R.. — é em u LR) PE, Res SARA * / ANNALES DES SCIENCES NATURELLES, PAR Lt MM. AUDOUIN , a. BRONGNIART #r DUMAS, COMPRENANT LA PHYSIOLOGIF ANIMALE ET VÉGÉTALE , L'ANATOMIE COMPARÉE DES DEUX RÈGNES , LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, LA MINÉRALOGIE , ET LA GÉOLOGIE. TOME VINGT-TROISIÈME, ACCOMPAGNÉ DE PLANCHES. PARIS. CROCHARD, LIBRAIRE - ÉDITEUR , AUE ET PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE , N° 13. 1831. MX FOOT ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. / AAA AA A MU MU AV ALL LUS DATA LAN LARG Mémoire sur la possibilité d'obtenir un jour, à volonté, la reproduction d'un. végelal phané- rogame , ou d'ordre supérieur, de l'un des innombrables grains vésiculaires de globuline contenus dans les vésicules-mères dont se com- posent, par simple agglomeration , tous les tissus cellulaires végétaux ; Par, P: J. F. T'urprs. Tel est le titre sous lequel j'ai déjà fait connaître que des grains vésiculaires de globuline développés dans les vésicules du tissu cellulaire des feuilles del’ Ornithogalum thyrsoides., s'étaient convertis en un grand nombre de bulbilles (1), lesquelles après avoir été détachées en- LS (1) Cette plante est tellement disposée à produire des bulbilles , que fort souvent on en trouve dans les aisselles des bractées ou feuilles flo- rales les plus inférieures de l’inflorescence. Ge sont des fleurs qui se trouvent arrêtées sous la forme d’un bourgeon hulbifère, comme cela arrive dans plusieurs espèces d’Aulx. XXII, — Mai 1831. ï 1 ÊY suite des feuilles: mères el RA47A LE sol, avaient re- produit des individus parfaits et semblables, en tout, à la plante-mère dont les feuilles productrices avaient été arrachées (1). Dans un précédent Mémoire, intitulé : « Observations sur l'origine commune’ ét là formation de tousiles corps propagateurs végétaux, et particulièrement sur un nouveau mode de ces corps propagateurs (2), » j'ai dé- veloppé le même fait en l’appuyant:d’analogies puisées dans les végétaux d’ordres inférieurs, comme les Glo- bulina , les Conferves, les. Champignons, les Algues terrestres et les Algues marines ou Thalassiophytes, dont Ta *: la globuline conténue dans des vésicules analogues à celles des tissus cellulairés, est le seul moyén de repro- duction' de ces végétaux simples. Dans cé Mémoiré j'ai séulémént donné la figure de la feuillé productrice ët le développement à ses surfaces , des grains de globulineeii bulbilles , plus la germination ou l’enracinement de celles-ci , après avoir été livrées au sol. Dans l'autre’, ‘je’n’4i pas été plus loin; mais dans une note, j'ai promis de donner : 3) une bonne figure de la plante entièrement développée, telle que j'ai eu l’hon- neur de la présenter à l’Académie royale des Sciences ét à la Société d'Horticulture de Paris ; c’esttà-dire, chargée de ses fleurs et de ses fruits: Le temps nécessaire au dé- (1) Annales de la Société d’Horticulture de Paris , 17° livraison , t. IV, janvier 1829. (2) Mn. du Mus. d'Hist. nat. , année 1828, t. XVI, P: 197; PI. 10 et 11. (3) Les Mém. du Mus. d'Hist. nat. (2 veloppement de ces bulbilles en sé parfaite , a été de 22 mois. C'est pour m'acquitter de cette promesse que je reviens aujourd'hui sur un fait extrèmement remarquable, en produisant dans. tous ses détails, l’image et la descrip- tion exacte d’une plante dont nous ne possédons-encore que de mauvaises ou de médiocres figures (1), dont le berveau ou le conceptacle a été une: vésicule incolore du tissu cellulaire d’une feuille isolée d’un individu de la même espèce; et l'origine ou la seminule reproductrice l’un de ces petits grains vésiculaires de globuline verte développés par extension, des paroïs intérieures de la vé: sicule-mère. | Avant de passer : cette description;.je désire que l'on me permette de.rappeler le:plus brièvement qu'il me sera possible , que, 1°. le tissu cellulaire des végétaux appen- diculés (2) est,seul chargé de da propagation de l’espèce ; nr) La figure en couleur, donnée par M. Redouté, représente’ un indi - vidu rabougri, et. manque totalement, comme cela arrive toujours dans ce magnifique ouvrage , des analyses propres à faire connaître les différentes parties de la fructification. il s’y trouve bien trois figures, mais elles sont si pauvres , si insignifiantés et’si fautives , qu'il vaudrait :beaucoup mieux qu'il n’y en eût pas du tout. Par exemple , i:y à un périgone ouvert ( non une fleur ouverte, comme on le dit dans l’expli - cation }, dans lequel on a omis la sixième étamine et le caractère essentiel de l'espèce, qui consiste dans les trois étamines bi-appendi- culées. Je sais que l’auteur parle de ce caractère ; maïs il est malheureux qu'entre lui et l'iconographe il n’y ait pas eu plus d'harmonie: (2) J'ai anciennement proposé de diviser les végétaux en deux grandes classes: celle des {nappendiculés, où privés de nœuds vitaux et de feuilles, et celle des Æppendiculés ; ou pourvus de nœuds vitaux, de bourgeons et, de feuilles. Dans les premiers il y a unité, quoique souvent rameux;-dans les seconds il:y à composition, c’est-à-dire, (8) »° que chacune des vésicules dont se compose par agglo- mération ce tissu, est un véritable Conceptacle,-des pa- rois intérieures duquel naïssent, par extension, un grand nombre de Seminules (Globuline); 3° que chacune de ces seminules , étant convenablement excitée , peut de- venir en se développant et en se faisant jour à travers les tissus, un corps propagateur de l’espèce ; 4° qu’il faut bien remarquer que les végétaux inappendiculés, les Globulina , les Confervoïdes , les Champignons , les Lichens , les Thalassiophytes, qui ne se composent les premiers que d’une seule vésicule , les seconds de fila- mens tubuleux simples ou articulés, et les troisièmes, d’un grand nombre de vésicules agglomérées en tissu cellulaire, ne se reproduisent que par des seminules en- tièrement'analogues aux grains vésiculaires de globuline contenus dans les vésicules-mères du tissu cellulaire des végétaux appendiculés; 5° qu’un individu vésiculaire d’une espèce de Globulina ou de Bichatia , rempli de ses seminules ou de sa génération future, estentièrement l’analogue d’une vésicule remplie desa globuline et isolée de l’agglomération d’un tissu cellulaire, d’un végétal d'ordre plus élevé; 6° que l'analyse des tissus et des corps propagateurs de la Truffe (1) sert de passage et conduit naturellement à cette importante vérité. Les personnes qui ont cru que les corps propagateurs autant d’individualités distinctes qu’il s’est développé de bourgeons annuels à Ja suite les: uns des autres. Zcon. élém. des végétaux , p. 30. Panckoucke , 1820. | (1) Voir mon Mémoire intitulé: Observations microscopiques sur l'organisation tissulaire, l'accroissement et le mode de reproduction de la Truffe comestible, etc. Mém. du Mus. d'Hist, nat., t. XV, p. 243. (9) des végétaux appendiculés, soit les réguliers, soit les adventifs ;;étaient produits par le prolongement des fibres, ne l'ont dit d’abord qu’à priori, et ensuite parce qu’elles n'avaient pas réfléchi que tous ces corps, dans leurs pre- miers développemens, ne sont composés que de tissu cellulaire pur; que conséquemment les fibres de la plante-mère ne se prolongent jamais dans ces productions dans l’épaisseur desquelles des fibres nouvelles naissent et se développent pour le compte du j jeune individu. Les fibres roulées en hélicine et rangées longitudina- lement par faisceau , dans l'épaisseur du tissu cellulaire des feuilles de l’Ornithogalum thyrsoides, n’ont eu aucune part dans la formation et dans le développement des nombreux embryons-bulbilles qui , après avoir percé la cuticule, avaient sailli aux surfaces de ces feuilles. Ces embryons , qui n’offraient encore que du tissu cel- lulaire pur et seulement enveloppé d’une jeune cuti- cule, provenaient, sans le moindre doute , chacun de l’un des innombrables grains vésiculaires de globuline contenus dans les vésicules agglomérées du tissu cellu- laire des feuilles-mères (1). | ORNITHOGALUM THYRSOIDES, H. K. VÉGÉTAUX | APPENDICULÉS ,- Moébhrétophyr His (6\. * Hexandrie monogynie, Lin. —Asphodèles, Juss, — Liliacées. Ornithogalum thyrsoides. O. foliis latis ciliatis , corym- (1) On comptait sur les deux faces, mais principalement sur celle supérieure ; et sur les bords de l’une de ces feuilles ; jusqu’à 133 de ces singuliers embryons. | (a) L’embryon végétal de la graine , mal compris d’abord, reçut, soit dans son entier, soit dans ses parties, des dénominations tantôt insi- (1) bosis multifloris racemiformibus, filamentis alternis furcatis , foliis lanceolatis. Ait. Kew, I, p. 442. — Willd., Sp., t. Il, p. 124. — Pers., Enchir., t. 1, p. 365. — Gawl. in Curt., Bot. Mag., 1164: — Murr., Syst. , 328. — Thunb, , Prodr., 62. — Jacq., Hort. Vind., LE , p. 17, tab. 28. — Mill. > IC, , 128, tab. 192. — Houttw. Lin. Pf. Syst. , “. » P- 347, tab 80, fig. 3. — Poir. , Encycl. , t. IV, p. 616.— Red. Lil, t VE ,p. 333, tab. 333. — Desf., Catal. Hort. Par. ,p Le edit. 1829. ORNITHOGALE en thyrse. Description. Buzs£.— La partie inférieure de cette plante se dis- lingue par une bulbe arrondie , légèrement déprimée ; gnifiantes, et tantôt erronées. Dans son entiér} on le nommait cœur ou. côérculum de la graine, et comme l’erreur enfañte l’erreur, on alla jus- qu’à comparer les petites feuilles de ce végétal naissant aux oreillettes du cœur des animaux. Les premières feuilles de cette plantule embryon- nifère récurent le som insignifiant , et d’une application toute spéciale, de cotylédon. La tigellule , toujours fixée par sa base au végétal-mère , toujours ascendante dans son accroissement, fut long-temps et est encore considérée par presque tous les botanistes comme une radicule, lorsque celle-ci ne peut naître que dans la germination, et lorsque l'embryon est isolé de sa mère. Enfin, dans le bonrgeon terminal de la plantule-embryon , on trouva une plumule (petite plume}, parce que ce bourgeon , dans le Pois, dans le Haricot et quelques autres Légu-. mineuses , présente deux petites feuilles opposées et plicatulées, qui ont jusqu’à un certain point l’aspect de deux petites plumes. p Cotylédon, qui veut dire ombilic, nombril, coupe, vase, où toute autre chose creusée en entonnoir, n’exprimant aucune des nombreuses formes qu’affectent les premières feuilles de embryon végétal, Aubert Dupetit- Thouars a proposé de remplacer cette dénomination absurde par celle très-convenable de proitophylle { première feuille de la plante). C’est pour étre conséquent avec cette excellente dénomination ; que je pro- pose à mon tour eélles de monoprotophyllés pour tous les végétaux (441 cette bulbe se compose de la base engainante, charnue ou membraneuse de toutes les feuilles radicales de la plante et de la base tronquée et radicellée de la tige. Racine. — La racine pivotante, n'ayant eu qu'une très-courte durée, après la germination (comme celà arrive à tous les végétaux appendiculés, monoproto- phyllés) , est remplacée par une foulée de radicelles laté- rales supplémentaires, coléorhizées, simples, blanches et sinueuses (1). C’est une racine fibreuse, fasciculée. ice TERRESTRE. — Cette partie considérée dans la , composition de la bulbe, lorsque celle-ci n’est encore qu’à. l’état d'oignon ou de gemme, forme une sorte de \ | plateau charnu qui présente déjà an système ascendant co- appendiculés , dont l’embryon ne présente d'abord qu’une feuille laté rale et engainante ( monocotylédons ); et diprotophytllés pour tous les végétaux appendiculés ayant des embryons pourvus de deux , de trois , de quatre , ou d’un plus grand nombre de feuilles opposées ou verticil lées ( dicotylédons). Quelques embryons de cette division, comme ceux des Z ecythis, Bertholetia, Pekea, Cuscuta ; etc , etc. , peuvent être réduits à la partie edséntidie de tout corps propagateur végétal , je veux dire à la tigelle , et manquer absolument de protophylles Une autre erreur capitale , toujours relative à l'embryon de la graine, cousiste à croire que ce corps propagateur est autre chose qu’un bour- geon terminal qui émane directement , et par simple extension, des tissus de la plante-mère, et qu’au contraire il naît isolément et de toute pièce au milieu de l’espace ou de la cavité de Povule, (x) La sinuosité de la plupart des racines est. due à la résistance qu’elles éprouvent dans la terre. Celles qui se développent dans Pair ou dans l’eau pouvant s "étendre facilement dans ces milieux, sont droites. Tout le monde a pu remarquer que les radicelles des belles , sque figures de Liliacées , peintes par M. Redouté , sont presque toutes re présentées comme si elles s’étaient développées daus des carafes rem- plies d’eau , et non dans le sein de la terre, CT / nique, qui porte les feuilles, etun système descendant très- court et tronqué, d’où partent latéralement les radicelles. Cette tige, plus tard, s'élève et produit la tige aérienne (hampe), l’inflorescence et la fructification qui la ter- mine. LAN Feuirzes. — Les feuilles les plus inférieures sont courtes , brunes ou incolores et écailleuses ; elles sortent à peine au-dessus du sol; celles qui se développent en- sulie au nombre de dix à douze , longues de dix à douze pouces, larges de un à deux pouces, engaînantes à leur base, pointues au sommet, marquées de quinze à vingt nervures longitudinales et parallèles, sont vertes, éta- lées , lisses, molles , aqueuses et ont leurs bords mem- braneux et ciliés. Toutes ces feuilles sont disposées al- ternativement et en spirale autour de la tige conique de la bulbe, et d’une manière si rapprochée les unes des autres, que les entre-nœuds où mérithalles n'existent que par la pensée. Tice AÉRIENNE. — Du centre de la bulbe où du milieu des feuilles, s'élève par extension du sommet conique du plateau, unetige droite ougracieusementfléchie, cylindri- que, lisse, nue, haute de neuf à dix pouces, grosse comme une plume à écrire et se terminant par l’inflorescence et par la fructification de la plante. - InFLonescENCE. — Dans la partie terminale de la tige, il se développe une vingtaine de nœuds vitaux, disposés alternativement et en spirale, bordés ou accompagnés chacun par une feuille florale , longue d’un pouce, large de quatre lignes, pointue, oblique, en cuiller, verte, marquée de quelques nervures parallèles, scarieuse en ses bords et non ciliée. A l’aisselle de ces feuilles florales , il (13) sort une fleur blanche à anthères jaunes, portée sur un pédoncule cylindrique, long de huit à quinze lignes. L'ensemble de ces fleurs et de ces feuilles florales forme une inflorescence d’abord en corymbe, puis en grappe ou en thyrse, à mesure que cette partie se développe et que les mérithalles s’allongent. Mon dessin représente le premier âge de l’inflorescence. Fzeur. — La fleur , comme étant un rameau terminé, se compose de sa tige et de ses appendicules foliacés; parmi ceux-ci, on trouve cinq verticilles formés chacun de trois folioles , savoir : celui du calice, celui de la corolle, celui * des trois étamines inférieures , celui des trois étamines su- périeures, et celui enfin qui forme, au moyen detrois feuil- les soudées entre elles , le pistil. Les dernières feuilles de ce rameau-fleur servent. d’enveloppes protectrices aux embryons, et constituent la partie extérieure des ovules et par suite l’enveloppe tégumentaire des graines. Les deux premiers verticilles sont , l’un le calice et l'autre la corolle. Les folioles qui composent chacun de ces verticilles sont ovales, un peu aiguës, blanches et éta- lées en étoile; celles du calice ou du verticille le plus ex- térieur , sont. plus robustes et marquées à leur base d'une nervure verdâtre ; celles de la corolle, plus déli- cates, ont les bords de leur base repliés vers l’inté- rieur (1). | | | (7) Les organes appendiculaires des végétaux étant tous analogues , ayant tous une origine parfaitement identique , et tous pouvant, con- séquemment , apparaître, selon certaines circonstances, sous leurs véritables formes , celle de la feuille, il en résulte cette impossibilité absolue ‘le di-tinguer nettement ces organes appendiculaires entre eux ; : | (14) | Éramines. — Les étamines (2), au nombre de six, de moitié plus courtes que les folioles du calice et de la corolle et opposées à chacune de ces folioles, forment deux verticilles distincts. Les trois étamines du verticille inférieur ont leurs filamens simples, membraneux et opposés aux folioles du calice ; celles du verticille supé- rieur, opposées aux folioles de la corolle, sont un peu et de là ces trop nombreuses et inutiles d'seussions sur les HS icules dont se compose Îa fleur. | Tous ces appendicules , tels que les bractées , les folioles des calices, celles des corolles , celles atténuées en étamines , celles des phycostè- mes , celles , soudées , des pistils, et enfin celles, également soudées , qui forment les ovulés et qui abritent plus tard l'embryon , étant toutes identiques, on les voit à tout moment , et pour eela il ne faut qu’une assimilation de substance nutritive plus abondante, verdir ; prendre plus d’accroissement , et devenir ce qu’ils sont véritablement au fond , des feuilles. Dans ce cas de végétation, la fleur , convertie en une branche feuillée, représente dans son tourgeon terminal ce qui, à l'é- tat normal , aurait été l'embryon. : C’est à tort que l’on a prétendu que les fleurs des végétaux mono- protophyllés (monocotylédons) manquaient de corolles. Dans toutes ces fleurs on distingue parfaitement deux verticilles superposés et com- posés chacun de trois folioles. Ces deux verticilles , entièrement ana- logues à ceux que partout ailleurs on nomme calice et corolle , offrent quelquefois , Comme dans les Commelina , les Tradescantia , ete., des couleurs et des solidités de tissu extrêmement tranchées. (1) Les étamines qui se développent en feuilles vertes démontrent que le filet est un pétiole, les lobes la lame , et le connectif, $oitarticulé , soit seulement la continuité du filet, la nervure médiane de la lame. Une chloranthie provenue de la fleur du Fraïsier des Alpes, et que j'ai en ce moment sous les yeux , m'offre ses vingt étamines converties en autant de feuilies vertes, lohbées ou dentées et pétiolées 4 moyen des filets. (Voyez mon Rapport sur cette chloranthie, Annales d’'Hortict, septembre 1830, t. VEE , p. 138.) Une étamine sans filet, c’est-à-dire, une anthère immédiatement assise sur le lieu où! elle naît , est compa- rable à une feuilie sessile ou dépourvue de pétiole. (as ) plus longues eL portent le caractère distinctif de lespèce, qui est d’être très-élargies à leur base et munies de deux appendieules laminés et recourbés en croissant de dehors en dedans (fig. 7 b). Les anthères sont Jaunes , vacillantes, comme arti- culées, par leurs connectifs , sur le sommet aïgu des filamens ; elles sont oblongues , bilobées , biloculaires , s'ouvrent longitudinalement et regardent le centre de la fleur. Les loges sont remplies d'abord d’un tissu cellu- laire dans les vésicules duquel il se développe un grand nombre de vésicules polliniques , sphériques , lisses et contenant dans leur intérieur une foule considérable de plus petites vésicules douées d’un mouvement équivo- que (1) de trémulation ou de grouillement. (1) Depuis que je m'occape de l’observation microscopique des végé- taux , j'ai toujours remarqué le mouvement de grouillement plus ou moins vif que présentent les petits globules pleins ou vésiculaires des diverses parties des plantes, lorsque, bien entendu, ces corps sant _très-lénus, et abservés dans l’eau. Si j'ai toujours négligé d’en parler, c'est que j'ai pensé que ce mouvement dépendait de plusieurs causes environnantes et tout-à-fait étrangères aux globules, telles qne l’évapo- ration rapide de la goutte d’eau , l'absorption du liquide par les glo- bules ; ce qui doit nécessairement les mettre, dans un état de tourment + et de mouvement , etc... etc. C’est une coque d’œuf, placée à la surface d’un liquide qui s’y balance, qui y présente divers mouvemens tous dus à une foule de causes qui lui sont étrangères. _ C’est encore ce mouvement qu'offrent des graines de Haricot plongées dans de l’eau en état d’ébullition. On a remarqué que certains pollens végétaux, tels que celui du Dattier ( Phœnix dactylifera) , du Châtaignier, de l’Epine-vivette, de lAylanthus , etc., etc. , répandaient une odeur de sperme animal, et de là on en a conelu en faveur de l’analogie de ces deux matières, rela- tivement à la fécondation. Si nos études avaïent, été plus méthodiques, si, en toutes choses , = (16) Parmi les vésicules polliniques , 6n trouve beaucoup de raphides cristallines qui se sont formées entre les vésicules du tissu cellulaire des loges de l’anthère (fig.8e). | Pisriz. — Le pistil ou l'enfance du fruit, plus court que les étamines , est libre. Considéré seulement dans ce qui doit devenir le péricarpe, il est composé d’un cin- quième verticille de trois folioles roulées en cornet de dehors en dedans et soudées entre elles, de manière à former un ovaire trigone, triloculaire et polysperme. nous apprenions À avant B, la connaissance des végétaux aurait dû naturellement précéder celle des animaux , parce que les choses les plus simples peuvent seules éclairer les choses les plus composées. L’orga- nisation approfondie des végétaux aurait prodigieusement expliqué lor- ganisation plus compliquée, mais toute végétale , des animaux. Avec une telle méthode , on eût parlé tout autrement qu’on ne la fait. Au lieu de dire que certains végétaux contiennent des matières ani- males , on eût plutôt dit que les animaux renferment des matières vé- gétatés. L'odeur herbacée des pollens, odeur que l’on retrouve plus ou moins au fond de tous les tissus végétaux, ayant été d’abord appréciée, on auraït dit, en parlant de celle du sperme animal , qu’elle était her- bacée , et que cette odeur donnait à connaître tout ce que cette sub- stancé a d’élémentaire ou de végétal. Ceci ne paraîtra point un jeu de mots aux personnes habituées à réfléchir, et qui savent comment les choses de la nature se tiennent et s’enchaînent du plus simple au plus composé. On a encore trouvé que le pollen du Dattier, en se putréfiant, exha- lait une odeur de fromage pourri, et qu’il contenait une matière ani- male. Le pollen du Dattier, comme tous les tissus organiques végétaux, ne contient rien autre chose que de La matière végétale. Quant à l’odeur de vieux fromage , elle est due à ce que cette substance est oléagineuse. Beaucoup d’autres tissus végétaux sont dans le même cas. Je ne citerai, pour terminer cette note déjà trop longue, que la Noix ou plutôt le gros périsperme du Cocos nucifera, qui, lorsqu'il se décompose, rancit, mollit , et répand une odeur insuphortable de fromage pourri. (+ (PR Les trois nervures médianes de ces feuilles ovulaires en se prolongeant au-delà de l'ovaire et en se terminant par autant de glandes papilleuses, visqueuses et latérales, forment un style composé et triangulaire et un stigmate trigone composé. Ovuzes. — Les ovules, ou l'enfance de la graine , sont nombreux ; ils naïssent latéralement et sur deux rangées verticales , des bords rentrans des feuilles ovulaires ; ils sont sessiles , de la forme d’un pépin de pomme et ont un micropyle situé près du point d'attache et du côté su- périeur ou côté qui regarde le stigmate (fig. 12, D). Fruir. — Dénomination par laquelle on comprend la collection des parties suivantes : l’ovaire, l’ovule et l'embryon développés, ou, en d’autres termes , le péri- carpe, le tégument de la graine et l’embryon; plus quelquefois des organes accessoires, comme périsperme, aille , involucre , pédoncule et tige (1). . Péricarpe. — Le péricarpe est mince , membraneux, trigone , triloculaire , légèrement aplati , surmonté d’un reste de style et accompagné à sa base par les étamines et les six folioles du périgone qui s'y flétrissent. La déhiscence ou la rupture du péricarpe pour la dis- sémination des graines, a lieu sur la nervure médiane des feuilles péricarpiennes. Graine. — Les graines, ovules développés , toujours (1) L’involucre hérissé de la Châtaigne , celui composé de trois feuilles soudées et succulentes de la Figue , celui cupulifère et écailleux du Gland, les nombreuses bractées écailleuses des Cônes et des Ananas, la tige terminale épaissie, succulente et parfumée de la Fraise, le pé- doncule charnu, aqueux et coloré , qui porte la noix d’acajou ou de caju, etc., etc., toutes ces parties sont considérées comme apparte- nant au fruit. XXII. 2 (18) attachées sur les bords rentrans des feuilles du péricarpe, qui leur servent de placentas , diffèrent des ovules par un volume plus considérable, par un changement de couleur qui de blanc est passé au brun, par plus de con- sistance , par la forme anguleuse à cause du défaut d'es- pace ; mais bien plus particulièrement par la formation d’un périsperme farineux et par le développement de ce petit bourgeon ou bulbille terminale que l’on appelle un embryon. Empryon. — L’embryon ou corps propagateur de l'espèce, développé par extension des tissus de la plante- mère , se présente sous la forme d’un petit cylindre un peu courbé , obtus aux deux extrémités et assis immé- diatement sur le point qui unissait la graine au péricarpe et conséquemment à la plante-mère. Cet embryon coupé longitudinalement offre un protophylle ou cotylédon engaîinant, charnu, plein dans sa partie supérieure, épais du côté de son insertion, plus mince du côté de la lame. Ce protophylle abrite et protége la gemmule ou bour- geon terminal de l'embryon, de la même manière que les bases pétiolaires des feuilles des Virgilia lutea , Platanus orientalis, et P. occidentalis , enveloppent leurs bourgeons latéraux et axillaires. Germination. La graine isolée de la plante-mère et confiée au sol ab- sorbe l’humidité et se gonfle ; l'enveloppe environnante se déchire et se détruit ainsi que le périsperme. L’embryon dans lequel seul réside la vie et l'espérance d’une plante future, se réveille et végète. La gemmule, en se dévelop- / > (19) pant , perce le côté mince du protophylle, chasse latéra- lement celui-ci sur le côté de son insertion (1), et con- tinue de s'élever au moyen d’une tige et de plusieurs feuilles engaïînantes , alternes et en spirales. De l’extré- mité inférieure de la tigelle ascendante de l'embryon (car à cet âge il n’y a point encore de radicule) s’allonge ur mamelon radiculaire terminal (2), puis quelques autres latéraux ; l'accroissement de l'écorce de ces matmelons n'étant que de très-courte durée, il en résulte que les radicules internes la déchirent, qu’elles s'étendent et qu’elles abandonnent au point de leur origine les frag- mens tubulaires de cette écorce , que l’on a désignés sous le nom de coléorhize ou étui de la racine. Histoire. L’Ornithogale en thyrse est, comme tant d’autres plantes bulbifères, originaire du cap de Bonne-Espé- rance. (1) Les embryons des Graminées ressemblent parfaitement aux embryons des Lihacées. Comme ceux-ci , leur protophylle est une gaine attachée latéralement, et enfermant complètement la gemmule : la seule diflérence proyient de ce que, dans l'embryon de la plupart des Graminées , il y a une soite de germination anticipée sous le tégument de la graine, e’est-à-dire ; que la gemmule, en prenant de l’accroisse- ment , perce le côté mince du protophylle, et , en le jetant de côté, lui donne l'aspect d’une scutelle. En cet état, il a été méconnu, et ayant été considéré comme un organe spécial à cet ordre de végétaux , les uns, tels que Louis Claude Richard . en ont fait un corps radiculaire , et les autres, tels que M. Henri Cassini, un carnode. Toutes ces déuomina- tious différentes, appliquées à un seul et même organe, embrouillent singulièrement les idées, couvrent les choses de mots, et nuisent beaucoup aux progrès de la science. S (2) Cette radicule terminale ou pivotante se détruit très-prompte- ment dans tous les végétaux monoprotophyllés. (20) On le cultive dans un grand nombre de jardins où où le confond assez souvent avec l’Ornithogale d'Arabie. Ses fleurs, qui répandent une odeur assez suave , s’épa- nouissent dans Îles mois de mai et de juin. Peu de temps après, les fruits mürissent, les graines se disséminent et la partie aérienne de la plante pourrit et disparaît à la surface du sol. L’oisnon ou le bourgeon terrestre seul persiste, ou, ce qui est plus exact, de nouveaux bour- geons, bulbines ou cayeux axillaires , car c’est toujours la mème chose , végètent , poussent de nouvelles feuilles et reproduisent ou perpétuent l'espèce. Ce moyen, qui est indépendant de celui des embryons de la graine, a l'avantage sur ce dernier de mieux conserver les nuances qui caractérisent les variétés. Dans les Observations publiées à la suite de la description de l’Ornithogale en thyrse, dans les Liliacées de M. Redouté, on trouve : « En séparant cette espèce de l’Ornithogale d'Arabie, nous suivons le sentiment de Jacquin et de la plupart des botanistes qui ont écrit depuis lui; mais nous ne sommes cependant point certains que cette distinction soit bien fondée. » « Parmi les caractères qui ont servi à l’établir, il n’en est aucun qui soit de quelque importance, si ce n’est celui qui se tire de la présence des cils courts dont les feuilles sont hérissées sur leurs bords, et que nous n'a- vons pu apercevoir sur des échantillons du véritable Ornithogale d'Arabie , recueillis en Barbarie par M. Des- fontaines (1); mais nous n'avons pas vu un assez grand (1) Les échantillons secs de lOrnithogalum arabicum qui se trou- vent dans les herbiers du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, et dans Il } (21) nombre d'individus de cette dernière espèce pour nous assurer que ses feuilles en soient constamment privées. » Rien ne me paraît plus distinct que l’existence de ces deux espèces , si l’on fait attention aux caractères suivans. Dans l’Ornithogalum thyrsoides , les fleurs offrent trois étamines à filamens élargis, bi-appendiculés, et trois étamines à filamens simples , qui alternent avec les premières. Dans l’'Ornithogalum arabicum , les six étamines sont égales entre elles et simplement membraneuses. Dans la première espèce , les feuilles sont larges et ciliées sur leurs bords ; l’inflorescence devient, en se développant, une grappe ou un thyrse long de trois ou quatre pouces. Dans la seconde, les feuilles sont longues , creusées en gouttière, mais étroites comme des feuilles de ja- cinthe et privées de cils sur leurs bords ; l’inflorescence esl presque un corymbe. EXPLICATION DE LA PLANCHE I!I, Fig. 1. Un individu en fleurs et en fruits, de grandeur naturelle , tel qu’il a été présenté en nature à l’Académie royale des Sciences de l’Institut , en sa séance du 20 octobre 1828, et à La Société d'Horti- culture de Paris, le 5 novembre de la même année. Oss. Cet individu est l’un de ceux développés au Jardin du Roi, BE et provenant de quelques bulbilles que j'avais données, lesquelles bulbilles étaient le résultat , par développement , d’autant de grains vésiculaires de globuline excités et accrus aux surfaces et sur les bords de quelques feuilles détachées d’un pied d’Ornithogalum thyr- soides. Ces bulbilles, sur une seule feuille, étaient au nombre de 133. celui de M. le professeur Desfontaines , étant réduits aux hampes > AUX Bractées et aux fleurs , il a été impossible de s’assurer si les feuilles de aette espèce sont pourvues ou privées de cils. * (22) a, ognon ou oignon. Bulbe tuniqué ou tuniquée, rangée à tort parmi les racines. Cetté bulbe est une sorte de bourgeon , comparable à Ja ‘ fausse Lige des Bananicrs ( Ognon aérien et colomniforme }, et à cette colonne verte et lisse que l’on appelle le chou dans les Palmiers du genre Æreca. Une tige. cylindrique , déprimée en plateau, tronquée inférieurement par la destruction prompte du pivot de la racine, conique dans sa partie supérieure , et sur laquelle sont insérées alter- nativemént en spirale , et d’une manière excessivement rapprochée, toutes les feuilles inférieures de la plante, compose la bulbe arron- die et légèrement aplatie de P'Ornithogalum thyrsoides. ce, c. Immédiatement au-dessous des feuilles écailleuses les plus exté- rieures de la balbe sortent latéralement de la tige un grand nombre de radicelles simples, cylindriques, sinueuses ou serpentantes (à cause de la résistance qu’elles ont éprouvée dans la terre) , blan- ches, obtuses vers leurs extréimités, munies à leur origine d’un reste de coléorhize ou étui dans lequel elles ont d’abord été contenues; c’, coléorhizes. Oss. Il n’y a que cet ample faisceau de radicelles qui mérite le nom de racine. Dans ce cas-ci , C’est une racine fibreuse , fasciculée , à pivot trohqué. La bulbe tout entière appartient rigoureusement au système ascendant ; elle est le bourgeon terminal de ces sortes de plantes. ; b,b,b, feuilles vertes et largement développées de la bulbe-bourgeon. Le bord de ces feuilles, va à la loupe, est membraneux , transpa- rent et cilié, ou muni d’une double rangée de poils tubuleux. c”, €”, hampes cylindriques ; vertes, luisantes, produites chacune par une tige terrestre. La grande appartient à la tige principale ; la pe- tite dépend d’un bourgeon ou cayeu axillaire : e’est le produit d’une nouvelle génération. d,d. Sur ces bampes ou tiges nues , dans presque toute leur longueur, se développent des nœuds vitaux , bordés de feuilles rudimentaires ou florales , et disposés alternativement et en spirale. e. À l’aisselle de ces feuilles florales est situé un nœud vital ou con- ceptacle, duquel il résuite le d veloppement d’une deuxième généra- tion, qui apparaît sous la forme d’une fleur pédonculée. Fig. 2. Portion très-grossie du bord d’une des grandes feuilles inter- médiaires ou radicales de la plante, — a, partie verte et contenant du tissu cellulaire ; b, partie membraneuse , réticulée, transparente , L'. eutrel fee à (39 réduite à da cuticule ; et privée dé tissu cellulaire ; c, bord cilié ; cils du poils tabuleux , simples , transparens , développés par extension de la cuticule. Fig. 3. Autre portion de feuille grossie 27 d'Téñà et dont la coupe est vue dans le sens de la longueur, Oss. Cette portion de feuille a été extraite de l’une de celles qui avaient produit, à leurs surfaces un graud nombre de bulbilles où corps propagateurs. 3 a, partie fudiquant la Cuticule sous laquelle se sont développées. les vésicules composant le tissu cellulaire. Cette partie de, la cuticule est non-seulement réticulée , mais elle est encore munie çà et, là de ces “vésicules géminées , courbées et rempliés de À he Léo colorée, aux- quelles on a donné la dénominatiou de pores ou de stomates. b, partie de la cuticulé dépourvue de stomates , et sous laquelle il ue s’est point développé de vésicules de tissu cellulaire. Oxs. C’est à cette privation de vésicules , ou, pour parler plus exactement, à la privation de la globuline verte contenue dans ces vésicules qu'est due la blancheur ét la trausparence de cette partie | _membraneuse des feuilles. és 'oila bell, simples, dephsd sur deux rängées, et n'étant a une extension de la cuticule. d , un poil coupé pour en faire voir la ie! st e , épaisseur de da feuille. Un amas considérable de vésicules distinctes, individus, jouissant chacune d’un centre vital particulier d'absorption, d’assimilation, d’accroissement., de propagation , sphériques , inco- lores; transparentes , plus développéesaw centre de l'épaisseur de la feuille que vers les faces, ayant cessé de vivre , avec ou sanis espaces angulaires:(méats) entre elles; remplies de grains vésiculaires de globuline verte qui vivent, constitue pour la pe grande partie lé- paisseur de la feuille. f; f; quelques vésicules du tissu cellulaire crevées et laissant échapper un grand nombre de grains vésiculaires de globuline, véritables sémi- nules , soit des vésicules futures d’un nouveau tissu cellulaire, soit de toutes les modifications du corps propagateur de l’espèce. Oss. Ces globules, qui occasionent per leur présence, presque toujours, la couleur des divers organes végétaux, sont seuls vivans (‘24 ) dans le tissu cellulaire , eux seuls peuvent encore absorber, assimiler et s'étendre, et eux seuls, conséquemment, restent susceptibles de se coller par approche dans l’action de la greffe (1), Les vésicules-mères, qui constituent la charpente du tissu cellulaire, ne sont plus que des cadavres qui ont cessé de vivre On peut les comparer à des car- pelles dans lesquels la végétation est éteinte, mais dans lesquels un grand nombre d’embryons vivent et sont prêts à se développer; et enfin , de même que l’on ne peut refaser l’individualité à chacun des embryons dont nous venons de parler, de même nous sommes forcés de l’accorder à chacun des innombrables grains vésiculaires de glo- buline , nés par extension des parois intérieures des vésicules-mères du tissu cellulaire. g. Dans le centre de l’épaisseur de l’amas vésiculaire, il naît dans le sens longitudinal des faisceaux de fibres roulées en spirale (trachées ou, ce qui vaut mieux, hélicines), cylindriques ou peut-être aplaties, pleines ?, transparentes , blanches , et réunies par quatre ou six ensemble. Oss. Ces végétations de seconde formation , dans les tissus végé- taux, sont très-distinctes des vésicules du tissu cellulaire : celui-ci leur sert comme d’une sorte de territoire. Ces deux végétations for- ment des irdividualités séparées , qui n’ont de commun entre elles que de contribuer chacune pour leur propre compte, et par associa- tion , à constituer l’individualité composée d’une plante. hk: Parmi les vésicules du tissu cellulaire, il se forme un grand nombre de raphides cristallines. : i, protubérances produites par des grains vésiculaires de: globuline excités, qui, en se disposant à devenir une bulbille adventive , sou- lèvent la caticule. 1, cuticule cédant et sé. déchirant pour livrer passage à la bulbille sous- jacente. m, bulbilles ayant percé la cuticule. n , une bulbille dans son plus grand développement sur la feuille-mère , (1) Je n’entends parler ici que du tissu cellulaire , et non des fibres ou tubes tigellulaires qui se greflent ou se collent aussi, non directement entre elles , mais bien par les nombreux bourgeons latéraux qui se dé- veloppent le long des tigelles fibreuses des deux masses tissulaires appliquées ou mises en contact. Ciias et étant sur le point de s’en isoler et de végéter sur le sol pour son . FRS compte. , grains vésiculaires de globuline excités et com mençant à devenir bul- "hill ou corps propagateur de l’espèce. Fig. 4. Une fleur avant son épanouissement , pour donner une idée de la manière dont les deux verticilles ou les six pièces du périgone se recouvrent. Fig. 5. La même vue en sens différent. Fig. 6. Une fleur épanouie, plus grande que nature. a,a, a, trois folioles composant) le verticille extérieur de la fleur, celui qui représente exactement le calice, et dont chaque foliole est opposée à l’un des trois carpelles, comme dans tous les calices possibles. | b,b,b, trois autres folioles composant le verticille qui suit immédia- tement le plus extérieur, qui représente la corolle, et dont chaque foliole alterne avec celles du verticille extérieur et avec les carpelles et leurs stigmates , bien entendu. c, €, ©, troisième verticille composé de trois folioles staminifères, élargies à leur base, et munies de deux appendicules membraneux et courbés en croissant de dehors en dedans. d, d, d, quatrième verticille composé de trois folioles staminifères, mais dont la base est dépourvue d’appendicules. Oss. Les appendicules des étamines du verticille inférieur rappel- _lent la ligule des feuilles des Graminées et des Palmiers. Pune des trois parties de l’ovaire destinées à devenir un péricarpe pbs de trois carpelles, J un des trois stigmates. Oss. Ce pistil est un cinquième verticille composé de trois folioles soudées et roulées de dehors en dedans, de manière à former trois f"cornets réunis vers un axe commun , et dont les bords rentrans de chacun de ces cornets donnent lieu à ce qu’on nomme des placentas, desquels naïssent les graines. La fleur, considérée ainsi, se trouve réduite à n’être qu’un véritable rameau terminé, composé, comme toute autre espèce de rameau , d’une tige surmontée d’un bourgeon (embryon, dans le rameau-fleur') et de quelques organes appendi- culaires ( feuilles ). | d Fig. 7. Etamines. a, une des trois étamines du verticille inférieur. 7 (36) h , appendicules comparables à la ligüle de la feuille des Griaminées. c , anthère ouverte, dont les vésicules polliniques sont en désordre, et masquüent entièrement les valves ouvertes de cet organe. d, une des troïs étamines du verticille supérieur, âvant la déhiscénce de l’anthère. Il faut remarquer que les étamines de ce verticille sont plus pauvres que celles du verticille placé au-dessous, dont la base des filamens est munie d’appendices. e, une étamine du verticille inférieur vue par le dos, -f, connectif ou corps servant de point d'union aux deux lobes de Pan- üière , ét de célle- -ci au filament. g, une jutiéré coupée horizontalement. ‘h, connectif. | Fig. 8. Amas composé de vésicu!es polliniques, des plus petites vésicules que celles-ci contiennent , et de raphides, vu sous le microscope. a, Vésicules polliniques fraithes # sphériqués , transparentes, el laissant voir les plus petites vésicules qu’elles contiennent. b, forme que prennent les 4 rer polliniques lorsqu’ elles se dessè- au e, une vésicule dans gti les fetes vésicules s'étaient agglomérées fortuitement. d, petites vésicules échappées des vésicules polliniques, celles que quel- ques physiologistes appellent fluide ou aura seminalis, et dans lequel, par simple hypothèse ; ils croient que réside la puissance , soit d’exci- ter un embryon préexistant, mais qui dormirail toujours: Sans cette ‘excitation , Soit de former lui-même de tonte pièce l'embryon dans le sac ovulaire , soit de s’adjoindre à une substance analogue déjà existante dans l’ovule, et de constituer par cette combinaison le uouvel être. C’est d’après cette dernière hypothèse que dans les ani- maux d'ordres supérieurs nn philosophé moderne , qui a plus rêvé qu’observé , explique la ligne médiane de Bichat , et qu’il prétendique le côté gauche tout entier est fourni par la femelle, et le côté droit | cent le mâle. ; parmi les vésicules polliniques on trouve-un grand nombre de ra- ue cristallines. Fig. 9. Pistil. a , ovaire trigone, triloculaire, polysperme; b, style ; c, stigmate. Oss. Dans la composition de ce pistil, que lon a long-temps regardé comme un organe unique , entrent trois feuilles verticillées , | (‘ag ) ployées sur leurs faces intérieures, de manière à former trois cornets , et à ce que leurs Lordsrentrans deviennent des placentas ou le siége du développement des ovules. Ces trois feuilles-cornets, soudées entre elles dans le cas qui nous occupe , mais libres dans le Dattier, dans la Pivoine , dans l’Aconit , ete., en continuant de s’allonger, produi- sent le style ,et, en s’épanouissant en nne glandule latérale et papil- leuse , elles forment le stigmate dans lequel on a vu la prétendue vulve des végétaux. Les styles ne se terminent pas toujours par une glande ou par des poils. On chercherait vainement ces deux chosés dans beaucoup de styles , ei notammeut au sommet de ceux raides et terminés en pointe d’aiguille , des fleurs fertiles du Châtaignier. Cet épanouissemént, soit glanduliforme ; soit pileux, bien loiu d'exister au sommet de tous les styles, et d’avoir l'importance que l’on y attache, se voit presque partout où lés tissus végétaux se ter - minent : c’est cé qui occasione sur le bord des feuilles des poils ou des glandes. Voyez fig. 2, c. * 4 Pour bien comprendre toute la simplicité organique et physiolo - gique du végétal le plus riche én composition , un grand arbre dico- tylédon par exemple, il faut en réduire l'étude à un seul de ses ra- meaux annuels, en le supposant terminé par les parties dela fructi- fication, car tout le reste de l’arbre n’est qu'une répétition de ce même rameau. | Si nous simplifions ce scion de l’année , de manière qu’il n’ait à son sommet qu’une fleur, qu’un péricarpe, qu’une graine, qu’un em- bryon , nous verrons qu’une tige et des organes appeudiculaires com- posent ce végétal tout entier. Nous verrons que la tige, dans toute Sa longueur, est pourvue de nœuds vitaux plus ou moins espacés, plus ou moins munis de bourgeons, et qu’elle se termine par te dèr- mer bourgeon que l’on nomme l'embryon de la graine. Nous verrons sur le bord de tous ces nœnds vitaux des organes appendiculaires, bien moins importans que la tige, parfaitement identiques , et auxquels, d’après seulement leurs formes, leurs grandeurs , leurs consistances. et leurs couleurs, on a donné les dénominations différentes d’écaille , de feuille, de bractéé, dé calice , de corolle , d’étamine, de phycos- tème , d’ovaire ou de péricarpe , d’arille et de tégument de la graine. Simplifions encore ce végétal ; dépouillons-le dé tous ses organes . appendiculaires, qui ne sont pour lui que des surfaces absorbantes multipliées ; réduisons-le à ce qu’il a d’essentiel, c’est-à-dire, à sa (88: ) : tige et à ses corps propagateurs situés dans sa longueur et à son ex- trémité , dans ce que l’on a trop distingué sousles noms de bourgeons et d’embryons , alors nous verrons’ que toute l’organisation végétale consiste en des masses tissulaires composées de vésicules agglomérées, de fibres droites ou roulées en hélicines , et de tubes ; que ces masses vivent , en absorbant et en assimilant , et que leur reproduction se borne tout simplement à des extensions tissulaires de l'individu producteur. Réduisons encore et ne prenons qu’une des vésicules, qu’une des fibres, qu’un des tubes, dont nous venons de parler, et en les com- parant , la première à un individu vésiculaire de Globulina ou de Palmella , la seconde à un individu filamenteux de notre genre Pro- tonema (1) ( Bactrella filum, Morren (2) ) . et enfin le troisième à un individu tubuleux confervoide, nous retrouverons encore dans ces végétations très-réduites tout ce qu'il y a d’essentiel dans, le plus grand comme dans le plus composé des végétaux , substance mu- queuse, vie, absorption, assimilation, accroissement déterminé , reproduction par extension des tissus de la mère, soit à l’intérieur dans les vésicules, soit à l'extérieur des fibres et des tubes , et enfin décomposition totale par cessation de la vie. Fig. 10. Pistil dont on a coupé verticalement une portion de l’ovaire pour montrer que les loges, formées par l’enroulement des feuilles ovariennes, contiennent un grand nombre d’ovules développés sur les bords rentrans de ces mêmes feuilles. Fig. 11. Ovaire coupé en travers. (1) Protonema simplex. Dict. des Sc. nat., Atlas, Vég. acotylé- dons, PL. 2. | (2) Mém. sur les Vibrions lamellinaires, broch. Gand , 1830. Les pop mes sont, après le globule muqueux, incolore et transpa- rent ( Protosphæria), tout ce qu'il y a de plus simple en organisation, Cette production, que l’on rencontre fréquemment parmi les végétaux confervoides des eaux douces et salées, précède les Oscillaires dans l’ordre ascendant du règne végétal. Comme les Oscillaires, les indivi- dus filamenteux de protonèmes présentent, sous le microscope, quelques légers mouvemens, dus seulement à leur grande susceptibilité hygro- métrique. Il semble que la nature, en créant ces filamens aussi simples que possible , ait cherché à filer la matière , afin de s’en servir plus tard à composer les tissus des masses organiques des végétaux et des ani- maux d’un ordre plus élevé. Le Vibrion baguette ( Vibrio bacillus), Mull., Encycl. méth., Vers, t. I, tab. 3, fig. 4 , ne me paraît être que des fragmens du Pra- tonema simplex. Ca) Fig. 12. Un ovule grossi et isolé. a, ombilic cu point par lequel il adhérait à la plante-mère et par lequel il recevait une partie de sa nourriture. Remarquez bien que si je dis une partie de sa nourriture, c’est que j'entends que tout organe vé- gétal, dès qu’il commence, possède la faculté d’absorber et de se nour-. rir, par tous les points de sa surface , de humidité environnante. b, micropyle. Oss. Lorsqu'il y a 29 ans je publiai mes observations sur la petite ouverture des ovules à laquelle j’attachaï la dénomination de Micro- pyle, je connaissais encore bien peu la véritable nature des ovules. J'ignorais alors que l’enveloppe de cet organe était simplement formée par la dernière ou les dernières feuilles du végétal, dans l’intérieur de laquelle est abrité ce petit bourgeon terminal, que l’on appelle Pem- bryon de la graine. À cette époque , je croyais à des sexes et à une fécondation dans les végétaux. Avec ces idées, après avoir signalé l’existence réelle du Micro- pyle, après avoir bien fait remarquer que sa situation relative était d’être tourné du côté supérieur ou du côté qui regarde le stigmate, je ne manquai pas de lui attribuer des fonctions d’un ordre très-élevé en le faisant servir d’organe introducteur des prétendus cordons pistil- laires , lesquels , comme on le sait, suivant le roman établi , servent de conducteurs aux fluides (fig. 8, 9) destinés à opérer les mystères de la fécondation. Si on ne considère dans l’ovule que l'enveloppe et que l’on se rap- pelle bien que cette enveloppe n’est qu’une feuille {(ou plusieurs feuilles s’enveloppant comme celles du chou pommé , primine , secon- dine , tercine, quértine, quintine , Mirb.) qui reste soudée par ses bords jusqu'au moment où le bourgeon-embryon germant la force à s'ouvrir; si on fait bien attention à la situation naturelle de la feuille sur la tige , on s’apercoit aisément qu’en dessous de la figure 12 est la nervure où côte médiane par la base de laquelle elle est attachée, comme toute autre espèce de feuilles, à la plante-mère, et qu’en dessus se présentent tout naturellement les deux bords soudés de cette feuille, et qu’enfin l'ouverture du micropyle & n’est qu’un défaut de soudure en cette partie, comme chose pareille arrive aux feuilles florales des Marcgravia et Norantea. SORA À Fig. 13. Fruit de grosseur naturelle, conservant à sa base les étamines, la corolle et le calice à état flétri , et au sommet un reste de style. Oss. Sous la dénomination collective de fruit se trouve le péricarpe et la graine. Tout ce Gi compose le fruit, dont on a l’image sous les yeux, a cessé de vivre , à l'exception des embryons qui dorment, mais qui seuls conservent la faculté du développement vital. Fig. 14. Le même fruit coupé en travers et dans lequel on voit les deux séries de graines attachées sur Les troïs placentas formés par Les bords rentrans et soudés de trois feuilles péricarpiennes. Fig. 15. Une graine isolée, de grosseur naturelle. Fig. 16. Deux autres grossies, vues l’une par le côté arrondi, l’autre | par le côté devenu anguleux par pression, Oss. Sous la dénomination collective de graine on comprend la feuille ou les feuiiles ovulaires durcies et devenues tégumentaires, ce Mérithalle ou article de tige que l’on a improprement nommé Cordon ombilical, l’Arille plus ou moins complet, le Périsperme et enfu le Bourgeon terminal ( Embryon) dans lequel seu/ la vie réside et dans lequel repose toute espérance fature de végétation et de reproduction. Ce bourgeon-embryon, presque toujours immédiatement assis sur | la plante-mère, en est quelquefois éloïgné au moyen d’un long et dernier mérithalle filamenteux, comme cela se voit dans quelques végétaux et notamment dans le Cycas circinalis, Mirb., Elém., pl. 6x , fig. 10,6. Fig. 17. Une graine coupée dans Le sens vertical pour faire voir Ja situa- tion de l’embryon au centre et à La base d’un périsperme. Fig. 18. Un embryon isolé. Fig. 19. Le même coupé longitudinalement. a, protophylle ou première feuille engaïnante ( cotylédon) du jeune être. Oss. Il faut bien remarquer que le protophylle engaînant et latéral de tous lesembryons monoprotophyllés est épais d’un côté et aminci | de l’autre; que le côté épais indique le point d'insertion , le dos et la | nervure médiane de cette petite feuille, et le côté mince les bords soudés. Aussi est-ce toujours par ce dernier côté que la gemmule à se fait jour, soit que l’embryon soit encore contenu sous l'enveloppe de ŒT la graine, comme dansles graminées où Le protophylle promptement percé par la gemmule est jeté en forme de scutelle sur le côté, soit plus tard et dans l’acte de la germination comme dans les autres em- bryons monoprotophyllés. C’est à défaut de cette observation importante que sont dues ces nombreuses et oiseuses discussions écrites , pour savoir si l’appendice _seuteiliforme de l’embryon des Graminées est l’analogue du proto- y 5 P phylle engainant de tous les autres embryons monoprotophyllés ou bien si cet appendice en est distinct ; s’il peut être considéré comme un corps radiculaire appaftenant au système descendant , qui n’existe pas encore , ou comme un organe spécial méritant le nom particulier de Carnode. Rien de plus certain au monde que cet appendice est un proto- phylle qui subit, non dans toutes les espèces , sous les enveloppes de la graine , ce que les protophylles des autres embryons monoprotophyllés n’éprouvent que dans l’acte de la germination. C’est une rupture latérale et anticipée dans Le protophylie de la plupart des embryons des Graminées. J'ai déjà dit plusieurs fois que l'embryon végétal, comme bourgeon terminal de la plante-mère , ne pouvait , comme toute autre espèce de bourgeon , grandir que dans le sens ascendant, ou autrement dit qu’en s'étendant du point de son insertion vers l’extérieur ; il ne peut done, d’après ce mode d’accroissement , avoir un système qui puisse être descendant , et conséquemment considéré comme appartenant aux racines. | Dans un embryon encore contenu sous ses enveloppes , de même que dans un bourgeon ou dans un bulbille axillaire , il n’y a encore qu’un système montant , et ce n’est que lorsque ces trois sortes de corps propagateurs sont livrés au sol que de leurs bases ou du point qui les unissait au végétal-mère il se développe des racines. . D’après cette observation , que les embryons n’ont qu’un seul sys- tème ascendant ? on ne poayait ÿ admettre de corps radiculaire. Je reviendrai sur cet objet dans un Mémoire particulier pour lequei un grand nombre de figures sont faites depuis lon3-temps. ji Du Mécanisme de La voix humaine pendant le chant ; Par M. Bennarr, Docteur en Médecine et Chirurgie des Facultés de Vienne , Padoue et Pavie ; Membre de plusieurs Sociétés savantes. ( Lu à l’Académie royale des Sciences , séance du 31 janvier 1830.) Dans tous les temps les savans ont cherché à se rendre compte de quelle manière se forme la voix humaine et à expliquer les phénomènes qu'elle présente. Avant que parût la théorie de Dodart, les opinions sur cette matière n’ayaient aucun caractère véritablement scientifique. Dodart, le premier, s'appuyant sur des observations exactes, avança une hypothèse plus ou moins plausible. Depuis , Ferein examinant aussi les faits, en tira des conséquences différentes. Un grand nombre de physi- ciens et de physivlogistes de tous les pays ont entrepris des recherches dans le même but. De nos jours, des ex- périences nouvelles ont été tentées par MM. Magendie , Cagnard-Latour, et plus récemment par M.Savart , qui qui a consigné dans un. Mémoire les résultats de ses tra- vaux. Mais jusqu'ici toutes les investigations n’ont été relatives qu’à la formation de la voix et à la modulation en général , abstraction faite des différens degrés de mo- dulation et des moyens modificateurs auxquels ils cor- respondent. Ilest déjà fort intéressant d'être initié aux mystères de la formation de la voix humaine , de connaître l’ac- tion par laquelle elle devient la parole, et celle un peu PR (55 ) plus compliquée par laquelle linflexion est modulée pendant la déclamation ; cependant il y'a loin de là à la modulation du chant, dont la spécialité s'établit non - seulement sur la permanence des sons, sur la succes- sion calculée et harmonique des intervalles , de quelque façon qu'ils se produisent, et sur la variété infinie des intonations , mais encore sur cette propriété du chant d'exister indépendamment de la parole ; c'est-à-dire de former un discours complet avec l'adaptation d’une des voyelles plus ou moins modifiée. Ce haut degré de mo- dulation qui constitue le chant , est celui qui nécessite le travail le plus prononcé et les moyens modificateurs les plus nombreux. Ces moyens et ce travail ont été de notre part l’objet d’une attention particulière ; nous al- lons essayer de les décrire, en indiquant , autant qu’il dépendra de nous, quels autres phénomènes sont pré- sumabies , d’après ce qu'il nous à été permis’ d’aperce- voir. Prenons d’abord le larynx dans son isolement et montrons-le dans tout le déploiement de son jeu. Laisé- rie des sons qui peuvent être modulés , au moyen des muscles du larynx, doit évidemment s’épuiser éntre ces deux limites : celle de $on rétrécissement et de son élévation simultanés par lesquels s’opère le rappro- chement des lèvres de la glotte et celle de sa distension et de son abaissement également simultanés d’où résulte leur écartement. Or, examinons ce qui se-passe quand le, larynx est porté en haut dans l'exercice le plus émi- nent de ses fonctions, jé veux dire dans le chant. : Si nous nous en, rapportons à ce qu'on & admis jusqu à ce jour sur le mécanisme de la voix humaine , la con- XXII, 3 (34) traction de l’hyo-thyroïdien ayant lieu simultanément avec celle des muscles crico-aryténoïdiens latéraux , de l’aryténoïdien oblique, et de l’aryténoïdien transverse et “du iyro-épiglottique ; produirait le rétrécissement de la glotte, le raccourcissement de la cavité laryngienme et _de la trachée-artère, enfin l’abaissement de l’épiglotte ; de là résulterait exclusivement la formation des sons ai- gus dont la modulation ne serait due qu’au jeu plus ou moins prononcé de toutes ces parties réunies. - La contraction des muscles sterno-thyroïdiens ayant lieu simultanément avec celle des muscles crico-thy- roïdiens , ou dilatateurs antérieurs de la glotte, des crico-argthéneïdiens postérieurs , ou dilatateurs posté- rieurs de la glotte, produirait l'inverse de ce qui se passe pour les notes aiguës , c’est-à-dire , l'élargissement de la glotte, le prolongement de la cavité laryngienne et de la trachée artère, l'élévation de l’épiglotte ; et par suite la formation des notes graves, dont la modulation ne se: rait due , à son tour , qu’au travail plus ou moins pro- noncé de la réunion de toutes ces parties. On voit donc ; que jusqu'ici, toutes les théories sur la modulation de la voix faisaient abstraction des muscles de l'os hyoïde:, de ceux de la langue et de ceux de la partie supérieure , antérieure ét postérieure du tuyau vocal. | | Quelques anatomistes, cependant ; én parlant des muscles laryngiens, ont admis en certains cas la fixation de l'os hyoïde , afin de mieux définir les fonctions de plusieurs muscles du larynx. Le professeur Meckel , en traitant de l’action du muscle Xÿo-thyroïdien , dit qu'il sert à élever le larynx, quand l’os hyoïde est fixé en (35) haut. Maïs la fixation de Vos hyoïde, dans la modula- tion de la voix , se borne-t-elle à causer la seule contrac- tion du muscle hyo-thyroïdien, (et supposons-en même quelques autres ), ou est-elle nécessaire au travail conti- nuel et parfait de la totalité des muscles du larynx ? Pour moi, j'admets la seconde proposition avec ses con- séquences ; j'ajoute même que l’os-hyoïde est fixé sur chaque son, pour facilitér la contraction des muscles du laïyhx et par conséquent amener les notes.-En eflet, si les muscles de l'os hyoïde étaient coupés ou seulement paralysés ; le larynx, abandonné à l’action de ses pro- pres muscles, n’arriverait qu à la phonation, en ne pro- duisant plüs que des sons imparfaits etmonotones, d’une moindre intensité et d’untimbre fèlé. Ces remarques ne sont point-hypothétiques ; elles. proviennent d'expé- riences sur divers ahimaux chantans , eurésultent aussi d’observations PRE que je me réserve de pu- blier:incessamment. 51, À présent jésvais énumérér en drnire dés muscles qui dis mouvoir l'os hyoïde et en même temps le larynx, js j'établirai l'inflaence de ceux dela langue ; et enfin j ’examinerai 3 mais plus’ tard / les différentes parties * qui composent le sommet du Wa vobel. ë Les muscles qui portent l’os hyoïde.en haut , dans la modulation de K voix , sont: les thyro-hyoïdiens, my lo- hyoidiens ». génio “hyoïdiens et stylo-hyéidiens ; ils agissent simultanément avec la plupart des muscles de la langue principalement avec les stylo-glosses , lesquels, au motient de leur contraction, sont aidés par Les digas- triques, au moyen d’une éxpansion SSD RTE qui se détache du tendon de ces muscles pour aller s’insérer à ! ( 36 ) l'os hyoïde , et le porter en haut. Le génio-glosse, les linguales et l’hyo-glosse participent aussi à cette éléva- tion. Il conviendrait toutefois de diviser le dernier en trois muscles, c’est-à-dire, en basio, cerato et chondro- glosses, afin de distinguer l'office de ces différentes fibres. Selon cette division , le chondro-glosse est celui des trois qui, avec les autres parties déjà énumérées, con- tribue le plus à l'élévation de l’os hyoïde, et conséquem- ment à celle du larynx, toujours dans l’action modula- trice de la voix. | On restera donc convaincu de l'influence qu’exerce la langue dans la modulation ; en considérant simplement les rapports qui existent entre ses muscleset l'os hyoïde, et entre ce dernier et le larynx. PE D’ ailleurs, qu'on examine avec attention ke mouve- mens de la langue dans le chant des différens genres de voix, on la verra pour les notes‘aiguës se contracter sur sur sa base, en même temps s'élargir ; et dans le travail le plus prononcé du second registre (1) des soprani-sfo- (1) Jusqu’à présent ona appelé impropremént notes de tête et notes de fausset celles qui, lorsque l'os hyoïde estfixé en haut, sont modulées par le travail de la partie supérieure du tuyau vocal. Ces dénominations ne sauraient être mainténues , parce qu'elles donnént une idée vague et même tout-àh-fait fausse des moyens niodulateurs, comme de leur source. Ainsi j’appellerai notes surlarÿngiennes celles dont la modulation est due au travail presque exclusif de la partie supérieure du tuyau vocal, et leur réunion constitne ce que je nomme second registre, pour le distinguer du premier registre, qui toujours , selon ‘ines idées, n’est composé que des notes de poitrine (que je préfère nommer laryngienne), n’étant dues presque entièrement, qu’à l’action des muscles laryngiens. Plusieurs méthodes du chant, notamment celle du Conservatoire de Paris, et celui de M. Garaudé, parlent d’un troisième registre qui n’est qu’imaginaire, parce que son existence exigerait des moyens modifica- D er ne (3) gati (1) se relever par ses bords et former une cavité se- mi-conique, le sommet du cône correspondant à la pointe de la langue. Toutefois chez les soprani parfaits, c’est-à-dire, chez ceux doués d’une voix, ronde, sonore et modulée pres- que exclusivement par un seul registre, la langue prend une position tout-à-fait différente de celle qu’on observe chez les soprani à deux registres distincts, au lieu de se relever par: ses bords, et de former une cavité semi- conique. Elle se hausse, s'étend et se contracte vers sa base, en. présentant une surface tant soit peu rebondie par suite de l’abaissement de ses bords. Pour les notes graves, la langue a une action moins prononcée el conserve. à peu près sa position et sa forme ordinaires , en marquant toutefois une légère ondulation. La connaissance de ces faits résulte d’une multitude de recherches auxquelles je me suis livré sur l'organe des plus grands chanteurs de nos jours. Ainsi chez mademoiselle Sontag, qui présente en ce moment l'exemple le plus frappant d’acuité et de facilité modulatrice du second registre , j'ai remarqué que cette cavité est plus prononcée que chez tout autre soprano. teurs spéciaux, tandis que les notes dont on le compose ne sont dues qu’à la vibration plus ou moins forte des dernières notes du premier re- gistre , ou des premières notes du second. On remarquera que les chanteurs dont la voix se compose de deux registres sont ceux qui éprouvent le plus de difficultés , en ce qu’il leur fant:plus d’art pour mé- nager les transitions d’un registre à l’autre, de façon à les unir pour l'oreille. Aussi les voix composées de deux registres sont celles qui se fatiguent le plus facilement. R (2) Les soprani-sfogati sont ceux qui, dans les notes aiguës , dépas- sent au moyen du second registre l'échelle ordinaire du soprano. (58 } Un fait non moins singulier , c’est que chez les chan- teurs doués d’une voix très-sonore et provenant presque exclusivement d’un seul registre , le volume et la dimen- sion de la langue sont plus considérables d’un tiers et quel- quefois davantage que d'ordinaire. La célèbre madame Catalani, Lablache et Santini offrent des exemples de ce phénomène. La langue de ce dernier est la plus longue et la plus large que j'aie vue; aussi quand le génio- glosse a atteint le maximum de sa contraction, Santini peut toucher le dessous du menton avec la pointe de la langue ; dans les notes aiguës , son extrémité se replie sur elle-même par sa pointe, et présente à peu près la forme d’un crochet. | J'ai observé chez plusieurs chanteurs que le mouve- ment de la mâchoire mférieure, ainsi que ceux des lèvres et de la langue, auxquels se joignent parfois certaines grimaces du visage pendant le chant , correspondent en quelque sorte au mouvement interne des muscles qui constituent l'appareil vocal. La coïncidence frappante que l’on rencontre à ce sujet chez les individus dont la voix forte , sonore et très-étendue , quoique bornée au premier registre , fait conclure qu’en faisant la part de l'habitude , cette combinaison de mouvemens n’est la plupart du temps qu’une des conséquences du mécanisme ordinaire de la voix. Outre les observations que J'ai faites sur M®° Pisaroni, et dont je parlerai avec plus d’étendue dans une autre OCCasion , j'ai eu dernièrement l’occasion de constater l'opinion que j'avance chez une dame, amateur très- distinguée, M"® la comtesse M.... Ayant remarqué à plüsieurs reprises que , particulièrement en chantant une ( 39 ) certaine note (si bémol suraigu ) , la bouche inclinait du côté gauche, je me suis demandé si ce que je venais de voir provenait d'une mauvaise habitude , ou si c'était le résultat du mécanisme individuel de son organe. Je lui demandai donc la permission d'examiner la partie supé- rieure du tuyau vocal pendant que cette dame chantait la note indiquée. Je constatai en fait que le mouvement de la bouche et de la mâchoire inférieure dépendait du mécanisme de la langue, qui, au lieu de présenter la cavité semi-conique dans son medium , la présenjait au contraire latérale gauche , c’est-à-dire qu’elle répondait au côté où la langue était poussée par le mécanisme de ses muscles. Ce serait ici le cas de signaler l'influence des idiômes dans la modulation du chant, où la fréquence des voyelles, leurs modifications , leur nombre, leur prononciation , à laquelle l’émission des consonnes est toujours soumise, ont un pouvoir immense, Ce pou- voir s'explique tout naturellement par la position de la langue , dont le travail , combiné avec celui de la partie antérieure de la bouche, amène, selon l’idiôme employé, une ouverture plus ou moins favorable à la projecuon de la note, et par conséquent au charme et à la perfection du chant. D'après ce simple énoncé, et avec la connais- sance exacte des principes spéciaux à la prononciation de chaque langue, on se rendra aisément compte de la préférence qu’accordent les grands chanteurs à certaines voyelles pour filer le trait. Ce sujet exigerait plus de développemens : nous nous réservons de le traiter com- plètement dans une autre occasion. | Par ce que nous venons de dire , l’on voit de quelle ( 40 ) importance est l’étude des muscles étrangers à ceux du larynx dans le mécanisme du chant. En parlant des stylo-glosses, nous avons dit qu’au moment de leur con- traction ils ‘sont aidés par les digastriques ; au moyen d'une expansion aponévrotique. En effet, ces derniers, quand on chante , sont aussi dans une très-grande con- traction , et chacun peut s'en assurer en posant les doigts sur! la région où ils sont situés ; ils semblent alors n’a- voir plus d'élasticité, et leur raideur est telle qu'ils présentent presque la dureté de la pierre. | : Mais reprenons ce qui est relatif au larynx. A mesure qu'il s'élève , il se restreint par l’action des muscles hyo-thyroïdiens latéraux , hyo-aryténoïdiens obliques et hyo-aryténoïdiens transverses , thyro-ary- ténoïdiens supérieurs, thyro-arythénoïdiens inférieurs ; en même temps s'opère la contraction des thyro-aro et glosso-épiglottiques , dont le jeu simultané amène le rac- courcissement de la cavité laryngienne et de la trachée ar- tère: Dans ce cas, en poussant l’air avec plus ou moins de force ; on obtient un son plus ou moins aigu , suivant la portée vocale de l'individu, mais qui, pour prendre une moyenne, ne saurait dépasser le s0/, limite ex- trème au-delà de laquelle il est impossible d’atteindre avec le seul secours des muscles dont le jeu vient de s’opérer. Voyons maintenant de quelle façon a lieu l’abaissement de l'os hyoïde et du larynx , et ce qui se passe quand cet abaissement est parvenu à son maximum. Cet abaïssement s'effectue par l’action des muscles sterno-thyroïdiens , sterno-hyoïdiens et omoplate hyoi- diens et le larynx, au moment de la modulation , s’élargit (483 en même temps par la contraction des muscles crico- thyroïdiens, ou dilatateurs antérieurs de la glotte, crico- aryténoïdiens postérieurs ou dilatateurs postérieurs de la glotte, en amenant l'élargissement et l'allongement de la cavité laryngienne et de la trachée artère. Dans ce cas, en poussant l’air avec plus ou moins de force, c’est un son grave que l’on obtient , maïs qui avec le seul secours des muscles mis en action, atteindrait tout au plus au do qu’on doit encore considérer comme une moyenne. | Cependant l’on sait que les tenors-contraltini (1) et les soprano-sfogati dans les notes aiguës, peuvent aller jusqu’au ré sur-aigu et même encore plus haut, ce qui embrasse { notes de plus ou 8 demi-tons, et l’on n'i- gnore pas non plus que les baritons (2) et les basses dans les notes graves peuvent arriver jusqu'au s0/ et même plus bas, ce qui comprend 4 notes de plus ; ou 8 demi- tons. Puisque , soit qu'il s'élève et se rétrécisse , soit qu'il s’abaisse et s’élargisse , le larynx ne suffit pas à une série aussi étendue de sons modulés , il est donc naturel d’en conclure qu’il ne constitue pas tout l'appareil vocal : c'est ce que déjà quelques physiologistes ont soupçonné. M. Savart, dans son Mémoire où il explique fort ingé- nieusement la formation de la voix humaine, établit, (x) Les tenors-contraltini sont ceux qui, dans les notes aiguës , dé- passent au moyen du second registre l’échelle ordinaire du tenor. (2) Que j'appellerai baritenors , parce que cette dénomination est rationnelle en ce qu’elle donne une idée exacte du genre de voix que possèdent les baritenors , tandis que la dénomination de bariton étant contradictoire à son étymologie, qui provient de baros , pesant , grave, et ton, ton , conviendrait beaucoup mieux aux basses-tailles, (#2) que la production de la voix humaine est analogue à celle du son dans le tuyau de flûte, et que la petite colonne d’air contenue dans le larynx et dans la bouche est susceptible, par la nature des parois élastiques qui la limitent , ainsi que par la manière dont elle est ébranlée, de rendre des sons d’une nature particulière, et en mème temps beaucoup plus grave que ses dimensions ne sembleraient le comporter. Plus loin, et dans le Mémoire qu’il a publié sur la voix des oiseaux, il prouve par des expériences nom- Preuses qu’une masse d'air renfermée dans un tuyau, dont les parois sont élastiques ou musculeuses, peut pro- duire des sons beaucoup plus graves que ceux qu’elle pourrait rendre si ses paroïs étaient solides ; et, dans l’idée que le son est d’abord produit dans les ventricules , il cherche à démontrer que l’air qui est contenu dans le tuyau vocal , doit toujours résonner à l'unisson avec le son formé originairement dans les ventricules , et par conséquent qu'il doit les renforcer d’une manière no- table. Le savant auteur du mémoire que nous citons, ne se proposant que d'exposer le mécanisme de la forma- tion de la voix humaine, n’est pas sorti des limites qu'il | s'était tracées. Il devenait donc nécessaire d'examiner en détail les” modifications que , sous l'influence de la volonté , les muscles vocaux apportent à la forme du tuyau vocal, ainsi qu’à sa tension, pour qu’il puisse toujours renforcer de la manière la plus avantageuse les sons engendrés dans les ventricules, Quelles sont donc ces modifications ? Pour les décou- vrir, il s'agit simplement d'observer, c’est-à-dire , de (43) voir quels mouvemens s’opèrent pendant le chant, qui, comme nous l’avons déjà dit, nécessite certainement, de la part de l'organe de la voix, le travail le plus émi- nent. C'est principalement sur le jeu de la partie supérieure du tuyau vocal que nous devons porter notre attention. Le premier phénomène qui se présente, c’est que dans les sons graves le palais-molle se hausse par l’action de son muscle élévateur, puis au moyen de la contraction des muscles péristaphylin interne et péristaphylin ex- terne, par celle des glosso et pharyngo-staphylin, de mylo et de génio-hyoidiens , et même par celle des muscles palato-pharyngiens et stylo - glosso - pharyn- giens ,qui s'opère en même temps que l’abaissement du larynx, le voile du palais se porte en arrière et prend une forme arquée. Dans ce moment la luette ne cesse pas de conserver sa position ordinaire , bien qu'en se re- pliant un peu sur elle-même , par la contraction du mus- cle palato-staphy lin , elle devienne plus consistante en raison de son raccourcissement, qui la ramasse à sa base. La nature semble avoir ainsi disposé cette partie pour qu’elle se combine dans les sons graves, soit avec le mou- ._véement interne de l’isthme du gosier , soit avec celui du larynx , afin de laisser à Pair un plus libre cours et pour donner plus d'intensité de volume et d’essor à la gravité des sons. En effet, pour faire vibrer la partie sonore, ne faut-il pas , dans ée cas, une très-grande aspiration ? D'abord, parce que les sons graves exigent plus d'air que les sons aigus; ensuite, parce que l'expiration est d'autant plus difficile à régler, que le tuyau vocal ayant ( 44 ) acquis son: plus haut degré d’accourcissement et d’élar- gissement, est dans la disposition la moins favorable pour empêcher la sortie de l'air. C’est justement le phénomène contraire qui se mani- fesie dans l’émission des notes aiguës. Alors, le voile du palais, après s'être élevé, s’abaisse et se porte en avant par l’action toujours plus prononcée des mêmes muscles précédemment énumérés dans la modulation des notes graves, où ces muscles agissent d'avant en arrière simul- tanément à l’abaissement du larynx, tandis que pour les notes aiguës, leur mouvement s'opère d'arrière en avant en même temps que le larynx s'élève: par suite les ton- silles paraissent se gonfler et se rapprochent; la luette, au moyen de la contraction plus prononcée de son azigos, se replie entièrement sur elle-même, et dans les notes les plus aiguës du second registre elle disparaît tout-à-fait. L’arrière-bouche alors n’a plus cette forme arquée qu'elle prend pour l'émission des sons graves, mais bien la forme d’un triangle légèrement émoussé à son sommet. Les chanteurs à voix étendue , particulièrement dans les notes aiguës , ainsi que j'ai eu occasion de l’observer chez les premiers tenors - contraltini de l’époque , David et Rubini, et chez les soprani-sfogati les plus distingués, comme chez mesdames) Mombelli, Fodor , Lalande, Catalani , mesdemoiselles Sontag, Tosi et au- tres, ont les parties supérieures du tuyau vocal infini- ment plus développées et plus mobiles que les basses- tailles, telles qué Lablache ou Ambroggi ; et pour ci- ter un exemple des plus frappans, que nous avons sous ies yeux , je dirai que chez Santini , dont la voix est la plus étendue et la plus basse possible , l’arrière-bouche * ( 45 ) présente uné extension qui confirme parfaitément ce que"‘j'ai dit des fonctions de cette partie. La différence que je signale existe aussi , mais d'une manière moins sensible, entre le soprano et le contralto. Parmi les hommes, le bary-tenor tient le milieu; et parmi les femmes, c’est lé mezzo soprano. Ilest si vrai que la partie supérieure du tuyau vocal voncourt éminemment à la modulation de la voix et spé- cialément aux notes surlaryngiennes , que les chanteurs, dont la voix se compose de deux registres, éprouvent un génre de fatigue tout-à-fait différent de celui que res- sentent les chanteurs à voix de basse ou de bary-tenor. Ainsi, mesdames Mombelli, Fodor , mesdémoiselles Sontag, Tosi, parmi les soprani-sfogati ; David, Rubini, Gentili et beaucoup d'antres parmi les ténors contral- tini , sont toujours fatigués davantage après avoir chanté les rôles où le jeu des notes du second registre est plus fréquemment employé: Cette lassitude s'étend et se borne en mêmé temps aux parties qui composent le sommet du tuyau vocal. Si on l’augmentait par un exer- cice continué ou forcé, l’on finirait par déterminer ou un affaiblissement du système nerveux de cette partie, ou une inflammation qui se communique parfois à la trachéeartère , mais qui n’arrive que très-rarement aux bronches ; à la plèvré'et aux poumons. D'un autre côté, Lablache , Galli, Ambroggi, Santini, Nozzari, Crivelli, mesdames Marianni, Catalani et plusieurs chanteurs, chez lésquels le travail du premier registre est presque “exclusif, bien que leur voix soit d’un genre différent, après un exercice plus,ou moins forcé , ressentent la fa- tigue aux régions diaphragmatiques et thoraciques ; s'ils (4) continuaient à chanter , leur état de malaise pourrait prendre un caractère inflammatoire , et finir facilement et en peu de temps ou par la irachérite ou bronchite , ou par la pleurite ou péripneumonie. Dans ce second cas, l’affaiblissement du système r ner- veux des parties qui composent le sommet du tuyau vocal est fort rare. Lorsqu'il n’y a que trop grande fatigue, dans un état comme dans l’autre, l’usage de certains gar- garismes astringens , et. celui à l’extérieur des frictions alcooliques camphrées, peuvent hâter la guérison, quele repos seul amènerait dans un temps plus éloigné; mais comme l’affaiblissement de ces parties peut fort aisément simuler une inflammation , attendu la conformité des symptômes , il faut bien se garder de se tromper dans le diagnostic, parce qu’en opposant un traitement anti- phlogistique, soit général, soit local , en cas d’affaiblis- sement, on augmenterait la maladie, et l’on pourrait même finir par déterminer l’aphonie complète, dont plu- sieurs chanteurs et grandes caniatrices ont été de. nos jours les victimes. | Outre le fait de David et de dns ah T'osi , ai ont failli perdre la voix par l’effet d’un traitementitout- à-fait contraire à leur état pathologique, je pourrais.citer celui de madame Mainvielle Fodor, dont le traitement, poussé encore plus loin , l’a réduite pendant plusieurs années à l'impossibilité de recouvrer sa voix (1). (x) Les journaux ont annoncé sa réapparition sur un théâtre italien (Teatro del Fondo), en affirmant qu’elle avait recouvré tous ses moyens. Nous savons de très-bonne. source qu’à la vérité Mm° Main- vielle Fodor est parvenue à chantér de nouveau, mais avec une voix beaucoup plus limitée qu'auparavant , ne pouvant d’ailleurs prolonger ( 47) Pour apprécier encore mieux l’importanee de la partie supérieure du tuyau vocal dans la modulation de la voix, il suffit d'observer un chanteur chez qui elle ait été dé- truite ou seulement entamée par l'effet d’une maladie; dans ce cas j'ai non-seulement remarqué l’altération du timbre , mais même la diminution du nombre des notes qu’ on obtenait avant la maladie. A l’appui de mon assertion je ferai encore valoir les expériences que j'ai faites avec M. le docteur Deleau le jeune; et en présence de M. le docteur Koreff. On sait que M: Deleau a prouvé d’une manière incontestable qu’on peut parler sans le secours du larynx. En répétant les mêmes expériences au moyen de sa sonde de gomme élas- tique et de sa pompe à vent, j'ai d’abord obtenu les mêmes résultats que lui, ensuite je suis arrivé à marquer dix notes , c’est-à-dire, seulement celles que je puis obtenir avec le travail de la partie supérieure du tuyau vocal: : Les limites d’un Mémoire ne me permettent: pas de m'étendre davantage sur ce sujet, que je traiterai du reste avec détail dans un Squr 4 dont j'ai jété déjà les pre- miers fondemens ; : J'ai dit précédemment que délsonimet du tuyau vocal a plus d'influence dans la modulation des notes aiguës que dans celle des notes graves. En effet , le larynx étant parvenu à ‘domier le plus haut degré du son, dont la modulation lui appartient , il n’est plus possible de finir long-temps cet exercice sans éprouver une difficulté dans la modulâtion. Au surplus ; l'amélioration qu’elle éprouve est due d’abord au traite- ment tonique stimnlant qu’elle suivait depuis plusieurs mois; ensuite à l'influence dü beau ciel de Naples , et mêrne au régime diététique du pays. ; ( 48 ) autrement que par la voix basse, c’est-à-dire, par un son étouflé et impuissant , qui a quelque analogie avec l’ex- piration d’un soufflet. Toutefois, le larynx ayant atteint ce période, semble s’y fixer et procurer à la voix un nouveau diapason ou registre. Ce qui résulte de cette disposition a, selon moi, beaucoup de rapport avec l'effet que l’on obtient sur les instrumens à cordes par l’appo- sition de ce que les Italiens appellent capo-tasto (1). Toi est posée la limite des fonctions du larynx , qui ne peut plus rien ‘pour la modulation ; mais cette modulation , qui excède ses moyens, s'effectuera facilement, comme nous l’avons indiqué, par le travail des muscles, du palais-molle , de la luette , de la langue, et par le rap- prochement des piliers du gosier, ainsi que par la con- traction des muscles surlaryngiens énumérés plus haut; et elle sera grave ou aiguë en raison directe ou inverse du rapprochement ou de l'éloignement desdites parties. Ces mouvemens constituent le jeu de l’arrière-bouche, qui, d’après mes observations et mes expériences , joue un rôle si actif dans la modulation. C'est vraiment une _ chose curieuse que l'aspect de ces parties dans le mo- ment de leur action la plus prononcée ; quand on prend pour terme de comparaison ce qui se passe dans les notes graves et dans l’inaction (2). À quoi se réduit alors l’of- fice du larynx? Est-il encore le, modulateur principal des sons par le jeu de ses muscles, ou: n’en est-il que (1) Iln’ya point d'expression, je crois jen français , qui réponde à ce mot. L’apposition du capo-t1asto amène un registre nouveau et diffé. rent; son eflet n’est donc pas celui que les Français appellent sourdine ou étouffoir, qu’on place d’ailleurs sur une autre partie de lPinstrument. W2) Planches. ; ( 49) le régulateur, pour marquer leur degré de gravité ou d’acuité plus ou moins grand ? Que l’on adopte l’avis de MM. Dodart, Kerrein, Caldani, Spallanzani, Cuvier, J. Frank, Hildenbrand, Lenhossek, ou que l’on s’en réfère à la théorie ingénieusede M. Savart ou à celle de MM: Ma- gendie et Cagnard-Latour, le larynx n’agissant que comime un instrument à vent , ne pourra fournir qu'un nombre déterminé de vibrations sur lesquelles la modulation s'effectue ; en se haussant , se contractant, et obligeant toujours de plus en plus l’épiglotte , et toutes les parties qui céncourent à donner le son le plus aigu possible , à se contracter sur elles-mêmes tour à tour ou simultané- ment, il ne servira qu'à provoquer une oscillation plus ou moins rapide, mais très -circonscrite, des parois s0- nores ; ce qui autorise à dire qu'il n'intervient que secon- dairement dans la modulation qui résulte du jeu des muscles de l’isthme du gosier, et du travail de toutes les parties dont il a été parlé plus haut. | L'inverse de ceci a lieu quand le larynx, au moyen de ses principaux muscles, module d’abord la voix par lui seul, comme cela se pratique particulièrement pour les sons laryngiens , qui, arrivant à la bouche , s'échappent , modifiés secondairement par la forme, la contraction ou le relâchement de cette partie, au ‘jeu de laquelle il faut ajouter le travail des muscles de la langue et de l’os hyoïde, puis quelques autres ap- pendices de l’appareil vocal , tels que la forme des os du palais et celle de la mâchoire inférieure avec ses mouve- mens , les dents , les lèvres et les fosses nasales, dont l'union ‘proportionnée et combinée sert à communiquer XXII. |  Le] ( 5e ) à Ja partie supérieure du tuyau vocal la forme la mieux adaptée à la perfection des tons. Pour rapporter un fait qui est étranger à cette disser- tation , mais qui résulte de la connaïssance du jeu mus- culaire de la partie supérieure &u tuyau vocal, je dirai que M. ie docteur Koreff, à qui j'avais communiqué mes idées à ce sujet, ayant à traiter M. le prince M..., qui avait.un abcès à la région tonsillaire , ne pouvait parve- nir à apercevoir cet abcès, qu'il fallait ouvrir ou cauté- riser. Après avoir usé des moyens dont on se sert habi- tuellement, et notamment de l'introduction d’une euil- lère ; qui causait des vomissemens au malade , M. Koreff imagina de l’engager à chanter la note la plus aïguë qu'il pouvait, et, tandis que la partie supérieure du tuyau vocal s’avançait, il profita de cette position pour appli- quer le caustique ; ce qui soulagea le malade au bout de quelques heures. Je ne m'étendrai pas davantage à ce sujet; je crois l'explication complète. Voyons maintenant si quelque fait pathologique im- portant ne confirmera pas de nouveau ce que nous venons d'exposer. On en rapporierait difficilement un d’une force plus probante que l’exemple de l’amateur chantant le plus distingué qui ait paru de notre temps , le comte de Fedrigotti, qui, moissonné dans la fleur de l’âge par une fièvre nerveuse aiguë, dont la fatalité l’a ravi en peu de jours à des parens, à des amis inconsolables de cette perte, était amant passionné du chant, et grand con- naisseur dans l’art divin d'Euterpe; malheureusement un défaut physique s’opposait à ce qu’il pût tirer parti de toutes les ressources qu’il présumait avoir dans la voix. Il,consulta un célèbre chirurgien français , et, d’après (51) son conseil , il se décida à se faire extirper les deux tiers de chacune des’tonsilles , dans le seul but de rendre plus claire, plus étendue et plus facile cette voix de baritenor, à laquelle il à dû tant de célébrité. Ce fat, si je ne me trompe, à Paris qu'il subit l'opération. Voici ce qu'il en advint. La voix de poitrine, c’est-à-dire celle qui , d'après mes idées, est modulée particulièrement par l’ac- tion des muscles laryngiens, ayant acquis un timbre plus clair et plus rond , s’augmenta de deux notes; maïs, en revanche, quatre sons sur-laryngiens ou du second registre furent perdus. Le seul do sur-aïgu était marqué très- imparfaitement ; ce qui prouve, comme nous l'avons dit , que les parties supérieures du tuyau vocal étant im- parfaites , ne pouvaient non plus donner qu’un résultat imparfait. On ne se fait pas d'idée de la difficulté avec laquelle M. le comte de Fedrigotti parvenait à rendre cette note aiguë, ce do dont l'émission était si facile, quand il l’obtenait au moyen de l’arrière-bouche ; il ne pouvait y arriver sans préparation , c’ést-à-dire qu'il était obligé de faire une aspiration profonde en poussant l'air avec une telle violence que ses efforts se peignaient dans tous ses traits. Que conclure de là , sinon que ce do imparfait, qu’il ayait tant de ‘peine à marquer, n'était pas une note du second registre | mais le dernier son laryngien. En effet , en-examinant chez lui l'arrière bouche dans Jemoment où il poussait cette note ; on remarquait une : position tout-à-fait nouvelle et différente de celle qu'on observe chez tous les ténors qui ne sont pas privés de la perfection de-cette portion latérale supérieure du tuyau vocal. (5) J'ai sous la main un cas semblable, que je pourrai pré- senter à l'Institut. C’est un jeune élève du Conservatoire de Milan (M. Carcelli), chez qui, à la suite d’une angine tonsillaire, les tonsilles ont acquis un tel volume, qu'il s'est trouvé dans l'impossibilité de chanter, parce que sa voix, qui précédemment était dans l'extension ordinaire du tenor, avait perdu de sa sonoréité et de son extension , et n’arrivait plus que jusqu'au ré aigu , tan- dis qu'avec le second registre il pouvait marquer cinq notes de plus qu'auparavant. Appelé à donner mes soïns à ce jeune homme, je voulus voir, pour éviter l'opération, si, au moyen des seuls astringens , je parviendraïs à améliorer le timbre de sa voix, et à lui faire marquer quelques notes laryn- giennes de plus. Au bout de quinze jours , j’aï en effet obtenu un changement très-remarquable dans l'intensité et dans la sonoréité du timbre, et je suis même arrivé à lui faire toucher le fa aigu laryngien : il avait donc regagné deux notes ou quatre demi-tons. Les notes que, par suite de sou accident, il avait acquises dans le second registre , s’élaient maintenues. À vant de terminer, il n’est peut-être pas hors de pro- pos de dire ici quelques mots des vicissitudes que la voix subit à l’une des époques les plus marquées du dévelop- pement organique. On sait qu'à l’âge de puberté il s’o- père une révolution générale dans l'organe de la voix, qui alors perd ordinairement chez les hommes une octave entière , à moins que par une cause morbide , soit géné- rale , soit locale , les parties qui concourent à la produc- tion de la voix n’éprouvent un affaiblissement. Cet affai- blissement peut aussi résulter de l’exercice du chant, D (53 ) fort daugéreux .dans cé moment critique, car il peut nuire au développement de l’organe en le paralysant ou totalement, ou partiellement , ou en causant une Im- flammation dont le dernier degré d'intensité pourrait déterminer l’aphonie complète. Voici à cet égard un fait des plus concluans. Au mometit où la mue atteignit Donzelli, un de ses con- disciples, M. Donizetti, le frère aîné du maestro, qui se trouvait dans le même cas, continua de se livrer aux exercices du chant; il ne tarda point à perdre la voix. Donzelli, qui , d’après les conseils de son maître, avait cessé de chanter pendant toute la durée de la mue, ac- quit au contraire un des plus beaux organes qui existent de nos jours. Parmi les individus qui se sont livrés de très-bonne heure à l'étude du chant, et notamment chez les garcons qui, avant l’âge pubère, chantaient le soprano ou le contralto , on remarque après la mue l’action simultanée . ou isolée des deux registres , et le développement le plus régulier de la partie supérieure du tuyau vocal, mais plus ou moins prononcé selon le genre de sa voix. La voix de David , Rubini, Donzelli , a passé par ces phases , et elle présente l'extension la plus remarquable des deux registres. Toutefois , chez Donzelli la faculté modula- trice, particulièrement dans les notes du second registre, est infiniment plus laborieuse et plus restreinte que chez : les deux autres, bien qu’il puisse atteindre Île ré sur-aigu. En revanche, ses notes laryngiennes sont beaucoup plus sonores, plus rondes que celles de David et de Ru- bini. La difficulté qu’éprouve Donzelli est inhérente au genre de voix qu'il possède , c’est-à-dire, à la voix de (54) baritenor, qui n’est généralement formée que d’un seul registre. Chez Donzelli on distingue deux registres , parce que, comme je l'ai dit précédemment, il s’est livré fort jeune à l’exercice du chant, et qu'il a en consé- quence disposé de très-bonne heure à Îa spontanéité de la volonté les muscles qui, avant l’âge de puberté, ne se subordonnant qu'au travail interne et successif du larynx, ne formaient qu’un seul registre. Maintenant ces mêmes muscles agissant éminemment quand los hyoïde et le larynx sont fixés en haut, concourent, con- Jointement avec Îes parties qui composent le sommet du tuyan vocal, à constituer ce registre dont je viens de parler. Je puis moi-même offrir l'exemple d’une observation semblable. Livré d’abord pour mon plaisir et par goût, dans un âge fort tendre, aux exercices du chant, Je: possédais une voix de soprano très-prononcée. À l’épo- que de la mue, qui m'atteignit à quatorze ans, mon maitre interrompit ses leçons pendant plusieurs mois ; après cet intervalle il remarqua que ma voix avait baissé précisément d’une octave ; mais s apercevant que je tou- chais encore, quoique imparfaitement, quelques notes des plus aiguës (qu’il appelait note di falsetto}, il m’en- gagea à les exercer graduellement et sans effort , en me disant qu’elles finiraient par me procurer un second re- gistre, qui, bien que distinct , s’unirait au premier, et accroîtrait de beaucoup mes ressources. C’est à cette étude modérée et graduée que je dois le développement d’un organe qui maintenant peut mar- quer successivement où isolément trois octaves. Ces observations ne seront pas inutiles pour diriger (55 ) les maîtres de chant , ainsi que les parens des enfans chez lesquels on trouve une prédisposition au dévelop- pement de l'organe de la voix. Après avoir d'abord pré- paré l’ouïe de ces derniers à goûter la musique, qu'ils étudieront mécaniquement jusqu'à l’âge de sept ans en- viron , il convient , dès qu’on leur aura appris à ouvrir Ja bouche et à lui donner la forme la plus favorable à la projection du son , de leur faire exécuter posément et dans un mouvement très-lent, non des gammes entié- res , ainsi qu’on le pratique habituellement, mais seu- lement les notes qu’ils font résonner sans effort, en pre- nant bien garde toutefois de ne pas prolonger cet exer- cice au-delà d’un quart d'heure ou d’une demi-heure au plus chaque jour, selon la constitution des sujets, dans la crainte d'attaquer les moyens du soufflet ou le soufflet lui-même, c’est-à-dire, les poumons et ses dépendances ; ce qui pourrait amener encore plus facilement des résul- tats semblables à ceux que j'ai déjà signalés à l’occasion de l'exercice du chant pendant la mue. En suivant la marche que je viens de tracer sommiai- rement, on dispose à se contracter spontanément sur l'influence de la volonté les muscles qui, parvenus à leur entier développement, acquièrent non-seulement une plus grande flexibilité, mais encore un degré de force qu’ils ne doivent qu’à cet exercice. Les personnes qui se livrent tardivement à l’exercice du chant peuvent s’en convaincre par la difficulté qu’elles éprouvent à exécuter ce qui même est dans leurs moyens; les muscles laissés jusqu'alors dans l’inaction vocali- sante et modulatrice , opposent à la volonté d'autant plus de résistance et de raideur, qu’ils ont atteint leur (56 ) entier développement. L’excellent baritenor Crivelli, qui n’avait pas commencé à chanter avant l’âge de 34 abs, n'a jamais pu, malgré tous les efforts possibles , attein- dre une note du second registre. | Peut-être ces remarques devraient-elles être prises en cousidération par les directeurs et maîtres des Conserva- tires de Musique , à qui jé ne doute pas d’ailleurs qué la connaissance plus parfaite de l'appareil vocal , jointe à l'historique de la première éducation musicale des élè- ves, ne puisse être d’uné très-grandé utilité; surtout pour discerner les sujeis qui ont pour le chant une apti- tude réelle. J'oserais presque affirmer que la disetté de voix dont on se plaint avec raison depuis quinze ou vingt ans, a pour première cause là direction anti-rationnelle et fu- neste qu'on donne à l'organe dés enfans , chez lesquels on fait très-souvent avorter les plus heureuses disposi- tions organiques par des exercices non-seuleméent préma- turés et au-dessus de la poriée vocale de l'individu, mais mème presque toujours contraires à la vocalisation, qui a une spécialité modulatrice tout-à-fait distincte de celle obtenue par un instrument inorganique. Il n’est donc pas indifférent de faire chanter indis- tinctement toute espèce de musique aux jeunes élèves, car beaucoup de compositeurs ; même des plus célèbres, ont confondu les attributions de la voix avec celles des instrumens. Il faut n’exercer les élèves que sur ce qui a été écrit de plus caractéristique et de plus spécial pour Ja modulation vocale , c’est-à-dire, avec la méthode de chant adoptée par la grande- école italienne, celle qui a produit de tout temps les chanteurs les plus parfaits; et (57) certes on ne m'aécusera pas de partialité lorsque Je cite- rai les Crescentini , les Pachicrotti, les Marches, les Gundagni , les Monbelli , David père , Viganoni , et de nos jours les Garzia, les Barilli , les Pasta , les Mom- bell, etc., etc: Si, comme cela est prouvé par les exemples les plus frappans, l'exécution continue de beaucoup de compositions lyriques est de nature au bout de peu de temps à porter les atteintes les plus graves à l'organe dés exécutans ; combien l'usage de la même musique ne doit-il pas nuire aux cordes frèles et déli- cates d’un adolescent? D’après lés faits exposés dans ce Mémoire ; je pense que désormais il est hors de doute que ce ne sont pas les seuls muscles du larynx qui servent à moduler les sons chantés, mais encore ceux de l’os hyoïde, ceux de la langue , et ceux de la partie supérieure, anté- rieure et postérieure du tuyau vocal, sans le travail simultané desquels le degré de modulation nécessaire pour lé chant ne saurait avoir lieu. Ma tâche est remplie. Je ne la compliquérai pas par d’autres questions ; et quoique plusieurs savans très- estimables se soient occupés et s'occupent encore de re- cherches tendant à découvrir si l'organe de la voix appar- tient à la classe des instrumens à vent ou à celle des instrumens à cordes, ou s’il participe des deux, je ne m'avancerai point sur leurs traces. Certainement, quand on y réfléchit , il ne faut pas hésiter à déclarer que l'or- gane de la voix est un instrument à vent; maïs quel instrument ? De quoi se compose-t-il ? de cartilages aux- quels la nature, chez les animaux, à principalement départi la faculté de produire les sons , de ligamens , de (58 ) muscles , de nerfs, de glandes dont l'office n'est pas en- core connu, d’une membrane muqueuse qui tapisse le gosier et Ja bouche, etc., etc. L'art aurait-il jamais à sa disposition des élémens de cette nature ? Tranchons le mot. L’organe de la voix est un instrument sui gene- ris, un instrument inimitable, d’abord en ce que la matière de son mécanisme n’est pas à notre portée, que nous ne concevons pas même comment elle s’approprie à l'espèce de sonoréité produite , etque ; vinssions-nous à la concevoir, il faudrait encore , pour parvenir à une imitation parfaite , introduire la vie organique et ani- male, c’est-à-dire, cette prérogative de lorganisme , qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de communiquer. A EcLancissemenr de quelques passages d'auteurs anciens , relatifs à des Vers à soie ou aux insectes qui y sont désignés sous les noms de Bombyx et de Vers ; Par M. LarreiLLe, membre de l’Académie des Sciences. (Lu à cette Académie dans la séance du 12 avril 183r.) Mazcré toutes les peines que se sont données des commentateurs des plus instruits et d’habiles critiques pour éclaircir les passages d’Aristote et de Pline, où ces auteurs parlent des bombyx, cette question est restée enveloppée d’épaisses ténèbres. On n’a enfanté que de simples conjectures , et souvent très-hasardées ; j'ai pensé que, pour y répandre quelques lumières , il fallait moins ( 59 ) la connaissance des langues mortes que celle de l’histoire naturelle des insectes , et que , sous ce rapport ; Je pour- rais être plus heureux ; j'avais d’ailleurs à ma disposition des moyens qui leur ont manqué ,:et que j’indiquerai plus loin (1). Entrons en matière. : Après avoir rapporté ce que dit Aristote des bombyx d’Assyrie et de ceux qui ourdissent une toile à la ma- nière des araignées, et:que Pamphyla, fille de Latoüs, parvint la première à dévider et à convertir en tissus, Pline nous parle des bombyx de l’île de Co, que ses traducteurs et ses commentateurs ont prise pour l'ile de Cos ,: l’une de celles de l'archipel dela Méditerranée, et où Hippocrate. vit le jour. Voici comment, il.s'ex- prime ; en adoptant à cet égard la traduction du passage douné par Guéroult (Æist. nat.des Animaux, de Pline, t. 111, p. 66). « On dit que l'ile de Cos produit aussi des bombyx. S'il faut croire cé qu’on rapporte, la chaleur de la terre anime et vivifie les fleurs que les pluies ont fait tomber du cyprès, du térébinthe, du frène et du chère. Il se } forme d’abord de petits papillons tout nus; bientôt ils se couvrent de poils qui les défendent du froid. Ils se (1) On a tant écrit sur ce sujet , qu’il m’a été impossible de ne pro- curer ou même de connaitre tous les ouvrages qui ont été publiés à cet égard. IL m'est cependant permis de douter, qu'aucun aûteur ait eu autant de ressources que moi, et qu’il ait pa combiner cet ensemble de recherches d’histoire naturelle et de géographie, que nécessitait une semblable discussion. La liste nombreuse des auteurs que l’on pourrait citer m'oflre les noms d'hommes justement célèbres , et dont je respecte les lumières; maïs je n’en vois aucun qui ait feit une étude spéciale de lentomologie, et je pense que, saus ce secours, on ne pouvait résoudre ces difcultés, ( 60 ) composent eux-mèmes des tuniques épaisses pour l'hiver; ils arrachent le duvet des feuilles, qu’ils grattent avec leurs pieds ; puis, rassemblant ce duvet en un tas, ils le cardent avec leurs ongles, le traînent sur les bran- ches , en forment une espèce de filasse; après quoi ils saisissent les brins, les roulent autour d'eux, et s’enve- loppent tout entiers. C’est dans cet état que les habitans les emportent ; on les dépose dans des vases de terre, où ils sont entretenus par une chaleur douce et où on les nourritavec du son. Il leur pousse des ailes d’une espèce particulière ; alors on leur rend la liberté pour qu'ils aillent commencer d’autres travaux. Leurs coques , jJetées dans l’eau , s’amollissent; puis on les file avec un fuseau de jonc. Les hommes n’ont pas eu honte d’usur- per ces étoffes , parce qu’elles sont légères pour l’été. Il n'est pas dans nos mœurs d’endosser la cuirasse ; nos vè- temens eux-mêmes sont une charge incommode. Toutc- fois , nous laissons encore aux femmes la bombyce assy- rienne. » Dans le passage antérieur, où le naturaliste romain parle, d’après Aristote , de l’espèce de bombyx dont Pamphyla à appris à utiliser le travail , il est dit qu’elle fit cette découverte à Ceo , dénomination d’une des îles composant l'archipel des Sporades. Dans le texte analogue du naturaliste grec, on lit cependant , et, à ce qu'il paraît, sans variantes , l’île Cos. Suivant une version donnée par Isidore de Séville , à l’occasion des noms des vêtemens (Orig., lib. XIX, c. xx11) , celui de bombicine vient, dit-il, du bombyx, vermisseau qui produit, de sa substance , des fils très-longs , dont le tissu est appelé bombycinum , et qui se fait dans l’île Choo. D'après tous (#r) ces passages, il était bien naturel de penser que ces bombyx , dont Pline nous a donné une histoire particu- lière , et que , suivant les rapports, il dit être originaires de l’île Co, étaient réellement propres à l'Europe. Maïs si nous comparons ces renseignemens avec celui quenous fournit un auteur postérieur, Pausanias, nous aurons lieu de soupçonner qu’on a pu se méprendre sur la pa- trie de ces animaux, et qu’en nous transportant bien loin de là, et dans ces contrées où, depuis un temps immémorial , on cultive le ver à soie, nous arriverons peut-être à la solution de la diflieulté. Voyons donc ce qu’il nous apprend , et recourons à la traduction qu'a publiée Clavier, de l'ouvrage où nous puisons ce docu- ment , sa description de la Grèce , et celle de l'Élide en particulier (tome IL, page 426). Nous remarquerons seulement que le texte grec porte : « un petit animal , » au lieu du mot insecte, et que, dans les traductions latines , cette expression est remplacée par celle de ver, vVermis. « L’Élide est un pays fertile en productions de tous les genres, et entre autres en -byssus (coton herbacé). On y sème du chanvre, du lin ou du byssus , suivant la qualité du terrain. Les fils que les Seres emploient à faire des vêtemens ne sont point tirés d’une écorce; voici comment ils sont produits : Ils ont dans leur pays une espèce d’insecte , que les Grecs nomment ser (1), mais à qui les Seres donnent un autre nom. Cet insecte est deux fois plus fort que le plus gros des scarabées ; il ressemble, pour tout le reste, aux araïgnées qui font leurs toiles, LE ea D TN dE és dira] (1) Thsan , en chinois , signifie chenille : il n’y a point de z en cette langue. Fouan thsan , ver à soie; kian , cocon. C6») etil a huit pieds comme elles (1). Les Seres nourrissent ces insectes dans des maisons construites exprès pour eux, où ils sont à l'abri du froid et de la chaleur ; leur ouvrage consiste en. des filets très-déliés, qui s’entortil- lent autour de leurs pieds. On les nourrit durant quatre ans avec des panics , et la cinquième année ( car on sait qu'ils ne vivraient pas plus long-temps ) on leur donne du roseau vert. Cette nourriture est la plus agréable à ces animaux!: 1ls se jettent dessus avec avidité, et s’en remplissent tellement qu'ils crèvent. On trouve encore beaucoup de ce fil dans leur corps. On sait que la Serie est une île dans le fond de la mer Érythrée ; d’autres disent que ce n’est pas la mer Érythrée , mais un fleuve qui l’embrasse, comme le Nil embrasse le Delta, et qu’elle n’est pas entourée par une seule mer ; ils ajoutent qu’il y a une autre île Serie. Les Seres, et ceux qui habitent Æbassa et Sacæa , îles voisines, sont Éthio- piens d’origine ; cependantils ne se disent pas Éthiopiens, et se prétendent un mélange de Scythes et d'Indiens. » Avant d'aller plus loin, nous croyons devoir présenter les observations suivantes, et qui sont relatives à la si- tuation des Seres; car, pour éclairer davantage mon sujet, je me suis vu forcé d'appeler à mon secours la cp fs 0 et l’histoire. Ciésias (2) nous paraît être le premier qui ait fait mention des Seres, nom qui dérive du. mot persan zer (1) On a pu prendre les antennes que les bombyx portent en avant pour des pieds , et dès-lors ces insectes seraient censés en avoir huit ; car, lorsqu'ils sont en repos , les pieds eux-mêmes sont avancés. (a) Ceci est extrait de ma Notice sur les Seres , imprimée dans le°] recueil de plusieurs de mes Mémoires. .; né ri (63 ) ou ser, qui veut dire or , et qui est commun à la langue thibétaine. Le même métal est appelé, en chinois, Ain, et de là, ou du mot #sin, l’origine de celui de sinae. Ce même nom de kin ou d’or distinguait la tribu des Tatars Mantchoux, et les Thibétains désignent encore l’empe- reur de la Chine sous da dénomination de ser kji, roide Por. Les auteurs anciens, à commencer par Hérodote , ont été dans l'opinion qu'il existait, aux extrémités orien- tales de l’Asie , un pays très-riche et fortuné , une espèce d’Ophir, ou , comme nous dirions, un Pérou, et que plusieurs ont nommé Syria ou Seria. 