î (Hs Hg HR 24 sn a f Ÿ COHEN CHE ro n) Or + DU è rm L2 & (NE ANNALES SCIENCES NATURELLES. PARIS, IMPRIMERIE DE C. THUAU, SUCCESSFUR DE FEUGUERAY, RUE DU GLOÎTRE SAINT-BENOÎT, N° 4. 2e LE e SNAT Ê PAR MM. AUDOUIN , ar. BRONGNIART £r DUMAS, : COMPRENANT LA PHYSIOLOGIE ANIMALE ET VÉGÉTALE, L'ANATOMIE l ar | in | 4 NY À , LA 2 ie £ E. 4 na PA D u 4 CROCHARD, LIBRAIRE - ÉDITEUR , CLOITRE SAINT-BENOIT, No 16, ET AUS DE SURBONNE, N° 3. 1827. S NATU PAR MM. AUDOUIN , ar. BRONGNIART £r DUMAS, : COMPRENANT LA PHYSIOLOGIE ANIMALE ET VÉGÉTALE , L'ANATOMIE COMPARÉE DES DEUX RÈGNES , LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE ; LA MINÉRALOGIE ET LA GÉOLOGIE. TOME DIXIÈME, ACGOMPAGNÉ DE PLANGUES 1N- 4. Vin b sat k sg! PUCES PARIS. CROCHARD, LIBRAIRE - ÉDITEUR , CLOITRE SAINT-BENOIT, Ne 16, ET AUS DE S0RBONNE, N° 3. 1827. ANNALES ‘ DES SCIENCES NATURELLES. 7] " OBSERVATIONS ZOOLOGIQUES faites à bord de l’Astrolabe, en mai 1826, dans le détroit de Gibraltar ; | Par MM. Quox et GaïmarD (1),' Médecins de la Marine, Naturalistes de Pexpédition. Quelques jours de calme dans la Méditerranée, à l'ouverture du détroit de Gibraltar, nous ont permis de faire , sur diverses espèces de Mollusques et de Zoo- phytes pélagiens vivans, des observations que nous supposons devoir intéresser l’Académie, et que nous avons l'honneur de soumettre à son jugement. Les formes de plusieurs de ces animaux sont tellement va- riées, l’organisation en est si bizarre ou plutôt si éloi- gnée de celles qui nous sont connues, que nous avons cru devoir joindre à ce Mémoire les animaux eux-mêmes dont la conservation est possible , afin de confirmer la - (1) Ce Mémoire, ainsi que plusieurs observations sur divers genres de Mollusques et de Médusaires , qui paraîtront dans nos prochains nu- méros, ont été rédigés par ces savans voyageurs à bord de l’Astrolabe, en rade de Ténérifle , et ont été adressés, sous la date du 20 juin 1826, à PAcadémi: des Sciences. X. Janvier 1827. 1 \ \? (6 ) vérité des figures qu’en a faites, sous nos yeux, M. de Sainson , dessinateur de l'expédition. :Müudme $&r la) famille des Diphides. Toutes les espèces que nous décrivons sont nouvelles , à l'exception de la Carinaire et de la Diphie, sur l’ana- tomie desquelles nous donnons les observations qui nous sont propres. M. Cuvier a établi le genre Mbue sur un Zoophyte que M. Bory de Saint-Vincent avait rapporté de l'Océan atlantique, et qu’il avait nommé Biphore biparti. C’est le même que M. Tilesius a fait figurer dans l’Atlas du Voyage de Krusenstern. Ayant été assez heureux pour observer un grand nombre de ces animaux, dans le détroit de Gibraltar, nous avons reconnu que toutes les descriptions et les dessins qui en ont été publiés jusqu’à ce jour sont fort incomplets , sans en excepter ceux que nous avons don- nés. dans l’Atlas du Voyage de l’Uranie. Ayant de plus trouvé plusieurs Zoophytes encore inconnus, dont l'or- ganisation se rapproche de celle des Diphies, nous croyons devoir , dès à présent, établir une famille de Diphides, formée du genre Diphie et de cinq nou- veaux genres que nous nommons Calpé, Abyla, Nacelle, Cuboïde et Ennéagone. Caractères généraux des Diphides. Dans l’état parfait, ce sont toujours deux animaux réunis , de forme différente ; chacun d’eux jouissant d’une (67) vie distincte, qu'il peut conserver assez long -temps quoique séparé de sün congéhère. Le premier qui se présente est formé de deux cavités, dont une ; complète ; 4 cinq dentelurés à son ouverture ; la seconde m'est qu'un canal plus où moins parfait, formé de deux feuillets , laissatit passer un chapélét de sucoirs et d’ovaires ; qui appartient au second animal. Celui-ci, ordinairemetñt plus petit que le précédent auquel il est uni d’une mätièré plus où moins intime, est pourvu de trois cavités: C’ést dans celle du milieu, par laquelle l'émboitement sé fait, que sotit fixés les süçoirs. Genre Drrare, Diphyes Cuv. Planche 1, figures 1-7. Observations sur l'organisation des Diphies. La cavité , en forme de sac aséez réguliètethient éÿlin- drique, dont les contractions servent à là régression de l’animal , se térinine assez brusquement par un tâtat excessivement étroit, se poftant jusqu'à l'extrémité du sommet, sans que nous puissions dire $'il s’ouvré à l'extérieur. Cette cavité, qui parait sérvir dé réservoir au résidu de la digestion, est quelquefois pleine d'une substance muqueuse , comme ntiageuse. L’aütre cavité, à-peu-près triangülaire, dont F éayer- ture est verticalement coupée , contient uné grappe d’ovaires et de suçoirs réunis. Il en part également un pétit canal très-délié, gagnant le sommet de la pyra- mide, et cotoyant de très-près , mais satis le touchét , celui dont nous venons de parler. Îl'est probable qu'il s'aboéhé avec lui, car la digestion dé ce Zoophyté doit (8) s'opérer d’abord par les suçoirs , et le résidu doit passer vraisemblablement dans la seconde cavité qui sert en même temps à la locomotion. IL existe un long chapelet qu'on a quelquefois vu sortir de cette cavité et qu’on a pris pour des ovaires. Il paraît que ce sont bien réellement des ovaires, mais joints à des suçoirs que personne Wa encorementionnés, quoique cependant ils forment la masse la plus considé- rable de ce chapelet. Le plus souvent, c'est une masse rétractée , nuageuse, rougeàtre, contenue dans la cavité. Alors on ne peut presque rien distinguer ; mais lorsque la Diphie les fait sortir et leur donne toute l’extension possible , on remarque autour d’un long tube transparent et sur sa longueur , des suçoirs qui adhèrent par une es- pèce de nœud assez ressemblant aux nœuds d’un roseau. Chaque suçoir est contenu dans une sorte de cloche très- délicate, de laquelle il sort; la base de chacun d'eux est munie de petites grappes qui sont probablement des ovaires, et il en part un petit tentacule ou filament exces- sivement délié et lisse, susceptible d’un très-grand al- longement. Toute la longueur de ce filament est garnie d'un seul côté d’une foule de petits filamens secondaires, munis, à leur extremité, d’un petit renflement duquel part encore un autre filet. Les suçoirs, dans l’état de vie, se replient dans tous Jes sens comme ceux des Vélelles et des Physales , s’ap- pliquent sur les corps , sur le verre, par exemple, en forme de ventouse , et peuvent y retenir l'animal; ils ont alors à leur extrémité Ja forme d’une petite trom- pette , et il est toujours facile de bien apercevoir leur cavitéintérieure. Ils sont d'autant plus écartés les uns des (9) autres qu'ils sont plus rapprochés de l'extrémité du tube qui les soutient. Dans l’intérieur de la Diphie, ils sont plus pressés et comme nacrés. Leur mouvement est sou- vent indépendantde celui dela totalité de l'animal. Enfin, comme ils sont excessivement petits, il faut, pour les bien voir et s’en former une idée exacte, se servir d’une très-forte loupe. On croirait voir alors une sorte de stéphanomie : c’est à-peu-près la même disposition de parties. Dans quelques individus , surtout dans ceux qui sont le plus complets , l'extrémité du chapelet ne paraît for- mée que par les cloches qui enveloppent les sucoirs , dont l’ensemble, à l’œil nu, a l’aspect de l'extrémité > ) P d’une plume. Là, les sucoirs ne sont point encore déve- loppés ; et il est facile , à la loupe, de les apercevoir ayant l’apparence de petites vésicules accolées au tube central de l’ensemble. Voyez les planches et leur ex- plication. Il nous reste maintenant à parler de l’accouplement des. Diphies , ou plutôt du second animal qui sert à les compléter. Cette aggrégation a été fort superficiellement observée jusqu'ici. On se bornait à dire que ces ani- maux s’accouplaient, ce qui devait faire penser qu’ils étaient semblables. T1 n’en est rien cependant. : La première Diphie, ou mieux la Diphie antérieure, a bien quelque ressemblance avec celle dans laquelle elle entre; elle est comme elle pyramidale et a une ca- vité subconique dont l’ouverture est entourée de cinq pointes ; mais elle en diffère en ce qu’elle est beaucoup plus pointue , et qu’il n’y a point réellement deux c2- vités. La supérieure n’est qu'un canal formé par deux (10) membranes simplement appliquées lune à l'autre, de sorte que le moindre effort suffit pour les ééärter; ce- pendant elles sont quelquefois unies dans ün seül point vers lé rhilieu. C'est dans leur intervalle, lorsque ces animaux sont accouplés , que le chapelet dés suçoirs de la Diphie postérieure s'engage et fait saillie aû dehors. Ce chapelet passe avec la plus grande facilité de la Diphie, à laquelle il appartient, dans l’autre pour sortir à l’ex- térieur, et il rentre de mème. Il faut qu'il y ait alors un accord manifeste entre ces deux animaux. Letir aggrégation est assez légère et n’a jamais lieu de nouveau lorsqu'une fois ils se sont séparés. Quoi- qu'ils se meuvent eh commun, ils peuvent aussi se mouvoir isolément et vivre aitisi long-temps; mais la Diphie pustérieure, celle à qui ‘appartient le chapelet dés suçoirs , est beaucoup plus vivace, et ses motivemens soft très-brusques , très-vifs, tandis que ceux de la Di- phie antérieure sont lents. Dans cette dernière , la pro- gression ne s'opère que par la vraie cavité, celle dont l'ouverture est munie dé cinq pointés. A quoi peut servir éet accouplement dans ces añi- maux ? Il paraît bien difficile de s’en rendre compte. Ea Diphie antérieure n’a aucun organe digestif ou gé- nérateur visible sous le verre le plus grossissant. Un canal incomplet pour le passage des ovaires et des suçoirs de sa congénère et une cavité dans laquelle on aperçoit quelquefois un léger nuage dé mucosités : c’est tout ce qu'on peut apercevoir dans ée, Zoophyte transparent comme du cristal et taillé à angles assez rudes. Comme tous les animaux pélagiens , les Diphies ont besoin d’une eau sans cesse renouvelée ; et, quoiqu'elles soient très- ; EL, quo (11) vivaces, elles finissent par périr après un séjour de quinzë à vingt heures dans la même can. Les différences que présentent les très-jeunes Diphiies accouplées sont que le canal de la fausse est continu. Dans la Diphie postérieure, la grande cavité, c’est-à- dire ééllé qui né contient point les suçoirs, se prolonge jüsque/près de là pointé sans avoir de cul-de-sac terminé par un éanal très-délié, tandis que dans k Diphie anté- rieure ce eanal est très- allongé. il Ÿ : Con Cazpé, Cole: “Amiral libre, gélatineux , très- résistant, transpa- rénit, polygonal, formé de déux parties. ! La plus considérable , subpyramidale , ayant cinq cô- tés , séparés par des arêtes , dont une plus saillante , en forme de crête. Cette première partie a deux cavités dont une ôvalaire, grande , à ouverture munie de cinq pointes; Pautre cavité n’est, à proprement parler , qu'un canal formé de deux membranes réunies pour donner issue aux sucoirs et aux ovairés réunis. La seconde partie, beaucoup plus petite, est une sorte de cube joint à l'extrémité du corps et creusé de trois cavités. Nous avons donné à cé nouveau genre, voisin du précédent , le nom de Calpé, du lieu près duquel nous l'avons découvert, la montagne de Gibraltar, le Calpe des anciens. CALPÉ PENTAGONE, Calpe péntagona Planche 2 4, figures r-7. Ce Zoophyte est formé de deux parties. (7) La première a une grande cavité complète, cylindri- que, un peu renflée au milieu , de presque toute la lon- gueur du corps. Elle se termine par, un petit conduit qui communique avec le cube , et auquel vont.se joindre quatre stries intérieures qui paraissent être des vaisseaux ; tandis que l’autre extrémité, très-arrondie , qui consti= tue la bouche, est circulaire , munie d'une petite valvule très-mince, etentourée de cinq pointes ; dont trois plus grandes et deux plus petites. De ces. cinq pointes partent autant d’arêtes parcourant toute la longueur de l’animal et limitant les cinq côtés: Sur un de ces côtés est un canal incomplet, c’est-à- dire qu’il est formé de deux lamelles ou crêtes, dont une, beaucoup plus développée , se replie. verticalement sur elle-même , et recouvre l’autre , laquelle est denticulée en scie, et aussi repliée sur elle-même, mais en sens opposé de la précédente. Ce canal, qui règne dans toute la longueur de l'individu , sert au passage d’une ‘longue file de suçoirs et va communiquer avec la deuxième par- tie de l’animal. C’est à l'extrémité de la grande crête que se fixe le cube , et c’est à sa gauche, lorsque cette crête est dirigée en bas, que se trouve une échancrure trian- gulaire , à toucher ce même cube. La deuxième partie est formée par ce cube qui, sert à compléter l'extrémité de l'animal, en s’y appliquant hermétiquement. Ce cube est composé d’un petit appen- dice bifurqué et de trois cavités , Savoir : une moyenne, largement ouverte , du fond de laquelle part un chape- let de suçoirs et d’ovaires réunis; la couleur de ces der- niers varie de l’argenté au jaunâtre. C’est aussi près de cette ouverture que se fixe le corps de l’animal , à l’aide (13) d'un petit appendice très-adhérent et qu'il faut rompre pour séparer ces deux parties. Des deux ouvertures si- tuées de chaque côté de celle-ci et comme creusées dans l’intérieur du cube , l’une est ovalaire , fusiforme, com- muniquant à l’extérieur , et l’autre est arrondie avec un petit appendice. Toutes deux aboutissent à un canal commun qui paraît aller s'ouvrir dans la cavité princi- pale du grand corps , côtoyé de très-près par la tige com- mune des suçoirs : nous n’avons pas pu nous assurer s’il communiquait avec elle. Il est vraiment diflicile, à la simple description, de se former une idée bien exacte de ce Zoophyte , qui est tellement transparent et sans ombre que le dessin lui- même ne peut en donner qu’une idée imparfaite. Sur un très-grand nombre d'individus que nous avons pris dans le détroit de Gibraltar , nous en avons vu beau- coup se mouvoir; et, comme ils n’ont qu’une ouverture susceptible de faciliter la locomotion, celle-ci se fait absolument à la manière des Diphies. Les dimensions de ce Zoophyte sont d’environ dix lignes. Genre AryLa, Abyla. Animal libre, gélatineux, très-résistant, transparent, trigone , formé de deux parties. La plus considérable, pyramidale, a les trois côtés séparés par trois arêtes saillantes , dont l’une, plus dé- veloppée, est en crête. Des deux cavités qu’elle contient, l’une est grande, ovalaire , à ouverture très-petite, mu- nie de cinq pointes ; l’autre n’est qu’un canal formé par la réunion de deux membranes , et destiné à donner issue au chapelet des ovaires et des suçoirs réunis. ( 14 ) La seconde partie, plus petite, est une, sorte de cube irrégulier, creusé de trois cavités ; dont celle du milieu reçoit l’autre animal. + ABYLA TRIGONE , Abyla trigona. Planche 2 B, figures 1-8. Ce Zoophyte est plus grand du double que le Calpé pentagone. Son corps est formé de trois côtés séparés par autant d'ailes membraneuses , dont une, beaucoup plus considérable, est accolée à une quatrième dentieu- lée en scie. Dans quelques individus, cet accolement est intime sur un point seulement. De leur réunion ré- sulte un canal pour les suçoirs et les ovaires réunis, et de leur terminaison une pointe qui s'enfonce profondé- ment dans le cube qui constitue la deuxième partie de l'individu. La grande cavité est proportionnellement moins grande que dans le Calpé pentagone ; et la bouche, très-rétrécie, est entourée de cinq petites pointes obtuses qu'il faut écarter pour y pénétrer, au lieu que dans le Calpé pen- tagone elle est toujours béante. Du fond de la cavité part un conduit très-délié qui va communiquer avec deux des cavités du tube, en recevant auparavant plu- sieurs stries longitudinales qui paraissent être des vais- seaux. L'extrémité du corps, terminée en bec de cuiller échancrée, pénètre dans le cube, et n’y est point très- adhérente. Cette seconde partie du Zoophyte n’est pas cubique comme dans le genre Calpé. C’est un corps très-irrégu- (15 ) lier, taillé à facettes, plus long que large, ayant une ouverture assez évasée au milieu, et sur les côtés, deux cavités oblongues , dont l’une est un peu plus arrondie que l’autre; la plus grande s’ouvre à l’extérieur, et toutes les deux communiquent par leur base , à l’aide d’un tube très-court , avec le conduit qui est à la pointe du grand individu. C’eft du fond de la cavité moyenne que part le cha- pelet des suçoirs , des ovaires et des tentacules , pour se porter à l'extérieur au travers du canal dont nous avons parlé. S Les sucoirs ne sont point recouverts d’une membrane en forme de eloche ; ils sont blancs et ont à leur base des ovaires de la même couleur. Ces derniers prennent quel- quefois une teinte jaune ou orangée. Les tentacules , ab- solument semblables à ceux des Diphies , ont leurs nœuds colorés en brun. Ces suçoirs et ces tentacules vivent long-temps après la séparation des deux parties de l’Abyla. Le cube, très-résistant , articulé de plat avec le grand corps, est doué d’un certain mouvement de contraction - qui a lieu dans la cavité la_ plus oblongue , laquelle s’ouyre à l'extérieur. Il faut beaucoup d'attention pour l'apercevoir (3). Genre Naceze , Cymba. Animal libre, gélatineux, résistant, transparent, formé de deux parties. (1) Ce que, dans le Voyage de l’Uranie, nous avons décrit sous le Œ yag , vom de Biphore polymorphe , est évidemment la seconde partie ou le cube de l'Abyla trigone. (16 ) La première qui se présente , allongée, a une grande cavité munie de six pointes à son ouverture, et un ca nal denticulé pour le passage des ovaires et des suçoirs. La seconde , carénée , en forme de fer de flèche élargi, a une large ouverture pour l'insertion de la premitre, et deux petites cavités , dont une en S. NACELLE SAGITTÉE , Cymba sagittata. Planche 2 ©, figures 1-09. Ce genre est le quatrième de la famille des Diphides. Ici, l’union des deux parties qui le forment est plus intime. En effet, c’est une demi-cavité qui sert de moyen d'union. Cette partie qui recoit l’autre est un corps triangu- laire, cristallin, qui, vu de face, est assez ressemblant à un fer de flèche obtus , caréné inférieurement ,.ayant une cavité en dessus à moitié recouverte, ce qui donne à ce corps la forme d’un petit sabot flottant. En avant, la pointe est mousse, et en arrière sont deux angles sépa- rés l’un de l’autre par une échancrure au milieu de la- quelle est un enfoncement subtriangulaire. Dans l’intérieur de ce corps sont deux cavités, dont une , vue de profil, a la forme d’un S. C’est en elle que prend naissance le chapelet des ovaires et des suçoirs. De plus , une autre petite cavité oblongue , en commu- niquant avec elle, donne à cette partie la même organi- sation qu'aux analogues des genres précédens. Le corps reçu ressemble assez au Calpé pentagone ; il a six pointes à l'ouverture de sa grande cavité, la- quelle communique, par le fond , à l’aide d’un conduit, ; (-87.) avec les deux précédentes, Il a également un faux canal denticulé pour Île passage des ovaires ; et de plus, il est tronqué en arrière, à sa réception dans la nacelle, Nous avons trouvé , sur la partie gauche , à l'insertion des deux parties qui composent la nacelle sagittée, un troisième corps qui aurait éloigné le Zoophyte de la fa- mille des Diphides » Si nous n'eussions reconnu que c’était un jeune individu encore adhérent , ayant , comme l'adulte, ses six pointes et son faux canal crénelé. C’est encore dans le détroit de Gibraltar que nous avons découvert ce Zoophyte. Dans les deux genres qui vont suivre, les parties cons- tituantes sont, relativement au volume, disposées d’une manière inverse de ce qu’elles sont dans les genres pré- cédens. En effet, le corps qui serait l’analogue des cubes est très-considérable, et l’autre est réduit au minimum de développement; ce qui nous fit penser d’abord que ces animaux étaient incomplets ; mais en ayant trouvé un grand nombre dans-le même état, nous croyons bien qu'ils sont entiers. . Genre Ennéaconr, Enneagonum. Animal libre, gélatineux , résistant , transparent, formé de deux parties. La première , globuleuse, à neuf pointes, est creusée de trois cavités, dont la moyenne loge les suçoirs et les ovaires , et reçoit la seconde partie. Celle-ci , très-petite, allongée , a une cavité dont l'ouverture est munie de cinq pointes, et de plus un canal latéral. X. 2 (18) ENNÉAGONE HYALIN, Enneagonnm hyalinum. Planché"a D, figures 1-6. Le nom que nous avons donné à ce nouveau genre est tiré de sa forme, assez irrégulière, ayant l'apparence d’une chausse-trape. On peut le définir une pyramide quadrangulaire, pointue, de la base de chacune des faces de laquelle s'élève un triangle; ce qui, en tout, forme neuf angles à pointes très-aiguës. Au centre de tous ces angles est creusée une cavité dans laquelle s’insère un petit corps à ouverture découpée, munie de cinq pointes. ; Il y a de plus deux cavités latérales oblongues , l’une desquelles donne naissance à des ovaires jaunes et à des suçoirs blancs. Ces trois cavités et le corps qui les domine déter- minent la place de ce Zoophyte dans la famille des Di- phides. Si toutefois nous nous étions trompés, et si cet animal n’était que le complément d’un autre individu, le genre Ennéagone serait toujours établi d’après des ca- ractères constans et fixe, sa forme à neuf pointes. Il a été découvert dans le détroit de Gibraltar. Genre Curoïne, Cuboides. Animal libre, gélatineux, résistant, transparent, formé de deux parties. La première, considérable, parfaitement cubique, ayant, sur une de ses faces, une ouverture moyenne donnant issue à des sucoirs et à des ovaires , et dans son intérieur deux cavités. ( 19) La seconde partie , très-petite ; frangée ; creusée d’une cavité , est reçue dans la moyenne de la précédente: :. CuroïpE viTRÉ, Cuboides vitreus. Planche 2 Z , figures 1-3. à F LUI LS RE DEA 1 Ainsi que l'indique son nom ; c’est un corps exacte: ment cubique , cristallin, limpide, dont les quatre angles sont saillans et les’$ix côtés un peu rentrés. Son ouverture moyenne, placée sur l’une des faces, est assez large; les suçoirs qui y sont logés sont blanes et les ovaires jaunes. Deux cavités l’avoisinent : 4 une à issue au dehors, el son ouverture est munie de cinq petites pointes ; l’autre, arrondie , subcordiforme , avec un petit appendice, est placée tantôt verticalement, tantôt obliquement. Toutes deux communiquent par leur base avec la seconde partie de l'animal: Celle-ci, très-petite, frangée sur le côté , a une cavité dont la bouche est quadrilatère. Son fond a un petit conduit qui va communiquer avec les deux cavités du grand cube. % La bouche de cette petite partie se meut, et nous avons remarqué une seule fois dans sa cavité de petits globules blancs , agglomérés. ; Dans les genres Ennéagone et Cuboïde, les suçoirs ne paraissent pas se développer beaucoup au dehors; nous les avons toujours trouvés cantonnés au fond de la cavité. Il est probable que le genre Zétragone , établi dans la zoologie du voyage de l’Uranie ( page 570, planche 86, figure 11), n’est qu'une partie d'un Zoophyte com- (20 ) posé’, de la famille des Diphides ; et qu'un jour, sans doute, on trouvera l'animal destiné à le compléter. EXPLICATION DES PLANCHES. Planche 1. Fig: 1. Diphies réunies , de grandeur naturelle. Fig. 2. Diphies séparées. a, Diphie portant les sucoirs , où postérieure ; b, Diphie antérieure; c, ouverture de sa cavité. Fig. 3. Chapelet de sucoirs et d’ovaires très-grossis. Fig. 4. Terminaison du chapelet, moins développé que la partie supé- rieure ; les suçoirs ne Sont que rudimentaires et arrondis: Fig. 5. Les mêmes très-grossis. Fig. 6. Suçoir couvert de sa cloche transparente excessivement grossi, Fig. 7. Une partie des filamens très-grossis. Planche 2. A. Fig: 1. Calpé pentagone de grandeur naturelle. à, grande cavité, dont Le fond communique par un canal avec le cube; b, canal pour le passage du chapelet des sucoirs; c, le cube dans sa position natu- relle. Fig. 2. Calpé vu perpendiculairement montrant le cube tenant seule- ment par son pédicule. Fig. 3. Ouverture de la grande cavité , vue de face. Fig. 4. Extrémité avec leichapelet des ovaires dans le canal. Fig. 5. Cube très-grossi, montrant ses deux cavités intérieures, Fig. 6. Les mêmes cavités isolées pour indiquer leur manière de com- muniquer avec le corps du Calpé : la plus oblongue a une ouverture à l’extérieur. Fig. 7. Sucoirs très-grossis. B. Fig. 1. Abyla trigone de grandeur naturelle, avec son cube. Fig. 2. Le même séparé du cube, a , grande cavité qui a une issue déliée à son fond; b , canal crénelé sur ses bords, et par où passent les su- coirs; c , issue postérieure de ce canal. Fig. 3. Bouche rétrécie, à cinq pointes, de la grande cavité. Fig. 4. Cube de l'Abyla un peu grossi, montrant les deux cavités inté- rieures , dont une d a une ouverture extérieure. (21) Fig. 5. Cube vu par la partie qui s’unit au graud corps; e, la cavité qui reçoit la pointe du grand.corps. Fig. 6. Cube vu par sa partie postérieure. Fig. 7. Sucoirs et tentacules grossis. Fig. 8. Détails d’un tentacule. : C. Fig. 1. Nacelle sagittée de grandeur naturelle, a, grande cavité dont l’ouverture a six pointes; b, canal dentelé ; c, portion rece- vante. ] Fig. 2. La même partie vue par en haut, l'animal nageant. Fig. 3. La même partie vue en dessous. d , petite cavité triangulaire. Fig. 4. La même partie vue de profil. Fig. 5. Encore la même partie vue également de profil , et montrant de plus la cavité en #, d’où partent les suçoirs. Fig. 6. La cavité en S, grossie et séparée , avec les sucoirs. Fig. 7. Portion de l’animal reçue dans la précédente , et formée de deux cavités, a et b. Fig. 8. La même portion montrant de plus une autre petite cavité c da telée à son ouverture. Fig. 9. Cette même cayité grossie. Ç > D, Fig. r. Ennéagone hyalin complet et de grandeur naturelle , mon- trant ses deux cavités intérieures, dont une porte les sucoirs , qui sont très-déliés. Fig. 2. Le même, vu sous une autre face. Fig. 3. Autre portion du même. Fig. 4. Le plus grand de ses angles , qui se trouve toujours en dessous. Fig. 5, Bouche à cinq pointes d’une des cavités. Fig. 6. Deux cavités intérieures , séparées et grossies , avec les suçoirs. £. Fig. 1. Cuboïde vitré de grandeur naturelle, Fig, 2. Le même très-grossi , montrant 1°. une large cavité d,, laquelle contient un corps b creusé d’une cavité à ouverture quadrilatère ; ; 20. une seconde cavité crénelée , et entre elles un chapelet de suçoirs -et d’ovaires. Fig. 3. Le corps 2 séparé du Cuboïde, et montrant une pete frange qui le contourne en spirale. (La suite des Mémoires dans le prochain numéro.) - (22) Osservarions sur le Mouvement de la Matière verte dans les Végétaux (1); Ps ML: Cs: TreviRANUS. L'opinion que le sang du corps des animaux jouit d'une vie propre, et qu'il est susceptible d’un mouve- ment spontané, indépendant de celui qui lui est com- muniqué par les parties solides, a été partagée, parmi les physiologistes anciens, par Harvey, Bohn et Glisson, et parmi les modernes , par les deux Albinus , par Wil- son et J. Hunter. Mon frère a également défendu cette opinion avec des argumens d’un grand poids, et ,c'est avec raison qu’il l’a aussi étendue aux sucs des végétaux , tant qu’ils sont encore sous l'empire de la vie. Dans les mémoires que j’ai publiés sur la physiologie végétale , j'ai décrit des mouvemens qui se montrent à l’œil armé du microscope dans le suc vert qui remplit l'intérieur du Chara flexilis L. J'ignorais alors que (x )Ce Mémoire a été publié , en 1817, dans les V’ermischte Schrifien des professeurs G. R. et L. Ch. Treviranus. L'intérêt que présente le sujet qui y est traité, sujet qui attire maintenant l’attention de tous les physiologistes , la précision avec laquelle les phénomènes de l'alternative de vie animée et de vie végétative y sont exposés, nous ont engagé à faire connaître ce Mémoire, malgré l’époque déjà assez reculée à à laquelle il a été publié en Allemagne. Il prouve que des phénomènes analogues ? à ceux sur lesquels MM. Bory de Saint-Vincent , Gaillon, Edwards, ont attiré depuis quelques années l’attention en France, avaient déjà été ob- servés par quelques physiologistes allemands ; et comme des faits aussi importans et aussi difficiles à constater que ceux de ce genre ne sauraient être vérifiés par trop d’observateurs ; il nous a paru utile de les consigner ici, (25 ) l’abbé Bonav. Corti (1) ainsi que Fontana (2), avaient déjà observé ces mouvemens avec les mêmes circons- tances. De plus, je n’avais pu observer jusqu'alors ces mêmes mouvemens circulatoires de la matière verte, dans un végétal très-voisin; savoir : dans le Chara vulgaris L.; ce qui ne laissa pas de me causer un grand étonnement. C’est à une conversation que j'ai eu’ dans l'été de 1814, avec le professeur Horkel de Berlin , que je dois l'avantage de pouvoir résoudre maïntenant cette contradiction apparente : dans la pre- mière des deux espèces, la membrane tubuleuse dans laquelle les tubes remplis du mucus vert se trouvent placés l’un à côté de l’autre, est fort mince et trans- parente. Dans le Chara vulgaris, au contraire, elle forme une enveloppe assez épaisse, striée dans sa lon- gueur , et très-peu transparente ; il faut donc commen- cer par détacher avec précaution cette couche, pour dé- couvrir l'organe vasculaire sous-jacent, dans lequel se montre alors le même mouvement de la masse verte , comme dans l’autre espèce. Ce mouvement est lent et uniforme dans cette dernière, ascendant d’un côté et descendant de l’autre ; et une nouvelle preuve pour cons- tater qu’il dépend uniquement de la force vitale, c’est que le contact de quelques gouttes d’eau-de-vie qu’on laissait tomber , une pression, une déchirure du tuyau amenaient pour toujours la cessation de tout ce jeu.. MM. Link et Dittmar, dont le premier se trouvait à (1) Osservazione microscopiche sulla tremella et sulla circolazione del fluido in una pianta acquajola. Lucca, 1774. (a) Roziër, Obs, sur la Physique , l'Histoire naturelle, etc. Avril 1776. HN Rostock dans le même temps où je m'occupais de ces expériences , en ont été témoins. J'ai aussi trouvé le même mouvement dans le Chara hispida,, espèce dont la structure ressemble beaucoup à celle du Chara vul- garis. L'abbé Corti ne s'est pas arrêté l. Dans un écrit postérieur (1) il fait connaître la suite de ses observa- tions d’après lesquelles la même circulation qu'il ob- serva dans le Chara , a aussi lieu dans un autre végétal dont il ne peut indiquer le nom, mais qui , à en juger par la figure , est le Najas minor AI. Il l'observa dans chacun des petits tuyaux , dont la tige et les feuilles de cette plante aquatique se composent, et dans chacun d’eux , elle avait lieu, comme dans le Chara, par elle- même, et indépendamment de celle du tuyau voisin. Elle ne changeait jamais dans sa direction , et elle était d’une seule et même espèce dans tous les tuyaux (ou vaisseaux, comme dit l'abbé Corti) qui étaient intacts. L'abbé Corti a aussi trouvé ce mouvement circulatoire du fluide dans limiéinar des tuyaux isolés du tissu cellulaire, dans deux espèces de cresson aquatique, dans les feuilles de la sagittaire, dans une renoncule aquatique , à feuilles capillaires , et même dans des végé- taux terrestres , tels que des courges et des concombres, la mercuriale , etc. Quel sujet pour de nouvelles obser- vations et quelle perspective pour pénétrer plus pro- fondément les lois de la vie végétale! Cependant mes efforts à cet et 3 n'ont pas pu reprendre. Blé sarrasin (Polygonum fagopyrum , L.). Ika com- mencé à germer au bout de quatre jours d’humectation entre 15° et 16° centig. Cette graine a perdu la "° par- ie de son poids par la germination n°%: r. Dans cet état , et après deux mois de dessèchement, elle a été rappelée à la végétation par six jours d’humectation à la tempéra- ture précédente. Le sarrasin n°. >, dans les mêmes cir- constanees ; et après deux moiïs de dessèchement, a exigé quatorze jours d’humectation pour être rappelé à la végétation ; de tiers des graines de ce numéro s’est pourri avant la reprise; il en a été à-peu-près de même du n°. 3, dont quelques plantules , après une longue humectation , ont survécu entre: un grand nombre qui se'sonit décomposées. Pesette , soit vesce cultivée ( J'icia sativa, Li. ). Les précoces ont commencé à germer dans deux jours , entre - 15° et 17° centig. Elles ont perdu deux centièmes et demi de leur poids par la germination n°. r. Après deux mois et un quart de dessèchement , elles sont rentrées en végétation, par lhumectation, dans un temps aussi court que célui qu'elles avaient employé à faire leur premier développement. ,; Les vesces n°. 2 ont exigé ; après le mème dessèchie- ment, quatorze jours d’humeéctation pour donner des signes de végétation. La reprise du n°: 3 n’a été bien (95) décidée qu'au bout de dix-sept jours ; et elle n’a eu lieu que pour la moitié des plantules. Lentilles (Ærvum lens, L.).Elles ont commencé à ger- mer dans quatre jours à 15° centig. Elles ont perdu de leur poids par la germination n°. 1. Après deux mois de dessèchement , elles ont employé à reprendre, à la température précédente; à-peu-près le mème temps qu’elles avaient mis à germer. Les lentilles n°. >, dans les mêmes circonstances , ont employé deux jours de plas pour entrer en végétation; leurs radicules ont souf- fert, et, par cette raison, la végétation des plantules a été interrompue par le:dessèchement, Il a fait périr sans re- tour les lentilles n°. 3. : Pois ( Pisum sativum, L. ). Les plus précoces ont commencé à germer au bout de quatre jours d’humec- tation, à une température de 15° centig. 100 parties en poids de ces graines ont perdu 1,r par ce développe- ment. Au bout de trois semaines de dessèchement, les n%. 1 et 2 ont. tous repris par l’humectation; mais, au bout de six semaines de dessèchement. et de six jours d'humectation., le tiers seulement des. pois a pu reprén- dre avec des radicules décomposées; les deux autres tiers se sont pourris. Les n°, 3 n’ont pas pu reprendre. Haricot ( Phaseolus vulgaris, L.). Les grains les . plus précoces ont mis huit jours à germer à une tempé- tature de 15° centig. ; ils n’ont pu, dans aucune époque de leur germination , être rappelés à la végétation après six semaines de dessèchement. Fèves de jardin ( Ficia faba, L.): Ces graines ont commencé à germer après huit jours d'humectation à 2 me£ une température de 15° centig. Elles ont perdu Ja :*, (76 ) partie de leur poids par la germination n°, r. Elles n’ont pas pu reprendre après deux mois de dessèchement. Trèfle blanc (Zrifolium repens , L.). Il a commencé à germer dans un jour à la température de 21° R. Le cin- quième seulement des graines germées n°. 1a pu re- prendre par huit jours d’humectation ; après deux mois et demi de dessèchement. Le reste s’est pourri, ainsi que les ns. 2 et 3. Cresson alénois (Lepidium sativum, L.). I] a mis deux jours et demi à germer à une température de 15° centig. et a perdu la 5% partie de son poids par la germination n°. 1. Après deux mois et un quart de dessèchement, il a commencé à reprendre par cinq jours d’humectation ; mais , quoique sa végétation ait continué à se soutenir pendant plusieurs semaines, il ne s’est pointélevé, parce que le mucilage qui entoure la graine n’a pas pu , après le dessèchement, se ramollir assez pour permettre à la plumule de se dégager complètement de cet enduit, Il en a été de même du n°. 2 qui a mis à reprendre plus de temps que le n°. 1. Je n’ai pas éprouvé le n°. 3. Chou ( Brassica oleracea, L.). La plupartdes graines ont commencé à germer dans quatre jours à une tempé- rature de 15° centig. ; elles ont perdu la "€ partie de leur poids par cette première germination. Après deux mois de dessèchement , elles ont repris par quatre jours d’humectation à la température précédente: La plupart des choux germés n°. 2; après deux mois et un quart de dessèchement, ont repris par quatorze jours d’humectation. Les n°%. 3 n’ont pas pu reprendre. Moutarde noire (Sinapis nigra, L:). Elle a commence à germer dans vingt-quatre heures à la température CL.) de 21° centig. Après deux mois et demi de dessèchement, le n°. r a repris par deux jours d'humectation, ainsi que le n°. 2 entre trois et quatre jours d’humectation à la température précédente. Chanvre ( Cannabis sativa , L.) a germé dans quatre jours à une température de 15° centig. Il a perdu par la germination n°. 1 la -7-" partie de son poids. Après deux mois de dessèchement, la plupart des graines ger- mées ont été rappelées à la végétation par quatre jours d’humectation. Les n° 2 et 3 n’ont pas pu reprendre. Laitue ( Lactuca sativa , L.) a germé dans deux jours à la température de 15° à 18° centig. Après deux mois et demi de dessèchement , la plupart des graines germées n°. x ont pu être rappelées à la végétation par six jours d’humectation à la température précédente : les radicules étaient entièrement décomposées ; cependant les coty- lédons, replantés et traités dans de la terre végétale avec beaucoup de soin, ont donné , au bout d’un temps très- long, des laitues qui m'ont paru aussi belles que si leur végétation n’eût pas souffert d'interruption. Les n°, 2 et 3 n’ont pas pu reprendre. Reine-Marguerite ( Aster sinensis, L.} a levé dans deux jours à la température de 21° centig.; n’a pu, dans aucune époque de sa germination , être rappelée à la vé- gétation après deux mois et demi de dessèchement. - Pourpier ( Portulaca oleracea, L.) a commencé à . germer au bout de deux jours à une température de 20° centig. Cette graine germée n’a pas repris après deux mois et demi de dessèchement. Raiponce ( Campanula rapunculus , L. ) a commencé à germer dans quatre jours , à une température de 21° R. (78) Cette graine germée n°. x n’a pas pu reprendre EAN deux mois et demi de dessèchement. Panais cultivé ( Pastinaca sativa , L. ) a commencé à germer dans quatre jours à une température de 21° centig. Cette graine germée n°. 1 n’est pas en général douée de la faculté de reprendre après un dessèchement de deux mois et demi; une seule graine sur quétorze n°. ra repris par un mois d’ humectation. Pavot ( Papaver somniferum, L.) a commencé à germer au bout de trois jours à une température de 20° centig. Cette graine n’a pu reprendre à aucune époque de sa germination après deux mois et demi de dessèche- ment. \ Lorsque les graines germées ont la faculté de repren- dre après leur dessèchement, elles peuvent, immédiate- ment après la reprise et jusqu’à un certain terme de leur accroissement , subir de nouvelles altérnatives de dessèchement et de végétation sans en périr ; j'ai fait ces observations sur le to le seigle , les pois et le blé noir. De l'influence d'une température élevée sur les graines germées. | Je croïs avoir atteint , dans les expériences précéden- tes, le degré de dessèchement auquel les graines ger- mées parviennent ordinairement, à l’ombre, dans nos cli- mats ; il me reste à reconnaître si elles résistent dans cet état de dessèchement à la température élevée qu’elles peuvent prendre par l’action directe du soleil qui donne à certains sables, en été, sur le bord des rivières et de ; ( 79 ) la mer, une température de 65° à 70° centig. (1). Quoi- que je n’aie jamais pu observer sur un sol cultivé une température aussi élevée , je l'ai adoptée, comme le terme extrême de dessèchement que les graines peuvent recevoir par la chaleur des rayons solaires. Spallanzani a déjà reconnu ( Opuscules de physique animale et végétale, tome T, p. 59) que les graines sèches germées pouvaient être exposées pendant deux minutes à une température de 60° R. sans que leur ger- mination en éprouvât aucun préjudice. TL a vu que les radicules de plusieurs graiînes en végé- tation , ou non desséchées , pouvaient être plongées pen- dant le même temps dans une eau chauflée au 50° et sou- vent même au 52° R. sans que la végétation des plan- tules en souffrît; mais il n’a point fait ses expériences sur des graines sèches germées, et le terme de deux minutes auquel il réduisait son épreuve était trop court pour offrir un résultat satisfaisant. J'ai soumis à mes recherches des graines germées prises parmi celles que j’ai employées précédemment, et qui avaient , après un dessèchement de plusieurs jours dans une étuve chauffée à 35° centig. , et de deux mois (2) dans un lieu sec à la température de 15° centig., pris un poids ordinairement inférieur, ou tout au plus égal à celui qu’elles avaient avant leur germination. Elles ont été chauffées à sec pendant deux heures par un baïn- marie dont l’eau avait une température de 70° à 54° (1) Annales de Chimie et de Physique , décembre 1824. (2) Jen excepte les pois, qui n’ont subi qu’un dessèchement de trois semaines. (80) centig., mais qui ne communiquait aux grains qu'une température de 66° à 70° centig. Les n*. 1 germés du froment, du seigle, du chou, du sarrasin, de vesce, qui avaient éprouvé ce degré de chaleur, ont repris par l’humectation à la température moyenne atmosphérique. Cette reprise a été retardée de | quelques jours sur celles des graines semblables qui n’a- vaient pas éprouvé de chaleur extraordinaire. Les n*. x germés de l'orge, du chanvre et des pois qui ont été sou- mis à la température de 66° à 70°, n’ont pas pu repren- dre. Les graines n° 1, qui n’ont pas succombé à ce degré de chaleur, éiaient sèches quand elles l’ont reçu; mais je me suis assuré que si on les y exposait subitement pendant le même temps, lorsqu'elles étaient récemment germées et imprégnées de toute leur eau de végétation, elles en périssaient sans retour. Les n° 2 de toutes les graines précédentes ont été ex- posés dans l’état see à cette température élevée ; mais aucun d’eux, après cette exposition , n’a pu être rappelé à la végétation ; il en était de même , à plus forte raison, lorsqu'ils étaient humides. Au reste, une température naturelle aussi élevée que. la précédente n’est pas commune; elle ne se rapporte qu'à uù sol d’une couleur très - foncée et d’une nature particulière. J’ai eu plusieurs fois l’occasion d'observer que les graines germées n° 1 résistent , même dans l’état humide, au dessèchement et à la température que les rayons directs du soleil produisent dans une terre ordi- naire, (81) De la durée de la force végétative des graines sèches germées. Les graines germées que j'ai soumisés précédemment à une dessication ordinaire , ont été rappelées pour la plupart à la végétation après avoir été conservées pendant deux ou trois mois dans l’état sec. J'ai recherché si leur | reprise aurait également lieu dans un terme plus éloigué, en essayant de faire végéter, après un an de dessèche- ment , les graines germées n° 1 de froment , de seigle, d'orge , d'avoine mondée , de maïs, de blé sarrasin ; de vesce , dé lentille , de laitue, de cresson alénois , et de chou; mais aucune d’elles , à cette époque , n’a pu re prendre. Cependant les graines germées n* 1 et 2 de de froment ont été rappelées à la végétation après six mois et demi de dessèchement ; les autres graines n’ont pas été éprouvées dans cette circonstance. Les expériences suivantes paraissent montrer que le dessèchement n’a pas d'influence bien marquée sur la mort du froment germé, qui a été conservé pendant un an dans l’état sec. Cinq grammes de froment ont été sou- 4 mis à la germination ; cinq autres grammes de là même graine ont été pesés en état non germé, dans les mêmes circonstances atmosphériques que le froment germé. + Après trois semaines ‘de dessèchement , le froment germé pesait 5,035 grammes ; le froment non germé pe- sait alors , par des changemens hygrométriques de l'air, 5,065. Au bout d'un an, le froment germé pesait 5 grammes , et le froment non germé en pesait 5,045. Il suit de ces résultats que 5 grammes de froment sec non germé ont perdu par un dessèchement prolongé; dans x. 6 ( 82 l'espace de onze mois, 0,02 grammes , tandis que le fro- ment sec germé a perdu dans le même temps o, 035 gr. Or, l'on verra plus bas que le froment sec germé peut perdre, par un dessèchement ultérieur ; mais moins pro- longé , une quantité d’eau quinze fois plus grande, sans que sa force végétative en reçoive aucune atteinte: Au reste, si l'embryon seul était affecté par le dessè- chement d’une année, il pourrait mourir par cette canse, sans qu’elle fût très-sensible à la balance ; à cause de la petitesse de cette partie de da graine. Des graines séchées au-delà du terme qu'elles atteignent naturellement. En soumettant les graines germées et non germées à un dessèchement plus avancé que celui auquel elles par- viennent dans les circonstances atmosphériques , j'ai eu pour but de reconnaître : 1°. si les graines non germées peuvent perdre, par le seul dessèchement, la faculté de germer ; 2°. si la reprise des graines germées et séchées à la température atmosphérique vient de ce qu’elles ac- quièrent par la germination la faculté de retenir un excès d’eau qui y conserve une force végétalive analogue à celle que les plantes grasses possèdent en partie, en raison de leur état succulent ei de leur défaut de porosité. Les graines que j'ai soumises au dessèchement ex- traordinaire ont été prises parmi celles qui avaient subi le dessèchement ordinaire : il avait duré environ deux mois pour les graines germées (en exceptant les pois , | qui exigent pour leur reprise un terme plus court) ;elles! ont été exposées dès-lors , pendant quatre semaines, del | le vide, sous l'influence de trois livres et demie d'acide hi LA | 4 | | (83) sulfurique. Je n'ai pas prolongé ordinairement au-delà de ce terme le dessèchement des graines germées dont J'ai provoqué la reprise , parce que je n’avais pas la cer- titude qu’elles pussent reprendre après un dessèchement ordinaire qui aurait duré plus de trois mois. Quant au dessèchement extraordinaire des graines non germées , il a été prolongé jusqu’à six mois dans le vide. La force végétative de toutes les semences non ger- mées que j'ai soumises à cette longue dessication , n’en a jamais été détruite. La germination de plusieurs d’entr’elles , qui se trou- vent dans les plus petites ou les plus minces, en a été retardée de quelques jours. elles sont les graines de pa- vot, de raiponce (campanula rapunculus ) , de pourpier et de panais ( pastinaca oleracea) ; mais toutes les graines d’un certain volume, telles que le froment, le seigle, l'orge , l’avoine, le maïs , le blé sarrasin , les lentilles , les pois , la vesce, et mème quelques graines d’un petit volume , telles que le trèfle blanc , la moutarde, la lai- tue, la reine marguerite, n’en ont éprouvé aucun retard. J'ai reconnu , il est vrai, par les résultats dont on trouve le détail dans le tableau annexé à ce Mémoire , qu'elles ne sont pas parvenues à un dessèchement ah- solu ; car les mèmes graines , réduites par la trituration ou la pulvérisation à leur plus grand état de division , ayant été exposées dans le vide sous l’influence de l'acide sulfurique , y ont subi, dans le même temps, une plus grande perte que les graines entières. La différence des pertes de poids , dans ces deux états, peut indiquer les quantités d’eau que les graines entières ont retenue dans chaque expérience. ( 84 ) Cette indication ne paraît être juste que pour les $e: mences qui, telles que les Céréales , les Légumineuses, le blé noir, se réduisent en poudre et ne forment point de pâte par la trituration. La laitue, la raiponce, le pa- mais, et toutes les graines huileuses (1), se réduisent , par la trituration , en parcelles agglutinées ou en masses liées, qui se dessèchent quelquefois moins que la graine dans son état naturel. On pourrait sans doute faire parvenir les graines en- tüières à un dessèchement plus avancé, en ajoutant au procédé de Leslie l’action d’un bain - marie bouillant, ainsi que l’a fait M. Gay-Lussac pour d’autres corps ; mais plusieurs substances végétales , et particulièrement celles qui contiennent de l’albumine (2) , commencent à s'altérer à une température inférieure à 100° centig., et l'on ne peut pas toujours distinguer, quand on en vient à la germination , si l’altération que cette fonction subit tient à la chaleur que la graine a éprouvée ou à son dessèchement. Cent parties de graine de pois pulvérisée ont perdu 10,72 par le dessèchement à froid dans le vide , pendant un mois; celle perle n’a pas augmenté par un dessèche- ment ultérieur. Cent parties des mêmes graines entières ont perdu 10,1 par un dessèchement de trois mois dans le vide; elles (1) Mes résultats paraissent indiquer d’ailleurs que les graines hui- léuses coutiennent beaucoup moins d’eau hygrométrique que les graines farineuses. 1 (2) Les gousses de pois, qui sont presque blanches après leur dessè- chement ordinaire, passent au brun foncé par une exposition de quel- , ques heures, à sec, sur un bain-marie bouillant qui ne leur communique qu’une température de gr centig. (85 ) ont germé ensuite aussi facilement que dans leur état naturel. Cent parties des mêmes graines, soumises pendant sept heures à l’action d’un bain-marie bouïllant , n’y ont perdu que 7,5 , et elles n’ont pas pu germer. Il n’est pas douteux que dans ce cas elles n’aient perdu leur fa- culté germinative par l'effet de La chaleur, et non par le dessèchement. Toutes les grammes ne se comportent pas de la mème manière que les précédentes. 100 parties de blé pulvérisé ont perdu 11,78, par leur dessèchement à froïd dans le vide; 100 parties de la même graine entière ont perdu 9,65 par le même procédé continué pendant six mois : celte graine, ainsi séchée, a germé par l’humectation aussi promptement que dans son état naturel. Cent parties de la mème graine soumise pendant sept heures à l’action d’un bain - marie bouillant , ont perdu 10,2. Ce froment a exigé dès-lors, pour entrer en ger- mination, sept jours de plus que celui qui n'avait pas subi cette épreuve : on ne peut décider si ce retard est dù à l’effet de la chaleur ou à celui du dessèchement. Je crois cependant pouvoir conclure du procédé de Leslie, sur plusieurs graines qui, en raison de leur té- nuité, offrent beaucoup de prise au dessèchement , que ce dernier, poussé très-loin , retarde la germination ; on peut même prévoir qu'il parviendrait à l’empêcher en- tièrement en exposant la graine humectée à se putrifier avant qu'elle eût atteint le terme requis pour sa reprise. Si le dessèchement par l’eflet du vide n’a ôté, avant la germination , à aucune des graines que j'ai éprouvées, la faculié de germer, il n’en a pas été de même pour la ; (86) reprise de toutes les graines germées qui avaient survécu à l'effet d’un dessèchement ordinaire. Les graines germées n°. 1 de pois, de lentilles, de vesce , de maïs , de blé sarrasin , sont mortes sans rétour par un vide sec dè trois où quatre semaines ; mais un grand nombre d’autres graines non germées ont été rap- pelées à la végétation après ces épreuves; tels sont le froment , le seigle, l'orge et les choux : c’est un phéuo- mène singulier que de voir la plumule n°. 3 du fro- ment réduite , par le dessèchement dans le vide, à l’état d’une extrême fragilité, se ramollir insensiblement , et commencer à prendre de l'accroissement seulement après. une humectation de plusieurs semaines. Je doïs obser- ver que, dans ce dernier cas, la reprise n’a pas lieu dans toutes les plantules, et qu'elle exige beaucoup de soins pour empêcher la pourriture ou le dessèchement , par excès ow par défaut d'arrosement,. La faculté plus ou plus moins grande que les graines germées ont, d’être rappelées à la végétation après le dessèchement extraordinaire, est subordonnée au pouvoir qu’elles ont, avant la germination , de résister au des- sèchement , et non pas à un excès d’eau qu’elles auraient acquis dans la germination; car, en comparant dans le tableau les dessèchemens des mêmes graines germées et non germées , on voit en général que les premières con- tiennent moins d’eaû que les secondes. On voit de plus, en comparant, avant la germination, les dessèchemens des graines entières farineuses , et des mêmes graines pulvé- risées, que celles qui, dans le premier mois (1), résis- | , qu; P , (1) On ne peut juger que dans les premières époques du dessèchement | de la manière dont elles lui résistent , parce que, à une époque beau | (87) tent le plus au dessèchement, telles que le blé, l'orge et le seigle, sont précisément celles qui , élant gérmées, peuvent être rappelées à la végétation après un dessèche- ® ment,exfraordinaire; tandis que les graines qui, telles .que.les pois, la. vesce ; le maïs, abandonnent presque toute leur eau dañs la première époque de leur dessicca- tion, meurént sans retour après la germination , par ce mème dessèéchemént. Instruction sur le tableau du dessèchement des graines dans le vide. J'ai éimployé ; pour le dessèchémént dans le vide, trois livres ét dérhié d'acide sulfurique du commerce qui n’avait point été exposé à l'air depuis sa fabrication. Le vide se souteriait éntre deux et trois millimètres dans la ponrpe pnéamäatique. + Horsque lenom de laplante est désigné sans titre qua- lifiéation , il indique séulement la graine entière non germée. Lorsqué le mot gérmé, sans autre qualification. est ‘ajouté au hom de la graine , il désigne le degré dé OR mination h° 1. Les graines pulvérisées sont celles qui, après avoiriété réduites par le pilon dans leur plus grand état.de divise sion, présentent uné poudre déliée; j'ai distingué sôus le nom dé broyées celles qui, après cette opération À offrent une pâte ou des parcelles plus ou mibins: Hées , quoique ces deux termes puissent représenter. d’ailleurs le même résultat. coup plus reeulée , elles approchent prèsque également d'un,dessèches ment complet, ( 88 ) On voit dans le tableau que 100 grammes de graines de blé séché à l’air libre-et à la température atmosphérique, perdent 9,1 grammes par leur exposition pendant un mois dans: le vide , sous l'influence de l'acide sulfurique, et que cette perte monte à 8,21 grammes lorsque ce sé- jour dure troïs mois, etc. Je n’ai fait l'observation directe que sur une quantité de graine qui n’excédait pas cinq grammes. On comprend que ces résultats doivent pré- senter quelques différences dans la même espèce de se- mence, suivant sa grosseur. Perte que cent parties de graine en poids éprouvent par le dessèchement dans le vide. U Desskceemenr | Daskcæemenr | Drsskcuruenz NOMS DES GRAINES, ,de . Add d’un mois. trois mois, six mois, Blé pulvérisé. 11,78 ; 11,78 Blé. 71 8,21 9,65 Blé pulvérisé germé. 10,93 10,93 10,93 Blé germe. 7,03 Blé germé, no. 2. 7,1 Blé germé, n°. 3. DL Seigle pulvérisé. 10,4 10,4 Seigle. 6,96 9:47 Seigle germé. 6,96 975 Grge pulvérisée. 11,94 Orge. Fe 68 Orge germée. 6,8 Avoine mondée pulvérisée. 13,12 13,12 Ayoine mordée. 8,41 12,84 Avoine mondée, germée et pulvérisée. 11,86 Maïs pulvérisé. 96 ais. . 9,0 Maïs germe. 7,6 a ( 89 ) em on Dusskcazmenrt | Desshcuement-| Dessxcnemenr de e NOMS DES GRAINES. . ! ? . de. d’un mois. trois mois. six mois. Vesce pulvérisée. 9,91 . Wésce. !: 9,87 Vesce germée. TEE 9,6 Pois pulvérisés. 10,72 Pois. : 10,0 10,1 | Pois germés pulvérisés. 10,31 10,5 Pois germés. 9:95 Lentille pulvérisée. 12,1 Lentille. 97 Trèfle blanc pulvérisé. 10,44 Trèfle blanc. 9,33 Blé sarrasin pulvérisé. 12,46 12,46 Blé sarrasin. 10,29 11,84 Blé sarrasin germé pulvérisé. 10,34 10,34 Chou broyé. 6,09 6,09 6,09 Chose. 5,93 696 | + Moutarde noire broyée. 8,29 Moutarde noire, 791 Chanvre broyé. 5,813 Chanvre. 6,75 6,941 Pavot broyé. IN :V079 Pavot. 5,14 Pourpier pulvérisé. 9,52 LA El 8,86 Laitue broyée. 5,398 Laitue. 5,377 Reine marguerite broyée. h 8,43 Reine marguerite. 9,18 Panais broyé. 8,95 Panais. j 9,05 Raiponce broyée. 6,14 Raiïponce. 7:89 ( 90 ) Résumé des principales observations contenues dans ce: Mémoire. La plupart des graines alimentaires germées conser- vent leur force végétative après le dessèchement lé plus avancé qu’elles peuvent éptouvér à l'air libre , à l'ombre, ou sous une température dé 359. Telles sont le froméut, le séigle, l’orge, le maïs, la vesce; les lentilles ; le cresson alénois , le chanvre, le chou, la moutarde , la laitue, le blé sarrasin. Lés graïnes qui m'ont paru dé pourvues de cette faculté sont la fève, le, haricot, le pourpier, la raiponce , le pavot. Parmi les graines germées qui peuvent être rappeléés à la végétätion après un dessèchiement fait à l'ombre, ou à 35° centg., on en trouve qui conservent cetle faculté à la température de 70° centig. , ou à la température la plus élevée que le soleil peut communiquer au sok dans nos climats. Telles sont les graines de froment, de seigle , de vesce et de chou, dans la première époque de de leur développement ; leur force végétative ne s’est tou: tefois maintenue dans ce cas qu’autant qu'elles paraïs- saient sèches ou dépourvues de leur eau de végétation avant d’être soumises à cette température élevée. Une graine germée et desséchée emploie à réprendre, après son humectation , au moins le même temps, et sou- vent plus de temps qu'une graine de même espèce, non germée , n’en met à germer. D’après ce résultat,.on.con- çoit que des graimes lentes à germer et disposées à la pu- iréfaction , telles que les fèves) et les haricots’, ñe di vent pas , lorsqu'elles sont sèches et germées , rentrer en végétation : elles se putréfient avant d’avoir atteint le | | (91) terme requis pour leur reprise : d’ailleurs , la cause la plus commune de la perte des graines germées paraît dé- pendre de la disposition du germe à un dessèchement trop avancé. Les graines germées et desséchées mettent, toutes choses égales , d'autant plus de temps pour commencer à faire un nouveau développement par l’humectation, que leur germination était plus avancée avant le dessè- chement. Les graines sèches germées (pour peu que leur ger- mipation ait été prolongée avant le dessèchement ) per- dent leurs radicules dans la reprise. Cette perte , qui réduit les plantules à des espèces de boutures , rend la végétation moins vigoureuse qu'elle ne l'aurait été si elle n’eût pas souffert d'interruption. Dans l’état sec, une graine germée perd plus prompte- ment qu’une graine non germée la faculté de végéter. La plupart d’entre elles la conservent au moins pendant trois mois de dessèchement ; mais je n’en ai vu aucune qui l’ait conservée au bout d’un an. Un dessèchement artificiel , beaucoup plus avancé que celui auquel les graines peuvent parvenir naturellement, n’a Ôté à aucune d’elles , avant la germination et sous la température atmosphérique, la faculté de végéter. Quel- ques-unes d’entr’elles seulement ont requis pour ger- mer, après cette épreuve, une humectation plus pro- Jongée. Le mème dessèchement , appliqué aux graines ger- mées , a privé certaines espèces de toute leur force vé- gétative, et n’a porté aucun préjudice à la reprise de plusieurs autres. Celles qui y ont succombé sont les (92) graines germées n° 1 de vesce, de pois , de lenulle , da maïs et de blé sarrasin ; celles qui y ont survécu sont les graines de froment , de seigle, d’orge et de chou. On peut juger si une graine farineuse germée a la fa- culté de: reprendre après un dessèchement extraordi- naire , en soumettant, pendant trois ou quatre semaines, au vide sec, les graines non germées , dans l’état entier: et dans l’état pulvérisé, et en comparant les dessèche- mens qu’elles subissent dans ces deux états. Celles qui y éprouvent des pertes de poids peu différentes, ou qui ne diflèrent au plus que d’un cinquième, n’ont pas ; lorsqu'elles sont germées et séchées extraordinairement, la faculté d’être rappelées à la végétation ; celles, 4u con- traire, qui subissent üne beaucoup plus grande perte dans l’état pulvérulent que dans, l’état entier, ont cette fa- culté. Les observations précédentes nousont conduits à mon- ter que plusieurs espèces de graines qui ont germé à la surface du sol sans y avoir pénétré , et qui y ont éprouvé tout le dessèchement que l’ardeur du soleil doit pro- duire, peuvent, après une mort apparente, être rappe- lées à la végétation par la seule humectation ; nous avons vu qu'une même graine peut, dans Îles différens degrés de sa germination, supporter successivement , et à plu- sieurs reprises, ces alternatives de dessèchement et de végétation sans en périr, et cela jusqu'à ce que les ra- cines ajent pris un allongement suflisant pour pénétrer profondément dans la terre et garantir Ja plante d’un dessèchement devenu dès-lors fatal à sa conservation. Toutes les semences germées n’ont pas, il est vrai, une vitalité aussi remarquable; maïs il est intéressant | Co3 ): d'observer que le froment et le seigle qui , dans nos cli: mats, tiennent le premier rang parmi les graines ali- mentaires , le conservent encore par l’avantage de subir facilement cette sorte de résurrection. Mémoire sur les Papouas ou Papous ; Par MM. Lesson et Garnor. ( Lu à la Société d'Histoire naturelle le 23 juin 1826.) Les peuples dont la peau est noirâtre, et la chevelure tantôt lisse, tantôt laineuse, et qui vivent sur les grandes terres montagneuses situées entre l'Asie et la Nouvelle- Hollande , ont été jusqu’à ce jour fort peu étudiés. Il est même difficile de se former une idée exacte des dénomina- tions qui leur ont été appliquées ; aussi, dans cet essai, nous présenterons seulement un résumé très-succint des observations que nous ayons pu recueillir pendant le sé- jour de la Corvette {a Coquille au milieu de ces archi- | pels. On doit d’ailleurs espérer que l'expédition de 7’ 4s- trolabe, qui explore actuellement ce système d’iles, jettera la plus vive lumière sur ce sujet, en rassemblant les faits nécessaires pour fixer irrévocablement l'opinion des savans sur une matière qui intéresse si particulière- ment l’histoire de l’homme. Sous le nom de Papous on connaît en France des peu- ples dont la couleur noire varie en intensité, et dont Ja - chevelure n’est point lisse de sa nature, mais n’est pas laineuse non plus. Ces hommes , qu'on sait habiter le littoral desîles de Waigiou (1), de Salwaty, de Gammen (x) Le nom de Waigiou est écrit différemment par les Français et (94) et de Batenta, et toute la partie nord de la Nouvelle- Guinée, depuis la pointe Sabelo jusqu’au cap de Dorv, ont été parfaitement décrits par MM. Quoy et Gai- mard (1), qui les premiers ont démontré qu'ils consti- tuaïeni une espèce hybride, provenant, sans aucun doute, des Papouas et des Malais qui se sont établis sur ces terres et qui y forment à peu près la masse de la popu- lation. Ces Végro - Malais ont emprunté à ces deux races les habitudes qui les distinguent, et c’est ainsi que plusieurs ont embrassé le mahométisme, et que d’autres ont conservé des Papouas le fétichisme et la ma- nière de vivre. Un grand nombre des mots de la langue de cette variété humaine sont tirés du Malais, et no- tamment celui de Radjah, qui sert à désigner les chefs. Ces insulaires forment donc une sorte de peuple mé- tis (>) placé naturellement sur les frontières des îles Malaises et des terres des Papouas, et sur Îe littoral d’un petit nombre d'îles agglomerées sous l'équateur, et au milieu duquel s’introduisent sans interruption des Ma- lais de Tidor et de Ternate et des Papouas de la Nou- velle-Guinée, et même quelques Alfourous des monta- gnes de l’intérieur. Presque toujours l’autorité, peu in- par les Anglais : nous avons toujours entendu les naturels appeler Ouai- ghiou la partie nord de Pile, et Ouarido la partie sud. (1) Observations sur la Constitution physique des Papous ( Zool. du Voyage de l'Uranie, p. 1 à ur, et Ann. Sc. nat., tom. vu, p. 27). (2) La relation de Tacos ze Marre ( Miroir Oost et Fest indical. . Amst., 1621 ,in-4o oblong , p. 164) prouve que déjà ces Papous hÿbri- des n’avaient point échappé aux observations des premiers navigateurs. P PP El 5 En 1699, Dampierre (f’oyage aux Terres australes et à la Nouvelle- Hollande , tom. 1v, p. 67, 1714) décrivit également ces Papous hy- brides , et les détails qu’il en donne portent le cachet de son exactitude ordinaire. (Co ) fluente d'ailleurs , se trouve reposer dans les mains des Malais, qui exploitent encore le commerce par échanges, et surtout la vente des esclaves pris à la guerre. La masse. de ces Papous hybrides présente des hommes d'une constitution grêle et peu vigoureuse : la teinte de leur peau est très-elaire, mais le plus souvent elle est recouverte de cette lèpre furfuracée si abondamment ré- pandue sur les peuples de race noire de la mer du Sud. Leurs traits ont une certaine délicatesse ; leur taille est le plus ordinairement petite ; l'abdomen est très-proémi- nént, et leur caractère est timide. Tout en eux indique la funeste influence de leur genre de vie et de leur ha- bitation.. . Nous ne nous étendrons pas davantage sur ces peu- plades que visitèrent d'Entrecasteaux , de Rossel, Labil- lardière , de Freycinet, Quoy et Gaïmard , et qu’il nous suffisait de distinguer des peuples à cheveux crépus (crisp& tortilique comd des romains) auquels nous conservons le nom de Papoua (1), usité à la Nouvelle- Guinée où ils sont répandus sur les côtes, de même que sur les grandes îles faisant partie de ce qu’on nomme terre des Papous. Enfin nous retrouverons les Papouas peuplant les iles jusqu’à ce jour peu connues de la Loui- siade , de la Nouvelle-Bretagne , de la Nouvelle-Irlande, de Bouka , de Santa-Crux (2), de Salomon (3) etc. (1) Du mot indigène aua-pua , qui veut dire brun-foncé. (Marenat , Hist. de Java ; p. 4.) (2) Les naturels de Pile de Santa-Crux sont noirs comme les Nègres d'Afrique; tous ont les cheveux laïineux, et les teignent de différentes couleurs, etc. (Second Voyage de Mendana. Fusurieu, Découvertes des Français, p. 26.) (3) Les peuples qui habitent ces terres sont en général de l'espèce des (56) Les Papouas qui doivent nous occuper ont là plus grande ressemblance avec les nègres Cafro-Madécasses (1), et cette analogie se trouve encore dans plusieurs de leurs habitudes et de leurs traditions, de même que dans leur constitution physique. Ils paraissent provenir d’une mi- gration postérieure à celle des Océaniens , migration qui. s'est arrêtée sur le contour des chaînes de la Polynésie , n’a envahi que ie littoral de la Nouvelle-Guinée , et s’est répandue sur les iles de la Nouvelle-Bretagne , de la Nou- velle-Irlande, de Bouka, de Bougainville, de l'Ami- rauté, de Salomon , de Santa-Crux, de la Tierra Aus- tral del Espiritu-Santo , et de la Nouvelle-Calédonie (2). Les habitans de la Nouvelle-Guinée se désignent par le nom de Papouas, en réservant la dénomination d'En- damènes aux nègres à cheveux droits et rudes de l’in- térieur : ils n’ont point passé le détroit de Torrès, tan- dis que les Endamènes ou Alfoures (nègres australiens) paraissent s'être répartis bien antérieurement en peü- plades misérables, éparses et peu nombreuses ; sur le sol maigre et stérile de la Nouvelle-Hollande. On ne peut ; par suite, concevoir la manière dont la terre de Diémen a été peuplée , qu’en adoptant l’idée que les nègres à che- velure laineuse s’y sont introduits par le groupe des Hébrides et de la Nouvelle-Calédonie. nègres; ils ont les cheveux laineux et noirs, le nez épaté , et de grosses lèvres , etc., etc. (Survinre, Découvertes des Francais, p. 95.) (1) Ce rapprochement avait déjà été fait il y a un siècle ; ila élé com-- battu par M. Crawfurd, dont les raisonnemens , en cette circonstance, ne sont appuyés sur aucun renseignement positif. (2) Les naturels des îles Tatee paraissent étre de la même race que les Papous. Ils avaient la tête laineuse, la peau d’un noir d’un jais, ct tous les traits des nègres d'Afrique. (Méanes , voy. tom. 2 , p. 355.) (97) Ainsi donc, la portion centrale de la Nouvelie-Gui: hée est habitée par des nègres alfourous qui en sont les aborigènes , et que les Papouas du hävre Doréry nom- . ment £ndamènes.Ces peuplades sont toujours en guerre les unes avec les autres, et n’ont point d’autres commu- nications que celles qu'amène un état perpétuel d’hos- tilités. Les nègres au contraire qui sont établis sur les côtes se distinguent entre eux par la dénomination d’Alfakis ou montagnards, et de Papouas ou de rive- rains. Ces derniers vivent par tribus éparses et isolées, dans un état continuel de défiance et d'inquiétude. Leurs villages ; placés sur l’eau et sur des pieux, se composent d’un petit nombre de cabanes, gouvernées par l’auto- rité de chefs âgés. Leur taille est assez communément médiocre, quoiqu’on observe parmi eux de fort beaux lommes. Leurs membres sont ordinairement propor- tionnés avec régularité, et souvent leurs formes sont robustes et athlétiques. La couleur de leur peau est d’un noir mêlé d’un huitième de jaune, ce qui lui donne une teinte assez claire, dont l’intensité varie. Leur chevelure est noire, très-épaisse , médiocrement laineuse. Ils ont l'habitude de la porter ébourifiée d’une manière fort re- marquable , ou de la laisser retomber sur le cou en mè- ches longues et très-flexueuses. Le visage est assez ré- gulier dans l’ensemble des traits, quoique le nez soit un | peu épaté et que les narines soient élargies transversa+ » lement. Le menton est petit et bien fait ; les pommettes sont assez saillantes; le front est élevé; les sourcils sont épais et longs ; la barbe est rare, mais quelques natu- rels la conservent au-dessus de la lèvre supérieure et au-dessous du menton , à l’imitation de plusieurs peuples X; 7 (98) africains. La physionomie des Papouas réfléchit aisé- ment les sensations qui les animent et qui naïssent de la défiance, du soupçon et de toutes les passions les plus haineuses. De même que la prédominence des facultés instinctives (1) sur celles de l'intelligence ne saurait être mise en doute pour beaucoup des peuples de ce ra- meau. Les femmes, qui partout l’emportent sur l’homme par la délicatesse de l’organisation , sont communément laides. Cependant nous vimes , à la Nouvelle : Guinée, quelques filles nubiles très-bien faites , et dont les traits réguliers et doux étaient remarquables. Faconné pour la servitude et l’obéissance, ce sexe, chez les Papouas, comme chez certains nègres d'Afrique , doit vaquer aux travaux les plus rudes que dédaïgne de partager un maître inflexible et despote. Aïnsi les Papouas se sont propagés sur les îles de Bouka , de Bougainville , de la Nouvelle-Bretagne et de la Nouvelle-Irlande. Si l’on en juge par les descriptions des voyageurs les plus exacts, ils se seraïent également établis sur les îles de Santa-Crux et des Arsacides, des Hébrides (2) et de la Nouvelle-Calédonie; ils auraient envoyé des colonies sur les îles des Navigateurs et des (x) Plus les hommes sont loin de l’état de civilisation, plus leur in- felligence nstinctive est développée ; les sens sont plus parfaits que chez l’Européen : aussi le Papouas a-t-il la vue perçante et l’ouïe très-fine ; mais comme son unique occupation est de satisfaire son appétit vorace, que cette fonction absorbe toutes les autres facultés , ou qu’elles ne sont développées que dans ce seul but, il a recu des muscles masseter et temporaux d’üne grande force. C’est ainsi que nous remarquämes , sur plusieurs crânes, des crêtes nombreuses hérissant toute la partie anté_ rieure de la fosse temporale , pour donner aux fibres de ce muscle des points d’attache plus puissans. (2) Consultez les excellens détails fournis par Forster sur les naturels ! ( 99) Fidjis (1), e ÿ auraient donné naissance à la variété hy- bride ou négro-océanienne qu’on y connaît. . Les naturels de Bouka , avec lesquels nous communi- quâmes, avaient üne taille moyenne : ils présentaient absolument tous les caractères et toutes les habitudes des Papouas, et portaient comme eux leur chevelure demi- Jaineuse, longue et ébouriffée. Les habitans de Port-Pras- lin, à la Nouvelle-Irlande, ceux de l'ile d’York, dans le canal Saint-Georges , ne différaïent point de ceux-ci; seu- lement il y avait parmi eux un plus grand nombre d’hom- mes grands et robustes. Mais plusieurs individus dans Je nombre étaient remarquables par la teinte peu foncée de leur peau , ce qui les rapprochait de la couleur jaune faiblement bronzée des Océaniens. La figure des veillards de ces diverses peuplades était généralement calme, sereine et impassible. Cependant nous observames des changemens assez brusques dans le jeu de leur physionomie, À la fausseté , aux regards per- de l'ile de Mallicollo ; dans le Deuxième Voyage de Cook, tom. 3, p. 59 et suiv.; éd. in-40. (x) Suivant M. Mariner (tom. 1, p. 346), les habitans des Fidjis ont les cheveux crépus et de la nature de la laine. Il les poudrent avec des cendres, et les frisent avec le plus grand soin , de manière qu’ils res- semblent à une immense perruque ; ils portent des bracelets d’écorce et « de coquilles autour des bras, et sont presque nus. Plus Join il ajoute (après avoir séjourné au milieu d’eux) (t. 2, p. 135 ) : les naturels de ces iles paraissent être une race fort inférieure à celle de Tonga et ap- procher davantage de la conformation des nègres. La langue est dure, et emploie plus souvent la consonne r; c’est au point que, malgré que les îles Fidjis soient très-voisines des îles de Tonga, le langage diffère bien plus entre ces deux archipels que celui de Tonga, par exemple, avec - les Sandwich, qui en sont éloignées par une distance neuf fois plus considérable. ( Y00 ) j fides des uns , étaient opposés la défiance et le sotipcon des autres, la bonhomie ou la confiance d'un petit nom- bre. Ces peuples ne hérissent point leur chèvelure comme certains Papouas , Car cette mode n’est suivie que par un petit nombre de tribus. Si nous examinons enfin la conformation physique des hiabitans de la grande île de Madagascar, connus sous le nom de Madécasses proprement dits (1), nous trou- verons, au milieu des trois ou qüatre variétés humaines qui habitent cette grande île, des nègres dont les mem- bres sont proportionrés avec régularité , et souvent des- sinés avet vigueur; ces Madécasses ont une taille bien prise, et parmi eux on observe ün très-grand nombre de beaux hommes. Leur chevelure, médiocrement lai- neuse , est nouée sur l’occiput par gros flocons ; la peau est de couleur brune mèlée de jaune; le nez est légère ment épâté; la bouche grande ; en un mot, l’ensemble de leurs traits, qui est régulier , servirait en grande par- tie à tracer le portrait d’un Papoua de Doréry, de Birare ( Nouvelle-Bretagne de Dampier ), de la Nouvelle-Ir- lande ou de Bouka (2). Il nous reste à généraliser les habitudes de cette mere famille. Les Papouas vont nus : jamais nous ne vimes les ha- bitans des îles Bouka , de la Nouvelle-Bretagne et du: (x) Consultez Fracourt, Histoire de Madagascar, 1 vol. in-4° ; et | Rocnon, Voyage à Madagascar, x vol. in-80, p. 15. (2)« Parmi les habitans de la Louisiade qui vinrent en pirogue le long de nos navires , et dont la chevelure était laineuse et la peau olivätre , j'en remarquai un aussi noir que les nègres de Mozambique, avec les- f quels je lui trouvai beaucoup de rapport. » ( LasizzarDièrE , Voyages, M t. 2,p.276,in-40.) L ( xor ) Port- Praslin cacher par le moindre voile les organes sexuels. Les naturels de Dorery, ainsi que Les Papous hybrides , sont les seuls qui fassent exception à cette cou- tume ; et bien qu’ils ne sachent point faire de tissus, ni convertir les écorces d’arbres en étoffes, ils emploient, comme ceinture, des sortes de toiles naturelles et gros- sières qu'ils retirent des enveloppes florales du cocotier ou des graines membraneuses des feuilles du banariïer. Les tribus qui vivent sur les côtes de la partie nord de la Nouvelle-Guinée, ayant chaque jour des communi- cations avec les Malaïs, et surtout avec les Guébéens, en reçoivent, en échange d'oiseaux de paradis, d’écaille de tortue, ou par la vente des esclaves, des toiles de coton teintes en bleu ou en rouge, et qui sont destinées aux femmes : ils ont aussi adopté l'usage de chapeaux larges et pointus, faits à la chinoise, avec des feuilles de pan- danus cousues et disposées très - ingénieusement, Mais un goût, commun à tous les peuples de race noire, est celui de se couvrir les épaules et la poitrine d’incisions élevées et mamelonnées, disposées en lignes courbes ou droites, mais toujours régulières ;, et cette mode, qui sert à distinguer les diverses tribus nègres de l’intérieur de l'Afrique , est pratiquée par presque tous les habitans de Madagascar et par tous les naturels de couleur noire répandus dans l’ouest de la mer du sud, et aussi bien sur : la terre de Diémen que sur l'Australie. La chevelure de ces peuples est en général très-frisée , très-fine, résistante, et en même temps très-épaisse. Quel- ques familles de la Nouvelle-Guinée, de Waigiou, de Bouka, lui donnent la forme ébouriffée et singulière .qu'on a même regardé comme un caractère des Papous; # { 102 ) mais d’autres tribus, telles que celles de Rony, à la Nou- velle-Guinée, de la Nouvelle-Bretagne et de la Nouvelle- Irlande, la laissent tomber sur les épaules en mèches cor- données et flottantes. Les Papouas aiment à se couvrir la tête de poussière d’ocre, unie à de la graisse , à rougir ainsi leur chevelure et leur visage, et à se faire sur la poi- trine ou sur la face, des bandes diverses avec de la chaux, de corail. C’est plus particulièrement à Port-Praslin , à la Louisiade, qu’on retrouve cette singulière mode qui règne sans partage chez les habitans de la Nouvelle-Galles du sud. Ces peuples emploient peu le tatouage, qu’ils nom- ment panaya à la Nouvelle - Guinée, et, opposés en cela aux Océaniens , ils se bornent à tracer quelques li- gnes éparses sur les bras ou à l'angle des lèvres de leurs fémmes , comme une marque particulière. Ils aiment tous les ornemens, de quelque nature qu’ils soient : nulle part nous ne rencontrâmes en plus grande abondance des colifichets de plumes , d’écailles ou de nacres , desti- nés à être placés sur la tête, à la ceinture ou sur les ar= mes. Mais partout nous observames l’usage , exclusif à cétte race, de porter des bracelets d’une blancheur éblouissante, faits avec beaucoup d’art, très-polis, et qu'ils fiçconnent probablement avec la grosse extrémité des énormes cônes qui vivent dans les mersenvironnantes. Tous les navigateurs en ont parlé. Un tel usage est par lui-même caractéristique, mais ce qu'il offre de plus remarquable encore est l’analogie qu'il présente avec les coutumes des Égypüens. Les re- cherchés modernes nous ont'en effet indiqué la présence d’un ornement de forme exactement semblable sur un grand nombre de momies. } |! l È k ( 103 ) L'usage de mâcher le hétel , avec l’arec et la chaux , propre au rameau malais, a été porté chez les Papouas , par ce peuple sans doute ; mais on doit supposer que des communications antérieures en ont fait naître le besoin. . chez les habitans de Port-Praslin, où nous le trouvâmes très-répandu; à Bouka où nous en vimes des traces; à l'ile de Choiseul et à la Louisiade, où Bougainville et La- billardière l’observèrent. Ces derniers peuples , et les Papouas de la Nouvelle- Guinée surtout, portent des amulettes faconnées en ido- les (1), fixées sur la nuque par un collier fait de dents d'animaux, etc. Mais nous trouvâmes, dans leurs ça- banes, quelques coiffures parfaitement analogues à celles qui servent aux enfans dans nos fètes religieuses, et que surmontait une feuille de pandanus, contournée triès- adroïtement en fleur de lys. Cette forme antique et sine gulière, conservée fidélement, et même avec le plus grand goût, chez des peuples encore dans les ténèbres d'une longue enfance, doivent provenir de l’Abyssinie, Mais ce qui met hors de doute leurs rapprochemens avec les habitans de l'Afrique, sont les oreillers en bois:sur lesquels ils s'appuient la tête pour dormir. À Waigiou, à Doréry, nous retrouvâmes chez tous ce meuble 1ra- vaillé avec adresse, représentant le plus constamment, _etavec plus ou moins de perfection , deux têtes de sphinx, attribut égyptien, et plusieurs de ces objets, comparés (1) « Les nègres de Sierra-Leone semblent vénérer des petites sta- » tues faites à-peu-près à la ressemblance de l’homme. Il n’en coûte » que huit ou douze pouces de boïs pour la facon de ces images, qu’on » peint en noir, et qui sont les pénates de la hutte, Ils leur font des of- » frandes qui consistent en chiffons , vases ébrèchés, ete. » (MarTuEews, Voyage à Sierra-Leonce.) ( 104 ) en France , ne différent en rien de ceux trouvés sous la tète des momies d'Égypte dans leurs tombeaux, et con- servés par les voyageurs modernes qui les ont décou- . verts. à Les Papous de Dorery et de Waigiou ont un goût parti- culier pour faconner des idoles qu’ils placent sur leurs tombeaux et dans un point particulier de leurs cabanes, Ces sculptures se reproduisent sur le devant de leurs pi- rogues ; mais, comme leur culte est un fétichisme pur, et que quelque teinte de l’islamisme n’a pénétré qu'avec les Malais , au nord seulement , nous voyons chez tous cette habitude de consacrer , dans une cabane qui sert de temple, une suite d’idoles, vètues de guenilles di- verses ; représentant des divinités rangées par ordre de puissance. Nous retrouvämes cet état de chôses au Port- Praslin, grâces à la course hasardeuse du jeune et brave de Blosseville; et ces naturels, sans exception, au milieu de leurs grotesques divinités , consacrent à des animaux des représentations assez fidèles. C’est ainsi que le cro- codile est un objet de culte à Waïgiou ; le requin et le pélandoc au Port-Praslin; le chien à Doréry, etc. Les Papous , toutefois, vénèrent les morts , suspendent les tètès de leurs ennemis comme trophées aux paroïs de | leurs demeures, pour les priver sans doute d’une exis- l tence heureuse dans l’autre vie; car ils ont la croyance d’un être suprême infiniment bon et d’un génie adonné ' au mal. | ñ } L'industrie des peuples de race noire n’est point à ci- M ter. Cependant les femmes des Papous de Doréry fabri- p quent de la poterie (1), et, comme ceux de Waigiou , ils À (x) Dans le pays des Kaartans , dans l'Afrique occidentale , le village K LAC 409 ?) savent assembler les belles feuilles satinées du pandanus longissimus, pour en faire des nattes qu’ils féstonnent diversement et qu'ils teignent avec les couleurs les plus ‘éclatantes et les plus solides. Ces nattes, avec lesquelles ils s’abritent de la pluie, sont représentées au Port-Pras- lin par des capuchons qui en ont la forme et parfois l'ampleur. Elles sont en effet le plus souvent pliées au milieu et cousues à une extrémité. Les habitans de la Nouvelle-Bretagne, de la Nouvelle- Irlande , avaient divers ornemens passés dans les rarines, ou des batonnets traversant la cloison du nez, à l'instar des naturels de la Nouvelle-Galles du sud. Cette mode se reproduisit à nos yeux chez les Papous du Hävre-de- Rosny, et tous nous assurèrent que les batonnets qu'ils portaient étaient bien petits en comparaison de ceux que les farouches Endamènes , leurs ennemis , et les proprié- taires des districts plus au sud se placaient ainsi. Le genre de vie des Papouas ne nous fournit point de caractères bien précis. Cependant ils ne savent point, comme les Océaniens , pratiquer des fours souterrains pour cuire leurs alimens. Ils se contentent de les griller sur les charbons ardens , ou bien de faire des treillages élevées , et de les préparer ainsi par l’action médiate de Ja chaleur. Vivant , du reste, des fruits équatoriaux, de racines nutritives, que le sol produit en abondance, les Papous de la Nouvelle-Guinée savent encore cultiver quelques légumes, et l’espèce de pois qu’ils nomment aberou forme principalement la base de leur nourri- d'Asamanga tary est renommé par ses manufactures de poterie de terre travaillée par les femmes. (Voyage dans l'Afrique occidentale, de Gray et Dochard. ) ( 106 ) ture, avec les produits de la pêche , ou les coquilles qu'ils vont chercher sur les récifs , et même les reptiles qu’ils attrapent dans les forèts. Leur gouvernement est peu connu, On à cependant remarqué qu’ils semblaient obéir à des vieillards dont l’autorité paraissait nettement établie; et ce n’est guère que chez ceux qui ont communiqué avec les Malais qu’on retrouve le titre de radjah , par exemple, et encore n’en ! ont-ils point d'idées bien claires et bien distinctes. Nous avons vu que leur culte était mn fétichisme pur : féti- chisme sons l'influence duquel toutes les races noires de l'Afrique, excepté l’abyssinienne , sont plus ou moins soumises. Mais les Papous entourent d'un profond res- pect les tombeaux! de leurs parens ; ils élèvent des ca- banes pour les abriter; ils placent souvent des estrades en bois destinées à supporter leurs os desséchés , et me manquent point de placer sur leur sépulture des vases destinés à recevoir des offrandes telles que du‘bétel , du tabac ou du poisson ; et d’entourer des attributs du dé- funt le lieu où reposent ses cendres. L'art d'élever leurs cabanes présente chez les di- vers peuples de race papoue des différences assez tran- æhées. Ainsi, les huttes des naturels de la Nouyelle-Ir- lande sont de forme africaine , arrondies, couvertes de paille, ayant une porte étroite et basse. Chez les habi- tans de Waigiou et de la Nouvelle-Guinée (1), au con- traire, elles nous montrent quelle peut être l'influence | des hostilités continuelles auxquelles ils se livrent. Ces | | (x) Les cabanes des naturels de la Louisiade sont , comme celles des h ‘Papous , élevées avec des pieux de deux ou trois mètres au-dessus du Le terrain, ( Lasrruaroière , Voy, Recherch. de la Pérouse , t. 11, p. 2774 (107) peuples, en effet, établissent leurs villages au fond des baies et sur le bord des rivages. Mais, par une prévoyance sahs cesse défiante, üls les ont établies: sur l’eau même des grèves , de manière qu’elles sont supportées par des pieux, qu’on ne peut y parvenir que par des ponts in formes, qu'en cas d'alerte du côté des terres on peut faire disparaître en un clin-d’œil , tandis que la fuite est facile par mer, parce qu’ils out le soin d’avoir leurs pi- rogues sous le plancher à jour de ces demeures. Ils se sauvent aisément dans les bois, au contraire, lorsque l'attaque a lieu par mer et à l'aide de pirogues. Enfin , ceux même qui habitent l’intérieur du pays ont placé leur gite sur quelque morne élevée dont l'approche est défendue par des palissades, et non satisfaits de la sécu- rité qu’ils peuvent retirer des obstacles qui se rencontrent sur le chemin , ils ont encore élevé leurs demeures sur des troncs d'arbres, rendus lisses, et hauts de douze à quinze pieds , ét se servent d’un énorme bambou entaillé pour y parvenir. Chaque soir cette échelle est retirée dans la cabane, et la famille dort en paix sur des tas de flèches préparées pour repousser toute attaque dans l'aire qu’elle a construit à la manière des oïseaux: Ce sont ces cabanes aériennes , que l’un de nous examina avec détail, qui ont donné lieu de croire à quelques éeri- vains, amis du merveilleux, que les Papouas logeaient dans les arbres. Je ne sache point que les voyageurs men- tionnent ailleurs une telle construction , ét on n’enre- trouve point de traces en Afrique, à ce que nous croyons. Seulement le capitaine russe Krusenstern(voÿ.t. 2, page 233) dit que les Tartares qui häbitent Sakhalien élèvent leurs cabanes sur des pieux au-dessus du sol, ( 108 } Ces peuples possèdent encore un genre de construc+ tion nautique, opposé à celui des rameaux océanien et mongole pélagien. Navigateurs, comme le sont naturelle-’ ment tous les peuples riverains, on retrouve chez tous les nègres épars , depuis le nord de la Nouvelle-Guinée, ! sur ces chaînes de grandes îles , une forme assez générale de pirogues. Ceux de Port-Praslin ; de la Nouvelle-Bre- tâgne, de l’île d’York, de Bouka, enfin, ont des embar- cations sveltes, légères, formées de bordages assemblés et cousus , et dont les joints sont bouchés par un mastic tenace, dont les deux extrémités se relèvent et sont, le plus souvent, surmontées de quelque attribut. Mais toutes” ces pirogues n'ont point de balancier , tandis que celles qu’on retrouve sur Le pourtour boréal des îles dites des Papous, et qui.sont destinées aux besoins ordinaires, sont, sans exception, à deux balanciers; celles de guerre, toutefois , ressemblent aux précédentes. Les armes principales des habitans de Waigiou et de Doréry sont l’arc, les flèches et les longues javelines terminées par une lame de bambou acérée et façconnée en fer de hallebarde. A Botüka nous retrouvons les flèches et des arcs parfai- tement fabriqués en beau bois rouge, de même qu’à la Nouvelle-rlande et à la Nouvelle-Bretagne; mais ces tribus, inquiètes et guerrières, emploient principale- ment le casse-tête de bois dur, les longues javelines gar- nies parfois d'os, humains, ce qui annoncerait peut-être! |! une habitude d’anthropophagie, les frondes pour lan-# cer des pierres, et surtout l’usage constant du bou-W clier (1). Cette arme défensive, faite sur le modèle den (1) Les Antaximes de la partie sud de Madagascar, à teinte très-noire ( 109 ) cértains boucliers romains, garnie de coquilles enchäs= sées avec symétrie, serait-elle due au hasard (1)? Tous les peuples ont une musique en rapport avec leur ‘civilisation: mais les Océaniens , les Mongoles pélagiens , et les peuples noirâtres et à cheveux frisés des îles de la mer du sud ont chacun un type particu- lier, suivant leurs habitudes, et quoique cet art soit resté stationnaire, par l'isolement de ces peuplades, il n’en est pas moins caractéristique, et ne peut provenir que d’un ensemble d'idées perfectionnées. Nous ne sa- vons rien de la musique des Papouas de Doréry et de Waigiou; celle des habitans de Port-Praslin; de l’île d'York et leurs instrumens nous sont mieux connus: Sur toutes les grandes terres nous retrouvänies le tam- tam , dont le nom peut varier, mais jamais la forme , qui est l’imitation parfaite du tamtam de la côte de Guinée : ce tambour creux , fermé à sa grande extrémité par une _ peau de lézard , est encore usité dans plusieurs régions de l'Afrique. Mais ce qui dut nous fournir matière à ré- flexion au Port-Praslin, ce sont l’épinette et la flüte à Pan que nous y trouvämes. L’épinette est faite avec une Jame de bambou, divisée en trois lamelles eflilées, qui se placent das la bouche comme la nôtre. Quant à la flûte à Pan , nous devons nous y arrêter un instant et in- diquer la conclusion d’une note que nous a remise, sur cet instrument, un de nos amis , excellent musicien.« Les et à cheveux crépus , se servent du bouclier pour combattre. (Marre- Brun, t. 1v, p. 123.) : (x) Bougainville ( Voyage autour du monde) vit les natnrels de la Louisiade se servir également de boucliers : la description qu’il en donne est applicable à ceux que nous ayons vu au Port-Praslin. (saw Ÿ » anciens connaissaient deux sortes de flüte, la simple » et le syrinx où flûte à Pan, et ces flûtes n'avaient » qu'une étendue de sons très - bornée , parce qué les | grecs ignoraient l'harmonie proprement dite, et que » leur mode de musique était mineur, tant l’homme » éprouve plus ‘de facilité à attaquer la tierce mineure » que celle majeure. Le syrinx de la Nouvelle -Irlande » présente ce caractère mineur, et, après un examen sé- » rieux, je conclus que cét instrument ; composé de » huit notes, dont cinq appartiennent à la gamme.ei » trois sont répétées à l’octave en dessous , est des temps » les plus reculés. » Lorsque M. de Blosseville visita le village de Leuki- hki, à une lieue du Port-Praslin, dans l’intérieur, ilne fut reçu qu'après que des naturels eurent exécuté une danse nommée Louklouk..Les danseurs étaient entière- ment cachés sons un vêtement bizarre , fabriqué avec des lanières de feuilles de pandanus , imitant une ruche am- bulante, et qu’ils suspendent à des poteaux sur la grève. Toutes les circonstances de cette sorte de solennité se- ront rapportées dans la relation historique; maïs nous devons citer, comme rapprochement, un usage semblable observé dans le royaume de Wouilli, en Afrique, par le major Gray. « En approchant de Cunda - Barra nous » vimes, accroche à un poteau , hors des murs de la ville, » un vêtement fait d'écorces d'arbres, coupé par fila- » mens, et arrangé de manière à couvrir un homme; » espèce de loup-garou , nommé Vumbo jumbo. » Des ténèbres trop épaisses couvrent les traditions poétiques de ces peuples pour qu'on cherche à les pé- nétrer : elles noussont entièrement ignorées. Mais ce (rer ) qu'on ne peut se dispenser de remarquer , est la diver- gence complète du langage qui existe, non pas d’île à île, mais même de tribu à tribu et de village à vil: lage. Quelle peut en être la cause ? rien autre chose sans doute que ces haïnes héréditaires, ces guerres perpé- tuelles dans lesquelles vivent et meurent les générations successives. Le caractère moral de ces peuples en a ac- quis cette barbarie profonde, eette défiance sombre et continuelle qui les rendent traîtres, perfides et assassins. « Nous avons observé dans le cours de notre voyage; » dit Bougaimville, qu'en général les hommes nègres » sont beaucoup plus méchans que ceux dont la coù- » leur approche de la blanche. » Quant aux rapports que peuvent avoir entre eux les. idiomes de chaque peuplade, il nous serait impossible de les saisir. Leur langage barbare et guttural se refuse À tout examen, et on en pourra juger par le tableau sui- Vant, dans lequel nous avons placé les noms de nombre écrits comme les naturels les prononcent, LI NOUVELLE: GUINÉE. | © CÂNTONDERONY. |HAVRE DE DORERY. |Habitans de l'intérieur. Hidésaibe. Nourou. Nokore. Fake. Rime. Ouonême. Ounamanourou. Ounamonocore. Fike. Sanfour. Saha. Doui. Kiore. Fiake. Rime. Ouonême. Fike. -[Ouart. Sihiou. Sanfour. NOUY.-GUINÉE. ALFOUROUS. Toure.' Kire. Noure. Ouat. Mai. Imbitoure. Inebiki. Imbinour. Imbeboit. Ouanpguire. -NOUY.-IRLANDE. MADAGASCAR. MALAIS. PORT PRASLIN. TAMATAVE. Rec. _|Saton. Roui. Doua. Telou. Tiga. Effack. Ampat. Dimi. Lima. Euine. Anam. Fitou. Touyou. Valou. Delapan. Sevi. Sambilan. Foulou. Sapoulou. (18 ) Noricé sur des Expériences concernant la fécondation de quelques végétaux ; Par M. C. F. Gzærrner. … Les doutes et les contestations qu’on a récemment éle- vés au sujet de la fécondation et de la sexualité des vé- gétaux , ont, de nouveau, fait sentir l’état défectueux et l'incertitude de nos connaissances sur cet important phénomène de la nature. Un demi-siècle s’est écoulé de- puis que Koœlreuter a fait ses belles expériences, sans qu'on ait essayé de les vérifier dans la nature , et d'élargir le champ de ces recherches si fécondes en résultats. Quelques botanistes modernes, induits en erreur par quelques petites expériences faites sans succès, se sont crus autorisés, non -seulement à déprécier la valeur de celles de Kælreuter, mais ont été mème jusqu'à mettre en doute leur exactitude. . . À la vérité, la suite de ces recherches a été reprise dans ces derniers temps, surtout par le docteur Mauz ; mais ceci n'ayant eu lieu principalement que sous le rapport de la fécondation hybride, il nous a paru assez convenable, d’un côté, que cet objet spécial füt traité en même temps par plusieurs observateurs , et de l'autre, que la sphère de ces recherches füt encore agrandie da- vantage. L’aperçu que nous donnerons plus bas des expé- xiences faites dans l’été de 1825 , fera connaitre avec plus de précision le point de vue que nous nous sommes pro- posé en traitant ce sujet. Nous allons donner aupara- yant un court exposé de notre manière de procéder, pour X. — Février 1827. to) Ci4) que les hommes compétens puissent juger de l’ensemble, l'examiner et éviter dans leurs propres expériences les fautes qui peuvent avoir été commises, | Les différentes espèces de plantes avec lesquelles nous avons fait nos expériences, étaient toutes. plantées dans des pots, et cela en partie pour pouvoir les observer plus exactement, et en partie aussi pour les préserver contre des influences étrangères défavorables ; maïs d’autres in- dividus des mêmes espèces furent plantés en pleine terre, pour faire des expériences comparatives et pour pouvoir juger des influences étrangères et dé leurs limites, Ce- pendant il n’y avait d'autre différence, nommément pour les végétaux qui seront désignés plus bas , que la facilité plus grande avec laquelle ceux plantés dans des pots se laissaient féconder artificiellement, et leur bourgeonne- ment plus considérable ; un plus grand nombre de fleurs tombaient sans être fécondées, toutes circonstances d’ail- leurs égales chez les végétaux plantés en pleine terre. La transplantation en pleine terre avait aussi pour but de se procurer le plus grand nombre possible d’indivi- dus , afin d’avoir, pour ainsi dire, à chaque moment des sujets proprès à la fécondation et de la matière fécon- dante. Cette précaution est de la plus grande importance pour faïre réussir des expériences de cette nature. Les fleuts étaient ouvertes avec le plus grand ména- gement lorsqu'elles étaient à demi développées ( la coz rolle ne fut fendue que très-rarement), pour enlever le plus doucement possible et sans lésion des parties voi- sines, à l’aide d’une petite pince , les anthères non! parvenues à maturité. On appliquait dès-lors le pollen ;M si le stigmate était déjà développé; ou bien, si la fleur { 1 ) n'avait pas encore atteint le degré de développement con- venable, et que le stigmate füt encore imparfait, l’appli- cation du pollen étranger était différée à un moment plus -opportun. Le pollen était appliqué sur le stigmate, soit contenu “encore dans les anthères non ouvertes, mais parfaite- ment mûres, ou bien on l’appliquait tout frais à sa sortie de l’anthère, et toujours à l'aide d’un pinceau fin. La matinée, avant que le soleil eût pu agir sur les fleurs ; fut reconnue comme le moment le plus favôrable, tant pour pratiquer la castration des fleurs, que pour ré- couvrir de pollen les sügmates. Les antlières sont'alors presque toujours bien moins sensibles à l’attonchiemént, -quand même elles auraient atteint leur parfaite thäturité: les stigmates de leur côté sont plus propres’ à recevoir . lé pollen soùs da douce influencé des premiers rayons dù soleil: Lorsque le cas l’exigeait ; la fécotidation était ré pétée plusieurs fois dans la journée et même pendant déux ou trois jours de suite. Pour éviter toute confusion , chaque fleur était rar quéé d’une petite étiquetté portant lé numéro, le temps de la castration ét de la fécondation accomplie. e :1 Comme l’état de l’atmosplière exercé üné inflüente bien décidée sur toute la végétation, ét surtout sur le procédé de la fécondation, ées observations sont éonti- nuéllement rattacliées à celle de l’état de l'atmosphère ét nous avons dressé un tableau exact de celui-ci. Un journal a été tenu exactement sur toutes ces cir- constances ; ainsi que sur les changemens qui ont eu lieu etsur les phénomènes qui ont été observés sur les fleurs, les stigmates et les fruits. | ( ï16 ) L'été de l’année 1825 à été, en général, extrèmemerit favorable pour faire des expériences sur la fécondation dés végétaux ; il y a eu une suite de beaux jours, rare- ment interrompue par des jours de pluie, de sorte que cette dernière n’a que peu troublé les fécondations: Ce- pendant la gelée de la nuit du 14 au 15 mai avait menacé de faire périr, non-seulement les végétaux plantés en pleine terre , mais aussi ceux plantés dans des pots ; ce- pendant son influence muisible s’est bornée à retarder, par ce trouble de la végétation , l’époque de la floraison et par conséquent aussi celle de la maturité; mais, par la gelée du 29 au 30 septembre, et par le froid, plus in- tense encore, survenu le 22 octobre , ce désavantage est devenu d’autant plus sensible, que plusieurs espèces tardives , telles que des Datura, le Nicotiana macro- phylla, le N. petiolataet le Physalis barbadensis, en ont tellement souffert, que plusieurs des fruits et des semences qui avaient commencé à venir, n'ont pu at- teindre la maturité convenable, quoique l'embryon fût déjà parfaitement développé dans les semences. Nos expériences s'étendent jusqu'ici à des végétaux pris dans quatre familles différentes , dans seize genres et dans trente espèces. Les expériences elles-mêmes sont au nombre de près de six cents. Elles sont , malgré cela, loin d’être assez nombreuses pour qu’on puisse en tirer avec certitude des conclusions pour tout le règne végé- tal. Nous n’attribuons par conséquent qu’une valeur spé- ciale aux remarques qui vont suivre. Celles-ci ne pour- ront prétendre à une application générale que lors- qu'elles auront été vérifiées et constatées de diverses » manières , et sur des végétaux d’un plus grand. nombre (127 ) de familles , de genres et d'espèces, et sur un plus grand nombre d'individus. Cependant les observations données pourront servir comme base provisoire de la théorie de la fécondation des végétaux , en attendant que des expé- riences-uliérieures rendent plus facile et permettent de faire une coordination plus exacte des propositions qui se rattachent à cette théorie. Nous avons évité toutes les considérations théoriques dans cette notice préalable, et nous nous sommes eflorcés de ne douner que de sim- ples faits, que chacun pourra coordonner, plier ou ex- pliquer comme il l'entend , suivant sa manière de voir. individuelle. Nous ajoutons encore la remarque que, depuis. le commencement de juin jusqu'à la fin d'octobre, temps pendant lequel ces expériences ont été faites , nous avons donné l’attention la plus soutenue et employé l'exactitude et les précautions les plus grandes possibles, dans l'observation des phénomènes qui s’y sont passés sous nos yeux. Les expériences et les observations que nous avons faites relativement à la fécondation des végétaux, peuvent se diviser en quatre séries. La première de ces séries contient : . (a) Des observations sur la marche naturelle de la fécondation des végétaux , sur l’état et les changemens des diflérentes parties de la fleur avant et après la fécon- dation , sur le développement et l'accroissement des fruits et des semences , sur le temps nécessaire à la matura- tion, etc. (b) Des expériences sur la fécondation artificielle des fleurs avec leur propre pollen , dans différentes cir- constances. ( 118 ) Cette série d'expériences nous a phru être de la plus grande importance, parce que nous croyons qu’elles doi- vent former la base de toutes les recherches à faire sur ce sujet, attendu qu'elles seules peuvent nous éclaircir sur la marche de la nature et nous aider à expliquer les phénomènes que nous observons dans les fécondations hybrides. ‘ La seconde série d'expériences simultanées était des- tinée à l'observation de la fécondation hybride et des phénomènes qui y ont lieu. Notre attention était principalement dirigée sur la comparaison des changemens que le pollen propre et le pollen étranger produisaient dans des circonstances ex- térieures égales , sur le stigmate et sur les autres parties des fleurs ; de plus nous avions égard à l'influence que la quantité de pollen, employée à la fécondation , exerçait sur le degré de perfection des fruits, sur le nombre des semences fécondées , sur la croissance relative des fruits , et enfin sur le développement graduel des em- bryons. | | Dans la troisième série d'expériences, nous avons ob- _servé les phénomènes que produisaient sur les fleurs, les . stigmates el les ovaires des mêmes végétaux, quelques autres substances pulvérulentes, telles que la fleur de soufre , la poudre de charbon , ie carbonate de magne- sie et la poudre de Lycopode. | Enfin la quatrième série d'expériences et d’observa- tions avait pour but de reconnaître la durée et Le mode \ d'action «a pollen sur des ovaires étrangers , principa- # lement pour répondre à cette question : le pollen étran- » ger exerce-t-il une action immédiate sur la forme et la ! (119 ) vouleur des fruits et des semences, et sur l’époque de leur maturité? Nous donnons ici un extrait préalable de la seconde série d'expériences, c’est-à-dire de celles qui ont été faites sur la fécondation hybride , quoique leurs résultats ne soient pas encore complets, attendu que l’histoire de ces expériences ne sera complétée que par la ger- mination et le développement des semences obtenues. Ce travail est réservé pour l'été de 1827. Nous espérons, malgré eela , que la publication de ces observations sur le premier acte de la fécondation, dirigera de nouveau l’at- tention des naturalistes sur cet objet si important, et dont l'examen plus approfondi a été négligé si long-temps. Le tableau suivant indique les végétaux avec lesquels ces expériences ant été faites. Le premier chiffre donne le nombre des fleurs fécondées , et le second celui des fruits obtenus. Il faut cependant remarquer que plusieurs des fruits recueillis ne conteñaient que des semences sans em- bryon ; il en résulte qu’on ne peut conclure avec certi- tude du nombre de fruits obtenus à celui des fleurs fé- _condées. Nous avons également eru qu’il n’était pas inu- : ile de comprendre dans cette liste les fécondations qui n'ont eu aucun résultat, car ces exemples pourront être de quelqu’utilité dans des expériences ultérieures. Les expériences de Kœælreuter ont prouvé qu’une fé- condation hybride qui a mal réussi n’autorise pas à en conclure qu’elle ne réussira pas ou qu’elle ne pourra jamais réussir, parce qu’en pareil cas un grand nombre d'influences avaient pu empêcher la réussite ; ce dont il sera encore question plus bas. ? Convolvulus sepium. Ipomoea purpurea. -—Datura laevis: Datura Metel. Hyoscyamns agrestis. Nicotianamacrophylla. rustica. 4 —Datura Metel. © © Datura laevis. Hyoscyamus agrestis, pallidus, Nicotiana macrophylla. —Dianthus caryophyllus, Dianthus barbatus. carthusianorum: — Glaucium luteum. Papaver Rhœas. somniferum. —]JIpomoea purpurea. © Convolvulus-sepium. tricolor.i —Lavatera trimestris. Hibiscus Trionum. —Lychnis flos Cuculi. ‘ Lychnis dioica. —— calcedonica. —— viscarla. Cucubalus Behen. Silene nutans. —Lychnis viscaria. Lychnis Flos Cuculi. dioica. —Malva mauritianafl. alb. Hibiscus Trionum. Lavatera trimestris. —Malva mauritiana fl. rubr. Hibiscus Trionum. —Nicandra physalodes. _ Capsicum annuum. Physalis angulata. —Nicotiana hurüilis. Nicotiana lanceolata Langsdorfi. Nicotiana marylandica. —— quadrivalvis. Hyoscyamus pallidus, —Nicotiana lanceolata. * ‘Nicotiana humilis. Langsdorfi. macrophylla. paniculata. petiolata. quadrivalvis. em S © C1m © See e ( 8. 4. we Sn so SE WE GEL Gin De UD rm - . L . . . 120 ) —— rustica. 4: Datura laevis. 3. Metel. | 4. | —Nicotiana Langsdorfi. Nicotiana humilis. 3. 1. x. —— lJanceolata. 5. x! —— macrophylla. 9. —— marylandica. 19. 5. de —— paniculata. 2. 5. —— pumila. Deus —— quadrivalvis. 9. r. —— rustica. 1% —— Tabacum. DAT 1: Hyoscyamus agrestis. 5. 1. —Nicotiana macrophylla. Nicotiana Langsdorfii. 4. 3. —— paniculata. k 4e ——, quadrivalvis. 4. 2. —— rustica. 4. 3. —— Langsdorfi. "0 —— Talend 7° —— quadrivalvis. 1. —— paniculata. }r- “4 —Nicotiana marylandica. 1. Nicotiana Langsdorfi. 11. 3. I. —— macrophylla. 1. 1. 4. —— paniculata. Je 0e 7: —— quadrivalvis. 7. 5. 7. —— ASE Ho uTe —— pumila. — rade, }r. "À Datura laevis. 4. 3. —— Metel. 3. 3e 1. | —Nicotiana paniculata. “4:71 Nicotiana Langsdorfi, 8. 3. } —— macrophylla. 4. 4. —— marylandica. 5. 2. —— petiolata. 7. 5.1 —— pumila. 2:bite —— quadrivalvis. 12. g —— rustica. 8. 5. 5. —— Tabacum. 2.11 5. | —Nicotiana petiolata. | 1. Nicotiana humilis. CE | 2. —— Langsdorfi. 4. r.! 2. —— paniculata. 3. a —— pumila. ni 1.0 Ke —— quadrivalvis. 4. | 1. —— rustica. 2. 148 1. | —Nicotiana pumila. "| 2. Nicotiana Langsdorfii. 2. 1. 1. paniculata. 2: 244 3. —— quadrivalvis. 2. 24 (C'imay) Datura laevis. 4. & ——. quadrivalvis Hyoscyamus agrestis. D, 5. —— rustica. } er --Nicotiana quadrivalvis. —Papaver Rhoeas. Nicotiana humilis. CARE Chelidonium majus. 25e —— Langsdorfi. 7. 7.|—Papaver somniferum. —— RÉ LS La 3. 2. apaver Rhoeas fl. simp. 6. 6. —— marylandica. 1. 1. plen. 5. 5. —— paniculata. 2 Chelidonium majus. 4. 4. —— petiolata. Sets Glaucium luteum. L'ER © —— rustica. 3. 2.] —Physalis angulata. Hyoscyamus pallidus. 2. 1. Physalis barbadensis. 4. 1. —Nicotiana rustica. Nicandra physalodes. 6. Nicotiana Langsdorfi. 13.6. | —Physalis CA 27: pen —— marylandica. 3. 2. hysalis angulata. 14. —— paniculata. 4. 4. | —Silene nutans. —— petiolata. Te Je Cucubalus Behen. ! D. quadrivalvis. 7. 7 Lychnis dioica. 3e Datura laevis. OM —— flos cucali. 3. —— Metel. JUUx. —— viscaria. 2: Hyoscyamus pallidus. 1. 1.| © Zea Mays sem. luteo. . —Nicotiana Tabacum. Zea Mays sem. rutilo. 2. 2. 2. cinereo. 2. 2. 1.| Zea Mays sem. rutilo. 3. Zea Mays sem. luteo. 2. 2. I 1 Nicotiana lanceolata. _—— © —— Langsdorfii. 2 2 —— paniculata. 4. I 2 cinereo. 2. 2, —— quadrivalvis, —— rustica. Zea Mays nana. Zea Mays sem. rutilo. 14. 1. . Les fécondations hybrides offrent à la vérité des diffi- cultés ; cependant leur exécution est plus facile , surtout chez une grande partie des végétaux qui viennent d’être nommés , que ne semblent le croire beaucoup de natura- listes. Avec quelque constance, de l’exactitude et un lo- cal favorable, on ne tarde pas à acquérir une certaine habileté qui assure un bon succès dans la plupart des cas. Cependant nous croyons devoir conclure des expé- riences que nous avons faites jusqu'ici, que des fécon- dations hybrides ne doivent s’opérer que très-rarement dans la nature libre; car l'influence du pollen propre est tellement prépondérante sur celle même d’une grande masse de pollen étranger, d’une espèce quelque voisine qu'elle soit, qu'une quantité microscopique du pollen propre anéantit complètement l’action du pollen étran- ( 122 ) ger. Cette loï ne souffre peut-être d'exception que dans les variétés, surtout des végétaux cultivés, où elle est : alors modifiée par des lois plus élevées de la végéta- tion. Une remarque généralement applicable et qui pourra être utile aux naturalistes qui se proposeraïent d’entre- prendre des expériences de cette nature, ou d'autres analogues , c’est celle de la fécondation dansles fleurs , et de tous les phénomènes qui s’y rattachent; par exemple, la maturation des anthères et du pollen , la puberté du stigmate, le développement et lépanouissement de la fleur sont singulièrement favorisés et accélérés par la chaleur du soleil, ce qui fait aussi que la plupart des fleurs sont fécondées long-temps avant l'épanouissement de la corolle(r}; sur le cucubalus behen , par exemple, lorsqu'il fait un temps chaud, ceci a quelquefois lieu deux et même trois jours avant ouverture de la corolle. Sous l'influence de la chaleur du soleil et d’un temps sec les anthères mûres sont tellement sensibles, qu’elles se crèvent et expulsent le pollen au plus léger attouche- ment, La pluie et un temps humide retardent au contraire beaucoup tous ces phénomènes ; aussi nous nous sommes fréquemment servi d’un léger arrosement répété sur les fleurs pour retarder la maturité du pollen , dans les mo- mens Où nous manquions précisément de stigmates pro- (1) M. Gærtner nous paraît trop généraliser ce fait. Dans un grand nombre de plantes, au contraire, la fécondation n’a lieu qu'après l'é- panouissement et même après la défloraison de la corolle : l'opinion de l’auteur a probablement, été fondée particulièrement sur l'observation des Solanées et des Caryophyllées, dans lesquelles , en effet, la fécon- dation s'opère avant épanouissement de la corolle ; mais c’est une ex- ception à ce qui a lieu dans la plupart des autres familles. R. ( 123) pres à la conception, pouï faire une expérience posi- tive, es, 12 - Le pollen propre appliqué à l’aide du pinceau s'at- tache très-facilement et fermement au stigmate suseep- tible de conception , au point qu’il devient difficile de l'enlever dé nouveau sans lésion de ce dernier. Il en est autrement du pollen étranger : il arrive fréquemment que le stigmate ne s’en charge que diflicilement et avec lenteur, même quand il serait recouvert d’une humeur visqueuse. L'aflinité plus ou moins grande des espèces réunies donne en cela une différence fort marquée; le pollen d'espèces très-voisines s'attache plus facilement ; celui de genres différens ne tient guère qu'avec beaucoup de peine (1). : Mais la réception du pollen étranger dépend aussi em _ partie de la maturité du pollen Wui-mème, et en partiede celle du stigmate. Le pollen est à l'état de maturité lors- qu'il sort de l’anthère qui s’est ouverte naturellement ; la puberté du stigmate se reconnaît à la plénitude, la fraîcheur et l'humidité de celui-ci, Dans la grande majorité des cas , cet état des deux organes de la fécondation paraît (x) I est singulier que M. Gærtner ayant remarqué l’adhérence qui existe entre le pollen et le stigmate lors de la fécondation , n'ait pas . cherché à déterminer quelle en était la cause; il paraît l’âttribuer uni- quement au liquide visqueux qui recouvre le stigmate, et il est difficile, dans ce cas, de concevoir pourquoi le pollen étranger adhère moins fa- cilement que le pollen propre ; s’il avait disséqué le stigmate dans ce mo- ment , il aurait vu que chaque grain de pollen est fixé sur le stigmate par un tube membraneux qui, sortant de son intérieur, pénètre dans le tissu du stigmate et y porte La substance fécondante. Nous avous fait sur ce sujet une série nombreuse d’ebservations, dont nous avons présenté les résultats à l’Académie des 8ciences, et que nous publierons incesssam- ment. ù K. (124) avoir lieu simultanément, et la maturité du pollen, regar- dée presque généralement comme précédant la puberté d& stigmate , ne semble être qu’apparente, ou bien la diffé- rence paraît n'être que très-légère. Des obsérvations ré- pétées nous ont appris que la fécondation des fleurs dioï- ques, dans lésquellés le style et le stigmate deviennent fré- quemment plus apparens après la dispersion du pollen , s'était déjà opérée depuis long-temps. Cet accroissement des parties femelles nous semble précisément être ,'dans beaucoup de cas, une preuve que l'acte de la féconda- tion a eu lieu, et que l'ovaire commence à se dévelop- per. Lorsque les parties de la fécondation sont réunies les unes et les’autrés dans uné seule et même fleur ; la maturité du pollen et la puberté du stigmate coincident dans une seule et même époque. Mais , de même que la maturité du pollen se laisse un peu retarder, par exemple, par l'humidité, de même aussi la faculté de concevoir peut être rendue plus durable dans le stigmate par des moyens artificiels. | s La première série de nos expériences donnera en son temps des notions plus précises à ce sujet. La faculté fécondante du pollen et la différence dans la durée de cette faculté ne peuvent pas être traitées ici; nous faisons seulement la remarque qu’elle‘ dif- fère beaucoup chez différens végétaux; elle paraît ne durer qu’un petit nombre d'heures chez quelques-uns , et 1 P q plusieurs jours et même plusieurs semaines chez d’autres." La puberté et l'aptitude à la conception se manifes- tent dans le stigmate , comme il à déjà été remarqué, par l'aspect plein, frais et humide de ce dernier. Chez un grand nombre de végétaux , un suc visqueux , limpide | : { a25) {acidule? ), s’exsude à la surface du stigmate; c’est avec ce suc.que.se combine le contenu liquide du‘pollen. Cette exsudation humide cesse lorsque la fécondation s’est exé- cutée complètement; mais, dans. quelques espèces de plantes (surtout chez les Nicotiana rustica, N. langs- dorfii, N. paniculata, etc:\), dans les cas de féconda- tion incomplète ou arrêtée, et dans quelques féconda- tions hybrides, elle persiste encore pendant plusieurs jours, et. en si grande abondance, surtout sous une in- fluence vive de la chaleur du soleil , qu’on peut quelque- fois enlever goutte à goutte cette humidité du stigmate, Ce phénomène se rencontre principalement sur des stig- mâtes glanduleux ; sur ceux dont la surface est veloutée, comme, par exemple , dans les Datura ; les Physalis, les Nicandra ; dans les Graminées, les Malvacees , les Papavéracées , eic., cette secrétion est au contraire moins apparente, et consiste plutôt en une simple va- peur fort ténue qui occasionne la contraction de la mem- brane élastique du pollen , afin que le contenu liquide de celui-ci (mèlé à la vapeur du stigmate) puisse être reçu par les vaisseaux absorbans. Lorsqu'une fécondation hybride réussit, le pollen, appliqué sur le stigmate , disparaît plus ou moins promp- tement, suivant l’aflinité plus grande ou plus éloignée des espèces , et suivant la quantité plus ou moins grande du pollen qui se trouve sur le-stigmate. Cependant nous n'avons jamais pu observer en moins d’une heure et de- mie aucune diminution dans la masse du pollen, sur les plantes ci-dessus désignées. L'action de la chaleur du soleil favorise aussi ce phénomène d’une manière frappante ; mais jusqu'ici nous n'avons pas encore pu (326 ) réussir, à décider positivenient si les grains de pollen se vident avéc rapidité, comme le! prétend Hedwig, où bien si cela ne se fait qu'avec lenteur, comme Kolbeuter l’a assuré. Dans un très-Brand nombre dé cas, surtütt lorsque 6 stigmate n’exsude point de liquide sons forme de gouttes, ete. (£’est ce quia lieu chez la plupart dés végétaux) , la (sortie du contenu liquide du pollen ne se. fait que lentement. Après un temps plus ou moins long, on ne découvre plus; à l’aide dumicroscope, sur lestigs mate, que de petites poches vides, de couleur éme ; dans | beaucoup de cas nous avons aussi vu', après un intervallé de trois-quarts d’héure jusqu'à une heure ét dernie;, lé. pollen: devenir terne; et: se décolorer enfin toùt-à fait après ui temps plus long; c’est ainsi, par exemple; que le pollen bleu du Nicotiana Langsdo fit devenait dat bord rougeàtre et enfin tout-àfait pâle. ru Lorsque la quantité de pollen appliquée suflisait il opérer Ja fécondation ; le pollen appliqué plus tard ess tait sur le stigmate! sans changer rii de forme, ni de cou leur; mais ous étions souvent obligé, dans la féconda tion hybride, d’appliquer du pollen à plusiours reprises aussi nous! a:t-il paru qu'elle exigeait ane quantité de pollen plus grande en proportion que là fécondation na turelle, ei que des espèces éloignées en demandaient unë quantité plus considérable que desespèces plus voïsines. Nous avons era remarquer en outre que le pollen ? appliqué plus abondamment et à plusieurs reprises , donné lieu à une fécondation pluscomplète, ’ésta-dirés| que non-seulement lés fruits, mais aussi les semieticésl| en sont devenus plus pese et ces dernières plus nor breuses. pl ‘ Caa7 ) Malgré cela; l'application la plus abondante et faite au temps le plus favorable produisait à la vérité des fruits parfaits, mais jamais le nombre normal de se- meuces mûres ; il n’y avait que les espèces extrêmement voisines entr'elles, comme par exemple celles des, Da- tura, qui faisaient ici une exception. Dès que le stigmate ne reçoit plus le principe féton- dant du pollen , et que, par conséquent, la fécondation peut être regardée comme accomplie, son Aspect de frai- cheur se perd, il se rapetisse, se fane, se ternit, se ride , devient sale, tacheté, sec, et prend enfin une cou- leur brune-noirâtre; cette moruülication gradüelle du stigmate se propage ensuite, quoique beaucoup plus «tard, au style. Dans la fécondation ‘hybride; la vie di stigmate se conserve ordinairement plus long-temps; souvent celui-ci redevient humide après avoir absothé e principe fécondant du pollen; et ce phénomène est le signe de sa non-saturation par la matière fécondante, et d’une aptitude renouvelée à recevoir de nouveau cette matière; ce qui est clairement prouvé par la disparition du pollen appliqué de nouveau, jusqu’à ce qu'enfin te defnier reste saûs changement sur le stigmate, et que celui-ci perde sa couleur fraiche, sa forme, sa vie et son activité, l'a Dans quelques espèces ceue période ss’est prolongée jusqu’à durer troisjours, et cela surtout dans les cas où la fécondation avait lieu entre des plantes de genres dif- férens. et où en même temps le ciel était couvert de nuages. | Dans la fécondation naturelle, les phénomènes dont ils’agit suivent une marche bien plus rapide. Les chan- ( 128 ) gemens du stigmate ont lieu en quatre-vingt-cinq à cent. minutes , sous les circonstances les plus favorables, te plus souvent en quelques heures, dans vingt-quatre’ heures au plus; il s'ensuit de là que la fécondation hy- bride s’opère avec plus de lenteur, et que le ‘pollen étranger, non-seulement n'accélère pas la fécondation, mais qu’il la ralentit plutôt ; celle-ci arrête manifeste- ment l’activité vitale des végétaux. | Quoique l’afinité des espèces entre elles détermine de préférence la disposition du ‘stigmate à recevoir un priu- cipe fécondant étranger , nous avons cependant fait, à cet égard, des observations qu’il serait peut-être dificile d’ex- pliquer par le principe de l’affinité. Ainsi | par exemple, le Nicotiana pumila, le Datura lævis. et le Lychnis flos cuculi se chargent facilement de pollen, étranger, même de, genres diflérens , tandis qu’au contraire le Nicotiana langsdorfii, le Nicotiana paniculata, le Lychnis viscaria et le Datura Metel ne sont point, ou du moins sont difficilement fécondés par le pollen étran- ger, surtout lorsqu'il provient de plantes d’un genre différent. 6.7 Peut-être trouverait-on une raison de ce phénomène dans la difficulté que le contenu liquide du pollen éprouve à se combiner avec le fluide qui humecte le stigmate. Mais nous doutons que ce soit là toujours la cause uni- que; des circonstances accidentelles peuvent aussi avoir! exercé une influence sur le succès où l’insuccès de la fécondation. Des observations ultérieures pourront en+ core donner plus de lumière sur cet intéressant phénoë| mène. La corolle et les parties qui la remplacent sont une (159 ) autre partie essentielle de la fleur, et, par conséquent ; sans déûte aussi un organe nécessaire à la fécondation complète: L'observation rapportée plus haut, que la fé- côndation s'opère fréquemment, et dans beaucoup de fléurs, toujours avant le développement complet de Ja “corolle, parait prouver que cétte dernière n’exérce pas uné inflücenee #mimédiate sur ce pliénomène, surtout lorsqu'on se rappelle en oùtre que, non-seulement la formation ‘et Te développement des étamines et des an- thètes précèdent lx formation et le développement de la "corolle , mais qué l’épariouissement subséquent de ceile- ci et l’appañüoii ‘parfaite ‘de ses brillantes couleurs _ n'orit lieu que quand l’acté de la fécondation est décidé- ment'accompli, et ne coinecidènt peut-être entièrement avec Jui que dans un petit nümbre de cas: Dans nos ex- périeñcés , nous avons fait l'observation que la lésion de Ja corolle, divisé ) par éXemple’, dans:sa longteur pour opérer Ja castration des fleurs, ne nuisait pas'à là fécon- _dation ; une lésion même plus forte ou une destruction partielle n’a paru avoir aucune influencée tiuisible dans plusieurs cas. Ces circonstances pourraient rendre dou- teusé jusqu’à un certain point la ‘éonne*ion nécessaire dé la corolle et des ‘organes analogués avée l'acte de la “fécondation. On ne saurait prendre ‘ici en considéra- tion quelques dispositions organiques accidentelles , “elles que la fonetion de presser des anthères contre Me’stigmate, celle de protéger les parties essentielles de la fécondation contre les influences extérieures nui- ‘sibles. F4 Il ne nous reste donc autre chose que d'observer les changemens que la corolle éprouve après la fécondation, X, 9 ( 130 ) pour mieux apprendre à connaître sa nature et la cor< nexion dans laquelle elle se trouve avec cet acte. Dans la marche naturelte de la fécondatiôn , la corolle conserve encore , pendant quelque temps, son aspect de fraîcheur et de vie lorsque les anthères ont déjà perdu leur pollen; elle tombe alors ordinairement sans se dété- riorer et semble ainsi, en se détachant de son point d'in: ! sértion ; être éliminée par l'ovaire qui vient d’être vi- vifié. C'est un fait connu depuis long-temps que cetie sépa- ration a lieu d'autant plus nettement et plus prompte- ment que la fécondation a été plus parfaite ; ce qui a sur- tout lieu dans un temps chaud ét sous l'influence d’abon: dans rayons solaires. Il en est autrement dans la fécon- dation hy bride. Il est assez rare, dans les cas de fécondation hybride, et même de toute autre fécondation incomplète, que la corolie tombe dans son état d’intégrité; elle passe ordi- nairement à un certain état maladif; efle commence par perdre son aspect de vivacité, elle pâlit et devient mate ÿ tachctée par endroits ; elle se fane en partie, se dessèche et finit par être rejetée. C’est ce qui a lieu en 4-5 jours chez les Lychnis flos cuculi, L. viscaria et L. dioica ; en 3-4 chez les Dature; en 5-7 chez la plupart des es- pèces de Nicotiana. Maïs la corolle a aussi, dans ces cas, une durée plus longue, comme Kclreuter et Mauz l'ont déjà observé ; car, dans les Lychnis, les pétales torn- bent souvent déjà le second jour après la fécondation na- turelle; dans les Datura la corolle tombe également le second jour, et dans les Nicotiana , du troisième au qua- trièrne. NT er ) Nous avons empèché entièrement la fécondation sur des individus de Nicotiana rustica et de N. Langsdor- fit, et par là nous avons prolongé la vie de da corolle et l'aspect frais du stigmate chez la prémièré , Jusqu'à dix, et, chez la seconde mème jusqu'à quatorze jours, après lesquels seulement toute la corolle tomba décolo- rée et gatée. Souvent cependant , lorsque la fécondation a totalement manqué, toute la fleur tombe du 5° au 6° jour chez les Nicotiana, du 8° au 10° chez les Datura, phénomène dont la cause nous est encore cachée. Les faits rapportés sembleraient faire croire que ‘la corolle est plutôt destinée à la vie et à l’activité du stig- mate et du style-qu'au développement et à la nutrition des ‘étamines, si la conexion organique éloignée du | pistil et de la corolle en général, et d’un autré côté l’or- ganisation identique de la-corolle et des étarines éhez la plupart des végétaux ; ainsi que leur ‘ünion intime et leur adhérence mutuelle dans'un grand nombre d’entre eux, ne s'opposaient à cette hypothèse. Des expériencestet des observations répétées sur différentes éspèceside fleurs fourniront sans doute encore plus de lumières sur cé sujet. La sécrétion du suc miellé se fait dans la plupart des _ fleurs pendant les progrès du développement de la co- rolle et avant l'épanouissement de celle-ci , et dure en- core quelque temps après que la fécondation a eu lieu (pendant deux ou trois jours dans les Vivotiana et dans les Datura ). Nous avons vérifié l'observation faite par Koelreuter, que les insectes qui vont chercher du miel ne fréquen- | -tent que rarement les fleurs fécondées artificiellement ; (ua) nous croyons trouver la cause de ce phénomène dans la privation de ces fleurs de leurs anthères et de leur pol- len qui airaient princi palement les insectes. \ Le dépérissement et la chute de la corolle sont les pre- miers signes de la fécondation accomplie ; mais, à l’excep- ion de ce phénomène, nous ne remarquons à cette épo- … que aucun autre changement dans les parties qui sur- vivent à la fleur; il n’y a que l'aspect frais du calice et de l'ovaire qui prouve que leur végétation continue. Le pédoncule,du nouveau fruit et le calice sont les parties sur lesquelles on croit d’abord remarquer quelqu'accrois- sement , tandis que l'ovaire lui-même ne montre aucun signe visible d’un changement.qui s’y serait passé. L’ai- longement et l’épaississement du pédoncule, mais sur- - tout le développement de l'articulation pédonculaire , paraissent;être les premiers signes manifestes de l’ac- croissement commençant du fruit naissant. Ce n’est qu'après un intervalle de plusieurs jours, : suivant la différence de la période nécessaire au déve- loppement parfait et à la maturation d’un fruit, qu’on remarque une augmentation à peine sensible dans les dimensions de l'ovaire, en même temps que le calice ! continue à s’accroitre. Cet état stationnaire apparent dans la croissance ét | dans le développement du jeune fruit pendant les pre- miers jours qui suivent la fécondation est plus frappant encore dans la fécondation hybride que dans la fécon- dation naturelle. Dans quelques fruits dont la matura- tion exige un temps assez long, cet état est si marqué, que nous craïgnions la chute du fruit depuis long-temps dépouillé de sa corolle, lorsque le lendemain, après avoir ne (133) en quelque sorte terminé une lutte extérieure et vaincu un obstacle évident, il commençait à montrer décidé- ment de l'accroissement. Lorsque les semences sont vi- vifiées , l’activité intéricure paraît se répandre sur l’en- semble, et pour exciter cette activité vitale , ‘une cer- taine période déterminée est évidemment nécessaire. À dater de cette époque , lejeune fruit continue à aug- menter son volume én proportion de ses différentes di- mensions; les parties accessoires du péricarpe, telles, par exemple, que le calice, se pcrfectionnent et s’ac- croissent dans la même proportion jusqu’à ce que le fruit ait atteint son développement et son volüme parfaits. Le fruit reste alors de nouveau stationnaire pendant quel- que temps, et toute l’activité végétative se dirige évi- demment vers l'intérieur , vers le perfectionnement et la | maturation des semences, et surtout de l'embryon. Dès que ceci à lieu, que les semences prennent de plus en plus leur couleur et leur degré de solidité ;'et l'embryon sa consistance , les-fruits commencent aussi à diminuer de volume, les enveloppes se dessèchent et facilitent aux semences leur sortie pour les mettre en état de com- mencer une nouvelle vie. _ L’accroissement et le développement des fruits prove- nant d’une fécondation hybride, une fois commencés , on n’observe plus, relativement au temps et'au mode de l’accroissement , de différence entre ces fruits et ceux qui proviennent d’une fécondation naturelle. La période de maturation des fruits hybrides est donc de quelques jours plus longue et plus tardive, les circonstances exté- rieures d'ailleurs égales, que celle des fruits naturels. Ces jours correspondent à la durée plus longue de l'acte (154) de la oondirion et au retard occasioné par le trouble introduit dans la végétation. … Mais il existe plusieurs degrés dans la fécondation hy- bride , et l'on observe, tant dans les fruits que dans les semences, de grandes différences dans le développement de leurs diverses parties, en raison sans doute de l’in- fluence et de la distribution plus ou moins parfaite, par- * tielle ou générale, du principe fécondant du pollen sur les ovules. Kœlreuter a également observé ce phénomène auquel il donné le nom de fausse fécondation (4fterbe- ; fruchiung ). (Voyez ses notices préliminaires , page 43, et la continuation de ces notices page 68.) Dans le de- gré le moins parfait de la fécondation, la force végétative se borne à l’accroissement du calice jusqu’à ses dimen- sions normales , tandis que l'ovaire ne se développe pas. Un degré de fécondation un peu plus parfait a pour efet un développement plus ou moins marqué du péricarpe ; mais les semence n’y participent pas, ou du moins en petit nombre et fort imparfaitement. De cette manière la graduation s'élève jusqu’au développement, en appa- rence complet , de toutes les parties; les semences mêmes ont en partie alteint leur grandeur naturelle, mais elles sont sans embryon. Le nombre plus ou moins grand de semences dans un fruit peut être regardé en général comme le résultat prin- cipal d’une fécondation plus ou moins complète. Cepen- dant la fécondation naturelle, la plus complète même, paraît être insuffisante dans les fruits polyspermes, comme. par exemple dans les Nicotianes, les pavots, pour fécon- der tous les ovules contenus dans l'ovaire. Dans un grand nombre de genres et d’espèces de végétaux, il y a même : ( 293 ) . desavortemens naturels et constans parmi le$ semences. La fécondation hybride se montre encore icr, ainsi que dans les circonstances déjà mentionnées, comme un acte in- . complet ; car, à l'exception des espèces du genre Datura (que Koælreuter ne voulait, pour cette raison, regarder que comme des variétés), nous n'avons jamais obtenu, sur les végétaux que nous avons soumis à la fécondation hybride, le nombre de semences qu'une fécondation na- turelle produit ordinairement , quand mème elle serait -moins complète. Mais l'expérience nous a montré que des fécondations, souvent répétées, et par conséquent aussi une plus grande quantité de pollen appliquée sur le stigmate, donnent aussi lieu au développement d’un plus grand nombre de semences. Cette loi est cependant subordonnée à celle de l’afinité des espèces, comme on vient de le remarquer à l’occasion du genre Datura. Quelques exemples pourront éclaircir ceci : des fruits parfaits obtenus après la fécondation naturelle sur les … Datura lævis-et D. metel conteraient , sans aucune trace des semences non développées, cinq cent quatre- vingt jusqu'à six cent cinquante semences parfaites. Un fruit hybride du Datura metel 4 avec le D. lævis contenait , après une seule fécondation, six cent quarante | semeuces nen moins parfaites; un autre fruit du Datura lœvis $ avec le D. metel & n’en avait que deux cent quatre-vingt-quatre; un fruit du Datura lævis g avec le Vicotiana rustica ÿ, après une fécondation deux fois répétée avec le pollen, de huit fleurs ou de quarante anthères chaque fois, ne contenait que cent huit se- mences , parfaites en apparence , et pourvues d'un em- bryon complètement developpé. Un fruit très-parfait du ( 156 ) Nicotiana macrophylla contenait deux mille quatre cénts seize semences parfaites, avec un grand nombre d’autres qui étaient pulvérulentes ; un fruit du Vicotiana macrophylla $ fécondé une seule fois avec le Vicotiana quadrivalvis & renfermait six cent cinquante-huit se- mences müres en apparence ; un fruitdu Papaver som- niferum contenait deux mille cent trente semences; un fruit hybride de cette espèce, produit avec le Glaucium luteum +, ne contenait que six semences , quoique la fécondation eût été répétée trois fois. Un autre signe auquel on reconnait que la fécondation hybride a réussi, c’est la maturité et la perfection des semences. Ilyaici également des différences notables. On sait que, pour être parfaite, une semence ne doit pas seulement avoir un certain volume et un bon aspect extérieur, mais qu’il faut en outre pour cela la présence, l'intégrité et la vie de toutes ses différentes parties, qui forment un ensemble inséparable par lequel la produc- tion d’une nouvelle plante est rendue possible dans des circonstances favorables. Fréquemment cependant la fécondation hybride a pour effet la formation de semences qui ressemblent à la vérité à des semences parfaites, quant à leur apparence extérieure, mais dans lesquelles on ne trouve, en les examinant de plus près , que les enveloppes extérieures ; quelquefois même elles possèdent un embryon, mais qui n'est pas susceptible de se développer par la germination. Ainsi que les fruits , les semences parviennent aussi, après la fécondation hybride, suivant différentes circon- stances , à différens degrés de développement, et nous (133 ) croyons y avoir observé la même loi que pour les fruits, c’est-à-dire que les parties externes sont formées avant les internes. Dans les semences des Datura , par exem- ple, on ne peut distinguer l’embryon (quoiqu’à peine sous forme d’une masse demi-liquide), que lorsque les semences ont presque déjà atteint leur grosseur normale, vers le trente-sixième ou quarantième jour environ après Ja fécondation. Il a déjà été remarqué qu’un fruit, parfait en appa- rence , ne peut pas faire conclure avec certitude la per- fection des semences; quoique les deux choses se trou- vent souvent réunies ; car nous avons trouvé assez fré- ‘quemment qu’un fruit petit et de peu d'apparence con- tenait cependant des semences parfaites et propres à la germination. Une des causes principales de ces différen- ces parait résider dans l’inégale distribution du prin- ‘cipe fécondant sur les ovules; peut-être la quantité du h pollen , la différence dans le degré de maturité des par- ties de la fécondation employées de l'un et de l’autre côté n’y sont-elles pas d'une moindre influence, etc. Des re- cherches futures devront d’ailleurs donner des éclaircis- semens plus précis sur cet objet. : Une remarque que Koælreuter fait, en passant, dans . sa notice préliminaire , p. 39, où il dit : « Quoique je n’eusse guère pu, découvrir de choses particulières ou étranges sur les semences obtenues par la fécondation hybride, j'avais cependant trouvé une différence notable entre les semences normales et celles qui ont été obtenues artificiellement, » et l’assertion claire et positivement exprimée de M. le docteur Mauz ( feuille de corres- pondance de la Société d'Economie rurale du Wurtem- (138) berg, t. 6, p. 145), qui dit ayoir obtenu un grand nombre de fruits différens par la forme et les couleurs , sur un jeune poirier dont un grand nombre de fleurs avaient subi l'opération de la castration, dans la vue de : les faire féconder par le pollen de plusieurs poiriers voisins qui étaient également en fleur , sont en contra- diction directe avec nos expériences relatives au mode d’action du pollen étranger sur les fruits et les semences dans les cas de fécondation hybride, Engagé par d’autres phénomènes que nous avons observés sur le Zea mays, nous avons entrepris une série d'expériences. pour ré pondre à la question : si le pollen étranger exerce ou n'exerce pas une influence immediäte sur La manière d'étre extérieure des fruits et des semences qui sont le résultat de ces fécondations ? Il en a déjà été question plus haut. Ces expériences n’ont point donné jusqu'ici de résultats décisifs; au contraire, nos expériences sur Ha fécondation hybride nous ont déjà donné quelques éclair- cissemens sur le mode et sur les limites de l’action que le pollen étranger exerce sur la formation des fruits et des semences futures. En mettant l'attention la plus scrupuleuse dans l’exa- men des fruits et des semences oblenus par nos féconda- uons hybrides , nous n'avons rOUVÉ aucun changement ni dans la figure, ni dans la couleur, ni dans aucune autre propriété extérieure des fruits et des semences dé . La plante-mère. Les fruits ,einsi que les semences , sout bien différens entre eux, relativement à leur volume et à leur forme , dans les Datura et dans les Nicotiana, dans les Jusquiames et les Nicotiana, dans les Pavots et les Chelidoines , et même dans le Nicotiana quadrival- ( 159 ) vis, le Micotiana langsdorfii et le N. paniculata, dans le Silene nutans , le Cucubalus behen et le Ly- * chuis flos cuculi, et cependant on ne pouvait découvrir la moindre différence ni dans la forme ni dans le vo- lume , ni dans la couleur des fruits et des semences ob- tenus par fécondation hybride sur les espèces désignées, et comparés avec les fruits et les semences de la plante- mère. L'examen anatomique, même le plus soigné et le plus attentif, des semences du Datura lævis g avec le Ni- ” cotiana rustica ne put faire découvrir entre l’embryon parfaitement développé provenant de cette fécondation , et celui du Datura lævis engendré par la fécondation normale , la moindre difiérence dans les rapports exté- rieurs. L'influence du pollen étranger ne change donc rien dans les formes extérieures propres à la plante- mère, ni dans les qualités extérieures des fruits, des semences et méme de l'embryon ; cette influence ne fait que donner à ce dernier la faculté de produire, par la germination et par le développement ultérieur de la nouvelle plante, une combinaison intime de la forme des parties des deux espèces qui ont concouru à sa production. | L'esprit observateur si exercé et si pénétrant de Koælreuter rend tout-à-fait invraisemblable la supposi- tion que la différence des fruits et des semences à la suite . de fécondations hybrides , par exemple, entre le Mico- tiana rustica et N, paniculata , eût pu lui échapper . dans des expériences et des observations continuées pen- dant des années , et très-exates., si un changement dans la forme des semences de la plante-mère avait réelle- ment eu lieu, Cependant , à l'exception du passage cité , (140 ) Koœlreuter n’a fait mention dans aucun autre endroit. de ses observations publiées sur cette matière , d’une pareille transformation , attendu que, dans la continua-- tion de la Notice préliminaire ,'p. 10 et p. °3 , et dans d’autres endroits , il parle expressément de semences qu'il a obtenues des espèces de Micotiana déjà dési- gnées ; mais, sans rien dire d’une différence relative à leur forme. Nous-pensons donc que les expressions rap- portées n'ont été qu'une suite de la première surprise” que lui avait causée le succès de son expérience. Quant à l'expérience de M. le docteur Mauz, nous n'oserions décider si le résultat mentionné a été une suite de l’influence du pollen étranger , où bien de cir- constances qui n’ont eu aucune connexion avec la ‘fé- condation. Nous sommes encore bien plus loin de mettre en doute le fait lui-même, puisque dans les ouvrages pomologiques nous trouvons plusieurs faits, qui constatent qu'une seule et même branche peut por- ter des fruits différens en grosseur et en couleur, sans qu'ont ait enté préalablement sur elle différentes greffes. Nous rangeons plutôt ce phénomène dans une même série avec d’autres qui lui sont analogues, mais qui n’ont pas le moindre rapport avec la fécondaiion ; savoir, avec ceux où les différentes branches d’un même pied portent des fleurs et des fruits de différente couleur. C’est ainsi que nous avons vu se développer sur un pied de Pelaïrgonium zonale à feuilles vertes, une branche qui s’est conservée pendant plusieurs années avec des feuilles à bordure blanche et avec des fleurs” d’un rouge plus saturé ; de plus , nous avons vu pousser sur des giroflées et sur des œillets des branches por-\ (141) tant des fleurs très -diflérentes pour la couleur de celles que portait le reste du pied, etc'était sur des in- dividus à fleurs simples que nous avons observé ce phé- nomène dans les. deux, espèces. Nous n’osons aflirmer si la culture exerce une influence sur ce phénomène remarquable, ni préciser quelle est cette influence ; toutefois. ce n’est pas du moins à elle seule. qu’on peut en attribuer la cause; c’est ce que nous apprendun fait que nous avons, observé sur une plante sauvage, la millefeuille, qui avait poussé de la même racine desitiges, à fleurs blanches et d’autres avec des fleurs. fortement rosées. La notice succincte de M. le docteur Mauz, dont il a été question, nous laisse, en outre, dans l’incerti- tude, si les fleurs du poirier qui avaient subi la castration. avaïent été marquées où non; et-pountant celle précau- tion est indispensable dans des expériences de cette na- ture pour prévenir toute espèce d’équivoque, |. ILrésulte doua des expériences. que nousavons faites jusqu'ici, que,le pollen. étranger, dans la fécondation, hybride, ne peut accélérer ni le temps de la maturation en général , ni.changer la forme. et. la jouleur. des fruits et des semencès de H plante-mère; etil.en résulte éga- lement que le pollen d'une espèce à, période.de matura- tion plus longue .ou plus courte ne;.fait point, passer lune ou l’auré,de ces qualités à la plante-mère:,, en d'autres termes que cette dernière conserve la {période de maturation ordinaire pour ses fruits, quelle que soit d'ailleurs l'espèce dont le pollen a été pris pour être ap- pliqué sur le stigmate de la première. Ainsi, par exemple, les fruits du Vicotiana paniculata de la liste donnée plus haut, murissaient trente - deux à trente- U (142) quatre jours après Ja fécondation accomplie ; ceux dar. Nicotiana Langsdorfii, en tente-six à qüarante jours 3 ceux du N. quadrivalvis, én quaranté-cinqç à quarante’: huit; ceux du N: fumilis; éh quaranté-sept à cinquante ; ceux du W. rusticà, én quaranté-neuf à tinquante-deux ; ceux du. ar éph rllà ; ext soitarité, à soixarite:dix ; ceux des Datura en soixante-dix-huit à pe MR dix, ‘étee | Après avoir” cherché, dans ce qui j-btOREs à déduire dés phiénomènés que nous avons décrits, l’action du pol: leñ sur le stigrate en général, son influènce sur la fé condation des semences et les limites dé son actioti sur la conformation extérieure des ‘seinences et sur la pé- riode de leur maturation; nous allons encore ajotttér quelques mots sur sa manière d'agir. déviéne clair ; par les faits rapportés plus hauts ‘que ; selon da nature et l’individualité du végétal qui doitêlre fécondé } il faut-une périodé plus où moins longue pour le 86 jour du pollen sur le stigiate; qu'un temps plus long. est nécessaire pour la fécondation hyb#de: qüe pour-la fécondation-noimiale :nous concluëns de à. que la fe2 condation des semences par le pollenn'a pas lieu par uñe action instantanée , analogue ; pdr évetiples à La) matière électrique ; mais par üné ackiou' continué! E résulté ,; de plus, des faits rapportés plus haut que lé pollen doit expulser son contént ; se mettré en Contact intime avec le stigmate, se combiner avec l'humeur sé: crétéé À la surface de ce dernier ét péñètrér dans l'in2 térieur de l'ovaire par lés vaisseaux du étigmate si uné fécondation réelle des semences doit avoir Heu qu'une plus graride quantité dé principe féconidant du (145) pollen féconde un plus grand nombre d'ovules ; que la | fécondation hybride exige une plus grande quantité de ialières ; enfin qué la distribution de la matière fécon- dante sur les ovules se fait inégalement : d’où il résulte que ; rnème dans la fécondation normale, une partie Seulement des ovules, et non pas tous, devient des séniencés parfaites. Nous concluons de ces propositions expérimentales : Que le principé matériel, le contenu liquide du pollen, parvient aux ôvules après s'étre combiné avec la matière liquide sécrétée sur le sig: mate , pour y donrnér naissance & l'embryon.) Or; l'expérience nous démontre aussi que l'embryon ne parait que plus ou moins long - temps après la fécon: dation, selon la nature du végétal ; l'absence ou la pré- sencé de l'albumen, ete. , ét qu'il se forme d'un liquide; ñous en concluons : que l’émbrjion ne préexiste: pas dans les ovules, mais qu'il ést au contraire un produit de la fécondation. Nous nous réservons la comparaison des phénomènes qui viennent d’être exposés avec ceux de la fécondation animale, lorsque tous aurons eu occasion de :eom> Muniquer au public lé reste de nos expériences y1et lé tout dans son ensemble. En vérifiant d’ælleurs dé:nou- veau cé que nous avons rapporté jusqu'ici, et én don- hant plus d'extension à cés expériences ; nousespérons pénétrer encore plus avant dans la nature de «es phé: nomènes remarquables ; jusqu’à cette époque , nous lais- sons à d'autres la liberté d’user à volonté de ces maté- riaux. / Nous ajoutons, pour notre justification, que nous n'avons fait usage des expressions , fécondation , con- (ag ) céplion:,-pubertc, ovaire | ovule ; etc, empruntées à là physiologie animale , qu’à cause de leur brièveté eb dela commodité de leur emploi, sans vouloir rien pré: juger par-là. Nous avons pensé que ces expressions , que tout le monde comprend, convenaient mieux pour, désigner certaines choses et certains phénomènes con= nus; que des noms nouveaux, grecs-latins ou, latins: grecs qu'il aurait fallu créer exprès ; et qui n'auraient. été familiers ni aux défenseurs ni aux adversaires de la sexualité des plantes, qui n'auraient enfin servi peut- être qu'à cacher une-nouvelle hypothèse. IL nous serait cependant désagréable d'avoir excité de nouveau, soit par les mots et les dénominations , en question, soit par la manière dont nous avons exécuté nos recherches, la suscéptibilité, et nous.pourrions presque dire l'hu- meur passionnée. de quelques naturalistes; nous décla- rorsen. même temps que nous admettrons volontiers les observations faites avec urbanité qu’on pourra nous adrésser. sur les imperfections de notre travail, et nous’ receyrons âvec reconnaissance la démonstration de quel- queerreur; mais nous ne ferons aucune attention à des iñsinuations injurieuses , inconvenantes et indignes d’un savant ; et nous suivrons encore ultérieurement, autant que!notre position isolée.et nos forces nous le permet tront;-le chemin de l'expérience et de l’observation fidèle de da nature vivante dans lequel nous sommes entrés. qù 9, ; à (Maturwissenschaftliche, Abhandlunger, Tubingen, 1820} tom. 1°’, 127 cahier. ) ( 145 ) Nore sur le Sclerotium stercorarium. (Extrait d’une Lettre de M. Desmazière.) : Lille, le 30 décembre 1826. Je viens, de dire avec plaisir et beaucoup d'intérêt, dans les Ænnales des Sciences naturelles du mois d’oc- tôbre dernier , la notice de M. Durieu de Maisonneuve , . sure Pilobolus crystallinus de Tode, que Scopoli, dans sa Flora carniolica , publiée eh 1772, tome 17, p.494, signala le premier, je pense, sous le nom de Mucor obliquus. Bien que M. Durieu de Maisonneuve nous laisse ignorer la contexture de son pédicelle et de li membrane vésiculeuse qui en est une continuité bien qu’il se taise sur ce que l'oh peut voir sous la lentille dans le liquide qu elle contient; sur l'organisation in- time du corps charnu et noir (sporange ) qui la sur- monte; sur la forme et la grandeur de ses sporules , dont Bolton et. Neës ont donné des figures differentes et assez médiocres; enfin ; sur d’autres détails EAN 3 + - d'autant plus essentiels à connaitre qu’il n’est pas pos-, js sible aujourd’hui d'aborder avec assurance les familles des planies cryplogames aphylles sans avoir le micros- cope sous les yeux; la Notice dont il est ici question me paraît recommandable en ce qu’elle peut contribuer à fixer les opinions diverses que l’on à émises sur ce que devient , dans l'état adulte, le petit corps charnu, je veux dire sur la manière dont il se sépare du pédicelle renflé qui le soutient. Quoi qu’il en soit des omissions que je viens de faire remarquer, et qui sont importantes dans une Monogra- X 10 ( 146 ) phie (1), mon intention n’est pas de discuter ici plus au long des caractères du Pilobolus crystallinus , ni de \ chercher à déterminer sa place, encore très-incertainé 4 Mis l'ordre naturel; je me propose de faire connaître plus tard les observations que je possède sur ce char- mant petit être; mon but aujourd'hui est de réclamer. en faveur du Sclerotiumn stercorarium , sur l'existence duquel M: Durieu de Maisonneuve conserve quelques doutes, en supposant qu’il pourrait bien n'être que le péridium du Pilobolus, observé après la disparition de son réceptacle fugace.. Malgré le nombre prodigieux des végétaux crypto: games dont on surcharge ; souvent mal à propos; leica- talogue des ètres naturels , je suis trop désireux d'y voir maintenir les bonnes espèces , les espèces bien caracté- risées ; pour ne pas prendre la défense de cette humble fongosité, et ne pas prouver que de Candolle , dont le ; | tact es£si fin et si sûr en botanique; n’a point inconsi- dérément mentionné, décrit et figuré (2), une espèce imaginaire , reconnue depuis la publication de la Ælore (1) Les observations de M. Durieu ne sont pas une morogra- phie de ce genre curieux , mais une simple Notice sur plusieurs par- ticularités de son développement , qui ne nous paraît pas ‘avoir été décrit jusqu’à présent avec autant d’exactitude. EL est surtout un fait qui nous a paru tout-à-fait neuf et mériter de fixer l'attention des ob- servateurs ; c’est le mouvement des globules contenus dans la vésicule du Pilobolus : ce fait, à lui seul, donnait un grand intérêt à celte No- tice ; réuni à ceux observés par MM. Gaillon, Bory de Saint-Vincent, Treviranus , et tout récemment par M, Desmazière lui-même , il'onvre, un nouveau champ d'observations aux physiologistes. Quant aux omis-, sions signalées par M. Desmazière, ce sont des lacunes que nous dési-"” rons qu'il puisse combler. R. | (2) Mém. du Mus., 1815, pl 14, fige 4, a et b. C°%47) françaises du tome,seéond.des Mémoires du Muséum, ._ par le profond:mycologue suédois, dans son $ysiema _mycologäeum set que j'ai fait paraître en mature , il y a deux!ans environ , dans les Plantes cryptogames du ñord de la France (1):81 je cite ici cet ouvrage; c'est pou donne à M. Durieu de Maisonneuve des preuves matérielles let'palpables de l'existence de cette Sclérotia- | cée ; dont. il ironvera de complets et beaux individus aum®, 3o du premier fascicule de la collection. A la première iuspection de ces individus, il verra combien . æst-iminense la distance qui sépare le Pilobolus de : Tode du Sclerotium stercorarium dont ou doit la dé- ouverte à Léon Dufour. fente le savant dichénographe que je viens si nom- . mer , j'ai observé un grand nombre de fois le ScZerotium stercorarium , en mai, juin et juillet, dans les bouses ‘de vache, mais là seulement (2). Lorsque ces bouses ont-étéréunies en tas dans les prairies, on trouve notre . fungus, dans son intérieur, à plusieurs pouces et même plus d’un pied de profondeur. À ces indications exactes desstation, j'ajouterai , en terminant ier ma petite récla- mation , que ses péridium ou tubercules sont globuleux, . bosselés, ou un peu aplatis et de forme irrégulière, offrant toujours un enfoncement particulier très-remar- quable , et quinze à vingt fois, au moins, plus gros que les sporanges du Pilobolus , c’est-à-dire, de la grosseur d’un poids ou d’une petite noisette ; l’enveloppe, ou (x) Le quatrième volume de cet ouvrage a paru äl y a près d’un MOIS. NUR (2) Decandolle indique ce Selerotium sur la terre même, recouverte “par les houses. Ü ( 148 ) l'épiderme des péridium , naît blanche, passe au roux, . \ CE L « L «f F au brun, puis au noir mat. Elle est souvent in peu chagrinée ou rugueuse dans ‘un: âge avancé ;'mais cons- tamment indéhiscente et fortement adhérente à la chair ! qui est compacte, ferme; d’un! blané assez pur et de nature parenchymateuse et homogène. C’est'dans les parties de cette chair les plus voisines de l'enveloppe, qu'après bien des essais infructueux , je suis parvenu enfin , à l’aide du plus fort grossissement d’un bon mi- croscope ; à découvrir des! sporules extrèmement petites et hyalines ; mais comme dans cette position. elles sont peu développées, je n'ai’su: apprécier exactement leur forme; cependant je la! crois sphérique. Il aurait été à désirer que je pusse:les observer lorsqu'elles se trouvent q 1 A répandues à la surface même dela plante; mais on con- : çoit qué:la station qu'elle ‘s’est choisie. s’opposera 1ou- jours à cette observation.; et que, par les lavages succes- sifs qu’on doit lui faire éprouver pour la dégager entiè- rement des parties de la bouse qui lui restent attachées, on enlève les corpuscules reproducteurs qui doivent la couvrir -extériéurement lorsqu'elle est arrivée à son parfait développement. ( Ag ) ) 3 if ++ tr ti 12: A DELPE LE Mémo sur avr Tashianiens ss 3 Sur Le. Apurons, 1109 ei Srcésur les ar Mer 10 Sos -2b 39 ds as MM x. GARNOT. 4100 : St 110 ir NB {todos Ce x 146! vi | ne j 8ÿ “18 : NSVTAL êÏE SUNSET 2162 Tara | b «Des Tasmaniens. ne pt £ FRONSILOR SEE Ar 5 { Nous plaçons à la suite. des Papouas; et comme dénxiômé variété-du rameau Céfro-Madécasse, les ha- bitans de la terre de Diénien. Nous ne les indiquons ei quéipour mémoire; parce que la corvette Le :Coguille n'a point visité cette partie du globe ; et que les naturels. _né nous sont connus que! pariles récits des voyageurs. On s'accorde généralement à peindre les Tasmaniéns, comme une race d'hommes d’un noir pe foncé, dont. _ le ciné est déprimé ; et qui aides, cheveux courts ; lai- . ncux, très-recoquillés; le-nez est écràsé ev l'angle facial -médiocrement aigu: On peuttoutelois s’en.fäire une idée assez jüste par les planches 7 et 8 de l'Audas! dé,Labil- - lardière , et par les figures 4 à 8, dessinées par Petit, . dans l'Atlas de Péron. Ce qui semble nous autoriser à … placer les Tasmaniens à la suite des Papouas, ce sont quel- … ques ressemblances d’orgauisation et une certaine sinti- litude dans plusieurs usages qui paraissent dériver d'une . source commune. Ainsi , ils ont l'habitude de se couvrir _ les cheveux d’argile ferrugineuse 1rès-rouge ; de se faire maître des mamelons ou des cicatrices en, relief sur. là peau ; de cuire leurs alimens sur:des charbons incandes- cens ; de coucher sur la terre, près de:grands feux ; de (180: ) fabriquer des pauiers élégañs avec des tiges d’arbustes ; dé faconner des orénerts divers , ét surtout de se servir d’un petit oreiller en oi ümmé rocre( Labillardière, Voy., tom. 2, p . 