») >» Dy. >>> ole D> > >>> >) D> yD , D} D L 5 Sin oe = | Se > >> PB >» DIE DD were. > > 2213D > IDE = > ) ; 7 > 2 DD» » DD» D> Ie >> >> > _ LIP yyy) | So DIR-2» D» > D» > Pym» 5 | | >> > > De Pam >>> > D] RD D> > nn >>» > De ee > 22 > >> 2 > y ' D>) >> MD - > } D >> i i H ‘ : 1 >> > DMD PAS 2 | 2» PE 2D >>> DB) = OO ee D A LS D DD) D) DD 2 BP > DH) >> D Po DES >> >> 5 Dr ; ES PIP»? DH PPP D 22” DD» _2 2 2M » Se 2) —— Dy DD» D ms )) 22> >> la» #2 DE" 2BD»D»bh IP IP 7» TP)» 2 "2 p 22 a DED IF» PE DT CI LE 5 2 2 222) 2 BP 222 15 ————— 52 a ESS » > > 2ILYDW > > eb a Se D> DID p> D > Ses » >» D-DD D DD») DIY» _ D> Dy» D D> yy >> 1 T >» DD» » >» pb» > Sos PD sya > >>> Dy» DDD. D>\ >> DD» >>> DSS > D> 2 : >>» » D Dd>> D) >>») ) > as 2 2 2 a > DDI ——_ ; + 22202 > >>> eg ' 3 > 22 IPDS 22 | > D DD > >ID DD» D » DD IDD SS 7222 À >») —— > D>») D>) > > Sim,” D> SDS I = 3 >) DD) 2S 22>» D exe >» oo >» >> > T2 ae a D) D BD) D DPD > 2% D» D>» 22» DD), > PD» » 2 = 2 > ss >>> > pS D 5 » > : D») > 25») ED D >> ) 25 + ESS > 25»; » =. DDD DDPILP > IY SDD ash. < 2 ns = p>») mr >>> 2] » 2 DIS LTD NY | poe ss 2 >> 74 » 3 PIP > >>) >>) 5 < aE = : 2 2 >= Ss», Dyn >>> »D »- 3 et , 2 DS D) < > >» PILE > Di) >> yx > > >>, 2> pp» PDD D549 DS De » 5 Dap i = >») EP D > 22 : D> >> SS ) >> : ? » 2D D 2») À D> ne ee DD DPI») > >» SDD iD ™ > >») ) > al >> = >>> D) “Soe 55 re > ) ) ) ) 2 D> ») > D >> MD D) 2 D) >>> >>. > 2» >> D > DD SS + >>. : PP SF > 222) ) — > Se DD 2 = » D) ) >>: >>>» YD YD DMD») ) D2>>» > Ji» D> => » } - S « « - ¥ >< = mL 3 2044 105 173 678 THE GIFT OF | Ae | ay | LIBRARY OF THE GRAY HERBARIUM HARVARD UNIVERSITY “ ais gt - Kae ye ad PO TE me + €.’ ù + "de, ) Me. a ; LA "A M - 5 Me ? et" . x Fr LE Par. er) st e HAN à er a L ' gr 4 ar M | a a) : , = nh à ANNALES Fa * 4 gh « Soe ty : | oe SE TRE Ç D ee AA | . 4 COMPRENANT _ LA ZOOLOGIE , LA BOTANIQUE , L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPAREES DES DEUX RÈGNES , ET 1. HISTOIRE DES CORPS ORGANISES FOSSILES ; af % REDIGEES # POUR LA ZOOLOGIE a PAR M. MILNE EDWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MVE. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE. é > 6 a ——$§ isi Êroisième Série. “ | BOTANIQUE. & | Ÿ | TOME ONZIEME. t Fe i ee ge , HSE | i | Age DR eo * 5 P é r oe } st ih. a | ae 1 #, ù PA RIS. * fre Hi, à 4 Yih. .* us vi ‘TOR MASSON, ; A is É ce DE L'ÉCOLE- DE-MEDEGINE, 417. . ae % Pe. » 1819. + y ra. pe at { nues vas tt A | ere sh “ne Mate chan 2 é ~ bye ee sie mn Pre EX fu “4 ET, ra +1 eS EU “ET, 1-4 et sey "Fat = me di a, Tae HA 3 ogi it ose ; . oe Par ard 70 ste y * « #. né ¥ e er 2 ria te aye & M a D” +, PA oi L [A liées LA + F dé 7 at = hé e ‘ + . ey 4 . ” “ wil _ « > ‘7 DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. Lo NOTE SUR LES ANTHÉRIDIES DES FOUGÈRES; Par M. G. THUBET (i). C’est à M. Nægeli que l’on doit la découverte des véritables anthéridies des Fougères (2). Plusieurs observateurs, qui s’é- taient livrés à la recherche de ces organes , préoccupés de la théorie d’ Hedwig sur la fécondation des Cryptogames, avaient cru les trouver là où ils devraient être en effet d’après cette théorie , c’est-à-dire dans le voisinage des jeunes sporanges. Diverses sortes de poils, qui remplissaient & peu prés les condi- tions voulues , furent indiquées tour à tour comme représentant les organes mâles des Fougères. Mais la structure de ces corps ne répondait pas à celle que possèdent les anthéridies dans les Cryptogames voisines, et nulle part la présence caractéristique des spermatozoïdes ne confirma ces désignations hasardées, La _ nature, en effet, n’a placé les anthéridies des Fougères ni sur la partie des frondes roulée en crosse , hi au milieu des sores, mi (1) Le manuscrit et les dessins de ce Mémoire nous ont été remis par l'au- teur au mois d'octobre 1848. (2) Zeitschrift für wissenschaftliche Botanik, premier cahier, p. 168 (1844). 6 | THURET. — SUR LES ANTHÉRIDIES — sur le pédicule même des sporanges ; contrairement à toutes les prévisions de la théorie, c’est sur la plante en germination que l’on trouve ces organes, sur des individus qui comptent à peine quelques semaines d’existence , et ne se composent encore que d’un petit nombre de cellules. Ce fut en suivant le développe- ~ ment d'un semis de Fougères, que M. Nægeli fut conduit à cette découverte inattendue : il remarqua sur de très jeunes frondes de petits corps d'apparence glanduleuse, qui. par leur structure et surtout par les spermatozoïdes qu'ils renfermaient , offraient une analogie frappante avec les anthéridies des Mousses. L'auteur , dans le mémoire que je viens de citer , décrit avec soin le mode de formation de ces corps jusqu'alors inapercus , et donne de longs détails sur les différentes sortes de mouvements qu’affectent les spermatozoïdes après leur sortie des anthéridies. Mais le faible grossissement qu’il paraît avoir eu à sa disposition ne lui a pas permis de voir les organes au moyen desquels ces mouve ments s’exécutent. Je vais, en exposant le résultat de mes propres recherches , compléter les observations de M. Nægeli sur ce point important. | On sait que, dans la germination des spores de Fougères, la vésicule interne se gonfle , perce la membrane colorée et réticu- lée qui constitue le tegument, et se montre au dehors sous la forme d’une cellule incolore, renfermant quelques granules verts, sur les parois de laquelle les débris du tégument restent longtemps attachés. De nouvelles cellules naissent à la suite de la première : il en résulte bientôt une petite expansion foliacée, d’abord oblongue ou spathulée , plus tard à peu près cordiforme. Ce premier état de la végétation des Fougères a recu les noms de pseudocotylédon, pro-embryon, prothallium. Le tissu mince et délicat dont il est formé ne consiste qu’en une couche de grandes cellules polyédriques, tandis que la première feuille, qui naitra plus tard du milieu du limbe , offre déjà un tissu plus résistant , formé de plusieurs couches de petites cellules à parois sinueuses. C’est sur le pseudocotylédon que naissent les anthéridies. Lorsque les spores de Fougères ont été semées dans les conditions néces- saires de température et d'humidité , la germination marche a DES FOUGERES. io ay.” PR assez rapidement ; le pseudocotylédon ne tarde pas à se dévelop- per, et, au bout d’environ deux mois, les anthéridies com- mencent à se montrer en abondance sous la forme de petits mamelons celluleux, qui font saillie à la surface de la jeune fronde. Ces mamelons se composent ordinairement de trois cel- lules superposées , qui renferment quelques rares granules verts ; leur centre est occupé par une cavité, dans laquelle sont conte- nus les spermatozoïdes. La cellule inférieure sert à fixer l’anthé- ridie sur le pseudocotylédon; la seconde entoure la cavité cen- trale comme une sorte d’anneau; la troisième enfin recouvre cette cavité, et forme le sommet du mamelon. Cette structure est d’ailleurs sujette à varier légèrement : tantôt la cavité centrale est limitée à l’espace qu’entoure la cellule médiane ; tantôt elle se prolonge à travers la cellule inférieure jusqu’à la surface du pseudocotylédon (1). Dans les jeunes anthéridies , la albeit senirale n’est remplie que d’une matière granuleuse grisâtre ; peu à peu, on y voit se dessiner de petits corps sphériques, qui sont les spermatozoïdes. A mesure que le développement de ceux-ci avance, la cavité centrale augmente de volume, et refoule fortement les parois de la cellule périphérique, Enfin, il arrive un moment où la pression est si grande que l’anthéridie crève brusquement. La cuticule qui recouvre le mamelon se déchire ; la cellule du som- met, qui servait comme de couvercle à la cavité centrale, se rompt, ou quelquefois est chassée à travers la déchirure de la cuticule. Les spermatozoïdes sont expulsés en même temps : (1) M. Nægeli décrit d'autres modifications de structure que je n'ai point vues. Pour lui, la cavité centrale est entourée, non par une cellule unique, mais par quatre cellules. Il a trouvé aussi des anthéridies très développées , formées de cing ou six séries de cellules superposées, à travers lesquelles se prolongeait la cavité centrale. J'ignore si l’on peut attribuer ce développement extraordinaire aux circonstances particulières dans lesquelles se trouvaient peut-être placés les semis de M. Nægeli, et qui, en favorisant beaucoup la germination, auraient con- tribué à multiplier les parties dont les anthéridies sont composées. Je me conten- terai de dire que j'ai répété mes recherches à deux années d'intervalle, que j'ai observé un nombre très considérable d’anthéridies , et que je crois que les des- sins qui accompagnent ma note représentent bien l'état normal de ces organes LA 8 _‘THURET. — SUR LES ANTHÉRIDIES aussitôt la cellule périphérique, n’étant plus gênée par la pression de la cavité centrale , se dilate et reprend son volume normal. On voit que la manière dont s'ouvrent les anthéridies des Fou- géres offre de la ressemblance avec ce qui se passe dans les Mousses , où, par suite de la pression qu’exerce la masse des spermatozoides , la cuticule se déchire également au sommet de l’anthéridie, et les cellules terminales sont souvent de même projetées au-dehors. Les spermatozoides , au moment de leur sortie , se présentent sous la forme de petites vésicules sphériques , grisätres, dont le contenu est peu distinct. Ils sont d’abord complétement immo- biles ; mais, au bout de quelques instants, on les voit l’un après l’autre se dérouler subitement et s’élancer dans le liquide am- biant avec une rapidité prodigieuse. Ils se mettent alors a décrire des mouvements giratoires extrêmement vifs, qui se prolongent quelquefois sans interruption pendant une heure ou deux. La vitesse de leur course est beaucoup plus grande que celle des spermatozoïdes du Chara et des Mousses, Une gouttelette d’eau iodée suffit pour les arrêter brusquement; ils se montrent alors tels que je les ai représentés dans les planches 3 et 5. Le corps est tordu en hélice, comme dans les autres spermatozoïdes ; mais il m’a paru être aplati, et former plutôt un petit ruban qu'un fil spiral : il est d’ailleurs peu nettement défini, surtout aux extrémités. Les organes locomoteurs ne consistent pas ici en deux longs cils, comme dans les Mousses, les Hépatiques et les Characées , mais en un faisceau de cils courts, nombreux , for- mant une espèce de crête qui émane de la partie antérieure du corps. Le nombre de ces cils rend facilement raison de l’extrême vitesse avec laquelle ces spermatozoïdes se meuvent. La moitié postérieure de leur corps est ordinairement appliquée sur une grande vésicule hyaline, qu’ils entrainent avec eux dans leur course. | I] serait superflu , je crois, de chercher à démontrer l'identité des organes que je viens de décrire avec les anthéridies des autres Cryptogames. La présence des spermatozoïdes roulés en spirale et s’agitant au moyen de cils vibratiles suffit, ce me DES FOUGÈRES. Q semble, pour trancher la question. Les anthéridies des Fougères, quoique plus petites et plus simplement organisées que celles des Mousses, ont cependant une structure et un mode de déhis- cence analogues; elles en different beaucoup moins sous ce rapport que les anthéridies des Chara avec leur organisation si compliquée. Une seule circonstance semble jeter du doute sur la vraie nature des organes découverts par M. Nægeli. Dans les Mousses , les Hépatiques et les Characées, le moment où se montrent les anthéridies paraît toujours coïncider avec celui où naissent les sporanges ; et ce n’est pas là un des moindres argu- ments, que les partisans de la sexualité des Cryptogames peu- vent alléguer à l’appui de leur opinion. Dans les Fougères , au contraire, de longues années doivent certainement s’écouler entre l’époque où naitront les organes de la fructification et celle où ont paru ces mêmes anthéridies , que l’on suppose destinées à les féconder. Mais cette objection n'aurait de valeur, que si nous avions des données certaines sur les véritables fonctions des an- théridies, et sur la manière dont ces fonctions s’exercent. Malheu- reusement nous sommes aussi ignorants à cet égard, aujour- d’hui qu’au temps d’Hedwig, dont la théorie, si plausible qu’elle soit, n’a pu encore être éclaircie ni confirmée par l’observation directe. Nous voyons bien certaines Mousses et certaines Hépa- tiques dioïques, daus lesquelles les individus à sporanges ne par- viennent jamais à une fructification parfaite, si des individus à anthéridies ne croissent pas dans le voisinage. Mais nous ne sa- vons rien de plus, et la supposition d’une fécondation, quoique très spécieuse, n’est cependant pas rigoureusement nécessaire pour expliquer ce fait. On ne peut donc s'appuyer sur une hypothèse, sinon très douteuse, au moins très obscure , pour rejeter une analogie basée sur des observations positives. Au reste, la famille des Fougères n’est pas la seule dans laquelle les anthéridies se montrent au moment de la germination, long- temps avant la naissance des organes reproducteurs. Je me suis assuré que les Équisétacées ne doivent pas causer moins d’em- barras à l'imagination de ceux qui veulent admettre une sorte de fécondation chez les Cryptogames. Hedwig, dans les admirables 10 THURET. — SUR LES ANTHERIDIES travaux auxquels j’ai fait plusieurs fois allusion, prétendit, con- formément à sa théorie, retrouver les anthéridies des Mquisetum dans les élatères qui accompagnent la spore (41°. Mais la structure de ces filaments , leur persistance, leur pouvoir hygroscopique montrent assez que leurs fonctions se bornent à favoriser la dissé- mination des corps reproducteurs. Guidé par les résultats qu'avait obtenus M. Negeli avec ses semis de Fougères, j'ai répété les mêmes essais sur quelques espèces d’Équisetum , et j'ai obtenu le même succès. Au bout d’environ trois mois, le pseudocotylédon s'était développé, non pas en un limbe foliacé, comme dans les l'ougères, mais en une touffe de petites expansions lobées irré- gulièrement , qui formaient, suivant l'expression de Vaucher, de petits gazons d’environ une ligne de diamètre. C’est au sommet des lobes que se trouvent les anthéridies. Elles sont assez grandes, ovoïdes , et plongées dans le parenchyme de petits mamelons sail- lants, ce qui les rapproche des anthéridies de plusieurs Hépatiques frondiformes. Les spermatozoïdes, cependant , ressemblent à ceux des Fougères. J'espère pouvoir donner plus tard sur ce sujet une description et des figures détaillées , que diverses circonstances ne m'ont point permis d’achever jusqu’à présent. Les Equisetum n'offrent pas autant de facilité que les Fougères pour ces sortes d'expériences ; car leurs spores perdent , au bout de quelques se- maines, la faculté de germer. Celles des Fougères , au contraire, serment très bien au bout de plusieurs années , quelquefois même, dit-on, après un demi-siècle (2). Nous n’avons que des données fort incertaines sur les anthéri- dies des Lycopodiacées et des Rhizospermées. J'avais entrepris quelques recherches sur la première de ces familles, ainsi que sur la tribu des Ophioglossées, petit groupe qui s’écarte beaucoup , (1) Theoria generationis et fructificationis plantarum cryptogamicarum Linnei, retractata et aucta, p. 85, 86. * (2) Deux plants de Gymnogramma calomelanos ont été obtenus, dans le jardin de Liverpool, d'un semis de spores provenant de l'herbier de Forster, et vieilles d'environ cinquante ans. — J -E. Smith. Directions for raising Ferns from seed, as practised by M. H. Shepherd of Liverpool (Transactions of the horticultural So- ciety, vol. TIT, p. 338. — 1820). DES FOUGERES. 11 comme on sait, du type des vraies Fougères. Une circonstance, à laquelle j'étais loin de m'attendre , a fait échouer toutes mes tentatives. Toutes les spores de Lycopodium clavalum et d’'Ophio- glossum vulgatum que j'ai eues à ma disposition, quoique fraiche - ment recueillies sur des plantes vivantes, étaient stériles : jamais, quelque soin que j’aie donné à mes semis, je n’ai obtenu le moindre commencement de germination. Je n’ai pas été plus heureux avec quelques espèces exotiques cultivées dans les serres du Jardin des Plantes, Examinées au microscope, ces spores avaient une couleur grisatre qui révélait l'absence des matières oléagineuses que con- tiennent les spores fertiles. Je mentionne cette particularité, parce qu’elle peut servir à expliquer pourquoi, dans nos environs, ces mêmes espèces , qui semblent fructifier abondamment chaque année, restent néanmoins toujours cantonnées dans des localités fort restreintes. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE ‘. Scolopendrium officinale. Pseudocotylédon couvert d’anthéridies, provenant d'un semis fait à la fin du prin- temps, depuis deux à trois mois. — a, tégument de la spore, qui s'est ouvert, lors de la germination, pour livrer passage à la spore. { Grossissement de 150 diamètres.) PLANCHE 9. Fig. 1. Anthéridies à divers degrés de développement. — Celle de gauche est encore jeune; la cavité centrale , où se formeront les spermatozoïdes, ne ren- ferme qu'une matière granuleuse grisâtre. — Dans celle du milieu , les sper- matozoïdes se montrent déjà sous la forme de petites sphères confusément entassées ; leur développement a augmenté le volume de la cavité centrale, et refoulé la paroi des cellules adjacentes. — L'anthéridie de droite est vide; la cellule périphérique et celle de la base, n'étant plus génées par la pression des spermatozoïdes, ont repris leur volume normal. ( Grossissement de 400 dia- metres. ) Fig. 2. Spermatozoïdes (Grossissement de 400 diamètres.) 12 MARTINS. — VEGETATION DES FEROE, PLANCHE fj, Pteris aquilina. Pseudocotylédon âgé d'environ six semaines. — a, tegument de la spore. (Gros- sissement de 150 diamètres.) PLANCHE 9. Fig. 1. Anthéridies à divers états.—Celle du milieu est encore pleine, mais prête à s'ouvrir.—Celle de gauche est représentée au moment de la déhiscence ; les spermatozoïdes sont encore enroulés et immobiles. — Celle de droite est vide depuis longtemps; les parois de la cavité centrale ont pris une couleur brune. (Grossissement de 400 diamètres.) Fig. 2. Spermatozoïdes. (Grossissement de 400 diamètres.) CONCLUSIONS ET RÉSUMÉ D'UN MÉMOIRE SUR LA VEGETATION DE L’ARCHIPEL DES FÉROE, COMPARÉE A CELLE DES SHETLAND ET DE L ISLANDE MERIDIONALE ; Par M. CH. MARTINS. Les espèces végétales qui peuplent les îles que nous compa- rons ensemble peuvent se ranger sous quatre types bien distincts. le Le type germanique ou britannique. — Sous ce nom je réunis, avec MM. H. Watson et Ed. Forbes, ces espèces banales qui sont répandues dans toute l’Europe moyenne, et forment, pour ainsi dire, le fond commun des flores de l’Allemagne, de l'Angleterre , du sud de la Scandinavie et du nord de la France. C’est à ce type qu’appartient la majorité des plantes répandues depuis l’Angleterre jusqu’en Islande. 2° Le type maritime et littoral. — Ces végétaux rentrent pour ainsi dire dans la première section, par la grande étendue de l’aire qu’ils occupent dans les deux continents. Mais ils se distinguent des espèces du type germanique par leur station constante et bien déterminée. On ne les trouve jamais à une grande distance de la mer, et sous ce point de vue leur diffusion est soumise à des con- ditions spéciales qui ne régissent pas la dissémination des espèces terrestres; telles sont : Cakile maritima, Cochlearra officinalis , ? \ #, DES SHETLAND EY DE L’ISLANDE MÉRIDIONALE. 13 Arenaria peploides, Lithospermum maritimum , Plantagu mari- hima , Eryngium maritimum , Pyrethrum maritimum, etc. 3° Le type alpino-boréal. — Je range dans cette catégorie toutes les plantes qui existent à la fois au niveau de la mer, dans les terres polaires, telles que le Groenland , le Spitzberg, le nord de la Scandinavie, à partir du 68° degré de latitude et sur les som- mets des Alpes de la Suisse ou de la France. Ex : Arabis pe- trea, Draba incana, Silene acaulis, Rubus saxatilis , Dryas octo- petala , Sibbaldia procumbens , Alchemilla alpina, Saxifraga oppositifolia, Polygonum viviparum , Oxyria reniformis , Cha- meledon procumbens , Juncus triglumis, Luzula pilosa, Poa al- pina, etc. h° Le type arctique comprend toutes les espèces qui n'ont été trouvées jusqu’ici que dans les régions polaires et manquent dans les montagnes de l’Europe centrale; je considère ces végétaux comme caractéristiques de ces régions , quoiqu'ils s’avancent en général le long des Alpes scandinaves jusqu’au cercle polaire, et qu'un grand nombre d’entre eux reparaissent dans les montagnes de l'Écosse. Ex. : Ranunculus nivalis, Papaver nudicaule, Saæi- fraga mvahs , S. rivularis, S. tricuspidala, Cornus suecica , Kænigia islandica , etc. : Examinons maintenant , d’une manière générale, la distribu- tion géographique de ces végétaux dans les archipels que nous avons étudiés. Considérées dans leur ensemble, les îles Britanniques, les Or- cades, les Shetland, les Féroe et l'Islande , forment pour ainsi dire une longue chaîne qui unit l'Europe moyenne à l'Amérique septentrionale. Ce sont les seules terres situées entre l’ancien et le nouveau monde. Cinq cent trente espèces végétales sont répan- dues dans les Shetland, les Féroe et l'Islande, qui forment la moitié septentrionale de cette chaîne. Aucune d'elles n’est parti- culiére à ces îles ; éoutes existent en Europe; le plus grand nombre se retrouve en Amérique. Si donc les deux continents on contribué à peupler ces îles, l'Europe a eu une part plus large que l Amérique dans cette colonisation ; car sur les 530 espèces connues dans les Shetland, les Féroe et l'Islande, il y en a 108 qui appartiennent me 1h MARTINS. —- VEGETATION DES FÉROE, exclusivement à l’ancien monde, et pas une seule qui soit propre à Amérique. | Ce résultat n’est point isolé dans la science. Déjà depuis long- temps on avait remarqué que les îles Aleutiennes, qui unissent l'Asie et Amérique boréale, étaient habitées par des espèces communes presque toutes aux deux continents (1). | En admettant la colonisation de ces cordons insulaires, je pré- juge une question controversable et controversée ; car d’excellents esprits supposent que les plantes répandues dans les Shetland, les Féroe et l'Islande, sont nées dans ces îles, et nient qu’elles y soient arrivées des côtes d'Europe ou d'Amérique. Toutefois cette dernière opinion me paraît la plus soutenable. En effet, si ces archi- pels étaient des centres de végétation, ils posséderaient au moins quelques espèces qui leur seraient propres, et que l’on ne trouverait ni sur l’un ni sur l’autre continent; mais quand on réfléchit que toutes les plantes qui les peuplent appartiennent à l'Europe, et qu'on voit le nombre relatif de ces espèces diminuer à mesure qu’on s’avance vers le Groenland, à travers la chaîne d'îles que nous considérons, on ne peut s'empêcher d'avouer qu’elle paraît avoir été envahie par les plantes européennes, tandis que les végétaux arctiques du Groenland formaient un contre-courant d’une force moindre qui vient expirer aux Féroe. Ainsi , sans pré- tendre trancher ici la grande question de la patrie originelle des végétaux , je crois pouvoir avancer que dans toutes ces îles la distribution des espèces est précisément celle qui devait résulter d’un système de colonisation dans lequel l’Europe et l'Amérique avaient une part inégale. Je n’affirme rien de plus; mais je ne puis m'empêcher de faire observer que mes résultats sont complétement d'accord avec ceux que MM. H. Watson et Edward Forbes ont obtenus en étudiant la Flore et la Faune des îles Britan- niques. Tous deux pensent que ces îles ont été peuplées par ’Eu- rope continentale, parce qu’elles ne possèdent qu’une seule espèce bien caractérisée , l’Eriocaulon septangulare, qui n’existe pas sur notre continent. Or, la superficie des îles Britanniques est assez (1) De Candolle, article GéocraPniE BOTANIQUE du Dictionnaire des Sciences naturelles, t. XVIIE, p. 404. DES SHETLAND ET DE L'ISLANDE MÉRIDIONALE. 1 grande, leur relief assez accidenté , leur climat assez varié depuis le Cornouailles jusqu'aux montagnes du nord de l Écosse , pour qu’on puisse les considérer comme un centre de création. Cepen- dant il n’en est point ainsi ni pour les plantes ni pour les ani- maux, car la Faune et la Flore britanniques ne comptent pas une seule espèce qui leur soit particulière. Les recherches des géologues sont venues confirmer celles des botanistes.et des zoologistes. Ainsi M. d’Archiac (1) a très bien montré que les couches du terrain de transport étant identiques des deux côtés de la Manche, la séparation de l'Angleterre de la France doit être considérée comme postérieure à ce dépôt de cailloux roulés. Pendant la période qui a suivi la formation des couches marines les plus modernes , c’est-à-dire après leur émer- sion du sein de l'Océan , la France et l'Angleterre faisaient donc partie du même continent. Or, à cette époque, le sol de ces deux pays étant celui que nous foulons encore aujourd’hui, une végé- tation analogue à celle que nous voyons a pu s’y établir. Nous ne nous étonnerons pas davantage de voir la prédominance des plantes européennes dans les îles qui unissent l’Europe à l’Amérique , puisque l’Angleterre , le premier et le principal anneau de cette chaîne , était réunie à la France. M. Edward Forbes (2) a fait un pas de plus: il a émis l’opinion que les plantes arctiques qui se trouvent en Angleterre y ont été transportées pendant l’époque glaciaire, à une époque où le Groenland , les sommets des mon- tagnes de l’Islande, de la Norvége et de l'Écosse formaient autant dilots sur cette mer glaciale. Je ne mets pas en doute l’existence de cette époque ; mais M. Forbes suppose que pendant toute sa durée les Orcades , les Shetland et les Féroe n’étaient pas encore émergées. Jen’ai, à cet (1) Bulletin de la Société géologique de France, t. X, p. 220, et Notice sur ses travaux géologiques, p. 3. (2) On the connexion between the Distribution of the existing Fauna and Flora of the British Isles and the geological changes wich have affected their area especially during the epoch of the northern drift. —Diagram of the distribution of british phanerogamous plants and marine Mollusca. ( Memorrs of the geological Survey of Great Britain, p. 345 et 380 [1846 |.) 16 MARTINS. -—— VEGETATION DES FÉROE, égard, aucune opinion arrêtée ; néanmoins, quand je vois que la plupart des plantes de l’Islande et des montagnes de l'Écosse se retrouvent aux Féroe, aux Shetland et aux Orcades , j’ai bien de la peine à supposer que ces îles n’aient pas existé à l’époque de la dissémination des espèces boréales. Leur transport rentre , selon moi, dans les phénomènes actuels, et s'opère probablement en- core aujourd’hui. Laissant de côté toute supposition théorique sur l’époque à la- quelle s’est faite la colonisation végétale des îles que j'ai étudiées, je me bornerai done à résumer les faits en faisant une seule hy- pothèse que je crois fondée , c’est que ces îles ont été peuplées conjointement par l’Europe et par l’Amérique. Le tableau suivant présente d’une manière synoptique la répar- tition des espèces dans les Shetland , les Féroe et l'Islande. TaBLEAU du nombre relatif des espèces européennes et américo-européennes dans les Shetland, les Féroe et l'Islande. ; Shetland , anx Féroe Américo-européennes 142 et à l'Islande. . . 146 | Européennes . , . … 4 la Américo-européennes 419 Shetland et aux Féroe 37 | wunspdealied 1, 9. ORL glg Espèces communes aux« - | Shetland etal’ Islandeic 40 LS RAT INSEE | Européennes. . . . . 6 | Féroe et à l'Islande . 67 Nm EUR Le M Européennes . . . . 4 / A EN à Shetland... . .. 745 Américo européennes | Européennes . . . . 40 Espèces propres aux. ./ Féroe . . . . . .. 31 Pa EL | ‘8 | Idtanidessurt des 13 Américo-européennes 108 \ Européennes. . . . . 24 Ces nombres donnent lieu à plusieurs considérations intéres- santes. On remarque d’abord que les espèces communes à l’Is- lande, aux Féroe et aux Shetland, appartiennent presque toutes aux deux continents. Il ne faut pas s’en étonner. On comprend en oo DES SHETLAND ET DE L'ISLANDE MÉRIDIONALE, 47 eflet que ce soient des espèces robustes , indifférentes aux modifi- cations de climat, qui aient envahi l’ensemble de ces îles. Leur double point de départ facilitait en outre leur diffusion, et il ya eu pour ainsi dire deux migrations, l’une de l’Europe vers l’Amé: rique , l’autre de l'Amérique vers l'Europe. Mais si nous considérons les anneaux extrêmes de la chaîne, nous voyons l’élément exclusivement européen prédominer dans les Shetland, et s’effacer presque entièrement en Islande. Ainsi, sur 74 plantes propres aux Shetland, il y en a 40, c’est-à-dire plus de la moitié, qui sont exclusivement européennes. En Islande, sur 132 il n’y en a que 24, c’est-à-dire un cinquième environ. Nous arriverons encore à la même conséquence , si nous calcu- lons la proportion relative des plantes européennes, comparée au nombre total des végétaux de chaque Flore insulaire. En effet, dans les Shetland , les espèces exclusivement européennes forment un quart environ de la Flore totale ; aux Féroe , un septième ; en Islande , un dixième seulement. De tous ces faits, je me crois en droit de conclure que les co- lonies végétales parties d'Europe se sont étendues de proche en proche jusqu’en Islande ; mais à mesure qu’elles s’avançaient vers le nord, la proportion des espèces exclusivement européennes allait sans cesse en diminuant. Toutefois, un certain nombre ont atteint l'Islande qui, sur 385 végétaux phanérogames , compte encore 38 espèces originaires d’ Europe. L’immense majorité des plantes que nous venons d’examiner existent à la fois en France , en Scandinavie et dans les Iles Bri- tanniques. C’est donc à travers l'Angleterre, les Shetland , et les Féroe, qu’elles se sont avancées, en diminuant de nombre, jusqu’en Islande. Cependant, en y regardant de plus près, on dé- couvre les traces d’une migration directe de la Scandinavie aux Shetland et aux Féroe. Ainsi, dans ces deux archipels, nous trou- vons un certain nombre d'espèces qui, inconnues en Angle- terre, sont également étrangères à l’Amérique , mais se re- trouvent en Scandinavie. Si donc ces plantes manquent réellement dans les Iles Britanniques, je les considérerai comme s’étant 3° série. Bor. T. XI. (Janvier 4849.) » 2 18 MARTINS. — VÉGÉTATION DES FEROE, propagées directement de Scandinavie ou du Danemark aux Shetland , aux Féroe et en Islande. Ces preuves , empruntées à quelques espèces isolées , ne m’au- raient pas convaincu . si elles n'étaient pas appuyées par le fait suivant. Parmi les espèces propres à l'Islande, il en est 24 étran- gères à Amérique : dix-huit d’entre elles se retrouvent en Scan- dinavie ; la majorité sont des plantes de climats tempérés, car 45 de ces espèces croissent dans les plaines de la France. Or, en Angleterre, nous ne retrouvons que 10 de ces plantes. Il y en a donc huit qui n’ont pas passé par les Iles Britanniques et ont gagné directement l’Islande, sans se naturaliser dans les Shetland ou dans les Féroe. On ne concevrait pas pourquoi la moitié de ces plantes , qui, je le répète, appartiennent à la zone tempérée ou à la partie méridionale de la zone froide, n’auraient pu s’ac- climater ni en Angleterre, ni dans les Shetland, ni dansles Féroe, et se seraient naturalisées en Islande , tandis que les 40: autres existent à la fois en Angleterre, en Islande. Je pense donc que ces 18 espèces se sont propagées directement de la: Scandinavie à l'Islande , sans passer par les îles intermédiaires. Abordons maintenant l'étude de la migration américaine. Ici nous rencontrerons de plus grandes difficultés que dans les re- cherches précédentes. En effet, aucune des espèces qui peu- plent les îles que nous considérons n’est exclusivement améri- caine ; toutes appartiennent en même temps à l’Europe. De plus , ces plantes étant toutes éminemment boréales, la grande majorité d’entre elles se retrouve dans les montagnes del’ Ecosse, d’où l’on peut supposer qu’elles se sont répandues dans les Shetland et les Féroe. Nous pouvons néanmoins prouver la réalité de cette migration américaine d’une manière qui ne saurait laisser le moindre doute , puisque, parmi les plantes communes à lPIs- lande et aux Féroe , nous trouvons quatre espèces bien caracté- risées et bien connues (1), originaires du Groenland, et qui n’ont jamais été trouvées dans les montagnes de l'Écosse ; c’est donc (1) Ranunculus nivalis, Papaver nudicaule, Saæifraga tricuspidata et Kænigia islandica. — Voyez, sur le Papaver nudicaule, Watson, Cybele britannica, t. I, p. 106. L2 ar Ae, 7 a + DES SHETLAND ET DE L'ISLANDE MÉRIDIONALE, 19 bien du Groenland qu’elles se sont propagées jusqu'aux Féroe, où _elles ont atteint leur limite méridionale. Cette indication d’une migration partie des côtes de l’Amérique septentrionale me porte à dériver également du même continent toutes les plantes arctiques qui existent dans les îles qui nous occupent. On voit le nombre des plantes de l'Amérique septentrio- nale diminuer à mesure que l’on descend vers le sud , de même que les espèces européennes diminuaient à mesure que nous remontions vers le nord. En effet, si nous cherchons quel est le rapport des plantes américaines au nombre total des es- pèces de chaque Flore, nous trouvons, pour l'Islande, plus d’un tiers; pour les Féroe , un sixième : pour les Shetland , un douzième. Si nous comparons ces fractions à celles qui expriment la di- minution proportionnelle des espèces européennes, quand on s’a- vance des Shetland vers l'Islande, nous voyons qu’elles sont sensi- blement égales aux rapports que nous venons de trouver pour les plantes boréali-américaines , en descendant du nord vers le sud. L'étude du nombre absolu des espèces arctiques dans chaque groupe insulaire conduit aux mêmes lois, car l'Islande en compte 100, les Féroe 48, les Shetland 29 ; et parmi les 132 espèces propres à l'Islande, nous en trouvons 108 qui existent sur le con- tinent américain, dont 59 qui sont limitées à ses régions les plus septentrionales. Nous avons établi sur des bases qui nous paraissent solides existence des deux migrations végétales ; mais nous répéterons encore que la migration européenne est évidemment prédomi- nante, puisque 108 plantes sur 527 sont exclusivement euro- péennes, et que les 419 autres existent également dans les parties _moyennes et septentrionales de l’Europe et de l Amérique. Les botanistes qui considèrent la Flore alpine des montagnes de Ecosse comme une colonie du Groenland trouveront dans ce Mémoire des arguments en faveur de leur théorie. En effet, il est te ; . un certainnombre des plantes du Groenland qui se montrent, sans aucune discontinuité, en Islande, aux Féroe, aux Shetland, aux Orcades et en Écosse. Je me contenterai de citer Thalictrum al- 20 MARTINS. — VÉGÉTATION DES FÉROE, pinum , Draba incana, Silene acaulis , Cerastium latifolium , Rhodiola rosea , Saxifraga oppositifolia , Sibbaldia procumbens , Ligusticum scoticum , Chameledon procumbens , Empetrum n- grum , Gymnadema albida, Poa alpina, etc. , etc. Je pourrais ensuile en nommer beaucoup d’autres qui se retrouvent sur plu- sieurs des îles intermédiaires, mais qui manquent sur quelques unes. Si nous rapprochons ce fait de cet autre , que toutes les plantes alpino-boréales de l'Islande, des Féroe et des Shetland , quatre exceptées, se retrouvent dans les montagnes, en Écosse , nous aurons bien de Ja peine a ne pas admettre que le Groeniand est la patrie originaire des plantes alpines de I’ Ecosse (1). Un savant, M. Edward Forbes, a voulu trouver dans la con- figuration des terres pendant les époques géologiques antérieures (1) On pourrait être tenté de placer dans la Norvége méridionale, et en parti- culier dans les montagnes du district de Bergen, le point de départ des plantes arcliques. Voici les raisons qui m ont décidé à ie placer sur les côtes du Groen- land. 4° Il existe au Shetland, aux Féroe ou en Islande, un certain nombre de vé- gétaux arctiques qui n'ont pas encore eté signalés dans le sud de la Norvége, au moins à ma connaissance. | 2’ L'Islande, qui contient le plus grand nombre de ces espèces boréales , est trois fois plus éloignée de la Norvége que du Groenland. Si l’on objectait que ces plantes se sont propagées d'abord dans les Shetland, puis dans les Féroe, et enfin en Islande, il suffira de rappeler que l'Islande possède trente espèces arctiques qui manquent aux Shetland et aux Féroe. 3° Dans les montagnes de Bergen , ces plantes arctiques ne végètent qu'a une grande élévation, près de la limite des neiges éternelles : elles y sont moins com- munes qu'au Groenland, et il faudrait supposer que leurs graines ont été entrai- nées vers la mer, et transportées de là vers les Féroe et l'Islande. 4° Enfin les groupes de montagnes de la Norvége méridionale ne sont qu'un centre de végétation secondaire analogue à celui de l'Écosse. La patrie des plantes arctiques est dans les régions polaires ; aussi nous voyons toutes celles de la La- ponie suivre, en diminuant de nombre, la crête des Alpes scandinaves ; mais la | plupart ne dépassent pas le 64° degré. Du reste, la solution définitive de la question qui nous occupe est réservée pour l'avenir. Quand on counaîtra la végétation du Groenland et celle des montagnes du district de Bergen comme on connaît celle de la Suède méridionale ou de l'É- cosse, alors on pourra dire si les montagnes de l'Écosse et les îles dont nous nous occupons ont été peuplées par des plantes arctiques parties de la presqu'île Scandinave ou du Groenland. DES SHETLAND EY DE L'ISLANDE MÉRIDIONALE. 21 à la nôtre, la raison de l’existence de plusieurs types végétaux dans les îles britanniques. L'action des causes actuelles nous paraît suffisante pour expliquer la dissémination des plantes dans les îles que nous avons étudiées. Plusieurs agents transportent les graines à de grandes dis- tances : ce sont 4° les courants. Ceux ci contribuent principale- ment à la dissémination des plantes maritimes et littorales, ou de celles qui croissent sur les falaises des bords de la mer. Entrainées par eux, les graines accomplissent souvent des voyages qui ne comprennent pas moins de cinquante degrés en latitude ; ainsi, le Gulfstream porte sur les côtes d’Ecosse les graines de |’Amé- rique , et J'ai rarnassé au cap Nord une graine de Mimosa scan- dens (Entada gigalobium, DC.) originaire du golfe du Mexi- que (1). M. Eugène Robert en a retrouvé depuis sur les côtes de la mer Blanche (2), et on les recueille aussi sur les côtes d'Islande. La direction générale du Gulfstream, qui contourne les côtes occi- dentales de l'Écosse, en se dirigeant ensuite sur les Féroe et l'Islande, me paraît un des agents les plus puissants de la dis- sémination européenne , et sa direction du sud au nord a favorisé uniquement la migration végétale de l’Écosse vers cnrs qui, comme nous l’avons vu, est la plus évidente. En rangeant les côtes de I’ Ecosse , ce courant recueille , pour ainsi dire , toutes les graines que les fleuves , les rivières , les ruisseaux entraînent vers la mer; puis il va les semer dans les anses sablonneuses des Shetland, des Féroe et de l'Islande. Le plus grand nombre de ces graines s’égarent et se perdent dans la mer : la plupart arrivent avariées ; mais qu’une seule aborde sans avoir perdu ses propriétés vitales, germe et produise une plante, si celle-ci se maintient et se multiplie dans sa nouvelle patrie , l'espèce s'établit définitivement et forme une colonie. Les irriga- tions artificielles reproduisent ce phénomène sur une petite échelle. J’ai vu, en Sologne , des prairies composées des plantes les plus variées et qui n’avaient jamais été ensemencées. L’année précé- (1) Voyez mon Voyage botanique en Norvége, p. 128. (2) Voyage en Islande de la corvette la Recherche, partie botanique, p. 39. 22 MARTINS. — VEGETATION DES FEROE, dente ces prés étaient encore des terres arides et sans végétation : des arrosements répétés y ont semé une foule d’espèces végétales, dont quelques unes venaient d’une grande distance. Un savant Ecossais s’est assuré que les graines des Légumineuses , appor- tées par le Gulfstream du golfe du Mexique sur les côtes d’ Ecosse étaient susceptibles de germer. Ces facultés germinatives peuvent donc se conserver aussi dans d’autres graines pendant le court trajet qui sépare les différentes îles que nous avons examinées, 2° Les vents sont un autre moyen de transport dont l’action n’est pas moins puissante. En effet , sans chercher des exemples dans d’autres climats, nous nous bornerons à en citer quelques uns constatés récemment dans les parages dont nous nous occu- pons. Le 2 septembre 1845, à neuf heures du matin, il y eut une éruption de l’Hécla en Islande. Dans la mâtinée du 3 sep- tembre , des cendres tombérent , par un vent de nord-ouest, sur les îles de Sandoe et de Suderoe, les plus méridionales des Féroe. Le 3 au matin, M. Descloiseaux en vit sur un des navires mouillés à Limerik , capitale des Shetland. Le même jour, on en recueillait sur des bâtiments naviguant entre l’Angleterre et l’Irlande. Les cendres furent remarquées sur les plantes potagères et les vitres des serres aux Orcades. En février 1847 , on ramassa de nou- veau , sur une des îles Shetland, des cendres provenant d’une éruption qui avait eu lieu en Islande (1). Des graines légères peuvent évidemment être transportées de la même manière, et la violence des vents qui règnent dans ces parages doit favoriser singulièrement cette dissémination. Les vents de nord-ouest, les plus fréquents après ceux de sud-ouest, portent les graines de l'Islande vers les Shetland ; ceux de sud-est les entraînent en sens contraire. 3° À ces moyens de transport, 1l faut en ajouter un troisième, spécial aux régions polaires, et qui joue un très grand rôle dans (1) Ehrenberg, Untersuchungen der am 2 september 1845, auf und bei den Orkney-Inseln gefallenen Meteorstaubes so wie der am gleichen Tage auf Island ansgeworfenen vulcanischen Producte ( Bericht der Academie der Wissenschaften su Berlin, 1845, p. 398; et Histoire du progrès de la géologie, de 1834 à 1845, par M d’Archiac, t, 1, p. 218 [1847 ]) DES SHETLAND ET DE L'ISLANDE MÉRIDIONALE, 23 la diffusion des espèces. Je veux parler de ces myriades d'oiseaux de mer qui, tous les étés , partent des côtes de l’Europe pour aller faire leur ponte aux Shetland , aux Féroe et en Islande. 1! faut avoir vu ces rochers et ces îlots couverts, à la lettre, d’in- vombrables espèces des genres Larus, Mormon, Alea, Uria, Procellaria, Tringa, Anas, Lestris, Colymbus, Sterna, etc. (1), ‘pour se faire une idée du nombre prodigieux d’oiseaux voya- geurs , qui viennent séjourner dans ces îles pendant la belle sai- son, Aux Féroe, il n’y a pas moins de vingt-cing de ces rochers (V ogelberge) ; ils sont aussi fort nombreux sur les côtes d’Islande. En allant, mais surtout en revenant , ces animaux emportent une foule de graines, qu ils sèment dans les différentes îles où ils s'arrêtent pendant leur migration. Comme leur départ des régions polaires a lieu en automne, ces oiseaux doivent surtout contribuer à porter vers le sud les graines des plantes boréales ; car, lorsqu'ils partent d'Europe à la fin du printemps, la plupart des végétaux ne sont pas même fleuris. On objectera peut-être que ces oiseaux sont essentiellement carnivores ; cela est vrai : leur nourriture consiste principalement en mollusques, annélides et crustacés marins. Mais ils nichent sur la terre , dans les ro- chers , et on les voit souvent becqueter le gazon pour y trouver des insectes, des lombrics ou d’autres animaux terrestres. Ils peuvent ainsi avaler des graines dures qui résistent à l’action des sucs gastriques et n’ont pas le temps d’être expulsées de leurs in- testins si leur départ est prochain et leur trajet rapide. Ainsi Pierre Belon (2) , dans une traversée de Rhodes à Alexandrie, mangea des cailles dans le jabot desquelles il trouva des grains de froment encore entiers ; « ce qui est signe, ajoute-t-il, qu’elles n’arrêtent guère à passer la mer. » Ces trois moyens de transport , les cou- rants, les vents et les oiseaux voyageurs, me paraissent suffisants (1) Voyez, sur ce sujet, Graba, Tagebuch geführt auf einer Reise nach Faroe in 4828, p. 100; et Thienemann und Günther, Reise im Norden Europas vorziiglich in Island in den Jahren 1820 bis 1821. La planche 24 de l'atlas représente un Vogelberg. (2) Histoire de la nature des Oiseaux, avec leurs descriptions et natfs portruicts, in-folio, p. 264 (1555). ’ EA ae: 4 ua : 2h MARTINS. — VEGETATION DES FEROK. pour expliquer la dissémination des plantes des deux continents le long des îles que nous avons étudiées. En cherchant à apprécier l’influence des causes de dissémina- tion que nous venons d’énumérer , il ne faut pas oublier l'élément qui prête aux agents les plus minimes une puissance incalculable ; cet élément, c’est le temps. Depuis des‘milliers de siècles , les courants , les vents , les oiseaux et l’homme lui-même concourent incessamment et simultanément à la dissémination des graines. Si l’on m’accorde que toutes ces causes réunies parviennent, une fois seulement en dix ans, à transporter quelques graines mûres d’un archipel à l’autre , cette concession me suffit, et chacun con- coit très bien comment ces îles ont pu se peupler. Si leur Flore était connue comme celle de la Suède méridionale, on y con- staterait, comme on l’a fait dans ce pays, depuis Linnée seule- ment, l'introduction d’un grand nombre d'espèces étrangères qui s’y sont naturalisées spontanément (1). Alors mes supposi- tions deviendraient une certitude, et je m’estimerais heureux d’avoir éveillé attention sur ce point. Si l’on nie ces transports à de grandes distances, comment expliquera-t-on la végétation qui couvre, dans un temps relativement très court, les attols nouvellement émergés des îles de la mer du Sud ? On peut, il est vrai, recourir à l'hypothèse de la génération spontanée ; mais j'avoue que, pour ma part , je ne saurais hésiter entre cette sup- position et la mienne, surtout lorsqu'ils’agit de végétaux phané- rogames. | (1) E. Fries, das Vaterland der Gewaechse (Archiv Scandinawischer Beilræge zur Naturgeschichte, t. 1, p. 319 [1845]). —— be Qt TRIBULORUM ALIQUOT ORJENTALIUM DIAGNOSES, ‘Auctore L. KRALIK. IN CHARACTERES GENERICOS HUC USQUE ADMISSOS ANIMADVERTENDA. Stamina in quibusdam speciebus 5, in aliis 10 occurrunt ; in Tribulo alato variat staminum numerus a 5 ad 10. Stamina 5 ‘semper petalis alterna basique extus glandula sulcata stipata ; reli- qua, cum stamina ultra 5 occurrunt, petalis opposita iisque basi adhærentia, eglandulosa. Stylus brevissimus vel subnullus, nunquam plane nullus ; in specie europæa brevior quam in cæteris omnibus. Carpella dorso granulato tuberculatove rugosa, nunc inermia, nunc 2-/-spinosa, nunc plus minusve bi-alata, bi-quadrilocularia ; loculæ plus minusve, pro carpellorum dorsi declivitate, oblique, ita ut quo depressior fructus, eo magis loculæ carpelli commis- sure perpendiculares ; quo elongatior, eo magis commissure parallelæ evadunt. Variat etiam carpellorum numerus. Sæpissime carpella occur- runt 5, qui quidem numerus normalis habendus est; sed sat frequenter etiam occurrunt 4, rarius solummodo 3. § I. — /nermes ; carpella spinis alisque destituta. 