speciosæ missa. Accedit ad pu- bescentem, cujus foliola vero duplo majora, oblonge-ovalia acuminata, flores triplo fere majores, albi (nec ut in nostra rosei), capsulæ crassiores, bipollicares (nec sesquivollicaris longitudinis.). Magis adhuc vimineæ afhnis est Cleome rosea Eckl. Coll. Sem. 1833, ab homonyma Vahliana ut a nostra sequenti modo dis- tingnenda : C/. Eckloniana, herbacea, tenuissime glanduloso- pubescens, foliis 5- 7-uatisque, foliolis oblongo-ovalibus leviter ardalatis, petalorum Jamiaa oblongo- elliptica longe unguiculata, capsula cylindracea thecaphoro longiori pendula. Cra‘ægus sanguinea Schrad. Frutex arborcus, facie Cr. orientalis M, Bieb, (in De Cand. Prodr. 2. 629 male tanacetifoliæ juactæ), a qua præcipue differt: foliorum laciniis (floriferor. ramorum) latioribus, minus villosis; pedunculis lon- gioribus (unde fructus non ut im illa glomerati); fructu plerumque paulo mineri, sanguineo , carne dilutiori. E. Tauria orientali semina olim cum horto nostro communicata sunt. Cucurbita wrnigera Schrad. C. foliis lato-cordatis obtuie subquinquelobis pubescenti-hirtis, fructu ventricoso-urceolari costato. Folia obscure maculata ; utin nonnullis affimibus fruct, sesquipedalis, costis 18-20 longitudinalibus nota- tus, sordide viridis ; carne rubra, inodora ; semina Peponis. Gypsophila saligna Schrad. G. caule erecto, foliis angusto-lanceolatis basi leviter attennatis subquinquenerviis glabris, paniculæ trichotomæ ramis pedun- culisque glanduloso-pubescentibus, floribus corymboso-fastigiatis, genitalibus petala superantibus. Planta perennis, sesquipedalis : foliis 2 1/2-3 poll. longis, 1/2 poll. latis, glaucescentibus. Florum dispositio fastigiatæ. Lactuca ambigua Schrad. Est media vérosam inter et scariolum, illis pre- cipue folüis, huic duratione et habitu graciliori conveniens. Herba quoque nul- lum spirat odorem narcotieum, virosæ proprium. Descriptionem et iconem hu- jus dedit Hayne in Plant. offic. 1. 7. 47. sub virosa. | Lippia filiformis Schrad. L. caule herbaceo repente, foliis oblongo-obovatis basi cuneatis apicem versus serrulatis strigoso-pubescentibus , capitulis ovato- conicis folia longe superantibus, bracteis cuneatis. Chili Æ. Sub diu caules ad bipedalem longitudinem excurrunt, geniculis omnibus radicantibus, nec infe- rioribus tantumut in affini zodiflora, folia etiam longius petiolata ac in illa. Mogiphanes Jacquini Schrad. Mogiph. Jacquini et virgata, sub brasi- liensi Mart. comprehensæ, species omnino diversas constituunt sic definiendas : M. virgata, caule virgato foliisque ovali-oblongis villoso-hirtis, capitulis termi- nalbus pedunculatis ternis solitarisque, bracteis calyce brevioribus. M. Jacqui- mi, Caule ramis patulis folisque ovatis acuminatis appresso-pubescenti-hirtis, GE (LE 100 SCHRADER. — Ænnotationes botaniccæ. capitulis lateralibus terminalibusque, bracteis interioribus calyce longioribus. Ad hanc posteriorem pertinet Gomphrena brasiliensis Jacq. quoad semina ab IL. Jacquino fil.'liberaliter mecum communicata. Icon Jacquini plantam vegeta- tiorem primi anni exhibens, cujus folia duplo majora et paulo longiora 1s se- quentium annorum esse solent. Salsola erubescens Schrad. S. annua subhirta diffusa ramosa, foliis filiforrmi- bus spinuloso-mucronatis, floribus ramulorum exteriorum :solitariis spicatis : la teralibus glomeratis, calycis fructiferi foliolis obsolete alatis. Sibiria. — Singularis species ob diversam florum dispositionem. Flores spicarum bracteis lanceolatis appressis tecti. Glomeruli laterales e bracteis foliiformibus compositi, serius basi dilatata indurescentibus et fructus arcte includentibus. Sebæa congesta Schrad. S. fois lato-ovatis subcordatis obtusissimis, flo- ribus quadrifidis capitato-congestis bracteatis, calycinis laciniis obtuse alatis , stigmatibus duobus. Cap. bonæ spei. — Planta annua , tenera , tota glabra. Caulis 2-3-pollicaris , simplex vel bifidus. Folia crassiuscula , subcarnosa. Capitulum bipartitum, 9-12-florum.—Flores parvi, subsessiles, albi. Calÿcis laciniæ apicem versus ala crassa obtusa auctæ. S. albens Schlecht. a nostra diversissima. Sesbania stricta Schrad. S. herbacea glabra, foliolis linearibus obtusis mu cronulatis 25-30-jugis, racemis paucifloris, leguminibus cuspidatis subcompres- sis strictis rhachi foliorum lævi paulo longioribus. India orient,—Caulis 3-4-pe- dalis, crassior ac in aculeata. Flores ex majoribus. Legumina 6-7 pollices longa, sutura utrinque marginata, stricte erecta, serius leviter curva. (Anno 1535.) Androtrichum montevidense Schrad, (Eriophorum Link. Hort. berol. ) Generis hujus novi characterem dedit cl. Brongniart in Duperr. voy. part. bot, 2. p. 176. Anychia capillacea DC. Differt à dichotomé afin, præter characteres in Prodromo datos, caule multo majori ramosissimo, floribus subtriandris (nec pen- tandris), stigmatibus duobus recurvis, in illa erecto-patentibus, subcapitatis et in- fra medium in stylum crassiusculum conjunctis. Calamintha dilatata Schrad. Simillima C. nepetæ, diversa tamen superficie magis villosa, foliis obtusioribus lato-ovatis (diametro transversali majori). Flores eliam undique versi, nec subsecundi ut in illa. Carolina. Beyrich. Carex erythræa Schrad. C. spicis androgonis ‘anguste paniculatis linearibus apice mastulis, glumis lato ovatis mucronatis, stigmatibus tribus, fractibus sub- SCHRADER. = Ænnolationes botanicæ. 101 globosis; rostello brevi bidentato. Nepalia. —Culmus 2-3-pedalis, triqueter, gla- ber: Folia longissima, serrulato-scabra. Panicula semipedalis. Fructus sanguinei, nitidi, Cyperus Jacquini Schrad. GC. culmo triangulari glabro, folis culmum vix superantibus linearibus margine carinaque scabris, umbella 9-10-radiata, radiis partialibus subiernis, spicis solitaris : intermedia composita, lateralibus simplici- bus, spiculis laxe imbricatis linearibus 7-11-floris, involucro longissimo, glumis oblongis sub apice mucronatis multinerviis, nucula obovato-oblonga trigona punctato-scabriuscula (Cyper. elatus Cat. sem. hort. Vindob. 1826 non Linn.). Habitat in India orient. ÆZ.—Culmus 1 1/2-2-pedalis, basi tuberascens. Umbellæ laxæ, radii tres usque quadripollicares. Spicæ pollicares, e spiculis g-13 tri-qua- drilinearibus compositæ. Stam. 3. Siyl. 3-fidus. Helianthus Maximiliant Schrad. K. foliis alternis lanceolatis subserratis scabris utrinque attenuatis petiolatis, involucri foliolis Janceolato-linearibus acuminatis hispidulis. America borealis (in graminosis ad fluv. Missouri) unde retulit et nobis cum, pluribus alüs rarioribus liberaliter transmisit seneriss. Princeps Maximil. Neovidens.—Planta primi anni tripedalis, caule subflexuoso, scabro. Folia penninervia: caulina media 4-5 poll. longa medio ultra pollicem lata, serraturis utrinque nonnullis obsoletis, Flores iis gigantei paulo minores. Luffa striata Schrad. L. folüs cordatis subquinquelobis acuminaus imæquali- ter dentatis scabris, petalis oblongo-obovatis rotundato-obtusis, fructu clavato lævi striis obscurioribus notato. India orientalis ? — Planta inodora, caule 4-5- angulato, scabriusculo. Flores primarii sesquipollicaris diametri, lutei. Fructus pubescens, viridis, serius glabriusculus, pallidus, striis 7 vel 9 longitudinalibus obseurioribus notatus : operculo ovato-conico deciduo. Semina elliptica , com- pressa, immarginata, lævia, nigra. Reliqua confinium specierum (fætidæ et acu- tangulæ). Malva betuloides Schrad. M. foliis lato-ovatis acutis obtuse serratis gla- “briuseulis, floribus axillaribus pedunculatis, calycinis laciniis acuminatis, carpel- lis bimucronatis. Ex Java falso nomime ruderalis missa. — Propior est {ricuspi- daiæ quæ folis, calyce et fructus indole satis recedit. Mariscus patulus Schrad. M. culmo triquetro , folüs culmo brevioribus li- nearibus margine et superne carina scabris, umbella 10-11-radiata patula, spicis solitariis lineari-cylindraceis, spiculis subquadrifloris : fructiferis reflexis, invo- lucro longissimo deflexo, glumis oblongo-lanceolatis obtusis mucronulatis, nucula oblonga trigona punctato-scabriuscula. (Cyperus incompletus Link Hort. Ber.) Papyrus tuberiferus Schrad. P. culmo triangulari superne scabriuseulo, fo- lis culmo brevioribus, umbella subsexradiata, radiis basi tuberiferis, spicis 4-5 ; 102 SCHRADER. — Æ{nnotationes botaniccæ. lateralibus spiculisque 11-13:floris patenti-divergentibus, involuero umbella plus duplo longiori , glumis oblongis mucronatis, India orientalis %, Pilogyne suavis Schrad., Novum genus e Cucurbitacearum familia, sequenti modo distinguendum. Picocyne. & Flor. dioici, Mas: Cal. campanulatus, quinquedentatus. Cool. « limbus quinquepartitus , laciniis patentissimis in æstivatione valvatis. Stam. « 3, basi corollæ inserta, libera , filiformi-cylindracea, terminata lamina sub- « cordato-ovata convexa, cujus utrinque. margini adnascitur anthera linearis « unilocularis, Fewin. Cal. et Cor. ut in mare. Suigma pileiforme, bi-trilobum. « Fructus baccatus, pericarpio coriacco, pseudo-trilocularis, oligosperma.. Se- « mina compressa. » Cap. b. sp. Æ. Ecklon. Pulmonaria paniculata Ait. Planta elegans, typum novi generis(?/atynema nominandi) sistens, cujus character erit : calyx 5-partitus. Cor. tubus basi dila- tatus, calyce duplo longior, limbo campanulato brevior. Faux squamis 5 semi- lunaribus glandulosis munita et staminibus in conum conniventibus clausa. Fi- Jamenta oblonga , superne latiora, complanata. Stylus inclusus. Nuculæ fovea umbilicali ventrali sporophoro convexe insertæ. Scleropus amarantoides Schrad. (Æmarantus crassipes Schd 1.) Scceropus. « Flores monoici. Mas. Cal. 5-phylli folia ovato-oblonga, in- æqualia, exteriora carinata. Cor, 0. Stam. 3. Fem. Cal. folia 5, spathulata, sub- €. truncata, Cor, 0. Styli 2, basi connati persistentes. Utriculus compressus, gra- « muloso-tuberculosus, monospermus, inæqueliter dehiscens. Semen crectum.— « Flores masculi solitari, in axillis summis sessiles, feminci plures in pedunculis « axillaribus, parvis, crassiusculis, cuneiformibus, squamulosis, subdichotomis, « post anthesim majoribus , cartilagineo-induratis, eum fructu deciduis, » Genus sane ab Amarantis distinctum, cujus unica adhuc cognita species a cl. Schlechtendal in Linnæa vi, p. 757 descripta, quam confer. {marant. poly- gonoides huic simillimus quidem facie, nequaquam vero partium frucüficatio- num structura, | A Silene suavis Schrad. Facies S. vespertinæ. Flores per noctem spargunt odo- rem suayem //eliotrop. peruviant. Urena heterophylla Schrad. U. folüs subtus uniglandulosis; junioribus si- nuato-quinquelobis, lobis lato-ovatis acutis serratis; adultioribus minoribus su- brotundo-vel lato-ovatis angulato-dentatis. Java. o D. — Species singulanis, primo sinuatam, postea lobatam quodammodo æmulans. Indumento ad sinua- dam potius accedit. « Au NEES ET SCHAUER. — -Znnotationes botaniccæ. 103 ANNOTATIONES BOTANICÆ ex Indice seminum hort. bot. V'ratisla- viensis, anno 1935, auct. NEEs AB ESENBECK ef SCHAUER, excerpicæ. . Distinguitur Benincasa cerifera seminibus marginatis a B. cylindrica, quæ seminibus immarginatis gaudet; sed in codem peponio semina multa hoc anno reperimus cum marginis vestigio sat manifesto inter alia plane immarginata. Schauer. Danthonia glandulosa Schrad. (subgen. Pentaschistis) : D. culmo glabro, fo- lis vaginisque sparsim cyathiformi-glandulosis pilosisque aut glabriusculis, pa- nicula densa contracta basi angusta subglandulosa, spiculis bifloris, flosculis glu- mis duplo brevioribus glabris aut inferius puberulis basi barbatis, seta vaivulæ inferioris interiori valvulam æquante aut breviori, lacinula exteriori minima, arista glumas duplo excedente.— Pentameris glandulosa N. ab. Es. in Linn. var, 3. p. 310. Kunth En. 1. p. 316. Danthonia glandulosa Schrad. Anal. ad fi. Cap. in Schult. Mant."1 1. p. 386.—Crescit in Promontorio Bonæ Spei : ad Water- fall prope Tulbagh alt. 17. — v. (Worcester) In montibus Ceederberge alt. v. (Klein-Namaqua-Land) Drège n. 2579 b., et in montibus Witteberge alt. 1x. Drège 2587. (Cunnalande). Floret novembri et decembri ©. ÆEragrostis namaquensis N. ab Es : E. diandra, panicula composita et supra decomposita oblonga stricta densiflora, ramis æquidistantibus alternis mediisve subverticillatis brevibus spauo a basi divisis erecto-patentibus strictis ambitu ovato-oblongo, axillis nudis, spiculis confertis longiuscule pedicellatis lineari- ovalibus 4-8-floris hyalinis purpuro variegatis, Va EUR inferiori obtusa trinervi nervis valde prominulis, superiore valvula nuda ad carinas lævi, caryopsi oblonga læviuscula, culmo erecto simplici, folis linearibus planis scabris, ligula imberbi. Variat panicula angustiore simul et laxiore fere lineari. (Drège n. 2569. b.) — Pairia : Promont. Bonæ Spei; ad ripas Garip fluminis solo argillaceo-sabuloso alt. 1. (Gross Namaqua-Land) et in ripa Key fluminis legit Drège n. 2569. a. b. ét 8121. — Floret a Juuio in septembrem. — Ab Er. ténuissima Schrad., cui inter omnes maxime affinis est, differt panicula densiori minus verticillata, ra- mis longioribus haud ita patentissimis sed angulo acuto patentibus, neque a basi sed paulo ulterius divisis, spiculis magis imbricatis neque pedicellis longiusculis præditis atque patulis, alia ut taceam. Erianthus Ecklonii N. ab Es. — £. paniculæ contracte ramis fasciculatis angusis altenuatis a basi dense ramosis ramulis brevibus, spiculis solitariis ge- minisve inæqualiter pedicellatis , involucro brevi, glumis lanceolatis ad medium patulo-villosis attenuatis, superiori acuta, infcriori subbidentata, vaginis glabris; 104 NEES ET SCHAUER. — Æ{nnotationes botanicæ. foliüis planis latiusculis mergine serrulato scabris, arista glumas æquante, — Pro- montorium Bonæ Speï, in sylvis alt. 111, montis Chami (Terræ Caffrorum) lepit Ecklon. Floret Junio #. TrronozenA Schrad. Spiculæ polygamæ, homogamæ, biflore. Glumæ duæ, membranaceæ, villosæ ; inferior minima, aut in annulum villosum altero latere lobulatum deliquescens ; superior flosculum inferiorem æquans, mucronata aut infra apicem bifidum setigera. Flosculus inferior masculus aut masculo-neuter ; valvula inferior glumæ superiori simillima,alteram spiculæ unifloræ glumam fin- gens; superior minor, bidentata, stamina arcte involvens. Flosculus superior her- maphroditus , masculo minor, valvulis chartaceis, inferiori a latere emarginulata. Lodiculæ obconicæ, angustæ, exiguæ. Stamina tria. Caryopsis flosculi valvulis induratis tecta. — Inflorescentia : ‘panicula capillaris, ramis gracilibus solitariis fasciculatisve, pedicellis articulo phialiformi medio a spicula solubili terminati, maturo fructu spicula integra a pedicello suo soluta avolat seriusque demum flos- culum seminiferum dimittit. Differt à Panicis lachnanthis aliisque cunctis hujus familiæ generibus ; gluma superiori valvulaque flosculi sterilis inferiori mucronatis aut revera sesigeris, prætereaque et valvula superiori masculi floris per se quidem lata at sæpe con- voluta genitalia amplectente. Æntenanthia P. de B. distinguitur valvula supe- riori flosculi masculi rigidula bipartibili inferiorem, et flosculo fertili glumas _æquanie. 1. Tricholæna tonsa N. ab Es. (Gram. Capens. ined.) Tr. gluma supe- riori valvulaque flosculi masculi inferiori infra apicem bifidum setigeris lanatis, lana media longiori apicem setamque vix superante incumbente, panicula laxa sparsiflora, culmo geniculato oblique adscendente, fois linearibus glaucis, geni- culis barbatis. Tricholæna rosea var. alba N. ab Es. in indice seminum. Cap. Drège n. 4320. Patria : Promontorium Bonæ Spei. Floret octobri, novembri Æ. Radix fibrosa. Culmus adscendens, ad basin fasciculatim ramosus, 1- 2 1/2 pedes altus, oblique ad genicula villosus et valde infractus. Vaginæ internodiis breviores, magis minusve e tuberculis hirtæ, ad os barbatæ. Folia in planta spon- tanea 3-4 poll. longa, lin. 1- 1 1/4 lata, in culta 6-7 poll. longa, 2 1/2 lin. lata, linearia, acuminata, glauca, scabra, rigidula, basi sæpe ciliata, sicca plerumque convoluta. Paniculæ rami alterni, citra basin florentes, quandoque subfascicu- lati, pubescentes, flexuosi, ramis plerumque pausifloris. Spiculæ 2 Jineas longæ. Gluma inferior a barba pedicelli recondita, lanceolata exigua; superior et val- vula flosculi masculi inferior conformes , oblongo-lanceolatæ , quinquenerves, sub apice bifido setam rectam scabram vix 1/3 lin. longam sub lana latentem emittentes, lana mediocri alba aut pallide purpurascente erccta vel adpressa, in- ferius superiusque breviori, circa medium longiori neque vero setam subapicalem multo superante neque conspicue fastigiata vestitæ. Valvula flosculi masculi su- . Perior angusta, 1/4 brevior. Autheræ violaceæ, Flosculus hermaphroditus mas- NEES ET SCHAUER, — =Ænnotationes botanicce. 105 culo 1/3 circiter brevior , oblongus, lævis, glaber, chartaceus, muticus : valyula inferiori apice transversim subemarginata.— Differt a 77. rosea tum glaucedine foliorum, culmomagisque geniculato ad latera cespitis decumbente ,tum maxime lana spicularum breviori magis adpressa haud fastigiata et paulo molliori ac crispula. 2. Tricholæna rosea N. ab Es. (Gram. Capensia ined.): Tr. gluma supe- riort valvulaque flosculi masculi inferiori infra apicem bifidum sctigeris lanatis, lana media longiori apicem setamque (longiusculam) superante fastigiata patula,, panicula densiflora, culmo a basi infracta erecto, foliis linearibus blue ge niculis barbatis. Variat lana spicularum rosea et alba foliisque angustioribus fere setaceis, latioribusque et planis. — 7Tricholæna rosea var. rosea N. ab Es. 1. c. et in Indice sem. Cap. Drèg. n. 4821, 3045, 3899, 4319 et 4323. Crescit ad Promontorium Bonæ Spei, presertim in terra Caffrorum et in districtu Ceded Territory dicto, ad fines Cafrorum regionis et etiam in districtu Zwellendam. Floret octobri et novembri. — Differt a Z'richolæna tonsa non solum colore latius viridi foliorum et culmo magis erecto, sed etiam panicula densiori, in plantis spontaneïis sæpe contracta et angusta, in cultis magis patula, imprimis vero lana glumæ superioris valvulæque flosculi masculi in fastigium crescente divergente strictiuscula apicem lineæ fere spatio superante, setaque subapiculi, longiori ea quidem (1/2-1 lin longa) attamen lana breviori. Gulmi crassiores sunt et firmiores quam culmi 77. tonsæ. Vaginæ modo omnino glabræ, modo (præsertim in cultis) patenti-pilosæ, pilis mollioribus tuberculatis. Os vaginæ barbatum. Genicula culmi barbata. Folia in spontaneis angusta , et in debiliori- bus etiam convoluto-setacea, glabra in omnibus, jam in culta planta 6 longa sunt et 3-4 lin. lata basi ciliata, utrinque scaberrima. Spiculæ in ramis paniculæ sub- secundx. Gluma superior et valvula inferior flosculi masculi 2— 2 1/2 lin. cum lanà sua 3 lin. longæ, citra medium tuberculatæ, lanaque rosea albave sericeo-nitente, ad hunc usque terminum crescente, veluti cingulo fastigiato turbinatoque hinc spicam versus lana breviori vestitæ et tuberculis destituæ. Seta in spoutaneis longior, in cultis sæpe brevior, valvulæ masculæ semper paulo major quam glumæ. Hæc species cum antecedente congruit. Color spicularum , dum viva et planta, intensior est ex fusco purpureus, exsiccatæ autem spiculæ pallidior , amœne roseus. Quæ colorum diversitas, cum alterius varietatis puro condore conjuncta , amœnum præbet spectaculum. Addimus his characteres essentiales reliquarum specierum Africarum hujus generis. 3. Tricholæna capensis N. ab Es. : T. gluma superiori valvulaque flosculi masculi inferiori ex apice retuso brevissime mucronulatis patulo-pulescenti-vil- losis, panicula patentissima capillari, culmo basi ramoso infracto foliisque linea- ribus glaucis, geniculis sericeis. — Panicum capense Lichtenst. N. ab. Es. Gram, Eckl. in Cinn, vi. 3. p.275. Kunth. En. 1. p. 132. Crescit in Pro- montorium Bonæ Spei; in terra corouarum prope Jan Bloms Fouteyn; Lichten< 106 NEES ET SCHAUER. — wÆAnnotationes botaniccæ. stein:— Prope Gaaup ad Castellum Beaufort, (Ceded Territory Drège n. 899.) Floret novembri, decembri. 4. Tricholæna arenaria N. ab. Es. (Gram. Capens. ined.): Tr. gluma supe- riori valvulaque flosculi masculi inferiori infra apicem obtuse emarginatum bre- vissime mucronulatis pubescentibus , panicula oblonga, culmo basi ramoso in- fracto folisque linearibus glaucis geniculis imberbibus. Gluma inferior obsole- tissima, — Patria : Promontorium Bonæ Spei; in collibus areaosis inter Lekker- .zng et Kahs alt. ur. (Klein namaqualand.) Octobri cum fructu fere matura legit Drège n. 3568. 5. Tricholæna micrantha Schrad, : Tr. gluma superiori valvulaque flosculi masculi inferiori apice mucronulatis.undique lanatis, lana æquali apicem lounge superante patula, culmo geniculato ramoso foliisque linearibus glaucis, geniculis imberbibus.— Tricholæna avicrantha Schrad. in Schult. mant. 11.p. 163.— Panicum Teneriffæ Kunth En. 1. p. 98. n. 150. — Saccharum T'eneriffæ Linn. Mant, p. 106. Willd. sp. pl. 1. p. 320. Biv. Bern. stirp. Sic. Fasc. 4. p. 5. t. 1. Jacq. Ecl- Gram. p. 51. t. 33. — Panicum villosum Presl. Gram. Sic. p. 2. — Agrostis plumosa Ten. fl. Neap. Prod. suppl. p. 59. Synops. pl. p. 31.n.9.— Panicum T'eneriffæ Tr. Pan. retr. in Act.Petrop,S. vr. 111. p.209; — Crescit in Teneriffa insula. (Linn. Masson. Bertoloni), in Sicilia Biv. Bern., Presl. cet.) Vidi exempla e Teneriffa insula ct sicula omnino inter sese con- gruentia, quibus igitur dubia, ab acutissimo Schradero in R. et Sch. Mantissa 3. c, p. 164. mota penitus solvuntur. — Gluma inferiora obsoletissima. 6. T'risetur longifolium N. ab Es.: culmo foliisque culmum æquantibus con- voluto-filiformibus glabris his margine scabris, vaginis inferioribus dehiscentibus éonvolutis elofgatis, panicula angusta contracta recta, pedicellis nudis, spiculis quadrifloris , flosculis elumis longioribus glabris impunctats rhachillæ articulis brevibarbatis, setis valvula oblonga brevioribus, arista glumas plus duplo exce- dente. In dunis Capensibus solo cricarum arenoso, et in planitie ad Witsenberg Vogelvalleg, etc. (Distr. Cap.) In rupesiribus montium Witherge (Drège n. 8134.) Floret ab Augusto in Januarium, — Diffcrt, innumcris speciminibus obvis, à Tr. antarctico, foliis prælongis culmum æquantibus, vaginisque valde elongatis flaccidis, panicula angustiore, spiculis paulo minoribus, et valvula flos- culorum inferiori haud punctata : vix igitur varietus. LEHMANN, = Ænnoiationes botanicæ: 107 ANNOTATIONES BOTANICÆ e€e Delectu seminum horti botlanici Hamburgensis, anno 1835, auct. LEHMANN , excérptæ. Gladiolus Ecklonii. G. folüs ensiformibus multinerviis hyalino-marginatis, floribus secundis subrectis, spathis viridibus tubo longioribus, laciniis corollæ utrinque dense sauguineo-punctatis lanceolatis inferiornibus angustioribus. Hab. in Africa australi. Moræa Zeyheri, M. glaberrima, caule simplici tereti, foliis inearibus cana- liculis caule duplo longioribus dependentibus, spatkis multifloris membranaceis albidis, lacinüis corollæ ovatis acutis integerrimis reflexis, exterioribus duplo la- tioribus intus papilloso-subbarbatis. Hab. in Africa australi. Siemodia lobelioides. S. glaberrima, caule érecto angustato, foliis decussa- tim oppositis ternatisque lanceolatis inæqualiter serratis versus basin atlenuatis auriculato-semiamplexicaulibus, floribus axillaribus oppositis verticillatisve sub- sessilibus. Hab. in Chile. %Æ Accedit habitu ad Stem. Chilensem Benth. (Bot. Reg. tab, 1470), differt præter alias notas foliorum forma et glabritie omnium portium. Onrenvorrria (Didÿynamia Angiospermia. Scrophularineæ). Calyx prismatico- obconicus quinquefidus : laciniis margine dense tomentosis, duabus inferioribus majoribus. Corolla infundibuliformis subbilabiata; tubo superne inflato; limbo quinquefido : lobis subæqualibus obovatis, duobus superioribus paullo breviori- bus recurvis. Stamina didyma, antheris vertice lanatis unilocellatis : locello tran- versali breviorum staminum miuori. Stylus staminibus longior, incurvus : stig- mate verticaliter bilobo. Capsula abcordata bilocularis, polysperma, septo con- trario in medio incrassato. Semina basi shophiolata. O. procumbens. Fruticosa procumbens valde ramulosa, ramis junioribus lanu- ginosis, foliis obovato-spathulatis glabris mucronulatis, floribus axillaribus soli= tariis sessilibus. Hab. in Africa australi circa Herrmanns-Kraal et ad flumen Vischrivier dictum. (Albany) D. 108 HOCHSTETTER. — Sté” quelques espèces d'Éuphorbia. Nore sur les Euphorbia platyphyllos L., micrantha Steph., stricta Smith, par M. Hocasrerrer (Ælora 1835, p. 369). L'auteur avait communiqué à la réunion des naturalistes d'Allemagne , à Stuttgard, les observations qu’il avait eu occa- sion de faire sur deux Euphorbes assez répandues dans le Wur- temberg, surtout dans les environs d’Esslingen.Quelquesauteurs, entre autres Reichenbach, en ont fait trois espèces distinctes; d’autres, et c'est le plus grand nombre, ne les considèrent que comme des variétés d’une même espèce. M. Hochstetter discute en détail les opinions des auteurs, et ses conclusions sont que les Euphorbia platyphyllos et micrantha sont de bonnes es- pèces, tandis que VE. stricta Sm. ne paraît être qu'une forme bisannuelle de V'£. rnicrantha. Nous n’entrerons point dans les détails que l’auteur expose; nous ne donnerons point. non plus la description comparative des deux espèces, mises l’une en re- gard de l’autre, et par laquelle toutes les différences que l’au- teur leur à trouvées deviennent évidentes; nous nous borne- rons à indiquer le résumé qu'il ajoute à la suite des descriptions complètes : E. platyphyllos. Æ. micrantha. Melanosperma, megalocarpa,| Erythrosperma, microcarpa, capsula verruculosa, quinque-| capsula verrucosa, umbella tri- fida. fida. Ces deux plantes se trouvent également dans diverses con- trées de la France. D. VIVIANI, æs Champignons d’Italie, 109 1 Fuvemi D'Irarra e principalmente le loro specie mangereccie, velenose e sospette descritte ed illustrate con tavole disegnate e colorite dal vero, dal professore Domenico Vivranr. Fascicoli I—V. Genova 1834.— Champignons d'Italie, principalement les espèces comestibles , vénéneuses ou suspectes, décrites et accompagnées de planches où elles sont dessinées et coloriées d’après nature, par le professeur D. Vivranr. Cinq fascicules de chacun dix planches in-folio. La famille des Champignons, l’une des plus vastes du règne végétal, mérite par son importance de fixer de nouveau l’atten- tion des botanistes, des économistes et des médecins. C’est en suivant le développement des êtres plus ou moins simples qui la composent, qu'on pourra peut-être quelque jour soulever un coin du voile obscur qui couvre encore certains phénomènes de la vie végétale. Sous le rapport économique, qui ne sait l'intérêt qu'offrent ces cultures artificielles de Champignons comestibles, placées près des grandes villes, et au moyen desquelles il de- vient facile d'éviter les empoisonnemens, malheureusement si fréquens dans les campagnes , où les méprises à cet égard coù- tent la vie, chaque année, à tant d'individus! Combien il serait à desirer que la science arrivât à un degré de perfection tel qu’elle füt capable d'offrir des signes certains à l’aide desquels on püût aisément distinguer les bons Champignons des mauvais ! Mais, quels qu’aient été les efforts tentés jusqu'ici, nous sommes encore bien éloignés d’un pareil résultat. Que si les travaux de tant d'hommes distingués n’ont pu atteindre encore ce but de- sirable, ce n’est pourtant point une raison pour se décourager et abandonner un sujet de recherches qui intéresse l'humanité tout entière. | gs De même que le midi de notre France, l'Italie est une des contrées les plus fertiles en Champignons. Il paraît aussi que les espèces n’y sont pas généralement si délétères que dans le cli- mat du centre ou du nord de la France. Ayant habité Naples pendant long-temps, et même les provinces de ce royaume, nous ny avons que bien rarement entendu parler de ces acci- “10 D. VIVIAN. — Champignons d'Italie. dens , si communs parmi nous, occasionés par les Champignons, et pourtant on en fait un-usage bien plus général. Cela tiendrait- il au mode de préparation? Nous pencherions assez à le croire, puisque nous savons que les plus vénéneux peuvent en quelque sorte devenir innocens par une macération long-temps prolon- gée dans le vinaigre ou l’eau salée ; ou hien les paysans italiens et ceux du midi de la France se transmettraient-ils de généra- tion en génération la connaissance pratique des espèces impu- nément comestibles? Quoi qu’il en soit, c'est un fait qu’il con- venait de constater. D'un autre côté, et cela semble en opposi- tion avec ce que nous venons de dire, nous savons que les hommes du nord de l’Europe , et entre autres les Russes, man- gent presque indifféremment toutes les espèces qu'ils rencon- trent. Je le répète, c’est une matière qui appelle de nouvelles observations, et qui mérite à tous égards l’active sollicitude du philantrope, qu’il soit botaniste, chimiste ou médecin. C’est aussi en Italie que les Champignons ont été d’abord le mieux observés. Micheli dans ses Nova senera, et Bartarra dans ses Fungi arriminenses, ont en effet donné les premières fi- gures passables de ces plantes qui jusque-là avaient été si gros- sièrement représentées dans les planches gravées sur bois de Bauhin, Clusius, etc. Mais qu'il y a loin des planches même de Micheli et de Batarra à celles de l'ouvrage que nous annonçons aujourd'hui! Il est vrai que la transition n’est pas brusque : entre les livres de ces auteurs estimables et celui de M. le pro- fesseur Viviani , il y a une foule d'ouvrages intermédiaires dont les derniers, ceux surtout de Bulliard, Sowerby, Greville, etc., nous offrent des Champignons figurés avec plus ou moins de. luxe et de vérité, C’est aussi par ces qualités que brille surtout l'œuvre du professeur génois. Les cinq fascicules que nous en avons parcourus dans la bibliothèque de M. le baron B. Deles- sert, nous montrent en effet tout ce que l’on peut attendre d’un crayon exact et d’un pinceau exercé. C'est un livre, en ur mot, où règne une magnificence digne du souverain sous les auspices et avec l'appui généreux duquel il est publié. Nous dirons peu de chose du texte qui accompagne les plan- ches. Les descriptions nous ont paru bien faites et à la hauteur D. VivIANT. — Champignons d’Italie. Fit des connaissañces actuelles sur ce point de la science. Quant aux planches, nons le répétons avec plaisir, elles sont dessinées avec une grande vérité par l’auteur lui-même, circonstance plus importante qu'on ne l’imagine quand il s'agit des végétaux agames, puis imprimées en couleur et retouchées au pinceau avec le plus grand soin. Une seule chose nous y laisse à desirer M. Viviani, chose que le nombre toujours croissant des espèces rend de plus en plus indispensable, nous voulons dire une ana- lyse microscopique de l’ymenium où nous puissions voir Îa forme des utricules ou thèques (asci), leur agencement ou dis- position en membrane, celle des sporules, etc. Nul doute que par la suite on ne soit obligé d’avoir recours à ce moyen subsi- diaire pour rapprocher ou séparer des espèces. Si nous-même nous avons négligé cette analyse dans les deux Agarics nou- veaux que nous avons publiés dernièrement, c'est qu’à l’é- poqué où ils’ ont été découverts nous n'étions pas convaincu comme maintenant de l'importance de cette analyse, et que plus tard après une dessiccation long-temps prolongée, il n'était plus possible de la faire. Nous ne chicanerons pas M. Viviani sur la valeur de quel- ques-unes des espèces d'Agarics qu’il a regardées et publiées comme nouvelles , puisque lui-même, dans leur description , les rapproche des types auxquels elles se rapportent, et souvent ne les admet qu'avec doute. Nous dirons seulement en passant que, d’après notre manière de voir, qui peut bien n’êtré ‘pas la bonne, c’est sur de bien héaul où légers caractères qu’il en a établi quelques-unes. Ainsi l’Agaricus caryophyllatus Viv. ne diffère de V4. prunulus Scop. que par la couleur, caractère de peu de valeur ou plutôt de nulle valeur dans ce genre, comme chacun sait. L’odeur de farine de celui-ci remplacée par une odeur plus suave dans celui -là, ne nous semble pas non plus au- toriser à séparer deux formes tellement identiques d’ailleurs. L’4. Piopparello Viv. est bien voisin de 4. melleus Vahl (4. annularius Bull.), si ce n'est la même espèce, ce que nous sommes porté à croire, tant cette espèce est variable. L’4. Aor- tensis Viv. est-il bien différent de l 4. pumnilus Fr. (4. volvaceus minor Bull.)? L°4. prominens Viv. n’est évidemment pas dis- 412 D, VIVIANI, — Champignons d’lialie. tinct, pour nous, de V4. procerus Scop.; l'espèce de pointe ou d'acumen qu’on observe au milieu du chapeau ne nous sem- blant pas suffisant pour l'en séparer, puisque d’ailleurs on le retrouve dans V4. colubrinus Bull. , qui n’en est qu’une simple variété. Nous croyons qu'on aurait pu se dispenser de figurer un si grand nombre de variétés de l4. campestris L., et qu'il eût mieux valu consacrer ces planches à des espèces plus inté- ressantes ou non encore représentées. L’4. pudicus Viv. non Bull. ne nous semble, au reste, qu’une des variétés de cette es- pèce. Enfin V4. infundibuliformis Viv. nous paraît une espèce différente de l’Agaric homonyme de Bulliard , t. 553. Nous ne saurions véritablement à quoi la rapporter, mais nous y réu- nirions bien certainement une autre espèce de M. Viviani, |. zizyphinus. Nous n’ajouterons plus qu’une seule observation. L’4. fœtens laisse quelque chose à desirer sous le rapport de l'exactitude. L'échantillon modele était probablement ou trop jeune ou im- parfait, car la cavité considérable dont se creuse le pédicule est à peine indiquée d’une part, tandis que de l'autre les gra- nulations des stries des bords du chapeau sont à peine dis- tinctes et. ressemblent plutôt à de simples points colorés sans nul relief. C’est peut-être la seule critique que nous puissions faire relativement aux planches; mais il faut aussi convenir que la perfection habituelle de M. Viviani nous a rendu à bon droit difficile. | Pour nous résumer, nous dirons avec franchise que cet ou- vrage, remarquable surtout par le luxe des planches, ne peut avoir une grande influence sur les progrès de la science mycolo- gique, ni même, vu son prix assez élevé, prétendre à la rendre plus vulgaire; mais nous ne l'en croyons pas moins digne de figurer à côté de Bulliard, de Sowerby, de Schæffer, dans les bibliothèques publiques et particulières, où il sera consulté avec fruit quand il s’agira de déterminer sûrement une des es- pèces qui y sont si fidelement représentées. C. MonTAGNE. J. Gay. -— Duriæi iter asturicum. 113 Durrart 17EK ASTURICUM BOTAnICUM, ANNO 1835 SUSCFPTUM, Auctore J. Gax. PROOŒEMIUM. Peninsulam lbericam post Clusium, botanices causa, multi petierunt, Tournefortius, Ant. et Bern. de Jussieu, Loeflingius, Hoffmansegoius, Linkius, Webbius, aliique. Orso demüm bello Napoleonico , plantarum studio flagrantes, viri nonnulli milita- res, inter quos Boryus et L. Dufour, Hispariam adierunt plu- resque ejus provincias lusträrunt. Novissime porrô, exercitui vallico addieti, pharmaceutices quidam alumni, Gadibus diu morati sunt et ingentem plantarum exsiccatarum copiam inde reportärunt. Quo tempore etiam Salzmannus Motrilum, Maia- cam et Gibraltariam seduld exploravit. Nec in excolendà Florà patrià minüs acres fuerunt viri docti per peninsulam sparsi, ta- litamen incepto numero imparés. Floram Lusitanicam methodicè conscripsit, plantarum L'nnæanarum et ipsius Lusitaniæ indige- narum, eheu, non satis gnarus, ingenio cæterum botanico pal- lens, Brotero. Intra Hispaniæ fines de plantis Aragonicis bené meritus est Asso; de Catalaunicis et Calæcicis, Pourretius ; de Valentinis, Cavanillesius; de Murcicis, Neo-Castellanis, Legio- nensibus et Asturicis, Lagasca; de Baeticis, Roxas Clemente. Quorum collatà operà, per quatuor elapsa sæcula, pleræque quidem peninsulæ stirpes innotuerunt et in systema vegetabi- lium inträrunt, longè tamen abest quin regio inter Europæas fertihissima, sit exhausta. Pleræque enim cüm Hispaniæ tüm Lusitaniæ provinciæ, semel ant bis ab homine perito cursim peragratæ, inter cognitas plagas neutiquam adnumerari pos- sunt; quædam ad hanc usque diem prorsüs intactæ remanse- runt. Notiora profecto Libyæ deserta et Asiæ regiones longin- VL DBorsn. — Août, x 11/4 J. GAY. — Durici uer asturicum. quæ, quàm istæ Hispariarum provinciæ. Eas porrà stirpes, quas per seculorum decursum cüm Hispani tüm exteri college- runt, nemo adhuc in corpus unum, totius scilicet Hispaniæ Flo- ram,cogere suscepit. Quà deficiente,nec de multarum plantarum extensione geographicà satis certas notiones habemus, nec de universæ Europæ Florà conscribendà cogitandum. Accedit quod plurimæ, jam ab antiquiore ævo cognitæ stirpes, uno verbo hispanicæ dicantur, quarum locus in Hispanià proprius aut prorsus ignoratur, aut dubitationis signo notatur. Obscuræ mihi erunt istæ, et quoad historiam claudæ, donec peregrinato- rum testimonio sciam, quænam earum genuina sedes, quænam extensio, quænam in solo Hispanico ratio. Petite ergd Hispaniam, Hispaniam percurrite, quicunque complendæ Floræ Europeæ fa- vetis, queis et numimi et otium et florens ætas concessa. Talibus hortationibus permotus, cl.Durieu de Maison-Neuve (quem latinè in posterum, brevitatis causa, Duriæum dicemus ), miles bene- ficiarius (officier en disponibilité), Blanchardiæ, propè Ribera- cum, in Duraniæ præfecturà domicilium habens (x), ibique pa- terna colens jugera, Hispaniæ lacunam botanicam pro virili ex- plere, ét Asturiam, provinciam mäximè nreglectam,, primüm adoriri statuit, Virum in rebus botanicis jamdudum versatum, operæ summoperé parem, aetas et vires integræ, vitaque gra- vioribus negotiis vacans, et Hispaniæ aliqua jam parta notitia excitabant. Bello enim anni 1823 interfuerat miles, et Hispano- rum linguam ac mores noverat. Sed quamvis incepto aptissimus, nequibat tamen sine facultatum modicarum damno tanti itineris sumptus sustinere. Huic commodè cpitulatum iri censuit, si se- lectarum plantarum specimina 4o colligeret, totidemque, mo- dicissimo pretio venalia, herbaria conficeret, lucrum indè neuti- quàm quærens, hoc tantüm in votis habens ut impensam pecu- niam recuperaret. Talibus consiliis primum suum in Hispaniam iter, anno præterito, suscepit et feliciter absolvit. A quo re- gressus, totam Filicum et phanerogamarum nondüm nominata- rum seriem, cum plurimis schedis manuscriptis, mihi elaboran- dam misit. Aloas insimul Boryo , agamas reliquas Montagneo (1) Blanchardie, près Riberac, département de la Dordoune. J. GAY. — Duriæi iler asturicum. +45 tractandas commisit. Phanerogamæ, additis Filicibus, in univer- sum species 531 (1)suppeditaverunt, quarum 275 tantüm publici juris factæ sunt. Multas enim vulgares, eum in finem legit ut Asturiæ indoles vegetabilis melius patesceret. Quasdam magni pretii, etsi jam notas, inveni, novas plures quàm à regione tam vicinà speravisses. Novas et minüs cognitas, mox fusiüs tractabo. Ipsum ver iter priüs enarrandum, in quo suadendo atque pro- movendo ego primus fui. De quo conscribendo neque ego cogitabam, neque Duriæus, donec, absolutà jam et in typothetæ tabulis ordinatà, eà quidem non levi, quam mihi ipsi sumpseram, parte, ipsæ, lepidissime scriptæ, Duriæi epistolæ ulteriori labori ansam præbuerunt. Quæ quum observationibus exquisitis et cognitione dignissimis scate- rent, deperdi nolui viri meritissimi operam. Novis itaque litteris (in Duraniæ enim ditiore degit, nec ipse hucusque cum eo in colloquium venire potui) omnigenisque interrogationibus pro- vocavi, ut quæ prius mandaverat compleret, omniaque , quæ perbellè observaverat, memoriterque adhuc servata tenebat, tandem mihi edenda traderet. Documenta mox nactus sum lo- cupletissima , quæ in ordinem à me digesta, meisque ponderi- bus examinata, in ampliorem demuüm libellum, totiusque itine- ris adumbrationem accreverunt. Nec scribenti lux defuit , aliun- dé allata. Parisiis etenim tunc versabatur, Hispaniarum nuper rei ærariæ præfectus, ill. comes à Toreno, vir tantüm rarà inter proceres Hispanos eruditione pollens, quantüm rerum præser- tm omnium Asturicarum peritissimus, prout Oveti, Asturum nobilissimä stirpe (Qzeypo de Llanos)-natus, et fundorum in Asturià maximorum dominus. Talem virum adire atque in con- silium adhibere non dubitavi. À quo humanissimé exceptus, plura edoctus sum, undè Duriæi monita vel ampliata vel emen- data venerunt. (x) Abæ prætereà non paucæ à Duriæo lectæ sunt , quas ego non vidi. Eas narrationi passim intermiscui, verbis ron vi, interpositis. 16 J. GAY. — Duriæt iter asturicum. I. Trayrcrio. \ In extremis Galliæ oceanicæ finibus, intrà Luisii sinum , par- vus, arci munitæ subjectus, aperit se portus, cui nomen /e So- cou. Ed se contulit, cùm Burdigalæ et Lampurdi navigium in Asturiam profecturum frustrà quæsiverat, Duriæus , scaphâque conscensà, 2% Maji 1835, in Cantabriæ notissimum portum le Passage trajecit. Ïbi in anchoris tanc stabat, bello internecino laborantem Cantabriam speculata, navium gallicarum classicula, à cujus præfecto mox aliam scapham obtinuit, quà se ad San- landeram transferret. Scapha vero, procelloso mari impedita , in locum propositum appellere nequivit, et portu Castro refu- gium quærere coacta, nostrum peregrinatorem ibi dereliquit, qui, paucis intermissis diebus, tertiam naviculam conscerndens, 18 Maji, Gegionem demum attigit. Prius ver quäm ad portum Castro perveniret, pleraque jam Cantabriæ et provinciæ Santan- derensis oppida maritima tetigerat, Saint-Sébastien , Lequieito, Bilbao, Portugalete, Santoña , et ubicumque appulerat, pla- gam oculis circumjectam curiosè lustraverat, chartà vero bibulà in imo navigio religatà carens, non nisi paucissimas stirpes col- ligere potuit. Juxta portum le Passage, 64 Maji, Lithospermum prostratum Lois. primüm vidit legitque, fidum deinde totius itineris co- mitem. Santonæ, in provincia Santanderensi , 112 Maji, innumera Ci- tri Limoni (1) pomaria vidit, et claustrorum parietes £réno alpino (x) Citrus Limonium non Santonæ tanlüm, verüm etiam, quamvis parciüs, Castri, sub dio féliciter colitur, quæ res et melologos et geographos omnes effugisse videtur! Citris omnibus earet tota Hispania interior. Tisdem abundant littora ferè omnia Iberica, aut ad Mare medium fancesque Herculeas, aut ad Oceanum Gaditanum protensa. Totam Citris feracissimam esse Lu- silaniam, nôrunt omnes. Nec regni limitibus et Minio flumine cohibentur. Eo enim trajecto, Laloecos intrant, et, ad oras Oceani occidentalis, per Vicum (hisp. 7220) et Pontem veterem (hisp Pontevedra), usque ad e/ Padron, provincià fere medià, umnes simul generis species exeurrunt (Conf, Lahorde, Itin. descr. Esp. x1. 1808. p. 207. Quer. Fl. Esp 111. 1762. p. 183. Bory, Guide du voy. en Esp. 1823. p. 40%), ubi Citrus Aurantium (aurantia dulcia fe- erns) commoratur, Pergit vero Citruc vulgar:s (aurautia ferens amara) cujus ron paucæ arbores, ë 3. GAY. — Duriæti iter asluricum. 11} vestitas summoperè miratus est. Muros eosdem ornabant Pha- gnalon tricephalum Cass. et Saxifraga trifurcata Schrad. | Circa Castro, 15a Maji, visa sunt Aspidium Filix-mas et di- latatum, utrumque luxurians, 5-6 pedale, Woodivardia radi- cans!, Smilax aspera, Laurus nobilis, jam arbor et montium clivos inferiores obumbrans, Osyris alba, Orobanches plures, in Galio Mollugine, Picride hieracioide?, Vici& bithynicé, etc. parasiticæ, Menziesia Dabeoci, in totà Cantabrià , provincià Santanderensi et Asturià frequens, Phagnalon tricephalum , Hélichrysum Stæchas , Saxifraga hirsuta, Silene maritima var. longifolia, Silene nocturna et Cheiranthus incanus L. (à me non vis). Woodwardia imprimis miranda , Filix inter Europæas maximè australis, è Teneriffà et Maderà (x) in Lusitaniam et Pithecusam, Italiæ insulam, migrata, cujus vero extrémus.term:- nus, Boream versus, ad ipsas Vasconici sinüs oras nunc re- movendus. Nec ullibi posteà, aut in Cantabrià aut in Asturiâ Duriæo nostro occurrebat. Castro vero, provinciæ Santande- rensis portu, egresso, montis proximè adjacentis radices pe- tenti, profunda abruptaque rupium scissura se offerebat, unde subjecti oppiduli aquæductum alens defluebat rivalus. Ibi, cum Coronæ (hisp. la Coruña) in horlis fructificant ; quibus etiam duplici ordine consitis, via &d villam quamdam, eodem im agro Coronensi, propè vicum Bergondo, louga ornatur, Citrus quoqne Limonium eircà Burum (hisp. el Ferrol) etiamnüm frequenter colitur (ex ore cl. Raÿ- mundi de la Sagra , qui rem, utpotè Calæcus et Coronæ natus, optimè novit). Bur1 vero sub- sistere videtur utraque arbor, nec inter Calæcos interiores procurrere. Migrationis saltem ulte- rioris neminem testem idoneum habeo. Leucas tamen ferè 100 prosiliens, Citrus Limonium, in provincià Santanderensi, littoreque Cantabrico, plagä Hispaniæ maximè boreali, iterüm occurrit, locis intermediis ulterioribusque prorsüs deficiens. Cujus phænomeni causam , procul dubiv multiplicem, eruere non tentabo. Hoc tantüm, ex Duriæi schedis, notatum volo, quôd aes maxime humidus, montesque ad Austrum proximè impendentes (ventorum australium flatur cuhibentes), Citro, hic loci, imprimis favere videntur, nec ea seorsüm aeris locorumve valet ra- tio. Gegioni etenim vivere nequit arbor, ubi et aer siccissimus, et montes ad Austrum longiüs remoti. Nec Santanderæ hospitatur, quamvis aer ibi humnidus, quià montes proximi leucam unam vel tr = ab oppido distant. Santonæ vero et Castri, sub dio viget feliciter atqne fructi- ficat, multo ubi humore scatet aer, et mons, nullà planitie interjectà, in ipsum mare præceps décurrit. Observationes propriè hygrometricas, nullas quidem instituit Duriæus, aeris tameu plûs minüs sicei aut humidi differentiam, ex plautis muralibus Castri, Santonæ et Santauderx creberrimis lætissimisque, Gegioni autem rarioribus atque hebetatis, non maïe conjiciebat. (1) Californiæ etiim, et Peruviæ, ct Nepoliæ civis dicitur! 3 118 J. GAY. —Duriæi iter asturicumn. Lauro nobili et Saxifragä hirsut& frequentissimam , 8-10 peda- lem, frondibus in terram propendentibus, apice radicantibus, insignem et quasi peregrinam Woodwardiam vidit. Cujus, ne deerit dicto fides, cùm jam prelo chartisque bibulis carebat, pinnulas quantulascunque potuit, inter indusia et ipsà hippo- perà reconditas, ablatas secum attulit. IT. GEGio. Gegioni (1) demum appulit, cujus hic ferè est situs, atque conditio. Sinum amplum, satisque profundum efficiunt promontoria sancti Laurentii et de Torres, alterum ad orientem, alterum ad occidentem spectans. Imo sinu in mare excurrit lingua brevis, castello munita, cui nomen Punta de Santu-Catalina, ad cujus latus occidentale portus aperit se, molibus lapideis clausus , læ - tissimusque, sed angustus, introitu ostioque angustissimo, quo nonnisi minora navigia (chasse-marées, sloops, très-petits bricks, et similia) æstu accedente ingrediuntur, eodem recedente in arido relinquuntur. Portui adjacet oppidum incolarum plus Goov, apertum, nullisque propugnaculis defensum, sed ipsà vetustate inclytum, totiusque Asturiæ amœænissimum et com- mercio florentissimum. Ab oppido zona arenosa angusta, in orientem et occidentem, usque ad promontoria porrigitur ubi (et in extremàâ Punta de Santa-Catalina) littus tandem in cautes arduas (gall. falaises) se attollit. In planitiem cæ- terum panditur tota regio circumjecta, nec nisi unam leu- cam à littore maris in colles assurgere incipit, à quibus proximi montes, Oveto impendentes, leucas 4 distant. Regio ventis omnibus pervia, parümque fertilis, propter aerem siccis- simum plantis imprimis muralibus et tectorum (ad Castro et Santoña luxuriantibus} infecunda, stirpibus tamen marinis et maritimis abundans. Eam jam plagam, ab 182 ad 28am Mai, florentibus adhuc Scell& vernd, Stellariä Holosteä, et Cheirantho Cherri, exploravit Duriaeus. Quas ibi legit stirpes, paucis capitibus exponam. (r) Gegio, onis, aliis Gegia et Gigia, æ, hodie Gijon. J. GAY. — Duriæi iler asturicum. 119 Rupibus maritimis, earumque speluncis propriæ sunt 4sple- nium marinum L., Adiantum Capillus-veneris XL. et Cochlearia danica L. Super hæc campi se attollunt et cespites grarninei ; Serapi occultatà ( nov. sp.) decor. In. zonà littoris arenosà vivunt Phleum arenarium L., Kes- tuca rubra var. spiculis pubescentibus ; Triticum junceum L. et Rottbolla DC., Lepturus. incurvatus Trin. et subulatus Kunth., Merendera Bulbocodium Ram. (fructifera), Potamogeton pec- tinatumL., Ruppia rostellata Koch, Zannichellia pedunculata Rchb., Zostera marina L., Trislochin maritimum \., Rumex bucephalophorus L., Chenopoditim maritimum 1, Armeria ma- ritima W., Glaux maritima L., Leontodon bulbosus 1. (Prenan- thes bulbosa DC. FI. fr.), Thrincia hirta Roth., Cotula coro- nopifolia L., Daucus hispanicus DC., Medicago lupulina et striata Bast., Madra mihi ignota (1), Dianthus gallicus Pers., Sagina mmaritima Don, Spergula sabuletorum (nov. sp-),. 4re- nari@ marina « Smith, et peploides L. (non vis.), Cerastium tetrandrum Smith., Frankenia lævis L. (non vis.), 4lyssum mon- tanum L.. Cakile maritima Scop., Raphanus maritimus Sm. (non vis.), Glaucium flavum Crantz(non vis.), Ranunculus bul- bosus L.., trilobus Desf., muricatus L. et parviflorus L. In pratis paludosis mari vicinis inveniuntur Carex pulicarisL., divisa Huds., extensa Good., distans L. et riparia Curt., Juncus compressus Jacq. et Alisma ranunculoides L. In satis frequens Phalaris brachystachys Link. Reliquæ species Gegione lectæ hæc sunt : Zquisetum:ramosum Schl., Chara fætida À.Br., Aira caryophy llacea L., Avena fra- gilis L., Danthonia decumbens DC., Bromus maximus Desf., Festuca uniglumis Sol., Kæleria albescens DC., Briza media L.., Triticum ciliatum DC., Juncus bufonius 1., Asphodelus al: bus L. (non vis.), Sci/la verna Huds., Crocus nudiflorus Smith (fructif.), ris fœtidissima L.(non vis.), Ophrys anthropophoraL.., (1) Malvæ sylvestri valdè affinis, sed superficie totà pannosn-h:rsutä, pilis densissimis, stel- latis, calyeibus majoribus, bracteis multô latioribus, ovato-subrotundis, et foliolis calycinis lon- giusculè acuminatis, carpella superantibus procul dubio diversa, quam tamen ex uno suppetente frustulo pro novä describere nollein 120 J. GAY. — Duriæi iler asturicum. Serapias Lingua L., Euphorbia mihi ignota (1), Atriplex patula L., Acinos alpinus Moench (cum Orobanche quàdam in ejus radicibus parasiticà), Teucriunm pyrenaicum 1, Rhinanthus Crista-galli T., Orobanche Hederæ Vauch,. Scrophularia Sco- rodonia L., Erinus alpinus L.., Ammi Visnaga Lam., Polycarpon tetraphy llum X.., Scorpiurus subvillosa X.., Erodium malacoides W. et moschatum W., Sagina procumbens L. et apetala L., Polygala vulgaris L. et Senebiera pinnatifida DC. II, Overum. Quinque a Gegione leucas distat Ovetum, Asturiæ caput. Quo quum, 20° Maji, pervenisset, à præfecto (2), provinciæ admini- strandæ unicè sollicito et in altioribus disciplinis non satis ver- sato, male exceptus Duriæus, primüm in eo füit, ut itineri pro- posito renuntiaret, domumque rediret. Datis vero, quas secum attulerat, litteris commendatitiis, fautorem mox nactus est plus unum, quorum operà ulterius pergendi licentiam demüm obti- nuit. Utilissimus inter alios fuit cl. Perez (Dr Benito Perez de Val- dès), senex omni doctrinà ornatissimus reique herbariæ curiosis- simus, cujus doctis colloquiis multa ad Asturiæ situm et physi- cam indolem pertinentia didicit, quæ noscere maxime oporte- bat, quo duce etiam urbis confinia et montis Naurantii ( vulgo Naranco ) radices quatriduo investigavit. Circa Ovetum (29° Maji-5 Jun.) lecta : Serapias cordigera L., et Lingua L., Acinos alpinus Mœnch., Veronica serpyllifolia L., Li- naria triornithophora W., Erinus alpinus V., Galium vernum Scop., Bunium denudatum & pyrenæum DC., Saxifraga trifur- cata Schrad., Lythrum Hyssopifolia +, Potentilla splendens Ram., Geranium sanguineum L., Lychnis corsica Lois., Sagina apetala L., Spergula arvensis L. et sabuletorum (sp. nov.), Draba muralis L. et Aconitum Napellus L.. (non vis.) — Inter quas notandæ Acinos alpinus et Erinus alpinus ; in Asturià in- (r) Capsulà et glandulis Euph, segetalis, seminibus Euph. provincialis. (2) Suarez del Villar. J: GAY. — Duriæz iter asturicum. F21 feriore vulgatissimæ, non ut apud nos merè alpinæ; Lénaria triornithophora , planta speciosa, è Lusitanià in Asturiam con- tinuata (a), et in ejus convallibus non rara ; Saxifrasa trifurcata Schrad., patrià germanà hucusque ignotà, quà florente tecta Ovetensia quasi nive obducta et dealbata videbantur ! ; Spergula sabuletorunt , planta maritima , cujus unicum specimen, litto- reis multo majus ( conf. meam pi Pline Oveti legit Du- riæus. Asturiam à regno Legionensi,è Cantabrià usque in Gallæciam montés perpetui dirimnnt, quorum culmina et clivi ipsi, tan- tüm in meridiem quantüm in septentrionem spectantes, gregi- bus innumeris (2) per omnem æstatem depasti,arboribus prorsus carent. Medium jugum secant fauces puerto de Pajares, per quas ab Oveto Legionem versüs ducta est via regia (3). Parte orientali nihil nobis nunc agendum. Pars occidentalis, 25 ferè leucas in longitudinem patens, al- tiora sua cacumina ( montes de Teberza et del Somiedo) in me- dio habet, rupibus graniticis saxisque calcareis primævis sufful- ta, quorum quædam limitem ferè nivalem attingunt. In finibus occidentalibus montes humiliores oriuntur (pico de Arvas, etc. ) admisto marmore (4),omnes schistosi, jam Julio medio nivem (x) Apud Calæcos frequentem esse etin montibus cùm Legionensium tm Burgorum (Burgi, . orum, Castellæ veteris caput) etiam inveniri, testes sunt Quer et Orteg. in FI. Esp. v (1784) p- 36r. Radicem repentem pronuntiärunt P. Hermannus, Quer et Ortega, Ventenatius, aliique, quod et nos è plantâ eultà confirmare possumus, Vilieulos è radicis collo, sub terrä, ad duos usque pedes productos, in horto suo vidit Duriæus, quos et ego, sed breviores, in horto Luxem- burgensi observavi. Radicem tamen neutiquam longævam, et potiüs perennantem quàm pe- rennem credo. (2) Ex ultimä Extremadurà veniunt, partim, undè per medium regnum Legionense, quotannis, Majo mense, itinere leucarum plüs 140, in borealem Hispaniam migrant, Septembri idem iterre- mensuri. Montium Asturicorum australium tota quanta juga continua depascunt, p'urimüm tamen in clivo meridionali subsistunt, nec nisi rariüs in septentrionalem transeunt. Rebaños tras- * humantes , propter migrationes longinquas, dicuntur Hispanis, et eo solùm ovium genere con- staat; quod, propter lanam subtilissimam nobile, nomine Merinos omnibus notissimum est. (3) Hanc jugi Asturici partem mediam quantulamcumque, et montes vico Santa Maria de Arvas contiguos'explorasse videtur Lagasca. Juga verd ulteriora rerum naturalium investiga- toribus ad hanc usque diem nusquàm calcata. (4) Marmore imprimis abundat vallis Narceiæ superior, à Canicà usque ad Vega de Rengos et ulträ. Cujus, colore admodüm variantis, p'ena speciminum series Canicæ, in ædibus Tcre- 122 1. GAY. — Duriæi iter asturicum. exuentes. Ex his Alpium.occidentalium jugis plurimi in septen- trionem montes secundarii, paulatim decrescentes, excurrunt , plurimi effluunt torrentes, quos omnes Nalo fluvius, pauld infrà Gradum oppidum, colligit, et in vicinum mare deducit. Quot juga secundaria et torrentes , tot valles aut valleculæ cultoribus fre- quentes soloque fecundo præditæ, in septentrionem longè proten- duntur. Vix enim, præter tractum Ovetum inter et 4vilès, in pla- nitiem panditur ulla Asturiæ occidentalis pars. Asperam hanc ferti- lemque terram gens incolit, purè Hispanica et «éd», nullo Mau- rorum sanguine commixta. Agrorum cultu imprimis vivunt, plu- rimarum rerum egeni,sed summà probitate et morum mansuetu- dine insignes. Quos inter, à latronibus tutus, etiamsi inermis, ubi- que pervagari licet. Clima regionis inferioris et mari vicinæ temperatum (1), quale ferè Armoraciæ nostræ littoralis, Oleæ et Vitis perindè impatiens, Phænici tamen dactyliferæ ({ quis cre- deret?}) non prorsüs infestum, cujus arbores nonnullæ tribus ab Oveto M. P. feliciter vigentes conspiciuntur. Æstiva in con- vallium apricis angustiis temperies calidior, Vitem hinc indè ad- mittit. Vulgo coluntur Triticum sativum , Secale cereale , Zea Mays (vulgo Mayz), Solanum tuberosum et Panicum italicum. Zeam, ante hyemem maturardam , in valle Gradensi, non rard post Secalis messem, medio Junio serunt, mixtisque phaseolis et rapis quadruplicem ex codem agro frugem extorquent. Nec ex Zeà minüs quàm ex tritico salubrem victum sibi parant. In totà enim eà ditione quæ dicitur concejo de Gozon, pulte spissatà , à Zeæ grano confectà (incolis Borona), ferè unicè vescuntur; gens ninis, videre est. Purioris ac ferè candidissimi, Lunensiumque marmore vix inferioris, lapidi- cina exstat ad Vega de Rengos, undè resectum saxum, quod, in Caroli III statuam exsculptum, regiam Matritensem (magnæ scalæ ex adverso) nuñc exornat, Amianti quoque venæ, eâdem convalle, juxta Corias et Vega ae Rengos ditissimæ, innotuerunt. (ex ore ill. à Toreno.) Metalla vix ulla in Asturià inveniri, nulla saltem aut paucissima officinis elaborari, me quoque docuit ill. comes à Toreno, carbonem vero fossilem propè Langreo, non longè ab Oveto, ” etapud Avilès, in ipsà maris orâ, aliisque locis jam optimum, copiosissimumque effodi. Carbo mari iu regnum Granatense provectus, fornacibus ad fusuram plumbi venarum, in montibus Alpujarras ditissimarum, inservit. | (1) Temperiem aeris, hyeme proximè elapsà (1835-1836), præter solitum frigidissimam fuisse, atque Ovati ad— 7 scalæ Reaumurianæ descendisse, in litteris ad Durieum nuper manda- vit cl. Perez. J. GAY. — Duriæi iter asturicum. 123 tamen viribus, staturà et formà inter omnes Astures eminet. Agris montes ubique imperant calvi. Eorum latera , in Asturià inferiore, demissiora, raræ obumbrant Quercus (Q. Toza Bosc, vulgd Acebo), raræ Castaneæ. Arbores Coniferas, præter de- formes Taxus quasdam, omues, per totam Asturiam desiderari mirum est. Neque enim Pinus maritima, quà nostra Vasconia pullulat, neque Pinus sylvestris et Abietes, quibus Pyrenæi montes Alpesque helveticæ superbiunt, usquàam in Asturià oc- currunt. Desunt etiam per totam ferè Asturiam sylvæ veræ, nisi parte maxime occidentali, Calæcorum conterminà , ubi clivi ad Monte Muniellos sylvis ingentibus vestiti frondescunt. In plani- tie et vallibus Populus nigra, Salix alba, Fraxinus ‘excelsior frugiferæque vulgariores arbores, inter quas Juglans regia, cultæ observantur, quibus, cum Quercu Tozä, ad sepes et circa fundos, ut in nostrâ Neustrià Vindeâque, plantatis, ligni sive ignarii, sive materiarii non exigua copia colonis succrescit. Sepes vivas à Pruno spinosä et Rubis conficiunt, nec Oxyacan- thà, quæ tamen (spontè rariüs obvia), in arborem educata, ambulecris Ovetensibus ornandis inservit. Quæ quum a Perezio didicerit Duriæus , agrum Gradensem in Asturià inferiore explorare , deindè Narceïiæ ultimam conva'lem adire, montesque imminentes (partem scilicet schistosam Jjugi alpini) penitüs indagare statuit. Hoc sibi pensum æstate currente explendum sumpsit. JV. Gr ADUS. . Die igitur #2 Junii, salutatà metropoli, per Puente-Gallegos et Peñaflor, Gradum, leucas 4-4 -4 = ab Oveto remotum, op- pidum lætà satisque amplà et feracissima convalle, paulo suprà Nalonem et Narceiam confluentes situm , petiit. Quoitinere, ad Puente-Gallegos, Spergulam arvensem et Erysimi speciem (n. 407) mihi ignotam legit. Vitis etiam nuper satæ, culturà nunc primüm feliciter tentatà, paucas areolas, loco quodam aprico, inter Peñaflor et Gradum, vidit. Per Gradum oppidum fluit amniculus Caudal, super quem 12/ 1. GAY. =—— Duricæt iter asluricun. injicitur pons, cujus parietibus Phagnalon saxatile Cass. et Alsine tenuifolia Walhlenb. appendent. Juxta pontem crescunt Chenopodiun ambrosioides L. et Ænchusa sempervirens L,; hæc in Asturià occidentali frequens, usque in valles jugi meri- dionalis excurrens. In satis circa oppidum occurrunt Briza minor L. Trifolium procumbens L. et Ervuin hirsutum L. In pratis, ad vias, in sepibus et clivis incultis observantur Grammitis leptophylla Sw., Aspidium angulare Kit. (1), Filix femina Sw. et fragile Sw., Asplenium Trichomanes L.. et Adian- tumm nigrum L., blechnum Spicant \L.., Equisetum palustre V., Gastridium australe P.B., Agrostis alba L., Aira prœcoxL., Festuca myurus Auct. et sciuroides Roth., Cyperus badius Desf., Juncus conslomeratus L., Luzula carnpestris var. (Luzula mul- tiflora Lej.), Serapias Lingua L., Polygonum Persicariæ 1, Teucrium pyrenaicum L. (Gegioni priüs visum, et in Asturià inferiore planiore non rarum, è quà neque in Alpes australes neque in regionem propriè montanam migrare visum est), Bru- nella vulgaris L., Glechoma hederacea L., Melissa Nepeta \., Bartsia viscosa 1., Orobanche minor Sutt. in Trifolio pratensi), Linaria spuria Mill. et triornithophora W., Echium plantast- neum L.; Calluna Erica DC.; Erica vagans L. (222 Jun. flo- rendi initium faciens) Menziesia Dabeoci DC.),. Campanula Erinus L., Lobelia urens L., Andryala integrifolia L., Galium n.510 (in sepibus et dumetis crescens, G. uliginoso et palustri affine, ab utroque tamen distinctissimum : G:. Fel Hoffms. et Link.), Oenanthe crocata L. (in clivis apricis et inter vepres agris interjectos! ) , Herniaria glabra L., Circaea lutetiana L.., (r) Cujus speciei synonyma sunt : Polypodium aculeatum Bory! Essai Il. Fortun. (an x1) p. 311. Laterr.! F1. Bordel. ed. 2* (1821) p. 429; ed. 5%. (1829) p. &70. — Aspidium aculea- tum $. Smith Fl. Brit. rx. (1804) p- 1122. — Aspid. fuscatum Wild ! Spec. v: (1810) p. 256 (ex herb. Bory.) Spreng. Syst. Veg. 1v. (1827) p. 105. — Aspid. angulare Aït, in H'illd. Spec. Le. p. 257. Spreng. L. c. p. 107. Smith Engl. Fl. 1v. (1828) p. 291. Sadl. de Filicib. Hung. (1830) p. 39. Fries Novit. Mant. 12.(1832) p. 20. (ercl. syn. Spenn.) — Aspid. lobatum. Hook. FL. Scot. ed. 1% (1821) 2.p. 154. (excl. syn.) Lejeune! Revue (1824) p. 211. — Aspid. hastulatum Ten.! Mem. Felc. (1832) p. 25-28. tab. 4. fig. 7. et tab. 5. fig. 3. — Hypopelts Jobulata, Bory! Exped. de Mor., Bot. (1852) p. 286. n. 1334. — Polystichum aculcatum. Perreyin ! Cat. PI. Fréj: (1833) p. 66. Due PT D T° J L AMP ONE ER pen, 7 TOI xs 1 4Æ er AT IR. J. GAY. — Duriæz iler asluricum. 125 Ulex eurvpæeus L., Adenocarpus complicatus à polyade- nius. Gay. (Ad. parvifolius DC), Trifoliun angustifolium X., Lotus hispidus Desf., et major Scop., Æstrolobium ebracteatum DC.. Orrüthopus compressus L. et roseus Duf., Vicia angus- tifulia Roth., Lathyrus hirsutus V., KRhamnus Alaternus L., Geraniun dissectum 1, Maiva gerantifolia (nov. spec., per totam occidentalem Asturiam disseminata), Silene gallica L., Lychnis corsica Lois. , Stellaria Holostea L. et graminifolia L., Cerastium glomeratum var. minutulum Des Moul. ined. (forma admodüm singularis), Helianthemum guttatum Mill., Hesperis matronalis L.(in sepibus et dumetis frequens). Vallem Gradensem cingunt montes tertii ordinis, Sierra del Fresno, S. del Chorro, S. del Aguilero et $. del Peral, quorum ultimus, dextrà Nalonis ripà situs, ad ditionem Candamensem, nec ad Gradensem pertinet. Omnibus subest lapis calcareus. Culmina et latera omnium calva, gregibus atque armentis assi- du depasta et derasa, non nisi parcam mutilamque botano- philo segetemn permittunt. Clima jugis superioribus frigidiuscu- lum, plantis permultis favet in subjectà convalle non reper- üs, quarum tamen vix ulla propriè subalpina aut imo montana censenda est, quod quidem stirpium ibi a Duriæo observatarum catalogo manifestius patebit : Osmunda regalis L., Blechnum Spicant L., Nardus stricta L. (in M. Sierra del Aguilero, par- cissimé), Ægrostis setacea Curt., Scirpus multicaulis Smith, fluitans L. et Savi Seb. et Maur, Æriophorum latifolium Mopp. Carex pilulifera L., stellulata Good., filifolia (nov. sp., in montib. del Chorro et del Aguilero) et lœvigata Smith. (C.biligu- laris DC.). Abama Ossifraga DC., Juncus ericetorum Poll., Pha- duroium bicolor DC., Narcissus Bulbocoilium 1, Salix cinereal.., Pinguiculu vulgaris 1. et lusitanica L., Brunella grandiflora L., Sibthorpia ensropæa I. (rarissimè) , Exacuin filiforme W., Arbu- tus Unedo T., Erica uustralis T. (in summo monte del Peral lecta, quam, ex enumeratis unicam , jugorum australium regioni alpinæ propriam poste videbimus), Zrica Mackaïi Hook. (eo- dem anno 1835 simul in Hibernià et in Asturiæ sammo monte del Peral detecta!\, Cirsium quoddam mihi ignotum , bulboso afin: , Æracium paludosum Monn., Scorzonera humilis var. 1206 | J. GAY. — Duriæi iter asturicurn. angustifolia (Sc. angustifolia DC. F1. fr.), {rnica montana £. an- gustifolia Duby (eadem quæ in Aquitanià planiore propè Aquas Tarbellicas jam observata fuit), Saxifraga hirsuta L. (jam Castro, in provincià Santanderensi, lecta), Z{lecebrum verticilla- tum L., Scleranthus annuus L., Montia fontana L., Lythrum Salicaria L., Peplis Portula 1. , Ornithopus compressus L. et roseus Duf., Oxalis Acetosella T., Hypericum pulchrum 1. et elodes L., Linum gallicum 1. . Radiola linoides Gmel., Lar- brea aguatica St. Hil., Droséra intermedia Hayn. (quam ego non vidi), Helianthemum alyssoides Vent., Corydalis clavicu- lata VC. et Ranunculus hederaceus ? var. (n. 415.) Memorandæ tandem sunt angustiæ, per totam Asturiam ce- lebres, nostroque Duriæo gratissimæ, ubi fauces abruptas et profundas Nalo, monte olim resecto, rapidissimus torrens, in- terfluit, atque ditionem Gradensem ac montem del Aguilero à ditione Candamensi et monte del Peral disterminat. Ripas, juxtà Peñañflor (1), pons jungit, super quem Bromus madriten- sis Schrad. ( Br, polystachyus DC. FI. Fr. Suppl.) et Linaria ori- ganifolia DC. pullulant. — In ipso torrentis alveo crescunt Sa/- via V’erbenaca L., Acinos alpinus Moœnch, Digitalis parviflora Jacq. (promiscuë cum Æryngio Bourgati, et cum eodem ex Al- pibus australibus verisimiliter delapsa, quam seriüs, in monte de Arvas, eodem fraterno sodalitio viventem vidit Duriæus : planta speciosa, in hortis olim culta, patriä vero ad hanc usque diem prorsüs ignotä : pulcherrimam ejus iconem vide in Lindl. Digit. Monogr. tab. 17), Scrophularia canina L., Scabiosa Co- lumbaria X., Ononis spinosa L., Trifolium angustifolium X.., striatum L., scabrum I. et D et né L., Cistus Pit Lam. (in Nalonis inferioris alveo frequens, indè ad Tineum us- que, in Asturià medià, disseminatus, ultrà vero non procedens : eumdem Landernaci in Armoracià nasci perhibent, in Galliä (x) Vicus, ex Lesagei fabulà (Histoire de Gil Blas de Santillane, cap. 11.), inexpertis olim Oveti scholasticis infestus, sed quo nunc neque maugones, nèque parasiti, nec loquacium cau- ponum insidiæ cavendæ. Hic tamen, ut Blasii ætate, sic et nunc, viatoribus sola atque unica omoium dierum cæna, lrula in HAE torente capta et ovorum lardo rancido coctorum in- trita, apponitur. 3. GAY. — Duriæi iter asturicum. 127 cæterüm nusquäm repertum). — Ex uträque torrentis parte in- gentes montium parietes, capris ipsis inaccessi, et veluti ad perpendiculum abscissi, in immensam feré alitudinem exsur- gunt. Hos semel atque iterüm, non sine magno labore, aggres- sus est indefessus Duriæus, pedibusque innixus, et manibus virgulta intonsa arripiens, cautibus abruptis, summo vitæ peri- culo, pendebat. Ardua hæc faucium Penafloræ latera sic explo- ravit, ejusque sudores inventa plurima compensärunt : Aspi- dium dilatatum Sw. et Filix femina Sw., Asplenium lanceola- tum Nar., Agrostis setacea Var. longifoliu, et capillaris L. (planta minüs cognita, unicé hispanica , in Asturià frequens, à planitie in summa jugorum meridionalium culmina regionem- que maximè alpinam se attollens, comite semper Airé flezuosä), Aira caryophytllacea X.., Briza maxima L, Cynosurus echinatus L., Lamarckia aurea Moœncb, Triticum Hallert var.aristata, Con- vallaria Polygonatum 1. , Narcissus cernuus Salisb. (Hispaniæ proprius, quem vero non nisi fructiferum legit Duriæus, bulbos tamen secum attulit, à quorum floribus, Martio elapso emissis, speciem ritè cognovi), Quercus Ilex L. (bi et in totà Asturià rarissima), Osyris atba L., Pinguicula lusitanica X., Digitalis purpurea 1, Linaria delphinioides et Perezii (utraque nova!) Erica arborea L: (per Asturiam latissimè diffusa, ubique vulga- ris, nec tamen regionem propriè alpinam intrans), Galactites tomentosa Mœnch., Tolpis barbata Gærtn. (alibi Duriæo non visa, in Gallià, quod sciam,, nondüum observata, quam verd multi cum 7. wmbellaté confundunt, à quà, ad Schmidtias nuper relatà, certo diversissima), Æypochæris radicata 1, Phagnalon saxatile Cass., Pallenis spinosa Cass., Filago minima Fries (n. 302), Centranthus CalcitrapaDufr., Galium divaricatum Lam. et harcynicum Weiïg., Saxifraga umbrosa L.. (inde usque in regionem alpinam superiorem vagans ), Cofyledon pen- dulinus DC., Sedum hirsutun: Li. et anglicum Huds., Pote- rium Sanguisorba 1, Ononis reclinata L., Vicia gracilis Lois. et Salisii Gay (Corsicæ et agri Tingitani etiam civis) , Ayperi- cum linearifolium var. latifolia, Linurn strictum L. et Silene in- flata Smith. 120 1. GAY. — Duricæi iter asturicum. V. Irer Ex GRADO AD CANICAM TINEENSEM. Agro Gradensi diebus non minüs 25 diligentissime explorato, 30% Junii castra movit et, per Cornellana, Salus, Pereda , Tineo, Arganza , ei Puelo et Corias, in superiorem Asturiam tetendit Duriæus. Prima die, viam satis æquam et planam ingressus, leucarum 3 itinere, Salas oppidum petiit, quo itinere, propè Curnel- lana, Phalaris paradoxa L. et Malva nicæensis AN. (non vis.), et propè Salas, Origanum vulgare L. (non vis), Tillæa inuscosa L., Circæa lutetiana L., APR rubra L. (non vis. ) et Arabis hirsuta DC. (non vis.) inventæ. Die alterà, vià paulatim assurgente, montem satis editum, totum calcareum, conscendit, cujus vertice (ubi viculus /& Spina) Juncum squarrosum L., Pinsuiculam grandifloram (Rchb. PL crit. tab. 83. fig. 174), locis paludosis crescentes, Spergulam subulatam Sw. et Ornithopum perpusillum L., pri- muüum legit. Indèe in convallem altam atque amoœnam , ex occi- dente in orientem proclivem, descenditur, cui nomen à vico {4 Pereda inditum. Duas leucas distat à Salas. Hic schisti posteà magis magisque frequentis , passim tamen calcareo lapide alter- nantis , prima indicia observavit. Hic quoque, sicut Tinei et Arganzæ , frequens , quamwvis in reliquis Asturiæ partibus raris- simum, AÆsplenium septentrionale Hoffm., præter quod nullam in valle Peredanà stirpem memorabilem vidit. Superato dehince convallis latere meridionali, in planitiem altam frigidulamque , tria ferè millia passuum patentem pervenit, quam quum traji- ceret primüm occurrebant Scrophularia alpestris Gay et Sper- gula subulata Sw., stirpes in Asturià subalpinæ. Planitiei oræ extremæ paululüm subjacet, austrum versus, oppidum Tineo ( duas leucas distans à /a Pereda), mitiore gaudens cœlo, ut- potè clivo ad meridiem prono applicatum, quo mansionem al- teram habuit, plantasque plures legit , inter quas Lolium mul- tiflorum Lam. (non vis.), Juncus ericetorum Poll., Campanula patula L. (non vis.), #rnoseris pusilla Gært. (non vis.), J, GAY. — Duriæi iler asturicum. 129 Thrincia hirta Roth, Valerianella Auricula G lasiocarpa Koch, Cérastium glomeratum var. minutulum Des Moul. (Gradi jam visum } et Cistus hirsutus Lam. (ultrà versüsAustrum non pro- cedens } mentione sunt dignæ. Die tertià, perpetuo descensu, itinereque 2 : leucarum, in vallem _Zrganza, Peredanà multo demissiorem, venit. Montem deindè , inter Arganzam et Corias, trajecit, cujus vertice, 4 5 millia passuum ab oppido Cangas de Tineo distans, viculus pauperrimus insidet, e/ Puelo. In adscensu montis (cui unius horæ pedestre iter sufficit), præter iolam sylvesitrem Lam., nihil legit. Ipse autem vicus stationem maximè singularem offert, ubi stirpes, in Asturià inferiore nusquam inventæ, è zonis di- versissimis convenere, quasi honoris causà exploratori Gallo obviam missæ A valle Canicensi venerunt S/napis setigera (sp. nov.}, Cheiranthus linifolius Pers. et Spartium album Desf. ; ab Alpium vicinsrum regione montanà et subalpinä, Genista leptoclada (sp. nov.); ab eorumdem jugis celsio- ribus, Genista tridentata L.; omnes habitu et florum præ- stantià insignes , Duriæo nünc primum visæ!l Tot faustis omini- bus laetus exsultavit viator noster, et è septentrionali ad meri- dionale montis latus transiens , quo præceps in Narceiæ] pro- fundam convallem via tendit, felix obibat. Descendenti ad |æ- vam apparuere rupes , petris malè firmatis periculosæ , ferèque inaccessæ, à subjécto viculo peñas de Santa- Æna dictæ, qua- rum inter saxa calcarea aprica plantæ nonnullæ rariores delites- cunt et, nomine vere digna, Erica arborea abundat. Has tamen præteriens, in aliam diem curiosius investigandas reservavit, continuatoque itinere, imam Narceiæ convallem attigit, undè per Corias , vicum ob cœnobium pulcherrimum et opulentum, nunc vero monachis vacuum, apud Astures notissimum , 22 Julii ad Cangas de Tineo (1), novarum indagationum stationem fu- (1) Narceïiæ vallis oppidum Cangas de Tineo nullibi latinè denonrinatum invenio, sed aliud iñ Asturià oïientali exstat oppidu Cangas de Onis nuncupatum, ubi anno 737 è vità discessit Hispänorum regni conditor Pelagius, et ob vicini Ausenæ montis speluncam de Covadonga celebratissimum. Latinè dicitur Canica (Conf. Marian. Hist. Toleti, 1592. p. 305 et 314), quo nomine ad designandum Narceiæ vallis municipium princeps, addito aut prætermisso épitheto Tineensi, in posterum utar. VI Boran. — Septembre. | y 130 1. GAY..— Duriæi iler asturicum. turam , pervenit. Ibi duos integros menses commoratus, om- nem regionem circumjectam sine intermissione peragravit, mes- semque in inferiore Asturià inchoatam, nünc demüm uberri- mam, feliciter explevit. VI, Varzrs NARCEIÆ SUPFERIOR. Narceia, ad quam nunc pervenimus, e celsissimo Alpium australium monte pico de Canellas, leucas à Grado circiter 58, oritur, primo rivulus alpinus, mox torrens vadosus, pedes 24-3o‘latus, collectis VNaviego , Piguena , ete. demüm fluviolus Naloninou impar, quo proximè infra Gradum excipitur. Per vallem initio modice declivem, plüs minuüs apertam, vicis ho- minibusque frequentem, fluit limpidissimus. Ubi vero Corias vicum\præteriit, per fauces profundissimas ac maximè coarcta- tas subito cogitur, intrà quas magno aquarum strepitu, un- disque spumantibus, longo spatio, præceps fertur. Ibi nec hominibus nec semitæ qualicumque locus. Quapropter è supe- riore convalle venientibus, à vià rectà deflectendum est, et, ad lævam, per montes transversos, eZ Puelo, Tineo, etc., tramites quærendi rhedis impervii. Singularis salmonum in hisce aquis frequentia. Tempore coi- tûüs e mari Vasconico in Nalonem et inde in ultimam fere Nar- ceiam ascendunt ( carne tünc roseà et optimà, Sa/mones dicti } alveo quamvis magis magisque coarctato, saxisque et rupibus demüm adeù impedito, ut neque spatium natantibus neque ipsa aqua sufficere credideris. Tot viæ impedimenta audacter supe- rant. Per exhaustum ferè amnem et saxorum angustias pinnis contendunt, dorsis exstantibus prosiliunt, majora, sursum per- gentes, obstacula, quasi volantes, transultant, dum aquä amnis jàm nimium frigidà et torrentibus algidis cohibentur. Talem aquæ temperiem paulo infrà pagum Vente de Rengos, leucas 3 ultra Canicam Tineensem, fere 20 a Nalonis ostio, inve- niunt. Quam ob causam frigidiores torrentis Navieso aquas nunquàäm ingrediuntur. Ubi vero commorantur , ibi, alvei aquilegiis (pozos vocant, h. e. puteos) ova sua deponunt,mox cum anniculis (intrà ipsa aquilegia anno priore enatis), escam y, GAY. — Duriæœi iler asturicum. 134 incolis exquisitam, quamwvis vix bi aut triuncialibus, suppedi- tantibus, secundo flumine in mare regressuri (carne tunc ex- albidä, longè minüs sapidà, vixque eduli, Zancados dicti ). Eorum periodica et ad diem præstitutam expectata per Canicam trajectio, optatum incolis gratissimumque spectaculum præbet. Ex Corias ultimam convallem petenti, multi ad Narceiam occurrent vici, Canica, a Regla, Cibouyo, Hauera ?, Sasco- raso ? , Posada de Rengos, Venta de Renzos (olim diversorium, nunc viculus), Vega de Rengos, Gedrez (ubi spelunca, de quà mira narrant}), Gillon et Monasterio de Hiermo , quorum duo postremi, monti pico de Canellas subjecti, in regione subalpinà collocantur. In quorum omnium, etiam superio- rum, hortis, non solüum Cerasus, verum etiàm Pyrus et mala mitiora maturescunt. Secale etiam et Solanum tuberosum per totam convallem celuntur. Triticum vero et Panicum italr- cum , frigoris montani minuüs patientia, bono eventu non ultrà V’enta de Rengos seruntur ; Mays, non ultrà Canicam. Hordeum quoque non nisi in inferiore convalle cultum , expressè monet Duriæus. Omnium vicorum, quos in Narceiæ superioris convalle enu- meravi,maxima est Canica, comitum à Zoreno, olim ut nunc amplissimorum, prisca sedes, accolas mille ferè quingentos continens, ditionis caput, ideoque oppidi titulum sibi vindicans, cujus cives probitate, comitate, perspicacitate et laboris studio excellunt (1). Leucas 12 à Grado, 4 =-5 ab ultimo convallis vico distat. Quæ sit ejns rata supra mare altitudo, ignoratur, procul dubio mediocris, fortè vix 100 orgyarum. Ibi se aperit {1) Ditionis et municipii Canicensis magistratum {e/ Alcalde mayor), virum non formâ ma- gis et facie decorà, quàm morum venustate, et liberalibus inter cives artibus insignem, sum- moperè laudat Duriæus. Ab eo humanissimè receptus, beneficia quamplurima, nec unquàn obliviscenda, accepit. Ejus enim inceptis scienter atque enixè favebat, neque ignorabat, quo, quidem pauci inter cives suos intelligere solebant, non ut ptisanam indè conficeret, sed in no- biliorem quemdam scopum , plantas coacervare exploratorem Gallum. Nomen cl. Pidal memo- rià teneant quicumque fortè Duriæi vestigia premére avent. Fautorem quoque habuit Don Jose Uria, Se Eulaliæ in agro Canicensi degentem, virum ob sapientiam summamque pru- dentiam apud omnes honoratissimum , civiumque suffragiis nunquàm desideratis, cuncilii provincialis (Diputacion) membrüm quasi verpetuum. Nec prætermittendus Don Joaquin Keguerin, epistolarum Canicæ diribitor, quem, quamdiù Canicæ moratus est, amicissimum ba- buit Duriæns. ÿ- 132 3. GAY. — Duriæz 'iler asturicum. vallis bifurca del Naviego usque in summa Alpium australium juga continuata, et 6 = circiter leucas longa, & quà ejusdem nominis torrens in Narceiam, inde duplicatam, devolvitur. Ar- bores circà oppidum, præter paucissimas Quercus ( ozam }, vix ullæ spontè natæ, prata etiam in imà convalle nulla, nisi angustissimus margo, utrâque torrentis ripà, inter Canicam et Corias. In clivis circà oppidum serunt cererem suprà dictam (Secale medio Junio, Triticum post 15m Julii demessendum } et prætereà copiam vitis, totà convalle cæterüum nullibi cultæ, quæ tamen non semper maturescit ( 4a Sept. profectus, im- maturas uvas expertus est Duriæus) nec nisi tenue parviqué pretii vinum profert. Ficum tamen ( varietatem biferam, fructu magno oblongo viridi), gelu hiberno vix unquäm neca- tam, in hortis educunt, cujus pulcherrimæ arbores ad Co- rias videntur. Armeniaca‘vero , floribus pruinà vernali sæpiüs ustulatis, rariùs maturescit. Hæc ferè est oppidi, quoad situm, cultores et terræ fruges conditio. Ibi nunc constitit, regionem circumjectam exploraturus, singulisque septimanis iter in Alpes vicinas instauraiurus Duriæus. Quarum ut indoles vegetabilis meliüs patescat, amplum stirpium Canicensium catalogum dare volui, ë quo plantas vallibus sursüm tendentibus proprias, omnes caute exclusi. Nunc enim miki in animo est Canicensis crateris florulam adumbrare, quam posteà cum regionum supe- riorum florulis conferam. Complectitur ergo catalogus meus eas omnes plantas, quas vel infrà Cangas de Tineo, unius ferè horæ itinere, usque ad Corias et Sn Annam invenit, quasve altiüs, usque ad S. Eulaliam (in Nareeiæ convalle) et Llanos (in valle del Naviego\, dimidiæ leucæ intervallo, lectas refert Duriæus. Stirpes e regione alpinà torrentibus delatas, nullas in Nar- ceiæ glareis inveniri, primuüum notandum. Seorsim memorandæ , quas inter rupes Se Annæ ( peñas de Santa-Ana), loco apricissimo et calido , iterato excursu (44 et 132 Jul.), legit : Æolcus tenuis (nov. species, alibi non visa), Anthoxanthum odoratu var., Rumex Acetosella et bucephalo- phorus L. (quém, apud ros maritimum et Mari medio unice addictum, tanto à mari intervallo miraberis crescentem), Plan- s J. Gax. — Duriæi iter asturicum. 