43); à élever des cabanes coniques sur les tombeaux de leurs faréns décédés’ (Péron , L. 1v, p- 99), et enfin d’être polygames : seulement on ne re- trouve point chez eux L'art de construire des cabanes dont la pauvreté, du sol:et l’inclémetice du ciel auraient dù leur imposer la nécessité; car ils se bornent à élever ‘des abris temporaires , des 4bat-vents en écorce’, ; 'in- -suffisans pour les garantir des rigueurs “climat aus > tral. Leur langage diffère téllément des ‘idiomes bar: bares et sans-nombre des ‘peuples de la Nouvelle : Hot: lande; que déjà / avant qu'on sut-que la ère ‘dé Diéi me en ‘était séparée par le! détroit de Bass; M: La- billardière avait dit (tom. 2, p. Go): « Il‘ prouve que’ ces peuples -nont pas la! mémelorigine. » Des détails utiles. Azconsulter sur les Tasmaniens sont ‘consignés dans le tome #9 (page 77 et'suiv.) de l'historique du” Voyage aux Terres australes , rédigé par Péron ét le ca pitaine de RE ADVLE s "he _Alfourous endamènes. La population primitive des ass pels des Fhdeés Orien-\ tales était une racé noire qui prvait avoir été décimée * par d’autres peuples conquérans ‘sur éertaines îles et à di- versés époques, ou avoir été chassée des côtés &t relé-\ guée au milieu des montagnes , ainsi que nous l'ap-. prennent les anciennes histoires et: les annales de Ma- : lacca, en particulier. Ces péuples à peau noire et X cheveux rudes , mais lisses , vivent encore dans lés lieux! | ( 194.) Apreuessihles de toutes les terres polynésiennes s (1), Cesrinsi que le platean central de la plapart des à Moluques est occupé , de nos jours , par les Æarafor : ou Alfowrous. ( 2); que les Philippines sont peuplées par _ dos, Jrdios des sEspaguols (3); que l'on mentionne /os Negros del monte à Miudanao (4), les Finzimbers à xx) Encnons!sèrvant du nom de Polynésié, exclusivement restreint aux terres si vagnement nommées Aychipels d'Asie, nous encourrons probeblomens le blâme de quelques géographes fidèles à à une nemencla- ture barbare € : éneore plongée dans lé cahos. La dénomination d'Océa- | pe est si haï monieuse et péint si bien la dispersion dos petites îles vol- cajiques el madréporiqués éparses sur la surface immense du grand Océan, qu ’elle;surviyra indubitablement à à toute autre ; celle de Pélagie traduirait avec exactitude le surnom de monde maritime , qui lui fut im- posé (d'dhé manière trop générale cependant ) par M. de Walkenacr. Ainsi ; de nom de! Polynésie que, jusqu’à ce jour , on avait étendu à plu: | sieurs systèmes de terres aussi distantes que-séparées par la nature, ne pouvant, plus être appliqué aux îles de là mer du Sud, demeure donc aux iles de T Asie, que | la formation primilive, les productions, les races qui Hes habitent pér mettent de grouper par des caractères très:caracté- _ ristiqués. Peut-être serait-il préférable de lé‘remplacer par un noni neuf, dont le sens füt sans équivoque , tels que pourraient être les mots : d’Aclioncsie ou de Malaisie, etc. (2) Les Aiphour éens où Alfoures sont sr ere laletRene les pre- ) miers et les plus anciens habitans dés Moluques ; aujourd’hui même ils ne Se confondent pas aveë les autres habitans, mais ils se tiennent ren- fermés dansdes miontagnes de Bouroet de Céram. (Sravoninus , F'o7. aux Indes, +1, p. 259.) \ 6) C'est peut-être à tort qu'on indique , comme appartenant à ces ' races mal connues , les Laos et les Aiaotsé de l’intérieur de la Cochin- chine, qu'on néimnie aussi hommes à queue dans le pays. Barrow iles regarde comme dés Cochinchinois encore plongés dans une grossière barbarie. { Voyage à la Cochinchine , tom. 2, pi. 226.) 40éAinsi nommés, dit Méares, à cause de leur ressemblance avec les hirs d’Afri ique , tant au physique qu'au mord. ( Voyage à la côte M2O. d'Amérique, t. 1, p. 287.) 1 se pourrait que ces Vegros fassent des Papouas, je | 10* C5%.2 Madagascar, dont’ ils seraient Tes habitans natirets ; et que nous apprimes r existence des Ehdamènés à Ya Nou? velle-Guinée." "" °" bre 24H02 pr M Les Alfourous éndamènes vivent dé là manière fa plas sauvage et la plus misérable. Toujéurs én guerre è avec leurs voisins , ils né sont occupés que dés moyens de se Fe de leurs! embüches et d'échapper aux piéges € qu'on leur tend sans cesse. L'habitude qu ’ont és Papouas des côtes de les mettre à mort et d'ériger en trophées leurs dépouilles , rend compte de la difficulté qu'on éprouve à les ‘observer, même à Ja Nonvellé- Guinée , et deux ou trois de ces hômmés réduits en” és- clavage , que nous vimes à Doréry, sont tout ce que nous en connaissons : les Papouas nous les peïgnirent comme d'un caractère féroce, cruel'et sombre, n'ayant aucun art, et dont toute la vie s’écoulé à chercher leur sub- sistance dans les forêts. Mais ce tableau hidéux, que chaque tribu ne manque point de faire de la tribu voi- sine , ne peut ètre regardé comme authentique. Les En- damènes que nous vimes avaient une physionomie ré- poussante, un-nez aplati, des pommettes saillantes , de gros yeux , des dents proclives, des extrémités longues et gréles, une chevelure très-noire , très-fournie ; rude et comme lisse, sans être longué; la barbe était très? dure et très-épaisse ; une profonde stupidité était em- preinte sur leurs traits: peut-être était-elle due à les clavage. Ces nègres, dont la peau est d'un noir brun! sale assez foncé, vont nus; ils se font des incisions sur h les bras et sur la poitrine, et portent dans la cloison du. ñez un bâtonnet long de près de six pouces. Leur carac=M tère est silencieux , et leur physionomie farouche ; leurs ( 168 ) mouvetens sont ivrésolus, et s'exécutent avec lenteur, > à Labitans dés côtes nous donnèrent, quelques détails sur 68 Endamènes , mais comme ils nous parurent dic- iés par. la haîne:, etque les versions ne s ’accordaient point entre elles , soit que le sens de ec qu ‘ils nous éX+ primaient fût mal compris, soit qu’ eux-mêmes, nous racontassent dans l'intention de nous inspirer de la frayeur, des habitudes auxquelles ils ne croyaient point, nous pensons qu'il est inutile de faire comnaitre , par des Enséignemens faux et inexacts, l'espèce d hommes, dont Yhistoire est encore entourée d’épaisses ténèbres (a) I - Nous nous bornerons à tracer la description des cränes -d’Alfourous endamënes que nous trouvames à Doréry $ où ils servaient de trophées, et de les comparer avec ccux de Papous décrits par MM. Quoy et Gaimard , et aussi avecles cranes de; nègre mozambique , de nouveau- f F zélandais et d'Européen. La figure que nous en donnons, dans Ja: partie, zvologique du voyage de la Coquille, planche x, estlerrésultat de la comparaison de plusieurs … 1ètes, mais elle a été plus particulièrement faite sur un sane conservé avec, soin dans une cabane, et enchässé * dans une idole grossièr ement scul lptée cn bois , que l° du de nous ne put jamais obtenir des naturels, même en offrant des présens susceptibles de les tenter, et qu'il se décida à aller enlever pendant la nuit, la veille du dé- pars dela corvette. Cette idole assez remarquable, et qui (x) Les Endamènes retirés dans l'intérieur de la Nouvelle-Guinte déivent être possesseurs paisibles des côtes méridionales, et ce sont eux, + atrès-probablement, qui habitent exclusivement les bords dn. détroit de “Torrès. Les expéditions futures peuventiseules où déteuige où confirauer vos doutes. ( 194) est déposée maintenant au Muséum. d'Histoire naturelle de Paris , réprésente an, homme, assis, dont le,cou,sup+ portait un plateau: sur lequel reposait le:crène d'un Al- fourous solidement enchàssé.. Les ,orbites étaient rem- plis par des rondelles.de nacre, simulant: des yeux, et fixées par nn mastiomoir, tandis.que les arcades dentaires étaient recouvertes de deux lèvreten,bois très-proémi- minentes. D’autres crânes d’Alfourous étaient disposés par rangées etiattachés aux. parois de la cabane qui ser- vait de temple à-ces débris que les Papouas conservaient avec d'autant plus de complaisance, qu'ils se .complai- saient dans l’idée de faire subir un pareil sort à tout en- nemi quitomberait dans leurs mains. ! DATE . Des :Australiens. Toutes les peuplades de race noirätre qui habitent l'Australie, présentent entre elles les rapporis les plus évidens, d’après les descriptions des voyageurs Phillip, Collins, White, d'Entre-Casteaux, Péron (1), Fline (x) Les distinctions. qui existent entre les Tasmaniens et les Austra- liens ont été nettement exprimées par Péron , qui dit (t.1v, p.212): « De toutes les observalions qu’on peut faire, en passant de la terreide Diémen à la Nouvelle-Hollande, la plus facile, la plus importante, et peut-être aussi la plus inexplicable, c’est la diflérence absolue des raçes qui peuplent chacune de ces deux terres. Ces deux peuples n’ont pr esque rien de commun, ni dans leurs mœurs, leurs usages, leurs arts grôs- siers , ni dans leurs instrumens de chasse ou de pêche, leurs habitations, leurs pirogues, leurs armes, ni dans leur langue, ni daus l’ensemble de leur constitution physique, la forme du crâncz les proportions de la face, etc. Cette dissemblance absolue se trouve dans la couleur; les in- digènes de la terre dé Diémen sont beaucoup plus bruns que ceux de la Nouvelle-Hollande : les premiers ont des cheveux courts, laineux et » | crépus , les derniers les ont droits, longs et lisses. » ’ (155 ) _ deré, Grant, King, ete. Ces nègres de l'Australie ont toujours montré une profondé ignorance , une grande mi- sèréetune sorte d’abratissemént moral : ils sont réunis par‘ Lribns peu nombreuses qui n'ont'point de commu- _ nications entre cllés 3 d’où résulte l’état de barbarie profond ‘dans lequel des er IPHRAN et dont rien ne. _ semblé dévoir les retirer: Les’ habitans de la Nouvelle-Galles du Sud , qui ont particulièrement fixé notre attention , sont disséminés dans cette partie du monde , par familles éparses sur le . bord des rivières ou dans les baies nombreuses qui mor- cellent les côtes orientales de la Nouvelle-Hollande. . Leur intelligence a dù naturellement se ‘ressentir de . l'infertilité du sol et des misères auxquelles ils sont . soumis; aussi une sorte d’instinct très-développé pour ; conquérir une nourriture toujours difficile à obtenir, » semble avoir remplacé chez eux plusieurs des facultés » morales de l’homme, La peuplade qui vit au milieu des buissons et des ro- chers des alentours de Sydney-Cove , ét qui a pour chef Boongaree est plongée dans un tel état d’abrutissément, “qu’en vain on a essayé d'améliorer sa position , en bâtis- sant pour elle des maisons et des sortes de villages, ou en ni fournissant des moyens de subsistance plus agréa- bles. Elle s’est refusée à l'adoption de ces premières idées’ de civilisation et de toutes les habitudes sociales que lui montrent chaque jour les Européens. Au milieu des villés populeuses et imposantes de la Nouvelle-Galles : du Sud , elle n’en a pris que des vices dégoütans et un gout désordonné pour les liqueurs fortes : Ces peuples n’ont senti la nécessité de reecvoir des (86), vètemens, de laine que pour se garantié la poitrine. At. cune idée de pudeur ne‘ lés’a \jauls porté és'a/Voitét és parties natureHesÿ tèt l'immodéstié! dative le éêue au fait une contraste d'autant plus grand, 2'que thäque joù elle-brave aû séin'mèmé d'uné colonie EEE HE ü a fait d'immenses progrès; lés:loistdé l'honnéteté pu” blique: Lu Hberté semble être pour é6s a6ié (1) ane" soin; derpremière nécessité; aussi sont-ils Süigneut ‘ a conserver leur indépendance , au milieu des tantons À Ne cailleux où ils! habitent en pléin Hi, autour dé grahds | feux-et:protégés'de la pluie par lies Bale hé gligemment jetées du coté bb le vent souflé: DEA bich tousilésefforts de leur génie se bôsiéht, pou” les gafan2" tir,des intempéries du climat, à détacher une large éboice cé d'Eucalyptas , qui fournit lé40irñaturel qui TS Abrite. La: taille des Australiens est’ médiocre ét‘éouvent au dessous de la moyenne: Plusieurs thibus Ont 16 mebibres grèles ; peu fournis et en apparence dé longueur dispro— portionnée ; tandis que certains individus, au contraire 1 ont'ces mêmes parties fortes et'très bien proportionnées ; etsurtiout les muscles jumeaux et “Soléaire uès-pro- noncés:Léur chevelure n’est point Haineusé t'elle ést dure , très-nôire et abondamment fournie ; ; ils là portent, flottante et sans ordre, le plus souvent courte et En bé ches très-frisées. La barbe pete de la nature dés che- 1 (x) Le mot noir ou nègre n’a ici qu’une valeur RÉPCEN dus n'em- ployons ce nom, en eflet , que pour éviter des, périphrases ; mais pour qu’il n’y ait point de doutes à ce sujet, nous devons dire qui ‘in y a nulle, analogie à établir entre un nègre africain et un Alfourous australien , et que si nous les nommons parfois noirs ou nègres, © est parce que | la. teinte de leur peau affecte une couleur uoirâtre fuligineuse, qui appr oche! plus de’ la'téinte des véritables nègres que de toute autre. 4 ci (:137.) veux : elle. est le plus ordinairement rude et touffue sur des côtés du visage. Leur face/est. aplatie; 1e nez très- élargi , des marines, presque.tratis versales ;- des: lèvres épaisses ». une bouche démesurément fendue ;:des-denis teinte noire fuligineuse, varie en.intensité; fmaism'ést. jamais très-foncée. Plus laïidès encore. que les hommes, goûtantes ,ret la distance qui les sépare du beau idéal de : Ma Vénus de Médicis pour nous, est incommensurable. Lés mariages chez les Australiens se font par rdpt, ét l'usage a consacré l'habitude d'arracher une dént inci- sive aux hommes à certaine époque. de la vie , et de | couper une phalange aux femmes. Ils aimient se coû- -vrir la tête et Ja poitrine de matières colorantes rouges ; “coroboris ou grandes cérémonies. :Îls ont tous .Fhabi- tude de se peindre le nez et les joues avec lés même fards grossiers, en y joignant des raies blanches... qui sil- Jonnent le front et les tempes. Sur les bras et sur les A “côtés du thorax , ils font élever ces tubercules de forme “conique, qui semblent être l’apanage du rameau nègre. (x) Grant (Voyage à la IVouvelle-Galles méridionale) peint de cette manière les- habitans de la baie J'arvis, dans le détroit de Bass..« Ces sauvages étaient jeunes, grauds et vigoureux ; ils avaient des cheveux plus longs que ceux des autres naturels que j avais vus jusque-là : ils les avaient bouclés, mais point laineux comme ceux des nègres d'Afrique. « un peu proclives, mais du plus bel émail; des oreilles à : conque très-développée (1), des yeux à demi-voïlés par: Ja laxité des paupières. supérieurés donnéntiä leur phy-' sionomie sauvage un aspect repoussant. La couleur pou décidée de leur pean,. qui affecte comitnément:une les femmes Australiennes ont des formes ‘flétries'et dé- : Let cet ornement est de première nécessité dans :leurs 6 ( 158 ) Enfin cette. race, qui semble;igaorer l'usage de tout, véé tement, sous .le rapport de la. pudeur ; se ‘borne à se couvrir parfois les épaules avec une peau de kangourou ou d’opossum, t:à s’entourerf, le front avec des-fila- mens tissés en réseau. Un: grand nembre de familles se placent, dans la cloison da nez des batonnets arrondis.et longs dei quatre à six pouces ; qui donnent à leur-phy- sionomieun,4spect farouche ,.eicet usage, noûs.le re- trouvons.chez tous les Papouas, 53531) Superstitienses à l'excès, ces NRA ôn, PR conservé l'usage de punir'les sortilèges ét d'avoir des jongleurs.. Leurs différens se, décident par des.sortes.de duels, à, nombre ou à, armes égales, et des. juges .de camp établissent les règles du combat. La:, forme des. armes.dont ils,se servent. varie. À Ja Nouvelle-Galles , ils emploient la sagaie, sorte-de javeline efilée , qu'ils lancent par le moyen d'un bätonsfaçonné pour cetusage, avec une grande vigueur et beaucoup de justesse. , Ils s’atiaquent Je plus souvent ayec une sorte-de sabre de bois. recourbé.que Lesueur.a nommé sabre à ricochets (pl: 30, n° 6, Atlas de Peron) et que les naturels.de Syduey désignent sous lenom de boumerang ou de tata namang. Cette arme caractéristique est également usitée au port Dowen_ et à l’île Goulburn, et la manière,;dé s’en servir est fort remarquable; Car c'est en Jui impri-. mant des mouvemens de rotation.en l'air , qu'ils frappent: souvent le but à plus de quarante pas de distance. Leur dernier instrument de guerre et en même temps d'ati- tilité domestique, est lé casse-têté ou woudah, aveël lequel, dans leurs duels, chaque naturel assène alterna= tivement sur la tête de son ennemi , un coup , que la dus : (159 ) elé inouie du crâne rend moins daigereux qu'on né devrait le supposer. Nous retrouvons chez tous ces peu- ples l'usage du: bouclier. Celui qui leur sert à parer les coups de sagaie avec une grandeïadressé est de forihe oyalaire, oblongueou quelquefois disposée en croissant , etnous avons vu un de ces naturels condamné à servir de but au coups d'une tribu qu'il avait offensée, parer avec une. habileté’ peu commune ? plus de cinquante traits lancés avec vigueur, lorsqu’enfin rune sagaïie ‘de Xanthorœa traversant-son bouclier | vint lui percer la poitrine. Quantà l'emploi de Parc et des side S D id est complètement imconnu. 2H T4 ’ x: » Dé‘toutes les peuplades de PAGE, celles du port di roi Géorgés ont plus’ particulièrement senti la né- cessité de se /vétir à éause du froid intense de l'hiver , et elles ônt assemblé, sous forme de petits manteaux, des peaux de kango urous : celles des alentours de Sydney et de Bathurst “préparent lés peaux de petauristes , taridis qu'entre les tropiqués les Australiens vivent dans un état de nudité parfaite: Les objets d'ornement se ressentent du rétrécissement des idées de ces peuples : Fe £ î di ae 4 r) Le capitaine King , parmi les observations qu'il tous à donnéés fr les peuples, du pourtour,entier de la Nouvelle : Hollande ; remarque € la sagaie semble étre d’un usage général parmi les habitans de Aus tralie. Le bâton qui sert à la lancer n’existe pas à la Tasmanie , ni à la baie Moreton , si on doit $’en rapporter à un court séjour sur ce point. Ibn’a reconnu que quelques diflérences légères dans cette arme, soit au Port: Jackson , à la côte S.-E. , à la rivière Endeavour, au N.-E., aux baies d'Hanoyre et de Vandittart ; au N.-O., à la baïe du roi Georges. Sur les côtes méridionales cette sagaie est faite avec les tiges du Xan- torhæa hastilis ; ailleurs avec des branches de mangliers durcies au feu. (Bulletin géographique ; tom. v, p. 251.) ( 160 ) ils se décorent cependant de. colliers faits avec des chaumes de gramen ; mais combien leur forme sauvage contraste avec l'élégance des mêmes objets chez les habi+ tans de la terre de Diémen ! Les cabanes des Australiens se composent , autour, du Port- Jackson , d’abris en raz meaux ou en écorces/d’arbres. Ailleurs ce sont des sortes de nids, formés de, branches entrelacées ; ou parfois. disposées en huttes grossières, recou vertés d’écorces: Les soins qu'ils, prennent de leurs tombeaux- an- noncent qu'ils ont l’idée d’une autre vie. On a généra- lement observé qu'ils brèlaient leurs morts , et qu'ils en enterraient les cendres avec une religieuse sollicitude; M. Oxley a même vu de ces tombeaux dont les arbres des alentours portaient des sortes d’attributs funérairess, Des observations positives semblent même prouver qu'ils lèvent la peau des cadavres, afin que la combustion puisse s’opérer avec plus de rapidité. L'ensemble des habitudes des peuplades de la Nou- velle-Hollande ;; ainsi que leur genre de vie, ne pré-| sentent point d analogie bien démontrée: Leur industcié se réduit à Ja fabrication des filets pour, la chasse et pour la pèche , dont on mange le produit sur le lieu même en le faisant rôtir sur des charbons. Ces naturels portent toujours du feu avec eux , dédaignent leurs femmes aux: quelles les travaux les plus rudes sont dévolus , tels que ceux de préparer la nourriture, dont elles et leur fa- mille ne reçoivent que les débris rejetés par leurs époux! ou de porter les ustensiles du ménage et leurs enfans sur le dos , tandis que l’homme chemine n'ayant qu’une légère javeline à la main. Ce sont elles qui récoltent et préparent la racine de fougère nommée dingoua, qi (161) leur sert d’aliment journalier, et dont les hommes ne mangent qne dans |les momens de disette , ou lersque, la chasse vient à manquer. ae ENT La manière de construire les oopae varié pres- qu autant que les tribus. Elles sont faites au Port-Jackson avec une Jlongne écorce d'eucalyptus, sohdement liée aux extrémités , telles qu’on en voit.un bon dessin, pl. 34 de l'Atlas de: Lesueur et Petit. Dans la région intertro- picale, un tronc d'arbre creusé en tient lieu. Plus à Pouest, dit King, à la baie d'Hanovre , c’est un radeau formé de tiges vieilles et légères de Manglier. Ailleurs, dans Es ae de Dampier , par exemple, leur intelli- gence n’a pu s'élever , pour passer les rivières, au-dessus 4 un simple tronc d’arbre flottant. «1 Chez ces peuplades on a retrouvé dés idées de dessin, qui ; toutes grossières quelle paraissent être ,: indiquent cependant une certaine réflexion , et l’on reconnaît ‘ncore dans ces linéamens graphiques 168 êtres qu ils sont destinés à représenter, tels que le casoar, le squale de phillip , divers poissons , etc. % Quant à leur chant , ce n’est qu'une modification in- forme de leur langage; et leur danse se borne aux mou vemens lourds et ridicules qui imitent les sauts.du kan- gourou : les beaux arts, enfans du repos et des. doux, loisirs , pourraient-ils germer chez des hommes toujours, à la recherche de leur subsistance ? - Le langage des Australiens diffère de tribu à. tribu, Nulle part on ne peut y reconnaître la moindre analogie ; mais il est vrai de dire aussi qu'il n’y a pas de, langue, moins connue. Cependant il paraît que les naturels d’un. endroit , transportés dans un autre , comme les Angias ne ; ET (162) l'ént fait iés-souvent, né peuvent se comprendre. Les! seuls mots qui nous ont présenté quelques rapports sont! les suivans , usités d’une part par les naturels de Sydney} et de l’atitre par ceux de Bathurst, au-delà des mon-! tagnes bleues. L’ortographe des premiers est écrite d’aë| près le génie de notre langue, et nous avons conservé pour les seconds celle de M. Oxley. Ainsi nez se dit à! Sydney mougouro , et morro à la rivière Lachlan : lés| dents nandana dans le premier lieu, et erra dans lé se-| cond. Cou ouro et oro ; poitrine , beren etbening; ae | darra et d'hanä. , etc. NorTe swr le Cliona celata, nouveau genre de zoophyte trouvé dans le Firth du Forth, près d'Édimbourg ; Par R. E. GRANT. L'on trouve souvent, sur les côtes, des coquilles h d’huîtrés communes ( ostrea edulis Lam. ) entièrement! perforées des deux côtés par de petits trous arrondis! | traversent pas en ligne droite la substance de ces é6 d'environ une démi ligne de diamètre. Ces traces né quilles , mais s'ouvrent des deux côtés dans des espèces ! dé loges creusées dans l'épaisseur de chaque valve. Lors-h qu'on plonge ces coquilles pendant quelques jours dans dé l’eau de mer, on voit un grand nombre de petits! vers marins sortir de leur intérieur ; aussi est-il pro-" bablé que ce sont eux qui perforent ainsi la substance de ( 163 ) la coquille , afin de se nourrir de la matière animale qui en réunit les différentes couches, et de se construire un abri assuré. Lorsque des coquilles d’huîtres ainsi al- térées viennent d’être apportées des bancs du Firth du Forth , je trouve presque toujours les trous situés à leur Surface et les loges creusées entre les lames qui les for- ment , remplis d’une substance organisée , molle et jau- nâtre, qui ne me paraît pas avoir été décrite par les na- turalistes , mais qui mérite d’être étudiée avec attention. _ Cette substance jaunâtre et charnue se trouve dans les perforations des coquilles des huîtres vivantes, aussi bien que dans celles des valves séparées de l'animal mort ; mais chez les premières, les trous ne se voient qu’à la face ex- térieure de la coquille; celle-ci n’est jamais percée de part en part, et on trouve toujours une couche mince ‘de matière testacée entre la substance jaune et l'huître vi- vante ; mais lorsque l’animal meurt et que ses valves se séparent , leur face interne se perfore bientôt, et alors on voit la substance jaunâtre faire saillie en même temps à travers les trous qui occupent les deux côtés de la co- quille. En enlevant successivement les couches les plus externes de la matière calcaire , il devient facile de con- Stater que les excavations internes communiquent toutes Kbrement entre elles, ainsi qu'avec les orifices exté- rieurs, et que la matière pulpeuse qui les remplit et qui fait saillie au dehors est continue et forme une seule Masse charnue s'étendant dans toutes les parties de la coquille. Cette substance charnue constitue un zoophyte distinct et bien caractérisé , que j'ai nommé C/iona ce- lata , et que je n’ai encore trouvé que sur les coquilles d'huîtres perforées comme je viens de l’indiquer. (164) A T'état vivant , le Cliona est formé par une substancé molle, charnue, granulée , évidemment irritable , d’une couleur jaune verdâtre, et traversée, comme plusieurs autres zoophytes, par des filamens déliés et très-régu- liers : sa forme dépend de celle des cavités qui la con- tiennent. Elle s’insinue dans leurs ramifications les plus déliées ,:et adhère si intimement à leurs parois lisses et polis, qu'on ne peut l’en détacher sans la déchirer. Les. parties du Cliona qui font saillie à travers les trous si- tués à la surface de la coquille sont tubulées, et si l’on enlève les lames extérieures de la coquille, on distingue plusieurs canaux vides qui se ramifient en serpentant dans l’intérieur de la masse du zoophyte, et paraissent partir de ces papilles tubulées. Pendant les mois de mars et d'avril , époque à laquelle je fis ces observations, il existait dans le voisinage de ces canaux un grand nom= bre de petits œufs jaunes , très-analogues par leur forme, leur couleur, leur volume et leur mode de distribution, à ceux de la Spongillia papillaris et de la Spongia pa- nicea , qui étaient alors presque au mème degré de ma- turité : les papilles, saillantes et tubulées, présentent une structure compliquée, et jouissent d’un pouvoir de contraction très-grand. Si on examine avec attention ces zoophytes pendant qu’ils sont en repos dans de l’eau de mer-bien pure, on les voit présenter une série d’appa- rences singulières. Lorsque les papilles sont sous l’eau ,. elles sortent des ouvertures de la coquille , quelquefois dans une longueur d’une ligne et demie, et présentent « . . . « À (h à leur centre un large orifice circulaire , d’où s'échappe, continuellement un courant d’eau rapide qui entraine! souvent avec lui des flocons d’une substance grisâtre et| ( 165 ) Mmembraneuse. En touchant ces papilles avec la pointe d’une aiguille , ou en les retirant de l’eau, les ouvertures que nous venons d'indiquer se ferment peu à peu, le Courant s'arrête, les papilles elles-mêmes se ressèrent lentement et finissent par rentrer complètement dans l'intérieur de la coquille. Pendant l’état de contraction, Fextrémité de ces papilles paraît arrondie, lisse et par- faitement close ; maïs lorsqu'elles commencent à s’avan- cer au-delà de la surface de la coquille, teur extrémité devient aplatie et un peu élargie , puis prend un aspect villeux et présente des fissures disposées en rayons du centre à la circonférence; enfin , au centre de ces villo- sités apparaît une petite ouverture circulaire : les pa- pilles s’allongent plus ou moins, et leur orifice central s'agrandit, suivant l’état de vitalité du zoophyte , ainsi que la pureté et la tranquilité de l’eau ambiante. À me- ‘sure que l'ouverture s’élargit, son extrémité aplatie, radiée et comme veloutée, diminue graduellement de largeur . asie à ce qu’enfin il n'existe plus autour.de | rs qu’un bord très-mince. En observant dans les circonstances les plus favora- Ms sur la côte même , quelques Zoophytes de ce genre qu'on venait de prendre sur un banc d’huîtres situé près de Prestonpans , j’ai trouvé deux fois des polypes d’une petitesse et d’une délicatesse extrêmes placés tout autour des-bords des orifices que je‘viens de décrire; ils exé- eutaient des mouvemens continuels, s’avancant au dehors et’ se rétirant dans la substance de la papille, pendant Que le courant d’eau sortait de son ouverture centrale. À la lumière ordinaire ces polypes étaient complètement invisibles à l'œil nu; mais en suspendant le CZiona dans ( 166 ) un vase de cristal rempli d’eau bien limpide , et en le plaçant entre l’œil et le soleil ou toute autre lumière vive, on apercevait des filamens semblables à des fils de soie, s'élevant et s’abaissant continuellement sur la marge de la papille. En enlevant une des papilles et en la pla- çant sous le microscope , dans de l’eau de mer, je vis les polypes continuer leurs mouvemens ; et je trouvai qu'ils . cousistaient en un long corps charnu , tubulé, cylin-. drique , mince et transparent, à l'extrémité duquel se. trouvent environ huit tentacules larges , courts , et légè- rement dilatés à leur extrémité libre , qui se courbaient et s’étendaient irrégulièrement pendant que le polype lui-même s’avançait ou se retirait, Dans deux individus entiers , en bon état et placés dans de l’eau prise à Pres- tonpans, ces polypes continuèrent à être visibles et en mouvement pendant plus de vingt-quatre; mais je n'ai pas encore réussi à les voir dans aucun des indivi- dus que j'ai conservés vivans dans de l’eau de Newha- ven. Les épines ou filamens contenus dans la substance du Cliona celata sont de nature siliceüse , et ressemblent beaucoup à celles des grandes Spongiæ pateræ de l'O-| céan indien. Lorsqu'on les isole en détruisant la sub: stance animale qui les entoure , soit par le chalumeau, soit par l’action de l'acide nitrique, on'voit que ces corps sont allongés, minces , cylindriques , tubulés , lér, gérement courbés , fermes aux deux extrémités, un peu fusiformes au milieu , très-pointus à un bout, et termi-| nés à l’autre extrémité par une forte’ 1ête arrondie et. creuse ; leur longueur est d'environ un quart de ligne, et au microscope ils ressemblent à des épingles très-fines on né + tin tué (467 ) et çourbées ; placées irrégulièrement dans la substance charnue de l’animal. Enfin , ils n’empêchent point les contractions de celle-ci; car, si on détache incomplète- ment de la coquille une portion de la masse commune, on la voit diminuer graduellement de volume, et si on la détache complètement, elle se contracte encore dayan- tage , et devient dure au toucher. Ce zoophyte, quoique très-commun sur nos côtes et d'un aspect peu agréable, présente des caractères très- importans pour la zoologie. En effet , il est étroitement lié aux Alcyons à cause de la substance charnue et con- tractile qui le forme, et des polypes distincts, quoique |microscopiques, qui lui appartiennent ; et d’un autre côté il se rapproche des éponges à raison de ses épines sih- ceuses et tubulées , des canaux rameux creusés dans son intérieur, de ses papilles tubulées , des courans d’eau qui en sortent , et de la distribution de ses œnfs. Il diffère cependant des Alcyons , en ce qu’il ne présenie pas une surface libre recouverte par des tégumens coriaces et cou- verts de pores étoilés pour loger des polypes distincts; enfin , il diffère des éponges en ce que ses papilles et sa substance générale sont évidemment contractiles, parce que des polypes distincts s’y remarquent, et que sa surface n'est ni libre ni recouverte de pores anguleux et béans. Il constitue un genre bien caractérisé et intermédiaire entre les Alcyons et les éponges, et jette un grand jour sur la nature de ces dernières. J'ai nommé ce genre nou- vean Cliona (de io , claudo) à cause de la propriété remarquable de ses papilles, qui se retirent et se fer- . ment lorsqu'on les irrite, et j'ai appelé celata la seule espéce que j'aie rencontré jusqu'ici, à cause de son (168 ) habitation cachée ét’ sûre’ dans Vétesbté Ex coquilles d'huitres. D PTT | | saura ea Journ.) 1 . te t 11h : ! Jitofi4 Nore sur la Régénération du tissu nerveux"; Par le docteur Prévost. 1 (Lu à la Société.de is EE et d'Histoire JA de Genève en 1826.) Il est en physiologie peu de questions d’un intérêt ‘plus général que celle de la régénération des tissus ; malheureusement , chez les vertébrés, le phénomène qui nous occupe ne se présente à un certain degré de perfection que dans quelques-uns des animaux à sang froid; sur les vertébrés à sang chaud les régénérations de tissus sont si imparfaites , qu’un des plus grands ana- tomistes de nos jours les a niées pour tous les tissus , à. l'exception du cellulaire ; Panalogie s’opposait évidem- ment à de pareilles conclusions ; mais les objets que Bi-' chat avait constamment sous les yeux permettaient de douter , et son imagination céda au plaisir de poser une de ces grandes généralités qui ont tant d’attrait pour l'esprit humain. Beaucoup d’observateurs distingués ont fait de bonnes expériences sur les greffes animales ; mais leur travaux, entrepris dans un but pratique, nous ont fourni peu de lumières sur l’organisation des tissus régénérés ; de nou- veaux faits, examinés sous un point de vue purement scientifique , offrent donc de l'intérêt , alors même Je. . AR , 0 , x qu'ils sont isolés, et c’est ce qui m'engage à pu- Snsile blier Pébservatiofi Suivante : elle: st'rèauive ault tissu hesvbdéseion ousup shops e1ols ogrieiout ol go | 21 Tété dernier, ayant pris cinq jédies ‘chais à léur riaiésanice ; je divisai x chacun d'etk'léinerf ‘ pheumo< gastrique g gauche ;ij'ënlévai'üne portion de’ce nerf d’én- iron’six millimètres de longueur, "afin que les bouts | Supérieur et'inférieur fussent séparés Ton de l’autre par un intervalle notable! Aucun des chats ne parut affecté par cette opération ; la’ cicatrisation” de 1 plaie füt ra- pide; s'ils conitintièrént” à se nourrir comme s'ilne leur | fat rien ävrivé. Un mois après, je PRE 4 T'un d'en? tr'eux le prédmio-gastrique opposé ; c'était le droit ; a= | nimal parut très-souffrant ; il bäilla fréquemment, “cha | beaucoup d’uñe voix ! ‘rauque ; sa Er devint aè ‘plusen plus génée ; puis ‘fort rare ; au boütdé quinze ‘heurés il étaitmort. J’examinai avec Se nerf] phetimo® gastrique ; divisé ‘un mois auparavant ; Les’ deux’ Huis étaient dil rigés: lun vers l’autre ; un tissu pikéetacie ; assez Sem- supérieur et inférieur en étaient rénflés : ils SE blable à du névrilemme épaissi et défiguré ? les unissäit L'on peut juger d’après l’évènement'que cette esubstanicé Î ant neéprôpageait pas l’action nervéuse! ! ! | J'attendis encore un moïs , et je répétai sur le sécond de mes chats la même opération ; il était Plus fort, et imourut toutefois comme le précédent , maïs seulement osé trente-six ‘heures ; l’autopsie préseita sur! le nerf _ pieimo- gastrique A la même substancé dont nous avons parlé plus haut, et qui semblait causer üie sqlu- tion de continuité entre les filets dé portion supé- rieure et ceux de l’inférieure du nerf. Il me restait encore deux chats, le'cinquième ayant ( 170 ) péri par un agcident. Gette fois j’attendis deux mois ; et j'opérai le troisième alors âgé de quatre mois; il parut peu. éprouvé; comme trois jours après il était encore plein de vie, jesme, décidai à diviser aussi le preumor gastrique droit à.son camarade; qui n'en souffrit pas plus que lui; quinze jours s'étaient écoulés , et les deux chats se portaient à merveille, IlLs’agissait de décider si la préservation de leur vie ne dépendait, point de.quel- que .anastomose, qui aurait rétabli la communication nerveuse; en conséquence, je redivisai sur le premier des deuxle nerf pneumo-gastrique droit , immédiatement | au-dessus de la place où il l’avait été la première fois ; l'animal supporta-très-bien cette opération 3 .5a.respira- tion n’en éprouya, aucune gène ; trente-six heures.après je divisai sur le même sujet Je pneumo-gastrique gauche au-dessus de sa,première section ; au bout de -trente heures le chat mourut, comme si les deux nerfs de la huitième paire eussent.été divisés en mème temps. : «4 _ Je disséquai.avec, beaucoup de soin.les troncs nerveux que l’on avait divisés ; les denx portions supérieure e: inférieure du pneumo-gastrique gauche étaient unies l’une à l’autre par un renflement dur ; d'apparence blan- châtre , sur lequel. le nevrilemme paraissait bien plus | épais que partout ailleurs, Je fendis ce reuflement, e: | j'enlevai avec soin tout le nevrilemme grossier qui er formait la couche la plus externe ; jecomprimai le reste | entre deux lames de verre ; et le plaçant sous le mi- | croscope , je vis distinetemeni les filets du trone nerveux | supérieur se prolonger dans le tronc inférieur au travers (4 de la substance interposée , indiquant ainsi la restaura- \ tion du tissu dans son imégrité. Comme point de com- W (171) paraison, j'examinai de la même manière la cicatrice qui s’établissait dans la section récente; l’on n'y suivait point de filets. Je répétai identiquement la même expé- ‘rience sur le dernier de mes chats , avec un résultat en- tièrement analogue , et je déduis de ces faits les conclu- sions suivantes : 1°. Lorsque l’on a divisé un nerf , il ne ‘suffit pas, . pour que l’action y soit rétablie, que les deux portions divisées soient , comme cela arrive bientôt , réunies par ce tissu cellulaire blanchâtre qui s’interpose entr’elles et adhère à l’une et à l’autre. 29. Il faut que dans cétte substance iinterposée il se prolonge des filets nerveux de la partie süpérieure à l’in- férieure. ï Dis 3°. Cette prolongation n’a paru avoir lieu qu'après un temps assez long. J'ajouterai encore que les filets prolongés n'étaient plus juxtaposés les uns aux autres avec cette régularité qu'on remarque dans les cordons nerveux; ils étaient; au contraire séparés , comme s'ils s'étaient frayés avec difficulté une route au travers dé la substance interposée. (Mém. de la Soc. dé Phys. et d'Hist. nat. de Genève. 1826.) (172) SMAIPOIS SA 019) {oi D OBSERVATIONS 200LOGIQUES faites à bord dë - l'Astrolabe ‘en mai 1826, dans le détroit Ge RE t Et ; a sg loi 1 29 | 28:49 Par MM. Quoy et Garman», : Médecins dé‘la Marine’) Naturalistés de l'expédition. ) LECLS j joe »fJ AU AIX (Suite). » JE ASMNEPE EE Description des genres Hiprorone, OnvrmE, RosAce, Rarzorayse, Dranée ; Equorée, Paoncnre » Cam | PANULAIRE, ed da CE ALCXON. si lGénté Hirrotonr, Hippopodius. e) , D a LEE ec vol. agrégé ; libre, » flottant formant des séries de six à huit individus, groupés autour d’un chapelet.de su- çoirs,et, d'ovaires susceptibles d’une: très-loigue exten- sion. 1! Tr ere dilnotrhb-s9v# 28 13 Les side sel ressemblent à, la corne du pied du cheval ; d’où vient le nom que nous avons donné à ce gb rat SUR 5 que nous, nouveau genre, et leur ensemble: offre l'aspect de la : raine du houblon, ou mieux encore de l’épi des Briza. S ; P HipporoDE JAUNE, Hippopodius luteus. Planche 4 4, figures 1-12. Voilà encore une de ces formes organisées que recèle: la mer et qu'il est bien difficile de pouvoir comparer à aucun des animaux connus jusqu'ici. La manière dont la vie s'opère dans ces individus, que le moindre choc C173) sépare , est encore plus difficile à concevoir. Lorsque , $ur un grand nombre, on est assez heureux pour avoir un Hippopode complet, on le voit formant un petit cône d’un pouce de long, composé de sept à huit individus imbriqués d’une manière alterne , dont les plus gros sont les plus inférieurs; de l’un de ceux qui approchent le plus de la sommité part un chapelet d’ovaires et de su- coirs , lequel traverse un canal formé par l’ensemble des individus , et se développe au dehors dans une. longueur de huit à dix pouces. Si nous examinons chacun des individus séparément, nous trouvons que la forme dont ils se rapprochent le plus est celle de la corne du pied du cheval. La face que nous nommerons inférieure, d’après sa position naturelle, est arrondie, concave , avec quatre petites pointes sur le pourtour de la concavité servant de moyen d’union entre les individus. De la base de ces pointes s'élève une petite valvule excessivement mince, "demi-circulaire, de trois ou quatre lignes de largeur dans . l’état naturel , à peine visible lorsque l’animal est sorti de l’eau : c’est elle qui , par ses contractions , détermine la locomotion. Un des côtés de ce corps est échancré; c’est cette échancrure qui , réunie à celle des autres in- dividus , forme le canal central. La face supérieure de l’Hippopode est également con- cave. Dans la ligne médiane est une strie qui est sans doute un commencement de conduit servant à la nutrition ; du reste, ces animaux assez résistans , translucides, d’as- pect opalin, sont en série décroissante de bas en haut : ordinairement ce sont deux individus très-pelits qui ter- (174) minént le somimét du cône, et leur forme est beaucoup plus arréndie. | C’est le plus souvent au sommiet , mais quelquefois au deuxième où troisième individu , que se fixe, par un petit appendice , le chapelet des tentacules et des suçoirs; il sort et rentre à volonté dans le canal, qui n’a pas plus d’ün pouce de longueur. L'extension des suçoirs, dont les mouvemens sont très-brusques et très-vifs , péut al- ler jusqu’à sept à huit pouces; sur la tige de chacun d'eux , et d’un seul côté, est un corps ovalaire, d’un beat jaune , strié êt accompagné d’une cirrhe ordinaire- meñt en tire-bouchon. Une seule tige centrale de suçoirs , ramifiée, pend au dehors entre les tentacules, tandis qu’un groupe de su- coirs assez nombreux ne fait presque jamais saillie hors du corps. Nous n'avons jamais trouvé plus de huit à dix indivi- dus réunis ; cependant on peut concévoir leur masse plus considérable. Lorsque les tentacules sont rentrés ils se meuvént horizontalement ; mais lorsque le chapelet des tentacules ést sorti ils nagent verticalement : ce méca- nisme a lieu par le moyen de la valvule que nous avons indiquée. Tous n’agissent pas ensemble , un seul suflit | pour conduire la masse : lorsqu'ils sont désagrégés ils se | meuvent aussi séparément. Il en est de mème des tenta- | cules et des suçoirs, qui peuvent vivre ainsi plus de douze | heures ; c’est même le moyen qu'on est obligé de prendre | pour mieux les étudier. $ La désagrégation de ces individus s’opère si facile- k mént, que nous les rencontrions presque constarnment | séparés ; il arrive mème qu'on en trouve d’unis , ne for- (135) tnt qué la ioitié du côhe et ayant encoré at $6fnmiet les téntacules ét les suçoirs. . Malgré tous les détails d'anatomie que noûs donnons détoutes'lés parties qui composent les Hippopodes, dont nous avons observé HE complets , il nous est im- possible dé diré comment s’opère la nutrition de ceux où -ne vont point se fixer les sucoirs , car il né paraît aucun canal ni conduit passant dé l’un à l’autre, et leur adhé- rénice ést si légère, qu’à peine peut-on supposer entre éux un moyen d'union autre qu'une éspèce dé collemént, comme on le remarqué dans quelques Biphores. ORYTRIE JAUNE, Orythia lutea. Planche 4 B, figure 1. Ombrelle convexe, arrondie, plus que demi-sphéri- * que, à limbe mince, très-légèremént denticulée, les denticules tendant à s’accoupler. Elle est piquetée tout- à-fait dans le genre de ce qu’on appelle pointillé dans le dessin. Pédoncule quadrilatère , épais, divisé en quatre bras, lesquels se subdivisent bientôt pour en former huit ; l'extrémité de chacun d’eux est légèrement bifurquée. C’est entre chacune de ces divisions que partent huit ap- pendices assez courts , augmentant de volume, et trian- gulaires à léur extrémité , qui est un peu élargie. Ce pédoncule est muni de cotyles à sa partie supériéure &insi qu'à l’origme de ses huit dernières divisions, ce | qui le rend rétréci au milieu et évasé à ses deux extré- mités. Il existe de plus , à la partie supérieure de l’om- | brelle, ce qu’on est convenu d’appeler des ovaires ; en ( 276 ) les examinant en dessus on voit. qu'ils, forment quatre segmens de cercle qui , réunis , ont la. forme d’une croix! Du reste, le pédoncule à sa sortie de l’ombrelle forme , par ses divisions, quatre ouvertures improprementhomé méés bouches ; ayant chacune urpetit tubercule mame- lonné. La vraie bouche existe out-à-fait à on du pédoncule, entre les appendices.., toc 10701 La brièveté de l'appareil pédonculaire de cette Mé- duse fait qu ’elle tend, toujours , même dans l’état vivants à être renversée: l’ombrelle .en bas; et lorsqu'elle est morte les rebords de l’ombrelle:se renversent en dehors; Sur trois individus que nous avons pris dans le détroit de Gibraltar, près de Ceuta , et sur cinq ou six que nous avons rencontrés dans Ja rade d’Algésiras , le plus grand n'avait que deux pouces environ de diamètre. CUIR RE DOTE LEXONUO + Genre. ROGUE , Rosacea.: pret s : 190 Corps bre à gélatineux , trés - zmou, transparent ; suborbiculaire, à une seule ouverture à l’un des pôles: communiquant avec une dépression, dans laquelle s’in- sèrent des ovaires et des suçoirs. RosAcr pe CEUTA, Rosaceu ceutensis. Planche 4B, figures a et 3. Cet individu , très-mou , de ve grosseur d’une paie cerise , transparent, offre une cavité conique pénétrant | dans l'épaisseur de l’animal et allant communiquer pars un étroit canal à une dépression extérieure qui loge des) sucoirs et des ovaires de couleur jaune. L'ouverture: ou! la bouche de cette cavité est ronde , placée entre quatre!) (177) renflemens qui lui donnent l'aspect d’une rosacée. D’au- tres renflemens se voient dans diverses parties du corps de l'individu qui, en général; est arrondi et comme bosselé. 6 Sur deux individus trouvés dans le détroit de Gibral- - tar, près de Ceuta, nous en vimes un privé d’ovaires et de suçoirs. | ROSAGE FRONCÉE, Rosacea plicata. Planche 4B , figure 4. . En attendant d’être mieux éclairés sur la nature de ce corps, dont nous n'avons trouvé qu'un individu , nous le plaçons parmi les Rosaces , bien qu’il soit susceptible de former un genre distinct, a + Ilest gélatineux , mou, de la consistance des,petites Méduses , lisse, subovalaire et réniforme, À l’un: des 2 pôles, est un trou assez large , peu profond, plissé sur ses bords, du milieu duquel part un étroit canal qüi' ya se : terminer près du pôle opposé , à une cavité arrondié, ,, A la face inférieure de l’animal est une dépression. lo- geant des suçoirs placés sur une tige commune et d’autres ? corps qui avaient l'apparence d’ovaires. Le corps n’avait point de mouvement, les suçoirs seuls s’agitaient, et ils finirent par se séparer de lui : le tout * était transparent. On peut voir dans les planches’ les dif- férences qui existent entre cetle espece et la précédente. La patrie est lammême. , Of- 217 Edrre RaizoPuysE HÉLIANTHE, Rhizophysa heliantha.' Planche 5.4, figures 1-8. & % Cette jolie espèce est formée d’un axe central dont la pointe est vésiculeuse. À la partie supérieure de cet axe X. 12 (787) sont dé nombreux sucoirs mêlés à dés ovaires ; ces su- çoirs , allongés ou arrondis en ampoule ;! sont ‘évasés à leur ouvérture. Au miliéu d'eux on ën voit un court È beaucoup plus gros, à large ampoule , laquelle, rosée à la base et garnie d’ovaires d’un côté, parait être la bouche. De la tige, susceptible de s’allonger fndéfini- ment , partent de nombreux tentacules desquels S’échap- pent de petites grappes brunâtres terminées par trois di- gitations ; de plus, à la partie supérieure viennent se grouper en rond une foule de petites folioles étroites , subaplaties , recourbées en demi-cercle ; pointues à leur extrémité avec une strie longitudinale dans leur milieu. Ces appendices excessivement transparens , difficiles à apercevoir dans l’eau , se détachent si facilement qu’ils finissent par tomber tous dès qu’on y touche. Les couleurs de cette Rhizophyse sont très-tendres ct fort jolies ; l’ampoule hydrostatique est rouge-brun ; les ovaires sont un mélange de jaune et de vermillon , et les tentacules présentent des taches brunâtres. Lorsque cet animal est hors de l’eau, les appendices rayonnés s’affaissent , s’appliquent les uns aux autres ct lui donnent la forme d’un petit melon à côtes. Après que ce corps eut perdu ses appendices rayon- nés, l’axe central formé des sucoirs , des ovaires et des tentacules , fut conservé dans l’eau : plus de douze heures après ils jouissaient d’une contraction très-prononcéel qui s’opérait, au moindre mouvement imprimé au vase , | avec une telle rapidité, que pour les étudier, il fallait saisir leurs intermittences d’action. D’après la facilité qu'ont les appendices à se détacher, | nous pensons que la Rhizophyse figurée par Péron) C179 ) ( Voyage aux Terres australes, pl. 20, fig. 3) devait aussi en ètre pourvue , que par conséquent elle serait in- complète: il est certain qu elle l'est sous le rapport. des suçoirs et.des tentaculés qui ne sont qu ‘imparfaitement marqués. Il y a si peu de détails dans cette gravure que l’ou.croirait voir une plante marine : il en ést de même de la Rhizophyse filiforme figurée dans Forskal et qui est représentée dans l° Encyclopédie. La nôtre a été prise près du rocher de Gibraltar par M. d'Urville, Commandant de l’Astrolabe. Peut-être est-ce la même qu’a voulu figurer Forskal dans le dessin peu reconnaissable.qu’il a dünné sous le nom de Physo- phora rosacea (F. ægypt., pl. 43, fig. B, b), et qui est reproduit dans l'Encyclopédie, pl. 89, fig. 1o et 11: Ruizopayse pisCoinE, Rhizophysa discoidea:. Planche 5 B, figures 1-3. Cette nouvelle espèce représente un petit disque aplati, ressemblant assez à l’ombrelle d’une Méduse, au pourtour duquel pendent environ une douzaine d’ap- pendices légèrement rosés, floconneux, composés de petits corps orbiculaires se tenant les uns les autres; au milieu de ce disque, et en dessous, on remarque un faisceau de suçoirs siriés transversalement qui entou- rent probablement une bouche que nous n'avons pu apercevoir ; ils sont très-rétractiles et donnent encore des signes de vie que lé reste de l’animal paraît mort. Ces sucoirs ne dépassaient point alors les appendices du pour- tour : leur base est entourée de petits corps jaunâtres. Du milieu de la partie supérieure du disque part un tube assez long, contenant une bulle d'air à son extrémité, “Lé: en forme d'ailes, avec un renflement à la partie supé= (98 sh. qui est rougeñtre ; c’est à l’aide de éette bulle que l’ani- mal s se soutient verticalement dans l'eau. Le cotleur générale est Tégèrement rosée; sa longueur est d’un pouce et demi le diametre du dictide peut être d'environ cinq lignées. Sans les suçoirs et l’appéndice supérieur qui part du disque , on pourrait prendre ce zoophyte pour une petite Méduse et en former une espèce distincte. Il a ‘été pris dans le détroit de Gibraltar.” Raizoruyse MELON, Rhizophysa melo. Planche 6C,, figures 1-9. EME est bien sans contredit la plus singulière et la plus éléganté de cellés'que nous ayons encore vues; elle est remarquable par deux appendices épais, très-résis- tans , transpärens comme du cristal, allongés , ovalaires, rieure qui sert de moyen d'union près de la tige , la- quelle contient la bulle d'air. Chaque appendice vu de face ressemble à une côte de:melon, où mieux encore à l'élytre rugueux de quelqnes Buprestes ; ces inégalités sont occasionées par de petites éminences longitudinales régulièrement disposées sur six ou sept rangs. L'individu que nous possédons n’a que deux de ces appendices alaires , mais il est probable qu'ils sont en plus grand nombre et se groupent en rond autour des suçoirs; c’est ainsi du moins que nous l'avons observé dans les deux! espèces précédentes. La figure 2 donne une idée de l’a:| nimal dans son intégrité, telle que nous la concevons. et la figure : le représente tel qu'il a été trouvé. La partie supérieure de la tige est rugueuse, comm! ( 181 ) villeuse et de couleur brun-rouge; les,suçoirs sont vo- lumineux , commedécoupésà leur extrémité; les ovaires, mélangés de jaune etde vermillon , ce qui donne un as- pect agréable. à. cet ensemble ; il y,a de plus des tenta- cules peu allongés, lisses , et d’autres terminés en tire- bouchon, trifides à. leur pointe et de couleur rouge- brun. n ‘A peine mis dans l’eau, les appendices latéraux ailés se séparèrent et, quoique très-épais ; ils surnagèrent ; la üge resta seule et vécut encore très-long-temps. La longueur de l’ensemble est de trois à quatre pouces ; le diamètre est de deux pouces. Cette Rhizophyse a été prise à l'entrée du détroit de Gibraltar par M. d'Urville, Commandant de | #stro- labe. DrANÉE RONDE , Dianæa rotunda. Planche 6 4, figures 1-3. Ceue Méduse a le corps complètement orbiculaire , de sorte qu'il faut de l'attention, lorsqu'elle est contrac- :tée, pour distinguer l'ouverture de l’ombrelle et même . Jestentacules; elle n’a plus alors quela forme d’une boule montrant un point cramoisiau milieu. Lorsqu'elle se dé- _veloppe, le bord orbiculaire de l’ombrelle s’élargit, et on aperçoit une large cavité occupant le tiers inférieur de l’a- _nimal ; à la partie supérieure de cette cavité on remarque quatre stries , et au milieu quatre petits bras très-courts, très-rapprochés, festonnés sur les bords et de couleur cramoisie. C’est dans leur intervalle que doit exister la vraie bouche, ce que la peutesse de l'individu n’a pas permis de vérifier. ( 182 ) Le pourtour de l’ombrelle est muni d’un assez grand hombre de tentacules excessivement déliés. La grosseur de cette Méduse varie depuis le volume d’une petite cerise jusqu'à celui d’une balle de gros ca- libre. > ol | De la Méditerranée, dans le détroit de Gibraltar. DrANÉE CONIQUE, Dianæa conica. Planche 6.4, figures 3-4. Corps allongé , conique, pointu à une extrémité, tron- qué à l’autre, qui est l'ouverture, arrondie; garnie d’une vingtaine de très-petits tentacules filiformes, ayant à leur base des points rougeâtres. L'intérieur présente quatre côtes surbaïssées au sommet , et l’ombrelle autant de stries qu’il y a de tentacules. À l'intérieur et à la par- tie supérieure de l'animal est un pédoncule rougeûtre, cordiforme ; duquel pendent quatre petits bras très- courts, agglomérés et de couleur rose. L'ensemble de l'animal est transparent ; moins les parties que nous venons d'indiquer. I prend; en se con- tractant, la forme d’une boule. Indépendamment détlà contraction du pourtour de l’ombrelle, cette Méduse en présentait fréquemment une autre qui avait lieu de haut en bas, de sorte que lés deux extrémités du cône se rap= prochant avec violence ; la Dianée semblait aplatie, et alors les petits bras faisaient saillie hors de l’ouverture de l’ombrelle. Il ne résultait aucune progression de ce mouvement. Cette Méduse est voisine de la Dianæa pileata de Forskal (Ægypt.;‘p.'1ro,"et 16, pl. 33, fig. D) représentée dans l'£ncyclopédie méthodique , pl. 923. + à ( 183 ) fig. 113 mais elle en diflère par les points rouges du pourtour de l’ombrelle.et par l'absence d’un tubercule mobile en dessus, 32é Sa longueur, varie d’un don ont ne à un pouce. Elle a été prise dans la Méditerranée, près le détroit de Gibraltar. DraNÉE PETITE, Dianæa exigua. Planche 6.4 , figures 5-6; Ombrelle plus que demi-sphérique , commen boule, à travers laquelle on voit quatre stries qui , d’unepart, correspondent à la base dn pédoncule ; et de l’autre se terminent, au pourtour de l’ombrelle, à quatre folioles cordiformes d’où partent autant de tentacules filiformes très-courts. L'ouverture est orbiculaire et lisse. Pédoncule assez long , recourbé dans l’état de vie, évasé à l’extrémité où 1l présente quatre tubercules en croix. _ Cette petite Méduse, du volume à-peu-près d’une grosse cerise, est entièrement blanche et transparente ; a beaucoup de rapport avec la Hedusa proboscida- dis de Forskal (Ægypt., p. 108, et Je., pl. 36, fig. r), reproduite dans l'Encyclopédie , pl. 93, fig. 1. Peut- être est-ce la même ; cependant elle en diffère en ce que, au lieu d’avoir six folioles et six tentacules à la périphé- rie, elle n’en a que quatre de chacun d'eux. De la Méditerranée, détroit de Gibraltar. DIANÉE PETITE, Dianæa exigua. (Variété?) Planche 6 4, figures 7-8. Nous avons représenté à côté de la Dianée petite un (184) autre individu ayant beaucoup de rapport avec elle ; tou= wfois il en diffère par la grosseur de la trompe , par sa bouche en rosette, et surtout par le manque de folioles à la base des tentacules. De la Méditerranée’, ue le dent de Gibraltar, .DiANÉE BITENTACULÉE, Dianæa nas ro { +1, Planche, 6.4, figure 94 Très-petite espèce, si ce n’est point une jeune, de la grosseur d’un noyau de cerise; à ombrelle arrondie, un peu plus que demi-sphérique : le pourtour bordé de petits points saïllans et nombreux ; deux tentacules assez courts , avec une petite trompe recourbée et tellement déliée qu'on pourrait la prendre pour un troisième ten- iacule. van “tt à | Cette Méduse , prise dans le détroit de Gibraltar, est blanche et transparente , et, sans Les points de son pour- tour, on pourrait croire que c’est un jeune individu de notre Dianœa balearica. (7 oyage de 2 Üranie, Zoo- logie, p- 566, pl. 84, fig. 3.) j DuanéE FUNÉRAIRE , Dianæa funeraria. Planche 6 A; figures 10-15. Ombrelle plus que demi- sphérique , très-arrondie en dessus ; ouverture large ; limbe garni de nombreux ten- “ot partant chacun .d’ un peut renflement , très- déliés et courts. Pédoncule et bras très-courts, d’un noir velouté, se divisant ensept parties, à chacune desquelles commence une striese portant en forme d’'S, non loin du pourtour! de l'ombrelle, etse terminant à une petite foliole ovalairé, | (185) marquée d'un point fauve au milieu. Les divisions de ces lignes ne sont point égales ; quelques-unes sont plus rapprochées entre elles. Cette division-du pédoncule en sept parties est la seule jrs nous aÿone encore renton- trée ; constamment nous l'avions vu s’opérer eñ nombre pair. La couleur de cette Médusé est hyaline, à l’exception du pédoncule et des bras; son diamètre est d’environ quatorze lignes. Nous l’avons prise dans le détroit de Gibraltar. ÉqQuorér ne Equorea capillata. Planche 62, figure 1. Très-petite espèce , de quatre lignes environ de dia- mètre, d’une transparence si parfaite qu’à peine peut- on l’apercevoir dans l’eau. Son ombrelle a la forme d’une toque surbaissée en dessus ; ses tentacules au nombre de plus de douze , quoique nous'n’ayons pas pu les compter au juste , sont très - longs, rigides , toujours en $ dans ’état vivant, et constamment quelques-uns élevés au- dessus de l’ornbrelle ; ce que nous n'avions point encore * remarqué dans les Médusaires. Cette espèce , également du détroit de Gibraltar, avait _ des mouvemens très-vifs, Porcynie BoNNET, Phorcynia pileata. Planche 6C, figure 1. y En attendant que nous possédions d'autres individus qui puissent mieux nous éclairer sur l'organisation de cette Médusaire, pour en former un nouveau genre, nous ( 186 ) | la placérons dans le genre Phorcynie de M. de La- marck. Elle n’a ni pédoncule, ni bras, nistentacules ; son ombrelle est conique et ondulée, mais n’a point de lobes à son bord, ce qui en constituerait une Carybdée , et son ouverture est large sans être très-profonde. ‘Elle porte au sommet de l’ombrelle, dans son inté- rieur, une petite cavité pyriforme placée obliquement , qui n’a point l'apparence d’une bouche. Rien n'indique qu'il lui manque quelque partie , comme cela arrive quelquefois dans ces animaux qu’un trop léger examen pourrait alors faire regarder comme des espèces nouvelles. Sa couleur est entièrement blanche et son tissu résis- tant ; sa longueur est de huit lignes et son diamètre de Six. Sa patrie, le détroit de Gibraltar. CAMPANULAIRE LISSE, Campanularia lævigata. Planche 6 D , figures 4-5, Cette campanulaire , longue de six à huit lignes, pro-" vient de la baïe d'Algésiras ; elle est solitaire, blanche ,. assez longuement pédicellée ; les pédicelles ‘sont lisses ; la cellule qui les termine est oblonguc , assez réguliè- rement campanulée , subdenticulée dans son pourtour. L'animal qu’elle contient, également de couleur blanche, est pourvu d’un grand nombre de tentaculés en roue au- tour d’une bouche centrale, dépassant ordinairement de béaucoup sa cellule, et en occupant le fond lorsqu'elle est contractée : le pédicule qui le soutient occupe toute |! la longueur de la tige. (187) La planche 6 D représente ce polypier sous divers as- pects. Hoakin Genre Asrroïpe, Astroïdes roi oipinon tes S1sder Polypes actiniformes, aylindriques, contigus. ; ayant deux rangées de tentacules assez courts; bouche cen- trale, ovalaire, plissée, saillante ; corps susceptible d ex- pansion. Polypier encroûtant , à étoiles He pressés, x peu profondes , assez irrégulièrement hexagonales. ASTROÏDE ÜRE Astroïides luteüs.” Planche 92, figures 1-6. Les polypes que nous décrivons,.sans. sayoir, s'ils sont déjà connus, pourront former le passage entre les Actinies et les animaux des Astrées. Ils tiennent des pre- mières par les polypes,et des dernières par le polypier ; leur longueur est de huit à dix lignes et leur diamètre de trois ou quatre ; leur bouche est centralés-ovalaire , plissée ; leurs tentacules sont très:nomibreux , sur deux rangées , peu allongés, obtus et rugneux; le corps, ey- Tindrique , présente des stries longitudinales. Ces, poly- pes, très-contractiles, se développent facilement en. at- teignant la longueur indiquée , et lorsqu'ils, se replient sur eux-mêmes , ils rentrent au fond du ERA dont les bords les dépassent: il n’y a alors de visible que: les ten- tacules. et quelquefois la bouche, Leur, couleur,, de l’as- pect le plus agréable, est d’un très - beau jaune orangé, plus foncé;au centre de la bouche et aux tentaçules. IL est impossible, à la peinture de rendre exaclemen! la transparence et la suavité de cette couleur. ( 158 ) Quoiqu'ils sortent facilement à l'extérieur, ces polypes se contractent tellement an moindre contact ainsi qu'à! leur mort; que nous n'avons: pas encore pu. en faire! l’a- natomie, c' 29 ile : Le polypier est une masse encroûtante,, pierreuse, qui ne nous a pas présenté plns de trois ou quatre, pouces détendue sur trois ou, quatre-lignes, d'épaisseur ou, d’é- lévation. Les étoiles sont-pressées, peu profondes, assez irrégulièrement, hexagonales,; leurs lamelles, sont; assez peu marquées , -et au fond de l'étoile est une petite élé- | valion. sl . oo! tri tro L’Astroïde jaune a été prise au mouillage sa Cox \ tarre, dans la baie d'Algésiras ; elle! n'était reconverte! que de, quelques pieds d’eau. : if3 VERETILLE JAUNE, /’erctillum lutetum (1). 1 Planche 94, figures 1-4. Cet individu, pris par, seize. brasses de bal dans la baie d’Algésiras, au mouillage de Guettarre , & six pouces de longueur étant rétracté, et plus d’un pied! dans son développement complet. Il est très-charnu et résistant , allongé, cylindrique, arrondi à une extré-= mité, pointu, subcordiforme et muni d’une très-pelite ouverture à l’autre. Il présente d’assez grandes différen= ces selon qu'il est ou non rétracté ; dans le premier cas on aperçoit des stries longitudinales se croisant, parse=| mées d’une foule innombrable de petits, tubercules el! d’oscules : ces derniers sont les ouvertures par rails (1) MM. Quoy et Gaimard avaient fait de cet animal un geb ous mai | il est plus probable qu’il appartient au genre Verétille. Fôvéz le | port de M. le baron Cuvier à la fin des Mémoires. ! ( 189 ) sortent les polypes, dont quelques-uns montrent:leurs rayons étoilés. SALON PERPA CH fo Mais lorsque l'animal a acquis son plus grand dévelop: pement, à peine le reconnaîtrait-on ; ses plis sont:effa- cés , el sés nombreux polypes étañt sortis le/kérissent de RATES DATE 207" TOP Fl«p ti betrep es e LA Ces polypes ; dont'quelques-uns ont! près de deux pouces de lüng ; sont très-préssés cylindriques ; creux , à huit rayons étalés en rosétté; ‘chacun de ves rayons est pourvu de dentitules courtés et écartéés ; au nombre de ‘dif ou douze de chaque côté. La bouche, placée au imi- lieu , est étroite , arrondie ; elle communique avec une sorte d’estomac allongé, de couleur brune, composé de plusicurs faisceaux accolés'’éntre leax -! peut 2 être au nombre de six ; car il part de leur extrémité inférieure six filamens plissés, rougeñtres et comme flottans dans Ja cavité du polype. Le reste de célté cavité est entière- ment‘ vide dans urie assez longue étendue, ce qu'il est facile de voir à travers la blanchéur et la transparence dé l'animal } de sorte qu’on'peut diré que les organes di- gestifs et générateurs sûnt situés à l'extrémité du polype : “huit siries extérieures très-fines parcourent la longüeur “de la üge ét vont se terminer à là pointe de réunion de “chactüin des rayons. OAI SAS def TA Top) "Comme cèt animal habite tune assez grande profon- deur où la lumière n’a que très-peu d'intensité, ses po- lypes rentrent dès qu'ils sont exposés à Péclat du soleil. | Pour les Voir se développer nous’ avions ‘le soin de les tenir dans une demi-obscurité. Ce mécanisme avait lieu “par intermittence , ainsi, nous trouvions l'animal quel- ‘quefois contracté et d’autres fois développé. Le resser- (ago) rement: s'effecuait très-promptemefft , mais il fallait au moins une heure/pour que lé développement s'opérât ; vélni-cii paraissait dû à la grande quantité d’eau que l’a- nimababsorbait, soit par les polypes ; soit par les pores dont-le corps peut.être.percé , ou plutôt par l'ouverture de son extrémité pointue. En effet, il arrivait quelquefois que cette ouverture lançait de l’eau avec force. | La couleur est d’un j jaune orangé parsemé de points un peu plus foncés; son. extrémité pointue, qui est lisse , est” du plus beau jaune-orangé sans mélange. Les polypes, à Texception : de l'estomac et des filamens, sont blanes, 0 poil svib 266 } +-Dans: cetté masse haie chaque polype paraissait vivre isolément. Si l’on coupait ou si l’on déchirait un seul de ges polypes, ceux qui le touchaient n’y parais- saient, point sensibles. Nous ayons enlevé des portions du corps ,et les, polypes qui y tenaient ont vécu assez long-temps , quoique l'intégrité de ce corps doive être nécessaire à leur existence , puisque ce n’est que par elle que l'énorme quantité d'eau qui sert à leur développe ment.complet peut être absorbée. Cet animal, qui n'était point fixé, ne peut avoir d'autre moyen de locomotion que celui qu’il se pro= cure en absorbant beaucoup d’eau; ce qui le rendant plus léger peut mème le faire flotier. Dans cet état, les mouvemens simultanés des polypes peuvent encore contribuer à le déplacer. | Nous n'avions jamais vu d’Alcyon si complètement! développé ; il faut un certain espace de temps pour que ce développement puisse,avoir lieu, et l’on doit avoir! soin de renouveler souvent l’eau du vase qui contient (191) ces animaux, parce qu'ils la rendent promptement:vis- queuse et qu’alors ils ne peuvent plus;y vivre. 2: Le dessin le mieux fait ne péut rendre que! fort: üm- parfaitement les couleurs transparentes de ces:Zoophy- tes ét surtout la légèreté et la éd de leurs: po- lypes. | 102 3b EXPLICATION DES PLANCHES. 6 Es Planche iv: le ‘1191105 5 A: LH éprpQds jaune, noi t eniq HA «ui Fig: 1. De,grandeur naturelle avec ses suçoirs, ie fs (EEE — Fig- CÉ Avimal désagrégé vu par sa partie supérieure. interne. — Fig. 3. Le même par sa partie inférieure externe. — Fig. f, 5,6. Le même vu de profil et sous divers aspects. — Fig.7 Deux individus à plat pour montrer!le canal a qu’ils forment pour laisser passer’ Les . tentacules, — Fig. 8. Manière dont s’insère le chapelet des suçoirs et des tentacules. — Fig. 9. Un tentacule très- - grossi et tortillé. — Fig. 10. Le même tel qu'il est complètement développé ; les ovaires et les suçoirs n’occupent qu’un seul côté de la tige. — Fig. xr et 12. Ovaires et utricules très-grossis, . Fig: 1! Orythie jaune. ig. 2. Rosace de Centa grossie du double, a, ouverture de la cavité ; b, dépression où se fixent les suçoirs et les ovaires. ig. 3. La même vue de face pour indiquer la position de l’ouverture. ig. 4. Rosace froncée. Planche v. * Rhirophyse hélianthe, fig. 1. De grandeur uaturelle. a, sa bulle d'air. — Fig. 2. La mième sortie de l’eau. — Fig. 3. Sucoirs grossis. — Fig. 4. Ampoule grossie qui, placée au milieu des sucoirs, est probablement la bonche. — Fig. 5. Un tentacule grossi. — Fig. 6. Une portion du même exces- sivementgrossie. — Fig. 7,-8. Appendices qui se groupent autour de la tige, + Rhizophyse discoide. ig. 1. De grandeur naturelle, — Fig. 2. Ses suçoirs grossis, — Fig. 5. Les tentacules oyariformes très-grossis, ( 192 k Ce Rhizophyse ielon. ge lo e68 Li t.nsof) Fig. 1. Dé gfimdear naturelle , avec ses deux ailes sn bei. aé trouvée. — Fig. 2. La même restituée dans Pétat qu'élle doit prôba= blement avoir. — Fig. 3. Extrémité de la tige où a la bulle Cia — tEig: 4 Lie charnue yue en dedans. _ Fig. 5: La méme vue éxtéri ie : DE rement, — Fig. 6 - Tentacule + très- “gros. — Fig. LE 8. Sucoirs prossiss x - Fig, 9e ; Un des suçoirs montrant son Quverture frangée. #. HN EYrE q hp LE * Planche qi! 3 AU 7 AMAROTE SYYIOY A. Dianées. > dr Fig. 1, Dianée ronde. — Fig. 2. Ses bras grossis. Fig. 3. Le. conique. - — Fig. 4: La même vue en dessus. “ Fig. 8 Dance | petite. 2 Fig. 6. Extrémité de son pédôneule. ** \ Fig. 7. Variété de la Dianée po — he 8. Extrémité de son pédons QE 19919b : , olodos À Fig..9. Dianéé bitentaculée. e aeh Æigs10: Dianée f funéraire. — Fig. 11. La même renverse pepe, ee | le “disque, in intérieur. — Fig. 12. Ce disque vu de face, — Fe. 13. L La PT vu de profil. — Fig. 14. Partie centrale du disque vuc de prof cet grossie — Fig. 154 Portion externe d’un des rayons du disque très i : grossi,” | ‘B. Équorée chevelue. p rest) doi Fig: 1: Degrandeur naturelles... 1€: Phorcynié bonñet. vob kasiqis duo D 2neft sil nul Figox: De grandeur näturelles sine buts ou & di af} | D. Campanuliire TES es RE TUR HU SAHOONG Épous OÈR Fig. r. Trois individus de grandeur née Ji — is. : 24{Un, indivie avec l'animal sortant de sa cloche. — Fig. 3 : Le même ay vec, l'auim Et À 4. Animal retiré de la coche — Be. LÉ Un tent u très-grossi. D) \ D :290 10 180: me à Prahehe ae Up Huang il D. Æ. Veretille jaune. ALT | Figex Verétille, jaune; moitié, deisa grandeur naturelle,éb au trait. Fig. 2, Une portion du même de grandeur naturelle. — Fig. 3 _polype grossi. — Fig. 4. Un polype dont les rayons soût trongu et montrant le tube digestif 4, à l'extrémité Poe Enlc 4 lamens plissés à. ( 193 }) + Vota; Pour faire ressortir les polypes on a été obligé de leur .don- mer une couleur rosée , mais ils sont blanes. et traphpazeue, et reflè- + tent la couleur de La Veretille.. aval B. Astroïde j jaune. Fig. 1. Astroïdes jaunes de grandeur nalurelle el sortant de lèur poly- | pier. — Fig. 2. Un polype grossi. — Fig. 3. Sa partie supérieure vue séparément. — Fig. 4. Le même vue de face. — Fig. 5. Coupe d’un _ polype grossi. — Fig. 6. Un tentacule très-grossi. Sur les Habityeles de. :TOmidorhrnque. ! 3 +: EL) .. : met + 1 L'ole de hd vient d’en Es un pré- cis dans son dernier fascicule parvenu à Paris, : dé- cembre 1826. M. le chevalier Grégori, présent à un dé- bat élevé le 3 janvier dernier dans.le sein de l'Académie ae des-Sciences. touchant. les habitudes. de, J'Orni- thorhynque, s’est empressé de nous faire la communi- ‘cation ci-après, qui y est relative. L'Ornithorhynque est- il vivipare ou ovipare? Un appareil glanduleux existant sur les flancs de cet animal doit-il, ou non, être rap- porté à une glande mammaire? M: de: Blainville;s’est fortement prononcé pour la détermination de M, Meckel, quand le Mémoire (1) de M. Geoffroy Saint-Hilaire , qui élevait des doutes à cet égard, fat lu à l’Académie. C'es est dans ces circonstances que nous publions l’article de l’anthologie que M, le chevalier Grégori nous a si- gnalé. 7 " « L’Ornithorhynque habite les marais di k N uns. a) Sur un Appu ‘ei glanduleux récemment déconvert dans l'Orni- Darhyrnque et : faussement considéré comme une glande mammaire. Voyez précédemment ; tome 1x, page 457. X. is) (194 ) Hollande: Il fait, parmi des touffes de roseaux »istr le bord des exux, vu afid! qu'il comipdse der Bburresletidé. racines entrelacéés:il y dépose déux œufs blancs plu. petits que ceux'dés. poules ordinaires il les couvé longk\ temps , les fait éclore comme les'oiseaux!s'et nelles abaña donne que s'il est menacé-par quelque-ennemi redoui table. Il paraît que pendant tout ce temps il ne: mangé) ni semence ;: ni: herbe , et qu'il (sé :contentéode väse , prise! à sa portée yet: qui sufit:pour::lel nomvir :1duf) moins c’est la seule substance qu'on! ait ‘trouvée dns, son ;estomac: Lorsque l'Ornithorhynque. plonge:sous” l’eau ; il y veste peu de tempsy"ét revient hbiéiôt-à-là surface ; en: secouant la tête comme fontles: canatds: I} parcourt les rivés des marais, en marchañt, ou plutôtiers, rampant avec assez de: vitesse ;:1ses monvemens:ss0n8, prompis, eikest difficile de le prendre, parce qu'ib a une vue excellente. lon! ‘emploie ordinairement |qu'une mas rine pour respirer dans l'air ; ce quidaisse croire-qu'ib, ne se sert de l’autre qu'étant dans l'eau: Tlrse-gratte l@ tête et le cow avec:un:des pieds de derrière, comme font les chiens : cherche à mordre quand'ilest priss maïs sou bec, étant très-flexiblé et faible , ne peut faire-aucum mal. Le mâle, le seul qui soit armé d’un éperon à la jambe de derrière , emploie cette arme contre ses ageres seurs. La blessure qu'il fait proots une inflammation ct une très-vive douleur, mais il n° ya pas d exemple qu’elle ait occasioné la mort. » Æntologia di firense, tome 24 , page 305: ; 1/ 4 Nous regrettons que l'nthalbgie omette ordinaire ment,de faire connaître la sourcesoù elle puise!les faits, curieux qu’elle communique à ses! lecteurs. Ceux qui ob (193) vient de Jine,se, rapportent assez fidèlement à une rela: üon-de,sir Patrick-Hillks écrite, à Sydney sous. Ja date dui3 janvier 821 ;etlimprimiée dans-les Transactions delà Société linnéennedé Londres ,10m.113 ; p: 622,4 mais ils diffèrent, par- plus de précision; ce qui nous faiticroire.qu'ils EPA Vi source jautre:et plusnouvelle. 25 115 | . M4 Geofroy SxinseHilaipes avait és en nie Le obtenir delnouveaux renseignemens sur des habi:, tudés de. l'Ornithorhynque.: Nous allons: rapporter un extrait de la réponse que le: célèbre anatomistecet-pro2 fésseur M. Southwood:Smith a faite à M: Edwards . 11 «: Tim’y a y nisà la Société linnéenne ; ni dans aucun- autre dépôz de Londres , d'œufs d'Ornithorhynque: Une préparation avait été vue et déelarée pourvue d’un œuf : sir Évérard Home l’4 examinée et s'est convaincu qu'il y avaitieu méprise à cet égard. Ce savantla ajouté que per- sonne nes’était donné plus de peiné que lui pour lever tous les: doutes au sujet des Ornithorynques, mais qu'il avait espérance d'y parvenir ; ayant ‘intéressé à cétte re- cherche le secrétaire d'état du dépariemént ds colo- ét MITLAE. pi lei AU TASSE 930 Su 74 mn Phénomènes. (géognostiques que pré- à "3 sente la position relative du Porphyre et des Cal= _caires dans les environs du lac de hs Lo San _. de Léoroin DE ns ARE: AONfE 67 115 10)193129 D jrééorile tests observés dans la llée | de Fassa dans Le Tyrol. démontrent del4 manière la plus (196 ) _éidèntélque JEL porphyre ‘augitioqué (ponphyraahgi) traverse lés rochiés dés ”Alpés dans toute leur longueuts… qué del vient tiièmie de soulèvement déftoutks les mOn tagnes Alpines; qu'il en résulte que des arbres "vérsés/pén eteñtdnho les ‘différentes isBrtes de, rdclles les hodifient er les: transforitient Isouvent ‘en 'de édit vélles substances: qu'énfin lotte laréhaine des Alpes" déit étre ’sélén'tôute Vraisémblancde »'tonsidérée comme À sôïtie ei” dehors d'une fissure ‘immense quiet faite, | dans 1e calcairedes terrains: déisédimenr is Rousiles ait | dotitloh rjeut dédaire - ces :conséquénocs ‘innnédidtes jet manifestes se" trouvent malheureusement ‘situés; de: telle matière" qu'on ne ‘put lesobserver! que dificilement, péhiatit uné‘trèsipetite partie de l'année: | Lestsontmneis. dé ées Montagnes sont presque tous couverts d'une neige éternelle} evles plus remarquablebides péntes'infirieuris. nésôht dégagées déneige que Vers léemilibu de Pévéo3 "Cest doné'ine! ciféonstancé/heureuse de trôuveri des! phénomèties ‘analogues ; 714 même vétiétéqeri lai Hérnel clarté de rapports réciproquément Kés:conihelcauseret comme l'effet ;::daris unel/contrée ’avcessibleoà:tont1e monde, dans toute saison/;|mêmeenhiver;:etravecid'äu* tant moins d'efforts qu’on! pêutlfaire: daplopart 1evdes plus importantes des observations sans: presque: qui trèr Me sa voitüre. C'est sur! les, rivages: tônjonrsverts duc ke de Lugano, däns là Suisse italienne jæt pantieulièrement sur Ja nouvelle route pratiquée au pied des.rochéts presque perpendiculaires: de Lugano à Melide 21159 IL ést. vrai qu'on savait depuis! long-temps ‘que partié déi cés’ montagnes consistait en porphytéromen rôthies semblables ; mais cette'connaishante reposait ur ( 197 ) (desibasessiypeu solides ;:qu'on, ne, la jugeait pas digne d'une-grandel altention, etyéncore, moins ,s’attendait- “onu qu'eHespütbjettercquélque jour,sur la sg géo- Shostidüens 22h opus. no, [ip à deriq LA es rit: cesDéà , en: 1784 ; Louiènita liste Laraanon,, qui péxit -plus tardavec:La, Peyrousé, savait avancé queles mon- ttagues voisines du lac de Lugano; çconsistaient; en. lave, setnceci fut! répété d'aprèsylui. dans;un;almanach inti- tülé Étrennes pourrtous les :âgesypnblié| en. 1790.à Lausanne; Mais Faujasditdans son Æssai sur Les Trapps, ique:Lämanon avait reconnu dui-mènie plus.tard «que.ee était: pasride la-lave ;-mais dutrapp. Breislack.