"\rà RNCS nue ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. SECONDE SÉRIE TOME XI. se IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOUARD, RUX @ARANCGIÈRE Ne de COMPRENANT LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES, ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR MM. AUDOUIN ET MILNE EDWARDS, k ET POUR LA BOTANIQUE PAR MM, AD. BRONGNIART ET GUILLEMIN, Geconde Gérie, TOME ONZIÈME. — BOTANIQUE. PARIS. CROCHARD C*, LIBRAIRES-ÉDITEURS, PLACE DE L'ÉCOLE=DE-MÉDECINE » Ne 19° 1839. 4 PY N order 1 Len &+ Mal} SE Ld + ’ Ed s ps Le ANNALES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. CICVCLLLLLELLIMLIEILIELAURILDELELEAILME; I) III L, 111) RECHERCHES sur le développement des Urédinées (1), Par J. H. LÉVEILLÉ. La famille des Urédinées comprend un grand nombre de pe- tites plantes dont on a long-temps ignoré la nature. Dans tous les traités d'agriculture, il est fait mention de la rouille, de la carie et du charbon des céréales; on en indique même les causes présumées et les moyens de les prévenir. Persoon, le premier, a rangé ces productions dans les champignons, et depuis on les a toujours comparées aux parasites intestinaux. Cette comparaison n’est pourtant pas exacte, comme le fait très bien observer M. Fries (2): Entozoa tantum in vivo animal, entophyta etiam in mortua planta ; illa semper in animalium interioribus canalibus manent , hæœc sponte erumpunt, ut potius cum animalibus e cute erumpentibus comparanda. Dans une note, ce célèbre professeur ajoute : Si vera existerent ento- phyta, cum entozois analoga , in plantarum vasis viverent. Ce qui n’est pas exact, car on sait que les vers intestinaux ne (rx) Ce mémoire a été lu à la Société phiiomatique, dans sa séance du 3 juin 1837. (2) Systema orbis vegetabilis, p. r89. °, é e ( he G 5. H. LÉVEILLÉ. — Sur le développement des Urédinées. se développent que dans la cavité'intestinale, dans le paren- chyme des organes comme du foie, du cerveau ; dans le tissu cellulaire, et que bien rarement on en a rencontré dans les vaisseaux, si ce n’est dans ceux du foie. On peut:donc considé- rer comme analogues les entozoaires e! les entophytes, d'autant plus qué l'on à reconnu dans les uns et les autres des organes de reproduction ( œufs et spores ) et que l’on ignore comment ces organes sont déposés dans les tissus des animaux et des plantes, et que, jusqu’à ce jour, on n’a que des idées très vagues sur les causes qui président à leuridéveloppemént: M. Turpin, dans deux mémoires qu'il a publiés sur l’organo- graphie végétale et qui sont insérés dans les mémoires du Mu- séum d’histoiré naturelle, combat au contraire-très vivement cette manière d'envisager les Urédinées. « La cloche du pêcher (dit:l), la noix de galle,ïes Uredo, Æcidium, Xyloma, et en gé- néral tous ces prétendus végétaux qui sont censés prendresnais- sance sous la cuticule, sont toujours produits par un état patho- logique de la giobuline; c’est ce qu’on pourrait appeler l’ergot de cet organe. » M. Turpin pense que l’on doit toujours attribuer la formation dé ces champignons à un état d'excitation de ‘la’ globuline.: !Je rappellerat que l’auteur entend par cette expression les granules: qui donnent la couléur verte au parenchiyme des feuilles}, et'qui sont renfermés dans letissu cellulaire des végétaux; M. De Can- dolle les désigne soûs le nom de chromule: L’excitation dela globuline étant produite par la piqûre d'un insécte ou par toute autre cause, on la voit grossir , soulever la cuticule, la déchi- rer, $e faire jour au-dehors, et finir par former ces amas de globules divérsement colorés que l’on considère comme des champignons. M. De Candolle, dans sa Physiologie végétale: a combattu cette opinion avec sa sagacité ordinaire, et je ne serais pas étonné que son auteur ne l’abandonnât. M.Unger, dans un ou- vrage très étendu publié à Vienne en 1833, sous le titre de Dre Exantheme der Pflanze, eic., regarde les champignons comme des maladies des plantes, et les compare aux exanthèmes que l’on observe sur la peau des animaux; après avoir fait un nom- J. H. LÉVEILLÉ. — Sur le développement des Urédinées. 7 bre considérable d'observations, il conclut que les entophytes ou les exanthèmes des plantes sont de véritables maladies des organes de la respiration, parce.qu'ils se développent plus sou- vent sur, la face inférieure des feuilles, qui .est pourvue d’un grand nombre de stomates, que sur la FARINE: qui, généra- lement, en présente beaucoup moins, et qu'on ne les observe jamais sur les plantes dont les feuilles sont sabmergées, parce qu elles n'ont pas d’épiderme et par conséquent pas de stomates, ainsi que l'a prouvé M. Ad. Brongniàrt, dans ses Recherches sur la structure et les fonctions des, feuilles, et enfin parce u'ils ne se développent pas sur les végétaux qui sont entière- ment celluleux , comme les mousses, les lichens, les champi- gnons, etc. Plusieurs autres observations ont encore appris à M. Unger que l'éruption des entophytes s'opère par l’onverture des stomates. Sous l influence d’une cause quelconque, les sucs arrivent en trop grande quantité; ils s’extravasent dans les cavités respira- toires des feuilles; bientôt ils se coagulent, et dès ce moment commence l’organisation. Cette coagulation est le noyau de la pustule ou la matrice de l’entophyte. À mesure que les sucs ar- rivent, le volume augmente; enfin, quaud elle a atteint le plus haut degré de vie, les sucs étant accumulés en trop grande quantité, déchirent l’épiderme qui les contenait, et la pustule tombe en su ppuration. La consistance de la pustule n’est pas toujours la même: d'abord molle comme de la bouillie, elle prend de la consis- tance à mesure qu'elle augmente. Il en est de même, pour la couleur : à à peine ANDRE dans les commencemens des sucs renfermés dans les méats intercelluluires environnass, elle aug- mente graduellement, mais de la périphérie au centre, en passant par toutes les nuances, depuis le blanc jusqu’au jaune orangé; dans quelques espèces À jaune se fonce et mémetouchelenoir. L'opinion de M. Unger flatte P imagination , et, en même temps, elle, permet d'éliminer du règne végétal An genres et un tres grand nombre d’espèces dont les caractères sont difficiles à saisir. Parmi les partisans de cette théorie, je citerai M. le Dr. Martins, qui en 1934, la développée avec la plus 8 3.W. LÈvEILLÉ. — Sur le développement des Urédinées. grande lucidité, dans sa dissertation inaugurale. Le parallèle qu'il a établi entre les maladies exanthématiques des animaux et les productions végétales séduira nécessairement ceux qui sont dans l'habitude de puiser leurs convictions dans les livres. Les recherches que j'ai faites sur ce sujet m'ont donné des ré- sultats entièrement opposés à ceux de MM. Turpin, Unger et Martins. Pour moi il n’y a plus de globuline ergotée: les spores cessent d’être un pus végétal, et les Urédinées conservent le rang que Persoon leur à assigné, puisqu'elles sont soumises aux mêmes lois de végétation que les autres champignons: Ant.-L. de Jussieu dit dans son Genera plantarum, d'après un ouvrage inédit de Duchesne, que le premier état des cham- pignons consiste en filamens, en byssus, qui sont cachés, comme les racines, dans la terre ou dans l'écorce des arbres et que sur leur surface , il existe de petits tubercules, qui, par un accroissement rapide ;,'deviennent de véritables champignons. C'est ce tissu byssoïde que Necker a nommé carcithe, et qu'il regardait à tort comme un changement d'état du bois, une vé- ritable métamorphose par suite de altération des sucs. C'est ce même tissu que Trattinnick a désigné dans son Traité des champignons comestibles sous le nom de mycelium et auquel il fait jouer un si beau rôle. Enfin MM. Ehrenberg (1) et Ad. Brongniart (2) ont démontré de la maniere la plus évidente ce que Duchesne avait avancé et qui avait été figuré avant lui par Micheli.} ; Pour acquérir la certitude des faits que je viens d’énoncer, il ne faut pas analyser les Urédinées quand elles sont arrivées à leur plus haut degré d'organisation; il faut au contraire les étu- dier dans les premiers momens de leur apparition. On y par- viendra facilement si l’on a sous la main des plantes qui sont altaquées tous les ans par ces parasites. Il suffit de suivre toutes les phases de leur feuillaison pour les surprendre dès qu’elles commencent à se développer, ce qui est toujours annoncé par une décoloration bien marquée sur plusieurs points des feuilles. (1) De Mycetogenesi, nova acta Acad, Cæs. Leop. nat. curios. vol, x, p, 161. (2) Essai d'une classification naturelle des Champignons, p. 27, 28. J. H. LÉVEILLÉ. — Sur le développement des Urédinées. 9 Les plantes qui se prêtent le mieux à ce genre d'observation sont celles dont l'épiderme se sépare avec le plus de facilité du parenchyme de la feuille, comme les Aulx, les Orchidées, les Euphorbes, quelques Chicoracées, etc. L'épiderme des feuilles étant enlevé, on voit que les surfaces étaient décolo- rées par de très petits filets blancs, rameux, entrelacés les uns dans les autres. Si c'estun Uredo,ilse forme au centre dece tissu byssoïde, un tubercule plus ou moins aplati qui le recouvre et le fait disparaître à mesure qu'il prend de l’accroissement. Ce tubercule est charnu, formé de cellules, et rappelle sous ce rapport la structure des ScZerotium et des Xÿloma , une deses faces adhère au parenchyme de la feuille, tandis que l’autre, qui est en contact avec l’épiderme , est recouverte de spores pé- dicellées ou très rarement sessiles; à mesure que le champignon croit, l’épiderme est distendu et se rompt: alors les spores se manifestent à l’extérieur, et l'existence du champignon est ac- CORphE. Un Æcidium ; quoique d’une structure plus compli- quée, ne suit pas une marche différente. Que l’on examine, par exemple, les espèces qui croissent sur le Chèvrefeuille ou sur l’'Euphorbe petit-cyprès, dont l’épiderme se détache avec la plus grande facilité du parenchyme des feuilles : les phénomènes sont toujours les mêmes. Ces feuilles sont décolorées, blanches dans quelques points de leur sur- face. L'épiderme enlevé, on voit un tissu blanc, byssoïde, au centre duquel naît un tubercule, mais son organisation n’est plus la même que dans le genre Uredo proprement dit. La sur- face externe se condense, s'organise et forme une enveloppe, un véritable peridium qui renferme dans son intérieur des spores libres et globuleuses, comimne dans les Lycoperdacées, mais sans qu’on y rencontre jamais la moindre trace de capil- lium , Vorganisation portée à son plus haut degré de dévelop- pement, le tubercule se fait jour à travers l’épiderme, s'ouvre, se divise en lanières plus où moins profondes, et laisse tom- ber les spores qu'il renfermait. Ces observations, que j'ai faites sur un grand nombre de plantes ne neuvent être combattues par aucune autre. Elles sont positives, mais il faut saisir le moment. J'en ai rendu plu- 10 J. H. LÉVEILLÉ. — Sur le développement des Urédinées. sieurs fois témoin M. Decaisne, dont tout le monde connait l'habileté et la sincérité; A il à été, étonné que des faits aussi palpables et aussi faciles à constater eussent échaRpé si long- temps aux recherches des mycologues,. D'après cet exposé on ne conçoit pas pourquoi M. Link a réuni sous le nom de Cæoma les genres Uredo et Æcidium, qui présentent de si grandes différences, ni pourquoi il a re- fusé un peridium à ce dernier. Comment concevoir, en.effet, que l’épiderme se condense et se déchire d’une manière aussi régulière et aussi constante; et d’ailleurs quelle différence n’existe-t-il pas entre un Üredo proprement dit, dont les spores sont pédicellées et fixées sur une base charnue,. et un Æcidium , où elles sont libres et renfermées dans un véritable Ps d'où elles s'échappent quand il vient à s’ouvrir. Il en est de même pour le genre Peridermium de Link, et pour le genre Endophyllum que j'ai établi. Ce dernier, malgré les dénégations de M. Unger , est pourvu d’un véritable peridium , qui se développe non sous lépiderme immédiatement, mais dans le parenchyme méme des feuilles des jonbarbes et jee or- pins, et ne diffère du genre Æcidium que par son ouverture, qui est circulaire, au lieu d’être divisée. , Les auteurs ont adopté l'opinion de M. Link, et ils n'ont trouvé de différence entre un Uredo et un Php que dans les changemens qu’éprouve l’épiderme. Tel est aussi le point de vue sous lequel M. Fries, dans son Systema orbis vegetabilis, considère ces deux genres de champignons, lorsqu'il dit: Es- sentialis quædam existere videtur differentia inter Æcidia et Uredines , nam in eadein planta sæpius adsunt utrinque gene- ris species disunctissinæ. In Æcidiis parenchyma cum spori- diis protendit , unde formatur pseudo-peridium ; in Uredinibus vero sumina tantum epidermidis membrana rumpitur. La marche que suivent les Urédinées est la même que dans les autres champignons. Parmi les nombreux faits que jui re- cueillis dans lesauteurs ou dans la nature, je citerai les suivans, pour prouver que le mycelium ou rhizopodium est lé pre- mier élément des champignons : mais avant tout il serait con- venable de savoir comment se développe ce mycelium et d'où 3. 4. LÉVEILIÉ.— Sur le développement des Urédinées. 11 il tire son origine. On pense généralement que les spores sont les organes de la reproduction des champignons. Les observa- tions en faveur de cette opinion ne sont pas nombreuses. M. Benedict Prévost, le premier, a observé que les spores de l'Uredo caries DC., exposées à l'humidité, donnaient naissance à des filamens byssoides. M. De Candolle a fait la même obser- yation. MM. Montagne et Audouin nous ont appris que la muscardine espèce de maladie qui attaque les vers à soie et qui cause de si grands ravages dans quelques magnaneries, était produite par une Mucédinée, le Botrytis bassiana , dont les premières traces se manifestent par un tissu byssoïde qui se développe sous la peau de la chenille et dans le tissu graisseux qui enveloppe ses différens organes. M. Greville ( Æora scotica ) a démontré que le Lasiobotrys loniceræ commence par des filamens auxquels succèdent des réceptacles. Pendant plusieurs années, j'ai pu suivre le déve- loppement de la Sphérie charbonnée ( Sphæria deusta ), et j'ai vu sur le vieux bois et quelquefois même sur la terre, des fila- mens blancs ressemblant à un byssus , rares d’abord, s'étendre ensuite, se ramifier et devenir plus nombreux, se croiser dans toutes. les directions, s’anastomoser entre eux, et former une masse blanche , homogène, charnue, dont il m’eüt été difficile de déterminer la nature, si j'eusse borné là mes observations ; mais plus tard il s’est développé des réceptacles dans la substance de cette masse; elle a pris une couleur noire, et je n'ai plus eu de doute. | J'ai vu le Sphæria laburni commencer également par des fi- Jamens au,centre desquels se développe un tubercule, qui, par la suite, prend la forme et l’organisation propres à cette Sphé- rie composée, Le Myxosporium croceum, les Cytispora fugax et.chrysosperma , le Phoma hederæ commencent aussi par un tissu byssoide, mais le genre Ærysiphe est celui sur lequel on observe le mieux ce phénomène. Dès le début on voit sur la sur- face des feuilles de différentes plantes, comme le rosier, le . houblon, l’épine-vineite, le noisetier , érable, etc., des taches blanches que les jardiniers appellent le blanc, maladie que 12 J. H. LÉVEILLÉ. — Sur le développement des Urédinées. Plenck a rangée dans la classe des écoulemens des plantes, sans qu'on devine trop pour quel motif. Si l’on suit avec attention la marche de ces taches, on voit qu’elles sont formées par des filimens blancs rameux, cloisonnés qui rampent à la surface des feuilles. Si quelques-uns s’en détachent, ils sont assez son- vent moniliformes et Le plus ordinairement stériles. Snr les pre- miers naissent de très petits tubercules d’abord jaunes, puis bruns et enfin noirs. Dans le commencement ils sont entière- ment composés de cellules, mais plus tard ils se convertissent en réceptacles, qui renferment dans leur intérieur des spores ovales qui ellesmêmes contiennent un plus ou moins grand nombre de sporidioles. Ce développement est parfaitement con- forme à celui des Urédinées ; seulement il à lieu sur l’épiderme. Les genres Asteroma DC. et Actinonema Pers. naissent aussi sur l’épiderme ; seulement ils semblent faire corps avec lui, et sont d'une consistance plus ferme. Une autre forme d’Uredo dont il est plus difficile de suivre la marche est celle que l’on désigne sous le nom d’Ustilagoet qui comprend les Uredo segetum Pers. ; caries DC. ; utriculosa Nees; may dis DC.; uwrceolorum DC.; olivacea DC. ; tragopogt Pers.; violacea Pers.; longissima Sow. etc. Ces espèces détruisent Îles parties des plantes qu'elles envahissent. Pour les étudier il fau- drait deviner les individus qui doivent en être frappés, afin d'assister à leur début ; mais malheureusement on les rencontre toujours parfaits ou dans un état de destruction. M. Ad. Brongniart, dans son Mémoire sur le développement du charbon (Uredo sesetum) dans les graminées, nous a fait connaître que cette maladie n’affecte pas le grain lui-même, mais bien le pédoncule ou axe de l’épillet, qui prend alors un développement monstrueux, et amène l'avortement de l'ovaire et des autres parties de la fruchification. Dans l'Uredo caries, au contraire, la maladie se développe dans l'ovaire, dont élle détruit toutes les parties constituantes, excepté le tégument. Sur un Polygonum lapathifoliumn affecté d'Uredo utriculosa, j'ai remarqué que la surface des filets des étamines était inégale, parsemée de points nojrs et saillans placés sous lépiderme. Ces points, sur d’autres filets, mais à une époque plus avancée, 3. 5. LÉVEILLÉ. — Sur le développement des Urédinées. 13 étaient réunis et donnaient à ces parties la forme de cônes au sommet desquels étaient attachées les étamines atropaiées et desséchées. Les ovaires, affectés de la même maladie, étaient distendus et surmontés par les stigmates flétris. Ordinairement les fleurs d’une plante affectée d’Ustilago en sont toutes affec- tées, et ce n’est pas sans étonnement que, dans cette espèce, j'ai vu les grains sains et les grains malades mélangés , quoique les auteurs aient signalé plusieurs faits semblables. L'Uredo du maïs que l’on peut considérer comme gigantes- que, puisqu'il atteint et surpasse quelquefois le volume du poing, se montre sur toutes les parties de la plante, et même sur le collet de la racine. Dans l'endroit où il prend naissance il se. forme des tumeurs dont la grosseur est très variable, et qui sont composées de cellules irrégulières, distendues par un suc transparent dont la saveur est la même que dans les parties saines ; l’épiderme qui les recuuvre a subi aussi quelques mo- difications ; il est blanc argenté luisant, quelquefois plombé, ses cellules sont irrégulières, très grandes et les stomates vides et décolorés, sont très éloignés les uns des autres. Si l'on divise une de ces tumeurs quand elle est encore jeune, son tissu présente un grand nombre de petites taches plus ou moins rapprochées, d'une couleur jaune, brune ou noire. Un fragment de ce tissu cellulaire coloré en jaune, placé sous le microscope, parait formé seulement en cellules iné- gales, distendues par un liquide transparent et traversées par quelques stries dont il est difficile de soupçonner la nature; mais en comprimant entre deux verres, on distingue manifes- tement qu’elles sont produites par des filamens rameux, courts, géniculés et cloïsonnés, desquels se détachent des spores bru- nes ou noires, sphériques et transparentes ; plus tard on ne voit plus que des spores, les filamens échappent à l'œil. Toutes ces petites familles de champignons ne se développent pas en même temps, mais successivement; on les rencontre dans tous les âges, etelles semultiplient tellement qu’elles semblent ne for- mer qu'un seul et même individu. Enfin, quand toute la tumeur est envahie, l’épiderme se rompt, il s'écoule un liquide noir sanieux coloré par les spores, la dessiccation s'opère lentement, 14 5. nm. LÉVRILLE. — Sur le développement dés Urédinées. et quand elle est terminée, il ne reste plus qu’un tissu filamen- teux noir, formé par les débris des cellules de la tümeur, rémpli de spores qui se détachent sous forme dé poussière comme dans les Lycoperdacées. J'ai varié et multiplié mes recherchés au tant qu'il m'a été possible, et jamais je n'ai vu plus que ce que je viens d’énoncer, je nai même pas pu ‘saisir com ment les spores adhéraient aux filamens. Les autres individus du même genre comme les Uredo caries, utriculosa, olivacea, etc. que j'ai examinés , étaient trop avancés pour que j'aie pu même constater l’existence des filamens primitifs. | Les auteurs qui ont décrit les Urédinées ont considéré cés champignons comme formés de spores nues, seulement re: couvertes par l’épiderme des plantes, ét les genres"qui les embrassent n'ont été établis que sür les différences dé formes qu'elles présentént. Si on soumet ces organes à l’examien mi- croscopique, on voit qu'ils sont séssiles ou pédiculés, gl6bu- leux, ovales ou plus ou moins allongés , simples ou cloison: nés, vides (du moins en apparence }, ou remplis de corpus- cules extrêmement petits, que l’on a nommés sporidioles. Cet examen prouve manifestement que jusqu'à ce jour on a re- gardé comme identiques le contenant et le contenu. Dans un moment où la mycologie s'enrichit de faits nouveaux, d’6b- servations précises, et lorsqu'elle marche hardiment vers la per- fection, est-il possible de laissér subsister une pareille con- fusion? ne serait-il pas plus convenable de distinguer chacun de cés organes par ün nom particulier? En effet, l’un joue le rôle de capsule; on peut lui conserver le nom de sporange ; et l’autre, qui, par la place qu'il occupe représente la graine; conserve celui de spore et non de sporidiole. Cette dénomina: tion n’est peut-être pas applicable à toutes les familles de cham: pignons, mais ellé me semble très juste pour un grand nom- bre de genres et particulièrement pour les Urédinées, car c’est véritablement par abus de mots que lon caractérise les genres Puccinia, Phragmidium , Triphragmium par des spores pédi- cellées et cloisonnées de telle ou telle manière , sans s'inquiéter si ce sont des spores proprement dites ou des réceptacles. Il en est de même pour quelques autres genres. 3. H. LÉVEILLÉ.æ Sur le développement des Urédinées. 15 Dans quelques cas, il est vrai, on ne voit que des sporanges seuls et pas de spores Ans leur intérieur; mais ceci peutdépendre de l'âge trop jeune des individus que l’on étudie ou de lavor- tement des spores. Cet avortement des organes de la reproduc- tion, que l’on observe si souvent et quelquefois d’une manière normale dans les plantes phanérogames, se rencontre égale- lémént dans les cryptogames. Il est très facile de le constater en examinant une famille entière de parasites dont les indivi- dus ont pris naissance sur un même stroma. Des sporanges sont très bien développés, tandis que d’autres, au contraire, sont petits, difformes et même méconnaissables; leur intérieur est rempli de spores ou bien il n’y en à qu'un très petit nombre et quelquefois pas du tout. Quand le sporange est multiloculaire il n’est pas rare de trouver une ou plusieurs loges vides. La truffe particulièrement est remarquable sous Le rapport de l’a- vortemént des spores. Ses vésicules ou sporanges, qui renfer- mént ordinairement quatre spores, n'en présentent souvent qu'un, déux ou trois. C’est à cet avortement des sporés et à l'abondance du tissu cellulaire que l’on doit rapporter, ainsi que le fait observer très judicieusement M. Turpin, le peu d’odeur ét de’sapidité de quelques truffes et particulièrement de celles de Bourgogne. En établissant cette différence, dont M. Fries a fait sentir plusieurs fois {a nécessité dans son Systema orbis veselabilis, entre les sporanges et les spores, les expressions seront moins vagues, et il sera plus facile d'établir lès rapports et les diffé- rences qui existent dans quelques genres. Il résulte de ces recherches que la famille des Urédinées est composée de plusieurs genres qui n’ont d'autre caractère com- mun que d'être parasites. Cette circonstance suffit-elle pour constituer un Caractère de famille? 3e ne le pense pas. Les ca- ractères a ere à l'individu même; ils lui sont propres, et ce nest qu'en vertu de leur LE et de leur répétition que nous admettons l'existence de l'individu et, par suite, d'un genre ou d’une famille. On pourrait former des Urédinées connues jusqu’à ce jour trois petites familles parfaitement distinctes : 16 5. n. LÉVFILLÉ.--Sur le développement des Urédinées. 1° Les Æcipinées, qui comprennent les genres Ræstelia Reb. Æcidium Pers.; Peridermium Link; Erdophyllum Lev. 2° Les URÉDINÉES, qui embrassent les genres Phragmidium Link; Triphragmium Link; Puccinia Pers.; Uredo Pers.; Gym- nosporangium Dec. ; Podisoma Tink; auxquels on peut joindre sans inconvénient les genres Coryneum Nees; Exosporiun Link; et Sporidesmium Link. Le Spilocæa scirpi Link.est un état imparfait, un avortement du Puccinia scirpi. 3° Les UsTILAGINÉES auxquelles appartiennent les genres Us- tilago Link; Sporisorium Ehrenb. et peut-être Sepedonium Link. et Testicularia Klotsch. Ces trois familles sont trop distinctes maintenant les unes des autres pour en former une seule sous le nom d’Urédinées, ou sous celui d’entophytes; il ne sera plus permis de les con- fondre, puisque dans la première les spores sont renfermées dans des réceptacles propres, qui s'ouvrent de {différentes. ma- nières; que dans la seconde les spores et mieux encore les spo- ranges sont libres et fixés sur un stroma plus ou moins déve- loppé; et qu’enfin, dans la troisième, les spores n’ont ni ré- ceptacle ni stroma, mais qu'elles coexistent avec des filamens byssoïdes dont on ne connaït pas encore les rapports mutuels. MarériAux pour la Flore de Barbarie, Par AD. STEINHEIL. (Cinquième article. ) Orurys PEcros, Mutel. O. bracteis obovatis, obtusis, nervosis ; labello reflexo geniculato fusco velutino cum maculis in geniculo duabus albidis glabris , tripartito, lacinia media longiore integra cordata , lateralibus brevibus obtusis , subreflexis ; anthera brevi obtusa vix sub apiculata, flavicante. Sepala albida ovalia obtusa, subincumbentia , nervis tribus virescentibuspicta. Petala lateralia parvula flavicantia uninervia. Hab. circa Bonam. Petite plante haute de quatre à huit pouces ; à racine formée AD. STENHEIL.—— flore de Barbarie. 17 par deux tubercules arrondis, un peu pendans, de la grosseur d’une noisette, entourés de quelques fibres radicales qui naïs- sent de la base de la tige. Feuilles médiocrement rapprochées, au nombre de cinq à huit, dont la plus inférieure a la forme d’une gaine obtuse, -membraneuse ; les autres sont ovales, un peu aiguës, atténuees en une gaine qui est partagée dans sa portion supérieure seule- ment: par une fente dont la terminaison est brusque et obtuse; plus bas elle est indivise-etmembraneuse. la longueur du limbe est de 12 à 18 lignes et sa largeur de 6 à 9 lignes. La surface des feuilles est lisse et les nervures sont faiblement marquées. Tige nue supérieurement, glabre, se terminant par trois à cinq fleurs écartées, dont la dernière avorte le plus souvent. Bractées ovales obtuses, assez larges, un peu plus longues que l'ovaire, verdâtres ; on y remarque cinq nervures longitudinales. Calicé à trois sépales larges, ovales, blancs, un peu con- caves et infléchis avec des bords qui tendent à se recourber en dehors, marqués de trois nervures longitudinales vertes. Les deux pétales supérieurs sont plus courts que les sépales, linéaires, non tronqués, jaunâtres, avec une nervure médiane verte. Labellum brusquement infléchi et comme genouillé, marqué à sa base de deux taches blanchâtres, larges et saillantes par suite de la flexion qu'il éprouve à ce point, ce qui lui donne, suivant M. Mutel, l'aspect d'une poitrine de femme, d'où le nom d’Ophrys pectus que j'ai dû conserver. Le reste du dns est brun et pubescent ; il est divisé en trois lobes, celui du milieu est large, entier, obtus, triangulaire cordiforme ; les deux laté- raux sont beaucoup plus courts, obtus, un peu réfléchis. Androphore large, arrondi, tronqué, vert, glabre; anthère jaune un peu plus courte que les pétales supérieurs, surmon- tée par un mamelon à peine qosinie, de sorte ge on peut dire qu'elle est mutique. Cette jolie petite Orchidée se trouve à Bone, derrière la col-. line de la Cashauba, sur la pente vers la Lu des Caroubiers. Elle fleurit à la fin de mars et je l'ai trouvée plus rarement que KI. POTAN, =» Janvier, a 18 AD. STENHEIL, — flore de Barbarie. les autres. La figure publiée par M. Mutel (1) m'ayant paru in- suffisante, J'ai cru devoir en donner une, nouvelle, parce que les plantes de cette famille sont difficiles à reconnaître’ sans. le secours des figures. 5 SCILLA FALLAX, AUTUMNALIS êt OBTUSIFOLIA, Des individus de ces deux dernières espèces ayant fleuri et fructifié cette année au Jardin-des-Plantes de Paris (2);:'ont permis de compléter mes observations sur leur distinction spé: cifique. J’ai trouvé -un ‘très bon: caractère dans la forme des valves de la capsule, de sorte qu'à avenir il n’y aura plus de doutes sur leur valeur coinme espèces distinctes: Dans la capsule du Sc. autumnalis les valves sont arrondies et surmontées d’une très, courte pointe. Däns celle du Sc. obtu- sifolia elles sont en cœur renversé; un peu échantcrées: au: som: met, ce.qui rapproche un peu cette plante du Sfellaris. parvi- “flora (3). Enfin, chez le Sc. fallax les valves de la capsule.-sont un peu acuminées, et les nervures y sont plus marquées. Le Sc. FR est cultivé au Jardin-des-Plantes avait .les feuilles psauconp plus larges que celui du bois de Boulogne, en fleur à la même époque. re fleurs ét les fruits étaient laussi beaucoup plus gros. On pouvait le considérer comme ,une va- riété produite par la culture. Je n'ai pas retrouvé dans la plante du bois de Boulogne le caractère de la base des étamines, que j'ai signalé dans la même plante venue en Barbarie;, mais ] ai retrouvé ce même caractère (4) dans la variété cultivée au Jar- din-des-Plantes. Dans le périgone du Sc. ‘autumnalis les sépales sont un peu apiculés et les pétales un peu échancrés. Je : n'ai pas retrouvé ce caractère dans les autres especes. | Parmi les individus di Sc. obtusyobia qui ont fleuri au fardin- (1) Mém, soc.hist, nat. smadtiolié 1835. (2) Septembre 1838. ir (3) Scilla parviflora Auct. Les valves de la capsule sont bieu plus SA déradté échancrées dans cette plante, Voyez pour les autres caractères sur lesquels j'ai fondé ce Lu: la note que j'ai insérée dans le cahier de novembre 1836, p. 286. (4) La base du filet est un peu dilatée, arrondie, Voyez Ann, Se. nat: Févr. 1834 | ble 4, i £. Lx, «Bxe | AD. STENHEIL. — flore de Barbarie. 19 des-Plantes et dont l’origine n’est pas bien connue (d’autres personnes que moi en ayant rapporté des bulbes de la Barbarie) il s’en est trouvé un qui avait les feuilles glanques;, c'est une simple variété,'car un autre avait les feuilles sensiblement moins glauques, et il n'existait ancune autre différence: Je ‘n'ai pas trouvé cette varieté à Bone. TuLiPpa CELSIANA Redouté. Lil. t. 38. C'ést cétte plante que Desfontainies et Pôiret ont prise pour le T. sylvestris ; elle sé trouve sur le sommet des moritagnes, àu fond de la plaine de Bone. ÿ ORNITHOGALUM NARBONENSE L Reichenbach Icon. crit. Cent. X, tab. 906. L'Ornithogalum rapporté par Desfontaines sous le nom d’O. pyrenaicum appartient a cette espèce. Je n'ai pas trouvé l'O. pyrenaicum en Barbarie. Le ÂVarbonense y est assez commun sur les côtes et ne diffère pas de celui qui croit aux environs de Narbonne. | … Iris FuGax Tenore. ‘I. fugax Tenôre Flor. Neapol., t: 1, p. 15, t. 4. Sisyrinchium mujus Clus. hist., 1, p.316. — Zris Sisyrinchium, #, majus Linn. spec. plant. id. 3,t 1, p- 59. — Zris Sisyrinchium Desf. Flor. Atl.— Redouté Liliac.—Moræa Sisy- rinchium Gx, Bot. Mag: 1407; Cette plante:est fort commune aux environs de Bone, elle paraît être très répandué:tout 1e long du bassin de la Méditere ranée et se retrouve dans le levant. Olivier et Bruguiere l'ont trouvée depuis Aleép! jhsqu'4 Mossal; ellé 4 été généralement confondue avec le Sisyrinchium minus de Clusius ; Linné avait réuni les deux. plantes qui cependant different entre elles d’après la figure de Clusius, par cela que, dans le Sésyrinchitun majus, les divisions du périgone sont un peu plus pointues où même apiculées, tandis que dans le S.rninus, elles sont obtuses et les trois extérieures sont plus élargies au sommet; de plus cette dernière plante est habituellement plus petite et moins ra- meuse, mais cé caractère est presque sans valeur. 20 AD. STENHEIL, — l'lore de Barbarie. Suivant Tenore, sa plante diffère de PZ. Sisyrinchium par sa couleur bleue et ses dimensions plus grandes; la forme des par- ties du périgone dans sa figure comme chez ma plante (1) coin- cide avec celle des mêmes parties dans la figure de Clusius. LT. Sisyrinchium Sibth. (flor. græca, t. 1, t. 42) se rapporte très bien au $. minus de Clusius, mais les lobes du stigmate sont dentés; ce caractère peut très bien avoir été négligé dans la figure de Clusius qui est très réduite, de plus les fleurs de l'Iris de Sibthorp sont d’un violet pâle, tandis que celle de la plante de Barbarie sont d’un bleu assez foncé. M. Cambessédes paraît avoir trouvé les deux espèces aux îles Baléares, cependant on pourrait en douter, car suivant lui elles ne diffèrent que par la couleur et la grandeur des parties; aussi il ne les regarde que comme des variétés quoiqu’elles aient con- servé leurs différences après deux années de culture au jardin du Luxembourg. Si ces données ne nous suffisent pas pour affirmer que les deux Sisyrinchium des anciens sont réellement des espèces dis- tinctes, au moins devons-nous y voir deux plantes assez diffé- rentes pour être distinguées provisoirement, lune d'elles 5: r1i- nus où ris sisyrinchium sera caractérisée par une stature plus petite, par sa couleur d'un violet pâle, ses stigmates dentés en scie sur leur bord externe et les divisions de son périgone ob- tuses ; l’autre est le S. majus ou Iris fugax, elle se reconnaît à sa tige plus rameuse, plus élevée, mais surtout parce qu’elle a desfleurs d’un bleu assez foncé, des stigmates entiers et les divi- sions du périgone un peu aiguës apiculées. EXPLICATION DE LA PLANCHE HF. A. Ophrys pectus. — B. Fig. 1. Valvé du péricarpe du Scilla autumnalis, — Fig, à, Valve du péricarpe du Sc. obtusifolia, — Fig 3. Valve du péricarpe du Se, fallax, — Fig 4, Valve du péricarpe du Séellaris parviflora. (1) D'après un dessin que j'ai fait à Bone sur le fräis, Cr EE emneserennn mu PAYEN. — Sur lu composition du Ligneux. 21 Mémoire sur la composition du tissu propre des plantes et du ligneux, Dan. M. Payex. ( Extrait lu à l’Académie des Sciences le 17 décembre 1838.) ‘ Depuis l’époque où je parvins à démontrer sous quelles influences générales d’agens étrangers à leurs tissus, les or- ganes des végétaux se développent, je me suis occupé de dé- terminer la composition chimique de la substance membranéi- forme naissante, puis de l’examiner après une végétation plus ou moins prolongée, enfin de la suivre dans les différens bois, épaissie par la superposition des couches concentriques dans les tissus fibreux. Ce travail m'a conduit à prouver que le ligneux, si univer- sellement répandu dans les végétaux phanérogames, n’est pas, comme on l'avait jusqu'ici supposé, un seul principe immédiat; mais qu'il se compose de deux parties chimiquement très dis- tinctes, et dont la nature physiologique semble pouvoir étre main- tenant définitivement fixée. Extraction du tissu végétal a l’état naissant. Pour atteindre le but principal de ces recherches, il était nécessaire d'obtenir le tissu des végétaux récemment formé, afin qu'il fût moins compliqué dans sa composition par les di- vers principes immédiats que plus tard il doit sécréter; il fallait donc encore extraire à part le tissu élémentaire des différentes parties des plantes, pour s'assurer de l'identité des résultats analytiques sur toutes ces parties. 22 BAVEN. — Sr da composttion du Lisneux. J'y suis parvenu en extrayant avec soin le tissu naissant à l’état gélatiniforme que contiennent les ovules non fécondés des amandes de l'/mycdalus sativa, savoir 1° les ovules renfer- més dans les fleurs de l'Helianthus annuus ; 2° ceux des fleurs de l’'abricotier, des pommiers et des cerisiers. Une autre série de très jeunes membranes a été obtenue, en excisant avec précaution les extrémités à l’état normal des ra- dicelles et des fibrilles radicellaires de plusieurs plantes ligneu- ses ou herbacées. | Je me procurai des membranes plus rapprochées encore de l'état rudimentaire en réunissant les gouttelettes à peine coa- gulées qui s’extravaseut de la section faite aux vaisseaux d’un concombre. La moelle des pousses vigoureuses venues en deux mois sur des pieds de sureaux cultivés dans un sol riche et arrosé, offrit des | circonstances favorables à la production d’un tissu peu RATES de substances étrangères ou ligneuses. Enfin, je trouvai une occasion plus facile d’examiner un tissu analogue en opérant sur la moelle blanche de lÆschinomene paludosa (connue sous le nom vulgaire de papier de riz) el sur. les poils des graines du cotonnier, ia Chacune des substances membraneuses obtenues a été 1m médiatement débarrassée des divers produits communs à toutes, Lépuration: ‘étant terminée, on à procédé à la dessiccation , qui s'est achevée par une température soutenue de 190 à ni dans le vide. Pour soumettre ces matières à l'analyse, il fallait d’abord les réduire en poudre; cette opération présentait une difficulté qui m'a obligé de recourir à un procédé particulier que j'indi- que dans mon mémoire. La matière rendue pulvérulente, était de nouveau desséchée dans le vide sec par une température de 160 à 180°, soutenue pendant trois heures. Alors l'analyse n'offre plus de difficulté. Voici les nombres obtenus en opérant sur les membranes élé- mentaires ainsi épurées et divisées. PAYEN. — Sur la composition du Ligneux. 23 Résultats analytiques obtenus sur SE tissu pur des plantes, extrait de leurs différentes parties. RTL ITR EPST ON DNA D RTS PP D PQ ST PES EPA OP T2 SNL 2 2.74 ED SET TEST ERA OVULES ovuLEs | ovuLES suc TISSU MOELLE de “188 mess) Me à: C5 TR res 2 ve ". LL l’Amandier, Pommiers. aanuus. Concombres. | Concombres.| Sureau. ‘ DRE > EE _— : : = TT CT Ÿ > | Carbone.........| 43,57 &4,7 4 43,90 43,80 43,37 | Hydrogène. sense 6,11 6 6,2 6,22 6,11 6,04 |! Oxigène. .....,,.| 50,32 49,3 49;7 49,88 50,10 50,59 |h 4 MOELLE DE L'ÆSCHYN. PALUD, COTON. Spongioles à = A —, dés 1" è D AIS 1 1° 2e. radicelles, Caibone. 4/22...) 438,52 43,57 43,4 45 14,35 33 Hydrogène. ...... 6,9 6,20 6,3 5,2 6,14 6,18 'Oxigène, :.24....| 50,3 | 6,33 50,3 | 48,55 | 40,51 | 50,82 SERRES RENTE Le TETE ù = F PTT nr Le tissu propre des végétaux n’était donc pas véritablement du ligneux; or, sa présence étant constante et ses proportions trés diverses dans tous les bois, il dévait faire varier la com- position chimique de ceux-ci. IFy avait 1à par DA EE «de un nouveau sujet de recherches. | ‘En comparant l’action de divers corps sur le tissu élémen- taire pur, ét sur le tissu ligneux, je découvris bientôt que la substance FRAME à l'intérieur les cellules fibreuses, est atta- quable par les : agens auxquels la première résiste ; entre ces ägéns, je citerai la soude! là potasse et l'acide HOaUE, Des différences atdtdiiBtes oùt lieu dans la composition des bois suivänt les espèces, et pour les mêmes espèces suivant les climats. Je citerai à cet égard les résultats suivans : 24 PAYEN. —- du la composition du Ligneux. Analyse des bois. TREMBLE HERMINIERA EE mm, | à l’état à l'état traité à l'état traité lavé lavé par par a normal. |la soude, | normal. | la soude. | la soude. |deux fois. normal. Carbone. .,.:.,| 54,44 | 49,68 49,40 | 48,00 Hydrogène. .... 6,24 6,02 6,13 6,40 Oxigène s..s..| 39,32 | 44,30 44,47 | 45,56 Ainsi donc la proportion de carbone, relativement aux deux autres principes, et la prééminence de. hydrogène sur l’oxi- gène, sont d'autant plus prononcées que .les bois sont plus li- gneux, et rÉCIPrOquEENt. Les maxima se rencontrent dans le chêne et le hêtre, dont la composition se rapproche le plus de celle des bois analysés par MM. Thenard et Gay-Lussac. Le minimum se trouve dans l'Herminiera elaphroxylon du Sénégal. Afin de vérifier si la plus ou moins grande abondance de matière ligneuse occasionait réellement ces différences, il fal- lait essayer de ramener la composition des bois les plus ligneux à celle des bois légers, en enlevant des quantités proportionnelles de la matière en excès,et vérifiant alors la nouvelle composition. Je parvins en effet à ces résultats,en attaquant plus ou moins les bois par des solutions aqueuses de soude pure, contenant depuis o,o1 jusqu’à 0,5 de leur poids du réactif. Parmiles résultats de ces analyses comparées on remarquera les différences entre la composition du chêne etdu hêtre avant etaprès ce traitement({r). Quant à l'hydrogène, son nombre en centième est constant ; 1l est donc en excés dans le ligneux par rapport à l’oxigène. (x) Les alcalis n'enlevant pas tonte la substance incrustante ; il se pourrait qu’il y eût deux tnatières, dont une $erait atlaquable par l'acide azotique. bAYEN. — Sur la composition du Ligneux. 25 M. Dutrochet ayant indiqué l'emploi de lacide nitrique ordi- naire pour dissoudre la matière colorante du bois d’ébène sans attaquer le tissu, et M. Pelouze nous ayant appris, d'un autre côté, la transformation du ligneux en xyloïdine par l'acide azo- tique d’une densité de 1,5, il m'a paru curieux d'examiner quelle était, de la membrane propre ou de la matière sécrétée, celle que l'acide concentré attaquait de préférence, et je recon- nus que le tissu élémentaire pouvait se maintenir intact dans cet agent énergique, cest ce que prouve le léger feuillet de moelle baigné dans l’acide en question, et que je dépose sur le bureau de l’Académie. (1) Les faits qui précèdent et beaucoup d’autres qu'il serait trop long de décrire, prouvent qu'il existe une grande différence dansles propriétés comme dans la composition chimique du tissu propre des végétaux et du ligneux. Bien que dans ces der- niers temps jeusse recommencé mes premières analyses, et fait de nouvelles expériences avec M. Schmersahll, je m'em- pressai d'accéder au desir de M. Daumas, et d’alier répéter dans son laboratoire l’expérience fondamentale qui caractérise le tissu propre et le distingue du ligneux : nous obtinmes les nom- bres que j'avais déduit de mes anciennes et nouvelles analyses. Enfin, j'offris encore à M. Chevreul les échantillons sur les- quels on pouvait vérifier mes différens résultats. Les données précédentes sont donc, je le crois, dignes de la confiance de l'Académie, et il me sera permis d’en déduire les conclusions qui suivent. «On:remarquera d’abord que les circonstances physiologiques de la formation des tissus et des développemens ligneux s’ac- cordent avec la composition que nous avons assignée aux diffé- rens bois. 8) La substance déposée par couches dans les cellules ligneuses, differe de la membrane proprement dite. | La stabilité très grande de celle-ci explique comment certai- nes moelles subsistent après l’altération des bois qui les envi- (x) Quant à l'acide sulfurique concentré ñ désagrège le même tissu sans le dissoudre, il lui donne alors la propriété de se teindre en bleu par l'iode; c’est là sans daute ce qui a pu faire croire à la transformation du légneux en amidon. 26 PAYEN. — Sur la composition du Ligneux. ronnent, et pourquoi le bois d’'acacia résiste mieux que le chêne ou le hêtre à certaines altérations. Le ligneux analogue, quant à sa formation, avec la substance nommée sclérogène, découverte par M. Turpin, doit être consi- déré comme un principe immédiat auquel se rapportent la pi part des réactions chimiques observées. Ces résultats font comprendre plusieurs faits cmdkaliiriloc 1° La composition différente attribuée aux ligneux des diffé- rens bois, qui offraient effectivement en PeRRaian puise deux matières au moins. 2° La fixation de l'hydrogène de la pendant la vébéstiand phénomène sur lequel l'attention des physiologistes et des chi- mistes avait été fixée surtout dans ces derniers temps. 3° Dans la combustion du bois, l'hydrogène en excès/con- court. à la production de la chaleur, et offre un motif réel de: préférence en faveur des. bois islés à poids égal. (Il faut: excepter des bois blancs, le bouleau qui doit à la AE sa. supériorité pour le chauffage.) 1 bi. 48 Res" 4° La dissolution graduelle des parties les plus attoi/hablese du ligneux explique l'affinage des fils et tissus par les lessives, et la plus grande facilité du blanchiment du coton be je gr vement avec le chanvre et le En AU if Aide lue dans la Hahn du 24 décerbre. En appliquant à l'analyse immédiate le procédé microscopi- qne indiqué par M. Dutrochet, je suis parvenu à extraire pur le tissu élémentaire des bois durs les plus chargés d’incrusta- tions Jigneuses. | La composition de cette bd ae alors avec éco des plus jeunes tissus, elle ajoute aux faits exposés dans mon Mémoire, une démonstration plus complète et telle que “e Thenard m'avait engagé à tenter de l'obtenir. D Voici les principaux détails de l'opération : les bois de chêne et de hêtre, réduits en rapures fines, épurés et desséchés, furent mis dans un grand excès (vingt fois leur poids) d'acide nitri- que concentré. Lorsque au bout de 50 heures le légagegnenlt de l'acide hypo- AYEN. — Sur la composition du Ligneux. 27 azotique cessa, toute la matière incrustante étant dissoute, le tissu non attaqué fut lavé par la soude, épuisé à l’eau, puis séché à 160° dans le vide: son analyse offrit alors les nombresisuivans: De o#, 574, on obtint 0,873 d'acide carbonique et 0,302 d’eau, de qui correspond, en tenant compte de 0,0225 de ré- sidu incombustible, à | 43,85 de carbone. 5,86 d'hydrogène. bo,28 d’oxigène. 100 ——__mC— NOUVELLES RECHERCHES sur la malière incrustante des bois ;extrait d’une lettre de M. Payen, lu dans la séance de l’Académie des Sciences du 4 février 1830. Dans mon travail sur la composition immédiate du ligneux, après avoir extrait le tissu pur, j'avais déduit de plusieurs analyses comparées les données chimiques nouvelles sur la matière incrustante des bois, mais sans pouvoir isoler celle-ci. Un grand nombre d'essais sur les produits ligneux m'ont enfin permis d'isoler cette substance à l'état de pureté: j'ai pu vérifier directement ainsi son influence sur la .composition des différens bois ‘et réconnaître qu'elle caractérise le duramen et constitue la sclérogène ; mes observations s'accordent donc parfaitement avec celles des physiologistes. La formule brute de la substance incrustante libre est repré- sentée par CŸ H'* O0, tandis que la formule rationnelle de la cellulose — C*# H* O* ou C*#H° ©, + HO. | La premiére renferme names un centième d’ hydrogène en excès; l’acide azotique, en l'attaquant, dégage des vapeurs “lattes à l'acide sulfurique concentré et l’acide chlorhydrique la colorent fortement : tous ces caractères la distingent de la cellulose aussi bien que sa composition élémentaire. Je me suis assuré qu’elle constitue les jolies concrétions observées dans les poires et décrites par M. Turpin, comme celles que depuis j'ai extraites du liége, de l'écorce épaisse d’un chêne blanc et de plusieurs autres tissus. Quoique sa dureté soit 28 PAYEN. —— Sur da composition du ligneux. _ très grande, cette matière est assez friable pour se réduire en poudre sous le pilon, tandis que le tissu environnant se déchire; on comprend donc comment les bois broyés et tamisés peuvent donner, parfois, une poudre offrant la composition de leur substancein crustante. Voici les résultats moyens de mes nouvelles analyses: . Combustible Matière SUBSTANCES LIGNEUSES. | Carbone, |Hydrogène.| Oxigène. | Tissu. équivalent incrustante. en charbon. CRERENRRENENERES CPSSERRNREEENVIENT RSR , DUR US | oc ees Matière incrustante. ....] 53,76 6 _ 40,2 o 100 56,8 Bois de Sainte-Lucie ....| 52,9 6,07 41,03 10 —-90 55,35. Bois d'ébène..,........] 52,85 6 41,15 11 | —-89 53,75 Ligneux de noix.....:.} 51,92 5,96 492,12 18 +82 63,92 Bois de chêne .........| 50 6,2 43,8 39 61 52,3 Id. suivant MM, Thenard et Gay-Lussac.......| Dr,45 5,82 42593 lorsveulesoses ec] 52302 Hétret}e cs la: ORNE; 38 6.1 44,65 48 | +52 51,43 Geéllulose.... . à « + 106 44,9 6,1 49 100 0e 449 SPORE PAREIL SR ERP RE RER PS TUE PE AR NE SEPT SE EEE. On remarquera que dans l’analyse des bois, MM. Thenard et Gay-Lussac avaient aussi trouvé un excès d'hydrogène: on n’en avait pas tenu compte généralement, sans doute parce qu'il semblait bien faible, mais il faut reconnaitre aujourd'hui que l'exactitude de ce résultat avait une importance réelle. RapporT fait à l’Académie des Sciences, dans sa séance du 2 Janvier 1830 , sur un Mémoire de M. Payew, relatif à la com- position de la matiere ligneuse, par M. 3. Dumas. Nous avonsété chargés par l’Académie, MM. Ad. Brongniart, Pe- louze et moi, d'examiner le Mémoire de M. Payen sur la composi- tion du ligneux,et nous nous empressons d'accomplir ce devoir. À en juger par la brièveté de ce rapport, on serait tenté de croire que l’auteur s’est livré à des recherches faciles et d'une exécution prompte; mais il n’en, est rien, et si notre rapport est-court, c’est seulement parce que les résuitats obtenus par M. Payen sont gets et s'expriment en peu de mots. 5. DUMAS. — Rapport sur un mémoire de M, Payen. 29 Depuis long-temps on s'était accoutumé à regarder la com- position du ligneux comme chose bien connue. Les analyses du chêne et du hêtre, exécutées par MM. Gay-Lussac et The- nard , avaient conduit à regarder la matière ligneuse comme étant formée de 53 de charbonet 47 d’eau. Les recherches de M. Payen prouvent qu’on avait généralisé trop vite. En effet , il s’est assuré que des matières qu’on aurait cru pouvoir confondre avec le ligneux, comme le coton , la moelle de sureau, la moelle d’Æschinomène, ainsi que le tissu extrait de quelques ovules, possèdent la composition exacte de l'ami- don, c'est-à-dire environ 44 de carbone, et le reste en hydro- gène et oxigène dans les rapports qui constituent l’eau. Tout au contraire le bois proprement dit lui a fourni 54 de charbon : 6,2 d'hydrogène et 39,8 d’oxigène; d’où il suit que le bois contient plus d'hydrogène qu'il n’en faut pour convertir son oxigène en eau. Ce phénomène est digne d'attention à tous égards, car il s'accorde parfaitement avec les expériences récentes de MM. Colin et Edwards , qui démontrent que les plantes peuvent décomposer l’eau ; et celles de M. Boussingault , qui établissent qu'il y a fixation d'hydrogène pendant la végétation. L'observation de M. Payen montre d’ailleurs que, malgré toutes les analogies, le ligneux appartient à une autre classe que l’amidon et les sucres à côté desquels on l'avait toujours placé. Guidé par les observations de quelques-uns des membres de cette Académie, M. Payen a été plus loin : il a fait une sépara- tion exacte et heureuse des deux principes organiques des bois. En effet, il y a dans les bois le tissu primitif isomère avec lamidon , que nous appellerons cellulose , et de plus une ma- tière qui en remplit les cellules et qui constitue la matière li- gneuse véritable. M. Payen est parvenu à dissoudre cette dernière par lacide nitrique et à isoler ainsi d’un bois, comme celui du hêtre, les cellules qui en étaient remplies. A l’analyse, ce résidu a donné 44 de charbon et 56 d’eau, tandis que le bois lui-même renter- mait 54 de charbon, 6,2 d'hydrogène et 39,8 d’oxigène. I ne peut donc rester le moindre doute sur ce point : le bois 30 3, DUMAS. — Rapport sur un mémoire de M. Payen. est formé de cellules identiques avec la moelle de sureau par leur composition et plus ou moins remplies d’une matière plus riche en carbône:et en hydrogène que l'acide nitrique dissous. Depuis la présentation de son mérnoire, M. Payen a cru an- téressant d'examiner si la substance blanche du ligneux,, la:cef- lulose, qui lui présentait. la composition élémentaire de la dextrine; n’exercerait pas aussi un pouvoir rotatoire pareil ou analogue sur la lumière polarisée: Pour cela il forma une solu- tion de cette substance dans l'acide sulfurique concentré, en s'aidant d’une très faible élévation de température. La liqueur, devenue aussitôt limpide, fut observée au Collège de Frarice avec les appareils de M. Biot. Non-seulement le pouvoir rotateur se manilesta dans lé même sens que celui de la dextrine; mais en outre, d'après les proportions approximativemént évaluées du dosage , on put constater que l'intensité de ce pouvoir pour l'unité de masse était analogue à celle de la dextrine, où même égale, autant qu'on en pouvait juger. Voilà donc trois éubstan- ces qui possèdent des propriétés très caractéristiques et très distinctes aux yeux des chimistes, la cellulose, lamidon et la dextrine, et dans lesquelles on serait pourtant disposé à voir le même corps à divers états d'agrégation. La distinction entre les deux élémens des bois avait été faite déjà par les physiologistes, et en particulier d’une manière très précise par M. Mobl ; mais on ignorait leur vraie nature. On serait conduit par les expériences de M. Payen à.cette conséquenceremarquable que le tissu des cellules aurait la méme composition que l’amidon, et qu'il serait le même dans les ovules, les fruits tels que les concombres , les moelles et les bois les plus durs ; que dans les-bois, les cellules seraient plus ou moins engorgées d’une matière spéciale, qui serait le ligneux proprement dit. Avarit d'admettre, cette généralité il convient pourtant;que l’auteur examine avec attention la matière qui forme les cellules des feuilles; matière qui semble offrir très souvent une altéra- bilité qui la distinguerait du tissu cellulaire des moelles: Nous l’engagerons aussi à soumettre à l'analyse qnelques.fais- ceaux! vasculaires bien isolés des üssus environnans, et tels que 3. pumas: — Rappori sur un mémoire de M. Payen. 31 certaines plantés peuvent lui en fournir en quantité suffisante. «M: Payen établit donc très nettement , dans son Mémoire, la distinction.entre le tissu isomière avec lamidon etle ligneux proprement dit. Le premier résiste à beaucoup d'agens qui at: taquent l’autre d’une manière énergique. Il tire de ses observa- tions l'explication de quelqués pratiques industrielles. : Ge premier méinoire sur les matières ligneuses ne peut être considéré que corne le prélude d’une longue suite de recher: ches dont l'auteur 's’occüipge avec activité, et dont les résultats auront uné grande importance pour la science: Mais les faits déjà reconnus par M. Payen; rectifient nos idées sur deüx püints importans de l’histoire du ligneux ; et, dès le premier pas , l'au- teur, déjà exercé aux travaux de ce genre par ses belles rechér: ches sur l'amidon; est entré en plein dans le cœur dé la ques: tion. Nous avons constaté par nous-mêmeés l'exactitude de ses analyses et celle des principales réactions qu'il a observées. «Nous venons donc réclamer en faveur de son mémoire uné décision de l’Académie, qui lui assigne une place dans le Æe- cueil des savans étrangers. Rrcnercuxs chimiques sur la végétation:— Troisième Mémoire: De la discussion de la valeur relative des assolemens par l'analyse. élémentaire , | Par M. BoussINcAuULT. | | $ ( Extrait lu à l'Académie des Sciences ; le 31 décembre 1838. ) ‘se rapport suivant lequel l'air et la terre concourent tu déve- loppement de la vie végétale, est non-seulement digne dé fixer notré attention dans l'intérêt de la physiologie, c'est de plus ur fait important, dont la connaissance permettra d'approfondir les deux questions vitales de la science agricole : la théorie dé l'épuisement «u:sol par la culture, et l'étude des assolemiéns. ve Thaëf, qui, mieux que personne; était à même dé comprendre toute la portée de la question de l'épuisement du sol, a cherché à la résoudre. pour les principales cultures. Je n'ai pas à exposer ici la méthode qu’il a suivie , puisqu'elle se trouve tracée dans 3a BOUSSINGAULT. —— Sur Les assolemens. son admirable ouvrage ; j'observerai seulement que cette mé- thode se fonde sur un principe contestable, savoir : que lépui- sement du sol est proportionnel à la quantité de matière nutri- tive contenue dans les récoltes. En effet, en admettant le principe posé par cet illustre agri- culteur, on admet tacitement que toute la matière organique des plantes est originaire du sol. Le sol, sans doute, contribue pour une certaine proportion au développement des végétaux ; mais on sait aussi que l'air y prend également part. | Là où l’on peut se procurer en quantité illimitée les engrais, on ne sent pas la nécessité absolue d’adopter un système de rotation; mais, dans la plupart des exploitations agricoles, là où l’on ne peut tirer des engrais du dehors, tout se passe diffé- remment. Ici l’on est forcé de suivre un système ; et la quantité de produits qu’il est possible d'exporter chaque année se trouve comprise. dans certaines limites, qu’on ne dépasse jamais impu- nément.: Pour conserver à la terre sa fertilité normale , il faut lui rendre périodiquement, après chaque succession de récoltes, des quantités égales d'engrais. En envisageant cette condition sous un point de vue purement chimique , on peut dire que les produits que l’on peut exporter sans nuire à la fertilité du ter- rain, se représentent par la matière organique contenue dans les récoltes, déduction de la matière organique , qui se trouvait dans les engrais. En effet, cette dernière matière, sous une forme ou sous une autre , doit retourner dans le sol pour le féconder de nouveau: c’est un capital que l'on confie à la terre , et dont l'intérêt est représenté par le produit marchand de l'exploitation. Dans mon mémoire, je m’attache à prouver que l’assolement le plus avantageux est celui qui prélève la plus grande quan- tité de matière élémentaire sur l'atmosphère, et c’est précisé- ment cette quantité qu’il importe d'apprécier, pour juger com- parativement la valeur de diverses rotations de culture. Dansune suite de recherches que j'ai eu l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie , j'ai montré comment lanalyse élémentaire , convenablement appliquée, peut aborder et ré- soudre des questions considérées comme des plus délicates de la physiologie. BOUSSINGAULT. — Sr les assolemens. 33 Dans le présent travail, j'ai pour objet d'étudier, de discuter la valeur relative de divers assolemens , au moyen de l'analyse. En ur mot, je me propose de comparer, pour un cas particulier de sobet de climat , le rapport qui existe entre la matière élé- mentaire contenue dans une succession de récoltes , et la même matière comprise dans l’engrais consommé pour les produire ; en d'autres termes, je cherche à évaluer par l'analyse la quantité de substances organiques prélevée sur l'atmosphère par telle ou telle rotation. ù Dans un domaine bien dirigé, dans lequel on suit depuis fort long-temps un bon système de culture, on est à même, sans au- cun doute, de recueillir les données nécessaires pour entreprendre cette évaluation. Il suffit, en effet, d’avoir, avec une exactitude suffisante , le rendement du sol et Pengrais consommé. Je me suis procuré les produits du sol, dans notre exploitation, en prenant l’hectare pour unité de surface: le produit a presque toujours été déduit d'une moyenne de dix années. L'engrais employé est le fumier de ferme à demi consommé ; Punité de volume est une mesure dont le poids a été trouvé, par de nombreuses pesées , de 1818 kilogrammes. Cet engrais comprend la matière organique qui doit être consommée, en s'assimilant en partie aux produits végétaux récoltés. Je dis en partie, parce que je suis loin de penser que la totalité de cette matière entre nécessairement dans la con- stitution des plantes qui naissent dans la durée de l'assolement. Nul doute qu'une partie de cet engrais ne soit perdue pour la végétation , en se décomposant spontanément, ou en étant entraînée par les eaux. 11 est encore certain qu’une autre partie demeure long-temps dans le sol dans un état d'inertie, pour n'exercer son action fertilisante qu’à une époque plus ou moins reculée, de même qu'il arrive que, dans la rotation actuelle, une partie de l’engrais antérieurement introduit agit de concert avec le nouvel amendement. Mais ce qui est bien établi, c’est Que les proportions d'engrais indiquées dans mon mémoire sont indispensables pour atteindre le taux de nos récoltes moyennes. Enfin l’on sait que, après la rotation, les récoltes ont consommé cet engrais, et que la terre ne présenterait plus une culture XI. BorTan, — Janvier, 3 24 BOUSSINGAULT. —— Sur les assolemens. productive, si l’on voulait la prolonger sans lui:en restituer une nouvelle dose. : I] manquait encore, pour entamer la discussion , la:compo- sition élémentaire de l’engrais et des produits des récoltes. Jai consacré à ce travail la plus grande partie de l’année qui vient de s’écouler. Les graines , les pailles, les racines ; les tubercules ont été analysés avec le plus grand soin ; chacune de ces sub- stances a exigé au moins quatre analyses. Avant de procéder à leur examer , toutes les matières ont été desséchées dans!le vide sec, à une température de 110° suffisamment prolongée. J'ai réuni dans un tableau les résultats de ces analyses. En cherchant maintenant, à l’aide des données analytiques et des renseignemens agricoles qui précèdent , le rapport qui existe entre la matière organique enterrée dans le sol. avec les EnBEAE et La même matière exhumée par les récoltes on arrive à des conséquences qui ne sont pas sans intérêt. | Dans l'assolement de cinq ans, comprenant la rotation sui- vante : Pommes de terre ou A fumées, froment, trèfle, froment, avoine, on trouve que dans l’engrais consommé sur un hectare, il y avait 2793 kilog. de carbone(x); dans.la suite.de récoltes produites aux dépens de cet engrais, le carbone s’est élevé à 83835 kilog. Le poids du carbone fourni à la culture-par l'acide carbonique de lair s'élève donc au.moins à 5400 kilog; Dans la même rotation, l'azote primitivement renfermé dans l'engrais pesait 157 Et Dans les récoltes le poids. de ce prin- cipe a atteint 251 kilog.; l'atmosphère aurait donc fourni pour sa part 94 kilog. d'azote. Dans un autre assolement tres productif, mais qui a été abandonné à cause du climat, la matière organique gagnée sur l'atmosphère était encore He considérable que dans la rotation précédente; en effet, le carbone des récoltes dépassait le carbone des engrais de 7600 kilos. ; l'azote excédant s'élevait à 163 kilog. (1) On avait objecté aux résultats rapportés par M. Boussingault et aux conséquences qu'il en déduit la composition variable des diverses parties d’un même engrais ; mais les précautions qu'il a prises pour mélanger les parties hétérogènes de ces engrais, pour les réduire en poudre et rendre cette poudre aussi homogène que possible; enfin la répétition des analyses permettent d’avoir confiance dans les résultats , surtout lorsqu'ils sont aussi prononcés. Rip. BOUSSINGAULT. — Sur les assolemens. 35 L’assolement triennal avec jachère fumée tel qu'on le suivait autrefois, mais qui a presque totalement disparu de lAlsace, est. loin. d'offrir quant à l'azote des résultats aussi satisfaisans, En ramenant cet assolement aux mêmes conditions de temps que les précédens, on reconnaît que le carbone pris sur l'air estide 4358 kilog.; l'azote acquis ne dépasse pas 17 kilog. Je remarquerai d’une manière générale que toute les fois qu’une rotation ne renferme que des céréales, l'azote acquis est moins considérable. Le topinambour est, de toutes les plantes dont j'ai pu dis- cuter la culture, celle qui puise le plus largement dans l’atmos- phère; c'est évidemment la sole qui parait donner le plus de matière nutritive avec de moins d'engrais. C’est sans doute à cette circonstance qu'il, faut attribuer le grand développement que la culture de cette plante a pris depuis environ trente ans. On peut voir, dans les tableaux qui terminent mon Mémoire, qu’en: deux ans le carbone pris à l'air, toujours pour une sur- face d’un hectare, s'est élevé à 13237 kilog., et le poids de l'azote contenu dans l’engrais a presque doublé. IL est vrai. de dire qu'une fraction tres forte de la matière du topinambour con- siste en tiges ligneuses dont l'usage est peu important; mais si l’on parvient, comme quelques essais le font espérer, à: trans- fermer promptement ces tiges en engrais, la culture du topi- nambour présentera des avantages encore plus considérabies. Les principaux résultats de mon travail montrent nettement que les rotations,de culture qui ont été jugées dans la pratique comme les plus productives, sont précisément celles qui préle- vent la plus grande quantité de prinei pes sur l'atmosphère; l’ana- lyse élémentaire peut certainement servir à déterminer la valeur dE cette quantité, pour un cas particulier de sol et de climat. En comparant la composition des substances récoltées, on remarque un fait assez inattendu, et que je n’entreprends pas d'expliquer; c'est que plusieurs des substances. alimentaires analysées offrent exactement la même composition, bien que leurs propriétés , leur saveur soient d’ailleurs assez différentes. La composition de la plupart de ces substances ne se repré- sente pas exactement par du carbone et de l’eau; on trouve 5 Je 36 EOUSSINGAULT. — Sur les assolemens. presque toujours un très léger excès d'hydrogène, qui s'élève à près d’un demi-centième ; dans quelques cas, cet excès atteint 1 à 2 centièmes. Les précautions que j'ai prises pour me mettre à l'abri des influences hygrométriques de l'air, m'autorisent à ne pas considérer ce résultat comme dû entièrement à une erreur d'analyse. Toutefois, je suis bien loin de trouver dans le fait de l'hydrogène en excès, une nouvelle preuve de la fixa- tion de l'hydrogène de l’eau sous l'influence de la vie végétale, En effet, si ce fait était suffisant pour prouver cette assimila- tion, elle ne serait contestée par personne, puisque depuis long-temps on connaïtun grand nombre de substances végétales dans lesquels l'hydrogène est en excès par rapport à l’oxigène : telles sont, par exemple, les résines dans les arbres résineux; les matières grasses dans les plantes oléagineuses. Si l’on n’a pas cru pouvoir tirer de cette circonstance une conclusion aussi spositive, c'est tout naturellement parce que ces mêmes sub- stances sont originaires de végétaux qui ont crü sous l'influence des matières organiques déposées dans le sol. Pour résoudre la question d’une manière décisive, il fallait faire naître et cultiver des plantes à l'abri de toute matière organisée, en leur donnant uniquement pour aiment de l'eau et de l'air; c'est ce que j'ai fait. Plusieurs analyses ont prouvé que dans les végétaux déve- loppés sous ces conditions, il y a de l'hydrogène en excès dans la somme de la matière organique acquise pendant la durée de l'expérience. | Je rappellerai à cette occasion que dans les divers travaux que j'ai eu l'honneur d'adresser cette année à l'Académie, se trouvent deux faits qui, si je ne m’abuse, ontun certain intérêt physiologique. L'un, qui m’a déjà valu des encouragemens de J'Académie, établit que l'azote de l'atmosphère peut étre asst- milé durant la vie végétale ; V'autre fait, qui est en ce moment soumis au jugementde ses Commissaires, prouve que, pendant la végétation, il y a de Peau décomposée. Cette décomposi- tion de l'eau à encore été démontrée tout récemment par MM. Edwards et Collin, à l'aide d’une méthode entièrement différente de celle que j'ai employée. BOUSSINGAULT. — Sur les assolemens. ll NA OP PSP, SAP pre SE 5 De =: ,» é » » < à ; : Composition des matières récoltées ;desséchées dans le vide à la température de 110° cent. DRE EE CT ER EE PE ES) Ï {CENDRES COMPRISES, CENDRES DÉDUITES. RS SES © SUBSTANCES. Mat. sèche. Eat, Carbone, |Hydrogène.| Oxigène. Azote, Cendres, |. Carbone. | Hydrogène.| Oxigène. Azote, PS LAS se He FromMet = + éco sheset en 0 |2 OU 0,145 46,1. 43,4 02,3 02,4 47,2 06,0 44,4 02,4 Seigle......sssssssesressese 0,834 0,166 46,2 44,2 O1,7 02,3 47,3 05,7 45,3 ot,7 AVOINC ER es ve Ts sub ss aess 0,702 0,208 50,7 Paille de froment. ..ssoers.se: 0,740 0,260 48,4 Paille de seigle. ...ses..ssees 0,813 0,187 49;9 | 36,7 02,2 04,0 52,9 06,6 38,2 02,3 ; 38,9 00,4 70 52,1 05,7 41,8 00,4 40,6 00,3 03,6 51,8 05,8 42,1 00,3 i Paille d'avoine ....sssscesecal : 0,715 0,287 50,1 39,0 00,4 05,1 52,8 05,7 &t,t 00,4 ‘|| Pommes de terre. .......s....| 0,241 0,759 | 44,0 44,7 o1,5 04,0 45,9 obr 46,6 01,6 || Betteraves champêtres ..,....,4.| ©,122 0,878 42,8 43,4 01,7 06,3 45,7 os 264 o1,8 Navets. ose sessesseoeesese] : 0,075 |: 0,925-| 42,9 42,3 o1,7 | o7,6 46,3 06,0 45,9 01,8 Topinambours. .s...ssese.se 0,208 0,792 43,3 43,3 o1,6 06,0 46,0 06,2 AR: 01,7 | Pois jaunes .....sse.sve.sseel 0914 0,086 | 46,5 40,0 04,2 03,1 48,0 06,4 41,3 04,3 ; Paille de pois se.seese.e.....| 0,882 0,118 | 45,8 35,6 Es 11,3 | 51,9 05,6 40,3 02,6 (À Trèfle rouge, foin............| 0,790 0,210 47,4 37,8 02,1 07,7 5x, 05,4 &t,T 02,2 Tiges de topinambours. ...+++..| 0,871 0,129 | 45,7 45,7 00,4 02,8 47,0 AE 47,0 00,4 Engrais (moyenne). ..,,.,.:...| 0,204 0,796 33,8 23,6 01,9 36,7 38 3. puwas. — Rapport sur un mémorre de M. BOUSSINGAULT. Produits moyens récoltés sur un hectare. SUBSTANGES RÉCOLTÉES. EN KILOGRAMMES. EN HECTOLITRES, EE me Pommes de terre (fumées) .......,....,. sidi 12800 » Froment après pommes de terre... .. Tee lolene |0 meet idee Dar 17 Froment après betteraves... ... 2.10% +08 neue sue ee ae o sie 15 Froment sur trèfle rompu....,..... o = se ER lois le DR OS RERMENS ei 21 Le grain est à la paille :: 44 : 100. » >» Trèfle rouge, sec. ....... 0 RCE CON sue 51oo » Navets { en récolte dérobée )..... 2 déni à GES 18000 » = Avoine (fin de rotation )}................. Dre dates smic de 32 Paille d’avoine ( fin de rotation ).........,,.., 1300 » Betteraves champêtres (fumées) ...,.,......... 26300 » Seigle { donnée peu certaine) ..... spot félantite Poésie 23 Paille de seigle : : 45 : ro0. » » Phis.jafiness seb ton So piece nie sapins ni nee 2e sens o 14,2 Phillede p6is..5.. 1h. 0 5 Reete ose ee e 2790 Topinambours. . :...... ss... 26440 Tiges sèches de topinambours......,.,.,....... 1410 Rarporr fait à l’Académie des Sciences, dans sa séance du 14 janvier 1839, par M. Dumas, sur un Mémoire de M. BoussINGAULT, éntitulé: Recherches chimiques sur la végétation. * Nous avons été chargés, MM. Thenard, Pelouze et moi, de rendre compte à l’Académie du dernier travail de M. Boussin- gault, relatif aux phénomènes chimiques de la végétation et à la discussion de la théorie des assolemens. | Il y a long-temps déjà que l’auteur avait communiqué les principaux faits contenus dans ce Mémoire à votre rapporteur, et l’Académie comprendra que cette circonstance mérilait d’être mentionnée, car elle prouve que M. Boussingault procède aux recherches qu’il a communiquées à l'Académie depuis quelque temps d'après un plan d'idées arrêté de longue main. Parmi les conquêtes de la philosophie moderne il faut placer au premier rang ces admirables lois qui ont fixé le rôle de Veau, de l'air et de l’acide carbonique dans le développement 3. pumas. — Rapport sur un mémoire de M. BoussNcAULT. 39 des plantes ou des animaux. La chimie moderne pouvait seule découvrir cette suile dé réactions merveilleuses dont le balance- ment assure la stabilité de la composition de l'atmosphère, et par suite Vexistence même des plantes ou celle des animaux à la surface de la terre. Mais ce que l’on sait à ce sujet, on la appris à l’aide des méthodes anciennement employées et qui excluent l'application de la balance, seul procédé qui puisse conduire néänmoins à desrésultats d’une précision convenable pour faire pois cas tous les doutes. : C'est là le caractere des recherches de M. Boussi he Il a introduit l'emploi de la balance dans l'étude des questions de physiologie générale qu'il voulait étudier. Il a cherché à former pour chacune d'elles une équation où mettant d’un côté toutes les matières employées et de l'autre toutes les matières produites il püt se rendre un compte exact des mutations éprouvées par chaque élément pendant la durée de l’expérience. Ainsi, quand: l’auteur veut reconnaître l'influence de l’eau, celle-de l'air sur une plante, il la met en vases clos en rapport avec:ces deux substances bien purifiées , et il fait l'analyse élé- mentaire de la plante avant et après son introduction dans cet appareil qui la dérobe à toute inflience étrangère. Il a reconnu ainsi que certaines plantes empruntent beau- coup d'azote à l'air, tandis que d’autres ne lui en prennent pas * fait fort étrange mais néanmoins bien propre ‘à jeter un grand your sur le rôle des engrais dans la culture en grand. la constaté que les plantes, indépendamment de leau qu’elles fixent, s’'approprient aussi. de l'hydrogène, c’est-à-dire qu'il a constaté la Aenmpahitiän de l’eau pendant l'acte de la végétation, de même a on-avait déjà constaté celle de Pacide carbonique. Enfin. il a vérifié la fixation de Lin emprunté à l'acide carbonique de l'air ; et ici il s’est bornè à contrôler par la ba- lance un fait reconnu par d’autres méthodes. * L'Académie comprend que ses commissaires ne peuvent véri- fier des expériences de cette nature; elles exigent un temps et des soins dont nous ne pouvons disposer. 4o 5. DUMAS. — {apport sur un mémoire de M. BoussiNGAULT. Mais nous devons à l'Académie de nous prononcer sur le mérite de la méthode , et nous ne craignons pas de le faire de la manière la plus nette. M. Boussingault à fait une application fort heureuse et pleine d'avenir des méthodes de l'analyse or- ganique à l'étude des lois qui régissent les rapports des plantes et des animaux, soit entre eux, soit avec l’air et l'eau. Il y a eu quelque hardiesse à se jeter dans cette voie nouvelle, car, en discutant la probablité de la décomposition de l'eau par les plantes, M. Berzélius disait naguère: « Il est probable que l’on ne pourra jamais constater le mérite de cette hypo- thèse, car il est impossible de faire les expériences de manière à ce que leurs résultats deviennent décisifs.» Il est évident qüe l'illustre chimiste suédois n'avait en vue que des expériences de courte durée et tout l'art de M. Boussingault a consisté à les rendre assez longues pour que les différences qu'elles de- vaient faire naître devinssent très saillantes. Mais l'opinion de M. Berzelius prouve qu’il ÿ avait à une méthode expérimentale à saisir , et l’auteur nous semble lavoir découverte. Des phénomènes qui se passent quand une plante réduite à l'air et à l’eau pour toute nourriture végète sous une cloche, à ceux que l'on doit observer en plein champ, il y a un pas dit- ficile à franchir, car il ne s’agit pas moins que du rôle des en- grais. | L'auteur a abordé cette question délicate par la méthode gé- nérale déjà indiquée. Il forme une équation dont le premier membre renferme les élémens des engrais, ceux des semences et un troisième terme dont la valeur est inconnue, tandisque le second membre con- tient les élémens des récoltes. Il cherche ce que l'air ou l’eau ont dü fournir pour compléter l'équilibre, car la récolte dépasse généralement de beaucoup le poids des élémens de la semence et des engrais. Ainsi, ce troisième terme, dont la valeur est in- connue, représente ce quiest fourni par l’eau ou l'air, c'est- à-dire par les engrais qui ne coûtent rien à l’agriculteur. Et toutes choses égales d’ailleurs, suivant qu'il s'élève ou s’abaisse on peut juger si une culture est favorable ou onéreuse. L'auteur a donc pesé le fumier et les semences et il a cherché 3. pumas.—— Rapport sur un mémoire de M. BOussiNGAULT. 41 par des analyses nombreuses à se rendre compte de la quan- tité et de la nature des élémens que renfermaient ces deux corps. D'un autre côté, il a pesé de même toutes les récoltes et il a fait leuranalyse exacte. Puis il a traduit tous ses résultats de manière à confronter les élémens communs, et il est parvenu aux conséquences sui- vantes: | En général les récoltes renferment deux fois plus de car- bone que les semences ou les engrais. En général aussi, elles contiennent deux fois plus d'hydro- gène, dont une portion à été fixée indépendamment de la fixa- tion de l’eau. En général , enfin, elles contiennent moitié en sus de l'azote que la semence ou l’engrais pouvaient fournir à la plante. Mais quand on étudie la culture du topinambour, qui est si répandue en Alsace, où l’auteur exploite une ferme importante, on voit que la quantité de carbone est quintuplée et que celle d'azote est doublée, de sorte qu’on pent dire que, parmi les cultures étudiées par l’auteur, celle du topinambour est la plus productive ; car cest celle qui emprunte le plus de carbone et d'azote aux élémens de l'air, engrais qui ne coûte rien. D'un autre côié, la culture du froment sur jachère fumée est celle qui produit le moins; car on retrouve dans la récolte la- zote en quantité presque égale à celle que la semence et engrais renfermaient. Bien entendu que si l’auteur admet que tous les élémens de l'engrais ou de la semence passent dans la récolte, c'est seule- ment pour se placer dans le cas où leur effet serait porté au ma- ximum. L'influence qu'il attribue à l’air et à l'eau est donc éva- luée au plus bas, et elle est déjà fort grande comme on voit, puisque par hectare de terre les topinambours empruntent à l'air plus de 13000 k. de charbon et de 130 k. d’azote. Il nous semble impossible que l’auteur se soit trompé sur le sens de ces phénomènes; quant à la valeur exacte des rapports qu'il cherchait à découvrir, il faudra plus d’une série d’expé- riences pour la faire connaître. Mais ces expériences sont lon- 42 3, pumas.— Rapport sur un mémoire de M. BoussiNcAüLT. gues , minutieuses, pénibles, et votre Commission n'hésite point à encourager l’auteur à les poursuivre et à les varier, jusqu’à ce qu'il ait fondé sur des faits certains la théorie des assolemens. L'Académie remarquera toute la réserve de la Commission en ce qui regarde les faits. Cette réserve nous est commandée par la nature des expériences et la difficulté de leur vérification. Mais autant nous évitons de nous prononcer à cet égard, autant nous sommes portés à dire de la manière la plus précise que nous regardons la méthode imaginée par M. Boussingault comme étant la seule qui puisse conduire à une discussion sé- rieuse de la valeur des divers assolemens; et si la méthode est bonne, la certitude des résultats auxquels elle peut conduire n’est plus qu'une affaire de temps et de patience. | Ainsi les expériences de M. Boussingault embrassant l’action des plantes sur l'eau , sur lair et sur les engrais , celle des animaux sur les alimens et sur l'air lui-même tendent à fonder sur des analyses correctes la véritable statique des ani- maux et des plantes, et ce ne sera pas là le moindre des services qu’aura rendus le procédé d'analyse organique découvert il y a vingt ans par MM. Gay-Lussac et Thenard. Ses recherches s'accordent avec le fait connu que les plantes décomposent l'acide carbonique, s’approprient le carbone et rendent l’oxigène à l'air, tandis que les animaux convertissent de nouveau L carbone en acide carbonique, sh. Que les plantes décomposent l’eau, s’'approprient l iidrégèue et rendent sans doute aussi son oxigène à l'air, taudis que les animaux herbivores convertissent de nouveau cet hydeagène en eau; Que certaines plantes s’approprient l'azote de l'air tandis que d’autres n’en empruntent point à cette source. : De ces conséquences, la première était acquise à la science, mais la seconde et là troisième seraient nouvelles er de la plus haute importance. Nous le répétons, votre Commission n’a pu constater par elle-même des faits de cette nature; elle a dü chercher seule- ment si les méthodes étaient propres à les mettre en évidence, et à cet égard elle n’hésite point à dire que M. Boussingault a W. MIQUEL — Sur l’exhalaison des feuilles. 