133 ago lanceolata var., Linaria Perezii ( spec. nova, ad Penaflo- ræ rupes jam observata), Erica arborea L. (10-12-pedalis et Antennarié ericophil&, fungillo parasitico (r) vestita}), Dran- thus n° 399 (2) et Silene hirsutissima Otth. in DC. Prodr. (3) Mentione proprià dignus Cheiranthus linifolius Vers., per totum ferè annum florens stirps, floribus violaceis odoratis- que decora, in hortis olim culta, quoad patriam germanam hu- cusque valdè dubia, nunc ver certam civitatem nacta, utpote ad vias, quas maximè exornat, circa Canicam frequentissima. Ex inferiore Asturià venienti, ad vicum e/ Puelo primum occur- rit, undè per subjectam convallem se spargit. Angustissimis ta- men limitibus circumscribitur, nec post Canicam, in Narceiæ (r) Qui Linkio in Juresso Lusitaniæ ianontuit (Confer Willd. Spec. vi. p. 118), nec ullam hucusque aliam Floram, quam quidem noverim, intravit. Nostræ tamen Galliæ civem esse fun- gilum istum docent Æricæ arboreæ morbidi ramuseuli, in Galloprovinciæ monticulo Esterel, Cannas inter et Forum Julii, anno 1811 à b. Ludovico Thomas lecti, et mecum olim ab ipso communicati. (2) Nequit esse D. pungens Linn. Maut. alt. p. 240, cui, ex descriptione Linnæanä, caules alternatim densè ramosi, folia caulina basi connato-vaginantia, conferta, vaginis tegentia ra- mulos, omnia linearia, planiuseula, calycis squamæ lanceolatæ, calyce pauld breviores, etc. A D. pungente Duby Bot. Gall. (e monticulo la Clape), non Linnæi, ob caules annotinos caudi- eulo crasso, prorsüsque lignoso atque elongato affixos, supernè non rard dichotomè 2-4-floros, folia dimidio breviora, viridia, non giaucescentia, squamas calycinas breviores, obtusas, muti- cas, nec longiusculè mucronatas, tubum denique calycinum cylindraceum, infernè non subven- tricosum, dentesque obtusos, non acuminatos, etc. non minüs abludit, Dianthum hirtum Vill. habitu non malè refert, à quo tamen notis jam enumeratis ( præter tubum calycinum im utrâque stirpe cylindraceum), et foliis multô tenuioribus, et floribus (ubi uno plures) longiusculè pedi- cellatis laxisque, nunquäm in fasciculum 2-3 florum approximatis, istinctissimus. Species alias quibuscum aptè comparari, vel quibus commode adjungi nostra queat, omninô non novi. Nostra igiturfpro novà sumi posse videtur, quam tamen ex uno suppetente specimine non nisi invitus generi intricatissimo addiderim. (3) Cujus synonyma sunt S. hirsuta Lag, in Anal. de Cienc. nat,, non Poir. Voy., nec Biv. Gent. (quæ S. bellidifolia Juss. et Jacq.) et fortè S. sabuletorum Link, (ex ipso auctére in Euum. alt. 1. p. 426). Species per Bæticam, Mauritaniam et Barbariam diffusa, subsimplex aut € basi ramosissima, plüs minüs hirsuta, pilis etiam plüs minüs patentibus, petalorum et the- caphori longitudine admodüm varians. Nostra forma, è seminibus Asturicis in hort. Luxemburg. educata, ramosissima est, ramis patentibus, dichotomis, pilis omnium partium copiosis, ferè adpressis, thecaphoro longissimo, petalis magnis (4-lin. longis), cuneatis, bifidis, utrinque splen. didè rubris, per totam ferè diem ac noctem vigilantibus, non nisi meridiano et postmeridiano tempore, cœlo sereno, aliquantulüm involutis. Ab hâe, staturà altiore, floribus minoribus et in- ternodio florali brevioribus, petalis carneis, etc. differe, et propriam speciem ssistere vi- detur 5. laxiflora Brot., quam tamen ego non, nisi ex auetoris descriptione (El. Lusit. 11. p. 188-), novi. 134 1. GAY. — Duriætr ter asturicum. convalle, ultrà tres leucæ quadrantes progreditur, düm in valle del Navieso leucam unam et dimidiam vix æquat. Clivos tamen utriusque convallis, secüus vias, eo usque scandit, düm altitu- dinem ferè montis attigit, quo vicus e/ Puelo insidet. Cujus, singulari statione florisque elegantià maximè allectus, seminum copiam attulit Duriæus, undè novum hortis nostris ornamen- tum pararet. In vervactis et arvis derelictis, præsertim autem in vineis male cultis, veniunt Æolcus mollis L., Triticum Halleri var, spic& infernè ramosàä, Linaria triornithophora W., Echium plantasineum L., Campanula Læflinsii Brot. ( hucusque non nisi in Lusitanià observata ), Tolpis umbellata Pers., Pallenis spinosa Cass., Anthemis agrestis Wallr., Oglifa gallica Less., Cruciunella angustifolia X., Corrigiola littorals T., Scleran- thus annuus L., Spergula arvensis V., Sinapis setigera L. (nov. spec.) et Fumaria media Lois. Alüis stationibus locisve a Duriæo non satis definitis circà Qa nicam occurrunt Grammiltis Leptophylla Sw., Polypodium vul- gare L., Aspidium angulare Kit., Filix-mas Sw., Filix-femina Sw. et fragile Sw., Asplenium-Ruta-muraria V., lanceolatum Smith et Adiantum-nigrum \.., Blechnum Spicant Smith, Gas- tridium australe PB., Agrosts capillaris I.. (1) et alba L., Aira fiexuosa L. et prœcox I., Avena fragilis 1. et flavescens L., Arrhenatherum avenaceum 6 bulbosum, Holcus lanatus\.., Dan- thonia decumbens DC., Melica uniflora Retz et ciliata L., Bro- inus asper Murr., Festuca gigantea Vill., Briza media L. et maxima L., Cynosurus echinatus L., Triticun sylvaticum Monch, Panicum Crus-galliL., Scirpus palustris L. (non vis.), Carex ovalis Good. , Juncus bufonius L., lampocarpos Ehrh., acutiflorus Ehrh. et obtusiflorus Ehrh. (non vis. )}, Luzula Forster: DC., Thesium pratense Ehrh., Corylus Avellana L.(2), Osyris alba L., Polygonum Persicaria L., Chenopodium ambro- sioides L., Mentha sylestris L. et Pulegium T.. (non vis.), Origa- (1) Quâ cum elegantissimis suis paniculis in scopulas religatà beatæ virginis imagines deter- gera solent. (2) Avellauarum'tanta est per universam Asturiam copia atque præstanlia, ut commercium indé fiat, magnaque earum vis quotannis in Britanniam exportetur (ex ore ill. com. à Toreno.) J. GAY. — Durici iter asturicum. 199 num vulgare A. (non vis.) , Glechoma hederacea L.,' Meliitis Melissophyllum L.(ad Llanos), Galeopsis LadenumL., Stachys arvensis L. (non vis.), Melampyrum pratense L. ( non vis.), Euphrasia serotina Lam., Sibthorpia europæa L., Veronica Chameædrys L., Annarrhinum bellidifolium Desf., Scrophulu- ria Balbisii Hornem., Y’erbascum Thapsus? L., Anchusa sem- pervirens L. (ad oras pratorum clivosorum, juxtà rivulos è mou- tibus defluentes), Cuscuta Epithy mum Smith, Chiora perfoliata L. (nonvis.), Erica arboreaL.. etcinerea L., Calluna Érica DC. Wahlenbergia hederacea Rchb., Carduus tenuiflorus Smith et n° 283 ( carlinoidi Gouan., myriacantho Salzm., et arenaria Desf. affinis, fortè novus, mihi verd e suppetentibus specimini- bus non satis cognitus, quem tamen, satum et jamduduim pro- germinantem, futura dies illustrabit \, Cérsium palustre Scop. (non vis.) et lanceolatum Scop. (rarum, non nisi ad S. Eula- liam inventum, a me non vis.), Galactites tomentosa Moœnch, Achyrophorus radicatus Scop., Thrincia hirta Roth, Hieracium murorum A. cordat. : laciniat. Monn., Solidago Virgaurea Y.. (non vis.), Pyrethrum Parthenium Smith (ad rivulos, ex Ca- nicà ferè usque ad Tineum ) (1), Chrysanthemum segetum 1. (non vis.), Ærtemisia vulgaris L., Senecwo sylvaticus L. et Jacobæa 1, Scabiosa Columbaria X.., Valeriana pyrenaica 1. (ad Zlanos), Galium divaricatum fam., Saniculu europæœa X.., Angelica sylvestris 1, Thapsia villosa T., Tordylium maxi- mum L., Chærophyllum hirsutum 1, Conium maculatum V. (non vis.), Physospermum aquilesifolium Koch, Umbilicus pendulinus DC., Sedum anglicum Huds. et reflexum L., Her- niaria glabra L., Polycarpon tetraphyllum L., Lythrum, Sali- caria L., Æpilob: hirsutum 1. (non vis.) et #70ontanum 1, Bubus fruticosus L. (non vis.),: ragaria vesca Li. (quam nec mensis apponunt nec ullo modo curant )}, Yormen- tilla erecta L., Alchemilla arvensis Scop., Rosa rubiginosa L., Spartium album Desf., Adenocarpus complicatus « Gay ( Ad. parvifolius DC.), Trifolium angustifolium L., arvense À, striatum L., glabrum L., glomeratum. L. et procumbens L, (1) Novo mihi documento, stirpem enim apud nos, ad muros et in ruderalis passim obyiam, hortorum procul dubio aufugam, aliundè spontancam rondum accepi. 136 3. GAY. —Duriæi iter asturicum. Lotus hispidus Desf. et corniculatus L.{ non wis.), Astrolobium ebracteatum DC., Ornithopus compressus L., Wicia disperma DC. , Eroum hirsutum 1. (non vis.), Lathyrus sphæricus Retz, angulatus L. et sylvestris var. pauciflora et micrantha , Gera- nium pyrenaicum L., lucidum L. (non vis.) et Robertianum B purpureum Pers., Androsæmum officinale AN., Hypericum l- nearifolium Vahi., tetrapterum Fries et perforatum L. (non vis.) Malva geraniifolia (nov. spec., jam inter pl. Gradenses memo- rata), Dianthus prolifer L. (non vis.), Ærmeria L. (non vis.) et monspessulanus L., Saponaria officinalis XL. (non vis.), Lychnis dioica L. et Flos-Cuculi XL. (non vis.), Silene gallica L.. (non vis.) et zutans L., Sagina procumbens T., Moechringia trinervia Clairv., Cerastium triviale Link. et glomeratum ver. minutulum Des Moul., Polygala vulgaris L., Viola sylvestris Lam., Helianthemum alyssoides Vent. et guttatum Mill., Car- damine Impatiens L. et sylvatica Link., Sinapis incana L., Pa- paver dubium XL. (non vis.), Ranunculus hederaceus L. et Hel- deborus viridis 1. Quibus addendæ, ad craterem eumdem pertinentes, locis vero suprà imam convallem plus minus editis (ex gr. ad San Cristoval , vicum unius hôræ itinere, abrupto clivo, suprà Llanos et Cangas situm ) crescentes, nec usque ad Narceiam descendentes, Merendera Bulbocodium Ram., Galeopsis Lada- num var. parviflora et latifolia (G. intermedia Nil, == G. parvi- flora Lam.), Veronica montana 1, Digitalis purpurea L., Li- thospermum prostratum Lois. , Menziesia Dabeaci DC., Arnose- ris pusilla Gærtn., Helosciadium nodiflorum Kocb., Buniur denudatum DC., Sedum hirsutum AM. et brevifolium DC., Peplis Portula L., Ulex europæus L., Ornithopus roseus Duf., Lupi- nus varius L., Oxalis Acetosella T.., Larbrea aquatica St.-Hil., Arenaria montana L., Polygala serpyllacea Weïh., Corydalis claviculata DC. E quibus dubiæ sunt Carduus n° 283 et Dianthus n° 377; novæ Holcus tenuis, ÆLinaria Perezii, Malva geraniifolia et Ssnapis setigera ; peninsulæ Ibericæ propriæ aut Hispaniæ fines boreales vix transgressæ Agrostis capillaris, Merendera Bulbocodium, Linaria triornithophora, Lithos»ermum. pro- 3. GAY. — Duriœi iter asturicum. 137 stratum , Campanula Læflingi, Spartium album, Ornitho- pus roseus, Lupinus varius , Silene hirsutissima et Cheiranthus linifolius. Aliæ 4 ex Ibericà peninsulà in Europam magis orien- talem migrant, ubi vero Maris medii craterem non deserunt, Rumex bucephalophorus, Erica arborea(quæ tamen in ultimi la- cûs Larii littore, ad radices Alpium Rhæticarum, coloniam eductam habet ), Phagnalon saxatile et Thapsia villosa. Reli- quæ omnes aut per universam Galliam sparguntur, aut a finibus meridionalibus, versüs septentrionem, plus minus longè excur- runt, Tolpis umbellata usque ad Tolosam, Galactites tomen- éosa usque ad Burdigalam, Osyris alba usque ad Aquas Gra- tianas Sabaudiæ, Adenncarpus complicatus « usque ad Richel- æum in Pictavià superiore et Aussonam in Burgundià, Cheno- podium ambrosioides usque ad Nannetes, Graminitis leptophyl- la-usque ad Brestum et Leonam, £chium plantagineum ( me observante) usque ad Cæsaream insulam. Uude liquet pauciori- bus australibus, longè pluribus Europæ mediæ stirpibus favere, nec calidum dici posse clima Canicense, quod confirmant et Zea ultrà appidum non progressa et uvæ Septembre ineunte prorsüs immaturæ. Quin et cœlum minüs temperatum nimiümque fri- gidum , in litteris Canicæ datis, plus semel conquestus est Du- riæus. Aerem quoque valdè humidum et plantis exsiccandis maximè contrarium scripsit, cujus causa non in pluviis justo crebrioribus, sed procul dubio in locorum angustiis non satis ventilatis multoque ante solis occasum umbratis, et in nebulis ex alpin regione frequenter delapsis quærenda est. ( Continuabitur. ) 138 GAUDICHAUD. — Ascensivn de la sève. OBSERVATIONS SUR L'ASCENSION DE LA SÈVE dans une Liane, et description de cette nouvelle espèce de Cissus. Par CHarLes Gaunicaaub, Correspondant de l'Académie des Sciences. Parmi les faits curieux que j'ai observés dans le cours de mon dernier voyage , il en est un particulièrement qui me parait digne de fixer l'attention des physiologistes. Au mois de décembre de l’année 1832, lorsque je parcourais les forêts du Brésil, cherchant dans les phénomènes remar- quables de la végétation exubérante de ce beau pays quelques indices qui pussent me conduire à l’explication des causes qui président à l’arrangement symétrique des tissus vasculaires dans les tiges, je découvris, le matin d’un beau jour, dans une forêt vierge, épaisse et sombre, des lianes ligneuses dont les tiges tendres et charnues contenaient une très grande quantité d’eau de végétation. Ayant coupé, pour mes collections phytologiques, quelques tronçons de ces tiges, j'en pris un pour examiner à la loupe, sur un des bouts, l'ordonnance de ses tissus tubuleux, et j'en vis découler aussitôt, par le bout opposé, une grande quantité d'eau. Ce phénomène, analogue sous certains rapports à celui qui fut observé jadis par Coulon, et depuis par MM. Desfontaines et Thouin , sur des Peupliers; par M. de Mirbel, sur des Mü- riers, sur des Ormes, etc., ne me surprit pas d’abord. Nous étions au mois de décembre, qui correspond à-peu-pres, pour la saison, au mois de juin de l’hémisphère nord, et il me parut tont naturel de trouver, à cette époque, des tiges charnues remplies d’une sève abondante. Ce ne fut que quelques instans apres , lorsque j'eus coupé d’autres fragmens de cette tige, tant sur le sommet de la partie inférieure qui tenait à la terre et avait encore huit ou dix pieds de longueur, que sur la base de - GAUDICHAUD. — Ascension de la sève. : 139 la partie supérieure qui, au moyen de ses nombreux contours et de ses longs rameaux, restait suspendue aux arbres voisins, que je compris toute l'importance de ce phénomène. Je crus d’abord quéfette liane ne répandait de l’eau en abon- dance que lorsqu'elle était coupée par tronçons d’une longueur déterminée, r2 ou 15 pouces, par exemple, et que, dés que les morceaux dépassaient cette dimension , cette eau était forte- ment retenue par les tubes. Mais de nouvelles expériences me montrèrent bientôt que la sève coulait aussi rapidement d’un morceau de cinq ou six pieds que de ceux qui n’en avaient qu'un seul. Une autre liane de 15 à 18 lignes de diametre fut soumise aux expériences suivantes : sa tige étant divisée en deux parties parune coupe transversale, j’observai l’état de ses deux tranches: elles étaient humides, sans toutefois laisser couler de l'eau. Deux ou trois gouttes seulement tombèrent de la tranche su- périeure. Un tronçon, long de 15 à 18 pouces, fut séparé de la base de cette partie supérieure, et maintenu dans sa position verti- cale naturelle ; aussitôt il en découla une grande quantité d’eau claire. La même opération ayant été faite sur un tronçon d’égale longueur enlevé du sommet de la partie inférieure, le résultat fut identiquement le même. Plusieurs autres expériences semblables furent répétées alter- nativement sur des morceaux de l’une et de l’autre extrémités de cette tige, et ne différèrent en rien des précédentes, soit que, pour l'écoulement de la sève, on inclinât la tranche inférieure ou la tranche supérieure des morceaux. La sève coulait avec moins de vitesse, et seulement goutte à goutte, par les deux extrémités, quand le cylindre de liane était maintenu dans la position horizontale. Ayant trouvé un troisième pied de cette plante grimpante, je le soumis à de nouveaux essais, destinés cette fois à détermi- ner, autant quil était possible de le faire sans mesures conve- nables, la quantité d’eau fournie par des fragmens de dimen- sions données , la nature de cette eau, ses propriétés physiques et chimiques. La tige étant coupée en travers, j'enlevai de sa 140 GAUDICHAUD, — Æscension de la sève. partie inférieure un premier tronçon de 15 pouces, et dont le diamètre était de. 14 à 15 lignes. Il donna deux onces environ d’eau. Un deuxième morceau d’égale dimension, provenant de la partie supérieure, en fournit un peu foins. Les proportions de ce liquide diminuèrent progressivement dans les expériences qui furent faites sur la base de cette partie supérieure de la tige, diminution que j'attribuai à la force de succion de la plante, tandis qu’elles restèrent les mêmes dans l'inférieure, encore fixée au sol. J'expliquai ce dernier fait par la propriété qu'ont les racines surmontées de quelques parties vivantes de la plante, d’absorber l'humidité du sol, et de rem- placer ainsi dans cette portion de tige celle que la: chaleur de- vait nécessairement lui enlever. Le lendeinain de l'expérience, toutes les circonstances étant restées les mêmes, cette partie inférieure de la liane fut trouvée sèche jusqu’à 5 ou 6 pouces au-dessous de la plaie; ce qui res- tait de la supérieure ne donnait plus de traces d'humidité. Le liquide retiré de cette liane était clair, quoique légèrement verdâtre, et d’une saveur un peu vireuse. N'ayant pu alors dé- terminer au juste la nature de la plante qui me l'avait fourni, je ne le goütai qu'avec prudence. J'en bus cependant environ deux onces en plusieurs fois, sans en éprouver le moindre ac- cident. J'avais recueilli un demi-litre à-peu-près de cette eau, dans un flacon bouché à l’émeri, avec l'intention de l'essayer par les réactifs chimiques dont j'avais eu la précaution de me munir; mais elle se gâta promptement, quoique le vase qui la conte- nait füt plein, bien bouché et déposé dans un lieu assez frais (x). Elle provenait de 15 à 18 pieds de la liane n° 27 ( Cissus hy- drophora). (x) Ces expériences, comme on le voit, ne furent que des essais; j'avais formé le projet de les régulariser et d’en tirer tout le parti scientifique possible. Mes dispositions étaient déjà faites pour cela, Je m'étais procuré du mercure et de la cochenille avec l'intention de renou- veler quelques-unes des expériences de Magnol, de Duhamel, de Bonnet, et de mesurer la force de succion des lianes les plus actives. Les circonstances ne me permirent pas d’ac- complir mes desseins. Je m’empressé de signaler ces curieuses expériences aux naturalistes xoyageurs. GAUDICHAUD. = Ascension de la $ève. 141 Malgré mes efforts et ceux d’un marin intrépide qui griipait dans les lianes comme dans les manœuvres d’un navire, je n’ai pu me procurer sur les lieux que deux feuilles froisséés de cette plante. Toutefois, ce que j'en vis alors me porta à croire qu’élle appartenait à la famille des vignes, au genre Cissus. Depuis, j'en ai acquis la preuve. En effet, quoique j'eussé employé, pour dessécher les bois de mes collections, la forte chaleur d’un four, un des morceaux de cette liane y a résisté, et, deux ans après, est arrivé vivant en France. La vie s'était concentrée dans le voisinage d'un nœud. Mis en terre au mois de décembre 1833, dans les serres chaudes du Muséum, ce bois ne tarda pas à douner un bourgeon, puis un rameau couvért de stipules, de feuilles et de vrilles. Aujourd’hui il est en pleine végétation. Je lui ai imposé le nom de Cissus hydrophora. (1) Ce Cissus à de grands rapports avec le Cissus Trepadera qui couvre les. haies de San- Domingos et de Praya-grande à Rio de Janéiro , et que les habitans de ces lieux désignent sous le nom de Cipô trepadera. Il parait même n’en différer, ainsi que du Cissus tarnoides Aug. Saint-Hil. et Cambessèdes et du Cissus ovata, que parce que toutes ses parties sont glabres et à-peu-près luisantes. Puisque ces lianes hydrophores , qui n’ont pas moins de deux à trois cents pieds de longueur, lorsqu'on les coupe transversa- lement, ne répandent que peu ou pas de la sève abondante qu'elles recelent par les points de leurs sections, et qu’au con- iraire, cette sève coule rapidement d'un morceau séparé de la liane, quelle que soit d’ailleurs la longueur de ce Morceau, ne (1) Cissus hkydrophora. — C. ramis inermibus, subteretibus, rimulosis ; foliis simplicibus, ovato-cordatis, acuminatis, remotè denticulatis, pellucido-punetatis, utrinque glabris. FraurTex scandens glaberrimus, ramis sarmentosis, non volubilibus. Currcura virescens , longitudinaliter fissa, laciniis revolutis, Forix simphicia vel rarissimè sub 3-loba, 3-5 poll. longa, 1 s/2— 2 1/2 lata, ovato-cordata, acuminata, remotè dénticulata, dentibus subulatis, pel- lucido-punctata. Perrozus 12-18 lin. longus, canaliculatus, basi contortus. Srieurzæ minimæ oblongæ, apice rotundatæ, subfimbriatæ, sessiles, minimæ, tardius deciduæ: Ranmali floriferi, .? Steriles oppositifolii, in cirrhos conversi, furcati, unisquamosi. Flores... ? Habitat in Brasiliä. / 142 GAUDICHAUD. -— Ascension de la sève. doit-on pas inférer de là, que la force qui retient la sève dans la portion supérieure de ces longues tiges est précisément celle qui la forçait. à monter dans toute la plante? Ce qui pourrait peut-être servir à le démontrer , c’est que la tranche de la par- tie inférieure de la tige, loin de chasser la sève au dehors, ten- dait plutôt à l’absorber; que, vingt-quatre heures après Pexpé- rience, cette tranche était sèche, ce qui ne peut être-unique- ment attribué à l’évaporation. Quelle est donc la force qui fait monter la sève dans les tiges, même dans celles qui sont séparées de leurs racines ? La pression atmosphérique agit sur la sève renfermée dans un morceau de tige ouvert à ses deux extrémités, et La force à en sortir, et tout me porte à croire que cette pression s'exerce sur les liquides contenus dans les vaisseaux tubuleux de ces bois comme s'ils étaient renfermés dans des vases inertes. C’est peut-être aussi cette force qui empêche la sève de sortir par la tranche de la partie inférieure du tronc, tranche qui, dès le lendemain de l'expérience, fut trouvée sèche. Mais pou- vait-1l en être ainsi pour celle de la partie supérieure de cette liane qui était longue encore de cent cinquante pieds et plus ? Non assurément. 11 faut donc admettre que plusieurs causes concourent à produire le phénomène de lascensior de la sève, et ajoutent à la pression atmosphérique, qui est probablement une de ces causes, une puissance trois ou quatre fois plus grande qu'elle. (1) (x) Ce serait peut-être ici le lieu d'aborder quelques points de théorie sur ce sujet, si je ne devais y être naturellement conduit plustard par d’autres faits, Je dirai seulement, par anticipation, que ces théories reposeront, si je ne m’abuse, sur les plus simples lois de la physique et de la chimie, ainsi que mes prédécesseurs l'ont en partie établi. Je diviserai les forces qui produisent l'ascension de la sève en extérieures et en intérieures. Les forces extérieures sont la pression atmosphérique, la chaleur, la iumière solaire, etc. Les intérieures pourront se subdiviser en forces de nutrition et en forces de sécrétion. Dans les premières je rangerai l’absorption des liquides et des gaz, la combinaison des gaz entre eux, la conversion de ces gaz en liquides, celle des liquides en solides, et les change- mens de volume qu'ils éprouvent. Dans la seconde, LS traiterai du dégagement ‘des gaz, de l'e- vaporation des liquides, résidus, etc. Ces phénomènes, qui se subordonnent tous, constituent la vie dans [es végétaux. GAUDICHAUD. — _Æscension de la sève. 143 Les feuilles du Czssus hydrophora sont tres vertes, alternes, pétiolées , ovales lancéolées, cordiformes à la base, subacumi- nées, dentées sur les bords, à dents éloignées, subulées ; à pétioles canaliculés, tordus à la base ; à stipules oblon- gues, subfalquées, très légèrement frangées sur les bords, particulièrement au sommet, caduques. Les vrilles sont op- posées aux feuilles, fourchues, à rameaux inégaux, subglan- duleux au sommet, le plus court opposé à une feuille écailleuse très petite; ses tiges et ses rameaux sont ligneux. Cette liane, dont la longueur habituelle dépasse certainement trois cents pieds, a généralement de dix-huit lignes à denx pouces de dia- mètre. Ses tiges sarmenteuses, après avoir formé mille contours, vont se perdre sur le sommet des plus grands arbres. Leur écorce est épaisse et verdâtre, à épiderme glabre, uni et luisant dans les jeunes sujets, rugueux et fendillé en long dans les vieux , à bords roulés. Cette plante produit deux espèces de tiges. Les unes sont anguleuses, garnies de nœuds et légèrement sinueuses ; les au- tres sont régulièrement cylindriques et droites. Les premières ont un canal médullaire très marqué, des fibres corticales rares et des trachées : dans les secondes, le canal médullaire et les trachées manquent totalement. Il en est de même des vais- seaux fibreux de l'écorce qui sont remplacés par des granules ligneux. Dans ces deux sortes de tiges, les rayons médullaires sont très peu marqués, et représentés seulement par l’alignement des tubes qui sur la coupe transversale forment des séries qui rayonnent très régulierement du centre à la circonférence. Ces vaisseaux tubuleux sont pour ainsi dire libres et faciles à dissé- quer. Par la dessiccation ou par une légère macération, ils se sé- parent d'eux-mêmes. On observe quelquefois un accident qui détermine des ren- flemens de distance en distance sur toute la longueur de la seconde espèce de tige. Il provient sans doute de la piqure d’un insecte? Si l’on dissèque ces sortes de tubérosités creuses, cloisonnées, qui acquièrent ordinairement les dimensions d’une orange, on trouve que les tissus tubuleux de la portion supé- € 144 GAUDICHAUD. — Ascension de la sèse. rieure de la tige se divisent en faisceaux divers pour former les cloisons de la tubérosité, et qu'ils reprennent dans la partie inférieure l'ordre qu'ils affectaient supérieurement. D'autres fois, ces rameaux tubuleux restent libres et forment autant de racines qui descendent ainsi de 100 à 150 pieds de haut ‘usqu’au sol où elles s’implantent. Du sommet des premières tiges qui sont les véritables, entre les feuilles et les vrilles, partent des racines adventives, rougeà- tres et filiformes tant qu’elles sont jeunes, libres et flottantes, mais qui verdissent ét acquièrent l'aspect et le diamètre ordi- naire des tiges par le temps, où dès qu'elles ont atteint le sol. Ces sortes de racines, dont MM. Turpin et Poiteau ont parlé avant moi, seront décrites à part dans l'ouvrage que j'ai en- trepris sur la phytologie et sur l’anätomie comparée des vé- gétaux: Ces deux sortes de tiges, ainsi que toutes les parties de la plante, sont glabres. Elles confirment et résument à elles seules ; ainsi que je le démontrerai bientôt, les théories de La Hire et d’Aubert-du- Petit-Thouars; théories qui attribuent aux prolongemens infé- rieurs et radiculaires des bourgeons ou des parties qui les con- stituent, la principale cause du développement en largeur des tiges des exogènes, c’est-à-dire, la formation des tissus fibreux et tubuleux. | Quand je traiterai de l’organisation des vignes et spécialement de celle des Cissus, j'indiquerai quelques faits qui caractérisent les tiges de ces plantes. Je ferai connaître l'ordre de distribu- tion des tubes dans les racines adventives; la forme allongée de certains tissus cellulaires au sein desquels on voit distinctement s'opérer, tant qu'ils sont jeunes, le mouvement de translation de la globuline en grains rares, arrondis et d’un beau vert ; dans les tissus anciens cette globuline se retrouve encore, mais ag- glomérée en une seule masse solide et entièrement décolorée ; enfin des tubes capillaires , vitreux , transparens, ÿ abondent aussi. Le Cissus hydrophora se trouve communément dans les bois W. P. SCHIMPER. — Muscorum chilensium species. 145 sombres des hautes collines qui dominent de toutes parts la plaine de Santa rosa située à l’est et à trois lieues environ de la ville de Rio de Janéiro, derrière Praya grande et San Do- Imin£O S. , Muscorum chilensium species novas descripsit W. P. Scaimper. 1. Pottia macrocarpa : monoica, caule brevi subramoso; foliis ovato-lanceolatis, terminalibus majoribus, concavis, integerri- mis, marginibus planis, costa sub apice evanescente instructis, erecto-patentibus, siccitate incurvis, laxe hexagono-areolatis; capsula exserta magna, subsphærica brevicolla; operculo plane- convexo umbonato. Hab. in terra lutoso-arenacea; Valparaiso Chiles (D' Bertero). Mat. vere? ©? Planta bilinearis, subramosa , cæspitose congregata. Folia conferta ; infe- riora minora, subimbricata, spathulato-acuminata, in caulis parte inferiore pu- tredine destructa, superiora multo majora, patula, ovato-lanceolata vel spathu- lato-acuminata, interdumque obtusa, costa sub apice divisa evanescente, areolis hexagonis laxis, omnia tenerrima læleque viridia seu inferius rufescentia. Cap- sula exserta pro plantulæ ratione maxima, brevicolla, operculo plane-convexo umbonato clausa, membrana capsulari e cellulis laxis hexagonis orificium ver= sus minoribus conflata. Sporæ majores. Æorescentiw monoica; flos masculus gemmiformis diphyllus, in latere perichætü foliis summis axillaris ; antheridia (Antheræ Auct.) copiosa longius pedicellata, elongata, paraphysibus duplo-longio- ribus breviarticulatis filiformibus stipata ; pistilla (fructus initiæ stylo obsessa, Archegonia Bisch.) elongata, paraphysibus æqualibus numérosis intermixta. TABULÆ VIIL EXPLICATIO. Fig. 1. Planta magnitudinis naturalis. fig. 1. 0. Eadem lente aucta. fig. 2. Folia in« feriora. fig. 3, 4, 5. Folia summa seu perichætialia. fig. 5, a. Folii partis superioris areolatio. fig. 6. Folii segmentum transversale. fig. 7. Pistillum cum paraphysi. fig. 8. Antheridianonnul« læque paraphyses. fig. 9. Folium floris masculi involucrale, fig. 10. Vaginula cum pedicelli parte inferiore. fig, 11: Operculum, fig. 12, Membranæ capsularis areolatio, fig. x3. Sporæ (baud maturæ ). VI, Botan, == Seplembre, 10 146 W.P. SCHIMPER. — ÂMuscorum chilensium species. 2- Barbula flagellaris : dioica, caule elato ramoso , ramis brevioribus rectis vel elongatis flagelliformibus basi declinatis radicantibus foliis denudatis , apice erectis foliosis; foliis paten- tibus tortilibus siccitate incurvis, oblongis-carinatis, obtusis marginibus reflexis, costa in aristam producta vel sub apice evanida, arista brevi rubella vel elongata apiceque diaphana; foliüis perichætialibus caulinis similibus, erectis; capsula elon- gata subcylindrica, longius sub-oblique rostellata; peristomio tubuloso-barbato. P: Hab. ad arborum truncos in societate Barbuleæ piliferæ ; D" Bertero. Mat. vere Magnitudine et habitu Barbulæ ;urali haud disaimilis, foliorum axista bre- viore lævique cum Sarbula lævipila congruit; ab utrisque antem ramificatione propria discrepat, À prima specie distincta, foliis angustioribus haud reflexis, acuminatione diversa atque isregulari, pedicelloque inferne dextrorsum superne sinistrorsum contorto; ab altera florescentia dioica. Caulis 1-2 uneïalis, ramosus, inferne foliis destitutus radiculosus, superne comose foliosus. Ramë nune e perichætii latere nascentes breviores, denseque foliosi , nunc e flore ipsa innovantes longiores, debiliores, ‘inferne foliüis desti- tuti radicellisque numerosis pallidis obsiti, procumbentes, superne :erecti foiosi. Folia erecto-patula in summa planta conferta, læte seu pallide fiidia securdum ætatem, costa ferruginea siccitate valde contorta, elongato-ovalia obtusa, acu- minata seu costa procedente plus minusve aristata, concava margine revoluto diverse plicata, costa compacta in junioribus viridi serius ferruginea aunc in mucronem nunc in aristam excurrente seu sub folii apicem evancescente. Areo- latio superior e cellulis minimis rotundats in fohis junioribus chlorophyllo re- pletis versus basin multo mäjoribus hexagonis semperque hyalinis consttuta ; folia perichætialia cæteris similia erecto patentia. J’aginula conica. Pedieellus uncialis et longior, fuseus, siccitate superlore parte stuisirorsum inferiore dex- trorsum contortus. Capsula gracilis subcylindrica, brevicolla, vix incurva, siccitate longitudinaliter plicata. Operculum conicum subobliquum. Ca/yptra Annulus atque Periséomium utin Barbula lævipila. Sporæ parvule. Planta mascula ut in Barbula rural: eujus etiam florescentiæ modo gaudet. TABULÆ X EXPLICATIO. Fig. 1, Planta magnitudinis naturalis, fig. 2. Planta triple aucta. fig, 3, 4, 5. 6. Folia caulina formæ diversæ. fig. 7,e. Areolalio summi foli. fig. 7, D. Eadem versus basin. fig. 8. : $ . 7 . Folii segmenta transversalia. fig. 9. Perichætium. fig, 10. Folium perichætiale, fig, 1x, Va- W. P. SCHIMPER. = Muscorum chilensium species. 147 ginula cum pedicelli portione. fig. 12. Capsula opereulata. fig. 13. Peristomium, in statu hu- mido. fig. 14. Capsula deoperculata exsiccata, fig. 15. Plante mascula magnitudinis naluralis. fig. 16. Flos masculus. fig. 17. Antheridia cum paraphysibus. fig. 18. Sporæ. 3. Neckera chilensis : monoica, caule vago denudato ramoso, ramis pinuiatim ramosis compressis, foliis caulinis trregularibus ovato-lanceolatis ecostatis, transverse undulaüis, perichætiali- bus spathulato-lanceolatis convolutis; capsula perihætio bre- vius exserta ovata , operculo oblique rostellato. Hab. ad arbores cum Veckera intermedia Schw., in monto- sis Chiles (Bertero). Mat. vere. Planta speciosa habitu et magnitudine Neckeræ crispæ persimilis, quoad characteres autem specificos a Neckera pumila dificilius distinguenda, a qua ta- men florescentia monoïca dentibusque margine non incrassatis satis superque discrepat. Caulis depressus vagus denudatus 4-6-uncialis et. longior, ramis pin- uatis complanatis, fertilibus, Folia irregularia mitida, ramis duobus lateribus imbricatim adpressa, divergentia, ovato-lanceolata, ecostata, basi semiamplexi- caulia, in medio vel uno vel utrisque lateribus, secus insertionem plicata, integerrima, margine plana, transverse undulata, ex arcolis oblique qua- dratis conflata. Capsula ovata in pedicello crecio superne puniceo ex- serta, sporis impleta pallide fusca, quibus ejectis obscure brunnea ; 6perculum e basi conico-convexo leviter obliquum. Calyptra obliqua longitudine capsulæ dimidium æquans, cucullata angusta, longe rostellata, fugacissima. Peristomium duplex; exterius dentes 16 elongati, lanceolato-subulati, e serie duplici cellu- larum conformati, transverse trabeculati, plani, lutescentes, apicem versus obs- curiores granulosi; interius cilæ totidem cum dentibus alternanies, longitudinis æquabs, inferne carinatæ, membrana angusta basi connatæ, transverse articulatæ emarginatæ, pallidæ, apice punctulatæ. Flores masculi foliis axillares gemmifor- mes, polyphyll; foliis involucralibus inferioribus ovato-acuminatis concavis, | ecostatis ; antheridia pedicellis elongatis suffulta, oblonga, paraphysibus filiformi- bus numerosis stipata. Flores fæminei gemmiformes, elongati; foliis perichætia- Hibus imfimis minimis late ovatis, obtusis; mediis ovato-lanceolatis, superioribus elongatis, spathulato-acuminatis, involuts : pistilla parvula innumerosa, paraphy- sibus hyalinis stipata. TABULÆ IX EXPLICATIO. Fig. 1. Ramus.cum caulis fragmento magnitudinis naturalis, fig. 2. Ramulus cum rami portione leviter auctus, fig. 3, 4, 5. Folia. fig. 6, 7, 8; Foliorum segmenta tansversalia LO: 148 W.P. SCHIMPER, — Muscorum chilensium species: fig. 9. Pistilla folio perichætiali inclusa. fig. 10. Flos masculus. fig. 11 Folium involucrale in- ferius. fig. 12. Fol. involucrale superius. fig. 15. Antheridium cum paraphysibus, fig. 14. Cap- sula cum perichætio. fige 15. Folium perichætiale infimum. fig. 16 Fol. perich. medium. fig. 17. Folia perichætialia summa, fig. 18. Foli perich, summi segmentum tranversale. fig. 19. Ramulus perichætialis foliis denudatus cum vaginula. fig. 20. Calyptra. fig. 21, Peris- tomium. fig. 22. Peristomii pars magis aucti. fig, 23. Dens. fig. 24. Cilia. fig. 25, Spori. 5. Pohlia clavata : caule erecto ramoso; foliis erecto-paten- tübus patulisve ovato-lanceolatis obtusiusculis subconcavis in- tegerrimis, costa sub apice evanescente; capsula in pedicello elongato recurvato inclinato-horizontali, clavæformi, operculo convexo papillato. Hab. ad scaturigines collium provinciæ Quillota Chiles, ubi clar. Bertero, anno 1829, legit caumque n° 867 in suo herbario adnotavit. Mat. mense octobris. » Planta dense cæspitosa, 4-5 linearis; ramis fertilibus brevioribus, cæteris elon- gatis erectis dichotome ramosis, cauli inferne rubello. Folia approximata patulo- imbricata, ovali-lanceolata basin versus angustiora, vix concava margine plana integerrima, costa paulo sub apice evanida, e lutescente viridia ; reticulatio ex areolis rhomboideis conflata. Pedicellus subflexuosus superne arcuatus. Capsula inclinato- horizontalis, clavata, longicolla, pallide-rufescens, operculo rubello mammillato annuloque composito spiraliter sese devolvente. Peristomium exte- rius, dentes sedecim lanceolati, ferruginci, apice pallidi, trabeculis numerosis in- terne prominulis ornati, siccitate cupulato- conniventes: 2zterius, membrana pro- ducta, carinato-plicata, reticulata , pallida > in processus sedecim, longitudine dentes æquantes, carinatos pluriesque in carina perforatos, fissa, ciliis totidem seu pluribus, multo brevioribus imperfectis coalitis vel bipartitis, interjectis. Sporulæ minutæ, læves, globosæ. Florescentia dioica? Genitalia mascula a nobis non visa in plantis a fructiferis diversis sine dubio quærenda ; fæminea ut in congeneribus; folia perichkætialia cæteris majora plerumque, quia in terra hütunt putredine , destructa. Species pulcheïla capsulæ forma totoque habitu Pohlis Snillina, > peristomio autem interiori, cujus cilla et numero et forma valde variabilia denticulis carent internis, ad Bridelii Cladodia accedit. Quam parvi momenti in generibus constituendis peristomium cesse | deberet et hoc elucet exemplo! TABULÆ XI EXPLICATIO. Fig, 1. Planta magnitudine natural, fig. 27 Eadem lente aucta, fig. 3. Folia caulina, ZENKER. — Planicæ indicæ. 149 fig! 4. Folü sectiones transversales. fig. 5, Foliorum reticulatio. fig: 6. Capsula ad ma gnum augmentum. fig. 7. Peristomium. fig. 8. Peristomii pars ad majus augmentum. fig, 9< Anuulus. fig. 10. Speræ. : PLANTÆ iNDICÆ quas in montibus Coimbaturicis cæruleis, Nila- giri s. Neilgherries dictis ; collegit Rev. Berx. Scumin. J/lus- travit D' Jowarnan Car. ZEnxker. Decas secunda, in-4° cum tab. æneis. Iena, Aug. Schmid; Paris, Treuttel et Wurtz. : 1839. ( . Ann. Sc. nat., & 1V, p. 370.) 11. Adianthum cycloides Lenker. Fronde supradecomposita, foliis seu rotundo- cuneatis vel basi subcordata integris sublobatis crenulatisque subpellu- cidis sublunatis, süpile rhachique nitidis Iævissimis, Crescit ad Cunuur et Ulacamundum, februario fructiferum legit Rev. Schmidius. Espèce voisine de 4. venustum Don, dont elle diffère prin- cipalement par ses feuilles dentées en scies, à dents très aiguës. 12. Lycopodium aloifolium Wall. Hook. et Grev. Icon. filic. t. 233. L Cette espèce diffère du L. obtusifolium Hamilt. par sa tige ri- gide un peu divisée, ses feuilles plus coriaces dont la nervure médiane est très apparente. La figure de Hooker et Gréville, quoique très belle d’ailleurs, étant incomplète, il convenait d’en donner une nouvelle qui représentät la plante entière. 13. Gentiana abscondita Zenk. Caule ramoso folioso graaili recto, foliis radica- libus spathulato-lanceolatis mucronatis, caulinis minimis oppositis basi subconnatis carinatis cuspidato-mucronatis oblongo-spathulatis apice re- flexis, floribus terminalibus subsolitarüs, dentibus calycinis quinque lan- ceolatis acuminatis patulis, corolla tubuloso-campanulata decemfida, la- ciniis alternis majoribus cuspidatis. Crescit in locis graminosis (Utacamund.) intra gramina abscondita fere ubique , non tamen summis in montium cacuminibus. Per totum fere floret annum, in umbra autem flos mox claudit. Cette espèce se rapproche de la Gentiana decemfida Hamilt. 150 ZENRER, = Plantæ indicæ. et Don (#1. nepal. 127 ), dont elle diffère principalement par sa ge plus courte et ses feuilles spatulées. La Gentiarna aquatica Pallas, qui croit en Sibérie, a le calice très ouvert et les feuilles ovées étalées. 14, Rolfinkia centaureoides Zenk. Cette plante a été considérée comme le type d’un genre nou- veau de Synanthérées par M. Zenker. Mais nous lisons dans les Addènda qui suivent le cinquième volume du Prodromus de M. De Candolle, qu’elle n’est pas différente du Decaneurum reticulatum de ce dernier auteur, qui avait établi le genre De- caneurum en 1833 dans les Archives de Botanique, t. 2, p. 516, et dans Wight (Contr. bot. ind. p. 3). 15, Rhododendron Nilagiricunr Zenk. Arboreum, foliis oblongo-lanceolatis sub- tus:rufescenti-tomentosis, racemis terminalibus, flore campanulato, limbo .inæqualiter quinquelobo, lobis subexcisis integerrimis planis , capsula decemloculari. AU in locis editioribüs nudis ventosis (circa RO et alibi) satis copiose. Floret decembr. apr. et mao. Cette belle plante est appelée Pullukumarw par les abori- ss es selon le révér. Schmid. Elle a été confondue avec le À. ar- boreuin par quelques auteurs, maïs elle diffère suffisamment de cette espèce; elle n’a jamais de variété à fleurs blanches, comme le D' Wallich en a représenté une du À. arboreum( PI. asiat. rar. t. 123). Elle diffère par plusieurs caractères du À. pu- riceum de Roxburgh (F1, ind. 1832, v. 2, p. 409), autant qu’on peut en juger par la description. On pourrait présumer que ce beau Rhododendron doit supporter nos hivers en plein air, mais cet espoir est infirmé par lobservation que tous les Rhododendron de l'Inde ont succombé pendant lhiver sous le climat de l'Angleterre. 16. Eoranthuë-macrophy lus Zenk. Fois oppositis breviter petiolaus ovato- lanceotaüs wtrinque âcutis elongatis, floribus axillaribus terminalibusque aggregato-capitatis , capitulo süpitato, calyce tribracteato, corollæ re- curvæ limbo reflexo sexfido, filamentis sex. Crescit in arboribus parasiticus ad Utacamundum sed non' frequens est ; ZENKER. — Planiæ indiccæ. 10: floret decembri januarioque, et ipsa æstate (jun.-aug.) neque tamen per totum # É annuum, On ignore sur quels arbres croit ce Loranthus, qui appartient au sous-genre Symphianthus DC. et se rapproche des Z. invo- lucratus Roxb. , L, loniceroides KL. et L. capitellatus Wight et Arn. 17. Loranthus neeloherrensis Wighi ei Arn. (Prodr. fl. Penins. ind. or. x: p. 382.) 18. Sonerila speciosa Lenk. Gaule erecto basi subdichotomo subquadrangulari, foliis suboppositis petiolatis ovatis acutis mucronato-serrulatis glabris, floribus terminalibus subcymosis, pedunculis piloso-glanduliferis, geni- tahbus subæqualibus. Crescit in rupibus saltuosis valde apricis, quæ a fontibus irrigantur et ita elatæ sunt, ut frigore non iangantur (in vicinia Utacamundi.) Floret decem- bri januarioque. Quelques auteurs ont mal-à-propos placé le genre Sonerila dans les Ericinées. Il est certain qu’il appartient aux Mélasto- macées, ainsi que l’ont déjà dit MM. Wight et Arnott. C'est ce que M. Zenker prouve de nouveau par plusieurs considérations qui nous ont semblé justes. 19. Berberis Leschenaului Wall. et Wight et Aru. (Prodr. ft. penins. ind. O7. 1. p. 16.) Cette plante appartient au genre H#ahonia DC., que M. Zenker n’admet que comme un sous-genre. Elle est très voisine du Ma- honia nepalensis DC. et Deless. (con. select. 2, t. 4.) 20. Wichelia Nilaoirica Zenk. Folüs glabris ellipücis utrinque acuminatis apice obtuso, floribns axillaribus solitariis breviter pedunculatis octope= talis albis, antheris acutis. Grescit inter arboreïa atque in sylvis ad Utacamundum, non tamen crebra est. Foret julio angustoque. | « Selon le Révér. Schmid , les aborigènes cultivent cet arbre avec le RUE grand soin ( Muriciise colunt ). Il est vraisem- blable que c’est de lui dont il est question sous le nom d’une espèce de Camellia dans un écrit publié il y a quelques années 152 Extraits du Botanical register. par M. Hough ( Lefters on the climate, inhabitants, produc- tions, elc., of the Neilgherries). Cette espèce se rapproche des A. Dolsopa et M. macrophylla Don. Le caractère des car- pelles polyspermes attribué à tous les Hichelia par M. De Can- dolle (Prod. 1, p. 79) subit une exception dans cette espèce, qui a ses Prcle monospermes. Exrrarrs du Boramicaz Recisrer pour l’année 1835, et le mois de janvier 1836, fenissant le 8° volume de la nouvelle série. (Voy. les articles insérés dans le 4° volume des Ann. des sc. nat. 2° série, p. 111) (1). 1730. Acanthophippium bicolor : Petalis oblongo-lanceolatis acutiusculis, labelli lobis lateralibus rotundatis, perianthio ovato. Planta ierrestris : pseudobulbis oblongo-ovatis corrugatis, atroviri- dibus , reliquis foliorum vestitis, paulo in collum angustatis. Folia 2-3, oblongo-lanceolata, utrinque acuta, plicata erecta, basi angus- tata, sed petiolo nullo. Pedunculus radicalis; squamis ovatis, con- cavis, brunncis, magnis; vaginatus, 2-4-florus. Perianthium carno- sum, unciam et dimidiam longum, ovatum vel subconicum, flavum, apice patulum sanguineum. Sepala omnia conglutinata, oblonga ob tusa, lateralia basi obliqua, basi longè productæ columnæ inserta. Petala æquilonga, apice minus maculata, lineari-oblonga, acuta. Labelium cum pede longæ columnæ unguem efficiente articulatum, inflexum, complicatum, trilobum ; lobis lateralibus rotundatis, inter medio magis luteo et carnoso, asperiusculo, lamellis disci 2 tantum, concavis, lineà elevatà sejunctis. Columna semiteres, acuta; séio= male marginato ; céinandrio immarginaic proclivi. Pollinia 8 gemi- nata, in glandulam antice emarginatam sessilia. (r) Nos lecteurs doivent se rappeler que, dans l'impossibilité de faire connaître, même d’une manière abrégée, toutes les plantes figurées et décrites dans cet adrairable ouvrage pé- riodique , nous nous bornons aux espèces absolument nouvelles, pour lesquelles nous donnons la phrase spécifique et souvent la description, et aux espèces non encore figurées, que nous nous contentons de mentionner. Dans les observations qui suivent les descriptions, et qui sont extraites du texte anglais, nous avons signalé les espèces introduites dans le Jardin bota- nique de Paris, où nous avons observé leur culture. Extraits du Botanical register. 153 Le genre Acanthophippium a été fondé par M. Blume, et adopté par M. Lindley dans son Genera et species Orchidearum. La plante décrite et figurée dans le Botanical register est une curieuse et très rare épiphyte trouvée à Ceylan par M. Watson. Elle a le port des Geodorum, mais, au lieu de tubercules, elle ne possède que de fausses bulbes. 1731. Siapelia Gussoneana Jacq. Caulibus cinereo-glaucis crassis tetra- quetris faciebus concavis angulis dentatis inermibus, floribus fascicu- latis parvis, corollis glabris. Cette espece de Srapelia a été découverte par M. Gussone, et publiée pour la première fois par le baron de Jacquin dans la réunion des naturalistes à Vienne en 1832. La patrie de cette plänte est une considération importante pour la géographie bo- tanique. On sait que les Sfapelia habitent les contrées les plus australes de l'Afrique, à l'exception de quelques-unes qui se trouvent en Arabie, et avec lesquelles le Stapelia Gussoneana a des rapports. (M. Gussone l’a trouvé sur les rochers du sud de la Sicile (dans l'ile de Lampedouze). Il l’a envoyée aux principaux jardins botaniques, et notamment à celni de Paris.) 1732. Mesembryanthemum rubrocinctum Mavorth. Caulibus humihibus : ascendentibus ramosissimis , floriferis unifloris, folüis læte viridibus rubrocinétis acinaciformibus lævibus, bracteis connatis, floribus maximis, C’est la plus belle espèce du genre nombreux des Mesem- bryanthemum. Elle est originaire du cap de Bonne Espérance, et a des rapports avec le M. spectabile dont elle diffère par la grandeur de ses fleurs et de ses feuilles, et par ses bractées connées. Indépendamment de sa beauté, elle se recommande par sa résistance à l’apreté de nos climats, car ellese cultive aussi facilement qu'un Pelargonium. (Cultivée dans le Jardin de Pa- ris, en 1330.) 1794. Collinsia bicolor Bentham in Hort. Trans. n. s. vol. 1. p. 480. Originaire de la Californie. Introduite en 1833 dans les jardins d'Angleterre (en 1835 dans celui de Paris). x54 Extraits du Botanical register. 1735. Monacanthus discolor : Racemo laxo multfloro, labello hemsphærico, marginibus planis medio fimbriatis. Epiphyta; pseudobulbis 3 poll. longis, oblonpis, teretibus, leviter corrugaUs,. cicatricibus foliorum annulatis. Fo/ia oblongo-lanceola- plitata. Facemus cylindraceus, laxus, mulüflorus, spithamam longus. Sepala linearia chtusa, reflexa, viridi-fusca. Petala recta, ‘conformia, fusco-purpurea. ZLabellum posticum , cucullatum, acu- tum, carnosum, viridi-purpureum, intus viridi-luteum, margine re- flexo medio fimbriato. Columna brevis, viridi-lutea, mutica, stigma- üs excavati margine inferiore convexo prominente, lateralibus D sum productis. Le genre Monacanthus a été fondé par M. Lindley sur une espèce du Brésil, (4. viridis). La nouvelle espèce décrite et figurée dans le Botanical register est originaire de Demerara. (Gette plante a été reçue des jardins d’Angleterre, et introduite en 1836 dans celui de Paris par M. Neumann). | 1736. Lithospermum rosmarinifolium Tenore fl. Neap. prodr. suppl. 11. p. 65. synopsis p. 33. non Rehb. — Z. graminifolium KRœmer et Schult. Syst. veg. v. 4. p. 47 ? non Virv. Cette belle espèce, originaire de Pile Capri, a occasioné un peu de confusion dans lasynonymie. Elle est bien la plante deTenore, mais non celle de Reichenbach, qui paraît avoir dé- crit sous ce nom une variété du L. graminifolium. Cette der: nière espèce, établie par Viviani s’en distingue suffisamment, quoique Rœmer et Schultes aient publié sous ce nom le £. ros- marinifolium. Le L. fruticosum, réuni par ces auteurs au Z. rosmarinifolium en est également distinct. ‘1757. Chelone centranthifolia Benih. in Hort. Trans, vol. 1. n. 6 p. Originaire de Californie, d’où elle a été envoyée par Douglas. Diffère du C. barbala par sa panicule grele allongée, ses co- rolles plus tubuleuses, nullement renflées, glabres à l'entrée du tubeÿet par ses feuilles d’une forme diverse. | 1740. Grobya Amherstiæ. Pseudobulbi ovati, virides, teretes, cicatricibus 1-2 foliorum annulatis: Æoia 3-4 vagina squamata, linearia, striata, acuta, debilia. Racemus pendulus, densus, 3 poilices longus, pseu- Extraits du Botamical register. 155 dobulhis duplo longior. Sepala pallide ochracca, unicolora. Petala maculis fusco-purpureis serlatis notata. Labellum cuneatum, apice 3-lobum , lobo quinto cæteris exteriore, disco nudum, atropurpu- reum. Colwmna pallida, facie purpureo fasciata. Ceite Orchidée, originaire du Brésil, forme un genre nou- vean dans la tribu des Vandées. Il est très voisin du Cyrnbidium dont il se distingue, par ses sépales latéraux soudés entre eux à la base ; par la grandeur de ses pétales ; par son labelle qui n’a pas de lignes parallèles élevées; et enfin par sés masses pol: liniques unies à la glande au moyen de deux caudicules dis- tinctes. 1741. Sempervivum wrbicum Horn. Suppl. p. 60 ex D. G. Haworth in Phil. 0 Mag. 1827. p. 125. Originaire de Ténériffe. 1744. Indisofera atropurpurea Hamilt. tn Roxb. fl. Ind. vol. 3 380. Wall. Cat. n. 5163. Cette espèce, remarquable par la couleur de ses fleurs , ainsi que l'indique sou nom spécifique, croit dans le Népaul. 1745. Tritoma Burchellii Herbert in Sweet. Hort. Brit. Folüs læte vi- ridibus margme lævibus, racemo oblongo crasso denso, perianthiis clavato-cylindraceis unicoloribus. M. Burchell a rapporté cette plante du cap de Bonne-Es- pérance. | 1746. Zephyranthes Spofforthiana Herbert Mss. Cette jolie plante est une hybride obtenue de la fécondation du Z. {ubispatha, espèce tropicale qui a les fleurs blanches, par le poilen du Z. carinata dont les fleurs sont rouges. Elle est parfaitement intermédiaire entre ces deux espèces. 1749. Dracæna terminalis Wild. Sp. pl. 2 107.— Asparagus terminalis ; Linn. Sp.'pl. 450. Cette plante remarquable, si répandue dans les îles de la mer du Sud où elle est nommée 7% en plusieurs localités, paraît n’a- Voir jamais été figurée. 156 . Extraits du Botanical register. 1750. Berberis dealbaia : Subinermis, folis simplicibus coriaceis suborbicu- latis spinoso-dentatis subtus dealbatis, racemis oblongis densissimis pedunculatis. Frutex in horto 4-5-pedalis, versimiliter orgyalis ad minimum, ramis purpureo-fuscis inermibus parce foliatis. Fo/ia coriacea, subrotundo- ovata, convexa, glaucescentia , spinoso-dentata aliquando subqua- drata, imO cuneata 3-dentata, subtus albedine densa corticata ; pe- tiolis brevibus basi articulatis. Flores in racemos oblongos multiflo- ros densissimos nutantes congesti, lutei , sepalis apice sanguinolentis. Petala intus biglandulosa. Originaire du Mexique. 1791. Lœlia anceps : Foliis -binis aut solitarüis lanceolatis, scapo ancipiti bifloro squamis carinatis vestito, ovario viscoso, labelli disco lineari elevato apice trilobo, pseudobulbis ovatis distantibus tetraquetris. Rhizoma repens, squamosum. Pseudobulbi ovati, distantes, tetra- quetri, 2-poll. longi, juventute squamis acuminatis vestiti. Fo/ia solitaria, raro bina, lanceolata, acuminata, coriacea, atro-viridia. Scapus ex apice pseudo-balbi ortum ducens , sesquipedalis, gracilis, anceps, squamis carinatis arciè vaginantibus vestitus, apice biflorus. Ovarium viscosum , bracteä lato-lanceolatà, acuminatissimâ, carina- à, membranaceä, fuscà, involvente brevius, apice teres, cumiculo a basi labelli orto brevi instructum. Sepala violacea, membranacea, dorso subherbacea, lanceolata bipollicaria patentissima. Pesala oblon- go-lanceolata, ejusdem coloris iexturæ et longitudinis, sed lineâ me- dià dorsi tantum herbacea, et duplo latiora. Labellum aut anticum, ant posticum , cucullatum trilobum, basi columnam involvens, et pallide violaceum, intus luteum sanguineo-venosum ; trilobum, lobis Jateralibus rotundatis, intermedio atropurpureo basi albo, oblongo, acuto, subundulato, plano, lineà lat elevatà crassà luteà antrorsum trilobà in inedio; Iobis lateralibus abruptis, intermedionproductiore in Jaminam abruptam verticalem attenuato. Columna semiteres, marginata, clavata, cum labello continua. Ænthera 8-locularis. Pol- linia 8, cuneata, utraque extremitate caudiculorum quatuor imserta et inflexa, Cette superbe Orchidée égale en beauté plusieurs espèces de Caitleya ; elle est originaire du Mexique, et elle avait été prise d’abord pour le Zælia grandiflora , mais elle se fait remarquer par ses fausses bulbes ovoïdes, à quatre angles, (On la cultive aujourd’hui dans le Jardin de Paris.) Extraits du Botanical register. 157 1752. Monachantus viridis Lind]. Gen. et sp. Orch. p. 157: Racemo mul- tifloro, labello oblongo cuspidato margine lævi, sepalis petalisque ri- gidis ovatis. C’est l’espèce sur laquelle le genre Monacanthus à été primi- tivement établi. (V. plus haut Part. Monacanthus discolorn. 1735). Cette Orchidée est cultivée dans le Jardin de Paris, où elle a été introduite en 1836 par M. Neumann. 1753. Arbutus procera Douglas Herb. Folïis oblongis serratis serrulatis integrisque glabris, petiolis calvis, racemis terminalibus panieulatis securdis. C’est un petit arbre trouvé par Douglas dans les forêts mon- tueuses de la côte nord-ouest de l'Amérique. 1754. Brassia Lanceana : Sepalis ovato-lanceolatis acuminatis , petalis mi- noribus, labello oblongo acuminato undulato sepalis lateralibus du- plo breviore. Color totius herbæ amæne et diffuso-viridis! Pseudobulbi densi, oblongi, macri, compressimi, ancipites, longitudinaliter sulcati, haud rard arcuati. Æolia bina aut solitaria, oblongo-lanceolata, macra, valde striata. Racemi radicales, foliis longiores, floribus magnis luteis secundis odorem Primulæ suavissimum spirantibus onusti. Bracteæ ovatæ, concavæ, breves, membranaceæ. Sepala patentissima lineari- lanccolata, purpurea paululum maculata basi virescentia; supremum x 1/2 lateralia, 2 poll. longa. Petaia ejusdem formæ et coloris sed sepalo supremo duplo minora. Labellum luteum, immaculatum, se- palis lateralibus duplo brevius; basi iuberculis 2 albis, oblongis, contiguis, parallelis inanibus BHBeRARMEnÉ , dentibusque totidem membranceis in fronte, Cette orchidée épiphyte croit au Brésil et à Surinam. Si ses fleurs ne sont pas aussi belles ni aussi brillantes de couleurs que celles des Zælia, elles les surpassent par leur odeur exquise. 1757. Begonia petalodes : Caulescens , fois æquilateris orbiculatis 5-7- Jobis incisis serratis cucullatis, floribus masculis disepalis, fœmineis tetrasepalis tetrapetalis, fructus alis subæqualibus acuminatis, cymis _ 2-8-floris. Séipulæ ovatæ, serratæ. Æoliorum lamina petiolo brevior. Cymæ ” Jonge pedunculatæ 2-3-floræ, Æores masculi sepalis 2 subrotundis 158 Extraits du Botanical register. rosels, petalis 2 conformibus sed minoribus alhis. Æloies fœminei sepalis 4, parvis, subrotundis roseis, petalis’ totidem conformibus al- bis quorum 2 minora sunt. 4/æ fructus immaturi æquales acuminatæ. Jolie petite espèce que lon suppose originaire du Brésil. À loccasion de cette plante, M. Lindley fait remarquer que ses pétales sont bien distincts des sépales, ce qui démontre la tendance des Fegonia à produire une corolle, et par conséquent que l'association de ce genre aux Polypétales proposée dans le Nixus plantarum est naturelle. Il fait aussi observer que le nom- bre des enveloppes florales étant binaire ou quaternaire quand elles sont distinctement formées, les affinités des Begoniacées avec les Onagraires sont rendues ne évidentes par cette aoper vation. 178. Oncidium citrinum: Pseudobulbis oblongis compressis, foliis ensi- formibus rigidis scapo simplici brevioribus, sepalis petalisque labelli longitudine lineari-oblongis undulatis, labello cordato utrinque in- trorsum arcuaio apice diletato subreniformi, cristà 8-tuberculatà pu- bescente, alis minimis, stigmate orbiculari. Planta O. altissimo (n. 1651 } valdè affinis et fortè mera varietas. Diversa tamen videtur scapo non ramoso, floribus parum maculaus, sepalis petalisque minus acuminatis, crista tuberculatà potius quam digitatà demum alis minimis , et stigmate orbiculari nec angusto compressoque. Originaire de la Trinité. (Aujourd’hui cultivée dans le Jardin de Paris.) 1760. Bletia reflexa : Sepalis lineari-lanceolatis lateralibus reflexis, petalis cuneato-lanceolatis supra columnam conniventibus, labelli trilobi lobis lateralibus rotundatis planis, intermedio angusto undulato, la- mellis 5 altis parallelis indivisis ad pedem columnæ decurrentibus, foliis angustis ensiformibus plicatis. Folia angusta, ensiformia, plicata. Scapus 1 1/2-2-pedalis, teres, dis- tanter vaginatus, 2-4-florus. Bracteæ oblongo-lineares, membrana- ceæ, ovario duplo breviores. Sepala angusto-lanceolata, ex viridi rubescentia basi alba; laieralia reflexa, supremur paulo latius ma- gis erectum, apice tantum reflexum. Pefala ex viridi rubescentia, cuneato-lanceolata erecta, acuta, collateralia columnam a tergo te- gentia. Labellum cucullatum, parte inferiore album cum basi co- lumnæ articulatum, oblongum ; roseum , trilobum ; lobis lateralibus Extraits du Botanical register, 159 erectis rotundatis albis margine intermedio elongato . pariter ro- tundato, crispo,. atropurpureo, patente, lamellis 5 altis integris su- -bundulatis totum, axim labelli percurrentibus. Columna purpurea, clavata, apice alata, dente unico incuryo post cardinem antheræ. Poilinia 8 quorum # cæteris minora. Orchidée terrestre, originaire du Mexique. La couleur ver- dâtre de.ses leurs, et ses sépales étroits et réfléchis, la distin- guent des autres espèces du même genre. 1761. Caprifoliim hispidulum : Tota hispidula pilosa, umbellis peduncu- latis, corollis glabris biiabiatis, tubo Himbo duplo longiore, staminibus exserts, foliis petiolatis cordato-ovatis obtusis subtus glaucis, summis - sessilibus liberis, caule filiformi. Lonicera hispidula Douglas. Caulis in genere debilis, fliformis, volubilis, vel prostratus, pilis rectis distantibus ut ferè omnes aliæ partes hispidus. Folia parva. Flores parvi, rosei, pedunculis foliorum ferè longitudine, glomerulis bi - bracteatis. Cette espèce a été découverte par Douglas dans les bois de la côte nord-ouest de l'Amérique. Elle est très différente de toutes les autres espèces de chèvrefeuilles, et elle est presque sans odeur. (Elle a été introduite en 1836 dans le Jardin de Paris par M. Neumann.) 1762. Lepanthes tridenitäta Swartz Prodr. p. 125. FL ind. occ. p. 1561. Orchidée si petite qu’elle n° excède pas de beaucoup la mousse dans laquelle elle croit. M. Lindley a figuré toutes ses parties avec un grossissement tel qu’on peut facilement en reconnaitre la structure. 1765. Epidendrum gracile : F lis in pseudobulbos ovatos corrugatos plu= !. mbus levato-ensiformibué, racemo simplici longissimo, sepalis oblon- ois petalisque cuneatis patentibus, labelli fere liberi trilobi lobis la- icralibus semiovatis, intermedio oblongo crispo obtusissimo duplo “minoribus, disco bicostato. Labellum tipartitum, cum basi columnæ leviter connatum , lacinïis lateralibus erectis, semiovatis, obtusis, subundulatis, flavis sañguineo- venosis, intermedià subrotundà erispà ejusdem coloris brevioribus ; in medio crassum, album venis purpureis, bicostatum; costis utrin- que infra medium obsolete- unidentatis, Ovarium breve cunicula- 160 Extraits du Botanical register. tum. Columna semiteres, marginata, apice utrinque auriculata, Gy- nisus deorsum tilobus ; rostellum crassum, breve rotundatum. An- thera complete 4-locularis ; dissepimentis membranà marginatis. Pollinia &-compressa basi unidentata; caudiculis totidem pulvereis replicatis. Orchidée, originaire des iles Bahama , très voisine de l'E. odo- ratissimum. Elle semble plutôt terrestre qu'épiphyte. Ses fleurs ne sont pas très belles, mais en revanche elles exhalent une odeur délicieuse, particulièrement vers le soir et pendant la nuit. 1769. Psoralea macrostachya De Cand. Prodr. v. 2. 220. Cette espèce, originaire de la Californie, se fait remarquer par les poils noirs dont le rachis de ses fleurs est hérissé , ainsi que par la couleur verte des parties de la fleur avant que La. ci soit développée. Cette couleur devient ensuite écarlate, et après la chute des fleurs, le rachis dénudé présente pour cha- que pédoncule une longue queue velue. 1770. Pentstemon staticifolius : Gaule ascendente pubescente, foliis radica- libus oblongo-lanceolatis in petiolum longum angustatis integerrimis glabris; caulinis sessilibus cordato-ovatis dentatis pubescentibus, cymis subsessilibus calycibusque tomentosis, corollis ventricosis pu< bescentibus, labiorum lacimiis ovatis obtusis subæqualibus. Caulis subbipedalis, apice tomentosus et cymis subsessilibus verticil- lastros Labiatarum referentibus onustus. ÆFolia radicalia cum petiolo 7 poll. longa. Corolla violacea, speciosa, fere pollicem et dimidium longa. ‘ Nouvelle espèce de la Californie, très voisine du P. diffusus dont elle diffère par ses fleurs beaucoup plus grandes, d'une couleur plus lilacée, et par la forme de ses feuilles dont les ra- dicales sont parfaitement entières. A la suite de cet article, M. G. Bentham a donné une révi- sion de tous les genres des Scrofularinées l’ordre naturel auquel appartient le Pentstermon. Nous avons reproduit en entier cette révision dans les Annales des sciences naturelles. (Vol. 4. p. 178). Extraits du Botanical register. 161 1772. Angræcuen micranthum : Caule brevi, foliis oblongis trinerviis apice obliquis, spicis secundis multifloris horizontalibus congestis folis bre- vioribus, sepalis petalisque subæqualibus anguste ovatis apice patu- lis, labello conformi basi bilobo bidentato, medio pubescente, calcare obtuso incurvo postico. Caulis 2-pollicaris. Folia 1 1/2 p. longa, 1 1/2 p. lata, crassa. Flores minuti, albi. Espece très petite et sans attraits , originaire de Sierra Leone. Il est remarquable que l’rgræcum soit un genre si exclusive- ment africain qu'aucune espèce véritable n’ait été trouvée hors de son continent ou des îles qui en dépendent, bien qu’ils’étende à travers toute Îa partie tropicale de l’Afrique. Trois ou quatre autres espèces (4. clandestinum , teretifolium, et distichum), de Sierra Leone et également sans beauté, sont cultivées dans les jardins d'Angleterre. 1773. Russelia juncea Zuccarini in litt. Ramis tetragonis erectis junceis, foliis minimis petiolatis ovatis subintegris, pedunculis filiformibus subbiflonis. Cette plante, originaire du Mexique, produit un effet assez gracieux, quoiqu'elle soit, en apparence, privée de feuilles, et celles-ci sont si petites qu’elles ne sont guëre visibles sur ses ra- meaux effilés d’un vert luisant qui ont l'aspect de branches de Casuarina ou d'Eqguisetum. Cet aspect des rameaux con- traste avec la beauté des fleurs nombreuses d’un rouge vif dont ils sont garnis à leur sommet. On cultive aujourd’hui cette plante dans le Jardin de Paris. 1774. Eriogonum compcsitum (Dougl. Mss.}: Folüis ad basin caulisapproxi- matis longe petiolatis ovatis basi rotundatis cordatisve supra demum glabratis subtus dense atbo-lanatis , pedunculo longissimo nudo apice breviter biumbellato, involucris breviter pedicellatis companulatis mulüflons. Bentham in Linn. Trans. Habitu et foliis Æ. latifolio affine. Petioli vaginantes extus villosissimi 2-4-pollicares, limbo 1-1 1/2-pollican. Pedunculus scapiformis ul- trapedalis, in exemplaribus cultis folio sæpe instructis. Bracteæ sub radis umbellæ liaeares, oblongæ vel (in exempl. cultis) dilatato-ova- tæ. Radii umbellæ 11/2-3-pollicares, umbellularum vix semi pollica- res, villosuli. Flores majores quam in E. latifolio, Perianthia post VI. Boran.— Septembre. 11 169 Extraits du Botanical register. anthesin aucta ; laciniæ interiores elongatæ obovatæ, exteriores bre- yiores latiares, marginibus membranaceis crispis. Benth. Mss. M. Bentham a lu à la Société Linnéenne un Mémoire sur la section des Polygonées, à laquelle appartient la plante ci-dessus décrite. Ce Mémoire a depuis été imprimé dans le dernier ca- hier des Transactions. L'Eriogonum cormpositum a été trouvé par Douglas, sur les rochers des bords des rivières dans la Nou- velle-Albion. 1776. Clianthus puniceus Soland. Mss. in Mus. Brit. — All. Cuuningh. in Hort. trans. v. 1.n.s. p. 521. t. 22. Nous mentionnons ici cette plante quoiqu'elle ait été décrite ct figurée dans les nouvelles Transactions de la Société horti- cu'turale, mais parce qu’elle est le type d’un nouveau genre de la famille des Légumineuses, tribu des Papilionacées. Elle est originaire de la Nouvelle-Zélande, probablement des parties mé- ridionales de la Baie-des-[les. (Elle est aujourd’hui cultivée dans le Jardin de Paris.) Voici les caractères génériques. CLranruus Soland. — Calyx latè campanulatus, subæqualis, 5-denta- tus.“Vexillum acuminatum, reflexum, alis parallelis longius ; carina scaphiformis , vexillo aliisque multo longior, omuino monopetala. “Stamina manifesté perigyna, diadelpha, omnia fertilia. Stylus stami- nibus duplo longior, versus apicem hinc leviter barbatus, stigmate simplicissimo. Legumen pedicellatum, coriaceum, acumimatum, ven- tricosum, polyspermum, intus lanulosum. suturà dorsali rectà ven- trali convexà. Semina reniformia, funicul's longiusculis affixa. — Suf- frutices herbæve, foliis impari-pinnatis stipulatis, floribus speciosis- simis racemosis. 1778. Myanthus barbatus : Labello in pilis succulentis barbæformibus dis- soluto, basi supra unicorni. Caules vetusti fusiformi-cylindracei, 4-% poll. longi, parum indu- viati, luteo-olivacei. Folia atroviridia, undulata, Cataseti, oblongo- lanceolata, versus basin angustata. Racemus radicalis prostratus vel pendulus, flores 9-10 inversosve, labello quoad axin superiore gerens. Bracteæ lineari-lanceolatæ membranaceæ, pedicellis purpu- rascentibus breviores. Perianthium Lilabiatum; sepalis petalisque lineari-lanceolatis, herbaceïs, fusco-sanguineo maculatis. Sepalurn supremum , cum petalis in galeam agglutinatum; lateralia patentis- -sima. Labellum cum columna subarticulatum, lineare, medio infrac- tum et saccatum, margine in fila tenuia alba numerossima dissoluto, Extraits du Botanical register. 165 cristam aviculæ cujusdum simulantia ; cornu deorsum falcatum, can- didum, basi superiore tridentatum gerens. Columna herbacea, fusco- savguineo maculata, cornu apicis galeæ longitudine, cirrhis duabus rectis purpurascentibus apice pellucidis cornu labelli amplectentibus. Glandula maxima, cartilaginea, oblenga, stigmate cum vi elasticä dissiliens, et convoluta. Espèce nouvelle et intéressante, qui a le port d’un Cutasetum et qui est originaire de Démérara. (Cultivée aujourd’hui dans le Jardin de Paris.) 1779. Dendrobium cupreum Herb. Mss. : Caulibus teretibus pendulis, fo- lis oblongis obtusis emarginatis, racemis lateralibus laxis multifloris, bracteis ovato-linearibus canaliculatis obtusis, sepalis ovatis obtusius- culis, petalis oblongis explanatis obtusis minoribus, labello un guiculato cochleariformi obtusissimo exius villoso intus nudo. Espèce originaire des Indes orientales, envoyée par le docteur Wallich. 1780. Lasthenia glabrata glaberrima : foliis subdentatis, involucris tur- binatis. Herba annua, insipida, diffusa, glabrata , imd lucida, fohis oppositis a basi subamplexicauli acuminatis, subsucculentis, nunc integerrimis, nunc dentatis. Capitulu majora quam in ZL. californica, flosculis ma- gis vitellims. Ligulæ oblonge bidentatæ. Ælosculi disci valde glan- dulosi. Æchenia atra lævigata. Cette plante est originaire de la Californie. Elle a été admise dans le cinquième volume du Prodromus ae M. de Candolie, comme type d'une section du genre Lasthenia de Cassini ca- ractérisée par l'absence de l’aigrette. (On cultive cette plante dans le Jardin de Paris.) 1781. Ang:æcum distichum : Caule imbricato, folüis distichis compressis recurvis obtusis supra canaliculatis, floribus solitariis axillaribus, pe- duuculis foliis subæqualibus, sepalis ovatis petalisque angustioribus secundis obtusis, labello postico oblongo concavo apice tridentato, calcarc tereti horizontali pedunculo breviore. Caules 3-4 pollices longi, atrovirides, foluis densissime imbricati. Z/o- res parvi lactei, carnosi, inodori. Labelli dentes laterales rotundati, intermedio recto acuto. Originaire de Sierra Leone. 104 Extraits du Botanical register. 1982. Dyckia rariflora Schult. fil. in Rœm. et Schult. Syst. veg. v. 7. p. 11095. Graham in Jameson’s Journal, July 1835. p. 202. Cette plante grasse a été rapportée de la Serra de Villa Rica au Brésil, par M. Martius. Elle a êté primitivement cultivée dans les jardins d'Allemagne. (En 1833, cette espèce a été introduite daus le Jardin de Paris.) 19783. Empetrum rubrum Wild. sp. PL 4. 713. Cette espèce, anciennement connue, n'avait pas encore été figurée. Elle croit dans les parties les plus méridionales de l’A- _mérique. (Nous l’avons également reçue de l’Ile Tristan d’Acu- -gna où elle a été récoltée par notre ami Roussel de Vauzème. ‘Dupetit-Thouars l'avait également trouvée dans cette ile.) 1784. Eutoca divaricata Benth. in Trans. Linn. Soc. vol. 17. p. 278. Originaire de la Californie. 1785. Gesneria faucialis: Herbacea, foliis sub-sessilibus cordatis oblongis acutis crenatis rugosis tomentosis, racemo terminal, bracteis” ovatis D 2 ? acutis reflexis, corollis tomentosis, labio superiore oblongo bilobo basi angustato, inferiore minimo revoluto, fauce latissima truncatä. 5 Æspèce osiginaire du Brésil, et très voisine du G. Selloi et du G. bulbosa qu'elle surpasse par la grandeur et la beauté de ses fleurs. C’est la plus belle espece de ce genre. 1786. Erythroniurr grandiflorum Pursh. fl. Am. sept. t. 251. Plante excessivement rare, dont un seul bulbe a été reçu du nord-ouest de l'Amérique, par la Société horticulturale. C’est Douglas qui la envoyée, ainsi qu'une autre espèce nouvelle re- marquable par sa hampe irrégulièrement rameuse et dont voici la phrase spécifique. E. gisanteum : folis oblonsis lanceolatisve, scapo irregulariter, ra- moso 5-floro foliis duplo longiore, foliolis perianthii acuminatis media reflexis, stigmate 3-lobo. 1788. Azara dentata Ruiz. ct Pavon. fl. Peruv. Syst. p. 138. Arbrisseau tres commun, originaire du Chili. (Cultivé au- jourd’hui dans le Jardin de Paris.) | Extraits du Botarmcal register. 165 (Bertero a envoyé des échantillons secs de cette espèce sous. le nom d’'AÆzara Lilen.) 1789. Oncidium Lemonianum : Fohis compressis acuminatis supra sulca- tis, scapo stricto paucifloro, scpalis parvis spathulatis apiculatis om- nibus liberis, petalis oblongis undulatis, labelli Jaciniis lateralibus linear.bus abbreviatis, intermedia maximà reniformi bilobà; lobis dentatis, ungue brevi margine denticulato, columuæ alis subquadra- tis truncatis oblique unidentatis. Espèce originaire de la Havane, voisine de l’O. Cebolleta. 1790. Kennedya Marryattæ ; fololis tribus oblengis obtusis undulatis pe- üolo brevioribus, junioribüs caulibusque villosissimis, stipulis brac- teisque cordatis-apiculatis, pedunculis 4- floris. Très jolie plante grimpante, obtenue des graines provenant de Swan-River à la Nouvelle-Hollande. Elle se rapproche telle- ment du X. prostrata, qu'il n’ést pas facile d'établir leur distinc- tion. Elle est plus grande dans toutes ses parties, plus poilue; ses folioles sont plus grandes, mais plus courtes que le pétiole. 1791. Ærctostaphylos tomentosa Lind]. — Ærbutus tomentosa Pursh.: F1, Amer. sept. 1. 282. M. Hooker, dans sa Flore de l'Amérique boréale (2. t. 130. f. 1.) et dans le Botan. mag. (t. 3320) a déjà décrit et figuré cette plante en la considérant comme une simple variété, celle dont les branches ne sont pas hispides. A l’occasion de cette espèce, M. Lindley en publie deux autres nouvelles qui lui ressemblent. par le port. 1. Arctostaphylos cordifolia : Ramis tomentosis, folüis oblongis obtusis subcordatis coriaceis subtus tomentosis supra nitidis, racemis brevibus compositis, bracteis inferioribus foliaceis oblongis coriaceis racemi longitudine;, fructu.…... — Ora-occid. : Amcr, sept. (Menzies). 2. A. glauca ; glabra, glauca, foliis ovato-oblongis acutis coriacets : basi obtusissimis, racemis brevibus compositis, bracteis infe- rioribus squamæformibus, fructa ovato.—California (Douglas). M. Lindley ajoute quelques réflexions très judicieuses sur le peu de connaissances que nous posséäons en Europe de cer- 166 Extraits du Botanical register. taines plantes qui appartiennent au groupe des Éricinées, quoi- que les amateurs d’horticulture cultivent en grand nombre les Rhododendron, les Kalmia, les Azalea, les V’accinium et les Andromeda. Le genre Befaria qui renferme des espèces encore plus belles que les Rhododendron et les Æzalea n'est guère connu que par les échantillons des herbiers. Il en est de même des Thibaudia et des Gay-lussacia qui habitent la région des Cinchona au Pérou. Ce scrait une entreprise utile pour la science et favorable à l’horticulture, d’envoyer une expédition dans ce pays pour en rapporter vivantes les espèces dignes de figurer dans les jardins. Une collection fort considérable d'échantillons secs, envoyée en Angleterre par M. Matthews, donne une idée des belles plantes qui croissent dans cette contrée. Cette collec- tion renferme un nouveau genre voisin des Thibaudia, auquel M. Lindley donne le nom de Cavendishia, pour perpétuer celui d’un illustre personnage et dont le souvenir a reçu. un nouveau lustre dans la personne du duc actuel du Devonshire qui cul: tive avec tant de magnificence à Chatsworth, les plantes les plus rares et les plus importantes. Voici les caractères de ce nouveau genre. CavenDisnta. Calyx superus, campanulatus, truncatus, obsolete 4- dentatus. Corolla tubuloso-cylindracea, 4- dentata. Stamina 8 in- clusa, basi imà corollæ insert; filamentis carnosismonadelphis; con- nectivis alternis hastatis, auriculis rotundatis,alternis rhomboidahbus, Antheræ muticæ; loculis sulco alto exaratis, apice liberis et rimà de- hiscentibus. Ovarium 4- angulare, &- loculare, polyspermum. Stigma simplex. C. nobilis. Frutex Peruvianus, sempervirens; gemmis magnis im- bricatis; folüs laurinis; floribus speciosis, purpureis, capitatis, in- volucratis. 1794. {pomæa Aitoni ; vilosa, foliis cordato-subrotundis , trilobis ; lobis acutis lateralibus abbreviatis, pedunculis multifloris, bracteis sepa- lisque divergentibus acuminatissimis , corollà subcampanulatà tubo incrassato, staminibus basi glandulosus. Cette espèce, dont l’origine est inconnue, est remarquable par le tube épaissi de la coroile, et les glandes nombreuses qui se trouvent à Ja base des étamines. Extraits du Botanical register. 107 1797. Pleurothallis Grobyi ; folio obovato emaginato caule triplo, longiore racemo laxo erecto multoties hreviore, bracteis minimis membra-- naceis, sepalis costatis oblongis acutis lateralibus apice tantum sejunc - tis, petalis lanceolatis acutis, labello lineari obtuso carnoso superne unisulcato. Espèce originaire de Démérara, très voisine du PL, picta qui: croît dans le même pays. A la suite de cet article, M. Lindley publie les caractères d'un grand nombre d'espèces nouvelles de P/eurothallis, la plupart du Brésil et du Mexique. Il établit en outre un nouveaü genre d'Orchidées sous le nom de Physophora qui a pour type le Pleurothallis emarginata, plus le Stelis tubata de Loddiges (Bot. . cab. t. 1601) et auquel il ajoute une nouvelle espèce du Brésil (P. peduncularis). Enfin il fait connaître une nouvelle espèce de Specklinia, et fait entrer dans ce genre quelques Dendrobium de Lallave et de Kunth. 1998. Edwardsia Chilensis Miers Trav. in Chili. Sophora macrocarpa : Smith. in Rees. De Cand. Prodr. 2. 96. Hooker et Arnott in Bot, misc. 3. 177. Cette plante, connue dans le Chili sous le nom de Mayu, est. réellement une espèce d’Edivardsia, quoique le. pédicelle du fruit ne soit pas ailé; ce qui prouve que le caractère du pédi- celle ailé n’est pas essentiel au genre £Edwardsia. 1799. Maxillaria crocea ; pseudobulbis oblongis compressis foliatis, foliis oblongis undulatis obtusis emarginatis latè vaginantibus, scapis eree- üs unifloris laxe vaginatis foliis duplo brevioribus , sepalis petalisque angustè triangularibus apice elongatis abrupte acutis, abello obovato obtuso levissime trilobo apice carnoso crispo supra.medium uuituber- culato. Espèce originaire de Rio Janeiro. 