(Instit. igéoloB:,14, 27 ).a, remarqué, plus de trente ansaprès, équ'ilrest {rappant:-qu'éntre le grand nombre de. blocs qui sertréuvent: sur:des eolhines de, Brianza, il n'y,a pas uurfrigmentrde; porphÿae:, quoique. cette roche se, ren- _cohtré en place-sur -le lac:de, Lugano : il ne,dit rien de plusyeteestlàtoutice qui a été publié.sur,ces contrées, sw Maisl je-possède déjà;rdepuis-plusieurs années, june inotice-de M: Lardÿ résidant à, Lausanne, dans| laquelle steigéognoste distingué: décrit-exactement ;-tant.Jes,por- . “phyres rouges. que-les:porphyres, augitiques,, qui Lor- cahent Ja: partie orientale, du lac ; appelle l’attention,sur ua singularité, deileur stratification net. les signale, coumme Mésipremières, montagnes.de, porphyre.que ob ait gb- tiservées | listes à présent len .deca- des ae la Suisse. b. bai ' LS . Cette. détatrene mit aussitôt les, montagnes, de por sphyre quientourentlelac d'Orco, en Piémont, sen Baison mimmédiate;ayec les grands phéuomènesoflerts par Les por- Mphyres dans le Lyral,;;etmontra l'éteudue ide. ces roghes (198 ) dus’ toute a partie sudides Alpes sénr Broechiét Gite. lndi flent connaitre comniétit 14 mème rôché/repatait ñonsenleméetit dans les valléés iñtéfmédiaires Pan dessus déBréscia ét de Bergame, sur la Méllk, sur POglio et sut le’ Serie , “mais aussi éomfiient' dés :moÿtagiiés de Do | Tone se troûvent à l'éntour dû! lac d'Tseo’ lesquels né detraient'pas moins exciter latténtion que les mon. tagnes du Tyrol même. Cette Continuité dés PES atgiuiquesIsur Je Hordisud’de la chéinié des Alpés 0h fire ‘dé #réthéf iune’ Joi PARENTS PE à toutes ‘les ’éhaînés de ‘montagnes } savoir, !'qué” té jours des pérphyres aüugitiques apparaissent’ at pied'de ln'chaïne, là où Isa pente $abaisse vers To pays ph. 104 1Sümulés par cetl'importanit écrit déME! Éardy” iôus aMätres'en'sepiembre 1825 ; M. Bernard Stüdet, Tee lèbe”#uteur de Ta monographie dei 4 MotAsSéL MAÉ Bert Mousson'de Bérné'ér mot / par la Vale Hhe CEE, et'de”là ; par la grande roûté Téeiué Tarnos Mes le porphyré éloigrié de peude pas du Cap'de Phgô: sous. lérother dé calédiré presque pérpéndicnliite qui? étend jusqu'au laë! C’est du porphiyié Fou, ji Féiférimé des) dodécaëdrés de quartz en quantité. FL ÿ'4 4ussi béautotp. de felspath qui se distingue de la masse’ qui l'entoure par sa Couleur jauie-Hlanchâtre et par sa eristalliton dE terminée. On'y réficontré, ‘mais ‘rarément }'@és liés de mica gris et peu éclitant , avec’ des)‘arêtes trés-ie déterminées, ‘comme cela! est ‘érdinaife” dans! ées pote phyres !'on y chercherait 'atissi/en ain de l'imphiBôle ou de Taugite. Vérs Mélano ; des masses noires l'travére sent céleal roché'énfilôns ait elles devenaiehe toe jours ‘plus’ épaisses et plus fortes , ét allient”é6h8tÂm- | > | | ’ | (199 ) ment se, perdre à une.certaine profondeur sous la terre. Près..du ænisseau de |Suveidie, qui descenddu fertile Montengenerosns, elles: formaient les deux-côtés.de. Ja vallée. Encore là ellesisortaient distinctement de dessous Jecporphyre rouge , mais,sansque la, séparation:füt ré- galière : la démarçation des, deux: roches,,était tantôt plus baute, tantôt. moins élevée. Nous suivimes laxoche noisey de remontant le ruisseau de Suveïdia.;, et après avoir -monté. «pendant, environ, quatre cent-pieds ; nous spires: sur larrive droite, un mur de rochers qui s'avançait sans être adossé ;.et .e est là que-nous vimes , somme sur unprofil, la séparation, de,ces, roches. Le porphyx e ronge était au-dessus , le porphyre noir:ou au- gitique au-dessouss mais ayec une, démarcation.si wan- chéet, sipsingalière et si srréelieRe -qu'on.ne. saurait douter que: ce dérsier m'ait. pénétré avec, violence dans le; posphyre-rouge. Plus haut encore;dans da vallée, le porphyre quircontient du quartz (le rouge).ne domine que sur le côté gaughe du ruisseau, sur une. hauteur de iciag cents pieds, jusque, dans la proximité d'une.cas+ æade perpendiculaire sous. le village, Rovio. Là, le.cal+ gaire; derseconvre et forme. vers l’est toutes.les mon- tagues supérieures. 4 6[ 5 sun fsqels) ,Heporphyrerouge n° fueint pas le iles de Rein: F1 oche noire stélève sans interruption. sur la rive droite du ruisseau, et, -constitue d'une manière continue toutes Jes montagnes. -qqui.se prolongens -en,remontant: le lac, pendant w oisilieues , jusqu'à , Campione. Rovio est bâti sur çette. roche, qui. constitue: aussi toute. la. ‘série | déscollines qui sépare Rovio de Campioneset de Bissone. EL La masse principale de cette roche est toujours d’une ( 200 ). couleur tréssfonicée, d'un vert moñatre) trésécailléuse dansé éasshreletplus pésante qué léhhasse priéipalédhi | porphyre rouge. On n’y trouvejamais un cristaldeqüartzf | mais ouné grande quantité-dérpetitshcriéta"d'umlblâne | jaunâtre ayant tout-à-fait la formerer l'éclat du felspathé) | et qui sont: des icleavelandites (albites). 11e felspath ne | s’y rencontre peut-être jamais ;dañsleporphyre rouge;au | contraire, ilnesetrouyeen grande partie:que descristaux * deyfelspath} Ja cleavelandite nes’ yiméle que rarement; | etsnon comme partie esséntielle;-peut-être mêémerseatez | menteomme le produit d’une infiltration péstérieureztce | qui-constituerune différence extrêmementremarquable | entré les deux:sortes de roches: Onne:peut'méeon: maire l’augite dans les rochers-de Rovio:etl deBissônes Les-cristaux desce minéral:sont allongés:; d'an'vert noie râte;en rouelles minces , d'un vertide: porreaufoncé ; etisenfont reconnaître: comme saugile parihès mes peuilasges: ;rmaisrépaisses, de leur cassuresi peu l.9b Had) 1a Nersile: côté: occidentalidu : lac;-prèsde-Mélideserlde Cazona;sarulal hauteum;-on0bserve 1emcores (das ha masse , de l’épidote en petites aiguilles imonceléés ent. grand mombrey:que-toutile »porphyre: angitique)phraît | être parseraé)de points werts.e Des veinules-alondanteë decalcaire !brunissant (Braunspath)-waveréent des ob ches au-dessonsde Rovio àvun tel point siqu'on n’attendi plus que l'apparition deveines debanytine evde flioritélg de fer carbonatésetiide manganèse lAmssi Mi Moss ast-il découvertidansicette roche, atidéssus de Caron) un. filon de barytine d’une épaisseurde plusieurs poucésh ! Tous ces rapports démontrent complètement} aalogie) | de éexporphyre angitique’ avecrcelni qui sbltrouteef | ta | ( 201 }) d'autres .contrées, comme; près de Christiania; en Nor- yège ayidans, Ja Thuringe,; sprès dHlefeld., «dans. les Vosges» El@se; 1 aurais (9 wyons y 0) sexo siydqroa snb'aliernance des, différentes roches sunile :côtérorien- taldulae est bien plus remarquable encore. /Fontés:les collines qui. ebtourent Lugand consistenten micaschiste, ainsiique Jde pied. du: Salvador:etjusques-à plusieurs centaines-de» pieds) au-dessus: peinecles:rochers sont: ilssarrivés si, près du, lac; qué,la routé devient: presque penpendiculaire au-dessus; de l'eau, que lesmicaschiste disparait tout-à-coup:;.et; qu'on voit sortuir-des:-couches deiconslomérat quixéssemblent complètementiaux:con- ches:d’ergile rouge) telles; qu’oü les trouve-prèsd’Eise- nach. les fragmens , dela: grosseur du poing, Iconsis: tent principälemient.en micaschiste , ‘en-quartz:etsout venten;porphyre foncé), que je:crois-êtée:un porphyte rougeséonténant duquartz; mais il me):sy rencontre point de;fragmens-caleaires.)Les-couches:s’abaisseñtra- pidement de soixante-dix degrésivers le sud; etiforment dans le lac-unpromontoire escarpé sur lequel est situé-là chapelle ide, S,-Martino: Cette:roche frigmentaire-reste en:placependant près.de:dix minntes desmarehec la pente des: couches:diminue-insensiblement, juisqu'àsoixante degrés} Alors paraît au-dessus une roche: calcaire com pacte, d’un, gris de fumée ;;en couches minees|;-ayant à peine;un pied d'épaisseur. Elles:$'abaïssent; cômme: dés couches sun/leésquelles elles ;s'appuient;:cetcelles-s'éle-" vent avec.cette inclinaison le long dekbmontagné: inais dans, leur ibrelongément:vers leu lae sulineluiaisoh va | toujours. en. diminuant, tjumtel.point;:quan niveaucle | plus, bas,elle est à peine de vingt degrés: Liescouches; ( son }. en remontant,rdécrivent une; courbé qui ressemble sl à une parabole.-Plus onrnväneësur, la. hañssée ; plus | cescouches sont traversées dé veintiles: minces; dont. les | parois sontrécouventes derhomboëdres de dolémie. Des cristaux semblables se monufent; aussi: dans. de petites cavités de Ja roche. Plus loin , la-roche paraittoute.fis suréelet la: stratification cesse id’être distincte, Etfini là où la montague, dans safhauteur, devient presque à pic 3 les ‘couches me! sont’ plus calcaires, maïs entièrement. dolomitiques.-Onne remarque nlle-partiunéi séparation | 1 tranchéerentre-ces deuxroches. Par: l'augmentation dés | veinules. ‘et! des géodes . la roche caléaire finit «par disk, | paraître tou t-afait set ilne-reste plus -qüe de li dolomie pures: pote 1744460 91 15" 258mr0t fnoe ‘eù ra Mais id du lien les véisules et lesrgéoies Ë ont dû! être: nécessairèment de formation! postérieure, à celle dela masse qu’ils traversent} et}, àplus forte:rrais, son, lésminéraux qui en garnissent les paroistiniéri enress, il:devientévident, que 4x dolomig,s est formée aussi dans celte; localité par l'altération et, a décomposition. de At roche calcaire. Cette transformation remarquable ;6$ ici si évidente dans. toutes; ses: particularités et, si faoïle, à. suiyre.dans, l’ensemble, de.;ses, différentes séircont, stances, que mes compagnons de vôyage pensaient qué tous les doutes devaient disparaître à cet, aspect, dasnits ture.parlant, iciun langage. trop, clair.et iop: atellit gible. Ladolomie devient toujours plus.pure; dans là prolongement de, la chaussée, tovjeurs, plus: blanche 6 plus grenue, en, même temps que les rochers deviengl nent plus.hardis , plus sauvages et plus escarpés. Sur lg sommet ;.où.est bâtie la chapelle de, S.-Salvador ,.à 1980, ÉEn: | (203 ) piuils auldessus du latiyeetabime est si mipide evsi of. ‘fraÿant > qu'on nespeut absolument le régarder d'en haut sans vertige ;retrqu'il est facile de lancer des pierres à urié grande distance dans le lac. A cet endroit on ren- contre rarement des partiés paies la NF toûrestblanoet gremuyl.é miel al 1 Tielbas dé‘la chaussée creusée dans ces masses de do lonrien’a pastune demi-lieuede longueur ; à partir de là; les rochers: s'éloigrent, le mont S:-Salvador s'abaisse rapidementvers le-süd, 1x crête signé s'étend et sé Hgits rer des: bois! de chätaïgniers couvrent cette pente de tochers jusqu'alérs dépouillée d'arbres. Alors; etjus- qulau-delà de-Mélide, sans’ interruptions les montts gnes sont formées par le porphyre augitique foncé; mélé d’épidote’, "tel: qu'il s'est montrér'enfacé de CampioniupideoBissoné et der Rovio: ‘Ainsi là} de rhémel que dans le Tyrol, on découvre’ lai cause pho- chainieï déila ctramsféimation du calcaire en dolomie, déns Félisoulèvémént du porphyré! augitique -ev ‘dans Yds” porc re out np ce soulève: mentl dep srhor noiisin ho 60 03 dy spa présquile, Loi lés-Baiés d'Agho Et de dédié ést pifiigée en rdeux Monts inegdes par unie Hrgé vallée. Balpaitie"cécideitalé éonsisté prineipalement en couthies ebén#tochérs dd micaschiste even ealénire seulément à Hi bôiniélsud iÿers® Casaro : danis là POAUE, ofentile € fndent h'emreda Savador le Rarperabeldé la métis ligne d'AFHES Oro. Al l'entrée dé cette vallée se terminé pres” de Figino Le “porphigré augtiqué” qui SÉreridais (depuis Morcote juque la: Le porphyré rétige parait, (nfäis Ge: nésv pas pour longtenips. 'La’roëhe s'altère ( 204 ) ; bientôt de telle sorte., qu'elle commence.à formercme nouvelleespèce.de roche: c'estle granite.de Baveno,grak nitertout particulier, qui.ne. peutêtre.regandécommeise rapportant à auçun autre sd ceux qui setrouyentdans.li ir térieur des Alpes. Cette roche parait être un mélange den cristaux de felspath assez gros, distinctement lamelleux et couleur de chair, entre lesquels de quartz se repconixe SOMYEANER, cristaux isolés , ainsi, que.des tables hexaèdres w de mica ayee des, bords presque aussi indéterminés, quel dans.celles, du poxphyre.. Cette; roche,est traversée: par. une multitude, incroyable de cavités anguleuses, etiels lement, que, le moindre fragment .que on, endétache” en contient toujours quelques-unes..Ce sont, dejvraies druses garnies en dedans de cristaux de, quartz, d'abord en pyramides, Ja pointe tournée, ers. le, AE de, da. druse,jet ensuite avec le Lormens rent él pr isme,s tels | que Jes cristaux de, quartz n’en forment jamais,au milieu d’une masse de roche , mais seulement, lorsqu ‘ils, sont dans des espaces:libres et,ouverts. Parmi,eux, pénètrent des cristaux du felspath couleur de, chair dede roches! en grande partie sous la forme de prismes rhomboïdauxs. avec,un. bisellement, droit sur les bords, des. angles, ob us, les . 2 et Jde Haüy ; avec la, face, P de, la cas- sure lamelleuse, et de l'X qui lui.est, jPERREÉ On . ne trouve pas facilement. un de ces cristaux;qui ne soit pas enveloppé. sur les deux côlés , comme, par une, “hor Wen avec deux grands cristaux de cleavelandite. qui 8 6 lèvent ordinairement beaucoup au-dessus, du sais de ,felspath. Ce sont des tables RÉ minces, pres sans couleur et transparentes , à, peine, plus | épaisses qu’un papier fort; cependant on. reconnait clairement / ( 205 ) Mèmeravéd de pt d'éprisséis// des éfistatx acconplés ; désranglés éhillanis ét réntéänt sut face” dé la éésure limelleuse}Ces cristaux de tleavélandité sont, parleurs facés;'parfaitement ‘éonformes aux’ faces dé felspatli , quoique "à raison del différence dés angles des faces , ls ne puissent étre régardés comme leur étant entière- méit”sémblables! Dé petites Boules’ noires seméés sur des) faces du ‘felspath'sont des agrégations éyÿlindriques “ae? petites Tamés dethlorite. Toutes ces druses hgu> Métsessont évidemment liées par dés cavitées ouvertes qi déiiiuñiquent dé l’une à l'autre! Ce s6nc db 468 phe- Hibinènes postérieurs Aa naissance ‘dé la maëse princi- pale dés rüëhes’,'er’ les! cristaux! s'y sont Dre éfgendrés plus tard. C’est pourquot il faut éhcore sat tendre’ Al 'tfoùver dans ces cavités } d’autres Minéraux dt’onne renconiré pas ailleurs dans la masse 86lidé des roches" mais” dans des positions plus rapprochées de Tatmosphère”} comme l'apatité’,: lé flüorite } Fa Barÿ ‘line lu le ferlohigisté éclatant. Cépendant M: Mousson fut le sélde noû$ qui parvint à touvér une drasé de éristaux détourmaline du plus bel éclat. Ce: granite rémarquable noué encore” prés dé Bus, d’Afsizio et de” Porto Moréoté. 1 forme la colliné! ke Besdho® si visible! “du Passage près dé Bissoné, dans la \aréé de Porto , et |'étishité toutes 1e montagnes dés hauteurs du Val Exp: ï | tobtlà Ofait dans | la même “direction dans’ laquelle Tes Môntäghes’ de granite S’élèvent à partir de Bayeno, entre | Tac png le ac On@ ?1 mérite dere examiné | Pis Ekactémént et plus complètement dans $ ses “Fapports “Abe Ie po phy#à Youge. oinoasqe rte, 9 Ln0S “Mjéréptte ma fémarque ! On peut sé‘rendré ah lac de (206 ) Lugano/en‘toute’saison; sans grande peine, etétudier les: ù cifconstanices variées du /sisementl de d'érwptionerde lac transformation réciproque des “différéntes roches ; au milieu d’une “iature telle que les Alpes: in'en offremih point de pareille : là, on peut apprendre non-séule=l : ment que lé porphyre augitique n’est point un basalte,: ui un porphyÿré rougé contenant du quartz; mais encore ! 4 c’est principalement par lui, étà son apparition? qu'ont lieu les transformations y les: déchibanque etes: soulèvemens les plus remarquables : lion est/à mème de suivre et d'approfondir, jusques dans leurs causeslesi plus cachées, les grands phénomènes que l'on me-poure;: rait étudier ds hriiguo dans a des Alpeés:120 3 as) susliqes &b sis At 1111 j'a US 15 1 u uM “APM 3 À Ossenvarions sur La famille a ea el 20 joccls 5 Sur quelques Espèces de: l'Afrique ce central le; Par M. R.:Brown: st 16q'1195bn20ù ï - t nr tasnsidedo 1 33: SLUE Y L'hctie ecneil ca l'Afrique‘ centrale: copuent: trente-trois espèces de cette famille; dont-deux: séule- ment n’ont pas été décrites5 ds epparicmp( him) genre bien-conhup up 2di220q 16busgso tira Il Les Mrmosées n’offrent que RTE desysavoir 2 cacia nilotica, le Mimosa Habbas et VIngaæ bre lebosas ‘ouùune espèce qui en approche:beaucoup ;-jeme -déterse | mine cependant cette dernières:que d'après des fruub () Extrait de l'Appendice’ botanique du paris das PAR perton. {à | centrale par le major Denham ; le docteur ai et pasag à | | 1qà 294 1400) a (207 ) . ufs attachés au. réseptacle singulier.en forme de mas- sue formée;parrlaxe de,lépi..Ces échantillons furent recueillis dans le. Bornou ,-et appartiennent à un. arbre dontiles habitans, font le plus grand cas, et qu’ils appel- lent: Doura. Suivant. M. Clapperton , ontfait griller les, graines comme Je café,, puis on les écrase avant de les. faire, fermenter, dans de Veau; lorsqu'il se manifeste un. commencement. de; putréfaction ; on. les, Jave. et.on les » réduit,en-poudre pour en former des gâleaux assez sem, blables au,chocolat ,. ce: qui procure une sauce, excel- lente-pour tonte espèce d'aliment. La matière farineuse. _qui-enveloppe des. graines sert à produire une boisson “agréable! ? onben: fait, aussi.une, sorte de confiture. Le. Doura du capitaine Clapperton n’est probablement que le Nitta dont parle Mungo-Park dans son premier voyage, et ne diffère pas d' del'/nga biglobosa de la Flore d Oware ‘de Palissot 0 Beauvois é qui nous apprend que c'est le Nety du Sénégal ; il remarque encore que l'{nga biglo- “bosa décrit par Jacquin comine indigène à la Martinique; y aura été probablement introduit par les nègres, comme ilbarété à Saut Domnédéi 2œcb illionoas 1idrad,f -L'ingarsenegalensis de M: Decandolle. 4 Bhod-snoss p«14 42 ):peutencore 2ppartenir à-la même .espèce.: 144: Il serait cependant possible que quelques-unes,des plantes dont-on fait mentionici fussent des espèces dis- tinctès, -quoiqu'elles aiént beaucouptd'affinité, les unes _aveeiles autres ;1e1 notamment jpar leur, épi rewanqua- _bleset eniformerde massue; carlil parait: d'après :des. échantillons, recueillis à Sierra-Leone par, le professeur Afielins, re qu'il exisle dans celte, colonie. deux plantes dont les épis ont cette même forme; et dans le ma- ; ne, la Ge de deux Ra qui © ont une semblable, et qui sont probablement di distinct s ES pèces africaines. Toutes ces plantes ontides-caractèrel! suflisans pour les distinguer du genre Inge N snquiéte à les a rapportées jusqu’ à ce jour. J'ai nommé le nouveau. genre qu’elles forment, et qui est un-des plus beaux de l'A frique équinoxiale, du nom de Mungo-Park;en- némoire de-ce célèbre voyageur , qui en-obser: a le fruit pendant sou premier voÿage.jet à qui la.E anique doit ;entre autres ‘services essentiels, celui .d° Per décour 1e Ja. mere est-le produit d’une, espècede Pie = carpus(1):.: int sb noire [ o-2c 3ab à duprer di citevies L $ ao - PARKIA. ns tioq sx no #irtl Oin° mit. hp collés : cæsalpinieis proximum gén? sa ‘Cnan. céx! Calyx tubulosus ofe bilabiato (3); kétivationeiiabricatät Petala 5 sibæqualia ;: supremo: paulè: latiores.æstivatique conpiventi= mbriçata, [Stamina decem, hypogyna, _monadelphe, Ze çumen, poly speFmum : epicarpio bivalvi ; j endocar ‘pio in loculos monospermos sarcoÿ }2 n MT! YOITP LISD/ , e9 SI carpio Érinacco teetos solubiit. Arbores ( AÆfricanæ et Indiæ orientalis ) inermes. Folia. bipinnate, pinnisfoliolisque, multijugis ; stüpulis aies Spicæ axillares ÿpedun= culatæ, clayatæ, floribus inferioribus (dimidii sen indracei ipacheen sa | masçulis, smistiqse 5h ogno) re 5670 V 5! 248b noir ci x} On: trouve; mi le niéiii Riot de Stomp 124; ‘a c’est une espèce non décrite de ce genre. Lorsque ce Voyage arut comparai l'échantillon de Park. quin *est qu ’en fruit, avec la gure p sh “bliée par Ldmatck dañs/s64 Yustrations (tab. Gba, fig!" 4), 1er ave description: de Poiret (Ænoycl; méth: botan: ÿ B15p« 728) nétje le rap portai aukP, erin acea de, cet jauteur ; om Aie, crois avoir été adopté par La pemeré de Londres es. Depuis cette époque , “le docteur Hoon Kerat publié un dessin de li méme plañtelfait par Feu M! Kdmier, ét pedel Santique détail une éspécé nouvelle; lil Pdppela: Pierocarpust senegt| lénsis.( Grayist Travels in Western Africa, PA 305, kb D), 1. 00 ( 208 }) afaicana, Diunis sub-20-jngis, pinnulis sub 30-jugis obtusis i us tervalla æqguantibus cicatricibus distinctis parallelis, gradule al = EE TE asin petioh , rachi communi eglan ulosa , 3 partialum j jagis (2-3) Sur 4 name eos ldedont ave mr 45 dot Tñga biglobosa. Paurs ve Beauv. Flore d'Otvare ,23:p453, du 90; Sabine in Hortic. oc. Transact,, 5, p.444 inerte Prodr., à, bee ensis. Drcaxo “prod pi . pps a 1. ; PEN TAES ., 2, p4326 ; LUCE LES PP NICETE MüutasPanxs Fust Journey; p. 336et337rs DUT w Pavessaÿé précédemment de dragées à ei Miniosébs inées par l'estivation valvulaire des ‘deux ‘en- oppes” florales et ‘par linsertioi “hypôgyrie” des éta- nés. MM:"Kanth'et Augustè de Saint-Hilaire ont re- marqué des cas où l'insertion des étamines était périgyné, mais on n’a point encore vu d'exception à l’estivation valvalaire du-calice et de la corolle. Cependant le. Par: Die: diffère des Mimosées, non-seulement. péricelte esti- Vatioms qui ést'imbriquée ; mais encore-par l'irrégula- té très “manifesté de’sori calice et par l'inégalité de ses ne F 14 quoique moins. évidente, est’ .cependant sensible. : y corse Le ; 2 à LE: Berre éstun-autre ‘sens © indigène de l'A- és 15 En dans le Voyage au Conko du capitaine T'aëkey : 5 Fe alors aux Césalpinées ; “mais quoique ses fur amiheé soient périgynes , je pense que cetté plante ap- paient plutôt aux Mimosées, Dans ce genre, le calice,et Trcorolle Sént parfaitement réguliers ; tetléur estivation, rênes n'est pa Lars exc tentent vailaire; n'est pas di moiris 191 Krement imbriquée, quoique les boutons : ne Soient ni . 5h niqngulaires. On: trouve par.conséqueut dans, le Parkia'ètdins® Erytrophléum des! exceplions à tousrles Ne 14 (:320 )) caractères admis pour les: Mio goss, et ces deux genres! ont quelqueanalogie dansileur port avec les Césalpinées, Ilest cépendant encore possible de distinguer ces cteux ordres l’un de:l’autre ;:etje pense que:ce sera pécessaires. Abandonner des divisions aussi naturelles let âûssi éteri-" dues que celles dont il est question; lpar le seul motif qu'ôniné-pourrait pas les définirravéc précision cl Se raitidécider que Fanalysé delleur structuürerest-comiplèté;. ce qui, certes, m'est pas vrai, et en même temps-ün der vraitannuller plusieurs familles maturelles-admises1! ac= tuellement ;entre autres; 14 classe: à laquelle: ces: deux ordresiappartiennent ; classe universellement: adopiée. Dans ses Mémoires sur: la famille des Légumineuses M. Decandolle ne marque point descaractères bien,tranr chés pourdistinguer les HLiégumineuses des Térébinihaz cées et des Rosacées ; les deux ordres du'onisuppose s'en rapprocher le plus. Il serait cependant: pèssible) quécéb| caractères; quoique nonlébservés ;1-existassent{aéelles ment ; Let: j’essaierai de montrer! quesles: Léguraineuses peuvent encore être distinguées, amoins des Rosacées;, indépendamment: (des: différences légères :maissimpeorz: tantes!, qu’on remarque datis) la:structurerprimitivé et dans le développement:de l'ovuleh 25b s15:lu0bx sous : Dans de: caractèredes Polygalées: ;'quesje pnbliaf en 1814 (Flinders ; austis 21, ps 54e)sjeventarquailes relations de position: des! parties/des! enveloppes florales avec l'axe de l'épi jou avec:les bractées : qui les -accompas gnent.J'imroduisis ce caractères principilement «pour distinguer!les Polygalées des! Légumineusess «et prouver que de :Securidaca :apparienait à darpremièrefarnillés, quoiqu’rl'eût toujours été rapporté à la dernière.l 5, 1 — ( 211 ) 1M:de Jussieu; qui publia /bientôt aprèsiles carncuères des Polygalées omitrentièrément ccttés considération, _évcominuar dei vapportell le oSeeuridacæ dur hégamit nenses Néanmoins: dans le premier volime de: S$omPro- dromus: M." Decandokle :adopteides: ciraelèresiet les: di- raies des-Polygaléesaelsiqueÿe les avais qméposésy quoi- qu'ilnefüvt probablement pas:lui-mêmersausfait:de: la | déséription-qu'il x doanéedes divisions dnpakbibb de da cdroklec 10 LLUOIL A9 39 [6 :. 88 329 !1 .29)199 , rl disposition: des rude enveléppes! Borabes: id Polygalées|, relativement à l'axe. de l'épi(sayoin nie cin- “quiène segmentdwcalice-suepérieur-oupostérieuret-le tinquième:pétale inférieuriou: antérienr.) est la-rclatioe ordinaïrelqui existedans les familles: don v les fleurslsonit quinaires>:l cette connexion-est renversée:dans:qnelques as, vevcles: Hobéliacées ; tellés: que: j'ai. prôposéide les Timitep(Ælindaustr.;42, 1p:1559 ) ;1em présehient un vexémplés Uneinversion semiblable existe:dans-les: Lésu- mineures mais cetiejclassess'éloigne.également.de Lar- rangemeéht-générakides parties de da fleur les unes-à d’é- gardrdes autres ; arrangement qui--consiste;;commel je Pa vdéjà fait remarquer (Prod: 1p.: 559); dans l’alter: nance régulière des divisions dessorganes |voiëin$ danis lafleur complète ; onlconndit eependant:beaucoupd'ex- Geprionssàrcetarrangement, et M. Decandollé à donné tnertble detoutes les déviaiions possibles; toutefoisisins déterminer:combiem on en-a observé jusqu'äcejotr;:: MDans-kes Eéguminenses:Ja déviation decl'arräingement admis comme leplus régulier consisteleñl ce quelepistil simple estiplaté enface dusegment inférieur-du ‘alice, Les Légumineutes diffèrent donc des Rosacéés ; dans Cr) tésyuullés on” Ubsdit V'arrangemennt brdinaire sit pétsed double Earactèré savoir, 1e rapport de position quilexiste entrée ché ét 'cotôlle ;'soitiavéé lé pisil Simples soit'avee late de Pépi ou'avéeiles braetées. "burn 60 Mais dans és 'R osacées qui ‘ont 16 pistil Solitairé ‘en placé dans lé pétälé antérieur, ‘Hi position de cét organe} | par rapport das, ést la mène que duns les Légumib, neuses ; chéz Tesquelles'il est! placé 1dans: Hé divisions téiiéure du éalite! Jé'erois que dansitoutes les familles 4. soitdivétylédories "soit monbrotylédonesréestgénéralés ment la position lqw'affeererle-pistilesimplener soliluiré par rapport là épi où tué brauréeb. s1dmoi 50 9h noi On a dû reiärquer Ta réduction réquenté di pi dans” 168” plantes! qui ont les autres! parties’ dé hu fleur, coHiplètés quant ân nombre; mais fe ne)crois pastqu'on ait jamais fair attention à l’ordre dans lequel ées abstae, ions dés pisils ont lieui, niauk rapporté descsérlés xd- duités avec’ les autres parties de a fleur,lTl pafairranpéut être assez ‘Simgulier qué ces’ obsérvations'aidnt sagééré 'épiniôn que } dans une fleur complète dont les paies sont définies lé nombre des éramniesetrdés pistilsrust égal à celui des divisions réunies dit éaliveruti de lneebe rolle dns les Dicotylédènes ,ét'aux deux séries dupe riadthe dans Tes Müonécotslédünes! 90 nome nr 6 ro Ce nombre d'étañines admis comme voniplet est 462 tuellément te nombre le plus ordinaire dins 1és Mon6= cotylédonés ; et} quoiqu'il-soiumoiis fréquent dans les Dicotylédones que! ec’ qu'on appelleun: nombre sÿmé- wique ou'celui dans lequel toutesiilés séries sonû égales! en nombre} on lertrouve-pourtant dans’ lesgenres Dé candres et Octandres et dans(le plus grand'mémbre dés | IT Légnwineuses. La tendance à, la produgtion du nombre omples, quandile nombre symétrique existe réellement, se)mamifeste dans des genes appartenant aux! familles de la pentandrie quisontles.étamines opposées anx divisions de laicoïollel:;1el est le Samolus par rapport aux Primu- lacées,; le: Bæobotiys, par xapport.aux: Myrsinées;. car dans,cesideux gerres;on,trouve cinq étamines imparfaites csadditionnelles qui-alternent avec les étamines fertiles et-düipar! conséquent , occupent [la.place des, seules étimivésexistantes dans, la plupart des familles de. Ja, pen- tandiie: On: peut-avancer encore qu'il existe des indica- tions de ce nombre dans les divisions, du disque hypo- Sync déplusienrs ordres de Ja pentandrie.; 4h ;: 40) PTT Quant aux pistils. srle.nambre cowplet.est également are dans Jes,deux divisions primaires des plantes phé- nogames-.Le, nombre! symétrique, est très-général, dans es Monocotylédones,, tandis qu'il est, beaucoupr moins _fréquent dans tes, Dicorylédones, qui, éprouvent .çcom- _imunémenb'une:réduction encore plus grande. : iLorsque le mombre.des pistils est réduit à deux, dans mnelfleur dont-Je calice ec la cerobe, ont tous les deux des divisions quinaires., un de,ces pistilstest placé dans anedes-divisions du calice , L'autre est opposé àun. pétale où à un segment de la-corolle: En. d'autres mots, l’ad- diüpn awpistil solitaire. (qui est constamment antérieur ou. extérieur) [est postéricure où intérieure. C'est là, la sion générale dés parties! qui composent ai, ovaire iloculaire on unoyäire ayant deux plaecntas pariét aux!; dame fléurs doniJdes-divisions-sorit quinaires., jeine -PHis-a0e. rappeler: d’autres exceptions! à: ‘écttertogle que “rs quelques: genres! de; Dilléniacées, (214) 1 DIést désigne de remarque qué là position didinaite. dés mebrawharslpe Diloéulhiré tait Bien! toñniel de ICrésal pin | Qi Érus éxprédsément Tes Crubifères dés autres” familles biléeulaires paf” certe particularité tés. loges y étant placées à droite et à gauche au lieu d’ ètre antérieures et postérieures (1). «Œn ce momentje.ne dirai rien,sur la position des pis" tilsidans Jes autres, degrés de, rédugtion de jeur nombre. symétrique; je Mergi, seulement ;remarquer, que, géant | aux Légumineuses , il serait important de déterminer la position des pistils dans les Mimosées pentagynes, qu’on” ditiavoir été tronvées au Brésil pan M: Aügusté/de Sdint- Hilaire (2). Sont-ïls placéstent opposition avec les divi- visions du calice, comme on pourrait le croire d’après : 1a' position € ‘au'légüme solitaire dans ns ‘cetiel se, ou. Jo o1G 1929D 5 bien doit; ons a 8 ‘attendre 2 à es trouver. opposés aux, péta- les jiverqui ebt leur relation la plus. ordinaireetleux ‘pésition" datis 'Té Cnestis, quoique l PART du, Connarus (genre & qui. appartient à Ja m 1 ême Fa trouve dahs la !division antériente du valice?,: 1j Sn "Danse petit témbre de Légümitieuses quidates at. l ” ES LEO DM visions dela, fleur quatérnaire , comme ‘dans pl plusieurs espèces de Miosa;: à ayAire, est SAGE alice ae. une. dés divisions duicalites tdsdoïq so brsqqs 1m} snon Quant : au Pare qu’ôn uso Pb far apporté à cette classe d après Vopinion: mal fondée qui CARTE solumebt en: fdire' un, Guilandina}ak PRE ‘mént assez dé” tôttès les Léguminéuses', noi- seulement ))119 Je9 Le LOL 114) COS e19% par son ovaire uniloculaire compose > à Lro1s P acentas, » sbhpo't sb zsmosts 6 (7) . (1) Crsaur,, a. Poe Ps pue cap 4Ys Et Di d1Rsps dE {e) (2) Decano., Legum. , p. 52, : ( 215 ) PATIÉQUX MAIS CNCOFE, PAF, SES an thères. simples unilo- aulaires, Îl,me semble que, cette plante deyrait. former ane. famille à part (Moringeæ), dont la position parmi Jes séries! naturelles, rest point encore déterminée... 9119 b uoil we sourse trox! aq Note sur ti Fémür dé Mastodônté à Unts Péroites (Mastodôn angustidéns) découvért dans In°lés terrains marins supérieurs" des. environs de sl Moritpellier ; istioqrat Jis192 [ir esemonimueàl x: NO‘ cp ) 29072633 eotniM esl 26h elrjerq è »b mortisa Ph | 10 Pan MM: MantesinetSetnes ; Durvéviz evvpe! ivib 2ol sovr noïtieoqd@narstogla eli-tuoe .(e) sxisliH es1qs D sntors al irerioc no Some . sotl89 : wb érroter Bo Ness mpponernns le démer sant none alans don” ner la description et le dessin, au Mastodonte à dents rétréités, plutôt qu'au grand Mastodbnte de Ohio, pañcéquion:d'inouvé des mâchelières de la première es- pècerà peu de. distance de cet, os, ei enfin, parce qu'il offre quelque différente avec celui qui a été décrit d’a- “Bordl'par Dädbenton (1) ét'ensuité par M: /Cuvier (2), comme prôvenatt du Mastodonte del Ohio::En outre!, les..ossemens fossiles de.cette dernière espèce sontglus . communs dans l'Amérique septentrionale que partout ailleurs peut-être même A TO PV propres 5 EX _Ætetté dermière contrées ce quidoitifarré supposer que notre fémur appartient probablement Ja même éspèce RS MSP antE dant nous avons trouvé les mâchelières , “À À ; étermination desquelles ôn ne peut avoit de os que’tous allons: décrire: est: un fémuridroit: en- wer, dont la grosseur est énorme. Cet os, 1rès -large vers son milieu, l’est encore plus à ses extrémités et Poi1932514 LOL) 5 , 92001 AUOOLETEN S'IISVO 108 16 (1) Mémoires de l’Académie des Sciences pour 1762. (2) Réthérèhes Surles Ossemens fossiles | Kôm, e%, pag! 344, pl 1v, fig. 6 et 7. ( 216.) Ê surtout à-son extrémitérsupérieure; Il esterès-aplaii par + sa face postérieure, creusé supérieurement d’uneulatge fosse ;'eben| bas; au-dessus,des leondyles ; parünerañitrew fosse d'une étendue à-peu-près égale à da premiène:-Ces deux, fosses, sont séparées :patimnne'stirface: presque" plane. ) | | i iQ] [fP el Diff 1019 co t#b5 10 Le. ters:supénieur: der-sa face, postérieure ;ést,erensé par-unc: large fosse quirva aboutir à la: cavité troclfan-" térieune laquelle; évasée à sonsentrée , setermineenssen rétrécissanu d’une manièresensible; Getté cavité tiochan- térienne représente assez bien une pyramide creuse: dont: la has serait tournée vers, la! face postérieure du » fémur, etlesommet ;;obliquement dirigé dé bas en haut, … ét «d’avrièrellenayant:;rindiquerait le; point.de, jonction | du: grand:trochanteravecile reste de los, rot 3161 Quant au tiers! inférieur de.ceue même face-postéz ” rieure; il présente ‘une cavité d'autant plus! profonde; que Poi:sé rapproche.des condyles. Ces -condyles!sont Hiégaux,; linterne étant plusélevé que d'exterues due tl 1Cénsidéré- dans :sa. face antérieure, ;cet-08,est beau coup moins aplati, surtont vers le milieu de Jahau- ieûrscotb il est, commelarrondi. C'est là que Le corps de: Los a-de. moins. de. largeur; ilin'est..pas, sensiblement, arqué, quoiqu'ilsoit un peu,convexeien ayanñtodans, lé sens de; la. longueur, ; mais, conime! il n’est ;aulle- ment, concave: postérieurement, |$0B- AXG;,50 LFOUYE,En ligne droite. x eusb 2ofdetsbtesosenle emorenoeth ‘Ilfaut cependant remarquer :que notre fémur., icon. cave-dans Ja partie de sa face antérieure formée, par le. col, est légèrement convexe du côté externe, dans, une étendue moitié moindre et. vers la face-externe.du grand. trochanter.. Le tiers moyen du fémur est également.con- vexé à. sa,partie antérieure; ile, tiers inférieur plania forme offre une surface irrégulière ,, mais plane dans,la plus grande,partie de son étendue. 462 251;buos al Lé grand, trochanterest, moins élevé,que da iète du fémur. Le col, assez court, large, est très-aplati d'ax rière, en javant. Sa partie inférieure, est beaucoup plus large que sa partie supérieure,, La tête du fémur, deuti- sphérique ,!/ne! montre, pas | l'empreinte, du Jigament | (217 ) rond enractèré-qui paraiticommuntàtôusiles Probos- eidiens111 briomouvorèque Seuots , 9109118804 9 ruNous:ferons encorecobserver-que le grand'trôchanter présente :vers sh: partie amérieure et supérieure ‘une das rainure dirigée obliquementide haut em bas etde dedans en dehors, tandis que tout le restant de la face externe du grand'trochanter est rugueux et-inégal. -r1Amedessous du grand'trochanter et à la face posté- rieuvé:de l'os existe l'ouverture d’un conduit nowurri- cier/) dirigé’ obliquemént-de-hauten basi; let de dehors enededanebinsiyq or no1di Koé 291: “bEnfin la: partie! la plus élevée’ du: grmd:trochanter estrséparée de la tête articulaire: du ému par un’ es- pacequadrangulaire , ‘oupar un intervalle qui; ‘s’il était fermé vers -la partie supérieure, Ireprésenterait as- sezbienoun quadrilatère irréguliers La figure : qu'offre cet'intervalle se trapproché: assez de cellequérprésente J&oMastodonte de l'Ohioyotel qu'il arété dessiné par Daubentoni-dans le fémar de l'éléphant, cet intervalle roiéchänceruré est.réprésenté au contraire) par uñedigne cémicate. pail " srq 2 Qt à Fartère inférieure du fémur , elle à sa‘poulie articulaire un ‘feu oblique} remontant très -peu ‘en haute bord interne ; plus saillant ,est plus prolongé eñlinut que! le’ bord'externe Vus'à ler partie posté- Heure/)lés conidyles 'offrétit des dimensions’ différentes, dimensions plus considérables dans le condyle interne “jé descend plus basique lexterne. Les faces ‘internes et éxternes'des deux! condyles présentent'des éminences dsseuses séparées par dés exeavations irrégulières: DHEA partié supérieure dela face ‘externe! du: condyle Lextérnéest ornée pair une éminencé quiest l'termi- maison dé la ligne âpre du fémur/1Ee fémur-est hsse danéitôut le reste de son étendue. HG STHO, SET Les condyles sont néttément(séparés lun der lauue | dns notre fémurt, ce qui le distingue decélwiideslélé- phant fossile où les condyles; très-rapprochés ;-nelais- seit) après eux qu'une espèce de’ fente Staneis quil existe ici une séparaGôn! bièn marçucellOerte tre mé énit est plus large: que longue dans le Mastodonres eftTO(T ŒUE ( 218 ) dans l'éléphant fossile, le diamètre ;antéro.- postérieur eu le diamètre-transverse sort, au'icontraire, presque! égaux en sorte que la surface articulaire de, la, tête ins férieure du fémur représente .en quelque. sorte, um carré. Elle est aussi plus étendue transversalement: que d’arrière en avant dans le fémur de notre-Mastodonte., comme dans celui de l'Ohio. 1 EME La ligne àpre part de l'extrémité postérieure du grand trôchanter; ‘dont -elle forme :comme la, limite. en, ar- rière. Elle is’elface- dans la presque:totalité du tiers moyen de l'os , mais: arrivée un peu au-dessus dutiers inférieur; elle se fléchit: brusquement d’arrière en avänt, et-de-dedansien dehors. Ge n’est plus alors une-higne;,. maïs. -une icrètertrès-saillante ; un: peu loblique, d'abord dans sonseinquième! supérieur , se prolongeant: énsuite en ligne droite dans le reste de:son étendue , et; tom bant sur l'extrémité supérieure du condyle externe. :: Ce ‘caractère: est-il, purément. individuel ou est-il spécifique? C’est!ce-qu'il nous est impossible;de-dire; faute d'objets de comparaison suffisans:; Ce qu'il:y:a-de. certain; c’est que si la figure donnée par Daubenton dans. les Mémoires de l’Académie des Sciences pour x762est exacte, comme: ellese rapporte à-un: fémurodroit du grand Mastodonte (Wastodon giganteum:) ;vetquerpré=, cisément notre fémur.est du même côté ; lxligne:àpre! présenteraituue différence frappante dans sa direction, dans les deux grandes espèces de Mastedontes, Enr eliet dans le grand Mastodonte , la ligne âprearrivée au:tiers! inférieur et à la: face: postérieure du, fémur , se fléchiti tout-à-fait à la face externe; en! se redressant et for mantune légère éminence indiquée par Daübenton, par! la lettre £ , laquelle éminence, au dieu de:se prolonger! par uné ligne ‘droite jusqu'aux condyles ;: comme dans! le Mastodonte à dents étroites, s’abaisse de dehors en dedans en formant comme une ligne :courbe qui occupe à-peu2près la moitié du ticrsinférieur ;, en se redressatt ensuite brusquement vers la naissance des condyles ! Lorsque M4 le professeur Nesti decFlorence aura publié la description du squelette presqu’entier du Mas= todonte à dents étroites découvert en Toscane , on pourral ( 219) facilement s'assurer sile caractère pris de la diversité de divection eu de forme! de la ligne âpre est réellement un’ caractère spécifiques ou: purement. individuel. On: | ce pe déterminer l'importance... Mais dans état/actuel de nos connaissances sur l'anatomie d’une espèce qüis re nous est presque connue que par les ma- chelières, nous ne pouvons décider une pareille ques- hon12 ab Sr tofi 1x9 | -1Lebordiexterne denotre-fémur près de la partie infé- rieure'da grandtrochanter est mousse. Ce-bord externe estréeprésenté dans le tiers inférieur: par la terminaison dexta digne àpre. Le bord interne ‘est! également mousse dans: toute son étendue}; excepté cependant-vers le tiers Supéridury; joù il offre une sorte:d’avance ou ‘deisaillie iriiitédiatement placée:sous le col fémoral,:saillie-qui niest que. le: petit trochänter. Ce petit trochanter n’est remarquable ‘querrelativement à son étendue desbas en haüt:qui est'assez considérable; carson épaisseur et sa saillie” en | dehors'sont: si peu sensibles, eomparative- _mentaü grand) trochañter ; qu’il semble comme éffacé. en Enorésaré{Inotre fémur diffère descelui de:lElé- phant:mèmeifossile:, a °: par.sa plus grande largeur ‘sur- iout au milieu de l'os; 2°: par son-plus grandoaplatisse- ment-d’avant (en arrière ;:3°: par la distance ou la/grande échancrarequi éxisteentre les condyles: 4°:-enfin-par.le diamètre ftransverse de la-tête inférieure bien plus grand que son diamètre antéro-posténieur. Ilsemblerait éncore différer du’ grand Mastodonte par la :forme:et.la-direcs tion dela higne âpre ; enfin par sa plus petite taille et ses proportions généralement:moindres: | “Enretiet, M.Cuvier donne une longueur de 1°,:088.au fémur du grand Mastodonte; tandis que celle du nôtre ; nest quede 0", 910 ; d'où. la différence égale 0",:178: no Comme-toutes les autres dimensions suivent le-mêème rapport, il paraîtrait que le. Mastodonte à.dents étroites devait: être d'une plus petite taille querle. Mastodonte de l'Ohio; ce que semblent prouver lesmesures compa- rativesque! nous allons donner des fémuürs.des deux espêtes 111419 1pe5 | 9! BAAHOC, LH 62 ( 220 ) Dimensions du fémur.du grand Masiotonte d'après, Cuvierse du. fémur, du Mastodonte &dents étroites d’ AREAS ‘14 KP ne (1) si198b 65b $ errors ob cu Îi Sup hrrbek-129/0 AE )b stssodraq ab el ‘one sb - Jft 2914 Ît-309 fers : EL LA ne An a pt. c'e. . 56.971914 sl sb 51189 eirpes1q ofsus (tot se Du 1°! ‘Longtisun dojjais laltéte dédié D 96v5 oB Er, éo fin TP au condyle asie Re bike b@hof 2 ’e ins A lon" 919sqmlos sorsled abdèniee | OL 4Hd “E 3e 203 110 [anosBons “xp es NUE De ra ensb beeigss 2rdraialliti ’extrémit AT è F Î Fa RL RO 80 dotisolge sq ab ! di tre postérienr/pis) 259n81eflne et . "118918 Y À Ru Ariane sl dPs 2 e olrlos epl : & LEE 4 jee us Le sesse.es 19.1 22: LS PRET antéro = postériér aq re Jueëtt Wo LA pete Posir james le. méene 111046 12c0,0882 drqdior6s 1 Sig Ron pop posférieur de, | anucros dorvb£ fr :bilibusls ilé d u Corp sd Pos ue atMheRb RU ET dés Oops 19 noel entre 29ise eg 78haneit Dante dé déendinse ve as Enninnmal ) 2591} Bt Le Leon fé féaur das 0 Dortshcode birek ie 219 ilesénsdehaihihteussio.). 218010 6; 18022 |n9 gamers | 1166281 9% PA ep ia, du obusre Al 6 ta5modsdordi ol d rès de sa b ae 1h 4 BED ARR El là partie” mOÿé dné coBurieque #38 sqnaed} cdafémiar 2941282408 ANS IRNLAIENÉ, 80 2 135 changeur, en banlourdBiloétaromorôi sr0ë alls Hp 72 RE FRET SRB HGORSEo PES edi60 280 sf d neo Le essesr solde nb 11x09! géraro 1h rrort or retn eur du cond le interne, - >T o1® 810b ab 6 aie ‘ # 140. Largeur “du con dyle externe: » 0,120 ï 150, Diamètre antéro- postérieur dé BTS _crndlé charges era sppe4reoboras I 9b enaunee EAD « 69. 1 DRE RARÉreE ROÉOE AR eoù ob æbiilenql sion exall ts dé 1) ai {ete ei elles Vos 1501 ou ile La fais paiséau-. 2° Vi 8 e9b entr eof, < retail dessus:des sondyles! - - drounb 900 rss sl " a9IBOO1R9 | 2: Sr 91 180. Raiuure xls{ant entre les CC 15e 0 “dÿles prié dans PE bot si é'wpdu 19 dois Weure AoD ou d'éeserue 20 e1dvib esl +9 qréilorii eue qui sépare Jes: cendyles so sr ondémor : as rai n QUE »b etovib esl 11e esr15@ 9 fs .M sb HE 3M 51 593 (0 NX (0) (1) des, diamètres.antér Ab ren sides;condyles put, éL6 pris des de La poulierartieulaire: à la prutie-postémieure des condylesa 41 41 suite (“427 ) Notre fémur de Mastodonte à dents'étroites est ên érinde parti ‘pété; comme les 68 dû! même Masto- doute que l’un de nous a déjà décrit (x). [l contient de Ja matière animale, du phosphate calcaire , et le cin- ‘quième de son, poids de,carbonate de chaux , c'est-à-dire plus que’n'en 6nit les'os frais ; aussi est-il très-cassant , uoique sa dureté égale presque celle de la pierre. Sa couleur est jaunâtre avec nuances plus ou moins-fon- ces dues àded'oxidetde fer. : "1m vod til La substance compacte est irès-épaisse , suriout dans Ja partié moyenne} où los est.du reste fistuleux , n'étant nullement tapissé dans son’intérieur par dés" cristaux de, spath calcaire, comme les os saisis par, des brêches calcaires. Les substances celluleuse et: réticulairersônt aussi pétrifiées ; les cellules ot conservé touté la détita- tesse de leur tissu, n'étant pas incrusiées. ins otre Après som extraction: du sable il-s'est: desséché et fendillé; il a durci comme tous les o$ Iqué l’on réiire de nos sables marins légèrement micacés; Les côtes de icé- tacés (Lamantins, Dugons; Borguales) que on troûve “en si grandé abondancé dans les mêmes sables ne,se fen-. dillent | jamais, en, se,desséchant. Cette/difiérence-ctienit “probablement à la grande compacité"decés’ côtés; ét à Mibeence ‘dés’ substantes celluléuse’ et réticulaire qui existent dans les 6s des mammifères terrestres , et:énfin à ce qu'elles sont entièremenit solides’ ;'sans Ancuné'ttacé de fistule. Ces côtes sont cependant teudres et fragiles au moment où on les extrait du sable; mais elles-acquièrent "à l'air la dureté de la pierre et'ane assez" grande téna- cité. | soc ne LL ST 4 se ” à CT Les ossemens de Mastodonte-que nous avons’obsérvés nl dans trois localités de nos environs et à déimié liéné de distance les uns des autres, nous.ontitous. présenté les inêmes caractères, la mème dureté ; le! mème état de conservation et jusqu’à la même couleur: Ouire la ma- éhelière et les divers os que l’un.de nous & déjà-décrits , nous citerons une vertèbre, un os ‘du'inétäcarpe , et . (1) Foyez le Mémoire de M. Marcel de Serres sur les divers débris de Mastodonte à dents étroites découverts récemment dais plusieurs lo- calités de la France yet suriout durs lés environs deMont pelliér:, (239 enfin le fémur dont nous venons! de! donhetla°dés2 cription. Hu OP <. 1:39,06 3 or cé fémur appartenait 4 un jeuné ‘sujet ; la” tête n’était pas encore soudée d'uñe manière bièn soda avec le col; aussi s’est-elle détachée aVec 4 plis grand facilité. On distingue très-bien sur les déux'portions” qui se joignent , des dépressions et dés aspérités qui s’en gagent lés unes dans les autres ; mais dans’ cetté séparal tion de l’épiphyse , los n’a ‘éprouvé äucutiié sorte de déchirure, ce qui indique que la Séparätion s'est ‘fait, sans eflorts, et par suite que lossifitation n'était pas complète. | É Pt 4 LS À 99 o1rslrdo1 :Cé fémur à été trouvé dans Jes terrains märilié shpéd rieurs des environs de Montpellier, par M'Grimés qui a bien voulu nous permettre de le décrirélet d’enpréadreh un dessin. Il était au milieu des Sables mäfnisqui coôm-} posent cette formation dans nos environs ét présqué dans. W les mêmes couches où l’on trouve dès débris dé manimil, fères marins , de poissons , de mollusques." C'ése su la) rive gauche du Lez à quelques métrés'au-dessus/de eettél rivière ét. à 5 mètres au-dessous du sol} dans°le Hé nommé Soret, que cét os à été découvért;7aPuñle “disu tance d'environ demi lieue du point où Pon'avait détérrél plusieurs mâchelières de la mème éspète" et 4028100 29 mètres au-dessus de la méditérranée: 15, 2lsod 18 “Ces terrains marins de Soret sont composés? 119170) “1°. D'un sable blanchätre marin, A Er ; épaisseur dé 15,10 à9e ,/9919)18E18Q MNIOQ Inoe Sr 35108 °. D'un sable jaunâtre , également marin; mou et fau cile-à excaver , ayant une puissance dé 6 ; 66! Lo" 56 30, De couches de grès calcareosquartzeux.. ou sa lé endurci , d'un blanc grisätre , d’une épaisseur moyennél de 0", Fo (js 60. GNON SUP ‘1988160 4°. D'un sablé jaunâtre marin dans lequell on 1rouvél des huîtres (Ostrea undata, Lamarék) ;assez générale- ment disposées en banc, et des rognons de silexpyro# maque, le plus souvent très #altérés. Cétie eouthe re céle ‘aussi des débris de mammifères terrestres et ma vins, avéc quelques débris de poissons de ‘mer! tels) que des dents de Squales , d'Annarrhiqueés’, deDatradest Ca46,), 70 us) et de palais de Raie, Sa puissance varie entre 2, 201eb:1",40. 5o, D'un sable blanchâtre plus ou moins endurci. Ces sables renferment une grande quantité de concrétions de, grès ordinairement arrondies et terminées comme les larmes. bataviques dont elles rappellent assez bien la forme. Ces concrétions y sont disposées en lits horizon- taux et quelquefois continus. Leur pointe n'ost point re- dressée mais çonchée, en sorte que l'axe de ces singu= lières concrétions est parallèle aux, couches où elles se Wouvent. Cette position constante prouve que la forme globulaire de ces concrétions n’est dué à aucune espèce de transport, pi à,un frottement, quelconque, Aussi] les concrétions suivent-elles 1 inclinaison des couches. Cgtte couche a, une épaisseur de 0", 60 à 0", 70. | | 6°, D'un. sable jaunâtre doux et er À excayer ; offrant. de. nombreuses huitres à bec He undata Rnsrch) en:banes continus et bien disuncts. Les cou< ches de ce sable, sont souvent disposées en lits ondulés el being est à environ 5, mètres re lu sol el net , ainsi que, Fe mes marins , * , PRG pa lement des Lamantins. -,Comme,lles diverses COUCHES des ;terrains marins de Soret ne sont point par faitement hor izontales, étant plus oumoins,inclinées,, les. unes de. l’est. à l'ouest. et, lés autres-du: nord au sud, dans le sens de l’ouverture de la vallée du Lez,, les épaisseurs des couches de cette forma- tion sont souxent inégales : aussi ne donnons-nous l’é- paisseur que nous venons d'indiquer que,conime une moyenne approximative de leur puissance. Enfin nous.ferons, observer que la plupart : des. sables quifont partie de nos, terrains marins supérieurs , sont composés. de, petits grains .quartzeux,, mêlés, de petits grains:-caloaires,et argileux, plus ou moins colorés par dés oxides, de. fers On, y distingue parfois , et avec une forte. loupe, comme .des débris de coquilles marines (224) C’est dans les mêmes terrains sabloncux qu'on mn #+ les Spinelles ronges et noires ( ceylanite où pléorasté }" que l’un de nous a décrites ailleurs (1). L Ces mêmes sables offrent une assez grande quantités de dents et de palais de poissons marins, principale ment d’Anarrhiques (Ænnarrhicas Lupus) de Sparus ets de Squales. Les dents de Squales que l’on y rencontres appartiennent pour la plupart à de petites espèces ; il m'en est pas loujours de mème de celles des Anar rhiques, qui par leur grosseur signalent des espèces dé la taille du loup marin actuellement vivant. On y ren contre les dents tnberculeuses postérieures avec les dents” antérieures que l’on reconnait aisément à leur forme co nique et plus allongée. D’autres de ces dents pourraient bien avoir appartenu à des espèces des genres Bleniush et Clinus ; car certaines sont fort courtes et pointues ; comprimées sur leurs faces latérales ou taillées en bis seau comme les dents intisives des Rongeurs (2). U » EXPLICATION DE LA PLANCHE X. ) æ Fig. 1. Fémur droit de Mastodonte à deuts étroites ( Mastodons angusp tidens) véduit au +, vu par sa face antéricure. ; î Fig. 2. 1d, vu par sa face postérieure. 3 Nous joignons ici le dessin de l’humérus de tortue décrit dansie] Mémoire que uous avons publié €. 1x , p. 394 de ce recueil. n. Fig. $. Humévus droit de tortue de terre, placé sur la gangue tel qu'il s’y trouve, et dans la position naturelle à l’animal. a, grosse tubérosité dent l'extrémité supérieure a été détruite b, base triangulaire, seul vestige qui subsiste de la tête de ’humés rus; €, col ou pédicule qui soutenait l’apophyse appelée petite tube rosité; d , extrémité de l’humérus , qui manque en totalité; e, porti de plastron; e’e*e’, petites portions de plastron disséminées dar à : pâte calcaire. 4 5 (1) Observations pour servir à l'Histoire des volcans éteints du du tement de l'Hérault, par M. Marcel de Serres, p. 6x et 61. ! + (2) L'on observe également dans les mêmes sables des dents de dat phin, qu’il est facile de reconnaître depuis l'excellente descriptiô qu’en a donné l’illustre auteur de l'Anatomie comparée. (1252) OBSERVATIONS Z00LOGIQUES faites à bord de l’Astrolabe , ez mai 1826 ; dans le détroit de À = Gibraltar ; # 24 * d duo Par MM. Quoy et GarmArp, 4 Médecins de la Marine , Naturalistes de l'expédition. mL (Suite ‘et fin.) Par ni Dasrpior des genres Prrnoe, Cal Hyare, | ai L'É ei , Frècne , CLÉODORE, ANATIFE et LP EEDÉ " BiPHORE BICAUDÉ, Salpa di ct ns an Sa/pa abat? Forsk., Ægypt.; p. 113, et Ic., pl. 36, fig. g. Planche 8 À, figures 1, 2. Ce Biphore a son extrémité antérieure terminale , ironquée , large, la postérieure munie de QPRE longs appendices mous et rougeñtres. Le corps, assez mou, offre à la partie supérieure la division très-marquée en X. de V artère aorte. Des stries rougeâtres , excessivement fines et ramifiées , partent du ‘ nucléus ; ce qui donne à cette partie de l’animal la forme d'une grenade épanouie. Ces stries ressemblent assez bien aux fines injections sanguines des membranes sé- reuses : quelques individus en avaient sur différens points du corps. «Ce Biphore appartient à une dan que. L on pour- rait faire de Biphores à canal intestinal court. Dans d'autres espèces où le canal intestinal SÉSURE toute la X. — Mars 1827. 19 | AA VA % + #(:1226 ) | f longueur du corps, l'anus s'ouvre près de l'extrémité que nous nommons antérieure , Mais qui n'est pas pour cela la bouche ; ainsi que nous l'avons dit ailleurs (1). Sa longueur est de quatre pouces. k Il a été pris dans la Méditerranée, à l’entrée du dé" troit de Gibraltar. ] BipnoRE CORDIFORME, Salpa cordiformis. Pianche 8 À, figures 3, 4, 5, 6. 4 Le nom de ce Biphore est dû à la partie postérieures de son corps, qui présentè la forme d’un kiosque , ou plutôt celle d’un cœur très- -pointu au sommet. Sur les parties latérales on remarque deux pointes ; l'ouverture qui les avoisine est festonnée. L’extrémité antérieure, à ouverture tout-à-fait ter- minale, est coupée net et carrément. Cinq stries vasculaires transversales , coupées par une strie longitudinale , ceignent le corps de ce Biphore. Un paquet d’ovaires très-développés, auquel tient unel sorte d’oviducte beaucoup plus petit, entoure le nu cléus. Long d'environ quatre pouces. Il a été pris dans la! Méditerranée, près de Gibraltar. 1 19 140 1 f BiPHORE MICROSTOME, Salpa microstoma, an Salpa ZONATI A) Encrycl., pl. 75, fig: 8-10. «1014 Planche 8.4, figures 7, 8, 9. 2 {10 Cette espèce assez petite, longue d’un pouce-et demi, se fait remarquer par une pointe courte, tronquée à som extrémité antérieure’, et par une autre un peu plus aî= (1) Poyage de l'Uranie, Zoologie, p. 498. | f (227) guë à Ja postérieure. Les deux ouvertures sont situées à Japartie supérieure du corps ; toutes les deux, petites et à lèvres épaisses ; ne sont point terminales. La forme du corps est suboyalaire, variant ‘un peu dans quelques individus ; ainsi, l’un d'eux savait la pointe postérieure excessivement courte. + Le nucléus est jaunâtre, et cinq bandes. vasculaires entourent le corps. Les ovaires, dans plusieurs individus , au lieu d’être, comme dans quelques autres Biphores, un chapelet ar- rondi entourant le nucléus , sont ici placés à droitef et formés de'quatre points pédiculés et fixés au côté:comme de sont des pois dans leur gousse. +: Sa, longueur est d’un pouce et demi. Il a étéspris!, comme les précédens , dans la Méditerranée, près;de Gibraltar. je sit rio CARINAIRE. Trois peuites lames brunes , triangulaires’, forment les parois latérales de la bouche; elles sont garnies de pe- tites élévations triangulaires de même couleur, avee cette différence , que les moyennes présentent leur concavité obliquement en bas et les latérales obliquement en haut: es moyennes ont de plus au milieu trois petites dents très-aiguës , et sur chacune des parties latérales règne üne rangée de dents ou soies recourbées en crochets ex- cessivement aigus , accouplés deux à deux par leur‘base, etd’autant moins longs qu'ils sont plus postérieurs ; ils Selcouchent dans les intervalles des rainurés ei dessus indiquées ; de chaque côté est une petite membrane sub- cornée } finement ciliée, qui paraît être Ja‘racinede ces evochets. ( 228 ) Deux muscles très-forts , placés à côté du palais où de, l'appareil buccal , sérvent à le mouvoir. De plus, toute. à-fait au commencement de l’œsophage et à toucher lés. lames cornées, on voit deux petites plaques minces 1 subtriangulaires, ayant beaucoup de rapport avec less cartilages tarses des yeux humains; elles sont dé couleur” rouge-brun, et formées de petites plaques hexagonales.s Après les deux muscles buccaux viennent des’ fibres» musculaires transversales, puis un œsophage très-charnus dont les fibres sont longitudinales. L’œsophage situé à la pointe du triangle que forment les lèvres cornées est assez grand et muni d’uné petite. langue charnue ; son orifice est plissé : il se rend aussi= tôt dans la cavité intérieure , qui est très-grandé , sans apparence de renflement stomacal. Tout-à-faitià la par ie supérieure est un corps d’un rouge violacé, pyris forme, très-allongé, de deux pouces de long , terminé en pointe, susceptible de se recourber, s’ouyrant pa une large ouverture froncée à la partie supérieure et postérieure de la bouche. Est-ce une glande salivaire® Tout semble l'indiquer. Ce corps se prolonge postérieus rement dans la grande cavité intérieure et n’y a aucune is* sue apparente ; son intérieur est tapissé d'un pigmentum violet presque noir. ÿ Les yeux, noirs et quadrilatères à leur base, : fo saillie à travers la peau extérieure ; la cornée transpas rente est arrondie ; la sclérotique semble se confondre pour la couleur, avec le corps de l’animal. Le cristallin brunâtre, entièrement sphérique comme celui des pois:| sons , presque aussi résistant , est gros comme une tête d’épingle. La choroïde laisse à nu des intervalles à tra: un nt. mue tem in (229 ) vers lesquels on peut voir l'humeur vitrée, qui est abon- dante; le pigmentum est d’un beau noir. Mons croyons avoir aperçu un rudiment de tapis. . Les tentacules sont très-petits, fins , déliés et placés à là parue interne des yeux. La nageoire , rose , a une tache de laque , arrondie à sa partie postérieure et inférieure ; elle est formée de deux plans de fibres très-fines , qui paraissent s’entre- croiser dans l’état frais , tandis que d’autres fibres suivent le contour inférieur et croisent ces deux plans. Cette bageoire , qui présente quelques taches rondes vers son limbe , se dédonble à sa partie postérieure, à l'endroit de la tache couleur de laque, pour former une petite ventouse destinée vraisemblablement à fixer l'animal. Ce n'est qu'en l’ouvrant que l’on peut bien voir les nom- breuses fibres musculaires qui vienneut se rendre en rayonnant à sa base. Le système nerveux .n’a pu être aperçu à travers. l'enveloppe de l'animal , ainsi que cela a lieu dans les. Firoles et peut-être aussi dans quelques espèces de Ca- linaires ; ce qui tient à ce que Îles parois de la grande cavité intérieure , qui sont fibreuses et comme muscu- laires , étaient elles-mêmes d’une trop grande opacité. : Voici les particularités qu'il nous a présentées. Il est formé de deux ganglions et d’un plexus. Le premier , ganglion , ou le moyen, est celui qui occupe l'intervalle des deux yeux; il est composé de quatre petits tuber- cules agglomérés , ainsi que l’a fait voir M. Cuvier dans son Mémoire sur la Ptérotrachée , qui était une Cari- naire incomplète. (Voyez Mémoires pour servir à l'his- toire et à l'anatomie des Mollusques, pl. 3, fig..15-17:) (({ 230 ) : ilen part un faisceau nerveux considérable allant dans” les muscles de chaque côté, et de plus, un nerfoptique” isolé , assez gros. Un filet s’en sépare à droite et va com muniquer avec le système nerveux central, qui est formé” d'un long filet qui s'étend depuis la bouche jusqu'à la partie postérieure où se trouve un autre ganglion dont. nous parlerons. Cet axe nerveux passe dessous les gan- glions optiques, ou-ce qu’on peut appeler le cerveau ” sans y adhérer. À la bouche, il s’élargit en un plesus , envoie de chaque côté des filets aux muscles buccaux ; il en fournit également un grand nombre au pharynx , reste. isolé quelque temps ; et bientôt après envoie dans le corps à droite et à gauche, mais surtout à droite, de nom breux filamens qui se subdivisent en se perdant dans l’en- veloppe fibreuse de la grande cavité. Il s’unit ensuite ; un peu au-dessus du faisceau musculaire de la nageoire À à un ganglion formé aussi de quatre petits tuberculesy desquels partent de nouveaux faisceaux très-nombreux ,| divergens, qui vont à l'appareil musculaire de la na+ geoire. Deux surtout, plus considérables, s’enfoncént] perpendiculairement pour aller se répandre pre pro fondément dans sa substance. À Cet animal, quoique doué d’une organisation très= compliquée , a les mouvemens excessivement lents. Ses yeux, si bien conformés , ne paraissent pas lui être d’une grande utilité. Il était privé de sa coquille ainsi que des viscères qu’elle est destinée à protéger; aussi n'a-t-on fait que l'indiquer dans le dessin (1). Ÿ (1) Comme l'individu décrit par MM. Quoy et Gaimard était incoms, plet , vous n’avons pas cru nécessaire de reproduire les dessins qui ac* compaguaient leur description. R. ( 551 ) - Cette Carinaire a été prise le 19 mai 1826, dans le détroit de Gibraltar, par M. Guilbert, officier de l’Æ#5s- trolabe. | | Hyace mucroNéE, Hyalæa mucronata. Planche 8Z, figures 1, 2. Son test est légèrement bombé, cordiforme , terminé par une pointe très-longué inférieurement. I! est pro- bable que cette pointe est naturellement ouverte, à imoins que cé ne soit une rupture; ce qui pourrait bien être ; puisque les deux autres pointes latérales, très-ai- guës , placées un peu plus vers la partie supérieure, ne sont point ouvertes à l'extrémité. La grande ouverture supérieure, par laquelle l'animal fait sortir ses petites ailes ou nageoires céphalo-thora- ciques, s'étend d’une pointe latérale à l’autre ; mais elle est plus évasée au milieu. Le bord dorsal est retourné en dehors, et Fopposé , légèrement bombé, est un peu plus saillant. Il n'existe point d'autre ouverture que celle-là. L'Hyale mucronée diffère donc en cela de toutes les au- tres espèces du même genre, qui sont fendues sur les côtés pour le passage des lobes du manteau. Des deux valves, la dorsale, un peu plus bombée, à cinq petites côtes longitudinales peu élevées ; la ventrale paraît n’en avoir que quatre : toutes deux sont très-fine- ment striées transversalement. | La couleur du test cst brun rougeñtre ; lés trois ai- guillons et le milieu du corps sont les seules parties transparentes. Les deux nageoires céphalo-thoraciques de cetie Hyale ‘ (232 } sont blanchätres et légèrement éehancrées à leur extré-+" mité ; caractères qui leur sont communs avec un troi- sième lobe moins étendu, qui se déploie sur la coquillé… et la recouvre : dans ar intervalle on voit la bouche." On distinguait très-bien , à travers le test à gauche, les” battemens du cœur ; deux points noirs sont probablement, le foie. Cette Hyale , prise dans le détroit de Gibraltar, près de Ceuta , est d’un volume comparable à celui d’un très- petit noyau de cerise. La figure r montre sa taille natu- relle ; elle est représentée , grossie, dans la figure 2. Genre Fièicne, Sagita. Animal libre, gélatineux , transparent , cylindrique irés-allongé, ayant une tête, probablement des mâchoi res, peut-être des yeux; queue horizontale, aplaties comme dans les Cétacés : deux nageoires de chaque côté; le long du corps. | FLècHE DEUx points, Sagitta bipunctata. Planche 8 ©, figure 1, 2, 6, 7. Cet individu, dont l’organisation ne nous est point assez eonnue pour être rapportée , soit aux Zoophytes ; soit aux Mollusques , est long d'environ quatre à cinq lignes, très-exigu , tellement transparent qu'on ne l'as perçoit pas toujours dans l’eau qui le contient, d’une agit lité remarquable et toujours en mouvement; il se dé+ place à l’aide de sa queue, avec laquelle il frappe l’eau comme les Cétacés,. Sa tête est renflée ; il est diflicile de bien distinguer les organes qu'elle contient, et c’est avec beaucoup de À (245) peine qu'à l’aide du microscope de Selligue nous y avons aperçu une protubérance subcordiforme munie de deux points noirâtres qui sont peut-être des yeux , et latérale- ment de deux sortes de palpes striées qui entourent sans doute la bouche. Un canal central occupe toute la longueur de l’indi- vidu. De chaque côté, mais hors de ce canal , aux deux tiers inférieurs, on remarque deux rangées oblongues de points ronds ou d’ovules, et un peu plus bas, dans la même position , deux points noirâtres. La queue est élargie, aplatie, légèrement dentelée, et sur les deux côtés du corps de l’animal sont deux paires de nageoires triangulaires , allongées , séparées l'une de l’autre, et tellement ténues qu’on ne les aperçoit pas toujours. | Nous avons trouvé cet animal dans la Méditerranée, au détroit de Gibraliar. CLéonoRE ALÈNE, Cleodora subula. Planche 8 D, figures 1, 2, 3. Cette espèce , excessivement petite , a le test délié comme une aiguille, légèrement renflé à son ouverture, laquelle présente une pointe d’un côté et une échancrure triangulaire de l’autre : nous ignorons si l'extrémité op- posée est percée ou non. Les deux ailes membraneuses de l'animal sont légèrement ondulées sur leur bord, et d’une couleur rosée tendre. Dans l’intérieur du test on ne peut apercevoir que des filamens roses et rouges. Elle est longue seulement de six lignes, et elle pro- vient de la côte de Ténériffe. Plusieurs fois, dans le voyage de l'Uranie , nous avions rencontré de ces ani- (234) maux; mais l’extrème fragilité de leur enveloppe ne nous avait pas permis de les décrire. Nous avons dit ail= leurs qu’une autre espèce avait le test recourbé. ANATIFE UNIVALVE, Anatifa univalvis. : Planche 7, figures 8, 84. Cette Anatife, d’une seule pièce, gélatineuse, dia- phane, a une seule ouverture en devant, verticale et presque constamment béante ; la partie postérieure est À arrondie , et le pédicule, médiocrement allongé, est blanc et transparent. Comme les autres animaux de ce genre, celui-ci est muni de douze paires de cirrhies ac-m z £ Es 1 couplés sur deux rangs; ces cirrhes, médiocrement als longés , blancs, ne se recoquillant point, ont environ dix anneaux tous couverts de poils à leur base. La boùche est très-large. Le reste du corps est d’un blanc mat lavé d’une teinte jaunàtre. Cette Anatife, qu'on pourrait aussi nommer Jabiw forme , parce qu’elle a la forme d’une grosse fève, sem trouvait sous l’ombrelle d’une Méduse voisine de l E4 quorce Forskal, à laquelle elle était adhérente. Elle a été prise dans le détroit de Gibraltar par M. Lots tin, oflicier de l’Astrolabe. L ANATIFE TRICOLORE, Anatifa tricolor. T4 Planche 7, figure 7, Une bordure rouge, étroite, entoure les grandes et les” petites valves qui ont une couleur gris d’ardoise ; la cins, quième valve, blanchâtre , rouge seulement à sa partie | / 4 (1236 :) Ja plus inférieure , est séparée des autres par une ligne noire. Un trait noir se fait également remarquer à la partie supérieure du bord libre des grandes valves. Le pédicule est noir, avec un cercle rouge à la partie qui touche les deux valves. ; La grandeur de cette Anatife, que nous supposons nouvelle , est de onze lignes. Elle a été prise dans la Méditerranée , près de Gibral- lar. Génre Bnrarée, Briaræa. Animal pélagien , gélatineux , transparent, aplati, sco- lopendriforme, ayant deux.yeux, quatre tentacules, dont deux très - longs, filiformes et résistans, un grand nombre de pieds-branchies de chaque côté du corps et une longue queue. BRIARÉE SCOLOPENDRE, Briaræa scolopendra-. Planche 7, figures 1-6. Cet animal , long d’environ quatre pouces, entière- ment transparent, a, comme les Glaucus, quatre tentacu- les larges, courts, triangulaires; les premiers, plus pe- tits, présentent deux points noirs. Sont-ce des yeux? Le reste de l’organisation et le défaut d’apparence du sys- tème nerveux n’ont pu nous l'indiquer. _ De l'extrémité des seconds tentacules partent deux sortes d'antennes élastiques , résistantes, de couleur tousse , semblables à celles des Blattes, si ce n’est qu’elles he sont point annelées ; elles paraissent canahculées , et doivent leur couleur à une foule de points bruns rou- ( 236 ) geûtres très-rapprochés , symétriquement disposés et din sn minuant successivement de volume. Deux rangées d'au ires points de même couleur, que l’on ne peut voir qu'a «16 la loupe, occupent les parties latérales de la tête. Il a une nn RE et flexible. motion, au arte de vingt-quatre à boues de chaque côté, en série décroissante depuis la tête jusqu’au bout de L la queue , où ils sont à peine apparens ; leur extrémité est! bifurquée , aplatie , élargie et,à peine frangée. Tous ces” appendices sont creux et communiquent avec l'intérieur, du corps : on aperçoit au milieu de ce dernier un ln canal digestif qui commence au milieu des seconds ten- tacules où est une bouche charnue, saillante et Aron die, et va se perdre dans l'extrémité de la queue; il pré- ! sente à la tête un petit rétrécissement œsophagien. On voyait facilement de chaque côté du tube digestif un grand nombre d’ovules plus pressés vers l’extrémitém du corps où ils étaient comme entassés : quelques-uns is RE occupaient les appendices branchiaux ; c’est même par eux que nous avons pu voir que ces derniers étaient creux. Malgré la transparence du corps de l’animal , et quoi que nous eussions d’excellens instrumens grossissans en ÿ notre pouvoir, nous n'avons pu reconnaître ni systèmes }, nerveux , ni organe digestif quelconque, ni aucune ou-w verture autre que celle de la bouche; il est vrai que ces organes pouvaient être aussi transparens que l'animal lui-même et échapper à notre vue (1). C’est donc d’après 1) Ainsi que cela a lieu pour la Carinaire précédemment décrite. q ( 237 ) es points noirs de la tête , que nous croyons être des eux, et surtout à la grande vivacité et aux mouvemens rès-réguliers de cet animal , que nous le supposons ap- partenir à la classe des Mollusques. Nous l’avons eu vi- vant pendant huit à dix heures , et pendant.ce temps il a toujours nagé.,avec une très-grande vitesse qui redoublait au moindre contact; quelquefois il se roulait en cercle, comme on, le voit figure 2, et alors il paraissait encore plus singulier que dans son état le plus ordinaire. Le dé- faut de renouvellement d’eau de mer le fit mourir. Si cet animal, dont la forme et l’organisation sont de celles qui nous ont le plus surpris, est un Mollusque , il doit être placé après les Glaucus. Il a été pris dans la Méditerranée , à l'entrée du détroit de Gibraltar, par M. Gressien, oflicier de l'Asir olabe. .Relativement à plusieurs des Mollusques et TA Zoo Dhyres que nous venons de décrire ; nous ajouterons que malgré leur transparence, qui les fait ressembler à des morceaux du cristal le plus pur, malgré toute l'attention que nous avons apportée dans leurs détails anatomiques , nous sommes loin de croire avoir tout rendu; d’autres , plus heureux , acheveront ce que nous avons commenté, Un des grands obstacles que l’on éprouve, c'est d'être obligé de les étudier dans l’eau , qu’ils altèrent prompte- ment et qu'on est obligé de renouveler sans cesse. Veut- on les en retirer, leur transparence cesse ou bien la diffraction de la lumière est si grande qu’on n’y voit plus rien. En terminant, nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer combien la Méditerranée est encore peu ( 238 ) connue. Quelle prodigieuse quantité de: Mollusques- et de Zoophytes ne doit-elle pas renfermér!(:dé ces'dermiors plus peut-être qu'aucune autre mer), pour:que quelques | jours de navigation dans le détroit dé Gibraltar aient pu. nous fournir un si grand nombre d'animaux nouveaux! dans l’étroit espace que sillonne un navire ? Du Port-Jackson et d’Amboine, nous aurons l’honneür de faire connaitre à l’Académie des Sciences nos prinei- pales découvertes zoologiques. . L A bord de l’AÆstrolabe , en rade de Sainte-Croix , île de Ténérifle, le 21 juin 1826. EXPLICATION DES PLANCHES: Planche vu. Fig. 1. Briarée scolopendre un peu grossi. — Fig. 2. Le même vu en- . roulé. — Fig. 3. Portion antérieure , vue en dessous pour montrer [a bouche.— Fig.,4: La bonche de profil.— Fig. 5; Antenne très-grossie.… — Fig. 6. Appendice branchial grossi. Fig. 7. Anatife tricolore. - Fig. 8. Anatife univalve. — Fig. 8e. Un des cirrhes grossi. Planche vrrx. A. Biphores. Fig. 1. Biphore bicaudé vu en 1 dessus. — Fig, 2, Le même en dessous. Fig. 3. Biphore cordiforme en dessus, — Fig. 4. Le méme en dessous, = Fig. 5. Ses ovañies grossis, — Fig. 6. Fragment des mêmes. Fig. 9: Biphore microstôme. — Fig. 8. Variété, du même. — Fig. gs Sesrovaires. No \: B. Fig.1. Hyale-mueronée. — Fig: 2. La même grossie. C. Fig. ». Flèche deux poitits de grandeur naturelle. — Fig.2. La même très-grossie. — Fig. 6. Sorte de mandibules très-grossies, — Kig:9t Points extérieurs au canal digestif et qui ressemblent à des ovules. D. Fig. 1. Cléodore alène de grandeur naturelle. — Fig. à! La tiônié ( 259 ) excessivement grossie ayec ses nageoires sorlies, — is. 3. Son tube vitré très-grossi. Exrrair du Rapport sur les Observations zoologiques de MM. Quoy et Gaimard ; Par M. le baron Cuvrer et M. LaTherrzrr. (Fait à l'Académie des Sciences , séance du 2 octobre 1826. ): « S’il était encore besoin d'apprendre aux Naturalisies \combien les mers les plus voisines de nous sont riches en objets inconnus , combien toutes les plages , on pour- rait sans hyperbole dire, toutes les vagues en fourmillent pour ceux dont l'œil saurait les voir et la main les re- cueillir, le Mémoire dont nous faisons l'analyse en se- rait une preuve. |: » Dans ceite-relâche de PR PT jours , outre tout ce que MM. Quoy et Gaimard ont recueilli d'objets déjà décrits ; ils, ont, observé vingt-sept espèces qui leur ont “paru entièrement nouvelles et dont une partie leur a semblé assez différente de tout ce qu’on connaît pour qu'ils aient cru devoir former dix genres nouyeaux. » Ce qui expliquera ce grand nombre d'espèces, c’est qu'ils se sont attachés principalement à cette classe de Zoophytes, que leur ténuité, leur transparence en quelque sorte cristalline, dérobe depuis des siècles aux yeux, non-seulement du commun des pêcheurs , mais de presque tous les naturalistes. Forskal, lorsqu'il se rendit en Arabie, avait commencé à en étudier et à en (240 ) décrire quelques-unes ; mais depuis la publication dé ses manuscrits il s’est écoulé plus de trente ans jusqu’à ce que l’on se soit remis à cette étude. Péron fut le pre-" mier qui la reprit lors du voyage de Baudin , et d’après les instructions qui lui furent données par l’Académie , il enrichit la science , dans la Relation de ce voyage , de plusieurs belles espèces , et l’on aura long-temps à re- gretter que sa mort ait privé le public d’une multitude d’autres qu’il avait recueillies dans la Méditerranée et” qui sont restées enfouies dans quelque lieu inéonnu avec. les autres collections qu’il y avait faites. Cet inconvé- nient n’aura pas lieu pour celles que MM. Quoy et Gaiï- mard ont découvertes : ils en ont envoyé de nombreux, échantillons qu’il sera facile de comparer à leurs figures, et même, au besoin , d'étudier encore plus à fond qu'ils n’ont pu le faire dans les circonstances peu commodess où ils se sont trouvés. » Le premier de ces animaux qu'ils aiént observé est ce Mollusque singulier que Forskal avait nommé Pie- rotrachæa, et que l'on a reconnu dans ces derniers temps être le même qui porte cette jolie coquille coni- que , transparente comme du verre, que l’on a nommée Carmaire. | » L'un de noùs (1) en avait commencé l'anatomie, maïs d'après un exemplaire incomplet. MM. Quoy et Gai- mard , qui n’en ont pas eu non plüs un individu entier, en confirmant ce que le premier observateur y avait re=, marqué , ajoutent quelques faits à ce qu’il en avait dit, notamment sur la structure de la langue, qui se trouvé. ressembler beaucoup à celle des Gastéropodes par Îles | (1) M. Cuvier. 1 : (241) . crochets dont elle est garnie , et sur celle des yeux, où ils se sont assurés de la présence d’un cristallin globu-- - leux et dur comme celui des poissons. Ils n’ont pu . suivre Le système alimentaire ;plus loin que l’œsophage , à cause de l’imperfection de leur individu ; mais comme nous avons eu le bonheur d’en obtenir un entier , avéc sa coquille, nous pouvons annoncer que l’organisa- tion de cette espèce rentre dans celle de l’ordre des 1'Mollusques auquel elle appartient : elle a un long intes- tin, un foie, un cœur; en un mot lappareil observé : dans cette classe d'animaux; la masse charnue qui en- toure sa bouche et fait jouer les organes de la dégluti- tion ressemble même beaucoup à celle de l’Aplysie. Nous \ mettons provisoirement une préparation de cet individu + sous les yeux de l’Académie , et nous nous proposons de lui lire imcessamment un Mémoire sur ce sujet, dont nous nous occupons depuis long-temps : nous y compa- rerons nos observations à celles que M. Lesueur a pu- “ bliées sur le même sujet , et qui sont dignes de beaucoup » d'éloges. » M. le Rapporteur énumère les caractères de plusieurs genres établis par MM. Quoy et Gaïmard ; il parle sur- “tout de ceux qu'ils ont créés sous le nom de Diphie 3 proprement dite, Calpé, Abyla, Nacelle et Cuboïde, et il ajoute : « Les Naturalistes trouveront peut-être que “ioutes ces éspèces ayant pour l'essentiel à-peu-près la même organisation, et ne diflérant que par les formes extérieures , il n’était pas nécessaire d’en faire autant de genres ; mais ils n’en accueilleront pas moins avec inié- rêt ces notions sur une famille peu connue et qui pré- sentera de grands problèmes à résoudre aux observateurs. Xe | 16 (24) » Pourquoi celle réunion constante de deux individugs seulement ei de deux individus diflérens ? Sont-ce de sexes ? Sont-ce seulement des parties d’un même animal dont MM. Quoy et Gaimard n’ont pas aperçu la liaison organique, parce qu'ils se tenaieut par des membranes, trop frèles? Nous ne prétendons pas répondre à ces. questions ; nous les proposons seulement à nos Naturalis=4 tes ou à ceux qui se trouvent à même de poursuivre leurs recherches. | » Ils terminent leur Mémoire par des observations sur! les polypes d’un polypier libre qu’ils nomment Alcyoni jaune , mais que nous croyons n'être qu'une Vérétile , et | sur ceux d’une espèce de madrépore de la famille d Astroïtes. Ces dernières surtout doivent être bien venues des Naturalistes, pour qui elles sont entièrement nou-" velles. » L'Académie jugera sans doute , par cet extrait , que, le Mémoire de MM. Quoy et Gaimard est un heureux avant-coureur des travaux qu’ils se sont bal avis d’exécu® ter pendant leur voyage , et qu’il ne peut qu’exciter à un haut degré les espérances que les Naturalistes ont cons! çcues de cette entreprise. Nous proposerions à l’ Académie! de l’insérer parmi ceux des savans étrangers , si les au- teurs, dans une lettre qu’ils ont écrite à M. de Blain“ ville, n'avaient témoigné le désir qu’il fût imprimé le plutôt possible, afin d'assurer ‘Ja priorité de leurs ob= servations : il sera plus facile de satisfaire à une de* mande aussi juste , en le donnant à l’un des recueils qui paraissent chaque mois et où l’on a tous les moyens d’ac= célerer la reproduction des nombreux dessins qui lacs! compagnent. Nous proposerons donc seulement à l’A=| (#2) ( 245) cadémie de témoigner sa satisfaction à MM. Quoy et Gaimard , et d'adresser une copie du présent Rapport à son excellence le Ministre de la Marine. » Signé Larreizze; Covier, rapporteur. L'Académie adopte les conclusions de ce rapport. Descriprion et Ficure d’une nouvelle espèce LE . d'Ornithomyie ; Par M. Léon Durour, D.