43 imaginé un système d’expérimentation d'une exactitude conve- venable, et qu'il a fait une application nouvelle et importante de l'analyse organique à la solution des questions les je éle- vées de Fgreultune: En conséquence nous avons l'honneur de proposer à l’Acadé- mie de décider que le mémoire de M. Boussingault sera admis à faire partie du recueil des Savans étrangers. QUELQUES expériences pour déterminer l'influence de la lumière sur l’exhalaison aqueuse dés feuilles et sur la succion par les tiges des plantes. Par F, À. W. MIQuEL. (Extrait du Bulletin des sciences physiques en N AE ON L. I, p. 99.) Hales ( ’egetable Statiks, p. 123) et Duhamel ( Physique des arbres , IL, p.258) ont observé que la sève de ja vigne et celle de l’érable s’élevaient plus vite, les branches étant exposées au soleil, et Van Marum ( De motu fluidorum, 543) a vu un mou- yement plus prompt encore de la sève pendant le jour que pendant la nuit..Il restait cependant douteux si l'accroissement de la chaleur ou l'influence directe de la lumière était la cause de ce phénomène. Guettard, cherchant déjà à éclaircir ce sujet, observa que les branches exposées au soleil exhalaient beau- coup plus que celles placées dans l'ombre, même lorsque ces dernières se trouvaient dans une température plus élevée (Duham. p. 145). Meese fit de semblables expériences que je regrette de ne pouvoir consulter (Journal de Physique , t.6,7). Senebier en fit quelques autres pour bien déterminer lin- fluence de la lumière (Physiol. p. 5o et suiv.); elles prouvent d’une manière positive la grande influence de la lumière ; mais en mettant les plantes condamnées à l’obscurité sous d’amples vases de terre vernissés, il oublia de tenir compte de la plus 44 W. MIQUEL. — Sur l’exhalaison des feuilles. grande humidité de l'air sous ces vases, ce qui exerce une grande influence sur l’exhalzison. De Candolle exposa deux plantes, l’une à la lumière du grand jour ou du soleil, l’autre à l'obscurité sous des circon- stances égales, et il se convainquit que la première suçait une quantité d’eau bien plus abondante que la dernière. Dans ses recherches sur l'influence de la lumière artificielle il s’aper- çut aussi que celle-ci exerçait de l'influence sur le mouvement de la sève (Physiol., T, p. 93). Dans cet état de nos connais- sances, il neme paraissait pas sans intérêt d'examiner de plus près, par quelques expériences, l'influence de la lumière tout- àcfait isolée du calorique. J'ai cru pouvoir y réussir en employant. Ja lumière ordinaire dispersée dans l'ombre d’un local bien éclairé. La plupart des observateurs antérieurs, en exposant les plantes au soleil, ont manqué leur but en ne séparant pas les rayons de lumière de ceux du calorique. Je pris deux branches ou deux feuilles, les plus égales pos- sible en surface, en poids ainsi que par le diamètre de la tige ; jen plaçai une dans l’ombre et l’autre dans une grande armoire tout-à-fait obscure; elles se trouvaient à une température égale, et on leur donna une égale quantité d’eau. Cette méthode me paraissait la plus simple pour mesurer l'exhalaison des feuilles, puisque, par les expériences de Hales, il est constaté que la suc- cion par les tiges est exactement en raison directe de l’exha- laison des feuilles, d'autant plus qu'on ne peut pas l’effectuer en renfermant les branches, par exemple dans un ballon de verre ; la plus grande humidité de l'air empêchant l’exhalaison. C’est sous ce point de vue qu'on ne saurait se fier aux expé- riences faites de cette manière par Senebier. Le tableau suivant contient le résumé de ces expériences. (1) (zx) On y trouve noté les deux quantités d’eau différentes absorbées par les plantes, la première dans l’ombre , la seconde dans l'obscurité. La première température est observée au commencement et la seconde à la fin des expériences. W. DrevRi — Sur d exhalaison de Ur 45 POIDS | POIDS {en grains) Rarronr ÉTAT DES FEUILLES £ en grains) tr E û 4 NOMS DURÈÉE AE de l'eau absorbée lbiars. après l'expérience. ÉTAT DES DE aux | —, tion ne <" % plantes, l'ombre PARTIES DES PLANTES L'EXPÉATENCE. | Mesure Rair A ALAN DR LEbiou Ombre: Obscurité. CIEL, médic. TEE es ONE RE | ea au Donne 2 2 | GE RRRRRREES errant, | SÉRNTO ARRET nent | CREER midi 20 juil. : temp, 17 à16°C. Feuille de Menyanthes trifoliata . . , . . » 48 A8 4:1,00 » x » Branche de Rhododendron | ponticum à 12 feuilles. » 36 48 1:1,33 » Fraîche. » — de Quercus robur à 9 | jo feuilles . ,. . » 48 12 1:0,47 |Un peu flétr. » » — d'Helianthus annuus } à 10 petites feuilles. . INT 2 onces. 144 144 1:1,00 » Un peu flétr. » . Branche annuelle de Ber. beris, 1 pied de long. » 135 135 1:0,60 Fraîche, Fraîche. » Feuil. de Sambucusnigra. ; 444 108 1:0,75 E à | » Branche d'Alnus gluti- | nosa, à 5 feuilles . , . » 168 120 1:0,71 | Un peu flétr. , » : — de Calendula cffic, en : fleur, à 20 feuilles, . , Grande feuille d’Helian- thus annuus. . . . .. Branches de Vilis vinifera : à 2 feuilles. . ; « « «| 1h.19juil. jusq. | 1 once. 36 gr 24gr| 1:0,66 | Fraiche. |Un peu flétr, [Nuagés et pluios| à tu 342 216 1:0,63 Fraîche, » x 96 72 4:0,75 » Un peu flétr. » Feuille de Vütis vinifera. . 6 fees 72 0 4:0,00 | Un peu flétr. > - et 1 once, a feuilles de Fragaria virginiana, + «.. +. « » 3et4grol © 18 18 4:1,00 A N » Gr.feuil. d'Æsculus pavia. | Midi 24 juil. jus-| 4 once, 108 36 1:0,37 | Fraîche. Fraîche. |Un peu couvert, qu’à mid.25 jnil, temp. 18 à 17°C. Petite feuille du même. » » 4144 24 1:0,50 : ë » Feuille ordinaire — » 5 117 1890 4:0,51 » : » Branche d’Amaranthus A - > fuscus à à 7 feuilles . . | » » 261 180 1:0,69 |Un peu fletr. » » La même, , .. : » » 216 180 1:0,83 » » » Br. de Betula alba à of. » » & 81 72 1.0,89 . » » — de Berberis à 10-13 d faisceaux de feuilles. . » » 180 108 1:0,60 » . = — de Malope trifida à 3 : \ fllurs et 6 feuilles. . .| : » , 108 72 1:0,66 | ‘Fraîche, É u {4 de Nicotiana macro- phylla à 5 feuilles .. » Zonces. 360 324 1:0,85 Flétrie, » 5 Feuille d'Helianthus an- nuus ayant 34 cent. de | long, 30 en diamèire, v » 324 225 1,0,69 | Fraïche. » » | Branche de Scrophularia aquatica à 10 feuilles. n 1 once. 155 72 1:0,47 | Fraîche. Fraîche. |Un‘peu couvert. Branche d'Ulmus campes- ! tris à ao feuilles, . . . |1h,21 juil. jusq- » 108 190 1:0,83 |E. sup. sèch. | Un peu flétr, | Ciel clair; mais| } 10 h. 24 juil. gans doute, Le 25|À temp.18 à 17,25, » juil. la tempér. HS 4 que je n'ai pas|h observée, a été|ff tes très haute, le lo-| à cal étant fermé, — d'Arlemisia vulgaris, à 10 faisc. de feuilles. » » 216 144 1:0,66 | Un peu flét:. » » Branche de Rosa centifolia 1 à 9 feuilles . , « . . . » » 288 240 1:0,83 » Plus flétrie, » Br. de Populus tremula à 10 feuilles. , . ., % » 155 26 4:1,41 |F. sup. sèch.| Un peu flétr, » Br. d'Hippophaë rhamnoi. des à 20 feuilles. . . . , n 72 36 1:0,50 | Un peu flétr. , Û] Br. de Fagus sylu. f. fus- ois à 5 feuilles, , « . . » » 81 72 1:0,87 | Fraîche, Fraîche, » Branche de Quercus suber à i16/feuilles ,.. » » 96 9 41:0,09 » » » Br, de Colutea arborescens |41 h.17 juil.jus.| 2 onces, 360 216 1:0,60 3 » Pluie, 11 h. 18 juil. temp.17 à 16,5 C : Br. de Dipsacus fullonum. » » 456 216 4;0,47 » » » —de Platan.-occidentalis, n » 480 144 1:0,30 » » » —de Symphytum asperum » n 312 240 4:0,75 » » » —de Sium latifolium, .. » » 522 288 1:0,55 » »_ » —de Philadelp.coronarius M 1 once, 120 444 4:1,20 , Br, de Gingko biloba. . . » » 36 48 1:1,83 [Un Po flétr.| Un Re flétr. » — de Robinia viscosa . » » » 81 72 41:0,89 | Fraîche, Fraîche. ? — de Polygonun: acidulum » » … 504 351 1:0,69 » » » Feuille de Robinia pseudo- ee - acacias «+ 0e +.» : » [14 h, 374 15 juil.| 112 once, 72 24 1:0,33 » Un peu flétr. |Soleil, — Pluie, jus 10b. 16 juil. temp.17°,5 C. 46 wW. MIQUEL. — Sur l’exhalaison des feuilles. Il résulte de ces 4o expériences : 1° Que 4 plantes ont pris plus d’eau à l'obscurité qu’à l'ombre savoir : hododendron ponticum , Populus tremula, Philadel- phus coronarius et Gingko biloba. La différence est cependant petite et on peut bien admettre que l'absorption était égale dans les deux situations. Aussi les feuilles du peuplier s'étaient séchées à l'ombre, ce qui empêcha la succion de la tige. 2° Trois plantes ont pris une égale quantité d’eau, savoir : Menyanthes trifoliata, Helianthus annuus, Fragaria virginiana. J'avais pris pour l'Helianthus des branches à ro feuilles, ce qui fit quil était difficile d'obtenir pour toutes deux une surface égale. Des expériences faites avec les feuilles seules des mêmes plantes ont montré une plus grande absorption à l'ombre. Les Menyanthes et Fragaria n’avaient absorbé que de petites quan- tité, cas où ilest plus difficile de mesurer la différence. | 3° Dans toutes les 31 autres expériences les plantes à l'ombre avaient absorbé une quantité d’eau bien plus considérable que les autres, de sorte qu’on peut les regarder comme une régle générale. Cependant les différencès sont très diverses, puisque la lumière a plus d'influence sur une plante que sur l'autre: Le Vitis vinifera ne suçait rien dans l'obscurité. Dans le Quercus suber la proportion ést 1: 0,09. Elle a varié en général entre 0,5 et 0,8. La portion moyenne de ces 33 expériences est 1: 0,50. | C’est un fait digne de remarque que les feuilles se conser- vaienit pour la plupart plus fraîches dans l'obscurité; de 40, 27 restèrent tout-à-fait fraiches et les autres fort flétries. Il semble donc que l’exhalaison cesse plutôt dans l’obscurité, pendant que la succion continue encore quelque temps; si les feuilles sont privées pendant quelque temps de la lumière, leur activité semble cesser entièrement. Ainsi dans l'expérience avec les feuilles de Robinia , mentionnée dans le tableau , la feuille ab- sorbait à l'obscurité pendant les premières 24 heures 24 er. et rien dans les 24 heures suivantes. b: Ce n’est en aucune manière mon but de vouloir diminuer par ces expériences l'influence de la chaleur sur la végétation et par- W. MIQUEL. — Sur l’exhalaison des feuilles. 7 ticulièrement sur l’exhalaison des plantes. Elle ranime au prin- temps la végétation ; sans elle la lumière aurait bien moins d’in- fluence et peut-être aucune au-dessous du terme de congélation. Ces deux facultés n’ont un effet puissant qu'étant unies, comme dans les rayons du soleil, qui exercent un pouvoir étonnantsur la matière et opèrent en elle, quoiquils soient enx:mêmes im- matériels, des changemens que personne n’a su encore expli- quer. Pour la physiologie il est cependanttres mtéressant d’exas miner l'influence des deux agens séparés. Nos expériences ont entièrement confirmé l'opinion de M. De Candolle (Phys:T, p. 111), que la chaleur, qui semble avoir une action sensible sur la déperdition, (dessèchement que les plantes ont de commun avec tous les corps humides), en a au contraire très peu sur l’exhalaison. Nos plantes, placées à une lumière égale , mais à une température différente en moyenne de 1° cent., ab: sorbaient presque la même quantité d’eau. Plusieurs savans avaient trouvé .que le poids. des plantes s’augmente pendant la nuit; il semble que lon peut conclure de là que lesoir l’exalaison cesse plutôt que l'absorption, c’est-à- dire qu’on ne peut regarder la dernière comme entièrement dé- pendante de la première, quoique, immédiatement, elle ‘soit presque.entièrement réglée par elle. Quand le suc s'élève au printemps avec beaucoup de force, avant que les feuilles soient développées, n'est-ce pas l'influence de la chaleur sur le tronc et la racine, qui effectue ce phénomène merveilleux ? ( Voyez lettres de Bonnet à Duhamel, OEuvres complètes, Neuchat. XII, p. 284.) En été, au contraire, l'absorption s’arrête sitôt qu'on Ôte les feuilles. L'absorption est donc liée alors par des rapports plus étroits avec l’exhalaison. . En général la quantité d’eau absorbée dépend de la grandeur de la surface absorbante ou du diamètre du tronc ou de la tige, et de la grandeur de la surface exhalante ou du nombre des feuilles. Or cette loi ne s’est pas toujours confirmée. De deux feuilles égales de Juglans alba je laissai au n. r ses 14 folioles en Ôtant les 7 folioles du n. 2, qui n’en avait alors que 7. Dans l'ombre elles absorbèrent pendant 24 heures, a. r, 5 scrp.; n. 2, 4 scrp., ce qui n’est pas en raison du nombre des folioles. 48 W. MIQUEL. — Sur l'exhalaison des feuilles. Quoique je me sois servi de la lumière ordinaire du jour, j'ai voulu pourtant me convaincre de plus près de l'influence des rayons ordinaires du soleil. Je mis, le 10 juillet, à ro heures du matin, deux feuilles égales de Juglans alba (chacune à 17 fo- lioles, diamètre du pétiole 1 ? mil.) dans des tuyaux étroits pour rendre l’'évaporation de l’eau qui y était aussi petite que possible. La feuille n. r fut placée dans l'ombre d’un local bien éclairé; température, 22°,5 cent. ; n. 2 au grand air, aux rayons directs du soleil devant un mur blanc ; temp. 38° cent. Le soir à 7 heures , le n. 1 avait absorbé 1; le n. 2, 1 ; gros. Les 5 fo- lioles supérieure du dernier étaient entièrement séchées. L'humidité de l'air a beaucoup d'influence sur l’exhalaison. Plus l'air est sec, plus les plantes absorbent et exhalent. Sous ce rapport la température de l'atmosphère peut exercer une grande influence sur l’exhalaison. Qu'on place des branches ou des feuilles sous des ballons de verre fermés hermétiquement, et on ne verra, comme l'a expérimenté Sennebier, presque aucune absorption. Je plaçai, par exemple, deux feuilles de Robinia vis- cosa à 15 folioles, l’une sous un ballon assez large; elle absorba pendant 24h. 24 gr.; le ballon était couvert de vapeurs aqueuses et je trouvai les folioles dans leur situation dormante: l’autre au grand air avait absorbé 52 gr., et ïes folioles étaient ouvertes. Il n’est pas difficile d'expliquer sous ce point de vue la sus- pension de l'exhalaison pendant la nuit. Outre le défaut de lu- miere, l'abaissement de la température a aussi alors plus d'in- fluence, parce que l'air peut dissoudre moins d’eau. Au reste il est bien à desirer que les belles expériences de Schübler sur la quantité d’eau que les végétaux donnent, sur- tout pendant le printemps et l'été, à l'atmosphère, soient con- tinuées par un homme aussi universellement instruit que était le savant dont la botanique et la physique ressentent vivement la perte prématurée. AD. PRONGNIART.— Rapport sur un mémoire de M. DECAISNE. 49 Rarporr fait à l’Académie des Sciences dans sa séance du 1! janvier 1839; par M. Ab. BRONGNIART, sur un mémoire, de M. 3. Decaiswe ; intitulé : Recherches sur l’organisation ana- tomique de la Betterave. mt L'Académie nous a chargés MM. Dumas, Pelouze et moi, d'examiner deux mémoires de M. Péligot et de M. Decaisne, qui considèrent sous, deux points de vue différens la même question , le mode de développement du sucre dans la racine de la Betterave. Krrh | she Quoique ces deux mémoires aient été entrepris dans le même but et que les observations aient été faites simultanément par les deux auteurs dans l'intention de s’éclairer mutuellement dans les travaux qu'ils poursuivaient , cependant la nature de leurs recherches, les unes chimiques, les autres anatomiques , est tellement distincte que nous pouvons en entretenir l’Aca- démie séparément, | Sous le point de vue anatomique on connaissait déjà par des travaux, nombreux et anciens, Car ils remontent aux fondateurs de l'anatomie végétale , Grew et Malpighi, la structure générale des racines des plantes dicotylédones, l'absence de la Adele et des trachées, et l'extension qu'acquiert fréquemment le paren- chyme pale dans cette partie du végétal ; mais ils ‘agissait de savoir si laproduction du sucre, beaucoup plus abondante dans la Betterave que dans aucune autre racine, était liée à quelque modification dans la structure de cet organe, dans quelles par- ties du tissu qui le constitue le sucre se trouvait déposé, enfin si cette substance y était à l'état solide ou liquide.” Peu de recherches avaient été faites sur ce sujet; et les seules dont l’auteur ait tiré des conclusions positives étaient celles de M. Raspail, qui admet que le sucre est renfermé à l état pur et presque congret SAS les vaisseaux Spiraux de 4 racine. (1 1) } fournir des résultats nets et constans, ‘et les Conséquences de (r) Nouveaux élémens de chimie or CAUANE, LE 3! : ie 58. | BOTAN. — Janpier. à! (3 | 1 9 4 5o AD. BRONGNIART.— apport sur un mémoire de M. DECAISNE. ses observations sont, ainsi qu on le verra Que loin , très diffé- réntés de celles de ce Hate UE | | M. Decaiène s'est appliqué à Suivre le développement dé la ‘Betterave, depuis là germination jusqu’à l’état adulte, où du moins jusqu'à l’époque du plus grand accroissement de là ra- cine qui précède l'allongement de la tige sur laquelle seront 5e tés les organes de la reproduction. IL a vu que, dans ce qu'on appelle la racine-de la Betterave, il y a deux régions d’une ori- gine bien différente, et qui conservent toujours une organisà- ‘tion particulière : : Tune supérieure est formée par l'accroissé- ment de‘la tigelle, c’est-à-dire de la partie comprise entre l'in- -sertion des cotylédons-et le collet proprement dit, ou lé origine -de la radicule ; l’autre inférieure est formée par cette radicule dilatée. Extérieurement, aucune différence notable ne distingue -ces deux régions, qui sur la tige et la racine dilatée se confon- dent à leur point de réunion; mais intérieurement elles se re- connaissent en ce que la moelle se prolonge en forme de cône renversé dans la tigelle élargie, tandis qu’elle manque dans la vraie racine. De véritables trachées existent autour de cette moelle ; des vaisseaux réticulés seuls se trouvent dans La partie qui appartient à la racine proprement dite. Dans la plupart des cas, la partie de la Betterave qui élève hors de terre corréspond à à la tigélle, la partie souterraine : à la vraie racine. Abstraction faite de la moelle et des vaisseaux qui l entourent, da structure dela Betterave est presque la même dans toute lé- tendue de cette tige et de cette racine charnue; c’est une masse celluleuse diversement colorée suivant les variétés, parcourue par des faisceaux de vaisseaux disposés par cercles, assez réguliers et environnés, :surtout vers l'extérieur, de cellules plus 6 fines et ‘un peu allongées qui correspon dent au tissu ligneux des plantes qui présentent plus de solidité. Le nombre de ces zones de faisceaux vasculaires augmente avec l'âge et le volume “de la racine, par l'addition de nou veaux scies vers l'extérieur ; mais chacun d’eux acquiert assez promptement l’organisation qu’il doit conserver pendant toute la-vie de la plante, et cette observation est en rapport avec AD: BRONGNIART.—ARapport sur un mémoire de M. Decaisnr. 51 célle de M. Péligot, qui a constaté que la quantité de sucre est proportionnellement au volume de la racine, la même à tous les âges de la racine, tant qu’elle prend de l'accroissement. M. Decaisne a également suivi avec attention le mode de for- mation et de développement des radicelles secondaires; maïs ses observations s’accordant complètemient avec celles de M. Mokl sur le même sujet, nous ne pouvons les considérer que comme une confirmation, toujours utile dans des recherches aussi déli- cates, et nous ne le suivrons pas dans cette partie de son travail. On vient de voir que dans la racine de la Betterave il existe trois tissus différens entre lesquels il était important de déter- miner le mode de répartition de la niatière sucrée: le paren- chyme cellulenx général, incolore dans la variété le plus habi- tuellément cultivée pour l'extraction du sucre, coloré en rouge ou en jaune par un suc transparent dans les autres variétés ; Les vaisseaux réticulés qui doivent à léurs parois plus épaisses l'aspect de veines blanchâtres opaques sous lequel leurs faïs- ceaux se présentent; Enfin le tissu cellulaire allongé, plus fin ; plus délicat et plus transparent, qui accompagne ces vaisseaux et qui, par rapport ä eux, se trouve toujours placé plus extérieurement; tissu qui par sa position et par les vaisseaux du latex qu'il renferme, COr- respond en même temps au tissu ligneux ét au tissu fibreux cortical ou au liber. Tout le monde s'accorde à reconnaitre que le parenchyme général et souvent coloré de la Betterave ne contient que peu ou point de sucre. L’absence complète de cette substance paraît une opinion trop exclusive , mais il est certain qu’au goût même cette partie est moins sucrée que les zones cellulo-vasculaires. Ce serait donc ou dans les vaisseaux mêmes ou dans les cel- lules d’une forme et d’une texture spéciale qui les accompagnent que le sucre se déposerait. M: Decaisne a cherché à répéter les expériences citées par M. Raspail, au moyen d'un mélange d’acide sulfurique et d'al- bumine, pour colorer en rouge les parties qui contiennent du sucre ; mais 1] n’a jamais obtenu de résultats précis et positifs. Il'ést certain en outre que les vaisseaux ne contiennent pas de te b2 AD. BRONGNIART.-—Rapport sur un mémoire de, M. DEcaisws. parties concrètes, et qu'ils sont aussi transparens, lorsqu'on les a convenablement isolés, que ceux de même nature qu’on ob- serve dans.un grand nombre d’autres plantes. Enfin, si l’on se rend compte de la quantité de sucre que l'analyse indique dans -les racines de Betteraves, on verra que la capacité des vaisseaux ‘peu:nombreux que cette plante renfermè ne suffirait pas pour contenir ce sucre même à. l’état:solide. . M. Decaisne est eonduit.à admettre que le sucre :se forine D dans le tissu! cellulaire délicat, analogue à-celui du ,cambium de; beaucoup de plantes , qui:occupe la place du hois et, du. liber; les rapports de ce tissu .avec les. vaisseaux _propres ou du latex , sur lesquels M. Decaisne n’a peut-être pas suffisamment fixé son attention, rendraient encore plus vrai- .semblable l’opinion qui considérerait ce. tissu commeétant le siège essentiel. de la sécrétion du sucre; qui, cependant ; serait disséminé en moindre quantité dans tit tout le tissu de la -racine., | Un autre fait déjà remarqué. par les pr go de.sucre de Betterave ;-reçoit des recherches anatomiques un: nouvel inté- rêt : c’est la moiudre quantité de sucre que fournissent les par- -ties des racines placées hors de terre. Ces parties ainsi que nous l'avons indiqué, précédemment. correspondent entière- ment, ou presque entierement, non à. la vraie racine, mails à ‘Aa tigelle dilatée, c’est-à-dire à la partie de la tige située entre le -:coblet et les premières feuilles, et même à sels sur laquelle:s’in- -sérent les feuilles inférieures, ‘Or, la différence dans la quantité de sucre Hent- elle à et nisation un peu différente de cette partie ou à, sa position hors de terre? c’est ce qu’ on ignore; mais il résulte des recherches de M.Decaisne que cette partie caulinaire de la Betterave con- tient une quantité . souvent considérable de cristaux agglomérés dans certaines cellules. tandis que la partie inférieure et vrai- ment radiculaire .en # complètement et constamment, dé- «pourvue. | © Ces cristaux, assez différens , par leur forme rhomboïdale et leur.aspect, de cénx.qui se :présentent si souvent avec la forme aciculaire dans le tissu cellulaire des. végétaux, existent non- AD. BRONGNIART.— Rapportsur un mémoire de M. DecaisnE. 53 seulement dans la partie inférieure des tiges dela Betterave, mais aussi dans les feuilles de cette plante où les cellules qui les renferment constituent quelquefois presque'un quart du tissu. La Betterave se rattache par ce caractère aux autres Chéno- podées, telles que les Soudes et les Er étis qui sont si FOR en substances salines. Mais après avoir ainsi reconnu dans:la partie supérieure des Betteraves l'existence de sels cristallisés qui manquent dans là partie inférieure, il faudrait s'assurer si la différence qu'on a re- marquée dans la quantité de sucre extraite de ces diverses par- ties des racines tient à l'influence de ces sels sur lextraction ,. ou si la quantité de sucre est efféctivement moindre; il faudrait également déterminer si la production de ces sels et la moindre quantité de sucre est une suite de quelque différence inappré- ciable pour nos instrumens dans la structure du tissu cellulaire. caulinaire et radical, ou si elle ne dépend que de la position hors de terre-et de l’action ‘de: Pair et: de la lunriére sur ‘cette partie supérieure de la Betteraves Il faudrait, en un! mot: s’as- surér {si ces tiges râdiciformes ; mises: dans les mêmes conditions. queiles vraies racinés:;:conser veraient les différences ‘qwon' y'a remarquées , ou dore ne irons la même À a que les racines, : | il On voitique siile sujet que M. Decaisne sé proposait’dé traiter a été ‘examiné par lui aussi complèrement que: possible sous le rapport anatomique, ét c'était le ‘seul but de'son Mémoire. comme son titre l'indique ; il reste sans doute encore beäucoup à faire sous le point de vue physiologique. Maïs en indiquatit les lacunes qui restent à combler, ce n’est pas un reproche que nous adressons à l’auteur; cet. habile botaniste a fait en une saison tout ce qu'il était possible de faire ‘pour ‘éclaircif une question des plus délicates , et nous devons lui'savoir gré d'ät voir'immédiatement fait connäître le résultat de sés recherchés. L'obligation: dans liquelle on se’trouve souverit de remettre” à une:époque assez reculééiles expériences qui-touchentà là phÿ- siologie végétale, est, sans aucun doute , une des causés qui'ont le plus nui aux prôgrés de cetté science} mais'elle est presque toujours inhérente à la nature des recherches qu’elle exige. 54 STEVEN , de Pinubus Taurico-Caucasicis. Les observations anatomiques de M. Decaisne seront une ex- cellente base pour diriger des expériences physiologiques , et il serait à desirer que de semblables observations précédassent toujours les expériences destinées à nous dévoiler le jeu des or- ganes ; mais nous devons espérer que M. Decaisne lui-même ne bornera pas son travail à cette partie anatomique, et nous pro- posons à l’Académie, en accordant son approbation au travail qu’il a soumis à son jugement, de l’engager à poursuivre l'étude d’une question qui est du plus grand intérêt pour la physiologie végétale et pour ses applications à l’agriculture. 2 mm DE Pinusus Taurico CAucasicis . Auctore STEVEN. ‘In florà taurico-caucasicà quatuor enumerantur species: Pinus silvéstris , Laricio (quam auctor prius pro P. halepense habuit), Picea et orientalis.Nunc per itinera Sovitzii, Nordmanni et hor- tulani Wittmanni plures novæ innotuerunt formæ , quas inter duas tantum species agnosco, reliquas pro varietatibus habens. Pini genus integrum ut a Linnæo propositum erat, servandum esse censeo. Characteres enim quibusdam jam Tournefortius , post illum multi ali, et nuperrimè acutissimus Link Pinum, Abietem , Piceam et Laricem distinguunt, quamvis species affi- nes benè amplectantur, tamen pro constituendis generibus ne- quaquàm sufficiunt. Simillimi sunt strobili Abietis Link cuisqua- mæ deciduæ et Piceæ cui persistentes , nec ab hac ultimà diffe- runt illæ Laricis, quæ verd foliis haud solitariüs Pino similior. Harum affinitatem genericam adhüc demonstrat insitio Pini Ce- dri, quàm in Abiete et Piceà benè succedére jàm narrat Pott (Du Roi Baumzucht ; n, 124) , nec in Pino nostrà tauricà fallere ipse in horto Nikitensi vid. Veræ differentiæ in ipsis nucibus quærendæ essent, sed hæ, quamvis ni variis speciebus variæ, nullum præbent characterem genericum. Pro divisione verd ge- neris notæ a Linkio propositæ præstantissimæ. STEVEN. — De Pinubus Taurico-Caucasicis. 55 I. ABIES Link. FOLIIS SOLITARIIS PLANIS. 1. Pinus Picea Y. foliis solitariis duplici serie distichis, stro- bilis eréctis subcylindricis, squamis orbiculato gbovatis, bracteis squamarn subæquantibus acutis. | fn Silvisaltioribus Caucasi nasci perhibet auctor floræ taurico- caucasicæ locum natalem specialiter haud indicans. Mihi ramulos misit b. Sovitz e jugo Adsbar Gurieli imminente, ubi etiam clar. Nordmann illam vidit. ‘Supra Trapezum olim observavit Tourne- fortius. ‘Ramuli mei absque flore vel fructu simillimi toto habitu et foliis P. Piceæ rt sed glabri , qui in hâc constanter pu- bescunt. Undè suspicor propriam esse speciem, P. leiocladu nominandam , quamvis Tournefortius expressis verbis dicat: nequaquam 1 illà Alpium et Pyrenæorum differre. Cüm et specimina mea europea strobilis careant diagnosin. composui verba Linkii (Linnæa, Liter. Bér. 1833,p.36)secutus. Sed mirum quantum differant auctores in descriptione strobili squamarum. Tournefortius etbractearum(Zn5£. t. 3530) depingit bracteam squamæ longitudine æqualem apice obtusiuseulo re- ‘curvo. Du Roi (Harbk. v. Baumz. un, 135) e medio tuberculo: (Frhabenheit) fusco,sicco, dentato acumen angustum descendere dicit. Hoc acumen ipsi squamæ adscribit Reichenbach (ET. germ. excurs. n. 963) et Richard junior (Dict. class. Sc. nat.t. xv, p. 253). Decandolle , Gærtnerum citans, bracteas omnind deesse perhi- ‘“bét, perperam cum P. Abiete T. confundens. Link (Linnæa [Ar A) béiétem longitudine squamæ dicit, Ledebour (F2. all. 1v, 202) squama longiorem sed de formä silens, quarvis reliquarum: specierum “accuraté describat. Hanc ob obscuritatem diagnosis sequentis speciei quoad bracteam forte non rite adaptata, Noto adhüc iconem (Lamark, Ency cl. JU. gen. t.785,g)conum P. Abie- tis L. nec Le Piceæ exhibere ad quam citat Poiret (Encyel. VA Sapin.) | Nomén #brelis excelsæ buic speciei à Linkio infeliciter i impo- “situm: ésténim jam Abies excelsa Lamarck, Richard, Decandolle, quæ Pinus Abies L. vel Picea vulgaris Link. Melius fuisset nomen 56 STEVEN. — De Pinubus Taurico-Caucastcis. Abietis Piceæ ab aliis jam huic nostræ datum servasse , quam novis erroribus et synonymiæ intricatæ ansam præbuisse. 2. Pinus Nordmannia, mL. foliis solitariis sursüum Cu rvatis ser æquilongis, strobilis erectis ovatis, squamis obtusissimis, brac- teis cuneatis apice reflexo obcordato longè mucronato squamæ inferiori incumbente. hj jugo Adshariensi Gurieli imminente versus Fons Cyri ad rivum Natanebi alt. 6000 pedum detexit. Clar. Nordmann. In de- chvitate meridionali montiunt inter Cartaliniam et Achalziche sitorum circa Azchur usque ad regionem alpinam sporadice in- ter Abietem orientalem observavit D. Wittmann hortulanus nunc Odessæ degens , qui specimina communicavit adjecta schedula ubi sequentia : « Arbor adhüc speciosior præcedente (P. argen- tea infra). Truncus rectissimus 80 pedes et ultra altus, diametro trium pedum, cortice lævi P. albæ. Rami densi AN duo vix unquam tres crassi , regulariter dispositi, inferiores horizon- tales, superiores AL acutiore exeuntés. Ætate quatuordecim ad sedecim annorum fructificare incipit insummitate, In adultà jàm indè a quartà parte altitudinis strobili magni conici erecti totam arboris coronam coopériunt, solitarii, bini vel terni, mul- tüm resinæ exsudantes. Semina fine septembris maturescunt sta- um cum squamis decidua, axi sæpe per integrum annum,super- stite. Lignum quam in P. orientali durius, nec ità a vermibus corroditur. » Arbor certè pulcherrima foliorum colore magis quàm in reli- quis argenteo et strobilorum mole. Ramuli quos accepi P. balsas meam referunt, pube fuscà incomtà propriæ indolis obsiti. Folia linearia _usque ad tres quadrantes lineæ lata , pollicem. circiter longa, apice lævissimé emarginata ; supra pallide e flavo-viridia nes subtus utrinque lineà argenteo- glaucà carinam mar- ginesque incrassaios latitudine æquante; seriebus duabus ut in P. Piceà longioribus, sed cum basi plus minus torta sursüm in- curva sint apices vix prominent ,sed omnes subæquales. Amenta _mascula haud vidi. Strobili feminei sessiles vel brevissimè pedun- culati, erecti quinque pollices longi, duorum cum dimidio dia- metro. Rachis lineas duas vel tres crassa, sensim attenuata, ligno- STEVEN: — 1e Pinubus Taurico-Caucäsitis. 57 sa, tuberculis pro 'squamarum insertione spiraliter dispositis aspéra'; lineæ tales spirales 12-13 , in singulà circonvolutione otto tuberculis, undè]|circiter centum flosculi vel ducenta sé: ina in singulo Strobilo. Squamæ arctè adpressæ : superiores cyathiformes basi duas lineas longa angusta Compressa, dein subito dilatatæ in laminam primüum rectam tres lineéas’ la- tam, dein valdè expansam ‘nonnihil recurvatam férè sesquitn - ciam latam, quæ et longitudo ipsius squamæ est; inferiores multo breviores, lamina subreniformi basi triangulariter cre- nata.. Margines laminæ laterales eroso-dentatæ,; superior inte- gerrimus ; facies, interna carina medialeviter notatä, exterior Iævis. Bractea cuivis squamæ subjecta angustæ hujus basi ad- nata, dein libera , ad medium linearis lineam lata , dein sensim in laminam dilatatur rarius ovatam , sæpius cordatam , apice re- flexam et inferiorisquamæ incumbentem,mucrone sesquilineam longo ; ipsa bracteæ lamina squamam longitudiné æquat. Nuces géminæ triquetro-ovatælineamunam cum dimidio longæsuperne paullolatiores ,læves, alà sensim oblique expansatres quadrantes unciæ longa apice æque lata membranacea margine interiore recto alteri alæ contiguo. | Species strobili tixemithdisls bracikémue : mucrone: ed re- flexo ab affinibus P. balsameà et Abiete sibiricà (Ledeb.: Æ2. ali. 1V, 202) satis distinctà ; a P. Picea L. bracteæ formà, foliisque sursum curvatis adhüc magis differt. Dixi in honorem D. Nord- mann, professoris Odessani , qui , 1836 periculosum iter in Col- ‘chiden perfecit. IT. PICEA Taink. FOLIIS SOLITARIS SUBTETRAGONIS. ‘1131 P. orientalis L. folüis solitariis subtetragonis , strobilis cy- Tindricis , squamis longitudine latioribus rhombeo-ovatis apice rotundatis subintegerrimis. | In Imeretiæ snmmis montibus inveni A° 1805. In nn Au superiore præsertim juxta ecclesias frequentem vidit D. Nord- Mann,silvas verd intégras constituentem inter Gurieleps et mon- “tes Adéhértéfiäoss Arbor excelsa. Folia P. Abiete dimidio breviora, itidem tetra- 58 STEVEN. — 1e Pinubus Taurico:Caucasicis. gona, acuta sed: non pungentia, nequaquam. disticha ut, vult a A sed. undique ramos obtegentia ut Abietis. Stro- bili usque,ad tres pollices longi subcylindrici, squamis cùm se- mina maturescunt laxius pc a inferioribus late rotundatis, su perioribus nonnibil acutatis denticulis minutis raris, sæpè om- nin Ô nullis. Pinus Abies L., Picea vulgaris Link, in Caucaso nôndiun, re- perta,, nec ulla Loin species. IL PINUS Link. FOLIIS GEMINIS , TERNIS VEL QUINIS , STROBILI SQUAMIS IN PYRAMIDEM INCRASSATIS: 4: P. maritima Lamb. (non Link )foliis geminis, strobilis co- nicis breve pedunculatis , squamis inferioribus obtusis summis mucronatis dorso depressis carina longitudinali nulla. In littore Abshasiæ circa Pezundan, antiquàm Pityum ; undè olim pro distincta specie e xistimans nomen P. Pityusæ dedi.Ra- mulos cum strobilis jam ante plures annos habui a Exc. Greigh classis rossicæ in Ponto-Euxino quondam præfecti ; postea com- municavit chirurgus Iljin. ‘ À reliquis Pini speciebus facile discensitut squamis, dorso baud tuberculatis , sed foveolà medià impressä! Ad P:! mariti- mam (P. Halepensem Decand. Bertol.) réfero quamwis ‘in non- nullis recedere videntur. Folia occurrunt interdüm breviora et teneriora quam unquara in P. maritimä vidi, vix duos; pellices longa; alii vero rami gerunt folia illis P. monspeliensis Salzmann simillima (quæ P. maritimæ var.),ita ut vix eamdem arborem crederes. Convenit etiam. cum.gallicà. coni magnitudo et forma generalis squamarum, sed in nostrà squamæ superiores acutæ imÔ mucronatæ, quod in P. maritimà haud vidi nec ab autori- bus observatum scio. Squamæ infimæ disco apicali orbiculato foveolà medià rotundà; dein trapezoideo apice adhüc obtuso, carinà medià transversà disci longitudinem bis.trinlove exce- dente , foveolà transverse ovali; mox fitangustior apice mucrone producto sæpè pungente, carinà etiam in, foveolà. conspicuà ; denique vix longitudine latior acumine minore, carinà transver- sali juxta foveolam utrinque paullo elevatà. : STEVEN. — De. Pinubus Taurico-Caucasicis. 59 Æ Linkianis (Linnea, Litt. ber. 1833, p.33; etc.) nullam citare audeo ; n°9, P. halepensis ; in cæteris conveniret , sed maxime differt squamæ tuberculo dorsali; n° 10, P. maritima differt squamæ carinà transversè obliteratà quæ in: nostrà benè con- spicus; reliquæadhucmagis diversæ, Secundum spécimen,absque fructu:tamén , a; b: Billardierio-mihi datum dubito de identitate atboris syriacæ cum gallicà ,undè huic nomen P. maritimæ ser- vandum credo. :5: P. Laricio, foliis geminis rigidis strobilo subduplo longio- ribus, strobilis conicis sessilibus, squamis carinä lonpitud'nali obtusà, trans versali acutà in umbilico medio mucrone terminatà. In Tauriæ jugo occidentali silvas constituit interdum usquè ad litus descendens, in declivitatem septentrionalem nusquäm trans- iens. Eamdem habeo e Gelintschik, portu in littore orientali maris nigri sito centum leucas ab ostiis fl. Hypanis. Ramulos ex Iberiàcommemoratos in fl. tauric. cauc.i11,627, ad P. silvestrem pertinere credo. | À præcedente ritè distinxit b. Marschall a Bieberstein I. c. pro P. Laricione habens , nec ego ab hâc diversam ceuseo.compara- ts speciminibus e Gorsicä.et ex h. Parisino. Link (Linnæa l. c.) P. Pallasiannm , quæ P. taurica Lamb. ,a P. Pinastro'suo pa- rum differre dicit, sed hæc me.judice-eadem cum ?. Laricione. Verumet P. nigram Link, quæ P. Pinaster Schult..et P. aus- triaca Tratt. ,haud diversam existimo; lævissimæ enim differen- tiæ,peltæ squamarum et alæ seminum in genere tam variabili ad species distinguendas-haud sufficient. | Tan nostrà seminum ala feré pollicem longa ,infra medium ter- tiam pollicis partem lata , apice acutiuscula ferè æqualiter ferru- gineo irrorata., nec ut in P. silvestri inter nervorum fasciculos brunneos omnino hyalina. 6.P. silvestris folüs geminis strobilum ovato- -coniçum breve pedunculatum subæquantibus, squamis dorso tuberculo promi- sente, sæpè retrorsüm hamato. In Tauriæ montium declivitate utraque rarior, summas tan- tüm regiones occupans ;in Imeretià et in jugo Adshariense versus fontes Cyri sat frequens; in Caucaso medio hinc indé silvas con- stituit, in orientali exulat. 60 sreven.—)De Pinubus Taurico: Caucasicis. * In Taurià occuürrit foliis tenuioribus et-crassioribus, strobilis subrotundis brevissimè ‘pedunculatis , et aliis longiüs ‘conicis, squamis acutiusculis,.mediis tuberculo vix prominente ; infimis parüm ;'evidenter tamen, retrorsüm hamato: Talem fere descri- bit Ledebour P.silvestrem 8 sibiricam(fL'alt:xv, ‘r90). Ex Iberià habeo peduneulo: tantillum longiore squamis omnibus tuber- culo parvo recto. Ramuli'e subalpinis ad Terecum inter Casbek et Kobi gerunt folia latiora apice rigidiore pungente , strobilum breviüs pedunculatum squamis grossiüs tuberculatis, inferiori- bus mamillaribus obtusis retrorsum valde prominulis,'exactè ut P. uncinata gallica. Talem omnino etiam retulit e Lasistania D. Wittmann. Has omnes conjungo quamvis ab autoribus sub variis nominibus separatæ sint; squamarum structura enim va- riat in càadem sæpè arbore, nec flores masculi ullam:præbent differentiam. Imo sequentes, multo magis diversas, hüc refero. : Var. hamata, m. foliis geminis strobilo elongato conico bre- vioribus , squamis mucrone dorsali acuto élongatil | "Æ-prov: Lasistan attulit D: Wittmann; aider in subalpinis jugi Adshar observavit prof. Nordmann. -Coni interdüm'tres uncias longi superné acuti ; squamarum tuberculum dorsale sæpè duas lineas metitur mucrone longè infra subjacentém squamam prominente; seminum ala angusta latitudine maximä-unam tertiam modo longitudinis æquante. Hæ notægravissimæ quamvis videantur tamén' illis speciem stabilire nequeo. Habeo eñnim ante oculos conos P.'silvestris genevensis et austriacæ , ipsos breviores quidem sed squamarum hamo vix caucasicæ cedentes ; alios'e seminibus P. silvestris europe# in horto Nikitensi natos , itidem acutè conicos unco longo armatos plus minus rétro spectante. Sed'et inter specimina a D. Wittmann: mihi data occurrunt coni multd breviores tuberculis obtusiori- bus. Quibus perpensis satiùs duxi a P. silvestri specie haud.se- parare: Var. P. arsentea , m. foliis geminis argérnteo canis strobilum ovato-conicum subæquantibus , Squamis tübercalo rétrorsüm hamato. “Etiam hanc in Lasistania observavit D. Wittmônn et de illà notavit unicam tantüm vidisse arborem haud procul ab oppidulo STEVEN. — 1e Pinubus. Taurico- Caucasicis.: G1 Artamini duarum dierum itinere a Batumi sito, cui. proceræ perquam ramosæ et frondosæ colore spleudido argenteo insigni, summam pulchritudinem addunt coni numerosi æque argentei. Eamdem in jugo Adshariensi. vidit prof. Nordmann. Ramuli strobilis; onusti. quos communicavit D. Wittmann, præter colorem.etiam in sicco valdè canum,; omnipuncto cum præcedente (P..hamatà) conveniunt. Strobili tantillum breviores et squamæ. paullo brevius pyramidatæ exacte ut in. specimine P. hamatæ suprà memorato. Unica nota majoris momenti con- sistéret in seminum.alà ,quæ brevior.(octo lineas longa) et latior (tres lineas lata), undè forma satis diversa ; eadem parciüs sub- æqualiter ferrugineo irrorata, nervis coloratis vix conspicuis. Sed..alæ forma :et color etiam, in vulgare P. silvestri haud:ita - pol. lata. Habitus et1am quodammodo Limoniæ, missionis Wall. Genus dicatum el. Riss, qui unà cum Poïteau monographiam Riiitteubre se rayit. Rissoa ovalifolia Cav.— Gardoquia multiflora R. et P.. Rissoa ceylanica Arn. — Limonia citrifohia Moon. Cat. Ceyl. glaist: P: FA (non Roxb.)—.In Ceylano. MOONIA.. ‘Capitula heterogama , disco masculo , radio fœmineo uniseriali sub- -5- floro. Involucrum biseriale oligophyllum ; foliola exteriora 4-5 herbacea, patenti re- curva: interiorä sub-5, érecta. Rachis bracteolata, bracteolis boule membra- paceis, uninerviis. Corolla fæminea ligulata, subpersistens, subquadrata, 3 fida ; maseula infundibuliformis. Æntheræ nigricantes , écaudatæ. Séylus floris fœmi- nei apice bifidus, crucibus linearibus longis revolutis ; ‘floiis masculi Simplicissi- mus , æqualis, apice summo glaber, deorsum pubescens. Achænium obcompres- sum, utrinque marginatum, oblongam , ecorticatum , læve, apice cornubus binis brevissimis tuberculiformibus coronatum. Suffrutex perennis (herbaceus ?) habitu Bidentis. Ramul géabriuseul Folia opposité, longé petiolata, integra vel bitérnatim secia, serrata, serraturis mu- cronatis, glabra vel parcè pilosa subtus pallida. Pedunculus terminalis , rnu- dus, gracilis , elongatus , monocephalus. Flores lutei. Apparet hoc genus in nomine ALExANDR1 Moon, Catalogi plantarum ceylanica- rum auctoris. Dejusta sede in methodo Lessingiana Mooniæ adsignanda in dubitationem nonuullam adductus sum, scilicet utrum inter Senecionideas Parthenicas juxta Tragoceras an potius Silphieis adscribendum, quibus, si ad styli florum mascu- larum structuram respicis, facile proximam judicares. Nihilominüs equidem in 64 waLrEer-ARNOTT. — Pugilus plantarum Indiæ orientalis. priorem sententiam magis inclino, cùm tanti sit his plantis Bidentiumsimilitudo. Moonia heterophytla Arn.—Hab. in Ceylano. SYKESIA. (Loganiaceæ , subordo Gærinerieæ. ) Calyx turbinatus, repando 5-dentatus, dentibus acutis, dembm latè cupulatus. Corolla infundibuliformis tubo,;ad autherarum insertiones barbato ; limbo 5-fidi æstivatione convoluto-imbricata. Samina 5 ; filamenta, brevia vel subnulla. Antheræ Viveari-oblongæ : pollen compresso-sphœricum, triangulare, læve, an- gulis papilla sphærica majuscüla instructis. Ovarium calyci TAC trun- catum, biloculare, biovulatum, ovulis ad loculorum basin ereclis. Stylus filifor- mis. Stigma pubescens vel puberulum bifidum. Baica sicca, crustacea, libera, utrinque sulco notata , bilocularis , loculis monospermis. Semina erecta , orbicu- laria, plano convexa, lefétas Aus cornéüm. Æmbryo erectus minutus in regione umbilici situs. “ Frutices ceylanici glabri. Folia opposita ; petiolata integerrima; stipulis extrafoliaceis vaginantibus longè tubulosis nec truncatis nec plurisetiferis. Flores paniculati; pedicelli versus apicem vel calyces ad basim bracteolis 1-2 minutis quandoque obsoletis , instructi. Honorimeritisque C1. Sykes, qui circa Bombay plurimas plantas legit. Etiamsi species Gærtneræ generis Lamarckeani genuinæ quæ viderim haud omnind perfectæ essent et benè conservatæ id saltem manifesto deprehensum apparebat species nostras ceÿlanicas enim Gærtneris non esse consociandas. Igitur cum .meliores caracteres in promptu non essent ad distinguendum noyum hoc genus, tubum corollæ barbatum arripui, qui veris Gærtueris, quoad observari a me potuerunt non est tributus. ‘1. Sykesia Kænig gti Arn.—Hab. in Ceylano(Psychotria vaginans, D. C. Prodr.1v,p. 529.) 2. Sykesia thyrsiflora Arn.— Hab. in Ceylano. 3. Sykesia Walkeri Arn. — Hab. in Ceylano. G. VROLIK ET W. H. DE VRIESE. — Sur de Colocasia odora. 65 NouveLres-expériences sur l'élévation de température du spadice d’une Colocasia odora (Caladium odorum ), faites au Jardin- botanique d'Amsterdam , Par G. Vrour et W. H. DE VRIFSE. : Nous publiâmes, il y.a près de trois ans, quelques expé- riences que nous avions faites au Jardin botanique d’Amster- dam, pour déterminer l'élévation de température du. spadice d’une plante de la belle famille des Aroïdées (1). Nous avions alors formé le projet de continuer ces recherches , afin de con- tribuer ausside notre part, par des observations fideles et des expériences scrupuleuses , à éclairer ce phénomène remar- quable. bis | Pendant cet intervalle, la même. question continua à faire l’objet de notre attention , mais nous ne. pümes continner nos expériences, puisque nos plantes ne nous en offrirent nulle:oc- casion. | er A ILn’y a que peu, de temps que cette occasion se présenta de nouveau. et, nous nous hasardons à sonmettre au jugement et à l'attention des physiologistes le résultat de nos recherches. L’ac- cueil favorable qu’eurent nos recherches précédentes nous fait espérer qu'on ne trouvera pas celles que nous publions actuel- lement.dénuées de tout intérêt. (2). Un naturaliste français publia l'au dernier un. nouveau sys: ième de physiologie des plantes , dans lequel il donna une ex- (x) Tydschr, voor nat. Gesch. en Phys. IT, p. 296-3r4. (2) Nos expériences susdites ont été recueillies en entier ou par extrait dans les Ann. des Sc. natur. II, 5, 134 ; par Meyen dans Wiegmann's Archiv, Il, Jahrg. III, heft, 1836, s. 95 ; dans Froriep’s Neue Notizen de la même année; dans Meyen’s neues System der Pflanzen Physiologie II, 161. Berlin, 1838, par H. F. Link. El. Phil. Bot Berol. 1837, Il, 342. XI, BotTan. — Féyrier, ä 66 .:10 G. VROLIK ET W. He DE VRIESE. plication purement physique de la chaleur observée par plu- sieurs botanistes dans le spadice des Aroïdées. (1) Les expériences que nous rapporterons dans ce Mémoire montreront que: cette explication n’est nullement fondée. Cependant, ce. n’est pas pour réfuter les opinions de M. Ras- pail que nous publions maintenant une seconde série d’expé- riences; nous ne faisons qu’agir par la même conviction qui fit dire au célèbre:Sennebier : « Des expériences aussi délicates « doivent être variées de mille manières et suivies avec le plus « grand soin, pour offrir des conclusions tranchantes. » (2) D’après les observations que communiqua M. Bory de Saint- Vincent, il était déjà aisé de déduiré qué la chaleur à sa source dans le spadice et non dans la spathe qui l'enveloppe, car il fait mention d’une expériehce où cette dernière partie, ayant été fortement attachée au spadice, se fana absolument de limême manière que si on leût plongée dans l’eau chaude. Si lon con- sidère quel degré de chaleur fut noté par M: Borÿ de Saint: Vincent, on trouvera facilement l’explication du phénomène, d’où il suit évidemment que la chaleur POMENE du SrSnES et non de son involucre. ou Quoiqu'il fût déjà prouvé par nos communications anté- rieures (3) que la spathe n’entre pour rien dans la production de la chaleur , puisque nous avions observé une augmenta- tion considérable de chaleur dans uné fleur dont nous avions -retranché cet involucre, nous avons cependant cru devoir mettre, par de nouvelles expériences , ce fait en pre êt entière évidence. 1189 Nous n'avons pas seulement fait des expériences sur noté “Colocasia odora , mais nous avons aussi fait usage de plusieurs autres Aroïdées , telles que l’Ærum italicum et l’_Zrum dracur- -culus(4). Nous exposerons ici quelques-unes de ces expériences, d’après les tables que nous en avons dressées. (1) E. -V. Raspail. Nouveau système, de physiologie-végétale et de botanique. 2 vol. Paris, 2837, 1, 213-227, HER ht a NN, SUMENNE A (2) Physiologie végétale , par Jean Sennebier. IIL, p.312. (3) Tydsehrift , lie. II, 308. (4)-Le professeur Goeppert, que nous avons cité dans nos premières expériences, parmi Expériences. sur le Colocasia odora. 67 . La première observation eut lieu en, plein air sur le spadice de l'Arum italicum.. Malgré le plus graud soin et l'attention la plus minutieuse,, nous n ofesghiugs aucun accroissement de température: Après avoir transporté la, plante dans la serre, la température d’un autre spadice.s’éleva sensiblement. Un, vent assez fort fut probablement cause de ce que l'élévation n'avait pas été observée dans la première fleur, Nous fümes donc à-peu- près, dans. le même cas où. avait été, M. Théodore de LRAUS- sure. (1) Elévation de température. des étamines de l’'Arum italicum, après ‘avoir coupé la spathe , tout. accès de lumière étant intercépté.. 20 JUIN Thermomètre Thermomètre 1838. dans l’oranigerie. | sur le spadice. à | mn À Après-midi. h. 30 m. | AT On avait pendu la |R | ê: boule du thermomètre, |} 30 » | le jour de, l'évacuation |f du pos » contre les | | étamines. 1 2 2 3 «Bb [A uc$ jo Ni 74 les savans au zèle desquels la physiologie doit le plus de ses progrès dans ces he spé ciales, nous a reproché de n’avoir pas fait mention de ses expériences sur l'Arum dracunculus. (M. Froriep’s Notizen, n. 1065 B. XLIX, juillet 1836). Gomme il s'agissait simplement d’ex- périences sur la Cobussaias odora, nous jugeâmes superflu de eiter._aussi. lArum. dracuneulus. L’opuscule plein demérite de M, Goeppert Uber Warme-Entwickclung.in den lebenden Pflanze éte., ne nous était nullement i inconnu puisque l’un de nôus, le Dr. de Vriése, répéta en 1833 à Rotterdam, ses) expériences sur la production de ché dansiles graines.en' germination. Ses occupations comme médecin, multipliées d'une manière, extraordinaire par le choléra, l’empéchèrent d'en prendre régulièrement note. (2) Ne Th. de Saussure: De l’action des fleurs, sur d'air, etide;leur,chaleur, propre, mémoire lu à la’ Société dei physiqueet: d'Hist. nat-de, Genève en ::822, dansdes Ann..de Ch,.et de Ph: XXI, p.279. 1822. 062: 5. 68 Ce vROTR ET W. (H DE VRIRSE. Plus tard, la température baissa lentement, mais Îles obser- vations né furent pas continuées ultérieurement. Le maximum de différence fut de 2°, et fut observé à-peu- près à la même époque du jour où la plupart àes physiolégistés l'ont observé dans ‘cette plante. (1 ) ÆEïlévation de température du spadice d’une Colocasia odora, dont on avait retranché la spathe. La plante était Li dans l’orangerie , à l'ombre. : à il à 23 JUIN Thermomètre Thermomètre MR | OBSERVATIONS. 1838. de comparaison. | sur le spadice. * Après-midi. 12 h. 45 m. 17°8C. 23°6 C. » 55 18,0 24,4 ne NT » Vo 34 » 10 » 25,0 sde RTS » 15 » 25,6 » 30 » 26,1 » 45 » » 2 13 18,3 » Pure 18 35,9 » 30 » 25,6 » . 45 » 26,6 | 3 » 17,8 » Maximum'‘de différence, » 15 1 » 24,4 9°. » 30 » 23,0 Décroissement continu «» ‘45 18,0 21,1 de température ‘dans la fleur vers le soir. La boule du thermomètre était suspendue contre le sommet -du spadice , le thermomètre étant entièrement libre. ‘La première élévation de température fut déjà’ remarquée (x) Quant:à lachaleur qui se développe dansil’4rum: dracunculus y on peut consultér les annotations du prof. OL. Mulder dans le Tijdschr. voor Nat. Gesch. etc. TIL, r, p: 66-70. 1836. 1 Expériences sur le Colocasia odora. 69 cinq minutes apres en on eût pendu ra run : contre ladleur: \%29 Farah | = Cependant nous ne pouvons passer 1c1 sous silence que, pour observer le thermomètre, on avait ouvert un volet pour faire entrer uñ demi-jour. . Continuation des expériences sur la même fleur. ah% JUIN Thermomètre Thermomètre OBSERVATIONS 1838. de comparaison. | sur le spadice. Avant midi. 11 h. »m. 18°3C. 20°0 Évacuation du pollen. » 15 » A » » 30 » 20,6 » 45 » 21,1 { 12 » 18,7 » ») 19 10,4 22,2 » 30 » 23,3 » -45 »: 23,9 1 » » 24,4 » 15 » » » 30 18,9 » 2 » 17,3 25,6 » : 15 16,7 26,1 l» 30 15,6 26,5 Maximum de différence, », 45 » 25,6 | 0" 3 » » 23,0! 1 du à » 30 | » 24,4 ù »! 45 15,0. 24, 4 » D: 23,3 » 15 >» 22,8 » 30 » » » 45 18,7 » 5 » » 22,2 » 30 » 22 6 » » 21 » 30 » 20 » » » » 30 » » Ce jour-l les expériences ne furent pas .continuées ultérieu- rement. Mais, le jour suivant, la. même fleur montra encore une élévation de température, ainsi ques le-prouve je table suivante. \ 70 GR" VROLIK CET W. 'H. DE'VRIÈSE. Continuation des expériences sur la méme fleur... 25 sun ‘ | Thermomètre Thermomètre 1838. de comparaison. | sur le spadice. Après midi. 27°8 C. Maximum de différence, 8°,2. Pour réfuter l’objection:qu'on pourrait nous faire qu’en re- tranchant la spathe nous avions troublé la marche natnrelle du phénomène ( ce qui cependant n’a pasdieu, d’après notre avis, puisque l'élévation de température procéda absolument de la même. maniere que dans les plantes‘intactes, aïhsi que le prouvent nos expériences. antérieures), nous avons, dans plus d'une fleur , recourbé la spathe sans que cette partie en, fût au- cunement Dec ou déchirée. Nous observämes des élévations de température absolument analogues à celles des autres fleurs. Nous croyons qu'après cette El série d'expériences , 1l ne peut plus exister aucun-doute sur la partie de la plante d’ou provient la chaleur. Par conséquent, nous considérons ce fait comme mis hors de tout ‘doute et pléinement démoritré par nous, pour la seconde fois. Il reste, quoique ce fait soit démontré, bien d’autres ques- tions à Ssoadies dans un En aussi intéressant. Il faut chercher'à pénétrer jusqu’à sôn'origine. “Pour ÿ réussir, il faut l’envisager sous différens points de wie Les efforts réunis dés botanistés, des physiciens et des chimistes, des séries d'expériences qui ne laisseraient pas d’en- 0 Expériences. sur le Colocasia. odora. 7 trainer des frais considérables, seront indispensablés pour, par- venir à des résultats-positifs.…. er Nous sommes tellement Mraleen de l'étendue de. cette ques- tion que nous voulons contribuer autant que; nous pourrons pour atteindre ce but. tel Dans l’état actuel des sciences et surtout Le la connaissance de la nature/organique, on.peut toujours admettre que le prin- cipe vitalest le premier et principal agent, sans lequel. on ne saurait s'imaginer aucune fonction dans l’économie animale ou végétale. Mais on doit se souvenir en mêmetemps que la phy- siologie est une science non-seulement dynamique mais aussi physique et chimique. Et, quoique nous soyons intimement persuadés que les agens physiques ne puissent ni réunis, n1 sé- parément produire ancune action organique dans les animaux etles plantes, sans le principe nommé vital, cependant nous croyons qu'on a souvent négligé, à tort: de: tenir compte des agens physiques. Lorsqu'on aura réussi à bien. déterminer la digne .de démarcation entre les forces appelées mortes etle prin- &ipewvital, dans l’action qu'ils exercent ensemble sur la nature: or- ganique ; On. aura fait un pas immense vers la vraie connaissance de,ce dernier principe, ce qui est sans doute la question la plus.ar- due.et la plus compliquée de l'étude des animaux et des plantes. Il n'est peut-être pas inutile de faire de pareilles remarques, quand plusieurs questions, relatives à la physique età la chimie des plantes, ont été entièrement perdues de vue, ou bien ont été traitées d’une manière imparfaite et nullement en rapport avec, la marche progressive actuelle des sciences. La. préférence “générale pour les recherches systématiques et microscopiques, semble; peu faite.pour encourager le zèle er pareilles ex- -Pépénses plus difficiles. Bud | Pour nous hasarder un peu plus loin sur: ce vaste champ D blique, nos jugeàmes à propos. d'examiner quel, serait l’effet:de quelques circonstances variées sur,nos spadices.. Une trentaine d'observations faites par Hubert; et, communiquées par M. Bory. de Saint-Vincent, nous montrent que çe colon voulut tirer de l’occasion qu’il avait d'observer ces plantes dans leur état naturel, tout le: parti pour la science qué Us perinet- 72 G. VROLIK ET W. H. DE VRIFSE. taient les circonstances et les faibles moyens scientifiques dont il pouvait disposer (1). Nous ferons précéder la relation de nos expériences d’un précis des siennes. Hubert plaça trois spadices coupés de la plante dans une bouteille, à l'époque où le maximum de chaleur fut observé. Il les tint enfermés vingt-quatre heures dans cette bouteille, afin de déterminer la quantité d’eau qu’elles produiraiïent par évaporation. Elles donnèrent 1 + pouces cubiques d’eau décolo- rée, dans laquelle on pouvait dissoudre du savon. Il enduisit d'autres spadices d'huile, après quoi tout accroissement de cha- leur, déjà commencée, cessa subitement. Il plaça encore d’autres spadices dans de l’eau ou du vinaigre. L’élévation de la tempéra- ture cessa pareillement, et reprit de nouveau son cours après qu'il les eut retirés de ces fluides. Un enduit de miel prévenait toute production de chaleur. Un bain d’alcool produisait le même effet, et, après avoir retiré la fleur de ce fluide, il vit des- cendre le thermomètre au-dessous de la température HAbiGus, à cause de la forte évaporation de l’esprit-de-vin. L'absence de là lumière n’avait nulle influence sur l'accroissement dé tempé- rature. Les spadices, enveloppés d’un cornet de papier, com- muniquaient leur chaleur à celui-ci d’une manière si évidente à travers le papier , qu’on pouvait s’en assurer facilement, même par le contact. Si l’on introduisait de petits oiseaux sous une cloche que des spadices avaient remplie de leurs exhalaisons, ces animaux étaient menacés d’être suffoqués. é Telles furent les expériences de M. Hubert. Nous voulions exposer, en bin liéu, nos spadices à l'influence de divers gaz, et éviter en même temps, autant que possible, l'erreur considérable dans laquelle tombèrent plusieurs scrutateurs de la nature, savoir, l’altération des fonctions vitales, qu’on pro- duit en retranchant la partie qu’on veut examiner, eten faisant cesser toute communication avec la plante-mère. À cette fin, nous avons imaginé un appareil qui a assez bien répondu à notre but. Ta planche ci-jointe (PL. 2) représente cet appareil. Nous en donnerons ici une description succincte. (x) Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique , fait en 1801=1802, par J.-B.-G. Bory de Saint-Vincent. IL. Paris, 1806, p. 66. Expériences, sur le Colocasia odora. 73 Au milieu du. fond d’une cuvette de verre, qui a 131"* de haut et un diamètre de 183%", on avait fait une ouverture ronde , dans laquelle on avait ajusté un tube de verre ouvert aux deux extrémités , long de 183" et d'un diamètre de 33°”, de telle sorte qu’il n’y avait aucun espace libre entre les parois du tube et du trou de la cuvette. Le tube s’avançait de 39"* en dehors du fond de la cuvette ; le reste était enfermé dans la cuvette même. Au. bord exté- rieur!( qu'on avait dépoli) de lextrémité inférieure, nous ajus- tâmes ‘aussi solidement .et aussi hermétiquement que possible, l'ouverture d'un large tube de caoutchouc, long de 156"". Ce tube devait-servir à faire passer par son: ouverture inférieure la tige de la fleur , et à être ensuite pressée contre éplen) pen- dant Rdlétitaner A l'extrémité supérieure de notre :tube de verre ,:s’élevant dans la cuvette, se trouvait un couvercie ou une soupape ; ca- pable d’intercepter tout accès d'eau ou d'air. Nous pouvions ou- vrir cette soupape à volonté avec une ficelle dont le mouve- ment sera indiqué plus tard. Dans la cuvette, nous plaçàmes un cylindre re verre , haut de 366" et large en diamètre de 144"*. Le tube mentionné ci-dessus était donc aussi enfermé dans ce cylindre: Ce cylindre avait-un col haut de 39"? et large de 52" , et reposait à son ex- trémité inférieure sur un petit trépied de bois dans la cuvette. De cette manière , il était aisé de maintenir la communication entre l’intérieur du cylindre et l’espace ambiant de la cuvette. Dans le col du cylindre était ajusté un bouchon qui le fermait entiérement et était percé de deux petits trous : le premier, coïincidant avec l’axe du cylindre, avait un écrou de cuivre par lequel passait un axe pareillement de cuivre et taillé en vis, portant à son bout extérieur une manivelle, et pouvant monter et descendre verticalement par le mouvement de la vis dans l'écrou ; de sorte qu’on pouvait le presser contre la soupape du tube de verre, si par hasard celle-ci ne fermait pas l’ouverture aussi‘exactement qu'on le desirait. À 26" de distance de son bout inférieur, l'axe portait un petit érayhet latéral ;:afin d'y pouvoir FM un thermomètre. 74 1G VYROLIK ET W. H. DE VRIÉSE. La' seconde ouverture du: bouchon: servait au passage d'ur tuyau d’étain recourbé ; pénétratit dans le cylindre par le col.et pouvant être ouvert ou fermé à volonté par un robinet. Aux parois intérieures du cylindre, on avait attaché dans-la partie la plus ‘haute un:autre crochet de cuivre ;; attaché à un anneau du même métal pressé contre le cylimdre. On:avait prolongé ce: crochet autant qu'il était nécessairé' pour suspendre le thermo- mètre libre, sans contact avec les paroïs du cylindre. Tout notre appareil, reposant sur un disque de bois par le centre duquel passait le tube de verre, fut suspendu:par trois. cordés: passant par ce disque et se réunissant au-dessus de Pap- pareil en une seule. Au moyen d’une pésihés on tas faire monter ou descendre lappareil. La plante en fleurs fut placée, le jour avant celui où elle: devait produire son maximum de température, de telle ma- nière que le spadice se trouvait juste au-dessous: de l'appareil. La spathe fut coupée le jour suivant jusqu'aux pistils ‘stériles. Nous descendimes prudemment l'appareil, de sorte que’ le spa- dice pénétra par le tube de caoutchouc dans le tube de verre, qui restait fermé par la soupape. Le spadice remplissait à-peu- près tout le tube. Son sommet touchait à la soupape."Alorsile tube de caoutchouc fut attaché fortement à lenflure du pédon- -cule, qui contient les”gernies; et , pôur exclure encore plus efficacement tout accès d'air ambiant, onavait enveloppé:cette ‘partie d’une. vessie fortement liée. Cependant; malgré toutes. ces précautions, on: ne -put/prévenir qu'il ne restât une petite quantité, d'air atmosphérique :dans le tube: où se trouvait le spadice. Cette quantité; était cependant très petite, et nous pouvons assurer qu'on peut la négliger en comparaison: de la colonne de: gaz, que nous mous grue ot d'introduire dans Je cylindre... : Nous devoris mentionner ici une’autrè circonstance qu'il ne faut pas perdre de vue dans le jugement qu’on portera sur nôs expériences, savoir : que la tige, quoique fortement pressée pär le tube de éaontchoüc, n’en fut cependant nullement blessée. À la fin de nos expériences, on n’apercevait nulle:marque de pression. Une des fleurs dont nous nous sommes servis dans Expériences sur ‘le Colocasia odora. 55 ces éxpériences, promét même dés seménces müres, ce ‘qui prouve .que les fonctions de‘ la tige n’ont nullement souffért. Après avoir ainsi disposé laplañte dans l'appareil, nous rem- ples le éÿlindre d'eau, afiu d'en chasser tout l'air aimosphé- rique: Rien n’était plus facile, car l'eau vérsée dans la cuvette, inontait dans le cylindre ‘à mesure que nous aspirions l'air par letübe d’étain, dont noùs avions ouvert le robinet. Le lecteur pourra avoir remarqué que notre intention était d’émi pêcher que le spadice ne fut affecté d'aucune humidité, pen- dant que nous remplissions notre appareil d’eau, qui dévait ‘ensuite être remplacée par un cértain gaz. La soupape fermant aussi parfaitement que possible le tube de vérre, avait cette desti- nation. Nous avions atteint entiérement ce but et évité ainsi une autre altération, l'humectation des organes qui contiennentle pol- len : caril'est plerñement connu et confirmé par des expériences physiologiques, que l’eau trouble Pacte de la fécondation, et c’é- tait justement pendant celle:ci que nos expériences avaient lieu. Lorsqu'on eut rempli entièrement de cylindre d’eau, lé‘robi- net'fut fermé et l'on y vissa une vessie remplie d’oxigène, pareil- lernent ‘fermée par un robinet. En ouvrant les deux robinets ünis par un tube en caoutchouc, et’én pressant la véssie, Peau sortait du cylindre à mesure qué l'oxigène y PET à Ce qu'il en fût entièrement rempli. Après s'être bién'assuré que Pair ne potivait s'échapper nulle part, on'fit monter l'axe de‘cuüivre qui préssait le couvercle éontre lé cylindre de‘vérre ; par le moyen de la vis,'jusqu’à ce ‘que ce couverclé fût déverrü entièrement hibrés après quoi l'on ‘retira le couvercle. Céla'se faisait par une! âcèrres qui était atta- chée à une partie-allongée de céttéisoupape où couvercle , pas- saitien-dessous du trépied ‘de bois par un petit œillet dé cuivre ét'avait son autre bout dibre en déhors de la cuvette. Le‘cou- vercle étant tiré de cette manière à côté du cylindre il n’én sera plus question dans cette expérience. Nous fimes alors descendre notre appareil de 65"*, Par ce procédé le spadice s’ébeva de la même quantité au-dessus du tube dans le cylindre et le tube de caoutchouc s’éleva pareïllement de 65"* avec la tige, à laquelle il était lié, dans le tube de verre. 76 G. VROLIK ET W. H. DE VRIESE. Nous avions attaché, avant que le cylindre füt posé-dans la cuvette, uu thermomètre, non-seulément au crochet, à l’ex- trémité de l'axe, mais aussi au crochet dans la partie supérieure du cylindre. Ils s’accordaient aussi bien que nous pouvions le dé. sirer, ayant été comparés ensemble et avec nos autres thermomè- tres. Le premier était destiné à être appliqué contre.ce spadice , afin d’en indiquer l'élévation de température; l’autre pour in- diquer la température de l'air dans le cylindre. Nous pouvions facilement, au moyen du mouvement de l'axe vertical, tenir le thermomètre en contact avec le spadice, car il se faisait quel- quefois que, par suite de la croissance de celui-ci, la petite boule du thermomètre s’en trouvait écartée. Pendant cette expérience, les volets de l’orangerie furent fermés. Notre plante, ainsi placée dans une atmosphère d’oxi- gène ne fut. donc exposée ni à l'influence des rayons solaires, ni à la chaleur suffocante d’une serre , ni à celle de Pair atmo- sphérique, qui était assez grande aux premiers jours. de juillet. . L'occasion se présenta, ce qui arrive rarement dans lesjardins botaniques, d’ observer en même temps le spadice d’un autre indi- vidu non moins vigoureux. de la même espèce. Lorsque la fleur. de cette plante fut aussi avancée que celle que nous voulions exa- miner dans.le cylindre, nousles plaçâmes à côté l’une de l’autre dans notre orangerie. Toutes les deux avancèrent d’un pas égal, développèrent et ouvrirent en même temps leurs spathes et commencérent presque en même temps à montrer une éléva- tion de température. Nous jugeâmes que par cet heureux con- cours de circonstances, notre expérience sur le spadice dans l’oxigène pourrait faire naître une comparaison qui donnerait dieu à un résultat éminemment scientifique. Nous donnons ici les observations, généralement de quart d'heure en quart d'heure, de 5 thermomèétres dont la marche avait été antérieu- rement comparée, Expériénces\ sur le Colocasià ‘dora. op: Spadice placé dans l'oxigène , comparé avec un autre dans l'air, atmosphérique le jeur avant l'émission du pollen. adice padice apgerie. OBSERVATIONS; Thermomètre > libre Thermomètre en plein air Thermomètre Thermomètre libre sur les Thermomètre sur le sp dans le cylindre. dans le cylindre. dans l'oraugerie. dans l'or 23°3C.| 250,0C » 23,9 Maximum de dif- férence. de tempéra- ture observé aujour- d'hui : entre le spa- dice dans l’oxigène et Vair dans le cylindre, |==4,2; entre le même | et le spadice dans FE orangerié "28; entre le même et l'air de l'orangerie, — L FA Il est intéressant d'observer l'influence prompte et immédiate de +1 at sûr le-spadice ; car, une demi-heure après qu'il -fut exposé à ce gaz, la différence:de température avecile spa dice de CSS était déjà de 2,2; 4 Nous n'avons pas indiqué ici nos observations plus tard 4 que 5 j/2 heures de, l'apres-mitl, quoiqu'elles fussent continuées jus: qu'à 8 1/2 heures du soir." Alors les: deux thermotnètres daris le cylindre marquaient la même température et ne: surpassaient ceux de lorangerie que deo,14c.;tout au plus deo,28 t. Les deux thermomètres de l’ granperse et du spadice exposé'dans ce bâti: ment, indiquaient la mêmé température. Nous étions obligés de faire entrer de temps en temps une nouvelle quantité d’oxigèné en-ouvrant les robinets. Nous calculons que : l’eau Hal montait toutes les 3 heures a-peu-près de 13°" dans le cylindre. Le 6 juillet nous continuâmes: les annotations de nos expé: riences. L'émission du. pollen commença à 10.1/a heures: du matin et fut la plus forte vers midi. Nous 6bservâmes : aussi nôtré maximum vers ce.temps,ce quiétait plus tôt que! le 5 Dans l'autre fleur l'émission commença un peu plus. tôt. 78 G. VROLIK, ET, W. H., DE. VRIESE. Lorsque le dernierde nous quitta l'endroit de nos expériences, le G juillet, vers les 9 k. du soir, il avait noté la hauteur de l’eau ; le lendemain, à 9 h. du matin, elle était montée d'environ 52". Ceci peut dépendre d’une double cause : ou de Fabsorption du gaz acide carbonique qui aura été formé par le spadice ‘aux dé: pens de l’oxigène, ou de l'absorption de loxigène par le même organe. Ces deux causes existaient probablement simultanément. Second jour de l'expérience. tir 1 © & © © $ ( o o -& S © . € VENDREDI EXT ET ÉS'S 5. LS HONTE » BRIE «Se 5 «275 à ‘© 2's € l 56: juillet SEE EE EE «25 2e ( OBSERVATIONS. d'u LPS ie es ES AN on JE == MONS UD = € = = H8S ,H 3 SRE EH 5 n° à 7 3 { L =] Le] RE ‘ 2303C.| ‘23°3C.| ‘2208 C| ‘22°a C| 26°r Cl: » “22,8 ‘22,6 » » 25,0 (2,5; [0:52 172 » » » 23,3 » | » 25,5 » » 22,5 26,7 26,1 » » | 22,8 » s 28,3 » 23,7 PEU 27,2 Maximum de dif- 28,6 ..22,b 24,4 » 27;8 {férence entre les deux » 22,8 24,6 » ! » spadices , de 4,6. » » 26,4 » » 28,9 » 27,5 » 42 Maximum de diffé-|} rence entre le spadice et l'air de l’orangerie,h de"37: : Maximum de diffé-} rence entre les deux} thermomètres dans le/A! cylindre, de 7°,3. Orage violent} ac-£ compagné, de for tek pluie. | Expériences sur, le Colocasia .odora. 79 A 7 h. du soir nous démontâmes notre appareil et l'air du cy- lindre fut recueilli sous des cloches. Nous gardâmes aussi une partie de Peau qui avait servi à entourer le cylindre. La fleur n’était nullement endommagée. Elle continuait à bieñ croître. Son spadice; avait la longueur de..222 m. depuis l’en- flure (où la‘spathe est insérée à la tige) jusqu’au sommet. En ouvrant la spathé on apércoit toujours! une couleur jaune vérdâtre, qui devient plus tard entièrement jaune. Notre spa- dice, placé dans l’oxigène, | avait conservé la couleur jaune, qu’on admire dans cette plante dévenue si intéréssänite Père les physiologistes. L’odeur n’était pas moindre, on dirait même presque plus forte que dans l’autre fleur. :, | “L'examen de l'air‘resté dans le cylindre nous montra que c'était encore eu grande partie. de l oxigène , mais qu’ une par- tie était changée en acide carbonique. Dans l’eau, la présence de l'acide bros sans doute absorbé du cylindre; était manifeste. Nous fümes cependant hors, d'état de déterminer d’une manière exacte quelle anne aväit été formée et ab- sorbée. Le 19 juillet nous Élacämées une fleur, qui devait commencer son élévation de température, de la même manière que la pré- cédente dans le cylindre, qui fut rempli. maintenant de gaz azote; le tout dans l'obscurité. A l'instant où la fleur fut introduite, le pr ps du spa: dice, montrait déjà un accroissement de quelques degrés ; mais plus tard, il descendit au même degré que le thermomètre attaché au sommet intérieur du cylindre. Li 80 G; VROLIK ET W. H, DE VRIESE. Spadice dans l'azote. 19 JUILLET Thermomètre Thermomiätre Thermomètre L ; surile spadice libre dans OBSERVATIONS. 1838. dans le eylindre. | dans le oylindre. l'orangerie, Avant midi. 11 h. 30 m. Maximum de diffé- |À rence des. thermomè- | tres dans le cylindre, 3°. SV TY y y Ÿ » » » » Le 20 juillet 1838 eut lieu l'entière émission du pollen:'Nous avions en même temps une petite et très jeune plante en fleur, qui déchargea son pollen etdéveloppa son maximum de chaleur simultanément avec le spadice dans le cylindre. Comme cette plante montra très inopinément sa fleur, ainsi que cela arrive quelquefois avec cette espèce de Colocasia, on ne s'en était aperçu que trop tard, le jour précédent, pour s’en servir à la comparaison. Cet individu fut transporté le matin, de bonne heure, de la serre à l’orangerie, et placé à côté de l’autre plante. Son élévation de chaleur fut observée en même temps et nous plaçons ici ces observations dans le tableau suivant à Expériences sur le Colocasia odora. êt côté des autres; mais, à cause de la grande différence entré les spécimens, nous ne desirons pas qu’on y attache autant de prix qu'aux comparaisons faites avec la plante placée dans l’oxigène, Second jour de l’expérience. Emission entière du pollen. J | P rer Thermomètre | Thermomètre | Thermomètre Thermomètre -sur le spadice libre sur le spadice libre 1838. dans le cylindre.| dans le cylindre.|dans l’orangerie.| dans l’orangerie, |]: Avant midi. 1x h. 30 m. 19 30 » 30 45 Nous n'avons pas continué nos annotations ultérieurement, Il nous suffisait de nous être assurés que notre spadice : ne: montrait dans l’azote nul accroissement de température; le jour de l'entière émission du pollen, où elleaurait dû attéindre son maximum. Nous croyons que la comparaison de la température, ob- servée dans nos expériences avec l'oxigène et l'azote, doit don- ner des résultats qui mènent à une connaissance plus intime, du phénomène observé dans les Aroïdées. Mais dansle spadice placé dans l'azote ily eut encore à obser- ver plusieurs circonstances dignes d'être mentionnées. Le. dé- veloppement et l'accroissement de cette partis de la plante semble s'arrêter tout-à-coup. C'était comme si le spadice se raidissait subitement. Il n’y eut nul accroissement ni en lon- gueur ni en diamètre. La couleur resta d'un vert päle, et à'la fin on y découvrit quelques raies noirés, aux endroits où les XI. Bora. — Ferrier, 6 82 :G+ VROLIK,, ÊT :W. H+ DE, VRIESE.. séparations des anthères,sont visibles sur la surface: En faisant sortir la fleur du cylindre, nous ne sentimes, aucunement loileur toujours, si caractéristique de cette fleur. On pourrait considérer une série d'expériences de l'acrio de l'azote sur les plantes, leur vie et leurs fonctions, comme très intéressante pour la physiologie des plantes, même après les recherches que M. Théodore de Saussure.a faites au -commen- -cement de. ce siècle et continuées plus tard. Le mémoire sur ce sujet, présenté par le savant français, M. Boussingault, à VAcadémie des Sciences, et qu’on ne connaît encore que par -des-extraits sera par conséquent vivement accueilli pes les phy- -siologistes. (1) | Dans le résultat des expériences antérieures dé M. de Saus- -sure , on voit une analogie frappante, pour ce qui regarde lac: tion dé l'azote , avec les nôtres, savoir: que les parties de la plante , non vertes, ne peuvent continuer à vivre dans l'azote. Les parties non vertes requièrent absolument l’oxigène.Les se- mencés, ne germent pas dans l'azote, et cellès qui ont déjà commencé à germer ne continuent pas à le faire dans ce gaz, et tombent en dissolution. M..de Saussure (2) vit que les bour- geons de peupliers et de saules qui commencent à s'épanouir, deviennent stationnaires lorsqu'on les expose à ce gaz, et finis- sent par pourrir. Daris notre pee des phénomènes pareils au- raient probablement produit le même résultat; si nous eussions laissé lé spadice exposé plus long-temps à d'action dé l'azote! De tous ces faits connus nous pouvons conclure que li azote, sil n’est pas mélangé avec la quantité nécessaire d’ oxigène,, est aussi pernicieux aux NUE des plantes non vertes et non entié- rement développées qu'aux animaux. Tous les deux FREE une grande quantité d'oxigène. Le gaz azote ne fut pas absorbé par la fleur, ‘dans notre expérience, ou, s’il le fut, c était une quantité imperceptible. Nous ne füumes par conséquent pas obligés de faire entrer da : AL , : 3 if i prti JiGretbi (1) Ce mémoire a pour titre: De l'influence de l'air atmosphérique dans la/végétation. : |} (1) Recherches chimiquss sur la végétation. Paiis, 1804 5 P: 1944: Expériences sur le Colocasia odora. 83 nouveau gaz après que le cylindre eut été RG pour la pre- mière fois. | Dans Pair resté dans le cylindre il n'y avait nul indice d'acide carbonique. Ceci s'accorde parfaitement avec les expériences de M. de Saussure qui ne trouvait ce gaz dans une pareille at- mosphère artificielle, que lorsqu'on ‘avait exposé les parties vertes des plantes à l’action de l’azote. Les parties non vertes ne donnaiént au contraire jamais d’acide carbonique. Après cette fleur, nulle autre ne se présenta. Il fut par con- séquent impossible d'examiner quelle variation aurait lieu dans la marche, de la température, si l’on exposait ces fleurs à d’au- tres gaz. Quelle différence frappante ne voit-on pas entre nos expé- riences avec l’oxigèneet l’azote! Dans l’oxigène nous voyons un accroissement considérable , un développement plein de vi gueur, une couleur naturelle, une température très haute; enfin tout. ce qui annonce une action vivifiante et excitante dans toutes les fonctions. Dans l'azote, au contraire, cessation dé mouvement, stagnation de toute ‘action vitale, accroisse- ment arrêté, couleur perdue, production de chaleur interrom- pue, et dissolution entière à craindre. Ce fut donc l’oxigène qui exerça son action vivifiante, visible dans toute la nature, et confirmée par des centaines : d’expé- riences sur les animaux et les plantes. Nous vimes donc con- firmé dans nos expériences, d'une manière assez évidente, la théorie qu’on avait déjà proposée; savoir : que l'absorption d’oxi- gène par les parois dés fleurs , qui est suivie plus tard par un dégagement d'acide carbonique, ne doit pas être perdue de vue dans le phénomène de la production de chaleur dans les Aroi- dées ; et que peut-être un pareil phénomène, quoique dans un moindre degré, pourrait être observé dans la plupart des plantes si nos instrumens étaient assez subtils. Dans notre expérience beaucoup d’oxigène avait été absorbé et beaucoup d’acide carbonique exhalé. La même chose avait donc lieu ici, qui arrive dans les parties non vertes des plantes et surtout dans les graines pendant la germination ; une action qui a beaucoup d’analogie avec la décarbonisation des fleurs. | 6. 81 G: VROLIK ET W. H: DE VRIESE. On sait par l'opuscule cité de M. Goeppert, qu'il y a aussi élé- vation de température, quand les graines germent, surtout dans le blé et les plantes alimentaires. Cette expulsion de carbone -était nécessaire anx semences et aux fleurs pour le développe- ment et la croissance, les semences’ ne gernrent pas quand elles sont privées de l’oxigène de l'atmosphère, et les fleurs meurent bientôt quand on les place ;cumme la nôtre, dans l'azote. Il nous reste une-xplication à donner au sujet deinotre ex- périence avec le spadice exposéà l’action de l'azote. Notre spa- dice placé dans l'azote donnait, dans le premier moment, une élévation dé température à laquelle on ne se serait pas attendu, -et qui passa bientôt pendant la suite de l'expérience ; carensuite la fleur garda à-peu-près la température de l'air dans le cylindre. Nous croyons devoir attribuer cela à ce que notre plante avait déjà commencé à développer della chaleurdans sà fleur avant qu’elle fût placée sous l'appareil , et que Félévation de tempéra- ture notée par nous le 19 juillet, de 11 374 h.:avant midi jus- qu'à 1 174 h. après midi, ne fut que l’action prolongée -de l'air atmosphérique. , à Malle notre-plante avait “+ exposée Lis Jablement. Après cet exposé de nes recherches, nous avouons sincère- ment qu'il reste encore bien des recherches à faire et beaucoup de questions à résoudre. On n’y parviendra donc que par de nou- velles séries d'expériences et de recherches exactes: Quant à nous,1pour le présent, cela nous fut impossible, puisque les fleurs. nous. manquaient pour pouvoir détérminer quelle est l'influence d'autres gaz au jour et à l'ombre; quelle proportion -de gaz est absorbée; ve quantité de gaz et de vapeur Rp est CHA etc. | Notre travail n’est bouel pas achevé et nous jugeons que nos -recherches et celles d'autres en cette matière ne sont pas finies, mais simplement ajournées. Ce ne sera ‘qu'en ‘examinant ce sujetsous tous lesrapports qu'on pourra y pénétrer intimetnent. Il faut, pour ainsi dire, l'épuiser. Il n’y a que peu de ques- tions scientifiques dont on peut dire qu’eiles sont, sous tous des rapports, connues, et auxquelles il n’y a plus rien'à ajouter; et, même de nos jours, on peut soutenir que la sentence du Expériences sur de Colocasia odora. ; 85 grand Sennebier est encore éminemment vraie : «Un fait bien vu est une connaissance précieuse;il y en a peu qui soient connus dans tous leurs détails. » Amsterdam , 1°* août 1838. EXPLICATION: DE. LA, PLANCHE. a. Cuvette de verre. — 2. Ouverture au fond, pour faire passer le tube de verre. — c. Tubé- de verre: — d, Son extrémité inférieure, — e. Son extrémité supérieure;s’élevant dans le cy- lindre. — f. Tube de caoutchouc. — y. Son ouverture inférieure, — À. Le pédoncule. — i, Couvercle ou soupape du tube de verre, — j, Ficelle pour ôter le couvercle, — #, Partie allongée du couvercle, où était attachée la ficelle, — /' Cylindre de verre. — m; Son col.— nm: Son bord inférieur. — 0. Trépied de bois sur lequel'ce bord repose. p. Pouchon ‘qui ferme le col. — g. Écrou de cuivre au milieu du bouchon, — r. Axe de cuivre taillé en vis. et passant par l’écrou, — s. Bout. extérieur de cet axe, se terminant en manivelle, — f. Partie de l'axe enfermée dans le cylindre. — w. Pointe de l’axe qui presse le couvercle. —. ?. Crochet de cuivre pour. suspendre le thermomètre, — æ. Ouverture du bouchon pour faire passer le tube d’étain, — #. Robinet pour ouvrir et fermer ce tube. — 7. Crochet de- cuivre ‘dans le cylindre; pour- suspendre le second thermomètre. — s. Tube d’étain. — aa: OEïillet de cuivre au trépied pour faire passer la ficelle, — hô. Sommet de la fleur tous chant au couvercle, — ec. Vessie remplie d’oxigène on d'azote, — dd, Robinet de la vessie. — cs. Tube de caoutchouc servant à unir les deux robinets, Moxocrapie des. Primulacées et des: Lentibulariées du: Brésil méridional et de la République Argentine , Par MM. Aucusre De SAINT-HiLaIRE et FRÉDÉRIC DE GIRARD. $ FE Primulaceæ Juss. I. PELLETIERA Aug. Saint-Hil. Caxyx 5-partitus persistens. Peraza 3, hypogynæ; calÿce mul- toties minora, ovatà , unguiculata, distantia. Sramina 3, basi petalorum inserta, iisdém opposita : antheræ basi Loin bi- loculares, introrsæ. STYLUS 1, persistens.STicMaA capitatum. Ova- mUM globosum, 1-loculare, 2-spermum : ovula placentæ.cen- 86 AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. — Primulacées du Brésil. trali semi-immersa , orbiculari , latæ, in filum desinenticum in: teriore styli substantià continuum, mox evanidum. Carsuza glo- bosa, suturis 3 notata, 2-sperma, a basi ad apicem 2-3 valvis; valvulis interdüum 2-fidis. SemivA cymbiformia, dorso convexa, facie concava : umbilicus in medià cavitate, linearis. PFRISPER- MUM carnosum? Emeryo rectus, in perispermo axilis, umbilico parallelus. Herguza glaberrima, facie Centunculi minimi L. seu melius Lysimachiæ Lini-stellati L. Cauris quadrangulus. Forra :Oppo- sita. FLORES axillares solitari. PEraza alba. In honorem D. M. PezzenEer Aurelianensis, qui de gemmis arborum egresiè dissertavit, et primus inter Gallos, nisi nos fallit animus, plantarum metamorphosim cogitatione effinxit. OBsERVATION. Déhiscence de la capsule. Les trois sutures de la capsule indiquent assez que celle-ci se compose de trois feuilles carpellaires:, ou; si l’on veut , de trois valves organiques, nombre qui, d’ailleurs, est en harmonie avec celui des pétales et des étamines. Cependant lorsque la plante a été cueillie, ses fruits ne s'ouvraient point encore sans pression , et il eüt été peut-être téméraire alors d’assurer qu'ils n'étaient pas indéhiscens. C’est dans l’herbier que la capsule s’est ouverte, et, comme les valves se sont séparées nettement par le milieu des sutures, il'est à croire que la maturation du fruit s’est achevée pendant la des- siccation de la plante, et que la déhiscence n’a rien d’artificiel. 