1. Tribulus inermis Kralik. T. floribus pentandris; stigmatum fasciculo brevi, conico ; stylo stigmata dupla longo; carpellis inermibus , exalatis, dorso transverse granulato-rugulosis. Hab. Djeddah in provincia arabica Hedjaz (Botta). Caulis prostratus, lanuginoso-incanus, pilis longioribus intermixtis hir- 26 KRALIK. —- TRIBULORUM ALIQUOT sutus. /olia pinnata, 4-5-juga, petiolata, rachide petiolum duplum longo ; foliola oblique elliptica, undique pilis adpressis incana. Séipulæ lineart- lanceolata. //ores pentandri, axillares, solitarii, pedicellati , pedicello fructifero recurvo petiolum æquante vel parum superante. Sepala pilosa, ex ovata basi lanceolata. Petala 5 ovato-oblonga , duplum longa quam lata, sepalis vix longiora. Stigmata in capitulum conicum conniventia. Stylo stigmata dupla longo. Carpella 5 parva, inermia, dorso transverse rugulosa , vix tuberculata , pilis longis densisque hirsuta, bilocularia , loculis declinatis, sibi mutuo, commissure fere parallelis. Descriptio e specimine florido fructiferoque in herb. Mus. par. § Il. — Armati ; carpella spinis munita. 2. Tribulus bispinulosus Kralik. T. floribus pentandris ; stigmatum fasciculo brevi, conico; stylo stigmata dupla longo; carpellis transverse granulato-rugulo- sis, dorso inermibus, basi bispinosis. Hab. Djeddah, in provincia arabica Hedjaz (Botta). Facies habitusque præcedentis. Peta/a ovata, ampla, sepalis longiora, tam fere lata quam longa. Stigmata in capitulum conicum conniventia. Stylo stigmata dupla longo. Carpella parva, transverse rugulosa , dorso inermia, basi spinis duabus gracilibus ad pedicellum convergentibus munita, pilis longis densisque hirsuta, bilocularia , loculis commissure fere parallelis. Descriptio e specimine florido fructiferoque in herb. Mus. par Obs. A Tribulo inermi nonnisi carpellis basi bispinulosis flo- ribusque amplioribus differt. In utroque carpella dimidio minora quam sequentium omnium. Carpellorum forma T’ribulo bimucro- nato (Viv. Plant. eg. Decad., p. 9 ; Icon., t. 2, f. À) affinis vi- detur, sed petalorum tum amplitudine, tum longitudine itemque stigmatibus stylatis discrepat; in 7’. bimucronato enim petala calyce breviora et stigmata sessilia referuntur. Utile prorsus nobis videtur hic inter congeneres orientales cl. auctoris descriptionem referre. OZIENATALIUM DIAGNOSES. 97 Tribulus bimucronatus Viv., l. c. « Pilis brevissimis canescens altisque longioribus hirtus ; Folirs6-7-jugis, » rachide duplo petiolum longitudine excedente ; foliolis oblique ovatis ; » Petalis lineari-oblongis , calyce paulo brevioribus ; Sfigmatibus sessi- » libus ; Fructibus ovato orbiculatis ; carpellorum dorso inermi, foveolis » reticulatim excavato , margine ad basim utrinque mucronato (Viv, » |. c.). » Ilab. Prope Kahiram (a cl. Figari auctori communicata). O Obs. « Foliorum forma faciem a reliquis diversam gerit. Car- » pellorum mucrones numero, forma et situ constantissimi opti- » mam differentiam etiam e fructu petitam exhibent. Semina in » unoquoque carpello bina, axi fere recto disposita ; radicula » umbilicum spectante. » (Viv., Ll. c.) Nusquam nobis in Ægypto plantam hanc videre contigit. T'ri- buli forsan lerrestris, quocum floribus stigmatibusque ex descrip- tione congruere videtur, deformatio carpica habenda est, cujus- modi exemplum specimina Tribuli terrestris quedam nubica Kotschyana a nobis visa offerunt. 3. Tribulus intermedius Kralik. T. floribus pentandris; stigmatum fasciculo pyramidato , elon- gato; stylo stigmatibus breviore ; carpellis transverse granu- _lato-tuberculatis, dorso bispinosis, spinis diametro carpelli brevioribus, basi (spinaram loco) tuberculis duobus acutis proeminentibus. | Hab. Naaman, Djennat in Arabia felici (Botta). Caulis (in speciminibus obviis radice orbatis) elongatus , debilis , pro- stratus, parce pilosus, inferne glabriusculus. Folza 5-7-juga ; foliola oblique elliptica , subtus adpresse piloso-incana, supra glabriuscula , viridia. Flores pentandri, axillares, pedicellati; pedicello fructifero recto petiolum æquante. Sepala ex ovata basi lanceolata, hirsuta. Petala ovata, ampla , tam fere lata quam longa , sepalis longiora. Stigmata elongata, in pyramidem conniventia , stylo longiora. Carpella 5 depressa, 28 KRALIK. — TRIBULORUM ALIQUOT hirsuta , transverse granulato-rugulosa , dorso spinis duabus diametro carpelli brevioribus munita, spinulis duabus inferioribus ad tubercula acuta plus minusve proeminentia redactis , 3-4-locularia ; loculis car- pellorum dorso parallelis, commissure fere perpendicularibus. Descriptio e speciminibus pluribus in herb. Mus. par. exeunte Octobre circa Naaman , et mense Novembre circa Djennat lectis. Obs. Differt a T. terrestri floribus pentandris, stigmatum fasciculo longius stylato ; spinis carpellorum dorsalibus brevio- ribus, spinulis inferioribus vix proeminentibus; petalis calyce majoribus; carpellis dorso granulato-rugulosis, nec, ut in 7. terrestri tuberculato-aculeatis cristatisve. Ah. Tribulus terrestris L. Planta modo hirsutissima incana, modo glaberrima. Floribus decandris. Petalis oblongis, calycem vix æquantibus, sæpius ipso brevioribus. Séigmalum fasciculo pyramidato stylum subnullum 3-L longo. Carpellis depressis 4-spinosis, dorso nunc tuberculato- aculeatis, nunc etiam aculeato-cristatis, glabris hirtisve , 3-4-lo- cularibus ; loculis commissure: fere perpendicularibus. | Hab. Per totius orbis veteris regiones temperatas et usque ad caput Bonz-Spei et in insulas archipelagi indici diffusa. Obs. T. bimucronatus (Fisch. et Meyer, Bull. de Mosc., XII, 391) cum 7. terrestri tum facie habituque, tum notis potissimis adamussim congruit ; nonnisi spinularum inferiorum absentia discrepat. 9. T'ribulus spurius Kralik. T. floribus decandris; petalis amplis, ovatis, basi cuneatis ; stigmatibus stylo fultis; stylo stigmatum longitudine ; carpellis pilis dense incanis, dorso granulato-rugosis , spinis quatuor munitis. Hab. Tehama, in Arabia felici (Botta in Herb. Mus. par. ); in arvis paludosis? prope Assoudn, in Ægypto superiore (Husson) ; ORIENTALIUM DIAGNOSES. 99 in arvis aridis et ad marginem deserti prope El Kalabcheh, Dandour , Daqqeh, Sebou, in Nubia inferiore. Caulis diffasus, prostratus, ut planta tota, pilis densis , tomentoso- incanus. Folia 5-6-juga ; foliola sessilia, obliqne elliptica. Flores decan- dri, axillares, solitarii, pedicellati ; pedicello petiolum æquante vel supe- rante. Sepala ex ovata basi lanceolata. Pefala ovata, basi cuneata, ampla, tam lata quam longa , ealyce duplo longiora. Stigmata in capitulum conicum conniventia, longitudine diametrum vix excedente ; stylo stig- matum longitudine. Carpella 5 aut abortu 4, dorso granulato-rugosa , rugis pre hirsutie parum conspicuis , spinis quatuor munita, quarum, ut in 7. terrestri, due inferiores, minores , subtus insert , pedicellum versus convergentes ; duæ superiores , majores , dorsales , ad marginem carpelli infra medium insertæ, declinato-patentes. Descriptio e speciminibus numerosis , presertim nubicts. Obs. Differt planta hæc a T. terrestri stigmatum fasciculo longius stylato, petalis duplo amplioribus , diametro longitudi- nem aquante , carpellis dorso granulato-rugosis. In 7. terrestri (orientali et europæo) stigmatum magis decurrentinm fasciculus ita sessilis, ut tenue vix intervallum sit fructum inter et stigmata ; petala oblonga, duplum longa quam lata; carpella dorso tuber- culato-aculeata. -— Differt a T. intermedio floribus decandris, petalis amplioribus, stylo longiore , carpellis 4-spinosis , partium omnium hirsutie. — Quoad faciem, petalorum amplitudinem , . Stylum stigmatum longitudine carpellorumque tubercula minora T'. alatum adamussim refert. STE — Afafr ; carpella alis instructa. 6. Tribulus alatus Del. Obs. Mire variat planta hæc quoad staminum carpellorumque numerum, alarum magnitudinem et formam. Flores enim 5-6-8-1 0: andros videre licuit, sagacissimamque Forskalii observationem iterare : « Si stamina in aliquo flore aderant ultra 5, eorum vice » deficiebat unum alterumve ex petalis. » — Carpellorum ale nunc a medio dorso decurrentes , triangulares ; nunc a summo 30 KRALIK. — TRIBULORUM ALIQUOT dorso, tumque sæpius interruptæ, dentate ; nunc minime decur- rentes, sed ab apice basique dorsi rectangule procurrentes. — Ex his differentiis tres videntur statuendæ varietates. a micropteris. Floribus 5-8-andris; stigmatum fasciculo brevi; stylo stigmata 2-3 longo ; carpellis minoribus quam 8 et y; carpellorum alis integris, rarius dentatis, a medio dorso trian- gulari-decurrentibus. — Forsan species propria. Hab. In provincia arabica Hedjaz, circa Djeddah et Taifa (Botta in Herb. Mus. par. ). 8 odontopteris. Floribus 5-10-andris; stylo stigmatum longitu- dine; carpellorum alis a summo dorso decurrentibus, dentatis vel interrupte 2-triangularibus. Fructus magnitudine sequen- tis, paulo major quam precedentis. T. alatus Del. Fl. eg. ill., n° 438. — DC. Prod. 1, p. 708. — 1. longipetalus et alatus Viv. Plant. eg. Dec., p. 10; tab. 2, f. Set 6 (fructus male). Hab. In arvis arenosis et ad marginem deserti Ægypti mediæ, circa Kankah (Wiest) , Birket el Hadji (Nos), Kahiræ (Bové), Tourrah (Schimp., Eæs., n° 61, Nosque ipsi) ; in Nubia inferiore ad El Kalabcheh (Nos) et superiore ad Schendy (Kotchy, Eas., n° 448); in Arabia circa Djeddah in provincia Hedjaz; Tehama in Arabia felici (Botta in Herb. Mus. par.). + acanthopteris. Floribus 10-andris; stylo stigmatum longitu- dine; carpellorum alis ab apice basique carpellorum rectan- gule procurrentibus, 2-3-spinosis ; spinis diametrum ale lon- gitudine æquantibus. Hab. In Nubia inferiore, ad marginem deserti prope El Ka- labcheh. 7. Tribulus macropterus Boissier. T, floribus decandris; stigmatum fasciculo tenui, elongato ; stylo ORIENTALIUM DIAGNOSES. 24 stigmatibus breviore ; carpellis inermibus , tota longitudine bialatis ; alis basi interruptis , semicirculari-trapezoideis , carpellorum diametrum vix excedentibus. T. macropterus Boiss. Diag. plant. orient., 1, p. 61 (paulu- lum emendata descriptione). ITab. In Persie desertis circa Koum (Auch., Lasice., n° 808bis, in Herb. Mus. par., Deless. et Webb), Bender-Abassy in de- serto ad sinum persicum (Auch., n° 4309, in iisdem bh.). In rupestribus graniticis Gebel Dyb, Gebel Dara, Gebel Gattar (an in Ægypto vel potius in Arabia?), Aprili 1844 (Figari). Caulis prostratus, ut planta tota , pilis adpressis villoso-incanus. Folia 4-5-juga; foliolis oblique ellipticis , approximatis imbricatis. Sfipulæ lineari-lanceolatæ. Flores 10-andri. Sepala ex ovata basi lanceolata. Petala ovata, ampla, tam fere lata quam longa, calycem æquantia, sæ- pius superantia. Sfigmatum fasciculus tenuis, elongatus, stylo tenui lon- gior. Carpella plerumque 5, rarius 4, inermia , dorso tota longitudine bialata; alee semicireulares-trapezoideæ, striate, ample, diametrumtamen carpellorum vix excedentes, margine irregulariter dentato-cristate. Descriptio e speciminibus pluribus ex herbariis paris. Obs. In speciminibus a nobis inspectis calycem petala æquant vel paulo superant; eadem calyce breviora cl. Boissier vidit. Carpella nobis plerumque 5 occurrebant; Boissiero 4 tantum. Kamdem tamen esse plantam Boissierianam quam nostram specimina, quibus usi sumus, Aucheriana, a quibus suam quoque speciem auctor cl. deduxit, satis superque docent. — Notanda imprimis styli et præsertim stigmatum tenuitas, Boissierum que effugisse videtur, et qua planta hac a congeneribus omnibus nobis obviis discrepat. 8. Tribulus persicus Kralik. T. floribus decandris ; stigmatum fasciculo conico , brevi ; stylo stigmatibus longiore ; carpellis inermibus , dorso tota longitu- dine bialatis ; alis basi interruptis, semicirculari-trapezoideis, carpellorum diametrum vix excedentibus. Hab In Persia (Bélanger in Herb. Deless. ). 32 KRALIK. — JRIBULORUM ALIQUOT ORIENTALIUM DIAGNOSES. Obs. Plantam Tribulo macroptero Boiss., cum habitu, tam notis plerisque simillimam speciem tamen propriam efficere propter stigma diversissimum existimamus. 7’. enim macroptert stigmatum fasciculus elongatus , tenuis, magis quam ullius con- generum , stylus stigmatibus brevior; 7’. autem persici stigma- tum fasciculus brevis crassusque , stylus stigmatibus sublongior. 9. Tribulus megistopterus Kralik. T. floribus 10-andris ; stigmatum fasciculo stylum duplum longo; -carpellis bilocularibus , alis maximis instructis; alis carpella dupla latis, undulate-dentatis, basi non interruptis. Hab. In provincia arabica Hedjaz, prope Djeddah (Botta). Caulis pilis longis densisque lanuginoso-incanus , crassior quam in ceteris congeneribus. Folia 5-6-juga. Flores 10 andri. Sepala ex ovata basi lanceolata. Petala ampla, sepalis paulo longiora , tam lata quam longa. Stigmatum fasciculus conicus stylo longior. Carpella 5, bilocu- laria, loculis commissure fere parallelis, dorso transverse rugosa, late- raliter alis maximis cincta, (ablata ala) minora gracilioraque quam in 7’. alato. Ale basi carpellorum , lobulo triangulari insuper excrescente , continue , apice cordato-divise , margine undulato-dentate , carpella dupla late. E Descript. e ramulis floridis fructiferisque in herb. Mus. paris. Obs. Planta a congeneribus habitu robustiore, carpellis te- nuioribus, alis carpellorum amplioribus, basi non interruptis , sed continuis, distinctissima. SIXIÈME CENTURIE DE PLANTES CELLULAIRES NOUVELLES, TANT INDIGENES QU EXOTIQUES; Par C. MONTAGNE, D. M. \ DECADES 11 A VI (4). MUSCL 21. Entosthodon Durie: Montag. (Fl. Alg., t. 35, fig. 3, ined.) : pulvinatus, caule dense cæspitoso innovanti-ramoso , foliis in- ferioribus laxis, superioribus confertis rosulatis, omnibus elon- gato-spathulatis tenuissimis flaccidis (et humectatis pristinam formam difficillime recuperantibus) basi iaxe parallelogrami- apice oblongo -areolatis splachnoideis, nervo ante apicem obtusum aut attenuato - obtusum evanido instructis, margine undulato integerrimis ; capsula pyriformi erecta tandem fusca, peristomii dentibus brevissimis triangularibus obtusis ex arti- culis ternis constantibus, sporangio globoso mediam capsulam (1) Mes cinq premières Centuries ne contenaient, a peu d’exceptions près, que des espèces exotiques; dans les quatre décades que je soumets aujourd’hui au jugement des botanistes , on trouvera des plantes cellulaires d’origine et de con- trées fort diverses. C’est ainsi que les décades III et [V offriront une révision des Sphéries du Catalogue des Plantes des environs de Marseille, par M. Louis Cas- tagne. Les autres nouveautés consistent dans la diagnose de plusieurs Muscinées nouvelles de la Flore d’Algérie et de deux Lichens de la Flore du Chili, dans la description de deux autres Lichens de l'Italie septentrionale, et dans celle de quelques Algues provenant, soit de l'océan Pacifique, soit des côtes de I’ Amérique du Nord. Enfin, et comme supplément a la cryptogamie de la Flore des Canaries, j'ai donné une énumération de quelques plantes cellulaires recueillies par M. Bour- geau, lesquelles, ne faisant pas partie de la collection de MM. Webb et Berthe - lot, n'avaient pu être insérées dans cet ouvrage. €. M. 3° série. Bor. T. XI. (Janvier 1849.) ; 3 #. | w 3h .. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. implente , operculo depresse convexo-conico sicco subumbo- nato, calyptra basi oblonga tandem bi-trifida. — Has. ad parietes humidos molinendarios nec non ad rupes calcareas umbrosas humidasque prope lapsum rivi Rummel infra Con- stantine aprili-maio acl. Durieu inventus. Item eumdem mus- cum apud Tlemcen tempore et locis similibus idem oculatis- simus observator legit. HEPATICÆ. 22. Plagiochila Chauvinana Montag. mss. : caule repente, ramis erectis repetito-dichotomis , foliis imbricatis erecto -patulis longe decurrentibus obovato-oblongis margine infero (dorsali) reflexo supero s. ventrali undulato prope caulem in auriculam saccato-inflatam replicato apiceque dentato-ciliatis, amphi- gastriis nullis ; fructu terminali aut e dichotomia , ramo abor- tiente laterali, perianthio obovato ore subtruncato dentato- _ ciliato. — Has. Patria ignota. Oss. J’ai reçu cette jolie espèce, sans nom et sans localité, de M. le pro- fesseur Chauvin, à qui je me plais à en faire hommage. Ses feuilles ondu- lées, crispées, la rapprochent des P. ulophylla et P. corrugata. Elle diffère . de la dernière par l’absence des amphigastres et de toutes ses congénères, par la manière dont le bord ventral ou supérieur des feuilles se replie près de la tige en une auricule en forme de sac dont l'ouverture est tournée vers le bas de cette même tige. Je ne connais aucun Plagiochila quioffre | cette structure et cette singularité. Aussi ne pensé-je pas qu'il soit né- cessaire de décrire plus amplement cette espèce. Je dois néanmoins ajouter que les feuilles involucrales sont plus grandes que les caulinaires, sans différer essentiellement. J'ai pu voir la capsule : elle est ovoide- globuleuse , coriace , à parois épaisses un peu repliées en dedans sur les bords des valves après la déhiscence. Son diamètre est d'environ un mil- limètre. Les quatre valves ne s'ouvrent pas au-delà du quart inférieur de sa longueur. Le réseau des feuilles est composé de mailles penta-hexa- gones, excepté sur les bords ou dans les cils où elles sont quadrilatères. 23. Jungermannia (Dichiton) calyculata DR. et Montag. (Fl. Alg., t. 35, fig. 1, ined.) : caule brevissimo sepulto polyrrhizo e ventre sub apicem innovationem masculam proferente , foliis 1 oa à + & . €. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES, 35 subverticalibus a basi ad apicem usque sensim majoribus fusci- dulis margine hyalinis dense imbricatis erectis concavis impa- riter bifidis, lacinulis sinu obtuso sejunctis , dorsali minori obtusato ventrali majori rotundato in foliis supremis undulato- repando; involucralibus exterioribus conformibus amplioribus longitrorsum plicatis, involucrum perianthiumque subæquanti- bus , interioribus tandem in involucrum quinque plicatum perianthio simillimum et eo paululum breviori connatis ; am- phigastriis inferne nullis, superne præsertim inter folia involu- cralia obviis oblongo-sublingulatis interdum et retusis. Retis areolæ tenues e rotundo oblong ad marginem foliorum invo- lucri et perianthii decoloratæ ; perianthio oblongo brevi erecto, plicis obtusis quinis instructo, ut involucrum truncato et apice decolorato tenuissimeque crenulato. Pistilla 4 ad 5, unico fecundo. Cetera desiderantur. — Han. in ericetis prope Phi- lippeville a cl. Durieu detecta. Oss. Cette espéce se distingue de toutes les Jongermannes connues , par la présence d’un involucre complet qui simule un double périanthe. Nous étions tenté d’en faire un nouveau genre sous le nom de Dichiton ; nous en avons été dissuadé par les J, macrocalix et porphyroleuca ; qui offrent des transitions à cette soudure complète des feuilles mvolucrales intérieures. 2h. Riccia Gougetiana DR. et Montag. (Fl. Alg., t. 35, fig. 2, ined.) : fronde ampla dichotoma late canaliculata glauca sub- tus pallescente , laciniis obovatis divaricatis emarginato-bifidis defossis et in planta sicca ob margines membranaceos cellulis extremis extantibus subciliatos apicem versus ascendenti- conniventes concavis conchiformibus. — Has. Hanc speciem ad terram inter muscos circa Blida cl. Gouget, cui libente animo dicamus, primus invenit. Postea apud Mascara denuo a Durieu lecta est. Ons. Cette espèce vient prendre place à côté des R. Bischoffii Lehm., À. ciliifera Link, et R. concava Bisch. De même que les deux précé- dentes, elle sera décrite avec quelque détail dans la flore d’Algérie. a e LL “a 2 1 * é 4 * 36 €. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES, = FUNGL 25. Agaricus Bourgæi Montag. mss. : fasciculato-cæspitosus : totus glutinosus, pileo hemisphærico fusco-brunneo margine demisso disco rugoso , stipite lamellisque concoloribus sub- confertis madidis tremellosis pallidis obtusis deorsum attenuato fistuloso. — Has. E fissuris trunci Spartiocytisi nubigent egre- diens in monte ignivomo insule Teneriffe , anno 1845, a cl. Bourgeau detectus et ei dicatus. Desc. Totus glutinosus, unicolor, flaccidus, hygrophorus. Individua plus quam centena stipitibus inferne connato-fasciculata , e rimis cor- ticis fruticis supra memorati exeuntia. Pileus membranaceus, convexus, hemispheericus , fusco-branneus, disco rugoso , margine levi attenuato repando demisso insignis , latitudine inter 5 et 10 mm. varians, hyme- nophoro 1/4 mm. crasso. Stipes pileo concolor, fibrillosus , striatulus , fistulosus, interdum subexcentricus, 5 centim. longus, sursum, ubi cum hymeuophoro confluit, 2 ad 5 mm. crassus, deorsum sensim attenuatus, e floccis graciliimis, quarum plures transversales, parietem alteram cum altera jungunt e pileo descendentibus constans. Lamellæ pileo stipitique concolores, brunneæ, ut totus fangus glutinosæ, haud difflueates nec arescentes, polydyme, integræ scilicet , dimidiatæ quadrantesque, mar- ginem versus pilei attenuate , basi dilatatæ stipiti dente adnate, madidæ vero gelatinoso-tremellose fiunt, mirabiliter crassescunt pallescuntque. Basidia gracillima, clavata, hymenium pertenue constituunt. Spore , quas mihi in situ videre haud contigit, ovato-oblonge, hyaline, 3/4 mm. longæ 1/4 mm. crasse, nucleo inconspicuo. An vere spore ? Trama floc- coso-gelatinosa, floccis ramosis intus tenuissime granulatis, e pileo inter strata hymenina descendens. Odor gratus, sapor dulcis fere saccharatus. Edulis. Ons. Ce champignon est surtout remarquable par la presque impossi- bilité de le priver complétement de son humidité. Le soleil le plus ar- dent ne peut parvenir à le dessécher, même lorsqu’il est détaché du tronc ou il puisait sa subsistance. Les individus que j'ai eus en communica- tion ne le sont point encore , bien que déjà recueillis depuis plusieurs années , tant est puissante leur hygroscopicité. Ce n’est qu'après une macération plus ou moins prolongée dans l’eau douce qu’il abandonne l'humidité qui le tient dans un état de mollesse et de flaccidité. M. Bour- geau m'apprend que les bergers canariens s’en nourrissent. Ila, en effet , une saveur agréable et un goût sucré. Il est enduit ou pénétré C. MONTAGNE. — PLANTES CÉLLULAIRES. 37 d’une matière glutineuse qui fait que les individus réunis en faisceau par leurs pédicelles se collent souvent entre eux assez fortement pour qu'on ait de la peine à les isoler, ce qui s'obtient néanmoins sans déchi- rure. Une autre particularité de cet Agaric, c'est que ses lamelles , en s imbibant d’eau, deviennent molles et gélatineuses, et qu’elles acquièrent une épaisseur double, absolument comme dans les espèces du genre He- liomyces auquel ce Champignon appartient peut-être. Je saisirai l’occasion de mentionner ici quelques cryptogames rappor- tées des Canaries par M. Bourgeau, et qui, faute d’y avoir été précédem- ment observées, ne faisaient point partie de notre énumération des plantes cellulaires de la flore de ces îles, publiée par MM. Webb et Ber- thelot. Musci. Zsothecium crassiusculum Brid. -— Fissidens taxifolius Hedw. — Philonotis fontana Brid. Surcula mascula. — Drypto- don funalis Brid. — Schistidium ciliatum Brid. — Pottia trun- cata Bruch et Schimp. Hepatice. Scapania compacta Lindbg. —"Madotheca levi- gata var. Thuja N. ab E., c. caps. — Saccogyna viticulosa Du- mort. —- Fossombrona angulosa var. 8 cceespitiformis N, ab. E. — Dumortiera! hirsuta? N. ab E., fruct. haud evol. — Riceia nigrella DC. FunGr. Agaricus Bourgæi Montag. n. sp. supra descript. — Thelephora rugosa Fr. — T. spadicea Fr. — Peziza echinophila Bull. — Hypoaylon concentricum Grev. — Spheria Graminis Pers. — Æcidium Behenis DC. Licuengs. Ramalina pusilla Fr. — Lecanora murorum Ach. -- L. aurantiaca Ach. sub Lecidea. — Calycium hyperellum Ach. — Stereocaulon nanum Ach. — Sagedia lugubris Montag. n. sp. infra describenda. Puycex. Sphacelaria cirrhosa var. secundata, c. concept. — Jana rubens Lamx. —Corallina officinalis L —C. lobata Lamx. el ‘microptera Montag. (Fl. Alg., 1, p. 130). — Galaxaura lapidescens Lamx. — G. wmbellata Lamx. — Cymopolia barbata Lamx. — Codium elongatum Ag. "4 3 LS has = L a ' 38 €. MONTAGNE. --- PLANTES CELLULAIRES, 26. Epicoccum Duriæanum Montag. mss. : hypophyllum, minu- tum, in macula fusco-cincta gregarium, stromate hemispheerico luteo-purpurascente, sporis pistilliformibusolivaceis lævibus tandem tetracoilis punctatisque brevipedicellatis, stipite cylin- draceo. — Has. In foliis moribundis Fiei Caricæ in hortis cultæ invenit cl. Durieu. | Desc. Maculæ sordide cinereæ, limbo fusco angusto cinctæ, in pagina’ folii superiore magis perspicuæ, diametro sesquicentimetrum æquantes, in medio at in pagina inferiori plura hujusce speciei individua congre- gata ferentes. Stroma hemisphærico-subglobosum , cum sporis decimil - limetrum diametro metiens , basi lutescens, vertice purpurascens, undi- que sporis tectum. Spore initio e clavato pistilliformes , levissimæ , _olivaceæ, tandem punctate, lineis ternis in eumdem punctum confluen- tibus notate , quam ob rationem tetrasporas cujusdam Callithamnit , mutato colore , haud parum assimilant , pedicello cylindrico hyalino brevi truncato auctæ. Basidia vix ulla. Diamet. sporarum tandem sub- sphericarum inter 4 et 2 centimilhm. varians. Ogs. De toutes les espèces publiées par M. Corda, l’£picoccum micro- pus, qui se plaît sur les feuilles d'oranger, est le seul qui se rapproche de celui-ci. Toutefois, en comparant notre analyse avec la figure du champignon de Prague , nous trouvons de telles différences que nous pensons devoir distinguer ces deux plantes. Dans la nôtre, il existe une tache manifeste qui manque dans l’Z. micropus. En outre, les basides font défaut dans l’£. Duriæanum, et ce sont les spores elles-mêmes , quand elles sont jeunes, qui simulent ces organes, parfaitement repré- sentés dans la figure de M. Corda. Enfin, on n’observe jamais d’étran- glement entre la spore et le pédicelle de notre espèce. La couleur est aussi différente. L’£. micropus croît d’ailleur$ sur la face supérieure et non sur la face inférieure de la feuille. 27. Scoleciocarpus Bovista Montag. mss. : peridio globoso lævi- gato plumbeo nitido apice irregulariter dehiscente intus peri- diola minuta graniformia gyrosa levia ardosiacea fovente , sporis filis ramosis immixtis pedicellatisque. — Geastrum n. sp. Bertero ms. — Has. ad terram in collibus sylvaticis prope Quillota Reipublicæ chilensis septembre 1829 à Bertero lectus. | Ops. Le genre Scoleciocarpus, fondé par mon excellent ami le reverend €. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. 39 M.-J. Berkeley, est un fort bon genre de Pisocarpée. L'espèce que je pro- pose ici est éminemment distincte de celle du cap de Bonne-Espérance. Je ne la décrirai point, parce qu'elle fait partie de la flore du Chili, et que je réserve ma description pour cet ouvrage. Je dirai seulement qu’elle ressemble à un petit individu du Bovista plumbea (d’où le nom spécifique), et qu'il faut l’entamer pour que la structure intérieure, et surtout la présence des péridioles, viennent révéler qu'on a affaire à toute autre chose. | 28. Spheria Craterium Montag. mss. : caulicola, sparsa, atro- inquinans , peritheciis simplicibus spherico-depressis tectis intus albis epidermidem concrescentem apiceque poro lato perforatam elevantibus. — Has. in culmis arundinaceis prope Lemovicem acl. Lamy lectis mecumque jam pluribus abhinc annis sub n° 204 communicatis observavi. Desc, Culmus pustulis hemisphæricis aut oblongis diametro millime- trum æquantibus, exasperato-tuberculatus. Perithecia gregaria aut sparsa, innata, epidermide crateriformi-sublevata nigrefacta poroque lato pertusa semper tecta , sphærica, depressiuscula, atra , intus albo-farcta. Asci oblongi , cylindrici sacciformesque , magni, decimillim. longitudine , 44 ad 20 millimillim. crassitudine metientes , sporidia octona foventes. Sporidia inordinata aut duplici ordine disposita, fusiformia, utroque fine obtusa, hyalina, transversim specie quadriseptata , tria centimillim. longa, centimillimetrum in medio crassa. Oss. Cette Sphérie ne ressemble a aucune de ses congénères qui croissent sur les chaumes. J’ai longtemps balancé a la proposer comme une espèce distincle ; mais mon incertitude a cessé depuis que je connais la fructification du S. arundinacea Sow. , que m'a communiquée mon ami M. Desmazières, et surtout depuis que j'ai vu la multiplicité des es- pèces que nourrit en Algérie l’Arundo mauritanica. Les sporidies sont analogues et non semblables à celles des S. arundinis Fr., et S. Godini Desmaz. Les caractères essentiels sont au reste tirés de la grandeur , de la formeet du mode de végétation des périthèces. *Sphæria coronata Hoffm. var. melanosticta Montag. mss : pustu- _ lis epidermide determinate nigricante tectis, ostiolis exsertis subglobosis conglomeratis rimulosis ; ascis S. /ate simillimis fusiformibus parvis sporidia octona continua recta aut curvula hyalina foventibus. — Has. in cortice ramorum Tiliæ prope hO €. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. Lemovicem a cl. Lamy lecta mecumque sub n° 198 commu- nicala. dr. Oss. Cette variété ne se distingue du type que par les taches noires circonscrites qui recouvrent les pustules et semblent dépendre d’une co- loration insolite qu’aurait prise l’épiderme, par des ostioles un peu plus volumineux et fendillés, et enfin par son habitat sur les rameaux du Tilleul. Le type auquel nous comparons cette déviation nous a été donné. par M. le professeur G. Kunze de Leipzig. Les organes de la reproduc- tion sont semblables de tout point dans les deux formes. 29. Spheria fenculacea Montag. mss. : seriata, maculæformis, cinerea, peritheciis minimis in stromate fusco nidulantibus tectis globoso-depressis siccitate cupulari-collabentibus, ostiolo brevi vix ullo , ascis basi gibbis sporidia continua hyalina fo- ventibus. — Has. In caulibus Anetht Feeniculi hanc speciem Diplodie perpusille Desm. consortem in Gallia australi apud Montaud -lés-Miramas invenit cl. Castagne mecumque sub n° 1064 communicavit. Desc. Ad instar S. nebulosæ, quam alium in locum ad Phoma revoca- vimus, caules cinereosreddit hæc speci s. Peritheciaminutissima, 10 ad 15 centimillim. crassa, globoso-depressa, inter fibrillas fuscas nonnisi lentis ope distinguendas sparsim aggregata vel in series lineares longitudinales nidulantia, madefacta convexula, siccitate vero cupulari-collapsa , epi- dermidem illa tegentem maculantia ostioloque vix visibili quo instructa sunt perforantia, intus albo-farcta. Asci e placenta centrali orinndi, oblongo-cylindracei, basi hinc gibbosa conjuncti, hyalini , octavam millimetri partem longitudine-15 millimillim. crassitudine metientes , sporidia octona ordine nullo foventes. Sporidia elliptica, continua, hya- lina, intus granulosa, 2 centimillim. longa, centimillim. tantum medio erassa. Paraphyses non vidi. Oss. Plusieurs espèces de sphéries croissent sur le fenouil , qui pour- raient , de prime abord et à la vue simple, être confondues avec la nôtre, mais qu'un examen attentif, et surtout analyse microscopique en feront facilement distinguer. Le Sphæria Anethi a un autre facies , et d’ailleurs ses theques , excessivement petites, renferment des sporidies en navette et cloisonnées transversalement. Le S. ferulina DR. et M. (fl. Alg.) , en diffère par la présence des paraphyses entre les thèques, par des sporidies fusiformes à deux ou trois cloisons transversales, enfin par des périthèces a ; A C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES, A quatre à cing fois plus gros. Le Diplodia perpusilla ; qui croît péle-méle avec cette espèce, en diffère, comme le Phoma nebulosum Nob., par les caractères génériques. SPHÆRIÆ CASTAGNEAN &. Dans son Catalogue des Plantes qui croissent naturellement aux environs de Marseille, M. Castagne a publié comme nou- veaux, et sous le nom générique de Spheria, une foule de Pyre- nomycétes, ou qui appartiennent à des genres différents, ou qui se rapportent à des espèces déjà connues. Il n’y en a même parmi les nouveaux qu'un petit nombre qui doivent rester dans le genre Sphérie. Déjà M. Desmazières a étudié et rectifié la nomencla- ture de quelques unes de ces espèces ; je vais ici, avec l’agré- ment de l’auteur , et sur des types que je tiens de lui-même, essayer de compléter l’œuvre de mon ami de Lambersart, en ra- menant les unes à leur type connu , et en caractérisant les autres d'une manière plus exacte et plus propre à les faire distinguer des congénères. Sur le nombre assez grand des espèces, il en est encore quatre que je n’ai pu voir; ce sont les SS. Vitis, Picridit, Salzer et Phascoh. Je n’ai pas trouvé la fructification de SS. Pinicola et constricta. A la suite de cette énumération , je décrirai en leur lieu toutes les espéces véritablement nouvelles, ou qui me semblent telles. On trouvera les autres décrites dans la Flore d'Algérie. Ft d’abord, il faut restituer au §. herbarum Pers. (Desm. DNtrs.) les espèces suivantes du Catalogue : S. Clematidis , S. Dipsaci, S. Alcew, S. Plantaginis, S. Raphani, S. Verbene, S. Cichorü, S. Eryngü, S. Picridii? S. Parmentieriana, S. Osy- ridis, S. Solstitialis, S. intermicta, S. Silenes italice et S. Cha- momille, Cast. Si, avant de distinguer spécifiquement les formes diverses de cette espèce, M. Castagne avait pu voir un seul instant analyse qu’en a donnée M. De Notaris (Micr. Ital. Dec. IIT, n° 4), je doute que des variations dans l’ampleur du péri- thèce ou des ages divers de la fructification , l’eussent conduit à créer tant d'espèces, qui en définitive ne diffèrent réellement entre elles que par le support. h2 C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. Les $. Cynodontis, S. Agrostidis-canine et S. Agrostidis- stoloniferæ , ne sgnt que des états du S$. Graminis Pers. S. Olearum Cast. = S. umbrina Fr. -- 8. Aparines Cast. = S. Galii Guep. in Fr. Elench. — S. Cisti Cast. = S. compressa Pers. —S. Ficicola Cast. = S$. acervalis Moug. in Fr. |. c.—S. Rosmarini Cast. = Melithosporium Rosmarini Montag. — S. Psoraleæ Cast. = Diplodiam perpusillam et Phlyctenam vaga- bundam Desm. complectens. — S$. Rubi Cast, = Patellaria atrata Fr. — S$, Loniceræ Cast, haud species homonyma Fries, — species vero $. Oleandri DR. et M. Fl. Alg. proxima. — S. uberrima Cast. = Stictidis species ! An Stictis spheralis ?? Fries. — §. Characias Cast. Phomarimulosum DR. et M. I. c. — S. Helianth et var. @ Lepidu-Drabæ, item S. Asparagi Cast. = — Phoma Desmazieri DR. et M., 1. c.. t. 27, fig. 6. — S$. Pha- seoli, S. Stramoni, S. Vitis sylvatice, S. Urtice pilulifere Cast. = Quævis in exempl. nost. Phomatis species. — S. Asphodeli fistulost Cast. — Septoria (Ascospora) Asphodelt Montag. — S. Arundinis Cast. = Septoria Arundins Montag. — S. Asphodeli racemosi Cast. — Septoria (Ascospora) Solieri Montag. — S, Hederæcola Duby ex Cast. = Septoria Hedere Desm. — S. punctata Cast. = Septoria smilacina DR. et M. 1 c. —S. Eleagni Cast, = Septoria Elæagni Desm. — S. Catariæ, S. Ficus, 5, Halimi et S. Capparidis Cast. = Perispori species, ut videtur, — S. Hedere Cast. = Peziza insidiosa Desm. = Stictis Crate- rium Montag. Hb. —S. Mori Cast. — Pestalozzia Mori Montag. —S, Oleæ DC. = Diplodia Oleæ DNtrs, = Septoria (Ascospora) Oleæ DR. et M. I. c. — S. Milu-multiflori Gast. = Hendersonia Castagnei Montag. — S$. Camphorosme Cast. = Hendersonia Camphorosme Montag. — De même que le S. Psoraleæ, le S, constricta Cast. ne m’a offert que le Diplodia perpusilla et le Phlyctena vagabunda. — S. Salzei Cast. = Spheropsis Salzer Montag. Les S. Jasmini, S. Smilacis, S. vaginarum et S. Tritici gracilis Cast., m'ont paru de bonnes espèces à conserver ; mais, les deux premiers noms étant occupés par des espèces de l'Amé- rique septentrionale, publiées par Schweinitz, je me vois contraint C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES, hs à les changer, et à désigner la première sous le nom de S. Castagnei DR. et M. |. c., et la seconde sous celui de S. consti- pata Montag. Cette dernière a été décrite par M. Desmazieres , Ann. des Sc. nat., juillet 1846, p. 78, *Spheria (Foliicola) vaginarum Cast. Catal., p. 169 : peritheciis minimis rotundis fuscis centro depressis poroque pertusis ; ascis fusiformi-curvatis paraphysibus immixtis sporidia oblonga hyalina medio transversim unisepta ta foventibus. — Has. in vaginis foliorum Feenicult. Ons. Cette espèce, qui a toute l’apparence du Diplodia perpusilla, s'en distingue suffisamment par sa fructification. Les sporidies cloisonnées , et d’ailleurs beaucoup plus petites , empécheront qu’on ne la confonde avec le S. Fœniculacea. Spheria (Phragmispora) Celtis Cast., |. c., p. 163 : peritheciis innatis epidermide tectis globoso - depressis atris prominulis centro umbonato collabentibus (hinc specie marginatis) ostio- loque exserto instructis intus cinereis, ascis sporidiisque S, her- barum. — Has. in foliis siccis semiputridisque Celtis australes. Oss. Cette espèce appartient à notre genre Phragmisporium. Elle est même bien voisine de la var. b. multivaga de notre S. discors DR. et M. Fl. Alg.), et n’en diffère que par l’affaissement et la persistance des pé- rithèces, d’une part , et de l’autre par des sporidies d’un bon tiers plus petites. *Spheria (Seriata) Tritict gracilis Cast., 1. c., p. 170 : epider- mide atrata innato-tecta, peritheciis uniserialibus (4 ad 6) raro pluriseriatis minimis albo - farctis stromati fusco immersis ostiolo albo vix manifesto instructis ; ascis tenuibus cylindraceo- clavulatis undique ad centrum versis sporidia octona subglo- bosa foventibus. — Has. in foliis adhuc vivis Tritici gracilis. Oss. Cette jolie petite espèce est ambigué. Ses thèques, qui sont de la plus grande ténuité, simulent les spores d’un Septoria. Ce n’est qu’à un grossissement de 800 fois le diamètre qu’on voit bien les sporidies qu'elles - renferment. Ces thèques ont tout au plus 27 millièmes de millimètre de hh C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. longueur , sur une épaisseur de 3 millièmes. Toutefois, l’analogie veut qu'on ne la sépare pas du S. Graminis, dont elle est une miniature. Elle en diffère par la dimension autant que par la forme des sporidies. On ne peut pas non plus la comparer avec le S. arundinacea, qui est un Sphe- ropsis selon M. Léveillé, ni avec le S. Godini, dont les sporidies fusi- formes vont jusqu’à égaler les thèques de notre espèce. 30. Pestalozzia Mori Montag. Hb. : peritheciis gregariis hemi- sphærico-conicis subdimidiatis innato-erumpentibus epider- mide canescenti primo tectis atris opacis tandem elabentibus , sporis fusiformibus transversim quadriseptatis altero fine bicor- nibus. — Spheria Mori Cast., |. c., p. 175. — Has. in cortice Mori emortue. Oss. Cette espèce montre de l’analogie , quant à sa végétation, avec quelques unes de ces verrucaires dont la base du périthèce fait défaut. Les spores de celle-ci la distinguent suffisamment de toutes ses congé- néres. Les trois loges intermédiaires seules sont colorées en brun, les deux extrêmes restant incolores et hyalines. La supérieure ne porte que deux filets transparents, lesquels, avec le corps de la spore , rappellent assez bien un limacon et ses cornes. La longueur de ces spores est de deux centimillimétres. Il ne faut pas oublier de mentionner le filament unique de l’extrémité opposée, lequel constituait primitivement un spo- rophore. 31. Hendersonia sessilis Montag. mss. : peritheciis seriatis mi- nutis sphericis e rimis culmorum erumpentibus punctiformibus atris poro pertusis, sporis oblongis sessilibus. — Has. Ad cul- mos Scirpt Holoschen: exsiccatos in Gallia australi legit cl. Castagne, qui sub n° 14447 mecum communicavit. Desc. Perithecia globosa , depressa , interdum pre matricis forma compressula, minuta, diametro decimam ad quintam millimetri partem æquantia , atra, e culmo rimuloso seriatim erumpentia, poro minuto sensim vero ampliato pertusa. Spore strato cellularum interiori adnate, vix ac ne vix quidem basidiis rudimentariis suffultæ, oblongæ, obtuse, utroque fine quandoque attenuate, transversimn triseptatæ, centimillime- trum longitudine , que vero crastitudinem triplo superat , metientes , tandem fuscidule. Oss. Notre espèce diffère évidemment de 1H. minutula DR. et Ley. ©. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. hd (FU. d’Alg.) par ses périthèces de huit a quinze fois plus volumineux , se montrant entre les fissures du chaume , et par des spores d'un tiers plus petites et jamais ovoides. 32. Hendersonia Astericola Montag. mss. : peritheciis globoso- depressis cortici exteriori innatis atris stromateque byssino concolori tectis opacis , ostiolo papillato tandem prominente instructis ; sporis clongato-fusiformibus 5-9 septatis olivaceis. Has. Ad caules siccos Asteris ericoidis in hortis culti hanc speciem invenit Durieu mecumque amicissime communicavit. Desc. Perithecia sparsa., seriata aut et congesta , cortice exteriore im- mersa , tandem ætate provecta denudata , depresso-sphærica, 25 ad 30 centimillim. diametro aquantia , extus floccoso-byssacea intusque atra opaca, vertice papillata, papilla in individuis tectis conspicua et promi- nula. Spore innumere , fusiformes , altero fine crassiores , olivaceæ , septis transversis 4 ad 9 divisæ, parietibus perithecii sessiles et undique centrum versus vergentes, cum gelatina erumpentes. Longit. autem spor. inter 0,015 mm. et 0,04 mm., crassit. vero 4 ad 5 millimillim. Ons. Je ne connais que les H. Lupuli Lév., et H. subseriata Desm., qui alent quelques caractères communs avec celui-ci. Le nôtre paraît toutefois différer du premier par ses spores olivatres sessiles et à huit ou neuf cloisons , et du second par le dernier de ces caractères et par son nucléus noir. oo. Hendersonia Castagnei Montag. Hb. : peritheciis immersis _ globoso-depressis minimis longitrorsum seriatis tectis tandem denudatis opacis , ostiolo prominulo perforato , basidiis sporas fusiformes triseptatas fuscidulas ad centrum versas sustinen- tibus. — Spheria Milit multiflori Cast. Catal., p. 173. — Has. in culmis Mali multiflorr. Desc. Culmus cinerascit. Perithecia in lineas longitudinales seriata , depressa, 10 ad 12 centimillim. diametro æquantia, atra, initio epider- mide cinerascente tecta , tandem hac disrupta denudata, opaca, apice poro exiguo eximie orbiculari pertusa. Basidia brevissima, manifesta tamen , undique orta et sporas fulcientia. Sporæ oblongo-fusiformes 0,015 mm. long, 0,005 mm. in medio crasse , tuscidule , septis ternis transversis divise. ho €: MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. *Hendersonia Camphorosme Montag. Hb. : peritheciis tectis prominulis ovoideo-depressis sparsis atris apiceque pertusis , sporis oblongo-obovatis brevibus fuscis transversim longitror- sumque septis subternis divisæ. -— Spheria Camphorosme Cast., |. c., p. 172. —- Has. in caulibus siccis Camphorosme monspeliace. Oss. Je ne décrirai point cette espèce ; elle ressemble à une foule de sphéries de la tribu des Subtectæ de Fries, et en particulier au S. sæpin- cola, dont la diagnose, pour tout ce qui concerne les caractères de végé- tation, lui convient assez. Elle en diffère toutefois, comme de toutes les autres du méme groupe, par sa fructification que je ne saurais mieux comparer qu’à celle du genre Stigmella Lév. (inDemid., Voy. en Crimée, Bot., p. 1411, t. V, fig. 5). Les spores sont oblongues ou ovoïdes, d’abord hyalines et continues, puis de plus en plus brunes et divisées transversa- lement par une cloison, et enfin longitudinalement par une ou deux autres. L’épispore devient fragile comme dans les Diplodia. Ces spores ont, dans leur plus grand diamètre, environ 15 millièmes de milli- mètre. 3h. Septoria Holoschenit Montag. mss. : peritheciis sparsis epi- dermide longitrorsum fissa tectis subsphæricis fusco-atris ostiolo brevissimo pertenui erumpente instructis intus albis , sporis linearibus rectis aut curvatis ad speciem septatis nucleos s. sporulas 8 ad 12 foventibus. — Has. In culmis Scirpr Ho- loscheni prope Perpinianum 1829 ipse, dein apud Montaud- lès-Miramas invenit hanc stirpem mecumque sub n° 949 com- municavit cl. Castagne. Desc. Perithecia innata, subsphærica, perparva, decimillimetrum dia- metro æquantia, parietibus pro ratione crassis munita , fusco-atra, epi- dermide longitrorsum rimosa tecta , ostiolis tenuissimis punctiformibus atris prominulis instructa. Nucleus gelatinosus albus. Spore basidiis brevibus fultæ, undique ad centrum vergentes, lineares, solutæ utrinque obtuse , quandoque altero fine incrassate ita ut clavulam elongatam simulent , rectæ aut curvate, sex centimillim. long, tres circiter mil- limillim. crasse, specie septate , revera nucleos (sporulas?) 8 ad 12 primo globosos tandem quadratos foventes. Oss. Le genre Septoria , tel que je le comprends, renferme trois formes $ €. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES, h7 principales qu'il faudra peut-être un jour distinguer , mais qu’en atten- dant la nécessité d’en venir là, on peut dès aujourd'hui ranger dans les trois sections suivantes : 1° £useptoria DR. et M. FT. d'Alg. — Spores paraissant cloisonnées par suite de la figure quadrilatére que revétent les nucléoles ou sporules contenues dans l’épispore ou l’utricule, lesquels, à la rupture de celui-ci, semblent se résoudre en articles qui représentent des cylindres tronqués. Ex. S. macrospora, DR. et M., Z.c.,.t. 27, fig. 9. — Septoria Fr. 2° Ascospora Fries. — Spores cylindriques ou oblongues, le plus sou- vent droites, contenant manifestement une série de sporules globuleuses qui persistent dans un tube ascomorphe. Ex. Ascochyta acerina , Lév. (in Demid., Voy. en Crim., Bot. t. V, fig. 7!). Septoria (Ascospora) Oleæ DR. et M., /. c. — Ascochyta Lib., pro parte. 3° Rhabdospora DR. et M., /. c. — Spores tres gréles, linéaires, bacu- liformes, droites ou quelquefois courbées, rarement crochues au sommet, et dans lesquelles, si elles existent, les sporules sont à peine distinctes. Ex. Septoria Rhois Lév., L.c.,t. V, fig. 4. — Ascochyta Lib., pro parte. Parmi les espèces assez nombreuses de ce genre qu'on a publiées dans ces derniers temps, je n’en connais aucune qui ait avec celle-ci des carac- tères de végétation identiques. Il en est deux, surtout, qui, croissant sur les tiges ou les rameaux, pourraient avoir quelque ressemblance avec elle ; ce sont les S. nebulosa Desm., qu’il ne faut pas confondre avec le Phoma nebulosum, et S. Oleandri DR. et M. Le S. Holoscheni se distin- - guera du premier par l’absence de tache, par la présence d’un ostiole, par l'ampleur relative de ses périthèces, enfin par la forme des sporidies , qui, dans l’espèce de M. Desmaziéres, sont plutôt amincies aux deux extrémités et vermiformes. Comparé au second , le mien en diffère par la longueur triple des sporidies et surtout par leur forme. Sur les mêmes chaumes , j’observe encore une sphérie qui, pour l’exi- guité des parties contenantes et contenues , ne le cède en rien au Sphæria Atomus Desm. F’attendrai, pour la décrire, que j'aie pu arriver à con- stater la forme des sporidies, qui ne sont pas encore parvenues à la ma- — turité dans mes échantillons. Je me bornerai à la signaler ici par une dia- gnose. Spheria Holoschent Montag. Hb. : innata, tecta, peritheciis globosis perexiguis stromate fuscescente immersis in lineolas angustas cinerascentes seriatis intus albo-farctis, ostiolis punc- tiformibus vix conspicuis, ascis ovato-oblongis..... “Septoria (Euseptoria) 4rundinis Montag. Hb, : neritheciis spar- 18 CU. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. sis innato-prominulis ovoideis atris nitidis poro apicali perfo- ratis intus corneis, sporis oblongo-linearibus hyalinis transver- sim specie triseptatis. — Spheria Arundinis Cast., |. c., p. 168. — Has. In culmis Phragmitis detexit cl. Castagne. Desc. Perithecia in culmo sordescente sparsa , innata , erumpentia , atro-nitentia, inter 15 et 25 centimillim. magnitudine variantia , vertice poro pertusa et nitida, intus grisea. Basidia brevissima, erecta ramosaque sporas oblongo-lineares, 2 centimillim. longas, 3 millimillim. crassitu - dine superantes, ad speciem septis ternis transversis divisas vel sporulas quaternas quadratas foventes suffulcientia. . Oss. Est-ce là l Hendersonia rimosa Lév.? Quant a |’ Hendersonia sub- servafa, Qué nous ne connaissons pas, il diffère sans doute par la petitesse de ses périthéces, par leur disposition et par le nombre des cloisons des spores. | 39. Septoria (Ascospora) Solzerz Montag. Hb. : caulicola, punc - tiformis, peritheciis globoso-depressis epidermide atrata tectis, ostiolo late umbilicato prominulo pertuso instructis , basidiis brevibus sporas oblongo-lineares fulcientibus, sporulis globo- sis quaternis distinctis. — Spheria Asphodeli racemosi Cast. , l.c., p. 173. — Has. In caulibus emortuis 4 sphodeli racemosi ad Montredon prope Massiliam invenit hanc speciem cl. Solier, cujus nomine, auctore consentiente, inscriptam volul. Desc. Perithecia in caule sparsa, punctiformia , fusca, depresso-com- planata, 14 centimillim. diametro metientia, intus cornea, ostiolo umbi- licato pro ratione amplo lateque pertuso subfarinaceo epidermidem tegentem sublevante perforanteque instructa. Spore undique centrum versus tendentes, primitus cum basidiis brevibus clavæformes, tandem liberee, oblongo-lineares , majores bina centimillimetra et quod excedit longitudine — septena millimillim. circiter crassitudine metientes spo- rulasque hyalinas quaternas globosas serie unica foventes. Oss. Cette espèce, qui ressemble beaucoup à la suivante, en diffère et par la grandeur des spores et par le nombre double de sporules. 36. Septoria (Ascospora) A sphodeli Montag. Hb. : peritheciis epidermide innatis subtectis globoso-ovoideis sparsis ostiolo prominulo atro albo-pulverulento, sporis elliptico-oblongis ** €. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAÏRES, h9 hyalinis sporulas binas globosas distinctissimas foventibus. — Spheria Asphodeli fistulosi Cast., |. c., p. 164? — Han. In caulibus Asphodeli fistulosi: legit cl. Castagne qui cum Duriæo specimina examinata communicavit. Desc. Perithecia sparsa, punctiformia, 15 ad 17 centimillim. diametro æquantia, globosa aut ovoidea, atra, intus pallida aut cornea, epidermide semper tecta, ostiolum minutum centro albidum, obsoletum exserentia. Spore basidiis fultæ , oblongo-lineares , 2 centimillim. longæ , 7 ad 8 millimillim. ecrasse, hyaline, utrinque sporuldm globosam tertiam cen- timillimetri partem diametro metientem foventes. Oss. Bien que Ja plante que nous avons examinée vienne de M. Cas- tagne lui-même, nous ne sommes pas certain de la synonymie. En effet, ce naturaliste dit de sa Sphérie : « sporulis 6-septatis , » caractère que je n'ai jamais observé dans cet Ascospora. ll faut aussi convenir que les nou- velles divisions introduites dans ces derniers temps rendent un peu am- bigué la place à assigner a cette production. Sans la présence de deux sporules évidentes, je l’aurais sans hésiter rapportée au genre Sphe- ropsis. 37. Septoria (Rhabdospora ) bractearum Montag. Hb. : am- phigena, peritheciis innatis perexiguis globosis fuscis tectis poroque pertusis in maculas rufidulas sparsis aut congregatis, sporis linearibus rectis aut incurvis. — Has. In bracteis Eu- phorbiæ serrate hancce stirpem prope Montaud-lés-Miramas Galliæ meridionalis julio legit cl. Castagne qui mecum bene- vole sub n° 1056 communicavit. Desc Macule rufæ utramque bractearum paginam invadunt irregu- lares nulla linea obscuriore limitatæ. Centro præsertim macule conspi- ciuntur puncta fusca minutissima sparsim aggregata que perithecia prodeunt: Hee autem parenchymate innata, globosa , majora vix deci- millimetrum diametro æquantia, siccitate collapsa, madore parum pro- minula, poro centrali pertusa. Nucleus corneus ex sporis bacillaribus rectis aut flexuosis, 5 centimillim. longis, 2 millimillim. crassis, ob sporulas 12 ad 16 interdum subobsoletas uniseriales ad speciem multi- septatis compositus. | Oss. M. Léveillé a publié aussi une espèce de ce genre croissant sur les Euphorbes. Les caractères qu’il en donne sont trop étrangers à celle-ci pour qu'il soit possible de les confondre Le S: bractearum est bien 3° série. Bor. T. XI. (Janvier 1849.) 4 4 00 C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES, voisin du S. Convolvuli Desm. Ses taches sont semblables; mais les pé- rithèces sont plus grands dans leur petitesse, affaissés sur eux-mêmes et d’ailleurs amphigenes. Au moment de livrer ce manuscrit, M. Castagne m'envoie, sous le n° 444, le Septoria macrostoma Lév., envahissant non seulement les bractées de l’£uphorbia segetalis, mais encore ies rameaux de l’ombelle de ce'te plante. Je ferai remarquer que sur ces rameaux les périthèces n'étant pas affaissés, le Septoria a un tout autre facies. 38. Sphæropsis Castagnei Montag. mss. : epi-raro hypophylla , peritheciis globosis fninutis atris nitidis tectis in macula mar- ginali irregulari cinereo-lilacina fusco-limitata sparsis promi- nulis , basidiis. sporas ovoideas continuas suffulcientibus. — Has. In foliis Quereus Ilicis apud Montaud-lès-Miramas hanc speciem invenit Castagne, cujus mecum sub n° 979 communi- » cantis nomine inscriptam ut equum volui. Desc Macule quibus insident perithecia semper a margine folii inci- pientes ad nervum principalem seu medium tendunt nec unquam centrum limbi primitus invadunt. Perithecia subamphigena, at pro maxima parte epiphylla, punctiformia. globoso-depressa, parenchymate folii innata, cuticula tecta , atra, nitida, majora 0,25 mm. minoribus 0,10 mm. mixta, tandem apice poro pertusa. Nucleus mucilaginosus cui guttulæ oleosæ inspérsæ sunt. Basidia filiformia, hyalina, 2 ad 3 cen- timillim. longa, e cellulis parietalibus omnibus centrum versus vergunt et sporas primo globosas, hyalinas, tandem solutas, ovoideas, continuas, 15 millimillim. longas, centimillimetrum crassas intus granulosas gut- tulamque oleosam foventes sustinent. Spore mature autem. colorem dilute viridi-fuscescentem vix ac ne vix ducunt. Oss. Malgré l'identité du support, bien que plusieurs caractères sem- blent convenir aux deux plantes, je ne saurais voir dans celle-ci l Hen- dersonia acuminata que M. Léveillé dit avoir reçu du même botaniste sous le n° 742. Je sais fort bien que les spores du Diplodia et de |’ Hendersonia sont primitivement continues, que les cloisons ne se forment que peu à peu, et qu'avant la maturité des spores ces trois genres sont indistin- guibles. Dans le S. Castagnet, je n'ai jamais observé la trace d’une divi- sion, quoique j'en aie vu de tous les ages. Si l'on comprime la loge dans une goutte d’eau, on en voit sortir avec les spores une infinité de goutte- lettes oléagineuses qu’il est facile d’en distinguer par leur forme exacte- ment sphérique et par leur volume infiniment variable. Comme on rencontre des Septoria sur les-tiges herbacées, je pense que, — pour n’en pas confondre les espèces avec celles du Sphæropsis, il faut €. MONTAGNE. —- PLANTES CELLULAIRES, Di ajouter aux caractères génériques de ce dernier que ses spores ne sont jamais linéaires-allongées, faute de quoi il n’y aurait plus de limites possibles entre les deux genres. Pour moi, le genre Sphwropsts est un Diplodia à spores continues. 39. Spheropsis Donacina Montag. mss. : innata, peritheciis soli- tariisaggregatisque cuticula tectis globosis nigris intus cinereis poro apicali amplo tandem pertusis, sporis oblongis ovoideisve basidiis longis suffultis. — Has. In vaginis siccis Arundinis Donacis in Gallia australi observavit mecumque sub n° 9414 communicavit cl. Castagne. Desc. Hee species insignis partem vaginarum Arundinis infestat que a vagina inferiore adhucdum tecta est. Perithecia innata, cuticula fere semper tecta, tandem erumpentia et paululum prominula, plerumque solitaria, sed et inter rimulas folii seriatim aggregata, globoso-ovoidea, acra, opaca, intus cinereo-livida, interdum apice attenuata, poro per- tusa. Basidia undique enata, centrum versus tendentia, satis pro ratione longa, 1 ad 3 centimillim. metientia, subtilissima, hyalina, sporam initio vlobosam sustinentia, vel cum ipsa clavulam simulantia. Spore mature oblongæ aut ovoideæ, continue, primo hyaline tandem luteo dilute colorate, magnitudine prioris et pariter granulose, at nunquam guttulas oleosas foventes. Oss. Cette espèce diffère peu de la précédente par ses organes repro- ducteurs ; mais, sans parler du support, les caracteres de végétation sont tout autres. Je n'en connais aucune autre qu'on puisse lui comparer. Quand on l’entame en enlevant une tranche horizontale, on croirait voir un Dothidea ou un Diplodia. h0. Spheropsis Malpighie Montag. mss, : epiphylla, peritheciis gregariis punctiformibus globoso-depressis fuscis epidermide atrata tectis in macula pallida prominentibus, sporis pedicel- latis oblongo-ellipticis hyalinis continuis guttulas oleinas binas foventibus. — Has. In folia Malpighiæ cujusdam in horto botanico massiliensi legit cl. Castagne misitque sub n° 976. Desc. Perithecia minuta, gregaria, in paginam folii superiorem secun- dum nervous disposita, atra vel atro-fusca, cuticula foeda tecta, tandem -poro subtili pertusa. Spore oblongæ ellipticeeve, hyaline, 15 millimillim. Jonge, 5 millimillim. crasse, initio basidiis undique orientibus suffulte, tandem in centro perithecii liberæ et accumulate. , NT ‘M7, ‘uh ® 92 €. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES, Ops. Avec le facies d'un Depazea, cette espèce appartient au genre Spheropsis tel que nous l'avons limité dans la Flore d'Algérie , c’est-à- dire en prenant pour type le S. leucostigma Lév. Elle est bien voisine du Spheropsis Salzei (Sphæria Cast.) dont elle a l'apparence, et n’en est peut-être qu’une variété ; mais ses périthèces ne s’affaissent point en cu- pule et ses spores sont un peu plus petites. Elle naît d’ailleurs sous l’épi- derme comme cette espèce. LA. Spheropsis fragilis Montag. mss. : epiphylla, peritheciis spar- sis innato-erumpentibus solitariis aut raro 2-3 conglomeratis globoso - ovoideis atris opacis cuticula lacerata tectis, tandem basi circumscissa cupulam in foliis nigram relinquentibus intus nucleum album foventibus ; sporis oblongis, hyalinis episporio vitreo fragili endosporium granulosum dimittente. — Has. In folio ignoto cujusdam ut videtur Rubiaceæ exoticæ inveni, a cl. Mérat mecum communicato. h2. Phoma macrostomum Montag. mss.: peritheciis tectis grega- riis depressis globosis minutissimis fusco-atris poro amplo ver- tice pertusis , sporis perexiguis oblongo-ovoideis hyalinis utroque fine obscurioribus. — Has. In ramis emortuis pendu- linis Hedere Helicis apud Salon legit cl. Castagne qui mecum sub nomine Spheropsis et n° 869 communicavit. Oss. Cette plante ressemble tellement au Spheria epidermidis Fr. qu’il serait impossible de l’en distinguer autrement que par la forme de l’ostiole et par sa fructification. Comme cette sphérie, elle naît sous l’é- piderme et se détache avec celui-ci quand on le soulève. Ses périthèces, affaissés dans l’état de dessiccation, ont un diamètre de 15 à 18 centiémes de millimètre; ils sont déprimés seulement pendant la vie, et percés au sommet d’un large pore qui n’a pas moins du tiers de l’ampleur de la loge. Le nucléus est gélatineux et se compose d'une innombrable quan- tité de spores ovoïdes-oblongues, transparentes, fixées d’abord aux pa- rois de la loge par des basides très courtes et à peine visibles. Ces spores, dont chaque extrémité est un peu plus obscure que le milieu, ont une longueur de 6 à 7 millièmes de millimètre sur une largeur un peu moin- dre de moitié. L’ampleur du pore apicilaire est caractéristique. C'est la seconde espèce du même genre qu'on rencontre sur le Lierre. hd. Phlyctena Buffoniæ Montag. mss. : maculis nullis, pseudo- C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. 53 peritheciis dimidiatis minutis orbiculatis convexis poro amplo pertusis fuscis tandem circumscissis, nucleo gelatinoso sporas fusiformes hyalinas sporidiolis farctas fovente. — Hab. In foliolis calycinis Buffoniæ annue in agro Ligericino circa Mende legit mecumque communicavit el. Boivin. Desc. Perithecium dimidiatum ex epidermide nigrescente factum, hinc pseudo-perithecium dicendum, 7 ad 12 centimillim. diametro adæ- quans, convexum, fuscum, poro latissimo apicali pertusum, tandem ad medium vel prope basin circumscissum, subcrateriforme. Spore mate- riei gelatinosæ immixte hyaline, fusiformes, rectæ aut sæpius curvule, semilunares, 2 centimillim. longe, 4 millimillim. circiter crasse, spori- diolas ternas ad senas includentes. Oss. Ce n’est point un Cryptosporium, mais une espèce analogue au Phlyctæna vagabunda Desm. (Crypt. de Fr., 1°° édit., n° 1624). Quoi- qu'elle en soit assez voisine, ie pense néanmoins qu'elle en diffère suffi- samment par la dimension de toutes les parties, par la circoncision du faux périthèce, enfin, par les spores deux fois plus longues et obtuses dans le P. vagabunda( Phoma Tami, Lamy in Mougeot et Nestler, Stirp. Voges. , n° 1086), tandis qu’elles sont fusiformes et aiguës dans la présente espèce. PLEOCOCCUM Desmaz. et Montag. Nov. Gen. Perithecium erumpens, dimidiatum, tenuiter membranaceum , convexo-planum, atrum, valvis (2-4) sæpius ternis siccitate conniventi - approximatis madore discedentibus dehiscens. Nu- cleus mucilaginosus , opalinus, humore admoto cito diffluens sporasque ovoideo-oblongas hyalinas fovens. — Fungilli minuti, innato-erumpentes, atri, culmicoli vel epiphylli, Phacidii dehis- centia, Perisporii fructificatione insignes. Oss. Nous voyons dans ce genre un Wyxosporium muni d’un périthèce, dimidié, il est vrai, mais dont la structure et la couleur trahissent une grande analogie avec cet organe dans les Pyrénomycètes. Quoiqu’il n’y ait nulle trace de thèques ni même de basides, nous ne pouvons nous refuser à voir dans le mode de déhiscence de ce genre, un double rap- port, d’une part, avec les Phacidiées , de l’autre , et celui-ci est encore plus prochain, avec la tribu des Sphéronemées. C'est donc à la fin de cette tribu que nous insérerons cette singulière production, près du ® ar. LA oh C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. 1 . . . é 7 Coccobolus Wallr. que nous ne connaissons pas, mais qui nous semble, d’après la description, avoir quelques caractères communs avec notre | genre. hh. Pleococcum Roberger Desm. et Montag. mss.: minutum punc- _tiforme, atro-nitens, in culmo foliisque decoloratis gregarium. — Desmaz. Crypt. Fr. édit. 2, n° 1334. —— Has. In culmo Juncorum variorum , foliisque siccis graminum nec non cype- racearum inprimis Caricis arenariæ septembri apud Hermon- ville (Calvados) a cl. Roberge detectum cui, ut par erat, hanc speciem dicatam voluimus. Desc. Culmi aut folia hac stirpe infestati plerumque offerunt plagulas irregulares dealbatas , quibus perithecia conspiciuntur plus minus con- ferta, raro aggregata, minutissima, decem millimetri partem circiter diametro metientia, atro-nitentia , dimidiata, h. e., subtus deficientia, convexa, valvatim dehiscentia. Valve 2 ad 4, at sæpius ternæ deprehen- duntur, que, jove sicco approximate et rimis pro valvarum numero vel binis cruciatis , vel ternis centro junctis partite, statim atque perithe- cium guttula aque conspersum est, discedunt removenturque. Nucleus matrici incumbens, mucilaginosus, siccus niveus, humectatus opalinus, cito diffluens, valvasque distractas in formam cirri aut globuli super- eminens, sporas fovet innumeras ovoido-oblongas minime (an primi- tus?) stipitatas, hyalinas, vix 0,005 mm. longitudine superantes, haud congestas, quævis scilicet a proximis mucilagine ad speciem sejuncta. hd. Eurotium lateritium Montag. mss. : peridiis celluloso-mem- branaceis floccis dense contextis lanæformibus luteo-auran- tiacis immersis, ascis octosporis sporidiisque globosis hyalinis. — Eurotium herbariorum var. Fries, Syst. Myc., UI, p. 333, in observatione ? — Has. In pane castrensi corrupto huncce fungum Ascophore Mucedinis et Aspergillr glauct consortem mense septembri 1848 mecum amicissime communicavit cel. vayer. Desc Flocei tenuissimi, 5 ad 7 millimetra circiter crassi, ramosi sep- tati, densissime contexti, pulvinuliformes lanamque peridia foventem referentes, initio sulphuret aut citrini, mox aurantiaci, tandem lateritii. Peridia conferta, minuta, globosa, 12 ad 25 centimillim. diametro æquantia, primo flavo-citrina, tandem ochracea, e membrana simplici C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. 99 cellulosa , cellulis penta-hexagonis facta , irregulariter dehiscentia. Nu- : cleus mucilaginosus. Asci juniores ‘oviformes, materie sporacea granu- : losa farcti, maturi exacte spherici, fere duo centimillim. diametro æquantes, semper hyalini, sporidia suboctona includentes. Sporidia glo- bosa, hyalina, 7 millimillim. circiter ad centimillimetrum crassa, primo nucleo inconspicuo translucida, tandem centro obscuriora episporio levi limbata. Oss. Dans son Systema. mycologicum (tome III, p. 333), Fries men- tionne une forme del’ Lurotium herbariorum qui pourrait se rapporter à mon espèce ou a une espèce analogue, puisque c'est aussi sur du pain moisi, envoyé. de Russie par Weinmann, qu'elle a été observée. Mais la description des organes reproducteurs ayant été négligée, il est impos- sible d'affirmer son identité avec |Z. lateritium. Le révérend Berkeley parle aussi dans la Cryptogamie antarctique, p. 148, d’un Æ£urotium né sur du biscuit de mer avarié, et dont les caractères de végétation et le facies étaient ceux de l'espèce que je lui ai communiquée. Ils différaient toutefois par la fructification qui consistait en spores libres. Mais dans l'espèce en question, ce qu'il faut principalement noter, c'est la présence des thèques, que je ne sache pas avoir été jamais observées, que du moins je n’ai jainais rencontrées dans les nombreuses analyses que j'ai faites du type de ce genre. Or, ne peut-il pas se passer là ce qui se voit souvent dans le genre Sphérie, dont une foule d'espèces n offre plus que des spo- ridies libres par suite de la prompte résorption des thèques ? Et, s'il en est ainsi, ne suis-je pas fondé, tout en conservant cette plante parmi les Eurotium,a la distinguer de lV £. herbariorum, dans lequel il est probable que les thèques ne sont pas persistantes? Je n'ai pas cru, en effet, qu'il fut convenable d'établir un nouveau genre sur ce caractère, quand tous ceux de végétation conspiraient à maintenir l'espèce dans le genre Euro- tium. Et d’ailleurs, ne connaissons-nous pas quelques exemples d’autres genres caractérisés par des spores, et chez lesquels on a trouvé plus tard des thèques et des sporidies? Je citerai entre autres, le Labrella Ptar- mice, le Perisporium vulgare et le Chetomium murorum. Au reste, cette fructification ne diffère pas de celle de plusieurs £rysiphe, genre avec lequel l’£urotium avait déjà quelques autres caractères communs. On ne peut nier non plus l’affinité de ce dernier avec quelques Perisporium. “Fusarium Platani Montag. : hypophyllum, acervulis minutis in folio decolorato sparsis, innato-erumpentibus subhemisphæri- cis rufidulis, sporis primitus basidiis fultis inter formam oblon- gam et fusiformem maxime variis. — Desmaz. Crypt. Fr. édit. 2, n° 1349. — Myxosporum depressum Castag. in Sched. 96 C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES, — Hymenula Platani Lév. in Ann. Se. nat., février 1848, p. 198 !— Fusariwm Castagnet Montag. olim in htt. ad clarr. — Berkeley, Castagne et Desmazières. — Has. In pagina infe- riori foliorum Platani orientalis invenit novembri cl. Castagne qui mecum sub n° 943 benigne communicavit. Oss. Cette espèce était déjà décrite et insérée en manuscrit dans la présente Décade, sous le nom de Fusarium Castagnei, lorsque sa publi- cation dans les Annales des Sciences naturelles m’a contraint d'abandonner le premier nom spécifique pour prendre celui que lui avait imposé mon confrère, M. Léveillé. Toutefois, je n’ai pas pensé que cette production put être rapportée aux Hyménules. Ce dernier genre offre, en effet, pour caractères essentiels : Æeceptaculum superficiale , adnatum , applanatum , cum hymenio confusum. L'espèce est, au reste, assez voisine des Fusarium minutulum Corda, et F. punctiforme DR. et M. (FI. Alg., FE p. 335) ; elle diffère du premier par la couleur et le volume des réceptacles | acer- vuli),et du second par la forme des spores. Les réceptacles varient entre un dixième et un vingtième de millimètre de diamètre. Cachés d’abord sous l’épiderme, ils le rompent et forment, dès qu’on humecte la feuille, ces pulvinules convexes uniquement composés de spores et de mucilage. Ce qui distingue entre toutes cette espèce, c’est l’excessive variabilité de forme et de grandeur de ses spores. Obrondes, oblongues, elliptiques ou fusiformes, elles sont toutes plus ou moins arrondies à leur extrémité, et varient de longueur entre 5 et 15 millièmes de millimètre; quelques unes même atteignent jusqu’à deux centièmes de millimètre. Elles sont hya- lines, et l’épispore est confondu avec l’endospore ; le contenu de celui-ci est granuleux. On y voit parfois des sporules ou des gouttelettes oléagi- neuses. ARTOTROGUS Montag. Nov. Gen. Flocci continui, ramosi, flexuosi, per meatus intercellulares vagantes serpentesque. Spore primitus terminales vel ob prolifi- cationem medio filamento evolutæ, primo læves, sphæricæ, rufæ, intus granulosæ , tandem solute, liberæ, episporio echinulato insignes., — Locus in systemate inter Sepedonium et Tuburci- nam prope Asterophoram. — Artotrogus Montag. in Berk. On the Potato Murr,, p. 27. h6. Artotrogus hydnosporus Montag. (1 c., t. 4, fig. 27, 28 no ae ‘all C. MONTAGNE. ©- PLANTES CELLULAIRES, 57 et 29) : characteres iidem ac generis. — Has. inter meatus cel-— lulares tuberculi Solani tuberosi, germinatione absoluta. Oss. A l’époque où apparut pour la première fois en France la maladie des pommes de terre, et en étudiant plusieurs tubercules qui m’avaient été remis par M. le docteur Rayer, je rencontrai sur un de ces tubercules la singulière production dont je viens de tracer les caractères. Elle ram- pait dans les méats intercellulaires d’une pomme de terre mere, c’est-a- dire dont toute la fécule avait disparu, épuisée par l'acte de la végétation. Les filaments, rameux, continus, de 0,005 mm. de diamètre, portent à leur extrémité une spore globuleuse d'environ un cinquantiéme de milli- mètre de diamètre. Cette spore, lisse, tant qu’elle adhère au filament , se hérisse d’aiguillons aussitôt qu'elle en est détachée ; quelquefois le fila- ment se prolonge au-delà de la spore, et alors celle-ci semble s’étre dé- veloppée dans la continuité du filament. J'ai pris le nom générique, qui signifie ronge-pain, du nom donné par Plaute à un personnage parasite de la comédie intitulée Miles gloriosus. 7. Coniothecium anisosporum Montag. mss. : acervulis minutis hemisphericis confluentibus erumpentibus atris , sporis con- glomeratis inæquali magnitudine insignibus fusco-atris glo- boso-oblongis angulatis impellucidis , episporio papuloso. — Has. ad corticem arborum in insulis Cap-Vert; cl. Webb. communicavit. Desc. Pustulæ minute, vix quintam millimetri partem diametro me- tientes, aterrimæ, sphæriam mentientes, sparse aut tandem confluentes. Spore sub cuticula candicante conglobate et conglutinate, variæ magni- tudinis , 15 ad 25 millimillim . crassæ, globose oblongæve, angulate, Opacæ, episporio papuloso munitæ, corticem haud conspurcantes. LICHENES, AS. Roccella intricata Montag. (Fl. chil. ined. icon) : thallo ra- mosissimo intricato flaccido basi compresso, ramis teretibus apice fasciculato-congestis albescentibus, apotheciis sublatera- libus plano-convexis albo-velatis, ascis clavatis sporidia octona fusiformia transversim triseptata includentibus. — Has. Ad cortices arborum in Chile legit cl. C. Gay. Ops. Cette espèce se distingue de toutes ses congénères par sa ramili- 58 ©. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. 2. à 18 cation et par sa flaccidité, qui est encore plus grande que celle du &. fu- — ciformis. Je lui avais imposé le nom que je lui conserve ici avant d'en avoir reçu de M. Hampe des exemplaires recueillis au Pérou. Cette déno- mination est d’ailleurs justifiée par la grande ressemblance qui existe, du moins à première vue , entre cette espèce et l’£vernia intricata Fries. Je me propose d’en donner une description et une figure lorsque j'arri- verai aux Lichens de la Flore du Chili. 49. Parmelia (Biatora) Gayana Montag. (Hist. fisica y polit. de Chile c. ic. ined.) : thallo foliaceo membranaceo cinereo- plumbeo ambitu laciniato, laciniis amplis rotundatis subinte- gris concentrice sulcatis, hypothallo cærulescente stuposo , apotheciis sparsis confertisque excipulo colorato proprio mar- ginatis , disco rubricoso tandem fuscescente marginemque excludente ; ascis amplis clavatis inter paraphyses nidulanti- bus sporidia octona oblonga continua limbo lato cincta foven - tibus.—Has. cum priori a cl. C. Gay, cui dicamus, lecta. Oss. Cette Parmélie a quelques rapports avec le P. plumbea dont elle diffère par la ténuité de son thalle et par la couleur de ses apothécies. Les divisions du thalle sont aussi beaucoup plus larges, plus arrondies et non crénelées au sommet; elles sont d’ailleurs bordées par une large bande bleue formée par un hypothalle abondant. C’est plutôt avec le Coccocarpia molybdæa de Persoon, que ce magnifique lichen a quelque ressemblance au premier coup d’ceil; il s’en distingue, au reste, facilement par les ca - ractères génériques, c’est-à-dire par la présence d’un excipulum marginé, la couleur du disque de ses apothécies, etc. 90. Biatora Peziza Montag. (in Garovaglio Saggro, etc. Notz. nat. e ctv. sulla Lombardia, vol. 1, p. 334) : crusta effusa deliquescente pallide glaucescente , apotheciorum excipulo cereo pezizoideo-cupulari amplo , disco concavo carneo nudo ; sporidiis quadrilocularibus. — Has. in terra muscosa Longo- bardiæ a cl. Garovaglio detecla mecumque sub nomine B. pachycarpe communicata. Desc. Thallus ( crusta) effusus, ferme indistinctus, vix nisi hamec- tatus conspicuus, tum granula glaucescentia pallida tenuissima referens. Apothecia sessilia, conferta, sat ampla, sesquimillimetrum diametro superantia , pezizoidea , orbicularia , raro pressione mutua irregularia , C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. 59 LE profunde concava , margine erecto cereo candido sæpius , præsertim in janioribus, obtuso, quandoque lacero, disco incarnato insignia. Lamina proligera strato gonimico imposita, decimillim. cireiter crassa e para- physibus filiformibus apice incrassatis ascisque hyalinis composita. Asci clavati, quandoque medio ventricosi , sporidia fusiformi-oblonga, septis ternis transversis in loculos quaternos divisa includentes. Ops. Cette espèce ressemble à une pézize d'un blanc de cire dont la cupule serait incarnate ; mais elle repose sur un thalle granuleux, et la fructification est celle des Lichens. La couche gonimique est d’ailleurs de toute évidence. Il est impossible de la rapporter à aucune des varié- tés du B. vernalis, a cause de ses sporidies quadriloculaires. Elle diffère enfin du B. pachycarpa par ses apothécies pézizoïdes, profondément con- caves , jamais planes ni encore moins convexes, et demeurant toujours, même fertiles , d’une couleur incarnate. Quelquefois la lame proligère se détache, tombe et laisse à nu l’excipulum, qui est alors d’un blanc gri - satre. 91. Verrucaria Garovagli Montag. (in Garovaglio,|. c., p. 336) : thallo cartilagineo squamuloso, squamulis orbiculatis repandis minutis crassis supra viridibus planiusculis subtus convexis pallidis fibrillosis, peritheciis immersis ovoideis crassis atris. ostiolo prominente hemispherico. Asci obovati sporidia cellu- losa foventes. — Has. ad terram nudam in Longobardia a cl. Garovaglio cui libente animo dicamus detecta. Desc. Thallus e squamis constans. Squamule minutissimæ, millime- trum sesquimillimetrumve diametro æquantes, semimillim. crass, supra planiuscule , subtus convexæ aut obconicæ, fibrillis numerosis terram intrantibus vestitæ. Stratum medullare album. Apothecia singula de- nave in singula squamula prorsus immersa, ovoidea, pro ratione magna, semimillimetro attamen minora, parietibus crassis utentia , ostiolo con- vexo-hemispherico thallum hinc nigro-punctatum superante instructa. Asci juniores obovati seu vesicæformes , demum ampliores subclavati bina sporidia tantum includentes et paraphysibus brevibus stipati, utrique e cellulis nuclei basilaribus oriundi. Sporidia oblonga , pro planta maxima, 4 centimillim, longa, 2 centimillim. crassa , octies ad duodecies annulata, annulis quadricellulosis. Ops. Le V. Garovaglii n'a d’analogues que les VV. Hookert, psoromor- des et sorediata de English Botany, Elle differe de toutes les trois par son exiguité et par beaucoup d’autres caractères. 60 C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. 92. Sagedia lugubris Montag. mss. : areolis crustæ discretis albo- pulverulentis margine aterrimo ascendente subcupulatis hypo- thallo nigro insidentibus, excipulis membranaceis lagenifor- mibus crustæ immersis, ostiolis minutis atris. — Has. In ru- pibus aridis apud S. Diego Teneriffe hancce speciem pul- cherrimam legit cl. Bourgeau. | Desc. Thallus crustaceus , orbicularis, riccioides , diametro |! ad 2 centim. adæquans, ex areolis subdiscretis constans. Areole minute , quead formam magnitudinemque variabiles , majores 2 ad 3 millim. metientes , e centro plagule ubi sunt confuse ambitum versus subra- diantes , 6 decimillim. crass, hypothallo nigro insidentes, intus sub strato gonimico læte-viridi albæ, supra albo-pulverulente cinerascentes, ob marginem adscendentem aterrimum subdisciformes aut canaliculate. Apothecia thallo inclusa. Excipulum membranaceum , lageniforme , 14 centimillim. circiter longum, crustæ immersum, ostiolo minuto punc- tiformi thallum vix superante atro. Asci sporidiaque haud reperti. Oss. Cette espèce ne saurait être comparée qu’au Sagedia cinerea Fr., dont ses caractères de végétation suffisent pour la faire distinguer. Jai analysé comparativement des exemplaires de cette dernière recueillis par moi à Lyon, et j’y ai observé des thèques en massue, longues de 7 et larges de 2 centimillimètres, dans lesquelles étaient contenues sur deux rangs , mais un peu irréguliérement , des sporidies hyalines, oblongues, longues de 2 , sur une largeur de près d’un centième de millimètre. Ces sporidies contenaient une goutte oléagineuse, et leur épispore était bien distinct de l’endospore. La structure du thalle, dans l’une comme dans l’autre espèce, est la suivante : Sous la couche gonimique, composée de gonidies elliptiques subissant la division binaire dans leur végétation, on trouve un tissu formé de cellules quadrilatères longitudinalement sériées, lesquelles reposent sur une couche de cellules arrondies ou po- lyèdres. Le caractère essentiel qui différencie ces deux espèces , et d’où résulte leur habitus propre , consiste en ce que, dans le S. cinerea les aréoles du thalle sont planes ou méme convexes., a bords concolores , tandis que dans le S. dugubris elles sont canaliculées discoides par le relèvement de leur bord, qui est en outre d’un beau noir. Je ne doute pas que, quand on les connaîtra, les organes reproducteurs ne viennent confirmer cette distinction. C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES, 64 PHYCE. 53. Sargassum (Carpacanthus) fvanr Montag. (in Revue Bot. Novemb. 1846, p. 245) : herbaceo-viride, caule filiformi gra- cillimo paniculato-ramoso , foliis subsessilibus lanceolatis pa- pyraceo-flaccidis e viridi-olivaceis repando-subdentatis nervo ante apicem evanido percursis obsolete porosis , vesiculis soli- tariis sphericis muticis petiolo tereti fultis eporosis , recepta- culis lateralibus terminalibusque elliptico - triquetris, angulis alatis, alis pro ratione latis membranaceis serratis. — Has. In canalibus circa Macao ad irrigationes agrorum oriza consito- rum instituendas at in mare confluentibus, æstu maris crescente, invenit hanc speciem fluitantem cl. Ivan qui mecum benevole communicavit. Desc. Fixura deest. Summi caules teretes, 15 ad 20 centim. longi , filum sutorium crassitudine emulantes et forma, sensim vero attenuati, virgato-flexuosi, paniculati. Rami conformes at tenuiores, flexuosi, fere _capillares, spiraliter alterni , intervallo unciali biunciali sejuncti , infe- _ riores longissimi, iterum ramulosi, foliis vesiculis receptaculisque onusti. Folia herbaceo-viridia in olivaceum vergentia , lanceolata , in petiolum brevissimum attenuata , tenuissima, flaccida , ambitu subintegra aut repando-dentata, nervo evanido porisque raris obsoletis percursa, a basi ramorum ad apicem decrescentia, inferiora 3 centim. longitudine æquan- tia, 3 ad 5 mm. lata, suprema multo breviora angustioraque. Vesicule haud rare, ut folia brevissime petiolate , petiolo tereti, sphæricæ , leves , mutice , prorsus eporose , quoad magnitudinem varie , majores pisum, minores granum piperis æquantes, foliis concolores. Receptacula apicibus ramorum obvia , foliis et vesiculis immixta , lateralia aut ter- minalia , unde racemosa facile dici possint , brevia , sena millimetra longa , duo millimetra crassa , breviter stipitata , elliptica aut obovata , triquetra, ad angulos membranaceo - alata, inter alas latas dentato- serratas, minute tuberculosa. Color herbaceo-viridis nec unquam brun- veo tinctus. Conceptacula (scaphidia) numerosa ad superficiem promi- nula, depresso-convexa, poro pro ratione amplo hiantia et operculo sie dicto Meneghiniano occlusa. Spore in quoque conceptaculo plures , magne, 20 centimillim. crassæ, sphæricæ oblongeve, fuscæ, granulose, limbo nullo. Paraphyses minute, numerosissimæ, brevissimæ, e singulo vel binis articulis modo constantes. e 62 €. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. Oss. Pour les affinités de cette espèce, je dois renvoyer à la Revue botanique de M. Duchartre , où je les ai dans le temps longuement expo- sees. 54. Sphacelaria divaricata Montag. mss. : fronde minutissima olivacea virgato-ramosa, ramis dichotomis divaricatis obtusis , articulis inferioribus tristriatis diametre æqualibus, ramulorum confervoideis subduplo longioribus. — Has. ad Sargassa in freto Torres a cl. Le Guillou lecta. Desc. Frondes olivace®, intricate, capillaceæ, equales, 3 millim. alte, a basi simplici alterne seu virgato-ramosissimæ , subcorymbosæ. Rami iterum dichotome ramulosi, ramulis ad angulum 90°-100° divergenti- bus fine obtusis. Articuli fili primarii diametrum æquantes strias ternas - distinctas aut contiguas includentes (saltem ex aduerso conspecti) ramo- rum ramulorumque longiores eumdemque ferme duplo superantes , confervoidei, striam scilicet simplicem, in sicco collapsam medioque constrictam præbentes. Oss. C’est une des plus petites espèces. Elle ressemble un peu au S. cervicornis , et, comme celui-ci, on la trouve sur les grandes fuca- cées. Toutefois, sa ramification , qui est caractéristique , l'en fera aisé- ment distinguer. Si l’on n’examinait que les rameaux, toujours mono- siphoniés, on serait exposé à la prendre pour une conferve ; mais son filament principal offre trois stries bien distinctes. "Delesseria (Hypoglossum) alata var. denticulata Montag. Hb. : alis membranaceis latiusculis argute denticulatis, sinubus la- ciniarum acutis. An species ? — Has. In oris maris Labrador alluentis legit cl. Lamarepicquot. Oss. Je regarde cette belle floridée comme une simple , mais bien remarquable variété du Delesseria alata. Je n'avais jamais jusqu'ici ren- contré un seul individu du type, de quelque mer qu'il fût originaire, dont les bords de la fronde fussent chargés , comme ils le sont dans mes échantillons, de petites dents aiguës semblables à celles d’une scie ordinaire, quelquefois beaucoup plus fines , selon l’âge de la plante. Du reste la fronde offre la même organisation que dans le type; on y voit ces veines hyalines, obliques, ponetuées, obliques à la nervure et parallèles entre elles , analogues à celles du D. ruscifolia. La fructification tétra- sporique, la seule que j'aie rencontrée, ne diffère pas spécifiquement non plus. | €. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. 63 55. Laurencia Baileyana Montag. Hb. : fronde elongata filiformi subsimplici., ramentis subternis lineari-lanceolatis utrinque attenuatis erectis obsessa. — Has. In oris insule Amer. Septentr. Rhode-Island dictæ hanc speciem quam maxime a congeneribus distinctam invenit cl. Bailey, Chemiz professor in Instituto polytechnico ad West- Point, et illi ut æquum dicavi. Desc. Frondes cæspitosæ, nempe plures ex unico puncto enate, erectæ, gelatinose, basi intricate (an et ibidem ramosæ ?) mox simplices, tere- tes, filiformes, 15 centim. longæ, inferne filum sutorium crassitie æquan- tes, sensim vero attenuate, ramentis per totam longitudinem vestite. Ramuli (ramenta) erecti , spiraliter ad intervallum lineare sparsi , sim~ plices bini ternique , omnes æquales , lineari-lanceolati, 3 mm. longi, 1/3 mm. in medio crassi , basi et apice ut in Laurencia tenuissima atte- nuati, acuti, quandoque ramuli bifurci imo et subverticellati deprehen- duntur. Fructus in speciminibus visis: Tetraspore in parte superiore ramulorum site , initio gigartoidee , jam triangule divise , sensim vero crescentes , sphæricæ, saturatius colorate. Structura : Cellula minor axilis aliis majoribus quinis , que iterum peripheriam versus decres- cunt, circumdatur. Color plantæ exsiccate livido-purpureus , madide vero et sublente observatæ præsertim ramulorum roseus pallescensque, tetrasporarum vivide purpureus. Substantia deorsum subcartilaginea , sursum gelatinosa. Charte adheret. Oss. Chaque fronde entière représente un rameau du ZLaurencia te- nuissima ; mais le port des deux algues est toutefois fort différent. Si notre plante est rameuse , ce ne peut être que dans le bas, où les indi- vidus sont tellement mélés et confondus qu’il est difficile de s’assurer du fait. A partir d’un centimètre au-dessus du point d’attache, il est évi- dent que les frondes sont simples et fort allongées. Les tétraspores jeunes sont gigartins ou pyriformes, et méme alors que leur grosseur ne dépasse pas 3/100 de millimètre , on aperçoit déjà la ligne triangulaire de la scission future. L'évolution s’en fait de bas en haut dans les ra- mules. Ceux-ci sont souvent terminés par un faisceau de filaments arti- culés très courts. En définitive, malgré l’affinité prochaine de cette algue avec les L. fenuissima et L. dasyphylla, Vabsence de ramification la fera toujours suffisamment distinguer de la première, et la forme de ses ramules de la seconde. 06. Aglaophyllum americanum Montag. Hb. : fronde ampla - membranacea simplici lineari-oblonga basi rotunda costa ad SW es Of C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. medium evanida percursa purpurea margine undulata tota punctata. — An Delesseria americana Ag. Spec. Alg., 1, p. 173? — Has. cum priori. Desc. Frons tenuissime membranacea, roseo-purpurea , ex unico cel- lularum tetra-hexagonarum strato, preter marginales, que subrotunde parvalæ proeminent, conflata, basi ovata, mox linearis, apice attenuato obtusa , longitudine cubitalis, 5 ad 7 centimetra latitudine æquans, costa ad medium evanida inferne percursa , marginibus ad modum cujusdam varietatis Laminariæ saccharine undulata, punctis crebris intense pur- pureis tota conspersa. Hæc puncta quidem fructificationem tetraspori- cam constituunt. Tetraspore triangule divisæ in soros minutos rotundos, tertiam quartamve millimetri partem diametro metientes coadunate. Chartæ, quam margine purpureo late tingit, arctissime adhæret. Quoad formam, nulli congenerum affinis, nisi forsan Aglaophyllo Crozieri Hook. — f. et Harv. sub Vitophyllo , à quo tamen basi rotundata et simplicitate frondis differre videtur. 57. Gigartina polyacantha Montag. mss. : fronde cartilaginea compressa lineari dichotoma, ramis subalternis vage pinnatis sensim minoribus acutis utrinque ramulos brevissimos basi haud attenuatos spiniformes ferentibus. — Has. Ad Campeche in peninsula Yucatan legit 1839 cl. Linden. Desc. Frons semipedalis et ultra, compresso-plana , basi dichotoma, lineam lata, sensim angustior, utrinque ramos distichos, alternos, cauli conformes emittens. Rami interdum et secundi, vage pinnato-corymbosi, non fastigiati, utroque margine spinis brevissimis , semilineam longis minoribusque simplicibus aut rarissime bifurcis, basi incrassatis, acutis, onusti. Structura Gigartinæ. Color purpureus. Substantia cartilaginea. Fructus deest. | Oss. Cette algue a le port , la fronde et la consistance d’un Gelidium, mais la structure est celle d’un Gigartina. On pourrait peut-être la com- parer au (7. Chamissoi, mais elle en diffère par tout son facies, par sa couleur , mais surtout par ses ramules spinuliformes , épaissis à la base et ne devenant jamais lancéolés. | 58. Liagora decussata Montag. mss.: fronde calce incrustata fili- formi tereti virgato-ramosa , ramis oppositis, ramulis decus- satis erectis subulatis apice nudo vinoso-lilacinis. — Has. rar C. MONTAGNE. — PLANTES CELLULAIRES. 65 ad oras insulæ Sancti-Vincentii rejecta. Communicavit cl. Webb. Desc. Alga maxime spectabilis et inter omnes species hujus generis facile pulcherrima. Frons basi scuto parvulo rupibus affixa, albo-incrus- tata , filiformis , setam porcinam crassa , cum crusta vero qua obducta est pennam passerinam adæquans, sensim attenuata, spithameea , a basi ramosa. Rami ut plurimum oppositi, longissimi , virgati, ramulis in- structi brevibus vix linearibus decussatis (!) subulatis erectis , basi ut et frons calce porosa incrustatis albis , apice nudo lilacinis vel colore quem Galli lie de vin dicunt , tinctis. Totius frondis circumscriptio , ramis primariis inclusis , lanceolata , unde planta taxiformis dicenda. Structura generis. Glomeruli sporarum inter fila moniliformia horizon- taliter radiantia nidulantes, in ramulis laterales, spherici , 6 centimilli- metra crassi, e paraphysibus e nucleo centrali quoquoversus irradian- tibus dichotomis articulatis et sporis obovatis constantes. Species genuina nec cum ulla alia confundenda. 59. Ulva pusilla Montag. mss. : læte-virens , fronde tenuissima laciniata margine undulato - crispatissima, cellulis monogoni- micis , gonidiis laxis ovoideis altero fine ut plurimum acutis. — Has. In littore insularum Carolinarum, imprimis apud Hogo- len, legit cl. Le Guillou. Desc. Frons delicatissima, læte-virens , sesquicentimetrum latitudine metiens, ambitu laciniata, laciniis linearibus obtusis margine undulato- crispatissimis subdenticulatis. Cellule oblong, hyaline, quæque goni- dium continuum, aut, ut videtur, ætate medio bipartitum, forsan et serius quadripartitum, ovoideum , gigartinum irregulareve , sæpius altero fine acutum, majoribus 10 ad 13 millimillim. longitudine, 3 ad 5 millimillim. crassitudine æquantibus, includens. Oss. Semblable pour la dimension, mais différente par la structure et la couleur , cette espèce se distinguera en outre de lU. (Prasiola) crispa par son habitat, car celle-ci croît sur la terre. Ce n’est pas nou plus par sa petitesse seule qu’elle diffère de l’U. Lactuca , mais son peu de con- sistance , qui résulte de l’extrème délicatesse de son tissu, l'en éloigne encore bien davantage ; en sorte que l’on ne peut pas non plus la com- parer avec notre U. pulvinata de la Flore des Canaries. Notez bien en outre que cette délicatesse qui distingue notre algue ne se rencontre la même à aucun age de VU. Lactuca. 3° série. Bor. T. XI, (Février 1849.) ; 5, t 66 BABINGTON ET PLANCHON. — 60. Conferva Picquotiana Montag. mss. : simplex , longissima # crassa, rigida, erecta, exsiccata variegata nitensque , articulis longitudine variantibus hic illic compressis. — Hab. In oris Labradorensibus maris septentrionalis hanc speciem mihi distinctissimam legit cl. Lamare-Picquot cujus nomine nuncu- pavi. es Desc. Fila simplicia, duo decimetra et quod excedit longa , semimilli- metrum circiter diametro æquantia, basi adnata, dense intricata, fusco- olivacea, rigida, siccitate nitentia, hic illic collapsa. Articuli longitudine valde variantes, alii diametrum subduplo, alii fere quadruplo superantes, in statu sicco alternatim compressi, longitrorsum ad augmentum maxi- mum venoso striati, geniculis obseur's. Oss. Je possède en beaux types, grâce à la générosité des phycolo- gistes anglais , la plupart des espèces rares et litigieuses de ce genre; je n’en vois aucune à laquelle je puisse comparer celle-ci. Elle a Pépais- seur du C. crassa, mais ses endochromes sont bien plus longs et bien plus variables. La seule dont je puisse la rapprocher sous le rapport des dimensions de la fronde, est mon €. colliformis (Voy. Pôle Sud, Bot., I, p. 5); mais, outre que cette dernière espèce a des articles étranglés au niveau des endophragmes, son tissu plus mince, d'où résulte une moins grande rigidité, ne permet pas de les confondre. SUR LPANACHARIS ALSINASTRUM , PLANTE ANGLAISE SUPPOSÉE NOUVELLE ; | Par M. CHARLES C. BABINGTON, M, A.; AVEC UN SYNOPSIS DES ESPÈCES D'ANACIHARIS ET D'APALANTHE , ET DES DESCRIPTIONS DE QUELQUES HYDROCHARIDÉES NOUVELLES ; Par M. J.-E. PLANCHON, Docteur ès-sciences. ( Extrait, sauf quelques additions, des Annals of Natural History, ser. u, vol. I, p. 81 et suiv. [ Février 1848. ]) Avant de décrire la plante à laquelle se rapporte plus spécia-: lement cette communication , il convient de constater les motifs ANACHARIS: ALSINASTRUM.. 