1803. Chironia peduncularis; glabra , foliis ovato-lanceolatis acuminatis sessilibus 3-5- venus internodiis subbrevioribus, pedunculis uuifloris foliis longioribus, calyce tubo corollæ brevior e, canle tereti. Chironia trinervis Hort. nec Lion. Cette plante, dont l’origine est inconnue, n’est pas le Chironia 168 Extruits du Botanical register. trinervis de Linné qui croit à Ceylan et qui paraît être un véri- table ÆExacum, tel que ce genre a été limité par M. R. Brown dans son Prodromus. 1804. Maxillaria densa ; pseudobulbis oblongis compressis axillaribus mo- nophyllis, foliis oblongo-lanceolatis obtusis emarginatis, racemis axil- Jaribus densissimè aggregatis, bracteis cucullatis, perianthüs bilabia- tis, sepalis lineari-lanceolatis acuminatis carimatis, petalis paulo minoribus , labello oblongo indiviso apice recurvo et canaliculato, medio lineà transversà elevatä. Originaire du Mexique. (Cultivée aujourd’hui dans le Jardin de Paris.) 1805. Fuchsia discolor ; dumosa , ramosissima , viscosa, ramulis levissime pubescentibus, foliis ovatis denticulatis undulatis petiolatis oppositis ternatisque, pedunculis foliis longioribus, petalis obtusis convolutis calycis laciniis acuminatis brevioribus, steminibus longè exsertis. Cette espèce est originaire du Port Famine dans les îles Falk- land. Il est difficile d'exprimer en quoi elle diffère botanique- ment des F. gracilis et tenella. (On la cultive dans le Jardin de Paris.) 180$. Fernandezia acuta ; foliis acuminatis carinatis, corymbo ]}multi- floro, bracteis obtusis membranaceis , labello lineari 3- lubo, laciniis lateralibus rectis abbreviatis, intermedià emarginatà obtusà , disco pulvinato tuberculo minimo pone basin. Omnia ferè F. elegantis nisi folia et labellum. Hoc pallidé Juteum, disco promioulo pulvinato antice bilobo sanguineo-marginato; la- ciniis lateralibus nullo modo hastæ efligiem referentibus sed laci- nià intermedià parallelis. Orchidée originaire de la Trinité. 1807. Cereus triangularis Haworth Syn. 180. D. C. Prodr. 3. 463. — Cactus triangularis Linn. Sp. pl. 666. Jacq. Amer. 152. 1808. Eutoca viscida Bentham Miss. glanduloso-pilosa viscosa, caule erecto ramoso, foliis cordato-ovatis sub-angulatis serratis, racemis elongatis furcatis simplicibusque, placentis multivalvulatis. Annua, undique pilis nigro-capitatis glandulosis viscosa; caule te- reti ramoso bipedali. Folia tactu mollia et oleosa, 2 p. lata, paulo longiora, sensim decrescentia, superiora grosse simpliciter dentata. Facemi gyratim elongantes, multiflori, ebraeteati. Sepala Vinearia, Extraits du Botamical register. 109 obtusa, capsulæ longitudine. Corolla generis,amæne cærulea tubo roseo. Æilamenta setacea basi villosa : antheræ flavæ. Caÿsula ovata, mucronata, apice bivalvis, semilocularis ; placentis parie- talibus polyspermis. Semina minuta, fusca, scrobiculata, margini- bus areolatim acutis centro foveola excavata. Rappertée de la Californie par Douglas. (Cultivée aujourd’hui dans le Jardin de Paris.) 1809. Vanda teres Liudl. gen. et sp. Orch. p. 217. C'est une des plus Selles orchidées épiphytes que l’on con- naisse. Ses fleurs ont plus de quatre pouces de diamètre; leur couleur est des plus brillantes ; celle desailes étant d’un pourpre vif dans le milieu et d’un blanc de lait vers le bords, tandis que le labelle offre un agréable mélange de rouge et de jaune. Le docteur Wallich l’a découverte dans le Sylhet, et M. William Griffith l’a trouvée abondamment près de Medown dans l’em- pire des Birmans. 1810. Crategus Douglasii. Cr. punctata 8. brevisp'ra. Douglas in Hook. fl. Bor. Am. 1.201. Quoique Douglas ait considéré cette plante comme une va- riété du C. punctata, M. Lindley pense qu'elle doit constituer une espèce distincte. Peut-être est-elle la même que celle qui est appelée C. macracantha dans les jardins, mais son fruit re- quiert un nouvel examen. 1811. Maxillaria cristata. Pseudobulbis ovatis sulcatis monophyllis, foliis oblongo-lanceolatis plicatis, scapo pendulo bifloro squauwis laxiusculis vaginato , floribus explanatis, sepalis petalisque lanceolatis acutis æquahibus , lalello multo minore tripartito carnoso : laciniis latera- hbus falcatis , intermedià rotundatà cristato-fimbriatä utrinque uni- dentatà, ungue subcristato disco bidentato. Sepala 1 3/4 unciam longa, alba, sanguineo interrupta striata et fasciata. Petala æqualia et conformia, apice sanguinea basi macu- Jata dorso alba. Labellum purpureum, ungue viridi cristà denti- busque albis; crista laciniæ intermediæ fimbriata pilis submoni- liformibus : unguis e cirrhulis 4-6 rectis submoniliformibus constans; dentes disci compressi divaricati margine crenati, poste- riore duplo majore. Columna basi viridis, apice lutea, et utrinque subulata, rostello longissimo subulato. Caudicula polliniorum lon gissima, glandulà parvä subtriangulari. 170 Extraits du Botanical register. Cette charmante Orchidée est originaire de la Trinité. 1812. Gardoquia Gilliesii. Graham. in Edimb. Phil. Journ. 1831, sept, — G. Chilensis Bentham in Hook. et Arn. Beech. Bot. 58. Plante très commune aux environs de Valparaiso. (Bertero l’a envoyée en abondance et elle figure dans ses collections sous le nom de Gardoqguia obovata). | 1813. Daubenya aurea. — Massonia lutea. Hort. Cette plante, de la famille des Asphodélées et native du Cap de Bonne-Espérance, forme un nouveau genre qui diffère essen- tellement du Massonia dont il a le port, par son périanthe trés irrégulier, tubaleux et non campanulé, et par l'absence des pores mellifères qui distinguent principalement les Massonia. Voici au surplus les caractères qui lui sont assignés par M. Lindley. DausenyA. /nflorescentia umbellata, sessilis, epigea. Perianthium tubulosum, ovario arcte appressum, limbo bilabiato, labio superiore nano tridentato, inferiore majori tripartito : in floribus radii maximo, disci depauperato. Stamina 6 inæqualia basi laciniarum aduatä, de- clinata, in floribus disci sæpè submonadelpha. Ovarium elongatum, subtriangulare angulis rotundatis , in stylo angustatum , 3- loculare, loculis polyspermis apice vacuis. Stigma simplex.— Bulbs capenses, habitu omnino Massoniæ. 1 1814. Elichrysum bicolor : annuum; foliis lineari-lanceolatis acuminatis bas obtusis scabro-ciliatis, superioribus subulatis, caule glabro raïmoso, ramulis monocephalis squamatis , bracteis lue fulvis aureisque acutis. Caulis 2- pedalis, sulcatus, fastigio ramoso. Fo/ia basi aliquando subcordata, margine, scabra, supra scabriuscula. Capitula facie omnia Æ. bracteati. Cette espèce est originaire de la terre de Van Diemen. Elle ressemble à l’£. bracteatum, mais elle l'emporte en beauté. 1815. Macradenia triandra : foliis coriaceis, lineari-oblongis acuminatis, racemo prostrato, labello in medio trilamellato, clinandrio serrato, an- theris duabus sterilibus. Pseudo bulbi cyliadracei paulo attenuati. Folia plurivemia. Racemi Extraits du Botanical register. 171 foliis multo breviores. Sepala et petala intus sanguinea-herbacea limbata, Labelli lamellæ rotundatæ, costæformes, antrorsümn cras- siores. Antheræ steriles ovales, integræ sanguineo marginatæ. Espèce originaire de Surinam. 1816. Coccoloba virens ; foliis ovato-lanceolatis obtusis basi iu petiolum an- gustatis, racemis nutantibus, floribus decandris. Folia omnind depilata, ovato-lanceolata, semper basi angustata nec ullo modo basi obtusa vel cordata ; omnia conformia. Hacemi viri- des, nutantes, foliis minoribus æquales. Sous quelques rapports, ce Coccoloba ressemble au C. obtu- sifolia de Jacquin et sous d’autresau C. microstachya de Willde- now. Il differe du premier par la forme de ses feuilles, et du second par la grandeur et les proportions de ses grappes de fleurs. 1817. Oxalis Piottæ Colla Hort. Rip. p. 98, t. 1. Cette espèce est très voisine de l’O. compressa. 1819. Ochranthe arguta. Cette plante, originaire de la Chine, constitue un nouveau genre dont la classification n'est pas facile à déterminer, à raison de l’ignorance où l’on est de la structure de son fruit. Sous quelques rapports, elle ressemble aux Cunoniacées, particuliè- rement par ses stipules, ses feuilles opposées et son pistil apo- carpe pluriovulé, mais elle en diftère par ses cinq étamines hypogynes, ses trois carpelles au lieu de deux, et son calice im- briqué. L’Eucryphia et le Carpodontos parmi les Hypéricacées s’éloignent de ce genre principalement par leurs fleurs polyan- dres et l’absence de stipules. Les Hugoniacéés ont des feuilles alternes , un port différent et des étamines plus nombreuses. L’Anisadenia, qui semble être une Elatinacée ligneuse, a des étamines monadelphes, des fleurs non hypogynes, des feuilles alternes sans stipules. Enfin ce genre fait probablement partie d’un nouvelle famille qui se place dans les dicotylédones poly- pétales du groupe des Calycosées et de l'alliance des Cistales ou des Guttales. Voici les caractères génériques, suivis de la des- cription de la plante. 172 Extraits du Botanical register. Ocarante. Calyx membranaceus , 5- phyllus, imbricatus, corollæ pentapetalæ simillimus. Stamina 5 hypogyna. Discus lanceolatus pentagonus. Carpella 5, basi juncta, stylis sejunctis. Ovula cui- que carpello 6 , placentæ centrali affixa.—Æolia opposita, lanata. Stipulæ iuterpetiolares serratæ. Flores terminales, pallidi. Caulis fruticosus, glaber, adultus cinereus, junior viridis c nerco maculatus; folia opposita , glabra , petiolata , obovata-lanceolata, acuminala , serrata, basi-integra. Spulæ intropetiolares , ovatæ, serrulatæ pallidæ. Tyrsus terminalis, congestus, pauciflorus. Flores inodori albidi, demum flavescentes. Pedicelli basi 1-medio 2 bracteati, glabri. Calyx erecto-patens, irregularis, 5- phyllus, sepalis concavis, obtusis, inæqualibus, exterioribus corolla brevio- ribus, morgine subciliatis, estivatione imbricatis 3/2. Petala 5, hy- gyna subconvoluta , rar aliquot patentia , unguiculata, oblonga, obtusa, versus medium 3- venia. Stamina 5, hypogyna, erecta ri- gida, pistilli longitudinis, petalis alterua ; antheræ medio affixæ, in- trorsæ , erectæ , biloculares, longitudinaliter dehiscentes; pollen rotundo-triquetrum, angulis inflatis globosis pellucidis, nunc sub- rotundum angulis nullis. Discus cyathiformis, pentagonus, car- nosus , angulis planatis. Ovarium snperum, ovatum, obtusè tri- gonum, stylis 3subulatis erectis, versus basin pilis raris patentibus ; 3- loculare, ovalis circiter 6 in utroque loculo, placentæ versus apicem axeos appensis. 1821. Eulophia lucida Lindl. gen. et sp. Orch. p. 182. Orchidée originaire de Sierra Leone. 1822. Cosmelia rubra Brown Prodr. 553. 1823. Lasthenia Californica. Cette plante a été enregistrée dans le cinquième volume du Prodromus de M. De Candolle qui vient de paraître. 1824. Aristolochia fæœtens ; fois lato-cordatis acutis, caule volubili, pe- dunculis solitariis, bracteà perfoliatà, limbo calycis maximo integro cordato labio longissime caudato, tubo extus glabro. Nauseosa fœtida, demum semiputrida, ramis scandis Jongis volubili- bus glabris. Folia cordata sinu operta, integerrima, subrotunda, acu- minata, subtus levissime pubescentia, glaucescentia. Bracteæ so- litariæ orbiculatæ, perfoliatæ. Flores maximi, tubo extus glabro basi inflato, sursum angustato costato arcuato, limbo subrotundo Extraits du Botanical register. 173 sordato basi clauso apice in appendicem longam linearem subspi- ralem acuminatam producto, luteo purpureoque livido variegato maculatoet punctato. Espèce très voisine de l’4ristolochia grandiflora dont elle se distingue par le tube glabre de son calice, la couleur de quel- ques-unes de ses parties, etc. 1825. Pleurothallis picta. Folio spathulato marginato retuso racenus laxis dnplo breviore, bracteis minimis, sepalis acuminatis lateralibus apice tantnm sejunctis, petalis lineari lanceolatis acutis, labello linear: ob- tuso carnoso supra sulcato. Nouvelle espèce originaire de Démérara, très voisine du P. Grobyi decrit plus haut. 1828. Dendrobium densiflorum Lindl. Gen. Asp. Orch. p. 90. Wall. PI. as. rar. n. 40. A la suite de cette espèce, M. Lindley en signale une autre qui ressemble à un Cassytha et qui pour cette raison a été nom- mée D. Cassythoides par M. Allan Cuningham. Elle a été trouvée au Port Jackson. PRODROMUS sÿstemalis universalis naturaùs Regni vegetabilis, swe Enumeratio contracta ordinum , generum specterumque plantarum huc-usque cognitarum , juxta methodi naturalis norinas digesta ; auct. À. P. De Cannorre. Pars quinta : sis- tens Calycereas et Compositarum tribus priores. (x vol. in-8°. 706 p. Paris, Treuttel et Würtz. Prix : 15 fr.) Enfin les vœux des botanistes viennent d’être en partie exau- cés! Depuis près de six ans que le quatrième volume du Pro- dromus avait paru, ils attendaient avec une vive impatience la publication du cinquième qu’ils savaient devoir renfermer la vaste famille des Composées, famille immense qui seule a occupé toute la vie d'hommes éminens dans la science, qui 174 A. P. DE CANDOLLE. — Prodromus. constitue un grand groupe à part dans le Règne végétal, et qui s’est accrue par lés découvertes des voyageurs modernes d’une telle quantité d'espèces que leur classification était devenue un des points les plus difficiles à traiter. Un travail de cette force ne pouvait être entrepris que par un savant comme M. de Can- dolle, qui n’a point d'égal pour les vues philosophiques , les connaissances profondes , les relations avec tous les botanistes du monde, et les vastes collections. On savait qu'il s’en oc- cupait avec ardeur, et que la publication du cinquième vo- lume n'était retardée que par un desir de perfection au- quel chaque jour apportait de nouvelles difficultés à raison de la masse de matériaux neufs et intéressans envoyés de toutes parts par les botanistes voyageurs et sédentaires. Ce fut seule- ment vers la fin de l’année 1835 que l’ouvrage de M. de Can- dolle se trouva prêt à imprimer; mais à cette époque la santé de ce savant éprouva une si grave altération que l'impression en aurait été ajournée, si lefils de l’auteur n’eüt accompli un de- voir que lui imposaient les intérêts de la science aussi bien que l'amour filial. C’est une particularité que l’auteur de cet article, qui a aussi coopéré à la correction des épreuves du Prodromus, croit devoir communiquer au public, afin que les erreurs typo- graphiques qui pourraient s'être glissées dans le courant d'un travail hérissé de difficultés causées par la synonymie et la cita- tion d’une foule de localités à peine connues, ne soient pas im- _putées en totalité à l’auteur. ” L'ouvrage commence par la petite famille des Calycérées qui n’est composée que des genres Gamocarpha, Boopis, Calycera et ÆAcicarpha. Cette famille tient parfaitement le milieu entre les Dipsacées et les Composées ; elle ne renferme qu'un très pe- tit nombre d'espèces dont la plupart étaient déjà connues. L’immense famille que l'on pourrait à plus juste titre nom- mer la classe des Composées ou Synanthérées, est traitée, pour environ la moitié, dans ce volume. Tournefort, Vaillant, Linné, Adanson, Gærtner, Cassini et Lessing s'étaient occupés sous divers rapports et avec plus ou moins de bonheur de l'étude de ces plantes. | M. de Candolle à remanié tous ces travaux, adopté ce qu'ils À. P. DFE CANDOLLF. — f?rodromus. 179 avaient de bon, rejeté et modifié ce qu’ils présentaient de dé- fectueux, en un mot, il a été obligé de travailler sur.de nou- veaux frais les’ Composées déjà publiées, et il à ajonté une grande quantité de documens nouveaux qui lui étaient ‘parve- nus dans ces dernières années. Il à divisé. la famille en huit grandes tribus sous les noms de Vernoniacées ; Eupatoriacées, Astéroidées , Sénécionidées, Cy- narées, Mutisiacées, Nassauviacées et Chicoracées: Ces tribus forment trois grandes sections caractérisées, la premiere (Tubu- liflores) par ses fleurs hermaphrodites, tubuleuses, à cinq ou rarement quatre dents régulières; la deuxième (Labiatiflores) par ses fleurs hermaphrodites le plus souvent bilabiées ; la troi- sième ( Ziguliflores) par toutesses fleurs hermaphrodites ligulées. Dans le cinquième volume, M. de Candolle n’a pu faire entrer qué les Vernoniacées, les Eupatoriacées, les Astéroïdées, et une portion des Sénécionidées. Ce serait un travail superflu que de vouloir exposer les détails immenses de cet ouvrage qui de- vient indispensable à tous les botanistes. Il nous suffira de dire que le nombre de genres publiés dans ce volume est de 439 et celui des espèces d’environ 4000. Ainsi, en admettant que le sixième volume qui terminera les Composées et qui nous est promis pour l’année prochaine, soit aussi fort que le cinquième on comptera sept à huit mille espèces pour cette famille, c’est- à-dire à-peu-près le dixiéme de la totalité des plantes connues. Le nombre des genres monotypes ou composés de quelques espèces seulement est très considérable; mais aussi il y en a qui forment des groupes effrayans , tels que ceux des Z’erno- mia, Eupatorium, Aster, Baccharis, A etc. Que serait-ce donc si l’auteur eut conservé les cadres des anciens genres et n'eut pas séparé de ces groupes hétérogènes une foule d'espèces qui constituent autant de genres doués de caractères capables de ies faire suffisamment distinguer de ceux auxquels on les avait adjoints pour ainsi dire aveuglément? Ceci soit dit en pas- sant pour répondre à ce reproche banal adressé aux personnes laborieuses par les paresseux ou les ignares, qu’elles défi- gurent les genres de Linné ou de Jussieu et qu’elles rendent la science inabordable, comme si la botanique, de même que les 156 A. P. DE CANDOLLE. — frodromus. autres sciences d'observations n’était pas essentiellement pro- gressive, comme si Linné et Jussieu eussent dit aux botanistes présens et futurs : voilà les cadres que nous avons tracés, vous les conserverez religieusement intacts, et de plus vous y pla- cerez tout ce que vous trouverez par la suite. Non, ce n'était point ainsi que l’entendaient ces grands législateurs, ils sentaient mieux que personne la perfectibilité de leurs œuvres, et ils pressentaient avec applaudissement les modifications que les temps devaient nécessairement y apporter. Parmi nos contemporains, M. de Candolle est un de ceux qui a le plus innové, mais il a innové à l’aide de vastes matériaux que de toutes parts on s’est empressé de lui communiquer. Dans son nouveau volume, il a indiqué avec reconnaissance les personnes qui l'ont enrichi, soit par l’envoi de plantes en nature soit par la communication de renseignemens sur les matières dont elles s'étaient spécialement occupées. Dans le grand nombre de genres qu'il a créés, M. de Can- dolle n’a pu éviter d'employer quelques noms déjà admis ou proposés par des botanistes dont les écrits ne lui étaient pas connus au moment de l’impression du Prodromus. Ainsi les noms de #’ebbia et de Hartmannia avaient été employés par M. Spach, le premier pour un genre d'Hypéricacées (Ann. Sc. nat. t. v, p. 356, juin 1836), le second pour un genre d'Ona- graires (ibid., t. 1v, p.278, nov. 1835). GUILLEMIN. DUTROCHET. == Réveil et sommeil des fleurs. 177 Du réveil et du sommeil des plantes ; Par M. Durrocxer. (Mémoire lu à l'Académie des Sciences dans les séances des 14 et 21 novembre 1836.) T° PARTIE, — Réveil et sommeil des fleurs. Il y a des fleurs qui n’ont qu’un seul réveil, qui est leur épa= nouissement, et qui n’ont qu'un seul sommeil, qui précède immédiatement la mort de la corolle; telles sont les fleurs des Mirabilis et des ConvoWulus. West d’autres fleurs qui présentent, pendant plusieurs jours, les alternatives du réveil et du som- meil; telle est par exemple, la fleur du pissenlit ( Leontodon Ta- raxacum ). Ce sont ces fleurs que j'ai choisies pour sujets de mes expériences: La fleur du Mirabilis olbe et du Hirabilis longiflora ouvre le soir sa corolle infundibuliforme, et la ferme dans la matinée du lendemain. Cette fleur peut être considérée comme formée par la soudure de cinq pétales qui ont chacun leur nervure médiane. Les cinq nervures qui soutiennent le tissu membra- neux de la corolle , comme les fanons de baleine d’un parapluie en soutiennent 'étoffe, sont les seuls agens des mouvemens qui opèrent l'épanouissement de la corolle ou le réveil, et son occlusion ou le sommeil. Dans le premier cas, les cinqnervures se courbent de manière à diriger leur concavité vers le dehors; dans le second cas, elles se courbent de manière à diriger leur concavité vers le dedans de la fleur, et elles entraînent ainsi avec elles le tissu membraneux de la corolle jusqu’à lorifice de son canal tubuleux. Ainsi les mêmes nervures, à deux époques différentes, exé cutent successivement deux mouvemens d’incurvation opposés. J'ai observé au microscope l’organisation intérieure de ces ner- vures; elles offrent à leur côté externe un tissu cellulaire dont. les cellules , disposées en séries longitudinales, décroissent prin - VI. RoTan, — Septembre, 12 178 DUTROCHET. — Réveil et sommeil des fleurs. cipalement de grandeur du côté interne vers le côté externe, en sorte que lors de la turgescence de ces cellules, le tissu qu'elles forment doit se courber de manière à diriger sa conca- vité en dehors; c'est donc luï qui doit opérer l'épanouissement de la corolle ou son réveil. Au côté interne de chaque nervure existe un #ssu fibreux composé de fibres transparentes, extré- mement fines et entremélées de globules disposés en séries longitudinales. Ce tissu fibreux est situé entre un plan de tra- chées d’une part, et un plan de cellules superficielles remplies : d'air d’une autre part; en sorte qu’il est placé entre deux plans d'organes pneumatiques. J'ai séparé par une section longitudinale le tissu cellulaire et le tissu fibreux qui composent la nervure, que j'ai ensuite plongée dans l’eau. Le tissu cellulaire s’est courbé vers le de- hors; le tissu fibreux s’est courbé vers le dedans de la corolle. Ces deux incurvations inverses se sont maintenues invariable- ment, Ainsi c'est bien certainement le tissu cellulaire de chaque nervure, qui, par son incurvation, opère le réveil de la corolle, et c’est le tissu fibreux qui, par son incurvation en sens opposé, produit le sommeil de la corolle ou son occlusion. J'ai isolé une nervure de corolle de Mirabilis, encore en bouton et voisine de son épanouissement; je l’ai plongée dans l'eau, et elle s’y est fortement courbée er dehors, prenant ainsi sur-le-champ la courbure qui opère lépanouissement ou le réveil. Je l'ai transportée dans du sirop de sucre : elle s’y est courbée en sens inverse ou ez dedans. Cela prouve que, dans le premier cas, il y avait turgescence des cellules, l’eau extérieure :se portant alors, par l'effet de l'endosmose, vers lé liquide or- «gahiqué qui: existait dans ces cellules, et que, dans le second vas, il: y'avait déplétion des celluies; parce que leur liquide organique, moins dense que le sirop. extérieur se portait alors vers lui. On pourrait penser d’après cette expérience, que l’épa- nouissement où le réveil de là corolle étant dü à la turgescence du tissu cellulaire de ses nervures , son occlusion ou son som- meil serait dù à la déplétion de ce même tissu cellulaire; mais l'expérience prouve que telle est point la cause de locclusion ou du sommeil de la corolle. Jai isolé une nervure de corolle DUTROCHET: — Réveil et sommeil des fleurs. 179 prête à s'épanouir, et je l'ai plongée dans l'eau. Cette nervure courbée lésèrement en dedans, comme cela a lieu dans la cc- rolle en bouton, s’est courbée fortement en dehors, ce qui est le sens de l’incurvation qui opère l'épanouissement ou le réveil. L’endosmose déterminait alors la turgescence du tissu cellulaire, organe de cette incurvation. Au bout d'environ six heures d’im- mersion la nervure quitta son incurvation en dehors, et com- mencça à se courber en dedans, bientôt elle fut entièrement roulée en spirale dans ce nouveau sens, qui est celui de l'incur- vation, à laquelle est due locclusion de la fleur ou son sommeil. Cette succession de phénomènes est tout-à-fait indépendante de l’action de la lumière : ainsi, la nervure de corolle de Mira- bilis, prend dans l’eau lincurvation qui opère le réveil de la fleur, et elle y prend ensuite, au bout d'un certain temps, lincurvation qui opère le sommeil de cette même fleur. Si donc, comme on n’en peut douter, c'est la turgescence du tissu cellu- laire des nervures, qui produit lincurvation à laquelle est dù le réveil de la corolle ou son épanouissement, ce sera à une cause toute différente qu'il faudra rapporter Vincurvation à laquelle est dù le sommeil de la corolle ou son occlusion ; car on ne peut admettre qu'il y ait déplétion du tissu cellulaire plongé dans l'eau. L'expérience rapportée plus haut prouve que c'est le tissu fibreux contenu dans chaque nervure de corolle, qui est l'agent de l’incurvation en dedans, incurvation à laquelle est dü le sommeil de la corolle ou son occlusion. Il faut donc reconnaitre que chez les nervures de la fleur de HMirabilis, l’in- curvation de réveil ; ou l'incurvation dont la concavité est dirigée vers le dehors, et qui est due à la turgescence du tissu cellu- laire, l'emporte d'abord par sa force, sur l’irçeurvation de som- meil, ou sur l’incurvation dont la concavité est dirigée vers le dedans de la fleur, et qui est due à l’action du tissu fibreux; et qu'ensuite l’ixcurvation de sommeil due à ce dernier tissu, devient définitivement victorieuse. L'incurvation en dehors qu'affecte le tissu cellulaire lors de l'immeikion de la nervure dans l'eau se change en incurvation en dedans, lorsqu'on plonge la nervure dans le sirop ; ce qui prouve que c’est l’'endos- mose qui agit ici. Or, lorsque la nervure, plongée dans l'eau 424 180 DUTROCHET. — {éveil et sommeil des fleurs. depuis quelques heures, y a pris la seconde’incurvation, qui est celle du sommeil, elle ne la perd point quand on la trans- porte dans le sirop. Ce n'est donc point l'endosmose qui a occasioné cette sèconde incurvation, qui est celle du sommeil. En réfléchissant à ce singulier phénomène, je fus porté à penser que ce n’était pas sans raison que la nature avait prodi- gué les organes respiratoires au tissu fibreux, lequel est situé entre deux plans d'organes creux remplis d'air. Puisque ce n'é- tait pas par 2mplétion de liquide que le tissu fibreux prenait son état actif de courbure, ce pouvait être par émplétion d'oxigène. Si ce soupçon était fondé, la nervure, qui plongée dans l’eau aérée, y prenait d'abord l’incurvation en dehors, qui est celle du réveil, et qui y prenait subséquemment lincurvation en dedans, qui est celle du sommeil, cette nervure, dis-je, plongée dans l’eau non aérée, devait y conserver invariablement sa première incurvation en dehors, qui est celle du réveil, incur- vation qui est due à l’endosmose des cellales du tissu cellulaire; cette nervure ne devait ainsi jamais présenter l’incurvation en dedans, qui est celle du sommeil, et que je pensais devoir être due à l’oxigénation du tissu fibreux. Je ‘dois dire d’abord que lorsqu'on plonge une partie végétale peu épaisse dans l’eau non aérée, celle-ci dissout promptement l'air contenu dans les organes pneumatiques de cette partie végétale, et prend la place de cet air, en sorte qu'il n’y a plus d’oxigène respiratoire dans cette partie végétale. L'expérience justifia mes prévisions. Une nervure de fleur de Mirabilis, plongée dans l’eau non aérée, y prit et y conserva invariablement son incurvation de réveil. Une fleur épanouie qui, plongée tout'entière dans l’eau aérée, y prend au bout de plusieurs heures l’état d’occlusion ou de sommeil, ne prend point ce dernier état dans l’eau non aérée; elle y conserve inva- riablement son état d’épanouissement ou de réveil. On pourrait peut-être penser que l'air contenu dans les or- ganes pneumatiques des nervures de la corolle, agirait en vertu de son élasticité pour produire lincurvation de sommeil, et non en vertu de l’action chimique de l’oxigène qu'il contient : de là viendrait que lincurvation de sommeil n'aurait point lieu en DUTROCHET. — Atéverl et sommeil des fleurs. 18T plongeant, la corolle dans l'eau non aérée, qui dissout l'air con- tenu dans les organes pneumatiques, et qui prend sa place. Mais cela n’est point ainsi : l'expérience n'a prouvé que l'air ne re- vient jamais dans les organes pneumatiques envahis par l’eau, chez les parties végétales qui continuent à demeurer submer- gées. Or, cela n'empêche pas une corolle de Mirabilis de prendre l'état de sommeil après deux ou trois jours, lorsqu'on laisse l’eau non aérée dans laquelle elle avait été plongée épanouie, s’aérer par son contact avec l'air atmosphérique. C'est donc indubita- blement par l’action chimique de l'oxigène dissous dans l’eau, que le tissu fibreux acquiert la force d'incurvation qui produit l’état de sommeil. Ainsi, chez la fleur des’Mirabilis, le réveil'et le sommeil, c’est-à-dire l'épanouissement et l’occlusion de la corolle , résultent de l’action alternativement prédominante de deux tissus organiques situés dans les nervures de la corolle, et qui tendent à se courber dans des sens inverses, savoir : 1° Un tissu cellulaire qui tend à se courber vers le dehors de la fleur, par impiétion de liquide avec excès, ou par erdosmose : 2° Un tissu fibreux qui tend à se courber vers le dedans de la fleur, par oxigénation. La corolle du Convolvulus purpureus X., offre exactement les mêmes phénomènes que la corolle des Mirabilis, relativemenÿ au mécanisme qui opère son épanouissement et son occlusion, la structure intérieure de ses nervures est exactement la même. La fleur des Wirabilis s'épanouit le soir et se ferme le matin; la fleur du Convolvulus purpureus s'épanouit vers le milieu de la nuit, et ne se ferme que le soir du jour suivant. Ainsi, ces deux fleurs sont également nocturnes pour l'heure de leur épanouis- sement. Si la fleur du Convolyulus purpureus reste ouverte pen- dant le jour, tandis que la fleur des Mirabilis se ferme le matin, cela tient en grande partie à ce que la première est beaucoup plus lente que la seconde à oxigéner le tissu fibreux de ses nervures sous l'influence de la lumière et de la chaleur. Les fleurs que je viens d'étudier n’ont qu'un seul réveil et qu'un seul sommeil, prédécesseur de la mort de la corolle : je passe à l'étude des fleurs qui présentent pendant plusieurs jours les alternatives du réveil et du sommeil, et je prends le pissenlit 102 DUTROCHET, — {éveil et soinmerl des fleurs. (leontodon taraxacum, L.) pour exempie. La fleur de cette plante vit ordinairement pendant deux jours et demi, en sorte qu'elle présente pendant ce temps le réveil le matin, ét le som- meil le soir; le troisième jour, le dernier sommeil arrive dans le milieu du Jour, et il est suivi de la mort des corolles. Dans le réveil, les demi-fleurons dont cette fleur est composée se courbent vers le dehors, ce qui opère son épanouissement; dans le sommeil, les demu-fleurons se courbent vers le dédans de la fleur, ce qui opère son occlusion. Malgré le peu d’épais- seur de ces demi-fleurons, j'ai pu observer au microscope l’or- ganisation intérieure de leurs nervures, qui sont fort petites , et au nombre de quatre dans chaque demni-fleuron. A la face in- terne ou supérieure de chacune de ses nervures, existe un tissu cellulaire aligné, dont les cellules sont couvertes de globules, tissu cellulaire tout-à-fait semblable à celui que j'ai observédans les nervures de la corolle des Airabilis. À la face externe ou inférieure des nervures du demi-fleuron se trouve une couche fort mince de tissu fibreux situé entre un plan de trachées et un plan de cellules remplies d'air et situé superficiellement. Ce tissu fibreux , tout-à-fait semblable à celui qui existe dans les nervures de la corolle des Mirabilis, est de même com- pris entre deux plans d'organes pneumatiques , il devient pro- bable dés-lors que ce tissu fibreux est ércurvable par oxigéna- tion et que le tissu cellulaire est zrcurvable par endosmose , de même que cela a lieu dans les nervures de la corolle des Hirabt- lis. En effet, l'expérience prouve que lincurvation qui produit le réveil dans les demi-fleurons du pissenlit est due à une implé- tion de liquide avec excès, c’est-à-dire à l'endosmose, et que lincurvation qui produit le sommeil est due à l’oxigénation. Les demi-fleurons de la fleur du pissenlit étant cueillis de grand matin, lorsqu'ils ont encore l’incurvation du sommeil, et étant plongés dans l’eau aérée, il y prennent de suite l'incurvation contraire, qui est celle du réveil. Cela a lieu à l'obscurité comme à la lumière. 5i on les plonge dans l’eau non aérée, ils y pren- nent une courbure de réveil exagérée et ils y conservent inva- riablement cette courbure. Si l’on transporte ces demi-fleurons ainsi courbés vers le dehors, dans du sirop, is prennent une DUTROCHET. — {éveil et sommeil des fleurs. 103 courbure en sens opposé; replacés dans l'eau pure ils repren- nent l'incurvation vers le dehors. Ainsi il n’y a pas de doute que ce ne soit l'endosmose qui agit ici. Si on laisse séjourner pendant quelques heures les demi-fleurons qui sont à l’état de réveil dans l’eau aérée, ils y prennent l'incurvation qui est celle de l’état du sommeil, et cette incurvation n'est point dé- truite en transportant les demi-fleurons ainsi courbés dans du sirop, ce qui prouve bien que cette incurvation de sommeil n’est point due à l’endosmose. Comme cette incurvation de sommeil n’a point lieu dans l'eau non aérée, cela prouve qu’elle est due à l’oxigénation. Ainsi le réveil et le sommeil des demi- fleurons de la fleur du pissenlit résultent de lincurvation al- ternativement prédominante d’un tissu organique incurvable par endosmose et d’un tissu organique incurvable par oxigé- nation. Le premier est indubitabiement le tissu cellulaire et le second le tissu fibreux contenus l’un et l’autre dans les nervu- res du demi-fleuron. Ces deux tissus incurvables, tour-à-tour victorieux l’un de l'autre, épanouissent ou ferment la fleur. Les causes qui font prédominer le matin l'incurvation du tissu cellulaire agent du réveil, sont, d’une part, une plus forte ascension de la sève sous l'influence de la lumière, ce qui ac- croit la turgescence de ce tissu, ét, d'une autre part, la diminu- tion de la force d'incurvation antagoniste du tissu fibreux, agent du sommeil, diminution qui a lieu pendant la nuit. En effet, si l’on cueille des demi-fleurons le soir, lorsqu'ils vien- nent de prendre l’incurvation de sommeil, et qu'on les plonge dans l’eau aérée, ils y conservent pour toujours leur incurvation de sommeil ; si l’on cueille le lendemain matin, sur la même fleur, d’autres demi-fleurons ayant encore l’incurvation de som- meil, et qu'on les plonge dans l’eau aérée, ils y prennent sur-le- champ lincurvation du réveil, même à l'obscurité. Or, par l’im- mersion des demi-fleurons dans l’eau, on provoque l’endosmose de leur tissu cellulaire, et par conséquent on sollicite son in- curvation, qui doit produire le réveil. Si ce résultat n’a point lieu le soir, c’est que l'incurvation par oxigénation du tissu fi- breux antagoniste est trop forte et ne peut être vaincue par Hncurvaüon du tissu cellulaire, Si le lendemain matin er plon- 184 DUTROCHET. — fiéveil et sommeil des fleurs. geant dans l’eau les demi-fleurons qui ont passé la nuit sur la plante, on produit leur iicurvation de réveil, cela prouve que la force d'incurvation du tissu fibreux a diminué et que par conséquent ce tissu fibreux a perdu pendant la nuit une partie de son oxigénation; en sorte que le tissu cellulaire incurvable par endosmose, qui est son antagoniste, et qui est l'agent du réveil, emporte alors. Ainsi la fleur qui offre pendant plusieurs jours les alterna- tives du réveil et du sommeil, est celle chez laquelle le tissu fi- breux, agent du sommeil, perd pendant la nuit une partie de loxigène qui a été fixé dans son intérieur pendant le jour, et qui est la cause de son incurvation; en sorte que celle-ci ayant le matin perdu de sa force, le tissu cellulaire incurvable par en- dosmose, agent du réveil, redevient vainqueur. Le sommeil de cette fleur arrive de nouveau le soir, parce que l’oxigénation du tissu fibreux, agent du sommeil, augmente graduellement pendant le jour, ce qui rend son incurvation victorieuse; en même temps la diminution de la lumière occasionne la diminu- tion de l'ascension de la sève, ce qui affaiblit la turgescence, et par conséquent l'incurvation du tissu cellulaire agent du réveil. Ces alternatives ne cessent qu'à la mort de la corolle. Les fleurs quin'offrent qu’un seul réveil et qu’un seul sommeil, sont celles dont le sommeil unique est immédiatement suivi de la mort de la corolle. Lafleur entière du pissenlit, plongée épanouie dans l’eau non aérée, privée de communication avec l'atmosphère, y conserve invariablement cet état de réveil; si l’eau est en contact avec l'atmosphère, elle dissout de l'air, et la fleur qui est plongée prend l’état de sommeil au bout de deux ou trois jours. ‘ILn'est pas inutile, je pense de faire remarquer que ces expé- riences confirment ce que j'ai dit dans mon mémoire sur la Àes- piration des végétaux ; SAVOIT, que les végétaux respirent comme les animaux, en s’assimilant l’oxigène, dose l'intervention dans l'organisme est aussi nécessaire chez les uns que chez les autres. \ DUTROCIET. — Réveil et sommeil des feuilles. 18) Ie Partie. — Réveil et sommeil des feuilles. Les mouvemens par lesquels les feuilles prennent les posi- tions alternatives de réveil et de sommeil, ont exclusivement leur sièce dans des renflemens particuliers qui sont situés à la base de leurs pétioles, et qui constituent à eux seuls le court pétiole particulier de leurs folioles. Ces renflemens sont assez volumineux chez le haricot ( Phaseolus vulgaris), pour per- mettre l'étude facile de leur structure intérieure. On sait que les feuilles de cette plante offrent d'une manière très remar- quable les phénomènes du réveil et du sommeil; leurs folioles abaissent leur pointe vers la terre pendant la nuit, et leur limbe reprend la position horizontale pendant le jour, abstrac- tion faite toutefois de linclinaison variable que leur donne la nutation. | Le renflement qui constitue le pétiole particulier tout entier d’une foliole de feuille de haricot, offre, au-dessous de l’épi- derme, une couche épaisse de cellules disposées en séries lon- gitudinales, et qui généralement décroissent de grosseur du de- dans vers le dehors, en sorte que lors de la turgescence du tissu qu'elles forment par leur assemblage, ce tissu cellulaire doit tendre à se courber en dirigeant la concavité de la cour- bure vers le dehors. C'est aussi ce que l'expérience démontre, car en plongeant dans l’eau une lame mince enlevée longitudi- nalement sur ce tissu cellulaire, elle se courbe fortement dans le sens que je viens d'indiquer. Si lon transporte dans du sirop cette lame ainsi courbée, elle se courbe en sens inverse; ainsi ce üssu cellulaire est incurvable par endosmose ; il représente par sa disposition, un cylindre creux dont toutes les parties longitudinales, si elles étaient séparées les unes des autres, ten- draient dans l’état naturel, à se courber vers le dehors. Les cellules des deux ou trois couches les plus intérieures de ce tissu cellulaire ne contiennent que de l'air; au-dessous de ces cellules pneumatiques se trouve une couche d'un tissu fibreux, 186 DUTROCHET, — Aéveil et sommeil des feuilles. composé de fibres transparentes, d’une grande ténuité et en- tremélées de globules disposés en séries longitudinales. Une lame enlevée longitudinalement sur ce tissu fibreux étant plon- gée dans l’eau aérée, elle s'y courbe en dirigeant la concavité de sa courbure vers le centre du pétiole; si cette lame est plon- gée dans l’eau non aérée, elle ne se courbe point du tout. Ainsi ce tissu fibreux est incurvable par oxigénation; au-dessous de lui se trouve un corps ligneux offrant des rayons médullaires, et principalement composé de tubes séveux et d’une quantité considérable de gros tubes pneumatiques. Au centre du pétiole se trouve un faisceau de tissu fibreux tout semblable à celui dé- crit tout-à-l’heure , et tenant la place de la moelle dans ce pé- tiole qui représente une petite tige. D’après cet exposé, on voit que le renflement pétiolaire de la foliole de haricot contient les deux tissus incurvables que j'ai déjà décrits dans les fleurs sus- ceptibles de présenter le sommeil à la suite du réveil ; savoir : le tissu cellulaire incurvable par endosmose, et le tissu fibreux incurvable par oxigénation. Les deux couches cylindriques em- boîtées l’une dans l’autre que forment ces deux tissus, seraient représentées assez exactement par la réunion et la soudure en faisceau cylindrique d’un certain nombre de nervures de fleur de Mirabilis. J'ai fait voir que chez ces nervures le tissu cellu- laire tend à se courber vers le dehors par endosmose, et que le tissu fibreux tend à se courber vers le dedans par oxigénatiof"; ce qui produit dans le premier cas leur position de réveil , et dans le second cas leur position de sommeil; or il en serait de même chez le renflement pétiolaire de la foliole de haricot, si lon supposait par la pensée que les deux couches cylindriques, l'une extérieure de tissu cellulaire, l’autre intérieure de tissu fi- breux, soient divisées à-la-fois en faisceaux minces et longitu- dinaux. Chacun de ces faisceaux serait analogue à une nervure de fleur de Mirabilis; il aurait en lui, et disposés comme dans cette nervure, les deux tissus incurvables capables d'opérer le réveilet le sommeil. Si l’on supposait ces faisceaux réunis par un tissu membraneux, cela formerait une corolle susceptible, iour-à-tour, d’'épanouissement et d’occlusion, ou deréveilet de sommeil. Mais cet état de séparation de faisceaux longitudinaux, DUTROCHET. — Réveil et sommeil des feuilles. 187 « n'existe pas dans le renflement pétiolaire; ces faisceaux fictifs sont intimement unis, et forment un cylindre creux composé de deux couches ; la couche cylindrique de tissu fibreux est em- boitée dans la couche cylindrique de tissu cellulaire. Divisons par la pensée chacune de ces couches cylindriques en filets lon- gitudinaux , soudés les uns aux autres. Les filets longitudinaux du tissu cellulaire tendront tous à se courber en dirigeant la concavité de leur courbure vers le dehors. Or il est évident que si leur force d’imcurvation est égale , la couche cylindrique qu’ils forment par leur assemblage demeurera droite et immobile ; mais si les filets longitudinaux d’un côté du cylindre lFempor- tent en force d’incurvation sur le“ Gilets du côté opposé, ceux-ci seront entrainés de force et malgré eux dans le sens de l’incur- vation effectuée par les filets qui leurrsont antagonistes. Le même raisonnement peut être fait par rapport à la couche cy- lindrique de tissu fibreux qui est sous-jacente à la couche cy- lindrique du tissu cellulaire ; ainsi chacune de ces deux couches cylindriques de tissus incurvables, agira dans cette circon- stance, comme sil n'existait dans chacune d'elles que le seul côté du cylindre dont la force d'incurvation est prédominante. Le côté opposé ducylindre, dont la force antagoniste d’incurva- tion sera vaincue, agira seulement ici comme modérateur du mouvement ; c’est effectivement ce qui à lieu. L'expérience m’a prouvé que chez les feuilles comme chez les fleurs, c’est le tissu incurvable par endosmose , qui est seul l'agent du réveil, et que c'est le tissu incurvable par oxigénation qui est seul l'agent du sommeil. Ces deux tissus incurvables disposés, comme je viens de le dire, en deux couches cylindriques emboîtées l’une dans l’au- tre , agissent sans doute chacun par toute la masse de la couche cylindrique ou du cylindre creux qu'ils constituent; mais il n’y a que le côté le plus fort de chacun de ces cylindres creux qui manifeste extérieurement son action, et cela seulement par l'excès de sa force sur celle des autres côtés du même cylindre creux ; dout il contrarie et dompte l’incurvation. J’ai observé que le réveil des feuilles a toniours lieu par Faction de la partie la plus forte du tissu cellulaire de leur renflement pétiolaire. 188 DUTROCHET. — Aéveil et sommeil des’ feuilles. Ainsi, ce tissu cellulaire iucurvable par endosmose est indubi- tablement l'agent du réveil des feuilles. Quant à leur sommeil, il est bien certainement du à la seule action du tissu fibreux incurvable par oxigénation, contenu dans ces mêmes renfle- mens pétiolaires, car j'ai expérimenté qu’en privant les feuilles d’oxigène respiratoire leur sommeil est supprimé : elles restent constamment dans la position du réveil , ainsi que j'ai fait voir que cela a lieu pour les fleurs. Alors, le tissu fibreux incurvable par oxigénation, et seul agent du sommeil, se trouve pa- ralysé. | | Les phénomènes du réveil et du sommeil des feuilles, qui paraissent très compliqués au premier coup-d’œil, se trouvent ainsi ramenés aux lois si simples qui président au réveil et au sommeil des fleurs. Les renflemens pétiolaires des folioles de la feuille du AÆobi- nia pseudo-acacia, et de la feuille de la réglisse (GZycyrhiza gla- ra) , offrent assez exactement la même organisation que celle qui vient d’être exposée pour le haricot. Le renflement pétio- laire, situé à la base du pétiole de la feuille de la sensitive ( 4%- mosa pudica L.), offre une différence. Son tissu fibreux, agent du sommeil, tend à se courber en dirigeant sa concavité vers le centre du pétiole, ainsi que cela a lieu chez les autres plantes que je viens de citer. Mais à l'inverse de ce qui a lieu chez ces mêmes plantes, son tissu cellulaire, agent du réveil, tend à se courber en dirigeant la concavité de sa courbure vers le centre du pétiole, de même que le tissu fibreux. Comme l'état de ré- veil du pétiole est un état de redressement, de même que dans les folioles des autres plantes que je viens de citer, il en résulte qu'il doit y avoir, dans le renflement pétiolaire de la sensitive, une inversion dans la position du côté prédominant de son tissu cellulaire , agent du réveil; c’est aussi ce qui a lieu. Le tissu fibreux, incurvable par oxigénation, étant chez la sensitive, comme chez les autres plantes, l'agent du sommeil, et l’incurvation de sommeil étant chez elle la même que l'in- curvation prise sous l'influence des excitans, il en résulte que c’est ce tissu fibreux qui agit lors de l'excitation, en sorte que ce que l’on nomme l’érritabilité végétale se trouve être la pro- POEPPIG ET ENDLICHER, =— Nova SencTu. T 89 priété d’un tissu fibreux qui agit par oxigénation et en se Cour- bant. Ce mot srritabilité, qui n’a aucune signification exacte, doit ainsi être remplacé ici par le mot incurvabilité, en ajoutant que cette faculté d’incurvation est associée , dans le cas dont il s’agit, à l'excitabilité ou à la faculté de recevoir l'influence des excitans , lesquelles déterminent l’action du tissu fibreux incur- vable. Nova cen£ra ac species Planéarum quas in regno Chilensi, Pe- ruviano ef in terra Amazonica, annis 1827 ad 1832, legit Epuarpus Posppic el cum STEPHANo ENDbLicner descripsit iconibusque illustravit. Volumen primum , continens Iconum decades 1—10. (In-4. 6o p.; cum tab. æn. 100. Lipsiæ, sum- tibus Fr. Hofmeister, 1835.) Le voyage de M. Pœppig dans l'Amérique méridionale; parti- culièrement au Chili, au Pérou et dans les contrées qu’arrose lAmazone, a été un des plus féconds pour la botanique. Les collections que ce savant en a rapportées sont maintenant ré- pandues dans les principaux herbiers de l'Europe, qu’elles ont enrichis d’une grande quantité d'espèces et de genres nouveaux. La publication de cette masse de plantes serait une entre- prise d’une exécution trop longue et probablement trop dispen- dieuse pour qu'un éditeur osât s’en charger. C’est sans doute ce qui a déterminé l’auteur à publier l'ouvrage que nous an- nonçons, et pour la collaboration duquel il s’est associé M. End- hcher de Vienne, déjà connu si avantageusement par ses 4éakta et Meletemata botanica, sa Flore de Norfolk, et divers écrits importans insérés dans le Lirncæa. Les dix livraisons qui ont paru jusqu'ici, contiennent les des- criptions et les figures de cent plantes très intéressantes. Ces descriptions, écrites en latin, sont fort détaillées , et les figures gravées sur cuivre au trait, sont accompagnées de nombreuses analyses où l’on reconnait facilement la touche de l'observateur 190 POEPPIG ET ENDLICHER. — ÎVoya genera. habile et consciencieux. Une préface fait connaître les travaux des botanistes sur les plantes des pays visités par M. Pœppig, puis fournit quelques renseignemens sur les voyages de celui-ci, lesquels ont duré plusieurs années, depuis mars 1827 jusqu’en avril 13832. Ne pouvant s'astreindre à un ordre méthodique rigoureux, MM. Pœppig et Endlicher ont néanmoins réuni autant que pos- sible les plantes appartenant à certains groupes nombreux, tels que les Saxifragacées et les Orchidées, qui font partie du premier volume. On trouve en outre dans ce volume plusieurs Composées de la tribu des Nassauviées, et plusieurs genres appartenant à diverses familles. Le Misodendron de Banks (trois espèces), l'Ourisia Juss. (six espèces), le Sphyrospermum (deux espèces), le Thibaudia Pay. (une espèce), le Ceratostemma Juss. (une es- pèce), le Begonia (deux espèces), l’'Escallonia Mut. (trois es- pèces), le Caldcluvia Don (une espèce), le Cornidia Ruiz et Pav. (une espece), le Tropæolum L. (six espèces), le Befüria Mut. (une espèce) , le Gautiera Kalm (deux espèces), l’Arbutus Tourn. (une espèce), le. PAytolacca (deux espèces), etc. C'est à regret que nous nous bornons à une simple annonce de cet ouvrage, mais les détails qu’ii renferme sont trop nom- breux pour que nous puissions en faire part à nos lecteurs. Un examen critique y trouvera peu à reprendre, les auteurs ayant eu de bons matériaux pour faire leurs descriptions, et d’excel- lentes observations à leur ajouter, ce qui résultait de ce que l’un d'eux avait été aussi infatigable collecteur que botaniste expérimenté. Il est, en effet, fort heureux que les publications d'histoire naturelle soient faites par les voyageurs eux-mêmes aidés des botanistes sédentaires qui ont une connaissance par- faite de tout ce qui a été écrit sur la science. Le voyageur four- nit des observations qui peuvent être faites seulement sur les lieux mêmes où croissent les plantes, tandis que le bota- niste sédentaire s'applique à perfectionner les descriptions, à déméler les affinités, et surtout à ne pas donner comme nou- veau ce qui a été déjà publié par d’autres auteurs. Sous ce rap- port, nous avons beaucoup d’éloges à donner au travail de MM. Pœppig et Endlicher, et c’est parce qu’il est en général J. DE ÉNOTARIS. — Mantissa muscorum. 197 bien fait, que nous nous permettrons d'indiquer une rectifica- tion pour un des genres qu'ils ont établi, pour le Rancagua, fondé sur une Composée du Chili envoyée par Bertero, sous le nom de Tagetes Feuillei. Cassini, dans le troisième volume de ses Opuscules phytologiques, avait précédemment établi sur cette plante un genre auqugl il avait imposé le nom de Lasthenia, adopté depuis par Lindley et De Candolle. Au nom de Ranca- gua, qui d’ailleurs désigne une province, et n’est pas un nom vulgaire de la plante au Chili, il faudra donc substituer celui de Lasthenia, et joindre aux caractères exprimés par MM. Pœppig et Endlicher, quelques détails d'organisation indiqués par Cassini. ManwTissA Muscorum ad Eloram pedemontanam, auctore J. DE Noraris M. D. (Extrait du t. xxxix des Mémoires de l’Acadé- mie royale des Sciences de Turin.) La Bryologia mediolanensis publiée en 1834 et dont il a été rendu compte dans ces Annales (tome 2 de la nouvelle série, p. 120), avait déjà fait connaître avantageusement l’auteur de cette nouvelle production destinée à compléter, sons le rap- port de la Bryologie les différentes flores du Piémont qui ont paru jusqu'ici. Ce supplément contient 90 Mousses dont la plu- part sont de nouveau décrites. Sur ce nombre il y en a dix de nouvelles: M. de Noiaris n'ayant pas fait de phrases diagnosti- ques, nous n’essayerons pas d’y suppléer et nous nous conten- terons de donner leurs noms. Ce sont: Pohlia læte-virens, P. cir- rhifera, Hypnum concinnum, H. demissum, Fabronia major , Dicranum mixlum, Eucalypta lacera , Grimmia capillata, ÆAnictangium flaccidum , Sphagnum variegatum. Parmi les espèces déjà connues que M. de Notaris mentionne comme ayant été trouvées en Piémont, nous. distinguons le Bryum platy loma Schwægr., espèce très voisine du Z. capillae L. et qui paraît en différer surtout par l'épaisseur du bord des feuilles, C'est une mousse nouvelle à ajouter à la Bryologie du 192 3. C. TAUSCH. — fhizobotrya. continent, car, originaire de l'ile de Madère, elle n’avait depuis été retrouvée qu'en Sardaigne, ainsi qu’on peut le voir dans la Flora où elle a été mentionnée par M. Bruch, et que je m'en suis assuré par des échantillons communiqués par feu Balbis. Espérons que l’auteur, profitant de la position qu'il s’est faite, publiera un jour ses observations sur toutes les mousses de la Péninsule italique que ses rapports avec les botanistes de cette belle contrée le mettent , plus que qui que ce soit, à même de se procurer. Le jugement sür et exercé dont il a déjà fait preuve dans ses travaux antérieurs, nous est garant qu'il ne restera pas au-dessous de cette tâche difficile. C. M. RuizoBotryA, genre de plantes nouveau de la Flore d’ Allema- gne, par J. C. Tauscx. (Flore 1336, p. 33.) Parmi un grand nombre de Draba stellata recueillis par Sie- ber dans les Alpes d'Autriche (sans autre indication plus précise), M. Tausch trouva une plante qu’il crut étreune nouvelle espèce de Cochlearia. En revoyant ce genre, il examina plus attentive ment la plante, et fut fort agréablement surpris d'y reconnaitre un genre nouveau, voisin du Xernera, Med. La radicule latérale lempêcha de ranger cette plante dans le genre Æudema, : Humboldt et Bonpl., où la radicule est dorsale. 11 promet de pu- blier une figure de sa plante, et nomme le nouveau genre RAi- zobotria. Calyx basi æqualis, sepalis patentibus. Petala integra. Stamina tetradynama filiformia, quorum longiora per paria sigmoideo-flexuosa. Silicula ovata tumida, stylo brevi cylindrico et stigmate emarginato coronata, bilocularis, septo valvulis concavis parallelo integro, loculis 2-3-spermis. Semina subtilissime tuberculata ovata subcompressa, radicula laterali, quidquam obliqua. R. alpina. Planta pusilla vix pollicaris, foliis radicalibus rosulatis spathulatis corymbum submultiflorum sessilem longitudine adæquantibus. M. Tausch ajoute une description complète de cette nouvelle plante, et refait le caractère du genre Kernera ,pour mieux en distinguer son Ahuzobotrya. rar EEE ©: 1, G, AGARDM, = Propagaiion des Algues. 193 OBSERVATIONS sur la propagation des Algues, Par J. G. AcarpDx. Extrait des Mémoires de l’Académie des Sciences de Stockholm. (1) C’est aux expériences de Vaucher sur la germination des Algues d’eau douce, qu’on doit les premiers efforts pour arriver Le BR à fa connaissance de la propagation des Algues. Ces expériences, quelque excellentes qu’elles fussent pour leur temps, étaient loin d’être complètes, et les algologues modernes ont présenté depuis P ? 50:08 Vaucher un grand nombre de nouvelles observations. Cepen- dant ces dernières, loin d’être adoptées, ont presque toujours été l’objet de vives discussions, de sorte qu’elles ont plus con- tribué à faire sentir la nécessité de recherches ultérieures 2 9 e ° afs e qu'elles n’ont enrichi la science par des faits nouveaux. Les Algues inférieures, ou celles d’eau douce, font l’objet de toutes ces observations , de manière que si, pour elles, le sujet est en- . A , 718 e . core loin d’être épuisé, il l’est encore moîïns pour les Thalassio- phytes. De tous les groupes dont celles-ci se composent, on ne connait l’évolution d'aucun : c’est donc seulement sur de sim- ples hypothèses que l’on a fondé toutes les idées adoptées gé- néralement sur la fructification et sur les fonctions de leurs or- ganes considérés comme propagateurs. Voilà pourquoi il m’a paru important de chercher à remplir cette lacune dans nos 2 % . connaissances. Mon but n'étant point d’entrer dans une réfutation de toutes (1) Nous devons la communication de cet écrit à l’obligeance de l’auteur, qui l’a extrait d’un ouvrage plus considérable rédigé en suédois, et destiné aux Mémoires de l’Académie des sciences de Stockholm. Mais comme le volume où il doit être inséré ne paraîtra que dans un temps indéterminé et peut-être encore éloigné, nous avons accueilli ayec empressement cette communication dont une partie (le développement des Ceramium) a déjà été publiée par extrait dans le Linnæa. (Note des Rédacteurs.) VI, — BoTaw, — Octobre, 13 104 T. G. AGARDH, — Propagation des Algues. les opinions qui ont en plus ou moins de vogue sur ce sujet, je me bornerai, pour le moment, à présenter iei l'exposition du développement de quelques Thalassiophytes, persuadé que les Algues d’eau douce des mêmes familles offrent peu de modifi- cations. Ainsi je passe sous silence la famille des Draparnaidiées, n'ayant eu l’occasion d'observer le} développement que sur le Draparnaldia tenuis, avec cette seuleremarque que son dévelop- pement a beaucoup de rapports avec celui du Dr. glomerata dé- crit par M. Tréviranus dans ses 7’erm. Schriften , I, 1, dont on trouve une exposition dans la première série des Annales des Sc. nat. (tome x). Parmi les Confervées proprement dites, j'ai observé le dé- veloppement des Conferva ærea, C. zonala , C. cr'spata, et d'ane forme du €. centralis; je vais décrire celui du C. ærea (fig 1-5 Y | Les filamens sont, comme on sait, à distances constantes, articulés ou divisés en petites loges qui n’ont d’autres commu- nications entre elles que celles qui résultent de la perméabilité des cloisons. La matière verte contenue dans ces articles se montre d’abord tout-à-fait homogène, comme si elle était fluide; mais dans un àge plus avancé, elle devient de plus en plus gra- nuleuse. Les granules sont, à leur naissance, adhérens à la sur= face intérieure de la membrane; mais bientôt ils s'en détachent, et la figure irrégulière qu’ils avaient d’abord passe à celle d’une sphère. Ces granules se rassemblent peu-à-peu au milieu de lar- ticle en une masse d’abord elliptique, mais qui, en définitive, de- vient parfaitement sphérique. T ous ces changemens sont confor- mes aux phénomènes connus de la vie végétale; ceux qui vont suivre ont plus d’analogie avec les phénomènes dela vie animale. À cette époque, une métamorphose importante s'annoncçe par un mouvement de fourmillement dans la matière verte. Les granules dont celle-ci est composée se détachent de la masse l’un après l'autre, et ainsi devenus libres, ‘ils se meuvent dans l'espace étroit de la loge avec une vitesse extrême. En même temps on voit la membrane extérieure de l’article s'enfler en un point, et se changer peu-à-peu en une petite mamelle qui devient le point de départ des granules mobiles. Par l'extension , 7 ) I 3, G. AGARDH. — Propagation des 4lsues. 109) de la membrane pour la formation de la mamelle, les fibres (x) tendres, dont elle est constituée , en s’écartant déterminent une ouverture au bout de la mamelle, et c'est par ce tron que s'élancent les granules. D'abord ils sortent en masse, mais bien- tôt ceux qui restent nageant dans un plus grand espace, ont beaucoup plus de difficulté à s'échapper, et ce n’est qu'après des titubations innombrabies contre les parois de leur prison, qu'ils finissent par en trouver l'issue. Dès le premier instant du mouvement on observe que les granuies (Sporules) sont munis d’un petit rostre, sorte de pro- jongement antérieur, toujours distinct du corps même par sa couleur plus pâle. C’est des vibrations de ce rostre, que dépend, à ce que je pense, leur mouvement; du moins il m’a toujours été impossible d’y trouver quelques cils. Toutefois je n’ose nier l'existence de ceux-ci, car à un très fort grossissement du mi- croscope achromatique, on voit les granules entourés d’un ré- bord hyalin, comme -on les aperçoit chez les infusoires ciliés, en employant une lentille trop faible. Les sporules présentent tou- jours, pendant le mouvement, ce rostre au-devarit de leur corps, comme s’ils s’en servaient pour se frayer la route; mais lorsqu'ils cessent de se mouvoir, ils recourbent de côté leur rostre, l'appliquant le long de leur corps, et reprennent la forme sphérique, de sorte qu'avant et après le mouvement on ne voit aucune trace de ce rostre. Le mouvement des sporules avant leur sortie de la loge, con- siste principalement en courses vives, le long des parois des ar- ticles, en les heurtant par des chocs extrêmement multipliés; et dans quelques cas on serait même porté à croire que c’est par cette action des sporules que se serait formée la mamelle. Échappés de leur prison, ils continuent leur mouvement pendant une à deux heures, ct se retirant toujours vers le bord le plus obscur du. vase, tantôt ils prolongent leurs courses vagabondes, tantôt ils restent au même lieu, en faisant vibrer le rostre en cercles ra- (x) On croit ordinairement que la membrane des articles est continue et sans texture ap- préciable; à cette époque du développement du Conf. ærea, on voit pourtant qu’elle est con- stituée par des fibres longitudinales, J'ai vu la même texture dans quelques états du Calitham aion Plumula, 19, 196 .J.G. AGARDH. =— Propagation des Algues. pides. Ils se rassemblent ensuite en masses innombrables, et s’attachent à quelque corps étranger, au fond et à la surface de l’eau, où ils ne tardent pas à se développer en filamens sembla- bles à la plante-mère. Les sporules sphériques s’allongent d’abord en utricules oviformes, et s’attachent aux corps étrangers par le bout le plus mince. Leur développement ne consiste qu’en une expansion continuelle, sans pousser aucune racine. La matière verte intérieure se partage en deux au moyen d’une cloison, qui parait d’abord comme un mucilage hyalin , mais qui se change peu-à-peu en un diaphragme complet. C’est ainsi que par des divisions successives des articles antérieurement formés, la jeune plante prend son accroissement. La place de la mamelle dans chaque article n’est pas déter- minée; du moins je l'ai vue très différente dans des articles voisins. La sortie des sporules ne se fait pas non plus en même temps dans les divers articles. On voit souvent ceux de l’un de ces articles déjà échappés, tandis que dans le voisin ils ne sont pas encore complètement formés. Le plus souvent les articles supé- rieurs se vident les premiers , de sorte qu'il n’est pas rare de voir toute la partie supérieure d’un filament tout-à-fait transparente, tandis que l’inférieure continue encore à se développer. De cette manière la formation et la dissémination des sporules persistent pendant tout l'été, et un seul filament suffit ainsi pour la for- mation d'une quantité infinie de masses de sporules. Si on se rappelle que chaque article comprend peut-être plusieurs cen- taines de sporules, on ne s’étonnera pas que l’eau en devienne parfaitement colorée; de telle sorte qu'on sérait porté à consi- dérer comme un Protococcus ou toute autre algue simple, ce qui n’est que les sporules d’une conferve. Je soupconne que ce sont de tels faits qui ont donné lieu aux théories des métamor- phoses proposées par plusieurs Algologues modernes. Dans les autres espèces de Conferves dont j'ai observé Île développement, il y a peu de différence d’avec celui du C. ærea, que je viens de décrire. Il n’en est pas de même pour les Corju- guées, semblables d’ailleurs aux autres Algues de la même fa- mille. Les observations de Vaucher ont fait connaître, dans le développement de ces plantes, des différences très marquées J, G. AGARDEH. — Propagation dés Algues. 197 de celui de toutes les autres Confervées. J'ai peu à y ajouter. Pendant la copulation d’une Conjuguée, l’un des filamens est toujours donnant, Vautre toujours recevant, sans qu'avant cette époque on ait pu décider par quelque caractère appréciable le- quel de ces deux rôles chacun des filamens remplira. Les spi- rales du filament donnant se confondent les premières; ce n’est qu'après l'entrée de la matière de ce filament qu’elles deviennent irrégulières dans l’autre, et alors les deux masses se confondent ensemble pour former le corps elliptique ou globuleux. Les globules, dont se composent Îles spirales, ne s’écartent point les uns des autres pendant l'émanation lente de la matière da filament donnant, et on n’observe aucune trace d'autre mouve- ment chez eux. Au contraire, c’est dans le corps elliptique, con- stitué par les matières confondues des deux articles, que j'ai cru reconnaitre un phénomène de locomotion analogue à celui dé- crit plus haut dans les Conferves. Après bien des recherches vaines pour voir le corps elliptique se développer en filament nouveau, comme le décrit Vaucher, je le vis au contraire se dis- soudre définitivement en sporules aombreux doués d'un mou- vement très rapide. Toutefois, sans parler dela copulation, phé- nomène qui distingue les Conjuguées de toutes les autres Al- gues, ce qu'il y a de particulier dans leur propagation, c’est que le corps elliptique, d'ou les sporules doivent naïtre, reste sou- vent plusieurs mois sans aucun changement , tandis qu’il se dis- sout aussitôt chez les Conferves. On sait que Îes auteurs modernes ont placé le genre Æcrocar- pus tantôt parmi les Céramiées , tantôt auprès des Sphacellaria. Cependant quelques observations sur les Æct. tomentosus et Ect. siliculosus var. atrovirens me fontsupposer que leur vraie place est dans le voisinage des Conferves. J'avais mis quelques échantillons de ces deux espèces, dans diverses assiettes remplies d’eau salée. Le lendemain j'observai, au côté le plus obscur du vase, une ligne olivâtre à la surface de l'eau , comme on le voit chez les Conferves, après le phénomène de mouvement que nous venons de décrire. Ayant mis quel- ques fragmens de la plante-mère sous le microscope, j'ai ob- servé des sporules nombreux olivâtres fourmillant encore autour 798 T. G. AGARDH. — Propagation des Aloues. d'elle. Leur rostre était moins aigu , mais leur mouvement peut- étre encore plus vif que celui des Conferves. Souvent deux ou quatre, s'attachant ensemble par l’extrémité du rostre, ont exé- cuté un mouvement circulaire assez rapide autour du point d’at- tache considéré comme centre. C'était une chose très digne de remarque que plusieurs des articles se montraient parfaitement vides, tandis que dans lés fruits (Sz/igzæ Auct.), la masse intérieure restait pressée de la même manière qu'elle se présente ordinairement. Cependant je dois ajouter, que cette observation n’est point décisive, PRE ne réussis ni à voir l'échappement même des sporules, ni à obser- ver leur germination. | M. Gréville, dans ses excellentes Zlvæ Britunnicæ, a divisé les Ulvacées en trois familles distinctes : les U/lvacées proprement dites, les Siphonces, et les Caulerpeæ ; mais cette dernière a de- puis été réunie à la seconde par M. Harvey. La fructification des U/vacées (proprement dites) a été jus- qu'ici une énigme, pour l'explication de laquelle les auteurs ont proposé les Hypothèses les plus diverses. Toutefois, on est d’ac- cord que cette fructification est immergée dans Îa méiibisné de la fronde ; ce qui pourtant n’a jamais été prouvé par aucune ob- servation directe. Lamouroux supposait que la fructification, sous forme de petits granules, était renfermée dans la membrane de la fronde, mais il n’osa décider si ces granules étaient réelle- ment des conceptacles ou de simples semences ; il ne lui parais- sait même pas impossible que la fructification encore inconnue pourrait bien résider dans des organesextérieurs. Mon père avança que les cellules disposées souvent par quatreétaient des séminules; ce qui fut contredit par Lyngbye. Gréville, dans l'ouvrage cité plus haut, dit que trois à quatre granules sont déposés dans les cellules de la fronde, mais il re se prononce pas sur la fonction qu'il faut attribuer à ces granules. Dans cette incertitude, quel- ques observations sur le mouvement des globules du Tetraspora lubrica (1) auraient facilement décidé cette question, mais per- (x) Voy. Agardh Zcones Alsarum Europæarum, à Jivs Gaillon sur les Némazoaires.| Ann: des Se, nat, r. p, 45 (nouv, série.) 3. AGARDH, — Propagation des Aigues. 199 sonne n’ayant observé l'acte même de leur disjonction de la membrane, on n’a pas su, si c'était les cellules mêmes, ou ce qu’elles contenaient, qui sen échappent. Ce qu’il y a de cer- tain ; c’est que les sporules de cette plante ne sont pas plus à nu (opinion avancée par M. Gaillon) que celles d'aucune autre Ul- vacée, Les Ulvacées proprement dites se composent de cellules, tantôt arrangées en une seule couche qui constitue un tube al- longé, intérieurement vide, tantôt disposées en deux couches comprimées l'une contre l'autre, et formant une membrane plane plus ou moins large. Leurs sporules sont nichés dans ces cellules; et en sortant par un pore situé à la surface, ils offrent le même phénomène de locomotion que nous avons vu chez les familles précédentes. Leur mouvement est plus lent et dans des cellules plus étroites que chez les Conferves. Leur rostre n’est pas si aigu, et n’est pas non plus si bien séparé du corps; mais pourtant c'est tou- jours le bout le plus mince de leur corps oviforme qui est an- térieur pendant le mouvement. Les sporules sont au nombre de cinq à six dans chaque cellule; dans quelques-unes de celles-ci il y en.avait deux ou trois, qui étaient beaucoup plus petites que les autres, différence qui s’observe aussi chez les Confer- ves , mais d’une manière moins apparente. En effet, c’est seulement dans l’'Ulva clathrata (fig. 6-8) que J'ai observé le développement complet des sporules. La ger- mination, si on peut ainsi nommer un phénomène analogue à cet acte dans les plantes plus parfaites, consiste chez cette espèce en une expansion longitudinale, pendant laquelle la matière verte se transforme insensiblement en bandes transversales. Dans cet état on prendrait facilement la jeune plante pour une espèce de Conferve; mais bientôt, les bandes s'étant divisées longitudinalement et ainsi devenues disposées en deux rangs, on ne peut plus s’y méprendre. Ta seconde famille proposée par M. Gréville, celle des :S:- phonées , forme un groupe bien distinct, mais qui doit être limité et caractérisé d’une manière différente. Les Algues qui appartiennent à ce groupe sont toujours tubuleuses ; la mem- 200 J.G. AGARDIH. + Propagation des Algues. brane extérieure est tout-à-fait hyaline, et la matière verte, au lieu d’être, comme chez les Ulvacées tubuleuses, renfermée dans les cellules de la membrane, occupe tout l’intérieur du tube. Bien distinguées ainsi des Ulvacées, elles offrent pourtant des différences entre elles dans la fructification, qui suffiront pour en former deux sections : l’une comprenant les Codium et les J’aucheria, qui ont un organe propre extérieur communiquant avec l’intérieur du tube, et duquel se détachent les sporules : caractère assigné à toutes les Siphonées par M. Gréville; l’autre renfermant les Bryopsis, Botrydium, Valonia et Caulerpa. Ta fructification de ces derniers genres a été jusqu'ici totalement inconnue, et on n’a même hasardé sur elle aucune conjecture, si ce n’est qu’elle peut se développer extérieurement. Quelques observations sur le Bryopsis Arbuscula, que j'ai été assez heu- reux de répéter plusieurs fois, donneront, je l'espère, une idée juste de la fructification de ces genres. On sait que les filamens qui constituent le Br. Ærbuscula (fig. 9-13) sont nus à la base, et que c’est seulement vers le milieu que partent les rameaux. Si ceux-ci viennent à être mis en désordre par quelque cause extérieure , ils repren- nent avec élasticité leur position primitive, phénomène qui a peut-être donné naissance à l’assertion de M. Gaillon, que les espèces de ce genre étaient douées d’un mouvement oscillant. Chaque rameau est un peu comprimé à la base, et paraît ainsi# former un tout indépendant qu’on peut comparer à une cellule d’Ulvacée ou à un article de Conferve. Lies granules dont se compose la matière intérieure sont d’abord si fort adhérens aux parois du tube, que celui-ci, coupé dans cet état, n’en émet pas un seul. Mais insensiblement ils s’en détachent en prenant une forme elliptique, êt alors ils s’échappent tous de l'endroit même le plus supérieur du filament, quelque*part qu’il soit coupé. À leur pleine maturité, ces granules offrent le même phénomène de locomotion que nous avons vu chez les familles précédentes. Te Le mouvement, qui est tantôt très étendu, les granules s’élançcant souvent d’un bout à l’autre du filament, tantôt rac- courci et rotatoire, dépend, à ce qu’il me semble, aussi chez 3.C, AGARDI,. — Propagation des Algues. 201 eux, des vibrations de leur rostre. Celui-ci, qu’on observe déjà un peu avant le commencement da mouvement, est toujours bien limité du corps et un peu plus aigu que chez les autres familles. Les granules s’assemblent peu-à-peu vers la partie ex- térieure du filament, où l’on voit une petite mamelle latérale, au voisinage de son extrémité qui devient définitivement leur point de départ. Je n’oserais prononcer si cette mamelle est la seule issue de leur prison, ou s’il y en a plusieurs; j’ai pour- tant lieu de croire que c’est la seulesortie, ce que lanalogie avec les autres familles parait aussi rendre très probable. Après la sortie, ils continuent encore leur mouvement pendant quelques heures, se retirant insensiblement vers les côtés obscurs du vase où ils ne tardent pas à se dévélopper. Le développement des granules ou mieux des sporules, ainsi que nous pouvons les nommer à présent, qui consiste dans une expansion continuelle, est très irrégulier, en sorte que tantôt l’une seulement des extrémités, tantôt toutes les deux, s’allon- gent. Les granules intérieurs des sporules s'accumulent surtout dans l'extrémité inférieure de ceux-ci, ou à l'endroit où ils se fixent sur les objets environnans, qui, par suite, se transforme en racine un peu tuméfée. Ce ne fut que six semaines après leur dissémination que je vis la première ramification; ils avaient alors environ une ligne de longueur. La dissémination des sporules ne se fait pas en même temps dans les différens rameaux; au contraire, la plante-mère persiste à se dévelopoer pendant qu’ils s’'échappent de l’un ou de l’autre des rameaux. La propagation de toutes les plantes dont nous venons de parcourir les familles, a ainsi partout une analogie frappante. Si on y ajoute les familles des Oscz/latorices et des Nostochinées, dont je n’ai pas eu l’occasion d'observer le développement, mais que l’analogie parait y rapporter, ces plantes constituent une sé- rie bien distincte des suivantes. Avant de quitter ce sujet, jetons encore un coup-d’œil sur cette série. — La couleur verte est com- mune à la plupart d’entre elles. Elles consistent toujours en des cellules ( plus ou moins allongées et souvent prolongées en tube } 202 3, G. AGARDH, — Propagation des Algues. dans lesquelles la matière verte même se transforme en fructifica- tion (1). Chaque partie de la fronde produit ainsi des sporules : chez très peu d'espèces, il y a un organe propre extérieur, par lequel s’élance la fructification. Cest de la matière verte que dépendent la vie et l'existence de la fronde; car celle-ci, ou du moins la partie d’où les sporules étaient sortis, disparaît toujours aprés l’éruption des sporules. Ceux-ci s'en élancent par un mou- vement vif, mais qui doit bientôt cesser; ils sont toujours mu- nis d’un rostre plus ou moins apparent, qui, pendant le mou- vement, est toujours placé en avant du corps, mais dont. on ne voit aucune trace, ni avant, ni après le mouvement ; ils cher- chent constamment les côtés les plus obscurs du vase, où, après une existence vagabonde de quelques heures, ils s'accumulent en masses indéfinies. Sans pousser de racines au travers de leur membrane, leur germination consiste en une simple expan- sion. Les sporules,' quoique rangés tout près l’un de l'autre, donnent pourtant toujours naissance chacun à une plante par- ticulière, et ce n’est jamais par lalliance d’utricules d’abord libres, qu’une plante nouvelle se produit, ainsi que l’ont avancé quelques Algologues modernes (2). Les plantes nouvelles sont toujours semblables à la plante-mère, et je n'ai jamais vu aucune transformation d’une espèce en une autre; toute méta- morphose cesse dès que la germination a commencé, et le déve- loppement arrive à son terme sans faire aucun saut d’une forme à une autre. (3) (x) Pour cette raison chaque cellule est aussi plus ou moins en contact immédiat avec l’eau environnante ; et même chez les espèces membraniformes, il n’y a jamais plus que deux rangs de cellules, de sorte que l’une des parois de celles-ci est toujours superficielle. (2) Voy. Meyer sur la matière Priestleyenne. Linnœa n. 3. p. 407, etc. (3) La théorie des métamorphoses des Algues, qui a tant occupé les algologues modernes et qui, récemment, a reçu de nouvelles preuves par les observations de M. Kützing, nous parait pourtant loin d’être mise hors de doute. C'était surtout Ja matière priestleyenne autrefois, et les globules des Protococcus, chez les modernes, qui ont fourni la plupart des observations en- treprises dans le but de faire voir que de la même production primitive peuvent provenir les êtres les plus disparates. Selon les localités diverses, on les voyait tantôt rester en globules, tantôt donner naissance à une espèce, tantôt à une autre. Sans vouloir nier ces faits, nous croyons qu’on pourra en trouver une explication moins conirairé aux lois généralement reçues que celle qu’on en a donnée, En effet , l'explication la plus simple et qui concilie en grande 3.6. AGARDI. — Propagation des Algues. 