-M. & Correspondant de La Soc. philom. , d'Hist. nat. de Paris, etc. Les Ornithomyies sont des insectes de l’ordre des Diptères et de la famille des Pupipares de M. Latreille. Ce savant entomologiste a établi ce genre aux dépens des Hippobosques de Linné; il y comprend plusieurs espèces de ces dernières qui vivent exclusivement sur les oiseaux , et c’est cette particularité qui leur a valu la dénomination qu’elles portent. Les espèces connues d'Ornithomyie sont encore peu nombreuses : l’auteur que je viens de citer n’en a dé- crit que six dans l'Encyclopédie méthodique, et deux d’entre elles sont exotiques. Lorsque celle que je vais faire connaître me tomba sous la main, je la rapportai d abord à l’'Ornithomyie verte ( Hippobosca avicularia Lin. ); mais une étude plus attentive me fit découvrir des caractères solides qui l’eu distinguent suflisamment , et je vais me livrer à l'exposition de ceux-ci. ( 244 ) Onnivnomyra 811084, Ornithomyie bilobée, Planche xr, figure 1. Pallide rufescens ; ocellis nullis; rostro exserto; abdomine echinato setosoque postice profunde emargi- ” nato-bilobo , basi utrinque obtuse unidentato ; pedibus livido-virescentibus ; thorace supra pallide rufo ; alis ovali-oblongis subfumosis. Cette Ornithomyie a la physionomie et l'allure de l'Aippobosque du cheval , dont elle ne devrait peut-être pas être séparée génériquement ; mais elle est infiniment plus petite qu’elle , car son corps n’a que deux lignes de longueur, et ses ailes qui, dans le repos, sont couchées longitudinalement l’une sur l’autre, dépassent l’abdo- men d’une ligne environ. Sa tête, plate et de niveau avec la région dorsale du. corselet , est arrondie, un peu moins large que ce der- nier, au bord antérieur duquel son contour occipital. est habituellement contigu ; elle est hérissée de quelques poils bien sensibles à la loupe : une toufle de trois ou quatre de ceux-ci redressés s’observe au devant des yeux,” deux séries sur le vertex et d’autres plus isolés au bord occipital. Les yeux sont latéraux , grands, ovales, peu saillans , réticulés, bruns. Malgré les investigations les plus réïtérées, soit à la loupe, soit au microscope, je. n’ai pu découvrir à notre Ornithomyie aucune trace d’yeux lisses ; la portion occipitale où ils siégent dans d’autres espèces , est ainsi que le bord interne des ÿeux, un peu plus élevée, plus luisante que le vertex, mais il n'y a pas de différence pour la couleur, qui est partout rous- | ((246:2) sätre, el je ne sais y apercevoir aucun point saillant parti- _culier que l’on puisse prendre pour des yeux lisses : l’ab- sence de ceux-ci m'a surtout porté à regarder cette espèce comme diflérente de l’Ornithomyie verte. Dans la des- cription de ce dernier diptère, Olivier et Latreïlle disent, _ à ce sujet , que « sur le derrière de la tête est une émi- _» nence noire écailleuse où l’on voit très-distinctement » trois petits yeux lisses (1). » Ces deux auteurs parlent- - ils ex visu, ou ne font-ils que transmettre le témoi- gnage de De Géer? Je suis très-porté à croire, d’après leurs généralités sur les Hippobosques et les Ornitho- myies , que, sur ce point, ils s’en sont rapportés à De Géer, qui s'exprime très-positivement ; alors il est per- mis de penser que l’Ornithomyie de ce dernier auteur (Æippobosca avicularia ) est réellement distincte de la nôtre , qui peut-être ne diffère pas de celle qu'ont connu Olivier et Latreille. Quoiqu'il en soit, le devant de la » sète de l'Ornithomyie bilobée présente au niveau du bout antérieur des yeux une échancrure superficielle en avant de laquelle s’insèrent les antennes ; celles-ci , dirigées en avant et un peu inclinées en bas , ont une configuration et une structure insolites qui avaient porté De Géer à ne point les considérer comme des antennes. Elles consis- tent en une pièce principale en forme de lame cornée, ovale-triangulaire, peu ou point mobile, plus grande et plus à découvert que celle de lÆippobosque , et hé- rissée d’un nombre indéterminé de poils; tandis que dans - cette dernière j'ai reconnu qu’il y avait constamment trois (1). Ouiv. , Encycl. méth., t. vx, p. 88; Larr., our. Dictionn. d'Hist. nat. , deux. édition, tom. xx1v. ( 246 ) soies, dont l'intermédiaire plus longue (1). La trompe(ouw " plutôt le bec) est saillante, horizontale, d’un brun luisant, M velue et terminée par quatre poils bien’plus longs ; elle est formée de deux valves oblongues , cornées , creusées M en gouttière à leur face interne , et constituant ainsi, par M leur contiguité , un canal qui loge le suçoir. Entre law base de ce bec et les antennes , j’observe de chaque côté À un corps d'une seule pièce oblongue, hérissée, que je pe saurais considérer que comme des palpes. Le dessous k de la tête de notre Ornithomyie est recouvert d’une es-" pèce de plastron assez grand, cornéo -membraneux , 1 blanc , à peine tomenteux , arrondi à sa partie antérieure, inférieure. C’est au-dessus de ce plastron que se glisse! le bec et que s’insèrent les palpes uniarticulés dont jeM viens de parler. Le corselet est arrondi , plane, d’un roux pâle, hé=M rissé par ci par là de poils plus ou moins inclinés , sesk angles antérieurs se prolongent en deux espèces d’apo < physes conoïdes , terminées par des poils. La région dor-" sale est partagée par deux impressions linéaires cruciam les: l’écusson est assez grand , demi- circulaire, hé= rissé. À Les ailes sont ovales-oblongues et d’une teinte enfu-" mée. La figure qui accompagne mon texte exprime avec“ exactitude la disposition des nervures : on y verra que. les plus grandes ou les costales sont loin de se prolonger“ jusqu’au bout postérieur de l'aile. Elles s’oblitèrent ) ainsi que dans l'Hippobosque , aux deux tiers environ (1) Recherches anatomiques sur l’'Hippobosque , Ann. des Sc. nat tom. v1, P. 209. (247) de la longueur de celle-ci. Les balanciers sont apparens et nus ; leur bouton est d’un jaune pâle. L'’abdomen est transversalement ovale, grisâtre, avec une teinte verdâtre qui disparaît par la dessiccation ; il est revêtu d’une peau coriace et hérissée , soit de piquans roides et droits insérés au centre d’un mamelon cutané, soit, dans son pourtour, de soïes longues et arquées. De chaque côté de sa base on observe constamment un petit avancement obtus , hérissé, une sorte de lobule. Sa par- tie postérieure est remarquable par une échancrure large et profonde qui la divise en deux grands lobes arrondis. Suivant l'observation de M. Latreille, cette dernière échancrure serait l’attribut spécial de la femelle ; ainsi l'individu que j'ai décrit et figuré appartiendrait à ce sexe. Les pattes , d’un gris verdâtre livide , ressemblent par leur disposition et leur grandeur respective à celles de l’Hippobosque ; elles sont hérissées. Les tarses se ter- minent par deux ongles noirs, robustes, crochus, trifi- des ; le crochet terminal , qui est le plus long , est courbé d'avant en arrière et en pointe aiguë : celui qui le suit est cylindroïde, obtus, presque droit. Le postérieur , qui est Je plus rapproché du talon, est une lame lan- céolée , brune, bien plus courte que les autres. Deux pelottes ovales - oblongues, blanchätres , tomenteuses , sont placées au-dessous des ongles, et une soie plu- meuse ou plutôt pennée , aussi longue que les pelottes, s’insère entre les bases de celles-ci. J'ai rencontré une seule fois l’Ornithomyie bilobée sur les vitres de mon appartement , à Saint-Sever, dans le mois d'août. ( 248 ) EXPLICATION DE LA PLANCHE X%. Fig. 1. L'Ornirnomyre 81LO8ÉE considérablement grossie. 1”, longueur et envergure naturelles de cet insecte. a, une antenne fort grossie, b, bec et portion du plastron vus en dessous et considérablement w grossis : on y voit aussi les palpes. ce, portion des tégumens de l’abdomen fort grossis, pour mettre en évidence les piquans et les soies dont elle est hérissée. 1 d , un tarse vu en dessous , et considérablement grossi pour mettre enw Dance les articles dont il est composé, les pelottes et la soie pen- née qui est entre celles-ci. e, un ongle des tarses vu de profil et considérablement grossi. = _ Mémoire pour servir à l’histoire du genre Ocyptera ; Par M. Léon Durour, D.-M., Correspondant de la Soc. philom., d'Hist. nat. de Paris, etc. ff . L’anatomie des insectes n’est pas seulement destinée} à nous dévoiler les merveilles de leur organisation inté-" rieure et à établir les rapports qui existent entre celle-m ci et les caractères purement entomologiques ; elle ser vira aussi à éclairer l’histoire des métamorphoses dem plusieurs de ces curieux animaux, et je vais en fourni ‘4 un exemple dans ce Mémoire. La Le genre Ocyptera , fondé par M. Latreille et adopté :. par Fabricius et Olivier, se compose d'insectes de l'ordre) des Drprères et de la famille des Athéricères , compris autrefois dans les Musca de Linné. F| ( 249 ) D'après le témoignage du savant entomologiste qui a institué ce genre, la science aurait encore presque tout à acquérir relativement aux métamorphoses des Ocyp- tères ; 1] convient qu'elles lui sont inconnues , et suivant lui De Géer, qui a étudié mieux que tous les autres les mœurs des Diptèrés, nous apprendrait seulement , à l’occasion de sa Mouche à taches rousses ( Ocyptera lateralis Fabr.), qu’elle est vivipare ,.que ses larves sont blanches, à tête pointue, et de figure variable (x). Olivier termine , dans l'encyclopédie méthodique, les généralités des Ocyptères par l’article suivant. « Les » Ocypières se trouvent assez fréquemment sur les fleurs » dans le courant de l’été ; leurs larves sont apodes , al-: » longées , presque cylindriques ; leur corps est mou , » divisé en plusieurs anneaux, et la partie antérieure » est plus mince que la partie postérieure. La bouche » est armée de deux crochets écailleux qui servent à ron- » ger l’intérieur des racines ou dés tiges! des’ plantes » dans lesquelles elles vivent , où elles se métamorpho- » sent et d’où elles sortent sous la forme d’insecte ailé.» Ilest à regretter qu'Olivier n’ait point fait connaitre l’es- pèce d'Ocyptère qui lui a fourni ces détails un peu va- gues, si toutefois, comme le pense M. Latreille, ce p'est pas de sa part une simple présomption. Voilà où en sont nos connaissances sur ce point d’en- tomologie : je m’estime heureux de pouvoir, par des ob- servations positives qui me sont propres, contribuer à remplir cette lacune de la science. » Au commencement d'avril 1823, en disséquant la |Cassida viridis Lin. , je rencontrai à plusieurs repri- 1 (1) Mouv. Dict. d'Hist. nat. , deux. édit. , tom. xxIHt ; p. 209. ( 250 ) ses , dans la cavité viscérale de ce petit Coléoptère , une. larve apode assez grande et d’une configuration très-va- M riable à cause de sa contractilité: Dans les premiers M jours de maï suivant, j’en obtins des chrysalidés ovalai- res , glabres et lisses, munies à l’un des bouts de quatre: | tubercules noirs, cornés, rapprochés, et quinze jours « après je vis naître d’une de ces nymphes üne espèce riou- M velle du genre Ocyptère , que j'ai désignée sous le nom‘ de Ocyptéra cassidæ. J'insérai cétte observation et la! description du Diptère dans un Appendice qui suit mes Recherches anatomiques sur les Coléoptères , successi-" vement publiées dans les Annales des Sciences naturel- les’ (1); j'ajoute aujourd'hui aux détails consignés dansk ces Annales les figures de cette Ocÿptère et de sa ae 4 salide. CÉSHEL s | Vers la fin d'avril 1826 , toujours occupé d’investiga=w tions entomotomiques , et spécialement de celles qui rea! | gardent l’ordre des Hémiptères ; je découvris au milieu vante que je décrirai bientôt. Je plaçai dans des bocaux w un assez grand nombre d'individus de ce dernier HU miptère, dans l'espoir d'obtenir linsecte parfait de la. larve parasite ; le 18 mai je trouvai une Chrysalide , et le 22 Juin suivant il en naquit une Ocyptère, qui est l’ Os À bicolor Oliv. (Encycl. méth., tom. viir , p. 423.) de donnerai plus bas la description et la ee de ce Dip= tère. | La larve de l’Ocyptère bicolore est apode , oblongue;, blanchâtre, parfaitement glabre, mais plus ou moins. ridée en divers sens à sa surface , d’une texture molle et (1) Tom, vur , p. 45. (( 25% ) éminemment contraétile, Cette dernière circonstance rerid sa configuration et sa grandeur très-variables, et je ne fus pas peu surpris, après avoirienlevé la paroi dorsale de l'abdomen de la Pentatome , de voir cette larve se dé- velopper au point de surpasser en longueur celle de tout le corps de l'Hémipière qui la logeait, puisqu'elle acquit six lignes de long sur une ét demie d'épaisseur. Elle a neuf anneaux ou segmens transversaux , sans y com- prendre la tête ni la queue. Ces anneaux ne sont pas tou- jours faciles à distinguer à cause des rides de la peau. La tète est libre, très-mobile, susceptible de se retirer'auw gré de la larve sous les premiers anneaux du corps. Elle est profondément bilobée ou formée de deux mamelons arrondis, convexes, contigus , confluens par leurs bases. Chacun de ces lobes offre à la simple loupe deux points rapprochés mais distincts ; un peu brunâtres, que j'avais pris d’abord pour des yeux, mais qu’une forte lentille du microscope m’a fait reconnaître pour des espèces de palpes d’une seule pièce, courts ; cylindriques, rétrac- tiles, terminés par un bouton ou disque ombiliqué. Ce ne sont pas des suçoirs proprement dits comme on serait disposé à le croire, en voyant le trou qui ést au centre de leur disque terminal ; il faut les considé- rer plutôt comme des pieds - palpes destinés , soit à fixer la tête de la larve en faisant l’oflice de ventouses, soit à reconnaître par une sorte de toucher la matière alimentaire. 11 n'existe aucun vestige, ni d'antennes ni d'yeux. Deux mandibules cornées assez fortes, noirûtres, légèrement arquées, mais adossées par leur convexité, munies en dehors d’un grand crochet qui les fait pa- raitre presque fourchues, constituent la bouche de la Ca%a) larve. Remarquons que ces mandibules se regardent par la convexité de leur arc, et que par conséquent leur. pointes au lieu de former la pince sont divergentes, ce qui rend fort diflicile à,expliquer le mécanisme de leur préhension. Remarquons aussi comme conséquence de cette bizarre disposition et comme surcroit de difficulté dans l'explication, que c’est en dehors qu’elles sont ar- mées d’une dent. Quoiqu'il en soit ces mandibules s’in- sérent tout à côté l’une de l’autre à-une pièce cordiforme de texture faiblement cornée, tronquée en avant et lar- gement échancrée en arrière. La queue de la larve de l’Ocyptère bicolore mérite un examen particulier. C’est un siphon d’une seule pièce , infuudibuliforme , légèrement arquée , d’une texture cornéo-membraneuse et comme scarieuse, invariable pour sa configuration, ayant à-peu-près le tiers de la longueur du corps. Par sa partie évasée elle s'articule avec le dernier segment de celui-ci, mais c’est un mode d’articulation qui semble plutôt une espèce d’enchâtonnement adhésif , car la larve peut s’en débarrasser sans qu’il se fasse une solu- tion de continuité à l'anneau du corps qu'elle embrasse. J'ai constaté ce fait sur l'individu même que j'ai figuré. Je présume que ce dernier approchait de l’époque de sa méta- morphose, en chrysalide et que son corps, s’ilest permis de s’exprimer ainsi, avait acquis la maturité convenable, car le siphon caudal se détacha sans efforts, entraînant au tour de sa partie évasée quelques lambeaux d’une mem- brane fine , pellucide , épidermoïde, qui paraissait étran- gère au tissu propre du segment abdominal qu'elle recou- vrait, Dans une autre occasion j'ai trouvé encore adhérent dans le métathorax de la Pentatome et isolé, ce siphon, (253) tandis que la larve et la chrysalide n’existaient plus dans Ja cavité viscérale. Comme je viens de l’insinuer , l’en- tonnoir caudal de cette larve se fixe par sa petite extré- mité dans le métathorax de l’hémiptère et il m'a paru que c’était au moyen de deux petites dents cornées , noi- râtres. Avant le point de cette insertion, on observe sur la- portion tubuleuse de l’entonnoir une très-légère in- flexion où le ussu est un peu plus souple et qui semble destiné à permettre un mouvement obscur. Nous re- viendrons plus tard sur les fonctions de cette queue. L'appareil digestif de la larve parasite qui fait le su- jet de cet opuscule , est, avec celui de la respiration, le seul viscère renfermé dans le corps. Il se compose de glandes salivaires, du tube alimentaire et des vaisseaux hépatiaues. 1°. Les glandes salivaires consistent pour chaque côté. en un seul vaisseau tubuleux filiforme , assez long pour atteindre le milieu de la cavité abdominale, plus ou moins replié ou flexueux, diaphane, libre par un bout qui est flottant, confluent par l’autre avec son con- génère pour former un conduit commun qui. passe par- dessus la pièce cordiforme où s’insèrent les mandibules pour s’aboucher près de la base de celles-ci. … 2°. Le tube alimentaire a quatre fois environ la lon- - gueur de tout le corps de la larve et fait plusieurs circon- volutions sur lui-même. Il est filiforme , d’une texture mince , délicate , presque diaphane et maintenu en place par des trachées rare et très-fines. Un æsophage d’une _ténuité plus que capillaire , s'enfonce d’une part dans l'é- chancrure de la pièce cordiforme dont nous venons de parler ; de l’autre il s’insère brasqueme nt dans le jabor. (254) Celui-ci est en forme de godet turbiné , et dégénère in- sensiblement en un estomac tubuleux, replié sur lui- même , terminé par un renflement oblong. L’intestin est dilaté à sa naissance, flexueux , et avant sa terminai- son en un rectum peu sensible, il offre un cœcum oblong. 3°. Les vaisseaux hépatiques ou biliaires sont au nombre de quatre , réunis avant leur insertion en deux troncs assez courts qui s'abouchent à l’origine de l’in- testin. Dans le voisinage de celle-ci, ils sont diaplianes , lisses et unis, tandis que dans le reste de leur étendue | ils sont froucés , variqueux. ‘La larve qui nous occupe ne présente extérieurement aux investigations les plus scrupuleuses aucune trace des stigmates ordinaires, quoiqu'elle ait un système tra- chéen antérieur bien prononcé. Les trachées sont toutes tubulaires. Elles sont disposées en deux troncs princi-! paux qui règnent le long de la cavité du corps au-des- sous des viscères digestifs, et qui émettent un nombre assez considérable de branches ramifiées. Ces troncs de- viennent confluens en arrière et paraissent s’aboucher par un orifice unique à la base du siphon caudal. Ils n’offrent pas, non plus que leurs branches, l'aspect | nacré propre aux trachées tubulaires de la plupart des insectes, et le microscope n’y démontre pas ces siries transversales ou spiroïdes qui ont mérilé à ces vaisseaux l’épithète d’élastiques. [ls paraissent simplement mem braneux et ils sont formés de deux tuniques pellu= cides. Des lambeaux membraniformes de tissu adipeux splan- chnique s’observent dans la cavité viscérale de cette | (0855 )) à larve. Ils sont semi-diaphanes , formés de granulations arrondies, ponctiformes , disposées sur un même plan , ce qui leur donne au microscope l’aspect réticulé. C’est ici le lieu de revenir, comme nous l’avons pro- mis plus haut, sur les usages de la queue singulière de cette larve. Ce syphon cornéo-membraneux remplit la double fonction , d’être la trachée artère de l'organe res- piratoire etde servir à fixer l’animal dans sa demeure vi- “vante et mobile. C’est un stigmate, mais un stigmate d’une . forme et d’une grandeur insolites. Le moyen, je dirais presqu'ingénieux , par lequel cette larve hermétiquement emprisonnée puise l'air dans l'atmosphère pour l'acte res- piratoire, tient du merveïlleux. Il lui a fallu emprunter, usurper un des stigmates de l’hémiptère dont elle est parasite et détourner à son profit une partie de l’air des- tiné à la respiration de celui-ci. A cet effet, la pointe du siphon gaccroche , à l’aide des deux dents dont elle est - armée, sur les bords d’un stigmate métathoracique de la Pentatome , et l'ouverture placée entr’elles s'adapte jus- ‘tement sur ce dernier pour inhaler l'air du dehors. Le fait . piquant de l’usurpation d’un’ stigmate étranger rappelle l'observation curieuse de MM. Audouin et Lachat sur * une larve de diptère qui vit dans l’abdomen du Bourdon des pierres ; cette larve paraît appartenir au genre Co- mops (1). Il y a aussi quelques traits de ressemblance, pour la conformation générale et l'existence d’un si- phon caudal qui remplit les fonctions de stigmate, entre la larve de notre Ocyptère et celles des Stratiomes , dont Réaumur et Swammerdam nous ont donné l’his- (1) Journal de Physique, tom. 88, p. 228, et Mémoires de la Soc, d'Hist, nat. de Paris, tom. 1er, p. 329, pl. 22. : Ka ( 556 ) toire (1). Maïs les larves de ces derniers Diptères étant aquatiques ont, surtout quant à l’acte respiratoire, : organisation différente de celle des Ocyptères et relative au milieu qu'elles habitent. ot chrysalide des deux Dettes dont j ai étudié des tubercules saillans , cornés ; noirs , tronqués, soudés par leurs bases, au nombre de six dans l’O. bicolore & de quatre seulement dans l'O. de la casside. Cette chry salide se rompt irrégulièrement par le bout non tube culeux lors de la naissance de l’insecte parfait. Elles quatre lignes de long sur deux d'épaisseur dans la pre mière de ces espèces, et une grandeur de moïtiggmoind Ù dans la seconde. Si la larve de ces Ocypières se transforme en chrys4 lide dans la cavité abdominale mème de l’insecte qui] loge, comme j'ai lieu de le présumer , il paraïtrait au que c’est immédiatement après cette métamorphose quel nymphe est expulsée de l'abdomen. Je n’ai point été té moin oculaire de ce double fait, mais j'ai des raisons dl croire que les choses se passent aïnsi. Dans le bocal où cyptère bicolore , je jugeai qu’elle venait d’être tout ré# cemment pondue parce que sa couleur, d’un marr@h clair, prit, dans l’ espace d’une heure environ, la teinté (1) Réaumur, Mém., tom. 1v; Swammernpam, Collect.. acadih Hist. de la Mouche asile, vol v; p. 430. 4 ( 257 ) run-noirâtre qu'elle conserve ensuite toujours. Mais st-ce du vivant de son hôte et par des efforts expulsifs xercés par celui-ci que la Chrysalide vient au monde ? Il est difficile de concevoir autrement la possibilité de ette espèce d'accouchement contre nature. Tout le onde sait que les Chrysalides sont incapables d’exer- cer par elles-mêmes une faculté locomotive ; celle des Ocyptères doit être considérée, dans le cas singulier de cette gestation extra-utérine, comme un véritable corps étranger dont la présence n’est plus compatible avec le bien-être des insectes dont elle est parasite. Au lieu de cette mollesse de texture qui permettait si bien à la larve de se prêter aux diverses pressions des parois abdomi- males de son hôte, elle a acquis une résistance, une immuabilité de forme qui, en refoulant , avec douleur ans doute, les viscères de ce dernier , sollicitent irré- sistiblement ses contractions expulsives ; celles-ci doi- vent être portées jusqu'à une violence extrème , puisque la Chrysalide étant placée au dehors des viscères , dans une prison sans issue, et la nature n’ayant destinée au- eune ouverture pour son évacuation, il faut que ce corps volumineux se fasse jour entre les derniers anneaux de l'abdomen , par la rupture, le déchirement de la mem- brane qui unit ceux-ci. Certes, il n’est pas étonnant qu’un accouchement aussi laborieux puisse entraîner im- médiatement ou consécutivement la mort de l’insecte qui acquiert cetie bizarre et malheureuse maiernité. +! Lorsque je m’aperçus de la naissance de la Chrysalide de l’Ocyptère bicolore , je trouvai morte la Pentatome du ventre de laquelle elle était sortie; mais la souplesse des membres de l’'Hémiptère , et surtout la disproportion É 17 ( 258 ) énorme entre l'ouverture qui avait donné passage à là nÿmiphe et le volume de celle-ci, me firent penser que la mort était récente et que la contractilité de tissu des parties , soit pendant la viede la Pentatome, soit immé- ! diatemént après sa mort, avait ainsi réduit l’orifice par où s'était opéré l'accouchement. Depuis cette observation j'ai acquis la certitude que, s’il est des circonstances dans lesquellés la Pentatonie peut mourir pendant ou aussitôt après l'accouchement , il en est d’autres où elle survit à sa délivrance. Le 1° juin, en disséquant une femelle de la Pentatome grise, qui était vivante et bien portante au moins en ap- | parence , je trouvai fixé dans son métathorax le siphon caudal de la larve , et je reconnus aux derniers segmens abdominaux des traces non équivoques de l’expulsion de la Chrysalide. J'observai que les ovaires de cette Pen tatome étaient, pour ainsi dire, atrophiés et que le tissu adipeux splanchnique était épuisé, presque nul; néan- moins l'appareil digestif paraissait dans l’état normal. Cette larve a donc pu vivre plusieurs mois consécu=+ tifs au milieu des viscères de la Pentatome et aux dépens de sa graisse; elle a pu y prendre un volume considé- rable, s'y métamorphoser en Chrysalide et être expulsée avec violence sous cette dernière forme sans occasioner la mort de l'Hémiptère. Voïlà déjà un phénomène assez curieux ; mais qui nous révélera l’adrésse, les ruses , l’artifice,, la patience que l’Ocyptèrez insecte faible et délicat, doit mettre en usage pour insinuer, dans le stigmate imperceptible d’un Hémipière cuirassé de toutes paris , ‘ou l'œuf ou la larve ‘exiguë qui doit désormais trouver dans les entrailles de son hôte tous les élémens ( 259 ) _ de son existence ? Qui nous dira à quelle époque doit se faire l'insertion de ce germe parasite , puisque les Ocyp- tères ne se montrent qu’en été, et que leur vie, ainsi que celle des Hémiptères dont leur larve est parasite, ne se prolonge pas au-delà de l’automne ? Qui nous résou- dra le problème de la présence de la larve dans la Pen- tatome aux premiers jours du printemps , précisément à l’époque de la naissance ou du moins de l'apparition de ces Hémiptères eux-mêmes ? Où se trouvait done recélé le germe de la larve pendant l'hiver ? Nous n'avons pas encore surpris la nature sur le fait pour la solution de ces questions ; d’autres scrutateurs de l’entomologie se- ront sans doute plus heureux que nous. EXPLICATION DE LA PLANCHE XI. Fig. 2. OcxpTera B1coLoR grossie. Aura abdomine cylindrico obscure sanguine ; basi macula trian- gulari nigra. (Ouiv., Encycl. méth., tom, vux, p.423.) Elle a la forme et la tournure de l'O. brassicariæ Latr. , et près de six lignes de longueur. Tête arrondie, mais déprimée; front argenté avec la ligne médiane noire bordée de soïes entrecroisées ; yeux bruns foncés ; antennes noires insérées sur une légère proéminence du front ; avec le dernier article oblong, comprimé , muni près de sa base d’une soie dorsale plus longue que lui, distinctement biarticulée; corselet noir avec quelques rellets argentés, soit sur Le dos , soit sur les côtés , hérissé de soies clair-semées dirigées en arrière ; marqué d’une impres- sion transversale un peu avant l’origine des ailes; écusson arrondi, bordé de quelques soies ; abdomen allongé, cylindrique, d’un rouge obscur, avec une tache médiane noire triangulaire occupant le premier segment et se prolongeant un peu sur le second ; quelques reflets argen- tés et des soies noires arquées aux bords des anneaux : ceux-ci au nombre de cinq, dont le dernier est petit et engaîné dans le précédent ; pattes noires assez fortes, hérissées de poils et de soïes ; tarses allongés, avec le premier article plus long ; pelottes doubles , oblongues, tronquécs, \ ( 260 ) glabres, membrano-scarieuses, vésiculeuses ; crochets des ongles longti simples, peu courbés; ailes à peine enfumées, munies à leur bord ‘ terne , près de leur origine, de deux lobes arrondis; cueilleron des re | Hanciers grand, simple , arrondi , scarieux, bhibcbtte, bordé d’un duve très-fin. Fig. 2. Longueur naturelle de insecte. 3 cueïlleron des balanciers considérablement gross. g> antenne vue au microscope. h, larve de l'Ocyptera bicolor grossie. i, tête et segmens antérieurs de cette larve cnasabéhcas grossis k, une portion encore plus grossie d’un des lobes de la tête po mettre en évidence les pieds-palpes. Z, siphon caudal de la larve grossi et détaché du corps. m , appareil digestif fort grossi de la larve de l'Ocyptera bicolor. n, Chrysalide de l'Ocyptera bicolor de grandeur naturelle. o,un des bouts de cette Chrysalide considérablement grossi po r . mettre en évidence Les six tubercules qui la surmontent. ! Fig. 3. Ocyptera cassidæ très-grossie. Fig. 3°. Longueur naturelle de cet insecte. P, cueilleron des balanciers fort grossi. q ; antenne de cette Ocyptère vue au microscope. r, Chrysalide un peu grossie de l’Ocyptera cassideæ. : s, un des bouts de cette Chrysalide considérablement grossi po mettre en évidence les quatre tubercules qui La surmontent, ." ( 265 ) Dusrques CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES sur da Pre- sence des débris d'animaux vertebrés dans les * différentes couches de notre globe ; Par M. Huor, + Membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris, de la Societé L philotechnique , ete. , etc. Nous n’entrerons point dans des détails que l’on re- trouve dans plusieurs ouvrages spéciaux sur les restes de vertébrés fossiles (1). Notre intention est seulement de rassembler ici sur ces antiques débris, les généralités les mieux démontrées et de rappeler quelques-unes des’ con- proue qu'on est en droit d’en tirer. + En signalant les différentes découvertes relatives aux ossemens fossiles, nous ferons remarquer que l’ordre de succession ou de superposition des terreins où on les trouve , confirme cette grande loi de la nature , devinée depuis long-temps par quelques hommes de génie et con firmée jusqu’à l’évidence pour les coquilles fossiles : que plus les formations sont anciennes, plus les animaux dont on y retrouve les traces sont différens de ceux qui vivent sur la terre. + D'abord les plus anciens débris de vertébrés sont ceux des poissons : ce fait démontré par les observations , « (1) Voyez Cuvaer, Recherches sur les Ossemens fossiles. Voyez aussi notre Résumé géologique sur les Ossemens fossiles , imprimé dans le cinquième volume de la Géographie physique de l'Encyclopédie mé- thodique, ( 262 ) s'accorde parfaitement avec l’ensemble des découvertes géologiques , puisqu'il est prouvé que nos continens sont. tous sortis du sein des eaux. Les schistes de Glaris ;, que jusqu’à présent les géolo- û gistes ont regardés comme appartenant à la formation intermédiaire, ne contiennent quedes poissons d'espèces très-différentes de celles que nous connaissons vivantes , suivant l'examen qu’en a fait M. de Blainville : telles sont entr'autres le Clupæœa Scheuchzeri, le C. elon- gata et le C. megapiera; le Zeus Regleysianus , le Z. platessa et le Z. spinosus. Il ÿ a mème reconnu des genres tout-à-fait distincts de ceux qui vivent, comme ceux qu'il” désigne sous les noms d’Anenchelum et de Palæoryn- chum. On objectera peut-être, qu’il n’est pas certain que les. schistes de Glaris appartiennent à la formation intermé- diaire. La seule conséquence qui résulierait de ce fait, se- rait qu’il n'existe point de poissons fossiles dans les 4er: rains de transition, proposition d’une grande importance, puisque les invertébrés y figureraient seuls. Mais s'il ne se trouve aucun autre vertébré dans ces terrains, les poissons demeurent toujours en tête des plus anciens ani- maux de cette classe ; car les schistes de Glaris, consi=. dérés comme secondaires , constituent les premiers éche- lons de cette formation. Les schistes secondaires de la Thuringe et du Pala- tipat qui appartiennent aux terrains houillers, renfer= ment comme ceux de Glaris des espèces perdues et des genres inconnus à l’état vivant. Ainsi on y trouve , selon, M. de Blainville, le Clupæa Lametherü, VEsox Eis- lebensis, le Stromatœus major , le S. gibbosus, le S, L] tt mit nd ( 263 ) hexagonus et le S. rhiombus. Les genres inconnus sont le Palæoniscum et le Palæothrissum ; Ce dernier se divise en cinq espèces : le P. macrocephalum , le P. magnum, le P. inæquilobum , le P. parvum et le P. œquilobum. Dans le calcaire secondaire , tel que celui de Pappen- heim et d’autres localités analogues , les poissons for- ment peu de genres inconnus , ils appartiennent princi- | palement à des espèces différentes de celles qui vivent aujourd'hui. Ainsi les calcaires schisteux de Pappenheim ont offert à M. de Blainville , le Clupæa sprattiformis, te C. dubia , le C. Knorü, le C. Salmonea, et le C. Davilei; V'Esox acutirostris , le Stromatœus hexago- nus et le Pœcilia dubia. Aux environs de Beaune et dans les roches des Vaches noires en Normandie , on a reconnu un Æ/ops qui a reçu le nom de macropterus. =. Dans le calcaire des environs de Stabia dans la Cam- | panie, les naturalistes italiens ont trouvé un Sparus qui a reçu le nom spécifique de quatracinus. Dans quelques localités de l’Ttalie ainsi qu’en Angle- terre, outre le Sparus, on a reconnu les genres Chæto- don , Balistes, Muræna, appartenant à des espèces inconnues. Les terrains tertiaires sont beaucoup plus riches en genres et en espèces que les précédens ; ils renferment aussi plusieurs espèces semblables aux nôtres, et Ja plu- part des genres et des sous-genres viyans. Ainsi on y retrouve des Zabres, des Cyprins, des Squales, des Baies, des Torpilles , des Balistes, des Tétrodons, ( 264 ) des Diodons , des Centriques , des Syngnates , des Bau- droies, des listulaires ; des Esoces , des Clupées , des > 2 ? 2 Muges, des Scombres, des Scombéroïdes , des Æmies, des Lutjans, des Holocentres, des Spares, des Sau- | mons, des Bandouillières, des Zées, des Pleuro. nectes, des Gobies, des Blochies, des Silures, des Plennies, des Murènes, des Ammodites , et quelques: autres. Le seul genre inconnu est le Palæobaliste. Quant aux espèces qui diffèrent essentiellement des nôtres, ilsuflira de citer le Labrus rectifrons ; le Cypri- nus elvensis , le Squamosseus , le Squalus innomi- natus , le Narkobatus giganteus , le Balistes dubius, : le Palæobalistum orbiculatum, le Centriscus longi- rostris , et le C. aculeatus ; le Syngnatus breviculus, le Lophius piscatorius, le Fistularia bolcensis, et le F. dubia ; V'Esox longirostris , VE. saurus, et VE. ma- cropterus ; le Clupæa murænoïdes, le C. cyprinoïdes, le C. thrissoïdes et le C. cvolans; le C. dentex ,! le: C. brevissimus, le C. Beurardi, le Mugil brevis l’Amia ignota, V Holocentrus macrocephalus, le Spa- rus vulgaris, le Chœtodon pinnatiformis , le C. sub verpertilio, le C. substriatus , le C. subarcuatus, le C. rhombus , le C. ignotus, le C. velifer, le C. sub= aureus , le Zeus.platessus et le Z. rhombus , lé Mo- nopterus gigas, le Blennius cuneiformis ; la Percar minuta, V Amia ignota , etc. Il est à remarquer que d’après la détermination qui. en a été faite par les zoologistes , plusieurs espèces de ces poissons qui se rapportent à ceux qui vivent dans l’eau douce, se trouvent avec celles qui appartiennent imdubi= tablement aux espèces marines. Le même mélange s’ob= É à (365 serve fréquemment dans les dépouilles de mollusques conchifères des terrains tertiaires : ce qui semble prou- verique quelques espèces ont pu , à une certaine époque, vivre indifféremment dans la mér ou dans les lacs et les rivières; à moins qu'on ne suppose , ce qui n’est guère admissible, que ce mélange ne s’est opéré qu’à l’embou- chure de certams fleuves. | Cette question, qui n’est pas sans importance en géo- Jogie , mérite de fixer l'attention des observateurs. Plu: sieurs faits que j'ai recueillis et qui s’augmenteront pro- bablement de preuves sufisantes, me permettront plus tard peut-être , d'avancer avec certitude que la cause de ce mélange est due aux changemens qu'ont éprouvéles an- ciens bassins des mers. Serait-il impossible par exemple que les eaux de cértaines caspiennes aient, par l’accumu- lation des dépôts calcaires, diminué d’abord de profon- deur ;, et qu'après avoir perdu de leur dimension et avoir été réduites à celles de certains grands lacs, leurs eaux alimentées continuellement par celles des rivières qui y affluaient, aient suffisamment perdu de leur salure , pour pouvoir nourrir avec les espèces marines qui y vi- vaient encore, d’autres espèces apportées par les eaux douces (x)? ob" #51aV Plusieurs dents de poissons voisins des Requins, des Scies ou des Balistes , où appartenant à ces genres, ont été recueillies aussi dans les terrains tertiaires : un grand (1) Dans le travail que j'ai fait insérer dans le cinquième tome de la Géographie physique, j'ai répété ce que Faujas et M. Defrance ont dit sur le calme et quelquefois sur la cause subite qui semblent avoir présidé en général à la destruction des Poissons fossiles, et j’aï consi- : déré comme preuve, avec les deux sayans que je viens de nommer, le Blochius longirostris fossile de Monte-Bolea , qui en avale un autre. Ge ( 266 ) nombre appartient à des espèces douteuses, mais plu sieurs tels que le Squalus tricuspideus, le S. pristo- dontus et le S. auriculatus ainsi que.le Palæobaliste , sont tout-à-fait inconnus vivans. Lorsque les premières terres sortirent du sein des eaux , les plus anciens animaux qui ÿ vécurent dürent être des reptiles, En effet, les terrains secondaires d’une. partie de l’Allemagne , tels que les schistes de la Thu- ringe , recèlent des ossemens de Monitor; le calcaire de Pappenheim, renferme ceux du Geosaurus ; celui de. Stonesfield en Angleterre, ceux du Megalosaurus; ce- lui d’Aichstedt dans la Vallée de l’Altmühl , contient des débris du singulier reptile désigné par M. Cuvier sous. le nom de Pterodacty lus. Tous ces reptiles , si différens de ceux de nos jours, paraissent avoir précédé les autres. Jamais ils ne sont accompagnés de Crocodiles semblables aux Crocodiles vivans, quoique M, Cuvier ait reconnu que le Saurien des dépôts supérieurs du calcaire alpin aux environs de Lunéville, se rapproche de £e dernier reptile ; quoi- qu’il ait reconnu encore que les schistes calcaires de la. Vallée de l’Altmühl , que l'argile schisteuse grise qui: revèt les pentes de la chaîne du Jura , sur les bords de la Wils et de la Lindach, renferment les ossemens d’un reptile voisin du Gavial , auquel il a donné Île nom de Crocodilus priscus, Cependant remarquons que le rep- morceau ; qui fait partie de la collection du Muséum d'Histoire natu= relle, a été regardé par quelques naturalistes comme une superposition de deux poissons fossiles, Après l'avoir examiné tout récemment ayec la plus scrupuleuse attention , je m’empresse d’ayouer mon erreur. (267 ) tile fossile du calcaire de Caen, qui offre quelque ressem- blance avec le précédent, a été examiné avec soin par M, Geoffroy Saint-Hilaire ; qui lui a trouvé comparati- vement au Gavial, des différences assez marquées. pour qu'il l'ait considéré comme une sorte de produit mixte de Mammifère et de Crocodile, ce qui lui afait don- ner le nom générique de Zeleosaurus. Les reptiles. fos- siles du Jura , ceux des falaises de la, Normandie , qüi offrent des caractères assez rapprochés avec de ; Crocodi- _ lus priscus , pourraient bien n’être.quedes nuances gra- duelles du passage dés. reptiles pos anciens aux rep- iles plus modernes, a! URI APT TUE Peut-être les Sauriens, qui se He RL ES peu dés Crocodiles ont ils été devancés, dans Jes séries du règne animal par les singuliers reptiles déconverts en Angle- terreet auxquels on a donné les noms d’chiyosauris et de Plesiosaurus. Le premier surtout qui présente un. as- semblage de’plusieurs des caractères: qai appartiennent aux Poissons, aux Cétaéés, et aux Lézärds, pourrait avoir précédé tous les autres Sauriens. és dépouilles ont été trouvées dans un calcaire sécondairé ancien: Le second, découvert dans Île calcaire secondaire dés ,fa- laises d'Angleterre et de France ainsi qu'äux États-Unis , doit être aussi un des plus antiques Sauriens. dut pré- céder le Saurocephalus découvert -dans une caverne des environs du Soldiers’ River qui sejette dans le Missouri, et l'Zguanosaurus des sables ferrugineux de la forêt de Tilgate en Angleterre. | Il est tout naturel de penser que le Wosasaurus ap- partient à une série moins ancienne que celle des Sau- riens , dont nous venons de parler : ses caractères zoolo- ( 268 ) siques et son gisement semblent le prouver. En effét ; 1 se rapproche beaucoup des :Crocodiles ; et'la ‘roché crayeuse de Maëstricht, dans laquelle ses débris ont été découverts; appartient à l’une des dernières séries des terrains secondaires. 09 hrbranas sis La Quoiqu’on ait trouvé des dents de Crocodile: dans 1k craie proprement dite, telle que celle de Meudon ,1ce n'est que das l'argile plastique et dans les terrains à li- gnites qui recouvrent la craie que l’on a découvert de:véri- bles Crocodiles * tels sont ceux de l'argile d'Auteuil} ceux des lignites de Mimet ( Bouches-du-Rhône } ; eule Crocodilus acutus de HATERE de la côte orientale dé l'Amérique du nord, : Dans les dépôts tertiaires supérieurs au calcaire gros! sier, nous ne retrouvons plus aucun dés reptiles des for- mations précédentes ; il semble qu'un immense laps: de temps se soit écoulé entre les premiers dépôts secon- daires et les derniers dépôts tertiaires. Au milieu de veux-ci dans les énvirons de Paris, comme à Argenton,! à Blaye, à Castelnaudary, c’est à une espèce voisine du Caïman à lunettes (Crocodilus sclerops) qu ‘appartien- nent les débris de Saurien qu’on y trouve. Il en est des Tortues comme des Poissons : on retrouve leurs dépouilles dans des terrains fort anciens. On a cru Jong-temps , nous le répétons , que les schistes de Gla= \ ris appartenaient à la formation intermédiaire, mais, | si comme ‘tout porte à le croire, ils font partie des. ‘assises inférieures des terrains secondaires , les Tortues | qu'on y trouve et qui paraissent être voisines de celles W du genre Chelonée, forment avec les poissons les anis maux les plus anciens du groupe des vertébrés. = ( 269 ) Parmi celles du calcaire, secondaire de Lunéville, de Soleure, du Lias des anglais et des bancs crayeux de Maëstricht, on n’a trouvé que des individus qui difiè- rent essentiellement de ceux qui vivent sur la terre, quoique les caractères de leurs débris les rapprochent de nos CAélonées et de nos Emydes. Et nous ferons remarquer encore en passant , que ce mélange de Tor- tues marines et d’eau donce serait une nouvelle preuve de la vraisemblance de l’hypothèse que nous avons avancée plus haut. Ce n'est que dans les dépôts tertiaires que l’on trouve des espèces voisines des nôtres. Ainsi dans l'argile plas- tique d'Angleterre, une espèce semble être voisine de l’Emys expansa; dans le grès mollasse de Bonsac , une autre espèce paraît être voisine de l’£mys serrata ; le gypse, des enyirons de Paris, semble receller des dé- bris de Zestudo radiata ; ailleurs comme dans le Dé- partement du Puy-de-Dôme, ce sont des 7! rionyx et des Chélonées. Un fait fort curieux relativement à l’antique zoologie du globe, c’est que l’on ne trouve aucuns restes. de Mam- “ mifères marins dans les formations secondaires. Ce n’est que dans les dépôts tertiaires que l’on découvre des ossemens qui se rapprochent de ceux des Laman- tins, des Dauphins, des Hyperoodons , des Phoques et des Baleines. Encore est-il à remarquer que ces Laman- :tins qui diffèrent généralement de ceux qui peuplent l'Océan , ne paraissent avoir de légères analogies qu'avec ceux du Brésil ; que les Dauphins différentégalement des nôtres, quoiqu'une espèce trouyée aux environs de Dax, (270 ) sé rapproche du Delphinus frontatus ; que parmi les débris qui se rapportent le mieux aux Hyperoodons , les Ziphius cavirostris, planirostris et longirostris, de M. Cuvier, sont des espèces inconnues de nos jours; qu’enfin les Phoques et les Baleines diffèrent également des nôtres. Quelques genres d'oiseaux , tels que les aquatiques , ont dû nécessairement vivre avant les Mammifères ter- restres, puisque les premières terres mises à découvert étaient propres à les recevoir avant que les Mammifères pussent y trouver leur nourriture. Cette idée si natu= elle est confirmée par les recherches géologiques. Tan - dis qu’on ne trouve aucun Mammifère dans les terrains secondaïres, on yÿ connaît au contraire des ossemens d'oiseaux nageurs , comme dans le calcaire de Pap- penheïm et des débris d'Échassiers , comme dans le cal- caire schisteux de Stonesfield. Mais où les restes fossiles d'oiseaux sontcommuns, c’est dans les dépôts tertiaires, tels que ceux des environs deVé- rone , ceux d'OEnimgen, le terrain d’eau douce de l’Au- ! vergne où l’on a trouvé récemment des œufs mêmes par- faitement reconnaïssables pour avoir appartenu à des Gallinacées, enfin les dépôts gypseux des environs de Paris où M. Cuvier à signalé plusieurs genres €t es= pèces, assez rapprochés de la Caïlle, de la Bécasse, de l’Alouette de mer , de l’Ibis , du Cormoran, du Busard, du Balbufard et de la Chouette. Les débris des plus anciens Mammifères , ne se retrou= vent que dans les terrains de troisième formation , et: (271) même ce qu'il ÿ a de remarquable dans jes dépôts supé- rieurs de celle-ci. Si l’on examine les gypses des en- virons de Paris, le calcaire d’eau douce du Payen-Ve- lay , celui des environs d'Orléans , de Montpellier , d'Is- sel, d'Argenton, de Buchsweïller, quelques terrains du département de Lot-et-Garonne , et les collines situées aux pieds des Apennins ; on sera surpris de la grande quantité d’ossemens de genres et d'espèces d'animaux perdus qu'on y a découverts. Ils constituent , d’après les travaux de M. Cuvier, sept espèces de Palwotherium six d’Ænoploterium , cinq d’Anthracotherium , des Lo- phiodons , des Cerfs et plusieurs rongeurs. Trois espèces d'Hippopotames Aippopotamus minu- “tus , I. medius, H. dubius , ont été trouvés dans des “ouches régulières, appartenant aussi à la formation tertiaire; l'espèce appellée minutus, a été découverte dans une roche formée de sable , d'argile et de chaux ;, ‘aux environs de Dax. Une portion de mâchoire du me- dius a été recueillie aux environs de Saint-Michel de Chaisine, dans une marne calcaire soupconnée être de formation d’eau douce; enfin des dents de l’espèce du “dubius , ont été trouvées dans un banc calcaire près de Blaye. | Sià l’époque où les premiers continens de l’ancien monde se formérent , les animaux carnivores avaient été nombreux , ils n'auraient pas tardé de détruire les es- pèces herbivores. 11 semble donc naturel de penser que eur nombre fut d’abord assez restreint. On ne voit pa- raître leurs plus anciens débris que dans les dépôts gyp- Seux des terrains tertiaires. Les uns appartiennent à un (272) animal de la taille du chien, et qui diflère également du Loup, du Renard ou du Chacal ; les autres se rappro= chent des Coatis et des Ratons ; enfin d’autres sont très= voisins des Genettes. Ce n’est qu’au mont de la Mo= lière, près du lac de Neuchâtel, dans un psammite calcaire analogue au terrain gypseux, que l’on a dé- couvert des ossemens d’une Hyène inconnue. | Nous venons de passer en revue une série de faits qui! peuvent être considérés comme formant la première épo= que géologique relative au règne animal. Parmi les êtres dont nous venons d’énumérer les genres découverts jus= qu’à ce jour, nous ferons remarquer que les habitans des eaux sont ceux qui ont subi le moins de change- mens parce que le milieu dans lequel ils vivent, les préserve en partie de l'influence de l'atmosphère et des autres circonstances extérieures. Les reptiles différent généralement plus des reptiles vivans, parce qu'ils sont plus que les poissons soumis à cette influence ; enfin, les oiseaux et les quadrupèdes surtout, exposés constam= mént à l’action des climats et de la chaleur terrestres sont ceux dont les débris offrent les différences les plus marquées avec les oiseaux et les quadrupèdes de nos jours: Sans recourir à des hypothèses plus ou moins ingés nieuses , nous devons voir dans ces faits, qu'il est im= possible de nier, la preuve incontestable de l'existence d’une population d'animaux qui habitèrent l'Océan pris mitif, les plus anciens rivages et les premiers continens: Mais , soit que l'Océan primitif en laissant à sec les premiers continens , eut formé sur les plateaux les plus élevés des mers Caspiennes, ou des lacs dont les digues! ou les bords se rompirent, il parait certain que les Vab (3737 : Îécs actuelles ont été creusées par des masses d'eaux ‘considérables, qui, se dirigeant des parties les plus éle- vées vers les plus basses, détruisirent tout sur leurs pas- ‘sage et firent sur les points qu’elles couvrirent, ou de nouvelles Caspiennes qui s’arrêtèrent et se concentrè- rent dans de nouveaux bassins , ou de nouveaux lacs qui déposèrent partout un limon qui devait former plus tard ce 5ol nourricier que l’homme, par son intelligence et sa constitution physique, était appelé à féconder. Quoiqu'il en soit, il paraît que la destruction de ces anciens ani- "maux perdus ne fut point causée par les éruptions dont nous parlons, puisque les alluvions qui attestent ces érup- tions ne renferment point de débris de ces animaux. Dans les terrains d’alluvions, on ne trouve que des débris appartenant à un autre ordre de création; en France et en Allemagne ce sont les ossemens d’une espèce particulière de Tapir à laquelle on à donné le nom de gigantesque. Dans les mêmes contrées, et de plus en Italie, en “Angleterre, et surtout dans cette vaste partie de l'Asie, | “connue sous le nom de Sibérie , on a découvert quatre “espèces bien distinctes de Rhinocéros. Chacune paraît “appartenir spécialement à ces diverses contrées. M. Cu- wier désigne celle de Sibérie sous#le nom de Rhinoceros tichorinus ; celle d'Italie sous celui de /eptorinus ; celle d'Allemagne sous celui d’incisivus, et enfin celle “que l’on a découverte dans le département de Tarn-et- Garonne et dont la taille dépassait à peine celle du Tapir ordinaire , a été appelée par lui Rhinoceros mi- nutus. De x. | 18 (274) Les espèces dont on a retrouvé les restes en Alle. magne et en Sibérie, sont celles qui diffèrent le plus des Rhinocéros vivans; celle de Sibérie surtout semble’ avoir appartenu aux régions hyperboréennes , puisque. d’après la découverte de quelques individus encore re- vêtus de leurs peaux, cette espèce était couverte de poils. Il existe une grande question encore indécise, à l’é- gard de l’origine des Rhinocéros de Sibérie. Ont-ils, vécu dans cette contrée , ou bien y ont-ils été apportés} par quelque courant marin? On ne peut révoquer en doute que leurs poils annoncent qu’ils ont été destinés à vivre dans des pays septentrionaux. S'ils appartien- nent à la Sibérie, pourquoi n’y vivent-ils plus? Quel- ques naturalistes ont pensé, et M. Cuvier est de ce nombre, que ces animaux ont vécu en Sibérie à une. époque où le climat était tout autre qu’il n’est mainte- nant, et que leur conservation sous la glace annonce un changement subit de température. Mais pourquoi cher- cher dans une catastrophe aussi violente qu’inexplicable la cause de la présence de leurs débris dans les terrains d’alluvions , au milieu desquels coulent les rivières qui, vont se jeter dans la mer Glaciale. Nous n’ajouterons qu'une seule hypothèse à toutes celles qui ont été faites à ce sujet ; c’est celle de l’anti- que existence d’un continent boréal , dont le Spitzberg et les iles connues sous le nom de Nouvelle-Sibérie in- -diqueraient la trace. Ce continent aurait été habité par de grands animaux tels que l'Éléphant et le Rhinocéros, mais modifiés dans leur organisation de manière à pou- voir vivre sous un climat froid. Une irruption marine | D'ER (275 ) venue du nord eût couvert ce continent boréal , et tran- sporté dans la Sibérie septentrionale quelques-uns de ces animaux ; puis, par un mouvement d’oscillation qui n’a rien d'impossible , cette mer se retirant peu de temps après , eût laissé dans un terrain de sable, quelques ca- davres de ces animaux, que les glaces auraient ensuite conservés presqu'intacts jusqu'à ce jour. Cette catas-. trophe , qui appartiendrait à la plus récente des révolu- tions de notre planette, expliquerait facilement la pré- sence de ces animaux sur le sol de la Sibérie; elle indi- querait la possibilité de trouver encore vers l’'embou- chure de quelques-unes des rivières qui se jettent dans Jocéan glacial; d'autres individus conservés de même | sous les glaces ; enfin elle s’accorderait avec la configu- ‘ration des contours septentrionaux des deux continens de l'Asie et de l'Amérique. Au reste; sans attacher une grande importance à cette hypothèse, nous ferons remarquer que les habitans du Groenland, prétendent qu'il existe, dans l’intérieur de leur pays, un animal noir et velu qui a la forme d’un Ours et six brasses de hauteur. Veulent-ils désigner par à ce Rhinocéros poilu ou ce Mammouth dont nous allons parler ? Quoi qu’ii en soit, la tradition de l'existence d’un grand animal dans ces contrées, avant que l'homme s’y füt établi, n’en est pas moins curieuse. Un autre animal voisin du Rhinocéros a été décou- vert aussi en Sibérie: c’est l’£/asmotherium ; 51 offre, selon M. Cuvier , des rapports avec le Rhinocéros , l'É- Téphant et le Cheval. Les terrains d’alluvions renferment une quantité in- nombrable de débris d'Éléphants ; depuis les temps (276 ) les plus reculés, livoire fossile à été un objet de com- merce important ; toutes les contrées de l’Europe, de l'Asie et de l Amérique en offrent des amas plus ou moins considérables ; c’est à leurs ossemens qu’on a at- tribué l’existence de ces races gigantesques dont les. anciens et les savans même du moyen âge nous ont en-1 tretenus. Ces animaux ressemblent tous, à quelques nuances près, aux Élephants qui vivent encore en Afri-.. que et en Asie, seulement ils paraissent les surpasser. par l'élévation de leur taille. Celui qui en diffère le plus, est le Mammouth des Si- bériens, on en déterre aussi des débris dans les envi- rons de la mer Noire, et däns la Tartarie chinoise ; ce- lui que l’on trouve fréquemment dans les alluvions de la Sibérie annonce, comme le Rhinocéros dont nous avons parlé plus haut, un animal des contrées septen- trionales ; comme ce Rhinocéros, il est remarquable par ses longs poils. La fonte des glaces en a quelquefois mis) à découvert des individus entiers avec leur chair et leur peau. Peut-être ne pourrait-on pas atiribuer à une érup- tion des eaux-de la mer du Nord, la présence de ces animaux fossiles dans les alluvions des rivières qui se jettent dans cette mer, mais il se pourrait qu’ils eussent vécu à la fois sur le continent boréal dont nous avons parlé et sur le plateau très-froïd de la grande Tartarie ; d’où leurs débris ont pu ètre entraînés vers les bords de la mer Noire, et vers la Tartarie chinoise; ce qu’il y a de certain, c'est que le Rhinocéros poilu n’a été) trouvé que dans la Sibérie, tandis que le Mammouth l’aété dans les différentes contrées que nous venons de nommer, (277 ) . Outre ces deux grands animaux , on a découvert en Sibérie, dans les terrains d’alluvions des Monts-Altaï, des dents que M. Bojanus regarde comme ayant dû ‘appartenir à un animal inconnu, qu’il appelle Meryco- therium ; cet animal sur lequel on n’a encore que des données très-vagues , parait tenir du Chameau ou de la Girafe autant qu'on en peut juger par les dents que l’on a découvertes. Un animal tout-à-fait semblable au Mammouth de VAsie septentrionale a également laissé des débris os- . seux sur le continent de l'Amérique. On croit en ‘avoir trouvé quelques restes au Mexique, au Pérou et dans 'isthmeide Panama , mais on les trouve en plus grande abondance dans les diverses contrées de la partie septen- “trionale de ce continent ; ils sont cependant loin d’être ‘aussi abondans et aussi entiers que dans la Sibérie; ils paraissent au contraire avoir été transportés par les eaux d'après les traces de frottement qu'ils offrent, ce - qui n’est point en contradiction avec l'hypothèse que “nous avons avancée sur leur origine. | » . Nous ne chercherons point à expliquer la présence des ‘débris du grand Mastodonte dans l’ancien et dans le nou- veau continent. Ce qui paraît certain, c’est que l’existence de cet animal a dû précéder celle des Éléphans ,; avec les- “quels il offre d'ailleurs plusieurs degrés de ressemblance, “Le Mastodonte d'Amérique n’est pas de la mêmeles- pèce que ceux de France, d'Allemagne et d'Italie. Le “premier est le plus considérable par sa taille; il habi- tait l'Amérique septentrionale ; la partie méridionale en mourrissait une autre espèce; une troisième habitait la partie connue aujourd’hui sous le nom de Chili : enfin (278) l'espèce à dénts étroites habitait FPltalie, la France, l'Allemagne, la Pologne et une partie de l'Amérique du sud ; l’espèce appelée tapiroïde ne s’est encore tfouvée qu’en France, comme le petit Mastodonte ne s’est en- core trouvé qu'en Allemagne. Aueune de ces six espèces n’a été déterrée en Asie; la, seule conséquence que l’on pourrait hasarder d’en tirer , c'est que l’Amérique et l’Europe étaient, à l’époque où ces animaux vivaient, favorisées d’un climat à-peu-près semblable, tandis que les parties basses de l'Asie étaient encore sous les eaux. Nous venons de voir des animaux communs aux deux continens européen et américain; mais, de même que! l'Asie la plus septentrionale a nourri un Rhinocéros] d'une espèce toute particulière , l'Amérique a nourri deux Édentés gigantesques dont les débris ne se retrou- vent point ailleurs ; l’un est le Mégalonix , dont le nom indique suffisamment le caractère particulier :, on ne l'a découvert encore que dans l'Amérique séptentrionale; l’autre est le Mégathérium, espèce de Tatou gigantesque que l’on n’a trouvé que dans l’Amérique méridionale. Enfin, un animal voisin des Pangolins , mais d’une taille huit fois plus considérable, paraît avoir existé en Allemagne , à en juger par un fragment que M. Cuvier a observé. Les animaux suivans , tels que les Hippopotames, les! Cerfs , les Bœufs, le Cheval , les Sangliers et quelques Carnassiers, comme les Hyènes et les Ours , qu'on res trouve dans les alluvions de notre continent, n’ont ja*! mais vécu sur le sol de l'Amérique, car ils n’y ont! laissé aucune trace. fl (279 ) Nous avons vu que les plus anciens débris d'Hippopo- tames, c'est-à-dire ceux qui ont été trouvés dans des couches régulières, appartiennent à trois espèces dis- tinctes; une quatrième qui diffère également de celles- ei, et qui a reçu, à cause de sa taille plus considérable, Je nom d’Æippopotamus major, se retrouve avec les - Rhinocéros et les Éléphans, et même avec des Masto- . dontes, dans les terrains d’alluvions de la France, de l’I- talie et de l'Angleterre. Parmi les ruminans qui accompagnent les animaux ci-dessus, on trouve plusieurs espèces de Cerfs , de Bœufs , accompagnés d’ossemens de chevaux; il est à remarquer que le Cerf que l’on trouve le plus fréquem- mént avec les ossemens d'Éléphans , estun Cerf gigan- : tesque dont l’analogue n'existe plus; telle est l'espèce d'Éian trouvée dans un terrein sableux qui repose sur un fond marneux dans l’ile de Man en Écusse; tel est : encore le Cerf géant dont j'ai observé un fragment con- sidérable de bois, trouvé vers l'extrémité inférieure de la Vallée de l’Andelle, dans un argile rougeûtre , que je considère comme un dépôt d’alluvions et qui contenait * aussi des dents molaires d'Éléphans. Telle est enfin l’es- pèce gigantesque dont M. Goldfuss découvrit une tête dans un terrain sablonneux sur les bords de l’'Iss, près d'Emmerich. Il est à remarquer que les espèces voisines du Cerf commun, ou tout-a-fait analogues à celui-ci, ont été trouvées généralement dans des alluvions qui paraissent être d’une date plus récente que celles qui recèlent les restes du Cerf géant, quoiqu’on assure que le cerf com- mun ait été recueilli en Irlande dans les mêmes loca- ( 280 ) lités qui renfermaient le Cerf géant. Il est néanmoins. cértain que les terrains d’alluvions dans lesquels ont été. élevées les fortifications de Cologne , et que les fouilles faites près de Sersan pour le canal de lOurcq, que les sables dela Vallée d'Étampes , ne renferment que des débris de Cerfs communs. Vingt-deux pieds d’un sable: fin , formé de couches rouges et noirâtres , et que je re- garde comme un produit d’alluvions , qui occupe une! grande partie de l’espace compris entre la montagne de Belleville et celle de Montmartre, et où l’on creusa en ma présence un puits au fond duquel je suis descendu et où J'ai trouvé des ossemens de Cerfs, ne m'ont en- core présenté que des restes de l° espèce commune, Les alluvions de quelques localités de la Lombardie, et principalement celles des bords du Lambro, n’ont, offert aussi que cette même espèce. Les terrains d’alluvions , en général, n’ont présenté” que trois espèces de Bœufs , que M. Cuvier rapporte à l’Aurochs, au Bœuf musqué dû Canada, et au Bœuf commun; mais ce qu'il y a de singulier, c’est que les! débris d’Aurochs, que l’on trouve en si grande quan- tité dans les terrains d’alluvions que parcourent les r1- vières de la Sibérie et qui sont très-communs dans l’A- mérique septentrionale, se retrouvent encore en Alle- magne et en ltalie. Il faut que cet animal ait eu la fa culté de s’acclimater aux températures les plus diffé= rentes, ou que la Sibérie, l'Allemagne et l'Italie, aient à différentes époques joui d’une température analogue. ! Quand au Bœuf musqué du Canada, l'espèce fossile | qui lui ressemble le plus n’a encore été trouvée qu’ en Sibérie. ( 28r ) ‘On'a lieu de s'étonner que cette espèce ait laissé tant … de débris sur le sol de la Sibérie qu’elle n’habite point, et qu'on n’en trouve point de fossiles au Canada qu’elle habite encore ; cette circonstance nous ferait présumer qu'ils n’ont jamais vécu en Sibérie , mais que leurs dé- bris y ont été transportés: par les eaux de la mer qui a détruit le’ continent septéntrional dont nous avons déjà parlé , et qu'ils avaient pu passer du sol de l'Amé- rique, dont ils-sont probablement originaires, sur les terres de ce continent perdu, comme ils vont encore, suivant le rapport de quelques sn , de l'Améri- que au Groenland. La troisième espèce de Bœuf fossile, qui paraît être la souche de l'espèce vivante , a laissé ses débris sur le sol de la France, de l'Angleterre, de l'Allemagne et de lItalie. Une espèce voisine du Bison , dont elle est - peut-être aussi la souche, a ététrouvée en Amérique sur les bords de l'Ohio; M. Harlan lui a donné le nom spécifique de bombifrons. Le Cheval paraît être un animal fort ancien dans l'ordre de la naissance des êtres à la surface-de la terre, puisqu'on en trouve des débris avec des restes d'Élé- phañs , au milieu des terrains d’alluvions. L'animal fos- sile difière principalement des espèces vivantes par sa aille, qui est moins élevée que celle du cheval domes- tique. Il n’en est pas de même du CAS on n’a que deux ou trois exemples qu’on ait trouvé de ses défenses ou d’autres débris dans les terrains d’alluvions. * Quand aux Carnassiers , ils sont aussi rares dans ces ierrains que dans les terrains meubles. Les débris que ( 282 ) l’on a trouvés au Val d’Arno en Toscane, ceux que l’on a découverts dans les alluvions de l’Autriche, apparte- paient seulement à des Hyènes ou à des Ours. Un puits creusé dans un sol d’alluvion à Paris, rue Hauteville, a fait découvrir une dent de Tigre. Les Cétacés ne se trouvent pas fréquemment dans les terrains d’alluvions. En Sibérie , celles de l’Indigirska recèlent des dents de Narval : ces dépôts appartiennent sans doute à une époque beaucoup plus reculée que les alluvions de l'Angleterre et de l'Écosse, dans lesquelles on a trouvé des squelettes de Baleines. Une formation qui paraît avoir une grande analogie avec celle des alluvions, est la formation des brêches osseuses ; on sait que ce sont des amas de limon qui ont rempli les fentes de certaines roches, et qui, durcis par un ciment calcaire ou siliceux , ont formé une sorte de roche plus récente que la masse qui l’environne ; et qui est d’un grand intérêt pour les naturalistes qui vont étu- dier les débris osseux que ces brêches renferment. L’ex- plication de la formation de ces brêches rentre dans les nombreuses hypothèses auxquelles on est souvent forcé d’avoir recours en géologie, lorsqu'on veut se réndre compte de certains phénomènes. Si l’on conçoit que plusieurs petits bassins aient, long-temps après la re- traite et le dessèchement des mers, été occupés par des amas plus ou moins considérables d’eau douce, qui, à une certaine époque, se seront formé une issue en bri= sant une de leurs parois, on concevra que ces eaux , des- cendant des plateaux les plus élevés sur des plateaux inférieurs , il en sera résulté de violentes inondations ( 283 ) qui auront détruit un grand nombre d'animaux ;et que, trausportés d'étage en étage avec la vase qui occupait le fond de ces lacs, leurs débris auront suivi une pente naturéllejusqu’à la mer, ou, traversant des roches fendues et crevassées par le temps, ils eu auront rempli les vides et y auront formé ces brèches à ossemens, Les terrains d’alluvions se rencontrent dans presque toutes les contrées ; ils sont le résultat d’une de ces grandes catastrophes dont l’effet aura été d’altérer sensi- ‘blement la surface de la terre, car ils n’ont pu être dépo- sés que par les eaux qui ont creusé les vallées qui la sil- Tonnent ; mais quant aux brêches osseuses, on ne les rencontre que dans un petit nombre de localités , à l'ex- trémité de certains versants , parce qu’elles ne sont en «effet dues qu’à des causes locales dépendantes de Ja con- figuration et-de l'élévation de certains bassins : il est seulement à remarquer qu’elles sont généralement ré- pandues sur les bords septentrionaux de la Méditerranée, qui a été probablement long-temps une caspienne ou un vaste bassin qu’alimeniaient les eaux:qui lui étaient su - périeures. Nous nous dispenserons de rélater ici toutes les luca- dités qui renferment des brêches osseuses ; nous nous rcontenterons d'énumérer les différens animaux dont M. Cuvier ya reconnu les ossemens. Carnassiers. — Ils se réduisent à un petit nombre d'espèces appartenant aux genres Chien, Lion et Pan- . thère. Herbivores: — Des Bœufs , dont un de haute taille, “es Moutons d’une petite espèce , des Anes, le Mouflon, ( 284 ) des Cerfs , dont un qui diffère de ceux qui vivent en Eu rope , un qui parait être analogue à celui de Timore, et enfin un qui tient à la fois de celui d'Europe et de celui: du Canada ; des Daims, des Chevaux, des Antilopes, des Élans , des Chevreuils , et un animal qui se rap- proche du Lama , sont les principaux Herbivores. Pachydermes.— 1]s consistent en débris d’ossemens qui paraissent avoir appartenu à un Eléphant. Rongeurs. — Ceisont des Lapins, semblables à ceux d’aujourd’hui, plusieurs Campagnols de la taille du rat d’eau, des débris reconnus pour être ceux de la Mu- saraigne d’eau ( Sorex fodiens), le Lagomis ogotonna, et un grand nombre d’autres petites espèces. Reptiles. — Ils appartiennent à des ossemens de Ser- peus de Ja taille de la couleuvre commune. Oiseaux.— Leurs débris ont appartenu à des espèces de la taille des bergeronettes. Nous ferons remarquer que les ossemens de Pachy-" derme sont très-rares dans les brèches osseuses ,:ce qui, selon nous, assignerait à celles-ci une époque de for-! mation postérieure à celle des alluvions , ou du moins! de celles qui renferment des ossemens d'Eléphans; car! il est probable qu’une étude approfondie des terrains! d’alluvions obligera de les partager en anciennes et en modernes. Il convient encore de faire observer que, d’as près cette distinction, plusieurs brèches osseuses ses raient d’une formation analogue aux alluvions à débris, de grands Pachydermes ; telle est celle qui occupe une | fissure sur Autton-Hill, en Angleterre , et qui for< ( 285 ) mée , comme la plupart des autres brèches , d’aue argile rougeâtre, renferme un grand nombre de dents d’Élé- -phans. On citeencore aux environs de Koestritz sur l’El- ster, en Saxe, des crevasses remplies d’argile pétrie d’ossemens fossiles , dont plusieurs appartiennent à une ‘espèce de Rhinocéros inconnue , maïs analogue à celle que Blumenbach a appelé Rhinoceros antiquitatis ; ces essemens sont accompagnés de débris appartenant à une espèce de Cheval inconnue, ainsi qu’à de grands Cerfs, à des Hyènes et à des Lions. Le phénomène que présentent certaines cavernes remplies d’ossemens d'animaux fossiles paraît être, se- lon nous , postérieur à celui des brèches osseuses. Il est paturel de penser qu'à l’époque où vivaient les Rhino- céros, les Éléphans , les Mammouths , les Mastodontes, les Hippopotames, les Cerfs, les Bœufs , et autres Her- bivores que l’on trouve dans les terrains d’alluvions, il existait peu d'animaux carnassiers , puisqu'ils sont très- lrares dans ces sortes de terrains: Mais il n’en est pas de même des cavernes ; celles-ci renferment un bien plus grand nombre d'animaux car- passiers que d’herbivores. Nous allons en donner une idée, en énumérant les animaux que l’on a reconnus dans les plus importantes. Dans celle de Baumann , au Hartz, on a trouvé des ossemens appartenant à des Ours et des Tigres. : Dans les monts Crapaks, la grotte des Dragons ren- ferme , selon M. Cuvier, des débris d'Ours , et surtout de celui qu'il a appelé grand Ours des cavernes. Dans celle de Gailenreuth, M. Goldfuss a reconnu ( 286 ) des ossemens d’Ours , un animal voisin du Glouton du Nord (Ursus gulo), d'Hyènes, de Tigres , de Loups, de Renards , de Gloutons , de Putois, et quelques restes}. de Cerfs et d’autres Herbivores ; il y a reconnu aussi deux animaux carnassiers, dont l’un a été appelé par lui’ Felis spelæa , et l'autre, par M. Cuvier, Felis anti qua. Parmi les petits Carnassiers de cette caverne ,n M. Cuvier a reconnu une espèce de Zorille du cap de” Bonne-Espérance. La caverne de Kirck-dall, en Angleterre , renferme! des ossemens d'Hyènes, de Tigres , de Renards, de Be=* lettes , mêlés à des débris d'Éléphans , de Rhinocéros, d'Hippopotames , de Chevaux , de Bœufs, de Cerfs , de’ Lapins , de Campagnols et de Rats ; plusieurs débris de ces Ruminans portent encore l’empreiïnte des dents des Carnivores. | Celle de Lunel-Vieil, près de Montpellier, contient ; suivant M. Marcel de Serres, des Lions et des Tigres. d’une grande dimension , des Hyènes, des Panthères ,! des Loups, des Renards et des Ours. Les ossemens d'Herbivores sont ceux de diverses espèces d'Hippopo= tames , de Sangliers, de Pécaris , de Chevaux , de Cerfs, d'Élans , de Chevreuils, de Daims, de Mou* tons , de Bœufs et même de Chameaux. Les Rongeurs appartiennent à des Lapins et à des Rats; on y a re= cueilli des débris de quelques Oiseaux. La caverne de Sundwich contient aussi des restes! d’'Ursus gulo et des débris d’un Sanglier que M. Gldfouss a appelé Sus priscus: ; L La caverne de Kuhloch contient une si grande quant tité d'ossemens fossiles , qu'on en a évalué la masse àl ( 287 ) ,000 pieds cubes ; ils ne paraissent pas avoir été usés ni ltérés par l’action des eaux : la plupart appartiennent au nre Ours. : Enfin, on a trouvé dans la caverne de Banwell, en ngleterre , un si grand nombre d’ossemens de Bœufs, e Daims, d'Élans , mélés avec des os de Loups et d’'Ours igantesques , que le tout formait une masse de plus de rante pieds d'épaisseur. Si nous quittons notre continent pour nous transpor= r au nord de l'Amérique , nous y remarquerons encore es cavernes à ossemens ; mais au lieu d’y retrouver des nimaux aualogues à ceux de nos cavernes, nous n’y errons que des restes d'animaux tout-à-fait inconnus et i ne peuvent prendre place que parmi les Édentés ; ls sont les Hegalonix, trouvés dans le comté de Green- riar, en Virginie. Le célèbre Jefferson regardait ces uadrupèdes , dont la stature était au-dessus de celle ‘un Cheval, comme l’ennemi naturel du Mastodonte. Nous avons considéré les cavernes à ossemens comme isant partie des dépôts d’alluvion , parce que nous croyons, avec plusieurs naturalistes , que s’il en est quel- ques-unes qui ont servi de refuge à des Carnivores , il én est d’autres aussi qui, par le mélange d’animaux qui Wont jamais pu vivre ensemble, prouvent que leurs débris ont dû y être entassés , comme dans les brèches osseuses , par des fentes, des crevasses ou des éboulemens prati- qués aux parois supérieures de ces cavernes naturelles, et dans lesquelles des inondations les ont entraînés avec cette argile rougeätre qui caractérise, selon nous ; les alluvions d’eau douce. Les observations de M. Bertrand- Geslin , relativement à la caverne d’Adelsberg , en Car- ( 288 ) hiole, confirment ce que nous disons sur l’origine des. amas osseux que l’on trouve daus la plupart des cavernes semblables. Mais nous ne saurions trop le redire, afin que les naturalistes qui s’occupent de géologie et qui se= raient à portée d'examiner des terrains d’alluvions puis= sent examiner s’il n’est pas nécessaire de partager ceuxs ci en diverses espèces, suivant leur ancienneté relatives Les cavernes , comme les alluvionset les brêches osseu ses, appartiennent nécessairement à différentes dates que la géologie n’a point encore appris à distinguer d’une manière précise, mais qui peuvent être provisoirement déterminées à l’aide de quelques recherches zoologiques: Ainsi, plus les aniniaux dont nous retrouvons les débris dans ces divers dépôts diffèrent de ceux qui vivent mains tenant sur la terre , plus ces dépôts doivent être anciens: D'après ce principe, la caverne de Green-Briar ses rait une des plus anciennes de celles que nous connais= sons. } Il en est de mème, selon nous , des terrains tourbeux; il s’en faut que tous appartiennent à la même époque# ceux de l'Ancien e: du Nouveau-Monde pourraient difs _ficilement être mis sur la mème ligne. Ainsi, les dépôts tourbeux ou vaseux du bassin de l'Ohio , dépôts qui com tiennent des débris de Mastodontes , avec des ossement de Bufles et d’animaux appartenant aux Cerfs ; ceux de l'état de New-Jersey, ceux des bords de la rivière d’York, qui contiennent des dépôts semblables , ceux enfin de ile de Skidavay; sur la côte de la Géorgie ; et qui recè: lent des ossemens de Mégatherium , sont certainemen! plus anciens que les dépôts tourbeux de ? Ancien-Monde —— Parmi ceux-ci même on trouverait encore plusieurs daté: ( 289 ) différentes. En Sibérie, quelques dépôts tourbeux rén- ferment des ossemens et des défenses d'Éléphans ; sur :ceux des bords de l’Anadir on a découvert une deni de Narval ; en Islande et en Allemagne, les mêmes dépôts contiennent les restes de deux espèces de Bœufs, et des ossemens de Castors et de Rennes ; en Suède, l’Urus, le Bison , l’Élan , le Renne et le Sanglier, sont les ani- maux dont on retrouve le plus fréquemment les débris ; ren Flandre, les mêmes dépôts contiennent des restes de Ruminans et de Sangliers d'une taille extraordinaire ; en France, la vallée de la Somme contient dés restes d'Aurochs, de Cerfs, de Chevreuils et de Castors : la val- lée de l'Oise ne contient dans ses terrains tourbeux que des dents de Chevaux analogues aux nôtres. Nous ne reparlerons point ici des prétendues décou- : vertes d’ossemens humains fossiles. Lors de l’exposition à Paris de ces blocs de grès de Fontainebleau , que l’on voulut faire passer pour un homme et uu cheval pétri- fiés , nous avons donné, dans ces Annales , notre avis à ce sujet. À l'exception de terrains tourbeux les plus ré- “cens , aucun dépôt ne renferme et ne peut renfermer de ‘débris d’ossemens humains, ni même d’aucun quadru- mane fossile ; la raison en est dans le peu d’antiquité de l'existence des quadrumanes , et de celle de l’homme. Mais afin qu’on ne soit point tenté, comme on l’a fait déjà, d'attribuer à certaines bizarreries de forme et à la présence de quelques atomes de matière animale la pé- trification ou la fossilisation d’un corps humain, ou de “celui de quelque animal , nous terminerons ici en don- nant le résultat de différentes analyses d’ossemens fossiles. x: 19 ( 290 ) Le savant chimiste Vauquelin a essayé d'en fournit une de ceux qui ont été découverts dans le gypse de Montmartre; il y a reconnu , sur 100 parties : Phosphate de chaux: +: +: Mis dla sde es da son spas eivae 0,65 } Sulfate de chaux: ::--..:......e .... Sonoso.s .... 0,18 s Carbonate de chaux. ++sesees.s. ss... 0,07 Perte et matière animale: : -:.. delai ee jules e velo re ob» +: VOÿEO ToTaArz-...... DONC PT À D'après les recherches que j'ai faites de concert avec un chimiste habile, un fragment d’os de la mème lo-. calité a offert : Phosphate de chaux ARR ME mute DOCEEEECEREEEEEEEEE 0,40 Carhonate de chauxe-...... tesenesessseseeresese 0,48 Eau... Mn ere) d{sd of OEDEEREET + ‘0,02 Matière animale ECefete dos. sessrssssresseesss 0,10 ‘4 PR ITOTATISe cales se 100 Un ossement contenu dans le calcaire secondaire de” Lunéville , a présenté à notre analyse : Phosphate de chaux: ss... sr 0,07 Carbonate de chaux:-:-:--+......... vssesseesee 0,73 Silice- ---.. ss... Senseo on once ose ce 0,07 Matière animale-:-.-.:.. SELS ON RC EE On AOe 10 ‘+ 0,0" LA Perte: se TO SE MO CRT és uteliteos ete 0,06 TOTAT- Mes c… se" 100 L'analyse d’un os de Ruminant du sable d’alluvion de la plaiue de Pantin, a fourni : Phosphate de chaux:--....: Mnle.6 ee » else) eio;e of sr. 0,14 Carbonate dechaux ----ssssesmersreitre ses 0,83 Matière animale: +.:.................++...+.e: 0,02 Les os fossiles des tufs volcaniques des environs d'Is- soire ont donné, à l'analyse, les substances ci-après : Phosphate de chaux : sseretmr ess ermesssesssse)} 0,30 Carbonate de chauxe-=rse.r.es À ar NE) sesssesesse.e 0,29 Oxide de fer:-.::.:....... bic ho sssssssssssss O,21 Matière animale. : --.. aol nid ol dote o(UlS 57e es... 0,07 Las de «doi 8 nie Ds elole oo é «1600 enssseirsesses. esse 0,07 ! TorTaz:---: sessssserssesie 100 Enfin , les ossemens des brèches de Gibraltar nous ont présenté , par lanalyse : É Phosphate de chaux-:-:-.:... Eee 2e CS Ro Ne ele de 0,13 Carhonate de chaux: ++... se ve tent 1% 0,62 Sable et matière animale: :--::.+.............,..4. 