3. PELLETIERA VERNA tab. 4. Pelletiera verna Aug. St.-Hil. Aperçu in Mem. Mus. IX, 365. —Id. Intr. Plantes rem. LIII. — Id. Bull. d'Or. Pranruza annua. Ravix caule paulo brevior, filiformis, subtortuosa, hinc et indè fibrillas tenuissimas breves agens. Cauzis 1 172-2 172 poll. longus , e basi plures superiùs paucos ramos proferens, rarissimè simplex , erectus vel infernè ascenders quadrangulus : rami cauli conformes, inferiores eædem subæquales, su- periores breves. Fozra sessilia, circiter 2 1. longa , 374 1. lata , oblongo-lanceo- hta, inferné subangustiora , apice acuta, margine subcartilagineo, per lentem validam serrulata, uninervia; superiora magis ac magis approximata ; suprema confertissima, erecta. Fcores 3/4 1. longi, pedunculati; pedunculis folus multo AUG: ST. HILAIRE ET DE GIRARD. — Primulacées du Brésil. 87 brevioribus.-CALvxacciescens; divisuris lieari-subalatis 'acutissimis ; uninér- viis;sinubus obtusis, PETALA sæpius acuminata (in speciminibus Commersonianis flores duos petalis 2- -fidis, vidit Decaisne.). SraminA petalis paulo longiora. Srrc- ma vix manifestum. CarsuLa levissima. SEMINA pro plantulà majuscula , elliptico- orbicularia , cymbæformia , dorso carinäto-Convexa , facie concava , alterà extre- mitate apiculata , ad carinam leviuscula, marginem versus. magis ac magis corrugata, margine circa cavilatem produeto æquè corrugato, obscurè fusca. Ab urbe Z?io grandede S. Pedro do Sul et vico $. Fraucisco de Paula Bra- siliensium usquè ad urbem Maldonado Argentinorum, prop prædia in grami- nôsis rasis fréquentissima. Vere floret. In rupestribus circa Montevideo legebat Commerson anno 1767. Exvz. TAB: 1v. 1: los expansus::— 2, Petalum normale. —3. Petalum ab norme à Decaisne:visum. -— 4. Ovarium longitudinaliter resectüm. "5. Cap- sula. — 6. Placenta cum seminibus. == 7. Semen a dorso ‘visum. — 8. Semen: a facie visum. — 9. Semen secundüm longitudinem sectum. — 10. Embryo. II. CENTUNCULUS Lin. Juss. Cazyx &-partitus, persistens. CoroLca 4-fida, decidua, pseu- do-marcescens: Sramina 4; supra basim corollæ inserta , éjusdem divisuris opposita ; imberbia : filamenta subulata, basi coalita : antheræ imo dorso affixæ, biloculares, introrsæ, longitudinaliter dehiscentes: SryLus unicus. SrremA terminale, capitatum. Ova= RIUMsüuperum; globosum ; uniloculare, polyspermunm ‘ovula in: definita} placentæ centrali, globosæ in conum'apice cum inte- riore:styli :substantià continuum desinenti affixa. Carsura g'o- bosa, membranacea, :circumcissa. SEmINA placentæ immersa , séssilia; angulosa, cuneata , latere exteriore latiora : umbilicus lateri exteriori oppositus ; inearis. PEnisPrRmMumM carnosum. Ex- BRYO in HAAppRMeERiNs, rectus, umbilico parallelus. 4 “HEnBULz. Forra alterna. FLORES axillares, _solitarii subses- siles. L Caracteres ex G RM fé 9 HE, EUR 99e CES 'OBSERVATION. Caractères génériques. Ce genre ne diffère des PAIE que par le nombre des parties, et une division moins profonde de la corolle. On a dit que le calice n’était aussi que 4-fide; mais ile$t bienréellement 4-partite: La marcescerice ui a 88 AUG. ST.-HILAIRE ET DE'GIRARD. — Primulacées du Brésil. été attribuée: à la corolle, n'existe réellement pas; il esttres vrai que la seconde enveloppe florale persiste sur l'ovaire , mais elle s'est auparavant détachée du réceptacle, et par conséquent il n’y a ici qu’une marcescence apparente, caractère dont l'Ana- gallis pumila offre également un exemple. 1. CrNTUNCULUS MINIMUS Lin. sp. 169. Carvonz pivisurz lineares , acuminalo-subulatæ, summo apice. subsetaceæ. CoroLLA calyce paulo brevior, cylindrica, erecta; deu linearibus, acutis. ANTHERÆ minimæ, orbiculari-ellipticæ. STYLUS ne DRE STIGMA stamina superaus. Garsuzæ valvulæ margine rufo pict#. Semrna fusca: . Octobre ad lacum propè præsidium Ængostura , ad fines Frones Brasilianæ Rio grande do Sul et reipublicæ Argentiuæ, III, ANAGALLIS Lin. Anag sal et Lracolia Schm. ai Nees. LCaxxx fé partitus, in Coner.ca rotata, profundè be pb tita, decidua; divisuris patulis vel plus minus :erectis. SrammA $,imæ cerollæ inserta, ejusdem divisuris opposita, inferne plus minüs coalita: filamenta subulata, barbata aut rariüs imberbia: antheræ imo dorso affixæ, .2-loculares, introrsæ, basi bifidæ, longitrorsüs dehiscentes. SryLus unicus,terminalis. SrremaAter- minale. Ovarium superum, uniloculare polyspermum : ovula cre- bra, placentæ centrali, pedicellatæ, apice immediatè vel mediante filo cum styli interiore substantià continuæ, demuüum liberæaf- fixa ; pedicello in cavitate placentæ. basilari plus minus abscon- dito. Carsuza globosa (an semper?}, membranacea, circum- cissa, SEMINA placentæ centrali immersa, sessilia, angulosa, latere exteriori latiora : umbilicus lateri exteriori oppositus, li- nearis. INTEGUMENTUM subcoriaceum. PERISPERMUM carnosum. Emsryo rectiusculus, in perispermo axilis, umbilico parallelus. PLantæ herbaceæ, rarius suffruticosæ. Cauzis angulosus. FozrA opposita vel alterna, interdüm verticillata, indivisa. PE- DUNCULI axillares, solitarii. OnservATION. 1°. Poils des élamines. On a indiqué l'existence Re] AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD.— Primulacées du Brésil. 89 des poils sur les étamines des /ragallis comme un de leurs carac- tères génériques; mais ce caractère n’est point constant, puisque l 4. pumila a des étamines glabres, et ne peut cependant pas, comme on le verra, être séparé du genre. 2° Soudures des éta- mines ; nécessité de ne pas admettre le genre Jirasekia, Quel- ques espèces du genre Anagallis avaient été reconnues pour monadelphes; mais il est assez vraisemblable que toutes.le sont, car V4. arvensis qui n’avait pas été indiqué comme tel, a réel- lement ses étamines réunies tout-à-fait à leur base, et, si ce caractère peut échapper, quand on étudie la plante isolément', on le reconnaitra sans peine par la comparaison, après. l’ana- lyse d’autres espèces où il est mieux prononcé. Ceci doit suf- fire pour montrer qu'il éstimposible d'admettre le genre Jirasekia créé pour l’Anagallis tenella, d'après cette seule considération que ses étamines sont soudées à leur base. 3° Direction de l’em- bryon.. Nous caractérisons l'embryon par l'épithète de rectiuscu- lus, parce que nous avons observé dans sa direction propre une déviation de la ligne droite; mais cette déviation n’existe peut- être pas dans toutes les espèces; peut-être aussi se présenterait- elle chez d'autres Primulacées où l'embryon a été indiqué ‘sim- prément comme droit. Au reste, üne si mince modification mérite à peine d être indiquée. J. ANAGALLIS PUMILA. Corollà minimä, calyce rebhqual, basi glandulosà (: 1); stami- nibus imberbibus. Var. « Linum stellatum. Anagallis pumila Sw. FI. Ind. Fe 1, 345. — brie pentandrus Brown. Prod. 1,427.—Anagallis pedunculata Salzm. exsic. PLanra pyzmæa, glaberrima, Lysimachiam Linum-stellatum referens. Raprces fibrillosæ, Cauts 1-2 poll. longus (in Salzmanrnianis speciminibus qui- busdam brasiliensibus et in Beyrichianis æque Brasiliensibus longior), erectus, quadrangularis, angulis subalatus, simplex aut ramosus : rami cauli conformes, (x) La découverte de ce caractère est due à Brown; il a été vérifie par nous dans les va- riélés Linum-stellatum et distans. ! 90 AUG:ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. Primulacées du Brésil. erectiusculi. Folia circiter 2 172 L. louga, 1 1721. lata, inferiora opposita , paulo latiora,; cætera alterna; omnia subsessilia , lanceolata., açuta, subtùs: uninervia, subdecurrentia. Pepuncurx ,brevissimi | accrescentes, capsulà maturâ folio vix quartä parte breviores. Fros circiter 374 1. longus. Cazyx carnosus ; laciniis li- neari- oblongis, acuminato- subulatis. Coror.LA calyce vix brevior, alba, post an- thesin receptaculo soluta sed capsulæ maturanti applicita, pseudo-marcescens ; divisüris crectis suboblongo“ovatis; obtusis, concavis! SramiNa basi imä coalita, corollà breviora,, glabra : antheræ albæ./Sryzus filamenta superans. Sriema ob- tusum..Ovariumigloboso-subovatum; SEMINA minutissima, obscurè fusca. Nascitur in humidis ,provinciarum Rio de Janeiro, Minas-Geraes ,, Espirito Santo, Goyaz verisimiliterque aliarum. "Var. B compacta. Differt a præcedente babitu ; caule. crassiore ; ; ramis numerosissimis, patentibus, confertissimis ; foliis valdè approximatis, circiter dimidiô longioribus , duplo la- tioribus, latè ovatis, in petiolum subattentatis ; pedunculis brevioribus ; foribus msjoribus numerosissimis; seminibus néjédibus. F “Lectà septembre in palüde éxsiccato EU Re Pos Alto vie te sastrafi chtis ar: Paulo tb ce eteb Sv19a0l0 ant D 99" AE “Var. " elongata. L5 Habitu a var. astoto:cælo, a: var: 8 pauld mindsdiffert ; ab utrâque Lib mul+ toties, longiore, flaccidiore, fohis magis distantibus , calycinis divisuris subovato- oblongis ; a priore foliis latè ovatis, breviter acuminalis ; pedunculs multo br = vioribus; a var. 8 ramis haud of cum ulumà autem foliorum figurà et pedunculorum longitudine convenit. — In partibus floris differentiæ, siextant, pauci momenti videntur, L: Planta in aquis nascens. Lecta januario prope pagum vulgo. Morro. d’Agoa Quente , haud multum longe a civitate Marianna, provincià, Minas-Geraes.., | Var. 5 Ruizüt. Anagallis ovalis R. etP. If, p. 8, À 115. —— A nagallis sesst- dis Salz. exsicc. À var. « differt caule altiore, sæpè multo ramosiore et tunc ramis cauli feré æqualibus, subpatentibus ; foliis longioribus in petiolum attenuatis ; floribus subsessilibus, capsulis brevissimè peduneulatis. CT. In Sabulosis humidis PROPE civitatéim Nr légit cl. Salzmann. Var. € distans. Omni arte major} ; caule ascendente, ser quam ed. subflexuoso; és 2= AUG: ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. Primulacées du Brésil: Of 3 d: longis, distantibus ; magis ellipticis , brevissimé acuminatis ; pedunculis per anthesim folio subæqualibus, maturante;capsulà ferè va longioribus ;:patulis: seu recurvis ; flore circiter ,r L. longo. Lo PRE REA | :Lecta in rivulo_ad : cigou ubi. pulvis. sulfuratus. ad ‘usum belli dosfcinitis prope Sebastianopolim Brasiliensium. 1 OBSERVATIONS. i° Des variétés. Îl existe entre les variétés’ qui viénnent'd’être décrites, des différences assez sensiblés tant pour leportet la dimension , que pour la longueur relative des pé- donculés et la forme des feuilles; mais toutès présentent dans la fleur les mêmes caractères, et elles se nuancent entre elles de manière à ne pas permettre de les distinguer comme espèce: La variété Linum stellatum : diffère du compacta par la forme des feuilles'et la longueur des pédonicules ,\mais elle lui ressem- ble pour le portet la dimension; et, d’un autré côté , diffé- rénte par le port, du distans, elle s en pispräche par la longueur relativé du pédonculé. L’elongata a deilongues tiges comme le distans'; mais d’ailléurs tous $es caractères et en particuliér céux de la étille sont absolument lés mêmes que! dans lé compacta. Le Ruizis diffère de toutes les autrés variétés par ses feuilles plus longuement rétrécies en pétiole; mais d’ailleurs ce sont celles du Linum stellatum et il a les fleurs sessiles du compacta et de l'e/ongata. Nous pouvons dire de plus que des échantillons du Linum stellatum. recueillis par, M. Salzmann près Bahia (Anag. pedunculata Salz. exsicc, ) tendent par leurs dimensions, beaucoup plus grandes que celles de nos échantillons > à rap- procher les variétés Linum stellatum et distans: On sait d'ail- leurs que certaines plantes aquatiques comme celles.dont il s’a- git ici, éprouvent de très grandes modifications suivant la quan- tité d’eau où elles naissent: ainsi la variété compacta,, trouvé dans un marais desséché,, représente, en quelque sorte, la va- riété cæspitosus du Ranüunculus aquatilis et la variété. distans recueillie dans le lit d’un ruisseau les variétés à tige allongée du même À. aguatilis et du Montia fontana. 2° Du genre auquel cette espèce doit.étre rapportée. Malgré le nombre quaire des parties de la fleur, Browna fait entrer ia plante dont.il s’agit dans le genre Centunculus, croyant qu elle n’a pas, comme Le. Cen- tunculus. mintmus , la corolle divisée au-delà de moitié. Cette 92 AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. — Primulacées du Brésil. enveloppe est bien ici 5-partite, comme dans l’Ænagallis; ce- pendant il faut convenir que le rapprochement des parties peut aisément faire illusion à cet égard. Quant à la marcescence, elle n’existe ni dansle Centunculus minimus ni dans !’ Anazgal- lis pumila; la corolie se détache réellement, mais elle reste pour ainsi dire collée à la partie supérieure du fruit. 3°. Carac- tères spécifiques. Il est à peine besoin de dire que Swartz donne. une idée fausse de /’4. pumila en le rapprochant de l’arvensis ;: lui-même au reste montre assez l’inexactitude de ce rapproche: ment par la comparaison qu'il fait des deux plantes, et les, ca- ractères qu'il assigne à l’ 4. pumila dans sa description spécifique. Le même botaniste indique dans sa plante des feuilles presque rondes; ce caractère ne se trouve dans aucune des variétés bré-. siliennes et Brown qui paraît avoir rapporté son Centunculus pentandrus à l'A. pumila, de Swartz d’après un échantillon. authentique, n’attribue pas non plus à sa plante des feuilles ar- rondies. Cette indication de Swartz acheverait de prouver com- bien , dans cette espèce , les feuilles sont variables et montre- rait qu'il ne faut point empleser leur forme comme caractère diagnostique. 2. MARS ALTERNIFOLIA. HS caule repente; folis alternis, pedunculatis, lanceolatis, sæ- pius erectis; corollà calyce duplo longiore. Anagallis Dresigrialité Cav. Ec. VI, f. 5o5! — Elan) Schlect.: Linnæa. I, 224. | Herga4 repens, glaberrima ; hoc oh numerosis, ereetis, approxi= matis. CauLis repens filo 3-4-plo crassior, obscurè ruber, simplex aut ramosus , infra apicem tantümmodo floriferus : rami cauli conformes. ForrA numerosa, ap- proximata, alterna, 4-6 1: longa, à 172-2 1. lata, in petiolum circiterv 172 |. longum, latiusculum attenuata, subenervia, nervo medio subtüs vix manifesto ,. La pctioli curvatione erecta, pd parallelis. Pepunouzt numerosi , approxi- mati, folio 2-3-plo longiores, floriferi fructiferique erecti (in Cavanillesiano spe- cim. pedunculus fructiferus curvatus). Fcos circiter 4-5 L. longus. Cazvyx cir- citer 2 |. longus; divisuris sublincaribus, acuminatis enerviis. COROLLA profunde 5-partita, approximatione divisurarum éaipaiiita ts , alba; divisuris calyce ferè duplo longioribus, oblongo-lanceolatis, obtusis. Sraminx longa, corollà pau: AUG: ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. -— lrémulacees du Brésil. 93 breviora., erecta : filamenta circiter tertià vel medià parte inferiore in andropho- rum coalita, a basi ad apicem gradatim angustiorem , medium versus villosum, maturante fructu basi ruptum et parte inferiore supra capsulam calyptram effor- mantem superiore angustiore stylum vaginantem. Sryzus staminibus longior, subulatus. Sriema terminale vix manifestum.Ovarium ovatum. SEmixA minuta, brevia, nigricantia, parm dissimilia. In humidis camporum vulgo Campos Geraes , parte australi provinciæ Sancti Pauli, nominatim ad lacum prope locum dictum ÆEgreju Velha, ubi februario florebat. Var. B (parvula) omni parte minor; corollæ divisuris obtusioribus:; et culis recurwis; androphoro breviore, coronæformi, basi per validam leñtem pu- dberulo, cæterum .villoso, cum corollâ deciduo. Planta amœnè ER at — Caules in speciminibus duobus ascendentes. In humidis montis altissimi dicti Serra do Papagaio; parte australi provin- ciæ Minas-Geraes. Oss. Non-seulement la figure publiée par Cavanilles convient bien à la plante brésilienne, mais encore cette plante est parfai- tement identique avec un échantillon de l’herbier de M. Bou- chet de Montpellier, étiqueté par Cavanilles lui-même et re- cueilli à Montevideo. Des individus des environs de Valparaiso qui se trouvent dans l’herbier de M. Delessert et qui coincident parfaitement avec la description de MM. Chamisso et Schlechten- dal faites sur des échantillons aussi récoltés au Chili, prouvent que la plante de ce pays est plus vigoureuse. que celle du Brésil et de Montevideo; et.si MM. Chamisso et Schlechtendal eussent vu certains individus de la Serra de Papagaio, ils n'auraient point pensé qu'il s’est introduit une erreur typogräphique dans les dimensions indiquées par. Cavanilles. Les échantillons du Brésil different de ceux du Chili, en ce qu’ils: ont les feuilles acütiuscules au sommet et non obtuses ; que leur limite en plus et non en moins est de 6 lignés ; que les pédoncules né sont pas seulement un peu plus longs que les, feuilles, mais deux à trois fois plus longs; enfin que les poils de l’androphore. n’en oCccu- pent pas exactement la partie la plus basse, et ne peuvent:être appelés courts. Au reste, notre: variété B est ; pour la forme, absolument intermédiaire entre notre variété &'et la variété chi- lienne; c'est elle qui. se ARPATÉE: le mieux à la, figure; de . Cavanilles. . rod TAN 2 | O4 AUG.:ST.-HILAIRE ET. DE GIRARD.— Primulacées du, Brésil. 3. ANAGALLIS TENELLA “Var. Jé/iformis. A varietate £vropæd differt caulibus paul rigidioribus; foliis crassioribus, magis ovätis; corollis brevioribus, albidis ; stami- nibus basi tantummodo barbatis ; ovario giobdso: placentà glo- bosà nec ellipticà. ge filiformis. Sell. Cham. Schlecten. Linnæa, 1, 225. PLANTA tenéra, repens , supernè sæpè Ludes j glaberrihas Raprcestenues, e nodis.nascentes, ramosæ, lin novellisiascendentibus simplices breviores, Cauzis repens, filo pauld crassior , simplex-aut ramosus, colore obseuro:rami cauli conformes. Fozra'opposita, circiter 2-3 1. longa , ferè totidem lata!, in petiolum vix 2 1. longum Jatiusculum attenuata, ovato-rotunda vel latè ovata’; acutiuscula, crassiuscula, margine obscuriore notata, sæpibs erecta laminis parallelis ; supre- ma ovato-rotunda vel latè ovata, sp , crassiuscula, margine obscuriore notata, sæpiüs erecta laminis parallelis; suprema ovato-rhombez ; angustiora. Pepuncuri folio 2 1/2- &-plo longiores, capillacei, recti, erectiusculi. Cazvyx circiter 243721 1. longus; divisuris 6blongo-linearibus , canal apice sæpè demüm recurvis. Corozza profundè 5-partita, albida ; laciniis 1 172-2472 1. lon- gis, oblongo-ovatis, obtusis semi-patulis. Sramina 5, æqualia: filamenta longa, corollà breviora , capillacea, in coronam brevem membranaceam apice villosam inferius per validam lentem puberulam basi coalita , supra coronam distantia : antheræ lineari-ellipticæ , utrinquè obtusæ. Srvzus staminibus multo longior, subulatus. Sriema vix manifestum. Ovarium globosum: placenta’ globosa. -Lecta in: paludibus ‘prope Paulopolim Brasiliensium: Novembre florébat. Var. ascendens. ‘A:var. Europæa et filiformi differt caulibus plaribus asceudéntibas corol- lis albis, staminibus, maturante fructu, basi ruptis, pérsistentibus ; tunc parte coalitä supra capsulam calyptram efformantibus, et liberà stylumapproximatione vaginantibus ; ; ab Europæé speciatim caulibus rigidioribus, foliis crassioribus ; a filiformi foliis inferioribus rotundis, floribus majoribus, calyce breviore, corollà longiore, staminibus imà basi glabris, superius ferè usque ad apicem bar- batis, tértià Ses inferiore coalitis. Ovarium et placenta versimhter * var. ‘à formis In humidis prope ts dités vulgo Santa-Cruz , parte australi provinéis S:- Pauli dictà Campos Geraes; Martio florebat. | | OBSERVATIONS. 1° Comparaison des var. europæa, filiformis et ascendens. — MM. Chamisso et Schlechtendal ont cru pouvoir AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD, — Primulacées, du Brésil. 95 considérer la variété /£liformis comme une espèce distincte del’ 4- nagallis tenella, et ils se fondent sur ce qu'elle a , disent-ils, les feuilles obovées, les filets staminaux barbus à la base seulément, les calices moitié plus courts que la corolle et d’un tiers plus longs que la apsule. Il est très Vrai que, dans ld variété filiformis, les feuilles sont plus ovales que dans l’Europæa ; mais on peut dire .que,.chez toutes. les variétés, les, feuillés éprouvent des modifications dans un même individu, et, dans la variété ascen: dens; > américaine comme le fi cl, iformis et qu il est impossible di en PASS RATE Éeneal les autres intervalles den bien 1é- gers, qui, existaient entre lÉvropæa et le filiformis et force de les réunir, car avec les tiges plus raides et les feuilles plus é épaisses du filiformis , , elle présente les mêmes rapports de grandeur que l'Europæa , entre le calice et la Ste et elle à a, comme celle- ractère auquel MM. Chamisso et Schléchtendal | “paraissent atta- cher une grande importance. 2° + Description. de l'ovaire is he var, r Europæa. Le oÿäire ‘eu charnu à à la base, à-peu-près en, cloche renversée et üuniloeulaire. Du centre de la loges’élèveun petit support chargé d’un placenta elliptique quiest. PHRÉEDMAEE ovulés nombreux: Avant Ja féconda- tion, le sommet de ce placenta, communique avec l'intérieur, du: style sans l’intermédiaire de cefiletqu'on observedans l’ Anagal-. lis, phæœnicea:et dans, le Samolus Falerandi;etcommela partie du placenta qui. adhère ainsi au sommet du péricarpé.est assez élar- gie; elle ne se trouve point, recouverte par les ovules', aussitôt aprés” que ceux-ci sont fécondés., L'absence, du filet extérieur n'est point au reste particulière, à à. |’. tenella... Comme il a été dit dans le Mémoire sur le Plaperta central, He seretrouye chez biatndipsace maxima,. mobetidodl suu'b svsumisrov sf sas HAE ar AmAGALUS ARVENSIS, Wilid. PP 1 L Bas. ja 8 4 yarl a. phœænicea. Anag. arvensis var. 6 (phœnicea) Willd. L c. RL GATE arven- sis Lin. sp. 211. — 7. phænicea Lam. FI. Fr. 11, 285. 96 AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. — Primulacées du Brésil. Prope urbem Montevideo frequens. Novembre florebat. Var... cærulea. À. Gr ; Var. a (cærulea) Wild. L c. — À. cœrulea Lam. LE | | Lecta “EIRE ad rivum bu “ous de S.-Juan, juré a Fe du blicà Argéntin, Ons. 1°. De la PR de réunir Le variétés phœnicea et cœrulea. — Koch, en admettant comme espèces les 4. phœænicea et cœrulea de Lamarck (Deutsch. Fl11, 136), fait très bien ob- server que la couleur seule établit entre eux quelque différence. Mais, comme on trouve aux environs de Montpellier, des. indi- vidus où la partie inférieure de la corolle est bleue, tandis que le reste est rouge, il est clair que les deux plantes LAN être réunies. D'ailleurs tous les caractères si importans du pistil sont absolument les mêmes dans les variétés cærulea et phœænicea. Nous allons les rendre en termes techniques : sryrus longiuscu- lus, subincurvus, glaber. sriema parvum,capitatum, lutescens. ovarium globosum, glandulis minutissimis coloratis conspersum, glabrum ,uniloculare polyspermum. PLACENTA centralis, globo- sa, pedicellata, pedicello in ejusdem substantià abscondito, ovu- lis crebris obtécta, apice nuda, in filum desinens cum'intériore' stylo continuum. 2° De l’indigénat des variétés phœænicea ef cœ- rulea. Comme la variété phænicea croit dans les environs d’une grande ville-où il y avait jadis beaucoup de jardins , il est à croire qu’au Rio de la Plata ; ainsi qu’en tant d’autres parties du globe, elle a été trausportée d'Europe avec des semences de fleurs et de légumes. Quant au cœærulea, il pourrait y avoir plus de doute sur sa véritable patrie, puisqu'il n’a pas été trouvée dans le voisinage d’une habitation* Cependant comme il n’est qu’une variété du phænicea et que celui-ci est fort répandu, il ne serait pas étonnant que quelque semence énlevée par des oi- seaux eût germé dans un lieu écarté où elle aurait produit un individu à fleurs bleues. AUC. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. Primulacées du Brésil. 97 IV. SAMOLUS Lin. Cazvx infernè adherens , 5-fidus, persistens. CoRoLLA peri: gyna ,: hypocratiformis, interdüm subcampanulata, decidua; tubo latiusculo; limbo 5-partito. STAMINA 16, corollæ inserta: fertilia 5, ejusdem divisuris opposita; antheris basi affixis, bi- locularibus s'introrsis , longitudinaliter dehiscentibus : sterilia to- tidem-cum fertilibns alternantia , superius inserta. SryLus uni- cusyterminalis. Srrcnraterminalé, capitatum. Ovarium inferne plus minus adherens, r-loculare, polyspermum : ovula crebra, placentæ centrali affixa pedicellatæ, in filum cum interiore styli substantià continuum desinenti, demum liberæ. CapsuLa apice 5-valVis. SEmina crebra, sessilia, angulosa, latere exteriore la- tiora : umbilicus laferi exteriori oppositus, linearis. PErisPeRMuM carnosum. EmBryo rectus, in perispermo axilis, umbilico paral- lelus."® "77 HerBÆ ne Fozra alterna, indivisa. FLORES racemosi, albi; pedicellis sæpius medio. basive r-bracteatis. Oss. M. Brown avait dit que la radicule, dans le Samolus, était dirigée vers l’ombilic. Mais il a été prouvé ( Mémoire sur le placenta central, 11) qu'il n’en était point ainsi, et que l’em- bryon du Samolus , comme celui des autres Primulacées, était droit et parallèle à à l’ombilic. Nous revenons sur ce point parce que, dans le plus beau livre de botanique descriptive qui ait été publié au commencement de ce siècle, le Vova genera et species plantarum, on a encore indiqué la position de l’em- bryon comme l'avait fait Brown. 1. SAMOLUS VALERANDI Linn. Sp. 243. Ad amniusculum vulgo Rio de la Fr propè urbem Montevideo. No- vembre florebat. OBSERVATIONS. — 1° Faites sur la plante américaine. Dans les échantillons de Montevideo, les fleurs sont fort petites. Les filets stériles ne naissent point, comme chez la plante européenne, au- dessous du sinus des divisions de la corolle; ils partent du sinus même, ainsi que cela a lieu pour lesdentsde certaines Gentianées, et ils semblent par conséquent appartenir à la corolle elle-même. XI. Boran. — Février, d ÿ 08. AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. — Primulacées du Brésil. 2° Sur la plante européenne. — L’ovaire n’adhère pas avec le valice à sa base seulement ;' comme on l’a dit; il adhère à-peu- près jusqu’à son sommet. Quant au calice, dans le moment de la floraison, il n’est effectivement adhérent qu’à sa base; mais la partie adhérente, obligée de suivre l'accroissement de l'ovaire, s’allonge bientôt d’une manière très sensible. et comme l’accrois- sement de la partie libre ne se fait pas à beaucoup près, dans la même proportion, l’adhérence a réellement lieu dans les deux tiers au moins de la longueur du calice, avant même la maturité -de la capsule. 2. SAMOLUS SUBNUDICAULIS. + ‘Foliis obovato-cuneatis, obtusissimis , brevissime acuminatis ; -caulibus subnudis; pedicellis medio bracteatis; filamentis steri- Jibus ovatis, longe acuminatis; ovario infra medium adherente. Ranix horizontalis seu forsan melius obliquus , perennis, crassa, fibrillas cras- sas albidas agens. Forra RApicartA multa, 2-4 poil. longa, circiter 1 poll. lata, in petiolum attenuata, obovato-cuneata, obtusissima, brevissime abruptèque acuminata , integerrima, marginibus undulata, extremo margine cartilaginea, erectiuscula; infima exteriora minora, obovata vel elliptico-ovata; nervo medio utrinquè prominente, late, -complanato, striato; lateralibus tenuibus, distanti- bus parallelis. Caules plures, apice floriteri (meliùs scapi vel rami caulis sub- terranei pereunis ) ; unus ultrapedalis, medià parte inferiore aut sæpè ultra me- dium nudus, superiüs remotissimé foliosus, in axillis foliorum ramos aphyllos apice floriferi proferens (si mavis, racemus compositus, foliosus multoties inter- ruptus ); alteri multo minores, aphylli. Forra cauciNa radicalibus triplo minora, b:evids petivlata, magis oblonga, cuneataque ; gradatim minora. FLores primüm corymbosi, axis elongatione racemosi circiter 1-2 1. longi, peduneuli ferè polli- cares, medio circiter bracteati ; bractei circiter.1-172 L. longä, oblongo-lineari, acutà. Cazyx tertià parte inferiore adhærens; divisuris semi-ovatis acutiusculis. Cororzz tubus lacinüs calycis æqualis : divisuræ obtusissimæ, crenatæ. Sramina paulo infra divisuras corollæ inserta, exserta ; filamentis brevibus; antheris basi cordatis, apice obtusissimo emargimatis. Filamenta sterilia fertilibus paulo altiùs inserta, ovata, longe acuminata, staminibus longiora. Ovarium infra medium ad herens. Sernte baud visus. Lectus ad rivulum prope prædium Estancia de los Rural haud longe ab urbe S.-Carlos Argentinorum. Octobre florebat. Oss. Cette plante se distingue du Samolus Valerandi par ses feuilles ovales-cunéiformes, très obtuses, plus généralement acu- minées ; par ses racines épaisses, évidemment vivaces, ou, pour AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. — lrimulacées du Brésil. 99 mieux dire, ses rhizomes; par ses tiges apparentes, qui ne se- raient que des hampes; par ses fleurs beaucoup plus grandes ; par ses filets stériles plus développés, ovales, longuement acu- minés et non subulés; enfin par ses ovaires qui adhèrent seu- lement au-dessous de leur moitié. Ces caractères forment un ensemble assez facile à distinguer; cependant quelques circon- stances.atténuent la force des différences. La tige du Samolus Valerandi L., vue dans l’herbier, parait bien être un véritable cauder, et non un simple rameau. Cette plante est annuelle au jardin de Montpellier, et quelques botanistes l’ont indiquée comme monocarpique; mais il faut dire aussi que beaucoup d’autres la croient vivace ; on lui accorde des tiges secondaires qui, dans tous les cas, ne sauraient être que des rameaux, et, chez un des échantillons brésiliens qui doivent être évidemment rapportés au S. J’alerandi, l’une de ces tiges secondaires ou rameaux est à-peu-près dépourvue de feuilles comme les tiges du S.subnudicaulis. On pourrait doncconcevoir quelques doutes sur l'existence de ce Samolus comme espèce, mais il est impos- sible de les résoudre tant que l’on n'aura pas une connaissance plus approfondie de la manière dont végétent cette plante et le Samolus Valerandi. Sur le développement des ovules du Santalum album, du Loran- thus et du Viscum , Par M. WicziAM GRIFFITH, Aide-chirurgien au service médical de Madras. (Extr. des Transact. Soc. Linn. vol. xvr1r. ) L. Sur le développement de l’ovule du Santalum album. Les observations suivantes ont été faites au jardin botanique de Calcutta, dans la première moitié du mois de juillet 1835. L’ovaire ainsi que le fruit du genre Santalum offrent une m Je 100 “Grirrita. —- Sur l’ovule du Santalum album. structure semblable à celle signalée par M. Brown comme un des principaux Caractères des Santalacées, auxquelles il faut, je crois rapporter comme type le genre Santalum. Je veux parler du placenta central libre, qui supporte au sommet un nombre défini d’ovules pendans.’ Gependant, Roxburgh se méprit com- plètement sur cette structure, en décrivant évidemment le pla- centà avec les ovules, qu'il n’a pas vus, coinme l’ovule lui- même. Cet auteur, dans la Flora indica, vol.:1, p. 443, décrit l’ovüule de la manière ‘suivante: « Germe semi-supère , unilocu- laire, contenant une graine conique attachée au fond de la loge: » Cette erreur est conservée dans le Bot. Mag. nouv. série, t. 3235, dans lequel on cite comme étant exacte, la description déRoxburgh. L'erreur commise par de Jussieu en ce quiregarde l'ovule des Santalacées, a été signalée -depuüis' long-temps par M; Brown dans son Prodromus Floræ Novæe-Hollandie et plus tard dans” l'appendice bôtanique du voyage du cap Tuckeÿ au Congo, p.453; j'ai reconnu en partie ces caractères d’après l'éxamen du Santalum ; dans leqnel on peut facilement recon- naître la situation et la direction des ovules. | Le placenta, dars les espèces de ce genre, est conique, obtus dans les jeunes fleurs; mais il se prolonge considérablement lorsqu’elles approchent de la maturité. Leurs sommets corres- pondent, à cette époque, avec un canal qui occupe le centre du style, mais qui ne s'ouvre pas entre les stigmates dans la fleur complètement épanouie. Les ovules sont attachés vers la base, et non au sommet du placenta, comme dans les autres genres. L’assertion de M. Brown, qui, dans l’appendice au voyage du Cap Flinders, vol. 41, p.569; regarde les ovules comme fixés au -sommet d’unréceptacle central, reçoiticiune légère rectification. Les ovules ont, à ce que je crois, dans ce genre, une relation déterminée avec les stigmates, qui, sont ordinairement au nombre de trois. Dans de très jeunes boutons, qui ont, par exemple, une ligne -de longueur, les futurs ovules sont indi- qués par des corps papilliformes d’une structure pulpeuse ho- mogène. Ils sont, pour ainsi dire; appliqués contre la surface du placenta; bientôt après, lorsqu'ils commencent à s’allonger!, ils paraissent tronqués à leurs sommets, qui sont papilleux. Le GRIEFITH. — Our l'ovule du Santalum album. 10H changement qui suit semble s’opérer avec une extrème rapidité et consiste dans la production d’une membrane tubuleuse, par- tant du centre et du,sommet de l’ovule,; dans lequel on ne pou- vait avant reconnaître d’ouvertare. Cette membrane tubuleuse, qui se dirige d’abord inférieurement en suivant la direction de l'axe de l'ovule, se redresse ensuite immédiatement, passe sur le,côté de l’ovule et s'applique étroitement contre le placenta. Je n’aipas encore-pu voir cette membrane dans sa première période. de formation. À l'époque dont je viens de parler, le tube me parait avoir son point d'attache àla base de l’ovule, où. il se termine, où, mieux, où il commence en forme de cul-de- sac. Immédiatement à sa sortie.de l’ovule 1l s’élargit, mais son diamètre se rétréeit bientôt et se continue ainsi pour se dilater de nouveau au sommet, où il montre parfois une tendance à se.diviser. Il est, pendant tout le trajet ascensionnel, intime- ment juxtà-posé contre, le placentaire. En général, chacun des tubes atteint le sommet de.ce corps, et y contractent entre eux, ou par hasard sur d’autres points, des adhérences assez intimes. Chaque tube est simple, membraneux, fermé comme un sac, contenant un grand nombre de molécules excessivement ac- üves, surtout à l’époque, de l'épanouissement des fleurs. Ces SL. varient beaucoup en diamètre : cette variété. dépend probablement de différens degrés d'agglomération, car les plus ; petits paraissent simples. Leur mouvement, qui consiste en une oscillation rapide , est souvent accompagné d’un changement de place assez considérable; les molécules se rapprochent et s'é- loignent fréquemment l’une de l’autre, et la ligne qu’elles sui- vent, dans leur course est très, irrégulière. Le mouvement est surtout, plus. actif dans la portion du tube, où l’on: aperçoit l'agrégation de, ces molécules et celles:ci.semblent être beau- coup plus. abondantes dans la partie du tube, renfermée dans le corps, de l'ovule, Mais, à l'époque de leur plus grande activité, elles sont plus mobiles lorsqu’ellessont renfermées dans le tube qui. les produit que lorsqu'elles parviennent à s'échapper dans le fluide qui les entoure, : | -Aucun changement, excepté el1 grosseur; ne se ose dans les ovules avant l'époque de l'application de l'influence ! 102 GRIFFITH. — Sur lL’ovule du Santalum album. mâle sur les stigmates. Les tubes appliqués contre le placenta restent simples, membraneux, allongés et fermés comme des sacs. Cependant on remarque une tendance dans les molécules à se grouper dans la portion renflée de ces tubes. Peu de temps après cette période on aperçoit, dans la cavité qui existe au centre du style , des filamens excessivement fins, qui se dirigent vers le sommet du placenta et viennent s’appli- quer intimement par leur extrémité sur chacun des tubés; on en trouve généralement plus d’un appliqué sur chaque tube. De ce qu'on les trouve simples à leur entrée, j'imagine qu’ils se terminent en cul-de-sac, ou mieux, pour me servir d’une ex- pression française, en patte d’oie. Je dois faire remarquer, en outre, que, dans beaucoup de cas, ils semblent se mêler à la substance des tubes, bien qu’en aucun cas ils ne paraissent en perforer la membrane. A cette époque, les molécules que nous avons presque constamment vues en mouvement, commencent à s’agglomérer en masses assez serrées, et à former un corps grumeux, opaque, central, s'étendant du sommet &u tube à celui de lovule. Il est cependant fréquemment interrompu, mais je crois devoir attribuer ces interruptions à la pression qui résulte de la séparation des ovules du placenta contre lequel ils. sont appliqués. Les tubes adhèrent maintenant au placenta, surtout dans les deux tiers supérieurs de leur longueur. En les. en séparant, on enlève avec eux des portions du tissu du pla- centa contre lequel ils étaient appliqués, et qui restent visible- mént adhérentes à la membrane des tubes: Il résulte de cette adhésion que le tube lui-même paraît devoir être celluleux. Une vésicule, en général de forme ronde et paraissant fréquemment renfermer des granules en mouvement, se voit maintenant à l'intérieur, et occupe la majeure partie du sommet du tube. Je ne suis pas parvenu à bien suivre la continuité entre cette vésicule et les filamens qui descendent de la base du style pour se mettre en rapport avec les tubes. Le bord inférieur de cette vésicule est en contact avec la portion supérieure de la masse centrale, grumeuse et opaque que j'ai décrite plus haut comme sésultant de l’agrégation de molécules. La partie du tube cor- respondant au sommet du nucélle est maintenant visiblement GRIFFITH. — Sur l’ovule du Santalum album. 103 dilatée et:contient, outre les molécules dont il est en partie rempli, une petite vésicule centrale , laquelle est une-éxtension de la paroi interne de la partie correspondante du tube, et coupe ainsi la communication de la base avec la partie ascendante. Quoique le fruit du Santalum soit monosperme, cependant les changemens ci-dessus ne Sont pas, ainsi qu'on serait porté à le croire, réduits à un seul ovule. L'application des filamens, comme on peut le voir à l'extrémité de chacun des sommets des tubes, s’est faite très souvent sur chacun des ovules. L'avortement de ces ovules ne dépend donc pas du défaut de l'influence de l'organe mâle, il ne peut être attribuée à une pres- sion, ou, avec certitude, à une cause qu'ilnous soit permis d’ap- précier. Les changemens qui surviennent ensuite, appartenant en. fait à l’histoire de l’ovule , se bornent à mettre en rappurt la structure dufruit mür avec celui du développement d’un seul ovule. Ils se passent dans la portion dilatée du tube dans lequel chaque cellule, comme :je l'ai dit plus haut, prend ultérieure- ment plus d’accroissement; et ils consistent en un plus grand développement cellulaire et dans un épaississement correspon- dant à cette partie du tube lui-même, qui toujours, à cette der- nière époque ; est visiblement formé de cellules et dépourvu de molécules qui ont disparu. À cette même époque la portion étranglée ou étroite du tube offre des indices de divisions cellu- Jaires. À mesure que ces développémens s'opérent, les cellules deviennent plus distinctes, et finissent enfin par remplir la tota- lité du tube; leur développement a lieu de bas en haut. Lors- que toutes les cellules se sont complètement formées la mem- brane du tube n’est cependant pas encore visible; mais on à un. corps lâche et cellulaire semblable à la forme du tube avec le- ‘quel ilreste fixé à l’ovule, Je dois faire remarquer ici que le tube, de son origine au point d'attache de l’ovule jusqu’au côté où se développe la petite cellule, n'éprouve aucun chan- -gemént , excepté peut-être dans la diminution du nombre de -ses molécules. Ce corps cellulaire, en continuant à s'élargir, “surtout à sa base, finit par devenir globuleux avec une petite ‘pointe au sommet Cette extrémité supérieure continüe à 104 GRirrirH. — Sur l'ovule du Santalunr album: être appliquée contre le sommet du placenta. Le point d'attache primitif continue à se former- Lorsque le jeune fruit est''plus avancé, le placenta se trouve refoulé sur le côté; et ensuite ren: fermé dans une dépression du corps : cellulaire. Te: premier point d'attache de. la base de l’ovule et du:tube continue ‘tou- jours à s'organiser, et ce. dernier se trouve vers le centre de Ja dépression. Comme cet accroissement se continue , le corps cel- lulaire , ne subissant aucun changement dans sa forme, s’élargit et devient plus ferme ; on remarque-une cavité à son sommet, laquelle estoccupéeen partie parun petit corps oblong, cellulaire, grumeux, rudiment du futur embryon. Celui-ci est attaché par le bord supérieur à la partie correspondante du sommet de la cavité qui est formée par excavation; comme 1l continue àigros- sir, il s'étend inférieurement en méme temps que son point d'attache diminue considérablement et devient tellement mince qu'à une époque peu éloignée. ilest complètement détaché: En même temps que le corps cellulaire continue à s’élargir, il prend une couleur plus blanche et une consistance plus ferme; et l'embryon devient oblong et cellulaire. Son tissu vers le:som- met. est plus grumeux et plus dense ; immédiatement en haut, cette partie présente un étranglement très manifeste. À mésure que,le fruit approche de la maturité, lendocarpe qui avait déjà pris l'apparence de l'albimen , diminue, et le mésocarpe com- mence. à s’endurcir. Le corps cellulaire est maintenant presque globuléué , blanc, d’une texture serrée et composé de cellules remplies de: grains de fécule. Le sommet de l'embryon commence également à se lober, et. montre les premiers indices de, divisions cotylédo- naires. Son point d'attache est excessivement fin, et lui-même dépourvu de vaisseaux. Les changemens, subséquens du fruit consistent en une diminution, progressive de l'endocarpe, qui se trouve plus tard réduit à une membrane spongieuse, adhé- sant, d’un côté au rnésocarpe devenu, osseux ainsi qu’à l’albu- men. Le sarcocarpe finit. par devenir bacciforme. Dans la se- mence le changement se réduit à un. épaississement de l'albu- men (originairement le corps cellulaire ); la pointe qui la ter- minait finit enfin par disparaitre, Les divisions des cotylédons GRIFFITH. —— Sur l’ovule du Santalum album. 105 augmentent et atteignent une longueur considérable avant que le tissu de la radicule n’ait commencé, pour ainsi dire , à se con- denser, Les cotylédons sont, pendant la première période de leur développement, légèrement condupliqués; ils finissent par s’allonger et par s'appliquer par leur face interne, qui est plane. La radicule, à son état parfait, est ovale et se termine par une petite pointe. | | De ce qui précède, il nous paraît que le mode de développe- ment des ovules du Santalum diffère de tout ce que lon ren- contre ordinairement. Les corps cellulaires oblongs, attachés aux placentas, sont évidemment les ovules, et présentent les caractères de la structure cellulaire du nucelle des ovules ordi- naires. Le:tube membraneux, d'après son organisation anato- mique, correspond, à ce que je crois, au sac dé l’amnios ; qui, dans lästructure ordinaire ,tapisse la cavité formée dans le’ nu- cellevers l'époque de la fécondation; et qui, du moins dans son preniier développement, est la seule enveloppe qui soit mem- braneuse: Si cette manière de voir est exacte, les anomalies peu- ventse réduire à la formation de l’albumen ; où mieux à celle -dui tissu du sac embryonnaire (sac'de lamnios, quintine, mem- brane additionnelle) en dehors du nucelle, et à l'application de l'influence mâle:sur le somrnet du sac embrjonnaire, au lieu de s’opérér .sur celui du nucelle: Cette explication me semble la meilleure pour’ se rendre compte de ce développement anomal ; quoique ce ne soit ce- pendant pas une raison suffisante pour adopter une modifica- tion $i extraordinaire. Ce mode‘de développernent ‘présente quelque analogie avec celui du Loranthus et du: Gui, dans le- quel il paraît que l’albumeniest dépourvu de tégumenspropres. je crois peut-être, en énonçant mon opinion au sujet du Santa- lim ; indiquer une:structure intermédiaire entre‘la plus simple, comme parexemple Povule du Loranthus et du Fiscum et l'état ordinaire! où plus compliqué de cet organe. Une autre explica- tion se présente : en admettant que l’influence mâle s'opère or- -dinairement sur le sommet du nacelle; mais comme l’anatomie de cet organe ne confirme pas cette supposition, qui d’ailleurs ne rend pas compte d'autant d'anomalies apparentes que ne le 106 GRIFFITH. — Sur l’ovule du Santalum album. fait l'explication émise plus haut ; je préfère l'opinion qui con- sidère l’ovule comme réduit au nucelle, à celle des botanistes qui la regarderaient comme une graine développée en dehors du nucelle, consistant ou réduit en un albumen nu, renfermant simplement un embryon. Je ne m'étendrai pas sur les changemens qui apparaissent après l’action supposée de l'influence mâle et ceux que l’on dé- couvre à l'époque où j’ai démontré la juxtà-position des filämens. de l'ovule avec les grains adhérant aux stigmates. IL. Sur le développement des ovules du Loranthus. Je prendrai comme type de l'évolution de ces ovules celui du Loranthus Scurrula. À l’âge le plus jeune auquel j'ai soumis ces ovules à l’'observa- tion, j'ai trouvé que l'ovaire était intimement soudé avec les pa- rois du calice ; sa forme est simplement indiquée par des lignes d'un tissu plus dense. Sa partie la plus épaisse se trouve située au sommet du tube du calice. 11 se prolonge supérieurement et finit par étre continu avec le tissu de la base du style. Il-se ter- mine pareillement en bas en un long prolongement subulé qui se continue avec le tissu du pédoncule. On remarque au centre de la partie la plus large une ligne opaque transversale. Le tissu composant les parois du calice est presque homogène; on n’y remarque rien de ce qui a rapport à la formation visqueuse. Si on examine une fleur très jeune ou même immédiatement avant l'épanouissement, on trouve, en addition aux parties ci-dessus, qu'il existe une ligne brune, sphacelée, qui suit tout le centre du style et la prolongation supérieure de l'ovaire jusqu'au centre de la ligne transverse; il est plus: épais à cette place et à chacune des terminaisons ou expansions transversales sur l’'un.et l’autre côté dans la direction de la igre opaque. On remarque vers cette partie un léger épaississement et le tissu commence par devenir transparent. Ces deux changemens.coin- cident avec le commencement de l’excavation formée par la dis- location dutissu originairement continu et communiquant li- brement avec le canal qui semble exister dans lesstyle ; suivant GRIFFITH. — Our l’ovule du Santalum album. 107 la ligne sphacelée. Presque en même temps qu'on ‘remarque l'excavation , le tissu visqueux commence à se manifester ; il est de même, dans son jeune âge, de couleur verte. Exactement après la chute de la corolle on ne remarque aucun changement de quelque importance; il y a seulement un plus grand déve- loppement du tissu visqueux; lexcavation est plus large et rem- plieen partie par des restes du tissu. Le canal qui y mène semble diminué, quoique encore visible. Quelque temps après la chute de la corolle, on trouve que l’excavation est considérablement augmentée et occupée partiellement par lés restes du tissu. La partie visqueuse est considérablement développée, et Ja plus grande partie en rapport avec l'ovaire, a commencé à prendre une très belle et riche couleur verte. Bientôt après on remarque un corps cellulaire de petite di- mension fixé dans la partie de l’excavation immédiatement op- posée à la terminaison de la ligne sphacelée : c'est le rudiment de l’ovule. Lorsque le fruit est à peine à moitié formé, les parties ci-dessus subissent encore quelque accroissement. Les deux couches du tissu visqueux étant bien développées, la verte se trouve en contact immédiat avec l'ovaire. La base ou la ter- minaison de la ligne sphacelée est encore distincte. L’ovule est intermédiaire entre la forme d’un cœur et celle ovale; sa surface se colore et se couvre de mouchetures, et n’a pas encore le ca- ractère de l’albumen. On observe le jeune embryon qui occupe une niche au centre de l’ovule. Il est, à cette époque , comple- tement enfermé dans le corps albumineux , et se trouve sus- pendu par un funicule cellulaire aplati, partant de l'enveloppe et correspondant à la terminaison de la ligne sphacelée ; Fem- bryon est oblong, cellulaire , et ne présente aucune trace de divisions cotylédonaires, Les changemens suivans portent principalement sur l’em- bryon.Pendant son développement , les divisions des cotylédons deviennent plus sensibles et atteignent bientôt la moitié de Jeur longueur. Le funicule légale en longueur, et il est, ainsi que l'embryon lui-même, entièrement cellulaire. À mesure que cet accroissement s'opère , l'embryon cesse d'être ovale. et semble se porter au-dehors en s'allongeanten même temps que s'épaissit TO GRIFFITH, — Sur l’ovule du Santalum album. la base de la radicule. Les divisions des cotylédons continuent à être apparentes pendant quelque temps, maisils cessent d’être aussi longs, à cause de leur adhésion par leurs faces contiguës. Ils ont cependant un certain degré d’obliquité à leur sommet, qui nous permet de reconnaitre leur première séparation. Il ne parait pas y avoir d'union immédiatement à leur base. L'embryon entièrement développé est oblong, ovale; la ra- dicule en forme la partie la plus épaisse, vers laquelle on observe un léger étranglement à son point de jonction avec ses cotylé- dous. On reconnaît au milieu de cet étranglement deux fossettes où deux sillons oblongs ,qui indiquent par leur existence la non- réunion de la base des cotylédons. La plumule est petite, mais entièrement cachée, à moins que les cotylédons ne soient écar- tés. L’embryon est très légèrement attaché par une membrane tres délicate et courte, le long funicule primitif ayant disparu. Cette disparition , à ce que je crois, n’est point réelle; proba- blement:le tissu du funicule concourt à la formation de l’em- bryon. La coloration de l'embryon suit son développement. Pendant ses premiers âges, il est incolore ; la couleur verte com- mence à se montrer au moment où se manifeste la division des cotylédons, et continue à augmenter:à mesure qué l'embryon approche de plus en plus de son état parfait. | A cette époque il est complètement vert, cependant cette cou. leur varie d'intensité; la radicule, surtout :vers le :sommet, est teinte en jaune, Le plus grand développement: de: la couleur verte se rencontre à la base des cotylédons, vers le sillon ouiles fentes qu’on y observe. | | Par rapport aux changémens qu’on rémarque au temps de la maturité du fruit dans le calice et l'ovaire, je dois mentionner:la disparition totale du tissu visqueux vert. Toute la substance cel- lulaire entre la couche externe ou cuticule du calice’et Fovaire, est convertie en une matière jaunâtre transparente et visqueuse; elle n'est cependant pas prolongée au-delà de la base de l'ovaire qui est fibreuse. Par rapport à l'ovaire, la circonstance! la plus remarquable est le ramollisséement ‘inférieur et la conversion d'une partie de sa texture, surtout vers son sommet ,en un tissu visqueux, qui souvent se rencontre à un tel degré que la radicule GRIFFITH. — Sur l’ovule du Santalum album. 109 qui est nue est imbibée de matière visqueuse , qui, sans aucun doute, est destinée à détruire quelques obstacles que rencon- trerait la radicule à l’époque de la germination. Ces mêmes phénomènes se sont présentés dans deux ou trois autres espèces que j'ai examinées, mais elles n’offraient point toutés:trois le développement de la matière visqueuse ni la co- loration de l’albumen. Dans une d'elles, les cotylédons étaient soudés ét présentaient seulement deux fentes naturelles ; dans une autre, ils étaient intimément appliqués face contre face, par «conséquent, aucune fente n’était nécessaire’et ne se pré- séntait. Mais, indépendamment: de cela et des changemens de forme appartenant à des différences spécifiques’, j'ai observé la mêmé adhérence complète entre l’ovaire'et le‘calice'; la même solidité primitive, ensuite la même destruction du tissu, parcou- rant lelcentre du style et se terminant au point où se fera plus tard l'excavation; la même excavation ; là même apparence sub- séquente de l’ovule; la même formation , l'inclusion, la division cotylédonnaire et le manque de vaisseaux dans l'embryon; la même brieveté apparente et la disparition totale du funicule; la même disposition du sommet de la radicule quise trouve à nu; le même degré de coloration et le même ramollissement de la portion inférieure de l'ovaire, qui ; dans une espèce, est porté à un tel point de développement qu'une portion‘de la base de la capsule reste seule dans son premier état fibrenx; de sorte que la plus grande partie de l’albumen:etla radicule qui est très vo- lumineuse sont enveloppées par le tissu visqueux. “NT, Sur le développement de l'ovule du Viscum. À l’âge le plus jeune où il m'a étépossible d'examiner lovule, j'ai trouvé une semblable adhérence de l'ovaire et du caliee. Le contour de sa forme est distinct,ainsi que la communication de son sommet avec le canal central , conduisant de la base ou- verte et très libre du style. Le tissu visqueux n’est pas encore développé. Il y a vers le sommet de l'ovaire une cavité commu- niquant avec le canal qui conduit du stigmate; elle renferme au centre-un corps. cellulaire, mammiforme, mais non papilleux, 110 GÉIFFITH. — Sur L’ovule du Santalum album. fixé par sa base élargie, et dont le sommet touche presque la terminaison du canal. Il correspond inférieurement à une ligne opaque , assez épaisse , parcourant tous le milieu de l'ovaire, en partant de sa base. Cette ligneest dépourvue de vaisseaux, etcon- siste simplement ou plutôt n’est qu'untissu dense. À cetteépoque, le corps mammiforme,, comme je le nommerai, est brunâtre. Aucun changement important ne se manifeste après l’impré- gnation, si ce n'est seulement la diminution du canal et son allongement après l'imprégnation ;'ainsi que j'ai pu en juger par la destruction du stigmate. Le corps mammiforme est très ap- parent: il est élargi, et son sommet plus atténué. De la base de la ligne centrale, qui règne de la partie inférieure de ce corps à la portion correspondante de l'ovaire , on remarque deux lignes brunes , courbées supérieurement et extérieurement. Ces lignes sont plus épaisses que le reste du corps mammiforme. Il existe une légère excavation latérale correspondant à une des termi- naisons de ces lignes courbes. Cette excavation est en partie oc- cupée par des restes de tissu , en partie par un sac qui y est atta- ché et suspendu à la partie du corps mammiforme, correspon- dant à la terminaison de la ligne courbe. Ce sac consiste en une cellule, ayant un large point d’attache , et contenant plusieurs corps grumeux , opaques ; ovales ou anguleux : c'est le rudiment de l’ovule. En même temps le tissu visqueux se manifeste. Comme le développement continue, le tissu visqueux aug- mente, le sac s’élargit et devient cellulaire, et son point d’at- tache s’amincit. Il prend bientôt une forme plus élargie. Son insertion devient en même temps excessivement étroite. À cette époque, on aperçoit une vésicule enfermée dans son tissu vers le commencement du collet. Ce tissu prend bientôt le caractère de l’albumen. Le tissu visqueux bien développé occupe toute la partie supérieure du fruit (la prolongation du canal reste isolée au centre) jusqu’à sa base, où il s’amincit graduellement. La forme de l'ovaire se modifie. Quatre ou cinq prolongèmens commencent à se manifester à son sommet. Aucun changement ne se fait remarquer dans le corps mammiforme, et les deux lignes courbes sont encore visibles. En même temps que le corps albumineux et que l’ovule s’agrandissent , la tigelle est poussée GRETA. :— Sur l'ovule du Santalum album. Ji1f au-dehors. L'ovule atteintun développement considérable avant qu'on ne remarque de grands changemens dans l'embryon Lorsque les cornes commencent à paraître, l'embryon’ est globuleux,, cellulaire , excessivement petit et attaché au mame- lon latéral. Il n'est pas cornplètement renfermé, mais logé dans une cavité de l’albumen. Lorsque le fruit atteint la moitié de son développement, les parois de l'ovaire sont endurcies, et leurs prolongations très distinctes, L’ovule, qui a pris en même temps les caractères de l'albumen et la forme de l’ovaire, présente quatre ou cinq cornes correspondantes aux prolougations de ce dernier, et semble avoir plusieurs angles obtus. La tigelle du corps mammiforme commence. à se détacher du tissu environnant, excépté cepen- dant vers la base, et à être poussée considérablement sur un côté. Le sommet da corps mammiforme est légèrement al- longéet papilleux. L'embryon est élargi et a pris une forme plus ovale : 11 commence pareillement à devenir central , et , lorsque ce changement a eu lieu, il occupe l’axe de l’albumen. Comme le fruit augmente en grosseur, l'embryon commence à devenir inégal au sommet, indiquant ainsi les premières traces des divi- sions cotylédonnaires. Aucun changement ultérieur ne se montre dans les autres tissus, excepté leur accroissement. Lorsque l'embryon est à moitié développé, les divisions cotylédonnaïires sont plus profondes , et l'extrémité radiculaire petite ; mais, par l'effet du développement, les cotylédons, qui sont toujours un peu inégaux, se soudent, excepté immédiatement à leur base, à laquelle, correspondent deux fentes. A cette méme époque, l'extrémité radiculaire commence à s’élargir. Pendant ce développement , le point d'attache de l'embryon au corps mammiforme devient très faible et se rompt même complé- tement. | | Enfin , dans le fruit parfait ,.on trouve le tissu visqueux oc- cupant tout l'espace entre la paroi interne du calice et de l'ovaire. Celui-ci est fibreux, légèrement endurci, à quatre ou cinq angles obtus, et prolongé supérieurement en plusieurs pointes, formant comme autant d’angles. L'albumen est coloré, charnu et de même forme que la cavité de l'ovaire; l'embryon 112 GRirriTux. — Sur l’ovule du Santalum album. est en forme de massue logé au sommet de l’albumen au-delà et entre les cornes duquel on voit se prolonger l'extrémité nue de la radicule. | | Ce développement est presque le même dans les deux genres, si,on en'excepte le manque de corps mammiliforme dans le Loranthus , et la légère circonstance de lattache de l'embryon du, Ziscum, qui est plus courte. Les conclusions suivantes peuvent s'appliquer à chacun d'eux. 1° Que les parais du calice sont intimement soudées à une époque avec l'ovaire ,'et que tout le tissu entre la couche interne calicinale et l’ovaire commence par se changer successivement en glue; 2° Que cette tendance variant en degré, l'ovaire lui-même dans le Loranthus , se change çà et là en glue; 3° Que, dans le Loranthus , Vovaire est solide à une première période, comme il lest également dans le’ Zscum ; dans le- quel cette formation coïncide seulement avec l'apparition de l'embryon; 4° Que l’ovuie est formé ‘postérieurement à ‘la fécondation ; que son développement se manifeste dans une cavité formée par une excavation du tissu de l'ovaire ; G be Que cette excavation:commence aussitôt que la ligne spha- celée atteint l'endroit dans lequel se passeront ces changemens importans; . 6° Que les premiers débleppemiuns de embryon apparais- sent long-temps après celui de l’ovule, qu'il est attaché au som- met de ce dernier par un funicule cellulaire, qu'il ést, en outre, lui-même dépourvu de vaisseaux ; 7° Que l'embryon est d'abord enfermé dans l’ovule; que, dans le Haine , le‘funicule devient ensuite très court, et le som met de l'embryon se trouve à nu; ..8° Que les cotylédons se soudent plus tard , excepté à leur base, où on remarque extérieurement deux fentes. }] GRIFFITH. — Sur l’ovule du Santalum album. 113 Remarques générales. De ce qui précède , on peut établir que lovule, dans le Lo- ranthus et le Viscum , est formé postérieurement à l’imprégna- tion. Ce fait remarquable et unique, à ce que Je crois, tend matériellement à augmenter la difficulté de comprendre ou méme de former une conjecture sur la nature du premier degré de formation d’un embryon.Il est évident que c’est en désaccord complet avec l’idée que lovule ou organe femelle est un nid adapté et nécessaire pour le développement de l'embryon, qui, d’après cette manière de voir, est supposé devoir provenir en- tièrement et directement du mâle. Il est inutile d'ajouter que c'ést totalement. différent du développement ordinaire des ovules. Par rapport à la première partie du développement du pro- cessus, je ferai observer que la continuité originelle du tissu est très générale et peut ètre universelle, et, en particulier, je crois que le nucelle d’un ovule est solide dés son origine, tout ce qui est produit postérieurement à son intérieur étant développé dans une cavité formée par un processus qui le creuse. Quoi- qu'il. ne puisse y avoir de doute sur sa structure et ses fonc- tions , que le corps charnu dans lequel l'embryon à l'état de maturité est plus ou moins contenu ne soit l’albumen, cepen- dant il me parait bon d'établir dans quelle partie de ce tissu s’opère ce changement nécessaire, surtout depuis que , à ce que je pense , il n’y. a point d'exemples d’un albumen se inontrant comme une formation primitive (r). C’est pourquoi l’albumen, dans l’un et l’autrede ces genres me paraît devoir être classé parmi ‘ les albumen qui se développent dans le sac de l'amnios et en- (:) Quoique je n’aie point prouvé l'existence d’un sac dans le Lorarthus , au dedans duquel s’organisera le tissu qui formera plus tard l’albumen, cependant, d’après l'examen du 7iscum et de l’analogie que présente ce sac avec celui de l’amnios dans sa structure ordinaire, j’ai une légère hésitation à avancer l'opinion que l’ovule du Loranthus et du Fiscum est réduit à son état le plus simple, et que l’albumen est déposé dans le tissu de l’amnios, dont le sac cesse d'exister dès la première période, ou, du moins, comme à une membrane distincte. Des recherches ultérieures pourront établir désormais ce fait que l’amnios est une partie essentielle d'un ovule. XI. BorTan. — Février, 8 £ 114 GR1IFFITH. — Sur l’ovule du Santaluin album. fermés dans un seul ou plusieurs tégumens , avec ces diverses différences que , dans le sujet qui nous occupe, sauf considéra- tion, ce corps est nu. Il y a une ressemblance évidente entre le corps mammiforme -du Viscum et le placenta stipité, central et libre des Santala- cées, principalement lorsque plus d'un embryon se développe dans les genres ci-dessus Observations additionnelles par M. J. Decaisne. Ce mémoire m’a été remis par M. R. Brown, dans le courant du mois d’août dernier, à une époque où j'avais terminé de mon côté des observations analogues à celles de M. Griffith, sur les :Viscum album et Thesium , seuls représentant des Loranthacées et Santalacées croissant aux environs de Paris. J’ai cru, afin de faire juger plus facilement le résultat auquel nous sommes arrivés chacun de notre côté, devoir donner une traduction complète du Mémoire de M. Griffith, en conservant autant que -possible ses propres expressions ; il m’eût été difficile, au reste, d'exposer ses idées avec plus de concision qu’il ne l’a fait lui- même. J'ai retranché, pour le moment, le chapitre de son travail relatif au mode de parasitisme des Loranthacées, qui “accompagne ses observations sur Le développement de Povule ; nous le mettrons plus tard sous les yeux de nos lecteurs; et, -comme le Mémoire que je viens de traduire est accompagné de nombreuses figures considérablement grossies, j'ai dû choisir, tout en les diminuant beaucoup, celles qui m'ont paru les plus propres à faire bien comprendre ses observations. Les résultats auxquels est arrivé M. Griffith ouvrent une série toute nouvelle de recherches : à entreprendre sur l’ovule de plu- -sieurs familles de plantes, telles que les Loranthacées et Santa- ‘lacées , auxquelles il faudra probablement ajouter encore celle des us qui s’en rapprochent par tant de caractères. Mais ces observations, pour être entreprises avec fruit, doivent être faites par un phytotomiste placé, comme M. Griffith, dans un «pays où les espèces de ces différentes familles sont, non-seule- GriFritu. — Sur l’ovale du Santalum album. 115 ment abondamment répandues dans la nature, mais où plusieurs d’entre elles peuvent'être cultivées avec succès dans un vaste jardin comme celui de Calcutta, où cet observateur a déjà été à inême d'entreprendre les recherches dontil vient de nous com- inuniquer les résultats si curieux et si nouveaux. En effct, les travaux des. savans auxquels nous devons la connaissance la plus complète sur l'ovule végétal, nous avaient, pour ainsi dire, habitués à considérer cet organe comme invariablement formé par un mamelou central (nucelle), autour duquei se dé- veloppaient successivement deux membranes (primine, secon- dine). SiM. Ad. Brongniartsignalaitle Thesium comme présentant une anomaliesous ce rapport, la masse imposante de faits répan- dus dans la science par MM. R. Brown et Mirbel, permettant à peine l'admission d’ovules réduits au nucelle à toutes les époques de leurs développemens, ainsi que M. Brongniart était porté à le reconnaître pour le 7hesium. Aujourd'hui, cependant, les observations de M. Griffith suf les Loranthacées, celles que j'ai faites de mon côté sur le Fiscum semblent mettre cette struc- ture anomale de l’ovule hors de doute, etil semble permis d’ad- mettre, dans certains végétaux , l'existence d’ovules réduits, pendant toute la durée de leur développement, à leur premier et plus simple état d'organisation. Dans les Santalacées si cette simplicité de structure existe , elle est accompagnée de phénomènes non moins extraordinaires, puisqu’à l’époque de la fécondation lovule rejette au-dehors le sac embryonnaire; de manière que l'embryon, au lieu de se former à l’intérieur de l’ovule, comme on l’admettait. sans res- triction , se dévelôppe dans le sac embryonnaire mis à nu dans la cavité de l’endocarpe. J'ai pu vérifier cette observation sur des fleurs sèches du Santalum myrtifolium ; et la même particu- larité se retrouve , à quelques légères différences près, dans le Zhesium. Cependant les remarques de M. Griffith sur le Santa- lum présentent un intérêt spécial, en ce que l'embryon se dé- veloppe dans la partie inférieure du sac embryonnaire et con- tiguëé au nucelle au lieu de se montrer: à l'extrémité de. ce sac avec laquelle le tube pollinique se, trouve, en contact, comme Je l'ai reconnu dans le Thesium. M. Griffith à très bien 8. 116 crirrit. — Sur l’ovule du Santalum album. compris toute la portée de cette observation, en faisant voir que le sac embryonnaire ne lui avait jamais paru perforé par le tube pollinique , et que ses observations paraïssaient ainsi peu d'accord avec l'hypothèse. des phytotomistes qui regardent l'ovule comme un nid disposé pour recevoir le jeune embryon produit par le tube pollinique. Dans le Thesium, 1e sac produit par l’ovule m'a également semblé intact après Vimprégnation ; mais plusieurs motifs doivent m'empêcher de porter aujourd’hui ‘Ja discussion sur ce terrain. Quoi qu’il en soit, les Santalacées ne paraissent éminemment propres à éclaircir certains phéno- mènes encore mystérieux de la fécondation végétale, puisque, dans cette famille , la fécondation s'opère en dehors de l’ovule, sur un tube transparent‘au sein duquel il est facile de saisir et de suivre les changemens qui s’y passent, sans qu'il soit néces- saire de disséquer l’ovule ou le nucel.e lui-même. Cependant, siles recherches de M. Griffih viennent jeter une vive lumière sur certains points de la structure de l’ovule végé- tal, il reste encore, surtout au sujet des Loranthacées, plusieurs questions importantes à éclaircir. Les changemens que subit cet organe dans le V’iscum album , tout en se rapprochaut de ceux reconnus par M. Griffith daus les Loranthus, s’écartent à tant d'égards de ce qui se passe dans les espèces indiennes du Yiscum, que nous ne saurions assez engager cet habile observateur à poursuivre ses recherches sur ce sujet, et, certes, personne plus que lui n’est en position de le faire. Je me permettrai de signaler encore aux investigations de M. Griffith, la structure des ovaires des Santalum , pour lesquels il y ainsi que pour le fruit, confusion entre les noms des diffé- rentes parties, et, par suite, fausses interprétation dans leur struc- ture ; puis celle des fleurs mâles des J’iscum et la formation de la matière visqueuse des fruits des Loranthacées en général ; pour moi, c’est aux dépens de la portion moyenne du péricarpe qu'elle se développe, et je crois en avoir la certitude poùr le Viscum album. Plusieurs raisons m'empêchent encore de rapporter cette production à l'enveloppe florale, car le style ne peut pas être revêtu par le calice ainsi que l’admet M. Grif- fith, et le tissu cellulairé, au milieu duquel s'organise l’'ovule , Grirrira. — Sur l’ovule du Santalum album. 117 ne paraît appartenir à l'intérieur de l'endocarpe, ainsi qu'on le: remarque pour l’Osyris; les figures qui accompagnent le Mé- moire de M. Griffith semblent aussi s’accorder mieux avec la formation de la matière visqueuse aux dépens du fruit lui-même ; et, en ‘adoptant cette manière de voir » l'explication dé certaines figures devient extrêmement nette et précise. Puisque je suis amené à parler des planches qui acconipagnent les travaux de M: Griffith, je lui ferai un reproche au sujet de ses dessins : leur but en histoire naturelle est de servir, par leur précision, l'intelligence du, texte et d'exemple d’organographie; par malheur , il n’en.est-pas toujours ainsi à l'égard de ceux de ce botaniste : tout en tenant compte des difféutés que l’on doit éprouver en faisant exécuter loin de soi.de semblables dessins, je crois que la plus grande part des reproches doit revenir au botaniste , et je crois d'autant plus pouvoir les lui adresser que j'ai sous les yeux des analyses très élégantes. faites par lui et que nous sommes en droit d’aitendre de son: pinceau autre chose que d’informes croquis comme-ceux qui accompagnent ses premiers travaux sur les Hamameélidées et Podostémées. J'espère, au reste, que cette critique ne diminuant en rien l'importance des observations de M. Griffith , ne refroi- dira pas l'amitié qui nous unit. EXPLICATION DE LA PLANCHE: 4 : A. Fig, 1. Représente un placentaire obtus, pris dans un bouton à fleur, d’une démi-ligne de longueur; on remarque à sa base deux ovules. Ceux-ci se présentent à cette époque sous forme de papilles et sans aucun indice de la distinction des enveloppes ou de leurs ouver- tures. Fig. 2. Placentaire observé dans un bouton à fleur de 2 de ligne de longueur : il est main- tenant allongé au:sommet. Les ovules ont atteint leur dernière forme :ils ne présentent aucune trace de membranes distinctes ou d'ouvertures. Fig. 3. Placentaire et ovule pris dans une fleur quelque temps après son épanouissement , et lorsque les: segmens du périanthe commencent à prendre une teinte ‘rouge de sang. Deux des ovules sont vus dans leur position. Des proiongemens tubuleux qui partent des ôvulés sont souvent détachés à leur sommet par l'immersion des objets dans l'eau. On apercoit plusieurs filamens excessivement fins, fixés au sommetdu placenta et à la partie correspondante des pro- longemens tubuleux, Les molécules commencent à s’agréger et semblent former, dans l’ovule à droite, une ligne opaque , grumeuse , en communication avec le sommet'et la portion du prolongement tubuleux, qui sort de l’ovule. De: M Fig. 4: Onule à la même période ; considérablement grosst et coupé longi'udinalement, Gn 118 GRIFFITH. — Sur L'ovule du Santalum album: reconnait la partie incluse du prolongement ou membrane tubulaire, et son origine en cul-de- sacs La portion extérieure est sensiblement renflée ; les molécules commencent à s’aggréger dans eetle partie ainsi qu’au sommet : elles sont visiblement mobiles, surtout dans la partie nue de la membrane tubulaire, Fig. 5. Ovule pris sur un placenta d’un ovaire au moment de la chute du périanthe. On voit les filamens fixés à son extrémité et paraissant se confondre complètement avec la structure du tube membraneux ; on aperçoit distinctement, à l’intérieur de son sommet dilaté , une vési- cule ou un sac, attaché vraisemblablement par le bord supérieur et renfermant un petit nombre de molécules mobiles. L'aspect des molécules dans cette vésicule me semble être le résultat de Ja présence de quelques-unes d’entre elles , entre la vésicule et la surface supérieure du tube. Un prolongement grumeux , irrégulier, s'étend de la partie inférieure dé cette vésicule jusqu’à la portion dilatée et saillante en dehors de lovule: il est rompu en plusieurs places, probable- ment par l'effet de différentes pressions. Il semble adhérer vers son sommet à la vésicule glo- buleuse ; mais j'ignore complètement la nature de cette adhérence. Dans la portion extérieure et dilatée, qui est presque transparente (à l'exception d’un point) , on aperçoit le contour d’un sac interne , qui semble aller en s’atténuant supérieurement vers la partie en contact avec le prolongement grumeux. J'ai établi plus haut que ce prolongement dépendait d’une agrégation , ou mieux d’une agglutination des molécules originairement distincts et mobiles. Il existe, à lin- térieur de ce contour si fin , un corps presque globuleux. La portion incluse du prolongement ou membrane tubuleuse peut .se reconnaître à l’intérieur de l’ovule. Fig. 8. Placentaire observé dans un ovaire ayant atteint trois lignes en longueur. À cette époque, une teinte brune bien décidée a remplacé Ja verte, qui a disparu. On voit un ovule fécondé dans sa position normale , et la presque totalité du tube membraneux ; devenue ellu- laire. On remarque aussi, sur un côté du placentaire le sommet d’un tube, qui se dirige supé- rieurement, B. Fig. 1. Section longitudinale d'un ovaire d’une espèce inconnue de Zoranthus peu de temps après la chute de la corolle : — a. tissu externe des parois du calice, — à. lissu interne du même, commencant à devenir visqueux ; — c. ovaire; — d. base et portion plus dense, qui produit le même effet que l’albumen , comme il a été dit plus haut ; —e. ligne descendante du sommet de la partie conique et persistante de la base du style; — f: ovule. Fig, 2. Embryon détaché. Son funicule est long , lâchement cellulaire, dépourvu de vais- seaux, plus volumineux en masse que l'embryon lui-même, sur lequel on commence à distin- guer les premières traces des divisions cotylédonnaires. | Fig. 3. Embryon détaché. Fig. 4. Le même. Ses cotylédons sont toujours distincts à cause de leur séparation ; la petite plumule n’est pas encore visible. Toutes ces figures appartiennent à une même espèce. C. Fig. 1. Section longitudinale d’un ovaire avant l'épanouissement de la jniré — a. parois du calice ; — 6. canal régnant du centre du stigmate jusqu’à la partie supérieure de l'ovaire, etse terminant dans sa cavité d ; — c. ovaire de même structure avec le tissu du calice €, a. La ligne opaque du tissu allongé suivant le centre de l'ovaire et sé terminant à la base du prolon- gement cellulaire en forme de mämelon e, lequel est central, opposé à la-terminaison du canal 2 , et remplissant presque en totalité une cavité d de même forme, 1. a, Le prolongement en forme de mamelon , extrait du même ovaire, Fig, 2. Ovule un peu plus développé et détaché du prolongement en forme de mamelon : les lignes brunes et courbes ne sont pas beaucoup plus visibles. Le prolongement est plus papil- eux au sommet. Fig, 3, Prolongement en forme de mamelon , détaché d’un ovaire après l'imprégnation. crirsirx. — dur l’ovule. du Santalum: album. 119 Son sommet est d’un brun clair. On remarque un canal obscur, communiquant avec la partie inférieure de la ligne courbe : les bords du canal sont d’un brun -clair. La présence d’un canal de communication correspondant du sommet d’un prolongement en forme de mamelon , et par lequel s’opère probablement l'influence mälé, ne paraissait pas être universel ou même général. On voit une vésicule, contenant des granules grumeux et bruns , attachée, à la partie infé- rieure et latérale du prolongement , par une large base. Fig. 4. Prolongement en forme de mamelon , supportant un ovule plus âgé et enlevé avec la portion supérieure de la ligne opaque ou de la tige qui le supporte. Le jeune ovule est mainte- nant fixé par une base plus rétrécie , laquelle est évidemment cellulaire. Fig, 5. Ovule au même degré de développement. Son point d'attache est très’etroit. Vers le commencement de la portion rétrécie el à son centre’, on voit distinctement une vésicule, Celle- ci est, à ce que je crois , l'embryon à l’état rudimentaire, Je ferai remarquer que cette vésicule échappe généralement à l'observation. Fig. 6. Ovaire encore plus avancé. Les lettres indiquent les parties déjà représentées sur la figure 1. L’excavation latérale f est plus élargie, ainsi que le jeune ovuie g. La ligne c, a est rejetée sur le côté. Fig. 7. Embryon arrivé à son état de maturité : il présente une fente et une partie incom- plète entre l'adhérence des cotylédons , dont l’un des deux est plus court. MorrHOLOGIE des Ascidies , Par M. Cu. MorrEn, Professeur de botanique à l’université de Liège. (Extrait des bulletins de l’Acad. des Sc. de Bruxelles , t. v, 1838.) Il est sans doute peu de personnes qui n'aient admiré, en parcourant les serres de nos horticulteurs, la singulière struc- ture des ascidies des Vepenthes, des Sarracenia, des Cephalo- tus , des Marcsravia et des Norantea. Les trois premiers de ces res présentent évidemment leurs coupes à couvercles, for- més au détriment des urganes foliacés; mais la nature de ces réservoirs d’eau est-elle bién envisagée par les morphologistes ? est-elle bien connue ? Beaucoup d'auteurs se bornent à les dé- crire, et peu ont hasardé, à la manière de MM. John Lindley, De Candolle et Link, une explication sur leur origine. Jai été assez heureux pour rencontrer deux ascidies développées par cas tératologiques, ou, Sion l alme mieux, par cas monstrueux, 120 CH. MORREN. — Morphologie des Æscidies. sur deux plantes dont les feuilles n’offrent ordinairement rien de semblable, et l’étude de ces deux monstruosités végétales, que j'appellerais avec plus de conviction de simples anomalies, me permettra d'émettre sur la formation des ascidies quelques idées nouvelles. | En effet, la question est de savoir si les ascidies sont des modifications du pétiole, ou si ce sont des dérivations du limbe de la feuille ; si ce sont des pétioles qui se creusent, ou si ce sont des limbes de feuilles soudés par leurs bords en forme de cor- nets. Pour M. Lindley, ce sont des pétioles creux, bien. qu'il reconnaisse lui-même, tout en énonçant ce principe, que les ascidies sont des corps fistuleux occupant la place et remplis- sant les fonctions de feuilles. L'outre est pour lui le vrai pétiole, et l’opercule qui recouvre la partiecreuse est la lame de la feuille dans un état extraordinaire de transformation. Le célèbre bota- niste anglais parvient à cette idée par l'analogie qu'il trouve entre la structure des feuilles du Dionœa muscipula et celles des Nepenthes et des Sarracenia, comme il en avait trouvé une autre entre les trois familles, les Sarraceniées , les Droseracees et les Nepenthées , auxquelles ces plantes appartiennent (r). Dans le Dionœa muscipula, la feuille, dit-il, consiste en un pétiole lar- gement ailé, articulé -avec un limbe renversé dont les bords sont pectinés et infléchis. Supposons, continue-t-il , que ce pé- tiole, avec ces larges ailes, se renverse de même, et que ses bords , en se rencontrant comme ils doivent le faire par suite de leur renversement, se soudent; alors il y aura un corps fis- tuleux de formé comme l’est l’ascidie des Sarracenia ; et, dans ce cas, il n'y aura aucune difficulté d'identifier la lame connue du Dionæa avec l’opercule du Sarracenia. Des Sarracenia au Nepenthes , la transition est facile à saisir. (2) Nous voyons donc que, pour M. Lindley, lascidie des Ne- penthes et des Sarracenia est une déviation de forme d’un pé- tiole ailé dont la face supérieure est devenue la surface exté- (1) Natural system of botany, p. 152-155. (2) Introduction to botany, p, 96-98. CH. MORREN. — Alorpholosie des Ascidies. 121 rieure de loutre; la face inférieure de la lame pétiolaire serait représentée par la surface interne de l’ascidie, Remarquons ce fait, parce que nous y reviendrons tantôt. Cependant le professeur de Londres, avec cette sagesse qui caractérise tontes ses productions littéraires, ajoute qu’on au- rait tort de supposer que toutes les outres soient, daus leur na- ture, des pétioles ; il figure même le Dischidia Rafflesiana, dont les feuilles sont évidemment soudées par leurs bords, pour con- stituér les singuliers organes creux de cette plante. Dans les Marcgravia et les Norantea , ce ue sont plus les feuilles propre- ment dites qui forment les ascidies, mais bien les bractées sou- dées également par leurs bords. Dans ce dernier cas, c’est le limbe qui constitue l'organe. Il y aurait donc deux systèmes d’ascidies, les unes péfiolaires, les autres /amellaires ou limbaires, celies-ci formées par la sou- dure des bords du limbe de la feuille, celles-là par la soudure des bords des ailes d’un pétiole. Dans aucun des cas, ce ne se- rait un pétiole creusé intérieurement et rendu fistuleux, tout en étant ouvert, comme les pédoncules et les feuilles des aulx le sont, en restant fermés. M. Alphonse De Candolle est aussi d'avis que c’est le pétiole qui soude ensemble les deux bords de ses ailes pour former l’as- cidie des Vepenthes et des Sarracenia (1). Cette opinion était du reste conforme à la théorie de M. De Candolle père, qui prend aussi le couvercle pour la représentation du limbe, et l’'urne pour une dilatation du pétiole; mais il ajoute que, dans létat actuel de la science, il y aura toujours de la difficulté à avoir un avis décidé à cet égard (2). Cependant M. De Caudolle père cite . des godets formés au détriment des vrilles chez les Jicia , et d’autres qui venaient de l'épanouissement de la nervure mé- diane prolongée au-delà du limbe de la feuille chez les choux. Ce que M. De Candolle dit des Zicia fait naturellement ra- mener la question sur le terrain où l'avait placée anciennement * (2) Introduction à l'étude de la botanique, suites à Buffon, t, I, p. 88. (3) Organographie ; 1, I, p. 320. 