203 Ce phénomène de locomotion des sporules est-il le résultat d’une cause extérieure quelconque, ou dépend-il de la force vi- ale de ces organismes? Dans cette dernière supposition ; four- nit:il la manifestation d’une vie animale, ou pourrait-il avoir lieu dans des organismes végétaux, et enfin quelles sont ses li- mites et son but? Nous espérons que les observations précé- dente suffiront pour donner la solution de quelques-unes de partie toutes ces observations, serail d'admettre, que les agrégats de globules, objet de ces ob- servations, n'étaient que des sporules d’Algues qui, suivant Jeur état de développement, se sont montrées tantôt globuleuses, tantôt filamenteuses. Si l’on a vu des espèces diverses provenir de la même matière primitive, cela est dû, ainsi que je le suppose, à un mélange accidentel de spo- rules divers, quoique en apparence semblables. Cette opinion devient très probable si on se rappelle, que non-séulement les Algues croissent souvent entortillées les unes avec les autres, mais aussi qué les sporules montrent une disposition manifeste à préférer une place (Le lieu le plus obseur} à une autre, et que cette place devient ainsi un point de rassemblement des spo- rules innombrables de toutes les espèces voisines. Ajoutons que les sporules des genres les plus divers ont tant de ressemblance, qu’il serait presque impossible, avec cette simplicité de forme, de trouver quelques caractères au moyen desquels on puisse distinguer les sporules d’une es- pèce de ceux d’une autre. Si on veut donner quelque attention à ces considérations, On con- viendra peut-être que c’est à tort, qu’on a attribué à des circonstances extérieures ces transforma- tions d’une forme à une autre, qui n’ont été qu’une conséquence de la nature intime des sporules, Je n'ai pas été assez heureux également pour observer quelques transformations d’une espèce déjà développée en une autre. J’ai toujours vu, quelles que fussent les localités, le développement s'avancer vers son terme, sans faire aucun saut d’une forme à une autre; et quand quelquefois je croyais voir une telle transformation, un examen plus attentif a suffi toujours pour en faire disparaître loute apparence. J'ai aussi des raisons de croire, que quelques-unes des observations publiées auparavant sur ce sujet, n’ont pas été faites avec toute la précision desirable. J'en citerai une : MM. Meyen et Unger ont observé la transformation du Seytosiphon velutinus de Lyngbye, en Ulya terrestris, et ils attribuent la mème observation à M. Lyngbye. Cependant on ne trouve aucune trace d’une telle assertion dans les écrits de ce dernier; au contraire ces es- pèces sont décrites et figurées avec l'exactitude qui est propre à cet habile observateur. Pour expliquer donc cette énigme, jetons un coup-d'œil snr les plantes en question. Le Scytosiphon velutinus à toujours été considéré comme une plante douteuse, mayant été trouvé que par M. Lyngbye près du rivage aux iles de Féroé; nous l’avons retrouvé en Scanie toujours dans les fossés à demi salés. Il appartient sans aucun doute au genre Pangia; comme toutes les au= tres espèces de ce genre, il a ses taches (fasciæ) disposées par quatre en deux rangées lon- gitudinales dans les filamens les plus âgés, tandis qu’ils sont en une seule série dans d’au- tres. C’est ce doublement des séries du Scyt. velutinus (fila interdum in membranam ulvoi- dcam, granulis quaternis duplici serie notatam dilatata , comme s'exprime Lyngbye) qui sans doute à fait naître l’idée d’une transformation de cette espèce en Uva terrestris; ces auteurs, considérant peut-être comme une forme plus allongée de l'Uba, le Seytosiphon de Lyngbye. Il n'existe certainement point d’autres transformations entre ces espèces, qui de plus habitent des lieux tout-à-fait différens : l'U/va se trouvant partout sur la terre humide et jamais comme l’autre espèce dans des eaux presque salces, 204 J. G, AGARDI. — Propagation des Algues. ces questions provoquées par les opinions contradictoires énon- cées sur ce sujet par les auteurs. D'abord, ce mouvement n’est pas causé par exosmose et en- dosmose, comme l’a voulu M. Berkeley (1); c’est cedont on con- viendra facilement, puisque l’on a vu qu’il commence déjà dans l'intérieur du tube. Il n’est pas dù non plus à quelque autre cause extérieurs, comme s’en convaincra quiconque aura voulu suivre la série des faits exposés ci-dessus. Mais ces sporules ac- üfs, doit-on les considérer, avec certains algologues, entre au- tres avec M. Gaillon, comme des animalcules (2)? Nous ne le croyons pas. Les Sporules n'ont jamais aucune ouverture ana- logue à la bouche des animaux infusoirés, et on ne les voit ja- mais engloutir quelque nourriture. Leur mouvement, quelque irrégulier et capricieux qu’il paraisse, quelque semblable qu’il soit à un mouvement spontané, est pourtant bien facile à dis- tüinguer d’un mouvement vraiment animal , bien que cette dis- tinction soit difficile à établir par des caractères tranchés. Et, d'ailleurs, pourquoi refuser une faculté locomotive à la vie vé- gétale, quand chaque jour on en découvre de nouveaux indices. Les recherches de M. Unger sur l’anthère des Sphagnum, mon- trent des mouvemens analogues chez les Mousses; et les gra- nules spermatiques en offrent un exemple aussi chez les Phané.- rogames. Mais si on trouve des mouvemens analogues même chez les plantes d’un rang supérieur, peut-on en conclure que ce phé- nomène soit commun à toutes les Algues? Dans la savante Revue historique publiée par M. Meyen, à propos des observations faites sur le mouvement des molécules organiques, insérées dans les Jermischte Schriften de R. Brown, on trouve ce résultat : que les semences de toutes les Cryptophytes offrent, sous des conditions particulières, un mouvement spontané, qui continue (x) Hooker, Journal of Botany, 1. p. 233. (2) La théorie de M. Gaillon paraît être basée entièrement sur des observations d’une Dia- tomacée, le Conferva comoides Dillw. Mais sans aucun doute les mouvemens de cette produc- tion sont d’une nature bien différente de celle des sporules des Conferves, et plusieurs natu- ralistes distingués ont aussi rangé les Diatomacées parmi les Infusoires. ( Voy. Ehrenberg Zey- trege zur Erkentniss der Organisation in Richtung des Kleinsten Raumes.) 3. G. AGARDH. — Propagation des Algues. 20h jusqu’à leur développement ultérieur en plantes bien caractéri- sées ; mais cette assertion est loin d’être à l'abri de toute objectior.. Nos observations ont montré déjà que ce mouvement, au lieu d’être le résultat de conditions particulières, est au contraire en- tièrement lié à l’activité vitale de tous les organismes dans les- quels il existe , et des recherches nombreuses nous ont persuadé qu'il ne se présente nullement chez les familles d’Algues dont nous allons parler. D’un autre côté, on pourrait peut-être ad- mettre comme un degré plus parfait de ce même phénomène la circulation que lon observe dans quelques plantes aquatiques (Chara, etc.), qui, sous d’autres rapports, se rapprochent des Conferves. Enfin, quel peut être le but de cette faculté locomotive? MM. Audouin et Milne Edwards (1), au sujet d’un phénomène parfaitement analogue chez les ovules des Zoophytes, l'ont cher- ché dans la faculté de pouvoir elles-mêmes aller trouver un lieu propice à leur développement: opinion en faveur de laquelle on pourrait alléguer, que ce sont toujours les côtés les plus obscurs que vont chercher les sporules des Algues. — Cette opi- nion n’est pas infirmée par le fait qu’il existe plusieurs familles dépourvues de cette faculté de se déplacer; au contraire, on pourrait en tirer de nouvelles preuves en sa faveur, celles des familles inférieures qui sont dépourvues de Iocomoti- vité habitant presque toujcurs les profondeurs de la mer, tandis que les autres se développent à la surface de l’eau, cir- constance à laquelle elles doivent leur couleur plus ou moins verte. Mais je m'aperçois que je m’éloigne de mon but, et je re- viens aux familles qui me restent à examiner. La fructification chez elles est bien différente de celle des groupes précédens. Elle est renfermée dans des organes particu- liers extérieurs, ou quand elle est immergée dans la substance de la fronde même, elle n’en constitue qu’une partie peu considé- rable, de manière que celle-ci continue à se développer après la dissémination des sporules. Ceux-ci ne sont jamais doués d’un mouvement quelconque; s’'échappant de leurs conceptacles, ils (r) Recherches pour servir à l'histoire naturelle de littoral de la France, t, 1, p. 91. 206 3. G. AGARDH. — Propagation des Algues. tombent aussitôtau fond de l’eau pour s’y développer. Enfin leur germination ne paraît pas consister seulement dans une expan- sion continuelle, sans rupture de la membrane ; comme nous l'avons vu dans les précédentes familles. On a toujours rangé les Céramiées parmi les Conferves, et les Floridées auprès des Fucacées : disposition certainement con- traire à leur vraie nature. Les Céramiées et les Floridées sont tellement liées entre elles, que c’est avec la plus grande diffi- culté qu'on peut les diviser en sections naturelles. Si l’on s’en rapportait strictement aux caractères qu'il est possible de tirer de l'articulation, on arriverait à disjoindre les genres les plus voi- sins (1); d’ailleurs la fructification est parfaitement la même chez l'un et l'autre de ces deux groupes. Nous comprendrons donc ces Algues sous la dénomination commune de Floridées. La fructification est, comme on sait, double chez les Z"/ori- dées, ou en d’autres mots ces Algues possèdent deux espèces d'organes qu’on a considérés comme appartenant à la fructifi- cation : Capsules et Granules, ainsi qu’on les appelle ordinai- rement, faute d'expériences propres à faire connaitre leurs fonctions. Nous avons suivi le développement de l’un et de l’autre de ces organes. Les granules sont toujours enfoncés au-dessous de la mem- brane extérieure de la fronde, dans un tissu celluleux, d'ou ils finissent par se détacher, en s’échappant au moyen d’un petit pore superficiel qui n’est pas difficile à voir peu après leur évasion. La place qu’ils occupent dans la fronde est très variée selon les divers genres; c'est dans ces diversités qu'on trouvera, sans doute, les meilleurs caractères pour circonscrire les groupes qu’on voudrait former dans la vaste famille des Floridées. Ainsi dans les Delesseriées ils sont nombreux, enfoncés tantôt dans des folioles propres ( Sporophylla auct.) tantôt ils forment des taches limitées dans la fronde (Sori definiti)(r) ; dans les Sphæ- (x) Mon père a déjà avancé la même opinion dans plusieurs ne de son Species Aloa- rum Nol. 11, | (2) Ainsi il nous paraît que M. Greville a placé à tort les ALodomenia auprès des Delesse ria, dont ils ont bien le port, mais dont la fructification est très différente, 1. G. AGARDH. — Propagalion des Aloues. 207 rococcoïdées ; ils sont au contraire épars sans ordre sur toute la surface de la fronde, et ils sont chez ces Algues beaucoup plus petits que dans les autres sections, n'étant point visibles à l'œil nu; dans les Rhodomelices ils sont: disposés par rangées régu- lières, tautôt dans des rameaux plus où moins transformés ( Silé- culæ), tantôt aux extrémités des rameaux ordinaires ( Stichi dia), etc. (1) On décrit ordinairement les granules comme disposés par 3 (tcrnata). Sans vouloir nier qu'ils le sont quelquefois, je crois pourtant que ce nombre est loin d'être normal. Je les ai vus toujours quaternés, d’abord soudés parfaitement en sphère sans trace d'aucune division, Ce n'est que peu avant leur sortie qu'on observe à leur surface quelques lignes, indices de leur séparation prochaine. Ces lignes forment toujours, à la surface de la petite sphère, des triangles à-peu-près équilatéraux, de manière qu’on en voit toujours trois confluentes aux angles, le quatrième triangle étant caché sous Îes trois autres, ce qui a sans doute fait dire aux auteurs que les granules étaient ternés. Dès que le Sphærospore, nom que lon pourrait donner à l'ensemble sphérique des quatre sporules , s’est détaché de la plante-mère, il tombe aussitôt au fond du vase et se partage en ses quatre parties, si cette division n’est pas déjà opérée un peu auparavant. Les sporules reprenant bientôt la forme sphérique, il faut prendre garde de ne pas confondre un sporule dans cet état ayec le sphærospore même, Ils se rassemblent l’un auprès de l’autre, et dans les espèces bien munies de fruits, ils recou- vrent, sous forme d’une poussière roussâtre, tout le fond du vase, D'abord ils sont libres, mais bientôt, au moyen de leur mucilage environnant, ils se collent au fond pour se développer en espèces semblables à la plante-mère. J'ai observé leur germination dans les Cerami:m rubrum (x) Le genre Grifftthsia offre une modification toute particulière, ses granules étant nichés en dehors des articulations, et environnés d’un verticille de rameaux courts et tronqués; en outre le frait capsulaire est dans ce genre d'une structure singulière. C’est donc à tort que M, Dubyÿ a voulu réunir les Griffithsia avec les Ceramium, Nous reviendrons en un autre lieu sur quel« ques-unes des autres propositions de M, Duby, dont nous n'avons pas encore eu occasion d’étu- dier le second mémoire, 208 3. G. AGARDH. — Propagation des Algues. (fig. 14—o21), et Chondria pinnatifida (fig. 26.—34); la série des faits est représentée dans les dessins ci-joints. Les racines se font jour au travers de la membrane extérieure ; du moins elles sont toujours distinguées par une couleur plus päle du corps même du sporule. Dans le Chondria, on voit des filamens longs, rameux, environnant les cellules jeunes qui pullulent indéfi- _ niment au-dehors. Ce ne fut qu'après six à huit semaines que j'observai la première ramification. La fructification capsulaire présente aussi, dans les divers gen- res, des modifications qui ne sont pas non plus sans importance pour la distinction des tribus.Les CAaondriées et Rhodomeliees ont ainsi leurs séminules obconiques ou pyriformes attachéesau fond d’une capsule, qui, au sommet, est pourvue d’une ouverture régulière, par laquelle s’échappent ces séminules; tandis que dans la plus grande partie des Floridées, les séminules ne s’échap- pent qu'au moyen de la déchirure du conceptacle. Les séminu- les, dans ces dernières , sont le plus souvent anguleuses et étroitement pressées l’une auprès de l’autre en un amas plus ou moins sphérique. | J'ai suivi le développement des séminules capsulaires , dans les Ceramium rrbrum (fig.22-25),Callithamnion Plumula, Bon- nemaisonia asparagoides, Chondria pinnatifida (fig. 35-37), et Chondria clavellosa. Quelle que fût auparavant la forme des sé- minules, elles prennent toujours celle d’une sphère peu après leur disjonction de la plante-mère , et dès ce moment, leur ger- mination est ‘parfaitement comme celle des granules; de sorte qu'on a beaucoup de difficulté à distinguer une séminule des sphærospores en germination de celle des capsules (Voyez les fig. ci-jointes.) Il nous semble donc bien constaté que les séminules de l’une et de l’autre des fructifications des Floridées sont fertiles, fait qui est en opposition avec les idées admises par les Algolo- gues modernes. On sait que les organes de la double fruc- tification des Algues, ont été l’objet de beaucoup de discus- sions , et qu'on a proposé des hypothèses très différentes pour expliquer cette double fructification. Toutes les théories sur ce sujet ont pourtant été fondées sur la supposition que l’un AGARDH. — Propagation des Algues. T09 seulement des organes serait fertile, et même M. Gaillon ; qui estfentré le dernier dans des détails sur ce sujet, a émis Popinion que : « les granules n'étaient que des particules rudimentaires de la fructification conceptaculaire ; et comme présentant dans ces êtres d'une organisation plus simple, quelque analogie avec l’étatifloral des phanérogames, il les désignait sous le nom d'Anthospermes.» Ce n’était pas seulement aux Floridées, qu'il attribuait cet état anthospermique de la fructification; mais il l’appliquait aussi à toutes les autres Algues inarticuiées quoique dans celles-ci le passage de l’état «nthospermique à l'état con- ceptaculaire soit à peine perceptible (1). Nos observations ont montré ce qu'il y a d’erroné dans la théorie de M. Gaillon, ainsi que dans celies de ses prédécesseurs; à l'égard des auteurs qui ont écrit depuis sur ce sujet, ils retiennent avec précaution la dénomination vague de granules, n’entrant dans aucuns détails sur les fonctions de ces organes. Pour les autres familles qui restent à examiner, je n'ai qu'un seul développement complet à présenter : celui du Fucus vesicu- losus. On cite ordinairement deux observations sur la propaga- tion des Thalassiophytes : Vune de Stackhouse sur le Fucus ca- naliculatus, l'autre de Martius sur le Fucus vesiculosus. Mais à en juger par ce que ces auteurs ont écrit sur cette matière, ils n’ont aucunement observé la germination des séminules mêmes, mais seulement l’évolution de ces croûtes olivâtres, qu'on ob- serve si fréquemment sur les côtes de la mer. Ces observations diffèrent donc essentiellement des miennes,en ce que ce ne se- rait, suivant ces auteurs, que par la réunion de plusieurs sémi- nules, que se développerait la plante, mode d'accroissement que Je n'ai jamais observé chez les Algues. Les Algclogues ont avancé que les séminules des Fucacées sont enfoncées dans un mucrs qui se compose en réalité de filamens très déliés. Cette assertion n’est pas rigoureusement exacte : les séminules sont attachées par une de leurs extrémités aux cellules qui constituent la circonférence des gl/omérules et environnées de filamens simples, qui proviennent aussi de ces (1) Thalassiophytes. Dict. des Se. nat. v. 53. VI. Bosan.— Octobre, 14 110 AGARDH. — Propagation des Algues. cellules et se dirigent vers le centre du glomérule. A la maturité, les séminules en abandonnant leur point d'attache , glissent au centre presque vide du glomérule ( lequel n'était occupé que par quelques filamens centripètes ), d’où ils sortent par un ca- nal communiquant avec le pore superficiel qui est situé au de- hors de chaque glomérule. Echappés par ce trou, ils tombent aussitôt au fond de l’eau: ls s'attachent bientôt aux objets environnans , par le moyen du'saccule mucilagineux qui les environne. Les fig. 38-40, re- présentent leur développement ultérieur. Leurs racines parais- sentcomme dans les F/oridees, sortir au travers de la membrane de lutricule-mere. Souvent ils se montrent d’abord articulés, mais plus tard cette apparence s’évanouit. Les séminules restent le plus souventsphériques pendant 4 à 6 semaines, mais dès qu’el- les ont commencé à se développer, elles s’allongent rapidement. Avant de terminer cet exposé, ajoutons quelques mots sur un -mode particulier de propagation du Sphacellaria cirrhosa, qu’on pourrait considérer comme analogue à l’évolution d’une bul- bille dans les plantes supérieures. Dans des individus de cette espèce, qui, sous forme de boules, sont jetés sur les rivages, on voit les rameaux supérieurs , munis le plus souvent de deux ra- mules opposés et disposés de manière à former une croix { fig. 42),se détacher de la plante-mère et donner naissance à de nou- velles plantes. Du centre de l croix , 1ls poussent inférieure- ment une racine articulée, presque hyaline, tandis que les 4 rameaux, qui forment la cro’x, se dirigent et se prolongent vers le haut (fig. 43). Nous avons vu, en effet, dans cette même es- pèce, les organes, qu’on a considérés comme ceux de la fructi- fication, se séparer de la plante-méere; mais toutes nos tentatives nour les faire germer ont été infructueuses. Résumant ce qui a été dit dans le courant de ce mémoire, nous pouvons en tirer les conséquences suivantes : 0 La division des Algues en articulées et inarticulées, adop- tée jusqu'ici dans toutes les classifications, est inapplicable, dans l'état actuel de la science, et elle détruit les affinités les plus ma rquées. AGARDH. — Propagation des Algues. 111 2° Si l’on veut distribuer les Algues en deux groupes plus naturels, on pourra substituer les sections suivantes :: a. Zoosrrermez ( Nostochineæ, Oscillatorineæ, Conferveæ , Conjugatæ. Ectocarpeæ, Ulvaceæ et Siphoneæ). Materia granulosa interna unius- cujusque Joculi (cellulæ, artieuli vel tubi) frondem constituentis , tan- dem in fructificationem abeunte; sporidiis maturitate motu prædits, et singulis loculis per porum unicum egredientibus , demum per extéh- tionem evolutis. — Viridescentes, incolæ præcipue aquæ dulcis, ma- visque minus salsi (in sérobiculis sinubusque, rarissime in aperto vel profundiori mari. ) b. Fucoinrx (Ceramieæ, Fiorideæ, Auct. Sphacellarteæ, et Fucoideæ Ag.) Fructificatione vel receptaculis propriis inclusa vel soris plus mi- nus extensis frondi immersis collecta. Sporis locomotivitate destitutis, germinatione per metwbranam exteriorem novos utriculos emittentibus. —Roseæ et olivaceæ, omnes thalassiophytæ, illæ marisaperti et profun- dioris potissinum incolæ, hæ sinubus tranquillioribus (apud nos, : an, semper ?) plerumque privæ. 3 Le mouvement des sporules n'est ni limité aux Algues d’eau douce (1), ni commun à tous les Cryptophytes {2}. Il ne dépend d’aucunes circonstances extérieures quelconques (3); mais il est au contraire intimement lié aux phénomènes, vitaux de tous les êtres chez lesquels il se produit. Il n’est point l’expression d’une vie animale, quoiqu'il en ait l’apparence(4), et on ne doit pas le comparer avec les mouvemens que présentent les Diatomacées. 4° L'un et l’autre des organes de la fructification des Flori- dées sont propagatoires, et l’un n’est janais le rudiment ou l’état jeune de l’autre. (5) 5° Les Algues ne s’'accroissent jamais par la réunion de plu- sieurs séminules (6), mais chaque séminule produit son provre individu. Je desirerais encore ajouter : G> La théorie des métamorphoses des Algologues modernes (1) Théorie de Gaillon. (2) Théorie de Meyen. (3) Opinion de Berkeley. (4) Doctrine de Gaillor. (5) Théorie de Gaillon et de tous ses prédécesseurs. {6) Opinion soutenue par les observations de Stackhouse, Martius, Meyen, etc. 14. L12 AGARDH, — Propagation des Algues. est basée sur des faits qui doivent être expliqués autrement qu'on ne l’a fait jusqu’à ce jour. Les transformations d’une es- pèce en une autre sont illusoires. EXPLICATION DES FIGURES. Fig. x. Portion de. Conferva. ærea poussant au dehors des sporules actifs par la mamelle en (a). Fig. 2. Sporules plus grossis. Fig. 3. Sporule monstrueux avec deux rostres. Fig. 4. Sporules germant à divers états de développement. On voit le commencement de l'articulation. Fig. 5. Les mêmes plus âgés. Fig. 6. Portion de la fronde de l’Uba clathrata avec les sporules renfermés dans l’intérieur des celiules. Fig. 7-8. Plantes-en germination de la même, à divers états. Fig. 9. Portion de Bryopsis Arbuscula. On voit la matière intérieure s’écouler de l’un des rameaux coupés (en 2.) tandis qu’un autre en pleine maturité détache des sporules actifs par la mamelle (en a.) Fig. 10-11. Sporules plus grossis. ‘Fig. 12. Plantes en germination, à diversétats. Fig. 13. Les mêmes plus développées. Fig. 14-21. Développement des séminules du sphérospore de Ceramium rubrum. Les sémi- rules poussent’tantôt seulemeut une, tantôt plusieurs racines. Fig. 22. Fruit conceptaculaire de Ceramium rubrum. Fig. 23-25. Développement des séminules de celui-ci. Fig. 26. Sphérospore de Chondria pinnatifida. Pig. 27. Le même divisé en ses quatre séminules, qui ont déjà acquis une forme elliptique “Fig. 28-34. Séminules en germination du même fruit. Fig. 85-597. Séminules en germination du fruit capsulaire de la même plante. Fig. 38. Séminule de Fucus vesiculosus. Fig. 39. Seminule poussant une racine. Fig. 40. Plante plus âgée du même Fucus. . Fig. 4r. Aspect anomal d’une séminule-du même, Fig. 42. Rameau de Sphacellaria cirrhosa, qui va bientôt se disjoindre de la plante- mère. Fig. 43. Le même ayant poussé une racine en (r.) Fig. 44. Fragment de Griffithsia corallina pour montrer la fructification sphérosporieane. F g. 45. Sphérospores détachés, Fig. 46. Rameaua tronqués, qui environnent les sphérospores. 3. GAY. — Duri&i iter asturicum. 13 DuRIAFI ITER ASTURICUM , BOTANICUM, ANNO 1835 SUSCEPTUM, Auctore J. Gax. (Continuatio.) VIL. NAVIEGI vALLIS. ( Regio inferior, montana et subalpina. ) Valléèm del Naviego, 6 : leucas longam, de quä jam locu- tus sum, ab Austro terminat mons pico de Arvas, nulli in As- turià occidentali secundus. Huic subjacent fauces altissimæ puerto de Leitariegos, quo semita mulis pervia in vallem del Si tendit. Tota montis moles schistosa est, lateraque arbori- bus nuda. Ab ejus latere septentrionali defüit , initio valdè præ- ceps , inox vero (jam ad viculum Trecastro) paulatim declivis, Naviego amnis, quem Carvallo torrente auctum, intra Canicam excipit Narceia, ut suprà jam dixi. Cujus ripis tam abrupte ex- surgunt montium latera, ut, per totam ferè convallem, incola- rum casulis, juxtà torrentem, vix ullibi locus sit, nec ipst se- mitæ spatium ubique supersit. Nec invia tamen nec deserta, arcta hæc atque angusta convallis. Semitantur undique montes et vicis frequentibus ornantur, clivique abrupti in magnam usque altitudinem, arboribus sylvestribus ferè prorsüs ca- rentes, summà industrià coluntur. Duplex quoque trames mu- lionibus iter à Canicà ad Leitariegos per vallem de! Naviego pan- dit; quorum alter à dextrà torrentis ripà non multüm recedit et, per Llanos, Piñera, etc. sinuosæ convallis anfractus sequitur'; alter brevior, sed longe magis arduus, à vico Piñera (leucam 1: à Canicà distat} statim ad lævam assurgit, montiumque inter vallem del Naviego et del Carvallo iñterjectorum summa 114 s. GAY. — Duriæi iler asturicum: feré juga tenet, quo occurrunt San Luado, Venta de Tozaque (diversorium in ipso medio itinere), Ladredo ( à vià ad lævam paululüm aversus), Brañas de Abajo et Brañas de Arriba : quam postremam viam ingredi solebat, quum ad Leitariegos (leucas 6 + à Canicà distantem) ascenderet Duriæus. Arvorum frugibus gresibusque atque armentis aluntur in- colæ, rebusque ad victum pertinentibus abundant. Carent nummis ad vitæ commoditates sibi comparandas, utpote quibus nec ullum commercium nec ulla frugam permutatio. Prædia ipsis , per universam convallem, in infinitum divisa, et pluri- muüm Rubis (non Oxyacanthà) in sepes densas ordinatis, aut (in regione subalpinà ) muris lapideis, schisti laminis sine arenato superstratis, septa. Prata multa habent, deductis montium rivis irrigata, fœnique optimi copiam præbentia, quorum major pars, cum vicis paucioribus ( verbi gratià Naviego, 3 leuc. à Ca- nicà distans) occidentale, seu in orientem inclinatum convallis latus, sinistramque torrentis ripam occupat. Arvis plerisque re- servatur latus orientale et ripa dextra, per quam ad Leifariegos iter est, ubi etiam longè plures quam in ripà opposità occur- runt vici. Quà prata et sata desinunt , ibi plaga incipit rupestris atque graminosa, in summos usque imontes protensa , quam Asturum greges atque armenta per totam æstatem depascunt. Vaccis enim tota convallis abundat, corpore parüm ma- gnis, à quibus, quum vitulos vix unquàm ab ubere depellunt , perpauculüm lJactis obtinent, quo pessimum caseum parant. Sed et earum, carne vescuntur vulgo, cujus tanta est vilitas, ut, in vicino oppido, Canicæ nempè, majoris pretii est panis triticeus quam caro bubula. Bobus etiam utuntur staturä brevi- bus, sed acribus atque expeditis, quibus plaustro valdé rustico junctis, per abscissos montium clivos, nostris cert Jumentis invios, frumenti et fœni messem domum vehunt, fimumque pratis spargendum efferunt. Quo plaustro nec Turcarum arra- bah, uec Dacorum carri simpliciores. Pertica antrorsum indi- visa, temonem efficiens , in bina finditur crura posterius , quæ ferreus basi continet annulus, plurimæque impages distendunt. Hos super, tabulatum ex asseribus, clavis affixum, imponitur, cujus latera paxilli vix ulhi cancellant. Rotas humiles nec ra- 3, GAY. — Duriæi iter asturicum. 119 diatas, sed è solido robore in discum: tornatas ; ferroque muni- tas, ferreus conjungit axis. Necsse rotæ, axi affixæ, convolvunt, sed ipsa sub carro', stridore horrendo; volvitur axis. Popul agrestis vêtus et rude artificium (1). In hortis non desunt arbores pomiferæ vulgares. Exulant ta. men à tolà convalle nobiliores ; in proximo agro: Canicensi cul- iæ ; Ficus et Armeniaca Exulat et Vitis, quæ à Canicé dimidiam leucam ad ZLlanos procedit , ultra vero non excurrit. Triticum neutiquàm incolæ, neque Hordeum , neque Ave- nam colunt. Solura Secale vulgo serunt , passim addito Panico italico ( Panizo dicto}), quod quamvis medià æstate non rard seminant, maturum tamen ante hyemem obtinent; cujus se- mentem 6a Julii;ad .S. Cristoval, unius horæ itinere supra Cani- cam, et ad $. Luado in regione ferè montanà, factam vidit Duriæus. (2) Nunc etiam, ut im Asturià planiore , sic et in convalle «47: Naviego abundat Solanum tuberosum (vulgd Patata) , cum Se- cali in regionem üsque: subalpinam ubique prosperè cultum, et incolarum ferè præcipuum alimentum. Cujus recens in Astu- riam adventus,, initio minus faustè accidit. Clerus emim:, dimi- nutum indé decumanum frumentum ægrè ferens (quiasic dictæ novæ fruges immunes habebantur,nec decimæ obnoxiæ), et de cathedrâ contra diaboli radicem (ita enim eam appellabant) ve- hementer declamabat, et manibus pedibusque obnixe fecit, ut stirpem advenam: à provincià prorsus depelleret ; ad! cujus vo- luntatem res utique cessit. Nuper vero, quum secundà appa- ruisset; eademque: concitaverit odia, oppugnantibus: felicits . restitit exoticum.tuber:et, ratione publicàä adjuvante, demum ita prævaluit; ut nunc per Asturiam üniversami, usque in ulti- mas convalles , non secüs ac nostrà cultiore Europà septentrio- pal, in agrorum alternam culturam ubique: sit receptum. Civi- horis apnd Hispanos cultüs indicium,et notatione sanè dignum. Hanc convallem: del Naviego ingrediuntar scandanique plus. (r) Eumdem carrum, in ultimä Narceiæ convalle, ad Gillon et Monasterio de Hierno, usitatum vidit Duriæus. s (2) In pultes spis.as, quemadmodüm Zeæ farina , usurpatur ab incolis. 116 J. GAY. — Duricæi ilter asturicum. minus quàam.plurimæ stirpes Canicenses.' Ad vicum San Luado (scilicet ad, quartam ferè totius clivi Naviegensis partem, et veræ regionis montanæ initium) procedunt (1) Sibthorpia eu- ropæa, Anarrhinum bellidifoliun , Linaria triornithophora, Umbilicus pendulinus, Adenocarpus parvifolius ; Lupinus va- rius et. Spergula arvensis. Paulo ‘altius, in regionem saunè montanam (mihi cæterüm parùm cognitam) penetrant {ira præcox , Cynosurus echinatus, Menziesia Dabeoci, Wahlen- bergia hederacea, et Ulex europæus (ubique rarus et humilis ). Quædam regionem subalpinam attingunt, nonnullæque: ad extremos ejus hmites perveniunt, et hæ quidem, si totum Na- viegi in tres partes distribuimus clivum, earum duas infe- riores procul dubio occupant. Ad regionem itaque subalpinam progrediuntur Zspidium Filix-mas et angulare, Agrostis alba, Avena flavescens, Holcus lanatus, Briza maxima!, Corylus Avellana, Mentha sylvestris, (in alveo torrentis Naviepo ubi- que), Melittis Melissophyllum, Veronica Chamædrys, Digita- lis purpurea, Lithospermum prostratum |, Anchusa sempervi- rens |, Erica arborea!, (ubique frequens) Campanula Lœflin- gi , orties n° 283, Galactites tomentosa !, Thrincia hirta, Hie- racium murorum, Valeriana pyrenaica pa potiüs ad Naviegi vallem quàäm ad Floram Canicensem pertinet), Sedurn reflexun et hirsutum, Rubus fruticosus, Spartium album (sursum magis magisque rarescens et ad Brañas de Arriba supremum suum ter- minum habens), Oxalis Acetosella, Androsæmum officinale, Hy- pericun: linearifolium (forma angustifolia), Malva geranüfolia, Dianthus monspessulanus, Moehringia trinervia, Polygala vul- garis, Viola sylvestris et tricolor, Helianthemum guttatum et alyssoides !, Cardaïnine sylvatica et impatiens, Sinapis setigera, et Corydalis claviculata. | Regionem subalpinam superant et alpinam (suprà Leitariegos) intrant Polypodium vulgare, Asplenium Ruta-Muraria, Agros- tis capillaris, Aira flexuosa, Anthoxanthum odoratum, Briza (2) Fragariam ne hüc quidem scandere, sed ad vicum Waviepo , leucam ferè integram infra San Luado, terminum suum habere, aut saltem locis superioribus maturam non esse inven- tam, me dignum est, Fructifera enim cupedi Duriæo vix occurrebat, nisi Canicæ et infe- rioribus convallium ib1 eonfluentium clivis. J. GAY. — Duriæi iter asturicum. 117 media, Carex ovalis et flava, Merendera Bulbocodium, Quercus Toza’(seorsim hinc indè, nunquäm gregatim vivens) Thesium pratense, Rumex Acetosella, Calluna Erica, Cirsium palustre, Achyroplhorus radicatus, Bunium denuuatum,Chærophyllum hir sutum, Sedum brevifolium et anglicum (utraquezonà alpinà fre- queritiora et vegetiora, quäm in locis inferioribus), Scleranthus annuus, Tormentilla erecta, Lotus corniculatus, Géranium py- renaicurmm, Silene nutuns, Sasina procurnbens , Larbrea aqua- lic@, Arenaria montana l Cerastrum triviale, et Polygala ser- pyYllacea (1), quarum nonnullæ, ut deéinceps patebit, summa ipsa culmina non refugiunt. Reliquæ aut & finibus Canicensibus sursüm non migrant, aut à Duriæo cursim ambulante stirpes- que Canicæ jam lectas minüs curante pratermissæ. Species paucissimas, in valle de/ Naviego infra regionem sub- alpinam primo occurrentes, et Canicæ non antè observatas, enu- merat, Æspidium dilatatum Sw. {per totam convallem fre- quentissimum, usque ad lacum montis pico de Arvas excurrens), Aspidium Filicem-fominam Sw. (non minüs vulgatum, tam alté vero nunquam scandens, et in faucibus supra Trecastro supremum suum terminum habens, Canicæ vero cur desidere- tur non intelligo), Galeopsin Tetrahit 1. (inter San Luado et Leitariegos sata ubique infestantem), Galium vernum Scop., (ex inferiore convalle usque ad regionem alpinam inferiorem (x) Polygalam serpyllaceam Weïh. ( P. depressam Wender. , Koch Synops. FI. germ. p. 91) primüm in Pyrenæorum regione alpin legi , posteà verd in Neustrià inferiore (præsertim ad vicum Pirou, in præfecturà de la Manche ), cm in ericetis siccis, tùm in paludibus spon- giosis mullà frequentiorem, et indè ab ineunte Majo usque in exeuntem Septembrem floridam, inveni. Ejus specimina mihi sunt , insuper, ex agri Syrtici arenis maritimis, ex agri Burdiga- lensis ericetis, ex agro Petrocoriensi, Andegavensi, Meduanensi et Parisiensi, etiam à Mosel-. le præfecturä ( circà Bitche) et é Vogesis! Quibus evincitur gallicam Polygalam serpyllaceam nèque alpinam ésse, neque regionis occidentalis propriam, quamvis ibi magis vulgatam , sed per Galliam planiorem latè sparsam , undè in montanam Vogesorum , atque alpinam Pyrenæo- rum regionem vagatur, Simili semet ipsam extendendi, et à montinm radicibus usque in regio- nem propriè alpinam migrandi facultate gaudere Asturicam stirpem, è speciminibus et tes- timonio Duriæi nou est dubitandum. Synonymis ejus jam cognitis addenda sunt : Polygala par viflora Thuill. ! ined. antè ann. 1812. — P. repens. Mérat. El. Par. ed. 12 (1812) p. 2"5. — P. auslriaca radicans Mér. ibid, ed. 52 (1827)s 11, p. 399. — P. oxyptera Mér. ibid! ed: 5° 11. (1831). p. 440, non Rchb. = P, alpestris var. floribus luteis. Tejeune! Revuë (1824), p. 150. . 118 J. GAY. — Duriæi iter asturicum. hibinte occurrens), Sarnbucum nigram 1, (usque ad Brañas de Abajo perindè frequens, quam propter. vires medicas magni faciunt incolæ, vulgo Sahuco dictam), Genistam leptocladam (nov. sp.) et Ærucastrum obtusangulum Rchb. (inter San Luado et Leilariesos non rarum ),. Has inter, primum certè locum obtinet Genista leptoclada (quam ad vicum el Puelo, inter Arganzam et Canicam, pri- müim occurrisse suprà dixi, p. 129), pulcherrimus frutex, hucusque ïignotus, omniumque apud Astures degentium, cum Æric& arbore, facilè princeps. In 15-pedalem statu- ram non raro surgit, densasque efficit sylvas, ubi ad lignandum eunt montium pagani, cum desunt eis aliæ sylvæ aut ligna- tio provectior. Gaudet locis apertis editisque, et hinc nul- libi juxtà torrentem in imâ convalle reperitur, Per montes orientales ad Leitariegos tendenti, medio ferè itinere, paulà infra San Luado, leucam plus dimidiam suprà Piñera, primum occurrit, sed rarus et humilis. Vico autem superato, mox fre quentior atque vegetior apparet, ejusque radicibus Orobarche quædam hæret, verisimiliter nova, mihi tamen nondüm satis explorata. Cum Æric& arboreä deinde, per latera ipsumque montis pico de Tozaque fastigium, usque ad Leitariegos et ultrà, parüm intermissus, progreditur, in zonam latè patentem leucarum non minüs 4 porrectus. lisdem etiam limitibus in torrentis ripà sinistrà, nempè in montibus vallem del Naviego à Narceiæ convalle disterminantibus, continetur. Abietibus apud Astures deficientibus subrogatum credéres, quæ quidem in Hélvetiæ Alpibus mediis orientalibusque (Conf. W'ahlenb. de J’eget. et Clim. Helv. sept. p, xxxvir et xxxvni)suprà Fagi ter- minum (678 hexap. s. m.) prævalent, et 93r hexapodis s. m. ultimum suum términum inveniunt. Sed Genistæ leptocladæ zona , abietinà helveticà infernè procul dubio multo calidior est, nec ullo modo pro regione Asturicà subalpinà adhiberi debet. Ego enim non aliam in Asturiâ regionem dicam subalpinam, nisi cui, ex climate atque vegetabilibus, cum helveticà aut pyrenai- cà regione subalpinà, aliqua cognatio intercedit. Talem regioném offerunt ultima vallis def Naviego et radices montis pico de Arvas , ubi huc illuc per clivos disseminantur 1. GAY. — Duriæi iter asturicum. 119 viculi pauperrimi Trecastro (ad rivum Naviego), Brañas de Abajo et Brañas de Arriba (in orientali convallis latere ), quo- rum duo postremi à se invicem et à Leitariegos, altiüus posito, dimidiam leucam, ascensu modico, distant. E Leitariegos in vallem rectà descendenti haud unam magis et dimidiam leucam patet regio. Per dorsa vero montium vallem ab oriente et occi- dente disterminantium satis longé extenditur, vicum enim ZLa- dredo (1), cum monticulis imminentibus, ipsumque montem (7) Claustri genus valde singulare non procul à Ladredo exstat, quod ego, qnamquäm ad rem herbariam minimè spectat, silentio præterire nolo , quo lupis eà regione frequentissimis insidias struentes, spectaculum rudi gentis ingenio accomodalüm , certis anni temporibus in- staurant. Lenem.montis clivum oceupat claustrum, et aream trapeziformem longiorem, dimidio Parisiorum foro Vindocinensi (place Fendôme) non minorem exhibet, cujus latus brevius sur- sûm spectat et inferiori parallelum est. Tria majora trapezii latera cingunt schisti durioris la- minæ ingentes, laxiüs juxtà positæ, erectæque , nec in planum collocatæ. Eo cingulo caret latus superius, ubi terra, ad perpendiculum abscissa, parietem salienti multo bumiliorem offert. Hujusce lateris ora summa , cum clivo montis continua , tota sternitur Genistæ leptocladæ ra- mis prælongis , humo congestitià retrorsüm firmatis, antrorsüm longiüs in aream inclinatis, tectumque densum meotientibus , quo commodus in aream descensus efficitur. Ludos facturi, pastores, ovem sub yesperà in claustrum introducunt , quà ad palum alligatâ confestim digre- diuntur. Jam ,nocte interveniente, hostia ultro se offert. Audito etenim ovis belatu , accurrunt lüpi, septümque circumerrant, donec unus allerve, per latus modo descriptum minüsque mu- nitum , in aream desilit, undè 6mnis exitus nunc interclusus. In altitudinem namque ro peda- lem schistei surgunt muri, nec facilemi exire cupienti veluti introcunti viam offert quartum trapezii latus. Super ramalia ex imo indesinenter salit, hæc vero, flexilia et lubrica , acceptæ feræ pondus recusant et deorsum perpetuo remittunt. Carcere igitur insuperabili includitur, donec postero die concurrunt rustici, et juxtà captivam feram, ovem intactam inveniunt. Lu= pus enim, postquàm in claustrum penetravit, exitum primüm sibi quæsivit, quo negato an- xius errat nec ulla eum ampliüs prædæ appetentia excitat. Ovis, post longum lupi contubernium, intacta quidem , non vero salva remansit, sæpiüs enim pavore exanimata brevi temporis spatio moritur , quapropter suam quisque viliorem ovem, in lupi illecebram, vicissim subministrat. Claustro interim -circumfusi pastorés, per pariétis intervalla introspicientes, sannis lupum pro: vocant ut ovem tandem corripiat, Ille tamen magis magisque recusat, tristisque et quasi pudens ultra modum videtur. Gaudet rustica pubes et summoperè delectatur. Mox verd , immissis cani- bus , aliud spectaculum paratur, Fepa, in omnes partes exagitala, ingentes saltus facit, et per parietis minüs continuæ lacunas vism sibi perrumpere conatur , iu quarum angestias magno im- petuintrusa, pectore conquassato, sæpissimè perit. Sed hoc gaudii cumulum spectantibus aftert, si lupuin insectantibus molossis cominüsque adortis, : postquàm acriter utrinque pugnatum est, bestia demum non sine gloriolà opprimatur, — Tales ludi nescio quo nomine vocantur , claus- trum vero lis destinatum Calejo (meliüs Calello) nominant Astures. Claustrum alterum , huic quoque simillimum , in montibus vallem Naviesi à Narceiæ valle disterminantibus, ad viam & Canicä ad Gillon , juxtà eremitæ cellam Virgin Me Se de Arvas dicatam, exstat ,ubi tamen longiora trapezii latera schisteis laminis in murum veriorem ( quamvis sine areuato } he- rizonlalitér superstratis, nec erectis, clauduntur. 120 J. GAY. — Duricæi iter asturicum. pico de Tozaque (1), altitudine vicum Lertariegos non exsupe- rantem, totum ferè complectitur. Quem tractum iteratis cur- sibus summà curà exploravit Duriæus, oppositos verd ad occidentem montes et ad eamdem regionem subalpinam PERRE nentes minimé lustravit. Regio non adeo frigida est, ut Cererem et frugiferas arbores omuino excludat. Cerasos ad Brañas de A bajo non deficere, cer: tum est. Altius scandunt et ad Brañas de Arriba attingunt Secale, Solanum tuberosum et Brassica oleraceaexitu non infelici culta. Ibitamen prata prævalent,muris lapideis cincta, quorum summa, inter Brañas de Arriba et Leitariegos ,; arvis nullis intermixta observantur. Præjudicanda quodammodo regionis altitudo et clima, quod. immaturos quosdam agros secalinos ad Brañas de Arriba, 264 Auousti 1835, vidit Duriæus, quos medio Julio circa Can- gas de Tineo , et Augusto ineunte ad Saz Cristoval, unius horæ itinere suprà Cangas et Llanos, metere solent. Metiüs tamen ex plantis spontè natis, nec inferiore convalle repertis , elucescet regionis conditio. Multis locis occurrunt 4s- pidium Oreopteris Sw. (jam in planitie montanà Tineensi et in summo Gradensi monticulo Sierra del Peral, visum), Agrostis setacea Curt. (in Asturià inferiore ad Penafloræ rupes jam lecta), Senecio aquaticus Huds. (ad rivulos frequens, quem, Gegioni et Santanderæ observatum, Canicæ et in inferiore valle Naviegi desideratum miraberis ), Æpilobium tetragonum X.. (à Duriæo iafra regionem subalpinam non visum, vix tamen propriè sub- alpinum, potius ex planitie advectum ibique prætervisum)), Cytisus scoparius Link (hinc indè obvius, sed nullibi alio in Asturià à Duriæo observatus),et lex Aquifolium L. ( sparsa et regionis subalpinæ omnino propria, plurimüm frutescens , in pico de Tozaque vegetior et verè arborea). Ad viculum Trecastro occurrunt ÆEpilobium spicatum Eam. (alibi non visum ) et Geranium sy lvaticum L. (Oveti jam cb- servatum ). (x) Canicæ, per angustissimum Naviegi alveum , quasi per tubum speculatorium, cernitur mons pico de Tozaque, et impedimento est ne in conspectum veniant ulterioräà altioraque Al- pium juga. J, GAY. — Dur:œi ier asturicum. 121 Suprà Trecastro magis magisque contrahitur vallis de/ Navie- go, quam ubique angustam jam dixi, et in montis fissuram profundam .atque abruptam prorsusque inviam desinit, quà præceps è lacu montis pico de Arvas labitur rivus, Naviegi ini- tiurû. Hic recessus umbrosos et latera rupium madentia occu- pant, præter duas in Naviegi resgione subalpinâ alibi nus- quam inventæ, Agrostis alpina $ filiformis M. K., Lilium Mar- tagon L., Convallaria .verticillata L. ,Scrophularia alpestris Gay (in planitie montanà Tineensi jam lecta), Mjyosotis sylvatica Ehrh., Sonchus Plumieri L. (ad Brañas de. Abajo quoque in- ventus),. Ædenostyles albida Cass., Angelica lævis (nov. sp., etiam ad viculum Brañas de Abajo visa), Mecvnopsis cam- brica Vig. E. Brañas de Abajo per Brañas de Arriba ad Leitariesos ascendenti, occurrunt ad saxa, inter, virgulta aut in grami- nosis pecori inaccessis, Carex distans 1. (locis inferioribus sine dubio prætervisa, Gegioni etiam lecta), Luzula campes- très y pallescens M. K. (cujus alia forma Gradi observata fuit), Sonchus Plumieri L. et Hypericum fimbriatum Lam. In agris secalinis, quos infestat, et in tectis stramineis, Gu- leopsis Tetrahit\.. (in inferiore convalle et Canicæ omnino de- ficiens). In pratis clausis, Zris xyphioides Ehrh., Polygonum Bistorta L., Centaurea nigra var. macrocephala, Cirsium mihi ignotum (in pratis summis circa Lectariegos abundè, ad Fenta de Tozaque parcius (1), 4strantia. major 1. et Geranium sylva- ticum A. | Ad diversorium Y’enta de Tozague nec alibi lecta, Æyos. ciamum. nigrum. I. -et, Cérsium eriophorum DC. refert . Du- riæus, quorum prior in planitie Gegionensi observatus et.in (x) Ad 1v. Cuaamazzeonem DC. in Duby Bot. gall. p. 287, pertinens, et periclinio ad CC. bulbosum et anglicum vergens, sed neque his, neque ulli quod noverim ( et ego gallica fere omnia, ne dicam omnia , probè novi ) verè cognatum. Carduos ex zudiflori grege (nu- diflorum, medium, Argemonem et carlinæfolium) habitu maximè refert , C. medium et Ar- gemonem foliorum formä et incisurà imprimis æmulatur, à quibus tamen omnibus et charac- tere generis ( pappum enim gerit plumosum }) et periclinii phyllis mollibus, flaccidis, nec te- nuiter rigidulèque subulatis, longè recedit. Speciem sistit verisimiliter novam, quam vero ex unico specimine, eoque incomp'eto, proponere non ausim. 122 J. Gay. — Duriæi itcr asturicum. valle Naviegi prætervisus, non nisi fortuitus regionis subalpinæ hospes censeri debet. ef Suprà diversorium, in montis pico de Tozaque lateribus, crescunt Luzula maxima DC., Alliurm Victorialis TL. (unico loco, parcissimè), Taxus baccata TL. (humilis et distorta), Primula elatiori affinis ( capsulà calycem excedente insignis',- cujus tamen non nisi unum calycem fructiferum vidi), 7ero- nica scutellata y pilosa Vahl (Y. parmularia Poit. et Turp.), Saxifraga hirsuta L. (in monticulis Gradensibus et Castri in pro- vincià Santanderensi jam lecta, ubi frequens), et Carastiim punilum Curt. ( quod si in inferiore convalle non est repertum, æstati nimium provectæ procul dubio tribuendum ). Suas etiam stirpes habet montis pico de Tozaque ipsum fasti- gium, Æ#spidium nempè aculeatum Sw. (ibi rarissimum), ’e- ratrum äalbum L. (vulgd Carqueja), Pinguiculam grandifloram Lam., Gentianam luteam 1. (vulgo : Genciana), Dianthum n° 3796)(1), Bunii denudati var. ramosissimam divaricatam (n° 318), quæ verd in pico de Ærvas prorsuüs alpinæ sunt, undè docemur totum ferè montem de Tozaque , non tamen sammum, regioni subalpinæ esse adscribendum. His verd addendi, non pauci, duarum superiorum regionum cives, regionem subalpinam plus aut minüs latè occupantes, indèque in regionem alpinam ulteriüs vel proprius ingressæ, Nardus stricta L. (per utramque regioneèm sparsa, in Gradensi monticulo we! Aguilero jam lecta, ubi-rarissima), Poa inemo- ralis L., Arabis alpina L., Curdamine latifolia Vahl., Lepi- dium alpinum L. et helerophyllum Benth. (quæ quinque in fau- cibus suprà 7recastro primüm occurrunt et partim in inferio- rem, partim in mediam regionem alpinam excurrunt), Carex stellulata Good., Drosera rotundifolia I. et Viola palus- (x) Foliorum formä atque indole, squamis etiam et dentibus calycinis, nec non petalis, cum n° 377, ad peñas de Santa- Ana Jecto, ad anussim congruit, quibus notis cùm à D. pun- gente Linnæano, tüm à Dubyano, tüm à plerisque mihi cognitis speciebus satis superque re- cedit. Differt verd à n° 377, caulibus plüs dimidio brevioribus (habitu mano D. subacaulis Vill. et D. alpini Lapeyr. non Linn.), contractè cespitosis, simplicissimis, unifloris , basi in eaudiculos lignosos neutiquam firmatis neque elongatis. An igilur , et propter stationem maxi- mé diversam, specie distinguendus ? G. Gay. — Duriæi iter asturicum. 123 tris L. (quæ tres in utriusque regionis paludibus frequen- ter occurrunt, infra regionem subalpinam non observatæ, quamwis in Asturiæ inferioris, etiam planioris, spongiosis neutiquamraræ), Luzula lactea Link, et Acinos alpinus Moench. (ex pico de Tozaque, per Ladredo,' Brañas et Leitariegos , pa- rüm ultrà regionis subalpinæ terminum procedentes, quarum prior nullibi à Duriæo nisiin valle Naviegi visa est, altera verd per inferiorem Asturiam, etiamn planiorem et maritimam, vul- gata, in valle Naviegi tamen, inferiore et medià, non obser- vata }, Leontodon hispidum TL. (per utramque regionem vulga- tum, locisque inferioribus non visum, sed procul dubio ex planitie in montes evectum), Jasione montana var.(1} (à Venta de Tozaque in summura usque montem pico de Arvas procur- rens), Chrysanthemum anomalum VLag.(ex Brañas de Abajo per. Leitariegos usque ad summa culmma pertingens, totam ioitur regionem alpinam et regionem subalpinam ferè totam oc- cupans), J’aleriana montana. 1 (dimidiam subalpinam dimi- diamque alpinam regionem sibi vindicans), Saxifraga umbrosa L. (ad Penafloræ rupes jam lecta , in jugis verd australibus fre- queutior ct regioni subalpinæ addicta, inde usque in regionem alpinam superiorem excurrens), Æpilobium Duriœi (nov. sp., e Brañas de Abajo ad Leitariegos et pauld ultra), Sorbus Au- cuparia L. (per regionem snbalpinam sparsa, usque in regionem alpinam inferiorem vagans, ubi verd neque arborescit, neque flo- ret,neGnisi propter Æcidium cornutum, quod ejus foliis innasci- tux, notabilis), Ornithopus perpusillus L: (in Asturiæ inferioris monte /a Spina, Salas inter et Peredam, jam lectus, in Naviegi convalle infra regionem subalpinam non visus ; in hac regione frequens et ultra supremum ejus terminum parüum progressus, locis gaudens ad horizontem explanatis), Sversula subulata Sw. (paulo infra Fenta de Tozaque primüum occurrens, et indé per regionem subalpinam in mediam alpinam continuata , in Astu- (1) Radice perenni , caulibus eespitosis, triuncialibus, berbâque glabriuscul4 insigais forma, inter J. montanam-et J. humilem Lois. ambigens , à J. umili caulibus floriferis supra medium pudis, nec foliatis, certo diversa. Verior 7. montana non alibi Quriæo nisi in Gradensipus montieulis occurrebat. | 12/4 1. GAY. — Duriæi iler asturicurr. riæ mediæ planitie edità Tineensi jam lecta, etiam-in monticulo Gradensi Sierra del Chorro et in monte /a Spina, Salas inter iet Peredam visa , sed ibi rarissima, in Asturiam verd propriè pla- nam et maritimam neutiquam descendens, quæ tamen, per Galliam occidentalem dispersa, à Pyrenæis montibus Alpibusque abhorrere videtur, in quibus sola degit Sp. saginoides ), Veniunt insuper stirpes duæ, nullibi in Asturiæ alpibus occi- dentalibus nisi in ultimâ convalle Naviegi observatæ , ibique ra- rissimæ , Trifolium nempè spadiceum 1. et Barbarea prostrata (nov. spec.), quæ quidem in summä regione subalpinä, proximè infra Leitariegos, primam stationem habent, sed in clivis alpinis supra Leitariegos loco singulo iterüm occurrunt, et potius ad alpinam .quam ad subalpinam regionem spectare videntur. Eumdem terminum inferiorem habet /conitum Lycoctonum \., quod. vero clivum alpinum supra Leitariegos pauld altiùs scan- dit , et in zonà suà multo frequentius reperitur. En stirpium phanerogamarum , in Naviegi convalle , regionis subalpinæ propriarum specimen , additis Filicibus, topogra- phicé, ut futuris exploratoribus meliüs inserviat , quantum fieri potuit, adumbratum. In quo certè non omnia nomina cum æs- timatà locorum altitudine quadrant. Species enim complectitur multas quas. quamvis nec in inferiore convalle nec Canicæ à Duriæo observalas , non ideo subalpinas credideris, quarum reàpse. plures aut per Europam temperatam universam vulgatæ sunt, aut in Asturià inferiore , sive montanà , sive collinà , sive etiam planiore , reperiuntur. Quæ, si Canicæ et in inferiore valle Navieoi desiderantur, non altitudinis mediocritati, sed pa- ludum defectui , terræ indoli , aliisque hujusmodi circumstantiis, tribuendum. Non paucas quoque, æstate nimium provectà de- floratas, deformatas aut evanidas, Duriæum, quamvis oculatissi- mum singularique pollentem observandi facultate , in agro Ca- nicensi effugisse, ipso annuente, vix dubium , quas , si justo tempore advenisset, inter scandentes, non vero inter subalpinas enumerasset. Eas omnes, à me in contextu ubique adnotatas, expungat, quicunque plantarum regionis subalpinæ in valle Naviegi propriarum tabulam purgatam atque sinceram habere voluerit. Ego vero, fidus peregrinatoris interpres, quas in- BENTHAM, — Synopsis des Gérardiées. 225 feriore convalle non visas tradidit, eas omnes regioni subal- pinæ adscribere debui, nec proprio marte, quæ non ipse vidi, excludere volui. Sic quoque regionem alpinam tractabo, ad quam, vix paucioribus dubiis laborantem, nunc accedo. ( Continuabitur. ) Syrnopsis DES GÉRARDIÉES, {ribu des Scrophularinées. Par M. Gror ges Benruam. (Extrait du Companion of the Botanical Ma- gazine. N.17, t. 1, Pp. 108). Dans l'introduction qui précède le Synopsis desGérardiées que nous avons jugé nécessaire de reproduire ici presque intégra.. lement, M. Bentham donne un apercu historique et chronolo gique des genres et des espèces qui composent cette tribu. Linné connut trois espèces américaines de Gerradia, aux- quelles Vahl ajouta une quatrième, Michaux une cinquième, et Pursh encore trois autres. Quelques-unes de ces espèces sont des doubles emplois, tandis que d’autres appartiennent à des genres différens du Gerardia. Nuttall a un peu éclairci l’histoire, fort Boum de ces plantes, et il a fait connaitre, ainsi qu'Elliott, plusieurs espèces nouvelles de Gerardia. Le genre Seymeria de Pursh (ancienne- ment l’4/zelia deGmelin qu’il ne faut pas confondre avec le genre de ce nom placé dans les Légumineuses), a été adopté par Nuttall qui l’a enrichi d’une espèce dont M. Bentham constitue une sec- tion des Gerardia nommée Cyrtocodon. Kunth, Chamisso et Schlectendal ont décritplusieurs espèces mexicaines de Gerardia. Sprengel en a publié une nouvelle espèce rapportée des Antilles par Bertero et qu’il a nommée G. Domingensis. Les espèces de l'Amérique Méridionale décrites par Chamisso et Schlectendal dans le troisième volume du Linnæa, sont parta- gées en deux sections : la première (Dargeria) a les étamines exsertes, tandis que la deuxième (Gerardia) a les étamines plus VI Borax. — Octobre. ds 226 BENTHAM, — Synopsis des Gérardices. courtes que la corolle. Martius, dans le troisième volume deses Nova Genera et Speciés, a démontré l'identité du Dargeria avec l'Esterhazia de Mikan, et il a réuni ce dernier genre ainsi que quelques espèces de Gerardia de Chamisso et Schlectendal au genre irgularia de Ruiz et Pavon. Le même auteur a en outre publié deux nouvelles espèces qu’il a considérées comme de vrais Gerardia. Mais Chamisso et Schlectendal, tout en admettant li- dentité du Dargeria avec l'Esterhazia, ont pensé que l’exsertion des étamines était un caractère plus solide que celui de la consi- _dération du fruit sur lequel Martius s'était appuyé. M. Bentham a adopté cette manière de voir : il a donc conservé le genre Æster- hazia, et a placé les 7zrgularia de Martius dans une section des Gerardia (Eugerardia). Un genre voisin de l’Esterhazia et publié par Nuttall sous + nom de Conradia qui avait été appliqué à une Gesneriacée, a été adopté sous celui de Macranthera proposé par Nuttail lui-même en manuscrit, Le genre Sopubia de Don (Prod. fl. Nepal.) n’est considéré par M. Bentham que comme une simple section du Gerardia. Il adopte le genre Melasma de Bergius pour leG. MgrinaL.., “et il y place le Physocalyx rhinanthoides de Chamisso et Schlec- tendal, ainsi que le Lyncea des mêmes auteurs établi sur une plante du Mexique. Le Gastromeria de Don semble plus rappro- ché du Lophospermum, quoique ayant le calice et la corolle du ÎMelasma. On a placé dans les Gerardia diverses plantes qui appar- tiennent à des genres assez éloignés, tels que des Phelipæa, des Convolsulus ! et des Franciscea. Enfin M. Bentham pense que le Phteirospermum de Bunge doit être réuni aux Gérardiées quoi- qu'il s’en éloigne par un caractère remarquable, le stigmate bilobé, BENTHAM, = Syropsis des Gérardices. 227 CARACTÈRES DE LA TRIEU DES GÉRARDIÉES. SenoraucarracEaRuM Tribus : GErARDI£E Benth. in Bot. Fes. y. 21. sub n. 1770. — Scroph. Ind. p. 12 et 48. Calyx gamosepalus, æstivatione valvata. Corolla campanulata infundibuli- formis vel tubulosa, limbo 5-fido, laciniis rotundatis planis. Siamina 4 adscen- dentia, omnia sæpissime fertilia. Æntheræ approximatæ biloculares, loculis dis- cretis parallelis, vel rarissime aïltero casso divergente. Séylus simplex, stigmate integro sæpius elongato lanceolato vel linguæformi. Capsula bivalvis, loculicide vel septicide dechiscens, valvulis integris bifidisve. Semina sæpissime testa membranacea laxa arilliformi inclusa. Les plantes de cette tribu se distinguent des Rhinanthées par les lobes supérieurs de la corolle non en forme de casque, et de toutes les autres tribus par leurs anthères et leur stigmate. Comme les Rhinanthées et quelques Véronicées, elles noircis- sent par la dessiccation. TABLEAU DES GENRES. * Calyx 5-dentatus vel 5-fidus, cylindricus vel inflatus. 1, Escosepra. Calyx cylindricus. Corollæ tubus elongatus, limba amplo 5- fido. 2. Paysocarzyx. Calyx inflatus. Corolla infundibuliformis. 3. Merasma. Calyx inflatus. Corolla campanulata. ** Calyx 5 dentatus vel-5-fidus, campanulaius. &, Esrermazxa. Calyx 5-dentatus. Corolla tubuloso-infundibuliformis, Sa- mina longe cxserta. Frutices. 5 Macranraema. Culyx profunde 5-fidus. Corolla tubulosa, limbo parvo patente. S/amina longe exserta. Herbæ. 6. Scymerra. Calyx profunde 5-fidus. Corolla tubo brevi, limbo RP pa- tente. Séamina corolla sublongiora. 7. Gerannra. Calyx 5-dentatus vel semi-5-fidus. Corolla campanulata vel tubuloso-campanulata. Séamina corolla breviora. 15, 228 BENTIAM, — Synopsis dès Gérardiées. 8. Gzossosryzis. Corolla oblique campanulata. Semina intra membranam Jincari-cuneatam minima. 9? Paruerrosprrmum. Corolla campanulata. Stigma bilobum. *** Calyx compressus hinc fissus. 10, CENTRANTHERA. ENUMÉRATION ET CARACTÈRES DES GENRES ET DES ESPÈCES. 1. Escorrpia Ruiz et Pavon. Calyx longe tubulosus apice 5-fidus, laginus subpatentibus. Coro//æ infun- dibuliformis, tubo longo tenui, limbo ample 5-lobo obliquo patente. Siamina didynama, tubo inclusa. Antheræ omnes fertiles, loculis basi aristatis. Herbæ Americanæ , foliis sæpius oppositis. Pedunculi axillares uniflori. Corollæ albæ. 1. Æ, scabrifolia (Ruiz et Pavon Syst. veg. FL Per. et Chili 158) folis ovatis oblongisve basi cordatis dentatis. Buchnera grandiflora Linn. Suppl. 287. Hab. Le Pérou, la Nouvelle-Grenade (Humb. et Bonpl.). Le versant orien- tal de la Cordillière du Pérou (Mathews n. 2048). Minas Geræs, au Brésil (Langsdorff.) 2. E. linearis {Schlecht. Linnæa 8. 246) folis longe linearibus: Hab. Le Mexique. [2 2. Paysocaryx Pohl. # Calyx inflatus 5-dentatus coloratus. Corolla tubuloso-hypocrateriformis , imbo subæqualiter 5-lobo. Stamina didynama inclusa. Æntheræ omnes fertiles, loculis basi breviter aristatis. Frutices Brasilienses superne dense tecti foliis arrectis crassiusculis integerrimis oppositis allernisve. Pedunculi axillares unifloré bibracteati ad apices ramorum racemosi. Corolle rubræ vel san- guinecæ. 1. P. major (Mart. Nov. Gen. et Sp. PI. Bras. 3. 2. t. 201.) folis ovatis vel ovato-oblongis obtusis mucronulatis, bracteolis infra flores subulato- linearibus, filamentis glabris, antheris dorso barbats. Uab, Le district des Diamans (Martius). Sierra de Muela (Sellow.) BENTHAM. — Synopsis des Gérardiées. 229 2. P. minor (Mari, I. c. 3. 4. t. 202.) foliis ovatis acutiusculis, bracteolis infra flores subulato-linearibus, filamentis glabris, antheris dorso bar- batis. Hab. Le district des Diamans (Martius.) - 3. P. aurantiacus (Pohl PI. Bras. Icon. 1. 65. t. 55.) folis obovato-ellip- ticis, bracteolis infra flores oblongo-lanceclaus, filamentis superre an- therisque dorso villosis. Hab, Serro Frio dans la province des Mines. (Pohl.) 3. Mrcasua Bers. Nigrina Linn. Mant. = Gerardiæ sp. Linn. f. Suppl. Physocalyeis sp. et Lyncea Cham. et Schleche. Calyx laxus, foliaceus, dein inflatus apice 5-fidus. Corolla infundibuliformi- campanulata, Himbi lobis brevibus latis. S/amina subdidynama corolla breviora. Antheræ omnes fertiles, loculis basi apiculatis. Herbæ Æmericanæ vel Capen= ses, foliis sæpius opposilis ; pedunculis ax/laribus unifloris bracteatis sub- racemosis. 1. J.? hispidum, piloso-hispidum, foliis lanccolatis subdentatis basi angus- tatis, pedunculis apice bracteatis. Lyncea hispida Cham. et Schlecht. in Linnæa 5, 108 et 8. 24. Hab. Mexico. (Schiede et Deppe.) IRUATTE 2. M. rhinanthoides, scaberrimum , foliis oblongis subdentatis basi vix an-. gustatis, pedunculis calyce brevioribus medio bracteatis, Physocalyx rhinanthoides Cham. et Schlecht. in Linnæa 8. 23. Hab. Rio Grande dans le sud du Bresil { Sellow, Tweedie ). 3. M. scabrum (Berg. FI. Cap. 162. t. 3. f. 4.) folis lanceolatis basi latioribus dentatis scabris, pedunculis calyce longioribus medio bracteatis. Nigrina viscosa Linn! Mant. 42. — Gerardia Nigrina Linn. Suppl. 278 ; Hab. Cap de Bonue-Espérance, 4. EsterHaziA Mikan. Calyx campanulatus 5-dentatus. Corolla tubuloso-infundibuliformis ; limbi lobis ovato-rotundatis subæqualibus. Séamina didynama exserta. Antheræ om- nes fertiles, loculis basi acutis villosissimis. Frutices Prasilienses ramosissimi, basi denudati, foliis sæpius oppositis integerrimis carnosulis. Flores breviter raçemost versus apices ramorum pedunculati, pedunculis bracteatis. 230 BENTHAM. — Synopsis des Gérardices. s. Æ. campestris (Spix et Mart. Reisein Bras. 1. 307.) folis lanceolatis vel oblongo-lanceolatis mucronulatis basi contractis uninerviis, floralibus pedunculos superantibus, racemis subsimplicibus (Mart.) Virgularia campestris Mart. Nov. Gen. et Sp. PI, Bras. 37. t. 203. Hab, Lie District des Diamans (Martius.) à. E. montana (Spix et Mart. 1. c.) foliis lincaribus utrinque acutis uni- nerviis fasciculatis, floribus calyces superantibus, racemis compositis (Martius.) Virgularia montana Mart. 1. c. 3. 9. t. 204. — Gerardia cæsarea Den et Schlecht. Linnæa 3, 17. Hab. La Province des Mines (Martius). Le Brésil tropical (Sellow.) 3. E. splendida (Mikan Del. fl. et faun. Bras. t. 5.) foliis anguste lanceola- tis acutis in petiolum angustatis, racemo subsimplici paucifloro folioso, (Cham. et Schiecht.) Pirgularia splendida Mari. 1. c. 3. 11. — Gerardia gnidioides | Cham. et Schlecht. Linnæa 3, 16. Hab. Le Brésil tropical (Sellow.) Bahia (Martius.} 4. E. macrodonta (Cham. et Schlecht. Linnæa 8, 26.) foliis anceolatis basi angustatis apice acutis mucronats, panicula terminali pyramidata comosa, ramulis bifloris, pedunculis fohia ramulosque superantibus, dentibus calycinis subulato-acuminatis (Cham, et Schlecht.) Hab. Le Brésil (Sellow.) 5. Macranruera Torreéy.— Cowrania Nutt. non Mart. Calyx campanulatus, lacinüs 5-lincaribus tubo longioribus. Corolla tubulosa, Bimbi laciniis 5 brevibus sabæqualibus patentibus. Stamina subæqualia, exberta. Æntheræ ercctæ, omnes biloculares fertiles. Stigma tenue. Capsula subglobosa, acuta. Herba Æmericana erecta. Folia dissecta. Flores racemost. 1. M. fuchsioides. Conradia fuchsioides Nuit. Journ. Acad. Nat. Sc. Philad. 7, 88. t, 12. Hab. Les Etats du Sud de l'Amérique septentrionale. La Louisiane (Drnm- môûn d. ) BENTHAN, — Synopsis des Gérardices. 231 6. SexwerrA Pursh. — Arzecia Gmel. non Sm, Calyx Epsgees de , laciniis 5 linearibus tubo longioribus. Corolla tubo brevi, laciniüs 5 oblongis demum subrotata-patentibus. Séamina subæqualia, corolla sublongiora. Antheræ erectæ, omnes biloculares, fertiles. Siisma tenue. Capsula basi globosa, apice compressa. Herbæ Boreali- Americanæ, foliis pinnatisectis, segmentis linéaribus filiformibusve. Flores PEN subpanicu- lato-racemosi. Corolla lutea. 1. E. tenuifolia (Pursh KI. Amer. sept. 2. 735.) tenuissime viscido-pubes- cens, foliis setaceo-pinnatifidis, laciniis incisis, capsulis glabris ros- tratis. Afzelia cassioides Gmel. Syst. Nat. 927. — Gerardia Afzelia Mich. FI. Boreali-Amer. 2. 20. — Gerurdia cassioides Pers. Syst. 2. 154. Hab. La Caroline, la Géorgie, la Louisiane, etc. i 2. S. pectinata (Pursh F1. Amer. sept. 2. 737.) pubescens, foliis pinnatifidis, laciniis lincaribus obtusis subincisis, capsulis pubescentibus obtusis. Hab. La Caroline du sud (Pursh.) La Louisiane (Drummond.) . GErarDIA Linn. Virgularia Auiz et Pay. Sopubia Don. Calyx campanulatus 5-dentatus vel 5-fidus. Corolla campanulata vel ven- tricoso-tubuloso-campanulata, limbo 5-fido, laciniis rotundatis semipatentibus. Stamina didynama vel rarius subæqualia corolla breviora. Æntheræ nunc om- nes loculis 2 fertilhibus, nunc loculo altero fertili, altero' casso, nunc antheræ 2 fertiles2 minores steriles. Capsula acuta vel obiusa erostrata. Herbæ suffru- ticesve Americanæ Capenses vel Indicæ. Flores solitarii axillares, sessiles vel pedunculati, pedunculis sæpius ebracteatis. Corolla flava vel roseo-pur- purea. Conspectus specierum. Sect. L. Gyrroconon. Flores flavi. Antheræ muticæ omnes fertiles. 1-4. G. serpyllifolia ? prostrata, virgata, macrophylla. Sect. IT. Orornyzra. Flores purpureï, Antheræ muticæ 2 fertiles, à mino> TES Cassæ, 5. G. auricularia. 232 BENTHAM, — Synopsis des Gérardiées. Sect. IT. Penrouraroïines. Flores flavi. Autheræ basi aristate, omnes fertiles. 6-10. G. flava, quercifolia, grandiflora, pedicularia, pectinata. Species incertæ sedis. 11. G. densiflora. Sect. IV. EuceranrorA. Flores purpurei. Antheræ acutæ omnes æqualiter biloculares fertiles. Corolle laciniæ integræ. % Corolla ample campanulata vel tubuloso-campanulata villosa. Herbæ suffruticesve. Austro-Americanæ. 12-17. G. digitalis, rigida, brachyphylla, lanceolata, linarioides, genistifolia. ** Corolla subtubulosa fere glabra. Herbæ Austro- Americanæ. 18-20. G. angustifolia, hispidula, communs. *#* Corolla subcampanulaia glabra vel leviter pubescens, Herbæ Boreali- A merican«æ. * Pedunculi calyce breviores, dentes calycinis elongati. 21-22. G. dasyantha, heterophylla. d, Pedunculi calyce breviores, dentes calycinis truncati breves. 23-27. G. fasciculata, Domingensis, maritima, Plukeneti, purpurea. c. Pedunculi calyce longiores. 28-35. G. longifolia, linifolia, pedunculanis, filifolia, strictifolia, tenuifolia, setacea, aphylla. Sect. V. Darcerta. Corollæ lobi bifidi. Antheræ omnes fertiles. 36. G. parviflora. Sect. VI. Sopuara. Corollæ lobi integri. Antherarum loculus alter fertilis, alter cassus divergens. | 37-42; G. Sopubia, stricta, delphinifolia, scabra, obtusifolia, filiformis. BENTHAM, — Synopsis des Gérardiées: 233 Sectio I. CyYrToconon. Calyx profunde 5-fidus. Corolla flava, tubo sæpius brevi incurvo. Antheræ muticæ , omnes loculis 2 fertilibus. Species omnes Boreali-Americanæ. 3? G. serpyllifolia (Humb. et Kunth Nov. Gen. et Sp. Amer. 2. 343) pro- cumbens, foliis ovatis obtusis iutegerrimis, floribus axillaribus solitariis sessilibus, laciniis calycinis integerrimis (Kunth.) Hab. La Nouvelle-Espagne (Humboldt et Bonpl.) 2? G. prostrata (Humb. et Kunth. 1. c.) prostrata, foliis pinnatifidis, laci- ais linearibus acuto-mucronatis, inferioribus incisis, floribus axillaribus solitariis sessilibus, laciniis calycinis pinnatifidis incisis (Kunth.) Hab. La Nouvelle Espagne (Humb. et Bonpl.) 3. G. virgata (Humb. et Kunth. I. c. 2. 344‘) erecta pubescens, foliis pin- natifidis, laciniis linearibus obtusis integris incisisve, laciniis calycinis oblongis integris dentatisque, corollæ tubo decurvo, staminibus subæ- qualibus, antheris erectis glabris, capsula ovata acuta. Hab. Le Mexique. &. G. macrophylla, pubescens, foliis inciso-dentatis pinnatifidis, lacinis ovato-vel oblongo-lanceolatis, supremis subintegerrimis, floribus subses- silibus, calycibus hirsutis lacinis ovatis subdentatis, corollæ tubo brevi incurvo intus villoso, staminibus didynamis, antheris pilosiusculis (?) Seymeria macrophylla Nutt. Gen. PI. Amer. 2. 40. Hab, Les Etats-Unis, Ohio (Nuttall.) Kentucky (Docteur Peters.) Sectio II. Ororuyzza. Calyx profunde 5-fidus. Corolla purpurea, campanulata. Stamina didy- nama, antheris longiorum fertilibus, bieviorum minoribus cassis. 5. G. auriculata (Mich. fl. Bor. Amer. 2. 48), herba erecta. folüs oblongo- lanceolatis basi sæpius auriculato-lobatis, floribus subsessilibus. Seymeria auriculata Spreng. Syst. 2. 810. Hab, Les Etats-Unis, principalement les contrées de l’ouest. 234 BENTHAM. — Synopsis des Gérardiees. Sectio IIT. PEDICULAROIDES. Calyx Semi-5-fidus. Corolla flava tubulosa-campanulata. Stamina didy- nama. Antheræ subæquales, loculis binis fertilibus basi calcaratis. Herbæ Boreali-Americanæ, foliis latiuscults sæpius incisis. Corollæ lobi sæpissime ciliati. 6. G. flava (Pursh! et Auct. an Linn.?) pubescens, foliis ovato-lanceolatis oblongisve obtusis integerrimis vel sinuato-lobatis , calycis pubescentis lacinis oblongis obtusis tubo subbrevioribus. Hab. Les Etats-Unis, où cette espèce est commune. 7. G. quercifolia (Pursh! FI. Amer. sept. 2. 423.) glaberrima, foliis infe- rioribus amplis bipinnatifidis, superioribus oblongo-lanceolatis pinnatifidis integerrimisve ,; calycis subinflati laciniis lanceolatis acutis tubo bre- vioribus. | G. flava Linn. Spec. 848. ex parte non Pursh. Hab. Commun aux Etats-Umis. c 8. G. grandiflora, pubescens, fohis ovato-lanceolatis acutis apice serratis basi pmnatifidis, calycibus pedicello longioribus, Hlacimiis ebtusis inte- gerrimis dentatisve, corollis calyce quadruplo longioribus. | Hab. Ea province de Texas (Drummond.) 9. G. pedicularia (Linn! Spec. 849.) glabriuscula vel pubescens, folis ovato-lanceolatis obtusis pinnatifidis, lacinüs dentatis, calycibus pedi= cello brevioribus lacinüis dentaus, corollis calyce triplo longioribus. Hab. Commun aux Etats-Unis. 10. G. pectinata (Torrey! mss. ?) hirsuta, folis pectinato-pinnatifidis, lebis subdentatis, calycibus brevissime pedicellatis hirsutissimis profunde 5- fidis, laciniis dentatis, corollis calyce triplo longioribus, G. pedicularia 8 pectinata Nutt. Gen. PA n. Amer. 2. 48. Hab. La Caroline et la Géorgie (Nuttall.) Rocky Mountains (Torrey.) 11. G. densiflora, scabro-hispida, foliis pinnatifidis laciniis anguste linearibus acutis xigidis ciliato-scabris, floribus secundis spicatis, lacimiis calycinis lanceolatis acutissimis, corollæ tubo basi attenuato apice dilatato, cap- sulis obtusis. | Hab. Le Texas (Dyummond.) BENTHAM. — Synopsis des Gérardiées. 235 Sectio 17. EuvcErArDia. Calyx 5-dentatus rarius semi-5-fidus. Corolla purpured campanulata vel tubuloso-campanulata rarius ventricoso=tubulosa. Antheræ subæquales, loculis binis fertilibus muticis. Æerbæ suffruticesve Austro- et Boreali- ‘Americanæ, foliis linearibus rarius lanceolatis integerrimis vel infimis ra- Fissime INCISIS 12. G. Digitalis, glabra, fois linearibus læviusculis, floribus subsessilibus", dentibus calycinis brevibus truncatis mutic?s margine villosissimis, co- rollis ample campanulatis villosis calyce 4-5-plo lc agioribus. Hab. Maldonado dans l'Amérique du sud (Tweedie.) 13. G. rigida (Gil. mss.) glabra, scabra, foliis linearibus acutissimis, floribus racemoso-spicatis, calycibus pedunculo longioribus truncatis, dentibus brevibus acutis, coroilis ample tubuloso-campanulatis villosis calyce 4-5- plo longioribus. Fab. La province de San-Luis, dans l’Amériqué du sud, (Gillies.) 14. G. brachyphylla (Cham. et Schlecht. Linnxa 3. 15.) fruticosa, glabra, avis, foliis parvis anguste lanceolatis mucronulatis, floribus peduncula- üs,dentibus calycinis brevibus acutis capsula ovoïidea brevioribus. (Cham. et Schlecht.} Esterhazya &lpestris Spix und Mart. Reise in Bras. 1. 597, = Pergu- daria alpestris Mart. Nov. Gen. et Sp. Bras. 3. 10. t. 205. Hab. Le Brésil tropical (Sellow.) 15, G. lanceolaia, glabra, Iævis, fohis oblongo-linearibus mucronatis basi an- gustatis, floribus breviter pedunculatis, dentibus calycinis brevibus acutis, corollis ample tubuloso-campanulatis villosis calyce 4-plo lon- gloribus. Pingularia lanceolata Ruiz et Pavon. Syst. veget. F1. Per. 161.—#. re- voluta Ruiz et Pavon. 1, c. Hab. Le Pérou, entre Huariaca et Huanuco (Matthews n. 903.) 16, G. linarioides (Cham. et Schlecht. in Linnæa 3. 13.) glabra, scabriuscula, folis linearibus acutis uninervüs, floribus racemosis, calycibus pedunculo brevioribus, dentibus ovato-truncatis lanceolatisve acutis tubo multo brevioribus, corollis ample tubulosozcampanulatis pubescentibus calyce &-5-plo longioribus. Hab. La Banda oïientale, dans l'Amérique du sud (Tivecdie.) 236 BENTHAM. —— Synopsis des Gérardiées. 17. G. genistifolia (Cham. et Schlecht. Linnæa 3. 15}, glabra, scabriuscula, foliis Janceolatis acutis subtrinervüis, floribus racemosis, calycibus pe- dunculo brevioribus, dentibus ovato-truncatis lanccolatisve acutis tubo multo brevioribus, corollis ample tubuloso campanulatis pubescentibus calyce 4-5-plo longioribus. Hab. La Banda orientale dans l'Amérique du sud (Twcedic.) 18. G. angustifolia (Mart. Nov. Gen. et Sp. Bras. 3. 12. t. 206.), perennis glaberrima, caule erecto virgato-ramoso, fois ultrapollicaribus angusto- linearibus acutis erecto-patulis, pedunculis ebracteatis folia subæquanti- bus, calycis æqualis dentibus mucronulatis, corollis calyces 5-plo supe- rantibus (Martius.) Hab. La Province des Mines, au Brésil (Martius.) 19. G. hispidula (Mart. I. c. 3. 13. t. 207.), annua patenti-hispida, caule fas- tigiato-ramoso, foliüs ultra pollicaribus linearibüs acutis patulis præsertim margine papillosis, pedunculis bibracteatis folia superantibus, calycis æqualis dentibus acutis, corollis calyce triplo longioribus (Martius). Hab. Les provinces de Piacchia et de Para, au Brésil (Martius.) 20. G. communis (Cham. et Schlecht. Linnæa, 3. 12.), glabra ævis, floribus subsessilibus, dentibus calycinis tubo longioribus, corolla tubuloso-cam- panulata dentes calycinos breviter excedente. Hab. Commun dans le sud du Brésil, depuis Rio-Janeiro jusqu’à la Banda orientale, ar. GC. dasyantha (Schiede et Deppe Linnæa 5, 104.) caule bifariam pubes- cente, foliis linearibus glabris, dentibus calycimis tubo longioribus, co- rollis extus pubescentibus calyce subdwplo longioribus. (Char. ex descr. Cham. et Schlecht.) Hab. Terra Fria, au Mexique (Schiede et Deppe.) 22. G. heterophylla (Nutt.! Trans. Amer. Phil. soc. 5. 180) glabra , folüs radicalibus latis incisis, caulinis linearibus vel lineari-lanceolatis acutis rigidis margine scabris, floribus subsessilibus, calycibus angulatis, dentibus Jlanceolato-linearibus acutissimis tubo parum brevioribus, corollis ample campanulatis extus tomentoso-pubescentibus calyce 3-4-plo longioribus. $. grandiflora. Hab. Arkansas (Nuttal.) Texas (Drummond.) 23. GC. fasciculata (Elliott Bot. of S. Carol. and Georg. 2. 115.) scaberrima, BENTHAM. — Synopsis des Gérardiées. 237 caule rigido superne ramoso, foliis anguste linearibus acutis, pedunculis brevissimis, calycibus truncatis, deutibus brevibus acutis, corollis amplis campanulatis leviter pubescentibus calyce 5-plo longioribus. Hab. Jacksonville (Drummond.) Caroline du sud et Gévrgie (Ellict.) 24. G. Domingensis (Spreng. Syst. 2. 817.) perennis, tenuissime hispidula, caule stricto erecto subfastigiato-ramoso, foliis subpollicaribus angusto- linearibus acutis erectiuscnlis| quam pedunculi breves ebracteati triplo longioribus, dentibus calycis æqualis acutis, corollis calyces triplo su- perantibus (Mart.) Hab. Saint-Domingue (Bertero.) 25. G. marilima (Rafin. New-York Med. Rep. 2. 361.) humilis, glabra, carnosa, foliis linearibus obtusis, racemo terminali, calycibus breviter pedunculatis truncatis, dentibus brevissimis obtusis muticis, corollis gla- bris campanulatis calyce 3-4-plo longioribus. G. crinita Eddy. — G. te & crassifolia Pursh fl. Amer. sept. 2. 422. B. grandiflora. Hab. Les marais salés dans les Etats de New-Jersey et de New-York. B. Texas (Drummond.) 26. G. Plukenetii (EI. Bot. of S. Carol. and Georg. 2. 114.) lævissima, foliis parvis remotis filiformibus subfasciculatis pedunculatis calyce foliisque brevioribus, calycibus truncatis dentibus brevibus acutis, corollis tenuis- sime pubescentibus calyce vix triplo longioribus. Hab. La Caroline et la Géorgie (Elliott.) Le pays des Cherokees (Heb. Banks.) _ 27. G. purpurea (Linn. Spec. 848.) foliis linearibus acutiusculis planis mar- gine scabris, floribus breviter pedunculatis, calycibus subenervüs,dentibus acutis tubo dimidio brevioribus, corollis glabris ample campanulatis, basi breviter tubulosis. æ&. parviflora, corolla vix 7-8-lineari. 8. grandiflora, corolla pollicari. Hab. Commun aux Etats-Unis. & Botton. 8. New-Jersey. 28. G. longifolia (Nuit. Trans. Amer. Phil. Soc. 5. 180.) foliis anguste li- nearibus margime scabris, floralibus flores superantibus, pedunculis ca- lyce mulio Jongioribus, calycibus subenerviis, dentibus lanceolatis acutis 238 BENTHAM. = Synopsis des Gérardiées. tubo vix brevioribus, corollis glabris ample campanulatis basi breviter tubulosus. i Hab. Arkansa (Nuital.) Red-River Ft le nord-ouest ( Douglas.) 29. G. linifolia (Nutt. Gen. PI. Amer. 2, 47, caule virgato lævi ramosis- simo, ramis apice floriferis, foliis linearibus acutis lævibus velscabriusculis pedunculo longioribus, calycibus tuncatis campanulatis minute dentatis, corollis amplis campanulatis , fauce pubescente, laciniis omnibus ciliatis. Hab. De la Caroline du Nord à la Floride (Nuttal.) Alabama (D° Gates.) 80. G. peduncularis, folis linearibus margine revolutis cauleque scaberrimis racemis paniculatis, calycibus longe pedunculatis angulatis truncatis, den- tibus brevibusacutis, corollis ample campanulatis pubescentibus margine longe ciliatis calyce 4-plo longioribus. Hab. le Mexique (Tate.) 31. G. filifolia (Nuit. 1. c. 2. 48.) folüis filiformibus plerisque alternis sub- fasciculatis cauleque scabris (lævibusve ?), racemis paniculatis, pedun- culis floriferis folio multo longioribus, calyce truncato dentibus brevibus acutis, corolla ampla ventricoso-campanulata. Hab. Floride occidentale (Nutt.), Jacksonville, Louisiane et Texas (Drum. mond.) 32. G. strictifolia , foliis linearibus rigidis acutussimis cauleque ramosissimo scabriusculis, racemis subpaniculatis, pedunceulis folio longioribus, caly- cibus truncatis dentibus setaceis, corollis campanulatis calyce sub-4-plo longioribus. Hab. Le Texas (Drummond.) 33. G. tenuifolia (Vahl Symb. 3. 30.) caule angulato Iæviusculo, folus h- nearibus supra plus-minusve scabro-pilosulis, racemis paniculatis, pe- duriculis folio demum sublongioribus, calycibus truncatis, dentibus bre- vissimis acutis, corollis campanulatis glabriuseulis calyce sub-3-plo Lon- gioribus, capsula subglobosa calycem non excedente. G. erecta Walt. F1. Car. 170. sec. Pursh. a, humilis, leviuscula, foliis maximis vix ultrapollicaribus latiusculis, corolla 5-6-lineari. 8. macrophylla, scabrior, foliis maximis 2-3-pollicaribus latiusculis, corolla 7-8-lineari. +. leptophylla, scabriuscula, elaïa, fois fliformibus maximis vix pol- licaribus, corolla 6-7-lineari, BENTHAM. — Synopsis des Gérardiées. 239 Hab. Commun aux Etats-Unis. &. Boston. 8. Jacksonville et Saint-Louis (Drummond.) y. Jacksonville et Louisiane {Drummond.) 34. G. setacea (Walt. fl. Car. 170 sec. Pursh et Nutt.) ramis gracilibus fo- liisque setaceis scabriusculis, floribus paucis longe pedunceulatis, calycis dentibus brevibus setaceis, capsula ovata calyce longiore. 8. parvifolia, foliis distanubus 3-6-lin. longis, floribus racemosis. Hab. De la Pensylvanie à la Caroline, Saint-Louis (Drummond.) 8. Jack- sony lle. 35. G. aphylla (Nutt. Gen. PL N, Amer. 2. 