0,25 TOTAL 20 Men. Me FLO Nous rappellerons aussi l'analyse faite par M. Stokes des os du Cervus megaceros, qui est remarquable far la grande quantité de matière animale que ce chinriste a découvert dans ces ossemens (rt). (x) Ann. Se, nat. ,t. vit, p. 4or. ( 292 ) Notice sur lés Terrains tertiaires du midi de la France; Par M. Marcez DE SERRES. { Lue à la Société d'Histoire naturelle de Montpellier le a1 décembre 1826.) Les terrains tertiaires où sont empreintes les der nières révolutions que la terre ait subie, sont les plus compliquées et les plus difficiles à bien circonscrire, à raison de la position souvent ambiguë des diverses for mations qui les composent. C’est pour déterminer avec plus de précision que nous ne l’avons fait jusqu’à pré- sent, la position relative des diverses formations ter- tiaires du midi de la France, que nous avons tracé le tableau des terrains auxquels nous avons dù la perfec= tion de l’anatomie comparée, et de la conchyologie sou- terraine, à cause de la quantité de Mammifères qu'ils renferment, et dû grand nombre de coquilles que l’on y observe dans un haut degré de conservation. Si la plupart des formations tertiaires ont acquis le plus grand degré de développement dans le bassin des environs de Paris, celles qui sont d’une date plus ré- cente que le terrain d’eau douce inférieur (deuxième terrain d’eau douce de MM. Cuvier et Brongniart)(r}, semblent s'être singulièrement compliquées et diversi fiées dans le midi de la France. En effet au-dessus de nos formations d’eau douce in-| - férieures , ont été déposés nos terrains marins supérieurs, \ x) Recherches sur les Ossemens fossiles ,tom.nx, p. 8. «+ (293) nos brèches marines, et celles que par opposition l'on: pourrait appeler d’eau douce, les terrains à ossemens, de nos cavernes, et enfin nos divers terrains de trans- port supérieurs. Comme la série de nos formations plus récentes que la craie ne se succède nulle part avec tous les termes qui en font partie , il est par cela même difli- cile d’assigner avec précision l’époque relative de ,ces divers dépôts, d'autant que l’ordre de superposition ne guide pas toujours pour déterminer l’âge des diverses couches de nos terrains tertiaires. La difficulté est d’au- tant plus grande, qu’à l'exception du calcaire grossier et-des formations qui lui sont antérieures , nos dépôts tertiaires Jes plus récents sont tous circonscrits, inter- rompus, ‘morcellés , bornés à des localités peu éten- dues, et séparés par des espaces plus ou moins con- sidérables. Enfin, certaines de nos formations tertiaires se mon- trent immédiatement superposées , soit au calcaire sc- condaire , soit aux schistes argileux intermédiaires , su- perposition qui pourrait aisément tromper si l'on n’ob- servait ailleurs ces mêmes formations recouvrant des terrains d’un âge bien autrement récent. j Aussi pour faire saisir l’ensemble et le rapport des diverses formations de nos terrains tertiaires, ou de sé- diment supérieur , nous les avons disposés dans le même tableau sur deux séries, qui, lorsqu'elles sont placées sur une même ligne , annoncent que les formations sont parallèles ou se trouvent sur le même horizon géognos- tique. Dans l’une de ces séries nous avons placé celles de nos formations dont on peut le mieux apprécier lé- poque d’après leur superposition habituelle , et dans (294) : l'autre celles au contraire qui ne se trouvant jamais en véritable ‘stratification, et occupant constamment des fentes où des fissures plus ou moins considérables , existent au milieu des terrains de l’âge le plus différent, telles sont en particulier les brêches ossenses , ‘et les ter- rainis à ossemens des cavernes. On peut considérer la partie des terrains tertiaires du. midi de la France qui se montre en stratification assez constante, comme composée de huit formations princi- pales , en y comprenant les divers terrains de transport , ou seulement de cinq, si l’on n’y réunit point ces ter- rains. Ces formations sont en effet ; 1°. Les terrains d’alluvion ou de transport récent, c'est-à-dire ceux que l’on peut considérer comme post- diluviens, terrains qui se déposent encore tous les jours " soit par l’eflet du cours des fleuves, soit pa l’action des eaux de la mer. 2°, Les terrains d'alluvion ou de transport anciens , c’est-à-dire ceux qui paraissent anté-diluviens et que M. Buckland nomme diluvium. Ces terrains qui diffèrent! à la fois par leur nature chimique et par les fossiles qu’ils” renferment, ne paraissent pas dans nos contrées méri- dionales recéler des débris de Mammifères terrestres ,à moins qu'on ne leur assimile les limons qui en se soli= difiant dans les fentes, ont produit nos brêches os- seuses, ou les graviers et les sables qui ont rempli en tout ou en partie nos cayernes à ossemens. 3°. Les terrains d’eau douce supérieurs. p LA { (295 ) contrées un assez grand développement , et une étendue par fois considérable. 5°, Les terrains d'eau douce inférieurs , moins dé- veloppés dans le midi que dans le nord de la France, peut être à raison de ce que les roches gypseuses de _eette formation y sont infiniment rares; car elles ne pa- raissent guère exister que dans le bassin d’Aïx en Pro; vence. Ces terrains d’eau douce ont aussi moins d’im- portance dans nos contrées , he recélant point comme à Paris des genres perdus de Mammifères terrestres , ni les nombreux fossiles qui accompagnent ces Mam- mifères. , | 6°. Les terrains marins inférieurs qui offrent eeue différence avec ceux du bassin de Paris, d’avoir pour espèces caractéristiques du calcaire grossier qui en com- pose la plus grande partie, des acéphales testacés , tandis que les Cérites signalent le calcaire grossier pa- risien ; les argiles plastiques calcarifères qui recèlent des débris assez nombreux de Poissons et de Mollusques de mer, et qui terminent la série des couches infé- wieures au calcaire grossier , ne peuvent guère être assi- milées aux argiles plastiques de Paris , puisque celles-ei ne sont nullement cflervescentes comme les nôtres, et qu'elles ne renferment que des produits des eaux douces. \ Ces argiles plastiques de Paris que MM. Cuvier et - Brongniart ont considéré comme la première formation d’eau douce superposée à la craie, semblent représen- tées dans nos contrées, par les marnes et les calcaires bitumineux à lignites que nous avons signalés depuis * Jong-temps à Cézenon , et probablement gussi par la ‘ ( 296 ) plupart des lignites que l’on exploite dans nos can+ trées. 42 à n°. Les terrains à lignites. 8°. Les terrains de transport inférieur. Quant à la seconde série, celle où les formations ne se montrent point en stratification avec des roches d’une époque déterminée , elle se compose uniquement, en n’y comprenant point les terrains de transport évidens , de deux formations principales. La première ou la plus récente peut être assimilée en quelque sorte aux terrains d’eau douce supérieurs , ou du moins peut-on présumer qu'elle a été déposée à une époque à-peu-près contemporaine , à celle du dépôt de” ces terrains. Cette formation n'offre en effet aucune pro- duction de mer, et les espèces de coquilles de terre qui la caractérisent, se retrouvent dans les terrains d’eau douce supérieurs. La seconde de ces formations offre à la fois des débris de Mammifères terrestres et marins',, sous ce rapport on peut ce semble, la comparer , ou en quelque sorte l’assimiler aux sables marins , qui com- posent la majeure partie de nos terrains marins supé- rieurs. & Comme ces diverses formations sont encore peu con= nues dans nos contrées, nous indiquerons les principales Jocalités où elles se montrent, d'autant qu’elles offrent le plus grand intérêt , à raison de la quantité de débris | de corps organisés que l’on y observe. | | PREMIÈRE FORMATION. Cavernes à ossemens. Les principales que l’on con- ! paisse jusqu’à présent dans nos contrées méridionales, | “ ( 297 ) sont celles de Zunel-Vieil, auxquelles on peut en quelque sorte assimiler celles de Saint-Julien et de Saint-Antoine près de Montpellier ; mais il est extrè- mement probable que de pareilles cavernes à ossemens existent dans la plupart des lieux où il s’est opéré des fentes rapprochées des terrains d’alluvion ou des forma- tions les plus récentes des terrains tertiaires. Brèches osseuses d’eau douce. L'on doit , ce semble, rapporter à une même époque la plupart des brèches osseuses qui ont été indiquées jusqu’à pré- sent comme rapprochées des bords de la méditerranée ; l’on ne peut former quelques doutes que sur celles de Nice; mais en les comparant avec celles d'Antibes et de Sète , il est difficile de les en séparer, d'autant que dans ces diverses localités les mêmes espèces de co- quilles terrestres se montrent partout comme un signe caractéristique de l'identité de leurs dépôts. C’est au même genre de formation , que nous rapporterons les brèches osseuses du midi de la France que novs allons signaler en indiquant par un point d'interrogation celles sur lesquelles nous ne sommes point encore entièrement fixés. 1°. Brèches osseuses d'Antibes. is 2°, Brèches osseuses de Saint-Hypolite? (Gard.) 30. Brèches osseuses d'Anduse ? ( Gard. ) 4°. Brèches osseuses de Baïllargues. ( Hérault. ) 5°. Brèches osseuses de Vendargues (Hérault. ) 6°. Brèches osseuses de Sète. (Hérault. ) 7°. Brèches osseuses de Vendémian près Gignac. (Hérault. ) ( 298 ) 8°. Brèches osseuses de Ville-Franche. ( Aveyron). 9°. Brèches osseuses de Ville-Franche? (Haute-Ga- ronne. ) Dans toutes ces localités , les Rongeurs et les Rumi- nans auxquels se joignent parfois quelques Pachydermes ; mais toujours en petit nombre, caractérisent ces brèches, À et avec ces Mammifères terrrestres, l’on observe à-peu-! près constamment des Cyclostomes, des Bulimes, ou des Hélices, coquilles qui accompagnent également les calcaires du terrain d’eau douce supérieur. Brèches osseuses marines. Ces brèches qui parais- sent d’une date plus ancienne que les brèches osseuses d’eau douce , en difièrent, en ce qu’elles recèlent à la fois des Mammifères terrestres confondus avec dés Mam-, mifères marins. Ce caractère leur est commun avec les sables des terrains marins supérieurs. Ausi peut-on les considérer comme des formations analogues. Les Rongeurs qui abondent dans les brèches osseuses d’eau douce , sont au contraire infiniment rares dans les brèches marmés, qui, quoique toujours caractérisées par les Ruminans , offrent une plus grande quantité de Pachydérmes, et mème de la plus graride taille , tels que les Éléphans ei les Hippopotames (1), animaux, qui se trouvent également dans nos terrains de sable marin. Cette conformité entre l'espèce des animaux que l’un et l’autre terrain renferme , semblent confirmer | leur analogie, et annoncer que leurs dépôts n’ont pas eu lieu à des époques bien éloignées. La seule diflé= (1) M. de Christol a observé le premier ce genre de Pachyderme | parmi les brèches de Pézenas ; M. de Jussieu les avait reconnu depuis bien long-temps dans nos terrains marins supérieurs, ( 299 ) rence en effet qui existe entre! ces deux terrains , tient à la présence des huîtres (Ostreu undata Lamarck), qui se trouvent ‘en bäncS continus dans les partiés supé2 rieures el moyennes des bancs de nos sables marins, coquilles qui ne paraissent point exister parmi tios brè- ches marines ; où du reste les coquilles dé mer sont assez rares, | En un mot, les animaux des brèches osseuses d’eau douce souit essentiellement des Rongeurs etdes Rumi.: nans , tandis que les brèches marines ont pour animaux caractéristiques parmi les Mammifères terrestres, des Ruminans et des Pachydermes et enfin des Mammifères marins. | Il paraît que l’on peut comprendre parmi les brèches marines de nos contrées méridionales #17 12 1°. Les brèches osseuses d'Aix. (Bouches-du-Rhône. } 2°, Les brèches osseuses de Pézénas: (Hérault: } * 3°. Les brèches ossseuses de Perpignan. (Pyrénées- Orientales. ) Enfin , il n'est pas inutile de faire remarquer que mos terrains tertiaires lorsqu'ils présentent’ plusieurs des formations qui Îles composent, ne semblent pas äbandonner le littoral de la méditerranée, ét cela du moins depuis Marseille jusqu’à Perpignan. Ces ter- rains s'élèvent également fort peu au-dessus du niveau de la méditerranée lorsqu'ils constituent des terrains à eux seuls ; ils ne parviennent à une assez grande hau- teur que lorsqu'il n'existe qu’une seule formation de ces terrains , ou un seul terme de la série tertiaire. Les terrains d'eau douce de la Lozère, de l'Aveyron et du Gard , comme les brèches osseuses de l'Aveyron qui ne ( 300 ) sont jamais que des formations morcellées et distri- buées par lambeaux , se montrent anssi à une éléva- tion bien supérieure à celle que les formations ter- tiaires acquièrent lorsqu'elles constituent des terrains à elles seules d’une certaine étendue. Cet aperçu général nous conduira nécessairement à. publier le tableau détaillé de nos diverses formations ter- tiaires, auquel nous joindrons la carte géologique du Département de l'Hérault , dont nous n’avons retardé la publication , qu’afin de réunir le plus de données pos- sibles , et de la rendre moins imparfaite. Maïs pour le moment, nous nous contenterons de tracer le tableau général des diverses formations qui composent le sol supérieur du midi de la France, afin que l’on puisse juger d’un coup-d’œil, du rapport que ces diverses for- mations présentent entr’elles, de la simultanéité de leurs dépôts, ou de l'intervalle qui s’est écoulé entr'eux. Si dans le tableau que l’on va lire, nous avons dis- tingué les formations tertiaires , suivant qu’elles recè- lent des êtres marins ou des productions des eaux douces , et si nous avons distingué l’époque de leurs. 2 dépôts, nous n’entendons point admettre par là que ces ” formations ont été déposées à de longs intervalles les, unes des autres. Les divers membres de ces terrains sem-= blent au contraire avoir été parfois déposés à des épo= ques fort rapprochées , puisque les mèmes corps orga= nisés se retrouvent aussi bien dans les formations in- férieures que dans les supérieures, et quelquefois dans celles attribuées aux eaux douces, comme dans celles! qui semblent produites par des eaux marines, En effet; l’on observe dans un assez grand nombre de nos loca= { 301) livés, des végétaux terrestres ou des testacés des eaux douces dans les terrains marins supérieurs et inférieurs, tout comme des produits marins dans les formations d'eau douce les plus récentes , probablement parce qu'antérieurement à ces dépôts, les fleuves charriaient dans le bassin des mers, une partie des corps organisés qui avaient véeu dans leur sein ou sur les terres sèches, à-peu-près comme ils le font actuellement. Ces productions des eaux douces et des terres sèches entremèêlées parfois au milieu des productions marines et dans des terrains marins, annoncent ce semble avec le rapprochement des deux sortes de terrains (les uns reposant souvent immédiatement sur les autres), que si les formations lacustres peuvent avoir été produites par - un liquide d’une nature particulière, il n’en est peut- être pas de même des formations fluviatiles, celles-ci ayant fort bien pu être déposées comme les formations marines dans le bassin même des mers. TABLEAU général et détaillé des principales formations tertiaires qui paraissent composer le plus universelle- n ment le sol supérieur du midi de la France (1). 1°. Zimon post-diluvien ou ter- 10. Terre végétale. — Le plus rain d’ailuvion moderne. généralement , les terres végétaies On peut probablement Se Te du midi sont un mélange naturel dre avec ce limon le sable qui forme | de calcaire, d’argile et d’une cer- “des dunes plus on moins élevées | taine portion de sable siliceux , au- sur Les côtes de la Méditerranée. | quel s’ajoute du terreau où kumus, mais peu abondant, si ce n’est dans les bas-fonds. La proportion | des élémens qui les composent sem- (x) Les formations qui se trouvent dans ce tableau, en regard iles unes des antres , sont formations qui semblent à-peu-près contemporaines oa déposées à des époques fort rap- prochées. Celles qui se trouvent sous le mème numéro sont des formations qui paraissent “avoir été produites et des circonstances analogues ; telles sont , par exemple , les cavernes à osemens et les brèches osseuses, Cette observation est essentielle à faire pour l'intelligence de ce tableau, ( 302 ) oo, Limon ante-dilubien, où di- luvium de M. Buckland. Terrain d’alluvion quartzeux ancien , mais sans ossemnens, En désignant ce limon sous le nom de. dilupium , nous n’enten- dons point décider la question de savoir s’il ést ou non universélle- ment répandu. j.blent dépendre de la nature miné- ralogique du sol qu’elles recou- vrent!, comme leur épaisseur. st d'autant plus grande, qu’elles seu montrent sur des terrains peu éle- vés , peu inclinés, et d’uue forma= tion récente. & L 2°. Limon ante-diluvien calcaire, ou diluvium de M. Buckland, Ter rain d’alluvion calcaire ancien, mais sans Ossemens. Même observation que pour le terrain d’alluvion quartzeux. Ce limon calcaire se montre principa- lement dans les vallées Les plus! basses, \ Il faudrait peut-être gher ici les limons ante-diluyiens calcaire où quartzeux renfermant des ossemehs , si de pareïls limons ou terrains! d’alluvion existaient dans le midi de la France. Jusqu’à présent nous! n'avons observé de pareils limous, nommés aussi terrains meubles {quoiqu'il paraîtrait convenable de consacrer uniquement cette expres- sion aux terrains d’alluvion ou d’attérissement les plus modernes ), ques dans les cavernes ou les fentes de rochers calcaires où il s’est formé des! brèches osseuses. 3°, Cavernes à ossemens, plus ou moins comblées par un limon coloré argilo - calcaréo - siliceux , rempli de galets quartzeux où par des graviers et des sables plus ou moins fins. Ce limon offre une quantité plus ou moins considérable d’ossemens de Mammifères terrestres, dissé- minés et confondus avec quelques débris d'Oiseaux , de Reptiles, de Poissons , et quelques coquilles. Les familles de AR PR ter- restres le plus généralement ré- panduües , sont , parmi les herbivo- res, les Auminans etles Rongeurs, et parmi les carnassiers, les Car- nivores digitigrades des. genres Chien et Hyène. Les coquilles le plus abondam- ment répandues au milieu du limon de ces cavernes, sont : 19. Un Pulimus très-voisin du Bulimus decollatus. 20. Un Cyclostoma irès-voisin du Cyclostoma elegans. 39, bis. Brèches osseuses formées 3°. Terrains d'eau douce supé=" rieurs, principalement composés den calcaire sédimentaire ou tuf plus cuw moins solide, de calcaire albätre” rubanné et de calcaire compacte. … Ces terrains sont caractérisés par des Mollusques et des végétaux. M Les espèces dominantes sont, pour Les Mollusques : 1°, Un Bulimus très-yoisin du Bulimus decollatus. ï 20, Un /elix très-voisin de l’Æe- lix nemoralis. 3°. Uu Cyclostoma voisin du Cyelostoma elegans. 4°. Une Limuæa indéterminée et abondante, surtout dans les cou ches inférieures. Les espèces dominantes pour les végétaux sont : # 10. Principalement des feuillesi de végétaux dicnilédue ui sem blent se rapprocher de celles de lan vigne ordimaire , de l'olivier et de l’'yeuse (Quercus ilex). 20, Avec ces feuilles, on observé” de nombreux fruits de Caniferesl run ciment argilo-calcaire , ne réunissant que des débris de Mam- Imifères terrestres, avec des co- uilles également de terre. On les observe indifféremment dans la do- lomie, le calcaire jurassique et le calcaire grossier. Les Mammifères terrestres le plus généralement répandus dans es brèches, sont des herbivores ui appartiennent aux familles des ongeurs et des Ruminans. » Quant aux Mollusques de terre, on y retrouve les mêmes espèces que celles qui existent dans les ca- bernes à ossemens. ( 303 ) très-rapprochés de ceux de nos pins ( Pinus). Ces terrains d’eau douce supé- rieurs du midi de la France con- stitueut des formations locales, cir- conscrites , toujours interrompues, se retrouvant à des distances plus ou moins considérables les unes des autres , et plus ou moins élevés au- dessus du niveau des mers. Comme les formations morcelées des ter- rains tertiaires, celles-ci se mon- trent parfois à d’assez grandes élé- vations , ainsi qu’à d’assez grandes distances du bassin de la Méditer- ranée; ce que l’on n’observe pas également pour les calcaires d’eau douce inférieurs. Par suite de cette grande diversité de position, ces terrains se montrent superposés aux roches d’âzes les plus diférens, re- posant sur tous les Lerrains déposés depuis ceux dits primitifs , jus- aux terrains marins supérieurs. ette particularité des terrains d’eau douce supérieurs leur est commune avec les brèches osseuses d’eau douce ,'et semble lier d’une manière encore plus intime ces deux ordres de formation. Cette constance des mêmes espèces de coquilles dans Les terrains d’eau douce supérieurs’, les cavernes et les brèches à ossemens du midi de la France, fait supposer que ces diverses formations , toutes purement locales et généralement circonscrites , sont des formations parallèles ou ayant à-peu-près le même horizon géognostique , ou, en d’autres termes, à » La # ques peu éloignées 4». Poudingue calcaire , avec huîtres fossiles généralement bri- Sées. Ce poudingue, formé de ga- ets calcaires assez géneralement arrondis et d’un volume plus ou moins considérable , réunit aussi un assez grand nombre de frag- mens d’huîtres , le tout empäté par un ciment calcaire. 5°, Brèches osseuses marines , Ou terrain de transport à ossemens. L Cette formation, égalemeut lo- ale , circonscrite comme les brè- es osseuses précédentes , et tou- qu’elles ont été déposées à-peu-près aux mêmes époques ou à des épo- jo unes des autres. Nous ignorons encore quelles sont les couches\ou les formations que l’on pourrait considérer com- me parallèles à ce poudingue cal- caire , ou comme. ayant à-peu-près le même horizon géognostique. 5o. Terrains marins supérieurs , ou terrains de sable marin. Les terrains marins supérieurs du midi de la France sont princi- palement composés de sables le ( 304 ) jours interrompue, paraît cepen- dant occuper des espaces plus étendus, Ces brèches sont compo- sées de fragmens calcaires réunis par un ciment calcaire ; ce ciment a pénétré plus complètement les ossemens qu'il a saisis, que celui des brèches, où l’on r’observe pas de traces de Mammifères marins, Les Mammifères terrestres les plus généralement répandus dans ces brèches, appartiennent aux Ru- minans/et aux Pachydermes ; quant aux Mammifères marins, ce sont presque toujours des Céta- cés que l’on y rencontre, parmi lesquels le genre des ,Lumantins semble y être le plus commun. Go. Terrain gypseux à osse- meris. C'est ici qu'il faut placer le ter- rain gypseux d’eau deuce on gypse à ossemens ; mais cette formation se montre peu dans le midi de la France. En effet, la plupart des gypses de nos contrées méridiona- les paraissent se rattacher aux for- mations secondaires, et principa- lement à celle dite du Jura ; il n'y ä d'exception que pour Les gypses du bassin d’Aix en Provence, qui paraissent de la même époque que ceux du bassin de Paris :,ils en dif- fèrent cependant en ce que Von n’y observe guère que des reptiles, des poissons et des insectes , et presque oint de Mammifères terrestres. Les empreintes des végétaux sont également fort nombreuses dans les couches de marne qui accom- pagnent ces gypses. 75. Comme les dépôts qui se sont TP © PE SG 2 ES plus souvent jaunâtres, avec des marnes et des grès qui ne sont, du reste, que des sables durcis ; ces terrains présentent à la fois, com= me les brèches osseuses marines, auxquelles on peut les comparer, des Mammifères terrestres et ma= rins et des coquilles marines, par= mi lesquelles le genre Ostrea esti singulièrement prédominant. _… Les Ruminans et les Pachyders mes caractérisent cette formation mais ils y sont moins abondans que les Cétacés. Avec ces Mammi= fères marins , l’on observe quel=h} ues débris de Poissons, soit desM hondoptéry giens , soil des Acan: thoptérygiens. Des reptiles chélo: niens du genre des Tortues, soit, de mer, soit de terre, soit des eaux douces , accompagnent ces Pois=ff sons. Deshaîtres (Ostrea), des glands: de-mer (Baälanus), caractérisent encore cette formation; les pre= miers, disposés assez souvent en lits ou en bancs continus , et leg seconds fixés sur d’autres coquilles ou sur les os eux-mêmes. Go. Terrains d'eau douce infé: rieurs. | Ces terrains, généralement pet étendus dans le midi de la France y semblent uniquement composé de marnes, de calcaire et de silex des coquilles terrestres et lacustre# les caractérisent, car l’on y où serve bien peu de débris de végé taux. Les Limnées, les Planorbes\ les Paludines et les Hélices y son! les genres Les plus répandus : quel ques coquilles bivalves s’y mon: trent également , telles que les Ch clades , mais celles-ci sont généræ lement les plus rares. « _Æ0I| 9°. Terrains marins inférieun opérés après la précipitation de la craie ont été d’autant plus étendus qu'ils étaient, plus rapprochés de cette époque, nous n'avons aucune formation à indiquer comme paral- Jèle à celle du calcaire grossier. En effet , les formations tertiaires da midi de la France, supérieures au calcaire grossier, sont générale- ment peu élendues , par cela même souvent interrompues ct se rem- placant les unes les autres ; mais, à partir de ce calcaire, elles occu- “pent à elles seules des espaces assez considérables , et l’on n’est plus en » doute sur leur ancienneté relative, "puisqu'elles se succèdent avec ré- gularité et que leur ordre de su- perposition donne la date de leurs “dépôts. Ainsi, dans nos contrées méridionales les terrains tertiaires ne prennent une certaine impor- tance, relativement à leur éten- due, .qu'à compter du calgaire grossier qui, sans constituer des “montagnes élevées, forme cepen- “dant des collines plus ou moins “brusquement au-dessus du niveau . des plaines. LA ( 305 } | ou formation du calcaire grossier et de l'argile plastique calcarifère. — Ces terrains sont essentielle- ment composés de marnes , de cal- caire et d’argile; on n’y observe poiit de Mammifères terrestres , | mais uniquement des Mammifères marins, des poissons de mer et des coquilles marines : ces coquil- les y sont en nombre immense, quoique leurs espèces n’y soient pas très-multipliées, Les Æcépha- | Les testacés caractérisent essentiel- lement les terrains marins supé- rieurs du midi de la, France; les Eat qui peresent le plus et sont es plus abondans, penvent être réduits aux Vénus, anx Pecten et aux Cardium. Les Mollusques céphalés testacés univalves, y sont spécialement caractérisés pag les Éerithous La formation des argiles plasti- ques calcarifères , inférieure à nos ‘calcaires : grossiers, se, compose principalement d’argile plastique Ins ou moins calcanifère, de cal- “continues et s’élevant parfois assez | caire sableux, et d’argile sableuse bleuâtre, On retrouve encore dans celte formation des débris de Mammi- fères marins, de poissons et dé co- uilles de mer, mais d'espèces dif- férentes de celles du calcaire gros- sier. Nos argiles plastiques calca- rifères étant constamment accom- pagnées de produits marins, ne euvent guère être assimilées aux argiles plastiques inférieures au calcaire grossier de Paris, a 80, Terrain d'eau douce à lignites. — Ces terrains, dont la position “est encore pour nous incertaine , semblent cependant pouvoir étre’ as- “similés au premier terrain d’eau douce de MN. Cuvier et Bronguiart. “Ils se composent, dans nos contrées ,: de marnes , de calcaire bitnmi- neux et de coquilles lacustres des genres Planorbe et Limnée C’est «probablement à cette évoque de formation que l’on doit rapporter la “plupart des terrains à lignites du midi de la France. … O°. Terrain de transport inférieur. — Ces terrains sont essentielle- meut composés de blocs roulés de roches primitives plus ou moins con- Silérables , lesquels blocs sunt disséminés dans un sol graveleux. Il nest pas inutile de faire remarquer qué ces terrains offreut aussi leurs analogues dans le bassin des environs de Paris. X. 20 ( 306 ) Terrains secondaires sur lesquels reposent généralement | Les terrains tertiaires du midi de la France. 100. Calcaire jurassique. 110. Dolomie compacte. Nos terrains tertiaires paraissent reposer immédiatement sur ls for- mations du calcaire jurassique, auquel succède la dolomie compacte , la craie , les grès secondaires à lignites, comme les sables verts, man- quant le plus généralement dans nos contrées méridionales, Dans un second Mémoire , nous donnerons un aperçu de nos formations secon- daires. ReLarion d’une Découverte récente d'os fossiles faite dans la partie orientale de la France, à la grotte d'Osselles ou Quingey, sur les bords. du Doubs , cinq lieues au-dessous de Besançon; } Par le Rev. D'. Bucxrann, Membre de la Société royale de Londres, de la Société linnéenne , de, la Société de géologie ; Professeur de Minéralogie et de Géologie x, l’université d'Oxford ; Correspondant du Muséum d’histoire natu- relle de Paris, etc., etc. À mon retour d'Italie, au mois d'octobre 1826, j’eus occasion de passer dans la partie orientale de la France , où est située la grotte d’Osselles si célèbre par son éten- due et par la quantité extraordinaire et la beauté de ses. stalactites (1). Je résolus de la visiter dans le bi de m’assurer si elle ne présentait pas quelque phénomène semblable à ceux des cavernes à ossemens d'Allemagne et d'Angleterre, et comme le résultat de mes recher- (1) Voyez, pour une description circonstanciée de cette caverne l’Ati-, néraire abrégé du royaume de France, par Langlois, page 215. (307 ) ches a été favorable, je vais donner un récit succint des faits que m'a permis d'établir une inspection rapide. J'espère qu'ils engageront. des personnes qui, rési- . dant dans le voisinage , auront par là l’occasion et les facilités nécessaires pour une telle entreprise, à en faire une étude nouvelle et plus complète, puisque cette caverne, autant que me permet d'en juger un examen de quelques heures, promet de rivaliser avec les célèbres grottes de Franconie et du Hartz. Cette grotte esi située sur la rive du Doubs, à envi- ron cinq lieues au-dessous de Besancon et une lieue au N. O. de Quingey; l'endroit où son accès est le plus facile, est sur la route de Besançon à Paris, à la poste de Saint-Vit. Le roc dans lequel elle est creusée est du calcaire alpin le plus récent, ou du calcaire jurassique com- pact, qui est si commun dans les formations oolitiques du centre et du midi de l’Europe, et qui abonde en fentes , en crevasses et en trous à hirondelle, qui le per- cent de toute part (1). Mais quoique ce caractère de compacité prédomine , cependant dans le voisinage im- médiat de Quingey, ce calcaire se mêle graduellement et alterne avec des couches qui ont décidément le caractère oolitique et qui renferment en abondance des _ coraux, des échinites, des pentacrinites , et les autres coquilles univalves et bivalves de la formation oolique. … Ces corps organisés sont quelquefois silicifiés. - À l'endroit où est située la caverne, une haute col- line composée de la variété compacte du calcaire juras- -(n) L'on voit des exemples de ces trous à hirondelle à 3 milles N. de Quingey, au point culminant de la route de Besancon. ( 308 ) sique, forme la rive gauche du Doubs, et s’élève sous uni angle trop aigu pour permettre la culture à la charrue. L'on entre par une ouverture de la grandeur d’ une porte de chambre, à-peu-près de six pieds de haut et de trois ou quatre pieds de large. Cette ouverture est à en- viron cinquante pieds au-dessus du niveau de la ri- vière. h Je n’ai pas eu le temps de mesurer l'étendue totale depuis l'entrée jusqu’à l’extrémité, Elle est très-consi- dérable, probablement de près d’un quart de mille An-. glais. L’itinéraire de France dit un quart de lieue. La hauteur et la largeur ne sont grandes nulle part; les communications latérales ne sont ni nombreuses, ni étendues ; le sol est rarement uni, mais plein de des- centes et de montées irrégulières d’un bout à l'autre, mais en général il est incliné. On a décrit ce souterrain comme divisé en trente-six chambres distinctes : mais ces divisions sont arbitraires … et il est plus vrai de le considérer comme un passage continu, serpentant dans le corps de la montagne, se resserrant et rapprochant son toit et ses côtés de ma-. nière à être dans un endroit'un couloir étroit, et dans d’autres une chambre vaste et spacieuse. Les colonnes et les masses de stalactites qui remplis- sent une grande partie de l'étendue de la grotte excé- dent de beaucoup en nombre , et égalent en beauté celles w, de la célèbre caverne de l’île de Sky ou d'aucune autre caverne que j'aie jamais vue , et l'imagination des visi- teurs qui m'ont précédé , s’est plue à leur y faire trouver toutes les espèces de ressemblance qu'elle pouvait leur fournir entre ces stalactites et des animaux , des végé- ( 309 ) taux où des morceaux d'architecture; mais personne avant moi n’avait songé à chercher des ossemens sous la croûte de stalagmite qui s’est accumulée au pied de ces Pstalactises, et a formé sur le sol un large tapis ou pavé * de différentes épaisseurs. Les seuls endroits où j'aie vu que cette croûte eût été | brisée, c’est là où le passage étant trop étroit, on l’a | cassée pour donner aux visiteurs la faculté de pénétrer | dans l’intérieur de la grotte; dans quelques parties où _ la voute est trop solide pour permettre une infiltration , il n'y a ni stalactites ni stalagmite. Ce ne fut pas sans peine que je parvins à persuader à mes guides de m'aider, à rompre cette surface jusqu’a- lors. laissée intacte , afin d’y rechercher des restes d’a- nimaux et de détritus diluvien que, d’après l’analogie qui existe entre cetle caverne et d’autres , je m'attendais à trouver dessous ; leur surprise fut très-grande de voir ma. prédiction se vérifier à l’égard de l'existence d’un lit de limon mêlé de fragmens de pierres et de-cailloux roulés , au-dessous de ce qu’ils considéraient comme le pavé solide et impénétrable du souterrain, et leur étonne- ment augmenta encore, en trouvant à chacune des quatre places , que je choisis pour mon expérience, ce détritus accumulé à une-profondeur que nous ne pümes percer avec une barre de fer de trois pieds de longueur, et de plus entremélé d’une grande quantité de dents et d'os fossiles. Ces os ne sont pas réunis en squelettes com- plets, mais ils sont éparpillés dans le limon et les cail- loux roulés précisément avec la même irrégularité que ceux trouvés dans les cavernes d'Allemagne et d’Angle- terre. ( 310 ) Quelques-uns de ces os étaient cassés , et d’autres en tiers; aucun ne portait des empreintes , telles que s'ils. eussent été rongés et comme on en voit sur les os trou- vés dans les antres des Hyènes. Ils avaient appartenu à des animaux de tout âge. Les uns si jeunes que je trou- vai des mächoires d’où les dents dé lait n’étaient pas. tombées, d’autres si âgés, que les dents en étaient | usées de vieillesse; maïs autant que j'ai pu en juger, c'était presqu’exclusivement des ossemens d’Ours. Il y avait aussi de petites plaques osseuses qui, ayant été les | parties composantes de crânes, s'étaient séparées le long \ dessutures et n'étaient pas cassées irrégulièrement comme elles l’eussent été, si elles avaient été rongées; elles, étaient dispersées dans le limon à une certaine distance | les unes des autres; une quantité d’épiphyses était aussi éloignéede leurs os etmélée confusément avec du limon, des cailloux roulés et d’autres os. Ceux-ci et les por: tions des crânes , ont dû être séparés par une décompo=! sition graduelle avant d'arriver à leur position isolée ac: | tuelle dans le diluvium dessous les stalagmites ; d’où | nous pouvons inférer qu’il s’est écoulé une période de temps considérable pendant laquelle ils restèrent sur le terrain de la grotte, avant que le limon ét les cailloux roulés s’y fussent introduits. Il y avait aussi quelques ossemens de plus petits ani= maux dont je n’ai pas encore constaté l’identité. Il est possible que des recherches ultérieures puissent faire découvrir des restes de Hyènes , de Loups et de Tigres; mais j'en ai vu assez pour être convaincu que les prin- cipaux habitans de cette caverne avant l'introduction du limon et des cailloux roulés, furent des Ours, de | | | | | | | | ( 311 ) ; mème que dans les cavérnes de Muggendorf et dans le Hartz où les circonstances ; le caractère et la condi- tion des os sont précisément les mêmes que dans la grotte de Quingey. J'observai particulièrement dans celle-ci une grande quantité de petites côtes. On trouve rarement cette partie du squelette dans les cavernes à Hyènes , parce que ces dernières les ont ordinairement dévorées. k Aïnsi , l'existence de ces côtes en si grand nombre et Yabsence de toute marque de dents sur les plus grands os ; tendent à improuver l’action destructrice des Hyènes dans cette grotte , et à montrer que les Ours en étaient les principaux habitans. Ces os lorsqu'ils sont secs happent fortement à la langue comme tous les ossemens anté-diluviens des autres cavernes. | Vers lé centre de cette file de grottes, l’on arrive dans la plus spacieuse de toutes appelée la salle à danser, ‘parce que sa grandeur et légalité du so] l’on fait choisir pôur l’endroït où se rafraîchissent et où dansent les per- sonnes qui viennent voir les singulières beautés de ce lieu. Cette chambre a, dit-on, plus de cent pieds de long ét dans quelques endroïts cinquante de large : le toit en est bas, et principalement formé d’une masse compacte de calcaire avec peu ou point de stalactites suspendues ou étendues sur le sol qui est couvert d’une miasse de limon demi endurci , étendu hôrizontalément contre les paroïs du côté gauche de la caverne, tandis que sur le côté droit il s'élève rapidement presque jus- ques au toit, et communique a uné chambre plus élevée ét parallèle, bien garnie du mème limon, sur lequel uné couche considérable de stalagmite s’est étendue én { 312 ) sortant des ouvertures latérales qui montent en dimi- . muant peu-à-peu dans la masse du roc. En examinant le lit de limon qui sépare.cette chambre de la salle à danser, je l’ai trouvé entremèlé d’ossemens d'Ours de même que je l’ävais découvert dans d’autres. endroits sous la croûte de stalagmite, et en creusant » horizontalement pour les chercher , je fus un moment surpris de voir quelques coquilles de noïx récentes en contact immédiat avec les anciens 053; mais ‘en exami- nant l'endroit plus attentivement, je m'apperçus que j’æ vais coupé une crevasse qui descendait verticalement de la surface du limon jusqu’à environ trois pieds de pro- fondeur et où les! visiteurs de la salle à danser et à manger avaient accidentellement jeté ces coquilles. J'ob- ” servai aussi que le limon en se desséchant avait formé» plusieurs autres crevasses semblables dans sa superficie. | Je restai dans cette partie de la caverne jusqu’à ce que la faim me forçat de prendre quelque nourriture, et en mangeant, je jetai derrière moi, sans y faire jattention, des os de poulet qui tombèrent dans ce mêmelit.de li- mon, Où J'avais trouvé les coquilles de noix dontje viensw de parler, et où leur présence pourra par la ‘suite in" triguer quelque futur observateur, qui voudra expli-" quer leur juxta-position à des os d'Ours d’une espèce éteinte. Dans une autre, partie adjacente de ce limon, je trou- vai un trou horizontal d’un pied de diamètre et de deux pieds de long qui évidemment avait été fait par des rats. Sur les côtés il y avait des marques de leurs pattes, et au fond quelques os et.des dents de rats et de souris ré- cens mêlés à des coques d'œuf età des coquilles de noix, | . ( 313 ) que cés animaux ont dû ramasser dans la chambre voi- sine. Dans les mêmes cavités, il y avait aussi quelques os et une mâchoire d'Ours anté-diluviens ; en contact avec des. os récens et des coquilles de noix récentes, tandis que d’autres os d'Ours détachés en partie des côtés, et en | partie du toit, avaient leurs extrémités inférieures en- tourées.et supportées par.la matrice du limon. Les parties saillantes de ces ôs avaient probablement été découvertes par les rats lorsqu'ils creusèrent leur demeure, tandis que les grands.os. isolés avaient été, par,la même action de creusement ; séparés dü, limonet étant tombés sur le sol; te trouvèrent trop: pesans;pour pouvoir être traînés par un animal aussi petit qu'un rat ;:et trop peu génans pour engager à, les changer de place. La! surface supé- | rieure -de ces os était recouverte d'un, mince dépôt de suie;où de charbon très-divisél; 6ccasioné apparemment par: l'usage -fréquent du, few et des torches dans Je U : chambre voisine. + Dansune des cavités de l’autre: ducs je trouvai le tee d’un'Japin récent , si frais,.que la chair n’en Kétait spas, détruite depuis, long -temps ; d’où il:.est évident que des animaux modernes {els que Renards, Rats et Lapins ; ne, sontpas, maintenant exclus de la £ayérne, «et ont toujoursitrouvé moyen.de s’introduire dans des endroits les plus secrets. En poursuivant encore ma course, jusques aux der- mières extrémités de la grotte ; jeltrouvai, quelle toit re- devenait irrégulier et très-garni de,stalactités ; jusqu'à ce qu'à la distance, d’enyiron les trois-quarts de la longueur entière dé la caverne, elles soient tout-à-coup coupées par (314) une large fente transversale de la montagne. En bas de cette fente coule un ruisseau sur lequel on a bäti un pont en pierre pour maintenir à communication avec l’inté- rieur de la caverne. Au - delà du pont ; l’excavation se prolonge avec beaucowp d’irrégularité dans sa forme et dans sa grandeur ; et est ornée abondammentiet de stä- lacrites et de stalagmites jusqu'à ce qu’elle descende sou- daïnement et se termine par une mare d'environ viuigt pieds de large, dont la is n’a pe encore été déterminée. Dans cette extrémité de la grotte, au-delà de la cre- vasse, je n’ai pas trouvé d'indices d’ossemens; mais mo examen dans là fente et dans cette partie fut très- rapide et très-superficiel : il est cependant probable qu’il. n’y en à pas beaucoup, parce que cette fente transver- sale descendant de dix à quinze pieds au-dessous du ni- véau dé la caverne , qu’elle divise presque verticalement, doit en avoir rendu l’accès très-difficile, sinon impos- sible à des Ours. Le ruisseau souterrain qui passe le long de la ére= vässe dont j'ai parlé, surgit du pied de la montagne! sous la forme d’un ruisseau presque suffisant pour fairel tourner un moulin, et tombe immédiatement dans le! Doubs ; à la distance d’une centaine de toises. Mon guide m'a appris qu’il y a près de quatre-vinglsl ans , son cours ayant été obstrué entre le pont souter: rain et l’issue actuelle par un éboulement du roc ; l’eau! s’accumula , remplit la caverne et sortit par l'issue ac* tuelle, sur le côté de la montagne , à cinquante pieds! au-dessus du niveau du Doubs; cependant ; la cause del l’obstruction ayant été retirée, la caverne sécha ; l'eau ( 35. ) reprit son ancien niveau et redevint um petit ruisseau s'écoulant lentement dans le fond de la fente qui partage la grotte. L’effet de cette inondation récente et momien- tanée a été de laisser une couche de limon: d'environ un pouce ou deux sur toute la surface du sol de la grotte; elle est étendue comme une vase sur la croûte de stalag mite qui la sépare de l’ancienne couche de Hmon ; de sable et de cailloux roulés diluviens ; où sont contenus les os; mais dans d’autres parties du sol où iln°y à point de stalagmites , ce dernier limon étant en contact inrmé- diat avec le limon plus récent; ce n'est qu'après une minutieuse attention qu'il est possible de les distinguer l'un de l’autre. Si je n’eüsse pas rencontré les’ anciens os et sans l'existence universelle de dépôts analogues dans d’autres cavernes dépourvues d'eaux , je ne me serais pas hasardé à déclarer que la masse entière du limon non incrusté n’eût pas été apportée par les inondations du puisseau en question. Il est probable aussi que dans ce lirnon mou et non protégé par les stalagmites , beaucoup de confusion a été créée par l'intervention des Renards, des Blaireaux, des Rats et des Lapins, dont j'ai trouvé un très-grand nombre de trous ; outre cela , le sol a été remué en plu- sieurs places dans le but d'ouvrir un passage aux curieux qui visitent la caverne. Celui qui entreprendra l'examen du sujet qui nous occupe, devra donc agir avec une grande précaution ; mais comme les os se rencontrent plus ‘abondamment dans les autres parties de la caverne où la croûté intacte de stalagmite ne laisse aucun doute sur l’âge relatif des sédimens , je recommanderais de choisir ces endroits aux | (36) personnes qui viendront après moi et qui pourraient dé- - sirer de rechercher les débris organiques de la grottes d'Osselles. ? Comme mes conjectures, en choisissant les emplace-. mens.qui me semblaient devoir contenir le plus proba-1. blement des ossemens , ont été confirmées à chacune des” quatre places que j” ‘ai choisies pour mes examens dans’ une aussi grande caverne, je ne puis terminer ce sujet. sans enseigner à d’autres la règle que mon expérience. dans cette partie de la géologie m'a fait adopter en ex— plorant le sol d’une, caverne inconnue et vierge ; c’estu simplément de choisir les régions les plus basses del. chaque couloir et de chaque chambre, aussi bien que” des! passages et des ouvertures latérales qui peuvent y communiquer; et après y avoir brisé et traversé les stai lagmites, de chercher les os dans le limon et parmi les cailloux roulés qui sont dessous. fr en? ‘# En suivant cette règle, j'ai été rarement trompé dans! mes espérances , par le choix de l'emplacement dans une) | caverne , quelque grande qu “elle füt , où des oss "étaient" | accumulés. } Fopsthnts la présence ou l’absence dbs stalagmites n’est qu’une circonstance accidentelle , sans fabortiil et.ne donne pas d'indice de l'existence ou de la non= existence de débris animaux dans le limon inférieur# elle est ordinairement limitée aux parties qui admettent | l’infiltration de l’eau par des crevasses dans là voûie où! dans les flancs , et, commençant de ces points, s "étend | souvent le long des côtés, et.sur le sol à une grande dis= | tance de la première source. 1) J'ai rarement vu une caverne dans le mea qui mans | À \ (317) quât entièrement de ces incrustations ; dans le plus grand nombre, elles couvrent environ un tiers de la surface du sol entier. Mais qu’elles soient présentes ou non, le limon diluvien et les cailloux roulés sont également su- jets à contenir les restes osseux des animaux’, quels qu'ils soient, qui ont habité ces cavernes ou qui y ont été entraînés avant l’introduction des matières terreuses. Je désire aussi mentionner un indice auquel j'ai déjà fait allusion , et que j'ai trouvé très-utile pour faire dis- tinguer les os anté-diluviens, que l’on rencontre dans les fentes et les crevasses, de ceux des animaux récens qui, dans les temps modernes, se sont introduits dans les mêmes ouvertures, et par accident ont été mis en contact avec des restes anciens d'espèces éteintes. C’est la propriété de happer à la langue, lorsqu'on les y ap- plique tandis qu’ils sont secs , propriété qui apparem- ment dérive de la perte qu’ils ont éprouvée de gélatine animale , sans qu’elle ait été remplacée par aucune ma- ière minérale, telles que nous en trouvons dans les os placés en lits dans des couches régulières. Cet indice ’étend aussi aux os des brèches osseuses, des cavernes et es fentes , et à ceux de tous les dépôts superficiels de di- luvium, excepté lorsqu'ils sont trop argileux pour avoir ermis la filtration de l’eau; mais la propriété de hap- er n'appartient que très-rarément aux 0s de toute espèce ’alluvion ou de tourbière. et n’existe pas non plus dans es ossemens humains que j'ai examinés, qui venaient les tombeaux romains d'Angleterre et des tombes ruides des anciens Bretons , ni dans aucun de ceux que ‘ai découverts dans les cavernes de Paviland , Burring- n et Wokey Uole, et que j'ai décrits dans mon ouvrage ( 318) \ intitulé : Réliquiæ Diluvianæ. 1] serait peut-être bon de faire cette.expérience du happement dans le cas:si dis+ puté des ossemens humains qui, suivant M. Schlotheimi, Y ont été découverts dans la caverne de Kostriz , en contact avec ceux de Rhinocéros et d’autres animaux éteints. S’ilsh ne happaient pas à langue et que les autresle fissent , cel . [LS serait, Je crois , une preuve décisive que ces os huma sont plus récens que ceux des quadrupèdes avec lesquels! quelque accident les aurait mis en contact, et ce serait alors un cas semblable à celui du squelette humain qué je découvris dans la caverne de Paviland , dans le payé de Galles méridional , qui évidemment avait été ensevelil dans le limon et le gravier diluviens , au milieu d'os d'Éléphans , de Rhinocéros et d’autres animaux anté=| diluviens , dont ce gravier est abondamment entremèlé (Voy. Reliquiæ Diluvianæ. p.82, pl. 2r.) Je trouvai que la faculté de happer existait à un! haut degré dans quelques denis d'Ours que je vis dans la collection de M. Fargeaud , professeur des sciences! physiques au Collége royal de Besançon. Sous ce raps port et,sous celui de leur conformation, elles étaient précisément semblables à celles que je trouvai si abônk damment dans la grotte d'Osselles. Ce professeur les avait reçues de M. Bouchat, maître de forges a Cher«! val, sur iles bords du Doubs, au-dessus de BesançonsM Ce dernier les avait extraites d’un minerai de fer qué! l’on travaille dans les environs. Un morceau de fer oxidé pisiforme, qui était resté attaché à l’une de ces. dents, offrait un échantillon dela matrice d’où on l'an vai prise; c’est le même minerai de fer qui fournit les" nombreuses forges du district oolitique de la Hante- (D ( 319 ) Marne, où M. Brongniart a déjà découvert dans un autre endroit des os placés dans des trous et dans des ouvertures à la surface d’un roc de calcaire grossier. Le temps de visiter Cherval m’ayant manqué, je n’ai pas été à même de constater si le minerai de fer contenant les dents d’Ours venait d’une fente , d’une caverne, ou bien d’un de ces dépôts superficiels du diluvium ferru- gineux qui abondent sur les rocs oolitique de cette par- tie de la France. Dans l’un ou l’autre de ces cas, ces dents seraient anté-diluviennes et presque contempo- raines de celles de Ja grotte d'Osselles. + L'on trouve souvent du minerai de fer pisiforme dans la vase diluvienne qui a rempli les cavernes et les fentes et que l’on rencontre sur la surface de l’oolite et d’autres calcaires ferruginifères. Ë Environ à une lieu N. ©. de Champlitte, j’observai sur le côté de la route , dans le roc oolitique , une fente entièrement remplie d'argile ferrugineuse , et près d'elle une masse isolée de brèches précisément identique avec: celles qui forment la matrice des os trouvés dans des. fentes , à Gibraltar et à Cette. Les fragmens de pierre ‘ontenus dans cette brèche étaient du calcaire juras- sique compact. (32) Mémoue sur la famille des Rhamneées ; Par M. AnozPrne BroNGNrArT. à | LE Adanson , le premier, forma sous le nom de Jujua biers, une famille dans laquelle il plaça la plupart desk , genres qu’on à réunis ensuite sous le nom de Rham= nées ; mais il confondit avec ces plantes.les Rosacées à! ovaire simple, ou les Amygdalées et les Chrysobalanées qui cependant s’en éloignent par des caractères noms breux. ; ‘4 Plus tard, M. de Jussieu, dans ses Genera planta= rum, traça avec bien plus de précision les caractères etlh les limites de cette familles, et pendant long-temps la! famille des Rhamnées fut admise telle que ce célébre botaniste l’avait circonserite : cependant M. de Jussieu! lui-même .avait prévu la nécessité de subdiviser cel groupe; et les sections qu’il y avait établies correspons | dent, en grande partie, aux coupes qu’on a été porté | à admettre plus tard comme des familles distinctes. M. Brown , dans ses remarques sur la végétation des terres australes fut le premier qui proposa la division de cette famille en deux : la première , à laquelle doivent se rapporter , dit-il, la plupart des genres des deux prez= mières sections du Genera de M. de Jussieu, a été éta* blie sous le nom de Célastrinées ; la seconde , qui con serve le nom de Rhamnées, renferme la plus grande partie des genres des troisième el quatrième sections du même ouvrage; enfin, plus tard, ce célèbre botanisié indiqua le genre Brunia (1), placé à la suite de cell (x) Dans l’appendice botanique du Voyage d’Abel à la Chine, p,#+ : (357 ) famille, comme type d’un ordré nouveau des Bru- niacées , groupe jusqu'alors connu très-imparfaitement , et dont nous avons exposé les principales modifications de structure dans un autre mémoire (1). Ces familles , admises par la plupart des botanistes , viennent d’être exposées dans leur ensemble par M. De- candolle dans le second volume de son Prodrome; la fa- mille des Célastrincées y est diviséé en trois sections très-naturelles, mais tellement distinctes que les deux dernières surtout, celles des Ævonymées et des Aqui- foliacées, me paraissent devoir former deux familles parfaitement caractérisées, el dont les places, dans la série naturelle, devraient même probablement être fort éloignées. Les limites de la famille des Rhamnées y sont lracées avec précision , à l’exception de quelques ‘genres jusqu'alors mal décrits et qui doivent en être exclus, et de quelques autres qu'un examen approfondi oblige nécessairement à diviser ; telles étaient les con- haissances qu'on possédait sur les plantes autrefois rap- portées par M. de Jussieu à cette famille, lorsque Je Youlus soumettre leur ensemble à un nouvel examen. Mais bientôt je vis que les Rhamnées, les Bruniacées ét les Célastrinces formaient des groupes trop diffé- rens les uns des autres pour pouvoir les comprendre ans un même travail; leurs affinités , telles que je les Concois, me paraissent en eflét devoir les ranger dans des classes très-différentes du règne végétal , et lé- tüde que je fis des Célastrinées me prouya que cette fa- mille se compose de deux familles très-différentes , les Célastrinces proprement dites, à la suite desquelles {0 Voyez les Annales des Sciences naturelles ,t. vrit , août 1826. X: 21 ( 32a ) doivent peut-être se ranger les Staphyléacées de M. De: candolle, qui cependant s’en éloignent sous beaucoup de rapports , et les {icinées ou Aquifoliacées du mème auteur. Je vais exposer en peu de mots les caractères compa- ratifs de ces trois familles, les Rhamnées, les Célas- trinées et les Îlicinées, celle des Bruniacées ayant été! déjà étudiée dans un autre travail; ensuite je m’occu- perai particulièrement des Rhamnées proprement dites. $ 1°. Comparaison des familles autrefois comprises \ parmi les RaAmNÉESs. Tous les végétaux qui font partie de ces diverses familles ont ce caractère commun d’être des arbres ou plus souvent des arbrisseaux, assez fréquemment roïdes et épineux, presque tous à feuilles simples ; mais du reste leur port varie trop dans chaque famille en particulier, pour qu’on puisse les comparer entre elles, sous ce rapport; ce sont donc les organes de la fructifi= cation que nous devons nous borner à examiner. à Dans les Rhamnées, le calice offre un tube toujours, très-distinct, plus ou moins évasé, couvert intérieure ment par un disque charnu , et dont les divisions pré= sentent la préfloraison valvaire. Dans les Célastrinées, la partie évasée qu’on a re gardée comme analogue au tube ouvert de certaines Rhamnées, me paraitrait d’une nature très-différente, et n'être, en grande partie du moins, que le sommet élargi du pédoncule, comme on l’observe dans plu: | sieurs familles avec lesquelles- les Célastrinées parais-| | (335) sent avoir de l’analogie. Le calice ne serait donc formé que par la partie la plus externe de cette expansion , et par les cinq lobes qui la bordent, et qui sont imbri- qués dans la préfloraison. Le disque qui couvre cette partie élargie serait alors hypogyne et non pas périgyne. - Dans les Ilicinées, la structure du calice est assez analogue à celle que nous venons de décrire dans les Célastrinées ; mais les pédoncules sont moins élargis au sommet , et il n'existe aucune trace de disque. + Les pétales , dans les Rhamnées , s’insèrent évidem- ment au calice , soit immédiatement entre les divisions, soit sur le bord du disque; et dans ce cas, leurs vais- seaux , ainsi que ceux des étamines, ne traversent pas’ ce disque, mais rampent entre lui et les parois du ca- lice ; ces pétales sont toujours onguiculés , et leur limbe est en forme de capuchon ou enroulé autour des éta- mines. | Dans les Célastrinées, les pétales fort larges au con- traire à la base s’insérent au pourtour même du disque: Dans les Ilicinées , ces organes sont le plus souvent soudés entre eux et forment une corolle monopétale pro- fondément divisée qui s’insère immédiatement sous l’o- Vaire sans aucun intermédiaire: Les étamines opposées aux pétales et s’insérant'avec éux sur le calice, forment un des caractères essentiels des Rhamnées ; elles alternent avec les pétales dans les deux autres familles. Dans les Célastrinées, elles sont fixées sur le disque, souvent vers son milieu-et très- [loin du bord externe (dans les Evonymus, Elæoden- dron ); leurs vaisseaux traversent le disque lui-même, ct leur mode d'insertion. dépend par conséquent de la ( 324 ) manière don ion considérera ce disque. Dans la plupart: des Ilicinées, comme dans presque tontes les plantes à corolle monopétale, les filets des étamines sont soudés avec la corolle, à la base seulement, il est vrai, et s’in- sèrent avec elle sous l'ovaire. . Les anthères elles-mêmes offrent dans ces trois fa- milles des différences très-marquées : dans les Rham- nées et les Célastrinées , le connectif est distinct du fila- ment et l’anthère est mobile. Dans les Ilicinées, au con- traire, lé connectif n’est que la suite du filament, et les deux loges de l’anthère sont adnées sur ces côtés. Ç Nous ayons déjà indiqué, en parlant du calice, les ‘différences très-grandes que présente le disque dans ces! trois familles ; il est évidemment calicinal dans les Rhamnées , et il en résulte l’adhérence fréquente de cet” organe et de l'ovaire. Il me paraît hypogyne dans les! Célastrinées, dans lesquelles il adhère plus ou moins” intimement à l'ovaire, qui cependant n’est jamais uni au calice ; enfin il manque complètement dans les Ilici= nées. L'ovaire ofire les caractères les plus tranchés de ces trois familles. Dans les Rhamnées, qu’il soit libre ou adhérent , les loges au nombre de deux, de trois, ou! plus rarement de quatre , sont monospermes ; l’ovule est dressé , et le trou du testa est toujours dirigé vers l’axe du! fruit, soit que le raphé soit extérieur ou latéral. Dans les Célastrinées, l'ovaire est également à deux, trois oùl quatre loges qui renferment chacune un où plusieurs ovules insérés à l’angle interne, Ces ovules sont super posés et dressés (1), mais leur raphé est toujours in-| (1) M. Brown regarde plusieurs Eronyÿmus comme formant une ex- 4 | ( 535) terne, tandis que le trou du testa est infériéur et ex- tèrne ; ces graines sont portées sur un cordon ofbi- lical qui, après la fécondation, se développe lé plus souvent sous la forme d’un arille charnu (2). Enfin, dans les Ilicinées , les loges, dont le nombre varie de deux à six, sont monospermes , et l’ovule est suspendu au sommet de la loge par un cordon ombilical court , qui embrasse l’ovule comme une sorte de cüpule, mais qui ne prend jamais d’accroissement après la féconda- tion, Dans ces ovules le raphé est toujours aw côté ex- terne ou opposé à l’axe (3). * Le fruit et la graine offrent des différences égale- ment tranchées. Le fruit est tantôt-charnu , tantôt cap- _sulaire dans: les Rhamnéés | présque toujours eapsu- laire dans les Célastrinéés , toujours bacciforme dans les Ilicinées. Dans les premières, lorsqu'il est déhiscent, ce sont des coques distinctes :s’ouvrant intérieurément ; dans lés secondes ; les valvés portent la eloison sûr léur digne médiane ; enfin dans les dérnières , : chaque loge forme une a ce indéhiscénte, 'eeption à cette-règle et comme ayant l’ovulé suspédilue Ceperidant je l'ai toujours trouvé dressé à l’ époqué dé la floiaiséns; mais dans plasieurs gspèces il.change de direction pendant la maturation, et là :grameest suspendue : c’est ce qu’on observe même dansle Fusdin commun. (2) Cet arille manque dans quelques geures , tels que les Zlænden- ‘äron, et le Rubentia de M. de Jussieu, qui en diffère à peine. Il est très- Pons dans à Polycardia. PT RETE ta ..(3) M. Brown, dans l'important travail qu’il vient de publier sûr la Mtructure de lovule (woÿ. les Annales des Sciences naturèlles, 1. vu, p- 511), établit d’une manière générale qui, dit-il, ne ‘souffre que très- peu d’exceptions que le raphé, dans l’ovule, est. toujours placé du côté qui correspond au placenta. Cependant les exceptions à cette règle me paraissent assez fréquentes, et sur les trois familles que nous exa- minons ici, deux me paraissent étre de ée nombre Dans 1és Rhamnées, ( 526 ) La graine est assez semblable dans les Rhamnées et dans les Célastrinées , à l'exception de la présence fré- quente de l’arille dans ces dernières ; dans ces deux fa- milles, elle renferme un embryon très-grand presque égal à la graine, droit et plan , environné sur les côtés par un endosperme jaunâtre, charnu. Dans les Iici-, nées , au contraire, l'embryon est très-petit; et l’endos- perme, très-blanc, presque farineux , oceupe la plus, grande partie de la graine. Quant à la position de Ja ra- dicule, elle est une suite nécessaire de l'insertion et de la structure des ovules , c’est-à-dire qu’elle est inférieure dans les Rhamnées-et dans les Célastrinées (1), et supé- rieure dans les Ilinicées. ï Il me paraît résulter de la comparaison de ces trois familles, non-seulement qu’elles sont irès-distincies, il est évident qu’on doit regarder le placenta comme central , puisque le tissu * destiné à mettre le stigmate en communication avec l’ovule suit | l'axe de l’ovaire ; cependant, dans les vrais Rhamnus, le raphé est exe - térieur, et dans tous les autres genres il est latéral. Dans les Ilicinées}, les vaisseaux nourriciers suivent également l’axe du fruit et indiquent} par conséquent un placenta central ; cependant le raphé est toujours ex= terne. Ïl est possible que M. Brown n’ait prétendu appliquer cette règle) qu'aux plantes dont les loges de l’oyaire renferment plusieurs ovules insérés le long de l’axe central, et dans lesquelles il yapar conséqUeM un placenta bien déterminé. REA Fa ” # Dans toutes les plantes où j'ai cherché les prétendus vaisseaux fécondans venant du stig= mate à l’ovnle, je n'ai trouvé qu’un tissu cellulaire assez lâche, à cellules allongées fors mant un faisceau limité, ne contenant pas de globules verts, et se distinguant ainsi du parenchyme de l'ovaire: jamais je n'ai pu yÿ découvrir de vaisseaux d'aucune espèce, J'ai Jia particnlièrement ces observations sur des ovaires monospermes et à oyulesuspendu, pare@ ‘qu 'alors on ne risque pas de prendre les vaisseaux nourriciers, soit de l'oyule, suit du pé= | ricarpe on du style, pour des vaisseaux fécondans. C'est par cette raison que je “empld l pas le terme de vaïsseaur ; mais Jebt de tissu, | 31 le (1) À moins que la graine v’ait changé.de position Foire la malu- | ration, comme cela a lieu dans quelques Evonymus.. ru | | | + (327) mais qu’elles doivent occuper des places très-éloignées dans l’ordre naturel. »* Je ne parlerai pas pour le moment des affinités des . Rhamnées proprement dites; je me réserve de les dis- cuter , lorsque j'aurai fait connaître leur structure avec plus de détail. _ Les Célastrinées me semblent avoir beaucoup plus d’aflinité par la plupart de leurs caractères avec plu- sieurs familles à étamines hypogynes, qu'avec aucune de celles à étamines périgynes, et ce serait particuliè- ‘rement avec les Malpighiacées qu’elles me sembleraient avoir le plus d’analogie, surtout par l'intermédiaire des Hippocratéacées , rapprochées des Malpighiacées par M. de Jussieu, et que M. Brown regarde comme à peine distinctes des Célastrinées. C’est bien loin de ces familles que les Ilicinées me pa- | raissent devoir se ranger, et je serais porté à adopter à leur égard lopinion avancée avec doute par M. de Jus- sieu dans le Genera plantarum , et admise par M. De- candolle dans la première édition de sa Théorie élémen- taire , opinion qui consiste à les placer par mi les Mono- pétales auprès des Sapotées ou plutôt des Ébénacées (1), quoique cette manière de voir ait été abandonnée par ce sayant botaniste (2), et que dans les ouvrages les, plus récens et les plus estimés où les végétaux sont dis- tibués d’après leurs affinités naturelles (3), ces plantes ; { 1) En les comparant aux Ebénacées, j'exclue de cette famille, avec, la plupart des botanisies , les Styracées. . (2) Prodromus systematis naturalis ,11, P. 69. (3) Kunra, Vova Genera,t. vit, p. 69. — Nous ne concevons pas quelle raison a pu déterminer M. Don ( Prod. for. nepalensis , p. 188) (328) soient réunies aux Célastrinées. Cependant la forme du calice et de la corolle , la disposition des étamines ; leur mode d'insertion, et surtout la structure de l'ovaire et! du fruit, me paraissent . les éloigner beaucoup. de cette famille, et s'accorder , au contraire e presque complè- tement avec ce qu’on observe dans les Ébénacées , qui ne diffèrent essentiellement des Ilicinées que par des ca- ractères d’un ordre secondaire, tels .que leur calice et leur corolle moins profondément divisés, leurs éta- mines en nombré souvent multiple de celui des pétales, J leur style quelquefois divisé, leur ovaire dont les loges = renferment dans plusieurs genres. deux ovules collaté- raux , enfin leur fruit dont les loges ne sont pas osseuses comme dans la plupart des Ilicinées (1). à placer les Z/ex parmi les vraies Rhamnées,, dont ils s’éloiguent encore. plus que des Célastrinées. ss (1) On peut résumer ainsi Les caractères des Célastrinées et des Iici-, nées ; on rémarquera cependant que ce caractère ne $’applique qu aux Célastrinées proprement dites, et non aux Staphyleacéés; qui nous. semblent devoir étre rangées à la suite de cette famille, comme genres analogues. ! Su tÉ fl 008 | y L'efTS9 01 | 54 CELASTRINEÆ, D noftfiqo <> Calyx fobiolis 4-5 ad marginem tubi expansi sat thabmi 3) insertis s obtusis ;) imbricatis. Petala sepalis alterna, » oblonga, plana , HIER nosad, basi latà sub margine disci affixa, i in préfloratione TA Stamina cum petalis alternantia ; disco vel 4d miarginem vel! ad: parternh| mediam et superiorem inserta ; antheris bilocularibus:; iutrorsis ; 5 cod. nectivo à filamento distincto. Discus MagQus ; EXPANSUS, planus , » 9Var rium arctè cingens, calycis partem planam (an potids thalamum ? ), tegens. Ovarium liberum, disco immersum et aduatum, 3-4-loculare ; loculis 1 - polyspermis , sy engulo intériori loculotum podospermio, brevi, angusto, afhxis, ascendentibus ; foramine testæ _infero ; Tan) e | interiori. | Fructus aunquam : adhærens ; el capsüla 3 3- 4 igculauis, 3-4-valyis a | (329 ) Après avoir indiqué les caractères et les: affinités des _ familles qu’on avait autrefois confondues avec les Rham- . nées, nous allons exposer avec plus de détail la struc- ture des Rhamnées proprement dites. © SI. Organisation des Rhamnées. ft AO! /K ru : 15 Tige, Tous les végétaux qui appartiennent à-cette fa- mille sont-des arbrés de moyenne taille ; des arbustes ou des, sous-arbrisseaux *, ue seule espèce est herbacée ; leurs rameaux nombreux, presque toujours alternes , valvis medio septiferis, vel drupa ECS nuce 1-2-loculari loculis mono vel polyspermis. Semina ascendentia vel rarius resupinatione sus- pénsas drillata WéDin quibusdani duda! Æhdospériiiüm athlon. Em bryo vectus, cotyledonibus :planis ; erassis , applicätis; tradieulà brevi .inferà. ” . : 'PAS7 , | : fJ Frutices, foliis alternis vel oppositis , simplicibus , subcoriaceis, in- } : L : 1 : AIPPIIEIE 15 l tegris vel dentatis , penninerviis ; floribus axillaribus , cymosis. Î s 4 n | niiq qi fe 29748 ILICINEÆ: OSSI 5 291 4 _Calyx 4-6-phyllus ,-foliolis parvis; obtusis; imbricatis. Corolla sub: monopetala » profundè divisa; petalis erectis » Superiüs. patentibus ;, in “præfloralione imbricatis , sub ovario insertis. Stamina petalis alterna , éorollæ inserta ; Rent LR : connectivo conlinuis; antheris bilo- *cularibus ; loculis filamenti lateribus aduatis. Discus nullus.' Ovarium carnosum, craséufn,, Subtruncatum:; 2-6-loculäre ; loculis parvis, ! mo- Robyn guulunx ex apice oeuli peadalan, padosgertnio; cupulee formi suspensum et superiûs cinctum , foramine testæ superiori et inte- Dre One teionfr Sn dbeesate” fobalèm. "| ». Fructus baccatus!, fetus pyrenis 3-G-indéhiscéntibus!, lignosis vel fi- | brosis. Semen suspensum., subsessile. ÆEndpsperrhium Imagnum ; carno- Sum. E£mbryo parvus,, bilobus , radiculà super, 1, 1,43; Frutices , folis alternis vel oppositis ,sæpius coriaceis , glabris , in- : tegris vel aculeato-dentatis : penninervüs ; floribus arillaribus ; ‘solita- rüs(ré) fasciculätis } péduntulis simphcéibus in quibusdam dichotomis chmbsis. ” IuuEs *19p ) 1 | ( 3301) sont ordinairement cylindriques , rarement anguleux. Dans quelques genres , ils sont rapprochés par paires, sans être exactement opposés ; dans les seuls genres Col- letia et Retanilla, ils sont régulièrement opposés. Dans plusieurs espèces de cette famille , l'extrémité des rameaux , ou de jeunes rameaux latéraux tout en- tiers, se transforment en épines roides et acérées ; c'est ce qui donne naissance aux épines de certaines espèces de Rhamnus, de Sageretia, de Scutia, de Colletia et de Cryptandra. Feuilles et Stipules. Les feuilles sont toujours sim ples , le plus souvent:alternes : elles ne sont réellement opposées que dans les genres Colletia et Retanilla. Les nervures qui les parcourent affectent deux modes de disposition particuliers : tantôt elles sont pinnées ets toutes égales et parallèles , plus ou moins rapprochéesw et régulières ; tantôt les deux inférieures , beaucoup plus fortes , plus longues et plus obliques, donnant elles- mêmes naissance en dehors à des nervures secondaires, très-marquées , font paraitre ces feuilles à trois nervuresw principales. | Le Dans la plupart des plantes de cette famille, on rcotitél sur la tige , des deux côtés de l'insertion du pétiole, deux petites stipules, qui n’adhèrent aucunement au pétiole, et qui tombent presquetoujours assezpromptement. La pré- sence de ces stipulesest cependant loin d’être constante} elles manquent dans plusieurs genres (Phy lica, Soulan- gia, Colletia , Retanilla, Cryptandra): dans d'autres ; || au contraire, ces stipules prennent un grand développe- ment et se changent en deux aiguillons forts et roïdes. (“331 C'est ce qu’on obsérve dans la plupart des espèces de Zizyphus et de Paliurus. Dans les Zizyphus, genre très- mombreux et très-naturel , tantôt les deux stipules sont petites, foliacées et caduques; tantôt l’une (celle qui correspond à la surface supérieure de la feuille) avorte ou reste membraneuse et caduque, l’autre se change en un aïguillon très- fort et recourbé. Dans d’autres espè- ces enfin, toutes les deux se changent en aiguillons. En général, ces aiguillons , très-faibles et très-petits sur les jeunes pousses, ne prennent leur développement complet, et n’acquièrent cette force qui en forme des armes redoutables, que sur les rameaux de l’année pré- cédente, ou du moins après la floraison. On voit que les épines dont sont armées beaucoup de plantes de cette famille , ont deux origines très-différen- tes; ce sont tantôt des rameaux avortés et tantôt des sti- pules qui ont acquis un développement particulier. Inflorescence. La disposition des fleurs est tellement variée dans cette famille, qu’il est difhcile de la bien faire connaître d’une manière générale. Dans toutes ces plantes cependant c’est une inflorescence générale, in- déterminée ou indéfinie , composée d’inflorescences par- Mielles , axillaires, définies ou quelquefois elles-mêmes in définies (x). él (x) Voyez , pour Vespliention de ces diverses expressions, l'intéres- ARE Mémoire de M..Rœper sur Y’inflorescence , dont nous allons cepen- dant rappeler ici les principaux résultats. Sous le nom d’inflorescence défiuie ou déterminée, M. Rœper comprend celles dans lesquelles la tige ou.le rameau principal est terminé par uné fleur accompagnée d’au- tres fleurs naissant des aisselles des feuilles inférieures alternes ou op- posées; ce qui donne naissance aux inflorescences en cymes , en glome- rules, ou en fascicules. Dans ces modes d’inflorescence , c'est toujours LS (13529) Dans le plus grand nombre de Rhamnées, les fleurs: soc axillaires , rarement solitaires , le plus souvént réu- nies plusieurs ensemble , et adoptant alors deux modes principaux d’inflorescénce, qui, par l'avortement des feuilles aux aisselles desquelles elles se développent, donnent naissance aux divers modes d’ inflorescence ter minale qu’on observe dans cetté fâmille. Les fléurs axillaires sont , en effet , ou en cymes dicho- tomes terminées comme on l’observe dans les Zizyphus, Paliurus, Hovenia , qui, par la réduction de ces cy= mes , forment souvent des fascicules sessiles , comme on! le voit dans béaucoup de Zizyphus et de Rhamnus, où en grappes à pédoncules simples, commé dans les Ala2 térnes , les Retanilla et la plupart des Colletia. Cette dernière disposition donné naissance , par le rACCOUÉCIS=" sément de l’axée: de la grappe ;aux fleurs len onbelles des Soutia ; ou aux fleurs fasciculées à pédoncules-sim2 ples de plusieurs Rhamnus. la fleur centrale ou terminale qui s’épanouit la première ; les fleurs infés rieures ou de la circonférence ne se développent que plus tard. Dans. des | inflorescences indéterminées où indéfinies , dont l’épi ou la grappe nous | offrent le meilleür exemple il n’y a pas de flèur terminale ; ét les fleurs | naissant de l’aisselle de bractées plus ou moïns rapprochées fleurissent toujours de bas en haut. Mais ces divers modes d’inflorescence peuvent se combiner ensemble et donner lieu à des formes très-yariées, qu ’on 1e me paraît pas avoir bien distinguées ; ainsi, les panicules ue sont Gi. souvènt) simplement ui épi iow üné? grappe rameusé du cotiposée) de! grappes secondairés ; souvent'elles sont formées de.éÿymes, de fascicules, ou de glomerules réunis sur des rameaux nustoudont les feuilles: se sont | réduites à des bractées! et dans ce cas le développement de l'inflores- | cence générale est: celui des inflorescences inidétérfhinées ; et/celui de | chaque faisceau de fleur ést lé même que celui des inflorescencus déter- | minéèss c'est ce düi à lieu däns la/plopart dés’ Rhémnées + fleurs én panicules, GE 29 Lo «29108 C8 ) Dans le premier mode d'inflorescence , soit que la cyme bien développée soit facile à reconnaître , ou que, plus réduite, elle ne forme plus qu’un amas de fleurs sessiles , ce sont toujours les fleurs centrales qui se dé- veloppent les premières; dans le second, ce sont au con- traire toujours les fleurs externes. Ces deux modes d’inflorescence portés par des ra- meaux dépourvus de feuilles ou n’ayant que des bractées plus ou moins développées, forment des panicules ou tout-à-fait terminales ou sortant elles-mêmes de l’ais- selle d'une feuille, et dans lesquelles le développement général de l’inflorescence a lieu de bas en haut , comme dans les inflorescences non terminées ; tandis que le dé- veloppement de chaque aggrégation partielle de fleur a lieu ou de bas en haut, ou du sommet à la base, selon que ce sont des grappes réduites ou des cymes conden- sées qui forment ces groupes de fleurs. C’est ce qui fait que, dans la plupart des inflorescences en panicules ou en épis des plantes de cette famille, les fleurs sont dis- posées par fascicules interrompus, comme on l’observe dons les genres Sageretia, Berchemia, Ventilago, Gouania, Ceanothus. Enfin, il est un dernier mode d'inflorescence qui n’est propre qu’à un petit nombre de genres ; c’est l’épi ou la grappe terminale, réduite dans Ja plupart des cas à un capitule : on l’observe dans les Cryptandra, Phylica, Soulangia et Trichocephalus , dans lesquels les fleurs sont aussi quelquefois solitaires à l’aisselle des feuilles supérieures. Calice. Quoique assez variable dans sa forme , le ca- lice offre dans sa disposition et sa structure, un des ca- (334) ractères les plus constans de la famille des Rhamnées ,* son tube, plus ou moins ouvert, varie depuis la formé presque cylindrique jusqu’à celle tout-à-fait plane. Il se termine par quatre ou cinq divisions triangulaires plus! ou moins aiguës , qui, dans la préfloraison, sont exac+ tement appliquées les unes contre les autres, sans se recouvrir aucunement. bi Dans le plus grand nombre des plantes de cette fa=t mille, les divisions du calice sont couvertes intérieure ment par une sorte de couche charnue et lisse, quil forme sur leur milieu une crête plus ou moins mar+ quée, se terminant vers l’extrémité des divisions par unh tubercule charnu (1); cette couche charnue, qui est! nulle ou à peine sensible dans les genres où le disqueh est bien limité, tels que les vrais Rhamnus, les Col=h letia , ne serait-elle pas une sorte d’expansion de la sub4 stance de ce disque? du moins il est certain que cetteh surface interne a un aspect particulier , qu’on n’observeh pas sur les calices de la plupart des autres plantes, et qui est semblable à celle du disque. 