2°. La culture du ver à soie (2) ordinaire n'a été in- troduite qu'assez tard dans les provinces méridionales de la Chine, les peuples de ces contrées étant restés long-temps dans un état demi-sauvage. Cette branche d'industrie n'y a été florissante que plusieurs siècles après l'ère chrétienne, voilà ce qu’attestent les historiens chi- nois. Mais ces peuples, au défaut du ver à soie domes- tique , tiraient partie de l’industrie de vers à soie sau- vages; et, de leur côté, les empereurs de la Chine ne s’avisèrent que tardivement d'encourager ce nouveau genre d'industrie. Les habitans de diverses contrées limitrophes , au sud de ce grand empire, jouissaient et jouissent encore aujourd’hui des mêmes avantages , ayant aussi d’autres vers à soie indigènes non moins utiles. Il s’ensuit que les Européens ayant eu, par le commerce maritime , des relations assez fréquentes avec ces der- mers peuples, ont pu acquérir d'eux quelques notions (1) Voyez, sur l’origine du mot soie , le Journal asiatique , tome II, page 243, note de M. Klaproth, et l’addition qu’y a faite M. Abel Rémusat. (64 ) sur ces insectes ; mais ils n’avaient pas les mèmes moyens à l'égard du ver à soie ordinaire, ou du bombyx miori. Il fallait aller par terre, en s’exposant à une foule de dangers, jusqu'aux frontières du nord-ouest de la Chine; ces voyages devaient être fort longs et très-dispendieux. Les faibles documens que l’on put se procurer sur le ver à soie , transmis d’ailleurs par des négocians peu instruits, et que l’on pouvait tromper, durent naturellement être combinés avec ceux que l’on avait acquis sur les autres vers à sole , ou ceux qui étaient indigènes des contrées méridionales de l'Indé et pays circonvoisins. Les étoffes que l’on fabriquait avec la soie des derniers, quoique d’un emploi différent , furent confondues avec les autres par les auteurs qui nous en ont parlé, ou du moins les modernes n'ont pas donné assez d'attention aux distinc- tions nominales qu’ils en ont faites. 3°. Le passage précité de Pausanias se rattachant à un point de géographie ancienne, j'ai été forcé de me livrer à quelques recherches sur les pays occupés par les Seres, et sur les limites des connaissances géographiques des anciens à l'Orient. Quoique le célèbre géographe que la mort vient de nous ravir, M. Gosselin, se füt beaucoup occupé de cette dernière question et y eût jeté le plus grand jour, j'ai cru, comme dans toutes mes études, devoir ne m'en rapporter aveuglément à aucune autorité, parce que je pouvais encore découvrir quelques faits inaperçus. Mais ne voulant point vous fatiguer par des discussions qui vous sont étrangères , je n’en exposerai que les résultats ; ils viennent d’ailleurs à l’appui de mon sujet. Ce promontoire que Pline nomme Zabin , et qui, dans sa description de l'Asie, est , du côté de l'Orient, y y asie de ETES (65) son nec plus ultrà, est le cap Martaban, composé de deux mots : mar, grand , et T'aban, presque identique avec celui de Tabin. M, Gosselin avait très-bien reconru dans le sinus magnus de Ptolémée le golfe de Martaban , et l'adjectif magnus semble être une application de celui donné au cap même; maïs une observation qui m'est, je pense , particulière , c’est que le lieu nommé Bramma par le géographe grec, et qui avait probablement recu cette dénomination à raison du culte plus spécial qu’on y rendait à cette divinité, correspond , sur la carte de l’Inde du major Rennell, à la situation de Quekmi Pagoda , près de la côte occidentale de la presqu'ile de Malacca. J’ajouterai que la ville d’Ava me paraît être l’Urathine du géographe grec, le Sera major de Peu- tinger, la Juvia de Cosmas Indicopleustes, et la Sinia Sinarum du traducteur de la géographie abrégée d’É- drisi. Me fussé-je égaré dans ces recherches, j'aurais da moins l'avantage d’avoir découvert un fait d'histoire naturelle de quelque intérêt, c’est que le kakatoës des Moluques, ou celui à huppe blanche, était déjà connu du temps de Ptolémée; car, en parlant d’une cité qua- lifiée de royale , nommée Triglyphon, et dont la situa- üon nous reporterait au nord du royaume d’Aracan . ‘il dit que , suivant les rapports , on y trouve des coqs gal- linacés barbus , ainsi que des corbeauxet des perroquets blancs. Je ne crois pas que , vu les localités, on puisse appliquer à d’autres perroquets que le kakatoès indiqué ci-dessus , l’épithète de blanc (x). Ces prémisses établies ; on reconnaîtra facilement cet (x) Je viens d'apprendre que M. le baron Walkenaer avait fait la même remarque. XXII. | 5 ( 66 ) archipel ou ce delta, ainsi que l’île nommée Serie dont parle Pausanias , dans cette partie méridionale de l’em- pire des Birmans ique; la rivière d’Ava ou l’'Irraouadi , et plus à lorient, celle du Pegu , le Serus de: Ptolémée , divisent en üne infinité d’ilots, en se partageant vers leurs embouchures en un grand nombre de branches. C’est la Chersonnèse d’or du même géographe , ‘et l'ile Chryse. de quelques autres. La petite île où est située la ville de Sirian nous rappelle très-bien l’île Serie de Pausanias ; et son fleuve Ser se retrouve dans celui que Ptolémée appelle Serus, et qui, selon M. Gosselin, est identique avec la rivière de Pegu ou le Sitang. La de- scription que nous donne ce géographe du peuple qu’il nomme Basades, celle que: fait Arrien des Sesates, dont l'habitation était au nord de ees contrées ; nous annoncent qu'ils étaient en effet un mélange de Scythes et d'Indiens. Le fleuve Chrysoana. du premier , dont ‘étymologie est toujours dans le même sens que celle-de l’épithète donnée au pays, est cette branche de la rivière d’Ava qui, sur la carte.du major Rennell , porte le nom de ÆKeogong. La. dénomination, de: Negrais affectée: à une Île et à un cap situés dans le vosisinage de son em- bouchure n’est peut-être qu’une modification de celle d'Éthiopiens. Me fondant sur ces corrélations géogra- phiques, je ne saurais voir aveciles auteurs de quelques cartes, classiques récéntes ; la Chersonnèse d’or des anciens dans la presqu'île de Malacca. Il est d’ailleurs reconnu qu’elle est peu fournie de ce métal, et que sous ce rapport, ainsi que sous ceux des autres objets de commerce , les royaumes d’Ava et de Pegu sont plus favorisés. (67) | Examinons maintenant si,.ces bombyx de. l'ile: Co, méntionnés. par Pline, et, dont l'un, pourrait bien, être le:même qué celui de. Ceo dont il a parlé, d’après Aris- tote, en substituant toutefois. cette, dernière dénomi nas tion à celle de Cos employée par celui-ci, ne. seraient pas des vers à soie,propres aux,contrées méridionaleside. la Chine , et à celles des Indes situées à l'est du Gange. C’est ceique n’ont pas fait les commentateurs de ces deux célèbres naturalistes; et de là l'impossibilité pour eux de donner une explication plausible de ces passages. A Dieu ne:plaise que je veuille me permettré icila plus légère censure ! Eussent-ïls été versés dans ‘la: connais- sance des ‘insectes ; ils n'avaiènt pas ; ainsi,que j'en ai prévenu, les secours dont j'ai; été pourvu, €omamie un extrait du Mémoire de: William Roxburgh sur:les vens à soie du Bengale nommés twssehet arnindy , ‘inséré dans le VITS ivolume des L4ctes de la: Société Linnéenne:de Londres et:tels surtout qu’un: manuscrit chinois-très- prédieux:accompagné deifigures qui ma été: confié par: mon confrère à Er Mi Hizard, Ge manuserit: du P. Cibot,1enrichi d'explications, données: parce P. d'Incautille, ja servi de bage:àlur Mémoire sur,.les vers à:soie sauvages dela Chine:que l’on trouve dans.le second: volume du: recueil des Mémoires des mission - naires de Pékinioiue 0! juoë iup esgsvuna oioz $ 1 Déjà Tavernier, dans la relation à ses voyages: avait parlé du cocon de l’un de :ces'ivers-: à" soie qui l'avait frappé par:sa grosseur. Déjà encore le P., Du Halde avait fait mention; dans sa description de la Chine: de deux: espèces devers à soie sauvages: de Quang-Fongi, pro- vince de cet empire. L'un, le tsoueu-kien ; et avec la ( 68 ) soie duquel on fabrique l'étoffe appelée kien-tchou, est évidemment celui du fagara du manuserit chinois et du Mémoire précité des missionnaires ; l’autre , le tiao-kien, et qui fournit une soie d’une qualité inférieure, est le ver à soie sauvage du chêne des précédens. Selon Du Halde, le premier ne tire pas la soie en rond ni en ovale, comme le ver à soie domestique ; mais en fils très-longs et qui s’attachent aux arbrisseaux et aux buis- sons, suivant que les vents les poussent d’un côté ou d’un autre. On les amasse, et l’on en ourdit une sorte de droguet. Voulant me restreindre dans ce Mémoire à l'explication des passages de Pline et d’Aristote, je ne parlerai point de la qualité ni des usages de cette étoffe : mais j'ai dû exposer ce que Du Halde raconte de la ma- uière dont ce ver à soie dispose son cocon , pour faciliter l'intelligence de quelques auteurs anciens où cette sub- stance est comparée à une sorte de laine suspendue aux arbres , et où il ne:s’agit nullement , comme on l'avait cru, de notre ver à soie , qu'on ne connut bien en Eu- rope que depuis qu'il y fut introduit; ce qui eut lieu, comme on le sait ,-sous l’empereur Méciniiess | Le cyprès; le térébinthe , ‘le frêne et le chêne, A sont les arbres mentionnés par Pline dans le-passage qui a pour objet le bombyx de l’île Co. Or, des deux espèces de vers à soie sauvages qui sont le sujet: du manuscrit chinois et du Mémoire des missionnaires ;: l’un donnant un bombyx du sous-genre saturnia, et que je nommerai spécifiquement pamphyla , vit sur le fagara ou poivrier de la Chine et sur un arbre appelé en langue du pays tcheou ichun , que l’auteur du Mémoire considère comme un frêne qui lui avait paru d’abord ne pas différer du ( 69) nôtre, mais qu'il en a plus tard distingué. Le fagara a été rapporté par plusieurs botanistes à la famille des téré- binthacées ; c’est donc, en nous exprimant d’une manière générale , une sorte de térébinthe. L'autre espèce de ver à soie sauvage, celui qui produit notre bombyx vestia- ria, vit sur un chêne dont les feuilles ont des rapports avec celles du châtaignier. Voilà donc trois des arbres cités par Pline , le térébinthe, le frène et le chène , men- tionnés aussi dans ces Mémoires , et même dans un ordre semblable , comme nourrissant des vers à soie où bom- byx. Reste à découvrir le premier des arbres de la liste du naturaliste romain, le cyprès. Au témoignage d'Isidore de Séville ( Orig., lib. XVII, cap. vri), les Grecs appelaient cet arbre conon , à raison de la forme de son fruit. À une époque où la botanique n'existait pas encore comme science, où sa nomenclature était extrêmement restreinte et très-vague , des végétaux très- différens par les caractères botaniques pouvaient avoir une dénomination commune. Ainsi tous les arbres dont le fruit était ovoïde ou conoïde pouvaient être assimilés au cyprès. Aussi M. Abel Remusat, dans son Extrait de l'Encyclopédie japonaise , remarque que tout ce qui concerne, dans cet ouvrage, les végétaux conifères et autres végétaux analogues , c'est-à-dire conocarpes , est trés-obscur. L'un des deux vers à soie sauvages décrits par Rox- burgh, celui qu’il nomme fusseh, et qui donne la pha- lène paphia. de Cramer, le bombyx mylittade Fabricius, vit non-seulement sur le rhamnus jujuba, wais encore ‘sur le rhizophora caseolaris et diverses espèces de jam- bolifera ou jambosiers, dont le fruit est rond ou co- (70) noïde, Ce ver à:soie, dont le: cocon est, employé; se trouve au Bengale et dans plusieurs autres centrées orientales de l'Inde. L'autre, Parrindy, qui produit Ja phalène cynthia de Drury ét autrés ;/eL dont la soie est encore miseen œuvre par les Indiens, se: nourrit de feuilles du ricinus palmia Christi , connu des: Grecs sous le nom de croton. I me serait point surprenant que Pline, troiipé par quelques rapprochemens de noms et depro- priétés physiques , car le fruit de cette plante est oléagi: neux de même que le cyprès ; égaré'aussi peut-être par quelque orthographe vicieuse , fût tombé à cet égard dans quelque méprise. Ainsi, voilà la nomenclature des végé- taux cités par cet auteur toute retrouvée, mais après nous être transportés dans des climats bien ‘éloignés de celui où il nous avait placés, lile de Cos. Comparons _nidinténant les renseigñemens historiques transmis pat les inciens au sujet des bombyx avéc ceux que nous avoñis sur les vers à soie sauvages dé cette partie de l'Asie ; nous verrons que, malgré quelques exagérations , quél- qués accessoires ‘fabuleux et peu d'ordre dans lexposi- tion des faits ; la vérité cependant n'ést' point tellement altérée qu’on i’en découvre les traits lés plus saillans; en ün inot , tout découle des mêmes traditions orientales. L’extrait d'un Mémoire d’un auteur chinois sur la culture du ver à soie, publié par Du Halde , dans sa description dé’ Chine ; nous prètera ‘un nouveau secours. ‘Pour l'intelligence des passages d’Aristote et autrés ; il faudra se phaécen de sa doctrine et de celle des autres anciens satarälistes’, sur la reproduction des insectes. Ils avaient bien 6bsérvé que les chenilles se transformaient en chry- salidés, état que lé premier comparait à celui d'un 71) œuf(x), et que de ces chrysalides naissaient des lépido+ pières; mais n'ayant point vu ou suivi l’accouplement de ces insectes , ils croyaient que ces chenilles provenaient de feuilles vertes , de fleurs, de la rosée, etc. L'œuf proprement dit, ainsi que la chenille venant de naître , étaient assimilés à une sorte de ver, etil fallait que cette chenille eût. une forme plus prononcée pour qu'on la désignât ainsi. En général, selon eux ; les insectes com- mençaient par un état vermiforme. L’insecte parfait même, lorsqu'on n’en avait qu'une connaissance vague, et qu’on le considérait dans les premiers instans de sa reproduction ;, recevait la-qualification de ver. C'est:ce qui paraît résulter d’un passage d’Aristote qui a mis l’es- prit des critiques à la torture: Après avoir parlé de di- verses espèces de chenilles , il dit qu'il existe un certain grand ver qui a comme des cornes.et qui est différent des autres ; que sa première métamorphose produit une che- nille qui devient bombyle, et se change ensuite en ne- cydale (né de nouveau de lui- mêmé-}, et qu'il subit ces métamorphoses dans l’espace de six mois. Il ajoute que quelques femmesen tirent une soie qu'elles dévelop- penten la dévidant , et dont on faitensuite des étoffes, et qu’on atiribue.cetie invention à Pamphyle, fille de La- toüs , habitant de l’île de Cos. Ce grand ver, ayant comme des cornes, et dont la première métamorphoseestune che- nille , nous-paraît être évidemment un bombyx femelle, considéré au moment de sa ponte ; et, comme Aristote nous fait-entendre qu'il est originaire de lile de, Cos, nous présumons qu'il doit être compris parmi ces bom- o L'Euf. était censé être un ver immobile. Aristote le désigne quel- quéfois sous le om de semence, | 5 (38) byx de Pline, indigènes d’une île homonyme, et qu'il a fait un double emploi , puisqu'il copie d'abord Aristote, et que les bombyx de l’île de Cos sont ensuite le sujet d'un autre paragraphe. Par suite des mêmes principes erronés sur la génération des insectes , ce naturaliste ajoute qu'il se forme d’abord de petits papillons tout nus, et que bientôt ils se couvrent de poils qui les dé- fendent du froid. Nous savons par le Mémoiredes mission- naires de Pékin sur les vers à soie sauvages de la Chine, que celui du chêne paraît être beaucoup plus velu dans les premiers temps , ou lorsqu'il est jeune , que lorsqu'il approche de l’époque de sa métamorphose. Les figures du manuscrit qui traite des mêmes insectes le montrent clairement, Pline attribue ce caractère aux papillons, puisque , selon lui, ils sont petits et d’abord tout nus. Il s'ensuit qu’il a confondu , sous la dénomination de petits papillons , le bonibyx femelle en état parfait , ses œufs et les chenilles qui en proviennent. Ces chenilles étant. d’abord velues, ne sont point notre ver à soie, puisque sa peau est 1oujours rase. Pausanias nous représenie l’animal donnant la soie comme une sorte d’araignée à huit pattes, et deux fois plus grande que les scarabées ordinaires. Il est encore incontestable qu'il s’agit ici d’un bombyx femelle de grande taille, du pa- phia où mylitta, par exemple, dont la grandeur sur- passe de beaucoup celle du bombyx du mürier, ou de notre ver à soie. J’ai prévenu au commencement de ce Mémoire , que , dans les traductions latines de cet auteur, otavait rendu l'expression de petit animal dont il se sert par celle de vermis. Aucun de ces passages n’est donc applicable au ver à soie domestique, et nous en fourni PERTE PR Te (73) | rons bientôt de nouvelles preuves. Mais commençons par nous débarrasser des passages les plus obscurs et les moins détaillés, ceux d’Aristote, et que Pline a repro- duits sans y ajouter aucun éclaircissement. Ils sont au nombre de deux. Dans l’un ( Æist. des Anim., iv. V, ch. xxiv), il est parlé des bombycies (bombycia) ou espèce de bombyx, bombycum, selon Pline , de l’Assy- rie, qui forment avec de la boue contre une pierre ou quelque autre corps semblable, un nid terminé en pointe , recouvert d’un enduit ayant l'apparence de sel, ou, suivant quelques manuscrits, celle du verre, si épais ‘et d’une telle dureté qu’on a de la peine à le percer d’un coup de lance. Elles y engendrent et produisent de petits vers blancs recouverts d’une membrane noire. En dehors d’eux , et dans cette boue, elles font une cire beaucoup plus pâle que celle des abeilles. Pline dit qu'elles en font en plus grande quantité , et que le ver auquel elles donnent naissance est aussi plus gros. Ce passage , ainsi que l’ont remarqué la plupart des com- mentateurs qui ont connu les Mémoires de Réaumur, ne peut s'entendre que de son abeille maçonne, dont Aldrovande , long-temps avant lui, avait donné l'his- toire. Il faut cependant convenir qu'Aristote a connu par lui-même les nids de l'abeille maçonne; car, dans son Histoire des Animaux , iv. V, chap. xx, à l’occa- sion de l’insecte ichneumon, il dit que de petits coléo- ptères déposent des vers dans de petits nids qu’ils se font avec de la boue, et qu'ils appliquent contre les murs et les tombeaux. Ce coléoptère est le trichodes alvearius de Fabricius, ou quelque autre espèce analogue. Pour . prononcer à l'égard du bombyx d’Assyrie ; ilnous faudrait (74 d’autres documens qui eussent pour objet les habitudes des insectes de ce pays. Mais est-ce à ce bombyx assyrien qué Pline fait allusion, lorsque, après avoir parlé de ceux dé l’île de Cos et des étoffes que l’on fabrique avec les fils composant leurs coques , il terniine ainsi : « Toute- fois, nous laissons eneore aux femmes la bombyce assyrienne ? » Nous ne le pensons pas. Ici, le mot de bombyce est appliqué à urie sorte d’étoffe que l’on tirait de l’Assyrie, mais qui venait d’une contrée beaucoup plüs éloignée ,:de la Sérique proprement dite, et dont Wotre ver à soie avait fourmi Ja matière, celle en un mot qui formait l’habillement désigné sous le nom de vestis medica (Hist. des Anim.;VWiv. V, chap. xix). 1 Le second passage d’Aristote a pour objet ce grand ver ayant deux espèces de cornes , qui devient d’abord che- millé , ensuite bombvyle, puis nécydale, et dont nous avons fait mention plus haut. Selon la leçon commune, on lit bombylios , expression que Pline remplace par cèlle de bombylis; mais Gaza, Scaliger et d’autres, sont d’avis que l’on doit lire partout bombyx. Camus, dans une note sur ces passages , observe que ce change- mént jetté ici de la confusion. Comment concevoir, en effet, qu'après avoir distingué généralement ces insectes sous un nom commun, celui de bombyx, l’on puisse désigner l’un de leurs états sous la même dénomination ? S'ils étaient d'abord bombyx, ils n’ont pas besoin de le dévenir ; lisez bombyle , et il n’y aura plus d'équivoque. Ce nom est reproduit dans Aristote , lorsqu'il traite des insectes qui, comme les abeïlles, construisent des cel- lules ou alvéoles réunies en manière de rayons , et dont il compte neuf espèces (ist. des Anim., iv. IX, | Ce25%). + chap. xz). Ce bombyle est solitaire, se reproduit sur la terre.nue où sous une pierre ; où.,il fait un petit nombre de cellules dans lesquelles on trouve un miel imparfait, et qui n'est pas bou (ch. xzu1). A'ces traits on recon- naît facilement un insecte de la division des apiaires, et qui paraît être l'apis lapidaria femelle de Linné, ou quelque autre espèce du même genre. bourdon , et con- struisant sans aucun aide son ouvrage au printemps. Tous les interprètes s'accordent à faire dériver les mots bombyle et bombyx de celui de bombos , signifiant eu grec bourdonnement , bruit des mouches. Suivant Isidore de Séville (Origin. , Gb. XIT, cap. v ), le ver produi- sant la soie serait nommé bombyx , parce qu’en expulsant au dehors des fils de cette substance , il devient vide et ne contient plus que de dair. Dans son chapitre des Jaines (xxvir , lib: XIX.) , il dit que la soie, sericum, a . été ainsi nommée de ce que les Seres l’ont envoyée les premiers , et. qu'on raconte que l’on trouve dans leur pays de petits vers appelés :par lés Grecs bombyx, qui filent autour des arbres ; et. de, là l'expression bombyx frondium vermis. Si ce nom, ainsi que celui de bombryle, _ dérive de bombos , bourdonnement, je ne comprends pas trop'com ment on à puen faire l'application au ver à soie, puisque , considéré dans tous ses états; ou sous ceux de ver et de chrysalide au moins ; äl ne produit aucun son. Neïserait-ce pas plutôt parce que la suie a des rapports. avectle/cotondescapsules du bombax ; ou avec le duvet qui revêt lé corps des bourdons ; bombylis, insecte qui bourdonne? Piine; en parlant de diverses espèces de” roseaux dont les feuilles sont plus ou moins soyeusés (lib. X VE, cap: xxxvi) ;, emploie l’épithète de bomby cie . (76) Le cocon du ver à soie ayant, comme on le sait, une forme ovoïde , quelques interprètes ont pensé que la dénomination de bomby Le avait pu lui être donnée à rai- son de sa ressemblance avec un vase de même forme Ê que les Grecs appelaient de même; mais il faudrait qu’ils eussent connu celle de ces cocons, et tous les passages qu'on peutalléguer semblent prouver qu'ils regardaient la soie comme une sorte de laine ou un assemblage de fils suspendus aux arbres. Pline, en effet, dit bien qu'ils enveloppaient l’animal, mais il se borne là. Puisque le grand ver dont parle Aristote passe immédiatement de l'état de chenille à celui de bombyle, il est naturel de conclure que ce second état désigne celui de chrysalide , et que le suivant, celui de nécydale (né de nouveau de lui-même , suivant divers interprètes), doit être la der- nière métamorphose de l’insecte, celle qui le fait jouir de toutes ses facultés , ou ce que nous appelons état par- fait.Cesdiversestransformations s’opèrent, suivant Aris- tote, dans l’espace de six mois; celles de notre ver à soie n'en exigeant que deux, on en a conclu qu'il s'agissait ici d’une autre espèce. Cette conclusion serait cependant fausse dans le cas où il serait question de la dernière génération, celle dont on conserve les œufs pour les faire éclore l’année suivante; mais nous croyons néan- moins qu'Aristote a voulu parler , ainsi que nous l'avons dit plus haut , d’un ver à soie sauvage et de l’un probable- ment des bombyx de l'île de Co de Pline. Quelques cri- tiques ont pensé que, par le mot de nécydale, il fallait entendre la chrysalide ; mais alors, d’après la succession des métamorphoses, l’état où l’insecte est représenté sous la forme de chenille répondrait à celui où il est sous (77) la forme d'œuf , et la chenille garnie de poils serait ce qu’Aristote nomme bombyle. Ces changemens n’exige- raient pas à coup sûr un laps de temps dont la durée se- rait d’une demi-année. | La découverte de l’art de dévider la soïe et d'en faire des étoffes est attribuée par ce naturaliste , ainsi que par Pline son copiste ; à Pamphyle , fille de Latoüs, habitant de l’île de Cos, ou de Ceo suivant le dernier. C’est aussi à une femme, Si-Ling , l’une des épouses de l’em- pereur Hoang-Ti , dont l’histoire remonte aux premiers temps de la monarchie, que les Chinois font honneur de cette invention. Sénèque ,! en parlant de ces étoffes de soie servant de vêtemens aux femmes , qui ne garantis- saient ni le corps ni la pudeur , ou de ces bombycines qui formaient une sorte de gaze , dit qu’on les faisait venir, à grands frais de pays inconnus même au com- merce. On pourrait dès-lors soupçonner que cette Pam- phyle d’Aristote est le même personnage que celui de la tradition chinoise; mais on est arrêté par ce passage de Pline dans lequel , à l’occasion de la soie que l’on rece- vait des Seres. (lib. VI, cap. xvi1 ), il s'exprime de ma- nière à nous faire croire que les femmes romaines savaient effiter des étoffes composées de cette matière, en retor- dre les fils, et ourdir, en les réunissant probablement avec une certaine quantité de fils provenant de sub- stances indigènes, un nouveau tissu, ou ce qu'on appe- lait tramo-serica, dont la chaîne était de lin et la trame de soie: Undè geminus fæminis nostris labor, retor- tiendi fila, rursimque texere. J'ignore quel est en chi- nois l’étymologie du mot Si-Ling; mais si celui de Pamphyle, en écrivant par un y, signifie, au dire de ( 78 ) quelques lexicographes , qui a‘toutes sortes de nations , il faut avouer que cette étymologie ne convient guère ni à l’île de Cos ni à l'un de ses'habitans: Maïs , outre que les conséquences déduites des étymologies sont souvent erronées ou très-doutéuses, comme ilest dit que Pam- phyle était fille de Latoüs , et que la tradition chinoise garde le silence sur l'origine de Si-Ling ; il est plus probable que Pamphyle était native’ de l’une des îles de la Grèce, et qu’elle découvrit réellement une manière dé tirer parti de la soie ouvrée; maïs, je le répète , je ne pense pas qu’on la tiràt de l’île de Cos. Si les bombyx de cette île avaient fourni de la soïe, comment ce genre d'industrie s’y sérait-il perdu , et comment n’en serattil pas resté quelque souvenir ? |: | Parmi les villes situées dans le Delta’, fôrmé par les diverses branches de la rivière d’Ava où de l'Yarrouddi; celle des Costhin est réputée Pune des plus anciennes et des plus célèbres-par ‘son commerce! Min ; en chinois, veut dire peuple! (x), ‘et ce mot peut être commun à d’autres idiômes indiens , de même que celui de man, homme. Aïnsi , lon pourrait traduire Cosmin, peuple de Cos ; et comme cêtte ville est placée dans une petite îlé', on aurait pu substituer à cetté expression {le de Cos. Telle ést peut-être l’origine de cette confusion nominale ; mais ce n’est qu'une simple conjécture , et à l'adoption de laquelle je n’attache point une grande importance. Reprenons ce passage de Pline, afin d'en continuer l'explication ; nous reviendrons après sur cela de Pausanias. ” ah 2e | | : dt WTA 3 régrl ra t r(: (1) C'est ce qui,m’a été dit par un pri ua M. J lien , sous-bibliothécaire de l’Institut. ( 79 ) Nous avons dit que les vers, à soie du chêne étaient beaucoup plus velus dans les, premiers, jours de deur existence que lorsque, devenus plus gros , ils étaient prêts à se changer en chrysalides ; c'est ce.qui a, fait dire à Pline que ces pétits papillons , d’abord nus , se, cou- vraient de poils , wi/lis inhorrescere. Il est évident que cela ne s'applique, point au bombyx proprement dit, puisqu’ilajoute qu'ils se fabriquent des tuniques pour _passer l'hiver, : en ratissant avéc leurs ongles le duvet des feuilles, et:en formant une sorte de filasse. qui les enveloppe . entièrement. On comprendra aisément que ces tuniques sont des cocons, eLique: ce naturaliste à dénaturé'la manière dont ces insectes s’y prennent poux les: faire. Suivant lui, les habitans les emportent, dans cet'état , disposés ‘dans des vases de terre, :où ils sont entretenus par une chaleur douce:; et-où on. les nourrit avec du'son.:On se:demanderaisans doute:pourquoï.et comment nourririces insectes ainsi emprisonnés en état de léthargie , et surtout, ce qui paraît fort étrange ;;avec du-son? Voici les faits, dégagés de tout merveilleux eu puisés dans les sources mdiquées: plus haut. Parmi les cocons de vérs à soie sauvages ‘provenant de la dernière ponte ; on emwmet à part une certaine quantité pour obte- fr au‘ printémps suivant une nouvelle-génération ; mais leur conservation exige quelques soins. Les bomibyx étantnés , 6h donne Ja liberté aux mâles ;ret: l’on fixeiles femelles sur ‘un pâquet de moelle d’une espèce de millet (arundinaäceum)} où'elles ne’tardent pas à être fécon- dées par les'individus ide l’autre sexe et: à déposer leurs œufs. Tantôton suspend'le faisceau de! moelleoù1les vérs sont’ nés Sür-umei brancheïde:}'arbre: destiné à! les ( 80 ) nourrir, afin qu’ils puissent passer sur les feuilles ; tan- tôt on en coupe une branche , et on la met dans un vase plein d’eau, en y attachant le faisceau, Les petits vers gagnent vite les feuilles, se réunissent d’abord en société ; et, devenus plus forts, manquant d’ailleurs de vivres, ils se dispersent pour en chercher ailleurs. Les vers à soie du chêne sont plus délicats que ceux du fagara, et leur première éducation a lieu dans une chambre bien fermée et exposée au midi. Tout ce qui à rapport à cette éducation est transposé dans Pline, ou bien il passe d’une génération à une autre sans l’annoncer, et comme si c'était toujours la même. Mais que veut-il dire par ces paroles : On les nourrit avec du son? Le Mémoire sur l'éducation des vers à soie, publié par Du Halde , y ré- pondra. On peut alimenter les jeunes vers à soie avec une farine, expression propre de l’auteur, formée de feuilles de müûrier recueillies durant l'automne et ré- duites en poudre; pour cela, on humecte des feuilles printanières de cet arbre , et on répand dessus cette sorte de farine ou de son, pour me servir de la comparaison de Pline. Ce naturaliste arrive enfin à la dernière méta- morphose des. vers à soie , eu disant qu'il leur pousse des ailes d’une espèce particulière ; elles sont , en effet, très-remarquables par la tache oculaire et vitrée qu'offre le disque de chacune d'elles, Il en est aussi où les supé- _rieures se terminent en manière de faux. Du Halde à exposé très en détail les procédés relatifs au cocon , à la manière de dévider ou de filer les, fils, et au tissage. Pline en avait eu quelque idée, puisqu'il nous dit que leurs coques ; jetées dans l’eau, s’amollissent, et qu'on les file ensuite avec un fuseau de jonc. Nous remarque- a NP ( 8x) * rons cependant que M. (Grueroult, dont nous citons la traduction , n'aurait pas dû employer lemot de coques , car le texte dit simplement : Quæ verd cæpta sint lanificia. ee Aucune personne un peu.versée dans l’éducation des vers à soie et des autres chenilles en général , ne croira ce que raconte Pausanias de la durée du temps, quatre à cinq années , que demande l'éducation des vers dont il parle daus le passage que nous ayons rapporté: Selon lui, on les nourrissait quatre ans avec des panics ; et la cinquième année ; car ils ne vivent pas plus long-temps, on leur donnait du roseau vert, nourriture la plus agréable pour eux ; sur laquelle ils se jetaient avec avi- dité, et. dont ils se remplissaient tellement qu’ils cre- vaient. Si nous consultons le Mémoire du P. Du Halde, cette fable ridicule se réduira à la confusion qu'a faite Pausanias du mürier avec l’insecte et à quelques autres faits très-simples. « Les jeunes arbrisseaux, est-il dit dans « ce Mémoire ,qu'ona trop effeuillésavant qu'ils eussent « trois ans se ressentent dans la suite de cet épuisement; « ils deviennent faibles et tardifs. Il en arrive de même -«« à ceux dont on ne coupe pas bien net les feuilles et « les branches qu’on emporte tout effeuillées. Quand ils « ontatteint trois ans , ils sont dans leur grande vigueur; «_ mais.ils commencent à la perdre vers l’âge de cinq ans, « lorsque leurs racines s’entrelacent. » Nous apprenons aussi par ce Mémoire que, pour rendre les arbres tche, ou le mürier sauvage, plus propres à nourrir des vers domestiques , il est bon de les cultiver à peu près de même que les müriers véritables ; il est surtout à propos de semer du mil dans le terrain , où on les aura plantés XXII. SE 6 (82 ) un peu au large. Le mil corrige l’äpreté des petites feuilles de l'arbre tche , qui deviennent plus épaisses et plus abondantes; les vers qui s’en nourrissent travaillent les premiers à leurs coques, et leur soie en est plus forte. Le même arbre nourrit aussi des vers à soie sau- vages où campagnards, ainsi que les appelle le P. Du Halde; et comme ; suivant lui , le fruit du tche ressemble au poivre, je présumé que cet arbre est le fagara dont j'ai parlé. Quant à ce que dit Pausanias du roseau vert, que les Sères donnent la cinquième année au ver à soie élevé par eux , on comprend que, puisque, d’après son opinion , cette cinquième année est le terme de la vie de cet insecte ou l’époque de sa dernière métamorphose , celle de la réunion des sexes et de la ponte des femelles, il a défiguré la tradition relative à l’usage d'employer la moelle d’un panicum du pays, pour y attacher ces der- niers individus ét les contraindre à déposer dessus leurs œufs. Lorsqu'il dit que les vers crèvent à force de man- ser de ce roseaü , on comprend qu’il s’agit ou de la ponte ou de la construction du cocon. Toutes les tentatives qu’on a faïtes pour rendre domestiques les vers à soie sauvages ont été inutiles, suivant les auteurs des Mé- moires dont je me suis servi, tant cés insectes ont un caractère d'indépendance et d'amour de la liberté; il en est de même de celui appelé au Bengale tusseh ou bughy, et qui produit la phalène paphia de Linné. Mais le ver à soie &rrendy , celui qui vit sur le ricin palma Christi, a été réduit par les soins des Indiens à l’état de domesu- cité ; ils l'élèvent chez eux à peu près comme le ver à soie ordinaire. On récolte sur l'arbre nommé mango- tree par les Anglais, ou ‘une espèce de manguier, un ee RS ( 83) cocon que l’on file avec celui de l’arrendy ; mais on ne connaît pas encore bien ni,le ver à soie ni son. bombyx. Je réserve pour unautre mémoire la description deces vers à soie sauvages de la Chine, ainsi que celle de. plusieurs autres espèces , dont. nous pourrions urer parti. Le cocon de notre bombyx grand-paon pourraitaussi être employé, Un jeune et habile chimiste , M. Lassaigne , professeur à Alfort,. a bien voulu, à masollicitation, faire divers essais pour lui enlever le gluten qui embarrasse ses fils, et il y est parvenu. Fe Ur De mes recherches l’on doit tirer cette conséquence que.les passages d’Aristote ; de Pline, de Pausauias, et de plusieurs autres auteurs anciens, concernant les vers à soie, ne sont que des traditions indiennes, chinoises ou thibétaines , relatives à des vers à soie sauvages, plus ou moins altérées et entremélées de quelques circon- stances propres à la culture de l'espèce domestique. Maintenant ;°si l'on: peut donner le nom: de Sérique aux contrées propres .à ces: ihéectes , et servant jadis d’entrepôt au commerce de diverses sortes de soieries , produits de leurindustrieetdexellede l’homme, ondistin- guera , comme nous l’avions fait, trois Sériques : 1° l’ul- tragangétiqué ou la Série , celle dônt nous avons ie plus souvent parlé dans ce Mémoïre ; d’où l'on irait des étoffes fabriquées en. grande partie avec la soie-de quel- ques espèces de vers sauvages; 2° la Sérique ; au nord de lImaüs, ou la Sérique propre, celle de Ptolémée, et dont la métropole était, selon moï., la ville actuelle de Turfan ; 3° la Sérique nord-indienne, ou le Ser Hend, colonie de la précédente , et qui se forma dans les pre- miers siècles chrétiens , lorsque les Huns du nord, les ( 84 ) Yve:-Chi, etc., compris sous le nom générique de Sères, refoulés par les conquêtes des Chinois j qui s’avancè- rent jusqu’à la mer Caspienne, s’établirent au nord de l'Inde, près des sources du Grange ; car on saït que c’est de Sérinda, ou Ser-Hend , que du temps de Justinien des moines apportèrent à Constantinople des œufs de notre bombyx du mürier. Déjà aussi la culture de ce précieux insecte s'était introduite dans la Bactriane ; ou la grande Bucharie. On voit bien par Ptolémée qu'à lé- poque où il écrivait, les Saces et d’autres peuples de fa Scythie avaient émigré dans l'Inde, où leur établisse - ment portait le nom d’Indo-Scythia ; mais il nomme Cylindrines le peuple qui occupait l'emplacement cor- respondant à celui des Sères indiens. Descriptions de quelques. Synanthérées de. l'ile Maurice ; Par M. Henrr Cassint. J'ai reçu, en mai 1830 , un paquet de plantes sèches, qui m'était envoyé de l’île Maurice par M. Bouton, et qui se composait de 43 espèces appartenant à l’ordre des Synanthérées. En les examinant, j'en ai remarqué quatre ou cinq qui m'ont paru dignes de quelque atten- tion , et que je vais faire connaître par les descriptions suivantes. (1) Ce Mémoire se trouvera reproduit dans l’ouvrage important ayant pour titre : Cours d’Entomologie, et dont M. Roret est éditeur. | PE 0 je Launœæa pinnatifida , H. Cass. — Plante herbacée , vivace , entière- C4 ment glabre. Une tige probablement souterraine , radiciforme , pro- duit à la surface du sol une touffe irrégulière de feuilles rapprochées, longues d’euviron un pouce et demi, étroites, un peu glauques, à partie inférieure plus étroite, pétioliforme , linéaire , très-simple, à partie supérieure plus large , oblongue, piunatifide, sublyrée, ayant les segmens lätéraux distans, courts, arrondis , entiers , et le termi- nal plus grand , souvent trilobé. Du milieu de cette toufle de feuilles naissent quelques branches stoloniformes très-longues , grêles , pres- que simples, qui se couchent horizontalement sur la terre , et qui offrent à de longs intervalles quelques nœuds produisant chacun quelques petites feuilles analogues à celles ci-dessus décrites, nées d’un même point dans l’aisselle d’une bractée, un pédoncule né du point opposé au petit groupe de feuilles, et souvent quelques racines nées à la base de cet assemblage de feuilles. Le pédoncule'; long de 5 à ro lignes, dressé, simple, grêle , est garni de bractées plus: ou moins rapprochées , alternes , embrassantes , squamiformes , courtes, larges à la base, ovales , pointues , et il porte au sommet une cala- thide longue de 6 lignes , composée d’environ douze fleurs, à corolle et anthères jaunes , et à stigmatophores noiïrâtres. Ce pédoncule est vraiment terminal, car il est la continuation du stolon ; mais, dans l’aisselle de la bractée la plus basse, il se développe un bourgeon (probablement double) qui produit, du côté extérieur, un petit groupe de feuilles , et du côté intérieur un nouveau rameau, lequel, quoique latéral , semble par la suite devenir la continuation du sto- lon , et fait paraître le pédoncule latéral. Souvent la | touffe :de feuilles , produite à la surface du sol par la tige souterraine , entoure une seule tige aérienne qui s'élève d’abord verticalement jusqu’à un pouce environ , puis se bifurque subitement en deux longs rameaux stoloniformes qui s’étalent horizontalement vers deux côtés opposés. IL est probable que quelques-uns des nœuds des stolons s’enracinent et produisent de nouveaux individus , et que la tige souterra:ne radi- c'forwe n’est elle-même qu’un stolon , rampant au-dessous de la sur- face de la terre, dans l’intérieur de laquelle il se serait accru et trans- formé. Calathide incouronnée, radiatiforme, duodécimflore, fissiflore, andro- \ | L ( 86) gyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, oblong, formé de squames inégales, imbriquées , appliquées , foliacées, membraneuses sur les - bords, les extérieures ovales, les intérieures oblongues-lancéolées , toutes plus ou moins obtuses au sommet. Clinanthe plan, absoiument nu, Fruits oblongs, très-glabres, noirâtres, tétragones ( quelque- fois pentagônes), à quatre (ou cinq) larges côtes lisses , séparées par quatre (ou cinq) sillons très-étroits; Bourrelet apicilaire car- tilagineux ,. caduc, séparé du corps du fruit par un étranglement très-fragile; Aigrette blanche, composée de squamellules très- nombreuses, filiformes , très-fines , à peine barbellulées, libres entre ; elles , mais adhérentes au bourrelet caduc qui les porte. Corolles gla- bres , à tube grêle , à limbe large. Cette plante, que M. Bouton avait étiquetée du nom de Sonchus, avec un signe dubitatif, est, selon lui, très-commune dans l’île Mavaite où elle habite le sable des rivages de la mer. ; Elle appartient indubitablement au genre Launœæa , que j'ai proposé en 1822, dans le Dictionnaire, des Sciences naturelles (iome xxv, page 321 ) , où j'en ai décrit une espèce sous le nom de Launæa bellidifolia. Je régrettais alors de ne point avoir trouvé de fruits mürs, ce qui ne me permettait pas de déterminer leur forme , et me laissait dans le. doute sur les caractères essentiellement distinctifs du genre, et sur la section dans laquelle il faflait le classer. La seconde espèce que je viens de décrire , m’ayant offert des fruits parfaitement mûrs , confirme are hui les conjectures d’après les- quelles j'avais autrefois rapporté le genre Launœæa à la section des Lactucées-Prototypes. En effet, le fruit, dans son état naturel ou ordinaire, est tétragone , ayant les quatre angles ou arêtes formés par quatre larges côtés que séparent quatre sillons étroits ( 87 ) situés sur les quatre faces. IL est vrai que souvent l’une des côtes se divise en deux, ce qui rend alors le fruit pentagone ; mais, outre que ce n'est pas le cas ordinaire ou naturel , on peut remarquer que , lorsque le fruit du Launœæa se trouve ainsi accidentellement pentagone, il est en même temps un peu aplati, ce qui sufhrait pour le ramener à la section des Lactucées-Prototypes , carac- térisée par le fruit aplati ou tétragone. L'aigrette semble être caduque , les filets qui la com- posent paraissant entregreffés à la base en un anneau cartilagineux qui se détache du fruit; mais c’est une fausse apparence, résultant de ce que le bourrelet apici- laire, simulant cet anneau , est séparé du corps du fruit par un étranglement qui se rompt, comme dans le Lo- matolepis et le Pierophorus. Cet étranglement formerait un col , comme dans le Lomatolepis, :si sa longueur n'était pas absolument nulle. Le genre Launæa , bien remarquable par le port de ses deux espèces, diffère du Picridium , dont les fruits ont les côtes énormément.épaissies, charnues , très-sail- lantes en dehors du péricarpe , ridées transversalement par ( de grosses boursoufllures et des étranglemens alter- natifs ; du Rhabdotheca , dont les fruits sont grêles , Hibotlindéhcés , à quatre bandes , les extérieurs tout hé- rissés de papilles formant une sorte de duvet cotonneux ; de l’Ætheorhiza, dont les fruits un peu comprimés, subtétragones , sont obscurément divisés à leur base en quatre bandes par quatre sillons, mais n'offrent réel- lement point de côtes distinctes. Il est inutile de signaler ici les différences graves et nombreuses qui distinguent ( 88) évidemment le Launœæa des autres genres du même groupe. | Les deux espèces de Launæa, trouvées l’une dans l’île de Madagascar, l’autré dans l’île Maurice, sont très- analogues par le port singulier qui paraît propre à ce genre; mais elles se distinguent très-bien par leurs feuilles, ovales ét entières dans le Z. bellidifolia, oblon- gues , pinnatifides , sublyrées , dans le L. pinnatifida. IT. Youxcia, H. Cass. — Calathide incouronnée , radiatiforme , multi- flore , fissiflore, androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, formé . de huit squames unisériées , entregreffées à la base, se recouvrant par les bords , égales , appliquées, oblongues-lancéolées , foliacées , membraneuses sur les bords, munies d’une nervure médiaire , qui devient, vers la base, large , épaisse , subéreuse ; la base du péricline entourée denviron cinq squamules surnuméraires irrégulièrement disposées, subunisériées , courtes , ovales. Anticlinanthe revêtu d’une lame épaisse , ou couche subéreuse , formée par la confluence des ner- vures des squames. Clinanthe plan , absolument nu. Fruits oblongs, plus ou moins aplatis, souvent un peu anguleux , striés longitudina- lement, hispidules vers Le sommet, absolument privés de col ; Aigrette longue , blanche , composée de squamellules nombreuses , filiformes, très-fines , à peine barbellulées. Corolles garnies de longs poils fins et frisés , autour de la partie supérieure du tube. 1. Poungia lyrata . H. Cass. — Plante herbacée, annuelle, haute d en- viron 15 pouces, presque entièrement glabre: Racine pivotante, courte, faible, peu épaisse, peu ramifiée. Tige dressée, presque simple inférieurement, paniculée supérieurement , garnie de feuilles seulement vers sa base, absolument nue sur tout le reste. Feuilles diversifiées , plus ou moins pétiolées , plus on moins grandes, souvent longues d’environ 4 pouces et demi, et larges de plus de 2 pouces, toujours minces et membraneuses, d’un vert clair, pâles en dessous, L 4 RESPARPE ST PET Ur x (‘89-) presque toujours runcinées-lyrées , à segmens très- variables de nombre , de grandeur et de forme , et plus ou moins sinueux et angu- leux en leurs bords , les segmens latéraux souvent très-petits , le ter- minal très-grand, souvent ovale et échancré sur les deux côtés. Ca- lathides petites , très-nombreuses , disposées en une panicule termi- nale , très-lâche , dont les derniers rameaux, servant de pédoncules, sont capillaires ; chacun des rameaux de la panicule accompagné à'sa base d’une petite bractée subulée. Chaque calathide composée de quinze ou seize fleurs ; Corolles jaunes inférieurement, rougeâtres su- périeurement ; Anthères noirâtres; Pollen et stigmatophores jaunes. Fruits roussâtres, | 2. Foungia integrifolia, H. Cass. — Cette plante, qui n’est peut-être qu’une variété de la précédente, paraît en diflérer spécifiquement , en ce qu’elle est beaucoup plus petite, et que ses feuilles , au lieu d’être lyrées, ont un long pétiole grêle, nu, terminé par un limbe ellipti- que , plus ou moins sinué sur les bords. Ces deux plantes, auxquelles M. Bouton n'avait attri- bué aucun nôm , habitent les champs et les lieux cultivés de l’île Maurice. Le nouveau genre que je propose sous le nom d’Youn- gia, qui rappelle celui de deux Anglais célèbres, l'un comme poète, l’autre comme physicien , appartient à la sous-section des Lactucées-Prototypes vraies; il y est bien placé immédiatement après le genre Mycelis ; parce qu’il lui ressemble beaucoup, et qu'il se trouve ainsi voisin des. Lactucées-Crépidées , dont il se rapproche en effet sous plusieurs rapports ,, notamment par ses fruits qui ne sont pas toujours bien manifestement aplatis. | Le genre Foungia est assurément distinct du Wycelis, qui à la calathide quinquéflore, le péricline de cinq squames , les fruits pourvus d’un col. Il diffère encore (90 ) plus du Phænixopus, qui a la calathide subquinquéflore, le péricline imbriqué, les fruits prolongés en un col. Enfin on ne peut le confondre ni avec les Crepis et Phæcasium , ni avec les Prenanthes et Nabalus , parce que ses. fruit sont aplatis. LEE. Balbisia divaricata , H. Cass. — Grande plante herbacée , hérissée sur toutes ses parties vertes de poils raides , plus ou moins rapprochés. Tige dressée, très-rameusé, un peù dichotome ou trichotome, à branches très-longues , étalées , très-divergentes. Feuilles distantes, opposées , vertes (point blanchâtres ), à pétiole linéaire, long d’en- viron 6 lignes, à limbe long d’environ 18 lignes, large d’environ 9 lignes , rhomboïdal ou ovale-lancéolé, subtriplinervé , un peu dé- current par sa base sur le pétiole , très-aigu au sommet , entier vers la base, découpé du reste sur les bords , plus ou moins profondément et irrégulièrement , en quelques grandes dents inégales. Pédoncules terminaux et axillaires, solitaires, très-simples, longs de 8 à 10 pouces, grêles, nus, terminés chacun par une calathide large d'environ o lignes, haute d'environ 5 lignes, à disque et couronne jaunes, ( Les pédon- cules sont tous réellement terminaux, quoique plusieurs paraissent axillaires ; car chaque paire de feuilles donne naissance à deux bran- ches axillaires, entre lesquelles s’élève soit une continuation de la tige , soit un pédoncule. ) Calathide radiée: Disque multiflore, régulariflore, androgyniflore; Cou- roune unisériée , interrompue , pauciflore (environ six }, liguliflore , féminiflore. Péricline inférieur aux fleurs du disque, subcampauulé, formé de squames subbisériées, appliquées, un peu inégales et dis- semblables ; les extérieures lancéolées , pointues , coriaces-foliacées ; les intérieures oblongues, arrondies au sommet , foliacées , membra- neuses sur les bords. Clinanthe planiuscule , garni de squamelles presque égales aux fleurs , oblongues-lancéolées , aiguës au sommet, membraneuses, diaphanes, uninervées. leurs du disque : Ovaire oblong, tout couvert de longs poils, et muni d’une callosité basilaire ; Aigrette longue, égale à la corolle , composée d’environ seize à dix- huit squamellules unisériées , contiguës , un peu inégales , filiformes , Te, le MS ns RRQ SR Rene Là béni cils at a | ME ( O1 ) raides , épaïssies vers la base, amincies vers le sommet, hérissées (sur les deux côtés et sur le dos } de barbes longues et fines. Corolle à tube hispidule, à limbe long , cylindracé, terminé par cinq divi- sions hispides sur leur face externe. Etamines à filets nus (non pa- pillés). Fleurs de la couronne : Ovaire et aigrette semblables à ceux du disque. Corolle à tube long , Cylindrique , hispide ; à languette un peu plus courte que le tube, large, profondément trilobée au som- met , hispidule sur la face externe, comme veloutée par des papilles sur la face interne. M. Bouton , qui n’ayait point nommé cette plante, ditqu’elle est cultivée dans le jardin des Pamplemousses. C’est une belle espèce de Balbisia, que je crois distincte de l’elongata, qui a la tige couchée, presque simple, et surtout du canescens , qui est couvert de poils blanchä- tres. Quant au B. Caledoniæ , qui probablement n'est pas un vrai Balbisia, ma plante n’a aucun rapport avec lui. d R 4 LV. … Gynura auriculata, H. Cass. — La tige est herbacée, dressée, rameuse. Les feuilles, alternes , obovalés - lancéolées , bordées de grandes dents inégales , peu saillantes , sont étrécies vers la base en une sorte . de pétiole court, qui est muni à sa base de deux stipules en forme d’o- reillettes. La partie supérieure de la tige et des branches est dénuée de feuilles , et divisée ordinairement en trois rameaux longs, droits et nus, sübdivisés eux-mêmes le plus souvent en trois ou quatré pédoncules gréles , terminés chacun par une calathide dressée : ces pédoncules portent quelques bractées longues et subulées ; d’autres bractées plus larges sont situées à la base des ramifcations , dont l’ensemble forme une sorte de panicule lâche , irrégulière , ayant environ six à douze calathides. Ces calathides, composées de fleurs purpurines , sont larges d'environ 3 lignes , et longues de 7 à 9 lignes, suivant que leur fleuraison ( pendant laquelle les ovaires s’allongent ) est plus ou moins avancée en âge. Toutes les parties vertes de la plante sont gar- nies de petits poils frisés, plus ou moins distans ou rapprochés, _ 4 (92 } visibles seulement à la loupe , et composés d’articles très-courts: ces poils, très-rapprochés sur les parties jeunes , non développées, les rendent tomenteuses. Les feuilles offrent sur les deux faces une mul- titude de lignes noires , saillantes, rapprochées , presque parallèles , sinueuses , rarement rameuses ou confluentes , Souvent interrompues, imitant des nervures, mais réellement étrangères aux véritables nervures. LA Calathide incouronnée , équaliflore, multiflore, régulariflore , andro- gyuiflore. Péricline cylindracé , beaucoup plus court que les fleurs, formé d'environ douze squames libres, unisériées, égales, appliquées, se recouvrant par les bords, cblongues-lancéolées, coriaces-folia- cées , membraneuses sur Îles bords ; la base du péricline entourée d'environ six squamules surnuméraires linéaires-lancéolées. Cli- uanthe large, plan, garni de petites lames charnues. Ovaires oblongs, cylindracés , munis de plusieurs côtes longitudinales , de plusieurs rangées de poils, et d’un petit bourrelet basilaire peu distinct ; Nec- taire très-élevé; Aigrette très-longue , blanche , composée de squa- mellules très-nombreuses , filiformes, très-fines, à peine barbellu- lées , entregreflées à la base en une petite lame annulaire, cartilagi- neuse, dont elles se detachent facilement par fragilité, et. qui imite un bourrelet apicilaire, Corolles glabres , à Lube long , à limbe beau- coup plus court et plus large , bien distinct. Etamines ayant le filet libéré au sommet du tube de la corolle , et l’anthère exserte. Styles à deux stigmatophores , surmontés chacun d’un appendice non stigma- tifère , hérissé de collecteurs , et aussi long que le stigmatophore. Cette plante, dont je n’ai que des échantillons incom- plets, est belle et probablement grande. M. Bouton dit qu’elle est cultivée dans les jardins de l’île Maurice , sous le nom de Jacobée. Les lignes noires , nerviformes , dont ses feuilles sont rayées de toute part, et qu'il faut bien se garder de confondre avec les vraies nervures, sont, je crois, des canaux remplis d’un suc propre résineux , brun, et réellement analogues aux réservoirs glanduliformes des Tagétinées, malgré des apparences fort différentes: Quoi ( 95 ) qu'il en soit, c’est une particularité très-remarquable , et qui me paraît tout-à-faitneuve, quant à la forme, la disposition et la multiplicité de ces réservoirs. 1] Sur un Insecte coléoptère, qui dévore les PBetteraves ; Par M. Macquarr. :L’exténsionique la culture de la betterave a prise dans le nord de la France pour la fabrication du suere m'a donné l’occasion d'observer de petits insectes coléoptères qui causent quelquefois de grands dommages. Ilsse jet- tent sur les jeunes plantes qui commencent àrse déve- lopper, et ils les dévorent. Ils sont quelquefois’ si nom- breux que des champs entiers en sont dévastés. En: 1829, ils se multiplièrent dans les environs de Béthune (Pas- _de-Calais) ,'au point que Îles: semailles furent:entière- ment perdues ; il fallut labourer et semer de nouveau ; les insectes reparurent ‘et dévorèrent les jeunes) plantes une seconde fois. Les cultivateurs ; malgré la ‘perte que cette main-d'œuvre leur avait occasionée!, ne se décou- ragèrent pas, et de troisièmes semailles furent enfin respectées et donnèrent une belle récolte. Ces petits insectes exercent leurs ravages dans l’état se larve. Les causes qui favorisent leur grande multiplica- tion en certaines années sont fort incertaines. Elles pa- raissent déterminées au moins en partie par l’état de l'atmosphère plus ou moins favorable au développement des larves. Comme les cultivateurs n’ont éprouvé de dommages sensibles que lorsque cette culture en grand ( 94 ) datait déjà de plusieurs années , il est présumable que ces insectes n'étaient d’abord que peu nombreux, et qu'ils se sont multipliés successivement avec d'autant plus de facilité que les mêmes champs ont souvent été employés plusieurs années de suite, et jusqu’à sept à huit ans, à la mème culture. Parmi les moyens qui pourraient être essayés pour éviter ces dévastations, j'indiquerai celui dont se servent les cultivateurs du canton de Laventie (Pas-de-Calais) pour préserver leurs jeunes lins des déprédations des _ Aluses. Ils conviennent entre voisins, de semer le même jour , de sorte que ces insectes, disséminés sur des cultures iconsidérables, ne font qu’un effet insensible, tandis que les semailles faites isolément sont souvent détruites. : ; fi go < Ce petit Goléoptère me paraît n'avoir pas encore été décrit et sa détermination présente des difficultés qui provieunent surtout. de sa petitesse. Quoique je l'aie observé à l’aide du microscope, je n’ai pu découvrir s’il a quatre ou cinq articles aux tarses , et:comme il a les antennes terminées par. trois, articles plus épais que les autres , il peut appartenir à la tribu des Xylophages on des Nitidulaires. Son faciès le rapproche de celui: du genre Silvain ; mais la forme du corps est moins allon- gée (1). Il ressemble aussi au genre Cryptophage ; mais il est plus étroit. Sous le rapport. de la manière de vivre, il diffère des Silvains dont les espèces connues se nour- rissent de la substance des graines ou sous l’éconce des (1) C’est'au genre Cryptophage que M. Latreille, auquel nous avons communiqué cet insecte , pense que ce petit coléoptère doit être rap- porté. Fr | ‘240,2 ÉNURT N s EaL - — Éd a : L (95 ) | arbres. Il n’a guère plus de rapports avec les Crypto- phages qui se trouvent dans les maisons , sur les cham- pignons et quelquefois sur les fleurs. Cryptophage de la betterave, Cryptophagus bettæ.— Longueur, © de ligne. D'un brun noirâtre un peu luisant. Antennes d’un fauve brunâtre. Tête et thorax noirs, lisses ou très-finement ponctués; côtés du thorax un peu arrondis. Elytres d’un brun tantôt rougtâtre , tantôt noir , lisses ou finement ponctuées. Pieds d'un fauve brunâtre. putes Nouvezres ExPÉRIENCES Sur l'effet que PART PTr- rilation mécanique et galvanique SE LR racines des nerfs spinaux ; | -9f Par Jean MuitEer, Professeur à l'Université de Bonn. C’est un des problèmes les Lys importans de la phy- siologie, que les mêmes nerfs spinaux président en même ternps au mouvement ét à la sensation. M. Charles Bell eut le premitr l’idée ingéniéuse , que les racines doubles des nerfs spinaux ont différentes fonctions ; que les ra- cimés postérieures ou dorsales, pourvues d’un ganglion, président à la sensation ; que les racines antérieures ou abdominales président au mouvement, et que les fibres primitives des deux racines, après la réunion dans le tronc d’un nerf spimal, sont mélées pour le besoin des parties mouvantes et sensibles. Mais M. Magendie a le mérite d’avoir introduit ce fait dans la physiologie expéri- ( 96 ) mentale, vraisemblablement sans avoir été instruit des observations antérieures de M. Bell, dont la priorité ne peut pas être révoquée en doute. M. Magendie prétend, par ses expériences , qu'après la section des racines pos- térieures la sensation cesse, .et que la section des racines antérieures ou abdominales paralyse le mouvement dans les extrémités. Ces expériences appliquées aux animaux supérieurs sont les plus cruelles que l’ou puisse imaginer. La blessure faite pour l’ouverture du canal vertébral dans une dimension telle qu’on puisse couper les racines de tous les nerfs qui vont aux membres inférieurs, est terri- ble, accompagnée d’une hémorrhagie immense, et la mort de l’animal suit inévitablement en peu de temps, avant .que l’on aitatteintdes résultats convaincans: Quel que fût l’étonnement. que produisit le: théorème de M. Bell et les expériences de M. Magendie, ces observations cessè- rent de se confirmer suffisamment. Cependant M. Bé- clard , savant anatomiste ; dit: Les expériences de M. Ch. Bell, de M. Magendie et les miennes propres ont clairement démontré que la racine postérieure des nerfs spinaux/est sensoriale , et la racine antérieure mo- tricé. (Élém. d’Anat. gén. Paris, 1823, p. 668.) Les observations de M. Fodera furent accompagnées de sym- ptômes si contradictoires , qu’il était incompréhensible que ce savant ait pu tenir ses expériences pour une confirmation du théorème en question. En Allemagne M. Schops a répété ces expériences chez beaucoup d’ani- maux , et il a raconté tout le détail de ses observations ; mais les résultats ont été tout-à-fait douteux et incer- tains. (Voyez les Archives physiologiques de M . Meckel, 1827.) M. Bellingieri conclut de ses expériences, tou au contraire des observations de MM. Bell et Magen die ( 97 ) que Îles racines antérieures président à la flexion des mus- cles et à la sensation , les racines postérieures à l’exten- sion des membres. Je fis aussi, en 1824, à Berlin des expé- riences, mais avec un résultat très-incertain. Oceupé de nouvelles recherches sur le système nerveux, je fus con- duit, par le désir de la vérité, à faire une suite entière de nouvelles expériences sur des lapins d’après un nouveau plan. Je savais que la moindre irritation d’un nerf des muscles par une aiguille ou par un corps non métallique, parexemple un bec de plume, occasionait des mouvemens dans. les muscles, dans lesquels le nerf se distribue , etcela aussi constamment que par l'effet du galvanisme. Or, siles racines postérieures des nerfs spinaux ne sont que sensibles et non motrices, elles ne doivent produire aucun mouvement par l'irritation de l'aiguille ; mais les antérieures doivent en produire dans les extrémités! Je: répétai souvent ces expériences , mais elles furent sans résultat décisif, parce que ,. par les procédés éces: saires pour l'ouverture du canal! vertébral;; de: petits tremblemens etdes mouvemens des museles éiaient pro- duits, ce.quiredit toute continuation de l'expérimenta- tion inutile , eL-parce que les animaux furent bientôt tout-à-fait. affaiblis. D'ailleurs les lapins dans l’état de peur et d’affaiblissement ne réagissent-ils plus contre les piquies;-siñs avoir perdu la-sensation de la douleur ce qui augmente beaucoup l'incertitude, de ‘tout: résuhtatl Après tant de peines vaines, je commençais:à douter de, la justesse et même de la possibilité d’un résultat décisif, Je trouvais l’hypothèse-de M. Bell extrèmement heureuse et ex2ellente,, mais elle ne me-paraïssait pas suffisant ment prouvée..les expérieuces de:M. Magendie ne sont XXILL. 7 (98 ) pas non plus tout-à-fait décisives. Voici ce que disent MM. Desmoulins et Magendie dans F Pr reur des Syst. nerv.,t. IL, p. 778 : « Si l’on galvanise l’une après l’autre une racine dor- sale et une racine abdominale qui ne communique plus avec la moelle, on obtient à la vérité des contractions par chaque racine. Mais les contractions par les racines anté- rieures sont en général plus fortes et plus complètes que par les racines dorsales. » «Les racines dorsales pincées, tiraillées, piquées, causent de la douleur; mais une douleur bien moindre que celle qui résulte de l’irritation de la partie corres- pondante de la moelle. Alors, aussi les muscles corrés- pondans aux nerfs dont on irrite.une racine se contrac- tent; mais ces contractions sont encore moindres que dans le cas de l’irritation même de la moelle. La section d'un faisceau de racines dorsales cause une secousse de tout le membre correspondant. .» | sx Les résultats sont inverses en opérant sur les racines abdominales : leurs piqüres ; leurs pincemens produisent des contractions plus: fortes et convulsives:;' tandis que lés signes de douleurisont presque nuls. L’isolement des deux propriétés dans chacun des ordres de raéines n’est donc pas absolu. » 2: 1 ”, Voilà les propres expressions U MM. M ds et Ddnolioe À la vérité ce n’est point un résultat absolu, quand} faut avouer que l'isolement des deux propriétés nest pas absolu. | Bi 21Tous ces doutes:ont jusqu'ici empêché d'accueillir en Allemagne le théorème de M. Bell. C’est l'opinion de vous les physiologistes circonspects , comme MM. Mec- ( 99 ) kel, Rudolphi, Weber; ete. Ainsi M. E. H. Weber dans son excellent ouvrage sur lPAnatomie générale (r) pré- tend , que l'hypothèse de MM. Bell ex Mageridie n’est pas suffisamment prouvée pour qu'elle soit admise. Quant à moi, je ne veux pas amoïndrir les mérites bien fondés de la physiologié expérimentale ; mais: je voudrais que les expériences physiologiques eussent dés résultats aussi positifs et sûrsique ceux des physiciens et des chimistes. Il faut, pour qu'une expérience physiologique soït déci- sive, qu'elle produise, comme une bonne expérience physique ; à chaque endroit, en tout temps, dans les mêmes conditions, lés mêmes résultats indubitables et sûrs. La manière usitée jusqu’à présent pour prouver le théorème cité n’a pas encoré les propriétés d’nne telle ex- périence décisive. Car-le résultat n’est pas absolu , ét Za probabilité d'une erreur causée par ce qu'a dé violent l’expérimentation est encore. plus a que l& pro- babilité du résultat. | Ne-scrait-il pas possible dé prouver ou de réfater le théorème de M... Bell, par des expériences aussi décisives que les expériences physiologiques de Fontawa ; de Huinn- boldt , dont tout le monde admire la jnstesse et la certr- tude dans la simplicité des conditions ? Je n'eus que tard l’heureusé idée d'employer des gre- nouilles aux expériences en question, elles ont une vie si dure ; elles survivent si, long-temps à l'ouver- ture du canal vertébral, cette opération ÿ est si facile , et les racines des derniers nerfs spinatx parcourent af si grand-espace dans le canal vertébéal , qu’elles sont (r) Hildebrändts Ænatonie des hénbohèn 4 ed. , vou E.H. We- ber, t. L. Braunschwig, 1830. - ( roù ) très- favorables à ce genre d'expériences ; aussi les mien: nes ont-elles été récompensées du plus brillant succès. Elles sont si simples et en même temps si décisives que chacun peut maintenant, de la manière la plus facile, se convaincre d’une des vérités les plus importantes de la physiologie. Je prie tous les physiologistes et même les physiciens de répéter les simples expériences que je vais décrire. En effet, leur résultat est si certain, qu’elles peuvent être comparées aux meilleures expériences de physique. 1. De l'effet de l’irritation mécanique sur les racines des nerfs spinaux. Je me sers pour ouvrir lé canal vertébral des gre- nouilles d’une petite tenaïlle tranchante de côté et à sa pointe. Cette opération est faite en quelques minutes sans aucune lésion de Ja moelle épinière. Les animaux sautent encore librement et sont tout-à-fait vifs. Après l'ouverture du canal vertébral, on voit les grandes et épaisses racines postérieures ou dorsales des nerfs spi- naux qui vontaux membrés inférieurs. Qu'on les soulève avec une laiguille, mais avec beaucoup de précaution, afin qu’on ne prenne pas en même temps des fibres des racines antérieures ou abdominales ; qu’on coupe alors ces racines postérieures à leur insertion dans la moelle épinière, ce qui cause quelque douleur : alors on tient l'extrémité de la racine qui ne communique plus avec la moelle, avec la petite pince, et on irrite la racine étendue avec la pointe de l'aiguille en tiraillant de l’un à l’autre côté. Jamais il n’en suit la moindre trace de mouvement dans les extrémités inférieures. On peut faire la même ( 107) expérience sur les racines des nerfs spinaux pour les ex- trémités supérieures toujours avec le même succès. Nous avons répété ces expériences avec une foule de grenouilles. Que l’on soulève à présent les grosses racines antérieures ou abdominales des nerfs spinaux , destinées aux mem- bres inférieurs, avec l'aiguille : au moindre contact de ces racines succèdent immédiatement les mouvemens les plus vifs dans les extrémités inférieures. Que l’on coupe aussi cette racine tout près de la moelle épinière, et qu’on l'irrite avec la pointe de l’aiguille, on verra les mouve- mens les plus vifs à chaque irritation. C’est en répétant ces expériences chez un grand nombre de grenouilles que l’on peut se couvaincre qu'il est tout-à-fait impossible de produire des convulsions par les racines postérieures chez les grenouilles ; qu’au contraire la moindre irrita- tion des racines antérieures produit les mouvemens Îles plus forts. Il. Expériences galvaniques avec une simple paire de plaques de zinc et de cuivre. Les expériences sont aussi décisives quand on emploie le galvanisme produit par une simple paire de plaques de zinc et de cuivre. Quand on applique les deux plaques à la racine antérieure , aussitôt il en résulte les mouve- mens les plus violens. L’irritation galvanique des raci- nes postérieures ou dorsales ne produit jamais La moin- dre trace de mouvement , lorsqu'on applique les deux plaques à la racine méme. Ce fait tout-à-fait certain dans les grenouilles est contradictoire avec les observa- ions de MM. Magendie et Desmoulins , qui ont vu des ( 502 ) contractions incomplètes en galvanisant les racines dor- sales (chez les mammifères). Mais chez les mammifères , les racines des nerfs spinaux sont beaucoup trop courtes pour qu’on puisse les isoler et éviter l’irritation des par- ties voisines, et notamment des racines antérieures , en galvanisant les racines postérieures ; faute qu’on peut éviter facilement chez les grenouilles , à cause de la lon- gueur des racines des derniers nerfs spinaux. D'ailleurs l'isolement par des lames de verre est très-nécessaire , parce que l’irritation galvanique des nerfs moteurs se fait déjà à une distance d’une, demi-ligne, et MM. Desmou- linset Magendie n’ontpas diteomment ils ont employé le galvanisme sur les racines des nerfs. C’est tout diffé- rent, si l’on irrite les nerfs par les deux pôles, ou si l’on applique l’un des pôles aux nérfs , l’autre aux muscles. Mais c’est un fait indubitable er constant que chez Îles grenouilles le galvanisme appliqué aux racines dorsales même ne produit jamais la moïndre trace d’un mouve- ment dans les muscles , eton verra que la pile voltaique même , en appliquant les pôles aux racines postérieures, ne peut pas produire des convulsions dans les muscles chez les grenouilles, IL faut donc que MM. Desmoulins et Ma- gendie n'aient pas expérimenté avec assez de précaution. Dans les expériences déjà citées, l’irritation galvanique se, fait sur les raçines mêmes, qui étaient auparavant coupées tout près de la moelle épinière, en appliquant les pôles de zinc et de cuivre à l'extrémité de la racine, ce qui occasionne un courant galvanique suivant l'épaisseur du nerf. On sait que les nerfs spinaux, qui proviennent de la liaison des deux racines, produisent des convulsions aussi-bien quand ils sontivrités eux-mêmes par le contact ( 103 ) des deux pôles, que quand l’un des pôles est appliqué sur le nerf, et l’autre sur les muscles; dans le premier cas. le courant galvanique traverse l'épaisseur du nerf, et passe, dans le dernier cas; du nerf jusqu'au muscle dans toute la longueur du nerf. Je voulus savoir ensuite, et tout le monde se, fera cette question , si les racines dorsales, étant incapables de produire des mouvemens par l'irritation immédiate ou par le-contact des deux pôles, sont en même temps incapables de conduire le fluide galvanique aux mus- cles , lorsque la racine dorsale est mise en contact avec l’un des pôles et ces muscles avec l’autre. Cette question occasionna une suite d'expériences intéressantes qui dou- nèrent des résultats aussi coustans que les observations déjà racontées. Ces expériences aussi furent faites sur des grenouilles. Les racines furent toujours, suivant la manière déjà prescrite, soigneusement et délicatement élevées avec l’aiguille et coupées tout près de la moelle épinière, de manière qu'elles n'’étaiént en liaison qu'avec les nerfs spinaux. Pour opérer l'isolement, on introduisit une petite lame de verre, et toute la gre- nouille fut mise sur une pièce de verre. Voici les résultats constans : 1°. Si l’on applique les deux pôles seulement à l’ex- trémité d’une racine. dorsale, il ne s’en suit jamais au- cune marque de mouvement. 2°, Si au contraire on met en contact la racine dorsale avec l’un des pôles et les muscles de la cuisse avec l’autre, et qu'ainsi on conduise un courant galvanique de la racine jusqu'aux muscles, on produit des mouvémens, c’est- à-dire dans les muscles situés dans le courant galvanique. | (104) 3°. Les racines antérieures où abdominales produisi- rent des convulsions, tant immédiatement au contact des deux pôles , que médiatement quand lun des pôles était appliqué aux muscles, l’autre à la racine. Les convul- sions étaient dans tous les muscles de l’extrémité, non seulement dans le courant galvanique, maïs jusqu'aux doigts du pied. 4°: On obtient le même résultat, en appliquant l'un des pôles aux racines dorsales, l’autre aux racines abdo- minales. | Ces expériences prouvent sans contredit : 1°. Que les racines dorsales ou postérieures des nerfs spinaux ne sont pas isolantes, maïs qu'elles conduisent, comme toutes les parties animales dans l’état humide, le courant galvanique de l’un à l’autre pôle. >. Mais qu’elles n’ont pas aucune force motrice (vis motoria) , et qu’elles ne peuvent jamais par elles-mêmes provoquer aucun muscle au mouvement. 3°. Qu'’au contraire les racines antérieures ou abdomi- nales ne conduisent pas seulement le courant galvanique comme toutes les parties animales, maïs que, même sans conduire un courant galvanique aux muscles , elles exercent à chaque irritation mécanique et galvanique uue force propre, motrice, non galvanique, agissant dans là direction des branches des nerfs. : : Je montrerai maintenant qu’un nerf peut perdre la force motrice, sans perdre la propriété de conduire le courant galvanique aux muscles. Que l’on comprime un nerf des muscles avec toute la force de la pince, on verra que lirritation mécanique et galvanique appli- quée au-dessus de la place comprimée ne produira plus ( 105 ) d'effet ; mais on verra des convulsions, si l’irritation se fait entre la place comprimée et le muscle, Le nerf comprimé esi néanmoins capable de conduire le courant galvanique aux muscles à travers la place comprimée, car on verra des convulsions si l’on applique l’un des pôles au bout du nerf comprimé, et l’autre pôle aux muscles. Puisqu'enfin la moindre irritation mécanique avec l'aiguille ou avec un corps non métallique , par exemple, un bec de plume, produit le même effet sur les nerfs moteurs et les racines antérieures motrices, que l'irrita- tion galvanique immédiate dans un courant galvanique par l'épaisseur du nerf, c’est-à-dire des mouvemens dans tout le membre, il s’en suit évidemment : 1°. Que l’irritation immédiate des racines antérieures et de tout autre nerf moteur par le contact des deux pôles n'agit pas autrement que l’irritation mécanique; que le galvanisme n’est pas la cause prochaine de la contraction musculaire ; mais que l’irritation galvanique, de même que l’irritation mécanique, sollicite seulement les forces motrices ou toniques des nerfs (vis motoria seu tonica nervorum ). 2°, Que la force galvanique est tout-à-fait différente de la force motrice ou tonique des nerfs, et n’est pour Ja force motrice qu’une forte irritation.. 3°. Il n'est mème pas prouvé que les nerfs sont les meilleurs conducteurs du fluide galvanique ; car toutes les parties humides, excepté les cheveux et l’épiderme, conduisent le courant galvanique d’après les, lois pure- ment physiques , même quand ils ont perdu leurs forces vitales. Or, en conduisant un courant galvanique par des parties animales humides, il ne s'opère des mou- ( 106 ) vemens que lorsque des nerfs toniques doués de forces motrices où des muscles sont situésdans le courant gal- vanique. 4°. I suit encore qu'il y a des nerfs qui n’ont point de force motrice ou tonique, qui ne peuvent jamais occasionner des mouvemens par eux-mêmes, qu'ils soient irrités par. l'action galvanique ou mécanique, et qui ne conduisent le courant galvanique que passivement, comme toutes les, parties molles humides; qu’il y a en revanche des nerfs moteurs ou toniques (nervi motorii seu tonici) qui montrent à chaque irritation médiate ou immédiate leur force (onique dans la contraction mus- culaire , en irritant la contractilité des muscles. C’est une force tonique qui agit toujours dans la direction des branches des nerfs et qui n’agit’jamais en arrière. 5°, Qu'’enfin les racines dorsales des nerfs spinaux n’ont point de force motrice , mais que les racines abdominales ou antérieures sont toniques ou motrices, et que toutes les fibres motrices des nerfs spinaux dépendent des ra- eines antérieures. Il faut remarquer, que la question sur les fonctions des racines des nerfs spinaux est encore différente de celle sur les fonctions des cordons de la moelle épinière et ses diverses parties. Il ne faut pas confondre ces diffé- rentes matières. Dans un second Mémoire, j'espère pou- voir éclairer les fonctions de la moelle épinière. III. Expériences galvaniques avec la pile voltaïque. Pour donner encore un plus grand intérêt aux expé- riences que je viens de communiquer , je résolus d’em- ployer la pile voltaïque, au liéu d'une simple paire de sh Ps TEE ( 107 ) plaques métalliques. Je censtruisis une pile voltaïque de 34 paires de plaques, les plaques un peu plus grandes que 4 pouces ‘carrées. Les expériences répétées avec beaucoup de grenouilles ont produit constamment Îes résultats suivans : 1°, Les racines postérieures ou dorsales des nerfs destinés aux extrémités inférieures furent séparées de la moelle épinière, l'extrémité de la racine mise sur une lame de verre, et mise en contact avec les deux pôles de la pile voltaïque. On ne remarqua jamais la moindre trace de mouvement. Je répète ici qu'il faut avoir grande précaution d'éviter les racines antérieures. 2°, Les racines antérieures sollicitent dans les mêmes conditions les plus fortes convulsions dans l'extrémité tout entière. 3°, Lorsqu'on appliquait aux racines postérieures l’un des pôles et aux muscles de la cuisse l’autre, ïl en pro- venait des convulsions dans l’extrémité tout entière, et principalement dans l’espace du courant galvanique. 4°. Les racines antérieures chargées avec l’un des pôles, et les muscles avec l’autre, occasionnèrent des mouve- mens encore plus véhémens. | Or, je voulus savoir si les racines des derniers nerfs spinaux étant coupées à quelque distance de la moelle épinière, les portions des racines encore adhérentes à Ja moelle épinière, chargées, sont capables de produire, au moyen de la moelle épinière, des mouvemens dans les parties antérieures, par exemple , dans la tête. Les ré- sultats furent constans, mais inattendus: Ni les racines abdominales, ni les dorsales n’occasionnent des mouve- mens dans les parties antérieures du corps, quand la, ( 108 ) racine est irritée par les deux pôles. Il paraît donc que les fibres des divers nerfs spinaux ne communiquent pas dans la moelle épinière ; maïs il y eut des mouvemens quand on appliqua l’un des pôles aux parties antérieu- res nues, et l’autre aux portions des racines adhérentes à la partie extrème de la moelle épinière. Enfin je séparai chez une grenouille toutes les racines des nerfs dans la plus grande partie de la moelle épinière, commençant par derrière jusque dans la région des bras, de sorte que la partie inférieure de la moelle épinière pou- vait être levée et appliquée sur une lame de verre. L’extré- mité de la moelle épinière mise en contact avec les deux pôles produisit dans ce cas des mouvemens dans toutes les parties qui étaient encore en liaison avec la moelle épi- nière. Il suit de ces dernières expériences, que la moelle épinière n'est pas seulement l’ezsemble des nerfs spinaux, comme je l’avais cru d’abord faussement, qu’il y a non-. seulement quelque chose de commun , mais encore quel- que différence entre les nerfs et la moelle épinière ; car les portions des racines adhérentes encore à la partie extrème de la moelle ne produisent pas de mouvemens dans les parties antérieures, par exemple, la tête; mais celle-ci se meut quand on galvanise la partie extrême de la moelle elle-même, IV. Expériences sur les nerfs cérébraux et Le nerf sympathique. Réjoui des résultats surprenans des expériences que je viens de communiquer, je m’occupai des nerfs cérébraux ; mais pour cette partie de mes recherches, je me servis de lapins. ; ré ( 100 ) 1°. Le nerf facial produit à chaque irritation avec l'aiguille ou avec une simple paire de plaques de zinc et de cuivre, les mouvemens les plus vifs dans le museau et et les muscles faciaux qui dépendent des branches irritées. Mais ce nerf n’est pas simplement nerf du mouvement, comme M. Bell l'avance ; car, quand on coupe une bran- che quelconque du nerf facial chez le lapin, il en résulte non seulement des convulsions dans les muscles qui en dépendent, mais les marques des douleurs les plus fortes et un cri plaintif. Aussi MM. Schops et Herbert Mayo ont-ils observé les marques de douleur dans cette même opération. Ce résultat est très-important; car il prouve qu'il y a aussi des nerfs réunissant la force motrice et sensoriale, et qui malgré cela ne sont rien moins qu’analo- gues aux nerfs spinaux , puisque les fibres sensoriales des nerfs spinaux ont à la racine un ganglion, ce qui n'est pas le cas chez le nerf facial à racine simple. C’est ainsi que le nerf vague est évidemment nerf du mouvement et de sensation, sans ressembler dans son origine aux nerfs spinaux. 7 | amont 2°. Le nerf infra-orbital ne produit, quand on l’irrité et le pince avec l'aiguille ; aucune trace de mouvement dans les muscles du, museau auxquels il donne pourtant beaucoup de branches associées à des branches du nerf factal. Je coupai le nerf tout. près du trou infra-orbital , ce qui tira de l'animal: un cri très-plaintif et les signes de, grande douleur les plus expressifs. Lorsqu'on ap- pliqua les plaques de zinc et de cuivre au bout du nerf coupé, on ne remarqua aucune trace de mouvement dans les muscles du museau. Mais ce nerf vraiment sen- sorial conduit le fluide galvanique comme toutes les ( LE LO ) parties animales humides ; si on appiique l’un dés pôles au nerf infra-orbital, l’autré aux muscles : ce qui pro- duit des convulsions, sans que le nerf infra-orbitat ait de foree motrice par lui-même. Lorsqu’ensuité nous laissèmes agir sur l'extrémité isolée du nerf les deux pôles d’une pile voltaïque de 65 paires de pliques, on n’observa,; au moment de contact de quelques endroits de ce nerf large, aucun mouvement dans les muscles du museau , mais bien lorsqu'on toucha d’autres endroits du nerf, ce qui nous surprit, et ce qu’on ne peut expli- quer que parce que des branches du nerf facial se réu nissent avec l’infra-orbital tout près du trou infra-orbital. 30. Les trois nerfs de la Jangué sont facilement décou- verts chez les lapins ; en sciañt un morceau latéral de la mâchoire inférieure. Les résultats: des expériences que je pratiquai sur des lapins furent M précis et Jamais incertains. | | a; Le nerf kypoglosse irrité par l'aiguille ou par les plaques de zine et de cuivre sollicite toujours les mou= vemens les plus violens dans Ja langue jusqu’à l'extré- mité. | b, Le nerf lingual ne donne ameune trace de mouve: ment, lorsqu'on le pince avec l'aiguille, ni mêrie lors- qu’on y applique les deux pôles de la pile voltaique de 65 paires de plaques: Mais, quand: on applique l’undes pôles” sur la langue, Fautre au nerf lingual ; il en ré- sulte. des mouveîiens de la langue, parce que lé: nérf lingual n'estiei, comme toutes les parties animales hu mides,, qu'un, conducteur du courant galvanique ; ‘sais avoir de-force motrice par lui-même, | .c, Le nerf glosso-pharyngien irrité par les deux pôles RARE de la pile voltaïque produit des convulsions dans le pharynx, l'animal étant déjà mort. 11 faut remarquer que ces expériences sur les nerfs de la langue s'accordent avec celles de MM. Magendié et Desmoulins. C’est aussi une remarque de ces auteurs, que le nerf hypoglosse pincé sur un chien ou un chat vivant, excite de la dou- leur. Aïnsi le nerf lingual est seulement sensorial, le nerf hypoglosse est sensorial et moteur , Comme le nerf vague et le facial, sans avoir des racines doubles et différentes. 