47.) ramis elongatis filiformibus subnudis scabris, fois brevibus remofis linearibus vel omnibus minutis . squamæformibus , calycibus pedunculatis truncatis, dentibus brevissimis acutis, capsula globosa calycem excedente. B. Jilicaulis, ramis gracillimis paucifloris, floribus parvis. Ÿ. granüdiflora, ramis rigidis, floribus racemosis majuseulis. Hab. De la Caroline du nord à la Floride (Nuttall.) Jacksonville (Drum- mond.) Seclio P. DARGER1IA. Calyx 5-dentatus. Corolla purpurea, laciniis emarginato-bifidis, Stamina didynama, antheris omnibus æqualter bilocularibus fertilibus. Herba In- dica, foliis pinnatisectis laciniis linearibus. 36. G. parviflora(Benth. in Wallich. Cat. n. 3888. Scroph. Ind. 48). Caulis elatus, acute tetragonus. Racemi numerosi, virgati, in paniculam amplam dispositi. Flores breviter pedicellati. Corolla .vix 2 lin. longa. Capsula ovoideo-globosa retusa parum compressa, valvulis maturitate recurvis integris. Hab, Les monts Himalaya. Sectio VIT. SoPüuBIA. Calyx campanulatus 5-dentatus: Corollæ laciniæ integre. Stamina didy- ma, aniherarum omnium doculo, altero fertili erecto altero minore divergente casso. Capsulæ valvulæ sæpius bifidæ, dissepimento apice' tantum vel fere ad basin dehiscentia soluto. Herbæ Austro- Africanæ vel Indicæ, foliis an- . plerumque incisis, inflorescentiæ Eugerardicarum, corollis purpureis avispe, 240 BENTHAM. =— Synopsis des Gérardiées. 37. G. Sopubia, rigida, ramosa, foliis pinnatisectis, laciniis linearibus seabris, dentibus calycinis ovatis margine ciliato-membranaceis tubo multo bre- vioribus. G. scabra Wall. Cat. n. 3889. Benth. Scroph. Ind. 49. non Lion. Sopubia trifida Hamilt, in Don Prodr, f. Nep. 88. Hab. La chaîne de l'Himalaya. Ceylan (Macrac.) Madagascar (Lyall.) 38. G. stricta (Benth. in Wall. Cat. n. 3887. — Scroph. Ind. 49.), aspera, rigida, subramosa, foliis lanceolato-linearibus hinc inde dentatis incisisve, dentibus calycinis lanceolatis acutis nudis tubo multo brevioribus. Hab. Martaban et Prome (Wallich.) 39. G. deiphinifolia (Linn.! Spec. 848.) ramosissima, Iævis, folis pinnatifi- dis, lacinüis angusto-linearibus , dentibus calgcinis lineari-subulatis tubo longioribus. G. delphinifolia Roxb. PI. Corom. 1. t. go. ÆEuphrasia coromandeliana Rotil. in Syst. Veg. 2. 795. Ê. parviflora. — G. Heyneana Benth. in Wall. Cat. n. 5891. Hab. L'Inde, principalement la Péninsule (Royle.) (M. Bentham donne , dans le Comp. of Bot. mag. tab. xr, une figure de cette espèce.) ne Go. G. scabra (Linn.! Suppl. 279.) glabra, foliis oblongo-lanceolatis integris vel cuneato-3-5-fidis, margine scabriusculis, dentibus calycinis lanceo- latis tubo vix brevioribus , corollis tubuloso-campanulatis calyce plus triplo longioribus. Hab. Cap de Bonne-Espérance. 61. G. obtusifolia, caule'apice hirsuto, foliis oblongo-lanccolatis integris sub- dentatisve obtusis scabris glabris, dentibus calycinis lato-lanceolatis ob- tusis tubo demum subinflato vix brevioribus, coroll s tabuloso-carmpa- nulatis calyce duplo lougioribus. Hab. Madagascar. (Herb. Hooker.) 42. G. filiformis (Schum. Beskr. Guin. PI. 272.) folüis filiformibus scabris, pedunculis oppositis brevibus unifloris subsolitariis (Schumacher.) Hab. Les environs de Pramprone.et de Ningo, dans la Guinée (Thouning.) BENTHAM. — Synopsis des Gérardices. 241 7. GLossosryris Cham. et Schlecht. — SrarBiA, Pet, Th. Nov. gen. mad. 7? Calyx campanulatus 4-5-dentatus. Corolia oblique campanulata breviter 5-loba, limbo inferne majore. Stamina didynama. Antheræ omnes fertiles, loculis æqualibus busi acutis. Semina intra membranam lineari-cuneatam tenuissimam minima. Herbæ Americanæ , Austro-Africanæ ‘vel Austro- Asiaticæ, asperæ, erectæ, habitu fere Melampyri. Folia opposita, sinuato- dentata, floralia (seu bracteæ) busi latiora profundius dentata apice acu- minata. Flores subsessiles, solitarü, alterne spicati. 1. G. avensis (Benth. Scroph. Ind. 40.) foliis ovato-lanceolatis lanceolatisve basi cuneatis brevissime petiolatis cauleque tuberculoso-asperis, calycis dentibus latis acutis brevissime ciliatis. Hymenospermum dentatum Bentham in Wall. Cat. n. 5893. Hab. Taong Dong, montagne près d’Ava (Wallich.) 2. G. aspera (Cham. et Schlécht. Linnæa, 3,22,) foliis subsessilibus oblongo - lanceolatis basi truncato-cordatis cauleque hispidis asperrimis, calycis dentibus latis acutis bracteisque hispidis. Hab. Le Brésil, de Bahia aux provinces du sud. 3. G. capensis (Benth. Scroph. Ind. 50.) folüis subsessilibus ovato-cordaüs, inferioribus obtusis superioribus acuminatis cauleque tuberculis minutis scabris Iævibusque, dentibus calycinis lanceolatis acutissimis bracteisque subnudis glabris. Rhinanthus scaber Thunb. Prodr. fl. Cap. 98. 7— Bartsia scabra Spreng, Syst, 2. 779. — Gerardia sessiliflora Vahl Symb. 2. 70. Hab. Cap de Bonne-Espérance et Madagascar (Herb. Hooker.) { 9. PHTHEIROSPERMUM Bunge. k . Calyx cempanulatus 5:fidus. Corolla campanulato-ringens ; labio snpe- riore plano bifido , lobis replicatis , inferiore paulo longiore trifido, fauce hiante. Stamina didynama rectiuscula. Antheræ Zberæ, loculis parallelis mas- cronatis. Stigma bilobum. Capsula rostrara, compressa, bivalwis , bilocularis, polysperme.Semina oblonga angulata, membrana reticulata Spon£iosa in90- ‘luta. (Fisch. et Meyer, Ind. Sein. Petrop. 1835.) VI. BoTaw. - Octobre. L 16 242 DESMAZIÈRES. — Cryptogames nouvelles. 1. P. chinense (Bunge in Fisch. et Meyer, 1. c.) Herba annua, vel bienmis, habitu, foliis, calyce et capsula Pedicularis palustri haud absimilis, sed corolla fere Aimuli sordide rosea, fauce lineis 2 flavidis notata. (Frsch: et Meyer.) Hab. La Chine borcale (Bunge.) 10. CENTRANTHFRA Br. Les quatre espèces comprises dans ce genre croissent dans les Indes orientales. Elles ont etc decrites dans le Synopsis des Scrophulariacées de l’inde, par M. Bentham qui n’a rien à y ajouter. Norice sur quelques Cryptogames nouvelles qui ont êté publées, en nature , dans les Fascicules x1v-xvu des Plantes cryptoga- mes de France. (1) Par J. B. H.J. DESMAZIÈRES. ArGÆ-BYssoiDEzÆ , Ag. Protonema Brebissoniü Nob. PI. crypt. n° 651. Filis rubro-brunneis, ramosis, intricatis; articulis diametro 8-20-plo lon- gioribus. Cette production, fort intéressañte et assez rare, nous a été adressée de Falaise par l’auteur des Mousses de la Normandie. Elle se trouve dansles communes de Carabillon et de Valdante, sur les rameaux et les feuilles languissantes du Buis, quelque- fois aussi sur les pieds du Lierre qu’elle enveloppe presque complètement. Ses filamens, entrecroisés et presque feutrés en membrane, la rapprochent du genre Mycinema. En lintrodui- sant dans les Protonema d’Agardh, nous pensons que ce genre {1) Le premier fascieule de la seconde éditian de eet ouvrage vient de paraitre. * DESMAZIÈRES. — Crypiogames nouvelles. 2/35: peut être conservé, si l'on en fait sortir les espèces reconnues pour être le premier état de végétation de quelques Mousses et des Prêles. ConiomycèrTes, Fr. Uredo Tropæoli Nob. PI. crypt. n° 837. — à édit. ne 37. Maculis luteo-pallidis ; acervis hypogenis, minutis, rotundis, sparsis vel con- fluentibus ; sporulis ovoideis, subglobosis, aurantiacts. Æstate. Nous avons observé cet Uredo, au mois d'août, à la face inférieure des feuilles du 7ropæolum minus. Ses pustules, qui occasionnent à la face supérieure des taches confuses et d'un jaune pâle ; ont à peine un millimètre. Elles sont nombreuses, éparses, quelquefois confluentes, et contiennent des sporules d’un jaune erangé, ovoides ou globuleuses, de 1/50 de milli- mètre de diamètre. Æcidium Senecionis Nob. PI. crypt., n° 677. Maculis flavescentibus; peridüs hypogenis, subconcentricis aut confertis, ore dentato, primüm contracto, demüm patulo et reflexo ; spornlis aurantiis. Æstate. Ses péridium sont groupés , tres nombreux et disposés confu- sément en cercles concentriques. Dans le jeune âge, ils ressem- blent à des tubercules qui s'ouvrent ensuite en cupules dont le bord est réfléchi et dentelé. Cet Æcidium, qui se rapproche un peu de celui du Cirse, occasionne sur les feuilles du Sezecio Jacobæu des taches jaunâtres ou d'un fauve ciair. Nous Pavons rencontré dansles environs de Douay, et M. Tilette de Clermont, à la pointe et aux dunes de Saint-Quentin (Somme). Tubercularia vulgaris, var. Betulæ Nob. pl. crypt., n° 762. Cette variété se distingue du type de l'espèce, qui se déve- loppe sur le Groseillier, par ses tubercules plus gros, souvent plissés ,.ou plutôt comme soudés plusieurs ensemble. Ses spo- rules sont plus allongées et moins grosses. On pourrait peut-être la considérer comme une espèce distincte. Elle est assez com- mune dans les environs de Lille, sur le Betula alba. 26, 244 DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. Le HyMENOMYCETES , Fr. Peziza brunneo-atra Nob. pl. crypt. n° 826. — 2° édit., n° 26. Sessilis, solitaria, majuscula, subplana, integra, carnosa, fragilis, glabra, brun - neo-atra ; ascis maximis, cylndricis; sporidüs ovatis, subhyalinis. Ad terram nu- dam locis humidis. Prope urbem Insularum. Vere. Cette Pézize, qu'il faut rapporter à la division Æ/euria (Fries, Syst. myc.),a êté trouvée par nous, sur la terre nue des bords de fossés, dans les environs de Lille. Son disque atteint jusqu’à dix et douze millimètres de diamètre. Peziza Tami, Lamy, in litt. — Nob. pl. crypt., n°827. — édit. n° 27. # Sparsa sessilis, minutissima, globoso-applanata, tenerrima, subtomentosa, primo albo-hyalina, dein fulva ; ascis cylindricis ; sporidais ovoideis. Ad caules putres- centes l'ami communis. Vere. — Nob. Cette petite espèce, voisine du Peziza micanea, nous a été adressée par M. Lamy, qui l’a trouvée, au printemps , dans les environs de Limoges, et RE à Saint- Léonard, sur les tiges mortes di Tamus communis. 2 € Peziza culmicola Nob. in Herb. et pl. crypt., n° 828. édit. n° 28. Sparsa, stipitata, turbinata, albo-fuscescens ; margine connivente, striato, brun - eo, pruincso; stipite crassiusculo , subroseo ; disco yeoncolore urceolato ; ascis subclavatis; sporidiis ovoideis. In culmis gramineis siccis. Vere. Nous avons observé cette Pézize, au printemps, dans le nord de la France, sur les tiges de l’'Orge et d’une autre graminée dont nous n'avons pu reconnaître l'espèce. M. Lamy l’a retrou- vée sur le Seigle et sur le Froment et nous l’a adressée, des en- virons de Limoges, sous le nom de Peziza palearum , Lamy. Elle appartient à la division des Phialea , et-doit être placée à côté de notre Peziza clavellata (n° se , et du Peziza Urticæ , Pers., dont elle diffère par son disque un peu plus grand et d’une DESMAZIÈRES. — Êryplogames nouvelles. 242: couleur rosée comme son pédicelle. Celui-ci est lisse et presque luisant ; du reste, les bords de la cupule sont fortement striés, roulés en dedans et couverts d’une poussière qui, vue à la loupe, est d’un blanc éclatant. PyrENOoMYC&TEs , Fries. Sphæria Corchori Nob. pl. crypt., n° 712. Peritheciis sparsis, numerosis, nigris, opacis, minutissimis, globosis, subtectis, astomis, intus albis, demum griseis; sporidus brunneis, oblongis, bilocularibus. Ad ramos emortuos Corchort Japonici. Prope urbem Insularum. Hyeme. Cette espèce, de la division des Subtectæide Fries, offre des loges très petites, globuleuses, d’un noir mat, presque cachées sous l’épiderme , très nombreuses, mais distinctes les unes des autres. Leur substance interne est d’abord blanche, puis grtsà- tre. Vue au microscope, elle se résout en une multitude de sporidies oblongues, obtuses, biloculaires , semi-opaques, d’un brun notrâtre , et longues d'environ uñ cinquantième de milli- metre. On remarque un léger étranglement à l'endroit de la cloison. Les sporidies du Trichothecium roseum , donnent une idée exacte de la forme de celles de notre plante, que nous avons trouvée près de Lille, en hiver, sur les tiges du Corchorus Japonicus. Sphæria Scrophulariæ Nob. pl. erypt., n° 718. Perithecüs sparsis, minutissimis, nigris, nitidis, globosis, demum depressis : osuolis brevibus, obtusis; a$cis maximis ; sporidiis 7-8, viridibus, oblongis, utrin- que obtusis, circiter 1/50 millemetro Jongis; septis 5-7. Ad capsulas Scrophulariæ aquaticæ. Circa urbem Insularum. Vere. Cette Hypoxylée croît au printemps, dans les environs de Lille, sur les capsules desséchées de la Scrofulaire äquatique. Ses périthécium sont épars , excessivement petits. noirs, luisans, orbiculaires , d’abord convexes, ensuite affaissés dans le centre. L'ostiole est court et obtus ; les thèques sont très grandes (un dixième de millimètre), et contiennent 7 à 8 sporidies ovales. 246 DESMAZIÈRES. — Crypéogames nouvelles. oblongues, obtuses aux extrémités, longues d’un cinquantième de millimètre environ, verdâtres, pourvues de 5-7 cloisons. Sphæria Lamyi Nob. pl. crypt., n° 839. — 2e édit. ns 30. Cæspitosa, minuta; peritheciis ovoideis, superne rugulosis, primo testaceis, dein brunneïs; ostiolo papillæformi; ascis clavatis, sporidiis ovoideis. In ramis Berberidis vulgaris emortuis. Par la rugosité de ses périthécium, par leur grandeur, leur couleur et les groupes qu’ils forment, cette espèce a quelques rapports avez le Sphæria cinnabarina , et surtout avec le Sphæ- ria Aquifolii : comme ce dernier, ils sont, dans le jeune âge, recouverts d’une poussière furfuracée d’un gris olivätre; néan- moins, elle diffère du Sphæria cinnabarina, parce qu’elle est d’un rouge moins vif, tirant sur le brun vers le sommet des périthé- cium , et de tous deux, parce que les périthécium sont ovoïdes, qu'ils ne s’affaissent pas en cupules et qu’ils renferment des thèques beaucoup plus grosses. Ce n’est que dans sa vieillesse que notre Hypoxylée prend la forme d’une Pézize, après que sa partie supérieure s’est brisée et détruite dans l’état frais; on remarque à la base de cette sphérie des fibrilles blanchâtres , formant une couche mince et byssoide qui s’évanouit dans un äge avancé. Nous avons donné à cette espèce le nom du zélé botaniste qui nous l’a adressée de Limoges, où elle se développe sur le Vinettier commun. Sphc«æria caricina Nob. pl crypt. n° 717. Peritheciis sparsis, minutissimis, sphæricis, mollibus, pallido-rubellis, villosis, collabescendo basi umbilicatis, nidulantibus sub maculis epidermidis ovatis nigro- griseis ; collo erumpente, ovato, disciformi, marginato, nigro; sporidus liberis roseis, hyalinis, naviculiformibus; circiter 1/100 millimetro longis, apice duobus appendiculis tenuissimis furcatis; sporulis 5, minutissimis, globosis. In folis siccis Caricum. Circa urbem Insularum. Hyerme, Vere. Cette Sphérie, très remarquable par ses caractères, croit sur les feuilles des Carex , dans les environs de Lille, où nous l'observons , chaque année, en hiver et au printemps. DESMAZIÈRES. — Cryplogames nouvelles. 247 Depazea Scabiosæcola, Nob. pl. crypt., n° 722. Maculis candidis, minutis , orbiculatis, vivlaceo-cinctis; peritheciis epiphyllis , punctiformibus, solitariis, nigris; ascis longissimis, gracilibus. In foliis vivis Sca- diosæ succisæ. Circa Avenas. Autumno et Vere. Cette espèce, qu'il ne faut pas confondre avec le Sphæria lichenoides , var. Scabiosæcola , D C., est parfaitement distinc- - te de toutes ses congénères. Elle présente des taches arrondies, d’une à deux lignes de diamètre, d’un brun violet, marquées au centre d’un point blanc, lequel porte lui-même un point noir très petit, qui est le périthécium, toujours solitaire, renfer- mant des thèques grèles très allongées. Nous avons trouvé abon- damment cette cryptogame, en automne, dans les bois des en- virons d'Avesnes , sur la face supérieure des feuilles vivantes du Scabiosa succisa ; on peut aussi l’observer au printemps. Phoma Phaseoli Nob. pl! crypt., n° 843. -— 2e édit., n° 43. Atrum, suborbiculare, convexum, ore rotundato apertum; sporidiis hyalinis, oblongis ; sporulis duabus globosis et opacis, ad extremitates inclusis. Ad caules Phaseoli, prope urbem Insularum. Autumno. Les sporidies de cette espèce ont environ 1790 de millimètre de longueur; elles sont hyalines et renferment deux sporüles globuleuses et opaques situées aux extrémités. L'identité de ces sporidies avec celles de notre Phoma Spirææ (n° 481) est par- faite; mais on distinguera le Phoma Phaseoli à ses tubercules, généralement plus petits, plus rapprochés , presque orbiculai- res et souvent plus saillan». 248 DE BRÉBISSON. — Sur les Diatomées. OBSERVATIONS sur les Diatomées, Par M. DE BRrÉBISSOoN. (Extr. d'une note envoyée à l'Académie royale des Sciences. ) « Dans le moment où les importantes communications de M. Ehrenberg ont si vivement appelé l'attention des natura- listes sur les Infusoires, dont les Diatemées et les Bacillariées doivent probablement faire partie , j'ai pensé que l’Académie des, Sciences pourrait accueillir avec quelque intérêt les détails d'expériences que j'ai faites sur ces êtres micros- copiques. | « Quoique le premier résultat de ces expériences ne doive pas avoir le mérite de la découverte, comme il l'a eu pour moi, qui n'ai appris que postérieurement, que M. Kützing avait déjà reconnu que l'enveloppe ou carapace des Bacillariées était de la siice pure, je demandera cependant la permission de mon- trer, le plus rapidement possible, par quels procédés je suis arrivé à confirmer cette observation que j'ignorais. « Peut-être y trouvera-t-on quelques considérations à ajouter à celles qui ont été amenées par la présence des infusoires fos- siles dans les tripolis. « Depuis long-temps ‘occupé de l'étude des Diatomées, et n'ayant pas encore de notions certaines sur leur degré d’anima- lisation, je voulais voir si Fanalyse chimique ne pourrait pas jeter quelque jour sur ce point obscur de l'histoire naturelle. « Par cette raison j'avais recueilli une grande quantité de ces productions, ayant le desir de les soumettre à l'examen d’un chimiste. Le Fragilaria pectinalis, qui se trouve dans nos eaux limpides, en masses considérables et assez pures, fut la première espèce sur laquelle j’essayai moi-même diverses ex- périences. Ce Fragilaria est formé de filamens plans ou très légèrement canaliculés, se brisant facilement aux points des articulations, points qui sont très rapprochés. Il se développe dans Peau en flocons d'un brun rougeätre; en se desséchant, il se réduit en une sorte de poussière lamelleuse, d’un blanc DE BRÉBISSON. — Sur les Diatomees. 249 verdâtre, d’un aspect brillant, micacé, et douce au toucher comme le talc écailleux de Briançon. « Je le soumis en cet état à la calcination au moyen du chalu- meau. Au premier degré de chaleur, il y eut combustion d’une tres petite quantité de matière grasse, répandant ‘une odeur animale, due à la substance gélatineuse (sarcode) qui est renfermée dans les enveloppes des diatomées. Les parcelles sur lesquelles je dirigeai le jet de flamme , arrivées au rouge-blanc, jetaient un éclat extraordinaire. Je laissai refroidir, et j'exami- nai le résidu au microscope ; alors je reconnus , non sans éton- nement, que ces filamens si ténus, dont l'épaisseur de lenve- loppe siliceuse atteint à peine r1/500 de millimètre, n'avaient pas éprouvé, sous le feu violent du chalumeau, la moindre défor- mation. À la vérité, les articles ou loges étaient vides , mais leur forme, leurs stries les plus délicates étaient absolument telles qu’elles sont dans Lits vivant. On en pourra juger par les échantillons que je joins à cette note. « Par la calcination dans le creuset, j'obtinslemême résultat. La masse pulvérulente, verdâtre avant la calcination, était de- venue blanche, sèche, âpre sous les doigts, et inattaquable par l'acide nitrique. C'était de la silice pure, comme j'en fus con- vaincu par le verre soluble dans l’eau, que me ee sa fusion avec lhydrate de potasse. J'ai répété cesexpériences sur un grand nombre d'espèces des genres Meloseira, Diatoma, ut io Frusiulia, etc., et toutes m'ont donné un résultat semblable en me fournissant, sans se déformer, une matière pulvérulente blanche, qui est un véritable éripoli artificiel, et qui a la propriété de décaper les métaux comme les substances Ha dans les arts sous le nom de tripoli. « Le Vavicula viridis, Ehrenb., commun dans nos eaux, donne , après la calcination, une poussière blanche dont las- pect, sous le microscope, est identique avec celui que présente le dépôt silicieux de Franzensbad, observé par M. Ehrenberg. Les espèces de la section des Desmidiacées, établies par M. Küt- zng dans les Diatomées, m'ont offert une constitution tout-à- fait différente, et j'en ai tivé une uouvelle preuve de la néces- 250 DE BRÉBISSON. — Swr Les Diatomeées. sité de séparer les Diatomées des Desmidiées, dont elles diffèrent d'ailleurs par beaucoup d’autres points de leur organisation. « Les vraies Diatomées ( section des Diatomacées de M. Küt- zing) ont un test fragile, souvent prismatique et strié en tra- vers, formé de silice, ne se décomposant point par la dessicca- ton, ni même par la calcination. Elles sont munies intérieure- ment d'une substance gélatineuse ou muqueuse ( Ze sarcode ), jaunâtre, tirant plus ou moins sur le roux. Elles sont douées d'un mouvement prononcé, et leur pesanteur spécifique est plus grande que celle des desmidiées. Leur reproduction, ou plutôt multiplication , s'opère par la séparation médiane et /on- gitudinale de l'individu adulte en deux autres individus qui lui sont semblables , de même lengueur, mais qui , par conséquent, sont d'abord las étroits. « Les Desmidiées ( composées des genres Desmidium, Holie: rella, ou Micrasterias, Closterium ou Lunulina,; Binatella, etc.) ontune enveloppe membraneuse qui se déforme par la dessic- cation, et qui, par la combustion, comme je l'ai éprouvé, se ré- duit en charbon et en cendres. Ces débris ne présentent plus au microscope la moindre apparence qui rappelle leur ancienne origine. Elles renferment intérieurement un ezdochrome ou aol granuleux, souvent disposé en lames rayonnantes, presque toujours de couleur verte. Elles sont rarement douées de mou- vement. « Les Desmidiées se reproduisent probablement par propa- gules ainsi que les Diatomées, mais elles ont de plus un mode de reproduction qui a lieu par le moyen d'une séminule se formant par la réunion de l’endochrome dans un tube d'accou- plement qui s'établit entre deux individus rapprochés. « Les Desmidiées, dont la disposition est généralement binaire, ont encore un mode de multiplication, par la division {rans- versale d'un corpuseule en deux parties, qui, chacune de leur côté, émettent à leur point de section une portion semblable à celle qu’elles ont perdue, et qui croit rapidement de manière à former deux individus complets. « Voici les considérations qui me portent à ne pouvoir regar- DE BRÉBISsOoN. — Sur les Diatomées. 2b1 der les Diatomées et les Desmidiées comme deux sections ap- partenant à la même tribu; considérations auxquelles je pour- rai, plus tard, donner plus de développement en présentant de nouveaux faits et des observations plus étendues, si l’Académie des Sciences daigne léur accorder quelque intérêt, et accueillir mes travaux avec l’indulgence dont ils ont besoin. » mm Note de M. TurPiN ajoutée aux observations de M. DE BRÉBISSON. « Trois échantillons représentant deux des productions or- ganisées soumises aux recherches intéressantes de M. de Bré- bisson accompagnent, comme preuves, le résultat obtenu par ses curieuses expériences. La première de ces productions est le Fragilaria pectinalis, Lyngb., à l’état naturel, desséché et à l’état calciné. La seconde est le Navicula viridis au seul état calciné. « Le Fragilaria pectinalis, dont les filamens ont pour dia- mètre à-peu-près 1/20 de mill., se compose d’un grand nombre d'articles uniloculaires, trois fois plus larges que haut, incolores, iransparens comme du cristal, finement striés dans le sens de leur plas grande longueur, paraissant comme liés entre eux par deux globules colorés et contenant, dans leur intérieur , une petite masse fusiforme, granuleuse, d’un jaune ambré, qui est la seule partie organisée et vivante de cette élégante production qui, quoique sans mouvemens apparens, paraît avoir quelque chose d’animalisé dans la nature de sa substance colorée ou sarcode. C’est à la réunion de tous ces petits fuseaux colorés, que je considère comme autant d'individus distincts renfermés isolément dans chacune des loges d’une sorte de coquille sili- ceuse, filamenteuse et multiloculaire, qu'est due la couleur brun- chocolat que présente, à l'œil nu, le Fragilaria pectinalis ob- servé en masse. « En se séchant, cette production perd sa couleur naturelle 232 DE BRÉBISSON. — Sur les Diatomeées: et devient d’un vert blanchâtre, brillant et comme amiantacé. Ce changement de couleur après la vie, changement que J'ai déjà fait connaître dans un mémoire en parlant du Navicula scalprum qui couvre en brun-chocolat les vases découvertes de nos ports, et du Girodella comoides , Gaill. (1), si commun sur les corps calcaires et les cailloux re- couverts à chaque marée, me semble offrir une preuve de la presque animalité de ces productions, confondues jusqu’à ce Jour avec les véritables conferves, qui ne présentent point ce caractère. | « C’est dans cet état de dessiccation et de changement de cou- leur du brun-marron au vert amiantacé, que M. de Brébisson présente à l'Académie un échantillon du Fragilaria pectinulis vu à Pœil nu ou même à la loupe. Cet échantillon consiste en un amas considérable de fragmens ou paillettés argentées, in- colores, et d’une pulvfécule verdâtre. Ces fragmens, observés ensuite sous le microscope, montrent un grand nombre de fila- mens plus ou moins longs qui n’ont subi aucune altération dans l'enveloppe siliceuse, mais seulement dans la partie intérieure fusiforme, vivante qui, par la mort, s’est entièrement déformée, contractée et passée du brun-marron au verdatre. « Un second échantillon de la même production fait connaï- tre les changemens qui s’opèrent par la calcination et fournit une preuve nouvelle de là nature siliceuse de l'enveloppe si fra- gile de ces êtres microscopiques. En ce nouvel état il n’y à d’au- tres différences que celle d’être passée du verdätre au blanc (2). Quelques fragmens portés sous le microscope expliquént bien- tôt en quoi consiste ce changement de couleur. On voit, non sans admiration, que les filamens si délicats, si minces et si flexibles ont entièrement résisté à l’action d’un feu violent et que la combustion n’a atteint que la partie mucilagineuse et organisée de l'intérieur des loges ou articles du filament et à un tel point qu'il n’est plus possible d’en retrouver la moindre trace sous le microscope. (x) Conferva comoides Dillw, (2) C’est un véritable blanchiment, semblable à celui de l'amiante obtenu par le feu. : DE BRÉBISSON. — Sur les Diatomées. 253 « Un troisième échantillon offre, entre deux lamelles de talc, bon nombre d'individus calcinés du Navicula viridis, Ehrenb. Comme dans le Fragilaria pectinals, le feu a dévoré la sub- stance verte organisée et animalisée ; mais il n'a porté aucune atteinte à l'enveloppe ou carapace siliceuse de cet infusoire : on y voit, de la manière la plus nette, la côte médiane et les élégantes stries transversales qui caractérisent la coquille ou carapace de ces animalcules microscopiques et siabondans dans presque toutes les eaux. « Ces individus du Vavicula viridis calcinés, comparés sous le microscope avec ceux à l’état fossile envoyés de Berlin, et composant, en grande partie toute la masse de certains tripolis, n'offrent aucune différence. Dans les uns et les autres il ne reste que l'enveloppe on carapace silicieuse, incombustible, in- colore et transparente comme du. cristal. Dans les deux cas, c’est la substance organisée et animalisée qui est détruite et qui a somplétément disparu. _ «Il n’y a véritablement qu’une différence ie temps entre le résultat observé par M. Ehrenberg et celui produit artificielle- ment par M. de Brébisson. Le premier est dû à une combustion lente et naturelle de la partie mucilagineuse et organisée, tandis que le second s'obtient instantanément en brülant avec violence cette même partie. « Il résulte de ces expériences que M. de Brébisson fabrique une sorte de tripoli artificiel, puisque, comme ceux que lon trouve tout formés dans la nature, son produit est une agelo- mération d'enveloppes siliceuses ayant fait partie, comme co- quille ou enveloppe, de plusieurs espèces d'êtres organisés. « Ces petites coquilles très dures, mais pourtant très fragiles, et dont la cassure rappelle celle du verre, étant souvent brisées ou pouvant se briser-sous l’action du frottement, il n'est pas étonnant que de tels fragmens soient très propres à gratter, à nettoyer ou a décaper la surface des métaux. » 254 A. BOREAU. — ÆEuphrasia Jaubertiana. DescriPTION de lPEuphrasia Jaubertiana, nouvelle espèce du sous- genre Odontites. Par A. BorEau. Depuis la publication de notre Programme (1), des recher- ches actives et bien dirigées nous ont enrichi d'un grand nom- bre de faits nouveaux et des plus intéressans, que nous ex- poserons dans la Flore du centre de la France, ouvrage dont la rédaction nous occupe en ce moment. Notre intention n'est pas d'énumérer ici ces nouvelles conquêtes (2); une espèce d'Euphraise qui parait nouvelle pour la science sera seule l’objet de cette note. EuParasiA JAUBERTIANA Nob. (3) E. lutea Dubois F1. Orl. p. 341, et forsan mult. alior. auct. non L. E. fous lineari acnminatis bracteisque sub-integris; dentibus calycinis brevi- bus lanceolatis obtusiusculis; corollà subæquali, labio superiore arcuato, infe- riore erecto lobis integris; staminibus styloque non exsertis, antheris ovatis subtus læviter barbatis. Var. 8. crysantha Nob. Habitatin arvis post messes, et in campestribus calcareis. Descr. Toute la plante teinte d’une couleur rougeätre est cou- verte de peuts poils courts, blanchâtres, apprimée. La tige droite, tétragone, se divise presque dès la base en rameaux ou- verts ascendans. Les feuilles linéaires acuminées, larges de une à deux lignes, longues de quatre à six lignes, sont épaisses, ponc- tuées, scabres sur es bords ; les inférieures sont à peine dentées, (1) Programme de la Flore du centre de la France, in-8. Nevers, 1835. (2; Nous pourrions mentionner parmi celles-ci, comme ne se trouvant pas décrites dans le Botanicon gallicum, les Viola stagnina et pratensis Koch, Centaurea hkybrida AIl., Scorzonera glastifolia W., Orobanche ulicis Desm. , Arenaria conimbricensis Brot, etc. Nous devons aux bienveillantes communications de M. Gay l’exacte détermination de cette dernière, qui ne figure daus aucun ouvrage français. C’est aussi d'aprés les avis de ce savant que je me suis décidé à décrire comme nouvelle l’espèce qui fait l’objet de ce travail. (1) Je dédie cette plante à M. le comte Jaubert, député du Cher, et botaniste zélé. C'est sous ses auspices et avec sa coopéralion que s'exécute en ce moment la Flore du centre de la France, A. BOREAU. — Euphrasia Jaubertiana. 255 les supérieures sont très entières, ainsi que les bractées qui sont lancéolées. L’inflorescence se compose de grappes termi- nales à fleurs très courtement pédicellées. Le calice ponctué of- fre quatre lobes un peu obtus, ne dépassant pas le tube de la corolle. La corolle pubescente a ses lobes presque égaux; la lè- vre supérieure est arquée et pliée en casque ; l'inférieure est dressée à lobes entiers, les latéraux ohovales un peu concaves, l'intermédiaire presque carré. Le style et les étamines ne dé- passent pas la longueur de la corolle. Les filets cylindriques et presque glabres, supportent des anthères ovoïdes, courtement mucronées, un peu barbues en dessous. Le style est couvert in- férieurement de poils ouverts; le stigmate est capité. La capsule ovoide est un peu comprimée au sommet, couverte de poils bianchätres, plus courts que le calice ou le dépassant un peu à la maturité. Les graines sont ovales elliptiques, marquées de sillons longitudinaux entre lesquels on distingue des stries trans- versales. La taille de la plante varie de 4 à 18 pouces. Les fleurs sont inodores, d’un jaune pâle ochreux, passant rarement au jaune doré, parfois lavées à l’extérieur d’une lé-. gère teinte rosée. Elle fleurit en septembre et octobre. Habite les champs calcaires qu'elle couvre quelquefois après la moisson, et les pâturages élevés. Champs d'Ardéné, près Nevers; coteaux de la Loire à Tronsanges (Nièvre.) — Indré et Saint-Ay, près Orléans (Dubois). (1) | La variété que je n'ai pu suffisamment étudier sur le vif, diffère beaucoup du type par son aspect et son port: toute la plante est d’un vert tendre, ses rameaux sont redressés et mcins ouverts; ses feuilles et ses bractées sont lancéolées et dentées ; les lobes du calice sont un peu plus étroits et aigus; les corolles sont d’un beau jaune doré et un peu odorantes; les anthères paraissent peu différentes. Elle croît dans les taillis clairs des coteaux calcaires et les pâturages secs. Nièvre : coteaux de Va- rennes-lès-Nevers, Pouges, Parigny-lès-Vaux, Saïnt-Parize-le- Châtel. — Cher: pâturages entre Lissay et Bourges, Morthomier, Troug, Allouy, Quincy. — Indre : entre Condé et Issoudun. (2) L'Euphrasia Jaubertiana à le port de l'£. Odontites et lors- qu'elle n’a pas été bien préparée, elle pourrait sur le sec être (x) D'après des échantillons reçus d'Orléans. . (2) Ces diverses localités sont représentées par des échantillons authentiques conservés, tant dans mon berbier que dans celui de M. Saul, habile observateur qui depuis deux ans s’est spécialement livré à l'exploration du département du Cher. 26 A. BOREAU. — Æuphrasia Jaubertiana. confondue avec elle {1); mais elle offre des caractères distinc- tifs qui ne permettent pas de l’en rapprocher. L’£. Odontites en diffère, en effet, par ses corolles dont les lèvres sont très inégales, la supérieure droite et fronquée au sommet, l'inférieure très ouverte moilié plus courte quelautre, à lobes étroits, oblongs, l'intermédiaire un peu émarginé; ses étamines ont leurs filets comprimés et glanduleux; les anthères sont adhérentes entre elles, le style offre quelques poils très courts et un stigmate plus gros marqué dun sillon transversal. L’extrême confusion qui a régné jusqu'ici parmi les Euphrai- ses à fleurs jaunes, a pu faire comprendre notre plante, avec plusieurs autres espèces, sous le nom d’Æ. lutea (2), mais ceite dernière s’en éloigne considérablement par ses corolles à lèvres très écartées et très ouvertes, et par ses étamines très saillantes à anthères oblongues et glabres. L'E. lanceolata Gaud. oftre ce dernier caractère, et se distingue en outre par ses calices à lobes allongés et très aigus, ses larges feuilles et ses bractées dentées, etc. L'étude que nous avons faite des espèces françaises apparte- nant au sous-genre Odontiies , nous engage à en présenter ici le tableau analytique. ! Fleurs rouges ou blanches. . . . . . . . . . 2. LTÉE TE ET NÉ SALE A QUE Len 3. Feuilles entières, calice égalant presque la corolle. Æ. corsica Lois. 2 } Feuilles dentces, calice plus court que la corolle. ÆE+ Odontites L. Inflorescence parsemee de poils granuleux. . . . 4, Inflorescence dépourvue de poils granuleux. . . 5 Corolle dépassant peu le calice. . . . . . . . Æ. viscosa L. | Corolle 4 à 5 fois plus longue que le calice . : E. longiflora Lam. 5 Tige couchée, corolle dépassant à peine le calice. Æ!. corsica Lois. Tige droite, corolle plus longue que le calice. . . 6. Anthères ovoides, munies en dessous d’un fais- 6 ceau de poils. . 2 . .. . .,. .'. « +: . EcJaubertiana)N. ‘| Anthères oblongues et glabres. nee te RUE 7 Feuilles linéaires étroites peu ou point dentées. . Æ. lutea L. T | Feuilles larges, lancéolées, fortement dentées. . ÆE./lanceolataGaud. (x) Cette affinité pourrait faire supposer que notre plante est une hybride des Æ. Odontites ét lutea ; mais celle-ci ne croît pas dans la même contrée, et lorsque l'E. Odontites se trouve dans le voisinage de VE. Jaubertiana , celle-ci s’isole par groupes sans se mêler avec elle. (2) Il existe deux formes de l’Euphrasia lutea S., qui, comme le dit fort judicieusement M. soyer-Villemet dans ses Observations (p. 109 ), constituent à peine deux variétés : l’une a les feuilles inférieures légèrement dentées , et forme l'E, lutea des auteurs; l’autre a presque toutes ses feuilles entières, et constitue leur Æ,. Zinifolia. arr ER RRER Q QG Ge HD. EPACH. — Sur des Cistacées. 257 ORGANOGRAPHIE DES CISTACÉES, Par M. Epouarp SPACH. Un nouveau travail au sujet d’un groupe composé en majeure partie de végétaux indigènes, paraîtra sans doute superflu à beau- coup de personnes ; néanmoins, à en juger d’après les ouvrages même les plus récens, les prétendus caractères des Cistacées ne reposent que sur des notions vagues et très superficielles. Je me flatte d’avoir rempli cette RUE en examinant comparative- ment, jusque dans leurs moindres détails, presque toutes les Cistacées déjà décrites, ainsi que plusieurs espèces nouvelles : méthode à la vérité peu expéditive, mais propre du moins à démontrer la nullité des classifications théorétiques fondées sur des observations partielles. La famille des Cistacées , telle que l'envisagent aujourd’hui la plupart des botanistes, est, comme l’on sait, constituée par les genres Cistus, Helianthemum , Hudsonia et Lechea. Cest aussi presque uniquement aux espèces comprises dans ces qua- tre genres, que se bornent les recherches dont je vais exposer ici les résultats. Toutefois, j'ai lieu de croire, qu'une révision approfondie de plusieurs familles voisines des Cistacées, notam- ment des Portulacées, des Bixinées, des ‘Tiliacées et des Flacour- tianées, enrichirait probablement les premières d’un certain nombre d'espèces rangées à tort parmi les autres. Je ne m'étendrai point sur la durée, le port, les feuilles et linflorescence des Cistacées, n'ayant que peu de chose à ajouter à ce que l’on connaît déjà à ce sujet. La végétation des Cistes à feuilles non persistantes, offre une particularité que je ne crois pas devoir passer sous silence. Dans ces plantes, les feuilles développées sur les jeunes pousses, pendant les premiers mois de la belle saison, tombent ordi- nairement dans le courant de l'été, dès qu’il naît de nouveaux ramules à leurs aisselles ; les feuilles qui garnissent ces ramules VI, — BoTan. — Novembre, 17 258 ED. SPACH. — Sur des Cislacées. offrent presque toujours des formes très différentes de celles des feuilles primaires et changent totalement l'aspect de l'espèce. L'inflorescence est très variable dans beaucoup d’espèces : aussi. les caracteres tirés du nombre et de la disposition des fleurs, ne sont-ils d'aucune valeur, en beaucoup de cas. CaALICE. Le calice, toujours continu avec le .pédicelle et inadhérent, prend plus ou moins d’accroissement apres la floraison et per- siste au moins jusque vers la maturité du fruit : dans la plu- part des espèces, il se maintient long-temps après la déhiscence. En général, il se compose de deux verticilles distincts : l’un in- térieur, complet, à trois sépales soudés par la base ou rarement presque libres; l’autre extérieur, ordinairement incomplet, c'est-à-dire à deux sépales, parfaitement distincts les uns des autres; mais adnés par leur base au petit godet formé par la sou- dure des sépales du verticille intérieur, alternes avec deux de veux-ci de manière à laisser vide la place qu'occuperait le troi- ième sépale du verticille extérieur; en effet, dans certaines espèces habituellement pentasépales (par exemple les Cistus vil- losus et C. albidus), on trouve assez souvent des fleurs dont le calice offre les deux verticilles complets, c’esi-à-dire six sépales bisériés, les trois sépales intérieurs alternantavec les trois sépales extérieurs(1); dans plusieurs espèces, au contraire (par exemple les Cistus candidissimus, C. Clusü, etc.), le verticille extérieur se réduit souvent à un seul sépale (toujours correspondant à l’axe d’un entre-deux du verticille intérieur), ou bien ilmanque entière- ment, ce que d’ailleurs d’autres espèces offrent comme caractère constant, et qui, par conséquent, sont toujours trisépales. Les sépales du verticille extérieur sont le plus souvent beaucoup plus petits que ceux du verticille intérieur, ce qui les a fait envisager dans plusieurs espèces coinme étant des bractéoles; mais d’au- tres fois ils sont presque aussi grands où même plus grands que (1) Les Cistacées à fleurs accidentellement 6-sépales, offrent aussi six pétales; mais le nombre normal des placentaires et des valves, c'est-à-dire celui de cinq, reste le même. Evo. spAcH. — Sur les Cistacées. 259 les sépales intérieurs, lesquels dans ces cas se trouvent recouverts en tout ou en partie par les premiers; leur estivation est val- vaire ou distante, et très souvent ils restent réfléchis ou étalés après la floraison; les sépales du verticille intérieur sont toujours plus ou moins inéquilatéraux et voütés, mais rarement inégaux entre eux (1); sans exception ils se recouvrent plus ou moins dans le bouton, et le côté recouvert offre un rebord membra- neux ou scarieux ordinairement très large; en outre, leur partie supérieure est très souvent contournée en estivation; étalés ou réfléchis au moment de l'épanouissement de la fleur, ils re- prennent immédiatement après l’anthèse leur position primitive (sauf la torsion), et la conservent jusqu’à la maturité du fruit ; mais alors, suivant les espèces, ils se détachent dans les unes, et s'étalent ou s’écartent plus ou moins dans les autres. RÉCEPTACLE. Le réceptacle se prolonge quelquefois en stipe staminifère très marqué, et articulé à la base de l'ovaire (2), mais en géné- ral il ne forme qu'un bourrelet peu saillant. Disque. Dans la plupart des Cistacées, on observe un petit godet sta- minifère plus ou moins charnu, inséré au réceptacle, inadhérent mais engainant la base de l'ovaire, et qu'on envisagerait peut- être à plus juste titre comme un androphore que comme un disque proprement dit; car, lorsque les étamines sont peu nom- breuses , ce corps est mince et évidemment formé par la con- fluence de la base des filets. Ce godet manque dans les Cistacées dont les étamines sont insérées sur un gyuophore. (x) Lorsqu'il y a inégalité entre les trois sépales intérieurs (comme dans les Cistus hirsutus , C. monspessulanus , etc. ), deux de ces sépales sont égaux, conformes, et plus petits que la troi- sième , lequel est presque semblable aux deux sépales extérieurs. (2) Ce stipe réceptaculaire ne doit pas être confondu avec un rétrécissement stipitiforme de la base de l'ovaire, qu’on observe dans beaucoup de Cistacées, mais qui n’est jamais ni articulé ni staminifère, 17, 260 ED. SbaACH. — Sur des Cistacées. COROLLE. La corolle (nulle dans quelques espèces) n'offre qu’un seul verticille de pétales soit isomères, soit anisomères avec les sé- pales, et toujours distincts. Lorsque les pétales sont au nombre de cinq dans des fleurs soit à cinq, soit à quatre, soit à trois sépales (1), ils n'alternent ja- mais avec les sépales, ainsi qu'on l'avait supposé à tort jus- qu'aujourd'hui; mais dans les unes comme dans les autres ils n'affectent aucune symétrie HÉBRUBTE nt constante relativement au calice. (2) Lorsque les pétales sont au nombre de trois (3), ils alternent avec les trois sépales du verticille intérieur. Dans la tribu des Cistées, les pétales, sans exception très- caducs et insérés au réceptacle sous le disque, sont chiffonnés avant la floraison et contournés en sens inverse des sépales in- térieurs. 1 Dans la tribu des Léchidiées, les pétales persistent en général plus ou moins long-temps et prennént même quelquefois de l'accroissement après la floraison; ils ne sont ni contournés ni chiffonnés en estivation, mais simplement imbriqués, et ils s’in- serent à la base d’un réceptacle stipitiforme, ou, par exception, au sommet même de ce stipe. Dans quelques espèces seulement de la même tribu, la fleur primordiale de chaque inflorescence est ordinairement 5-pétale, tandis que toutes les autres fleurs sont apétales. | ÉTAMINES. Les étamines sont libres (à moins qu'on ne préfére envisager le disque comme un véritable androphore), marcescentes, unt- {x) Cette conformation est commune à la plupart des espèces, et, conjointement avec quel- ques autres caractères , elle constitue ma tribu des Cüstées. (2) Je suis arrivé à ce résultat en examinant sur le vivant un grand nombre d'espèces. (3) Les Cistacées tripétales, conjointement avec les apétales, constituent ma tribu des Léchidiées : toutes ont un calice pentasépale. ED. SPACH,. — Our les Cistacées. 261: ou pluti-sériées. Dans la tribu des Cistées, leur nombre est gé- néralement indéfini et très varié (de 7 à 100 où même plus; très-souvent d'environ 20 à 30). Dans la tribu des Léchidiées, il n’y a très habituellement que trois étamines, lesquelles, dans ce cas, alternent avec les trois sépales intérieurs et correspon- dent par conséquent aux pétales. En général, elles s'insèrent soit au bord, soit à toute la surface extérieure du disque, lequel emboîte la base de l'ovaire comme une cupule; mais lorsqu'il n'y a point de disque, ce qui n’arrivé que dans les Léchidiées, elles s’attachent immédiatement au sommet d’un gynophore ordinairement stipitiforme. Les filets, capillaires ou filiformes et souvent un peu épaissis vers leur sommet, paraissent souvent tétraèdres à un fort gros- sissement ; ordinairement les supérieurs sont plus longs que les inférieurs. Lorsque les pétales sont contournés en estivation, les filets suivent la même direction; mais pendant la floraison ils sont toujours rectilignes et plus ou. moins divergens. Dans plusieurs espèces, on trouve au dessous des filets anthérifères un verticille de filets stériles moniliformes, d’une conformation _ celluleuse très particulière , «et assez semblables aux .étamines stériles du Sparmannia (voy. pl. 16, fig. 8 et 9). Les filets d’une Léchidiée du Mexique (Tæniostema micranthum Nob.) sont li- néaires-spathulés et aplatis; ceux du Helianthemum squamma- tum sont irrégulièrement soudés en trois ou quatre faisceaux al- ternes avec des filets libres. Les anthères de forme (souvent variable dans la même fleur) linéaire, ou oblongue, ou ovale, ou elliptique, ou suborbiculaire, obtuses ou échancrées au sommet, sont toujours fixées au filet par leur base ou peu au dessus, moyennant un connectif con- ünu (v. pl. 16, fig. 6et7|) et ordinairement linéaire; elles se composent sans exception de deux bourses parallèles, contiguës antérieurement, avant l’anthèse partagées chacune en deux coques par un profond sillon longitudinal, par lequel s'opère la déhiscence (v. ibid.). Chaque bourse s'ouvre en deux valvules dont l’une, appartenant à la coque antérieure, se replie en avant et s'applique contre la valvule correspondante de l’autre bourse, qui se replie de la même maniere, tandis que les valvules posté- 262 FD. SPACH. — Sur les Cistacees. rieures de l’une et de l’autre bourse se déjettent en arrière et s'appliquent aussi l’une sur l’autre; de sorte que l’anthère des Cistacées, observée après l’anthese, quoique alors sa forme dif- fère plus ou moins de celle qu’elle avait avant la déhiscence, offre encore deux bourses simples en apparence, mais formées chacune par le rapprochement de deux valvules apparteñant à des bourses différentes (r). Les bourses pollinifères sont pres- que toujours plus larges que le connectif, d'où résulte que les anthères sont en général beaucoup plus larges que les filets. Seulement dans le Tæniostema , l'anthère se distingue à peine du filet par sa largeur. PiSTEr.. L’ovaire, de forme ovale ou subglobuleuse, est toujours in- adhérent, et souvent il se rétrécit brusquement en un court sup- port stipitiforme (2), engainé par le disque. La cavité de l'ovaire est ou parfaitement uniloculaire, ou plus souvent divisée par des cloisons endocarpiennes en 3, 5,°ou par exception 6-10 loges soit presque complètes, suit incomplètes: car tantôt les cloisons sont assez développées pour atteindre à peu de chose près l’axe (idéal) du pistil, et tantôt elles se trouvent réduites à une crête pariétale assez étroite pour laisser subsister un vide cen- tral plus ou moins considérable; dans quelques espèces les cloi- sons s’oblitèrent presque éntièrement au dessous du milieu de l'ovaire, tandis que plus haut elles offrent une largeur notable : de sorte que l'ovaire est uniloculaire vers la base, et plurilocu- laire ou subpluriloculaire dans sa partie supérieure. Dans beau- coup d'espèces les cloisons se dédoublent facilement, des lori- giné, en deux lames membraneuses provenant chacune d'un repli de l’endocarpe, lequel, dans ce cas, constitue lui-même une pellicule membraneuse qui n’adhère au mésocarpe que sur les lignes correspondartes aux bords et à l’axe des valves. Les placentaires sont en méme nombre que les cloisons et (1) Ce mode de déhiscence se rencontre sans doute aussi dans d’autres familles. (2) Ce rétrécissement ne doit pas étre confondu avec le stipe sfaminifere qu'on observe dans la plupart des Cistacées-Léchidiées. ED. SPACH. — Sur les Crstacces. 263 adnés par leur axe au bord antérieur de celles-ci (1); lorsque les loges sont à-peu-près complètes, ils se touchent par leur face et souvent aussi par leurs côtés ou leurs bords, mais jamais, à quelque époque que ce soit, ils ne contractent aucune adhé- rence entre eux ; lorsque l'ovaire est parfaitement uniloculaire, il offre trois placentaires pariétaux. Le plus souvent les placen- taires constituent un nervule soit filiforme ou capillaire, soit trigone et plus ou moins épais (v. pl. 17, fig. 5 et 6); dans quel- ques espèces (v. pl. 17, fig. 1, 2 et 4) les deux angles latéraux of- frent chacun un processus laminaire en forme de crête, lequel provient probablement de la soudure des funicules, et qui, en se recourbant vers la circonférence et se rencontrant avec lune des crêtes du placentaire voisin, partage chaque loge en deux compartimens incomplets. Dans la plupart des Cistacées- Léchidiées, les placentaires forment des lames minces, arron- dies, presque aussi larges que le diametre de la cavité de l'ovai- re : structure fort remarquable dans la famille des Cistacées, et très analogue à celle de l'ovaire des Ændrosærmum. Dans un grand nombre d'espèces, la base des placentaires conflue très distinctement en un axe central. Les funicules naissent en général soit sur toute la face anté- rieure, soit seulement aux bords ou aux angles latéraux des placentaires; mais dans les Cistacées-Léchidiées dont l'ovaire offre la structure que je viens de signaler, les funicules s’atta- chent & la face postérieure des placentaires, dans les angles axi- les formés par le bord antérieur des cloisons (2). Le nombre des funicules sur chaque placentaire est ou déterminé, ou in- déterminé : dans le premier cas, les funicules sont toujours col- latéraux, et je n’ai trouvé aucune Cistacée dont les placentaires, à l’époque de la floraison, offrissent un funicule sokiture, quoi- (x) Dans'toutes les Gistacées à ovaire soit complètement, soit incompletement pluriloculaire, les placentaires , quoi qu’en aient dit plusieurs auteurs, se distinguent très-nettement et ne sauraient ëtre confondus avec les cloisons. (2) En’supposant que dans ces plantes, les placentaires, au lieu d’être seulement appliqués les uns contre les autres, se fussent soudés entre eux par leur surface, et aux parois par leurs bords , il en serait résulté un pistil à ovules attachés à l’angle interne des loges, et un nombre de loges double de celui des carpelles. | | 264 ED. SPACH. — Sur les Cistacées. que des placentaires monospermes par avortement ne soient pas rares dans cette famille. Lorsqu'il n'existe que. de deux à quatre paires de funicules sur un placentaire filiforme, elles sont. superposées soit immédiatement, soit à des distances plus ou moins rapprochées. Lorsque les funicules sont en nombre in- déterminé sur un placentaire nerviforme dont ils couvrent toute la surface antérieure, ils paraissent trop rapprochés pour affecter un ordre régulier; mais lorsqu'il n'en naît qu'aux an- gles latéraux d’un placentaire trigone, on distingue soit une seule série, soit plusieurs séries de chaque côté. La longueur des funicules varie suivant les espèces, mais on peut dire qu’en gé- néral ils sont allongés, et par exception seulement très-courts ou presque nuls. Quant à leur, direction, ils sont ou presque horizontaux, ou plus ou moins défléchis mais généralement re- dressés au sommet, ou bien ascendans presque dès ieur base mais infléchis au sommet. Leur forme et leur structure offrent plusieurs modifications notables : dans beaucoup d'espèces, ils sont capillaires ou filiformes, sans aucune dilatation, ou n'of- frant qu'un épaississement peu sensible vers l'exirémité par laquelle ils s’attachent à l’ovule; dans d’autres espèces ils sont fortement renflés en forme de massue ou de toupie, et s’atta- chent au placentaire par un petit filet capillaire, lequel se con- tinue dans leur intérieur jusqu'à la chalaze ; dans quelques es- pèces leur partie inférieure est capillaire, tandis que plus haut ils sont beaucoup plus épais, moniliformes et fortement celluleux. Les ovules, en général assez petits ou minimes, sont ordinai- rement de forme ovale cu oblongue. Vers l’époque de la florai- son, ils se composent d'une primine pelliculaire perforée au sommet, d’une secondine plus où moins débordée par la pri- mine et conformée comme celle-ci, enfin d’un très petit nu- celle (v. pl. 16, fig. 2). A l'exception de quatre espèces (con- stituant la section des Cistées-Fumaninées ), ces organes of- frent constamment le type de l’évolution orthotrope : le hile, confluent avec la chalaze, forme une aréole ou un mamelon saillant à la base (tant organique que géométrique) de lovule ; les points d'attache de la secondine et du nucelle correspon- dent exactement à l’attache extérieure, et se font aussi moyén- ED. SPACH. — Sur les Cistacees. 265 nant un aréole. Le plus souvent l’ovule est érigé (c’est-à-dire que l’exostome se trouve placé en haut, eu égard au sommet de l’ovaire) par suite du redressement du funicule, quelle que soit d’ailleurs la direction générale de celui-ci, et fréquemment lors de l’anthèse (peut-être toujours à l’époque de la féconda- tion), il est incliné vers le placentaire, auquel il touche avec l’exostome , mais sans adhérer; quelquefois l'ovule, au lieu d’être érigé et légèrement incliné, se renverse complètement, dirigeant l’exostome vers le placentaire, mais reprenant plus tard une po- sition érigée. Les Cistacées que j'ai signalées plushaut comme ét ex- ception à l’orthotropie, ont des ovules presque anatropes, atta- chés un peu au dessous de leur sommet moyennant un funi- cule horizontal très court (v. pl: 16, fig. 1), et par conséquent appendans; le raphé forme une petite crête (d) à la surface de la primine, depuis le hile jusqu’à la base de l’ovule, où ilentre dans la chalaze (c); contrairement à ce qu’on remarque dans les Cistacées à ovules orthotropes, la primine se prolonge au- delà de la secondine en un boyau (v. même fig. b.) dont l’extré- mité supérieure est soudée au placentaire à l’époque de la flo- raison : Connexion qui se maintient pendant quelque temps, mais se détruit des que l’ovule prend de l'accroissement. Toutes les Cistacées offrent un style indivisé, non continu avec l'ovaire (excepté dans les Hudsonia et inséré au sommet de celui-ci dans une fossette qui le met en communication di. recte avec les placentaires ; il se dessèche en général peu après la fécondation, et, dans la plupart des espèces, il tombe long- temps avant Va maturité. Le tissu de ce style, très différent de celui de l'ovaire, est analogne au tissu des stigmates et des pla- centaires. Souvent asceadant et géniculé à la base, ou quelque- fois décliné, le style des Cistacées est tantôt très court et tur- biné, tantôt grêle et plus ou moins allongé; ordinairement il offre autant d’angles que l'ovaire renferme de placentaires. Les stigmates sont en même nombre que les placentaires et correspondans à l'axe de ces derniers. Le plus souvent ils ont la forme d'une crête trigone ou condupliquée, plus ou moins charnue, et diversement plissée ou fimbriolée ; ordinairement ces 266 ED, SPACH. — Sur les Cistacees. crêtes sont cohérentes par leurs côtés et conniventes de ma- nière à simuler un stigmate indivisé (1); mais il n'y a jamais soudure complète, car il est très facile d'isoler chaque crête. Dans les ZLechea et dans le Lechidium (nouveau genre), les stigmates sont plumeux et tout-à-fait distincts. Dans les Æud- sonia, le style est terminé par trois stigmates dentiformes, mais imperceptibles à l'œil nu. \ PÉRICARPE. Le péricarpe des Gistacées est sans exception urie capsule à 3, ou à 5, ou rarement à 6-10 cloisons soit complètes, soit plus ou moins incomplètes, ou moins souvent à 3 placentaires immé- diatement pariétaux. Sa consistance est ou ligneuse. ou coriace , ou testacée, ou cartilagineuse, ou presque chartacée. Il s'ouvre de haut en bas en autant de valves qu'il y a de cloisons ou de placentaires: ces valves sont constamment cymbiformes et ab- solument dépourvues de côtes, de nervures, ainsi que de sil- lons; le plus souvent elles ne s’écartent que peu les unes des autres, et, sauf quelques exceptions, elles persistent après la déhiscence , laquelle , dans la plupart des espèces, ne s’opère que long-temps après la maturité des graines ; d’ailleurs la diver- gence des valves dépend de létat de l’atmosphère : car, lorsque le temps est pluvieux, les capsules déjà ouvertes se referment complètement; dans les Gistacées tripétales à capsule tri- valve , les valves sont placées devant les trois sépales intérieurs, et par conséquent alternes avec les pétales ; dans les Cistacées pentapétales dont la capsule est à trois valves, celles-ci alternent avec les trois sépales intérieurs ; dans les Cistacées. pentapétales . à capsule 5-valve, les valves sont opposées aux sépales. Les cloisons, ou à leur défaut les placentaires, correspondent tou- jours à l’axe des valves, et en général la déhiscence ne détruit point la continuité de ces parties du fruit: toutefois, dans le Cistus monspessulanus , la capsule , évalve dans presque toute (1) Cette conformation, analogue à celle du stigmate des Tlra , est très évidente dans la plupart des Cistus des auteurs. ED. sPACH. — Sur les Cistacees. 267 son étendue, s'ouvre au sommet en cinq petites valves , les- quelles se recourbent en arrière et se détachent complètement des portions correspondantes des cloisons (v. pl. 17 fig. 7); dans le Lechidium Drummondii Nob. (espèce nouvelle, indigène au Téxas), la capsule est septifrage-trivalve dans toute sa longueur; dans plusieurs espèces à placentaires immédiatement pariétaux, ceux-ci finissent aussi par se détacher des valves. La consistance des cloisons est cartilagineuse, ou chartacée, ou membraneuse; ainsi que je l'ai fait remarquer au sujet de l'ovaire, elles se sé- parent souvent en deux lamelles. Lorsque les cloisons sont car- tilagineuses ou chartacées, leur cohérence avec les placentaires nest point rompue par la déhiscence; mais lorsqu'elles sont pelliculaires, les placentaires finissent quelquefois par rester libres au centre du fruit : séparation qui, dans les Lechea , se fait déjà peu après la floraison. Ayant exposé, en traitant du pistil, tout ce qui se rapporte à la conformation des placentaires et des funicules, il ne me reste ‘rien à ajouter à leur sujet, si ce n’est que les funicules persistent le plus souvent après la chüûte des graines. GRAINES. Les graines des Cistacées sont orthotropes, excepté dans quatre espèces, qui ont des ovules et des graines anatropes; leur direction relativement au péricarpe est quelquefois vague, mais en général elles sonbérigées, quelle que soit la direction du funicule, et elles se détachent de celui-ci lors de la déhis- cence ou même plus tôt; dans un petit nombre d’espèces elles sont renversées ou bien appendantes. Le nombre des graines est défini ou indéfini ; chaque placentaire offrant toujours dans l’origine pour le moins une paire d’ovules, c'est par avorte- ment que les placentaires deviennent monospermes ( et la cap- sule, par conséquent, oligosperme), ce qui a lieu assez fréquem- meni ; quelquefois même ce n’est que sur l’un des placentaires qu'un ovule prend de l'accroissement, tandis que tous les ovules des autres placentaires du même ovaire avortent, d’où résultent des capsules monospermes. À moins que les graines des Gista- 268 ED. spACH. — Sur les Cistacées. cées ne se déforment par défaut d'espace ou par compression mutuelle (v. pl: 16, fig. 5 et r2), elles sont généralement ovales ou ovales-oblongues et souvent presque trigones : leur face an- térieure (c’est-à-dire celle qui s'applique au placentaire ) étant plus ou moins bombée, et la face extérieure pliée en carène. Le tégument de la graine, très lisse, ou chagriné, ou rare- ment rugueux, est plus ou moins épais. Il se compose de trois enveloppes, facilement séparables les unes des autres avant la maturité, mais finissant par contracter une forte adhérence entre elles. La plus extérieure de ces trois enveloppes est une pellicule ordinairement membraneuse, dianhane et d’un tissu réticulé ; elle se forme prébablement par la soudure de la pri- mine et de la secondine de l’ovule ; c'est toujours sur elle que se trouvent les papilles qui donnent aux graines de beaucoup . de Cistacées l'aspect d’une peau de chagrin {v. pl. 16, fig. 18 et 19); dans certaines espèces , ia macération dans de l'eau y dé- veloppe une épaisse couche de mucilage. L’enveloppe intermé- diaire est crustacée et plus ou moins épaisse. l'enveloppe in- terne est une pellicule d’un extrême ténuité, et paraît provenir de la quintine. L’exostome reste souvent visible au sommet de la graine, sous forme d’une petite cicatrice. La chalaze forme à la base de la graine une aréole circulaire ou un petit mamelon co- nique, et ordinairement elle est d’une couleur plus foncée que le tégument. Les graines de la plupart des Gistacées étant or- thotropes , leur hile coïncide avec la chalaze (v. pl. 16, fig. 58, 19 et 22), excepté dans les quatre esjsèces à graines anatropes, où le funicule s’insère un peu au dessous du sommet de la graine, ct. se prolonge jusqu'à la base en un raphé filiforme (v.pl. 16, fig.:3, 12 et 13.) Le périsperme est farineux ou corné et ne contracte qu’ une faible adhérence avec le tégument de la graine; son contour offre à-peu-près la même forme que la graine entière, mais on n'y remarque jamais d'angle saillant; son épaisseur est plus ou moins considérable, et souvent très inégale en différens points, sunans la conformation spéciale de l'embryon (v. pl. 16, fs. Â; » 18,20, etc.) Nr Sbivane mn 0 ie d’un: vert gai avant la bn 9 ED. SPACH. — Sur les.Cistacees. : 269 acquiert. une couleur jaune en arrivant au terme de son déve- loppement, et son volume.est souvent très considérable, eu égard à la masse du périsperme. Dans plusieurs Céstacées-Lé- chidiées il est rectiligne ou presque rectiligne, axile, et à peine aussi long que le périsperme (v. pl. 17, fig. 11); dans toutes les autres Cistacées il est curviligne, plus ou moins excentrique et très allongé : conformation dont les principales modifications sont les suivantes : 1: ° La radicule se replie soit sur JE trancha nt, soit sur le dos des | cotylédons, lesquels sont rectilignes. Cette structure est tout- à-fait semblable à celle de l'embryon des ÆArabis, Sisym- brium , etc. (v. pl. 16, fig. 20, 21, 22.) | 2° La radicule se replie sur le dos des cotylédons, lesquels sont ascendans jusque vers le milieu de leur longueur, puis géni- culés et réfléchis vers la base de la graine, de sorte que l’em- bryon offre à-peu-près la forme d’un sigma grec renversé : structure analogue à celle de l'embryon des Crucifères dési- gnées par M. de Candolle sous le nom de Diplécolobées (+. pl. 17) fig. 8). 3 Tout l’embryonse plie autour d'une portion centrale du péri- sperme, en décrivant un triangle plus ou moins irrégulier, dont les angles basilaires sont formés l'un par une géniculation de la partie inférieure de la radicule, l’autre par une génicu- lation des cotylédons. 4° Tout l'embryon est roulé en crosse autour d’une petite por- tion centrale du périsperme, en décrivant plus ou moins de circonvolutions (v. pl. 16, fig. 15 et 53.) 5° L’embryon est plié presque en forme de fer-à-cheval autour de la portion centrale du périsperme (v. pl. 16, fig: 23). La radicule est cylindrique et plus on moins rétrécie à la base, obtuse, grêle, à-peu-près aussi longue que les cotylédons ou quelquefois même de moitié plus longue. Conformément à ce qu'on observe dans toutes les graines orthotropes, la radi- 270 ED. SPACH. — Sur les Cistacées. cule de la plupart des Cistacées est ascendante dans la direction opposée du hile; dans les espèces à graines anatropes, son ex- trémité supérieure déborde plus où moins le hile (1). Relative- ment au péricarpe, elle est ordinairement supère (la plupart des espèces ayant les graines érigées), ou rarement infère (un petit nombre d'espèces ayant les graines renversées), ou bien centri- fuge (lorsque les graines affectent une direction à-peu-près hori- zontale). Daus les Cistacées à embryon rectiligne ou subrecti- ligne, la radicuie est ou absolument perpendiculaire à l’axe de la graine, ou un peu oblique relativement à cet axe; mais dans toutes les autres espèces, elle offre constamment peu au-dessus de sa base une génitulation prononcée. La plumule est imper- ceptible avant la germination. Les cotylédons sont minces, pres- que pianes, et appliqués l’un contre l'autre dans toute leur lon: gueur ; suivant les espèces leur sommet regarde ou la chalaze , ou l’endostome, et, lorsque l'embryon est roulé en crosse, ce sommet occupe le centre de la spire. Quant à leur forme, les cotylédons sont ou linéaires, ou oblongs, ou elliptiques, ou sub- orbiculaires, toujours cbtus et très entiers; quelquefois leur base : se rétrécit brusquement en un court pétiole. Tout botaniste exempt de préjugés ne saurait être d’avis qu'un nombre assez considérable d’espèces, offrant des modifications aussi variées dans les organes les plus importans pour une clas- sification philosophique, dussent rester la plupart entassées pêle- mêle dans deux prétendus genres, caractérisés l’un (Cistus) par une capsule 5-r0-valve, Pautre (Helianthemum) par une capsule 3-valve. Il m'a donc semblé indispensable de reconstituer sur d’autres bases les anciens genres de cette famille, et d'en pro- poser plusieurs nouveaux. J'en exposerai les caractères essen- tiels dans un des prochains numéros de ce recueil. (1) M. Aug. de Saint-Hilaire est dans l'erreur en présumant (Hist. des Plantes remarqua- bles du Brésil et du Paraguay, p: 324 ) que la radicule de tous les Æelianthemum est dirigée en sens contraire du hile. ED, spacH. — Sur les Cistacées. 271 EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 16. Fig. 1-5 : Fumana thymifolia Nob. 1, Ovule entier : a. funicule; #. prolongement de la primine, dont le bout adhère au placen- taire à l’époque de la fécondation; c. chalaze; d. raphé. — 2. Ovule dépouillé de la pri- mine : le nucelle paraît par transparence à travers la secondine. — 3. Graine vue antérieu- rement : a. funicule ; 8. chalaze. — 4. Id., coupée verticalement : a. chalaze, — 5. Coupe horizontale d’une graine. Fig. 6-17 : Fumana arabica Nob. 6. Une étamine vue postérieurement. — 7. Id., vue antérieurement. — 8. Un filet stérile. 9. Portion supérieure du même , plus fortement grossie. — 10. Pistil: a. disque. — 11. Une des crêtes du stigmate déployée, fortement grossie. — 12 , 13. Graines; a. funicule; 8. chalaze; c. raphé. — 14, 15. Id., coupées longitudinalement. — 16. Coupe verticale d’une graine. — 17. Embryon, dont on a écarté les cotylédons. Fig. 38. Coupe verticale d’une graine de Cistus villosus Linn. (a. hile et chalaze.) Fig. 19-22 : Helianthemum variable Nob. 19. Graine entière : a. hile et chalaze. — 20. Coupe horizontale d’une graine à radicule exactement commissurale. — 21. Coupe horizontale d’une graine à radicule obliquement dorsale. — 22. Graine coupée verticalement : a. hile et chalaze. Fig. 23-24 : Tuberaria annua Nob. 23. Embryon dans sa position naturelle, — 24. Graine commençant à germer. - PLANCHE 17. Fig. 1-2 : Ladanium laurifolium Nob. 1. Coupe transversale d’un ovaire pour faire voir les lames placentairiennes formant des faus- ses-cloisons, -— 2. Une valve du fruit, vue d’un côté, pour faire voir l’une des crètes du placentaire , aux incisions de laquelle étaient fixées les graines. Fig. 3-4: Ladanium officinarum Nob. 3. Capsule entière. — 4. Une valve, vue d’un côté, pour faire voir l’une des crêtes du pla- centaire , laquelle est adnée à la cloison. 272 AD. STEINHEIL. — Genres Scilla et Urginea. Fig. 5-6: Rhodocistus Berthelotianus Nob. 5. Capsule entière ( grandeur naturelle ) pour faire voir sa déhiscence en cinq valves septifères incomplètes. — 6, Id., dont on a enlevé deux des valves pour faire voir les cloisons et les placentaires. Fig. 7 : Capsule du Stephanocarpus menspessulanus Nob. (grossie), pour faire voir sa déhis- cence ceptifrage en cinq valves dentiformes. Fig, 8-0: Rhodax montanus Nob. 8. Coupe verticale d’une graine pour faire voir le mode de courbure de l'embryon, — 9.Em- bryon isolé, dont on a écarté les cotylédons. Fig. 10-11 : Lechea villosa Elliot. 10, Graïne entière, — 11. Id. coupée verticalement, pour faire voir la forme et la position de l'embryon. Fig. 12. Placentaires (très grossis) de l'Heteromeris corymbosa Nob. . # Quecques observations relatives aux genres Scilla et Urginea. — Deux genres à établir dans la famille des Liliacées et des- cription d’une espèce nouvelle. Par: AD. STEINHEIL. Dans mon mémoire sur le genre Urginea (1), j'ai montré qu'il était nécessaire de séparer la Scille maritime du genre auquel elle paraissait devoir désormais appartenir irrévocablement après avoir été tour-à-tour placée dans les genres Ornithogalum, Stellaris et Scilla. Je la fis entrer dans mon nouveau genre avec lequel elle avait des affinités évidentes, et ce rapprochement était forcé. pour moi d’après ce que je possédais alors de con- naissances sur cette plante; pourtant ce ne fut qu'avec répu- gnance que je me décidai à l’adopter, non-seulement parce qu’il me fallait changer en un nom nouveau, un nom consacré (1) Aun. des Se. natur. Paris , juin 1834. STEINHEIL. — (Genres Sailla et Urginea. 273 par une antiquité aussi grande que possible et qui devait par cela même appartenir à cette plante de préférence à toute au- tre; mais aussi parce que je reconnaissais l'existence de quel- ques caractères assez importans, de ces caractères de végétation et de faciès qui échappent souvent aux définitions rigoureuses, qui cependant vous annoncent presque toujours une différence réelle dans le type et qui isolent la Scille au milieu du genre où je l’avais placée: ainsi j'entrevoyais confusément la nécessité d'en former un genre particulier, et j'étais peut-être encore engagé à le faire par cette tendance bien évidente qui nous pousse à donner plus d'importance aux caractères des espèces qui sont devenues d’un usage général ou ont produit un grand*nombre de variétés, influence à laquelle sans doute on doit l'existence des genres Prunus, Cerasus, Malus, Pyrus, ete., comme si dans l'impossibilité où nous serons probablement toujours de limiter dans la pratique une grande partie des genres comme nous con- cevons en théorie la pensée du Genus, l'importance usueile de ces plantes augmentait celle de leurs notes distinctives. Cependant celles que je connaissais paraissaient insuffisantes lorsquela découverte d’une espèce nouvelle, ou peut-être plutôt sa réhabilitation après un long oubli, m’ayant mis à même d’étu- dier la Scille dans des circonstances plus favorables, je reconnus en elle l'existence d’un caractère distinctif à ajouter à tous les au- tres et plus important qu'eux; je me crusalors suffisamment au- torisé à en former un genre nouveau auquel je puis heureusement attribuer un nom qui aura l'avantage d’être celui des anciens et de bien rappeler le nom vulgaire (1). Comme mon genre Urgi- nea n’a encore été inscrit dans aucun ouvrage général (2), je (2) Le nom de Squilla était plus ancien à Rome que celui de Sci//a. À propos de cette question de noms, je suis bien aise de faire remarquer ici que l’on aurait tort de proscrire mon nom d’Urginea en vertu du précepte qui défend d'employer des noms de pays pour la forma- tion des noms génériques : il est évident que le nom d’une tribu arabe, comme celles qui oc cupent successivement telle ou telle place dans la régence d’Alger ( dans de certaines limites cependant), a beaucoup plus d’analogie avec ce qui est un nom d’homme qu'avec ce qui est un nom de pays; je ne pense donc pas avoir mal fait en introduisant dans la science le souvenir d’une conquête qui a déjà coûté à la France bien des sacrifices en échange desquels elle promet de brillans avantages et dont la botanique retirera certainement aussi quelque fruit. (3) Pendant que je m'occupais de la rédaction de ce travail à paru le dixième fascicule du VI Boras. — Novembre, 18 274 SiEINHIIL. — Genres Scilla ef Ürginea. pense que l’on ne pourra me reprocher ce changement et d’ail- leurs s’il n’est pas permis à un auteur de changer le nom une fois imposé par lui, ce n’est certainement pas dans le cas où il reconnaît par des observations postérieures que son genre doit être divisé. Je propose d'appliquer à celui que j'entreprends d'établir ici le nom de Squilla qui a été souvent aussi donné à la Scille, qui dérive du grec ox ou mieux de uw (je détruis) aussi bien que Scilla, et diffère cependant assez de ce dernier pour pouvoir être conservé en même temps que lui ; on ne sera donc pas obligé de changer le nom des espèces nom- breuses qni font encore aujourd'hui partie du genre primitif. On s'aperçoit de suite que la Scille maritime diffère des Ur- ginea par les grandes dimensions de son ognon et l’on est tenté d'accorder quelque valeur à ce fait lorsque l’on réfléchit que la forme de-cet organe suivant qu'il est tuniqué, ou écailleux, ou solide, ou changé en rhizome proprement dit par un dévelop- pement proportionnellement moindre de ses écailles, caracté- rise des groupes, qui dans les Liliacées coincident d’une ma- nière assez nette avec les coupes génériques : la largeur de ses feuilles planes et étalées donne également à cette plante un aspect particulier; toutefois les feuilles non jonciformes, mais rétrécies et ondulées de l’U. undulata (1) forment sous ce rap- port un passage entre les deux types. A ces caractères, insuffi- sans par eux-mêmes, se Joint la forme du fruit qui présente des différences importantes , puisqu'il est beaucoup plus gros , ar- rondi et ayant les bords de ses valves séparés par des angles rentrans fort prononcés dans la Scille maritime, tandis que dans les Urginea où j'ai eu occasion de l'observer, il est un peu avale enera plantarum fioræ germenicæ par M. Nees d’Esenbeck , dans lequel mon genre a été adopté; je ne sais pourquoi l'auteur ne mentionne pas l’U. undulata parmi les espèces euro- véennes du genre; celte espèce en fait certainemunt partie et elle se trouve en Sardaigne et en Corse (fid. herbar. Buchinger. ) (x) Il est bon de faire remarquer que cette plante diffère plus des autres espèces d'Urginea qu’elles ne différent entre elles ; c'est un des mille faits qui démontrent l'impossibilité d’arriver à la formation de genres absolument mopotypes, et confirment l'opinion que nous avons emise dans nos Observations sur la végélation des dunes à Calais. ( Mém. de la Soc. des Se, nat, de Seine-et- Oise. Versailles 1835.) sTEINUKIL. — Genres Scilla et Urginea. 275 et ne présente aucun pli ou angle rentrant sur le milieu des val- ves (1). Il faut surtout bien faire attention à ce fait, que cette différence dans le fruit se lie à une différence dans la forme de l'ovaire, qui est proportionnellement plus petit dans les Urginea et n’y présente aucune trace d'organes nectarifères. Dans la Scille il est assez gros pour empêcher les parties du calice et de la corolle de se tordre complètement lorsqu'elles se rappro- chent après l’anthèse, ce qui nous fournit une différence de plus ; enfin cet ovaire nous présente à son sommet un épaissis- sement glanduleux. Si, pendant mon séjour en Afrique, j'avais pu une seule fois observer des gouttes de nectar sur ce point, je n'aurais pas hésité à y reconnaître la preuve d’une différence générique, parce que, d’après des idées théoriques que je ne puis encore publier , j'attache une grande importance à ce fait qui avait déterminé Linné à réunir aux Hyacinthus les Mus- cari qui ne leur ressemblent guères d’ailleurs. Mais je ne pus réussir à observer ce phénomène, ce que je m'explique facilement en pensant qu'il me fut toujours impos- sible d'aller herboriser avant onze heures ou midi, et qu’alors la forte chaleur du jour avait probablement déjà fait disparaître le liquide sécrété. Je fus plus heureux en France et ayant vu fleu- ri à Versailles, dans l’intérieur d’une chambre, un individu de l'espèce de Scille dont il sera question plus loin, j'aperçus dis- tinctement et chaque fois qu’une fleur nouvelle s’épanouissait, des gouttelles liquides au nombre de trois et adhérant à la sur- face glanduleuse; mais il paraît que ce liquide, qui est en très petite quantité se dessèche très rapidement, car mon ami, J. Decaisne , que j'avais prié de le chercher de son côté sur un bulbe semblable cultivé en plein air au Jardin des plantes de Pa- ris, ne put réussir à l’observer; toutefois Je l’ai vu assez nette- ment et assez souvent pour être assuré de son existence, et dès- lors, ce caractère réuni à ceux que j'ai indiqués ci-dessus, me paraît devoir décider la formation d’un genre nouveau qui se placera à la suite des Ursinea (ea mettant l’U. undulata à la fin (x) Voy. la fig. que ‘ai publiée Ann. Sc, nat. Juin 1833, 18. 276 STEINHEIL. — Genres Scilia et Urgineà. de ceux-ci, comme formant une espèce de passage par la nature de ses feuilles) et éaractérisé de la manière suivante : SQUILLA. ‘Calix coloratus, patens, sepalis tribus. Corolla similis: petala “sepalis vix sublatiora: Slumina sex petalis breviora , filamentis gla- bris , basi subdilatatis , acuminatis, integerrimis ; antheris muiicis, -oblongis. Ovarium tripartitum apice glanduloso-melliferum. Stylus glaber, simpleæ, corolla brevior.Stisma subtrilobum papillosum , minimum. Pericarpium rotundatum 1inciso-trigonum, triloculare. Semina plura , biserialia, complanata : testa membranacea, vasi- duciu lateral. — Perianthii partes linea dorsal: paulum crassiore sæpe colcrata notalæ; flores post anthesin subtortiles, a basi decidui; bracteæ refractæ ; folia laliora, serotina ; bulbus maximus. D'après cela le caractère du genre Urginea devra être modifié -et présenté comme il suit. URGINEA Steinh. Ann. Sc. nat. Juin 1834. ‘Calyx coloratus patens, sepalis tribus. Corolle fere similis; petala sepalis paulo latiora. Slamina sex petalis brevicra, filamentis sla- bris, basi subdilitatis, acuminatis , integerrimis, antheris muticis, oblongis. Ovarium subtripartitum, glabrum. Stylus glaber, simplex, corolla brevior. Sligma subtrilobum , papillosum, minimum. Peri- carpium triloculare, sublongum , integro trigonum, oblusum. Se- mina plura biserialia complanata., testa membranace, vasiductu Jaleradi. — Perianthii partes linea dorsali subcrassiore sæpius colo- rata notatæ; bractecæ refractæ; folia angusta serolina;-bulbus miner: flores post anthesin tortiles a basi «ecidur. Le genre Squilla, tel que je le conçois actuellement, renferme deux espèces, dont l’une est la Scille maritime qui gardera son nom spécifique et devient la Squilla maritima, l'autre paraît avoir été jusqu'à ce jour confondue avec elle, je propose de l'appeler Squilla Pancration, nom dont je vais indiquer la source «en faisant Fhistoire de l'espèce. STEINHEIL: — Genres Scilla et Urginea. 