67 qui ont déterminé l'adoption du nom générique d’Anacharis , de préférence à celui d Udora. Grace à l’obligeance de sir W. Hooker, j'ai pu examiner dans son herbier de nombreux échantillons de _ plantes se rapportant à ce genre et à d’autres genres analogues. ~ Mon ami le docteur Planchon, conservateur de l’herbier en ques- tion , a participé à mes recherches, et je saisis cette occasion de reconnaître les obligations. que je lui dois pour la libéralité avec laquelle il a mis à ma disposition ses notes manuscrites. Dans le Mémoire de Richard sur le groupe des Hydrocharidées, où furent caractérisés les genres Élodea et A nacharis , les fleurs mâles seules de cette dernière plante sont décrites et figurées. Dans Pherbier de sir W. Hooker, il existe des échantillons males et femelles d’une plante recueillie par Tweedie dans la république de la Plata, qui s’accordent bien avec la description que donne Richard de l’Ana- charis (callitrichoides), d’après des échantillons males récoltés à Montévideo. Hs différent de l'Udora recueilli par Drummond le long du Saskatchawan (4nacharis canadensis), par le défaut de pétales et par ses gaines moins renflées. Il paraît probable que c’est là lÆlodea canadensis de Michaux, que cet auteur (ou Richard) a été probablement conduit à considérer (à tort) comme une espèce du genre Elodea, par la ressemblance très frappante de ses fleurs femelles avec les fleurs hermaphrodites de l’Elodea guyanensis. Dans le fait, en absence des fleurs mâles, les fleurs femelles de quelques Anacharis (Anacharis À lsinasirum, par exemple), pour- raient très bien passer pour des fleurs hermaphrodites dont les anthères auraient été accidentellement enlevées. La fleur femelle de F{nacharis Alsinastrum ne diflére de la fleur hermaphrodite de lÆlodea guyanensis, Rich., que par l’absence des anthères (les filets existant) , et par une légère différence dans la forme des stigmates , deux points par lesquels elle coincide avec la descrip- tion que Rultall a donnée de son genre Udora. Il semblerait , d'après ces faits, que lÆnacharis de Richard est la plante mâle de l’Udora de Nuttall, auquel genre l’Élodea canadensis, Michx., doit probablement être rapporté. | Il est bon d’observer que le Flora Boreali- Americana fut publié par Michaux fils, en 1803, d’après les notes de son père , et que ee +, 68 BABINGTON ET PLANCHON. le genre Elodea y étant décrit, Michaux paraitrait être en réalité l'auteur du nom, d’où il s’ensuivrait que l’Élodea canadensis est une plante triandre. Mais la création du nom d’Ælodea est expres- sément revendiquée par Richard, en ces termes (1) : « Genre en- core peu connu , et auquel j'ai donné le nom d’Elodea. » Et comme il est bien connu (ainsi que je l’apprends du docteur Plan- chon) que Richard aida beaucoup Michaux fils dans la composi- tion de cet ouvrage, quoiqu'il ne consentit pas à ce qu'on mit son nom sur le titre, on ne peut guère douter que ce genre n’ait été nommé et décrit par lui. Ceci explique pourquoi la plante de l'Amérique du Nord est placée dans la triandrie et non dans la dioæcie ; car l’Elodea quyanensis est triandre, et l’aspect des deux plantes est tellement semblable, que Richard a bien pu être con- duit à considérer l’Elodea canadensis comme douée de la même structure , d’après l’examen des seuls échantillons desséchés. L’hermaphroditisme de l'Ælodea quyanensis était bien démontré à Richard par la vue de la plante vivante dans les eaux qu’elle habite, et l’on a de fortes raisons pour présumer qu'il vit de l’Elodea canadensis seulement les fleurs femelles, avec leurs trois filets stériles , et qu’il les considéra comme hermaphrodites. J'ai à peine besoin d'observer que le nom d’ Anacharis (1811) est de beaucoup antérieur à celui d’Udora (1818), et que, leur synonymie étant démontrée , j'ose l’espérer, d’une manière con- vaincante, le premier est celui qui doit être adopté. Nuttall ne paraît pas avoir vu le Mémoire original de Richard (Mém. Insitit., 1811, pl. 2); car ilcite une figure de la graine de |’Elodea , d’a- près les Annales du Museum , où cette partie#de la planche du Mémoire original est reproduite. S’il eût vu le Mémoire même, il aurait sans doute identifié sa plante avec le genre Anacharis , et ne lui aurait pas imposé un nouveau nom. Il existe dans ’herbier Hooker une plante récoltée par Schwei- nitz dans les États-Unis d’Amérique , que M. Planchon a recon- nue pour une espèce d’Ælodea, Rich ; mais comme ce nom est appliqué à un autre genre, il propose d’appeler la plante 4 pa- lañthe Schweinitzi. (1) Mémoires de l'Institut, 2° partie, p. & (4844). a ANACHARIS ALSINASTRUM, 69 Le genre Anacharis peut être caractérisé comme il suit : Anacuaris, Richard. Flores dioici. Mase. Spatha tubulosa , ore inflato bifido , uni- flora; flore pedicellato. Perianthium sexpartitum , laciniis exte- rioribus calycinis ovato-oblongis ; interioribus petaloideis lineari- bus, aut nullis. Stamina 9 ; filamenta basi in columnam brevem connata ; anthere oblonga, basi affixee, loculis connectivo angusto sejunctis. — Mem. Spatha tubulosa, ore paululum dilatato bifido obliquove, uniflora. Perigonii tubus filiformis, elongatus ; limbus sexpartitus, laciniis ovalibus, conformibus, exterioribus calycinis, interioribus petaloideis. Staminodia tria, laciniis exterioribus op- posita , subulata ; antheræ nullæ. Ovarium inferum. Stylus seti- formis cum perigonii tubo connatus ; stigmata tria , bifida vel emarginata. Bacca subtrigona , unilocularis , oligosperma. — Herb perennes (vel annuæ, Rich.) (1), aquatica, caulescentes, radicantes. Folia verticillata vel opposita , sessilia. Spathæ axil- lares. Anacharis, Rich. in Mém. de l’Institut, 1811, ET. p. 64. t. 2 (mas). Udora, Nutt. Gen. N. Amer. Plants, WW. 2h2. + A. Alsinasirum (nov. sp.?) ; foliis ternis ovali-oblongis obtusis subtilissime serrulatis, spatha floris masculi (ignota), floris feminei tubulosa ovarium sessilem pluries superante apice bifida , perigonii laciniis latis subæqualibus, stigmatibus ligu- latis reflexis emarginatis. (1) L’Anacharis callitrichoides Rich. est expressément décrite par cet auteur comme annuelle ; notre plante est indubitablement vivace. Dans un échantillon en voie de croissance, que j'ai maintenant sous les yeux (22 décembre 1847), la vieille tige est en train de perdre ses feuilles, qui sont presque toutes détruites et détachées, et paraît elle-même toucher à sa fin ; mais elle développe en même temps plusieurs faisceaux de jeunes pousses, de la base desquelles partent des racines. Au printemps , chacun de ces faisceaux constituera probablement une jeune plante isolée. Ceci peut expliquer la durée supposée annuelle de quelques espèces. 70 BABINGEON ET PLANCHON. Has. dans des mares communiquant avec le canal de Foxton- Locks , près de Market-Harborough, dans le duché de Leicester , où elle a été découverte par mademoiselle Mary Kirby, peu abon- damment en fleur, vers le commencement de septembre 1847. Plante submergée : tige pleine, ronde, demi-transparente , longue de plusieurs pieds, ramifiée à des distances inégales et considérables , revêtue sur toute sa longueur de verticilles de feuilles. Feuilles disposées par trois (ou rarement par quatre), en verticilles, oblongues, longues de 3 à 4 lignes, larges de 4 4/2 à 2 lignes, bordées de denticules fines et rapprochées, diaphanes, formées (à part une côte médiane demi-transparente et continue) de séries longitudinales de petites cellules vertes et oblongues , dont les trois séries marginales sont incolores et tout à fait trans- parentes ; bords munis de très petites dents spinuliformes , diri- gées en avant et très rapprochées entre elles {excepté vers la base de la feuille, où elles sont ou nulles , ou très espacées) ; sommet formé de deux courbes unies à angle obtus et muni d’une pointe spinuliforme pareille à celles des bords; feuilles supérieures moins aiguës que les inférieures, et souvent teut à fait obtuses ; toutes divergeant de la tige à angles droits, un peuiierléchies a leur sommet ; entre-nœuds inférieurs à peu près de la longueur des feuilles, les plus bas beaucoup plus longs et munis de feuilles courtes et opposées , les supérieurs égalant à peine la moitié de la longueur des feuilles ; nœuds marqués par une ligne d’un rouge mat. Racines longues, filiformes, diaphanes, partant de la nais- sance des rameaux. Fleurs femelles, naissant aux aisselles des verticilles supérieurs , solitaires. Gaines solitaires , sessiles , li- néaires , légèrement élargies au sommet , profondément bifides. Fleur sessile ; tube très long (assez pour atteindre la surface de Peau), filiforme; limbe à six divisions ovales semblables’, trois extérieures, trois intérieures un peu plus étroites et plus aiguës. Filets au nombre de trois, subulés, saus anthéres. Style adné au tube ; stigmates ligulés, réfléchis, légèrement émarginés, fran- gés. Fleurs mâles inconnues. Des échantillons V Anacharis N uttalla , Planch, (Udora cana- ANACHARIS ALSINASTRUN. 71 densis, Nutt.), récollés à Vew-Jersey, ressemblent beaucoup à l'espèce précédente, dont ils diffèrent par le sommet aigu de leurs feuilles , et, à ce qu’il paraît, par leurs gaines moins pro- fondément divisées ; leurs fleurs ne sont pas en état d’être étu- diées. L’ Anacharis canadensis , Planch., a les feuilles lancéolées- linéaires et la gaine beaucoup plus courte. Cette dernière diffère de la précédente par le manque des pièces intérieures du pé- rianthe chez les fleurs mâles. Notre plante n’est certainement pas l’Anacharis canadensis, mais elle pourrait étrel’ Anacharis Nut- tallii, l'absence des fleurs mâles rendant impossible sa détermina- tion absolue. Comme le genre Anacharis (1) est, jusqu’à pré-. sent, confiné dans le continent américain (2), il nous a paru con- venable de donner à notre plante un nom distinctif (dérivé de sa ressemblance avec lÆlatine Alsinastrum), de manière à empêcher qu’on la confonde avec les espèces américaines, ce qui étendrait l'aire de distribution de ces dernières bien au dela des limites naturelles qui pourront leur être assignées. Dans le cas où l’une d'elles se trouverait être identique avec notre plante, un des noms devra naturellement disparaître ; et comme l’espèce à la- quelle la nôtre paraît le plus intimement alliée est maintenant, pour la première fois, distinguée de l’£lodea canadensis , Michx., (1) Les Udora Pomeranica et U. Lithuanica des auteurs n'ont jamais été ob- servées en fleur, et présentent beaucoup plutôt l'aspect des Hydrilla que des Anacharis ; mais leur détermination générique est pour le moment impossible (2) Tout en traduisant littéralement cette phrase, je ne puis m'empêcher de faire observer que le sens n'en est pas rigoureusement exact. En effet, il nest pas vrai de dire, d’une manière absolue, que le genre Anacharis Est, jusqu à présent, confiné dans l'Amérique, puisqu'il est représenté par une espèce sau moins en Angleterre et en Allemagne. La plante allemande a même été signalée avant la plante anglaise, par M. Koch, qui la rapporte, si ma mémoire me sert bien , à l'Udora Canadensis, Nutt. M Reichenbach l'a même figurée, je ne sais plus sous quel nom, et si M. Babington a négligé de faire mention de cette plante, c'est sans doute à cause de l'impossibilité ou il s est trouvé de saisir, d'après une description et une figure, les points qui la rapprochent ou qui la distinguent de celle qu'il a si bien fait connaître. Des motifs semblables m'ont fait commettre la même omission dans la revue monographique des Anacharis. (Note du traducteur, J.-E. PLaxenox ) sr a, 7) 12 BABINGTON ET PLANCHON. ce sera alors aux botanistes à déterminer lequel des deux noms devra être adopté. Peu de temps après avoir recu cette plante de la me de M. Bloxam, j'appris que des échantillons semblables avaient été trouvés dans le Hampshire et près de Dublin. Je dois à mon ami M. H. Collins un échantillon recueilli dans la première localité, bassin d'ornement situé dans le parc de Leigh , à peu près à huit milles de Chichester. Il m’informe que, suivant de grandes pro- babilités , la plante a pu être introduite là accidentellement avec des racines de Wymphea odorata reçues d'Amérique par le jar- dinier, quelques années auparavant. La plante n’avait pas été observée dans le bassin avant que ces racines y eussent été mises, et bientôt après elle y apparut, d'abord en petite quantité, mais bientôt elle s’y multiplia rapidement. M. Scott, l’intelligent jar- dinier du parc de Leigh, en a envoyé à M. Collins et à M. Borrer trois fleurs femelles dont une a été soigneusement examinée par moi. Elle a trois larges segments calicinaux, trois segments co- rollins plus étroits , plus courts , peut-être spatulés ; trois filets stériles largement linéaires, et deux stigmates longs, très recour- bés, peut-être émarginés. La partie supérieure de la plante, à laquelle une des fieurs est attachée , est exactement semblable à une portion correspondante d’ Anacharis Nuttalli de New-Jersey, que je dois à sir W. Hooker, et je ne doute pas que les deux ne soient une même espèce. C’est une remarquable coïncidence, que les seules fleurs parfaites que j'aie pu examiner de l’ÆAnacharis Alsinastrum de Market-Harborough , et aussi de l’Anacharis Nuttallii de Leigh-Park, ne présentent aucune trace de plus de deux stigmates. M. Mackay joint à des échantillons de la plante de Dublin (recueillie vivante dans un petit bassin du jardin de J. D’Olier . , Esq., à Collignes, près de cette ville), l’observation qu’elle est la en compagnie de l’Æponogeton et autres plantes aquatiques rares , et qu’elle a, selon toute probabilité, été introduite avec elles. On ne l’a pas encore observée en fleur ; de sorte que son nom, son genre même doivent rester douteux. Par laspect, elle ressemble à peu près exactement à l’Anacharis Nuttallu, avec j | | : | | | | ANACHARIS ALSINASTRUM. 73 laquelle elle s'accorde par des feuilles plus étroites et plus aiguës que celles de lAnacharis Alsinastrum. Maintenant se présente la question : L’Anacharis Alsinastrum ne peut-elle pas avoir été introduite ? A cela je réponds dans les termes du révérend A. Bloxam, qui a eu l’obligeance de visiter la localité de la plante, et qui m’en a fourni de nombreux échan- tillons vivants et desséchés. Il dit, en réponse à une demande de ma part:«Je ne puis trouver de raison pour douter que |’ Udora soit réellement une plante native de ce lieu. Un grandnombre d’autres plantes aquatiques croissent dans la même localité, diverses es- pèces de Potamogeton, etc. » Il ajoute que, malgré que la plante n’ait pas été observée jusqu’à cette année, il doit supposer , vu son abondance, qu’elle a du habiter les mêmes mares depuis une longue période d'années. Synopsis specierum Anacharidis e¢ Apalanthes; auctore J.-E. PLANCHON. ANACHARIS, Richard. 1. A. callitrichoides (Rich.) ; foliis oppositis vel ternis linearibus acutis minute serrulatis , spatha pedicello (brevi) cylindrico continua sensim a basi ad apicem dilatata lineari-oblonga apice bifida, antheris (polline emisso) siccitate cærulescentibus , stig- matibus perianthii laciniis longioribus ad medium bifidis ; cru- ribus linearibus. Hab. in Brasilia australiori ; Montevideo, Commerson; la Plata (absque loco proprio), Tweedie in Herb. Hooker. A. callitrichoides, Rich. in Mém. Inst. 18411, Il. 7. t. 2. Character e specimine Tweediano, quod floribus utriusque - sexus gaudet, masculis, sicut folia, cum icone Richardiano plane congruentibus , femineo unico et pro investigatione nimis im- perfecto. 2. Anacharis Matthewsit (Planch.) ; foliis 3-4-nis dense imbri- 4 “7h PLANCHON. catis, spatha mascula (ante dehiscentiam) breve’ pedunculata ellipsoidea , perianthii laciniis exterioribus oblongis interiori- bus linearibus et petaloideis subæquilongis , antheris (novem) subsessilibus polline emisso non cærulescentibus. Hab. in Peruvie ditione Ubuamantaga, prov. Canta, Matthews, n° 581. In aqua fluente rivulorum. Folia 7-8 lin. longa, 1 lin. lata, haud acuminata sed apice sub- rotundato breviter acutata, patentia vel erecto-patentia , interno- diis pluries longiora. Antheræ lineari-oblongæ. 3. A. Alsinastrum (Bab.) ; foliis ternis ovali-oblongis obtusis subtilissime serrulatis , spatha floris masculi (ignota), floris feminei tubulosa ovarium sessilem pluries superante apice bifida, perianthii laciniis latis omnibus subæqualibus , stigma- tibus ligulatis reflexis emarginatis. Hab. in Anglia, Folia 3-4 lin. longa, 1 41/2-2 lata, in apice caulis ramulorum- que confertis, in parte infima ramulorum parvis distantibus oppo- sitis, sessilia, squarrosa, apice paululum reflexa. — Babington. h. A. Nuttallii (Planch.); foliis 3-4-nis oblongo - linearibus subtiliter serrulatis interdum obtusis , petalis floris masculi ligulato-spathulatis, stigmatibus ligulatis reflexis bifidis, — Nuttall. . Hab. in America septentrionali, sed loci natales dum stirps cum duobus aliis huc dudum confusa sit, observationibus novis denuo notandi. | Udora canadensis, Nutt. Gen. N. Amer, PI. I. 202. ewcl. syn. Miche. ‘ 28 Huc fere absque dubitatione refero stirpem prope Novam Cæsa- ream a cl. Torreyo lectam, cujus folia variant late vel anguste linearia , sed tamen sunt semper acutiora quam illa 4. Ælsinastre. Spatha floris feminei sessilis, tubulosa, ovario adpressa et super HYDROCHARIDÉES NOUVELLES. 75 eum producta, apice acute bifida. Flores pe et pro examine accurato nimis imperfecti. | 5. A. chilensis (Planch.); foliis ternis lineari-oblongis ohtusis subtilissime serrulatis , spatha floris feminei sessili tubulosa apice hinc fissa, stigmatibus tribus bipartitis perianthii laci= niis exterioribus reflexis longioribus. Hab. in Chili prope Valparaiso, Cuming, n° 636. Folia illis 4. Alsinastri plane similia, unguicularia, 2 lin. lata, in parte infima ramulorum opposita. Spatha in flore unico suppe- tente folii tertiam partem vix equante. Tubus perigonii pollica- ris ; limbus reflexus, laciniis exterioribus circiter À lin. longis , interioribus,.... Styli tres, profunde bipartiti, laciniis linearibus. 6. 4. canadensis (Planch. ) ; foliis ternis lineari-oblongis vel anguste linearibus, apice interdum rotundatis breve acutatis , spatha floris masculi (breve pedunculata) ventricoso-obovata , floris feminei sessilis tubulosa ovarium sub 5-plo longiore apice bifida , perianthii floris masculi laciniis interioribus nullis. Hab. in America septentrionali. Saskatchawan , Drummond (specimina mascula). Canada, Cleghorn (specimina feminea im- perfecta). Klodea canadensis, Micha. FI. Bor. Amer. 1. 20.2? APALANTHE , Planchon. _ Elodeæ sp., Richard. Udoræ sp., Endlicher (sed character ge- nericum ex clementis heterogeneis infauste exstructum). Flores hermaphroditi, cæterum femineis Udore , præter anthe- rarum præsentiam , in omnibus conformes. Stamina in specie - typica guyanensi vidi interdum haud æquidistantia, nec cum stigmatibus regulariter alternantia , sed alterum liberum inter stigmata duo, allera duo inter se Blamentis plus minus concreta et cum crure altero unius stigmatorum bifidorum semiconnala. Antheras vidi potius late ellipticas quam cordatas ; pollinis gra- 76 PLANCHON. nula lævia , 3-4-natim coherentia. Dehiscentia antherarum mihi obscura. Cl. Bonplandius , in descriptione A pal. (Elodeæ) gra- natensis , stylum in collo longo calycis liberum adesse asserit ; sed character illud , cum oculatissimum Richardum -fugerit , in vivo rursus inquirendum est. Ipse nihil vidi ad confirmationem L. ‘observationis iste tendens. Apal. guyanensis (Planch.); foliis 3-9-nis lanceolato-lineari- bus (vel anguste linearibus) a basi ad apicem sensim angusta- tis acutis haud recurvis , spatha sessili cylindracea « ovarium in ipsa sessile » superante ; stigmatibus (sæpius) bifidis : cruri- bus apice dilatatis. Hab. in Guyana, Rich. Demerara, Parker, in Herb. Hook. Elodea guyanensis, Rich. in Mém. Inst. 1814. Ul. 4. t. 1. . Apal. granatensis (Planch.); foliis 7-15-nis , anguste lineari- bus acutissimis , spatha sessili ovarium in ipsa sessile subæ- quante. | Hab. in aquis Novæ Granatæ, prope Guaduas inter Honda et Cune. Humboldt et Bonpland. Elodea granatensis, Humb. et Bonpl. Pl. Æquin. If. 150. : 128. . Apal. Schweinitzii (Planch.); foliis sæpius 3-nis (in parte infima ramorum oppositis) lanceolato -linearibus (vel subova- libus) acutis subtilissime serrulatis , spatha sessili cylindrica acute bifida florem demum longe pedicellatum exserente. Hab. in Americe septentrionalis provinciis confederatis (Uni- ted States), loco proprio non indicato, Schweinitz in Herb. Hook. Serpicula occidentalis , Pursh? Fl. N. Amer. 1. 33 (ob flores hermaphroditos triandros , sed diagnosis manca imprimis quoad floris situm non sufficit). HYDROCHARIDÉES NOUVELLES. TH Herba omnino facie Anacharidis Nuttallii vel 4. canadensis. Folia in ramulorum parte inferiore opposita, abbreviata , sub- ovalia , 2-2 1/2 lin. longa , internodiis multo breviora ; cetera linearia , patenti-erecta, internodiis multo longiora ideoque laxe imbricata, acuta nec tamen acuminata. Spatha 4-5 lin. longa. Pedicellus floris 6-8 lin. longus. Ovarium anguste ovatum in collum 1-1 4/2 pollicarem sensim angustatum. Laciniæ perianthii exteriores latiuscule lineares, patentes, pellucida ; interiores peta- loidee , tenerrimæ. Stamina tria ; filamenta gracilia , antheris longiora ; antheræ obovate, compressæ , loculis granulis pollinis inter se conglomeratis repletis, dehiscentia ignota. Stigmata tria, bipartita (?), cruribus recurvis perianthii laciniis exterioribus du- plo longioribus. Obs. Elodea canadensis (Michx. ) a specie supra descripta differt, ob verba auctoris in delineatione characteris generici , « ovarium ad caulem sessile. » Inde stirps ad Anacharidem canadensem (Planch. ) verosimiliter recte referta. EXPLICATION DES FIGURES, PLANCHE 1. Anacharis Alsinastrum , grandeur naturelle, avec une fleur détachée, pour en montrer le trés long tube. Nota. La fleur, la seule qui ait pu étre obtenue , est sans aucun doute impar- faite, par l'absence du troisième stigmate. a, un verticille de feuilles. b, sommet de la gaine. c, une fleur femelle. d, frange stigmatique. i Tous ces détails grossis. 78 PLANCHON. | NOTE ADDITIONNELLE, J'extrais les descriptions suivantes d’un travail monographique. (inédit) sur la famille des Hydrocharidées, NECHAMANDRA , gen. nov. Vallisnerie sp., Roxb. — Wight. — Endl. Flores dioici. Masc. Spatha ovata, demum in valvas 2 rupta, flores includens plurimos , in spadice conico densissime conges- tos, et ab eo , sub anthesi , sponte secedentes, minutos, subses- siles. Perianthit laciniæ sæpjus 6, e quibus 2 externæ majores, rubescentes, À interiores albæ (fide CI. Wight). Stamina 2. Form.’ Spatha tubulosa, apice bifida. Perianthii tubus superne in colon, à filiformem attenuatus . limbo 3-partito coronatus. Stigmata 3, cuneata , integra , v. interdum biloba v. bifida. Ovarium ovato- # lanceolatum superne sensim attenuatum , leviter inæquilaterum f. L-loculare, ovulis plurimis paricti internæ Joculi inordinatim (?) aflixis, adscendentibus. Utriculus indehiscens, spatha inclusus , — perianthii laciniis emarcidis coronatus. Semina plurima, adscenx ” dentia, oblonga, scrobiculata TN" Herba Indie orientalis, submersa, perennis, glaberrima, more Potamogetonum alternifoliorum ramosa. Folia alterna, graminea, ampleæicaulia, acuta, subtiliter serrulata et striato-multanervia , viridia, pellucida. Spathæ utriusque seaus ad aaillas agree sessiles. Species unica: Nechamandra Rowburgi , Planch. Vallisneria alternifolia, Roxb. , pl. Corom., tab. ccxv ; Wight im Hook., Bot. misc., vol. 11, p. 344; Suppl., tab. xu; Hamilt. in Brewst. Journ., vol. 1, p. 34, ex Cl. Wight. Has. in fontibus aque dulcis Indiæ or., prope Madras. D. Waght in herb. Hook; prope Calcutta; Rowb. , Griffith in herb. Hook ; in ditione Assam; Griffith ibid. < HYDROCHARIDÉES NOUVELLES. 79 HYpRILLÆE, sp. nov. Hydrilla Wightii, Planch. — Hyd. folis caulium sterilium sæpius 4-nis, linearibus, caulium fertilium (saltem flores mascu- los proferentium), conspicue minoribus, anguste ovato-lanceolatis, interdum ceteris subconformibus , omnibus acutis subtiliter ser- rulatis ; spatha mascula (ante dehiscentiam) , obovato-globosa , superne tantum setis paucis subuliformibus , ejus diametro non multo brevioribus muricata. Has. in peninsula Indiz or. ; D. Wight in herb. Hook. Ab Hydrilla ovalifolia, C. Rich. (Hydriila Roxburgu, Stend. nom. bot.) differt imprimis spatha parce et longiuscule setosa , nec fere undique breviter muriculata. Caulis inferne simplex, e bulbo squamoso enatus ! Bulbus ob- longus, 4-5 lin. longus, diametro transverso 2-3 lin. metiente, e squamis ovatis , acutiusculis, pluriseriatim imbricatis constans. Folia primordialia (S. internodiorum inferiorum), squamæformia, opposita, intermediis multo breviora , caulium fertilium 3-4-na , linearia, minutissime denticulata, 4-10 lin. longa, 1/2-4 lin, lata. Ramuli flores masculos proferentes axillares, a ceteris primo - intuitu diversi , nempe foliis duplo v. triplo minoribus instructi ; _ spathis inapertis miro modo calycem clausum Ammaniarum quarumdam referentibus. Pedicelli florum masculorum capilla- cel, 1-1/2-pollicares. Alabastra oblonga, fere 4 lineam longa. Oxs. La plante décrite par M. Harvey (dans Hooker’s Journ. of bot., vol. IV, p. 230, tab. xxm), sous le nom de Lagarosiphon muscoides est, ainsi qu’on le voit d’après la description et la figure citées, une espèce d’Hydrilla (Hydrilla muscoides, Planch.). EGERIA, gen. nov. Flores dioici. Masculi, in spatha bivalvi, 2-3, pedunculati. Pe- _anthii laciniæ exteriores herbaceæ, sub anthesi reflexæ, inte- riores petaloideæ teneræ , exterioribus multo majores, late 7 80 PLANCHON. obovate, deliquescenti-marcescentes, Stamina 6-9, in recep- taculo convexiusculo congesta, obscure 2-3-seriata. F'ilamenta crassiuscula, brevia, erecta, minute papillosa. Anthere basi- fixe , stantes, oblonga , rima laterali utrinque exaratæ , nec tamen conspicue dehiscentes , saltem, petalis, jam emarcidis, vix immutatæ. Flores femin. ignoti. | Herbæ americanæ, perennes , submersæ , glaberrime , habitu Anacharidearum v. Hydrillearum ramis dichotome divisis, dense foliosis , foliis verticillatis , adultis patentibus v. patenti-recurvis , late v. anguste linearibus, subtiliter v. conspicue serrulatis , viri- dibus , pellucidis ; spathis (flor. masc.) aaillaribus , sessilibus ; floribus (masc.) interdum majusculis , illos Hydrocharidis morsus rane referentibus. Sp. 1. Egeriadensa, Planch. — E. foliis 4 v. 3-nis, confertis,adul- 4 tis patentibus , omnibus late-linearibus , acutiusculis, margine (siccitatesæpius crispo), subtiliter serrulatis ; floribus (in de $ sæpius 3-nis), lateralibus, staminibus 9. Has. in ditione Platensi, prope PR LSE Tweedie in herb. Hook. Herba facie Potamogetonis densi. Folia sæpius confertissima , intermedia circiter pollicaria , 2 lin. lata. Pedicelli folia paulo v. duplo superantes. Flores magnitudine illorum Ranunculi aqua- talis. 2. Eg. Naias, Planch. — E. gracilis; foliis 3-nis , confertius- culis, patenti-recurvis , anguste linearibus, acutis, conspicue — repando - denticulatis , floribus in spatha geminis; stamini- bus 7-8. | Has. in paludosis Brasiliæ prov. Minas Geraës, prope S. Ro- mio ; Gardner, n° 5238, in herb. Hook. Herba precedente multo gracilior, habitu plane Hydrille verticillate , foliis Naiadwm , recurvis , internodia vix duplo — superantibus , 3-/ lin. longis, vix 1/2 lin. latis. Spatha sessilis ee 7 2) NYDROCHARIDEES NOUVELLES. 81 foliis brevior. Flores illis Zgeriæ dense paulo minores. Petala siccitate albida, late obovata. Antheræ filamentis subæquales , lineari-oblonge. DAMASONIL, Sp. nov. 1. Damasonium lactucæfolium , Planch. -— D. foliis (submersis) lanceolatis (?) in petiolum eis breviorem angustatis, undulato- crispis , tenerrimis, flaccidis ; scapis radicalibus foliis longio- ribus , superne subalato-angulatis ; spatha anguste oblonga , 10-alata , alis crispis. Has. in Indie orient. superioris diicste Assam : Griffith in herb. Hook. Species distinctissima. Folia, petiolo excluso, 7-8 poll. longa. Scapi plures , pedales, 4-flori. Spatha pollice paulo longior , alis as lin. latis, valde sinuato-crispis.. Ovarium anguste-oblongum, sublageniforme , nempe in collum e spatha breviter exsertum -apice sensim attenuatum. Laciniæ exteriores perianthii lineares , acutiuscule , 3-4 lin. longa. Cetera ignota. 2. D. Ulvefolium, Planch.—D. foliis (submersis ?) erectis, late lanceolatis , in petiolum eis breviorem sensim angustatis , undulato-crispis , multinerviis , teneris ; scapis folia supe- rantibus , superne ancipitibus ; spathæ oblonge , lateribus compressæ , nervosæ valvis dorso anguste 1-alatis , recurvo- mucronatis, alis leviter crispis v. subplanis. _ Has. in insula Madagascar ; D. Lyall in herb. Hook., et ibid. | in prov. Emirna ; Boyer. / Folia 6-24 poll. longa, 4-3 poll. lata, petiolo inferne dilatato, | Spatha circiter À poll. longa, 4-5 lin. lata. Collum tubi perianthii | breviter exsertum. Laciniæ perianthii exteriores late lineares , obtuse mucronate. Cætera ignota. à. D. Brasiliense , Planch. —D. foliis erectis, lanceolatis, in petio- lum limbo breviorem sensim angustatis, leviter crispis v. pla- 3° série. Bor. T. XI. ( Février 1849.) a 6 - 82 PLANCHON. — HYDROCHARIDEES NOUVELLES. nis, in sicco rigide membranaceis ; scapis (sub anthesi) folia paulo superantibus , superne compressis ; spathæ oblonge , compress valvis dorso angustissime 1-alatis, apice bidentato breviter mucronatis, mucrone erecto ; perianthi laciniis exte- rioribus lineari-oblongis , obtusiusculis , interiorum obovatorum dimidium inferiorem superantibus. Has. in Brasiliz prov. Minas-Geraés, prope S. Romad; Gard- ner, n° 5192 , in herb. Hook. Folia, petiolo adjecto, circiter pedalia. Spatha sesquipollicaris. Collum tubi perianthii breviter exsertum. Flos totus magnitudine _ et facie illius Limnocharidis Humboldtii, exsiccatione aurantiaco- flavus. Stamina lineari-clavata , laciniis perianthii exterioribus subæqualia. A. D. Cygnorunn , Planch..— D. Follis..°.., .°. 3 "agama tubulosæ, subcoriaceæ, exalatæ, valvis apice tridentatis v. tri- lobis, dente v. lobo intermedio sæpe recurvo ; laciniis perian- thii exterioribus anguste lanceolatis (in sicco rubro-marginatis), obtusiusculis , interioribus late cuneatis, basi macula violacea polatis ; staminibus 15-20, filamentis brevibus irregulariter polyadelphis , stigmatibus 6 apice breviter bifurcis , v. inæ- qualiter 2--fidis. Has, in Novæ-Hollandiæ ora occident. ad flumen Cygnorum (Swan-river); Drummond, in herb, Hook. Species, etsi flores tantum innotuerunt, facile dignoscenda. Spatha pollicaris-et ultra , in sicco interdum coriacea, pauciner - via, valvis, more generis, fere ad apicem connatis, parte libera tamen interdum 2 4/2 lin. longa, et tunc in dentes à, subæqua- les, triangulares , apice acuto recurvos divisa. Collum tubi perianthii crassum, ovario subcylindraceo subæquilongum v. eo brevius. Laciniæ perianthii exterioresinterdum pollicares, 2 1/2-3 lin. late , rigide chartaceæ , circiter 7-nerviæ , nervis haud prominentibus. Petala pollice longiora. Antheræ lineares , stig- matibus paulo brevio res. les 83 RECHERCHES SUR LA FORMATION DE L'EMBRYON CHEZ LES CONIFÈRES ; Par M. J, PINEAU, D.-M.-P. La théorie de la fécondation et de la formation de l'embryon chez les végétaux phanérogames, a été depuis quelque temps l’objet de travaux importants de la part d’un grand nombre de savants distingués. Cette intéressante question, sur laquelle la théorie de M, Schlei- den avait excité au plus haut point l'attention des observateurs, est maintenant résolue dans ses points fondamentaux par les habiles recherches de M. Amici sur les Orchis (1), de MM. Maller, Hofmeister, etc., sur les genres OEnothera, Monotropa, Alsine, ainsi que sur plusieurs autres appartenant à des familles va- riées (2). De toutes ces recherches il résulte que, pour que la féconda~ tion s'opère , il est nécessaire que le tube pollinique et la vésicule embryonnaire arrivent à se mettre en contact ; mais il est évident que ces deux organes naissent indépendants l’un de l’autre, et que ce n’est que par la suite que leur réunion s’opére. La famille des Conifères, si remarquable sous tous les rapports , vient-elle confirmer ces observations ? Il était intéressant de s’en assurer, En 1843, R. Brown, et MM. Mirbel et Spach firent paraître deux mémoires dans lesquels ces excellents observateurs ont traité d'une manière approfondie de l’embryogénie des Pinus sylvestris, Pinus laricio, ainsi que de celle des Thuya et du Taxus baccata. Cependant fa question fondamentale des rapports du tube polli- nique et de l'embryon n’y est pas résolue, En effet on trouve dans le mémoire de ces derniers savants le passage suivant : « Quoique » nous sachions très bien que, chez un grand nombre d'espèces, » ce boyau (le boyau pollinique) pénètre dans l'intérieur de 1’o- » vaire et même de l’ovule.... il nous paraît qu'il n’en est pas » ainsi pour les Conifères. » (4) Ann. des Sc. nat., 3° série, t. VIA, p. 193. (2) Ibid., t. IX, p. 24, 33 et 65. + * . : : La à 8h SM PINEAU. — FORMATION DE L’EMBRYON On le voit, cette proposition constituerait une anomalie re- marquable pour cette famille. C’est dans le but d’éclaircir ce point que je me suis livré aux recherches qui vont suivre sur le Pinus sylvestris et le Thuya orientalis. Si l’on examine une jeune fleur femelle du Pinus sylvestris au commencement du mois de mai, on verra que l’ovule, débarrassé de ses enveloppes, présente la forme d’une:cupule largement évasée, sur la surface concave de laquelle viennent se déposer des grains de pollen en nombre variable (PI. 6, fig. 1, a, b). Au bout de quelques jours, ces grains de pollen émettent un. prolonge- ment qui s'enfonce dans les interstices des cellules, qui rem- plissent ici le rôle de papilles stigmatiques. On remarquera que © la membrane externe du pollen se détache de l’interne , qui bientôt reste seule (fig. 2, a, b). Dans ie groupe des Abiétinées, la fructification s'opère, comme on sait, avec une extrême lenteur ; aussi franchirons-nous l’espace d’un an pour trouver quelques changements importants, Vers le 10 juin de l’année suivante , l’ovule a augmenté de vo- lume, et une coupe longitudinale permet d’y distinguer une en- veloppe externe (fig. 3, a), et un sac embryonnaire rempli de tissu cellulaire périspermique (1bid., b). Les tubes polliniques se sont accrus en tout sens, et ils offrent alors la forme de vésicules irrégulières (ibid.,c); ce qui leur a valu de la part de MM. Spach et Mirbel le nom de boursouflures vésiculeuses. Seulement , ces deux observateurs n’ont pas reconnu leur véritable origine, sur laquelle je ne conserve aucun doute. Dans la plante qui nous occupe, le sommet du nucelle acquiert avec le temps une consistance cornée , qui rend l’isolement de ces vésicules très difficile ; mais chez le Thuya, elles se séparent avec une grande facilité du tissu cellulaire environnant. A la même époque , toujours dans le Pinus sylvestris , le som- met du sac embryonnaire offre deux cavités closes de toute part, que nous appellerons, avec MM. Spach et Mirbel, sacs embryon- naires secondaires. Leur intérieur est rempli de cellules d’une contexture compliquée (tbtd., d), représentées plus en grand (tbid., D. | CHEZ LES CONIFÈRES. — en 85 Elles se composent d’une membrane d’enveloppe et de cellules incluses au nombre de trois ou quatre, munies chacune d’un nucleus très apparent. Évidemment cette production doit jouer un rôle important dans la formation de l'embryon. Nous propo- serons tout à l'heure une hypothèse à ce sujet. Huit ou dix jours plus tard, les cavités d, fig. 3, présentent à leur partie supérieure un conduit (fig. 4, f) , dans lequel vient s'engager l'extrémité du tube pollinique (abid., ¢), Après de nombreuses observations sur ce point, je suis resté convaincu que l'extrémité de ce tube , à peine engagée dans le sac embryonnaire secondaire , crève, et laisse échapper la fovilla, qui se mêle avec les cellules d, fig. 4, décrites plus haut, En même temps apparaît à la partie inférieure du sac un or- ganisme composé de quatre cellules dans le Pinus sylvestris (fig. h, e) ; de cing dans le P. Laricio, suivant M. de Mirbel. C’est de cet appareil que naît, comme on sait, l'embryon; de sorte que la question relative & sa formation n’est autre que celle de l'origine de l’embryon lui-même. Or, j incline fortement à croire que l'appareil (fig. 4, Æ) provient de l’une des cellules d, fig. 3, qui se développe sous l’influence du fluide fécondant. Dans cette hypothèse, la membrane g, fig. 4, serait formée par la membrane d’enveloppe d’une des cellules-méres , et les cellules i, fig. 4, qui, par leur prolongement , deviendront le cordon des suspenseurs , seraient produits par le développement des quatre cellules incluses. | Quoi qu’il en soit, les cellules d, fig. 3, disséminées dans le sac embryonnaire secondaire, disparaissent bientôt, et l’em- bryon paraît à l'extrémité du cordon des suspenseurs. THUYA ORIENTALIS. On voit, fig. 5, un ovule de Thuya, observé au moment de l’anthèse , avec deux grains polliniques déposés sur sa surface, et dont un a déjà émis son prolongement. Vers le 30 mai, le sac embryonnaire est formé , et il présente à sa partie supérieure le faisceau des suspenseurs entouré de 4, LA 86 PINEAU. — FORMATION DE L’EMBRYON CHEZ LES CONIFÈRES. toute part par le périsperme (fig. 6, e). Les tubes polliniques, de leur côté , s’enfoncent dans le tissu de l’ovule, et prennent une forme des plus irrégulières. Peu à peu, ces tubes, ou plutôt ces vésicules polliniques , ar- rivent en nombre variable au niveau du sac embryonnaire ; alors les cellules du tissu périspermique , qui les séparent du faisceau des suspenseurs, se résorbent , et les tubes polliniques viennent se souder à la partie supérieure de ce dernier ; de telle sorte qu’on peut extraire par la dissection les deux appareils réunis; ce qu n'a jamais lieu dans le Pinus sylvestris. A peine cette soudure s’est-elle opérée, qu’on voit apparaitre des vestiges de l’embryon au bas des suspenseurs. D’aprés les faits qui précédent, on voit que la théorie de Schlei- den n’est pas applicable aux Conifères, et que les rapports du tube pollinique et de l'embryon ne diffèrent en rien d’important de ce qui existe chez les autres végétaux, sar lesquels nous avons des connaissances précises. | EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE 6. Fig. 1. Coupe verticale d'un ovule de Pinus sylvestris, au moment de l’anthèse. ' — a,b, grains de pollen. Fig. 2. Id. d’un ovule plus âgé de quelques jours. —a,6, grains de pollen au mo- ment où ils se débarrassent de leur enveloppe externe, et où ils enfoncent leur prolongement dans le tissu de l’ovule, — c, commencement du sac embryon- naire. | Fig. 3. Id. d’un ovule de l'année précédente, observé le 4 juin. — u, primine. — b, sac embryonnaire rempli de périsperme.—c, tubes polliniques.—d, sacs embryonnaires secondaires remplis de cellules représentées en D, sous un grossissement de 300 diamètres. | Fig. 4. Id. d'un ovule observé vers le 15 juin. — a,b,c, comme dans la figure précédente. — e, cordon des suspenseurs naissant, représenté sous un gros- sissement de 300 fois en E. —g. membrane qui unissait cet appareil aux pa- rois du sac embryonnaire secondaire. — f, ouverture par laquelle le tube pol- linique c’ pénétre dans le sac embryonnaire d. — c’, extrémité inférieure du tube pollinique, laissant échapper la fovilla. ‘ L.-R. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM, ETC. 87 Fig. 5. Coupe d'un ovule de Thuya orientalis, au moment de l'anthèse. —«, grain de pollen dépouillé de son enveloppe. — b, id. émettant un prolongement. Fig. 6. Jd. d'un ovule observé le 1* juillet. — a, primine. — b, périsperme.— c, membrane du sac embryonnaire. — d, vésicules polliniques sur le point de se souder avec le faisceau des suspenseurs e. PODOSTEMACEARUM SYNOPSIS MONOGRAPHICA. Auctore L.-R. TULASNE, Bot. Mus. Par. adjut.; Soc. Philomath, Par. Quum recentiora viatorum inventa et in primis clar. G. Gard- ner, Rob. Schomburgk et H. Weddell, botanica parisina tum pri- vata tum publici juris, quod ad Podostemaceas, ut cæteros taceam ordines, attinet, quam maxime ditaverint, hujusce singularissimæ plantarum familiæ monographiam primum scribere nonnihil scientiæ profuturum autumavi. Muneris suscepti, cui londinen- ses herbarii, cl. Weddell opera, botanicis humanissime ju- verunt, jamque nunc. ferme absoluti, præcipua lineamenta s. prodromum hic edere statui ; in eo quidem nonnulla me hortantur, et hoc presertim quod jampridem nil mihi longius est quam. ut Weddellii legitime optatis tandem respondeam, desiderio scilicet, stirpes pretiosas, quibus in colligendis tantum laboris et opera posuit, accurate descriptas et in lucem proditas audiendi. Ex quo enim, amico rogante, rem faciendam suscepi, me variis impedi- tum sollicitudinibus dura coegit necessitas tardius et pro meo studio et quam decebat, destinata exsequi. Sciant tamen qui incoepto faverunt me, quantum sinebat virium mearum medio- critas, totum ad id incubuisse ut e botanicis que mihi per bene- volentiam ‘erant Commissa , quam taximos fructus traherem. Utinam opusculum non nimis meam infra voluntatem jaceat : sal- tem subtiliotes harum rerum judices mihi consiliis auxiliart , novarumque stirpium , si que eis innotuerint, quando etiamnum tempus est, et admonere et participem facere velim. Quod si egerint, eis duplici de causa grates persolvam. Mik, i k 88 L.-R. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM Cæterum non me fugit quidquid periculi adeam in jam nunc exponenda rudi quadam et pene ossea mee commentationis adumbratione; genera enim characteribus eo minoris momenti definita videbuntur, quod note uniuscujusque essentiales, quasi solitariæ in medium venient, hocce nempe notularum adventitio comitatu destitute , qui, etsi per se minus valet , characteri pri- mario tamen aliquid junctus addit pretium. Nullus est autem qui, si familiæ naturalis genera, monographo attento definita, super characteribus mere propriis, inter se sedulo contulerit, ea neget , dimissa notarum communium solita farragine , discrimine levis- simo tantum alia ab aliis sæpius discrepare. Res eo manifestior patet quo familia naturalior s. natura ipsa evidentius circum- scripta. Mihi igitur indolem summe naturalem ordinis de quo agendum est, multiplicemque specierum quas amplectitur se- riem , causari liceat, si generum substantiam quam. paucissimis exhibens, ea preter modum multiplicasse videor. PODOSTEMACEZÆ. PODOSTEMEZÆ Rich.— Kunth in H. B. K. Nov. Gen. et Sp. 1, 246. FLoREs unisexuales v. androgyni, nudi v. monochlamydei, sæpissime primitus involucrati ; inflorescentia varia. — InvozucruM spathæforme, initio obovatum v. oblongum inte- grum clausum, postea plus minus elongatum, in ore bi-plurifi- dum, marcescens. | PERIGONIUM, cum adest, calycinum, 3-partitum,s. 5-phyllum, membranaceum, avenium v. venosum, marcescens. Ng (it ANDROCEUM hypogynum 1-2- rarius 3-seriatum, verticillatum s. unilaterale, serie exteriore vulgo castrata. Stamina definita v. indefinita, inter se libera v. monadelpha, semper, virginea etiam, erecta; filamentis linearibus planis v. quidem membranaceis, marcescentibus; antheris ovatis, oblon- gis linearibusve 2-lobis longitrorsum dehiscentibus , introrsis extrorsisve , basi dorsali affixis, continuis v. subarticulatis ; pol- line pulvereo globoso, trigono didymove. SYNOPSIS MONOGRAPHICA. 89 Staminodia dentiformia s. filiformia , staminibus alterna, breviora, cum ipsis inserta , sæpius exteriora, numero «qualia, plurave, marcescentia, interdum nulla. Ovarium liberum, sessile v, gynopodio brevi suffultum, meso- pus aut plus minus pleuricum, leve s. costulatum , 1-2-3-locu- lare, indefinite ovulatum ; placentis crassissimis axilibus v. te- nuioribus et parietalibus, aut unica centrali (spurie ?). Ovura ovata anatropa peritropa, funiculo vix ullo. Stigmata apicalia 2-3 sessilia v. stylo brevi imposita, li- nearia , oblongo-acuta , membranaceo-dilatata carnosulave , in- tegra, erosa, pluri-dentata partitave, erecta s. demissa ; rarissime in unum capitatum connata. Capsuta 4-2-3-locularis, septicide simul et septifrage dehis- cens, 2-3-valvis, plurisperma , valvis æqualibus unaque persis- tentibus vel inæqualibus, minore citius labente. SEMINA minutissima glabra ovata compressa ; testa rugulosa bibula mucigena pellucens absque colore ; fegmine membranaceo tenaciori fucato. Embryo exalbuminosus dicotylis rectus homotro - pus, semini conformis, pallidus, oleo fœtus ; cotyledonibus æqua- libus in caudiculum brevissimum obtusissimumque conniven- tibus. Herbæ aquatice caule admodum vario, sepe frondiformi aphyl- loque; foliis cæterum simplicibus diversiformibus , raro integris , submersis ; floribus sepius emersis. Licet varia hujusce ordinis genera inter tribus, sectiones paragraphos- que ita distribuerim ut ad unum quodque tuto pervenire minimi sit, ut opinor, laboris; attamen ne quis , si forte Podostemacearum familiam sibi animo summatim fingere voluerit, ab hoc libelli paginas tædio vol- vendi avertatur, clavim generum analyticam huic synopsi præponere, rei peritis suadentibus, volui, cujus ope, ex uno oculorum conjectu punc- toque temporis, universum posset ordinem intelligere. — PODOSTEMACEARUM TULASNE, L.-R, © © “L DuoPpoA 4 mao ‘YE-"d DUOUSLAL ‘L manuassn ‘uosig xp hyjoumydg + payaay ‘|. phuas¢ "yey sisdowupy ‘pug wnhuqouphy ‘Horny uowasopog YL 4 vawig ‘1 oufiboydoT + obowdy “|. mob "À auouqo "1 sronpoyouhyy ‘q 99 (AL WNAYIDAD ART PT ‘|qny vuainopy "UL-"10q shyonjsouphy > VUANAS "1 ‘NOWINTD SALIAASNON 0% . ° . . . . . ' . . . . + . . . e : . Prod 6 b ° . . . . 0 ‘ . . . . . . 1€ ae | pes . 8 y . . . « . . , . . ” . . . . . V auitue}s LV * ‘SIWHSSISUO] Snquewsys : her qrutuie)s ; \ : , ca ‘oo7lun 9} sngiA9ÏQG “quewmsiys ‘ydjopeuow esuoy ejnsdeo \ : : . “TA! nION VG :i998) Gy BSIONUL “TUR + TA9[ NON ‘ snq | x eS1019X9 “Yue { O7E[NJS09 Nyon ne =1penbæut : ‘UR]S "Eh ; : i ae tAd]| pres of ‘{NIO]-% oY TwWIOjR[Nsded O19M[OAUI | (0721809 | Cee =)” + osorhqn osonjoaur) 204} dE ‘- : ‘ Siydyapeuouu | -saqu 6 ‘steywop siyeye]Ip-oodeuesquieut ‘wns aa. : epnsdeo \ à à : SH9I] \esoatoa : st} \ SlusajUl SNHPOUI snqueusys à PEUR EME ENT | -ojduioou : SIPIONIOA L | a ¥ Bees: MOR € L'on 10901pue | ("4 1998) 2 : , : ie 1A9] ‘snqipenbe: e : = + +: engenbœur | 7 ensdao | : sisaou PRE ¥ ' SOIBOIPRa SAqIIOY Ê ‘B}B4SO9 , ‘snquenbæ £ stydjopeuou ‘weys “SISOUW99LI SNQIIOY & ‘SHOQI] SNQIUIUEYS : oIUo8r10d \ SIL aang) stapAurejyo ? (1 ‘a1HLans) : SIAJRA snjonuy stop -Aureyyor | | (CI SM; \ \ “PL #80 -ASOIp ue | Cy) SOL ® SIDIOIP | J | | : Snquoy.y — “WAOVNALSOdOd SYNOPSIS MONOGRAPHICA, 91 [Species quasdam scil. : Moureram asperam , Apinagiam ruppioidem , A. fucoidem, A. pygmeam, Dicrwam Willdenowii, Castelnaviam multipar- titam, C.? orthocarpam et Tristicham bifariam non vidi, earumque des- criptiones a variis scriptoribus sum mutuatus, cæterarum vero diagnoses ex archetyporum speciminum autopsia ipse scripsi. | TRIBUS L — D/OICA s. HYDROSTACHYE. Flores dioici nudi; ovarium 2-carpium vniloculare , carpidiis bracteæ alternis, placentis parietalibus linearibus adversis, postico alio, alio antico. r 1 Hyprosracuys Pet.-Th. Character tribus. — Flores spicati. Herbæ acaules, omnes Madagascarienses. 1. H. verruculosa Juss.; foliis vulgo indivisis caudiformibus , appendicibus folioliformibus obovatis v. spathulatis, obtusis acuminatisve , initio imbricatis , lateralibus paulo majoribus ; bractea floris foeminei appendicibus late obovatis brevissimis imbricatis dorso onusta , axilla abunde piligera. — (Petit-Th.; Bernier ; Goudot). 2. H. imbricata Juss.; foliis pinnatisectis., pinnis linearibus ap- pendicibus folioliformibus undique consitis , rachique inferne nuda petioliformi; spicis crassissimis ; bracteis admodum nudis exappendiculatis, axilla nuda epilosa. a cystiphora , appendicibus vesicæformibus ; spica vali- diore , crassiore. | ® Thuarsiana , pinnis vulgo longioribus , appendicibus an- guste linearibus haud inflatis. — (Petit-Th.; Bernier ; Goudot). 3. H. distichophylla Juss.; foliis simpliciter pinnatisectis v. bi- pinnatisectis, rachi primaria ultra basin tereti secundariisque, foliolis s. limbi segmentis inferioribus brevissimis crebre cilla= 92 L.-R. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM tis, e superioribus eciliatis aliis distiche alternis multo majo- ribus oyato-oblongis linearibusve, arcuatis; spice fœmineæ bracteis verruculosis 5-7-striatis , axilla modice piligera. — (Berner). h. H. multifida Juss.; foliis tripinnatisectis in lacinias capillares decompositis, rachidibus teretibus minutissime papilligeris, papillis linearibus brevibus acutis; bracteis minute papilloso- verrucosis, axilla piligera. | — (Bernier). 