4°. Pour examiner les propriétés du nerf sympathique, il semblait le plus convenable de prouver les eilets du nerf splanchnique qui est mis à découvert avant que l’ani- mal soit affaibli. Ainsi les deux pôles de la pile voltaïque de 65 paires de plaques furent appliqués au nerf splanch- nique isolé d’un lapin..[l n’en résulia point de véritables convulsions dans-les intestins , mais un simple accrois- sement des mouyemens péristaltiques, qui furent ranimés lorsqu'ils eurent enfin cessé. Lorsqu'on appliqua lun des pôles au nerf, l’autre à quelque partie des imtestins, celte partie des, intestins ,se rétrécit surtout extraordi- nairement par des mouvemens circulaires “ En terminant ce. Mémoire, j Je remarquerai que les: expé- riences de M. David (thèse inaugurale soutenue à Paris), qui prétend, que les, nerfs, d'un. animal.opèrent sur la boussole ; au mo yen/d' un fil conducteur: opt ne Sont pas exactes. La à boussole né change jamais, quand elle. $e trouve sur, un, corps fixe, par..exemple, sur un mur, ei je ne congpis pas comment on-peut faire des ex- périénees si légères. Mais c’est avec plaisif que je rën- contre l’annonce d’un Mémoire de M. Person, lu à l’Aca- (aa démie des Sciences, dans la séance du 25 oct. (V. Revue des Ann. des Sc. nat., 1830, p. 133.) Des expériences faites sur les animaux vivans avec un nouveau galvano: mètre d'une grande délicatesse ont porté M. Person à regar- der comme dénuée de fondemens l'hypothèse des courans électriques dans les nerfs. Voici ce que dit M. Person : Lorsqu'on pince, lorsqu'on tiraille, lorsqu'on cautérise un nerf du mouvement, les muscles auxquels il se dis- tribue entrent en convulsion ; un courant agit de même, sans avoir besoin de parcourir la longueur du nerf; les contractions ont lieu, quelque petité que soit l'étendue suivant laquelle le nerf est traversé ; seulement, comme lélectricité ne détruit pas l'organe, leffet peut être re- produit un grand nombre de fois. Et si l’on s’en tient aux résultats de l'expérience, on reconnaîtra qu'un nerf du'mouvement pendant la vie, et pendant le temps que dure l’irritabilité ; est dans une condition telle que tout cé qui change brusquement la position relative de $es molécules peut oëcasionner une contraction ; de sorte que l'action de l'électricité sur Les nerfs doit être provi- soirement assimilée à cellé des stimulans mécaniques ou chimiques. On voit que ces observations sont d'accord avec les résultats de mes propres expériences (r). (1) Nous avons accueilli avec émpressement le Mémoire intéressant que M. Muller a bien voulu mous adresser, après avoir pris la peine dé l’écrire lui-même en français, et nous n’avons cru devoir y faire que de très-légères corrections de style, dans la crainte de dénaturer la pensée de l’auteur. Il est d’ailleurs’ écrit avec toute la clarté désirable, et beaucoup mieux sans doute que nous w’aurios pu le faire en le tradut- sant de l'allemand. :1,4.,,,, 12 : »inif a TNT Re (3) pe + sur les Habities de quelques Fourmis du Brésil, adressée à M. prete Par M''Loxn. :'MonSIEUR ET AMT, Je vous ai promis des renseignemens sur les mœurs de quelques Fourmis du Brésil, ‘et je prends la plume pour! m'acquitter de: ma promesse. Les jugerezwous dignes d’être publiés dans les Ænnales des Sciences naturelles , c'est ce que je laisse à votre libre arbitre de décider. Dans ce cas , vous voudriez bien faire remarquer que ces -observations ; ainsi que beaucoup d’autres que J'ai été à mème de recueillir pendant mon voyagé dans ce pays ; n'étaient pas destinées à voir le jour, avant qu'un nouveau séjour dans le même pays ne m’éûit pérmis de les compléter et de les rendre-plus dignes dé’paraître!" Le défaut où nous sommes de connaissances anté- rieures sur celsujet me: dispense de me livrer à des re- cherches littéraires pour lesquelles d’ailleurs le temps me manquerait. Je mebornerai donc à vous adresser, en les extrayant de mon Journal ,-les notes Le me k hbebés sent avoir quelque intérêt. 21 1; ninour Dar 1 est-un fait déjà mentionné par tous dese voyageurs qui ont parcouru les contrées équinoxiales du Nouveau Monde, que la famille des fourmis s’y montre beaucoup plus nombreuse ; tant pour les:espèces que pour les in- dividus, quedans notre pays. En eflet , je me suis assuré que, pour la partie du Brésil que j'ai visitée, cette: XXILL. — Juin 1831. 8 (114) famille y forme, dans la classe des insectes, un quotient Peauconp plus, élevé que. \ALLS qu'on..trouve pour les insectes de notre, pays x aussi J,KEncontre-t- on ces ani- maux partout sur la terre , dans l’herbe, sur les feuilles , sur les troncs d’arbreset sous leur écorce ; dans presque toutes les matières végétales et animales en décomposi- ton ; ils pénètrent dans les maisons, s’introduisent jus - qu’au milieu des villes, et la capitale même de l’Améri- que méridionale est infestée de ces insectes. Mais la véritable patrie: dé ces animaux destructeurs est incontestablement -cette étendué de plaines élevées et arides qui. occupent uné grande partie de l'intérieur du Brésil et surtout la province de Minas Geraes. Le terrain yest souvent, selon les récits des voyageurs: entièrement entrecoupé de collines d’une très grande hauteur, que de loin on prendrait pour des'cabanes de sauvages, mais. qui, sont l'ouvrage de ces induswieux animaux. Aussi la nature a-1-elle employé dans ces mêmes, lieux des moyens. puissans pour mettre des bornes. à leur trop grande multiplication. Car; outre les nombreuses, espèces d'oiseaux qui font de ces insectes leur principale nourriture, e’est 1x où l'on rencontre le plus abondamment les, mammifères formicivores , et particulièrementles plus grandes. espèces , telles que le Myrmecophaga jubata et le Dasypus giganteus: dont les ravages parmi ces petits animaux , qui deviennent par milliers leurs-victimes ; doit être des plus considé- rahlesé:d »iirort V° 9 Vous concevez qué ce nombre rl et l’activité qui distingue cette famille d'insectes, doivent leur faire jouer dans ces pays un rôlertrès - important dans l’éco- ( 115 ) nomie de la nature. En effet, il n’y a certainement aucune autre famille d'insectes qui puisse sous ce point de vue leur être comparée ; elles semblent mème y représenter plusieurs autres familles d’inseetes de nos pays. Ainsi les fourmis en détruisant dans nos contrées ne très-grande quantité d'animaux nuisibles, nous rendent d'assez grands services; maisiees services sont beaucoup moins importans , comme vous le savez, que eeux dont nous sommes redevables à la famille des Carabiques; or, cette famille est tellement réduite ‘dans les pays qui avoisinent l'équateur qu’elle y reste en quelque sorte inaperçue. Une réduction semblable.s'observe plus: où moins , pour toutes les autres. familles carnivores: de ila classe des insectes , et cette réduction paraîtra d’atitañt plus étrange que l'augmentation du nombre total des insectes semblerait au contraire exiger un plus grand. développement des moyens coercitifside la nature; mais én revanche la famille des fourmis , comme jé” vielis de vous le dire, se trouve augmentée dans la même proportion, et en effet cette PAR. de la police de la na- ture (s’il m'est permis de m’exprimer ainsi ).semble,, quant à la classe des insectes , être confiée presqué ex clusivemient aux fourmis qui sous cé à rapport son! très- utiles aux pays dont je parle (1). (x) Des habitans de Rio-Janeiro m'ont assuré que , ‘bE IE Se se plaindre de la présence des fourmis dans les maisons , on les. y intro: duisait même quelquefois pour mettr e la maison à l'abri dés Msn des Cuipim (dénomination des termites dans le pays ) ; qui ÿ sont extré: tement redontés." ARTE is LA es139 ces és sortes daim Man rien 1 observé qui parle e en +aei ps ( 116 ) - Nous avons dans nos pays une autre famille d'insectes dont le rôle est plus important encore , celle des Nécro- phages. Chacun connaît les services que nous rend cette famille en accélérant la décomposition des matières animales puirides. Dans la partie de l'Amérique équi- noxiale dont je m'occupe ici, cette famille a presque disparu, du moins les espèces qui la composent sont tellement rares,.que l'influence qu’elles exercent est nulle dans la nature. En vaixi y cherche-t-on dans les charognes ces. animaux, on ne trouve à leur place cette assertion, je ’oscrai décider de sa justesse. Cependant je me permet. trai de vous citer un fait qu’on pourrait regarder comme décisif, mais qui me semble pouvoir s'expliquer d’une autre manière. Ayant démoli un jour la colline d’une espèce de termites , je vis à ma grande surprise qu’une partie était occupée par une colonie nombreuse d’une espèce de fourmi du genre Myrmique, et que j'ai nommée Myrmique à paillettes (Myrmica paleñta ), à cause des petites lames qu’elle porte sur ses pattes. :Aussilôt la brèche faite dans l'habitation des fourmis, elles en sortirent furieuses , et se répandirent sur les monceaux démolis de Ha portion du monticule habité par les termites , où plusieurs des larves de ces derniers animaux étaient mises à découvert. Les fourmis attaquè- rent celles-ci avec acharnement , et , ce qui m’étonuait beaucoup, après les avoir percées à plusieurs reprises de leur dard ; elles les laissèrent là , sans les emporter à leur mid. Cela me parut au premier abord con- firmer l'opinion des habitans; mais je m’aperçus bientôt d’une circon- stance qui me donna en même temps la vraie explication des manœuvres dont je venais d’être témoin. Plusieurs individus d’une autre espèce de Myrmique (que j’ai nommée 7, erythrothorax) arrivèrent , et au inilieu des massacres exercés par Les Myrmiques à paillettes, elles enle- vèrent tranquillement et saus aucun signe de passion les termites bles- ss, et les transportèrent à leur nid: ces Myrmiques erythrothorax étaient les auxiliaires des individus de la première espèce, auxquels seuls était imposé le soin d’approvisionner la république commune , tandis que les autres, soldats de métier, n’avaient en vue que sa défense s et avaient attaqué sans doute les'tcrmites comme elles auraient attaqué tout autre animal qui se serait présenté. # (2x7 ) (excepté dans les cadavres des grands quadrupèdes dont l’extermination semble être confiée aux soins des vau- tours ) que cette famille nombreuse de fourmis. L’acti- vité que celles-ci mettent à remplir cette tâche , est telle qu'il m'est arrivé souvent qu'après avoir tué un oiseau et qu'avant d’avoir eu le temps pour le saïsir de me frayer un passage à travers la végétation épaisse et entrelacée de ces régions, il était déjà envahi par ces terribles in- sectes et déchiré de tonte part. Quelquefois aussi, ayant négligé un moment les précautions accoutumées, j'ai trouvé ma boîte aux insectes remplie par ces animaux destructeurs, et dans Fun ou l’autre cas, les fruits de ma chasse ont été perdus. Autant sont grands les services rendus à ces pays par les fourmis, autant sont terribles les dégâts qu’elles causent en portant leurs attaques sur les productions du règne végétal. Ainsi elles sont les ennemis les plus dangereux pour les plantations de presque toute espèce , et cela à tel point qu'on n'entend guère l’agriculteur se plaindre d’autres ennemis que des fourmis. Je passe rapidement sur les dégâts qu’elles causent en attaquant les racines, en s’établissant dans les tiges, en rongeant les fruits , etc. ; ces dégâts sont plus ou moins analogues à ceux qu'elles occasionent dans nos pays, mais je m'occuperai d’un phénomène qu’on ne connaît en Europe que par les récits de quelques voyageurs ; je veux parler de ces dévastations extraordinaires qu’elles portent aux arbres en les dépouillant complètement et en peu d’instans de leurs feuilles. J'avais toujours re- gardé comme exagérées les relations des voyageurs sur ce ( #15) sujet, jusqu'à ce qu'une occasion vint se présenter à moi de les vérifier. { Le fait que je vais citer est relatif à une espèce connue depuis long-temps sous le nom d’Ætta cephalotes. On voit tous les jours cette espèce apporter des feuilles à son nid ; mais comme elle va ordinairement chercher ces matériaux dans les broussailles épaisses et serrées, on n'a guère pu aprécier Ja nature de ses dévastations. Une,cireonstance heureuse m’ayant offert l'avantage de les observer à loisir, j'ai cru que vous ne liriez pas sans intérêt. le récit de ce que j'airvu. Passant un jour auprès d'un arbre assez subis je fus étonné d’entendre par un temps parfaitement calme le bruit de feuilles qui tombaient à terre comme de la pluie. En jetant les yeux autour de moi, je m'aperçus bientôt que ces feuilles provenaient. de l'arbre auprès duquel je venais de passer. C’était un arbre de la famille des Laurinées, d’une douzaine de pieds de hauteur, à feuilles épaisses, coriacées , qui, en tombant par terre, produisaient un certain bruit ; mais ce qui augmentait mon étonnement, c’est que les feuilles qui tombaïent avaient leur couleur verte naturelle et que l'arbre sem- blait jouir de toute sa vigueur. Je m’en approchai donc afin de trouver l’explication d’un phénomène si étrange, et alors je vis que sur presque tous les pétioles était postée une fourmi qui travaillait de toutes ses forces pour les couper. En effet, elle en venait bientôt à bout, et la feuille tombait à terre. | Une autre scène se passait au pied de l’arbre ; la terre était couverte de fourmis occupées à découper les feuilles, à mesure qu’elles tombaient, en morceaux portatifs qui or nd (119 ) étaientimmédiatemen t'transporiés dans le nid. Les four- mis qui remplissaient cé! dérniér ‘office formaient ‘déjà un escadron qui , én prenant son origine au pied dé l'arbre travorsaità pérte de’vue la plaine et allait se perdre dans leé-broussailles. En ‘moins d’uné‘heure le grand œuvreis'était accompli sous mes yeux ; et l'arbre ainsi dépouilléressemblaft, ‘pour mé servir dé l’exprés: sion forte et juste de tiademolselté Méfia ; à Ep pi un balai qu'à un arbre. Are À Unrautre trait remarquable que nous présente l'éco- notnie des fourmis de l'Amérique htértrapieale ét qu'on ne connaît encore que par’ les relations des voyageurs ; consisté dahs ces grandes migrations que éértaines es- pèces éñtreprennent'de témps én temps en nombre pro- digieux. Lies circonstances particulières de ce phénomène sont encor ässéz obseures. Voici ce que j'ai été à mémé de recueillir dé positif rélativement'à ce sujét. On voit la terre dans uné étendue plus où ioins considérable cou- vérte de fourmis , dont les mouveméens semblent se faire en tous sens etre présenter à l’œil'qüe de la cotifusion ; cépendant on s’apergoit au bout de quelque temps que la masse lentière s'avance toujours dans une certaine direc- tion; quoiqué assez lentement. Ces fourmis emportent avec elles tous les insectes qu’elles rencontrent sur leur chemin. La niarche de la troupé continue péndant plu- sieurs-jours consécutifs (j'en ai une fois poursuivi une pendant cinq jours) et ne semble pas s’interrompre per- dant la nuit, au moins les invasions dans les maisons se font-elles aussi souvent pendant la huit que pendant le jour. Quant aux époques dé l’année où otit liéu ces mi- grations , je dois réttärquer que toutes'télles que je trouve ( x20 ) notées dans mon jourual tombent dans les mois de juin, de juillet et d'août; si cette circonstance se confirmait,, elle pourrait jeter quelque lumière sur la, cause et le but de ces migrations. En effet, cette ‘saison correspond , comme vous. Je savez, à notre hiver, et est également ca- ractérisée par. une diminution très-considérable dans le nombre des insectes; or, comme ceux-ci font la nourri- ture principale des fourmis, il.est probable qu’à cette époque les sociétés très-nombreuses des fourmis ,: ne trouvant point dans les environs de leur habitation assez de nourriture pour le soutien de toute la république, sont obligées d’émigrer pour s’en procurer. Cette expli- cation ne pourrait-elle pas rendre compte de l'absence de.ce phénomène dans, nos pays où l'état de léthargie dans lequel les fourmis tombent pendant l'hiver les-dis- pense d'aller chercher. de la nourriture pendant, cette saison ? Quoi qu'il en soit, ces troupes de, fourmis voya- geuses sont constamment suivies par une bande d'oiseaux quién détruisent une grande quantité ; dans la partie du Brésil que. j'ai visiéet,,ce sont les grandes :espèces du _ genre Dendrocolaptes, telles que le, D. cayennensis , Eicht. (2. platyrostris,Spix),le D. decumanus , Licht., la Zanagra: auricapilla ; Pr. Max.; mais. surtout, la Drymophila domicella (Lanius domicella ; Licht., Drymoplhila trifasciata, Swains,. Lanius notodelus , C.), cette dernière en fait sa nourriture exclusive et annonce au Join par son cri monotone et lugubre la présence de ces troupes. 2 ; Les relations particulières que M. Faber a trouvé exister, entre plusieurs espèces de fourmis de nos pays, dont les unes , enlevées à l’état de larves ou de nymphes Gcka1à) : de leurs habitations par les autres , deviennent pendant le reste de leur vié les esclaves et les serviteurs de celles-ci, constituent sans doute un des faits les plus extraordi- paires relatifs à l’instinct animal, qu'ont fournis les recherches faites jusqu’à ce jour sur ces animaux. Les fourmis du Nouveau-Monde nous offrent dans leur éco- nomie des traits analogues. J'ai déjà mentionné une es- pèce de Myrmique ( M. paleata ; N.) dont la fourmilière contient des individus neutres qui appartiennent à une autre espèce du même genre (M. erythrothorax) ; ceux-ci y exercent les mêmes fonctions qui.sont exercées, selon Huber, par les fourmis mineuses et noir-cendrées dans les habitations des fourmis amazones , à cela près que la construction de la maison me paraît être due à la pre- mière espèce. Une autre fois j’ai trouvé une autre espèce de fourmis qui, selon M. Latreille, doit former un genre distinet, bien caractérisé par ses mandibules in- flectées ( Æncylognathus lugubris ; N.) (1); elle mar- chaït en colonne serrée, chargée de larves et de nymphes de fourmis , et:ce qui me porte à croire que sa marche était une expédition militaire plutôt qu’un déménage- ment , c'est que, voulant en prendre quelques individus pour ma collection ; j'ai trouvé qu'elles avaient presque toutes les pattes plus ou moins mutilées. Du-reste, je dois témoigner mes regrets dé n'avoir pas eu à ma disposi- tion , pendant mon séjour.dans ces,contrées, l'excellent (1) M. Latreille, votre maître et ami, auquel je me suis fait un plaisir d'offrir pour sa collection. particulière la plupart de ces espèces, dont plusieurs étaient uniques dans ma collection , a bien voulu me pro- mettre qu'il en ferait une courte description. Je vous serais obligé de lui rappeler cette aimable Promesse, ét d'insérer ces descriptions dans vos Annales , lorsque vous en-trouverez la place. (1122 ) ouvrage de M: Huber fils pour me servir de guide dans mes recherches sur'ce sujet ; car tout me porte à croire maintenant que ce trait intéressant de leur histoire doit _se rencontrer fréquemment dans les espèces du: Brésil; en effet, rien ne s'y voit plus communément que ces armées de fourmis marchant en colonnes serrées;'et quoique dans beaucoup de cas il soit évident queces marches n'ont ‘pour but que d’approvisionner lhabita- tion , puisqu'on voit les troupes chargées de proie con- sistant en différens insectés , bien souvent aussi on les voit marcher sans être ns d’aucuri fardeau ; ce ri semble annoncer un autre but. FARTON a 1368 Onavait observé déjà dans diéiie espèces d'Europe et parmi les individus neutres , une race particulière qui se distingue des autres par une taille plus grande et'sur- tout par la grosseur de la ièête ; ces différences setrouvent encore plus prononcées dans certaines:espèces exotiques , surtout dans l'espèce appelée par cette raison Æ4ite ce- phalote. Mais ce que l’on ignorait ; c'estque ces indivi- dus ‘exercent, au moins dans ‘certaines: espèces, des fonctions différentes de celles des autres ouvrières. J'ai eu occasion de m'assurer de ce fait dans ‘une espèce de Myrmique (que je ne saurais déterminer ici faute d’avoir des individus à ma disposition s:mais que j'ai l'intention de faire paraître plus tard dans le Magasin deM: Guérin). Jé rencontrai un jour une colonne de’ces fourmis qui traversait la cour démon habitation ; elle partait dé deux irous pratiqués ‘dans latérre (lés'iissues sans doute des conduits souterrains qui allaient aboutir dans un pré VOI- sin), et toutes les fourmis quien. sortaient étaient char- gées de proie, consistant en différens insectes; mais il en (123) venait à peu près autant du côté opposé , marchant en sens contraire des autres, et se rendant vers les trous où elles descendirent ; toutes celles-ci ne portaient absolu- ment rien. La masse de l’armée était formée d'individus qui ne variaient que très-peu pour la taille ; mais çà et là on en voyait quelques-uns beaucoup plus grands et sur- tout distingués , ainsi que je viens de vous de dire, par leur tête très-grosse. Ceux-ci ne suivaient presque jamais la marche des troupes; mais tantôt on les voyait marcher lentement en sens contraire, tantôt traverser le corps de l’armée, ou bien, s'ils suivaient la même direction, ils ne marchaient pas au même pas que les autres ;! maïs ils allaient tantôt plus:vite, tantôt d’un pas plus lent , et ils ne portaient jamais rien. Pendant deux heures-que je restai à regarder la tactique de.cés animaux, je vis quatre de ces grands individus postés autour de l’un des trous dont je viens de parler, dressés verticalement :sur leurs pattes , la tête en l’air.et les mandibules ouvertes , et au- tour, de l’autre trou deux autres dans la: même attitude. Au bout de ce temps, désirant observer de. près et à mon aise leurs manœuvres, je me mis à écraser avec:le piéd plusieurs individus qui, errant en foule le long des flancs du corps de l’armée , m’empêchaient de m’en ap- procher ; maïs je ne dus pas rester long-temps en posses- sion tranquille du terrain que je venais ainsi d’usurper. Car à peine les maraudeurs les plus voisins du champ des massacres -aperçurent-ils les cadavres de leurs cama- rades , qu'ils'se mirent à courir l’un à l’autre avec une grande vitésse et au même instant tous s’agitèrent ; tan- dis que d’autres se rendirent à la hâte au trou le plus voisin. Dans le même instant je vis aussi les quatre sen- (124) tinelles placées autour de ce trou quitter le poste qu’elles avaient gardé pendant deux heures , et accourir directe- ment à l'endroit où leurs camarades avaient étémassacrés, de sorte qu’au bout de quelques minutes, cette. place était complètement couverte de fourmis occupées à en- lever les morts qu’elles allaient transporter dans le trou. Dans ce nombre je comptai dix individus à grosse tête ; ceux-ci ne prenaient aucun soin des morts; mais avec une vitesse extrême et les mandibules ouvertes, ils cou- raient dans toutes les directions. Au bout de dix minutes, la place était nettoyée et évacuée. Pendant ce temps, la marche des troupes continuait comme auparavant; mais ce qui est remarquable, c’est que durant cet enlèvement des morts, aucune des fourmis qui sortaient du trou n'était plus chargée de butin comme auparavant, et que ce ne fut qu'après que la tranquillité fut complètement rétablie que ce transport du butin recommença. Ce qui mérite encore plus d'attention, et qui me semble prouver d’une manière évidente le rôle que jouent dans la société des fourmis les individus à grosse tête , c’est que tandis , comme je l'ai déjà dit plus haut , que le trou le plus voisin du lieu du massacre n’avait été jusqu'ici entouré que de quatre de ces sentinelles, après l’affaire dont je viens de parler il fut gardé par neuf , ayant tous l'attitude singulière que j'ai décrite plus haut. Je dois avouer que v’est la seule espèce de fourmis qui m'ait présenté ce phénomène aussi clairement; maïs je vois, par un passage de la nouvelle édition du Règne ani- mal (t. v, p. 311), que mon ami M. Lacordaire, auquel j'eus le plaisir de communiquer ces faits, lors de notre rencontre au Brésil, à eu occasion depuis de faire les ( 125 ) inèmes observations sur une espèce voisine de lAtte cephalote. © , Vous savez , Monsieur, qu’à l’histoire des fourmis de nos contrées se rattache l’histoire de deux autres familles d'insectes, avec lesquelles ces animaux imdustrieux en- tretiéennent des relations qui ont frappé les observateurs, par l’analogie qu’elles présentent avec les relations qui existent entre l’homme et certains de ses animaux do- méstiques. Aussi a-t-on , par une métaphore assez heu- reuse , appliqué à ces deux familles le nom de vaches et chèvres des fourmis. Ayant été souvent en Europe té: moin de ce commerce des fourmis avec les pucerons, je fus assez étonné, pendant mes premières courses ‘au Brésil ; et malgré l'abondance prodigieuse des fourmis! de ñe point trouver de pucerons. J’allais déjà croire qu’en’effet les fourmis de ce pays étaient privées d’une source de jouissances dont nos fourmis d'Europe savent tirer un si grand profit, mais je ne tardai pas à m’aper- cevoir que javais eu tort de supposer aüx fourmis du Nouveau-Monde un instinct inférieur à celui dont sont doués leurs confrères de l’Europe. Car de même que lors de la découverte de cette partie du Nouveau-Monde , on y trouva des peuples à demi civilisés, chez lesquels cer- tains animaux tenaient la place de nos espèces domesti- ques qui y manquaient , de même parmi lés petits peuples qui nous occupent ici, on trouve des animaux domesti- ques comme chez certaines fourmis d'Europe, mais avec cette différence qu’ils appartiennent à un autre groupe d'insectes. La famille qui fournit à nos fourmis leurs ani- maux domestiques paraît y manquer originairement. En effet, les insectes qui remplacent pour les four- ( 126 ) mis du Brésil les pucerons, de nos pays, rentrent.tous dans la section que Linné avait formée dans son grand genre des Cigales, sous la dénomination de Cigaies ranatres, etqui correspond à celle des, Cicadelles , sui- vant la méthode de M. Latreille. Ces animaux, et prin- cipalement les espèces des genres Cercopis et. Membra- cis, mènent , en état de larves et de nymphes , un genre de vie très-analogue à celui de nos pucerons: On les voit attroupés autour des, jeunes tiges des plantes et sous leurs feuilles, dont ils sucent les sucs: et auxquelles leurs.pi- qûres produisent les mêmes excroissances monstrueuses qui accompagnent les piqüres des pucerons. La, sève qu’ils en pompent se transforme aussi en une. liqueur mielleuse qu’ils font sortir de temps en temps,;.de même que les pucerons ; de la partie postérieure de leur corps sous forme d’une gouttelette transparente. C’est à cause de cette liqueur, dont les fourmis sont: très-friandes , qu’elles fréquentent ces animaux ; aussi les traitent-elles de la même manière que nos fourmis d'Europe traitent les pucerons. On les voit leur frapper: doucement..les côtés du corps avec leurs antennes, caresses auxquelles les jeunes Cicadelles répondent en relevant le ventre.et en faisant sortir une gouttelette sucrée, qui est .de suite avalée par les fourmis: Toutefois il est à remarquer que tandis que presque toutes les espèces de fourmis de nos pays, selon M. Huber, fréquentent les pucerons, je n’ai trouvé au Brésil qu’une espèce, la Fourmi attelaboïde de Fabricius, qui entretint des relations avec les, Ci- cadelles. Cette espèce paraît en effet tirer sa. princi- pale, peut-être son unique nourriture, de ces animaux ; au moins je ne l'ai pas vue en prendre d'autre; anssi ( 127 ) voit-on. ces, fourmis, montrer beancoup, d'attachement pour, ces animaux et, leur prodiguer tous les sOiNS, pOs- sibles,; je Lesiai mème vues accompagner les larves et les nymphes qui se retirarent del la société pour: aller-changét de: peau et les: aider fort, adroitement à à se débarrasser de leur vieille enveloppe Hibeb 1hotetotsot f184 | J 2OJUES 6 À Je ne, doute point que la liste qu animaux dit dit dés Tara ne se-trouve encoré augmentée ; quand nous connaîtrons mieux l’économie de ces dnimaux, dans les vastes contrées. joù.elle nous est encore ‘complètement inconnue. “a ai,même lieu de;croire;que: Jés fourmis ne restreig nent point leur choix à,cetégarid à la seule classe des RARE PET AE dits, Le, fait que-Je vais.vous : le Sdo019928 106091 98 9 JL1819)H08 ve 109 no L'anloge que nous JR de! voir gxster entre!la famille: des M. Latreille dans une division sous le nom irmioiel. DER Une fois j'ai trouvé les lartes d’uneespèce de Fulgore ( Eulgora, Lin.) dans une fourmilière ce qui me fait supposer. que ces insecles ont des fonctions analogues à à ‘cells! que uous Yenons de voir chez les larves des Cicadelles. I paraitrait donc que c'ést un car actère commun à tous les Hémiptères bomoptèresi que de sécréter, au moins pendant une certaine Spas de leur vie > UE liqueur sucrée qui, sert de Bibi s à certaines four mis. ‘ l'a Quant à à l'absence des TS à au Brésil it dois. ajouter la remarque qu’on en trouve cependant quelquefois dans es jardins aux environs de Rio-Janeiro ; mais comme ils manquent totalement dans l’intérieut du pays , je.ne due nullemiént qu’ils n’y aient été introduits avec la foule de plantes de toutes les parties du monde qui remplissent les jardins. Quoi qu "1 en soit , ete présence ainsi que leurs qualités ne sont pas restées inconnues aux fourmis du pays , Car je les ai trouvées toujours associées à ces pucerons ,-et je les'ai: vues les traiter cornme le font les fourmis de nos pays. ;, ÿ L ( 198 ) citer à l'appui dé cette opinion est relatif à une espèce dé Mirmique appartenant à la (juatrième tribu de la famille des Fourmis piquantes de M. Latreille (Hist. nat. des Fourmis) , que je nomme Wyrmica typhlops. Un jour j'en rencontrai plüsieurs colonnes composées d'individus dont la plupart marchaïent dans une même direction ét les autrés en sens comtrairé ; comme cellés 2 ci me paru- rent avoir un port singulier et une démarche beaucoup plus lourde que les autres, je me mis à les regarder de plus près pour m'éclaircir sur la causé de ce phénomène. Je vis alors, à ma grande surprise , ‘que la largeur appa- rente de ces individus venait de'ce que chacun d’eux portait suspendu à son ventre un'cloporte, letçuél ‘dé son côté s’y soutenait en se tenant accroché à la fourmi, ventre contre ventre ; le cloporte étant plus large que la fourmi, cette dernière était obligée en marchant d’ écar- ter ses pales du corps, ce.qui gènait beaucoup.ses mou- vemens et lui donmait un aspect fort singulier. M, La- treille avait déjà observé dans le nid des fourmis fauves des cloportes qui s’y promenaient sans recevoir aucun ou- trage de la part des fourmis. Cette observation ne pour- rait-elle pas expliquer le fait que je viens de citer? Tou- tefois lesqualités qui ont valu à ces animaux Paffection des fourmis et qui les ont engagés à les mettre au rang de leurs animaux domestiques. nous sont encore, in- connues. Labs Après ces remarques sur la famille \des fourmis en général, j'ajouterai quelques mots sur l’économie des différens groupes dont elle est composée, et. d'abord..je. dois vous faire remarquer que tandis que dans nos pays les espèces appartenant à la section où le pédiculé de (129 ) l'abdomen n’est formé que d’un seul nœud, sont de beaucoup les plus nombreuses , ce sont au contraire au Brésil les espèces à pédicule abdominal formé de deux nœuds qui constituent le plus grand nombre. Ceci s’ap- plique non-seulement à la quaniité des espèces , mais encore plus à celle des individus, par la raison que c’est dans cette dernière section que se trouvent les es- pèces qui forment les sociétés les plus nombreuses. Aussi y observe-t-on, parmi les espèces de cette section, plus de variations dans les formes que dans. la première, et plusieurs de ces formes sont assez remarquables pour autoriser leur séparation en genres distincts. Parmi Îes genres qui composent la première section , celui des fourmis proprement dites y est de beaucoup le plus nombreux en espèces, et presque toutes celles que j'ai observées parmi elles appartiennent à la famille des fourmis arquées de M. Latreille (Hist. nat. des Four- mis ). Toutes ces espèces ont à peu près les mêmes ha- bitudes ; elles vivent toutes en société, quoique assez peu nombreuses , et font leurs nids, les unes sous les pierres , les autres sous des monticules de terre, qu’elles élèvent-dans.ce but. Une espèce, Formica merdicola, N.,se fait remarquer par un genre d'architecture assez particulier. Elle se tient dans les endroits marécageux, couverts de roseaux , dont elle choisit les tiges pour servir de supports à son nid, qu’elle établit à quelque distance de la terre, et remplit l’espace compris entre plusieurs tiges d’une même toufle de ses matériaux de construction (1). Dans le choix de ceux-ci , elle m'est (1) Quelquefois elle place son nid sur le tronc épineux de certaines espèces de palmiers ; dans ce cas les énormes épines qui hérisseni la XXII. 9 à ( 136 ) pas moins particulière que dans célui de l'emplacement de son nid ; car elle se sert pour cet objet uniquement des excrémens séchés des chevaux et dés mulets. Une autre espèce, Formica elata, N., qui construit son nid dé térre entremélée de feuilles , sur lés troncs des arbres, est curiéuse par la manière particulière dont elle porte’son abdomen qu’elle recourbe verticale- ment en bas, de sorte que la poïnte se dirige même en avant. Cette petite espèce , longue de 2 à 3 lignes, se fait encore remarquer par le pédicule de son abdomen , formé d’un seul nœud, en forme d’écaille. Elle ést notre, à antennes brunes, et a le corps garni de quelques poils épars , blanchâtres. Je n’ai jamais trouvé aucune des nombreuses es- pèces qui composent le genre des fourmis proprement dit , en migration, ni marchant en colonne serrée. On doit séparer des espèces dont je viens de parler, tant à cause des particularités de sa forme qu'à cause de ses mœurs, une fourmi que l’on rencontre fréquemment au Brésil et dont j'ai déjà eu occasion de parler, je veux dire la Fourmi attelaboïde de M. Fabricius, Dolicho- derus attelaboides , N. Ayant exposé plus haut Îles relations qui existent entre cette espèce et les larves des Cicadelles, je re bornerai iéi à ajouter une autre parti- cularité de son économie. Tandis que, comme nous l'avons vu dans un autre endroit , la famille des fourmis, bien loin de disparaître pendant les trois mois d'hiver, semble plutôt alors augmenter en nombre , à cause des grandes migrations qui se font dans ce temps de l’année, surface du tronc de ces arbres remplacent les tiges de roseaux pour supporter le nid. { x3t ) l'espèce dont nous traitons maintenant s’éclipse totale- mefñit à cette époque: L'état dé dépendance dans lequel nous l'avons vu placée vis-à-vis d’une autre famille d'in- sectes me paraît rendre compte naturellement de ce phénomène. Ainsi il est probable qu’elle se retire au fond de son nid; mais y passe-t-elle cette partie de Fan- née dans un: état de léthargie ou s’y nourrit-elle à Paide des provisions de cicadelles qu’elle aurait ramasséés dans ce but? c’est ce que je ne saurais décider, n'ayant jamais pu trouver son nid. Je n’ai trouvé au Brésil aucune espèce du genre: Po- lyergus. Les Odontamaques sont des téavailleurs en bois; elles construisent leur nid dans des vieux troncs d'arbres morts ; qu’elles percent en tous sens. Elles y vivent-en sociétés peu nombreuses. Le genre Ponera, Latr., qui, tant par | Eragon qui sépare le second anneau de labdomen du troisième que par la présence d’un aïguillon:, forme le! passage naturel des Fourmis à pédicule de l'abdomen formé d’un seul nœud à celles où il en présente deux, ne m’a-offert qu’une espèce, la Formica crassinodis, Latr. Je n’eriai pas'trouvé le nid; mais elle paraît former des sociétés très-peu nombreuses , car on rencontre les individuser- rant solitairement à. terre. À: côté des Ponères viendra se placer un nouveau genre (Condylodon, N:), qui s'en rapproche: par l’é tranglement qui sépare le second anneau'de l'abdomen du troisième’, ainsi que par la présence d'un aigüillon, mais qui présente d'uu-autpe côté assez de caractèrés im- portans pour qu’on doive l’en' séparer. H ne se compose Pt (. AR ) encore que d’une espèce ( C. Æudouini, N.(1)) dont je n'ai trouvé qu'ur seul individu, courant sur les feuilles, ce qui me porte à croire que l'espèce doit être très-rare et ne pas vivre en société. Viennent ensuite les Fourmis à pédicule de r abdo- men formé de deux nœuds, et dont les ouvrières et les femelles sont armés d’un aiguillon. Comme je vous l’ai déjà dit , leurs espèces sont beaucoup plus multipliéesau Brésil que celles de la division précédente, et il sera nécessaire d'établir parmi elles plusieurs coupes généri- ques nouvelles. Parmi celles qui ont le premier article des antennes découvert , je place à la tête un petit genre (Cremato- gaster, N.),qui, par ses mœurs, se rapproche de la division précédente. Ce genre est caractérisé par la forme de son abdomen, qui est en cône pointu, très-convexe en dessous, plane ou concave en dessus, mais surtout par l’insertion du pédicule au milieu de la surface supé- rieure de l'abdomen. Les espèces qui composent ce genre sont petites et vivent en sociétés peu nombreuses sur les troncs d'arbres, où l’on trouve aussi leur nid. Celui-ci est d’une construction toute particulière , formé de trois ou quatre grandes feuilles réunies ensemble avec une toile d'araignée. Après avoir séparé ce petit genre, il me réste à vous parler des autres Fourmis à pédicule de l'abdomen formé de denx nœuds et à antennes découvertes. Elles forment en effet un groupe très-naturel, par la concordance des principaux traits de leur économie. ‘Foutes les espèces (x) Permettez-moi , mon cher Mousieur et ami , de vous donner par ce modeste hommage une marque publique de mon estime. APS x ee $ (7) de cette section que je conñais ; forment des sociétés ex trêmement nombreuses, et c’est uniquement parmi elles que se trouvent les espèces émigrantes, et celles qui marchent en colonnes serrées. Aussi ces fourmis sem- blent-elles plus carnassières que celles de la première grande division; on ne les voit guère emporter que des animaux et des substances animales ; ce sont éncore elles qui principalement rendent de si grands services au pays, en détruisant les charognes ; je me les ai pas vues, dans les visites qu'elles font aux maisons , atta- quer le sucre ni aucune autre substance végétale. Par le nombre des individus, ceue section surpasse infiniment toutes les autres prises ensemble; ét on peut compter que tout! ce qui a été dit par les voyageurs relativement aux mœurs des Fourmis de cette partie du monde, se rapporte presque exclusivement aux espèces qui compo- sent Cette section. ii Malgré les grandes ressembiances dans les mœurs qui lient ensemble les espèces de cette division , elle présente néanmoins plusieurs coupes génériques très-naturelles ,, tant par rapport à la forme, qu'à raison des habitudes particulières. Je place en première ligne, les espèces dont le dessus de la tête, du corselet et dés uœuds est hérissé d'épines, qüÿpnt cette tête grande, en forme de cœur , postérieurement bilobée,:et qui se font remarquer par l'énorme différence qu'on observe parmi les ouvrières, pour Ja taille-en général, mais surtout pour la grosseur dela tête. Elles out pour type l’Æ#tta cephalotes, Fabr., et formeni la seconde section du genre Ætta du Genera Crust. et Insect. de M. Latreille. Les espèces qui COM po* sent ce.genre:très-naturel nous fournissent encore dans ( 154 ) leurs mœurs un caractère qui les distingue de toutes les autres fourmis. Elles sont toutes coupeuses de feuilles. J'ai déjà cité plus haut une observation, qui fait voir la manière dont elles procèdent ; cependant , comme le cas où ces dévastations sur des arbres isolés n’est, à cause de la végétation tropicale , qu’un cas particulier assez rare , je vais ajouter au tableau que j'ai donné de leur manière d'opérer , les modifications qu’elles y apportent dans le cas le plus ordinaire où les dévastations s’exer- cent sur des arbrisseaux qui font partie du tissu serré des bois vierges. Alors les Fourmis ne se contentent pas de couper le pédicule de la feuille , ce qui ne leur servi- rait à rien, puisqu'elle n’atteindraït pas dans sa chute la terre et qu’elles seraient retenues par l’enlacement des branches, maïs elles se méttént À découper la feuille qui est encore attachée à la plante, ét } comme si elles craignaient encore de perdre le fruit de leur travail , elles se placent en opérant sur la partie même de la feuille qu’elles vont détacher, et se laissent ensuïte tomber avec elle. La marche des troupes qui retournent au nid char- gées de ce butin, offre un spectacle vraiment curieux ; comme les fragméns de feuilles qu'elles portent sont plus grands que lamimal même, et qu’elles les portent rejetés obliquement sur le dos , l'animal èm'est plus ou moins caché, et on ne voit véritablement qu'une traînée de feuilles ambulantes: On sait qu’elles se servent de ces feuilles pour les faire entrer dans la construction de leur nid, qui est souterrain, et ne communique au dehors que par plusieurs trous , entourés d’une faible barrière de terre ou de sable. Si l’on voulait, comme on l'a proposé, supprimer le nom de ce genre, à cause de sa TT ST, D EN ( a35 ) _irop grande ressemblance avec le uoïn d’Æ#ttus , donné déjà par M. F'alckenaer à un genre d’Arachnides, on ne pourrait guère lui en substituer un plus propre que ce- lui de Phyilotome , tiré du trait le plus remarquable de de l’économie de ces espèces (1). Après avoir séparé le genre Ætta proprement dit, il nous reste un grand nombre d’espèces, qui forment la troisième section du genre Ætta , ainsi que les genres Eciton et Myrmica, du Genera Crust. et Ins., ou les familles des Fourmis piquantes et des Fourmis bossues de l’AHist. nat. des Fourmis. I y aurait iei sans doute plusieurs coupes génériques très - naturelles à établir ; mais faute d’avoir toutes mes espèces à ma disposition au moment où je vous écris cette lettre, je ne saurais les indiquer maintenant. Je me borneraï donc à vous men- tionner seulement encore le genre Æncylognathus, déjà indiqué plus haut, genre qui est en effet bien caractérisé par les mandibules infléchies, et aussi peut-être par'des mœurs particulières. Les Fourmis aveugles, dont je vous ai cité une espèce, la F. Typhlos, pourraient bien aussi former un genre à part, à cause des particularités de sa forme ; l'absence de ce sens doit aussi influer essentielle- ment sur leur manière de vivre ; en effet , la sympathie _qüe nous avons vu exister entre cette espèce de fourmis et certains lucifuges, annonce suflisamment dans quelles conditions ces espèces sont condamnées à passer leur vie. Je passe mâintenant à la seconde section de la grande division des Fourmis à pédicule de l’abdomen formé de deux nœuds, c’ést-à-dire, à celles où le premier article (1) Ce nom aurait aussi son inconvénient ; il pourrait être confondu avec celui de Phyllosome, consacré à un crustacé. (R.) (136) des antennes est reçu dans une raïnure latérale de la tête. Cette section ne renferme que le petit genre de Crypto- cerus,, mais ce genre diffère tellement par ses formes bi- zarres de toutes les autres fourmis, qu’il en a été en effet détaché avant même qu'on commencàt à démembrer celles-ci en des genres distincts. Si la seule inspection de la forme extérieure avait déterminé les naturalistes à séparer ces fourmis des autres, combien plus n’y auraient- ils pas été conduits , s'ils savaient que ces animaux ne présentent rien dans leur genre de vie qui rappelle l’in- dustrie des Fourmis. Ainsi ils mènent une vie tout-à- fait solitaire, et se font remarquer par la paresse et la lâcheté. S'agit-il de se procurer leur subsistance , ilsie font d’une manière, peu digne de la famille dont on admire tant l’activité et. la bravoure. Alors on les voit couchés toute la journée sur les feuilles, à l’aflüt des insectes que le hasard y conduit. Ils se placent dans ce but au centre de la surface d’une feuille, qui leur tient lieu en quelque sorte d’une toile d’araignée, et y restent immobiles, les pattes ramassées sous le corps; quand on vient à les troubler, ils fuient en courant. de côté comme les araignéés crabes et se cachent sous la feuille, où ils restent quelque temps jusqu’à ce qu’ils jugent le danger. passé ; alors ils reviennent pour reprendre leur ancienne place. Avant d’être accoutumé à ces particuia- rités d’habitudes, je fus souvent trompé par l'apparence, et. je pris ces animaux pour des araignées, dont ils imi- tent. en eflet parfaitement les manœuvres. Il est clair qu'un tel genre de vie doit s'opposer entièrement à la réunion des individus en société ; le soin des petits doit donc, chez ces animaux , être laissé aux femelles seules , 137 ) comme chez les insectes en général , et les neutres de- viennent dès-lors inutiles. Je pourrais terminer ces observations par ce genre ex- traordinaire, qui paraît en eflet placé sur l'extrème li- mite de la grande famille des Fourmis, si le Brésil ne présentait pas encore un groupe assez,nombreux d’ant- maux jusqu'ici entièrement inconnus, qui se rappro- chent sous tant de rapports des Fourmis, qu'il faut né- cessairement les placer à la suite de cette famille, si on ne veut pas les y faire entrer. Ces animaux , dont } je ne connais que les neutres, ont {es antennes coudées des Fourmis, le pédicule de l’abdomen formé de deux nœuds, en outre chez quelques espèces un étranglement entre le troisième et le quatrième anneau de J’abdomen , et sont munis d’un aiguillon ; mais ce qui les distingue au pre- mier coup d'œil de toutes les autres Fourmis, c’est que les yeux, au Hieu d'être, comme chez celles-ci, petits et arrondis, sont, dans Îles animaux dont je parle, très- grands, allongés et occupant une grande partie de Îa tête. Ces animaux vivent solitairement ; on les voit se promener sur les troncs des arbres et sur leurs feuilles, où ils marchent assez vite ét par saccades en faisant vi- brer continuellement les antennes. Ils piquent très-vi- vement, M. Latreille, à quij'ai fait part de:ces indivi- dus ; a proposé dé leur donner le nom de Pseudomyrme, qui leur convient en éfet parfaitement. is en al rapporté cinq à à six espèces. Telles sont, Monbius et ami, les membre ds que m'a fourni, quant aux Fourmis , mon premier voyage au Brésil. Celui que je vais entreprendre , et le séjour pro- longé que j'y ferai, me donnera occasion de les complé- ( 138 ) ter. Je pourrai aussi, j'espère, observer beaucoup d’autres particularités sur les mœurs des inséctes de ces contrées ; je compte me livrer spécialement à l'étude des hyméno- ptères, et jé m'empresserai de vous communiquer les ré- sultats curieux que j'aurai obtenus. Agréez , etc. Mémoire pour servir à l'Histoire naturelle de l’Apalus bimaculatus et des Cantharidies (1) en général (2); Par M. Josern Gent, Professeur d'Histoire naturelle à Turin. La description d’un genre nouyeau d’insectes de l'or- dre des Parasites , publiée au commencement de 1828, par M. Léon Dufour, dans les 4nnales des Sciences na- turelles , cahier de janvier, donna lieu à des observa- tions critiques fort intéressantes de M, Audinet-Serville, rapportées dans le Bulletin des Sciences naturelles et de Géologie, vol. 15,p. 189.— Dans ces observations, l’auteur a démontré que le Parasite proposé par M. Léon (1) Voyez Latreïlle, Familles naturelles. (2) Les recherches qui forment le sujet de.ce Mémoire , ont été faites par moi dans le mois de mars de l’année passée. Je ne les ai pas publiées alors, parce que j’espérais pouvoir les répéter avec plus de succès cette année-ci; malheureusement l’apparition des Apales a été cette fois très-peu nombreuse , et il ne m’a pas été possible d’avoir une seule femelle ovifère. Je ne reviendrai plus sur les, Apales , parce que je vais quitter Pavie , qui est la seule localité d'Italie, à ce que je sache, qui fournit cet insecte ; mais je ne laisserai pas d’exercer ma patieu£e sur les Meloé et les Cantharides des boutiqnes , qui sont connus partout. ( 139 ) Dufour, comme type de son genre Zriungulinus, aussi bien que le Pediculus melittæ de M. Walckenaër, ne sont que des larves très-jeunes du Meloë proscarabé , etque le Pediculus, pareillement désigné sous le nom de Melittæ, par M. Kirby, doit être regardé de mème comme la larve d’une espèce de Meloë, quoiqu'on ne sache exactement laquelle, — Parfaitement d'accord avec ce savant sur.ce qui constitue d’essentiel de ses con- clusions, à l'appui desquelles il a invoqué l'autorité de De Géer, de Goedaert, de Latreïlle , etc, , et dernièrement par des observations incontestables faites par lui-mème, ‘je vais prouver, par de nouveaux faits, que leur applica- . üon dans la philosophie de la science est susceptible d’une plus grande extension. — Il n’est pas nécessaire qu'on aille puiser exclusivement dans le genre. Meloë le Pedi- culus Melittæ etces autres parasites très-analogues dont on trouve les renseignemens chez Linné, Geoffroy, Frisch, Réaumur, de Géer, etc. : je suis d'opinion ;et je dirai même , j'ai la presqne certitude que 1ont Traché- lyde de la tribu des Cantharides présentera des larves de cette forme, et qu'en conséquence les petits animaux dont il est question , peuvent également bien se rappor- ter, dans l'état actuel de l’entomologie, à tous les genres de cette tribu. — Déjà l’on sait par les observations de M. Zier (x) que la chose se vérifie à l'égard de la Cantha- ride des boutiques ( Lytta vesicatoria). J'ajoute ici qu’il #’en est pas autrement de l’Æpalus bimaculatus. Cet insecte, fort rare dans les collections, et désigné dans le plus grand nombre des catalogues et des ouvrages (r) Voyez Bulletin des Sciences naturelles et de Géologie, janvier 1830. | ( 140 ) entomologiques comme étant propre à la Suède, paraît chaque année , en quantité souvent prodigieuse , aux en- virons de la ville de Pavie aux premiers jours du prin- temps, c’est-à-dire, pour nos hivers ordinaires , au com- mencement de mars. Les mâles, qui ont l'abdomen de couleur noire , aussi bien que toutes les autres parties du corps; excepté les élytres, volent avec beaucoup d’agi- lité, s’il fait beau temps, et même courent très-vile sur la terre ; les femelles au contraire ; dont l'abdomen est Jaune avec des rangées de points noïfs, ne paraissent pouvoir faire aucun usage de leurs aïles, à cause peut- ètre de l'énorme quantité d'œufs dont leur ventre est rempli ; aussi derneurent-elles cachées dans le gazon, sou- vent même renversées sur le dos,-et ue se donnent-elles que très: peu de mouvement. Les femelles , si on les com“ pare aux mâles sous le rapport du nombre , sont extrê« mement rares: voilà sans doute pourquoi dans les’ col- lections étrangères et même nationales, que J'ai visi- tées, je n’ai toujours va que des individus de ce dernier! sexe. t Le-concours de plusieurs mâlés sur une touffe de ga- zon, et la vivacité de leurs allées et venues sur cet én- droit ; était l'indice qui me dévoilait à coup sûr la pré- sence des femelles, dont la recherche aurait été autré- ment fort pénible.—Comme je savais qu’on n'avait point de rensergnemens sur lhistoire naturelle de ce coléo- ptère, je résolus de renfermer dans des boîtés, au lieu de les piquer pour en faire des enfoïs àmes correspondans, toutes les femelles ovifères, que/mes recherches m’au- raient procurées , afin d’en observer les larves , eb,.s'il était possible , leurs métamorphoses. RÉ mm ( 141) Deux femelles emprisonnées , ainsi que je l’ai dit, dé- posèrent sur les parois de la boîte une quantité considé- rable d'œufs, que j'ai évaluée à presque 200 pour chaque femelle. Ils étaient fort petits, en ovale allongé, de couleur blanc sale, avec la surface nacrée, entassés et assez fortement collés les uns sur les autres. La ponte eut lieu aux premiers jours de mars: ils prirent, vers Ja moitié du mois, une teinte brune, qui devint plus foncée et presque noire la veille de l'issue des larves : celle-ci s’eflectua environ vingt jours après la ponte. - À l’époque de leur découverte, les Apales ont été ran- gés par les méthodistes dans un seul genre avec les Meloë et les Cantharides, et lorsque les progrès de la science en- traînèrent la nécessité de créer pour eux un genre particu- lier, ce genre eut toujours sa place dans la mème famille ou tribu où étaient placés les Meloës etles Cantharides. La justesse du rapprochement systématique de ces insectes , fondée d'abord sur de simples accidens de forme exté- rieure dans les individus parfaits, ne pouvait se mon- trer dans tout son jour qu'à l’aide de la découverte d’une ressemblance mutuelle assez appréciable d'organisation et de mœurs dans les larves ; or, c’est précisément cette | découverte qui a été le fruit de mes recherches. :— La forme des larves qui venaient d’éclore sous mes yeux, était parfaitement semblable à celle du Triungulinus Andrenetarum de M. Léon Dufour, du Pediculus me- litiæ de MM. Walckenaër et Kirby, enfin à celle des larves du Meloë proscarabé et de la Cantharide des boutiques, observées par MM. Audinet-Serville et Zier. Si j'avais à les décrire , ce que je crois inutile après la remarque que je viens de faire, je pourrais presque faire ( 143) usage des expressions mêmes de cés auteurs, et citer jus- qu'aux planches qui les représentent (7) : ainsi, ces larves ont le corps allongé , déprimé, dé treize anneaux à peu près d’nne mêmé venue ; six pattes, le dernier segment de l'abdomen términé par deux longues soies, etc. M. Zier, en rendant compte de la manière dont il à vu naître les larves de la Cantharide dés boutiques, nous assure que l’œuf entier s’animalisait pour ainsi dire sous ses yeux , et se changeait en larve sans qu’il füt absolu- ment possible’ dé découvrir aucune enveloppe qué la larve auraït quittée en sortant de l'œuf. Je n’ai pas observé un fait si extraordinaire , et je pourrais même dire incroyable : mes larves se tiraient de l'œuf comme d’une gaîne, et en laïssaient derrièré elles enveloppe, précisément à la manière dont on voit éclore les larves des insectes en général. C'était fort intéressant à voir la vivacité extrême de ces petits animaux, au moment de leur naissance ; ils parcouraient sans cesse, et d’un mouvement très-rapide, la boîte. On aurait pu, d’après ce simple fait, juger de la nature de leur instinct; maïs j'avais vu maintes fois de pareïlles larves sur plusieurs espèces d’hyménopitères , et d’ailleurs j'étais au courant des observations publiées par les entomologistes que j ai nommés ; ainsi jé me hâtaï d'aller chasser des Abeilles ét des Xylocopes qui commençaient 4lors à se montrer à là campagne, et je les renfermai dans la boîte. La’ plupart des larves mon tèrent promptemerit sur leurs hôtes et s’y cramponnèrent, (1) Les fig. 2, 3, 4, de la planche 191 de l'Encyclopédie méthodique, Insectes, Cantharides, donnent aussi une idée très-parfaite de nos larves. (143 } mais Je ne sus pas Comment m'y prendre pour con- server en vie ces derniers. [ls moururent quelques jours après leur réclusion , ayant constamment refusé de tou- cher à une pâte sucrée que j'avais apprêtée ; la saison, qui devint pluvieuse pendant quelque temps, ne me permit pas de leur substituer de nouveaux individus, et la mort prompie dés jeunes larves , qui en fut la suite nécessaire, m'empêcha de pousser plus loin mes obser- vations. Malgré cela , il est démontré que les larves des Æpales, aussi-bien que celles des genres Meloë et Lytta, vivent en parasites , du moins dans leur jeunesse , et sont douées de la même forme. Or, comme la tribu des Cantharides, dont ces trois genres font partie, paraît être fort natu- relle , on peut conclure par induction qu’il n’en sera pas autrement de l'instinct et de la forme des larves des autres genres, dont Ja tribu entière se compose. Mais quand même on voudrait admettre comme un fait la supposition que je viens d’annoncer, on n'aura encore fait qu'un premier pas dans la connaissance de l’histoire naturelle de ces animaux. Îl reste à observer , ainsi que l'a déjà fait remarquer M. Audinet-Serville, les diffé- rentes époques de la vie de ces larves , jusqu'au moment où elles passent à l’état de nymphes : vivent-ellés tou- jours en parasites, ou changent-elles d’instinct et mème de forme en grandissant ? où se tiennent-elles cachées ? pourquoi n’a-t-on jamais rencontré jusqu’à présent au- cune de ces larves à l’état d’accroissement parfait, quoi- que le nombre de leurs insectes ailés soit partout si grand? Voilà dés recherches très-importantes, que dans l’in- térêt de la science je propose aux entomologistes de tous ( 144) les pays, et que je tâcherai moi-même de faire dans l’a- venir avec tous les soins dont je serai capable. Sur les Trachées des plantes ; Par H. F. Linx. Professeur de botanique à Berlin. Les auteurs qui ont traité l'anatomie et la physiologie des plantes, ne sont pas d’accord sur la structure des tra- chées dans les végétaux (1); ils le sont encore moins sur l'usage de ces organes. Quelques-uns prétendent que ce sont de. véritables trachées , c’est-à-dire qu’elles con- tiennent de l'air ; d’autres , au contraire, les regardent comme les vaisseaux nourriciers qui distribuent la sève dans toute la plante. J'ai fait quelques expériences rela- tives à cette question, qui me paraissent décisives et que je vais proposer, après avoir fait en peu de mots une re- lation historique des différentes opinions sur cet objet. C’est Sarrabat , nommé de La Baisse, qui le premier a fait l'expérience de faire monter de l’eau colorée dans les plantes. Bonnet a répété et varié ces expériences ; il en donne l'exposition dans ses Recherches sur l’usage des feuilles; mais il a négligé de faire l’anatomie des parties teintes par l’eau colorée, comme Sarrabat. Nous devons à Reichel, professeur à Leipsick, l'observation que les liqueurs colorées entrent seulement dans les tra- chées et qu’elles ne pénètrent pas dans le tissu cellu- (1) On doit observer que M, Link désigne dans ce Mémoire, par le nom de trachées, non- seulement les vraies trachées déroulables , mais les fausses trachées, les vaisseaux annulaires et les vaisseaux ponctués, (R.) ——_———— ( 145 ) laire. Voy. Dissertatio de vasis plantarum spiralibus: Lips. 1958, 4. | Long-temps après, en 1790, Hedwig, à Leipsick, pro- posa une opinion singulière à cet égard. Il prétend que les trachées sont composées d’un vaisseau tourné en spi- rale, qui, par les tours contigus , forme un tube droit ; que la sève monte. dans le vaisseau spiral, et que l'air remplit le tube au milieu. C'est pourquoi il appelle ces vaisseaux ductus pneumatochyliferi. Il s'est trompé dans ce qui regarde l’usage de ces vaisseaux , mais il ne s’est pas trompé sur la structure de ces organes. Dans le commencement de ce siècle, M. Mirbel et M. Sprengel ont renouvelé l'étude de l'anatomie des plantes; celui-là en France, celui-ci en Allemagne. Gomme il y avait beaucoup de différence. dans les opinions des auteurs nommés, la Société royale , à Goettingue, pro- posa un prix pour le meilleur mémoire. sur l'anatomie des plantes. Le prix fut partagé entre M. Rudolphi et moi, et l’accessit accordé à M. Treviranus. Les mé- moires , écrits en allemand , parurent en 1806 et 1807. Persuadés par les expériénces faites avec des liqueurs colorées , nous avons reconnu M. Mirbel , M. Rudolphi, et moi, que ce sont les trachées qui conduisent, le suc nourricier dans les plantes , et plusieurs autres observa.- teurs, ont adopté cette opinion. Mais les liqueurs colorées n’entrent pas dans les tra- chées, à moins qu’elles ne soient. coupées par un bout ou détruites dans quelque endroit par la pourriture, de manière que leurs cavités soient ouvertes. Si l’on ar- rose la terre dans laquelle une plante végète avec de l'eau colorée, les trachées ne prennent jamais la moindre cou- XXI, 10 ( 146 ) leur. La mème chose arrive si l’on met un bulbe dont les racines ne soient pas coupées ou brisées dans de l’eau colorée. Mais aussitôt que la pointe d’une racine vient à pourrir, les cellules et les trachées se remplissent de la li- queur colorée; celles-là autour de l’endroit pourri , cel- les-ci dans toute la racine. Il paraît donc que c’est, ou l’action capillaire qui fait entrer les liqueurs dans les trachées , ou un état de maladie produit par l'irritation des liqueurs, où que ces deux causes agissent ensemble. Cependant la sève monte dans le bois de la tige où il y a des trachées , elle ne monte ni dans l'écorce ni dans la moelle où il n’y en a pas; car la moelle peut manquer, comme l’on saït, sans que la plante flétrisse ; et l’on peut entamer l'écorce sans que la végétation en soit suspen- due. Comme des cellules très -allongées , qu’on appelle vaisseaux fibreux , accompagnent toujours les trachées dans le bois , on en pourrait conclure que la sève monte plutôt dans ces cellules que dans les trachées. Il y a une troisième opinion sur les vaisseaux nourri- ciers des plantes proposée par M. Treviranus, qui pré- tend que la sève passe entre les cellules, c’est-à-dire dans les interstices qu’elles laissent entre elles. M. Kiéser l’a adoptée: et M. de Candolle aussi, comme il paraît. Il est vrai que de cette manière la sève peut se répandre libre- ment dans toute la plante ; maïs alors l'écorce et la moelle seraient les parties qui devraient pomper le suc nourri- cier plus facilement que le boïs, ce qui ne s'accorde pas avec les observations dont je viens de parler. On se sert , pour teindre l’eau qu'on fait passer dans les plantes, de l’enere, de la teinture de tournesol, du bois de Brésil , etc. L’encre contient le gallate et le tannate ( #49 ) | de fer suspendus dans l’eau à l’aide de la gomme, comme on sait. [l'est très-possiblé que les matières végétales répandues dans les autres liqueurs colorées soïent aussi suspendues dans l’eau sans être dissoutes. L’épiderme des plantes, la membrane végétale en général peut servir de filtre aux liqueurs colorées et empècher les matièrés colorantes d’entrer dans les vaisseaux. De cette manière on peut expliquer les expériences où les liqueurs ne pas- sent pas dans les vaisseaux , à moins qu’ils ne soient coupés. Pour éviter ces inconvéniens il fallait done: faire une précipitation dans les vaisseaux mêmes et :yfaire naître un précipité coloré d’une couleur tranchante, afin qu'on ne püt pas la confondre avec les couleurs natu- relles dont les parties de la plante sont quelquefois teintes. | at: Je pris done plusieurs plantes en bonne végétation plantées en pots de terre, comme on les trouve ordinaï+ ment dans les serres, un Rhagodia,un Begonia, un:Sty; lidium, un. Hermannia; je mis ces pots avec lesplantes dans des vases remplis d’une solution de eyanure de po: tasse et de fer, faite d’une partie de cyanure et de trente: deux parties d’eau, et je les y laissai pendant une semaine entière. Les plantes, arrosées de cette manière continuel- lement par la solution de cyanure; se portaient très-bien. Alors j'ôtai les vases , je leur substituai d’autres remplis d’une solution de sulfate de fer oxidé entrente-deux parties d’éau; j'y mis les pots avec les mêmes plantes, après avoir, essnyé ces pots soigneusement, et je les y laissai pendant vingt-quatre heures. Enfin: je coupai les plantes, j'examinai les parties’ intérieures’ au’ miçgros- cope, et.je vis les trachées seules teintes en bleu , parmi ( 148 ) des cellules qui n'avaient pas pris la moindre couleur. (V. fig. r, les trachées de la tige du Rhagodia Billardieri colorées de cette manière.) C’est le tube entier qui s’est coloré également, quoique les vaisseaux spiraux soient différemment tournés et plus ou moins développés. Dans les tubercules des plantes , il y a des trachées qui ne sont pas réunis en paquet; ces trachées dans le Be- gonia discolor n'étaient pas moins teintes en bleu que les autres. (V. fig. 2.) J’ai répété ces expériences avec beaucoup de plantes, toujours avec le même succès. Il y a pourtant quelques plantes très-tendres, telles que l’Impatiens balsamina, les Pelargonium, etc., qui flé- trissent facilement quand on les arrose avec une solution de cyanure de potasse et de fer ; alors il ne faut pas con- tinuer trop long-temps l'expérience, car après qu’elles ont commencé à se flétrir tant soit peu, elles ne prennent plus la solution de sulfate de fer, et les trachées ne sont pas colorées. J’ai observé que très-souvent toutes les tra- chées ne sont pas teintes; que dans le même paquet il y en a de bleues parmi d’autres qui sont restées en blanc, et qu’en général les trachées étroites se colorent plus fa- cilement que les autres. Les trachées, qu’on appelle vaisseaux en chapelet, sont aussi bien teintes que les vraiestrachées. Il arrive quelquefois que la couleur n’est pas bleue, mais d'un vert foncé, quoique la solution de sulfate de fer ait été exposée à l’air assez long-temps. Cependant on reconnaît très-bien cette couleur verte, comme étrangère aux trachées. Jai vu souvent la cou- leur pénétrer jusque dans les trachées des feuilles ; je ne l'ai pas encore vue passer dans les fleurs. Il arrive aussi assez souvent que les trachées de la tige ont pris la cou- ( 149 ) leur bleue, pendant que les trachées des racines ne sont point du tout teintes (1), peut-être parce que la solu- tion de cyanure était passée entièrement dans la tige. Nous avors de cette. manière une méthode facile de faire paraître distinctement les vaisseaux qui conduisent la sève dans les parties de la plante. Il y a quelques années que j'ai fait des expériences sur la résorption des plantes; je les ai publiées dans un jour- nal allemand , les Mémoires de la Société des Amis de l’histoire naturelle, à Berlin. Je pris des plantes en pots de terre. j'en courbai une branche de manière qu’elle aboutissait dans un verre rempli d’une solution d'acide arsenieux , sans la séparer de la tige et sans la blesser d'aucune manière, Les plantes étaient, Linaria alpina, Cliffortia obcordata, Hemimeris coccinea, Mezembrian- themum glomeratum, Xenopoma obovatum. Après quel- que temps elles flétrissaient toutes , premièrement les branches trempées dans la solution ; puis le reste de la plante. J'observai que les plantes arrosées résistaient plus long -témps aux effets du poison que celles qu’on n’arrosait pas, et que les plantes succulentes qui sé nour- rissent de leurs propres feuilles pouvaient végéter très- long-temps sans tirer le poison qui lés tue: La résorption ne’se fait donc par les brânches ét les féuilles, que si l’eau destinée à les nourrir, pompée par les racines , ‘vient à marquer, Si l’on coupe quelques feuilles où la pointe de la branche trempée, le poison entre tout de suite (x) M. Decandolle dit dans ÉOtéaographie végétale qu’il n’y a point de trachées dans la racine. J’en trouve dans les racines de toutes les plantes , qui en sont pourvues. \ ( 190 }) dans les vaisseaux résorbans et la, plante meurt peu de temps après. Je voulais savoir si cette résor orption se Guit par les tra- chées, ou s’il y a d’autres vaisseaux destinés à cet usage. Je trempai donc, comme auparavant, des branches dans une solution de cyanure de potasse et de fer, puis je l’ôtai ; je nettoyai les branches avec de l’eau pure et je substituai à à la solution de cyanure une autre de sulfate de fés. Les expériences ne réussissent pas toujours, et il arrive très-souvent que les parties intérieures de ces plantes ne sont pas colorées. Mais j'ai vu dans quelques expériences , surtout dans celles que j'ai faites avec le V'inca herbacea, que ce sont les trachées qui seules ont pris la couleur bleue. La résorption se fait donc, par les mêmes vaisseaux que l’absorption des fluides. C'est le tube entier qui conduit la sève, ce n’est pas le : tube spiral, comme le prétendait Hedwig. On le voit très- distinctement PI. 6, fig. 1 et2. Cependant |’ opinion de cet auteur n'est pas tout-à-fait inexacte ; la fibre spirale est vraiment, un vaisseau ; Je l'ai vue très-souvent colorée dans son intérieur, comune le fait voir la fig. 3. Cette figure représente un morceau d’une racine de: Phoenix dactylifera coupé longitudinalement et vu par un excel- lent microscope de la fabrique de Frauenhofer à Munich, construit par M. Merz. Les objectifs combinés n. 3,4, 5 tube oculaire 4 , dont je me suis servi, grossissent les objets de 504 fois en diamètre. Si l’on met le tube oculaire B, le grossissement est de 1000 fois en diamètre, maïs la clarté est moindre. On voit.en b des trachées modifiées, qu'on‘appelle fausses 1rachées, dont les restes du tube spiral sont colorés, comme l’est le tbe entier En &. A (. 40 côté des trachées on trouve en c un vaisseau droit coloré de mème. La trachée en d, qui n’a pas la moindre cou- leur, prouve que cette couleur n’est pas produite par une illusion optique. La partie qui contient la fausse trachée colorée couvrait la partie où se trouve la trachée entière en a. On voit la même chose äla fig: 4, qui repré: sente un morceau d’une feuille d’ananas coupé longitu- dinalement. En & on trouve une trachée dont le tube spiral est coloré ; en à il y a des restes non colorés d’un tube spiral dans une fausse. trachée; en © c'est encore un tube droit coloré ; et en d les cellules sont remplies de grañies d’amidon d’une grandeur extraordinaire. Il y a donc un système de vaisseaux très -minces, tantôt droits , tantôt tournés en spirale, qu'on peut appeler vaisseaux lymphatiques. Ils diffèrenvdes vaisseaux qu'on appelle propres, car j’aï vu de ces vaisseaux minces ‘à côté d’un vaisseau .propré d’un diamètre beaucoup plus grand dans un Euphorbia et dans d’autres plantes lacti- fères. Qi Il n’y a pas de différence réelle entre les trachées , les fausses trachées, les tubes poreuxiet les vaisseaux an nulaires, Fous ces organes sont dés. vdisseaux qui con- duisent la sève et qui la répandent dans toute la plante. On peut les colorer ‘en bleu, tous de la manière que je viens d'exposer. Ces changemens sont produits par les changemens du tube spiral. On voit distinctément, fig!5, eomme les tours du tube spiral se détachent l’un de lau- tre, comme les bouts s’amincissent, et comme les inter- valles qu’on trouve entre ces bouts, sont formés: Ces ‘in- tervalles ou -ces: lacunes font le: caractère ‘des fausses trachées. La, fausse trachée ; représentée en db, fig. 3, (153) prouve par la couleur des stries, que ce sont les restes d’un tube spiral entier qui s’est trouvédans la trachée. Elle s’est changée en fausse trachée par les séparations faites dans les- tours de ce tube spiral. Les auteurs qui ont prétendu que les fausses trachées sont des vaisseaux primitifs ét qu’elles ne sont pas produites par les changemens des trachées!, se sont trompés sûrement. On ne voit jamais de fausses trachées dans les jeunes plantes ou dans les parties jeunes ;. on ne les observe jamais que dans les parties tant soit peu adultes. Les tubes poreux, dont or a parlé dans l’anatomie des plantes , n'existent pas. Il n’y a de pores visibles, ni dans Îes vaisseaux , ni dans les cellules. Très-souvent ces prétendus pores ne sont pas autre chose que les débris du tube spiral plus courts que dans les fausses trachées. (V. fig. 3, à.) Quelquefois ce sont de petits gonflemens , a; a, à, fig. 5, dutube :spiral, qui forment une série longitudinale, et qui restent après que le tube spiral a disparu entièrement. Ces tubes se ramifient , ils s'anas- tomosent comme on voit fig. 6, et quand ils viennent à disparaîtreentièrement ou en partie, il reste des endroits, comme &, 4, @, fig. 6, qui ressemblent parfaitement à des pores. Fig. 5 et 6 représéntent des trachées tirées dé Ja.tige d’une, balsamine ( Impatiens balsamina ). Voïlà les différens changemens du tube spiral qui don - vent origine à ce qu'on a dit tube poreux. :dLes vaisseaux annulaires diffèrent tout -à-faït des fausses trachées avec lesquelles M. de Candolle les a confondus. C’est M. Bernhardi qui les a décrits le pre- mier. On les trouve surtout dans les plantes monocotylé- dones. Ils naissent si les tours du tube spiral se déta- ( {184 chent l’un de l’autre et si les bouts détachés se réunissent pour former un anneau. Il n’est pas rare de trouver une trachée où le tube spiral est en partie changé en anneaux, - tandis que l’autre partie a gardé sa forme originaire. Enfin les vaisseaux en chapelet sont des trachées tour- nées ou pliées en différentes manières et ayant souvent des étranglemens dans les endroits où s’observe ces plis. Les fluides colorés passent très-facilement par ces en- droits , ce qui prouve qu’il n’y a pas de différence réelle entre ces vaisseaux et les trachées. Résuzrars. 1. Les trachées sont les vaisseaux qui pompent le suc nourricier et qui Île distribuent dans la plante. 2. Ce n’est pas seulement l'absorption dans les racines qui se fait par ces organes, mais aussi la résorption dans les branches et dans les feuilles. 3. Les fausses trachées , les tubes poreux, les vais- seaux'annulairés, les vaisseaux én chapelet , ne sont que des modifications dés trachées produites dans les quatre premières variétés par les changemens que subit le tube spiral des trachées. Tous ces organes ont le même usage. | 4. Le tube spiral appartient à un système particulier de vaisseaux. Ces tubes se trouvent non-seulement dans les trachées, mais aussi dans les cellules des anthères et de quelques autres parties. Des tubes droits de la même grandeur, qu’on voit dans presque toutes les plantes phanérogames, paraissent appartenir au même système. (:154r) EXPLICATION DE LA PLANCHE. Fig. 1. Trachées colorées en bleu, avec des cellules très-étroites et d’autrestrès-laiges à côté, provenant de la tige du Rhagodia Billardieri. Fig: 2. Trachée solitaire colorée en bieu ; Serpentant dans le Lissu cel- lulaire du tubercule de Begonia discolor. Fig. 3. Morceau d'une racine de Phœnix dactylifera , coupé longitudi- nalement. —4a, une {rachée avec son tube spiral coloré naturellement ; à, fausse trachée , avec les restes du tube spiral colorés comme auparavant ; c, vaisseau droit coloré ; d, trachée avec son tnbe spiral sans couleur. Fig. 4. Morceau d’une feuille d’Ananas coupé suivant la longueur. — a, trachée avec sou tube spiral coloré ; b, fausse trachée sans couleur; c , vaisseau droit coloré ; 4 , cellules avéé de gros grains d’amidon. Fig. 5. Deux trachées de la tige d’{mpatiens balsamina passant aux fausses trachées , avec des cellules étroites à côté. — 4, a, a, gon- flemens du tube id Fig. 6. Trachée de la tige de la même plante passant à un tube poreux, \, —4«,a, a, intervalles entre les tours du tube spiral , qui paraissent des pores. Î Descrirrion de quelques espèces nouvelles ou peu connues des genres Serratula et Centaurea , observées en Espagne ; ){1 5,2 Par M. Léon Durour. L’Esraene est la patrie de prédilection des Cistus, des Silene, des Linaria , des Euphorbia, des Centau- rea, etc. L'étude de ce dernier genre, qui paraît appar- tenir exclusivement à l’ancien continent, est hérissée de difhcultés pour la détermination des nombreuses espèces qu’il renferme , et réclamerait une bonne monographie. | ( 155 ) Je viens offrir quelques matériaux pour celle-ci, et éclaircir en même temps cértains points relatifs à la sy- nonymie de Barrelier. 1. SerrATuLA Mowarpi , Sarrète de Monard. Subacaulis, uniflora ; involucri squamis in spinam termi- natis , interioribus apice submembranaceis dorso subse- riceo-pubescentibus; foliis simplicibus, oblongo-lanceo- latis, caule long ioribus, in petiolum longum attenuatis, coriaceis, margine serrato-spinulosis, nervo petiolisque incano-subiomentosis. Hab. in incultis Gaditensibus. Racine vivace , munie, à partir du collet, de fibres longues , simples , et assez grosses, Tige tantôt presque nulle , tantôt de deux à trois pouces de hauteur, simple, blanchätre, toujours uniflore. Feuilles plus longues que la tige, lancéolées ;: ou parfois ovalaires, à dents cro- chues , presque toutes dirigées en avant. Fleur grande, avec les corollés purpurines. Écailles de l’involucre al- longées , terminées par une pointé épinéuse , jaunâtfe | plus ou moins ciliée sur les’ bords les florales , plus longues, moins épinéuses , révêtues en dehors d’une pubescence soyeusé. Poils de l’aigretie velus. Oss. Cette plante, très-distincte de la S. humilis , Desf., a été découverte aux environs de Cadix par MM. Monard , deux frèrés | Jumeaux, médecins militaires qui joignent à des connaissances positives en. botanique un zèle dans les SE RL , une générosité dans les communications qui sont peu communes. Ils explorent ï RSA Ier en. ce moment les mor La gnes d° Alger. \ (356 } 2. S. Bannezreri, S. de Barrelier. Ceniaurea Barrelieri, Duf., Ann. générales des Sc. physiques de Bruxelles ,t. VII, p. 3or. Jacea hispanica, latifolia, nervis foliorum lanuginosis , Barrel. , Ie. , 137 (bona). Erecta, simplex, uniflora ; involucri oblongi glabri, squarnis in spinam longiusculam tandem patulam ter— minaiis ; interioribus longe acutis subinermibus ; foliis coriaceis ovato-ellipticis grosse dentatis nec non basi subincisis ; nervis tenuissime lanuginosis ; inferioribus in petiolum attenuatis. Hab. in collibus regni Valentini prope Moxente. Racine avec des fibres brunâtres, simples, vivace. Tige de six à huit pouces de hauteur, offrant une légère bourre comme cotonneuse ou laineuse. Corolles purpu- rines. Poils de l’aigrette velus ou pileux. Oss. Elle semble avoir, au premier coup-d’œil ; de la ressemblance avec la S. heterophylla, Desf. (Vill. Dauph., 3, tab. 19); mais elle en est parfaitement dis- tincte. Elle diffère également de la S. pinnatifida;, Willd. (Carduus pinnatifidus, Cav.), que J'ai aussi trouvée en Espagne. 3. S. FLAVESCSNS, S. jaunätre. Poir., Encycl., n°. 42. Carduus flavescens , Lin. Cav., Ze. , 46. Erecta subsimplex , glaberrima ; involucri ovato-cblongi _ glabri, squamis ovatis oblongisque apice unispinosis , spinis tandem patulis, interioribus attenuato-acuts ; | ( 157 ) corollis albo-flavescentibus; foliis sessilibus subcortacetis lanceolatis serrato-spinulosis. Hab. in sterilibus saxosis Navarre. Plante annuelle. Tige d’un pied à un pied et demi de hauteur, raide, simple ou à peine rameuse. Feuilles longues d'environ un pouce et demi sur quatre à six lignes de largeur, bordées de petites dents épineuses , les inférieures un peu atténuées en pétioles, les autres sessiles , mais ni décurrentes ni amplexicaules. Fleurs de la grandeur de celles de la précédente, Corolles d’un blanc qui passe au jaune pâle. Poils de l’aigrette velus. Je n’ai rencontré cette plante que dans un sol caïllou- ieux aux environs de Tudela dans la Basse-Navarre. 4. CenNTAUREA DRACUNCULIFOLIA , Centaurée à feuilles d’estragon. Involucri obconicti glabri squamis muticis, basi vires- centibus, subnervosis, apice scariosis pallide rufis, margine tandem sublaceris ; flore purpurascenti ; caule decumbente anguloso, simplici ramosove ; foliis glaber- rimis , firmis , crassiusculis, Sparsis, linearibus , inte- gris; infimis oblongo-lanceolatis in petiolum longum attenualis. | Hab.haudinfrequens in maritimis humidiusculis regni Valentini loco dicto Dehesa de la Albufera. Floret junio et julio. Racine à fibres filiformes , longues et simples. Plante glabre et d’une certaine raïdeur , longue de six pouces à un pied et demi. Feuilles radicales ayant parfois quel- ques dents rares et peu prononcées ; les caulinaires sem- ( 189.) blables pour la forme à celles de l_{rtemisia dracun- culus. Fleurs terminales, solitaires au bout des rameaux. Corolles extérieurés purpurines , les autres blanchâtres. Os. Cette espèce nouvelle doit trouver sa place im- diatement après la C. amara , L. 5. C. anrennara, C. antennée. Jacea pumila supina purpurea, integro folio , Barrel., Ic., 142. Breviter villosa , prostrata ; subcæspitosa ; involucri ovato-turbinati squamis apice pinnato-longe ciliatis, ciliis subrectis subvillosis; floribus purpurascentibus ; foliis spathulato-lanceolatis integris, inferioribus passim denticulatis. a | Hab. in aridis montium Porta-Cœli in regno Valen- tino. ; | Racine noirâtre , allongée , à peine fibrilleuse , vivace. Tiges nombreuses , à peine de six pouces de longueur , cylindriques, plus ou moins rameuses. Involucres ter- minaux solitaires, entourés à leur base de quelques feuilles oblongues. Ecailles glabres , comme striées, se prolongeant en une iame sphacélée, brune ou violacée, garnie de soies longues, droites, légèrement velues à la loupe; les intérieures scarieuses à leur extrémité. Co- rollés d’un pourpre pâle. Anthères d’un brun violet ; stigmate pourpre. Graine couronnée par des soies courtes. Os. Cette plante , très - distincte des C: phrygia et pectinata , est bien exprimée par la figure et la deserip- tion de Barrelier, qui, ainsi que moi , l'avait observée ( 199 ) en Espagne. M. le professeur Desfontaines, à qui je l'ai communiquée , l’a considérée comme nouvelle pour les botanistes modernes. 6. C. PuncrarA , C. ponctuée. Sitæbe fruticans incana , brevi hyssopi folio, capite tereti et cirrhoso. Barrel. , Zc., 306 (optima), obs. 035. Incana , suffruticosa, erecta, ramosa, subrigida; invo- lucri oblongi squamis subtomentosis in aristam pal- lidam ciliato - pinnatam recurvam terminatis, ciliis longis subvillosis ; floribus purpureis ; foliis lanceolato- linearibus integris, desuper punctato-glandulosis, apice cuspidaiis. Hab. in rupium fissuris Hispaniæ australis. Plante d’un aspect blanchâtre, mais ni cotonneuse ni sensiblement velue. Tiges de sept à huit pouces de hau- teur. Feuilles ayant quelques légères et rares aspérités, couvertes à leur face supérieure seulement de très- petites glandes sous la forme de points saïllans , trait organique d'une grande valeur. Involucres remarqua- bles par leur forme oblongue et les longs cils blanchà- tres ou roussâtres qui terminent les écailles. Graine couronnée de poils jaunâtres. _ J'ai trouvé cette espèce rare sur les rochers de Moxente , aux confins méridionaux du royaume de Va- lence , et M. Bory de St.-Vincent m'en a communiqué un échantillon cueilli à Aranjuez. Oss. 1°. Notre C. ponctuée diffère surtout de la C. linifolia ; que j'ai fréquemment rencontrée en Es- pagne et avec laquelle on l'a peut-être confondue , par sa ( 160 ) frutescence, son aspect blanchâtre, son port et son inflorescence. 5 2°, Willdenow a décrit, sous le nom de C. hyssopi- folia , une plante à laquelle il rapporte le synonyme précité de Barrelier; maïs il a évidemment commis une erreur, et j'avais moi-même été séduit par les apparences en la mentionnant sous cette dénomination dans les Annales de Bruxelles, 1. vir, p. 303. Un examen plus attentif, plus sévère, m’a convaincu que notre espèce, fort bien représentée et parfaitement décrite par Bar- relier , offrait , soit dans son incanescence , soit dans les glandes de ses feuilles , soit dans la forme et la structure de son involucre , que ce dernier auteur a si bien signalé par l’épithète de cirrhoso , des traits qui n’auraïent point échappé à la sagacité de Willdenow si sa C. hyssopifo- lia les eût présentés. 7. C. renuirozrA , C. à feuilles grèles. C. tenuifolia , Duf. Annales des Sc, phys.de Bruxelles, t. VII, p. 303. Jacea pumila incana tenuifolia, etè., Barrel., Ze., 177, 178, 180, 181, 182. Incano-tomentosa supina ; involucrt squamis ciliato-spi- nosis, spina terminali subhorizontali; corollis purpu- reis; foliis pinnatifidis, cum laciniis angusto-linearibus integris .acutis ; summis simplicibus. Hab. in collibus arenosis regni Valentini Hispaniæe.7 Racine noirûtre, ligneuse, vivace. Tiges de quatre pouces à un pied de longueur, rarement simples, le plus souvent rameuses , couchées. Ecailles de l’involucre glabres, bordées de cils épineux. Épine terminale hori- { 161 ) zdntale et non décidément recourbée. Graine blanche, soyeuse. | Oss. Je dois justifier la citation collective des figures de Barrelier, qui ne représentent, suivant moi, que des âges divers ou des modifications légères d’une seule et mème espèce. 1°. La fig. 177 est celle d’un individu jeune , à racine fort longue et à feuillage en gazon , avec deux tiges dé- veloppées. J'en possède de semblables que j'ai cueillis * dans un sol sableux ; près de Xativa ou St.-Philippe. Il est facile de se:convaincre, d’après le texte (Obs: 945), que c’est dans le but principal de faire connaître la racine que l’auteur a consacré cette figure. 2°, La fig. 198 n’est évidemment que celle d’un échan- tillon un peu plus développé que le précédent, et l’ob- servation 946 le confirme. J’en ai sous les yeux un qui semble avoir servi de modèle. 3°. On reconnaît à la figure 180 un individu mal venu ou incomplet de la même plante. 4°. La fig. 181 et l'observation 920 expriment l'état adulte et bien développé de cette centaurée. 5°. I n'y a pas à balancer non plus à ranger .dans le même groupe des individns d’une seule espèce:,: la fig. 182 qui offre évidemment une racine , un feuillage et un port en tout conformes aux échantillons précédens. Maïs ici les involucres vieillis , déflorés , ont perdu leurs corolles, ainsi que les graines et les écaïlles renversées en dehors laïssent à découvert le réceptacle velu ; de ma- nière à représenter à des yeux peu exercés une espèce-de fleur radiée. L'inscription de capite non spinoso peut XXIIT. a: ( 162 ) paraître d’abord embarrassante ; mais , en y réfléchissant , on s'explique l’erreur dans laquelle a dû être entraîné Barrelier. Indépendamment de ce que les épines se dé- truisent , s’eacent par la décrépitude des involuecres, les écailles les plus intérieures , presque toutes mutiques, sont , par leur renversement, les premières en évidence, et cette double circonstance a pu en imposer à un bota- miste qui date de près de deux cents ans: Du reste, l’auteur lui-même, dans son observation 944, dit. : …..…… @anido ‘flore in pappum sericeum non deci- duum sese explicans. C'est sans doute cet état. de Ré, Ref qu k a voulu exprimer. " sa Ages 1 8. G. STENOPHYLLA ; C. nee Erecta , ramosa , &labra, cl 5158 subincana ; involucri oblongi squamis glabris apice palmato- trispinosis , in- “terioribus muticis exlimis uRISpINOSIS ; ; corollis purpu- reis ; foliis rameis simplicibus lineari- filiformibus elon- |galis, inferior ibus latiusculis dentato-pinnatifidis. - $ incano-tomentosa , “fotiis intermediis dente uno alterove munilis Hab. in stérilibus Hispaniæ, & frequéns loco dicto Dehesa prope W Ame & in Pinar' de Chiclana For Gades. Tige haute d'un pied ei demi, à-rameaux garnis de feuilles longues souvent de plus d’un pouce, linéaires- filiformes. Les feuilles radicales, larges de quatre à cinq lignes, sont tantôt simplement dentées , tantôt di- visées presque jusqu'à la côte en lobes triangulaires. 'épine trifide qui termine les écailles de Finvolucre (163) présente par fois, de chaque côté de sa base, une petite épine supplémentaire, La variétéf, qui a une incanescence bien prononcée, m'a été envoyée des environs de Cadix par MM. Monard. Oss. La C. stenophylla a sans doute quelques rap- ports avec la C. heterophylla, Willd. ; mais cette der- nière a des feuilles Aispides qui ne s’observent pas dans la nôtre. Elle a aussi de l’aflinité avec la C. aspera ; à côté de laquelle on doit la placer dans la série des espèces. 9. C. scorrrurtroLrA , C. à feuilles de scorpiure. ” Supina , subincana , glabra , vi£ ramosa; involucri ovati squamis glabris apice palmato 3-5 spinosis, interioribus muticis,, extimis unispinosis ; floribus solitariis majus- culis purpureis ; foliis simplicibus , inferioribus ovato- oblongis acuminatis in petiolum attenuatis , dog es parce serrulatis, rameis lineari-lanceolatis. Hab. in sterilibus Gaditensibus.. d'il Racine simple, longue - grèle K, vraisémblablèment annuelle. Tiges de 4 à 8. pouces « de longuéur, simples ou divisées en deux ou trois branches uniflores. Fleurs du double plus grandes que dans les espèces précédentes. Feuilles très-simples, toutes atténuées en pétioles, la plupart entières ; les plus inférieures >; comme celles des Scorpiurus , larges de 6 à 7 lignes , bordées de très- . petites dents assez rares ; les radicales munies par fois ; à leur base, de quelques dents profondes. Celles qui -avoisinent les involueres sont linéaires: ( 164) Ctete espèce, bien nouvelle, a été découverte aux environs de Cadix, par MM. Monard, qui m'en ont communiqué plusieurs échantillons. * 10. C. MicracanrmaA, C. à petites épines. Erecta ramosissima , glabra ; involucri subglobosi (ma- jusculi) squamis glabris ; intimis muticis lanceolatis apice scariosis ; ceteris latiusculis ovato-rotundatis apice breviter palmato spinulosis , spina intermedia majori ; corollis purpurascentibus ; foliis glabris margine aspe- rulis , inferioribus dentato-pinnatifidis , caulinis decur- rentibus , rameis lanceolato-linearibus integris. Hab. in aridis Gaditensibus. Plante annuelle de 2 à 3 pieds de hauteur. Tige gla- bre , plus ou moins anguleuse, dm#ite. Feuilles glabres, mais offrant, à la loupe et au toucher, quelques petites aspérités sur leurs bords ; les inférieures grossièrement dentées , et quelquefois presque pinnatifides ; les cau- linaires décidément décurrentes dans l’espace de 5 à 6 lignes ; celles des rameaux étroites, allongées , termi- nées par une petite pointe épineuse. Ecailles internes de l’involucre prolongées en une membrane scarieuse plus ou moins lacérée, les autres larges, presque arrondies, avec leur extrémité un peu membraneuse bordée de courtes épines, et au milieu de celles-ci une épine plus longue, mais infiniment moins que celle de la €. cal. citrapoides , L. Graine très-giabre, couronnée par des poils, ou plutôt par des paillettes blanches, plus longues que dans la plupart des autres espèces. Ons. La €, micracantha est très-distincte de la C, se UE ns Ve ee TT ES . ( 165 ) calcitrapoides , près de laquelle on doit la placer. Elle à été découverte aux environs de Cadix, par MM. Monard. 