122 CH. MORREN. — Morphologie des. _Æscidies. Willdenow, qui rapproche les outres des ochrea des Polygonées, des spathes , des ramentes et, des stipules d’une part; et de l'autre, des vésicules aérifères des utriculaires, des ligules , des involucres et autres organes analogues, (1). Mais cet auteur n’ex- plique pas la génèse ou la morphologie de ces organes aquifères. M. Link arrive à un tout autre système. Il pose d’abord en principe que jamais la lame d'une feuille ne se développe après le pétiole, mais toujours avant (nunguam lumina post petio- lum, sed semper ante ipsum explicatur), ce que je me permet- . trai de combattre; car, si l’on veut observer le développement des feuilles à larges limbes uniformes de l’Hydrocharis morsus- rancæ ; on verra précisément le contraire : le pétiole se déve- loppe d’abord sans trace de limbe, et s’allonge quelquefois à plus d’un pouce de longueur, puis à son extrémité libre il s’é- largit d’abord en deux oreilles qui se joignent pour former un ovale, lequel grandit de plus en plus pour se prolonger enfin en une grande lame en forme de rein. Là, la génèse post-posée du limbe est chose de toute évidence. Je l’ai observée encore sur le Sagittaria sagittifolia , etc. Neanmoins, partant de ce fait comme d’un principe incontestable, M. Link observe ensuite que, daus le Nepenthes, les feuilles n’ont pas d’abord d’ascidies, lesquelles prennent naissance plus tard, et il remarque en outre que les feuilles inférieures manquent de pétiole ascidifère, qui ne se montre que sur les supérieures. Il prend ainsi pour vraie feuille l'organe lancéolé qui termine inférieurement l'appareil ascidifère des Vepenthes , et loutre avec son support cirrheux lui paraît un appendice floriforme, ce qui est confirmé pour lui par ce qui arrive dans les bractées des Vorantea (Asciurm). (2) Cette idée de comparer loutre à un organe floral , et de rame- ner sa génèse à une condition de la fleur, me paraît un premier pas vers la juste appréciation de la vraie nature de l’ascidie, Voilà l’état de la discussion entre les chefs anglais, français et prussiens, de l’organographie botanique à l'époque actuelle. (1) Grundriss der Kraüterkunde, $ 52, p.94 (éd. 1802), (2) Elementa philosophiæ botanicæ, 1837,1.1,p. 474,115. CH. MORREN. — Morphologie des Æscidies. 123 Je ne puis me ranger de leur côté, quelque grande que soit leur autorilé sur mes pensées. Et d’abord, il:y a une grande différence. entre l’ascidie des Nepenthes et celles des Sarracenia. Sur le Nepenthes distillatoria comme sur le N. cristata, les deux espèces que j'ai devant moi, le couvercle mobile est articulé, et son système de nervation: estautre que celui de l’urne. Sur le couvercle il y à une palmi- nérvation, sur l’urne une paralléli-nervation. Examinons d’a- bord le Nepenthes distillatoria. Remarquons que l’urne a trois nérvures principales , deux en avant, une en arrière, parallèles, mais divergentes à l'extrémité du cirrhe inférieur; entre ces ner- vures, il y en a d’autres plus petites, parallèles à celles-ci et entre elles. Le couvercle aboutit à la nervure postérieure, et porte lui-même deux nervures qui aboutissent angulairement à sa base et irradient ensuite, comine deux doigts de la main. Or;,cette nervure postérieure de l’urneest dans le prolongement duicirrhé ascidifere, lequel est le prolongement c'e la nervure médiane de l’organe foliiforme inférieur. Et de plus, sur le Ve- penthes cristata , les deux nervures antérieures portent chacune une crête qui bien évidemment représente les deux bords d'un limbe foliacé soudé en urne. En effet, l’urne est pour moi un vrai limbe de feuille; et For- gane phyllomorphe inférieur.est un pétiole ailé. Rappelons d'abord que dans les phyllodes une feuille composée peut sou- der.ses folioles en un seul corps, et qu'il n’est pas rare:de ren- contrer de ces demi, de ces quarts, de ces cinquièmes, de ces phyllodes, corps simples intérieurement , feuilles:composées su- périeurement, et là portant plus ou moins de folioles, même depuis un grand nombre jusqu’à une seule et unique foliole. Les phyllodes sont perpendiculaires à la direction du plan com- imun .de toutes les folioles , à l’état d'éveil, et le plan du phyllode est dans la même direction que les folioles qui dorment; comme si, la soudure s'étant faite quand dans leur jeunesse les folioles avaient la situation d'organes endormis ( on sait dans quel sens Je prends ici ce mot d’endormis). Mais ces directions respécti- vement perpendiculaires Pune à l’autre ne sont pas de rigueur , 124 CH. MORREN. — Morphologie des :{scidies. quand les folioles d’une feuille composée se soudent entre elles pour former une apparence de feuille simple. Jai devers moi, en ce moment, un Schinus molle venu de semis , où les jeunes feuilles présentent leurs folioles soudées côtés à côtés et occu- pant le mème plan qu'une feuille simple, c’est-à-dire la direction parallèle à lhorizon. Jai, au cabinet d'anatomie végétale à Liège , une feuille bien composée de l'£pimedium macranthum, où il y a une soudure semblable , côté à côté, des folioles. Je suppose maintenant que toutes les folioles d'une feuille impari- pennée se soudent entre elles, moins l’impaire, ce qui est très possible : cet état, avec un pétiole ailé, représentera la pre-. mière phase morphologique des Vepenthes, où le couvercle sera la foliole libre. M. Lindley supposait que l'aile du Dionæa se repliait pour se souder, de façon que la face supérieure serait devenue l’exté- rieure de l’urne des Nepenthes. Cela me paraît contraire à toute analogie. J'ai dit plus haut que je possédais deux ascidies téra- Alulase L'une est sur un Jinca rosea , l'autre sur un Poly- gonatun ed Or, sur ces deux ascidies, c’est la lame de la feuille qui s’est soudée et non le pétiole qui s’est creusé , et la soudure a eu lieu de manière que la surface inférieure du limbe est devenue l’extérieure de l’urne, et la supérieure l’inté- rieure. L’ascidie du Po/ygonatum imite à s’y méprendre celle d'un Sarracenia. | Ce mode de soudure et cette direction du reploiement étaient tous à prévoir. Wolf et Goëthe, MM. De Candolle et Turpin, ont tous Pour par la théorie unitaire de la morphologie, que, pour qu’un carpelle se produise, la feuille, l'élément génétique de tous les organes appendiculaires , ne se comporte pas autre- ment; qu’elle se soude en haut et non en bas, et que de là vient que les ovules sont produits par la surface sécrétoire de la feuille, la supérieure ; comme les stomates se trouvent à l’ex- térieur de l'ovaire, comme l'absorption s'exécute par cette même surface extérieure. La même marche philosophique a prouvé comment l’anthière est aussi une lame de feuille soudée en haut el produisant , elle feuille anthérienne, para surface de'sécré- CH. MORREN. — Morphologie des Ascidies. 125 tion {ou de production, ce qui revient au même) le pollen, comme sur plusieurs anthères il: y a des stomates à la sur- face inférieure, c'està-dire extérieure de la feuille qui les a pro- duits. C’est pourquoi l’idée de Link, que l'ascidie du Nepenthes est un organe floriforme, m'a paru riche en conséquences, bien que nul ne les ait présentées. D'après la manière de penser que j'exprime plus haut, on sentira maintenant que les fonctions des ascidies s'expliquent tout naturellement. sans efforts, et comme de simples déduc- tions d’un fait bien établi. En effet, jusque vers la moitié de l’urne se présente en dedans cette surface chargée de glandes si bien décrites par M. Meÿen dans son magnifique Mémoire sur le système glandulaire des végétaux (1), glandes qui, d’a- près les observations de Turner, sécrètent un liquide qui, par l'ébullition, contracte une odeur de pommes cuites et dépose des cristaux de superoxalate de potasse (2). Ces glandes repré- sentent évidemment les ovules des carpelles, le pollen de lan- thère, le fluide nectariforme des bractées ascidimorphes des Norantea et des Marcgravia, c'est-à-dire, en dernière analyse, les sécrétions de la surface supérieure de la feuille, organe ty- pique. Sur le couvercle de l'urne dans le Nepenthes cristata, à sa surface qui regarde la cavité de l’urne, il y a des glandes semblables. Or, cette surface est la supérieure de la foliole qui constitue l’opercule. La surface externe de l’urne est donc pour nous linférieure de la feuille qui a formé l’ascidie, Aussi trouvons-nous sur cette surface les stomates qui abondent sur les feuilles à la face cor- respondante. Sur les Nepenthes distillatoria , la face inférieure du pétiole ailé offre le même aspect mat que la surface exté- rieure de l’urne; et en dedans de celle-ci, sur un échantillon sec recueilli dans le jardin botanique d’'Édimbourg, j'aperçois dans (x) Ucber die secretions Organe der Pflanzen, Berlin, in-4°, 1837, p. 88. tab. V, Fig: 11-27. 1 À (2) Graham, Botanical magazine, 2798. 126 CH. MORREN. — Morphologie des Æscidies. la zone au-dessus de la région glandulaire, un velouté cireux, d’un violet chatoyant, comme cette fleur violàtre qui recouvre les raisins et les prunes, globules de cire qui empêchent l’urne de se mouiller en dedans, et qui dénotent encore , en faveur de mou système, une excrétion glandulaire. De la même manière sur l’ascidie du Polygonatum, la surface interne était vernie par une gomme, comme la surface supé- rieure des feuilles de cette plante, et sa superficie extérieure mate comme linférieure des feuilles. Enfin j'ajouterai que sur le Nepenthes cristata, les crêtes qui simulent encore les deux bords de la feuille ascidimorphe, sont pectinées par des poils aplatis et raides comme le limbe du Dionœa musciputa. Si nous jetons un regard sur les ascidies des Sarracenia, nous ne voyons rien qui nous autorise à les prendre pour des pé- tioles. Sur les Sarracenia purpurea, rubra, variolaris et flava , que j'ai spécialement examinés , il y a partout une crête saillante qui imite parfaitement un phyllode; elle est tres forte sur le Sarracenia purpurea et le variolaris ; puis viennent le rubra et le flava, où elle est la plus petite, la moins développée. Sur le variolaris , à l'ouverture de lurne, du côté opposé à la lamelle operculaire, on voit bien que la crête est formée de deux lames soudées qui divergent ou se désoudent pour constituer l’urne. De plus, il y a sur l’urne, du côté opposé à la crête, une ner- vure principale qui représente évidemment la nervure médiane du limbe de la feuille ; la crête est la jonction unique des bords du limbe, et l’urne est la cavité qui résulte de cette soudure. C'est'ici une feuille simple dont les deux portions latérales du limbe sont conjointes. Cela me paraît si vrai, que lascidie acci- dentelle du Polygonatum offrait les plus grands rapports avec lascidie permanente du Sarracenia rubra ; seulement la crête et le bourrelet n’y existaient pas mais la lamelle operculaire pré- sentait de part et d'autre la même forme et la même disposition. Cette lamelle. operculaire n’est pas articulée comme dans les Nepenthes, et elle n’offre pas une différence dans le système de nervation d'avec le reste de l'appareil : elle représente donc CH. MORREN. — Morphologie des Ascidies. 137 simplement l'extrémité de la feuille ascidimorphe, extrémité dont les bords ne sont pas soudés. Sur l’ascidie accidentelle du V'inca rosea, la lamelle operculiformeétait beaucoup plus grande proportionnellement au volume de la cavité creuse. Lorsqu'on examine la genèse de l’ascidie du Sarracenia pur- purea , on voit que d’abord c’est la crête qui se forme et grandit vite ; vers sa nervure principale, il existe seulement un tube cy- lindrique creux qui se développe plus tard pour devenir lurne. Ce tube est, dans les premiersmomens; fermé par la disposition circinale de son extrémité, et chez cette espèce, deux petites lamelles latérales se détachent pour former ainsi l'ouverture de l'urne. Ces deux lamelles deviennent les deux lèvres qui, chez les purpurea , jouent le rôle d’opercule pour fermer l'urne comme deux valves latérales. Leur jonction, au lieu de se pro- longer en lame operculaire comme dans les autres espèces ci- tées, est au contraire échancrée. Il y a ici un balancement orga- nique, la substance des lèvres a emporté celle de la lame. Aussi, le Sarracenia flava représente cet état intermédiaire ; il y a une lame et des lèvres, chacune à moitié développée ; le Sarrace- nia variolaris a de petites lèvres et une plus grande lame, et le Sarracenia rubra a une grande lame sans aucune lèvre. En outre, le même antagonisme ‘existe entre le bourrelet et les lèvres. Chez le Sarracenia purpurea ; ün bourrelet qui n’occupe que le tiers de l'ouverture de l’urne, et de grandes lèvres ; chez le Sar- racenia variolaris, un demi-bourrelet et de petites lèvres, et chez le Sarracenia rubra ; un bourrelet presque circulaire sans lèvres. Le Sarracenia flava se soustrait un peu à cette loi. D'après toutes ces considéralions ,ilme paraît : 1° Que, puisque les bractées ascidimorphes des Norantearet . des Marcgravia sont des limbes de feuilles bractéennes soudées par leurs bords en urnes creuses ; 2° Que, puisque le Dischidia Rafflesiana présente évidem- ment des feuilles à limbe soudé en ascidie ; 3° Que, puisque par des conditions tératologiques, on voit des limbes de feuilles devenir des ascidies , et que des pétioles ne se 128 CII. MORREN. — ÂMorphologie des Ascidies. creusent pas pour produire accidentellement cette forme, et que lorsqu'ils sont ailés, nous ne voyons pas leurs ailes se sou- der par leurs bords libres ; 4° Que, puisque la structure des Sarracenia démontre bien certainement que c’est une feuille qui forme l’ascidie en conser- vant à l'état insoudé la pointe du limbe; 5° Que, puisque les ascidies des Vepenthes ont déjà un pé- tiole ailé inférieurement, et que les crêtes de leur urne sont bien des vestiges de lames foliaires ; Il faut admettre que les ascidies ont, partout où on les a observées jusqu'ici, uné même composition organique, et que toutes sont des métamorphoses de la feuille et particulièrement du limbe de cet organe; Il faut admettre que, pour enfanter cette production, la na- ture a replié le limbe de la feuille, en haut, en soudant ses bords de manière que la surface supérieure de l'organe est de- venue la paroi intérieure de l’urne ou de l’emphore; Qu’ainsi, il y a une grande analogie entre un carpelle et une ascidie ; que celle-ci est revêtue d’une condition florale; qu’elle a fait un pas de plus dans l’organisation ; Mais que, pour tous ces changemens, les fonctions sont res- tées les mêmes, parce que l'anatomie des organes n’a pas été atteinte, et qu’ainsi il a fallu que l’ascidie sécrétat un fluide dans sa cavité; comme le nectaire, autre feuille soudée ou modifiée, sécrète le nectar; comme l’anthère, encore feuille soudée, forme le pollen; comme le carpelle, toujours feuille soudée, produit les ovule: ; Et c'est ainsi qu'une loi bien comprise, l'unité de composi- tion organique explique des phénomènes sur lesquels il n’y avait que désaccord, incertitude et erreur. | SCHLEIDEN, — Sur l'ovule des Phanérogames. 120 Sur /a formation de l’ovule et l'origine de l'embryon dans les Phanérogames, Par le D' M. J. ScHLEIDEN. (1) Quoiqu’aucune question n'ait occupé depuis plus long-temps les botanistes profonds que la théorie de la reproduction, cependant c'est aux temps modernes qu’on doit sinon cette théorie complète, du moins les premières bases solides sur les- quelles on puisse l’établir. Malpighi, ce grand génie du dix-septième siècle,auquel le dix- neuvième doit, dans presque tous les points, se rattacher immé- diatement, avait déjà beaucoup fait d’une manière incomparable, mais les époques suivantes, bien loin de prendre ses travaux pour base, ne surent pas même en tirer parti. Depuis Malpighi (1681) jusqu’à C. L. Treviranus (1815), il y a absence complète d'observations exactes ; on ne tronve que de vagues spéculations fondées sur des analogies hypothétiques avec le règne animal, ou de véritables rêveries. Tréviranus rouvrit la carrière de l'observation , parcourue de- puis par Robert Brown, Amici, Ad. Brongniart, Mirbel, Fritsche, etc. Celui qui aura non-seulement lu , mais étudié avec critique (1) Nous avons traduit presque en entier et littéralement ce Mémoire d’après l'original allemand instré dans le tome XIX des Acta Acad. Léopold. Carol, Naturæ Curiosorum. Nous n’avons supprimé que quelques développemens historiques peu importans et assez géné- ralement connus. Enfin, nous avons choisi parmi les figures , celles qui nous ont paru propres à donner l’idée la plus exacte des résullats annoncés par l’auteur, En rapportant ici , avec les faits de détail les plus essentiels , cette nouvelle théorie de la formation de embryon végétal, nous sommes loin de partager sur ce dernier point l'opinion de l’auteur ; mais l’ensemble des observations présente tant de faits importans bien observés, que, en supposant même qu'il y ait erreur dans quelques points essentiels, ce mémoire n’en mérite pas moins toute l'attention des naturalistes ; d’ailleurs c’est une grande question, l’une des plus intéressantes de la physiologie végétale , dont la discussion s’ouvre par ce mémoire, et nous rapporlerons successivement toutes les pièces du procès , lorsqu'elles reposeront sur des observations dignes de confiance. Rén, XI. BoTan. — Mars, 9 130 SCHLEIDEN. — Sur l’ovule des Phanérogames. les travaux ci-dessus mentionnés, conviendra qu'il suffit d’avoir une connaissance exacte des faits déjà acquis avec le secours d’un bon microscope, et de saisir toutes les individualités d’un coup-d'œil, pour arriver, au moyen d’une série de recherches spéciales et sans grande difficulté, aux résultats suivans. Car, dans chaque point particulier, il y avait tant de choses prépa- rées qu’on s'étonne souvent que le peu qui restait encore à dé- couvrir n’ait pas déjà été trouvé par l’un ou par l’autre. Une circonstance plus heureuse me fit entreprendre ce tra- vail, et je pouvais compter plus que beaucoup d’autrés sur le résultat favorable qui a couronné mes efforts de trois années, d’abord parce que je possédais un excellent microscope de Schiek, mais particulièrement à cause de l'appui de mon oncle le professeur Horkel. | Par trente années d’une étude assidue, paria connaissance pro- fonde des travaux anciens et modernes et par des recherches approfondies et souvent répétées embrassant la plupart des fa- milles, particulièrement les plus difficiles, et celles dont la structure anomale et l'organisation délicate n'avait pas été sui- vie convenablement dans ses détails , ce savant respectable et trop peu connu avait tellement avancé le travail relatif à cette question qu'il n’y avait qu’un écrit peu étendu à faire , et pour lequel ses conseils me dirigèrent encore. J'ai déjà fait connaître mes découvertes dans les Archives de Wiegmann (1837), mais brièvement et conjointement avec un coup-d’œil sur la théorie de la métamorphose, et sans y ajouter les figures si nécessaires pour la clarté du sujet. Je vais ici donner une exposition dogmatique de ‘la théorie de la formation de l'ovule et de la fécondation. Les développemens particuliers se trouveront dans l'explicarien des figures... $ I.—L'ovule végétal consiste, lors de sa première apparition, en une petite excroissance du placenta , en forme de verrue, for- mée d'un tissu cellulaire uniforme et recouvert par une coche épidermoïdale de cellules un peu différentes (mernbrana nuclei R: Brown ) qui se continue avec une couche semblable du pla. centa. sCHLEIDER. — Sur l'ovule des Phanerogames. 134 LS Autant que je sache, il n’y a que les Orchidées chez lesquelles le sac embryonaire existe déjà à cette époque. $ II. Ce mamelon (zapfen, bouchon) primitif est le zucleus de Vovule (Chorion. Malp.; périsperme Trév. en partie; amande Brong.; fercine Mirbel) et peut-être sa seule partie essentielle. Il est absolument essentiel, car une de ses cellules se développe pour former le sac embryonnaire. Il est seul essentiel, car toutes les autres parties de l’ovule manquent tantôt isolément , tantôt simultanément, dans diverses familles. & III. Le zucleus, dans beaucoup de plantes, estenveloppé par un ou deux tégumens qui consistent en un repli de l’épiderme du rucleus, qui, quelquefois , dépassent le nucleus et renferment plus ou moins de parenchyme entre leurs surfaces. a. Il ne se forme qu'une enveloppe, inftegumentum simplex ; à la base du zucléus il se forme un repli, qui, d’après les obser- vations faites jusqu’à ce jour, comprend toujours entre ses surfaces une couche évidente de parenchyme ; ce cas est fréquent dans les monopétales. b. Il se forme deux enveloppes: integumentum internum et externum. I] se forme à la base du 2zcleus un repli qui, fréquem- ment, ne renferme pas de parenchyme entre ses couches (jamais dans les monocotylédons, autant que je sache). Au- dessous de ce premier repli, tantôt simultanément, tantôt seulement plus tard, il s'en forme un second, qui, à quelques exceptions près, renferme toujours une couche épaisse: de parenchyme: integumentum. internum ; primum (membrana interna R. Brown; tegmen Brong.; secondine Mirb.); integu- mentum externum , secundum ( testa Brown , Brong.; primine Mir. ). c. Il résulte du mode de formation des tégumens qu’ils doivent toujours présenter nécessairement au sommet du z2zcleus une ouverture ( micropyle Turpin ; exostome et endostome Mirb.). | d. Ta base du zucleus constitue la chalaze, qui se développe souvent irrégulièrement. Ce n’est pas un organe, mais une région de 132 SCHLEIDEN. — Sur l’ovule des Phanérogames. qui, habituellement, est caractérisée par la terminaison des vais- seaux spiraux du funicule; mais souvent le funicule ainsi que la chalaze sont dépourvus de ces vaisseaux. $ IV. Ce qui reste du mamelon ( zapfen) primitif, au-dessous des tégumens, et par où lovule est fixé au placenta, est le funicule, qui souvent devient très long. $ V. L’ovule, soit que le nucleus soit nu ou qu’il soit recouvert d’un ou de deux tégumens , se courbe souvent au-dessous de la base du zucleus et s’unit également pendant sa formation dans une plus ou moins grande étendue avec le funicule; cette partie adhérente du funicule se nomme alors raphe, et l'ovule, suivant la longueur de la partie adhérente s'appelle anatrope ou hemiana- trope : O. anatropum , hemianatropum. Lorsque cette courbure n’a pas eu lieu, l’ovule est atrope: atropum. $ VI. Dans quelques familles, l’ovule, depuis son apparition, s’accroit irrégulièrement, de sorte qu’un côté est entièrement arrêté dans son développement , tandis que l’autre continue à s'accroitre ; il en résulte que le sommet et la base du rucleus, dans l’ovule complètement développé, sont placés l’un à côté de l’autre; ce mode de formation produit lovule campylotrope : ovulum campylotropum. | $ VIL L'ovule camptotrope, ovulum camptotropum, est essen- tiellement différent de celui-ci (quoique Mirbel l'ait probable- ment confondu avec lui). C’est celui dans lequel l’ovule se déve- loppe presque symétriquement , mais est replié dans le milieu , avec adhérence des côtés qui se correspondent (ex. : Potarmo- geton ). $ VIII. Une cellule de l’intérieur du zucleus, qui précédemment ne différait en rien des autres, se développe ordinairement bientôt après l'apparition des tégumens, d’une maniere dispro- portionnée , et presse plus ou moins sur le zucleus dont le pa- renchyme se résorbe alors de l’intérieur vers l'extérieur. Cette cellule s'appelle le sac embryonaire ( membrana amnii Malp. ; SCHLEIDEN. — Sur d’ovule des Phanérogames. 133 sac embryonnaire Brong.; quintine Mirb.) et existe dans toutes les phanérogames , sans exception, avant la fécondation. $ 1X.Le contenu du sac embryonaireestune matière formatrice pour le tissu cellulaire, qui, tôt ou tard, souvent même avant la fécondation, se développe dans le sac embryonaire, et qui, lors- qu’elle n’est pas résorbé durant l'accroissement de embryon, forme l’endosperme (albumen de la plupart des auteurs). SX. Le grain de pollen consiste essentiellement en une cel- lule simple dont la membrane est mince, transparente comme de l’eau et encore en état de développement vital. Son contenu est de la fécule, du mucilage ou de la gomme, en un mot des matières formatrices pour le tissu cellulaire ; tout le reste paraît indifférent et accidentel quant au caractère du grain de pollen. $ XI. Les enveloppes extérieures du grain de pollen ne sont pas essentielles en général, car elles peuvent manquer entière- ment. Leurs diverses conformations ne paraissent avoir été pour la nature qu’une occasion pour la variété et l'élégance des formes, car souvent elle n’est même pas constante dans un même genre; en tous cas elles ne jouent qu’un rôle tres secondaire. $ XII. L’ovaire est toujours, et dès son origine, en libre com- munication avec l'extérieur. Lorsqu'il existe un véritable style, c’est à travers son canal que cette communication existe. 6 XIIL. Uu tissu cellulaire plus ou moins particulier recouvre le placenta, la paroi interne de l'ovaire et le canal du style, et se termine dans les papilles du stigmate. Ce tissu cellulaire s’ap- pelle le tissu conducteur. S XIV. A l’époque de la floraison (vzlso fécondation), le tissu conducteur (comprenant les papilles stigmatiques) sécrète un liquide mucilagineux plus ou moins apparent sur sa surface et dans les espaces intercellulaires. Souvent, par là, le tissu cellulaire est tellement ramolli que l'ouverture du canal du style n’est plus apparente, comme on le remarque dans les Orchidées. 134 SCHLEIDEN. — Sur l’ovule des Phanérogames. $ XV. Le poliendispersé par la déhiscence de l’anthère, tombe sur le stigmate et la membrane essentielle du pollen :s’allonge en un tuyau qui, suivant le tissu conducteur , s'étend jusqu’au placenta et à l’ovule. | Pendant cet allongement inoui de la cellule pollinique, la membrane croit par sa propre intus-susception , car habituelle- ment , non-seulement elle ne devient pas plus mince, mais elle devient plus épaisse et plus solide. Peut-être la sécrétion muci- lagineuse du tissu conducteur fournit-elle à la nutrition de cette membrane. $ XVI. Arrivé à l’ovule, le tube pollinique pénètre dans l’ouver- ture de ses tégumens, lorsqu'ils existent ; traverse le sommet du nucleus (mamelon d’imprégnation Brong.) en suivant les méats intercellulaires et atteint le sac embryonnaire. Souvent pendant ce trajet, le tube pollinique présente des renflemens irréguliers et des excroissances variqueuses qui sont surtout fréquentes dans le voisinage de l’ovule. $ XVII. Le tube pollinique pousse devant lui la membrane du sac embryonaire, la replie en dedans tout autour de lui, et son extrémité pénètre en apparence dans le sac embryonaire. $ XVIII. L’extrémité du tube pollinique, parvenue dans le sac embryonaire, se gonfle sous forme sphérique ou ovoïle , et son contenu se change en tissu cellulaire. Elle produit les organes latéraux, un ou deux cotylédons, mais l'extrémité primitive, formant la plumule, en reste plus ou moins distincte. $ XIX. La partie du tube pollinique située au-dessous de l’em- bryon et qu'étrangle cette même duplicature du sac embryo- naire qui l’environne, s’oblitère complètement tôt ou tard, de sorte qu’alors l'embryon est effectivement contenu dans le sac embryonaire. $ XX. Par suite de leur développement, les autres parties de l’ovule donnent naissance aux tégumens de la graine et à l'albu- men; mais on ne peut déterminer d’une manière générale aux- SCHLEIDEN. Sur l’ovule des’ Phanérogames. 135 quels des jeunes organes de l’ovule se rapportént les:parties de la graine. Cette.détermination doit résulter: pour chaque fa- mille, d’une: étude spéciale du mode de développement. : Je, crois que, dans l’état actuel de la science, on ne peut pas énoncer.autre chose comme lois de formation. Je prie: mes lec- teurs pour plus de détails, de recourir aux explications suivantes des figures, et aussi à mes. deux Mémoires : Coup d'œil sur l'his- toire; du développement (Wiegmanr’s archiv 1836 )et Matériaux pour la phy togénésie { MüMers’s Archiv 1839). (x) : EXPLICATION DES PLANCHES. Observations préliminaires. Avant de passer à l'explication même des figures, je dois dire quelques mots sur la manière dont elles sont faites. J'ai cherché à représenter les objets dans une dimension ‘telle que ce que Je voyais nettement fût figuré avec clarté. Il me pa- raît tout-à-fait inutile de s'appliquer à représenter les objets que l'on voit au microscope dans leur dimension apparente, car au microscope surtout, des yeux différens jugent autrement les grandeurs apparentes. En outre, lorsque la grandeur absolue d’un objet mérite d’être évaluée (ce qui est rare dans les re- cherches actuelles ), une mensuration micrométrique devient indispensable et doit être faite non par une évaluation avec le micromètre de verre, mais par l’emploi répété d’un micromètre à vis très exact. L’objection qu’on fait souvent contre les repré- sentations d'objets trop grossis, que, dans une observation. in- exacte, l’erreur dans la représentation est encore exagérée, dé- pend non de la manière dont la figure est faite, mais du carac- tère de l'observateur. Le naturaliste sincère ne représentera bien clairement que ce qu’il voit clairement, quelle que soit l'échelle de la figure qu’il trace. On est aussi souvent dans le cas de représen- senter des objets beaucoup plus petits que le microscope ne les (x) Nous publierons dans un des prochains cahiers de ce journal la traduction presque complète de cet intéressant mémoire sur la formation. des tissus élémentaires des végétaux. 136 SCHLEIDEN. — Sur l’ovule des Phanérogames. montre , lorsqu'il n’est nécessaire d'indiquer que les contours exacts de grandes surfaces uniformes ou les positions relatives de parties isolées. Ainsi, d’après la tendance plutôt physiologique qu’anatomique de ce travail et pour la clarté même des figures, j'ai souvent négligé les détails inutiles du tissu cellulaire, et je me suis borné à la représentation exacte des contours. Il m’a aussi paru inutile de conserver les rapports de dimensions entre les mêmes parties à diverses époques de leur développement, ce qui aurait exigé trop d'espace. La plupart des objets sont obser- vés avec un grossissement linéaire de 1 50 à 230 foiset seulement dans des cas rares (spécialement pour les premiers temps de la formation de l'embryon, j'ai employé un grossissement de 410 fois. J’ai préparé tous les objets avec un microscope simple qui grossissait quinze fois en diamètre. Pour éviter des répétitions infinies dans les explications des figures , les lettres suivantes indiquent toujours les mèmes parties. pe. Péricarpe. ce. Substance celluleuse contenue dans oy. Ovule. le sac embryonaire. tp. Tube pollinique. me. Matière limpide ou muqueuse con- nc. Nucelle. | tenue dans le sac embryonaire. ts. Tégument simple. em.Embryon. , te. Tégument externe. ct. Cotyledon. ti. Tégument interne. rd. Radicule. ra. Raphe. pr. Plumule. ch. Chalaze. se. Sac embryonaire. Tous les grossissemens sont exprimés en parties décimales du pouce de Paris. PLANCHE 6. Fig. 1 — 11, Secale cereale. Fig. 1. Fleur détachée d’un épillet de o, 1 à o, 13 vue du côté opposé à Vaxe. — d. d. Ecailles ou Lodicules. — e. e. Etamines. — g. Insertion de la bâle externe qu’on a enlevée. — X.. Filet de la troisième étamine qu’on a coupée. Fig. 2. Coupe longitudinale d’un ovaire à une époque un peu plus avancée. SCHLEIDEN. — Sur l’ovule des Phanérogames. 137 Sur l’ovule on observe déjà le tégument interne formé par un simple repli de l'épiderme du nucleus. — a. Un des stigmates qui commence à se développer. Fig. 3. Coupe de l'ovaire dans un état plus avancé. — à. a. Stigmates coupés. — b. Canal conduisant à la cavité de l’ovaire. — a. Ovule dont le second tegu- ment s’est également formé par un repli de l’épiderme. — c. Epiderme iuté- rieur vert de l'ovaire considéré à tort par Treviranns comme le tégument de l’ovule. Fig. 4. Poil composé du stigmate au moment de la fécondation , avec un grain de Pollen, qui a produit un prolongement tubuleux qui descend le long de ce poil. Fig. 5. Ovule à l’époque de la fécondation coupé longitudinalement,—Le te- gument extérieur a été coupé en a. a. Dans l'endostome, pénètrent trois tubes pol- liniques, dont un traverse le nucleus et forme l’embryon dans le sac embryo- naire. Fig. 6. Extrémité du sac embryonaire à une époque postérieure coupé en long et déjà rempli de cellules. On voit clairement que l’embryon a seulement repoussé le sac embryonaire à l’intérieur. Fig. 7. Embryon plus avance. Fig. 8. Encore plus tard. — En a. Le cotylédon commence à se relever pour entourer la plumule. Fig. g. Partie d’un embryon à une époque encore plus avancée. — a. Plu- mule presque entièrement enveloppée par le rebord du cotylédon 8. Fig. 10. La même partie d’un embryon presque mür, vue de face. — a. Fente formée par les rebords du cotylédon. Fig. 11. Coupe longitudinale d’an embryon au même degré de développement que la fig. 10. — a. Limbe de la feuille cotylédonaire. — à. Ligule de la même feuille (le rebord qui environne la plumule ). — c. Fente du cotylédon. — e. Coleorrhize. Fig. 19. — 13. Zea altissima. Fig. 12. Ovule, aussitôt après la fécondation coupé longitudinalement. Fig. 13. Extrémite du sac embryonaire de cet ovule, dejà rempli de cellules; l'embryon se montre absolument comme dans le Seigle, et se termine dans le reste du tube pollinique oblitéré. Toutes les cellules ont des nucleus. Fig 15. — 17. Canna Sellowir. Fig. 15. Ovule à l’époque de la fécondation. Fig. 16. Une partie du précédent, isolée et plus grossie. Fig. 17. Le même. Le tube pollinique est représenté libre dans toute son étendue et forme par son extrémité renflée le premier rudiment de l'embryon. 138 SCHLEIDEN. -— Sur l’ovule des Phanérogames. Fig. 18 — 91. Orchis palustris. Fig. 18. Ovule avant la fécoudation. Fig. 19. Ovule avec le tube pollinique qui pénètre dedans. Fig. 20. Sac embryonaire de l'ovule précédent isolé ; les lignes fauétiasé indiquent l'accroissement postérieur de lextrémité, embryonaire du tube polli- uique jusqu’à l’entière occupation du sac embryonaire. Fig. 21: Orchis latifolia ; partie inférieure d'un, ovule qui présente un très singulier DéjeRpuemeEss anomal : un tube pollinique a pénétré régulièrement et a donné naissance , à droite, à un embryon situé régulièrement. Un second, au contraire , a manqué l’endostome;, s’est introduit entre les deux tégumens de Vovule et a également donné maissance, dans ce point, à un embryon qui seu- lement est resté rudimentaire ; c’est, pour ainsi dire, une grossesse extra-utérine. PLANCHE 7. Fig. 22 — 25. Phormium tenax. Fig. 22. Un ovule et une partie du placenta à époque de la fécondation, avec les tubes polliniques qui descendent le long de la surface, dont cinq, à-la- fois, pénétrent en a, dans un endostome. — D. Tissu conducteur. — c. Pa- renchyme du placenta. | Fig. 23. Partie d’un ovule coupe longitudinalement, dans lequel pénètrent deux tubes polliniques, dont un se termine déjà dans le canal de l’endostome. Fig. 24. Un tube pollinique pénétrant dans le nucélle (mamelon d’impré- gnation ), on remarque comment l’extrémité du tube a pris une forme irrégulière par la pression des cellules. Fig. 25. Extrémité du sac embryonaire repliée en dedans par la pénétration du tube poillinique ; l’extrémite du tube pollinique est ici, déjà, entièrement remplie par des cellules délicates et transparentes, et forme ainsi l'embryon. 4 Fig. 26 — 28. Hippuris vulvaris. Fig. 26. Ovule retiré d’un bouton très jeune; 1l consiste en un tissu cellulaire entièrement homogène fnucleus nudus anatropus). Fig. 27. Ovaire, après la fécondation, coupé en long: On voit en a, le canal formé par l’introduction du tube pollinique. Fig. 28. Extrémité du sac embryonaire du précédent, avec le tube pollinique dont l'extrémité forme l'embryon , une cellule remplit l'extrémité globuleuse; dans la partie cylindrique, on remarque trois cellules allongées ; le sac embryo- naire renferme aussi, déjà, quelques cellules. — &. a. Gellules isolées du nucelle. SCHLEIDEN. -— Sur l’ovule des Phanérogames. 139 Fig. 29 — 32. Carduus nutans. Fig. 29. Ovaire à l’époque de la fécondation coupé longitudinalement. Fig. 30. Partie inférieure d’un ovule après la fécondation. — a. Epiderme du tégument. Fig. 31. Extrémité du sac embryonaire du précédent, grossi davantage, avec Vembryon. — En &. On voit encore les restes du tube poais rompu. Fig. 32. Embryon, un peu plus tard, immédiatement après le commencement de la formation des cellules. Fig. 33 — 34. Phytolacca decandra. Fig. 33. Partie d’un ovüle et du üssu conducteur. — a. Tissu conducteur: — tp. Tube pollinique pénétrant à travers ce tissu jusqu'au sommet du sac embryonäire et y formant l'embryon. Fig. 34. Extrémité de ce sac émbryonaire plus grossi ; dans l'extrémité du tube pollinique se sont déjà développées cinq cellules, base de embryon. Fig. 35 — 36. Cynanchum nigrum. Fig. 35. Ovule aussitôt après la fecondation coupé en long. Fig. 36. Extrémité du sac embryonaire. Le tube pollinique forme 1c1, avant de pénétrer dans ce sac, un renflement qui se remplit aussi en partie de cel- lules, mais qui se resocbent plus tard. ; Fig. 379 — 39. OEnothera crassipes. Fig. 37. Partie d’un ovule peu de temps après la fécondation coupé en long et coloré par la teinture d’iode. Le tube pollinique lui-même contient encore, jusqu’à une grande distance dans l’intérieur du nucelle, de la fécule non al- térée , qui aussitôt après l'entrée du tube dans le sac embryonaire se change en gomme et donne naissance à des nucleus de ceiïlules. Fig. 38. Extrémité du tube pollinique de la préparation précédente entière- ment isolee. — a. Nucleus ceiluleux. Fig. 39. Extrémité du tube polinique quelques jours plus tard; dans Ja partie qui est déjà renflée en sphère, quelques cellules a se sont déjà x ane autour du nucleus; ainsi se forme le commencement de l'embryon. PLANCHE 6. Fig. 4o — 44. Tropæolum majus. A Fig. 4o. Partie d’un ovaire à l’époque de la fécondation: — a. Tissu con- ducteur, 140 SCHLEIDEN. — Sur l'ovule des Phanérogames. Fig. 41. Tube pollinique et commencement de l'embryon de lovule préc dent, rempli de grains de fécule. — Jai déjà signalé dans le Cynanchum nigrum (fig. 36 )un renflement du tube pollinique en dehors du sac embryonaire que j'ai également observé dans le Ceratophyllum demersum, le Taxus baccata et dans diverses) espèces de Juniperus ; une semblable dilatation vésiculeuse du tube pollinique a lieu bien plus fréquemment dans l’intérieur du sac embryo- naire immédiatement au-dessous de l’embryon. — Elle s’observe surtout fre- quemment dans les plantes aquatiques de la famille des naïades, par exemple, dans les Potamogeton ; elle n’est cependant pas rare non plus dans les plantes terrestres ; par exemple, dans les Lupins, le Z'etragonolobus , les Plumbaginées. M. Mirbel l’a dejà observé dans le Statice armeria, mais il a méconnu sa nature, car it l’a pris pour l’endosperme, ce que contredit son mode de développement. Une des plus remarquables est celle qui a lieu dans le Tropæolum majus, surtout par son singulier développement postérieur. Dans toutes les autres plantes précédemment citées, cette expansion du tube pollinique est plus ou moins sphéroïdale, et s’allonge ensuite inférieurement dans la partie qui s’étend vers l'embryon. Dans le 7'opæolum majus, au contraire, elle est allongée, et son pro- longement qui doit former la base de l'embryon s’en scpare comme une sorte de rameau latéral. — Le renflement lui-même, est situé au côté extérieur de l’ovule (fig. 42); dans son intérieur, se présente bientôt une formation celluleuse (fig. 43); et comme en même temps les tégumens de l’ovule qui le recouvrent ex- térieurement s’oblitèrent ,il devient libre dans la cavité de lovaire, et tandis que le rameau latéral se développe dans la cavité de l’ovule à l’état d’embryon, lui-même s'accroît exterieurement autour de l’ovule en un filet celluleux, dont l'origine avait été une énigme inexplicable pour tous ceux qui s’étaient oc- cupes du développement du Tropæolum majus. — I faut, du reste, un travail des plus difficiles et qui exige la HE grande patience pour suivre ce déve- loppement, mais on en est recompensé par les résultats très remarquables qu'il fournit. Fig. 42, Ovule coupé en long. L’extrémité du tégument de lovule en a, a déjà € éprouvé une résorption presque complète. , Fig. 43. Embryon avec le renflement du tube pollinique. Tous deux déjà organisés à l'intérieur, retiré de l’ovule précédent. Fig. 44. L'embryon uni au filet celluleux à une époque postérieure au pré- cédent. Dans le développement subséquent, le point d’anion du pédicule de l'embryon avec le filet celluleux en a, se renfle sous forme globuleusel, et les cellules deviennent presque régulièrement hexagonales, comme cela a été très bien représenté par Brongniart (pl. 44, fig. 2). Fig. 45 — 46. Bouvardia coccinea. Fig. 45. Ovule très jeune coupé en long. La continuité de Vépiderme et du üssu cellulaire montre que ce n’est qu’un nucelle nu, sans tégument. SCHLEIDEN. — Sur l’ovule des Phanerogames. 141 Fig. 46. Ovule à une époque plus avancée, mais encore long-temps avant la fécondation. — a. Epiderme. — b. Mamelon d’imprégnation. Fig. 47 — 49. Limnanthes Douglasii. Fig. 47. Coupe longitudinale d’un carpelle avant la fécondation, — a. Canal du style. Fig. 48. Sommet du sac embryonaire aussitôt après l'introduction du tube pollinique, dans lequel se sont déjà formées cinq cellules avec leur nucleus. — a. La cellule supérieure (le futur embryon) contient trois nucleus celluleux libres. Fig. 49. Les mêmes parties dans une période plus avancée ; la cellule supérieure du tube pollinique est déjà entièrement remplie de petites cellules vertes, et di- latée en forme de spbère ; les cellules du pédicelle contiennent aussi dejla chlo- rophylle ; dans la cellule mférieure qui, en a, fait saillie hors du sac embryon- waire, on remarque le nucleus qui n’est pas encore absorbé. | Fig. 50 Helianthemum denticulatum. Base du style coupée en long, avec les tubes polliniques pénétrant dans les ovules ; pour observer ceci, 1l faut prendre des boutous encore entièrement clos, l'action du pollen ayant lieu très promptement; dans les fleurs épa- uouies , les tubes polliniques sont déjà séparés des ovules par oblitération, et on ne voit plus que leurs restes pendant de la base du canal du style dans la cavité de l'ovaire , ce qui a conduit M. Brongniart à les considérer comme le tissu con- ducteur. Fig. 51. Æelianthemum lasiocarpum. Tube pollinique s’étendant du grain du pollen jusqu’à son entrée dans l’ovule, isolé et libre de toute adhérence. — a. Base du style. Fig. 52 — 53. FVeronica serpyllifolia. Fig. 5a. Partie intérieure de l’ovule à l’époque de la fécondation coupée lon- gitudinalement; le tube pollinique peut être suivi facilement à cause de sa trace d’un brillant argenté. — Le sac embryonaire forme dans les Véroniques comme dans le Lathrea, un renflement irrégulier a, en dehors du nucelle, dans la sub- Stance du tégument lui-même. Fig. 53. Un ovule un peu plus avancé coupé longitudimalement. 142 WYDLER. — Sur la formation de l’embryon. Note sur la formation de l'embryon. ( Extrait d’une lettre de M. Wyozer, professeur à Berne, communiquée par M. Auc. DE SanT-Hirarre à l’Académie des Sciences, dans sa séance du 29 octobre 1838.) Après avoir donné des détails sur la nature du placenta et les développemens de l'embryon, M. Wypzer s'exprime ainsi : «..... Les plus grands changemens s'effectuent bientôt dans le nucelle. On aperçoit dans son milieu une cavité dont la forme varie, et dont la position, par rapport au sommet ou à la base de l’ovule, est également variable. Cette cavité est lé sac em- bryonnaire. Le nucelle en formerait-il la paroi immédiate ? ou le sac embryonnaire serait-il, comme le prétend M. Schleiden, une des cellules du nucelle amplifiée outre mesure, tandis que le reste du nucelle serait résorbé? Ce qui militerait en faveur de cette dernière opinion, c'est que ce sac, dès son apparition, présente, dans bien des plantes,une paroi membranense propre; cependant ilest d’autres cas où cette paroi, au lieu d’être for- mée d’une membrane simple, est elle-même, composée de cel- lules. Il est vrai aussi qu'après la formation du sac embryon- naire, le nucelle semble disparaître dans beaucoup de plantes, ce sac occupant alors sa place. Jai vu quelquefois une masse cellulaire adhérer à la base du sac embryonnaire (ex.: Antirrhi- num). Cette masse serait-elle un reste du tissu du nucellé qui n’a pas été résorbé? Ce qui empêche souvent de suivre le déve- loppement du sac embryonnaire dans toutes ses phases, c’est une masse de granules ( de fécule ) qui se forment dans linté- rieur de l’ovule et le rendent opaque. | Pendant que celui-ci grossit, le sac embryonnaire s'accroît de méme, et ses parois sont toujours plus distendues, par l’aug- mentation des cellules qui se forment dans sa cavité. Cette cavité contient primitivement un liquide de nature sucrée, mélé. de très petits grains opaques. Dans ce liquide, on distingue ensuite les premiers linéamens de cellules, dont les parois sont onduleuses, et qui nagent libre- ment dans un mucilage ; à côté d'elles, on voit des corpuscules WYDLER. — Sur la formation de l'embryon. 143 arrondis , translucides , très petits’, peut-être des germes de cel lules. Les cellules'elles-mêmes ne tardent pas à grandir; elles se font reconnaître comme des vésicules arrondies , à parois trés diaphanes et très minces. Chacune contient un noyau fixe, tantôt globuleux, tantôt lenticulaire. Ce noyau présente en son milieu un point tantôt translucide, tantôt opaque, qui forme le centre d’une auréole située sur l’une des faces du noyau. La circonférence de celui-ci se dessine assez nettement par de très petits. grains opaques. | M. Schleiden donne à ces noyaux le nomde cysfoblaste, et,se- lon lui, c'est sur eux que naissent les cellules. Si donc le sac embryonnaireest lui-même une cellule, on aurait ici un exemple de formation intercellulaire, telle que nous la connaissons pour le pollen et les spores des Cryptogames, et telle qu’elle à lieu, comme nous le verrons, pour le boyau pollinique qui s'organise. Sans doute ces noyaux jouent un grand rôle dans la formation des cellules parenchymateuses, car on les ytrouve partout ; ils ne disparaissent ordinairementque quand le tissu cellulaire subit une modification secondaire ét passe à l’état de lignification. Je crois cependant que les noyauxiqu'on trouve dans les jeunes cel- lulés ne peuvent pas toujours être qualifiés de cystoblastes , mais sont de nature et de destination différente. Les cellules du sac embryonnaire se trouvent à-peu-près remplies, à côté d’un mu: cilage de grains de fécule et de gouttelettes d'huile, dont le vo- lume et la quantité vont en augmentant jusqu’à la maturité de la graine. La couche la plus superficielle des cellules du sac em- bryonnaire se em souvent sous la forme d’un épiderme. Jusqu'à présent je n'ai parlé que des changements que nous présentent la forme et le contenu des ‘ovules, et qui ont lieu avant la formation de l'embryon. Il s’agit maintenant de con: naître celle-ci. La jeune plante prend-elle naissance sur les pa- rois du sac embryonnaire , et en fait-elle partie intégrante ? ou est-ce un corps d’abord étranger à l’ovule, qui ne vient que s’y glisser pour y trouver un abri et une nourriture préparée d’a- vance ? C'est sur quoi l'observation. ne laisse aujourd’hui aucun doute. On doit à M. R. Brown la connaissance de la route que suit le boyau pollinique depuis le stigmate, dont les papilles, 144 WYDLER. — Sur la formation de l'embryon. pour le dire en passant, ne sont qu'une partie des cellules de lépiderme du carpophylle modifiées,-et communiquent avecile tissu conducteur du style, depuis le stigmate, dis-je, jusque dans l’ovule même, en y entrant par son micropyle; mais c’est là que s’arrétèrent les observations de lillustre anglais. Cette route indiquée par lui, fut constatée par les recherches de M. Brongniart fils, comme par celles de M. Corda; et la plupart des botanistes crurent devoir admettre que le contenu du boyau ou fovilla était la matière fécondante qui provoquait dans lo- vule l'apparition de l'embryon. L'observation la plus assidue pouvait seule conduire à la connaissance complète de ce phéno- mènede la vie végétale. La découverte de la transformation d’une partie du boyau pollinique en embryon était réservée à M.Schle:i- den, l’un des observateurs les plus habiles de notre époque. Selon ce botaniste, le boyau; après qu’il s’est rendu par le micropyle dans l'ovule, parvient au sommet du nucelle ; il s'y insinue par les méats intercellulaires ; il arrive au sac em- bryonnaire, cellule amplifiée du nucelle ; il la retourne sur elle- même, et elle forme ainsi une enveloppe entière du sommet renversé du boyau. Je reviendrai tout-à-l’heure sur ce sujet, après avoir dit quelques mots sur le passage du boyau par le tissu conducteur du style. Il est connu que ce noyau est tou- jours formé par la membrane intérieure du grain de pollen. Il s'insinue d’abord entre les papilles écartées du stigmate (1), et serpente ainsi en avançant contre les cellules du tissu conduc- teur, jusqu'à ce qu'il atteigne les ovules. Le passage des boyaux à travers le tissu conducteur qui com- munique avec les papilles du stigmate, parait se faire assez lente- ment. Dans des ovaires polyspermes , ceux-ci ont souvent déjà passablement grossi, et la corolle, ainsi que les stigmates, sont flé- triesavant queles boyauxsoient parvenus jusqu'aux ovulesles plus inférieurs. Commeil tombesouvent beaucoupde grains de pollen sur lestigmate, le nombre des boyaux est aussi très considérable, et ils forment, pendant leur passage par le tissu conducteur, des (x) Les boyaux , surtout quandils sont nombreux , sont quelquefois visibles à l'œil nu, comme je l'ai quelquefois observé dans le Pockockia Cretica et le Melilotus Halica ( Voyez la notice que j'ai publiée sur ce sujet dans la Bibliothèque de Genève, décembre 1837.) wyDLER. — Sur la formation de l'embryon. 145 faisceaux serrés de fils cylindriques muqueux. En sortant de l'enveloppe extérieure du pollen, ils sont d’abord très courts, et ont souvent la forme d’une larme batavique ; mais pendant leur trajet par le tissu conducteur, ils deviennent beaucoup plus longs et en même temps’plus grêles. Arrivés prés des ovules, ils présentent souvent des varicosités et de petits cœcums. L’en- trée du boyau dans le micropyle ne peut échapper à une obser- vation suivie et attentive. Le plus souvent il n’y en a qu'un qui entre dans l’ovule, dont le micropyle est alors très distincte- ment ouvert; mais j'ai observé , comme l'ont fait avant moi MM. R. Brown et Schleiden, plusieurs boyaux entrant dans un même ovule. C’est de là que provient la pluralité des embryons d’une même graine, qui, dans quelques plantes, parait habituelle. Ordinairement il ne s’en développe qu’un seul, tandis que les autres se dissolvent et sont peut-être résorhés par le tissu am- biant. (1) Il reste maintenant à savoir comment se comporte le boyau, soit par rapport à lui-même, soit par rapport au sac embryon- paire, lorsqu'il est une fois entré'dans l’ovule. Sur ce dérnier point, j'ai cité plus haut l'opinion de M. Schleiden. Je me suis donné beaucoup de peine pour voir ce retournement du sac embryonnaire dont parle cet observateur, mais je n’ai pu y réussir, 11 m'a paru le plus souvent que la cavité du sac se pro- longeait, sous la forme d'un -canal“étroit, jusqu’au sommet de l'ovule, et qu'il s’y ouvrait dans le micropyle. J'ai vu assez sou- yent l'entrée du boyau dans le sac embryonnaire, sans avoir distingué un retournement du sac sur lui-même; bien plus, j'ai réussi à isoler ce sac des enveloppes de l’ovule; j'y ai même vu le boyau moitié organisé, mais toujours point de retournement du sac embryonnaire. Dans beaucoup de Scrophularinées , par exemple, ce sac a une forme ovoiïde, et sa paroi se rétrécità son sommet et à sa base en une espèce de cordon cellüleux qui semble le suspendre aux deux extrémités de l’ovule. Gette forme (x) Dans le Scrophularia nodosa , j'ai une fois observé quatre embryons bien conformés dans un même ovule, dont le plus développé occupait le milieu du sac embryonnaire , tandis que les autres , plus petits étaient repoussés vers sa base, XI, BorTan, — Mars, 10 146 wvprer. — Sur la formation de l'embryon: de sac acuminé ne se concilie guère avec un retournement. Je suis loin d’ailleurs de vouioir réfuter l'opinion de M. Schleiden ; je dis seulement ce que j'ai vu moi-même, et j'avoue qu'il me reste encore beaucoup à voir. | Le boyau qui s’est niché dans le sac embryonnaire présente ensuite des changemens notables. Son contenu était une matière mucilagineuse mêlée de grains de fécule. Serait-ce de ce liquide que se forment les cellules que l'on voit bientôt remplir l'inté- rieur du boyau, et qui lui donnent une ressemblance avec un poil cloisonné? Il est possible que cette formation de cellules dans le boyau soit due à l'existence des noyaux ou cystoblastes que l’on y remarque toujours après qu’elles sont formées. Le boyau conserve d’ailleurs pendant assez long-temps dans sa de- meure nouvelle, quelques-uns de ses traits primitifs. C'est d’a- bord son extrémité inférieure (par rapport à l’'ovule) qui com- mence à grossir et à s'organiser en cellules; elle prend une forme globuleuse ou FRE tandis que le reste du en con- serve sa forme grêle. La partie renflée porte à ‘elle seule l’'em- bryon , tandis que la partie grêle, quoiqu'elle fût de même par: faitement organisée en cellules, finit par disparaître peu-à-peu; elle se dissout, et ne laisse enfin de son existence qu'unpetit mamelon transparent qui forme l'extrémité radiculaire de Pem- bryon. C’est sur la partie globuleuse que naissent les cotylé- dons, sous forme d’une ou deux excroissances cellulaires. Dans les Dicotylédones, j'ai quelquefois vu dans l'angle que forment les deux cotylédons, une petite protubérance qui'est la première trace d’une gemmule. Les cellules des cotylédons sont peu-à-peu remplies de fécules et de gouttes d’huilé.Fa Tigelle et les cotylédons grossissent également, et l'embryon a bientôt at- teintla forme et le degré de développement qu'ildoit avoir dans la graine. Le sac embryonnaire a de même beaucoup grossi, et est distendue par la grande quantité de fécule et d'huile qui s’est formée dans ses cellules. Il constitue maintenant ce corps que les botanistes ont coutume d'appeler albumen, périsperme, etc. Il paraîtrait qu'il s'y forme encore de nouvelles cellules; car, à côté de grandes cellules très distendues , on en trouve de très peütes sous forme de vésicules, Toutes ont d'ailleurs des parois WYDELER. — Sur la formation de l’embryon. 147 extrêmement minces et transparentes. Quant aux changemens qu'éprouvent les tégumens de lovule, pendant que celui-ci passe à l’état de graine , ils varient selon les espèces et les genres, et tout ce. que l’on peut en dire en général est que les cellules de ces tégumens présentent, selon les espèces , différentes modifi- cations secondaires, telles que nous les connaissons pour les soi-disant vaisseaux , savoir , Les formations de lignifications an- nulaires,, spirales, réticulaires (ponctuées), etc. . Des observations précédentes on peut déduire surtout les conséquences suivantes, importantes pour la physiologie vé= gétale: 1° Les plsnies ne sont pas pourvues de deux sexes, comme on l'a cru jusqu’à présent ; k 2° L’anthere, loin d’être l'organe mâle, est au contraire l’or= gane femelle : c'est un ovaire ; le grain de pollen est le germe d’une nouvelle plante ; le boyau pollinique devient l'embryon ; «3° La transformation du boyau en embryon a lieu dans le sac embryonnaire, qui parait déterminer son organisation, et qui lui prépare en outre sa première nourriture; 4° Les tégumens de l’ovule servent à l'embryon surtout de demeure protectrice ; . A5%EL'embryon git librement dans le sac embryonnaire; il présente par rapport à l’ovule une situation inverse, sa base (extrémité radiculaire) étant dirigée vers le micropyle; son sommet (extrémité cotylédonaire) vers la chalaze. » REMARQUES de M. ne Mrreez et de M. An. BRONGNIART sur la | ‘communication précédente. Depuis plusieurs années , dit M. de Mirbel, je travaille avec M. Spach à éclairer l’origine des divers systèmes organiques de la fleur et la succession de leurs développemens. J'ai lu avec une grande attention les deux importans Mémoires publiés par M. Schleiden. Ce phytologiste est, à mon avis, un excellent observateur, un écrivain spirituel et ingénieux. Toutefois, plu- sieurs de ses couclusions me semblent hasardées.Il a vu le boyau du poilen pénétrer par l’exostome et l’endostome dans l’inté- T1, 148 D MiRBEL ET AD. BRONGNIART. — Aemarques. rieur de l’ovule. Je ne nie pas ce fait. D’autres l’ont vu aussi. 1l a vu dans le nucelle un petit sac membraneux (c’est-à-dire une utricule), qu’il considère comme la première ébauche de lem- bryon. Ceci n’est pas en opposition avec ce que j'ai observé et publié. Mais il affirme que ce sac n’est autre que l'extrémité du boyau : voilà ce dont on pourrait douter. Au dire de ce savant, la doctrine de l'existence des sexes dans les plantes est erronée. L'analogie que l’on suppose qu’elles auraient, sous ce rapport, avec les animaux, est insoutenable, A l'étamine seule appartient là puissance génératrice. Le pistil n’est là que pour servir à la gestation. Ce n’est pas le moment d'examiner de si graves questions, Je demande à l’Académie la permission de lui lire bientôt une Note dans laquelle M. Spach et moi nous espérons prouver que, chez certaines espèces, l'utricule, qui est censée commencer l’em- bryon, existe déja à une époque où le pistil est encore enve- loppé de telle sorte que le boyau du pollen ne trouverait au- eune voie praticable pour arriver jusqu’à lui. Sinous avons bien vu, ce serait tout au moins une notable exception à la nouvelle théorie de la génération des plantes, proposée par M.Schleiden. M. An. BroncwraART rappelle que dans son Mémoire sur la génération des plantes, il a constaté dans quelques plantes, et particulièrement dans des Cucurbitacées, que la vésicule: em- bryonnaire, considérée par M. Schleiden comme formée, par l'extrémité des boyaux polliniques, existait avant que la fécon- dation füt opérée. Depuis la publication de ce Mémoire , il s’est du reste assuré de l'extension des tubes polliniques jusqu’au sommet du nucelle , et de leur adhérence avec cette partie de lovule dans un grand nombre de plantes ; mais il lui parait très douteux que l'extrémité mème des tubes ou boyaux polliniques soit l’origine de embryon, comme le prétendent MM. Schler- den et Wydler. AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. — frimulacées du Brésil. 149 MonocrAPais des Primulacées et des Lentibulariées du Brésil méridional et de la république Argentine , Par MM. Auc. DE Sainr-Hinaire et F, DE GrrARD. Suite. (Voy. p. 85.\ $ IT. Zentibulariecæ. I, UTRICULARIA Lin. Juss. Cazyx diphyllus. CororzA infra labium inferius calcarata, personata ; labio superiore erecto; inferiore sæpiüs 3-fido ; pa- lato prominulo. SramiNA 2, inclusa, inter ovarium et calcar imæ corollæ inserta , medio palato opposita , basi apiceque approxi- mata , circulum simul efformantia : filamenta lateraliter incurva: antheræ terminales, continuæ, immobiles, 1-loculares , medio constrictæ. SryLus unicus, brevis, sæpius inæqualiter 2-labiatus, interdüum abortu 1-labiatus. Sricma ad superficiem labiorum interiorem. Ovarium liberum, sæpiüs ovatum, uniloculare, polyspermum : ovula sæpius creberrima , placentæ centrali, carnosæ , pedicellatæ, demüum liberæ affixa; pedicello in cavitate placentæ basilari abscondito. CaPsura sæpiüs ovata , sæpius po- lysperma , indehiscens. EMeryo exalbuminosus , acotyledoneus (Rich.). | Her» in aquis nascentes, liberæ, folüs radiciformibus, de- wersis, multifidis , vesiculis instructis ; vel in udis nascentes, radicibus interdüm vesiculiferis adfixæ , foliis radicalibus indi- visis, rarissimè vesiculiferis, sæpius deciduis. Sc\pr aphylli, squa- mulis paucis instructi. FLores racemosi vel solitarii : pedunculi 1-3-bracteati ; bracteà unicà vel tribus, exteriore ex axiracemi, duobus interioribus e pedunculo enatis. ‘ 150 AUG, ST.-HILAIRE ET DE GIRARD.-—Primulacées du Brésil. 1. ÜUTIGULARIA OLYCOSPERMA. U. foliis radiciformibus, amplis, capillaceo-multipartitis, vesi- culiferis; vesiculis minutis, creberrimis; scapo squamoso, circiter 9-1 5-floro; labïis subindivisis, superiore ovato, palatum æquante, inferiore amplo , semi-orbiculari ; calcare horizontali, conico, apice bidentato, labio inferiore pauld breviore ; ovario 5-8- spermo. ; Utricularia olygosperma ASH. Voy. Diam. IL. 427. Utricularia vulgaris Jos. Mar. Vell. F1. Flum. 44. In lacubus subsalsis inter prædiola vulgo Sitio do Paulista et Sitio d’An- drade prope littora maris , provincià Æio de Janeiro, £ Var. B foliis amplioribus; vesiculis magis numerosis; squamis , bracteis caly- cinisque foliolis acutis vel acuminatis ; corollæ labio superiore'subemarginato. In fossis planitiei dictæ Vargem , civitati S. Pauli submissæ 2. ÜTRICULARIA MYRIOCISTA, U. foliis radiciformibus, decompositis , creberrime vesiculife- ris; divisuris pluries verticellatis, primariis remotis; scapo nudo, paucifloro ; bracteis solitariis, ovato-oblongis, basi libe- ris ; AN Ehis foliolis ovatis , obtusissimis ; labio superiore amplo. Cauzis demersus. Fozra 5-6, basi scapi verticillata, decomposita , creber- rimè vesiculifera ; divisuris pluries verticillatis; primariis remotis, capillaceïs vel in eodem folio latiusculis complanatis pellucidis ; cæteris plùs minüs approxi- matis, tenuissimis : vesiculæ rotundæ. Scapus circiter 4-6-poll. longus, pauci- florus, SQuamA nulla. Bracreæ ad basim cujusvis pedicelli circiter 1 1 longa ; amplectens, ovato-oblonga, utrinque obtusa, basi libera, Percer 6-8 1. longi. CavvcrNA roLIOLA latè ovata, obtusissima , subinæqualia. Fcos amplus. CoroLLx labium superius 3 1. latum , amplum, obtusissimum : calcar porrectum, labio in- feriore brevius : palatum brevissimè puberulum. ( Descript. corollæ ex unicä malè exsiccatà.) Prope civitatem Bahia à Brancugr lecta,'in herbario Delessertiano asservata. AUG: ST.-HILAIRE ET DE GIRARD.-— lrimulacces du Brésil. 15x 3. UTRIGULARIA SALZMANNI. U. foliis radiciformibus , capillaceo:multipartitis, parcè vesi- culiferis; calycinis fhliolis ovato-ellipticis ; calcare descendente, crasso , obtuso, compresso, labio inferiore dimidio breviore. Ütricularia verticiliata Salzm. Exsicc. Caurs demersus, longus , siccatione saltem complanatus. Forra alterna, mul- tipartita, parce vesiculifera. Scarus circrter 1-1 , poil. longus, filiformis, erec- tus; 1=2-florus. SquamA basin cujusvis pedicelli amplecters , membranacea, ovata, basi obtusissimâ subauriculata , apice obtusiuscula. Pepuxcuzus 3-4 1. lorous. CazyciNA FoLioLA ovato-elliptica , stbæqualia. CorozrA a summo labio superiore ad summum inferius circiter 3 1. longa , purpurea , palato crocea , la- bium superiùs erectum , emarginatum ; inferius superiore multo majus , remotè dentatum, emarginatum , calcari adpressum : calcar labio inferiore dimidio bre- vius , crassum, obtusum , descendens , compressum , diametro majore labio inferiore parallelo: pili ex fauce corollæ exserti, forsan e staminibus enati (descript. ex specim. in herb. Delessertiano asservato ; corollæ caracteres plerique ex schæ- dis Salzmannianis). _ Prope civitatem Bahia in scaturigime a Saltzmanno lecta. 4. UrricurARIA BoTEcuDorRuM. U: foliis radiciformibus, capillaceo-multipartitis, haud vesi- culiferis; calycinis foliolis suborbicularibus ;calcare descendente, recto , conico , acuto , corollæ longitudine. Caurzis demersus, complanatus, verisimiliter super limum repens. Forra ra- diciformia , conferta, pollicaria , multipartita, vesiculis destituta ; nervo medio 3 L lato ;: divisuris, primariis angustioribus, æquè complanatis, cæteris plus minüs capillaceis. Scarus ascendens, brevis, racemo adjecto circiter 2-poll. longus,, eurvulus , tenui squamä . unicà (an semper ?) lanceolato-lineari instruc- tus., RacEMus . scapo æqualis » pauciflorus , bracteatus ; bracteä unicà caulinä ad basin cujusvis peduneuli , ovatä, acutä, amplectente. Peouneuzus per florem 31. circiter longus et erectus, maturante fructu accrescens et curvatus. CazyciNAro- LioLA suborbicularia. CororrA pallidè lutea, palato aurea : labium superius ova- tum, subemargmatum ; inferius semiorbiculare, integerrimum, crenulatum : calcar descendens, rectum, acutum.(Descript. ex unico specimine florem unicum gerente). Ad lacum vulgo prope pagum S, Miguel da Jiquitinhonha ; pro- Vincià Minas Geraes, 122 AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. -—Primulacées du Brésil. Ogs. Les caractères de la lèvre inférieure sont indiqués ici d'après des notes prises sur les lieux; mais nous devons dire que, dans la seule fleur de notre échantillon unique, la lèvre inférieure semble échancrée et en cœur. 5, UTRICULARIA CUCULLATA. U. foliis radiciformibus oppositis verticillatisve, remoté capil- laceo-multipartitis, vesiculiferis ; scapo nudiusculo, 1-2-flro; calycino foliolo inferiore emarginato; lobis labii inferioris scro- tiformibus ; calcare conico-cylindrico , labio inferiore longiore. Cauris demersus , horizontalis , gracilis'vel filiformis , siccatione saltem com- planatus, ramosus : rami ad basim scapi 2-4, filiformes, cauli simillimi. For1a remoté verticillata vel in eodem specimine ‘opposita et verticillata , capillaceo- multipartita ; divisuris remotè verticillatis vel oppositis, breviusculis aut brevi- bus, vesiculiferis ; vesiculis irregulariter ovato-ellipticis, apice truncato longè pili- feris (caulis ramique folia radiciformia mentiunt ; sed certe axes nam ex iisdem Scapi nascuntur), Scaeus 2-3-pollicaris, crectus, basi pilis quibusdam consper- sus et sæpè nigro-glandulosus , 1-2-florus , ex bractcà floris terminalis abortivi sæpè 1-squamosus. Fronres circiter 3-4 1. longi , pedicellati, bracteati. PeprceL- zus circiter 3-6 1. longus, puberulus. Bracreæ basi solutæ , amplectentes , li- neari-oblongæ , basi truncatæ , fissæ , laciniatæ vel integræ , apice truncatæ vel acutæ. Caryx rubens; foliohs ovatis ; superiore integro , inferiore emarginato. Corozr.A pulchrè purpurea, maculà luteà albo cinctà palato notata (forsin margo albus haud semper extans) ; labium superius erectum, ovatum , obtusum ; apice crenulatum ; inferius 3-lcbum , calcar amplectens, lobo intermedio elliptico , obtuso, crenulato, latcralibus inflatis, scrotiformibus (an utrumque labium semper crenulatum ?); calcar conico-cylindricum, obtusum , horizontale aut adscendens, labio inferiore Jongius aut etiam subduplo longius. Sryzus apice io ligulam expansam, cordatam , ciliatam , purpuream desinens. Sricma ad super- ficiem ligulæ vel in cihis aut in utrisque. Ovarium ovato-globosum 'glanduloso- punctatum : placenta glohosa. Lecta februario in paludosis camporum prope urbem 8. Jodo del Rei, pro- vincià Minas Geraes ; aprili in paludibus prope urbem Mugy das Cruzes, pro- vincià Sancti Pauli. Oss. L’U. cucullata a de si grands rapports avec l’'U. purpurea de Walter que , au premier abord, on serait tenté de les croire identiques; mais ses hractées sont libres à leur base, et non attachées inférieurement; la lèvre supérieure de son calice n’est poiut échancrée, la supérieure de sa corolle est ovale, crénulée AUG. ST.sHILAIRE ET DE GIRARD. —Primulacées du Brésil. 153 et non tronquée-émarginée ; l’éperon, enfin, loin d’être moitié plus court que la lèvre inférieure, la dépasse toujours. 6. UTRICULARIA ANOMALA. U. caule aphyllo, basi fixo , 2-6-floro; calycinis foliolis rotun- dis; labio superiore amplo, 3-lobo , inferiore minore; palato gibbo, elevato ; calcare brevissimo , 2-dentato. Pcanra sub, aquis fondo limoso aflixa , radicihus IL. circiter 7-poll. longis ,; complanatis , vix divisis, ne ne ; vesiculis longe pedicellatis, sub- ovatis , .opacis sæpè (saltem siccatione) nigrescentibus. Caurs 7-8-poll. longus, capillaceus , nudiusculus, rectiusculus, erectus, 2-6-florus. Squamx basi fixæ, minutissimæ , ovatæ. Frores circiter 3 I. longi, pedicellati, bracteati. Pepiceurt 4-6 1. longi , capillacei. Bracrea ad basin cujusvis pedicelli, basi fixa, brevis- sima , truncata. CAzxcINA rorioLAa rotunda. Cororra lutea : labium-supcrius amplum , trilobum ; inferius minus, integrum: palatum supra labium superius gibboso-elevatum: calcar brevissimum, subconicum , apice 2-dentatum , sub- horizontale. FiLAMENTA gradatun dilatata. In aquis lecta prope prædium Z{ajuru de S. Miguel de Mato dentro ; pro- vincià Minas Geraes. Januario februariove florebat Oss. Ii existe dans l'herbier de M. Delessert deux échantillons sans corolle , mais pourvus de calice, envoyés par Swartz et qui portent l'étiquette d'U. obtusa. Ces échantillons ressemblent parfaitement à notre anomala ; mais Swartz dit{Æ#. Ind. Occ. 41) que la lèvre supérieure de son U. obtusa est ovale, entière, et notre plante à la sienne trilobée; dé plus l’éperon de l'obtusa est indiqué par Swartz et Vrahl comme à peine plus long que la lèvre inférieure , taudis que, dans nos échantillons, l’éperon est beaucoup plus court. 7. UTRICULARIA PALLENS. U. basi fixa seu libera; caule subcapillaceo, 1-squamoso, 1-3- floro ; squamä basi fixà ; calycinis foliolis subæqualibus ; labio inferiore 3-crenato ; calcare crasso , conico , recto, horizontali, labio inferiori subæquali. PLanra basi fixa. Ranices 5 seu plures, imo cauli verticillatæ, basi subeur- vatæ, complanatæ , fibrillosæ, sæpè vesiculiferæ , vivides, fibrillis simplicibus vel 154 AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD.— Primulacées du Brésil. bipartitis alternis ; vesiculis pedicellatis, majusculis, oblongis, ore membranulà piliferà instructis (Radices ob formam complanatam, colorem viridem et fibril- larum situm, inter legitimas radices U. erectifloræ et foliafradiciformia U.purpu- reæ intermediæ ). Cauris 1 ,-2-poll. longus , subcapillaceus , rectus , erectus, 1-3-florus , ‘1-squamosus. SqQuamMA minutissima, basi fixa, oblonga , obtusa, Frores 3-4 1. longi , pedunculati, bracteati. Pepuxcuzx capillacei, 1-bracteati, erectiusculi ; supremus (caulis terminus) brevissimus , abortiens, gemmulà obso- letà terminatus; proximus secundariæ evolutionis (pedunculus lépitimus) supre> mum omnino mentiens. BracreA unica, amplectens, obovata, obtusissima, subscariosa: CarvcinA For1o£a orbicularia, subæqualia. CororLA dilutè lutea: labium superius basi latum, apice obtuso quandoque emarginato vix 3-lobum ; inferius 3-crenatum: calcar crassum, conicum , rectum , horizontale, labio infe- riori subæquale. Sraminum filamenta dorso membranacea. Antheræ post'anthe- sim ovato-rotundæ, stigmati approximatæ. Srvius crassiusculus. OvArium ovatum | In palude prope locum vulgo Rancharia , parte desertà occidentalique pro- vinciæ Minas Geraes haud multum longè a pago dicto Pedras dos Anpgicos. Septembre florebat, : Var, 8 (natans)— U. natans et U. natans var. rigida,Salz. Exsic. Planta aquaülis, libera. Loco radicum folia radiciformia, ut ferè nescias an folia sint aut radices aut rami caulibus immersis U. minoris subsimiles, complanati, lineares, ramulosi, folia proferentes longitudine æqualia}, basi indivisa, compla- nata, pluries 2-3-chotoma seu irregulariter multipartita ; laciniis capillaceis parcè vesiculiferis. In scaturigimibus prope Bahia legit Saltsmannus. Os. Cette espèce lie à elle seule, par des dégradations insen- sibles, qui semblent le résultat des lieux où elle est née , les Utriculaires dites ltriculariæ paludosæ radicantes ayec celles qu’on a indiquées sous le nom d'U. aquatiles libereæ. 8. UTRICULARIA PURPUREO-CÆRULEA U. caule filiformi, 1-2-floro ; squamis basi fixis ; labio supe- riore cordato, inferiore obscure 3-lobo; calcare porrecto, cylin- draceo, apice conico , acuto , corollam excedente. Ranices fixæ, 4-5 , verticillatæ: supra radices fibrillæ radicales tenuissimæ, * intricatæ, radicibus plus minüs approximatæ. Cauzis 2-3 poll. longus , subfllifor- mis, simplex aut ramosus (tunc apice abortiens , et ramus erectus ejusdem locum usurpans eumdemque mentiens ; imÔ , ramo primario interdum quoque abortiente, secundarius ipsius vices gerens), 1-2-florus, SQuAmZ paucissimæ, minutissimæ, AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. —Primulacées du Brésil. 155 basi fixæ, suboyato-subulatæ , tnifidæ vel plus minüs ciliolatæ. BRACTEÆ 2-4, minutissimæ , caulem amplectentes (an meliùs semper 2, una integra, altera divisa ? an una caülina , altera peduncularis ? genuina origo assecutu difficilima). CAL YcINA FOLIOLA ovata, acuta , integerrima vel mæqualiter serrulata. CorozLA purpureo-cærulea , palati fauce lutea : labium superius cordatum ; inferius ob- scurè 4-lobum (verisimiliter reverà 3-lobum) : calcar labium inferius excedens, porrectum , cylindraceum , apice conico acutum. Ad scaturiginem in monte Serra da: Canasira ; provincià Minas Geraes. Aprili florebat. 9. UTRICULARIA SETACEA. Caule capillaceo , 1-2-floro; squamis basi solutis; calycinis foliolis parvis, ovatis , nervosis ; labio superiore ovato, patente; inferioris lobis brevibus, rotundatis , intermedio paulo longiore, brevissimé obtusèque acuminato; calcare cylindrico-conico, obtusiusculo, corollà loongire. . Ufricularia setacea Mich. Amer. 1, 12 —Lecomte , Ann. Lyc. 1, 78, tab. v, f. 11 (Ic. mala). U. subulata Pursh. Amer. 1, 15. U. tremula et U. media Salz. Exsicc.! Raprers adfixæ , haud verticillatæ , tenuissimæ , fibrillosæ, complanatæ, pel- lucidæ, parcissimè vesiculiferæ ; vesiculis per lentem manifestis, minutissimis , pedicellatis, pellucidis. Inter radices PROMINENTIA minuta, truncata (radicis primariæ vestigium), ex quà folia et stolones capillacei, unus verticillum 4 folio- rum apice proferens ; alteri nudi, Foxra petiolata, cum petiolo circiter 3-4 1. longa ; petiolo capillaceo ; limbo circiter 1 Llongo, ? L. lato ; lineari-oblongove- lanceolato , diaphano , uninervio. Cauzis circiter 3-pollicaris , teres, capillaceus, per lentem squamosus , 1-2-florus. SQuamæ minutissimæ , medio adfixæ et indè basi solutæ, subrhombeæ , utrinque acutæ, scariosæ , amplectentes. FLores a sumimo calcare ad labium superius 2-3 1. longi , pedicellati, bracteati BRACTEA ad basin pedicellorum solitaria , amplectens , squamis subconformis , latior. Penr- cELLT Capillacei, erectiusculi ; supremus ( caulis terminus ), cum duo aut tres adsunt , squamæ oppesitus, abortu nunc bracteiformis , nunc plus minüs brevis, gemmulà obsoletä terminatus ; proximus secundariæ evolutionis (peduneulus legi- ümus ) supremum omnind mentiéns. CazxcINA rozioa 4-5 |. longa , pro flore pärva , Ovata , integerrima, nervosa , in speciminibus maritimis obtusiora , minüs nervosa. CororLa lutea : labium superius ovatum , patens, integerrimum vel 2-dentatum ; inferius breviter 3-lobum, lobis rotundatis, intermedio paulo longiore brevissimè obtusèque acuminato; palatum 2-dentatum : calcar cylin- drico-conicum , obtusiuscülum , corollà circiter tertià parte longius. 156AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. Primulacées du Brésil. Lecta januario in solo nigrescente humoso arenà crystallinà mixto montis altissimi vulgo Serra de Nossa Senhora Mai dos Uomens , provincià Minas Geraes et in terræ linguä quæ inter lacum Æraruama et Oceanum excurrit , provincià Æio de Janeiro. ÜTRIGULARIA HIRTELLA ! U. folio ‘radicali, brevissimo ; cuneato-spathulato , obtusissi- mo ;scapo 1-3-floro ; squamis basi fixis ; bracteà 3-partità ;floribus parvulis; calyce hirtello-glanduloso'; labio superiore ovato, in- tegro , inferiore 3-lobo, caicare 3-plo breviore. Raprcës haud visæ. Cauris erectus, capillaceus , squamosus, 1-3-florus, in- fernè viscosus (verisimillimè potits scapus e caule repente haud lecto ut ë basi rupta videtur). Fozrum radicale , petiolo adjecto circiter lineam longum, cuncato- spathulatum , chtusissimum (verisimiliter © caule subterraneo productum , et scapus à folii axillà enatus. Squamx basi fixæ, oblongo-sübulatæ: Fconss circiter plus lincam longi, pedicellati, bracteati. Penicezzus circiter 1 5-2 +1. longus, capillaceus, apice interdèm hirtellus. BrAcTEA ad basin cujusvis Se 10 solitaria, tripartita ; divisuris subulatis. Caryx hirtello-glandulosus, atro-purpureus; laci- niis inæqualibus ovatis, Corozra alba, palato lutescens ; labium superius ova- tum, integrum: inferius brevissimum, 3-lobum : calcar infernè conicum, supernc subcylindricum , apice acutiusculum, subhorizontale. In terrä humidà prope urbem S$. Joéo del Rci, provincià Minas Geraes. Lecta februario. UTRICULARIA NANA. U. caule nano, 1-floro; foliis spathulato-linearibus , obtusis; squamà basi fixà; labio superiore ovato, acuto , integerrimo; inferiore lato, indiviso, vix eroso ; calcare conico, acuto , descendente. Ranices adfixæ, fibrosæ , ramosæ. ForrA radicalia , 3-6 1. longa, spathulato- oblonga, obtusa, in petiolum attenuata, uninervia ; pellucida. Cauxxs ( verisi- millimè scapus}circiter 9 1. longus, capillaceus , nudus vel 1-squamosus, 1-florus. SquaMa basi fixa , sublinearis. FLos terminalis {forsan revera lateralis et abortu floris supremi terminum caulis mentiens), a labio superiore ad summum calcar 1 £L longus, 2-bracteatus. Bracrez infra florem 1 4-2 1. sitæ, suboppositæ. Cazvx inæqualis, longiusculus; foliolis ovatis , acutis, integerrimis. Conozræ Jabium superios acutum, ovatum , integerrimum, horizontale ; inferius latum , vix-erosum : calcar conicum , acntum , corollæ Jabio mferiori subæquale , folio- lum/calyciuum imferius vix excedens eodemque NPA descendens. {Descrip- tio ex pancissipus speciminibus } | AUG: ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. —Primulacées du Brésil. 157 Ad scaturigines in solo nigrescente humoso arenà crystallinâ mixto, in monte Serra da Candonga, prope urbem Villa do Principe, provincià Minas Geraes. Martio florebat, 12. UÜTRICULARIA NEOTTIOIDES. U. caule substricto, submultifloro ; squamis basi solutis , in axilis folia graminea foventibus ; floribus minutis ; labio supe- riore subfornicato , inferiore 3-partito; calcare brevi , scrotifor- mi, truncato , bifido , ascendente. Ranices plures, patentissinæ, contortæ, duræ, crassiusculæ , terctiusculæ, gradatim attenuatæ, hinc et indè ramulos seriales crassos , breves infernè agentes, quibus plarta rupibus affigitur, ut Æedera helix arboribus aut muris. Ex parte superiore radicum rorrA basi capillacea , superius parüm dilatata et divisa, laciniis capillaceis , congestis , intertextis (an Ranunculi aquatilis more verè decomposita ? an potids primüm integra, sed, parenchymate aquis mox des- tructo, nervi superstites). Caurus circiter 3-5 pollicaris, erectus, rectus, basi teres, duriusculus, squamosus , interdum furcatus ; divisuris approximatis inæqualibus (verisimiliter una caulis , altera ramus). SQuaMæ circiter 1 L longæ, magis ac magis approximaiæ, Ovatæ, acuminalæ, scariosæ , medio ferè adfixæ et ided basi solutæ. In axillis squamarum For142-3, contigua, 3-7 1. longa, modo divisa et ra- dicalibus simillima , xuodo graminea, acuta , parallelè nervosa ; interdüm folium ünicum Squamis 2 minutissimis stipatum (organa form foliacea, situ autem raïnéa ét quandoque etiam ut rami genuini squamulas gerentia). FLores plures 11. longi, racemosi, pédunculati, bracteati, subsecundi, subuutantes. BracreA caulina , ad basin cujusvis pedunculi solitaria , amplectens , squamis consimilis* Peounourus longiusculus, cauli subadpressus. (In uno specimine pedunculus fo- liumque descriptis omnind consimile in axillà unius bractearum simul adsunt ; unus medius, alterum laterale). ForrorA cALYcINA ovata, concava, inæqualia. CorozzaA albo-virens : labium superiùs ovatum, concavum , subfornicatum ; in- ferius 3-partitum : calcar breve, scrotiforme ; trunçatum, 2-fidum , ascendens. SryLus apice unilabiato cucullatus. Ovarium parvum , ovato-oblongum. In rupe nudo ubi aqua subsistit, inter locum vulgo Z'oporoca et vicum Tapanhuacanga ; provincià Minas Géraes. Martio florcbat. 13. UTRICULARIA LACINIATA. U. caule subcapillaceo, 1-floro; squamis basi fixis, inferioribus ciliato-multipartitis; calycino foliolo inferiore subbifido; labio inferiore amplo, obscure 3-lobo, emarginato; calcare medio incrassato, sæpius 2-dentato, labio inferiore subbreviore, des- cendente. \ 158 AUG. ST.-HILAÏRE ET DE GIRARD.—/’rimulacées du Brésil. Pranra affixa, Ranices haud visæ. (In pluribus speciminibus incompletis ima axis florifera angustior, torta, alba , radicibus simillima, sed fibris destituta ; an pars inferior scapi e caule subterraneo repente nascentis ? an potius pars superior radicis plantæ annuæ 7!) Gauzis (seu forsitan scapus) circiter 2-3 poll. longus, subcapillaceus, squamosus, 1-florus. SQuAMzÆ superiores remotæ, basi fixæ, ovato-subulatæ, inferiores approximatæ, ciliato-multipartitæ (an infimæ pro- ductio inter squamas et fibrillas radicales intermedia ?) FLos circiter 3 1. longus, pedicellatus, bracteatus. Peprcezrus circiter lineam longus,caule tenuior. Brac- TEÆ ad basin pedicelli aggregatæ (Verisimillime pedicellus non terminus caulis, sed productio secundaria, bracteæ axillaris, locum genuini caulis termini abortivi usurpans , et tunc bractea 1 caulina forsan tripartita, cæteræ verè pedunculares ad unum vel duos pedicellos abortivos pertinentes), CALYGINA FOLIOLA inæqua- lia, ovata ; inferius subbifidum. Corozra dilutè violacea, palato lutea : labium superius orbiculatum ? yix lineam latum; inferius 2 4 1. latum circiterque totidem longum, amplum, obscurè 3-lobum lobo intermedio emarginato , vel ob laterales vix manifestos subbilobum ; calcar medio incrassatum, apice 2-den- tatun vel forsam quandoque integrum, puberulum , descéndens , labio inferiore subbrevius. _Lecta februario in humidis montis dicti Serra da Ibitipoca. 