277 A la fin de 1834, M. Martins reeut de Malte une certaine. quantité d’ognons. d’une Liliacée sans aucun autre renseigne- ment, et ilen donna à plusieurs persanries ; dans l’état où ils se trouvaient, ils ne purent être déterminés à cause de leurs peti- tes dimensions qui empéchaient de les rapporter à la variété blanche de la Scille maritime à laquelle ils ressemblaient d’ail- leurs beaucoup. M. Martins eut l’obligeance de me donner deux de ces bulbes que je plantai dans des pots et j’eus soin de ré- pandre quelques fois un peu de sel marin sur la terre de ces pots; tous deux ne tardèrent pas à produire des feuilles assez analogues à celles de la Scille lorsqu’elles commencent à se dé- velopper, mais l’un: d'eux périt au bout de quelque temps; l'autre continua à se développer et produisit une tige (r) char- gée.-de fleurs que j'eus la satisfaction de voir s'épanouir en sep- tembre 1835: malheureusement ces fleurs tombèrent sans pro- duire de fruits, et la même chose arriva à un autre individu de la même origine mais beaucoup plus vigoureux, qui fleurissait dans le même moment au Jardin des plantes de Paris; voici les caracteres. que. j'observai dans cette plante et qui me la firent regarder comme une espèce très voisine, mais. distincte de la. Scille maritime. Le bulbe est à-peu-près de moitié plus petit que celui de l’es- pèce commune; cependant il grossit. un peu: pendant que les feuilles se développent. Sa couleur est d’un vert pâle ou plutôt d’un blanc verdâtre, qui devient plus foncé lorsqu'il végète sans être complètement enfoui dans la terre ; sa surface est lisse, il y en a probablement une variété rouge, comme nous le. verrons par la suite; les feuilles sont beaucoup plus courtes que celles . de la Scille, un peu plus aigues, dressées ; elles sont aussi un peu. moins larges et, comme celles de cette plante, disparaissent à l’é- poque de la floraison; peut-être-leurs différences caractéristiques proviennent-elles en grande partie des circonstances dans les- quelles la plante s’est développée; cependant j'ai vu la Scille ma: (1) Je dis tige et non pas hampe, parce que, dans ce cas, le support des fleurs est vérita- blement une continuation de l'axe principal de la plante et que-chaque bractée est de mème or: dre de développement que les feuilies précédentes. 273 STEINHEIL. — Genres Scilla et Urginea. time cultivée en France avoir, comme celle de la campagne de Bone des feuilles longues et enfin étalées sur le sol; la tige est un peu plus glauque, d’un vert foncé à la base, blanchâtre ; dans sa partie supérieure, elle est chargée de fleurs peut-être plus nombreuses que dans l'espèce commune et qui, dans le com- mencement sont fort rapprochées entre elles et accompagnées de bractées réfractées qui les dépassent à peine, car celles-ci sont proportionnellement plus courtes que celles du S. rnari- tima. Le bouton , d’abord sessile, est porté ensuite par un pé- doncule cylindrique, glabre, verdâtre et coloré de rose à la base, dressé pendant qu’il se développe, mais qui finit par être tout- à-fait étalé quand la fleur s’épanouit ; il est toujours un peu plus court que dans l’autre espèce ; le bouton porté par ce pédoncule est aussi sensiblement plus obtus; les fleurs elles-mêmes sont un peu plus petites, mais cette différence assez faible vient peut- être du climat ou du déplacemeut que la plante éprouve et qui a pu nuire à la beauté de son développement ; cependant elle paraît coïincider avec une augmentation dans le nombre; le pé- rigone est bien étalé, les pétales et les sépales qui le composent sont blancs, ovales, obtus, mucronulés, marqués d’une ligne rose pâle sur le milieu du dus. Le sommet des étamines avant explosion des anthères, égale les divisions du périgone; les fi- lets sont blancs, glabres, aigus, insensiblement élargis du som- met à la base, comprimés d'avant en arrière; anthères muti- ques versatiles, d’un bleu verdâtre, diminuant de volume par la déhiscence de leurs loges et devenant alors jaunes à cause du pollen qui les couvre; ovaire oblong, obtus, vert, portant au sommet trois points glanduleux nectarifères, style à-peu-pres égal à l'ovaire, cylindrique, glabre, d’un blanc rosé, stigmate à trois lobes papilleux, très petits, ovules semblables à ceux du Scilla maritima ; après l'estivation les parties de la fleur se rap- prochent et montrent une légère tendance à se tordre en spi- rale; le fruit n’est pas encore connu. J'ai vu dans l’herbier .de M. Buchinger à Bouxwiller , un échantillon d’une Scille dont le bulbe paraît avoir été aussi plus petit qu’à l'ordinaire, mais d’un rouge assez foncé; les feuilles ressemblent à celles de ma plante, les parties de la fleur ont le STLINHEIL. — Genres Scilla et Ürginea. 270. dos rose, et les pédoncules sont sensiblement plus courts que dans l’espèce ordinaire; cet échantillon a été récolté à Cadix. Les principaux caractères qui distinguent mon espèce sont donc : un bulbe plus petit , rouge ou blanc, des feuilles moins allongées des bractées et des pédoncules plus courts, des bou- tons plus obtus, la présence d’une ligne colorée sur le dos des pieces du périgone, des anthères bleues où d’un bleu verdätre et un ovaire plus petit et vert tandis que les anthères sont tou- jours jaunes et l'ovaire aussi dans l’espèce commune. J'avoue que ces caractères ne sont pas extrêmement tranchés et que j'ai vu trop peu d'échantillons pour être complètement rassuré sur leur constance et leur valeur; peut-être l'étude du fruit pourra:t-elle fournir quelques différences de plus. En at- tendant, j'ai cru devoir publier ces observations quoiqu’elles soient incomplètes, afin d'engager les botanistes qui sont sur les lieux à faire quelques recherches à cet égard; j'ai aussi accordé à la coloration des pétales un peu plus d'importance que ce ca- ractère n’en mérite peut-être; j'ai été engagé à le faire par cette remarque que dans la variété à fleurs non colorées de l’Urginea fugax, la hampe est décolorée aussi bien que la fleur et toute la. . plante paraît plus pâle; or, ici si c'était une simple variété il: semble que la coloration du bulbe devrait coïncider avec celle- de la fleur, ce qui n’a pas lieu; quoi qu’il en soit, voici comment: j'établirai provisoirement la phrase spécifique de mes deux. espèces. 1. Squilla maritima. S. foliis maximis demum patulis, bracteis longioribus , floribus albis alabastro subacuto , antheris luteis , ova- rio crassiore flavicante | bulbo maximo. 2. Squilla Pancration. S. foliis minoribus, subaculis ? bracteis pedunculisque paulo brevioñibus, alabastro obtusato , floribus albis, linea dorsali rosea notalis , antheris cœæruleo-virescentibus , ovario viridi, bulbo dimidio minore. Varielas. à. Bulbo rufo. Var. $.. Bu'bo pallido. J'ai dit au commencement de ce memoire que mon espèce 260 STEINHBIL. — . Genres Scilla et Urginea. est plutôt réhabilitée, ou mieux en quelque sorte exhumée que réellement nouvelle ; on trouve en effet dans plusieurs auteurs des preuves qu'ils l’ont connue et confondue avec la Scille, d’où résultent quelques divergences dans les descriptions fort nom- breuses que l’on a de cette plante; divergences qui, sans doute, auraient suffi pour faire soupconner l'existence de deux espèces si plusieurs d’entre ellés n’étaient évidemment le résultat d’une erreur, comme par exemple l'indication des graines anguleuses que l’on trouve dans toutes les descriptions postérieures à Lin- né et qui plus est dans certaines figures probablement copiées en l’air ou dont les analyses auront été faites d’après des des- criptions (1) tandis que les graines sont fort bien décrites dans les ouvrages de Stapel et de Clusius. Cette erreur nous paraît devoir être attribuée à la manière de Linné qui décrivait lon- guement les genres (Character naturalis) et fort brièvement les espèces , et à l'oubli trop complet dans lequel tombèrent apres lui tous ses devanciers; de sorte que lorsque l’on eut besoin de donner sur une plante des détails plus complets, on dut recou- rir au caractère générique pour tout ce qui manquait ; or, Lin- né avait attribué au genre Sci//a des graines anguleuses. Dans un ouvrage assez ancien (2), on lit que la fleur a six pétales rouges, mais qu'ils sont aussi quelquefois blancs. Comme l'au- teur ne parait pas avoir été un fort botaniste, il y a tout lieu de croire qu’on trouve ici une mauvaise interprétation des noms anciens Scilla rufa et Scilla alba ; ces indications me paraissent donc bien être des erreurs, mais il n’en est plus de même de quelques autres qui cependant n’appartiennent nullement à la plante que j’aiconstamment observée en Afrique. Ainsi plusieurs auteurs disent que les fleurs sont tantôt toutes blanches, tantôt marquées de lignes roses sur le milieu des pièces du péri- gone. Mérat dit que les anthères sont bleues (1); je ne connais pas l’ouvrage dont il paraît s'être principalement servi pour sa (x) Flore médicale (1818)t. 6, pl. 318. (2) Explication abrégée de sept cent dix-neuf plantes, etc., suivant la matière médicale de Geoffroy. Paris, 1765, page 313. (3) Diet. des Sc. médicales de Panckouke. Paris 1820, STEINHEIL. — Genres Scilla et Urginea. 201 description. Si nous remontons Jusque dans l'antiquité, nous trouvons que du temps de Dioscoride on connaissait sous le nom de Pancration une plante extrêmement voisine de la Scille. Le Pancration de cet auteur a des racines rousses ou tirant sur le pourpre, une saveur fervente et amère, des feuilles sembla- bles à celles du lis mais plus longues; on l’emploie aux mêmes usages que la Scille, mais ses propriétés sont moins énergiques, on en fait des trochiques. ...., etc., qui se donnent surtout aux hydropiques....., etc. Voilà certainement des docu- mens qui ne permettent pas de douter que le Pancration n'ait eu une très grande ressemblance avec la Scille (7), et il est im- possible de supposer que celle-ci ne soit pas le ox des Grecs ; au besoin, ce nom passé dans la langue arabe pour désigner Ja même plante (asquil ou iskildans neue) en seraitune preuve suffisante; d’un autre côté il serait difficile de supposer que Dioscoride, qui avait voyagé et vu beaucoup (2) par lui-même, ait décrit une même chose sous deux noms différens. Aussi tous les premiers commentateurs regardèrent le Pancration comme une espèce autre que la Scille, et firent tout leur possible pour le retrouver. Ruellius (3) en fait mention ; Matthiole (4) pense que la plante qui se trouve en Italie est le Pancration, tandis que celle de l'Espagne est le Squilla; mais son opinion est fondée sur une base peu solide, puisqu'elle s’appuyait sur cette opinion attribuée à Théophraste et conservée par Pline, que la Scille fleurit trois fois dans une année, tandis que celle qui (x) Voyez Kurt Spreng Gisch. des Botan. Alt. und. Leïps. 1817, t. 1, p. 135. (2) On peut voir avec quelque étonnement deux noms si différens appliqués chez les anciens à deux plantes si voisines; et cette considération a dû suspendre notre décision à cet égard; mais voici à cette objection une réponse positive fournie par Buffon (Man. de trait. l'Hist. nat.) « Des objets, dit cet auteur, qu'on ne rencontre que très rarement, ont des noms et des « noms consians dans cette langue (grecque), preuve évidente que ces objets de l’histoire na— « turelle étaient assez connus et que les Grecs non-seulement les connaissaient, mais même « qu'ils en avaient une idée précise qu’ils ne pouvaient avoir acquise que par une étude de ces « mêmes objets, étude qui suppose nécessairement des observations et des remarques : ils ont « même des noms pour les variétés , et ce que nous ne pouvons représenter que par uie phrase « se trouve nommé dans cette langue par un seul substantif. » (3) De natura stirpium 1537. (4) Comm. Venet. 1560, 282 STEINHEIL. — Genres Scilla et Urginea. croit en Italie et qu’il connaissait ne fleurit qu’une seule fois ; or, ce n'est pas exactement cela que dit Théophraste, et on sait combien peu ses assertions méritent de confiance, quand bien même elles ont été répétées par Pline, même pour des faits que le compilateur latin était à même de vérifier par sa propre obser- vation (4). Théophraste d’ailleurs ne parle pas du Pancration dont il aurait peut-être dit la même chose. Le traducteur fran- çais de Théophraste, Martin Mathée (1580) n’en sait pas plus que Matthiole à cet égard, il pense que la petite Scille ou Pan- cration n’est plus connue, mais que l’on pourrait la retrouver dans la Pouille, où la Scille croît en abondance. G. Bauhin, dans son Phytopinax, distingue trois espèces de Scille ; la rouge, la blanche et la Scille d'Epiménide , qui probablement était une plante toute différente et n’a pu êtredevinée ; pour lui, le Pan- cration est synonyme de la rouge et de la blanche. Lobel a cru devoir rapporter le Pancration au Pancratium maritinium Lin. Mais cette opinion a généralement été regardée comme insou- (4) J'ai cherché à savoir quelle pouvait avoir été l'origine de cette idée singulière de trois floraisons que nous trouvons reproduite dans ces vers du poète Rapin ( Hort. Gb. 1. vers. 541.) Scillaque , diversum triplici que flore per annum Lentisco similis, tria tempora monstrat arandi. J'ai observé la Scille en Barbarie pendant deux années, et une autre fois en France, et j'ai vu qu’elle ne fleurit jamais que depuis la fin d'août jusqu’au commencement d’octobre ; il est vrai que ses fleurs durent long-temps, et qu’un petit nombre d’entreelles sont ouvertes en même temps, de sorte que quand le milieu de la hampe est couvert de fleurs épanouies, celles de la base sont déjà fanées, tandis que le sommet présente encore des boutons très petits; et ainsi l’on peut, par l'aspect, partager en quelque sorte l’estivation en trois phases. Les feuilles ne paraissent qu’en janvier; il est assez probable que ce fait de montrer en même temps comme trois périodes d'épanouissement aura acquis chez les anciens la valeur d’un mythe, une sorte d'explication superstitieuse, puisque, suivant Sprengel, la Scille était adorée chez les Egyp- tiens sous le nom de krommion; à Péluse on lui avait consacré un temple, où on l’adminis- trait contre l’hydropisie. On lui attribua encore bien d’autrés vertus, comme, par exemple, de conserver les fruits quand on y implantait leurs pédoncules, de hâter la végétation des figuiers et surtout de préserver des maléfices les maisons à la porte desquelles on la suspendait; je pense donc que l’on doit se ranger à l'avis de Stapel qui veut que les trois floraisons signifient long — temps et en trois fois, montrant qu'il existe trois époques de semailles et non pas aux trois époques. Ce commentateur démontre que c’est à une explication vicieuse de Pline que l’on doit le préjugé qui a embarrassé Matthiole; c’est donc avec raison que M. Fée lui reproche de n’a- voir pas même bien connu le grec. ( Foy. son comm. sur Pline, préface. ) STEINHEIL. — Genres Scilla ez Urginea. 283 tenable, quoiqu’elle en ait produit le nom que ce genre a con- conservé jusqu’à présent. Ainsi le peu de fondement de l'opinion de Matthiole, l’aveu des commentateurs relativement à leur ignorance sur le vérita- ble Pancration, la confusion qui s’introduisit peu-à-peu à cet égard dans la science, et enfin, la grande analogie des propriétés attribuées aux deux plantes firent que l’on oublia complétement le Pancration et qu'on le regarda comme à-peu- près identique avec la Scille elle-même. Stapel pense que ce n’est que la variété rouge plus grande et à feuilles dressées ; Sprengel (1), d’après Anguillara , admet aussi que ce n’est que la Scille rouge dont le bulbe est d'autant meilleur à manger quil est plus blanc. M. Fée adopta récemment la même opinion (1). Or, Stapel et ceux qui l’oni suivi se fondent sur le texte de Dioscoride; il y est dit en effet que le Pancration-est rouge et a la forme d'un grand bulbe (Bo6w, pryao, poux), ce qui ne veut pas dire du plus grand, comme il l'aurait peut-être dit de la Scille, s’il en avait donné la description; et ceci ne prouve pas du tout qu’il ait dû être plus grand que celle-ci. Pline dit positivement qu'ilexiste une Scille blanche et une Scille noire(la rouge, sans doute, dite noire, par opposition à la blanche ), ce qui prouve que ces deux espèces (4) Comment. sur Dioscoride, intitulé : Pedan, Dioscor. Anaz. t. 11, p. 483, Lips. 1830. Il y a ici une légère erreur dont je ne connais pas l’origine; Dioscoride ne dit pas que la Scille soit bonne à manger, nile Pancration ; elle a , de tout temps, été regardée comme un médica= ment très actif ou même comme un poison. Clusius raconte, d’après Rondelet, ‘une histoire de deux pécheurs italiens, dont l’un voulant nuire à l’autre, lui frotta son couteau avec de la Scille, et celui-ci ayant mangé avec ce couteau mourut peu après; ceci paraît bién certaine ment exagéré; mais les faits mieux constatés ne manquent pas. Avicenne dit qu’elle fait mourir les rats ; suivant Desfontaines , elle est encore employée au même usage en Barbarie; les expé— riences d’Orfila montrent qu’elle est un véritable poison ; on trouve, à cet égard , des faits con- cluans dans le Dictionnaire des sciences médicales et dans la Phytographie médicale de Roques, (Paris 1821. t. 1. p. 100), qui renferme une assez bonne figure de la piante. Morison, à la vérité, la place parmi les plantes dont le bulbe et les feuilles sont alimentaires ( Hort. Bles. auct. 1669); mais sans doute il pense alors à la Scille d'Epiménide, ou son erreur provient de ce que disent les anciens, qu’on la faisait cuire dans de la pâte pour en prendre non pas comme aliment, mais comme médicament et seulement à la manière des alimens; Pline dit , et c’est le seul passage qui pourrait jusqu’à un certain point induire en erreur : Coquitur et in melle cibi gratia, maxime uti coctionem facias sic et interrora purgat, liv. xx. chap. 1x. Et, comme on le xoit, il faudrait encore que ce chapitre fût bien mal interprété, (4) Comment, sur la mat. médie. et la botan. de Pline. Paris 1833, 1. ur. p. 465. 284 STEINHEIL. — Genres Scilla et Urginea. pouvaient être rouges; ei 1l parle aussi du Pancration à un autre endroit (liv. 27, Ch. 12). Pancratium aliqui Scillam pusillam appellare malunt, foliis albi lilit longioribus, crassioribusque, radice bulbi magni colore rufo. On sait où Pline a trouvé le mot qu'il traduit par pusilla ; Stapel, préoccupé de l’idée que le Pan- cration doit être l'espèce la plus grande, se demande si quelque exemplaire de Dioscoride n’aurait pas dansle premier membre de phrase renfermé l’épithète de taxp«y mal:écrite, et que Pline aurait lue : “a. Malgré l’analogie des deux mots, cette double supposition nous parait un peu gratuite; elle le parait comme à Stapel lui-même; d'un autre côté le mot pusilla indi- que, ce nous semble, une forme trop petite pour pouvoir être ap- pliquée à une espèce du même type que la Scille maritime; la des- cription de Pline convient très bien au Pancratium maritimum qui se trouve sur les côtes du bassin de la Méditerranée, depuis la France jusqu’en Barbarie { Poiret), ou peut-être mieux encore à notre Scilla peruviana (1) qui, comme on sait, est originaire de Portugal et de Barbarie. Je suppose donc que Pline avait pris l’une de ces plantes pour le Pancration de Dioscoride, et son er- reur me paraît indiquer que de son temps cette plante était gé- néralement connue comme étant plus petite que la Scille. C’est pour cela que je pense que mon espèce qui à encore la forme d’un grand bulbe, mais est pourtant plus petite que la Scille est probablement la plante du botaniste grec dont j'ai conservé le nom comme nom spécifique. Je n’attache d’ailleurs pas à cette opinion plus d'importance qu’elle n’en mérite; des recherches absolument concluantes sur une question de cette nature sont probablement impossibles, car les anciens, qui ne connaissaient pas bien leurs espèces, savaient encore bien moins les décrire, et il n’est pas impossible que l’espèce appelée Pancration dans une localité n'ait été dans une autre confondue avec celle que l’on a appelait Sci/la. Les résultats d’un pareil travail, quelque exacts qu'ils puissent être, n'offrirontd’ailleurs jamais qu'une uti- (x) La variété cultivée de cette plante a les feuilles privées des cils qui en garnissent ordi- nairement les bords; ses fleurs sont aussi grandes que celles de la scille, mais la tige en est 'lusfcourte. C’est bien à cette plante que Pline, qui a pu la voir cultivée dans des jardins, au- rait pu appliquer le nom de Scilla pusilla. sTEINHEL. — Genres Scilla et Urginea. 285 lité fort secondaire, à moins qu’on ne parvienne un jour à nous donner une histoire un peu complète des migration des plantes, ce qui serait certainement d’un haut intérêt. Je ne puis terminer ce mémoire sans profiter de l’occasion qu'il me présente pour publier quelques observations relative- ment à la manière dont M. Mutel a dans la Flore qu il publie en ce moment (1), considéré les espèces de sos que j'ai fait con- naître. (2) Cet auteur regarde mon Scilla fallax comme une simple variété du Sc. obtusifolia; comme j'ai, malgré son autorité, conservé ma manière de voir à cet égard , je renvoie à mon mé- moire pour l’exposé des motifs qui me l'ont fait adopter alors, et je crois inutile de les reprodnire ici; mais je puis me deman- der pourquoi M. Mutel, considérant une plante comme une simple variété en a changé le nom en celui de S. angustifolia ? À quoi bon? Les feuilles du $. autumnalis sont encore plus étroites ; le nom que j'ai proposé a l’avantage de mettre en garde contre l'erreur de Poiret qui avait pris cette plante pour une variété du $. autumnalis, tant peu il est naturel de croire qu’elle en soit une du S. obtusifolia : pour rendre la transaction plus facile entre ces deux plantes, M. Mutel suppose que le Sci/la parviflora Desf. ou rumidica Poir. (3) n’est lui-même qu’une va- riété intermédiaire, comme il est en effet intermédiaire entre les deux autres pour la largeur de ses feuilles; il faudrait que ces deux botanistes se fussent bien étrangement trompés pour regarder comme espèce une variété intermédiaire entre deux variétés! Il est vrai que le S. parviflora a des bractées, et qu'elles sont complètement avortées dans les autres; mais elles sont petites et caduques ; ce qui n’empèche pas qu'elles soient ; ce qui a valu son nom à cette dernière espèce est que ses fleurs sont réellement plus petites, et quand même on trouverait du S. obtusifolia à fleurs aussi petites, ce dont je doute, à moins qu’elles ne soient mal developpées, cela ne suffirait pas pour les confondre, car la (x) Flore française pour servir aux herborisations. T. ur, p. 293. (2) Ann. Sc. nat, Paris, fevr, 1834. (3) M. Mutel dit n’avoir pa; de doubles du Sc. PEER je n’en ai pas à offrir non plus mais j'ai déposé dans l'herbier du Muséum à Paris des échantillons de mes espèces. 5 286 STEINHEIL. — Genres Scilla et Urginea. forme du fruit est complètement différente, ce que M. Mutel ne parait pas se rappeler, quoique j'aie donné la figure du fruit des deux espèces ; enfin, l'ovaire quidiffère ainsi par sa forme, ne ren- ferme que trois ovules dans l’espèce à petites fleurs, ce qui est certainement bien différent du cas où le nombre des graines serait réduit à trois par avortement; toute personne tant soit peu habituée à étudier les ovules dans la fleur, comprendra trop bien la valeur de la distinction que je fais ici pour que j'y insiste davantage. Le Scilla parviflora est tellement peu une simple variété, que J'ai proposé d’en faire un genre particulier, sous le _nom de Séellaris (1). et je regarde actuellement sa différence générique comme tellement certaine que, me reprochant de ne l'avoir pas établi alors, je veux aujourd’hui, revenu de ma timi- dité, donner ici le caractère de ce genre. STELLARIS Moœnch. (excel. spec. omn.) Perianthium patens ; corolla calici similis. Stamina corollæ sub- æœqualia ; filamenta complanaia acuta , lanceolata , glabra ; antheræ muticæ. Pistillum staminibus œquale; ovarium viride, depressum triloculare, loculis monospermis ; vasiductus subhorizontalis. Fruc- tus pyriformis , trilobatus. Semina rotundata. Bracteæ minutcæ. Stellaris parviflora. $. bracteis brevissimis, membranaceis, deci- duis; floribus racemosis, parvulis, post foœcundationem pedunculo accrescente brevicribus, roseis ; antheris violaceis; seminibus NLOTIS ; Joliuis, linearilanceolatis, latiusculis, lucidis.— Crescit in Barbaria, cirea Bonam et Hipporegium, in declivis montium umbrosis , secus rivum qui ad urbem ducit aquam et ubi anno 1833 legebam. Scilla patviflora. Desf. atl. 1, page 300.— Pers. syn. à. p. 365.— Steinh. Ann. Sc. nat. Paris, févr. 1834. — Scilla numidica Poir. V’oy. Barb. t. 2, p. 150. (a) Note sur le genre Urginea. Ann. Sc. nat. Paris; juin 1834: Ce nom a le défaut d’être formé par un adjectif; cependant, comme il existe plusieurs noms généralement admis qui sont dans le même cas ( Arenaria, Stellaria, etc.), j’ai pensé qu’il valait mieux conserver ce- Mni-ci qui existe déjà que d’en former un nouveau; si les botanistes auxquels il est donné de juger en dernier ressort ne partagent pas mon avis , il sera toujours temps de forger un mot ; la chose importe peu. ——— BOREAU. — Sur le Tythrum alternifolinm. 287 Sur le Lythrum alternifolium. . Par M. Borrat. Vers la fin du siècle dernier, un amateur de botanique trouva près de Dijon un Lythrum différent de toutes les espèces connues jusqu'alors. Un échantillon de cette plante conservé dans l’her- bier de M. Vailot, fut communiqué à Persoon qui le dectivit sous le nom de Lythrum nummulariæfolia (Synops. pl. 2. 2. p. 8.) En 1830, MM. Lorey et Duret, préparant la publication de la Flore de la Côte d'or, soumirent cette plante à M. de Candolle, qui la décrivit soigneusement sous le nom de Z. alternifolium, en faisant abserver qu’elle offrait des caractères tendant à la rapprocher des Æ. hyssopifolium et Græfferi. Cette description fut reproduite dans la Flore de la Côte d’or (2. 1. p. 348. fig. 2.), et accompagnée d’une figure représentant cette rare espèce. L'analyse de la fleur était due à l'habile crayon de M. A. de Jussieu. Plus tard, M. Mutel n’hésita pas à admettre cette plante au rang des espèces légitimes, et 1l l’inséra dans sa Flore fran- çaise (tom. 1. p. 379,) Jusqu’alors, en effet, cette plante n’ayant pas été retrouvée, personne n'avait été à même de résoudre la question posée par M. Lorey, qui demandait si cette plante n’é- tait pas un simple jeu de la nature. Ce fut donc avec un vrai plaisir, qu’au mois d'août 1835, j'aperçus au bord d’un ruisseau, près de Nevers, une plante qui me rappela sur le champ l'espèce figurée dans la Flore de la Côte d'Or; elle offrait la même pubescence, ses fleurs grandes et so- litaires sortaient de l’aisselle des feuilles alternes, orbiculaires et mucronées. Mais en voulant recueillir cette plante curieuse $ je vis qu'elle tenait, par sa partie inférieure à une tige de Zy- thrum Salicaria ! Le sommet de la tige ayant été tronqué, il s'était développé des bourgeons latéraux qui, au lieu de produire un épi continu, n'avaient fourni que quelques fleurs axillaires. En effet, si l’on observe le Lythrum Salicaria à l'état normal, on verra que son inflorescence est toujours parsemée d’une 288 BOREAU. — Sur le Lythrum alternifolium. pubescence grisätre, même sur les formes glabres de cette plante; que les fleurs sont accompagnées de bractées cor- diformes et mucronées, dont la disposition alterne est sen- sible surtout au sommet de l'épi. Or, si lon suppose les ver- ticilles plus écartés sur un axe plus grèle et plus allongé, on comprendra facilement que les bractées, tout en conservant leur forme, puissent prendre laspect et les dimensions des feuiiles, et que les fleurs, au milieu de ce développement des parties herbacées, deviennent plus grandes et moins nombreu- ses. C’est en effet là tout le mystère, et cette forme remarquable n'est due qu'à une plus grande distension de la spirale de l’in- florescence. Le Lythrum alternifolium devra donc ne plus figurer au nombre des espèce végétales, pas même comme variété, puisque cette forme, qu'on pourrait, pour ainsi dire, créer à volonté, est le simple résultat d’un accident. | \ SUR LA FACULTÉ que possèdent les plantes d'absorber les infu- sions colorées par leurs racines. Par J. G. Towers. (1) { Extr. des Transact. of the Horticult. Society of London: 2° série, t. 2, | part. I, p.41.) On sait que plusieurs naturalistes des plus distingués, dans la vue de découvrir les conduits de la sève, ont immergé des (x) L’autéur de cemémoire ne paraît pas avoir eu connaissance des expériences sur le même sujet faites par le professeur Link et publiées dans les Annales des Sciences naturelles, t. 23, p. 144. Ces expériences, exécutées d’après une méthode qui nous paraît propre à donner des résultats plus certains, ont conduit le savant professeur de Berlin à une conclusion tout opposée à celle établie par M. Towers. Cependant les expériences de ce dernier pouvant jeter quelque lumière sur ce sujet et être utiles aux personnes qui voudraient s'occuper de recherches sur celte question, nous avons pensé qu’il était convenable de les consigner ici. RéDaer. 3. G. TOWERS. — Æ{bsorption des liquides colorés. 289 boutures d’un grand nombre de plantes dans des infusions co- lorées. Pendant plusieurs années je suivis le même procédé dans mes recherches sur ce sujet, et toujours je remarquai des dé- pôts de la matière colorante dont j'avais fait usage parmi les faisceaux de fibres qu'on regardait comme les vaisseaux conducteurs de la sève ascendante ; cependant je voyais ces dépôts plutôt autour que dans l'intérieur des faisceaux. J'employai à la recherche de ces effets tous les moyens que je pus imaginer et qui étaient à ma disposition; mais quoi- que j'en visse assez pour croire à la vérité des témoignages des auteurs que je consultai, je ne pus jamais en confirmer l’exac- titude jusque dans les détails minutieux que je voyais mention- nés. Le tacite assentiméent que j'accordais à de graves autorités me fit conclure que mes propres procédés où mes instrumens étaient jusqu'à un certain point défectueux ; cependant je ne demeurai pas satisfait, car il était évident que des branches conpées et par conséquent muütiiées ne pouvaient pas fournir des preuves légitimes de la nature précise n1 même de la situa- tion des organes nutritifs qui sont sous l'influence du principe vital, Je résolus donc de suivre une autre inarche, et pensant que la Balsamine m'offrirait un des meilleurs sujets d’expérien- ces, tantôt je fis enraciner plusieurs boutures au printemps, tan- tôt je pris de jeunes plants venus de semis, et après avoir lavé leurs racines, je les plongeai dans de fortes infusions de bois de campêche, où je les gardai dans des pots remplis de terreau que j'arrosai avec la liqueur colorée. Je trouvai que dans tous les cas la croissance était arrêtée ; mais comme les plantes vi vaient, je les anatomisai au bout de sept, de dix et même de quinze jours, j'en examinai les parties sous tous les aspects, avec des verres de tous les pouvoirs, dans l’eau et hors de l'eau. Jamais dans aucune de ces circonstances une particule de la ma- tière colorante ne se montra dans quelque point de la tige, soit dans les cellules, soit dans un vaisseau. Comme j'annoncçai, en passant, ce résultat dans un écrit sur la nutrition des végétaux, un auteur, en me répondant, avança que si j'avais employé de la garance, j'aurais découvert la li- queur qui aurait passé. Je me rappelai aussitôt que I Davy VI Ba-ax — Novembre, 19 200 3. G. TOWERS. — 4Osorption des liquides colorés. avait fait mention de cette matiere colorante, eten consultant de nouveau la page 245 de sa sixième leçon d'agriculture, j'y lus ce passage : « Les fibres radicales des plantes qu’on fait croître dans des infusions de garance se teignenten rouge. » Mais cela ne ditrien sur le point en discussion, car la simple coloration des parties plongées dans le liquide n’est pas une preuve de l'ascension de ce liquide. Cependant il äjoute « que les végétaux absorbent même les substances qui sont pour eux des poissons. » Cette assertion se rapporte au but de mes recherches, et pour la scruter jemployai trois modes d'investigation. Le 18 juillet 1834, je pris trois grosses branches de Balsami- nes à tiges bien blanches, je les plaçai chacune dans une fiole d'eau pureet je les rangeai toutes contre le vitrage latéral de l’ex- trémité orientale de ma serre-chaude; je ne les chauffai point par le fond et je ne les couvris pas. En peu de jours, des prolonge- mens se formèrent à leurs bases, et au bout de dix jours, le 28 juillet, les trois plantes étaient munies de racines parfaites, blan- ches et nombreuses. Je les enlevai avec précaution, une par une, de chaque fiole et Je les plantai successivement dans une argile sablonneuse aussi pure et aussi homogène que je pus la choisir, sans y admettre la moinûre particule de matière décomposable. Je leur donnai de l’eau seulement pendant un jour ou deux, et je les ombrageai jusqu’à ce que je fusse sûr que la végétation avait repris toute son activité; mais elles ne se flétrirent pas et se couvrirent de boutons à fleurs dont la plupart furent sup- primés. Deux solutions avaient été préparées. La première consistait en un drachme de bois de Brésil réduit en poudre et mélé à quatre cnces d’eau avec addition de quatre à cinq gouttes d’une solution de potasse caustique. Ce mélange produisit sur-le- champ une couleur de mûre d'un cramoisi foncé, et la légère dose d’alcali devait ajouter à l'effet qu'on se proposait d'obtenir La seconde solution était composée de quatre onces d’eau de pluie et d’un quart de drachme d’un oxy-muriate de fer en solution concentrée et d'une teinte orange foncée. Elle for- maitun liquide assez astringent pour qu'il füt désagréable de 1. G. TOWERS. — Absorption des liquides colorés. a91 s'en rincer la bouche. C’est peut-être de toutes les préparations de fer, le réactif le plus sensible des prussiates. Avec chacune de ces solutions j'arrosai abondamment les Balsamines, après avoir soigneusement marqué les pots, de ma- nière qu'aucune méprise ne püt avoir lieu. J’arrosai une troi- sième Balsamine avec de l’eau pure seulement. L'expérience fut continuée jusqu’au 14 août ; alors pour compléter la saturation du sol et ne laisser place à aucun doute, je vérsai une certaine quantité de solution de fer dans un vase en terre, et un peu de bois de Brésil dans un autre; puis plaçant chaque Balsamine dans le vase qui lui était approprié, je couvris le sol d’une cou- che de liquide qui atteignait le bord du pot; après quoi je lais- sai les plantes debout dans leurs soucoupes. Ainsi une jeune Balsamine avait été régulièrement arrosée pendant seize jours d'un liquide fortement coloré qui était versé à la surface du sol ; une autre avait été traitée de la même manière au moyen d'une préparation métallique astringente; et finalement toutes les deux avaient été en quelque sorte immergées et laissées dans le liquide approprié à chacune jusqu’à ce que la dernière goutte en füt absorbée. La pliante humectée d’eau n’en recevait qu'autant que cela devenait nécessaire. Je dois ajonter que comme la chaleur de la serre était quelquefois très grande et que les plantes étaient exposées en plein soleil, une fois où deux je donnai à toutes également un peu d’eau de pluie qui tendait plutôt à délayer les fluides artificiels au milieu des particules terreuses qu'à tout autre chose. Mais lorsque les deux plantes furent immergées, je ne leur donnai plus d’eau, et le 17 je dé- tachai de larges tranches pour les examiner. Aucune teinte de rouge ou de jaune, ni aucune différence d'aspect ne purent y être découvertes soit par moi-même, soit par un de mes fils, ni à l'œil nu, ni au microscope. Alors j’é- prouvai par les réactifs les trois tiges, les trois portions que j'en avais détachées , et des tranches coupées transversalement sur chacune. Sur celle qui avait été arrosée avec linfusion du bois de Bre- sil je fis agir une solution verte de sulfate de fer, qui, essayée sur une tache faite à du papier blanc avec l'infusion, la con- 19. 292 1. G+ TOWERS. — Absorption des liquides colorés. vertissait instantanément en un gris-bleuâtre foncé ; mais :la plante et ses pièces ne manifestérent pas la moindre trace de gris et n’éprouvèrent aucun changement sous le réactif. La plante arrrosée de la solution ferrugineuse et ses por- üons furent éprouvées par Le prussiate de soude, qui, mis dans liquide lui-même occasionait immédiatement un précipité.de bleu de Prusse; cependant aucun signe de changement, au- cun dépôt bleu ne put être aperçu dans la plante ou dans ses parties. Alors la place entamée de la Balsamine arrosée fut touchée avec une gouttelette de sulfate de fer, qui est loin d'être aussi sensible au prussiate que la solution oxigénée, et cette fois, en appliquant la pointe d’un épingle trempée dans le. prussiate de soude, la couleur bleue apparut au milieu des vaisseaux blessés. Enfin la partie amputée de la plante hnmectée d’eau fut cou- pée et mise en tranches qu'on traita les unes par le sulfate de fer, les autres par le prussiate de soude, mais sur aucune on ne put découvrir de tache bleue ou grisätre. Ainsi j'ai démontré par des. procédés et..des épreuves variés que, des arrosemens avec des liquides et des agens chimiques ne mettent pas en évidence la nature ni la situation des,vais- seaux séveux dans la Balsamine. La croissance des trois-plantes vient à l'appui de ce résultat; car les jeunes balsamines, au mo- ment où elles furent plantées dans les pots d'argile sablonneuse, bien qu’extrêmement fermes et vigoureuses, n’avaiént que sept pouces de haut. Pendant la durée des arrosemens, :elles végété- rent bien et restèrent en bonne santé, et je n’aperçus aucune: différence entre elles; si ce n’est que celle qui recevait le muriate de fer prit une apparence grenue et émit deux ou trois pousses latérales, tandis que les autres restèrent droites; toutes conti- nuërent à donner des fleurs avec tant de persistance que..je cessai de les enlever. Au moment de l'examen anatomique, le sol qui avait été arrose avec linfusion était entièrement noirci; celui qui l'avait été avec le fer était coloré par de la rouille d'une teinte jaune. Lorsque l'expérience fut terminée, curieux de connaître quel tort éprouveraient les plantes blessées, je les re- le 3. G. TOWERS. — Æbsorption des liquides colorés. 203 tirai de leurs pots avec leurs mottes tout entières, et je les mis en pleine terre dans une plate-bande. La plante arrosée avec de l'eau pure avait été trop profondément entamée, elle se cassa et sa tige dépérit ; celle qui avait été arrosée avec le fer ne fut pas fermement attachée et le vent la tordit, de manière qu'elle tomba, mais elle ne se rompit pas à la partie blessée ; elle a pro- duit quatre ou cinq grandes fleurs, blanches et hlas, et elle porta deux fois autant de boutons : elle est maintenant assujétie à un tuteur etje ne doute pas qu'elle ne continue à croître. La troi- sième plante est couverte defleurs blanches et panachées et cel- lés qui sont encore en boutons s'élèvent à trente ou à un plus grand nombre, quoique la plante ait à peine un pied de haut. 1! me reste à parler d'un autre fait fort important. Je fis en- raciner une autre plante dans l’eau et ayant préparé d’un côté une infusion de bois de Brésil, de l'autre une solution ferrugi- neuse, comme il a été dit ci-dessus, je retirai de l’eau avec pré- caution la bouture nouvellement enracinée et je la plaçai avec une bouture simple d’une autre balsamine dans une solution de ier; bientôt après je mis une autre bouture fraiche dans une in- fusion de bois de Brésil. La plante enracinée fut tuée en peu de minutes ; elle s’inclina, tomba par dessus le bord du vase dans un.état complet de flaccidité et se réduisit à un fil entièrement affaissé, la bouture périt dans l’espace de six heures. Celle qui était dans linfusion rouge ne jouit pas non plus d'une bonne santé; ses feuilles se recoquillèrent jes unes après les autres, prirent une teinte brune et tombèrent après un espace de trois jours, la tige seule était debout. Il est donc prouvé que le même liquide qui est une source de vie, d'entretien et de santé pour les racines qui se ramifient dans une couche ou une matrice de terre, détruit comme par un coup de foudre ces mêmes plantes si elles sont exposées à son action immédiate. | Je conclus des résultats que je viens. d'exposer : 1° que les infusions et les liquides colorés ou chimiques ne pénètrent pas dans le système vasculaire ou le système cellulaire, pourvu que laplante, soit par sa propre énergie vitale, soit par le pouvoir décomposant du sol, reste dans un état de santé et conserve la 294 3.6. Towers. — Absorption des liquides colorés. faculté de développer de nouvelles parties; que par conséquent on ne peut obtenir aucune connaissance précise sur les vais- seaux de la seve par des moyens artificiels tels que ceux qu’on a habituellement employés jusqu’à ce jour ; 2° que du moment où une plante cesse de croître, tourne au jaune et tombe évi- demment dans un état de maladie, elle peut absorber des ali- mens contre nature, non pas toutefois par ses organes réguliers d'absorption, mais, suivant toute probabilité, le long des sur- faces lésées par l’action morbifique : qu’ainsi donc, tant que subsiste l'énergie vitale et que la santé reste intacte, la vraie sève est seule produite. L'office du sol est de réduire toutes les substances à sa propre nature, et c’est ce qu'il effectue promp- tement par le stimulus de la végétation; néanmoins, si des substances étrangères au sol y surabondent, je conçois qu'il en résulte pour les organes végétaux quelque dommage, tel que des corrosions ou des lésions quelconques, et alors lac- tion morbide et l'absorption surviennent, la plante s’empoi- sonne, dépérit et meurt. SUR LA FACULTÉ D'ABSORPTION attribuée aux spongioles des racines, par Tu. Apr. KNIGHT. (.Extr. des T'ransact. of the Fforticult. Society of London, 2° serie, t. 2 p. 117.) On croit assez généralement que les racines des végétaux s'emparent des substances nutritives contenues dans le sol par leurs seules extrémités cellulaires qu’on a appelées spongioles à cause de leur texture, et qui diffèrent des autres parties de la racine eu ce qu’elles sont totalement dépourvues d’aubier ou de matière ligneuse distincte de l'écorce. Cependant j'ai prouvé par un grand nombre d'expériences, et l’on admet, je crois, généralement que c’est par l’aubier des arbres qüe la sève as- T. A. KNIGHT. — Æbsorption attribuée aux spongioles. 295 cendante, dans les circonstances ordinaires , s'élève et passe de leurs racines dans leurs branches et dans leurs feuilles ; or, comme cette partie n’existe pas dans les spongioles , je fus en- trainé à rechercher si ces organes possèdent le pouvoir de transmettre les fluides, et, dans le cas où j'aurais constaté l’exi- stence d’un tel pouvoir, par quels canaux particuliers ces flui- des passent. Comme ces questions sont intéressantes pour le physiologiste, et peuvent jusqu'à un certain point avoir de l'importance pour le jardinier je crois devoir communiquer à la société le résultat de mes expériences. Pour obtenir les spongioles dans l’état le plus parfait, on prend de grosses graines, telles que celles de la fève commune, et on les laisse germer simplement en les détachant de leurs cotyle- dons, car de cette manière elies restent unies au caudex de la plante, à son bourgeon et à sa plumule. On prépara ainsi plu. sieurs graines de plantes, appartenait à différens genres et on les soumit à différens modes de traitemesit dans des sols de di- verses qualités; mais toutes périrent sans qu'aucune plumule se füt développée, ni même eût reçu en apparence aucune nour- riture , soit du sol, sait de toute autre source. Cependant les spongioles, dans ces différens cas, doivent avoir contenu une beaucoup plus grande quantité de substance vivante organi- sable provenant de leurs cotylédons que n’en peuvent renfer- mer les graines enfières de la plupart des plantes; mais elles étaient, je pense, incapables de la transmettre aux plumules, à cause du manque d’aubier. Je regarde donc comme bien fondée l'opinion où je suis que les spongioles sont des parties imparfaitement organisées qui ne pompent du sol nine transmettent aucune espèce de fluide pour le service d’autres parties de la plante; mais la matière de l’aubier s’y forme avec une extrême rapidité, et elles de- viennent en grande partie des racines parfaites long-temps avant que la croissance de la tige ou des branches de larbre com- mence au printemps , et c’est par ces racines nouvellement formées (non pas exclusivement toutefois) que je conçois la nourriture absorbée et dirigée vers les feuilles où elle se con- vertit en véritable sève. Je sais que les opimons ci-dessus énon- 206 C. H. SCHULIZ. — Nouvelles espèces de Spitzcha. cées sont en opposition avec celles de beaucup de physiologistes distingués qui jouissent d’une autorité méritée; mais je suis d'avis qu'ils ont par erreur compris dans leurs spongioles des portions de fibre d’aubier, substance qu'on ne trouve jamais dans l’organe proprement appelé spongiole. Nore sur deux nouvelles espèces du genre Spitzelia, par C. H. Scaurrs. ( Flora 1835, pag. 657.) Nous avons eu déjà deux fois occasion de parler des travaux de M. Schultz sur les Chicoracées. Dans le premiér article (_{7- nales des Sc. nat., 2° série, vol.r, p.377), nous avons fait connaitre Je genre Spitzelia, formé sur le Picris pilosa, Delile; et dans le second article, vol. 3, p. 300, nous avons parlé d’une seconde espèce dumême genre, formé du Crepis radicata, Sieber. Grâces à l’obligeance de M. Ad. de Jussieu, l’auteur a été à même de réunir au même genre deux autres plantes : le Picris lyrata Delile, et le Zeontodon coronopifolium , Vesf. M. Schultz distribue les espèces de son nouveau genre en deux groupes, et les distin- gue de la manière suivante : 2. Scariositas acheniorum radii basin fere usque in pilos divisa. 1. S. ægyptiaca. Achenus disci breve rostraus. 3. 9. Sieberi. Acheniis disci truncatis. 8. Scariositas acheniorum radii cupuliformis, ad medium tantum in pilos divisa. 3. S. lyrata. Caule foliato subramoso. (Picris lyrata Del.) 4. S. coronopifolia. Scapo simplici, folns radicalibus breviore. Leon- todon coronopifilium Desf. ! Fidelia ? Schultz 1834.) 1. B. A. GUILLEMIN. — l/antes des iles de la Soriété. 297 Zepayriris Tairensis. — Énumération des plantes découvertes par les voyageurs, dans les Iles de la Société, principale- ment dans celle de Taiti; « Par J. B. A. GUILLEMIN, L Aide de botanique au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. AVANT-PROPOS. M. Mœrenhout, négociant belge très distingué, aujourd’hui consul-général ré Etats-Unis aux îles de la Société, avait expé : dié, en 1834, à M. d'Orbigny une caisse de plantes Mes par lui et par Îe docteur Bertero dans l’ile de Taïti. Malheureusement cette caisse fut ouverte soit pendant la traversée, soit à son arrivée au port, et quand M. d'Orbigny la recut à Paris , il vit avec sur- prise que beaucoup de paquets étaient incomplets, mais il n'eut aucun moyen de faire rentrer les objets qui en avaient été distraits. Cette soustraction était d'autant plus déplorable que les auteurs de la collection s'étaient efforcés de complèter autant que possible la flore de l'ile qu’ils avaient explorée. L’un d'eux, le malheureux Bertero, qui s'était embarqué vers le fin de 1830 sur un bâtiment du commerce, pour visiter de nouvelies contrées et dont on n’a plus entendu parler depuis son départ, avait in- spiré, autant par son exemple que par sa conversation, le goût de l’histoire naturelle à M. Mœrenhout; il s'était occupé de la détermination botanique des espèces qu'ils avaient récoltées, tandis que de son côté M. Mœrenhout n’avait pas négligé de recueillir et de noter leurs noms vulgaires à Taiti. 298 J.B. A. GUILLEMIN. — Plantes des iles de la Société. Des exemplaires de cette collection ont été distribués par l’or- dre de M. Mœrenhout, au Muséum d'histoire naturelle de Paris, à l’Académie royale de Turin, patrie de Bertero, à MM. Brongniart, Delessert et à d’autres botanistes. Cette collection, quoique privée probablement de quelques espèces par la soustraction dont nous avons parlé, nous semble encore la plus riche en espèces qu’on ait rapportée de Taïiti. Toutefois, la flore des îles de la Société avait déjà été bien illustrée par les visites que plusieurs natu- ralistes y ont faites depuis une cinquantaine d’années, et par les voyages de découvertes qu'ont exécutés en ces derniers temps les capitaines Duperrey, d'Urville et Beechey. Dès les pre- miers temps de la découverte de ces îles, Reynold et Georges Forster avaient rapporté en Europe un nombre assez considéra- ble de plantes , ainsi que des manuscrits que possède le Muséum d'histoire naturelle de Paris. MM. Hooker et Arnott ont publié, dans la Botanique du voyage du capitaine Beechey, un essai de flore des îles de la Société, exécuté d’après les matériaux four- nis par MM. Lay et Collie, naturalistes et officiers attachés à l'expédition. Cet essai est remarquable par les notes critiques qui accompagnent l’énumération des espèces, et par l'addition de plusieurs plantes nouvelles ou qui n'avaient pas encore été trouvées dans les voyages antérieurs. D'un autre côté, MM. Gaudichaud, Brongniart et Richard, dans la Botanique des voyages de l’Uranie, de la Coguille et de l’_Zstrolabe, ont fait connaître un grand nombre d'espèces nouvelles qui exis- tent simultanément dans la plupart des iles situées entre les tropiques. Nous avions d’abord formé le projet de réunir ces divers do- cumens et d'en composer une flore générale de toute la Polynésie tropicale ; mais ce travail eût été incomplet pour le plus grand nombre des îles comprises dans cette grande région botanique, d’ailleurs il eüt exigé de longues recherches et des vérifica- tions fort difficiles sur l’identité des plantes décrites par les botanistes. Il nous a paru plus convenable de limiter la cir- conscription de notre florule aux îles de la Société qui for- ment un groupe assez homogéne, et d’insister principalement sur les plantes recueillies par MM. Bertero et Mœrenhout, en J.B. A. GUILLEMIN. — Plantes des iles de la Société. 299 les distribuant par familles naturelles et en accompagnant cha- cune de sa synonymie principale, c’est-à-dire en citant Îles ouvrages généraux et surtout ceux qui sont importans par leurs planches. Cette disposition d’après les familles naturelles aura l’avantage de faire connaître facilement à ceux qui s’occu- pent de géographie botanique, les rapports numériques des espè- ces dans les diverses familles, et par conséquent la prédominance de certaines d’entre elles dans lesîles de la Société. Les noms vul- gaires à Taiti, nous ayant été communiqués par M. Moœrenhout, nous avons eu soin de les citer avec exactitude. Pour ajouter de l'importance à notre travail aux yeux des bo- tanistes, nous avons mis à profit les manuscrits inédits de Fors- ter (1), et les renseignemens fournis par l'ouvrage cité plus haut de MM. Hooker et Arnott.(2) La partie botanique des voyages des capitaines Duperrey (3); et d'Urville (4), rédigée par MM. Brongniart et Richard, nous a également été d’une grandeutilité, et enfin nous avons complété notre travail en nous aidant de la publication récente de M. End- licher sur la flore générale des îles de la mer du Sud. (5) Toute restreinte qu'est cette énumération des plantes des îles (x) Il nous a paru convenable de donner le texte des descriptions de plusieurs espèces de Forster, sur lesquelles on n’a pas encore de renseignemens suffisans. Ces descriptions ont été faites sur les plantes vivantes, à une époque où la science n’était pas aussi avancée qu’elle l’est aujourd’hui sous le rapport descriptif, mais nous n'avons pas cru devoir y apporter le moin- dre changement. L Les ouvrages publiés par Forster, et que nous avons cités dans notre énumération, sont Jes suivans : 1. Characteres generum plantarum, quas in itinere ad insulas Maris australis colle- gerunt, descripserunt, delinearunt J. R. Forsren et G. Forster. Londini, 1776, in-4.—2. Flo- rulæ insularum australium Prodromus, auct. G. Forster. Gotting. 1786, in-8.—3. G. Fors- TER, de Plantis esculentis insularum Oceani australis Commentatio botanica. Berol. 1786, in-8. (2) The Botany of captain Beechey Voyage, etc. by W.J. Hooker et WAL&KR-ARNOTT. London, 1831r,in-4. (3) Voyage de la Coquille, par le capitaine Duperrey, avec atlas.— Botanique par M. Du- mont d'Urville, Bory Saint-Vincent et Brongniart. Paris, 1828, et années subséq. in-4. (4) Voyage de l’Astrolabe, par le capitaine Dumont-d’Urville, avee atlas. — Botanique par M. A Richard. Essai d’une Flore de la Nouvelle-Zélande. Paris, 1632, in-8. Sertum as- trolobianum. 1834, in-8. (5) Bemerkungen über die Flora der Südseeinseln vor Srxrn. Exvuicser. Vien, 1836. 300 3, B. A. GUILLEMIN. — Plantes des iles de la Société. de la Société, car nous ne pouvons nous dissimuler qu'elle ne présente qu'une partie des végétaux qui existent dans ce pays, elle peut encore donner une idée suffisante des rapports de sa végétation avec celles des autres contrées du globe. Si l’on fait pour un instant , abstraction des rapports des îles de la Société, sous le point de vue botanique, avec les autres groupes d’iles de la mer du Sud, c’est principalement avec l'archipel Indien, auquel il faut adjoindre les îles Maurice et de Madagascar, que les plantes de Taiti offrent le plus de ressemblance. Elles n’en présentent aucunement avec le continent de l'Amérique mé- ridionale dont les îles de la Société ne sont pourtant pas telle- ment éloignées qu’on ne devrait s'attendre à trouver, de, l'ana- logie dans les espèces qu’elles produisent. La végétation de l'Inde semble s’éteindre à mesure qu’on se rapproche de :la côte jocci- dentale américaine, car déjà l’île de Juan Fernandez .est pres- que entièrement analogue au Chili, quoique laissant voir encore des traces de plantes océaniennes. Tel est entre autres le San- talum Freycinetianum de Gaudichaud, si commun aux Sandwich et rare à Taiti, arbre dont on rencontre à Juan Fernandez:des individus morts, mais aucun à l'état vivant. Mais dans l'ile de Taiti, on retrouve en outre des plantes qui ont des rapports avec celles de la partie australe de la Nouvelle-Hollande et même avec celles de la Nouvelle-Zélande. L’analogie de la végétation des îles de la Société avec celle de l'archipel Indien (1), et même avec celle des iles Maurice et de Madagascar , aurait quelque chose d'étonnant si l’on ne consi- dérait que la distance qui sépare ces contrées. Mais en géogra- phie botanique, cette considération n’est que secondaire ; il en est d’autres qui nous semblent d’une beaucoup plus grande importance. La ressemblance ou la dissemblance des climats doit influer davantage sur les rapports des productions naturelles que la proximité ou l'éloignement des pays. Or, les îles de l'Océan pacifique n’offrent qu’une série d’archi- (1) L'excellente description de l’herbier de Timor, publiée par notre collègue Decaisue, fournit des preuves de cette analogie. V. aussi les Zijdragen tot de flora van nederlandsindie, et le Flora Javæ de M. Blume. 1. B. À. GUICLEMIN. — Plantes des îles de la Société. 301 pels qui s'étendent depuis le continent asiatique au nord: de la Nouvelle-Hollinde, jusqu'aux îles Marquises et à ceiles de l'archipel Dangereux, car il faut à peine tenir compte de quelques îles isolées qui se rapprochent de la côte d'Amérique et qui ne sont que des fragmens détachés du grand groupe Océanien. Cette série d’archipels semble étrele prolongement, interrompu d'espace en espace, des grandes îles des archipels de l’Inde:et des Moluques, et celles-ci offrent la continuation de la péninsule In- dicnne et de celle de Malacca. En un mot,on peut considérer,sous le point de vue géographique , toutes les îles de l'océan Pacifique comme les crêtes d’une chaîne ramifiée de moutagnes qui vien- nent s’abimer dans les eaux à mesure qu’on s'avance vers l’est: Il n’est donc pas étonnant que les productions naturelles de ces som- mets demontagnes sous-marines présentent entre elles, sinon de l'identité, du moins une grande analogie ; non pas qu’il faille ad- mettre que la végétation se soit irradiée d’un point ou plateau central qui serait le continent Indien, mais parceque l’identité ou-lanalogie de climat se reproduit sur toute la surface des îles Océaniennes qui sont situées entre les tropiques (1). Observons (x) Plus que jamais nous sommes convaincus d’une vérité que nous avons proclamée depuis longtemps, et qui domine dans notre article Géographie botanique du Dictiounaire classique d'histoire naturelle, savoir : qu’il existe plusieurs centres de création pour les productions vé- gétales; que les plantes des mêmes bassins quel que soit l'étendue de ceux-ci, sont plus sem- blables entre elles que celles des bassins différens, quoique tres rapprochés ; que les espèces sont généralement aborigènes des lieux où on les trouve, et qu’il n’est pas nécessaire d’ex- pliquer par la transmigration la présence des espèces communes à des contrées éloignées. — Un grand écrivain, qui n’a pas toujours su se garantir de l'erreur lorsqu'il a traité des sciences physiques, nous parait cependant avoir eu parfaitement raison dans ses idées sur le lieu ori- ginaire des végétaux. Voltaire, dans l’article Amérique de son Dictiounaire philosophique, après avoir exprimé facétieusement l'opinion que les Américains sont tout aussi autochtones que les castors, ajoute que « la première chose qu’on fait quand on découvre une ile peuplée dans l’O- céan Indien ou dans la mer du Sud, c’est de dire : D’où ces gens-là sont-ils senus? mais pour les arbres et les tortues du pays, on ne balance pas à les croire originaires. » Laissant de côté ce qu'ou pourraitalléguer en faveur de la diffusion des espèces humaines sur la surface du globe, nous ferons remarquer que du temps de Voltaire, on ne doutait pas de la spontanéité des végétaux dans les lieux où ils croissent. Comment donc se fait-il qu'on veuille encore aujourd’hui revenir aux vieilles idées de transmigration, dont l'impossibilité a été si bien constatée dans ces derniers temps, et rester en arrière des opinions que le simple bon sens inspirait aux phi-- losophes du dix-huitième siècle ? 302 3.B. A. GUILLEMIN. — Plantes des iles de la Société. en passant que ces.iles ont toutes une direction et une forme à- peu-près semblables, c’est-à-dire qu’elles sont pour la plupart _des terres allongées, courant dans le même sens, obliquement dirigées par rapport à l'équateur, ayant par conséquent les deux côtés de leur littoral homologues quant à l’exposition et réunis- sant les conditions les plus analogues de climat. Par suite de ces observations géographiques, ne serait-il pas permis de con- jecturer que l’immense étendue de l'Océan Pacifique était oc- cupée primitivement par un vaste continent qui réunissait l'Asie à l'Amérique, lequel continent se serait affaissé par l'effet d'un de ces cataclysmes dont le globe actuel nous présente tant de preuves irrécusables ? Les îles de l'Océanie situées en dehors mais dans le voi- sinage des tropiques, ne s’éloignent pas beaucoup, sous le point de vue de la géographie botanique, des îles intertropi- cales. C’est ainsi que les Sandwich offrent un grand nombre de plantes qui se retrouvent dans les îles de la Société. La Nou- velle-Zélande, subissant l'influence d’un climat plus austère, nourrit en conséquence des végétaux particuliers ; mais cepen- dant on peut encore trouver une assez grande quantité d’espè- ces qui habitent les deux contrées. Des analogies plus éloignées se font remarquer entre les îles de la Société et celles de Nor- folk, Van Diemen et la pointe orientale de la Nouvelle-Hol- lande. (1) Relativement à la richesse’ intrinsèque de leur végétation, les îles de la Société offrent cela de remarquable qu’elles pré- sentent une flore plus nombreuse qu’on ne devait le présumer d’après ce qu'on avait dit de la pauvreté dés iles en général. Mais les îles ne doivent cette réputation de pauvreté que parce qu’elles offrent généralement peu d'étendue et que les terrains (x) La présence d’un Metrosideros et de quelques espèces d’4lyxia dans les îles de la Société suf- firait pour établir ce rapprochement. Au reste, nous n’insisterons pas sur ce point de géographie botanique qu’il suffit de signaler; mais pour donner une idée des rapports de la végétation des iles de la Société avec les autres archipels de l'Océanie, nous présentons à la suite de cet avant-propos, la liste des plantes qui se rencontrent simultanément dans ces diverses contrées, et celle des espèces qui sont particulières aux iles de la Société. J. B, À. GUILLEMIN. — Plantes des iles de la Société. 303 w'y sont pas accidentés. La superficie de quelques ïles, au contraire, comparée à celle de telle autre partie continentale placée dans les mêmes conditions climatériques, est dotée d’un aussi grand nombre d'espèces diverses. Ainsi, dans l'ile de Taïti, qui a des montagnes élevées, on rencontre une quan- tité d'espèces assez considérable. Elle serait encore plus riche s'il y existait quelque grand cours d’eau près duquel pût s’ac- cumuler une végétation diversifiée. Les observations de MM, d’Urville et Brongniart sur la pré- dominance des Fougères dans les îles, se trouvent confirmées par l’énumération des plantes des îles de la Société. Plus de cinquante espèces de cette famille s’y rencontrent, c’est-à-dire à- peu-près le sixième de la totalité des végétaux de cesiles. Après les Fougères viennent , dans la proportion numérique des es- pèces, les Graminées, les Rubiacées , les Cypéracées, les Orchi- dées, les Légumineuses, les Malvacées, les Urticées et Les So- lanées. Mais si l’on réfléchit que quelques unes de ces familles, comme par exemple les Urticées, ne sont pas des groupes comparables pour le nombre total de leurs espèces, avec d’au- tres immenses familles, on voit que ces petites familles offrent, dans les îles de la Société, un nombre de représentans beau- conp plus considérable que les grandes. Les Urticées seront donc à nos yeux des plantes plus caractéristiques de la région océanienne que les Légumineuses, quoique le chiffre en soit moins élevé. Il en sera de.même des Nyctaginées, dont le chif- fre n’est que de quatre ou cinq, mais qui, relativement au nombre total des espèces de cette petite famille, mérite d’être pris en considération. j Le nombre des Rubiacées, des Graminées, des Cypéracées et surtout celui des Orchidées, est assez remarquable. Il nous a semblé que la prédominance de ces familles indiquait, en gé- néral, une flore au-dessus de la médiocrité, parce que ces plantes exigent des conditions très favorables pour leur déve- loppement, c’est-à-dire simultanéité de chaleur , de lumière et d'humidité. Mais un fait très digne de remarque, c’est le petit nombre de Composées trouvées à Taïti. Cette anomalie, qui d’ailleurs peut s’observer dans les flores de la Guiane, de l’Ar- 304 3.8. A. GUILLEMIN. — Plantes des {les de la Société. chipel indien et d’autres riches contrées, n’est guères suscep- tible d'explication. Les Légumineuses, qui dominent dans Wie toutes les flores tropicales, n’offrent pas non plus un nombre proportion: nel considérable dans les plantes de l’Archipel de la Société. Dans la Flore de la Nouvelle-Zélande qui, comme nous l'avons dit plus haut, se lie sous quelques rapports avec celle qui. fait l’objet de ce mémoire, les Légumineuses sont également en pe- tit nombre, mais en revanche les Synanthérées y dominent; et ce n’est pas là le seul trait de la dissemblance de ces régions, car telles familles qui dominent à Taiti, les Rubiacées par exem- ple, sont fort peu nombreuses en espèces à la Nouvelle-Zé- ande, tandis que l'absence totale ou presque totale d’autres fa- milles, telles que les Ombelliferes, les Crucifères, les Onagraires, etc., si multipliées à la Nouvelle-Zélande, se fait sentir dans l’ar- chipel de la Société. Cette dernière observation peut facilément être expliquée par la différence des climats qui, nonobstant la corrélation qu’établit entre les deux contrées leur situation dans le même bassin naturel, permet aux familles des pays froids ou tempérés de s'établir sous des latitudes aussi élevées que celles de la Nouvelle-Zélande, tandis qu’elle en interdit l'existence sons le ciel brülant des tropiques. Mais on a lieu de s’etonner de ce que l’on n’ait pas trouvé dans l’Archipel de la Société plus de plantes appartenant à certaines familles intertropicales , telles que les Palmiers, {les Passiflorées, ‘les Méliacées, les Zantho- xylées, les Aurantiacées et les Mimosées (1). La Flore de Taiti a donc ses singularités qui dépendent de causes dont la recherche et l'appréciation seraient importantes pour la géo- graphie botanique, et qui réclament par conséquent des ob- servations ultérieures. (1) Une seule espèce de Mimosa croit dans dans les îles de la Société, et celte espèce est nne de celles à feuilles pennées qui a de l’analogie avec les Mimosa des Indes orientales. J. B. À. GUILLEMIN. — Plantes des iles de la Société. 305 Liste des plantes qui existent simulianément dans l’ Archipel de la Société et dans les autres iles de la Mer du Sud. Sphærococcus concinnus. — Sandwich. Jungermannia multifida. — Sandwich. Octoblepharum aïbidum. — Mariannes. Macromitrium piliferum. —- Sandwich. Leskea inflectens. — Vanikoro. Hypnum Chamissonis. — Radak. Ophioglossum pendulum — Sandwich. Angiopteris evecta. — Guam (Mariannes). Mertensia dichotoma. — Nouvelle-Zélande. Mariannes. Sandwich. Lygodium scandens. — Vanikoro. Hasnne Acrostichum aureum. — Guam. Antrophium plantagineum. — Mariannes. Asplenium Nidus. — Norfolk. Sandwich. Mariannes. Nephrodium exaltatum. — Sandwich. — propinquum.— id. Niphobolus glaber. — Nouvelle-Zélande. Vanikoro. Polypodium phymatodes. — Nouvelle-Zélande. Tikopia. Vanikoro. Ma- riannes. Radak. — tenellum. — Norfolk. Pteris alata. — Sandwich. — nemoralis — Guam, — _pedata. — Sandwich. Stegania procera. — Nouvelle-Zeclande. Adianthum pubescens. — Nouvelle Zélande. Norfolk. Vittaria rigida. — Sandwich. Davallia pectinata. — Nouvelle-Zélande. Norfolk. — solida. — Mariannes. Trichomanes minutulum. — Norfolk. Marsilea quadrifolia. — Sandwich. Psilotum complanatum. -— Sandwich. — triquetrum. — Sandwich. Radak. Lycopodium cernuum. — Sandwich. Mariannes. _ phlegmaria. — Nouvelle-Zélande. Mariannes. Vanikoro. — arbuscula. — Oualan (Carolines) Sandwich. Paspalum filiforme. — Ile de Pâques. — orbiculare, — Nouvelle-Zélande. Mariannes. Panicum ciliare. — Sandwich. VI. Boran, — Vorembre, 20 306 5.B. A. GUILLEMIN. — Plantes des iles de la Société. Panicum saugumale. — Radak. Sandwich. Oplismenus compositus. — Norfolk. Sandwich. Cenchrus anomoplexis. — Nouvelle-Calédonie. — echinatus. — [les-des-Amis. — calyculatus. — Iles-des-Amis. Sandwich. Thouarea media. — Radak. Eleusine indica. — Sandwich. Iles-des-Amis. Carolines. Lepturus repens. — Carolines. Radak. Te-Romanzof. Ile-de-Päques. Saccharum officinarum. — Iles-des-Amis. Tikopia. Sandwich. Erianthus floridulus. — Nouvelle-Calédomie. Centotheca lappacea.— Carolines. Mariannes. Andropogon Allionti.— Sandwich. — acicularis. — Sandwich. Kyllingia monocephala. — Radak. Vanikoro. Mariannes. Tacca pinnatifida. — Gultive partout entre les tropiques. Dioscorca bulbifera. — Iles-Marquises. Titania miniata. — Norfolk. Dendrobium biflorum. — Nouvelle-Zélande. Limodorum Fasciola. — Mariannes. Zingiber Zerumbet. — Nouvelle-Galédonie. Guam. Piper methysticum. — Sandwich. Iles-des-Amis. — Jaufolium. — Nouvelles-Hébrides. Tes-des-Amis. Peperomia pallida. — Sandwich. Casuarina equisitifolia. — Les îles intertropicales. Schychowskia ruderalis. — Radak. Broussonetia papyrifera. — Les îles entre les tropiques. Nouvelle-Zélande. Achyranthes aspera. — Iles intertropicales. | Boerrhaavia tetrandra. — Radak. Sandwich. Pisonia mitis. — Sandwich. Cassytha filiformis. — Iles-des-Amis. Fongatabou. Daphne indica. — Sandwich. Adenostemma viscosum. — Radak. Sandwich. Premna integrifolia. — Guam. Plectranthus parviflorus. — Sandwich. Ipomæa Turpctham.— Iles-des-Amis. — Batatas.— Sandwich. Noukaviva. — maritima. Îles intertropicales. Guam. Solanum repandum. — Marquises. Cordia sehestena. Sandwich. : Tournefortia argentea. — Radak. Ile Romanzof. Guam. Cerbera Manghas. — Iles-des-Amis. Alyxia stellata. -— Iles-des-Amis. Nouvelle-Calédonie Mussænda frondosa. — Iles-des-Amis. Tongatabou. Y. B. A. GUILLEMIN. — Plantes des iles de la Société. 305 Morinda citrifolia. — Iles-des- Amis. Sandwich. Radak. Guetiarda speciosa. — Radak. ile-Romanzof,. Timonius Forsteri. — Ile-Romanzof. Geophila reniformis. — Guara. Viscum moniliforme. — Sandwich. Cratæva religiosa. — Tikopia. Capparis sandwichiana. — Sandwich. Calophyllum imophyllum. — Guam. Portulaca oleracea. — Ile-Romanzof. Sesuvium Portulacastrum.—Iles-des-Amis. Sandwich. À Rhizophora Mangle.—Tles-des-Amis. N.--Hébrides. N.-Calédonie.Vanikoro. Metrosideros diffusa. — Nouvelle-Zélande. Nelitris Jambosella, — Nouvelle-Caledonie. Jambosa malaccensis. — Îles intertropicales (cultivé). Sandwich. Grewia Maïlococca. — Iles-des-Amis. Triumfetta procumbens. — Radak. Waltheria americana £ indica. — Sandwich. Urena lobata. — Iles intertropicales. Tikopia. Hibiscus Rosa sinensis. — Îles intertropicales. Vanikoro. Guam. — tricuspis. — Île Pitcairn. — tiliaceus.—Tiesintertropicales. Norfolck. Vanikoro. Sandwich. Guam. Thespesia populnea. — Iles-des-Amis. Ile-de-Pâques. Oxalis reptans. — Nouvelle-Zélande. Norfolk. — corniculata. — Sandwich. Nephelium pmnatum.— Nouvelles-Hébrides. [les-des-Amis. * Dodonæa viscosa. — Nouvelle-Zélande. Radak. Guam. Sandwich. Bradleia Glochidion. — Nouvelles-Hébrides, Aleurites triloba. — Sandwich. Stillingia nutans. — [les-des-Amis. Nouvelles-Hebrides. Hernandia sonora, — Îles-des-Amis. Vanikoro. Radak. Celastrus crenatus. — Marquises. Colubrina asiatica. — Tongatabou. Sandwich. Suriana maritima. — Nouvelle-Calédonie. Ile de la Botanique. Tephrosia piscatoria. — Îles intertropicales. Sandwick. Agati coccimeum. — Nouvelle-Calcdonie. Ile de la Botanique. 20, 508 3. B. A. GUILLEMIN. — Plantes des iles de la Societe. Liste des plantes indiquées comme particulières aux Iles de lu Société, ou qui n’ont pas été trouvées dans les autres archi- peis de la mer du Sud. (1) Collema Turner. Sticta Thouarsii. Lecidea Cocoes. Ramalina homalea. Parmelia callicarpa. Leptostomum macrocarpum. Holomitrium vaginatum. Macromitrium apiculatum. Neckera filicina. Hypaum fuscescens. Fissidens bryoides. Lycopodium squarrosum. Schizæa dichoioma. Gymnogramme Calomelanos. Antrophium reticulatum. Asplenium tenerum. Diplazium arborescens. Nephrodium nymphale. Niphobolus macrocarpus. Polypodium latifolium. — alternifolium. — scandens. Blechnum occidentale. Adianthum pulverulentum. Cheilanthes dissecta. Notochlæna pilosa. Davallia contigua. — gibberosa. Trichomanes membranaceum. — humile. _ Filicula. Alsophila extensa. : Sphæropteris barbata. Garnotia stricta. Oplismenus setarius. Andropogon Täitensis. Cyperus venustus. — stuppeus. — tinctus. Papyrus odoratus. Mariscus paniceus. — Jævigatus. — macrophyllus. Fimbristylis juncea. — dichotoma. — Hookeri. Schœnus elevatus. Lampocarya schœnoïdes. Dracontium polyphyllum. (cult.) Luzula campestris. Dioscorea pentaphylla. Oberonia 1ridifolia. Microstylis Rheedu. Liparis revoluta. — Clypeolum. Cirrhopetalam Thouarsii. Dendrobium linguæforme. — crispatum. Calanthe veratrifolia. Pterochilus plantaginea. Ascarina polystachya. Urtica virgata. — affinis. — _ argentea. Procris integrifolia. — sessilis. Elatostemma lucidum. Ficus tinctoria. — prolxa. Celtis orientahs. (x) Il est presque inutile de faire remarquer que plusieurs de ces plantes croissent dans d’autres régions du globe. J. B, A. GUILLEMIN. Saccharum spontaneum. Erianthus maximus. Eulalia glabrata. Desmochzæta micrantha. Polygonum imberbe. Boerrhaavia erecta. Ethulia ageratoides. Siegesbeckia orientalis. Bidens paniculata. — odorata? Lobelia arborea. Vaccinium cereum. Tittmannia ovata. Scoparia dulcis. Cyrtandra biflora. Ocymum gratissimum. Dianthera clavata. Ruellia fragrans Convolvulus peltatus. Ipomæa carnea. Physalis flaccida. — angulata. Solanum viride. — astroites. — nigrum. — quitense. Lycopersicum esculentum. Cordia discolor. Asclepias curassavira. Alyxia scandens. Nauclea rotundifolia. — orientalis, Stylocoryne racemosa. Petesia carnea. Gardenia Taitensis. Ophiorhiza subumbellata. Morinda umbellata. Canthium lucidum. Paveita triflora. Psychotria asiatica. — speciosa. Diodia rigida. Jasmioum didymum. — Plantes des iles de la Société. Amaranthus tricolor. — gangeticus, Gomphrena globosa. Loranthus Forsterianus. Eryngium aquaticum. Cardamine sarmentosa, Lepidium piscidium. Gynandropsis pentaphylla. Casearia ? impunctata. Cucumis sativus. Cacurbita pruriens. — aspera. — mulüflors. Talinum patens. Leiospermum parviflorum. Cuphea Parsonsia. Melastoma Taitense. — Malabathrum. Conostegia glabra. Metrosideros villosa. Jossinia cotinifolia. Crossostylis biflora. Melochia hispida. Hibiscus Manihot. — esculentus. — Abelmoschus. . Gossypium barbadense. Abutilon periplocifolium. Euphorbia Atoto. Pomaderris ziziphoides. Gouania Domingensis. Spoudias dulcis. Desmodium purpureum. — Scorpiurus. — heterocarpum. Rhynchosia rosea. — lucids. Phaseolus amœnus. Cajanus flavus. Erythrina imdica. Mimosa glandulosa. Meryta lanccolata. X yloma suaveolens. 30 ZEPHYRITIS TAITENSIS. ALGÆ. 1. Sphærococcus concinnus Agardh Spec. 1. 312. Fucus concinnus Turn. Hist. fuc. t. 153. — Archip. Societatis (Lay et Collie.) 2. Macrocystis Humboldiii Agardh Syst. Alg. p. 293. M. up Bory in Duperrey Bot. 1. p. 94 t. 9. — Taiü (Lay et Collie) LICHENES. 3. Collema T'urneri Hook. et Arnottie Bot. of Beechey p. 77 — Taiti (Lay et Collie.\ 4. Lecidea Cocoes. Sw. Lich. am. p. 2. t. 2, — Taiti (Lay et Collie.) 5. Parmelia pannosa Ach. — Swartz. Lich. Am. p. 6. t. 6. P. sirigosa et P. Sandwichiana Gaud. in Freyc. Bot. ? Parnaria erythrocarpa Boy in Du- perrey Bot. p. 234? (ex Hook. et Arn.) — Taiti (Lay et Collie.) 6. Parmelia callicarpa Hock. et Ara. . c. p. 77. — Taiti (Lay et Collie.) 7. Sticta T'houarsii Delise Monogr. 25. t. 8. f.. 29. — Taiti (Less. et d'Urv.} 8. Ramalina homalea Achar. Lichen. 608. — Taiti (Lay et Collie.) 9. Usnea plicata Ach. Syn. Lich. p. 305. — Taiti (Lay et Collie.) FUNGI. 10. # hallus (Hÿmenophallus) Dæronum Hook. et Arn. Il. c. p. 78. t. 20. Dictyophora phalloidea ? Léveillé in Mém. Soc. Linn. Par. v. 4 p- 5o7 t. 13. — Tai (Beechey.) HEPATICÆ. : 11. Jungermannia multifida L. Spec. 1600. — Archip. Societatis (Lay et Collie.) 12. Anthoceros lævis L. Spec. 1600. — Insukæ Socictatis (Lay él Collie.) MUSCI. 13. Leptostomum macrocarpum La Pylaie Journ. de Bot. 1813. 5. p. 15. Bryum macrocarpum Hedw. Masc. frond. 3. t. 30. — Taiti (Forster.) 14. Octoblepharum albidum Hedw. Mousc. frond. 3. 15. t. 6.— Ins. Societ. (Lay et Collie.) 15. Holomitrium vaginatum Brid. Bryol. 1. 227. T'richostomum vaginatum Hook. Musc. exot. t. 57. — Taïti (Menzies.) J. B. A. GUILLEMIN. — Zephyritis Taitensis. SE 16. Macromitrium apiculatura Brid. Bryol. v. 313. Crthotrichum apicrilu- sum ook. Muse. exot. t. 452 — Insulæ Socictatis (Lay et Collie.) 19. Macromitrium piliferum Schwægr. suppl. 2. 65. 1. 172.—Ins. Societ. (Lay et Collie.) 18. Mecs lice Hedw. Muse. frond. 3. t. 18. Pulotrichum Jilicinun Pal. Beauv. Prodr. 83. — fusulæ Sucictauis (Lay et Gollie.) 19. Neçkera undulatu Hedw. Muse. frond. 5. t. 21. — Ius. Societ. (Lay et Collie.) 20. Neckera pennata Lin. Hedw. Musc. frond. 3. 4: 19. Hypnum dupli- : catum Ejusd. Sp. musc. Suppl. 3. t. 279. (ex Hook. et Ain.) Fait (Menzies, d'Urv.) 21. Leskia inflectens Brid. Bryol. 2.331. — Taiti (d'Urville,) 22. Hypnum Chamissonis Hornsch. 1m Hor. phys. Berol. 66. i. 13. f. 1-5. — Îns. Soc. (Lay et Collie.) 23. Hypnum fuscescens Hook. et Aru. in Bot. of Becchey p. 76, 10 — Ans. Soc. (Lay. et Collie.) 24. Fussidens bryoides Hedw. Muse. frond. 3. t. 29. Dicranusm bryoutes Roth fl. germ, 3: 181. D. vsmaundioides Eng]. bot. & 1662—Hnsul. Socret. (Lay ct Collie.) FILICES. 25. Ophioglossum pendulun Lin. Sp. 1518. Hook. et Grev. Le. 19. Ophio- derma pendutum Blame Enum. pl jav. 2. 259.— Jus, Societ. (Lay et Collie.) 26. Angiopteris evecla Hoffm. in Comm. Gott. x. 20. t. 5. Schkukr Fit. t. 150. Hook. et Grév. Ic. Fil. 1. 36. Clementea palmiformis Cavan. prælect. n. 1164. Polypodium evectum Forst. Prodr. 438. — Insul, Societ. (Lay et Gol- jie). Taiti (Bertero et Moœrenh.). Vulgo Nahé. | 27. Angiopteris longifolia Hook. et Grev. Bot. muse. 3. 227. — Arch. soc. (Matthews.) — An præced. var. slaturà majori insiguis ? : 28. Mertensia dichotoma Willd. Act. Acad. Holm. 1804. p. 167. Polypodiur dichotonium Thunb. jap. 338. t. 37. Forst. Prodr. n. 450. PL. cse. n. 49.Schk. Fil. t. 148. Gleichenia Hermann KR. Br. Prodr. 161. Hook. et Grev. Ie. t. 14. — Insul. Socict. (Forst.) Taiti et Borabora (d'Urv.) 29. Schizæa dichotoma Wild. Sp. v. 87. Hook. et Grev. Le. Fil. t.e7. Guil- lem. Icon. lih. austr. t, 20.—Ins. Societ. (Lay. et Collie). Tati (Bertero et Mœrenh.} 30. Schizæa Forsteri Spreng. Syst. 4. 30. Schizæa cristata Wild. sp. 5. 97. AÆAcrostichum dichotomum Forst. Prodr.n, 41 5.=Hns. Societ. (Forst.) 312 J.B. A. GUILLEMIN. — Zephyrilis Taitensis. 31. Lygodium scandens Willd. Sp. v. 77. Ugena microphylla Cavan. Ic. vr. p. 76. t. 595. f. 2. — Irs. Societ. (Lay et Collie). Taiti (Bertero.) 32. Acrostichum aureum Linn. Sp. Schkuhr. Fil. t. 1 — Ins. Societ. (Lay et Collie). Taiti (Lesson et d'Urv.) 33. Gymnogramme Calomelanos Kaulf. enum. 76. 4crostichum Calomela- nos L. Spec. Schkuhr Fil. t. 5. — Archip. Societ. (Lay et Collie.) 34. Antrophyum plantagineum Kaulf. enum. 197. Blume Fil. Jav. t. 30. B. Lessoni Hook. et Arn. in Beech. 74. Antrophyum Lessoni Bory in Duperrey Bot. 255. t. 28. f. 2.— Archip. Societ. (Lay et Collie). Bora- bora (Less. et d'Urv.) +. Durvillæi Bory 1. c. Taitui (Less. et d'Urv. Bertero et Mœrenh.) 35. Antrophium reliculatum Kaulf. Enum. 108. Æemionitis reticulata Forst. Prodr. n. 423. Schkubr Fil: t. 6.—Ins. Societ. (Forst. Chamisso ex Bory.) 36. Asplenium Nidus Tinv. Sp. 1173. Forst. Prodr. n. 425. à Societ. (Lay et Collie). Taiti (Less. et d'Urv.} 37. Asplenium tenerum Forst. Prodr.n. 43:. Schkuhr Fil. t. 69. — Jns. Societ. (Lay et Collie.) 