11. C. mariTImA, C. maritime. Jacea maritima incana, capite purpureo spinoso , major ? Barrel., Le , 1217, Obs. 913. Erecta, ramosa , incana , tomentoso-arachnoidea; invo- lucri globosi glaberrimi squamis apice palmato 5-17 spinosis ; spints patentibus ; corollis purpureis æquali- bus ; foliis lyrato-pinnatifidis , margine dentato-spinu- losis, lobo terminali majore, infimis in petiolum longum atienuatis, caulinis nunc semi-amplexicaulibus auricu- latis nunc decurrentibus. Hab. in arenosis maritimis Valentinis. Racine brunätre, longue, peu épaisse , presque li- gueusé , péut-être vivace. Tiges de deux pieds environ de hauteur, plus ou moins couvertes d'une bourre co- tonneuse blanchâtre. Feuilles bien drapées, plus blan- ches en dessous qu’en dessus, avec un lobe terminal plus grand , bordées de petites dents épineuses. Corolles de la périphérie quadrifides , et n’étant pas sensiblement plus longues que les autres. Cette centaurée est commune dans le sable maritime de la Dehesa, près de Valence. Elle fleurit en mai. Oss. Malgré tous mes eflorts, je n’ai pu ramener cette espèce à la C. sphærocephala , Lin., ainsi que l'ont pensé plusieurs botanistes auxquelsje l'ai commu- niquée. Je la crois aussi très-distincte de la C. polya- cantha , Wild. ( 166 ) Là figure de Barrelier, que je ne rapporte qu'avee doute, ne représente point les feuilles décurrentes, quoi- que le texte les exprime ainsi formellement. Je possède des échantillons où les feuilles ont ce caractère, et d’autres oùglles ne sont que que semi-amplexicaules et auriculées, La plante de Barrelier, qu’il a cueillie en Italie, a aussi les feuilles différemment découpées que la nôtre. A EssAr SUR LES ORBICULES SILICEUX Et sur les formes à surfaces courbes qu’affectent les Agates et les autres Silex (x); Par M. ALEXANDRE BRONGNIART, De l’Académie royale des Sciences ; Professeur de minéralogie. au Jardin du Roi, etc. La silice sensiblement pure se présente dans la nature sous deux sortes de formes : les unes sont cristallises et par corauent polyédriques ; .c’estune propriété com- mune à tous les corps inorganisés ; les autres sont cour- bes et même circulaires avec la plus grande régularité. Cette forme, très-rare dans le règne minéral, ne se ren- contre guère d’une manière réelle et constante que dans da silice à l’état de silex ou d’agaie. (x) Quelquès-unes des observations renfermées dans cet Essai, ét des conséquences théoriques qu’on peut en déduire, ont déjà été expo- sées , mais d’une manière très-succincte , dans le Dictionnaire des Sc. naturelles , article Sizex da tome XLIX , publié en 1827. — ( 167) , Les silex, quelleque soit leur pureté,la finesse de leur pâte et leurs couleurs , montrent cette disposition remar+ quable dans des circonstances très-différentes. Elle se manifeste , tantôt dans la forme extérieure des masses, tantôt dans leur strücture intérieure ; elle y. est alors indiquée, soit par la disposition des couleurs , soit par la marche de l’altération dont les masses sont quelquefois susceptibles. Lies silex et agates dont les formes sont li- mitées par des lignes courbes dérivant du cercle avec plus ou moins de régularité, s'étendent depuis les sphé- roïdes, les ellipsoïdes et les cylindroïdes, jusqu’à des an- neaux quelquefois régulièrement et complètement cireu- laires que nous désignons par le nom d'orbicules ou d'anneaux siliceux: c’est ce dernier phénomène qui fait objet principal de cette notice , les autres dispositions ne se rattachant à celle-ci que comme moyen de nous conduire par diverses voies au développement du phé- nomène et à la preuve de son origine. On examinéera donc dans quelles circonstances les silex et les ‘agates prennent des formes ou contours circulaires , sous quelles modifications ces formes et contours $e présen- tent, enfin dans quel état a dû étre la silice pour pro- duire des nodules sphéroïdaux où éylindroïdes ,; des cy- lindres presque réguliers et des cereles d'une régularité parfaite. | $ L On remarque déjà la tendance delà silice à prendre des formes à contours courbes dans celles que présentent les nodules plüs ou moins volumineux de silex et d’a- gates dispersés dans divers terrains. En effet quand on visite les terrains quirenferment lesdifférentes variétésde ( 168 ) silex , soit les silex pyromaques , soit les agates, soit même les jaspes qui ne diffèrent alors des agates que par leur opacité, on remarque que ces nodules sont dissémi- pés dans ces terrains, tantôt sans aucune régularité, et c'est le cas des agates dans les terrains d’aphanite, de spilite et de porphyre, tantôt qu'ils sont disposés en lits parallèles, mais interrompus, et c'est le cas des silex py- romaques et des silex cornés dans la craie et dans les autres terrains de calcaire sédimenteux qui les ren- ferment. La forme des nodules dans ces deux sortes de posi- tion , déjà si différentes par la nature des terrains, offre elle-même de nombreuses variétés. Dans le pre- mier cas, les nodules ont des formes assez limitées et qui présentent entre elles une sorte d’analogie : ce sont des sphéroïdes , des ellipsoïdes déprimés, mais surtout des ovoïdes atténués et même aplatis à une extrémité. ( PI. III, fig. 3, A. ) Ces formes à contours courbes se répètent dans une multitude de nodules ; elles sont plus sensibles dans les petits et les moyens que dans les gros. Le volume varie depuis celui d'un pois et d'une amande jusqu’à celui d’un melon. Presque tous sont terminés par une sorte de queue ou d'extrémité brisée, comme le montrent les masses de verre fondu qu’on laisse tomber dans un liquide, ou comme le montrent encore mieux les espaces que forment des bulles de gaz qui s'élèvent dans une masse boueuse. On trouve aussi dans les mêmes terrains des agates sous forme de lits ou de couches; mais en suivant ces prétendus lits, on remarque que ce ne sont ordinaire ( 169 ) ment que des parties d’ellipsoïdes lenticulaires fort éten- dus et très-aplatis. On voit donc déjà dans ce mode d’aggrégation des par- ticules siliceuses une disposition manifeste à former des masses à contours courbes, comme le font les liquides, tels que le mercure, les graisses fondues, l’eau , etc. , abandonnés à eux-mêmes. Si nous examinons maintenant la structure de ces nodules, nous trouverons une nouvelle confirmation de la tendance de la matière siliceuse à produire des solides à contours courbes. Elle se manifeste par l'arraugement des diverses zones ou linéamens de couleur qui ornent souvent les agates : ces couleurs sont quelquefois dispo- sées irrégulièrement en veines, taches ou points : cette disposition, qui se voit rarement dans les masses minérales cristallisées, n’est pas celle qui nous occupe ; mais on voit aussi, et même très-souvent, ces couleurs disposées en lignes courbes très-nombreuses (j'en ai compté plus de cent dans quelques nodules .d’agates ) parfaitement pa- rallèles entre elles et à peu-près parallèles aux surfaces des nodules. Elles offrént par conséquent des courbes plus ou moins voisines du cercle, suivant la forme du silex ou de l’agate dont elles indiquent la structure intérieure ou suivant la direction que l’on a donnée au plan de coupe de l’agate ou du silex. Ainsi il est un cas dans lequel on obtient par une coupe convenablement dirigée, une suite de ces couleurs disposées en cercles parfaitement réguliers et parfaite- ment concentriques, c'est lorsqu'on prend un de ces cylindroïdes d’agate qu’on nomme stalactite de Calcé- doine, et qu’on le coupe perpendiculairement à son axe; ( 170 ) on voit alors les cercles colorés, dont nous parlons ; en- tourer concentriquement un point souvent plus obseur situé dans l’axe du cylindre. Cette disposition constitue ce que lon appelle agate œillée ; c’est une de celles dans laquelle la forme circulaire complète et très-régulière nous conduit aux anneaux ousorbicules siliceux, objet de cette notice (1). Maïs avant d'arriver à ce phénomène particulier, nous devons parler d’une disposition de couleurs én zônes pa- rallèlés et courbes qui, malgré sa ressemblance avec le phénomène que nous étudions, n'a avec lui aucun rap- port. On voit quelquefois en cassant des nodules sphé- roïdaux ou ellipsoïdes d’agate ou de silex qui ont évi- demment pris ceite forme par roulis ou frottement , on voit, dis-je, dans leur intérieur, des zônes de couleur pâlé qui sont parallèles entre elles et sensiblement pa- rallèles à la surface de ces nodules ou cailloux roulés. On ne peut attribuer ces zônes, comme les précédentes, à la structure sphéroïdale, car il n’est pas possible d’ad- mettre que les masses dé silex aient été usées et arron- dies par le frottement de roulis, toujours parallèlement à leur structure , et que dans une actioï si variée, $i ir: (n) On trouvera réunis à l’article Sizex du Dictionnaire des Se. nat. G t. XLIX , p. 198, les faits qui sont relatifs à la structure des agates, aux phénomènes que présentent leurs nodules dans leur position ; leur forme, leur structure, les minéraux qu'ils renferment, etc.; et aux PL I, fig. 2 et3; IL, fig. x et à ; LE, fig. 1; IV, fig. 1,2, 3; V, fig. 3 et 4, les développemens, les exemples et les preuves de ce qui vient d’être dit sur la forme extérieure des agates , et sur la disposition des zones de couleur dans Leur intérieur. Les fig. 3 et 4, PI. V, font voir la position et l’origine des cercles concentriques si réguliers qui con- stituent ce que l’on appelle Agates œillées. , (19 ) régulière, aucune zône de structure n'aurait été entamée. Il ne faut donc pas confondre cette disposition avec la première, mais il faut lui chercher un autre origine, Je pense qu’on doit l’attribuer à l’action d’an agent extérieur qui a altéré la structure et en partie la nature du silex ou de l’agate déjà roulée, én exerçant son action dé la surface vers le centre et parallèlement à la surface du galet. Parmi les exemples que je pourrais citer, je choiïsirai celui que fournissent ces gros galets de jaspe jaunâtre qui se trouvent dans le gîte de fer hydroxidé, pisiforme , noduleux et concrétionné de Lichl. dans le grand duché de Bade. | La terre ferrugineuse qui enveloppe et lie les galets et le minerai de fer-s’est appliquée sur la surface usée, polie et enduite d’une espèce de vernis noir du ga- jet : la dissolution qui a placé en même temps et dans le même gîte le fer hydroxidé, les cristaux de quarz hyalin qui tapissent ses cavités, etc. , paraît avoir agi sur les galets de jaspe et y avoir produit, en chan- geant le degré d'oxidation de l’oxide de fer qui le colore. et son mode d’aggrégation, les zônes de diverses nuances qui s’y font remarquer. C'est à peu près la mème cause, c’est-à-dire, l’ac- tion chimique d’un agent extérieur, la même influence de la surface à l'intérieur , le mème résultat , C'est-à-dire une altération successive et proportionnelle à l'éloigne- ment où la partie altérée se trouve de la surface , qui a donné naïssance aux lignes et teintes ruiniformes du cal- cairé compacte dé Florence ; lignes et teitités dérivant évidemment des nombreuses fissures qui ént autrefois divisé ce calcaire. C’est la même cause qui me paraît (172) avoir produit ces veines jaunâtres, semblables aux veines du bois de sapin, qu’on voit en très-grand nombre affectant un parallélisme remarquable dans le tripoli de Prentegarde en Auvergne. On remarque que ces linéa- mens jaunâtres sont exactement parallèles aux surfaces des'polyèdres irréguliers qui composent cette masse de tripoli, et que celles-ci sont dues aux fissures nom- breuses qui divisent cette masse. Voilà donc dans les silex et les agates des lignes et zônes colorées , courbes , qui, malgré leur analogie ap- parente , sont dues à des causes tout-à-fait différentes. Les premières résultent de la tendance qu'a la silice, dans un certain état, à s’aggréger sphéroïdalement; c’est de cette tendance que nous nous occupons ici ; les secondes lui sont tout-à-fait étrangères , Etje n’en ai fait mention que pour apprendre à ne point les confondre. $ IT. Les formes arrondies des agates et la disposition à peu près circulaire de leurs contours sont des faits ob- servés depuis long-temps; mais on n’avait pas été frappé de la tendance qui paraît propre à la silice , dans cer- tains Cas , de prendre ces formes; en sorte qu’on n'avait pas vu la liaison qu'il y a entre cette propriété et un phénomène ou altération très-remarquable que présen- tent quelquefois divers corps organisés fossiles et que nous avons désigné par le nom d'orbicules ou d’anneaux siliceux. ; On voit sur certaines coquilles fossiles des orbicules ou espèces de lentilles saillantes composées d’anneaux ; ces orbicules sont siliceux , ils sont souvent si nombreux dans le test des coquilles ou d’autres corps marins, qu'ils Mius-ines ( 173 ) le remplacent entièrement et qu'il ne reste plus aucune partie calcaire. Quelquefois ils ne sont que dispersés dans le test et s’y montrent comme des espèces dedartres, ou isolées, ce qui est rare, ou confluentes, ce quiest bien plus commun. Si on examine avec attention ces dartres, orbicules ou anneaux sur plusieurs coquilles, on remarque les faits suivans : Ces dartres ou orbicules sont entièrement siliceux; la matière siliceuse est ordinairement opaque, non cristal- line. Cependant en regardant certains échantillons à une vive lumière , on voit des facettes brillantes , qui indi- quent une cristallisation confuse , mais réelle. Les anneaux qui la composent sont évidemment cir- culaires ; ces cercles sont quelquefois parfaits, c’est une circonstance rare ( Voy. pl. IT, fig. 3 et 6), plus souvent ils sont incomplets et confluens. Ils sont souvent parfaitement concentriques à un petit mamelon également siliceux; et, lorsqu'ils sont con- fluens , il y a autant de mamelons centraux qu'il y a de groupes d’anneaux. Ces anneaux, en se recouvrant quelquefois , font dis- paraître une partie des anneaux inférieurs, ce qui porte à croire, ou qu'ils ne sont pas circulaires, ou qu’ils sont incomplets ; maïs c’est une illusion, et en regardant avec attention, on retrouve presque toujours au-dessons du grand anneau , la partie du petit anneau qui, ayant été cachée, semblait manquer. Quelles que soïent les altérations queles anneaux éprou- vent dans leurs formes et leur continuité, soit en con- fluant les unes dans les autres, soit en s’ouvrant (pl. II, ( 174 ) figs 2 et 5), ils ne forment jamais de spirale, ét, lors qu'ils en prennent l'apparence , cela tient au recouvre- ment des petits anneaux par les grands. ; Par conséquent ils offrent dans leur forme et leurdis- position entre eux une application de la tendance de la silice à prendre des formes courbes et-même circu- laires. Ces anneaux ne sont pas simples, on ne doit pas se les figurer comme formés d’une sorte de cordon cylin- drique et circulaire de silice; on doit plutôt les considé- rer comme des espèces de gouttières circulaires dont le canal est intérieur et emboîte l’arête des anneaux qu'ils entourent, de manière que l’anneau canaliculé extérieur est non-seulement plus grand, mais plus épais que celui qu'il enveloppe, et ainsi de suite jusqu’au mamelon central ; ensorte qu’on pourrait définir un de ces orbi- cules qui ont une épaisseur notable, commes’ils étaient les restes d’uu sphéroïde très-déprimé, composé de cou- ches concentriques, qui aurait été usé parallèlement au plan de son grand cercle, ou perpendiculairement à son axe. Les fig. 2 &« à 6 a donnent une idée de cette struc- ture. | | : Ces diverses circonstances sont représentées dans les fig. 1, 2, à et Gde la pl, IL. Les fig. r'et 2 font voir les anneaux s’emboîtant, con- centriques à un mamelon et confluens. La fig. 6 a montre un orbicule composé d’anneaux circulaires entiers; et la fig. 5 a montre des anneaux ouverts et comme dé- chirés. | Les fig. x, 2 et 5 sont des coquilles doni le test est en- tièrement rempli d'orbicules, il ne reste plus aucune + 1 (47 ) partie calcaire , je men suis assuré en mettant ces co- quilles dans l'acide uitrique. Dans celles au contraire qui sont représentées fig. 3, 4et 6, il n'y a que des dartres ou orbicules siliceux dis- séminés dans le test calcaire. L’épaisseur des orbicules esten rapport avec celle du test de la coquille dans lequel ils se sont formés ; ainsi ils sont minces et déliés dans les térébratules, les peignes , le gryphea columba ; épais, grossiers, formant presque des sphéroïdes lenticulaires, dans le gryphea arcuata, les dicérates , les caprines , les huîtres. On remarque que ces orbicules ne sont jamais placés sur le test de la coquille , qu'ils sont au contraire tou- jours dans le test même et qu ils y sont.d'autant plus en- foncés, qu'ils sont plus saillans à la surface, Quelquefois , Mais c'est une circonstance fort rare, les orbicules siliceux ne se sont formés que. dans les cou- ches moyennes du test de ces coquilles. J’ai sous les yeux un exemple frappant de cette disposition dans une huître voisine de l’ostrea cristagalli , qui vient de Qoceyr, dans l'Égypte orientale ; cette huiître, à test très-épais , ne montre d’orbicules que dans sa couche moyénne; ils sont épais, comme mamelonés, aggrégés à la rhanière des concrétions calcédonieuses mamelo- nées. Il faut enlever par. le choc ou par l'acide nitrique les couches superficielles, du. test pour.les mettre à découvert. LR bé Nous ajouterons encoreun fait à ceux/quenous venons d'exposer comme preuve de la formation des orbicules dans le test même des coquilles et non à sa surface: on remarque que quand le test a été percé pendant la vie de \ # (176) l'animal par un ver éonchyliophage qui y a creusé ut canal, les orbicules ne remplissent pas le canal , ne pas: sent pas d’uu bord à l’autre; mais, ne pouvant se for- mer ailleurs que dans le test , ils le suivent dans les pa+ rois du canal. On a cherché à faire voir en b, fig. 1 de la pl. IT, cette curieuse disposition que j'ai eu occasion d’ob- server sur plusieurs échantillons de gryphea arcuata. En rassemblant le plus grand nombre de corps marins fossiles dont le test montre des orbicules siliceux, j'ai été conduit à remarquer que ce phénomène ne se pré- sentait pas indistinctement dans toutes les coquilles et dans tous les terrains, quoiqu’on en trouve sur un grand nombre d’espèces différentes et dans presque toutes les contrées. L’énumération des exemples que j'ai recueillis fera connaître les particularités et la généralité du phé- nomène. Pendant long-temps je n’ai trouvé d’orbieules sili- ceux dans la classe des céphalopodes que sur les espè- ces suivantes. / 1. Belemnites. 1°. De Sauvage, près d’Alais, département du Gard ; dans le terrain de lias. La partie qui est ordinai- rement changée en calcaire fibreux dans la belemnite de la craie est ici entièrement remplacée par des orbicules siliceux ; la cavité alvéolaire est restée vide. 2°. Dans le lias des environs de Castellane, dépar- tement des Basses-Ailpes. Ce que l’on regarde comme le test des belemnites est ska seule partie qui présente quelques orbicules, notamment vers le sommet. | 3°. Du terrain cretacé épiolithique ou suprajurassique d’Amberg, en Bavière. a — ( 177 ) Lés coquilles siliceuses de ce terrain offrent toutes le phénomène fort remarquable d’être accompagnées et comme à moitié enveloppées ou plongées dans un tuber- cule arrondi de silex grossier, rougeätre, comme si uné matière anhnale gélatineuse, sortie de la coquille par expression, se füt solidifiée en silex. Nous ne disons pas que la chose se soit faite ainsi, mais seulement qu’elle présente cette apparence. 4°. Des rives du Mississipi, non loin de l'Ohio. Les orbicules sont mal conformés; la cavité alvéolaire est remplie de cristaux de quarz hyalin. 2. Orthoceratites ? Du même lieu que la belemnite du Mississipi (1): les orbicules sont encore mal formés et le corps de l’or- thoceratite est un quarz hyalin. 3. Ammonites coronatus , Scux. Le test est entièrement remplacé par des orbicules siliceux très-bien formés, quoique presque tous con- fluens. Il vient des environs de Mézières. C’est le seul exemple d'ammonites avec orbicules que je connaisse encore. 4. Nérinée. (Espèce indéterminée. ) Entièrement en agate blonde, avec des orbicules siliceux réels, quoique mal conformés. (1) On ue doit attribuer aucune importance à cette détermination , les fragméns sont trop petits pour qu'on puisse en affirmer même le genre ; il suffit à mon objet que ce soient des corps cylindroïdes , ayant l’apparence des coquilles auxquelles je les compare, pour que je doive les mentionner comme nous faisant connaître des orbicules siliceux sur des coquilles du continent de l'Amérique. On va en voir d’autres exem- ples plus authentiques. X XLIX. 12 (278) J'en connais trois échantillons ; un dans ma collection ; il vient de Puyseux, dansles Ardennes , et deux dans la collection de M. Deshayes ; ils paraissent venir du même lieu. 5. Serpula. Entièrement siliceux ; avec quelques orbicules: Dans ‘lé terrain du groupe crétacé ? d’Amberg, en Bavière. Jci se bornent les éXemiples de coquilles univalves qui ont présenté le phénomène des orbicules. On voit combien ils sont rares. Je dois même rapporter un fait, encore isolé, il.est vrai, qui semble indiquer que des causes, que nous ne connaissons pas, semblent éloigner la formation des or- bicules siliceux du test de ces coquilles. Dans la localité du Mississipi que je viens de citer et qui va nous fournir des Térébratules siliceuses couvertes d'orbicules parfaitement formés, se trouvent aussi des Trochus dont la cavité, comme celle des Térébratules, est remplie de cristaux de quarz hyalin , ei dont le test est également siliceux, mais opaque et rugueux : c’est en vain qu’aidé du secours de la loupe , j'ai cherché à y dé- couvrir les figures annulaires qui constituent les orbicu- les , je n’ai pu en apercevoir la moindre trace, C’est dans la classe des acéphales et des coquilles Æossiles qu'on peut y rapporter, et Particulièrement dans la famille des ostracées, que se rencontrent le plus d'exemples de: coquilles dont le test est fempli d’orbi- cules. 6. Spherulites jouanetti, Ca. Desu, ( 179 ) Dans le groupe crétacé arénacé de File d’ Aix ( Cha- rente-Inférieure ). fl HO 29 | Entièrement siliceux , et: it d’orbicules volumi- neux et presque sphéroïdaux: : HE , A à 7. Spheérülites & atèriformis, Ca. Desw. De Barbesieux. | 8.Ostrea. . De Qoceyr en haute Égypte. !” Les lâmes internes du test sont ns pénétrées d'or- bicules. 9: Ostrea carinata. xt A la Glauconie. crayeuse, de Brantôme , en Dor- Angus. Le test est entièrement remplacé par. des myriades d’orbicules siliceux à anneaux très-déliés , mais très-bien con formés ; cette même coquille a été recouverte sur quelques points de cellepores qui sont restés calcaires. 10. Ostrea cristagalli., Du groupe arénacé du terrain crétacé de Saintes. Le test est remplacé en totalité par des orbicules à anneaux composés de globules distinets. REA Gryphea arcuata. À orbicules siliceux des plus distincts (PI. I , fig. r, 2), remplaçant le test, tantôt entièrement , tantôt en partie. D’Alais ; département du Gard. Dans le lias. 121 Gryphea columba. (PL IL, fig. 5 et 5 a.) Du terrain crétacé arénacé. L’une de Suze, près du Mans, et l'autre de Fouras, près La Rochelle; une troi- sième de Nontron, dans la Dordogne. Dans toutes trois le ( a8o ) test mince est entièrement remplacé par des orbicüles siliceux minces comme lui. 13. Gryphea (PI. IT, fig. 4 et 4 à.) Du Saleve, dans le terrain médio-jurassique. Les orbicules siliceux en anneaux incomplets, con- fluens , sont abondamment répandus dans le test très- épais dont une partie est restée calcaire. 14. Gryphea. De Brantôme, département de la Dordogne , dans la Glauconie crayeuse. J'ai dégagé par l'acide nitrique le cubes solide qui remplissait la cavité de la coquille, et j'ai mis ainsi à dé- couvert les orbicules siliceux qui paraissent sur la face intérieure du test. 15. Gryphea aquila , Az. Br. De l’île d'Aix. 16. Gryphea depressa. De Rochefort, 17. Caprina adversa, D'Onieny. Dans le terrain crétacé arénacé de l’île d'Aix, Cha- rente-Inférieure. Le test épais de cette grosse coquille est entièrement remplacé par des orbicules presque sphé- roïdaux dans quelques parties, et qui ont suivi, comme dans la Gryphea (fig. 1), le contour des paroïs des parties de la coquille, rongées par des vers marins. 18. Pecten. Dans le terrain crétacé arénacé du Cap-la-Hève , près du Havre. Les orbicules à anneaux déliés et comme dé- formés par leur voisinage , se voient sur la face interne des valves (1). 1) L'un des échantillons est figuré PI, vnir , Gg. 3 , des Planches de minéralogie du Dict, des So. nat. ( 187 ) 19: Pecten. | | Dans le calcaire jurassique de Potigny, près Falaise. Les orbicules, mal conformés, ne sont qu'épars dans le test. 20. Pecten: asper. Du terrain de glauconie dog “et de Longleat, en Anghéistiéi | | 21. Pecten voïsin du jacobeus. Ul-renferme dans son test ‘blanchâtre des orbicules bruns , très-visibles et très-bien caractérisés. ‘: Je ne sais ni de quel terrain , ni de quel lieu vient cet échantillon ; mais s’il appartient au terrain thalassique , comme l’espèce semblerait l’indiquer, ce serait le seul exemple de coquille à orbicules siliceux observé dans ce terrain. \ 22. Limä rugosa ? Des environs de Sedan. 23. Podopsis striata. Dans la-glauconie crayeuse de Longleat , en Angle- terre. 24. Pinna granulata. Du Lias près d'Aromanche, département du Calvados. A près les ostracées, ce sont les branchyopodes, et prin- cipalement, peut-être même, uniquement, les Térébra- tules qui m'ont fourni le plus d'exemples d’erbicules si- liceux. ï Of On sait combien la détermitdtion est-dificile et incer- taine ; je serai donc obligé de désigner par des numéros les échantillons d'espèces différentes qui me fournissent des exemples. 25. Terebratula. (P\, KW, fig. 6 et 6 à.) ( 182 ) Test en calcaire nacré renferniant des dartres d arbi- cules siliceux. Du calcaire épiolithique ou suprajurassique. 26. Terebratula cycloidea, Rarinese. Entièrement siliceux ; l’intéricur.complètement rem- pli de cristaux. de-quarz hyalin; gros ‘én raison dé!la dimension de la coquille; le test entièrementoremplacé par de petits orbicules où anneaux déliész 59%" .7: De Lexingion, ‘dans lés États-Unis. d’ Amérique! Je ne puis dire à quelterrainron-doit PAPESIST ces 'térébra- tules.. tv wsrl loun.ob 16. aterrnt fau $b Ur etes on 0! 27: La même espèce; ou di moins une très-semblable, venant duMississipi,;; non loin de l'Ohio, étofirantiles mêmes circonstances que de n° 26. ‘otre 28. Terebratula. (PA IX, fig. 3.) ais Du terrain suprajurassique de Lucel, dans le: val dus: mont. Le test est entiérement remplacé par des orbicules- très-réguliers, maïs dont quelques-uns ont pris; par‘une altération commune aux silex , une couleur blanche. 29. T'erebratula. Très-semblable à la pr écédente, mais du calcaire j Juras- sique de Besançon. lo nen | Des plaques de cellepores; étendues sur Ya sabfive Lex- térieure du test, laissent voir au-dessoûs d’élles les orbi- cules siliceux qui ne:les ont pas pénétréès ‘cifconstancé assez remarquable , et dont nous avons déjà fane ut exemple à l’occasion de l’ Ostrea carinata, n° si 3o4 Terebratula.. "2000 : Bisse ; comprimée, be circulaire. Des bords de l'Ohio, non loin du Mississipi. Comme dans:toutes les coquilles que j'ai de ce lieu , | ( 183 ) l'intérieur est rempli de cristaux de quarz hyalin; mais ici le’ test est entièrement remplacé par six ou sept orbi- cules très-gros par rapport à la dimension de cette petite coquille dont le grand diamètre à tout au plus” quinze millimètres. d 2 À 31. Strophomena productoides; Rar. | Des environs de Lexington’, États-Unis d'Amérique. 32. Spatangus coranguinum (1). : Le test est entièrement remplacé par du silex en orbi- cules siliceux, qui cependant n’4'pas bouché les pores des ambulacres. 33. Favosites truncata , Rar. De la contrée de Garrard', etc:, dans le Kentucky. Les orbicules sont très-distincts. Voici trente-trois exemples pris d'échantillons que j'ai eu sous les yeux; et d'espèces différentes de. corps organisés, tous marins, dont le test m'a présenté des or- bicules plus ou moins abondans. On pourrait y'ajouter ceux que Walch cite sur des Entroques où tiges d'En- crines'; et sur les surfaces inférieures de plusieurs zoo- phytes. Dans le phénomène qu'on désigne généralement sous le nom impropre de pétrification, et qui est beaucoup mieux exprimé par celui d'épigénie, le corps soit miné- ral, soit organisé, qui a changé de nature sans changer de forme, peut avoir éprouvé diverses sortes de changemens dans sa structure. Tantôt la structure’semblé n’avoir été modifiée en rien. (1) Figuré PI. ‘vix, fig. 4 et 46, dés Planches de minéralogie du Dict. des Sc. nat. Cette figure est loin de rendre la pureté et les détails de cette jolie disposition des anneaux siliceux. 184 ) Des molécules minérales , d’une espèce particulière, pa- raissent avoir remplacé, sans trouble ni dérangement, les molécules organiques où minérales d’une autre es- pèce; c'est.un cas fort rare et qui ne se présente peut- être Jamais complètement; car si dans les bois et dans les coquilles , que l’on appelle pétrifiés, la structure sem- ble avoir été conservée, ce n’est que la structure appa- rente et grossière, la structure interne et moléculaire a certainement été changée. Mais ce changement peut avoir lieu de trois manières : ou bien la structure vasculaire, fibreuse ou cristalline a été remplacée par une texture compacte ; c’est le cas de quelques végétaux, notamment parmi les tiges’ des plantes du terrain houiller, remplacées entièrement soit par du schiste argileux, soit par du fer carbonaté com- pacte , soit même par un psammite à texture grenue et grossière (r}. C’est le cas de quelque minéraux, tels.que le quarz changé en stéatite, le fluorite et le. calcaire changés en silex corné, le felspath en sable micacé. Ou bien la structure, soit compacte, soit fibreuse, est changée en une structure cristalline, comme dans les Belemnites, les pointes d’Oursin ; le test même des Oursins,, les Encrines et quelques Madrépores. Où bien enfin la structure organique a été détruite et (1) Ce mode d’épigénie si grossier, et par cela même si difficile à ex- pliquer, se présente aussi dans le règne minéral. On vient de nous ap- porter de Cornouailles des cristaux isolés de formes felspathiques de la plus grande netteté, où la matière du felspath a cté entièrement rempla- cée dans les uns par de l’oxide d’étain grenu, et dans les autres par un sable micacé , qui a pris la place du felspath, comme le psammite ou grès houiller a pris celle des tiges, elc. 4 . (9485 ;): ÿ remplacée par cette singulière structure annulaire que nous venons de décrire. Or, s’il est très-commun, presque général même, de voir les tiges, notamment celles des arbres, soit dicotylé- dones , soit monocotylédones, tels que les Palmiers, de voir les parties les plus organiques, même presque molles, des mollusques, tels que les Alcyons, les Eponges, etc.; de voir enfin les cavités des coquilles, celles des Echinites surtout, remplacées ou remplies par du silex à texture compacte , il est au Conitraire assez rare de voir le test des coquilles , le véritable test ; remplacé par du silex ayant cette même texture. Il y en a des exemples, nous allons en citer plusieurs, mais ils sont en très-petit nombre, en comparaison de ceux qui nous font voir le test des coquilles remplacé en tout ou en partie par du silex à structure annulaire. Je connais quelques exemples de Lymnés, ‘et de Pla- norbes des terrains nymphéens, de Lucines, de Trigonies, de Gryphées même, de Térébratules , de tiges de z00- phyte , dont le test ou le corps calcaire a été remplacé par du silex à texture compacte ; mais, je le répète, ces exemples sont rares en comparaison de la pétrification du test de certaines coquilles en orbicules siliceux. Je présente ici un tableau des princi ipales pétrifications de test de coquilles et de tiges de zoophyte pétrifiés en silex , sans qu'il y ait apparence d'orbicules. LL ( 186 ) résntd ès principales pétrifications siliceuses + sans MAUR d ‘orbicules. .! . N'a Fay, ne M pas d noyaux AR en : silex compacte , mais seulement du test ou du corps réel des animaux qui ont éprouvé ce changement, celie partie paraissant être la seule qui soit susceptible de présenter des orbieules… Hippurites radiosa! Vummulites, CRE Helix Lemani. Rent) 124 14 dt #.): PA " | a — Desmaresti. ? Planorbis rotundata. — Prevostina. écp cylindricus. "R ‘corneus. © Jabulum. | Entièrement: siliceux ; tuberculeux , mais non orbiculeux. — De Cendrieux ( Dordogne ). En calcédoine brune , rugueuse, mais sans or- bicules, — De la: petite Oasis du désert de Libye. ( M. Carzzaup.) Dans le silex nymphéen. — De Palaisean., au sud de Paris. : de 1.7 hu Dans le silex meulière de St, Prix. (Ananse son. ) Dre le silex pr à de Palaiseau, de Saint- Prix, A de sentais etc. i6:d! [PA Ibid. Palaiseau , Ssint- Prix. Le Saint Vie Cyclostoma tr uncalum. Dans le silex syghén de Cornetin. Potamides Lararki. 11! ‘ d a 1 DL FDans ie silex du terrain nymphéen de Saint Prix ét d'Epérnon. Dans la marne du même ter- ‘rain , à Sanois. À À 1 . . - — Lapidorum. (Cerithium). Sur un silex des assises supérieu- Cerithiumtuberculatum. res da calcaire tritomien, de Maulle-sur-Mau- dre. Avec Ampullaria, Lucina ;'etc., noyau et test siliceux , sans vestiges d’orbicules, On voit sur les Ampullaires quelques tubercules , mais tout-à-fait différens des orbicules. ( 187 ) Disséminés dans le calcaire grossier moyen du terrain thalassique tritonien. — Sèvres , près . Paris. Les mêmes. Avec des Oliva, Pecten, et autres coquilles de _ même formation, dans des nodules de silex pyromsque du même lieu et du même terrain. Les mêmes coquilles, dans un silex pyromaque du même terrain des environs de Rheims. Ici le test du plas grand, nombre des coquiiles est resté calcaire. T' rigonies, Lucines, etc. En agates cor nelino. C'est bien le test qui est changé en cette substance ; mais je n'ai pu découvrir sucun orbicule dans les échantillons + que j'atà ma disposition, excepté Sûr un pêtit fragment de grand Pecten, — De Haldown, en Augleterre. SEX T' erebratula vs: a nucleata , loricata, subsimilis senticosa, | petunculoides, reticulaue, etc. (Toutes deu » © bérg.) at aotsso dt Le test , entièrement siliceüx", jaunâtré | ne pré: abnoh ti à | no Sente aucune trace d’orbicules ; tandis que ; . dans le même lieu, onen oit des traces sur quelques individus du Terébratula vulgaris, Encrines. | Ils sont siliceux , tuberculeux, rugneux mais nvaliss) abs point orbicufeux. | Galerites. Da groupe arenacé du terrain crétacé de Pile d'Aix (Charente-Inférieure ). Le test entièré- Te : ment (siliceux, sans orbicukeshlete. 172 loin Eine Ænudéterminés ,:: mais :ayauti{tbien : évidemment ah Te à conservé leur test changé ‘en, silice jaune. — D’Amberg. | | E Bb SELS COR TETE Spongia ramosa. je Warminster. Ci Maxzeux. et ils Faso | Des Rond Kaskills , de la contrée de nt dans le Katudy" eic. Entièrement siliceux, ©sams vestiges PorbtenIes; FF Tubipora ? , etc. D’'Antigoa. ( 188 }) Stylina Peronia:, -:(Lesukur:) De Saint-Louis, dans le Missouri, — Lamarkiü. (Les. ) Ibid. Entièrement en silex, même en quarz hyalin, mais sans orbicules. Turbinolia. De l'ile d’Aix et de la contrée de Garrard. Ostrea dipsacea ?, Lx. De Piolenc, de Praileau ( Côte-d'Or). Jfavosa ; ete. D’Antigoa, ete. Pocillopora® : "" ‘Ile d'Aix. Halürhoa. dl Presque tous , quels que soïent les lieux d’où ils viennent. der." Presque tous. L] . ; \ V'entriculites et :Choanites. En silex pyromaque. (Gin. ManrTecr.) Les faits et les observations précédens nous condui- sent à reconnaître qu'il est très-rare que le test des co- quilles soit pétrifié en silex compacte, que le petit nom- bre d'exemples que lon a de ce mode de pétrification s'applique plus particulièrement aux coquilles d’eau douce des terrains supérieurs , sans cependant exclure com- plètement ni les coquilles marines , ni les autres ter- rains; qu'il est beaucoup moins rare que cette pétrifica- tion se soit opérée en silex annulaire, que celle-ci a eu Jieu de préférence sur les coquilles bivalves, notam- ment sur celles des ostracées; qu’elle ne s’est présentée que très-rarement, du moins à mes yeux, sur les coquilles spirales et turriculées des Lastéropodes. Enfin, que c’est uniquement dans la série des terrains pélagiques et abys- siques, et particulièrement dans les groupes arénacés % jurassiques et liassiques de ces terrains, que J'ai vu les seuls ‘exemples du, mode de pétrification en orbicules que j'aie pu citer. ( 189 ) En.comparant les tableaux des pétrifications siliceuses en orbieules et de celles qui sont en silex compacte ; on voit quelques genres de corps marins qui présentent les deux modes de pétrification ; mais on remarquera qu'il y a toujours un de ces modes qui domine dans certaines familles. | Ainsi le mode par orbicules est dominant dans les bi- valves de la famille des ostracés, des rudistes , des bran- chyopodes. [1 est tellement rare dans les zoophytes que Je n’ai encore pu en citer qu’un exemple. Le mode de péuification en silex compacte est, au contraire, dominant dans les coquilles à spire turriculée, notamment dans les coquilles d’eau douce. Il est rare dans les bivalves, ei, sans la localité d’Amberg, je n’en pourrais pas citer dans les Térébratules. Il est au con- traire très-commun dans les zoophytes. Je n’ai pas besoin de rappeler que c'est le seul qu'on ait encore observé dans les végétaux qui sont si commu- nément pétrifiés en silex. Si nous examinons ces tableaux sous le rapport géo- logique, nous y remarquerons encore quelques résultats généraux. | On voit premièrementque presque toutes les pétrifica- tions en orbicules siliceux sont confinées dans les terrains que jai désignés aïîlleurs sous le nom d’abyssiques et de pélagiques. Je n’en connais pas encore dans les terrains qu’on nomme de transition, à moins qu'on ne doive y rapporter ceux du Kentuky etc., dans l'Amérique sep- tentrionale. On voit en second lieu qu'on n'en connaît pas encore d’authentique dans les terrains thalassiques , à moins , Ci) qué les Huîtres du Mecklenbourg, citées par M. Débuch, célles dé la bauté Égypte, ue j'ai décrites plus haut, et le Pecten, Voisin du Jacobæus , dont j'ignore la posi- tion , n’appartiennent à ces terrains. Mais quelles que soient les exceptions, il n’en sera pas moins établi, par la grande majorité des faits, que c’est dans les terrains qui s’étendent depuis le groupe crétacé etarénacé des terrains pélagiques, jusques et compris le lias des terrains abyssiques, que se sont trouvées réunies les conditions nécessaires , d’abord pour que la silice pétrifie en orbicules le test des coquilles et ensuite pour que les genres et espèces de coquilles susceptibles d’é- prouver ce mode d’altération y soient le plus abon- dantes. Ce n’est pas que la silice , la silice gélatineuse même, ne se soit épanchée abondamment dans les terrains hé- milysiens et thalassiques , qu'elle n’y ait formé des lits et des amas pouvant envelopper quelquefois des débris organiques ; les phtanites interposés dans les calcaires à pétrifications des terrains hémilysiens , les grès de May près Caen, de Calouga, du Harz, des monts Cask- hills, etc., qui enveloppent tant de débris organiques, tant de zoophytes , ont pétrifié les corps organisés qu'ils renferment en silex compacte ou en quarz hyalin, mais ils n’y ont produit que très-rarement des orbicules. Il en est de même des roches siliceuses des terrains thalassiques ; la silice s'y présente à l’état de silex corné , d’agate, de silex meulière et de grès; elle a pu changer en silex compacte, ou en agate homogène ; les corps organisés qu'elle a pénétrés et remplacés, mais elle ( 191 ) n'y a produit que très-rarement , peut-être jamais , d’or- bicules siliceux. AE à Au reste, ces conséquences , tirées des seuls faits que j'ai rassemblés depuis quelques années, peuvent perdre de leur généralité et de leur valeur par d’autres obser- vations. Je les présente ici, plutôt pour appeler l’atten- tion dés naturalistes sûr ce curieux phénomène, que comme des vérités que je suis très-loin de regarder comme absolues. S EL. Le fait principal, celui des otbicules siliceux dans le test de certaines coquilles, celui qui nous a conduit aux observations eét'aux résultats généraux qu'on vient d'exposer, n'avait pas échappé entièrement aux natu- ralistes. Plusieurs non-séulement l'avaient remarqué, mais quelques-uns ont publié sur cé sujet dés disserta- tions assez étendues, et presque Lous $e sont occupés de l'expliquer de diverses manières. Comme j'aurai à com- battre plusieurs de ées explications, commé je cher- cherai à faire voir , par d’autres observations, que la formation de ces anneaux ou orbicules n’est due qu’à une propriété que possède la silice dans un état parti- culier, je dois faire connaîtré , ävant de présenter ces observations, ce que j'ai trouvé sur ce sujet dans Îles écrits que j'ai pu consulter. L'abbé de Sauvages me paraît être le plus ancien dés naturalistes qui ait remarqué le phénomène des orbicules siliceux, et qui lait décrit et figuré (r). Il dit, én par- (1) Mém. sut différentes Pétrificätions tirées des animaux et des végétaux , et Observ. sur une nouvelle espèce de coquillage pierreux. Mém. de lAcad. des Sc., 1743 , p. 408, Pl, x, fig. 1,2, 3 : c’est la (192) lant de la coquille pétrifiée du Grypheaarcuata des en- virons d'A lais : « Ce que ce coquillage a de plus remar- « quable , ce sont des espèces de rosettes qui tapissent le « dedans et le dehors. Chaque tourbillon est composé « de plusieurs cercles concentriques, quelquefois irrégu- « liers, mais toujours parallèles. Les cercles qui se relè- « vent un peu sur les parties convexes et qui sont aplatis « sur la partie concave, sont formés dé lames couchées « l'une sur l’autre, etc. » IL ne propose d’ailleurs au- cune explication. Une dissertation beaucoup plus étendue, sur le même sujet , a été publiée par Walch en 1774 (1). Il traite la question dans ses plus grands détails ; il regarde le fait comme généralement connu, mais sa cause comme in- connue. Ïl croit qu’on ne trouve ces cercles concentri- ques que sur les coquilles à surface lisse, et dit qu’il n’en a jamais vu sur des Ammonites. Il n'hésite pas à attribuer ces cercles à un ver marin qui n’aimait, dit-il, que les surfaces lisses et unies. Il re- marque qu’ils sont plus abondans entre les lames des bi- valves qu'entre celles des cochlites, et que ce devait être l'habitation attribuée par la nature à cet animal. Après avoir nommé ces corps des cercles concentriques, il les compare à un fil tourné en spirale serrée sur une sur- face , etc., ce qui est inexact , comme nous avons tàché de le faire voir, et même contradictoire dans les termes. figure du Gryphea arcuata. Il a pris pour une cannelure naturelle Le canal creusé par un ver conchyliophage; et vol. de 1747, p. 699, PI. xxi1v, fig. 10, figure de Bélemnite. Il cite aussi des Entroques. (1) Sous ce titre: on den concentrischen Zirkeln auf Verstein conchylen. — Naturforscher. 2. Stuck. Diss. 1v, p. 126, Hall, 1974. (A2 : | Il va ensuite jusqu'à décrire le corps qui a produit ces spi- rales et ces portions de cerélés. « C'était, dit-il} un ani- « malgarni d’une grande quantité de stries en travers ou «rides plus ou moins nombreuses , et ce corps devait « être mou et non écailleux.,» La chérché, sans succès, le tube qui, comme dans les serpules , devait servir, d’ha+ bitation à ce ver. Il nous apprend que Linnæus avait connu ces corps. et les avait rapportés à sa Serpula pla- norbis., Il. combat cette opinion de Linnæus et celle de tous les naturalistes qui ont regardé ces corps comme produits. par. des vers à enveloppe testacée, parce:que cette-énveloppe, dit-il, se serait «opposée à la pénétra- tion ou confluence des cercles l’un dans l’autre, ete. Il veut donc que ce soit des vers marins nus; disposés à se courber en cercles, qui aient été l'origine de:cés anneaükx : il convient ensuite qu'il est difficile d'admettre das pé: trification d’un ver nu, mais,il montre par les Gorgo- nes qui dureissent en. se desséchant;let} par les vérsqui minent les coquilles à la manière des larves qui vivent entre les parois des feuilles, la possibilité, de trouver dans la mature des exemples de pétrification dues: à ces corps: On voit que Walch ; ayant adopté la supposi- tion que les >orbicules étaient dus àldes vers marins ; à cherché à réunir dans une dissertation très- longue:, tous les'faits, tous les raisonnemens qui lui paraissaient pro- pres à prouver la vérité de son opinion , mais qu’il a été forcé d'admettre que ces corps étaient ou cirealäires ou des portions de cercles et non pas des spirales. M. d’'Hombre Firmas, d’Alais, a fait connaître, dans le tome 89, page 247, du Journal de Physique, et en 1820 , dans la Bibliothèque universelle ; tome 13, p.43, XXIIe : 13 ( 194 ) la position géognostique des Gryphées arquées à orbicules dans le lias des environs d’Alais. Il a insisté sur la na- ture siliceuse de ces orbicules et sur l'abondance de la silice dans les couches calcaires qui les renferment ; sans chercher à expliquer leur origine, il n’hésite pas à les regarder comme formés de cercles exactement con- centriques. M. Raspail, dans le Journal des Sciences d’observa- ton de février 1829 et de janvier 1830, ayant observé ces orbicules sur des Belemnites de Provence, les a con- sidérés comme des produits pétrifiés de zoophytes d’un genre particulier, qu'il a nommés Spirozoïte belemni- tiphagus. Il admet que ces corps étaient roulés en spi- rales et non pas en cercles concentriques ; et que, natu- rellement doués de la faculté de se convertir en silice, ils avaient communiqué cette même faculté aux bélem- nites qu'ils recouvraient, etc. Enfin M. L. Debuch, en s’occupant dernièrement des coquilles fossiles, n’a pas laissé échapper cette singulière circonstance de la pétrification ; il l’a figurée et en a dit quelques mots dans l’ouvrage qu’il vient de publier sous le titre de Recueil de planches de pétrifications remar- quables (1), il n'hésite pas à regarder ces orbicules comme produits par une disposition particulière de la silice à prendre cette forme, et veut bien indiquer ce que j'ai dit à ce sujet dans l’article Silex du Dictionnaire des Sciences naturelles. Il donne, dans les pl. IE et IV, trois exemples de coquilles à orbicules, le Gryphea co- lumba, le Gryphea secunda des Voirons, près Genève, (x) Un cahier in-folio de 7 planches ; texte en français. Berlin, 1831. (195 ) et une Huître du Mecklenbourg. Nous reviendrons plus bas sur la théorie qu’il propose pour expliquer ce phé: | nomène. T'els sont les naturalistes qui, à ma connaissance, ont porté leur attention sur ce phénomène particulier. de la pétrification siliceuse en cordes ou anneaux , mnique- ment considérée dans les corps organisés. On voit que Sauvages et M. d'Hombre Firmas se sont contentés de les indiquer sans en rechercher l'origine ; que Walch et M. Raspail les ont attribués à des vers ou z00phytes marins; que M. de Buch et moi nous les regardons comme une forme circulaire),"ét très-réguliérement cir- culaire, que prend la silice lorsqu” elle « se trouve dans des ef circonstances particulières. 2 PA NET RE TE BUS pt: 6 IV. Mais il y a encoré un naturaliste qui. a à parlé de ces corps et qui nous’a fourni un des plus forts argu- mens en faveur de notre opinion, en nous faisant cons naître un exemple d’orbicules siliceux sur une substance minérale qui n’est point d'origine organique. C est Macquart, dans son livre intitulé Essais sur la miné- ralogie des environs de Moscou, publié en 1789. Il décrit, p. r à 4o, et figure sur la pl. 1, des orbicules siliceux ; il nous donne au sujet de la formation de ces anneaux siliceux des renseignemens précieux. Dans le même terrain, et presque: dans une mème montagne qui est près de Cracovie; il y à d’une part des lits de gypse où compacte ou strié, et de l’autre des « co- quilles fossiles qui appartiennent aux Bélemnites.et, au Gryphea arcuata, où au moins à une espèce très-voi! sine. Ces coquilles ont leur test rempli d’orbicules sili- ceux. Macquart en donne, pl.i1, fig. 3 et. 4, des fi- gures qui suffisent pour lever, toute incertitude à et égard. | | _ Le gypse du même terrain, et nn ne, peut guère dou- ter qu'il n'appartienne au groupe du lias, renferme, disséminés dans sa masse, des orbicules siliceux ou cal- cédonieux qui ne paraissent différer des précédens que par un peu plus de régularité dans leur contour. Les fi- gures, 1 à 6 de la même planche qui représentent ces or- bicules établissent d’une manière très-claire, au moins pour nous, leur identité de forme et d’origine avec ceux des coquilles fossiles (x). Voilà donc un exemple de plus d’orbicules observés dans un lieu très-éloigné de ceux que nous. ayons cités plus haut, mais placés sur les mêmes espèces de coquil- les et probablement dans le même terrain. “Cet exemple d’orbicules siliceux sur un corps minéral, observé, il y a 40 ans, dans un pays très-éloïgné, par des naturalistes qui ne mettaient pas dans leurs observa- tions a précision et la critique rigoureuse qu’on. y, ap- porte : maintenant , pourrait paraître incertain et par ces circonstances et par son isolement ; mais nous sommes à même de mettre sous les yeux. Por naturalistes des faits nombreux et authentiques encore, plus, clairs et plus (x) Je n’ai pas cru devoir reproduire ces figures, qui ne nous auraient rien ‘appris de plus 'que celles que je donne et qui offrent de nouveaux exemples faits d’après nâture. Je ne rapporte pas non plus les hypo- thèses proposées par Carozzi et par Macquart pour expliquer la trans- formation du gypse et du calcaire en calcédoine, transformation qu'ils regardent comme se continuant encore jusque dans les collections, ete. On peut voir, -p, 13 à 21, l'exposé de cette hypothèse , et des observa- tions sur lesquelles ces minéralogistes l'ont appuyée. | ( 197 ) \ : frappans que les précédèns pour prouver l'identité de causalité des orbicules siliceux des corps organisés fos- siles et des fortes circulaires qu’affécte souvent la silice. 1. La première disposition annulaire, celle qui par sa forme a le plus d’analogie avec les orbicules du gypse de Cracovie , nous'a été fournie par un nodule ovoïde d’agate d'Oberstein (pl: TE, fig. 2), qui montre sur sa surfaceruni grand nombre d'anneaux peu saillans, péné- trant même quelquefois dans là croûte de l’dgate, les uns isoléstiet parfaitement circulaires, les autres confluens et plus ou moins alterés dans leurs formes!” 124 Le second ésertplé ayant Je plus d'atialogie ! avec celui-ci; sertrouve suruné agate presque noire dont la surfacé présenté dés anneaux rès-peu saillans, et souvent déformés par leur conflüence (pt: MF fig.3 et 3 a). og Des anneaux trèsdéliés de’ calcédoine offrant plus de vingteérelés concentriques di ünë telle régularité à que la pointe d'un éoïnpas ne les: tr'Acérait pas avec’ plus de perfection! foxmetit des plaques circulaires tHOE Sin ples, tantôt-doubles'et sg sur la suifaéé des fis- surés d’un grès ‘dense des carrières de May, pré Caen (pl V, fig. >). De beaux échantillons dé ce grès ont été donnés au Muséum de Paris par M. Pattu, iigéniedt dés ASE -et-chaussées.. © di à shoes A4 #4 Ces trois sortes d’orbicules composés d'ânneaux si ré- alice circulairés n’ont présque point de saillie ; Re né peut pas les confondre avec les cercles concentriques que présentent les agatés oillées. Ceux-ci résultent; comme on la dit, de lreou pét'ansversale d'une concrétion eylindrique à couchés circulaires parallèles à l'axe. Les änniéaux dont il est question'ici sont super- 198 ) ficiels, et ne peuvent pas être attribués à la formation par concrétion ; ; c'est un arrangement circulaire de la silice qui s’est déposé en enduit mince sur la surface des mas- ses siliceuses qui les présentent. Les autres exemples vont nous montrer des orbieules à cercles saillans et mamelonés comme ceux des coquilles. 4. Le premier paraît avoir la plus grande analogie avec les oxbicules du gypse. de Cracovie, car il se trouve sur la marne, d'un terrain gypseux de Cazoul-lez-Béziers, à deux. lieues. nord-ouest de cette ville. Ce sont de petites rosaces de calcédoine très-translucide, d’une admirable régularité, qui montrent le globule central, les anneaux concentriques quelquefois tuberculeux, augmentant d’é- paisseur vers la circonférence des rosaces.et s’emboîtant comme les anneauxextérieurs desorbicules des coquilles. La figure 1 de la planche V fait voir ces diverses dispo- sitions. La figure 1 & présente deux de ces orbicules ac- 2 LLFE 2 placés sur une pierre molle qui n’a pas empêché le quarz de. cristalliser, leur surface inférieure est couverte de 11 HSE 2: U 1 colés ; et gonfluens. Enfin, comme ces orbicules étaient cristaux de quarz limpide qui sont disposés en rayons di- vergens. Ces rosaces font partie de Ja collection du Mu- séum, de, Paris, RE FE 5. Tout le ra Àe connaît ces s\butsé de sitosdiiii translucide, srisemblables par leur, forme à des gouttes degraisse qui se seraient figées en tombant sur une ma- tière gélatineuse ; ils accompagnent le bitume qui recou- vre les, paroïs, des fissures, de l'aphanite :ou vakite de Pont-du-Château,,en Auvergne. Ces goutes sont souvent parfaitement hémisphériques ou au moinscomplètement convexes à leur surface libre, Mais j'ai trouvé un échan- ( 199 ) tillon de cette belle calcédoine (pl, IV, fig: 1) dont presque toutes les gouttes offrent les anneaux circulaires, concentriques , et le petit mamelon central ; elles sout par conséquent semblables, sauf la perfection de la ma- tière, aux orbicules des coquilles. 6. Une disposition presque la même s'offre aussi, mais beaucoup plus en grand, dans plusieurs des nodules de silex résinite, à contours courbes presque sphéroïdaux ou Jenticulaires , tantôt simples , tantôt aggrégés, qui sont engagés dans les marnes calcaires du terrain gyp- seux paléothérien de Clamart au S. de Paris. La fi- gure 2, pl. IV, qui représente un de ces nodules sphéroï- daux, fait voir en a le mamelon ou bouton central ; en b, les anneaux concentriques s’emboitant ; en c, les espèces de tubercules du dernier anneau, et rappelle ainsi, mais très en grand, toutes les particularités des orbicules du Gryphea arcuata, représentées dans Les figures 1, 2 et 5 de la planche IT. 7. Enfin nous pouvons dire que nous avons le com- plémént des preuves de ces analogies dans une plaque de silex pyromaque représentée fig. 1, pl. TT, qui vient de la Haute-Égypte, et que je tiens de M. Cail- laud. On y voit, et peut-être encore plus distinctement que dans aucun des exemples précédens , en a, le ma- melon central, en b les anneaux concentriques s'em- boîtant ; on voit en cles anneaux extérieurs confluens, et en d lesanneaux encore plus extérieurs, n'ayant pu com- pléter leur tour, montrer ce canal que nous avons décrit plus haut ($ IL, pag. 154), et l emboîtement, l'espèce d'imbrication qui résulte de cette forme et de cette ee position. (900 .) :1Nous: bornons ïei les exemples que nous avons dû ap- porter comme preuve de la singulière tendance qu’a la silice, dans un certain état, de prendre des éontours ar- rondis et des formes circulaires, et comme preuve que c’est à cette tendance que sont dus les orbicules: siliceux des: pas fossiles. KW. J'ai dit plusieurs fois dans le cours de cet écrit que les pétrifications en orbicules siliceux étaient dues à' Les silice dans un état particulier , sans m’expliquer sur cet état. Maintenant que Je viens de réunir et de présénter les faits et les circonstances qui me four- nissent les moyens de présumer cet élat avec quelque vraisemblance è je puis exposer mes idées à ce sujet. Je les ai déjà émises en 1827, dans l'article Silex du Dictionnaire des Sciences naturelles : : il peut donc m'être permis de n’admettre comme mes prédécesseurs dans cette opinion À que , les. naturalistes qui ont, écrit avant, celle époque sur le même sujet, et de prendre commé, appuis > comme auxiliaires de. mon opinion , ceux ns ont adopté, depuis cette publication , la même lu PR Fer | Je ;pense,. que. c'est à la propriété, que possède. la silice. de ROME À être, mise souvent dans, un état géla- tineux. qui il faut aktibuer. plusieurs des phénomènes et, des “formes. qu “elle présente. dans la nature. Lors- que la silice a été complètement, dissoute, el par Con- séquent, dans da État de liquidité parfaite; elle a cristal- lisé et . produit le quarz, hyalin, Mais lorsqu elle était en consistance gélatineuse, elle a out les silex et surtout (-201 ) éro qu’on désigne par le nom général d’agate et de cal- cédoine.. | | Cette théorie sur la formation des concrétions siliceu-- ses.se réduit aux trois points! principaux süivans : 1°. La silice qui..a. formé les agates et les silex pyro- maques n’était pas tenue en dissolution liquide ou aqui: forme, mais elle était. dans'ün état de gelée. 2° En.se, solidifiant elle n’a point cristallisé comme celle, qui. a été séparée de:sa dissolution. aquiforme et qui a. produit le quarz hyalin, mais elle a pris des formes sphériques et circulaires suivant la position das, laquelle elle se trouvait. | 3°, La matière orgariique paraît avoir de l’influence sur cette sécrétion et sur cette detente ation de a silice. oi L'hypothèse dé la Res) des agates par la silice à Létitidé gelée: a été avancée par Patrin, én-180x; mais d’une manière vague. Je l’ai mise en avant avec-plusi de précision etde développementen 1819; dans l’article Dén- drites du Dictionnaire dés Séiences naturelles (x);-enfn: je lui ai donné, à l’article Silex du même dictionnairez: tous les développemens et toutes lés preuves qu’elle pou- vait recevoir de mes observations 'etrdes opinions des/sa+ vans qui Ont traité. le même sujet (2). : cri Oë | -nJe.ne répéterai donc pas avec les mêmes détails ce qué j'ai dit dans cet ouvrage, j'inviterairles personnes | ASS moBE sio RC noire BHO 2 OETE (1) Tome XIH, :p. 52;' et Description géologiqte: iles environs ré. Paris , 1822, in-49, p. 206, note. (2) Article :Siex: dun Diet des: Sc nats chez Liévrault, éditeur, 1. XLIX, p.179, et note rde la page 18r, où j'aicité textuellement les passages de Patrin dans lesquels il expose sa thcofié, © à ( 202 ) qui ne trouveraient pas suflisantes les raisons que je vais rappeler pour établir cette opinion , à recourir à cet artiéle. ’état gélatineux de la silice, dont nous avons mainte- nant des exemples directs dans les eaux minérales et dans le quarz gélatineux de Tortezais, décrit par M. Guil- lemain, a été admis par MM. Tenbner (1822), Emm. Ri- petti (1824), Mackensie (1824), 3. Flemming (1825), Guillemin (1826), Debuch (1830). Cet état est indiqué et onpeut dire prouvé par l'aspect nuageux des ca! cédoines, par les taches et les veines colorées qui y sont répandues, par les dendrites qui les pénètrent et dont les rameaux courbes: et placés sur des plans différens, ne sont pas ap- pliqués sur des surfaces de fissures ; enfin, par l’exem- ple d'extension conime membraneuse de silex calcédo- nieux que j'ai rapporté page 18r, et figuré pl. 3, fig. 2, des planches de minéralogie du Dictionnaire des Scienées naturelles. : C’est dans cet:état qu'était probablement la silice qui a pris la forme d’orbicules à anneaux ‘et recouvre- mens , qu'on vient de décrire. - Ilest probable:que la naturé des corps où elle s’est in- troduite, et:que leur'structure a en de l'influence ; d’a- bord sur son introduction, ensuite sur sa forme. Cela nous expliquera pourqüoi les orbicules sont beau- coup plus fréquens sar les corps organisés que sur les pures concrétions siliceuses. Un grand nombre de faits in- diquent cette influence sans pouvoir l’expliquer; c'est une (1) La publication de ces opinions est donc pustérieure à celle que j'ai émise en 1819, et mêmeéà celle que j'ai développée en 1822, à l’article SILEX, p. 184 à 186, ( 2305} découverte réservée aux chimistes et aux savans qui ont le génie de cette science avec les moyens de l’exercer par des expériences. Nous ne pouvons que la présumer d’a- près les faits. On remarque que les corps fossiles qui , étant pres- que entièrement composés de matières organisées, avaient cependant assez de éonsistance pour:conserver leur forme pendant le temps nécessaire à la pétrification ; on remar- que, dis-je, que ces corps sont presque toujours entie- rement à l'etat siliceux: Ainsi, sur dix mille échantillons de bois pétrifiés, il n'y.en a peut-être pas un qui ne soit siliceux ; or tout dans le bois est organique, la carcasse ou squelette minéral est à peine sensible. La plupart des al- cyons et des éponges:que l’on trouve fossiles sont pres- que toujours pétrifiés en silex. Ce sontencore des corps composés presque entièrement de matières organiques. Nous n'avons pas donné l’énumération des noyaux si- liceux, parce qu'elle n’était pas nécessaire à notre objet et qu'elle nous eût entraînés dans des détails trop éten- dus;, mais si nous l’avions fait, on aurait vu que ces noyaux. sont bien plus nombreux que les tests siliceux; ét que dans beaucoup de cas ils semblent représenter la place de la matière animale. Aïnsi dans la craie’et surtout dans ce que l’on appelle vulgairement le grès vert, les anan- chites et les autres échinites dont le test est presque tou- jours'calcaire, ont dans leur intérieur un novau siliceux qui en remplit souvent entièrement-la cavité, et qui semble quelquefois être sorti à travers les ouvertures na- turelles ou les fissures de fractures, comme si uné ma- (1) Nous n'avons cité de ‘test siliceux que dans un Galérites et daus deux Spatangues. | ( 204 } uère gélatineuse eùt été exprimée par une pression vio- lente. Cr Les coquilles et les noyaux de eoquilles siliceux dans les roches siliceuses ne présentent au premier coup-d’œil rien d'étonnant, rien qui vienne à l'appui de notre théo- rie. Mais lorsque ces coquilles ou leurs noyaux, lorsque des zoophytes; etc., tous entiérement siliceux, se montrent disséminés au milieu mème d'une roche calcaire, comme les coquilles que nous avons citées dans le calcaire gros- sier de Sèvres , comme les noyaux d’Ananchyte, éte:, dans la craie, enfin.comme les Huîtres, les Gryphées, les TE érébratules à à orbicules siliceux; dans le calcaire com- pacte, ilestdiflicile de se défendre de l’idée que la ma- tière organique-a eu de l'influence: surcette séparation et sur cette agglomération dela silice: Cette théorieisemble nous expliquer pourquoi les 6r- bicules sont beaucoup plus communs dans les coquilles bivalves qué dans les univalves, et pourquoi ils sont en- core plus communs dans les ostracées. La structure :gé: néralement laminaire et Tâche de ces dernières, qui! a permis à la matièré animale de rester plus abondamment dans. le 1est de ces coquilles que dans celui des coquilles univalvesàtexturedense, fait voir une sorte d'influence de la matière organique sur la sécrétion de la silice. Enfin nous terminerons cette esquisse de la théorie qu'on peut donner de l'influence de la matière organisée sur la pé- trification en silex ; par une observation qui , pour être encore isolée, né nous en pre pas moins propre à for- tifier cette opinion. : y 2571 Ir Dans une coquille bivalve, la partie la plus organisée après l'animal , et la plus résistante à la décomposition; RER he, EE a ( 205 ) c’est le ligament. C’est donc la partie qui doit se pétrifier de préférence en silex. C’est ce que je vois sur une co- quille de Gryphée dont: le test est pétrifié en calcaire , tandis que le ligament seul est entièrement transformé en silex. | Il y aurait beaucoup d’autres observations à ajouter à celles que nous venons de rapporter, si au lieu de traiter des orbicules siliceux et des formes circulaires que prend la silice des agates, nous eussions traité de la pétrification ou plutôt de l’épigénie des corps organisés fossiles : ce que nous avons dit n’est qu'un chapitre de cette grande et curieuse question ; il n’en est pas un des moins inté- ressans, Car il porte notre attention sur les formes.non polyédriques que prend la silice, sur l’état dans lequel il faut supposer qu’elle était pour prendre ces formes, sur les rapports de ces formes avec les corps organisés fossiles, et enfin sur l'influence que la matière organique paraît avoir eue dans la sécrétion, l’agglomération et la solidifi- cation de la silice, soit en dissolution aquiforme, soit à l’état gélatineux. ( 206 ) EXPLICATION DES PLANCHES. Planche 1x3. Fig. 1 et 2. Exemples d’orbicules siliceux , avec leurs diverses formes sur le Gryphea arcuata. Fig. 3et16. Exemples d’orbicules très-réguliers , avec leurs diverses modifications sur des Térébratules. Fig. 4. Exemple d’orbicule sur une Gryphée du Saleve, Fig: 5. Exemple d’orbicules sur une Gryphea columba. Planche xx. Fig. 1. Silex pyromaque de la Haute-Egypte , avec des anneaux sem- blables aux orbicules. Fig. 2. Anneaux siliceux semblables à ceux des orbicules sur la surface d’une agate brune. Fig. 3. Anneaux siliceux ou orbicules sur la surface externe d’un no- dule ovulaire d’agate d’Oberstein. Planche 1v. Fig. 1. Goutte de calcédoine , avec anneaux orbiculaires!, sur un aphanite bitumineux de Pont-du-Château en Auvergne. Fig. 2. Silex résinite sphéroïdal présentant en grand toutes les circon- stances de forme des orbicules. Planche +. Fig. 1, a, b, c, d. Rosette d’agate ou de calcédoine de Cazoul-lez- Béziers , offrant toutes les formes et toutes les circonstances de détail qui se montrent dans les orbicules siliceux des coquilles. Eig. 2. Anneaux siliceux parfaitement circulaires sur la surface d’un grès quarzeux de May près Caen. ( 207 ) Rapport sur le premier Mémoire sur. la famille des Chenopodées , par M. Alfred Moquin , fait , à l'Académie des Sciences, séance du 1° août 1831 ; Par M. Aueusre De SAINT-HiLaire , Membre de l’Institut. La famille des Chenopodées est sans contredit une des moins connues du règne végétal. Les plantes qui la com- posent ont des formes peu gracieuses ; leurs fleurs pres- que toujours d’une couleur verte, sont souvent à peine visibles ; leurs fruits sont aussi peu apparens que leurs fleurs, et elles ont toujours excité chez.les botanistes une sorte de dégoût presque analogue à celui qu'inspirent communément certaines classes d'animaux. Il faut donc savoir gré à l’observateur qui, sans être arrêté par le peu d’attraits que présentent les Chenopodées, n'a pas craint de se livrer à une étude approfondie de ces végétaux sou- vent si utiles à l’homme, et qui a fait des efforts pour les tirer de l’espèce de chaos où les ont laissés jusqu'ici les répugnances des botanistes. T'el a été l’objet des travaux de M. Alfred Moquin, jeune naturaliste déjà avantageu- sement connu par une Monographie des Hirudinées et un Mémoire sur le singulier phénomène du dédouble- ment des étamines. Comme la famille des Chenopodées est très-vaste, M. Moquin s'est proposé d'examiner dans une suite de Mémoires les genres qui la composent. Le premier à pour titre particulier : Æssai monographique. sur le ( 208 ) genre Sueda et les Chenopodées les plus voisines. C'est celui dont nousavons l'honneur de rendre compte à VA: cadémie, M. Labillardière et moi. : 4 Les espèces qui forment de génre Sueda se trouvaient confondues avec les Chenopodium et les Saisola, lors- que Forskal proposa d’en faire un groupe particulier, sous le nom que M. Alfred Moquin adopte aujourd’hui. Cependant ni Forskal, mi mème Gmelin et le savant Delille , qui admirent, après l’auteur du Flora Ægyp- tiaca, le genre Sueda, n’en tracèrent les caractères d’une manière positive, et c'est ce que M. Moquin fait aujour- d’hui avec beaucoup de détail et de précision. Les Sueda, végétaux à tige ligneuse ou herbacée, à feuilles grasses et succulentes , presque toujours vermi- claires ou cylindriques, croissent sur le bord de la mer et des lagunes. Tous peuvent donner de la soude par l’in- civération ; mais comme cette substance, dit M. Moquin avec M. de Candolle, ‘est en quelque sorte accidentelle dans leur tissu, elle disparaît quand on cultive la plante loin des marais salés. M. Moquin passe successivement en revue les organes de la nutrition et ceux de la reproduction dans les Sueda; mais il ne se borne pas à de sèches descriptions ; il täche d'expliquer toutes les anomalies que présentent les plan- tes dont il s'occupe, et il cherche à rattacher leur struc- türe particulière au plan général de l’organisation végé- tale. Ainsi on ne lira point sans intérêt ce qu’il dit de la soie qui termine les feuilles du Sueda setigera, les ex- plications- qu'il donne sur l'insertion plus périgynique chez les Sueda que dans les autres Chenopodées, enfin l'existence du périsperme dans les Ætriplex, les Beta, (368 ) lés Chenopodium, et Son absence chez les SRE, Les Camphorosma; les Anabasis, etc. « ‘« L'espèce de liqueur, dit M. Moquin, au milieu dé laquelle l'embryon du Salsola a nagé d abord, al été entièrement absorbée par Jui. Lorsqué cet'émbr yon est parvenu à son entier accroissement, il est plus gros ou plus long que celui des Chenopodées à graines abon- *damment albumineusés; il'est plus âgé, si l’on peut ‘s'exprimer ainsi ; il a la couleur et le tissu d’uné pe- tite plante: Par conséquent une graine dé Chenopo- dée sans périspérme ne diffère d’une graine albumi- ‘neusé apparténaut à la même famille qu ’en ‘ce qu'elle ‘at déjà absorbé: sa nourrituré périspérmiqué, ‘et que son embryon ést un peu plüs avancé dans son accrois- sement. Il résulte encore de cette observation que le moment de la maturité des semences n'arrive pas dans “tous les-végétaux lorsque les‘embryons ont'atteint un degré égal de dévelôppement. Aïnsi une grainé: de’ Sueda pourrée d’un D M spiral et privée dé: corps périspermique n’est pas, sous le rapport de lac: croissement, l’analogue d’une graine d’Anserine qui vient d'abandonner l'individu qui l’a produites mais celle-ci, à sa maturité, est comime ‘une semence de » Sueda:qui $eraitencore à uné’éertaine distance de cé termes» Le premier :germe de ces idées appartient peut-être à l’ingénieux Corréa de Serra ; maïs il'était dif’ ficile de le féconder et de lé développer d'üné manière plus heureuse'que ne l'a fait M4 Alfred Moquin. Dans les Chenopodées ‘où |sé ‘trouve ‘un périspermeé, l’embryontest d’une couléur blänelie et au contraire il est verdâtre: dans ‘celles où le périspermé n’existé pas. XXII. | I 4 ({ 210 ) Les Sueda cependant offrent une exception à cette règle, car ils ont un embryon blanc, et l’on ne voit chez eux aucune trace de corps périspermique: Voici de quelle manière M. Moquin explique l'exception dont il s’agit, Les Chenopodées dont l’albumen est copieux présentent, dit-il, un double tégument dont l'extérieur épais et crus- tacé empêche la lumière de pénétrer à l’intérieur de la semence ; l’embryon est dans l'obscurité et il reste blane, Au contraire les Chenopodées chez lesquelles cette par- tie est colorée sont munies d’une tunique simple, mem- braneuse, très-mince; et à travers son tissu. passent un grand nombre de rayons lumineux. Ainsi que ces, der- nières espèces, les Sueda sont à la vérité sans périsperme et ont un embryon contourné : maïs leur tégament ex- térieur est crustacé comme celui des Anserines, et l'em- bryon ne se colore pas, | Le Mémoire de M: Moquin était Kohoé quand il a eu connaissance d’un travail de M. GC. A: Meyer où celui-ci propose deux nouveaux genres de, Chenopodées, les Schanginia et les Schoberia. M. Moquin modifie les ca- ractères de cés deux genres, et trace leurs véritables li- mites ; mais, rendant hommage à l’antériorité, il renonce au nom qu'il avait créé pour la Schaunginia, avant de connaître la Flore des monts Altaï, où M. Meyer a inséré son travail, et il adopte le nom qui a été proposé par ce dernier savant. Legenre Schanginia qu’il paraît impossible d’éloigner de la famille des Chenopodées y forme une exception très-remarquable, puisqu'il présente un fruit semi-infère. L'auteur du Mémoire dont nous rendons compte pense que l’adhérence du péricarpe est due à un disque inter- ({'2486) médiaire entre l'ovaire et le calice. Nous sommes bien loin de rejeter une telle explication ; mais il est certain que l’existence d’un grand disque interposé entre le pé- ricarpe et l'enveloppe calicinale , n’entraîne pas néces- sairement leur soudure ; car il est des plantes où l’on voit un grand disque soudé avec le calice, sans que pour cela l'ovaire ait cessé d’être libre. Avec les Sueda et le Schoberia, le Schanginia forme dans les groupes des Chenopodées une pétite tribu fort naturelle qui se fait distinguer par un embryon blanc ou blanchâtre, tourné en spirale, ordinairement privé de périsperme et toujours entouré d’un tégument double dont l’extérieur est crustacé. Après avoir indiqué les caractères de cette tribu, M. Moquin décrit en termes techniques les plantes qui la composent. Il trace avec détail les caractères des gen- | res et se borne pour les espèces à de simples phrases. Nous ne pouvons qu’applaudir à cette méthode. Les des- criptions spécifiques complètes sont fort utiles sans doute dans plusieurs circonstances ; mais lorsqu'un genre se compose de plantes régulières, lorsque, dansdes disserta- tions générales, on a soumis leurs organes à un examen scrupuleux, nous pensons, avec un de nos savans con- frères (M. de Cassini), qu'il est superflu de redire à peu près autant de fois les mêmes choses qu'on a d'espèces à faire connaître. L’artde tracer des descriptions de cegenre a été porté, depuis quelques années, à un haut degré de perfection ; mais il nous semble qu’on n’a pas donné le même soin à celui de faire les phrases spécifiques si utiles pour la détermination de l’espèce. Les phrases de M. Mo- quin nous ont paru tracées avec beaucoup de soin ; cepen- Û ( 212 ) dant comme le but d’une phrase spécifique est de conduire au nom des plantes le plus promptement possible, nous regrettons que M. Moquin ait été obligé d'employer quel- ques caractères tirés de la semence un peu difficiles à sai- sir au premier coup d'œil. | Nous ne saurions donner trop d’éloges au som extrême que l’auteur a eu de multiplier les citations dans le corps de sa dissertation française, et nous aurions désiré que, dans sa monographie latine, il eût pu joindre au nom des auteurs cités, celui de leurs ouvrages. Tout le monde sait que les découvertes des botanisies se trouvent dissémi- nées dans une foule d’opuscules et de recueils, et c’est rendre le plus grand service à ceux qui travaillent que de leur faciliter, par des citations exactes, le moyen de faire des recherches. | Nous ne croyons pas devoir pousser plus loin cet exa- men de détail. Nous dirons, en nous résumant, qu'une rédaction soignée, une finesse d'observations fort remar- quable, un esprit de méthode très-prononcé, sont les qua- lités qui nous.ont paru caractériser l’écrit de M. Aiïfred Moquin. Nous pensons que l’Académie peut accorder à cet écrit son entière approbation et engager l’auteur à continuer ses utiles travaux sur les Chenopodées. Signé : DE LA Birzarnière ; Auguste br SAINT- Hizaire, rapporteur. L'Académie adopte les conclusions de ce rapport (x). (x) Le travail de M. Alex. Moquin-Tandon, et les planches qui l’ac- compagnent , paraîtront dans le prochain No des Annales. (R.) (213) | Descriprion du genre Peirate, de l’ordre des Hemiptères , famille des Géocorises , tribu des Nudicolles ; Par M. Avningr-SERVILLE, Membre de la Société d'Histoire naturelle. (Lu à cette Société , le 4 mars 1831.) Les deux genres Reduvius et Zelus de Fabricius (Sys- tema Rhyngotorum ) ne sont pas caractérisés d'une ma- nière nette ,'er il est fort difhcile de lés distinguer lun de’ l’autre ; un! grand nombre d’espèces participent du caractère des Réduves et des Zélus : ceux de ce dernier genre ne consistant guère que dans un corps plus linéaire et des pattes plus longues et plus grêles. En outre, de l'avis‘du savant professeur M. Latreille et d’autres ento- mologistes modernes , ces genres doivent êt re étudiés de nouveau et divisés ; c'est ce que nous avons essayé de faire, M. Le Pelletier de Saint-Fargeau et moi; Æncy- clopédié méthodique, tome x, article Réduve. Nous y: partageons ce! grand genre en ‘plusieurs groupes , subdivisés eux-mêmes en coupes secondaires, dont quelques-unes, et'notamment celle nommée Æctri- chodia ; peuvent être facilement converties en genres propres. Les deux genres cités de Fabricius compren- nent dans cet auteur, l’un 92 espèces, dont les trois dernières appartiennent aux Vabis de M. Latreille, et l’autre (les Zelus) 39. À ces cent onze espèces de Fabricius, nous en avons ajouté Vingti-une nouvelles , dont nous donnons la déseription dans l Encyclopédie. ( 214 ) Depuis la publication de cet ouvrage, mes observations particulières m'ont fait détacher du genre Réduve un assez grand nombre d'espèces, nouvelles pour la plu- part, qui m'ont paru offrir des caractères très-distinicts, et par conséquent devoir constituer un genre particu- lier, que je signale sous le nom de Peirates, tiré d’un mot grec qui signifie : Brigand; ces hémiptères ne vivant que de rapines. Ce nouveau genre, ainsi que celui de Réduve, a le corselet (prothorax) distinctement séparé en deux lobes par un sillon transversal très-distinet ; mais il y a une différence très-remarquable dans les proportions de ces deux lobes du corselet des geures Réduve.et Peirate. Le lobe antérieur des Réduves est court, presque trans- versal où presque carré ; le lobe postérieur est du dou- ble plus grand que l’autre : les Peirates ontau contraire lé premier lobe du corselet fort grand , beaucoup plus étendu en longueur qu'en largeur, et le deuxième court et transversal, ce qui donne à ces insectes ‘un facies particulier et tout différent de celui des Réduves. De plus, les cuisses antérieures des Peirates sont cour- es , grosses, renflées , portées sur des hanches fort allongées et entaillées en dessus pour recevoir, dans ‘état de repos, une partie de la cuisse : ces hanches peuvent s’étendre.et se porter en avant, : Cette confor- mation prouve évidemment que les Peirates sont encore plus carnassiers que les Réduves, et qu'ils ont une faci- lité plus grande d’atteindre, de s'emparer et de captiver solidement, pour les sucer, les insectes vivans dont ils se nourrissent; ces hanches antérieures très-prononcées se retrouvent aussi dans les Vabis, genre qui fait partie, comme les Réduves et les Peirates, de la tribu des Nu- ( 2x6 ) dicolles, Les cuisses antérieures des Réduves sont por- tées sur des tubercules arrondis plus < ou moins ‘saillans, mais courts, et qui ne peuvent procurer aux paies, anté- rieures qu'une bien faible extension. Les Peirates pré- sentent encore unautre caractère. qui nous paraît.à peine exister, où même neé-pas exister dutouvidans: lesiRé- duves, c’est d’avoir les quatre jambes antérieures un peu élargies au bout ét gäriies en dessons vers leur extrémité d’un duvet épais qui. les rend, spongieuses. Dans beaucoup d'espèces de Réduves,,la tête, le cor- selet, l’écusson ou les bords de l'abdomen offrent des pointes ou des épines très-prohoncées. Aucun Peirate ne nous a présenté cette particularité. RE Nous décrivons ici dix espèces de ce nouveau genre, dont huit sont nouyelles ; les unes ont pour patrie le Sénégal et l’île de Java, d’autres habitent les deux Amériques . enfin le Peirates stridulus (Reduvius stridulus , Fab.) se trouve en France ; cil'est commun dans nos départemens néridionaux on le rencontre même quelquefois aux environs de Paris, au 'prntémps, courant à terre vs Jen mag veines x dos forêt} ! PEIRATE “Peirates. a ee #9 Caractères EE lag’ Corselet (prothorax) distinctement séparé en deux lobes par tn sillon transversal ; premier lobe fort grand, beaucoup plus long que large; second lobe court, transversal. Ecusson allongé, triangulaire , assez ‘grand; son extrémité un peu relevée, 3 Corps allongé. | Pattes antérieures ravisseuses , Leurs cuisses courtes , grosses , renflées, ayant leurs hanclies grandes, épaisses , creusées en dessus pour ( axé ) w -1dfeeyoir ane partie de la çuisse, Jambes antérieures et iitermédiairés pe tetes, un peu apres es au bout , et garnies en dessous , vers “eur extrémité ; d’un "duvet épais et serré, formant une sorte d’é- dt RIT SF EO)E Pt Vi | ‘ SUB TEO "OH reste É “ caractères à à ‘peu ge comme dans #) Rédures, Anus des fenrelles 'sillonné longitudinalément en dessous dans son milieu ; . ebtier-ef) sans: sillon longitudinal dans les mâles. : EM «OT rt . Bathaves os ausle aide nogenaln a4 0 PRISON, “Tête inclinée en devant, de médiocre longueur. — Corps allongé!#"°" 38) re } Es 2h; : À . 5 29, HASTILO La SL FRE) RAC BE. 90: ex à LC: té 1:05 | 4 RTE Te 1e Subdivisions. à. ob: arcentrt tri: Les game premières cuisses épineuses en ‘dessous. € QUE LEO NEIOU. QU re Let h? { AT AE S : 5 . : ‘y EYURITE TA La titre ARTE t DiLOE) A HEC AUOT ip, Péirdtés spip sonde xusb o RAS ided De à BE: g'E PES S 1 LE br 9 ADI 1 msn cérates ater, nitidus ; thoracis antici sulço lon be tudinali, dorsal ; pi nc ni j pedum. quatuor anticorurm tibiis fusco. tomentosis femoribusque cras- 9: gs spinosis. du d Lé 2QD31 pt BALE A LOU PAT OST (Liéngueur: 15 lignes..)! Éntièremént noir et luisant. Corselet presque lisse ; son premier lobe ayant un sillon dorsal peu prononcé. Duvet des quatre jambes antérieures d’un brun noirâtre. Cuisses antérieures et intermédiaires munies en dessous dass inégales , distinctes. Femelle. n, Du Sénégal. “. | ns MIA £t! 14 } è : SG 11194 iftrel del Spot el . Peirates Kg ox «Peirates., aler ; .nitidus : ocagis. antigi striati sulco longitudinali , dorsali, profundè ; pedum qua- tuor anticorum tibiis fusco tomentosis s femoribusque PIRATES 241) "mediocribus , spinosis. (217) (Long. 11 lig. ) Pius petit que le précédent, dont il diffère en outre par les caractères suivans : 1° Corselet ayant son sillon dorsal bien mar- qué et offrant de plus quelques stries longitudinales irrégulières sur «son premier lobe; 20 les quatre cuisses antérieures moins grosses , moins gonflées. Mâle. * De Pile de Java. udaass Je doute que.ce soit le mâle de Pespèce APE RR mais pourtant cela pourrait être: 4 2° Subdivis Or. Toutes les cuisses s mutiques. (ARLES + : OR HN FETE Peirates gs org aie bhi: Poiraies ater, oré opacus abdomine qubtse ni- tido : thoracis suprà granulati, lobo antico longitu- .:dinaliter irregulariterque striato ; élytrorum abdo- Lve tes multà breviorum puncto basali falciäque lat, -dentatd , luteis:y ‘pedum quatuor anticorum tibiis rufo _'t0mentosis. RAR AS PAR SN CAES) i1 à ALLER (Long. 12 à 14 lig.) D'un noir mat avec le dessous de labdémet lui- Le » AVE ATAIS sant. Corselet granuleux en dessus ; son premier lobe ayant en outre des stries longitudinales , irrégulières. Elytres notablement plus courtes que l’abdomen , d’un beau noir, ayant chacune à leur base ‘un gros point rond, jaune, et presque au milieu une large bande de M KES couleur , dentelée en dessus et en dessous. Pattes noires. “Davet des quatre ame Er sen dé roussâtre. Mâle. Y Des Indes. : ‘ N\rst LUE _4. Peirates quadrimaculatus. ‘ Péirates ater, subnitidus : thoracis lævigati lobo antico longitudinaliter unisulcato, sulco dorsali parüm profundo; elytri singuli macul4 duplice albä ( 218 ) und basalii, alierd mediä rotund& ; pedum queen ‘anticorum tibiès rufo tomentosis + (Long. 15 lig. ).D'un noir assez luisant, Corselet presque lisse; son premier lobe ayant un faible sillon dorsal. Elytres d’un noir un peu luisant , avee l'extrémité de leur membrane blanchâtre et-transpa- rente ; elles ont chacune deux taches blanches , l’une près de la base et ovale, Pantre au milieu et presque ronde. Antennes ét ‘pattes noires. Duvet des quatre premières janibés roussâtre. Mâle: Du Sénégal. ENG IVANE 5. Peirates Lai ei d æ | ill Peirates ater, subnitidus : thoracis sublævigati lobo antico posticè subsulcato;. elytrorum apice albo pellucido maculäque basali obliquä, ovatä, livida; “pedum GRO anticorum tibits rufo tomentosis. { ES 12 à 13 lig. ÿ D’ an noir un peu luisant. Corselet presque lisse ; r son premier lobe ayant postérieurement un sillon court , dorsal, peu prononcé. Elytres d’un noir presque mat, blanchôtres et trañispa- rentes à l'extrémité de leur membrane; elles ont chacune à la base une tache ovale, posée un peu obliquement , d’un blauc sale. Anten- nes et pattes noires. Duvet des quatre jambes antérieures d’un roux assez vif. Femelle. VUE | ‘Soc “Du Sénégal.” 1 © RAS DOME 2onrr0 RER ” L : ” 7 3 EN PRET ENT 4 À tab . 6. Peirates rufus.… ; T4) ” Peirates “fée testaceus , subnitidus ; : thoracis lobo antico posticè profundè breviter sulcato; elytrorum nigrorum maculé angust& lutescente à medio ad apicem latus internum vestiente ; eorum membranæ maculà magné lutescente ; femoribus posticis , basi except, fuscioribus et pedum quatuor anticorum tibiis rufo tomentosis. ( Long. 1 pouce.) D’un testacé roux assez luisant. Premier lobe du ( 219 ) corselet ayant postérieurement un court sillon dorsal assez pro- noncé. Elvytres noires , avec une longue tache étroite, d’un jaune sale, bordant l’élytre intérieurement , et allant de la base j jusqu’ au milieu. Membrane portant une tache de cette même couleur, qui Poccupe presque tout entière, Antennes de la couleur du corps. Pattes d’un testacé roux. Cuisses postérieures plus foncées et presque noirâtres , à l’exception de leur base. Duvet des Autre premières jambes j Vi roux brillant. Mâle. De Cayenne. 7. Péirates sulcicollis. Peirates ater, lucidulus ‘: thoracis lobo antico longitudinaliter irregulariterque striato; elytrorum line angustd lute4 latus internum vestiente ma- culäque mediä transverso quadratä luted; mem- branæ maculä longitudinal quadrat& luteo pel- ‘lucidä ad apicem attingente : pedum quatuor anticorum tibiis rufo tomentosis ; omnium et femo- rum basi testaced. ( Long. 9 à 10 lig.) ] D'uu noir assez luisant. Premier lobe du corselet chargé de Stries longitudinales irrégulières. Elytres noires , étroite- ment bordées de jauné intérieurement ; sur le milieu une tache jaune, en carré transversal, et sur leur membrane une autre tache en carré long , jaunâtre et transparente , qui oecupe le milieu: et atteint l’ex- trémité. Antennes noires. Pattes noirâtres, ayec la base des cuisses et celle des jambes testacée. Duvet des quatre siparsit jambes roussâtre. . ! De Cayenne. 8. Peirates maculipennis. — Reduvius maculipénnis, Encycl. méth. , tom. x, pag. 276, n° 10. Peirates ater, subopacus : thorace sublævigato ; elytrorum ad scutelli regionem lineolis albidis ma- ( 220 ) on Rai ee Jet mediàä quadratä ochrated, membranæ ‘ma- cul ovatä ad apicem ochracea. Abdomine sub- yo) cæruleo maculis lutescentibus marginato , his ad «| angulum anteriorem uniuscujusque segmenti positis : ‘ * femoribus basi luteis ; tarsis testaceis, pedum qua- tuor anticorum tibiis rufo tomentosis. ( Long. 7 lig.) D’un noir peu luisant. Corselet presque lisse. Elytres ayant quelques petites lignes blanchâtres près de la pointe de l’é- cusson ; une tache carrée, d’un jaune d’ochre, dans le milieu , et une autre ovale, de même couleur, À à l’extrémité de leur membrane. Ab- domen noir bleuâtre;, bordé, de taches d’un jaune pâle placées à . l'angle antérieur de chaque segment. Antennes noires. Cuisses ayant ‘un peu dej jaune à leur base ; tarses téstacés. Duvet des quatre pre- mières jambes roussâtre. Femelle. -11 Du Brésil. 2L \ o. Peirates siridulas. — Rs stridulus Fas. PER Syst. Rhyngoi. “+ n° 10. bit: ater, nitidus : sta tar in dlobo :antico sulco dorsali Brevi : elytris rubris , singuli lined longitudinali submarginali luteolé, maculis tribus nigris interrupté ; membrant fuscé. atro maculatà ; abdomen atrum , nitidum , lateribus et maculä me- did bäsali rübra. Antenne nigTæ ; pedum quatuor j \anticorum tibiis fusco tomentosis, # ({ Long. 5-8 lig.) D’un noir luisant. Premier lobe du corselet ayant postérieurement un court sillon dorsal, Elytres:ouges , offrant cha- cune le long du bord interne trois taches noires , en ligue longitudi- male ; intervalles de ces taches un peu, jaunes, Membrane d’un brun poirâtre, portant une grande tache presque oyale, d’un noir foncé. Abdomen noir luisant , bordé de rouge latéralement ; il a au milieu , vers sa base, une tache rouge plas ou moins grande. Anten- nes noires. Duvet dès quatre premières jambes brunâtre. Mäle et femelle, (; aar:) Comuaun dans nos départemens méridionaux, On le trouve aussi aux environs de Paris , dès Le commencement du lu priutemps , ct ordi- nairement à terre. 2° DIVISION. Tête horizontale, très-prolôngée en avant. — Corps plus allongé et linéaire. — Toutes les cuisses mu- : tiques. Peirates carinatus. — Reduvius carinatus, Fas. Syst. Rhyngot.,.n° 57. — Coques: Hllustr. x , tab. 10, fig. 19. Peirates corpore elongato, lineari, b, atro subniti- do , capite horizontali producto ; thoracis. Lobo antico longitudinaliter striato ; elytris rubris, membranüä nigré : abdomen. atrum , nitidum , margine ele- vato, rubro, maculis nigris interrupto ; abdomine medio subcarinate, rubido. Antennæ, rostrum pedesque sub rubrä ; pedum quatuor anticorum tibirs rufo tomentosis. { Long. 12 ou 14 lig. ) Asa ét allongé , linéaire , d’un noir un peu luisant, Tête noire, horizontale, prolongée en avant. Premier lobe du corselet ayant RU stries longitudinales prononcées. Elytres rougeâtres , à membrane noire. Abdomen noir luisant, ses côtés élevés et presque tranchans , entrecoupés de noir et de rougeûtre ; son milieu presque caréné , plus ou moins rougeätre. Antennes , bec et pattes de cette dernière couleur. Duvet des quatre premières jam bes roussâtre. Mâle et femelle. De Caroline. (su ) OsservATioNs sur deux chenilles de Cossus ligni- perda, vivant dans l’intérieur du corps d’un Bombyx ; Par M. DuroncHELz. ( Lu à la Société d'Histoire naturelle, Le 4 mars 1831.) En visitant, l’été dernier, ma collection de lépidopté- res, je m'aperçus qu'un Bombyx quercus femelle, que J'y avais placé récemment, et qui m'était éclos seulement depuis un mois, recelait dans son corps un insecte ron- geur. Ayant fait ce qu'il fallait pour l'en expulser, je ne fus pas peu surpris d’en voir sortir deux chenilles de Cossus ligniperda, au lieu d’une larve de dermeste que je m'attendais à voir paraître. Je me rappelai alors que sur le même étaloir qui m'avait servi à étendre mon Bombyx quercus, j'avais précédemment étendu une fe- melle de Cossus ligniperda , et que cette femelle avait pondu. J'avais eu soin, il est vrai ; d'enlever le paquet d'œufs qui s'étaient amoncelés à son anus; mais il paraît qu'il en était tombé quelques-uns dans la rainure de l’étaloir, que ces œufs sont éclos et que les petites che- nilles qui en sont sorties, trouvant à leur portée le corps du bombyx dont je viens de parler, s’y introduisirent pour s’en nourrir, comme elles l’auraient fait du tronc d’un arbre si leur mère fécondée eût pondu en pleine li- berté. Ces petites chenilles pouvaient avoir quatre lignes et demi de long sur trois quarts de diamètre au moment où je les forçai de quitter leur demeure; et, d’après l’é- poque présumée de leur éclosion , elles devaient y être établies depuis troïs semaïnes. Déjà elles avaient entiè- rement rongé l’intérieur de l'abdomen et se trouvaient logées dans le corselet. Je les enfermai dans une petite boîte avec les débris du bombyx qui leur servait à la fois de logement et de pâture; mais au bout de quinze jours, je les trouvai racornies et desséchées. ( 333 ) Ce fait est curieux pour ceux qui savent que la che- aille dont il s’agit est essentiellement /ignivore , c'est-à- dire qu’elle se nourrit exclusivement de l’aubier.de plu- sieurs arbres, et notamment de l’orme auquel elle fait le plus grand tort, témoins les arbres des boulevards neufs deParis, qui en sont plus ou moins infestés. J'abandonne l'explication de ce fait à ceux qui s’occu- pent de la physiologie des insectes. La, conséquence qu’on en peut tirer, c’est que la nature n'est pas telle- ment bornée dans ses moyens de conservation ; que des animaux, destinés par leur organisation à vivre de sub- stances végétales, ne. puissent se nourrir aussi de subs- tances. animales dans des cas d’absolue nécessité, comme celui dont je viens de rendre compte. Generis PommErEuLLÆ descriptio accuratior , | iconibus illustrata ; Aùctore GC. S. KuwnrTa (1): POMMEREULLA, Linx. fil. Spiculæ subsexfloræ , flores arcte imbricati : duo in- feriores unipalleacei neutri , hermaphroditis (superiori- bus) similes ; terminalis tabescens. Glumæ a floribus re- motæ, duæ, valdè inequales ; inferior lanceolata, concava, trinervia, mutica, membranacea, spicula pauld brevior; superior minuta subulata. Paleæ duæ; inferior herbacea, concava, trinervia, apice quadrifida dorso aristata; lobis interioribus lanceolato-subulatis, mucronato-aristatis ; exterioribus majoribus, alæformibus ; ovato-oblongis ; (x) La gens qui accompagne cette description avait été gra- véeily a deux ans, avant le départ de M. Kunth pour Berlin. Depuis lors nous avons sollicité inutilement de ce savant botauiste la Notice qui devait l'accompagner, et ne voulant pas priver plus long-temps la science des détails précieux que cette planche renferme ; nous avons cru devoir la publier, en accompagnent de la description que M. Kanth a donnée du genre Pominereulla dans son superbe ouvrage intitulé : Révision des Graminées ( p. 109). ( 224 ) aristà dorsali divaricatà; palea supérior'bicarinata, bi- nervia , -acuta ,. diaphano - mémbrahacéa. Squamulæ duæ , subfalcatæ ; membranaceæ, glabræ. SraAmrnA tria (ex Roxb.). Ovariüm glabrum. Srvir duo términales: SriemATA plumosa (ex Roxb. ). Carvopsis obovato- elliptica, externe convexiuseula, interne planiuseula , lævis , glabra, libera. Embryo fructu dimidio brévior. Gramina repentia, ramis erectis, brévibus , foliosis, folia : disticha. Spicæ terminales solitariæ ; ad basin folio spathiformi involutæ. Spiculæ sessiles , turbinatæ subdistichæ. Glumæ persistentes. Loopr Avenacris præsertim Danrsonrx et Trionr aflinis videtur ; in ARRHENATHERO flos inferior itém incomple- tus ( masculus ) in venitur. sus SPECIES. 1. Pommereulla cornucopiæ, Lans. Gil.— Has. India orientalis. SRE Le PTE 2. Pommereulla monoeca, Rorm. Wizio. — Has. cum precedente. Les EXPLICATION DE LA PLANCHE VII. Analyse des fleurs du Pommereulla cornucopiæ. : : | . : Fig. 1. Epi garni des glumes persistantes, dont les fleurs sont tonibées, et accompagné des feuilles supérieures en forme de spathe. Fig. 2. Les déux glumes d’un des épillets' encore inséré’ sur l’axe ‘de Ps ut LL Fig. 3. Les deux glumes séparées. | Fig.,4. Un épillet entier, dont on a éloigné les deux glumes:: 011 Fig. 5. Les deux fleurs supérieures , dont la plus élevée est avortée. Fig. 6. Une des fleurs fertiles vué en: dehôrs!! N'ALIREEE | Fig. 7. La même vue en dedans: :,,1,.,, Fig. 8. La méme vue de côté. PNR CRE Fig. 9: Une des fleurs inférieures neutresé: 11°: (IRC à Fig. 10. La balle supérieure enveloppant le fruit, vue en dehors. Fig. 11, La même , vue en dedans. 12401000 11 Au Fig. 12. Etamines. ob fusobls al fusve as zpvi 8 hr sn Fig. 13. Les deux écailles. : APNTTIS | 84 Fig. 14. Le fruit vudu côté de embryon. Fig. 15. Le même vu du côté opposé. Fig. 16. Coupe longitudinale du fruit. Fig. 17: Embryon. : + és + (ire, | _: ( 235 ) Sur l'Insertion relative des diverses pièces de chaque wverticille floral, et sur son Influence sur la régularité ou l'irrégularité des fleurs ; Par M. Anozrue BroNeNIART. (Mémoire présenté à l’Académie des Sciences le 20 juin 1831. ) On considère généralementune fleur complète comme formée par la succession de plusieurs verticilles d'organes différens, très rapprochés par leurs points d’insertion, mais dont les plus inférieurs enveloppent, successiye- ment ceux qui sont placés, immédiatement. au-dessus: Dans le cas le plus simple «et, le plus fréquent, ces verticilles, sont. au nombre de quatre. Le verticille.de plus inférieur et le plus extérieur est formé, par.,les petites feuilles du calice ou les, sepales :, celui qui,.est immmédiatement au-dessus est. formé par les pétales et. constitue;la.corolle ; le troisième composé par la réu- nion des étamines a reçu de M. Roœper le nom d’andro- cée; enfin le plus intérieur ou le, verticille supérieur est formé par la réunion des carpelles et constitue le.pistil. Toutes les différences essentielles que présentent les fleurs dans leur symétrie générale dépendent du nombre des pièces de chacun de ces verticilles, de leur égalité on de leur inégalité, de leur indépendance ou de leur union plus ou moins intime entr’elles ; enfin des rapports :de position et, des adhérences des pièces des divers verti- cites entr elles. R On a déjà remarqué aussi que Fe beaucoup de dons XXII. — Juillet »831. 15 ( 226 } les organes de même nature au lieu de former un seul vérticille pouvaient en former deux et mèmié quelquefois un: plus gfandnombré;; c'est ce quon observe fréquem- ment, pour -lés étamines, plüs raremeut pour: le calice et pour les autres organes. Mais si l’idée de se représenter la fleur comme une succession de verticilles rapprochés les uns des autres paraît au premier aspéct exprimer avec'assez de‘précision ce qu'on observe dans la nature, un examen plus appro- fondi montre bientôt que les organes qui constituent chaque anneau floral, le calice, la corollé, etc., ne sont pas, dans le plus grand nombre des cas du moins, exac- tement verticillés , c’est-à-dire placés tous à la même hauteur autour de l'axe de la fleur. ER Cette observation est facile À faire sur le calice de beaucoup de plantes où sur cinq folioles, par exemple, deux sont plus inférieures et en même temps plus exté- rieures, tandis que les trois autres sont insérées un peu "TESTÉ TYTENT TETE au-dessus et placées intérieurement." Les Hélianthémes, toutes les Carÿophylléés à calice polysépalé, êt beaucoup d autres plantes, montrent cette disposition d'une manièré bién évidente. La manière dont les pétales se recouvrent dans béttucoup'! de fleurs avant leur épanouissement , prouvé ‘égalément que ces pièces sont insérées à dés hauteurs diverses sur |” axe de la fleur, SRIUE cette différence dans leur i insertion ne soit plus sensible à observation directe. IFest doric' évident que les € organes sim Jaires qui con- stituent chacun des verticillés floraux ne sont pas réel- lement verticillés, du moins dans la plupärt dés fleurs, mais sont disposés comme les feuilles; "avec lesquelles ces ea? ri (227) organes ont'tant d’analogie.;:à diverses hauteurs:sur le rameau' | säcéomnci qui constitue l'axe de la fleur Il est évident également que cellede ces pièces qui éstimséréé leplus bas sur la: tige) doit dans le bouton enveloper celle qui est imsérée sur -unspoint plus élevés'et que ce mode d’enveloppement des diverses pièces d’un même anneau de la fleur; pourra indiquer l’ordre dans lequel ces organes doivent être insérés sur l'axe del fleurs lorsque la différence d'insertion de ces‘organes ne pourra pas être:observée directément: Ge qu'on nomme lésti- vation oula préfloraison,:e’est-à-diré-lardisposition-des pièces, de la fleur dans le bouton; avant son épanouisset meñt, peut donc jeter, un grand jour:su: l’origine! ou l'insertion primitive decchacun:de ces organes. 