1/4. UTRICULARIA PUSILLA. U. caule filiformi , 2-3-floro ; foliis longè petiolatis, subspathu- lato-linearibus ; petiolo parcè vesiculifero; squamis basi solutis ; labio inferiore Ft lobo; calcare conico, porrecto, eue infpribie duplo pan Ha U, pusillaVah], Enum. 1, 202. U. tertia Salzm. Exsic. | | Rapices affixæ, subverticilatæ, circiter 6-8 1. longæ, subæquales, breviter ramosæ. Inter radices PROMINENTIA minuta, truncata, ex quà, follorum fasci- culus, Fozra longè petiolata, adjecto petiolo circiter pollicaria, inæqualia : pe- tiolus longus, subcapillaceus, parcè vesiculiferus : lamina membranacea, 3-4 I. longa, angusta, pellucida, graminea (quorumdam Pofamogetorum et Zoste= rarum), subspatulato-linearia , obtusa, 1-nervia. Vesicurx e pediculo setaceo laterali nascentes, orbiculares, virgulæformes, hinc gibbæ, indè réctiusculæ, complanatæ , apice truncatulo duos pilorum Jongorum . fasciculos ger entes. Caulis ? 2-3 pollicaris, filiformis, erectus, vix manifesté squamosus , 2- -3-florus. Squamzæ medio affixæ, minutissimæ, distantes, submembranaceæ, ovatæ, apice acutiusculæ , basi liberà obtusæ. Frores 2-plures, distantes, pedunculati , a summo calcare ad summum labium superius 3 1. longi, lutei: rachis communis AUG. ST.-HILAÏRE ET DE GIRARD. — Primulacees du Brésil.x 59 cauli continua, subcapillacea, inter flores aut saltem inferiores 1-bracteata. Penrczrzus crectiusculus, capillaceus , basi 1-bracteatus ; bracteà amplectente, caulis squamis süubconformi, sed paulô latiore. Carvoina ror10LA rotunda ; su- perius iutegerrimum; inferius majus, emarginatum, 6-nervium. Cororræ la- bium superius erectum , ovatum, obtusum , vix emarginatum ; inferius 3-lobum, lobointermedio pauld majore : calcar porrectum , conicum , rectissimum, labio inferiore duplo longius : palatum puberulum. Carsuca globosa, crustacea, “In aquâ stagnante prope vicum Chapada , parte provinciæ Minas Geraes dictä Minas Novas. Junio florebat. À Salzmanno prope Bahia lecta. 15, UTRICULARIA ADPRESSA. U. caule aphyllo, basi fixo, 2-4-floro ;squamis basi fixis ; flori- bus erectis,breviter pedunculatis, 3-bracteatis; calycinis foliolis oblongis ; superiore acuminato; corollæ labiis obtusis ; calcare inferiore duplo longiore, subulato , descendente. Utricularia adpressa Salz. Exsice. , Puanra basi fixa , glabra, 4-6 poll. longa. Raprcss (in unico spec. observatæ) 5, subverticillatæ , tenuissimæ, simplices. aut ramosæ , parcissimè vesiculiferæ, vesiculi minutis. Cauxzis erectus , fliformis, remotissimè squamulosus. SQuAMæ basi fixæ, minutissimæ , obtusiusculæ. FLores 2-4, suberecti, parvuli, breviter pedunculati, bracteati. Bracrez 3, ad basin cujusvis pedunculi ; exterior cau- lina , amplectens, obtusa, diaphana, lutescens ; interiores verisimiliter peduncu- lares, inter pedunculum caulemque sitæ, subulatæ , angustissimæ, pellucidæ. Prpuncuzus pro caule brevissimus, circiter 1 L longus, erectus. CaryciNA FOLIOLA oblonga, lutea, diaphana ; superius acuminatum , acutissimum ; inferius superior conforme, sed paul minus et apice ARRETE: subemarginatum. CorozLa a summo labio superiore ad summum calcar circiter 2 1. longa, dia= phana, ‘flava ; labium superius plané erectum , obtusum, subemarginatum ; in= ferius bieve, vix 3-lobum, lobis obtusis : Elbe labio inferiore duplo longius, conico-subulatum , descendens , apice subincurvum. (Ex schedis Salzmannianis utrumque labium integrum ; differentiæ vix ulli momenti). Srxzus tenuis. Ovarium minimum, ovatum. : À Salzmanno in locis subinundatis prope Bakia lecta. 16. ÜUTRICULARIA ERECTIFLORA. : U: caule stricto; racemo paucifloro, denso; floribus erectis, 3-bracteatis ; labio utroque integerrimo ; calcare flore duplè longiore, LAN descendente. 160 AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. —Primulacées du Brésil. Pcanra aphylla, affixa, stricta, summo apice pauciflora. Radices 5 ,subver= ticillatæ, feré verticales, circiter 4-5 longæ, subæquales , fibrillosæ. Caurts 6-9 poll. longus, rectus, filo 3-4-plo latior, basi teres , vix manifesté. squamosus. Squamæ circiter + 1. longæ, distantes, ovatæ, acutæ, margine viridi-luteæ. Ra- CEMUS terminalis, circiter 5-florus, brevis, densus, bracteatus, Bracrez caulinis squamis conformes, vix majores. Pepuncuzus erectus, 1 |. longus, acerescens, im basi hinc et indè bracteolatus; bracteolis minimis, subulatis, Fcores 4-5 1. longi, pedunculo obliquè impositi. Cazyx 2-phyllus, persistens, accrescens;'in flore patulus , in fructu subclausus erectus ; foliolis 2-2 + I. longis, ovatis, mar- ginibus viridi-luteis, superiore acuto, inferiore obiusiusculo, emarginato , in- flore uno erecto altero deflexo. Coror.LA aurea ; labiis integerrimis , brevissimè mucronulatis, superiore erecto obtuso , inferiore mul latiore obtusissimo ; pa- lato puberulo , prominulo ; calcare corollà ferè duplo longiore , conico, acuto, curvulo, descendente. Anraerarom valvulæ explicatæ, oblongo-ellipticæ, sub- complanatæ, verticales. Sryzus bilabiatus, labio alio obtusissimo, alio acuto multd minore. Sricma in apice labii majoris subcristatumset forsan ad utriusque in- teriorem saperficiem. Ovarium ovatum. Garsura ovata, membranacca. Lecta octobre in palude prope urbiculam Guarapari, provmcià Æspurito Santo. Os. Cette plante a de grands rapports par son facies avec PU. angulosa Poir. !( U. cornuta Nuttal!) ; mais elle en diffèré sensiblement en ce que sa corolle ne dépasse pas les divisions calicinales, tandis que celle de l’angulosa est beaucoup plus longue que le calice. 17. UTRICULARIA LAXA. ‘ U. caule élonigato ; racemo mültifloro, laxo ; floribus 3-brac- téatis ; labio superiore linéari, obtuso , integerrimo ; inferiore orbiculari, emarginato ; calcare ascendente, crasso, conico. . © PraNra aflixa. Cavris elongatus, circiter sesquipedalis, filo circiter 5-pld crâs- ‘ ” sior, vix manifestè squamosus, SQUAMÆ paucæ , remotissimæ, circiter + |. longæ, ovatæ, acutæ, luteo-virides (In-specim. uno var. Gaudichaudii folium uni- cum, parvulum, 4-5 1. longum, petiolatum, limbo oblongo-spathulato, petiolo 4-plù breviore). Racemus circiter semipedalis, maltiflorus, laxus. BRACTEÆ 3; una exterior caulina squamis subconformis paul latior; interiores exteriore pauld breviores, e basi pedunculi enatæ , angustissimæ, subulatæ. Peouncucus in flore bracteæ æqualis seu multù major, accréscens, in fructu curvulus. FLones 3-4 1. longi,:2 1. alti, horizontales, valdè distanles. CazvcINA ForioLa circiter 2 Î. longa, ovata, acutinscula , lutea purpurco colore immixto, CorozLA lutea ; labio AUG: ST.-HILAIRE ET DE GIRARD, — Primulacées du Brésil.161 superiore erecto, lineari, obluso, integerrimo ; inferiore orbiculari, emargi- nato ; palato obtusissimo, gibbo ; calcare ascendente, 2 1. longo, crasso, conico, apice acuto. Srxzus longiusculus, apice bilabiatus, Ovarium oblongum, purpu- reum, Carsuza oblongo-ovata, tenuis, grisea. In palude insulæ Sanctæ-Catharinæ. Maio florchat. Var. B. Gaudichaudii ; caulibus civciter 4-plo minoribus, multo gracilio- ribus ; floribus paucissimis ; calcare im uno {specim. recto, — Ex insulâ Sanctæ- Catharinæ. .Oss. 1° Nous avons trouvé dans une fleur de cette espèce un. filet stérile et l’autre fertile; le premier sans anthère et subulé, le second chargé d’une el oblongue, elliptique, bifide à la base et biloculaire. Il nous est impossible de ne pas voir ici un exemple de ces balancemens d'organes si communs dans le règne végétal. 2° Parmi les espèces recueillies dans l'Amérique septen- trionale par Drummond, il s’en trouve une qui a des rapports avec notre axa. Elle paraît intermédiaire entre celle-ci et l'erec- tiflora. 18. UTRICULARIA PRÆLONGA. U. caule prælongo, filiformi, 2-3-floro; bracteis 3, exteriore laciniatà , interioribus subulato-setaceis; calyce inæquali, cre- nato ; labio inferiore apice 3-lobo , calcaris longitudine; calcare curvato , ascendente. | Cauris? sesquipedalis et ultra, filiformis, gracillimus, minutissimè remolèque sqämosus , 2-3-florus. SQuamux subovato-acuminatæ, formâ variæ; inferiores 2-4-dentatæ; superiores apice inæqualiter laciniatæ. Fcores + 1. alti, a labio su- periore ad summum calcar 3 1. longi, distantes, pedunculati, 3-bracteati. Pe- püNouLus in flore 1 1. in fructu 2 L. longus, subcapillaceus , floriferus fruc- tiferusque ‘érectus. Bractra extérior semiamplectens , + 1. longa, semiovata, laciniata, laciniüs setaceis ; duæ interiorcs subulato-setaceæ. CALYCINA FOLIOLA inæqualia, laciniato-crenata, per lentem tenuissimè velutina; superius orbiculari- évatum ; inferius mins, orbiculare, emarginatum. ConorLaA lutea : labium su- perius breve ; inferius amplum, semiovato-oblongum ascendens, apice 3-lobum, lobulo intermedio emarginato sursùm incurvo : palatum prominens : calcar as- cendens, figuram S. subreferens, apice mcurvum, acutinsculum. Srycus apice bilabiatus. Capsuza globosa, per lentem tenuissimè velutina, crustacea. Ad paludem prope vicum Antonio Pereira ,'haud longèab urbe Villa Rica, (hodie civitate Ouro Préto), provincià Minas Geraes, Januario florebat. XI, Boran, — Mors, IT LÔ2AUC--ST.-ITILAIRE ETDE CIRARD.-+ Primulacées du Brésil. Os. Cette plante croit. à Cayenne comme au-Brésil.Serait-elle LU. stricia Meyer. Esseq. «1/4; dont :lai Flore : pe oc ne donne qu’une description peu Hyaenigno ds 19 Urniourrra: TRICOLOR. bals ui ù (4 :Y% 01 U. ‘caule elongato, alerts vas loro; béniafs dès ju fidis; calyce inæquali, denticulato; labio superiore ovat6 ;"6b- tuso; inferiore 3-lobo, lobis lateralibus latioribus ; calcare hori- dotali, ‘sursüm cuivato, Fr angusto, subulato, Jabio inferiore Jongiore. pr cu + T4 jj 30 in bios … Lériculara tricolor he. “ Hi, die Diam. U, nôlid 19 señd “Nasditur in huiidis prope vicum S: Jo da Barra, non Tokge À More, maris À CHA otren Cas el in rE: Cu Agtue , sans R' de Janeiro" PB &1EISTI09T 2899429 { Oo 21929 fe « ry75 ; ’ url signoitt PIVUOCIHE « 9 EL) VII age 1, baocrriesi 3° { PRET LES 14 Le ‘ ie dt | UTRICULARIA BICOLOR( 4 ox) SION 298 L y gt» 1 U. caule filiformi, Aa squamis basi fixis, manie nee bracteis 3-fidis vel 3-partitiss labioisuperioré ovato, integro, in- feriore 3-lobo; calcare medio angustato fabio inferiore vix duplô è be Dual rt om OHOI-CE 4 Slt |, À EL siues | 2 fi : 21999192-0iR lucie endisomeotet , Sims RAprcrs haud. visæ. | Caux, fil us >» Squanis paucis Fab vo es basi fixæ, minulissimæ, sublanceolato-subulatæ. Raçnis. florum flexuosa. FLores a summo calcare ad summum labium superus 4-5 1. longi, pedicellat, bracteati. Pepicerrx 1-3 1. longi, subcapillacei, Braçusa ad basin n,cujusyis pedi- celli L + -partita vel 3- fida ; lacini intermediä ovato-subulatà dd dateralibus,angus tioribus subulatis. CALYOINA TOLLOLA inæqualia > PE. yalidam, lentem ciliatorden- ticyjata;. supérius oÿaÿurn, obiusum; inferius mnus, suprotundum., enarginatun. Corolla cœr ulea, palato basique Calcaris lutea labium | superiüs oyatum,, integrum,, inferius 3-jobum : calcar medio. ang guslatun, apice = 2e apice g gradaüm latior, demum in la- minam x +1. latam cuneato-spathulatam he integerrimam membra- nacean ; enerviam expansus. Scapus circiter 1-2-pedalis, filo 2-3-plo crassior, xectus, nunc rectiusculus , nunc debilis flexuosus, 1-3-florus. SQuAMÆ pau- CISSINE , + vix manifestæ, subulatæ. Frores 5-6 lin. a labio superiore usque ad summum calcar longi, mere (in siccatis color vini fecis ). PeDunouET distantes, subpollicares, subcapillaceï , 1-bracteati, erectiusculi ; supremus (cauls,termi- nus), abortiens brevissimus » et tunc proximus secundariæ evolutionis ( pedun- culus legitimus ) supremum mentiens. BrAoTEA 3-partita vel 3- fida aut hinc ad asim et inde ad medium divisa. CALYCINUM FOLIOLUM superius majus , Oyatum; inferius orbiculatum, emarginato- blobum. CorozLA a summo labio superiore ad inferioris extremitatem 6 1. longa, 2 1. alta, violacea aut cœrulea: labium superius lineari-elliptieum , obtusissimum; inferius amplum, obseurè 3-lobum, lobo intexmedio paul minore: palatum pubescens: calcar conicum, basi dila- 3 Xo 164 AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD. -— Primulacées du Brésil. tatum, superiüs angustius, apice 2-dentatum vel integrum , obtusum :inferiüs horizontale, sursüm curvatum , puberulum, labjum inferius subæquans, .… In fonte prope Paulopolim. Novembre florcbat, In specimine unico prope Garupaba, provincià Sanctæ-Catharinæ lecto, caulis crassior , flores cœrulei, foliolum calycinum superius breviter ellipticum, corcllæ labium superius ovatum , truncatum ; specimen cæterm plantæ Paulopoitanæ persimile. AE, Hanc speciem legit quoque in insulà Sanctæ-Catharinæ D. Gaudichaud. 23. UTRICULARIA RENIFORMIS. U. caule repente; folio reniformi, longè petiolato; scapo multifloro; corollà amplissimä ; labio inferiore 3-lobo, lobis lateralibus longè productis, intermedio minimo ; calcare labium superius excedente, porrecto, apice sursum ascendente. Utricularia reniformis Aug. S.-H. Voy. Rio Janeiro, 1, 524. Pranra glaberrima , pro genere gigantea. Cauris subterraneus, vel forsan su- perficialis, horizontalis, crassitudine circiter pennæ corvi, fibrillas remotas agens. Forrum solitarium, forsan iu novâ caulis parte unicum , a præcedente valdè remotum, erectum, Jongè pètiolatum, circiter =-2 poll. latam,, circiter à poll. longum, A sinu lato haud profundo , integerrimum vel apice subemarginatum ; nervis flabellatis , utrinqué vix prominulis : petiolus 6-7 poll. Tongus, diametro circiter 5-5 1. Scapus plüs sesquipedalis, subnudus ; squamis 2, valdè distantibus, circiter 3-4 I. longis, angustis , lanceolato-acuminatis: Ra- æEMus terminalis, simplex, circiter 4 poil. longus, secundus, e 7-8 floribus dis- tantibus constans, bracteatus. BrAcTEA caulina ad basim cujusvis pedunculi pro- fundè 3-partita ; divisunis inæqualibus , nervosis, intermedià circiter 3 1. longà, anceolatà, acutà, lateralibus brevioribus angustioribusque , lineari-lanceolatis, acutis, subpatulis, stipulas mentientibus. Pepuncuzvs circiter 6 1. longus, nudus, accrescens. Cazyx 2-phyllus, æqualis, circiter 4 1. longus, sordidè ruber, ac- crescens ; foliolis ovatis, obtusis, integerrimis vel emarginatis, patentissimis, demüm erectis. CororLA amplissima, circiter sesquipollicaris , rosea, palato li- neis 2 intensioribus notata : labium superius émarginato-truncaium; inferius 3- 1obum, lobis lateralibus latis, intermedio multoties breviore, vix producto : calcar labium inferius excedens, conicum , basilatum , mox angustatum,acutum, porrectum , apice sursüm curvatum. Sryzus brevis, apice infundibuliformis , 2-labiatus; labio uno lato, rotundato; altero brevi, lineari-angusto. Ovarium ovatum. Lecta Januario inter sphagna in rupe abruptà humidäque partis editioris montis vulgo Serra do Caraça , pruvincià Minas Geraes. Nascitur quoque in summo monte altissimo dicto Serra do Papagayo, idem proyincià. AUG: ST-HILAIRE ET DE GIRARD, == rimulacées du Brésil. 165 11. GENLISEA Aug. S. Hil. Cazvx quinquepartitus, subinæqualis, patulus. CororrA hyÿpo- gyna, personata; labio inferiore calcarato. Sramiva 2 , imæ co- rollæ inserta, medio palato opposita, basi apiceque approximata, circulam : simul efformantia : filamenta lateraliter incurva : antheræ terminales’, immobiles aut subimmobiles, uniloculares: Sryrus brevis, 1-2-labiatus. SricmA ad superficiem labiorum interiorem. Ovariom globosum, uniloculare, polyspermum : ovula innumera, placeniæ centrali globasæ affixa. Çapsura globosa, unilocularis. Hersæ annuæ, paludosæ. ForrA radicalia, rosaceo-cæspitosa , petiolata, plüs minüs spathulata , obtusissima, integra , integer- rima, glaberrima, rarissimè nulla. Scapus solitarius, erectus, squamulis paucis instructus, racemoso-pauciflorus , rar uniflo- -rus. Penicezxr 3-bracteati. 1. GENLISEA AUREA , tab. v. G. foliis densè superpositis, spathulatis , obovatis; scapo inferné glanduloso-hirsuto, apice hirsutissimo; divisuris calycinis linearibus, obtusis , pedicello vix 2-3-plo longioribus; calcare horizontali, recto seu rectiusculo, lanceolato-conico, acuto, labio inferiore longiore. Genlisea aurea Aug. S.-Hil. Voy. Diam. IT, 429. ip4 ile arenosis bandit montium vuled Serra do Caraga et Serra da Æbitipoca , provincià Minas Geraes. 2. GENEI EA MINOR. G.. folüis dense superpositis, spathulatis, obovato-cuneatis ; scapo sæpius gracili, plüs minüs glanduloso-hirsuto; divisuris.ca- lycinis lineari-lanceolatis,acutis, pedicello multoties longioribus; calcare cylindrico:conico , apice sursum curvato. Genlisea minor Aug. S.Hil. Voy. Diam. 11, 430. In paladibus prope pagum Milo Verde haud longè ab urbe Z'ijuco, provm- 166 AUG. ST.-HILAIRE ET DE GIRARD.— Primulacées du Brésil. cià Minas Geraes, et prope pagum Contendas , parte occidentali desertäque ejusdem provinciæ Aus Sertéo. Genliseæ aureæ verisimiliter mera varietas. 7. CENTISR FILIFORMIS. “! {i $ »A 2 :G. foliis parvulis, subspatlilatis. a PP ;scape filiformi, glabriusculo; floribus parvulis, distantibus; ue horizontali, inflato, sacciformi; obtusissimo, suhemarginatse, labio'superiore vix longiore. :: LEA Genlisea minor Aug: S.-Hil. Voy. Diam. IL, 430. 7 ?70 À Dole | fsotlole Utricularia foliosa Salzm. Esicc. | hi GENLISEA PYGMÆA. gere pie's G. aphylla ; scapo subcapillaceo , basi sieeneilaeaupe: hirsuto, medio subhirsuto, 1 rard 2-floro ; floribus parvulis; calcare horizontali, sacciformi, acutiusculo, labio inferiore longiore. _ Genlisea pygnæa Aug. S.-Hil. Voy. Diam, I, (ETES J In paludis prope T'amandua, haud longè a vico Contendas, parte cdidema desertâque provinciæ Minas Geraes dictà Sertdo.. B, GENSEA VIOLACEA : x 0) G. foliis nt Pers en scapo met loso-hirsuto; labio superiore cordato; calcare désceridette Apice crassiore, tasse labio Pme breviore, y G. violacea Aug. S.-Hil. Voy. Diam. IE, 431. Ad rivulos montis altissimi Serra da Lapa et ün arenosis hammidis montis Serra da Tbitipoca provincià Minas Geraes: (1). ie 21e our 2e FT E L'ILE CPOMOUN (x) Il existe dans le Flora fluminensis du père José Mariano Vellozo da Conceiçao:, une pe- tite figure d’Utriculaire qui est cilée dans le catalogue de cet ouvrage comme appartenant àu genre Genlisea. Le calice est suffisamment indiqué pour que ‘nous puissions assurer que c’est une Utriculaire qu'a voulu représenter le P. José Mariano. D'ailleurs nous croyons devoir en: gager les botanistes à considérer comme non avenue la figure dént il est joi question, AUG4 ST-HILAIRE RT DE GIRARD: Primulacees du Brésil. 16: “Ha J : AL «1 } 4 "ON 1 : 10 & RTE) TT . AL TEXEN NT RL Genus inter Lentibulariceas et Scrophularineas: intermedium-shis aaffinus, (x). »: IX, MICRANTHEMUM Mich: lérdit Glob dite Gmel. Pers: Pinarda Jos. Mar. Vell.- Dr épartitus, inæqualis , persistens ;. Jacinis, 2 superior ribus paulô..minoribus., Gorozra hypogyna;tubulata:;4-fida , subbilabiata;tubo latiuscülo ; laciniâ supericre breviore, emar- ee ‘triuti inferiorum été miehal Iongiore. Bride infra nus 16bi"intérmedii Tateraliumque labii inferioris do LE cum rer alternantia;, antheræ dorso affixæ, FAR os D dymæ, biloculares introrsæ, here per dehiscentes. Srv- LUS 1, brevis, LA STIGMA capitulatum. OvarruM su- perum, 1-locularé; ‘polyspetmum * ovula numerosa, placentæ centrali liberæ globosæ,ovatæve affixa. Capsura, us mem- branacea, 2:valvis, SemixA minutissima, subcylindrica,.costata, transversè striata : umbilicus, ad alteram, seminis extremitatem punctiformis. Émeryo exalbuminosus : rectiusculus, longitudine séminis ; eXtremitate angustiore (verisimiliter radicula et ‘émbryo "Homotropts) ‘umbilicum attingens. QU “'Hrnsz in udis nascentes, repentes, facie aa ieo debiles, ieneræ, glaberrimæs. Forza |opposita, decussata , integra., inte- gerrima; nérvis: convergentibus. Foores minutissimi, axillarés, :solitarii, alterni, bréviter pedunictilati, ebraéteati, albi ;pédunculo erecto, ei POERE” «7 : HE cebs: ONETTL EE abs ; PE fl | JUPE 15: Bb T4 Du, es ORBICULATUM. 199 ji LITE .foliis laté ovatis, acutiusculis; floribus breviter peduncu- af LA Cr) latis ; filamentis. basi big, et imdè appendiculalis.. “(x)Voici la série que M. Auguste de Saint-Hilaire propose pour les monopétales hypogynes et qu'il justifiera peut-être ailleurs par. diverses observations, la considérant comme la moins imparfaite possible : Plantaginées , , Blmbaginées, fprimulacées , Myrsinées , Lentibulariées, Orobanchées , Bignonées , Scrophularinées , Solanées, Sands Acanthées, Myoporinées ; Verbenacées , Labiées, Borraginées, C onvolv ulacées, Polémoniacées, Gentianées, Apocynées ; Asclépiadées , Sapotées , Ebénacées, Aquifoliées , Éricacées, etc. Cétté série fondée sur les observations les plus récentes ; mprôlié quelle était la able “'Antoïné-Laurent de Jussieu , qui, il ya 5o ans, en proposa une assez peu différente, 168 AUG, ST.-HILAIRE ET DE GIRARD.— Primulacées du Brésil. Micranthemum orbiculatum Mich. Flor. Bor, 1, 10,t. 2.— Pursh. Amer., 1, 10. Ænonymos umbrosa Walt. FI. Car. 63. Pinarda repens Jos. Mar. Vell, FL Flum. tab. 52. Hersa delicatula. Cauzis repens, filiformis, basi præcipuè ramosus, fibrillas tenues e nodis agens. Fozra subsessilia, circiter 1-1 + 1. longa, vix lineam lata, obtusiuscula, ovata, obscurè 3-nervia. Cazvx corollà longior; divisuris sublinea- ribus ,‘acutiusculis. Coroxzæ tubus limbo longior : limbi laciniæ tres inferiores {si mavis labium inferius ) ovatæ ; intermedia longior. Sramium'filamenta su- bulata , basi hinc et indè appendiculata; antheræ luteæ. Sriewa subobliquum. Ovarium globoso-ellipticum, obtusissimum : placenta globosa. Semina ovato- cylindrica, subcurva. Emsryo clavatus. Lectum novembre in fossä exsiccatà prope locum vulgo Pé do > Morro 10 Î: a civitate Sebastianopoli Brasiliensium. 2. MiCRANTHEMUM EMARGINATUM. M. foliüis orbiculatis emarginatis ; floribus subsessilibus ; fila- mentis inferné latioribus flexuosis, superius rectis tenuibus. M. emarginatum Elliot bot. S.-Car. Georg. 18, … Her delicatula. Caurrs repens, subfiliformis , angulosus, ramosus, fibrillas tenues e nodis agens. Fozra distantia vel approximata, sessilia , diametro circiter 1 2-3 ]., suborbicularia , obtusissima , emarginata , membranacea, 5-nervia ner- vis extrenns minùs manifestis. Fcorss subsessiles; pedunculo maturante fructu manifesto. Car.vx corollà longior; laciniis ablongis, obtusis. CororLA alba; laci- niâ superiore erectà, minore , acutinsculâ , emarginatà ; inferioribus tribus paulo minùs profunde divisis, linearibus, obtusis, intermedià subemarginaté. Sraminum filamenta inferné latiora flexuosa, superiüs recta, tenuia parte dilatatà ap- proximata : conuectivum crassum. Ovarium ovatum : adherentia quædam peri- carpii et placentæ basium. Semina M. orbiculati ; sed magis cylindrica, utrinquè truncata. | * Ad scaturigines montis Serra de S. José, haud longè ab urbe $.Jo4o del Rei, prov. Minas Geraes. In locis subinundatis prope Bahir legit Salzmann. Valdè affinis præcedenti. ; EXPLICATIO SABULÆ V. GENLISEA AUREA, Fig. 1, Flos auctus. Fig. 2. Corolla aperta :=æg, basis be labium superius ÿ==£, labium iuferius ÿ—e, calear ; ed ic) stamina, ï ROB. WIGur. — Sur deux genres des Îndes Orientales. 160 Fig. 3. Floris adumbratio symetrica: — a. bractea ; — 3. calyx ; — c. corolla, labium superius; — c’ labium inferiusÿ — €, stamina ; — f. ovarium. Fig. 4. Stamina. Fig. 6. Pollen. Fig., 6. Calyx et ovarium. Æig..74 Ovarium transversè seclum. : Fig. 8. .Ovulum:— a. uwbilicus ; —.4, chalaza; —e micropyle. Descriprion de deux genres nouveaux des Indes Orientales, par le D° Rosertr Wicur, avec des notes additionnelles par M. WALKER ARNOTT. (1) DICTYOCARPUS. Caurx b-fidus persistens, involucello nullo. Sramina decem : filamenta basi monadelpha, sursum libera. Ovarium quinque- Joculare , loculis uniovulatis. Sryci quinque: stigmata capitata. Carsuia 5-coca ; coccis monumental , muüticis, demüm reti- culatis. | FRUTEx parvus rigidiusculus ramosus. ForrA cuneata truncata: Stipulæ subulatæ, FLores ad apices ramulorum selitarik, CAPsuLA depressa. | D. TrüuncarTus. — Hab. frequens in rüderatis circa oppidum Madras. Melochia truncata Wild: Sp. 3-60: — Spreng. Syst. 3-29. Riedleia truncata DC. Prodr. 1, p. 490. —Wight. and Arnott, Prodr. fl. 2 Ind. Or. 1, p. 66. Sida cuneifolia Roxb. fl. tad 11, 190, hort. Beng. 5°, Sida retusa Roxb. in E. I. C. Mus. tab, 341. Lorsque M. Arnott et moi travaillâmes les familles des Malvacées et des Byttnériacées pour notre ouvragé, les échantillons de cette plante, que (1) Ce mémoire du docteur Wighta été publié dans le Madras Journal of litterature and Scence ; vol. v, et nous a été toi avec les notes ide: nous TR ‘avons ue par pofre ami M. Walkeï Aryolt, | 170 ROB. WIGHT. — Nr deux genres des Indes Orientales, nous devions consulter étaient malheureusement assez imparfaits, pour em pêcher de faire une analyse: soignée des parties de, la frucüification,, Nous fûmes en conséquence obligés de suivre, sans un examen suffisant , la de- termination d’un Hotte très justement célèbre (Willdenow}, sq l'avait d’abord décrite, nous présumons, d’après de bons échantillons’, aidés partun court, mais exact caractère de la main de feu’le D°Kléin dé’Tranque- bar, qui lui envoya les échantillons. Avec ces matériaux devant lüi, il rapporta la plante au genre Melochia. De Candolle ensuite , sans connaître ce travail , mais guidé par la description de Wilidenow, la rangea sans nul doutedansle genre Ried - leia. Roxburgh qui, environ vers le mème temps ou même avant Willdenow, l'examina et en fit un dessin (qui fut envoyefavec le reste de sa collection de dessins à la compagnie desIndes), la nomma Sida retusa; ensuite, ayant, je sup- pose, connu plus \tard le véritable Sida retusæ sl is le: nom: spécifique, mais conserva le nom générique. y Du ruaof 41 s\ x x Depuis la publication de notre PHLORS ! ji trouve que M. Arnott; , dans un article inséré dans les Annales des Sciences naturelles, vol. 1, p. 230, a cité cette plante comme une véritable espèce, de Riedleia. Quant au doute qu’il exprime télativement À l'autre espèce, que nous avons rapportée à ce genre, il ne paraît pas résulter d’un examen direct. Un examen superficiel d'échantillons nouveaux, lors de mon retour à Madras ; € en 1834 ; m'aÿyant conduit à douter de l'exactitude de‘ Willdenow et de 14 ‘micnté propre, en rapportant cette plante à un genre de Byttuériacées;' cette derdièrétémarque de M. Arnott me détermina à-lexaminer de nouveau avec som, aussitôt que: je pourrais m’en procurer des échantillons ; mais son extrême rareté dans.les. PFer vinces du Sud m empêcha de le faire j jusqu’ à ce que je fusse arrivé à Madras, où cette plante est commune. En résultat, j je trouvai que ce n était ni un ‘Melo- ‘chia ni un Riedleia ; et qu'on ve pouvait même pas'la rapporter à Hi mêlne famille naturelle , mais qu’elle formait un genre tellement voisin des Sida, ‘ion Roms rat peut-être Py. rapporter, si. ce. genre n’était. déjà, tellement, surcharge d'espèces qu’il est extrêmement difhcile de Les déterminer. bai Le caractère essentiel par lesquels les, Malyacées se distinguent des Prue riacées , est leur antkère uniloculaire, s'ouvranit en béiéral transversalement au sommet: Dans, les ;Byttnériacées , elles sont biloculaires .et s'ouyrentiiexté- rieurement. Le premier point, par conséquent, était de déterminer l’ordre naturel de cette plante: c'est une véritable Malvacée. Le second point était de s'assurer si c’était réellement la même plante que celle décrite, par Klein et Willdenow. En comparant les figures avec la description suivante très suc- cincte transmis par, Klein à Willdenow, avec les échantillons ,;, on n'aura : je pense , nul doute à ce sujet. « Calyx 5-fidus ; j corolla monopetala, 5 )-par- tita , basim tubulosa ; ; slamina 10 monadelpha ; germen depressum , styli 5, longè flexuost; capsula depressa, 5-locularis, 5-sperma ; setvinareticulata trigon&.», La description de Roxburg correspond à chaque particularité -essen- tielle , excepté à la dernière « semina (carpella) reticulata ; puisqu'il diten roB. wicaT.—wwr deux genres des Indes Orientales. x71x parlant d'eux: « Pretty Smooth » , ce qui n'est pas contraire cependant à son exactitude reconnue, puisque ce n’est presqu’à leur maturité qu’ils deviennent fortement réticulés , état dans lequel il peut ne pas les avoir examinés, où il peut ne pas l'avoir. remarqué > puisque ce n’est que lorsque les carpelles sont retirés du calice.qu’on pe voir cétte belle structure. M'étant assuré de l'identité avec la plante de ces auteurs, il ne restait plus qu'à détermimer le genre. En ;comparant les caractères, ci-dessus rapportés avec ceux du.genre Sida , je ne trouve de différence de quelque poids que dans un seul. Dans. les Sida ,:les-étamines sont indéfinies. Ici elles sort constamment définies, en nombre iquble des pétales. Est-ce un motif suffisant pour les séparenà 5! siiococie DoiW CT: + Dans Je. système Éd où on accorde peut-être: une trop grande valeur au aombre des étamines, on peut considérer cette différence comme suflisante, et je ne doute pas que ce ne soit.cette raison. seulement qui. a engagé Willdenow à rapporter cette plantelà un genre à étamines définies; quoique le nombre ne soit .que de moitié et sans. faire attention à la grande différence de la structure des anthères: ,0l292 cour :: Dans le système: 4 qui ‘accorde moins Aiipentuet aux caractères tirés du:\nombre des :étamines, d’autres caractères étant semblables , les motifs de séparation sont moins satisfaisans , quoique par les raisons déjà citées, il paraisse a desirer de réduireyautant que possible, ce genre déjà surcharge , et c’est ce qui ma décidé à former de cette plante un genre distinct fondé presque uniquement sur ses étamines définies. »: hs: | A} ñ Î 1 DE) SOLE SEE Lapin 2 Note de M. : Wasser Abe HUIT RTT tuoihc l sovs Lorsqueie publiai sur cette iblante) vs les Annales des rrapre naturelles, 2:SR AT , p- 235, des observations dont parle mon ami le D' Wight, je n'avais ‘pas observé! la structure des anthères, qui, dans mon échantillon , étaient imparfaites:;1hais seulenient celle du, fruit, mon intention était de montrer que «le Ribdleiartruncaia avait un fruit à cmq coques et non comme dans le Helo- chia , une capsule à cinq loges loculicides. Je suis cependant heureux que ceci ait engagé le D' Wight à examiner de nouveau la plante vivante pour bien reconnaître ses caractères , qui sont exactement les mêmes que eeux des Sida. Quant au Z?zedleia corchorifolia ct à ses analogues des Indes Orientales, qai cependant peuvent avec probabilité ne former qu’une seule espèce , la structure de’ses capsules est si différente de celle des Melochia , que jene puisme décider à les unir. M. Kunthsa distinctement limité le genre #Melochia par le caractère : nC:Capsulæ membranaoecæ pentasonæ, angulis compressis acutis aut acumi- . C nalis patentibus; loculicide 5 valyis ,axis centralis in Jila partibilis ; -vals & « medii septiferæ fuir apicem fi Jilo suspensæ » Dans le Riedleia ou Mou- geotia , d un autre côte, M. Kunth dit: « Capsula subolobosa pentacocca » 3 mais il ne s’occu pe pas quoi a qu'il en soit, de son réceptable, M. De Candolle ät 172 KOB. WIGHT. -— Syr deux genres des Indes Orientales. cependant: & Capsula cocciformia axi centrali libero ». Kunth' tite comme espèce douteuse le Melochia corchorifolia. Te Candolle les place dans les Riedleia sans aucun doute , ct ne possédant aucun échantillon du type des espèces américaines de ce genre, le D° Wight et moi, fondant la definition sur le récep- tacle central et le fruit crustacé , nous avons suivi l’auteur du Prodrome. J'ai cependant examiné dernièrement le Aiedleia nodiflora DC. ou Mougeotia nodiflora , et je ne trouvai alors aucun receptacle central, excepté un petit tubereule à la base du fruit , de sorte que jé ne doute UE ‘maintenant que le carac- tère du réceptacle, donné par M. De Candolle , n'appartient pas aux espèces amérisaines de ce genre et que ce caractère de « carpella"côcciformia » doit exclure celles des Indes Orientales. Puisque le D' Wight a rapporte le Riedleia truncata aux Malvacées, je proposerais de former du: À: corchorifolia, et de ses alliés un autre genre (Lochemia), distingué 4-la-fois des Riedleia et des Mélo- chia, ainsiqu'ilsnit: Calyx 5-fidus persistens : æstivatio valvata. Petala 5, hypo- gyna æqualia, unguibus tubo stamiueo adnatis, Sarrina 5 hypogyna, petalisoppo - Sita , iisque breviora. ilamentainferntin tubum coalita.:#ntheræ biloculares, extrorsum longitudinaliter dehiscentes. Ovariur1 superum, sessile, b-loculare, Joculis 2-ovulatis, Ovula axi centrali affixa, superpositas1S#y/i5 basi imä-conivati. Stigmata clavulata. Capsulaglobosa crustacea 5-locularis, loculicidoS-valvis; loculis \-2-spermis:valvæ medio septiferæ , ab axi central: indivisosolubiles, deciducæ. Semen absque alà. Ælbumen carnosum. Embry0 SARA ; recius : colyledones planæ foliaceæ, radicula infera. | For 191 | Les phrases soulignes distinguent ce genre des deux autres; tél qu'ils ont ete limités par Kunth. Le nouveau genre du D. Wight, indépendamment de ce qu’il appartient à une famille différente, se distingue en cequ'ila dix étamines, les loges de l'ovaire uni-ovulées et l'embryon fortement plié avec la radicule inférieure. Ainsi le Riedleia de M: De Candolle renferme le tÿpeau moins de trois genres; mais il y eu a même un quatrième, que le D° Wallich'a nommé G/ossospermum. Ace genre appartient le Riedleia velutina DC., qu’on distingue facilement par les graines du Riedleia et des genres avec lesquels ilra été confondu, et peut- être le’ 2. tiliwfolia DC. ; je ne puis cependant le certifier ‘pour ce dernier, n fs Pa vu ses graines, Eye” NIMMOIA Wight. Carvx gamosepalus tubulosus quadrifidus. Perara quatuor breviter unguiculata , sammo calice inserta ac ejus lobis alter - nantia. SramrnA quatuor petalis alternantia,tubo calycis medio inserta , filamentis decurrentibus. AnrHerÆ biloculares , longi- tudinaliter dehiscentes. Ovarium liberum, subpedicellatum, incompiete biloeulare, OvuLa perplurima, placentæ centrali erec- nor. wine. — ur deux genres des Indes Orientales. 173 tæ , infernè carpellarum marginibus inflexis cohærenti, sursüm liberæ, affixa. Srycus unicus, filiformis (fide tabulæ longe exser- tus et valdé arcuatus). SrIGMA magnum capitatum bilobum, Cap- suLA libera, intracalycem persistentem inclusa,incomplete bilo- cularis, apice dehiscens bivalvis, polysperma. Semiva minuta ovalia , testa pellucida. Emugrvo centralis seminis longitudine. Rapicuza hilum spectans: …Hersa glabra ramosissima: Forra coriacea alterna sessilia cor- dato-lanceolata, acuta ; exstipulata. FLorEs parvi, rosei, pani- culato-corymbosi , corymbulis ultimis basi bibracteatis; Cazyx et PETALA persisteniia. CAPSULA inclusa apice et SYLUs. basi de- muüm dehiscentes. .; NIMMOIA FLORIBUNDA. Cette planté, dont l’apparénce particulière me frappa immédiatement, se trouvait dans une petite collection de plantes de Bombay, que m’avaitrécemment communi- qué M. Nimmo de cette ville : elle me parut différer de toutes les plantes de l'Inde, que jeconnaissais, et, l'ayant examiné avec soin, je trouvai qu'elle devait former un genre particuber d’une famille presqu'inconnue dans l’Inde méridionale , quoique fréquente dans les climats tempérés. J’ai saisi avec empressement cette occasion de Jui donner le nom de linvestigateur assidu de la flore de cette côte, si riche etjusqu’à présent si peu connue, auquel la découverte de cette plante est due. Ce geure, quoique s’accordant daus ses diverses particularités avec les caractères de la famille des Saxifragées , à laquelle je crois devoir le rapporter, n’a cependant pas un seul associé, auquel je puisse le comparér ou avec lequel on puisse le ‘confondre. La division quartenaire de ses parties, son ovaire libre brièvement pédicelle , le séparent, en effet, de tous les autres genres de cette famille. Le Fahlia, qui est peut être le genre le plus voisin, a le calice adhérent à l'ovaire, et les placenta pendans du sommet des loges. Ici la structure est inverse ; l'ovaire ést libre et les placenta dressés. Obsergations de M. WALKER ARNOTT. Dans la nombreuse famille des Saxifrages, à laquelle le D' Wight rcpor te ce nouveau genre, il y a peu de points communs à tous les sous-ordres ; mais il paraît suffisant de montrer que cé genre peut à peine être associé à aucun d'eux. Un trait caractéristique dé'ce groupe ést une tendance décidée aux ovaires apocarpes, et même, én admettant que les Escaloniacées forment partie de ce eroupe, il y a deux placenta distinctsmontrant cette origine apocarpe ; mais cet ordre en est maintenant rejeté. Dans l'alliance des Sax les de M. Lindley, nous trouvons trois ordres: les Baueriaceæ, qui ont deux stylesifiliformes, les anthères s’ouvrant par des pores et 1)4 nor. WIGaT.— Sur deux genres des Indes Orientales. des sépales distincts; les Cunoniaceæ avec l'ovaire à moitié ou entièrement adhérent au calice; en outre , ce sont des arbustes qui ontordinairement des stipales.inter- pétiolaires, etles Saxifrageæ , qui ontun disque plus ou moins parfait, hypogyne et périgyne, et deux stigmaties sessiles ou deux styles courts. En outre , dans toutes ces plantes , le calice est divise jusqu'à à la base’ Torsque l'ovaire est libre. Je suis par conséquent disposé à attribuer une affinité différente au genre Nim- moïa:; et, parmi les ordres de plantes polypétales périgynes, oligandrés, à ovaire libre et syncarpe, il n’y en a peut-être qu’un avec léquel il soit nécessaire dé :le comparer. Je veux parler des Salicariées ou: Lytlrraires.: Get ordre se recorinaît ordinairement à ses pétales insérés. par des onglets entre les segmens d’un calice tubuleux , à ses étamines insérées sur le tube du calice au dessous des pétales, à son ovaire syncarpe libre , ayant un réceptacle central, avec où sans cloison parfaite , un style simple , un stigmate capité, des HRbeE! s’ouvrant “ongitu= dinalement, des étamines alternant avec les pétales lorsqu'elles Sont en nombre égal , des feuilles simples sans stipules, des graines nombreuses et un embryon de la longueur de la graine, et ce nouveau genre agrée avec tous ces caractères ; mais il y a quelques points qui exigent de. nouveaux éclaircissemens. D'abord on pourrait conclure de la comparaison établie parle D° Wight, entre cette plante et les Saxifrages, que la graine a un albumen; cependant, le D° Wight ne le décrivant pas, il manque peut-être : les Salicariées. n’en ont pas: Seconde- ment on n’a pas mentionné l'estivation ou préfloraison du calice ; ; mais, après l'apparence de Ja fleur épanouie dans la figure, on peut supposer qu’elle doit ê être valvaire comme dans les Salicarices.. Troisièmement , la nature des cotylédons n’est pas décrite, ce qui pourrait aider. à nai nbe l'affinité. Quatrièmement , les pétales sont décrits comme pe sistant, ‘tandis que ; dans les Salicariées, ils sont ordinairement caduques et même Fes Cinquièmement. ae A est rès différente de celle de la plupart des genres de Salicarices à graines non ailées, et enfin les feuilles du Nimmoia sont décrites comme alternes, tandis que, dans les Salicariées, elles sont presque toujours opposées; ps ant en SUPPOrRRÉ que la structure de la graine et de l'embryon, et l’estivation du calice me s’y opposent pas, je suis disposé à passer par dessus les autres différencesicomme d’une faible importance; car, parmi les genres déjà connus , le. Æeimia a. Îdes pétales qui persistent assez long-temps ; le Lawsonia et le Fra ont une inflore- scence paniculée ou en corymbe, et plusieurs io de Lythrum ont des feuilles alternes. RE Je considère , par conséquent , le Nimmoia comme, appartenant aux Salica= riées et n’étant pas éloigné de l'Ammannia , dont il se dist tingue{copendant faci- lement par Vabsence complète des dents ou petits, seppnens ‘entre ;les, grands lobes du, calice, par son style long. et courbé, s’ouvrant à la base avec le sommet de la capsule, comme dans le Mitrasacme , et par,son, gvaire parfaitement bi- loculaire. à ab WALRER \ARNOTT, =—< Pxaci ‘species. 175 raqdue loi ,ataoeuitanst nid jà l'14 AE Ê . : PT TI: unis) NAN Gi4.163 ER nu SPECIES ‘ex peninsulé Indicé ac ex : insulé Ceylano fre Georgia À. PRE Manor, L. + doctore: atelmhaudre co ra 1fé 1 1540049 e EXAGUNE Li. (excasis speciebus < omuibus præter Indicas) ; Griesbach. ,maurra VW ,nirro l Specierim clavis! analytice. A; Caules nr ÉS corÿmbi ar Cart) MUAAPPHOE PT ee a Stamina 42000) cb, ges Le TUE tetragonum Roxb, divin Staminarpiiontt silo huge emtamupe lon ent | M» la, Folid'ovalia dcutà vix acüminata: co= 04 rollæ laciniæ avali-oblongæ acutæ, +. 2. Æ. macranthum Arn. eus i6. Foliaclanceolata: utrinque: attenuata | dal ss subunduläta::corollæ laciniæ obovales “1 +. 8 Æ, Ceylanicum Le obtusiusculæ . 2 ..smiig ra B. PES valdè ramosi. pes ‘a. . Stamina 5 Gnflorcscentia foliosa). AE SL we 4. Caules famique latè alati : pedicelli va slieqes MÉct validé recurvi es globoso= Le CN TER à + RAS A. à dVg ellipsoidea: flores magni). . . + : 4.EÆ. Wightianum Arn. ru F6; Catles ramique : #=goni vix bayer ari= ananrantust ététes gustissimé alati : pedicelli fruct. erec- tiusculi (fores subparvi)... 7 dd clio Folia.. oblango-lanceolata acumi-,.. toé épnsuiss Didi, corollæ daciniæe obovaiæ:, capsula oblongo- -ovata dial in Fo 1 Folia latè ovata acuta; corollæ. la- GOÏA of $ Fe ‘cblongo-lanceolatæ : capsula nr oblongo-ellipsoidea . . . . . 5 Æ. Dr Arn. Holy Stamina 4° RE Gas) s20d0lz case re ‘flores paiVi) ie EosE, £. . paca - sutoodass . A te dico munis - btp & inisee Æ.Courtallense Arn. Os iY ».} Via diagnoses “6152 enchioui 143" entr | va cop :TETRACONUM, CRoxb.) caulibus, (subsimplicibus basi Sr sursüm Hangulatis, folis ovalibus vel oblongo- lanceolatis sessilibus, corymbo nudius- culo, corollæ laciniis oblongis acutis, staminibus 4 ? pedunculis fructiferis re- tds; E\ tetragônume Wall FI As. rar, 1, te Hasad'orés Malabaticas : Wicir et Cameserx, — Flores mediocri. 176 WALKER.ARNOTT, Æxaci. Species. 2. E. macraNruuM (Arn.) caulibus subsimplicibus teretiusculis, foliis subpe- tiolatis cvalibus acutis vix acuminatis, corymbo nudiusculo, corollæ Jaciniis ovali-oblongis acutis, staminibus 5, pedicellis fructiferis rectiusculis. Has. in insulà Ceylano ad alt. 1000 hexapod. : Wazker. — Flores magni. 3. E. Gevranicum(Linn.) caulibus subsimplicibus tetragonis, folis lanceolatis longè acuminatis , basi in pseudo-petiolum attenuatis, margine subundulatis, corymbo nudiusculo, corollæ laciniüs obovalibus obtusiusculis, staminibus 5, pedicellis fructiferis subrecurvis. — Æ. Ceylanicum Wall! cat, n. 4357 à. Ha3, Prope Colombo in insulà Ceylano: Burmaxx, Rorrcer, WALkER, etc. — Flores magni. 4. E. Wicarranum (Arn.) caulibus valdè ramosis ramisque latè alatis, folüis oblongo-lanceolatis acaminatis subsessilibus , corymbo folioso , corollæ laciniis ovalibus acutis vel acuminatis, staminibus 5 ; pedicellis fructiferis valdè reçurvis, capsula globoso - ellipsoidea. — .Æ. Goilanieume Wall! Lo n; ar a (et forsan b. ) | | Has. In peninsulæ Pndics Orientalis montibus santralionilail Nilgherry, Wicur, etç.—Flores magni.—Forsan ab hâc non difiert £, nur Ms herb, Madr. et Wall. çat. n: 4358 ,a me non visum. 5.E. Courrazrexse (Arn.) caule dichotomè ramoso, ramis angustissimè be, foliis oblongo-lanceolatis acuminatis , inflorescentia foliosa , corollæ lacintis ob- ovalibus pe , Staminibus 5, pedicellis fr uctiferis rectiusculis, capsula oblongo-ovata, versus apicem angustata. | Has. ad Courtallum in peninsulà Indià Orientali > 1835 et 1836 : Wicxr.— Flores subparvi. 1k 6. E. Wazxeri (Arn.) caule didismibr ramoso ; ramis dngüstissim s qua- drialatis, folüs late ovatis acutis vel acuminatis , mflorescentia foliosa , corollæ laciniis oblongo-lanceolatis , staminibus 5, pedicellis fructiferis rectiusculis vel leviter arcuatis, capsula oblongo-ellipsoidea. Has. in iusulà Ceylano, LS alt. 800-1000 bexapod. : Wauxen, — Flores subparvi. | 7. E. rEDuNcUrLARE {na caule, erecto ramoso 4-gon0, foliis nceolatis, corymbis nudiusculis,, corollæ Jaciniis ras > Staminibus 4, capsula globosa. —ÆE. pedunculare Wall, lcat. n. 4359.—£Æ. carinatum Roxb. et E. sulcatum Roxb. Has. in Ceylano et | Bergen Hindustaniam ex peninsulæ regionibus austra- horibus usque àd montes Esmodos.—Florés parvi ) PHfpures (haud flavi, ut tfor- san ‘sicco autammavit Roxburghius. Exacum ieres ÿ siy lost et PAPA TN Wall. aç E. AL Roxb. peniusulæ haud cives , eliamque E. grandiflorum W all, mihi sunt ignota. , 3. GAY. — De Caricibus quibusdam. 177 DE GCARICIBUS QUIBUSDAM Minüs cognitis, vel novis, vel quoad synonymiain aut distri- butionem geographicam illustrandis, imprimis de Michauxia- nis Boreali-Americünis , et de genere novo ad Cyperacearum. tribum eamdem pertinente. — Ad Caricearum historiamn , hanc qualemcunque suam symBoran affert 3. Gay. DECAS TERTIA. c __, 21. CAREX PARADOXA W. Synonyma est C. fulva Thuill.! F1. Par. (1799) p. 483 (ex herb. Rich. , Desf. et P. de Beauv.), quam ad C. teretiusculam perpe. ràm Hide primum, deindè Persoonius , Meratius aliique retulerunt. 29. CAREX LAGOPINA Wahlenb. GC, humilis, radice fibrosà; foliis patulis, planis , angustis, culmo obtusiusculè triangulari lævissimo vel apice solum scabriusculo brevioribus ; spiculis 3:4 , sessilibus, non aut vix bracteatis, multifloris, ellipsoideis vel oblongis, in ca- pitulum :oblongum lobatum plüs minüs densum aggregatis, omnibus androgynis, basi masculis, terminali ampliore, squa- mis scariosis, ovatis, acutiusculis, muticis; utriculis squa- ma paulo longioribus , sessilibus, suberoso-incrassatis, plano- convexis, ellipticis, glaberrimis , utrinque capillari-nervatis, apice breviter et ferè abruptè rostratis, carinis acutiusculis ze - vissimis, rostro tenul, apice indiviso , anticè fisso ; stigmatibus : 2, Dés. capillaribus. Carex bipartita. All. Pedem. (1785)}11, p. 265,n° 2507, tab. 89) fig. 5 (ex Balb. in herb. Desf.),ic. et descr. pessim. * €. leporina.Vänn. herb.(testib.Good.etSmith.). = Willd.Spee.1v (1805), p. 229. — Pers. Sÿnops. 11 (1807), ps 537. — Degl. in Lois. FI. Gall. ed. 1°. n(1807), p.634 —Host Gram. Austr.rv(1809) p.45, tab. 80 (bené quoad habitain , pessimè quoad utriculum XI. BoTan. — Mars, 12 178 3, GAY. — De Caricibus quibusdam. latè rostratum et remotè bilobum).— Ten. ? Syllog. U83r), p. 463 (nomen). — Kunth. Enmm: 11 (1837), p. 393 (excl. syn. Linn., Fl. Dan. et auct. Americ. omnium cum locis natalibus indè citatis). — Non Linn. FI. Suec. et Spec. PI. (planta etenim ibi memorata , quoad locum natalem et diagnosim , eadem est ac C. ovalis Good. secundum Wahlenb. et Gaud. quibus ego plane assentior), neque Lapeyr. Abr. FI. Pyr. C. approximata. Hoppe Cent. exsicc. (ann. 1800).—Decand.! Synops. (1806), p. 140 (ex herb. Desf; nunc Webb., ubi tamen Elyna caricina cum C. logopiné verà PE tb Agrost. Helv. Su 107.—Décand.! F1. fr, Suppl. (1815) Di200. — Gaud.! Fi. Helv. vr (1830), p. 54. — Ten. Viagg. in Basilic. et Calabr. (1827), p. 129 (nomen).— Duby Bot. Gall. 1 (1828), p-4g0.— Non AÏl. Willd. et Schk., qui C. frigidam hoc : nomine iterum descripserunt secundüm Kunth. Enum. tr, p. 462. C. lagopina. Wahler»b.! in Act. Holm. 1803, p. 145 rusd. FL Lapp. (1812), p. 2209.—Hoppelin Syllog. PL nov. Soc. Ratisb. (1824), p. 77 (1). — Spreng. Syst. Veg. 1x (1826),:p.. 809: — Wabhlenb. F1. Suec. (1826), p. 59t.—Hoppe , Caricol. Germ. (1826), p. 26.—Ejusd. in Sturm, D. FI. fase. 47(1827),ic.. bon.— Degl. in Lois. FL. Gall.ed, 2° (1828) ,11, p. 290. —Torr.in Ann. of the Lyc. n1 (1836), p. 393.— Koch. Synops. (1837), p.724. C. Lachenalii. Schk. Car. (1803), p. 51, tab. Y, n° 79 (benè). C. parviflora. Gaud.! Etrenn. de Flore (x EL P- 84 (ex 7 — Non Host. V'ignea lagopina. Reichenb. ! F1. Cerm. excurs. ( 830- 1833 p. 57, n° 836. | €. furva: Webb. ! Iter Hisp. (1838), p. 5 (forma humilior, ex montibus Bœticæ altissimis). Habitat in hemisphærii borealis continente utroque, locis frigidissimis gra* minosis humidiusculis, per longa intervalla hine et indé sparsa, et ubique rara. — În Americæ borealis montibus rupestribus seu, Rocky mountains (Drum- | : ! Te | (x) Ubi spicuiæ hujus et sequentis speciei , singulari hallucinatione, androgynæ supernè masculæ dicuntur, et pro achænio utriculus habetur ! r. GAY. — De Carivibus guibusdam. 179 Mmônd ex Torr.) et in America Britannicä (Torr.). — In Groenlandiä (Agardh ! in herb. Desf.). — In campis elatis nudis (non sylvosis) subuliginosis per Alpes omnes nivosas Sueciam inter et Nervegiam protensas à Finmarkià ultimä usque ad Hergedalem provinciam, lat. 62° 50’ ( Wahlenb! FI. Suec. , nominaüm im Dosrefield (Un. in. ! 1828 : speciminaambigua); etiam in maritimis Nordlandiæ septentionalis et Finmarkiæ totius(Wahlenb. FI. Lapp.) et singulatimin promon- tori0 Finmarkiæ ultimo Nord-Cap dicto, lat. 71°(0. Martins! ann. 1838 : speci= mina certissima).—Per juga Alpium Europæ mediæ, locis benè multis , ubi forté nüunquam infra 900 hexapod. occurrit. In Styriæ alpibus(Host.), In alpibus Salis- ‘burgensibus (Willd.). In Carinthiæ Alpibus,in M, T'auern supra ÆZeilisenblut (Hoppe), auf dem Kæsboden am obersien Pasterzengletscher(Hoppe!), auf der obern Pasterze am Fussedes Gross-Glockners (Ruprecht l'in Rchb. FI. Germ. exsicc. n°1119).In Tyrolis Alpibus (Host.). In Grimsulà Helvetiæ (Seringe, Dæ- nen |). In Valesiæ jugis Rhodani vallém ab austro munientibus lapideque granitico substratis , écilicet ad molem glacièlem undè primum Rhodanus fiumen scaturit CE. Thomas!) in Sempronio ad Kaltiusserglèischer (Gaud.), in valle Saas ad läcam Mätinar, 100 hexap,s. m:(E. Thom ! Daenen !),in valleS. Nicolai summä, h.e. in valleculàä Finelen supra Zermatten (Shuttlew !herb.)et in m. Sylviü latere utroque, boreali et australi (Gaud.), in valle ultimà Bagnesi. d. Zanrion (Gayss et Getroz (P.Thom.!),et in m. S. Bernardi circa Hd 1278 hexap. s. m. . {Gaylañn. 1806).In Pedemontii monte Cenisio, 956 hexap. 5. m. (Balb.! in herb. Desf. nunc Webb.) — In Boœticæ jugis altissimis Sierre Nevada, regione alpinà, summâ latereque montium solùm boreali, 1400-1700 hexap. s. m; (ex ore amiciss. Boïssier), scil. in monte MWulahacen (Boiss. ! ) et ad radices montis Picacho de la Veleta loto dicto Corral de Peleta (Webb! Boiss. !). — In Calabriæ quoque ulterioris monte Cucuzzo occurrere, Tenoreus I. c. seri- bit. Mons tamen humilis nimiùm, ratione habità ltitudis geographicæ (39°-40°) vidétur, ut potè cujus fastigium saummum mare non nisi 5619 ped. angl., secun- dumivirum ipsum cel. ( Viagg. Basilic. e Calabr. p. 133) , supereminet, — E Pyrenæis montibus adyectam ego nondüm vidi. Quin et locorum trium nata- lium sub C. Zeporinä à Peyrusio allatorum ( Abr, p. 554) unum ad C. lago- pinam nequaquäm , sed ad C. curtam Good. pertinet, ut suprà jam monui (t. x, p.365). Undè Pyrenæorum civis hucusque maximè dubia, nostra est ha- benda,—Mirum , cùm per Europam borealem tam latè sparsa occurrat, in Sco- ù alpibus nondüm fuisse lectam. *Oss: 1. Ad C. lasopinam vulgd C: leporina OEderi (in FI]. Dan. fasc: 5, 1766, p. 9, tab. 29%)et Schkuhri (Car. Suppl., 1806, p. 17, LR Fff/fig. 129) refertur, qüam eso planè excludendam censeo. C.' leéporina-etenim OEderi 7 pratis humidiusculis nasci ab auc- tore dicitur, quod de locis demissis èt campestribus intelligi de- bet , ubi nostra ; maximè alpina , nunquam crevit. Icon OEderi, T2 180 3, GAY. — De Caricibus quibusdam. rudis admodüm et partim fictitia ,neque ad C. Zagopinam neque ad €. ovalem svectare videtur, figura certo quæ utriculum seor- sim squamà stipatum exhibet ab uträque stirpe planè abhorret. — Schkubrii quoque €. Zeporina , C. lagopinæ neutiquam res- pondet, sed multo melius in C. Heleonastem quadrat, cujus staturam altiorem, culmum strictum et spiculas subæquales remotiusculas figura 129 tabulæ Fff. apprimé refert. Cur C. leporinam Mich. Pursh.et Ell., Kunthius ad C. lagopi- nam duxerit, ego non intelligo. Specimina herbarii Michauxiani certo C.scopariam et stramineam , utramque à C. lagopiné di- versissimam , complectuntur (Conf. suprà t. x, p. 362). Suam C. Zeporinam Elliottus non vidit, sed à Michauxio mutuatus est. Purshii denique C. Zeporinæ sola synonyma et diagnosis, è Willdenowio excerpta , ad nostram spectant , loci vero natales, campestres,omnino abhorrent. Esse in C. séramine“ quærendam, Purshii plantam, ideo crediderim, quia Caricem nullam hoc nomine recensuit. C. leporina Presl.Reliq. Hænk. fasc. 3 (1828),p. 203 (e Nootka Sound aut portu Mulgrave) hüc etiam à Kunthio ducitur, quæ vero cum ex synonyÿrnis allatis tm ex diagnosi à €. Zagopint procul dubio diversissima est, quæque nisi ad C. oralem, saltem ad speciem proximéaffinem spectat. Schlechtendalii quoque C. leporinam(in Linn. vr,183r, p. 29) Kunthius ad nostram trahit cum dubio, quæ tamen jàm ex colore squamarum albido et ex loco natali{Jalapa in terris Mexi- çanis) hujusloci esse nequit,'sed ad C. ovalis et scopariæ gregem procul ferè dubio pertinet. | C. leporinam igitur auctorum omnium hie memoratorum, cum locis natalibus , à nostrà C. Zagopinä removendam esse censeo, eamque non consult hüc à viro peritissimo relatam, sed philyrarum potiüs confusione quâdam à C. ovali ad C. lagopi- nan translatam credo. Sic quoque contigisse existimo, ut inter loca natalia stirpis nostræ montes Sabynenses (ad limites Mon- goliæ Chinensis) irrepserint, quos teste Lessingio Kunthius in- super addidit, undè C. ovalem fortè non verd C. lagopinam expectaverim. 3. GAY. — De Caricibus quibusdam. 101 Oss. 2. Habitu C. furva Webb. (e Sierra Nevada Hispaniæ } à C. lagopiné regionum magis borealium non parüum desciscit, est enim biuneialis tantüum et spiculas in capitulum trilobum, €, l’ahlii aut Kytlinsoiæ tricipilis ad instar, congestas gerit, utri- culis ipsis (maturissimis) fuscatis, ità ut ex toto nigrescant spi- culæ, undè nomen stirpi ab auctore amicissimo inditum. Nec pro specie diversissimà sumptam fuisse miror, pro quà ipse quoque habuï, usquedum specimina alia ætate minus provecta vidi, quæ in montibus Boeticæ iisdem legit et mecum commu- nicavit amicissimus Boissier, quorum utriculi virescunt et spi- culæ in capitulum oblongum apice basique attenuatum con- fluunt. His quidem speciminibus differentiæ præcipuæ evanescunt, quibus exemplaria Webbiana, ser æstate collecta et partim jam collapsa, quasi larvata videbantur. Restat statura utrisque hu- millima , triuncialis maximüm, et utriculi tertià parte vel etiam dimidià minores, undè varietatem fortè $ Boeticam , non verd speciem propriam struere licet. — En exemplum, fortè pri- mum, stirpis in Europæ mediæ alpibus simul ac in Hispaniæ australioris montibus inventæ, quæ vero à jugis interjectis, Py- renæis scilicet, exulat, vel saltem civis eorum hucusque valdé suspecta habenda est. 23. CarEx HELEoNAsTESs Linn. fil. Ad C. lagopinam C. Heleonastes magis quàam ulla alia mihi cognita accedit, quamobrem ei proximè subjungendam esse existimo, quod Schkuhrio jam et Hoppeo aliisque visum, non ità Wahlenbergio, Willdenowio et Sprengelio qui alteram ab al- terà plus minüs removent. Arctissimo nexu junctas, minimè tamen in unam compingendas opinor, dentur quamvis speci- mina ambigua quæ dubium movent utrum ad hanc aut ad illam potiüs pertineant , locus tamen natälis criterium plerumque opti- mum subministrat. Caricem Heleonastem à C. lagopiné etenim distinguunt, statio, quam in camporum elatiorum vel montium humiliorum, per Europam saltem mediam, paludibus profun- dis {1}, imprimis turfosis, stirps sibi eligit, non vero in gramino- (1) Undè nomen , ex £kos, palus, el dorès , civis, 182 5, GAY. tæ— De Caricibus quibusdam. sis humidiusculis regionis alpinæ summæ; statura altior, pedalis etultrà, minimum semipedalis; culmus magis acutangulus, strictè erectus non plüs vel minüs incurvus, supra medium plerumque scaberrimus non lævissimus vel apice solum scabriusculus; folia, habità ratione longitudinis, multo angustiora, utrinque elauca vel glaucescentia non lætè viridia ; spiculæ minus compactæ vel imÔ approximatè distinctæ, sæpissimè 4-b,.subæquales, omnes ovoideæ, dûm in C. Zasopinä spiculæ plerumque trinæ tantüm adsunt, densè congestæ et inæquales, summa major obovidea ; squamæ pallescentes, sæpissime fulvæ non fuscæ ; utriculi patuli vel saltem minus adpressi, per lentem subtiliter sed distinct grannlatire carinis supernè non rar asperulis, que in C. lago- pinä semper levissimæ. Icones conferas apud Schk. Car. (1803) tab. Ii. fig, 97 frs) et Hopp. in Sturm. D. F1. fasc. 47 (1827) benè. ; Synonyma esse videtur C. /eporina Schk. Car. Suppl. (1806) p. 17 (excel. auctorib. citat. omnib.) tab. Fff.,n° 129, quam ad C! lagopinam auctores hucusque omnes adducunt. Habitat in Groenlandià ( Hornem.! in herb. Mus.. Par. : specimen culmo lævi abludens ct pro C. elongai& missum, cæterum neutiquam dubium ); in Spitzhergà ad sinum Bell-sound, lat. 77° 30! ( J. Vahl! ann. 1838, ex herb. Mus. Par. : specimina plura incomta, humilia , climate algido macilenta, foribus hebetatis (1)); in Sueciæ regionibus sylvaticis à Lapponià Etontekensi (2), lat. 68°-69°, usque ad provinciam Wermelandiam et Upsaliam ( Wahlenb. ! ); in Germaniæ australioris campis elatis circa Salisburgum, lat. 47°, 46! (Hoppe !) et Monachium ( A. Braun! Spitzel! F. G. Schultz ! ); in Helvetià Bernensi ad vicum Schwartzenesg haud procul ab oppido F'hun qui hexap.!293 mare super eminet (Guthnick !, undè C. Heleonastes Gaud. ! FI, Helv. VIT; 1853, p. 537 et 662 ); in convallibus Juranis editioribus, Hordeo et Avenä, non vero Tritico nobiliore consitis, nominatim ad vicum es Ponts Neocomensis agri ( Chaillet ! in herb. Desf. : specimina antè annos plis 30 missa, quæ vero inventor à C. elongat& non ritè disünxit), ax marais de la Vracennaz prope vicum Suinte- Croix agri Vaudensis, cum Sckeuchserid palustri(Boissier !), ad vicum Ze Bras sus in valle lacs Jovis, ditionis cjusdem, 343 hexap. s. m.( E. Thomas! ), ad (x) Paululim dubia specimina hæc Spitzbergensia haberi debent , ut potè quæ, secundüum inventoris schedulawu , omnium à me visorum sola, ir graminosis humidiusculis | quemadmo- dum C, lagopina , non ver6 in paludibus profundis creverunt. (2) De Lapponià transa pinà seu Finmarchicà silet Wahlenbergius, quod mirum, 3. GAY, — De Caricibus quibusdam. 193 ycumleSentier, e,dem convalle (J. Muret!) denique inter Pontem Elaveris seu Pontarlier et vicum Owuto in Galliæ præfecturä quæ à Dubi flum. nomen habet Me. Grenier !). Aliundè mihi nondüm innotuit.—Desit iu paludibus pr ofundis, præsertim in turfosis. ‘‘vIStirpem in Suécià (in palude Jumkilensi prope Upsaliam ) primus Ehrhartus, circa annum 1778, detexit (Ehrb. Beitr, 3, 1788, P- 69, in notà); Salisburgi, primus Hoppeus ann. 1823 (Hopp- in Syllog: PI. Soc. Ratisb. 1824, p.74); Monachii, Zuc- carinius anno eodem (Hoppe 1. c.); 4 Schwarizenesz agri Bernensis, Guthnickius anno 18303; in Jurâ Neocomensi, Chail- letius sub præsentis sæculi initium;'in Jurà Vaudensi, Boissierus anno 1835, novyissimèe J. Muretus et LE. Thomasius ; in Jurà Gal- lico , Grenierus anno 1958. 2/4. CAREX DEINBOLIIANA N. »1@: foliis angustissimis , carinato-complicatis , culmo palmari obtüsè triangulo Iævissimo brevioribus; spiculis 2-4, sessilibus, obscuriüs bracteatis, in capitulum oblongum aggrepatis, termi- nali multiflorà androgynà apice masculà, reliquis paucifloris foe- minéis ex toto; squamis scariosis, ovato-oblongis, acutiusculis, muticis; utriculo squamam superante, bréviter stipitato, mem branaceo, tenuissimé nervato, lævigato, ex ovatà basi sensim longiusque attenuato-rostrato, ventre anticè conv exiusculo, ca- rinis acutiusculs supernè serrulatis, rostro apice henibElnaues bidentato anticè longius fisso; stigmatibus 2, longissimis. D ORIAZ 0 Carex arctica. Deinboll. ! in herb. Brongn., non Dewey. Habitat in F inmarkià orientali ad Bervelog ( rev. Deiboll! in herb, Brongn., ad cujus specimina descriptionem sequentem adumbravi }, locis verisimiliter sic- cissimis rupestribus. Radix desideratur: Culmus 4-5 uncialis, tenuis, erectus, obtusè trigonus, 1æ- yissimus, foliorum vaginis basi constrictus. Folia 6, in annum alterum persis- tentia ( undè fasciculhi singuli non 5-phylli sed polyphylli videntur ), erecta, culmo paulo, br eyiora, exsucca, angustissima, canaliculato-complicata, lineæ vix terliam partem lata, apice acutè triquetra, margine scabriuscula, facie dorsoque lævissima, per lentem nequaquäm granulato-pulverulenta ; emarcidorum vaginæ pollicares et ulirä, arctè umbricatæ, striatæ, fuscæ. Spiculæ 2-4, sessiles, obscu- 184 3. GAY. — De Caricibus quibusdam. rius bracteatæ, in capitulum ovato-oblongum, 4-5 lin. longum, basi 3 lin. x je \ A . . * > latum, plûs minûs lobatum dense aggregatæ ; inferiores fœminæ ex toto, pauci- floræ (5-2 floræ); terminalis oblonga, multiflora, apice mascula, flosculis mas- culis 4-8 arctè imbricatis rar solitariis, fœmineis 9-12 laxiusculis. Bracteæ brevissimæ , squamæformes, apice acuminatæ. Squamæ ovato-oblongæ, acutius- eulæ, muticæ , scariosæ , Castaneæ , margine ( præsertim supernè ) pallidiores , nervo carinali tenui concolori subexcurrente. Stamina 3, filamentis apice in spathulam dilatatis,antheris demüm exsertis, linearibus, flavis, muticis. Utriculi S « . : . A x . 344 È ‘ Û " (immaturi) rachi adpressi, squamä paulo longiores, stipite brevi filiformi suffulti, ovato-oblongi, supernè sensim longèque attenuato-rostrati, sesquilineam longi, dimid. lin. lati, membranacci , lævigati, plano-convexi, carinis acutiusculis supernè densè scrrulatis, ventre viridulo parüm convexo tenuissimè nervato (nervis paucis, in speciminibus præsentibus immaturis ægrè distinguendis ) rostro compresso fuliginoso apice membranaceo etfobtusé bidendato antice mul longits fisso. Rachilla intra utriculum nulla. Ovarium sessile, uütriculo plus quadruplo brevius. Stylus gracilis, longitudine vix utriculi. Stigmata 2, capillaria, . = 4 . 4 0 ‘ scabriuseula non villosa, longissima (utriculum ferè æquantia), demum reflexa. Os. Sexuum distributione (1) stirps in totà Caricum gente parem nullam nisi C. microstachyam habet, quæ vero in palu- dibus spongiosis crescit et longè repit et prætereà culmo pedali acutè triangulo supernè scabro, spiculà terminali elongatà cy- lindraceà oligogynà polyarrhenà, coloreque squamarum omnium davescente et utriculis basi attenuatis toto cœlo distat. — Sta- iurà humili et spiculis paucis capitatis atque colore bractearum ad nostram C. glareosa et lagopina propius accedunt, foliis au- tem planis, spiculis basi masculis, et utriculis multo breviüs rostratis ad carinas non serrulatis diversissimæ :sunt procul dubio. Neque C.marira Dewey in Sillim. Journ. xxx, n° 2 ( Januar. 1836), p. 247. tab. x, fig. 94, quam Richardsonius ad oras maris arctici Americani legit , nostra esse potest, quamvis staturà et habitu et capitulo ex tribus tantüm spi- culis composito ex rudi icone convenit , differt enim maxunè (ex auctoris descriptione) foliis planis et spiculis basi mas- culis. — Mirum quod stirps, inflorescentià et sexuum con- ditione sanè insignis, Floristas Scandinaviæ hucusque omnes ipsamque Sommerfeltium planè effueit, qui plantas Finmarchi- cas plures rariores à Deinbollio primüum lectas (in his Kobre- 4 (+) Quai in speciminibus 7 exploratam semper eamdem reperi, 5, GAY. — De Caricibus quibusdam. 189 siarn caricinam loco ipsissimo eodem quo €. nostra Deënbol- liana decerptam ) Supplemento suo Flore Lapponicæ inse- ruit. 2). (AREx AzoricA N. C: radice fibrosà , fasciculis dense cæspitosis ; foliis planis, angustis, facie scabriusculis, culmo tenui acuté triangulo su- pernè scabro dimidio brevioribus ; spiculis 5-7, sessilibus, in capitulum parvum ovoideum acuminatum densè aggregatis, ter. minali masculà cylindraceà, reliquis fæmineis, ovoideis, pauci- floris, imà bracteatà ;squamis fœmineis ovato-chlongis,acutius- culis vel breviter acuminatis ; utriculis longitudine et latitudine squamæ, erectis, sessilibus , membranaceis, hirtulo-pubescen- tibus, plano-convexis, oblongis, apice basique sensim parumque attenuatis nec apice rostratis, inter carinas enerviis , ore ob- scuriüs bidentato ; stigmatibus 2. Habitat in Accipitrum insulis Pico et Fayal, ad montium latera , ped. 1500- 2000 s. m. ( Guthnick! et G. Hochstetter ! ann. 1838 }. Sua speciniaa Guthnic- kius die 25% Junii nondüm matura collegit. Radix fibrosa, polycephala, fasculis densè cæspitosis, sessilibus vel cauliculo plüs mins obliquo maximüm sesqniunciali suffultis, foliorum emarcidorum al- bidorum cingulo vestilis. Folia novella in fasciculo unoquoque 5-7, omnia radi- calia , erecto-patentia, 2-3 unc. longa, glabra, utrinque viridia, vaginis imbri- catis, tubulosis, brevibus, limbo plano, unam lin. vix lato, margine densè serrulato-scabro , facie ad nervulos laterales asperulo, dorso lævissimo , nervo carinali tenui. Culmus foliis dimidio longior, eornm vaginis basi vestitus, cæte- rüm nudus, 4-5 uncialis, erectus vel adscendens, tenuis et debilis, acuté trigo- nus, supernè ad angulos scaber. Spiculæ 5-7, in capitulum unicum ; 4-6 lin. longum , ovoideo oblongum , plüs mints lobatum densè aggregatæ , omnes ses- siles : terminalis mascula, teretiuscula, 2-3 lin. louga; reliquæ fœmineæ, 5-18 floræ , ovoideæ , maximüm 2. lin. longæ. Bracteæ evaginatæ, ex basi mermbrana- ceà elhipticà in acumen subulatum scaberrimum productæ , inferinr subfoliacea , capitulum æquans vel superans, reliquæ spiculà suâ plerumque multo breviores. Squamæ imbricatæ , ferrugineæ vel castaneæ, mérgine pallentes, carinä viridi levissimä vel (in qnibusdam inferioribus) apice serrulato-scabrû ; masculæ lan- ceolatæ ; acutæ ; fæmineæ ovatu- vel elliptico-oblongæ, apice nünc sensim lon- giusque acutatæ nünc breviter et plûs minûs abruptè acuminatæ. Stamina 3, an- theris exsertis, filamento brevioribus, longiusculè apiculatis, apiculo glabro. Utriculi (adolescentes, noudum matuti)squamam æquilatamnon autvix superantes, 186 1. GAY. — De Caricibus quibusdam. sessiles vel obscuriüsstipitati, erecti vel imo arcte sibiinvicem adpressi, membrana- cei,enervi, griseo-virentes, totà superficie imprimis supernè ctad nervos carinales hirtulo-puhescentes, compressi, oblongi, posticè plani,‘anticè convexiusculi, basi parüm, apice minüs adhüc nec in rostri formam sensim attenuati, ore obscu- ris bidentato, anticè breviùs fisso. Rachilla intra utriculum nulla vel plüs minûs distincta, nunc rudimentalis non nisi per lentem distinguenda, nunc utriculum subæquans vel superans et lineari-subulata compressa supernè scabra , apice ra- riüs in flosculum unicum utriculiformem evoluta. Achænium( nondmplanè ma- turum) utriculi ventrem replens , sessile, elliptico-oboyatum , utrinquelenticu- lari-convexum, lævissimum , stramineo-pallidum, styli basi persistente brevissi- mà coronatum. Stylus filiformis, glaber, os utriculi nunquäam superans, supra basim persistentem fragilis. grne 2 rarissime (5 : 49) 3, SE hispi- dula, longitudine utricuñ. Os. Staturà et inflorescentià atque habitu toto nec non utri- culis pubescentibus stirps cum C. piluliferä(Europæà), Pensyt., vanicä, Emmonsii et Novæ-Angliæ (Armericanis), foliis insuper facie scabridis et utriculo apice brevissimè bidentato cum C,;pi- luliferd adamussim convenit, ità ut obiter inspectam à C, pilu- liferé non aut vix diversam judicares. Rem verd attentiüs con- sideranti notæ plures comparent,eæque gravissimæ, quibus stirps Azorica à C. piluliferé , sicut ab affinibus omnibus, distinctis- sima prodit, spiculæ scilicet densius aggregatæ nunquam dis- tinctæ, utriculi imbricati non laxi , sessiles vel subsessiles non longè stipitati, apice sensim parümque attenuati non subulato- plüs minüus longè rostrati, stigmata 2 non 3, achænium lenticu- lari-compressum non obtusissimé trigonum et ferè globosum, venter denique utriculi achænio conformis ideoque, compressus vel plano-parüm convexus non turgidè ellipsoideus vel globosus. Nec fortuita stigmatum differentia censenda. Specierum etenim cæterarum hic memoratarum stigmata,omnibus conséntientibus, trina sunt, non nisi per exceptionem rarissimam geémina. Contrà ver, oyariorum €. Zzoricæ 49 à me diligentius exploratorum 5 tantüm tristigmatica fuerunt , reliqua omnia distigmatica | Observandum insuper qudd ovarium C. Azoricæ fortuito tristig- maticæ trigonum fit, dum achænium C. piluliferæ fortuito distigmaticæ compressum neutiquam evadit, sed formam obtu- sissimè trigonam ferè globosam servat, undè stigmatis unius suppressio in eà Carice fortuita non solum verum etiam per se 3. GAY. De Caricibus quibusdam. 187 minuüs gravis intelligitur. De specificà nostræ differentià ego igi- tur nullus dubito. Quà non obstante stirps ad eumdem que C. cricetorum gregem natüralem pertinet sine dubio, et quàm parüm ad Carices secundum affinitates ordinandas stigmata ge- nina vel trina conferunt , exemplo’novo demonstrat, Ad nostram , inter distigmaticas, C. mucronata AIl. habitu et inflorescentià atque utriculis hispidulis quodammodo accedit, in cæteris vero, foliis nempè setaceo-convolutis, culmo obtusè trigono lævissimo , spiculis fœmineis plerümque solitariis, utri- culis nervatis apice longè attenuatis , achænio longè mucrona- to, etc., diversissima est. | 26. CAREX SAXATIIS JL. C. humilis , laxè cæspitosà ; foliis planis, angustis, culmum Strictum acuté triangularem superne scabriusculum subæquan- tibus ; spiculis cylindraceis oblongisve , masculà solitarià , foœmi- neis 2-4 , erectis , remotiusculis vel contiguis , inferiore breviter pedunculatä, Énie sessilibus, superioribus äpice rard mascu : lis ; bracteis evaginatis, are subfoliacea, culmum vix æquante, rat re atrofuscis)subrotundis ; squamis foœ- mineis (atrofuscis) ellipticis oblongisve , obtusis, muticis ; utri- culis squamam æquantibus vel superantibus, plano-convexis , ellipsoideis oblongisve , obtusis, enerviüs!, rostello nullo vel obsoleto. | Carex saxatilis. Linn. Spec. ed. 1“{1753), p: 976; ed. 2*(1763), p. 1385.— OEd, F1. Dan. fasc. 3 (1764), p. 8, tab. 159.—Schk. Car. (1803), p. 54, tab. J et Tt, n° 40,—Hoppe in Sturm. D. Fl: fasc. 60 (1835), ic. — Etc. C. rigida. Good. in Trans. Linn, Soc. (1704), p. 193, tab. 22, fig. ro (omnibus partibus justo crassior). — Schk. 1. c. tab. U, n° 71 (eadem ac Goodenowiana).—Smith, Engl. Bot. xxix (1809), tab. 20/47.—Etc. €. cæspitosa 6. Hook. FI. Scot. (1821), p. 268. C. concolor? R. Brown Chlor. Melv. (1823) p, 25. 188 1. GAY. — De Caricibus quibusdam. Habitat im Lapponiä ( Swartz! Wahlenb. !), Islandià (Robert!}, Groenlandiä (Hornem.! in herb.Brongn.), Labradoriä (Heune, ex Schlechtend. in Linn. x, 1836, p. 81),ad fortalitium Frankiin quod flum. Mackenzie alluit ct ad lacum Ursorum atque ad ripas maris glacialis Americani ( Richards. ex Dewey in Sitlim. Journ. XXVI1,p.231),ad sinum quoque Kotzebuc in terris Americanis freto Behringiano vicinis (Becchey, ex ook. ct Arn. Bot. of Beech. Voy. part. 111, 1832, p. 131), et alibi per terras arcticas frequens, undè stirps in America usque ad civitates Vermont et New-Hampsbire ( €. Washingtoniana Dewey in Sil- lim. Journ. x, p.272, tab.1, fig. 14. €. saxatilis 6 Torr. in Anu. of the Lyc. UT, p. 397, quæ mihi ignota ), in Asiâ usque ad juga Altaica ( Ledeb.! FI. Alt. iv, p. 223, ex herb. Mus. Par.) et Uralensia maximé australia { Less. in Linn. IX, 18%4,p. 211),et in Europa hinc usque ad Scotiæ Alpes! et Cambriæ montem Snowdon (Huds.),1illinc usque ad Sudeios(Sieb! Herb. FI. Austr. n° 291) montemque Bructerum Hercyniæ (Hampe ex Reichenb. ) proturrit, ubi stirps terminum suum australem obtincre videtur, in Alpibus Europæ mediæ hu- cusque nondüm certo inventa, nec in Pyrenæis neque in Caucaso (1). — Locis Siccioribus! petrosis eam crescere, Wahlenbergius expressè monet. Essentia speciei in eo potissimum versatur, quod in siccis non ver in humidis nascitur, et quod utriculos(etiam maturissimos) planè enerves gerit. Nervi enim in superficie utriculi non solum nulli prominent , sed ne tum quidem comparent, cm mem- brana utriculi, dempto achænio, per lentem observanda sepa- ratim luci objicitur. Notis istis stirps ab omnibus affinibus mihi cognitis (n° 27-34) dignoscitur, quarum quidem duæ (C. aqua- tilis et C. lentivcularis) utriculis enerviis conveniunt, nulla verd non in humidis crescit. Notis vero cæteris sequenti C. Goode- nowii tam similis est, ut fructu desiderato aut statione ignotà distingui planè nequeat. Variat 1) staturà triunciali et maximum pedali, 2) stolonibus brevibus vel ad mensuram unciarum 3-5 protractis, 3) culmo rigidulo stricto vel plüs minüs de- bili et curvato ; 4) folus hyeme destructis vel in annum alterum plus minüs per- sistentibus, circa novellum fasciculum quandoque numerosis exsuccis pallidisque, strictè erecus vel modicè arcuatis aut falcatim patentissimis recurvis , linearibus vel apice basique in formam lanceclatam attenuatis, 1-2 lin. latis, viridibus vel glaucescentibus , 5 ) foliorum ct stolonum vaginis demüm pallidis vel fuhgimosis (1) In Transsilvaniæ a'pibus occurrere stirpem, Paumgartenus scribit (Enum. x1r, p. 296), et circa Byzantium Smithins (Flor, Græc. Prodr. 11,p. 230), quorum locorum prior mibi dubins est maxime , alter certiss mè falsus, plantam enim aded arcticam in campis ad Bosphorum posse vivere nemo credideri?. J. GAY. — De Caricibus quibusdam. 189 lucidis; 6) spiculis masculis fæmineisque cylindraceis 8-12 lin. longis vel oblongo- ellipsoideis 3-4 lin. tantum longis ; 7) bracteà inferiore foliaceà vel setiformi, culmum subæquante vel spiculâ suà multo breviore; 8) squamis fœmineis oblongis obtusis vel elhpticis obtusissimis, pellucido-rrebrd lineatis vel sæpiüs planè impunctatis; 9) utriculis 4-7 serlatis, sessilibns vel longiusculè stipita- tis, etc. Undè specimina quidem singnla ab invicem maxime discrepant, formæ vero ab umà in alteram transeunt ita , ut in varictates propriè sic dictas, me qui- dem judice, distingui nequeant. Notabilis est Imprimis forma foliorum lanceolata, quam ego in speciminibus Sudeticis et Sibiricis paucisque Scoticis non verd in Lapponicis neque Islandicis vidi, qnam icon quoque Sturmii suprà citata benè exprimit, quæ verd et ipsa variatio minoris momerti videtur. Ogs. 1. Stirpem nostram Goodenowius olim , veluti novam et à C. saxatili Linnæanà diversam, sub nomine C. rigidæ descrip- sit,in cujus sententiam Smithius primo, deinde Floristæ omnes Anglici abierunt. Dubia eadem non longe abhinc Smithius rur- sus movit, et C. saxatilem herbarii Linnæani à C. rigid& Good. diversam atque C. pullæ Good. magis affinem declaravit (Engl. El. rv, 1828, p. 116). In herbario quoque Solandri sub C. saxa- dili non C. saxatilem Suecorum sed C. pullam Good. inveniri, Hartmanus nuper quoque scripsit (Handb. ed. 2“, 1832, p.252), quin et C. saxatilem Linnæi ipsissimam esse C. pullam posteà credidisse videtur, cujus opinione fretus stirpem Germanicam Kochius novissimè sub nomine C. rigidæ recensuit (Synops. FI. Germ. 1837, p. 755). Vereor autem ne utriculis morbidè infla- tis decepti fuerint, auctores citati omnes, et C. pullam vel spe- ciem affinem in eà Carice saxatili monstrosà quæsiverint, de quà Sommerfeltius , in Fl. Lapp. Suppl., 1836, p. 41, locutus est his verbis.« CarEx sAxATILIS B MONSTROSA , fructibus inflatis « globosis.— C. saxatilis £ inflata Hartm. FI. Scand. p.34. C. ri- « gida Wahlenb. in Act. Ac. Holm. (1803), p. 166.—Hab. in «alpibus unà cum vulgari plantä. — Nunquäm obvenit spica « fructibus globosis unicè prædita, sed nonnulli tales aliis inter- « mixtis modo reperiuntur. Attamen sæpè tales spicæ omni- « no steriles sunt. Monstrositas à larvä tenui coccineà producta, « nec varietas est, quare ut talis enumerari non merebat, nisi Sy- « nonyma laudata suis locis assignarentur».Talemstirpem in herb. Brongn. (inter plantas à rev. Deinboll in Finmarkiä orientali lec- tas) ego quoque vidi (utriculis monstrose inflatis, vesicariis, alro= 190 5. cAY. — De Caricibus giubusdam. fuscis, lucidis, abruptè breviterque rostratis, squamä suà multô longioribus latioribusque , ovario cum stigmatibus abortivo), et quin ad C. saxatilem nostram pertineret nullus dubitavi. À C.pul- l& stirps indole foliorum breviorum sicciorum culmumque multo breviüs vaginantium , certd , et bractearum auriculis liberis non in, vaginulam brevissimam truncatam connatis , distinctissi- ma est. ès | Oss. 2. À C. saxatili orditur series specierum arctissimo nexu junctarum, quarum duas solummodo vel tres adgredi mihi primo mens erat. Mox vero ,comparatis comparandis, observationes tot tantæque , sive ad characteres specierum sive ad synonymiam spectantes, eæque tàm parüm expectatæ, prodière, ut non potui quin gregem totum amplecterer, cujus igitur adumbrationém quantum fieri potuit contractam hic offero. In manipulos duos discedit, quorum alter spiculis fœæmineis prœæter inferiorem omni- bus sessilibus et squamis muticis , alter spiculis fœrmineis omnt- bus pedunculatis et squamis (imprimis fœmineis) cuspidatis vel lonsè acuminatis dignoscitur. Prioris manipuli species duodecim mihi cognitæ.Conveniunt omnesradice stoloniferà, foliis utrinque lævibus ( facie non scabris), utriculis membranaceis erostribus , glaberrimis, pulverulento-plüs minüs distincté granulatis , ore inteserrimis non bidentatis nec anticè fissis , achænio sessili , lenticulari-comprésso, styli basi residüa brevissimà coronato, castaneo , stylo demum plüs minuüs exserto, stigmatibus 2, ra- chillæ absentià, etc. Notas diagnosticas subministrant fasciculi laxi vel rariüs in amplum densumque cæspitem congregati, cul- mus acutangulus $caber vel rard obtusangulus lævissimus, sta- türa humilis vel plus minüs procera, folia latiora vel angustiora, complicata vel plana, bracteæ foliacex vel non, abbreviatæ vel elongatæ , omnes sessiles vel inferior vaginäta , Spicülæ sexu distinctæ vel terminalis androgyna basi mascula, foœmineæ erectæ vel patulæ aut nutantes, mascularum numerus varius, utriculi nervati vel plane enervii, achæuia lævissima vel granu lata; etc. ; undè séquens specierum clavis excudi potest. " 3. GAY. — De Caricibus quibusdam. 191 I: Spiculæ sexu distinctæ. A.Bracteæ omnes vaginà carentes. 2. Utriculi (maturi) nervati3 à. Culmus acutangulus scaber. a. Bracteæ culmo breviores. æ Fasciculi laxè cæspitosi. ti. Humilis, utriculis lævissimis.....s.sesevss..r. C. Godenowi N. 2 Elatior, utric, ad carinas sæpè serrulatis....... -... C.stricla Lam. _ B Fasciculi densè cæspitosi :..,...,, DEA AS PART E éd DIICRE Le b, Bracteæ foliaceæ elongatæ. Squamæ atrofuscæ , pellucido-lineatæ. ....,........ C.aculaL. * Squamæ badiæ, impunctatæ. ...,.......:......,. C'commutala N. b, Culmus humilis obtusangulus Iævis...,,.....,:...,.. C.trinervis Degl. 2, Utriculi planè enervii, Culmus humilis acutangulus scaber, .........,..,,..... © saxatilis L. Culmus élatus obtusangulus lævis.. .................... C. aquatilis Wahlenb, B. Bractea inferior basi vaginans. | x. Utriculi nervati, Aëhæniumlævissimum.. . «ses esse. Ciacutae N. Achæniumgranulatum,, . ..,.,..,...... - 2.[Utriculi enervi. Seosovesese ce Csaurea Nutt. SN AT RP 0 RS TP EC LS OCT DS LA lenticularis;, Mich. I, Spieuta terminalis androgyna , basi mascula. À. Utriculi oblusissimi ; achænium granulatum. tu Meblatacer. CAPE He DEA ET A Cbeolor A 1: Ulriculi coriaceo+incrassati, +... esse. C. aurea Nutt, ..B. Utriculi rostellati. ! Culmus scaber, bracteæ omnes evaginatæ.........,...,.... C, eleusinoides Turez, Gulmus lævissimus , bractea inferior basi vaginans.. ,....,...! C. lenticularis Mich. 27 GAREX GOODENOWII N. GC: hurilis', laxè cæspitosa , foliis planis, angustis , culmum debilem acutè triangularem supernè scabriuseulum subæquan: tibus ;spiculis cylindraceis oblongisve, masculis solitariis (raris- simè geminis), fœmineis 2-4, erectis,remotiusculis vel conti- guis, inferiore breviter pedunculatà, reliquis, sessilibus, apice rarO masculis ; bracteis evaginatis, inferiore subfoliaceä, culmum vix æquante, étre (parvis atrofuscis) subrotundis; ; squamis fœmineis (atrofuscis) ellipticis oblongisve, obtusis, muticis ; utriculis squamam æquantibus vel superantibus, LL ARE éllipsoideis oblongisve, obtusis, nervatis, nervis filiformibus superné evanidis , rostello obsoleto vel distincto, stigmatibus 2. 192 3. GAY. — De Caricibus quibusdam. Carex nigra verna vulgaris. Linn. FL Lapp. (1737), p. 257 n° 330 (ex Wahlenb.) C. filiformis. Gort. F1. vi Prov. Bele. (1781), p. 250 ( saltem quoad specimina prope Gouda à Rainvilleo lecta , ex V. Hall. FI. Bels. sept. p. 666). C. acuta à nigra. Leers Herb. (1975) tab. 16, fig. 1, +. C. saxatilis. ANT F1 Ped.(1785)11, p. 270, n° 2339 (juxta | specimen quod , ex herb. All. deprompt. et à Balbisio missum , Mus. Lessert ! possidet). — Lapeyr.! Abr. Pyr. (1813), p. 590, « ct B (quoad plantam é monte Canigou et alpe de Roja atque ex valle de Benasque, secundum schedulas Peyrusii autographas in herb. Xat. et P. Boil.). — non Linn. C. cæspitosa. Good. in Trans. Linn. Soc. 51 (1794), p. 195, tab. 21, fig.,8 (forma elatior.) — Host. Gram. Austr. 1 (1801), p-62, tab. 191 {form elat.). — Schk. Car. (1803), p. 57, tab. Aa, n° 85 a (form. humilis) et 85 b (ubi bracteæ solito latiores et lon- giores), et Bb, n° 85 c (forma 3-4 stachya) et 85 d (form. elat. distach.) et85 e (form. elat. 7 stach.}, et Dd. n° go (form. humil. tetrastach. , spiculà inferiore androgynà, reliquis ex toto mascu- lis): — Quersel in Svensk Bot. 1v (180), tab. 222 (form. elat.). — Smith. Engl. Bot. xxr (1805), tab. 1507 (form. humilis, mala quamvis non dubia).— Hornem. FI. Dan. fasc. 22 (1806), p. 5, tab. 1281 (form. elatior).—Hopp: in Sturm. D. F1. fasc. 5o (1827) ic. (forma elatior, stolonibus nullis). C.acutaininor. Sw. in Svensk Bot. vi (1809), tab. 408 , fig. B (quæ figuram Leersii suprà cit. recusam exhibet). C: aguatilis B nardifolia. Wahlenb. ! F1. Lapp. (1812), p. 246 (gracilior omni parte, cæterüm à €. Goodenowii non distin- guenda: utriculis nérvatis stirps à C. aguatili diversissima est). C. cœæspilosa var. ramosa (spiculà foœmineà inferiore basi ra- mosà ). Dewey in Sillim. Journ. xt, fase. 2 (Jun. 1827), tab. P, fig. 52 {an hujus loci?). C. stolonifera. Hoppe in Sturm D. FL fasc.69 (1835), ic. (forma humilis). | 3. GAY.-— De Caricibus quibusdam. 193 Habitat in hemisphærii borealis zonis temperatis et frigidis, locis udis et palu- dosis. In Asiæ montibus Altaicis (Ledeb.)In Americà à sinu Kotzebue (Beechey, ex Hook.iet Arn.:Bot. of Beech. Voy. part. 34, 1832, p. 131 ) et Sitchà, anglis Norfolksound(Mert., ex Bong. in Mém. Acad. S.-Petersb. 6° série, II, 1839, p- 169)usque ad Oceanum Atlanticum et civitaies fœderatas medias (Torr.)(1). In Europä ab Interamniæ Lusitanicæ montibus summis (Brot. F1. Lusit. I , p- 65) et Asturiæ montibus (Durieu !) atque Pyrenæis! nec non Alpibus ! et Caucaso (Stev. ex MB.(2); C. À. Mey. Verz., 1831, p. 31) usque ad Islandiam (Robert ! in herb. Mus. Par.) et Lapponiam ultimam (Wablenb.) — E terris quas mare Mediterra- neum lambit nondûm.,, nisi ex montibus Corsicis, missam vidi, èque ullam ejus mentiouem in Floris Hispamiæ interioris [taliæque et Græciæ aut Barbariæ factam vidi.