9. H. Goudotiana +, foliis rosulatis longis tripinnatisectis ; ra- _ cheos appendicibus confertissimis , aliis verruciformibus aliis folioliformibus late’ expansis ; pinnulis segmentis linearibus latiusculis undique et confertim onustis obtectis. — (Goudot ; Petit-Thouars), 6. H. plumosa +, foliis bipinnatisectis , pinnis exilibus , racheos pinnarumque appendicibus linearibus brevibus acutis imbri- catis patentibusve ; scapo deorsum squamigero , squamis lon- giusculis scariosis brunneis ; bracteis admodum nudis gla- brisque, dorso inferiore 3-nervibus, axilla pilifera. Hydrostachys plumosa Juss. mss. — (Berner ; Goudot). TRIBUS IL — ANDROGYNÆ s. EUPODOSTEMEÆ. Flores androgyni , achlamydei et primitus involucrati, v. mo- nochlamydei involucroque destituti ; ovarium 2-3-carpium , 2-3- loculare, placentis axilibus, v. uniloculare, placenta spurie cen- trali. | SUBTRIBUS I. — ACHLAMYDEZÆ I LACIDEÆ ]. ° Genitalia nuda, primum involucrata , postea quamplurimum exserta; androceum 2-3-seriatum, absolute verticillatum aut unilaterale ; fructus 1-2-locularis, bivalvis, valvis æqualibus inæqualibusve. SYNOPSIS MONOGRAPHICA. 93 Sect. 1. — /SOLOBÆ [ EULACIDEEZ |. Capsule valve æquales aut æquo modo suflulcro herentes , unaque post dehiscentiam persistentes. | Pletostemones. — Androcei verticilli perfect. + Neurocarpe. — Capsula costulata. 4. Isoneuræ. — Fructus nervi æquales v. subæquales. ir, MOURERA. Aubl. Staminodia 10-15 v. interdum pauciora aut etiam sub- nulla. Stamina 10-40, 1-2-seriata , libera ; antheris introrsis extrorsisve. Flores racemosi. 1. M. fluviatilis Aubl.; foliis amplissimis irregulariter ovato- aculis, in margine crispo plurifariam eroso-multilobis , su- perne papilligeris aculeiferisque, subtus levibus; racemis sim- plicibus ; staminibus 20-40, 2-seriatis, interioribus extrorsis. Guiana. — (ÆAublet ; Parker; Schomb., n° 295 et 351 ; Hostmann, n° 1248. ) 2. M. aspera, foliis laciniato-sinuatis undulatis, superne asperis, subtus levibus ; floribus racemoso-fasciculatis , racemis in co- rymbos quasi digestis; staminibus 5-10 uniseriatis, introrsis. Lacis aspera Bong. Brasilia. — (Riedel. ) 3. M. Weddelliana +, foliis dichotome et creberrime multisectis, segmentis divaricatis, supremis angustissimis; racemi sim- plicis rachi lata ancipite sanguinea (viva) ; floribus longe pedi- cellatis ; staminibus 10-42 uniseriatis introrsis. Brasilia tropica centralis. — (Weddell. ) 94 L.-R. TULASNE, — PODOSTEMACEARUM 11. Lacis. Lindl. = Staminodia 6-10 libera brevissima. Stamina totidem longe monadelpha, filamentis sursum liberis. Flores racemost. 1. L. monadelpha Bong. — Brasilia. — (Riedel. ) iv. MARATHRUM Humb, et Bonpl. | 4 Pedunculus apice staminifero plus minus ampliatus calycu- liformis. Staminodia 5-10 brevissima lata triangularia v. li- | nearia acuta. Stamina totidem libera. Flores radicales, terminales, awillares v. sparsi. a § Lacidium. — Spec. brevissime caulescens. 1. M. pauciflorum +, caule brevissimo simplici, foliis dichotome _dissectis, segmentis anguste linearibus ; floribus paucis soli- _tariis axillaribus terminalibusque, longe pedicellatis ; capsula 8-nervi; stigmatibus basi coalitis. Guiana. — (Schomburgk, n° 556.) L §§ Eumaratrhum. — Species rhizomatose , floribus — | radicalibus. | | ANE a. Foliis capillaceis. 9 ke % 2. M. fœniculaceum Humb. et Bonpl., rhizomate irregulariter sp disciformi membranifero ; foliis longissimis decomposito-pin- natisectis, divisuris omnibus capillaceis ; floribus laxis ; ; pedun- culi apice maxime dilatato. Vi ur we, Nova Granata , Novaque Hispania. - CH umb, et Bonpl. Haenke). 3. M. oxycarpum +, rhizomate crasso irregulari ; foliis pra- \ SYNOPSIS MONOGRAPHICA. 95 longis pinnatiseclis, divisuris decomposito-capillaceis ; floribus longe pedunculatis , pedunculo apice anguste breviterque tu- buloso-excavato ; stigmatibus basi longiuscule coalitis. America tropica. — (Seemann.) h. M. Schiedeanum Cham. , rhizomate crasso subcylindrico elon- gato, ramoso ; foliis 3-4-pinnatisectis, divisuris extremis an- gustissime linearibus brevibus; floribus paucis. * Nova Hispania et N. Granata. — (Schiede, Shinner aliiq. ) | GB. Foliis late membranaceis. 5. M. utile +, foliis magnis oblongis grosse dentato-lobatis , in petiolum angustum longe attenuatis ; floribus laxe congestis ; pedunculi apice dilatato-poculiformi. Nova Granata. — (Purdie). 2. Anisoneuræ. — Fructus nervi inæquales. : v. RHYNCHOLACIS +. Staminodia exigua 7-10 v. plura. Stamina totidem inte- riora, libera. Capsula ellipsoideo-compressa s. anceps, 2- rostris , rostris validis divaricato -recurvis, latere utroque præ- ip terea 3-nervia. Flores radicales, fasciculati. + 1.R. Hydrocichorium +, rhizomate crasso ligneo obliquo brevis- _simo; foliis amplis multilobis, lobis decomposito-multisectis , - segmentis extremis linearibus; floribus longissime pedicellatis dense congregatis. | Guiana anglica. -~ (Schomb., n° 435.) 2. R. macrocarpa +, caule brevi ligneo erasso simplice v. bi- ~ furco, levi striatove ; pedicellis longis crebris ; capsula majore. Guiana anglica. — (Parker.) 0 96 L.=L. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM tt Aneure s. Leiocarpæ. — Fructus levis enervius. vi. OENONE +. Staminodia 10-15, oblongo-acuta. Stamina totidem, li- bera 1-seriata. Capsula ellipsoideo-globosa admodum levis, ecostata. Herba foliis radicalibus pinnatipartitis longissimis validisque ; floribus subcorymbosis. [ OENonE nymphe nomen idææ quam dilectam Apollo futura augurari plantarumque vires noscere, amoris in pretium accepti, gratus voluisse narratur. ] 1. OK. longifolia +. — Guiana anglica. — (Schomb., n° 437). || Oligostemones. — Androcei verticilli incompleti, plus minus unilaterales. + Leiocarpæ. — Capsula levis ecostulata. vil, LIGEA + Poiteau mss. Staminodia 3-7 setacea. Stamina 2-6 interiora, libera. Capsula levis, nervis inconspicuis. Flores alares et terminales, cymost. | Ligea nymphe nomen. ] 4 1. L. Richardiana +, caulibus dichotome et crebre ramosis , ramis quasi corymbosis ; foliis infernis indiviæformibus varie incisis s. partitis, supremis multifidis, divisuris angustissimis ; floribus longe pedicellatis, seepius pentandris. a. major, caulibus longissimis flexuosis. BG. corymbosa , caulibus brevioribus maxime divaricato- flexuosis , supremis recurvatis; pedicellis brevioribus, capsula minore, J SYNOPSIS MONOGRAPHICA. 97 y. extlis, caulibus gracilioribus, foliis dichotome laciniatis, segmentis omnibus angustissimis ; pedicellis abbreviatis, capsulaque exigua. Guiana, —(L.-C. Richard; Poiteau; Schomb., n° 43h [y], et n° 436 [6].) 2. L. secundiflora +, caule dichotome ramoso, ramis ultimi$ gra- cilibus introrsum curvulis : foliis caulinis grassis pluries dicho- tome sectis, laciniis angustis ; floribus secundis breviter pedi- cellatis bi-triandris ; filamentis longissimis. Guiana batava. — (Hostmann, n° 1393), tt Neurocarpæ. — Capsule nervi plus minus prominentes. VIII. APINAGIA +. Staminodia 3-6 linearia setacea. Stamina 2-6 interiora libera. Séigmata subulata brevia integra. Capsula nervosa , nervis plus minus prominentibus. Flores alares et terminales, cymosi v. subcorymbosi. {Indorum Apinayés qui ripas fluvii Tocantins inferioris, haud procul meridiem versus ab oppidulo S. Juan das duas barras, sinistras incolunt, huicce generi nomen indimus. ]. § Euapinagia. — Caulescentes. * Nervis fructus fere immersis. — Ligeæ proximiores. 1. A. psyllophora + Tul. et Wedd., caulibus longis exilibus maxime flexuosis dichotome ramosis, ramis divaricatis corym- bosis ; pedicellis exilibus ; capsula ellipsoidea obtusissima obscura, nervis octo vix prominulis. Brasilia centralis. — (Weddell). 2. 4. divaricata + Tul. et Wedd., caule brevi versus medium 3° série. Bor. T. XT. (Février 1849.) 5 ? Sy 98 L.-R. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM furcato, ramo utroque patentissimo dichotome ramulifero , ra- mulis subsecundis arcuatis, cunctis alatis; foliis multilobis ; capsula obovata obtusissima brunnea nitente crebre lineata , : lineis s. nervis immersis albentibus inzquilongis. Brasilia tropica. — (Weddell). . ** Nervis fructus prominentibus. «. Caulibus foliosis, alatis. id A. ruppioides , caule dichotome ramoso : foliis dichotomo- multifidis , laciniis linearibus ; pedicellis terminalibus longis- simis corymboso-fasciculatis ; fructu 8-nervi. Podostemum ruppioides HBK. Nova Granata. — (Humb. et Bonpl.) h. A. Gardneriana +, caule valido longo flexuoso ramoso, ramis divaricato subcorymbosis ; pedicellis gracilibus erectis ; capsula sublanceolato-oblonga acutiuscula, deorsum attenuato- conti- nua, 8-nervosa, nervis parum prominentibus. Brasilia borealis. — (Gardner). ». A. fucoides, caule ramoso erecto v. fluitante folioso ; foliis frondiformibus planis apice laciniatis , laciniis capillaribus ,.. floribus solitarie axillaribus ; staminibus 2-6 ; stigmatibus 2-fidis ; capsula ovato-globosa octosulcata. Lacis fucoides Mart. et Zucc. Brasilia borealis. —- (Martius. ) GB. Caule subaphyllo et quasi exalato. 6. A. Riedelu , caule rigide erecto maxime flexuoso subnudo ramoso, ramis divaricato recurvatis ; foliis multisectis capilla- ceis; floribus crebris alaribus , secundis , terminalibusque ; staminibus 2-3; capsule badiæ nervis octo prominentibus. Lacis Riedeli Bong. Brasilia tropiea. — (Riedel. — Weddell.) 7 | | _ SYNOPSIS .MONOGRAPIUGA, 99 NS Chamelacis, — Acaules. 7. A. pusilla +, caule brevissimo simplici ; foliis dichotome dis- sectis, segmentis omnibus angustissime linearibus planisnudis ; floribus paucis pedicellatis 1-2-andris; involucro longe an- gusteque tubuloso , brevissime dentato-lacero. Guiana. — (Schomb., absque num. ord. ). $$$ Hymenolacis. — Frondiformes. 8. À. pygmea, caule dichotomo ramoso ; foliis caulinis frondi- formibus laciniatis ; floribus solitariis axillaribus terminali- busve; staminibus 2-3. Lacis pygmea Bong. Brasilia. — (Riedel. ) 9, 4. membranacea , frondiformis quoquoversus extensa aphylla; floribus sæpius aggregatis, 3--andris. Lacis membranacea Bong. Brasilia. — (Riedel. ) Ix. LOPHOGYNE a. Staminodia 8-5 lineari-subulata. Stamina 2-( vix interiora, libera; polline ovoideo-trigono. Stigmata late membranacea transversim oblonga, s. semicircularia, in margine grasse gen tata. Capsula 8-nervis. Herbæ frondosæ ; floribus ronds diversiformis nervos lermi-- nantibus pedicellatis longeque easertis. AE hole NÉ nade mediocri flabelliformi utrinque levi, varie lobata, lobis subæqualibus i incisis obtusis ; floribus e fron- dis basi quasi natis ; staminibus 3-4; antheris efetis spiraliter | putor tis. Brasilia. — (Gar dner, Herb. n° 5860). i 109 L.-R. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM 2. L. arculifera + Tul. et Wedd., fronde foliacea virente superne minute papilloso-asperula, varie expansa incisaque , divisuris aliquando subdistinctis foliiformibus integris vel apice multi- _fidis, aut etiam flagelliformibus ; floribus paucis ; staminibus 2 : antheris non contortis. Brasilia tropica. — (Weddell). x. Dicræa Pet.-Th. (1). Staminodia2 «qualia longe linearia, tertio sæpius abortiente. Stamina 2 monadelpha ; antheris ovatis ; polline didymo, Stigmata subulata , brevia , integra. Capsula plurinervis, Flores radicales, solitarie terminales vel racemosi. § Eudicrewa. — Rhizomatosæ s. dissimilicaules. 1. D. minutiflora +, caulibus longissime flagelliformibus sursum foliosis s. foliiformibus ; foliis linearibus longis dichotome multisectis ; ramis superioribus sterilibus cauli paribus , infe- rioribus brevioribus compressis varie flexuosis rhizomatoideis , distiche gemmuliferis ; gemmulis exiguis unifloris ; floribus minutissimis. Madagascaria. — (Pet.-T'houars). 2, D. imbricata +, rhizomate lineari compresso ; caulibus sub- oppositis , simplicibus v. pauciramosis, brevibus, ancipitibus, foliorumque basibus crassis dense imbricatis persistentibus bifariam obtectis ; foliorum limbo lineari s. filiformi, simplici v. bifido, brevi, deciduo ; floribus terminalibus , brevien ae dicellatis ; capsula ellipsoideo-globosa. Madagascaria. — (Petit-Thouars. ) (1) Vocem Thuarsianam (Dicrwiam) propter etymon (dixgaroc, biceps, furca- tus) vocali sublata scripsi. SYNUPSIS MONOGRAPHICA, 101 §§ Blandowia. — Frondiformes. 3. D. Wallichii , fronde virente mediocri lobato-crispa venosa , in ambitu libera et fructifera ; capsula obtusa 8-costata, valvis apice modice incurvatis. | Podostemon Wallichu KR. Brown. India occidentalis, — (Wallich, Griffith aliique. ) h, D. Willdenowti, fronde membraniformi lobata colleme facie, lobis ascendentibus obtusis ; capsula crebre striata acuta. Blandowia striata Willd. Peruvia ; Chile. — (Wullden.) x SSS Macrolacis. — Caulescentes. 5. D. dichotoma, caulibus nudis, longis, compressis, tenuibus, flexibilibus , parce et dichotome ramosis , ramis simplicibus longis subparallelis flexuosis, apicem versus parce florigeris ; foliis floralibus subulatis paucis brevibus proparte coalitis ; cap- sula 8-nervosa, nervis parum prominentibus. Podostemon dichotomus Gardn. India cisgangetica. --- (Gardner. ) 6. D. Wight, caulibus compressis ancipitibus, alternis vicibus angulatis et gemmiferis ; foliis anguste linearibus simplicibus, basi vaginantibus ; capsula octo-striata. Podostemon Wightii Gardn. India cisgangetica. — (Gardner. ) 7, D. rigida, ramis longis rigidulis dichotomis parallelis aphyllis (floridis) compressis : floribus secundis bis involucratis. Podostemon rigidus Gardner. Hindostania. — (Gardner.) 102 L.-R. TULASNE. -— PODOSTEMACEARUM 8. D. elongata, caulibus sublignosis, teretibus, simplicibus, longis- simis ; gemmis foliosis distiche alternis, inferioribus floriferis, | superiorum sterilium foliis longioribus linearibus, integris eva- ginatis , inferiorum ad vaginam redactis ; capsula 8-10-striata, nervis subtilibus. Podostemon elongatus Gardn. Zeylania. — (Gardner). - §SS§ Ceratolacis. — Fructus quasi bicornis. 9. D. Erythrolichen Tul. et Wedd., rhizomate rubente lineari ramoso crassiusculo lichenoideo: gemmulis unifloris, alterne dis- tichis, distantibus, paucifoliis ; foliis vaginantibus brevibus pal- matim pluripartitis , lobis linearibus inæquilongis ; filamento longissimo ; capsula bicorni. Brasilia tropica centralis. — (Weddell.) Sect. 2. — ANISOLOBÆ | PoDOSTEMONES |. Fructus valvæ plus minus inæquales aut saltem inæquo modo pedicello continuæ, altera caduca cito labente, altera persistente. | Biloculares. — Capsula 2-locularis, placentis axilibus. + Diandræ. x1. Poposremon Mich. Involucrum elongatum tubulosum, apice lacero pervium. Staminodia à linearia, medium filamento antherifero adna- tum , aliquando deficiens. Stamina 2 monadelpha; polline didymo Stigmata lineari-acuta abbreviata. C a psula 8-nervis. Herbe caulescentes , folus distichis linearibus integris v. varie partitis, floribus terminalibus v. quasi axillaribus. ‘SYNOPSIS MONOGRAPHICA. Me. 103 1. P. Ceratophyllum Mich., caulibus gracilibus subteretibus ; foliis capillaribus integris v. dichotome multisectis , basi dila- tatis vaginantibus ; capsula ellipsoidea utrinque subattenuata, nervis crassis. America borealis. — (Michaux, — Nuttal. — Gray, etc.). 2. P. Chamissonis, caulibus aliis compressis, rhizomatoideis re- pentibus efoliosis discigeris, aliis erectis ancipitibus foluferis ; - foliis stipulatis ramiformibus, rachi simpliei aut furcata supra basim articulata, divisuris folioliformibus subverticillatis lan- ceolatis acutis integris aut 2-3-partitis ; capsula brevissime pedicellata ellipsoideo-globosa utrinque obtusissima. Lacis disticha Cham. Brasilia. — (Sellow. — Gaudichaud). 3. P. subulatus Gardn., caule crasso rugoso brevi, simplici v. pluries dichotomo , ramis paucis confertis patentissimis brevi- bus, densissime foliiferis ; foliorum limbo lineari-subulato longo simplici, vagina dilatata amplexicauli ; androceo versus pedi- celli medium inserto. Zeylania. — (Gardner). xu. Hyprosryum Endl. Involucrum exiguum ellipsoideum utriculiforme, ex uno tandem latere longitrorsum fissum indeque cymbæforme et bi- valve. Siaminodia 2 linearia longa. Stamina totidem mona- delpha ; polline didymo. Stigmata 2 nunc dentiformia minima integraque , nunc dilatato-membranacea cuneiformia dentata. Capsula 8-12-costulata. _. Herbæ frondosæ, gemmis floriferis sparsis paucifolis. pa 4 104 L.-R. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM § Zeylanidium. — Stigmata dentiformia integra. 1. H. olivaceum , rhizomate membranaceo licheniformi repando- foveolato, olivaceo-virente ; gemmis foliaceis sparsis unifloris ; foliis cymbeeformibus exiguis ; capsula octonervi, Podostemon olivaceus Gardn. Zeylania. — (Gardner). 2, H, griseum, rhizomate inæquali repando griseo; gemmis fo- liaceis creberrimis ; capsula 8-nervia. Podostemon griseus Gardn. Peninsula Indie cisgangeticæ. — (Gardner). SS Euhydrobryum. — Stigmata membranaceo-dilatata, dentata. 3. H. Griffith, rhizomate orbiculari lobato coriaceo-lucido vi- rente ; gemmis foliaceis crebris inordinate sparsis ; foliis cujus- libet subsenis squamiformibus ; stigmatibus 2 dilatatis cunei- formibus dentatis inæquilatis ; capsula 12-costata. Podostemon Griffith Wall., Griffith. India orientalis. — (Griffith. ). xm. Mniopsis Mart. Involucrum utritorme obovatum tubulosumve, ore plurifido s. dentato apertum. Staminodia 2-3 linearia, medium filamento antherifero adnatum v. deficiens. Stamina duo monadelpha ; polline didymo. Stigmata nunc incrassata pluriloba, nunc bre- viter elongata integra. Capsulaspherica prorsus levis. Herbule caulescentes frondoseve , floribus terminalibus ah- quando subracemosis. SYNOPSIS MONOGRAPHICA. _ 405 $ Eumniopsis. — Caulescentes ; stigmatibus pluripartitis. 1. M, scaturiginum Mart., cæspitosa, ramis dichotomis creber- rime foliosis ; foliis erecto-imbricatis duris minimis, aliis semi- orbicularibus, aliis multo minoribus ovatis stipulæformibus : floribus solitarie terminalibus. Brasilia centralis, -- (Martius). 2. M, Weddelliana +, caulibus cespitosis brevibus subsimplici- bus squamiferis ; foliis radicalibus s. terminalibus amplexicau- libus multipartitis ; floribus sæpius laxe et distiche paniculatis. Brasilia orientalis. —- (Weddell). S$ Griffithella +. — Frondosæ, stigmatibus linearibus integris. 3. M. Hookeriana +, rhizomate frondiformi crasso varie repando levi nudo in margine gemmifero, gemmis unifloris ; foliis bre- vibus aut etiam squamiformibus ovato-oblongis integris disti- che equitantibus paucis ; stigmatibus anguloso-elongatis inte- gris distinctis. 3 Podostemon ecostatus Griffith. mss. India orientalis, — (Herb. Hook. ). ++ Monandre. xiv. Oserya + Tul. et Wedd. I[nvolucrum obovato-oblongum apice varie disruptum. Staminodia duo linearia. Stamen 4 iis intermedium, libe- rum; anthera extrorsa ; polline ellipsoideo-triquetro. Stigmata 2 brevissima subtriangularia s. dentiformia, integra. Capsula nervosa. Herbule rhizomate exili filiformi; foliis distiche alternis an- gustissime linearibus, integris v. dichotome multisectis. 106 L.-R. TULASNE. —- PODOSTEMACEARUM [ Oseryam dicimus in commemorationem infelicis Eugenii D’Osery, cl. Castelnavii comitis , qui postquam huncce in oris fluvii Vi/comayo reli- quisset ut solus Limam Peruvianorum rediret ibique collecta varia et diurna confecta in tuto collocaret, e Lima in Zruxillo et Jaen pervenit et paulo post ab Indis famulis e tribu Xeberos qui eum argento expolia- rent misere inter viam occisus est. ] A; O. flabellifera + Tul. et Wedd. , minima, rhizomate filiformi subsimplici apice foliifero, rarius furcato ; foliis anguste lineari- bus brevibus integris patulis , supremis basi dilatatis et in va- ginulam hine simul connatis; flore terminali brevissime gr: cellato. | Brasilia tropica centralis. — (Weddell). . O. biceps + Tul. et Wedd., rhizomate plano lineari brevi, in- ferne in margine quasi crenulato , sursum dilatato et semel dichotomo, divisuris late divergentibus brevibus distiche folii- feris ; foliis linearibus integris, extremis basi vaginatim conni- ventibus ; floribus solitarie terminalibus longe pedicellatis ; capsula obtusa utrinque 7-costata. — Brasilia tropica centralis. — (Weddell). . O. spherocarpa +, exigua, fronde tenui teniolæformi brevis- sima virente, processus foliiformes basi vaginantes breves integrosque e lateribus agente ; pedicello longiusculo ; stami- nodiis brevissimis angustis rigidis divergentibus ; capsula globosa utrinque obtusissima 12-striata, Guiana. — (Schomburgk, n° 31). . O. Coulteriana +, major, rhizomate flagelliformi subcylindrico exili; caulibus crebris simplicibus v. semel aut iterato dicho- tomis , longiusculis erectis, distiche foliigeris ; foliis De SE sito-capillaceis ; floribus sæpius terminalibus. Nova Hispania. — (Coulter, n° 1390). SYNOPSIS MONOGRAPHICAS . | - 407 xv. Devirtea + Tul. et Wedd. Involucrwm longe tubulosum apice demum breviter 4-5- fidum. Staminodia 3 linearia brevia subæqualia. Stamen 1 staminodio medio oppositum ipsique pro parte adnatum ; anthera ovata introrsa ; polline globoso, Capsula globosa, levis, penitus ecostata.. Herbula rhizomate flagelliformi ; caulibus brevissimis remotis unifloris ; foliis alterne distichis linearibus dichotome multipar- itis equitantibus stipulatis , stipulis axillaribus hqulæformibus integris. | _, [Genus el. Emilio Deville dicatum qui, cl. Castelnavium per longissimi obstantes itineris difficultates secutus, de scientia naturali universa et inprimis animalium optime meritus est. | 1. D. flagelliformis + Tul. et Wedd. Brasilia tropica media. — (Weddell, Herb. n° 2367.) || Uniloculares. — Capsula 1-locularis, placenta spurie centrali, XVI, SPHÆROTHYLAX Bisch. _ Involucrum subglobosum v. breviter infundibuliforme, irre- gulariter tandem disrupto-lacerum. Pedicellus floralis rectus v. nutans. Staminodia duo linearia æqualia. Stamina 2 iis intermedia, monadelpha, antheris introrsis inæquilobis. Capsula costulata. Herbula fronde s. rhizomate tenui anguste tenioleformi pinna- im v. 2-pinnatim ramoso , in aæillis gemmifero, cujuslibet gemme uniflore foltis paucissimis squamiformibus via conspicuis. 1. S. algeformis Bisch. Africa australis. — (Drége.) 108 L.-R. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM XVI. CASTELNAVIA + Tul. et Wedd, Involucrum utriforme, s. breviter longiusve tubulosum , primitus clausum , postea extremo apice varie plurifidum, divi- suris paucis v. crebris et cilüformibus. Pedicellus sigmoi- deus rectusve , brevissimus. Androceum basi ovario adnatum et plus minus cupuliforme, 4-seriatum. Stamina 2 breviter monadelpha , rarius unum, exserta. Staminodia 2 y. nulla. Stigmata longe linearia integra. Capsula involucro inclusa , nervosa, valvis maxime inæqualibus, Herbe frondescentes aphyllæ s. rhizomate lineari ramoso fron- dis indolem imitante et foliigero instructe , plereque pusillimæ hepaticas muscosve referentes', floribus fronde immersis margi- nalibus terminalibusve. | Hunece Podostemeis eas inter que fluminis Araguay undas inhabitant insignioribus libentissime titulum indimus, ne declarare omittemus quam gratanter cl. Francis comitis a Castelnau simus memores , quo duce iter per Americam tropicam , jam laudatum, periculis impedimentisque in- numeris vitatis aut superatis, haud nimis infauste perfectum est. | § Eucastelnavia. — Majores aphylle, involucro breviori, staminodiis 2 vel nullis. 1. C. princeps + Tul. et Wedd., fronde crassa lataque, pluries dichotome partita , segmentis inferioribus extrorsum arcuatis , in ambilu eminuta membraniformi sterilique ; floribus crebro scorpioideoque ordine in fronde immersis ; staminodiis 2 ; cap- sula superne non echinata ; placenta foveata. Brasilia tropica media. — (Weddell. ) 2. C. fimbriata + Tul. et Wedd. , fronde primum lorulæformi tenuissima , semel v. bis dichotoma, apice dilatato-incrassata et iterum bis terve dichotoma, segmentis brevissimis in margine longe fimbriatis; floribus terminalibus alaribus marginalibus- Pa “wn SYNOPSIS MONOGRAPHICA. 109 que ; staminodiis ut plurimum nullis v. prorsus exiguis; cap- sula apice hinc echinata. | Cum precedente. — (#eddell.) §§ Araguea. ~ Rhizomatoideæ foliifere, involucro. tubu- loso, staminodiis nullis ; capsule valva dissiliente apice echi- nata. [ Has omnes alit fluvius Araguay s. Araguail, quam ob rem Aragucas diximus. ] 3. C. serpens + Tul. et Wedd., rhizomate longe lineari tenuis- simo serpente , pluries dichotomos. ramoso , nudo ; foliis ter- minalibus paucissimis linearibus integris brevibus, basi in membranulam crassiusculam subrecte truncatam glabram flo- rem obtegentem connatis; involucro brevi; staminibus 2 ; capsula perpusilla. Cum prioribus. — (Weddell. ) h. C. monandra + Tul. et Wedd., rhizomate tenui, gemmis folia- ceis creberrime marginato velato; foliis anguste linearibus integris longis , deorsum in vaginam extus quasi liguligeram coalitis ; involucro longe tubuloso ; stamine unico. Antecedentium comes. — (Weddell. ) 5. C. fluitans + Tul. et Wedd., foliis longe linearibus mollibus fluitantibus, integris v. laciniatis ; involucro longe et anguste tubuloso ; staminibus 2 longe exsertis, Cum superioribus. — (Weddell. ) 6. C. pusillima + Tul. et Wedd. , foliis angustissime linearibus integris , cæspitosis, crispulis ; involucro longe tubuloso; sta- minibus 2 eo subquadruplo longioribus. Itidem cum precedentibus. — (Weddell. ) 440 L.-R. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM ® HK Species minus nota. 7. C. multipartita + Tul. et Wedd. , fronde repente ramosa , ramis linearibus angustis pinnatipartitis, divisuris s. ramulis etiam dichotome pluripartitis ; floribus alaribus. In ïisdem ac præcedentes undis. — (Weddell. ) Species itidem minus not , a pracedentium dubice congeneres. . Le aragæa+ 8. C.? orthocarpa + Tul, et Wedd., fronde spé ois lineari di- chotoma, ramis aliis ingbétionibhs foliiformibus ; flore cupu- lato fronde imposito erecto ; involucro quasi urceolato. Genuinarum confluviatilis. — (#eddell.\ [ Herbula apud Indos Carajas, fluvii Araguay accolas, habitat , inde nomen. | ** Piabanhea f. 9. C.? fruticulosa + Tul. et Wedd., rhizomate filiformi, caulibus erectis subsimplicibus , vaginis foliorum superstitibus confertim imbricatis onustis ; foliis alterne distichis linearibus 2-3-sectis : floribus terminalibus subsessilibus solitariis ; involucro ovato- utriformi ; genitalibus inclusis. : : Brasilia tropica orientalis. — (Weddell) [ Piabanhea nomen ‘uae plantulæ natales, fluminis nempe Piobatikeo, indicat. | SUBTRIBUS II. — CHLAMYDEÆ [TRISTICHEÆ] Genitalia perigoniata , involucro proprie dicto nullo ; andro- ceum 4-2-seriatum, verticillis perfectis aut incompletis ; fructus 2-3-locularis , 2-3-valvis, valvis æqualibus. F « *s : SYNOPSIS MONOGRAPHICA, 4141 Sect. 1. — TRICARPLÆ. — Fructus 3-carpius. v xvi. TrisricHa Pet.-Th. ra Perigonium calycinum tripartitum avenium, divisuris æqua- 2 libus æstivatione imbricatis. Stamen 1. Stigmata 3 sessilia linearia brevia divergentia. Capsula 3-gona, longitrorsum 9- costulata. Herbæ hypniformes ramosissime , ramis exihbus sepius disti- chis; foliis integris, exiguis, alterms et trifariam bifuriamve wmbricatis. $ Geronto gee. 1. T. trifaria, caulibus cæspitosis longissimis flexuosis crebre ra- mosis : ramulis brevibus densissime foliosis ; foliis ovato-rotun- datis ovatis ovatove oblongis obtusissimis, tristichis, imbricatis : floribus solitariis axillaribus, breviter pedicellatis, Dufourea trifaria Willd. Insulæ Mascarene. — (Commerson; Bory de S.-V incent ; Petit-T houars. ) 2. T. alternifolia , fontinaloides , caulibus teretibus gracillimis , | ramulis linearibus foliosis longissimis ; foliis sparsis obscure tristichis oblongo-linearibus ; floribus subsessilibus congestis alaribus , bracteatis , bracteis ovato-acutis subplanis. Dufourea altermfolia Willd. | * Madagascaria. — (Petit-Thouars. ) 3. T. bifaria Presl. , ramosissima, ramis filiformibus simplicibus _… horizontalibusque ; foliis bifariis rotundatis adpresse imbrica- tis; floribus axillaribus sessibus secundis bracteatis. Philippine insule. — (Henke ?) CR : ‘h. T. Dregeana , caulibus crassis compressis ramisque crebris _ M! wv, Le. A a 1 L.-R. TULASNE. — PODOSTEMACEARUM + erectis, ramulis filiformibus sterilibus paucis ; foliis ovato- oblongis exiguis acutiusculis sparsis alterne tristichis , florali- bus ovato-concavis rostratisque ; floribus crebris congestis breviter pedicellatis. Podostemon Dregeanus Presl. Africa australis. — (Drege. ) SS Neogee. 5. T. hypnoides , cespitosa, humilis , caulibus exilibus vagis v. rigide erectis, ramosis, crebre foliosis ; foliis ovatis ovatove ellipticis tristichis ; floribus terminalibus erectis. ; oy ee a Hilarii, fructu crassiore ellipsoideo-globoso. 6 microcarpa , capsula prorsus exigua, anguste oblonga. Dufourea hypnoides ASH. à America utraque tropica. — (Aug. S.-Hil.; Riedel ; Gardner ; Shinner ; Schomburgk; Purdie ; Weddell. ) xix. Lawia + Griffith mss. Stamina à libera, perigoni segments alterna. — Reliqua Tristichæ communia. Herbule rhizomate thalli- s. frondiformi , late quoquoversus : expanso v. lineari-ramoso ; foliis integris , intertoribus cujuslibet gemme uniflore in tubum apertum connatis ; floribus sparsis aut terminalibus. 1. L. zeylanica , rhizomate late hinc atque hinc expanso crasso duro obseuro ; foliis aliis rosulatis linearibus brevibus, aliis ë brevissime ovato-acutis papillæformibus sparsis crebris; flori- bus crebris sparsis e vaginula lata longiuscula extus papillis undique horrida singulatim prodeuntibus ; peuninn longius- culo. Tristicha ceylanica Gardn. Zeylania insula. — (Gardner.) f DJ | ’ SYNOPSIS MONOGRAPHICA, 113 2, L. pulchella +, rhizomate tenui lineari ramuloso brevi, crebre hinc et inde florigero ; foliis linearibus linea albente in medio notatis , distichis , interioribus gemme floriferæ verticillatis et simul basi coalitis ; pediculo mediocri. Hindostania occidentalis. — (Law. ) 8. L. longipes +, rhizomate tenui late lineari, parce ramuloso ; foliis apicalibus longe linearibus acutis , linea albente signatis , florem propius stipantibus in orbem insertis et deorsum simul coalitis ; floribus longe pediculatis. Cum precedente. -— (Law. ) Sect. 2. — BICARPLE — Fructus 2-carpidiatus. Xx. WEDDEELLINA. + Perigonium calycinum 5-phyllum , foliolis lineari-oblongis, æqualibus , liberis, æstivatione imbricatis , nervo medio crassis- simo, limbo destructo tandem superstite, instructis. Stamina plu- rima (6-10) verticillata, 1-seriata, libera ; antheris introrsis ob- longis ; polline ellipsoideo-trigono. Ovarium leve ecostatum , 9-loculare ; stylus columnaris teres, stigmate capitato coronatus. Capsula 2-locularis, septicide 2-valvis, pleiosperma. — Herba rhizomate lineari ramoso subligneo intricato ; foliis dicho- tome multisectis, divisuris linearibus squamulosis, squamis adpres- sis, duris, acutis ; scapis alternatim bracteigeris unifloris; brac- ters exiguis membranaceis , obovato-obtusis , late sessilibus , sca- pum amplectentibus. 1. W. squamulosa +. — Guiana anglica. — (Schomburgk , n° 433.) » { Weddellina in honorem cl. Hug. Alg. Weddell, laborum omnisque _periculi cl. Castelnavii peregrinantis inter triennium consortis partici- pisque , dicitur ; hocce, quæso , licet levissimum, grati animi testimo- 3¢ série. Bor. T. XI. (Février 4849.) 4 8 11h LESZCZYC-SUMINSKI. — ORGANOGENIE nium accipiat et ille per quem opusculi nunc prodeuntis scribendi oblata mihi est occasio. ] a HH Genus Halophila Pet.-Th. quod Endlichero et Diplanthera Ejusd. que Meisnero Podostemaceis adnumerantur certe nequa- quam sunt hujus loci, aptiusque nonnullis auctoribus inter 1 mo- nocotyleas recensen tur. SUR LE DEVELOPPEMENT DES FOUGERES ( ZUR ENTWICKELUNGS-GESCHICHTE DER FARRNKRAUTER) ; Par M. le Comte LESZCZYC-SUMINSKI (1). INTRODUCTION. «..…. L'histoire des Fougères est restée enveloppée, relative ment à leur appareil sexuel, d’une obscurité telle , qu’il n’a été donné qu’à notre époque d’en pénétrer les mystères. » Les principales difficultés, qui, jusqu’à ce jour, avaient arrêté les observateurs dans leurs recherches sur la structure et le développement de ces végétaux, consistent, d’un côté, dans la petitesse extrême de leurs organes sexuels; de l’autre, dans la marche inaccoutumée que suit le développement de ces plantes, Une autre difficulté tenait à ce qu’on cherchait ces organes repro- ducteurs aux endroits et dans les circonstances où ils se présen- tent chez les Phanérogames. Pour se fixer entièrement à cet égard , il est indispensable de suivre le développement des Fou- géres, depuis la germination de leur spore jusqu’à la première apparition de la plante elle-même. » (1) Berlin, 4848, in-4 de 26 pages et 6 planches; analyse et tradaotion par- tielle par M. P. Duchartre. », DES FOUGÈRES, 115 Structure de la spore du Pteris serrulata. Le Pieris serrulata paraît être la Fougère la plus avantageuse pour les recherches sur la structure de la spore, ainsi que pour toutes celles qui suivent. Néanmoins, les faibles dimensions de cette spore en rendent l'examen difficile ; sa forme extérieure est celle d’une pyramide triangulaire déprimée, reposant sur une base hémisphérique. Sur la ligne d’union de ces deux portions, et sous un angle de la pyramide, se montre une ouverture très reconnaissable. Le tégument externe de cette spore est une membrane résistante de couleur brun-grisâtre. Immédiatement sous ce tégument se trouve une cellule à parois délicates , trans- parentes, si intimement appliquée contre lui qu’elle en prend exactement la configuration. Son contenu consiste en un mucilage oléagineux, dans lequel se trouvent ordinairement trois nucléus, dont le plus gros se voit généralement au sommet de la pyramide, Germination de la spore. « Ce n’est qu'avec lenteur que l'humidité, la chaleur, la lu- mière , et les autres influences favorables à l’activité vitale , ré- veillent la vie engourdie dans la spore, après qu’elle a été se- mée. Le premier changement qu’on remarque en elle, lorsqu'elle commence à germer, consiste en ce que tous ses angles saillants s’arrondissent; ensuite , on voit sortir par l’ouverture signalée plus haut dans le tégument externe une fibre radiculaire tubulée, qui commence à fixer la spore au sol nourricier , et qui renferme un mucilage à granulations fines. » La première modification qui s’opére dans le contenu de la spore consiste dans la production de matière verte, qui bientôt se condense en un globule. volumi- neux proportionnellement , ou qui se divise en plusieurs plus pe- tits. La cellule intérieure de la spore ne tarde pas à grossir et à faire éclater son tegument externe ; après quoi , on la voit se dé- velopper en une production cylindrique qui s’allonge dans un | sens opposé à celui de la petite racine, ou de bas en haut Aussi- | tot que cette production cylindrique a acquis une longueur à peu iW i a 116 LESZCZYC-SUMINSKI. — ORGANOGÉNIE près double de celle de la spore , le contenu de celle-ci s’y porte, et va se ramasser vers son extrémité. Ce contenu se compose alors de globules inégaux, transparents, et de chlorophylle amorphe. Suite du développement de la cellule-spore. « À l'extrémité libre de la cellule-spore commence une végé- tation active ; de nouvelles cellules se forment, d’abord l’une à la suite de l’autre, plus tard dans des directions rayonnantes; les premières d’entre elles n’ont jamais de nucléus. Comme dans chacune de ces cellules jeunes il s’en forme encore de nouvelles qui s’étalent en un plan unique, il en résulte une lame, dont le contour est comme spathulé. Quelques cellules de cette lame s’al- longent en dessous en fibres destinées à la fixer, ou en crampons. La production de nouvelles. cellules, qui, jusqu’à ce moment, avait eu lieu sur tout le pourtour de cette lame, commence main- tenant à se porter de plus en plus vers ses côtés; par là, il se forme deux lobes latéraux séparés par une profonde échancrure ou entaille. La lame entière prend ainsi la forme d’un cœur , et elle constitue dès lors le proembryon ou prothalle (Forkeim , Proembryo, Prothallium). » (PI. 7, fig. 1). La cellule-spore devenue inutile meurt et disparaît. Le proembryon. Les cellules du proembryon sont assez régulièrement paren- chymateuses ; elles sont étalées en une couche constamment unique. Beaucoup d’entre elles possèdent des nucléus , au moins : là où la végétation est la plus active. La portion centrale de cette lame se trouve au fond de son échancrure , et là les cellules sont très petites ; elles grandissent à mesure qu’on s’éloigne de ce point central, qui se distingue, en outre, parce qu’il forme une éminence. Le proembryon adulte varie peu de configuration avec les familles, les genres et les espèces. | > DES FOUGERES. 117 Organes sexuels des Fougères. « En 1846, M. Nægeli a fait la découverte intéressante que le proembryon des Fougères présente des formations analogues aux anthéridies des Mousses, des Hépatiques et des Charagnes (Zeitschr. für Wissensch. Botanik de M. J. Schleiden et Carl Nægeli. Zurich, 184h4, 1'e série, 1er cahier, pag. 168). Cet ob- servateur a décrit ces anthéridies ou ces organes à fils spiraux avec exactitude, il est vrai, et en détail; mais comme il a été guidé dans ses recherches par un principe faux, il a attribué la différence de ces organes à des degrés différents de développe- ments, tandis qu’elle existait dans les organes eux-mêmes ; car leur structure anatomique , ainsi que leur rôle physiologique , les divisent en deux catégories bien distinctes. » Déjà, dès la première jeunesse du proembryon, on remarque à sa face inférieure , rarement sur ses bords, des cellules parti- culières , d'apparence glanduleuse , qui font saillie sur sa surface sous la forme de globules. Plus tard, elles deviennent plus nom- breuses, et se trouvent particulièrement à la base du proembryon _entre ses fibres radicellaires (Pl. 7, fig. 2). Quelques espèces , et surtout le Pteris serrulata, se distinguent par le grand nombre de ces organes qu'elles présentent. Ces organes doivent leur origine à ce que certaines cellules du proembryon développent des prolon- gements en forme de sacs, qui forment à la surface de celui-ci des saillies arrondies. D’abord chacune de ces saillies renferme de la chlorophylle, mais peu à peu il se forme dans son intérieur une cellule libre , qui renferme un mucilage homogène, des globules incolores, ou des nucléus pourvus de nucléoles (fig. 3). Aussitôt que cette cellule est arrivée à remplir la saillie primitive, elle se trouve fermée du côté qui regarde la cellule du proembryon qui lui a donné naissance ; par là , l’organe ainsi produit est devenu indé- pendant. Souvent, entre les deux cellules dont il vient d’être parlé, il s’en forme encore une troisième qui reste déprimée entre les deux, et qui sert de pédicule à celle de dernière forma- tion. Souvent on voit de bonne heure, dans l’intérieur de la cel- lule dont le développement vient d’être décrit, de petites cellules 118 LESZCZYC-SUMINSKI. — ORGANOGÉNIE remplies d’une matière granuleuse, dont le nombre est indéter- miné, et dont l’arrangement est quelquefois très régulier. Ces cellules deviennent de plus en plus visibles , et, à l’état de déve- loppement complet, elles remplissent généralement la cellule- mère, au point que celle-ci ressemble à un petit sac exactement rempli de grains arrondis. Par suite, la pression qu’elles exercent mutuellement l’une sur l’autre leur donne l’apparence d’un pa- renchyme (fig.5). Lorsque cet organe a atteint le degré convenable de maturité, il éclate spontanément à son sommet, et se vide de ses petites cellules arrondies , englobées dans le mucilage, et dont le nombre est indéterminé (fig. 4). Ordinairement, peu après leur sortie, ces petites cellules présentent un mouvement autour dé leur axe; chacune d’elles développe un filament contourné en spirale, qui reste le plus souvent rattaché par son extrémité posté- rieure & la petite cellule, et qui se meut rapidement en tournant sur son axe. » Comme M. Nægeli a très bien décrit les divers mouvements de ces fils spiraux, je ne crois pas nécessaire de m’en occuper ici. Je dois seulement faire remarquer que j’ai reconnu des cils mo- tiles assez longs sur l'extrémité antérieure et renflée en massue du. fil spiral ; mais je n’ai pu les voir bien nettement qu’à l’aide d’un très vif éclairage à lalampe(fig.6,7). Le momentle plus avantageux pour les observer , c’est lorsque le rapide mouvement de rotation du fil spiral commence à se ralentir. On voit alors environ six de ces cils qui, après que le mouvement du fil spiral a cessé, cessent aussi peu & peu leur mouvement , et entourent étroitement le fil ou s’appliquent contre lui, de manière qu’il devient presque im- possible de les apercevoir... Le fil spiral présente deux où trois tours; son extrémité antérieure , renflée en massue, renferme une vésicule oblongue. Cette extrémité épaissie s’amincit ensuite insensiblement en une petite queue filiforme , qui se termine par ‘wne petite tête faiblement renflée. » Outre les organes à fils spiraux qui viennent d’être décrits, Ja face inférieure du proembryon présente près de son échämz crure , et sur la saillié médiane dont il a été question plus haut, d’autresorganesplusvolamineux et non moins importants (fig. 2, d); a ie NV TE ye ’ DES FOUGERES. | 419 ce sont des corps ovoides, creux, composés de la réunion de dix à douze éellules, tandis que les premiers én présentent rarement plus d’une. Leur nombre est indéterminé; car on n’en trouve souvent que trois sur un proembryon, tandis qu’il en existe huit ét même davantage sur d’autres proembryons de la même espèce, Ces organes se distinguent essentiellement des premiers, non seulement parle caractère qui vient d’être indiqué, mais encorepar leur origine et leur Structure. Leur organogénie prouvera que ce ne sont pas des organes à fils spiraux parvenus à un développe- ment plus complet. — ORME » À la naissance d’un de ces organes , la couche cellulaire qui forme le proembryon gagne en épaisseur par suite de la forma- tion de nouvelles cellules. De là résulte un grand espace intercel- lulaire, sphérique, qui s'ouvre extérieurement par un orifice étroit (fig. 8, 9). Cet orifice est le plus souvent hexagonal, et se montre bientôt circonscrit par des cellules vertes, ordinairement quadri- latères ; celles qui sont plus éloignées de l’ouverture et plus grandes renferment moins de chlorophylle. Sur les bords de cette ouverture én forme de cratère s'élève un cercle de quatre cellules assez grandes , remplies séulement d’un liquide incolore souvent avec nucléus. Ces cellules laissent au centre du cércle formé par élles un vide de largeur variable et carré ; sur ce premier cercle, il sen forme d'ordinaire trois autres superposés verticalement, et l’espace vide circonscrit par eux s’allonge en un canal qui con- duit dans l’intérieur de l’organe. Ordinairement les cellules qui terminent cette sorte de tube s’appliquent l’une contre l’autre , et ferment ainsi l’ouverture du canal. » Des observations assidues m’ont fait découvrir dans cet or- gane l’un des appareils sexuels des Fougères, qu’on regardait jusqu'à ce jour comme cryptogames. Dans l’organe ovoïde, creux, situé sur lé milieü du proembryon, dont on vient de lire la description , j’ai reconnu l'appareil femelle de ces plantes : et ce fait une fois bien établi oblige à regarder les organes à fils spi- Taux Comme l'appareil mâle des mêmes plantes. Cet apparëil femelle est. un ovule sans tégument , ou un simple nucelle nu; il se divise en deux portions : l’une plus développée, plus haute, 120 LESZCZYC-SUMINSKI — OKGANOGENIE faisant saillie à la surface du proembryon, est le mamelon nu- cellaire (Mamilla nuclei) ; l'autre , plus petite, cachée dans l’é- paisseur du proembryon, est la cavité du nucelle (1) (Keim- sackhohle; antrum nuclei). Dans la première portion, il faut distinguer encore une ouverture terminale, l’ostiole du mamelon nucellaire (ossiculum mamillæ nucler\, et le canal qui se prolonge jusqu’à la cavité du nucelle, ou le canal du mamelon nucellaire (Kernwarzenkanal ; canalis mamillæ nuclei seu nuclei); l’ouver- ture de celui-ci regarde la base du proembryon. » Antérieurement à la formation du mamelon nucellaire, on voit apparaître au fond de la cavité du nucelle une petite cellule transparente, qui n’est autre que le sac embryonnaire ; il repose sur un point déterminé, comme sur un support. Déjà, dès cette époque, on trouve dans la cavité du nucelle de deux à cinq fils spiraux libres (fig. 8), souvent même un plus grand nombre. En effet, ces petits corps partent de l’organe qui les renfermait, et dont l'explosion vient d’avoir lieu, se meuvent à l’aide de leurs cils jusqu’à la cavité du nucelle, dans laquelle ils pénètrent. Le mu- cilage quia été projeté en même temps qu’eux, et l'humidité qui se trouve constamment à la face inférieure du proembryon, leur rendent ce trajet plus facile. Pour reconnaître ces fils spiraux dans la cavité qui les arecus, il faut être familiarisé avec leurs formes et leurs diverses positions. A ce moment, l’ouverture. de la cavité est largement béante, et le bord de l’organe lui-même dépasse encore peu la surface du proembryon , ce qui facilite leur entrée. À cette époque de la fécondation, on remarque par- fois tout autour de la cavité du nucelle une grande quantité de fils spiraux morts, tantôt courbés en S ou en cercle , tantôt tor- dus en spirale ; cependant je n’ai observé que rarement ce phéno- mène. Pendant que le sac embryonnaire se développe et déplace ainsi les fils spiraux , le canal du mamelon nucellaire se forme de la manière qui a été décrite plus haut, et retient un ou deux fils spiraux (fig. 10), rarementdavantage, tandis que les autres tombent au fond de la cavité du nucelle. Depuis leur entrée dans le nucelle, (4) La traduction littérale du mot allemand donnerait certainement matière, en français, à une équivoque que nous tenons à éviter. { Note du traducteur.) DES FOUGERES. 121 ces petits corps, continuant de s’accroitre, se renflent visiblement, ce qu’on remarque surtout dans celui qui est resté plus tard dans le canal nucellaire. Pendant ce temps, le sac embryonnaire rempli de blastème a développé dans son intérieur un paren- chyme formé de plusieurs cellules (endosperme) ; il est mainte- nant coloré en vert, et son accroissement a été tel qu’il remplit presque entièrement la cavité du nucelle. Un des fils spiraux pénètre avec son extrémité dans le sac embryonnaire, au point qui est accessible du côté du canal nucellaire (fig.11). L’extrémité qui pénètre ainsi dans ce sac est la moins renflée des deux , qui présente alors une teinte verdâtre. Quant à l’autre extrémité plus renflée et granuleuse, elle reste saillante dans le canal nucel- laire : ordinairement elle renferme une petite cellule pyriforme... Aussitôt que la petite tête du fil spiral est parvenue au milieu du sac embryonnaire, elle s’isole de ce fil, et forme dans le sac un globule fermé , la vésicule embryonnaire; l’autre tête qui est res- tée dans le canal meurt en même temps (fig.12)..... L'union dela vésicule embryonnaire avec le sac embryonnaire donne naissance au globule embryon , qui ne tient au fond de la cavité du nucelle qu’en dessous, par un filament suspenseur très délié. Pendant que le globule-embryon se développe, le mamelon nucellaire in- colore meurt, se dessèche , et son canal se colore en brun; il persiste longtemps encore dans cet état, pendant que la cavité du nucelle s'agrandit (fig. 13); il n’y a pour l’ordinaire qu’un seul des ovules nus développés sur le proembryon qui forme son em- _bryon..... On pourrait en trouver la raison dans les faibles di- mensions du proembryon, qui ne lui permettraient pas de fournir à plusieurs embryons à la fois une nourriture suffisante. Pendant que cet embryon unique continue à se développer, les autres ovules périssent..... Leur canal et la cavité de leur nucelle se colorent en brun , ce qui les rend très faciles à observer ; au con- traire, ce n’est qu’à l’aide d’une préparation délicate qu’on peut reconnaître ces parties dans l’ovule qui continue son accroisse- ment..... La fécondation s’opère de la manière qui vient d'être décrite d ans toutes les familles , les genres et les espèces de Fou- gères. @eee » 7 ’ 122 LESZCZYC-SUMINSKI. — ORGANOGENIE L’embryon, la plantule. « Avant que l’embryon globuleux se soit entièrement formé, on distingue facilement la vésicule embryonnaire d’avec le sac em- bryonnaire qui l’entoure. Les progrès de la végétation étant plus rapides dans la vésicule, il arrive un moment ot son enveloppe ne peut plus être distinguée... La formation de nouvelles cel- lules qui, jusqu’à ce moment, a eu lieu dans un sens rayonnant autour d'un centre, commence à se faire dans le sens de deux pôles opposés , ce qui donne à l’embryon une forme elliptique. Pendant ce temps la cavité du nucelle a pris un tel accroissement qu'elle détermine maintenant un renflement considérable dans le proembryon...... | » Au fond de cette cavité, renflée en vessie, se trouve , sur son suspenseur, l’embryon, qui est devenu oblong, et dont le grand axe est placé perpendiculairement à la direction. du canal nucellaire (embryon hétérotrope, L.