109 s° Toutes: les:foisique ces pièces: seront imbriquées ,; les unes étant placées extérieurement, et les autres successi= véinent plus, iniérieurement, onpourra en conclure avec beaucoup de probabilité que ces, pièces, sonitrinsérées &e ‘ des hauteurs diverses:;sur l'axe. dé, la. fleur Lorsqu'au contraire toules ces, pièges seront placées dans des posi- tons parfaitement, Similaires. tantôt leurs. bords Ss'ap- pliquantisimplement l'un contre d'autre comine:les;val- ves d’un, fruit, tantôt au. contraire l’ua des, berds- cou- vrant.la pièce. voisine, tandis que: le bord'-opposé. est toujours recouvert par celui. de la,pièce placée de l’autre côté,,on pourra admettre, que ces, diverses :pièces:sont réellement verticillées,, c'est-à-dire toutes inséréésà la même bauteur, ieur-position parfaitement. semblable au- tour..de cet axe ler ayant fait prendre à toutes. des dis- positions symétriques, dans le-bouions Les préfloraisonsqu’on nomme, valwadeos ot coniour- ( 228 ) nées indiquent donc des organes exactement verticillés ; les diverses modifications de la préfloraison imbriquée annoncent au contraire des organes alternes, insérés à di- verses hauteurs sur l’axe floral. On trouve , par consé- quent, dans les pièces de la fleur, les deux dispositions générales qui existent dans le mode d'insertion des feuil- les sur les rameaux, la disposition verticillée et la dispo- sition alterne. j: | | | En examinant avec plus d'attention l'insertion ou le mode d’imbrication des pièces du calice ou de la corolle dans les préfloraisons imbriquées, on voit bientôt que dans les fleurs régulières cette disposition -varie non seulement d’après le nombre des pièces qui entrent dans la composition de ces organes, mais aussi dans des ca- lices et dans des corolles dont les parties sont en nombre égal. Ainsi lorsque les pièces du calice ou de la corolle sont au nombre de cinq, on observe le plus fréquemment que ces pièces sont disposées en une spirale qui fait un peu plus d’un tour et demi, de sorte que la sixième pièce, si elle existait, se trouverait placée au-dessus de la première et commencerait le troisième tour de spire, tandis que les pièces qui appartiennent au second tour de spire ; c’est-à-dire les deux supérieures ou les plus intérieures, aliernentavec celles du prerhier tour ou avec les trois plus extérieures. (Voyez Pl vi, fig. 2 et 4.) C’est'la disposition qu’on a nommée en quinconce dans les feuilles et qui constitue la préfloraison quinconciale. D'autres fois, égälement dans les’ calices ou les corol- les à cinq parties, les diverses pièces se recouvrent suc- cessivement depuis la première qui est tout-à:fait exté- 2 ( 229 ) rieure jusqu’à la cinquième qui est tout-à-fait intérieure et qui est placée contre la première ; elles forment ainsi une spirale continue qui ne tourne qu’une seule fois autour de l’axe. (Voyez Ph: wrrr, fig. r , 3.) Dans les plantes à quatre divisions au calice et à la co- rolle , tantôt deux des pièces opposées sont externes et les deux qui sont opposées en eroïx sont internes ( co- rolle des Véroniques, calice des Crucifères ; des Thy- melées ), tantôt un des pétales est externe, celui qui lui est opposé est interne et les deux latéraux sont recou- verts par un bord et recouvrent par l’autre (corolle des Crucifères, calice des Véroniques). La disposition de ces diverses parties dans le bouton est ordinairement constante dans les mêmes plantes et souvent dans tout une même famille. Il:y « cependant des exceptions, surtout dans les pièces de la corolle ;'et on va en concevoir l’origine si:on remonte-au premier temps du développement de cet organe. J'ai déjà fait remarquer dans un autre Mémoire que la corolle! était de tous les organes de la fleur celui qui se développait le plus tard et qui ensuite s’accroissait le plus rapide- ment. Si onexamine le bouton très-jeune dans les plantes à. corolle .très-grande et en général à fleur très-volu- mineuse , telles que le Cobæa , les Solanées , les Digi- tales et d’autres personnées , les Bignonia, les Caryo- phyllées, les Légumineuses, on verra qu’à uneépoque où le: calice est déjà très-grand, où Les étaminesret surtout les anthères sont déjà très-développées, les pétales ne représentent que des sortes d’écailles plus Couries que les étamines (voyez PL. xx, fig. 1, 2), et, dans les fleurs monopétales, la corolle ne forme qu’une sorte-de petit ( 280 ) annéau autour. de ces derniers organes ; anneau mem- brâneux.et dont le bord sinneux indique déjà parfaite- ment les-lobes de la corollez (Voyez Plitrx ;, fe. On voit. donc que lascorôlle étant à cette époque plus courteique les étamines; les lobes ou‘les pétales ne peu- vent pas.encorese récouvrir,; ebque ce n’est que par suite de, leur développement que leurs bords s’attéindront et potifront se-recouvrir. Si leur développement est régu- liér ; si rien ne vient'intervertir leur disposition natu- relle, ils se recouvriront dans l’ordre de leur insertion, le plus inférieur se:trouvant le plus extérieur ; mais si leur développementestiinégal, ou si les étamines les sou- lèvent irrégulièrement, leur mode d’ imbrication pourra êtremmodäfié. - | 181 un-des pétales prend un ‘accroissement plus rapide que-les autres, ib's'appliquera immédiatement sur le sommet des étamines et'sera ensuite récouvert par les autres, pétales qui se développeront plus tard (1). Il en _résulté!que fréquemment, dans les fleurs où les pétales mures un accroissement an e sont les co grands és ; 64 #1 ’ »4:311 ad C’està cetté méme causé qu’on doit , jé pense “attribuer Les va- riations fréquentes que présente. la préfloraison dans éertaines plantes, Ainsi; des plantes à .préfloraison -contournée présentéht ;quelquefois: la préflor aison spirale (Ceryophyllées, Polémoniacées) ; des plantes à pré- floraison quinéonciale , ‘offrent fréquemment la pr réfloraison spirale ou la préfloraisoti papilionacée ( Rosacées, Géranium). Pour remonter de la préfloraison au mode d'insertion des organes, il fant alors chercher dans chaque espèce le mode de préfloraison habituel , et faire abstrac- tion des exceptions, qui paraissent dues à ce que, dans certaines piantes en particulier, les pétales ne se touchant pas d’abord par leur poutre pétiVént, lorsque leurs bords viennent à se rencontrer ; » ‘sé Fécouvrir diversement. | ALTE L ä f ( aa }) qui sont placés eu dedans-etles plus: pétitsen dehors. C'est ce.qu'on observé dans les Personnées et les La- biées où , la lèvre inférieure qui est généralement plus | grande! est iniérne set la lèvre supérieure qui est plus courte. est éxterne dans, le; bouton. Dans le Gesneria où la lèvre supérieure ést la plus longue, elléest au contraire placée en dedans des autres divisions de la coroile: On voit par! là que.la tendançceides pétales à se dé- velopper ,inégalement rompt.les: rapports naturels qui existaient dans leur: mode:d'imbrication :ét:ne permet plus de juger de leur ordre d'insertion autour.de Daxe: en eflet,-dans les fleurs irrégulières, si On: voulait déduire l'ordre dans lequel les:pétales sont fixés! sur l'axe de. la fleur, de la .mañière dont ils,$e recouvrent; comnie.nous , l'ayons fait pour les. fleurs: régulières, on trouyerait un mode d'insertion! qui ne serait, plus.nt une spirale ni.un verticille, qui, 'enuu mot, n'aurait aucune analogie soit avec l'insertion de ces mêmes parties dans des fleurs ré- gulières très-voisines , soit avec: réinsertion dés, feuilles sur vies r'AiNEAUx. ES pen ne inégal des pièces du calice ou de la corolle qui constitue ordinairement l'irrégularité de la fleur n’est-il pas lui-même une suite de l'insertion de ces pièces sur des points du rameau floral qui ne sont pas placés à la même hauteur: ou de leur i insertion en spirale et non en verticille ? | Qu’'on'examine les familles de plantes dans Tesquelles les pétales sont contournés ou disposés comme les valves d'un fruit das le bouton, et sont par conséquent insé- rés en un véritable verticille régulier, et on verra que ( :9a } dans ces familles il n'y a presque aucun exemple de fleurs irrégulières, et qu'en outre il n’y a presque jamais de famille à fleurs irrégulières qui s’en rapproche assez pour pouvoir être considérée comme composée de plan- tes dérivées du même type devenu irrégulier par l’ac- croissement inégal des press de chaque Fender flo- ral (1). | Je cite ici TEE familles dont la corolle étie calicé ou l'un de ces deux organessont disposés soit en préfloraison valvaire, soit en préfloraison contournées, ‘quatorze tie présentent jamais que des fleurs parfaitement réguliè- res; ce sont : les Campanulacées, les Rhainnées, les Éricinées, les Rubiaéées, les Apocynées, Îles Polemonia- cées, les Convolvulacées, les Caryophyllées, les Primu- lacées, les Cistinées, les Malvacées, lés Butineriacées, les Tiliacées, les Passiflorés ; trois seulemént’ offrent des fleurs irréguhères et leur mode d’irrégularité ést tout-à- (1) On .duit aussi remarquer que les préfloraisons valvaire et con- tournée, qu’on peut considérer comme proverant d’un même mode d’in- sertion des parties de la fleur, se trouvent fréquemment dans la même famille naturelle. C’est ce qu’on remarque en particulier dans les co- rolles des Rubiacées , et dans celles des Apocinées et des Asclépiadées, qui ont assez d’analogie pour qu’on puisse les considérer comme appar- tenant au même type flo: al. Ii est rare , au contraire, de trouver dans la même CHAT la piéflo- raison valvaire ou contouriée mélée avee la préfloraison im briquée. Cependant les Solanées offrent deux de ces modes de préfloraison dans leur corolle. Elle est valvaire dans les $o/anum, les Physalis et quelques autres genres, et quinconciale dans la plupart des autres geures. Les Clématites différent aussi des Renonculacées par leur perflorai- son valvaire; mais ce genre s’éloïigne par plusieurs caractères remar- quables de la famille à laquelle on lassocie, Son calice tetrasépale et ses, feuilles opposées sont les plus saillans, k ( 233) fait particulier ; ce sont les Lobeliacées, les Synanthérées et les Aristolochiées. Dans toutes ces plantes l'irrégula- rité de Ja fleur ne dépend pasile plus souvent du déve- loppement inégal des pétales ou des sépales, mais plutôt de la manière dont les pièces du calice ou de la corolle sont dejetées d’un même, côté ei unies entr’elles de ce côté, tandis qu’elles sont profondément séparées du côté opposé; c’est ce qui produit la languette des Synanthé- rées, et le tube fendu des Lobelia et des Goodenoviées, enfin le calice dont le limbe est en Ru de langue de la plupart des Aristoloches, | | Au contraire, sur vingt-neuf autres familles dibotelé. dones dont les pétales sont disposés dans le bouton en préfloraison imbriquée, on remarque que tantôt lamême famille renfermedes plantes à fleurs parfaitement réguliè- reset d’autres à fleurs irrégulières, telles sont les Renoncu- lacées, les Rutacées, les Légumineuses les Geraniacées, les Violacées, les Crucifères, lesVerbenacées, les Valérianées; ét tantôt auprès d’une famille à fleur constamment. ré- gulière ou à peine déviée du type régulier, on en trouve une autre qui, s’en rapprochant extrêmement par l'en- semble de ses caracières, ne, s’en éloigne réellement que par sa déviation constante du type régulier. Ainsi en comparant l’ensemble des Rosacées à l’ensemble des Lé- gumineuses, on voit que ces dernières ne diffèrent des premières et surtout de quelques-unes de leurs tribus que par le développement inégal des mêmes parties qui entrent dans la composition de la fleur dans l’une et autre famille. On peut donc dire qu’une Papilionacée ne diffère essentiellement d’une Drupacée que par l’iné- (254 ) gal développée dés! divérées! fie de chuque dx Ce floral. | 29 Les Fumariäcéés ne différent aussi dés Papaveracées 2. par leur déviation du type régühier de ces dernières. "Les Resedatées offrent les inémes relations avéc les Capparidées : iles Balsaminées, les’ Tropéolées et les Pé- largoniam avec les Géraniées. régulières ; : les Personnées avec les Solanéès ; les Bignoniacéés avec les Jasminées, et ‘sous le : rapport de Ta fleur les Labiées ne diffèrent des Borraginées que par leur irrégularité. ",9 Nulle part je ne trouve des rapports aussi intimes entre “des fimilles À fleürs irrégulières et des familles à fleurs régulières dont la préfloraison dérive d’une insertion ver- tiéllée ; ; 11 mé paraît donc que dans les plantes dont les “organés floraux sont réellement verticillés, ce qu indique ‘leur mode de préfloraison, tous ‘ces ‘organes étant placés d'une manière perfaitement syniétrique par rapport à l'axe” de a fleur, n’ont aucune teudance à se développér inégiléments faut alors’ des causés toutes spéciales et qui sè rencontrent rarement pour déterminer de vi rité de la fleur” APE | dt: à Dans les’ its aû conträiré dont les pièces Coisti- juantes de la éGrolle ou du calice’ sont insérées à des hau- tèurs diverses sur l'axe de la fleur, ce qui détermine l’im- Pbrication de ces parties dans là préfloraison, ‘ces pièces “n'étant pas ‘placées dans des circonstances exactement semblables sont sujettes et mème disposées à prendre ün accroissement différent, et il y a une tendance marquée vers l'irrégularité ; tendance qui se manifesté soit par la disposition qu'ont lés fleurs de certaines familles à de- venir plus ou moins irrégulières, tandis que le type habi- RE nd + cn nn. D? {4439 ) tuel dé ces familles ést régulier, soit par l'existence, aü- près d’une famille à fleur régulière; d’ané autre famille très-voisine qu’on peut considérer comme ne différant de la première qüe par- ha transformation sa fleurs” ré- CT ve | : en fleurs irrégulières! | Cette disposition dés organes des végétaux à prendre un l'accroissement différent Torsqu' ils sont placés | à des hauteurs différentes sur l'axe qui lés porte ést bien ma- niféste dans les féuilles: Dans une jeune pousse d une atmée d’un arbre à féuillés alternes oh rémarque gééra- lement que Jes feuilles inférieures sont les plus petites, les moyennes sont les plus grades, et les” FORANNSeS sont un peu plus pétites. “Les jeunes. rameaux de hêtre montrent cette dispo- tion d’une manière très- distincte et qui indique bien a- nalogie. entre ces véritables feuilles et les folioles du ca- lice. Ces rameaux, portent ‘généralement cinq feuilles étalées « en roselte et simulant une sorte de calice à cinq folioless Les deux feuilles térie res sont les plus pe; ttes, la troisième est la plus g grande « ét es. deux supé- 24 FRET FRE à rieures sont plus petites. | 84 » è | | Dans les plantes à Tuillss verticillées. on remarque M € à Ke HSE RÉPRETETORERNE gif 3; ML Li; ap < contraire que es feuilles d ‘un même ver ticille pré- : PAL tAR! Aénient toutes un égal développe ment. et sont parfaite- ment semblébles. is we Le mode d'i insertion des. toile: sur “la tige ayant t une iencs aussi marquée sur leur grandeur, il est naturel d'attribuer à une cause semblable l'inégal développe- ment des, organes floraux surtout. lorsqu’ on voit que cette irrégularité est généralement.liée à limbrication | (5) des pièces de la fleur, et par conséquent à l'insertion de ces pièces à des hauteurs différentes. . À ces considérations générales, déduites de l'examen d’un grand nombre de fleurs fraîches ou sèches, mais que je suis bien loin de présenter cependant comme des lois sans exception, je crois devoir ajouter quelques faits particuliers qui feront mieux sentir la manière dont je comprends que peut s’opérer le changement d’une fleur régulière en une fleux irrégulière et les modi- fications qui en: résultent souvent dans la préfloraison.. : Si on compare une fleur régulière de Renoncule ou d'Anémone (PL. vunr, fig. 5) à la fleur irrégulière d’un Delphinium ou d'un Aconit (PI. vrir , fig. 6), on verra que daus ces. deux cas les sépales ou folioles du calice ont conservé exactement le même mode d’imbrication quinconciale ; [mais se sont développés très-inégalement, et c'est sur le second sépale dans l’ordre de la spirale que ce développement s’est porté. (Voyez fig. GS TR à L' inégal développement des sépales n’a donc eu dans ce cas aucune influence sur leur mode de préfloraison. La même chose s’observe dans les Pélargonium où les pièces du calice et de la corolle, quoique sensiblement inégales, conservent encore la préfloraison quinconciale régulière comme dans les vraies Geranium. Dans ces plantes c’est donc le sépale et le pétale n° 2 qui occupe la ligne médiane de la fleur et des deux côtés duquel se groupent Le ie ten ‘ét par pes les n*ret 3,et4 et 5. Si on examine de mème comparativement la fleur d’une valériane ordinaire à fleur régulière, ou même NT + DS ( 237 ) celle du {’edia cornucopiæ dont la fleur n'est que très- légèrement irrégulière (PI. vx, fig. 79), et celle du, Centranthus ruber qui est déja très-sensiblement irré- gulière ( PI. vis , fige 8), on: verra que les premières ont les divisions de la corolle disposées en préfloraison quinconciale ordinaire. En plaçant les fleurs de Cen- tranthus dans une position semblable, on verra que leur plus grande division, qui correspond au n° 4 de la spirale , est, extérieure , tandis qu’elle est tout-à-fait interne dans la préfloraison quinconciale. Toutes les autres parties homologues de la fleur étant dans une positionparfaitement semblable, on ne peut, je crois, douter que le plus grand développement de cette division a entrainé son changement de position rela- tive. | Cette différence entre des plantes très-voisines, autre- fois réunies dans le même genre, est tout-à-fait la même. que celle qui a lieu emtreles Rosacées et les Légumineuses papilionacées : dans les Rosacées la préfloraison est ,ha- bituellement quinconciale et les autres modes d’imbrica- tion qu'on observe quelquefois paraissent n'être qu'acci- dentels. Dans les Papilionacées (PI. 1x, fig. 4) les ailes repré- sentent les deux pétales extérieurs de la préfloraison qüinconciale ou dés n° 1 et 2 de la spirale qui sont de- vénus, à demi recouverts comme dans le Centranthus le pétale n° 4 étant également devenu extérieur, tandis, qu'il est intérieur dans la préfloraison quinconciale. Dans ces plantes ce n’est plus, comme dans les Renon- culacées irrégulières, le pétale ou le sépale n° 2 qui oc-. cupe la ligne médiane, mais le n° 4, et des deux côtés de ( 238 } ce pétale moyen sé igroupent par” paires les _—_——. n° et >, et 3 et 5. SP TT SAR E DES TT) L'ETS 16 L régularité dés Personnées et dés Labiées dépend d’une autre modification dans le développement dés par- tiés et dans leur position relative qui a plus d’añalogie avec ce que nous ävons d’abord indiqué dans lé calice des Renonculacées et dans le calice et 18 corolle des Gèra- niées. : ge a ps LS Dans la Digitale le calice est constamment en préflo: raison quinconciale régulière, le sépale n° 2 est adossé contre l’axe de l'épi et occupe ‘la ligne médiane, ét de ces deux côtés sont groupés par paires symétriquement les sépales 4 et 5'et r et 3. Dans l’Anthirrhinum et dans la plupart des autrés genres de Personnées ce sépale n° », qui est extérieur dans la Digitale, est au contraire interne (voy. PL. rx, fig” 6) ; les autres sépales conservent exac- tement les mêmes positions relatives. Quant à la eorolle, elle m'a toüjours paru offfir cetté dernière dispositiont, c’est-à-dire que la division n°2, opposée à l'axe de V épi et occupant le miliéu de la lèvre inférieure, ést intérné, tandis qu’elle dévraït être externe dans la préfloraison quinconciale; les divisions 1 et 3 constituent la lèvré‘su- périeure et ont conservé la position relative qu’ellés oc- cupent dans la préfloraison quinconciale régulière ; les divisions 4 et 5 forment les deux divisions latérales de la lèvre inférieure et leur position relative ne diffère de celle qu'elles auraient dans la préfloraison quinconciale régulière que par'suite de la, pôsition interne de la divi- sion n° 2 que est SAR A par’ elles au lieu de les 're- : couvrir. : Ceimode de préfloraison qurexiste dans les Person- C 339, ) nées, les Labiées, les Violettes, se! retrouvesaussi: dâns quelques fleurs régulières, les J'erbascum, par exemple. On ‘voit que dans toutesæes plantes lé sépale et lé pé- talé n°2 qui occupent Hlignemédiane ; et'des deux côtés desquels se groupent symétriquement les autres pièces de la fleur, change seul de position par rapport aux autres parties du même organe; e’esb donc lui qui modifie la préfloraison quinconciale, type ordinaire! et régulier de ces fleurs; tandis que dans les-Liégumineuses c'est le pétale n° {qui joue-lémèmerrôlesoh 216460 # Si l'observation prouverque dans:les fleurs à préflo- raison quinconciale devenue irrégulière 1e’ est tantôt ‘la pièce n° 2 et tantôt la pièce n° 4, soit de la corolle soit du calice, qui forme la pièce impaire et médiane:de la fleur, l'examen même des positions respectives dé ces diverses pièces dans la préfloraison quinconciale régulière montre que’ ce sont les denx-seules pièces des deux côtés ! des- _ quelles les quatre ‘autres re puissent:se développer symétriquement par pates tool 5Dhtosq sb 2oldtigonaue Ainsi lorsqu'on considère la pièce n° à A Ph'vur, fig! 3) comme occupant l&/partie moyenne de la fleur on voit ‘immédiatement : de ses ‘deux côtés les ‘pièces n°4 et:5 qui sout symétriquement placées,1étant l'unë et l’autre complètement intérieures et disposées par con séquent à prendre le même développement. Lies: deux autres pièces n° 1 ei 3, plus éloignées de la pièce mé- diane , sont également dans une position symétrique, puisqu'elles recouvrent toutes deux les pièces voisines et qu’elles ne diffèrent l’une de l’autre qu’en ce que le n° 1 recouvre par son bord le n° 3. Elles forment donc comme les pièces n° 4 et 5 un couple semblable. ( 240 ) «Si on suppose que la pièce n° 4 occupe la ligne médiane, on verra que des deux côtés sé trouvent insérés des orga- nes disposés similairement et formant ainsi des paires de pièces semblables ; ainsi les n°“ 1 et 2 qui avoisinent im- médiatement le n°4, sont les deux pièces les plus exter- ternes de la préfloraison quinconciale et sont parfaite- ment symétriques. Les pièces 3 et 5 sont toutes deux recouvertes par les pièces voisines et ne diffèrent l’une de l’autre que par la manière dont l’une d’elles recouvre l’autre. Si on prend successivement pour pièce médiane Îles n*1, 3eth, on verra que les pièces qui sont disposées dés deux côtés de chacune d’elles ne peuvent plus former des couples symétriques; ce sont; dans le premier cas, les pièces 3-4 et 2-5; dans le second cas les pièces 1-5 et .2-4 ; et dans le troisième 2-3 et 1-4. Or ces couples de sépales on de pétales n’ont aucun rapport dans leur mode de recouvrement, et par cetie raison ne paraissent pas susceptibles de prendre facilement le même degré de développement, il résulierait donc de leur inégal déve- loppément, non plus une fleur irrégulière formée ce- pendant de deux côtés symétriques comme toutes les fleurs que nous nommons irrégulières, mais une fleur complètement irrégulière comme on n’en voit pas, dans la nature. fi 2 Ca4t) Rapport de la préfloraison avec la régularité ou l’irrégularité de lu fleur. PRÉFLORAISON VALVAIRE. Rhamnées ( calice et corollé ) RE Ericinées ( corolle) (la plupart) - Campanulacées ( corolle) - -::-:. Rubiacées ( étoilées } ( corolle )- : - Lobeliacées et Goodenoviées: +. -. Composées ( corolle) +++... Aristolochiées (calice ) - ++ + -: VEN 4 Tiliacées (calice )-:.... MATE TR Asclépiadées ( corolle ) ++=:::::4. Passiflorces ( calice) --++..+.... ConTOURNÉE. ( Corolle. } Hulinacées sus Van LG. ue Apocynées : +": srttsanne Polémoniacées ++"... ù Convolvulacées + +... RES Primulacées ( la plupart )}-:...... Cistinéesser sers sons esses Caryophyllées. - . Ne DNS 2e neis Malvacces--.-..... Rita da he " Buttnériacées- +... Ses à PRÉFLORAISON . IMB es ÉE "AL ALE OU AUTRE. Thymelées dis, sérmssusss ss Laurinées ( calice } + ++ ++: nl ax Polygonées ( calice)--.:.:...... Borraginées heure dessus s. Labiées ( corolle }« + ssl XXHIT. Forme de la corolle ou du calice. .. Régulière. Régulière. Régulière. Régulière. Irrégulière ; fendue. Régulière et irrégulière, fendué. Irrégulier. Liobes soudés et déje- tés de côté; Régulier. : Régulière. Régulier. Régulière. Régulière. Régulière. Régulière. Régulière. Régulière, Régulière. Régulière. Régulière. Répulier. Régulier. Régulier ou irrégulier. Régulière ou phare fer ASE Irrégulièré. 16 ( 242 Verbenacées (corolle }:.:....... Solanées (corolle) nérsreessress Personnées (corolle)::-...:.... Jasminées (corolle ). } ‘ft gate Bignoniacées ( corolle)::........ Acanthacées ji ag sors Gesnériées ( corolle) + -+..:..... Valerianées.( corolle) -+-+::+::%. Owibellifères ( corolle pra väl- - gaire }e-.s.-s..e. 1. LA. Crassulacées: : «-.: Violacées :. enperéesnertensed. Rosacées- + sis senseeatenr ee Légumineuses + +24, 4 + + hrs « _ Térébinthacées : . LA .. Céranidbs see most die ses dose ARPERPE Tropéolées : : Balsaminéese 0.0 de Papayéracées : : +: Fumariacées - se... Capparidées: « :-.: À ae FA SE OEPE : Résédacées : - Crucifères - : - dose th os 1 ns ses. Renonculacées - : + Rutacées: : ss... 0 1e ce HÉSRNTUEL EXPLICATION DES PLANCHES. ) Régulière et irrégulière. Régulière ou légèrement irrégulière. Irrégulière. Régulière. Irrégulière., , PTT Irrégulière ou à presque régulièr e. Irrégulière. Régulière et irrégulière: Régulière ou:trrégulière. - Régulière. Régulièreowirrégulière. Régulière: Irrégulière ou régulière. Hébohere. Régulière ou irrégülière, 7": Irrégulière. à me Irrégulière; .| 22089.) #30 à Régulitre. Irrégulière. Régulière ou légèrement M ae Irrégulière. | Régalière ou irrégulière. Régulière ou irrégulière. Régulière et irrégulière. © Planche virr. Fig. 1. Disposition des cinq pièces du calice ou de la corolle dans la préfloraison spirale , les pièces étant numérotées dns Pordre de leur position , depuis la plus externe jusqu’à la, plus interne. «orme Fig. 2. Disposition des cinq pièces du calice ou de la corolle dans la préfloraison quinconciale;j,,ces pièces étant. également numérotées dans l’ordre de leur insertion. depuis la plus externe ow lacplus infé- rieure jusqu’à la plus interne Ou la plus supérieure. :! ti Fig. 3e. La disposition, spirale continue dela préfloraison éclat pasdat plus sensible par l’écartement idéal. des deux. mn 2 dela spire: ! rk LR EX X 243 ) Fig. 4. La disposition spirale des pièces du périanthe dans lapréflorai- ‘son quinconciale, rendue plus distineté ip l'écaitément 488 tours de spire. LE PR l 5 ' vétst05ie sl Fig. 5. Préfloraison régulièrement quinconciale du calice de l’Anemone et du Ranunculus. Fig. 6. Préfloraison a AT du calice irrégulier du Delphinium et _ de VAconit, les pièces homologres; dans ces fléurs et dans ‘celles de la fig. 5, étant placées dans une situation semblable. Le sépale no 2 est celui qui porte l’éperon dans le Delphinium , et forme le casque dans l’Aconit, Fig. 7. Préfloraison quinconciale régulière de la 53 À des Valérianes et du Fedia cornucopiæ ; les divisions de la corolle sont déjà un peu inégales dans cette dernière plante ,:sans que la RNA EN en soit modifiée. Fig. 8. Préfloraison he la corolle FA Gainaeths lé. elle net diffère de la préfloraison quinconciale des Valérianes que pos Fu division n°4, er est externe au lieu d’être interne. / Planche 1x. irhcŸ Po ls Fig. : . Forme et grandeur relative des pétales et. des étamines dans un bouton très-jeune du Geranium striatum. Fig. 2. Disposition et grandeur relative des pétales dans un bouton 7 très-jeune du Cytisus candicans. Fig. 3 Développement relatif de la corolle et des étamines dans un jeune boutou de Digitalis purpurea. Fig. 4. Mode,de préfloraison des fleurs papilionacées. Il est semblable à celui du Centranthus ruber, figuré PI. vur, fig. 8, etne diffère également de la préfloraison quincor Cale des Rosacées que par la position différente du pétale n° 4, qui est externe au put d’être in terne , et qui constitue l’étendard. Fig, 5. Préfloraison du calice et de la corolle des F’erbascum ; elle ne diffère de celle des Solanées, mise dans une position homylogue, que par la pièce n° 2 ; qui est interné au lieu d’être externe. Fig. 6. Préflotaison du calice et de la corolle de VAnthirrinum et de presque toutes les Personnées, Läbiées ; etc. Elle est parfaitement sembiable à celle des F’erbascum. Les pièces ‘1 et 3 forment la lèvre ( 244 ) supérieure , et les pièces 2,4 , 5, composent la lèvre inférieure. Dans les Digitales , la pièce n° 2 du calice est extérieure , ce qui ramène la préfloraison calicinale à la disposition quinconciale régulière. ‘à Cour n’ouL sur l'Entomologie de la Morée ; Par Auc. BRrüuLLÉ, De la Commission scientifique envoyée en ce pays. Lorsqu'on examine les insectes de la Morée, on est frappé de la ressemblance qu'au premier abord ils ont pour la plupart avec les espèces de nos contrées, et jus- qu'à ce qu'une observation plus attentive en ait fait ap- précier les différences, on est tenté de croire que cette région n'offre presque rien de nouveau. Car en général on y retrouve nos genres européens, composés en grande partie d'espèces propres à la France, à l’Autriche et à l'Italie, puis des espèces propres à la Morée, mais très- peu de celles de l’Asie mineure, comme on pourrait s’y attendre, si ce n’est quelques Orthoptères vivant égale- ment en Europe et en Afrique. Aussi le naturaliste voya- geant en Grèce est quelquefois découragé de trouver dans ses récoltes une grande partie de nos insectes, ou qui du moins semblent tels sur les lieux, car les notes différen- tielles exigent la comparaison , chose impossible en voyage. Mieux qu’en aucun autre pays du monde les localités varient beaucoup en Morée, et cependant la plus grande partie est loin de répondre à l'attente que l’on conçoit d'un pays aussi méridional. Nous devons dire un mot ( 245 ) sur ces localités et sur les époques auxquelles se rencon- trent les différentes familles d'insectes. La Morée, dont le sol est généralement calcaire , est hérissée de montagnes ordinairement nues qui occupent à peu près les deux tiers de la surface du pays; les plai- nes qui séparent ces différens systèmes de montagnes ont au plus cinq ou six lieues d’étendue et sont encore en grande partie incultes ; elles communiquent par des val- lons ordinairement boisés avec les montagnes qui les en- vironnent, et ces vallons, ombragés et arrosés par quel- ques courans d’eau, sont assez favorables au séjour des insectes Anthophiles. Les forêts, quoique variées par des hauteurs et des plaines, et plantées en grande partie de fort beaux chènes, sont d’une pauvreté remarquable, et _ce n’est guère que dans les clairières que l’on rencontre quelques espèces de la famille des Capricornes, des Hy- ménoptères mellifères, diflérens Diptères. De grands espaces de terrain sablonneux que l’on pour- rait comparer à nos Landes, où croissent des cistes et des bruyères, sont également stériles pour l’entomolo- gie; on n'y rencontre que quelques Mélasomes de la famille des Hétéromèrés, et deux ou trois espèces de Lépi- doptères très-communes, entr’autreslaColiade cléopätre. Les hautes montagnes, telles que le Taygète et l’'Olé- nos, horriblement ravinées et dépourvues de terre végé- tale vers leurs sommets, couvertes de sapins dans leur ré-: gion moyenne seulement, fournissent quelques insectes des genres Lamie et Meiolonthe. Quelques-unes de moyenne hauteur, quoique très-boîsées, comme.latchaîne: du Lycée, entre la Messénie et l'Arcadie, et:plusieurs autres dans cette dernière province, sont cependant peu f : ( 246) . productives pour l’entomologie ; on n’y trouve que quel- ques Hétéromèrés, des: Scarabées, plusieurs Névroptères et Lépidoptères. De toutes les localités les plus avanta- geuses, celles qui sont le plus propres au séjour des insec- tes, sont les vallées arrosées de quelque rivière, les plai- nes où croît sans culture une végétation abondante et fraîche au printemps, végétation qui change de face au milieu de l'été pour faire place à des plantes plus hautes et plus fournies et à de nombreuses graminées dont les pawicules recèlent toujours quelque insecte. Toutefois il faut en excepter la plus grande partie de lPArgolide, de toutes les provinces la plus nue, dont les plaines incultes sont couvertes de nombreux char- dons ; c’est dans cette province que lon trouve au mo- ment des chaleurs une grande quantité d'Orthoptères qui remplacent alors toute espèce d’insectés. Jusque-là quel- ques Hétéromèrés sont à peu près tout ce que l’on y ren- contre. Les côtes de la Morée, rocailleuses et arides dans pres- que toute leur étendue, sont entrecoupées quelquefois de belles plages de sable, qu'avoisinent ordinairement des marécages ; c’est là que l’on trouve en grand nombre une espèce de Cicindèle propre au midi de la France, la Littorale de Fab. Dans les plages les plus basses et qui sont souvent mouillées par la mer, habitent lés Scarites qui y pratiquent des trous assez profonds ; et dans celles plus élevées et sèches se rencontrent en nombre infini des Erodius qui ne se trouvent mêlés avec aucune autre espèce d’insecte. ruche : Les haies qui bordent les ruisseaux desséchés dès le mois de mai sont couvertes de Clythres et visitées par ( 247 ) la plus grande-partie des Lépidoptèresdiurnés. Uné és- pèce dé cette famille, le Vanessa cardui,V'insecte $añs contredit le plus commun de touté la Morée, se plaît également dans toutes les localités; excepté sur les hautes montagnes. Les: Névroptères;et particulièrement les Li- bellules , afteetionnent les’ lieux ombragés et hHümides et sé trouvént aux environs des fontaines ou lé long dés ruisseaux ; lés Myrméléons , insectes du’ mêmé ‘ordre, mais moins amis dé -lhumidité, se répandent dans les terrains un peu élevés et secs, dans les endroits sablon neux et sur la lisière. des forèts. Beaucoup:plus chaud'que le nôure én' raison de ga Ta- titude, le climat de la Morée offre deux saisons bien mar- quées : la saison'sëche, ou l'été, dure dépuis le mois de mars jusqu’au commencement d'octobre, ‘et pendant ce long espace de temps, à peine tombe-t-il quelques pluies d'orage; l'hiver, au contraire, où’le froid est rarement rigoureux, est la saison des pluies, qui tombent par tor- rens dès le mois d'octobre etinondent les vallées peridant les mois de décembre et janvier: IF paraît que la fin de l'hiver:ést la sdison ‘dés Carabiques, dont on trouve en- core quelques espèces en mars. C'est à cette dernière époque que la végétation commence à paraître etavecelle les différens genres d'insectes: Les Amphicomes ; insec- tes tout-à-fait orientaux; sont les prémiers qué l on trouve sur les fleurs; peu après s'y joignent quelques petites es- pèces de Capricornes, les Tenthrédites, et beaucoup de Diptères. Les mois de mars, avril, mai, et la première partie de juin, sont les plus productifs pour l’entomolo- gie ; c'est alors que l’on trouve également les différentes espèces de Buprestes, tous les Longicornes, lés Chryso- ( 248 ) melines ; la plus grande partie des Hémiptères , presque tous les Lépidoptères et les Hyménoptères mellifères. Vers le mois de juin, les Mylabres commencent à cou- vrir les fleurs, les Rhinobates recherchent les nombreux chardons et les Cétoines se rencontrent en abondance ; alors aussi les Hyménoptères founisseurs paraissent dans les sablonnières. Ces derniers sont, avec les Orthoptères, les seuls insectes des mois de juillet et d’août, beaucoup trop chauds pour les autres insectes. À cette époque, les récoltes entomologiques sont bien peu considérables, et un seul insecte, le Vanessa cardui, semble conserver le _ droit de se montrer partout et toujours aussi frais. Prenant donc chaque ordre en particulier, nous allons signaler rapidement les espèces les plus remarquables dont il se compose. COLÉOPTÈRES. Et d'abord parmi les Coléoptères la famille des Cara- biques nous offre trois espèces du genre Cicmdèle dont une fort jolie, déjà trouvée par Olivier dans! l’Archipel grec.et encore inédite ; elle est fort rare en Morée, tan- dis qu'une autre espèce du même genre, la €. littoralis, se trouve en grand nombre sur les bords des marais voi- sins de la mer; la troisième est notre Campestris. Le beau Ditomus cyaneus d'Olivier est une des espèces les plus remarquables de cette famille; il se rencontre çà et là dans les plaines, mais en assez petit nombre. Les au- tres espèces du même genre sont le D .obscurus, Stev.(1), (1) Décrit dans le Spec. de M. le comte Dejean , t. L. ( 249 ) le D. Dama et: autres plus petites, puis une grosse:es- pèce nouvelle de la taille du Cyaneus. Les Carabes , qui se trouvent principalement à la fin de l'automne et au commencement du printemps, sont peu nombreux en espèces, mais le beau genre Procerus se trouve enrichi d’une cinquième et belle espèce propre à la Morée. Elle est, fort rare et paraît au commencement de maï. Nous citerons aussi un Procruste nouveau, un joli Dinodes en- tièrement violet, quelques espèces des genres Chlænius, Harpalus, Zabrus, Peryphus, etc. Le Scarites terricola du midi de la France se trouve aussi en Morée dans les plages de sable. Les Hydrocanthares paraissent fort rares dans ce pays, à cause sans doute du peu de profondeur et du desséche- ment assez prompt des marécages ; cependant on trouve en assez grand nombre une nouvelle espèce du genre Gyrinus; elle se rencontre dans les parties stagnantes des ruisseaux au mois de juin. Les espèces de Staphylins sont en grande partie les nôtres, mais en reyanche le gerre. Bupreste paraît fort riche dans ce pays; le B..onopodinis, Fab., pubescens d'Ol., faisant partie de la belle division des espèces velues propres aux pays très-chauds, se trouve très-communé- ment au mois de juin sur les graminées , et le P: 64: riosa; Pall., dont la forme est si remarquable, préfère le Lentisque ; ilest moins commun quele précédent. Une belle espèce nouvelle, de la forme:de ce dernier et d'as: sez grande taille, vit au mois de juin sur les graminées; les Ombellifères nous en ont fourni une très-jolie d’un beau bleu violet, également nouvelle, et nous avons ren- _çontré sous les pierres, dans la plaine de Modon, une { 250 ) autre espèce ‘encore ‘inconnuéde forme alongée. On trouve de plus-lés B. tenebrionis. et ritidula du midi D LE béb Lt Vo coenrof soir 1 Parmi les Élaters, ‘quelques-unes sont semblables aux nôtres , mais plusieurs sont tout-à-fait inconnues. Le senre Lampyre nous a donné une petite ‘espèce voisine du Noctiluca et une autre plus sers qui AREA velles!1 a: -Les deux geïires : slide (T itbhortis d'Olivier) et Dasytes offrent un assez grand nombre d'espèces presque toùtes différentes des nôtres et encore inconnues. Parmi les Trichodes, une espèce nouvelle est propre à la Mo: rée, une autre se retrouve sur la côte d'Afrique, quel- ques-unes sont déjà décrites, entr’autres l’Æ/veariu; des environs de Paris, et le Gulo de Panzer. Parmi les autres Nécrophages on remarque une espèce nouvelle du genre Silpha, et de plus les S: granulata, sinuata et ru- gosa, desenvirons de Paris; un Dermeste et quelques His- ter nouveaux, une espèce d’Anthrèneégalementnouvelle. l” Hydrophilus piceus est assez commun dans les eaux stagnantes sur le bord de la mer ; une autre espèce du même genre, fort petite et nouvelle, vient d’une source dans les montagnes: du Lycée, entre la Messénie et l’Ar- cadie. Dans la fille: des: Lamellicornèsloi remarque l’4- teuchus sacer d’une taille énorme et quelques variétés , V At. Pius et une espèce nouvelle; une autre également inédite, connue dans la collection de M. le comte Dejean sous le nom de œicatricosus, enfin le yariolosus ; toutes ces espèces, excepté une nouvelle, sont très communes pendant tout été, mais surtout le wariolosus ; elles se ( 264 retrouvent aussi dans l'Archipel. Le Gyrmnopleurus ‘pi- lulartis est un des insectes: les plus communs du pays où on le rencontre à chaque pas roulant avec persévérance et à reculons la boule:d’ordures qui renferme ses œufs. Les Copris du pays sont l’Æispanus et le Paniscus, deux espèces propres à tout le midi de FEurope. Le genre Onthophagus, outre plusieurs espèces nouvelles, présente lé beau lucidus, assez commun dans la plaine de Modon, et plusieurs:espèces des environs de Paris. Le genre Æphodius ; comme dans 1ous les pays chauds , est peu-nombreux eh espèces, mais plusieurs sonc nouvelles. On rencontre :sous les: pierres ‘une belle ‘espèce ‘du genre. Æ gialia, inédite, mais connue dans la collection de M: lecointe Dejean sous le nomide Comuifrons ; elle vitségalement dans le ‘royaume de-Napless Un Trox; très-vaisin de l’{Zispidus‘parcourt'les parties sablon: neuses:de la Morée, ainsi que le Scarabæus monodon; connu jusqu'ici commetétant de Hongrie. Ce dernier se trouve aussi dans les montagnes du Lycée, vers le miliew de juin. L'Oryctes silenus du midi de la F ranceet le: Geotrupes lævigatus se rencontrent aussi à la même-époque: Nous, remarquerons parmi les Helolontha une belle espèce qui semble faire le passage entre le: Fudlo et l'Oli- vieri. Elle se: trouve sur les arbrisseaux à une ou deux lieués:de la mer dans la Laconie. Deux autres de moin- dretaille, et:qui:seraient.des Rhizotragus: pour M. La- treille, ont été prises sur les sommets du Taygèteau mi- lieu des neiges que l'on y:voit encore ‘dans les chaleurs | de ; juin. Une de ces deux espèces PRE 13 nouvelle. Nous ne cilerons pas les autres qui se trouvent éh Franceiet ( 202 ) aux environs de Paris. L’Ænomala witis du midi de }a France se trouve en quantités innombrables sur les fou- gères au bord de la mer et sur plusieurs autres plantes du pays. Cette espèce offre plusieurs variétés remarqua- bles par l'éclat de leurs couleurs. Dans les plaines voi- sines de la mer on trouve aussi plusieurs espèces d’ani- soplia ; l’'agricola , l'arvicola , et deux espèces inédites, lineolata et arenaria, de la collection de M. le comte Dejean, outre quelques autres propres au pays. L’aubé- pine, au moment où elle fleurit, est couverte d’une petite espèce d’'Æoplia, connue sous le nom de squamosa. Le beau genre Amphicome, propre aux contrées méridiona- les de l’Europe; offre une jolie série d'espèces commu- nes sur les fleurs aux mois de mai et juin. Une d'elles se trouve sur l’Ænemone pavorina (1) dès le commence: ment d'avril et disparaît en mai pour faire place à plu- sieurs autres(2)quisemblent s'accommoder de difiérentes fleurs; deux seulement paraissent fort rares: (3) ; maïs surtout il en est une dont les élytres fauves sont ornées de deux bandes de poils plus clairs (4) qui se trouvent pendant fort long-temps en ombre prodigieux sur tou- tes les plantes. | Mieux que toutes les autres parties de l'Europe, la Mo- rée offre une suite de ces Cétoines métalliques que l’on a séparées de l’aurata, telles que les: fastuosa, metal- lica | æœnea, Vangustata Dej., etc.; et dans les espèces obscures on remarque la striata et'quelques variétés, (1) Æmph. anemonina, Br. (a) Amph. scutellata , Br. ; chrysonota, Br. , etc. (3) Æmph. apicalis, Br. ; humerolis, Br. (4) Amph. Pareyssü, Br. SP ( 25% ) l'hirta, Valbella de Pallas, espèce de la Russie méri- dionale, et une espèce nouvelle, remarquable par son corcelet rétréci, des bords de l’Eurotas. Le Lucanus cervus se trouve aussi en Morée, mais d’une très-grande taille ; les individus d'Autriche sont ceux qui s’en rapprochent le plus. Nous arrivons à une famille, celle des Æétéromèrés: à laquelle semble particulièrement convenir cette contrée méridionale de l'Europe. Les plages sablonneuses de la Messénie, dans les endroits où croissent quelques végé- taux maritimes, sont habitées parune variétédel’Erodius gibbus de Fabricius dont on a fait une espèce sans carac- tères sous le nom d’orientalis; elle s’y propage en nombre infini ; la plage de Coron surtout en fournit une immense quantité. Les Zophosis, au contraire, se trouvent dans les sables éloignés de la mer. Le genre Pimelia ne nous a fourni que deux espèces, mais toutes les deux sont nou- velles ; la plus commune ne se rencontre jamais en grand nombre, et on ne les trouve qu à quelque distance de la mer. Une espèce nouvelle d’Ækis habite les excrémens humains ; le genre T'entyria se compose de plusieurs es- pèces nouvelles, parmi lesquelles le grossa du catalogue de M. le comte Dejean. | Sous les pierres au bord de la mer se trouve au mois de mars une nouvelle espèce du genre Z'agenia. Elle s’at- tache à la pierre lorsqu'on la lève au lieu de se cacher dans la terre comme beaucoup d’auires insectes. On ren- contre, mais rarement, dans l'herbe le beau Scaurus, cité dans le catalogue de M. le comte Dejean sous le nom d’elegans. Les Blaps ne sont pas nombreux; nous en avons pris une espèce d'assez grande-taille sous les \ (354) pierres, dans les fentes des roéherséi dans les endroits rocailleux, mais découverts, le Flaps spinimanus, dont Fischer a fait le genre Grapior: Lès Pedinus, les Den- darus et les Phylax sont augmentés d’un grand nom- bre d'espèces, que l’on rencontré dans les lieux arides au moment des plus grandes: chaleurs. L’U//oma fer- ruginea, insecte des quatre parties du mende, devait né- cessairement se trouver en Morée ; mais les autres espèces du même genre doivent être fort‘rares, ‘ainsi que celles dugenre Üiaperis, car nous n’en avons rencontré aucune malgré toutes nos recherches. Une petite espèce du genre Æelops, remarquable par la longueur de ses antennes, se trouve toujours courant sur la tige ét les branches du mürier dans le courant de juin. Une belle espèce du mème genre, d’un bleu violet foncé, se trouve à térre, quoiqu’asséz rarement; elle est entièrement nouvelle. Parmi les Cistèles, quelques-unes sont propres à la France , et les autres sont également nouvelles ainsi que deux Ænthicus, voisins du Monoce- ros ; leur corselet surmonté d’un appendice les fait ren- trer dans le genre Notoxus, institué d’abord par Geof- : froy, et rétabli par Curtis. Les Cerocoma sont le Schre- beri, le Mulfeldi et le Schæfferi; ls paraissent sur les fleurs au mois de mai. On y prend aussi à la même épo- que quelques Mordelles voisines des nôtres. | Les Mylabres, genre essentiellement propre aux par: ties chaudes de l’ancien continent, offrent en Morée-une série variée de couleurs: Une des plus belles espèces: se rencontre en Laconie sur les bords de l’Eurotas; elleést dans l’état vivant du ‘plus bel orangé avec des ‘ban- des nüires, mais elle passe au jaune pâle er mourant. 559 ) Plusieurs autres couvrent les plantes en nombre consi- dérable péndant la fin de mai et tout:le mois de juin, mais elles se succèdent et paraïssent rarement plusieurs ensemble ; la plupart sont déjà connues. On trouve en Morée les deux espèces européennes du genre Lydus; lestrimaculatus se prend en Laconie à quelques lieues de Sparté sur les fleurs au moïs de juin. Le genre voisin ÆAds mous a fourni également les deux espècés rapportées précédemment par Olivier, Paferet le crassicornis.. Ges deux genres vivent sur les fleurs. Les espèces du genre Lytta (Cantharis,\Oliv:) sont au nombre de irois: badubia, Okv:, du midi de la France, et deux autres fort jolies, dont une d’un vert doré avec une bande d'or surichaque élytredans l'un des sexes, se trouve sur l’Asphodèle. La dubia se rencontre dans les plaines et dans les sentiers des bois pendant tout le mois de juin. bé | DER IUT Les espèces de Meloé sont celles’ de l'Espagne et de la Styrie, maisencore inédites ; elles sont remarquables par leur grande taille et se rencontrent dès le moïs de mars. Plusieurs jolies espèces d’Ædémères vivent aussi sur les fleurs; l’une d’ellestest fort remarquable par ses cuisses renflées-et d’un‘beau rouge ; elle est nouvelle. «Ha famille des Charansons est une des moins nom- breuses en espèces dans ce pays ; ce que nous en ävôns recueili-se borne à quelques-unes ‘des genres Bruchus, Brachycerus, : Polydrusus . Liparus; un gros Rhi: nobatus, vivant sur ame belle espèce dé Cynara, sous la fleur.-duquel il se tient caché ; assiestäl difficile de le retirer sans faire disparaitre la poussière jaunâtre dont il est recouvert. On trouve aussi quelques-Gleonis;: des ( 256 ) Baris, plusieurs Lixus, dont un nouveau, et quelqués Apions. Une espèce de Pachygaster, que M. Lefebvre avait déjà rapportée de Sicile, se trouve aussi en Morée assez communément. La famille des Xylophages paraît peu abondante, la seule espèce que nous ayons trouvée est le Zrogosita caraboides, des environs de Paris. Les forèts de la Messénie et de l'Arcadie ne nous ont point offert d'espèces du genre Prione ; le genre Æama- ticherus se compose du Cerdo, espèce de France; du Miles, rapporté déjà de Dalmatie par M. le comte Dejean, et d’une variété du V’elutinus de son catalogue, espèce qui n’était connue jusqu'ici que des sommets les plus éle- vés des Pyrénées et que nous avons trouvée en Arcadie. Le genre Clytus se compose de plusieurs jolies espè- ces : les Purpuricenus, genre européen dont les espèces connues sont peu nombreuses, se trouve enrichi de deux espèces nouvelles. Parmi les Saperdes, nous citerons l’'Æsphodeli, Lat., à antennes très-longues, qui vit sur l’Asphodèle, puis viennent plusieurs espèces de notre pays et d’autres fort jolies et nouvelles ; une suite de Lep- tures, inédites ; la Lamia curculionoïides et le Certallum ruficolle , tous deux des environs de Paris: La Zamia tristis, d'Autriche, se trouve dans les sapins des régions élevées du Taygète. On rencontre courant à terre une nouvelle espèce du genre Dorcadion, dont les deux sexes sont fort différens. Nous n'avons trouvé qu'une seule espèce de Cerambyæx, le moschatus, encore est-il fort rare (1). Le petitigenreSte- (1) Le Cer. Ambrosianus , Stev., habite la Morée; mais nous ne l’'a- vons jamais rencontré, (297 ) nopterus nous a fourni une espèce nouvelle fort jolie, dont l’un des sexes a le corselet rouge. Les espèces les plus remarquables de la famille des Chrysomélines, sont un 7#marcha d’un bronzé ob- scur, espèce nouvelle qui se trouve par toute la Morée, mais jamais en grand nombre, dans Îles endroits un peu humides et toujours parmi le gazon; et plusieurs autres du même genre qui habitent là France, une Galeru- que nouvelle, quelques Altises et Cassides. Un Clythra, le cylindrica , est fort commun sur le Lentisque au bord des ruisseaux desséchés ; une autre espèce fort jolié se rencontre sur le Quercus coccifera dans les lieux ari- des ; les autres arbrisseaux en fournissent aussi quelques jolies espèces. Plusieurs parmi elles sont encore inédites. Le genre Coccinella nous a présenté une espèce nou- velle, mais assez grosse et se rapprochant de 1x Chrÿso- melina Fab. Un démémbrement de ce genre, les Sc;-m- nus, est aussi enrichi de quelques espèces nouvelles, °° ORTHOPTÈRES. Siles Orthoptères sont les insectes les plus äbondans dans les pays chauds, ils sont se, ceux que Pon perd le plus facilement. Nous avons à regretter lé dégât que firent parmi les nôtres les fourmis au moment des cha- leurs , lorsque les fièvres du pays nous ôtèrent ha faci: lité de veiller à leur conservation. ‘Les Orthoptères! se montrent en grand nombre à l'époque où les autres fn sectes. disparaïssent: Parmi ceux: qui nous!réstent nous remarquerons.une belle espèce de Blatta, V Ægyptiaca, une petite espèce nouvelle voisine de la Lapponicai,'et XXIIE. | 17 ( 258 ) une troisième fort commune à bord de tous les bateaux - grecs , la Germanica de Fabricius. Une espèce de forficula, différente de l’Auricularia de Linnée, se trouve aussi dans les campagnes de Grèce. Le genre Empusa nous a oflert une belle espèce, voisine, mais distincte de l’£mp. pauperata de Fab. Le genre Bacillus, formé dans l'Encyclopédie par MM, Lepelle- tier de Saint-Fargeau.et Serville, nous a également donné une espèce nouvelle, distincte du Phasma Rossi. Parmi les Orthoptères sauteurs nous distinguons la femelle fort remarquable du Saga serrata de M. Tous- saint-Charpentier, Gryllus giganteus.de Fab., qui se trouve également dans le midi de la France et en Hon- grie; un Gryllus qui a les plus grands rapports avec le Ca- pensis de Fab.; il habite le cap de Bonne-Espérance et se rencontre même en Hongrie : rien d'étonnant donc que la Morée lui prête le passage ; la Locusta viridissima, | commune par toute l’Europe, et une autre espèce qui rentre dans la division des Phanéroptères de M. Ser- ville, volent dans les praïries aux mois de mai et de juin. Une belle espèce du genre Decticus, du même auteur, que M. Savigny a rapportée d'Égypte, habite à peu près les mêmes lieux. On peut remarquer aussi une espèce nouvelle du genre Ephippiger, Latr. La Courtilière, Gryllotalpa, Fab., est la même que la nôire sans variété aucune de taille ni de couleur. Le genre Criquet proprement dit, de M. Latreille, nous a fourni une grande espèce, l’Æcrydium lineola, propre à l'Italie, et l’Zalicum du mème pays, dont M. Serville a fait le genre Calliptamus. Quelques OEdipodes. sont les mêmes que les nôtres, mais: aussi ( 259 ) _ plusieurs sont tout-à-fait neuves. Le genre Podisme est enrichi de trois espèces nouvelles. Les parties les plus arides de la Morée, et notamment le cap Matapan, où l’on ne trouve plus de terre végétale, toute la côte orientale.et les Cyclades sont habitées par une espèce de Truxale déjà connue, le T°. nasuta, verte dans le jeune âge, puis ensuite rousse avec des taches et des bandes plus pâles dans la longueur. L'insecte de cetordre le plus curieux, figuré par Stoll, déerit ensuite par M. Charpentier sous le nom de Bra- dyporus, et publié dernièrement comme nouveau par M. Lefebvre sous le nom d’Æphippiger macrogaster, se trouve en grand nombre au moïs de juin dans les plaines de la Morée ; il se tient sur les Chardons et les plantes basses, pousse un cri assez fort lorsqu'on le prend et inonde les doigts d’une liqueur jaunâtre assez épaisse et d’une odeur fétide. Cette espèce est propre à la partie orientale de l’Europe et se retrouve à Smyrne (1). HÉMIPTÈRES. Ainsi que dans les deux. ordres précédens, nous re- trouvons parmi les Hémiptères üne série d'espèces de France, puis d’autres voisines, mais distinctes. Mais au- cune espèce bien remarquable ne signale cet ordre. Nous ÿ trouvons les Scutellera hottentota , Fab. , rigro-li- (1) Cet insecte doit constituer à lui seul le genre Bradypore de Char- pentier. Les Locusta Laxmanni, Pupa!, etc., de Fabricius, rappor- tées à ce geure par cet auteur et par M. Serville, en seront écartées, où bien les caractères que lui assigne ce dernier (t, XXII de cet ouvrage) doivent être modifiés. ( 260 ) neata, id., semipunctata, id., maura, id., albo-li- neata, Lat., ete.; dans le genre Cydnus, le tristis de Fab., d’une grosseur plus considérable, et une espèce nouvelle de très-petite taille. Parmi les Pentatoma, ou- tre plusieurs espèces nouvelles on remarque le P. ni- gricornis, Fab., le festiva, id., l’ornata, id., bacca- rum, id., prasina, id. Les Coreus sont le C. scapha et hirticornis de Fabricius. Les Lygées ne nous offrent que des espèces connues du midi de la France; les Pachymè- res, plusieurs nouvelles espèces et le Pach. quadratus, Fab. (Lygœus). Les Réduves sont augmentées de deux espèces nouvelles, et le genre Miris se compose d’une jolie suite d'insectes inédits. Les fleurs donnent au milieu de l’été de nornbreuses variétés du Cercopis sanguino- lenta, Fab. Parmi les Hémiptères de Morée, les Cigales sont ceux qui jouent le plus grand rôle. Il n’est presque point d’o- livier et de mürier, les deux arbres les plus communs dans le pays, qui n'en soient couverts ; partout on est étourdi de leurs cris perçans et continus, qui se font en- tendre pendant la plus grande partie du jour. Tout le monde sait comment ces insectes se taisent lorsqu'on les approche et avec quelle promptitude ils échappent à la main de celui qui veut les prendre. Leur couleur, peu différente de celle des arbres sur lesquels ils se posent, les rend difficiles à apercevoir, et ce n’est qu’en res- tant quelques instans dans uneimmobilité complète qu'on peut les découvrir ; alors ne se croyant plus en danger, ils recommencent le chant qui doit les trahir. Les gros- ses espèces de Morée sont la Cicada plebeia et orni de ( 261 ) Fab., toutes deux fort communes ; les petites sont tout- à-fait nouvelles et un peu plus rares. NÉVROPTÈRES. Nous citerons parmi:les insectes de cet ordre une es- pèce d’Agrion qui se tient à l'ombre le long des ruisseaux dans toute Ja Morée ; le mâle est d'un beau bleu et la fe- melle brune, bronzée, avec les stigmates blancs; plu- sieurs espèces du genre Zibéllula proprement dit, dont quelques-unes nouvelles et d’autres tout-à-fait inédites, voisines de l’Ægr. puella, Fab., espèce qui avec cette dernière formeront un genre séparé. Dans toutes les plaines, et principalement dans celle de Modon, on trouve au mois de mai le joli insecte connu sous le nom: de Nemoptera Coa, déjà rapportéret décrit par Olivier. Cet insecie est remarquable par son vol lourd qui-permiet presque de le prendre à la main; onen fait lever beaudotip en se promenant dans les liéux où la vé- gétation. ést «épaisse, et ces insectes. ressemblent alors à des morceaux de gaze que le vent promène en l’air; st se posént fort souvént. | | On rencontre danses lieux secs et un peu élevés deux espèces du! genre Myrméléon ; l’une d'elles, de grande taille, connue sous le nom de M! Libelluloïdes ; Fab., habite; plus ordinairement les lieux élevés et'arides, et la lisière. des bois dans le mois de jnin, et se repose sur les plantes d’où elle s'envole aussitôt qu'on s’en appro- che; son vol est assez rapide, mais court. La seconde, plus petite, se plaît davantage dans les vallées. Olivier parait avoir rencontré cette dernière dans les îles de l’Ar- ( 262 ) chipel. Les insectes de eet ordre les plus remarquables sont deux espèces nouvelles du genre Ascalaphe ; elles sont rares toutes les deux et paraissent en mai à quelques jours d'intervalle. HYMÉNOPTÈRES. … L'ordre dés Hyménoptères nous offre dans sa première famille, les Tenihrédines, plusieurs espèces nouvelles des genres Tenthredo, Allantus, Selandria, Hyloto- ma, et plusieurs déjà connues, telles que la 7. Rossi, Panz. , T. rustica, Fab., Cladius difformis, Vatr., Amasis lœta , Leach, etc. Il n’est pas besoin de dire que les familles d’Ichneumonides et de Bracomides , les Cynipsaires et Chalcidites sont en grañdé partie diffé- rentes des nôtres, quant aux espèces. Les Chrysis sont dans le mème cas ; ce genre se compose de. petites es- pèces propres à la Moréé et d'autrés du midi de Europe. : Parmi les Fouisseurs , on remarque une belle et grosse espèce de Pompilus, voisine de l’annulatus ; Fabr., qui se rencontre dans les endroits sablonneux , creusant la terre pour y déposer ses œufs .(r) deux espèces de Mutilles, Vune, aptère, fort distincte de lEuropæa , Fabr. ; l’autre, aïlée ; fort belle; décrite par Rossi, sous le nom de stridula (o): Les Scolies sont la Se. 4-punc: tata; Fabr., et une autre qui n’a plus que deux taches, qui n’en est peut-être qu'une variété ; enfin une troi- (1) Cette même espèce se trouve en Arabie ; j'en possède un individu de cette localité. M. Savigny l’a rapportée d'Egypte. (2) Tiphia stridula, Ross,, Fn. Etruse. Mutilla stridula, 1,, Mant. Ins. j ( 263 ) | sième espèce tout-à-fait nouvelle, toutes trois faisant partie d’un genre détaché des Scolies ; de plus une grosse et belle espèce de ce dernier genre qui avoisine l’A/æ- morrhoidalis , Fabr. Elle se trouve aux moïs de mai et juin sur les fleurs. Une belle espèce d’Ammophile , dont les côtés sont du plus bel argent, se prend à la même époque , ainsi qu'un Sphex nouveau et le Pelopæus spirifex , insecte répandu dans tout l’ancien continent. Les genres Larra, Gorytes, Cerceris, nous ont aussi donné quelques espèces nouvelles. Outre nos Guëpes de France , une espèce de la plus grande taille , déjà rapportée par Olivier (1), est assez commune dans le mois de juin, ainsi que le Polistes gallica, Latr. Les genres Fumenes et Odynerus sont composés d'espèces différentes des nôtres. La famille des Mellifères nous présente d’abord des espèces semblables aux nôtres dans les genres Prosopis, Halictus, Andræna , dont quelques -unes propres au midi de la France et une partie absolument nouvelle. Dans ce dernier cas, sont les genres Chelosioma , Os- mia, Saropoda , Anthophora, etc. Une belle espèce d’Abeille maçonne, qui rentre dans un genre formé ré- cemment sur celles de France et de Sicile , et qui diffère également des deux , habite les rochers aux alentours du vieux Navarin; cllé sort dès le mois d'avril. Quel- ques-unes des Nomades de Morée sont déjà connues , d’autres sont nouvelles, ainsi que Enr espèces. de Melecta et Eucera. L’Abeille domestique sy rencontre aussi et la variété décrite sous le nom d’australis par (1) C’est l’orientalis de cet auteur, Enc. méth. , art, Guère. | ( 264 ) M. Latreille. Nous n’ayons pu nous procurer que des Ouvrières , ce qui empêche de constater si ces deux va- riétés résultent de la même espèce. Les ruches, comme on Je présume , sont fort rares en Morée à la suite d’une longue guerre ; les Abeilles font leur miel dans quelque creux d'arbre où les hommes ne vont point leur ravir le fruil de leurs travaux. Nous avons observé près des ruines de Messène des ruches abandonnées qui n'étaient formées que d’ un tronc d’ arbre creux posé à terre, et recouvertes d’un morceau de bois ; une ouverture avait. été pratiquée au bas pour l'entrée et la sortie des Abeilles. Où ne trouve guêre de miel. en ce moment que dans les montagnes du Taygète ; il est d’un goût plus mique que le nôtre. LÉPIDOPTÈRES. 4 est ici que l entomologie de la Morée se montre le plus pauvre. Les espèces de ce pays qui ne se trouveht pas en France sont en ‘nombre extrèmement petit, et l'on peut S ’étonner à juste titre de ne pas retrouver dans cet ordre la même répartition que dans les précédens. Le genre Papillon se compose de trois espèces, le Podatire, V’Alexanor et le Machaon ; le genre Coliade, de deux autres : ; la Cléopatre, assez commune dans le courant de lé été dans les endroits secs et un peu élevés , et la C. edusa ; qui se rencontre dans les plaines. Les Pieris brassicæ » Crategi, et daplidice sont également com munes , ainsi que l’ausonia du midi de la France ; Je rapi. et le cardamines des environs de Paris. Les Sa- iyres , semblables aux nôtr es, mais seulement plus gr OS et mieux colorés , sont l’Æermione, le Semele, le Me- ( 265 ) gara , le Satyrus hirta, de M: Boisduval ; qui se trouve en Hongrie, et le Psyche du midi de la France. En Argynnes, nous avons recueilli la Phébé et la Dydime avec une variété de cette dernière espèce. Les Vanesses sont le morio, VF. album, Vurticæ , Vatalanta et enfin le cardui, si communs'touié l'année. Parmi les Po- Iyommates, nous distinguerons une jolie espèce, voisine, mais distincte du À. virgaureæ ; qui se rencontre aussi sur la côte d'Asie (1). Les autres espèces sont l’alexis, l'agestis, le spini, de phlæas, le telecanus du midi de la France, lÆgon , l’alsus , le syllorus. Les Hes- péries se réduisent à l’/Æ/esp. malvæ, des environs de Paris, l’Æesp. orbifér ,, qui sé wouve: en Hongrie: et l'esp. linea. Le Sphinx du laurier rose se troûve en grand nombre en, Morée; la cchenille:.se prend: dans: l’arrière-saison. Une autre «espèce du même genre es l’Euphorbiæ des environs, de Paris , et plusieurs autres: également «on- nues (2). La Sesia vespiformis et la Zygæna punetum sont propres:également à la Frairee et àla Morée: ::: 04 -On prend abondamment au mois d'octobre la: Cithosa pulchella du midi de la France. Lies Chelonia Mendica, Hebe et Villica paraissent ün peu plus tôt. On ren- contre également le Cienicera australis d'Autriche; les Noctua meticulosa, solaris evarmigera ; celle-ci semble se trouver dans les quatre parties du monde. La Noctua tyrrhea est commune dans Archipel, ét venait se-po- ser le soir sur notre bâtiment au mouillage | dont les (1) M. Lefebvre Pa rapportée de Smyrné. (2). Ces Sphinx ont le même nombre de pontes qu'aux environs de Paris. . ({ 266 ) lumières les attiraiént, Enfin} quelques Teignes , parmi lesquelles la Parasitelle, le Bothrys hybridalis et quel- ques Phalæna, entre autres la bilineata et la citrago , sont aussi communes qu'aux environs de Paris (1). DIPTÈRES. Nous arrivons à un ordre où nous retrouvoris une proportion plus satisfaisante d'espèces nouvelles. En tête nous placerons un Culex, fort commun, qui est un vrai fléau pour les voyagèurs (ce n'est pas le C: pipiens de Linnée), et plusieurs Tipules nouvelles, le Bibio hortu- lanus des environs de Paris, et deux autres nouveaux , quoique voisins. La famille des Asyliques se compose d’un grand nombre d'espèces des genres Dasypogon et Asyle, qui presque toutes sont nouvelles ; celle des Empidées , de quatre espèces inédites du genre Æmpis, de deux autres dans le genre Æilara et quelques-unes qui ne paraissent point rentrer dans les divisions établies par Meigen. Le genre Bombille est également augmenté de deux espèces nouvelles , et l’on retrouve en Morée le B. concolor des environs de Paris et le Mulio obscurus , Meig. Nous citerons aussi le bel insecte connu sous le nom de Fal- lénia fasciata, Meig. ; des espèces nouvelles des genres Tabanus et Hæmaiopota, et une superbe Pangonia, très-voisine de la narginata de Barbarie. Entre les Némotèles et les Oxycères vient se placer un insecte qui doit constituer un genre nouveau; il difière (1) La série des espèces de Lépidoptères que l’on trouve en Morée eût élé beaucoup trop longue ; je n'ai cité que les principales espèces. | ( 267 ) de l’un et l’autre genre par la trompe, la forme des antennes et la position de ces dernières. Il se trouve sur les fleurs au mois de maï en assez grand nombre. Nous avons également recueilli plusieurs espèces nou- | velles dans les genres Syrphus et Eristalis, et nous avons trouvé les Syr. pyrastri et balteatus de Fabri- cius, et une belle espèce de Conops tout-à-fait nouvelle. Nous ne pouvons entrer ici dans le détail qu’exige- rait l’énumération des Muscides qui vivent en Morée; nous mentionnerons seulement quelques jolies espèces et d’autres de la plus petite taille dans les genres Te- phritis de M; Latreille, Æ{nthomya du mémé‘auteur 3 Platystoma et Mycropera da même ; quelques Scato- phaga nouveaux et la Seybalaria des auteurs. Enfin de nombreuses espèces du genre Musca de M: Latreïlle, qui seront réparties dans les genres ZLucilià, Chlorops , Corella , Scintillia , Antidulina et uutres de M: Ro- bineau-Desvoidy, nous entraineraïent trop loin ; il suffit d’avertir que beaucoup d’entre elles 'sont déjà connues. Une Æchinomiacommune en France, £. fera, Fab, se trouve aussi en Morée; lé genre Gymnosoma nous à fourni une espèce nouvelle , Voisine du rotundata des auteurs. | 3 tel °eEi für 1" SF UT L'Hippobosque qui tourmêénte nos chéyaux e en F rance est l’analogue de celle de Morée, ie PHArA de M, Latreille. ( 268 } ( OgsErvarions sur le genre Anacardium et les nouvelles espèces qu'on doit y faire entrer ; Par. M. Auc. pe Sarnr-Hiraire. L'Anacardiim Occidentale, L., fut une des premières plantes brésiliennes qui excitèrent l'attention des Euro- péens, et c’est, Jusqu'ànos jours, l'unique espèce du genre Anacardium qui ait été signalée par les botanistes. Com- ment, en.eflet.| en aurait-on connu d’autres ? il n’est que _ cette espèce qui croïsse dans les forêts du littoral du Bré- sil (1}, et, pendant long - temps, on ne put observer que quelques-unes,des productions de Ja côte. Enfin il arété permis aux étrangers d'explorer les pays découverts de l’intérieur, et un monde nouveau s’est offert à l’admira= tion et aux recherches des naturalistes. Non-seulement ils v.ont découvertune foule de genres nouveaux ; mais encore ils ont vu avec étonnement les genres déjà coni nus se reproduire avec d’autres formes: Les flèurs des plus grandees lianes se sont retrouvées avec de Keno has to D br r: alle (1 53 J’ai parcouru le Brésii depuis le 130 lat. S. environ jusqéau Rio de la Plata, et nulle pant je n’ai trouvé 14. Occidentale à l'état sauvage, ou du moins les individus que ÿ ’ai observés Fi 'ont paru avoir été plantés de la main des ‘hommes. ‘Le célèbre voyageur bourguignon Jean de Lery , qui visita le pays de Rio de Janeiro en 1557, parle cependant ( V’oy. Bres., 3° éd., p. 192) de l’Anacarde comme d’un arbre commun. D’après cela , il faudrait croire que ce végétal a été détruit, dans les en- | droits de la province de Rio de Janeiro où ii croissait naturellement, ou plutôt que, dès le temps de Jean de Lery, il avait déjà été planté par les Portugais sur le littoral de Rio de Janeiro, comme Lery dit (4. c., 196) qu’ils y avaient planté les citronniers et les orangers, ( 269 ) modifications sur des tiges parfaitement droites , à peine hautes d’un pied ou deux, et il a fallu admettre des ar- brisseaux et des sous-arbrisseaux dans des genres où jusqu'alors on n'avait compté que de grands arbres. De ce nombre est l’Ænacardium. L'espèce connue est un arbre d'une grandeur moyenne dont on peut faire des planches , et qu'on à même em- ployé dans la construction: Au contraire; les trois Ana- cardes que j'ai trouvés dans les campos sont l’une un sous-arbrisseau ; l’autre un arbrisseau de deux à trois pieds, et le troisième un arbre petit et tortueux. D’ail- leurs les trois espèces des campos et celle des boïs ont également des feuilles glabres , très-obtuses , rétréciesà la base et munies de fortes nervures parallèles ; leurs fleurs sont également disposées en panicules terminales et glomérulées à l'extrémité des rameaux de la panicule ; enfin leurs fruits ont les mêmes propriétés et peuvent être employés aux mêmes usages (1). Ici s'élève une question importante. Les espèces naines des campos sont-elles toujours réellement distinctes dés espèces gigantesques dont elles se rapprochent et qui croissent dans les bois? Celles-ci, plantées dans les campos ; beaucoup moins humides et moins abrités que les forêts, prendraient-elles des dimensions plus petites en modifiant leurs divers caractères ? ou les premières, semées dans des terres humides et boisées, s’élanceraient- elles davantage, se revêtiraient-elles d’une écorce moins subéreuse et d'un feuillage plus lisse ? Des expériences longues et difficiles à faire pourraient seules résoudre (x) Cela est vrai, du moins, du fruit des 4. humile et nanum. Je ne sais rien de celui du curatellæfoliumi. ( 270 ) cette question. Dans l’état actuel dé la science, nous devons distinguer trois espèces d'Anacardes appartenant aux pays découverts et également connues des habitans de l’intérieur du Brésil sous le nom de cajueiro do campo, qui empèche de les confondre avec l'espèce des forêts (cajueiro do mato ). La première ( ÆAnacardium humile ) très - commune dans la partie orientale du Sertäo ou Desert de Minas Geraes, est un arbrisseau rameux, haut de deux à trois pieds. Elle diffère encore de |’. Occidentale par ses feuilles oblongues-cunéiformes, par ses fleurs un peu plus grandes, ses étamines au nombre de sept, son ovaire pubescent d’un côté. Ses fruits sont, m’a-1-0n dit, plus petits que ceux de l’occidentale (1). (1) Dans l’intéressante relation de leurs voyages, MM. Spix et Martius disent ( Reis. 314) que , « parmi les buissons qui s'élèvent cà « et là dans les campos de Minas, l’Acajou nain ( Ænacardium hu- « mile) présente une des formes les plus caractéristiques. » Et, dans son éloquent discours sur laspect de la végétation de tout l’empire du Brésil, M. Martius en particulier ajoute ( Phys. Pflan., 24) que « quelquefois d’épais buissons d’arbrisseaux réunis (carrascos ), tels « que le Mate qui donne le Thé du Poraguay, un petit Acajou (4. Au- « mile), des Myrtes, des Cassias , des Croton , s'étendent au loin dans « les campos , et ressemblent, agités par le vent, à une mer de ver- .« dure. » M. Martius ne fait d’ailleurs connaître par aucune description, par aucune phrase , la plante qu’il a eu en vue, et on pourrait appli- quer le nom qu’il indique à peu près également à l’espèce à laquelle je conserve le nom d’humile , et à celle que j'appelle nanum. En pareil cas, M. de Candolle , le législateur le plus sage et le plus logique de la no- menclature des plantes, veut (T'héor, élém., 2e é4., 282) que l’ou regarde uv nom comme absolument nul ; et peut-être devrais-je me conformer à cette loi. Cependant comme il me paraît assez vraisem- blable que M. Martius , ayant lintention d'indiquer une plante carac- téristique , aura plutôt choisi mon 4, humile que mon 4. nanum, et Cam) La seconde espèce (Ænacardium nanum) se trouve abondamment dans plusieurs des campos du midi de la province de Goyaz, et, suivant les manuscrits de l'abbé Vellozo de Villa Rica, dans ceux dé Minas Gvraëes (1). Ses tiges , hautes d’un pied à un pied et demi , droites , parfaitement simples, grèles , striées, très-légèrement pubescentes , sont réunies en touffes. Ses feuilles sont oblongues , plus étroites que celles de toutes les autres espèces , et ont des nervures arquées. Ses panicules sont courtes, resserrées , à rameaux pubescens. Ses éta- mines sont au nombre de 7 à 8. La troisième espèce ({nacardium curatellæfolium ), qui croît sur les plateaux élevés du midi de la province de Goyaz, est un petit arbre tortueux, à rameaux étalés. Ses feuilles ressemblent beaucoup à celles du Curatella que d’ailleurs l’un et l’autre nom se trouvent fixés aujourd’hui par les descriptions et les phrases que j’y attache, j’ai cru pouvoir sans beau- coup d’inconvéniens admettre le nom d’humuile. Observation. Je dirai, en passant , que le #ate dont parle le savant Martius, dans le passage: cité plus haut , est sans doute l’un des faux Mate des Mineiros ; çar je ne crois point que l’on trouve dans les car- rascos l'arbre qui fournit le véritable Thé du Paraguay ( Ilex Para- guariensis, ASH.), sur lequel je me propose äe publier un Mé- moire dont les dessins sont déjà en partie tracés. (1) Il est impossible de se méprendre sur l’identité de 4. nanum avec la seule espèce désignée dans les manuscrits de Vellozo comme croissant dans les campos de Minas. Voici en effet comment le botaniste brésilien caractérise son espèce : Ænacardium foliis subouneifor- mibus , coriaceis, magnis , glabris ; floribus fastigiatis , terminalibus ; caule brevissimo , suffruticoso. Dans une des copies de Vellozo, cette même espèce est indiquée comme annuelle , et effectivement il est bien clair que , sielle est vivace par ses racines, elle ne saurait du moins fleurir qu’une fois. (272) Sambaiba, ASH. ; elles sont ovales-arrondies, fort larges , dures, cassantes, soutenues par un pédoneule fort court, plus élargi que celui de toutes les autres espèces ; ses panicules sont grandes , très-étalées , à ra- meaux épais et pubescens ; ses fleurs sont sensiblement plusgrandes que celles de l’Ænacardium Occidentale et réunies en glomérules plus épais. Si j'avais à caractériser en termes techniques les quatre espèces actuellement connues, je le ferais de la manière suivante : À. OccinenrALe ; caule arboreo ; foliis obovatis ; pa- nicuiæ ramis tas . bonbons: ; floribus sæpiüs decandris (1) ; ovario Fe À. CURATELLÆFOLIUM ; caule srl. parvo, retortos; foliis rotundato-obovatis, latis, duris, fragilibus ; pe- dunculo brevi, lato ; pauiculæ ramis patentissimis ; pu- bescentibus ; Apripies Lt on ovario hinc puberulo. À. HUMILE ; Fa (dicsceptes. ramos0 ; foliis oblongo- cuneatis : “asie a ramis ascendentibus, glabriuseulis ; floribus 5-andris; ovario hinc pubescente. À, NANUM ; caule suffruticoso , simplici } canaliculato, vix pubescente ; foliis oblongis , curvatim nervosis ; ; pa- niculà brevi, coarctatà, pubescerité", floribus 7- -8-andris. (a) Je suis fort porté à croire qu'il né faut pas attacher une très- grande importance au nombre des étamines: On voit que moi-même j'en ai trouvé 7 à 8 dans l’4. nänum ; Rottboll en attribue 8 à 10 à |A. Occidentale, et Sprengel place cette espèce dans l’ennéandrie. Enfin Vabbé Vellozo de Villa Rica dit dans ses manuscrits qu’À a vu chez un Ænacardium , qui, comme je Vai dit , ne peut étre que le nanum , 6-9 étamines , dont une ou deux plus grandes. (295) Ïl est à remarquer que l'espèce des campos qui se rap- proche le plus, par son port, de l”4. Occidéntale est celle dontles échantillons desséchés ressemblent le moinsà ceux de ce dernier arbre ; et au contraire on confondra très- facilement dans les herbiers les 4. Occidentale ethumile, espèces que le dernier esclave du Sertào distinguera sans peine dans leur pays natal. Ceci prouve qu’il serait bien à désirer, comme on l’a déjà dit , que les plantés exoti- ques pussent être décrites par ceux qui lés ont recueillies ; car, quelque immense que soit la supériorité de ceux qui décrivent des échantillons secs, ils n'indiqueront jamais ce qu'ils n’ont pas vu, et de simples fragmens pourront quelquefois les faire tomber dans de graves erreurs (a). J'ai peu de chose à À ajouter aux caractères que les auteurs ont assignés au genre Æ{nacardium. J'explique- rai seulement de quelle manière le fruit prend cette forme singulière que tout le monde lui connaît. Dans les A. Occidentale, humile et curatellæfolium, j j'ai trouvé un ovaire irrégulièrement orbiculaire, un peu com- primé , un peu plus élevé d’un côté que de l’autre, uni- loculaire et monosperme. L’ovule est suspendu à un cordon ombilical assez long qui naît un peu au-dessus du fond de la loge ; de la base même du péricarpé , au côté de celui-ci le moins élevé. Pendant la maturation, (1) C’est ainsi que’, sur la seule inspection d’un échantillon du Mu- séum de Paris , un des botanistes les plus illustres de notre âge a décrit comme une liane une plante dès campos du Brésil, à tige parfaite- ment droite , haute de 12 à 15 pouces, l’Echites longiflora, Desf. C’est une erreur sans doute ; mais cette etreut fait houneur au savant qui Pa commise , car elle était fondée sur les analogies les plus plausibles ; et celui-là seul pouvait la faire éviter qui aurait observé Pespèce dont il s’agit, dans son pays natal. XXII. 18 (274 ) le pédoncule, se dilate et devient, comme l’on sait, co- mestible. L’ovaire prend un accroissement très-inégal ; le côté qui renferme/le cordon ombilical reste fort petit ; le côté opposé où est logé l’oyule se dilate avec ce der- nier; il s'élève au-dessus de l’autre , .et le dépasse de plus de moitié. Tandis que s’opèrent ces changemens, le style devient 1out-à-fait latéralet, lors de la maturité, l’ancien sommet de l'ovaire se trouve indiqué par la trace de la base du style, à la partie la plus rentrante du fruit devenu réniforme (1). ë L Mémorres sur la famille des Chénopodées ; Par M. Arrren Moquix. AVANT-PROPOS. La famille des Cliénopodées ést sans contredit une des moins connues du règne végétal. Peu de botanistes (1) La noix des différentes espèces d’ÆAnacardium renferme dans le tissu de son enveloppe un suc résineux, inflammable , inodore , d’une couleur brune, et d’une saveur âcre extrémement caustique. L'existence de ce suc et sa propriété caustique ont été remarquées par tous les bo- tanistes , et par la plupart des médecins qui se sont occupés des plantes usuelles ; mais jusqu’ici personne n’avait étudié d’une manière spéciale les caractères de cette substance. M. Jozé Agustinho Vieira de Matos, natif de Minas Geraes , l’a examinée sous tous ses rapports, et vient d’en faire le sujet d’une dissertation inaugurale. Cette substance, isolée des autres principes que renferme la noix, tels que l’acide gallique, le tanin et une matière gomo-résineuse , analogue à celle qui découle du tronc, cette substance , disons-nous, est liquide à la température de (ay) se sontoceupés de son étude ; les sections sont arbiträire= ment distribuées , beaucoup de:genres mal circonserits, et la plupart des ‘espèces imparfaitement décrites. Plusieurs causes ont contribué à détourner de cette famille l'attention. des observateurs. Ce sont: la peti- vesse extrême des organes de la reproduction et l'em- barras de découvrir pour chaque coupe générique des modifications de structure bien tranchées ; la grande rés- semblance des espèces et les nombreuses variétés de cha- cune; la confusion qui règne dans les ouvrages généraux, et le petit nombre des Chénopodées réunies dans les herbiers. : Ajoutons à ces difficultés déjà très-grandes, que es 154 0 cent. , presque inodore , d’une couleur brune, et d’une saveur extrêmement caustique sa pesanteur spécifique est de 1,028 ; elle est insoluble dans l’eau ; très-soluble dans l’éther sulfurique. et dans l’al cool ; les acides nitrique et sulfurique concentrés la décomposent. Lors- qu’on la met en contact avec une dissolution concentrée de potasse, elle s’y dissout sans se transformer én savon, ce qui la distingue des huiles fixes et volatiles; enfin elle imprime aux tissus végétaux wüné couleur brunâtre ineffaçable. Lorsqu'on l’applique sur la peau pendant 18 à 24 heures , elle occasione une inflammation très-intense , et donne lieu à un développement dé vésicules , en déterminant des FAR analogues à ceux que produisent les canthärides , avec cette différence cependant , qu’on n’observe pas de réaction sur les voies urinaires. D’après diverses considérations médicales et quelques expériences rela- tives à l’usage de la substance dont il s ‘agit, M. Vieira pense que dans beaucoup de cas on peut avantageusement l’employer à lPextérieur comme vésicante. On me saurait trop louer M.Vieira d’avoir choisi pour objet de ses recherches une des productions de sa belle patrie; Son travail peut faire espérer que , lorsqu'il sera de retour dans la province des Mines , il contribuera à y répandre le goût de l'instruction. et à faire connaître les richesses que la nature a prodiguées à cette contrée intéressante, ( 276 ) végétaux ont. des formes peu gracieuses, des fleurs sans éclat, des fruits sans apparence ; que plusieurs sont inu- üles et d’autres même nuisibles à l’homme ; enfin que les groupes principaux se présentent avec une sorte de physionomie monotone peu faite pour exciter la curio- sité des botanistes. EF La famille des Chénopodées renferme ééhcalisut un certain nombre de végétaux qui méritent de fixer notre intérêt. Les feuilles douces et émollientes de plusieurs espèces.sont très-propres à la nourriture de l’homme et à celle des bestiaux. Tout le monde connaît les Épinards, les Bètes et les Poirées. On cultive dans nos potagers plu- sieurs Arroches.et certaines Anserines. Les habitans du Chili se nourrissent avec les graines du Chenopodium quinoa., les Indiens avec les: Baselles , et. dans-tous les pays maritimes on mange les Salicornes, les Anabases et les Kochia. Un Kochia est employé à des usages domes- tiques en [talie, et un -diriplex à la formation des haies en Provence. Des propriétés vermifuges ont été recon- nues dans le Chenopodium anthélminticum, et des ver- tus légérement purgatives ou vomitives dans l’Arro- che des jardins. Enfin la médecine a préconisé dans certaines circonstances l'usage de certaines Chénopodées françaises ou étrangères qui exercent sur l’économie animale des actions anti-spasmodiques et toniques. Persuadé que les productions de la nature qui flattent le moins nos regards méritent autant d’être étudiées que ses œuvres les plus brillantes, nous avons entrepris une Monographie complète de la famille des Chénopodées. Plusieurs botanistes recommandables ont eu là bonté de nous communiquer des espèces rares ou des observations (377) 3 précieuses. Ces savans voudront bien agréer ici le té- moignagé public de ñotré sincère réco nnRissdnee 7" Nous commencerons par étudier les Suæda de Forskahl et les genres qui ontiété confondus avec eux. Nous exa- minérons .ensuitetle joli groupe des Kocha de Roth; plus tard les Chenopodium et toute la section à laquelle ils appartiennent: Dans d’autres Mémoires, il sera traité des Soudes, des Anabases et des Polycnèmes de Pallas ; enfin des Baselles et des'autrés genres de la famille. L’essai que nous donnons aujourd'hui au PMbc pré- sente des détails sur les organes dés Suæda ; nous + com- parons ces plantes avec les Chénopodées les plus oi- sinés; nous donnons ensuite les Caractères qui sont propres aux différens genres dont se compose. à pré- sent ce pelit groupe ‘naturel , et nous termiinons par une revue générale des espèces. Comme sl A CA été impossible de voir toutes les” plantes signalées | par les uteurs et dé consulter Lous les ouvrages, cette dernière partie de notre travail doit être regardée plutôt comme une esquisse monographique que comme une mO- { re L DATI IEEE ographie PRE Ç PA ta cÙ ( 278 ) PREMIER MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES CHÉNOPODÉES. Essat MONOGRAPHIQUE sur: le genre. Suæda et sur les Chériopodées les plus voisines. 1: ( Brésenté à l’Académie royale des Scierices , le 6 juin 183r.) … Histoire. Un petit gr Bite de plantes de la famille des Chénopo- dées constitue le genre Suæda. Les espèces qui le for- ment avaient été placées indistinctement par Tournefort, Linné et la plupart des. auteurs modernes tantôt parmi les Chenopodium el tantôt, parmi les Salsola. Haller et,Zinn (1) reconnurent les, premiers que l'An- serine élevée-et la Soude :frutiqueuse méritaient d'être distinguées des autres plantes de Ja famille. Ils les réuni- rent. sous le nom de Lerchia (2); mais ce nouveau.genre qui correspond au groupeque nous allons étudier dans ce mémoire, était mal circonscrit, puisque le Chenopodium maritimum, si rapproché des deux espèces qui viennent d'être mentionnées, avait été laissé par ces auteurs parmi les Anserines, Plus tard Forskahl (3), ayant découvert en Égypte plu- sieurs Chénopodées littorales avec le port de l’Anserine (x) Hall., Comm. Soc. Gott., 1951, p. 223 (ex Zinn.). — Zinn., Cat. Plant. Gott., p. 30. (2) Quelques auteurs écrivent Lerchea. Linné a fait un autre genre sous ce dernier nom. (ant. 25.— Gen. Plant, éd. Schreb., no 1107.) (3) Flora Ægypto-arab., p. 69. ( 379 ) | maritime, proposa l établissement du genre Suæda (1); cependant il ñe lui donna poiit de’ caractère ; quoiqu'il eût décrit avec beaucoup de soin les principaux traits de l'organisation des éspèces ég gyptiénnés. | *'Gmelim admit lé genre Sucædla dans son édition du Rè- gne végétal; en méme témps il lé caractérisa d’une ma- uière si imparfaite, que sa phrase latine pouvait se rap- porter également à plusieurs génrés de là famille des Ché- nopodées (2) aussi Lamarek lui atsil fait le reproche d'avoir in$éré dans sà compilation un genre qui, suivant le célèbre botaänisté français, serait un double emploi du genre Salsola (3). ù La flore &'Égypte, dont nous sommes redevables au zèle infatigable du professeur Delile, a consacré lé genre de Forskahl; mais; comme son prédécesseur, cé savant bo- taniste n’a point cherché à faïré connaître les Suæda par quelques signes distinctifs (4). Pallas confondit ces plantes avée les Kochia de Roth, et montra qu'il était loin d’avoif assez éxaminé leur NE à particulière (5). M. a paraît avoir (a) Genus a clar. Forskal constitutum , a voce arabicà, soud, souyd, quam sæpè audivi de plantis generis salsuginosis, exempli gratià, de Salicornià strobiluceä, (Delil., For. Egypt. Il. , p. 9.) — Les Sali- cornes qui se trouvent sur nos côtes méditerranéennes ont reçu, dans l’idiôme languedocien, une dénomination qui diffère péu du nom db. On les appelle S'onsouire , SAR OBLTEN et Sousouyda. (Vid.. Magnol, Sauyages et Gouan. ) (2) Cal. carn. 5-fid. Cor. o! Sem. 1. (Syst. nat., ed. 13, t, II, p. 3174) / (3) Obs. sur & Syst. nat. de, Gmelin dans les Actes de la Soc. d’Hist. nat. de Paris, t. 1, p.84. (4): For. Egypt Alustr., p. 8. (5) Llustr. Plant. Amp. cogn. bi ; 1803. { 280 ) pénétré plus avant dans l'étude des organes de la fructi- fi cation, lorsque, sous le nom de Cochliospermum, il a voulu fonder un nouveau genre (1). | Les botanistes modernes, ayant observé. que. les carac- tères des Sucæda proposés :par les auteurs, étaient insufli” sans, et que même ils étaient Suis dans plusieurs Flores, ayant négligé de découvrir eux-mêmes des différences assez notables pour séparer ces plantes des Anserines.et, des Soudes, ont placé ces végétaux à la fin des Salsola, comme une partie mal connue de ce genre, ou, bien ils ont continué à les réunir avec les Salsola et les Cheno-! podium. | Frappé du port singulier du groupe, > Subila) nous avous cherché si ,. dans, l’organisation .Jdes : plantes: qu'il embrasse, il n'existait pas. quelques | imodifica- tions particulières de, structure qui, fussent .en. râp- port avec les formes extérieures et quilpussent motiver le rétablissement d'un genre qui nous paraît très-naturel. Nous avons reconnu que plusieurs parties, parmi lesquel- les nous devons surtout signaler la graine, fournissaient des caractères bien Lranchés. F5 i Vrt2110 : 2410 : tf#5l # li ya y f rar 4 tré Loti t sp Or ganes. we la nutrition. . 3 cu ire t st ve, DOC, AMEN BTE ET 129 tuf | f Ares. Les Suæda sont des végétaux à tige lignéuise où herbacée, droite ou diffuse, qui vivent sur les bords, de la mer ou des lagunes. Tous peuvent donner, par, l'in- cinération l’alcali vulgairement connu sous la dénomi- nation de soude; maïs comme cette dernière substance (1) Ce genre a été cité par Sprengel, Syst. eget.,; L; p:0322. — M. Sprengel a réuni plusieurs Suædaavec les Enchylæna KR Br, ( 281 ) est en quelque sorte accidentelle dans leur tissu, la soude disparaît insensiblement, quand on cultive les espèces loin des marais salés; un autresel vient alors s'établir dans le parenchyme de la plante, et celle-ci cesse d'offrir: la saveur particulière dont jouissaient tous ses organes {(r): Le mème port.se fait remarquer/dans tous les Suæda ; et ces plantes forment ainsi, commenous l’avons dit plus haut, un petit groupe naturel. La grande ressemblance des espèces rend bien difficile l'appréciation de leurs ca- ractères distinctifs ; aussi règne-t-il une grande confu- sion parmi celles qui sont Éparses dans les écrits des dif- férens auteurs... …, | ns Lérad .Feurzzes. Les Gilles 2. Sédéicobt très-nombreu- ses, rapprochées , alternes ou éparses, et sessiles. Leur parenchyme est charnu, gras et succulent. Leur forme est cylindrique ou.vermiçulaire ; excepté dans une seule espèce (S: vermiculata Forsk.), chez laquelle on-les voit obovées, globuleuses et presque semblables à celles du Sedum album, (2). L'extrémité,des. feuilles. est obtuse et rarement pointue. Dans le Suæda setigera (Chenop! setigerum. DC, ).on trouve. à cette ‘extrémité. un: pêtit prolongement qu'on.prendrait au premierabord pour un poil ou.une soie 5: mais, il n’en est point ainsi. M. le pro- fesseur: Delile a obseïvé que cette parle sétiforme était due. à une portionide l'épidermede la pointe de la feuille (1) Voyez DC., D di sûr les Prop. des plantes, éd. 2, P. 243. (2) M: Delile a placé dans:sa Flore ; sousile nom de Suæda pinnati- fida, une petite plante à, feuilles pinnatifides , trouvée aux environs d’Alexandrie par Olivier. Cette espèce appartient au genre Tetradiclis, Stev., Joy. Zieb., Flor. taurico-caucas. , t. À, p. 277 et 648. M. De- lile reconnait lui-m Bésdé la vérité de ce rapprochement dans la nouvelle édition de son ouvrage. ) ( 385 ) qui se desséchaït éus’aflaissait lorsque, par leflet de l'é- vaporation, le parenchyme dimiriuait de volame et rede- | venait moins long que l'enveloppé (1 Y. Cétié observation explique pourquoi le filet du Suæda seligera se ren- contre principalement sur les feuilles les plus anciennes; elle explique aussi pourquoi cértdins individus , soumis aux circonstances les plus favorables à Ja végétation, $c présentententièrenent privés de poil, Le Süæda setigera n'est pas ai resté la seule espèce dont l'épiderme dessé - ché se convertisseen soie. Oh remarque également une petite pointe terminale, produite sans doute par le mênié phénomène, à l'extrémité des feuilles inférieures de cer: tains individus: du Suæda baccata' de Forskahl! Peut- être d’autres causes qué celle qui vient d'être indiquée influent-elles sur l@ production’ dü prolongément fi: forme; mais nous ferons observer que’ les deux espèces dontil vient d'être question sônt éelles dont les feuilles soht les plus saeculentes, les plus aqueuses et par consé- quent les “rot disposées à pig pre a pe ea y l'effet de l’évaporations Fi udaci is Les feuilles dés Suæda sont vériés et Here lé: gèrementrougeâtres. Leur surfaceestlissé, plus où moïis luisanté et dépourvuedé poils. Elle és tapissée, dans plu: sieursespèces, d’une légère couche depoussière farineuse qui leur donne une couleur plus pâle. Cétté poussière est si abondante dans les Suæda vera Forsk. et setigera Nob. qu'elle fait paraître la surface. de leurs feuilles comme recouverte par un léger duvét. Cet aspect est suT- tout digne de remarque chez la dernière espèce, quand (1) Voyez PJ. 17, no 2, fig. 1 et 2. ( 283 ) on l’examine dans l’herbier.. Alors son parenchyme a di- minué de volume, et l’épiderme forme autourde lui une petite ligne blanchître, laquelle, au premier eoup d'œil, ressemble parfaitement à une suite de poils serrés vus de profil. Organes de la reproduction. Inrzorescence. | Les Suædai ont une inflorescence indéfinie, c'est-à-dire que, chez eux, une fleur terminale ne se rencontre pas sur ia tige principale (axe primitif); les organes reproducteurs ne terminent que les rameaux ou axes secondaires; le développement floral est centri- pète, owen d’autres termes, les fleurs inférieures éclosent les premières, et la fleuraison à: lieu dela base au sommet de. l’axe de la plante. Les fleurs sont ordinairement ter- nées, quelquefois solitaires, d'autrefois réunies en petits paquets ou'glomérules, Quand ces glomérules sont épais, ils remplissent peu à peu l'intervalle qui les sépare et la plante acquiert par-ee. développement une sorte de pani- cule ou, d’épi plus ou moins long'et:plus où moins serré. Quand les fleurs sontternées , eelle du. milieu’'est ordi- nairement la plus grande et les latérales sont exposées à avorter. | … Freurs. Toutes les fleurs sont sessiles, excepté ceperi- dant celles dü Suædaaltissima (Chenop.altissimum Li). Dans cette espèce, on voit un pédoncule qui porte à son sommet la grande fleur médiane. Au-dessous. de. celle-ci naissent deux pédicelles trè$-courts terminés: par les deux autres fleurs; quelquefois même ces defnières sont ses- siles. Le pédoncule principal n’est pas inséré dans l’ais- selle de la feuille ; mais il naît de la base légèrementrétré- cie de celle-ci (1). Ce Me qui ‘résulte d’uné adlié- rence dont'on a beaucoup d’ éxemiples dans le règne vé- gétal, n’est pas constant dans cette plante. On trouve des individus où le défaut de séparationn’existe pas et chez les- quels la fleur est axillaire comme dans les autres Suæda. Comme celles dela plupart des Chénopodées, les fleurs sont petites, vertes, sans éclat et privées de corolle ; elles sont placées dans l’aisselle d’une feuille semblable à celles de la tigeet des rameaux, maïsordinairement plus étroîte ou plus: petite (2). Cette feuille ‘paraît très-Courte ét comme nulle dans les espèces où les glomérules sont très-développés. À sa base interne, quand la fleur ést 146: lée, on trouve sur les parties latérales immédiatemenit au-dessous du calice, deux petites écailles mémibraneuses, upguiformes ; plus ou moins pointues, très-minces |, blahchâtres et presque transparentes (3). Lorsqu'il existe trois fleurs , les latérales se développent à l’aisselle de ces petites folioles: Ces fleurs sont munies chacune dé deux écailles membraneuses, moins grandes et moins saillantes que les premières (4): Entre ces écailles ét leurs fleurs paraissent, dans certaines espèces, de nouvelles fleurs protégées par de nouvelles folioles écailleuses; et c’est ainsi que s'organisent les petits paquets ou glomé- rules. | LOC Les auteurs ont désigné sous le nom de bractée, tan- (1) Voyez PL. 11, n0 3, fig. 1 et 2. — Pedunculi triflori, lateralibus ad basin intermediü enatis, qui ex basi folii ipse exortus, ut in T'hesio et Turnera, Linn., Syst. nat. ; ed. 15, p. 296. — Les S'uæda leéiosperma et microphylla présentent aussi cette particularité. (2) Voyez PI. 1, fig. ret2;11, no 3, fig. 1 et2. (3) Zbid. PL, 1, fig. 1 5 15, 00 3, fig. r. (4) Ibid: Ph 1,fig 2,8, 4, 3; n,n0°3, fig». ( 285 ) tôt la grande feuille florale, tantôt les petites écailles un- guiformes et quelquefois les unes et les autres: Cette di- vergence d'opinions a jeté beaucoup d’obscurité dans le langage descriptif, Si l’on est convenu d’appeler bractée toutes les feuilles modifiées qui protègent les fleurs ou leurs boutons, cette dénomination ne devrait être em- ployée que pour les folioles membraneuses. Mais, en sui- vant cette règle, l’écaille inférieure des petites fleurs la- térales {écaiïlle latérale de la fleur du milieu) serait une bractée, tandis que son analogue dans la fleur médiane ou dans une fleur unique, serait appelée d’un autre nom. Dans quelques Soudes les folioles des côtés ne sont plus à l’état rudimentaire ; elles offrent un accroissement à peu près semblable à celui de la fleur médiane , et l’on n’est pas tenté d'appeler bractéés ces parties qui sont pourtant les analogues des: écailles membraneuses du genre Suwda. Chez d’autres Chénopodées au contraire, où la feuille médiane est aussi courte, aussi mince que les folioles latérales, toutes les trois seraient des bractées dans toute l’acception du mot. Cette der- nière organisation appartient à quelques Soudes, à la plupart des Polycnèmes de Pailas, et comme dans ces plantes les feuilles dont il s’agit sont fortement appliquées contre la fleur autour de laquelle elles for- ment une espèce de calicule ou d’involucre , les Phy- tographes les ont décrites comme des folioles calycina- les , pendant que le calice a été considéré comme une vraie corolle (1). On s’exposera toujours à dé pareiïlles (x) Le développement de certaines parties pétaliformes dans le ca- lice d’un grand nombre de ces plantes doit avoir beaucoup contribué à cette erreur. Aussi nous voyons encore dans certains ouvrages , parmi { 286 }) méprises toutes les fois qu'on négligera d'utiliser l’ana- logie dont les secours sont si précieux. C’est en exami- nantun même organe dans un certain nombre de végé- taux, c'esten comparant les diverses modifications qu’il éprouve, qu'on parvient à bien connaître sa nature. En traitant des autres genres de la famille, nous montrerons que, dans plusieurs circonstances, les organes floraux ont été mal étudiés ou long-temps méconnus, parce qu'on avait désigné sous des noms différens des parties analo- gues. Pour éviter ici toute confusion , nous appellerons feuilles ou folioles florales , toutes les feuilles plus ou moins modifiées qui se trouvent à la base du calice ; dans les Suæda la feuille la plus développée de la fleur unique ou médiane sera désignée par le nom de foliole inférieure ou de grande foliole. Les Suæda sont hermaphrodites. Sous le rom de Suæda monoïca Forskahl a décrit une espèce égyptienne chez laquelle les deux sexes ne sont point réunis dans une même fleur. L’avortement incomplet des organes sexuels nous rend raison de cette anomalie. J'ai observé que le Suæda fruticosa du jardin royal de Montpellier portait aussi des fleurs à un seul sexe ; cependant cette variété doit être considérée plutôt comme polygame que comme monoïque ; puisque l'avortement n’y étant jamais bien général, il reste toujours des fleurs hermaphrodites au milieu des femelles et des mâles. Cazrce. Le calice n’est pas enfermé, ainsi quechez les Soudes, dans la base dilatée des feuilles florales ; il est les traits distinctifs du geure Anabasis , cal, 3-phyllus, cor, 5-petala, quoique l’absence d’un double périanthe soit un des earaetères les plus tranchés de la famille. 