—Climatum diversissimorum maxime patiens est, quæ in Europâmedià ab or Ocean: ipsà ( v. c. ad vicum-Pirou in Galliæ præfecturâ de /a Manche } usque ad Alpes nudas procedit, parüm tamen ultra Abietis et Laricis terminum pro- greditur, Stirpem ego in regione alpinà, proximèé supra arborum terminum , bis legi, nempè in divi Bernardi clivo Valesiaco, loco dicto la cantine de Proz, hexap. circiter 800 s. m.; et in monte Ræfel vallis Mattensis prope bovilia Augstkumme, alt. circiter 1100 hexap. n'hemisphærio australi eamdem quoque nasci , nempè in Novà-Hollandiä ad portum Jackson et in terrà Van-Diemen, Brownius in Prodr. Fi. Nov. Hall. I, p. 243 perhibet, undè vero profecta specimina ego nondüm vidi. (3) Fasciculi ex unû radice paucissimi, laxissimi. Culmus debilis, acutè triangulus. Folia plana, angusta , vaginis ic fila non fauscentibus. Auriculæ bractearum mi- nutæ, subrotundæ ,atrofuscæ. Squamæ, imprimis fæmineæ, atrofuscæ, rarits pel- lucido-punctatæ, fascià carinali viridi angustà non excurrente. Utriculi plüs mi- (x) Ubitamen observandum, Caricem à Deweyÿo in Sillim. Am. Journ. x, n° 2 (Febr.1826), p.266 , pro cæspitosé descriptam notis nonnuilis et imprimis spiculis fæmineis 1-2 uncialibus à C, nostrà Goodenowi recedere.. Specimen quoque pro €. cæspitosé Deweyi à Torreyo missum, (in herb. Juss. !) notis pluribus, quamyis humile et habitu conveniens , à nosträ differt, culmo scilicet obtusiusculè triangulo lævique, et spiculis fæmineis crassioribus, longioribus, pollica- ribus etultrà , atque utriculis ut in C. strictä Good. compressis vel saltem anticè vix gibbis, ita ut dubia hucüusque stirpium identitas censeri debeat. Vera C. Goodenowi: est, inter America- nas è me visas, sola, quam cæpitosa inscriptam Nuttallius' ann. 1825 ad Mercierum misit egoque nuper in herb. Webbiano vidi. (2) Dübia est quam ex Alpibus Caucasicis pro C. cæspitosä à Steveno communicatam possideo: Utriculis anticè convexis stirps ad C. Goodenowii , culmo sesquipedali rigidulo et auriculis bractearum.oblongis ad C. cæspitosam nostram (C. strictam Good.) vergit. (3) Carici nostræ proxima, ex definitione, videtur, mihi cæterùm ignota, C. cœæspititia Nees ab Es. in Wight Contrib. (1834), p. 127, quam in montibus Si/let Indiæ orientalis Wallichius legit. Eidem arctissimè cognatæ quoque sunt, Caricum formæ tres humiles, quas in Indiæ borealis alpibus summis Jacquemontius decerpsit et in herb. sub numeris 442, 985 et 1763 distinxit, Eas verd stirpes non ausim sine examine ulteriore plane conformes declarare. Stolo- num defectu cérto specimina Jacquemontiana omnia ab Europæä C. Goodenowii tantillèm abludere videntur. XI, Boran. — April, 13 194 . 3, GAyY.— De Caricibus quibusdam. nùs disunctè supitati, latere postico plantet 3-5 mervir, latere antico 7-9 ner- vi et convexi, nervis filiformbus; in utroque latére à basil sursüm procurren- übus » superne' evanidis vel oblitteratisAchærñium compréssum' ‘ellipueo-sub- rotundum. — In C..Goodenowii legitimä ‘hæc nunquam desiderantur. Cætera variant maxime ; culmus tenuis vel rariùs crassiusculus, ‘plûs minûs:;scaber vel subindè læviusculus; statura vix spithamiæa vel pedalis et -ultrà ; que quidem! à loco natali plüs:minüs elevato vel demisso/unicè non pendet; stirpem ego: enim humilem in Neustriæ inférioris plagis maritimis legi, eamque plûs quàäm peda- lem à, Mogesis. et è Grimsulä: péssidéo;:folia à Tineä dimidiä ad'un. lin’ lata,! erec£ ta, velpatula , late viridiarvel glaucescentia ; culmi pars superior spicifera 1-2 + sans 3-3 acutiuseuli, non aut vix rostellati, per lentem obscurids granulati, fo- ns intüsque pallidè virides posticè 1-anticè, 1-3 nervi, nervis capillaribus , ‘subtilissimis, subindè plan infonspicuis. Aclænium, utriculo + L brevius, com-- DE, clhptico- -obovatumn. s : (h (La suite & un prochain éahiér.) NV R. IAE often grows inia large, elévated! dense bog 5; Dew. 1, cette CIO AR ge 2 200 MIRBEL ET SPACH. — ÆEmbryogénie végétale. Notes pour servir à l’histoire de: l’embryogénie végétale , Par MM. pe Mise et Spacu, (Lues à l'Académie des Sciences, dans les séances des-18 et 25 mars 1839.) PREMIÈRE PARTIE. OBSERVATIONS. Dès 1835, nous avions concu le projet, M. Spach et moi, de re- chercher en commun l'origine de tous lesorganes extérieurs des végétaux. Nous commencions ce long travail lorsque, au mois d’oc- tobre de cette même année 1835 , M. Guillard , de Lyon , nous communiqua un mémoire imprimé, quil avait composé avec son frère sur l’organogénie de la fleur : c'était précisément par là que nous étions entrés en matière. Le parfait accord de nos observa- tions avec les observations beaucoup plus nombreuses de MM. Guillard nous porta à croire qu'ilsne s'étaient pas trompés. J'en parlai dans ce sens à l'Académie , le 26 octobre 1835, et depuis rien n’a changé notre conviction. Mais si dès-lors il nous était démontré que la priorité des découvertes appartenait à ces messieurs , il nous semblait toutefois qu'ils s'étaient arrêtés trop tôt. Nous poursuivimes nos recherches. Vers la fin de 1837, nous songions à une publication partielle, quand M. Schleiden, de Berlin , excellent observateur, écrivain spirituel et ingénieux, nous adressa ses Considérations sur l’his- toire du développement de l'organisme végétal dans les phanéro- games. Cet écrit contenait beaucoup d'observations neuves; mais , dans le nombre , il s’en trouvait dont nos notes et nos dessins offraient des équivalens. Ainsi une partie de notre travail que nous avions regardée jusqu'alors comme ayant quelque MIRBEL ET SPACH. — ÆEmbryogénie végétale. 201 valeur, n’était plus , à nos propres yeux , qu'une simple confir- mation , sinon des théories, du moins des obsertations de M: Schleiden. | Peu de mois après , un nouvel écrit du même auteur ét sur le même sujet vint nous appauvrir encore. Ges pertes successives ne nous rebutèrent point. S'il nous avait paru que MM. Guillard étaient restés en-deçà du but, nous jugeâmes que M. Schleiden l'avait dépassé de heaucoup , et peut-être faisait fausse route. Cette considération nous donna lespoir que, à défaut de nom- breuses et importantes découvertes, nous pourrions du moins publier quelques faits isolés , quelques remarques critiques qui pe seraient pas sans intérêt pour la science. Dans une des plus prochaines séances, nous demanderons encore la parole, et cette fois ce sera pour combattre M. Schleiden. D’après de respectables témoignages qui nous arrivent d'outre-Rhin , sa doctrine anti- sexuelle, assez froidement accueillie à Paris , obtient en Alle- magne une vogue étonnante. Ce succès qu’explique jusqu’à un certain point le mérite très réel de l’auteur, nous impose l’obli- gation de donner à l'examen de son œuvre une attention toute particulière. Aujourd'hui nous nous bornerons à dire ce que nous avons vu dans les Graminées. L'un de nous, s’étant occupé autrefois de cette famille , a voulu savoir si dés études mieux dirigées et plus profondes confirmeraient ou infirmeraient ses premiers aperçus. De là notre préférence pour ce point de départ. La connaissance du développement de l'embryon a été l'objet principal de nos études. Les modifications par lesquelles il passe vont être soigneusement décrites. À dessein d'éviter toute con- fusion ,nous les rangerons suivant l’ordre successif de leur appa- rition ; et les partagerons en sept séries, qui correspondront chacune à une période de la végétation. Nous prenons pour type le Maïs: il servira de terme de comparaison avec les autres espèces. Première période.—Dans les végétaux, tout organe extérieur, quelque compliqué qu’il devienne plustard, commence par une simple excroissance de tissu cellulaire invisible à l’œil nu. Telle “est l’origine: de l’épi femelle du Maïs. En avançant en âge, il grossit, s'allonge, se façonne en cône, se couvre; à partir de sa 202 MIRBEL ET SPACH. — £mnbryogénie végétale. base jusqu'à son sommet, de mamelons qui, chacun séparément, en engendrent. d’autres. Chaque groupe: de;mamelons devient un épillet; chaque mamelon est le germe d’une fleur; mais: sur Chaque épillet, iln’y a d'ordinaire qu'un seul,mamelon;qui se Maintienne; les autres avortent..Le:mamelon réservé produit à son pourtour de.minces bourrelets ; lesuns demi circulaires , les autres!circulaires , tous concentriques: Chacun de ces bourre- lets,.à. raison de sa position, se transformerä, bientôt, soit én bractée, ;soit en glume , soit.en, lodicule.où en ovairé,.ou en:té- gumentiovulaire. Le sommetdu mamelon constitue des présent Je nucelle., :: F à sourplôts0.2 Seconde; ;nériode..— L'obserrateur assiste:à ie. naissance nr ri dela primine.et dela secondine.A. .cettesépoque:, l’oyaire.a la forme ; d’un-petit godet à large orifice, et, sa paroi est une:membrane mince et transparente. Le; nucelle.est fixé au fond de l'ovaire. Cette disposition est, immuable dans.le Mais. La primine,,et la.secondine, partent du. pourtour du nucelle qu’elles recouvrent en partie:, La première .de.ces. enveloppes étant beaucoup plus courte que l’auire.ne l’emboite qu'à :sabase, d'où il suit, que l'endostome dépasse serisiblement Fexostome. Troisième période. — Le style ,; dont tout-à-l’heure.encore il n'existait pas la moindre apparence, naît du bord, de l'ovaire , du côté où.celui-ci regarde l'axe de lépi. Il. s’allonge! verticalement en-lame étroite. L'ovaire et. le style réunis: figurent une, petite hotte. L'’ovule avec ses deux enveloppes, la primine et la secon- dine , a changé de position. Son.axe élait parallèle à l'axe de lépi: maintemant. il est incliné vers lui d'environ. 45 degrés. La secondine est toujours en-avance.sur la primine, Quatrième période.— L’ovaire s’est arrondi :lorifice s’est ré- ‘tréci ets’est allongé de manière qu’il forme une sorte de canal. Le style s’est. accru. La partie ‘supérieure se termine ‘par deux dents plus ou moins distinctes, qui doivent être considérées comme un double stigmate. L’axe de l’ovule ‘fait avec:celui de Vovaire un angle de 90! et 100 degrés. Il se confond avec l'axe du nucelle; au sommet duquel‘il se termine: Tout près de ce point, dans l'intérieur du nucelle, apparaît ‘üunestrès: petite ‘cavité ovoide, qui :contient une mucosité : transparente: ,-que MIRBEL (ET SPACH. — ÆEmbryogenie ‘végétale. 203 M:Sclileiden'a observée le premier: La suite prouvéra que cette matière n’est autre chose que du cambium à l’état amorphé. ‘1 A mnésure que l'axe de l’ovule s'incline davantage du côté de l’axe de l'épi, toute la partie de la primine et:de la secondine, attachée ducôté, opposé, ‘s'accroît, et, pour ‘ainsi parler, s'efforce: de coüvrirde nucelle;tandis'que la partie attachée du côté de l'axe dé lépi, réste ‘à-peu-près stationnaire. Toutefois; la différence dé grandeur entre la primine ét la secondine n’ést pas etfacée: lasécondine cache presque entièrement le nucellé; la RRARTRE" ; au contraire, est de beaucoup en arrière. nl | Ces deux asvelbpples! ovulaires offrént encore cela dé rémar- eabre qué la. portion de l’une et dé l’autre, située sous l’érifice dé’ lovairé, se: DANMepEE èn cornét su le PRUTE qui ÿ conduit. ; 19e À Mn PEN DT oyaire continue, de grossir. et le style Fe s'allonger. On observe dans celui-ci, ainsi.que M.'Ad: Bron- eniart la noté; deux faisceaux de trachées qui partent chacun de.Jun,des deux côtés de l'ovaire et s’en vont parallèlement.se rendre aux, deux dents, qui sont les deux stigmates. Maintenant l'inclinaison. de l’ovule est de, 125 à 135° environ. L’apparence d'un, mucilage dans la petite cavité située au sommet du nucelle s'est évanouie. À la inême place, .on voit très nettement une grande utricule ovoide et diaphane, qui remplit et tapisse toute la cavité. Nous la nommerons l'utricule primordiale (dépression du sac ‘embryonhäire où vésicule eémbt ‘yonnaire Ad. Brohgn. ; extrémité antérieure du boyau pollinique Schleiden). Elle estsur- montée d’un prolongement grêle , sur lequel sont attachées de petites | fitricules turbinées , disposées en grappe serrée: elle se términe. à sa partie faretatre par le suspenseur, appendiée fili- forme ét tubulé si aboutit à l éndostome. | È 8] an « donne M. Ad. Brongniart, Lgxarnen du cette svésicule, à une époque évidemment antérieure à | imprégnation ; CSL; extrême - ment difficile. I! pense qu’elle ne résulte que d’une sorte de dépression de la membrane du sac embryonnaire , et, partant de cette hypothèse , il admet qu’elle peut ne se former qu'au moment ide l'imprégnation ou:très peu de temps:avant. Ce sont surtout ses observations sur'le "Cucurbita cerifera ; \e Nuphar 204 MIRBEL ET SPACH. — Æmbryogénie végétale. lutea et l'Ipomæa purpurea:, qui l'ont :conduit à ces con- clusions. (1) | La famille des Graminées nous a donné des résultats plus positifs. On y,suit, selon l’ordre chronologique, toutes les mo- difications de l’utricule primordiale depuis sa naissance jusqu’au moment où elle prend, avec le nom d’embryon, les.formes caractéristiques que ce nom rappelle. Dés avant la fécon. dation , elle a fait de sensibles progrès. Qu'elle soit une dépres- sion de Ja cinquième enveloppe de l’ovule , c’est une facon. de voir à laquelle nous n’avons garde d’adhérer. La raison en, est simple: cette cinquièmeenveloppe, que M.Ad.Brongniartnomme sac embryonnaire, et que nousappelons quintine, manque dans les Graminées, ainsi que dans beaucoup d’autres plantes. Que serait donc la vessie membraneuse, sujet de cette discussion, si elle n’était une utricule ? L’épithète de primordiale, par laquelle nous la distinguons des autres, nous semble d’autant mieux choisie qu’elle s'applique à une utricule dont l'office spécial est de commencer l’embryon , et que , en outre , elle résume de la manière la plus brève et la plus nette, toute la théorie de l'unité organique de ces innombrables utricules de formes si variées, qui constituent le tissu végétal , et qu'on désigne généralement sous le nom d'organes élémentaires. Sixième période.—\mmédiatement après sa naissance , l’utri- cule primordiale ne contenait quoi que ce füt qui troublät sa transparence. Maintenant nous apercevons très bien, sous sa fine membrane, un cambium que nous qualifierons de globulo- cellulaire , attendu qu’il se compose de globules dans chacun desquels il y a une petite cavité centrale. Au premier abord, le Sn ee échappe à la vue ; la cavité seule paraît. Celle-ci, li- mitée à sa circonférence par un cercle noir, éclairée à son centre par un point lumineux , imite à s'y méprendre des granules opaques. Voilà ce qui a fait croire à la présence de granules qui, dit-on, sont la quote part que l’organe femelle apporté dans la (1) Voyez Recherches sur la génération et le développement de l'embryon dans les végétaus phanérogames | p. 92 et 93, (Ann. des Sc. nat. tom. x11. 1827.) MIRBEL ET SPAGH. — Æmbryogénie végétale. 205 composition du nouvel être (1). Le fréquent emploi du micros- cope nous a appris depuis long-temps à éviter les ‘erreurs qui peuvént naître de pareilles illusions d'optique , dont naguère la cause!et le correctif ont été très bien expliqués par M. Dujardin dans son beau travail sur les animaux infusoires. Le cambium globulo-cellulaire se transforme bientôt en une masse de tissu membraneux , continu , qui se moule dans le creux de l'utricule primordialeet de son suspenseur, lequel s’élar- git et s’allonge sensiblement. Toutefois il n’y a que la partie su- périeure de cet appendice tubulé qui se remplisse de tissu cel- lulaire. Septième période. — Personne ne mettra en doute que le corps formé par la réunnion de l’utricule primordiale et du tissu cellu- laire né dans sa cavité ne soit l'embryon. 11 ressemble mainte- nant à une petite massue. Sa portion la plus épaisse s’élargit et s’allongeen fer delance à pointe mousse. C’est la lame de la feuille séminale ( Hypoblaste, À. Richard, Carnode , H. de Cassini). Sa face inférieure regarde l’intérieur de l’ovulé; sa face supérieure l'axe de l’épi. À sa base est la radicule, terminée par un boyau vide, flasque , lacéré, dernier vestigé du suspenseur, qui ne tardera' pas à disparaître. Sur la face supérieure de la lame, immédiatement au dessus du point où célle-ci s’unit à la radi- cule ; se forme un renflement, qui n’est autre que le commen- cément dé la plummule: Il s'élargit ,se creuse en capuchon, et l’on voit alors, dans sa cavité , les premiers rudimens de feuilles caulinaires. Les bords du capuchon se rapprochent peu-à-peu, se joignent et formentune sorte de poche(Cotylédon, À. Richard : et FL: de Cassini), dont l’un de nous, il y a trente ans passés , faute de s'être rendu un compte exact des modifications qu’amènent lès développemens, a pris pour deux organes spéciaux, qu'il a némmés co/éoptile et piléole. En ces derniers temps, M. Schleiden a imaginé que la poche en question représentait la ligule de la feuille cotylédonnaire, hypothèseséduisanteau premier aperçu, mais qui perd tout crédit (1) Voyez Recherches sur la génération et le développement de l'embryon dans les végétaux phonérogames, par M. Ad. Brongniart, p. 93, 117 et suivantes, 206 MIRBEL ET, SPACH. -— Æmbryogenie. végétale: sitôt que la germination commence. En.effet ;; la tige qui «prend toujours naissance immédiatement au dessus du point d'attache de la feuille cotylédonnaire, venant à s’allonger, aiñsi qu'on de voit dans la généralité des espèces; emporte avec-ellel la poche qui la surmonte, et, dés-iors ; on cbtient: la preuve que: cet organe n’arien de commun avec la ligulé. (1). Il semble que tous les phytologistes:qui:se sont livrés depuis près d’un demi-siècle à l'étudé: de l’embryogénie des Graminées aient pris à tâche le netrouver que des anomalies; En étudiant de nouveau les faits, sans préoccupation des anciennes-idées et en les comparant entre eux , nous nous sommes convaincus qué tous rentrent. dans la loi générale. Les feuilles des Graminées, comme on sait partent alternativement et à hauteurs différentes, de deux côtés opposés de la tige: Or, les trois appendices ou pro: cessilesembryonnaires,sa voir: la ble cas lédonnaire,déjà men- tionuée;le lobule (épiblaste, CL. Richard), petiteexcroissance char- nue et. de formeswariées, qui nese montre pas dans le Maïs,,mais quiesttrès visible dans une multitude d'espèces, de la famille; et la poche , qui, de mêmeque la feuille cotylédonnaire ,ne manque jamais, sont disposés sur l’axe, précisément comme,les feuilles, lesquelles ne font, à notre avis,que continuer l’ordre symétrique existant dans l'embryon. Ceci démontre que les trois processiles emhryonnaires sont les premières feuilles de, la plante, mod nées Pan les Fipconstunces, qui, ont| accompagné. leur dévelop Pemeut. sh 2nocaibrus re a vite Igcise termine ce.que nous avions à dixe a au 1à Lun on de l'embryon du Maïs. Ajouter, à ce qui précède serait. répéter ce que. savent. tous.les phytologistes. Mais on nous demandera peut-être Si ce,type que nous avons choisi, et dont nous AVONS fait l'objet, d’une étude approfondie, suffit pour nous.éclairer sur l’embryogénie des Graminées, considérées dans leurensemble, Sans attendre que cette question nous soit adressée, nous allons y répondre. Parmi les plantes examinées par, nous;;ilen est douze qui appartiennent à Ja famille des Graminées: Ces, espèces (x) Voyez ÆElémens. de pl M ce végétale et de Fire par M. de AR Fe ÉVUT , Gg. 36, d; et l'explication ,t. at, Paris, 1815., À MIRBEL ET SPACH. = Embryogenie végétale. 207 ont'été prises au'hasard. D'abord notre attention ‘s'est portée uniquement sur le Mais. Les recherches ont été plus longues et plus: pénibles qu’ one saurait le croire: Il ‘ÿ a eu beaücoup de tâtonnemens , de’ imécomptes, d'erreurs. Nombre: dé fois les mêmes observations ont été répétées. Nous ne nous sommes arrêtés que quand nous avons reconnu Pimpossibilité d’allér plus loin où d'imaginer un doute! Mais cette tâche achevée’, nous n'avons-pas tardé à constater dus; à cela près de quelques légères modifications ‘que nous n'avions pu deviner, et qui n'importent gueré, nous savions bien ‘mieux la formation ém- bryonnaire des Graminées par l'étude opiniâtre du Maïs, que si, nous eussions partagé égalément une quantité triple dé’temps et d'attention entre vinigt espèces de la famille. j9D Nous ne croÿoils pas néanmoins devoir passer sous silence certaines modifications: elles sont bonnes à citer, ne füt-ce que pour jbber ce que nous venons de dire. | “A sa Naissance, J'ovule des Graminées, sans aucune éxcep- tion , est attaché au fond de Ja cavité de l'ovaire. Pour le Zea Mais, l'Éuchiæna mexicana, le Coix Lacryma , le Tripsacum hérmaphroditum ; 1" ERCe , , l'âge ne change point cette disposition . Fè contraire à lieu dans le Sorghum vulgare., le'Melica nu- tans , etc. L'action de la végétation déplace graduellement l'at- tache ovulaire, de telle sorte que, aprés un cértain temps, F ovule. se trouve fixé : alla portion interne de la paroi de l'ovaire qui orrespond à à sa face antérieure. { FE 10 Quand, dans le Maïs na VE hlæœna, les sommet. hélas Poe s est incliné et. est, allé rejoindre sa base, la, primine recouvre complètement la secondine. Vers la même, époque, la portion, des. deux enveloppes qui, correspond à. l’orifice de l'ovaire ,,se prolonge en deux pointes .creuses, dont l’une sert d’étui à l'autre. Rien de semblable n’a été vu dans le Sorghum vulgare ; les deux pointes n’y existent pas, et la primine, découpée en calotte , ne recouvre que la partie inférieure de la secondine. . La seule différence que nous apercevions entre l’utricule pri- mordiale du Mais et celle du Sorghum , est que la première. est ovoide et l’autre pyriforme. Encore faut-il convenir que ces 208 MIRBEL ET, SPACH. — Æmbryogenie végétale. caractères distinctifs s ’atténuent souvent à ce point qu on n’ose- rait s’y fier. L'utricule primordiale de l’Æuchlæna diffère davantage de celle du Maïs que celle du Sorghum. Elle imite un cône un peu courbé, dont la base serait arrondie , et le suspenseur qui , dans le Sorghum et le Maïs, part de la base de l’utricule, et s’allonge dans la direction. de l'axe, pour arriver à l’exostome , part ici du côté de l’utricule, un peu au dessus de sa base, et s’allonge vers l’exostome, en suivant une direction oblique. Nous ne trouverions aucun caractère distinctif entre l’utricule primordiale de l'£Euchlæna et celle du Tripsacum, si-cette der- nière. nous eut offert, comme les espèces précédentes, une grappe de petites utricules pyriformes. Nous devons même con- venir que , malgré nos dessins, qui témoignent contre la pré- sence de cette grappe, nous ne sommes pas exempts de doute. Enfin l’utricule primordiale du Coëx est, à notre connais- sance , la seule qui , dans les Graminées, présente un caractère distinctif bien tranché. Au lieu d’être simple, elle est composée de plusieurs utricules groupées ensemble. Il ne nous a pas été loisible jusqu’à présent de la prendre à sa naissance et de la suivre dans ses développemens. Nul doute que, en passant en revue un plus grand nombre de Graminées , on ne découvrit encore quelques autres modifi- cations et que ce travail n’eüt une certaine utilité scientifique ; mais nous ne cesserons de répéter que, quand on se propose pour but de ses recherches la découverte des hautes généralités de lorganogénie végétale, le procédé le plus sûr et le plus expé- ditif pour y arriver, est de porter toute la puissance de son at- tention sur un très petit nombre d’espèces choisies avec discer- nement dans les groupes naturels. L2 MIRBEL ET SPACH. — Æmbryogenie végétale. 209 SECONDE PARTIE. REMARQUES CRITIQUES ET THÉORIQUES. Les observations consignées dans la première partie de ce travail tracent une ligne bien nette de séparation entre nos doctrines et celles de M. Schleiden. Le mémoire de ce savant, considéré dans ses résultats théoriques, fournit la matière de trois propositions générales qui se groupent et forment un sys- tème complet. Réduites à leur plus simple expression, elles vont être soumises l’une après l’autre à un examen critique. PREMIÈRE PROPOSITION. Quand l’axe de l’ovule fuit avec l'axe du style un angle d’en- viron O0 degrés , une cavité ovoïde , qui contient un suc limpide muqueux (cambium, Mirb.), se montre dans le nucelle tout prés de son sommet. La formation de cette cavité annonce la naissance du sac embryonnaire(sac embryonnaire, Ad. Brongn.; — quintine, Mirb.). £n effet, il ne turde pas à paraitre : il gran- dit incessamment ; il envahit , dans le nucelle , un espace consi- dérable et se remplit d’une substance celluleuse. Cette première proposition n offrira rien d’obscur aux phy- tologistes qui consulteront les dessins de l’auteur. Nous recom- mandons particulièrement à leur attention ceux qu'il a exécutés d’après le Maïs. Deux de ces dessins indiquent très bien la forme et la position de la petite cavité avant la naissance sup- posée du sac embryonnaire. Les deux autres représentent le sac complètement achevé, tel que M. Schleiden l’a vu, ou plutôt a cru le voir. Mais entre ces deux termes extrêmes, la naissance et la vieillesse, ne convenait-il pas de rechercher et d'étudier la série des modifications qui, conséquemment à l'hypothèse de M: Schleiden, devait établir la ‘transition de l’un à l’autre? ... M. Schleiden a négligé de le faire, puisqu'il n’en dit mot. C’eüt été pourtant un excellent moyen, soit pour reconnaître que le XI. BorTan., — Avril, 14 210 MIRBEL ET SpACI. — fimbryogénie végétale. sac embryonnaire manque dans le Maïs, soit pour convaincre de légèreté ceux des phytologistes qui seraient tentés d’en nier la présence. Nous nous sommes livrés à ces recherches et n’a- vons rien découvert , la petite cavité excepté, qui püt justifier les assertions de l’auteur. En revanche, nous avons obtenu la preuve que la petite cavité vieillit sans beaucoup s’agrandir ; que , toujours fixée au sommet du nucelle, elle est entraïnée par lui jusqu à la base de l'ovule (1), et que, pendant que ce mou- vement s'opère, le cambium qu’elle renferme devient l’utricule primordiale ( dépression du sac embryonnaire ou vésicule em- bryonnaire , Ad. Brongn.). Ces remarques ne nous permettent pas d'adopter l'opinion de M. Schleiden. Nous la rejetons, non pas tant parce qu'il nous a été impossible de constater la réalité des faits sur lesquels il la fonde , que parce que ceux que nous avons observés sont inconciliables avee elle. SECONDE PROPOSITION. Quand la cavité ovoide s’est accrue, et, en même temps, le sac embryonnaire qui la tapisse, le boyau issu du grain de pol- len pénètre jusqu'au sommet du nucelle, pousse en avant la paroi du sac embryonnaire, qui cède à sa pression et forme un cœcum dans lequel il loge son extrémité antérieure. Cette seconde proposition est déjà réfutée par notre réponse à la premiere, puisque nous.yÿ soutenons que le sac embryon- naire manque dans beaucoup espèces, et, en particulier, dans celles de la famille des Graminées, et que l'utricule pri- mordiale tire directement son origine du cambium, comme telle autre utricule que ce soit. Nous pourrions donc, à la rigueur , nous en référer à ce que nous avons dit plus haut; mais les preuves matérielles ne sont jamais trop nombreuses quand il s'agit de battre en ruine une doctrine erronée, qui compte (1) La découverte du mouvement :campulitrope de l’ovule des Graminées remonte à neuf ans. Elle est consignée dans nos Additions aux nouvelles recherches sur la structure et les déve- loppemens de l'ovule végétal, lues à l'Académie des Sciences , le 28 décembre 1829. Voyez la Note p.657 et 658 des Mémoires de l’Académie des Sciencés imprimés en 1 830, MIRBEL ET SPACH. — Æmbryogenie végétale. 213 parmi ses zélés partisans des hommes dont le nom fait autorité dans la science. : Admettons, par hypothèse, que les choses existent et se comportent de la façon que le veut M. Schleiden , 1l s’ensuivra que la portion de la paroi du sac embryonnaire, repliée en cœcum ; servira de gaine à l’extrémité du boyau sorti du grain dé pollen, et que, grâce à la transparence des parties, tout ob- servateur attentif, quelle que soit, d’ailleurs son opinion sur la question qui nous occupe, pourra facilement constater la pré- sence de deux expansions membraneuses et creuses dont l’une sera incluse dans l’autre. Nous avons cherché ces deux expan- sions.et n’en avons trouvé qu’une, celle que M. Schleiden prend pour l’extrémité du boyau pollinique. Apparemment cet habile phytologiste n’a pas été plus heureux, puisque, dans aucun de ses dessins exécutés avec tant de soin , et en général si exacts, il n’a donné de corps au cœcum , qui n’est sans doute qu'un être imaginaire. Si le sac membraneux que nous nommons l’utricule primor- diale, n’était que l'extrémité antérieure du boyau pollinique, dés la naissance de cette prétendue utricule, la partie postérieure du boyau se montrerait en dehors, et sa continuité jusque dans le nucelle, déciderait la question en faveur de M. Schleiden. Mais il en est autrement. L’utricule primordiale naït dans la ca- vité du nucelle » et, pendant long-temps, s’y loge tout entière. Hors de là, nul indice n’avertit qu’elle est présente. Ce n'est que par la dissection qu’on la rend visible. Alors son individua- lité devient manifeste. F1 ., Nous,ajouterons que dans l’état où nous prenons les choses, nulle relation ne s’est encore établie entre le pistilet le pollen du Mais. Voici ce que contiennent nos notes, incomplètes sans doute,, mais non pas inexactes : la longueur de l’ovaire égale: à peine un millimètre et demi ; celle du style, quatre à cinq cen- timètres ; celle de l’épi, deux centimètres. Le tout est recouvert de sept, à dix amples bractées dont les plus extérieures ont de neuf à douze centimètres de long ; chacune est roulée sur elle- même, et toutes sont étroitement emboîtées les unes dans les autres. Tant que subsiste cette disposition des bractées , il'est rage 212 MIiRBEL ET SPACH. — Embryogénie vésetale. impossibie, ce semble, que le boyau pollinique arrive à sa des- tination. Pour défendre avec succès l'opinion contraire , il fau- drait prouver non-seulement que le boyau acquiert une lon- gueur démesurée , mais encore qu'il est doué d’un sens parti- culier, à la faveur duquel il se dirige dans l’étroit labyrinthe qui le sépare du pistil. Jusqu'à ce jour, cette preuve n'a pas été produite. Pour ne laisser aucune objection sans réponse, nous ju- geâmes à propos de répéter et de compléter nos observations. A ce dessein, un semis de Maïs fut fait au Jardin du Roi, au mois d'août dernier. I’approche de la froide saison nous faisait craindre l'entier avortement des fleurs : il n’en fut rien; elles se montrérent dans le cours d'octobre. Alors, depuis plus de deux mois, tous les vieux pieds de Maïs avaient complètement terminé leur floraison. Cette remarque n’est pas superflue; elle avertit que les anciennes fleurs mâles, fanées, desséchées , pri- vées de leur pollen , étaient hors d’état de féconder les nouvelles fleurs femelles. Nous avions acquis depuis long-temps la conviction que la formation de l’utricule primordiale devance l’action du pollen ; mais il fallait rie les faits qui justihient cette doctrine. Pour y parvenir, nous primes sur le même pied des fleurs mâles et dés fleurs femelles naissantes, et nous les soumiîmes simultané- ment à l'examen le plus scrupuleux. Dans un très court laps de temps, lovule opéra, sous nos yeux, son évolution campu- litrope ; la petite cavité du nucelle se forma, puis l'utricule pri- mordiale, puis le cambium globulo-cellulaire. Le style et les stigmates étaient si peu développés; qu'il y a grande PRRPRREe que la fleur femelle n'était pas encore dubile: Dans le même temps, la fleur mâle se tenait cachée sous ses bractées. Aucun indice ne faisait soupconner que les‘anthères dussent: bientôt s'ouvrir. Leur tissu décoloré, demi transparent ét comme œdé- mateux, dénotait cet état d'étiolement propre aux parties végé- tales naïssantes. Que conclure de cet ensemble d'observations sur les fleurs mâles et femeiles du Maïs, Sinon que les étamines ne sont pas encore adultes quand lutricule primordiale ap- proche du terme de son développement? MiRBED ET SPACH. — Ermnbryogenie vegétale. 213 Le mois de novembre arriva. Le seul pied d'£Zuchlæna mexti- eana: qui fût dans les serres, était en fleur. Cette Graminée, voisine du Mais, qui, de même que lui, porte sur la même tige les deux sexes séparés, nous offrit la répétition des faits que nous venons d'exposer. : Plus anciennement, le Sorshum lzäre et le Coix Lacryma nous avaient fourni matière à de semblables remarques. TROISIÈME PROPOSITION. La partie du boyau pollinique logée dans le cœcum, se renfle en massue et produit, dans sa cavilé, un tissu utriculaire qui la remplit et se moule sur elle ; tandis que la partie postérieure de ce méme boyau reste en dehors sous sa forme primitive de tube membraneux. Cette partie ne tardera pas à disparaitre ; l’autre, métamorphosée en embryon , commencera une nouvelle génération. Il suit de là que l’étlamine est essentiellement l’or- gane reproducteur ; que le pistil ne sert qu'a la gestation , et que , dans les végétaux , le phénomène improprement nommé fécondation, n'a aucun rapport avec la fécondation des ani- maux. Gette proposition et les deux précédentes offrent un mélange d'observations exactes, d’aperçus superficiels, de conclusions hasardées qu’on ne saurait débrouiller qu'en étudiant la série des faits dans l’ordre chronologique de leur apparition, et sans laisser de lacune. Si M. Schleiden eût constamment suivi cette méthode , il n'aurait pas pris pour l'extrémité du. boyau polli- nique l'utricule primordiale, puisque la naissance de celle-ci précède l'intervention du pollen; il aurait reconnu que le pistil joue le premier rôle dans la génération, puisque c'est lui qui engendre par-sa propre vertu cette utricule primordiale qui, conjointement avec les utricules qu’elle produit, commence lembryon; il aurait compris que le tube membraneux et flasque par lequel se termine la radicule naissante, n’est pas la partie postérieure du boyau pollinique, mais bien le saspenseur, ap- peudice de lutricule primordiale, puisque; dès l'origine, il ne fait. qu'un avec elle, et que son allongement s'opère du dedans 21/4 MIRBEL ET SPACH. — Embryogénie végétale. au dehors, et non du dehors au dedans. Ces faits et d’autres encore l'auraient amené à conclure que c'est à bon droit que les phytologistes admettent la fécondation dans les plantes, et, jusquà certain point , l’assimilent à celle des animaux. L’utricule primordiale, nous l'avons déjà dit, est la première ébauche du végétal, et, sur ce point important, nous nous accordons avec M. Schleiden ; mais, en opposition à lui, nous prétendons que l'ébauche reste impuissante, et sans avenir , si la fécondation re lui vient en aide. Il n’est pas rare que des arbres très bien constitués en appa- rence , aient cependant une végétation si faible qu’on désespère de les conserver. Ce cas advenant, quelques cultivateurs sup- priment les branches et y substituent des entes portant des bourgeons vigoureux. L'opération ranime quelquefois la végé- tation défaillante ; le cambium de l’ente et celui de l'arbre se mettent en contact, s'unissent, se fortifient l’un par l’autre, et l'arbre est sauvé. Ce phénomène, fruit des efforts combinés de l’art et de la nature, nous révélerait-il le secret de la fécondation dans les plantes? S'il en était ainsi, on ne saurait nier que l’union des deux cambium, distincts par leur origine, analogues par leur essence, ne dût être beaucoup plus intime dans le produit de la fécondation que dans celui de la greffe, puisque la fécon- dation s’opérant à l'époque où l'embryon, très jeune, n'est presque tout entier qu'un mucilage celluleux, il deviendrait évident que son achèvement complet résulte non-seulemient de la soudure des deux cambium à la rencontre de leur surface , comme cela se passe dans la greffe, mais encore de leur péné- tration simultanée, de leur incorporation réciproque et de leur transformation en utricules, lesquelles se combinent diverse- ment, tout en conservant intactes leurs qualités spéciales. Ainsi s’expliquerait de la manière la plus satisfaisante la création des êtres hybrides dans lesquels on trouve tantôt les traits du père, tantôt les traits de la mère, et tantôt l'alliance plus où moins distincte des traits de l’un et de l’autre. Nous ne touchons qu'en passant à cette grave question. Le moment n'est pas venu de développer une doctrine jusqu’à ce jour plus riche d’inductions que de faits. Revenons à l'observation serupuleuse de la nature. MIRBEL ET SPACH. <— Embryogénie végétale. 215 Dans ses recherches sur le Maïs, deux faits curieux ‘ont échappé à M. Schleiden. Il n’a vu ni la double pointe que font la primine etrla secondine dans le canal de l'ovaire, ni Ja grappe de: très petites utricules ovoïdes qui couronnent l’utricule pri- mordiale : Nous n'affirmerons pas que‘la grappe soit composée d’utricules primordiales avortées , mais nous avouerons que nous sommes tentés de le croire. 1lest inexact de dire que la primine du Maïs laisse la secon- dine à découvert. La primine croit plus lentement sans doute; mais, en définitive, elle atteint le sommet du nucelle et cache parfaitement la secondine : de nombreuses observations nous l’ont prouvé. | Tout le tissu utriculaire qui constitue le nucelle est très fin très délicat, presque mucilagineux, parfaitement homogène. Cés caractères sont incompatibles avec l'existence d’un épi: derme , lequel devrait être, par sa consistance et sa structure, autant que par sa position, distinct du reste du tissu. Par con- séquent, on aurait grand tort de répéter , d’après M. Schleiden, que la primine et la secondine sont des enveloppes formées par un repli de l’épiderme du nucelle. L'un de nous avait écrit anté- rieurement que les deux enveloppes étaient d’abord fermées, et que le nucelle, en les perçant , les rendait visibles : cette opi- nion n'était pas plus solide que la précédente. M. R. Brown seul a bien su apprécier les faits : la primine:et la secondine sont des productions nouvelles ; chacune commence par v’être qu'un bourrelet circulaire, puis elle s'étend en sac membraneux. Avant de terminer, qu'il nous soit permis, en présence de l'exemple qui nous est offert, d’insister de nouveau sur l’abso- lue nécessité d'adopter une en méthode d'observation. On se rappellera, qu'a l'époque où l'axe de l'ovaire faisait un angie droit avec l'axe de l’épi, M. Schleiden vit naître au sommet du nucelle la petite cavité embryonnaire. C’était une heureuse dé- couverte : il tenait le premier anneau de la chaine des faits dont se composelda partie la plus importante et la moins connue de l’histoire de l'embryogénie végétale. Mais cette découverte, loin de l'éclairer, ne fat pour lui qu’une source d'erreurs. Le moyen d'en tirer avantage eût été de suivre pas à pas la petite cavité,, 216 MIRBEL ET SPACH. — ÆEmbryogénie végétale. jusqu’au moment où l’ovule termine son évolution campulitrope. Au contraire de cela, M. Schleiden l’a laissé marcher sans du tout s'inquiéter de ce qu’elle devenait , et quand il l’a retrouvée à la base de l’ovule comme par hasard, il ne l’a pas même re- connue. Elle n’a été à ses yeux qu'une portion déprimée de la paroi d’un sac embryonnaire qui n'a jamais existé. Si donc il s’est égaré, ce n’est faute de sagacité, ni de talent , ni de résis- tance au travail; ses écrits en font foi : c’est uniquement parce que la méthode d'investigation qu’il a suivie était vicieuse. Ses observations, au lieu de lui livrer une série de faits non inter- rompue, où toutes les modifications produites successivement par l'action de la puissance végétative, auraient été placées dans Jeur ordre naturel, ne l’ont conduit qu'à des faits isolés ; et, dès- lors, il a bien fallu qu’il eût recours à des hypothèses pour rem- plir les lacunes. Après avoir signalé ce qui nous paraît erroné dans le Loi si original de M Schleiden, la justice veut que nous reconnais- sions que personne, jusqu à lui, n’a publié un plus grand nombre d'observations anatomiques propres à éclairer la grave question qu'il croit avoir résolue. Que si de nouvelles recherches’ entre- prises par d’autres, conduisent forcément à des conclusions toutes contraires aux siennes, ce n'est certes pas une raison pour ne lui savoir aucun gré des faits qu'il a découverts : ils sont pour toujours acquis à la science, quel que soit d’ailleurs le sort de ses doctrines. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE. Fig. 1. Sommet d'un très jeune épi de Maïs, qui n’avait que deux centimètres de longueur. On voit que les Epillets ne sont représentés dans la partie la plus élevée de l’épi que par de simples mamelons , et que les Epillets sont d'autant plus développés qu'ils sont moins éloignés de la base. Fig. 2. Epillets détachés de l’axe de l’épi. Chaque mamelon a donné naissance à plusieurs bractées et à un bourrelet , qui est le commencement de l’ovaire. Fig. 3. Epillet débarrassé de ses bractées : ils offrent quatre fleurs commençant à se dévelop per. Trois(a, à, c) sont très petites; une (d) à pris un plus grand accroissement. Cette dernière seule devait accomplir toutes les phases de sa végétation ; les autres auraient avorté, Le ma- melon c ; qu’on peut dès à présent désigner sous le nom de Nucelle, n’a pas encore produit sa primine et sa secondine, MIRBEL ET SPACH. — Æmbryogénie végétale. 217 Fig. 4. Ovaire plus développé. Le style avec ses deux stigmates se montre en a ; en b, nu- celle ; en €, primine ; en d, secondine. Fig. 5: L’ovaire dessiné sur une échelle beaucoup plus petite que le précédent, mais plus avancé. Fig. 6. Moitié du même coupé en deux dans sa longueur ; en a, nucelle; en à, primine; enc, secondine. Fig. 7. Moitié d’un ovaire beaucoup plus avancé, En &, primine; en b , secondine; enc, nucelle ; en d, petite cavité, ou un peu plus tard se formera l’utricule primordiale. Fig. 8. Ovule entier , du même âge que l’ovule de la figuré 7. En a, primine; en à , secon- dine; enc, petite cavité vue par transparence. Fig. 9. Ovaire plus âgé que celui de la figure 7. L'ovule a presque terminé son évolution campulitrope. En à , utricule primordiale ; surmontée d’un groupe de petites utricules , et se terminant à sa base par un prolongement très grêle, qui aboutit à l'endostome. Ce prolongement a recu le nom de suspenseur. Fig. 10. Ovaire encore plus âgé que le précédent. L'évolution campulitrope semble LES tement achevée. #3 Fig. rx. Utricule primordiale très jeune. On y retrouve en a le petit groupe d’utricules et le suspenseur. Fig. 12. Pistil de pes naturelle. L’utricule primordiale, fig. 11,a été extraite de l'ovaire a. | Fig. 13, Utricule primordiale ; plus âgée que celle sous le n° rx : elle contient du cam- bium , globulo-cellulaire. Fig. 14. Le cambium globulo-cellulaire plus grossi. Fig. 15. Utricule primordiale plus âgée que celle dans la figure 13. Le cambium globulo- celluläire forme maintenant un tissu cellulaire bien caractérisé. Les cavités se sont agrandies ; les paroïs:se sont amincies et sont devenues plus fermes. Fig. 16. Utricule primordiale passant à l’embryon, Le groupe de petites utricules a disparu. Le suspenseur a est devenu plus ample et plus long. Sa partie inférieure ne contient pas de tissu cellulaire; elle est flasque et son extrémité est lacérée, Fig. 17. Cette figure est empruntée au Sorgho, faute de l'avoir dessinée d’après le Maïs, quand cela était possible : elle indique le passage de la fig. 16 à la fig. 18. En a, cotylédon en train de se développer ; en 2, mamelon qui deviendra la gemmule; vers c sera la radicule. Fig. 18. Cette figure appartient , ainsi que les deux suivantes, au Maïs. En a, cotylédon ; en à , première feuille de la gemmule; en c, seconde feuille de la gemmule ; en d, radicule tronquée. us Fig. 19. En «à, colylédon ; en &, première feuille de la gemmule ; en c, seconde feuille de la gemmule; en d, radicule; en e, suspenseur flasque et flétri, Son extrémité adhère à une masse de tissu cellulaire très jeune. Fig. 20; Embryon plus avancé que celui de la figure 19. En a, première feuille de la gem- mule, refermée sur la seconde; en à, radicule; en c, suspenseur desséché et réduit presque 3 rien. 218 A. SPRING. — dur les Lycopodiacées. MATÉRIAUX pour servir à la connaissance des Lycopodiacés , par le D' A. Fr. Sprinc. (Flora, 1838, pag. 145.) ( Extrait.) Le zèle avec lequel lès Fougères ont été étudiées dans les der- niers temps, ne s’est pas étendu aux Lycopodiacées, qui ont été généralement plus négligées. Hooker et Greville avancent même que c’est une famille qui présente des difficultés plus grandes peut-être que toutes les autres familles des Fougères. L'étude des Lycopodiacées brésiliennes de Martius pour le Flora bra- siliensis de ce célèbre voyageur, me fit reconnaître toute l’impor- tance des difficultés signalées dans l'étude de ces plantes, mais en poursuivant mes études, J'ai acquis la conviction que.les principales difficultés, dont on se plaint, ne se rencontrent point dans la nature elle-même , mais ont été, en grande partie, créées par ceux qui se sont occupés du soin d'expliquer la na- ture. Les ouvrages de Plumier et de Dillenius formérent le point de départ pour l'étude des Lycopodes; mais Linné, qui montra en général peu de prédilection pour les Cryptogames, réunit en les confondant plusieurs espèces nouvelles avec d’autres qui étaient anciennement connues, et les espèces qu’il admit furent décrites sans qu’il s’en tint à un principe diagnostique quelcon- que. Maïs l'Encyclopédie de Lamarck et les supplémens que Poi- ret publia à cet.ouvrage, ainsi que la Monographie de Desvaux, iutroduisirent surtout la plus grande confusion dans l'étude de cette famille. Ces circonstances firent que ni Swartz, ni Willde- now ne réussirent à faire disparaitre l'obscurité où se trouvaient ces plantes. Desvaux, dans son Prodromus filicum (én Annal. Soc. Lin. Par. VI, 1827), est plus superficiel encore que ses prédécesseurs et n’a fait qu’accroitre la confusion. Malgré le grand mérite de Hooker et Greville dans leur £numeratio fili- cum, ces auteurs ont laissé encore beaucoup à rectifier dans la distribution méthodique qu'ils font de toutes les espèces con- nues de Lycopodes,. Pour étudier les Lycopodiacées du Brésil, j'avais à ma dispo- A: SpRiNG. — Sur des Lycopodiacées. 219 sition non-seulement les riches collections de M. de Martius, mais encore l’Herbier de l’Académie des sciences de Berlin, ainsi que celui. de Willdenow. Cette dernière collection m'a per- mis de rétablir plusieurs espèces qui paraissaient déjà vouées à l'oubli. J'exposerai dans le Ælora brasiliensis, ce qui’se rap porte aux espèces du Brésil; je me bornerai à publier ici les ré- sultats de mes recherches sur un certain nombre de plantes de la: famille que j'ai étudiées plus particulièrement, me réservant de publier séparément, si je le puis , les résultats de mes recher- ches sur l'organisation de ces plantes. Il me semble conforme à la nature dodneties pour cette fa- mille, les quatre genres suivans : 1. Lycopopium: Sporocarpiis unilocularibus, conformibus. D: SELAGINELLA : Sporocarpiis uniloctlaribus, difformibus. 3. Tuesirreris : Sporocarpiis bilocularibus. à. PsiLoTuM : Sporocarpus trilocularibus. Les sous-divisions des Lycopodeset.des aol se fondent sur les caractères suivans : 1). Sur la structure relative des feuilles ; 2). Sur la différence relative des rameaux fertiles et des _ rameaux stériles ; 3). Sur l'articulation de la tige; 4). Sur la direction horizontale de la tige tétragone des Sélaginelles. Les feuilles de la tige sont où semblables ( plantæ homæo- phylla), comme dans les Zycopodium cernuum, clavatum et dans le Selaginella rupestris , ou dissemblables ( planta hetero- phylla), comme dans le Lycopodiun complanatum et dans les Selaginella helvetica et denticulata. Les feuilles plus petites de ces plantes ne sont ni des formes de transition, ni des stipules , mais, de même que les feuilles latérales plus grandes ( folia lateralia ‘v: marginalia) ; elles sont des feuilles caulinaires infé- rieures , et d’après leur position, je les appelle fokia intermedia. Les feuilles latérales, aussi bien que les intermédiaires, se trou- 220 A. SPRING. — Sur les Lycopodiacées. vent attachées, soit aux angles, soit aux faces de la tige ( foia synedra v. cathedra). Ce qui on appelle, dans les Lycopodes, épi ou chaton (arènr turn) n’est autre chose qu'un véritable rameau fructifère à spo- rocarpes agglomérés et à bractées métamorphosées. Nous avons en: conséquence des Lycopodes à sporocarpes épars et à sporo- cârpes agglomérés (spicata et non spicata ). Dans: les Sélaginelles, la tige quadrangulaire de beaucoup d'espèces estévidemment articulée; ceci forme un bon caractère pour les sous-divisions. En effet, cette tige tourne vers la terre, soit un de ses angles, soit une de ses faces. Comme ce caractère est constant, je n’ai pas hésité de l’admettre pour distinguer les espèces, et j'appelle la première tige caulis pleurotropus , la se- conde caulis goniotropus. | Lorsque certaines formes se présentaient comme très voisines de quelques autres, mais qu'elles s’en écartaient cependant par quelque caractère, ne voulant ni les considérer comme des espèces een ni les réunir en une seule esp£ei je les ai admises comme des sous-espèces: Lors donc qu’on trouvera une plante indiquée comme sous-espèce, on en conclura que je n'ai point encore acquis de certitude sur sa valeur spécifique. Je remets à ceux qui sont dans le cas de voir la plante sur le frais où de pouvoir én examiner un certain nombre d'échantillons, le soin de décider si elle doit former une espèce distincte, ou bien si elle ne doit être considérée que comme une simple variété. 1. L. sEeLaco. La plupart des espèces de Lycopodes se trou- vent dans des contrées très nombreuses et très éloignées. Cer- taines espèces se trouvent presque invariables dans toutes: les régions , par exemple le L. complunatum , ou bien elles. présen- tent des différences plus vu moins constantes , produites par le climat, comme le L. clavatum ; pour d’autres enfin; on ren- contre dans les différentes parties de la terre, des formes très voisines, mais on n’est pas, pour le moment, en état d'en dé- mouirer l'identité spécifique , quelque vraisemblable qu’elle soit.:Nous appelons cela généralement des espèces correspen- A. SPRING. — Sur les Lycopodiacées. 221 dantes , comme les zoologistes le font également pour certains animaux. C’est ainsi que le Z. affine Hook et Grev., fil., n° 2, est l'espèce péruvienne correspondante au Z. selago de nos pays; il ne s’en écarte que par des tiges allongées et par des feuilles dentelées. | 2. L. REFLExUM. Willdenow a causé une grande confusion dans cette espèce, en la donnant sous différens noms. Il avait reçu de Lamarck lui-même le véritable ZL. reflexum ; il consi- déra la même plante, envoyée par Bory de Saint-Vincent, comme le L,. rigidum Sw.; le L. reflexum Lam. est le L. rigidum de Gmélin et de Swartz; le L. rigidum Willd. est le L. squarrosum Lam.; le Z. squarrosum Sw. paraît être identique avec le Z. re- flexum Lam. (rigidum Sw.). Le L. reversum Pres. Reliq. Haerk, pag. 82, appartient également äu L. reflexum Lam. Le véritable 1. reflexum se reconnaitra aux caractères suivans : L. reflexum caule adscendente, æquali diviso : foliis octofariis undique refle- xis, planis, lineari-subulatis, conformibus, subintegerrimis, siccitate tranversim rugulosis; sporocarptis suborbiculari-reuiformibus. Une forme voisine qu'on réunit ordinairement au L.:re- flexum, doit, pour le moment encore; en être séparée : c’est. la sous-espèce L. bifidum H. et B., qui a pour synonyme le Z. ri- gidum Kunth et Presl. Procerius laxum ; foliis spinuloso-dentatis, siccitate lævigatis, inferioribus re flexis, superioribus sensim erectis ; sporocarpüis profundius emarginatis. 3. L. SieserranuM Mihi. Rigidum, squarrosum; caule adscendente, æquali diviso ; foliis confertissimis, octofarts, aceroso rigidis , integerrimis, muticis, specie quadrinervüis, linieari- subulatis, omnibus æqualibus ; inferioribus parum reflexis', superioribus'erecto- patentibus ; sporocarpiis majusculis reniformibus. L. 'squarrosum Lam. (non Sw. nec Forst.); ZL. rigidum Willd: et auct. recent. (non Sw.); L.'rigidum 6 confertum Desv.— Dillen. Musc.t.:57, f. 4; Plumier, fil. t. 166, €. N. — Sieber, herb. Martin. Suppl. n. 56. Il habite la Martinique et en général les Antilles. Lamarck a embrouillé la synonymie de cette espèce, dont j'ai vu cependant 222 A. SPRING. — Our les Lycopodiacées. un échantillon authentique de sa part dans l’herbier de Wil- denow. IL paraît avoir confondu avec elle le L. bifidum M. et Bonpl. Pour ne pas perpétuer la confusion, j’ai cru devoir aban- donner les noms de L. rigidum et squarrosum. Je pense que le L. squarrosum de Forster, espèce suffisamment distincte , devra perdre ce nom et prendre celui de L. Forsteri, Poiret. 4: L. nitens, Ch. et Schlecht. Adscendens; caule inæqualiter ramoso, striato; foliis nitentibus glaberrimis , elongato-lanceolatis, subfalcatis, remotioribus, subcanaliculatis, integerrinus, difformibus , fructigeris minoribus, basi PR sporocarplis ma- jusculis, basi profunde emarginatis. L'auteur donne une description détaillée de cette espèce mexicaine que Sieber a rapportée de la Martinique, et qui jusqu'ici a été publiée dans les herbiers de ce voyageur sous le nom de L. taxifolium. Suppl. fl. Mart. n° 57. 5. L. AcErosuM. Hooker et Greville ont réuni à cette espèce les L. filiforme Sw. et tenue Humb. J'ai vu un échantillon où les rameaux inférieurs plus âgés appartiennent au ZL. acerosum , tandis que les jeunes représentent le L. fliforme, en sorte que la seconde paraît greffée sur la première. Il est vrai aussi que la forme des feuilles est également variable ; mais comme.je trouve des différences dans la forme des feuilles fructifères, des sporocarpes et dans le port des rameaux, il me reste encore quelques doutes sur cette réunion. L'identité des L. acerosum et filiforme est plus probable cependant que celles des L. jli- forme. et tenue. Le L. curvifolium Kunze n’est que peu différent du véritable L. tenue Humb. Je préfère distinguer en attendant ces formes comme des sous-espèces, de la manière suivante: L. acerosum : pendulum, caule æqualiter multi-diviso, filiformi-flaccido : foliis incurvatis, lineari-capillaceis ; angustissimis, subenerviüs, difformibus, fructigeris basi ampliatis ; SE suborbicularibus vel oblongis , profunde bilobis. | » Susrec. 1. L. acerosum : foliis undique octofarüs, patulis, fructigeris ab- rupte ampliatis ; sporocarpiis orbicularibus; caule rigidiori. A: spRING. — Sur des Lycopodiacées. 223 Sussrrc: 2. L, filiforme : foliüis undique quadrifariis adpressis, frucligeris sensim (nec abrupte.). dilatatis, sporocarpiis oblongis) caule filiformi. Sugsrée. 5. L. tenue: fohis undique quadrifariis, patentibus, fructigeris abrupte ampliatis, abbreviatis; sporocarpüs oblongis , subeuneatis ; caule te- nuissinio. Sorsrec: 4. L. curvifolium : fois undique quadrifariis, patentissimis ; mox iucurvätis | tenuisshnis ; caule tenuissimo. Le Z. dichotomum Jacq. Sw. diffère du L. acerosum. 6. I. bicHOTOMUM : Pendulum ; caule mæqualiter pauci-diviso, folus subverticillatis, octofarus, lmeari-subulatis, patentibus, supra convexiusculis, subtus canaliculatis, unifor- mibus ; sporocarpiis suborbicularibus, albis. Il faut y rapporter avec certitude trois formes : le L. dicho- tomum Sw., le. L.mollicomum Mart. et le L. pulcherrimum Hook. et Grev.. SuesPec. 1. L. dicholomum : ramis divaricato-assurgentibus, foliis longissimis patentissimis ; sporocarpis suborbicularibus, bilobis. — Z. dichotomum Sw.— L. polycarpos Kuuze. — Hab. Ind. occid, et Peruviam. A l'exception des feuilles tres longues , il n’y a aucun carac- tère qui permit de confondre cette plante avec le Z. mandiocca- num Raddi. fil. Bras. t. 4. Sugspec. 2. L. mollicomum Mart. herb. : ramis coarctato 48 SCHLEIDEN. — Sur la Phytogénésie. en avoir été pénétrée par la pression , elle redevient transpa: rente et incolore comme auparavant, et elle est si complète- ment transparente, que, sans son entourage coloré ou non transparent, elle serait complètement invisible. Cette matière se présente fréquemment dans les plantes, par exemple, en grande quantité avec peu de fécule dans les tuber- cules d’Orchis, dans de grandes cellules particulières; je la nommerai, par brièveté, gelée végétale ; et je suis porté à con: sidérer comme une simple modification de cette matière la Pec- tine, qui forme la base de la gomme adragante et de beau- coup des substances qui sont habituellement désignées sous le nom de mucilage végétal. | Cette gelée est la matière qui, par de nouveaux changemens chimiques, devient enfin la véritable membrane des cellules, ou, par son épaississement, la matière des fibres végétales. J'arrive maintenant au fait lui-même. Deux points, dans les plantes, permettent d'observer avec plus de facilité et de certi- tude la formation d’une nouvelle organisation, parce que ce sont des cavités fermées par une membrane simple : ce sont : la grande cellule, qui plus tard renfermera l’albumen de la graine ou le sac embryonaire, et. l'extrémité. du.tube polli- nique, aux dépens de laquelle l'embryon lui-même se forme. Ils diffèrent principalement, en cela que le-sac embryonaire, pri- mitivement, ne contient jamais de fécule, mais ordinairement, soit un liquide sucré d’où provient la saveur douce des graines non mures des légumineuses, des céréales, etc., soit de la gomme. Le pollen, au contraire, contient toujours, comme parties com- posantes essentielles, de la fécule ou ce mucilage granuleux mentionné ci-dessus. | Ce qu’on a nommé des animalcules spermatiques végétales se réduira probablement, par des observations plus exactes, à l’une de ses substances; mais ces matières se dissolvent bientôt, et se changent en sucre ou en gomme. L'une et l’autre se re- trouvent quelquefois déjà dans le pollen, lorsqu'il n'a pas en- core commencé à prolonger ses tubes sur le stigmate, souvent seulement dans les tubes polliniques qui s'étendent dans. le style SCHLEIDEN. — Sur la Phytogénesie. 249 jusqu'à l’ovule; et, dans quelques cas, on retrouve des grains de fécule non altérés jusque dans son extrémité embryonaire: Dans les deux organes cités, on voit bientôt se développer dans la gomme les petits granules mucilagineux ci-dessus men- tionnés, qui troublent la solution gommeuse jusqu'alors homo- gene, ou même la rendent opaque lorsqu'ils sont. très abon- dans. On apercoit dans cette masse des granules isolés plus gros et plus nets (Pl. 10, fig. 2 en haut), et bientôt se montrent aussi les cytcblastes (fig.2 en bas), qui paraissent autour de certains granules comme une coagulation granuleuse. Mais cés .cyto- biastes croissent évidemment dans cet état libre ,.et j'ai observé dans le Fritillaria pyrenaica un accroissement successif. de 0,00084 à 0,001 pouce. Aussitôt que les cytoblastes ont atteint toute leur grosseur, il s'élève d’eux une vésicule fine et transparente : c’est la jeune cellule, qui d’abord se montre comme un segment de sphère très aplati, dont le côté plan est formé par le cytoblaste ,et le côté convexe, par la jeune cellule qui forme comme le verre d’une montre par rapport à la montre. Dans leur milieu naturel, on les reconnait presque uniquement à ce que l’espace compris entre leur convexité et le cytoblaste, rempli par un liquide clair et transparent, et probablement aqueux, est limité par les petits grapules mucilagineux repoussés par son accroissement et :ac- cumulés à sa surface (comme j'ai cherché à le représenter fig.4, 5.et 6). Mais si on isole ces jeunes cellules, on peut, en se- couant le porte-objet, détacher presque tous les grains de muci- lage. On ne peut pas, il est vrai, les observer long-temps; car elles se dissolvent entièrement, au bout de quelques minutes, dans de l'eau distillée, et les cytoblastes seuls persistent: Mais, successivement , la vésicule se dilate et devient plus consistante (fig. 1 à), et les parois sont alors formées d’une gelée, à l’excep- tion du cytoblaste, qui fait constamment partie de la paroi. Peu-à-peu, toute la cellule s’accroït jusqu’au bord du cytoblaste, et devient bien vite si grande, qu’enfin ce dernier ne paraît plus que comme un petit corps enclavé dans une des parois la- térales. À cause de, cela, la jeune cellule,se montre souvent 250 SCHLEIDEN. — Sur la Phytogénésie. comme un sac très irrégulier (fig. re), preuve que lacéroisse- ment ne s'effectue pas régulièrement autour d’un point. Bientôt, par suite de la continuation de l'accroissement de la cellule, et évidemment sous l'influence de léur pression mutuellé, leur forme devient plus régulière, et passe fréquemment de 1 41 a] forme dan rhombo-dodécaèdre qui a déjà été ad à prior ss. Kieser (voy. fig. r bc, a, fig. 8). “On'trouve encore ténjours té éytoblaste enchässé dans la paroï de la cellule , ét'il réste dans cette position pendant toute la vie de la cellule ; # la formation de laquelle il à contribué; lorsqu'il ne se ht pas dans une cellule destinée à un plus grand développement, il se dissout où il se résorbe, ou dans sa place même, ou après qu'il est tombé comme un corps inutile dans la cavité dela cellule. Ce n’est qu'après sa résorption que commence , autañit que j'ai pu l’observer, la formation de nou- velles couches à la surface interné dé la cellule (fig. 9 ). | En général, il est raré que ce cytoblaste persiste pendant toute la vie de la cellule qu'il a produite. Cependant, c'est un caractère des familles des Orchidées et des Cactées, qu’une par- tieide leur tissu cellulaire persiste pendant toutes les périodes de leur existénce dans un degré inférieur de développement. En'outre, dans diverses fitHtés il arrive que ce tissu cellulaire, qui n’a qu’une existence passagère, n’achève pas complètement de se former, mais conserve le cproblaste et se résorbé plus tard en même temps que lui ; cependant j ] ai aussi rémarqué que ce dernier , dans la périodé moyenne de son existence perd beau- coup de sa ‘clarté’ et dé ‘sa rietteté, et se montre de nouveau dans un état parfait lorsque la RES PÈ commencé, pañï exemplé, sur le nzcleus des ovules d Abies excelsa , ; de Tülipa sydvestris et de Daphne alpina. Il est inconcevable que quelques physiologistes aient pu : nier li résorption dans les plantes, quand, jusqu'à des parties im- portantes de tissu cellulaire , par exemple, le nucleus même de lovule, redevient complètement liquide et est repris dans la masse générale du suc. À la vérité, cela n’a lieu qu'autant que la cellule n’est formée que par la nr simple et pri- SCHLFIDEN: — Sur da Phylégénésie. 251 mitive ; ét qué son dévéloppemeñt'ie est pas prolongé-jusqu'à ce que ses parois s'épaississent ss AAA GR de COUCHES sé- condaires. A br fa] Dans quelques cas rares, les éfroblastes persistent dussi dans les grains de pollen, par exemple, dans quelques Abiétinées, peut-être dans toutes; dans’le Larix etropæa ; \e sea lenticulaire a déjx été remar de res AE FN es Ê matüre n'a Lo TOCOMUE SPAS ROME RE PIMROQURTY ” ‘Enfin, béaucoup'de oi; pihieslseséhett ceux qui sont arti- culés'et qui montrent dans leurs cellules le mouvèmént du £uc, renferment des cytoblastés; on y trouve encore une preuve de la connexion intime qui existe ‘entre le cytoblaste ‘et’ tous les phénomènes vitaux de‘lh cëllule, car il est évidént; dans'ce cas, que les petits courans qui/Eouvrent quelquefois comtie un ré- seau toute la paroi , partent toujours de ce point et revienfent vers lui, ét qué, dans'son état d'intégrité, farnatsl : n'ést PS en déhors des’courans. plc ni Pari Jai observé le dédtopheest ci-dessus énoncé dés cellules , dal tout Son cours, dans l’albumen des Chamædorea schié- dæna, Phormium tenax, Fritillaria pYrénaica) Tulipa syles- ÊTES , ÉTIETe arenartus ;' Secale' cercale'; Leucoium ‘sp. , Æbies excelsa, Larix europœæu ; Euphorbia vallidu, ‘Ricinus leuco- carpa, Momordica elaterium; et dans l’extréntité embryonnaire du tube pollinique des 'Lizum patlescens, crassipés, et dans une infinité d’autrés plantes. s Pour la prémière fois, dans l'été de 1839 ; après que ce Mé- moire était rédigé, je m'occupai de létude des Lésiümineuses, à mon étounement, Je trouvai que ces plantes si souvent examinées fournissaient le plus bel exemple et le plus facile’ à étudier de ce mode de formation. Mais il est vrai qu’on n'avait pas considéré comme digne d être examiné le suc re rénrfér- mé dans le sac embryonnaire?" ©1710 p Sans suivre précisément la marche entiere du dep des cellules, j'ai trouvé, dans beaucoup de plantes, les rucleus des cellules nageant librement dans le liquide avant l'apparition des cellules. Enfin, parmi les tissus cellulaires nouvellement / 252 SCHLEIDEN. — Sur da Phytogénésie. formés, à l'exception du cambium, je n’ai pas trouvé un seul exemple dans lequel les cytoblastes aient manqué. Je crois, par conséquent, pouvoir admettre avec raison que la marche ci- dessus exposée représente le mode de formation du tissu cellu- laire végétal dans les Phanérogames. Mes observations sur les Cryptogames sont beaucoup plus bornées. Cependant j'ai trouvé les cytoblastes dans les spores des Helvelloïdées, où néanmoins on ne peut les apercevoir que par les grossissemens les plus forts et par un obscurcissement plus marqué du champ de la vision. Je les ai remarqués dans les cellules jaunâtres de l’intérieur de l’anthère supposée des Chara. Enfin, dans les spores du Marchantia polymorpha, j'ai observé leur développement en cellules, dont une, poussant en avant la paroi primitive de la spore, devient la longue racine en forme de poil. | Il résulte par conséquent des faits précédens, que le cyto- blaste ne peut jamais se trouver libre dans l’intérieur de la cel- lule , mais qu’il est toujours enchâssé dans la paroi de la cellule; et, autant qu’on peut le conclure d'observations qui sont si dé- licates à cause de la dimension des objets, la paroi des cellules se divise en deux lames dont l’une se porte à l'intérieur et l’autre à l’extérieur autour du cytoblaste ; mais celle qui est au côté in- terne est ordinairement la plus tendre et presque muqueuse, et se résorbera en même temps que le cytoblaste. Dans les coupes, ils sont cependant quelquefois détachés et dispersés sur l'objet, ce qui peut induire en erreur et les faire considérer comme libres; plus tard, par suite d'un commencement de résorption, ils deviennent libres de leur union avec les paroïs des cellules, et.un léger choc peut les éloigner de leur place. Dans leur voi- sinage, la paroi de la cellule est souvent évidemment épaissie , particulièrement lorsqu'ils sont plus globuleux, par exemple, dans les tubes polliniques devenus celluleux des Orchidées (fig. 16 et 20). : (La suite au prochain cahier.) UNGER. — Sur l’Oscillatoria labyrinthiformis. 253 Sur l’Oscillatoria Labyrinthiformis Agdh. Par le 1) F4 Unerr. Je crois qu’il. .peut être, intéressant de rapporter les obserz vations que j'ai faites, il y a plus de six mois, sur un être problématique , dont la nature est enveloppée encore de té- nèbres , d'autant plus que je crois qu'il appartient, plutôt au règne animal qu’au règne végétal, et qu'on doit le classer dans le genre Spirillum. Cet être est sans doute l’OsciZlatoria labyrir- thiformis Agdh. , bien connu.et souvent décrit, qui habite:plu- sieurs sources thermales, et dont l’algologiste suédois a cherché à reconnaitre plusieurs espèces. à Carlsbad seulement. Le genre décrit ici occupe la surface des pierres, du bois, etc., d'une source contenant de l'hydrogène sulfuré à Bade, près Vienne : il repose sur une couche de mucus. A l’endroit d'où s'échappe le bain des pélerins, où l’eau atteint une température de 21°, il se trouve souvent accompagné du Protococcus persici- nus Diesing , d’un autre oscillatoire immobile, et du Leptomitus incompositus Agdh. J'en donne ici la description d’après les notes que j'ai rédigées à la suite, de mon observation le 13 août 1835. SPIRILLUM OSCILLATORIA Nobis. Oscillatoria labyrinthiformis Agdh. Syst. Alg. p. 60. Ulva labyrinthiformis Lin. Materia viridis thermarum Scherer. Elongatum, viridescens, filo simplici spiraliter torto, utrinque acuminaio , Spiris subapproximatis , mou terminali lateralique præditum. Fig. 7 (PI. XI), un tiers de. la longueur totale; grossissement linéaire , 1020. : 254 unGrr. — Sur l’Oscillatoria labyrinthiformis. Espèce d’Oscillatoire de trois à quatre lignes, mesure de Vienne, de long, et de o,oor1 lignes de large (1); corps fili- forme roulé en spirale, tantôt à droite, tantôt à gauche. Il effectue son mouvement aussi bien par le tournoiement spiriforme de la fibreelle-même que par une ondulation générale de l’ensemble de l'individu. Quand il veut ramper, soit pour avancer, soit pour rétrograder, la fibre se contourne de droite à gauche ou de gauche à droite en même temps qu’elle éxécute des mouve- mens ondulatoirés. Les’môuvemens ne’ se font point avec la même proniptitudé chez tous les iidividus'ils ‘sont d'autant pres prononcés" que l'animal est plus long. Quand il n’est arrèté par aucun obstacle , il parcourt ‘environ RESRRRE d’une ligne par minute. Quand lañimal s'est ainsi avancé pendant quelque temps , tout-à-coup il prend une direction rétrograde qui s’éexécuté de la même manière que le monvement de pro- gression ; puis il revient au prémiér, alternant'ainsi l’un avec l'autré. De petits morceaux de + delligne (0,65 de iillim.}) ne joüissaient point du mouvement spiriforme, mais seulément du mouvement d’ondulation des'autres Oscillatoïrés. Ces indivi- dus furent placés sous un micromètre dé verre, afin de s'assurer. si au moins ils ne prenaient ultérieurétent aucun äcéroissemént en longueur. Cette expérience devenait d'autant plus nécéssaire qu’on pourrait être porté à considérèr l’augméntation en rayon- nant d'un lambeau d’Oscillatoires de ce genre (formé par l'ag- glomération de plusieurs millions d'individus } comme produit par l'accroissement de plusieurs individus juxta-posés ; mais cette extension semble venir de l’éttérmixtion des plaques d’os- cillatoires , phénomènes ner la ANSE los être la cause principale. AN Il est bien difficile de donner la synonymie exacte de cet Oscillatoria, parce qué les caractères donnés par Agardh{2) pour les espèces de Carlshad différent de ceux de l'Oscillatoria laby- rinthiformis déjà connue, tandis que mes descriptions peuvent (1) En mesure métrique, o",052 — 0,,,077 long. et o"",0029 de large. (2) Aufzæhlung einige in den osterreichischen Lændern gefundener néuen Gattungen und rien von Algen, Flora, B. X , Jabrg. @827, n°4. UNGER. -— Sur L’Oscillatoria labyrinthiformis. 255 très bien s'appliquer à la plupart des espèces signalées dans cette localité. Je crois qu'il faudra encore y rapporter l’Oscillatoria vivida Agdh. D'un autre côté, il me paraît très probable que le plus grand nombre de ces Oscillatoires ne sont tout simple- ment que la même espèce dans ses diverses variétés de formes et à divers degrés de développement. Je ne me suis point proposé, en faisant cette communication, d'entrer dans an examen comparé des Oscillatoires., mais .de combattre un système d'après lequel les formes aujourd hui connues devraient être rapportées nécessairement à un genre de végétation composé d'élémens certainement très hétérogènes. Lorsque Agardh, en parlant de quelques Oscillatoires/1) qui se meuvent avec la plus grande facilité, dit qu'ils ont une tête articulée , qu'ils font mouvoir à la manière d’un bec, il indique par là bien certainement une nature animale. Les caractères donnés par Agardh à l’Oscillatoria animalis de Carlsbad sont bien. plus frappans : il n’oscille point suivant ses expressions ; il n’a point le mouvement de pendule ; mais il rampe commeun ver, se dirige dans tous les sens, enveloppe de ses anneaux les autres filamens. Il peut aussi se mouvoir librement dans l’eau à la différence dés autres , qui ne le peuvent que quand ils re- posent sur le substratum commun. 17 meut la téte, qui a la formé d'une langue ; comme les Mollusques meuvent leurs ten- tacules'; en un mot, on ne peut leur refuser le mouvement de l’arimal. Sions’en rapporte encore à l'opinion personnelle ( NEA p- 8) qu il émet à l’occasion de la description des Oscillatoires de Carlsbad, que leurs caractères tiennent pour, la plupart : à leur maniere de vivre, on sera d’ autant plas porté à regarder ces pro- ductions plutôt comme des animaux que comme des végétaux. Seulement il est fâcheux que nous ne connaissions pas bien l'histoire de la vie et du développement de ces êtres, parce que nous refusons le caractère d'animalité à des formes par la seule raison que nous ne trouvons pas en eux le mouvement que possède l'animal. (x) Ueber die gegen meine Ansichten in der physiologie der Algen gemachten Einwürfe, Nova acta nat. curios. vol. x1v, part. 2, p.756, D ——— 256 unGër. — Nouvelle espèce de Gomphonema. DesGriPrion d’une espèce nouvelle de Gomphonema, Par F. Uwerr. … ‘je donne ici la description d’un infusoire YÉBÉAI appartenant à la famille de Bacillaires que j'ai trouvé, il n'y a pas long- temps , dans le voisinage de Grätz , et qui diffère de toutes les formes précédemment connues. Il appartient au genre Gompho- nema Agdh. et à la sous-division Cyrbophora , établie par Fr. Tr. Kutzing (r), qui se distingue par un corps elliptique cymbiforme , et non cunéiforme. GOMPHONEMA VirIDE Nobis. Pedunculo simplici, frustulis lætè viribus ; cymbiformibus apice hyalino-appendiculatis, absque striis, sed maculis pluribus nôtatis, 0,012 lin. long. (PI. XI, fig. 8). Gossissement linéaire —1020. J'ai trouvé cette espèce établie en parasite sur une conferve, dans un réservoir de Ja forêt de Leonhard, alimenté pa une petite source : elle se distingue de ses congénères, auxquels, du reste , elle ressemble en grosseur, par la Te couleur verte du COrps ; parsemée de plusieurs taches foncées, mais sans aucune trace de ligne de division (sur plus de cent individus). Les indi- vidus tout-à-fait simples se ressemblent tous entre eux. Le Gom- phonema semi-ellipticum Agdh. se rapproche le plus de notre espèce ; mais il s’en distingue suffisamment par une couleur plus jaune, par la forme du corps, son inclinaison vers le point de séparation et par un organe vésiculaire renfermé à l intérieur ‘(Voyez Bot. Zeitung, 1830, Bd. 1, fig. 8). (1) Synopsis Diatomearum. Linnæa. B. vint, p. 529. rm UNGER. — Sur les anthères des Mousses. 257 NOUVELLES OBSERVATIONS sur les anthères des Mousses et sur les animalcules spermatiques qu’elles contiennent (1), Par le Dr F. Uxere. _ Voilà bientôt trois ans que j'ai publié dans le Journal de Bo- tanique de Ratisbonne une notice succincte sur la structure des anthères des Mousses et sur ce qu’elles contiennent (2). J'ai cherché à prouver dans cette notice tant par des descriptions que par des figures l’existence dans le règne végétal d'êtres analogues aux animalcules spermatiques. On avait tout lieu de croire que la découverte, faite dans un organe qui depuis long- temps passe pour celui de la fructification , d'êtres pareils à ceux dont l'existence a depuis bien long-temps aussi été signalée dans le liquide spermatique des animaux, serait accueillie avec beaucoup plus d'intérêt par le monde savant , et qu’elle amenerait surtout à soumettre mes assertions à de nouvelles investigations ;. mais je ne sache pas que personne jusqu'ici se soit occupé de discuter les faits que j'ai avancés, quoique le sujet par lui-même soit extrêmement curieux et très important pour les conséquences qui doivent en découler. La cause de ce peu d’attention me pa- rait devoir être rapportée à deux raisons , d’abord la rareté de microscopes jouissant du degré de PUR nécessaire pour ces sortes d'observations , puis ensuite la difficulté de trouver les anthères des Mousses, difficulté d'autant plus grande que l’ob- (x) Traduit de l'allemand par J. J. Clément Mullet. — Ce Mémoire est inséré dans le vol. xVIIf, p. 2, des Acta acad. nat. curiosorum, paru à la fin de 1838; mais il est daté de jan- vièr 1837. (R£o.) (2) Ueber die Anthere von Sphagnum Ag. bot. Zeitung. 1834 , n° ro, En publiant dans lenuméro de novembre de l’année dernière de ces Annales la note de M. Meyen sur ce même sujet, nous avons négligé de rappeler le mémoire ci-dessus indiqué de M. Unger, dont un extrait a été inséré dans les Annales , 1834 ,t.11, p. 188, mais que M. Meyen ne cite pas danssa note. (Rép.) XI. BoTan. — Mai, 17 258 UNGER. — Sur des anthères des Mousses. servateur aura moins d’habileté dans l'étude de ces végétaux. C’est pourquoi , afin de faciliter aux naturalistes les moyens de trouver ces organes et leur fournir l’occasion d'étudier le sujet qui nous occupe, et aussi pour faire connaître les nouvelles découvertes que j'ai faites, J'ai cru. devoir publier la notice suivante. La difficulté que l'œil éprouve souvent à saisir les anthères des Mousses s'aplanira , si on connait bien la place qu’elles doivent occuper, au moins dans l'espèce qu’on se propose d’étu- dier, et si l’on sait bien précisément à quelle époque elles ont atteint leur développement complet. Dans le Sphagnum , dont nous nous occupons ici plus particulièrement , elles ne sont point difficiles à voir, parce Le les fleurs de ce genre sont mo- noïques où dioïques , et qu’on en compte communément un grand nombre sur un seul individu. Les exemplaires où elles se trouvent, quel que soit d’ailleurs leur degré de développement, se font remarquer, parce que, vers l'extrémité des rameaux supérieurs, ils sont renflés et rouges. C’est donc vers ces parties renflées en massue , qu’il faut chercher les anthères : elles sont insérées dans les aisselles de ces écailles imbriquées, qu’on prend communément pour l’involucre. Quand je veux me les procurer pour faire une expérience, je m'y prends de la manière suivante: je détache l'extrémité d’une branche en fleur ; je la place sur Pobjectif où j'ai eu soin de PAIE quelques gouttes d'eau. En y apportant de la précaution, il est pas difficile de détacher avec la pointe d’une aiguille les écailles avec quelques anthères. Lorsqu'on peut travailler à l’œil nu, la séparation de ces parties devient plus facile. Ces anthères étant exposées au microscope, on trouve qu'elles sont formées d’un corps sphérique, supporté par une trompe. Je n’insisterai point sur leur description, que je crois inutile, parce que je l'ai déjà donnée ailleurs. Je vais seulement dire quelque chose sur l assemblage des cellules qui sont dispo- sées circulairement dans l'intérieur des anthères, qui, par con:- séquent, les enveloppent de tout côté, J'ai déjà fait remarquer dans un autre endroit que le liquide des anthères n’était enfermé que par un seul rang de. cellules tabulaires , qui se continue sans interruption dans le filet qui * UNGER: \<—. Sur les\antheères des Mousses. 259 supporte l’ensemble,de l'organe. Les parois des cellules sont appliquées, si étroitement les unes aux autres, qu'elles nelaissent voir..que; çà -et, là, lorsque trois d’entre ‘elles viennent à-se toucher, quelques espaces triangulairés occupés non par l'air ou par un liquide; mais par la substancemême dont sont. formées les, cellules, à laquelle Mobl a donné.le nom de substance inter: cellulaire (1), et que vers le même temps je nommais moi-même matière interéellulaire. (2) Les parois des cellules,sont ; du reste ; minces, uniformes ; et conséquemment elles n’ont point derressemblance avec les mem- branes du tissu cellulaire des feuilles. En-effet ; tandis que celles- là contiennent, des vésicules de: Chlorophyle d’un vert que liode fait passer en,brun,,.on ne trouve dans celles ci rien de tel. Un fait digne de remarque, c'estque; outrecette couche cellulaire des anthères du Sphagnum., que nous avons, décrite, on trouve encore une autre membrane extrémement mince, entièrement homoeène, et qu'on,ne voit qu’à l’aide d’un grossissement. beau- coup: plus considérable, mais bien clairement quand on essaie de colorer une Ppsian des anthères.par la teinture diode. Ce: procédé fournit le moyen de constater d'une manière incontes table l'existence de cette membrane (Pi. XI, fig. 1 b). ILest plus difficile. de décider si.ceite a existe dans l'intérieur de la couche cellulaire ,ou bien si.elle l'enveloppe au-dehors; car il.n’est. guère possible: d'obtenir. par l'observation directe une preuve certaine; cependant les raisons suivantes me paraissent établir que cette pellicule existe plutôt à l’intérieur qu'à lexté- rieur dela couche cellulaire: Nous:savons que les couches de ce qu'on nomme l’épiderme dans les végétaux sont recouvertes par une pellicule très mince,que M. Ad. Brongniart a signalée le pre- mier (3); qu'on ne peut détacher par/aucun moyen mécanique, (x) Erlauterung und'vertheidigung meiner ansicht von der structur der Pflanzensubstanz : Tübingen, 1836 , und ueber die verbindung der Pflanzenzeller unter einander: Dissertations inaugurales sous la pré ésidence de H. Mohl > Tubingen : 1835. | (2) Dans won traité : « Ueber die Bedeutung: dr: Lenticellen x (Ally. bot.. Zeitung, Jahr- gang, 1836, n°5 37 et 58),.et dans Beitragen zur Kenntniss der Parasiten (Annal,, Wiener Museum , vol. u). : [te (3) Annales des Sciences naturelles ; ne: sér: «Boti bi ;p: Gi. 260 UNGER: — Sur les anthères des Mousses. mais seulement par la macération (1). Les choses se passent d’une manière différente dans le cas qui nous occupe. Les cel- lules qui composent la couche enveloppante des anthères du Sphagnum se séparent de cette membrane au moyen de la pression, plus facilement qu’elles ne se détachent les unes des autres, de telle sorte que l’on en voit des lambeaux assez grands, restés adhérens.entre ces cellules détachées. La seconde raison , c’est que cet organe, auquel on donne le nom d’anthères , soit qu'on veuille le considérer sous le rapport de sa structure générale ou bien dans ses élémens anatomiques, n’a rien de commun avec les anthères des Phanérogames. Comme précisément le Sphagnum présente dans la’ structure des cel- lules des feuilles, cetté particularité qu’on a observée aussi dans les anthères de plusieurs plantes phanérogames, c’est-à-dire deux et trois couches de cellules fibreuses, on devrait trouver aussi la même particularité dans les prétendues anthères de cette plante, puisqu'elles seraient provenues de la métamor- phose des feuilles. Comme il en est autrement, et que la struc- ture des anthères du Sphagnum ne rappelle point la vraie or- ganisation anthérique, on doit comprendre pourquoi ici on ne peut admettre ‘un épiderme. ‘Lorsque nous aurons reconnu d’une manière bien exacte ce que contient l'organe qui nous occupe, je produirai les argu- mens , qui confirment l’opinion que cette membrane doit être intérieure , c'est-à-dire recouverte par les' couches cellulaires extérieures: J'ai déjà fait voir dans le mémoire précédemment cité que l'intérieur des anthères du Sphagnum , aussi bien que celles des autres Mousses , était rempli d’un liquide de la consistance d’un mucilage. Quand on observe ces anthères pendant l'été, c'est-à- dire lorsqu'elles ont presque atteint leur grosseur définitive, on ne trouve encore dans ce liquide que quelques vésicules ; mais, (x) Je dois ici rappeler l'opinion que j'ai émise dans le mémoire pour servir à la con- naissance des parasites contre l’homogénéité de l’épiderme admise par M. Brongniart ; je le fais d’autant plus volontiers que maintenant je suis, ainsi que M. H. Mohl, pleinement convaincu de l'existence de cette membrane dans plusieurs plantes , surtout dans l’Aletris flagrans, dans laquelle ce dernier en a aussi démontré l'existence (1, c. 1. xx, fig. 5 c.) UNGER. — Sur les anthères des Mousses. 