-C. Rich.) ; l’un de ses deux pôles présente l’ébauche de la tige (bourgeon) , l’autre celle de la racine. Cette plantule est placée sur le proembryon parallèle- ment à la côte médiane, sa tigelle regardant l’échancrure, son pôle radiculaire regardant la base de cette lame. À son extrémité tigellaire s’opére maintenant une production de cellules, de telle sorte que cette végétation se divise en deux portions : l’une à dé- veloppement plus faible, mais indéfini (tige); l’autre à dévelop- pement plus énergique, mais limité (feuille). Ainsi se forme dans le haut de l’embryon une pousse dirigée vers l’échancrure du © proembryon. C’est là l’ébauche de la première petite feuille ar- rondie (cotylédon). A ce degré de développement , l'embryon est assez semblable à la graine nue des plantes plus élevées. La végé- tation étant plus rapide au point où la petite feuille s’attache sur la tige, il en naît un pétiole qui l'élève bientôt assez pour faire sortir sa pointe de la cavité nucellaire. Le rudiment de tige dont. il vient d’être question reste tellement en retard relativement à ce pétiole dont le développement est si puissant qu’un petit mamelon de cellules de cambium très petites, colorées en vert <= @’ = + bs DES FOUGERES. —— — 123 et délicates, lequel revient à un bourgeon terminal , parait être tout ce qui en reste maintenant. | » Un phénomène entièrement analogue a lieu pour la formation de la racine. L’ébauche du pivot de la racine qui existait dans l'embryon sous forme de mamelon hémisphérique, s’arréte aussi dans son accroissement, et ne se développe même jamais chez les Fougères ; de telle sorte que , chez ces plantes, i! n’y a pas lieu à distinguer dans l’axe deux pôles opposés, axe et racine. Dès lors il se forme , au côté supérieur de l’embryon , une racine accessoire analogue à la petite feuille, et dont l’extrémité libre fait saillie sur le proembryon, sous la forme d’un mamelon conique arrondi. » La jeune plante , à sa naissance , ne présente guère autre chose qu’un simple tissu cellulaire parenchymateux ; mais , dès que la première petite feuille commence à s'organiser , on re- marque des indices d’un faisceau vasculaire central...... » Lorsque l’embryon, par les progrès de son développement , a rempli la cavité du nucelle, elle en rompt les parois , devenues brunes par la mort de leurs cellules, d’abord avec sa petite feuille, ensuite avec sa radicule ; de sorte qu’il n’est plus recouvert que par leurs lambeaux sur quelques points isolés. On ne peut préciser exactement à quel temps a lieu cette rupture....... Jusque là, le mamelon du nucelle, avec son canal de couleur foncée, était facile à reconnaître, soit qu'il fat resté au milieu du plafond de la cavité du nucellé, soit qu’il eût été rejeté de côté. » Développement ultérieur de la jeune plante. Nous ne suivrons pas l’auteur au milieu des détails exposés par lui dans ce paragraphe, qui n’a plus de rapport avec la question de la sexualité des Fougères. ® Dans un dernier paragraphe sans titre, Pauteur présente des _ considérations historiques et générales sur la reproduction des Fougèrés. Les anciens botanistes , dépourvus d'instruments pour dés ob- servations délicates , niaient l’existénce de toute partie analogue 12h LESZCZYC-SUMINSKI. ORGANOGÉNIE à des fleurs et à des graines chez les Fougères. Plus tard on abandonna cette opinion qui coupait court à toute recherche ; mais on voulut trouver dans la fructification des Fougères un appareil sexuel analogue à celui des plantes supérieures, on entra également dans une voie sans issue. On regarda les sporanges comme des organes femelles, et l’on crut n’avoir dès lors à cher- cher que l’organe mâle. On trouva tour à tour celui-ci dans les stomates, dans les poils glanduleux ou écailleux, dans les indusies, dans les extrémités renflées des nervures , etc. On chercha aussi Sans succès une analogie marquée entre la spore et la graine des plantes supérieures , ou tout au moins entre la premiére et une portion de la derniére. (OT Dans ces derniers temps , M. Hugo Mohl a fait remarquer la ressemblance qui existe entre le développement des spores et celui du pollen. Mais une importante différence physiologique entre les deux , c’est que le grain de pollen est un produit de la fleur, tandis que la spore devra donner naissance à la fleur. « Elle a donc , quant à sa valeur physiologique, une grande ana- logie avec le bourgeon à fleur des plantes supérieures. Mais à ce sujet il faut faire la remarque suivante : le bourgeon à fleur des Fougères , ou la spore ne doit que son origine première à l’in- fluence de la plante-mère, puisqu’elle s’en sépare en cellule isolée et qu’elle produit ensuite, par une virtualité transmise , non seulement la fleur , mais encore l’embryon qui doit donner nais- sance à une plante de la même espèce. Au contraire, le bourgeon à fleur des phanérogames naît , forme ses embryons et périt sous empire et sous l'influence de la plante-mére..... La spore doit passer par les divers degrés du développement d’un bourgeon à fleur des plantes supérieures. » Le proembryon se montrant, dans la végétation des Fou- géres , comme une formation intermédiaire entre la spore et la plantule , doit être regardé comme un tout individuel anime; car, séparé de la plante-mére , il s’enracine dans le sol , se nourrit et se développe par lui-même. Par la fécondation , il devient le ré- ceptacle nourricier de la fleur, par la naissance de l'embryon celui du fruit, par la germination celui de l'embryon, et enfin, 1 d'À DES FOUGÈRES. 195 comme il fournit au jeune germe sa première nourriture, il rem- place l’albumen des phanérogames...... » EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE 7. Développement des spores du Pteris serrulata. Fig. 1. Proembryon de grandeur naturelle. Fig. 2. Partie moyenne de sa surface inférieure, grossie. — AA, base corres- pondant à la spore. — B, échancrure terminale opposée à la spore. — aa, fi- brilles radicellaires. — bb, organes contenant les fils spiraux. — cc, les mêmes vides. — dd, organes femelles (ovules). Fig. 3. Organes contenant les fils spiraux commençant à se développer. — a, membrane externe, faisant suite à celle de la cellule sous-jacente, — b, cellule interne dans laquelle se formeront les fils spiraux. — c, substance contenue dans cette cellule. Fig. 4. Un de ces organes au moment de l'expulsion des vésicules mucilagi- | neuses à fils spiraux. — a, parois de la cellule. — d, cellule basilaire. — e, matière interne. Fig. 5. Un de ces organes remplis de vésicules à fils spiraux. Fig. 6. Vésicules avec le fii spiral qui en sort. Fig. 7. Fil spiral libre. — a, extrémité renflée. — b, autre extrémité moins renflée. — d, cils. | Fig. 8. Cavité du nucelle vue en dessus. — a, première couche de cellules du sac du nucelle. — b, cavité du nucelle vue par transparence, avec trois fils spiraux. — c, ouverture de cette cavité. Fig. 9. Les mêmes parties vues de côté. Fig. 10. Nucelle complétement développé. — AA, cavité du nucelle. — a, sac embryonnaire. — B, canal de nucelle. — bcde, quatre rangées de cellules qui le forment. — f, orifice du canal du nucelle. — C, fil spiral. — g, son extrémité libre dans le canal du nucelle. — i, son extrémité pénétrant dans le sac embryonnaire. — CC’, fils spiraux ne concourant pas à la fructification. Fig. 11. Développement plus avancé du nucelle dans le Polypodium aureum. — 4, extrémité du fil spiral, occupant presque le milieu du sac embryonnaire a. Fig. 12. Nucelle après que la fécondation est complétement effectuée ; l’extré- mité à du fil spiral, qui forme ici la vésieule embryonnaire , se trouve au mi- be 3 + “. te + 7 az ni à 9 126 PURE, | WIGAND, - fr DEGANPGÉNIE lieu du sac embryonnaire, et s est séparée. de l'autre extrémité ys l'ouver - ture f du canal du nucelle est plus ouverte que précédemment. Fig. 43. Embryon du Pteris serrulata vu de côté « surmonté par Je canal du nucelle. SUR LE DEVELOPPEMENT DES FOUGERES (ZUR ENTWICKELUNGS-GESCHICHTE DER FARNKRAUTER); Par M. ALBERT WIGAND (1). « Dans le monde botanique, il n’est probablement personne qui n’ait eu connaissance de la découverte faite & Berlin par le comte Leszcyc-Suminski , et publiée par lui ’hiver dernier. Son résultat principal était de prouver qu’il existe sur le proembryon ou protophylle des Fougéres des organes de deux sortes qui agissent l’un sur l’autre pour déterminer la production d’une plantule pourvue de feuilles et de racines. La conséquence la plus importante pour la science qui eût été déduite de cette découverte, consistait à retirer les Fougères d’entre les Cryptogames pour les transporter parmi les Phanérogames. | » Au mois de décembre 1847, le docteur J. Münter fit à la societé des Amis de la Nature, à Berlin, une communication sur - cette découverte , et il en répandit la connaissance dans le public par un extrait qui fut publié dans le Botanische Zeitung du 21 janvier 1848. » En même temps, M. Ehrenberg lut à |’ ‘Académie des Sciences de Berlin, sur cette méme découverte, un rapport qui fut imprimé - dans les comptes-rendus mensuels pour le mois de janvier 1848. Un correspondant berlinois du Journal général (Allgemeine Zei- tung) fit connaître à un public beaucoup moins restreint ces ob- servations d’un amateur , qui faisaient honte , disait-il , aux (1) Extrait et traduit en partie du Bot cea 12, 49, 26 janv.; 2, 9 et 46 févr. 4849; ns 2, 3, 4, 5, 6 et 7; par M. P. Duchartre. « + vw. DES. FOUGÈRES. - nah. :2 197 botanistes de profession. Enfin, le travail arising! et détaillé a été lui-même publié à part sous letitre suivant : Sur le développe- ment des Fougères , par Leszcyc-Suminski (Zur Entwickelungs- geschichte der Farrnkrauter , von Leszcyc-Suminski)....... (1). >. . + + + + Quoique je ne sois pas disposé à donner aux observations publiées dans ce travail toute l'importance que leur assigne leur auteur, et que je ne partage pas les idées théoriques qu’il émet à à ce sujet, le fait en lui-même m’a paru cependant assez important pour que j'aie cru devoir en faire le sujet de re- cherches suivies , ne fût-ce que pour me fixer à cet égard. Or, comme je pense que les résultats auxquels je suis arrivé peuvent contribuer à expliquer des points délicats, je crois .devoir les faire connaître. Je ferai observer, toutefois , que je n’ai pas fait de semis de Fougères, mais que je me suis servi de proto- phylles que j’ai trouvés sur des pots de plantes. Il s’en suit que non seulement mes recherches n’ont pas été poursuivies sur la même espèce , comme celles de mes devanciers ; mais que, de plus, je ne puis indiquer avec une complète certitude les espèces que j'ai étudiées, ce qui me paraît du reste indifférent, En effet, il ne s’agit pas ici de particularités spécifiques , mais bien d’une loi générale. » Je vais indiquer ici les noms des espèces sur lesquelles ont été faites mes recherches, et, dans la suite de mon travail, je ne les désignerai que par leur numéro. » I, Espèce inconnue. » IL. Adiantum pubescens. » [IL Espèce inconnue. » IV. Aspidium Capense. » V. Espèce de Pieris. - » VI. Espèce prise dans un pot où il y avait eu le Doodia as- pera, et qui était peut-être celle-ci. » VII. Espèce prise dans un po où il y avait eudel’ Adiantum capillus V eneris. (4) C'est de ce travail que nous avons donné une traduction par extraits dans les pages précédentes. we 128 WIGAND. — ORGANOGÉNIE » En outre, je pense que d’autres espèces étaient mélées à celles-ci, ainsi qu’on pouvait le présumer d’après bid variations de Print des protophylles observés. » I.— Développement, forme et structure du protophylle ou proembryon. « Le protophylle provenu de la spore constitue , dans son état le plus jeune , et lorsque sa largeur n’est que d’un quart de ligne à une ligne, une petite membrane celluleuse qui se rétrécit à son extrémité rattachée à la spore en une série simple de cellules, tandis qu’à l’autre extrémité elle s’élargit en s’aplatissant ; il s'en suit que sa forme générale est spatulée. Son extrémité large est d’abord arrondie ; il s’y forme ensuite une échancrure qui devient de plus en plus profonde ; en même temps la lame entière s'élar- git à droite et à gauche ; elle s’arrondit à son extrémité posté- rieure dont le contour devient semblable à celui de l'extrémité antérieure. De là résulte la configuration que le protophylle doit conserver définitivement, et qui consiste dans une feuille quadri- latère , dont le diamètre transversal est ordinairement un peu . plus grand que le diamètre longitudinal. Deux échancrures, dont l’antérieure est plus profonde que la postérieure, partagent cette lame foliacée en deux lobes latéraux qui peuvent , à leur tour , être plus ou moins sinueux à leur bord (fig. 17). Telle est la confi- guration que présente le protophylle dès l’époque où sa largeur égale une ligne ou une ligne et demie , et qu’il conserve jusqu'à la fin. La plus grande largeur que j'aie observée en lui sur des échantillons entièrement développés est de 4 lignes. La forme- type qui vient d’être indiquée subit naturellement de nombreuses variations , et les divers individus d’une même espèce diflérent assez entre eux sous le rapport du contour de leur protophylle ; cependant on ne peut nier que déjà, dans cet organe, les diverses espèces de Fougères n’aient un type propre à chacune. Ge type tient à la profondeur, à la largeur et à la forme des échancrures, au contour des lobes, à l’état de leur bord, qui est tantôt entier et uni, comme chez 11 et V, ou dilaté, et par suite ondulé ou plissé, comme le montre le n° VIT, ou enfin sinué-denté par la présence es ee Sepala lineari-v. oblongo-lanceolata , acuta, ciliolata, fere a bast — libera. Petala ovalia , acuta, glabra, in sicco ochroleuca cum fascia viridi. Filamenta ad 4/5-1/4 liguliformia. Ovarzwm gla- hi ey pars #, + à , % . + . y | > .' 2 à « Run de lit HAPLOPHYLLUM. 479 ee v. sparse pilosum ; lobis corniculo recto tenui conico-colum- nari loculo paulo breviori appendiculatis. Stylus elongatus, sub- filiformis. Capsula......... Crescit Bessarabia. (Herb. Webb. 7. H. Anmenum, Spach. — Forsan ex parte Ruta suaveolens , DG., 1, c. — Forsan ex parte Haplophyllum ciliatum , Griseb., I. c. — Caulibus foliisque laxe lanulosum. Caules in specimini- bus obviis quam in præcedentibus speciebus humiliores (4-5 pol- lices longi) et remotius foliati. Cymæ densiusculæ , bracteosæ , ramulis subtrifloris , floribus longiuscule pedicellatis. Sepala ovato-lanceolata, acuta, a basi discreta, margine lanulosa. Petala ovata , acuta, dorso puberula, in sicco ochroleuca cum fascia viridi. Filamenta ad 4/3 liguliformia. Ovarit glabri lobr gibbo crasso obtuso conico brevi coronati. Stylus elongatus, subfiliformis. (Capsula ignota.) Armenia legcrunt Aucher-Eloy ! (ex parte n° 818 in Herb. Mus. Par.) et Coquebert de Montbret ! (Herb, Webb. ). SUBDIVISIO Il. Folia pleraque aut saltem superiora trisecta. Ova- rium glandulis subclavatis elongatis inæqualibus (præsertim secus apicem ventris loborum majoribus) verrucosum. 8. H. Besseri , Spach. — Ruta suaveolens , Bess., in Herb. Webb. — Verosimiliter ex parte Ruta linifolia, Bieberst., Flor. Laur. Cauc., et Bess., Enum. — Forsan ex parte Haplophyl- lum suaveolens, 8, Ledeb., Flor. Ross.,1, p. 491. — Caulibus, foliis inflorescentiisque lanulosum. Caules graciles, virgati, sim- _ plices, foliosi. Folia petiolata : inferiora mediaque lanceolata vel lanceolato-oblonga , acutiuscula ; superiora trisecta, segmentis lanceolato-lincaribus. Cymæ quasi pedunculatæ , densæ , brac- teose , pedicellis elongatis ramulisque filiformibus. Bractee pleræque trisectæ, segmentis lanceolato-filiformibus. Sepala lineari- lanceolata , acuta, dorso marginibusque longe villosa , basi con- crela. Petala ovalia , acutiuscula , medio dorso pilosa , in sicco - ochroleuca cum fascia viridi. Filamenta a basi ad 1/4 angusto- Ÿ liguliformia. Ovarii pilosi lobi corniculo tenui elongato conico- . , + 80 ED. SPACH. — CONSPECTUS cylindraceo recto appendiculati. Stylus elongatus , subfiliformis. (Capsula ignota. ) : | | Crescit Bessarabia. (Besser /). 9. H. coronatom, Gris., Spicil. Flor. Rumel., 1, p. 129. — Ruta patavina , Flora Græca , tab. 369. (Non Linn.). — Ruta Buxbaumn, Friv. Herb. Rumel. (ex Gris. , 1. c.). — Caulibus ,. foliis inflorescentiisque lanulosum. Caules simplices v. corymboso- ramosi , foliosi. Folia petiolata : inferiora summaque lanceolato- v. spathulato-oblonga, obtusa; media (v. et pleraque inferiorum) trisecta, segmentis plerumque spathulato-oblongis. Cymæ sub- sessiles, bracteata, densiusculæ, ramis ramulisque crassiusculis. Bracteæ filiformes, indivisæ. Sepala lineari-lanceolata, acuta, longe ciliata, Petala ovalia, acutiuscula, flava, carina dorsali pilosa. Filamenta a basi ad 1/4 angusto-liguliformia. Ovarii ventre pilo- selli lobi corniculo elongato conico accrescente plerumque recurvo appendiculatt. Stylus elongatus, subfiliformis. Capsula ovoidea , inæqualiter echinato-verrucosa , profunde lobata , lobis longe corniculatis. (Semina haud novi.) Crescit Parnasso (Szbthorp), Macedonia (Frivaldshr, ex Gris. , I c.), necnon Olympo Thessaliz (4 ucher-Lloy ! ex parte n° 818, in Herb. Mus. Par.). | DIVISIO II. Ovarii loculi bi-ovulati, ovulis superpositis : superiors ascendente, inferiori appenso. — Folia pleraque(simulac bracteæ) trisecta. 10. H. paravinum, Adr. de Juss. — Reichb. , Ic. Flor. Germ., 5, tab. 158, fig. 4817. — Griseb., Spicil. flor. Rumel., I, p. 134. —- Pseudo-Ruta patavina trifolia, floribus luteis um- h bellatis, Micheli, Nov. plant. gen., p. 22, tab. 19. — Ruta pata- — vina, Linn., Spec, — DC., Prodr. 1, p. 711. — Bertol., Flor. ! ital., RL, p. 417. — Koch, Syn., ed. 2, p. 159. — Poll., Flor. veron. , 2,p. 9. — Aplophyllum patavinum, Reichb. , Flor. Germ. excurs., p. 766. (Exclus. syn. Flor. græc.). —Caules sim- plices v. parce ramulosi, puberuli, graciles, foliosi. Folia sessi- lia, glabra, supra læte viridia , subtus glaucescentia, segmentis — lanceolalis v. lanceolato-linearibus ; infima indivisa , segmentis conformia, Cyvmæ dense , contractæ , sessiles , ramis pubeseen- GENERIS HAPLOPHYLLUM. 181 tibus, elongatis, tenuibus, plerumque trifloris. Pedicelli sub- fasciculati , filiformes, elongati. Bracteæ pubescentes , plus mi- nusve elongate , pleræque bi-aut tri-partite , segmentis filifor- mibus. Sepala lineari-lanceolata, acuta, dorso margineque longe villosa, fere a basi discreta. Petala rhombeo-ovata , obtusa , glabra, flava. Filamenta brevissime (a basi ad 1/5) liguliformia, libera. Ovarium glabrum, undique æqualiter verrucoso-glandu- losum, lobis corniculo conico brevi inflexo inaccrescente appen- . diculatis, Stylus filiformis, elongatus. Gapsula, ex cel. Bertolonio, » admodum parva, obtuse 5-loba , tuberculis glandularibus ad- » spersa, lobo quovis dorso prope apicem cristula aucto, sed non » semper. Semina exquisite curvato-reniformia, ruguloso-scabra. » — Crescit in Euganeis circa Arquatum («ubi Michelius quoque _» legerat » Bertoloni. — Webb.!), in Istria (Bentham ! in Herb. Mus. Par. ~- Koch, Syn.), atque Dalmatia (Reichenbach, Flor. germ. excurs. — Grisebach , I. c.). DIVISIO HIT. Ovaru loculi bi-ovulati (v. variatione 1-ovulati) ; ovulis appensis, collateralibus. Petala glandulis crassiusculis (parcis) adspersa, speciebus plerisque mox decidua, demum deflexa, 1-v. obsolete d-nervia. — Filamenta a basi ad medium altiusve liguliformia, speciebus nonnullis plus minusve monadelpha. SUBDIVISIO 1. Ovarii lobi dorso sub apice gibbosi v. corniculati. a) Folia alia indivisa, alia trisecta v. interdum bifida ; segmentis angus- tis, planis. Caules (vegetiores saltem) paniculati. Filamenta lato-liguli- formia. Ovarium verrucoso-glandulosum , ventre pilosum. 11. H. prirosrytum, Spach. — Jaubert et Spach, JUL, Plant. orient., tab, 262. — Caulibus, inflorescentiis foliisque lanulosum. Folia subsessilia, tenuia, alia lanceolato-linearia , 4-nervia , alia (præsertim caulina ramealiaque superiora) bi-v. tri-secta : seg- mentis lanceolato-linearibus, plus minusve inæqualibus. Cyme subebracteatæ , demum laxæ et subdivaricatæ. Sepala tarde decidua , ovata v. ovalo-oblonga, ob'usa, margine lanulosa. Petala ovato-oblonga, obtusa, flava. Filamenta libera. Ovarii lobi obtuse gibbost. Stylus villosus. (Capsula haud nota.) — 4 182 ED. SPACH. — CONSPECTUS Crescit Persia australi. { Aucher-Eloy! n° 4342, in Herb. Mus. Par. et Webb.) 42. H. carrapocicum, Spach. — Jaubert et Spach, Zll. Plant. — orient., tab. 263. -— Caulibus, inflorescentiis foliisque laxe lanu- losum. Folia tenuia, glaucescentia, in petiolum angustata ; cau- lina alia (ramealiaque) lanceolato-linearia, 4-nervia, alia profunde bifida (verosimiliter et trisecta) : segmentis lanceolato-linearibus. Cyme subebracteatæ, pedunculate, demum laxæ et subdivaricate. Sepala oblonga, obtusa, decidua, margine villosa, Petala ovato- oblonga, obtusa, flava. Filamenta basi monadelpha. Ovarir lobr acute gibbosi. Stylus glaber. (Capsula haud nota.) Cappadocia ad Euphratem legerunt 4ucher-Eloy (n° 214, in Herb. Webb. et Mus. Par.) et Coquebert de Montbret ! (Herb. Webb.) b) Folia omnia indivisa, integerrima, haud carnosa, punctulata. Ovarium dense lanatum, sub indumento impresso-glandulosum. 13. H. myrtirotium, Boiss., Diagn., 1, p. 63. — Caulibus, inflorescentiis foliisque lanulosum, subcanescens. Caules sim- plices. Folia epapillosa, subcoriacea, obtusa, in petiolum angus- tata : inferiora obovata, superiora oblonga v. spathulato-oblonga. Cyme subebracteatæ. Sepala ovata v. ovato-oblonga, obtus, tarde decidua, dorso lanulosa. Petala ochroleuca, ovalia, obtusa. Ova- ru lobi corniculo brevissimo recto via indumentum superante ap- pendiculati. Filamenta inferne angusto-liguliformia. Capsula minuta, depresso-globosa , tomentella, sub indumento scrobicu- lata. Semina nigra , reticulato-rugulosa. | Crescit Tauro. (Aucher-Eloy! n° 812, in Herb. Webb. et Mus. Par. — Montbret! in Herb. Webb.) Ah. H. vorcanicum, Boiss., Diagn. 8, p. 126. — Caulibus, inflorescentris foliisque glandulis stipitulatis viscido-puberulum. Caules simplices , hirtelli , graciles. Folia subcoriacea , subtus, conspicue 1-nervia et subvenosa, margine costaque hirtella; infe- riora spathulato-oblonga, obtusa ; reliqua lanceolata v. lanceolato- oblonga, acuta, Cymæ parce bracteate , demum dissitifloræ. Sepala lineari-v. oblongo-lanceolata, acuta, villosa, Petala ochro- = #. GENERIS HAPLOPHYLLUM. 183 leuca, lineari-oblonga, obtusa. Filamenta interne angusto- liguliformia. Ovarii lobi corniculo brevi incurvo appendiculati. ~ (Capsula ignota.) | Ad Lycaoniæ montem Karadagh legit cl. de Heldreich ! (Herb. Mus. Par., comm. a cl. Boissier.) 45. H. reuricucosum , Adr. de Juss. — Ruta fruticulosa , Labill., Plant. Syr. Decad. , 1, p. 43, tab. 4 (analysi naturæ ex toto aliena). — Caulibus, inflorescentiis foltisque subincano-lanu- losum, epapillosum. Caules simplices v. varie ramulosi. Folia subsessilia, coriacea, obsolete 1-nervia, pleraque minuta (majora vix 1/2 poll. longa); inferiora obovata v. ovalia, obtusa ; cætera ovata v. ovato-oblonga v. oblonga, plerumque acutiuscula. Cymæ subebracteatæ, demum laxæ. Sepala lato-ovata v. ovalia, obtusa, dorso lanata. Petala eiliptica, obtusa , flava. Filamenta inferne angusto-liguliformia. Ovarit lobi corniculo elongato acuto inflexo appendiculati. (Capsulam haud novi. ) Crescit Syria , circa Damascum. { Labillardiere ! in Herb. Webb. — Aucher-Eloy ! n° 813, in Herb. Mus. Par. et Webb.). 16. H. vittosum, Adr. de Juss. — G. Don, Gen. Syst. of Gard. and Bot., 1, p..780. — Ledeb., Flor. Ross., A, p. 491. _— Jaubert et Spach, Ill. Plant. Orient., tab. 264. — Ruta rbe- rica Linarie folio, Herb, Tourn.! — Ruta orientalis Linarie . folio, flore parvo, Tourn., Cor., p. 19. — Ruta villosa, Bieberst., Flor. Taur. Cuuc., 1, p. 310. — DC. , Prodr., 1, p. 714. — C. A. Mey., Enum. Plant. Caucas., p. 205. — Eichwald, Casp.- Cauc., p. 30. (Ex Ledeb.) — Hohen., Enum. Elisab., p. 231 , et Enum. Talysch., p. 155. — Ruta parviflora , Desf.! Cor. _ Tourn., tab. 54. — Caulibus , foliis inflorescentiisque plus mi- _ nusve lanulosum (nonnunquam subincanum). Caules simplices aut corymboso-v. paniculato-ramosi. Molia tenwia , 1-nervia, in petiolum longiusculum an gustata ; infima spathulato-obovata , obtusa ; cætera spathulato-v. lanceolato-linearia , v. lanceolato- oblonga , v. lanceolata, v. obovato-oblonga , obtusa v. acuta. _Cymæ subebracteatæ, demum laxæ et subdivaricatæ. Sepala de- cidua, oblonga v. ovalia, obtusa, dorso lanulosa. Petala oblonga LE _ 3 # 48h ED. SPACH. — CONSPECTUS v. ovalia, obtusa, flava. Filamenta infernelato-liguliformia. Ovarii lobt corniculo subrecto brevi conico acuto subaccrescente appendi- culati. Capsula subglobosa, plus minusve hirtella, scrobiculata, profunde lobata ; lobis medio dorso corniculo acuto subrecurvo cuspidulatis. (Semina perfecta ignota. ) Crescit Iberia et Albania. (T'ournefort! — Steven! — Hohen- acker !) c) Ovarium sparse pilosum , dense verrucoso-glandulosum. Folia carnosa, crenata, conspicue tuberculato-glandulosa. 17. H. oprustrotium , Ledeb. , Flor. Ross., 1, p. 490. — Ruta obtusifolia, Ledeb. , in Lichw. Casp. Cauc., tab. 32. (Ex ipso auctore. ) — Caulibus, foliis inflorescentiisque glaberrimum. Caules simplices v. superne paniculati. Folia sessilia , glauca , obtusissima , pleraque linearia. Cymæ subebracteatæ , demum divaricatæ et dissitifloræ. Calyx persistens, minimus, profunde 5-lobus ; lobis deltoideis, acutis, obsolete ciliolatis. Petala (ex Ledeb.) elliptico-oblonga. Stamina...... Pistillum...... Capsula glabra v. pilosella, subglobosa, verrucosa , lobis sub apice cus- pidulatis. Crescit ad maris Caspii littus orientale. (Eichwald, ex Ledeb., |. c. — Karelin! ex Ledeb., |. c., etin Herb. Mus. Par., comm. a cel, Fischer.) Suspivisio LL. Ovarii lobi dense et wyualiter verrucoso-glandulast, cxappendiculati. a) Molia sessilia, pleraque trisecta : segmentis angustis. Filamenta libera. Caules vegetiores paniculatt. 48. H. rmivotium, Spach. — Jaubert et Spach , ZU, Plant. Orient., tab. 265. — Caulibus, foliis inflorescentiisque glaberri- mum, glandulis crebris minutis (oculo nudo tamen conspicuis) verruculosum. Folia coriacea, sessilia, seymentis crassis elongahs subfiliformibus plerumque supra canaliculatis. Sepala ovalia vel ovata, obtusa, glabra, mox decidua, a basi discreta, Petala oblonga, obtusa, flava. Pistillum glaberrimum, (Capsula ig- nota.) — GENERIS HAPLOPHYLLUM. 185 Crescit Persia. (Aucher-Eloy ! n° 817, in Herb. Webb. et Mus. Par.) 19. H. naALEePENsE, Spach. — Jaubert et Spach, Z{, Plant. Orient. tab, 266. -- Caulibus, inflorescentiis foliisque brevissime lanulosum , oculo nudo impunctatum. Folia tenwa, sessilia, glau- cescentia ; segmentis spathulato-linearibus , planis. Sepala ovalia, obtusa, glabra, submembranacea, mox decidua, a basi discreta. Petala oblonga , obtusa, flava. Pistillum glaberrimum, (Capsula ignota. ) Crescit Syria. (Circa Halep legit Aucher-Eloy ! n° 810, in Herb. Mus. Par. et Webb.) b) Folia petiolata , punctulata , variantia nune omnia indivisa, nunc alia indivisa , alia (modo crebriora modo parciora) trisecta : segmentis spa- thulatis. Bracteæ (mox deeidue) foliaceæ, majores flores superantes. Fi- lamenta libera. 20. H. Boxsaumnm , Adr. de Juss. — Griseb. , Spreil. flor. Rumel., 1, p. 130. (Exclusa varietate 6.) — Ruta Buxbaumi, Poir., Enc. , 6, p. 386. — DC., Prodr., 1, p. 744. — Ruta linifo- ia, Sibth. et Sm., Prodr. flor. grec. (non Linn.) -— Desf. , Flor. Atl., À, p. 336 (exclusis synonymis). — Ruta spathulata, Sibth. et Sm. , Flor. Gr., 4, p. 65 ; tab. 870. -— Ruta lintfolia , 6 , Willd., Spec., 3, p. 545. —- Caulibus, foliis inflorescentiisque nunc glabrum , nunc plus minusve puberulum, punctulatum (sub lente). Folia (eorumve segmenta) obovato-v. oblongo-v. lanceo- lato-spathulata, v. lanceolata, v. lanceolato-oblonga (specimini- bus macrioribus interdum lanceolato-v. spathulato-linéaria), ob- tusa (raro-acuta), fenuia, 1-nervia, integerrima , obsolete venu- losa ; infima obovata. Cymæ bracteosæ , demum divaricatæ et dissitifloræ. Calyæ glaber v. extus lanulosus, persistens, mi- nimus ; sepalis ovatis v. ovalibus , obtusis, Petala oblonga vel oyalia, obtusa, flava. Pistillum glaberrimum. Stylus clayatus. Capsula depresso-orbicularis, profunde lobata, verrucosa. Semina mgra, dense transverse rugulosa. Crescit Thracia (Grisebach, |. c.), Bithynia (Grisebach, |. c. — Olivier et Bruguière ! in Herb. Mus. Par.), Phrygia {Coquebert de Montbret ! in Herb. Webb.), Caria (de Heldreich! in Herb. 186 ED. SPACH. — CONSPECTUS Mus, Par. — Boissier ! in Herb. Webb.) , Syria (circa Seyd : Labillardiére! in Herb. Webb. — Inter Halep et Latakieh : Oli- vier et Bruguiere ! in Herb. Mus. Par.—Inter Antab et Besnieh: Montbret ! in Herb. Webb.; Aucher-Eloy ! n° 814, ex parle, in Herb. Mus. Par.), Assyria (juxta urbem Mossul : Aucher-Eloy ! n° 81h, ex parte, in Herb. Webb., et absque n° in Herb. Mus. Par.), Creta : Sieber! in Herb. Webb.), Cypro (Sibthorp), Rhodo (Olivier et Bruguiére ! in Herb. Mus. Par.), nec non Africa sep- tentrionali (ditione Tunetana : Desfontaines /) c) Folia 1-nervia, angusta, punctulata, omnia indivisa, integerrima. Brac- tece submembranacee v. coloratæ (lutescentes), minime. (Filamenta libera v. monadelpha, lato-liguliformia.) 24. H. Korscuyt, Spach. — Haplophyllum dichotomum, var. calyce glabro, Boiss.! in Kotschy: Plante exs. Persie austr. — Staminibus exceptis glabrum. Caules vegetiores superne panicu- lati v. corymboso-ramulosi. Folia subcarnosa, plana, spathulato- linearia, in petiolum angustata. Cymedemum dissitiflore. Calyx deciduus, glaberrimus, submembranaceus ; sepala ovalia v. ovata, obtusa, basi concreta. Pelala flava, ovalia, obtusissima. Filamenta basi monadelpha. Pistillum glabrum. Stylus clavatus. (Capsula haud n ota.) Crescit Persia australi (circa urbem Chiraz : Kotschy ! Plant. Pers. austr. edit. Hohenacker, anno 1845, n° 438.) 22. H. viRGATUM , Spach. — Jaubert et Spach, IH. Plant. Orient., tab. 267. — Staminibus exceptis glabrum , sub lente punctulatum. Caules (vegetiores racemoso-v. corymboso-ramu- losi) graciles , ob folia pleraque minuta et remota superne quasi aphyll. Folia carnosa, plana, obsolete 4-nervia, pleraque subfi- liformia. Cyme demum dissitiflore. Calyx glaber , coriaceus , profunde 5-lobus ; lobis deltoideo-ovatis , obtusissimis , margine membranaceis. Petala flava, oblonga, obtusa. Filamenta libera. Pistillum glaberrimum. Stylus subfiliformis. (Capsula ignota.) Crescit Persia australi. (4ucher-Eloy! n° 313, in Herb. Mus. Par. et Webb.) | 23. H. cANALicucatom, Boiss., Diagn., 8 , p. 128. — Jaubert Or GENERIS HAPLOPHYLLUM. 187 et Spach, //l. Plant. Orient. , tab. 268. — Glandulis punctiformi- bus oculo nudo conspicuis asperulum , exceptis staminibus gla- brum. Caules remote foliati, graciles, elongati, simplices , superne aphylli. Folia subsessilia , carnosa, glauca, spathulato-linearia , supra plerumque canaliculata. Cyme densissime , contracte. Calyx profunde 5-lobus, subcoriaceus; lobis ovatis, obtusiusculis. Petala ovalia, acutiuscula, brevissime unguiculata, in sicco ochro- leuca. Filamenta libera. Pistillum glabrum. Stylus subfiliformis. (Capsula ignota. ) Crescit Persia australi. (4ucher-Eloy ! n° 4314, in Herb. Webb. et Mus. Par.) d) Foliatripli-nervia (majora etiam quintupli-nervia), plus minusvevenosa, plana, lata, petiolata, conspicue punctulata, obsolete eroso-crenulata. (Fi- lamenta libera. Caules paniculati ; inflorescentiæ ramorum robustiorum innumeriflore. 2h H. acuttrotium, Adr. de Juss. — Deless., Jc. Sel. , 3, tab. Ah. — Ruta acutifolia, DC.! Prodr., 4, p. 741. — Cau- libus, ramis foliisque glabrum, asperulum. Caules albidi, foliosi, subfastigiato-ramosi. Folia lanceolata v. lanceolato. ovalia (cau- lina inferiora ovata v ovalia) , pleraque (v. saltem superiora) acuta. Cyme dense, ramosissime, etiam defloratæ subcontracte ; floribus plerisque longe pedicellatis. Calyx persistens, profunde 5-fidus ; lobis deltoideis, acutis, ciliolatis. Petala flava, oblonga, obtusa, longiuscule unguiculata. Pistillum glabrum. Stylus cla- vatus , ovarii lobos paulo superans. Capsula minima, subglo- bosa, verruculosa, profunde lobata. (Semina perfecta non vidi.) Crescit Persia. (Michaux! in Herb. Mus. Par. , absque definitiori notitia. — Inter Teheran et Hamadan : Olivier et Bru- guière ! in Herb. Mus. Par. — Ad montem Nalkou : Aucher- Eloy! n° 820, in Herb. Webb. et Mus. Par. — Circa Zspahan : Aucher-Eloy ! absque n°, in Herb. Mus. Par.— Ad radices mon- tis Demawend Hyrcaniæ : Kotschy ! plant. exs. Persie bor., ed. Hohenacker, anno 1846 , n° 363). 25. H. Steversit, Fisch., in Enum. Plant. nov. aSchrenkiolect., p. 89.. — Karel. et Kiril., Anum. Plant. Soonger., n° 207. — Ledeb,, Flor. Ross., 4, p. 491. — Aplophyllum perforatum , 155 | ED, SPACH, — CONSPECTUS Karel. et Kiril., Anum. Plant. Alt., n° 169. — Caulibus, ramis loliisque glabrum , asperulum, Caules albidi, foliosi , subfasti- giato-ramosissimi. Folia lanceolato-oblonga v. lanceolato-ovalia, acuta, crassa, glauca. Cyme densiusculæ , ramosissime. Flores — minimi, Sepala lineari-lanceolata, acuta, ciliolata. Petala oblonga, obtusa, flava. Ovarium glabrum. (Capsula mihi ignota , ex cel. Fischer, |. c., « parvula, glabra, glanduloso-tuberculata, loculis monospermis. ») Crescit in montosis Soongarie. (Karelin et Kirilow ! in Herb. Mus. Par., comm. a Soc, Imp. Nat. Cur. Mosq. — Cfr. Lede. 3.0.) 26. H. Larirozium, Kar. et Kiril., Enum. Plant. Alt. , n°200. — Ledeb., Flor. Ross., 1, p. 491. — Caulibus, ramis foliisque glabrum, sublevigatum (glandulis nempe minus quam in duabus præcedentibus speciebus prominentibus). Caules albidi, ramosis- simi, foliosi. Folia lanceolato-oblonga v. lanceolato-ovalia, acu- tiuscula, glaucescentia. Cymæ laxiuscule , parcius ramose ; flo- ribus plerisque longe pedieellatis. Flores pro genere inter maximos. Calyx profunde 5-lobus , glaberrimus ; lobis ovato-subrotundis , obtusis. Petala ovalia, obtusa, flava. Pistillum glabrum. (Capsula ignota. ) | Crescit Soongariæ montibus T'argabatai. (Karelin et Kar- low! in Herb. Mus. Par., comm. à Soc. imp. nat. cur. Mosq. — Cfr. Ledeb., |. ¢. ) e) Folia 1-nervia, avenia, curnosa, simul ac caules ramique glandulis pro- minentibus concavis (sub lente quasi annularibus) crassis verruculosa , margine plus minusve undulata et eroso-crenata. (Filamenta libera vel monadelpha, lato-liguliformia.) 7 27. H. rupercuLarum, Adr. de Juss. , Mém. sur les Rut., in Mém. du Mus., vol. 16, tab. 17, no 10. — Decaisne , Florula sinaica, p. 50. — Jaubert et Spach, f1/, Plant. Orient. , tab. 2€9. —. Ex parte (nempe nonnisi quoad analysin) Haplophyllum tu- berculatum , Deless. , Ic. Sel., 3, tab. 48. — Ruta tuberculata, | Forsk., Descr., p. 86. — DC., Prodr.,1,p. 711. — Ruta tuber- culata (exclus. synonymo Rute glabre, DC.), Viv., Plant. Ægypt. Decad,, p. 15. (Forma foltis plerisque spathulato-linearibus lan- GENERIS HAPLOPHYLLUM. 189 ceolatisve, angustis), et Ruta Montbretii, Ejusd., 1. c. (Forma parviflora, foliis plerisque obovatis.).—Haplophyllum arabicum, Boiss.! Diagn. 8, p. 127 (Variatio floribus quidquam majoribus, ovario piloso). — Modo glabrum, modo sparse villosum , modo plus minusve lanulosum imoque subincanum. Caules foliosi, vege- tiores corymboso-ramulosi v. paniculati. Folia lineari-v. ob- longo-v. obovato-v. lanceolato-spathulata , v. obovata , v. sub- lanceolata , petiolata. Cymæ demum divaricate et dissitifloræ. Calyx deciduus, 5-partitus ; sepala ovata v. ovalia, obtusa, glabra, v. ciliolata , v. subtus lanulosa. Petala ovalia , v. subcordato- ovalia , v. ovata, obtusa, flava. Filamenta plus minusve mona- delpha. Ovarium villosam v. glabrum. Capsula depresso-orbicu- laris, profunde lobata (ad 1/2-2/3), verruculosa. Semina laae muriculata, nigra. | Crescit Ægypto (Lippi! in Herb. Vaillant. — Delile! in Herb. Mus, Par. et Webb. — Olivier et Bruguière ! in Herb. Mus. Par. — Wiest! in Herb. Webb. et Mus. Par. — Aucher- Eloy! n° 816, in Herb. Mus. Par. et Webb. — Coquebert de Mont- bret! in Herb. Webb. —Sieber ! ibid.), Æthiopia (Kotschy ! Plant. exs. Nub. edit. Steudel et Hochstetter , anno 1841, n° 366 , sub nomine : Ruta tuberculata , var. obovata , Hochst. — Kraltk !) et Arabia. (Ad montem Sina : Bové ! in Herb. Webb. et Mus. Par.; Schimper ! Plant. exs. edit. Steudel et Hochstetter, n° 292. — Circa Djedda et Taifa: Botta! in Herb. Mus. Par. — In valle Fatme : Schimper ! 1. c., n° 913. — In ditione Mascatensi : 4 u- cher, n° 4541, in Herb. Webb. et Mus. Par.) 28. H. PROPINQUUA, Spach. — Laxe lanulosum. Caules foliosi, vegetiores paniculati. Folia petiolata; inferiora obovata ; supe- _ riora obovato-v. oblongo-spathulata. Cymæ demum laxæ, divari- cate. Calyx 5-partitus, deciduus; sepala ovata v. ovato-lanceo- lata , acuta. , ciliolata. Petala subcordato-oblonga, obtusa, flava. Filamenia libera. Pistillum glabrum. (Capsula ignota.) _ Crescit Babylonia. (Circa Bagdad: Aucher-Eloy ! w 816, ex parte, in Herb. Webb., et absque numero in Herb. Mus. Par.) ‘29. H. Canpotteanum , Spach. —— Jaubert et Spach , Z//. Plant. Orient., tab, 270. — Ruta glabra, DE. Prodr.. 1, p. 711. 190 ED. SPACH, — CONSPECTUS (Nomen omnino incongruum.) — Haplophyllum tuberculatum , Deless., Ic. Sel., 3, p. 26; tab. 43 (exclusa analysi , ad genui- num H. tuberculatum pertinente.) — Plus minusve lanulosum. Caules vegetiores paniculati v. corymboso-ramosi ; ramis parce foliatis , superne aphyllis. Folia sessilia , pleraque spathulato- linearia. Cymee demum laxæ, divaricatæ. Calyx persistens, 5-par- titus ; sepala oblonga v. ovato-oblonga, obtusa, remote ciliolata. Petala oblonga, obtusa, flava. Falamenta basi monadelpha. Pis- tillum glabrum. Capsula depresso-orbicularis , profunde lobata (ultra medium), verruculosa. Semina glaucescentia, dense trans- verse rugosa. Crescit Assyria v. Babylonia. (Inter urbes Mossul et Bagdad : Olivier et Bruguière ! in Herb. Mus, Par.) nec non desertis Arabicis secus Euphratem : Olivier et Bruguière ! ibid. Subgenus If. PEGANOIDES, Spach. Ovarii loculi sepalis petalisque (nunc tetra-nunc penta-meris) pauciora , nempe 2 v. à (raro 4). Gynophorum elevatum, sub ovario in discum hemisphæricum incrassatum. — Inflorescen- | tia normaliter paucifloræ. 30. H. pavuricum, Adr. de Juss., in Mém. du Mus., vol. 16, — sais Us). ee ee n GA p. 464 (in adnotationibus;. — G. Don, Gen. Syst. of Gard. and 4 Bot., p.781.-—Ledeb., Flora Ross., 1, p. 492. — Peganum da- « vuricum, Linn., Spec. — Ruta dahurica, DC., Prodr., 1, p. 742. — Ledeb., Fl. Alt., 2, p. 108. — Turcz., Cat. Baikal., n° 287. — Suffruticulus habitu T'hesü v. Polygalæ, semipedalis v. humi- lior, punctulatus. Caules simplices v. corymboso-ramulosi, vir- gati, foliosi. Folia lanceolato-v. spathulato-v. obiongo-linearia, — subsessilia , 1-nervia, eroso-crenulata, plerumque acuta. Cymæ — plerumque simplices. (Caules macriores etiam occurrunt uniflori.) Pedicelli filiformes, elongati. Calyx deciduus, submembranaceus, 5-partituss sepala ovata , obtusa , margine lanulosa. Petala ob- — longa , obtusa , ochroleuca , multipunctata , breve unguiculata. Filamenta libera, a basi ad 1/3 linearia et antice barbata, superne — subulata. Ovarium glabrum, dense verruculosum, 2-v. 3-v. raro | GENERIS HAPLOPHYLI.UM. 191 h-loculare ; loculis bi-ovulatis ; lobi exappendiculati. Stylus fili- formis. (Capsula ignota. ) Crescit Siberia altaica ac transbaicalensi, nec non Davuria. (Specimina Herb. Mus. Par. , a cl. Fischer et Ledebour missa. — Cfr. Ledebour, |. c.) SPECIES MIHI HAUD NOTE. H. corpatum, G. Don, Gen. Syst. of Gard. and Bot. , 1, p. 780. — Ruta cordata, D. Don, Prodr. flor. nepal. , p. 203. — Ne- palia. H. picuoromum, DC, Prodr. 1, p. 744. (Sub Ruta.) — Persia legit Michaux. | H. picuoromum, Griseb. , Spicil. flor. Rumel , 1, p. 131. —- Planta ex cel. auctore Anatolia incola. Forsan est H. Buxbaumri, À foliis trisectis. H. LasraNraum, Bunge, in Schriflen des Naturf. Vereins in Riga, 1 , p. 206, ex Walp., Ann. 1, p. 156. — Crescit Soon- garia. | H. LINEARE, DC., Prodr., 1, p 712. (Sub Ruta.) — Ledeb., FT. Ross., 1, p. 492. — Varietatem esse Haplophylli davurici , _. Juss., suspicatur cel. Ledebour. H. Loneirotiom , Boiss., Diagn. 8, p. 127. — Crescit Palæs- | tina. — Ex definitione peraffine videtur H. tuberculato , Adr. de | Juss., et H. Candolleano, Spach. Hi. pupescens , DC , Prodr., 1, p. 711, excluso syn. Willd. | (Sub Ruta.) — Stirps hispanica dicitur.— An Haplophyllum Bux- | baumit , Juss., foliis trisectis ? | Hi. Reorers, Boiss., Diagn. 5, p. 87. — Crescit Caria. — | Affine dicitur H. pumilo, Boiss., et H. myrtifolio, Boiss. | H. ropustum, Bunge, in Schriften des Nat. V ereins in Riga, 4, | p. 208, ex Walp., Ann. 1, p. 156. — Crescit Soongoria. H. suLFuREUM, Boiss., Diagn. 5, p. 87. — Crescit Caria. Af- | fine dicitur H. fruticuloso. + 192 ED. SPACH, — CONSPECTUS INDEX SYNONYMORUM. Aplophyllum , vide Haplophyllum. Haplophyllum arabicum, Boiss. — Confer n° 4. — Buxbaumii, B, Gris. — 4. — ciliatum, Gris. — 6 et 7. =" dichotomum , Boiss. — 21. ao perforatum, Kar. et Kir. — 25. — pubescens, Boiss. — A. + pubescens, Kotschy. — 3. — suaveolens, Ledeb. — 5, 6 et 8. — tuberculatum , Deless., Ic. — 97 et 29. Peganum davuricum, Linn. — 30. Pseudo-Ruta patavina, ete., Michel. — 10. Ruta acutifolia, DC. — 24. — Buxbaumii, Friv. — 9. — Buxbaumii, Poir. — 20. — daturica, DC. — 30. — fruticulosa, Labill. — 15. — glabra, DC. — 29. — iberica Linariæ folio, Tourn. — 16, — linifolia, Andr. — 1. — linifolia, Bess. — 8. — linifolia, Bieberst. — 5 et 8. — linifolia, DC. (ex parte). — 1.. — linifolia, Dest. — 20. — linifolia, Linn. (ex parte). — 41. — — linifolia, Sibth. et Sm. — 20. — linifolia, Sims. — 4. — linifolia, Willd. — 4 et 20. — Montbretii, Viv. — 27. — obtusifolia, Ledeb. — 17. — parviflora, Desf. — 16. — patavina, FI. Gr. — 9. — patavina, Linn. — 10. — pubescens, Willd. —1. — rosmarinifolia, Pers. — 1. — spathulata, FL. Gr. — 99. — suaveolens, Bess. — 8. — suaveolens, DC. — 4, 5, 6 et 7. — — suaveolens, Kotschy. — 3. — tuberculata, Forsk. — 27. — villosa, Borst — 16. NOTE SUR LE CEPHAELIS IPECACUANHA, SON MODE DE VÉGÉTATION, ET SON EXPLOITATION DANS LA PROVINCE DE MATTO-GROSSO , AU BRÉSIL, Par H. A. WEDDELL. ay hs Le médicament connu sous le nom d’/pécacuanha n'est pas , comme on le sait, le produit d’une seule espèce botanique ; la même dénomination est donnée en général à toutes les racines émétiques , quelle que ‘soit la famille naturelle de laquelle elles dépendent. Le produit de ce nom, qui est aujourd’hui d’un i} usage ordinaire en Europe, est fourni par une plante de la famille des Rubiacées , Je Cephaélis Ipecacuanha; M. A. Richard lui a donné le nom d’Ipécacuanha annelé. L’Ipécacuanha strié du méme auteur, devenu de nos jours trés rare dans les pharma- cies, est produit par le Psychotrya emetica de Mutis. Ce dernier est indigène dela Nouvelle-Grenade ; le Céphaélis , au contraire, habite spécialement le Brésil. C’est celui-ci que j'ai été particu- lièrement à même d'observer , et dont je vais essayer de rendre compte ici. Plusieurs points de l’histoire de cette plante sont cependant si généralement connus, qu’il est inutile que j’y revienne ; mais je m’arréterai quelques instants sur ceux qui ne sont traités que dans les ouvrages peu répandus, et je m’attacherai principale- ment à faire connaître la distribution géographique de la plante, son mode d'exploitation, et les moyens employés par la nature pour favoriser sa reproduction. Ce côté de la question m’a paru d'autant plus digne d'intérêt que sa solution répond assez victo- - rieusement aux craintes qu'on a eues de voir disparaître un jour | cet utile végétal. Le mot /pécacuanha est apparu en Europe avec les ouvrages de Pison et Marcgraff , et seinble être le nom sous lequel le Cé- phaëlis était connu dans le lieu du Brésil , où les Portugais ap- 3° série. Bor. T. XP. (Avril 1849.) 4 13 19h H. A. WEDDELL. prirent tout d’abord à s’en servir. Peut-être encore, ainsi que quelques témoignages portent à le croire, en a-t-il été de l’Ipécacuanha comme du Quinquina , lequel , grâce à une espèce de quiproquo, a usurpé un nom qui avait été créé pour une autre plante. La désignation d’Ipécacuanha n’est, en effet , nulle part au Brésil appliquée au Céphaëlis, qui y est connu partout au- jourd’hui sous le nom de Poaya, terme qui, d’après M. Auguste Saint-Hilaire, serait une corruption des mots indiens Y cipo ayaca, . qui signifient « liane-a-panier. » Cette étymologie est d'autant plus vraisemblable que les Portugais d’ Europe désignent encore souvent l’Ipécacuanha sous le nom de Cipo ou Liane (1). Une des meilleurs racines émétiques du Brésil est, en effet, le produit d’une petite Liane qui se fait remarquer par l'éclat de ses fleurs (le Manetha cordifolia}; et il n’est pas du tout impossible que la découverte de cette plante ait précédé celle des autres espèces de Poaya , et leur ait donné son nom. La connaissance première de l’Ipécacuanha paraît, d’après l’assentiment général des auteurs, remonter aux Indiens qui précédèrent les Portugais sur le territoire du Brésil ; et ici, comme en mainte autre circonstance, la tradition veut que l’homme ait été devancé par les animaux. Ce sont les Loups qui; pris d’indigestions, auraient eu l’idée de s’en guérir en machant des racines de Céphaëlis, et auraient, par la suite, été imités par les Indiens. Ce conte rappelle assez celui du Faucon de la Nouvelle-Grenade attirant lattention, des indigènes de ce pays sur le fameux dompte-venin connu sous le nom de Guaco ; ou bien encore celui des Lions de Loxa, se guérissant de leurs _ fièvres avec l’eau des mares où avaient macéré des troncs de Quinquina. Quant à l'introduction de l’Tpécacuanha dans la thérapeutique européenne , elle ne date guère que de la fin du xvu siècle, cinquante années environ après la publication de l'ouvrage de Pison , intitulé : De Medicina brasiliensi. Jusqu'à cette époque, (1) C'est ainsi que le mémoire de Gomez snr l’Ipécacuanha est, intitulés Memoria sobre o Cipo das boticas. | SUR LE CEPHAELIS IPECACUANHA. 