4 Disque. Aucun organe dans cette famille ne présenteh des modifications plus nombreuses et plus importantes pour la classification que le disque : dans tous les! genres, il adhère à une partie plus ou moins étendu@ du calice; tantôt il ne couvre que le fond de cet organe À À | (1) Cette crête et ce tubercule saillant paraissent produits par la! compression des pétales et des étamines sur les parties voisines, com- pression qui, par suite de la forme particulière de ces organes, ne peut pas avoir lieu sur la ligne moyenne, et surtout vers le sommet des divis h sions du calice. : (335) sans s'étendre sur le reste du tube , commé on l’observe dans le genre Colletia ; dans la plupart, au contraire, il s'étend jusqu'à la partie supérieure du tube, et là il est limité par un rebord ordinairement assez saillant. Sa forme, alors, dépend de celle du iube du calice; dans les calices urcéolés, comme ceux des Rhamnus, Sag geretia, Scutia , il tapisse cette cavité, et enveloppe plus ou moins étroitement l'ovaire, sans lui adhérer. Dans les Zizyphus, Paliurus, Hovenia, Colubrina, il remplit la cavité peu profonde du calice, et entoure V ovaire, auquel il adhère en partie, d’un anneau large, plat et pentagone. Par cette adhérence partielle à l’o- vaire , il détermine la persistance du tube du calice au- iour de cet organe; et, suivant la forme du calice, sa plus ou moins grande adhérence, et le développement qu'il acquiert pendant la fructification , le fruit est ou semi-adhérent, ou simplement entouré d’une sorte de cupule à sa base. Dans quelques genres à ovaire com- plètement adhérent, tels que les Soulangia et les Gouania, le disque non-seulement sert de moyen d’u- nion entre le calice et l’ovaire, mais recouvre ce der- nier organe d'une couche épaisse, limitée, et forme ainsi un disque épigyne très-distinct. Dans des genres “très-voisins de ceux-ci, le disque paraît manquer com- plèiement, c’est-à-dire qu’on ne voit pas de couche charnue, épaisse, couvrant une partie limitée du calice ou de l'ovaire ; mais il nous paraîtrait plus d'accord avec Jes analogies, d'admettre que däns ce cas le disque couvre toute la surface interne du calice, d'autant plus que dans certains de ces genres ; le calice est enduit intérieure- went depuis sa base jusqu’à l'extrémité des divisions, (336 ) par une :couche eharnue ; épaisse , et parfaitement dis- tincte de la membrane propre dé cet organe : tels ‘sont les genres Phylica , Trichocephalus , Retanillu. De ces genres ; oh passe par dés intermédiaires insensibles aux Cryptandra et aux Pomaderris, dans lesquels le disque paraîtrait manquer entièrement dans la pluparti des espèces; tandis que, dans d’autres ( Cryptandrar amara), il forme une couche assez épaisse sur tout le calice ; d’où nous devons conclure que, dans les autres ,. il est seulement réduit à une ténuité telle, qu’il ne fait que donner à la surface interne du calice un aspect gras. et comme cireux tres-particulier. Deux observations. viennent à l'appui de cette opinion , c’est 1°: l'aspect tout-à-fait différent du calice dans les Colletia, où lé” disque est parfaitement limité au fond du tube , et dans! 944148 ! lesquels le calice est mince et membraneux; © forme étoilée du disque dans les Gouania , où éés! lobes triangulaires du disque qui correspondent aux di- visions du calice, paraîtraient analogues à la couché charnue qui ordinairement adhère à ces divisions, et qui dans ce cas serait libre et distincte. Enfin le change- ment de ces lobes du disque des Gouania en étamines, changement que j’ai observé dans une espèce, pour- rait porter à admettre que la couche charnue , et sur-" tout la crête et le tubercule qui couvrent intérieurement les divisions du calice de la plupart des Rhamnées , sont produits par l’avortement des étamines qui, dans la plupart des végétaux, sont opposées à ces divisions , éta- mines qui manquent dans toutes les plantes de cette fa mille , dans laquelle on n’observe que des étamines op- posées aux pétales: ( 337 Pétales. Les pétales altérnent toujours avec les divi- sions du ‘éalice, et sont insérés au sommet du tube à l'angle: même formé par la réunion de ‘ses divisions. Dans la plupart des gegres, ils s’insèrent au bord du _ disque qui tapisse’ce tube, ét leurs vaisseaux unis à ceux des étamines forment ‘un faisceau qui descend entre le disque et Îe calice Jui-mème ; cépendant dans les Colletia, dont le disque n’occupe que le fond du calice, les pétales sont égalément insérés auprès de l’o- rifice sur le calice lui-même ; l'insertion périgyne est donc parfaitement caractérisée dans cette famille! 1 Étamines. Va position: des étamines devant les pé- ‘tales est:un des, caractères les plus remarqüables des Rhamnées. Celte position, et mème leur légère adhé- rence avec l'onglet des pétales, détermine. nécessaire- Pment une même insertion dans ces deux organes; les fi- lets ainsi soudés à la base des pétales , sont presque tou- jours plus courts qu'eux ou très-peu plus longs; ils sont aigus au sommet, et cette pointe donne attache au _connectif de l’anthère , qui est ainsi vacillante. “ Ce dernier organe pré$ente deux formes ou plutôt deux modifications remarquables d’une même structure, qui montrent clairement comment certaines antlhères loculaires résultent de la réunion des deux loges qui composent les anthères ordinaires. Dans le plus grand “nombre des plantes de cette famille; les anthères sont “ovales, à deux loges oblongues, parallèles ou un peu plus rapprochées vers le haut, légèrement divergentes “vers le bas : chaque loge s'ouvre par une fente longitu- dinale, qui s’étend sur le côté interne , du sommet à la X. — Avril 1827. , 22 (338) base. Dans d’autres genres, tels que les Rétanilla, les Trichocephalus , les Soulangia, la plupart des Colletiæ et des Phylica , les deux loges de l’anthère se rénnis= sent complètement par.en haut : cependant, dans quel ques espèces , une échancrure assez profonde indique) encore la réunion des deux loges; les deux fentes se confondent aussi en une seule fortement arquée , et on! a ainsi une anthère réniforme, à une seule loge s’ousll vrant de haut en bas par une fente courbe , et ayant; lorsque la valve inférieure est abaïssée , une forme tout à-fait circulaire. Il est évident ici que ces anthères unis loculaires , sont le résultat de la confluence des deux loges d’une anthère biloculaire, et non pas de l'avor- tement d’une des deux loges, comme cela a lieu dans d’autres familles. Toutes ces anthères sont fixées aû son met du filament, par un connectif très-petit et à peine} distinct; elles sont introrses dans presque toutes les es} pèces ; deux plantes seulement de cette famille ont offerth jusquà présent des anthères extrorses : ce sont le Zizy=} phus havanensis Kunih, et le Rhamnus Sarcompha= lus L. (1}, espèces dont la position sera très-difficile à fixer, tant que leur fruit ne sera pas connu. Je n’ai examiné le pollen que sur un petit nombre d'espèces, cependant dans toutes les plantes de genres assez différens où je l’ai observé, il s’est présenté sos la forme de globules forts petits, elliptiques et mar- qués d’un sillon longitudinal lorsqu'ils étaient secs, sphériques et portant quelquefois trois ou quatre ma: melons saillans lorsqu'ils avaient été humectés : jamais! je ne les ai vus éclater brusquement sur l’eau. ; (x) KRunr& , Vos. Genera et Species, t, vix,p. 57. ( 339 ) Pistil. Peu de familles présentent plus d’uniformité dans la structure du pistil que celle des Rhamnées. L'o- vaire, ou complètement libre, ou plus ou moins adhérent au tube du calice, est surmonté d’un style simple ou divisé en un nombre de branches égal à celui des loges de l'ovaire. Le stigmate simple ou lobé qui termine le "style unique ou ses rameaux , est en général fort petit, hil ne forme à leur extrémité qu’une surface peu éten- ‘due , couverte de papilles. Le nombre des loges de l’o- vaire varie de deux à quatre ; dans le plus grand nom- bre des génres-cet organe est à trois loges ; dans quelques MRhamnus il est à quatre loges , et dans les genres Zizy- \phus , Ventilago, Berchemia, ainsi que dans quelques espèces de Scutia et de Rhamnus, il est réduit à deux loges séulement. Chaque loge ne renferme jamais qu’un seul ovule (r) qui s’insère au fond même de la loge, et “qui est par conséquent dressé. Tantôt cet ovule est com- mplètement’séssile, comme dans les Rhamnus, Zizy- phus, Colletia, Crouanta; tantôt il est porté sur un cordon ombilical assez court , il est vrai, mais qui pa- ait jouer un rôle important dans la fécondation , et qui prend un plus grand développemeut après cet acte. Li ». Ovules. Dans les ovules , avant l’imprégnation, j'ai toujours trouvé la membrane interne libre et bien dis- tincte du testa; mais en étudiant ces ovules plus tard, (1) La seule exception connue existe dans le Rhamnus humboldtiana, où M. Kunth (/Vov. Gen. et Spec. , t, vi, p. 52) a observé un ovaire à deux logés renfermant chacune deux ovules collatéranx. Cette excep- tion peut être regardée presque comme unique, car j'ai examiné avec le plus grand soin l’ovaire de plus des deux tiers des espèces de cette fa- mille, etje n’en ai pas trouvé un autre exemple. "(340 ) lorsqu'ils avaient déjà acquis un grand développement ,. quoique l'embryon y fût à peine visible, cette membrane, ou était entièrement soudée au testa dont elle se distin= guait seulement par son tissu plus lâche et plus blane ( c'est ce que j'ai observé sur diverses espèces de Rham-1 nus et de Phylica): ou bien elle se soudait dans sa moitié supérieure seulement et restait libre vers l'ori- fice du testa, comme on le voit sur l’ovule à moitié mürs du Pomaderris apetala. ‘à Dañs toutes ces plantes, le testa lui-même, examiné, au microscope sur des ovules déjà fécondés et à moitié! de leur développement , est composé de trois couches” très-différentes : l’une, externe, n’est qu'un épiderme mince ; l’autre, moyenne, est solide et fibreuse, formée _ de fibres transversales (1), c’est elle qui doit former le test de la graine ; enfin, l’interne , très-épaisse dans 1ehl premiers temps qui suivent la fécondation , est formées d’un parenchyme lâche, composé de cellules remplies! de globules verts : elle s’atrophie peu à peu à mesure! que l’amande et l'embryon se développent. : C’est en général dans cette couche que passent les! vaisseaux nourriciers qui composent le raphé et vont for- mer la chalaze; raphé qui, dans ce cas, suit l’un des) côtés de l’ovule en dedans du test, et redescend en pars tie de l’autre côté après que la plupart des vaisseaux qui. le composent ont donné naissance , par leur épanouissé®| ment, à la chalaze. dl (1) Sous le nom de fibres j'entends ici, avec la plupart des auteurs qui se sont occupés d’anatomie végétale, des cellules allongées , fusis formes, placées parallèlement, comme on les observe dans le tissu ligneux. Le. | (341) ? Cependant parmi les Rhamnus de la première sec | tion , qui, sous ce rapport, font exception à Ja structure de toutes les autres espèces de cette famille, le raphé est | placé en dehors du test sous l’épiderme, au fond d’un ‘sillon profond qui parcourt toute la face externe de l’o- vule, et ce n'est qu'au sommet de cet organe que les vaisseaux percent le testa pour former la chalaze à sa face interne. | _ La chalaze, telle qu'on l'entend ordinairement, est un organe double ou composé de deux parties distinctes et d’un tissu très-différent. Elle est formée extérieure- ment par une expansion des vaisseaux du raphé, expan- sion ordinairement arrondie , qui correspond à toute la "base adhérente de l’amande ; mais cette base elle-même est formée par une couche d’un tissu spongieux et cellu- aire particulier , qui finit par se colorer en brun ou en noir, et donne à la chalaze cette teinte qui, en général, la fait distinguer facilement. La chalaze vasculaire m'a tou- \jours paru formée entièrement par un épanouissement de vraies trachées ; elle semble destinée, ainsi que M. Brown l’a déjà avancé , à sécréter la substance nu- tritive qui , absorbée par l’aréole de Flamande ou cha- laze celluleuse , doit pénétrer dans cet organe et servir à la nutrition de l'embryon. » L’amande , quoique paraissant d’abord entièrement formée d’un tissu spongieux uniforme, est cependant composée de deux parties bien distinctes. L'une, externe, présente un tissu cellulaire blane fort lâche, régulier , renfermant un grand nombre de globules blancs très- petits ; c’est le chorion de Malpighi. Dans son centre flotte un sac membraneux , presque entièrement libre (342) dans les premiers temps, uni ensuite au tissu celluleux environnant , et s'étendant jusqu’à la chalaze, à laquelle cle finit mème par paraître adhérer. Les parois de ce sac ; lorsqu'il a acquis un certain développement , sont: formées par une seule couche de cellules très-petites et ! très-différentes de celles du tissu environnant. Infé- rieurement il s'étend jusqu’au mamelon qui termine l’amande , auquel il adhère intimement ; sa cavité est simple et non partagée par des cellules : elle contient un liquide aqueux dans lequel flottent de petits globules; c'est la liqueur à laquelle Malpighi à donné le nom de liqueur de l’amnios. Le petit mamelon qui termine l’amande , et qui s’en gage dans le trou du testa, paraît évidemment déstiné à absorber le fluide fécondant, et ainsi à faire pénétrer jus” qu'au sac intérieur (sac de l’amnios) le fluide qui doit déterminer la formation de l'embryon. En effet, c’est toujours dans ce sac, et immédiatement à l'extrémité qui J 9 correspond au mamelon , que l'on voit les premiers li-. néamens de l'embryon. Nous n'avons pu faire ces observations sur la struc- ture de l’ovule et sur le développement de ses diverses parties que sur quelques espèces qui croissent dans nos jardins, tels que des Rhamnus, des Zizyphus, des Phylica ; mais il existe une telle uniformité dans la structure de l'ovaire dans cette famille, que nous ne dou+ tons pas qu'elles ne s'appliquent à toutes les espèces. Quant au mode d'insertion de ’ovule et à la manière dont le fluide fécondant agit sur lui, on observe dans les Rhamnées deux dispositions différentes. Tantôt l’ovule et ensuite la graine sont parfaitement sessiles:, ou plutôt he ( 345 ) le pédicule excessivement court par lequel ils sont fixés au fond de la loge de l'ovaire, n’est formé que par les vaisseaux nourriciers; dans ce cas, le tissu destiné à établir la communication entre le stigmate et l’ovule, se termine à l’angle inférieur et interne de la loge par un petit mamelon celluleux qui correspond à l'ouverture du testa. Ce petit mamelon spongieux s’atrophie plus tard , et le point où ce tissu perçait l'endocarpe forme un trou qu’on remarque à l'angle interne des coques du fruit de plusieurs de ces plantes. Tantôt l’ovule est porté sur un pédicule plus long, formé en même temps par les vais- seaux nourriciers et par un tissu cellulaire lâche et spon- gieux qui fait suite au cordon de même nature qui des- cend du stigmate. Dans ce cas, le cordon ombilical , très-étroit avant la fécondation, sé gonfle peu de temps après que le stigmate a été fécondé ( époque à laquelle se fait probablement l’imprégnation de l’ovule ; car il me paraît, d'après plusieurs observations , que le fluide fécondant met un temps assez long , et variable suivant les espèces , à parvenir du stigmate à l’ovule ); il couvre alors et enveloppe même en partie l’ouverture du testa , et c’est par l'intermédiaire de ce tissu celluleux du cor- don ombilical , que je pense que s’opère l’imprégnation de l’ovule. Fruit. L'’ovaire, parvenu à l’état de fruit mür, diflére peu de ce qu’il était dans la fleur. Quelquefois une loge avorte, et les ovaires à deux ou trois loges se trouvent réduits à une seule ou à deux ; cependant ces avortemens «sont assez rares dans cette famille. Le péricarpe, dans les divers genres , prend des con- (344) E sistances très-diflén ntes. Tantôt il reste mince, sec et. crustacé ; les coques qui le composent se séparent et s’ou- yrent intérieurement par la suture qui correspond à l'axe, soit que le calice adhère à la surface de ce fruit , soit qu’il reste à sa base sans lui adhérer ; tel est le fruit des Ceanothus, Colletia, Colubrina , Pomaderris , Cryptandra, Phylica, Gouania. Tantôt l’endocarpe devient dur et ligneux ; il forme des coques indéhis- w centes qui restent unies intimement, et qui sont recou- vertes ou par un sarcocarpe, mince et sec ; comme dans M les Retanilla, Berchemia ,, Ventilago, Paliurus ; où par un sarcocarpe charnu, comme dans les Jujubiers. Enfin, dans les vrais Rhamnus , tout le péricarpe de- 4 vient charnu et-bacciforme, et les loges sont à peine ta- M pissées par un endocarpe mince ct cartilagineux qui forme M autant de noyaux dislinets. à Graine. Les modifications de structure qu’on observe dans les graines étant Ie résultat nécessaire de celles qué |: nous avons signalées dans l’ovule , nous n’entrerons pas M dans de grands détails à leur égard. . ‘4 Comme nous l'avons déjà remarqué , les graines sont tantôt sessiles, tantôt portées sur un cordon ombilical" court, épais et spongieux qui embrasse leur base comme une sorte de cupule; c’est ce qu’on observe dans les genres Zrichocephalus, Phylica, Soulangia, Poma- F derris, Cryptandra. Les graines sont généralement ovoïdes ou oblongues, » anguleuses intérieurement et très-lisses ; le testa qui Les, enveloppe est presque toujours fibreux et coriace :-il est ( 345 ) membraneux dans les Zizyphus, dont les graines sont protégées par un noyau dur et épais. Dans les vrais Rhamnus , le testa est recourbé de ma- nière à former extérieurement un sillon profond dans lequel est situé le raphé qui, dans ce genre, est placé en dehors de la couche fibreuse du testa, qu’il ne perce qu’au sommet pour former la chalaze. Uneautre modification plus singulière est celle qu'of- fre le genre Berchemia(1). Dans ce genre, le testa adhère, surtout vers la partie supérieure et ‘à la face interne de l’endocarpe fibreux qui forme les loges du fruit; il est libre vers la partie inférieure et externe, et coupe même ainsi obliquement la cavité du péricarpe en deux loges secondaires ; l’une, supérieure , ordinairement plus grande , est formée par la cavité même du testa ; et ren- ferme l’amande suspendue à la chalaze ; Pautre, infé- rieure et externe, se trouve comprise entre l’endocarpe et la face externe du testa : elle est traversée par les vaisseaux du raphé qui, dans ce genre comme dans les vrais Ramnus, sont placés au côté externe dela graine et en dehors du testa (cette loge correspond par consé- quent au sillon des graines des Rhamnus ). » Dans la graine, on retrouve en général toutes les par- ties de l’ovule d’une manière plus ou moins distincte. Le testa fibreux , recouvert d’un épiderme mince , forme Ja couche la plus épaisse de ses tégumens ; la couche interne s’est atrophiée et est unie à la membrane in- terne; enfin l’amande, enveloppée de sa membrane propre, est attachée à la chalaze et presque toujours (x) J'ai observé cette structure sur les graines du Berchemia volubi- lis et du Berchemia floribunda. l ( 346 ) libre et bien distincte des membranes externes : quel quefois cependant , dans les Zizyphus , elle paraît unie à celles-ci dans sa plus grande étendue , et libre seule- ment vers son sommet. Le petit mamelon qui la termine correspond toujours à l’ouverture du testa, ouverturé alors à peine distincte et placée auprès du hile ; ce ma= melon a presque toujours une couleur plus foncée que lé reste de là membrane. L'intérieur de l’amande est composé d’un endosperme charnu , déposé dans le sac de l’amnios. Cette partie de l’ovule s’est plus ou moins réduite suivant les espèces , de sorte que l’endo- sperme, très-distinet dans la plupart, est quelquefois réduit à une couche mince de substance charnuëé qui ta< pisse l’intérieur de la membrane propre de l’amande :" c’est ce qu'on observe dans les genres Zizyphus et Ven tilago. Dans son centre se trouve l’embryon, d’une couleur ordinairement semblable à celle du périsperme; w c'est-à-dire d’un jaune pâle et sale , d’un beau vert dans” les vrais Rhamnus ; il oceupe la plus grande partie de, la graine. La radicule, courte, correspond et touche au mamelon qui termine l’amande inférieurement. Les co-\ tylédons , très-grands , plats et charnus , sont appliqués l'un contre l’autre; leur surface est presque égale à celle de la graine , et c’est sur leur face externe que se” trouve appliqué l’endosperme. $ IIL. Æfinités des Rhamnees. Il résulte de l'examen que nous venons de faire des principaux organes de la famille des Rhainnées et de leurs modifications les plus importantes, que cette fa- LES, D'HPINR » | ( 347) mille ainsi limitée est l’une des plus naturelles du règne végétal, La structure et la préfloraison du calice, la forme des pétales et des étamines , et leur position res- pective, la disposition du disque; enfin l’organisation de l’ovaire, la position et le nombre des ovules, la structure de la graine , ne sont sujets qu’à des modifica- tions d’une importance très-secondaire , et qui ne chan- geut rien au plan général de Forganisation de ces végé- taux. Il nous reste maintenant à examiner quelles sont les familles avec lesquelles les Rhamnées ont le plus d’af- finité. Si l’on admet le principe que l'insertion des étamines est le caractère le plus important pour fixer les affinités , et par conséquent la base de la classification naturelle , on verra que. parmi les polypétales périgynes, il n’y a que les Rosacées avec lesquelles les Rhamnées aient quelque analogie : ce serait particulièrement le groupe des Pomacées qui s’en rapprocherait le plus par son ovaire à loges en nombre déterminé, par ses ovules as- cendans, le plus souvent au nombre de deux , enfin par ses feuilles simples présentant des stipules à leur base ; mais le nombre et la position des étamines et la structure de la graine les en éloignent beaucoup. D'un autre côté, si l’on fait abstraction de l'insertion , on trouve beau- coup de caractères communs à cette famille et à celle des Buttnériacées. M. Brown a déjà fait remarquer cette afli- nité (1). En effet, la préfloraison du calice, la forme des pétales , la position des étamines devant ces pétales ; Ja structure de l'ovaire dans plusieitrs des points les . (1) Gencrals Remarks on the botany of terra australis ; p. 22. ù ( 348 ) plus importans, celle de la graine, sont presque les mème ; ces deux familles difièrent principalement (sur- tout si l’on compare les Rhamnées avec la section des Lasiopetalées ) par les étamines extrorses dans les Butt-w nériacées, presque toujours introrses dans Jes Rham-# nées ; par l’absence du disque, et par suite , par l’inser-w tion hypogyne dans les premières ; enfin , par les ovules” au nombre de deux etquelquefois en plus grand nombre dans chacune des loges de l'ovaire des Buttnériacées , toujours solitaires , au contraire, dans les Rhamnées. Une dernière famille avec laquelle elle offre quelques points d’affinité, que M. de Jussieu avait bien sentis dans son Genera, est celle des Euphorbiacées; mais cette” famille diffère de celle des Rhamnées , comme la précé- dente, par l'insertion hypogyne, et en outre par la sé-M paration constante des sexes, et par l'insertion des ovules’ au sommet de la loge, caractères qui les éloignent beau- coup des Rhamnées. : , . Nous ferons remarquer ici que quelques genres , im" parfaitement connus , qu’on avait rangés dans cette fa-" mille , doivent en être exclus; tels sont les genres Gou- pia, Carpodetus et Schæfferia, dont nous donnerons la description dans un autre mémoire, où nous cher cherons à déterminer leurs rapports avec les autres vé= gétaux connus. : : Quelques espèces rangées dans des genres de cette famille doivent également sortir , non-seulement de ces’ genres , mais de la famille : tels sont les Rhamnus ra=" miflorus de Richard , et læyigatus de Vahl, qui, d’a- près des échantillons authentiques , appartiennent à la famille des Célastrinées ; et les Phylica pinifolia et ra= ( 349 ) emosa de Linné , qui sont des Brunia. Nous ne parle- rons pas de plusieurs autres genres qu'on avait rangés anciennement dans cette famille , et qui déjà en ont été exclus par d’autres auteurs. $ IV. Distribution geographique. La distribution géographique de celte famille dans son ensemble n'offre rien de remarquable. En eflet, il n’est pas de pays où on n’en trouve quelque représen- tant, si nous en exceptons la zône polaire : car le Rhamnus frangula, indiqué par Linné dans la Lapo- nie, n'y a pas été retrouvé par Wahlenberg ; ce qui supposerait qu'il y est extrèmement rare, et Linné lui- même ne l'indique que dans les parties basses et les plus méridionales de cette contrée. Le nombre des plantes de cette famille va successive- ment en croissant à mesure que la latitude diminue ; mais c’est particulièrement dans les parties les plus chaudes de la zône tempérée (entre les tropiques et le 40° degré environ de latitude) qu’elle paraît atteindre son maxi- mum dans les deux hémisphères ; ainsi les parties les ‘plus chaudes des États-Unis , l’Europe méridionale, le nord de l'Afrique, la Perse et l'Inde dans l'hémisphère boréal, le cap de Bonne-Espérance et la Nouvelle-Hol- lande dans l'hémisphère austral, produisent plus de plantes de cette famille que les autres parties du globe ; | cependant un nombre considérable d'espèce croit égale- ment dans la zône équatoriale. Mais si cette famille est répandue assez généralement à la surface du globe, il n’en est pas ainsi des geures ( 350 ) qu’elle renferme; la plupart sont limités à certaines régions : ainsi l'Europe et le nord de l'Asie sont la pa- trie de prédilection des Rhamnus ; l'Amérique septen- trionale présente quelques espèces de ce genre et tous les vrais Ceanothus ; la région méditerranéenne et les. parties chaudes de l’Asie nourrissent la plupart des Zi- zyphus. Ce même genre s'étend dans les régions équa- toriales des deux mondes ; qui produisent en outre pres: que toutes les espèces de Gouania, de Sageretia, de Scutià, de Colubrina, de Colletia,, de Retanilla, En- fin, les régions australes nous offrent des genres qui leur sont particuliers : tels sont lés Phylica, les Sou- langia, les Trichocephalus et le Willemetia, pour l'Afrique australe; lé genre Colletia ; pour l'Amé- rique; les Cryptandra, les Pomaderris et quelques Col- letia , à la Nouvelle:Hollande, à la: Nouvelle-Zélande, - et dans quelques autres points de l'Australasie. LOU MT TENTE SE LU NT NN ENNLE GAT GUY UGC RHAMNEZÆ. \ RHAMNEZÆ R. Brown , Decand.— Raamnorum pars: Juss. CaRACTER DIFFERENTIALIS. Calyx monophyllus, 4-5- fidus, laciniis acutis, in præfloratione valvatis. Petala, cucullata, vel convoluta, rariüs nulla, laciniis calycis altérna , ejusque fanci inserta. Stamina petalis opposita. Ovarium liberum , semi-adnatum vel adnatum, bi-1i vel rarius 4 loculare; loculis monospermis, ovulo erecto. Fructus carnosus indehiscens , vel siccus tricoe= | | (351) cus, Semina erecta. Endospermium carnosum, rarius nullum. Embryo semini subæqualis, cotyledonibus pla- mis maximis ; radiculà brevi inferà, CaRACTER NaTURALIS. Calyx monophyllus 4-5-fidus , ex- ternè sæpius villosus. Tubus expansus subplanus, hemi- sphæricus, urceolatus, campanulatus vel subeylindricus , hber, vel imferiüs ovario adnatus, vel cum eo omninô co- bærens ; interiüs nudus , vel in pluribus , disco carnoso aut fauci limitato , aut in laciniis effuso, tectus. Lacinia ovata, trianguülaria , rariüs subulata , acuta ; interiüs subcarnosa, in pluribus in medio lineä carnosäà prominente notata , et apice callosa ; in prœfloratione valvatim applicata. _ Petala cum calycis laciniis alternantia, ejusque fauci inserta , sæpiüs sub margine disci affixa , unguiculata, un- gue plus minüsve longo. Lamina rariüs patentia, plana, superiüs integra vel emarginata, in plerisque concava, convoluta vel cucullata , stamina vel eorum filamenta in- volventia, in pluribus nulla. Præfloratio complicata. Stamina petalis opposita. Filamenta calycis fauci vel margini disci inserta, et cum unguibus petalorum basi sæ- . piüs coherentia , laciniüs calycis breviora. Antheræ in pe- talis cucullatis reconditæ , vel è petalis convolutis exsertæ , parte medià vel inferiori dorsi ad apicem filamenti affixæ, versatiles, introrsæ (rarissimè extrorsæ); vel ovatæ, bilo- culares , loculis parallelis , aut basi divergentibus, rimä lon- gitudinali dehiscentibus ; vel reniformes, uniloculares (lo- culis superius confluentibus), rimä simplici arcuatä bivalvim hiantes. Pollen siccum ellipticum, sulco secundüm longi- tudinem notatum ; madefactum sphæricum , leve , vel tri- mamillosum. Discus formâ maximè varians , in Colleri& parvus, fun- dumque tubi calycis occupans ; in plerisque tubum calycis strato plus minüsve crasso tegens ejusque formam accipiens (in Zizypho, Paliuro, Ventilagine, Hoveniä, Colubrind, subplanus, pentagonus, angulis ad insertionem staminum emarginatis; in Ahamno, Sagerelid, Scutid, urceolatus ‘vel cupulæformis), et fauci margine distincto limitatus ; in alüs (Retanilld, Cryptandra, Phylic4, à plerisque auctoribus ut disco destitutis descriptis) super lacinias ca- Iycis etiam effusus , ejusque superficiem interiorem à fundo usque ad apicem laciniarum substantià carnosä incrustans; (352) at in quibusdam nullus? (in Pomaderri et Cryptandræ&, speciebus); margine petalis ‘staminibusque : insertionem præbens. *Ovarium Viberum , disco plus minüsve immersum | vel calycis tubo semi-adhærens, seu omninô adhærens ; ova- tum vel subglobosum, bi-triloculare , rarissimè quadrilo- culare (in quibusdam Rhamnis); loculis monospermis. Ovulum in quolibet loculo solitarium erectum } fundo loculi natum, sessile vel podospermio brevi suffultum. Po- dospermium, dum adest, antè evolutionem floris angus- tum , nec foramen testæ tegens, ad anthesim superiùs dila- tatum, et ut cupula parva basim ovuli foramenque am plectens, celluloso-spongiosum , vasibus raphes percursum. Testa Iævis vel dorso (in Rhamnis) sulco profundo no- tata , inferius propè hilum perforata. Foramen in quels sessilibus mamillo albido endocarpii respondens , in pedt- cellatis cupulâ spongiosà podospermii tectum nec ei adhæ- rens. Membrana testæ è stratis tribus formata, exteriu$ cuticulata tenuissima , medium transversè fibrosum, tes- tam seminis producturum , interius d'Eau prinium maximam partem ovuli occupans, dehince incremento nu- clei evanescens, raphes vasa continens. Wembrana interior. albida , tenuis, primüm libera, deindè testæ plus minusve | adhærens (in Pomaderri semi - adnata , in Phrylicis,. Rhamnis alüsque pluribus omninô adnata), cireùm chala- zam superiüs aflixa , inferius tubulosa, perforata , tubulo in foramine testæ incluso. Chalaza superiüs notata è du- plici strato (ut in omnibus seminibus) formata ; exterius, vasculosum , vasorum raphes expansione productum, testé insertum ; interius spongiosum , in oyulo semi Stipulis setaceis ; floribus solitariis, erectis; fructibus oblongis, sub- peudulis. . (2) BARTLINGIA. — Crypiandra obovata Sieber. | Calyx basi bibracteatus, tubo subhemisphærico , limbo: 5-fido ; laci- mis tubo duplà longioribus, oblongis, obtusis, interiüs villosis, in rœfloratione imbricatis. Petala 5 subrotunda , minima , subsquammi- Biui , plana, calycis basi inserta (au perigyna? an hypogyua ?). Starmina decem , 5 petalis opposita , breviora; 5 laciniis calycis oppos Sita, longiora; filamenta filiformia, brevia; ‘antheræ ovalo-subro- &undæ, biloculares , loculis rimis longitudinalibus et lateralibus debis- éeutibus. Discus nullus. Ovarium compressam , uno latere salcatun , sublanceolatum , uniloculare, mobospérmum (vel dispermum ?) ; ovn- ( 374 ) TRICHOCEPHALUS. — Puyzicæ Spec. Auct. Can. wirr. Calyx, tubo brevi suburceolato , inferius ovario adnato , superiüs libero , laciniis longissimis se- taceis. Petala nulla vel setacea. Stamina, antheris reni- formibus , unilocularibus. Discus vix distinctus, tubum et lacinias calycis tegens. Ovarium inferum , triloculare. Stylus simplex, brevis. Fructus semi-inferus, tricoc-" cus. Semina podospermio carnoso, brevi, suflulta. Car. nat. Calyx externè lanatus, tubo inferiùs ovario adnato, superius subcylindrico, hbero, limbo 5-fido, la= cinüs erectis, subulatis, angustis, lanuginosis. Petala sub= nulla, parva, setacea, incurva. Siamina antè petala aflixa, filamentis brevibus; antheris reniformibus, uniloculari= bus, rimâ arcuatà bivalvim dehiscentibus. Discus vix dis= tinctus ; stratum carnosum, tenue, calycis tubum incrus= tans. Ovarium calyci adnatum , superficie, superiori sub- planâ, glabrâ vel maximè villosä ; triloculare, loculis mo+ nospermis ; ovulo oblongo, erecto, podospermio brevi# cupulæformi , suffulto. Stylus smplex, brevis. Stigma sub= trilobum. Fructus (ex Tr. Stipulari) semi-adhærens ; pars infera calyce adnato tecta, lævis; supera , alterâ major, libera, rugosa, villosa. Capsula tricocca, coccis duris, lignosis}; inter se primüm arctè adnatis, deindè dehiscentibus. Se= Lum lateri sulcato aflixum , peritropum. Stylus brevis , subulatus, apici- laris. Stigma simplex, parvum. Fructus… Suffrutex è Vovd-Hollandid, ramis gracilibus , fastigiatis ; foliis al= ternis , obovatis , retusis, integerrimis, glabris, brevè petiolatis, bas bistipulatis ; stipulis brévibus , cuneiformibus, acutis ; floribus ad apices. ramulorum congestis , subglomeratis. Geuus inter ordines naturales difficile disponendum, fructu hüc us= què ignoto ; flores juniores inaperti in speciminibus Siberii à cl. Kunth communicatis , solüm suppetebant ; insertio perigyna videtur; sed hoc genus differt à plerisque plantis perigynis calyce tubuloso præditis, stas minibus petalisque fundo tubi calycis nec fauci afixis; Amy gdalineis. | vel Chrysobalaneis affinitate arctiori conjunctum mihi videtur quàm | ullis alüs ordinibus ; à prioribus differt staminibus definitis, ab alteris | flore regulari et stylo apicilari, ab utrisque staminibus imo calyci nec | ejus fauci insertis. Dixi in honorem clar. J. Banruinc, qui cum cl. Wenpranp disser= | tationem iugeniosam de Diosmeis evulgavit, | ( 375 ) minibus erectis, oblongis, subtriquetris , migris, lævissimis, podospermio basi cupulatis. T'esta coriacea , interis ra- phe laterali, chalazam ad apicem éfformante , notata. Nu- cleus testæ subadnatus, apice mamillo', foramini respon- dente, præditus. Ændospermium carnosum, flavescens. Embryo magnus, semini subconformis, planus; cotyledo- nibus applicatis; radiculà brevi mferà. Suffrutices à Promontorio Bonæ-Spei, ericoïder ; ramis Jastigiatis, tomentosis ; folüs énferiüs villosis, superius glabris, margine convolutis, brevè petiolatis, stipulatis vel exslipulatis ; floribus capitatis, capitulis elongatis (in T. Spicatà) vel sphæricis (in T. Süpulari) #axirnè 10- mentosts Hujus generis species suut : 1. TricnocepnaLus sriputanis (Phylice stipularis L.). — 2, Fricnocepxazus spicarus ( Phyéica spicata Linn., Suppl; Lamk., [ustr,t. 127, fig. 3). PHYLICA. — Puvyricæ Spec. Auct. © Can: prrr. Calyx tubo subeylindrico , inferius ovario adnato, superiüs libero. Petala cucullata. Stamina in- clusa , antheris ovatis vel reniformibus, bilocularibus vel unilocularibus ; discus vix distinctus, calycis tubum et lacinias tegens. Ovarium inferum, triloculare. Stylus simplex. Fructus inferus, calyce toto persistente parvo coronatus, tricoccus. Semina podospermio brevi car- uo50 suffulta. Car. var. Calyx externè villosus, rariùs subglaber, tubo subcylindrico, basi ovario adnato , superiüs libero , limbo 5-fido ; laciniis erectis , acutis Petala vel subrotundä, con- cava ; fornicato-cucullata, vel oblonga, complicato-cucul- lata, fauci inserta. Stamina petalis inelusa, antheris bilo- cularibus, oblongis, loculis parailelis rimis longitudinalibus apertis, vel reniformibus, loculis supernè confluentibus et rimâ unicà arcuatà bivalvim dehiscentibus. Discus vix dis- tinctus; vel stratum carhosum calycis tubum et lacinias, ovariique ‘partem superlorem teens. Ovartim parvum, inferum,, fuudo calycis adnatum ; trilocülare, loculis mo- ( 376 ) nospermis ; ovulo erecto, podospermio brevi suffalto. S4y- lus simplex plus minüsve elongatus, calycis tubo sæpins æqualis. Sigma trilobum vel tridentatum, in quibusdam conicum , integrum. | Frucius inferus, ovatus, superiüs coarctatus, tubo ca- lycis persistenti , rariüs deciduo, coronatus, glaber, coria- ceus, tricoccus; coccis disjunctis, interius dehiscentibus, monospermis. Semina ovato-oblonga, lævia, basi podo- spermio brevi cupulato suflulta. T'esta crustacea , crassa , interius raphe laterali notata. Nucleus chalazæ suspensus , mamillo brevi, foramini respondente, terminatus. Endo- spermium carnosum. Embryo cotyledonibus oblongis, pla- nis, carnosis, applicatis; radiculä brevi inferä. Suffrutices ramosissimi , ericoidei ; ramis erectis, fasti- gtatis ; folüs sparsis, exstipulatis, linearibus, margine revolutis, inferius villosis , superiüs glabris vel pubescen- tibus ; vel longè pilosis. Flores capitati vel spiçalo-capi- tati, bracteis brevibus villosis vel longioribus plumoso- pilosis cincti. Hujus generis species in duas cohortes distribuendæ sunt, caracteribus sequentibus distinctas. $ I. £ricvideæ. Calyx laciniis ovatis, acutis, erectis, vel subpaten-. tibus , externè sublanuginosis. Petala subrotunda, concava, fornicato- cucullata. Antheræ reniformes, loculis confluentibus, uniloculares, bivalvim dehiscentes. Stigma sæpiüs trilobum vel tridentatum. Folia nitida, glabra, brevia, acerosa. Flores in capitulis sphæricis , densis, congesti. 1. Payzica parviFLoRA L. — 2, Payrica Ertco1pes L.— 3. Pryzica AcEROoSA Willd. — 4. Puyzica nitipA Lamk. — 5. Payxzica REFLExA Lamk. (An Ph, callosa L.?) $ IL. Strigosæ. Calyx tubo longiori, lacinüis erectis, acutis, subula- tis, externè pilosis. Petala oblonga, complicato-cucullata. Autheræ. oblongæ , biloculares, loculis parallelis, rimis distinctis, longitudina- libus, dehiscentibus. Stigma subulatum vel clavatum, integrum. Folia pubescentia, hirta, strigosa, vel villosa, linearia. Flores spicati vel capitati , bracteis longissimis , villosis vel plumosis, sæpiùs involucrati. 1. Payxzica gicoror Lion. (P. strigosa Thunb.). — 2. Payzrca PINEA Thunb.— 3. Pnxzica rosmaninirozia Lamk.— 4. Puxzica va ( 377 ) zosA Thanb. — 5. Puxzica mortzonraus Vent. — 6. Payica rLu- mosa L. — 7. Puyrica squarnosa Vent. — 8. Puyrica capiTara Thunb. Species quas observavi solùm bic enumerare volui. Alias species nu- merosas quas in herbariis parisiensibus non vidi ex aflinitate cum præ- cedentibus vel ex observatione caracterum quicunque ad genera et sec- tiones referre poterit. Præter illas quas ad genera Soulangiam et Tri- chocephalum retuli, duæ species huic generi ab omnibus auctoribus adjunctæ, nempè : Phylica racemosa L., et P. pinifolia L., exclu- dendæ sunt et inter Brunias enumerandæ. (Vide Dissertationem de Bruniaceis , in Ann. Sc. nat. ,t. 8,p. 357.) SOULANGIA. — Puyzicæ Spec. auct. Car. p1rr. Calyx tubo obconico, ovario adnato. Pe- tala cucullata. Stamina inclusa , antheris reniformibus , unilocularibus. Discus epigynus , pentagonus , carnosus. Ovarium calycis tubo adnatum et æquale, triloculare. Stylus subsimplex. Fructus inferus, areolà magnà su- periüs notatus, tricoccus. Semina podospermio brevi carnoso suffulta. Car. nar. Calyx externè villosus , tubo obconico, ovario adnate et ab illo repleto, limbo 5-fido, laciniis acutis, apice callosis, subpatentibus. Petala parva, integra, brevè uns guiculata , cucullata. Starmina, filamentis brevibus arcua- us; antheris reniformibus, unilocularibus (loculis duobus superiüs confluentibus) bivalvim dehiscentibus. Discus pentagonus, convexus, planus vel subconcavus, ovarium tegens et ad marginem elevatus. Ovarium tubo calycis æquale et adnätum, triloculare ; loculis monospermis; ovulo erecto, podospermio brevi, cupulæformi, suffulto. i$tylrs simplex , brevis , subconieus (rariüs apice trifidus). Sigma tridentatum , vel stigmata tria. Fructus imferus, ovatus, superiüs areolà magnâ, calyce non tectà, subplanà, notatus; calycis tubo non coronatus; tricoccus, coccis disjunctis interiüs rimà dehiscentibus. e- mina ut in Phylicä. Suffrutices ex Africa australi, ramosissimi ; fohis alter- ns , exstipulaiis ; integerrimis, brevè petiolatis, ovatis, ( 378 ) cordatis vel lanceolatis, rariüs linearibus, inferius vil. losis, supernè sæpiüus glabris. Flores in axillis foliorunz superiorum vel bractearum solitarii, spicati vel panicu- lati, pube brevi tecti. Genus dicavi cl. Souranee, è Societate repià agriculture parisiensis , atque Societate philomaticà , qui culturà plan— tarum rariorum mayis perfectà , vegetabiliumque utilium . introductione , de re herbariâ benè meritus est, Hujus generis, habitu et structurà floris ab aliis Phylicis maximè distincti, sunt species sequentes ab omnibus auctoribus inter Phylicas enumeratæ, scilicet : 1. SOULANGIA AxILLARIS ( Phylica axillaris Lamk.).— 2, Souzancra ozeærouiA ( Phylica oleæfolia Vent. ). — 3. SouLanciA THYMIFOLIA (Phylica thymifolia Vent., Mal. , t. 57). — 4. SourancrA PANICU- zaATA (Phylica paniculata Wild. Phylica myrtifolia Lamk., Enc.).' —5. Souranera suxrrourA ( Phylica buxifolia Linn.). — 6: Souran- GA CoRDATA ( Phylica cordata Linn. )- GOUANIA Linn. Car. p1rr. Calyx tubo adhærente , limbo sub-patente, 5-fido. Petala convoluta vel cucullata. Siamina inelusa, antheris ovatis, bilocularibus. Discus epigynus, penta- : gonus, vel stellatus. Ovarium calyci adnatum trilocu- lare. Stylus trifidus. Fructus inferus, trigonus vel tria- latus, tricoccus, coccis disjunctis, indehiscentibus, co- riaceis. Semina sessilia. Car. naT. Calyx, tubo obconico vel urceolato, ovario adnato ; limbo patente vel sub-patente, 5-fido, lacinus ovatis, acutis, membranaceis. Petala 5, alterna, brevè unguiculata , apice emargimata, convoluta vel cucullata , membranacea vel subcoriacea. $tamina petalis inelusa , 6 lamentis subulatis, basi complanatis, ad apicem incurvis. Antheræ ovatæ, biloculares, parte superiori connectivi ad apicem acutum filamenti suspensæ, introrsæ ; loculis paral- lelis, rimä longitudinali dehiscentibus. Discus epigynus , carnosus, vel pentagonus ad faucem calycis limitatus (in G. smilacinä), vel in plerisque stellatus, lobis libeuis, ( 379 ) acutis, expansis, laciniis calycis oppositis nec adhærentibus. Ovarium tubo calycis adnatum et æquale, primô parvum, ovatum , deindè ampliatum , elliptico-trigonum , superiüs coarctatum , calyce coronatum , triloculare, loculis mono- spermis ; ovulo erecto , sessili. $77lus profundè trifidus. Fructus ovato -trigonus vel trialatus, tricoccus; alæ marginibus adhærentibus coccorum productæ , ad maturi- tatem bipagtitæ; cocca disjuncta indehiscentia, ad margi- em bialata , spongioso-coniacea , monosperma. Semen ses- sile, lœve, hinc angulatum, indè convexum. Testa co- riacea , dura, interius raphe laterali notata. Tegumentnm interius (nuclei membrana) superiüs testæ adnatum , infe- riùs liberum , acuminatum. Ændospermium tenue, carno- sum, flavescens. Embryo semini æqualis et subconformis, planus , flavescens; cotyledonibus maximis applicatis; radi- culà brevi inferiori, Frutices plerique scandentes, ramulis sæpè abortx: nu- dis, cirrhiformibus; folüs alternis penninerviis, nervis inferioribus majoribus arcuatis, subtriplinerviis., dentautis, subpubescentibus , basi stipulatis ; lores abortu s&pè po- lygami, in ramulis nudis glomerato-spicati, rarits ad axillas foliorum bracteæformium umbellati (in G: smita- cinä). Oss. 1. Gouania smilacina Smith. in Rees Cyclop. (V.in herb. el. Kunth}) ab aliis speciebus recedit, calycis laciniis marginatis, margi- pibus membranaceis, in præfloratione applicatis, cristas 5 eflormanti- bus; disco non stellato, sed pentagono, ultrà faucem calycis non ex- tenso ; et inflorescentià umbellatà in axillis foliorum superiorum. Os. 1. In, pluribus hujus generis speciebus, præsertim asiaticis ct mauritianis, flores abortu polygami observantur , uempè : flores, alii maseuli, ovarium parvum abortum continentes ; ali hermaphroditi, pétalis, stamimbus pistilloque perfectis præditi. In specimine speciei G. mauritianæ aflinis, ex Javä (1), structuræ normalis aberrationem otatione dignam observavi. Flores masculi à floribus aliarum specie- (1) Gouaxra osrusrrozta ( Vent., Mss. in herb.), erecta , ferrugi- neo-villosa , foliis ellipticis vel ovatis , obtusis, crenatis, infrà villosis, suprà subpubescentibus; floribus longè, spicalis; spicis, simplicibus , eirrhum unicum et simplicem versüs basim emittentibus, ivterrupus, glemérulis florum bracteà setaceà suffultis. Fructus trialati, alis semi circularibus. Hab, in Javà, (La Haye, in berb, Ventenat. ) ( 80 ) ram nullo modo differebant ; sed flores hermaphroditi petalis carebant, et stamina decem , 5 laciniis calycis alterna , longiora, 5 opposita bre- viora , 'ostendebant, Discus vix distinctus, annulumque pilosiusculum ad basim staminum efformans, in lobis stellæformibus non expansus erat. An bæc structura, in unico specimine visa , huic speciei sit pro- pria , vel monstruosa aberratio hujus speciminis, nescio; sed hâc ob: servatione constat staminum numerus in Rhamneis ad degem pervenire posse , nec plantæ decandræ, si aliis notis congruerent, à familià ex- cludendæ. Oss., 111. Gouaniæ species, quarum majorem partem in herbariis frustrà quæsivi, in tres sectiones distribui posse mihi videntur , sci- licet : * Disco non stellato. Gouania smilacina Smith, et forsàan aliæ species brasilienses mihi ignotæ. ** Disco stellato ; floribus hermaphrodicis. — Americanæ. Gouania domingensis L. — Gouania striata Rich. #* Disco stellato ; {loribus polygamis. — Asiaticæ. Gouania tiliæfolia Lamk. — Gouania mauritiana Lamk. — G. leptostachya Dec. CRÜUMENARIA Mart., Nov. gen., Bras., 11, p. 68. Can. prrF. Calyx campanulatus , 5-fidus, supernè co- loratus , tubo inferius ovario connato. Petala cuculli- formia. Stamina antheris bilocularibus , inclusis. Stylus unicus. Stigmata tria. Capsula calyce adnato tecta, pa- pyraceà , tricoccà ; coccis margine alatis, monospermis , receptaculo centrali iripartito filiformi aflixis. Car. naT. Calyx monophyllus, infernè ovario connatus, supernè campanulatus liber et albo coloratus ; limbo 5-fido, lacinïis ovatis, præfloratione imbricata (?). Petala 5, peri- oyna, calycis limbo in commissuris laciniarum inserta ,, ideôque cum calycis laciniis alterna, minuta, cucullata , stamina recipientia. Stamina hypopetala ; filamentis fili- formibus ; antheris subglobosis, locellis sibi approximatis, ( 38x ) et medio secundüm longitudinem bivalvibus, polline mi- nutissimo, #loboso-elliptico, longitudinaliter rimoso, far- ctis. Ovarium globoso — subtrigonum , cum calyce fundo arctè connatum eoque tectum. Sfylus è vertice ovarii bre- vis, cylindricus. Stigmata tria patentia, oblonga, glandu- losa. Fructus ; capsula tricocca, calyce ubiquè tecta. Cocca papyracea, sicca, exterius convexiuscula, obcordata, et alà marpinali cincta, intüs bifacialia, et in ipso convexi- tatis medio sulco verticali insculpta , cui crus filiforme ap- plicetur receptaculi coccorum centralis tripartiti. Semen in quovis cocco unicum , obovatum, basi acutiusculum ; testa cornea , nitida. Membrana interna arctè adhærens , subfa- rinacea , lactea, atque quasi albuminis, quod deest, vices gerens. Embryo erectus, carnosus; radicula cylindrica , obtusa , parte superiore latens intrà cotyledones hinc con- vexas, indè planas, crassiusculas, suborbiculares; plumula inconspicua. Unica species cognita: CrumenarrA DEcumBENs (Mart., . c., t. 160), planta minuta, annua, ramis patulis, decumbens; folia al- terna , petiolata, cordata, integerrima , stipulis geminis instructa ; flo- res minimi, albi, in pedunculis axillaribus articulatis, solitarii vel ge- mini. Habitat in herbosis, ad margines sylvarum, super solum arenosum. Lat. 80 austr., in mediterraneïs Brasiliæ. Genus à Gouanid non differt, nisi calyce campanulato , tubo supernè libero , discique defectu. A Rhamneïs omnibus caule annuo, herbaceo, pusillo, decumbente, discrepat. EXPLICATION DES PLANCHES. Planche xu. I. Pariurus acuzearus Lamk. À, fleur entière; B, fleur coupée longitudinalement ; C , pétale vu de profil; C”, le même vu de face ; D, éta- mine vue de face; D", la même vue par derrière; Æ , coupe longitudinale de l'ovaire et du disque ; F, fruit; G , coupe longitudinale du fruit; 7, coupe transversale du même; Z, graine; Æ, graine coupée perpendiculai- rement aux cotylédons; Z, la même coupée parallèle- ment aux cotylédons, | | ( 362: ) IT. Zazsruus vurcants Lamk. À , fleur entière; B , fleur coupéelongitudinalement ; C, pé= tale vu de profil : C”, le même vu de face; D, étamine vue de face; D”, la même vue par derrière; Æ', coupe longitudinale de l’ovaire déjà assez développé; F, ovule ; G, coupe de l’ovule; 1, testa; 2, membrane interne ; 3, amande ; 4, cordon ombilical; 5, micropyle ; Æ7, coupe longitudinale du fruit; Z, graine; À, coupe longitudi- nale de la graine. IT. Conpazra micnopuyzza Cavan. À , fleur entière; B , coupe longitudinale de l'ovaire. IV. VENTILAGO MADRASPATANA Gærin. A, fleur entière; B, coupe longitudinale de lovaire ; C, pétale ; D, étamine vue antérieurement ; D’, la même vue postérieurement ; Æ , ovaire à moitié développé ; F, fruit; G, coupe longitudinale du fruit. Planche xur. I. BencHEMIA FLORISUNDA. À, fleur entière; B, coupe longitudinale de la fleur ; €, pétale et étamine; D, étamine isolée; Æ, coupe longitudinale du fruit; 1, péricarpé; 2; lesta ; 3, en— dosperme enveloppé par la membrane de lamande ; 4, embryon; F, embryon dont on a enlevé un cotylé- don. IT. SAGEnETIA OPrOSITIFOLIA. À , fleur entière; B, coupe longitudinale de la fleur ; C, pétele; D, étamine; Æ", style et stigmates. III. Ruamnus azarernus L. À, fleur mâle entière ; B , coupe longitudinale d’une fleur mâle; C, étamine non ouverte, vue antérieurement ; C', la même vue postérieurement; D, étamine dont l’anthère est ouverte , vue de profil; #7, pollen sec ; Æ", le méme mouillé; F, coupe longitudinale d’une fleur fe— melle; G, étamine avortée; /7, coupe longitudinale d’une des loges de l'ovaire ; Z, fruit; À, une graine vue par la face externe; Æ”, la même vue par sa face interne; L, coupe Jongitudinale d’une graine ; 1, testa; 2, en— dosperme; 3, embryon; 7, embryon entier vu par sa (583 ) face convexe; M”, le même, dont on a enlevé un coty= lédon. S IV. Ruamnus catuarricus L. À , fleur mâle coupée longitudinalèment; B, coupe longi- tudinale d'un ovule déjà fécondé et assez développé; 1, esta; 2, amande; 3, sac de l’amnios ; 4, ouverture des tégumens et mamelon d’impregnation de l’amande ; 5, cordon ombilical; 6, chalaze ; C , coupe transver- sale, du même ovule; 1, vaisseaux nourriciers formant le raphé; 2, couche fibreuse du testa; 3, tissu spon- gieux du testa ; {, amande ; 5 , sac de l’amnios. V. Ruamnus FrANGULA L. A, fleur entière; B, coupe longitudinale de la fleur; €, ovule coupé longitudinalement ; 1, testa; 2, inein— brane interne ; 5, amande; D, coupe longitudinale d'un ovule déjà assez développé; 1, conche fibreuse da 1251: ; 2, vaisseaux nourriciers; 3, “uche cellulease du testa; 4 , chalaze ; 5, nrembrane interne; 6, parenchyme de lamande ; 7, sac de l’amnios; 8 , embryon; 9, cordon ombilical; Æ, coupe transversale du méme. ovule ; F, graine entière; G, la même coupée longitudinale- ment ; 27, embryon dont on a enlevé un cotylédon. Planche x1v. TI. Cozzsria Honnima' Vent, Ù . a, rameau florifère ; 4, bouton; B, fleur entière ; €, coupe longitudinale de la fleur ; D , étamine vue de face; D’, la même dont l’anthère est ouverte ; D’’, la même vue par derrière; Æ, portion du calice et du disque; F, stig- mate; G, coupe longitudinale de l'ovaire; A, fruit; Æ7, coupe longitudinale du fruit; 7, coupe d’une graine ‘parallèlement aux cotylédons ; À, coupe transversale de la même. IE. Prtanizza oBconparTA. Æ , rameau florifère; B, fleur entière; €, pétale vu de face; C’, le même vu de profil; D, étamine fermée ; D’, la même ouverte; Æ, coupe longitudinale d’une fleur; F, coupe longitudinale de l'ovaire; g, fruit en- tier; G, le même coupé longitudinalement; Æ7, graine; T, la même coupée parallèlement aux cotylédons. ( 354) II. Cryrranpra amara Smith. a, rameau florifère; B, fleur entière ; €, pétale; D, éta= mine vue de face; D’, la même vue de profil; D”, la même enveloppée par le pétele; Æ', coupe longitudinale” d’une fleur; F, fruit entier du Cryptandra pyrami- dalis R. Br.; G,le même coupé longitudinalement ; IT, un ovule déjà développé. Planche xx. I. Scurra CommEensonur. À , fleur entière; B, la même coupée longitudinalement ; C, pétale et étamine vus par derrière; D, coupe de l’o- vaire déjà développé; Æ , ovule; F, fruit. IT. Hovenra purcrs Thunb. À , fleur entière; B, la même coupée longitudinalement ; C, pétale enveloppent l’étamine ; D, coupe de l'ovaire ; Æ, fruits portés sur des pédoncuies charnus. IIT. CoLuBRINA FERRUGINEA. A, fleur entière; B, coupe longitudinale d’une fleur ; C, pétale; D, étamine; Æ, fruit; F, une des coques ouverte et contenant une graine; G, graine entière; I, la même coupée longitudinalement ; 1, cordon om- bilical; 2, testa; 3, membrane interne; 4, mamelon d'impregnation; 5, embryon; Z, coupe transversale d’une graine; 1, testa; 2, membrane interne; 3, en- dosperme; 4, embryon. IV. Ceanornaus azuneus Desf. À , fleur entière; B, étamine vue de face; B', la même vue de profil; € , coupe longitudinale de l’ovaire; D ,ovule; E, fruit; F, graine ; G, coupe transversale d’une graine. ; x nt Planche xv1. I. WVILLENETIA AFRICANA. À, fleur entière; B , la même coupée longitudinalement ; C, pétale vu de face ; C’, le même vu de côté; D , éta- mine vue de face ; D’, la même vue de profil. 1. Pomanenris APETALA Labill. À , fleur entière ; B, la même coupée longitudinalement; (385) €, étamine ; D, stigmates ; Æ, coupe du fruit; F, graine avant la maturité; G, un des poils qui couvrent le ca- lice. IIT. Gouania Tir ærorta Lamk. À ; fleur mâle entière; Z, coupe longitudinale de la même ; C, coupe longitudinale d’une fleur hermaphrodite ; D , pétale enveloppant une étamine; Æ, pétale vu de face; F, étamine vue de côté; F', la même vue par derrière ; G, coupe d’un fruit non mûr; 7, fruit entier du Gouania domingensis L.; I, une coque isolée du méme vue intérieurement; À , une graine de cette es- pèce coupée longitudinalement; 1, testa; 2, endo- sperme; 3, embryon ; L, la même coupée transversale- ment ; ÏZ, fragmens du calice , du disque , un pétale et une étamine du Gouania striata Rich. ; N, portion du calice et du disque staminifère des fleurs hermaphrodites du Gouania obtusifolia Vent. Planche xvn. L. TniGHOCEPHALUS STIPULARIS. À, fleur entière; B, la même coupée longitudinalement ; C, étamine et pétale vus de côté; D , les mêmes vus de face; Æ, ovule; F, fruit; G, coupe longitudinale du 7 RES : s fruit; ÆZ, coupe longitudinale d’une graine. IT. Puyzica pLumosA L. A, fleur entière; B, coupe longitudinale de la même; C, pétale avec l’étamine qu’il enveloppe vu de profil; C”, pétale vu de face; D, étamine vue de face; D”, la même vue par derrière; Æ, fruit; F, coupe longitu- dinale du fruit; G, graine entière; Æ7, coupe longitu- dinale d’une graine. III. SouLANGIA AXILLARIS. À, fleur entière; B, coupe longitudinale d'une fleur; C, pé- tale vu de face ; C”’, le même vu de profil; D, étamine vue de face; D’, la même vue par derrière ; Æ, coupe longitudinale d’un ovule déjà assez développé; 1, cor- don ombilical en forme de cupule; 2, testa; 3, mem- brane interne; 4 , tissu de l’amande ; 5, sac de l’amnios ; 6, embryon; F, coupe transversale d’un ovaire en partie développé; G, portion de la coupe transversale d’un X. 25 ( 386 ) ovule déjà développé ; r, couche fibreuse du testa; 2, couche interne et parenchymateuse du testa ; contenant les vaisseaux nourriciers ; 3 , membrane interne ; 4 , pa- renchyme de lamande ; 5, sac de l’amnios; Æ, fruit en- er; Z, le même coupé longitudinalement; À, coupe longitudinale d’une graine. Norice sur les Mines d'or ét de platine des monts Ourals ; Par M. N. J. Menes. Nischnin-Tagil est une fonderie, ou comme on s’ex- prime dans le pays, une Sawode (dénomination qui comprend en mème temps une fonderie et une mine) située à quarante lieues de distance, au nord de Catha- rinenbourg. Cette Sawode est la propriété du conseiller Nikolai Nikititsch Demidoff , et a été fondée en 1725 par le conseiller d’état Aknifi Nikititsch Demidoff. Ce ne fut que peu à peu qu’on trouva autour de la montagne de fer magnétique qui s'élève à quatre cents ou cinq cents pieds, près du bord de la rivière Tagil, la quan- tité de métaux qui ont élevé la Sawode à un tel degré de richesse , qu'aujourd'hui elle peut fournir annuellement près de quatre cents mille pud (environ cent-cinquante mille quintaux) de fer; vingt-cinq à trente mille pudi | de cuivre, quarante pud d’or et sept à quatorze pud de platine. Ce qu’il y a de plus remarquable , c’est que les minerais de fer se trouvent à quelques centaines de pas de la fonderie, les minérais de cuivre dans le village même et plus près encore de la fonderie, et qu'à une demi- lieu de la couche de minerai de fer il y a un lavoir = | ( 387 ) qui fournit une livre d'or par semaine. Le tout est situé au milieu d’une fôret, ensôrte que tout , l’eau, le boîs, les métaux, les fourneaux de fonderie et les hommes, se trouvent réunis dans un petit espace. La Sawode a mille sept cents maisons avec dix mille babitans. Trois autres Sawodes plus éloignées tirent encore leur minerai de la montagne magnétique déjà mentionnée. En arrivant ici en automne dernier , mon premier soin fut de reconnaître les rapports géognostiques du pla- tine ; je venais de voir les lavoirs d’or de Beresoffsky et de Werch-Newinsky. En conséquence jé me rendis aussitôt avec l’'économe des lavoirs de Vischnin: Tagil, dans l’Ural à quarante-cinq werstes (six lieues ) de cette Sawode, dans un endroit où l’on avait découvert du platine deux mois auparavant. De là , pour observer les formations voisines du côté occidental de l’Oural , je me rendis aux forges de Wistimoschaitansky et d’Utinskoi. Cette dernière est située sur la rivière Utka qui sert au transport des caravannes naviguantes par lesquelles ces richesses métalliques sont expédiées à Saint-Pétersbourg. Là je trouvai sur le bord de lU£ka le schiste argileux primitif (Ur- Thonschiefer) avec de nombreux filons quarzeux, se dirigeant du nord au midi et s’inclinant vers le levant. La crète de l’Oural consiste en ‘serpen- tine, paitout où je l’ai vue. Presque au milieu de cette crête , au pied occidental de la montagne Pugina, $é- coule vers l’ouest dans l’Utka, une petite rivière péu profonde et nommée Suchowissim et dans le même en- droit où le Pugina formé de serpentine s’est superposé au steaschiste’ primitif (Ur-Talkschiefer), on voit pa- raître , immédiatement sous la terre végétale , dans Je ( 388 ) steaschiste décomposé et efllorescent , à trois ou quatre pieds de profondeur, une quantité de platine accompagné d’or et rarement de plomb natif. Quarante quintaux de cette terre talqueuse donnent souvent une demi-livre de platine et d’or. Le steaschiste se compose pour la plus grande partie, de quarz gris de fumée et de tale lami- naire ordinaire. J'ai souvent cru découvrir des traces de platine dans le quarz gris de fumée, mais faute d'une loupe je n’ai pu les distinguer bien clairement. La ser- pentine contient beaucoup de grains et de cristaux de fer magnétique; la serpentine efflorescente n’offrit, après une fouille qu’on y poussa, que du platine en petite quantité sans or. Sur le côté oriental de la montagne Pugina, . la serpentine se montre d’abord sous forme de gabbro, composée de feldspath et de diallage ; plus loin elle passe au Diorite (grünstein) primiuf (composé de feldspath et d'amphibole). Dans la dernière de ces régions à trente werstes plus au nord, le long de la crête de l'Oural, près de la forge de Baranschah, appartenant à la Sa- wode de Kuschwinski, on retrouve le platine à un bien plus grand état de pureté que celui de Wissimsky. Au nord-est de Kuscheva près de Nischnin-Turah , le pla- tine se trouve au contraire sur de Ja pierre calcaire bleue dans du porphyre vert décomposé. Je ferai ici une courte mention du Garobladogat , montagne très - remarquable de fer magnétique sem- blable à celle de Mischnin - Tagil, et s’élevant du Diorite primitif dans le voisinage de Kuschwa (à | sept lieues au nord du premier endroit) , à une hauteur de quatre cents pieds. Sur une halle de la mine j'ai trouvé une quantité de sodalite compacte; en exami:, | ( 389 ) nant deplus près , j'y découvris aussi Ja sodalite cristal- lisée, très:raremént en dodécaëdres ; mais le plus souvent en trapézoèdres et accompagnée de pyroxène. Sur le côté du couchant de la montagne, se trouve une pierre amygdaloïde, consistant entièrement en une masse de grenat avec des amandes de spath calcaire, et des 'es- paces vides avec des cristaux de scapolite. J'ai fait dernièremert une excursion sur les bords d’une petite rivière nommée Witjui (à trois lieues:d’iei ) et:qui: ne coule pendant une espace de plusieurs lieues | que sur un lit d’ophite et de serpentine. Comme à lor- dinaire, les roches de ce lit sont décomposées sous la _terre végétale à plusieurs pieds de profondeur par le: | moyen du lavage. On a retiré depuis quelques années ;' de cette serpentine décomposée , et accompagnéé: d'o- phite, près de dix quintaux d’or natif. La couche tal- queuse: aurifère est: plus riche immédiatement sous lx terre végétale qu’à une plus grande profondeur , et ne contient ; outre la terre talqueuse verte , que des grains etdes cristaux de fer magnétique , et un limon de fer mi- cacé qui reste avec l'or lors du lavage, et quelquefois ur “grain de: platine. Cependant la terre talqueuse contient aussi de petits fragmeus de quarz qui indiquent de pe- tites branches de filons quarzeux traversant la serpen- tine. Jusqu'ici je n'ai vu que de l’or dans les petits fi- lons de Diorite avec des pyrites ferrugineusés dans les, veines des filons quarzeux qui aboutissent au jour , traversent le steaschiste ou le schiste argileux -et con- tiennent également du fer sulfuré transformé cependant ordinairement en fer oxidé. On observe en général, dans l'Oural, que plus l’or est abondant , plus aussi le (390 ) fer ,sulfuré est transformé, en fer, oxidé. On n’exploite: les mines d’or qi'à. Berésofisky et à :Newiansky , où ce métal se rencontre dans des filons quarzeux traver= sant le. steaschiste.; et accompagné de pyrite :ferru: gineuse ;; transformée en partie en :ochre de fer: Dans toute.Ja partie de, l’Oural que j'aie vue, c’est-à-dire depuis Katharinenbourg, jusqu’à, Bogoloffsk ,: dans une étendue, de soixante - dix lieues du sud au nord, la mägnésié! est essentiellément. prédominante dans les chainons smétallifères de: ces montagnes. 1] n’y: a que leso mines de ? cuivre qui ‘paraissent: dans ‘le :voïsi- nage. des.couches de calcaire primüif, ou entre ces der: nières et le schiste argileux , ou le steaschiste primitif , comme cela à dieu à Poleffskoy (à cinquante wers- tes jawsud.de.. Katharinenbourg) ou dans le Diorite;: comme à Bogosloffsk: Dans ce dernier endroit on ob- serve: avecle calcaire primitif dés couches de: grenats en, roche, entre lesquels le minerai de euivre s’est dé- posérsous! fonme. de nids.et de rognons. La magnésierme sé montre pas seulement dans des roches talqueuses ; mais: Aussi avec la chaux carbonatée ;,: en: filons et en couches sous forme despath magnésien. C’est ainsi que dans la minede Preobraschenski près dé Beresowsk les filons quarzeux aurifères’sont souvent remplis du spatli magnésien qui prend la place du Lis et ne dimintié point la quantité de For. | oyh ioiCl, sb emo HPairecwde Preobraschenskoy une quantité: considél rable de plomb:chromaté dans laquelle j'ai trouvé outré les! cristaux déérits:par M. -Léonhard ; huit modifica- tions différentes. Il y avait de plus un grand morceau massif de chrômeoxidé pur, qui se rencontre quelque- | ( 391 ) fois en nids:avec le plomb chromaté. Les rhomboëdres du plomb chromaté m'ont paru remarqnablés comme ayant pris, sous forme de pseudo-cristaux, la place du spath magnésien , de même que le plomb sulfuré y est aussi remplacé par le plomb carbonaté (ou sulfaté)? Be- resowsk est sous tous les rapports un point. intéres- sant dans l’Oural, La masse de sa formation consiste en.steaschiste, terrain bordé des deux côtés (E..et ©.) de serpentine et coupé par une infinité de filons quar- zeux plus ou moins aurifères, La remarque qu’on trouve dans Je Manuel de M. Léonbard (p. 248), « que Pallas a trouvé du plomb rouge dans des collines de grès et d'argile » est en tout cas fort douteuse , vu qu’on trouve dans beaucoup d’endroits de l'Oural du plomb chro- maté , mais seulement dans le’ steaschiste, le talc ollaire, ou en général dans des roches talqueusés , tan- dis que le grès ne se rencontre point dans l'Oural, au moins dans le nord de: Katharinenbourg. A1 est vrai que le, steaschiste prend souvent un aspect granulé par son mélange avec des grains de quarz et par l'excès de calcaire magnésien , et qu’on lui a donné pour cette cause une foule de noms ( Bérésite, Hermanite, etc. ) Mais d’où viendrait le grès, la ligne O. de l'Oural con- sistant en schistes argileux primitifs, la crête en ser- pentine , et toutes les hauteurs du côté du levant en roches feldspathiques et talqueuses. À la vérité, une ligne de granite profondément située ; termine tout l’é- difice de l'Oural dans l’est; mais cette ligne tombe dans la grand plaine de la Sibérie ei s'élèye à peine dans peu d’endroits en collines de quelques centaines de pieds de hauteur. De sorte , que dans l'Oural en général , la bigne - # ; 64 (392) granitique qui se prolonge sur la lisière de l’est de cette chaîne , dans une étendue de plus de deux cents lieues, du sud au nord, n’offre que peu de points, par exemple Miask, Mursinsk et autres où l’on recherche des pierres précieuses , telles que des améthystes , des topazes, des beryls, etc. Tout est encore caché sous des fôrêts et sous des mat rais. J'ai été à Mursinsk pendant deux jours, au milieu du mois d'octobre, lorsque l’hiver commença ; ce qui m'empècha de faire des recherches pour trouver des pierres précieuses. Les espèces de granite que j'ai re- cueillies , contiennent plusieurs espèces de feldspath ; du grenat trapézoïdal , de la topaze et de la tourmaline. De W'erchoturin jusqu’à Mursinsk je ne passais presque | que sur du granite; je ne trouvai du Diorite qu’à Æ/o- paewsk , et je le quittai de nouveau près de la Sawode | de Susanski, qui fait partie d’Ælopaewsk ; endroit où commence déjà le granite graphique de Mursinsk. J'ai visité le lavoir de T'scheremschanskoy Prüsk, au côté = -—— nord de la montagne de fer magnétique , et à ma nou- velle surprise , j’ai trouvé que cette montagne appartient à la formation de syénite et que l’or s’y trouve dans la syénite décomposée à l'air , ce que j'avais déjà vu aussi à Werx-Newinsky. L'or se trouve-t-1l dans la formation granitique ? Quant à moi j'en doute beaucoup et je n’en … | ai pas encore vu de preuve. Il est remarquable que, dans tout l’Oural, on ne rencontre des couches tal- queuses ou argileuses aurifères que dans les petites ri- vières ou dans les coupes des montagnes qui se dirigent de l’est à l’ouest, par conséquent seulement dans les vallées transversales. Ceci peut dépendre de ce que ces CE 7 ( 393 ) petites rivières coupent dans leur cours diverses petites veines quarzeuses aurifères , et en reçoivent ainsi l'or par suite de la décomposition superficielle de ces veines. Aussitôt qu’il me sera possible, je tracerai une carte topographique de la partie de l'Oural qui m'est con- nue; cette chaîne de séparation entre l’Europe et l’A- sie est trop intéressante pour ne pas mériter d’être mieux connu des minéralogistes. On peut dire que la chaîne de l'Oural réunit en elle les Alpes et l'Erz- gebirge. Souvent, lorsque je me voyais entouré de syénite, de stralite, de tale laminaire vert, de chlo- rite , etc. Je me croyais tout-à - fait transporté en Suisse, mais tout d’un coup on se retrouve au milieu de schistes métallifères. La nature propre à la Suisse, manquait presque totalement, car on voyait très-ra- rement des montagnes nues ou escarpées, mais des contrées qui ‘rappelaient la forêt de Thuringe, quel- quefois l’Odenwald et quelquefois la forêt noire. Les groupes de montagnes les plus élevées ressemblent au Harz. Malgré les nombreuses régions marécageuses que renferme le pays plat couvert de bois etentrecoupé de col- lines, le climat est extrêmement sain. Nous avons eu ici plus de‘trente degrés de froid, mais je m'en suis moins ressenti qu’en Allemagne de dix degrés. Le ciel presque constamment serein, l'air le plus pur; peu de vents, point de brouillards , point d'humidité incommode , toutes choses fort singulières dans un pays couvert de forêts , m'ont rendu fort agréable l'hiver que j’y ai passé. ( Zeitschrift für Mineralogie, septembre 1826.) ” C3) ae sur deux *rérliora de MY. tiers et Milne Edwards, contenant des Recherches anatomiques et physiologiques sur da circula- tion dans les Crustacés ; (Fait à l’Académie des Sciences , séance du 19 mars 1827.) Par MM. Cuvier et Dumérir. M. Cuvier et moi avons été chargés par l’Académie , dans!ses séances des 1 janvier et.5 février derniers, de lui faire le Rapport que nous avons l’honneur de lui présenter. aujourd’hui. Les auteurs qui avaient écrit Je plus récemment sur la structure des animaux de la classe des Crustacés, avaient commis, de .grandes erreurs en voulant combiner; dans les notions qu’ils ont donné dés organes cireula- toires et, respiratoires , ce, qu'avaient incomplètérent aperçu Willis, Portius, -Swammerdam ; Roessel. et ce | que; l’auteur,.des Leçons d'Anatomie comparée y avait consigné.d’exact sur ce sujet. C'était. donc un point de l'anatomie et de la physiologie, comparée qui:appelait dé nouvelles recherches ; car il fallait constater d'une mä- nière positive. le véritable mode de la circulation, et-la distribution détaillée des vaisseaux artériels.et, veineux danis-cette classe d'animaux, Cependant, pour éclairer de ee lumières cette partie de la science , on ne devait pas se horner à l'étude anatomique d’une seule espèce ; il fallait en outre se pro- curer des individus dont les parties ne fussent pas trop enroïidies par les procédés employés ordinairement pour ( 395 ) leur conservation dans nbs Musées. I1 devenait donc in- dispensable ; pour ces sortes de recherches , de se trans- portemsur les bords dé la mer, afin de s’y procurer plus facilément des individus des genres et des ordres'les plus différens par leurs formés et par leur structure. C’est dans ce but queles auteurs du Mémoire se sont rendus à Granville, sur les côtes de la Manche, où ils étaient assurés:de se procurer, et où ils ont recueilli en effet les matériaux du grand travail qu'ils ont soumis à votre jugement. -:Noué:ne suivrons pas: complètement l’ordre. adopté par ces Messieurs dans l’exposé qu’ils vous ont fait de leurs recherches. PTT e «Leur premier Mémoire se; compose de l’histoire chro- nologique :des connaissances acquises ou des: opinions émisessur la circulation dans les animaux de la:vlasse des Crustacés, et surtout des détails très-circonstanciés des-expériénices qu’ils ont faite pour découvrir chez ces animaux; encore vivans ; le véritable mode de leur.cir- culation. Lé second Mémoire comprend la partie anatomique et la description des organes circulatoires en particulier : il «ést accompagné de vingt dessins, de: grandeur natu- elle); dans lesquels les distributions des vaisseaux sont représentés en couleur , d’après des espèces qui appar- tiennent aux ordres principaux des Décapodes à queue coùrte:et longue, et:des Stomapodes, 1 résulte de cetrexamen comparé, présenté avec les -plus grands détails, que la circulation dans la plupart des Crustacés astacoïdes s’opère de la manière suiyante. Le sang ou l'humeur qui est mise en mouvement par ( 396 ) les contractions d’un cœur volumineux , y arrive par deux gros vaisseaux branchio-cardiaques., dont l’orifice est garni de soupapes ou de valvules qui s'opposent à la rétrogradation de ce sang. Six. vaisseaux principaux sortent du cœur et peuvent être considérés comme de véritables artères : trois de ces troncs sont destinés à la partie antérieure, pour les yeux , les antennes et les par- ties voisines ; deux moyens se dirigent en dessous, dans les lobes du foie. Enfin le sixième, qui est le plus con- sidérable , forme sa véritable aorte qui se distribue sous toute la poitrine, dans l'abdomen et dans toutes les par- ties postérieures du tronc et des membres. Dans tous ces Crustacés , les veines sont d’une ténuité extrême; elles paraissent provenir des extrémités des artères , mais leur tunique semble ne consister qu'en une membrane déliée , fixée au tissu même des organes que ces veines traversent, à-peu-près comme cela:a lieu dans les tuniques de la dure-mère chez les Mammifères, et comme l’un de nous les a observées constamment dans plusieurs espèces de poissons cyclostomes. Cette disposition particulière des veines les rend fort difliciles à disséquer, et ce n’est qu’en les insufllant ou:en les in- jectant avec des liquides colorés que MM. Audouin et Milne Edwards sont parvenus à les rendre sensibles à la vue. Toutes ces veines ramifiées aboutissent , soit à un, soit à deux sinus ou réservoirs communs pratiqués dans l'épaisseur des pièces qui composent le thorax et qui soutiennent les membres. Ces sortes de golfes sont-pro- tégés par des lames. osseuses ou erustacées très-minees, qui forment comme des cellules communiquantes entre ( 397 ) elles , et c’est de là que naïssent ou se détachent les veines ou vaisseaux qui s’introduisent sur la face externe des branchies par leur base. Enfin, des ramifications et des terminaisons de ces mêmes veines afférentes qui, comme on le voit, font l'office d’artères , en naissent d’autres qui longent la face interne des pyramides branchiales, et deviennent les vaisseaux efférens par lesquels le sang est conduit au cœur, où ils n’aboutissent qu'après s'être réunis en un seul tronc garni, comme nous l'avons dit, de valvules qui s'opposent au retour du sang au moment où le cœur se contracte. Voilà à-peu-près le mécanisme que l'inspection ana- tomique aurait indiqué , mais que ces Messieurs ont dé- montré de la manière la plus positive, et par leurs re- cherches, dont ils ont figuré le résultat, et par leurs expériences , dont nous relaterons bientôt quelques- unes. f Il résulte de ces recherches anatomiques, que MM. Au- douin et Milne Edwards ont tout-à-fait démontré le mode de circulation dans trois grandes familles de l’ordre des Crustacés ; qu’ils ont ainsi relevé plusieurs erreurs consignées dans des ouvrages d’ailleurs très-estimables ; qu’ils ont démontré d’une manière positive le mode de circulation branchiale que l’auteur des Leçons d’Anato- mie comparée avait indiquée ; enfin , ils ont les premiers parfaitement apprécié les usages des sinus veineux , qui -ont la plus grande analogie avec les appendices de même nature que le même M. Cuvier avait observés dans les Mollusques céphalopodes , et en particulier dans le Cal- mar. (398 ) Quant aux expériences physiologiques exposées dans la première partie du Mémoire, elles sont sûrement im- portantes , et peut-être ont-elles aidé les auteurs dans la découverte des faits qu’ils ont si bien fait connaître ; mais le résultat n’en pouvait être déduit et bien conçn qu'après les récherches anatomiques. l ls‘ Elles sont au nombre de quatre principales. Dans la première, il a été constaté que le fluide tiré à laide d’un chalumeau de verre dela veine afférenté ou externe de la branchie , empèécliait le tube vasculaire, qui en for- mait la continuation, de se remplir de nouveau. La se- conde, plus propre à la démonstration , consistait: à introduire danis les vaisseaux branchiaux de l’animal vivant, quelques bulles d'air dont la progressionrien sens invérse, suivant la nature dü vaisseau , a démontré le cours du sang. Introduit dans le vaisseau aflérent ; l'air ne sortait pas de la branchie; injecté dans la veine afférente , au contraire, la bulle de gaz cheminait-jus- qu’au cœur. Dans la troisième expérience , exposée avec beaucoup de détails, on voit qu’un liquide coloré en noir, injecté par la veine efférente des branchies, par- vient au cœur, et que poussé plus loin par la conirac- tion de cet organe, il pénètre dans tout le système gé- néral des artères. Enfin, la quatrième expérience a prouvé qu’un liquide coloré introduit dans le golfe ou sinus veineux, a pénétré de là aux branchies à l’aide des veines afférentes. Tels sont les faits positifs que contiennent ces Mé- moires intéressans , et dont il est à désirer que la science puisse bientôt profiter. Nous proposons en conséquence Zn RS ( 399 ) à l’Académie d'adopter ce travail pour le faire insérer parmi ceux des savans étrangers (1). Signé le baron CUVIER , DUMÉRIL, Mémoire sur un Insecte diptère du genre Bolitophile ; Par M. E. Guérin, Membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris, etc. , etc. L'ordre des Diptères, auquel appartient l’insecte dont nous allons essayer de tracer l’histoire, a toujours été celui dont l'étude fut la plus négligée, et cela ne doit pas surprendre , quand on pense que ces insectes rejetés au dernier rang de l’Entomologie et très-difliciles à con- server dans les collections, n’ont pu attirer l'attention que d’un petit nombre d’observateurs profonds qui ne s’attachent pas au luxe des espètés , mais qui cherchent principalement à connaître lés habitudes dés insectes, leur mode de reproduction , lés ruses sans nombre qu’ils emploiet, soit pour $e saisir de léur proie, soit pour se garantir de leurs nombreux ennemis, et enfin, les métamorphoses qu’ils subissent avant d’être propres à reproduire leur espèce. Quoi de plus curieux en eflet, qu’une Larve muni de fortes dents, et se nourr'ssant des matières les plus coriaces, devienne un insecte ailé, d’une forme élégante, dont la bouche n’est plus com- posée que d’un sucoir eflilé et propre à pomper le nectar (1) L'Académie a approuvé les conclnsions de ce Rapport. Le travail de MM. Audouin et Edwards paraîtra aussi dans le prochain volume des Annales. ( 400 ) des fleurs ! Et combien le naturaliste est frappé d’admi- ration, en voyant que des organes de manducation si différens en apparence , peuvent ètre ramenés par une étude philosophique , à un seul et même type d’organi- sation, et que tous les changemens qu’on remarque ne sont dus , en définitive, qu’à des modifications de forme et de grandeur. Bien convaincu qu’ajouter à cette étude comparative, celle des mœurs et des métamorphoses , c'était envisa- ger sous sa véritable face, la science de l’Entomologie ; nous avons pensé qu’on accueillerait avec intérêt les re- cherches que nous avons eu :occasion de faire sur un genre de Diptère peu connu et diflicile à observer. De la Larve et de son habitation. Ayant trouvé dans un bois, vers le milieu du mois d'octobre 1826, plusieurs champignons remplis d’une grande quantité de petits vers blancs , nous en plaçames quelques-uns dans des bocaux, au fond desquels nous avions mis de la terre humide, afin d’observer leurs dé- veloppemens. Ces larves, longues de trois lignes , sont apodes, d’un blanc sale, cylindriques, transparentes dans certains points, et composées de onze anneaux , en n’y comprenant point la tête : les premiers anneaux et les derniers , sont moins larges que ceux du milieu, ce qui donne à cette Larve une forme un peu rétrécie aux ex- trémités. Sa tête est un peu plus large que longue, un peu rétrécie en avant, quoique de forme carrée ; à son tiers antérieur et sur les côtés , sont insérés deux petits appendices membraneux, en forme d’antennes , et qui. | nous ont paru composés de