26r lorsque l’automne est venu ; il est rempli d’une quantité innom- brable d’animalcules. C’est vers cette époque que ce liquide: a atteint sa plus grande consistance. Si alors:on est assez heureux pour ouvrir sous leau, avec la pointe d’une aiguille; une anthère arrivée à cet état de maturité, sans qu'elle éprouve aucun écrasement, on verra aussitôt tout ce qu'elle contenait s'échapper et se &issoudre dans l’eau, et'la dissolution ne s’arré- tera que lorsque les deux liquides, celui de l'anthère et de l’eau, se seront mis en état d'équilibre. Jamais je n’ai pu parvenir à faire crever une anthière d'elle-même dans l’eau. En même temps que se manifeste ce phénomène de l'écoulement du liquide des anthères et que.se développe sa fluidité par le mélange de l’eau ; il s’en produit un autre bien plus capable encore d’éveiller notre attention..On observe dans le liquide anthérique une quantité incalculable de corpuscules, dont les mouvemens deviennent d'autant plus vifs, que la fluidité augmente. Si on y prête une grande attention, on verra pendant l’'épanchement de la liqueur, surtout lorsqu'il sera déjà assez avancé, ces animalcules s’agiter par un mouvement spontané. À voir cette fourmilière, on dirait une armée de nomades. Cette observation , plusieurs fois répé- tée avec beaucoup d’attention, m’a conduit à reconnaître dans leur forme , leur grandeur et leurs mouvemens , les faits sui- vans. Ces animalcules sont composés d’un corps épais et renflé, et d'un appendice grêle et filiforme. Le corps ressemble à un cylindre arrondi des deux côtés avec une légère courbure falci- forme. La longueur varie entre 0,0025 de ligne et 0,0020 de ligne , ou de + à —— de ligne , mesure de Vienne(r).Sa couleur est d'un vert-pomme clair. Je n’ai rien pu connaître de plus sur leur organisation. 1l.est impossible d'observer aucun ac- croissement ni raccourcissement pas plus dans le corps que dans l’appendice. Ce dernier est incolore, très délié, et n’est saisissable que sous un grossissement très considérable. Depuis son: point d'attache avec le corps, l’appendice forme une spirale, qui devient de plus en plus lâche. Cette spirale peut s’allonger etse contracter, mais Jamais se dérouler entièrement, de telle (x) Le pied de Vienne 0 ",316103. 262 UNGER. — Sur les anthères des Mousies. sorte que sous quelque rapport’on peut dire qu’elle reste dans un état toujours fixe: La longueur de lappendice dépasse celle du corps de 4 environ, de telle sorte qu’5n trouve pour lon- gueur totale de lanimal'o,61 de ligne: Ces mesures ne dif- fèrent pas d'une manière bien sensible de celles données par M. le D° Weérneck (1), qui évalue la longueur du corps à -= de ligne, et celle totale de l'animal à = de ligne. En somme, Werneck a trouvé le corps’ plus gros et lappéndicé plus petit que je ne l’aurais trouvé'moi-même ce qui peut fort bien arriver, parce que moi-même je n’ai jamais trouvé les rapports'entre les deux parties bien constantes. Souvent j'ai cru ‘voir la quêéué plus longue dans un temps qué FES un autre, dans telle an- thère que dans telle autre. . au | Il est difficile de dire quelque chose de satisfaisant sur cette partie de l’animal, et je renonce à lui laisser lé nom d’ appèir- dice caudal, que je luitavais donné précédemment, parce que les mouvemens de progression ne sont point imprimés par le corps, mais par l'appendice spiral, dont la pointe, is en avant entraîne le corps. 1 On sait qu'un grand nombre d'Infusoires sont pourvis d'une trompe longue et mobilise ; Conséquemment, cette partie pourrait bien aussi être regardée comine üune trompe. Les Cercariées,, qui ont une grande analogie avéc nos animalcules k présentent aussi cette particularité que, dans la locomotion, l'extrémité cau- dale va la première, attirant à ‘elle le corps recourbé (2); cepén: dant ce corps reprend aussi périodiquement son mouvement actif, ce que jamais nous ne voyons dans nos animalcules. Pour étudier méthodiquement la manière dont sé meuvent ces animalcules , il faut distinguer des mouvemens de locomotion et des mouvemens simplement gyratoires. Le plus simple de ces mouvemens } et le principal, c’est lé mouvement suivant la direction imprimée par la trompe’ où l'appendice spiral; c’est celui que l'animal ‘présente ‘aussitôt qu'il s'échappe del’anthère. Quand cette trompe, ce qui alors COALSE. p. 102. (2) Mistzsch Beitrage zur Infusorienkunde, p. 16, pl +, fig. 4. Re «y UNGER: — Sur les anthères des Moussés. 263 arrive souvent, est contractée en une spirale très serrée. le mouvement paraît être une simple rotation déterminée par l& courbure du corps. Les mouvemensde ce genre sont ceux qu’exé- cutent les animaux peu complets, et qui vivent dans des liquides mucilagineux. On dirait alors que l’animal ne bouge point de place. Une autre circonstance accompagné éhcoré ce monvé: ment : c’est que l'animal (c’est-à-dire le corps et la trompe à-la- fois) tourne sur lui-même ; en décrivañt une spirale, dont l'axé rationnel se meut autour de son point central, inclinant , soit d’un côté, soit d'un autre, soit en haut, soit en bas. Ce mode d’agitation avec l’appendice spiral contracté est celui qu'on observe chez tous les animaux qui cherchent à se débarrasser d'un liquide somrienx, où ils sont retenus. Pai cherché à rendre tous cèés mouvemens sensibles dans la figure 2 & ét à. La locomotion se rapporte aussi à un simplé mouvemént en spirale ; maïs il est suivi d’un déplacement très prompt. L'animal obéit toujours au mouvement spiral de la trompe : ainsi il ira tout droit ou par ondulation, suivant l’action qu’elle imprimera (fig°21c; d). Im'est difficile de donner quelque chose de posi- tif sur la rapidité de la progression de ces animaux : seulement j'ai compté, suivant les circonstances, de r à 3 révolutions du corps ou de tout l'animal par seconde. Dans la locomotion aussi bien que dans le simple mouvement én rond; mais principale: ment dans ce dernier, l'extrémité de la trompe est dans un état de trépidation continuel. Il faut une grande attention de la part de l'observateur, pour que des illusions ne viennent point trom- per son œil. Tous ces mouvemens doivent être qualifiés de réguliers , parce Que ce sont ceux que l'animal exécute le plus communément et dans toutes les circonstances ; mais il y aencore un mouü- vement d'un autregenre, qui semble être un pur effet du hasard. C'est ce mouvement brusque de projection en avant qu'on remarque chez tous les animaux lorsqu'ils veulent se débarras- ser de quelque obstacle qui les gêne ou qui les arrête. J'ai souvent aussi, dans ces circonstances , observé des mouvemens pério- rires dirigés en arrière, le corps étant en avant. Si la trompe, tournée en spirale, pouvaitse dérouler ou se courber, on devrait 26/ UNGER. — Sur des anthères des Mousses. l'observer dans ces circonstances où toutes les parties de l’ani- mal sont. à-la-fois en jeu ; pourtant je puis affirmer que je n'ai jamais rien vu de tel dans les nombreuses observations que j'ai faites. Cette consistance de la trompe se montre surtout quand deux animaux sont enlacés par les spires, cas ‘assez fréquent, et qu'ils font chacun, de leur côté , des efforts pour se débarras- ser. C'est alors qu’on peut observer des tiraillemens et même des déchirures qui, pour l'ordinaire, sont sans résultat à cause de la consistance de la trompe. J'ai déjà parlé dans le mémoire cité de l’action de Falcoo!, des acides et des substances narcotiques sur ces animaux. La teinture d’iode agit d’une manière analogue; car elle les fait périr, et alors une couleur d’un brun pâle se répand sur le corps aussi bien que sur la trompe. La figure 2e, PI. II, fait voir un de ces animaux tués par la teinture d’iode. C’est une chose vrai- ment remarquable que la manière dont la spirale devient lâche, sans pourtant se détacher du corps; cependant j'ai vu assez souvent ces deux parties séparées; et, dans ce cas , elles étaient plus ou moins flasques et ne donnaient aucun signe de mouve- ment. (Fig. 2,f,g, h.) À a suite de l’histoire de ces êtres se présente nécessairement la question de savoir quelle place ils doivent tenir dans l'échelle de la création animale ? Ces animaux par eux-mêmes présentant très peu de caractères organiques qui puissent aider à décider cette question si importante, nous devons nous servir de leur habitation, de leur manière de vivre et des circonstances qui s’y rattachent. Si tout cela n’est pas suffisant pour amener notre conviction, nous y trouverons pourtant quelques argumens qui ne sont point tout-à-fait sans valeur. Depuis les recherches d'Hed- wig, c’est un principe bien arrêté chez les bryologistes, que les fruits des Mousses ne se développent et ne parviennent à leur maturité qu'après l’accomplissement de l’acte de la fécondation. Les organes fécondans, comme ceux qui recoivent la fécondation, sont tantôt hermaphrodites,. tantôt dioïques ou même polyga- miques. Si l’individu mâle n'existe point dans le voisinage de la femelle, l'organe pistillifère ne reçoit point de fécondation, et par suite il n’y a point de fructification. Dans la plupart des genres de UNGER. — Sur des anthères des Mousses. 265 la famille des Mousses, le principe fécondant se trouve lié à un organe utriculaire, qui ressemble, beaucoup à l’anthère du Spha- gnum. Ces utricules sont remplis ; comme ceux du Sphagnum , par une mucosité granulaire , dans laquelle ‘je ne sache pas qu’on ait découvert d’animalcules microscopiques , bien que jé ne doute pas de leur existence. En étudiant bien attentivement la description de la structure de ces organes, on ne trouve au- cune analogie avec les anthères des plantes phanérogames ; mais 1l y en a une manifeste avec les granules du pollen. En effet, dans celles-ci, comme dans les utricules fécondans des Mousses , il y a une pellicule celluleuse et une pellicule homo- gène (1). Lorsque les uns et les autres ont atteint un degré de maturité convenable, ils se crèvent et laissent échapper la sub- stance qu'ils contiennent. Ainsi la ressemblance de la fovilla du pollen avec ce que renferment les vésicules fécondantes des Mousses est positive, sans qu’il soit besoin de recherches plus amples; et qui pourrait ne pas reconnaître dans ces filamens succulens qui souvent les accompagnent, des vésicules sémi- nales avortées? Des transformations de ces organes avortés ont lieu, et, pour mon compte, j'en ai souvent. rencontré. Ainsi donc il n’y a plus de doute que le contenu des vésicules fécon- dantes ne doive être regardé comme, un fluide séminal ; d’où découle tout naturellement cette conséquence que les animal- cules qu’on voit dans ce. fluide sont des abimaleulés sperma- tiques. Maintenant survient cette question : Ces animalcules ou leurs analogues doivent-ils se trouver dans le liquide fécondant de tous les végétaux soit cryptogames, soit phanérogames, sans exception? Pour ce qui concerne les Mousses, j'ai étudié les vésicules fécondantes de plusieurs espèces d’entre elles , dans la vue d’éclaircir cette question ; mais je n’ai jamais été assez heu- reux pour trouver dans leur fluide gommeux ou mucilagineux rien qui ressemblât aux animalcules des anthères du Sphagnum. (x) Comparez surtout le pollen du Ruellia formosa (Béitr. Z. anatomie u. physiol. de Ge- wachse, von D. Hugo Mohl, Hist: 1, tab. r , fig. 15). Le diamètre des grains du pollen de celte plante est de = de ligne, tandis que celui des vésicules nn du NES est de —— de ligne. 266 UNGER. — Sur les anthères des Mousses. Le résultat a été le même pour les anthères des Jungermanes, qui présentent une analogie encore bien plus grande avec celle des Sphagnacées. Pourtant je ne doute pas un’ instant que , sous des conditions ‘plus! heureuses ; ôn n'arrive aussi à dés résultats plus heureux ; car un Se Aérabrs d'expériences , que j'ai faites sur le: Shin , m'ont appris qué l’existence de ces animaux dépend essentiellement de la maturité de l'organe (1). M. Mir- bel (2), en traitant du Marchantia polymorphe, donne la figuré de petits corps irréguliers, comme étant le contenu des grains du pollen ; mais il ne put jamais découvrir en eux le moindre signe de mouvement , quoique pourtant il n’ose pas le leur re- fuser (3). Comme M. Mirbel employait un grossissement de six cents fois, il n’eût pas manqué de ‘saisir l'organisation de ces corpuscules , si elle eût existé. Cela me ferait croire qu'il n’y a point d'identité entré ces corpusculés etles animalcules sémi- nales, qui, bien que, se développant plus tard, ne l’étaient point encore dans la période ‘où M. Mirbel expérimentait. : Je ferai remarquer, en passant, que ce qui, dans ces plantes’, reçoit le nom d’anthères, parait n’êtré qu’une portion d'unè anthère à plusieurs divisions, à laquélle j’assimile toutes les fleurs mâles. L'analogie avec la structure dés Rhizänthées ést frappanté et surtoutavec celle du Raflésia. | :Si nous tournons nos regards vers les organes de la féconda- tion dans les Phanérogameés , nous trouvons bien moins encore dans le liquide séminal de ces végétaux quelque chose qui puisse se comparer avec les animalcules du Sphagnum. Tout ce qui a été vu jusqu'ici se réduit à de petits corps ronds ou ovales de (1). On verra dans Ja.suite de ce Mémoire.que l’auteur a constaté plus tard l'existence de ces animalcules, en leur donnant provisoirement ce nom , dans diverses espèces de Mousses ; ils ont aussi été indiqués par Meyen dans plusieurs espèces de Mousses et d'Hépatiques, et depuis j'ai eu occasion de les observer dans les anthéridies de diverses Mousses, tels que Funaria hygometrica, Tortula, ruralis,, Oligotrichum undulatum. An: BRONGNIART. (2) Recherches anatomiques et physiologiques sur le Harchantia polymorpha. Nouv. Ann. Mus. hist, nat, t,1, pl. 7, fig. 55 et.b6. (3) Page 42 : « Sont-ils effectivement privés de la faculté locomotive ? C’est ce que jé n’oserais affirmer. Les faits que je rapporterai plus tard touchant les granules du pollen des Phanéro- games expliqueront ma circonspection, UNGER. —" Sur les anthéères des Mousses. 267 différens diamètres, mais toujours si petits, qu'ils ne dépassent guére: en grandeur le corps des animalcules des Mousses, et, dans plusieurs cas même; ils sont encore plus petits, et rien à l’exception de leur existence dans'le fluide fécondant ne'vient les raporocher des animalcules-spermatiques; c’est donc avec raison qu'on peut leur contester une nature animalisée , mais pourtant cette circonstance unique ,: que quelques botanistes (Rob. Brown, Ad.-Brongniart et Meyen } ont observé dans quelques-uns de:ces corpuscules , des mouvemens de contrac- tion , suffirait pour me déterminer à leur accorder l’animalité et à-les ranger parmi les animalcules. loir AO IC RH} Nous arrivons.enfin au dernier point de nos bovbepohrèti c'est- à-dire à lacomparaison des animalcules des plantes avec les êtres analogues de l'organisme animal. D’abord:et avant tout, nous voyons qu'une comparaison dece genre; sous lerapport orga: nographique ne peut concerner que les corps animalisés des anthères, du Sphagnum. Les animalcuüles spermatiques sont très variés dans leurs. formes ; mais la plus grande partie ont entre eux un point de Re c’est d'être composée-d’un corps et d’une queue. La forme, la grandeur et lesrapports mutuels éntre les deux parties, varient dans chaque espèce. En général, la‘ lon- gueur de la queue dépasse de beaucoup celle du corps. D’après les caractères que nous avons àonnés ; les animalcules sperma- tiques du, à pi grise ont une sms DE avec ceux des aniMAUX,:, | | R » sl atéb en Un second point de réesémblancet entre led deux otdres: d ani- malcules se trouve dans les rapports de la grandeur:totale des animaux; J'ai trouvé lés animalcules:spérmatiques de l'homme de 7 de ligne, aussi bien que ceux du Cynocephalus Mormon. Wagner donne à ceux. du:Cyclas cornea une longueur et une forme à-peu-près pareille (1). Ceux du Balanus pusillus ne dif- ferent des précédens que: parce: que la queue est un peu, plus (1) Entdeckung mannlicher Geschlechtstheile bei den actinien (Archiv. für Naturgeschicht , 1835, heft. v, p. 215, tab. 3). La figure des Spermatozoaires de l’Helix pomatia est parfaitement sembiable (Annales des sciences naturellés , tir | p.20) :'éllé se fait remarquer par là longueur remarquable de la queue ; mais:les obéérvatiohs deiG. R;Treviranus sont divergentes en ce qu’elles monirentles animalcules spermatiques de là Paladina vivipara comme privés de corps. 268 UNGER. — Sur les \anthères: des Mousses. renflée et moins longue. Il est possible que la forme soit la même dans ceux des insectes (1). Ce sont les animalcules des Actinies (4ctinia holsatica) ;: qui sont les plus remarquables ; car la longueur du corps seul dépasse les dimensions que nous avons données; la queue surpasse la longueur du is à de vingt à trente fois, et la longueur totale varie entre À et © de ligne. Les mesures qui précèdent ont donné pour les animaleukes sper- matiques dés Mousses une longueur totale de = ou de de ligne, d’après Werneck, longueur qui concorde très bien ‘avec celle qu'on trouve haâbituellement chez les Spermatozoaires des ani- maux. Si on vient ensuite à considérer que cette longueur est excessive , quand on la compare à celle des animalcules sperma- tiques des plantes phânérogames , puisque, dans la plupart de celles que nous avons indiquées, elles n’ont qu’une longueur de > de ligne (2), la concordance de ces faits, observés dans le règne végétal avec ceux qui l’ont été dans le règne animal nous mène à conclure cette loi, que, moins l'organisme est complet, plus les animalcules spermatiques sont parfaits, loi qui se con- firme par l'expérience, si l’on vient à comparer le ÉFASPES ment des organes sexuels. Tous ces argumens me déterminent à réunir les animalcules spermatiques des Mousses dans une même classe avec ceux des êtres organisés du règne animal ; cependant on trouve dans les premiers des propriétés que n’ont point ceux-ci et qui peuvent apporter quelque embarras dans la classification. La consistance de: la spirale dans la trompe et sa manière de se mouvoir sont les plus importantes. Toutes les fois que j'ai eu l’occasion d’observer les spermato- zoaires des animaux, je n’ai jamais vu qu'ils eussent la queue roulée en une spirale consistante ; mais elle était, au contraire , toujours plus ou moins droite avec un mouvement ondulatoire, excepté pendant les temps de repos. Souvent je l'ai vue roulée en spirale autour du corps ; mais toujours elle se déroulait quand (x) Handbuch der Entomologie, von H. Burmeister. Bd. 1, p. 356. (2) La longueur de la plus grande est de: 2 de ligne, suivant Mohl, et la plus petite, suivant Brongniart, —— de millimètre. Mohl jeur donug-" de ligne de Paris et au-dessous. ILE ‘UuNGER. — Sur les anthères des Mousses. 269 le liquide spermatique atteignait un certain degré de fluidité. À cet égard on peut citer le déroulement de la queue des ani- malcules de l’Actinia holsatica:, qui est très remarquable et que Wagner a décrit ailleurs avec beaucoup de précision. Rien de tout cela ne se voit dans les animalcules des Mousses. Tant que l'individu est plongé dans sa mucosité primitive, lappendice spirale demeure , environnant le corps presque dans un même plan, ensuite il se déploie,surtout quand l’animal fait des mouve- mens brusques ;mais jamais la circonvolution spirale ne disparaît entièrement , ni même en partie, soit que l'animal périsse, soit que lappendice vienne à étre détaché par une force méca- nique. La maniere dont les mouvemens s’exécutent amène encore de la différence entre ces êtres. Dans les spermatozoaires des animaux, le corps va toujours le premier, et la queue suit avec un mouvement ondulatoire. Dans les animalcules des Mousses, c'est exactement le contraire : l’appendice en spiral détermine toujours la direction du mouvement. C’est par suite de cette circonstance , ‘et surtout parce que l’on sait que plu- sieurs Infusoires sont pourvus d'un appendice qui a l'aspect d'une trompe longue et flexible, que j'ai été empêché de regar- der cet organe comme une queue, quoique, dans les Cercariées pourvus d’appendice caudal , on observe un mode de mouve- mént analogue à celui des spermatozoaires des végétaux. Les doutes qui nous restent sur quelques organes de nos animalcules des Mousses doivent encore augmenter notre incer- titude sur la place que nous leur accorderons dans l’échélle des êtres. L’ensémbie des circonstances m'a déterminé à les Caser dans le genre spirillum d'Ehrenberg, et à les décrire sous le nom de spirillum bryozoon (loc. cit.). Ce classement me paraît d'autant plus convenable ,qu’on est disposé à réunir les spérma- tozoaires des animaux aux vibrions , avec lesquels leur organi- sation a beaucoup plus d’analogie qu’avec celle des Termadotes, auxquels Ehrenberg les réunit avec doute, il est vrai, pour n’en faire qu’une seule classe. (1) (1) Waturreich des menschen, u. s, w. labelle 1835. 290 UNGER: — Sur-des ‘anthères des Mousses: Je terminérai en émettant le vœu que les organes de:repro- duction des:êtres qui occupent le degré le plus inférieur de l'échelle du règne végétal: soient. soumis à une investigation aussi rigoureuse que l'ont été jusqu'ici les êtres du règne animal, considérés comme de simples êtres microscopiques. Il n’y a point de doute.que_les instrumens perfectionnés que nous possédons aujourd’hui ne nous révèlent dans les êtres de cet ordre un dé- veloppement d'organisation que: nous ne. de rise point ençore. | La notice qui précède était déjà terminée quand il n'est tombé sous la main la cinquième partie de la deuxième année des .47r- chives de. Wiegmann pour l'histoire, naturelle, contenant la cor: respondance du docteur R. Wagner, professeur à Erlangen., sur les animalcules spermatiques. Cette correspondance promet de beaux résultats pour la science, Cette correspondance, dont on regrette la concision , Contient beaucoup de recherches sur le sujet qui nous occupe. Si ai bien saisi Sa: pensée, on:trouve aussi, chez les animaux, des, sperma- tozoaires qui sont pourvus d' appendices contournés. en. spi- rales non déroulables ; ainsi, d’ après ce caractère, les, animal: cules des Mousses seraient plus voisins des vrais spermatozoaires que du genre Spirillum. L'histoire de, cette partie si,impor- taute du règne animal étant encore, si peu avancée, l’ensemble des observations de Wagner nous offrira des caractères de .clas- sification,, non-seulement pour le groupe. tout entier, mais même pour chacun des genres de,ce groupe, et nous, espérons ainsi que ,ces D LL des. Mousses obtiendront ane EM plus. fixe dans l'ensemble du système. «is on Les nouvelles observations de Wagner HART ençore ET invoquées à; l'appui. de. la. loi que nous avons proclamée: plus, haut, que plus l'organisme est simple, plus aussi les, animalcules spermatiques sont développés: c'est du moins ce que prouye.la description de ceux de l’un des plus petits Crustacés,.les Cypris, chez lequel ils sont grands, filiformes et entortillés. Les observations que nousvenons d'exposer et dont le résultat UNGER. — Ænimalcules spermatiques des plantes. 271 a été de faire connaitre le développement des spermatozoaires sont du plus grand intérêt, et ce que nous avons dit à cette occasion sur les animalcules des Mousses, peut aussi jeter quelque lumière sur ce sujet. Nous ferons. remarquer que le: liquide fécondant du Sphagnum ne contient point des animalcules dans tous les temps. Nous ajouterons que , dans le principe , c’est-à- dire dans la première période , l’appendice délié, ceint le corps d’une spirale. Celle-ci, dans cet état, est recouverte d’un enduit mvcilagineux , dont l’animalcule ; arrivé à son point de perfec- tion , fait tous ses efforts pour se débarrasser peu- é-peur. Tous ces LL s'accordent très exactement avec ce qu'a observé Vrogner dans le développement des spermatozoaires, qu’il a vus le DE souvent agglomérés dans des vésicules, et, pour ainsi dire, à l’état embryonnaire. Puissent ces remarques déterminer, M. le professeur Wagner à diriger ses études vers les spermatozoaires végétaux , parce que son habileté à faire les observations nous est une garantie que ce sujet sera étudié avec plus d’exactitude et plus de détails quil ne la été jusqu'ici. NouvELLES OBSERVATIONS sur les animalcules spermaliques des plantes, Par M. F. Uncrn. (Lues à la réanion des Naturalistes et des Médecins, à Prague ; le 18 septembre #70) La théarie de la (db & végétaux, de même que celle da développement de l'ovaire comme. conséquence de cet acte, s’est agrandie considérablement dans: ces derniers temps, com- parativement.à d’autres sujets de physiologie végétale fort diffi- ciles. Les efforts assidus de: naturalistes célèbres ont déjà jeté 2792 uNGER. — Aninalcules spermatiques des plantes. tant de lumière sur cet acte si mystérieux de la nature, que maintenant on peut expliquer d'une manière plus ou moins circonstanciée plusieurs phénomènes qui tiennent nécessaire- ment à la fructification , et qui jusqu'alors n’avaient pu être compris. Il est incontestable que l’élément fécondateur joue dans cet acte le rôle le plus important. Depuis long-temps il a fixé mon attention , et j'ai voulu profiter de cette circonstance, où tant d’expérimentateurs aussi habiles que savans se trouvent réunis pour vous entretenir de ce sujet. Je n’entreprendrai point de rappeler les opinions contradic- toires qui ont été émises jusqu'à ce Jour, et J'ajouterai même qu'on professe peut-être encore aujourd'hui sur la nature de cet élément. Si on était à-peu-près d'accord sur ses propriétés phy- siques, les avis étaient d'autant plus partagés sur ses propriétés vitales, que cette dissidence s’étendait jusqu’à la sexualité des plantes, qui était défendue avec Autant d’ardeur d’un côté qu'on en mettait de l’autre à la combattre. Lorsque le secours d’un grossissement microscopique con- sidérable m’eût révélé , il y a quelques années, dans le liquide fécondateur du Sphagnum, l'existence d'êtres pourvus d'un corps et d’une queue ou trompe roulée en spirale, paraissant doués d’un mouvement spontané et de propriétés telles , qu’il était impossible de ne pas reconnaitre leur analogie avec les spermatozoaires des hommes et des animaux , je me crus suff- samment autorisé à voir des rapports tout particuliers entre le liquide spermatique des animaux et celui des végétaux, puisqu'il contenait des êtres du règne animal, et qu’il était renfermé dans ce qu’on appelle les vésicules séminales. Je me persuadais donc alors que j'étais arrivé au point de connaître d’une manière précise la valeur de cet élément fécondateur. L’analogie ne permet là-dessus aucun doute, etnous devons aussi reconnaître, dans la fovilla du pollen des plantes complètes , un principe fécondant demême nature. Des observations, continuées pendant long-temps , non-seulement m’ont confirmé dans mon opinion, mais encore elles m'ont fourni beaucoup de faits nouveaux sur la structure des anthéridies des Mousses, sur la manière d’être et uNGER. — Ænimalcules spermatiques des plantes. 273 sur le mode d'existence de leurs animaicules spermatiques. Dans la communication de ces observations, que j'ai eu l’hon- neur de faire ,il n’y a pas long-temps , à l’Académie des Curieux de la nature, j’exprimai avec confiance l’espoir que ces sperma- tozoaires , que Jusqu'icije n'avais vus bien clairement que dans le genre Sphagrum , devaient se trouver aussi dans les autres genres de la famille des Mousses et même dans les Jungermannes. Au commencement du printemps dernier, quand le temps de la floraison de ces plantes fut de retour, je crus devoir reprendre la suite de mes observations , en y apportant toute l'attention possible. Effectivement mes espérances n’ont point été déçues; . car je suis parvenu à constater, de façon à n’en pouvoir douter, l'existence d’animalcules spermatiques, non-seulement dans les Mousses, mais encore dans les Jungermannes. Je vais avoir l’hon- neur de vous faire l’exposé du résultat de ces dernières observa- tions le plus succinctement possible. La seconde moitié du mois de mai me semble être le moment le plus favorable pour faire sur le Polytrichum commune, une des espèces de Mousses diclines les plus communes, des expé- riences riches par leurs conséquences sur le sujet qui nous occupe. Les réservoirs allongés et jaunissans, qui contiennent le pollen dans la plupart des fleurs , n'avaient point épanché le liquide qu'ils renferment, ils n'étaient point flétris ; mais, au contraire , ils étaient gonflés et distendus par ce liquide. Séparés du corps de la fleur et plongés dans l’eau, ils laissaient échap- per plus ou moins vite, sans doute en raison du degré de ma- turité plus ou moins complet, et par saccades, une substance trouble et grumeleuse. En examinant avec soin, on voyait que cette substance ne se composait pas seulement d’un muci- lage, comme on pourrait le croire, mais encore de cellules hexaédriques à angles arrondis, juxtaposées et retenues entre elies plus on moins intimement par une viscosité homogène. Cette viscosité était visible là surtout où les angles arrondis des cellules avaient éprouvé quelque lacération. Chacune de ces cellules, formée d’une membrane très mince, renfer- mait un liquide clair et un corps dans lequel l’on pouvait reconnaître un renflement à l’une des extrémités et un appen- XI. BoTan. — Mai, fer 4 UNGER. Animalcules spermatiques des plantes. dice délié et contourné en spirale. La plupart de ces corpuscules, qui étaient toujours renfermés isolément dans chacune des cel- Jules , restaierit immobiles , tandis que, chez d’autres, on voyait un mouvement de trépidation dans la partie antérieure. de l’appendice ; d’autres enfin essayaient par intervalles à se mou- voir, en tournant sur leur axe. Ces animalcules avaient l’analo- gie la plus frappante avec les spermatozoaires du sac pollinique du sphagnum. Comme , dans ces derniers, le corps tirait un peu'sur le vert; seulementil'était un peu plus oval. L’appendice proboscidiforme pouvait faire de 1 + à 2 révolutions sur lui- même. J'ai Dee chez ceux qui étaient en repos mesurer le dia- mètre, que j'ai trouvé de 6,004 de ligne. J'en ai vu peu qui, par leurs enr aient pu se débarrasser de leur enveloppe ; dans. cèt état, ils ne se mouvaient point en tournant, mais ils ne montraient qu’un mouvement de ‘trépida- tion et d’oscillation dans la trompe. On reconnait bien visiblement, au moment de la rupture, qu'il existe, comme dans les réservoirs polliniques des autres Mousses, une membrane particulière, homogène, qui enveloppe les couches cellulaires intérieures à la façon d'un épiderme; en elfet, on observe plusieurs vésicules de chlorophyle séparant les cellules, qui sont poussées en dehors avec la fovilla sans se confondre avec elle, pendant que l’épiderme diaphane reste autour de l'ouverture adhérant aux autres cellules. J'ai observé exactement la même disposition dans l’organe pollinique des Polytrichum juniperimum , urnigerum et alpes- tre , que j'ai étudiés à différentes époques ; mais je n'ai rien pu découvrir dans le‘ Funaria hygrometrica, Bryum cuspidatum et punctätum, ce qui fait présumer une différence dans Ja forme et dans le mode d'existence de ces animalcules. J'attendais avec impatience la maturité de la première anthé- ridie ‘de la Marchantie commune ( Marchantia poly morpha ). J'ai encore trouvé’ici ce que j'attendais. Les sacs polliniques se présentent exactement comme dans le Polytric et les autres Mousses. La fovilla se composait d’une masse cellulaire, comme la très bien établi M.'de Mirbel dans son beau travail sur le Marchantia polymorpha ; cependant les cellules cubiques iso- ! unNGer. — Animalcules spermatiques des plantes. 275 lées contenaient, non point un ou plusieurs corps irréguliers comme il est établi daus le traité qui vient d’être cité (fig. 55, 56 et 57), mais bien des animalcules semblables en tout à ceux des Mousses. À la maturité complète de l'organe pollinique, ces cellules ou membranes ovulaires paraissent devoir être ab- sorbées comme les membranes des utricules mêmes, qui dans des plantes d’un ordre plus élevé renferment les granules du pollen; du moins on ne trouve pas dans le suc laiteux, qui s’é- panche, par la compression des anthéridies contre les organes polliniques qu’elles contiennent, la moindre trace du résidu de ces cellules. J'ai surtout réussi à observer parfaitement, dans le Marchantia, la forme des animaux qui en nageant arrivaient dans l’eau; j'ai pu reconnaître encore que la trompe qui, dans cette circonstance, se roule en spirale lâche, et qui alors est plus longue que le corps, est dans un mouvement de tré- pidation très accéléré. Le diamètre de la spirale pendant le temps de repos de l'individu était de 0,003; desséchés sur le verre, ils prenaient la forme qu'on voit (fig. 4), d’où il parait résulter que la partie postérieure roulée en spirale qui comprend le corps et une partie de lappendice, a plus de con- sistance que la partie antérieure proboscidiforme de l'appendice. Une fois desséchés , lhumidité ne pent les rappeler à la vie. Outre le Marchantia, le Grémaldia hemispherica wa offert aussi de pareils animaux spermatiques, mais je n’ai point en- core été assez heureux pour en trouver dans les Jungermannes. L’analogie des organes polliniques de ces plantes avec ceux des Mousses et surtout des Sphagnacées , leur volume, leur struc- ture, leur contenu , tant qu’ils n'ont point encore atteint leur maturité complète, ne permettent pas ‘de douter qu’on ne doive aussi trouver des spermatozoaires dans ces plantes. Le hasard m'a fourni l'occasion d'ajouter à la Note qui pré - cède quelques observations avant qu’elle ne fût livrée à l’im- pression. L'automne dernier, j'étais occupé à faire des observa- tions microscopiques sur les prétendues anthères des Chämpi- gnons supérieurs, pour étudier leur structure et leur contenu, 18, ” 276 uncer.— _Znimalcules spermatiques des plantes. soit afin de connaitre leur nature, soit pour acquérir des prin- cipes certains sur l'acte de la fécondation dans les Champignons. Je pris quelques espèces de Coprinus , dans lesquelles les pré- tendues anthères étaient faciles à voir, surtout parce qu'elles dépassaient de beaucoup l’ymenium. Ce n'est pas autre chose que les plus grandes :cellules visibles à lPœil nu de la couche celluleuse superficielle des lamelles. Leurs mem- branes étaient très minces et très déliées, et, sous ce rap- port, elles étaient parfaitement anâlogues aux autres cellules de ce stratum, quoique Corda (1) ait décrit et figuré ces der- nières comme ayant des parois épaisses. La substance contenue dans les anthères müres et tirant sur le jaune, ressemblait à une eau mucilagineuse, mais sans mélange d'aucun grain ni corpuscule quelconque. Je ne vois pas bien avec quels organes il faut comparer ces prétendues anthères, et elles devraient, dans tous les cas, l’être moins avec les anthéridies, etc., qu'avec les paraphyses. Depuis, le D' Schleiden (2) a publié sur lacte de la féconda- tion un mémoire qui contient des choses très intéressantes et très importantes pour la physiologie. Le grain de pollen , avec son contenu, n’est point pour lui la partie fécondante, mais c’est cette partie qui s’allonge sous forme d'appendice cœcal, et dont l’extrémité, pénétrant dans le nucleus de lovule, forme l'embryon. « Le contenu du grain de pollen, dit-il (dans un autre en- « droit,p.115),est une substance essentiellement amylacée. Elle « pénètre dans cet appendice sans éprouver aucune modification, «ou bien, par l’action d’un procédé de chimie organique , elle « passe d'abord à un liquide pur et limpide qui peu-à-peu se .« trouble plus ou moins, devient susceptible de se coaguler par « l'alcool; puis, par un mécanisme d'organisation, elle se fa- «conne en cellules qui remplissent l’extrémité de la vésicule « pollinique, et jusqu’à l’ovule lui-même dans l’'Orchis morio , « arrivant de la sorte à former le parenchyme de l'embryon.» (2) Zcones fungorum, 1. x, p.26, fig. 300. (2) Aréhiv. für naturgesch. Jahrg. ur, heft, 4. UNGER.— .Ænimalcules spermatiques des plantes. 2e pe Je suis bien éloigné de vouloir combattre les assertions d'un: observateur d’une aussi grande habileté que M. Schleiden ; mais pourtant je serais autorisé à le faire, quand il s’agit d'accepter sans réserve des faits qu’on cite sans indiquer à l’appui des ex- périences réitérées, surtout lorsque le snjet est du nombre de ceux qui sont enveloppés de difficultés, et qu’un peu moins d’a- dresse dans la manière de préparer les objets pourrait conduire à: des conclusions erronées et à des faits inexacts. Malgré la elarté de la Notice et la logique qui y règne, il me reste encore un grand nombre de points douteux dont je ne puis me rendre compte au moyen d'une théorie basée sur ces observations. Mais, d’un autre côté, je suis parfaitement d'accord avec M. Schleiden sur ce fait, que le sac embryonnaire agit sur le développement du: principe matériel du germe en fournissant la nourriture , C'est à-dire plutôt matériellement que dynamiquement; mais où s'arrêtera cette action, qu'il faut admettre forcément dans la production de chaque embryon? Ce mode de production devrait donc être refusé aux plantes en général, et alors il ne s’accorde- rait point avec d’autres phénomènes observés. M. Meyen a publié aussi dans. les Archives dont nous avons . parlé (3° année, 5° cah.) quelque chose sur le fluide fécondant : des plantes et sur le mouvement des molécules qu’il contient. 1] se prononce de nouveau pour l'existence des animalcules sper- matiques , et il s'attache particulièrement à signaler les diffé- rences qui existent entre le pollen des Phanérogames etdes glo- bules de fécules, les gouttelettes d'huile et autres molécules infiniment petites, pour l’aspect, la forme et le mouvement. 11 n'admet point que ces granules passent les uns aux autres ; il leur donne au contraire une existence propre qu'ils tirent d'une source commune (une substance primitivement mucilagineuse). Ce que dit M: Meyen sur les zoospermes des Mousses ne s’ac= corde que sur un très petit nombre de points avec mes propres observations. Nous différons principalément en ce qu'il dit que les corpuscules verdâtres, vermiformes, sont fixés dans les utri- cules (cellules, membranes ovulaires, que M. Meyen considère comme appartenant aux animalcules eux-mêmes ; opinion que personne ne pourra s empêcher de taxer d'erreur en se rappe- 278 UNGER.— Arumalcules spermufques des plantes. Jant ce qui a été dit plus haut. Du reste, si je me suis trompé en prenant ces êtres pour des zoospermes , et en les comparant, à cause de leur forme, avec les microscopiques du genre Spi- rillum , le temps en décidera, et il soulevera, je l'espère, le voile qui enveloppe ces sortes de sujets et d’autres encore non moins obscurs, quand les instrumens M à os nous en auront fourni les moyens. Je creis bien moins important de répondre à l’objection que me fit M. Corda, dans l’assemblée par sections des naturalistes de Prague, pendant et après la lecture de cette Notice. Il s’est laissé, dans sa dissertation , entrainer un peu trop loin : il ne veut voir dans les animalcules des Mousses, etc., que des fibres en spirale qu'il confond avec celles qui se rencontrent dans plusieurs des cellules et des vaisseaux des plantes. Je ne répon- drai que par une seule observation, c'est que l’analogie des ob- jets ne suffit point pour établir leur identité. EXPLICATION DE LA PLANCHE XI. Fig. 1. Morceau de paroi d’une anthère de Sphagnum capillifolium : — a. couche cellulaire extérieure avec des vésicules de Chlorophyle;—4. membrane intérieure homogène. Fig. 2. Zoospermes des mousses nageant dans diverses positions : — @, à, c, d. la direction du mouvement est indiquée par des pointes de flèches ; —e. animalcule mort de la même espèce; —f,g, h, appendice informe de trompe , séparé du corps. Fig. 3. Partiesupérieure d’un organe pollinique (anthéridie Bisch.) du Polytrichum commune, grossi cent vingt fois: a. épiderme ; —#. couche cellulaire recouverte de l’épiderme renfermant la fovilla ; — c. cellules isolées qui se sont séparées quand l’anthéridie s’est crevée vers le sommet ; — d. fovilla s’échappant en masse : elle se compose de petites cellules qui sont unies entre elles plus ou moins intimement par une substance mucilagineuse, Fig. 4. A. Petit lambeau grossi mille vingt fois. On voit des cellules cubiques, dont les côtés ont 0,0045 de lignes (mesure de Vienne) , avec l’animalcule dans chacune d'elles. — B. Get animalcule extrait de sa cellule ou de son ovule, ayant en diamètre 0,004 de ligne. Fig. 5. Animalcule vivant du Marchantia polymorpha :—a. presque en repos avec la spirale contractée ; — b, le même, nageant et exécutant les mouvemens les plus rapides ;—* le corps ; — “* la trompe oscillant cf l’espace indiqué. Fig. 6. Animalcules du Marchantia polymorpha, desséché sur le verre, dans diverses posi- tions. On peut voir ici beaucoup mieux le rapport de longueur du corps avec l'appendice. A, DE GANDOLLE. — Our les Bignoniacees, 279: Revus sommaire de la famille des Bignoniacées, Par M. A.P. DE Canpozre. (1) Les Bignoniacées , comme toutes les familles composées de plantes exotiques, n'ont point été connues des anciens. Le genre Bignonia , qui en fait le type, n'a été établi que par Tournefort, et Linné même ne conndissait que dix-huit espèces de celles que nous rapportons aujourd’hui à cette famille. 1] est résulté de là, qu’à une époque où le nombre des espèces influait encore beaucoup-sur la formation des groupes naturels, on ne songea point à séparer les Bignones de la masse des Personées: Linné.et Adanson les ont laissées réunies à cet ordre, et, parmi les modernes, MM. Batsch et Link,ont à-peu-près suivi la même opinion. Bernard de Jussieu (1756) laissait aussi les Bignones confondues avec bien des genres hétérogènes dans sa famille des Acanthes. En 1789, Antoine-Laurent de Jussieu proposa, le premier, la formation de la famille des Bignoniacées ; mais, quoïqu'on doive louer la sagacité avec laquelle il la constitua , etque dès-lors M. Kunth, dans un mémoire remarquable sur cette famille, ait cherché à soutenir la coordination proposée par Jussieu, cependant la plupart des botanistes modernes ont pensé qu'il y avait de l'avantage à réduire cette famille à des limites plus étroites. M. Rob. Brown (1819) les a indiquées dans son Prodrome de la Nouvelle-Hollande, et a réduit la famille à la seconde des trois sections indiquées pär Jussieu. M. Don (en 1823) a suivi la même opinion, et M. Lindley, qui a con- servé à-peu-près la famille de Jussieu sous son alliance des Bignoniales, a conservé sous le nom de Bignoniaceæ la famille telle que M. Brown l'avait admise. Sous dès noms un peu diffé- rens, M. Reichenbach s’est rangé à la même opinion, et M. Bart- ling à aussi adopté la famille dans les limites proposées par (x) Ce Mémoire, déjà inséré, en septembre 1838, dans la Bibliothèque universelle de Genève, nous a paru devoir intéresser. nos lecteurs ; nous le publions avée quelques change- mens que l’auteur y a introduits. (Réo.) 280 A. DE CANDOLLE. -— Our des Bignoniacées. MM. Brown et Lindley. Mes recherches m'ont conduit au même résultat. Considérant donc les Bignoniacées fixées dans le sens que ces savans ont attaché à ce terme, et, pensant qu'il est inutile de répéter des caractères généraux bien connus des bo- tanistes, je vais indiquer en peu de mots les points qui me pa- raissent dignes d'attirer leur attention. M. Lindley dit avec raison que cet ordre est dans un état de grande confusion et mérite une révision attentive. Je suis loin de croire que j'ai résolu les difficultés que ce sujet présente, Inais j'en ai aperçu plusieurs ; et comme l’imperfection des col- lections est une des causes de ces difficultés, je crois devoir les signaler aux botanistes, pour les engager à les débrouiller, ou àa me fournir les matériaux nécessaires à l'avancement de ce travail, soit pour présenter les Bignoniacées dans le Prodromus avec quelque précision, soit peut-être, si j'en sens la possibi- tité, pour essayer quelque travail monographique sur cette belle famiile. Cet écrit ne doit donc être considéré que comme un aperçu du point où je suis arrivé, et un appel aux botanistes, qui, déjà bien souvent, ont consenti à favoriser mes travaux par leurs précieuses communications. | Au lieu de dix-huit espèces citées par Linné, M. Steudel, dans son Nomenclateur, publié en 1821, cite 131 espèces de Bignoniacées. Dès-lors, les voyages (au Brésil surtout ) s'étant multipliés, j'ai trouvé 260 espèces décrites avec plus ou moins de soin dans les livres, et j'en ai ajouté, d’après mon herbier, 97 nouvelles, ce qui porte à 357 le nombre des espèces qu'on peut considérer comme plus ou moins bien connues. Sur ces 357 espèces connues, on en compte : En Amérique (surtout entre les tropiques). . . . 300 En Afrique (surtout dans les îles de l’Afr. austr.) 21 En Asie (surtout dans l'Inde). . . . ....... 3o PR, Ceeame.". ARCS Se. dd SN DE En Europe, nd Lu ad its Tone Cette distribution géographique fait comprendre que plu- sieurs de ces plantes ne doivent être connues que d’une manière incomplète. À. DE CANDOLLE. — Sur Les Bignoniacées. 281 + En particulier, je ne saurais trop recommander aux voyageurs, aux naturalistes qui habitent les zones intertropicales, et à tous ceux qui mettent quelqne intérêt à l'étude des Bignoniacées, de recueillir avec soin les fruits de ces plantes, en même temps que leurs fleurs. C’est sur la structure de ces fruits qu’on est forcé d'établir les bases de leur classification , et on ne possède encore des échantillons ou des descriptions que d'in nombre trop faible pour pouvoir la fonder avec une certaine précision. La rareté de ces organes importans dans les herbiers laisse né- cessairement quelque chose de provisoire dans presque tous les caractères génériques , et je croirai avoir fait déjà quelque chose d’utile à la science, si Jj'engage les collecteurs à ne pas les négli- ger. Les détails suivans serviront, je pense, à faire sentir l’im- portance de cette récolte. La première tentative pour diviser les Bignoniacées en tribus est due à M. Bojer, qui, dans son Catalogue raisonné du Jardin de l'ile Maurice, à partagé la famille en trois tribus : les Bigno- niées, les Colées et les Crescentiées. On verra, par l’exposition de la division que j'ai adoptée, combien cette première base m'a paru juste. Seulement, au lieu de trois divisions primaires, je n'en ai mis que deux, les Bignoniées et les Crescentinées. Sous la première de ces tribus, je réunis toutes les Bignonia- cées dont le fruit est déhiscent et les graines ailées, et sous la seconde, celles qui ont le fruit indéhiscent et les graines non ailées. Ces caractères sont importans et naturels. En effet, dans le règne végétal entier, on ne trouve jamais de graines ailées dans des fruits indéhiscens (1). C’est là un nouvel exemple de ces nécessités de corrélations d'organes dont le règne animal offre tant d'exemples. Des ailes qui ont pour emploi de faciliter la dispersion des graines dans l'air, ne peuvent exister dans des fruits qui ne s'ouvrent pas d'eux-mêmes, et dont les graines ne sortent que par la macération du tissu, ou germent dans le pé- ricarpe même. | | Cette division des Bignoniacées en deux tribus fondées sur (r) Il ne faut pas croire que les ailes des samares d’ormeaux ou des fruits des valérianées , des composées , etc. , fassent exception à celte règle ; car leurs ailes font partie du péricarpe et non de la graine. 282 A. DE CANDOLLE. — Sur les Bignoniacées. des caractères à-la-fois anatomiques et physiologiques me: pa- raîit donc très naturelle, et je ne serais pas éloigné de penser que lorsque les Crescentinées seront mieux connues, on les élevera au rang de famille. Pourle moment, vu le petit nombre de celles dont la structure est bien connue, je vois peu d’incon- véniens à les laisser dans la famille comme une tribu bien pro- noncée. Les Bignoniées , ou les Bignoniacées à fruit déhiscent et à graines ailées, forment à elles seules les dix-sept dix: huitièmes de la famille, et contiennent aujourd'hui 336 espèces. Je crois devoir les diviser en trois sous-tribus qui me paraissent tres claires. 2 1° Les Bignoniées proprement dites, ou Eubisnoniées , ont une capsule formée de deux valves planes ou convexes séparées par une cloison parallèle aux valves, et s'ouvrant par la sépa- ration des valves sur les bords de la cloison; cette sorte de structure est analogue à celle des Cruciferes latiseptées (1), et s'approche de la déhiscence septicide , mais exige un nom spé- cial. Cette déhiscence n’est pas vraiment septicide, car la cloison ne se partage point en deux lames, mais la fissure a lieu sur les deux bords de la nervure qui entoure et soutient la cloison. On pourrait donner à cette déhiscence le nom de marginicide. Je l'ai décrite dans mon Organographie, vol. 2 , p. 53, sous le 2°, mais sans lui donner de nom. 2° Les Bignoniées Catalpées sont celles dont la cloison est contraire, ou, comme on dit, opposée aux valves qui sont planes où convexes comme dans la division précédente, ou dont les valves s'ouvrent par une déhiscence loculicide, c'est-à-dire le long du milieu de la loge ou de la valve. Cette déhiscence est analogue à celle des Éricacées-Andromédées ou des Iridées. 3° Enfin, les Ge/sémiées diffèrent des deux divisions précé- dentes, en ce que leurs valves sont pliées en carène sur elles- (1) Voyez mon mémoire sur la famille des Crucifères. AMém. Mus, H. N. Paris, vol. vi, p. 169. A. DE CANDOLULE. — Sur les Bignoniacées. 263 mêmes, de sorte que le fruit, qui est plus où moins déprimé dans les deux premières sons-tribus, èst'ici fortement compri- mé; la cloison est formée par la soudure intime des bords des deux valves, et la déhiscence s’opere par le dos de la valvé, comme dans les Catalpées, et aussi par son sommet. Cette étrüc- ture ressemble à celle que , dans les Crucifères, j'ai décrite et figurée pour la tribu des Crucifères angustiseptées. Elle a du rapport avec celle de plusieurs Apocinées. La seconde tribu, ou grande division de la famille, est celle des Crescentinées, qui ne comprend encore que 21 espêces. Elle se distingue, avons-nous dit, par ses fruits charnus, co- riaces Ou: ligneux , tous indéhis hs , et par ses graines dépour- vues d'ailes. Peut-être doit-on ajouter qu’elles sont très rarement grimpantes, car , sur les huit génres qui composent cette tribu, on n'en trouve qu'un à tige grimpante. Peut-être encore pour- rait-on croire que les Crescentinées diffèrent des Bignoniées par leurs cotylédons charnus, et non foliacés, comme dans les Bi- gnoniées : du moins ce caractère est indiqué par M. Gærtner fils, dans le Crescentia cucurbitina, la seule espèce de la tribu dont les graines sont suffisamment connues. Si:ée caractère se retrouve dans les autres genres, il confirmerait le doute que j'ai émis plus haut sur la convenance de considérer les Crescen- tinées comme une famille distincte des Bignoniacées. J’appelle trés spécialement l'attention des botanistes sur la structure des fruits et des graines de ces plantes. Cette tribu se divise très bien, comme M. Bojer l'a indiqué, en deux sous tribus. La première, que je nomme Tanæciées, à le fruit allongé en forme de silique, divisé en deux ou, dit-on, plusieurs loges, et a les feuilles opposées ou verticillées. M. Bojer a formé ce groupe , et lui a donné le nom de Coleæ, probablement parce qu'il n'avait pas remarqué que le vrai genre Yanæcium en fait partie : or, comme ce genre est le plus ancien, il m’a paru que c'était lui qui devait donner son nom au groupe. De plus, les graines du Colea ont un très petit rudiment d’aile, qui me fait douter si ce genre est bien réellement de. cette tribu, et s'il ne rentrera pas dans les Catalpées. 204 À. DE CANDOLLE. — Sur les Bignoniacées. La seconde sous-tribu est celle à laquelle M. Bojer a donné le nom de Crescentiées, que J'ai adopté. Elle se distingue par son fruit oval ou globuleux, à une seule loge au moins à la maturité , et par ses feuilles alternes. Il faudrait observer sur le vivant si l'ovaire des Crescentiées ne serait point biloculaire. Aprés avoir ainsi exposé la classification générale des Bigno- niacées , j'en présenterai ici le tableau synoptique , et je termi- nerai par quelques notes sur les genres qui méritent un examen plus spécial. BIGNONIACEZÆ R. Brown. Prod. 170; Lindl. Nat. Syst. 282 , etc. Trib. I. BIGNONIEÆ Bojer. Subtrib. I. Eusrexonex DC. x Dienoma: Lin éxCh Speci}. R/TEUMENE ME SN TR 200- 2: Stereosperinunr Cham. 74 Salon e delete et eee F 3. Cuspidaria DC. . . .”. . À AA ARE BE BR à 2 4. cÆrrabidea DOI: EU OT, ANNEE. 2: UNS 4 Bai .Astanthus DoniGacs 12 ananet noritre 298 {ele 1 6, Calosanthes Bladi es Tete htc den tales 1 nn. émphilonhisin Kanths M4 Suit ur. TAT Se TR 5 8. Haplolophium Cham. . . . . . . SAUT A Dr cs M 3 g. Millingtonia Lin. F. non Roxb. . . . . . . . . . . . 2 10./4r0y ae Don. ee CREME RE AS À do 1 13.:Lundia DC. non Schum. :., 492... 9137. Xé N'ES 19, Mansoa DC... ant D ip: strate 2 13. Delostora Don. {ui intel apterce sx me the cie die . k Subtrib. II. Carazree DC. 14. Heterophragma DC. . . . . . + + . . so: Lol ES 18... PaianelaDe Le dla pe bots à: ane ei te i 16. Spathodea Beauv. . .,., « « + + . de Ab CM IS ES ir Zeihere Mat, raie eu ANS 0. TRS. à con ns x 1 10: L'GVEUULTIANT-MrOMEZ,, se ee, à eva lt se à \e 7 107. ÉARipa SROp. INR AMEN RS NET MT & ne. 1CAilopsis) Don: .510, LOGS NN ARE AUS 4 D 21. Fridericia Nees et Mart. . ,201RIn) 20) atralx 2410 2 A. DE CANDOLLE. — Sur les Bignoniacées. 385 p2.\Tecoma:Juss. 14 ut re SUIS 20 LORS CO MB NT PEN 16 23. -Neowedia Sehrads, tiiorsu ele dires rasoirs $ sa. a 24. Paulownia Siebold et Zucc. . . . . . . . . : . . e k PR AIR D USS: 0 ip 2, Ua DU ES Si à 20 AU LourrebLa DOM." « 6, à à eus, à 2 à East Valid 1 27. Eccremocarpus R. et Pav. . . . . RE et à mi Subtrib. IT. Gezsemirz DC. a. Geisemium JUSs :.. or. oo © + SU g PAC LA À 1 AD Flaircarpuns NONTB. à, © 2e eo ain » + rue ee « 1 + Genera non satis nota seu anomala. PR NA Re No Ne Un, DU. 1 2 ONE NES ET CON à 1e RE en A OR CR 1 32. Schrebera Roxb. . . : . . . . M ane, UM e ES 1 SM Pstlobyne DC: 4 A VINIHUON SIN T4 0 IT ES 1 34. Bravaisia DC. 4. . . . à... JO ÉDANAIT x 1 San Rlioozrum Burch suce ions lbs A dal es 6e be 1 A Poser DC. se de feed den nds ter fois 1 pAila/orcomia Nees. 1}... he LU he 1 38. Trigonocarpus Wall... . . . . . . . PRE ENT UE 1 Trib. II. CRESCENTINEZÆ. Subtrib. I. Tanxciezæ DC. — Coleæ Boj. Po 1C0/catBof 919 6 960 O1) se CR TUE AO LATE. S Oo: Periblema.DG. lis. Lune? dla LP LU ASE. € 1 41. 4rthrophyilum Bo). tte is sicocs HR 2. 42. Parmentiera DC. . . . . . . 1 43. Tanæcium SW. . . . . . es PE le dE à A de À 3 Subtrib. IL. Crescentiex Boj. D n-seentiar Lan. notons +35 Dé Ars 6 a a De Le ed Le non ? 1 A Fprnnaria Pers. , :. à à 0 à = à» e 20e Lau la LRO 1 1. Brexonra Lin. — Ce genre forme encore plus de la moitié de la famille, quoiqu’on en ait retiré un grand nombre d’espèces qui offraient des caractères suffisans pour former des genres 286 A. DE CANDOLLE. — Our les Bignoniacées. distincts. Il reste encore un certain nombre de groupes qui, lorsqu'ils seront mieux connus, devront encore en être séparés : tels sont : 1° la section des Radulæ, dont les fruits à valves convexes, hérissées de pointes raides et coniques, présentent un aspect très remarquable, mais dont les fleurs ne sont pas bien connues; 2° le 8. bachyptera , dont les ailes séminales sont remarquables par leur épaisseur, et' dont la fleur n’est pas connue ; 3° la section des Ca/ycotomæ, dont le calice est divisé, jusque près de sa base, en cinq partitions égales, comme dans les genres Argylia, Neowedia, mais dont le fruit n’est pas connu ; 4° quelques espèces dont le calice, presque spathacé, s'approche des Spathodea , où dont le calice à deux lèvres s’ap- proche des Tabebuia ; ou enfin, dont le feuillage bipinné a du rapport avec les Jucaranda, mais dont le fruit, encore inconnu, ne permet pas de fixer la place définitive; 5° celles qui, comme la section des Mirandæ, ont le fruit orbiculaire atténué enun petit pédicelle à sa base ; 6° celles qui ; comme le B. carichanensis de Kunth, ont cinq étamines fertiles, mais dont le fruit est incon- nu , etc. Même, lorsque toutes ces éliminations présumées au- ront été vérifiées, le genre des Bignones restera encore un groupe considérable, et le nombre de leurs espèces s'accroitra beaucoup, lorsque le Brésil et les pays voisins seront plus com- plètement explorés. 2. STEREOSPERMUM Cham. — Ce genre a été établi par M. de Chamisso, sur une espèce du Sénégal qu’il a nommée St Kun- thianum. I soupçonnait que plusieurs espèces de l’Inde devaient y être rapportées; en effet, j'ai trouvé que le Bignonia chelo- noîdes, suaveolens , tetragona , serrulata et fimbriata de Wal- lich, appartiennent à ce genre; jy rapporte aussi le Z. félifor- mis, trouvé par À. Cunningham à la Nouvelle-Hollande. Ce genre est facile à distinguer à raison de son fruit, dont le récep- tacle est épais, subéreux, creusé de cavités où les graines sont nichées. Celles ci ont le corps de la graine épais et bordé d’ailes latéralement , mais non tout à l’entour. Ces graines sont encore remarquables, parce qu’elles sont partagées en deux loges par un sillon ou fissure profonde , et que chaque cotylédon occupe À. DE CANDOLLE. — Sur les Bignoniacées. 287 une des loges. Toutes les espèces de ce genre ont les feuilles ailées avec impaire, et il y aura à examiner si, parmi les autres espèces classées aujourd’hui parmi les Bignonia imparti-pinnatæ, il n’y en aura pas qui devront être transportées ici lorsque leurs fruits seront connus. Ce genre très naturel est tout com- posé d'arbres ou arbrisseaux non grimpans, et originaires de ancien monde ou de la Nouvelle-Hollande. La seule espèce figurée est St. chelonoïdes , que Rheede à publiée sous le nom malabare de Padri. h. mal. pl. 26, mais les fragmens qu'il a figurés comme les graines sont réellement des portions de Ja cloison spongieuse qui, dans cette espèce et dans la plupart des autres, se rompent spontanément à la maturité où à la-dessicca- tion du fruit. 3. Cuspipartra DC. Calyx cupuliformis in dentes 5 longè cuspidatos desinens, Cor. ventricoso- campanulata, limbo 5-lobo subæquali. Séam. 5, uno sterili. Æntheræ loculi divaricati aut adscendentes intüs ad margines barbato-ciliati. Discus carnosus,. Stigma bilamellatum. Capsula tetraquetra tetraptera, alis subcoriaceis venosis, septo valvis parallelo coriaceo. Semina alata. Ce genre est fondé sur le Bignonia tetraguetra de Chamisso. J'ai une seconde espèce qui, comme la précédente, est. origi- naire du Brésil, et qui lui ressemble tellement par la structure du calice, que je la regarde comme congénère. La première , qui a les feuilles à trois folioles, portera le nom de C. #rifoliata ; la seconde, qui a les feuilles simples, celui de C. sémplicifoliai; mais je dois avouer que je ne connais pas le fruit de cette der- nière, de sorte que sa place dans la série est encore douteuse. Elle a été trouvée par M. Blanchet à la Serra d’Acurua, près le Rio de Saint-François. Il serait à desirer qu’il pât la recueillir en fruit. | 4. ARRABIDÆA DC. Calyx cupuhformis breviter 5-dentatus æqualis. Cor.‘recta hypocrateriformis, tubo tereti calycem longè superante , lobis ellipticis obtusis &qualibus. Genitalia 288 A. DE CANDOLLE, — Sur Les Bignoniacées. inclusa. Siam. 4 fertiia, quinto ste -cæteris subæquali. Æntheræ loculi appo- siti erecti dorsali parte affixi. Discus carnosus. Stylus cylindraceus indivisus aut vix ac nevix bifidus. Capsula siliquæformis compressa lato-linearis utrinque acuta lævis, sépto valvis parallelo. Semina alata. Ce genre comprend quatre espèces du Brésil, grimpantes et couvertes, sur les jeunes rameaux et le dessous des feuilles, d’un duvet court, blanchâtre et serré; leurs rameaux sont cylin- driques , striés ou sillonnés ; les feuilles opposées à trois folioles ou à deux folioles, avec une petite vrille simple à la place de la foliole intermédiaire. Les fleurs sont très nombreuses, disposées en panicule lâche, purpurines, presque régulières. Ces fleurs sont remarquables , dans la famille des Bignoniacées, par leur petitesse, et rappellent l'apparence de celles des Vitex et autres genres des Pyrénacées. La seule espèce dont on possède une figure est l4. sego, figurée dans la Flora fluminensis sous le nom de Bignonia sego. C'est ce qui m'a engagé à donner à ce genre le nom de M. Antoine de Arrabida, évêque d’Anémuria, qui a dirigé et surveillé la publication de ce grand ouvrage. Je sais qu'on regrette de n'en point posséder le texte, et surtout que les détails botaniques soient aussi peu soignés dans les planches ; mais ces défectuosités sont excusables quand on pense à la difficulté d’une telle entreprise, exécutée loin des ressources européennes, et je ne doute point que la publication d'un si grand nombre de planches ne devienne utilé à la science, à mesure surtout que les espèces qui y sont représen- tées se répandront dans les collections. Outre V4. sego, on doit rapporter à ce genre les Bisnonia agnus-castus, et corchoroïdes de Chamisso , et le Bign. parviflora de Salzman. 5, AsrTranTaus de Don, m'est inconnu. 6. CarosanTuEes Blum.— Ce genre, très bien établi par M. Blume, principalement sur les cinq étamines fertiles, semble être le même que celui indiqué jadis par Ventenat sous le nom d'Oroxylum ; mais comme ce synonyme est un peu douteux, j'ai cru devoir conserver le nom de Blume. Le Biononia indica de Linné, qui compose ce genre, avait été très improprement réuni aux Spathodea par Persoon. A: DE CANDOLLE. — Sur les Bignoniacées. 289 mu: ARE SEE Kunth., genre tres caractérisé. 8. Harrocopaiom Cham. — A l'espèce primitivement décrite par, Chamisso, j'en réunis provisoirement deux autres ; décou- vertes au Brésil par MM. Blanchet et Lund ; mais comme je n’en connais. pas les fruits, il reste encore quelques doutes à cet égard: Elles sont l’une et l’autre remarquables par leur calice à limbe ample, campanulé, membraneux, entier et ondulé; c’est la forme de ce calice qui a déterminé M. Chamisso à éta- blir;ce genre. 9. Miuineronra Lin. f. non Roxb. — On avait cru que le Millingtonia de Linné fils devait rentrer dans le genre. Bigno- nia, mais MM. Brown et Decaisne ont constaté qu'il mérite d'être distingué. Ce genre, fondé sur.le #7. hortensis, est bien figuré : à la Fe 214 de la Flore de Caromandel de Roxburg, sous le nom de Bign. suberosa. Quant au Millingtonia clematis de Schrader , il m'est inconnu, et je présume qu'il doit rentrer dans le genre Bignonia ; jen recommande l'examen aux bota- nistes qui pourront le voir. 10. ArGYLIA Don: - Ce genre , fondé sur le Brgnonia radiata de Linné, est très bien caractérisé par Don, mais les espèces offrent encore quelques doutes : 1° on connaît à peine l’espèce à feuilles trifoliées mentionnée par Hooker; 2° parmi les plantes à feuilles composées de 7 à 9 folioles , il est douteux si l’éspèce à très courte tige figurée par Feuillée, et celle à longne tige que j'ai vue dans l’herbier de M. Dunant, collectée par Ruiz et Pa- von, et qui paraît celle de Don, sont bien réellement de la même espèce. J’engage les botanistes du Pérou où du Chili, ou ceux qui possèdent les deux plantes, à à vérifier leur identité ou leur diversité. 11, LunprA DC. non Shun. Calyx bilabiatus, hbiô altero, minutè bi-, Hteto tridentato. Corolla longe tubulosa 23 ar rh ar obscurè bilabiata lobis 5, subr otundis parcè inæqua- hibus. Sam. 4 fertilia, quinto sterili. Æntheræ loculis divaricatis ad latus inter- num longè et densè barbatis. Sigma concavo-infundibuliforme PARA nec vere bilamellatum! Frucé: ign. BOran. — Mai. 299 A. DE GANDOLLE. — Or les Bignoniacées. Ce genre se compose de trois arbrisseaux:grimpans, origi- naires du Brésil ; leurs rameaux sont cylindriques, leurs feuilles opposées pétiolées à deux folioles conjuguées; le pétiole se pro- longe en une petite vrille simple , où en manque tout-à-fait. Les folioles sont munies d’un pêtit pétiole propre, ovales , échan- crées: en cœur à la base, rétrécies au sommet en une pointe ob- tuseset mucronées. Les fleurs forment des panicules axillaires où terminales, munies de très petites bractées. Les corolles sont pourpres et ressemblent, par la forme et la grandeur , à celles du chèvre-feuille. La première espèce de ce genre dont j'ai eu connaissance m'a été communiquée, avec plusieurs autres es- pèces rares du Brésil, par M. Lund, entomologiste et botaniste danois très distingué, J'ai pu lui témoigner mon estime de ses travaux et ma reconnaissance de ses communications en lui dé- diant ce genre, vu que le Zundia de Schumacher s’est trouvé identique avec l’Oncoba , et a été rayé de la liste des genres ad- mis. Je regrette que les fruits de mon genre Lundia soient en- core inconnus, et Je recommande leur recherche à M. Lund lui-même, et aux botanistes qui explorent le Brésil. Je connais trois espèces de ce genre : 1° celle trouvée par M. Lund, que je nomme L..glabra , 2° une espèce trouvée par M. Gaudichaud, que je nomme ZL. pubescens ; et une troisième trouvée par M. Blanchet, que je nomme ZL. intermedia. — Le Bignonia ionga de la Flora fluminensis , vol. 6, t. 37, pourrait bien ou se rapporter à cette derniere espèce, ou former une quatrième espèce du genre. 12. Mansoa DC. . Calyx bilabiatus, labio altero in 3, altero in 2 dentes subulatos valde elon- gatos fissis, tubo demum basi cirçumscisso: Corolla infundibuliformis, fauce latà, limbo subbilabiato , lobis subrotundis. Stam. inclusa, 4 fertilia, quinto sterili. Antheræ \Voculis valdè divaricatis glabris, umbone hirsuto penicilliformi inter loculos ex basi antheræ orto. Discus carnosus gynobasicus glaberrimus. Ovarium e parte disci superiore excentrice ortum ovali-ohlongum compressum utrinque olabrum ad marginés pilos apice glandulosos gerens. Séylus filiformis suprà ovarii apicem articulatus. Stigma bilamellatum. Æruct. igu. Les deux espèces que je rapporte à ce genre, sont des arbris- seaux grimpans, originaires du Brésil septentrional. Leurs ra- A. DE CANDOLLE. — Sur les Bignoniacées. 201 meaux sont cylindriques; leurs fenilles opposées, pétiolées, à 2 folioles. Le pétiole est sans vrille, ou se prolonge en une vrille trifurquée ausommet; les folioles sont ovales, acuminées, à 5 nervures. Les fleurs sont en panicule terminale ou axillaire, à branches latérales trifides ou trichotomes. Les corolles sont gla- bres, de couleur violette. J'ai: donné à ce genre brésilien, le nom de M. A.-L.-P. da Silva Manso, qui a publié un écrit in- téressant sur la matière médicale du Brésil, et qui s'occupe avec activité et avec talent d'étudier la Flore de la province de Cu- jaba. Malgré l'absence des fruits, j'ai cru pouvoir donner son nom à ce genre, qui me parait bien caractérisé par les fleurs. 13. DErosroma Don. — Ce genre m'est inconnu. 14. HETEROPHRAGMA DC. Calyx companulatus trilobus. Corolla tubo lato , limbo patente, lobis 5-æqua- libus obtusis subundulatis. Stam. 4-fertilia, quinto sterili. Æntheræ loculis gla- bris subdivaricatis. Glandula cingens ovärn basin. Stylus filiformis. Stigmata 2-subulata. Capsula rigida oblonga acuminata bivalvis quasi 4-locularis,nempè septo crasso cruciato , lobis longioribus ad commissuram , brevioribus ad valvu- larum medium tendentibüs. Sernina septi brevioribus? lobis adfixa, amplè alata. Ce genre est établi d’après le Bignognia quadrilocularis, dont Roxburgh a donné la figure à la planche 145 de ses plantes de Coromandel, et dont Sprengel avait proposé de faire une espèce de Spathodea. Elle me parait clairement constituer un genre, mais je ne connais pas le fruit de cette plante, et d’après la fi- gure, il est difficile de décider sa vraie structure , et notamment si la cloison est parallèle ou contraire aux valves. J'engage ceux qui le possèdent à résoudre ce point de fait qui déterminera la vraie place du genre parmi les vraies Bignoniées ou les Ca- talpées. 15. Payanerra DC. 4 Calyx coriaceus oblongus pentagonus in dentes 5 acutos fissus. Cor. coria- cea, tubo brevi lato, fauce ampla campanulatà hiante, lobis 5 subrotundis. Stam. 4 fertiha, quinto sterili cæteris vix breviore. Æ714. loculi divaricati subreflexi. Stigma bilobum clavatum. Capsu/a plana lanceolata, utrinque alis latis appendiculata , septo valvis contrario. Semina alata. | dub 19. "292 A. DE CANDOLLE. — Sur les Bignoniacées. Ce genre, très distinct par son fruit ailé, est établi sur le Bignonia multipuga figuré par Wallich aux planches 95 et 96 de ses plantes rares d'Asie, et avait été primitivement décrit par Rheede sous le nom malabare de Pajaneli. Cette espèce avait été dès-lors désignée sous plusieurs noms spécifiques , et même mal-à-propos transportée dans les Spathodea. 16. SPATHoDEA Beauv. — M. de Chamisso (dont les botanistes déplorent la perte récente) a remarqué, avec raison, que ce genre, fondé uniquement sur le calice spathacé et fendu en long, renferme des espèces dont le port est très hétérogène, et devra un jour être divisé. J'en compte aujourd’hui trente-deux espèces, mais il y en a si peu dont on connaisse les fruits, que je n’oserais émettre à cet égard une opinion arrêtée; je recom- mande leur étude et leur cueillette aux voyageurs 17. ZevYHERA Mart. — Beau genre, bien décrit par M. de Mar- tius. C’est ici que se rapporte le Bignonia digitalis de la Flora fluminensis. 18. TABEPuIA Ant. Gomez. — Ce genre, indiqué par M. An- toine Gomèz dans ses observations botaniques ( Fasc. 9; p. 7, t. 3), est très voisin du Zeyhera par ses caractères, mais tres différent par son port. Je ne puis en réalité indiquer d’autres différences, sinon que lune des lèvres du. calice du Zeyhera est assez profondément bifide , tandis que celles du Tabebuia sont entières ou à peine dentelées; 2° que la corolle du Zeéy- hera est à tube cylindrique, à lobes courts ét égaux, et tout hérissée en dehors, tandis que célle du Tubebuia est glabre, infundibuliforme et à lobes assez grands. Ces caractères pour- ront paraître insuffisans, mais le fruit du Zeyhera est trop re- marquable par sa forme pour que je puisse croire, d’après les ovaires du Tabebuia , qu'ils prennent jamais ce développement. Je conserve donc le genre de M. A. Gomez avec doute, et je sollicite de ceux qui sont mieux placés que moi, de recueillir et d'observer les fruits de ce genre. J'y rapporte provisoirement sept espèces : 1° le T. uliginosa, qui est l'espèce de Gomez, et qui est aussi figuré dans la Æora flumiñensis sous le nom de Bignonia Tabebuia ; 2° le T. leucoxyla, qui.est le Hign. leu- À. DE GANDOLLE. — Sur les Bignoniacées. 293” coxvla d'Arrabida f{. flum, 6,t. 54, mais non de Linné ; 3° le 7°. lanceolata , espèce nouvelle découverte par M. Lund; 4° le 7° latifolia , qui paraît être le Bign. latifolia de Richard; 5° le 7° citrifolia , espèce nouvelle ne Tate te par M. Blanchet, pres de Bahia. À ces cinq espèces, certainement congénères, j'en joins deux plus douteuses, savoir : 1° le 7. sanguinea, espèce nouvelle découverte par M. Lund, remarquable par ses corolles hypo- cratériformes ; et »°le 7. fallax où Bisnonia fallax de Cha- misso , remarquable par ses calices entourés de deux grandes bractées. J'ai peu de doute que ces deux espèces formeront de nouveaux genres quand on connaitra leurs fruits. 19. CaTaLpa Juss. — Ce genre, primitivement établit par Scopoli, d'après un caractère faux, est aujourd’hui bien re- connu; je me bornerai à remarquer qu’il est tres douteux que - le Gatalpa décrit par Kœmpler soit le même que lespèce ordi- naire d'Amérique, ou qu'il soit réellement sauvage au Japon. C’est un doute que M. Siebold sera peut-être à même de ré. soudre, 20. Cuiropsis Don. Friperrcra Nees et Mart. >. TEcomaA Juss. 23. Nrowepra Schrad. --- Genus forte Acanthaceum monente cl. Martio. Ce genre m'est inconnu. 24. Paurownra Siebold et Zuce. — Ce genre, rapporté par les auteurs aux HER , ne peut, selon moi, être sé- paré des Bignoniacées d' apr ès la structare des antheres et celle des graines. 25. JACARANDA Juss. — Ce genre parait le même que le Kor- delestris d'Arruda. Les. Bignonia elliptica , obovata, curialis , et caroba de la Flora fluminensis se rapportent ICI. 26. Tourreria Domb. 27. Eccremocarpus Ruiz et Pav. — Les genres Eccremocar- pus et Calampelis de Don me paraissent rentrer r dans ce genre- comme de simples sections. 294 A. DE CANDOLLE. — Sur les Bignoniacées. 28. GELSEMIUM Juss. 29. PLATYcarPuM Humb. et Bonpl.—Genre qui m'estinconnu. 30. Wicaria Wall. — Ce genre diffère de toutes les Bigno- niacées par son calice à quatre dents et sa corolle à quatre lo- bes, aussi bien que par la manière dont les bords rentrans des valves forment la cloison, et par la situation de ses graines dres- sées, il y a donc quelque doute si, malgré son port, on doit le considérer comme une vraie Bignoniacée? 3r.,EsTERHAzYA Mikan. M’est inconnu. 32. ScHREBERA Roxb. M'est inconnu. Est-ce bien une Bigno- niacée. 33. Psixxocyxe DC. Calyx subcampanulatus pentagonus latè et æqualiter 5-deutatus. Cor. hypo- crateriformis extüs hissuta , tubo obconico calyce duplo longiore, lobis 5-ovatis obtusis æqualibus patentibus. Star. # fertilia, quinto sterili. Filam. basi barba- ta. Antheræ loculis divaricato-reflexis glabris. Stylus filiformis. Stigmata 2-subulata. Fruct. ign. Arbrisseau du Brésil, dont apparence est celle d’un Vitex. Ses rameaux sont cylindriques, opposés , couverts dans leur jeu- nesse , ainsi que les pétioles et les pédicelles, d’un duvet court et serré. Les feuilles sont cpposées, pétiolées à 1,3 ou 5 folioles, digitées, obovées, presque sessiles et cunéiformes, couvertes de duvet dans leur jeunesse, glabres et munies de barbe en des- sous à l’aisselle des nervures ; les pédoncules sont axillaires, tri- fides, à sept fleurs, une centrale, et trois sur chaque rameau. Cet arbrisseau (P. viticifolia) est originaire de Sainte-Catherine, au Brésil, où il a été trouvé sans fruit par M. Gaudichaud. 34... BrAvaisia DC. Calyx 5-parttus lobis ovalibus obtusis ordine quincunciali imbricatis, brac- ieolis 2 oppositis stipatus. Cor. subinfundibuliformis campanulata 5-loba lobis subæqualibus obtusis, extùs glabra, intüs sparsè pilosa. Séum. 4 fertilia cum rudimento quinti vix perspicuo. Filam. basi hirsuta cæterum subpilôsa. {nthe- ræ biloculares loculis contiguis basi mucrone calcaratis! Ovarium ovato-coni- cum. Sulus filiformis. Sigma parcè capitatum. Fruct. ign. C'est un arbrisseau grimpant, découvert près de Caracas par À. DE CANDOLLE. — Our Les Bigroniacées. 299: M. Vargas; ses rameaux sont blanchâtres, pubescens, cylindri- ques , alternativement comprimés dans le haut : ses feuilles pé- tiolées, opposées, simples, elliptiques, pointues aux deux bouts, entières, glabres, à nervures pennées. La panicule est terminale, à rameaux opposés, presque disposés en corymbe ; les calices sont ciliés; les corolles paraissent, d’après le sec, jaunes avec une teinte rouge. J'ai donné à ce genre le nom de MM. les frères Ch. et F. Bravais, qui ont écrit des mémoires importans sur la disposition normale des feuilles et des fleurs. La seule espèce connue portera le nom de Br. floribunda ; il est bien à désirer qu'on puisse en obtenir le fruit. 35. RHicozumM Burch. — Le fruit est peu connu et la corolle n'est pas décrite. 36. PrzTrospermum DC. CalioCoruas Stan: Pish os Capsula hignosa, valvis planis suborbicu- latis crassis extus subpulverulento-velutinis, septo verisim. valvis parailelo, Semna orbiculata alà latissimà undique cincta , funiculo umbilicali libero cen- tal. Radicula brevis. Gemmula inconspicua. re 2 maximæ foliaceæ planuæ orbiculatæ basi cordatæ. Des échantillons sans fleur de cette plante avaient été recueil- lis à la Guyane par Patris, et faisaient partie de l’herbier de Lhé- ritier, puis du mien : l’un d’eux, que j'avais donné à M. Des- fontaines, a été décrit par Poiret sous le nom de Bignonia lati- siliqua; d'autre part, la graine de ce végétal a été faussement prise par Aublet pour celle de son apalatoa , et il l’a figurée à la planche 147, fig. 5, de son ouvrage. Il est certain que cette graine nest point celle d'une léguminense, comme Kœnig l'avait déjà remarqué. Elle: appartient très: évidemment à une Bignoniacée, mais diffère de celles des vraies Bignormia; parce que le funicule adhère non au bord mais au centre du disque de:la graine. Ce caractère singulier m’a décidé à former de cette plante, encore mal:connué , le genre Peltospermumi, et je lindique ici pour appeler sur:elle l’attention des voyageurs qui parcourent la Guiane, et les engager à en recueillir les fleurs ; qui sont entiè: rement inconnues: Peut-être le Bignonia orbiculata dé Jacquin doit-il se rapporter à ce genre. | 296 A. DE CANDOLEE. — Our Les Bignoniacées. 37. HororaeGmia. Nees. — Ce genre m'est inconnu. 38. CoLea Bojer. — Génre trés remarquable, auquel se rap- porte, outre les quatre espèces indiquées par M. Bojer, le B1- gnonia Cauliflora de Sicber, dont cependant le fruit est in- connu. 59! PErIBLEmA DC. Involucrum : calyciforme ovatom subinflatum: membranaceum apicé' acutè 3-4-fidum. Calyx intra involucrum inclusus et eo triplo drevior, 5-partitus lobis acuminatis: Cor. infundibuliformis fance obconicà hiante, lmbo obtusis- simè 5-lobo subringente. Sam. fertilia 4, filaw. glabris, antheris erectis obtu- siusculis , loculis basi subdiscretis cæierum parallehs. S/ylus filiformis. . oblique pH concavum. F'ruct, ign. : La plante qui est le type de ce genre a été déc à Ma- dagascar, par M. Bojer, qui m'en a envoyé un échantillon en 1833 sous le nom de Bisnonia cuspidata, et qui paraît l’a- voir indiquée depuis dans son Hortus maurttianus sous celui de Colea involucrata. C'est un arbrisseau à feuilles opposées ; simples, oblongues, lancéolées, acuminées, entières, membra- neuses , soyeuses dans leur jeunesse, puis glabres; les pédicelles sont axillaires on opposées aux feuilles, à r ou 3 fleurs,munis de 2.bractéoles linéaires sous l’involuere.— javais donné précédem- ment à ce genre le nom de M. Louis Bouton, botaniste distingué de l'ile{ Maurice, auquel je dois la communication de plusieurs plantes de cette île; mais M. Bojer ayant, en 1837, établi un genre Boutonia, j'ai dü changer celui-ci. 4o. PaycrarTaroN DC. 4rthrophyllum Bojer. non Blume.— Ce genre ,très remarquable parsesfeuilles lomentacées , a été éta- bli par M. Bojer dans son Hortus mauritianus ; p. 207, et je lui dois laconnaissance de ses fleurs:Je ferai observerici qu'il ya deux espèces distinctes de ce genre qui ont jusqu'ici été confondues, ‘le P. Noronhianum , qui est le Bignonia articulata de Desfon- taines, et dont j'ai figuré la feuille à la pl. 30, fig. à de mon Orga- nographie; 2° le P-Bojerianum quiest l’4rth.madagascariense de Bojer. Les deux espèces sont de Madagascar. Elles se reconnais- sent surtout en ce que, dans la première espèce, les feuilles n’ont d'autre nervure que celle du milieu, tandis que dans la A. DE CANDOLLE. —- Sur les Bignoniacées. 297 seconde, la côte moyenne produit des veines pennées très mani- festes. Une troisième espèce, P. Comorense , est indiquée’s sans SR DE par M. Bojer et m'est inconnue. 41. PARMENTIERA DC. Calyx Spathaceus longitudinaliter fissus acutus integer deciduus. Cor. sub- campanulata ,tubo loto brevi, fauce hiante, limbo 5-lobo , lobis subæqualibus patenübus irregulariter undulatis. S£am. 4 fertiia didyuama cum quinto sterili. Anth. loculis basi disjunctis sagittatæ. Glandula crassa 5-6-loba circà ovarium, sub fruciu persistens. Ségma bilamellatum. Fructus carnosus indehiscens teres sulcatus, acuminatus,costis.obtusis uotatus intus 2-3-locularis. Sernina parva subrotunda. L'arbre qui fait le sujet de cet article est originaire du Mexique, et ya été observé jadis par Hernandez, qui l’a désigné, p. 90, sous le nom de Quauxhichotl ; dès-lors, M. Mocino ly a retrouvé et!l’avait fait figurer sous le nom de Crescentia eduls | que M:Desvaux a appliqué à un tout autre arbre. Le végétal d'Her- nandez et de Mocino diffère des vrais Crescentia et même des Crescentiées par ses feuilles opposées, et par son fruit allongé et non globuleux. Le fruit, qui à un peu l'apparence d’un con- combre, sert de nourriture aux Mexicains de Yauhetepec. Cette circonstance m'a donné l’idée de consacrer ce genre à la mé- moire du respectable philanthrope Augustin Parmentier , agro- nome français, qui avait consacré sa vie à l'étude et à la culture des végétaux nourrissans. Je ne connais cette plante que par le dessin inédit de la collection de Mocino, et j'engage vivement les naturalistes mexicains à la recueillir et à l’observer de nou- veau. Le Parmentiera edulis porte au Mexiqne les noms vul- gaires de Quanuxilotl et de Quaxilota d'après Mocino. 42. TanæciuM Sw.— Lie T. paniculatum de Sieber appartent- il bien réellement à ce genre ? 43. CrescenrTiA Lin. 44. Kacerra DC: — Je désigne avec doute , sous ce:nom, une plante nommée Xigeli-keïa à la côte de Mosambique, que Jacquin a fait connaître sous celui de Crescentia pinnata , Willdenow sous celui de Tuncæcium, et Sprengel sous celui de Tripinna- 298 A. DE CANDOLLE, — Our les Bignoniacées. ria , mais qui paraît différer du Crescentia par son calice à cinq lobes et non à deux lèvres, du Tanæcium par sa baie globu- leuse, et du Tripinnaria par son calice à cinq lobes profonds. Je ne connais que sa fleur , et il est fort à desirer que ses carac- tères soient observés de nouveau. 