195 quoique les propriétés les plus saillantes de cette racine fussent connues, la pratique hésitait encore à en profiter ; et un peu plus tard même, quelques accidents survenus à la suite de son emploi inconsidéré , furent cause qu’on en suspendit presque compléte- ment l'usage, — Ce n’est que lorsqu'un marchand français, nommé Grenier, en eut apporté à Paris une quantité suffisante pour qu’on put faire avec elle des expériences suivies , que tous les préjugés disparurent, et que la « racine du Brésil » prit dans la matière médicale le rang qu’elle méritait. Le médecin Adrien Helvétius, que Grenier s’était adjoint pour faciliter l'écoulement de son remède, séduit sans doute par l'exemple de la brillante fortune que le Quinquina venait de procurer à |’ Anglais Talbot, parvint à son tour à intéresser Louis XIV au sort de l’Ipéca- cuanha ; ce fut à la suite des expériences faites par son ordre à |’ Hotel-Dieu de Paris, que les avantages que l’on pourrait reti- rer de l’emploi de l’Ipécacuanha dans certaines maladies, et sur- tout dans la diarrhée et la dyssenterie, furent décidément consta- tés ; et le remède, tenu plus ou moins secret jusqu’alors , acquit dès ce moment, grâce à la munificence du grand roi, une entière publicité. Jai dit que la tradition refusait aux Européens le mérite de la découverte de l’Ipécacuanha ; toujours est-il qu’on ne peut leur contester celui d’avoir reculé immensément les limites de la ré- gion où il se recueille. Je passerai ici sous silence les premiers pas qu’on à faits dans ces découvertes, pour arriver immédiate- ment à celles qui ont eu lieu dans ces dernières années. Les ou- vrages les plus récents qui traitent de l’Ipécacuanha n’indiquent son existence que dans des parties de l’empire brésilien, qui avoi- sinent plus ou moins immédiatement l’océan Atlantique : telles par exemple que les provinces de Para, de Maranhao, de Pernam- buco, de Bahia, d’Espiritu Santo, de Minas-Geraes, de Rio- de-Janeiro et de Sao-Paulo, dans toutes lesquelles on fait , sur une échelle plus ou moins grande, l'extraction de la précieuse racine. Ainsi définie, la région du Céphaélis aurait des limites assez naturelles, puisque , partant immédiatement de la ligne equinoxiale pour se diriger vers le sud, eile s'arrête à peu près 196 H, A. WEDDELL. exactement au tropique ; et que , d’autre part, elle semble confi- née par l’Atlantique, à l’est, et, dans une grande partie de son parcours, vers l’ouest, par les hautes terres de l’intérieur du Brésil, Ces limites cependant, et heureusement on peut le dire , étaient tout à fait hypothétiques. Aujourd'hui, en effet, nous savons que la région du Cephaélis Ipecacuanha, loin d’être limitée à une zone comparativement étroite qui longerait le lit- toral, possède, au contraire , en longitude , une extension plus grande encore qu’en latitude, puisqu'elle s’étend jusqu’à près de 25° dans l’intérieur du continent, ou jusqu’au 50° longit. occid. de Paris, c’est-à-dire presque jusqu'aux confins de la Bolivie. Des personnes dignes de foi m’ont même assuré que la plante avait été découverte dans les forêts de cette république , dans la province de Chiquitos ; mais je ne l’ai pas observée moi- même au delà de la frontière brésilienne. La richesse des districts nouvellement découverts, est telle, du reste, qu'à eux seuls ils suffisent presque à l’allmentation du commerce euro- péen. Par le peu que j’en ai dit, on a pu voir que presque toute la nouvelle addition faite au champ d’exploitation de lIpéca- cuanha se trouve comprise dans l’immense province de Matto- Grosso. C’est en l’année 182/ que furent découverts les premiers pieds de Céphaélis dans cette partie du Brésil, aux environs de Villa-Maria, petit village situé sur la rive gauche du Rio-Para- guay. Ils furent reconnus par un médecin de Matto-Grosso, qui accompagnait le Guarda-Mor, chargé d'essayer lessables aurifères du Rio-Cabacal ; mais pendant longtemps on ne pensa nullement à faire de la plante un objet de commerce, et c’est tout au plus si son usage, comme médicament, se répandit un peu dans le pays. Plus tard, vers l’année 1830, un vieux forestier nommé Motta, qui avait servi de guide dans l’expédition, et quim’en a lui-même donné les détails, reconnut la même racine dans les forêts qui bordent le Rio-Suputuba, et attira sur elle l'attention d’un com- mercant de Villa-Maria. Celui-ci , frappé alors de l'identité de cette racine avec celle qui se recueillait avec tant de profit dans les provinces du littoral, en envova des échantillons à | SUR LE CEPHAELIS IPECACUANHA. 197 Rio-de-Janeiro , et dès ce moment on en commenca Pexploi- tation. Les forêts dans lesquelles se plaît le Céphaëlis ont un caractère particulier qu’il est difficile de méconnaitre, et qui est du à la présence presque constante de plusieurs végétaux remarquables. Presque toutes celles du Matto-Grosso sont situées dans le bassin du Paraguay, au-dessus de Villa-Maria, cu bien dans celui des affluents qu’il recoit dans cette partie de son cours. Pour mieux juger de la nature des lieux habités par une plante aussi intéres- sante, je me rendis moi-même à une de ces forêts , située sur le Rio-Cabacal. Six jours de navigation sous un berceau de verdure, dont il serait difficile de donner une description compétente, me menèrent au terme de ma course. J’avais alors quitté depuis quelques heures le Rio-Cabacal pour une petite rivière qui S'y jette, le Rio-Vermelho, et au bord de laquelle un petit hangar de feuilles de Palmier indique qu’on est arrivé au commencement des domaines du Céphaélis. Ce lieu a recu le nom de Port de Bueno ; il y avait alors plus d’un an que personne n’y avait aborde. Les bois qui bordent immédiatement la rivière sont situés trop bas pour que le Céphaélis puisse y prospérer ; et lorsque la rivière est en crue, le sol se trouve inondé jusqu'à une assez grande distance de ses rives , état de chose qui dure souvent pendant plusieurs mois de l’année. La croissance des autres vé- gétaux n’en est, du reste, que plus active; et quand je m’enga- geai dans le sentier qui menait vers l’intérieur , je me trouvai bientôt au cœur d’une végétation de la plus désolante description, qui, sans les grands couteaux dont étaient armés mes Indiens, aurait été une barrière difficile à rompre. Les Bambous surtout avaient fait de cette partie de la forêt un réseau tellement serré, que je m'y trouvais pris à peu près comme une mouche dans une toile d’araignée. Cependant à une demi -lieue environ des bords de la rivière, le terrain commença à s'élever sensiblement ; le sol n'était plus composé que d’un sable légèrement humide et imprégné, si je LA puis ainsi dire, des détritus des. végétaux qui se sont succédé à 198 H. A. WEDDELL. sa surface. Quelques traits nouveaux de végétation montraient enfin que j’élais arrivé dans une région botanique un peu diffé- rente de celle que je venais de quitter ; plusieurs espéces de Pal- miers que je n’avais point rencontrées jusque là vinrent en par- ticulier fixer mon attention ; l’Euterpe oleracea ou Palmito molle, au tronc grêle et élancé: et l'OEnocarpus Bacaba, aux feuilles distiques, s’y faisaient remarquer, et remplacaient abondamment le Cocos capitata qui m'avait accompagné jusque là. Plus loin, dans les endroits où le sol déprimé laissait filtrer quelque source affluente de la rivière , apparaissait au milieu des Mauritia et des Fougères en arbre, l’friartea exorrhiza ou Catisar, si frap- pant par la singuliére disposition des racines aériennes que son tronc émet à plus de 2 mètres au-dessus de terre , et qui s’y por- tent obliquement pour former autant d’appuis naturels, sur les- quels l'arbre reste enfin suspendu. C’est surtout sur la terre ferme qui entoure ces petits marais, et à l’ombre perpétuelle des ar- bres séculaires qui croissent en société avec les végétaux que je viens de citer , que se plaît le Géphaélis. C’est un petit arbrisseau à tige simple et nue vers la base, où elle est souvent coudée et plus ou moins radicante ; ses feuilles, ordinairement rapprochées au sommet de la plante , lui donnent quelque ressemblance avec les petits Daphnés de nos bois. Le Céphaëlis croît rarement solitaire ; bien plus communément en trouve-t-on un plus ou moins grand nombre de pieds réunis sous forme de bouquets lâches et arrondis , que les arracheurs de Poaya ou Poayeros (comme on les appelle) connaissent sous le nom de Redoleros. Pour recueillir la racine du Céphaélis , le Poayero saisit d’une main et à la fois, s’il le peut, toutes les tiges qui forment un bouquet; tandis que de l’autre , il enfonce un peu obliquement dans le sol et sous sa base un bâton dur et pointu appelé Saracoa, auquel il fait subir ensuite un mouvement de bascule. Le mon- ceau de terre qui emprisonne la racine est ainsi soulevé , et, lors- que l’opération a été faite avec dextérité, toutes les racines qui dépendent du bouquet sont retirées à la fois et presque sans frac- ture. Le Poayero sépare alors la partie employée , en secoue lé- SUR LE GEPHAËLIS IPEGAGUANHA, 199 gèrement la terre qui lui est restée adhérente, et la met dans un grand sac , qu’il porte à cet effet suspendu au côté; puis il va at- taquer un autre bouquet, et ainsi de suite. Un ouvrier qui possède toutes les qualités voulues peut, dans les circonstances les plus favorables , arracher dans sa journée jusqu'à 15 kilogrammes d’Ipécacuanha ; mais la récolte d’un ouvrier ordinaire ne dépasse euère , en général , 5 ou 6 kilogrammes ; beaucoup même ne re- cueillent avec peine que 3 à 4 kilogrammes dans le même espace de temps. La saison influe, du reste, assez fortement sur la facilité du travail. Dans la saison des pluies la terre étant plus meuble, l’opération de l’arrachage devient beaucoup plus rapide , et la racine obtenue a non seulement, alors, plus de poids, mais moins de fragilité que dans la saison sèche. Vers l’approche de la nuit, les ouvriers dispersés dans la forêt, et qui sont, comme j'aurais pu le dire plus tôt, sous une direction unique, se réunissent au camp. Chaque Poayero verse alors le produit de sa récolte entre les mains d’un intendant, qui le pèse et l’étend sur des cuirs à sécher. Cette dernière opération réussit d'autant mieux qu’elle est plus rapide ; aussi se fait-elle autant que possible au grand soleil. En temps favorable, la racine est complétement sèche au bout de deux ou de trois jours au plus; bien entendu que pendant la nuit elle est mise à l’abri de la rosée. Lorsque l’Ipécacuanha a été séché lentement , ou emballé lorsqu'il ren- ferme encore quelque humidité, sa surface est toujours plus ou moins moisie, et sa cassure n’est pas aussi nette que dans le cas contraire, et n’a pas cet aspect résinoïde et rosé qui le caracté- rise , lorsqu'il a été préparé avec tous les soins voulus. La récolte de l’Ipécacuanha se fait durant toute l’année ; mais elle se ralentit en général un peu dans la saison des pluies, à cause de la difficulté qu’on éprouve souvent à sécher le pro- duit de la récolte. Beaucoup d’extracteurs cependant pré - ferent cette époque de l’année à cause des plus grandes faci- lités que présente l’arrachage. Or, comme la floraison a pré- cisément lieu pendant cette saison , c'est-à-dire vers les mois de février et mars, il n’est pas douteux , comme l’observe M. Mar- tius, que la fructification de la plante ne doive en souffrir ; et si la’ 7,3 200 H, A. WEDDELL. nature s'était bornée à ne donner au Céphaëlis que le moyen de multiplication qu’il a en commun avec toutes les plantes, l’exploi- tation finirait nécessairement par lui être fatale; pour le bien de l'humanité, il en a été décidé autrement, Il m'a semblé, en effet, que le Céphaëlis se reproduisait bien plus rarement de graines que par un autre procédé dont je dois maintenant parler. JI n’est personne qui ne connaisse la grande force de régénéra- Lion qui existe dans les racines de quelques unes des plantes de nos jardins, et en particulier dans celles du Maclura et du Paulownia; on sait que ces racines, quelque menu, pour ainsi dire, qu’on Jes hache, ont la faculté de reproduire un nouvel individu par chacune de leurs fractions; on pourrait presque les comparer , sous ce rapport, aux Algues ou à certains Polypes. Eh bien, il en est de même jusqu’à un certain point de la racine du Céphaëlis ; c’est par un véritable système de bouturages que le Poayero même établit malgré lui dans chaque point où il opère l’arrachement d’un arbrisseau , que celui-ci se reproduit. Chaque fragment de la racine, qui reste accidentellement en terre à la suite de l’opéra- tion , est apte à renouveler la plante. Les Poayeros intelligents du Matto-Grosso, qui connaissent bien cette particularité, ne manquent jamais , lorsqu'ils épluchent les plants qu’ils viennent de retirer du sol, d'y laisser à dessein les racines qui se sont accidentellement rompues ; et la plupart d’entre eux ont même soin , avant de se relever, de reboucher rapidement le trou qui est resulté de l’arrachage. --- D’après cela, il est assez pro- bable que ce mode de végétation en bouquets arrondis n’appar- tient pas normalement au Céphaëlis, mais qu’il provient de l’es- pèce de manipulation à laquelle il est soumis, et qui, comme on le voit, loin de le détruire, semble plutôt, si elle est faite avec un léger degré d'intelligence , devoir contribuer à le multiplier d’a- vantage. Il ne faut pas croire, du reste, que le reboisement de la forêt en Ipécacuanha (s’il m'était permis de me servir de cette expression pour un si petit végétal) se fasse d’une année à l’autre ; d’après les renseignements assez précis que j'ai pu obtenir à ce sujet , le temps, rigoureusement nécessaire pour qu’une loca- SUR LE CEPHAELIS- IPECACUANHA, 201 lité qui a été exploitée, puisse l'être de nouveau avec un égal profit , est d'environ trois à quatre ans. L'exploitation de l’Ipécacuanha a donc pour effet, contraire- ment à ce qui a ordinairement lieu dans des cas semblables, de soumettre le Céphaélis à une sorte de culture accidentelle , émi- nemment propre à sa conservation ; et les circonstances que j'ai citées ne sont pas les seules qui soient venues contribuer à cet heureux résultat ; une autre y a eu une part non moins importante peut-être : c’est l'incendie des forêts. Avant qu'on ne mit cette pratique en vigueur , le sol était tellement encombré par les nom- breux débris végétaux qui s’y accumulaient que non seulement les graines de l’Ipécacuanha ne trouvaient pas à leur portée le sol qui leur convenait, mais, souvent même, les plantes déjà adultes étaient à la longue étouffées. D’un autre côté, l’extrac- tion de la racine était rendue bien plus difficile par la nécessité dans laquelle on se trouvait d’enlever cette couche spongieuse avant de pouvoir arriver au vrai sol, et par l’existence d’une foule de basses lianes qui sont maintenant détruites. On a vu quelquefois de ces incendies allumés dans les forêts à Ipéca- cuanha durer pendant plusieurs mois consécutivement. Pour terminer, il me reste à dire que, lorsque la racine est complétement sèche , elle est cassée en fragments plus petits, secouée sur un tamis pour en séparer le sable ou la terre qui y adhère encore, et mise enfin en ballots pour la commodité du transport. Beaucoup d’extracteurs de Villa-Maria construisent, dans la forêt même où ils recueillent l’Ipécacuanha, les canots qui doivent servir à le charrier. L'exploitation de l’Ipécacuanha dans le Matto-Grosso ne date, comme je l’ai dit, que de dix à douze ans, quoiqu'il y fat connu bien avant cette époque. Les premières livres extraites se ven- daient sur place à raison de 2 fr. 60 c., et, rendue à Rio-de-Ja- neiro, plus du double. Ce prix élevé attira une population nom- breuse dans les forêts du haut Paraguay; et, au bout d’un certain temps , il se trouva une si grande quantité de la drogue sur le marché de Rio qu’on n’en voulait pour ainsi dire plus ; en un moment son prix est tombé à moins d’un franc ! 202 J.-E. PLANCHON, De 1835 à 1837, il s’est extrait des environs de Villa-Maria 150,000 kilogrammes d’Ipécacuanha; les forêts étaient occupées alors par douze à quinze cents récolteurs! Hommes, femmes , enfants, gens libres et esclaves, s’enfoncaient à plusieurs jour- nées de marche dans les forêts du Paraguay , et y passaient des mois entiers à extraire la racine. Le prix moyen de l’arrobe, d'environ 14 1/2 kilogrammes, était alors de 50 à 60 fr. à Villa- Maria, et de 78 à 90 fr. à Rio-de-Janeiro. — A lasuite de l’en- combrement du marché, l'exploitation fut tout à coup et presque complétement abandonnée ; puis, peu à peu , le prix s’est refait, et les Poayeros ont graduellement repris le chemin des bois. — Aujourd’hui que l’on retire annuellement environ 1,000 arrobes ou 15,000 kilogrammes du produit, sa valeur reste à peu près stationnaire ; à Villa-Maria, l’Ipécacuanha de bonne qualité se paie à raison de 25 à 30 fr. l’arrobe; et transporté à Rio ; 76 à 80 fr. OBSERVATIONS SUR LES ULEX, ET DESCRIPTION D’UNE NOUVELLE ESPÈCE DE CE GENRE, COMMUNE A LA BRETAGNE ET À LA RÉGION SUD-OUEST DE L’ ANGLETERRE, Par M. J.-E. PLANCHON, Docteur.ès sciences, La découverte d’une nouvelle espéce de plante sur le sol si longtemps exploré du centre, du nord et de l’ouest de l’Europe , est dans tous les cas une sorte d’événement ; à plus forte raison, lorsqu’il s’agit de l’Angleterre et dela France , où tant de bota- nistes ont à peu près complété le catalogue des plantes indigènes, et où l’unique ressource laissée aux baptiseurs quand même d’es- pèces, est d’attribuer aux moindres variations de la même plante une importance spécifique qu’elles perdent le lendemain, aux veux d’observateurs moins indulgents. Mais si la source primitive et di= OBSERVATIONS SUR LES ULEX. 205 recte des nouveautés tend à se tarir de jour en jour, la négligence d’un grand nombre de botanistes, ou le manque de moyens aisés de détermination, laissent souvent encore confondues sous le même nom des espèces essentiellement distinctes auxquelles des obser- vations subséquentes rendent et doivent rendre successivement leurs droits à figurer sous leurs propres insignes. Tel est, en par- ticulier, le cas de la plante qui fait le sujet de cet article. Il y a déjà plus de trois ans , dans le cours de l’arrangement de l'immense herbier de sir W. Hooker, mon attention fut éveil- lée par l’apparence toute particulière d’un échantillon d’Ulex provenant du Dorsetshire, un des comtés méridionaux de l’An- gleterre , et marqué du nom d’Ulex nanus. Il présentait néan- moins les caractères de végétation et presque la grandeur des fleurs de l'Ulex europœus , c’est-à-dire des rameaux beaucoup plus gros, des fleurs beaucoup plus grandes que l'Ulex nanus. Mais, à côté de ces coincidences avec l’Ajonc d’ Europe, les fleurs de la plante, bien différentes de celles de sa robuste congénére , reproduisaient presque exactement , sous des proportions plus grandes, l’aspect et les caractères de celles de |’ Ajonc nain. C’é- taient bien, comme chezce dernier, des bractéoles calicinales trés petites et un calice auquel des poils courts, rares et couchés com- muniquent, sur le sec, un léger reflet soyeux, deux caractéres en contraste flagrant avec les grandes bractéoles et la pubescence dense et lâche du calice de l’Ulex europeus, En un mot, l’échan- tillon dont il s’agit offrait un singulier assemblage des rameaux robustes et des grandes fleurs de l’Ajonc d’Europe avec le calice de l’Ajonc nain. C’était assez pour éveiller sur son compte le soup- con d'une origine mixte, et par conséquent pour invalider ses pré- tentions à représenter le type d’une espèce; d'autant plus que les _ herbiers de Linné, de Smith, du British Museum, de sir W. Hooker, des docteurs Lindley et Léman, ne m’avaient offert que les types purs des deux espèces, dont le croisement aurait pu produire la plante supposée hybride. Je me bornai donc pour le moment à des recherches provisoires, attendant de matériaux plus complets ou d'observations directes sur les plantes vivantes la solution de mes doutes sur le sujet. Heureusement mon attente n’a pas été 20/ J.-E. PLANCHON. vaine ; car, pendant mon court séjour à Paris, en janvier dernier, il m'a suffi de communiquer à M. J. Gay mes soupcons sur l’exis- tence d’une nouvelle espèce pure ou hybride d’Ulex, pour que ce savant botaniste m’ait fourni sur-le-champ, avec sa libéralité or- dinaire, les moyens de résoudre la question dans le premier sens et de retrouver dans |’Ulex provincialis de quelques botanistes de Bretagne (bien distinct de l’Ulexæ provincialis, Loisel.) le type pur de l'espèce, dont un seul échantillon desséché m'avait ré- vélé l’existence en Angleterre. Comme il s’agit ici de rendre justice aux auteurs qui ont les premiers bien décrit cette der- nière dans sa localité française, mes lecteurs me pardonneront, j'espère, d’ajouter quelques lignes à ces longs détails prélimi- naires. C’est à M. Le Gall , auteur d’une Flore (encore inédite , mais déjà imprimée) du Morbihan , que revient l'honneur d’avoir le premier nettement distingué l’espèce en question des Ulew euro- peus et nanus, qui croissent auprès d’elle dans les landes de cette _ province. Seulement M. Le Gall a eu je ne dirai pas le tort, mais le malheur de rapporter sa nouvelle espèce al Ulex provincialis, Lois., plante méditerranéenne, bien connue, surtout des botanistes méridionaux, sous le nom plusancien d’U lex australis (Clemente), et. que l’auteur de la Flore du Morbihan aurait parfaitement dis- tinguée de sa plante bretonne, s’il avait pu la connaître autre- ment que par une courte description. L’erreur de détermination où il est tombé se concoit mieux , du reste , si l’on songe que De Candolle avait déjà, dans sa Flore française et dans son Pro- drome, indiqué à tort l’Ulex provincialis, Loisel., comme indigène dans l’Anjou ; et d’ailleurs M. Le Gall, cédant sans doute à un scrupule secret, expose avec soin les différences qu'il observe entre la description de l'Ulex provincialis, Loisel., et les caractères de la plante de Bretagne. On pouvait attendre de la Flore de France de MM. Godron et Grenier le redressement de l'erreur en ques- tion, puisque ces auteurs, je le sais de bonne source, ont eu com- munication de la plante bretonne : mais c’est en vain qu’on cherche dans leur ouvrage aucun renseignement sur le sujet ; et M. J. Gay est le seul botaniste, à ma connaissance , qui ait noté dans son — OBSERVATIONS SUR LES ULEX. 905 herbier et retenu dans sa mémoire les caractéres qui distinguent _’espéce bretonne de sa congénére du Midi. | Il résulte des détails qui précèdent, 1° que le Dorsetshire en Angleterre (et probablement les provinces voisines), et la Bretagne, en France, possèdent une espèce d’Ulex intermédiaire, à quelques égards, entre l'Uleænanus et l'Ulex europœus ; 2° que cette espèce déjà reconnue par moi, il y a plus de trois ans, sur un échantillon unique conservé dans l'herbier de M. W. Hooker, est aujourd'hui bien décrite dans la Flore dn Morbihan de M. Le Gall, mais rap- portée à tort à l’Ulex provincialis, Loisel. Dans la suite de cet article, l'Ulex provincialis, Le Gall, non Loisel., portera le nom d’Ulex Gall, en mémoire de l’auteur auquel on en doit la pre- mière description imprimée. | Pour la plupart des botanistes qui ont vu croître l’un près de l’autre l’Uleæ nanus et l'Ulex europeus , et qui connaissent les différences de leurs époques de floraison, de leur végétation, de leur port, de leurs caractères floraux et carpologiques ; pour les gens du monde même, et pour les habitants des campagnes, qui appliquent à chacune de cesplantes un nom tout particulier (1), leur existence comme espèces à part n’a pas besoin d'être démontrée. On est donc surpris que les seuls doutes exprimés à cet égard viennent de botanistes anglais , chez qui les deux plantes attirent | àchaquepas l'observation. On s’étonne de voir ces doutes partir (2) (1) Dans la Sologne, par exemple, où l’Ulex nanus couvre d'immenses landes, | on le connaît vulgairement sous celui de Chardon ; celui d’Ajonc marin est réservé | à l’Ulex europeus, plante introduite dans le pays, suivant le témoignage oral de _M. Aug. de Saint-Hilaire, et qui n’occupe que les lisières des Pins maritimes, arbre également étranger à cette contrée. En Normandie , où , dans l'opinion de M. Gay, la même espèce serait étrangère au pays, elle est exploitée en grand, sous le nom de Vigne, pour le chauffage des fours (J. Gay) ; le diminutif Vignot sert à désigner l'espèce la plus humble , l’Ulex nanus qui croît spontanément dans les landes de cette même province. En Angleterre, un proverbe populaire | que me cita jadis M. Bennett , mais dont je regrette d'avoir oublié les termes, établit une comparaison piquante entre les Ulex etl’ Amour, en ce sens qu'ils sont également de toute saison ; car la floraison successive de ces plantes remplit à peu près le cercle entier de l’année. (2) S'il faut s’en fier du moins à la traduction francaise de la 8° édition de son ..” 206 J.-E, PLANCHON. d’un horticulteur aussi recommandable que Miller , d’un savant, aussi renommé que sir W, Hooker (1), et s'appuyer sur l'autorité de M. Borrer , un des botanistes qui ont le plus exclusivement étudié la flore de la Grande-Bretagne. Tel est néanmoins le cas $ et comme certains auteurs pourraient voir dans l’espèce nouvelle - ici proposée un lien de connexion entre les deux autres , nous croyons devoir transcrire ici les excellentes notes descriptives par lesquelles M. le chef de bataillon Toussaint établit la distinction de toutes les trois. C’est à l’obligeance de M. Gay que nous devons la communication de cet intéressant document , inédit jusqu’à ce jour, i Dictionnaire des Jurdiniers (traduction imprimée a Bruxelles en 1789). lecélebre horticulteur anglais prétend avoir obtenu des mêmes graines toutes les variétés d’Ulex connues en Angleterre. Malgré cette assertion, nous ne craignons pas d’accuser l’observation d’être inexacte en ce qui concerne |’ Ulex europæus et Y Ulex nanus. | (1) Consulter à cet égard une des éditions de Hooker's British Flora, ou Flora : scotica , ou Flora britannica, ou Synopsis of the British Flora. (Je cite ces titres — de mémoire $ « 7 OBSERVATIONS SUR LES: ULEX. 207 QUELQUES CARACTÈRES DIFFÉRENTIELS DES ULEX DU MORBIHAN, Utex Europœus. Rameaux redressés , d’un vert grisätre, pubes- cents. Bracléoles d'un blanc gri- sâtre, plus larges que longues, enveloppant entièrement le bouton naissant. Boutons ronds d'abord, s'allongeant insensible- ment, etmontrant bien- tot en dehors des brac- tées entr'ouvertes, une tête arrondie, envelop- pée du calice, recouvert d'un feutre roussâtre , serré, velouté. Fleur grande, d’un jaune citron. RP de la corolle arron- dies (1), embrassantes, beaucoup plus longues que la caréne , qu'elles enveloppent en se croi- sant l’une sur l'autre. Par M. le chef de bataillon TOUSSAINT. U. wallii, Pl. ( provincia- lis, L. Gall. — Touss., non Lois.). R. redressés, presque gla- bres, d'un vert un peu glauque. Br. d'un blanc jaunatre , marquées le plus sou- vent d'une tache rous- sâtre, moins larges que longues, enveloppant à peine le bouton nais- sant. B. ovales, arrondis, s’al- longeant de plus en plus, et montrant leur extrémité ovale, poin- tue , enveloppée d'un calice, recouvert d’un léger duvet jaune, et un peu roussatre à l’extré- mité. Fl, moyenne, d’un jaune orangé, A. un peu plus longues que la carène qu'elles semblent vouloir em- brasser en s’arrondis- sant (1), mais qui les dépasse assez générale- ment d'un millimètre dans la plante vivante, et présente une petite languette en dehors, Fl. petite, U. nanus. R. couchés ou pendants, entièrementglabres (4), verts. Br. d'un blanc jaunatre , moins larges que lon- gues, n enveloppant pas entièrement le bouton naissant. B. ovales, pointus, s'al- longeant, et montrant bientôt leur extrémité aplatie, pointue, enve- loppée du calice, recou- vert d'un léger duvet jaune pâle. d'un jaune vif. A. pas plus longues que la carène, sur laquelle elles sont. appliquées presqu’a plat, et qu’el- les laissent déborder d'un millimètre dans la plante vivante, ce qui présente une petite lan- guette ressortant entre les ailes. (1) Presque toujours pu- (1) Cette expression est (1) Voyez la note ci-con- très vraisemblablementem- tre. . ployée ici pour dire cour- bées en arc-boutant, J.E.PI. bescents , ou même his- pides, JE, PI. À > 6 208 J.-E. PLANCHON. Les notes que je viens de rapporter sont d’autant plus précieuses qu’elles résultent de l’étude comparative de trois plantes vivantes croissant dans la même localité, et que, si elles pèchent par quelque point , c’est par une distinction minutieuse et trop absolue entre le port et l'indumentum des rameaux des trois espèces , plutôt que par aucun caractère essentiel de leur structure. Une autre observation inédite que la libéralité de M. J. Gay me permet de consigner ici, et dont le mérite revient en partie (1) à son étonnante perspicacité, établit la distinction la plus tranchée entre les Ulex europeus et nanus. Les fruits de l'Ulex europeus s'ouvrent, l’an- née même de leur formation, avec élasticité et en faisant entendre un crépitement particulier (2). Ceux de l’Ulex nanus, au con- traire, beaucoup plus petits et d’une autre forme que les premiers, se retrouvent encore tout à fait clos sur la plante , presque un an après l’époque où ils approchaient de leur maturité. On regrette de n’avoir aucun renseignement analogue sur les fruits de l'Ulex Gallii, mais nous devons en attendre des excelients observateurs auxquels l’histoire de la plante est déjà redevable de tant de détails importants. Afin de donner une base plus large à mes observations sur le sujet plus spécial de cet article, et surtout dans la vue de tracer un aperçu général de la distribution géographique des Uleæ, j'ai voulu réunir dans un même cadre l’indication de toutes les espèces (1) Je dis en partie, car je viens de m'assurer, au moment même où j'écris ces lignes, que le fait de la déhiscence singulière des fruits de |’ Ulea europœus est depuis longtemps connu des horticulteurs. Je le trouve en effet signalé dans le Dictionnaire des Jardiniers, de Miller (article cité plus haut), ainsi que dans le Dictionnaire du Jardinier Français, de M. Filassier , ouvrage publié en 4794. On est heureux, sans doute, de pouvoir rendre a chaque auteur le mérite d’une observation originale ; mais on conçoit que M. Gay, à titre de botaniste, n’a pas dû avoir connaissance de l’article mentionné. D'ailleurs , la rencontre de deux bons esprits sur le même terrain ne fait que servir la cause de la vérité. Plat au ciel qu'on pit remplacer par de semblables répétitions les mille rabachages des erreurs qui encombrent les bibliothèques scientifiques ! | ( (2) L'observation a été faite par M. Gay, au Piron (Manche), le 5 juillet 1831, sur des fruits provénant évidemment des fleurs de la même année. Là mu OBSERVATIONS SUR LES ULEX. 209 d’U lea qui me sont connues, celle de leurs différents habitats et la diagnose de celles d’entre elles qui sont ou nouvelles, ou d’une discrimination contestée. Mais, avant d’aborder cette partie systé- matique de mon travail, voici l’observation la plus générale qui m’a paru en découler. Les Ulex appartiennent au petit nombre de genres qui occupent presque exclusivement les régions occidentales de l'Europe. Sous ce point de vue, elles se comportent à l'égard de cette partie du vieux monde comme les Génistées (a quel- ques exceptions près) par rapport à la masse du même con- tinent comprise dans l'hémisphère boréal: en d’autres termes, les Génistées constituent un groupe de plantes occidental par rapport à l’Europe et à l’Asie réunies ; les Ulex sont , parmi les Génistées, un genre essentiellement occidental à l’égard de l’Eu- rope. C’est sans doute par une loi analogue que les Ærica, genre occidental par rapport à la masse du vieux continent située dans l'hémisphère nord , fournissent quelques espèces particulières (1) à l’occident de l’Europe, et plus exclusivement à l'Irlande et à la Péninsule ibérique. La même remarque peut s'étendre aux Arbu- tus, si l’on fait abstraction des Arctostaphylos et des Arbousiers d'Amérique, et si l’on considère que l'AÆrbutus Unedo s’étend de la région méditerranéenne, par la Péninsule ibérique et les côtes | occidentales de la France , jusqu’en Irlande , sans se retrouver en Angleterre. | Pour sentir ce qu’a de juste et de positif notre assertion géné- rale au sujet de la distribution géographique des Ulex, il sûffit | d'extraire du travail suivant l’aire d’habitation de chaque espèce du genre. Ainsi, parmi douze espèces énumérées, (rois (U. densus, | U. Welwitschianus, U. genistoides) sont particulières au Portu- gal, deux (U. scaber, U. bæticus) à l’Andalousie, une (douteuse) aux Asturies, une (U. strictus) à l'Irlande ; une autre (U. Boivin, _(1) Par exemple l’Erica mediterranea, L. (auquel son nom convient si peu). et que M. Bentham a eu tort, selon moi, de considérer comme une variété de l'Erica carnea. Elle habite l'Irlande, le Médoc, près de Bordeaux, et le Portugal. L'Erica Mackayi, Hook., autre espèce irlandaise, a été retrouvée par*M. le capi- taine Durieu dans les Asturies. (Benth., in DC. Prod. VI, p. 664.) 3° série. Bor. T. XI. ( Avril 1849.) 9 13 210 J.*E, PLANCHON. est commune à l’Añdalousie et aux États mauresques { une neu- vième (U. Gallii) oceupe une aire apparemment très limitée sur les côtes nord-oulest de la France et les côtes sud-ouest de l'An- gleterre ; une diwiéme (U. australis) s'étend dans la partie occi- dentale de la région des oliviers ; enfin, des deux espècés qui restent, l'une (Uléæ europæus), abondante surtout dans lés Iles britanniques, se retrouve cà et là en Allemagne, en Belgique, en Suisse , en France, aux îles Canaries et à Madère, tandis que l’autre (U. nanus), plus strictement occidentale , paraît être confinéé dans les Iles britanniques, la Belgique et la France. — REVUE SYSTÉMATIQUE DU GENRE ULEX. Unix, L., gen. n° 881, excl. sp. Brotero F1. lusit., 2, p. 288. Webb., Tt. Hisp., 48. Ulet et Stauracanthus, Link. , in Schrad., Neu Journ. , 2, pars IF, p. 52, DC., Prod. I, p. 144, Endlich. gen.; n° 6495 et 6496. Oss. Je réunis sans la moindre hésitation au reste des Uleæ 18 — Stauracanthus de Link, Je n’oserais même l’admeéttre comme sous-genfe avant de mieux connaître le fruit du plus grand des autres espèces. C’est faute de renseignements à cet égard que — je m’abstiens de tracer un caractère générique ou d'établir « aucune section dans le genre. Je doute même qu’il soit jamais 4 urgent ou convenable de le faire pour les espèces actuellement connues. Sp: 4. Ulea europæus, Smith. == U. robustus, erectus ; ramis, « ramulis, foliisque (spiniformibuis) Sulcatis , griséo-viridibus adultis rigidis , hispidulo-pubesteñtibus ; floribus ad axillas foliorym adultorum solitariis, ma@nis, éitrinis + bracteolis cd lyci contiguis, ovatis, magnis (1 4/2 lin. longis), alabastrum — obtusum primum fere plane involventibus ; calyce pilis rufi- dulis, semipatentibus subhirsuto ; alis carina longioribus à in curvis; altera alteræ apice incumbenti ; leguminibus estate À eadem quo fecundati fuerunt, maturescentibus, maturique cum 1 OBSERVATIONS SUR LES ULEX. 211 crepitu elastice dehiscentibus (observ. Millero, Filassiero et cl. J. Gayo). Ulex europeus, Smith., Engl. bot., tab. 742, DC. Prod. II, p. 144 (1). Koch, syn. Fl. germ., ed. 1, p. 151. Boreau , Fl. du centre de la Fr., Il, p. 145. Ulex europeus, « Linn., sp. 1045. Ulex compositus, Moench., ex Duchesne , Æép. pl. ut. , etc. Ulex vernalis, Thore, ex DC. Ulex grandiflorus, Pourr. act. Tol. IT, p. 333 (monent. jam. DC.), fide speciminis authentici in herb. Smithiano, nunc Soc. Linn. Lond. ! Has. ÉCossE, au milieu des bruyères, dans les basses terres ; rare dans les Highlands ; Hooker. ANGLETERRE , très commune et très caractéristique de la végétation des landes à bruyères. Yarmouth (Norfolk), landes du littoral et de l’intérieur des terres, juin 1847 (en fleur) ; Planch.—Norwich (Norfolk, janvier 1778 ; Smith ! herb, (en fl.).—Kew., Richmond, Cobham (Surrey) ; Planch.!— Hounslow (Middlesex) ; Planch. ! —Folkstone (Kent), 21 mars 1841 (en fl.) ; J. Gay ! herb. —Comtés de Cambridge et de Stafford ; /. Ball, herb. du Mus. de Paris. BELGIQUE. Dumort, Florul. Belg. ALLEMAGNE : Holstein et Mecklemburg ; Koch, syn. FI. germ. — Saxe, | près de Pirna (rare); Koch, 1. c., et entre Weissig et Schonfeld, près _ Dresde, au commencement de juin (en fleur); Reichend., FI. germ. exsicc., herb.—Gay ! Cercle du Rhin, près de Deux-Ponts ; Koch, |. c.—Croatie,, | dans les bois (??) , Sadler et Pauer, herb. Gay ! SUISSE. Schleicher, herb. Smith! Au signal de Bongy , près Aubonne; - Gaudin. | - France : Vire (Calvados); Lenormand, herb. Mus. Par.! Auray (Mor- bihan); Toussaint, herb. Gay ! novembre 1847 (en fleur).—Piron (Manche) 5 juillet 1831 (en fruit); J. Gay, herb.! (Suivant M. J. Gay, la plante est cultivée en grand dans le département de la Manche ; mais il est douteux qu’elle y soit indigène. M. Gay l’a pourtant observée dans la lande de Lessay, mêlée avec l’Ulex nanus, mais avec un port toujours très diffé- rent).—Côte Saint-Quentin (Moselle), rare; Hollandre , FI. de la Moselle.— ‘Nancy (Meurthe), peut être spontanée ; Monnier, herb. Gay ! — Au som- | met du Mont-Calvaire , près Suresne (Seine), le 1° mai 1837 (fleur) , un (4) Ehr. herb., n° 86; in herb. Davall., nunc Soc. linn. Lond, 19 J.-E. PLANCHON. seul pied probablement planté ; J. Gay (1) herb.!—Saint-Genest, Cham- penelle (Puy-de-Dome) ; H. Lecocg, herb. Mus. Par.! — Haut Langue- doc, Pourret, act. Tol., — départem. des Landes? 7hore. Corse, près Bastia et Cartagineccia, rare ; Sais, herb. Gay! IraLIE (2) : Duché de Parme, dans les bois; Jan, herb. Gay (localité suspecte pour M. Gay (3).—Environs de Pise, dans les haies; Savz, Bot. étrusc., II, p. 238. ÎLES CANARIES. Pour geau, Herb. Hook. MapérE, au commencement de juin (en fleur); B. Webb., Herb. Gay. 2. U. strictus, Mackay in Transact. Roy. Ir. Acad., XIV, 166. —Lindl., Syn. of the Brit. Fl., ed. 2., p. 322, excl. Babingt. ; Babingt., in Ann. of nat. hist., V, p. 300, ex ipso. Walp., Repert. 1, p. 627. Babingt., in Garden chronicl., ann. 18h5, pee hee U’. Hibernicus , Don, Gen. syst. of Gard. and Bot., Il, 148. Maund : Bot. Gard., ann. 1841-2, tab. et fol. 822. Has. IsLanpe. Observé d’abord, vers l’année 1815 , dans le parc du marquis de Londonderry, dans le comté de Down. On l'indique aussi dans un petit nombre de localités au nord de cette région. Babingt., Gard. chron., ann. 1845, p. 12. Ons. Je regrette de ne pouvoir consulter la plupart des ouvrages où se (1) Sennely (Loiret) , non indigène dans le pays , d'après le témoignage oral de M. Aug. de Saint-Hilaire ; mais planté çà et là, autour des bois de Pins(Pinus M marilima), arbres également introduits dans la Sologne. (2) La plante ne se trouve vraisemblablement pas dans le royaume de Naples. M. Tenore, en effet (Syllog. pl. Fl. Neapol., p. 346), ne l'y indique qu'avec doute, sur l'autorité de Petagna (Instit. bot., IV, p. 1340), qui ne cite que des phrases d'anciens auteurs , et assigne d’ailleurs à l’espéce une station qui lui convient peu, in paludibus. (3) Je dois à la bonté de M. J, Gay la communication d'un passage d’une. lettre de M. Webb, dans laquelle ce savant botaniste, rendant compte de ses ob- servations sur les plantes qu'il a remarquées entre Gênes et Florence, s'exprime ainsi qu'il suit au sujet de l'Ulex europeus: « Ulicem europeum primum in » montosis prope Materanam, Liguriæ pagulum , fortiorem et floribus majoribus — » quam in Galliis et Britannia onustam observavi. Montes quoque circa Portum » Veneris (Porto Venere) mire ornat. Etiam ad mare cum Smilace Myrto et Erica « » arborea commixta. Etiam ad Luccam urbem Ulicem vidi, et ad Florentiam — » usque protrahi, nec ultra, aviatoribus traditum. » OBSERVATIONS SUR LES ULEX. 213 trouvent des renseignements précis sur les caractères et les localités de cette plante. J'en dois à l’amitié de M. Rob. Scott un échantillon impar- fait qui ne suffit pas à fixer mes idées sur sa valeur comme espèce. Ce- pendant M. Scott répond à mes questions à cet égard par l’affirmative la plus absolue. L’ Ulex strictus paraît différer des espèces voisines par son _ port, ses fleurs qui naissent au sommet des jeunes pousses , et enfin par le peu de rigidité de ses épines, même à leur état adulte. En tout cas son calice et ses bractéoles , semblables en tous points aux organes corres- pondants de l’Ajonc d'Europe, feront facilement distinguer la plante irlandaise de notre Ulex Gallii. 9. U. Gall, Planch. — U. altitudine mediocri ; ramis adscen- dentibus ramulis foliisque (spiniformibus) sat robustis (fere ut in Ulice europxo) , viridi glaucescentibus ; floribus mediocri- bus, aurantiaco-flavis, ad axillas foliorum adultorum solitariis ; bracteolis oblongo-ovatis, parvis, calyce adpresse puberulo ; alis revera carina paulo longioribus , sed (in flore recenti) ob ipsarum curvaturam illius apice superatis (fide cl. Toussaint) ; leguminibus ovoideo-oblongis, hirsuto-hispidis, calyce vix lon- gioribus (fide cl. Le Gall). Var. @ humilis, depressa, ramis humifusis, ramulis foliisque confertis, abbreviatis ; floribus quam in stirpe typica paulo mi- noribus. Ulex provincialis, Le Gall, Fl. Morbih. (inédit), p. 128, non Loisel. nec | auct. plurim. — DC. Prod. Il, p. 144, quoad stirpem Andegavie et | Occitaniæ borealis ? | Has. France, environs d’Auray (Morbihan), novembre 1847 (en fleur). Ilede Gavr’innis (ce qui signifie //e de la Chevre), à l'embouchure de la rivière de Vannes, rivière qui constitue la petite mer appelée Morbihan , d’où le département prend son nom ; 25 septembre 1847 (en fleur, var.) ; Toussaint, herb. Gay ! _ ANGLETERRE, comté de Dorset, herb. Hook ! et herb. du Musée de Paris! (échantillon envoyé par sir W. Hooker sous le nom d’Ulex nanus, Forst.) Oss. L’ Ulex provincialis , Trochu (créat. de la ferme de Bruté (1846), p. 4, in nota), paraît être, ainsi que l’observe M. J. Gay dans son herbier, une forme del’ V//ex nanus , à rameaux plus robustes et à fleurs un peu | plus grandes, mais non I Ulex provincialis de M. Le Gall (2. Gallii). La | plante signalée par M. Trochu croit dans les bois de pins créés par cet 214 J.-E. PLANCHON. agronome dans la ferme de Bruté, à Belle-lle-en-Mer (Morbihan), où M. Gay, conduit par M. Trochu lui-même, en a recueilli des échantil- lons le 21 septembre 1847. h, U. nanus, Smith. — U. humilis; ramis humifusis v. adscen- dentibus, ramulis foliisque (spiniformibus) sæpius abbreviatis confertisque ; floribus ad axillas folioram adultorum solitariis, saturate-luteis ; bracteolis calycinis ovato-oblongis , minutis ; calice adpressissime et minutissime puberulo ; alis carina ma- nifeste brevioribus , planiusculis ; leguminibus post biennium maturescentibus tuncque in frutice obviis , nec adhuc (si un- | quam) dehiscentibus (observ. cl, J. Gayo). VaRIAT ramis adscendentibus 4 1/2-2 ped. longis, ramulis elon- gatis foliisque minus confertis ! Floret autumno. Ulex nanus , Smith, F1. Brit., 757; Engl. bot., 743. DC. Prod, II, p. 144. Boreau, Fl. du centre de la Fr., Il, p. 145, U. europeus, GB, Linn., sp. 1045. U. minor, Roth. cat., 1, p. 83, ex DC. U7, autumnalis, Thore, ex DC. Has. Ecosse : Dalguise ; D. Stewart. — Pentland Hells ; Don, Fleurit presque toujours en automne. ANGLETERRE : Yarmouth (Norfolk); Planch. ! — Kew, Richmond, Cobham (Surrey); Planch.! Honnslow (Middlesex) ; Planch. { BELGIQUE. Dumort., Florul. Belg. France: Sur la route d’Auray a Carnac (Morbihan), 17 septembre 1847 (en fleur); J. Gay! — Environs d’Auray (Morbihan), novembre 1847 (en fleur); Zoussaint, herh. Gay ! — Lessay (Manche), 30 juillet 1832. (commençant à peine à fleurir); /. Gay! — Lande de Saussay, près Cou- tances (Manche), 3 septembre 1832 (en fleur). — Piron (Manche), et en général landes du Cotentin, où on le distingue très bien sous le nom de Vignot, de l’Ulex europœus , qui y est cultivé en grand, comme bois de chauffage, sous le nom de Vigne. J. Gay, mst. in herb.—Anjou ; Bastard, herb. Gay ! — Route d’Essonne à Fontainebleau, 28 juillet 1833 (tout à fait au commencement de sa floraison.—Bois de Meudon (Seine-et-Oise), 11 avril 1848 (avec fruits non murs) J. Gay! Plateau qui domine les bois. de Meudon , 31 août 1840 ‘en fleur); /. Gay! — Sologne, septembre, — OBSERVATIONS SUR LES ULEX. 915 octobre et novembre 1848 ; Planch. ! -—- Entre. Saint-Imbert et Saint- Pierre-le-Moûtier (Nièvre), 11 septembre 1812; J. Gay ! — Entre Briare et la Bussière, où il couvre toute la plaine supérieure, jusqu’à la Bussière et même jusqu'à Nogent-sur-Vernisson (Loiret) ; J. Gay ! — Saône-et- Loire, Nièvre, Cher, Indre, Creuse, Allier; Boreau, Fl. du Centre. — — Bruyères des bois , à Dardilly , près de Lyon (Rhône), avril 4845 (en fleur) ; Jordan, herb. Gay ! — Pyrénées (sans localité précise) ; herb. du Mus. de Par.! — Bayonne (Basses-Pyrénées), juin, £ndress., herb. Gay ! 5. U. densus, Welw. mst. Vulgairement : T'ozo de Charneca (Welw. ). Has. PortucaL, dans les plaines sablonneuses de |’Estramadure , en deca du Tage, le long du Rio de Monro, mai 1840 (en fleur) ; Welwitsch, Iter Lusit., herb. un. itin., n° 71 ! Oss. Jai vu cette plante dans l’herbier de M. Gay ; malheureusement je n’ai pas eu le temps d’en tracer la diagnose. 6. U. forsan sp. nov., Ulici denso affinis, bracteolis a calyce sat distantibus insignis. Has. Pres de Grado (Asturies), mai 1834 (en fleur) ; Cap. Durieu, herb, Gay ! 7. U. beticus, Boiss. Elench., n° 48, et Voy. en Esp., I, p. 182.- Has. Sur les collines de la région chaude supérieure et montagneuse de l’ouest de l’Andalousie, dans la Sierra-Bermeja, près de Gaucin , et dans les montagnes de Ronda, à une altitude de 4,000 à 4,500 pieds ; Porssier, herb. Gay ! 8. U. scaber, Kunze, Flora s. Reg. bot, Zeit., ann. 1848. Has. Andalousie ; Wilkomm, herb. Gay! (échantillon imparfait), 9. U. Boivini, Webb. , 11. Hisp. (ann. 1828), p. 49; Boiss., Voy. en Esp., bot., p. 132. | Genista sulcata, Salzm., in litt., aug. 4825, fide ¢l. Gay. Ulex genistoides, Salzm. , pl. Hisp. tingit., fase. II (jul. 4826) non Brot. Has. Espacne : Région montagneuse de l'ouest de |’ Andalousie, près de 216 J.-E. PLANCMON. Ronda ; Webh.— Royaume DE Maroc, sur le Uyibbel-Kibir, pres bi fcc: i Webb. — Tanger; Salzmann , herb. Gay. 10. U. australis, Clem, , Ensayo de las Vid. (ann. 1807), p. 294 monente cl. Webb. , Lt. Hisp. (1828) ; Boiss. ., Voy. en Esp., bot., 1, p. 131. U. provincialis, Loisel. not. (1810), p. 105, tab. 6, fig. 2. U. pubescens, Salam. in litt. (1825), fide herb. Gay. Ulex parviflorus, God. et Gren., Fl. de Fr. (ann. 1848), I, 2, p. 337. An vere Pourret, cujus indicatio potius quam descriptio stirpis ad illius determinationem non sufficit ? Flor. vere et iterum autumno (Boiss.). Has. France: Salon (Bouches-du-Rhône) ; L. Thomas, herb. Gay! — Valbonete près Lambesc, 15 juillet 1818 (en fruit) ; J. Gay ! — Marseille (B.-du-Rh.) ; J. Gay ! — Fort de Sainte-Marguerite, pres Toulon, 24 mai 1848 (en fruit); Bourgeau, herb. Gay ! (M. Bourgeau a vu la plante en pleine fleur le 18 mars, en allant par le chemin de fer d’Arles a Mar- seille. Note de M. Gay). — Perpignan (Pyr.