22 ( 287 ) entièrement à découvert. Sa forme est urcéolée ou légè- rement campanulée. IL est composé de cinq folioles ova- | les, obtuses, un peu concaves, soudées entre elles vers leur partie inférieure. Ges folioles sont charnues, mem- braneuses sur leurs bords et persistantes. Beaucoup de Chénopodées ont un calice assez épais plus ou moins sec ou succulent comme celui des Suæda , et chez certaines espèces , au contraire, ce verticille est de consistance membraneuse ou même scarieuse. En général cette der- nière nature de folioles calicinales se rencontre dans les fleurs qui sont cachées par des feuilles très-développées, comme celle des Soudes, des Corispermes, et dont les organes sexuels possèdent, par l'effet de cette organisa- une double enveloppe protectrice. Chez les Suæda l'organe floral est à découvert et ses folioles calicinales sont épaisses. Pendant la fécondation, les feuilles du calice s’ou- vrent dans les Suæda comme dans les Anserines ; sou- vent même elles deviennent presque horizontales; mais, immédiatement après cet acte, elles se ferment sur l'o- vaire, se gonflent et prennent dans beaucoup d’espèces une consistance plus aqueuse. Cependant elles ne déve- loppent jamais à leur partie dorsale les membranes, les épines, les tubercules qui sont particuliers au ealice de plusieurs Chénopodées. Érammes, On compte dans les Sd cinq étamines opposées aux folioles du calice, un peu plus longues que ces dernières et portées par des filets filiformes, blan- châtres .et légèrement luisans. Leur insertion ou exser- tion mérite de nous arrêter quelques instans. Le célèbre Jussieu, formant son ordre des A pétales perigynes, y fit entrer les Lauriers, les Polygonées et les Chénopodées ; (288 ) naïs en même temps il ent soin d'indiquer que ces trois familles, et surtout la dernière, avaient leurs étamines _ insérées à la base du calice, et qu’elles se rapprochaient par conséquent des À pétales hypogynes(1). Il suffitdejeter un coup d'œil sur une fleur de Soude ou de Chenopo- dium pour sentir combien est juste l'observation de lil- lustre auteur du Genera. L'origine des filets est chez ces plantes tellement rapprochée de la partie inférieure de l'ovaire, que l'insertion paraît hypogynique comme celle des Amaranthacées (2). Il n’en est pas tout-à-fait de même dans le genre Suæda. Il existe chez celui-ci, du moins dans plusieurs espèces , une sorte de bourlet an- nulaire , dont nous aurons bientôt occasion de parler et qui éloigne de l'ovaire les points d’où naissent les filets. L'insertion est donc évidemment périgynique dans le genre Suæda. Les filets sont terminés par une anthère ovale ou arron- die, biloculaire, jaune ou couleur de chair, quelquefois rougeûtre, surtout vers le sommet. La déhiscence a lieu sur les côtés par une fente longitudinale; la poussière pollinique qui s’échappe est d’un jaune pâle ; vue au mi- croscope, elle paraît composée d’une multitude de coques arrondies remplies de petits corpusculésio ou granules qui sont aussi de forme globuleuse. PRET X Disque. Vers la partie interne des étamines, autour de la base de l'ovaire, on remarque un petit corps char- nu, verdâtre, élevé comme un anneau. Ce disque est (1) Genera Plant., p.34. (2) Aussi plusieurs botanistes ont-ils regardé les étamines comme insérées sur le réceptacle, Siamina receptaculo inserta. Voyez , par exemple, le caractère dn genre _Chenopodium dans Sprengel, $ys1. veget., 1, p. 532. ( 289 ) très-saillant dans quelques espèces , par exemple dans le Suæda fruticosa de Forskahl (Sals. fruticosa L..), dé- signé par Poiret sous le nom de Sa/sola annularis (1). Il est à peine formé dans d’autres Suæda, et l'on ytrouve seulement un petit espace circulaire, verdâtre, baïgné par une humeur mielleuse. Le disque influe non -seulement sur l'insertion des étamines , comme nous l'avons déjà montré, mais aussi sur les rapports du caliceet de l'ovaire. Lecélèbre Jussieu a poséen principe quel'insertion périgy- nique demandait un calice monophylle, c’est-à-dire à fo- lioles adhérentes (2). Cependant on sait qu'un grand nom- bre de Chénopodées ont les feuilles du calice entièrement libres ou à peine soudées entre elles. Cette anomalie ap- parente provient de ce que, dans cette famille naturelle, l'insertion est en général imparfaitement périgynique, comme nous l'avons prouvé plus haut. Au contraire dans les plantes que nous examinons ici en particulieret où l'insertion périgynique est plus tranchée, le calice est composé de folioles. plus où moins soudées à : leur partie inférieure. ‘Il y a encore ici une autre cbserva- tion à faire. La périgynie des étamines entraîne avec elle un ovaire supérieur ou inférieur. Dans le :plus grand nombre des Chénopodées , cet organe est par- faitement libre de toute espèce de soudure, et M:de Jussieu lui-même regarde cette dernière circonstance comme générale, puisqu'il fait de l'ovaire supérieur un caractère de famille (3). Cependant, chez les Suæda, (1) Forskahl décrit ce disque de la manière suivante : Ænnulus viri- dis, elatus , inter stamina et pistillum. Flor, 1 ae La .,pego. 5 (2) Genera Plant., p.94. (3) Loco cit., p. 83. XXII. 19 NÉE SR voi à are 2" sa See Frie Wei, ( 290 ) le: disque dont il vient d’être question rend une par- tie du calice adhérente à la base du pistil. Cette sou- dure occupe même une assez grande étendue dans le Suæda linifolia de Pallas, espèce dont le calice repré- sente une sorte de tube avec un petit limbe, ét dont l’o- vaire-enveloppé dans la base du calice doit être regardé comme demi-inférieur (r).. La structure particulière de la fleur du Suwda qui vient d’être nommé, jointe à plu- | sieurs autres caracières importans, nous ont conduit à créer pour-cette espèce un nouveau genre que nous pro- poserons d'appeler Hyporia. L'organisation de cette plante rappelle awreste la structure des Beta. On sait que dansce dernier genre, l'ovaire est soudédansla plus grande païtiede sa surface avec les folioles du calice par l’inter- médiaire d’une substance charnue, regardée par les uns comme une excroissance de la base du calice ét par les au- trescomme une dilatation de la base du pistil, maïs qui est tout-à-fait analogueau'disque annulaire du genre Suæda. Il y a cependant cette différence que dans le Suæda li- nifolia le disque se flétrit après la fécondation, tandis qu’il seidéveloppe avec le fruit dans Îles Beta (2). -: Prsrrr. Le pistil'est tantôt cylindrique, tantôt renflé à ‘sa partie inférieure Il imite: quelquefois la forme d’uré petite bouteille. Il est plns court'que le calice (1) Chez les Bètes, ce disque finit par acquérir la consistance d’une noix. Le péricarpe adhère fortément à sa surface interne ; il n’est plus distinct: comme dans les Chenopodium. Ces caractères sont suflisans pour distinguer les Beta des Anserines. Nous ne pensons pas , comme le savant Achille Richard (Botanique et Hist. nat. médicales) | qu’il faille réunir les deux genres.en un seul, (2) Ce genre a été créé sous un autre nom par M. Meyer. Voyez la note qui accompagne ce Mémoire. 15 ( 297 ) ou il atteint la longueur des folioles ; AE toujours il dépasse leur sommet dans le bouton: Lena n Ordinairement l'ovaire est à peu près supérieur, gla- bre, ovoïde ou cylindrique. Comme dans les autres Ché- nopodées, l’ovule est attaché pär àn cordon oembilical qui naît du fond deiilx loge et qui se courbe sur lui-même. L’ovaire-est terminé par un style assez court , épais et tronqué à la partie supérieure. Les stigmates sont dis- tincts organisation digne: d’être notée, puisque daxis tous les genres-avec lesquels les Suæéda avaïent été con- fondus; les stigmates sont réduits à lasurface/interné de la partie supérieure des divisions du (style. Ces organes sont:au hombre de deux ou de‘troïs rarement ibn existe quatre owicinq(r) ; leur consistance est papilleuse et leur couleur blanche ou rougeätre. Placés sur le somt met tronqué du style , les stigmates se préseittent dans nos plantessous la foinié de petites lanières tantôt dtoïiés,, tamôtiplus ou! moins divérgéntés; pointues ou obtusés'ént tières où légéremeib déchirées sun leurs bords: Ils sont presque toujours irréguliers. Quad iken égistequätreÿcés organes semblentoffrirun peu moins d'ibomalie, Dahé de cas béaucouprplus raréroiil s’eñ déreloppe ein, les ste mates.forment alors un “ensemble régulier (>). Le nom° bre einq est véritablement lé notibre type du pistil les Chénopodées, et l’énvoitque la régulari télarrité A'megute que latplante se rapproche de soi ns de symétrie. fl ré! salte! de ce qui vient d’être exposé, œuéilés stigmatés pou: vaut varier de deux à Eh ces ar offrent peu de: vas " 19: À | "© ; Cette Lie os % sn de stigmates avait été jidianée par Girard daus ‘sa bsèri bon dés Suæda fruticosa et maritima (Che- nop. frutic. et mari. ).-Flor, Galloprov., p. 331. -(2) Voyez PL 1x, n° 1, fig 8-11 ; PL x, fig. 13 et 14. $ ( 292 leur pour les caractères des espèces ; ainsi celles qui ont été fondées par les auteurs, principalement sur le nombre des parties, dont il s’agit, doivent être rejetées:ou du moïns ne doivent être jugées bonnes qu'après avoir été sou- mises à un examen sévère. Frurr. Les Suæda produisent un fruit orbiculaire, déprimé ou comprimé, et recouvert par le calice qui s’est abattu sur lui après la fécondation, et qui , l'ayant entouré de ses folioles charnues, aqueuses et souvent même presque transparentes, le fait. ressembler à une sorte de petite baie. Cette ressemblance.est surtout bien ‘frappantedans le Suœda baccata de Forskahl, petite es- pèce fort commune aux environs du Caire. Le Suæda linifolia de Pallas est pourvu d'un fruit un peu diffé- rent de celui des autres espèces congénères. Ses folioles calicinales restent ouvertes après la fécondation comme dans la fleur épanouie. Nous avons vu plus haut que l'ovaire de cette espèce était soudé avecc la base du ca- lice ; il résulte de cette disposition que le fruit est pres- que.entièrement .enveloppé par le tube de celui-ci ; il est protégé malgré le. léger épanouissement du sommet des folioles, et la plante, anomale au-premier.abord ; s'éloigne réellement fort peu des autres Suæda. Si l’on enlève le calice avec beaucoup de précautions ; on découvrira le péricarpe réduit à un état à peu près rudimentaire. Il est extrèmement mince, blanchâtre et membraneux. Dans le Suæda linifolia , il n’est pas li- bre, mais intimement soudé avec la base du calice comme cela a lieu dans les Beta. J’insiste sur ce fait , parce que le célèbre Robert Brown ayant fait connaître un genre (293 ) de plante, originaire de la nouvelle Hoïlande , qui pré- sentait tous les caractères des Chénopodées, a hésité à le faire entrer dans la famille, parce que, son péricarpe est adhérent (1). SEeMEncE. Le péricarpe entoure une semence unique , lenticulaire, munie d’un petit bec qui la fait paraître lé- gerement réniforme. La position de cette graine est ver- ticale ou horizontale, suivant les-espèces: Ce caractère, qui semblait assez tranché pour servir de base à deux sections, ne saurait prêter réellement aucun secours pour la distribution des espèces du genre Suæda , puis- que le Suœda altissima présente des graines tantôt droi- tes, tantôt obliques et quelquefois couchées. Dans les graines verticales , l'ombilic est placé à la partie inférieure du fruit. Quand les semences sont cou- chées , le point d’attache du cordon ombilical ne regarde ni la base, ni le sommet du péricarpe, maïs un des points du pourtour de celui-ci(2). Le petit bec dont nous avons parlé plus haut aboutit à peu près à l’ombilic. Nous avons dit que la graine était unique dans le fruit. Cependant Forskahl assure que le Suœda baccata est polysperme (3). M. Delile a disséqué beaucoup d’é- chantillons de cette plante, très-commune en Égypte ; ; iln’a jamais rencontré de fruit à plusieurs graines, et des (1) C’est le genre Disphania. — Ad calcem Chenopodearum posui genus ab iisdem diversum pericarpio adnato... Brown, Prod. F1. Nov.- Holl. ,1,p.411. (2) J’ai cru reconnaître dans plusieurs fruits du Suæda maritima, que le point d'attache de la graine regardait la portion de l’enveloppe la plus éloignée de l'axe de lPinflorescence ; par CHORÉGRRL son dos sera. tourné du côté de la tige. (3) Flora Ægypto-arab., p. 60. . (294) analyses notmbreuses faites sur des individus rapportés par ce savant:professeur, nous ont toujours offert le mème résultat (1). Ibest donc permis de croire que l’6b- servation de Forskahl n’est pas exacte; il a sans doute pris pour un seul fruit plusieurs fruits soudés acéidéntelle- ment ensemble. : ? {5:20 14 ER D La présence d'une graine unique dans le péricarpe établit un défaut de symétrie. Nous avons vu les Suæda présenter un calice avec cinq folioles ; ils possèdent cinq étamines ; leur: pistil, quoique surmonté de deux ou trois stigmates plus ou moins irréguliers , revient quelquefois au type symétrique ; puisqu'il sé développe, dans cér- taines circonstances , avec cinq stigmates parfaitement égaux entre eux. Le plan symétrique de toutes ces par- ties ne semble-t-il pas demander ün fruit avec cinq graines (2)? Il y aurait donc avortement constaut de quatre ; mais ce défaut de développement a-t-il Heu im- médiatement après la fécondation, et a-t-il jamaïs existé cinq ovules dans l’oyaire ? ou bien l'absence des graïnés est-elle déjà antérieure ‘au moment où le péricarpe est à ° . ‘ CE: ..., à peine visible pour nos yeux? Cette dernière supposition paraît la plus conforme à la vérité. Les analyses d’un grand-nombre d’ovaires pris bien jeunes ne nous ont constamment montré qu'uti seul ovale. (1) M. Schulthess s’est également convaincu de l’isolement des grai- nes , én examinant des échantillons eveillis en Egypte par Sieber. 9yst. veget., vol. VI, p. 238. (2) Une famille trèsivoisine, celle des Amäranthacées , comprend deux genres polyspermes (/Zresine et C'elosia): — Loureiro à décrit une Soude?.(Wals. didyma) avec une cävsule biloculaire et bilobée. Dans le caractère spécifique , il avance qu’elle est disperme ; dans la description , il ne parle que d’une seule graines For. Cochinchin., t. 1, p- 173 et 174: vf (299 ) Le tégument propre ou spermoderme est double dans la graîne de nos plantes comme dans celle des Cheñopo- dium, des Airiplex, des Salicornia. L’enveloppe ex- térieure est épaisse, crustacée et marquée d’une multi- tude de petites excavations en forme de points qui ne l'empèchent pas d’avoir un aspéct assez brillaïit comme la surface des graines des Amädranthacées. Sa couleur est d’un brun noir, Le tégument interne est mince, ‘dé couleur blanchâtre et de consistance membraneuse: : Comme les Anabases et les Soudes les Suæda n’ont pas de périsperme. Leur embryon ést vermiculnire, assez long et contourné en spirale; mais cètte spire , ainsi que Brotero Pavait très-bien rémarqué dans les Suæda mari- tima et fruticosn (1), est un peu différente dé celle que décrivent les embryons des Sa/sola: Dans le genre qui nous occupe, la Spirale ne tourne que sur un seul plan; on pourrait la comparer à celle d’un ressort de montre lorsqu'il a été tendu. Dans lés Soudes, l'embryon con- tourné sur plusieurs plans, imiterait plutôt la forme de certaines espèces d’escargot. (Æ mb. cochleatus.) Chez tous les Suæda embryon estblane (2), et Pon saït qu'il est vert où verdâtre dans les Soudes. Les différences decouleur chez cette partieessentielle de la graine peuvent | fournir d’assez bons caractères génériques dans la famille (1) Embryo filiformis , non verè cochleatus seu obconicospiralis, seu in annulum hinc leviter complanato-spiralem convolutus. #or. Lusit., pars. 1, p. 408. (2) Dans quelques espèces, par exemple chez le Suæda, maritima, l'embryon est d’un blanc verdâtre; mais celte nuance ne saurait être comparée en aucune manière à celle qui colore les embryons des S'al- | sola. au ( 296 ) qui fait le sujet de notre étude, parce qu'elles se lientavec diverses modifications de structure qui sont très impor- tantes. Par exemple, l'embryon est d’un blanc de lait chez toutes les Chénopodées dont la semence renferme un périsperme copieux; telles sont les Æiriplex , les Beta, les Chenopodium, les Acnida , les Blitum, les Axyris , les Spinacia, les vrais Polycnemum, etc... I est au contraire généralement verdâtre ou tout-à-fait vert chez celles qui possèdent très-peu de périsperme , comme les Ceratocarpus , les Ceratospermum, les Ko- chia, où qui n’en ont pas du tout, comme les Campho- rosma, les Salsola, les Anabasis. Chez ces dernières . Chénopodées, comme dans toutes les autres, l'embryon, dans sa jeunesse , est plongé dans une humeur de consis- tance et de couleur variées qui représente le périsperme ou albumen ; mais ici cette liqueur est absorbée en tout ou en partie à mesure que l’embryon se développe, et lorsque celui-ci est parvenu à son entier aceroïssement , il est plus gros ou plus long que celui des Chénopo- dées à graines abondamment albumineuses ; il est plus âgé , si jose m’exprimer ainsi; il a déjà la couleur et le tissu d’une petite plante (1). Par conséquent, une graine de Chénopodée sans périsperme ne diffère d’une graine albumineuse appartenant à un autre genre de la même famille, qu’en ce qu’elle a absorbé sa petite quantité de nourriture périspermique et que son embryon est un peu plus avancé dans son accroissement. | résulte encore (1) Quand on ouvre les semences du # alsola hirsuia, Lin., on voit les deux cotylédons «uvérts et séparés, comme si la plante avait com- mencé à germer, Villars, Âist. des Plantes du Dauphiné, t. I, P. 561. (297 ) de cette observation, que le moment où une semence jouit de la faculté de reproduire la plante qui la fait naître, ou, en d’autres termes, l’époque de sa maturité , n'arrive pas chez tous les végétaux à ur même degré de développement de l'embryon. Aïnsi, une graine de Suæda , pourvue d’un embryon spiral et privée de corps périspermique , n’est pas, sous le rapport de l’accroissement, l’analogue d’une graine d’An- serine qui vient d'abandonner sa grappe, mais elle doit 4 être assimilée à une semence de Chenopodium au mo- ment où la germination a commencé; ou, si l’on veut, une graine d'Anserine à sa maturité est comme une se- mence de Suæda qui serait éncore à une certainé distance de ce terme. J'ai disséqué plusieurs fruits jeunes appar- tenant au dernier genre qui vient d’être nommé, et j'ai constaté que l'embryon, au lieu d’être tordu en spirale, ne décrivait , à cette époque de sa vie, qu’un simple an- neau périphérique comme celui des Chenopodium (1). D'après les faits rapportés plus haut sur la coïnci- dence , dans l'embryon, de la nuance verte et de lab- sence du corps albumineux , on serait naturellement porté à conclure que les $uæda dont la semence est dé- pourvue de périsperme , doivent avoir le corps embryon- naire coloré en vert ou en verdâtre, comme celui des Anabases et des Soudes. Cependant Jeur embryon est blanc. Cette anomalie apparente dépend d’une cireon- stance d'organisation particulière que nous allons cher- cher à dévoiler. Les Chénopodées citées plus haut, dont l’albumen est (x) Voyez PL. 11, n° 2, fig..8. . (-06:) - copieux, présentent un double tégument dont l'extérieur épais et crustacé empèche la lumière de pénétrer à Pin- tériéur de la sémence. L’embryon est dans l’obscurité : il reste blanc. Les Chénopodées chez lesquelles cette partie est colorée sont munies au contraire d’une tunique simple, très-minee , de consistance membraneuse, qui laisse passer un grand nombre de rayons-luminéux au travers de son tissu. Cette disposition du tégument et le développement avancé du corps embryonnaire influent puissamment sur la coloration de ce dernier. Les Suæda par leur semence établissent donéune nuance intermé- diaire entre les deux genres de structure que nous ve- nons de signaler. Leur graine contient. un embryon blanchâtre et protégé par un double 1égument comme celui des Anserinés , tordu en spire et dépourvu de pé- risperme comme celui des Salsola. Tant il.est vrai.que la nature, :après avoir créé des groupes, des sections d'éspèces avec des formes organiques qui nous parais- sent bien tranchées , semble avoir voulu se jouer de nos méthodes, en combinant plusieurs des traits des organi- sations les plus diverses pour en former d’autres espèces qui: viennent unir ou confondre les premières. L'analyse comparative des semences des différentes familles, natu- relles, dirigée avec les mêmes. vues. qui nous ont conduit dans nos observations sur les Chénopodées , pourrait donner naïssance à des considérations fort importantes. Dans l'étude générale des embryons, des albumen, et des tégumens de la semence, on trouverait sans doute des faits intéressans, propres à confirmer ou à étendre les réflexions carpologiques que nous avons essayé de pré- senter dans ce Mémoire. —————— a ( 299.) Les cotylédons des Suæda sont placés à la partie en trale de l'embryon; ils sont linéaires, aigus et fortement courbés. La radicule est un peu pointue ; elle se trouve à la circonférence de la spire dont elle forme le dernier tour. Elle est par conséquent moins courbée que lés co- tylédons ; sa pointe arsNel der au As bec que. di sente l'enveloppe: "" CONCLUSION. 5h A S;nous nous bornons maintenant à éxtraire ce qui, dañs'cé Mémoire, regarde uniquement les caractères bo: tañifues du genre Suæda, nous obtiendrons Îles con- clusions suivantes : 1°. Les Suæda se rapprochent des Chénopodium par là forme du calicé, par celle des étamines, par le double tégument dé Ta graine et par la couleur de l'embryon. ‘0, Leur station, le développeniént du corps embryon- naîre, la consistance de leurs feuilles, la soude que ren- ferme leur tissu, établissent quelques légers rapports en- ie eux et le genre Sa/sola. 3°. Ils s’éloignent des Anserines par les caractèrés Ldé les rapprochent dés Sa/sola, et des Soudes par les traits dé leur structure qui les unissent avec les Chenopodiumt. Enfin, ils différent de l’un et l’autre genre par la forme dés feuilles caulinaires ét florales, par l'insértion dés éta- mines, par l’organisation du pistil dont les stigmatés sont distincts, par la présence du disque (1), par la manière (1) Nous avons trouvé un petit disque circulaire dans le Chénopodiim aristatum, Lin. Nous ferons observer que cette Anscrine S éloigné un peu des autres espèces congénères par ses feuilles, par son inflorescence, par le rebord de sa graine ; et par son port. ( 300 ) dont leur embryon est tordu et par la physionomie qui leur est particulière. | J'avais terminé ce Mémoire, quand il est tombé en- tre mes mains une analyse du Flora. Altaïca de M. de Ledebourg , dans laquelle on signale aux botanistes un travail considérable de M. C. A. Meyer sur les Chénopodées des montagnes d’Altaï (1). M. Guillemin a eu l'extrême complaisance de m'envoyer son exem- plaire de cette nouvelle Flore , et cet excellent ouvrage a beaucoup contribué à compléter cet essai monographi- que (2). L'auteur a créé deux genres, Schanginia et Scho- beria , qui possèdent des semences avec un embryon contourné en spirale, privé de périsperme et recou- vert par deux tuniques analogues aux tégumens des Che- nopodium. Ces genres sont formés avec les plantes dési- gnées par les auteurs sous le nom de Suæda. Mais, comme on le voit, M. Meyer n’a adopté ni le groupe ni la dénomination proposés par Forskahl. Selon lui, le Schanginia présente des graines verticales et des étami- mines insérées sur le calice, et le Schoberia des semences horizontales et des étamines fixées au réceptacle (3). Nous avons fait observer dans notre Mémoire, que l’horizontalité et la verticalité de la graine ayaient peu d'importance chez les Suæda, et qu'il n’était pas même (1) Férussac, Bullet, des Sc. nat., juin 1830, p. 431. (2) Flora Aliaïca, scripsit C. F. a Ledebourg , adjutoribus C. A. Meyer et AL. a Bunge. Berlin 1820, in:8°,t, 1, p. 370, (3) Loc. cit. , p. 390, 394 ct 396. ( 3oi ) possible d'employer ces deux états de la semence comme des caractères de section, puisque le Suæda altissima montrait des graines tantôt droites ou obliques, tantôt horizontales ; d’ailleurs, si cette distinction suffisait pour la formation des genres, elle éloïgnerait le Suæda ma- ritima du Suæda fruticosa, espèces si voisines qu'on les trouve confondues l’une avec l’autre dans le plus grand nombre des herbiers et que M. Meyer lui-même n'a pas craint de placer ensemble parmi les Schoberia (1). En second lieu, l'insertion sur le calice et la prétendue insertion sur le réceptacle ne peuvent pas conduire plus sûrement à des coupes génériques. Nous avons fait voir que chez les Suæda les points d'origine des filets étaient plus ou moins rapprochés de la base de Povaire suivant les espèces, et:que la présence ou l'absence du disque ‘étaient les seules causes de ces nuances imperceptibles qu'éprouve l'insertion. Par conséquent, la position des étamines dans: la fleur n’a pas une valeur plus Sinon que la position des graines dans les fruits. in Mais si lès caractères assignés par M. C. A. Meyer’ à son genre Schanginia sont insuffisans pour le’ distin- guer, il n'en est pas moins vrai que l’on en trouve de très-tranchés dans la plante pour laquelle l’auteur alle- mand a créé ce genre, et qui n’est autre chose que le Suæda linifolia de Pallas, c’est-à-dire, l'espèce que nous nous étions proposé de séparer du groupe des Suæda , sous le nôm d’Æyporia. Les caractères dont nous par- lons n’ont point échappé à la sagacité de M. C. A Meÿer ; L mais c'est dans sa description “PARA seulement qu'il (1) Loc. cit. , p. 400 et. 4o2, bbr LoF Ve SAS 00 ste ( 302 }) les a signalés. Nous nous empressons d'adopter la déno- mination présentée par lui, et nous profiterons de son excellente monographie pour faire quelques: ge à Rotre caractère: génériques: il Cu au second genre, tel que l’a foniné M: Meyer, ilme. paraît pas différer du groupe Suæda ; mais, parmi les.espèces nouvelles dont M. Meyer à enrichi la science, ilen est une; le Schobéria corniculata ; qui s'éloigne de toutes les autrés par le développementsur le dos dés folioles du.calice, lde petites excroissances inégales ; sail- James , qui rappellent, les productions calicinales’dés genres, Xochia et Salsolai Cette circonstance n'a point éçhappé.à M. Meyer. (1) ; mais une particilarité qu’il paraît avoir méconnue, c’est Ja présence-dans la graine ” d’une, petite. .quänitité de perispermes (2): Nous avons observé, ce. caractère; sur plusieurs échantillons ‘de la plante: qui. fut cultivée l’annéé dernière au! | Fardin royal de, Montpellier.[. Le,périsperme n'est! point placé aù centre du corps,embryonaire «ommre dans :les, Anse- rines.smais sur les parties latérales de la spire. I ‘paraît que Lembryon,, -en-passant de: la: forme: añnülaiée ‘du jeuac Âge à,son.étaide perfection, a refoulé, à droïtétet à gauçhe de la spirale , da substance périsperinique ui primilivement occupait.la partie, eentraleidela grain: Gageste d’ albumenis’ est) épaissi et a formé deux petits paquets, latéraux, ranthaines, far heyen pre ceux re ENT éto! NEEL J (oc. aps NE tro dt art ‘(a M. Meyer a pag les Schoberia dans # Spirolohées » premier nn UE bar lui HAVE Punlle, Les caractères de cette tribu sont indiqués de la manière suivante : Semina exalbuminosa. FE mbryo spiralis. Loc. cit., p. 370, note. où 39 cb: ( 303 ) se rencontrent dans les semences des Baselles. Remar- quons, en terminant, que le Schoberia corniculata , en rappelant les Kochia par le développement d’un certain nombre d’appendices calicinaux , paraît aussi :se: rap procher de ces mêmes plantes par larprésenee d’une petite quantité de matière albumineuse: Cette Chénopodée mé rite done de former un genre séparé.-Nous conserverons pour elle la dénomination proposée par M: Meyer, mais nous, éloignerons do: cette espèce: tous les autres Scho- beria du même auteur, que nous NP Jr RS au genre de Forskahl, 41% 4 s ‘Les Suæœdu , les Séhahginia. et tin: PAPIER on une: petite tribu naturelle dans,la famille des: Chéno- podées: Ceité séction se fait distinguer :par.un embryon blanc ou blanchâtre, tordu en spirale simple onaplatie ; ordinairemerit:privé de périsperme:(rarement, muni-de deux petits paquets dé substance abumineuse , placés aux deux côtés de la spirale ), er toujours entouré parsün double tégument dede l'extérieur -est de mature: crus tacée.: 1 :B94Ÿ0 true L59 #15 fat ti * ik ‘ SUÆDA. sara lÀ gReot Sals. Lx Chendp. » Sp. Lin. — Lérchia, Hal. : de (Eh Fi DO ECITOT: Del. LL SoHbbérié: PSb* PES IRT , aplleage nablos.. tobrstr. Huston. . (cttèabs, Hanoi oléilét eillas sans hermaphroditi. Cazvx quinquepartitus, persis: 1 : éalycina foliola/ovata, obtusa, margine membrana- cea, subconcava; intérdüm dorso subcarinata, icrassiise cula,,carnosa. Corozza. nulla, Sramina quinque , .imo calycï inserta ; foliolis calycinis opposita et panld longiora, Firamenra filiformia, compressiuscula, glabra. Anraerx biloculares, ovato-rotundæ, lateraliter secundum longitu - > a 4 Lie 4 1 à D : + sé Lise UPS NES 4 ( 304 ) dinem dehiscentes. Discus parvulus, annularis, depres- sus, imam basim ovarii cingens, quandôque nullus. Prs- TILLUM Cylindricum , ovato-cblongum vel lageniforme. Ovarium superum, sessile, cylindricum vel ovatum , glabrum : ovulum unicum. Sryzus ovario continuus, terminalis , crassiusculus , apice truncatus. SriamaTa 2 vel 3, rard 4 et rarissimè 5, nunc erecta, nuñc divaricata, papillosa, marginibus integris vel erosis. Frucrus (utri- culus auct. ) orbicularis , depressus aut compressus , tec- tus calyce clausoetinflato, nuncglobuloso, nuncangulato, carnoso, succulentoetinterdüm ferè baccato.PErrcARPIuM membranaceum,tenuissimum, albidum,vixconspicuum, semini nunquam adherens. Semen sublenticulare , ros- tellatum , verticale vel horizontale, rard obliquum: In- rreumenrum duplex ; exterius crustaceum , punctulato- rugosum , nigrum , nitidum ; interius membranaceum , tenue, PerisPermium nullum. Emervo teretiusculus , spiralis, albus; corvzenones, centrales, lineares, acutæ; rADIcuLAsubulatä, spiræ gyrum absolvens. Herbæ vel suffrutices , glabra , littorea. Folia nume- rosa, alterna vel sparsa, sessilia, simplicia, semiteretia et ferè vermicularia, carnosa, succulenta. Flores, axillares sessiles . rarissimè breviter pedicellati (äinterdüm pedi- cellis foliolo florali adnatis ), minuti, virides, solitarii autglomerulati, sœpiüs ternati,intermediomultè majore, pris florente, lateralibus interdüm abortivis. Floralia foliola' inæqualia ; inferius caulinis foliis conforme, quandôque minus;‘alia duo, parvula, squamæformia , albida, hyalina. bénhe 4. (: 30% ) 1, :S.: BACCATA. S. fruticosa, diffusa ; foliis confertis, semiteretibus, obtnsis, punclatis, nitidis, inferioribus interdèm subulatis ; floribus axillaribus, sessili- bus , numerosissimis , subspicatis ; calins foliolis in fructü valdè Ut inflatis ; semine verticali. Chenopodium Ægyptiacum , Hasselquist. — Suæda baccata, Forsk. — Walsola baccata, Poir. — ÆEnchylæna Æ BY PURE Spreng. Has, in campis Alexandriæ et Kahiræ. b Obs. La description de Forskah} est assez exacte, Nous rappellerons seulement que le fruit n’est pas polysper nié ( Voy. notre Mém., art, fruit. ) M. Sprengel regarde cette plante comme une espèce du genre Enchylæna ,; Br.: c'est sans doute le grand développement des folioles calicinales après la féconda- tion qui l'ont décidé à ce rapprochement. Les Enchy- læna ont un périsperme central et un embryon eyelique (Brown): La Chénopodée dont il s’agit est privée de pé- risperme, et son embryon est tordu en spirale; par cou- séquent elle ne saurait être réunie avec les Enchylœna. S. BACCIFERA. S, herbacea , erecta aut procumbens ; ramis longis, virgatis, simpli- “eibus: foliis abbreviatis, teretibus, subdepressis , subrecur vis , obtusiuscalis; floribus confertissimis , sessilibus , caulem ferè REX. -cillatim ambientibus , verticillis 3-7-floris ; calycinis foliolis ii raté turgidis, apgulosis , purpurascentibus. 13.23 Suæda baccifera; Pall., IL. — Salsola baccifera, Schrad. = Enchylæna Borysthenis, Spreng. Has. in salsugiuosis ad samaram Borysthenis. Parèm salsa. © XXII. 20 L ( 306 ) 3. S. ACUMINATA. S. herbacea ; caule erecto , ramosissimo; ramis erecto-patulis ; foliis linearibus, planiusculis, mucronato-acuminalis, erassiusculis ; flo- ribus solitariis vel 3-4-elomerulatis , axillaribus;. calycinis foliolis à in fructu cucullato-dilatatis, subcarinatis ; semine horizontali, bre- vissimo { ex Meyer ). S'choberia acuminata , Meyer in Ledeb. Has. sat frequens in regionibus occidentalibus deserti Soongoro- Kirghisici, locis salsis subhumidis. Floret jul. ; semina matura au- tumnum versus. © ( Meyer.) ù "Obs: Cette espèce est voisine du Suæda baccifera. Elle en diffèré surtout par le grand nombre de ses ra- meaux et par ses feuilles planes et acuminées (Meyer). 4+ S+ LEIOSPERMA. S. herbacea, glaberrima ; caule erecto , subsimplici; foliüis filiformibus, anguüstissitmis , planiusculis, obtusis ; floribus subternis, petiolaribus, foliolo florali versus basim adnatis ; calycinis foliolis in fructu tur- gidis, haud carinatis ; semise horizontali,, lævissimo , minimè punc- tulato , nitido (ex Meyer ). Schoberia leiosperma, Meyer in Ledeb. . Has. in littore sabuloso humido rivuli Tschaganka , ad radicem montium Tschingistau deserti Soongoro - Kirghisici .occidentalis. Flor. jal. aug. © Vperian ) Obs. Céne plante est assez rapprochée du Suæda al- tissima. D’après M. Meyer, elle.en diffère par une tige plus simple, par des, feuilles plus obtuses, par des fléurs deux fois plus grandes et par le tégument de ‘sa grdîne qui est lisse. Ces caractères sont-ils suflisans pour que cette espèce mérite d’être conservée ? Les graines sont- elles constamment horizontales ? MONO NP PS Te. (307 ) eat 5. 5. ALTISSIMA. bte S. Mie : " subdi gs infernè edtendher caule erecto, rigido , râmo- sissimo ; foliis longissimis , filiformibus, acutiuseulis;;, florilius: pe- duuculatis ; pedunculis trifloris , foliolo florali versus basim innatis;/, calycinis foliolis, vix inflalis, carnosiuseulis, haud angulosis ; semine verticali vel obliquo, quandèque horizontali. Chenopodium allissimum , Linn. », ed. 1.— Salsola altissimia x Linn.., éd. 2. — Chenop. filiforme, Moœtiéh. — Suæda altissima , Pall,, Il. — Cochliospermum hispanicum ; Lagasca. Var. £. Floribus non pedicellatis, (Voyez fotré Obs. ) Has in salsuginosis ferè omnibus australis Rossiæ, se re et Hup-, "oi AA Pr ole jt lot 4 Be! sb1b otre. # | der el M8 } UHoEUZST A0 parses Es ei SET NEA Son scout ét TE Héros rtrort très-délié vers la base des grandes folioles Morales. Les ra- eaux Isont quelquefois “opposés” “Dans “certains. € échan- uüllone, les feuilles sont assez 6 aisses ; das, .d'autress: TRE. CT ARTE | 27 onillés voit d'uné ténuité Sirène. euh O Les fleurs sont quelquefois sessiles et placées dans l’aisselle. de la, grande feuille‘florale comme chez lé plus grand.nombre des Surda: Cette dernière variété, figurée par Cavanille, a été élevée au rang d” espèce ‘par "Wildé:” now , sous, le nom de Sa/solaitrigyna.Céite Sépara- tion, rejetée par Pallas ,: à été: néanmoins ‘adoptée ni la plupart, des ouvrageside MK EAEES Voiéÿ les “Shot | mes, de. la variété dont il gent hhqus bia Salsola altissima , Cav. — - Sale. one le Chenopodiüm tigynum “Rom. et Schult.. 101 M. Delile bide le Suæda hortensis de: Foidlcifl eue une nuance du Suæda altissima de Pallas. Des’ ( 308. ) échantillons envoyés du Caire par Sieber ont conduit M. Schulthess à penser aue la plante de Forskahl n’est pas différente du Salsola trigyna de Wildenow. Or, cette dernière est une variété hôn pédicellée de J'espéce de Pallàs: IT faut donc ajouter aux synonymes Prégélens: 9 4 Suæ&da hortensis, Forsk, — Salsola FRE" Poir. — Genspodiure hortensé Rœmiet Schult. (et É =&: MARITIMA.: PE PRE PPT ” A1e . ie r SES CE Era ui 2idsilieus s S. Eire. ramOsissima , diffusa ; folits Los Suprà planis, subtüs convexiusculis , obtisiiiéulis er acutis, Carnosis , succulentis , submollibus!; ;superioribus: : biévioribus ; floribus: sessilibus ," densè glomerulatis ; calycinis foliolis in fructu inflatis; subcarinatist, semine horizontal, punctulato. : ‘ F pc 4 { | : L9v 113b Chenopodium marilimunt ;. Lin. . —— Salsola maritima , Poir. — » Suæda Chencpodioides, Pall., Il + Münispetii vulgd Blanchette. Has. in paludosis maritimis Obeani et Mediterraneæ. Flor.. aug. sept. OO NS PEN LE © : Elle présente Le tr BE Ses aies sont taG 3 droites et simples, tintôt rameuses et diffasés. Ses feuil= les assez longues .pendant:le jeune âge, sont courtes au moment, de.la. fructification. La grande foliole floraleest tantôt plus grande; tamtôtiplus courte queiles feuilles or- dinaires de la tige. La plante-est plasou moins glauque suivant les localités. Les fleurs , rarement isolées, sont réunies au nombre de trois ou de cinq; quelquefois elles forment des paquets où l’on en compte une douzaine. fe, Toutes ces diflérences influent considérablement sur le port-de Ja plante, Le facies de certains échantillons (369 ) | les a fait regarder comme des espèces nouvelles. Il faut rapporter, à cette plante la plupart des Suæda cultivés dans’ les jardins sous le nom'de Salsola scabra, stro- bilifera, chenopodioïdes, digynra, maritima, salsa. 7. S. MACROCARPA. S. herbacea, erecta ; ramis subsimplicibus ; foliis lineari-subulatis, subteretibus; foliolo florali inferiore elongato ; floribus solitariis axillaribus ; fructu maximo (ex Desv. ). | Chenopodium macrocarpum ; Desy. H8. in paludosis maritimis ? Obs. Je n'ai jamais vu cette plante. M: Desvaux, qui l’a signalée le premier dans son journal de botanique , annonce qu'elle diffère du Chenopodium -maritimum (Suæda maritima) par des feuilles plus longuesiet par un fruit six fois plus gros. Le, premier varactère n’est pas très-important; quant au second ; il peut être assez tranché, si le savant botaniste a voulu'parler du fruit, abstraction faite de l'enveloppe qui lui est fournie par Le calice. | RTE Cette plante est-elle une variété du Suæda maritima munie de folioles calicinales plus gonflées ? 8. S. SETIGERA. S. herbacea, ramosissima , diffusa , glauca; ramis prostratis; foliis teretibus, adpressis ; succulentissimis ; mollibus , setà rectà longius- culà terminatis; floribus axillaribus., sessilibus,, 2:3 : glomerulatis ; calycinis foliolis in fructu valdè inflatis, aquosis ; semine horizon- tali. K'ali minus foliis lucidis , etc... , Magnol. — Chenopodium seti- gerum , DC. — Salsola setifera, Lagasca. | ((e3r0)} Var. £. Foliis nou,setiferis,.; Has: in maritimt$ pinguibus sübsalsis, circéa Monspelium propè 1 edi ostium et Magalonam ;: etiam , (.secund. Magnol: ét Pouzih } circa oppidum Mere juxta Tamariscos. — Occeurrit in salsis, suboultis Naïbouñæ (DC. ). — Frequens in aridis Murciæ et Valentiæ (Lag.). Obs. Cette plante ressemble beaucou pau Suæda ma- ritiria. Elle se fait remarquer par la couleur rouge de ses rameaux et par ses feuitles plus arrondies, detni-trans- parentes, couvertés d’une poussière glauque assez àbon- dante, et terminées par une soïe droite assez longue. Cette esnèce, trouvée aux environs de Maguelonre par le professeur Pouzin, fut décrite par l’illustre de Can- dolie, d'abord datis le Catalogue du jardin de Montpel- lier; ét plüs tard dans le Supplément de la Flore fran- caise. Lie Suæda sétigera h'avait pas éc FABES aux recher- ches dés äniciéns botanistés. Magnolle désigne de manière à lg fairé rééonnaitre avéc facilité. Voici comment s’ex- pritnié ce sAvatit botaniste, aussi récommandable par son exactittidé que par sa philôsophie: Kali minus foliis luci- dis... foliis est copiosis, lucidis, ita ut præ luciditate vil- losum primo intuitu arbitrarer ét in acutum desinenti- bus. ( Bot. monsp., P- 146 et 147. ) Gouan , qui ne sut pas retrouver cette plante, en fit, dans sa Flore de Mont- pellier, une variété dû Chenopodium maritimum. Les botanistes modernes oublièrent entièrement l'espèce de Magnol, jusqu'au moment où-le éèledu professeur Pou- zin: ét les écrits du télèbre-de Candolle V insttivirent une sutwridé FÜis Sur lé/tableaux de la science. (34 ) 9: S. VERA. _ S. fruticosa, ramosissima, diffusa , glauca ; ramis patentibus ; folüs brevibus, semiteretibus, farinosis, cinerascentibus ; floribus axilla- ribus , solitariis vel 2-3 simerent Suæda vera, Forsk. non Dei, — una vermiculata , Del. non Forsk. — Salsola farinosa, Poir. — Sais: vera , Ha pt et Schult, Has, in littoribus Alexandriæ ( Del. ÿ Obs. Cette espèce est cultivée au Jardin royal de Montpellier. Nous 'n’avons pu voir le fruit. Les échan- tillons d'Égypte, conservés dans l’herbier du professeur Delile, ont été cueïllis avant la fructification. hd: Le Suæda vera est extrêmement glauque. La plante paraît toute couverte de poussière; le nom spécifique de farinosa ( Poir. ) donnait une idée fort exacte de sa physionomie. | | S. FRUTICOSA: S. fruticosa, erecta, ramosissima ; ramis erectis, patentibus ; foliis teretibus, breviusculis , utrinquè convexis , obtusiusculis , laxè im bricatis ; floribus axillaribus , sessilibus , solitariis {lateralibus abor- tivis), rard ternatis ; calycinis foliolis in fructu paulo inflatis ; semine verticali. Salsola fruticosa, Lin. — Chenopodium fruticosum , Mœnch. — Suæda vera , Del. non Forsk, — Suæda fruticosa , Forsk. — Sal- sola annularis , Poir. — Monspelii vulgd Engane. Has. in maritimis Galliæ , Hispaniæ, Græciæ, ltaliæ et Africæ. Sem- pervirens. Flor. jul. august. » Obs. C’est la plus grande des espèces de nos côtes. On la reconnaît facilement à ses tiges ligneuses, à la forme ( 312 ) de ses feuilles, et au diamètre de ses fleurs. Ses graines sont plus convexes et plus petites que celles du Suæda maritima. Les folioles dont elles sont entourées ne sont pas aussi charnues et aussi anguleuses que dans cette dernière espèce. J'ai trouvé des individus extrêmement glauques et d’autres qui l’étaient à peine. Les feuilles, dans certaines variétés, se montrent un peu longues ; dans d’autres, elles sont presque globuleuses. M, Delile regarde.comme identiques avec cette plante les Suæda monoïca et fruticosa de Forskahl. Les échan- tillons apportés d'Egypte parce savant professeur et conservés dans son herbier sous ces deux noms, sont, il est vrai, des variétés de l'espèce dont il s’agit; mais ces plantes sont-elles les nuances ou les espèces signalées dans l’ouyrage de Forskahl ? Le Suæda monoïca. de cet auteur présente des fleurs mâles et femelles, etson Suæda fruticosa est muni d’un disque très saïllant. Le Sa/sola fruticosa de Linné , qui sert de type à notre espèce, possède des fleurs ordinairement hermaphrodites, entiè- rement privées de disque circulaire. Des échantillons envoyés d'Égypte par Sieber laissent encore quelques doutes, Si les deux plantes de Forskahl sont de simples variétés de notre Suæda fruticosa, nous sommes obli- gés d'admettre que cette plante est sujette à éprouver des avortemens, en Égypte; dans les organes sexuels, en France, dans son disque circulaire (x). Le Suæda mo- (1) Nous avois dit dans ce Mémoire que certaines fleurs du S'uæda fruticosa cultivé au Jardin, royal de Montpellier deyenaient monoïques. Sur des échantilions de la même espèce , recueillis au bord de la mer, nous avons observé un petit disque. | ( 313 ) noïca de Forskahl serait-il identique'avec le Suæda li- nifolia de Pallas? (Voy. Part. Schangenia.) Vitmanr , sur l'autorité de Vahl, réunit le Suæda fruticosa. de Forskahl au Sa/sola altissima ( Suæda altissima). Ce rapprochement n’est nullement fondé. 11. S. PHYSOPHORA. S. frutescens; caule ‘virgato; foliis semiterétibus, depressis, apice subincurvis, obtusiusculis ; floribus solitariis vel glomeratis ; calyci- ais foliolis in froctu globoso-inflatis, rubentibus ; semine horizontali, opaco. | Suæda physophora, Pall., Ul. — Safsola physophora , Schrad.— Enchylæna physophora , Spreng. — Schoberia physophora, Meyer in Ledeb. | mu Has. in salsuginosis et siccis deserti Caspii ( Pall. }; etiam in regioni- bus orientalibus deserti Soongoro-Kirghisici( Meyer}. Flor. jul. b Obs. Cette plante est très-voisine du Suæda fruti- cosa avec lequel elle avait été confondue. Elle en a été séparée par Pallas.: MM. Schradér, Sprengel et Méyer la considèrent comme une bonne espèce. Je ne la con- nais pas. 12. S. MICROPHYLLA. S. fruticosa, ramosissima , patula; foliis teretibus , oblongis , obtusis, subclavatis, superioribus ovato-cylindricis ; floribus ternis, interdüm solitariis , pedunculatis ; pedicellis florali foliolo versus basim inna- tis. | Chenopodium fruticosum Bieb. Cauc. — Chenop. microphyllum, .Biéb. Suppl. — Suæda microphylla, Palls, Il. — Chenop:' parvi- Jfelium , Rœm. et Schult. Has, in plaitiebus Caucasi orientalis, mare Caspium versus. b( Bieb.) ( 314 ) Obs. Cette Chénopodée avait été confondue avec le Suæda fruticosa. C'est dans le Supplément de la Flore du Caucase que Marschal de Bieberstein l’a considérée comme distincte. Cette plante et les Suæda leiosperma et altissima sont les seules espèces dont les fleurs pédi- cellées soient insérées sur la base de la grande foliole florale. Hd 9e RON AENA 5. fruticose, a. ramosissima, FRE ramis. + RAR folie ovalis » obtusis , succulentis, mollissimis , inferioribus oblongo-ovatis , supe- rioribus subglobosis ; floribus axilaribus, sessilibus , solitariis. S'uæda vermiculata , Forsk. non Del. — Salsola moliis, Desf. — ‘Suæda mollis , Delile. —Sals. globulifolia , Poir. Has. in sabulosis Barbariæ prope Cafsam (Desf.), et circa Alexan- drian et Salebyeh ( Del. ). Obs. Cette plante offre de grands rapports avec le Suæda fruticosa. Ses feuilles ressemblent beaucoup à celles du Sedum album; maïsielles sont plus courtes et présentent moins de consistance. , SPECIES NON SATIS NOTÆ AUT DUBIÆ. ( Pleræque verisimiliter houd servandæ. } 14. $, SALSA. S. herbacea , erectiuscula ; foliis linearibus , muticis , subcarnosis ; caly- cinis foliolis succulentis, diaphanis (ex Linn.). \ Chenopodium salsum , Linn., ed, 1. — Salsola salsa, Linn., ed. 2. | Has. ad Astracanum. (GS) Obs.! Cétte éspèce se trouve dans tous les Species Plantarum et dns ‘la plüpart des Flôres ; ‘cependant il n’en éxiste nulle part une bonné déscription , ou n'ai pu m'en procurer un seul individu. Est-ce une espèce bien réelle? Nous Sommes présque tentés dé éroire que c'est uûü double emploi du Suwdà maritima. Voici les raisons qui nous inspirent cette idée : M. dé Candolle s’est convaincu: que. le Salsola Et de Villars et celui de Sievèn étaient la même plante que le Suédu muritima. LE Suæda salsa de Pallas, d’ après M. Sprengel, est identique aveé la même espèce; celui de Jacquin et celui de Michaux ne paraissent pas en dif- férer. M. Delile a bien voulu reconnaître avec nous qu'il éù était dermnême dé l'espèce dé sa Flore. Tous les échan- tillons’ due nous avons trouvés dans Îes herbiers, sous le nom de Salsola salsa n'étaient que des variétés plus où moins tranchées du Suæda maritima, et nous avons fait la même rémmarque sur les plantes due MM. Gày, Schlechtendal, Rômer, Requien, Aunier, Seringe, ont eù là bonté de nous communiquer. j | ane ya cependant ici ine observation à faire. Linné baccata dent di uR qui est bi Suæda bacçata de Forskahl. Serait-ce pat hasard éeué dernière plante qüi à sérvi de‘tÿpé à l'espèce” More appelée Sal. salsa? La Chénopodée dont nduÿ parlons présente sur son fruit des folioles calicinales très-charnuesiet très- développées, et Linné signale dans le caractère spécifique de son espèce des calices succulens et diaphanes. J'ai eueïlli plusieurs fois aux environs de Marseille des Suteda maritima dont lés folioles très-gonflées, très- (1846:) aqueuses, imitalent assez bien une peuite baie. Cette: va- riété serait-elle par hasard l'espèce Linnéenne ? …. . Tout ce qui précède nous aurait engagé à détruire en- tièrement le Salsola salsa de Linné , si nous n'avions pas vu dans le Elora _Altaïca.de M. de Ledebotrgique M. Meyer considère cette plante comme une bonne es- pèce. Elle diffère, suivant lui, du Suæda maritima par une tige plus étroite, dressée, qui.peut s'élever jusqu’à trois pieds, par des AT Ve glauques:plus obtuses!et plus épaisses, par des folioles calicinales plutôt arrondiesque carénées et par des semences lisses. 15. Se NUDIFLORA. S. sublignosa, adscendens, paniculata ; ramis simplicibus ; fois fili- formibus ; floribus glomeratis ; folio'o florali magno, glomerulorum longitudine (ex Wild. ). S'alsola nudiflora, Wild. Has. in Indià orientali prope Tranquebariam ad littora. #5: Obs. La feuille florale inférieure est si courte, que les glomérules de fleurs paraïssent en être privés. 16. S. inpica. - S. fruticosa ;, foliis linearibus, semiteretibus , superioribus oblongis obtusis , floribus 3 glomeratis "axillaribus , sessilibus( Wild. ). S'alsola indica,; Wild. Has. in Indià oriéntali. 5 d . : À A1 Obs. Wildenoy assure que celte espèces, Lbcciéhle beaucoup au Salsola fruticosa (Suæda, fraticosa). On voit, d’après la courte description qu'il en donne, que son TTL : (517) caractère différentiel se réduit à des feuilles deux fois plus longues que celles de la Soude frutiqueuse. Cette circonstance est-elle suffisante pour éntraîner une 4 ralion P | 15, S. PROSTRATA. S. hérbacea , ramosissima , humifusa ; ramulis distiéhis ; folis lineari- bus’acutis ; floribus Sadpdur: dt 4 À. ESA } Suæda prostrata, Pall., TL. — Salsola Le 1 sé — Che- nopodium ? prostratum , s Arà et Schult. — Chenop, americnnumt , Spreng. ? \ pu oMe20f1 (IE, 2 é! ci | hi ri Has. in planitiebus vulcanicis ad Missuri fluvium (Nuttal ) et in Siborià ( Pall. ). © le : FIND n'esi pas sûr que son espèce américaine sois A ns ra la Chénopodée de Sibérie. Tai 1500 55 18. S. spICATA. ” j : L : | . 'F (à " do 2 ") { {FEW Te (CRD S. = ee fifi ns Leg sem: ant obtusis ;, foribpé, ternis, axillaribas, subspicatis CWild. ps fi at | ct k, alsola salsa, Cav. — Sais. HER Wild. TT | Chenbpidiet mas Roœm. et Schalt. — — r Sals. sprobil fera. 2. Hortl, }i Has. i in Hispanià, © | PE à [la boss al 2 Obs. Pallas et M. Sprengel regardent cette plante comme de Sa/sola salsa de Linné. Nous avons montré que cette dernière espèce était peut-être notre Suæda maritima. M. Schulthess pense queile Suæda dont il s’agit ne diffère pas du Sa/sola salsa de Ya Flore d'É- gypte ; il en juge sur des échantillonfs recueillis au Caire ( 18) par Sieber. Cette opinion donne un nouveau poids au rapprochement fait par Pallas, puisque le Suæda salsa du professeur Delile est identique avec le Suada mari tima. ( Voy. art. S. salsa.) » “ 19: S. CRASSIFOLIA. ; | tort : 1 { >! DE tro j aa 101 {4 a d S. herbacea, erecta , caulibus, subsimphcibus,;. toliis oblongo-ovatis ; calycibus 5-angulatis. | Suæda crassifolia, Pal. > A: —— * Chenopodium Pallesianun ; Rœm. et Schult. opté Has. in littore Turcomanico et Persico, maris Caspii; 5 in Rossico non | | } SION foitinsky ct «2h ‘‘occarrit. © tu 11124 8 &rorû Y 24 j 20: S: AUSTRALIS: | , QU S. caule herbaceo ; Rotié ny Nd es: bési subattemuatis; ; Spicis foliatis, pans j glomerulis 3-5-floris (Brown). ALU , 112 11€ 260 ÉCÉT (CHéhoo di ustr he ? ‘Rob. Br. A ET x) (j a) fi Has. ad oram meridionalem Novs-Horihie. Affnis Suæd. fruticosæ, maritimæ et nudifloræ ( Br. ). : "4 ATLDIT } Obs. M. Robert Brown indique deux bractées à à ou que fleur! Cé célèbré botaniste actil Youlu désig ner l'es parties analogues aux folioles écailleuses ou à k grande foliole iférieure ? Dans le renier cas celte e èce offri- P Û ape rait une oranisation semblable à celle des autres Suæda ; F dans le second, elle présenterait une différence bien scn- sible. | | L:f : RUIO'E e, ” a M ANONYMA. S. folüs oblongis,; intrddnr iincaribus , vix pollicaribus (Forsk.). ‘ Suæda... sine noiine jin Forsk, — Suæda anonyma, Gel. Salsola suæda; Poir. Has. m Ægyjtà. ( 319 ) Obs. Je serais tenté de croire que celte espèce est le Suæda maritima. SPECIES EXCLUDENDÆ. S. mollis ;, Del....::....:,..... S. vermiculata , Forsk. $. hortensis, Forsk..::.... . + À, altissima, Pall. S. chenopodioides, Pal. ....... #, maritima , Nob. S. linifolia, Pall....:..1....:.: : Schanginia linifolia, Meyer. $. monoïca, Forsk esse..." Schanginia dinifolia ? Meyer. S. hyssopifolia , Pall.--».:: +... Kochia hyssopifolia, Roth. S. muricata, Pall:e.s.o...e.s.. K. muricatu ; Schrad. $. sedifolia, Pall:.+ ::::...... X, sedoïdes , Schrad. S'iSieversiana , Pall....:1.:.... IX. scoparia, Schrad. $.-albida, Pall--.….. “ssssses. À. hirsuta, Nob. $. pinnatifida , Del -.,-::+..«. Tetradiclis, Stev. SCHANGINIA. Suæd. , Sp. Pall. — Schanginia, Meyer in Ledeb. FLores polygami , hermaphroditi et feminei , omnes fertiles. Frores merarmroprrr : Cazvyx urceolatus, quinquefdus, carnosus, succulentus, persistens ; laciniis ovatis, obtusis,. angustè, marginatis,, subconcavis, vix, ca- rinatis, in anthesiexplanatis, in fructu non clausis, im- mutatis, CorozrA nulla.Srawinaiquinque,basi laciniarum inséria, iisdem.opposita ét paulè longiora. Friawenta filiformia, compressa, subulata. Anraerz biloculares, majusoulé&, ovato-rotundæ, lateraliter’ kongitrorsüm de- hiscentes. Discus annularis, depressus. PisriLLum ova- to-oblongum vel lageniforme. Ovarius | semiinferum , parte liberà disco eireumdatà, Ssvzusiovario continuus, terminalis, crassiusculus , apice truncatus, persistens. ( 320 ) SriemaTA duo; rarû iria, patula, subulata, papillosa. Frores FEeMmMINE: hermaphroditis similes, sed stamini- bus omninà destituti, vel tantüm filamentis castratis in- structi. Frucrus calycinis laciniis non tectus. Pericar- piuM infernè tubo calycis arctè adnatum, suprà liberum, siccum et stylo persistente terminatum. SEMEN lenticu- lari-pyriforme , rostellatum , verticale. INTEGUMENTUM duplex ; exterius crustaceum, nigruin, nitidum ; interius membranaceum, tenue, albidum: Emsrvo RER spiralis, albus. CorvrEDones ccatrales, lineares ; rADI- CULA exterior, acütiuscula, ad umbi licum spectans. Herba glabra, glauca. Folia alterna, sessilia;.planius- cula, linearia,.éarnosiuscula ; superiora minora. Flores sessiles, uumerosi, nune solitarii, bini vel terni, nunc in racemulis 4-6-floris dispositi. Floralia foliola inæqualia; inferius foliis caulinis conforme; sed minus et angustius, setaceum; alia duo minuta, squamæformia, ovato-subu- lata, concava, albida, hyalina. S. LINIFOLIA. S. herbacea, erecta ; ramis erecto-patulis, densè foliosis; foliis pla- - 0 . . = M ‘ $ se 21 5 s P si ‘ ” hiuscuhs, linéari-lanceolatis, acatis ; floribus glomeratis, subspicatis ; 21354 calycinis foliolis in fructu divaricatis , vix inflatis. Suædé linifolia; Pal. , TL —'Chenopodiim/?linifoliuh, Kœm : et Schult, — Schanginia linifolia, Meyer in Led. — Suadas mor noïca ? Forsk. nc | .Sitatoiih Has. ad rivum salsum Charasacha in lucom altom ruentem in:hamidis ( Pall. ). Etiam in deserto Soongoro-Kirghisico occidentali + Mereh | In Ægypto ? (Forsk. ). Flor. ja: aug. O Obs. Cette plante se distingue de tous les Suxrda par Ja présence des fleurs femelles, la forme du calice, lo: p* ( 3ai ) vaire demi-inférieur et ses folioles ouvertés et presque divergentes après la fécondation. Le disque est fortement prononcé et le péricarpe adhère avec l’ovaire dans pres- que toute son étendue. Le Suæda monoïca de Forskahl ne paraît pas différer de cette espèce, quoiqu'il aît été décrit avec des fleurs mâles et femelles, tandis que notre Chénopodée en pré- sente de femelles et d’hermaphrodites. SCHOBERIA. Schob, Sp. Meyer in Ledeb. Fronts hermaphroditi. Cazvx quinquepartitus, per- sistens ; calycina foliola ovata, acutiuscula, subinæqua- lia, margine membranacea, concava, crassiuscula, carao- sa, conniventia, post anthesim cucullata et dorso bivor- niculata ; corniculis inæqualibus , superioribus majori- bus porrectis, inferioribus basilaribus horizontalibus vel reflexis. CorozzA nulla. Sramina quinque , imà basi calycis inserta , minuta , foliolis calycinis opposita : fila- menta filiformia, nitida : antheræ minut#, rotundæ. Drseus nullus. PisrizLum calyce sublongius. Ovarium superum, orbiculare, depressum, glabrum. Srvius ter- minalis, fliformis, bifidus ; divisuris divaricatis, bifidis. SriemA : superficies interna divisurarum styli. Frucrus orbicularis, aepressus, calyce clauso et irregulariter stel- lato foliolis corniculatis involutus. Pericarpium mem- branaceum, tepuissimum. Semen lenticulare, vix rostel., latum , horizontale. Inrecumenrum. duplex ; exteriys crustaceum , tenuissime sed distinctè punctato-str laium, atrum! nitidum. Penisrermrum parcissimum, farina- ceum, Candidissimum, in massulas duas planè distinctas XX/IL. | 21 (CS separatum, utrinquè ad embryonis spiram applicitas. Em- BRyo teretiusculus, spiralis, albidus. Coryzenowes cen- trales, acutæ, RapicuzA dorsalis, obtusiuseula. Herba erecta, vel patula, glabra. Folia numerosa, al- terna, depresso-semicylindrica, acuta plerumque mutica, rard mucronulata:-Flores axillares, glomerati. Floralia foliola inæqualia ; inferius foliis conforme ; alia duo mi- nuia, squamæformia, albida. | 1. S. CORNICULATA., $. herbacea ; caule suberecto, ram050 ; ramis erecto-patulis ; foliis semi- cylindricis, acutis , superioribus sæpè recurvis ; floribus glomeratis; calycinis foliolis cucullato-corniculatis. Schoberia corniculata, Meyer in Ledeb. À Has. in locis subsalsis circa metallidifodinam Loktewsk; similibas Jocis ad fl. Tschuja, necnon prope fortalitium Ssemipalatinsk (Meyer). © Obs. Les appendices inférieurs sont un peu rougeà- tres ; les cornes sont plus courtes du côté de l’axe de la plante ; en général tout ce qui regarde cette partie est moins développé. Le calice paraît un peu oblique surtout dans le fruit. Vu en dessous, il semble rappeler l’en- veloppe calicinale de certaines espèces d’Atriplex. EXPLICATION DES PLANCHES (r). Planche 1. (Planche x des dessins.) (Détails du Suæda maritima.) Fig. 1-5. Feuilles florales. Fig. 1. Leur disposition dans un bouton isolé. Fig. 2. Leur disposition dans des fleurs ternées. Fig. 3. Un (x) Les nos de Planches cités dans le Mémoire sont ceux des dess:ns originaux ; ces nos n'ayant pu étre conservés sur les Planches gravées, nous les indiquerons ici entre parenthèses. (1333) des boutons latéraux avec ses trois folioles écailleuses. Fig. 4 et 5. Folioles écailleuses isolées. Fig. 6, 7. Bouton. Fig. 8, 9. Fleur. Fig. 10, 11. Etamine. Fig. 13, 14. Pistil. 14 représente un pistil avec un stigmate de pe que dans l’état habituel. | Fig. 15, 16. Le fruit entouré des folioles du, calice. 3 Fig. 19,18, Le même, privé des folioles du calice. On voit le péri carpe, avec les traces des stigmates. Fig. 19, 20,21, 22. La semence. 19 représente la graine telle qu’elle est placée dans le péricarpe ; 22 sa coupe horizontale ; pour montrer Pembryon. Fig. 23. L’embryon isolé. Fig. 24, 25, 26. La graine au momext où elle commencé à germer. 26. Coupe pour montrer l’embryon, Fig. 27. La même , plus avancée dans son développement, Fig. 28 , 29. La même , au moment où la jeune plante vient de se dé TRAME des enveloppes séminales. Fig. 30. La jeune plante. Planche 11. (Planche 11, n° 1.) {Détails du Suæda fruticosa, Forsk, ) Fig. 1, 2. Bouton. Fig. 3, 4. Fleur. Fig. 5,6. Etamine, Fig. 7-14. Pistil. 8 représente la forme du pistil la plus habituelle , et 11 la plus rare. Fig, 12, 13. Le fruit entouré des folioles du calice. Fig. 14, 15. La semence telle qu’elle est placée dans le péricarpe. Fig. 16, 19, 18. Portion d’épiderme examinée au microscope. Planche ur. (Planche 11, n° 2.) A. Détails du Suæda setigera, Nob. Fig. x, 2. Feuiiles avec le prolongement sétiforme , dans différens ctats de développement. . s Fig. 3, 4. Fleur vue en dessus, pour montrer le disque. | (334) Fig, 5,6, Pistil. Fig. 7. Coupe de la graine , pour montrer l'embryon. Fig. 8. Coupe d’une jeune graine dans laquelle l'embryon ne décrit encore qu'une simple circonférence. | (Planche 11, n01.) B. Détails du Schanginia linifolia, Meyer. Fig. 1, 2. Bouton. j Fig. 3, 4. Fleur hermapbrodite. Fig, 5. Fleur hermaphrodite vue en dessus, pour montrer le disque, l'insertion des étamines, et les rebords des folioles. Fig: 6 ; 7: Etamines. Fig. 8; 9: Pistil. Fig. 10. Un pistil avec un stigmate supplémentaire. Fig. 11. Fleur femelle. Fig: 12, 13. Fruit, Fig. 14. Coupe longitudinale du ibn Fig. 15, 16. La graine. Fig. i9. L’embryon avant l’époque de sa maturité. Planche x1v. A. Détails du Suæda altissima , Pall. (Planche 11, no 3.) Fig. 1, 2. Boutons avec leurs folioles florales et leurs pédicelles. Fig. 3-7. La semence. 5, 6 et 7 représentent les diverses positions de ‘la graine dans le fruit, B. Détails du Schoberia corniculata , Meyer, (Planche III, n° 2.) Fig 1, 2. Bouton. Fig. 3, 4. Fleur. Fig. 5,6. Etamine. Fig. 7,8. Pistil. Fig.9, 10. Fruit entouré des folioles du calice, munies de leurs cornes ou appendices dorsaux.. Fig. 11, Le même, vu en dessons. Fig. 12,13. La semence SE du calice , entourée de son péri- carpe membraneux. Fig. 14,15, 16. La semence dépouillée du péricarpe, 14 et 15 repré- sentent la graine-avec la position qu’elle à dans le fruit. : ( 3535 ) Fig. 19. Largrainelprivée:de’ses deux tégumens ( amandé ), pour miôh trer à, droite et à gauche! de M nd lès deux paquets: de yiéri-: sperme. | ad FLE POIS * FFPeSiT Fig. 18. L'embryon isolé. | al is r$ CURE: DEMIOLENT CE 1011091166 ; : x Fr d à { . « à Me ” 4 dl (CAODOPCMENE 7 Fa ï ANS KA } JFFOFI 198 + IDE Et sCh A Jap dihieilée SUpD'éHOoNr 3 eol taoh | Moxocnrue 17 sf A Diaperis ; Dante Î . EN € FA . INF 33 Pix Fr. DE Loue AéRbré ds plusieurs Sodétés savantes) EL HAT DNMTO:. 89 'EUDS CHA: Et Ate. Be UALÉ de Je Pie cientibque. de Morts. | (Lu à la 77 d'Histoire nature le c"de Fe ‘en ii na 188. : ‘ P6f) “ds ; ' si 10 nt 13h sy); qiise Le genre Déaperis fait partie; comme on leisait /ide l'ordre des Coléoptères.et dela fainille des Ædtéromérés! On sait aussi combien l'étude de ‘cettés famille-dévient de:jour en jour compliquée! et embarrassanté ‘sous lé rapport des déterminations génériques : pour arrivér. ces \déterminatiôns avec “un kpeud’exactitude!, Al est indispensable ‘d'étudier des différentes” espèces que” 14l composent} et d'en tirer, par la comparaison de leurs différens caractères ,-des résultats qui! permettent d'ase seoir un peusolidemerit les bases. des divisions àvétablir.. D'un autre côté, étude générale ‘d'une’ famille qui s’'augmente”sans cesse ; offrant des: dificuhtés-gmicméelaz ment des yeux plus exercés et plus habiles , nôûs avéñs borné nosvfaibles travaux à des rechérehies ‘sur quelques genres d'AHétéromérés de la division dés Taxicornés de M. Latreïlle het nous donnons iei le résultat de l'étude que nous avons faite du genre Diaperis des auteufs.°! 0: Ce genre: est: pauvre* en’ espèces dans’ les ‘ouvrages ( 326 ) d’Entomologie publiés jusqu’à ce jour, bien qu'il soit réellement très-nombreux ; mais les espèces sont éncore presque toutes inédites et répandues dans les différentes collections , où on les rapproche toutes sous le nom générique de Diaperis. Ce rapprochement n’est rien moins que satisfaisant ; il a causé la réunion d'espèces dont les caractères sont souvent très-opposés, et rendent ce genre d’une étude de plus en plus difficile. Les au- teurs avaient disséminé les espèces décrites dans difié- rens gcnres , Ou avaient fait entrer dans celui-ci, dont les caractères ont été mal appréciés , des espèces que nous sommes forcés d'en. exclure. Il était. donc néces- saire de déterminer la valeur des caractères qu'offre cétte série! d'espèces différentes , et. d'établir des coupes qui puissent: les aieeéoir'+ dr, comment arriver à ce but sans examiner une, à une toutes les espècés,et: celles encore plus RORAANIRS € quisont restées inédites jusqu ‘à ce jour? py, bou sait …Telest à sujet dé notre, LE. ssai sur le genre. babliapbr ès j la connaissance, des: espèces nous, a portés à diviser ce genré en un certain, nômbre de coupes: lesquelles ; réunies, à celles qui naitront de nos recherches :sur les, genres, VOisinS si ous !:mettront à mème! de, poser des caracièfes, de -gerine -ét peut -êtrede , famille:un peu satisfaisans.» Mais'avant, de donner le.plam de nos: divi-- sions, nous alloïis présehter un,aperçw des changemens. qu’a éprouvés jusqu'à.ce jour. le:genre Diüiperis | L'insecte, qui Jhii a.sévvi de-type faisait parties des Chrysümela de Linné;:et des Tenebrio de De: Géer, sous le nom spécifique.de: Baleti ; de la plante eù it vit “ à l’étar de larve. Geoflioy, dans:son, Jistoire abrégée (1337 ) des Insectes , en forma le génre Diaperis ; à ‘éhusé "de ses antennes perfoliées, qui l’éloignaient de tous les insectes à lui connus, ayant 4 articles aux tarses posté- rieurs. Fourcroy, dans son Æntomologia Parisiensis, désigna cette espèce sous le nom de fasciata , qu'il ém- prunta à Scopoli ; maïs cé dernier auteur en avait fait une Coccinella , et Udnam un Deérmestes. ke Fabricius adopta le genre Diaperis, et l’augmiénta de deux espèces ; l’une, d'Amérique, fut d'abord décrite ‘sous le nom d’hydactina , qu'il changea depuis énlce- Jui d’hydni; et la seconde, qui se trouve én Europe, ést la violacea. Cette dernière espèce a été placée dans un autre genre par Rossi et Märsham. Le premier en fit Sa Chrysomela dytiscoïdes , et le second sa Chrÿso- mela ahenea. Fourcroy, déjà cité, connut aussi cette espèce, et lui conserva le nom spécifique que lui avait donné Fabricius. Olivier ne fait pas mention de celte espèce, mais il enrichit ce genre de quatre autres , qui sont : Les Diaperis cornigera&, D. bicornis, D. Dituber- culata (1) et D. horrida (2). | ai Ro 99 _ M. Walkenaer, dans sa Faune parisienne, place dans le genre Diaperis le Scaphidium bicolor, Fab., sous le nom de Diap. ænea, et M. Gyllenhal , dans son excel- lente Faune suédoise, conserve ceite dérnière espèce, et y joint l’Ips Aæmorrhoidalis de F'abricius, dont Rossi (x) Ces ‘espèces auraient été des Ips pour Fabricius. 8 (2) Nous avions d’abord considéré ce singulier insecte comme FU former un genre particulier , que nous avions nommé Æmorphus ; mais un examen plus approfondi. nous a convaincus qu’il dévait rentrer dans le genre Eledona de M : Latreille. (328 ) avait fait. un Z'enebrio, sous le nom de cornifrons ; \ et Kugellan un Z/ypophlœus. | Il. résulte de cet examen que Fahroes avait senti que ces espèces différaient essentiellement, entre elles, puisqu il les avait disséminées dans ses genres Diaperis, 1ps; Myceiophagus et Scaphidium. M. Latreille, dans son Genéra Insectorum., réunit au genre Diaperis plusieurs espèces que Fabricius avait Séparées : son exemple a été suivi par M, le comte Dejean, .qui, en publiant le catalogue de sa collection, a placé: dans ce genre plusieurs espèces qu'une obser- vation plus sérieuse ne permet pas de rapprocher sous Je gi nom générique. | Cet exposé, fait voir combien ce, genre avait subi de modifications Jusqu'à,ce, ‘que les entomologistes mo dernes l’augmentassent d’une partie. des. {ps et des Mycctophagus de Fabricius ; augmentation, qui porte à confondre plusieurs caractères différens. que l'étude des espèces. nous à. fait, connaitre, et qui, feront les bases de nos différentes coupes. 115 - « : L Ç À ” , . ji Des caractères assignés.au groupe des Diapères, et | . de sa division en plusieurs genres. Le seul vrai. caractère du. genre Diaperis est celui que lui assigne Geofiroy, d'avoir les antennes perfo- liées; mais ce caractère trop. vague permit d'y mises plusieurs insectes connus depuis Geoffroy , êt qui | ‘tous ont les antennes plus: ou, moins perfoliées. Cependa nt la plupart de ces insectes s’en éloignent par d'autres points de leur organisation : lés uns ont le dernier ( 329 ) article de leurs palpes maxillaires filiforme , les au- tres l'ont élargi et tronqué ou sécuriforme. Un carac- tère commun est d’avoir l'extrémité des mandibules bi- dentée'; le labré dans’ tous est très-petit et transversal) ; les cuisses sont élargies d’uné manière sensible, les tibias simples et mutiques , les tarses composés d'articles égaux eritre eux, non dilatés et un peu velus. Nous avons cependant observé une modification à ce dernier caractère dans un'‘insecte qui forme notre genre Hemi- cera , où les tarsés deviennent un peu élargis et comme spongieux. Hôpue eh, aie | | | La considération des palpés nous ‘a d'abord fait par+ tager en deux parties le groupe des Diapères ; ‘et dans la premièré partie sont placés les inséctes à dernier article des palpes maxillaires filiforme ; dont nous’avons fait les vrais Diapères, parce que l'espèce nommée Diap: boleti se‘trouve de ce nombre. Ayant: ainsi isolé quel- ques espèces , la forme des antennes nous a amenés à former deux coupes dans ce premier groupe, et ces deux coupes forment pour nous deux genres : l’un por- tera le nom de Diaperis, et aura pour type l'espèce de Geoffroy ; l’autre constitue notre genre Oplocephala,, - dont les mâles ont la tête armée de cornes. Ce sont des Ips pour Fabricius.. La forme de ces cornes varie ; et nous avons partagé cesgénre en deux seetions : nous avons conservé aux espèces dont les cornes sont longues etgrèles lenom.de Veomida de M. Ziegler; les autres, qui sont nos vrais Oplocephala , n'ont la tête sur- montée que de forts tubercules. | | Notre seconde portion des Diapères ; considérée en général , renferme les espèces qui ont le dernier article ( 330 ) des palpes maxillairés triangulaire ow én forme de hache. Nous avons obtenu par ce moyen une réunion d'espèces que Îles antennes et les tarses nous ont fait répartir dans deux groupes diflérens. L'un d'eux, qui est fort nombreux, comprend toutes les espèces de ce genre que Fabricius avait laissées parmi les Mycéto- phagus ; leur corps est élargi et presque toujours aplati. IL se divise en deux genres, Platydema , Nob. , dont les antennes sont composées d’articles généralement élargis et grossissant de la base à l’éxtrémité; Ceropria, Nob. , à antennes élargies d’un seul côté , ce qui les fait paraître en scie : elles grossissent égalément de la base à l'extrémité , et sont plus longües que dans le genre Platydema. Les espèces qui le composent ont été reti- rées du genre /Jelops , l’unié enträutres par M.:le conte Dejean. Dans son catalogue , c’est l'ÆZelops cha- lybeatus ; les autres nous ont semblé devoir se joindre à la précédente. Notre deuxième groupe se distingue par ses tarses élargis et comme spongieux , Ce Qui messe trouve dans aucun des genres précédens; et par ses an!- termes, dont da première moitié est simple ; et la der+ nière élargiés Nous avons fornié trois genres dans ce groupe, qui s'éloigné un peu , par sa forme ; des grou- pes précédens; legenre Æemicera, Nob:1, dont le-corps est plus allongé et un peu bombé:; a les six derniers articles des antennes élargis; le-genre Tetraphylius, Nob. , n’a que les quatre dérniers présentant ce’ carac- tère ; sa forme est hémisphérique ; le genre Phyrna- tisoma, Nob., a le même nombre d’arücles dilatés aux antennes; mais, il s'éloigne du prévédent par son corps allongé:et tubcreuleux. 51406" kon { 35£ ) T'elles sont les coupes que nous ont indiquées les dif- férens caractères des Diapères que nous avons pu exa- miner ; nous espérons que cel examen sera de quelque utilité pour la seience, surtout lorsque nous aurons publié les recherches que. nous, ayons. commencées sur les genres. voisins: il ne ressort pas jusqu'ici de carac- tères assez frappans pour statüer si tous nos groupes _formeront une famille isolée; lés caractères qui leur sont communs consistent dans les antènn és’ dilatées plus ou moins, comme on vient de le voir, les cuisses non renflées d’une manière sensible, les tibias simples et mutiques. D'ailleurs les genres 3m etratoma, Fab. et Pentaphyl lus, Meg, , doivent certainement en faire par- tie; mais nous ne mous.eén occupons pas ici, notre but ayant été de faire connaître les espèces qui étaiènt toutes confondues sous le nom de Diapères. | Nous faisons suivre cette Notice des descriptions de toutes les espèces de Diapères que nous avons été forcés d'examiner, et que nous avons rencontrées dans les dif- férentes collections de Paris. Nous saisirons cette occa- sion pour exprimer ici notre reconnaissance à à tous Les entomologistes qui non-seulement nous ont permis de décrire les espèces dé leurs:coiléctions, mais qui ont même bien voulu nous aider de-leurs conseils , MM. le comte Dejean , Desmarest , Serville', Chevrolat , Dupont, Gory, ete 1 PEER 2 a 22 | | LA pin € : AUS. 9115 HI N. B. Nous avons conservé les noms d'espèces don- nés par les personnés dañ‘ la ééllection desquelles nous les avons vues; quant aux autres à nous’ nous sommes cru én droit de lés nommer comme espèces ‘inédites. (338) NTI SÉRRELIE EE Y'L} OEM Tassxau des Genres qui font. le ss de ce travail. : (ETAT: pret partie de leur longueur. ® Fiared A. Dernier article des‘palpes maxillairés filiformé où subovalaire. ah Autennes composées d'articles lenticülaires, le prémier ‘allongé, de deux Suiyans fort. courts , le dernier arrondi; : pipe rartt Hobtt dv ae G. Drapenis.. lt yo SET + b. ions: à, stidlés perfoliés , un peu coniques., le premier court et gros, les Lrois suivans très-pelits. 3153 : +: Er ” Tête des mâles surmontée de deux : porc k Ft y 89 | G. Orsocermars, Nob. Cru. de | _ 0 B. Déinur ârticle des palpes maxillaires élargi À uronqué en à forme de “hache. A onirte la. Tarses foiplu Antennes grossissant de la base à Pextiémnité . les premiers articles plus allongés.. ,,, ëstob did . x. Articles des antennes élargis également des deux côtés, LE] ; 4 n : 5 G. PzarxDEug, Nob,: juni, RE RH: i'T } y] ki! ? 3" PE je CALE £. Antennes élargies seulement, auycôté interne, ou en | SCIE», 4 | Gr: Cerorma , Nob., éd té chi L s, : 4 Là Et [4 KR PALE] b. Tarses Antennes. dilatées moadisiet dan$ leur dernière: moitié. : 1 d. Les af débniers articles des antennes dilatés. “Gore al- longé. PAPOTP: 3 1 LI SOI OF +00 + Ci HemicErA, siobi rence Be nr A Le. Les quatre derniers atticles dés äntenñes dilatés. Corps! * hémisphérique. poihadt : A69i9CE lorron | .G: TETRAPAYLLES , Nob: & eV: ii _ y. Les quatre. derniers articles des antennes dilatés. dents allongé et L tuberculeux. V5 15 ” LA! ps 9) G: Puxaarrsous, Nob.,. [K } . ati qe genre sb Ziegl:; conuuseulement par le Catalogue dé! Dah » et sans getopcon ne: pi se rappqrter à notre PCR, Oplocephala, . (333) _ Genre DIAPERIS (1). ANTENNÆ ad apicem usquè sensim crescentes , articulo _ primo longiore , sequentibus 2 brevissimis , subglobosis, | cæteris dilatatis , lenticularibus, approximatis, ultimo orbiculato. Corpus convexzum , subrotundum , nitidum. Les antennes sont fortes, assez courtes, n’atteignant pas l'extrémité du corselet; le premier article est le plus long ; les deux suivans sont courts et grèles comme le premier, de forme globuleuse; le quatrième s'élar- git, et les suivans vont en grossissant jusqu'à l’extré- mité; le dernier est arrondi. La tête est large, ovalaire transversalement ,saris cornes ni tubercules. Le cor- selet est plus large que long, arrondi aux angles de devant, un peu élargi latéralement vers la partie posté- rieure, et assez fortement sinué en arrière ; l’écusson est petit, triangulaire. Les élytres sont bombées, bor- dées , ovalaires , à peu près de la largeur du corselet à la base, et striées. Les pattes assez courtes, simples; les tarses un peu velus. Les espèces connues ont; des couleurs luisantes. Les diapères ont l'habitude de percer les bolets et les champignons ligneux dans lesquels ils déposent leurs œufs ; on ne les y rencontre qu’à l’état de larve. Quand on trouve de ces champignons habités 5ar des larves, il faut les garder jusqu’à ce que la métamorphose de ces insectes soit opérée ; c'est te moyen de s’en procu- (1) Etym. diareiow , percer d’outre en outre, ( 354 ) rer un grand nombre. L’insecte parfait habite sous les écorces et dans-lés troncs vermoulus. . Draperis BozErr. Diaperis ip nitida , tenuissimè punctata, nigra; ore antennisque fuscis, antennarum basi ferrugined ; elytris striatis, testaceis, fascid ur apicisque ni= gris ; pedibus nigricantibus. Longueur, 3 lignes. Largeur, 2 lign. Fab. , Syst. Eleuth.,, IT, 585, 1. Tbid., Ent. Syst. , ed. 2, pars 11, 516, 1. Oliv. Coléopt. LIL, 55, pag.4,nor,PLz, fig: P Payk., Faun. suec. , LIT, 359, t Walk., Faun. par., 1, 266, 1. Gyllenh. , Faun. suec., I, pars 11,550 , 1. Latr., Hist. nat. Crust. et Ins., X , 307, PI. 89, £. 2. Shaw, General Zoologie, t. VIE, part. 1, p. 59, PL. 18. Duméril, Dict. Se. nat. ,t. XIII, 166, 1. Diaperis , Geoff., Ins., 1, 335, 1, PL 6, fig. 3. Schæœpf., ÆElem. Ins. ,tab. 58. Ibid. , Zcon., tab. 99, fig. 6. Sulz, Hist, Ins. , tab. 3, fig. 9. Diaperis fasciata , Fourcer:, Ent., pars 1, 153 , 2. Chrysomela Boleti, Lion., Syst. nat., IT, 5or, 36. Ibid. , Faun. suec., 527. Fabr., Ent. Syst. , ed. 1, 97, 18. Ibid., Spec. Ins., 1, 220, 25: Ibid. , Mant. Ins. , 1, 6o, 34. Schrank , £num. Ins. austr. , 134? Ross., Faun, Etruse., 1, p. 78 , n° 198. Tenebrio Boleti, De Géer, Zns., V, 49,9, P1.3,f. 3,4. Coccinella fasciata, Scop. , Ent. Carn. » 147 Dermestes fasciatus , Udn. La tête, marquée d’un petit sillon transversal et arqué au devant des yeux, présente plusieurs élévations ou inégalités; sa couleur est (335) noire , les parties de la bouche brunâtres. Les antennes sont de cette dernière couleur, à l'exception de leurs trois premiers articles qui sont rougeâtres dans quelques individus. Le corselet est très-finement ponctué, ainsi que la tête; il est transversal, légèrement échancré à sa partie antérieure, arrondi latéralement, bisinué en arrière et rebordé. Il est entièrement noir et luisant. L’écusson est d’un brun noirâtre. Les élytres sont bombées, bordées, et ont l’angle de la base assez saillant ; leur surface est entièrement et finement ponctuée, et couverte, en outre, de stries longitudinales très-régulières formées par des points enfoncés plus gros. Le fond de leur couleur est un jaune rougeâtre sur lequel se remarquent deux larges bandes noires et transversales, dont l’une est située à la base et l’autre vers l’extré- mité; cette dernière, très-étroite vers le bord des élytres, s’élargit considérablement près de la suture, mais elle n’est point terminale. Ces deux bandes sont ondées sur leurs bords ; dans quelques indivi- dus, elles sont très-étroites et laissent voir plus de jaune que de noir ; dans d’autres , c’est le contraire : quelques-uns ont les élytres entiè rement pâles, et même les bandes; ces derniers sont sans doute nou- vellement transformés. Il y a encore une particularité remarquable quant aux points qui forment les stries, c'est que dans quelques-uns ces points sont larges et noirs, au lieu qu’ils sont jaunes dans les autres. Dans tous, à partir de la première bande, la suture est noire. Le dessous du corps est noirâtre et ponctué ; les pattes sont tantôt noires et tantôt brunes , et les cuisses antérieures presque entièrement rougeâtres. Cette espèce vit à l’état parfait sous les écorces des arbres pourris, principalement des chênes. On la trouve dans presque toute l'Europe, excepté peut-être en Espagne et en Grèce. Sa larve est quelquefois très-abondante dans les bolets des environs de Paris. On connaît depuis long-temps la larve de cette espèce; il serait donc inutile de la décrire de nouveau. 2. DiAPERIS HYDNI. D. subglobosa, nitida , tenuissimè punctata, nigra; ca- pile antlicè bituberculato, subtüs ferrugineo; thoracis (336) margine anteriori bituberculato ; élytris striatis, san- guïneis , sulur maculisque nigris. Long., 3 3 lig. Larg. , à 2 lign. Fabr., Syst. Eleuth. , II, 585 , 2. 9 D. hydactina, Xbid., Ent. Syst., Suppl. ,178, r. D. maculata, Oliv., Coléopt., NL, 55, pag. 5 , no 2. PI. 1, fig. 2. Cette jolie espèce a la tête presque arrondie, surmontée en avant de deux petits tubercules rapprochés; sa surface est ponctuée et sa couleur noire en dessus, rouge en dessous et même, dans quelques individus, la partie postérieure est de cette dernière nuance; les parties de la bouche et les antennes sont noires. Le corselet est sem- blable à celui de la Diaperis Boleti; mais il présente dans quelques in- dividus, qui sont probablement les mâles, deux dentelüres assez mar- quées au milieu de sa partie antérieure ; il est finement ponctué et noir. L’écusson est un peu plus clair et noirâtre. Les élytres, dont l’angle de la base est assez saillant, sont entièrement ponctuées comme le corselet et couvertes de stries longitudinales et régulières formées par des points enfoncés. Leur couleur générale est rouge, mais Ja suture est noire dans toute sa longueur; un peu au-dessous de l’angle-de la base se trouve un point noir et allongé qui, dans quelques individus, devient une large tache, et ces mêmes individus présen- tent de plus sur là suture une autre tache noire commune aux deux élytres ; un autre point, plus gros et arrondi, se remarque entre la tache ou le point basilaire d’une part, et la suture de l’autre, et au- dessous, une bande transversale qui se prolonge sur le bord externe presque jusqu'à l'extrémité, et se termine subitement en formant un angle interné, tandis que de l’autre côté il se réunit à la suture; toutes ces taches et bandes sont noires. Le dessous du corps est ponctué de noirâtre, ainsi que les pattes; quelques anneaux de l’abdomen sont légèrement bordés de rougeâtre en dehors. Cette espèce se trouve à la Caroline et aux États-Unis dans le Boletus lucidus. Elle répand , quand on la prend, une odeur de fumée. LT ( 337 ) 3: D. BrPusTULATA. PL ro, fig. r. NL DENE , D. subglobosa, nitida, vagè punctata, nigra; anterms tarsisque fuscescentibus ; elÿtris SÉPÉQUS apice subi. nuauis , ns Mettre basèos er et DEF) puñéto TAN PARLÉES A DMUTLOT DONC D + MEN ( \S eua40) Long. , 3 lg. Larg. ,2lig. . Diaperis bipustulata, Déj., Cat. 68. dr ci | san ua ve 9UP es Jr 19tmoid ol : dlifodtoxo'l pen à e0'LE | La tête } à peu Iprès arrondie, présente vers le milieu de son bord antérieur.une petite, élévation de forme. presque carrée ; sa surface est fortement ponctuée et sa couleur entièrement noire, mais "4 antennes sont d'un. brun noirâtre. Le corse let est fransversal, = “@ rement échancré à à sa partie antérieure, arrondi sur les côtés, Dur postérieurement «et bordé ; son bord’ antérieur est un'peu avancé/au milieu; il est färqué en dessus d’une petite ligne médiane de éhäque côté de laquelle se remarque-une Jégère impression placée un peu én arrière; il est. de plus, parsemé de points enfoncés et entièrement d’un noir luisant, L’écusson, petit et triangulaire, offre la même ‘couleur. Les élytres sont bombées, bordées, légèrement sinuées vers Vextrémité et ont Pangle hüméral assez ‘saillant; elles présentent un assez grand-nombre de stries longitudinäles formées de points ässéz “écartés les uns des autres; lés intervalles descés’ striés sont très-fine- ment ponctués; leur couleur est hoire;,ayec sune,bande -6rangée, dentelée sur les bords, située à. Ja. base des deux. élyires, et transver- slot cette bande. ne s'étend pas pal re à jusquà la suture ; vers l'extrémité et sur chaque élytre se trouve une autre tache de même couleur, mais très-petite et arrondie: Le ed ee en l'dessous est ponctué et noir, ainsi que les pattes ; les tarses ‘seuls sont un peu brans. _ Cette belle espèce se trouve en Espagne, aux environs de Man- cilla, d’où elle a été rapportée par M. le comte Dejean, XXUL =— Août 1831. e "> et tes’ tarses non Spohgieux , mais “un y velus. y LE” rh, arme, sax), tête. f 198 11 2167 #91. } 5} F7 ( 339) \ | «, Cornes de la tête dés mâles longues et grèles, * Cornes droites. OPLOCEPHALA HÆMORRHOIDALIS. O. elongata, punctata, nitida, rubra; elytris striatis, nigris , singulorum basi macula ferruginea. Long: »25 sig: Larg., 17 lies Diaperis hæmorrhoidalis, Dej., Cat., p. 68. Payk. , Faun, Suec., TL, 360, 4. Panz., Faun. Germ., 13, f. 16. Gyllenh., Faun. Suec., I, pars..11, 553, 4. Tps hæmorrhoidalis, Fabr., Syst. Eleuth., IL , 580 , 18 Ibid., Ent. Syst. , IL, 513, 2. \ Rhen., Schneid. Magaz. , U, 235 , 2. Hypophlœus hæmorrhoidalis, Kugell. Schneid. sem 4) 4945 ‘3, Tenebrio cornifrons ; Ross. , Mant., l, 92; 208. xd} LCL Neomida-hæmorrhoidalis , Ziegl Dabl, ;Catals 1 2h oue 10 tileue | Sanaa TON NUS ÉETS 7É OIL Cette jolie espèce a la tête à peu près arrondie, entièrement ponc- tuée.et marquée , à sa partie antérieure, d’un petit sillon presque en croissant ; outreun large enfoncement en arrière; sa couleur est rouge, parsemée de quelques petites taches noires en avant; les antennes sont rouges aussi et un, peu velues. Le corselet est transvérsal, tronqué en avant et un peu avancéà son milieu, arrondi latérale= ment; bisinué en arrière , bordé, entièrement ponctué:et rouges L’écusson est assez petit,. de forme à, peu près triangulaire; Les élytres peu. bombées, allongées, et bordées, ont l’angle huméral assez saillant et sont couvertes de stries longitudinales, formées par des points enfoncés assez serrés ; la plupart de ces stries ne yont pas tout-à-fait jusqu’à l'extrémité, et l’intervalle qui existe entre-elles'est parsemé .de points ; la couleur générale des élÿtres est noire, mais la base de chacune offre une large tache rougeâtre. Le dessous du corps est ponctué et rouge; les pattes sont de la même couleur. ( 340 ) M. Gyllenhal cite une variété de cette sde sue pe est entièrement d’un roux jaunâtre. ol api o On trouve cet insecte dans la Styrie, la Croatie alpine, la Suisse et la Suède; il vit dans les champignons qui croissent au pied des arbres. HO RÉT EN 14@ 54 2, O. VIRIDIPENNIS. | | Le 0. ‘elongata, nilida, | vagè punctata ; | capite n nigrO y ( anticè bidentato , in mare posticè bicornuto ; ore, antennarum ? basi, cornuumque apice ferrugineis ; antenñis pectore- que Juscescentibus , abdomine nigricante ; 3. {horaces, scutello , pedibusque rubriss el tris, strialis;; viridi mi- cantibus. | Æ Long. , 15 + lige Larg. ; ilig. Diaperis véitiplants , Fabr. , rh 4 Zleuth. , TI 00 4 ER La tête, entièrement ponctuée, a son bord dlésiee un AE relevé et découpé de manière à former deux petites dentelures; beaucoup plus faibles dans la femelle que dans ie mâle , et de la partie posté- rieure s'élèvent deux cornes assez longues et dirigées en avant, mais qui ne se trouvént qu&:dans cé dernier; dans les deux séxes , la tête est noire: avec! l'extrémité {des cornes Hi base des. antennes ‘et les parties dela bouche: d’anbrun rougéâtre; lé resteidés antennés est . moirâtre: Le! corselet ; plus large que long, échanéré: et un pé”bic! sihué-antérieurement, légèrement arrondi sur les côtés ‘et'aux'anglés postérieurs, se: prolonge un’peu ‘en’ arrière vers lécüsson ; il est bordé; entièrement ponétuéet rouge. L'écusson, petitet tifangulairé, offre cette même couleur: Les étytres sont'de tiès-peu plus lärges que le corselet, bordées, légèrement élargies en arrière, et présentent une légère sinuosité vers l'extrémité; leur angle Huméral ést assez saillant ; et leur surface, ébuverte dé ‘stries longitudinales dé points enfoncés, est très-finement ponctuée dans les intérvalles que laïssent cés'stries ; leur couleur est un vert cuivreux tirant un peu sur lé brun vers l'extrémité. Le corps, en dessous, est ponctué et brun, ét l'ab- domen presque noir; les pattes, äu contraire, sont rougeâtres. (341 ?) Cette espèce se trouve dans la Caroline et dans d’autres parties des. États-Unis ; elle vit dans l’Agaricus juglandis. cd. 1e 3. O. cHazyBea. O. elongata, punctata, nitida, cyaneo subvirescente ; ° capte maris posticè bicornuto, femin'e bituberculato; _elrtris sat profandè strialis ; 5e orpore sublùs nigricante ; pedibus Juscis. | » Longs, fig. Larg. , 14 %hige 7 00 Cétte jolié éspècé est entièrement d’un bleu légèrement verdâtre- én dessus; sa tête, arrondie et ponctuée, présente en arrière, dans le mâle, deux cornes gréles et assez longues, dirigées un peu en avant; “elles sont rernplacées chez la fenielle par deux tuberbules! Le corse- Jet est transversal échancré antérieurement; ses côtés sont tn péx ‘arréhdis ‘et sa partié postérieüré bisinuée; il est bordé dans tout son. éôntour, excepté au milieu de sa pârtie antérieurés sa Surface est fortément ponctuée et présenté de’chaque côté, en arrière , üne pe- tite impréssion longitudinale. P’écusson est plus large que lüng, ét arrondi à l'extrémité: Les’élytres, dé lé largeur du corselet à la base, ‘#ont allongées, très:finement ponctiéés et couvertes de stries longi- tüdinales fortés et nombreuses; ces striès sont formées par une suite d’üssez gros ‘points enfoncés; l'angle huméral destélytres est un peu saillant. Le dessous du corps est ponctué, d'une ph brune noiräéfés les pattes sont simplement brunés. 20 ©: 10018 ! La patrie de cette espèce est pere au (Amérique du Nord) HEUL F fit N oi) O. viREscENs. O, elongata, punctata, nitida, suprà virescens ; capile anticè bilentièulato , in mare ‘posticè bicornuto ; ore, antennarumr basi, ‘cornuurt np et ou eat subtis pJer- te LE ï e ( 342) rugineis; antennis nigricantibus ; scutello fuscescente ; elytris sat profundè striatis ; pedibus testaceis. Long., 1 3lig. Larg., 1 lig. Diaperis virescens , in Mus. Dej. — bicornis, Oliv.? ÆEnt., III, 55,4, PL 1, fig. 4ab. Cette petite espèce a la tête ponctuée et présentant à la partie an- térieure deux petites éminences ou pointes, et en arrière deux cornes un peu obliques, qui sont légèrement courbées en dedans à leur extrémité ; sa couleur est un vert brillant, avec les parties de la bouche , la base des antennes et l’extrémité des cornes d’un brun rougeâtre, le reste des. antennes, est noirâtre et un peu velu. Le eor- selet, légèrement échancré en avant , est transversal, ponctué, ar- rondi latéralement, un peu prolongé en arrière vers l’écusson, fai- blement bordé; il est marqué vers la partie postérieure de deux petites impressions ou. gros points enfoncés; sa couleur est la même que celle de la tête; l’écusson, au contraire, d’un brun qui se détache du fond, vert du corselet et des élytres. Ces dernières sont allongées, un peu bombées, bordées, dans tout leur contour, très-finement ponctuées et.couvertes de stries longitudinales formées par des points enfoncés assez forts et: assez serrés ; leur augle huméral est ‘assez prononcé, et leur couleur la même que celle de la tête et du corselet. Le dessous Gu corps. est ponctué et d’un. brun rougeitre, ainsi que le rebord inférieur des élytres ; les pattes sont d'un jaune plusou moins clair. | La femelle ne diffère du mâle que par l’absence des cornes. Cette espèce vient du nord. de l'Amérique et fait partie de Ia collection de M. le comte Dejean. » O. corNicErA. O.elongata, punctata, nitida; capite maris anticè bitu- berculato, posticè bicornuto, nigro ;. feminæ autem virescente ; ; antennis, scutello, abdomineque nigris ; ( 343 ) thorace rubro ; elytris striatis, cyaneis ; pectore ferru- gineo ; pedibus fuscis, abdomine pallidioribus. Long., 2 lig. Larg., 1 lig. Diaperis cornigera ? Oliv., Coleopt , WU, 55, 5. PL. 1, fig. 5 ab. Hispa cornigera, Fabr., Spec. Ins.,I, 84, 5. — Ibid. Mant. Ens., 1, 47, 5 a3à — Linn., Syst. nat. Gmel., 1753, 15. UE La tête est arrondie, ponctuée et marquée en avant. d’un petit: sillon en demi-cercle devant lequel sont situées, dans les mâles, deux petits tubercules, et dans le même sexe, à la partie postérieure. ‘de Ta téte, on voit deux cornes élevées et assez grèles, parallèles et, un peu dirigées en avant; la couleur de la tête est noire dans le mâle et d’un vert foncé dans la femelle ; les. antennes sont noires dans les deux sexes. Le corselet, de forme transversale, est tronqué en ayant, un peu avancé au milieu de sa partie antérieure, arrondi sur les côtés, très-légèrement bisinué en arrière, bordé, entièrement ponctué et de couleur rouge. L’écusson est petit, triangulaire et noir. Les élytres sont allongées, peu bombées, très-légèrement sinuées vers l'extrémité, bordées, très-finement ponctuées et couvertes d’un assez grand nombre de stries longitudinales formées de points en- foncés ; leur angle huméral est un peu saillant, leur couleur un beau bleu luisant. Le dessous du corps, aussi ponctué , est coloré de brun rougeâtre, mais l'abdomen est noir; les pattes sont brunés et les tarses un peu fauves. L'individu qui a servi de mr à cette description vient ‘de l'île de Cuba. ù FUEL À : La: figure eitée d'Olivier diffère de la nôtre ence que Fes cornes sont courbées en dedans; cet auteur decrit cette espèce conte venant d'Angleterre. Cette différence de localité nous AR à croire que c'est une nt vous! os 1 de 6. O. sanrmina. técén Cor . 