38. Asplenium obtusatum Forst. Prodr. n. 430. Labill. Nov. -Hoil. 2. p. 93. t. 242. f. 2. var. minor. (et Aspl. obliquum Labill. Nov.-Holl. 2. p. se 1. 24. f. fide R. Br. Prodr.) — Ins. Societ. (L:y et Collie.) 39. Diplazium arborescens Swartz Synops. 92. Bory in Duperr. Bot. 1. 271. — Ins. Societ. (Lay. et Gollie.) Taiti (d’Urv.) ho. Aspidium hirsutulum Swartz. Sÿnops. Aspidium exaliatum Swartz. 1. c. 45. Nephrodium exaltatum Smith. K. Br. Prodr. 148. — Ins. Societ. (Lay et Collie). Taiti (Bertero et Mœrenh.) Vulgo Æmoa vel Metua anuna. Cette espèce est entierement couverte de poils roussâtres principalement sur le rachis et le stipe. Elle se rapproche beau- coup de l4. exaltatum Sw. dont la phrase spécifique convient en tous points à la plante de Taïti. Il me semble donc néces- saire de les réunir en une seule espèce qui doit porter le nom caractéristique d’4. hirsutulum. 1. Aspidium propinquum KR. Brown Prodr. 148. (sub Nephrodio). ASspi- Pur unitum SW. Synopsis 47 (excel. syn. Burm. et Linn. fl. zeyl.) Æspidium patens Sw. 1.c. 49. Aspidium molle Sw. 1. c. Jacq. ic. t. 640 (sub Polypodio)? — Ans. Societ. (Lay et Colhe). Taiti (Lesson. et d'Urv. Bertero et Mœrenh.) #2. Aspidium nymphale. — Nephrodium nymphale Hook. et Arn. in Beech. bot. 74. Polypodium ny mphale Forst. Prodr. n. 442, Schkubr Fil.t. 34. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) J.B. A. GUILLEMIN. — Zephyritis Taitensis. 313 43. Aspidium alatum Hook. et Grév.Ic. Fil. t. 184? — Taiti (Bertero et Moœrenb.) 44. Aspidium pennigerum Swartz. Synops. 49 ? Polypodium pennigerum Forst. Prodr. n. 444. Schkuhr Fil. t. 22. — Taiti (Bertero et Mœrenh.) absque fructificatione. Je cite cette espèce parmi les plantes de Taïti, quoique l'ab- sence d'échantillons en fructification me fasse douter que ce soit bien l’_4. pennigerum de Swartz dont elle a d'ailleurs tous les caractères. 45. Aspidium? attenuatum Swartz Synops. 48, Polypodium dissectum Forst. Prodr. n. 441. — Taiti (Bertero et Mœrenh.) 46. Aspidium sinuatum Labill. Sert. Austr. Caled. t. 1.? Frons sterilis. An uov. spec.? — Taiti (Bertero et Mœrenh.) Espèce très voisine du Polypodium (Aspidium) tomentosum Dupetit Th., mais glabre. &7. Aspidium Lessonii Boryÿ in Duperrey bot. p. 265. — Taïti (Lesson.) 48. Niphobolus glaber Kaulf. enum. 127. Acrostichum lanceolatum Linn. Spec 1523. Polypodium acrostichioides Forst. Prodr. n. 434. — Ins. Socict. (Forst.) 49. Niphobolus macrocarpus Hook. ct Arn. in Beech. bot. 74. t. 18.—Ins. Soc. (Lay et Collie.) 50. Polypodium phymatodes Lin. Mant. 306. Jacq. Icon. rar. t. 687. Schkukr Crypt. t. 8. t. 17. P. grossum Wild. sp. v. 168. P. alternifolium Willd. et Bory in Duperr. bot. p. 261 ? — Ins. Societ. (Lay et Collie.) Taiti (Bertero et Mœrenh.). Vulgo 4tua Buaa. 51. Polypodium scandens Forst. Prodr. n. 437.—Ins. Societ. (Lay et Collie.) 52. Palypodium tenellum Forst. Prodr. n. 44o. Schkubr Fil. t. 16.—Ins. Soc. (Lay et Collie.) 53. Pieris esculenta Forst. Prodr. n. 418. Plant. escul.p. 47. Schkubr Te t. 97. Labill. Nov-Holl. t. 243.—Ins. Societ. (Forst.) 54. Pteris alata Gaudich.in Freycin. bot.391.t. 19. Pteris irregularis Kaulf. Enum. 189.— Ins. Societ. (Lay et Collie.) 55. Pteris nemoralis Wild. Spec. v. 386.—Ins. Societ. (Lay et Collie. d'Urv. Bertero et Mœrenh.) Cette espèce est si voisine du P. biaurita L. que je ne vois aucun moyen de la distinguer sur les échantillons secs, si ce 314 3, B. A. GUILLEMIN. — Zephyrilis Taitensis. n'est par la réticulation des veines qui sont anastomosées dans notre plante, tandis qu'elles sont simplement bifurquées dans le P. nemoralis Willd. Cependant M. J. Agardh qui prépare eu ce moment une monographie du genre Pieris, a cru pouvoir en faire une espèce distincte sous le nom de Pteris Guilleminer. Voici la phrase spécifique qu’il nous a communiquée : P. fronde glabra pinnata, pinnis brevissime petiolatis oblongo-lincaribus pin- nato-partitis, laciniis lanceolatis servatis basi decurrenti-confluentibus, venis reticulatis, rhachi fuscescenti-stranuneo. (J. Agardh. mss.) 56. Pteris pedata Foxst. Prodr. n. 4:17. R. Brown. Prodr. 1568. Langsdort et Fisch. Ie. t. 20. — Ins. Soc. (Forst.) Taiti et Borabora (d'Urv. et Less.) 57. Pteris Mæœrenhoutii Ag.mss. (absque fructificatione). — Tai (Bertero et Mœrenh.) | Cette espèce nouvelle, dépourvue de fructification, se rappro- che du P. vespertilionis, mais elle en diffère par la réticulation de ses veines et surtout par la forme de ses lobes exactement triangulaires. 58. Pteris rugosula Labili. Sert. Austr. Caled. ts 8. — Taiti (d'Urv. ex Bory in Daperr. bot. p. 277.) Cette Fougere mentionnée par M. Bory Saint-Vincent comine ayant été recoltée à Taiti par le capitaine d'Urville, n'appar- tient pas au genre Pteris tel qu'il est aujourd'hui constitué. Elle parait d’après l'inspection de la figure, être une espece d’Ællosorus, où former un genre distinct. 59. Blechknum pectinatum Presl. et Spreng. Blechnum longifolium ‘Cav. non Kunth. B. Momea Bertero in Herb. An var. B. orientalis Linn. sp. 1535. Schk. Fil. t. 109? — Ins. Soviet. (Lay. et Collie). Taiti (Lesson et d’Urville. Bertero et Mœrenh.) Vulgo Momeu. Cette plante se rapporte parfaitement au B. pectinatum de Presl cité par Sprengel, aui différe légèrement du 8. orientale, que j'ai examiné dans l’herbier du Muséum , et qui a été rap- porté des îles Mariannes par M. Gaudichaud. Forster (Prodr. n. 422) la également mentionnée sous le nom de 2. orientale. 60. Blechnum occidentale Linn.. —- Ins. Societ. (Lay et Collie.) 61. Doodia Kunthiana Gaudich. in Freye. Bot. 4or.t, 14. — Aus. Societ. (Lay et Collie.) T. B. A. GUILLEMIN. — Zephyritis Taitensis. 319 62. Stegania procera R. Br. Prodr. 153. Osmiunda procera Forst. Prodr. n.414. Blechnum procerum Labill. Nov-Holl.t.247. Zomarta ? procera Hook. et Arn. in Beechey Bot. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 63. Adianthum hispidulum Wild. sp. 10. p. 444. R. Brown Prodr. Nov.- Holl, p. 155.—Taiti (Lesson ex Bory in Duperrey bot. p. 277.) 64. Adianthum pubescens Schkuhr. Fil. t. 116. Adïanthum pedatum Forst. Prodr. n. 458. non L. — Ans. Societ. (Forst. Lay et Collie), Taiti (Bertero ct Moœrenh.) 65. Adianthum pulverulentum Lion. Sp. 1559. Plum, Fil. t. 55. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 66. Cheilanthes dissecta Hook. et Arn. in Bcech. bot. p. 75. — Ins, Soc. (Lay et Collie.) 67. Notochlæna pilosa Hook. et Arn. !. c. 74. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 68. Füttaria rigida Kaulf. Enum. 193. Bory in Duperr. bot. 274. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 69. Vittaria zosterifoliu Bory ip Wild. sp. 10. p. 406. — Taiti (d'Urv.)— An eadem ac præced. ? 70. Davallia pectinata Smith Mem. Acad. Taurin. v. 414, Hook. et Grev. Ic. Fil. t. 139. Nephrodium Gaimardianum Gaudich. w Freycin. Bot. 335. t. 12. f. 1. — Îns. Soc. (Lay et Collie). Taiti (Menzies. Less. et d'Urv) 71. Davallia contigua Swartz. Synops. 130 Hook. etGrev. Icon. Fil. t. 141. T'richomanes contiguum Fovst. Prodr. n. 463. — Ins. Societ. (Forst.) 72. Davallia solida Swartz Synops.p. 132 ét 314. Schkuhr Fil. t. 126. 7ri- chomanes solidum Forst, Prodr. n. 475. An Davallia elesans Wild. sp. 10. p-. 471; Bory in Duperr. bot. p. 279? — Ins. Societ. (Forst. Lay ct Collie). Taiti (Bertero). Vulgd Tia tia maua. Piante tres variable. Ses diverses formes représentent les D. magellanica et nitida Desv.in herb. mus. Par. | 73. Davallia gibberosa Swartz Synops. 232 et 345. Schkubr Fil. t. 128. Trichomanes gibberosum Forst. Prodr. n. 470. — Ins. Societ. (Forst. Lay et Collie). Taiti (Bertero.) 74. Davallia remota Kaulf. Enum. p. 223. — Taiti (d'Urv. et Less. ex Bory in Duperr. bot. p. 280.) 75. Trichomanes membranaceum Tinn. Hook. Exot. fl. t. 76. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 76. Trichomanes humile Forst. Prodr. n. 464. Swartz. Synops. 143. Hook et Grev. Icon. Fil. t. 85. — Ins. Societ. (Forst.) Taiti (Menz.) 77. Trichomanes minutulum Gaudich. in Freye. bot. 377. t. 12, f. 2. — Archip. Societ. (Lay et Collie). Taiti (d'Urv.) 316 3. B. A. GUILLEMIN. — Zephyritis Taitensis. 78. Trichomanes Filicula Bory in Daperr. bot t. 283. T', bipunctatum Por. Hymenophyllum Filicula Willd. sp. v. 528. — Taiti (Menz. d'Urv. Lay et Collie.) 79. Dicksonia multifida Wild. Sp. 10. p. 489. —Taiti (d’Urv. ex Bory in Duperr. bot. p. 280.) 80. Alsophila extensa Desv. Prodr. 36. Polypodium extensum Forst. Prodr. u. 453. Cyaihæa extensa Swartz. Synops. 139. Schkuhr Fil. t. 132. An Cya- tea medullaris Wild. a Bory in Duperr. bot. p. 280. citata huc refcrenda ? — Ins. Societ. (Lay et Collie.) Tai (Bertero et Mæœrenh.) 81. Sphæropteris barbata Wall. Plant. as. rar. t. 48. — Taiti (Day. Nelson Cook 3. it. ex Erdlicher.) MARSILEACEÆ. 82. Marsilea quadrifolia? (absque fructificationc.) — Taiti (Bertero et Mœærenh.) Vulgd Patoa. LYCOPODIACEZÆ. 83. Ps'lotum triquetrum Swartz Syncps. 187. Bernhardia dichotoma Wald. — Taïti (Bertero et Mœrerh. Lay et Collie.) 84. Psilotumn complanatum Swartz 1. c. 414.1. 4. — Arch. Societ. (Lay et Collie.) 85. Lycopodium cernuum Linn. Sp. 1566. L. marianum Wild. — Tai (Bertero et Mœrenh. Lay et Collie.) 86. Lycopodium Phlegmaria Lion. sp. 1564. L. mirabile et L. australe Willd. Sp. v. 11. L. myrtifolium Forst. Prodr. 485.—Taiti (Bertero et Mœrenh. Less. et d'Urv.) Vulgd Mave. 87. L. squarrosum Forst. Prodr. 479. Swartz Synops. 177. non FI. ind. occid. Z. Hippuris Desv. in Poiret Encycl. suppl. 3.559. L. Forsteri Poiret Le. 554. — Taiti(Bertero et Mæœrenh.) Ins. Societ. (Forst.) 88. Lycopodium ciliatum Wild. ex Desv. in Herb. Mus. Par.—Taiti (Ber- tero et Mœrenh.) 89. Lycopodium volubile Forst. Prodr. 482. Hook. et Grev. Icon. Fil. t. 170. Arch. Societ. (Forst.) 90. Lycopodium Arbuscula Kaulf. Enum. 19. — Borabora (Lesson et d'Urv.) 91. Lycopodium venustulum Gaudich. in Freycin. bot. p. 283. pl. 22. — Taii (d'Urv.) 3.B. A. GUILLEMIN. — Zepyhritis Taitensis. 317 CYPERACEZÆ. 92. Cyperus pennatus Lam. illustr. t. 144. — Taiti (Bertero et HET } Vulgo Mou. 93. Cyperus venustus PS et Forst. n. 495? Brown Prodr. Nov.-Holl. 217. — Ins. Societ. (Banks et Soland.) 94. Cyperus stuppeus Soland. ex Forst. Prodr. n. 496. — Ins. Societ. (Banks et Soland.) 95. Cyperus tinctus Soland. ex Forst. Prodr. n. 497. — Ins. Societ. (Banks et Soland.) 96. Papyrus odorutus Willd. in Act. acad. Berol. 1816% p. 73. Cyperus odoratus Linn. Vahl Enum. 2. 356. — Ins. Societ. (Forst.) 6 97. Mariscus puniceus Vahl. Enum. 2.373. Kyllingia punicea Linn. suppl. 105. Gærtn. t. 2. f. 8.— [ns. Societ. (Lay et Collie. Taiti (Bertero et Mœrenh.) — Vulgo fanu po tii ti. 98. Mariscus lævigatus Roœm. et Schult. Syst. veg. 2. 242. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 99. Mariscus macrophyllus Ad. Brongn. in Duperrey Bot. p. 179. t. 33. — Borabora (Less. et d'Urv.) 100. Kyllingia monocephala Rottb. Gram. 13. t. 4.f. 4. K. monocephala et triceps Forst. Prodr. n. 50 et 31. Trichocephalon nemorale Forst. Gen. 55. — Ins. Societ. (Forst.) 101. Fémbristylis juncea R. Br. Prodr. 226. Scirpus junceus Forst. Prodr. n. 29. — Îns. Societ. (Forst.) 102. Fimbristylis dichotoma Vahl. Enum. 2. 287. ss dichotomus Linn. Zeyl. 4o. — Ins. Societ. (Forst.) 103. Fimbristylis Hookeri Endlich. F. affinis Hook. in Bot. Beech. p. 72. non Presl. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 104. Schænus elevatus Soland. ex Forst. Prodr. n.494.—Ins. Societ. (Banks et Soland.) 105. Lampocarya schænoides R. Br. Prodr. 238. Gahnia schænoides Forst. Prod. n. 59 — Taiti (Forst.) Culmus semiorgyalis , teretiusculus , inanis, striatus ; geniculatus, a letere interiore canali- culatus , marginibus canaliculi scabriusculis. Fo/ia longissima , lineari-lanceolata, convoluta , apice setacea, reclinata, sriata, extus ordinibus aculeorum glanduliformium retrorsum aspera , longitudine fere culmi. Paginæ eylindrico-turbinatæ , integræ, striatæ, glabræ, pol- licares. Margo foliorum membranaceus, nigricans, ad apicem vaginarum. Paniculæ spicatæ axillares vaginarum subsolitariæ vel ternæ, exteriore longè majore, Pedunculi ancipites, erecti, 318 3.B. A. GUILLEMIN. — Zephyritis Taitensis. vix striati, carinis asperis, culmo. arcte apressi. Zrvolucrum universale, glumaceo-spatha- ceum, ovato-lanceolatum, acuminatum, mucronatum, compresso-carinatum, striatum, ca- rina vix-scabriuscula , cæterum glabrum, ustulatum, pollicare. Zavolucrum partiale simillimum universali, ad singula genicula pedunculi solitarium. Pedicelli terni s. gemini ex quolibet in- volucro, ancipites, vix trilineares. Spisulæ 2-5. 5-floræ, dichotomæ, flosculo altero scilicet sessili, altero pedicellato. Zrvolucellum ad singulam dichotomiam, involuero universali et partiali omnino simillimum, semipollicare, CAL. Gluma quinquevalvis, valvulis lanceolatis acuminatissimis, compresso —carinatis , glabris, ustulatis, semuncialibus, imbricatis. COR. bilvalvis. Valvulæ ovatæ albidæ acutæ, exteriore majore. STAM. Filamenta quatuor (3 -6) capillaria. Antheræ \ineares apice mucronatæ, PIST. Germen oblongum. Stylus filiformis erectus, staminibus longior. Stigmata tria capillaria tortuosa. PER. nullum. Corolla cum staminibus excrescit. SEM. oblongum, liberum, glaberrimum, albicans. (Forst. Mss.) GRAMINEÆ. 106. Paspalum filiforme Swartz Prodr. 22. Panicum filiforme Liun. Spec. 1.85. Forst. Prodr. n. 38.— Ins. Societ. (Forst.) Culmus erectus, teres, füformis, lævis, obsolete nodosus, vaginis foliorum-ad maximam partem tectus, bipedalis. Folia graminéa , lanceolato-subulata, subvaginantia , Iævia , :erecto- appressa, circiter bipalmaria. aginæ convoluitæ, eylindricæ, apice laxiores. Membranula brevis dentata. Panicula spicata, simplex, erecta, stricta, spithamea, radiis 4-7. Spicæ alternæ, secundæ, filiformes, palmares, virgatæ, ereetæ, una media terminali. Rachis line- aris, compressa, undulata, ad latus ubi floribus onusta carinà medià longitudinali undatà instructa. Pedicelli alterni, brevissimi, tenuissimi, racheos lateribus carinæ inserti, apice bi- fidi, divisuris brevissimis unifloris. Floseuli efati, vix lineam unam s. dodrantein pollicis explent. GAL. Gluma bivalvis uuiflora ; valvulis æqualibus, ovato-oblongis, duriusculis , gla- bris , convavis. COR. Gluma bivalvis, valvulis hyalinis calyce minoribus oblongis. (Forst. Mss.) 107. Paspalum reimarioides Brongn. in Duperr. bot. p. 140 t. 20. — Taiti (Less. et d'Urv.) 108. Paspalum orbiculare Forst. Prodr. n. 55. — {ns. Societ. (Forst.) 109. Garnotia stricta Brongn. in Duperrey bot. p. 133 t. 21.=—Taiti (Les- son et d'Urv.) 110. Panicum ciliare Retz Obs. 4. 16. Kunth Agrost. 82. Syntherisma citiare Schrad. Germ. 160 t. 3.1. 7. Digitaria ciliaris Pers. syn. 1. 85. Paspalum ciliare DC. F1. fr. 6. 259. Panicum sanguinale var. Trin. Îc. 19. t. 144. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 111. Paniéum sanguinale Lann. sp. 84. Kunth 1. ec. — [ns. Societ. (Forst.) 112. Oplismenus setarius Rœm. et Schult. syst. 2. 481. Brong. in Duperr. Bot. p. 123 — Taiti (d’'Urv.) 113. Oplismenus compostéus Rœm. et Schult. Syst. 2. 484. Kunth Agrost. p. 141. Trin, Ie. t. à 89, 190. Oplismenus africanus Beauv. fl. Ow. 2. 15. t. 67. f. 1. Orthopogon comipositus R. Br. Prodr. 194. Panicum compositum Linn. spec. 84.— ns. Societ. (Forst,) Taiti (Bertero et Mæœrcenh.)., Vulgo Nanamu. J.B.A. GUILLEMIN. — Zephyritis Taitensis. 319 114. Cenchrus anomoplexis Labill. Nov.-Caled. 14. t. 19: var. australis Spreng. Gur. post. 3. — Taiti et Borabora (d’Urv.) 115. Cenchrus echinatus Linn. spec. 1488.—Ins. Soc. (Forst.) 116. Cenchrus calyculatus Cavan. Ic. v. 39. t. 463.—Tait (Lay et Collie.) 117.. T'houarea media KR. Br. Prodr. 197. — Taiti et Borabora (d'Urv.) 118. Cynodon Dactylon Pers. Synops. 1. 85. var. 7 Brongn. in Duperr. Bot. p. 53. — Taiti (d'Urv.) 119. Æleusine indica Gærin. de fruct. 1.8. Trin. Ic.t. 71. Var. Folis fere linearibus, spicis sæpius solitariis , raro geminis. Nob. An potius spec. nova? — Ins. Societ. (Forst. Lay. et Collie) Borabora (d'Urv.) Taiti (Beriero et Mœrenh.) Vulgd {ma mau. 120. Lepturus repens R. Br. Prodr. 107. Brongn. in Duperrey bot. t. 16.— Rottbællia repens Forst. Prodr. n. 151.— Borabora (d’Urv.) Radix fibrosa..… Culmus prostratus , repens, teretiusculus, filiformis, ramosissimus , geniculis nuwerosis interceptus. Rami dichotomi, flexuosi, filiformes, ascendentes , geniculati, nume- rosis paululum incrassatis vaginis ex parte tecti, dodrantales. Folia graminea, lineari-lan- ceolata, margine aspera, denticulis vix nudo oculo distinguendis, erecto-patentia, planiuseula, basi apiceque parumper convoluta, longitudinaliter striata, biuncialia. Vaginæ teretes, con- volutæ, cylindricæ, striatulæ , tenues , unciales. Membranula brevis, hyalina, erecta, lacera. Spica terminalis, simplicissima, filiformis, erecta, disticha, palmaris vel sesquipalmaris. Rachis a flosculo ad flosculum , uno latere perfecte excavata, altero convexa striatula. Foseuli ad spicæ latera duo alternatim positi, ‘remotiuseuli, sessiles, intra excavationes rachees de- pressi, duas lineas longi. GAL. Gluma univalvis, uniflora, lineari-lanceolata, acuminata s. mucronata, parum convexa, striatula, viridis, rachi appressa , sub inflorescentià patens. Flosculus terminalis in ipso apice spicæ calyce bivalvi gaudef, valvula alterà racheos cavæ vicem gerente. COR. bivalvis. 7alvulæ oblongæ, hyalina-servicæ, obtusiusculæ ( dum clausæ) latentes intra cavum racheos, teetæque glumà calicinà : exterior paullo longior , extus con— cava, margine involuto, interior intus concava, foris vero quo rachin spectat, convexa. Au- dimentum valvulæ tertiæ, inter glumam calycis et corollæ valvulam exteriorem positum, corolla dimidio brevius, lineare, apice-spatulatum hyaïinum. STAM. Filam enta 3 capillaria. Antheræ \ineari-obiongæ, basi et apice bifurcæ. PIST. Germen ovato-globosum. Styl duo erecti, cylindria, læves , hyalini. Stigmata horizontaliter divaricata, plumosa, purpurea ; lon- gitudine stylorum. PER. nullum. Corollæ sese rursus intra alvum racheos recipiunt. SEMEN unicum, ovatum, læve. F OBS. An varietas hujus speciei, quam semel reperi (ut opinor) in insulâ Tannä vel vicinà, quæ spiculam tri -s. quinquefloram intra singulum calÿcem ostedebat? Sed hujusmadi spi- culæ mihi steriles atque abortivæ videbantur. Folia magisangusta, s. linearia in hac varietate erant, cæterum habitus idem ; ulteriore examine digna est. (Forst. Mss.) 121. Saccharum officinarum Linn. Spec. 79. War. oceanica.— Taiti (Lay et Collie.) 122. Saccharum sponianeum Linn. Maut. 183. Forst. Pcodr. n. 32, — Jns, Societ. (Forst.) 320 3. B. A. GUILLEMIN. — Zephyritis Taitensis. 1293. Erianthus floridulus Schult. Mant. ur. 563. Saccharum floridulum Labill. Nev.-Caled. t. 18. — Taiti (d'Urv.) 124. Erianthus maximus Brong. in Duperrey bot. 97. — Taiti (d'Urv.) 195. Eulalia glabrata Brongn. 1. c. p. 93. t. 19. — Borabora (d'Urv.) 126. Centotheca lappacea Desv. Journ. bot. 1813. p. 70. Kunth Rev. Gram. p- 317, t. 70. Cenchrus lappaceus Linn. spec. 1488. Poa latifolia Forst. Prodr. n. 44. Vahl symb. 11. 18.— Taiti (Forst. d'Urv.} 127. Andropogon Allionii DC. fl. fr. 111. 97. Æeteropogon glaber Pers. Synops. 11. 553.— ns. Societ. (Lay et Collie.) 128. Andropogon acicularis Retz Obs. v. 22. Raphis trivialis Lour. F1. Coch. 676. Trin. Ic.t. 8, 9. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 129. Andropogon Taitensis Hook. et Arn. in Beech. bot. 72. — Ins. Societ. (Lay et Collie.) 130. Bambusa ? . . . . . (Culmus et folia). — Taiti (Bertero et Mœrenh.) — Vulgo Ehaë. ARACEZÆ. 131. Dracontium polyphy llum Linn. Forst. PI. esc. n. 29. — Colitur in ins. Soc. (Forst.) 132. Colocasia esculenta Schott Melet. 18. Ærum esculentum Linn. Forst. PI. esc. 26. — Colitur passim inter Tropicos (Forst.) Taiti (Bertero et Mærenh. fide specim. floribus destituti.) TACCACEÆ. 133. T'acca pinnatifida Linn. Forst. Prodr. n. 209. PI. esc. p. 28.—Ubique inter Tropicos culta (Forst.) Taiti (Bertero et Mœrenh.) Vulgo Pia. JUNCACEZÆ. 134. Luzula campestris DC. FI. fr. Juncus Cr Linn. Spec. 468.— Ins. Soc. (Forst.) ASPHODELEÆ. 135. Dianella ensifolia Linn. Mant. 63. Dracæna terminalis Forst. Prodr. n. 152. Jacq.? non Linn. (ex Endlich.) — Dracæna ferrea Sprengel? — Jus. Societ. (Forst.) Taiti (Bertero et Mærenh.) Vulgd 75. ( La suite à un prochain cahier.) C. MONTAGNE. — Cryplogames nouvelles de France. 321 Notice sur les plantes cryptogames récemment découvertes en France, contenant aussi l’indication précise des localités de quelques espèces les plus rares de la Flore française , Par C. Monraexwe, Docteur en Médecine. (Suite et fin. Voyez tome v. p. 280 et 337, et vr. p.26) ALGUFS Roth. 1 (1).* Cystoseira Abies marina Ag. Spec. 1. p. 84. — Gmel. Hist. Fuc. BArA- FT. La J'ai observé cette Algue près de Marseille, où elle avait été rejetée sur la plage. Conservée long-temps sans nom dans ma collection, des échantillons du type recueillis aux Canaries et communiqués par M. Webb m’apprirent que je devais la rap- porter plutôt à cette espèce qu’à une variété du Fuicus selagi- noides L., qu’elle simule d’ailleurs assez bien. L'espèce que M. Bory de Saint-Vincent a publiée sous ce nom dans la Flore de Morée, et dont je dois un échantillon à son amitié, est une plante tout-à-fait différente de celle de Gmelin et d’Agardh, et devra conséquemment recevoir un autre nom. M. Agardh fils, qui a vu ces deux Algues dans mon herbier partage cette opi - nion, qui acquiert ainsi plus de poids encore. 2.* Dictyota Solieri Ghauv.in Mem. Soc. Lin. Norm. { ex schedulà exempla- ribus cum Mus. Paris. à el. Solier communicatis addità. — Laminaria padinipes Bory in lit. ad el. Solier. Cette Algue offre beaucoup de ressemblance avec le Zonaria Schræderi Ag. (Ulva Schræderi Mart. FI. Bras. I, p. 2r. Ic. Se- lect. crypt. tab. 2. f. 5), et parait n’en différer essentie:lement (1) Nous ferons procéder du signe (+) les espèces que nous regardons comme absolument nouvelles, et d’un (*) celles qui n’ont encore été insérées dans aucune Flore de France. VI. Boran.— Décembre, 21 322 €. MONTAGNE. — Cryplogames nouvelles de France. que par la forme des sori, qui sont elliptiques dans la plante du Brésil, et beaucoup plus grands que dans celle de la Médi- terranée, où ces mêmes sori sont punctiformes et très nom- breux. Quand les séminules ou gongyles sont tombés, la fronde, regardée à contre-jour, parait percée d'une immense quantité de foraminules tellement petits, que, pour les faire, il semble- rait qu’on a dû employer l'aiguille la plus fine. Mais ces trous ne sont qu'apparens, les séminules n’entrainant dans leur chute qu'une des faces de la celiule qui les recèle, et l’autre face op- posée devenant par cela même plus transparente. J'ai reçu un bel échantillon complet de cette Algue de M. de Pouzolis, qui l'avait recueillie en Corse. J’en aï vu aussi dans la collection, du Muséum de Paris, des échantillons envoyés par M. Solier. 3. + Chondria obtusa Ag. var. patentiramea (Montag. in herb.) : fronde fiiformi ad axillas leviter incrassatà, irregulariterque pinnato-ramosä, ramis primaris longis surrectis, secundariis patentissimis deflexisque, ultimis tandem vel pinnulis brevissimis obtusis oppositis ternisque (N.) PI. 18 f. 3. Je n’ai pu me décider à passer sous silence cette forme, ou variété notable d’une espece d’ailleurs très commune. On lui trouve bien un air de famille, quand on la compare à certains individus des Laurencia hybrida Chauv.etgelatinosa Lam'., les- quels ne sont peut-être que des formes peu dignes d’être dis- tinguées spécifiquement d’un type commun. C’est pour ne pas multiplier inutilement les êtres que je rapporte ma plante à ce même type. Son port tout particulier semblerait pourtant, si jene m’abuse, devoir l'en éloigner. On en jugera par une figure de grandeur naturelle que j'ai tracée d’une de ses plus petites frondes. Je l'ai trouvée sur le bord de la Méditerranée, à Meze, où j'en ai ramassé plusieurs échantillons en 1828. 4. + Grateloupia filicina Ag. var. ramentacea (Montag. in herb.) : fronde . A . . . . . . Sora primarià pinnisque ramentis spinæformibus undique obsitis. Notre Algue ne diffère du Grateloupia filicina que comme le Fucus jubatis L. diffère lui-même du Sphæerococcus ciliatus Ag. LI C. MONTAGNE. — Cryptogumes nouvelles de France. 323 Sa fronde est plusieurs fois décomposée en segmens linéaires- lancéolés, qui sont chargés comme elle, sur leurs deux faces et sur les bords, de nombreux appendices spiniformes, longs d’en- viron une à deux lignes. La couleur de la variété n’est pas dif- férente de celle du type. Mes échantillons ressemblent cepen- dant beaucoup plus à des individus de cette plante recueillis dans l’Adriatique et communiqués par M. Kurr, qu’à ceux que J'ai reçus de l'Océan; je parle ici de la forme générale, faisant abstraction des appendices qui garnissent la fronde et qui n'existent que dans ceux que j'ai recueillis moi-même à Toulon; malheureusement, je n'ai pu les avoir en état de fructification. Cette variété est extrêmement commune dans la grande rade, à droite de l'arsenal, en allant à La Seine par terre. Il n’y a pas une pierre submergée du rivage qui ne porte, soit cette Algue, soit le Bryopsis arbuscula, soit même souvent les deux espèces réunies. 5. ÆHalymenia Calvadosii Montag. in herb.— Dumontia Lam. Dict, class. d’hist. nat. enm icone. — Duby Bot. gall. p. 941. H. fronde gelatinoso-membranaceà tubuloso-planä dichotomä, segmen- tis linearibus sensim attenuatis, apicibus carillaribus tfi-vel sæpiùs bifurcatis. Nob. Cette belle et trèsrareespèce parait intermédiaire entre les Æ. Floresia et ligulata Ag. Elle diffère de la première, qui n’a point encore été trouvée sur notre littoral, par la division dichotome et non pinnée de sa fronde, et de la seconde par l'absence de segmens sur les bords de cette même fronde, et quand, ce qui est fort rare, il en existe, par leur direction qui est ascendante et non horizontale, ainsi que par le défaut de tout rétrécissement à jeur base. Au reste, n'ayant vu qu’un exemplaire desséché de l’une et de l’autre espèces, je ne saurais prononcer si ces différences, dans des plantes aussi polymorphes, sont suffisantes pour au- toriser une distinction. Je possède un magnifique échantillon ce l'Algue en question, lequel a été recueilli à Landevenech, près de Brest, et m'a été communiqué par M. Duperrey, par l'entremise de M. Hogard, géologue distingué. La figure qu’on eu trouve dans le Dictionnaire classique d’his- 21, 324 GC. MONTAGNE. — Cryptogumes nouvelles de France. toire naturelle parait avoir été calquée sur ma plante tant elle est exacte; ni dans le dessin, ni dans l'original, je ne vois les segmens obtus mentionnés dans la phrase diagnostique du Bo- tanicon. 6.* Valonia utricularis Ag. Spec. 1. p. 431. — Conferva utricularis Roth. GA. t 14112 C’est sur les bords de la Méditerranée, près de Maguelone que M. Bouchet a trouvé les échantillons de cette Algue qu'il m'a communiqués. J'ai cru devoir les mentivnner, parce que cette espèce est la première du genre qui ait été rencontrée dans nos limites. | 7.* Dasya elegans Ag. Spec. 2.,.p. 117. — Ejusd. Spec. 1. p. 321 (iexcl. synon.) — Dasya pedicellata Ag. Syst. p. 221. — Rhodonema ele- gans Martens, Reise. — Dasya Baillowiana Martens ex specim. à cl. Kurr. mecum communicato. — Fucus Baillowianus Griselhni, fide ejusdem. J'ai pensé qu’il ne serait pas superflu de donner toute la sy- nonymie d'une espèce d’Algue très remarquable et non encore enregistrée dans la Flore française, bien qu’elle ne soit pas rare à Cette, d’où proviennent les beaux échantillons que j'en dois à la générosité de M. Bouchet. Ces échantillons se présentent sous des aspects si différens, que l’on serait tenté de voir, en chacun d'eux, des espèces essentiellement distinctes. On est détrompé quand on a pu suivre la morphose de la plañte, et l'on reconnait qu’elle peut, à ses différens âges, s'offrir avec des formes différentes, que M. Agardh a désignées sous les noms de 1° villosa, 2° villosa et capsulifera , 3° nuda et capsulifera. La plante que j'ai recue de M. Kurr, sous le nom du D., Baïllo- wiana; est originaire du port de Venise; selon M. Agardh fils, elle ne diffère pas du type. 8.* Dasya spinella Ag. in Bot. Zeit. 1527, p. 544 et Spec. Alg. 2. p. 117.— Duby. 2° Mem. sur les Ceram. p. 13. t. 1. f. 1 et 2. ! — Ceramium Bouchet: ejusd. Bot. gall. p. 969. Cette espèce, qui n'avait encore été trouvée que dans lAdria- tique et la Méditerranée, habite aussi l'Océan, où elle est indi- Fæ G. MONTAGNE. — Cryptogames nouvelles de France. 325 auée par M. Duby. Ce botaniste lavait publiée, dans le Bota nicon gallicum, sous le nom de Ceramium Boucheti, pour le Gaillona Boucheti Bonnem.qui estune toute autre espèce, comme il le reconnait lui-même dans l'important mémoire sur les Céra- miées que viens de citer, et dont j'ai donné une analyse dans ce Journal. Mes échantillons viennent de Corse, où ils ont été recueillis par M. le capitaine Soleirol. Selon M. Duby, la même espece a été retrouvée près de Fréjus par M. Perreymond. 9. Dasya spongiosa Ag. ]. c. p. 121. — Confervu Arbuscula Eugl. Bot. t. 1916 nec. Dillw. — Callithamnion Arbuscula Lyugb. p. 122. t 58. (exclus. f. 4, 5, 6.) — Gaillona Arbusculu ! Bonnem. Hydr. loc, in Mem. du Mus. 1824. p. 67. Cette espèce a été trouvée à Cette, sur les rochers submerges du Lazaret, et m'a été communiquée par M. Bouchet, avec beaucoup d’autres Algues de la même localité; je la tiens égale- ment de Bonnemaison. Ce qu'il est bon de noter ici, c’est qué cette jolie plante marine n'avait point encore été mentionnée comme propre à la Méditerranée. 11 faut bien se garder de la confondre avec le Ceramium Te DC. F1. fr., lequel est un (adostephus Ag. * Dasya Arbusculu Ag. c. y. 121. — Conferva Arbuscula Dillw. 85 et t. G. Je possède en herbier cette espèce, qui m'a été donnée à la Rochelle en 1825, sous le nom de Ceramium Persooni, par M. d'Orbigny père. Je pense qu’elle appartient à cette localité, explorée avec tant de soin par le naturaliste que je viens de citer. 11.* Dasya simpliciuscula Ag. 1. c. p. 122.-— Ceramium ocellatum Gratel. in Hist, de la Soc. de Méd. de Montp. 1807. p. 34. f. 2.— ÆHuichin- sia ocellata Ag. Syst. p. 158. — Polysiphonia ocellata Duby. Bot. gall. p. 966. J'ai recueilli cette petite Céramiée à Marseille, et lPai recue aussi de M. Bouchet, qui l'avait trouvée sur les rochers du La- zaret à Cette, Je ne la mentionne ici que pour sa synonymie, 3326 c. MONTAGNE. — Cryptogames nouvelles de France. le genre Dasya, auquel elle appartient par sa fronde principale continue, méritant d’être généralement adopté. On voit qu'à l'exception du Dasya plana, qui croît dans l’Adriatique, et qu’au reste M. Duby regarde comme identique avec le D. sin- pliciuscula, nous possédons, sur notre immense littoral, toutes les espèces de ce genre élégant. (1) 12.* Ceramium patens Grev. Scot. erypt. FL 1, 318. non Bonnemaison. C’est bien certainement, à mon avis, la plus élégante des Céramiées. Elle a été trouvée à Belle-Ile en mer, île des plus riches en belles hydrophytes, par M. le capitaine Toussaint. C'est à son ami, M. le capitaine Saubinet, que je dois l'échan- tillon que je possède, et d’après lequel j'ai déterminé l'espèce. 13.* Wrangelia tenera Ag. 1. €. p. 137. J'en ai un petit échantillon recueilli à Cette par M. Bouchet, localité d’où la tient M. Acardh lui-même. Il m’eüût été facile d’en donner une description, qui aurait eu l'avantage de faire con- naître ce genre nouveau aux amateurs qui ne possèdent pas le Species Algarum. Mais je me suis fait une loi de ne décrire, dans cette notice, que les espèces tout-à-fait nouvelles, me bor- nant, pour les autres, à renvoyer aux sources où chacun pourra acquérir les notions à l’exposition desquelles se refuse la nature et les bornes de ce journal. (1) Voyez: Observations microscopiques sur ie Ceramium Bouchert, ete. de MM. Crouan frères (Ann. des Sc, nat., 2° sér., tom, 3, p. 181). Je ne suis pas à même devérifier les asser- tions qui y sont contenues, mais j'avouerai néanmoins qu’il m'est difficile de croire que deux Céramiées aussi dissemblables que les Ceramium ocellasum Gratel. et Gallona versicolor Bonnem., ne soient que des formes ou des variétés d’une espèce unique. Si, comme ils le disent, les principes émis par M. Duby dans ses Mémoires sur les Céramiaires ont pu les conduire à une telle réunion, il faut convenir que ces principes, supposé qu'on ne les ait pas poussés au-delà des conséquences qu'ils comportent , doivent pècher par la base sur la— quelle ils reposent. Ceci n’est qu'une simple observation de ma part, puisque vivant loin de la mer, je ne puis m’ériger en juge compétent pour décider la question. J’ajouterai que le genre Dasya, publié en 1823, a l’antériorité sur le Gaillona de Bonnemaison qui ne l’a été qu’en 1824. C’est donc le premier de ces genres qui doit être adopté; à moins de violer les règles de la nomenclature. SiMM. Crouan , dont j'estime fort les travaux , avaient vu, comme moi, des échantillons parfaits du Dasya elegans Ag, il ne leur serait bien certainement pas venu dans l’idée de les rapporter au genre Ceramium, mème tel qu’il à été circonserit par M. Duby: C. MONTAGNE. — Cryptogames nouvelles de France. 527 14.* Scytonema Friesii Montag. in herb. et Fries in litt. — Osciflutoriu Friesii Ag. Syst. p. 61. — Scytonema Bangii FI. Dan. t. 1602. f. 1. — Lyngb. 1: 28! Cette espèce, que j'ai trouvée dans plusieurs localités des Ardennes, où elle n’est pas rare, est un véritable Scytonema, ainsi que Lyngbye l'avait déjà vu. Elle appartient à la section de ce genre, dont les filamens redressés forment des espèces de pinceaux terminés en pointe aiguë. Elle croit sur la terre argilleuse, nue et humide. M. Lamy l’a aussi observée aux en- virons de Limoges. 15.* Mesogloja divaricata Ag. Syst. p. 51. — Dudresnaya cupressina Bonnem. mss. J'ai recueilli cette Algue sur les côtes de Bretagne, soit à Belle- lle, soit à l'ile de Groix, en face de Lorient. Elle ne diffère que par sa couleur rougeâtre du 47. vermicularis , qui est fusces- cent. La détermination de cette plante est due à M. J. Agardb. Ce n'est pourtant pas le Drdresnaya coccinea de MM. Crouan. SUPPLÉMENT. MOUSSES. 1. Dalionia Lamyana (Mountag. in Herb.) : aquatica, caule ramoso, ramis paucis elongatis fluitantibus infernè deuudatis, foliis imbricatis late ovatis concavis subacumimatis obéusiusculis nervo ultramedio, peri- chætialibus dentatis, thecis urceolatis bifariis perichætio immersis, operculo brevi conico-incurso. PI. 18, fig. 2. Tige principale couchée et fixée aux rochers, émettant, à des distances assez rapprochées, quelques rameaux de 2 à 4 pouces de long, dénudés de feuilles dans le bas, comme cela s'observe ordinairement dans les Mousses soumises à lPaction d’un cou- rant d’eau, et divisés eux-mêmes en un petit nombre de rameaux latéraux plus courts qui en sortent à angle aigu. Feuilles cauli- naires imbriquées, largement ovales, concaves, s’étrécissant un peu vers la pointe, obtuses, très entières, d’un vert sombre, ouvertes quand elles sont humides, appliquées dans Vétat de 328 c. MONTAGNE. — Cryptogames nouvelles de France. sécheresse, munies d’une nervure peu saillante en dehors, qui mesure environ les deux tiers de leur longueur. Feuilles péri- chétiales, les extérieures oblongues, lancéolées, acuminées, parcourues dans toute leur longueur par une nervure; les inté- rieures ovales et sans nervures, les unes et les autres dentées (7). Aréoles du réseau formées de cellules sunctiformes, disposées en séries parallèles longitudinales dans les feuilles caulinaires et périchétiales extérieures, obliques transversalement dans les feuilles périchétiales intérieures. Dans quelques cellules, on peut observer plusieurs grains de chromule. Pédoncules extrême- ment courts, à peine d’un quart de ligne, disposés le long des rameaux sur deux rangs opposés et sortant d’une gaine oblongue. Capsule urcéolée, moins allongée que dans le D. heteromalla, brune à la maturité, munie d'un anneau composé de deux ou trois rangées de cellules, dont les plus extérieures sont les plus grandes, entierement cachée par les feuilles périchétiales; les péristomes sont semblables à ceux du Daltonia heteromalla. Opercule court, conique et recourbé. Coiffe campaniforme, brune au sommet, irrégulièrement découpée à la base et cou- verte de petites aspérités. Sporules globuleuses, d’un quaran- tième de millimètre de diamètre, et d’un vert sombre. Outre les capsules müres disposées, comme nous l'avons dit, de l’un et de l’autre côtés des rameaux, on observe en même temps, placés de la même manière, à l'extrémité de ceux-ci, des espèces de ramules qui supportent les organes femelles, dont le développement doit avoir lieu plus tard. Les feuilles périché- tiales qui les enveloppent sont enroulées lune sur l’autre et forment des pointes analogues à celles qui terminent les tiges et les rameaux de l’Aypnum cuspidatum. Occupant les deux côtés des rameaux, elles lui donnent un aspect plumeux tout particulier. Ces fleurs femelles (je n’ai pu trouver les mâles) sont composées de quinze à vingt archégones, environnés £e quelques paraphyses un peu plus longues et cloisonnées; cel- (1) Dans le Daltonia heteromalla les feuilles périchétiales extérieures sont oblongues, mous- ses, lougnement mucronées par la nervure qui les traverse, et parfaitement entières de même que les intérieures, qui du reste sont ovales et sans nervure comme dans notre espèce. C. MONTAGNE. — Cryptogames nouvelles de France. 329 les-ci manquent quelquefois. J'ai observé quelques-unes de ces fleurs déjà fécondées. Cette Mousse, que j'avais d’abord considérée comme une forme fluviatile du D. heteromalla, m'en parait, aujourd’hui que je l'ai étudiée à fond, essentiellement distincte, 1° par son habitat; 2° par son port remarquable dû en partie à la dispo- sition des capsules et des fleurs femelles non encore dévelop- pées, sur deux rangs opposés le long des rameaux principaux et secondaires, en partie à l’allongement que le courant du fleuve où elle vit, apporte dans ses tiges et ses rameaux; 3° par ses feuilles périchétiales autrement conformées et surtout denti- culées; 4° par les aréoles du réseau, qui sont ponctiformes et non linéaires ou en losanges; 5° enfin, par son opercule brièe- vement conique et recourbé. J'ai dédié cette Mousse à M. Lamy de Luret, qui la décou- verté dans la Vienne, à Ile près Limoges, fixée sur des rochers, et confondue avec les Grimmia rivularis et Cinclidotus fonti- naloides, en la compagnie desquelles elle flottait entrainée par le courant de la rivière. Pour rendre comparatives les deux phrases diagnostiques, je propose de réformer ainsi celle du D. heteromalla. D. heteromalla, arborea, caule decumbente inferne ramoso, folis subimbricatis ovato-acuminatis concavis acutis carinatis nervo ultra- medio, perichætialibus integerrimis, thecis oblongis heteromallis subsessilibus perichætio immersis, operculo conico-acuminato recto! HÉPATIQUES. 2.* Lejeunia (Junger: annia) platyphylloidea Schwein. im Lehm. Pug. 1v. p. 47. — Nees et Montag. Jungerm. Sp. in Ann. des Se. nat, 2° serie, tora. 5. p. 56. J'ai trouvé cette Jongermanne sans fructification , dans l’er- mitage de Saint-Antoine de Galamus, localité des Corbières fertile en belles plantes. Je l'avais prise pour une forme inter- médiaire entre les J. platyphylla Y.. et lævigata Schrad. Elle se rapproche , en effet, de la seconde par son port et de la pre- mière par la forme de ses feuilles et de ses amphigastres. M.Nees 330 CG. MONTAGNE. — Cryptogameés nouvelles de France. d’Esenbeck la rapporte à l'espèce de Schweiniz, dont j'ai aussi des échantillons de Madère, que je dois à M. Webb. 3.* Lejeunia (Juzgermannia, Cordæara Hüben. Hepaticol. germ. p.291 .— J. platyphyila var. terrestris el. Guepin in litt. Si cette espèce est bien distincte, ce qui sera douteux tant que sa fructification restera inconnue, elle m’a été adressée d'Angers par M. Guépin, et de Pontivy par madame Cauvin. Je n'ai pas cru devoir la passer sous silence. Elle ressemble toute- fois bien davantage au Z. Porella qu’au L. PDP ainsi que l'avait SHsEtTé déjà M. Hübener. 4% Grimaldia barbifrons Bisch. Bemerk. über die Lebermoose in Acta nat. curios. vol. xvir. part. 11, p. 10258. tab. vxvur. Ê. 1. — Marchantia fragrans Aunier in litt. non Balbis. Ce n’est pas la première fois qu'on se méprend à l'égard de cetté espèce, nouvelle pour la France. Selon M. Bischoff, qui l'a distinguée , décrite et figurée le premier, elle avait déjà été confondue par M. Wallroth avec le Marchantia fragrans Balh. qui en diffère même génériquement par la conformation et le mode de déhiscence de son involucre. Les magnifiques figures analytiques dont le professeur d’Heidelberg a accompagné lim- portant mémoire sur la famille des Hépatiques, qu’il a fait in- sérer dans les Actes de l’Académie Léopoldino-Caroline, ne me laissent aucun doute sur ma détermination. J’ai, en effet, com- paré successivement toutes les parties de la plante avec les dessins de M. Bischoff, et je puis répondre que les échantillons qui m'ont été soumis y sont parfaitement conformes. Cette espèce se rapproche du Grimaldia dichotoma Raddi, avec lequel elle a été aussi confondue; mais elle en est bien distincte par ses frondes fertiles et ses pédoncules barbus au sommet, et surtout par une très forte odeur balsamique qui persiste après la dessiccation de la plante. Cette odeur a süûre- ment été la cause de l'erreur dans laquelle sont tombés les bo- tanistes qui ne l'ont pasdistinguée du Fimbriaria fragrans. Enfin ses caractères génériques, que je ne veux pas rappeler ici, la feront aisément distinguer aussi du Rebouillia hemisphærica, C. MONTAGNE. — Crypiogames nouvelles de France. 331 pour léquel elle a de même été prise par des observateurs peu attentifs. C’est à Crepieux, près de Vassieux, département du Rhône, que mon ami M, Aunier l’a trouvée, en mars 1336. 5* Riccia sorocarpa Bisch. 1. c. p. 1053. tab. zxxx. f. 2.— Riccia mirimä Mich. nov, gen. t. 57, f. 8. C'est en automne, après la moisson #t dans les terres ar- gilleuses des environs de Sedan, sur les bords du chemin qui conduit au bois de la Marfée , que j'ai observé cette espèce, qui se distingue surtout du Riccia glauca var. minor (R. minima Mich. |. e. t. 57, fig. 9) par ses frondes largement carénées en dessous, sillonnées et comme canaliculées en dessus, et par l’ag- glomération de ses fructifications dans le centre des rosettes. 6.* Riccia Bischoffii Leyh. et Lamm. in Lehm. Pug. vi. p.15 et Bisch. I. c. p- 1064. seq. Tab. zxxr. 1. Cette Hépatique n’est pas rare à Fontainebleau, où je lai ob- servée en 1824. LICHENS. 7. Parmelia tiliacea Ach. var. apotheciis subtüs barbatis (N.) Je ne cite cette variation que pour prouver aux amateurs d'espèces, que le Parmelia ulothrix était effectivement fondé sur un fort mauvais caractère et que Fries a eu raison de le rapporter à son P. obscura. Le P. rubiginosa de J. Fernandez ( Prodr. FI. Fern. in Ann. des Sc. nat. tom. 4, p. 90) m'a aussi offert la même aberration du type. 9. Parmelia cinnabarina ? Montag. Notice sur les pl crypt. in Arch. de Bot. 2. p. 294 non Fries. Synon. Parmelia crocina Zeull. in Linnæa 1832 cum icone. 9. Parmelia (Psoroma) Saubinetii (Montag. in Herb.) : thalli squamulis cartilagineis imbricatis crénato-incisis cæruleis, hypothallo pallido, apo- thecïis ex hypothallo oriundis (biatorinis) disco carneo, margine tenui proprio insttuctis. Thecæ ellipticæ hyalinæ granulis repletæ ct ascis, immixtis paraphysibus numerosis, inclusæ. PI. 18, fig. 2. 332 ‘©. MONTAGNE. — €ryptogames nouvelles de France. Le thalle de ce Lichen occupe d’assez grands espaces sur l’é- corce. Il est composé d’écailles très petites , crénelées ou un peu incisées, assez épaisses relativement à leur dimension, se re- couvrant comme les tuiles d’un toit, mais ayant une portion de leur circonférence redressée et non appliquée. Ces squames naissent d'un hypothalle filamenteux, byssoïde, feutré, d’un blanc sale, étendu sur lécorce; elles sont d’abord orbiculaires punctiformes, puis grandissent insensiblement surtout par celui de leurs côtés qui se redresse, et finissent même souvent par se souder entire elles et former une croûte continue au centre de la plaque. Leur couleur est bleue ou cendrée avec une teinte bleuätre. Les apothécies paraissent supportées par les squames, mais si l’on pratique une coupe verticale qui passe par le centre de l’une d'elles, on reconnaît qu’elles naissent effectivement de l’hypothalle. De là l'absence du rebord thallodique. Elles sont épaisses, atteignent rarement une ligne àe diamètre, se soudent fréquement plusieurs ensemble, enfin sont aussi quelquefois prolifères. Elles sont d’une belle couleur de chair qui brunit dans le centre du disque en vieillissant. Ce disque ordinairement plane est muni d’un rebord plus pâle, souvent sinueux et peu apparent, jamais crénelé. Les thèques sont elliptiques, pelluci- des, portant une cloison qui les divise en deux loges remplies de granules, et contenues dans des utricules (asci) entre-mélées de paraphyses. Ce Lichen est assurément bien voisin du Parmelia micro- phytlla Fr. et n’en est peut-être qu’une forme singuliére due à l’habitat , et à des circonstances locales ou athmosphériques difficiles à apprécier. Mais si l'on fait attention à la coloration si différente, des squames, de l’hypothalle et des apothécies, caractère d’une grande importance dans les Lichens; si d’ail- leurs on se rappelle que le P. microphylla n’a encore été trouvé qu’au pied des rochers où sur la terre qui recouvre leur base, on sera forcé, comme moi, d'admettre la distinction spécifique que j'ai faite de cette Parmélie. Elle à été trouvée aux environs de Coucy,par M. le capitaine Saubinet à qui je me fais un plaisir de la dédier comme un té- moïignage d'estime et d'amitié. c. monraGnr. — Cryptogames nouvelles de France. 333 HYPOXYLÉES. 10.+ Sphæria (Poronia) punctata Sowerb. var. ædipoda Montag. : supite basi bulboso sensim ad apicem attenuato, disco parvulo sæpiùs sterili. (Anamorphosis.) J'ai recu à deux reprises différentes de M. Roffavier de Lyon, des échantillons de cette singulière forme de la S. punctata:, et j'en ai même adressé dans le temps à M. Fries qui, ne l'ayant pas vu fructifiée, me répondit que le genre était ambigu pour lui et qu'il ne savait s’il devait la rapporter aux Sphéries ou aux Pézizes. Ce n’est qu'après en avoir analysé plusieurs individus que je parvins un jour à trouver quelques rudimens de loges à la surface de la cupule en laquelle s’évase le sommet du stipe. Connaissant le genre, je remontai facilement au type en suivant les passages insensibles que m'offraient de nombreux échantil- lons , soit de ce même type pris dans cinq ou six localités dif- férentes, soit de la bizarre anamorphose dont il est ici question. Cette forme anormale, c’est-à-dire l’excessif accroissement de la base du stipe, explique suffisamment l’exiguité rudimentaire du disque et l'avortement presque toujours complet des loges. Il ar- rive là ce qu’on observe partout, soit chez les animaux, soit dans les végétaux : l’hypertrophie d’une partie ou d’un organe quel- conque entraine comme une suite nécessaire l’atrophie d’une autre partie ou d’un autre organe. C’est ainsi qu'une plante dont le système végétatif est le siège d’un surcroît de vie et con- séquemment d’un excès de nutrition, est ordinairement pri- vée de fleurs et par suite de fruits. Quelques échantillons de notre variété, bulbeux aussi à la base, ont le disque avorté et se terminent-en une pointe simple ou quelquefois bifurquée. Elle a été recueillie sur le crotin de cheval aux environs de Lyon, par le zélé naturaliste dont j'ai cité le nom au commen- cement de cet article. 11,4 $phæria (Pulvinata) parmelioides (Montag. in herb.) : stromate decum- bente carnoso, orbiculatim radiato, laciniis convexis vel semiterctibus apice dilatato incrassato bi-trifidis , rufo-brunneis intus pallidis, peri- 334 c. MonNTAGNE. — Cryptogarnes nouvelles de France. theciis periphæricis globosis concoloribus immersis, ostiolis sabpromi- nulis nigris. Thecæ (ut in Diplodüs) oblongæ biloculares, quoque lo- culo granulis referto. PI. 18, fig. 4. Acrospermum dichenoides ! Tode Fung. Meckl. 1. p. 9.t. 2.f.15.a et b. Cette intéressante espèce, l’une des plus distinctes du genre, présente l'aspect de certains Lichens foliacés à thalle rayonnant, d’où le nom spécifique créé par Tode et que j'eusse religieuse- ment conservé s’il n’eût pas déjà été appliqué à une autre plante du même genre. Le stroma de cette Sphérie se compose de rayons divergens d’un centre commun, et se terminant à une circonférence un peu irrégulière de manière à former des rosettes plus ou moins étendues, qui s’évident au centre dans un âge avancé, comme cela s’observe aussi dans quelques Lichens centrifuges. Ces rayons, d'environ un pouce de longueur, de moins d’une ligne de largeur à leur naissance qui est quelquefois atténuée, vont en s'élargissant insensiblement jusqu’à leur sommet, large de deux ou trois lignes et divisé en plusieurs lanières courtes, ob- tuses et renflées. Aplatis par la face qui repose sur l'écorce, ils ont une forme demi-cylindrique. Leur épaisseur. est de près d’une ligne à la base, mais ils s’amincissent à mesure que leur largeur augmente , en sorte qu'ils sont fort aplatis en dessous vers la circonférence de la rosette, quoiqu’ils soient réellement un peu renflés en dessus. Quelques rayons se soudent entre eux à leur naissance et paraissent ainsi plusieurs fois bifurqués. Enfin, des sillons assez profonds séparent parfois les rayons. La couleur de cette espèce est d’un bai-brun dans le centre, plus pâle à la circonférence ou, si l’on veut bien me passer cette comparaison, tout-à-fait semblable à celle du pain d'épice. À l'intérieur, le stroma est couleur de chamois très pâle. Sa con- sistance est charnue, molle quand elle est humectée, dure lorsqu'elle est sèche. Son tissu est composé de fibres excessive- ment tenues, feutrées ensemble et entre-mêlées d'innombrables granules, les uns et les autres transparens. Les loges sont nombreuses , placées sur une seule rangée à la périphérie libre du stroma. Elles sont globuleuses on obion- €. MONTAGNE, — Cryptogarnes nouvelles de France. 335 gues par confluence, pâles, c’est-à-dire de la couleur du stroma, munies d'un col très court que termine un ostiole à peine pro- éminent, mais que sa couleur noire fait aisément apercevoir. Le stroma parait ponctué par la présence de ces ostioles. Les thèques sont oblongues, à deux loges remplies de granules, absolument semblables à celles du Diplodia (Sphæria ) rutila Fr. in litt. Cette Sphérie avait déjà été aperçue dans le Mecklenbourg par Tode, qui ne l'ayant pas vue avec sa fructification, la rap- portait à un autre genre assez éloigné dans la famille des Cham- pignons. On ne peuten effet douter, quand on considère bien la figure et qu'on lit attentivement la description qu’à données de son _Zcrospermum lichenoides cet auteur exact, que ce ne soit effectivement la plante que M. Lamy a eu le bonheur de re- trouver aux environs de Limoges. Et comme ses échantillons étaient bien fructifiés , il m'a été facile de la replacer dans son véritable genre. On s'étonne donc à bon droit, que l’auteur si judicieux et si expérimenté du Systerna mycologicum, se soit hâté de prononcer que cette production , qu’il n’avait sûrement pas vue, ne pou- vait être qu’un Lichen anormal: Lichenis monstrositas. (1) Notre Sphérie parmélioïde se plaitsur les troncs oules rameaux morts. M. Lamy l’a trouvée sur des branches mortes dans une haie et sur le trone d’un Salix capræa. Il m’en a adressé plu- sieurs beaux échantillons sous le n° 481. Elle vient naturelle- ment se placer près du $. rufa Pers. 12.* Sphæria (Villosa) mutabilis Pers. ic. et descr. p. 24. t. 7. f.6.— Ditt. in Sturm. Deutsch. F1. 3. t. 64. Cette Sphérie doit être aussi ajoutée à la flore française dans laquelle elle n’est point encore mentionnée. Elle à été découverte aux environs de Lyon par M. Roffavier. 13.* Cytispora incarnata Fr. Syst. Myc. 2. p. 342. Trouvée par M. Lamy, prés de Limoges sur l'écorce des jeunes branches du peuplier d'Italie. (x) Fries Syst. Myc. 2. p. 246. 336 c. MONTAGNE. — Cryptogames nouvelles de France. 11.* Cytispora rubescens Fr. 1. ce. — Scler. suec. n. 109! Cette espece, nouvelle pour la flore française, m'a été adressée des Vosges, par mor ami le docteur Mougeot, et du Limousin par M. Lamy de Luret. Les échantillons de ces deux localités ont été comparés avec celui que J'ai reçu de Snède et par con- séquent ne me laissent pas le moindre doute sur léur identité. Il paraît qu'elle ne se plaît que sur les arbres de la famille des Rosacées , les exemplaires des Vosges ayant été recueillis sur le Sorbier des oiseleurs et celui de Limoges sur un Pécher. 15.* Rhytisma (Xyloma) quercinum Rudolphi ex Fr. Eclog. fung. in Linnæa, octobre 1830.p. 551. — Rhytisma riccioides. Letell. Champ. 5° livr. pl. 629. £. 4. Cette Hypoxylée, d’abord rapportée de Barbarie par Salzmann, qui la découvrit sur les feuilles du Quercus coccifera, a été retrouvée plus tard en France, près de Montpellier, sur celles du Quercus Ilex par M. Steinheil dont je la tiens. CHAMPIGNONS. fn 16.* Agaricus muralis Sowerb. t. 322. Trouvé sur le mur d’un jardin dans le village de Floing prés Sedan, département des Ardennes. Autom. 17.* Gomphus rutilus Fr. Syst. Myc.1.p. 315.— Agaricus Gomphus Pers. ic. et descr. t. 13. f. 1-3. Les plantes cellulaires sont tellement négligées parmi nous que cette Agaricinée n’est encore inscrite dans aucune flore française. M. Letellier est le premier qui en ait fait mention dans une note insérée dans le cahier de février de ces annales pour1835, et pourtant cette espèce est très commune sous les pins du bois de Boulogne où je l'ai aussi trouvée l’année dernière. Elle m'a donné occasion de faire des observations précieuses pour le mémoire que J'ai eu l'honneur de lire devant l’Académie des Sciences, sous le titre de : Recherches anatomiques et physiolo- giques sur l’hymenium des Agaricinées. Aux caractères géné- : 2 C. MONTAGNE. — Crypioganes nouvelles de France. 33: riques déjà exposés par Fries, il faut ajouter que les sporidies sont biloculées. 18.* Clavaria contorta Holmsk. Ot. 1. p.29 cumicone. — Fr. Syst. Myc. 1. p. 478. | M. Lamy de Limoges m'a adressé sous le n° 2214, deux échantillons de cette rare espèce, l’un croissant sur les rameaux morts du chêne, l’autre sur les'branches mortes du Rubus fru- diCOSUS. 19.* Thelephora flocculenta Fr. El. fung. 1. p. 1. J'ai trouvé cette Auriculaire aux environs de Lyon, sur l'écorce des hêtres. Est-ce une espèce bien distincte ? 20.+ Stictis valvata(Moutag. in herb.) : innata, elliptüice-oblonga, tecta, de- müm epidermide circumscissà elapsà nuda, hymenio submarginato nigro. (Asci filiformes, sporidia globosa.) On aperçoit d'abord sur le chaume des taches oblongues, elliptiques, brunes, d'environ une ligne de longueur. Peu-à-peu lépiderme se soulève, se détache même dun côté, formant ainsi une espèce de valve qui ne tient plus au chaume que par un de ses bords. Enfin dans un âge plus avancé, la chute de cette valve toujours elliptique, toujours coupée net comme si on l'avait enlevée avec un instrument bien tranchant, laisse à nu une fovécle au fond de laquelle se voit une membrane noi- râtre en forme de cupule allongée, à bord relevé, aigu ou obtus. qu’on peut séparer de la matrice assez facilement. L’hymenium est composé de thèques filiformes farcies de sporidies globu- leuses. | Ce Stictis vient se placer auprès du.S. nivea Pers., dont il dit- fère par l'habitat, le mode de végétation et la couleur de l’hÿme- nium. Il ne faut pas le confondre avec l’Æysterium culmigenum Fr., auquelil ressemble par sa forme générale surtout dans son premier développement, mais dont il est bien certainement distinct par son mode d'évolution. M. Lamy l’a trouvé sur le chaume du Calamagrostis arenaria Roth, à Royan, département de la Charente-Inférieure, et me l'a adressé sous les n° 2:72 et 23/3. VI Boras. — Décerrbre. 22 338 €. MONTAGNE. — Cryplogames nouvelles de France. o1.+ Sélbospora botryospora (Montag. in herb.\ : Stromate floccoso, spori- diis articulato-constrictis botryoideo-connatis pediceliatis. S. chetrospora ? Fr. Syst. Myc. 3. p. 484. An genus novum stilbospo- reum sporidiis pedicellatis distinctum? Notre plante se développe sous l’épiderme des rameaux du hêtre , sort par les fentes ou les trous qui s’y rencontrent ou qu’elle y pratique, et parait à l'extérieur sous forme de pustules arrondies ou irrégulières, coniques, d’un noir luisant au som- met, pulvérulentes et d’un noir mat à la base. La matière de ces pustules, délayée dans de l’eau et soumise à un fort gros- sissement du microscope, se montre composée d'une immense quantité de filamens, simples en apparence, terminés chacun par une grappe de sporidies. Celles-ci, de couleur olivacée, sont, linéaires, cloisonnées, moniliformes ét forment à l'extrémité de filamens très longs, pellucides, des espèces de pinceaux assez semblables à ceux qui résultent de la disposition des spores dans le Penicillium glaucum ou le. Âonilia digitata. Mais ce west que dans les jeunes individus de notre Stilbospore qu’on remarque cette similitude , c’est-à-dire la réunion pénicilliforme des sporidies. C'est alors qu’on pourrait croireavoir sous les yeux des individus du $. cheirospora de Fries, si l’auteur ne disait formellement que les sporidies ne sont jamais cloisonnées. A. un âge plus avancé de la plante, lorsqu'elle a acquis tout son développement, le nombre des sporidies s'étant accru, elles forment au sommet des pédicelles déliés qni les supportent, une sorte de grappe ovoïde bien fournie, et dont le port n’est pas sans élégance. La présence des pédicelles m'avait d'abord engagé à faire de cette Stilbosporée un nouveau genre auquel j'avais donné le nom de Thyrsidium. Après y avoir un peu réfléchi, j’ai préféré la rapporter aux Stilbospores comme M. Fries lui-même l’a fait pour plusieurs dutres à analogues qu’on avait érigées en genres avant lui. M. Lamy de Luret a trouvé cette espece aux environs de Li- moges. Son échantillon porte le n° 1436. A l’occasion de ce Stilbospore, je crois ne pas devoir passer 3 C. MONTAGNE. — Cry plogames nouvelles de France. 339 sous silence une observation à laquelle à donné lieu l'examen microscopique que j'ai fait des sporidies d'une plante voisine , de l’Asterosporium Hoffmanni Kze. Ces sporidies sont en effet étoilées comme on le dit, mais les rayons de l'étoile, au nombre de trois ou quatre, ne sont pas sur nn même plan ainsi qu’on pourrait le supposer d’après les descriptions des auteurs et la figure qu'en a donnée Hoffmann. Ce sont autant de cônes unis par leurs bases et dont les sommets divergent dans tous les sens, c’est-à-dire vers diiférens points d’une sphère et non d’un cercle. Je ne saurais mieux les comparer qu’à cet instrument de guerre qu'on nomme Chausse-trappe, et qu'on sème dans les lieux où doit passer la cavalerie pour en arrêter la marche. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE I6. Fig. x. a. Parmeldia Saubinetit de grandeur naturelle, sur un morceau d'écorce d’arbre; 4, apothécie et squames du thalle grossis ; c, coupe verticale passant par le milieu d’une apothécie, pour montrer que celle:ei nait de l’hypothalle, au même grossissement que la figure précé- dente; d, paraphyses et. thèques très grossies; e, sporidies libres, encore plus grossies. Fig. 2. a, Daltonia Lamyana de grandeur naturelle ; à, capsule munie de son opercule et de sa gaine, très grossie; c, coiffe; d, feuille caulinaire; e, coupe d’une feuille caulinaire ; j; feuille périchétiale extérieure; gg, coupes de la même ; À, feuille périchétiale intérieure i, une cellule du réseau contenant des grains de chromule ; #, séminules très grossies. Fig. 3 a, Chondria patentiramea de grandeur naturelle (on n’a représenté qu’une de ses plus petites frondes ; b, extrémité d'un rameau grosis; c, gongyles vus à un très fort grossis- sement. Fig. 4. a, Sphæria parmelioides. a, portion d'une rosette, vue de grandeur naturelle ; &, coupe longitudinale et verticale d’une lanière ou rayon , laquelle montre la disposition des loges à la surface du stroma, grandeur naturelle; c, quelques loges grossies; d, thèques vues à un pouvoir très amplifiant du microscope composé : elles ressemblent à celles du genre Diplodia. Fig. 5. Stlbospora botryospora. a, sporidies jeunes, ne différant de celles du $. cheirosporg Fr. que parce qu’elles sont cloisonnées, ou comme articulées; &, les mêmes à l’état adulte et parfait. La plante ressemblant à tous les autres Stilbospores , je me suis contenté de donner la figure très grossie des spores. 22 340 3. GAY. — Duricœi ter asluricum. DurraEt ITER ASTURICUM , BOTANICUN, ANNO 1835 SUSCEPTUM, | Auctore J. GAY. {Continuatio.) VIII. Vazris Navrecu. (Regio alpina) Naviegi convallem ab Austro montes duo contigui terminant, inæquali altitudine et formà, quorum alter ad orientem, alter ad occidentem spectat, neuter vero limitem nivalem assequitur. Prior firmioris ubique est structuræ, et ad Austrum Boream- que et occasum abscissus, latere vero orientali in planitiem editissimam jongiusque protensam , versus Alpes del Somiedo paululüm demittitur, è quà, paucas infra summum dorsum hexapodas, Carvallo torrentis primæ scaturiunt aquæ. Monti nomen vernaculum aut nullum aut ignotum. Mihi, propter situm, r20ns ortentalis dicendus. In duplam altitudinem surgit alter, à proximis prorsüs sejunc- tus jJugis, inque pyramidem truncatam effiguratus, cujus la- tera undique se erigunt abrupta. Ardua est imprimis atque aspera, medietas superior, et petris labentibus impedita, undè mons ad Boream atque orientem prorsuüs impervius est, aditum- que omnem, nisi angulo Austro-orientali, eumque difficillimum, scandentibus negat. Medio clivo orientali lacum fovet parvum (80 circiter hexapodas longum, 25 latum), à quo, inter Boream et Eurum, ipso montis angulo, defluit Naviego rivulus. Clivo hoccine crientali, paulo infra montis fastigium, die 17°. Jul. 1835, unicus nivis cumulus superfuit, insequente septimanà J. GAY. — Duriœr iler asturicun. 341 evanidus. Mons dicitur pico de Arvas, et faucibus profundis à monte orientali dirimitnr. His faucibus summis, ubi regionis alpinæ initium posui, insidet viculus Leitariegos, à quo ad summum pico de :4rvas properanti horâ unâ cum dimidià opus est, monti vero orien- tali horæ partes tres quartæ sufficiunt. In jugi dorso ipso equi- tat viculus, utrimque proclivis, ita ut tectorum quorumdam aqua pluvialis in Naviegum et Vasconicum sinum, alioram, per Silum et Minium, in Lusitanicum Oceanum defluat. Tuguriis vix viginti et incolis circiter 100 constat, pratis pinguibus cir- cumdatur, reque pecuarià floret, pessimè cæterum collocatur, quo scilicet nec flores coronarii, nec olera ulla vivere possunt. Neque profecto sedibus humanis à naturà destinatus fuit. Quum vero, ab antiquiore ævo, ex Narceiæ convalle in vallem del Sil ulteriusque regnum Legionense, per has fauces, peditibus ac mulis iter esset, viaque omni tempestate difficilis, tempore brumali, nivibus profundis obruta, admodum periculosa eva- deret, in eo toti olim fuerunt ditionis præfecti, ut in ipsis montium jugis vicum conderent, quo cœli inclementià oppres- sus peregrinator refugium subsidiumque inveniret. Nec operam perdiderunt. Ibi enim, eorumque auspiciis, familiæ nonnullæ, exstructis casulis, additoque sacelio (1), eà lege consederunt, ut militià tributoque qualicunque immunes futuri essent, et uobilitate insuper donandi (2), si viam omni témporce apertam curarent. Pactum deinceps, usu jam validum, chartà proprià confirmavit, Legionis et Castellæ rex, Alphonsus XI, qui ab anno 1512 ad annum 1350 regnavit, à cujus ætate ad hanc usque (x) Propriam tamen parochiam non efficit, sed ad parochiam viculi proximé subjecti (Brañas de Arriba) pertinet. (2) Nobilitate fuisse donatos, non à Duriæo, sed ab ill. comite à Toreno acceptum refero. Duriaeus enim nihil vidit negne audivit, undè hocce privilegio (apud Galoecos cæterùm, Astu- res Cantabrosque quàm maximè vulgari el trito) gaudere colonos crederet, Res tamen facil- lime eum effugere potuit. Nobilitas enim non tantüm honoris causà, sed veluti jus civitatis et servilii feodalis immunitas, ab Hispaniæ regulis dabatur. Hæc ergè sine titulis et feudis nobi litas, privilegium potiüs quam in nobilium ordinem cooptatio habenda. Sæculo eliam elapso paler patriæ Carolus IT errones Aegyptios (los Gitanos), ut corruptæ gentis mores corrigeret, juter alia Castellanos veteres, et nobiles, censeri jussit. 342 J. GAY. —Duriæi iter asturicum. diem res firmiter stetit, nec à Codice Gaditano anni 1812, quan- quam omnia ab antiquis accepta eversit, abolita fuit, Suis igitur privilegiis superbiunt nobiles rustici, miserri- mêque vivunt, quibus Secale, Solanum tuberosum , phaseoli , cicera ( Garbanzos ) diebus festivis solemnia, omniaque ad vic- tum necessaria, præter lac, ære soluto comparanda sunt. Nec ullo modo sibi sufficerent, nisi mercium transitu aliquid lucri conquirerent. Arte etenim mularià sibimet opitulantur, et ju- menta nutriunt, quorum dorso viatores et sarcinas, sive Canicà venientes in vallem deZ Sil, sive è valle de! Sil Canicam de- portant. Per totam Asturiam, et præcipuè ad Leitariegos, ventorum frigidissimus Aquilo (vent du Nord-Est), imbrifer solus Boreas (vent du Nord). Raros tamen .nimbos, raras imbres narrat Du- riæus. Nebulae vero densissimæ totam regionem cireumjectam fere perpetud obducunt, quibus medià æstate (inter 15%. Julii et 15°. Augusti) aliquid remissis, incolis vix solis clarioris satis ad fenisecium conficiendum superest. Nebulae, cæterüm, par- tim in regiones inferiores, indé assiduè humectatas atque refri- geratas, quotidiè delabuntur , partim humo absorbentur , in aquas vivas demüm renaturæ , quibus purissimis et crystallinis, saluberrimisque regio viculo eircumjecta imprimis abundat. Mirum sané Alpium Asturicarum, omni arborum vestitu ca- rentium, owémevoy cui tamen procul dubio favet schisti, moa- tibus substrati, textura mollis atque lamellata. Ad viculi aititudinem quodattinet, nihil certum atqué comper- tum dicendum habeo, quum observationibus barometricis, qui- busnuncaptissimus, eo tempore quo Asturiamadiit,nondum edoc- tus fuerat Duriæus. Habità tamen locorum ratione, non absum ut credam vicum Leitariegos hexapodis minimum 700 mare supere- ninere,quod quidem tantüm ex Brassicà oleraceà ibi deficiente, et ad vicum Brañas de Arriba, dimidiæ leucæ itinere subjectum, subsistente, quantum ex nivium conditione conjicio. Nives ete- nim hibernas, quatuor plenos menses ad ZLeitariegos tantäque copià permanere , ex incolis accepit Duriæus, ut, tuguriis fermè sepultis, mutuurm ïis per cuniculos subnivales, fenestrasve in summis tectis apertas, commercium subinde habetur. Medio J. GAY. — Duriæi iter asturicum. NO dr denique Aprili nives plerumque resolvuntur, viaque äperitur, paucis tantum hüc illue circa vicum relictis glomeribus. Eodeni omninÔ anni tempore nives in Juræ montibus secundariis (660- 700 hexapodalibus) defluere solent, quorum juga tribus lati- tudinis gradibus magis ad septentrionem tendunt. (1) Hüc usque ( et saummum pico de Tozaque, vicinum parisque altitudinis montem}), sub latitudinis oradu 43°, séandit £rica arboreu, quæ igitur, inde à sinüs Vasconici orà , totarñ trans- versam percurrit Asturiam, et ultra Secalis oniniumque olerum terminum progreditur, donec ipsam aitigerit regionem alpinam, ubi tandem subsistit, circa Leitariesos adhuc frequens , quadri- pedalis , et Julio ineunte florida. Res profecto mira. Frutex namque ab orû maris Medii Gal- licàa leucas aliquot ad septentrionem procedens, montibus ab ulteriore progressu arceri videtur. Nullibi saltem per agrum, sive Ruscinonensem, sive Occitanicum, sive Provincialem, supra regionem cCollinan: in conspectum venit. Non ila in Sicilià res se habet, ubi, sub lat. 372.40", clivos Aetneos, initio à mari facto, longiüus sequitur et ad 633 hexapodas pervenit (Philippi in Linn. VIL p. 796: ). Insularum Canariensium montes quoque scandit, nempèé in Teneriffæ clivo Orotavensi, loco dicto Monte Verde, ad 636 hexapodas (ex ore cl. Berthelot}, ubi eumdem ferè, quem in Sicilià, terminum habet, et in Palma, ad 700 hexap. (Buch Physik. Beschr. p. 145, ubi eamdem prorsuüs, quam in Asturià, altitudinem assèquitur. Longè tamen alias in Canaris insulis partes agit, ubi, propter Cancritropicum propin- quum (lat. 28°-29°), littoris jam nimium ferventis impatiens, 206 hexapodis in Palmä insulâ (Buch. I. c.), 333-407 in Teneriffæ sylvà Agua Garcia (exore cel. Berthelot) à proximo mari distat. Hexapodas igitur 303 complectitur Ericæ zona Teneriffensis, 500 hexapodas Palmensis, quum Asturica ejusdem stüirpis zona totum quantum 700 hexapodalem clivum implet. Accedit quod Ericæ in Asturià terminus arboribus caret, jamdudüum plantis (1) Fauces, per quas è Valesià in Italiam traijcitur, multo serius, summum scilicet Sem pronium (ro29 hexap. s. m.) inter 20 Maji et 1 Junii, et Sancti Bernardi hospitium (1278 hexap. s. m.) circa 10 Augusti, hibernam vestem exuere, in litteris nuper me docuit el. à Char- pentier, doclissimus gcologus, qui fodinis Bactiacanis (Salines de Bex) diguissimè præest. 344 8 GAY. —— Duriæti iter asluricum. alpinis favet, et nives in medium usque Aprilem retinet, dum Éricæ zona Canariensis , pinetis ingentibus subjecta, tota quanta calida est, ne superne quidem {ubi inculta) nivem fortuito lap- psam in diem smgulam servans. Clima, cæterüm, Canariense maximè huic stirpi propitium esse censendum est, tali enim sub cœlo, zonà scilicet inferiore, in arbores 40-50 pedales, trun- cosque diaïnetri 2 = pedalis et circuitüs 4-5 pedalis non raro excrescit, alio quovis loco frutex. Sœvépevoy adhuc magis mirabile præbent Ærica australis et Genista tridentata, quarum prior in summo monticulo Gra- densi Sierra del Peral, altera ad vicum editum el Puelo jam antè occurrerat, neutra ver infra Leitariesos , in Naviegi clivo, observata fuerat. Ambæ tamen, supra Leitariegos, promiscuë crescentes, et bipedalis staturæ, tota quanta montis orientahis latera occupant, ex adverso quoque, in monte pico de Arvas, proximè infra lacum, seu medium clivam alpinum, zonam facile agnoscendam, quamvis multo angustiorem, efficiunt. Lacus au- tem, cui summus mons orientalis altitudine prorsüs par, hexa- podis forte ro0 aut 150 vicum Leitariesos superat. Quod qui- dem fidem ferè excedit. Per Lusitaniam namique, Hispaniam oc- cidentalem, oramque Tingitanam late sparsus, uterque frutex, regionem ubique collinam incolit, montanam vix tangit, nec ulli hucusque botanico, præter Duriæum, in regione alpinä obvenit. Sécundam eamque ultimam fruticum lhigneorum zonam, in Naviegi regione alpinà, efficiunt Juniperus nana W. et Genista obtusiramea (nov. sp.), quæ quidem in monte oriental, propter altitudinem minorem, non occurrunt, in pico vero de Arvas totam eam regionem occupant, quæ indè ab orà lacüs usque ad fastigium montis porrigitur. Ibi enim primum occurrunt, ubi Ærica australis et Genista tridentata crescere desinunt. Sed harum quidem multo magis quàam Juniperi et Genistæ obtusi- raméeæ in regione alpinà præsentia, abnormis censenda est. Missà enim G. obtusiramet, quæ nova, constat Juriperum in Jurä, Helvetiæ Alpibus et montibus Corsicis easdem ac in Astu- rum Alpibus partes agere, vixque ullibi infra altitudinem 850 hexapodalem inventum fuisse. In monte Ætnà alpina quoque est, nostræque simillima , nec satis forte diversa, Junip. hemis- J. GAY. —— Duriæi iter asturicum. 345 phærica Presi, quippe quæ inter 783 et 1185 hexap. , supra om- nes arbores, sedem suam collocavit (Philippi, in Linn. VIL. p.762). Has igitur fruticum zonas exhibet alpina Naviegi regio. Seor- sim verd enumerandæ, quas huüc illuc disseminatas, nec grega- tim degentes , ligneas eadem regio stirpes offert, nec cum regio- nibus proximè subjectis participat, J’accinium nempe My rtillus L. , in humidis utriusque montis, regione alpinà inferiore, non rarum, imÔ in montis pico de Ærvas regionem alpinam superio- rem excurrens; ’accinium uliginosum L., in montis pico de Arvas , regione alpinà superiore , loco singulo , nec alibi occur- reus ; Zrica denique Tetralix L.., quam, sollicité quæsitam, in Navieoi clivo nullibi, nisi in paludibus (Asturica namque Te- tralix semper paludosa) circa et proxime infra lacum jam die- tum , invenit Duriæus. | Ë regione subalpinä in alpinam inferiorem procedit Sorbus Aucuparia, ubi tamen rarissima est, nec unquàm arborescit. Montem pico de Arvas scandit quoque, huüc et illüc, ab imis montium radicibus profecta, Quercus Toza, cujus supremæ arbores, humiles, maximèque retortæ , in clive montis boreali, loco a lacu (clivum orientalem occupante } satis remoto , sed ejusdem forte altitudinis et ferè inaccesso, consederunt. Ed usque processisse arbores (solæ quæ regionem alpinamintràärunt) non mirum, quum Æricam australem et Genistam tridentatam , stirpes, ut vulgo saltem credebatur, frigoris multo minus pa- tientes, accolas habent. Regionis alpinæ plantas herbaceas nunc tractaturus, ordine topographico rem iterum adgredior. Ordior à viculo Lertariegos, undè ad montem orientalein primüm, deindè ad montem multo altiorem ditioremque pico de Arvas transibo. Quoitinere loca difficiliora vicissim subeunda erunt. Ubi enim montium clivi, minus abrupti, ovibus et vaccis patent, ibi omnis herba assiduè depasta atque derasa est, nec plantis liberits explicandis ullum, nisi locis præcipitibus aut paludosis, refugium relinquitur. Prata muris cincta, inter Brañas de Arriba et Leitariegos multa pinguiaque adesse jam dixi. Procedunt pauld ultra Leita- riegos , Sammisque Îlætè vigent terminumque suum inveniunt Cérsium mibi ignotum, inter subalpinas stirpes jam memoratum, 346 J. GAY. — Duriæi ifer asturicurn. item Chærophyllum hirsutum L., è Corias hüc evectum, aliæ- que non paucæ, sive è regione subalpinà sive ex agro Canicensi profectæ. Ibi é contrario stationem inferiorem habent Leon- todon squamosum Lam. et Meum athamanticum Jacq., inde in summum usque pico de Arvas continuata. Ibi quoque occur- runt , locis inferioribus prorsüs desiderata, ab orà pratorum supremà in montes impendentes breviüs excurrentia, Doronicum austriacum Jacq. et Soyera lampsänoides Monn. Prata interfluit , suprà inter rupes valdè coarctatus, infrà in fauces profundissimas dejectus, ubi verd viculum appropinquat humilis alveoque exiguo contentus, Vaviego rivulus, ad cujus oras subpaludosas Lepidium heterophyllum Benth.: et Salicis species mihi ignota hospitantur. Viculi tuguria tegunt stipulæ secalinæ, in conos densissimos summâque arte constrictæ, atque ità dispositæ, ut de summo tecto in terram ferè propendeant, quæ nisi confertissimé densis- simèque compactæ essent, nivium brumalium ingens pondus sustineré non valerent. Pulcherrime æstate ineunte virent tecta hæc straminea, et stirpibus plurimis vestiuntur, inter quas 4gros- ts capillaris , Galcopsis Tetrahit, Erucastrum cbtusangulum et Senecio Duricéi. (nov. sp.), quarum secunda et tertia è regione montanà proficiscuntur , et hic loci terminum superiorem ba- bent ; suum vero inferiorem hic nactus est Senecio Duriœæi. Ad orientem viculi surgit, arduus quidem, nullis tamen gra- vioribus impedimentis interceptus, mons orientalis, cujus borea- lem clivum, inter Gernistæ tridentatæ et Ericæ australis humilem silvam serpens, rivulusirrigat.Stirpes huic clivo proprias, tres tan- tüm enumerat Duriæus, Poam pratensem L.(alibinon lectam, sed locis inferioribus procul dubio prætervisam), Luzulam lacteam Link. et Trifolium spadiceum L. (utramque è regione subalpinà superiore evectam, hic loci supremum suum terminum haben- tem). Reliquæ species ibi et in clivo australi observatæ, in monte quoque pico de Arvas occurrunt, multæ verd desiderantur, qui- bus vicini montis Flora exornatur. Montis fastigio parüum subjacet, ab ejns latere orientali in orientem satis longè projecta, angusta atque altissima planities, quo pervenerunt, à Canicà profecta, Brza media 1. et Sedum 3. GAY. — Durici iler asluricum. 347 brevifolium DC., postremum copiosissimum et multo vegetius quàm in locis inferioribus. Hüuc quoque, ë subalpinä regione , scandit Chrysanthemum anomalum Lag. Accedit Erythronium Dens-Canis L. (8. Julii fructiferum), in monte vicino perindé regioni alpinæ inferiori addictum. Paronychia polygonifolia DC., Dianthus n. 376 et Iberis conferta Lag. insuper addendæ, quæ vero in monte pico de Arvas multd altiüs collocantur et ad solam regionem alpinam superiorem pertinent, cujus differentiæ ratio in planitie montis orientalis, nullis altioribus montibus proximè subjectä, sed ipsum montis dorsum efficiente, et ven- tis maxime obnoxiâ, idedque frigidissimà, quærenda est. Montis fastigium, altæ planitiei ab occiderte parum superemi- nens, constituit scopulus ingens, in conum obtusum effiguratus, rimâque vastà, 30 ferè pedes profundà, 10 ferè latà, in duas par- tes fatiscens, totus quantus lapide arenario quartzeo (grès quart- zeux) constans, cui plurimi adnascuntur Lichenes (1): Cetraria tristis Fries, Parmelia saxatilis Achar., P. saxatilis 8 omphalo- des Fries, P. jhysodes Ê encausta Fries, P. stygia à et $'/anata Fries. P. kæmatomma Achar., Cladonia gracilis Fries et uncialis Hoffm., Lecidea albo-cærulescens Achar., Umbilicaria pustulata Hoffm., polyphytla Hoffm., erosa Hoffm. (2), vellea b spado- chroa Fries, et cylindrica Hoffm., quarum postrema, indè à Leitariegos, totum montis clivum occupat, reliquæ vero omnes à monte summo non aut vix desciscunt. Lichenibus intermixti vivunt Musci nonnulli frondosi : Dryptodon pulvinatus var. alpestris Brid., Oncophorus polycar- pos Brid., Polytrichum piliferum Schreb., Orthotrichum rupestre Schwægr., Bryum nutans Schreb. et Andreæa Rothii WM. Phanerogamæ stirpes ibi quoque, sed paucissimæ, occur- runt : Aéra flexuosa var. nana et brachyphylla (forma singula- ris, regionique alpinæ propria), Veronica arvensis L. et Sper- (1) Cryptogamas stirpes à Duriaeo in itinere Asturico collectas, præter Filices à me ela- boratas, plerasque ab hisce tabellis exclusas volui, nec ullas cr nisi que in regione alpinà inventæ, aliquid lucis ei affere vidébatur. (2) Tribus his Umbilicariis, Parmeliæ stygiæ, Cetrariæ tristi, Dryptodonti pulyinato alpestri, et phanerogamis, nonnullis , perperàm in Duriæi schedulis locus adscribitur puerto de Leitariegos, qui locus statione earum stirpium verâ hexapodis 100 - 150 inferior est, Sphalma ex libello meo eorrigant, qui Duriæi herbarium sibi comparärunt. 348 8. GAY. — Duriæz ter asturicum. gula pentandra L. (utraque locis inferioribus prætervisa), et Scleranthus annuus L.