45. Tripinnaria Pers. — Tripinna Lour.— Arbre de Cochin- chine presque inconnu. | On peut voir, par les détails dans lesquels je viens d'entrer , combien il existe encore de lacunes dans l'étude de ceite bnil- lante famille. J'ose engager les voyageurs, ou les botanistes sé- dentaires dans les zones équatoriales , à faire leurs efforts pour les combler, et à m'envoyer, comme à un centre commun, les observations, les figures et les échantillons des espèces qu'ils ont pu rencontrer. Il est, je pense, inutile d'ajouter, parce que mes habitudes passées répondent de mon exactitude, que tout ce que je pourrai recevoir sera religieusement enregistré dans le Prodromus et dans la Monographie que je projette , sous les. noms de ceux qui m’auront communiqué leurs recherches. GRUNLZUGE einer neuen 1 heorie der Pflanzenzeugung.—Élémens d’une théorie nouvelle sur la génération des plantes , par ÉTIENNE Enoricaer. Vienne, 1838. Benk. 22 p. in-8°.(£xtrait.) Dans un avant-propos adressé à R. Brown, l’auteur expose que, depuis quelques années, il était parvenu, par suite de nombreuses recherches provoquées en partie par les décou- vertes dun botaniste anglais, à trouver des résultats fort différens de ceux que la science admet jusqu'ici sur la génération des plantes; que M.de Martius a bien voulu se charger , au mois de septembre dernier, de communiquer ces résultats à la réunion des nâturalistes suisses et à celle dés naturalistes de l'Allemagne: Nous ajouterons que, dans cette dernière réunion, W. Wydler ENDLICHER. — Sur la génération des plantes. 209 a communiqué des résultats à-peu-près semblables sur la même théorie. À: Depuis que la théorie de la métamorphose des organes élé- mentaires fut reconnue comme la clef propre à expliquer les phénomènes du développement de l'organisme végétal, on wa pas hésité à réduire à la même loi la production de l'espèce et du genre. Le germe des plantes (embryon) avec ses enveloppes (la graine ) fut reconnn comme un bourgeon qui, né dans l’inté- rieur d’un organe limité d’une manière particulière, ne diffère des bourgeons distribués sur Îes autres parties de la plante, qu’en ce que, complètement individualisé par l'influence d’or- ganes particuliers qu'on avait nommés organes mâles, il est destiné à reproduire l'espèce, tandis que les autres bourgeons, parvenus seulement à un degré d’individualisation plus res- treinte, se développent sur la tige-mère, et n'acquièrent qu’ex- éephiannellement, et dans des circonstances particulières, la faculté de régénérer l'individu. La théorie de la métamorphose fut introduite dans * bôta- nique scientifique, par les Allemands, à une époque où l’an- cienne doctrine de la sexualité des plantes, par suite de laquelle l'anthère remplissait des fonctions mâles, tandis que le pistil représentait l'organe femelle, se trouvait répandue sur tout le globe par Linné et par ses élèves, et semblait démontrée par des expériences directes. De nombreuses observations et des expériences souvent, ré- pétées , avaient fait établir comme un fait incontestable que l'influence de certains organes d’une forme particulière, remplis d'une matière semblable au spermë animal, et se trouvant en plus ou moins grand nombre dans les fleurs de la plupart des plantes, est indispensable pour la formation de l'embryon, et on hésitait d'autant moins à y voir des organes mâles, que, par !le transport de leur contenu sur l’organe renfermant les graines fu- tures dans des plantes voisines, on était parvenu à produire des formes hybrides, et que l’'irritabilité particulière que les étamines 300 ENDLICHER. —— Sur. la générälion des plantes. montrent dans certains cas, semblait établir une analogie de ces organes avec les parties sexuelles des animaux. La manière dont le pollen ou sperme végétal agissait sur les rudimens de la grame future ou sur l’ovule végétal, resta indé- cise ; on croyait avoir remarqué que le pollen pénétrait dans le style et en partie dans les cavités du pistil;, et on pouvait d’au- tant plus facilement se trouver satisfait de cette théorie d’une aura seminalis , que les opinions sur l’action du sperme animal lors de la génération étaient divergentes : les relations des divers organes pendant:et après l'acte de la génération anitaale , per- mettaient d’ailleurs de conclure, en un grand nombre de cas, qu’il y avait plutôt une simple excitation exercée par le sperme mâle sur l’ensemble de l'organisme femelle, qu'une influence immédiate sur l'œuf lui-même. On n'était parvenu, en même temps, qu'à une Connaissance- extrêmement incomplète de la'structure extérieure et intérieure de la graine des plantes ; la formation de l'embryon pouvait être considérée comme inconnue , et on n’avait pas encore étudié la manière d’être des différentes parties dont il se trouve entouré pendant et après sa naissance. | Ge n’est qu'à leur état de parfait développement que les graines des: plantes avaient jusque-là été étudiées, et on n’hési- tait pas d'admettre comme loi générale la direction que, dans cet état, présentait la radicule vis-à-vis du’ point d’attache exté- rieur de la graine; malgré certaines exceptions évidentes dont un ne s'aperçut pas, ou que l’on nia pour ne point déranger la théorie de la génération, ou bien que l’on cherchait à expliquer avec le plus de sagacité possible, on ne cessait d'admettre une continuité organique entre laradicule et le spermophore, qu'on se contentait de comparer au placenta. L'examen détaillé de ce qu’on appelait lovule végétal , avant la fécondation, ainsi que depuis la première apparition de l'embryon jusqu’à la parfaite maturité, conduisit plus tard à l'ébservation particulière, que la radicule était toujours dis- posée à une place éloignée du point d'attache extérieur de Po- vule; que, dans la plupart des cas, et même dans ceux où , dans la graine mürë, elle paraît coimcider ‘avec ce point , elle y est ENDLICHER. — Sur la génération des plantes. 301 diamétralement opposée, et qu'une continuité organique entre le point d'attache extérieur de la graine et l'extrémité radiculaire de la jeune plante n'avait jamais lieu. Le soi-disant ovule végétal, que par la suite nous appellerons utricule, est contenu généralement dans l’intérieur d’un organe formé de feuilles métamorphosées et diversement soudées en une cavité que les botanistes appellent ovaire, pistil, germe. Ce n’est que dans un petit nombre de cas que les organes folia- cés, destinés à renfermer l’utricule , ne Sont pas soudés entre eux, et que l’atricule se présente tout nu. Cette diversité qui, par elle-meme, n’est d'aucune importance, ne se trouve relevée ici que parce qu'elle paraît se borner à deux familles de plantes qui, par leur port ainsi que par la structure intérieure de leur tronc, s'éloignent de toutes les autres plantes du monde ac- tuel,.savoir, les Conifères et les Cycadées, que, par d’autres causes aussi, nous devons considérer comme des restes d’une végétation qui n'existe plus. Lorsque nous examinons l’utricule au moment de sa naissance, il se présente originairement comme une petite proéminence du tissu organique à une place déterminée de l'intérieur de l'ovaire, place que la théorie de la métamorphose fait reconnaitre comme le bourgeon terminal d’un axe principal ou secondaire. Par suite de son développement, cette proéminence se change en une cavité ,.et, à ce qu’il paraît, ceci se fait généralement par un rebroussement vers l’intérieur ; extérieureraent, elle s’entoure d'un nombre plus ou moins grand de membranes qui neviennent que maintenant à se développer, que nous continuons à consi- dérer: comme des organes foliacés soudés en gaines, et qui ont d'autant moins d'importance, que, dansiles ditévéo familles des plautés, ils se trouvent en nombre plus ou: moins SATA et qu'ils manquent quelquefois entierement. Dans le cas le plus simple, l’utricule se trouve fixé par sa base au fond de l'ovaire, vers le sommet duquel il dirige l'embou- chure de sa cavité ; dans d’autres cas, l’utricule s'élève successi- vement sur un pédicelle court, sar lequel il se retotirne enfin au point que son embouchure se trouve tournée vers le fond de levaire. Dans, quelques plantes, lPutrieule, dépourvu: de pédi- 302 ENDLICHER. — Sur la génération des plantes. celle, se replie sur lui-même ; en sorte que l'extrémité ouverte vient. se placer tout auprès de sa base. L'utricule n’est pas tou- jours fixé à l'ovaire par sa base mathématique; le point d’attache s’écarte au contraire plus où moïns de cette base, en sorte que son embouchure n’est pas toujours opposée directement à :la base ‘organique , mais qu’elle en est'plus oumoins rapprochée. Nous nommerons l'ouverture de la cavité de l’utricule, mi. cropry le ; le point où il se trouve attaché, ou sa base organique, chalaze, et le pédicelie, lorsqu'il existe, Zigament de l’utricule (Raphé ). : Nous appellerons ztricule orthotrope ou atrope ; celui qui est fixé par sa base; anatrope, celui qui est renversé sur un pé- dicelle ; campylotrope, celui qui est replié sur lui-même; et lorsque le point d'attache de l’utricule, ou sa base organique, s'écarte de sa base mathématique, nous lui donnerons le nom d’amphitrope. L'utricule anphitrope peut également s'élever sur un pédicelle et se retourner sur lui, en sorte que, quelquelois, la direction amphitrope semble combinée avec la direction ana- trope, tandis que, d'un autre côté, des utricules semi-anatropes paraissent amphitropes et sont décrits comme tels. Les diverses directions des utricules ci-dessus énumérées restent d’ailleurs les mêmes dans tous les cas : que l'ovaire soit simple ou composé; que les utricules s’y trouvent isolés ou en grand nombre; qu'ils naissent à la base, aux parois où au som met de la cavité; que leur base organique soit tournée vers le haut ou vers le bas, ou vers la circonférence ; que le micropyle regarde le bas ou le haut, la circonférence ou le centre de lo- vaire, il existe sous tous ces rapports une infinité de variations qui, à cause d’une certaine régularité, sont importantes pour le botaniste s’occupant du système des plantes, mais que celui qui ne s'occupe que de morphologie ramenera à un seul type. Lorsque, d’après la manière de voir admise jusqu'ici, nous considérons la graine et son embryon comme une production bourgeonnaire, les différentes membranes de lutricule ou ovule végétal , formées par les feuilles les plus extérieures du bour- geon, sont rapprochées en une surface et soudées entre elles, tandis que la radicule présente un entre-nœud entre les feuilles ENDLICHER. — Sur la génération des plantes. 303 les-plus inférieures de l’utricule et la paire de feuilles (les coty- lédons), qui renferment le centre de: tout le bourgeon de la graine (la plumule). Dans ce cas, le germe, d'après les lois générales de la végétation , serait continu par sa base brganique (Ja radicule) à la base organique de l'utricule, et la radicule serait par conséquent constamment tournée vers la chalaze, c’est-à-dire contre le point où les feuilles du bourgeon qui forme l'atricule sont contiguës. Dans lutricule dressé orthotrope, la radicule se tournerait vers la base; elle se tournerait vers le sommet de l'ovaire dans l’utricule dressé anatrope ; elle serait, dans l'utricule campylotrope , dans le côté fixé par la chalaze ; enfin , dans l’utricule amphitrope, elle serait certainement rap- prochée de ce côté. Mais ‘le tous ces rapports, nous rencontrons toujours le con- traire dans la nature, et nous trouvons comme loi générale, que la base organique de l'embryon (la radicule) est diamétralement opposée à la base organique de l’utricule (la chalaze), et tour- née vers le micropyle. Dans lutricule dressé orthotrope, la radicule se trouve vers le sommet de l'ovaire; dans l’utricule dressée anatrope, elle est dirigée vers sa base. Dans les utricules campylotropes , nous trouvons l'extrémité radiculaire dans le côté éloigné de la chalaze, et dans les utricules amphitropes, elle se dirige vers le micropyle. Dans les utricules orthotropes et campylotropes, cette direc- tion de la radicule, opposée à sa base organique, se reconnait sans ‘peine, même sur les graines mûres; dans les utricules campylotropes, le pédicelle ou le hgament se soude à la paroi extérieure de l’utricule, ou à sa membrane extérieure, qui quel- quefois ne se développe que plus tard, au point que, dans beau- coup de cas, le point d'attache extérieur de la graine paraît coincider avec le micropyle. Le même phénomène se présente lorsque , dans des utricules amphitropes, le micropyle et la cha- laze sont rapprochés jusqu’à un certain point, en sorte que, dans la graine mûre, les véritables directions ont plus ou moins disparu et ne peuvent être déterminées que par l'examen de l'utricule non encore fécondé. 304 ENDLICHER. —. Sur la génération des plantes. Or, cette direction de la radicule éloignée de la base :orga- nique de l’utricule, prouve que l'embryon ne saurait être con- sidéré comme le produit de la métamorphose ; qu’il ne saurait représenter l’entre-nœud et la paire foliaire du boërgeon, dont: les feuilles sont soudées en un utricule qui est appelé à la vie par l’action de l'aura. seminalis émanant du grain pollinique ; car, dans ce cas, l'extrémité radiculaire de l'embryon devrait coïincider avec la base organique de lutricule, et ce n’est que par là que pourrat être établie la continuité organique entre la plante-mère et l'embryon. Cette position renversée de l'embryon végétal ou du bourgeon primitif de lutricule, nous force au contraire d'admettre :que l'embryon n’a pas pris son origine dans intérieur de Putricule, mais qu’il y a été porté du dehors pour y atteindre son dévelop- pement parfait. Cette opinion devient vraisemblable, non-seu- lement par le fait analogue de la génération animale, mais elle est prouvée par l’observation directe des plantes elles-mêmes. La reproduction des animaux se fait de deux manières, quant à ce qui apparaît extérieurement : par la séparation de gemmes isolés du corps .de la mère, ou par::sa division, ou bien par la coopération d'organes divers. placés lordinairement sur des individus distincts. Ges organes, végétatifs ‘ou femelles, ou animales. et mâles, par une action.combinée, communiquent à une masse organique qui se sépare de l'organe végétatif ou fe- melle, la faculté. de former un organisme nouveau et'entier. Quant à leur essence, ces deux formes de multiplication, en apparence si différentes, coincident en ce que; dans la généra- tion sexuelle, l'organisme nouvellement formé est toujours par- tie intégrante de l'organe femeile, dont ilse détache. La variété infinie, dont l'observation et la réduction à un seul et même principe a formé toujours un des problèmes.les plus dignes de la sagacité de l’homme, se.fait remarquer dans la maniere dont la matière capable de recevoirla vie se sécrète, et dont elle est portée dans des organes particuliers destinés à son développe- ment. Cette variété infinie se fait remarquer dans le degré d’in- dividualisation que la matière primitive acquiert, soit à l'endroit où elle se forme , soit à un autre point du corps de la mére, et ENDLICHER. — Sur la génération des plantes. 365 dans les différentes manières dont le principe mâle exerce son action. Lorsque nous considérons les divers procédés de reproduction des plantes, nous y trouvons la même variété que dans les ani- maux. En effet, dans un grand nombre de plantes moins par- faitement organisées ou cellalaires , certaines parties extérieures de l'individu se détachent pour vivre dorénavant de leur propre vie, tandis que dans d’autres, la matière primitive, capable de se développer (les spores), se dépose à des parties fixes de l’in- térieur , et qui quelquefois se présentent comme des organes distincts, dans l’intérieur de cellules particulières qui disparai- tront plus tard. Cette ‘matière se dépose d’après des lois fixes, quant à sa forme et au nombre de.ses parties, acquicrt son par- fait développement au lieu même de sa naissance, et se sépare, lors de'sa maturité parfaite, pour former un individu. C’est un fait prouvé, que dans le plus grand nombre de plantes cryptogames vasculaires, il existe, sous le nom d’anthéridies, des organes distincts des sporanges, contenant une liqueur par- ticulière dont l'action est indispensable sur ces derniers lors- qu'ils doivent défner naissance à des sporules capables de pro- duire de nouvelles plantes : nous pouvons en conséquence comparer le sporange, quant à l'essence de ses fonctions, à l'ovaire des animaux; la sporule, à l'œuf animal ; l'anthéridie, aux testicules; nous serions forcés d'admettre une. ressem- blance très frappante entre le contenu des anthéridies ou la fovilla, et le sperme animal, quand même les découvertes récentes ne feraient pas disparaître tout doute sur la nature de ce liquide. Nous trouvons dans la fleur des plantes vasculaires plus par- faites ou des Phanérogames, abstraction faite des enveloppes florales, comme organe central, le pistil ou le germe renfermant les rudimens ile l’utricule, et surmonté du stigmate; et, à moins qu'un avortement quelquefois normal ne provoque parfois une séparation des organes sexuels, nous le trouvons entouré d’un nombre plus où moins grand d’étamines et d’anthères. Des observations récentes ont fait voir que, de même que les spores (ovules) naissent dans l'intérieur du sporange (ovaire) XI, Boran, — Mai. 20 306 FNOLICHER. — Sur la g cenération des plantes. -des cellules-mères des sp de même les grains polli- niques se forment dans les cavités des anthères. Ces grains, sous le rapport de leur forme extérieure autant que de leur organi- sation intérieure, ne présentent aucune distinction quelconque d'avec les spores. À l'époque de la fleuraison, l’anthere décharge son contenu, -et le grain du pollen se porte sur le stigmate, où il subit un - changement de forme analogue à l’acte de germination de la spore, et pénètre successivement dans le tissu du style, jusqu’à ce qu’enfin il entre, par le micropyle, dans la cavité de l’utri- cule, pour s’y changer en un bourgeon primitif ; souvent il ne pénètre que lentement à travers le tissu conducteur, et, pen- dant ce passage , il continue à végéter. Il est à remarquer que la direction autant que les issues de ce tissu, présentent tou- jours une liaison intime avec la position de l’utricule dans J'ovaire. Cette manière dont s'opère la fécondation, observée par di- vers naturalistes sur un grand nombre de plantes très diverses. fait voir que les différens organes sexuels des Cryptogames et des Phanérogames ont à remplir des fonctionsitoutes différentes de celles qu’on leur a attribuées jusqu’à ce jour; que le pistil et le sporange, que la spore et l’utricule (appelé faussement ovule), que l’anthéridie des Cryptogames et l'anthère des Phanérogames, ont à remplir dans la multiplication des plantes des fonctions ‘très différentes, de même que, d’après leur organisation, ce . sont des organes entièrement différens. : En effet, non-seulement d'apres leur valeur morphologique, -mais aussi d’après leurs fonctions, le sporange et l’anthère, la spore et le grain pollinique, doivent être mis sur :a même ligne, et la différence dans la multiplication des plantes phanérogames et des Cryptogames est très importante, se fondant sur ce que, dans ces dernières, la matière primitive déposée dans les cellules- mères (la spore) acquiert à l'endroit même de sa naissance (le -sporange) le développement dont il a besoin pour prendre la vie individuelle, tandis que dans les plantes phanérogames, la matière primitive formée dans l’anthère (le pollen ) doit. .être -portée d’abord dans un autre organe ( l’utricule ) pour atteindre ENDLICHER. — Sur la génération des plantes. 307 le degré de développement qui la rend propre à reproduire un organisme complet. Si donc, dans les Cryptogames, nous voyons disparaître tout l'appareil du pistil avec les utricules (ovules) et le stigmate:, et qu'il s'offre un organe mâle que nous appelons anthéridie ; si, d’un autre côté, nous ne pouvons attribuer des fonctions mâles à l’anthère des plantes phanérogames, il doit se présenter né- cessairement la question de savoir quelle est la partie de la fleur des Phanérogames destinée à remplir des fonctions mâles; car, comme les fonctionsgénératrices sont fort compliquées, il n’est guère probable que, dans ces plantes, il n'existe point d’organe mâle, tandis que nous en trouvons un dans les plantes crypto- games. Or, nous trouvons évidemment cet organe mâle dans les papilles du stigmate, qui n’est pas un simple organe conduc- teur, ét qui, par une sécrétion particulière, excite le grain pol- linique à pénétrer dans le tissu du pistilet à parvenir dans les utricules. Un examen anatomique plus exact fera voir, par la suite, s’il ne faut pas peut-être attribuer une action fécondante à une partie de ce qu'on appelle le tissu cellulaire conducteur. Si, dans les animaux, nous appelons ovaire l'organe dans le- quel l’œuf.se forme d’abord ; utérus l'organe destiné à mürir cet œuf, et oviducte celui qui, réunissant les deux premiers or- ganes, conduit l’ ovule dans l'utérus, nous ne pouvons comparer le sporange et l'anthère qu'à Lite animal, le issu du style et surtout ses cordons conducteurs à l’oviducte, le grain polli- nique et la spore à l'œuf lui-même, enfin les wéricules des Pha- nérogames à l'utérus des animaux. Si, pour terminer, nous examinons.les résultats obtenus jus - qu'ici par l'observation de la génération des plantes, nous trouverons le résultat suivant : à côté de la maltiplication par division et par les spores, à laquelle cette opération semble se réduire dans une partie des organismes végétaux inférieurs, il existe sans aucun doute dans les plantes ace titles une géné- ration sexuelle. D’après la manière dont les fonctions sexuelles s’exercent, les plantes vasculaires se distribuent en deux groupes, les Cryptogames et les Phanérogames ; mais l'opinion qui aftri- bue des fonctions mâles aux anthères des Phanérogames est ab- 20. 308 ENDIICHER. — Sur la génération des plantes. solument arbitraire , ces organes ne présentant, par leur action lors de la fécondation, aucune analogie quelconque avec quelque fonction des organes sexuels; au contraire, tous les phénomènes à l’aide desquels on croyait avoir démontré la nature mâle de: l’anthère, trouvent leur explication satisfaisante dans notre manière de voir, d'après laquelle lanthère est un organe ana- ‘Hogue à l'ovaire animal , tandis que le pollen représente l’ovule végétal. La théorie surtout de la production des formes intermé- - diairés par le transport du pollen de l’anthere d’une espèce sur ‘le pistil de l’espèce voisine, trouvera , selon nous, une explica- ‘tion beaucoup plus naturelle, en ce que nous admettons qu’un “ovule étranger ( le grain pollinique ) se Pie dans l’utricule de ‘la plante-mère pour y parvenir à maturité”; tandis que , d’après la théorie suivie jusqu'ici, le pollen doit provoquer la produc- “tion d’un individu vivant tenant du père et de la mère dans un embryon qui existe au moins déjà virtuellement dans l’ovule. Des recherches ultérieures apprendront quelles sont les fonc- tions qu'ont à remplir les différentes membranes de l’utricule (utérus) pendant la maturation du fruit (grossesse ); si, et dans quel cas, l’ovule végétal, parvenu dans l'utricule, contracte une ‘liaison placentaire avec les parois intérieures , et se met avec ln- tricule en ‘une réciprocité d'action organique. Il nous suffira d'appeler , en ättendant, l'attention des anatomistes sur les filets qui, dans les Zarnia et les Conifères, lors de la parfaite matu- -rité du fruit et non dans les premiers temps après la fécondation, partent des extrémités radiculaires des embryons et operent la réunion de ces organes avec un point de la paroi interne de lPuüutricule ee dans le voisinage da micropyle. [2 FISCHER ET MEYER. — _#nimadvertiones. botanicæ.. 309. ANIMADVERSIONES botanèicæ de plantis in horto regio Petropolitano. cultis , Auct. F.E, 1. Fiscuer et C. A. MEver. 5. ANGELONIA MINOR Fisch., Mey. — À, glabra ; caule teretius- culo; foliis basi attenuatis ; sepalis ovatis cuspidatis glaberrimis ;- laminis ad faucem corollæ nectariferis prominulis; appendice: bifida. A. salicariæfoliæ humilior atque omnibus partibus minor; calycis glaberrimi laciniæ ovatæ, abrupte acutatæ, margine angusto hyalino cinctæ ; corolla saturate- violacea. Hab. in Brasilià. 2/ ANGELONIA SALICARIÆFOLIA Humb. Bonpl. (PL. æquinoct. 1, p- 92. tab.'108 (mediocr.); Bot. reg. tab. 415). — A. pubescens ; caule quadrangulo; foliis semiamplexicaulibus; sepalis lanceola- tis glanduloso-pubescentibus; laminis nectariferis ad faucem. corollæ inclusis ; appendice indivisa. 3. AraAgis BoRrALIS Andrz.(Ledeb./?. 4{t. 113, p. 25 in nota).—. A. (Turitella) pube brevi substellata pubescenti-scabra : foliis. subdentatis : radicalibus obovatis iu petiolum brevem attenua- tis. caulinis ovato-oblongis cordato-amplexicaulibus ; pedicellis calyce 3 -plo 4-plove PAR ; petalis sublinearibus subcu- cullatis calyce 1 1/2 longioribus;siliquisplanis glabris erectiuscu- lis pedicello muito longioribus; seminibus suborbiculatis margi- natis ipunctatis. A. lursuta kamischatica , Cham. et Sobisohtd in Linnæa., [, p. 15; forsan. etiam À. ovata Poir., À. saggittata y Dc.— Species certe distincta, 4. kirsutæ et 4. stenopetalæ DC.{ A. Gerardi Besser, Koch. Synops. fl. germ. et helv. p+ 38; À. longisiliquæ Wallr., fid. spccim.) proxime affinis: a priore nostra differt pedicellis elangatis, petalis flavescentibus erectis margine inflexo subcu- cullatis , seminibus majoribus saborbiculatis ala latinscula cinctis ; ab 7. steno- petala folis patulis (non a basi ad mediam partem cauli adpressis), petalorum forma, siliquis latioribus, seminibus majoribus suborbiculatis, non punctuleus ; accedit quoque (præsertim culta) ad l'urrit. glabram , a qua dignoscitur herba [2 3jO FISCHER ET MEYER. — ÆÂ{nimadwertiones botanicæ. tota pubescente, seminibus multo majoribus semper uniseriatis atque ala einctis: ; q Hab. in Kamtschatka. &, 2. 4. CampanürA GrRaAnbis Fisch., Mey.—C. (Eucodon.$ 1, xxx) glaberrima; caule erecto simplicissimo; foliisradicalibus petiolatis crenatis subspathulatis ellipticis oblongisve, caulinis sessilibus oblongo-lanceolatis serrulatis ; floribus in foliorum superiorum axillis solitariis geminis ternisve subsessilibus bracteis ovato- lanceolatis serrulatis cinctis; laciniis calycinis lanceolatis subin- tegerrimis corolla suhpelviformi triplo brevioribus ; capsula erecta subovata poris tribus basi dehiscente; seminibus ellipticis nitidulis. Species pulchra, distinctissima,ad C. persicifoliam accedens, sed floribus vix pedicellatis, potius subsessilibus , capsula certe versus basim (non apice }poris dehiscente aliisque notis abunde ab illa differt, Hah. in Natalia. À, % à. Duæ occurrunt DrABÆ RUPESTRIS varietates. Prima(a) firmior est, nec non major, folia habet majora rigidiora, quæ, uti et scapus , setulis rigidis numerosis simplicibus pilisque, divisis paucioribus tecta sunt : hæc est, ut nobis videtur, vera D. rupes- tris R. Br. — ArTERA FORMA , Varielas B, a priore differt habitu graciliori, foliis minoribus mollioribus pube ramosa copiosa setulisque simplicibus paucioribus vestitis; huc procul dubio spectant : D. rupestris Reichb. /!. germ. excurs. et Icon. fl. germ. tab. x1v, n° 4245; nec non D. hirta Rochel. 6. Ecminospermum caspium Fisch., Mey.—E. annuum, setulis patulis basi æqualibus hirtum; caule a basi ramoso ; foliis linea- ribus ; pedicellis fructiferis calycem subæquantibus; corolla lon- gitudine calycis ; nuculis lanceolatis margine aculeis uniseriatis longissimis capillaceis glochidatis liberis, disco carino aculeolato lateribusque tuberculatis. Proxime affine E. semiglabro, præsertim quoad fructus structuram, sed differt habitu longe graciliori, foliis sublinearibus (non spathulatis), setis foliorum atque caulis nunquam basi incrassatis neque tuberculo (ut in illo) insidentibus, nec non floribus minutis, a reliquis speciebus hujus generis nostra planta magis distat. — Plantula habitu gracili,. foliis, nec non pilorum indole E. mar- ginato similis , subsemipedalis. Corolla minuta , calyce fere brevior, albida, squa - mulis 5 flavis ad faucem aucta. Hab. in Turcomania. © FISCHER ET MEYER. — _“Znimadwertiones botanicæ. 311: 7. EcæinospéRmum co\sanGuINrUM Fisch.,Mey.— E. annuum ; foliis lineari-lanceolatis utrinque cauleque hirtis; coroilis calyce sublongioribus; calicibus demum patentissimis ; pedicello erecto sublongioribus; nuculis margine aculeis brevibus uniseriatis glochidatis liberis, disco tuberculato , jateribus basi glochidato- aculeatis apice inermibus lævibus. Species nucullis basi seriebus aculeorum tribus, apice unica aculeorum seric armatis optime distincta, habitu Æ. stricti, folis E. Lappulæ ; flonibus parvis cæruleis , nuculis fere £: Lappulæ , sed marginea media parte jsque ad apicen: unica aculeorum serie cinctis. Hab. in regionibus altaicis. ©), © 8. ErioSINAPHE TORTUOSA Fisch. Mey. —E. umbellæ fructiferæ contractæ radiis inæqualibus. - Glaberrima, babitu Seseli tortuosi ; folia bipinnati-secta, segmentis sublinea- ribus. 6-9 lin. longis ; involucelli foliola 5 ; subulata, umbellula paulo breviora ; flores flavi, parvi ; fructus elliptici. basi apiceque subtruncati, margine crassis- simo cincti , compresso-tetragoni , structura generis. Hab. in Natolia. Z'? 9. ERIOSYNAPHE LONGIFoLIA DC. (Prodr.1v, p. 175) erit defi- nienda. — E. umbellæ fructiferæ patentis radiis æquilongis, 10. ERUGASTRUM ARABICUM Fisch., Mey.—E£. hispidulum; foliis oblongis dentatis: inferioribus petiolatis, summis semiamplexi- caulibus; racemis basi bracteatis ; calyce erectiusculo petalis subduplo breviore; siliquis torulosis patentibus. Diplotaxis erucoides, n° 941. Schimper Unio. It. Essl., n° 18ÿ. Fischer, Plant. exsice. Æyypt. arab, — Annuum; folia radicalia basi dentata vel-sub- runcinata , apice integerrina vel obsclete repando-dentata ; flores pari, flavi ; siliquæ et semina £. Pollichir. , Hab. in Arabia felici locis cultis pr. Tayfa, nec now in valle Fatme pr. Mecca. © 11. GiLIA MILLEFOLIATA Fisch., Mey. — G. ( Eugilia) pilosa, ramosa ; ramis diffusis apice nudis; folüis omnibus bi-tripinna- tisecus: laciniis sublinearibus integris; floribus 3-6 subaggrega- üs; calycis dentibus tubo suo duplo brevioribus; corollæ tubo calycem vix, limbum duplo excedente ; capsula ovata. Affinis G. inconspicuæ et G. laciniatæ , sed calycis forma et capsulis bre- vibus turgidis satis differre videtur; a G. muiticauli et G. achilleæfriia nostra magis recedit. —Tota glanduloso-pubescens pilisque articulatis adspersa ; caulis solitarqus ; ranris elongatis palulis, patentissimis v. :divaricatis , apice aphylhs ; 312 FISCHER ET MEYER. — _#nimadvwerliones botaniceæ. folia illis Pyrethri millefoliati subsimilia ; flores floribus G. laciniatæ minores, limbus corollæ brevior, violaceo-cærulescens. Hab. in portu Bodega Novæ Californiæ, prope coloniam Ruthenorum Ross. © 12. GLOBULARIA TRICHOSANTHA Fisch., Mey. —G. glaberrima, glaucescens ; radice multicipite; caule herbaceo folioso mono- cephalo; foliis radicalibus uninerviis spathulatis subtridentatis; caulinis sublinearibus mucronatis ; calycis lobis tubo 4-plo lon- gioribus; corollæ laciniis filifermibus tubo duplo longioribus. Similis toto habitu G. vulgart, sed foliis glaucescentibus uninervis , nec non forma calycis corollæque ab illa diversissima ; a G. lénifolia , planta nobis non satis nota, postra characteribus datis differe videtur. — Capitulum floriferum majusculum, multiflorum, cœruleum , forma capitulo Erigeron. alpini sat simile. Hab. in Natolia. % 13. HEGGHERA Picosissima Fisch., Mey.—H. subcaulescens, pilis patentibus glandulosis villosissima; foliis ovato-cordatis subobtuse lobatis dentatis ; pedicellis flore brevioribus, petalis sublinearibus dentes calycis subglobosi conniventes duplo su- perantibus ; staminibus subexsertis ; stylis subinclusis. Affinis H. americana, sed tota pilis clongatis villosissima , dentes calycis conniventes (nou recti), petala alba , styli vix exserti ; ab Æ7. micrantha di- gnoscitur indumento, pedicellis abbreviatis aliisque notis; ab 71. villosa nostra recedit pilis glandulosis, petalis brevioribus, non circinatis; pedicellis, brevio- ribus , etc. Hab. in Nova California prope coloniam Ross. 9% 14, Iris Lævicara Fisch.—I. imberbis; rhizomate subrepente: foliis lato-linearibus caule folioso recto teretiusculo simplicis- simo subtrifloro longioribus ; spathis subscariosis ovarium superantibus,floribus pedunculais; tubo perigonii ovarium te- retiusculum subæquante, laciniis perigonii exterioribus sub- ovatis late longeque unguiculatis , interioribus oblongis stigmata supérantibus ; capsula subcoriacea ovato-oblonga teretiuscula usque ad basin dehiscente ; seminibus compresso-angulatis. Accedit ad J. sibiricam , sed characteribus datis ab hac uti et a reliquis hujus generis speciebus satis distincta. — Caulis 2-3 pedalis foliis longis erecto-patulis instructus. Folia radicalia 1 poll. circ. lata, recta , non falcata. Spathæ sat amplæ, virides margineque scarioso cinelæ vel ex toto scariosæ, acutæ vel obtusissimæ. Flores ampli, saturate et pulcherrime violacei; ungue Jaciniarum exteriorum lituris flavescentibus picto: laciniæ interiores elongatæ , angustæ, acutæ vel FISCHER ET MEYER. — Æ{nimadvertiones botanicæ. 313 emarginaiæ. Semina nitidula, lævigata, nullis venis-prominulis vel plicis notata. Hab. in paludibus prope Irkutzk et in Dahuria. % 15. Iris serosa Pall. (Dietr. spec. pl. 1, p. 448).—1I. imberbis; rhizomate subrepente ; foliis subensiformibus caule teretiusculo ramoso folioso subbrevioribus : spathis subacutis margine sca- riosis pedunculum adæquantibus ; perigonü tubo ovario trigono breviore, laciniis exterioribus snborbiculatis lato-unguiculatis, interioribus brevissimis cuneiformibus truncatis cuspidatis; cap- sula subcoriacea oblonga subtrigona apice dehiscente ;seminibus oblongis carinatis. — J. brachycuspis Fisch. in lit. ; Z. brevicuspis Schult. Mant. r,in vol. r, Syst. veg. p. 306 ; 1. flore imberbi cœru- leo, Cham. in Linnæa vi, p. 588. Species pulchra atque insignis, Z. pseudo- Acori proxima, sed florum colore et laciniarum perigonn abunde diversa.—Spathæ et flores (præter lacinias peri- gonii interiores) Z. sibiricæ. Radix venenata dicitur. Hab. in parte septentrionali Sibiriæ orientalis, e gr. ad fl. Lena prope Schi- gausk et Jakutzk, in Kamtschatka, nec non in Unalaschka , ad sinum. Eschs- choltzi , in insula .Chamissonis, etc. Z 16. LicuLariA sPECIOSA Fisch., Mey.— Z. sibirica à speciosa DC. Prodr. vr, p. 315 (excel. syn. Reichemb.); Cineraria speciosa Fisch. ; Cén. Fischeri Ledeb. Ind. sem. h. Dorpat. 1820. Species a Lig. sibirica sats , ut nobis videtur, distincta ; quæ tamen . cer- tissime ad Ligulariæ genus yertinet. Flosculos radii bilabiatos in hac specie haud unquam invenimus, — Hoppea speciosa, Reichenb. Iconogr. bot. exot. p. 8, tab. 10, cum Lig. speciosa nullo modo -confundenda, est planta nobis adhuc ignota. 17. ONosMA ALBo-ROSEUM Fisch., Mey.-—O: fruticuiosum , pilis fasciculatis tomentoso-canum setisque hispidum ; cauliculis flo- riferis simplicissimis ; ; foliis oblongis obtusiusculis basi angusta- tis , sumumis lanceolato-oblengis basi latioribus; corollis clavatis pubescentibus calyce subduplo longioribus; calycibus fructiferis erectis setis patentibus hirtis ; nucullis Iævissimis. Ab affini O. stellulaio, quocum modo crescendi omuino congruit, sequenti- bus notis haud ægre dignoscitur : 1} in O. albo-roseo calyces fructiferi setis te- nuibus. patentissimis undique hirti, in ©. stellulato calyceis sets crassioribus longioribus incumbentibus, præsertim in calycis margine,strigosi; 2) nuculæ in nostro quadruplo , quam in. illo majores ; 3)indumenti fabrica: in ©. s/ellulato seta centralis indumeuti in foliorum pagina superiore setulis haud numerosis 314 FISCHER ET MEYER. — Æ{nimadvertiones botanicæ: multo brevioribus uuiseriatis tuberculisque minutis albis cincta in nostra specie setulæ numérosæ pevicillatæ , tuberculo magno insidentes, tenues, multiseriales setam centralem cingunt reliquis paulo longiorem vix crassiorem. — Corolla primo alba , postea pulchre rosea , dein violascens. In Natolia prope Amasia hanc plantam invenit D° Wiedemann. # & 18. PHYTEUMA LIMONHFOLUM Sibth. Sm. ( f. zræc. tab. 218.) Ad hanc speciem pertiuent: Ph. vügata Loddig. bot. cab. tab. 667; Ph. stricta Sims. bot. mag. tab. 2145 ; Ph. lanceolata Desf. (forsau et Willd.) in Anral. du Mus.x1, p. 55, tab. 5, verisimiliter etiam PA. lcbelioides W. nec non PA. collinum Guss. — Variat hæc polymorpha species herba glaber- rima velsetulis miuutis plus minusexasperata; caulenunc amplicissimo(P. stricta Sims. , PA. virgata Lodd.), nunc ramoso et elato (PA. Hmonii folia fl. græc.), vel humiliore ( PA. lanceolata Desf.) ; foliis in alus speciminibus latioribus,, in aliis angustioribus, subintegerrimis , denticulatis vel profunde repando-dentatis; floribus remutis vel approximatis congestis , subsessilibus v. pedunculo breviore Jongioreve suffultis ; laciniis calycis corollæque obtusiuculis (7. græc.) vel sæpius acutis(bo£. mag. et bot reg.). 19. PLANTAGO HookErtANa Fisch., Mey.—P. annua (sub-)acau- lis, villoso-lanuginosa ; foliis oblongis sublinearibusve utrinque attenuatis denticulatis tri-quinque nerviis scapo tereti subduplo brevioribus ; spica cylindracea arctissima ; bracteis lanceolatis calyce brevioribus;sepalis distinctis lanuginosis obovato oblongis obtusis membranaceo-marginatis: anterioribus minoribus; co- rollæ glaberrimæ laciniis limbi ovatis concavis, obtusiusculis patentissimis; capsula tecta biloculari disperma ; seminibus cym- bæformibus ellipticis læviusculis. An P, tomentosa B Lam. ? sed a vera P. tomentosa (a) nostra planta longe distat. An P. lagopus Pursh? sed folia in nostra semper denticulata , bracteæ Rnuginosæ, haud tamen longissime ciliatæ. — P/. Hockeriana persimilis est P;. al:icanti et non paucis notis cum illa congruit, at radix in nostra annua, folia latiora, denticulata ,'spica arctissima , bracteæ multo angustiores, lanuginosæ, vix scarioso-marginatæ et semina multo majora. À P/. nivea et PI. linearinostra species seminibus cymbæformibus recedit; a PL. patagonica et PL. canescente Schrad.(quæ a PL. patagonica vix satis differre videtur) distinguitur scapis folia denticulata superantibus, bracteis adpressis florem non excedentibus, corollæ Jacintis seminibusque multo majoribus; a PL. mexicana foliis multo latioribus brevivribusque aperte denticulatis, spica arctissima, seminibus majoribus aliisque uotis ; a PL, tumida spicarum indole , bracteis obtusatis , laciniis corollæ ovato- subrotundis (in illa angustis sublinearibus) et capsulis brevibus irclusis ; a P?. purpurascente Nu, (specie nobis cæterum ignota) nostra statura multo majori, FISCHER ET MEYER. — ÆAnimadvertiones botanicæ. 315 foliis vblongis, bracteis lanceolatis, sepalis ovato-oblongis forsan et aliis charac- teribus differe videtur. Hab. in Amcricæ provincia Texas. © 20. Porycowum Bisrorra I. 8 nitens. — Foliis glaberrimis supra atroviridibus nitidis, radicalibus oblongis latitudine 5tuplo 7iuplove. Jongioribus, basi breviter in petiolum decurrentibus, venis immersis sub angulo recto a nervo principali excurren- tibus notatis; caulinis oblongis subcordatis latitudine 4tuplo Btuplove longioribus. Hab. in montibus altaicis. 21. POryGONUM BISTORTA y LONGIFOLIUM. — Foliis glaberrimis supra (plerumque) pallide virentibus haud nitentibus, caulinis lanceolato-linearibus nudulatis subcordatis longitudine latitudi- nem 1oplo sotuplove excedentibus. Hab. in Dahuria. | 22. SCROFULARIA LURIDIFLORA Fisch., Mey.—s. villis mollibus longis arachnoideo-lanuginosa ; caule erecto tetragono; foliis duplicato-crenato-dentatiis acutis : inferioribus ovatis cordatis, superioribus ovato-oblongis ; thyrso folioso ; cymis axillaribus pedunculatis dichotomis ; pedicellis calyce sublongioribus ; se- palis lanuginosis subglandulosis obtusis submarginatis capsula ovata acuta paulo brevioribus; stamine sterili reniformi. Proxima Sc. Scorodoniæ et Sc. divaricatæ , ab utraque dignoscitur indumento elongato albido intricato arachnoïdeo-lanuginoso , et præterea a priore atque a S. Scopolii sepalis non vel vix membranaceo-m-rginatis, a posteriore æque ac a S. hirsuta folns crenato-dentatis (non argute duplicato-serratis) , nec non capsula calyce paulo (in 1llis multo) longiore. — Folia $. Scopolui , apice plns ininus acutata, nunquam acuminata, majora 4 1/2 poll. longa , 3 poll. lata, minora 1 1/2 poll. longa, 1 poll. lata; superiora in speciminibas vegetioribus cyma axillari longior, in humilioribus breviora. Flores magaitudine et forma floribus Sc. divaricatæ similes. Corolla lurido-virescens. Hab. in Natolia. & ? 7%? 23. SILENE ScHartTa Gmel. jun. — $. tenuissime pubescens ; radice subrepente lignosa multicauli, cauliculis herbaceis assur- gentibus subsimplicissimis subtrifloris ; foliis (parvis) obovato- dblongis acutis ; floribus erectis ; calÿcis fructiferi longe clavati dentibus ovatis obtusiusculis; petalis fauce squamatis , laminæ 316 FISCHER PT MEYER. — Æ{nimadvertiones botanicæ. obovatæ semifidæ lobis subovatis,ungue edentulo cum filamentis stylisque glaberrimis; capsula oblonga membranacea glabra thecapodium adæquante denticulis recurvatis coronata ; semini- bus echinatis. S. depressæ: proxima et primo-intuitu facile, pro illius forma vegeta haberi potest, sed capsula in $, depressa païva subglobosa thecapodio tiplo brevior (in nostra thecapodio sublongior)etseinina parva tuberculis obtusius granulata; affinis etiam $. humili, sed radice crassa , floribus multo, majoribus, petalorum ungue non Giliato, seminibus echinatis (in S. humili, obsolete granulatis), etc. ab illa abunde differt; accedit quoque ad S. vallesiam , at capsula membranacea glaber- rima apice denticulis revolutis dehiscente (in illa firma pubescente denticuli non reyolutis) seminibus cchinatis aliisque notis optime-distincta. — Cauliculi 2-5 poll. longi, filiformes, foliosi. Folia plerumque semipollicaria , rarius sub- pollicaria. Flures majusculi, purpurei. ( Hab. in montibus provinciæ Gilan, nec non in rupestribus moutis Keridachi in tractu Suwant provinciæ Talüsch. 7€ 2/4. TARAXACUM MONTANUM DC. (Prod. vu, p. 145). — Dubyæa sonchoidea DC. 1. c. p. 247. £asiopus sonchoides Don in Brit. fl. gard. ser. 2, tab. 346. Hæc planta nullis characteribus genericis a Taraxaco differt, nisi scapo sæpe ramoso et squamis calyculi exterioris numerosioribus imbricatis. Achænium'in rostrum gracile longissimum.(6-7 lin. longum) attenuatum, structura omnino ut in T'.oficinali. 25. TRIFOLIUM LEUCANTAUM MB. Huc pertinent 7. malacanthum Link (fide specimmibus e seminibus enatis sin. 7. malacanthi ex horto regio botanico Berolinensi acceptis) et 7”. oscu- rum Hortor. ; sed genuinum T': obscurum Savi (Sawi Observ. in varias Fri- foliorum species ; p.31, fig. 1) a 7! leucantho foliolorum et calycis forma abunde differt. 26. VERBASCUM HonenackERi Fisch., Mey.—V. tomentoso-ca- nescens; caule teretiusculo simplici; foliis crenulatis : inferiori- bus oblongis in petiolum attenuatis,superioribussemidecurren- tibus ovatis subcordatisve cuspidato-acuminatis; racemo laxo ; pedicellis geminis ternisve calycem æquantibus; staminibus æqualibus omnibus barbatis; capsulis oblongis sepala lineari- lanceolata superantibus. D PRE . Affine 7, montanoi et F. colline ; sed foliis superioribus basi dilatatis, cap- sularam fortvasaliisque notis satis differre videtur ; persimile ctiam specimibus VISCHER ET MEYER., — ÆA{nimadvertiones botanicæ. 317 (non vero iconi) . rotundifolii , facile tamen ab illo distinguitur et tomento .multo laxiori et folüs, superioribus semidecurrentibus, a #. phlomoide nostra species antheris omnibus reniformibus optime distincta. — Corolla magnitudine et forma inter Ÿ. mortanum et V. collinum media, flava vel albida. Filamenta tria superiora villo densissimo albido vel violascente tecta ; 3 inferiora Jongiora superne villo violacec per totam Jongitudinem barbata. Antheræ æquales, reni- formes. Pollen aurantiacum. Hab. in mowtibus Talüsch. g 27. Verpascum Lacurus Fisch., Mey.—V. cinereo, tomento- sum et lanugine longissima floccosa evanescente undique tec- tum; caule, simplicissimo spica simplici basi interrupta termi- nato; foliis crenulatis acutis inferioribus ellipticis. petiolatis, mediis ovato-ellipticis , summis sessilibus ovato-subcordatis cus- pidatis ; floribus subgeminis sessilibus:; calycis 5-partiti lacinüis lanceolatis acutis ; corollæ (maximæ ) lobis obovato-subrotundis undulatis; staminibus subdisparibus omnibus lanatis; capsula oyata calyce parum longiore. Affine #7. compacto et F. formoso , characteribus datis tamen ab illis abunde distiuctum. Spica undique lanugine mollissima longissima nivea densissima invo- luta. Corolla maxima, r 3/4 poll. lata, flava, ad faucem maculis, 4:v. 6 latis fuscis notata. Séamina corolla, multo breviora; tria superiora ,endique piis sordide albidis densissime barbata ; duo inferiora nonuisi ad basin in margine superiori Ciliata. Æntheræ stammum 3 superiorum reniformes, 2 inferiorum oblongæ. Pollen aurantiacum. Prope Byzantium hanc plantam invénit D' Wiedemann. T Le RS QQQ CR — TascEau des genres de la famille des Ericées', par F. KLoTrzscx. (Flora 18384 p.622 Je r canta M. Klotzsch, qui antérieurement s'était déjà occupé de lé- tude du:genre varié des Erica , a déterminé les nombreuses! es- pèces de ce genre rapportées du Cap de Bonne-Espérance par Ecklon, Zeyher et Drège, et vient de publier dans le F/ora une notice sur ces plantes , dans laquelle il passe d'abord succinc- tement en revue les travaux que Îles différens auteurs ont pu- 318 “xto1zscu, — Sur dla famille des Ericées. bliés sur ces plantes. Nous n’allons indiquer qu'un petit nombre des observations de l’auteur, à la suite desquelles nous trans- crirons un tableau des caractères génériques qu’il propose pour les Éricées. Linné avait établi les deux genres Ærica et Blæria ; Thun- berg prétendait avoir trouvé peu constant le nombre des éta- mines , et réunit ces deux genres ; Salisbury et Aiton ont partagé sa manière de voir. Je ne saurais me ranger de l'avis de ces au- teurs. En effet, lorsque quelquefois j'ai trouvé des Blæria à huit étamines , les quatre opposées aux valves de la capsule étaient seules persistantes et fertiles ; les quatre autres, alternes avec ces valves, se présentaient constamment caduques et stériles. Je n’ai jamais été obligé de chercher un autre caractère dis- tinctif et résidant dans lés loges des deux genres : les Blæria ont un petit nombre seulement de graines, tandis qu'il en existe un grand nombre dans les £rica. Parmi les dix-huit genres proposés par D. Don, je n’en ai trouvé qu'un seul, l’£remia, que j'aie pu conserver. Cet auteur a fondé sur l’£rica Bergiana L , son genre Octopera, caractérisé par une capsule octo-loculaire polysperme; cependant l'E. £er- giana L. ne s’écarte pas, dans la structure de ses fruits, de ses congénères , ét je n'ai trouvé de capsule à huit loges dans au- cune autre espèce ; l'observation de Salisbury, qu'il a vu des espèces à huit loges et d’autres à six loges , pourrait néanmoins être très fondée. Tribu I. SYMPHYSANDRÆ. Anthères soudées par leurs bords latéraux. a. Étamines au nombre de huit. Filets libres. Capsule tricoque, quelquefois tctra-, rarément dicoque..i,n 5". {seen eee + (Saxis. Salisb. Capsule quadriloculaire, quadrivalve, septicide, po- | | | pspéime fi," HITS, DNS Phhippie KE (1) Oyaire uniloculaire, uniovulé. . ... . . . . , Lasenocarpus KI. (1) Ce genre de buit espèces, comprenant les Salazis de Willdenow ainsi que l'Eleuthe- rostemon, appartient aux îles de France, Bourbon et Madagascar ; deux espèceside Philippia se frouyent dags le sud de l'Afrique. kLOTZsCH. — Sur la famille des Ericées. 319 b. Étamines au nombre de six. Filets soudes. Drupe globuleuse, lisse, rouge-ver- dâtre. Capsule fovéolée 3-4-loculaire. , . . . . Coccosperma KI. c. Étamines au nombre de quatre. Filets soudés. Ovaire uniloculaire, uniovulé. Noix uniloculaire, monosperme . . .. . . . . . Blepharophyllum KI. Tribu IL ADELPHOSTEMONES. Antheres libres, filets soudés par la base. Bractées nulles. Capsule quadriloculaire, multivalve, septicide, polysperme . . Bruckenthalia Reichb. Tribu IIT. ELEUSTEROSTEMONES. Anthères libres, filets distincts. a. Étamines au nombre de huit. Capsule quadriloculaire, quadrivalve, septicide, po- Jlysperme. Cloison naissant du mnilieu des valves. Erica L. Capsule quadriloculaire , quadrivalve , septicide , po- lysperme. Cloisons libres, soudées à la columelle centrale et opposées aux bords des valves. . . . Calluna Salisb. Style en crochet. Capsule quadriloculaire, quadri- valve , septicide, polysperme. Cloisons soudées à la columelle centrale, opposées aux valves. Graines comprimées ,'ailees . ss + sie] se - -2Vaben Lt. Ovaire quadriloculaire, quadriovule. Capsule tétra- coque, quelquefois par avortement di- où mono- coques is à a Env dd ed pt oi à . «+ .« Eremia Don. Calyce inégal, dépourvu de bractées. Capsule qua- drileculaire, quadrivalve, septicide, polysperme. Ciüons Valvatres. ions ee | eat ere vai re . Eleutherostemon KI. b. Étamines au nombre de six.” Ovaire arrondi-comprimé, biloculaire , portant un ovule suspendu dans chaque loge. . . : . . . .Hexastemon KI. c. Étamines au nombre de quatre. : Sépales égaux munis de trois bractées. Capsule qua- driloculaire , quadrivalve, septicide , ohgosperme. Cloisons valvaires. . . . . + . 4 . « « . + BlæriaL. Sépales inégaux dépourvus de bractées. Ovaire tri-. 2 loculaire Loges polyspermes. . . . , . . . . Ericinella KI. Scpales égaux munis de trois bractées. Ovaire qua- driloculaire; loges uniovulées. Stigmate scutelli- I0rHIE- CYALHIOrMIE. US a . «+ Thamnium KI. 320 KiOTZscH. — Sur la farnille des Ericées. Sépales égaux munis de trois bractées. Ovaire qua- driloculaire , loges uniovulees. Stigmate trés petit, tronqué. Capsule, par avortement, triloculaire, trisperme . 4 . + + + + + + + à + + + + Sépales égaux munis de trois bractées. Anthères fixées latéralement. Filets poilus. Ovaire bilocul. disperme. Sépales égaux munis de trois bractges. Anthères ter- minales. Filets glabres. Ovaire biloculaire, septi- tide, disperme." :. 4. 20". Sépales égaux munis de trois sépales. Style caduc. Drupe à surface inégale. Capsule fovcolée, di- SDS: Lie de ah NT 7 Limbe de la corolle biparti. Ovaire bilocalatre, bi- ovales. . + +. FANS CIOINAP ONE Sépales égaux très épais. Ovaire biloculaire , biovulé. Cameule idicpque te A2 Aa, 7 ct. Sépales égaux munis de trois bractées. Anthères fixées latéralement. Filets glabres. Ovaire bilocu- laire-tbiavalé. Hrgit 22 "mi dan re Sépales égaux portant huit plis à leur base, munis d'une bractée. Ovaire biloculaire, biovulé. Fruit? Sépales inégaux dépourvus de bractées. Stigmate cya- thiforme. Ovaire biloculaire, biovule. Noix mono- sperme par avortément. . .,. + + + + +... Sépales égaux munis de trois bractées. Ovaire bi- loculaire , . biovule. Capsule uniloculaire par avor- 1EMENT, “MOBOSPÉPME ‘es de e = de ee Sépales inégaux munis de trois bractées. Style caduc. Ovaire biloculaire, biovulé. Fruit monosperme ? par avortement. +. . . + . . . 5 Sépales égaux munis de trois bractées. Anthères Comacephalus KI. Grisebackia KI. Aostemon KI. T'horacosperma K Sympieza Lichts. Pachycalyx K\,. Plagiostemon KI. Octogenia KI. Coilostigma KI. Thamnus Ki. Sincocheilus KI. fixées latéralement. Filets velus. Ovaire biloculaire, biovulé. Noix monosperme par avortement. . . Sépales égaux, très épais, munis de-trois bractées. Anthères terminales. Style eaduc. Ovaire unilocu- Tige: uiovulé. 7 2 MENT ANT Sépales égaux munis de trois bractées. Anthères fixées lateralement, Ovaire umiloculaire , umiovule, Fruit ? Calyce cyathiforme, égal, sans bractées. Anthères terminales. Ovaire uniloculaire, uniovule. Fruit ? Calyce turbine, égal, sans bractees. ... 2. Sépales égaux , dépourvus de bractées. Anthères ter- minales. Style caduc. Stigmate très dilaté, scutel- liforme. Ovaire uniloculaire., uniovule. Fruit? . :. d. Étamines au nombre de trois: Sépales égaux, sans bractées: Style caduc. Stigmaté Finckea KI. Anomolanthus Ki]. Cononanthemum KI]. Syndesmanthus K\: Macrolinum KI. Omp ‘alocaryon KI, scutelliforme. Ovaire uniloculaire, uniovule. Fruit? Tyistemon K1. MIRBEL. — Sur le Cambium. 321 Nouvezzes Notes sur le Cambium , extraites d’un travail sur la racine du Datlier, Par M. DE Mie. (Lues à l’Académie des Sciences, dans la séance du 99 avril 1839. ) Tout naturaliste qui s’est occupé de l’anatomie végétale a pu remarquer dans l'intérieur des plantes , à diverses époques de leur végétation , une matière mucilagineuse, comparable à üne solution de gomme arabique. Cette matière forme des couches dans les tiges et les branches des Dicotylés'et Monocotylés. Elle se dépose en masse dans de grands interstices que les utricules laissent entre-elles , ou même dans la cavité des utricules et des tubes. Je ne saurais dire si alors elle est ou n’est pas organisée; mais ce que je crois fermement, c’est que d’elle provient toute organisation. Grew, qui le premier reconnut l'existence de cette matière et en devina la destination , il y a plus de cent cinquante ans, lui donna-le nom de cambium. J'ai adopté ce nom , ainsi que l'opinion de Grew. En cela, j'ai suivi l'exemple de Duha- mel; mais, j'ai reconnu de bonne heure que le seul moyen de faire prévaloir la doctrine de ces deux célèbres phytologistes , serait de prouver, par une série d'observations étroitement liées les unes aux autres , que la matière dout il s’agit passe, par de- grés, insensibles de l’état amorphe à l’état d’un tissu cellulaire continu , lequel.se disloque plus tard et se montre sous forme d'utricules distinctes. Depuis plusieurs années, tous mes travaux ont eu pour objet principal cette démonstration. On s’étonnera peut-être que je m’en sois préoccupési long-temps; mais, en y réfléchissant un peu, on reconnaitra que la tâche que j'ai en- treprise n’est rien moins que l’étude la plus approfondie de Ja formation de tous les tissus qui constituent les divers organes XI. BOTAN. — Juin, 21 ‘ao MIRBEL. — Sur le Carnbium. “végétaux. Il s'en faut que j'aie atteint le terme de mes recherches; d'autres, plus tard, devront songer à les poursuivre ou peut- être à les recommencer. Je me bornerai pour le moment à indiquer ce que j'ai observé dans les racines du Dattier: Durant le cours de leur végétation, -elles m'ont offert de fréquentes occasions d'étudier le Cambium et la succession des modifications par lesquelles il passe. Cette matière ne m'était apparue anciennement que sous l'aspect d’un simple mucilage. L'emploi que je fis ensuite de meilleurs instru- mens d'optique m'apprit que presque toujours le mucilage-était celluleux; mais, quand je tentai de pénétrer plus avant vers l'origine, je rencontrai tant de difficultés que je désespérai de passer outre. Toutefois , j'ai été plushemrenx au commencement de Hnisise dernière. Soit que le hasard m'ait mieux servi , soit que j'aie tiré un meilleur parti de mon microscope par l'emploi plus fréquent de forts oculaires, soit encore que certains indices, que j'avais dédaignés bien à tort, aient plus vivement excité mon attention, il est de fait que j'ai vu , avec-toute la netteté desirable ; sur des coupes transversales de la racine, des amas de Cambium , dont Ja surface était mamelonnée , ou du moins paraissait telle. Que cette vision soit due à la présence-réelle d’une forme matérielle ou à une illusion d'optique résultant de l’inégale densité de la matière, 1l y a, dans l’une: ou l’autre hypothèse:,; un fait tres positif; je n’en saurais douter, puisque maintenant j’obtiens à volonté la preuve de son existence. En ceci, comme en toute chose, le but ne fait jamais défaut quand la routeest connue. Très certainement l'apparition des mamelons du Cambium est antérieure à celle des cellules. J'ai donc fait, vers l’origine de cette substance organisatrice , un pas de plus'que lorsque je lus, en 1837,ma première note à l’Académie. Ils’agit maintenant d'expliquer comment les cellules se substituent aux mamelons. La série non interrompue de mes observations répond à cette question. Sur des coupes de Cambium aussi jeune, ou peu s’en faut, que celles dont je viens de parler, j'aperçus souvent au centre de chaque mamelon un point sombre , indice non équi- voque de la très récente formation d'une cavité cellulaire. Sou- MINBEL. —— Sur le Cambium. 323 vent äussi, à la place du point, je vis une tache grise de notable dimension, et je dus conclure que la cellule 's’était agrandie. Dans ce dernier cas , il n’y avait plus apparence de mamelon, etles cloisons indivises quilimitaientles cellules contigriés étaient d'autant moins épaisses que les cavités avaient acquis plus d’ampleur. | | La fréquente comparaison que j'eus l’occasion de ‘faire du Cambium d'apparence mamelonnée avec le Cambium devenu celluleux me convainquit que la métamorphose s’opérait sans qu'il y eût augmentation sensible de là masse, ce qui s’explique très bien par la condensation qu'éprouve la matière employée à là formation des cloisons. Elle se retire du centre , s’accumule à la circonférence .et gagne en densité ce'qu’elle perd en volume. SPL TU | | | Les cellules ne restent pas long-temps dans l’état que je viens de décrire: leurs parois s'étendent ; se couvrent d’élévations papillaires , disposées en-forme d’échiquier, et quoiqu'elles aient plus de consistance que dans l’origine, elles contiennent encore beaucoup d'humidité. On pourrait dire que leur substance est devenue! gélatiforme de mucilagineuse qu'elle était. : Peu après, ces mêmes cellules, qui d'abord n’ont affecté aucune forme déterminée, se dessinent sur les coupes trans- versales, en hexagones plus: ow moins réguliers ; leurs cloisons s'étendent, s’amincissent , se-sèchent et s’affermissent; leurs papilles disparaissent et sont remplacées par des lignes horizon- tales ; parallèles, fines et serrées, qui ressemblent à de légères stries. Il y a aujourd’hui trente ans que j'ai remarqué ces lignes dans les vaisseaux, et que j'en ai parlé dans les termes qui suivent: « Dès l'instant que les vaisseaux commencent à se développer, et à une époque où leur tissu sort à peine de cet état de mol- lessè ; ou même de fluidité ; que nous nummons mucilagineux, on distingue à leur superficie des lignes transversales ettopaques quiindiquent, dans Ja partie où elles se trouvent',un renflement et un épaississement de la membrane (r).». Et'je croyais, dans ce temps comme aujourd’hui , qu'une certaine relation existe (t) Exposition de la théorie de cars végétale, p. 206. 1 809. | jp 324 MIRBEL: — Sur de Cambium. entre ces lignes et les découpures, qui plus tàrd,'se montrent dans. les vaisseaux; mais je dois avouer qne, sur ce > dernier. paint, mes idées étaient alors tres confuses.. Jai dit tout-à-l’heure; en m'appuyant sur des recherches plus récentes, que les lignes des cloisons sont horizontales: c'est ,en effet, ce qui paraît pour quiconque observe une coupe trans: versale. Il en est tout autrement si la vue se porte sur une cou!:e longitudinale; alors les lignes sont verticales. La même portion de cloisons, selon sa position relativement à l'œil de l’observa- teur, semble donc rayée dansun sens ou dans un autre; mais, à ma connaissance, il n'arrive jamais qu’on voie simultanément les deux:sortes de lignes, qui , le cas échéant ;:se croiserarent| à anglé droit. J’ai décrit, il y a peu d'années, un fait analogue ; que m'ont présenté les laticifères du Nerium Oleænder. Là pour moi du moins , la cause derces apparences variées est évidente. De très fines et tres :courtes papilles ,-disposées les unes contre les-autres en échiquier, donnent ; selon le point de vue!, des lignes horizontales ou verticales, ou encore diagonales; soit de gauche à droite, soit de droite à gauche. Je n’ai paseula;satisfac- tion de voir les papilles dans les autres vaisseaux ;maïs,tant qu’on ne proposera pas une meilleure solution:du: fait, jinclinerai à croire que les lignes horizontales, verticales et diagonales des cellules, des utricules courtes ou allongées ; et. dés:vaisseaux, sont dues à la présence d’une multitude de ‘papilles impercep- tibles ; disposées en échiquier. J'ai ajouté les lignes diagonales.;; parce que, bien qu’elles soient, moins communes ;'éllesse mon:- trent âssez fréquemment sur les parois des vaisseaux qui com mencent à vieillir,et-elles:Sont même Are her plus prier que:les autres. | MIO YH | Souvent, depuis les RE creux jusques et y compris les cellules à parois minces; sèches et striées , la substance végétale! n'est qu'un seul et :même:tissu cellulaire parfaitement continu; dont: la forme s’est modifiée-plus:ou moins par l'action succes: sie de la végétation. Au-delà un changement remarquable: s'opère: les cloisons cellulaires , jusqu'alors indivises, se dé-: doublent d’elles-mêmes , aux points de rencontre des angles des cellules contigués, et pan naissance à ces espaces ordinai- MiRBEL. — Sur le Cambiurm. 325 rement triangulaires que les phytologistés nomment iles méats. “Voicidonc,dans la masse du tissu cellulaire, denombreusesinter- | ruptions de continuité, et lé dédoublement des cloisons ne s’ar- rête pas là Il gagne de proche en proche dans leur épaisseur, de ‘sorte que, en définitive, il sépare les cellules les nnes des autres. Cette dislocation faite il n'existe plus de tissu cellulaire. Chaque cellulé st devenue une utricule distincte, laquelle s'étend et s’arrondit si elle est libre dans l’espace, ou devient polyédrique si ellé est arrêtée dans sa ‘croissance par la résistance.des utri- cules voisines. IL'est vrai que souvent toutes ces utricules juxta- posées restent unies par une sorte de collage , si je‘puis ainsi dire; mais il né paraît pas que jamais ils’établisse entre elles une véritable liaison organique. Ce sont autant d'individus vivans, jouissant chacun dela prôpriété de croître, de se multiplier; de se modifiér dans de certaines limites, travaillant .en commun à l'édification de la plante, dont ils deviennent eux-mêmes les iatériaux constituans: La plante est donc un être collectif. : % Les déux'étâts organiques que je viens de-signaler, Pun, tissu cellulaire continu, l’autre, agglomération (d’utricules séparées ,. uw bién réunies par juxtaposition, marquent deux périodes dis- tinctés dans les formations utriculaires. -Veut-on des preuves à l'appui de ces’ généralités ? Que l'on fasse des séries non interrompues de coupes transversales d'une racine de Dattier, sur des-portions en voie de passer de la pre- mièré jéunesse à l’âge adulte, et‘qu’avec une infatigable:atten- tion‘ on soumiette, dans l’ordre où elles ont été faites , toutes ces coupes’ à l'observation microscopique, les examinant chacune x plusiéurs feprisés, . les ‘comparant ‘entre élles , et s'appliquant à rétablir, par la‘ benséé, le lien! organique! qui les unissait, pour refaire un seul tout de-tous les faits partiels : à ces condi- tions, 6n bbtiénidra les résultats que j'ai obtenus et que je livre au jugement dés phytologistes: Je doute que tout:autre procédé plus facile ét: plus ssh m'eüt conduit aussi sûrement au but. (1 ) basis-astion re ) Toutes les. obser vations janatomiques seront exposées plus AE re FU de l'Acas démie. Elles seront accompagnées. de douze grandes planches repr sentant # 'faits organogé = niques les plus digues d'attention. È 326 MIRBEL. à— Sur le Cambium. On remarquera que la racine de Dattier se compose,de trois régions organiques bien distinctes : la périphérique , l'intermé- diaire et la centrale; que la région: périphérique, à l’époque de végétation que j'ai indiquée, est séparée de la région inter- médiaire par une épaisse couche de cambium ; qu'une couche toute semblable isole de même, l’une de l’autre, les régions in- termédiaire et centrale, et, qu'indépendamment ; des, deux couches de cambium, il.existe dans, chaque .région: de petits foyers particuliers d'utricuhsation: Voyons ce, qui résulteide la présence de ces dépôts PE ou moins abondans de matière or- ganisatrice. h | 8 ILest évident qué " région périphérique, exposée sans trève à la nuisible influence des agens extérieurs, et chassée en avant par l’accroissement des parties intérieures., ne doit pas tarder à disparaitre, si Ces pertes journalières ne sont, promptement réparées par l'avènement de nouvelles utricules issues de Ja partie dela couche de cambium,, placée. immédiatement en arrière d'elle. Ce secours est d'autant plus nécessaire, que les foyers particuliers d’utriculisation sont à-peu-près nuls dans la région périsphérique. Aussi arrive-t-il que. lorsque la couche de cambium vient à manquer; cette portion de la racine se trouve réduite à deux ou trois feuillets d’utricules souvent/dé- chirés et privés) de vie. ; | ei Passons à la région intermédiaire. Dans sa, partie moy enne habitent les utricules les plus âgées. Les autres utricules sont d’autant plus éloignées de, cette partie moyenne; et, par consé- quent, plus rapprochées de l’une.ou de l’autre couche. de cam- bium, qui , toutes deux, chacune de son côté, marquent l’ex- trême limite de la région, qu'elles sont d’un âge moins avancé. Il ne s’agit pas de: l’âge mesuré par le temps. écoulé depuis la naissance des utricules jusqu'au moment de, l’observation : tout moyen manque pour: en déterminer la durée absolue ; il s’agit de l’âge que j’appellerai physiologique, c'est-à-dire du nombre plus ou moins grand de modifications successives que les utri- cules ont subies. Or, il est facile de s’en rendre un compte exact, sinon dans tous les cas, du moins dans celui-ci. Quant à l'explication du fait en lui-même, elle est très.simple : les deux MIRBEL. — Sur le Cambium. 327 couches de cambium travaillent en même temps à l’aécroisse- ment de la région intermédiaire, l’une par sa partie qui règarue la circonférence, l’autre par sa partie qui regarde le centre, de telle sorte que, des deux côtés, les utricules dernières formées sont én général les plus éloignées. de la ligne médiane vers ki- quelle se pressent les vieilles utricules. | Au premier aperçu de cette disposition, on serait bien tenté de croire à l'existence de deux courans marchant à len- contre l’un de l’autre et finissant par se confondre. Mais l'ob- servation attentive et réfléchie démontre que s'il est vrai que différens dépôts de cambium peuvent produire des utricules dans des directions opposées , il ne l’est pas moins qu'un mou- vement centrifuge, unique, irrésistible, entraine ensemble dans la même voie et les depets de cambium et toutes les-utricules. Il n’y à donc en effet qu'un seul courant. Plus loin, j'appellerai de nouveau Fättention sur cet important Phenomene, qui a lieu également dans les trois régions. Je reviens à ce qui est particulier à la région intermédiaire. | On observe dans cette région , où dominent en majeure par- tie les utricules issues des deux couches dé cambium, un grand nombre de petits dépôts de cette matière , lesquels, sans qu'on puisse en déméler la cause, ont des destinées très diverses. Les uns remplissent lés utricules, les autres les interstices. qu'elles laissent entre elles, et: que lon il sous le nom de méats. Le cambium contenu dans lès utricules n’est bien distinct que lorsqu'il a revêtu la forme d’un tissu céllulaire mucilagi- neux ; il S’'évanouit quelquefois peu après son apparition , ét ne laisse nulle trace de son existence éphémère. D’autres fois ses cellules se séparent et s’égrainent en sphérioles qui n’ont aussi qu’une courte durée. D’autres fois encore une des cellules gran- dit seule et semble appelée à devenir la doublure de l’atricule qui la contient ; mais, arrêtée tout-à-coup dans son développe- ment, elle se flétrit et se ramasse avec son cambium, en une masse amorphe de couleur de rouille qui se maintient éalrque temps dans cet état et finit par disparaitre. Le cambium qui se loge dans les méats de la région intermé- 328 | MiRBEL. — Sur le Cambium. diaire n'est pas moins abondant que celui qui se loge dans.les utricules elles-mêmes : il se distribue çà et là en petits amas ou en longs filets. Dans le premier cas, la substance organisatrice passe st vite à l’état utriculaire, qu’il est souvent impossible de constater les changemens qu'elle subit avant d'y arriver. Les nouvelles utricules se distinguent tout d’abord des anciennes : elles sont plus petites, et leurs parois, au lieu de paraitre une pellicule sèche et ferme, semble une matière gélatiforme amin- cie en lame. Mais en vieillissant, ces utricules se fortifient, grandissent, se font place parmi les autres et se confondent avec elles. Dans le second cas, je veux dire lorsque le cambium, sous forme de filet, parcourt longitudinalement la région inter- médiaire, la série presque entière des modifications et méta- morphoses passe sous l’œil de l'observateur, Tout. compte fait, il voit succéder à un cambium mamelonné, dans l’ordre où je vais les indiquer, un tissu. cellulaire mucilagineux ; un tissu cel- lulaire à parois couvertes de papilles; un tissu cellulaire à parois sèches, minces et finement striées ; enfin un tissu composé de longues utricules distinctes, mais unies les unes aux autres. Et alors de nouvelles utricules semboîtent dans celles-ci, qui de- viennent, par ce renfort, doubles, triples ; quadruples, quin- tuples , etc. ;.et des pertuis ouverts à travers les parois. font communiquer entre elles toutes les cavités utriculaires. Tel est le mode de formation de ces longs filets ligneux que les phyto- \ogistes ont remarqués dans la racine du Dattier, et dont les analogues se représentent dans le stipe et les feuilles. . La couche de cambium placée entre la région périphérique et la région intermédiaire ne dure qu’un temps. On ne la re- trouve plus dans les portions de la racine qui ont acquis une certaine consistance. Alors, entre les parois des utricules limi- trophes de l’une et de l’autre régions, naissent çà et là des utri- cules qui, venant à se multiplier, se joignent et enferment, comme dans un fourreau, la révion intermédiaire.Ces utricules sont tubulaires, polyèdres, ajustées bout à bout. De simples qu’elles étaient d’abord, elles. deviennent complexes par lad- jonction de nouvelles utricules nées dans leurs cavités et qui communiquent ensemble par des pertuis. Elles ont donc la plus MIRBEL. — Sur Le Cambium. 329 grande analogie avec les utricules des filets ligneux éparses dans la région online. Venons à la région centrale. Dai sa a première jeunesse, As est,séparée de la région intermédiaire par.une couche.de.cam- biam.qui, comme, l’autre, sert à deux. fins. On a vu: qu’elle fournit des utricules à la région.intermédiaire; on peut s'assurer qu'elle en fournit aussi à la région centrale. En effet, si l’on porte les yeux sur une coupe transversale enlevée avec dexté- rité.en temps et. place convenables, on retrouve à point nommé la série des métamorphoses qui, d'un côté, conduit à l’origine des utricules, et, de l’autre, au terme de leur développement. Il est de toute évidence que la plupart deces utricules sont sorties dela grande couche de cambium , les unes plus tôt, les autres plus tard, et que, selon leur âge plus ou, moins avancé, elles se sont, cantonnées plus près ou plus loin du centre. Au centre donc sont les utricules depremière formation. Leur forme est cylindrique ; elles tiennent très faiblement les unes aux autres par les points de contact. L'âge de la région dont elles font par- tie indique qu'elles sont encore en pleine végétation. Pour mo- dification. finale, elles passeront bientôt de l’état simple à l'état complexe. Les autres utricules composent un tissu continu , d'autant plus jeune qu’ilest plus éloigné da centre. Les plus voisines de la région intermédiaire ne'sont, à bien.dire, qu'un cambium celluleux. À. cette époque de la végétation ; l'œil aidé du microscope. ne saurait. confondre la masse du tissu. utriculaire .de la région centrale avec celle de la région intermédiaire. Il.est même assez facile de dessiner les caractères distinctifs des, deux régions dans un moment donné, Mais entreprendre d’en observer, comparer et décrire toutes les modifications. serait une tenta- tive vaine : l’action incessante de la mors végétative les fait varier à l'infini. | Plus tard, une rembrane celluleuse n ayant partout qu’ une siilbule d'épaisseur, s'organise entre la région, centrale et la ré- gion intermédiaire. Elle pose une limite précise à celle-ci, et, par conséquent, elle marque la, place où l’autre commence. Ce que Je vais dire de cette membrane ne.se rapportera. qu'à ce 330 MIRBEL. — Sur le Cambiürn. qu’on peut en voir sur des coupes transversales. Elle s’y dessine en ceinture. Au moment où elle apparaît, ses utricules, prises unie à une, n'offrent rien de particulier, et pourtant toûtes en- semble attirent l'attention. C’est qu’elles affectent une forme déterminée, toutes étant à-peu-près carrées ou parallélo- grammes; qu'elles sont environ d’égale grandeur, et qu’elles tiennent les unes aux autrés côte à côte , en série concentrique; tandis que les utricules de la région intermédiaire ne gardent aucun ordre symétrique, varient sensiblèment dans leurs di- mensions , et diffèrent plus ou moins par leurs formes. En avançant en âge, les utricules de la ceinture se rémplis- sent de cambium, qui ne tarde pas à devenir un tissu cellu- laire ; irrégulier dans toutes, différent dans chacune. Toujours rangées en cercle, elles prennent plus' d’ampleur, et chacune d'elles se développe en hémicycle. Le diamètre des hémicycles s’appuie contre la région intermédiaire. La portion demi circu- laire de ces mêmes hémicyclés regarde l’intérieur de la région centrale. Pendant que les utricules se modifient ainsi, le tissu cellulaire qu’elles contiennent s’agence suivant uni ordre sÿmé- triqué et presque uniforme. Voici en quoi il consiste : âu point central de chaque hémicycle, il‘y a une cellule, copie en mi- ñiature de l’utricule qui la contient. De la face externe de cette céllule partent | commie des rayons divergens, dés cloisons ver- ticales , lesquelles vont s'attacher sur la face interne démi cir- culaire de la paroi de la grande utricule. Il s'ensuit qué la cavité de celle-ci est divisée en un certain nombre de loges contiguës dont souvent, sur les coupes transversales, les cloisons figurent des quadrilatères plus ou moins réguliers ou des triangles à-peu- près isocèles. Le tout ensemble imite, à faire illusion, une étroite dentelle festonnée. Par l'effet de la vieillesse, ce dessin symé- trique s’altère sans néanmoins $’effacer totalement. Il y à cela de particulier dans les modifications successives des utricules de la ceinture, qu’elles sont si subites que l’observateur le plus diligent n’en saurait suivre les progrès ; tout ce quil péut faire est de saisir au passage quelques-unes de ces modifications. * La multiplication par emboitement des utricules de la région centrale, ou, ce qui est la même chose, la transformation de MIRBEL. — Sur le Cambiurn. 3317 ses utricules simples en utricules complexes, commence à peu de distance du centre et gagne de proche en proche’jusqu’à la ceinture de la région. Ce phénomène , l’un des plus curieux de l’organogénie végétale, S’opère dans chaque cavité utriculaire, au moyen de dépôts successifs de cambium, lesquels n’ont qu'une courte existence, mais produisent avant de disparaître “un pétit nombre d’utricules déstinéés souvent à vivre des siècles. J'expliquerai tout-à-l’heure comment s’opèrent ces formations. De petits, moyens et or ‘ands vaisseaux, parcourent la région centralé dans sa longueur. Ces vaisseaux forment, par leur ‘rapprochement, des lames plus où moins continues , lesquelles, en général , se disposent selon Ta direction des rayons. Les petits vaisseaux s’adossent contre les utriculés les plus voisines de la ceinture ; les moyens viennent ensuite et nes ’éloignent guère des Tire ; les grands se rapprochent du centre et souvent finissent par s'isoler les uns des autres. Tous , petits, moyens et grands, sont des tubes polyèdres dont les facettes, ouvertes par des fentes transversales, ou paraissant telles , représentent tant bien que mal de petites échelles, De là le nom de vaisseaux scalariformes , qui leur a été donné par les Allemands (1 1). Cha- Curie des lames vasculaires est séparée de ses deux voisines par uñe épaisse masse d’utricules qui s’étend jusqu’à la céinturé de la région. Durant le cours de la végétation, le cambium afflue surtout vers la partie moyenne de la masse ; il enveloppe et remplit ses utricules. La surabondance de la matière organisa- trice rend d’abord la vision si confuse, qu'aucune particularité ne s’offre que je puisse nommer ou décrire ; mais à l’aide du temps, la matière revêt des formes organiques distinctes. Des utricules , jointes précédemment, se séparent et se retirent les unes à droite , les autres à gauche; et , tandis que cela se passe, un tissu cellulaire mucilagineux à cloisons toutes couvertes de (2) Je me sers du langage usité quand je dis He parois qu elles sont fendues ou percées à jour ; mais je reconnais que dans la racine du Dattier, ce qui semble ‘être dés ouvertures n’est très probablement, dans beancoup de cas, qu’un notable amincissement local des parois. Celte manière de voir est conforme, à l'opinion de M. Mohl, Toutefois, je serais tenté de croire qu'il l’a trop généralisée. 11 n'y a pas loin de l’amincissement de la membrane à une.ouverture, el loule ouverture dans une utricule commence par un amincissement. 332 MIRBEL. — Sur le Cambium. papilles, vient occuper l’espace abandonné par les anciennes utricules.. Le nouveau tissu. s'élargit en lame irrégulière, et, de même que: les lames composées de vaisseaux scalariformes , il se pro- jette vers le, centre. Les jeunes cellules; qui le constituent dif. férent de forme, de grandeur et.de position. Les unes sont très petites ; elles se dessinent souvent sur la coupe transversale en polygones : à cinq ou six côtés, et sont. rassemblées en BESURE tout contre la ceinture, contre laquelle aussi s ’appuient, à peu de distance de là, les petits vaisseaux scalariformes. Les autres cellules, grandes ou moyennes ; affectent des formes variées et se rangent à la suite des petites. dans la direction des rayons. Plusieurs phytologistes ont avancé que ces lames cellulaires étaient composées de laticifères. Ils n'ont cité, que je sache, aucun fait à l'appui de. leur «opinion, Sitôt que Je l’ai,connue, je? ai jugée peu fondée, et, quand | Je l'ai soumise à un examen sérieux, je l'ai trouvée en contradiction manifeste aveciles ré- sultats de mes recherches. Au lieu de vaisseaux ramifiés com- muniquant entre eux par des anastomoses jet contenant un suc coloré qui charie des granules, je n’ai vu que de simples cellules allongées, dé de de suc comparable au latex. J’ai pensé dés-lors que la lame: cellulaire, dont le tissu est si transparent etrs1 délicat, ne pouvait être autre chose que da première ébauche one nouvelle, lame vasculaire, Je ne me SUIS. .pas trompé ; j'ai été témoin de la transformation | graduelle des utri- çules en petits, moyens et grands vaisseaux scalariformes. Mes dessins, exécutés avec. la plus scrupuleuse exactitude, confirment cette assertion. Chaque. nouvelle lame ep à s ’allonger, partage en Ne. la masse utriculaire au milieu de lagnelle elle a pris naissance; et, pendant que cette séparation. s’opère, lil se forme dans Pay moitié un autre dépôt de cambium qui devient bientôt une lame cellulaire, laquelle à son tour se change en une lame vasculaire. Ces formations et transformations, si pr omptes dans la] ÉE qu'on-a peine à les.suivre,. si lentes dans. la vieillesse qu'on les cherche long-temps avant dé pheviatr en’constiter la réalité, se répêtent toujours sémblables à elles-mêmes, tant que la ra- MASEE — Sur le Cambium. 333 cine à la puissance de reproduire du cambium. C'est pourquoi les lames cellulaires s ‘offrent presque toujours égales en nombre aux lames vasculaires, quel que soit d’ailleurs l’âgé de la racine. La prodigieuse multiplication des germes est la meilleure ga- rantie de la conservation des races. Cette vérité est si évidente, qu’elle est devenue un sujet banal d’ amplification. Pour exciter plus vivement l'intérêt par un contraste, on $ est complu : à dire que la Nature se montrait peu soucieuse du sort des individus ; - et pourtant c’est encore à l’aide d’une production qui n’a, ab quelque sorte, pas de limites, qu’elle assure l'existence tempo- raire et le complet développement d'un grand nombre d’entre éux. l’histoire entière du cambium dépose en faveur de cette assertion. J'en fais particulièrement la remarque à l'occasion dés gros vaisseaux de la racine du Dattier. EL’ exemple est des plus instructifs : à lui seul il suffit pour mettre sur la voie d’ une JRPRAEnSe interprétation de tous les faits analogues. De même que les utricules dont j ai parlé pis haut, ces gros vaisseaux, qui, à vrai dire, ne sont que des séries d’ fetes ajustées et aa bou à bout, passent de l’état — 2 3 22p02 a C.Vocan. B.ZLoranthus. À. SJ'antalum album. Bot. Tom.11 PI 4. Anr, des Setenc.nat 27 À se PPT A Genlisca aiy'ea Bot.Tom.u.Pl.6. Aruv.des Seience.nat. 2° Serre. LCY ‘QG Ci je LS IX Se/ueiden del, Formalion de l Embryon Dot.Tom °20: FUN Apruv. des Jecenc nat. 2° Serce 22 | S ) (ON NE à CT. ([æ] (en) à Q OR O J LR (O}- \ (o) Formation de l'Embryon PCR OP PET PS OT PO TT) Et Dr wi # &- ( Nes { Ann.der Setence.nat. 2° Jerte . K PSS See PE 6 Ts D JSchleiden del . formation de l'Embryon. Se 2 Pot.Tom.n.?l.68. © e° © Ssasresoh a < de RE PL ra à à $ < S à Ÿ Ÿ Ÿ $ se è no ne De lo Bot. Tom.11 PL10. nat 2° Serre Ann. des Science. » PE à CS T D ue Cravésurpéerepar A. delaplans formakon des Cllules LE Ann. des Seine nat.2® Serie. Bot.Tom .u.Pl.21. 1.6Arumalcules spermatiques des Mousses CA Jpirilim osellatoria &.Gomphonema vuide . \ “ 4 So _ \ 1 be. L D + . À É = \ >= = 1 \ 1 Se L ’ | ) | : 4 ’ ‘ » - . ' , # Cv Ann.es Secenc. nat. 2° Sèrte Bot. Tom:11.1U 33. YO TS A} ) RSS CU 4062; JOCNYOUE, _ 202 POCCPOAOCSE CAC 2 © - DA + 900000606670 No \{ = \ \\ | \ \ l TZ NS Z, L, Dr or Sienc nat 2 Serre Boe Lou lhe k DE 15. 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