16) 3 O. sat profunde punctat@, cœruleo-violaceanitidissima: capite virescenie, ore anternnisque rigris ÿsantenraruns D: (344) - basi fuscescente ; corpore subiüs cum pedibus nigri- cante. svt | Long., 2 lig. Larg., 1 4 lig. Diaperis janthina , in Mus. Dup. Tête d’un violet verdâtre , très-fortement ponctuée, avec une impression très-faible et arrondie à84 partie ‘antérieure; parties de la bouche et antennes noires, un peu yelues, les 4 premiers articles dé éhés"ci brunâtres 2 corselet un peu transversal , échancré en avant, à ‘angles à antérieurs très-avancés, arrondi et rebordé latéralement, bisinué « en arrière , entièrement ponctué. Sa couleur est un bleu Yio- let très - “éclatant avec des reflets métalliques. Les élytres, presque paraflèles, c avec des stries formées de points enfoncés assez gros, sont de la couleur du corselet. Le dessous du corps est ponctué, d’un brün noirâtre ainsi que fes pattes. . Cette espèce habite la Nouvelle-Guinée, collection, de M. Dupont. Vous ne connaissons pas, le mâle, NC LT HO 39 | L | « : f eo rRPIRrEe 1° vtt : ‘4 O. pics, 1 4 Loug:, 14 dign. Larg:,5 lig. | ‘ Get insecte est entièrement d’un brun assez clair. Il a la tête arrondie et marquée d’une impression très-faible au bord antérieur; les cornes du, mâle sont courtes ; assez fortes et droites. Le corselet est transversal , arrondi latéralement, fortement bisinué en arrière; très-largement rebordé , assez légèrement ponctué.L/écusson est petit et presque triangulaire. Les élytres ‘allongées, bombées, bordées , sont finement ponctuées et couvertes de stries longitudinales assez faibles de points enfoncés et réguliers. Le dessous du corps est fine- ment ponctué, avec les pattes d’une couleur claire et orangée. La femelle:se diffère du mâle que par l’absence de cornes sur la tête: Be it dé envoyé par M. Lebas. (345) x Cornes arquées. $S. O. capra. O. elongata, punctata, nitida , nigra ; Capile maris pos— ricèe bicornuto ; ore ; antennis cornibusque ferrugineis ; Vélybiis sat préfundè striatis ; abdomine Juscescente ; pe- Uibus obscurè lestaceis. =" Lons 2 lg: der dé 1Z pau" ni l 49 lt 4b Dpt capra, in Litt. Schœnh! | 1Eatète, rod dièt et poëctiiée: porté à sa partie postérieure, dans le mâle, deux cornés très - -grèles, assez courtes et dirigées en avant ; entre cès Cornés et en avant se voit un énfonéément assez large et profond; la ‘couleur de la têté ést noire, mais les éornes ; les parties de la”bouche et les antennés sont rougeâtres; ces dernières offrent une légère rillosité vers leur extrémité, Le corselet est transvérsal, profondément échancré én avant, arrondi sur les côtés, élargi et borné à sa partie postérieure; un rebord le garnit dans tout son contour; sa surface, entièrement ponctuée, présente vers la partie postérieure deux petites impressions longitudinales et assez peu marquées; il est entièrement d’un noir luisant. L’écusson est assez petit, noir et lisse. Les élytres sont allongées , bordées , très-finement ponctuées et couvertes de stries longitudinales, fortes et assez nom- breuses dans lesquelles on voit des points enfoncés ; leur angle hu- méral.est ponctué, leur couleur noire et luisante.Le dessous du corps, fortement ponctué, présente la même couleur, qui se change en brun sur les anneaux del’abdomen ; les pattes seules sont jaunâtres. Cet insecte se trouve à la Jamaïque ; il fait partie de la collection de M. le comte Dejean dans laquelle nous l'avons décrit. 9. O. ARMATA. 2 -Qelongata, convexiuscula , punctulata, obscurè, fusea ; capile anterius denticulato, posteris bicornuto; ore, ( 346 ) antennis , pedibusque ferrugineis ; elytris punctato- striatis ; corpore subtüs pallidiori. Long., 3 lig. Larg., r + lig. Diaperis armata , Dej., Cat., p.68. La tête est bordée en avant et présente quatre petites dentelures arrondies dont les deux du milieu sont les plus fortes; sa partie postérieure est surmontée de deux cornes assez longues et un peu courbées en arrière; sa couleur est un brun foncé, mais les parties de la bouche et les antennes sont rougeâtres; ces dernières velues, surtout à l'extrémité. Le corselet est transversal, bombé, échancré en avant, arrondi sur les côtés ainsi qu’à ses angles antérieurs , très- légèrement bisinué en arrière, finement ponctué ; bordé et marqué de deux impressions en avant; il est entièrement d’un brun foncé: L’écusson, petit et triangulaire , offre la même couleur. Les élytres sont allongées , bombées et finement ponctuées ; leur angle huméral est un peu marqué; elles sont couvertes de stries longitudinales for- mées de points assez serrés; leur couleur est la même que celle du corselet; le dessous du corps est ponctué et d’un brun nongeltrey avec les pattes un peu plus claires. Cette espèce se trouve à Cayenne. O. HorFrMANSEGGIr. PI. 10, fig. 2. O. elongata, subconvexa, punctulata, obscurè fusca .capite maris posteriüs bicornuto , ore antennisque fer rugineis ; 1horacis margine antero scutelloque rubro- Juscescentibus ; elytris punctato-striatis ; corpore supra pedibusque pallidioribus. Long., 24 lig. Long., à 7 lig. Phaleria vaccina, Hoffm.., in Mus. Olivieri. Diaperis castanea, & Dej., HMus. — bicornis, 4 Dup., Mus. La tête est finement ponctuée, bordée en avant, marquée d’une impression demi- circulaire à sa partie antérieure et surmontée en ( 347 ) arrière de deux cornes longues, parallèles et un peu courbées à l'extrémité; sa couleur est entièrement brune, mais les parties de la bouche :et les antennes sont rougeâtres; ces dernières présentent quelques petits poils. Le corselet transversal, bombé, légèrement échancré en avant, arrondi surles côtés, et bisinué en arrière, est bordé, finement ponctué et. marqué de plusieurs enfoncemens peu profonds; un brun foncé couvre toute sa surface, excepté le bord an- térieur qui est un peu rougeâtre. L'écusson est triangulaire ‘et un peu. plus clair que le corselet. Les.élytres sont: de la largeur du cor- selet, de forme allongée, bombée; leur angle huméral est assez sail- lant ; leur surfacetrès-finement ponctuée et couverte de stries formées de points enfoncés et serrés; la.couleur des élytres est la même que celle du, corselet, excepté à la base où elles présentent quelquefois une teinte plus claire. Le dessous ducorps, ainsi que le bord infé- rieur des.élytres, est d’un brun rougeâtre; il présente de nombreux points enfoncés ; les pattes sont plus claires. Cette espèce vient de la Mana (Guiane française) ; elle fait partie de la collection de M. Dupont. La Diaperis castanea de M. Dejean nous paraît être la femelle de cette espèce; elle n’en diffère que par l'absence de cornes. L. Tête des mâles surmontée de deux tubercules forts et épais. O. corLanis. O. elongata, punctata, nitida, obscurè ferruginea ; ca- pite in medio bituberculato, ore antennisque fuscis ; tho— race rubro-fuscescente, scutello rubro ; elytris leviter striatis, nigris ; illorum basi humero et anteriore suturä obscure, pedibus verd pallidè ; ferrugineis. Long., 2 + lig. Larg., 1 3 lig. La tête est plus large que longue, ponctuée , impressionnée trans- versalement en avant et en arrière , et surmontée de deux tubercules a son milieu; sa couleur est un brun rougeâtre et luisant; les an ( 348 ) tennes, légèrement velues, sont brunés; ainsi: que les partiés dé la bouche. Le corselet, de forme transversale, st échancré ‘antétieu- vement ; arrondi sur les côtés | élargi ét bisitité à sa partie posté- rienre, bordé dans tout son contôur, excepté en aÿañt, ponctué , et ‘d’un rouge sombre (let luisanit. L’écusson est pétit } ffiañgulaire, ponctué et de couleur rouge. Les élytres , âsséz allongéés’ et élevées , -etde-plus bordées dans tout leur contour, préséntent dé faiblés striés longitudinales y formées par des points jetits ét serrés; l'intérvalle qui existe-entrercesstries ‘est aussi poñctué; lariglé hüméral assez saillants:sur ce dernier se rémarque une teinte rougéâtre qui colore aussi la base des élytrés ét le comniéncement de là’suturé; le reste des élytres est noir, mais luisant. Le corps , en dessous, est couvert de\gros points enfoncés; surtout sur les bords; sa couleur est un bèun presque-rouge et celle des pattes plus élairé : ces derñièrés, comme dans presque: toutes les autres a rs sont aussi i parsémées de points enfoncés. 6 ‘Gette espèce fait partie de la colléetion de M. diem eriei ee l’a reque de st pis F | * 0h 12% OÙ BITUBERCULATAL + : 994489 O. elongata , tenuë punctata, nitida , pallidè ferruginea ; capile maris anticè bituberculato , posticé bicornuto; ore, antennis, pedibusque testaceis ; elytris vagè punc- tatis , sed non striatts. Ÿ, Long.; 13 lig. Larg., 5 lig. Diaperis bituberculata , Oliv., Ent., LU, 55, 6. PL. 1, fig. 6, a b. ‘Cette pétite espèce a la tête finement ponctuée et surmontée à sa partie antérieure, dans le mâle seulement, de deux petits tubercules rapprochés , et en arrière de deux cornes courtes et grosses séparées par un enfoncement ; elle est entièrement d’un brun rougetre, avec les parties de la bouche et les antennes un peu pus claires. Le corselet ést' transversal, uü peu échancré en avant, arrondi sur les côtés, Tégèrement bisinué en arrière et faiblement bordé; sa surface est finement ponctuée et d’un brun un peu rougeâtre. L’écusson, trian- ( 349 ) gulaire et finement ponctué comme le corselet, présente aussi la même couleur, Les! élytres sont allongéées , très-peu. bomhées, légè- rement renflées vers l'extrémité, finement ponctuées, mais non striées, et de la couleur du corselet. Le dessous du corps est L ponctué et un peu rougeâtre; les pattes sont jaunâtres. Cette espèce est la seule de ce genre qui ‘se | trouve autour de Paris ; elle vit sous les écorces, mais elle est très-rare. ar ON AN LSTE EN à 13. O. Gone Clim O. elongata, punctata ; ferruginea, capite maris bituber culato , antennis pedibusque testaceis, elytris sat pro- … fundè striatis. \ : Long., 2 sig: Fes y fs | | QU DAT A AU SRE Tête assez frèhent Dottriéé, arrondie, offrant en avant tune impression en demi-cercle, et vers son milieu deux tubercules assez forts dirigés en avant. Le “corselet est un peu transversal ; échancré en avant ,-mais $ ’avançañit un peu au milieu} ses LôtES Sont presqué droits; il s’élargit en arrière où il est: bisinué et rebordé, ‘ainsi qué sur les côtés; 1l-est entièrement ponctué. L’écusson!: est assez petit let triangulaire. Les élytres sont allongées ,. ovales, rebordées, latérale- ment ; elles offrent des stries longitudinales fortes et nombreuses , dans lesquelles on voit des points enfoncés ; ces ‘stries se réunissent deux à deux près de l'extrémité, leurs intervalles sont finement ponce tués; l'angle huméral est peu marqué ; le dessous dé corps fortement ponctué. L’insecte est entièrement d’un brun foncé;avee lés antennes et les pattes d'un jaune rougeâtre clair. Er rié Cette espèce vient de la Sénégambie. Nous l'avons dédiée à M. Gory, de qui nous la tenons. ( 350 } : : Genre PLATYDEMA, Le (x): ANTENNÆ latitudine paululm crescentes ; articulo primo brevi, crasso; secundo brevissimo, subgloboso ; tertio longissimo , subconico; sequentibus crassioribus, conico plus minusve elongatis, sæpiùs dilatatis et subapproxi- mais ; ullimo ovato. CaPUT in maribus perpaucis cornutum. Corpus ovatum , dilatatum , plus minusve depressum. ” Les antennes sont de grosseur moyenne et un peu plus longues que le corselet ; elles’ grossissent un peu depuis la base ; jusqu’ à l'extrémité. Le premier article est court et gros , le second très-court et presque ‘glo- buleux , le troisième plus long que tous les autres , et un peu conique ; ; les suivans sont plus élargis., tenant ordinairement de, la forme conique , et plus ou moins allongés , tantôt assez làches et tantôt serrés ; le dér- nier ést ovalaire. La tête est un peu arrondie ; les mâles de quelques espèces présentent encore des cornes à cette partie. Le corselet est transversal + échancré en avants arrondi sur, les côtés, élargi et bisinué en arrière et bordé. L’écusson est assez petit, triangulaire et quel- quefois arrondi à l'extrémité. ‘Les élÿytres sont élargies ; ovalaires, peu bombées et souvent aplaties; leur angle huméral est très-peu visible; elles sont bordées, et pré- sentent des stries longitudinales formées de points en- foncés. Les pattes sont de longueur médiocre et grêles ; (x) Etym. maarvr, large; déuas, corps. ( 351) les tarses, simples et Hégbremnent velus , non spôn- vieux. Les insectes de ce genre ont probablement les n mêmes habitudes que les Diapères; on les trouve aussi sur ‘les écorces et dans les champignons. Beaucoup d’ entre eux sont revêtus de couleurs ternes; produites par un duvet très - court, mais fort serré , et bd er peut strips par le frottement ; 4 a. Téte surmontée de tubercules ou de cornes. r. Prarypema Deseannri (1). P.parm depressa, punctata., suprà nitidè fuscaz; éapite posteriüs tuberculis duobus instructo ÿ ore, antennis;\cor- pore. subtüs, pedibusque. ferrugineis ; \elytris striaits, obscurioribus. Long., à ?lig. Larg., 1 5 lig. Diaperis cornigera , in Mus. Dei. … rte Fo | Mbodrnandinude {TE : + ? | : : | nat oe dyré rs vi Tout l'insecte est d'un brun luisant en ‘dessus: La partie posté: rieure de la tête offre deux forts tuberculés ou petites cornes dirigés en avant et la partie antérieure un enfoncement transversal. Les par- ties de la bouche ét les! antennes sont rougeñtres , au lieu que té reste de la tête est de la couleur générale. Le corselet est transversal, échancré antérieürement , presque droit sur les côtés, bordé, élargi et bisinué en arrière, ponctué et marqué de trois impressions, une de + côté de la ets gras et la dernière sur le > lobe (1) Nous RAA te pu conserver à cette espèce le nom de corni- gera,.que lui avait, donné, M. le comte Dejean, ce:ñnom' ayant déjà été imposé par Fabricius à une autre Et qui rentre dans notre genre Oplocephala, ms irc (352) scutellaire; sa couléur est plus foncée que celle de la tête et se re- marque aussi sur l’écusson, qui est assez petit, large, un peu arrondi en arrière et lisse. Les élytres; larges, bordées et chargées . de stries longitudinales de ; points enfoncés et serrés D sont légèrement sinuées vers l'extrémité; d’une couleur plus ‘foncée encore que les aütres païties et presqué noire; leur angle huméral est assez prononcé et l'intervalle qui-existe.entre leurs stries est très-finement ponctué. Le corps, en dessous, est couvert de points enfoncés. Sa couleur estan | brun rougeâtre ainsi que celle des pattes ; les tibias et les tarses R9ff | térieurs présentent quelques poils d’un jaune doré. Cet insecte se trouve en Hongrie, en Volhynpie, e en Podolie. et en Styrie. Li 1oxvP:mdrencuraTaï"l .1 Pienigricans, nitida, capite posterius profundè imprésso, “tbituberculato ; thorace elytrisque subrilissime punctatrs ; ‘’äntennis, pedibusque | ferrugineis; nbiïs externè ère ticulatis. NO MAOE ISA ra sorti ONE ,. vou Long., 2 + lg. Long., 1 + lig. 14] M oupps RUES Entièrement d’un brun noirâtre et pme de avec Le ps 144 les antennes et les pattes ferrugineuses. Rstoies garnies d’un duvet SHOT AAFA PE 1e Tête impressionnée transyersalement, surmontée enarrière de deux rmbercles courts, epgre lesquels elle est: fortement enfoncée. Corselet, court; légèrement arqué, d 'AFTÈRE PRIAVAR Er pro: Jongé, Vers l'écusson 2 4 une surface égale à Pa aysemé de points e enfon; cés fort petits e pen, serrés; un per donei dial rem SU, le bord postérieur de grey c ôté du Jobe, scutellaire.: Écuseon triangulaire y, disse»: légèrement. bordé, Élytres . couvertes; de: fortes stries.dans lesquelles on remarque, des points enfoncés/assez serrés; les intervalles des stries sont parsemés de points très-petits comme le.corselet. L’abdomen est assez fortement ponctué; les pattes; au contraire, très-finement, sont légèrement velues et ppp au côté externe des tibias. r, GUN À GUEMEG dans Cette espèce se trouve à l’île de Cuba. | 35 (368 ) “Jef 1109 ZH9P ‘ 28 HÈMEO + hr | t Lie, à. P. PICIMES.. É «c: aprés, ph nitèd@, | Puhétata, obscurè fusca; capité "r2t b iuberéutis tribus nstratto ; añtennts basti Juscis, 'apice d'A 5: | nigricantbus ; ë se, striatés, thorace LEE dt bg ie Ha Pa ie TR LE Pur pt à 2 nMns. née riotet, email wun ,asti0t tnomolfot ete _ La tête. est arrondie et présente trois ; tubercules situés : fe au Eu je de la partie antérieure et les deux autres entre Tes yeux; elle esttrès- finement ponctuée | et de couleur brune. Les antennes, compo- sées d'articles coniques, sont brunes à la base et noirâtres dans le rente de leur longueur. Le corselet est transversal, , tronqué en a ayant , un peu avancé à son milieu: ‘ses Rs RéMes dont dbaissés: il est un peu arrondi latéralement, élargi en arrière , bisinué à sa partie postérieure, très-finement ponctué ét d’un brun foncé. L’écusson est triangulaire, très-petit et brun. Les élytres , aplaties » un peu allon- gées, HONTE ont" Van ñgle ‘de ‘là basé assez prononcé" ét sont cou- vertes de stries’ longitudinales forméés dé pôints enfoncés ; leur éou- Îeurest un brun un‘peu plus clair que celui du corselet. En général, l'insecte est peu luisant. Le dessous du corps est ponctué.et brun; les pattes sont un peu rougeûtres. Cette espèce se trouve à l’Ile-de-Frânce ; et nous à été communi- quée par M. in rem DT LULULEP ‘bnoris 3e: 4 P: HRUIE ENS 69 85.1 CTI TR DIR | fo 29 1 NOR SION EE: 5-3 91863 P. pari. depressa, nilida, vagè Ppunclata, nigra;capile ibhmaris posterius bicornuto; cornibus apice, ôré, antennis- “que ferrugineis; elÿtris RNESE indè striatis 3 Pr subis Les era * eee At ISF Sppe ÿ {19 \h DS za re NO f Tri Long. 2 lg. Large, 1 Hg. fout pi Mycetophagus picicornis. LP. Syst. Leu II, 568, 18. Si ibid. » Et. Srsts, 11, 408, ce Cet insecte est de forme tal peu allongée et éntièrement d’uñ noir XX. 23 ( 354 ) RS Jluisant. La tête est arrondie, ponctuée et offre deux cornes assez courtes , très-énaisses et dirigées en avant ; élle est noire, avec l’extré- mité des cornes-rougeâtre ; les parties. de la bouche et les antennes sont de cette dernière couleur, Le corselet est transversal, échancré en ayant, arrondi sur les côtés, bisinué à la partie postérieure , re- bordé et ponctué. L’écusson est petit et triangulaire. Les élytres sont allongées , un peu élevées, rebordées ; l'angle de la base est assez prononcé; elles présentent un grand nombre de stries longitudinales tellement fortes, que leurs intervalles forment des sortes de côtes; chacune de ces stries offre une rangée de pri assez forts. Le des- sous du corps est ponctué et d'un brun presque noirs les pattes sont brunes. L’individu que nous avons décrit estun mâle, et ue partie de la collection de M. le comte Dejean ; ; il vient du Brésil. Fabricius donne lés Antilles ; pour la patrie de cette espece. 7 ? 28e A h r 248 el: “hé ” rates, Ada) | ny nu1d 35 $9q-eSi). SABRE EN P, tenuissimè Hunetaté, nigras. Gapüle, posticè, bicornuto, palpis.et .antennarum articulis.2 basalibus, ferrugineis; corporé subiüs nigricante;, pr ge. rave tarsis ponte Jerrugineis. 0 HD BH OEP9N DLL SLR! 18 Jose r] «Longs, 2 die Largsouéliboh-olll d ovuost 88 a56qes 91390 ‘Cet insecte est de couleur noire ; sa tête est arrondie, surmontée en arrière de deux cornes assez courtes dirigées en avant. Les palpes et les deux premiers articles des antennes sont-d’un brun rouge. Le corselet transversal très-finement ponctué, échancré en avant, arrondi latéralement, légèrement rebordé, élargi et bisinué en arrière. L'écus- son petit, large, presque triangulaire, Les élytres ovales, bomibées, très-finement ponctuées, offrent des stries fortes dans le fond des- quelles l’on voit des points peu distincts. Le dessous du corps est ponctué d’un brun noiïrâtre; les pattes s sont de couleur de poix, avec les tarses d’un rouge jaunâtre clair. Madagascar. Rapporté par M. Goudot. Lies cuaalt 4 ( 355 ) 6. P. ERYTHROCERA. P.depressa, opaca, supernè nigra; capite punctulato, pos- ticè. bicornuto, anticè cum. oré et cornibus fuscescénte ; antennis basi apiceque rufotestaceis; corpore subiüs ser rugineo ; pedibus pallidioribus. \ Long, 2 lig. Larg., 1 3 lig. Diaperis erythrocera , in Mus. Dei. La tête est arrondie et présente’ üne impression eli demi-cercle à sa partie antérieure; elle est ponctuée , noire , et surmontée, en arc rière, de deux petites cornes longues, gréles , dirigées en avant, et d’un brun presque’ rouge ; le devant de la tête et les parties de la bouche sont de la même couleur ; les antennes, composées d'articles assez lâches, sont noires, avec les quatre ou cinq premiers articles d’un rouge jaunâtre; le dernier présente âussi la même teinte. Le cor- selét est échancré en avant, élargi latéralément, bisinué en arrière, faiblement rebordé sur les côtés, et marquée de deux impressions'en arrière ; il est entièrement d’un noir éomme velouté. L’écusson’est triangulaire et dé la même couleur, Les'élytres sont un ‘peu oblon: gues, aplaties, élargies, et ont l'angle de la base un peu sailiant; elles présentent un assez grand nombre de stries longitudinales for- méés de points enfoncés et larges ; elles sorit dé la même couleur que le corselet. Le dessous du corps est ponctué'et rougeûtre, ainsi que le rebord inférieur des élytres; les pattes ont une teinte plus jaunâtre, La description qui précède est celle du mâle : la femelle s’en distin- . gue par de petits tubercules jaunâtres qui se trouvent sur sa tête, au lieu de cornes. Cet insecte habite l'Amérique méridionale: Nous l’avons vu dans la collection de M. le comte Dejean: ROME TENTE But TOUS as AS. Ms) CU 2. | 4 (356) qu Po evANESCENS P. subelevata, punctata, nitidula, nigra ; capite posticè . Dbicornuto; ore, antennis, cornuumque apice Juscescenti- ‘bus; elytris sat profundè striatis, subewruleis ; corpore subtüs nigricante ; pedibus fuscis, tarsis ri in Long., 2 lig. Larg., + lig. Diaperis cyanescens , in Mus. Dei. La tête est arrondie et finement ponctuée; son bord antérieur.est relevé; elle présente à sa partie postérieure deux petites cornes courtes, assez grêles, droites, parallèles et dirigées, en. ayant; elle est noire, avec l'extrémité des cornes ,.les, parties de la. bouche et les antennes brunes; les, articles des antennes.sont élargis et un peu velus..Le cor- selet est plus large que long, échancré en avant, élargi.en arrière, bordé ; excepté à sa partie antérieure , assez finement ponctué et mar- qué, vers l’écusson, de deux petites impressions longitudinales, et de deux autres, plus faibles , vers le bord antérieur ;sa couleur-estunmoir luisant.L’écusson est triangulaire, ponctué;et de la même couleur,il.es élytres sont un peu plus larges que le corselet, ovales, un peu.bom- bées, bordées , entièrement} couvertes de petits points, très-serrés et présentant des. stries fortes , et nombreuses de.points enfoncés plus gros; l'angle de la base est lisse let légèrement saillant;, elles sont de la même couleur que le corselet, avec un reflet un peu bleuâtre. Le dessous du corps est fortement ponctué »2oirâtre comme le bord in: férieur des. élytres ; les. pattes sont brunes.et Les tarses rougeûtres. Nous ne connaissons que. le mâle de cette espèce, qui a quelques. rapports avec la précédente ; mais sa forme est plus élargie.et sa, cou leur différente. Elle vient, comme elle, de l'Amérique septentrionale, et fait partie de la même collection. | « (#4. ) \ L ‘Léte saus tubercules ui cornes. 8. P. vroLAcEA. P. subdepressa, punctata, nitida, violacea ; ore ferrugineo, antennis fuscis ; elrtris striatis; corpore subiüs pedibus- que nigro fuscis ; tarsis pallidioribus. Long., 3+lig, Larg., 2 lis. Diuperis violacea. Fabr., Syst. Eleuth., L1, 586, 3. _ Ibid., Ent. Syst, Il, 517, 2: — Payk., l'aun. Suec., IL, 358; 2. — Panz., Faun. Germ., IF, fig. 19. = Schneid.. Magaz., F, 21, 2. __ Duweril, Dict. Sc. nat., XI, 167. Chr/sohéla dylseoides. Rossi, Faun. Er. » ÿ 86 ), 208. Tab. If, fa 6 7 TL M tab. IV, fig! 13. ù AL LL ghened: Marsh., Ent. brir, 1, 196, 16. mr Cette espèce , une des plus allongées de ce genre, a la tête ponc- tuée et marquée d’un enfoncement transversal au devant de chaque œil ; ; outre un autre arrondi sur la partie postérieure; sa couleur ést un bleu foncé , avec les parties de la bouche rougeätres. Les an- tennes, composées d'articles presque cylindriques, mais un peu élargis et assez serrés, sont brunes et velues, Le corselet est trans- versal, Ah antérieurement , ärrondi sur les côtés, fortement bisinué à la base et bordé; sa surface, entièrement RORGRRÉE » pré- sente en arrière deux légers enfoncemens; il est, comme la tête, d'uñ bleu Ytôlet® presque noir, avec une légère teinte bronzée. à son milieu: L’écusson est large , arrondi en arrière, lisse et violet. La forme des élytres est élargie, peu bombée; elles sont striées, bordées , très-finement ponctuées ; ; leurs stries sont des suites de points en- foncés et placés Iohgitudinalement ; “leur couleur est un violet foncé etluisant. Le dessous du corps ‘est ponctué et d’un brun noir, ainsi que les pattes ; les tarses seulement sont un peu plus clairs. (358) Cette espèce se trouve, mais rarement, autour de Paris et en Allemagne; elle est plus commune à Bruxelies; on la prend ordi- nairement sous les écorces des arbres. . P. AMERICANA. 9 P. subdepressa, punctata, nitida, supernè nigra ; ore fer- rugineo ; antennis fuscescentibus ; elytris sat leviter striatis, in quibusdam subviolaceïs ; corpore subtüs pedi- busque fuscis. Long., 3 lig. Larg., 17 lig. Là Diaperis americana, in Mus. Deï. La tête de cette espèce est de forme arrondie, finement ponctuée et marquée d’un enfoncement transversal entre les yeux; sa couleur est un noir luisant, mais les parties de la bouche sont d’un brun un peu rougeâtre. Les antennes , un peu velues dans toute leur longueur, excepté à la base, sont d’un brun plus foncé. Le corselet, échancré en avant, est bordé et un peu arrondi sur les côtés, élargi et bisinué en arrière; sa surface est très - finement ponctuée et présente deux impressions en arrière et une autre, beaucoup moins marquée, si- tuée de chaque côté, vers le milieu du bord latéral; il est de la même couleur que la tête, ainsi que lécusson : celui-ci est petit et arrondi en arrière. Les élÿtres sont larges, ovales, très - finement ponctuées et couvertes , en outre, de stries longitudinales formées de petits points enfoncés ; elles ont l’angle de la base peu marqué et la couleur pareille à celle des parties précédentes, mais qui prend un reflet un peu brun et violet dans quelques individus. Le dessous du corps, finement ponctué, présente, comme le dessus, une seule couleur qui est brune et qui couvre aussi les pattes et le bord infé- rieur des élytres, | La patrie de cette espèce est l'Amérique septentrionale ; elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean. CAPSULE PRE di. APITALIS. P. depressa, evissimè PR R nitidula, nigra ; ore : et an- tennarum articulo uliimo ferruginets ; elytris punctato- strialis, punciis ad apicem decrescentibus ; corpora sub- ts subplicato.; pedibus nigricantibus. Long. ; lg. Larg 8 Le Piapesis apicalis siû Litt. Khugt 2 Cet i insecte est, ‘entièrement. Fer noir, un EU luisant ; sa, tête est, arrondie et présente à sa partie antérieure un sillon.en forme de demi- cercle. Les antennes sont légèrement velues et noires, avec leur dernier article rougeâtre; les parties de la bouche sont de cette der- nière coulepe L epraelss est transversal, féaneré en ayant, + AFORE rieure, où 1l offre deux es pr: vs il est la de ponc- tué, ainsi que la tête. L’écusson est de forme triangulaire. Lesély- tres , aplaties, rebordées, très - finement ponctuées, ont l’angle de la base un peu marqué et offrent chacune huit ou neuf séries lon- gitudinales de points enfoncés, qui sont assez forts vers la base de lélytre et vont en s’affaiblissant jusqu’à l'extrémité. Le dessous du corps. est finement plissé. Les pattes sont noir âtres, -et les tarses offrent un assez grand nombre de petits poils roux très-courts. Habite l'île de Cuba. De la collection de M. le comte Dejean. P. rrisris. Æ : À et ‘ SA : + ; 4 ns P.subglobosa, punctala, fusca, nitidissima; ore anten- nisque ferrugineis ; elytris sat profundè strialis , parüm de corpore subtis Her ugiRers dt bus PRET" FRS re olomoct à | Long; 2+ 3 Hg. Larg., 15 sig. fhraperis tristis, ju Lite. Ste. Se 18 BIT LA La tète” ést presque arrondie, natal vers son bord antérieur ( 460 ) d’une forte impression presque en demi-cercle, et d’une autre, ar- rondie , en arrière des yeux;téllé'est ponctuée et d’un brun luisant. Les antennes , à articles un peu coniques, sont rougeâtres , ainsi que les parties de la bouche. ‘Le corselet est transversal, éthancré et bi- sinué en avant, fortement rebordé latéralement , élargi en arrière, bisinué à sa partie postérieure bombé, les angles ‘de derrière un peu relevés; il présente quatre impressions, deux en avant ‘èt deux en arrière; il est couvert de petits points très- serrés, et sa couleur est un brun très-luisant. L’écusson à peu près triangulaire et fine- ment ponctué, est aussi luisant que le éorsélet. Les élytres sontun peu plus larges que ce dernier, ovales, très - bombées, bordées, en- tièremént ponetuées et couvertes , en oütre, de stries longitudinales assez fortes, férméés de points énfoncéstrès-Serrés et plus gros que les'autres ; l'angle de Ja'base ést 2 assez prononcé ; la couleur est moins brillante que celle du corselét. ‘Le déssous du corps est ponctué, d'in brun légèrement’ rougeätre, aïnsi que le bord inférieur des élytres; les pattes sont un péu plus claires. Habite le mont Caucase’ ét la RUSSIE méridionale. De la collection ba he le comte mere aie sis FA £ " ve ter x 2 ; : LÉ : 1 À FUOL «sobre rar 0 colo en Sell 26 bo Des man EM 6 12. P. NIGRICORNIS. HET Fr shbdepressa, Punciata , nilida , obscurè Jusca; ore et antennarum b'asi ferrugineis ;” anténnis nigris ; elriris 8919 strialis, € æneo-virescentious ; ; pedibus Juscis. Long., 3 lig. Larg., 2 lig. de . ee Diaperis æruginea , in Mus. Dei. | La tête; très BienRent ponetüée, présente éntre les yeux! une pe- tite ligné transversale de points enfoncés très-serrés ; sa couleur est un brun noirâtre et luisant; les parties de la bouche, au contraire, sont rougeâtres. Cette dernière couleur, se remarque, aussi, sur les trois premiers articles des antennes; les autres sont nOIrS ; tous som lâches et de forme presque carrée. Le corselet est transversal , un peu échaneré.en aypnt, arrondi latéralement stanx.apelesamérieurs, an (:36xk ) peu élargi et bisiqué en sxrière , bordé; sa surface entièrement ponctuée et marquée en arrière de, deux enfoncemens assez profonds; sa couleur, un brun foncé et luisant. L’écnsson est à peu, près trian- gulaire, mais un peu arrondi à l'extrémité et brun, La forme des élytres est assez large, presque carrée, un peu aplatie; l’angle de la base légèrement saillant, leur contour bordé; elles sont cou vertes de stries formées par des points enfoncés assez rapprochés, et l'intervalle qui existe entre ces stries «est très-finement ponctué; la couleur des élytres est un bronzé un peu, clair. Le dessous du corps, ponctué aussi, est d’un brun presque noir ; les pattes sont brunes et les tarses revétus en dessous de points jaunes. Nous avons recu cette espèce de la Guüiane françaises Pit se trouve aussi au Brésil. 13. P. potiTrAa." P. depressa, punctata, nitida, suprà fusca ; capile anten- | _nisque Jerruginetïs ; scutello thorace pallidiore ; élytris Strialis, nilidè subvirescentibus ; 3 corpore subiüs ferrugiz _ne0, _pedibus subrufis.: : Long. nr. €. sig. Lerg., ., 2 lig. 90) l“La”tète est arrondie, ponctuée, et présente à sa partie antérieure uñé’ petite impression en derni-ceréle ;'sa couleur ést rougeâtre , ainsi que ‘celle des añtennés ;"ées dernières sont assez fortes et ont leurs dérniers articles un peu velus. Le corselet, transversal , échancré en avant, est un pèu avancé # Son milièu, ce qui lé rend comme bisi= nué; $és côtés sont arrondis, rebordés, sa partie postérieure élargie ét bisinuée , sa surface fortement ponctuée et présentant plusieurs inégalités, outre un sillon longitudinal dans sa première moitié et un autre très-court et placé de chaque côté en arrière; il est entiè- rement d’un brun foncé et luisant. L’écusson est a$sez grand, trian- gulaire, d’un brun un peu rougeûtre. Les élytres sont aplaties, bordées, très-finement ponctuées et couvertes de stries longitudi- nales formées par des points enfoncés. très-serrés ;. l’angle de la base est un peu prononcé; leur couleur un brun légèrement. verdâtre (| 36%) et luisant. Le dessous du corps est ponctué et FHigéars , comme le rebord inférieur des élytres; les pattes sont d’une teinte plus élaire. Cette espèce se trouve à PHiladelphie; nous l'avons décrite dans la collection de M. Dupont. : 2.) 14. P. suBcosTATA. P.subdepressa, elongatula, punctata, nitidè fusca; capite obscuriore; antennis oreque pallidè testaceis; elytris sat profundè striatis ; corpore subiüs pedibusque parum n1- tidis, fuscescentilus. af Long., 3 lig. Larg., 1 ?lig. Diaperis americana , in Mus, Dej. La forme de cette espèce est un peu allongée, et sa couleur, em dessus, d’un brun luisant. Elle a la tête arrondie, impressionnée en. avant en forme de croissant , finement ponctuée et d’un brun noi- râtre; les antennes assez grêles et jaunâtres , ainsi que les parties de la bouche. Le corselet est transversal , échancré en avant , un peu ar- rondi sur les côtés, où il est bordé, élargi et bisinué en arrière ; il présente de chaque côté, à sa partie postérieure , un petit enfonce- ment longitudinal; sa couleur est un brun luisant. L’écusson est triangulaire et lisse. Les élytres sont un peu allongées , legèrement. aplaties, bordées et finement ponctuées ; elles sont couvertes de stries, longitudinales assez profondes formées de points enfoncés et serrés; l'angle de la base est un peu saillant ; leur couleur est la même que celle du corselet. Le dessous du corps est ponctué et brun, mais plus. clair. que le dessus et moins luisant; les pattes sont de la même couleur. F | Cette espèce, rapportée de Philadelphie, fait partie de la collec- tion de M. Chevrolat. | 4 5: P, rices. P.tenuè punctata, subelongata, nitidè picea ; ore et anten- nis ferrugineïs ; capite profundiüus punctulato; thorace (363) | brevi, lateribus subrecto, anticè posticèque ad marginem impresso ; sculello lævi, lateribus subacutis ; elytris pro- Jundè striatis, cosiis tenuissimè punctatis ; tarsis subfer- ruginetis. Long., 3 lig. Larg., 1 2 lig. Cette espèce est entièrement d’un brun luisant que l’on pourrait comparer à de la poix. Sa tête est grande, un peu plus large que longue, ovalaire, couverte de points enfoncés, petits, mais pros fonds, et marquée d’une très-légère impression en demi-cercle. Les parties de la bouche et les antennes sont rougeâtres ; ces dernières sont ponctuées et couvertes d’un court duvet. Le corselet est court, beaucoup plus large que long, faiblement échancré en avant, presque droit sur les côtés, arrondi seulement vers les angles antérieurs. Son bord postérieur est légèrement bisinué. Il est garni sur les côtés d’un rebord assez étroit ; les angles antérieurs sont émoussés, les posté- rieurs aigus. La ponctuation du corselet est moins profonde et moins serrée que celle de la tête; on remarque sur sa surface une ligne en- foncée, longitudinale, très-légère au milieu, un ou deux enfoncemens peu profonds vers le bord antérieur , et en arrière, le long du bord, une rangée transversale d’enfoncemens au nombre de quatre au moins, plus profonds que ceux du bord antérieur. L’écusson est triangulaire, lisse ou très-finement ponctué; ses bords latéraux sont un peu relevés. Les élytres sont plus larges que le corselet, ovalaires, un peu convexes, divisées longitudinalement par des stries profondes dans lesquelles on ne distingue que fort peu les points enfoncés. Les intervalles de ces stries, relevés en côtés , sont lisses ; chacune de ces côtes offre deux rangées longitudinales de points enfoncés, fort pe- tits. Les élytres rentrent un peu vers l’angle de la base, qui est élevé et lisse. Le corps en dessous est de la même couleur qu’en dessus et aussi brillant , très-légèrement ponctué; les tarses sont un peu plus rougeâtres. Cette espèce fait partie de la collection de M. Chevrolat ; elle vient de la Guadeloupe. ( 364 ) Le: | 16. P. AICOLQR P. parüm depressa, punctata, nitida, obscurè ferruginea ; palpis pallidioribus, antennis nigricantibus, basi ferru- gined; elytris striatis, æneo virescentibus; corporesubiüs obscuriori; thoracis inferiort parus et pedibus Jerrugineis. Var. — Tota ænea. Long., 2-24 lig. Larg, 1-1 5 lig. Diaperis bicolor. Fabr., 8 yst: Eléuth., LE, 586, 6. RE bicolor.. Fabr4 Ent. Syst. suppl41909, 4. seat par er: reux dans Fabricius, 194; n Var, — Diaper æneas Payk:, Faun. Suec., A, 359,3. «+ 12 ton! — 4 Pan, Faun.Germ.,8:Tab.Il. “ — Ibid., Faun., 94; 9- ob Illig., Hagaz.,V ,245,5. — Gylleuh., Faun. Suec., I, pars LU, pus dr Mycetophagus metallicus, Fabr., Eleuth., 1,570, a7. | ; _ Duméril, Dict. Sc, nat., XIII, 187; 3. La tête de cette espèce est ponctnée et R offre qu’un petit : don transversal en arrière ; elle est entièrement d'un brun rougeâtre, ayec les palpes un peu jaunes. Les antennes , composées d'articles serrés et coniques, sont de la couleur de, la tête à la base et noirâtres dans le reste de leur longueur. Le corselet est un peu plus large que long ; échancré antérieurement, élargi et presque tronqué en arrière, bordé, finement ponctué , à angles antérieurs très- -avancés et pointus. à Il présente à sa partie postérieure deux petits enfoncemens, un de chaque côté ; sa couleur est la même que celle de la tête a, € *est-à-dire un, brun rougeâtre qui est plus ou moins foncé, selon les individus. L’écusson est triangulaire , ponctué et de la même couleur. La forme des élytres est assez bombée ; l'angle de la base est un peu saillant; elles sont couvertes de stries longitudinales formées de points enfoncés, et l'intervalle des stries est très-finement ponctué ; leur couleur est un vert bronzé et un peu brun. Le dessous du corps (RE , est ponctué, noirâtre, avec. hs ES inférieure: du: conselebet us pattes rougeâtres. :.; , er sraef :La.couleurdu pénis EEE est en entièrement Sn 08 mais nous ne croyons pas que cette différence rpuissé seule constituer une.espèce, puisque J’on trouve tous css possibles de l’une à l'autre... ajo(l sise M ob 1 sb sitisq #6 Cette espèce se trouve FE Far rio D oi inst dise “ba Suisse, la Hongrie et même autour de Paris, où elle a été prise par M. Duméril. (Voy. Dict. des Sc. nat, t. 13, p. 167, 3.) .17 P. suroPÆA. P. subdepressä, punctata, suprà obseura, nigra ; ore, man- dibularum basi et antennis ferrugineis ; thoracis mar- gine laterali fuscescente ; elytris striatis; corpore subtüs nigricante ; peclore pedibusque et,.in quibusdam ; tot Re” inferiori parte ferrugineis. CE DOJILOY DOFUS 99) B4ioNx 128 919 BU Long, he ages 2 8. RS AE 19EVTS D 299 ) , POUMOÏES BOL SOTISHTYSUDANIID Diaperis Pat. Pb d in br LA H'ESD ‘891 9998 éT1)L'MON FH08 host a Go. détr [Liti® sl “168 1by (OT18 INBYE 0 VEDASIEDN L : à Î + des: dotée si Caen À dé ATtERES to .sipetovennat 1% STI se :SDioû 39 Pts rmsir}act Cet'insecte est'en‘déésis d’un’ hoir terne! Tl'à là tête finement: por. tuée et impressionhée dévant éhaque œil, 1in-peu en dedans ; outre uñ'légér Sillon”éh”érotssant sur là partie Antétietre "elle est” de là couleur générale; ? éxédpté és" pârtieb” 48 Tà bouche, Ia Base: ‘des äandibules et!1eS Hitennes qui sont rougéktres? Le corselet } de forme transyétsale, "est ‘éthanéré antérieurénrént ; arrondi süt les cOtES, Éldrgi et très: épèrément bisiité "en atrièré, | ‘masqué à sa partie postérieure de deux petites impressions loügitudinales mais courtes; sa surface est finement ponctuée et de couleur noire, avec les bords latéraux seulement'unpeu bruns, L’écusson est triangulaire, impressionné au milieu et noir. Les élytres sont larges, peu bom- bées, bordées et'evuvertes de stries longitudinales formées de points enfoncés assez serrés; l’angle de la base est un peu saillant; leur ( 366 } couleur entièrement noire. Le dessous du corps est ponctué, d’un brun noirâtre; les pattes et le dessous de la poitrine, au contraire, sont rougeâtres ; et NE tout le dessous du mn est de cette dernière couleur: NpOTI. 51. HER à Fe Cette espèce vient ‘de la mt de Catalogne en Espagne, ét fait partie de la collection de M. le comte Dejean: M: Chevrolat Va reçue de EAU M: IT Va ME rTIN dé Caucase. L } un 2 aa té f nil j10ù . j Lit Li : L 11 24 : t 18. P. ANTENNATA. P. subdepressa, opaca, nigra; antennis obscurè fuscescen- LSPHE apice testaceis, elytris haud profundè striatis.; |'corpore sublis cum pedibus nigricante Larsis subferru- L\Qines. 01 , Long.;2# big. Larg., 1 Elig. La tête est noire et marquée en avant d’une légère impression demi-circulaire; les antennes, composées d'articles un peu lâches, sont noirâtres, avec les derniers seulement jaunes. Le corselet est échancré en avant, arrondi sur les côtés, élargi et fortement bismué postérieurement et bordé; sa forme est transversale, et sa couleur entièrement noire, mais non luisante. J’écusson,…,,.......,). . …»,. Les élytres, larges, aplaties, bordées, sont couvertes de stries formées de points enfoncés. assez serrés; leur couleur est un noir terne comme celle du corselet. Le corps, en dessous, est ponctué et noirâtre, ainsi.que.les pattes; les tarses seuls sont un peu rougeâtres . Nous n’avons vu.qu’un individu de cette espèce dans la collection de M. Chevrolat; il a été rapporté de l'ile de Cuba. Son mauvais état de conservation nous.a empêchés de voir l'écusson.. lies RS 19: P. cLorara. P. rotundata, subglobosa, opacu, nigra; capite antériüs, d à . \ . . . ôre, antennis, pedibusque ferrugineis; elytris sat pro- (367 ) Jundè striatis; corpore shbsi fvsarasaes HAE diriios HROREHONESS birec astral | BOUM de |: Long, a :lig. Larg Bo. 15 3lig. 4 ne Er Diperis rs, in je Deja | % C * Gate à espèce eut de nie arrondie et peu oh sde Act et rugueuse 9 marquée, en avant d’une i impression: en demi-cercle,, est noire, avec. la partie antérieure, les’ parties d de Jaybouche et les an- tennes, rougeätres. Le corselet est échancré en avant, plus large que long, arrondi latéralement, très- faiblement rebordé sur les côtés seulement, élargie en arrière et bisinué à sa partie postérieure ;.il.est d’ un noir mat et comme velonté, ainsi que l’écusson et Jes élytres. L'écusson e est triangulaire. Les élytres, un peu élevées, arrondies latéralement ,. rebordées, ont l'angle. de la base peu, marqué et présentent d'assez fortes, stries longitudinales, dans lesquelles, on voit. des points enfoncés et assez serrés. Le dessous jdu corps est BR et bordé ; le bord inférieur des yes offre la pins cou- PRIRAIA TA. 7 velus.. 4 Cette espèce, de Ia collection de M. le x à ne. habite le Brésil. » © Ballon eus 079) Patti At. P. globosa, rotundata, subnitida, fusca ; capite elongato, cum ore et antennis subrufescente ; thorace vagè punc- tato, margine anteriore maculisque disci duabus nigris ; elytris haud profundè punctato-striatis, basi, suturd, apiceque pallidioribus ; corpore subtüs , rate dilu= 4ius rufescentibus. Long., 2 lig. Larg., 9 lig. Diaperis hemispluerica , in Mus. Dei. Cette espèce, aussi large que longue, très-bombée, a la figure d’une moitié de sphéroïde. La tête est petite, un.peu allongée, lé- (368 ) gèvemént impressionnée de chaque côté des yeux: s4'coufètr est un brun rougeître, ainsi que celle des parties de la bodthéét des antennes; ces dernières sont à peu, pre a de Ja | méme grosseur dans toute leur longueur, à partir du quatrième article, et Aie s sont légè- rement velues. Le corselet, projeté en dyant:| étroit et édhancré À Ga partie antérieure , s’élargit beaucoup en arrière; il ‘mé hérairo à sa partie postériénre étigarni, sur es tôtés, “Ph Higé gr par une impression longitudinale" qui né'se RE qu ans t sa léngiètr; l'offre de plus, en arriëté et' dé éhaqUue L8lé"t üné } niet thpression" éngifudinale ét très. Courte} 41? ‘à HR ES pelits points enfôhicés }'ét £a éouleur est celle de l4’tête ‘avec 1e Bord'an- térieur et déux taches sur le disque noirés! L'étusionest triangulaire, fnément poñctué ét prabt Les ék tres sont trés bombées, b bordées, ‘caténées” latéralement 7 long de leur ‘bord éxtèrne ; ; leur A e an- 9 OS" Lis térieur ést un peu ätroüd? , Tinté térieur “fégérement: saillant ; elles pré {8 « ‘D fnotuses ra Jennt ‘des ART, longitudinales à assez 1 faibles, formées le ‘points | en- foncés peu l'profot fds fer couleur est rune; un peu Hds° chute e Tong du bôrd ditériéur, ti Sur ‘ja suture ét à P'estrémaité, Le/bor infél tieur des EE ét lArgé", divisé en deux ét'comihé réplié du fat même par un sillon longitudinal; ilest d’un brun rougeâtre, ainsi SA le déssous di & Oops qui ést Andes ouleRes) 1éé pattes Sont “d'une couleur plus claire. Mis Cet insecte a été rapporté de-Java, etse trouve dans la collection de M. le comte Dejean. À D? À y : A4 Nha \\ YA ”. RE | Nwio \ MAIS date Gi 21% P.PDurorri. « OU 39 SMOTMMN RUES US OS Sd r : à ‘ \ : 2e + $ ” ts ” | ven et | 4 . l ( P,nigra, opaca,thorace ferruginéo; elyiris hand profmdè striatis; corpore subtüs pedibusquenitidioribus, *abdo- minis lateribus anoque ferrugineo maçulaiis. …, Long., 6 lig. Larg., 3% Gigi 20m 0 rohastof ajsuniQ ‘Linsecte est aplati, d’un noif opique en dessus; la tête lisse, tnar- quée d’üne imptession en demi-éércle, avéé les alpes légèrement ferrugineux à l'extrémité, et les aritennes fortement ponctuées, leurs derniers articles un peu velus. Le corselet est court, transversal , sinué en avant eten arrière, un peu élargi vers les angles postérieurs qui sont carrés ; les antérieurs sont un peu avancés et arrondis. La surface du corselet est lisse, et sa couleur ferrugineuse, les bords seulement noirs. L’écusson est triangulaire et lisse. Les élytres, ainsi que la tête et le corselet, sont couvertes d’une espèce de court duvet qui les rend comme veloutées ; elles dépassent un peu le corselet en largeur et présentent des stries longitudinales’ assez légères dont les intervalles sont lisses; ces stries sont en partie formées de points en- foncés petits et peu serrés. Le dessous du corps , le bord inférieur des élytres et les pattes sont d’un noir luisant; les côtés de l'abdomen et le bout du dernier segment sont marqués de ferrugineux. Cette espèce se trouve au Brésil. Elle nous a été communiquée par M. Dupont. 29, P. sILPHOIDES. P. depressa, opaca, obscurè fusca; capite subgranu- lato , posticè nigro, anticè cum antennis et ore obscurè férrugineo ; elytris levissimè strialis ; corpore subtüs nigricante ; thoracis parte inferiori pedibusque subfer- r'uginetls. | Long., 5 lig. Larg., 3 lig. Cette espèce est remarquable par sa taille et sa forme aplatie qui lui donnent en quelque façon l’apparence d’un Sipha; ses couleurs sont ternes, comme celles de plusieurs autres Platydema. Elle a la tête finement granulée et marquée en avant d’un petit sillon en croissant ; _ la partie postérieure est noire, l’antérieure , Au contraire, d’un brun rougeître ainsi que les parties de la bouche et les antennes. Le cor- selet, de forme transversale, est échancré en avant, arrondi sur les côtés, élargi et légèrement bisinué en arrière, faiblement bordé: ses angles antérieurs sont avancés et assez aigus; sa couleur est entiè- rement d’un brun mat, ainsi que celle de l'écusson. Les élytres sont larges, aplaties , bordées, couvertes de faibles stries formées par des XKHIT, 21 (39e: ) : points enfoncés très-petits et très - serrés ; l'angle de la base est un peusaillant; elles sont “de la même couleur que-le corselet en dessus , mais leur bord inférieur offre une teinte rougeâtre , ainsi que les pattes et le dessous du corselet. Le reste du corps; en- dessous, est: ponctué et noirâtre. Cet insecte vient des bords du fleuve Maroni, dans l’intérieur de la Guiane française. 23. P. AFFINIS. P. subdepressa, opaca, nigra ; capite punctato ; ore et an- tennarum basi apiceque ferrugineis ; mandibulis solis nigris; .antennis medio fuscis; elytris striatis; corpore subtüs rubro fuscescente, pedibus aut ni NÉE aut pallidè ferrugineis. Long., 3+lig. Larg., 2. Diaperis affinis , in Mus. Dei. — submaculata. Var. in Litt. Klug. Cette espèce, d’une couleur noire et sans aucun éclat, a la tête ponctuée et présente un enfoncement transversal au devant des yeux; les parties de la bouche, excepté les mandibules qui sont noires, ont une teinte rougeâtre qui se remarque aussi sur la base et l’extré- mité des antennes; le milieu de ces dernières est brun. Le corselet, plus large que long, est transversal, échancré antérieurement, ar- rondi sur les côtés, élargi en arrière où il est légèrement bisinué; il est, de plus, faiblement bordé , et présente en arrière, vers le milieu, deux petits sillons longitudinaux. T’écusson est petit et de forme triangulaire. Les élytres sont larges, un peu aplaties, bordées et couvertes de stries longitudinales assez nombreuses formées : de points très-serrés; leur angle externe est très-saillant ; leur bordiin- férieur rougeâtre. Le corps, en dessous, est ponctué, d’un brun foncé , mais aussi un peu rouge; les pattes sont d’un brun plus ou moins clair selon les individus. La Diaperis submaculata de M. Klug ne nous paraît différer de cette espèce que par sa taille qui est moindre et ses palpes d’un jaune un peu plus clair. . RS TS EE ES ( 371) } La patrie dé cette espèce est-le Brésil et Buénos-Ayres. Elle res- semble beaucoup au Platydema silphoides , mais on l’en distingue ai- sément par sa taille qui est moindre, sa forme plus allongée et sa couleur générale qui est noire, tandis que le brun ie la couleur de l'espèce précédente. : … 24. P. CHEVROLATIr. Wérps P .supernë opaca, nigra; capite ruguloso, inæquali, anticè cum ore et antennarum basi apiceque ferrugineïs, an- tennis medio nigricantibus; elyrtris striatis, interstits ad apicem suturam propè elevato-tuberculatis, tuberculrs ferrugineis ; corpore infernè obscurè Jérrügineo, pedibus paul PTT a Long., 3 lig. Larg., 1 + lig. Cet insecte est tout noir en dessus, et nullement luisant. Il a la tête très-inégale, profondément enfoncée à sa partie antérieure, en- tièrement granulée, d’un brun rougeûtre en avant et sur les côtés, avec les yeux d’un vert un peu luisant. Les antennes, finement ponc- tuées et velues, sont noirâtres, avec les premiers articles et le der-’ nier plus clairs. Les parties de la bouche sont rougeûtres ; les palpes maxillaires légèrement velues comme les antennes. Le corselet court, transversal, est échanchré et sinué en avant, arrondi sur les côtés, un peu élargi en arrière, sinué au bord postérieur et avancé: vers Técusson. On remarque sur sa surface un enfoncement arrondi à la partie antérieure, et en arrière, sur la même place, un petit trait lon- gitudinal qui ne se voit qu’à cette partie; de chaque côté de ce trait s’en trouve un autre également petit, près du bord postérieur. L’é- cusson est plat, triangulaire et lisse. Les élytres sont de très-peu plus larges que le corselet , de forme aplatie; elles sont couvertes de stries longitudinales, profondes, formées de points enfoncés peu serrés. Les intervalles.ou côtes qui séparent ces stries sont très-élevés à l’ex- trémité vers la suture . surtout la seconde en partant de celle-ci, qui forme un tubercule allongé, lisse et sinueux, lequel se termine près (072 ) » d’un autre tubercule, mais placé transversalément sur le bord éxtrême des élytres. Un peu avant l’endroït où les côtes s'élèvent, les élytres sont marquées d’une dépression sensible. Le tubercule formé par la -seconde strie, l’extrémité de la première , et letubercule du bout des élytres, sont rougeâtres. Le dessous du corps est finement ponctué, lisse et d’un brun rougeûtre, les pattes un peu plus claires; les tibias sont plus fortement ponctués que les cuisses et légèrement velus, ainsi | que les tarses. Brésil. De la collection de M. Chevrolat, à qui nous dédions cet insecte. ; Cette espèce vient se placer naturellement après le P. affinis, dont elle se distingue suffisamment par sa tête inégale et les tubercules de l'extrémité des élytres. 25. P. saAnus. P. depressa, opaca; capite punctato, obscurè fuscescente ; antennarum basi et articulo ultimo subtestaceis; thoracis disco obscure, lateribus lœtè fuscis; elytris striatis, fusco- Jerrugineis ; corpore subtüs pallidiore ; pedibus obscurè testacets. Long, 3 +lig. Larg., 1 à lig. Diaperis janus, in Mus. Dej. | À Mycetophagus janus, Fabr., Syst. E!euth., II, 566, 4. Comme la précédente, cette espèce a des couleurs sans éclat. La tête, à peu près arrondie, est ponctuée et présente en avant un petit sillon demi-circulaire formé par des points enfoncés, et deux petites élévations longitudinales entre les yeux ; elle est d’un brun noirâtre; il n’y a que les antennes qui aïent leur base, ou trois articles, rou- geätre, et le dernier un peu jaune. Le corselet est transversal, échancré en avant, arrondi sur les côtés, bisinué postérieurement; il a ses angles antérieurs avancés et un peu pointus ; sa couleur ést un brun rougeâtre sur les bords et noïrâtre dans le milieu, surtout en arrière. L’écusson est triangulaire et brun. Les élytres, larges, apla- ties, bordées et couvertes de stries longitudinales de points enfoncés, di sont d’un brun semblable à celui des bords du corselet ; leur bord inférieur est plus clair, ainsi que le dessous du corps, qui est ponc- tué ; les pattes sont jaunâtres. Cette espèce se trouve au Pérou. 26. P. INFUScATA. P. obscurè fusca, capite solo nitido, punctato , thorace.. scutello elytrisque opacis; antennis basi palpisque ferru-. gineis} corpore subtüs cum pedibus ferrugineo. Long., 3 lig. Larg., 1 3 lie. L'insecte est, en dessus, d’un brun noirâtre , très-finement ponc tué sur la tête seulement; le corselet et les élytres comme recouverts d’une espèce de duvet qui les rend ternes; un demi-cercle sur le devant de-la tête. Antennes noirâtres , légèrement velues, avec les deux premiers articles ferrugineux, ainsi que:les palpes. Le corselet transversal , très-légèrement bordé latéralement, marqué de deux impressions à peine sensibles en arrière. L’écusson assez petit, trian- gulaire. Les élytres couvertes de stries formées de points enfoncés rap- prochés et assez profonds; leur bord inférieur et les pattes ferrugi- . néux; l'abdomen ponctué , légèrement velu, d’un brun noirâtre. Cette espèce a été envoyée de Colombie par M: Lebas ; elle est: désignée par le n° 195 dans le Catalogue qu'a dressé. M. le comte Dejean des insectes de ce voyageur. - 27. P: rusciPes. P: minuta, obscurè fusca, capite solo nitido,. punctato, thorace, scutello elytrisque opacis, antennarum articulis ‘subtriangularibus, abbreviatis, approximatts ; pedibus obscurè ferrugineis. Long., 2 lig. Larg., : lig. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente; elle em ( 374 ) diffère principalement 1° par sa taille beaucoup plus petite; 2° par ses antennes à articles serrés, courts, à peu près triangulaires et moins velus, tandis que dans la précédente ils sont cylindriques et allongés. Les couleurs sont les mêmes, avec les pattes plus foncées. 1 .28. P. FuLIcINOSA. P. ovata, depressa, ferè subgranulata , suprà obscurè ni- gricans ; capile anterius, ore et antennarum basi ferru- gineis ; thorace posterius biëmpresso ; elytris punctato striatis ; corpore subiüs nitido, fusco ; pedibus elytro- rumque margine inferiori pallidè testaceis. Long., 2+lig. Larg., 1 +lig. Diaperis fuliginosa ; in Mus. Dei. Cette espèce ‘est en dessus d’un brun noirâtre et terne. La tête est. arrondie, marquée en avant d’une impression en demi-cercle; sa couleur brune en arrière et rougeâtre à la partie antérieure ; cette dernière teinte est aussi célle des palpes et de la base des antennes. Le corselet , transversal, échancré enavant ;,arrondiet très-légèrement: bordé sur les côtés, très-élargi en arrière, est bisinué à son bord postérieur et marqué de deux points enfoncés vers cette même partie, L’écusson est dé forme triangulaire. Les élytres sont ovales, aplaties, _ très-légèrement bordées et couvertes de stries longitudinales que forment des points enfoncés très-distincts; l'angle de la base est assez saïllant ; elles paraissent très-finement granulées comme tout le dessus de l’insecte et sont aussi de la couleur générale, excepté à leur bord inférieur qui est d’un jaune clair, ainsi que les pattes. Le des- sous du corps est fortement ponctué, d’un brun luüisant ; les tibias sont également ponctués. Cette espèce vient du Mexique. Elle fait partie de la collection de M. le comte Dejean. 29. P. MACULICÜLLIS. P. nigro-ferruginea; maculä in medio thoracis rubrä; ely- : ( 375 ) tris subtiliter striatis, antennarum articulis duobus Primis rufo-ferrugineis, pedibus piceis. Long., 4 3 lig. Larg., 23lig. La tête est arrondie, très-finement ponctuée, noire et un peu |lui- sante, Elle présente un léger enfoncement transversal entre les yeux. Les parties de la bouche sont brunes, un peu velues. Les antennes d’un brun noirâtre avec les deux articles de la base rougeûtres. Le corselet est transversal, échancré en avant, arrondi et très-faiblement rebordé latéralement, élargi en arrière, bisinué à sa partie posté- rieure; il est d’un brun foncé mat avéc une tache rouge assez grande, de forme presque triangulaire à son milieu. L’écusson est triangu- daire, de la couleur du corselet. Les élytres sont ovales, aplaties» rebordées ; elles ont l’anglede la base assez marqué , et présentent de très-faibles.striés longitudinales, formées de très-petits points en— foncés. très -rapprochés. Elles sont entièrement d’un brun, terne comme le corselet. Le dessous, du corps est fortement ponctué, d’un brun foncé et luisant. Le bord inférieur des élytres est rougeâtre. Les pattes sont ponctuées, brunes. Les tibias et le dessous des tarses offrent des poils jaunes assez nombreux. Cette belle espèce vient de l’île de Java. 30. P. RUFICOLLIS. P. depressa, opaca ; capite punctato » anteriori parte fer- rugineo, posteriori mandibulisque nigris; antennis fusco- Jerrugineis ; thorace scutelloque rufis; priori tamen pal- didiore , margine extremo nigricante ; elytris leviter striatis, fuscis, apice dilutiüs, cum suturû, corpore subiüs, et pedibus, ferruginers. Long., 2 + lig. Larg., 1 + lig. Diaperis thoracica , in Litt. Klug. Cette espèce a. des couleurs mattes, mais remarquables par leur ( 376 ) disposition. Sa tête est arrondie, fortement impressionnée en travers dans toute sa longueur et marquée sur sa partie antérieure d’un lé- ger sillon en forme de demi-cercle; elle est fortement ponctuée et de deux couleurs; la moitié antérieure est rougeâtre et l’autre noire; les parties de la bouche sont de la même couleur que le devant de la tête, à Pexception des mandibules, qui sont noires. Les antennes, composées d'articles très-élargis antérieurement et peu serrés, sont d’un brun rougeûtre. Le corselet est plus large que long, légèrement rebordé, échancré en avant , arrondi sur les côtés, élargi en arrière; il présente un léger avancement au milieu de sa partie antérieure; la partie opposée est bisinuée et offre deux petites impressions lon- gitudinales très-courtes, une de chaque côté; sa couleur est un brun presque rouge, un peu plus foncé sur le disque ; le simple reberd est noirâtre. L’écusson est triangulaire, mais un peu plus foncé que le corselet. Les élytres sont allongées, élargies au milieu, ovales, très- peu bombées; l'angle de la base est peu saillant ; elles présentent des stries longitudinales peu profondes et formées de points enfoncés assez serrés; leur couleur est un brun mat, qui devient rougeûtre à l'extrémité; la suture et le rebord inférieur sont de cette même teinte, qui colore aussi le dessous du corps. Cette dernière partie est entièrement ponctuée et couverte en quelques endroits d’un duvet jaune court et couché; les pattes sont elles-mémés entièrement ponctuées et de la même couleur. | Cette jolie espèce fait partie de la collection de M. Dupont. Elle a été rapportée de Philadelphi ex. or 31. P. RUFIPENNIS. Pl. depressa, opaca, nigra; capite leviter punctato, anticè Jerrugineo ; antennis palpisque fuscescentibus ; horum apice obscuriort ; elytris rufescentibus ; corpore subtüs cum tarsis nigricante. : Long., 3: lig. Larg , 2 lig, L: Cette jolie espèce a Ia tête finement ponctuée et marquée, à 5à (577) partie antérieure, d’une impression en croissant; elle est noire, avec une teinte rougeâtre sur le labre; les palpes sont bruns, terminés de noirâtre. Les antennes, dont les articles sont coniques, présentent cette dernière couleur dans toute leur longueur. Le corselet, plus large que long, est échancré en avant, arrondi sur les côtés, élargi et très-légèrement bisinué à sa partie postérieure, bordé latéralement et en avant, mais point en arrière; ses angles antérieurs sont assez avancés ; il est noir et comme couvert d’un duvet très-court. L’écus- son est triangulaire et de la même couleur. Les élytres sont larges, aplaties; leur angle extérieur est très-marqué et pointu; l’intérieur, au contraire, n’est point visible; elles présentent des stries longitu- dinales formées de points serrés; elles sont couvertes d’un duvet très- court et très-serré, qui, comme dans plusieurs autres espèces, rend leur couleur mate. On peut s’en convaincre en enlevant uïfe partie de ce duvet avec la pointe d’un instrument quelconque. Leur cou- leur est un brun rougeâtre. Le dessous du corps est noirâtre et ponctué; les pattes sont noires, à l’exception des tarses, qui pré- sentent une teinte brune. Cette espèce se trouve au Brésil, et nous a été communiquée par M. Dupont. 32. P. PALLENS. P, depressa, opaca, suprà pallidè castanea; capite anticè dilutius, posticè chscurits infuscato ; antennis rubescen- tibus ; elytris striatis ; corpore subiüs ferrugineo; pedi- bus pallidioribus , et sæpè obscurè testaceis. Long., 3 lig. Larg., a lig. Diaperis livida , io Mus. Dei, La couleur générale du dessus de l’insecte est sans aucun reflet ,et comme dans les espèces de ce genre où l’on remarque cette particu- larité, l’espèce de duvet très-court qui le couvre empêche de voir s’il est ponctué ou non. La tête présente en avant un très-faible sillon en forme de croissant; sa couleur est brune, un peu plus claire sur ( 378 ) le bord antérieur, et celle des antennes est rougeûtre. Le corselet est transversal, échancré en avant , arrondi sur les bords latéraux ; élargi et bisinué postérieurement , 'très-faiblement bordé, et entièrement d’une couleur châtain-clair, ainsi que l’écusson , dont la forme est triangulaire. Les élytres sont larges, aplaties, bordées et couvertes de stries formées par des points enfoncés assez rapprochés; l’angle de la hase est à peu près nul; pour la couleur, elle est la même que celle du corselet, plus claire cependant sous le bord inférieur. Le corps, en dessous, est ponctué et rougeâtre ; la teinte des pattes est plus-claire et devient quelquefois un peu jaunâtre. Cet insecte se trouve, à ce qu’il paraît, dans les deux Amériques, car M. le comte Dejean l’a reçu de la partie septentrionale de ce continent, et nous l’avons des bords du Maroni, dans la Guiane française. 33. P. RurIvENTRIS. P. subdepressa, opaca, suprà nigra ; antennis ; orequé et corpore subtüs ferrugineis ; pedibus pallidioribus ; elytris sat profundè striatis. Long, 2 lig. Larg., 1 4 lig. Cet insecte est, en dessus, d’un noir mat; il a la tête arrondie, marquée à sa partie antérieure d’une légère ligne courbée en avant. Les antennes sont un peu grêles et rougeâtres, ainsi que les parties de la bouche. Le corselet, plus large que long, est échancré en avant, un peu arrondi sur les côtés, bordé , très-élargi et bisinué à sa partie postérieure vers laquelle il offre de chaque côté un petit point enfoncé. Les élytres sont élargies, peu bombées, légèrement bordées ; elles ont l’angle de la base un peu marqué, et sont cou- vertes de stries longitudinales formées de gros points enfoncés et élargis ; l'intervalle de ces stries est finement ponctué. Le dessous du corps est ponctué et rougeâtre, comme le bord D ri des élytres; les pattes sont un peu plus claires. Cette espèce se trouve à Philadelphie. ( 379). we AN. 8: Nous possédons un individu dont l'une des élytres offre une tache rouge un peu plus bas que le er tandis que l’autre en manque slébliment 34. P. cruenrarTa. P. subdepressa, opaca, suprà nigra; capite anteriüs, pal- pis et antennarum basi obscurè ferrugineis ; antennis nigricantibus, apice pallidiori; thoracis maculis duabus rotundatis, elytrorum autem transversis pallidè sangui- _neiss; sutur& et angulo elytrorum exteriori fuscis; cor- pore subis pedibusque ferrugineis. Long., 3 lig. Larg.. a lig. Diaperis cruentata, in Mus. Dei. La tête est finement et entièrement ponctuée, et divisée en deux parties par un sillon transversal qui se contourne en demi-cercle en avant; elle est noire à sa partie postérieure et d’un brun rougeûtre à la partie antérieure; les palpes et la base des antennes sont de cette dernière couleur. Les antennes sont ponctuées, un peu velues et noirâtres dans le reste de leur longueur, avec une légère teinte rou- geàtre sur le dernier article. Le corselet est transversal, échancré én avant, élargi en arrière, bisinué à sa partie postérieure, bordé latéralement et d’une couleur noir-mat, avec une tache rougeâtre. très-peu marquée vers chaque angle antérieur. L’écusson est trian- gulaire, d'ün brun foncé. Les élytres larges, bordées, ayant l’an- gle de la base assez saillant, présentent des stries longitudinales dans chacune desquelles on voit une rangée de points enfoncés assez petits; leur couleur est la même que celle du corselet , et sur cha- cune, un peu plus haut que le milieu, on voit une tache transver- sale rougeâtre et qui n’atteint pas les bords; la suture est légèrement brune, ainsi que le commencement de l’angle antérieur. Le dessous du corps est ponctué, d’un brun rougeätre, ainsi que le bord infé- ( 380 }) rieur des élytres et les pattes; les tibias et les tarses sont légèrement velus. Cet insecte , de la collection de M. le comte Dejean ; a été rapporté de Cayenne. ‘35. P. 4-norara. P.opaca, nigra, subtüs pallidior; capite anteriüs et ore fer- rugineis; anténnis basi apiceque cum pedibus pallidè. testacetïs ; thoracis lateribus et scutello fuscescentibus ; elytris maculis À sanguineis, posterioribus 2 arcuatis. Long., 1 3 lhig. Lare., 3 lis. Le fond de la couleur de cet insecte est noir. Il a la tête: ovale, marquée d’une i impression en demi-cercle à son bord antérieur. Ce bord est rouge ainsi que les parties de la bouche. La base et le der- nier article des antennes sont d’un jaune rougeâtre. Le corselet trans- versal, arrondi latéralement, élargi en arrière et bisinué au bord postérieur, a ses côtés brunâtres. L’écusson , très-petit, triangulaire, est de même couleur que les côtés du corselet. Les élytres sont assez courtes, bombées, très-faiblement bordées, offrant chacune deux taches rouges : l’une, arrondie vers l’angle externe ; la seconde, en arrière, en forme de croissant dont les angles sont vers l’extrémité. Le bord inférieur des élytres est brun comme le dessous du corps, avec les pattes jaunâtres. Cette espèce vient de la Colombie, d’où elle a été envoyée par M. Lebas; elle fait partie de la collection de M. Chevrolat. | 36. P, gLLrrprica. : P, subdepressa, opaca, nigra; elytris striatis, apice subsi- nualis, basi macula obliquè sanguinea ; corpore subtüs ( 561 ) paulù nitidiore ; pedibus pallidioribus; tarsis etiam in | fuscatis. Long.,3 lig. Larg., 1 : lig. Diaperis elliptica , Dei., Cat., p.68. \ Mycetophagus ellipticus , Fabr., Syst. Eleuth., I], 566, 3. . Tenebrio ellipticus , ibid., Ent. Syst. suppl., 49, 15. Cette espèce est revêtue d’une couleur noire et sans éclat. La tête, : couverte de points enfoncés très-serrés, est marquée en avant d’un petit sillon en croissant très-faible. Le corselet est plus large que long , échancré antérieurement, légèrement arrondi sur les côtés, élargi et faiblement bisinué en arrière. L’écusson est arrondi vers la pointe. Les élytres sont un peu allongées , peu bombées, bordées ; leur surface présente des stries longitudinales formées de points en- foncés ; leur extrémité est un peu sinuée; vers la base de chacune se distingue une tache transversale rouge et ondéesur ses bords; cette tache prend naissance à l’angle de la base qui est peu marqué, et s’é- tend jusque près de la suture, en formant une ligne un peu oblique. Le dessous du corps est ponctué et noir, mais un peu plus luisant ; les pattes sont plus claires et les tarses même un peu bruns. Habite la Caroline, sous les écorces. 37. P. rrAnsvErsA. P. opacu, nigra, palpis et antennarum basi pallidé ferru- ginets ; elytris fascid angustä transversali sinuat&; cor- pore subtüs et elytrorum margine infero pallidè fuscis, pedibus flavescentibus. Long., 2lig. Larg., 1 & ie. Noire, opaque, cette espèce a la tête impressionnée en avant; les palpes et la base des antennes sont d’un brun jaune. Le corselet est transversal, arrondi latéralement, faiblement bisinué en arrière. Les élytres, ovales, bordées, sont couvertes de stries longitudinales assez ( 382 ) faibles, formées de points peu distincts; vers le milieu de chaque élytre on voit une bande transversale, étroite, irrégulière et sinuée qui part de la suture et n’atteint pas le bord externe. Le dessous du corps et le bord inférieur des élytres sont d’un brun clair; les pattes jaunûtres. | Envoyé de la Colombie par M. Lebas. \ ù L d 38. P. FrAscrATA.. k , ” P. subdepressa, opaca, suprà nigra ; ore, antennarum basi pedibusque ferrugineis ; antennis nigricantibus, apicé pallidiori ; elytris striatis, macul& ‘transversä sanguine. Long., 3 lig. Larg., 1 ? lig. Diaperis fasciata, Dej., Cat., p.68. Mycetophagus fasciatus, Fabr., Syst. Eleuth., IL, p.367, 9. « Gétte espèce est revêtue de couleurs mateset sans éclat. Elle a Ja tête ponctuée.et fortement impressionnée en travers devant chaque œil; la couleur de cette même partie est noire; les parties de la . bouche, au contraire, ainsi que la base des antennes et l'extrémité de leur dernier article sont rougeûtres ; le/reste des antennes est presque noir. Le corselet est transversal, échancré antérieurement, arrondi sur les côtés; sa base est élargie et bisinuée , sa couleur en- tièrement noire. L’écusson est triangulaire et de la teinte générale. Les élytres , larges, peu bombées, bordées et couvertes de stries lon- gitudinales de points enfoncés et assez serrés, sont noires, avec une bande transversale rouge et irrégulière sur ses bords et située vers le milieu de chacune. Lé corps, en dessous, est ponctué et brun; le bord inférieur des élytres et les pattes, au contraire, sont un peu rougeâtres. 2" Cette espèce se trouve à Cayenne. .… ( 383 ) 20, P. ss LU s: P.nigra,utriusque elytri basi macul& subrotundatä, ru- 8 br&; corpore subtüs pedibusque rubris. Long:, 3 T'. niger, subnitidus, subtilissimè punctatus ; capite lineä longitudinali profundè impresso ; abdomine tenuissimé rugoso, haud punctato; tarsis subiüs ferrugineo-subvil- losis; elytris profundè striatis, viridi æneis, nitidis, strid& utriusque ad scutellum abbreviatä. | Long., 6 lig. Larg., 4 3 lig. D'un noir peu luisant, la tête et le corselet couverts d’une ponctua- tion extrêmement légère. La tête, légèrement échancrée en avant , est marquée vers le bord antérieur d’une ligne très-faible'et courbée en demi-cercle ; une ligne enfoncée, profonde ,, est placée longitudina- lement au milieu, et accupe les deux tiers antérieurs de la longueur de la tête, sans néanmoins toucher le bord de ce côté. Les antennes sont ponctuées et légèrement velues, mais à l'extrémité seulement, c’est-à-dire, dans la partie élargie. Le corselet est court, transversal, profondément échancré en avant, légèrement sinué en arrière, ou plutôt simplement avancé vers l’écusson. Les angles antérieurs sont avancés et assez aigus, les postérieurs sont droits. L’écusson, de forme triangulaire , est légèrement élevé au milieu , et très-faiblement ponctué. Les élytres seules sont d’un vert bronzé assez brillant, va- riant selon lesreflets de la lumière. Huit stries profondes et régulières parcourent chacune d'elles dans toute la longueur, les deux internes (la 4° à partir du bord externe, puis la 4° à partir de la suture) se réunissant aux trois quarts de leur longueur vers l'extrémité , puis les deux plus extérieurs beaucoup au-dessous, presque à l’extrémité; en- fin, la première, ou la plus voisine de la suture, se réunit tout-à-fait au bout, non pas avec la première en partant du bord externe, mais (1) Ce bel insecte a cela de commun avec beaucoup d’autres de Mada- gascar, de différer un peu par le faciès des espèces du même genre. Ainsi que le suivant, il est un peu plus long, ovalaire, au lieu d’être presque hé- misphérique, comme les Tetraphyllus déjà décrits. Du reste, il en a tous les caractères. (407 3 avec une strie tout-à-fait sur ce bord, que nous n’avons pas comprise dans les huit que nous avons énoncées, la premièrestrie externe n’at- teignant pas l’extrémité. De plus, un commencement de strie, de la longueur deux fois de l’écusson , se voit de chaque côté de lasuture au. bout de cet écusson. Toutes les côtes qui séparent lesstries sont lisses. On aperçoit seulement despoints enfoncés, au nombre de huitenviron, dans le milieu de la strie la plus extérieure, tout-à-fait sur le bord externe. L'abdomen est très-légèrement ridé dans le sens. de sa lon- gueur, et assez brillant. Les pattes sont très-finement ponctuées, mais les tibias un peu plus fortement. Quelques poils férrugineux. garnissent le dessous des tarses. Cette belle espèce se trouve à Madagascar. 3. T. spLenpious. T'. niger, subnitidus, punctulatus; antennarum basi piced; capite line& longitudinali profundè impressa; elytris viridi aut cupreo æneis ad lucem variis, striis longitu- dinalibus octo. Long, 3 + lig. Larg., 21 lig. Cetteespèce à beaucoup derapyorts avec la précédente, mais on la distingue au premier coup d'œil à l'absence de cette strie courte qui est placée dans l’autre de chaque côté de l’écusson. La tête et le cor- selet sont finement ponctués, mais paraissent cependant l’être un peu plus profondément que dans le précédent. La tête n’est presque pas échancrée. L’extrémité des palpes maxillaires , les deux premiers ar- ticles des antennes, et généralement toute la bouche, ont une teinte rougeâtre foncée. Les élytres, comme dans le Tetraphyllus formosus ; présentent huit stries longitudinales régulières, et celle du bord ex- terne avec ses points enfoncés ; mais la courte strie voisine de l’écus- son a disparu. Leur couleur est beaucoup plus brillante et prend une belle teinte de rouge cuivreux nuancée de vert émeraude, à mesure qu’on les expose différemment aux rayons de la lumière. Les pattes et le dessous du corps comme dans l’espèce précédente. Méine habitation. De la collection de M. Bacaud de Romand, Es- pèce rapportée, ainsi que la précédente, par M. Goudot. ( 408 ) Genre PHYMATISOMA, Nob. (r). ANTENNÆ apice perfoliatæ; articulo basali incrassato, se- cundo brevissimo , tertio elongato, cæteris triangulis, ultimis quatuor dilatatis. Corpus elongatum. EuyTrA lateribus abdomen obtegentia, apice subsinuata. Penes longi, tarsis subdilatatis, = Les antennes sont longues, perfoliées à l'extrémité. Le premier article est gros et renflé ; le deuxième très- court ; le troisième fort long ; les quatrième , cinquième, sixième et septième triangulaires , et les huitième, neu- vième, dixième et onzième élargis, et formant une sorte de massue aplatie. La tête est presque arrondie; le cor- selet est presque carré, très-peu transversal, tronqué en avant, un peu arrondi latéralement, tronqué en arrière ; il présente à son milieu un fort enfoncement longitudinal ; l’écusson est presque triangulaire, ar- rondi en arrière. Les élytres sont allongées , elles enve- loppent les côtés de l'abdomen , et s'élargissent un peu vers leurs deux tiers postérieurs ; elles présentent une petite sinuosité près de leur extrémité; elles sont striées, et offrent vers leur base deux forts tubercules. Les pattes sont très-longues , les tarses assez peu élargis. 4. P. suBERcuLATA. P. fusca, thoracis Lateribus nigris; elytris æneo-micantibus (1) Etym, pvgarior, tubereule ; cœua, corps. { 409 ) singulis tuberculis duobus flavis ad basim instruelis; cor- pore subtùs et pedibus nigris; femoribus flavo-maculatis. Long., 4 + lig. Larg., à lig. Helops tuberculatus , ir Mus. Dei. La tête est un peu proR de très - finement ponctuée, avec une impression peu marquée à sa partie antérieure et un enfoncement entre les yeux; elle est brune; les antennes sont aussi de cette cou- leur. Le corselet est presque carré, très-peu transversal, tronqué et légèrement rebordé en avant, arrondi latéralement, tronqué et rebordé en arrière ; il est fortement ponctué et offre à son milieu une ligne longitudinale très-enfoncée; il est d’un brun rougeâtre avec les côtés noirs. L’écusson presque triangulaire, arrondi en arrière et rougeâtre. Les élytres sont allongées, elles enveloppent les côtés de l'abdomen et s’élargissent un peu vers leurs deux tiers postérieurs ; elles offrent une petite sinuosité vers leur extrémité et sont couvertes de stries longitudinales assez nombreusès , dans lesquelles l’on voit des petits points enfoncés; celles de ces stries qui sont situées vers le bord, extérieur de l’élytre sont beaucoup plus fortes que les autres; leurs intervalles sont très-légèrement rugueux ; elles sont d’un brun . luisant à reflets cuivreux, et offrent chacune deux gros tubercules de couleur jaune, lun sur l'angle huméral et l'autre vers le quart de l’élytre. Le dessous du corps est de couleur noire et très-fortement ponctué ainsi que le rebord inférieur des élytres. Les pattes sont lon- gues et grêles; dans la première paire, les cuisses sont jaunes avec leur extrémité noire; dans les suivantes, elles sont noires avec leur ‘base et un anneau près de l’extrémité jaunes. Cette espèce remarquable vient de Java, et fait partie de la collec- tion de M. le comte Dejean. ss Nora. Nous avons désigné sous les noms d’angle huméral , angle dela base, ou angle interne des élytres , un tubercule anguleux qui se trouve en dedans de l’angle externe, près du bord extérieur et à la base des élytres. Nous n’attachons pas une grande importance à ces dénomina- tions , qui seraient peut-être remplacées avec avantage par celle de tu- bercule de la base ou basilaire. Ce tubercule est toujours md de l'angle esterne, (410 ) EXPLICATION DE LA PLANCHE 10. Fig. 1. — Diaperis bipustulata. — a. T’antenne grossie. b. Le palpe. Fig. 2.— Oplocephala vaccina. — a. L’antenne. b. Le palpe. c. Tête vue par dessus, d. La même, de profil. Fig. 3. — Platydema Duponti. — a. L’antenne. b. Le palpe. Fig. 4. — Ceropria festiva. — a. L’antenne. b. Le palpe. Fig. 5. — Hemicera splendens. — a. L’antenne. b. Le palpe. Fig. 6. — Tetraphyllus Latreillei. — a. L’antenxe. ee ee mn Morxocrapnie du genre Trypethelium ; Par M. le professeur Fée. Nous avons déjà montré ailleurs que la famille des Lichens avait des points de contact nombreux avec quel- ques familles voisines. Nous avons donné comme exemple l’organisation du thalle des Collema, qui paraîtrait en faire des Mostoch , et celle du thalle des Chiodecton, qui tend à rapprocher des Champignons les espèces qui composent ce genre remarquable; nous allons étudier maintenant un genre cürieux qui semble toucher aux Hypoxylées par la structure remarquable des apothèces. La nature ne fait pas des Champignons, des Lichens ou des Hypoxylées ; elle donne naïsance à des êtres orga- nisés que nous soumettons ensuite à des méthodes dont ils semblent déjouer toutes les combinaisons. Nous clas- sons el nous nommons , la nature crée et modifie sans avoir égard à l’étroitesse de nos systèmes. Le genre Trypethelium appartient au sous-ordre des Verrucariées de notre méthode lichénographique, et à (411) servi de type à l'établissement d’une petite section, les Trypéthéliées , dans lequel figure le genre Chiodecton , _ dont nous venons de donner tout récemment la mono- graphie. Les Verrucariées renferment environ une dou- zaine de genres que nous nous proposons d'examiner successivement. En étudiant soigneusement l'apothèce du Zrypethetium , et les diverses parties qui le compo- sent, nous jetérons, du moins nous l’espérons, une grande clarté sur l'organisation de cet organe dans les autres genres du même groupe, car le Zrypethelium étant celui de tous qui présente le plus de complication dans la structure des apothèces , les autres genres n’en devront différer que par l'absence de quelques-unes des parties que nous allons apprendre à bien connaître et à bien différencier. Hisrorne. — Le genre Trypethelium a été d’abord fondé par Acharius (Meth. lich., p. 3, tab. 8, f. 3), sous le nom de Batheliurn. Plus tard, ce mème auteur, en fixant définitivement les caractères qui lui sont aujour- d’hui assignés , créa le nomde 7rÿpethelium( Lichenogr. univèrs., p. 58, t. 1v, f. 8, 9), qui a prévalu. Acharius adressa à la Société phytologique de Gorenski, quelque temps avant la publication de la Lichénographie univer- selle, une Monographie de ce genre avec quelques des- sins. Le texte de ce Mémoire parut, après la mort du docte auteur, dans le tome V du recueil étranger cité plus haut, mais les figures sont méconnaissables et fort mal exécutées. : Le savant suédois a placé le genre Trypethelium près des genres Glyphis et Chiodecton, dans l’ordre deuxiè- me : Lichens hyperogénès, classe première, Idiotha- (‘412 ) lames, c'est-à-dire à thalames pourvus d’apothèces formés par une substance propre, distincte du thaile. Acharius a décrit seulement deux espèces de 7rypethe- lium dans sa Lichénographie universelle ; on en trouve huit dans le Synopsis Lichenum publié plus tard. Nos travaux sur les Lichens des écorces exotiques oflicinales avaient élevé ce nombre à treize; mais depuis 1824, époque de lear publication, MM. Eschweïler et Zenker ayant fait connaître plusieurs espèces nouvelles , ce nombre s'est successivement accru. La publication des espèces jusqu'alors inédites qui figurent dans cette mo- nographie le porte définitivement à dix-neuf, et cepen- dant nous avons rejeté dans les genres voisins, notam- ment dans le genre Porina, quelques espèces admises par les auteurs , après nous être soigneusement assurés qu'elles différaient des Zrypethelium, plantes dont l’or- ganisation est si curieuse et si distincte tout à la fois, Le genre Trypethelium a été adopté par tous les liché- nographes. M. Meyer en a modifié seulement les carac- tères. Il Je place parmi les Lichens myélocarpiens (à fruit peu consistant), assez loin du Chiodecton, entre le genre F’errucaria et le genre Pyrenastrum qui est notre genre Parmentaria , pour lequel nous devons ré- clamer la priorité. | M, Eschweiler a conservé le genre 7 rypethelium , et l’a-choisi comme type des Trypéthéliacées , sous- groupe dans lequel il renferme des genres qu'on s'étonne de trouver ensemble, et lui donne une place entre les genres Ophtalmidium et Astrothelium. Cet auteur, en conservant le genre Zrypethelium, en a modifié les ae (413 ) caractères et a créé, avec les espèces qu’il en à démem- brées , les genres Porothelium et Astrothelium. Le premier de ces genres diffère du Zrypethelium, tel que le conçoit M. Eschweïler, par l'absence d’un péri- thèce ; l’Æstrothelium , au contraire, en est pourvu; les ostioles sont en outre réunis en faisceau, et se dirigent vers une ouverture commune, tandis que dans les véri- tables Trypethelium chaque thalame a , au contraire, des ostioles isolés et déhiscens dans une ouverture dis- tincte. M. Eschweiler a bien vu, et ces caractères difté- rentiels existent en effet; maïs nous ne leur donnons pas toute l'importance que cet estimable auteur leur accorde. SrrucTURE. — Hâtons-nous d'approfondir lorganisa- tion compliquée du 7rypethelium. Faisons d'abord con- naître le thalle , organe auquel Acharius avait donné le nom de réceptacle universel, et dent la présence est, comme on le sait, le caractère essentiel qui fait connaître les Lichens et les sépare de toutes les autres familles. Du Thalle. — Le thalle est membraneux, amorphe, quelquefois assez épais (7rypethelium erumpens, cras- sum, porosum), simulant parfois une simple coloration de l’épiderme cortical (7°. Scorïa, Feii, marginatum). Aucune des nombreuses espèces qui composent ce genre n'offre de véritables limites , et cette particularitéest vrai- ment remarquable (1). On peut en lichénographie éta- (x) La bordure que l’on voit aux T”. erubescens'et pallescens est acci- dentelle. Voyez ce que nous disons de cette particularité en décrivant - ces deux espèces. (414) blir comme axiome ce corollaire : plus le thalle acquiert de développement, plus l'apcthèce doit avoir de simpli- cité dans sa structure, et vice versä; or, le 7 rypethe- lium étant de tous les Lichens celui dont l’apothèce est le plus compliqué devait avoir le thalle le moins déve- loppé possible, et cela est rigoureusement vrai ; du moins, dans le plus grand nombre des cas, il semblerait que la nature ait épuisé ses eflorts à former l’un ou l’autre de ces organes, et qu'elle ne puisse, pendant la durée de la vie de ces petites plantes, donner un égal développe- ment à toutes les parties. La couleur du thalle parcourt presque toutes les nuances du jaune ; celle qui est la plus fréquente est connue sous le nom de jaune-fauve (TZ. Sprengelii,erumpens, Phlyctena, quassiæcola, pul- cherrimum, etc.). Il est d’un jaune verdätre dans le 7 Ty- pethelium Anacardii, et sa teinte est roussätre dans le T, erubescens. Quelque mince que soit le thalle, on doit le regarder comme essentiellement formé des deux parties auxquelles Acharius a imposé les noms de stratum corticale et de stratum medullare. Ces noms sont impropres , car la partie supérieure n’a aucun rapport, même éloigné, avec l’épiderme de l'écorce, et la partie inférieure n’en a pas davantage avec la médulle des Phanérogames; il n’y a pas non plus analogie de fonctions : il aurait donc fallu créer des termes qui Ôtassent toute idée de ressemblance. Nous adoptons néanmoins les anciennes dénominations, afin d'éviter de grossir encore la terminologie botanique, déjà si compliquée. La couche corticale entoure parfois les enveloppes extérieures de l’apothèce, tandis que la (415) couche médullaire sert à former quelques organes in- térieurs , le sarcothèce, par exemple, et peut-être le nucléum. ; De l’Apothèce. — Les genres Verrucaria, Pryre- nula, Ascidium et Thelotrema, qui tous appartiennent au sous-ordre des Verrucariées, ont des apothèces sim- ples : les genres Chiodecton, Parmentaria et Trype- thelium en ont, au contraire, de composés. Quant au genre Porina, tel qu’il est aujourd'hui établi, il offre des espèces monothalames et plurithalames , circons- tance accompagnée de différences notables dans l’orga- nisation , et qui pourra plus tard motiver la séparation de ces deux sous-genres en deux genres distincts. Les apothèces sont simples (monothalames) quand ils ne renferment qu'un thalamium, et composés ou multiples (plurithalames), quand ils en renferment plusieurs. Cette simple considération suflit déjà pour séparer le genre Trypethelium des autres Verrucariées à apothèce mo- nothalame. L'étude de la structure de l’apothèce nous le fera reconnaître bientôt entre tous ceux qui, comme lui, sont plurithalames. | Sans rien préjuger du rapport curieux que nous allons signaler en peu de mots, nous ferons remarquer que l’apothèce du Zrypethelium présente toutes les parties du fruit des Phanérogames , et que ces parties sont rigou- reusement placées de même. On y trouve en effet deux ordres d’enveloppes : des enveloppes générales et des enveloppes partielles qui représentent les enveloppes du _péricarpe et celle de la semence; un organe intérieur, situé au-dessous de toutes les enveloppes, et un nucléum { (416 ) qui renferme les gongyles ou corps reproducteurs, de même que l’amande dans les Phanérogames renferme l'embryon. Il y a encore cette singularité que quelques ‘apothèces ont une double enveloppe , de même que cer- tains fruits présentent un double péricarpe ordinaire- ment formé par un calice accrescent. Nous nous abstien- drons de tirer aucune conséquence de cette singulière. analogie. L’apothèce d'un Trypethelium montre distinctement de l'extérieur à l’intérieur : | 1°. Un périthèce général (coloré ) ; 2°, Un sarcothèce , immédiatement situé au-dessous du périthèce ; * 3°, Plusieurs thalames immergés dans le sarcothèce. Enfin chaque thalamium est lui-même composé : 1°. D'un périthèce partiel (noir) ; 2% D'un ostiole (noir ) ; 3°. D’un nucléum qui renferme des thèques spori- gères et de thèques qui renferment des gongyles. Du Périthèce général, — Le périthèce général , peri- thecium universale, est l’organe le plus extérieur ; il . représente le péricarpe des fruits phanérogames. Quoique le périthèce soit formé d’une substance propre , il a ce- pendant une couleur peu différente de celle du thalle, - mais plus brillante ; elle pourrait bien , dans toutes les espèces , n’en être qu'une simple modification. La sur- face de cette enveloppe extérieure est parsemée d’ostioles qui la perforent pour chercher la Iumière. L’ostiole n'appartient pas au périthèce générél, mais bien au périthèce propre, ce n’est donc pas ici le lieu d’en parler. ( 417 ) | La confluence des périthèces généraux est fort rare; quand elle a lieu , elle s'explique par un accroissement simultané de deux apothèces qui, soulevant le thalle en même temps et à peu de distance, se gènent réciproque- ment et se touchent quand l'accroissement est terminé. La forme du périthèce diffère en raison du nombre de tha- lames qu'ilrenferme, et de la résistance qu’oppose lethalle pendant leur développement. S'il naît 8 à 15 thalames, le périthèce sera arrondi; maïs si la résistance est considé- rable, et qu'il naisse en mème temps 40 à 100 thalames, ou plus , il sera irrégulier et même difforme. Lorsque l’amincissement du périthèce général est trop considé- rable , il peut s’exfolier et même disparaître; cependant la disparition n’a lieu que vers le sommet où l’effort de distension a été le plus considérable ; dans ce cas assez rare, la partie supérieure du thalame est dénudée (Ex. T. Feii). | Du Sarcothèce. — Le sarcothèce ( sarcothecium }) est formé par la couche médullaire du thalle (stratum me- dullare ); c’est une substance charnue , au milieu de la-, quelle sont immergés les thalames ; sa couleur est blan- che ou blanchâtre, plus rarement fauve ou jaunàtre; cette substance charnue ne renferme point de thèques ; elle est avec le temps susceptible d’une singulière altéra- tion; elle passe au vert, quelle qu'en ait été la couleur primitive. Le sarcothèce est plus ou moins consistant ; quelquefois les thalames , plongés dans la substance qui le constitue , sont si pressés et si nombreux que l'on a peine à le distinguer. Il arrive aussi, dans certains cas, qu'il y a avortement complet. Les ostioles reposent alors direc- tement sur le thalle; les nucléum sont alors à l'état XXII. ! 27 ( 418 ) rudimentaire , et la plante a le port d’une Verrucaire. Des Thalames. — On donne le nom de thalame (thalamium ) à chacune des parties de l’apothèce qui renferme un nucléum ; il est à l’apothèce ce que la graine est au fruit, et consiste en une enveloppe nommée péri- | thèce propre (perithecium proprium ), qui communique avec les agens extérieurs au moyen d’un ostiole. Cette enveloppe est appliquée sur un nucléum ovoïde , globu- leux ou pyriforme, dans lequel sont nichées les thèques. Les thalames sont plus ou moins nombreux et varient de quatre jusqu'à cent, et même plus, dans uu seul apo- thèce. Ceux-ci sont immergés dans le sarcothèce, mais jamais dans l'écorce. On peut dire, en général, que si les apothèces s’éle- vent peu, le thalame sera arrondi; que s’ils s'élèvent davantage, il sera ovoïde , et que s'ils s'élèvent encore plus, ou qu'ils s’immergent , il sera pyriforme : sans doute même qu’on le verrait linéaire si on pouvait le supposer situé à une plus grande profondeur, car-une communication directe avec l'air extérieur est, comme nous l'avons dit, la condition essentielle de son existénce. C'est ainsi que je plantes aquatiques prennent des di- mensions d'autant plus considérables que l’eau dans laquelle elles vivent à une profondeur plus grande, jus- qu’à ce qu'elles’ se soient élevées à sa surface pour rece- voir l'influence de la lumière; rapport (1) singulier qui mérite d'attirer l'attention des physiologisies. (1) M. le docteur Godin, de Lille, nous a montré le $cirpus acicu- laris , qui ordinairement n’a guère que 2 pouces de haut, et qui pour- tant avait acquis , par son immersion dans l’eau d’un marais, une di- mension de près de 3 pieds. 4 — a cddiat idal de: da ss ë AS PE Éd ME AT LA M ngtE ee | ( 419) Du Périthèce partiel. — Le périthèce partiel ( peri- thecium proprium) est un organe important formé d’une substance propre. Il entoure étroitement le nucléum, est assez épais , avide d’eau , de consistance variable ; tou- jours noir, tachant quelquefois le sarcothèce à l’intérieur, et parfois même le périthèce universel, ce qui semble- rait annoncer qu'il renferme une*pulpe capable de se délayer et d’être entraînée par Fhumidité. L'âge ne change point sa couleur , il persiste long-1emps après la destruction du nucléum dont les débris membraneux se trouvent souvent attachés à sa face interne: Moulé sur le nucléum , il én prend exactement la forme. Lorsque les thalames sont très-rapprochés et qu'ils se touchent, il n'y a pourtant pas confluence des périthèces partiels , ainsi qu'on peut s’en assurer à l’aide de forts grossis: semens, mais seulement connexion. (O1 De l'Ostiole. — La partie supériéure du éritiéeë propre s'amineit en un ostiole ou petite bouche’(‘ostio- lum) qui se dirige : à l'extérieur, traverse le sarcothèce, “atteint le périthèce: général ;' le perfore et se présente alors sous l'aspect d’un petitmamelon noïirâtre au centré . duquel paraît un pore qui établit ane éémmunication directe entre le nucléurm et l'air extérieur. Cet ostiole, formé par le périthèce® propre , a Ja même couleur que cette enveloppe ; il ne paraît qu'à la dernière période de Paccroissement de l'organe auquel il appartient. Quand ses fonctions ont été remplies, c'est-à-dire, quand les thè- ques ont été formées, et les gongylés modifiées par des moyens qui seront long-temps au nombre dés mystères dont l'homme ne peut pénétrer toute Fobseurité, ül tombe. Le périthèce universel l'entoure étroitement , il (420) subit toutes les alternatives de froid et de chaud , de sé- cheresse et d'humidité; celles-ci amènent un retrait et une dilatation successifs, qui peu à peu détachent l’os- tiole de son support, et le font disparaître par étrau- glement. Il y a autant d’ostioles qu'il y a de thalames, et s’il arrive quelquefois qu’il n’y ait qu’un ostiole ap- parent pour plusieurs thalames , un examen attentif montre que cet organe, en apparence unique, est Évi- demment formé par la réunion de plusieurs ostioles , de sorte que chacun d'eux se trouve représenté sur cet ostiole général , ainsi que le témoignent les nombreuses perforations ou pores dont il est criblé, et dont chacun communique à un thalame distinct. Nous avons dit que l'ostiole était constamment noir et percé d’un pore; nous devons ajouter que l’on trouve parfois au centre un très-petit point blanchâtre qui est évidemment un prolongement de lPorgane dont nous allons parler, | Du Nucléum. — Le nucléum est un organe intérieur sporigère. pour lequel la nature a déployé tout le luxe d’enveloppes que nous venons de faire connaître ; il pa- raît être au thalame ce que l’amande est à la graine. Le périthèce propre est exactement moulé sur le nucléum ; sa forme est arrondie, ovoïde ou pyriforme ; sa couleur toujours blanche ou blanchâtre, sa texture est celluleuse, sa consistance très-peu solide ; souvent même il est fu- gace, Les thèques sont nichées entre les mailles du tissu. La force hygrométrique dont est doué le nucléum est fort considérable; si l’on fait la coupe verticale d’un apothèce et qu’on l’humecte, on voit bientôt le nucléum, coupé en travers, se gonfler, devenir pellucide et s'élever 5 LA 1 MR eo ae td 7 Lg AE gd Gr 4 PACE | LE | Dé à GS ( 421 ) considérablement au-dessus de Ja coupe pratiquée: Cet organe est quelquefois taché par le périthèce propre, qui, ainsi que nous l’avons dit plus haut, est du noir le plus intense. Cette coloration accidentelle n’a lieu que quand la plante est âgée, de sorte que des yeux inattentifs pour- raient le supposer originairement brun ou noir, mais des coupes réitérées font bientôt trouver des nucléum non maculés parmi les espèces dont les thalames sont eux-mêmes tachés. Il est des espèces toujours exemptes de cette tardive coloration. Plus la consistance du nucléum est faible et sa texture lâche, plus il y a de chances pour qu’il disparaisse lors de la vieillesse de la plante; les seuls débris qui yersis- tent.alors sont des membranes légères qui s’attachent à la face interne du périthèce partiel. Le nucléum com- munique avec l'air extérieur au moyen de l’ostiole, quelquefois il s’élève avec cet organe au-dessus du péri- thèce universel , il est alors indiqué par un petit pore blanchâtre. Peut-être en est-il toujours ainsi, mais les instrumens amplifians ne. sont pas assez puissans pour décider cette question; peut-être aussi ce prolon- gement , qui est d'une ténuité extrème , disparaît-il peu de temps après son apparition. Des Thèques.