(ex im subjectæ convallis parte advectus). Eas igitur stirpes , 1 ba Juliüi, in montis fastigio primum nul- loque labore coliegit Duriæus. Mox verd , ë summo scopulo cir- cumspectans , subjectæque fissuræ parietem quasi ad perpendi- culum abscissum , projecto capite, curiosiüs perlustrans, oram exiguam, exstantem, humo tenui substratam animadvertit, ubi herbulæ quædam misellæ virebant. Has, pronus in ven- trem , brachioque extenso carpere tentabat, longé tamen aberat ut consequi posset, pedes enim 4-5 distabant , nec ad eas ovi- bus etiam aut capris patebat aditus. Derelinquere tamen nolit vir strenuus. Locorum præcipitia ultro adoritur, exiguamque projecturam è medio pariete ad scopuli latera pertingentem in- greditur, eèque tandem lento gradu titubansque quà destina- verat irrepit. Suner barathrum tunc suspensus, animam reti- nens , friabilique saxo malè innixus, mavu trepidà omnia, quæ contingere valet, coiligit. Salvus indè revertitur. Instauratur experimentum, eodemque eventu. Collectorum tandem cumu- lum curiosius excutienti duæ novæ exstant ALsiNEÆ, quibus sa- ts compensatum vitæ periculum existimat. Radice perenni va- lidà rupium fissuris inhæret altera, nec nisi frustatim evellenda est, Spergula rimarum mihi dicta, et sub n° 390 evulgata, quam, in monte pico de Arvas desideratam, simili statione mons quoque pico de Canellas posteà largitus est. Alteram (n° 394), Cerastium ex annuorum grege,inventoris momine /iæ: nuncupavit amiciss. Des Moulins, quam montis pico de Arvas regio alpina superior iterum, sed, prout ipse mons orientalis, parcissimé nec nisi frucuferam obtulit, è cujus tamen seminibus, dum hæc scribo, nova jam in Duriæi hortulo proles surrexit. Sed de monte orientali satis. Ad montem pico de Arvas nunce transeunti et à viculo Leitariepos per latus orientale sursum ad lacum tendenti, iterque plüs dimidium jam emenso, duo maximæ conspiciuntur saxorum contiguæ moles, quas inter aperitur hiatus vastus, deorsum in longitudinem non parüm productus.Huino argilloso mobilique vestiuntur scissuræ latera, et ab imo tam abruptè eriguntur, ut stirpes paucissimas reti- nere valeant, Hic tamen invenitur Barbarea prostrata (nov. sp.) 1. Gay. -— Duriæi iter asturicum. 349 quam loco consimili, in faucibus supra Trecastro, iterum legit, alibi vero nusquàam observavit. Julii die octavä florens, 134. Augusti fructifera occurrebat , utrobique tam rara, ut non nisi ægrè specimina 40 cogere potuit. Rupes has contiguas , à dextrà et sinistrà scissuræ, continuant saxa humiliora, in seriem plus minüs distinctam ad horizontem procurrentia, schisto densiore quartzi nodulis insperso constan- tia, quibus pauci adhærent Lichenes : Cctraria islandica Achar., Peltigera saccata DC., Lecidea eandida Achar., Sphærophoron coralloides Pers. Biatora decolorans b Fries et Collema tenax Achar.Ibi quoque vivunt, necinfrà inventæ nec suprà, Poa alpina L., Festuca rhætica Sut. (cujus tamen unica occurrebat in fauci- bus supra Trecastro planta), Barkhausia albida (Crepis albida Vill.), Herniaria pyrenaica Gay (quam statim non agnovit, et reli- quis forté clivialpini partibus neglexit), Potentilla mihi ignota (r), Alchemilla vulgaris L. (à me non vis.), Lathyrus pratensis L. et Sagina apetala L. {hæc et præcedens locis subjectis haud dubiè prætervisa). Hüc usque porrd nec ultrà ab imä convalle agroque Canicensi scandunt Æsplenium Ruta-muraria et Bunium denudatum; à regione subalpinà Poa nemoralis, Acinos alpinus, Epilobium origanifolium et Duriæi ( nov. sp.), Arabis alpina et Lepidium alpinum ; à Leïtariegos, imà scilicet regione al- pinà, Botrychium Lunaria Sw., Veratrum album L., Erinus alpinus (in Naviegi clivo alibi nusquàäm visus, unde in Astu- riam inferiorem provinciamque Santanderensem migratus ; Oveti, Gegioni et Santonæ ad muros et saxa frequenter occurrit!), Gentiana lutea, Hieracium murorum B lanceolatum S alpicolum (x) Nulli nostratüm magis affinis quam P; pyrenaicæ Ram. (cum P. grandiflorä neuti- quàm confundendæ), quâcum indumento, inflorescentià, stipulis, foliis quinatis, calyce et brac- teolis, stylis, receptaculo villosissimo, carpellis laevibus, nec dorso marginatis, etc. convenit, à quâ verô staturâ dimidio ferè altiore, caulibus rectiusculis, non verè adscendentibus, foliolis oblongis, inciso-pinnatifidis, basi in cuneum longiüs attenuatis, et receptaculo graciliore ma- gisque elongato differre videtur. An species propria? Quæstionem arduam , duobus tantüm, iisque sine radice, præsentibus speciminibus , solvere in præsens non valeo. Hoc tantüm monitum volo, stirpem Asturicam , ob carpella non rugosa nec dorso marginata à ‘PP. recta et hirtä, ob stylos non capitatos à PP. Salisburgensi et intermediä, denique ob folia quinata, fo- liola ;sagis oblonga magisque incisa, et villos longiores, non ità patentes, à P. grandiflorä di- versissimam esse censendam, 350 3. GAY. — Durict iter asturicum. Monn., Soyera lampsanoides , Gnaphalium sylvaticum L. (locis snbjectis verisimiliter prætervisum) , Doronicum austriacum, Senecio Durtœi ( nov. sp.), Saxifraga hypnoides « geminiferu Ser. (n° 327) et Epilobium alpinum 1, quæ postremè dictæ , 1 numero, ab imà regione alpinà profectæ, ad rupes de quibus hic sermo est subsistunt, nec ultrà procedunt. Stationem è contrario ibi obtinent inferiorem et sursüm ad summum usque montem excurrunt ira flexuosa var. nana brachyphylia (inter stirpes summi montis orientalis jam enumerata) et 4/- chemilla alpina L. | Fàdem ferè plagä, intervallo tamen ad Austrum interjecto non mediocri, latere montis inter orientem et Austrum incli- nato, pandunt sese pascua minus salebrosa , ampla satis lenique clivo surgentia, quæ à Leitariegos ad montis fastigiumiter non in- commodum aperiunt. Huc nec ultra Hieracium Pilosella (à me non vis.) et Polygala serpyllacea è Canicà, Hypericum fimbria- zum è vegione sulbalpinà scandunt. Ibi quoque, nec alibi ( nisi in Gradensibus monticulis ) lecta, sed locis subjectis (in Naviegi valle } haud dubiè prætervisa, Carex pilulifera li. Hèc usque porro, nec ultrà, Plantago subulata var. (n°242) è summo montis dorso descendit. Ærythronium præterea Dens-canis (1) ibi frequentissimum, quod, quamvis in monte orientali altiüs collocatum , in regione superiore montis pico de Arvas Duriæo nullibi occurrebat. Pascuis denique omnind propriæ videntur, alibi nusquàm in Asturicis alpibus lectæ, Luzula pediformis DC. et Ajuga alpina L., quæ vero ibi rarissimæ sunt, nec nisi pau- cissimis MR monstratæ. Proximè supra geminas saxorum moles , quas Barbared Pros: traté insignes jam dixi,eisque parailela, occurrit ora angustissima, graminosa et paludosa, ad meridiem impervia { finissant en cul- Ep septentrionem versüs usque ad Navicgi alveum lon- giusculé protensa, montisque in scalas excisi gradum inferiorem (x) Ejus foliis eoque loco crevit, ex Duriæi stirpibus agamis Asturicis, sola que Montagneo nova visa est, Sclerotium Erythrorii Montagu.,cujus diagnosin ab auctore commuanicatam lu- benter exseribo : « Se innatum, amphigenum, gregarium, elliptico-subrotundum, depressum, rugosum, rigrum, ints albidum , demim epidermide folit secedente utrinque nudum. — Sol. vario Pers. affine, nec nisi vegetatione amphigenà forsan diversum, » M ; d J. GAY. — Duriæi iter asturicum. 352 efficiens. Hüc vaccæ viculi subjecti frequentes concurrunt, her- bamque cmnem avidè depascunt. Eum igitur locum prorsus derasum invenit, nec ullam ibi intactam stirpem colligere valuit Duriæus. Ex reliquiis tamen nonnullis exploranti innotuerunt Pe- dicularis sylvatica L. (alibi non lecta, nec à me visa), Saxifraga stellaris 1. (regionis alpinæ propria, hic loci terminum suum infe- riorem habens), et Myosotis stolonifera (nov.species, perinde al- pina, ibique terminum suum inferiorem habens, cujus planta unica, in regionem subalpinam fortuito delapsa, alpinisque multo vegetior et stolonibus imprimis luxurians, in faucibus supra Tre- castro inventa est). Rupibus quoque oram sursüm munientibus appendet Polyirichum alpinum L. (n° 131), quod, maximè al- pinum , terminum quoque ibi obtinet inferiorem. Sursum pergenti permeanda Éricæ australis et Genistæ tri- dentatæ zona, quà Carex leiocarpa (nov. sp.), latius dissemi- nata , aliæque stirpes plures, angustioribus limitibus circum- scriptæ, continentur, nec infrà inventæ nec suprà. Zonà ferè medià recurrit (infra Leitariegos, regione subalpinà, et ad Pena- floræ rupes, in Asturià inferiore , jam lecta), indè in regionem alpinam superiorem continuata, Saxi/raga umbrosa 1. Zonà nondüum totà trajectà, passusque à palude 200 et ultrà progresso , occurrit alter montis gradus, præcedenti ampli- tudine et directione similis, sed magis paludosus, et aqua- rum torpentium Sphagnorumque copià tremulus, quem vaccæ igitur calcare et perambulare nequeunt. Mediam paludem oc- cupat canaliculus aquà pigrà repletus, ubi Carex ampullacea Good., Sparganium natans L, et Veronica scutellata $ latifolia, locis inferioribus desideratæ, pullulant. Inter Sphagna aliæ, ex imà Naviegi convalle profectæ, hospitantur stirpes; aliæ regio- nibus subjectis prætervisæ, sed è planitie procul dubio advectæ, Gentiana Pneumonanthe L. (quam posteà in Asturiæ inferioris ericetis frequentem vidit), Parnassiu palustris L. (Gegioni se- riùs observata) et Cardamine pratensis L.; aliæ in palude proxi- mé cubjectà jam visæ, Myosotis stolonifera (nov. spec.) et Saxi- fraga stellaris L. ; aliæ locis subjectis certiüs desideratæ, et in Asturià alpestres vel omnino alpinæ, Carex cespitosa L., Juncus squarrosus (pari altitudine in monte orientali jam lectus), Pin- 352 J. GAY. — Duricæi iter asturicum. guicula grandiflora (quæ in monte de Tozaque subalpina est, et in Asturià inferiore montana), Erica Tetralix X.. et Comarum palustre L. (parciüs florens, quam ob causam publicum Duriæi herbarium intrare nequivit). Oram paludis siccam vel minüs uli- ginosam incolunt Cerastiun triviale, è Canicà advectum ; Eu- phrasia officinalis XV, Vicia sepium (nana), Moœnchia quater- nella Ehrh. et Erophila vulgaris DC., locis subjectis omnes præ- tervisæ; V’icia pyrenaica Pourr. (2), quam hic loci non agnovit, ideoque minüus justo curavit Duriæus; Æconitum Napellus L., ibi rarissimum, nec alibi usquam nisi Oveti, in Asturià inferiore, observatum, à me non visum; et _Zngelica pyrenaica Spreng., ibi terminum suum inferiorem habens, et ad lacum proximè su- periorem, nec ultrà, excurrens. É palude inferiora versus aliquantulüm aquæ, quasi per in- cile, defluit, ad cujus oram, præter stirpes nonnullas ‘jam enume- ratas, veniunt Marchantia commutata Tindenb. {n. 66), Orchis maculata L. (æstate minium provectà locis inferioribus præter- visa, nec. mecum à Duriæo communicata), et Saxifraga. Clusii Gouan. (indè paulo altius procedens, infra verd in Naviegi clivo nusquàm observata). Hal: Exiguo supra paludem nel ubi ora jam sicca, compiu- res aquæ frigidissimæ fonticuli scaturiunt, quos, primüm erum- pentes, denso lætoque cespite stipant stirpes duæ, Bryum latifo- lium Schi.(n. 125), stirps helvetica, maximè alpina, in Asturiæ alpibus hoc uno loco inventa, et Larbrea aquatica St. Hil., ab agro Canicensi hüc necultrà scandens. Ubi vero aqua, jam mi- nus glacialis, aperto cœlo profluit, ambæ statim consistunt, nec rivulum ampliüs comitantur. Eo fere intervallo, quo duæ paludes à se invicem, passus sci- licet 200 et ultrà à superiore palude sursüm distat, alpestris jam memorata lacuna, gradum montis tertium, eumque in longitu- dinem minüs patentem, occupans. Medio quidem clivo orientali collocatur, et totum quantum clivum alpinum in duas æquas dividit partes. Illüc ex imo tendenti, reliqua Ericæ australis (x) Stirpe pyrenaicä triplo altior et habitu ad 7. sativam proxime accedens, à nie verû calyce et stigmate distinctissima est, 3. GAY. — Duriæi iter asturicum. 353 Genist@que tridentatæ, jam rarior, mox verd prorsüs evanida sylva, transeunda est, quo itinere stirpes plures occurrunt notatu dignæ: Jungermannia connivens Dicks.(n.81, in Naviegi clivo alibi nusquàm lecta, sed haud dubié prætervisa), Werendera Bulboco- dium (ibi supremum suum terminum habens, à Canicà ipsoque sinüs Vasconici littore profecta), Narcissus Eulbocodiim 1. (in ericetis montis del Fresno prope Gradum,uti ad BiarirzVasconiæ, ferè pedalis, hic vero triplo minor et Julio fructifer, suprà nullibi nec infrà inventus, sed æstate nimium provectà locis subjectis procul dubio abolitus, floret enim primo vere), Chenopodium Bonus Henricus L. (hic terminum suum inferiorem habens, et prostirpe alpinà sumendum, à me non vis.), Bunium denudatum var. ramosissima divaricata (n. 318, hic quoque primüm occur- rens, et à vulgari Z. denudato, quod ultra primum montis gra- düm non procedit, habitu diversissimum), Saxifraga Clusii Gouan (huüc ex orà paludis proximèé subjectæ, nec ultrà scandens, in monte pico de Arvas regionis alpinæ inferioris parti superiori addicta), Sempervivum tectorum ? L. (Duriæo alibi frustrà quæ- situm, hic vero ad rupes satis frequens, rariûs tamen florens, cujus ego nôn nisi folia radicalia in globum collecta! vidi), 4re- naria rubra \. (hic primum occurrens, Canicæ et in totà Naviegi convalle desiderata, quamvis Asturiæ inferioris civis, utpote inter Cornellana et Salas jamlecta),et Lepidium heterophyllum (è faucibus supra Trecastro, regione subalpinà superiore, pra fectum , nec ultrà procedens). Lacus, longiusculus tristisque, nequit obambulari. in oram namque occidentalem præcipites labuntur montis impendentis ruinæ, prorsüs imperviæ. Ad orientem ver in paludes satis am- plas effunditur, ubi stirpes in palude proximè subjectà repertæ, pleræque recurrunt, nec ultrà procedynt. Hic etiam inter Spha- gna degit singulare Polytrichum perigoniale Mich., seu P. com- mune var. perichætiale Bruch ined. (n. 132), Durixo nusquam alibi oblatum. In ipsà lacunä fluitant Æ/opecurus fulvus Smith:, Carex ampullacea Good., Spurzanium natans L., Potamogeton natans L. et Ranunculus aquatilis var., quæ quidem alpinæ neutiqum haberi debent, sed propter aquarum profundarum et quiescentium penuriam in Asturià occiduà rarissimæ sunt VI, — Borax. — Décembre, 23 354 5, Gay. — Duricæt iler asluricurn. uec alibi Duriæo nisi lacunà hâc alpestri, paludeve proximée sub- jectà occurrerunt. In pascuis siccis lacrinam eingentibus venit prætereà Festuca duriuscula XL. (n. 181), locis inferioribus præ- tervisa, et ad rupes septentrioni obversas Lycopodium Selago, quod ibi rarissimum, nec alibi usquàm Duriæo occurrebat. Ë Jacunà ad angulum montis, quà latus orientale cum bo- reali committitur, præceps decurrit Vaviego rivulus, alveo ex- ceptus initio humili atque distentis cruribus comprehenso, mox verd valdè excavato arctoque. Profunda imprimis ea pars quæ ad zonam paludibus duabus, seu primo et.secundo montis gradu, disterminatam spectat, ubi ripæ in clivum præruptum schisti- que fragmentis horrentem se attollunt, saxisque per clivum utrumque devolutis prorsüs obruitur, non ampliüs nisi aqua- rum latitantium murmure cognitus, rivulus. Eum Jam Navieoi alveum curiosiüs plüs semel investigavit Duriæus , et, quamvis ovibus feré ubique inaccessum, ‘minimè herhosum invenit. Ed tamen stirpes nonvullæ , insigniores, refugium quæsiverunt, quæ quidem in clivo dextro, saxis corruentibus magis impedito, frigidissimoque , utpote ad Boream converso, omnes convené- runt : Aspidium Lonchitis (var. pinnis latioribus, dorso non ant vix paleaceis ), Laserpitium asperum Crantz, _/nemone al- pina L.et Thalictrum aquilegifolium 1.., species in Asturià re- sionis alpinæ inferioris propriæ, nec in ullo alio monte Duriæo inventæ; _Zspidium aculeatum Sw., in monte pico de Arvas perindèé alpinum et regionis inferioris proprium , sed in summo monte pico de Tozaque subalpinum ; Fritillaria pyrenæa Clus. ( Fr. nigra Bot. Mag.), stirps maxime alpina, hic loci terminum suum inferiorem habens, ibi rarior et Julio fructifera; Di- gitalis parviflora et Errngium Bourgatr, hic ut in Nalonis al- veo, juxta Peñaflor, promiscuè viventes, sed locis interjectis prorsüs desideratæ ! nec suprà inventæ, eo loco rarissimæ, non nisi paucissima specimina præbentes. Species nonnullæ restant, per regionem alpinam inferiorem latits sparsæ, nec unà alterâve statione, quemadmodum priores, contentæ : Aira flexuosa (var. stricta, paniculà coarctatà) ; So/i- dago Virgaurea (forma alpina humilis'et Saxifraga granulata (forma alpina nana uniflora), inter primum et tertium montis KOCH. — Genres Biasolettia et Hladnikia. ssl gradum, ad rupes, non raræ ; Carex leiocarpa (nov. sp.), eâädem montis zonà, cum infra. lacum tüm in pascuis lateris inter Eu- rum et Austrum inclinati frequens, utrobique (ut in montis orientalis clivo australi) in Æricæ australis consortio vivens, cujus umbrà allectari videtur. (Continuabitur.) BiasocerriA Er HcabnikiA, deux nouveaux genres de la famille des Ombellifères, par le prof. Kocu. ( Flora 1836, n° 17, page 161.) | M. Biasoletto envoya à M. Koch quatre échantillons d’une Ombellifere, dont deux provenaient du Monte-Maggiore en Istrie, les deux autres du Mont Velebt en Dalmatie. Il les rap- vorta avec doute à l’Anthriscus fumarioides ; mais la plante s’é- loïgnant beaucoup par les caractères du genre Anthriscus , M. Koch y reconnut un nouveau genre auquel il imposa le nom de l’auteur des recherches sur les Algues microscopiques, et il donna à l'espèce le nom de bu/bosa à cause de sa racine bul- beuse. Par ses vittæ le genre nouveau se rapproche du CAæro- phyllum et du Sphallerocarpus. Les fruits ont en petit l’appa- rence de ceux du Ayrrhis odorata qui cependant présentent unestructure tout-à-fait différente. M. Koch fait remarquer qu’en général les fruits des Ombellifères ne peuvent être bien exarninés qu'après avair été trempés dans l'eau bouillante; ce procédé seul permettr: d'en étudier avec certitude la structure inté- rieure. Voici les caractères que l’auteur attribue à son Bzaso- lettia : « Calycis margo obsoletus. Petala olovata, emarginata « cum lacinula infiexa. Fructus erostris a latere compressus. Me- « riCarpia Jugis quinque, argutis, subulatis, æqualibus, latera- « libus. Valleculæ planæ univittatæ. Albumen antice sulco pro- « fundo exaratum. » La plante pousse unè tige haute d’un pied, simple, divisée à son sommet en deux ou trois rameaux dont chacun porte une ombelle; elle est légèrement cannelée, nue, portant à la base des poils raides recourbés; elle est ur peu enflée aux arti- culations. Les feuilles sont lisses, bipinnées ; les folioles bi-ou trifides, à bord un peu rude; leurs lanières sont lancéolées, pointues, linéaires aux feuilles supérieures. Les ombelles dépour- vues d’un involuere, présentent 9-12 ombellules. Les involu- celles sont ovale-lancéolés, mucronés, lisses même sur le bord, ae 356 KoOCH. — Genres Biasolettia et Hladnikia. toujours dressées. Les pédicelles sont, à la maturité du fruit, surmontés d’une couronne de soies blanches, courtes et raides. Le fruit est linéaire, de couleur de charbon quand il est mür. Le carpophore est bifide vers le haut. M.Koch ne pense pas que la plante soit déjà décrite par quelque auteur. L'examen du Æladnikia pastinacifolia Reichenb. (publié dans les Centuries de cet auteur) ne présenta point à M. Koch des caractères par lesquels il lui füt possible de distinguer cette plante d'avec le Falcaria; il croit par conséquent devoir la ranger dans ce dernier genre sous le nom de F. latifolia. Cepen- dant pour ne pas vouer à l'oubli le nom de Hladnik, qui a bien mérité de la science par l'étude des plantes de la Carniole, M. Koch propose de donner son nom à.une autre plante, à ‘VAthamanta Golaka de Hacquet. Host place cette plante parmi les Z'gusticum ; Reichenbach en fait un Pleurospermum ; mais “elle ne saurait être conservée dans aucun de ces deux genres et présente même un des genres les plus distincts de toute la fa- mille. Elle se rapproche des Ærchangelica, Crithinum , Æ{ga- syllis, Cachrys, Pranzos et Magadyris, par sa graine qui n’est “aucunement ‘adhérente au péricarpe, si ce n’est par l’ombilic. Mais elle diffère de tous ces genres par ses graines entièrement dépourvues de vittæ qui n'existent que’ dans les valécules du péricarpe. En outre tous les genres cités ont des pétales non échancrés, à l'exception du Magadyris, qui cependant présente - d’autres caractères distinctifs. L'auteur expose les raisons qui éloignent extérieurement son H/adnikia du Pleurospermum, et termine en indiquant les caractères génériques de son nouveau genre: « Calycis margo quinquedentatus. Petala obcordata a cum lacinuia inflexa. Fructus a dorso subcompressus, ovatus. « Pericarpium tenue submembranaceum. Mericarpia jugis 5, «argutis, subalatis, æqualibus ; lateralibus marginantibus. « Valleculæ planæ, tri vittatæ; vittæ pericarpio innatæ nec «semini impositæ. Semen nucleum liberum, sole hilo affixum « constituens,evittatum, involutum ». La plante ne se trouve pas seulement au mont Golak en Car- _niole, mais encore sur beaucoup d’antres montagnes desenvirons de Laybach. ED. SPACH, — Conspectus Cistacéarui. 39 CONSPECTUS MONOGRAPHIÆ CISTACEARUM Auctore Ebuarpo SpPaAca. ORDINIS CHARACTERES ESSENTIALES. SEPALA persistentia, aut 5, biseriata, duobus exterioribur aut (hisce deficientibus) 3; interiora post anthesin conni- ventia. Perara aut 5 (calyce 3-v. 5-sepalo), fugacissima (in Audsoniis tamen subpersistentia ), sepalorum respect: haüdsymmetricè disposita , aut 3 (calyce 5-sepalo),subper- sistentia, cum sepalis interioribus alternantia. STAMINA (ca- lyce breviora) numero indefnito (circiter 79-100), v. rard 3 ( petalis”anteposita ), aut disco hypogyno cupuliformi, aut thecaphoro inserta; filamenta filiformia, libera (nisi discum pro a dreuher habere velis ) ; ; Aer innatæ v. adnatæ , dithecæ, antrorsm vel latere dehiscentes ; connectivum angustum, ultra thecas haüud productum. Ovarivn liberum, aut 1-loculare placentis immediate parie- talibus, aut plus minusve complete 3-v, 5 - (rard 6-10-) loculare, placentis septorum ( ex endocarpio ortorum ) margini anteriori adnatis, sibi sæpé appositis at nun- quam nisi imà basi in axin centralem connatis ; ovula ad quamvis placentam gemina (funiculis oppositis) v. plura, funiculo sæpissimè elongato mediante basi affixa, erecta, v. rar0 inversa, orthotropa ! ( speciebus paucis ou sub apice affixa, drague , anatropa, exostomate sub an- thesi placentæ adnato). Sryrus quasi simplex (nonnunquam vix ullus), cum ovario haüd continuus (exceptis Audsonts) in ejusque verticis foveolà ad placentas usque productà 358 ED. spAcH. — Conspectus Cistacearum. receptus. STIGMATA totidem ac placentæ harumque axi respondentia , sæpissimèe arctè conniventia marginibusque subconnata, raro ex toto libera. PERIcARPIUM : Capsula locu- licida v. raro septifraga, valvis (placentis isomeris) cymbæ- formibus , lævigatis , esulcis, enerviis, sepalis aut interpo- sitis, aut antepositis; placentæ valvarum axi respondentes. SEMINA orthotropa (speciebus paucis anatropa ), exaril- lata, aptera, sæpissimè arrecta, a funiculo decidua. Pe- rispermium corneum v. sæpius subfarinosum. Embryo intrartus, sæpissimè excentricus , variè curvatus, peri- spermio duplo-quadruplo longior (rard subcentralis, rectus v. subrectus, perispermio paulo brevior); radicula adscen- dens, elongata ; cotyledones subfoliaceæ, facie planæ, appo- sitæ, dorso convexiusculæ. Folia stipulata v. exstipulata, sparsa v. sæpiüus opposita, rard verticillatà, nonnunquàam in ramulis junioribus ab- breviatis imbricata. Flores sæpissimè horarii, vix odori: TRIBUUM, SECTIONUM GENERUMQUE CHARACTERES SYNOPTICI.{1) Trieus I. CISTEZÆ Nob. Sepala 3, v. sæpiüs 5. Receptaculum planiusculum. Dis- eus cupuliformis stamina excipiens. Petala (raro nulla) 5, caducissima , sepalorum respectü exsymmetrica, sub disco inserta, æstivatione imbricata et contorta. Stamina nu- mero indefinito. Placentæfiliformes v. nerviformes, adnatæ. Ovula orthotropa v. rarissimè anatropa. Stigmata trigona et conduplicata, plus minusvè connata, in pileum conni- ventia. Capsula 3-v. 5-(raro 6- 10-) valvis; valvæ sepalis antepositæ ( dum capsula 5-valvis in calyce 5- sepalo ), v. (1} Expositio locupletior specierumque descriptio inveniuntur in opere nostro « Histoire des Plantes phanérogames » (Suites à Buffon, éd. Roret), vol. 6. . a ED. SPACH. — Conspectus Cistacearun. 359 sepalis 3 interioribus interpositæ (dum capsula 3- valvis ). Embryo excentricus, nunquàm rectus. Secrio 1. FUMANINEZÆ Nob. Staminum series extima ananthera : filamentis tenerrimis cel- luloso - moniliformibus. Ovula anatropa, paulo infra apicem affixa, funiculo brevi appendentia : priminà sub anthesi ultrà endostoma in rostrum productà, exostomate supero, placentæ adnato. Semina raphe notata; embryo ACHAGRAS TIES subcircinnatus, v. replicatus, gracilis, excentricus. Fumana Dunal. (sub Helianthemo.) Sepala 5; 2 exteriora minuta. Stamina 20-40; filamenta ca- pillaria : sterilia breviora, tenerrima. Ovarium quasi 3doculare; placentæ filiformes, 2-v. 4-ovulatæ; funiculi brevissimi, sub- oppositi. Stylus gracilis, supernè incrassatus, subdeclinatus. Capsula chartacea, quasi 3-locularis, 3-valvis, 6-v. 12-sperma. Semina madefactione. mucosa. — Folia opposita v. sparsa, sti- pulata v. exstipulata. Pedicelli infrà-axillares v. subopposititolii, racemosi, unilaterales, post anthesin deflexi v. decurvi. Petala crocea v. Citrina. F. aragrca Nob. (Cistus Linn.) — Zfelianthemum arabicum Pers. — H. cbericum Desf.! Cat. Hort. Par. — Cistus ferrugineus Lamk. E cæviess Nob. (Cistus Lion. — Æelianthemum Wild.) F. vuzcaris Nob. — à: minor. — Cistus Fumana Linn. (Helianthemum Mill.) — Helian- themum Fumana et H. procumbens Dur. — B: major. — Cistus ericoides Cavan. (Helianthemum Dun.) — Cistus Fumana À. Desfont. Atlant. (excl. syn.) F. viscrpa Nob. — Helianthemum glutinosum Benth. Cat. Pyren. — a: 1hymifolia. — Cistus thymifolius et C. glutinosus Linn. (Helianthe- mum Pers. Dun.)— Heliarthemum Barreliert et H. viride Tenor. — H. juniperinum Lag. — B: longifolia. — Cistus lævis Cavan. (Heliarthemum Pers.) 360 ED. SPAGH. — Conspectus Cistacearum. Secrio 11. CISTINEZÆ Nob. Stamina omnia fertilia. Ovula arrecta v. rard inversa, basi affixa, orthotropa : priminä in rostrum haud productà, exostomate a placentà libero. Semina raphe orbata; embryo antitropus. Subdivisio 1. HrLIAN*HEMOIBEZ Nob. Inflorescentiæ racemosæ ; pedicelli post anthesin sæpissimè de- flexi. Folia plerumquè stipulata. Stylus sæpissimè adscen- dens ; gravilis , apice inflexus. Endocarpium membranaceum , subpellucidum, mæsocarpio nonnisi valvarum axi margini- busque adhærens. Embryo longsitudinaliter biplicaius (di- plecolobeus), v. circumflexus , v. sæpits orthoploceus ; coty- ledones oblongæ , v. ellipticæ, v. subrotundæ , perispermü diametro plerumquè subæquilatæ. HezranrHemum (Tourn.) Nob. Sepaia 5 : a exterioribus minutis. Ovarium 1-loculare v. in- complete 3-loculare; placentæ 3, filiformes (sæpè supernè eva- nescentes), 2-12-v. rard pluri-ovulatæ; funiculi adscendentes v. resupinati, demuüm inflati. Stylus erectus v. adscendens. Capsula chartacea, subunilocularis, 3-valvis, oligo-v. pleio-sperma. Em- bryo orthoploceus.—Pedicelli post anthesin deflexi, v. raro aut erecti, aut adscendentes. Folia stipulata, aut omnia aut saltèm pleraque opposita. Petala crocea, v. citrina, v. alba, v. rosea. Sectio Z. APHANANTHEMUM Nob. Stylus rectus, erectus. Stamina 7-15, 1-seriata, disci margini inserta; antheræ obreniformes y. subrotundæ; filamenta capillaria, tenerrima. Herbæ annuæ. Racemi terminales v. oppositifolüi, secundi v. subdistichi. Petala minuta , sæpè nonnulla abortientia. a) Pedicelli fructiferiarrecti, breves. Placentæ multiovulatæ; Jfuniculi nidulantes. | H. Leorrorum Nob. — Cistus niloticus et C: led'folius Linn. — Helian- ED. SPACH. — Conspeclus Cistacearum. 361 themum niloticum, H. ledifolium et H. villosum Pers. Dun. — H. lasiocar- pum Desfont. Hort. Par. b.) Pedicelli fructiferi divaricali v. declinali , elongati, calyce arrecto. Placentæ 8-12-ovulatæ ; funiculi suboppositi. H. saztctrozrum Nob. (Cistus Linn.) — Helianthemum salicifolium, H. denticulatum et FH. intermedium Pers. Dun. ce.) Pedicelli fructiferi deflexi, elongati. Placentæ 6- v. 8- ovulatæ ; funiculi suboppositi, graciles. H. saneuineum Lagasca. — /7. retrofractum Pers. Sicber. H. zcyrriacum Mill. (Cistus Linn.) Sectio II. Eriocarrum Dunal. Stylus adscendens. Stamina sæpissimè 15-20, 1-seriata, disci margini-inserta ; antheræ obreniformes, v.subrotundæ. Suffrutices. Folia superiora sparsa. Racemi secundi, oppositifoli, bracteolati, nonnunquäm spiciformes-; pedicelli post an- thesis porrecti v. deflexi. Corolla calyce minor, plerumquè i inconspicua. — Pla- centæ 6-12-ovulatæ ; funiculi oppositi. H. Livpux Nob. (Cistus Linn.) — «: pedicellatum. —= H. Lippii Delile! — 77. lavandulæfolium Sieber, exsicc. (non Pers.) — f: sessiliflorum.— Cistus sessiliflorus et C. ellipticus Desfont. Atlant. — Helianthemum. Lippi, H. sessiliflorum et H. ellipticum Pers. Varietates utræque folis angustis plus minusve latis, floribus nunc majoribus nunc minoribus, calycibus incanis hirsutisve capsulà nunc brevioribus nunc lon- gioribus occurrunt. H. ramiricuM Delile. H. canarrense Pers. — ÇCistus canariensis Jacq. ( Helianthemum Pers. Dun.) — A. mucronatum Dunal. — X. confertum Dun. Sectio III. Evaerranrasmum Dunal. Stylus adscendens, apice inflexus. Stamiva sæpissimè copiosa (20-100), pluri- seriata; antheræ ellipticæ v. subrotundo-ellipticæ, utrinquè emarginatæ. Suffru- tices. Folia omnia opposita. Racemi terminales v. axillares (in ramulis subfolio- sis) terminalesque, secundi, bracteolati; pedicelli elongati, post anthesin de- flexi. Corolla conspicua. Plancentæ 4-12-(rarissimé 2-) ovulatæ (ovulorum nu- mero in singulis individuis sæpè variabili); funicüli oppositi, demüm turbinati. 362 ED, SPACH, — Conspectus Cistacearum. a.) Racemi terminales gemini v. terni, axillaresque oppositi: H. Broussoxerrr Dunal. » H. ravaNDuzæroLiuM Pers. (Cistus Linn.) — ? H. stæchadifolium Pers. (nubis haïd visum.) b.) Rami floriferi sumplicissimi, racemo unico terminati. H. varragize Nob. (Euhelianthema Dunaliana omnia (scilicèt 35) præter suprà citata.) A. PLANIFOLIUM : foliis nempè ovatis, v. subrotundis, v. ellipticis, v. oblon- gis, margine vix aut nè vix revolutis. a.) Petalis citrinis, v. cupreis, v. rard pallidè sulfureis. — a: virescens (foliis strigosis, v. hirsutis, v. rard glabrescentibus). — Æe- lanthemum grandiflorum De Cand. — Æ. obscurum et H. barba- tum Pers. — Æ. nummularium Mill. — A. sampsucifolium et À. cistifolium Mill. (ex cl. Bentham.) — 7. sulphureum Wild. — HI. tüuuricum, H. WMilleri et H. cupreum Sweet. — Cistus echioi- des Lamk. | — f : discolor (foliis suprà puberulis v. glabris, viridibus v. virescentibus, subtüs tomentosis v. incano-puberulis). — Cistus Helianthemum Linn. (A. vulgare Pers.)— Cistus tomentosus Smith.(Helianthemum Pers.) — Cistus hirsutus Lapeyr. (ex Benth.) — ÆZ. acuminatum Pers. (calycibus glabriusculis). — H. serpyllifolium Mill. — . lucidum Horn. — PA. stramineum et H: macranthum Sweet. — 7: hololeucum (foliis utrinquè incano-v. albido-tomentosis, v. canescenti- bus).— Cistus croceus Desfont. (Helianthemum Pers.) — H. glau- cum et H. ovatum Pers. — X. nudicaule Dun.— A. Andersonit Sweet. b.) Petalis albis v. roseis. — d : mutabile.—Cistus apenninus Linn. Smith. (non Æelianthemum apen- ninum De Cand. Dun.) — Æ. mutabile (Cistus Jacq.) et H. fœtidum Pers. — 1, roseum De Gand. — ZX. diversifolium et FH. lanceola- tum Sweet. B. revorurum (foliis uempè linearibus, v. oblongo-linearibus, v. lineari- lanceolatis, subtüs revoluiis.) a.) Petalis albis v. roseis. — 1: glaberrimum (folüs glaucis, crassiuscuhs). — Cistus glaucus Desfont. (non Æelianthemum glaucum Pers.) — 11. 7 Pers.—Dunal (sub sectione Pseudocistorurn.) - Ev. sPacx. — Conspectus Cistacearum. 363 — E: ciliatum (foliis suprà glaucescentibus, subtüs tomentosis ; costis calycinis setoso-hispidis). — Cistus ciliatus Desf. (Æelianthemum Pers.) — FH. asperum Lag. Dun. — n: calycinum (foliis angusté linearibus, suprà glabris, subtùs tomentosis ; calycibus lævigatis, capsulam dimidio superantibus). — Cistus race- mosus Linn. — Desfont. ! — 0: polifolium (foliis oblongo-Hnearibus, sæpissimè utrinquè incanis v. to- mentosis ; calycibus capsulam superantibus).—Cistus polifolius Linn. — H. polifolium et H. apenninum Pers. — H. rhodanthum Dun. — À. canescens Sweet. | — t : Zinearifolium (folüis plerumqué angustè linearibus, suprà glaucis v. vi- ridibus , subtüs incano-tomentosis v. pube minutà canescentibus ; cap- sulà calycem subæquante). — Helanthemum pulverulentum De Cand.— 71. pilosum, H. lineare, H. strictum, FH. virgatum et H. racemosum Pers. — H. violaceum Pers. (calyce lævigato, atro- violaceo). — Hüc v. ad varietatem præcedentem quoquè spectant : 1. lanceolatum, FH. variegatum et Æ. venustum Sweet. — E: hispidum. — Helianthemum hispidum Dun. — H. majoranæfo- lium De Cand. b ) Peltalis croceis v. flavis. — À: hirtum. — Cistus hirtus Linn. (Helianthemum Pers.) — H. La- gascæ Dunal. — L : angustifolium.— Cistus angustifolius Jacq. (Helianthemum Pers.) — 1. leptophyllum Dun.— Cistus Barrelieri Bot. Mag. Sectio IF. Arcyrorrrits Nob. Stylus adscendens. Stamina 9-12, 1-seriata. — Suffrutex. Folia omnia opposita, ramulis calycibusque lepidoto-argentea. Racemi terminales (sæpissimè gemi- ni, longè pedunculati), bracteolati, densè multiflori, distichi ! ; pedicelli al- terni, approximati, post anthesin deflexi. Corolla parva, crocea, Placenitæ 4-v. 6-ovulatæ ; funiculi oppositi. IL. squammaTuM Pers. (Cistus Linn. Cavan.) RHopax Nob. Sepala 5 : 2 exteriora minuta. Stamina 20-40 Ovarium infernè 1-loculare, supernè subtriloculare; placentæ.3, 2-v. 4-ovulatæ, filiformes, supernè evanescentes; funiculi oppositi, capillares, resupinati. Stylus filiformis, adscendens, apice inflexus. Capsula 364 ED. SPACH. — Conspectus Cistacearum. (arrecta ) testacea, fragilis, subtrilocnkaris, 3-valvis, sæpissime G-sperma. Embryo diplecolobeus. — Folia stipulata v. sæpius exstipulata, opposita. Pedicelli post anthesin deflexi v. divari- cati, resupinati. Petaia citrina v. crocea. a.) Folia aut omnia, aut saltèm pleraque inferiora exstipulata. R, moxranus. Nob. — 4: paniculatus.— H, marifolium et H. paniculatum De Cand. Dun.— — H. rotundifolium Dun. — Cistus nummularius Cavan. Desfont. — Cistus cinereus Cavan. (Helianthemum Pers.) — B: mollis. — Cistus mollis Cavan. (Helianthemum Pers. Dun.) — Ÿ: canus.— Cistus marifolius, C. anglicus et C. canus Linn.— Cistus. piloselloides Lapeyr. (Helianthemum Dun.) — Helianthemum vi- neale Pers. — H. italicum Dun. (ex parte.) — & : virescens. — Cistus ælandicus. Linn. (Helianthemum De Cand. — Dun.)— Cistus alpestris Crantz. (Helianthemum Dun.) — A. obo- vatum et H. penicillatum Dun.— H, italicum Dun. (ex parte). — 6: oliganthus. — Cistus nummularius Allion. (Helianthemum Dun.) Propter ramulos apice 1-3-floros (stylumque subrectum ?) speciem distinctam forsan sistit. B. onicanirouius Nob. — a: glaber. — Cistus dichotomus Cavan. (Helianthemum Pers. Dun.) — B : pubescens.—Cistus organifolius Lamk. Cavan. (Helianthemum Pers. Dun.)— Helianthemum marifolium Salzm. exsicc. b.) Folia pleraque stipulata. R. rocyanraus Nob. (Cistus Desfont. — Helianthemum Pers.) Tuserania Dunal. (sub Helianthemo.) Sepala aut 3 (1-seriata), aut 5 : 2 exterioribus minuiis. Stamina 20 vel plura, disci margini inserta. Ovarium incomplete. 3-loculare ; placentæ nerviformes, multiovulatæ; faniculi nidu- lantes, clavati, inflati, conspicuè cellulosi, deflexi. Stylus brevis v. brevissimus, rectus, -obconicus. Stigma hemisphæricum, basi subtrilobum. Capsula (arrecta) testacea, incomplete 3-lo- cularis, 3-valvis, polysperma. ÆEmbryo circumflexus. — Folia ED. sPACH, — Conspectus Cistacearum. 365- stipulata w. exstipulata. Pedicelli post anthesin divaricati v. de- flexi, demüm adscendentes v. suberecti. Petala citrina. T. annua Nob.— Cistus guitatus Linn. (Helianthemum Mill. Dur.) — Helianthemum plantagineum Pers. Dun.— H. eriocaulon, H. inconspicuum, H, punctatum et H. heterodoxum Dun. — H. macrosepalum Salzm, exsicc. — H, bupleuroides Pers. (Cistus Lamk.) T. rerRENNIS Nob. — a: melastomæfolia — Cistus Tuberaria Linn. (Helianthemum Mill.) — Helianthemum lignosum Sweet. — 8: globulariæfalia. — Cistus globulariæfolius Tamk. (Helianthemum Pers.) Subdivisio 2. CisroipeÆ Nob. Inflorescentiæ (nonnunquäm simplicissimæ) cymosæ, v.cymulo- s@æ, v. corrmbosæ, v. rar umbellulatæ, rarissimè racemosæ, sæpéin paniculam pedunculis ramisve oppositis dispositæ; pe- dicelli post anthesin semper calyceque erecti. Folia opposita (rarû sparsa), exstipulata. Stylus sæpissimè rectus, erectus, ple- rumquè brevissimus. Capsula 3-v. b-valvis (nonnunquäm 6- 10-valvis) : endocarpio a mæsocarpio haüd soluto. Embryo -circinnatus , gracilis : Cotyledonibus , angustis, linearibus , apice spiræ centrum occupantibus. Hazmiom Dunal. (sub Æeliantherno.) Sepala aut 3 æqualia, conformia , aut 4 v. 5: 1 v. 2 exterio- ribus minutissimis. Stamina 15-100. Ovarium r-loculare v. in- completè 3-loculare (in specie unicà quasi 5-loculare); placentæ a-v. 4-v. pluri-ovulatæ, filiformes; funiculi oppositi v. nidulantes, resupinati. Stylus clavatus, brevis. Capsula coriacea v. subco- riacea, oligo-v.poly-sperma, sæpissimè subunilocularis, 3-valvis. — Pedunculi 1-3-flori, in paniculam dispositi, v. ad ramulorum apicem fastigiati. Petala albida v. citrina. À. Capsula 5-locularis, 5- valvis, polysperma. Petala alba. H. Crusu Nob. (Cistus Dun.) — Cistus Mbanotis Desfont. ! Atl. (exc. Synon.) — Cistus Libanrotis : 8 Lamk. see 366 ED. SPACH. — Conspectus Cistacearurm. B. Capsula incomplet 3-locularis , 3-valvis , cligosperma (pla- centæ in ovario 2-v. 4-ovulalæ). Petala alba. H. rosmariniroriuM Nob. (Cistus Libanotis Linn.—Helianthemum Wild.) — Cistus rosmarinifolius Pourr. (ex cl. Benth.) H. uusercarum Nob. (Cistus Linn. — Helianthemum Mill.) — Cistus ver- ticillatus Brotero (ex cl. Dun.) C. Capsula incompletè 3-locularis, polysperma (funiculi in ovario in quävis placeni& subnidulantes ). Petala citrina (sæpissimé suprà basin maculé atropurpure& notata. ) H. uererornyzium Nob. —(Cistus ocymoides Lamk. (Helianthemum Pers.) — Cistus sampsucifolius Cavan.— Cistus algarvensis Sims. Bot. Mag. (He- dianthemum Wild.) — Jlelianthemum microphyllum Sweet (non Dun.) — Helianthemum rugosum Sweet. (non Dun.i — Helianthemum candidum Sweet.— Helianthemum cheiranthoides Sweet{non Pers.) —? Helianthemum scabrosum Sweet (non Pers.) H. arrrpcicirorium Nob. {Cistus Lamk. — Helianthemum Wild.) H. zeriporumM Nob. — Cistus kalimifolius Linn. (Helianthemum Wid.)— Helianthemum multiflorum Salzm. exsicc. (var. calyce lanato-tomentoso.) H. zasraxraum Nob. — 4 :-alyssoides (minus; diffusum; folüis adultis subviridibus.) — Helian- themum alysseides Vent. (Cistus Lamk.) — A. rugosum Dun. — H. scabrosum Pers. — Ê: formosum (adscendens; folis adultis viridescentibus; pedunculis elon- gatis, in. paniculam foliosam dispositis; floribus maximis.) — Cistus Jormosus Bot. Mag. (Helianthemum Dun.) — Y: cheiranthoides (elatits; suberectum; foliis sæpissimè utrinquè imcano- v.albido-tomentosis; peduneulis brevibus, terminalibus.) — Ciséus cheiranthoides , C. iñnvolucratus et C. lasianthus Lamk. (Helian- themum Pers.) Lapanium Nob. Sepala 3, conformia, subæqualia, demüm decidua. Stamina copiosa. Ovarium subelobosum, 5-10-gonum, quasi 5-ro-loculare; placentæ multiovulatæ, anticè trigono-nerviformes, utrinque in cristam margine funiculiferam productæ; funicali directione vagi. Stylus obconicus v. cylindraceus, brevissimus. Capsula ED. spacH. — Conspeclus Cistacearurm. 367 coriacea v. sublignosa, quasi 5-10-locularis, 5-10-valvis, poly- sperma.— Pedunculi axillares, v. ramulos abbreviatos axillares terminantes, 1-v. pluri-flori; pedicelli subcorymbosi, v. cymosi, v. rar paniculati, semper erecti. Flores maximi ordinis. Petala alba. A. Capsula 5-locularis; placentæ nonnisi infr& medium cris- tatæ : crislis dissepimento haud adnatis ; funiculi breves. L. caurirozrum Nob. (Cistus Linn.) — 8? Cistus Ledon Lamk. B. Capsula 6-10-locularis ; placentæ a basi ad apicem crista- Læ : crislis demum dissepimento adnatis; fiuniculi elongalr. L. cyprium Nob. — Cistus cyprius Lamk. L. orricxnaruM Nob. — Cistus ladaniferus Linn. RHopocisTus Nob. Sepala 5 (demum decidua):3 interiora conformia, subæqualia; 2 exteriora minuta, recurva. Stamina copiosa. Ovarium incom- pletè 5-loculare; placentæ nerviformes, subarcuatæ, multio- vulatæ; funiculi elongati, utrinquè nidulantes, directione vagi. Stylus gracilis, subdeclinatus, stamina longe superans, basi subgeniculatus. Capsula lignosa, polysperma, incomplet 5-lo- cularis, ab apice ultrà medium usquè 5-valvis, basi evalvis.—In- florescentiæ fastigiatæ v. paniculatæ; pedicelli sub anthesi por- recti, apice nutantes, flores igitur expansi verticales! Corolla purpurea v. rosea, magna. R. BerraecorTrAnus Nob. — Cistus vaginatus H. Kew. — C. symphytifo- lius Lamk.— 6: leucophyllus. — Cistus candidissimus Dun. Sweet. Cisrus (Tourn.) Nob. Sepala 5 (persistentia): 3 interiora conformia, subæqualia ; 2 exteriora interioribus nunquàm majora, post anthesin imbri- cantia. Stamnina copiosa. Ovarium quasi 5-loculare (unicà specie incompletè 5-loculare); placentæ nerviformes, multiovulatæ : funiculis utrinquè 1-seriatis v. nidulantibus, subhorizontalibus. Stylus gracilis v. crassus.Capsula lignosa, quasi 5-locularis, ñ-val- vis, polysperma. — Inflorescentiæ fastigiatæ v. ‘simplicissimæ ; 368 ED. SPACH. — Conspectus Cistacearum. pedicelli semper arrecti, flores ideoquè expansi horizontales. Corolla purpurea v. rosea. Sectio Z. raoporsis Nob. Sepala exteriora interioribus duplo breviora , angusta, sub anthesi recurva. Pelata suprà basin maculà atrosanguineà picta. Ovarium globosum, incom- pletè 5-loculare; funiculi diametro, loculorum æquilongi, ad quamvis pla- centam utrinquè 1-seriati. Stylus brevis, staminibus superatus, obconicus, rectus. Pileus stigmaticus crassissimus, basi subquinquelobus. C. PurRPuREUS Lamk. Sectio II. Eucisrus. Nob. Sepala exteriora interioribus subisometra v. paulo minora, sub anthesi patentia. Petala basi flava v. citrina. Ovarium ovoideum, quasi 5-loculare ; funiculi elongati, in quâvis placenta utrinquè nidulantes. Stylus gracilis, stamina sub- æquans v. paulo superans, basi subgeniculatus. Pileus stigmaticus hemis- phæricus, vix lobatus. C. vuzcaris Nob. — C! villosus, C, creticus, C. crispus , (. albidus et C. incanus Linn. — C. heterophyllus Desfont. — C. garganicus T'enor. — C. eriosepalus Vivian. — C. rotundifolius , C. canescens ct C. urdulatus Sweet. Sectio IIT. rEenonezcA Nob. Sepala exteriora interioribus angustiora. Petala basi citrina. Ovarium quasi 5- loculare, vertice truncatum ; funiculi breves, ad quamvis placentam utrinquè 1-seriati. Stylus brevissimus, turbinatus, pentagonus. Pileus stigmaticus para- bolicus, basi 5-lobus. C. parvircorus Nob. — C. cymosus Dun. Sweet. — C. incanus Sibth. et Smith. — C. complicatus et C. parviflorus Lamk. — ? C. creticus Sweet. (non Linn.) Cistun sericeum et C. hybridum Vabl. had novimus. STEPHANOCARPUS Nob. Sepala 5 : 2 exteriora majora, post anthesin imbricantia; 3 in- teriora inter se dissimilia {dua minora, conformia; tertium exterioribus simile). Stamina copiosa. Ovarium quasi 5-loculare, vertice truncatum; placentæ nerviformes, f-ovulatæ; funiculi ED. SPACH. — Conspectus Cistacearum. 369 suprà placentarum medium affixi, refracti, oppositi, approxi- mati. Stylus clavatus, brevissimus. Capsula cartilaginea, quasi 5-locularis, apice septifrago-quinquevalvis, cæterum evalvis.— Inflorescentia variabilis. Pedicelli semper erecti. Petala alba. S. moxsreciensis Nob. (Cistus Linn. — C. florentinus Lamk.) Lepowra Nob. Sepala 5 : 2 exteriora majora, post anthesin imbricantia; 3 interiora inter sè dissimilia (dua minora conformia; tertium exterioribus simile). Stamina copiosa. Ovarium quasi 5-loculare, vertice truncatum; placentæ nerviformes, 8-16-ovulatæ; funiculi oppositi, approximati. Stylus obconicus v. clavatus, brevissimus. Capsula chartacea v. subcoriacea, quasi 5-locularis ; polysperma loculicida, 5-valvis. — Pedunculi (sæpè in ramulis axillaribus) terminales v. axillares terminalesque, 1-5-flori; pedicelli sub anthesi demumqué erecti, plerumquè cymosi. Petala alba. a.) F'uniculi elongati. Pedicelli præfioratione cernur. L. »epuncuzaris Nob. — Cistus salyiæfolius Linn. —- Cisius hybridus Pourr. — Cistus corbariensis Pers. Sweet. L. poruzirozta Nob. — a: cordifolia. — Cistus populfolius Linn. — C. latifolius , C. acuti- folius et C. Cupanianus Sweet. — $: longifolia. — Cistus laxus I. Kew.— Sweet. b.) Funiculi breves. Pedicelli semper erect:. L. ererornyzura Nob. — Cistus longifolius Lamk. ! — Cistus asperifolius, C. oblongifolius et C. obtusifolius Sweet. L. uirsura Nob. (Cistus Lamk.) — Cistus platysepalus et C. Pailosepalue Sweet. Subdivisio IIT. HETERGMERINEZÆ Nob. Inflorescentiæ 1-floræ, v. racemosæ, vw. cymosæ, v. cymu- losæ ( cymulis sæpè in glonierulos dispositis) ; pedicelli pos- anthesin sæpissimè erecti. Folia sparsa, exstipulata. Stvlus VL BoTan. — Décembre, 26 370 ED, SPACH. — Conspectus Cistacearum. drevissimus, rectus. Capsula 3-valuis : endocarpio a mœæ- socarpio had soluto. Embryo circinnatus v. circumflexus , gracilis : cotyledonibus angustis, linearibus. — Flores sæpè aut omnes., aut saltèm plerique apetali, oligandri. CROCANTHEMUM Nob. Flores omnes 5-petali, Sepala 5 : 2 exteriora minuta. Stamina copiosa, pluriseriata. Ovarium 1-loculare v. subuniloculare; pla- centæ 3, filiformes, multiovulatæ; funiculi capillares, elongati, suberecti, nidulantes; ovula inversa. Capsula testacea , fragilis, 1-locularis, 3-valvis, polysperma. Racemi pauciflori, terminales, v. pedicelli subsolitarii terminales. Corolla crocea. C. carozinranum Nob. (Cistus Vent. — Helianthemum Michx.) C. BRAsSILTENSE Nob. (Ciséus Lamk. — Helianthemum Pers.) ? Helianthemum polygalæfolium Sweet. HsreromEris Nob. Flores heterogenei : alteri (plerumquè paucissimi, majores, in quâvis inflorescentià unici, terminales) 5-petali, polyandr, pleiospori ; alteri (plerumquè copiosissimi, multo minores) apetali, sæpissimè triandri , oligospori. Sepala 5. Filamenta ca- pillaria; antheræ ellipticæ v. obreniformes, innatæ. Ovarium r-loculare v. incompletè 3-loculare; placentæ 3,1-2-v. 4-v. pluri- ovulatæ, supernè evanescentes; funiculi suberecti, oppositi; ovula sæpius inversa. Capsula testacea, 1-locularis, 3-valvis, abortü 1-3-sperma, v. rarissimè pleiosperma; placentæ demüum liberæ.—Pedicelli cymosi, v. subcorymbosi, v. fasciculati. Petala (düum adsint) lutea. a.) Flores plerique petaliferi. Ovula arrecta. H. mexicana Nob. — Helianthemum glomeratum Lagasca ? b.) Flores plerique apetali. Ovula inversa. H. canapexsis Nob. — Helianthemum canadense et ramuliflorum Michx. H. cymosa Nob. — Helianthemum corymbosum Michx. ED. SPACH. — Conspectus Cistacearum. 37: H. rortror1a Nob. in Hook, Bot. Mag. Comp.— A. rosmarinifolium Pursh.? (Species a Berlandiero necnon a Drummondio in Mexicanorum territorio Texas lecta.) Tæniosrema Nob. Flores omnes apetali, oligandri. Sepala 5 : 2 exteriora minuta. Stamina 3 (rarissimèe 4 v. 5 ); filamenta complanata, lineari-spa- thulata; antheræ minimæ, suborbiculares, adnatæ. Ovarium 1- loculare; dissepimenta 3, rudimentaria; placentæ brevissimæ, apice in funiculos 2 capillares divisæ; ovula arrecta. Capsula subtestacea, 1-locularis, 3-valvis, abortu 3-sperma.— Pedunculi axillares terminalesque, brevissimi, plerumquè fasciculati. T. micranraum Nob. in Hook. Bot. Mag. Comp. — Lechea mexicana Mort. Berol. — Helianthemum slomeratum Lagasca ? TriBus IL LECHIDIEZÆ Nob. Sepala 5 (2 exteriora semper minuta ). Receptaculum in thecaphorum stitipiformem cum ovarii basi articulatum productum. Discus nullus. Petala 3, persistentia v. subper sistentia, sepalis interioribus interposita, stipitis basi v. rarissimè illius apici inserta, æstivatione imbricata nec tamèn contorta. Stamina stipitis apici inserta, sæpissime 3 ( petalis anteposita ! ), rard (in iisdem individuis ) 4-12. Placentæ 3: singulæ laminam ellipticam v. suborbicularem diametro cavitatis ovarii capsulæque æquilatam efforman- tes, medià lineà dorsali dissepimenti margini adnatæ, secüs basin füctei posterioris utrinquè adangulum centralem uniovuliferæ. Ovula orthotropa. Stigmata filiformia, dis- tincta, plumosa. Capsula 3 - valvis. Embryo rectus v. sub- rectus, axilis. | LecxeaA (Linn.) Nob. Sepala interiora cymbæformia, ecarinata. Petala stipitis basi inserta, Stamina 3-12 (sæpissimè 3). Ovarium quasi 3-loculare; 24. 372 ED. SPACH. — Conspectus Cistacearum. funiculi breves, adscendentes. Capsula testacea, subtrilocularis, v. demüum subunilocularis, locucido-trivalvis, abortu 3-sperma; placentæ fragiles, demum liberæ : singuiæ semen unicum am- plectentes, ovulo aborto hince superstite..— Fruticuli. Folia in- feriora sæpè opposita v. verticillata. Pedicelli racemosi, v. fasci- culati, v. irregularitèr paniculati, v. subcymosi. Flores minuti. L. Drumwoxoit Nob. in Hook. Bot. Mag. Comp. (Species nova, floridana.) L. vrivosa Elliot. — ZL. major. Michx. L. minor Pursh. — Z. éhymifolia et L. racemulosa Michx. L. ragstoiprs Nob. 1. c. ( species nova a cl. Drummond in territorio texano lecta. ) Lecurpium Nob. Sepala inter'ora cymbæformia, dorso cristato-carinata. Petala stipitis apici inserta. Stamina 3. Ovarium quasi 3-loculare; funi. culi brevissimi, adscendentes. Capsula subeartilaginea, quasi 3-locularis, septifrago-trivalvis, 6-sperma; placentæ cartilaginæ, a septis nunquàm solutæ.-- Fruticulus? Folia sparsa. Pedicelli laxè racemosi, secundi, demum refracti. L. Drummoxon Nob. in Hook. Bot. Mag. Comp. (Species nova, Texana , a Prummondie lecta.) GENUS ANOMALUM. HupsonraA Linn. Sepala 3, æqualia, æstivatione haud contorta. Receptaculum à calycis fundo parüm distinctum. Discus hypogynus, minutus, cupuliformis. Petala 5, sub disco ineerta, subpersistentia. Sta- mina 9-20 (sæpissimè 12-15), uniseriata, disci margini inserta, marcescentia; filamenta capillaria, anisometra; antheræ sub- rotundæ, emarginatæ, innatæ. Ovarium oblongum, estipitatum, subuniloculare; dissipimenta 3, membranacea, plusminusvè in- completa; placentæ filiformes, suprà basin biovulatæ; funiculi capillares, oppositi, arcuati, adscendentes; ovula orthotropa! arrecta. Stylus cum ovario continuus! filiformis, rectus, apice quasi truncatus. Stigmata 3, dentiformia, minutissima. Capsula ED. SPACH. — Conspectus Cistacearum. 373 subtestacea, 3-valvis, 1-locularis, oligosperma. Embryo (ex cl. Nuttall ) « perispermio corneo immersus ».—Fruticuli ramosis- simi. Folia sparsa , exstipulata, sessilia, acerosa, in ramulis densè imbricata.Flores in ramulis gemmiformibus stepissimé aggregatis terminales, solitarii, pedunculati; peduneuli erecti. Calyx lutes- cens. Corolla citrina, | H. #rtcoines Lainn. H. romenrosA Nuit. H. monrana Nutt. (nobis haud nota.} (#3) GENERUM CLAVIS ANALYTICA. Stylus cum ovario continuus. Stigmata vix conspicua. Flores ad. apicem ramulorum gemmiformium solitaru.(Sepala 3, æqualia, æstiva- tione haüd contorta. Petala 5. Stamina 9- 20, disco cupuliformi in- serta. Ovarium subuniloculare - placentis 2-ovulatis, filiformibus ). NE Vs el ste dieu he eee, de se. à: ÉMNSONTA; Stylus cum ovario haùd continuus in ejusque verticis foveolà recep- tus. Stigmata conspicua. Ramuli floriferi nunquaäm gemmiformes. Inflorescentiæ sæpissimè compositæ. . . . , . . + . . . + 2 Filamenta exteriora ananthera , tenerrima, moniliformia, Ovula sc- minaque appendentia, funiculo brevi paul infrà apicem aflixa, ana- tropa! raphe notata; embryo ferè homotropus. (Pedicelli racemost, post anthesin recurvi v. deflexi). . . . . . . . . . Fuwana. Filamenta omnia antherifera, nunquäm moniliformia. Ovula semi- naque orthotropa, arrecta, v. rar0 inversa, raphe orbata, funiculé sæ - pissimè elongato basi affixa; embryo antitropus . « . . 4 . . 3. Discus cupuliformis v. urceolaris, stamina excipiens. Petala (raris- simè nulla) 5, sub disco inserta, fugacissima, sepalorum respectü haud symmetricè disposita. Stamina copiosa (15-100) v. raro 3-12. Pla- centæ filiformes v. nerviformes. Embryonunquäm rectus. (Sepala 3- 5.) Discus nullus. Petala 3, scpalis interioribus interposita, subpersis- tentia, thecaphoro stipitiformi inserta. Stamina ibidèm inserta , sæpis- » simè 3 (petalis anteposita ), v. raro 4- 12. Placentæ ovarii capsulæque cavitatis diametro subæqnilatæ , facie posteriori ovuliferæ, Embryo rectus v. subrectus. (Sepala semper 5 : 2 exterioribus minuulis. ) Inflorescentiæ racemosæ, sæpissimè secundæ. Ovarium 1- loculare, v. incompleté 3- loculare. Capsula 3- valvis, endocarpio membrana- ceo, a mæsocarpio sæpè soluto. Sepala ferè seisper 5,: 2 exterioribus JU DIN ENN RAA NMEMROT TE PAIE ARRRERES pose er Inflorescentiæ simplicissimæ, v. cymosæ, v. subcurymbosæ, v. pa- niculatæ, aùt raro umbeliulatæ v. glomerulifornes : pedicellis post an- thesiu arrectis. Ovarium sæpissimè quasi 3- 5 (raro 6- 10-) loculare. Sepala 3- 5. (Embryo circinatus v. circumflexus.). . . . . 8. ED. SPACH. — Conspectus Cistacearum. Racemi depauperati. Ovula inversa. Embryo circinnatus. —Folia Sparsa , exstipulata . . . . . . . . . . . CROCANTHEMUM. Racemi sæpissimè multiflori. Ovula arrecta. Embryo haëd circinna- tus.— Folia aût omnia aut saltèm pleraque (inferiora ) opposita, sæ- PisSuneShpulata . PER 0 Embryo orthoploceus : cotyledonibus ellipticis v. subrotundis, pe-- rispermii diametro ferè æquilatis. Folia stipulata… Hecranraemum. Embryo circümflexus v. diplecolobeus : cotyledonibus oblongo-li- nearibus, perispermii diametro angustioribus. Folia sæpissimè exstipu- Dita" HN RTE ES REP . e CE e eh etes 7: Embryo diplecolobeus. Sepala 5. Placentæ 2- v. 4- ovulatæ, su- pernè evanescentes. Funiculi filiformes. Stylus adscendens. Folia om- nia opposita. Pedicelli demüm resupinati, calyce arrecto. . . Rnopax. Embryo circümflexus. Sepala 3 v. 5. Placentæ multiovulatæ. Fu- niculi clavati, cellulosi. Stylus brevissimus, rectus, obconicus. Folia superiora nonnunquàm sparsa. Pedicelli erecti v. resupinati. . . . sinus es eee solfetiane tierces TE TURRARTA, Sepala aut 3, æqualia, v. subæqualia, conformia, aut 5 : 2 exterio- TIDDS mnImis ee 20. MAANAN MELUN PAPA Sepala 5 : 2 exteriora foliacea, interioribus Subisometra sæpèque LE EE ER RE A A à L1 e L e € e e e e e e e e e e 11. Sepala semper 5. Flores aut omnes aut saltèm plerique apetali et oligandri, sæpissimè glomerulati. Embryo subcircinnatus . . . 14. Sepala 3 v. 5. Flores nunquäm nec apetali nec glomerulati, polyan- dri. Embryo circinnatus. . . . . . . . . e e L] L2 e e e 10. Ovarium 1- loculare v. incompletè 3- loculare (rarissimè quasi 5- loculare); placentæ filiformes. Stylus brevis. Capsula sæpissimè 3- valvis. Calyx 3- v. 5- sepalus. . . . . . . . . . Harrmium. Ovarium quasi 5- 10-loculare; placentæ utrinquè in cristam mar- gine funiculiferam productæ. Stylus brevissimus, crassus. Capsula 5- 10- valvis. Calyx 3-sepalus . . , . . . . . . . . Lapaniun. Sepala exteriora post anthesin imbricantia. Stylus brevissimus v. stamina vix superans, erectus. Capsula quasi (rarô incompletè) 5- locularis. Pedicelli semper arrecti, flores ideoque sub anthesi horizon- taliterexpans feet Bflemar dt leo enlbnis 14920000 14, Sepala 2 exteriora angusta, post anthesin recurva. Stylus subdecti- natus, stamina longè superans. Capsula incompletè 5- locularis, ab apice ulträ mediùm dehiscens (loculicida ), basi evalvis. Pedicelli sub anthesi porrecti, flores ideoque expansi verticales. Corolla purpu- + + «+ «+ KRxopocisrus. rea CS | e e e e « e e « e e e - e e Sepala 3 interiora subæqualia, conformia, exterioribus haüd minora. Stylus brevis v. stamina subæquans. Capsula lignosa (loculicida ). PECUTAAEUMDUTERS A ARE Re PR EP En Sepala 3 interiora dissimilia : duobus minoribus æqualibus, tertio majori sepalis exterioribus conformi et subisometro. Capsula charta- cea v. subcoriacea. Stylus obconicus v. turbinatus, brevissimus. Petala PR SN ee ee et ee ee te DRE AUG. DE SAINT-HILAIRE. — Sur le Marsilea. 379 Placentæ 8-16-ovulatæ. Capsula ab apice ad basin, loculicido- 13 quinquevalyis. « + +. + « + «+ + . . . + .. + + LEnonra. Placentæ 4- ovulatæ : funiculis refractis. Capsula apice septifrago- quinquevalvis, infernè evalvis. « . « . . . . STEPHANOCARPUS. Flores heterogenei : alteri (plerumquè copiosissimi ) apetali, sæpis- simè triandri; alteri (plerumquè parcissimi, majores, lonsè peduncu- lati) pentapetali, polyandri. Filzmenta capillaria. Antheræ innatæ, à Placentæ 2- v. 4- ovulatæ (in floribus petaliferis 6- 12- ovulatæ Je ovula sæpissime imversa . . . , . . . . . . . Hereromenis. Flores omnes apetali; triandri. Filamenta lineari-spathulata, com- planata. Antheræ adnatæ, minimæ. Placentæ biovulatæ; ovula arrecta. ONE ERP RER SEEN S MOIENTOSTEM A; Sepala majora ecarinata. Petala stipitis basi inserta. Capsula loculi- cido-trivalvis : placentis fragilibus, demüm liberis , abortü monosper- 15 mis. Pedicelli semper erecti. . . . . . . . . . . . . Lrcuea. Sepala majora cristato-carinata. Petala stipitis apici inserta. Capsula. septifrago-trivalvis : placentis dispermis, cartilagineis, a dissepimento nunquäam solutis. Pedicelli fructiferi deflexi. . . . Lrcmiprum. RaPPorT fuit à l’4cadémie des Sciences, par MM. ne MirBEL , DuTROCHET et AUGUSTE DESAINT-HILAIRE , rapporteur, Sur un Mémoire relatif à la structure et au développement des organes générateurs d'une espèce de Marsilea trouvée par M. EsPriT Fagre dans les environs d'Agde. Dans nos marais croit une petite plante dont les tiges ram- pent sur la vase, qui se développe comme les Fougères, qui, au lieu de fleurs , présente des boulettes semblables à de petits pois, et dont les feuilles rappelieraient celles du Trefle ou de lOxalide, si elles n'étaient composées de quatre folioles. C’est le Marsilea quadrifolia. Cette plante n'avait point échappé aux anciens botanistes. Camérarius l'appelle Lemma palustris al- tera, et Caspar Bauhin, Lenticula palustris quadrifolia. Dale- champ en publia la figure; mais, trompé sans doute par les fleurs de quelque plante qu’il avait par mégarde recueillie avec ses échantillons, il attribua à son Lemima Theophrasti des fleurs blanches et sans saveur. Si ceite erreur de Dalechamp ne pré- valut point, on tomba dans une autre, en considérant comme 376 AUG. DE SAINT-HILAIRE. — Sur le Marsilea. des fruits les coques ou boulettes que porte la plante dont il s’agit. Linné lui donna le nom de Marsilea quadrifolia con- servé par tous les botanistes modernes; mais il ne jeta aucune lumière sur son organisation, car, suivant lui, les feuilles por- tent des fleurs mâles, et les coques sont des péricarpes qui ren- ferment des semences. Il était réservé à un homme qui commença une révolution dans la science, de soulever une partie du voile qui cachait la vérité. Parmi le petit nombre d’écrits que publia Bernard de Jussieu, il en est un sur le Marsilea appelé par lui Lenma, (1740), que l’on doit peut-être citer comme un modèle, surtout pour la clarté de la rédaction, qualité malheureusement trop rare. Bernard de Jussieu crut voir dans les coques du Marsilea une cloison longitudinale membraneuse et ondée d’où partent, selon lui, des cloisons transversales qui diviseraient chaque moitié de la coque en sept à huit loges. Chaque loge renferme- rait une fleur hermaphrodite, et par conséquent la coque serait un calice. Les étamines de ces fleurs sont, dit notre célebre bo- taniste, si petites et en si grand nombre qu'il n’est pas possible de les cornpter; elles ont la forme d’une perle allongée, atta- chée au placenta par la pointe, et elles s'ouvrent transversale- ment pour répandre des grains sphériques de poussière jaune. Les pistils, au nombre de sept à huit par chaque fleur, sont, ajoute-t-il, ovoïdes, placés sur le même placenta que les étami- nes et entourés par elles; ce sont autant d'embryons de graines enveloppés d’une pellicule transparente qui va former sur la tête de embryon, un stigmate court et obtus. Enfin, pour mieux fixer dans la mémoire l’image de ces pistils, Bernard de Jussieu les compare à un citron dont l'écorce représenterait la pellicule de l'embryon, le mamelon, le stigmate, et la chair l'embryon lui-même. Les idées de Bernard de Jussieu sur le Marsilea furent adop- tées avec éloge par Adanson (1763), et rendues en quelques li- gnes (1789) dans le livre immortel du botaniste illustre que nous regrettons tous. M. De Candolle (1805) s'étendit peu sur les caractères du Marsilea ; mais il indiqua cette plante comme constituant, avec le Pilularia et le Salsinia, une famille natu- AUG. DE SAINT-HILAIRE. — Sur le Marsilea, 377 relle à laquelle, d'après Roth, il donna le nom de Rhizospermées; mais, il faut le dire, l’auteur de cette famille n’est ni Roth, ni Batsch qui avait imaginé, en 1802, le nom de Rhizocarpeæ ; c'est véritablement Bernard de Jussieu lui-même, car ce natu- raliste avait fait connaître l’organisation des deux genres Pi. laria et Marsilea, comme il avait indiqué les rapports qu'ils ont entre eux, et il faut enfin reconnaitre que c’est là con- stituer une famille, bien plus qu'imaginer une dénomination nouvelle. Brown, aux noms de Rhizocarpæ ou de Rhizospernæ substitua (1810) celui de Marsileaceæ ; il fit entrer dans la fa- mille le genre Æzolla, et émit quelques doutes sur la nature des parties prises par Bernard de Jussieu pour des pistils et des éta- mines: mais il s’en faut pourtant qu'il soit allé aussi loin que Necker, qui avait nié l'existence des étamines, des pistils et des graines dans le Marsilea, et n’y avait vu que des corps repro- ducteurs. Paolo Savi crut avoir mis un terme aux incertitudes des bo- tanistes, en annonçant que les ovules et les anthères, isolés les uns des autres, du Savinia natäns, ne produisaient jamais de nouvelles plantes, tandis que, si on laissait les premiers dans l’eau avec les anthères, ils acqueraient la faculté de germer. Bientôt cependant les naturalistes durent concevoir de nou- veaux doutes; car M. G. L. Davernoy et W. Bischoff annonce- rent, chacun de leur côté, qu'ils avaient vu les ovaires du Sa/- vinia germer sans le concours des anthères. Les choses en étaient là, lorsque l’un de nos collègues, M. A. Brongniart, publia,-dans le Dictionnaire classique (1826), son article Marsiléacées, dans lequel il forme de cette famille deux sections, les Muarsiléacées proprement dites et les Salviniées, qui ont été adoptées par Lindley (1830), et dont la dernière est devenue une famille dans le Conspectus regni vegetabülis publié (1835) par M. Mar- tius. Cependant on ne pensa point en Italie que la question de la fécondation du Salvinia füt décidée sans appel. Pietro Savi, frère de Paclo, crut reconnaître, par de nouvelles expériences publiées en 1830, que MM. Duvernoy et Bischoff avaient été induits en erreur; il vit que lorsqu’au printemps, on met dans l’eau des ovules de Sa/pinia non fécondés, ils s'ouvrent en trois 378 AUG. DE SAINT-HILAIRE. — Sur le Marsilea. valves, et émettent une sorte d'expansion herbacée, mais qu’en- suite ils demeurent stationnaires, tandis que les ovules qui ont été mêlés avec des anthères ne cessent point de végéter. Alors que cette question occupait les savans, un botaniste se formait, loin des livres et des maitres, par la seule force de son intelligence. Esprit Fabre, jardinier-maraicher de la petite ville d'Agde, élevé dans une école primaire, plus habitué au patois languedocien qu'à la langue française, apprend à observer en cultivant ses melons. Entrainé vers l'étude des plantes par un penchant irrésistible, il achète la Flore française; ce livre qu'il ne comprenait pas, le jette d’abord dans le découragement, mais il finit par triompher de tous les obstacles, et devient botaniste. Dans le pays qu'il habite, il trouve une petite plante qui excite son attention , un Marsilea qu’on n'avait point encore découvert en France; il le transporte dans son jardin ; il P’étu- die pendant trois ans; sans avoir aucune connaissance des tra- vaux de Bernard de Jussieu, de Paolo Savi, de Duvernoy, de Bischoff, de Pietro Savi, il recommence leurs observations, et va plus loin qu'eux Le résultat de ses travaux se trouve consigné dans un écrit intitulé : Mémoire sur la structure, le développe- ment et les organes générateurs d’une espèce de Marsilea trouvé dans les environs d'Agde. C'est sur cet écrit que l’Académie nous a chargés, M. de Mirbel, M. Dutrochet et moi de lui faire un rapport. La plante étudiée par M. Fabre est déjà cultivée au Jardin des plantes de Paris sous le nom de Marsilea Fabri ; M. Danal a également consacré ce nom et nous l’'admettrons ici. La tige de cette plante se développe pendant la saison nou- velle, et produit les coques dont nous avons parlé. Cependant la sécheresse de l'été ou le froid de l'hiver font bientôt tomber ses feuilles ; la plante meurt(r); maisla nature a déposé dans ses (1) Si je me bornais à consulter les analogies, il me serait impossible de ne point considérer comme vivantes les tiges rampantes du #. Fabri. Voici quel serait à ce sujet le résultat de ses observations que je n’ai peut-être pas rendu, dans mon rapport, avec assez de précision. Selon ce botaniste, la plante, quoique ses feuilles soient tombées, conserve encore un principe de vie; el, sans être vivace, elle ne meurt réellement qu’au printemps qui suit celui où elle est née, après que les organes floraux ont rempli leurs fonctions. AUGUSTE SAINT-HiLarRe. AUG. DE SAINT-HILAIRE. — Sur le Marsilea. 379 coques ou plutôt dans ses involucres, les germes qui doivent re- produire l’espèce, lorsque la chaleur d’un nouveau printemps ra- nimera tous les êtres. Alors ses involucres, quiadhèrent dans toute leurlongueur àun pédoncule horizontal,et quicontiennentavant la déhiscence, de petits corps globuleux ouelliptiques, s'ouvrent en deux valves. Si l'on détache une de celles-ci, on reconnaît que le pédoncule est articulé, et l’on voit qu'à l’intérieur de linvo- lucre, la partie du pédoncule supérieure à l'articulation, a donné naissance dans l’involucre même, à des expansions ramifiées qui recouvrent l'appareil générateur. Ce sont ces expansions qui, dans le Marsilea quadrifolia, ont été considérées comme des cloisons par Bernard de Jussieu. Leurs ramifications se subdi- visent, et les dernières branches, fort ténues, vont se perdre dans des espèces de petits épis. De l’involucre ouvert sort un cordon mucilagineux qui est courbé en anneau, et qui porte six à dix épis sessiles, ceux dont nous avons parlé plus haut. En grandissant, le cordon annu- laire entraine les épis; plus tard, une de ses extrémités se déta- che de l’involucre; il se redresse, et devient un pédoncule à extrémité nue, chargé latéralement d’épis sessiles. Si l’on exa- mine sa structure interne, on le trouve formé d’un tissu utricu- laire extrêmement délicat, très diaphane, gorgé de sucs mu- queux , dans les cellules duquel on découvre au microscope quelques globules sphériques extrêmement petits. Les épis se composent de deux sortes de corps rangés en spirale et fort rapprochés, que M. Fabre considère, les uns comme des anthères, les autres comme des ovules. Les ovules, au nombre de dix à quinze dans chaque épi, sont de petits corps terminés à une lle leurs extrémités par un étroit mamelon jaune entouré d’une sorte de calotte proéminente que le mamelon dépasse. La cavité intérieure de ces corps est rem- plie d’un liquide dans lequel nagent de nombreux granules. Le mamelon terminal est toujours tourné vers les antheres. Celles- ci sont de petits parallélipipèdes formés d’un sac membraneux dans lequel se voient des grains de pollen qui, étant écrasés, laissent échapper des corpuscules d’une ténuité extrême. Quand 380 AUG. DE SAINT-HILAIRE. — Sur le Marsilea. la fécondation est opérée, les ovules se détachent, tombent au: fond de l’eau, et la germination s'opère. Mais, dira-t-on peut-être, quelle preuve a-t-on pour assurer- que les corps nommés ici ovules, sont fécondés par ceux que l’on appelle anthères? M. Fabre, sans connaître les travaux de Paolo et de Pietro Savi, a employé les mêmes moyens qu'eux pour connaitre la vérité (1). Il a isolé des anthères et des ovules, et les uns et les autres sont restés stationnaires, jusqu'au mo- ment de la décomposition. Mais, lorsqu'il les a laissés réunis dans le même vase, il a vu les anthères se rompre, et les grains de pollen se porter autour du mamelon des ovaires; il a vu les ovules se détacher pour gagner le fond de l'eau, et enfin il a vu naïtre du mamelon une petite tige qui s'est implantée dans la terre par son extrémité. Bientôt un filet capillaire s'est élevé de l’origine de la petite tige, filet qui n’est autre chose que le pétiole d’un cotylédon; et successivement ont paru d’autres pétioles terminés par deux, trois et enfin quatre folioles. Ce n'est pas dans la saison où nous sommes que nous pou- vions suivre la série de phénomènes signalés par M. Fabre. Ce- pendant nous pouvons dire que l’un de nous a vu le cordon annulaire et diaphane qu'a découvert ce botaniste, et qui, par une singularité fort remarquable , s'échappe de l'involucre ou- vert du Marsilea Fabri. Au reste l'exactitude des observations de M. Fabre a pour garant un homme bien connu par sa saga- cité et son esprit philosophique, M. le docteur Dunal, que l'Aca- démie compte, depuis long-temps, parmi ses correspondans les plus distingués. Esprit Fabre a soumis ses observations à cet ha- bile professeur. Celui-ci les a vérifiées, les a rédigées, et y a joint quelques considérations qui lui sont propres. Nous ne savons si l’on approuvera la comparaison que M. Du- ual fait de la fécondation des Marsiléacées avec celle de divers animaux aquatiques; mais il sera difficile de ne pont penser, (2) Il est bien vrai que M. Fabre ne savait rien des travaux des deux Savi; mais le moyen dont il a fait usage pour connaître la destination des organes floraux du 4. Fabri, lui avait été suggéré par M. de Girard, jeune botaniste plein de talent et de zèle. AUGUSTE SAINT-HILAIRE. AUG. DE SAINT-HILAIRE. — Sur le Marsilea. 38r avec lui, que les Marsiléacées, d'apres les observations de M. Fa- bre, doivent passer parmi les phanérogames. Déjà au reste l’un de nous, dans ses Ælémens de botanique et de physiologie vége- tale, les avait considérées comme les cryptogames les plus voi- sines des phanérogames, et Brown les avait placées entre les Lycopodiennes et les Graminées. Par tout ce qui précède, on voit que M. Fabre est doué de constance et de sagacité; il n’a à sa disposition ni bibliothe- que ni herbiers; mais les espèces les plus communes, celles qui croissent sous nos pas fourniraient sans doute encore de beaux sujets d'étude; et nous croyons que l’auteur des Observations sur le Marsilea pourra rendre des services à la science, en sui- vant toutes les phases de la vie de certaines plantes indigè- nes, et principalement des espèces aquatiques. Nous pensons que l’Académie doit l’y encourager, et nous proposerons d’ad- mettre le mémoire qui lui est commun avec M. Dunal, dans le Recueil des savans étrangers. ere mssmsss 0 Q Q TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Observations sur les Biforines, organes nouveaux situés entre les vési- cales du tissu cellulaire des familles dans un certain nombre d’espèces végétales appartenant à la famille des Aroïdees, par M.Turrin . . . . Observations sur l'ascension de la sève dans une Liane, et description d’une nouvelle espèce de Cüisszs, par CHarces GAUDIoHAUD. . , . . Du reveil et du sommeil des plantes, par M. Durrocer. . . . , . . Observations sur la propagation des Algues, par J. Acarpx. . . . . . Observations sur les Diatomées, par M. de BrégissoN . . . . . . . . Sur la faculté que possèdent les plantes d’absorber les infusions colorées parleurs racines par JG ToWwERs ie CR ES Sur la faculté d'absorption attribuée aux spongicles des racines, par M. Kxicur e di elmie, de file ei panel entier tietloirre.telgrenie et. etats) Diet Rapport fait à l'Académie des Sciences par MM. pe Mirsez, Durrocaer et AUGUSTE DE SAINT-HILAIRE, rapporteur , sur un mémoire relatif à Ja structure et au développement des organes générateurs d’une espèce de Marsilea trouvée par M. Esprit Fagre dans les environs d'Agde. MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Labiatæ herbarii Montibretiani, seu Labiatarum Species novæ quas in Syriâ et Asid-Minvre Collegerunt G. Coquesrrt de Montbret, et Avcuer Ecoy. Ex speciminibus herbarii Montoretiani descripsit G. BEenrHAm. a L] L1 . L] LZ L L L2 () L2 L e L] L 1 L L L1 L 1 LA L] LL Remarques sur les affinités du genre Æelwingçia et établissement de la famille des Helwingiacees, par M. J. DecaisnE . 4 . . . . . . . Synopsis des Gérardices, tribu des Scrophularinées, par M. G. BENTHAM. Organographie des Cistacces, par M. E. Spacx . . 4 . : . . . . . . Conspectus monographiæ Cistacearum, auct. E. Spacu. . . . . . Annotationes botanicæ ex indice seminum horti academici Gottin- Sénsts; GUEL/OCARADER, EXCEFPICE: ae 2 ee ue: (01 sie à Lee Melle Annotationes boltanicæ ex indice seminum horti botanici Vratisla- viensis, auct. Nees ab EsENBECK ef SCHAUER, excerplæ . . . . . . Annotationes botanicæ e delectu seminum horti botanici Hamtbur- L'ERSLS ŒUCLS D'EÉMDLNNNS ENCETDIE ee à ee eee ele à» ii Quelques observations relatives aux genres Scila et Uroinea. — Deux genres à établir dans la familles des Liliacées, et description d’une es- pèce nouvelle; par AD, STEINAENL, ON 4, NORME eee 272 di TABLE DES ARTICLES. 383 Observations sur le genre Galium et quelques genres voisins, par Puel es UT SR ns Ré Cor, 83 Recherches sur les caractères des Gagea et sur la place que ce genre doit occuper dans les familles naturelles; par M. BErnHarDr. . . . . . 90 Note sur les Ezphorbia platyphy los L., micrantha Steph., et stricta Sub par Me HOGHSTETTER, . « ECOOMO 108 Description de l’'Euphrasia Jaubertiana, nouvelle espèce du sous-genre AU ES PAPA MBOREAU 20. ue CL MERS, , 054% Sur le Lythrum nummularifolium, par le même. , . . . . . . . . 287 Note sur deux nouvelles espèces du genre Spitzelia, par M.C.H. Scnurrz. 296 Rhizobothrya, genre de plantes nouveau de la flore d'Allemagne, par D Dauscn LT RQ. 0 ON: lag Biusolettia et Hladnikia, deux nouveaux genres de la famille des Om- belliféres., parle professeur, Kocm «ete + 41 ein énee o L e 11. 855 Extraits de Botanical register pour l’année 1835 et le mois de janvier MD 0 UPPER Me Qu ip AS ot DO Muscorum chilensium species novas descripsit W.P. Scmimrer . , . 145 Chempignons d'Italie , principalement les espèces comestibles vénéneuses ou suspectes , décrites et accompagnées de planches, par le professeur NE ANR En EME R e PARTE ROSES NTM 6 fog Notice sur quelques cryptogames nouvelles; par J. DEsmaziÈrEs. . . . 249 FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Flora Japonica ; auct. F. ne Siesozo et Zuccarint. . . . , . . . . 76 Flora germanica exsiccata, curante L. RFICHENBAGH. . . . , . . . 96 . . . . > Plantarum Mongholico-chinensium decas prima ; auctore A. Buner . 15 ) Notice sur les plantes cryptogames récemment découvertes en France, con- tenant aussi l'indication précise des localités de quelques espèces les plus rares de la flore française, par C. MonTAGNE : + . . , . . 928, 34 Zephyritis Taitensis. Enumération des plantes découvertes par les voya- geurs dans les îles de la Sociéte; par J. À, Guirremin. . . . . . . 997 EXTRAITS D'OUVRAGES GÉNÉRAUX ET MÉLANGES. Prodromus systematis universalis naturalis Regni vegetabilis, sive Enumeratio çontracta ordinum , generum specierumque planta- rum huc usque cognitarum, juxta methodi naturalis normas di- gesta; auct. P. A DE Gisponcrs As COMMISE, Le tee Mantissa muscorum ad floram pedemontanam., auct, J. de Norarts. . 191 Nova genera ac species plantarum quas in regno chilensi, Peruviano etin terra Amazonica, annis 1827 ad 1832, legit Ed. Porrric et cum Sr. ENpztcHer descripsit icontbusque illustravit. . . . . . . 18g Duriæi iler asturicum botanicum, anno 1835 suceptum ; auct. J. CT SE AS ea ee et de Ve 119, 129, 213, 345 WA TABLE DES PLANCIIES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Planches 1. 10. 11. 12. 13. 14. 15. Anatomie de la tige souterraine du Caladium esculentum. Biforines. Anatomie de la feuille du Caladium esculentum. Biforines des feuilles du Cal/adium esculentum. Biforines des feuilles du Caladium se Biforines des feuilles de plusieurs espèces de Caladium. . Osyris alba et Osyris quadripartita. . Helwingia rusciflora. Pottia macrocarpa. Neckera chilensis, Barbula flagellaris. Pohlia clavata. Germination des Conferva ærea, Ulva clathrata et Bryopsis Are buscula. Germination du Ceramium rubrum. Germination du Chondria pinnatifida. Germination des Fucus vesiculosus, Sphacellaria cirrhosa, Grif- Jichsia corallina. 16 et 17. Organographie des Cistacées. 15. Parmelia Saubinetii, Daltonia Lamyana. Chondria patentira- mea, Sphæria parmelioides. Stilbospora botryospora. FIN DU SIXIÈME VOLUME, Ann: des Jetne. nat. 2*Wdert , Bot, Tom. 6, PL 7, p 20 ; : " , = 5 k RE d'eup 5 Tree ele Anatomte de la Uye souterraine du Cala eseutertun, Ann. des Science. nat. 2*Jeré , Bot. Tom, 6, PL 2. un [HTTINI PBiforines _naltonue de 24 Jeulle du Caladiun esculentun, Ann. des Seienc. nat. 2° Serie Bot: Tom. 6. PI..3. ee NT nn _ nt 1 nm _ - — — — 1 ARR Annedouche Seulp* 01 yorines, des feuilles du Caladiunm esculentum € Ann. des Serenc De p!,! Ann. des Sexenc, nat 2° Sert, PER Annedoucke Jeulp < k. | | Diorines ; Ann, des Jecence, rat: 22Jerte., Pot Tom:06 Pl. 5 *, + D ORNE = EJ » eu o. = Turpén del DT ENTER PBiforines., [= If : des Jeudles de plusieurs especes de Cat, 1 Æ « ele, re « Ann. des Setenc: nat. 2° Serre. —— Bot. Tom. 6. PL 6, À B AN f dl ) ( \ TZ Decaine del. ; Annedeuche Jeulp L A Osyres alba: B.Osyris quadrpartla Ann, des Science, nat. 2° Werre Bot, Tom, 6, PL, 7: 1 Dectasne del‘ Anredolthe eup - G ' leloingia rusctora. Ep ce ES GEL er LUNGE Ô. Bot. Tom. - Jerte ne Zs nal Ann, des Seine, Annedouche Seulp{ WE chimper, delt l’ollia MACTOCA PA 2 NAT EN Bot. Tom. 6, PL ot 7 2% Serre. Ann. des Srienc. nat, Morte (8) on (as) 00 SOCGEE Annedouche 'eulp" W. Jchimper del* Weckeræ chiensis Ann. des Setenc. nat, 2° Serre , Bot: Tom: 6, PL 10. =) ESS = Ho dl ie 1) B arbula. Jlagellarus Ann. des Setenc. nat. 2! J'erte Bot, Tom. 6. PL, 11. = ET “| i 15 fe, il Le) pli h$ À 5 AE FE 2 A Hi DE PE UE LT Dr//) AL NES | RH (ELA a DEA ET \ À Û fl \ Nom AE 4 tir < Eat | AN = Ex ; Tr == ea LL A \ a D ciesss | 10 nil 5, Ann, des Jeiene, nat. 2° Sert , Bot Tarv. Cl 72. sal: RS d : ; Li. 1-5, Conféroa ærea. Fig. 6.8. Uloa clathrata. F' 14. 913 Bryopsws arbuscula. Bot, Tom, 6. PL 13,. Ann. des Seiene: nat, 22 Serie’, Ceramium. rubrum Bot. Tom. 6. PLi14. 29 ns FR Ann des Jetence. nat, 2° Serie È Gernunalion du Chondria punalifida A; AN sh " tw ni k A à has Se. DA Les à LR de Ar Ann. des Science. nat, 2° Serte. Bot, Tarmt6, Pl 557. 38 39 Lo Fig. 36-41, lucus vesicuborus. Fig. 32-43, Jphacellarw cirrhosa lg. 44-20, Griffihsia corallina . RAS : OT A h das ñ RAILS . \ Sa , =. #7 4 Fa van nn, des Science. nat. 22 Serie Bot, Tom 6. Pl, 161: Organographie des Gstacees . mer Legendre del . Annedouche seulp. Ann des Seine. nat. 27€ S'érre . Bot.Tom.6, PL. 27 : 7 2 Ÿ 4 Organograplue des Cislacees . ME E Legendre del. - ] Annatouche seule. Ann. des Serenc.nat. 2° Serie Bot. Ton. 6G.PL 18, € Montagne dell lig.1. Parmela Saubinetit, 2, Daltonia Lamyana. 3. Chondrit patentiramen , 4. Sphæria parmelioides 2. Slbospora botryospora à EUR f A ; | ne 5 Lune k MA TATIANA \ }