deux articles ; ces appen- ( 4or ) dices sont très-courts ; mais ils ont la propriété de s'al- longer ou de se contracter un peu à volonté. Entre ces appendices et à la partie antérieure de la tête, on voit une pièce membraneuse, molle, assez allongée, et terminée en pointe obtuse, cette partie se recourbe sur l'ouverture buccale et semble remplir les fonctions d’une lèvre supérieure, en concourant à fermer la bouche. Au-dessous de cette espèce de lèvre supé- rieure , on voit deux crochets écailleux, très-forts, in- sérés sur les côtés de la tête et très-loin l’un de l’autre ; leurs mouvemens sont libres : ce sont de véritables mau- dibules, se joignant comme celles des autres insectes , et propres à déchirer les parties coriaces des champi- gnons : ces mandibules , placés au foyer d’une forte lentille , présentent une forme assez remarquable : elles sont terminées par deux crochets courbés l’un vers l’autre; le plus long, celui dont la courbure est dirigée vers l’intérieur de la bouche, est denté intérieurement et nous a paru immobile : l'autre , beaucoup plus petit, plus crochu , et immobile comme le premier, a sa pointe dirigée en dehors ; il est beaucoup moins grand. La consistance de ces mandibules , cornée et extrè- mement dure vers la pointe , diminue de dureté et finit par être tout-à-fait membraneuse ; c'est cette base qui leur donne une grande mobilité et qui permet à l’in- secte de les avancer hors de la bouche à sa volonté. On ne voit au-dessous de ces mandibules, que des es- pèces de replis membraneux qui se rapprochent et s’é- loignent en mème temps qu'elles , et paraissent faire les fonctions de mâchoires. Enfin, à la partie inférieure, se voit une très-petite pièce arrondie, attachée à une es- x 26 (402) pèce de menton assez grand ; cette pièce nous paraît être la lèvre inférieure; elle est membraneuse, peu mobile, et concourt à fermer la bouche, quand la lèvre supérieure se recourbe et vient la toucher par son extrémité. Malgré tout le soin que nous avons mis à examiner cette Larve, et quoique nous en ayons retourné des in- dividus dans tous les sens, nous n’avons pas vu nette- ment les stigmates qui doivent être placés sur les côtés du corps ; nous n’avons aperçu que de très-petits points , : un peu plus colorés que le reste des anneaux, et qui pourraient bien être les organes que nous cherchions. Ayant voulu soumettre ces petites parties à un fort gros- sissement, nous n'avons vu qu'une «ugmentation de grandeur et une diminution de netteté dans ces taches ; cependant nous pensons que ces points sont de véri- tables stigmates , et nous basons notre opinion sur les observations de Réaumur et de Degéer, qui ont décrit et figuré les Larves de quelques grandes espèces de Tipu- laires , et ont vu les trachées envoyer des rameaux vers ces points, qui étaient très-développés et très-visibles. : Degéer fait voir évidemment cette disposition , dans la figure très-grossie qu'il donne de la Larve d'une es- pèce de Mycerophile. Le dernier anneau du corps de nos Larves présente , au-dessus de l'anus , quatre appen- dices membraneux, mobiles, un peu velus ; sur la base des deux inférieurs, on apercoit deux gros stigmates bien visibles ; c'est à ces stigmates que viennent finir les trachées qui règnent tout le long du corps de la Larve. Réaumur pense que c’est par ces ouvertures que l'air est introduit dans le corps de l'animal ; il les a très-bien (403 ) vus dans la Larve d’une grande espèce de Tipule Z'ipula oleracea , et de plus, il a ébservé quatre autres petits stigmates, placés près des grands et destinés, selon lui, à laisser sortir l'air introduit par les premiers. Les ap- pendices , sur lesquels ces gros stigmates sont placés, se rapprochent l'un de l’autre, et cachent entièrement cès ouvertures ; souvent même tout le dernier anneau rentre dans le précédent. Ces Larves, comme nous l'avons dit plus haut, vi- vent dans diverses espèces de champignons ; elles s’y trou- vent quelquefois en si grand nombre, que le champi- gnon est criblé de trous, et qu'à la fin il s’affaisse et se décompose. C’est alors que la Farve a pris tout son ac- croissement ; elle n’a plus besoin de nourriture, et bien- tt elle s'enfonce dans la terre pour se transformer en nymphe. Nous avons souvent retiré ces Larves du cham- pignon, pour voir comment elles pouvaient avancer ; nous les avons vu contracter leurs anneaux postérieurs et allonger les antérieurs comme le font les vers ; à cha- que mouvement elles ouvraient et fermaient leurs man- dibules avec beaucoup de vitesse; si nous les remettions sur le champignon décomposé, d’où nous les avions ürées, elles ne tardaient pas à s’y enfoncer entière- ment. De la Nymphe. C’est huit jours après avoir placé les Larves dans les bocaux , que nous nous sommes apercu qu'elles avaient quitté le champignon décomposé, dans lequel elles étaient; nous avons cherché envain nos larves; nous n’en avons plus vu une seule, elles étaient toutes ca- ( 404 ) chées dans la terre : en la remuant, nous avons trouvé plusieurs Larves qui n'étaient pas encore changées ; mais il y avait aussi quelques Nymphes. Le lendemain, « ou le neuvième jour , il n’y avait plus de Larves : toutes | étaient métamorphosées. Ces Nymphes sont d’un jaune pâle; leur partie antérieure présente ün renflement con- sidérable qui est la place qu'occupe le dos de l'insecte parfait. On voit la place de la tête marquée par une cou- leur brune, et un peu plus bas, les fourreaux des an- tennes paraissent et se distinguent très-bien par leur couleur, d’un noir bleuâtre ; les pattes sont cachées sous les aïles : celles-ci sont très-visibles ; la couleur de leurs enveloppes est la même que celle des antennes et des pattes ; seulement la teinte bleue en est moins foncée ; on voit à travers cette enveloppe des traces de nervures. A l'extrémité des ailes , on aperçoit les tarses qui viennent se réunir sur le milieu du corps, et dont l'enveloppe est divisée en six tuyaux bien distincts, et réunis entre eux en une espèce de faisceau; ils sont très-longs et d’une couleur bleuâtre foncée , comme les antennes. Les anneaux de l'abdomen sont bien distincts, et on voit de petits poils sur toute leur surface. Cet abdomen est indépendant des aïles et des pattes, et peut se mouvoir de haut en bas; quand on ôte la Nymphe de sa place, elle remue cette partie avee beaucoup de vivacité. De l'insecte parfait. L'insecte parfait est éclos quatre jours après la trans- formation en Nymphes, de nos petites Larves ou le ( 405 ) douzième de notre observation; nous l’avons bientôt vu posé sur les parois du bocal ou voltigeant dans son intérieur , et une circonstance heureuse nous a permis d’observer la manière dont il se débarrasse de son en- veloppe. Ayant placé, sous une forte loupe , une Nymphe que nous voulions dessiner , nous n’avons pas tardé à la voir faire des mouvemens singuliers, qui ont attiré toute notre attention : elle était placée sur le dos, et comme apparemment, cette position ne lui convenait pas pour se transformer , elle fesait des mouvemens violens avec son abdomen , afin de se retourner; elle y parvint enfin et resta un instant sans mouvement. Après s'être ainsi reposée des efforts qu’elle avait fait pour se retourner , nous la vimes contracter tous les anneaux de son corps, et opérer des mouvemens intérieurs qui paraïssaient la fatiguer beaucoup, car elle restait immobile pendant quelques temps, après chaque contraction : pendant ce temps, sa peau devenait de plus en plus transpa- rente , et les parties de l’insecte parfait se distinguaient plus facilement et deveraient plus colorées , enfin, après un travail de plus de cinq minutes, l’insecte parvint à faire une petite fente au milieu du dos de l’enveloppe ; peu à peu, cette fente s’élargit, et bientôt la tipule montra sa tête ; puis ses antennes , ses pattes antérieures , et la base de ses ailes ; arrivée à ce point , il y eut un petit re- pos, et elle fit un dernier effort pour faire sortir ses pattes postérieures, et le sommet de ses ailes ; elle ne tenait plus alors à sa dépouille que par l'extrémité de l'abdomen ; elle se mit à marcher, sans doute pour se débarrasser de sa dépouille , mais elle ne pouvait y par- C 406 ) venir, ce que l’on conçoit facilement, puisqu'elle était M sortie de cette enveloppe dans une circonstance extraor- dinaire : En effet, quand ces Nymphes sont dans terre, et qu’elles sont prêtes à se transformer , elles pré- sentent leur partie antérieure à la surface du sol, et sont retenues par leur abdomen qui y reste engagé; alors l’insecte parfait qui vient d’en sortir, n’a plus qu’un lé- ger mouvement à exécuter pour retirer l'extrémité de son abdomen, de la coque, restée à moitié engagée dans la terre. Ce Diptère est très-petit, il n’a que deux lignes etdemie, depuis la tête jusqu’à l’extrémité de l'abdomen ; sa tête est très-petite, proportionellement au thorax : elle porte deux gros yeux saillans et à réseau, entre lesquels on voit, sur le vertex, trois petits yeux lisses, très-luisans, noirs, placés en ligne droite , transversalement et non en triangle, comme cela a lieu dans les genres voisins. Au-devant de ces yeux lisses, et entre les grands yeux à réseau , sont insérées les antennes ; elles sont presque aussi longues que le corps, sétacées et composées de douze articles : le premier est très-court, en forme de bouton, et beaucoup plus épais que les suivans; le se- cond est beaucoup plus long, et les autres sont de moitié plus courts et peu distincts entre eux. La bouche de ces Diptères est presque entiérement membraneuse; eïle est très-difficile à observer, parce qu'il faut un grossissement considérable pour en voir toutes les pièces, et que ces parties sont très-difficiles à isoler. Cette bouche est composée d’une lèvre supé- rieure , réunie avec les mandibules ; de deux mächoires portant chacune un palpe, et d’une lèvre inférieure. k LS ÿ ( 407) La pièce que nous considérons comme la lèvre supé- rieure réunie aux mandibules, est assez grande et un peu coriace ; elle est placée à la partie antérieure et su- périeure de la tête, et se prolonge en avant en se ter- minant en pointe; nous avons détruit un grand nombre d'individus pour chercher des mandibules , ou pour voir, au moins, si nous n'en apercevrions point quel- ques traces ; mais tous nos eflorts ont été vains , et nous sommes fondés à croire que cet insecte rentre dans la classe de ceux chez lesquels Savigny n’a pas u'ouvé de mandibules. Les mâchoires sont bien visibles, et nous les avons parfaitement observées dans plusieurs individus ; elles sont très-molles , et il n'y a que leur lobe terminal qui soit de la consistance de la lèvre supérieure; il est al- longé, pointu , et légèrement cilié intérieurement; à la base de ce lobe est attaché un palpe de quatre articles, dont le premier est le plns court; le suivant un peu plus long et plus épais; le troisième encore plus long, ré- tréci à sa base , et le dernier le plus long de tous, rétréci à sa base renflé au milieu, et diminuant de grosseur à l’extrémité qui est arrondie. La lèvre inférieure , qui forme la trompe de ces in- sectes, est assez large et terminée par deux lobes très- mous. On ne voit aucune trace de palpes labiaux sur cette pièce; et son organisation est entiérernent con- forme à celle que M. Latreille et M. Savigny , lui ont reconnue dans d’autres genres du mème ordre: Le thorax est globuleux, extrêmement gros et sail- lant ; il présente quelques inégalités sur le dos et donne attache supérieurement aux ailes et aux balanciers , et : (408) inférieurement aux six pattes. Les ailes sont grandes et obtuses ; atteignent l'extrémité de l'abdomen quand l’in- secte est en repos , se recouvrent par leurs bords inté- rieurs , et alors sont placées horizontalement. Ces ailes ont des nervures bien distinctes , circonscrivant des cel- lules , qui ont reçu de MM. Latreille et Macquart di- verses dénom nations tirées de leurs positions. Les balanciers sont assez longs , grèles, terminés par un petit bouton , et insérés à la partie postérieure du thorax. Les pattes sont très-longues, grèles. La cuisse est articulée avec une hanche assez longue et plus grosse qu'elle. La jambe est plus longue que la cuisse ; velue, terminée par deux pétites épines et par un tarse grêle aussi long qu’élle , composé de cinq articles, dont le premier est plus long que les quatre autres qui vont en diminuant de longueur, jusqu'au dernier: celui-ci est terminé par deux petits crochets aïgus et recourbés. L'’abdomen est assez:long , eylindrique dans les mâles, et-renflé vers son milieu chez.les femelles. Les organes copulateurs sont compris dans le dernier anneau ; ils sont composés extérienrement , chez les males , de deux petites pièces membraneuses et velues qui nous parais- sent destinées à saisir l'extrémité de l’abdomen de la fe- melle et à la retenir pendant la copulation : on n’apér- çoit aucun organe extérieur chez celle-ci. Cet insecte , et une autre espèce que nous ne possé= dons pas, forment un genre auquel Hoffmansegg! à donné (1) le nom de Bolitophile. M. Meigen, dans son bel ouvrage sur les Dipuères , a donné les caractè- res de ce genre, et il a été adopté dernièrement par (x) Sans doute dans sa Collection. ( 409 ) M. Latreille (1), et par M. Macquart, Conservateur des animaux sans vertèbres du Musée de Lille, dans un ou- vrage parfaitement bien fait , ayant pour titre : {nsectes diptères du nord de la France (2). Les caractères que ces auteurs ont assigné à ce genre sont très-exacts ; mais la connaissance de la bouche nous oblige à les modifier un peu. Ces caractères peuvent être exprimés ainsi : Tête petite; bouche composée d’une lèvre supérieure réunie aux man- dibules, de deux mâchoires allongées , portant chacune un palpe re- courbé, filiforme ; de quatre articles et d’une trompe ou lèvre inférieure terminée par deux lobes membraneux. Antennes sétacées de la longueur du corps, composées de douze articles pour la plupart peu distincts. Yeux ronds, saillans. Trois yeux lisses, disposés en ligne transversale sur le front. Pieds allongés, grêles. Ailes obtuses , ayant deux cellules marginales complètes et deux discoïdales. Larve allongée , pourvue de deux fortes mandibules , vivant dans les champignons, et se métamor- phosant enterre. Nymphe présentant toutes les parties de l’insecte par- fait. Ce genre.se distingue des Macrocères, qui en sont très-voisins ; par les trois yeux lisses qui sont disposés enttriangle dans ces derniers , et par d’autres caractères tirés des antennes et des cellules des aïles. Les Synaphes, les Mycétophyles et les Léia , ont les antennes beaucoup plus courtes : les deux premiers genres s’en distinguent encore, parce qu’ils n’ont que deux yeux lisses. Enfin, des antennes grenues et perfoliées séparent de nos Bolito- philes tous les autres genres de Tipulaires de la divi- sion des Fungivores de M. Latreille. (x) Familles naturelles du règne animal. (2) Extrait des Mémoires de le Société des Sciences , de l'Agrieul- ture et des Arts de Tulle. 1826, … \ (gro) 1. BoziToPniLe cENDRéE , Bolithophila cinerea (pl. 18, fig. 1 et 2) Hoff., Meïgen. — Macquart, Dipr. ti- pulaires du nord de la France, p. 55, pl. 2, fig. 6 (l'aile ). Longue de deux lignes et demie. Corps entièrement ris-cendré ; balanciers d’un jaune pâle , avec le bouton 8 ; ; légèrement coloré d’orangé, quand l’insecte est frais. 8 se; q Aïles transparentes avec des reflets irisés. Nous avons trouvé la larve qui nous a donné ces Dip- ières dans le bois de Romainville, près Paris. M. Mac- quart a trouvé rarèment l’insecte parfait, dans ua bois des environs de Lille. 2. BoziTorutze BRUNE , Bolitophila fusca Meigen. De la même grandeur que la précédente. Tête jau- nâtre , avec les antennes d’un brun noir. Corselet jau- nâtre, avec trois raies dorsales brunâtres. Abdomen, balanciers et pattes d’uu brun noir. Cuisses jaunes à la base, et passant insensiblement au brun. Ailes un peu grisätres , avec une tache brunâtre à la place du stig- mate. On la trouve en octobre et novembre, et aussi au printemps : elle passe vraisemblablement l'hiver. Nous n'avons jamais vu cette espèce, et nous empruntons la description de M. Meigen. EXPLICATION DE LA PLANCHE XVILI. Fig, 1. Grandeur naturelle du Bolitophile cendré. Fig. 2. Le même grossi. Fig. 3, Thorax et premiers anneaux de l'abdomen très-gross pour faire voir l’attache des organes de la locomotion. 2 a, aile tronquée ; &, thorax ; cc, balanciers ; d , les trois premiers an- (4ur ) neaux de l'abdomen; e, tête dont on ue voit que les yeux à réseau ; J, premiers articles des antennes ; ggg, hanches et commencement des cuisses. Fig. 4. Tête très-grossie et vue de face. aa , les yeux; bbb , les yeux lisses ; ce, les antennes ; d, lèvre supé- rieure réunie aux mandibules ; ee, lobe terminal des mâchoires ; JF, palpes maxillaires ; g, lèvre inférieure ou trompe. Fig. 5. Lobe terminal d’une mâchoire, et palpe attaché à sa base. Fig. 6. Lèvre inférieure ou trompe, avec ses lobes terminaux grossis. Fig. 7. Extrémité de la jambe , et tarse très-grossis. Fig. 8. Nymphe. a,nymphe de grandeur naturelle ; b, id. vue sous le ventre ; ce, id. de profil. Fig. 9. Larve. a , larve de grandeur naturelle; b, id. grossie ; c, tête avec les an- tenues etles mandibules saillantes comme cela à lieu quand elle marche ; d, les quatre lobes membraneux placés en dessus de l'anus. Fig. 10. Tête de la larve très-grossie, vue en dessus. a, lèvre supérieure ; b, antennes paraissant composées de deux ar- ticles. Fig. 11. Tête de la larve vue en dessous. a, lèvre supérieure ; bb, mandibules ; ce, replis de la peau faisant les fonctions de mächoires ; d , lèvre inférieure ou languette ; e, men- ton. Fig. 12. Extrémité d’une mandibule très-grossie. Fig. 13. Portion du dernier anneau de la larve pour montrer les quatre lobes membraneux ouverts, a , ouverture de l’anus ; bb, stigmates postérieurs. ( Les figures 14-17 appartiennent au Mémoire suivant. ) ) (412) Mémoire sur une espèce nouvelle de Brachélytre du genre Prognathe ; Par M. Hrrrozyrne BLonnez. On sait que M. Latreille a désigné sous le nom de Brachélytres , une famille d'insectes Coléoptères, em- brassant le genre Staphy linus de Linné. Aux nombreux démembremens que ce genre a éprouvé , M. Kirby dans son introduction à l’Entomologie, a ajouté une nou- velle coupe générique, celle de Siagone, qu'il a formée sur une seule espèce trouvée en Angleterre et dont il a donné la figure sur la planche servant de frontispice à son ouvrage. Mais cette dénomination ayant déjà été em- ployée par M. Latreille pour désigner un genre de la famille des Carnassiers, ne pouvait, d’après les prin- cipes reçus , lui être conservée; c’est pourquoi il lui a substitué celle de Prognathe ( mâchoires avancées). L'objet dece mémoire estde faire connaître une seconde espèce du mème genre, que j ai découverte aux environs de Versailles. Ces insectes sont très-rares , et la première espèce ne parait pas même se trouver dans les collections de Paris. J'indiquerai dans quelle tribu entre ce genre, et j'en donnerai les caractères d’après l’ouvrage encore inédit de M. Latreille, qui a eu la complaisance de me le com- muniquer , ainsi que la description qu'il avait faite de l'espèce d'Angleterre, sur un individu que le docteur Leach lui avait prêté. Cette communication m'a fourni les moyens de les comparer et d'apprécier leurs diflé- ne (415 ) rences spécifiques ; je regrette néanmoins de n'avoir pas eu sous les yeux l’espèce de M. Kirby, afin de pronon- cer avec plus de certitude. Le genre Prognathe avec les genres Osorie, Copro- phile , Zirophore et Oxitèle , formera la tribu des Den- ticrures. Genre ProcxaTue , Prognathus Lat., Siagona Kirby. Caractère générique. Tête séparée du corselet par une sorte de col. Labre entier. Palpes filiformes et tu- bulés, quatrième ou dernier article des maxillaires; troisième ou dernier des labiaux distincts. Jambes an- térieures un peu dentelées ou épineuses extérieurement. Tarses ordinairement susceptibles de se replier sur la jambe, composés de cinq articles, dont le premier, qui est court , est caché par des poils qui sont à l'extrémité de la jambe , et dont le dernier est au moins aussi long que les quatre précédens réunis. Antennes de onze ar- ticles. Corps déprimé , allongé, parallelipipède. Les Prognathes se distinguent aisément de tous les autres genres qui composent la tribu des Dentricures. 1°. Des Coprophiles ( dont les antennes moniliformes grossissent vers l'extrémité), par leurs antennes fili- formes le corps plus linéaire et les seules jambes anté- rieures dentelées ; 2°. des Osories , en ce que ceux-ci ont le corps cylindrique et toutes les pattes dentelées ; 3°. des Zirophores, car dans ce genre les mandibules sont aussi longues que la tête et fortement dentelées à l'extrémité; 4°. on ne peut confondre les prognathes (414 ) avec les Oxitèles, attendu qu'ici les palpes sont subulées et que le nombre apparent des articles de leurs tarses n’est que de trois. Proëxaraus Rüripennis (pl. 18, fig. 14 et 15). Longueur, 4 millimèt. Glaber, punctatus , rufus, capilis posticä parte, tho- race abdomineque ano excepto atris. Palpes bruns , courts ; les maxillaires un peu plus longs, filiformes , grêles, coniques ; les labiaux presque coniques. Menton grand, trape- ziforme. Mandibules brunes, assez longues , arquées et pointues à leur extrémité. Antennes insérées de chaque côté de la tête, sous une saillie en forme de corne arrondie placée au devant des yeux , de la longueur environ de la moitié de celle du corps; brunes , un peu velues , à l’ex- ception du premier article, qui est un peu plus gros que les autres; le second plus conique que le troisième, et les autres d’une forme ovu- laire. Tête presque triangulaire, de la largeur du corselet, déprimée et brune antérieurement, noire postérieurement , profondément pointillée. Yeux saillans et noirs. Corselet presque carré, un peu rétréci poste- rieurement, peu rebordé , pointillé, noir, marqué sur son milieu d'une ligne longitudinale, glabre, peu élevée ; angles postérieurs aigus, Ecusson petit, noir. Elytres formant un carré un peu plus long que large, d’un brun rougeâtre plus obscur vers l’extrémité, avec quatre stries formées par des points ; la première près de la suture, commen- çant vers la base , et ne dépassant pas la moitié de la longueur des ély- tres ; la seconde , ou suivante, se prolongeant jusqu’au bout , en formant une ligne courbe qui, dans son milieu , se rapproche de la suture : les deux autres stries plus courtes , parallèles à celles-ci. Abdomen un peu plus étroit que les élytres, rebordé , glabre, pointilié, à six segmens découverts : les quatre premiers égaux entre eux, noirs; le cin- quième double de grandeur des précédens, noir, bordé de brun : le dernier arrondi et brun. Pattes courtes, brunes. Jambes anterieures ayant cinq à six dents à leur côté externe, et en outre , à l'extrémité du même côté , une épine courbe assez forte : les autres jambes ciliées extérieurement. ( 415 ) J'ai trouvé cette espèce sous l'écorce d’un peuplier mort. EXPLICATION DE LA PLANCHE XVIII: (Figures 14-17.) Fig. 14. Prognathe rufipenne grossi. — Fig. 15, Sa grandeur naturelle, Fig. 16. Portion de la jambe antérieure et tarse grossis. — Fig, 17. An- tenne grossie. Mémoire sur l’Application du Baromètre à l’é- tude de la circulation du sang et de la respi- ration chez les Animaux vertébrés ; Par le docteur Barry. (Lu à la Société philomatique le 17 mars 1827.) IL est à présent hors de toute question , que par l’ex- pansion du thorax il s'établit chez les mammiféres, lors de l'inspiration, une tendance au vide autour et au dedans du cœur et des extrémités cardiaques des grandes veines thoraciques. Les commissaires de l’Institut, MM. Cuvier et Du- méril, dans leur rapport, ont admis ce fait comme prouvé, mais ces savans ont remarqué que les Repti- les et les Poissons inspirent par une espèce de dégluti- tion et non par l'expansion d’un thorax, et que par conséquent, chez ces animaux l'influence d’un vide tho- racique sur leurs fluides centripètes , est au moins dou- teux. Ceue objection vraiment philosophique, m'a forcé à chercher les meilleurs moyens pour déterminer s’il existe un vide central chez les Reptiles et les Poissons, ( 416 ) et par conséquent , si quelque portion de la pression du milieu dans lequel ils vivent, est employée pour aider la progression de leurs fluides centripètes. Dans mes expériences faites pour montrer, chez les Quadrupèdes , l'effet de l'expansion du thorax sur le mouvement du sang dans les veines , j'avais senti que l'introduction de l'air ou d’autres fluides dans le sys- ième circulatoire pouvait modifier en quelque sorte, ’état physiologique de ces animaux, et que par cela seul mes expériences devenaient moins concluantes. Du reste , il était évident qne les instrumens dont je m'étais servi, ne pouvaient pas être employés sur des grenouilles, des serpens, ou des poissons , et ces instru- mens ne présentaient aucun moyen de reconnaître la diminution absolue de la pression atmosphérique pro- duite autour du cœur, par les mouvemens d'inspiration, même chez les Mammifères ; mais en employant le ba- romètre comme instrument de mesure dans ces expé- riences, on pouvait arriver à la connaissance de ces données et éviter en même temps l'inconvénient déjà indiqué. Tout le monde sait, que dans le tube de Torricelli, la colonne de mercure est exactement contrebalancée par la pression exercée contre sa base par la colonne atmosphérique. Aussi, quand cet équilibre est changé par la diminution de la pression atmosphérique, le mercure descend dans le tube et indique exactement la quantité de cette diminution. Il me paraissait donc évident que, si la cavité tho- racique d’un animal vivant était mise en communica- tion avec le réservoir du baromètre , la colonne de mer- (417) cure marquerait précisément la somme de la diminu- tion que la’dilatation du thorax détermine dans la pres- sion exercée par l'atmosphère sur les parties qui y sont contenues , ainsi que l’augmentation de pression pro- duit sur les mêmes organes , par la contraction de cette cavité. Je fis donc construire un baromètre dont le tube était recourbé au vingt-sixième pouce , à un angle tel, que le mercure, pour monter d’un millimètre per- pendiculaire au-dessus de ce point, était forcé d'occuper à-peu-près cinq millimètres du tube oblique. Ainsi, les mouvemens du mercure dans cet instrument, avaient une vélocité et une sensibilité cinq fois plus grandes que dans les instrumens ordinaires. Les expériences suivantes , entre plusieurs autres que j'ai fait avec cet instrument , donneront, je l'espère, des preuves suflisantes de son utilité, dans les recher- ches de ce genre. Expérience x°°. Ayant introduit et attaché un robinet dans la trachée artère d’un chien pesant environ quatre livres ; je mis le robinet en communication avec le réservoir du baro- mètre, par le moyen d’un tube flexible. Toute communication entre l’air extérieur et les pou- mons du chien étant ainsi interrompue, quagl'animal faisait des efforts pour dilater son thorax, le mercure dans le tube descendait de cinq pouces perpendicu- laires. Je mis aussi en communication avec le baromètre, la cavité du thorax entre Jes deux plèvres , par le moyen Xe 27 (418 ) d'un tube pointu introduit entre deux côtes, près de l'extrémité postérieure du sternum. À chaque inspiration, le mercure dans le baromètre descendait d'environ 2 pouces perpendiculaires, lors- que la trachée artère de l'animal était ouverte; mais quand le robinet placé dans ce conduit était fermé , les efforts que l'animal faisait pour dilater sa poi- trine firent descendre le mercurede cinq pouces comme auparavant. J'ai omis de dire que le réservoir du baromètre re- cevait, par le moyen d’une vis, une des extrémités d’un tube flexible, et que , à l’autre extrémité du même tube, s’adaptait un ajoutage d’acier pointu et d’une gran- deur proportionné au sujet de l'expérience. Expérience 2°. Le 1° mai 1826, le baromètre étant arrangé de la manière déja indiquée, un jeune pigeon pesant quatre onces et demi, fut placé sur le dos, et le tube d'acier pointu fut introduit sous l'extrémité postérieure du ster- num, et dirigé. le long de la face interne et concave de cet os , jusqu'à son extrémité antérieure. L'ouverture du tube était ainsi placé entre le sternum et le cœur, dont on sentait les battemens. Avant l'introduction du tube, la colonne de mercure marquaiisept cent soixante-deux mètres. Les doigts , avec lesquels je tenais le tube ; touchaient légèrement la poitrine de l'oiseau, de manière que je sentais distinctement les dilatations et les contractions du thorax, en même temps que j'observais les mouve- mens du mercure. (419 ) Quand le sternum s'élevait, pendant l'inspiration, le mercure tombait de plus d’un millimètre, et s'élevait dans la même étendue, lorsque pendant l'expiration, le sternum s’approchait de la colonne vertébrale, Quand l'ouverture du tube était placée près du cœur , le mercure se mouvait entre 759" et 765", mais sur la face de la colonne , on observait une pulsation , suivant que le mercure montait ou descendait, comme s’il eut été-partagé en deux colonnes, qui s’élevaient et s’abais- saient alternativement. On produisait ce mouvement à volonté, en mettant l'ouverture du tube près du cœur ou non. La pulsation , visible sur la face de la colonne, était beaucoup plus vive que les mouvemens respira- toires. Quand le tube était dans la trachée artère, les ex- trèmes des mouvemens du mercure étaient 753" et 769". Expérience 3°. J'introduisis un tube pointu entre deux des écailles ventrales d’une vipère ordinaire de Fontainebleau, qu’on avait gardé vivante pendant l'hiver dans un flacon. Le tube pénétra le poumon ou sac aérien , derrière le cœur, et fut en même temps mis en communication avec le ba- romètre. | Quand l'animal ouvrait son larynx, ce qu’il fit pen- dant que je tenais ses mâchoires ouvertes, le mercure descendait de 762" jusqu'à 959". Quand il fermait sa trachée, et qu'il comprimait ses côtes , le mercure mon- tait jusqu'à 771", ( 420 ) Expérience 4, Le baromètre étant à 565". Aïdé par mon ami M. Tin: dal , j'introduisis un petit tube flexible dans la trachée d’une couleuvre (Colluber berus) pesant 3 onces 6 gros. Pendant quelques minutes, le mercure ne bougeait pas, bien que la communication fut complète. Je laissai tomber, par une ouverture pratiqué entre les écailles placées sur le cœur , trois gouttes d'acide prus- sique sur le péricarde. Aussitôt la couleuvre fit quelques contorsions violentes, et le mercure marcha pendant plusieurs secondes entre 740 et 785". L’étendue des mouvemens du mercure diminuaient rapidement, et la colonne devint stationnaire, à me- sure que les effets du poison devinrent plus intenses. L'animal était sans mouvemens en moins de dix mi- nutess Expérience 5°. Le 3 mai, j'introduisis un petit tube d'acier qui com muniquait avec le baromètre , entre le cœur et le ster- num d’une grenouille dont l'abdomen était rempli d'œufs. Telle est la sensibilité du baromètre que, bien que l'animal ne fit pas agir ses organes respiratoires avec énergie, le mercure marcha dans un espace d’un demi- millimètre, et pendant tout le temps que le tube restait dans cette situation , les mouvemens du mercure cor- respondaient aussi parfaitement aux mouvemens respi- ratoires de la gorge de la grenouille, qu’à ceux du ster- num du pigeon, dans la deuxième expérience. C4) Je fis constater rigoureusement cette coïncidence, par le moyen d’un aide qui indiquait d’une voix élevée, les mouvemens de la colonne de mercure, tandis que je te- nais le tube en place, et que j’observais les mouvemens respiratoires de l’animal. Chaque fois que la grenouille, en exécutant un mou- vement de déglutition, forçait l'air à pénétrer dans ses poumons et faisait approcher de la bouche le larynx, le péricarde et le cœur, le mercure tombait imvariable- ment. Expérience 6°. Aidé toujours par mon savant et habile confrère M. Tindal, j'introduisis un petit tube pointu (en com- munication avec le baromètre) , dans le péricarde d’une anguille vivante. On pouvait conter facilement, à la surface de la co- lonne de mercure, les dilatations et les contractions dy péricarde. Le mercure devenait concave , ou convexe selon que le cœur se retirait ou s’approchait de la partie du péri- carde, où le tube fut placé. À chaque cinquième pulsation à-peu-près, la face de la colonne devint plus profondément concave. Cet eflet parut résulter du moindre effort fait par l'animal pour dilater ses opercules. Cette anguille pesait treize onces. Dans une autre anguille du même poids à-peu-près , mais plus vive, quand le tube était dans le péricarde, le mercure présentait des pulsations plus marquées, et même quelquefois la colonne entière marchait entre 765% et 770". (422) CONCLUSIONS. De tout ce que nous avons vu dans ces expériences , et de ce que nous avons déja prouvé à l’égard des Mam- mifères , nous pouvons conclure : 1°. Que dans tous les animaux vertébrés, il existe un mécanisme par l'opération duquel une partie de la pres- sion du milieu dans lequel ils vivent, peut ètre enlevée d’autour du cœur et des extrémités cardiaques des tubes centripètes. 2°. Que cette pression peut être diminuée, ou par l'expansion de la cavité thoracique autour du cœur, ou par la contraction et la locomotion du cœur au-dedans de cette cavité, on par tous ces moyens réunis. 3°, Que la somme de la pression ainsi laissée sans op- position, est employée à attirer les fluides centripètes vers le vide relatif dans la poitrine de ces animanx, c’est-à-dire de leur surface vers leurs centre. 4°. Que cette pression agissant sur tous les côtés et sur toutes les extrémités des tubes centripètes compres- sibles, doit forcer à entrer dans leurs cavités, les mo- lécules de matière qui peuvent passer , ou par les pores, ou par d’autres ouvertures pratiquées dans leurs pa- rois. 5°, Que comme les tubes centripètes sont éminem- ment compressibles, cette pression doit agir sur leurs contenus avec une force bien plus grande que si ces tubes étaient incompressibles » parce que, dans ce der- uier cas, la pression ne pourrait agir que sur l'ex- trémité de la colonne de liquide, tandis que dans le ( 423 ) premier cas, cette pression agit sur lous les côtés eu à toute hauteur de la colonne, en mème temps. 6°. Que le baromètre avec un réservoir assez large, et en communication exacte avec la cavité qui entoure le cœur d’un animal vivant, donne une mesure assez exacte de la diminution de la pression , soit par la dila- tation des cavités thoraciques, soit par la contraction et la locomotion du cœur dans l’intérieur de ces cavités , ou par tous ces moyens ensemble. Nore sur la Constitution géologique des iles Baléares ; Par M. L. Ex pe Beaumont. Ingénieur des Mines , Membre de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, ete. ( Lue à la Société d’'Hist. nat. de Parisle 27 avril 1827.) Dans le séjour de plusieurs mois que. M. Cambessedes a fait en 1825, aux Baléares, pour les recherches qui l'ont conduit à publier la Flore de ces iles , il a eu occasion de parcourir toutes les parties de l’île de Ma- jorque , d'en gravir toutes les sommités , et de mesurer au moyen d’un baromètre de Gay-Lussac la hauteur, au- dessus de la mer, de tous les points remarquables. Il a consigné scrupuleusement sur son journal tout ce que l'aspect du sol et la configuration des montagnes lui à offert de remarquable, et a recueilli des échantillons de toutes les roches qui l'ont frappé, ou qui, sans rien présenter de particulier , lui ont semblé jouer par leur masse un rôle important dans la constitution de l'ile ; il ( 424 ) a fait la mème chose pour l'ile d'Iviza, qu'il a visitée après celle de Majorque; enfin , il a rapporté des vues. de ces deux iles et du cap de Dénia , dessinées en mer, à des distances plus ou moins grandes. M. Cambessedes ayant eu la bonté de mettre à ma dis- position ces précieux matériaux, m'a pour ainsi dire conduit sur ses pas dans les lieux qu’il a explorés, et dont je vais tàcher de donner une idée à la société. Ma tâche consistera presque uniquement à décrire les di- verses roches rapportées par M. Cambessedes, et à re- produire les passages de son journal relatifs à leur gise- ment ; je me permettrai seulement de temps en temps quelques courtes observations. L'ile de Majorque se divise naturellement en deux parties distinctes. La première , qui est basse et ne pré- sente à sa surface que de légères ondulations , comprend toute la partie méridionale de lile ; elle est terminée au N.-O. par une ligne tirée du cap de Cala-Figuera au cap del Pinar, et à V'E. par une ligne tirée du lieu nommé Æstanol, sur le rivage méridional de la baie d’Alcudia jusqu’à S.-Lorezo, et à la Puta de Amér, sur la côte S.-E. La seconde partie de l’île est formée de montagnes qui se subdivisent en deux groupes. Le premier groupe forme la côte N.-O. et s’étend dans l’intérieur jusqu’à la ligne que l’on pourrait tirer du cap de Cala Figuera au cap del Pinar. Le second groupe forme un promontoire qui s’avance vers l'E. assez avant dans la mer, et est terminé à l'O. par une ligne tirée d'Estanol à la Puta de Amér. Premièrement nous allons d’abord essayer de donner (425) une idée de la partie plane de l’ile de Majorque qui est la plus étendue. Lorsqu’en partant de Palma , capitale de Majorque, on se dirige vers Artà , à l'extrémité orientale de l'ile, on trouve d’abord des champs fertiles consacrés à la culture des céréales , et plantés d’amandiers. Après deux heures de marche, on entre dans des garigues sté- riles dont l’aspect est tout-à-fait le même que celui des coteaux arides du Languedoc et de la Catalogne. A qua- tre lieues de Palma on traverse le village d’Algaida, lais- sant sur la droite kes hauteurs de Randa : on se trouve alors avoir monté depuis Palma par une pente à-pen- près insensible, Félévation d’'Algaida au-dessus du ni- veau de la mer étant de 170 mètres. Ea seule culture de ce canton consiste en blé et en fèves ; des troupeaux de moutons et de chèvres broutent l’herbe peu abondante sur les coteaux pierreux. À trois lieues d’Algaida , on rencontre le village de Pétra, dont la hauteur au-dessus du niveau de la mer n’est que de 104 mètres : ce village est entouré de champs à blé et de vignobles dont l’état peu prospère contraste d’une manière frappante avec les belles cultures du même genre que l’on observe en Lan- guedoe, dans des terrains tout-à-fait analogues. De Pé-- tra, on aperçoit dans le lointain les montagnes d’Artà, dont on est encore éloigné d'environ cinq heures de marche. On traverse pendant tout cet intervalle des co- teaux pierreux qui deviennent plus escarpés à mesure qu'on s'approche d’Artà; au milieu de ces collines on observe quelques champs remarquables par leur extrème fertilité ; ils sont formés d’une terre rouge qui a été en- traînée par Îles eaux pluviales dans Jes bas-fonds. Si (426) d’Algaida ou de Petra l’on dirige sa course vers Mana- cor , Lluchmajor , ou Campos , on rencontre de vastes champs plus ou moins fertiles, qui s’étendent jusqu’au bord de la mer, et sontsouvent entrecoupés par des gari- gues incultes. Au-delà de Campos, l’ile forme une pointe qui se termine au cap des Salines , vis-à-vis la petite île de Cabrera. C’est entre Campos et la mer qu’on observe la Fuente santa , qui est la seule source minérale qui existe à Majorque; elle forme une marre profonde auprès de la maison de S. Juan (1): sa chaleur, mesurée à diver- ses profondeurs , est de 37°: du thermomètre centigr. On remarque encore dans la maison même de S. Juan une seconde source moins chaude que la première, dont les gens du pays usent quelquefois lorsqu'ils sont atteints de la gale : sa température ne s’élève qu’à 26°. Lorsqu’en partant de Palma on veut se rendre à l’an- cienne ville d’Alcudia , on traverse, dans un trajet d’en- viron huit heures de marche , Les plaines les plus fertiles de Majorque. Avant d'arriver à S. Maria, on com- mence à ne plus trouver d’amandiers ; ces arbres sont remplacés par des caroubiers et des oliviers, qui acquiè- (1) Analyse de l’eau de la Fuenta santa, faite par M. Ballard de. Montpellier. 10, Acide hydro-sulfurique ; 20. Acide carbonique ; 30. Azote; 4°. Hydro-sulfate de soude ; 50. Sous-carbonate de soude (des traces) ; 60. Sulfate de soude ; 70. Hydro-chlorate de chaux ; 80. Hydro-chlorate de magnésie ; go. Sels à base de potasse ( des traces }. C427 Y rent auprès de Binisaiem, d’Inca, de Campanet, des dimensions presque gigantesques. À une lieue d’Alcu- dia , la végétation arborescente disparaît presque tota- lement , et on entre bientôt dans des marais fangeux dits Albuferas , où végètent en grand nombre les Tamarix gallica et africana. Si d’Alcudia on se dirige vers le promontoire d'Artà, on entre , après avoir traversé les Æ/buferas, dans une vaste plaine sablonneuse dite renal, qui se poursuit sans interruption jusqu’au pied du Puig-Ferrutx. Dans ce trajet, d'environ quatre heures de marche, on laisse sur la droite des grandes forêts de pins d'Alep, au-delà desquelles sont situés les villages de Muro et de 5, Margarita ; la plaine se poursuit au midi jusqu’à Mana- cor , Lluchmajor et Campos, et de là jusqu’à la mer. A l’est, la plage sablonneuse forme une anse terminée au nord par le cap del Pinar, et au sud-est par le Puig Ferrutx. On peut juger, par plusieurs des détails qui précèdent, que le sol de cette partie basse de l'ile de Majorque est principalement calcaire. La colline de Belver, près de la ville de Palma , pré- sente à sa base une marne rouge qui renferme des rognons d’un calcaire compacte rouge parsemé de petites cavités assez analogues à celles qu’on aperçoit dans beaucoup de calcaires d’eau douce. Le sommet du même monticule est formé par un calcaire blanchâtre un peu sableux, contenant quelques grains de quarz, parsemé de petites cavités irrégulières et de petits points blancs : le toui me semble présenter quelques analogies avec le terrain tertiaire d’eau douce, composé de marnes rouges et bi- ( 428 ) garrées , et de diverses roches calcaires , qui se voit aux environs d'Aix en Provence, et se retrouve en divers: autres points du midi de la France , en Suisse , etc. En suivant le bord de la mer d’Alcudia, à Santa-Vic- toria , M. Cambessedes a recueilli des échantillons d’un aggrégat calcaire, composé en grande partie de grains calcaires et de débris de coquilles faiblement agglutinés par un ciment marneux rougeàtre. On n’hésiterait guère à rapporter ces roches à la partie supérieure du grand dépôt de nagel-fluhe et de mollasse, à la mollasse co- quillère qui forme la côte occidentale de l’étang de Berre, et quelques points des côtes de la Méditerranée, dans le département des Bouches-du-Rhône, si elles ne pré- sentaient aussi beaucoup de ressemblance avec divers petits dépôts qui se sont formés très-récemment , ou même qui se forment encore journellement sur divers plages , tant de la Méditerranée que de l'Océan. Le premier des deux groupes de montagnes dont j'ai déjà parlé , celui qui s'étend du cap de Cala-Figuera au cap del Pinar, et forme la côte N.-E. de l’île, est allongé du N.-E. au S.-0., et beaucoup plus escarpé du côté du N.-O. qui regarde la mer que du côté opposé ; il pré- sente à la mer des pentes escarpées qui sortent presque verticalement du sein des flots, et qui sont presque im- médiatement couronnées par les sommets les plus élevés de ce groupe et de toute l'ile. Pour donner une idée de l'aspect extérieur de ce groupe de montagnes , nous extrairons du journal de voyage de M. Cambessedes, quelques-unes des notes qu'il rédigeait en le parcourant. Pollensa, l’une des villes les plus industrieuses de ( 429 ) Majorque, est située à l’extrémité N.-E. de la chaîne, à une lieue d’Alcudia. Lorsque de tette ville on veut se rendre au couvent de Lluch , dans la montagne, on suit un vallon formé au nord par la chaine qui se prolonge jusqu’au cap Formenton, et au midi par une suite de coteaux qui se terminent auprès de Pollensa : ce:vallon est un des plus agréables de l'ile; il est arrosé par plu- sieurs sources; on y cultive beaucoup de cerisiers et d’autres arbres à fruit , des vignes , etc. À son extrémité, le chemin est tout-à-coup barré par une montagne que l’on escalade presque à pic, et après laquelle on descend jusqu'au couvent de Lluch : la montée est si rapide, qu’on se trouve très-étonné , lorsqu'on est parvenu au sommet, de n'être élevé que de 5486 au-dessus du ni veau de la mer. Le couvent de Lluch est bâti au milieu d’un petit val- lon resserré entre des montagnes, et situé à 459",4 au- dessus du niveau de la mer ; sa position est très-avanta- geuse pour servir de centre d’où l’on puisse diriger des recherches scientifiques. J’y passai plusieurs jours, pen- dant lesquels je parcourus tous les environs, et je me suis assuré de cette manière que l’île est partout inabor- dable du côté du nord: les montagnes sont taillées à pic; souvent même il devient très-diflicile d'approcher de la mer. Le Puig-Major, montagne qui atteint 1,115",4, et qui est , après le Puig-de-Torrella , le sommet le plus élevé de Majorque , est très-voisin du couvent de Lluch. On remarque à son sommet un trou d'environ trois pieds de diamètre , qui parait descendre à une très-grande pro- fondeur ; on entend rouler les pierres que l’on y jette, (430) “jusqu'à ce que leur bruit se perde dans l’éloignez ment. Le Puig-de-Torrella , situé entre £luch et la ville de Soller, est le point le plus élevé de l’île; son sommet, de forme conique , atteint 1,463",6 ; il domine toutes les hauteurs qui l’avoisinent ; sur son penchant nord-ouest, | à la hauteur de 879",3, on trouve un filon de pierres noires découvertes de terre végétale, et présentant à-peu- près l'aspect d’une coulée de lave. En descendant du côté de Soller, je remarquai plusieurs cabanes dans les- ‘quelles on conserve la neige; le seul moyen que l’on emploie consiste à la réunir pendant l'hiver dans de grandes fosses , et à la recouvrir avec des herbes sèches, après l'avoir fortement tassée. Ces cabanes, et quel- ques autres qui sont sur les montagnes des environs, fournissent pendant tout l'été de la neige à Palma. Les montagnes qui se trouvent entre Soller et le Puig- de-Galatzo, qui s'élève à 989 mètres , dépassent rarc- rement 600 mètres , et sont, ainsi que celles des envi- rons de Lluch, taillées à pic du côté de la mer; au mi- lieu d'elles se trouvent les vallons d’Esporlas et de Valldemosa , remarquables par leur fertilité. C’est non loin de ce dernier village, auprès de la maison de campagne de So Brondo, que l’on observe une fontaine analogue à celle de Saint-Alire ; auprès de Clermont ; cette eau , tenant en dissolution une quan- tité considérable de carbonate de chaux, incruste assez promptement d’une pâte calcaire les objets que l’on sou- met à son action. Au sud-est du mont Galatzo, la chaîne se poursuit jusqu'au cap de Cala-Figuera; et à l’est, des coteaux PRET) éscarpés se succèdent sans interruption jusqu'aux portés de Palma. Il est naturel de penser que ces montagnes sont for- mées de couches qui, sortant de dessous les dépôts ré- cens indiqués ci-dessus , se relèvent vers le N.-O. et se terminent de ce côté par un escarpement abrupte. L'ile d'Iviza et le cap de Dénia , situés dans le prolongement du grand axe du groupe montagneux dont nous parlons, et de la direction probable des couches qui le compo- sent, sont aussi formés de roches calcaires , et les vues que M. Cambessedes en a prises semblent indiquer, sur- tout pour l’ile d’Iviza , une disposition de couches ana- logues. Nous joignons également à cette Note une vue de l’île de Majorque, prise d’un point situé entre cette ile et île d’Iviza, à dix lieues au S.-S.-E. du cap de Cala- Figuera ; de ce point, la courbure de la mer empéchait de voir la partie basse de l’île et même les montagnes des environs d’Artà, situées à son extrémité la plus éloignée et beaucoup moins élevées que celles qui forment le groupe qui nous occupe en ce moment, et qui se trouve ainsi figurer seul sur le dessin. Nous y avons indiqué ceux des principaux sommets qui peuvent se distinguer nettement à cette distance, et dont nous avons pu placer les noms avec certitude. Le promontoire d’Artà est formé par une réunion de montagnes moins élevées que celles de la grande chaîne ; le Puig-Ferrutx, qui est le point culminant, n’atteint que 538",9. Toutes ces élévations présentent la même disposition que celles de la grande chaîne, c’est-à-dire que leur côté septentrional est taillé à pic, et souvent (452) inabordable, tandis qu’on arrive saus peine à leur som- met par le penchant méridional. Voici le tableau des hauteurs des principales mon- tagnes de Majorque et de divers autres points remarqua- bles de cette île; elles ont été mesurées par M. Cambes- sedes , avec un baromètre de Gay-Lussac. Hauteurs au-dessus du niveau de la mer. Montagnes. Puig-de-Torrella An FA tale ar let ete slatoleialerate sales lelare olate I 463mèt Gdéc. Couche ou filon de pierres noires que l’on trouve sur le penchant N.-O. du Puig-de-T orrella. . - ... 879 3 Puig- Major--..-..... De MR An PS CN DA +. 1115 4 Galatzo- sescsossionssoss ones ns sale sa ee 989 3 Montagne entre Pollensa et Lluch-.-...... HO TA CE 548 6 Con Salle anne Se de nitr MAMAN = Clos de la Barque- eee... xt 0. 28e q Bec de Ferrutx-ssesssssess essences esse 538 9 Entrée de la Cueva de la Ermita-+.-............ 43 4 Villages. Algaida Ale esse nn nat dl mes rois ferais 170 Petra.--e......e es 6,80 safe ie lie eos see se jen nice 104 Artase ssssosssoreosessrese esse. ….... 131 Ponte Lire case ine En nan 459 4 CAR DO MMA 2 CIRE EU M gt 5 Soller: serons sseeseomess some s se ses So D’après les échantillons de roches rapportés par M. Cambessedes , les montagnes de Majorque , aussi bien que celles de l’île d’Iviza et du cap de Dénia , sont prin- cipalement formées par des calcaires compactes ou sub- cristallins , présentant souvent des petits filons de spath calcaire blanc , et dont la couleur varie du gris au blanc (453 ) grisâtre et au blanc. ils présentent béaucoup d’analogies avec ceux qui forment les montagnes calcaires de la Pro- vence, Et paraissent devoir être rapportés , les uns à la partie süpérieure du Lias, commé les calcaires gris qui constituent la montagne des Alpines ou des Aupies , près de $älon (département des Bouches-du-Rhône), et les autres à l'étage inférieur des calcaires oolitiques , comme les calcaires blanchâtres dont sont formées les montagnes escarpées qui dominent Toulon vers le nord, les montagnes des environs de Marseille et d'Aix, et le mont Ventoux , au N.-E. d'Avignon. Cette dernière montagne est élevée d'environ 1900 mé- tres au-dessus de la mer; si donc la Méditerranée s’é- levait de 440 mètres , le mont Ventoux conserverait au- dessus de ses eattx une hauteur de 1460 mètres, c’est-à- dire à-peu-près égale à celle du Puig-de-Torrella, le point le plus élevé de Majorque. Dans cette supposition, le mont Ventoux se trouverait être le point le plus élevé d’une île ou d’une presqu'ile qui présenterait dans sa structure générale et dans sa composition de nombreux traits de ressemblance avec l’île de Majorque : seule- ment, cette île ou presqu'ile n’aurait que 6 myriamè- tres + de longueur ;, tandis que le principal groupe de montagnes de Majorque en a 10 dans sa plus grande lon- gueur du cap de Zlebetx au cap Formenton ; elle ne présenterait d'aucun côté un profil aussi dentelé que ce- lui de l’île de Majorque , et on y chercherait vainement les roches dont j'ai encore à parler et dont plusieurs se lient peut-être aux révolutions qui ont donné aux mon- tagnes de Majorque l'aspect qu'elles présentent. Sous ce rapport, comme sous celui sa configuration exté- Xe 20 (454 ) rieure, le principal groupe de montagnes de Majorque ressemble davantage à la chaine qui, de la montagne de l'Étoile, entre Aïx et Marseille , s'étend par la Sainte - Baume jusqu’au midi de Brignolles , sur une longueur de-6 myriamètres , c’est-à-dire égale à un peu moins des deux tiers de celle du principal groupe de montagnes de Majorque , et qui s’élève à la pointe des Béguines, près de la Sainte - Baume, à la hauteur de 1,100 mètres. Le sommet élancé du Galatzo me rap- pelle en particulier l’une des montagnes de la chaîne que je viens de citer, celle appelée le Pilon du Roi, qui s'élève à 712 mètres ou pas tout-à-fait aux trois quarts de la hauteur du Galatzo, tandis que la pointe des Béguines s’élève presque exactement aux trois quarts de la hauteur du Puig - de - Torrella. Toutefois, ces rapports de structure ne doivent pas faire oublier que la cliaîne de l'Étoile et de la Sainte - Baume présente entre les couches du calcaire oolitique et du terrain ter- taire qui lui sont communes avec Majorque, un dépôt contemporain de la formation du Green-Sand , riche en hyppurites , radiolites , nummulites, milliolites, nautiles , trigonies, gryphées , pectens, spatangues , etc., dépôt qui se retrouve en plusieurs autres points des bords de la Méditerranée, aux Martigues (Bouches-du- Rhône), au cap Passa (en Sicile), mais dont les obser- vations de M. Cambessedes n’indiquent pas la présence à Majorque , et qui paraît également étranger aux par- ties du nront Ventoux et de ses environs , qui dépassent 44o mètres d’élévation. M. Cambessedes a trouvé à Cauvia, dans la partie S.-O. du groupe principal que nous avons décrit le pre- ( 435 ) mier, un gypse sacharoïde d’un blanc rougeûtre , avec veinules rouges, qui ressemble beaucoup à certains échantillons des gypses du grès bigarré, mais qui rap- pelle d’une manière bien plus frappante encore les gypses des environs de Digue et de Castellane (départe- tement des Basses-Alpes), ceux des environs de Nice, et ceux de Roquevaire, entre Aix et Toulon, situés, les premiers dans le lias , et les derniers dans les couches les plus anciennes du calcaire oolitique. Ce gypse a aussi bien des rapports avec ceux qui accompagnent les ophi- tes des Pyrénées et les variolites du Drac, en Dau- phiné. Dans la plaine d’Artà , M. Cambessedes a trouvé des petits filons de fer spathique traversant le calcaire, et des dépôts d’ochre jaune et rouge qui rappellent natu- rellement ceux qu’on trouve près de Roquevaire , entre Marseille et Toulon , en divers points qui font partie de la chaîne de montagnes dont j'ai parlé plus haut. Il ÿ a également recueilli d'assez gros cristaux de quarz bipy- ramidé enfumé, enchâssés dans un calcaire grenu schis- teux : ces cristaux rappellent , à la couleur près, ceux que M. Dufrenoy a découverts dans plusieurs gypses du Languedcc, que rappelle entièrement celui de Cauvia , cité plus haut, et qui lui paraissent aussi appartenir aux marnes de l’étage supérieur du lias. Le Puig-de-Torrella, qui est le point le plus élevé de l'ile (sa hauteur est de r,463",6), est formé au sommet des calcaires dont nous avons déjà parlé; mais on re- marque sur sa pente occidentale et aux deux tiers en- viron de sa hauteur, à 876",3, une masse allongée et assez étendue ( couche ou filon? ), dépourvue de terre ( 436.) végétale; d’une roche, noïre dont la forme et l'aspect extérieur ont rappélé à M. Cambessedes ceux de pln- sieurs des coulées de laves de l'Auvergne : cette roche lui a paru en mème temps avoir quelques rapports avec celles du clos de la Barque , dont je vais parler. À une demi-lieue environ du couvent de Lluch , on trouve un vallon à-peu-près cireulaire , élevé de 238,9 au-dessus du niveau de la mer , ayant environ un quart de lieue dans son plus grand diamètre , dominé par des montagnes taillées à pie , et nommé, à cause de sa forme, clos de la Barque. Le fond de cette espèce de cratère est parsemé de pierres noires très - pesantes. M. Cam- bessedes a recueilli parmi ces pierres une roche analogue à certaines amygdaloïdes et une espèce de lithomarge impure , sableuse , un peu calcaire, pénétrée de mine- rais decuivre , et en particulier de cuivre carbonaté vert fibreux (malachyte). Les échantillons rapportés par M. Cambessedes du clos de la Barque ressemblent d’une manière frappante à certaines variétés de la variolite du Drac, qu'on trouve à Champoléon (département des Hautes-Alpes) , et qui présentent aussi divers minerais de cuivre , et particulièrement du cuivre carbonaté vert et du cuivre carbonaté bleu. Ces variolites paraissent avoir de grands rapports de nature et de gisement , tant avec les roches des Pyrénées, connues sous le nom d’o- phites, qu'avec celles du Tyrol, que M. Léopold de Buch a décrites sous le nom de porphyres pyroxéniques , et qui paraissent avoir joué un rôle si important dans les phénomènes dont cette contrée et beaucoup d’autres ont été le théätre. L'ile de Majorque présente aussi des dolomies. ( 437 ) M. Cambessedes en a recueilli plusieurs échantillons au- dessous de l'entrée de la grotte dite Cueva de la Ermita. L'un de ces échantillons , que j'ai analysé dans le labo- ratoire de l’École des Mines, m'a paru composé de la manière suivante : Carbonate de chaux. 0,532 conten. 0,232 d’acide carbonique. Carbonate de magnésie. 0,465 conten. 0,240 d’acide carbonique. Argile et sable. 0,005 1,002 On voit que les quantités d'acide carbonique qui se trouvent combinées avec la chaux et la magnésie, sont très-peu différentes, et que par conséquent le résultat de l’analysé approche beaucoup de la composition 1héo- rique de Ja dolomie. La Cueva de la Ermita est située à une lieue d’Artà, auprès du cap Vermei; son entrée, qui domine la mer, se trouve à 43",4 au - dessus d’elle, et présente à-peu - près la forme d’un bàt de mulet. Pour péné- trer dans l'intérieur, dit M. Cambessedes , on se glisse sur la droite, entre des rochers , et on descend, sans beaucoup :de peine, dans une vaste salle ornée de co- lônnes de stalactites; après celle-ci, on en rencontre plusieurs autres à-peu-près pareilles , à l'extrémité des- quelles on remarque une source d’ean limpide très- agréable à boire. Peu après on arrive à une galerie très- ‘bassé ; eb après avoir rampé quelque temps on se trouve à l’énirée d’un précipice , nommé par les gens du pays Tifierno: (Enfer) : Ja hauteur perpendiculaire de ee gouffre est.de 37 pieds ; nous y descendimes au moyen . d'üne échelle de cordes , et les salles que nous visitämes - n'ayant point été aussi fréquemment noircies par la fu- (438 ) mée des torches ou dégradées par les marteaux des voya- geurs , nous offrirent le coup-d’œil le plus majestueux. Au milieu de ce palais souterrain , à une profondeur qu’il me serait difficile d'évaluer d’une manière positive, nous rencontrâmes une source d’eau limpide , mais dont le goût saumâtre indiquait la présence d’une assez forte quantité ce sel. Je conclus de cette observation que nous nous trouvions au-dessous du niveau de la mer, et que l’eau que nous avions rencontrée provenait d’infiltra- üons à travers les fentes des rochers, ou bien que ce goût saumâtre était dû à quelque mine de sel située dans le voisinage. M. Cambessedes a recueilli au sommet de la montagne de Serellane, dans la partie montueuse de l’île , une brèche calcaire et des concrétions calcaires stalactiformes analogues à celles qu’on voit aussi aux environs de Nice et de Toulon s'élever à une certaine hauteur , sur les flancs et dans les fentes des montagnes calcaires, et qui m'ont paru de la même formation que les dépôts de brêches osseuses de Nice, de Cète, etc. Sur le penchant occidental de la mème montagne, à 304,8 au-dessus de la mer, M. Cambessedes a ob- servé une carrière d’un sable quarzeux , légèrement co- loré en jaune et en jaune rougeàtre , qu’on emploie dans toute l'ile de Majorque pour différens usages , tels que le nétoyage des vases de ménage. Ce sable rappelle à la fois ceux qu'on trouve à Evenos (département du Var), et en divers points du département de la Drome, for- mant des couches dans le calcaire oolitique , et ceux qui , en diflérens endroits du département de Vaucluse et du Languedoc, forment des couches dans la partie inférieure des terrains tertiaires. ( 439) Les échantillons que M. Cambessedes a recueillis à Iviza , et les remarques qu'il a faites sur l’aspect de cette île, montrent (ainsi que je l’ai déjà indiqué plus haut) que les traits généraux de sa constitution sont les mêmes que ceux de l’île de Majorque. ‘ IL n'a pas rapporté de roches de l'ile de Minorqne , mais il a trouvé la plus grande ressemblance entre l’as- pect et la disposition des roches et des montagnes dans cette île et dans les îles de Majorque et d’Iviza , de même qu'entre les roches des trois îles Baléares, et celles du cap de Denia. - Il semble résulter de cette observation et des diverses remarques consignées plns haut, que les îles Baléares et le cap de Denia appartiennent à une chaîne de mon- tagnes calcaires, en partie sous-marine, qui présente dans sa nature et dans les circonstances de son gisement de nombreux rapports avec celles de la Provence. Il est à regretter que les circonstances n’aient pas permis à M. Cambessedes d’examiner si les rochers de Gibraltar qui, par leur composition comme par les brêches os- seuses qui s’y trouvent , présentent aussi tant de rap- ports avec ceux des environs de Nice et de la Provence, ne sont pas liés au cap de Denia par une chaîne continue de montagnes de la même nature. NorTe sur les Régénérations nerveuses qui s'observent dans le moignon des membres am- pulés ; Par M. le baron Larrey. On sait depuis long-temps qu'un nerf divisé, avec perte de substance , reprend, par la cicatrisation , la fa- ( 440 } culté de remplir toutés ses fonctions. Les expériences récentes du docteur Prévost, de Genève, nous ont ap= pris que la substance nerveuse régénérée est identique dans sa structure avec les nerfs eux-mêmes, ce que les , anatomistes n'avaient pu décider avant lui. Ces régéné- rations se font toujours entre deux bouts du même nerf; il n’en est pas de même de celles qui font l’objet de cette note : dans celles-ci, la réunion s'opère entre deux troncs nerveux différens, mais voisins, coupés au mo- ment-de lamputation. Cétte réunion s'exécute comme dans le cas précédent, par des tubercules gélatineux qui se forment aux bouts amputés , et qui finissent par se réjoindre. J'ai fait cette découverte en 1823, et la pièce anatomique qui la constatait fut présentée.à l’Académie royale de médecine. Depuis cette époque, j'ai eu l'occa- sion de trouver encore cette adhérence nerveuse chez deux amputés du bras , à l'épaule. Le plexus brachial du premier, détaché dé ses racines près des vertèbres cer- vicales,. fut présenté à la Société philomatique le 7 jan+ vier 1826 (1). Bien que l’amputation n’eût été faite chez ce sujet que depuis trois mois, les principaux cordons des nerfs de ce plexus étaient déjà réunis bout à bout. Le deuxième amputé , dont la pièce anatomique a été présentée à l’Académie le 28 décembre 1820: et à la Société, philomatique le 20 janvier 1827, avait subi l’o- pération au commencement de la mème année. Ce sujet a présenté cette adhérence nerveuse à un degré bien plus parfait que, le précédent: Elle est telle que les bran- ches qui se détachent du plexus brachial sont complète- ment réunies , une à une et bout à bout , en formant au- tant de petites anses distinctes et tuberculeusés. Ainsi nous pensons que le nerf médian est réuni avec le cubi- tal, ie radial avec le musculo-cutané, et le cutané in- terne avec le circonflexe ou axillaire. Tous ces cordoïis nerveux se sont d’abord tuméfiés à leurs extrêmités coupées, pour former une éminence ar- rondie , dont nous avons parlé dans plusieurs autres ar- ticles de nos mémoires. Il serait difficile de deviner l’in- (r) f'oyezle Nouveau Bulletin de la Société philomatique, mois de janvier 1826, et la figure insérée dans ce numéro. (441) tention de la nature dans la composition de cette adhé- rence nerveuse, qui paraît devoir se. faire constamment dans le moignon des membres tronqués chez tous les su- jets qui ont subi l’amputation. De ces adhérences, ou plutôt des éminences tuberculenses qui sont au centre des anses nerveuses, nous,avons vu aussi sortir des fila- mens très-fins , qui se perdaient dans l’épaisseur des par- ties molles qui forment la cicatrice du moignon. Il nous a paru bien difficile, si ce n’est même impossible, de dé- terminer les propriétés de ces filamens ; mais il est cer- taïn que toute la cicatrice jouit de la même sensibilité que les autres parties du corps ; nous la croyans même plus développée que partout ailleurs. Il est alors probable que ces filets particuliers conduisent l'électricité animale dans tous les points de la cicatrice , de même queé le sang est conduit par les nouvelles artérioles qui naissent du tronc ou des branches des vaisseaux , coupés dans l’amputa- tion. L’existence de ces artères nouvelles ne peut être contestée , car les injections fines de Ruisch , de Haller, de Hunter, de Prochaska, de Sœmmering, et de plusieurs autres profonds anatomistes, la démontrent complète- ment. Ces artères nouvelles sont en évidence dans une pièce que j'ai présentée récemment à l’Acadé- mie ; on les voit traverser la cicatrice et s’anastomoser, en formant autant de petites anses artérielles ,. desquel- les partent ensuite un grand nombre de ramuscules ca- pillaires qui se répandent dans toute l'étendue de la ci- catrice, Au total, le calibre des artères principales de là portion qui reste du membre amputé est plus gros que celui des artères du même nom du membre intact : cette différence est également très-sensible dans cette pièce pathologique. Nous avons remarqué aussi que le tissu graisseux de l’aisselle du bras amputé était beaucoup plus abondant que celui de Vaisselle du membre opposé. Cette différence dépend-elle du plus grand nombre d’ar- tères développées dans l’intérieur du mosgnon ? Nous le pensons. ( 442 ) Nore sur le Mouvement de la population de Palerme ; Par M. Vrciror, De la Société philomatique. J'ai eu dernièrement en communication des tables synoptiques donnant le mouvement de la population de la ville de Palerme pendant 20 années ; savoir, de 1806 à 1825 inciusivement. Ces tables, publiées par le docteur Calcagni , premier médecin honoraire du grand hospice de Palerme, sont dressées sur les registres des paroisses de cette ville, et dédiées à plusieurs personnes attachées à des fonctions publiques, ce qui semble leur donner une sorte d’authen- ticité. La population de la ville de Palerme est établie par l’auteur, pour les dix premières années , à 150,431 ha- bitans , mais d’après des évaluations seulement: pour les dix dernières années il prend pour point de départ une population de 152,294 habitans fournis par un dénom- brement fait dans les paroisses en 1816, et il y ajoute chaque année l'excédent des naissances sur les décès , ce qui lui donne 167,505 habitans en 1825. Mais cette augmentation dans la population n’est qu'apparente, car ces tables présentent une forte diminution dans le nom- bre des mariages et des naissances, et cette circonsiance tient à ce que, dans le calcul de la population , il n’a été tenu aucun compte de la balance des émigrations et des immigrations, et à ce que la cour de Naples qui, en 1807, s'était réfugiée à Palerme, a été suivie à son départ de cette dernière ville d’un grand nombre de personnes que son séjour y avait atirées. La diminution dans les naïs- sauces parait répondre à celle de 10,000 habitans dans la population , êt c’est aussi à 10,000 que l’auteur évalue le nombre de ceux qui, dans les dix premières années , ont accompagné la cour. Il suit de ces circonstances que tout ce qui, dans ces tables , a rapport à la comparaison du mouvement avec VE IE lepres (443) la totalité de la population , ne présente réellement pas un caractère suffisant d’exactitude. Quant à ce qui touche aux rapports qu'ont ensemble les diverses parties du mouvement de la population, les tables, comme je l'ai dit, me paraisssent être assez authentiques pour leur accorder confiance. Je vais en entretenir la société. Il résulte des vingt années comparées entre elles , que 1 mariage a donné moyennement 4,7 enfans légitimes; Qu'il est né 1,000 garçons contre 936 filles , et 1 en- . fant naturel sur 9,7 enfans légitimes ; Que sur 100 morts on compte 51,4 hommes et 48,6 femmes, ce qui, si l’on rétablit l'égalité dans le nombre des naissances des deux sexes, donnerait 51,4 dé- cès du sexe masculin contre 51,7 décès du sexe féminin, c’est-à-dire presque égalité entre les décès des deux sexes ; Enfin , que les naissances ont excédé les décès d’envi- ron 0,26. Si l’on compare ces résultats à ce qui se passe ici , 1°. On trouve pour la France en général (1817 à 1821), Que les mariages y ont été un peu moins productifs qu’à Palerme , dans le rapport de 4,18 à 4,7; Qu'il est né en France proportionnellement un peu plus de filles qu'à Palerme, dans le rapport de 938 à 936 ; Qu'il y a eu en France moins d’enfans naturels pro- portionnellement qu’à Palerme, et dans le rapport de 1 sur 14,8 à 1 sur 9,7 ; ' Que la mortalité a été beaucoup plus grande en France pour la femme, et dans le rapport de 49,5 à 48,5, et qu'en rétablissant l'égalité dans le nombre des naissan- ces des deux sexes , ce rapport deviendrait 50,5 décès du sexe masculin contre 52,8 décès du sexe féminin , tandis qu'il y a eu presque égalité à Palerme , entre les décès des deux sexes ; Enfin, que l’excédent des naissances sur les décès à été moindre en France, et dans lé rapport de + à +. 39, Si on fait cette remarque pour la ville de Paris en particulier, on observe , ( 444 ) Que les mariages y ont une fécondité bien moindre qu'à Palerme , et dans le rapport de 2,4 à 4,7; Qu'il naît proportionnellement à Paris bien plus de filles qu’à Palerme , et dans le rapport de 954,5 à 936; Que les enfans naturels sont ici bien plus nombreux, et dans le rapport de r sur 2,96 à r sur 9,7; Que la mortalité des femmes est bien plus considé- rable à Paris, où d’ailleurs elles se trouvent en plus grand nombre que les hommes; car malgré l'inégalité dans les naissances , on ÿ compte 47 décès du sexe rhas- culin contre 53 décès du sexe féminin, et s’il y avait égalité entre les naïssances des sexes , on trouve par ana- logie que le rapport deviendrait 47 décès du sexe mas- cuülin contre 55,5 décès du sexe féminin, et l’on a vu u’à Palerme, dans ce dernier cas, il y a presque éga- lité entre les décès des deux sexes ; Enfin, que les décès après avoir à Paris, pour un siècle , de 1710 à 1810, excédé les naissances dans le rap- port de leur 500% partie, se trouvent depuis 1810, Jusques et y compris 1825, être surpassés au contraïre par les naïssances dans Île rapport de la 70%° partie de ces dernières , et cependant dans cette période se trouve comprise l’année 1814, qui a fourni environ 14,000 dé- cès de plus qu’en temps ordinaire. Les époques des naissances et des conceptions sont peu différentes dans les deux villes, au mois de mars près qui, à Paris, est au dernier rang comme, présen- tant le moindre nombre de conceptions, tandis qu’à Palerme il se trouve être au troisième rang seulement. Maïs il existe une différence bien remarquable entre les époques de l’année où la mortalité est la plus forte dans les deux villes. À Palerme, l’ordre des mois, rangés suivant le nombre des décès qu'ils présentent , est : Octobre , janvier, décembre , novembre, septembre, août , juillet, février, mars, Juin, mai, avril. Tandis qu’à Paris cet ordre se trouvera être : Avril , mars, février, mai, janvier, décembre, juim , septembre, octobre, novembre , août, juillet. D'où il suit qu'à Palerme le mois d'octobre est le (445 ) plus chargé de décès, qu’en général les décès y sont plus nombreux dans les mois où le soleil passe dans l’hé- misphère austral ; que les mois les plus chauds y pré- sentent une mortalité moyenne; que les mois les plus tempérés y sont les plus favorables à la conservation de la population , et enfin que le mois d'avril est celui de tous qui y offre le moins de décès, tandis que les mois froids, les plus défavorables à Palerme, occupent à Paris les rangs intermédiaires. Les mois les plus chauds, qui donnent à Palerme la mortalité moyenne, sont à Paris les plus favorables ; les mois de printemps, si fa- vorables à Palerme, sont à Paris le temps les plus fu- nestes, et le mois d'avril, le moins chargé de décès à Palerme , est à Paris le plus fatal de tous. Ces différences entre ces deux villes sont fort remar- quables. Celle que je viens de faire observer entre les épo- ques où serait la mortalité la plus grande me paraît devoir être signalée. Doit-elle trouver en partie son explication dans une différence en latitude de 10° 43’ 29"? Tient- elle à des causes locales, morales ou politiques ? C’est ce que ne fait pas connaître l’auteur des tables , et il eut été désirable qu'il eût pu surtout les accompagner de quelques renseignemens météorologiques et relatifs aux températures des diverses années dont il s’est occupé. FIN DU DIXIÈME VOLUME. D TABLE PLANCHES RELATIVES AUX MEMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, ee Pl.;r. Drenxes et leurs détails anatomiques. PL. 2. 4, Cazré ; B, Asvra; C, Naceuce ; D, Exnéacowxe ; £, Cu- BOÏDE. PL3, fig. 1-13. Conferves.— Fig. 14-26. Mycodermes. PI. 4. À, Hipporone. Fig. 1. B. Onvraie. — Fig. 2-4. Rosace. PL 5. RaizoPpuyses. PL. 6. 4, Dranée ; B, Equorér ; C, Paorcynie , D , CampaNULAIRE, P.n, fig. 1-6. Bryarée. — Fig. 7, 8. ANATIFES. PI. 8. 4, Birmores; B, Hyaze ; C, Fiècue; D, Créonone. PL: 9. 4, Veretice, B, Asrroipe. PL. 10, fig. 1, 2. Fémur de Mastodonte.— Fig. 3. Humérus de Tortue. PI. 11. Anatomie des genres OrniTaomyte et OcyrrÈèrs. PI. 12. JL. Pazronus acuzeaTus. II. Zizypnus vuzcanris. III. ConpaziA MicropHy£LLA. IV. VENTILAGO MADRASPATANA. PI. 13. I. BencnemtA FLoriIBuNDA. ÎÏ. SAGERETIA OPPOSITIFOLIA. LI. Raamnus ALATERNUS. IV. Ru. carnanricus. V. RH. FRANGULA.- PI. 14. I. CorretiA HorrinA. Il. Reranizca osconpata. III. Crxe- TANDRA AMARA. PI. 15. Scurra commersonir. Il, Hovenra purcis. III. CorusrinaA FER- RUGINEA. IV. CEANOTHUS AZUREUS. PL. 16. Wicuemerra aFricANA. I. Pomanerris Aperaza. III. Gouanra TILIÆFOLIA« PL 17. I. Toicaocepuacus sripuLanis, Îl, PayLica PLumosa. ITT. Sou- LANGIA AXILLARIS. PI. 18. BoLiTOPHILE CENDRÉ. — PROGNATRE RUFIPENNE. Pi. 19. Vues desiles Baléares. FIN DE LA TABLE DES PLANCHES, TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. ANATOMIE ET PHYSIOLOG E ANIMALE, ZOOLOGIE. Observations zoologiques faites à bord de lAstrolabe , en mai 1826, dans le détroit de Gibraltar; par MM. Quoy et Gai- mard , Médecins de la Marine, Naturalistes de l'expédition. Première partie. Mémoire sur la famille des Diphides, Deuxième partie. Description des genres Hippopode, Orythie, Rosace , Rhizophyse, Dianée, Equorée, Phorcinie, Campa- aulaire , Astroïde et Alcyon. Troisième partie. Descriplion des genres Biphore, Carinaire, Hyale, Flèche, Cléodore, Anatife et Briarée. Extrait du Rapport sur les Observations zoologiques de MM, Quoy et Gaimard; par M le baron Cuvier et A1. Latreille. Mémoire sur les Papouas ou Papous ; par MM. Lesson et Gar- role Mémoire sur les Tasmaniens, sur les Alfourous et sur les Austra- liens; par MM. Lesson et Garnot. Note sur le Cliona celata, nouveau genre de Zoophyte trouvé dans Le Firth du Forth, près d’Edimbourg ; par £. Grant. Note sur la Régénération du Tissu nerveux ; par le docteur Prévost. Sur les Habitudes de POrnithorhynque. Note sur un Fémur de Mastodonte à dents étroites ( Mastodons angustidens ) découvert dans les terrains marins supérieurs des euvirous de Montpellier, par MM. Marcel de Serres, Dubrevil et de Christol. Description et Figure d’une nouvelle espèce d’Ornithomyie; par t. M, Léon Dufour, D.-M., Correspondant de la Société philo- matique. Mémoire pour servir à l’histoure du sé Ocypicra; par M. Léon Dufour, D.-M. , ete. , etc. Rapport: sur dot Mémoires de MM. Audouin et Mine Edwards, contenant des recherches anatomiques et physiolo- Pages. 225 216 ( 448 ) giques sur la Circulation dans les Crustacés ; par MM. Cuvier et Duméril. Mémoire sur un Insecte diptère du genre Bolitophile ; par M. E- Guérin , Membre de la Société d’Hist. nat, de Paris , etc. Mémoire sur une espèce nouvelle de Brachélytre du genre Pro- gnathe ; par M. Hippolythe Blondel. Mémoire sur l’Application du Baromètre à l'étude de la circala- tion du sang et de la respiration chez les Animaux vertébrés; par Le docteur Barry. Note sur lesRégénérations nerveuses qui s’observent dans le moi- gnon des membres amputés ; par M. le baron Larrey. Note sur le Mouvement de la population de Palerme ; par M. Villot , de la Soc. philom. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE ; BOTANIQUE. Observations sur le Mouvement de la Matière verte daus les vé- gétaux ; par M. L. Ch. Treviranus. echerches microscopiques et physiolégiques sur le genre Myco- derma ; par M. J. B. Desmuazières. De l'influence du Dessèchemenst sur la germination de plusieurs graines alimentaires ; par M. Théod. deSaussure: Note sur des Expériences concernant la fécondation de quelques végétaux ; par M. C. F. Gærtner. Note sur le Selerotium stercorarium. Observations sur la famille des Légumineuses et sur quelques Es pèces de l'Afrique centrale ; par M. R. Brown. Mémoire sur la famille des Rhamnées ; par M. Adolphe Bror- griart. MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Sur quelques Phénomènes géognostiques que présente la position relative du porphyre et des calcaires dans les environs du lac de Lugano ; par M. Léopold de Buch. Quelques Éonsidérations pions sur la Présence des débris d’Animaux vertébrés daus les différentes couches de notre globe; par M. Huot, Membre de la Soc. d’Hist. nat. de Paris, etc. Relation d’une Découverte récente d'Os fossiles faite dans la partie orientale de la France , à la grotte d'Osselles ou Quingey, sur les bords du Doubs, cinq lieues au-dessous de Besancon ; par le Rev. docteur Buckland , Membre de la Société royale de Londres, Professeur de minéralogie et de géologie à l'Université d'Oxford. Notice sur les Mines d’or et de Platine des monts Ourals; par M. N. Menge- Note sur la Constitution géologique des iles Baléares ; par M. L. Elie de Beaumont. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. Pages. 394 399 42 AE 439 442 306 386 423 1 . Le _ EM D h 1: BHHER RENTE fi ie