—Ce sont les thèques m hecæ) qui renfer- ment les gongyles. À voir le soin que lanature prend de les entourer d'enveloppes préservatrices et de les faire com- muniquer avec l'air extérieur, on ne peut douter qu'elles ne contiennent les organes reproducteurs. Déjà on est parvenu à reproduire des Parmelia, en mettant sur des supports, appropriés à leurs habitudes, des débris des scutelles qui contenaient des thèques. Mais sont-ce, les, d RRQ N spores qui se sont développés ou les débris du corps de la scutelle qui ont fourni des gemmes reproduc- teurs? C'est’ce qu'on ne peut décider ; toutefois , en refusant de reconnaître cette expérience comme décisive, ondoit par analogie admettre la possibilité d’une repro- duction au moyen des gongyles , non-seulement pour les Lichens , maïs encore pour toutes les plantes agames. Néanmoins , la dificulté de mettre ces organes dans dés cireonstances toujours favorables à leur développement, est une difficulté, insurmontable dans le plus grand nombre de cas. Ces thèques sont en massue, un peu flexueuses vers leur partie inférieure, marquées çà et là d’étranglemens ; elles renferment 6-8 gongyles toruleuses qui vont en s’amincissant vers les extrémités et qui sont elles-mêmes entourées d’un kisté. Ces thè- ques se ressemblent pour l’ensemble de ces caractères dans toutes les espèces où nous les avons vues. Nous pensons que ces gongyles toruleuses sont composées de plusieurs gongyles accolés les uns aux autres ; et il y en aurait autant que de dépressions circulaires visibles, c'est-à-dire 6-10. (Voyez les planches.) AccrorssemexT. — Le thalle, avons-nous dit, est quelquefois une simple coloration de l'écorce qui sup- porté la plante ; ïl n’est pas facile de décider si son ori- gine est filamenteuse; une seule espèce, le 7rypethclium anacardit, semble offrir une texture fibreuse; mais ce fait isolé ne permet pas de rien préjuger de positif sur ce point , et nous né savons pas même si, dans la plante citée , le thalle ne devrait pas cette apparence à la vé- tusté. Nous devons croire que laccroïssement du thalle est rapide, car dans touites les espèces que nous possé- RE eee rie pu rh a PC LÉ eee ag Det EG ME TA Gt +4 à gi Aa. AG LA Au ( 423 ) dons, cet organe occupe de vastes étendues , et les apo- thèces sont également répartis sur ces larges surfaces. Les apothèces s’accroissent aussi avec rapidité , et comme ils sont sensiblement égaux, on peut croire que leur accroissement a lieu simultanément sur toute la surface du thalle : cet accroissement n’est autre chose qu’une dilatation de toutes les parties qui le composent , et qui sont créées en même temps. Elles tendent à distendre forte- ment les enveloppes extérieures, tandis que le nucléum, n'éprouvant aucune distension, puisqu'il est central, conserve une consistance molle et montre un tissu lâche et réticulé. Cette distension rend compte de l'aspect du périthèce universel, qui est lisse , luisant et semblable à une membrane fortement tendue ; elle peut expliquer. aussi la forme ovoïde du nucléum qui étant légèrement comprimé par les côtés , s’allonge insensiblement de bas en haut. Lorsque les parties qui composent l’'apothèce sont développées , l’ostiole parait; afin de faire commu- niquer, au moyeu d’un pore , les organes intérieurs avec l'air. Il est plus que probable que cet ostiole porifère est doué d’une force de succion marquée. Il doit avoir une analogie de fonctions avec les spongioles pistil- “ Jaires , permet l'entrée des gaz et entretient le nucléum dans un état de mollesse, convenable à la formation des gongyles. Ce qui semble prouver que son rôle physiolo- gique s'exerce uniquement en faveur du nucléum et des gongyles qu’il renferme, c’est que le dépérissement arrive peu de temps après que l’apothèce a atteint un complet développement. Telle est l’avidité du nucléum pour les gaz extérieurs et pour l'humidité, qu’il se rap- proche le plus passible du méat de lostiole, et que sou- Cd ( 424 ) vent même il émet des prolongemens élevés au-dessus du périthèce universel jusqu’au niveau de l’ostiole lui- même , aihsi que nous venons de le dire. DépérissemMEnT. — Quand le but de la nature a été atteint par le jeu secret des organes visibles que nous avons fait connaître , le dépérissement commence , mais la marche en est lente. Le thalle ne disparaît guère qu'avec l’épiderme de l'écorce qui le supporte; quant aux apothèces , ils se détruisent plus rapidement ; l’os- tiole tombe d’abord, en laissant une ouverture assez large qui permet aux agens extérieurs de porter une action directe sur le nucléum. Celui-ci se dessèche et disparaît, tantôt sous forme de membranules légères, tantôt en atômes pulvérulens. Le perithèce interne ou partiel ne peut plus expirer l’eau qu'il a absorbée; il se décompose et fournit quelques parties solubles qui tachent quelque- fois les enveloppes voisines. Le sarcothèce , de blanc qu'il était, devient verdàtre. C’est sans doute par l'effet d’une réaction chimique qui n’a lieu que quand la force vitale est éteinte ; on ne peut rendre compte autrement de ce phénomène. Quelques auteurs ont employé dans des cas semblables le mot oxidation, paraissant ainsi croire à quelque combinaison de l’oxigène avec les prin- cipes immédiats du lichen, et cette opinion n’est pas déraisonnable. Maïs suivons la marche progressive de la nature dans Îe dépérissement de tous les organes. La consistance du sarcothèce diminue, il devient comme fa- rineux,ses parties se désagrégent, et ildisparaitrait bientôt si le périthèce universel ne le retenait encore quelque temps, mais celui-ci se flétrit, n’adhère plus que faible- ment au thalle, et, s’en détachant plus ou moins prompte- / . (48) ment, entraine les débris des thalames. Sa chute n’est pas toujours complète, il laisse souvent sur le thalle une cica- tricule dans laquelle on peut reconnaître quelques restes de thalames et de nucléum. Est-ce alors que les gongyles reproducteurs s'échappent? est-ce beaucoup plutôt et par une sorte d'émission par l'ouverture de l’ostiole ? C’est ce qu’on ne peut dire : toutefois la dernière hypothèse est Ja plus probable des deux. RU Ne ee Caractères différentiels avec les genres voisins. Le genre 7’rypethelium diffère des Verrucariées mono- thalames , savoir : | Du Pyrenula (x) par la constante plurilocularité des apothèces, par la présence d’un périthèce universel, formé d’une substance propre, et par celle d’un sarco- thèce, dans lequel sont immergés les thalames. ; Du Zhelotrema, par cette mème plurilocularité , par la présence d’un ostiole, et enfin parce que les tha- lames ne s’évasent à aucune période de leur accroisse- ment. | De l’Ascidium , pax la plurilocularité des apothèces , par la présence de lostiole et celle du périthèce univer- sel formé, en outre, d’une substance propre. Du Verrucaria, par la plurilocularité des apothèces et par la présence du périthèce propre : le thalame partiel du Zrypethelium n’a qu’un seul périthèce, l'apothèce du V'errucaria en a deux. Du Sagedia et du Thecaria, par un périthèce uni- versel formé d’une substance propre, par des apothèces pluriloculaires, enfin par des thalames dont toutes les (1) Nous ne parlerons que des différences essentielles. » (426) parties sont arrondies, tandis que, dans les genres ci- dessus nommés, le sommet est déprimé. Le genre 7rypethelium diffère des Verrucariées plu- rithalames, savoir : & 19. Du Glyphis, par la forme arrondie de toutes les \ parties qui composent l’apothèce, tandis que les thala- mes du Glyphis sont linéaires ; 2°. Du Chiodecton, par la présence d’un périthèce universel propre, et par l’isolement des thalames, con- fluens et indistincis dans le Chiodecton ; 3°. Du Parmentaria, par l’absence d’un axe central et la présence d’une enveloppe propre; 4°. Du Porina, par la couleur de lostiole qui est noir, par la présence d’une enveloppe propre également noire (périthèce partiel) qui entoure chaque thalame, et par celle d’un périthèce général formé d’une substance propre. STATION. — Les Zrypethelium sont des petites plan- tes parasites sur les écorces ; on n’en a encore trouvé au- cune sur les pierres, nous doutons qu'on en découvre ja- mais sur ces corps durs. Aucune espèce n’a été jusqu'ici observée en Europe; la distribution géographique de ces plantes les montre dans les localités suivantes : ASIE. L Saint - Domingue et Amboine- PAIE) SPAS 1 espèces. Antilles ss... 6 espèces. AFRIQUE. Jamaïque NDS US e UT à x Cap-Vert-s.... se. de PR ne de 9 Guinée. +... 9 Mexique ++... 1 AMÉRIQUE. Sainte-Lucie: ses. ! Pérou. -.e.eses sos « 4 Guadeloupe + -:.--.. 2 Sorinanne see 4208) % Quelques éspèces sont communes à plusieurs locali- ' ! CC El io g: . LT (AP Ds ] tnt LT cr I: CAEN ER ‘1 à : Se OU NO 11 0 48 da | (427 ) tés, ce sont les 7rypethelium Sprengelii, observé à Saint-Domingue , à la Jamaïque et au Pérou, le 7rype- thelium erubescens, à Surinam et à Saint-Domingue, eta. TRYPETHELIUM (1). CHARACTER ESSENTIALIS. — Æpothecium heterogenum, pluri-thalamium, è propria substantia pro parte formatum ; Perithecium universale proprium, nudum ; aliquando thallo vestitum ( coloratum }; thala- mia plura ; in sarcothecio , è strato medullari thalli proveniente im- mersa ; Perithecium proprium (atrurm ) crassum , in ostiola porifera evanescens ; zucleum album , celluliferum. CHanACTER NATURALIS. — T'hallus ( crusta) indeterminatus, mem- branaceo-cartilagineus , plano-expansus , adnatus, uniformis , lævis , sapè crassus ; & strato corticali colorato, stratoque medullari albis- simo , denso , formatus. x ur ÆApothecium universale nudumn , coloratum , læve, sapè lucens, ali- quandd thallo vestitum ; ostiolis aterrimis pertusum. S'arcothecium. subcarnosum , nec viride, nec rubrum , nec atrum, pro vetustate chlorinum. Perithecium universale coloratum , læve , ostiolis atris cribrosum. Thalamia plura, rotundo-eovoïdea vel pyriformia, remota vel ap- proximata per conniventiam , sed semper distincta, aliquandd im- mersa, perithecio crasso , atro, instructa ; ostiola porifera. Nucleum album cellaliferum ; gongyli seu sporæ elliptico-cylindracei , pluries annulati. | Differt Trypethelium à cæteris generibus , scilicet : A Cliodectone : Stractura apotheciorum quorum thalamia distincta sunt et nucleifera ; A Glyphide : Ostiolis atris poriferis, et nucleis ovatis perithecio pro- prio vestitis ; | À Parmentaria : Thalawiis sparsis non circum axim dispositis ; À Pyrenula, Porinis monothalamiis , F'errucari4, Thelotremé , Asci- dio, Thecarid, Sagedid, consistantià , configuratione , structura form , etc. , necnon apothecis plurithalamiis ; À Porinis plurithalamïüs, perithecio proprio atro, ostiolis atris, etc... (1) De 6puœn, foramen, et de nan, mamülla. Les apothèces ont la forme d’une mamelle perforée de trous. | ; us. Statio. — Habitant Trypethelia supra corlices arborum Asiæ , Africæ et Americæ , præcipuè in Anacardio occidentali, Crotone Cascarilla , Quassia excelsa, Bonplaudia trifoliata , etc. Regiones frigidæ seu temperalæ non habent Tr ypethelia. } t Divisiones. Ordo primus. — Apothecia mastoïdea, seu hemis, hærica, nuda. TayPETHELINA. \ $ I. Æpotheciis raro confluentibus. ; 1. T. Sprengelii. — 2. Anacardii.— 3. Perrotetii. — 4. Marginatum. — 5. Papillosum. — 6, Erumpens. — 7. Duplex. — 8. Inæquale. $ II. 4potheciis depressis, sœpè confluentibus. 9., Pailescens. — 10. Erubescens. — 11. Feei. — 12. Phlyctæna, — 13. Kunzei. —'14 Scoria. — 15. Quassiæcola. Ordo tecyaaie — Apothecia sub-vestita, deformiaque, Médical 16, tag hspittun — 17 ra mskcuns ris — 18. Crassum. — 19. Deforme. SPECIES. Ordo primus. — Apothecia mastoidea seu heimisphærica nuda. Trype- thelina. $ I. Apotheciüs raro confluentibus. TrypeimEeLruM SPRENGELI. Ach. T. Sprengelü, Ach., Syn. meth. Lich., p. 18, t. IV,f. 8, 9: — Fée, Meth. Lich. , p.24, t: I, f. 18. Ejusd., Essai Crypt. écorc. exot. offic., pi 65, tab. x1x, f. 1. — Spreng., Syst. vegetab., IV, 1, p. 348. | T. Eleutheriæ, Spreng., Anleit, zu kent. der Gewäsch., etc., 3. Th., r-350, t.X, f. 05. | Thallo ( crusta } fulvo-flavescente , effuso , lævi. Apotheciis ( verrucis) hemisphæricis, glabris, subnitentibus , fusco- ferrugineis ; Thalamiis (8-16) subglobosis ; Perithecio crasso, ater - rimo , nucleo albido ; Sarcothecio fulvo. Habitat in America ad corticem Crotonis Cascarillæ, nec non in Peruvia ad corticem Bonplandiæ trifoliatæ. Icon., tab. xt, fig. 1. 4, magnitudine naturali; B, fragmentum auc- tum ; ©, apothecium horizontaliter sectum ; D, theca; £, gongylus: + de dr ( 49 ) Le thalle est effus, fort lisse, mince, fauve-jaunâtre, d’un blanc farineux au-dessous de la couche extérieure ou corticale, circonstance curieuse qui se reproduit dans plusieurs thalles , témoins ceux de la Ferrucaria tro- pica d'Acharius et plusieurs autres congénères. Nous verrons que presque tons les 7r>pethelium présentent cette particularité d'une manière plus on moins mar- quée. Les apothèces sont nombreux , plus ou moins rappro- chés, quelquefois connivens , presque jamais confluens ; ils sont assez gros ; comme gonflés et arrondis ; le som- : met est élargi; la base, par laquelle ils adhérent au thalle, est au contraire rétrécie ; leur surface est lisse et un peu luisante; ils sont parfois perforés d’ostioles noirâtres peu proéminens, nombreux (8-16 environ), presque con- colores avec le thalle, maïs cependant ün peu plus fon- cés que cet organe ; après la chute des apothèces, celui- ci reste impressioné par une cicatricule peu profonde, irrégulière, montrant les débris de la substance propre du sarcothèce qui est jaunâtre. Une coupe horizontale montre que le sarcothèce, dans lequel sont immergés les apothèces, est d’un gris brunâtre; la vétusté le fait passer au jaune et le rend pulsérulent, de consistant qu'il était primitivement. Le thalame est ovoïde, revêtu d'un péri- thèce noir, et plus ou moins allongé. Le nucléum est blanchâtre. Cette plante diffère d'elle-même par un thalle d'une couleur fauve plus ou moins prononcée, par des apo- thèces plus ou moins nombreux, plus où moins luisans et d’une régularité plus où moins grande. Elle abonde sur les écorces de divers arbres du Pérou, ( 450 ) | de Saint-Domingue et de la Guadeloupe, et probable- ment sur ceux d’une foule d’autres localités. Var. T. Spnenceztr. Var. nicricans (N:). Fée, Essai Crypt. écorce. exot. off., tab. x1x, f. 1. Thallo effuso, lævi, lutescente-rufidulo. Apotheciis ( verrucis) rotundato-elongatis , migrescentibus, lucidulis, intus griseo-bruneis; Ostiolis in depressione apotheciorum sitis ; Tha- lamiis ovatis, elongatis , nucleo albido ; Sarcothecio fuscescente. Habitat in Crotone Cascarilla. , Icon., tab. xt, fig. 1. F, Magnitudine naturali. Le thalle ne diffère pas sensiblement de celui du type, il est seulement un peu plus coloré, circonstanee que nous regardons cemme accidentelle. Les apothèces sont plus allongés que dans le 1ype, disposés par séries dans le sens de la longueur des fibres corticales ; ils sont noirs ét luisans; les ostioles sont ni- chés dans üñe dépression. de l’apothèce. Les thalames ; fort allongés., ont éetté forme lagénaire qui a servi de caractère à Acharius pour l'établissement d’une éspèce, le 7°. lageniferum; avec lequel toutefois cette variété ne peut être confondue ; car ici le sarcothèce est-noirâtre , tandis qu'il est. blanc dans le 7”. Zageni- forme , dont les apothèces ont un double périthèce uni- versel, tandis qu’il est simple au contraire dans la plante qui nous occupe. 2. T. anacanpit (N.). T'hallo ( crusta) membranaceo, indeterminato , siccitate flavido , Iævi, molliusculo, madido fusco-griseo. Apotheciis (verrucis } rotundo-difformibos, confluentibus , iuæquali- bus, aliquando serialibus, pallide rufidulis ; Ostiolis parvissimis , « fuscis, sparsisque ; Thalamiis (8-14) superficialibus, ovoideo-pyrifor - mibus, nucleo parvulo,, albidulo ; Perithecio viridiflavo. DEP vie ' (431) Habitat in cortice Anacardi occidentalis, Guadalupensis ; uhi colligebat clariss. Bertero. Le thalle est effus, avide d’eau, d’une consistance molle et comme tomenteuse, circonstance due sans doute à la vétusté, quoique ce mode de dépérissement n'ait pas encore été observé. Si on humecte ce thalle , son aspect change aussitôt, il devient gris-brunûtre, et perd cet aspect villeux qui le rend si remarquable. Les apothèces sont nombreux, arrondis, difonmes * quelquefois allongés dans le sens des fibres de l'écorce , ils forment alors, par leur confluence, une série plus ou moins longue d’apothèces soudés par les deux extrémi- tés; ceux-ci sont concolores avec le thalle, chargés d’os- ioles fort petits, nombreux, noirs, communiquant avec - des thalames ovoïdes , superficiels , dans lesquels se _ trouve niché un nucléum fort petit. Il n’est pas facile de s'assurer de sa couleur, et nous le croyons , dans le plus grand nombre de cas, taché par le périthèce qui est in- quinant : ces thalames sont nombreux (8-14) et plongés dans un sarcothèce verdâtre. L’apothèce est-il ou n'est-il pas formé par le thalle? C’est ce qu’il est permis de décider négativement ; car, bieh qu'il participeaux modifications | auxquelles l'age soumet cet organe , et qu’un grand nom- bre d’apothèces aient cet aspect 1omenteux que nous avons signalé, leur couleur est différente (1). Le caractère essentiel qui distingue cette espèce de ses congénères est la disposition sériale des apothèces qui forment quelquefois une ligne continue de près d’un pouce de long : si nous avions à notre disposition plus (1) Voyez , au reste, ce que nous disons du thalle dans nos Prolégo- mèues sur la structure du 7rypethelium. \ (432) d'échantillons que nous n’en possédons , nous pourrions peut-être indiquer aussi l'apparence tomenteuse du thalle et le changement de couleur quand on l’humecte. Cette espèce a quelque analogie avec le Trypethelium Sprengelii, elleeu diffère toutefois par des ostioles proémni- nens et plus petits, par la confluence très-fréquente des apothèces, par la couleur de ceux-ci, qui ne sont ni lisses ni luisans; par le thalle qui ne change pas de cou- leur quand on l’hamecte ; cette couleur est elle-même tout-à-fait différente. M. le docteur Bertero a recueilli cette plante sur l’ana- carde d’occident à la Guadeloupe ; j'en dois la commu- n'cation à mon respectable ami M. le docteur Balbis, de Lyon. 3: TT. Perrorerir. Thallo ( crusta ) cartilagineo , olivaceo-fusco , lævi, subnigro limitato.? Apotheciis ( verrucis ) rotundo-difformibus , inæqualibus, demüm con- fluentibus, fusco-rufis ; Ostiolis parvulis,naclais delapsis albo-sordidis; Thalamiis parvis, rotundis, sœpè inanibus (8-15 ), nucleo albido; Sarcothecio fl:vo-virescente. Habitat in Africa pennsula dicta du Cap-Vert ; crescit supra cor- tices arborum ; colligebat clar. Perrotet. Icon., tab. x11, fig. 1. 2, magniludine naturali ; B, fragmentum auctum cum apotheciis sectis. Le ihalle est d’un vert-olive foncé, effus, il offre une bordure noirâtre, nous doutons qu’elle appartienne véri- tablement à cette plante; elle vit dans le voisinage d'une Lecidée, et c’est probablement à elle qu'il faut rapporter la bordure. Les apothèces sont assez nombreux , proé- minens, arrondis vers le sommet, difformes, souvent confluens, d’un brun-roux; leur surface est marquée d’ostioles entourés d’une aréole blanchâtre. Peut - être F ( 433 ) cette couleur est-elle due uniquement à l’âge ; ces ostioles sont caduques et laissent après leur chute une petite perforation visible à la loupe. Cette décoloration des os- tioles donne aux apothèces une apparence piquetée : les thalames sont nombreux , leur périthèce est très-noir et très-épais, le nucléum est arrondi, fort petit et peu con- sistant ; il se détruit avec l’âge, et ses débris, qui ont l'aspect d’une petite membrane blanchâtre, sont attachés aux périthèces : dans cet état une coupe verticale montre que les thalames sont vides, ils ne sont point immer- gés ; le sarcothèce est jaune-vert. Le caractère essentiel de cette plante est d'offrir des ostioles blanchâtres, caduques , et des thalames à péri- thèce épais dontele nucléum disparaît par la vétusté, laissant une membranule légère et blanchâtre contre la paroi du périthèce. Ce Trypethelium a été trouvé au Cap-Vert (HEde par M. Perrotet, botaniste-voyageur aussi zélé qu’ins- truit ; elle vit sur les écorces de divers arbres. 4. T.mareirnarum. (N.) Thallo (crusta) effuso, lævi, flavidulo. Apotheciis ( verrucis ) inæqualibus , subglobosis , demüm confluentibus, atxo-bruneis ; lævibus; Thalamiis paucis (2-5) ; rarissimo solitariis ; Perithecio crassissimo, uucleo albo sordido, madido hyalino; Ostiolis atris in depressione rot) apotheciorum sitis; Sarcothecio ci- nereo albo: Habitat in Africa supra cortices arborum peninsulæ dictæ du Cap- F'ert ; ubi colüigebat clar. Perrotet. Icon., tab. xt, fig. 2. 4, maguitudine naturali; B, fragmentum auc- um , cum apotheciis sectis; ©’, apothecium auctum , recte sectum ; D, theca ; £, gongylus, Le thalle est d’une extrème ténuité, jaunâtre, sans Hi- XXII 28 (434). mites, et se présente plutôt comme une simple altération de l’épiderme que comme un organe particulier. Les apothèces soit brunâtres, nombreux, plusou moins rapprochés, sous-arrondis, difformes , asséz souvent confluens , affectant tontesles dimensions depuis la gros- seur d’une forte graine de colza jusqu’à celle d’un petit point à peine visible. La. couleur est brunâtre, avec une légère teinte rougeñtre; la surface, lisse, ést marquée de dépressions entourées d’un léger rebord, au milieu des- quelles se trouve niché l’ostiole qui est fort petit. Les nu- cléum sont arrondis, à peine ovoïdes et très-avides d’eau. Si l'on en fait une section horizontale, et qu’on la mette en contact avec l’eau , les nucléum dépassent bientôt la coupe qu'on vient de faire, ils sont alors hyalins et d’un blanc un peu jaunâtre. Le périthèce est fort épais ; le sarcothèce, d’abord grisâtte, passe au jaune par la vé: tusté ; les thalames ne sont pas nombreux ; quelquefois on les trouve isolés, maïs cette circonstance est fort rare. La cicatricule qui persiste après la chute des apothèces est profonde, d’un blanc sale et montre que les nucléum sont profondément situés et descendent au-dessous du thalle. | | Le périthèce est noir et assez épais ; iln’adhère pas à la partie supérieure du nucléum dans l'état de dessica- tion, l’ostiole est superficiel. | 1 Le caractère essentiel de cette plante est de présenter des ostioles occupant le centre d’une dépression marginée, dont la marge est concolore. Le Trypethelium marginatum a été trouvé au Cap- Vert (Afrique) sur l’écorce des arbres par M. Perrotet. ( 435 ) 5, T, pApILLOSUM. Ach., Syn. meth. Lich., p. 104. Thallo (crusta) alivaceo sublutescente cinerascente, cartilagineo, effuso, Iævi. J | Apotheciis (verrucis } convexis, irregularibus, albido-cinarescentibus; Ostiolis atris, margine cinctis; Thalamiis (5-10) ovoïdeis , superficia- libus ; Sarcothecio vix perspicuo ; nucleo albido. Habitat in Guinea supra arberum corticem. Icon., tab. xur, fig. 3. 4 : magnitudine näturali; B, fragmentum auctum, cum apotheciis sectis. Le thalle est lisse, sans limites, d’une jaune très-pâle, offrant une teinte olivâtre , légère. Quelques individus présentent des lignes proéminentes versicolores; ce sont des apothèces avortés ou le commencement d’une dés- organisation du thalle par vétusté. Les apothèces sont épars, arrondis, ovoïdes ou irré- guliers ; leur couleur est d’un gris pâle ; ils renferment cinq à dix thalames dont lés ostioles noirs sont, dans l’âge ‘adulte ; entourés d’un bourrelet qui simule une marge. Les ostioles sont noirs ét très-légérement proé- mivens, les thalames petits, rapprochés Îes uns des autres, ne s'immergent pas dans le thalle; leur péri- thèce est noir, très-épais et éntoure un nucléum d'un blanc corné très-légèrement jaunâtre , qui disparaît quel- quefois dans la vieillesse dé la plante. Le sarcochèce est à peine visible et d’un brun noirâtre. Le caractère essentiel qui distingue cette plante de ses congénères, est la présence d'un bourrelet qui entoure l'ostiole, ce qui donne à cet organe l’aspect d’une petite Porine qui serait implantée sur l’apothèce. Celui-ci a une couleur plus pâle que dans toutes les autres espèces connues. Il diflère du 7. marginatum par une régula- ( 436 ) rité moins grande dans la forme des apothèces, par la couleur du sarcothéce, etc. Cetie jolie espèce croît en Guinée, sur l'écorce des ar- bres. M. Léon Dufour, auquel la Botanique et la Zoolo- logie doivent d’importans travaux:, nous a communiqué 8 9 q ceite plante qu'il tenait d’Acharius avec lequel il a eu des relations suivies. 6. T. Eerumrens (N.). Thailo ( crusta ) helvolo, glaberrimo , lævi , inæquali sub-limitato. Apotheciis ( verrucis ) remotis, erumpentibus, rufs, nitentibus, immer- sis, basi crusta cinctis ; Ostiolis crassis , atris, prominentibus; Tha- lamüis 8-10, approyimatis ; Perithecio atro, nucleo albido inferiore ; Sarcothecio atro, vix perspicuo. Habitat in Peruvia ad cortices Cinchonæ flavæ commercri. Icon., tab. xni , fig. 3. 4, magnitudine naturali; 8, fragmentum auc- tum; €, apothecium auctum recte sectum. Le thalle paraît inégal, mais ces irrégularités sont dues à des parties d’écorce soulevées ; il est lisse dans les parties situées entre les rugosités; sa couleur est d’un jaune pâle supérieurement , et d'un blanc farincux infé- rieurement. Parmi les échantillons qui se trouvent dans notre collection , deux sont limités de noir; mais nous avons déjà fait remarquer combien ce renseignement était incertain et peu important par la difliculté où l’on se trouve de décider sûrement à quelle plante appartient une bordure quand elle sépare deux plantes voisines. Les apothèces sont épars, très-éloïignés les uns des au- tres , accidentellement rapprochés, roux et luisans; le -sommet seul est visible, et l'on voir qu'il a fait eflort pour chercher la lumière, car le thalle qu’il a soulevé l'entoure de toutes parts. Les ostioles sont en petit nom- bre, il y en a beaucoup moins que de thalames, les au- = ( 437 ) ‘tres sont nuls ou cachés sous le thalle. Le périthèce pro- pre est noir et très-épais ; si l'on pratique une coupe horizontale, on s'aperçoit que les nucléum sont beaucoup plus nombreux que les ostioles , il y en a ordinairement huit à dix. Ils sont assez pressés et ne permettent pas de voir facilement la substance interne de l’apothèce au mi- lieu de laquelle ils sont plongés. Les apothèces sont très- profondément situés, non-seulement ils descendent au dessous du thalle, mais encore ils pénètrent de plus de deux tiers de ligne dans l'écorce même : cetie particularité semble rapprocher cette plante du genre Parmentaria, maïs l’organisation est tout-à-fait difié- rente; les thalames ne sont point disposés autour d’un axe ostiolifère et discolore, chaque thalame correspon- dant avec l’air extérieur par un ostiole , et si tous n'en sont pas pourvus, cela tient uniquement à la situalion pro- fonde de l’apothèce , formé d'une enveloppe celorée dif- férente du thalle. Cette plante, très- remarquable et très-distincte, a tout-à-fait le port des Zrypethelium. Le caractère essentiel du 7 . erumpens est d’être en- touré à sa base par le thalle et d'offrir moins d’ostioles que de nucléum. Il est immergé, mais cette particula- rité lui est commune avec le 7”. clandestinum dont nous parlerons bientôt. Cette plante n'est pas rare sur le quinquina jaune, dont on retire le sulfate de quinine ; on la voit rarement en bon état; nous avons été assez heureux pour en trou- ver plusieurs échantillons de la plus grande fraîcheur. 9 TT. purrex (N.). Thallo ( crusta) indeterminato , subtuberculoso , flavidulo. Apotheciis {verrucis) rotuwdo-subhæmisphericis, pallide flavidulis ; Da, à Ostiolis rufidulo-brunneis, sparsis, in depressione, sæpè areola, sitis; Thalamiis (4-8) ovato-rotundis, Perithecio duplici instructis, uno brunneo, textura laxè filamentosa, altero subcarnoso albido, nucleum globosum ; albidum involvente {an sarcothecio interno) ? Sarcothecio albo-lacteo. Habitat in America ad cortices Crotonis Cascarille, Icon., tab. x111, fig, à. 4 , magnitudine naturali; B, fragmentum auc- tum, cum apothectiis sectis; D, apothecium auctum horizontaliter sectum,. Le thalle n'offre aucune particularité digne de remar- que ; il est jaunâtre, sans limites, et légèrement tuber- culeux. Les apothèces sont assez rapprochés, quelquefois con- nivens, arrondis, presque globuleux, d’un blanc sale jaunâtre; le périthèce universel est perforé par des os- tioles noirâtres, un peu enfoncés, même à l’état hu- mide ; la dépression ou petite fossette qu’ils occupent est entourée d’une sorte d’aréole. Le sarcothèce est charnu et d’un blanc très-pur. Les thalames sont au nombre de 4-8 dans chaque apothèce; ils sont entourés d’un double périthèce propre, l’un extérieur noïrâtré qui, au lieu d'offrir une texture serrée, comme cela se voit dans les autres congénères, a au contraire une texture lâche, de sorte que la coupe horizontale le montre formé d’un assemblage de filamens non entrecroisés, dont toutes les sections se présentent à la loupe comme autant de petits poinis ; l’autre périthèce propre est blanc, assez épais, et paraît être de la même nature que le sarcothèce; il entoure exactement une sorte de nucléum noirâtre et en apparence homogène ; mais quand on l’examine avec attention, on voit que ce corps arrondi est composé d'un autre périthèce entourant un nucléum fort petit, souvent taché par le périthèce le plus interne et visibleseulement à V4 ( 439 ) l’aide de forts grossissemens, de sorte que le thalame est double. | Le caractère essentiel de cette plante singulière est d’avoir un double thalame, Cette circonstance était-elle suffisante pour motiver l'établissement d’un nouveau genre , nous ne l’avons pas pensé. Le 7°. duplex se trouve sur la Cascarille , il nous a été communiqué par M. Nouel de Lille, 8. T. inxquaze (N.). Thallo (crusta) effuso suboartilagineo, lævi, sordide flavescente , ru- tilante, Apotheciis (tuberculis) rotundis, depressis, latis, confluentibus , de- formibusque ; aliquandd per abortum verruciformibus ; Ostiolis brunneis, prominentibus, sparsis ; Thalamiis (6-8) pauld immer- sis, atris, nucleo parvulo albido , siccitate marcido ; Sarcothecio grisco-albo. Habitat in Lima ad cortices Cinchouæ… Icon! , tab. x1xr, fig. 2. 4, magnitudine naturali; B, fragmentum auc- tum , cum apotheciis sctis. Le thalle est effus et occupe de grandes étendues sur les écorces qu'il envahit; il est d’une couleur jaune, un peu rutilante, et n'offre aucune rugosité ; mais comme il se moule sur les inégalités de l'écorce, on pourrait croire qu'il n’est pas parfaitement lisse. Les apothèces sont assez nombreux, arrondis, apla- tis, étalés, difformes, presque toujours confluens , of- frant un passage très-marqué vers la section suivante, distinguée de celle-ci par les apothèces toujours apla- tis et comme étalés; quelquefois il y a avortement des thalames , alors les ostioles reposent directement sur le thalle; la coupe que l’on pratique les montre isolés et dépourvus de nucléum. Si un individu n’offrait que des ( 440 ) apothèces ainsi avortés, on pourrait facilement le prendre pour une verrucaire, et le décrire comme tel; mais ici le phénomène physiologique ne tient pas à une transmu- tation, mais à un véritable avortement. Les ostioles sont brunâtres , assez nombreux, globuleux et épars : les thalames sont ovoïdes , légèrement immergés dans l’é- corce qui sert d’habitacle : on en trouve 6-8 dans les apo- thèces qui ne sont pas confluens ; le nucléum disparaît presque toujours par la dessication. Le caractère essentiel de ce 7 rypethelium est tiré de l'irrégularité vraiment remarquable des apothèces suc- cessivement proéminens, déprimés, nt et qui enfin finissent par avorter. Cette plante vit sur l'écorce du Quinquina Lima. $ IL. Æpothecüs depressis, sœæpè confluentibus. 9. T. pALLEsCENs (N.). Thalio ( crusta ) pallide griseo , levi, indeterminato. Apotheciis ( verrucis ) sparsis, subgloboso-depressis, demüm confluen- . tibus, sordidè albis ; Ostiolis sparsis, atro-brunneis , prominentibus ‘par vulis; Thalamiis (12-20) épérfciolibne, nucleo subrotundo albo; Sarcothecio albido, subflavescente. Habitat in Surinam suprà cortices arboris ignotæ. Icon., tab. xiu, fig 3. 4, magnitudine naturali; B, fragmentum auctum ; €, apothecium auctum horizontaliter sectum. Le thalle est effus, cependant l'individu que nous dé- crivons ici est séparé d’un autre Zrypethelium (T. eru- bescens) par une bordure noire , très-étroite et très- droite. Ce thalle est lisse et d’une couleur blanchätre qui présente quelques nuances jaunûtres. Les apothèces sont épars, un peu déprimés, arrondis , chargés d’ostioles noirâtres de grosseur inégale, assez (44) petits et proéminens; les apothèces sont parfois con- fluens, et renferment de 12 à 20 thalames plongés dans un sarcothèce charnu, et d’un blanc très - légèrement jaunâtre. Les thalames sont entourés d’un périthèce noir qui tache quelquefois le nucléum , le sarcothèce et même la partie supérieure des apothèces. Le nucléum est ovoïde et blanchâtre, maïs le plus souvent taché par le périthèce qui l’entoure, et qui étant mouillé prend une apparence gélatineuse. Le caractère essentiel de cette plante est tiré de la couleur des apothèces qui sont blanchâtres, circonstance qu'on ne retrouve dans aucune congénère. Ce Trypethe- lium a le port du Chiodecton sphærale ; maïs une coupe, soit verticale, soit horizontale, ne permet pas de con- fondre ces deux plantes. Le Zrypethelium pallescens vient de Surinam, et nous a été communiqué par M. Meissner. 10. T. ERUBESCENS. (Kunze in litieris.) Thallo (crusta) subdeterminato, lævi, madido erubescente, sicco pallidè flavidulo. Apotheciis ( verrucis) plano-difformibus, prominulis, rufidulo-pallidis ; Ostiolis crassis, atris, poro perspicuo ; Thalamiis (6-12) ovato-rotun- datis, immersis ; Perithecio aterrimo, crasso, turgido, nucleum inqui- nante; Sarcothecio albido. Habitat in Surinam suprà corticem arboris ignotæ. Icon., tab. x1v, fig. 1. 4, magnitudine naturali; B, fragmentum auctum ; C, apothecium auctum recte sectum. Le thalle est un peu inégal, change de couleur par l'humidité et prend une légère teinte roussätre; il est beaucoup plus pâle à l'état de dessication, et présente (44) dans l'individu que nous examinons, une bordure noïi- râtre et étroite que nous regardons comme acciden- telle. Il nous a été démontré, et nous avons déjà dit que, lorsque deux lichens crustacés naissaient dans le voisinage l’un de l’autre et que leurs thalles se tou- chaïent, il y avait formation d’une bordure, quand même ces plantes seraient ordinairement illimitées. | Les apothèces sont fort nombreux , légèrement glo- buleux ou aplatis, arrondis ou difformes, quelquefois confluens : leur couleur diffère peu de celle de la croûte, néanmoins ils sont plus pales ; les ostioles qu’on voit à leur surface sont gros , proéminens, un peu inégaux ; le pore est assez souvent visible ; les thalames sontarron- dis, très-rapprochés , quelquefois même connivens ; le nucléum est blanchätre , taché par le périthèce interne, il disparaît avec l’âge ; le sarcothèce est blanchâtre, d’un blanc sale. | Le caractère essentiel qui distingue cette plante de ses congénères, est le changement de couleur du thalle par l’action de l'humidité; l'immersion des thalames est rare dans la section qui nous occupe; les ostioles sontaussi plus gros que dans les 77rypethelium de cette même section. Ce Trypethelium vit à Surinam, sur l'écorce de di- vers arbres. M. Meissner de Halles nous l’a commu- niqué. 1r. À. Fesr. (Meissner in Litter. ) Thallo (crusta ) pallidè flavescente , alterationem corticis simulante. Apotheciis (verrucis) latis, rotundo-depressis, moriformibus, rufis, cum ætate apice denudatis ; Ostiolo crasso, prominulo, delapso ; Tha- lamiis ovoïdeis , multis (25-40), nigrescentibus , summitatibus mudis, (443) poro lato , demüm rimoso, instructis ; Perithecio crasso , aterrimo , nucleo candido ; Sarcothecio griseo. Habitat in America meridionali ad corticem Crotonis Cascarillæ. Icon, ; tab. x1v, fig. 2. 4, magnitudine naturali; B, fragmentum auc- tum , cum apothecio vestito et denudato. Le thalle est presque nul et ne se présente à l'œil que comme une simple coloration de l'écorce ; il est jaune, pâle, un peu fauve et n'offre point de limites. Les apothèces sont très larges , arrondis , peu élevés, assez nombreux et quelquefois confluens. Ils se présen- tent sous deux aspects divers en raison de leur âge; dans leur jeunesse ils sont revêtus par le thalle, mais la pe- tite membrane qu’ils en empruntent étant d’une extrème ténuité, s’amincit beaucoup par l’accroissement pro- gressif du thalle, blanchit et disparaît par petits lam- beaux pulvérulens. La chute de cette enveloppe laisse à nu le sommet du thalame et entraîne les ostioles; la plante à alors tout-à-fait l’aspect d’une sphérie ; on voit , vers le sommet un large pore ou plutôt une dépression produite par l’affaissement partiel du nucléum ; une coupe verticale montre que les thalames sont superfi- ciels, ovoïdes et immergés dans une substance propre d'un blanc gris qui passe au jaune par la vétusté; une coupe horizontale fait voir que les thalames sont plus ou moins rapprochés, mais jamais véritablement confluens; que le périthèce, noir et épais, entoure un nucléum blanc, etc. Le caractère essentiel que nous présente cette plante est la dénudation parfaite des thalames, ce qui donne à la plante quelque chose da port de la Sphæria spermoides de Persoon , si toutefois on voulait la supposer groupée. ( 444 } L'organisation de cette plante ne la fait différer en rien de celle de ses congénères. Nous devons cette singulière espèce de Trypethelium, qui croît sur la Cascarille, à M. le docteur Meissner, de Halles, qui a bien voulu nous la dédier. Nous avons respecté ses intentions. 12. TT, PurycrænA. Fée, Essai Crypt. écorc. exot. offic., p. 68. Thallo (crusta) membranaceo-lutescente , effuso, lævi. Apotheciis ( verrucis ) subcomplanatis, concoloribus, lutescentibus, im- pressionibus vel suleis notatis, confluentibus, deformibusque ; Ostio- lis vumerosis, ponctiformibus ; Thalamiis glotiéssrovoideis, nucleo albido ; Sarcothecio pallidè flavidulo. Habitat i in insula Ssnctæ-Luciæ ad corticem Exostematis floribundæ (Roëm. et Sch. ). Icon., tab. xrxt, f. 3 4, magnitudine natural: ; B, fragmentum auctum. Le thalle est effus, fort lisse, jaunâtre , un peu ruti- lant, membraneux et assez épais. Les apothèces sont serrés , souvent confluens, apla- tis , difformes , d'une couleur peu différente de celle du thalle ; ils sont irréguliers et montrent un nombre con- sidérable d’ostioles de 15 à 4o, et même plus quand il y a eu confluence, ce qu’il n’est pas facile de vérifier à cause de l’irrégularité des apothèces ; les ostioles sont fort petits, noirs, peu proéminens, placés à une distance presque égale les uns des autres ; les thalames ne sont point im- mergés dans l'écorce ou ne le sont que fort peu; ils sont plus ou moins rapprochés, se touchent quelquefois , mais chaque nucléum est toujours distinct ; cet organe inté- rieur est blanchâtre et presque globuleux ; la substance interne (le sarcothèce) est de couleur janne pâle. ne > htc Éd di se | (44) Le caractère essentiel de cette espèce est tiré du port des apothèces qui sont comme affaissés et difformes; ils montrent un nombre très-considérable d’ostioles égale- . ment distans les uns des autres ; c’est de toutes les con- génères celle qui a les thalames le plus exactement ovoïdes. | Nous avons trouvé cette plante sur l'écorce de l’£xos- temma floribunda, connue dans les pharmacies sous le nom de Quinquina de Sainte-Lucie. 13. T. Kunwzer (N.). Trypethelium aurantiacum , Kunze in liuteris. Thallo olivaceo-subfusco , læevi, effuso.. Apotheciis ( verrucis ) depressis, latis, irregularibus, rufidulis ; Thala- miis pluribus, subrotundis; Ostiolis prominentibus , aterrimis, nu- cleo albido minuto ; Sarcorhecio subfusco , cum ætate aurantiaco. Habitat in Surinamo ad cortices arborum. Icon. tab. xv, fig. 3. 4, magnitudine naturali ; B, fragmentum auctum. Le thalle est effus, lisse, olivâtre, médiocrement épais ; les apothèces sont rapprochés , distincts ou confluens, aplatis, irréguliers, difformes, paraissant quelquefois sous l'aspect d’une simple décoloration du thalle. Les tha- lames sont ovoïdes ou arrondis, éloignés les uns des autres ; les ostioles sont noirs, proéminens , assez gros ; le périthèce propre est épais et noirâtre; le péri- thèce universel est jaune paille et fort lisse ; le sarco- thèce passe à la couleur orangée quand la plante vieilli. Le caractère essentiel qui distingue cette plante de ses congénères, est un sarcothèce qui passe en vieillissant à la couleur orange. C’est de tous les Zrypethelium celui dont le thalle a la couleur olive la plus prononcée , c’est aussi celui de tous dont le périthèce universel simule le mieux une simple déco'oration du thalle. ( 446 ) Cette plante croît à Surinam , sur les écorces ; nous l'avons reçue de monsieur le professeur Kunze , de Leipsick, sous le nom de 7°, aurantiacum. Considérant cette couleur orangée comme le résultat de la vétusté, nous avons cru devoir changer le nom spécifique donné par le savant étranger. Le 7. Kunzei, quoique décrit sur un échantillon déjà âgé, est fort distinct de ses congénères. 14. T. Scorra. Fée, Essai Crypt. écorce. exot. offic., p. 69. Thallo ( crusta ) flavidulo-rufescente , lævissimo, indeterminato, intus albissimo. Apotheciis (verrucis) complanato-deformibus,anastomosantibus,abruptè terminatis, concoloribus , difutescentibus , Subrufis ; Ostiolis atris, crassis, perfcratis, prominentibus ; Thalamiis multis, ovoïdeis , re- motis, approximatisque ; nucleo persistente, albo; Sarcothecio al- bissimo. Habitat in America ad cortices Crotonis Cascaril'æ. Icon. , tab. xv, fig. 2. 4, magnitudine naturali; B, fragmertum auc- tum ; ©, pars multum aucta, cum sectionibus variis. Le thalle est assez épais et rentre dans la classe de ceux dont l'organisation montre une partie corticale mince , et une partie médullaire, épaisse ; comme fari- neuse; ce thalle est très-lisse, effus et d’un jaune un peu roussâtre. Les apothèces ont nne disposition très-remarquable ; ils sont confluens, par anastomoses; c’est-à-dire que les thalames, au lieu de s'élever du thalle en petites masses globuleuses, ontune disposition à multiplier vers quelques points de leur surface seulement , d’où il suit nécessai- rementi un aspect presque réticulé : de sorte que tous les ( 447 ) apothèces communiquent entre eux. Les ostioles sont noirs, proéminens, rapprochés, mais non connivens ; ils sont assez gros, et la loupe permet d'y découvrir un pore, d'autant plus apparent que l’apothèce est plus avancé en âge. Le périthèce général est légèrement co- loré par le périthèce partiel, ce qui leur donne un as- pect un peu rougeâtre: ceite circonstance doit être con- sidérée comme accidentelle. La confluence constante des apothèces ne permet pas de préciser le’ nombre des thalames que chacun d’eux renferme; toutefois ils sont nombreux , superficiels et arrondis. Le périthèce partiel est noir et peu épais ; le nucléum persiste à tous les âges de la plante; il est consistant, charnu , ét comme fari- neux dans la vieillesse de la plante. Le sarcothèce a une couleur blanche assez pure. Le caractère essentiel de cette plante est de présenter des apothèces réunis par des anastomoses au moyen de divers prolongemens qui partent de plusieurs points de Ja circonférence. La grande blancheur du‘périthèce et/la persistance du mucléum blanc, la grosseur des 6stioles perforés d’un pore, la fégère dilutescence des périthèces partiels , sont des circonstances qui le feront facilement reconnaître. | C’est sur la Cascarille que l’on trouve cette belle-es- pèce. Le nom de scorid rend’ compte de lapparence extérieure des apothèces ; quand li plante a ‘atteint'un âge avancé; celui d'anastomosans eùt mieux valu, mais nous n’avons pas voulu changer le nom spécifique primi- tivement donné, de peur de surcharger les syÿnonymies. Établi d'abord sur un médiocre échantillon , ce Zrype- thelium, quoïque fort distinct, n'avait pas été figuré. ( 448 ) Nous remplissons cette lacune, grâces à M. Nouel de Lille , botaniste fort éclairé, qui nous en a donné un échantillon de la plus grande beauté; c’est celui que nous figurons ici. | 1. T. quassræcoLa (N.). Thal!o ( crusta ) fulvescente , efluso , lævissimo , glabro. Apotheciis (verrucis ) irregularibus , rotundo difformibus , sxbcompla- natis, confluentibus latissimisque, aliquando meculantibus , præcipuè ad periphæriam , concoloribus ; Ostiolis prominentibus, atris, approxi- matis, crassis, poro albido pertusis ; Thalamiis (50-150), conni- ventibus, inquinantibus , nucleo albido, siccicate evanescente ; Sarco- thecio pallidè albido. Habitat in cortice Quassiæ excelsæ Jamaïcensis. Icon. , tab. xv, fig. 2. 4, magnitudine ini B, FORD puctns cum sectionibus variis. Le thalle est effus, de couleur fauve pâle, très-glabre; il occupe d'assez grandes étendues sur l’écorce qui le supporte. Les apothèces sont assez rapprochés, plus ou moins gros, épais, toujours chargés d’un nombre très-consi- dérable d’ostioles ; ils sont déprimés, de la même cou- leur que le thalle, et quelquefois tachés vers les bords par l'émission d’une pulpe noire fournie par le périthèce partiel. Les ostioles sont noirs, rapprochés , assez gros, proéminens et perforés ; le pore est blanchâtre. Est-ce un prolongement du nucléum ? Les thalames sont: au nombre de 50 à 150, et souvent plus, dans un apothèce de 2 lignes au moins de diamètre; ils sont rapprochés, quelquefois même connivens, superficiels et .ovoïdes; le périthèce tache souvent le sarcothèce, qui est d'un blanc jaunàire assez pâle ; le nucléum est blanehâtre et se détruit avec l’âge, mais l’on voit facilement ses débris = ( 449 ) contre la paroi interne du périthèce; ces débris sont tachés à leur tour par cet organe que nousfcroyons ètre de consistance gélatineuse. Le caractère essentiel de cette plante” n'existe pas; elle n’a que des caractères différentiels. Le thalle est d'une couleur différente de celle du 7. Phlyctæna ; les apothèces sont aussi plus gros, les thalames plus nom- breux et tachés par le périthèce ; ils sont perforés et saillans, tandis que ceux de l'espèce voisine sont à peine proéminens. Le pore n’est visible qu'au microscope. Cette belle et singulière espèce recouvre l’écorce du Quassia excelsa de la Jamaïque, et en envahit d’assez grandes étendues. Nous en devons la connaissance à M. le professeur Meissner, de Halles, qui s'occupe avee succès de l'étude des sciences naturelles et médicales. Ordo secundus. Apothecia subvestita deformiaque. AmorpHaLtA. 16. T. iNconsrrcuum. (Meissner, in Litt.) Thallo (crusta ) sordidè griseo-flavidalo, inæquali , indeterminato. Apotheciis (verrucis) indaviatis, concoloribus, lævis, rotundo-difformi- bus, rugis simulantibus; Ostiolis non perspicuis, poro parvulo , de- presso indicatis ; Thalamiis (6-12) in sarcothecio subviridi immersis ; Perithecio atro-brunneo , tenui ; nucleo albido , ovato , crassä. Habitat in Peruvià ad cortices Cinchonæ lancifoliæ, Icon., tab. xv, fig. 3. 4, magnitudine naturali ; B, fragmentum auc- tum , cum sectionibus apotheciorum. ‘ Le thalle est inégal, rugueux, effus ét de couleur jaunâtre. Les apothèces sont assez développés, mais pourtant difficiles à découvrir, parce qu'ils se confon- dent facilement avec les inégalités du thalle; ils sont tu- berculeux, lisses, arrondis, souvent difformes et dé- XXIe _ 20 ( 40 ) primés. On ne découvre sur leur surface aucun ostiole, mais on y voit une légère dépression au milieu de laquelle est un pore qui communique avec un ostiole intérieur noirâtre. Les thalames sont au nombre de 6-r2, et su- perticiels ; leurs prolongemens ne se réunissent point pour s'ouvrir dans une ouverture commune; chacun d'eux est distinct. Le sarcothèce est moins épais que dans les autres congénères , ce qui a permis au nucléun d'acquérir un grand développement. Le caractère essentiel de cette espèce est d’avoir des apothèces induviés, avec des ostioles tous distincts et -des thalames non immergés. Cette plante nous est venue de Halles sous le nom -que nous lui donnons ici; c’est à M. le docteur Meissner que nous en devons la communication. ir. T. purcaErRrRIMUM (N.). T', porosum Fée, Crypt. ecore, exot. off., tab. xx, fig. 3. Non acharius. Thallo (crusta) crasso, effuso , lætè fulvo, pulvere albo sub asperso ; rugis proliferis peragrato , intus candido. Apotheciis (verrucis) sparsis, aut prominentibus rufidulis , aut planis -concoloribus; Ostiolis areolatis, parvulis, vix madido prominentibus, atris; Thalamüs solitariis , thallo vestitis ; Perithecio universali rufo induviato ; Sarcothecio albo cingente ; Perithecio pen tiale atro ; nucleo albo , cum ætate nigrescente. Habitat in America ad corticem Crotonis Cascarillæ. Icon., tab. x1, fig. 2. 4, magnitudine naturali; B, fragmentum auctum cum sectionibus ; C, theca ; D, gongylus; Æ,sporæ, Le thalle est effus , très-épais, d’une jolie couleur fauve, prenant, quand on l’humecte, une légère teinte rosée; composé d’un thalame cortical cartilagineux, assez épais, sous lequel se trouvent les apothèces ,-et (451) d’une couche médullaire d’une très-grande blancheur. On trouve sur le thalle une légère poussière blari- châtre sous-glaucescente. Les apothèces envahissent la totalité du édile qu’ils dépassent ; ; is forment des rugosités qui le parcourent; et sont situés dans les enfoncemens qui se voient à la surface de cet organe. L’ostiole est entouré d’une aréolé assez large produite par la transparence du thalle qui, ayant éprouvé une grande distension, laisse voir le périthèce universel. Les ostioles sont noirs, un peu enfoncés par la dessication, et à peine proéminens par l'humidité. Les thalames sont isolés, placés à une distance presqué égale les uns des autres ; leur péri- thèceestnoir, montre un nucléum gélatineux blanchâtre, taché en vieillissant par le périthèce interne. Gette plante singulière parait différer de ses congé- nères ; on la croirait monothalame , mais cette anomalie n'est qu'apparente ; lés thalames , quoique indépendans les uns des autres, sont très -nombreux sur un même thalle ; ils sont situés à des distances presque égales , ce qui semble annoncer une corelation organique. On pour- rait considérer cette plante sous un autre point de vue, et la regarder comme n'ayant qu'un gigantesque apo- thèce. En eflet, aucune partie du thalle n’est exempte d’en porter; néanmoins l’organisation intime ne permet pas d'adopter cette idée. Une coupe horizontale montre, en parlant du centre à la circonférence, savoir : un nucléum arrondi, blanc ou brun, quand il a été taché par le périthèce partiel qui l'entoure étroitement; après ce nucléum et son enveloppe, vient une zône blanck:, étroite, qui m'est autre chose que le sarcothèce; puis, 452 ) et toujours de l'intérieur à l'extérieur, une membrane mince, circulaire, d'un jaunc fauve très-pâle, qui tient lieu du périthèce universel. Ces apothèces traversent le stratum medullare, et se montrent ensuite recouverts par le stratum corticale, qui est perforé d’une multi- _tude d’ostioles. Cette plante appartient donc aux espèces à apothèces induviés. Une coupe verticale donne la preuve qe lossshltites sont arrondis plutôt qu’ovoïdes ; leur immersion est mé- diocre. Au reste, cette coupe confirme ce que nous avons dit de l’organisation de l’apothèce, Le caractère essentiel de cette espèce est tiré de l’iso- lement des thalames ; chaque périthèce général n’en renferme qu’un seul, et ce périthèce est recouvert par le thaile. L’aréole qui entoure les ostioles fera facilement reconnaître cette espèce, qui d’ailleurs est distincte de ses congénères par une foule d’autres caractères. Elle vit en Amérique, sur l’écorce de la Cascarille, déjà si riche en‘productions lichénoïdes. … | 18. T. crassum ? (N. } Fée, Essai Crypt. exot. offic., tab. x1x, fig. 5. Thallo (crusta) flavidulo, olivaceo, lævissimo, indeterminato, inæquali, tuberculis , intus albo-farinaceis , composito. Apotheciis ( verrucis ) crasso-turgidis, rotundo-irregularibus , concolo- ribus (id est induviatis ); Ostiolis paucis , fusco-atris , crassis, sub- lucentibas ; Thalamiis ovalibus, cougestis (4-12) cohærentibus ; Sarcothecio vix perspicuo ; nucleo evanescente; Perithecio proprio maculato , in juventute albido. Habitat in America ad ramos Cascarillæ nec non in Peruvia ad cortices Angusturæ spuriæ. Îcon., tab. xvi, fig. 2. 4, magnitudine uaturali; B, fragmentum auc- | (453 ) tum ; €, Apothecia recte secta ; D, Apothecia cum sectione hori- zontali. Le thalle présente cette organisation singulière que nous avons déjà plusieurs fois, signalée; il se compose d’une couche corticale, cartilagineuse et colorée en jaune, qui prend en vieillissant un aspect tuberculeux, et d’une partie médullaire abondante, d’unebelle couleurblanche. Chaque tubercule est organisé comme le thalle lui-même. Les apothèces sont très-gros , recouverts par le thalle, les ostioles sont noirâtres, très-développés, offrant une large surface , tantôt un peu bombée, tantôt un peu déprimée ; ils sont moins nombreux que les thalames ; de sorte qu’un seul ostiole communique avec plusieurs nucléum ; ce sont des ostioles composés (voyez ce que nous disons de cet organe dans les prolégomènes du genre). Les thalames sont assez développés , un peu ovoïdes, très-rapprochés, et comme appliqués les uns sur les au- tres, ce qui ne permet pas de voir toujours le sarcothèce ; leur périthèce est très-épais, et tache le nucléum , qui de blanchâtre devient noir, aspect sous lequel il se pré- sente le plus ordinairement. Le caractère essentiel qui distingue cette espèce est la double circonstance d’un thalle tuberculeux avec des apothèces concolores fort gros; les ostioles sont aussi beaucoup plus volumineux que dans les autres congé- nères. | Cette plante vit sur l'écorce de la Cascarille et sur celle de l’Angusture fausse que l’on saît être originaire du Pérou et qui provient d’un arbre inconnu. (454) 19. T. perormr? (N.) Thallo (crusta), tuberculoso inæquale brunneo-flavidulo , crassissimo , efluso. à Apotheciis { verrucis} vestitis, inæqualibus, verruciformibus , cicatri- santibus; Ostiolis sparsfs, caducis, alerrimis, crassis; Thalamiis immersis ; Perithecio aterrimo, nucleo ovoideo, albo-farinaceo; Sarco- thecio albido. Habitat in insala Amboinensi ad corticem Lauri Culilavanis. t Icon., tab, xvr, fig. 3. 4, magnitudine naturali; B, fragmentum auctum, cum sectionibus apotheciorum. Le thalle a une teinte jaune-brune sale, il est épais, tuberculeux et sans limites. Les apothèces sont peu distincts, confondus les uns et les autres dans le plus grand nombre de cas, et ayant alors l'aspect d'une Verrucaire ou d’une Pyrenula ; ils sont aussi quelquefois tuberculeux et plurithalames , immergés peu profondément et recouverts par Île thalle ; l’ostiole est assez grand, mamillaire, noir et caduque; après sa chute, il laisse sur l’apothèce une cicatricule irrégulière ; allongée ; linéaire ou arrondie , assez pro- fonde , et entourée par le thalle qui fait office de périthèce universel. Le périthèce partiel est noir, très-épais et inquinant; le nucléum est blanc ; il a une grande con- sistance. ‘Le port de cette plante la fait ressembler, au premier coup-d’œil , à une Verrucaire; mais son organisation est différente. Ses caractères absolus sont difliciles à préci- ser; c'est donc une plante paradoxale. Elle vit sur l'écorce du Laurus Culilavan à he LEA M. Meéissner nous l’a fait le premier connaître, TS (455) SPECIES DUBIÆ. x + TRYPETHELIUM ANOMALUM, Ach. , Syn. meth. Lich., p. 105. Crusta lutescenti-brunneo ; Apotheciorum verrucis subprominentibus planis tuherculosis, deformibus, confluentibus, nigro-fuscis, intus sor- didè cinereo-fuscentibus. Habitat in Indiis ad corticem arborum inque Guinea, M. Léon Dufour nous a mis à même de décider, en mous communiquant un échantillon de cette plante ve- nant d'Acharius, que le savant auteur s'était abusé. Ce prétendu Zrypethelium est quelque Hypoxylée sur la- quelle noùs n’osons nous prononcer. M. le docteur Meissner nous avait adressé cette même plante sous le nom de 7rypethelium dubium. Elle ne diffère point du T''anomalüm d'Acharius. La localité n’est pas la même, caræette dernière vit parasite sur l'écorce du Bonplandia trifoliata. Nous connaissons depuis long-témps cette cryptogame paradoxale que nous n'avons pas eru devoir décrire dans notre essai. ; nous en parlerons plus au long dans le supplément que nous préparons; il doit nous sufhre de l'indiquer ici. V. plus loïn 7rypethelium oli- vaceo-fuscum, Zenk. + T. zacenzrerum, Ach., loc. cit. , p. 106. | Crusta pallidè lateritia ; Apotheciorum verrucis convexis irrégularibus ; concoloribus , intus albis , thalamis pyramidato-lageniformibus. Habitat in India occidentali ad corticem Crotonis Cascarillæ. . Cette plante, qu’'Acharius croyait d'abord être une Pyrenula , doit sortir du genre Trypethelium. pour en- trer dans le genre Parmentariu (Pyrenastrum, Eschw.). Nous pensons mème que c’est une:simple modification du Parmentaria astroidea. Nous-reviendrons sur ce ( 456 ) sujet dans la monographie que nous donnerons de ce genre très-remarquable. + ‘L'. porosum, Ach., loc. cit., p. 106. Crusia albo-pallescente; Apotheciorum verrucis subprominentibus , latis diflorruibus , confluentibus, concoloribus , intus sordidè albican- tibus. Habitat in India occidentali, corticem Crotonis Cascarillæ incrus- tans. Nous avons cru reconnaître cette plante sur l’écorce de la Cascarille, et l’avions indiquée dans notre Essai sur les Cryptogames des écorces exotiques officinales , p. 69, où l'on peut en voir une figure, t. x1x, f. 3. Mieux exa- minée, nous en avons fait une espèce particulière que nous décrivons ici sous le nom de 7. pulcherrimum. La plante d’Acharius nous est maintenant inconnue ; elle est peut-être identique avec le 7. ocellatum de M. Zenker. (Voyez plus loin.) + TT. icusrrans , Eschw., Syst. Lich., p. 26, f. 24. Astrothelium album ejusd. in iconib. F1. Brasil, Marti. +T. manneportronme , Eschw., loc. cit. , fig. cit., d, e, ejusd. in Flor. Brasil. Martü, Nous n’avons pu nous procurer l'ouvrage allemand où ces plantes sont décrites et figurées. Voici ce que M. le professeur Kunz nous en a appris : Le thalle est mem- braneux , presque cartilagineux , illimité, lisse , soulevé par les apothèces rudimentaires, de couleur pâle, oli- vâtre ; Les 4pothèces sont verruqueux , d’un brun rou- geàtre, puis noirâtre, recouverts par l’épiderme du thalle, isolés, parfois confluens, hémisphériques , un peu déprimés, offrant quelques taches noïrâtres (os- tioles ?), renfermant plusieurs thalames noirs, oblongs, } ( 457 ) dressés’ dans une masse d’un brun foncé ou noirâtre. Elle croît sur l’écorce du Bonplandia trifoliata. + T. ozrvaceo-ruscum, Zenker, Pharmac. W'auren, p. 191, t. XXV , 2. Nous croyons reconnaître dans cette plante le Trype- thelium anomalum , Ach. (Voyez ce que nous disons de cette espèce paradoxale.) + T. Ocezrarux , Zenker, ouv. cit., t. XXV, f. 3. M. Kunze nous donne les détails suivans sur cette plante : Thalle clair-olivâtre, membraneux, cartilagi- neux, lisse, un peu inégal, mince , presque limité. Apothèces solitaires, rarement rapprochés, d’un brun- jaunâtre , hémisphériques , proéminens au-dessus d’une ouverture circulaire, renfermant des thalames sous- globuleux ou pyriformes dans une masse d’un brun obscur. Sur l'écorce d’Angusture vraie ( Bonplandia trifoliata). L'auteur dit qu’elle ressemble à notre The- lotrema Bonplandiæ , et nous soupçonnons même que c’est une simple modification de cette belle espèce. T T. conczosarum, Ach., Syn. meth. Lich. , p. 105. Crusta sordidè albicante ; Apotheciis hemisphæricis, demüm con- glomerato-tuberculosis , irregularibus , atris, opacis, intus nigro- fuliginosis. | | Habitat in America ad corticem Quassiæ. Nous croyons que cette espèce doit être réunie au Trypethelium anomalum, Ach. Le lichénographe sué- dois semble indiquer cette réunion par les termes mêmes dont il se sert pour établir les différences qui les séparent. TRYPETHELIA. — Apotheciis. & à | Hemisphæricis. Nudis. < Rotundato- | tai depressis, EL 1: Deformibos. \ | Superficialibus, Vestitis. / | L | Sub-immersis. < TE: alami:s duplicibus. 7° dupler. hace Superficia- Ostiolis centro congestis. 7°. marginatum. libus. Apothectis 2 ferrugineis. CPR CR RRES- | Ostiolisatris: er LÉ. TThallo levi. \Ostiolis sparsis- Apoth. albido-cinerescentibus. T..papillosum. Ostiolis decolorantibus. 7”. Perroteti. Thallo subvilloso. 7. Anacardii, se ( | | Apotheciis pallidis. 7. pallescens. : Æqualibus. RON Pr Apotheciis rufidulis, T. erubescens. Inæqualibus. T. inæquale. Thalamiis apice denudato. 7. Feei. | Sarcothecio cum ætate aurantiaco. 7°. Hunzei. Thalamiis apice vestito.… . .- Albissimo. 7. S'coria. : Sarcothecio flavidulo seu albido. « : ++ +.....:4€ Pallidè flavidulo. 7. Phlyctena. Pallide albido. T. quassiæcola. Thalamiosolitario. 7. pulcherrimum. ; Es f Thalamiis pluribus. 7”. inconspicuum. 2 Apice libero , ostiolis persistantibus. 7. erumpens. dx His | Apotheciis regularibus. T, crassum. Apice thallo vestito , ostiolis caducis,-.-.:...#...., | : Apotheciis deformibus. T,.deforme. : Nous rejetons dans le genre Porina et genres voisins les espèces suivantes : T. varror@um, Ach., Syn. meth. Lich. ,p. 104. T. wasrorneum (1), ejusd. Lich. univ. , p. 307. T, Curonecroxoides, Fée, Essai crypt., p. 67, tab. x1x, fig. 4. T. verrucosum, Id., P. 66, tab. xvrix, fig. 3. T. cLANDESTINUM , 14, p. 68, tab. xvinr, fig. 4. ’ Recuercres sur la formation de la Fibre muscu- laire ; Par M. Durrocuer, Membre de l’Institut. Les lois physiologiques ne sont point différentes des lois physiques ; elles ne sont point en opposition avec elles, comme on l’a tant répété d’après Bichat. Si une pareille opinion a pu être soutenue par un homme de génie, c’est que, frappé des différences qui paraissent exister éntre les lois qui président à la vie et celles qui régissent les corps inorganiques , il n’a point vu le lien secret qui unit les premières aux secondes. La physique applicable à la physiologie n'existait pas encore ; elle ne fait que de naître. La découverte de l’endosmose est le premier pas fait pour la réunion des lois physiques aux lois physiologiques. Joffre ici une nouvelle découverte , qui s’ajoutera à celle de l’endosmose , pour rattacher les (1) Nos avons vù uti échantitlon de cette plante venant d’Acharius , et communiquée par M. Léon Dufour : c’ést certnitiewrent une Porine. b ( 460 ) phénomènes vitaux aux phénomènes généraux qui régis- sent la matière inorganique. Deux sortes de matières existent chez les éqges Crga- nisés : la matière liquide et la matière solide. La matière solide est la seule que l’on puisse considérer comme or- ganisée , car l’organisation consiste dans une certaine texture , dans un certain agencement de parties fibreuses ou vésiculaires. La matière liquide des êtres organisés est souvent composée de globules solides , épars dans un li- quide séreux, et qui tendent, dans certaines circons- tances, à se réunir pour former des solides par leur aggrégation ; tel est le sang, tel est le lait. Ces liquides ont, pour ainsi dire , le premier degré de l’organisation ; ils ne sont pas encore.un tissu, mais ils ont une grande tendance à devenir tels. Il est enfin des liquides apparte- nant aux êtres organisés qui ne présentent aucune trace de tendance à l’organisation. Telles sont les huiles, les graisses , l’albumine et la gélatine à l’état liquide. Tous ces liquides sont, à proprement parler, de la matière organisable et non de la matière organique. Jusqu’à ce jour la formation de la matière organisable : n’a appartenu qu'aux êtres vivans. La chimie de nos la- boratoires ne peut lui donner naissance, bien qu’elle parvienne à connaître tous ses élémens. La science ne nous apprenant point encore quelle est l'origine, quel est le mode de formation de la matière organisable ; nous devons nous borner à partir comme d'un point de départ de l'existence de cette matière, pour rechercher comment elle donne naïssance à la ma- tière organisée , et quelle est la puissance qui lui donne la texture organique. La première question à résoudre, ( 461 ) dans cette circonstance, est celle-ci : Comment la ma- tière organisable liquide passe-t-elle à l’état solide ? Les liquides passent généralement à l’état solide lorsque le calorique dont l’interposition écartait leurs molécules vient à éprouver une certaine diminution. C'est ainsi que l’eau se convertit en glace et que les métaux fondus reprennent l’état solide. Certains liquides organiques éprouvent, par l’abaissement assez léger de la tempéra- ture, une solidification qui disparaît par le retour d’une température un peu plus élevée. Telle est la gélatine chez les animaux, et l'acide pectique chez les végétaux. Cette solidification serait à tort désignée par le nom de coagulation , ce n’est qu'une véritable gelée qui dispa- raît par le retour de la chaleur. Il n’en est pas de mème de la véritable coagulation : le sang , le lait se coagulant, sans aucun abaïissement de la température , et dans cet état de solidification , ces substances ne sont plus sus- ceptibles de retour à l’état antérieur de liquidité. Ii en est de même de l’albumine coagulée. Qu'est-ce que c’est que cetétat de coagulation ? En quoi la substance coagu- lée diffère-t-elle du liquide qui lui a donné naïssance ? C’est ce que nous ignorons complètement. Fourcroy a émis l’idée que l’albumine coagulée était de l’albumine oxigénée; mais rien ne prouve que cette assertion soit fondée. Cependant il est certain que le contact de l’air est, pour certains liquides, une cause de coagulation. Le lait du figuier, celui des laitues , etc. , se coagule à l'instant même qu’il reçoit le contact de l'air, ce qui n'arrive point au lait des euphorbes. J'ai expérimenté que le lait de vache se coagule beaucoup plus tard dans le vide qu’à l’air libre.: Ces faits, qui établissent lin- (C4). , fluence du contact de l'air sur la coagulation , ne prou- vent point du tout que cette solidification soit due à une oxigénation dn liquide. En effet, la coagulation du lait, quoique. tardive, s'opère cependant dans le vide, et lorsque l’albumine de l’œuf se coagule par la chaleur, on ne voit pas d'où viendrait l’oxigène qui est supposé par Fourcroy produire la coagulation. Nous devons donc convenir que nous ignorons complètement la cause et le mécanisme de ce phénomène chimico-physique. La solidification des liquides organiques peut avoir lieu par l'évaporation de leur partie purement aqueuse. C’est ainsi que l’albumine , que la gélatine, deviennent par lé desséchement des corps très-solides: Cemoyen n’est point celui qui est employé par la nature pour convertir les liquides en solides ; car cette solidification s'opère dans l'intérieur de l'organisme toujours abreuvé de: h- quides. Lors mème-queles liquides organiques se chan gent en solides après leur expulsion de l'organisme; ce n'est point toujours. au desséchement qu'ils doivent ee nouvel état. Ainsi leifil de l’araignéerou de la chenille fileuse ést: un liquide qui se change instantanément ‘en solide, car à l'instant mème de son émission il possède la cohésion nécessaire pour soutenir le-corps assez pesant de l’insecte qui se laisse rapidement tomberen: le filant. Le desséchement ne peut: ètre aussi rapide; d’ailleurs on sait que certains mollusques (les yambonaux:et les moules) produisent. dans l’eau des fils avec un hiquide dont la solidification me peut ici être attribuée audessé+ . chement. Nous ignorons donc la cause de la solidifica- tion de la matière organique. L'’albumine est le seul des liquides de l'organisme dont comen ee. TS ER SE PE UE OS SR ES PE ITS EU CU SN POS CS PE ages og tente “ae ET Re PE Te _ C4) nous puissions opérer la solidification autrement que par le desséchement. Nous la solidifions par une chaleur un peu élevée, par les acides, par l'alcool, par le chlore. Les solutions alcalines concentrées la coagulent aussi, et j'ai lieu d’être étonné que les chimistes ne s’en soient point encore aperçus. Ainsi, une solution aqueuse d’hy- drate de potasse ( potasse caustique à la chaux), ayant une densité 1,1, la densité de l’eau étant 1, coagule sur- le-champ l’albumine du blanc d'œuf, et la change en une gelée transparente qui, par un commencement de dessication , prend l’apparence du blanc d'œuf coagulé par la‘chaleur, et qui, par une dessication complète, acquiert une couleur jaunâtre et une transparence pa- reille à celle de la colle forte. L’albumine ainsi coagulée devient, après son desséchement, insoluble dans l’eau, mais elle est soluble dans les acides, et spécialement dans Vacide hydrochlorique. Aïnsi les alcalis, comme les acides , ont la propriété de coaguler l’albumine, mais il y a entre eux cette différence, qu’il ne faut qu'une acidité extrêmement faible ponr opérer cette coagula - tion, tandis qu'il faut une alcalinité très-forte pour la produire. Au-dessous de la densité r,1, la solution d'hy- drate de potasse coagule encore l’albumine, mais avec moins d'énergie ; à la densité 1,05 elle opère encore la coagulation , mais avec faiblesse et lenteur, et il faut ajouter beaucoup de cette solution à l’albumine pour qu'elle se coagule. Au-dessous de cette densité la solution d’hydrate de: potasse communique de la liquidité à l’al- bumine, elle la dissout au lieu de la coaguler. On sait que certains acides tels que les acides acétique et phosphorique dissolvent lalbumine: lérsqu’ils n'ont (464 ) qu’une énergie médiocre. Il me paraît que tous les autres acides ont la même propriété. L'acide nitrique ù par exemple , qui est de tous les acides celui qui coagule lé plus puissamment l’albumine , ne coagule cependant point, lorsqu'il est faible , celle qui existe dans le jaune d'œuf et qui est dissoute dans l’eau rendue émulsive par cette substance. Cette eau émulsive qui est trouble, est rendue transparente par l'addition d’une petite quantité de cet acide où de tout autre. Mais si l’on ajoute à l’é- mulsion devenue transparente par l'addition d’un acide une plus grande quantité de cette substance , la liqueur redevient trouble , ce qui prouve que l’albumine dissoute par une petite quantité d'acide est coagulée par une quantité plus considérable de cette même substance. L’albumine du blanc d'œuf n’est soluble dans les acides que d’une manière inappréciable ; toutefois cette solu- tion a lieu, ainsi que nous le verrons tout à l'heure. I] résulte de ces observations , que les acides et les alcalis dissolvent et coagulent également l’albumine , maïs avec cette différence, que les acides ont pour cette substance une très-faible propriété de dissolution et une très-forte propriété de coagulation , tandis qu’au contraire les al- calis ont pour la même substance une très-forte propriété dedissolution et une plus faible propriété de coagulation. L'action de coagulation de l'électricité voltaïque sur l'albumine a été observée pour la première fois par M. Brande. Cet obseryateur a vu que le blanc d’œnf sou- mis à l’action de la pile, se coagulait au pôle positif. Cette observation a été poussée plus loin par MM. Pré. vost et Dumas (1); ils ont vu qu'il se formait aussi au (1) Examen du sang et de son action dans les divers phénomènes de la vie. (465). pôle négatif, une substance ferme, d'une consistance analogue à la gelée et parfaitement transparente; son examen nous a prouvé , disent-ils , qu'elle possédait les” propriétés particulières au mucus. Cette substance n’est évidemment que de l’albumine coagnlée par l’alcali, qui se porte au pôle négatif ; le coagulum formé au pôle po- sitif est de l’albumine coagulée par l’acide qui se porte au pôle positif. Ainsi, l’action de la pile nous montre les deux coagulations de l’albumine , opérées l’une par l’a- cideet l’autre par l’alcali. C’est faute d’avoir exactement | apprécié la nature de ces deux phénomènes, que les ob- servateurs que je viens de citer n’ont point été conduits à reproduire avec des solutions alcalines concentrées , le phénomène de coagulation qu'ils avaient observé par le moyen de l’action de la pile. La facilité avec laquelie albumine est solidéfiée par différens moyens fait que cette substance a dû se présen- ter la première à l’idée des physiologistes qui ont crn pouvoir parvenir par l'expérience à connaître les moyens que la nature emploie pour convertir les liquides en so- lides organiques. C'est cette idée qui a dirigé les tenta- tives de MM. Prévost et Dumas ; dans lenr Mémoire précédemment cité, ces observateurs , après avoir tracé l’histoire des globules sanguins , s'expriment ainsi : « On doit au chevalier Home la découverte importante de l'identité de la fibre musculaire avec les globules dont nous venons de faire l’histoire. Nous avons trouvé le même résultat, quel qu'ait été l’animal examiné, mam- mifère , oiseau, poisson, etc. ; tous nous ont offert des fibres identiques, soit par leur forme, soit par le dia- mètre des globules dont elles étaient composées. Réflé- XXITE. 30 ( 466 ) chissant à la généralité de cette formation , nous avons été conduits à penser que sa cause efficiente devait être fort simple, puisqu'elle se conserve au milieu des varia- tions presque sans nombre quesubissent les circonstances environnantes. Dès lors noire attention s’est portée vers le moyen le plus favorable à l’imitation de cet effet, l’ac- tion galvanique. Notre attente n’a pas été trompée. Si l’on soumet à l’action de la pile uu blanc d'œuf, il est décomposé ; l’albumine concrétée se porte au pôle po- sitif, la soude caustique an pôle négatif. Cette expé- rience , qui appartient à M. Brande, démontre que le blanc d'œuf doit être regardé comme un albuminate de soude, avec excès de base. Nous avons soumis à un exa- men microscopique très-soigné le coagulum qui se pro- duit dans ces circonstances , et ce n’est point sans quelque satisfaction que nous avons vu des globules très-distincts, semblables en tout à ceux du sang, lorsqu'ils sont dé- colorés , à ceux du lait, du pus, etc., même apparence, même diamètre , même disposition à former des rangées et des agrégats. Ce résultat remarquable nous paraît propre à jeter quelque jour sur les sécrétions animales , et en particulier sur la formation du chyle. » Il y a dans cet aperçu quelque chose de si lumineux qu'il est inconcevable que les auteurs auxquels il est dû se soient arrêtés dans un aussi beau chemin, Il est im- possible d'approcher plus près d'une belle découverte , sans la faire. Pourquoi n’ont -ils pas appliqué au sang lui-même l’action galvanique qu'ils se sont contentés d'appliquer au blanc d'œuf ? Ils auraient vu à découvert le phénomène qu'ils soupçonnaient, celui de la formation des fibres contractiles et celui de leur contraction subsé- (467) quente, au moyen de plis sinueux. On ne peut faire cette expérience avec le sang, tel qu'il est donné par l'animal , parce qu’il se coagule trop promptement. Je mets quelques gouttes de ce liquide dans de l’eau légère- ment alcaline, qui dissout les globules. Une grosse goutte de cette eaü étant placée sur une lame de verre et mise en rapport de chaque côté avec les deux pôles d’une pile voltaïque médiocrement énergique , on'ne tarde pas à voir se former des fibres qui se contractent sous les yeux de l’observateur armé du microscope. Une pile trop forte occasionnerait dans le liquide de violens mouvemens, qui s’opposeraient à la production régulière de ce beau phénomène, que l'on obtient de même én employant de l’eau rendue émulsive par le jaune d’œuf. Dans ce dernier cas, les fibres sont jaunâtres au lieu d’être rouges, comme elles le sont lorsqu'on emploie l’eau avec addition de sang. Lé blanc d'œuf soumis à la pile ne donne point naissance à de véritables fibres, quoiqu'il produise un coagulum qui peut avoir quelque chose d’organique , ainsi que l’ont vu MM. Prévost et Dumas. Si l’on examine au microscope le blanë d'œuf soumis à l’action de Ja pile, on voit autour du pôle positif se former une sorte d’atmosphère transparente, que je dé- signerai par le nom d'onde positive. Elle paraît com- poséé d’albumine dissoute dans l'acide faible, qui se porte au pôle positif. Autour de cette onde positive et dans l’albumine environnante qui a conservé son état négatif et alcalin naturel, on voit au microscope des ‘ondulations continuelles ; on croirait voir les ondes d’un fleuve qui s'écoule vers le pôle positif en côtoyant l'onde ( 466 ) positive qui l’environne. C’est à ce phénomène et à celui de la coagulation qui a lien autour de chacun des deux fils conjonctifs, que se bornent les effets de la pile sur le blanc d'œuf. Il se manifeste un autre phénomène lorsqu'on soumet à la mème expérience de l’eau rerdue émulsive par le jaune d'œuf. Aussitôt que les deux fils conjonctifs sont plongés dans la goutte d’émulsion de jaune d’œuf placée sur une lame de verre , on voit une onde diaphane jaunâtre naître autour du pôle négatif, et une onde opaque à sa circonférence et diaphane jaunâtre dans son centre naître au pôle positif, comme on le voit dans la fig, 1 (pl. 17). L’onde alcaline est composée de la matière organique du jaune d'œuf dissoute dans un alcali; l'onde positive est composée de cette même matière dis- soute dans un acide. L’acide et l’alcali proviennent ici de la décomposition des sels contenus dans le liquide. Peut- être y a-t-il ici deux matières organiques essentiellement différentes qui, contenues toutes les deux dans le jaune d'œuf, se séparent par l’action de la pile et se portent l’une au pôle positif où elle est dissoute par l'acide, l’autre au pôle négatif où elle est dissoute par l’alcali : peut-être est-ce la même substance albumineuse qui, dissoute et modifiée essentiellement par l’acide d’une part et par l’alcali d’une autre part, se trouve aïnsi changée en deux liquides organiques de différente nature, Quoi qu'il en soit , 1l est certain que dans leur dissolution acide et alca- line les deux liquides organiques conservent la nature globuleuse de leurs molécules. Ce sont ces molécules globuleuses qui, par leur rapprochement considérable, forment la partie opaque de onde positive que l’on voit près de sa circonférence. L’onde négative paraît ne point ! 4 ( 469 ) contenir de globules , mais il est bien certain qu’elle en vontient aussi : ils se dérobent à la vue par leur petitesse. En eflet , si au lieu d’eau rendue émulsive par le jaune d'œuf on emploie pour cette expérience de l’eau à la- quelle on a ajouté quelques gouttes de lait, on voit très- bien les globules de l’onde négative, et il y a cela de remarquable que les globules de l’onde positive sont plus rapprochés les uns des autres que ne le sont les globules de l'onde négative; en sorte que l'onde positive est plus dense que l’onde négative. Les deux ondes dont nous venons de voir l’origine s’aceroissent progressivement , surtout dans le sens de l'éloignement direct du pôle où elles ont pris naïssance ; elles s’avancent l’une à la ren- contre de l’autre, elles finissent ainsi par se toucher. Sur la ligne de leur jonction il se forme instantanément un solide allongé, comme on le voit dans la figure 2 cc. Il serait prématuré d'exposer ici la théorie de la formation de ce solide : cette théorie, pour être certaine, demande de nouvelles recherches. Ce qu’il y a de positif c’est que ce solide est composé de globules agglomérés, comme le sont tous les solides organiques. Cela se voit de la ma- nière la plus évidente dans la fin de la formation de ce solide, formation dont nous venons de voir seulement le commencement. Le solide c c (fig. 2, pl 17) étant formé, le contact des deux ondes se trouve interrompu dans cet endroit par son interposition; mais le contact ou la jonc- tion de ces deux oudes, qui s’accroissent toujours, continue d'avoir lieu au-delà des deux points c c, en sorte que le solide est continuellement allongé par ces deux poiuts ce, et cela jusqu’à ce qu'il ait joint les deux bords op- posés de la goutte d’émulision , comme on le voit daus ® ( 470 ) la pl. 18. Cependant un autre phénomène et des plus curieux se présente à l'observation. Ce solide se con- tracte comme une véritable fibre musculaire en se pliant en zigzag dans le sens de sa longueur. Pour bien voir ce phénomène , il faut saisir l'instant où les deux ondes se sont étendues latéralement autant qu’il leur est pos- sible de le faire, et qu’elles ont atteint dans leur pro- gression le bord m de la goutte d’émulsion, qui est sur le porte-objet du microscope. Dans cet endroit , on voit souvent l’onde négative dépasser en l’enveloppant l'onde positive, comme on le voit en x. C’est dans cet endroit qu'on voit le plus facilement la formation et le plissement de l'organe contractile. La fig. 3 (pl. 17) représente cette portion z m, située sur les confins de la goutted’émulsion. Ici, les deux ondes positive et négative, séparées presque complètement lune de l’autre, ne sont plus en contact qu'au point m. C’est là que s’opèrent sans cesse les nou- velles jonctions des deux ondes positive et: négative, et par suite , le prolongement continuel de la fibre contrac- ile f, à mesure que cette fibre se retire vers le côté #, en se, plissant en zigzag dans cet endroit. Si l’on intervertit les rapports des fils conjonctifs avec la pile, eu sorte que le pôle positif & (pl. 18:) devienne négatif , et que le pôle négauüf D devienne positif , il se manifeste aussiiôt une autre série de phénomènes. Le plissement de la fibre contractile s’efface , elle se dissout et elle finit bientôt par disparaître entièrement. Dans le même temps, ik se manifeste deux nouvelles ondes, Pane acide et l’autre alcaline ; la première, au nouveau pôle positif, et la seconde au nouveau pôle négatif; elles s’a- vancent l’une vers l’autre , se joignent et donnent naiïs- ( 471 ) satice, comimé ci-dessus, à un nouvel organe contractile. Autant de fois on intervertit les pôles, autant de fois on voit l'organe contractile formé, se dissoudre; et un nouvel organe contractile se former. Cet organe est susceptible, dans certaines circonstances , de s’accroître latéralement _par l’adjonction de nouvelles fibres. J'ai dit que la for- mation du sohde interrompait le contact des deux ondes, et mettait ainsi obstacle à toute production nouvelle de solide contracetile, dans l'endroit où il existait. Or, il ar- rive souvent que ce solide contractile, pressé de chaque côté par l'effort que fait chaque onde nour se porter en avant , cède dans un point de son étendue ; et à l'instant celle des deux ondes , à l'effort dé laquelle il a cédé, se précipite par l’issue qui lui est livrée, et se joint avec l'onde opposée dans l’intérieur de laquelle elle s’avance, comme on le voit en € (planche 18). Ici, c’est l'onde positive qui, en filirant au travers de l'organe contrac- tile, fait irruption dans londe négative. Souvent c’est l'inverse qui a lieu ; quelquefois ces deux irruptions en seus inverse, ont lieu en même temps et dans des endroits diflérenus. Cela est tout-à-fait accidentel. Cette portion d’onde positive qui a pénétré dans l'onde néga- tive, en ést à l’instant séparée par une membrane fort mince ; et qui, par cette raison, laisse facilement filirer au travers de ses parois l'onde négative, laquelle animée d'un mouvement en sens inverse, pénètre dans cette portion d'onde positive. Il résulte de cette pénétration mutuelle, pénétration qui s'opère au moyen d'une mul- titude de petites ondulations dirigées les unes contre les autres , qu’il se forme , à la jonction de chaque couple d'ondulations opposées, un petit solide linéaire, sem- (472 ) blable à celui de la figure 2, mais infiniment plus petit; en un mot une véritable fibre. Ces fibres nombreuses, uées à la jonction des ondulations opposées, viennent successivement se réunir à l'organe d (pl. 18), dont elles augmentent ainsi le volume. En observant au mi- croscope ce curieux phénomène, on croirait voir des flots qui, animés d'un mouvement par lequel ils sont portés de c en d, viennent, en se solidifiant, se réunir au rivage d. Le mouvement ondulatoire des deux liquides a évi- demnient ici sa cause dans les ondulations du fluide élec- trique ; ondulations déjà prouvées d’ailleurs par les ex- périences de MM. Nobili et Sérullas. Je reviens à la formation des fibres contractiles, au moyen de l’émulsion de jaune d'œuf soumise à la pile. Cette émulsion, faite avec de l’eau pure,'est parfaitement neutre ; elle n’est ni acide ni alcaline, mais elle contient certainement des sels, et c’est à leur décomposition que sont dus, l'acide qui se manifesté au pôle positif, et lPal- cali qui se manifeste au pôle négauf. Si l’on ajoute à cette émulsion neutre une quantité extrèmement petite d’alcali!, elle devient tout entière négative. Alors, sou- mise à la pile, il ne se manifeste plus qu'une seule onde, qui est celle qui naît au pôle positif; tout le reste du liquide forme l'onde négative, et la jonction de ces deux ondes forme un organe contractile, dont le plissement ou la contraction est très-énergique. Si, au lieu d’alcali, on ajoute à l’émulsionu une quantité extrèmement petite d'acide, il ne se manifeste que l'onde alcaline qui nait au pôle négatif ; tout le reste du liquide forme l’onde posi- tive acide, et la jonction de. ces deux ondes forme encore un organe contractile qui se contracte comme à l'ordi- ( 473 ) naire. Enfin , j'ai observé qu’en ajoutant à l'émulsion une quantité extrèmement petite d'alcool, qui ne change point sa qualité neutre, on augmente encore l'énergie de la contraction de l'organe contractile qui se forme, et qui, dans ce cas, est plus opaque qu’il ne l'était dans les expériences précédentes. Pour donner une idée de la pe- tite quantité d’alcali , d'acide ou d’alcool , que j'ajoute à l’émulsion, je dirai, par exemple, que je ne mets qu’une seule goutte d'acide dans quatre onces d’émulsion qui, au reste, doit être très-peu chargée de la substance émulsive. Ces dernières expériences nous conduisent à la forma- tion des fibres contractiles au moyen de l’eau légèrement alcaline, dans laquelle-on a dissous quelques gouttes de sang, et que l’on soumet à l’action de la pile. Il ne se ma- nifeste ici qu'une seule -onde, qui est celle qui naît au pôle positif et qui est acide ; le reste du liquide forme l'onde négative, et la jonction de ces deux ondes forme un organe contractile , dont la couleur est rouge, et qui paraît ne différer ainsi en rien d’un muscle de l'animal qui a fourni Le sang. Il est remarquable que, dans cette expérience, la matière colorante du sang se porte tout entière dans l’onde négative , ce qui prouve que telle est la nature électrique de cette substance. Les observations de MM. Prévost et Dumas , observa- üons que j'ai confirmées et étendues dans un autre ou- vrage , nous ont appris que la contraction musculaire consiste dans un plissement de la fibre qui se ploie en zigzag , et que cette fibre est composée de globules. Nous voyons les mêmes phénomènes dans l'expérience qui vient d'être rapportée. Eci un véritable solide organique ( 474 ) linéaire formé par l'agrégation de globules organiques, se ploie de même en zigzag. Ce solide n’est point, comme on pourrait le croire, un simple précipité chimique mi- néral, car il conserve sa forme filamenteuse quand on l’agite dans l’eau ; c'est un véritable solide organique dont la composition est globuleuse, dont la texture est fibreuse. En un mot, ce solide est formé de matière orga- nique, il a des formes organiques, et enfin il a un mouve- mentorganique, qui est lemouvementde flexion sinueuse ou de contraction. [ne manque donc rien pourétablirson exacte analogie avec les fibres contractiles des animaux: Il faudrait prouver qu'il est composé de fibrine pour achever de démontrer qu’il est entièrement semblable aux fibres musculaires. Mais on’ sent que l’analyse chi- mique n’est guère applicable à d'aussi petits corps. Tou- tefois nous allons voir que cet organe fibreux et contrac- tile, fait artificiellement, ressemble parfaitement, sous un autre point de vue, à la fibre musculaire, et ceci va nous apprendre un fait important, par rapport à cette dernière. Nous avons vu plus haut que le solide contrac- tile étant complétement formé, si l’on intervertit les deux pôles, ce solide se dissout, et qu’il s’en forme ensuite nn nouveau avec ses élémens dissociés. Ce fait nous prouve que les deux côtés opposés de ce solide contractile sont formés de deux matières organiques douées d’une nature chimique ei d’une électricité différentes: Lorsque le eôté de ce solide qui était en rapport avec le pôle négatif de la pile vient à être mis en rapport avec le pôle positif, ses élémens sont dissociés et transportés au nouveau pôle négatif. De même le côté du solide qui était en rapport avec le pôle positif, étant mis en rapport avec le pôle RE , ( 479 ) nésalif , ses élémens sont dissociés et transportés au nou- veau pôle positif. Il est donc incontestable que le solide contractile est ici composé , sur ses deux côtés opposés , de deux substances organiques pourvues d’une qualité électro-chimique diflérente ; l’une possède l’électricité . négative comme les alcalis, l’autre l'électricité positive comme les acides. Or, j'ai observé, il y a déjà long-temps, que la fibre musculaire possède des qualités analogues. J'ai fait remarquer, en effet, dans un ouvrage (1), qu'en soumettant en totalité la fibre musculaire à l’action d’un acide ou à l’action d’un alcali, on la détermine à se ployer dans des sens inverses, en sorte que l’acide ayant produit la flexion profonde de la fibre, l’alcali produit son redres- sement, Or, on sait que l'acide est électro-positif, et que l’alcali est éleciro-négatif. IL y à donc ici une action électro-chimique différente de l'acide et de l’aleali sur la fibre. Or, la différence du mouvement que ces deux substances occasionnent dans la fibre musculaire, prouve incontestablement que cette fibre est composée, sur deux de ses côtés opposés; dé deux substances organiques pourvues de deux qualités électro-chimiques opposées. Ce fait incontestable est d’une importance physiologique extrême. Il conduira à la connaissance de la cause à la- quelle est due la flexion sinueuse de la fibre musculaire ou sa contraction. Pour le moment , il, établit la simi- litude fondamentale qui existe entre les fibres muscu- laires et les fibres contractiles produites artificiellement par le moyen de la pile. (1) Recherches anatomiques et physiologiques sur la structure des animaux , etc. FIN DU VINGT-TROISIEME VOLUME, TABLE PLANCHES RELATIVES AUX MEMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME, PL 1. Ornithogalum thyrsoides et développement de s:s bulbilles. PL 2, 3, 4 et 5. Orbicules siliceux. ; PI. 6. Structure des trachées des plantes. PI. 7. Pommereulla cornucopioides. PI. 8 et 9. Préfloraison. PI. 10. Insectes appartenant au genre Diaperis des auteurs. PL 11,12,13, 14,15 et 16. Espèces du genre 7rypetheliurm. PI, 17 et 18. Formation de la fibre muscalaire.. PI, 19, 20, 21 et 22. Chenopodées. FIN DE LA TABLE DES PLANCHES, TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE ANIMALES , ZOOLOGIE, Du mécanisme de la voix humaine pendant le chant ; par M. Ben- , nali, ? Éclaircissement de quelques passages d’auteurs anciens, relatifs à des vers à soie ou aux insectes qui y sont désignés sous les noms de Bombyx et de vers ; par M. Latreille. Sur un insecte coléoptere qui dévore les betteraves ; par M. Mac- quart. Nouvelles expériences sur l’effet que produit Pirritation méca- nique et galvanique sur les racines des nerfs spinaux ; par J. Muller. Lettre sur les habitudes de quelques Fourmis du Brésil, adressée à M. Audouin ; par M. Lund. . Mémoïre nour servir à l’histoire naturelle de PApalus bimacu- latus et des Cantharidies en général ; par M. Joseph Géré. . Description du genre Peirate, de l’ordre des Hémiptères , famille des Géocorises, tribu des Nudicolles ; par M. Audinet-Serville. Observations sur deux chenilles de Cossus Ligniperda , vivant dans l’intérieur du corps d’un Bombyx ; par M. Duponchel. Coup d’œil sur l’Entomologie de la Marée ; par M. Aug. Brullé. | Pages 32 58 93 95 113 138 213 222 244 C8) Essai sur le genre Diaperis des auteurs; par Fr. | et Aug. Bruile. Recherches sur la formation de la fibre musculaire ; par M. Duitro- chet , de l’Institut. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES > BOTANIQUE. Mémoire sur la possibilité d’obtenir un jour, à volonté, la repro- duction d’un végétal phanérogame ou d’ordre supérieur, de l’un des innombrables grains vésiculaires de globuline contenus dans les vésicules mères dont se composent, par simple agglomé- ration , tous les tissus cellulaires végétaux ; par P.-J.-F. Turpin. Description de quelques Synanthérées. de l'ile Maurice ; par M. Henri Cassini. Sur les trachées des plantes; par H.-F., Link. Description de quelqnes espèces nouvelles on peu connues des genres Serratula et Centaurea, ébservées en Espagne; par M. Léon Dufour. Rapport sur le premier Mémoire sur la famille des Chenopodées, par M. Alfred Moquin , fait à l'Académie royale des Sciences, séance du 1°" août 1831, par M. Zuguste Saint-Hilaire. Generis Pommereullæ descriptio accuratior, iconibus illustrata ; auctore C.-$. Kunth. Sur l'insertion relative des diverses pièces de chaque verticille floral , et sur son influence sur la régularité ou lirrégularité des fleurs ; par M. Adolphe Brongniart. Observation sur le genre Ænacardium et les nouvelles espèces qu’on doit y faire entrer ; par M. Auguste Saint-Hilaire. Mémoires sur la famille des Chenopodées ; par M. ide Mo- . quin. — Premier Mémoire. Monographie du genre Trypethelium ; par M. Fée, professeur à Lille. | Pages. 325 _459 207 268 (479 ) MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE, CORPS ORGANISÉS FOSSILES. Pages Essai sur les orbicules siliceux et sur les formes à surfaces courbes qu'affectent les Agates et les autres Silex ; par M. Alexandre Brongniart. 166 FIN DÉ LA TABLE DES MATIÈRES: LE Ne ss ANG