-Or.) ; Petit, herb. Gay! GRÈCE, d'après MM. Bory de Saint-Vincent et Chaubard , cités par M. Boissier. (Cette localité me paraît avoir besoin d’être confirmée.) PortuGaL (sud du); Webb; Broussonnet, herb. DC., d’après M. Bois- sier. | EsPaGne : Andalousie, au pied des montagnes de la Sierra-Nevada, 3 no- vembre; Wilkomm, exs. n° 230, herb. Gay ! — Commun dans la région montagneuse, atteignant la région alpine inférieure, où il forme des buis- sons impénétrables d’environ trois pieds qui couvrent d'immenses espaces. Sierra de Mizas, depuis la base jusqu’au sommet des montagnes. Collines autour d’Ozen et de Monda. Plaine élevée entre A/hama et Grenade. Ré- sion calcaire de la Sierra- Nevada jusqu’à Dornazo , à une altitude de 1,500 à 3,000 pieds ; Boissier, |. c. Erats MAURESQUES ; herb. DC., d’après M. Boissier. 11. U. Welwitschianus, Planch. — U. ramis plurisulcatis , sub lente subglanduloso-pulverulentis ; foliis subulatis ramulisque spiniformibus, brevibus (2-4 lin. longis), his insigniter recur- vis, glabris, longe spinoso-acuminatis ; pedicellis solitariis (5-4 lin. longis); bracteolis, calycibusque pilis brevibus ad- pressis rufidulis sparsis ; bracteolis ovatis, parvis, calyci con- OBSERVATIONS SUR LES ULEX. 217 liguis; floribus inter illos U. ewroper et U. nani magnitudine mediis. Has. Portuca. Assez fréquent dans les terrains à bruyeres de l’Estra- madure , en deca du Tage, entre Coina et Palmeira, mars 1840 (en fleur); Welwitsch, herb. un. itin., n° 60 (sous le nom inexact d’ Ulex australis, Clem.), herb. Gay! 12. U. genistoides, Brot. FI. lusit. LE, p. 78. Stauracanthus aphyllus, Link, in Schrad. neu Journ., Il, 1, p. 52, DC. Prod. Il, p. 144. Has. Portucat. Collines sèches, près Lisbonne ; C. Hochstett., herb. Gay ! — Broussailles de la région chaude, près de Faro (Algarves) ; Wed/- komm, exsicc., n° 227, herb. Gay ! — Terrains sablonneux a Cistes et a Bruyères, près de Coina ; daus l’Estramadure, en deca du Tage ; abon- dant, mais confiné dans une aire géographique très limitée. Mars 1840. Welwitsch, herb. un. itin., n° #8, herb. Gay ! EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE 9, Fig. 4. Rameau de |’ Ulex Gallii. Fig. 2. Branche de la variété GB humilis, de la même espèce. a Fleur de l’Ulex europeus ; a’ — de l'U. Gallii ; a’— de l’U. nanus. (Toutes les figures qui précèdent sont de grandeur naturelle ; celles qui suivent sont plus ou moins proportionnellement grossies.) b Jeune bouton de I’ Ulex euro= pœus ; b — de l'U. Gallii ; b’ de l'U. nanus. c Portion du calice, bracteole, pédicelle de I’ Ulea europœus ; c’ — de l'U. Gallii ; c’’ — de l'U. nanus. SPECIES NOVA HORTI REGII BOTANICI BEROLINENSIS, | Auctore C. KUNTH, 1. ACONTIAS VARIEGATUS, Kth., Enum. 3, p. 45. Acaulis ; hirtello-scabriusculus ; foliis pedatisectis ; segmen- tis (1) subfalcato-lanceolatis , acuminatis , margine undulatis ; petiolis et scapis punctulis lineolisque atro violaceis variegatis ; spatha inferne convoluta, ventricosa , obsolete carinata , superne subcarinato-naviculari , ovato-oblonga, acuminata; stigmatibus convexis , verticem ovarii occupantibus eoque latioribus , dis- tinctis. Caladium variegatum, Desf., cat. 7 et 385. Caracas. 2. Moritz misit. Floret julio. Segmenta terminalia sexpollicaria ; lateralia gradatim minora, extima subtripollicaria. Petioli 7-10-pollicares. Scapus 2 1/2 pollicaris. Spatha viridulo-flavida. Spadix odorus. Ovaria 2-3-locularia ; ovula 5 in quo- libet loculo, horizontalia, anatropa. In simillimo A. helleborifolio, Schott. (Mig. in Linnea, 18, p. 76) (1), segmenta oblonga, abrupte acuminata, petioli scapique virides, illi basim. versus subpurpurascentes , spatha inferne compressiuscula , subseptem- angulata, superne roseo-limbata ; ovaria verticibus incrassatis hexagonis centro stigmatiferis leviter coherentia. 2. PHiILODENDRON (Calostigma , Schott), SYRIATIPES , Kth. et Bouche. Acaule ; foliis longe petiolatis, oblongis, acutis, leviter et inæ- qualiter cordatis, subcoriaceo-carnosis , subtilissime pellucido- punctulatis ; petiolis olivaceo-striatis, scapum tereti-compressius- culum multo superantibus ; spatha convoluta, inferne ventricosa , superne angustata, flavida, leviter recurvata, spadicem superante,; antheris per senas connatis, sub vertice convexo prominulo poris dehiscentibus ; ovariis trilocularibus, pressione mutua angulatis, (1) Differt ab A. variegato nostro stigmatibus inter se cohærentibus. C. KUNTH. —- SPECIES NOVA, ETC. 219 distinctis : vertice planiusculo, margine parum prominulo, lobu- lato-crenulato ; ovariiloculis sexovulatis : stigmate sessili, obsolete lobato, adpresso. | Caladium diversifolium, Hort. Petropol. Brasilia ? ¥. Floret julio. Folia 8-9-pollicaria et longiora. Petioli 1 1/2-pedales , teretiusculi , superne intus canaliculati, a basi ad medium vaginati dorsoque olivaceo- striati. Scapi sexpollicares, Antheræ per senas connexivis verticillato- connate; loculi sub connexivorum connatorum vertice convexo promi- nulo lzvi poro hiantes. Ovula 6 in quolibet loculo , ejus fundo affixa, adscendentia, anatropa (1). P. Fontanesii, Afh., proxime affine ? 9. PHILODENDRON (Euphilodendron ? Schott,), PEREUSUM, Kth. et Bouché. Rhizomate scandente ;. foliis longe petiolatis, cordato-subro- tundo-ovatis , pinnatifidis, biseriato-pertusis, carnoso-coriacels ; laciniis late lineari-falcatis , oblique acuminatis ; petiolo dorso verrucoso-submuricato , superne complanato-ancipite et alato , apice undulato ; spadicibus ......... P. anatomica, Hortul. Guatemala. 2. De Warszewitz misit. In. horto nondum floruit. Planta speciosa, P. pinnatifido, Ath., proxima. Folia 3-4-pedalia. h. ANTHURIUM AMOENUM, Kth. et Bouché. Caule valde abbreviato, erecto, radicante ; foliis longe petio- latis, oblongis, acuminatis, basi rotundatis, pennineryiis , nervis lateralibus remote a margine confluentibus, herbaceis (exsiccatis membranaceis), opacis, subtus pallidioribus ; costa subtus rotun- dato-prominente ; petiolis scapisque teretibus ; his illos folio bre- - viores superantibus ; spatha parum remota, ovato-oblonga, acuta, subcordata, sessili, planiuscula , spadicem cylindricum subæ- quante, demum revoluta. Caracas. 2. Moritz misit. Floret septembri. Folia 9-pollicaria, 3 1/4 poll. lata. Petioli 6-pollicares. Scapus 4 3/4- (1) Endlicher (Gen. 237) ovula in Philodendro orthotropa dicit, 220 €. KUNTH. — SPECIES NOVY pollicaris. Spadix 1 3/4-pollicaris, crassitie penne scriptorie, Spatha vi- ridis, apice purpurascens, 1-4 1/2-pollicaris, revoluta. A. longifolio, Ath., proximum videtur. 5. TRADESCANTIA VELUTINA, Kth, et Bouche. . Caulibus carnosis, ramosis ; ramis molliter dense pubescenti- bus ; foliis sessilibus, ovato-lanceolatis , cordato-amplexicaulibus, acuminatis , herbaceis , convexis , patentissimo-recurvatis , vix undulatis , utrinque mollissime dense pubescentibus ; floralibus gradatim minoribus ; umbellis axillaribus et terminalibus, sessi- libus, multifloris, in ramis spicatim dispositis ; pedicellis calyci- busque pubescentibus ; staminibus conformibus , barbatis ; sti- gmato obtuso, integro. Guatemala. 2». De Warszewitz misit. Floret novembri. Radix tuberoso-fasciculata. Folia 4 1/4-4 1/2-pollicaria. Flores magni- tudine T. roseæ. Petala saturate violacea, usque ad medium pilis articu- latis violaceis barbata. Anthere lute; loculi reniformes, connexivo oblique affixi. Ovarium pilosum , triloculare ; ovula in loculis 2, super- posita. Columna stylina curvata, staminibus brevior, violacea. Ejusdem sectionis cum T. crassifolia, Cav., cui valde affinis. 6. TRADESCANTIA DISCOLOK, Smith. Ic. t. X, Kth., Enum. 4, 85. Varietas concolor ; foliis utrinque viridibus , subtus vix palli- dioribus, angustissime violaceo-marginatis ; spathis læte viri- dibus. | Patria ignota. %. Floret julio. Macrostiema, Kth., Enum., vol. V, ined. Perigonium patereforme, carnosum, coloratum ; tubo cupulari ; limbo 6-partito, parum irregulari, patentissimo-reflexo. Anthe- re 6, fauci perigonil per dorsum affixæ, biloculares ; loculis col- lateralibus , utrinque distinctis , antice secundum longitudinem dehiscentibus. Pistillum liberum , agariciforme , tubum paulo superans. Ovarium minutum, columna stylina vix crassius , trilo- culare; ovula duo in quolibet loculo, ejus fundo affixa, collateralia, HORTI REGIC BOTANICI BEROLINENSIS. 294 anatropa? Columna stÿlina continua, crassa, supra ovarium leviter constricta, apice in stigma dilatata. Stigma maximum , convexo-peltatum, faucem claudens, supra læve, margine obsolete sexlobum. Fructus ignotus. Herba acaulis ; rhizomate multicipite, sobolifero, epigæo. Folia in so- bolibus abbreviatis solitaria, externe squamis cincta, petiolata, lanceolata, striato-nervosa. Pedunculi e centro sobolum solitarii, scapiformes, apice spicato-pluriflori, cernui ; floribus unibracteatis, atro-violaceis. Differt a Tupistra stigmate maximo, convexo-peltato, obsolete sexlobo, ab Aspidistra ovarii loculis biovulatis, floribus spicatis, etc. 7. MACROSTIGMA TUPISTROIDES, Kth. Patria ignota. %. Floret decembri. 8. HYMENOCALLIS SENEGAMBICA, Kth. et Bouché. Foliis subdistichis , patulo-recurvatis , lineari-loratis , superne parum latioribus , subcanaliculato-planis , carnoso-subcoriaceis , saturate-viridibus , subnitidulis, subtus vix pallidioribus (sub- bipollicaribus) ; scapo semitereti-ancipite , viridi, obsolete prui- noso , suboctofloro , longitudine foliorum ; floribus sessilibus , erectis , suaveolentibus (7-8 pollicaribus) ; perigonii tubo trigono, viridulo, 5-pollicari ; laciniis linearibus, canaliculatis, subquadri- pollicaribus, patulo-recurvatis ; corona infundibulari-rotata, pol- licari, subintegerrima , libera ; filamentis adscendenti-patulis , viridibus, 2 1/2 pollicaribus ; columna stylina stamina superante, parte exserta viridi et declinata ; ovarii loculis octo-ovulatis. Sierra Leone. #. Floret augusto. Flores candidi. A proxima H. rotata Herb. sat distincta ; in hac ovula 2 in quolibet loculo. 9, PITCAIRNIA CERNUA, Kth. et Bouché. Cæspitosa ; cæspitibus abbreviatis, bulbiformibus, lanuginosis ; foliis longissimis, gramineo-linearibus , acuminato-filiformibus , inferne canaliculatis, superne planis, carnoso-duris, externe gla- 222 €. KUNTH. — SPECIES NOV bris, interne pilis crispulis conspersis, tardius glabratis, margine ad basim denticulato-spinosis , intermixtis aliis imperfectis , su- bulatis, inferne pectinato-dentato spinosis rigidis, nigro-fuscis ; spica terminali, solitaria, subsessili, pluriflora, subcernua, tereti- oblonga, bracteata: bracteis externe lanuginosis; floribus leviter curvatis, cinnabarino-coccineis; petalis spathulato-lingulatis, ob- tusis , glabris , supra basim saccato-excavatis , stamina paulo superantibus. Guatemala. 2. De Warszewitz misit. Floret martio. P. pungenti, Humd. et Ath., affinitate proxima videtur. Puye heterophylle , Bot. reg., 26, t. 71, quoque similis , sed in hac ovarium basi adnatum dicitur , in nostra certe liberum et folia multo longiora. 10. STENORRHYNCHUS NUTANS, Kth. et Bouché. Glaberrimus ; foliis oblongis, acutis , inferne angustato-petio- latis, vix undatis; caule scapiformi , primo erecto , sub anthesi nutante, squamato ; squamis remotiusculis , viridibus , amplexi- caulibus ; spica ovato-oblonga; bracteis lanceolatis, acuminalis, roseo-coccineis, florem subsessilem 4/3 superantibus ; labello an- tice oblongo, plano, subacuminato, apice leviter recurvato. Caracas. 2. Moritz misit. Floret decembri. Proximus S. speciosus , Rich. , differt : foliis subundatis , junioribus undulatis, scapo semper erecto, squamoso ; squamis approximatis, infe- rioribus viridibus, superioribus bracteisque carneo-roseis ; floribus palli- dioribus, breviter pedicellatis, subsecundis. 41. Peperomia RUBRINODIS, Kth. et Bouche. _ Erecta; carnosa ; glabra; ramis teretiusculis, patentissimis , late viridibus, rubro-lineolatis , carnosis ; nodis subtumidis, infra folia purpurascentibus ; foliis oppositis, in apice ramorum per 3-6 verticillato-congestis, oblongis , obtusis , emarginatis , basi cuneatis, trinerviis, crasso-carnosis, nervis præsertim supra im- pressis , medio subtus rotundato-prominulo , saturate viridibus , supra nitidulis , subtus pallidioribus; spicis terminalibus, ternis, 1 ‘ ai * HORTT REGIT BOTANICI’ BEROLINENSIS. 293 longe pedunculatis, erectis, parum curvatis, densifloris ; squamis ovatis , obtusis, infra apicem peltatis ; ovariis oblongis, vertice ampliore ovato obttiso antice medio stigmatifero ; stigmate punc- tiformi. Guatemala. 4. De Warszewitz misit. Floret julio. Folia inferiora 1-1 1 /3=pollicaria, 6-7 lin. lata ; superiora gradatim majora ; summa 3-3 1/2-pollicaria, 10-412 lin. lata. Petioli 3-6 lin. longi. Spica intermedia crassitie penne corvinæ, una cum pedunculo pedalis ,. latérales 6-9-pollicätes. Anther& albidæ, reniformes. Ovarium viride , vertice albidum. _ Proxime? affinis P. septemnervi (Ruiz. et Pav. ?)s Hort. Berol. sae} in hac rami sulcato-angulati, folia 5-7-nervia. 12. nypris vitis, Kth. et Bouché. Suffruticosa ; erecta ; raimis pilosis ; foliis breviter petiolatis , subrhomboideo-oblongis, aculis, basi rotundatis , vix cordatis , grosse crenato-serratis , supra ubique, subtus nonnisi in nervo medio et venis primariis pilosiusculis ; capitulis axillaribus, pe- dunculatis, subglobosis , densifloris , folio dimidio brevioribus ; bracteis involucrantibus 5-6, lanceolatis, pilosis, capitulo: brevio- ribus ; calycis quinquefidi laciniis subequalibus, subulatis, erec- tiusculis, rigidis , hispidulis , corolla externe pilosa alba dimi- dio brevioribus ; ovariis glabris. _ Caracas. 4. Moritz misit. Floret augusto. Rami virides ; adultiores atro-violacei. Folia tripollicaria , 44-18 lin. lata : petiolo vix 3 lin. longo ; in ramis adultioribus subsessilia, bullato- rugosa , subtus in nervo medio venisque atro-violacea. Capitula magni- tudine pisi, deflorata duplo majora ; pedunculo 1/2-1-pollicari. Recep- _ taculum pilosum. Calyx turbinato-campanulatus, quiniquefidus, viridis ; fauce imberbi. Corolla alba , exterrie pilosa. Stamina exserta. Anthene reniformes, ochroleucæ, ad suturas purpurascentes Ovaria lævia, glabra. H. rhomboideo, Mart. et Gal., nisi H. hirsutæ, Humb. ef Kth.,, similis. 13. SaLvia (EuSPHACE, Benth.) penrsrEmonoipes, Kth. et Bouché. * Caulibus herbaceis, erectis , paniculato-ramosis ; ramis sca- briusculis ; foliis petiolatis, oblongis, acutato-submucronatis , in 29/ C. KUNTH. — SPECIES NOVA petiolum decurrentibus , obsolete et remote denticulatis , supra — scabriusculis, subtus glabris, vix pallidioribus, utrinque adipato- nitidulis , herbaceis ; superioribus gradatim minoribus , lanceo- latis ; floralibus sessilibus ; thyrsis terminalibus, simplicissimis ; verticillis remotis , sexfloris ; calycibus turbinato-campanulatis , amplis, decemcostatis , coloratis, pilosiusculo-glandulosis; labio superiore truncato-tridentato ; inferiore bifido ; laciniis dentibus- que mucronatis ; corollis calycem magis duplo superantibus ; tubo rectiusculo, superne parum ampliato, intus supra basim albo- villoso ; galea emarginata, rectiuscula, pubescente, glanduloso- punctulata ; labio inferiore 1/3 breviore, trilobo : lobis lateralibus rotundatis , sursum curvatis ; antheris unilocularibus , liberis ; connexivis postice spathulato-dilatatis. Texas. 2. Dr. Engelmann misit. Floret septembri. Quadri-quinquepedalis. Folia 3 1/4-3 3/4-pollicaria. Flores 16 lin. longi. Corolle violaceæ. Anthere pallidæ violaceæ. Discus carnosus, fla- vidus. Nulli mihi cognite, nisi S. officinali, Z7nn., affinis. 1h. Satvia (CALOSPHACE §. 6. Erianthe, Benth.) AMABILIS, Kth. et Bouché. Caulibus herbaceis , erectis ; ramis adpresso-puberulis ; foliis longiuscule petiolatis, lanceolatis, acutis, basi cuneatis, remotius- cule crenato-serratis , membranaceis , glabris, opacis ; floralibus squameformibus, caducis; thyrsis simplicissimis, terminalibus, demum alaribus , longe pedunculatis , erectis ; verticillis multi- (sub-90-) floris, nudis ; inferioribus remotis ; floribus pedicellatis; calycibus campanulatis, decemcostatis, coloratis, molliter pube- rulis ; limbo obsolete bilabiato, villoso-fimbriato ; labio superiore acutiusculo ; inferiore vix bilobo ; corollæ tubo superne inflato , ~ calycem paulo superante ; galea rectiuscula, obtusa , integra , hirsuta ; labio inferiore duplo longiore, convexo, trifido : laciniis lateralibus parvis , intermedia obverse reniformi-bifida , lacinula interjecta minuta ; antheris unilocularibus ; connexivis postice connatis ; stylo superne barbato. HORTI REGIE BOTANICI PEROLINENSIS. 225 Texas. %. Dr. Engelmann misit. Floret augusto. Quinquepedalis. Folia 3 1/2-pollicaria. Petioli 12-14 lin: longi. Calyces cœrulei. Corolle azureæ ; tubo exannulato ; labello inferiore striis dua- bus albis notato. Stamina inclusa. Discus ad unum latus valde pro- ductus. Salviæ farinaceæ, Benth., proxima videtur, sed in hac calyces subses- siles, dense albo-tomentosi dicuntur. Habitus fere S. uliginose, Benth. 45. Gesneria Linxrana, Kth. et Bouché. Sericeo-pubescens ; caulibus erectis, herbaceis, earnosis petio- lisque purpurascentibus ; foliis ternis, longiuscule petiolatis, sub- inæquilatero-oblongis, subacuminatis, in petiolum angustatis , grosse et simpliciter acute crenatis, subtus pallidioribus ; floribus axillaribus, geminis vel ternis, pedunculatis , petiolum paulo su- perantibus ; laciniis calycinis abbreviato-ovatis, acuminatis, sub- eequalibus , corolla multo brevioribus ; corollis tubuloso-campa- nulatis, sanguineo-cinnabarinis ; limbo brevi, convexiusculo-pa- tentissimo ; laciniis abbreviato - ovatis, obtusis , æqualibus , immaculatis, pilis glanduliferis obsitis ; fauce sanguineo-macu- lata ; staminibus inclusis. Guatemala. Z. De Warszewitz misit. Floret septembri. Stolones subterranei, dense squamosi ; squamis carnosis. Folia adjecto petiolo (4 1/2-2-pollicari) 7 1/2-8 1/2-pollicaria , 4 1/2-2 1/4 poll. lata. Flores 10-11 lineas longi , pedunculis 8-12 lin. longis fulti. _. Differt a G. rubicauli foliis ternis, floribus brevius pedunculatis , laci- niis calycinis abbreviatis , corollis brevioribus , limbo. intus piloso-glan- dulosis, a sequente foliis longius petiolatis, laciniis calycinis acuminatis, corollis longioribus , ab utraque pubescentia sericea corollisque limbo immaculatis. Speciem hance insignem diximus in honorem Henr. Frid. Linkii, inter summos hujus sæculi botanicos ingenio, scientia et humanitate pariter illustrati. 16. GESNERIA IGNORATA, Kth. Caulibus erectis, herbaceis, carnosis, molliter sericeo-pilosis ; foliis ternis, oblongis, subacuminatis, basi in peliolum angustatis, grosse et simpliciter obtuse crenatis, utrinque molliter pilosis , | floralibus gradatim minoribus ; pedunculis unifloris, axillaribus , | 3° série. Bor. T. XE. (Avril 1849.) 5 15 } 226 SPECIES NOVÆ solitariis vel geminis , longiusculis, in apice ramorum racemum subfoliatum constituentibus ; calycibus piloso-hirsutis ; laciniis abbreviato-ovatis, obtusis, utroque margine reflexis, inferioribus magis porrectis, basim ventricosam corollæ superantibus ; corollis tubuloso-campanulatis , miniato-cinnabarinis , externe villoso- hirsutis ; limbi brevis laciniis ovato-subrotundis, apice rotundatis, interne pilis glanduliferis obsitis , subæqualibus ,. patentissimo _subrecurvatis, duabus infirnis Rae flavo-maculatis, reliquis immaculatis ; fate obsolete sanguineo-maculata ; staminibus in- clusis. | G. Mollis, Hort. Berol., nec Humb. et Kth. America calidior. Z. Floret septembri. Stolones subterranei, dense squamosi; squamis carnosis. Folia adjecto- petiolo (pollicari) 6 1/2-7- pelican Pedunculi 6-14 lin. longi. Flores 8-9 lin. longi. | A G. molli, Humb. et Bonpl., valde diversa longitudine corollæ laci- niisque calycinis brevibus , ovatis, obtusiusculis ; tisdem characteribus etiam a G. hirsuta et rubricauli distincta. Affinior G. elongate , hondensi et preesertim precedenti. 17. SOLANUM SUAVEOLENS, Kth. et Bouché. Annuum ; etuberosum ; haud stoloniferum ; pubescens ; radice fibrosa ; caulibus diffusis , angulatis, angulis aculeato-mucronatis; foliis imparipinnatisectis ; segmentis 7-9, petiolatis, suboppositis, anguste oblongis, acuminatis, basi rotundatis et valde inæquali- bus, integerrimis, subæqualibus, interjectis nonnullis aliis minutis, subrotundis ; stipulis dimidiato-cordato-falcatis ; pedunculis late- ralibus, elongatis, apice subdichotomo-multifloris , supra basim — bibracteatis, fructiferis deflexo-pendulis ; calycibus e basi urceo- lata quinquepartitis, strigosis ; coroilis rotatis , acutilobis, anthe- ris subsessilibus, -conniventibus ; baccis subgloboso ovatis, glabris. — Mexico. ©. nisi 4. Heller misit semina. Floret augusto. Folia 9-10-pollicaria ; segmenta 3-3 1 /2-pollicaria. Pedunculi sub-14- flori. Flores dr albi ; paulo majores quam in S. nigro. An- | theræ flavæ , apice biporosæ. Colt stylina longitudine staminum, Stigma obsolete bilobum viride. Bacca ovali-globosa, levis , glabra, vi- HORTI REGII BOTANICI BEROLINENSIS. OFT ridis, zonis longitudinalibus irregularibus pallidioribus variegata , ma- gnitudine cerasi. Affine S. stolonifero, Schld., sed sat distinctum. 18. Monosis ? ELAEAGNOIDES, Kth, Fruticosa ; ramis subangulatis petiolisque densissime et te- nuissime stellulato - tomentosis , fuligineo-fuscis ; foliis sparsis . petiolatis, oblongis, obtusis, basi acutis , integerrimis , undatis , supra glabris, late viridibus , nitidulis, subtus densissime et te- nuissime stellulato-tomentosis , argenteo-albidis , subcoriaceis : pedunculis axillaribus, subramosis, folio brevioribus, polycepha- lis; capitulis sessilibus , subfasciculatis ; involucris glabrius- culis. Nova Hollandia. +. Ex horto Low. Floret octobri. Frutex facie Myopori Mayi. Folia 2-2 1/2-pollicaria, 19-14 lin. lata Petioli 6-7 lin. longi. Capitula uniflora, per 3-6 congesta, subsessilia, tres lineas longa. Involucrum campanulatum, breve, suboctophyllum ; folio- lis ovatis, acutiusculis, arcte imbricatis, glabriusculis ; exterioribus bre- vioribus, Receptaculum punctiforme. Flos involucrum duplo superans , . tubulosus, hermaphroditus. Corolla alba, glabra; tubo cylindraceo, recto; limbo 5-partito ; laciniis lanceolato-linearibus, acutiusculis , æqualibus, revolutis. Stamina summo tubo inserta. Filamenta brevia, distincta. An- there lineares, connate, basi mutice , flave , exsertæ. Ovarium sessile , subovatum , obsolete angulatum, viride , glabrum , vertice truncatum , infra apicem annulato-pilosum. Pappus subuniseriatus , multisetus , al- bidus , tubum corollæ æquans ; setis erectis , hispidulis , longitudine et * crassitudine valde inæqualibus. Columna stylina teres, glabra, albida , basi vix incrassata , apice bifida; laciniis ligulato-linearibus, obtusis , _ stamina superantibus, arcuato-recurvatis, flavidis, externe convexiuscu- | lis et papilloso-punctulatis, interne inter margines tumidos canaliculatis. Fructus adhuc ignoti. An certe hujus generis ? M. Wightiane, Cand., tamen proxime affinis videtur. A9. Conyza ELATA, Kth, et Bouché. Caule herbaceo, erecto, superne paniculato-ramosissimo ; ra- mulis sulcato-angulatis, pilosis ; foliis sparsis, breviter petiolatis, | lanceolatis, superne grosse serratis vel remote pinnatifidis , acu- minatis, supra margineque scabris, subtus glabriusculis ; ramulis 226 SPECIES NOVA lanceolatis , integerrimis ; capitulis in ramulis paniculato-dispo- sitis , multifloris ; involucris ovato -campanulatis , 20-phyllis ; foliolis lanceolatis , apice ciliolatis ; floribus marginalibus circiter 45, femineis ; centralibus 8, hermaphroditis ; fructibus oblongis, lenticulari compressis, pilosiusculis, præsertim margine. Caracas. ©. Moritz misit semina. Floret septembri. Caulis 5-6-pedalis, Folia 5-6-pollicaria. Capitula magnitudine Erige- rontis canadensis. Flores virides. Fructus albidi. Pappus albus, tardius fuscescens. Receptaculum papilloso-punctulatum. | Conyzæ floribunde, Humb. et Ath. , proxima, habitus Dritenomiss ca- nadensis. 20. VERBESINA SERICEA, Kth. et Bouché. Caulibus suffruticosis, alatis, mollissime sericeo pubescentibus, corymboso-ramosis, pleocephalis ; foliis sparsis, sessilibus, decur- rentibus, oblongo-lanceolatis, acute mucronatis, remote et obsolete denticulatis, supra pubescentibus, viridibus, subtus cano-sericeis, utrinque mollissimis; capitulis longe pedunculatis, hemisphærico subconicis ; involucro 9-10-phyllo , sericeo - pubescente ; foliolis obovato-spathulatis, apice interdum tridenticulatis, capitulo bre- — vioribus; floribus radii circiter 13, disco multo brevioribus ; centri circiter 60; fructibus centri late bialatis , utrinque strigoso- pilosis , bisetis ; radii compresso-quadrangularibus . apteris , unisetis. Vernonia exaltata, Hort., 1832. Vernonia Karwinskiana, Hort. , 1845. Mexico. 4. Com. Karwinski semina misit. Floret septembri. Caules 2-3-pedales. Folia 2 1/2-pollicaria, 10 lin. lata. Capitula mag- nitudine pisi majoris. Flores flavi. Paleæ indurate persistentes. 21. HyMENOPAPPUS ENGELMANNIANUS, Kth. Caule erecto, sulcato, apice corymboso, polycephalo, viscidulo- hirtello, inferne arachnoideo-sericeo ; foliis sparsis, petiolatis , pinnatipartitis , supra glabris , subtus arachnoideis , radicalibus bipinnatipartitis ; laciniis lanceolatis , acutatis ; capitulis longe pedunculatis , erectis , sub-20-floris ; involucro subdecaphyllo , HORTI REGIL BOTANICI BEROLINENSIS. 229 floribus breviore : foliolis interioribus petaloideis ; fructibus sul- catis, hispidulis. Texas. Z. Dr. Engelmann semina misit. Floret junio. Bipedalis. Folia bipinnatipartita , absque petiolo quinque pollicaria. Capitula magnitudine Agerati conyzoidis. Fructus turbinato-cuneati , vertice convexi, squamulis compluribus uniseriatis minutis subovatis hyalinis coronati, sulcati, tetragoni , nigro-fusci , hispidi. In H. artemisiæfolio, Cand., proximo : folia subtus cano-tomentosa , oblonga, sinuato-dentata , cetera pinnatipartita, involucri foliola disco vix longiora, fructus villosissimi. 22. ATHRIXIA GLANDULOSA , Kth. Annua ; caulibus erectiusculis , simpliciter ramosis , hirtello- viscidulis ; foliis sparsis , sessilibus, cordato-amplexicaulibus , utroque margine revoluto anguste linearibus , acutis , supra sca- briusculis, subtus hirtellis ; capitulis terminalibus, solitariis ; in- volucri foliolis linearilanceolatis, margine hyalinis, dorso piloso- glandulosis ; exterioribus gradatim brevioribus, subulato-aristatis, squarrosis; pappo simplici , setoso ; ovariis compressiusculis , scabriusculis, basi nudis. _ Cap. B.-Spei. ©. Floret septembri. Subpedalis. Folia semipollicaria, viridia, subtus vix pallidiora. Capitula magnitudine Anthemidis arvensis. Receptaculum obsolete foveolatum , glabrum, nudum. Flores centri circiter 86, albi ; radii 20, feminei ligu- lati , albi. Ab A. capensi, Andr. , cujus folia decurrentia usque ad folium infe- rius, inferiora sæpe ovali-oblonga, sat differre videtur. In simili Athrixia (Asteropsi, Less.) sessilifolia, Cand., folia supra hispida, pappus duplex, exterior paleaceus, interior setosus. | 23. VESICARIA PULCHELLA, Kth. et Bouché. Fruticosa ; erecta ; canescenti stellato-pilosa ; ramis teretibus ; foliis longe petiolatis, anguste lanceolatis, acutis, obsolete remo- tissime denticulatis, superioribus integerrimis ; racemis elongatis, multifloris ; petalis obovato-spathulatis, apice rotundatis, subun- guiculatis, integris, patentissimis , luteis ; siliculis vix stipitatis , 230 SPECIES NOVÆ globoso ellipticis, glabris, columna stylina æquilonga coronatis ; loculis 6-spermis ; stigmate capitato. Texas. 4. Dr. Engelmann misit. Floret junio. Folia adjecto petiolo 2 1/2-pollicaria. Flores magnitudine V.grandiflore, lutei. ets fy | | Affinis V. gracili , sed sat distincta. 2h. PoLycARP#A MOZAMBICA, Kth. et Bouché. Diffusa ; herbacea; ramis teretibus , pubescentibus ; foliis op- positis , spathulato-lanceolatis, obtusiusculis, muticis, carnulosis, glabris, junioribus ciliolatis ; floribus in pedunculis axillaribus et terminalibus subdichotomis sessilibus ; columna stylina ovario dimidio breviore. | Mozambica. ©. Dr. Peters semina misit. Floret julio. Stipulæ petiolares geminæ, e basilatasubulate, hyalino-membranaceæ, scariosæ. Calyx quinquepartitus ; laciniis herbaceis, naviculare-concavis, enerviis, ecarinatis, margine hyalinis, haud appendiculatis; 2 exteriori- bus paulo brevioribus. Petala quinque , integra , calyce breviora , apice subdenticulata. Stamina 3. Anthere biloculares, ellipticæ, utrinque emar- ginate , dorso medio affixe, introrse , albidæ. Ovarium liberum, sub- globosum, sessile, uniloculare. Ovula crebra , fundo loculi affixa, in funiculis longiusculis reflexo-pendula. Columna stylina erecta. Stigmata 3, lineari-teretiuscula, papillosa. In Polycarpæa memphitica, Del., pedunculi ramosiores , folia et ca- lyces pilosa, stigmata sessilia. An hujus forma glabra ? 25. PHYTOLACCA SESSILIFLORA, Kth. et Bouché. Annua ; caule erecto , simplici, superne angulato , scabro ; pedunculis , rachi petiolisque purpureis ; foliis longe petiolatis , ovato-oblongis, acutiusculis, in petiolum decurrentibus, glabris, utrinque præsertim subtus purpurascentibus, opacis ; spica infra apicem oppositi-folia, erecta, longe pedunculata : rachi muricato- denticulata ; floribus sessilibus, tribracteatis, 16-17-andris, octo- gynis, purpurascentibus. | Mexico. ©. Floret octobri. Herba adjecta spica 10-14-pollicaris. Folia 3 1/2-pollicaria, 18-19 lin. HORTI REGII BOTANICI BEROLINENSIS. 931 lata ; petiolo sesquipollicari, scabriusculo. Spica 3 3/4-pollicaris ; pedun- culo 2 4/2-pollicari. Flores sessiles magnitudine P. octandre , tribrac- teati ; bracteis subulatis, purpureis, una calycem subæquante, reliquis multo minoribus, muricatulo-scabris. Calycis foliola obovato-subrotunda, apicem versus subtilissime denticulata. Bacca depresso-orbicularis , verticé depressa, purpurea. P. octandræ parum similis. 26. PHYTOLACCA RIVINOIDES, Kth. et Bouché. Suffruticosa ; glabra ; caule erecto , ramoso ; ramis teretius- culis, purpurascentibus ; foliis longe petiolatis, oblongis , acumi- natis, basi abrupte angustatis, subundulatis, saturate viridibus, subtus pallidioribus, utrinque nitidulis ; petiolis purpureis ; racemis oppositifoliis , elongatis ; floribus longiuscule pedicellatis, 15- andris, 11-12 gynis, roseis ; pedicellis rachique violaceo-pur- pureis, illis basi uni-, superne bibracteatis. Caracas. 4. Moritz misit. Floret junio. Folia 5-pollicaria, vix 2 poll lata; petiolo subbipollicari. Racemi una cum pedunculo 9-pollicares. Flores magnitudine P. decandre : pedicellis 4 lin. longis, fructiferis duplo longioribus, deflexis. Calicis foliola ellip- tica, obtusa, concava, duo interiora paulo majora, superne margine den- ticulata. Fructus depresso-globosus, immaturus viridis. Affinis P. polystylæ, Schomb. 97. SPIRÆA VENUSTULA, Kth. et Bouché. : Fruticosa ; ramis teretibus petiolisque pubescentibus ; foliis exstipulatis, ovato-oblongis, acutis, basi subcuneato-acutiusculis, _ obtuse et subduplicato-serratis, perspicuo reticulato-venosis, supra glabris, subtus glaucescentibus inque nervo medio et venis pri- mariis puberulis ; corymbis terminalibus , ramosis, fastigiatis , _mulüfloris, villosulis ; floribus longiuscule pedicellatis , albis ; calycis villosuli laciniis abbreviato-ovatis, acutis ; ovariis 5, dis- tinctis, 5-6 ovulatis, ventre villosulis ; disco 10-glanduloso. Nepalia ? +4. Floret augusto. . In proxima §, bella, Sems. (quæ eadem ac S. callosa, Thunbg Jap. , teste Lind] ) rami angulati, folia argute glanduloso-serrata, flores duplo majores, rosei, laciniæ calicimæ abbreviato-ovatæ, glanduloso-acuminate, - stamina longiora, ovaria éffeta. S. expansa, Wall., etS. pulchella, Kunze, 252 SPECIES NOVA HORTLE BEROLINENSIS. a nostra differunt , hæc foliis utrinque villosulis, obsolete nervoso-veno- sis, dimidio superiore grosse pauciserratis, illa foliis minoribus, oblongis, simpliciter argute serratis , glabris , subtus pallidioribus (nec glauces- centibus), floribus dimidio minoribus et staminibus longioribus. 28. BEGONIA Morirziana, Kth. et Bouché. À Fruticosa ; carnosa ; radicans ; glabra ; foliis longiuscule petiolatis , oblique ovato-subrotundis , abbreviato-acuminatis , basi rotundatis, vix cordatis , subsinuato-angulatis , irregulariter crenato-denticulatis , supra læte viridibus , nitidis , impresso- punctulatis , subtus pallidioribus ; pedunculis divaricate dicho- tomo-ramosis , multifloris , androgynis; antheris linearibus ; perigonii masculi tetraphylli foliolis exterioribus ellipticis, obtusis ; interioribus minoribus, oblongo-spathulatis ; perigonii feminei pentaphylli foliolis 2 exterioribus oblongis , acutiusculis ; à inte- rioribus paulo majoribus , subobovato-oblongis , obtusiusculis ; antheris subclavatis , obtusis ; stigmatibus bicornibus ; ovariis triquetris, monopteris ; ala oblonga, obtusa. Caracas. 4. Moritz misit. Floret aprili. | Rami flexuosi, teretiusculi, flexuosi, ad nodos radicantes ut in B. fagi- folia. Folia 3-4 1/2-pollicaria, 2 1/2-4 pollices lata, subtus subtilissime papuloso punctulata ; petiolo 15-27 lin. longo. Flores paulo majores quam in B. humili, albi. Stamina 17. à Affinis B. fagifoliæ, semperflorenti et spathulatæ ? 29, BEGoNIA FAGOPYROIDES, Kth. et Bouche. Fruticosa ; carnosa ; debilis ; glabra; foliis longiuscule petio- latis, inæquilatero-oblongis , profunde dimidiato-cordatis , acu- minatis, remote spinuloso denticulatis, supra impresso-punctula- tis , late viridibus , nitidis , subtus pallidioribus ; pedunculis divaricate dichotomo-ramosis, multifloris femineis et androgynis ; antheris oblongis, appendice conica terminatis ; perigonii mas- culi diphylli foliolis obovato-oblongis, obtusis ; feminei pentaphylli foliolis tribus interioribus subrotundo-ellipticis, obtusis ; duobus exterioribus oblongis, acutiusculis ; stigmatibus bicornibus ; ova- ris trialatis : alis rotundatis, extima maxima. €, MONTAGNE. — CAPNODIUM. 933 Caracas. 4. Moritz misit. Floret martio. Rami flexuosi, purpurascentes. Folia 2 3/4-3 1/3-pollicaria, 14-19 lin. lata, subtus subtilissime papuloso-punctulata ; petiolo 1-1 1/2 pollicari. Flores magnitudine præcedentis, albi. Stamina 22. Conf. B. suaveolenti, odorate et nitidæ ? 30. BEGONIA LUCIDA , Kth. et Bauché. Fruticosa ; carnosa ; erecta; glabra ; foliis breviter petiolatis, dimidiato-lanceolato-oblongis, acuminatis, basi dimidiato-rotun- datis, levissime cordatis, grosse dentatis, supra nigro-viridibus , nitidissimis , subtus. purpurascentibus ; pedunculis axillaribus , 2-3-floris, androgynis ; antheris clavato-pyriformibus, apice ro- tundatis ; perigonii masculi tetraphylli foliolis exterioribus sub- rotundo-ovatis, acutiusculis ; interioribus multo minoribus obo- vato-spathulatis ; apice rotundatis ; feminei pentaphylli foliolis inæqualibus , obtusis, obovatis, ovatis et oblongis ; stigmatibus reniformibus; ovariis trialatis : alis rotundatis, una paulo latiore. Brasilia? 4. Nob. de Hügel misit. Floret julio. Rami teretiusculi , subflexuosi , fusci ; ramuli viriduli. Folia sub-3 1/2- pollicaria, 25 lin. lata, subtus subtilissime papuloso-punctulata ; petiolo 2 1/2 lin. longo. Flores albi, magnitudine B. diversifoliæ, Grah. B. castaneifoliæ, ulmifoliæ, fuchsioidi et argyro stigmati compa- randa. DE CAPNODIO, Nov. gen., Auctore C. MONTAGNE, D, M. Cuar. Peridium carnosum, varium, clavatum , lageniforme aut ceranoideum , apice irregulariter rumpens , e strato duplici formatum, exteriori scilicet colorato celluloso, cellulis inæqualiter penta-hexagonis, in ostiolo parallelogrammis linearibusque, inte- riori mucilagineo hyalino fere anhisto. Nucleus gelatinosus, bi- bulus. Asci late obovoideo-claveformes , mox deliquescentes , sporidia subsena oblonga transversim triseptata, tandem septis longitudinalibus accedentibus cellulosa , fuscescentia foventes. Jp 234 C. MONTAGNE. — CAPNODIUM. Thallus nigrescens, superficialis, libere evolutus , e floccis bre- vibus contortis cylindricis aut moniliformibus ramosis articulatis fuscis dense intricatis compositus. Species ubique proveniunt ; vix autem nisi in zonis temperatis fructificatio normalis invenitur. Australia, America borealis, Gallia australis et media exemplaria fertilia suppeditaverunt. Ad folia, cortices et ligna denudata crescit. Typus. Fumago Citri Turp. (vix Pers.), Mém. de Nosol. végél., in Mém. des Sav. étr. de I’ Inst. de Fr., t. VE, p. 2h0, cum icone, sed fructific. non intellecta, ne visa quidem. — Ascos primus observavi in specie affini (Capnodium salicinum, Montg. ) ad folia salicum e sect. Cinerellain Helvetia (cl. a nec non circa Parisios (cl. Durieu) lecta. AFFINITATES. Habitus Æntennariæ, at Scoriæ Fr. magis affine, cum etin hac ultima ascos nuperrime inveni. Hinc Ghotrichum (1) inter et Scoriam nulla adest analogia. Similitudine quadam, sal- tem ab aspectus judicio cum Synalyssa gaudet. Asterina et Me- liola , que in serie diversa magis affines, differunt prima autem floccis seu fibrillis folio matricive applicatis, nec hberis, nec erec- tis; secunda vero fibris setisve rigidis simplicibus longissimis quibus horrent perithecia. quasque perperam pro ostiolis habue- runt nonnulli , utraque tandem ascis oligospermis , ut formam peritheciorum globosam præteream. Quoad collum peridii sæpius elongatum , fili-aut cornuforme , quandoque ore fimbriatum , ut et morphosim sporidiorum a Melanospora haud multum distare videtur. Locus IN SYSTEMATE. Prope Antennariam et Scoriam , quibus simillimum. (1) Sie Gliotricho Casseliæ judicare licet, hocce genus a Calothnice vix differre videtur. Simillimam tam habitu quam natura filorum speciem, ex India orientali {Assa) relatam (Calothria indica Montag.) et mox divulgandam in foliis Scepæ nuperrime mecum amicissime communicavit cl Berkeley. ‘i ae ; SIXIÈME CENTURIE DE PLANTES CELLULAIRES NOUVELLES, TANT INDIGENES QU EXOTIQUES; Par C. MONTAGNE, D. M. DECADE VII (1). Par le Rev. M. J. BerkeLey et C. MONTAGNE. Reliquiæ Boryane. FUNGI. ï ga 61. Agaricus (Collybia) Boryanus Berk. et Montag. mss. : pileo membranaceo orbiculari planiusculo centro tandem de- presso margine undulato lineolato glabro lamellisque confer- tissimis angustissimis polydymis liberis albis , stipite solido cartilagineo fuscescenti incurvo glabro.— Has. Ad truncos ar- borum prope Bahiam, 1839 legit cl. Blanchet de Laurane. Desc. Pileus membranaceus , tenuissimus , irregulariter orbicularis , planiusculus, centro depresso, levis, sesquimillimetrum crassus, sensim vero tenuescens et marginem versus undulatum confertim lineolatum papyrinus, 0,025 ad 0,035 metri diametro metiens, albus, glaberrimus. Stipes centralis, raro subexcentricus, rectus aut incurvus, cartilagineus solidus , basi leviter attenuatus, glaber, in specim. exsic. fuscescens. Lamell æangustissimæ, 3 millim. late, basi rotundatæ stipitique conti- guæ, haud vero adnate, ambitum versus attenuate, acie acute at non denticulatæ, pileo candidiores, virgineæ, confertissimæ , polydyme. (1) Cette Décade , dont la rédaction m’est commune avec mon excellent ami M. Berkeley , se compose en entier des nouveautés fongiques que j’ai trouvées dans la portion de l'herbier de Bory dont j'ai fait l’acquisition. La dernière espèce seule, le Myriangium Curtisii , fait exception ; nous l’avons ajoutée pour remplir la place laissée vacante par l'Exidia protracta , que nous avions d'abord cru inédit, C. M. 236 M.-J, BERKELEY EI ©, MONTAGNE. Substantia pilei tenuis candida, e filamentis ramosis intricatis septatis in tramam similarem descendentibus composita. Hymenium perquam te- nue, e basidiis cylindrico-subclavulatis vix sesquicentimillimetrum longitudine superantibus constans. Spore non observate. Oss. Nousne connaissons parmi nos Agarics indigènes que l’A. dryo- philus Bull., espèce si polymorphe , qui ait quelque ressemblance avec celui que nous venons de décrire. 62. Marasmius brasiliensis Berk. et Montag. mss. : subcæspi- tosus, pileo tenui convexo-umbilicato margine rugoso striato lobulato stipiteque deorsum fulvo-pruinato fistuloso sursum -nudo nigricante fuscis, lamellis subdistantibus tetradymis acute decurrentibus medio ventricosis antice attenuato-rotundatis pileo concoloribus. -—Has. Ad quisquilias et ramulos dejectos circa Bahiam a cl. Blanchet detectus. Desc. Pileus membranaceus et luci oppositus translucens , convexus , dein centro umbilicatus, glaber, fuscus , 4 ad 2 1/2 centim. latus, mar- gine lobulato-striatulus. Stipes nigricans , basi pruina villosula ful- vescente seu velo residuo vestitus cæterum nudus, glaber, opacus, sicci- tate tenuissime striatus, longitudine inter 2 et 5 centim. varians, in pro- cerioribus semimillimetrum crassus, fragilis, fistulosus, sursum paulis- per incrassatus. Lamellæ subdistantes , tetradyme , pileo concolores, omnes convexe , seu ventricose , longiores, utrinque attenuate, stipiti adnato-decurrentes, siccitate undulate, acie integræ, pro ratione cras- siuscule. Oss. Par ses feuillets adnés et décurrents sur le pédicule , ce nouveau Marasmius a des rapports avec les M. languidus Fr., mitiusculus et clavæ- formis Berk. Nous sommes néanmoins d’avis qu'il peut être facilement distingué du premier par son pédicule fistuleux et ses lamelles ventrues; du deuxiéme, par son chapeau convexe, non plane, et par son stipe nu et glabre, excepté à la base; enfin, du dernier, par le second de ces carac- teres et par ses feuillets convexes dans le milieu, et non près de la marge où ils sont au contraire atténués. I] diffère, en outre, de tous les trois par sa couleur obscure, laquelle est d’un blanc pâle dans les congénères aux- quels nous le comparons. 63. Polyporus (Pleuropus) opacus Berk. et Montag. mss. : pileo suberoso suborbiculari fuligineo zonis concentricis paucis obs- PLANTES CELLULAIRES. | 937 curioribus: notato stipiteque elongato verticali toruloso intus molli laccatis pruina ferrugineo - olivacea obductis opacis , contextu porisque longis minutis primitus albis tandem ligneis ore obtusis. — Has. ad ligna prope Bahiam Brasiliæ hanc speciem legit cl. Blanchet. | Desc. Pileus horizontalis, suborbicularis, laccatus, sub apicem primi- tus incurvum corniformem stipitis erecti initio evolutus et tum e strato poroso albo tenuissimo constans , sensim vero dilatatus primum planus aut modice convexus, fusco-fuligineus, opacus, zonis concentricis obscu- rioribus angustis notatus, opacus, margine patente tandem deflexo. Stra- tum pororum in fungo adulto crassum quina scilicet millimetra metiens. Pori primum albi, dein ligneo-pallidi, tandem obscuriores, nunquam tamen cinnamomei, pro ratione pilei longissimi, minutissimi, ore integri obtusique. Stipes excentricus aut omnino lateralis , verticalis , undecim centim. longus, centimetrum deorsum-quinque millim. sursum crassus, valde inequalis , tuberculis nempe varie magnitudinis exasperatus, cæterum levigatus ut et pileus crusta laccata opaca obductus nec non pruina ferrugineo-olivacea conspersus. Contextus pilei suberosus, colore ligneo insignis, in stipite vero concolor at mollior, unde, ni crusta obstaret , hicce lentus evaderet. Pilei crassitudo extra stratum pororum millim. vix superat. Oss. L’un de nous possède dans sa collection de nombreux individus du Polyporus lucidus, la plupart recueillis au bois de Boulogne près Paris , lesquels montrent que l’évolution du chapeau se fait d’après les mêmes lois dans l’une et l’autre espèce. Cette circonstance les rend donc bien voisines. Toutefois la première diffère de la seconde non seule- ment par sa couleur d’un rouge de sang très manifeste surtout dans le jeune âge, mais encore par le brillant de la croûte qui enduit le chapeau et le pédicule. Nous avons même tiré le nom spécifique de la couleur terne et sale de l'espèce brésilienne, qui se distingue, en outre, de sa congénère par la couleur du tissu feutré qui constitue l’hyménophore et le stipe , laquelle reste pale, et ne passe jamais à la nuance de tabac d'Espagne qu’on observe dans le P. /ucidus adulte. Les figures 295 de Batsch et 459, B de Bulliard donnent une idée de la morphose du cha- peau dans ces deux espèces, et sans doute aussi dans les espèces ana- logues comme les P. amboïnensis, gibbosus , auriscalpium , etc. On peut lire dans M. Junghubn (Premis. in Fl. crypt. Jav., p. 67) une descrip- tion de l’évolution du chapeau du P. amboinensis, concordant très bien avec ce que nous voyons dans nos échantillons du P. opacus. Semblable par son stipe au ?. heteromorphus Lév., celui-ci se .distingnera du nôtre 238 M.-J, BERKELEY ET C, MONTAGNE. par son chapeau échancré et rugueux, de méme que par ses pores. Enfin, il diffère du P. coffeatus Berk., par une texture plus molle, moins li- gneuse, par son chapeau fuligineux et non rouge-brun, et par ses pores. 64. Polyporus (Pleuropus) Blanchetianus Berk. et Montag. mss. : pileo reniformi rigido supra castaneo ambitu repando-lobato stipiteque tereti'nigro plus minus longo horizontalibus , poris brevissimis minutis subangulatis obtusis fuliginosis. -— TAs. Ad truncos et ramos arborum prope Bahiam a cl. Blanchet , cui libente animo dicamus, inventus. Desc. Pileus coriaceo-suberosus , semiorbicularis , postice late emar- ginatus, reniforniis, 2 ad 5 centim. latus, sesquimillim. cum poris cen- trum versus crassus , ambitu varie repando aut lobato (in junioribus subintegro) attenuatus, undulatus, castaneus, in medio nigrescens, gla- berrimus. Crassitudo hymenophori minor est quam strati pororum, que millimetrum metitur. Contextus suberosus, fulvus. Pori brevissimi, mi- nimi, e rotundo subangulati, ore obtusi. Stipes solidus, rigidus , longi- tudine valde varians, linearis-pollicaris, bimillimetr. crassus, ater, opa- cus, ad basin interdum scutatim dilatatus. Oss. Cette élégante espèce a de grandes affinités avec les P. Leprieuri et dictyopus Montag. Elle a un peu le port du premier par suite des on- dulations de son bord , mais la consistance et la couleur de son chapeau sont bien différentes ; elle diffère surtout du second, qui atteint d’ailleurs de bien plus grandes dimensions, soit par le peu d’épaisseur de l’hymé= nophore, soit par son pédicule non réticulé. Enfin, les P. rhkizomorpha Montag., grammocephalus et fissus Berk., seront facilement distingués de celui-ci, le premier par son chapeau entier et presque noir, le second par ses lignes rayonnantes en éventail, et le troisième par sa forme pri- mitive en entonnoir , sa couleur gaie et ses pores blanchâtres. 65. Polyporus ( Anodermeus) trichomallus Berk. et Montag. mss. : pileo fibroso-spongioso sessili applanato, fusco-atro in fibras concolores rigidas ramosissimasque imbricatas toto fere soluto, poris mediocribus inæqualibus angulatis acie acutissi- mis tandem labyrinthoideis concoloribus. — Has. E Guyana primus omnium Poiteau retulit, postea et alii ibidem eumdem legerunt. Desc. Unicolor , fuscus. Pileus dimidiatus, sessilis, e basi cuneata ee PLANTES CELLULAIRES, 239 antice orbiculatus, quandoque semiorbicularis, raro longe effusus, fere semper in ramis arborum postice ex transverso affixus, margine acutus, magnitudine secundum etatem varians, adultus, 10 ad 12 centim. lon- gus, 14 centim. latus, cum strato pororum 5 ad 10 millim. crassus , in fibrillas longissimas fere totus dissolutus. Fibrillæ rigidæ, ramosissime, basi junctæ, ascendenti-imbricate , fuscæ, ambitum hymenii multum superantes. Stratum hymenophori superstes vix quartam millimetri partem crassitudine adæquat. Pori angulati, breves, semimillim. longi, mediocri, diametro inter quartam et dimidiam millim. partem variabi- les, acie acutissimi, tandem dissepimentis ruptis evanescentibusque lacero-labyrinthiformes nec unquam hydnoideo-lacerati, extus intus- que contextui hymenophori fibrisque solutis concolores. : Oss. Espéce remarquable et éminemment distincte. Quand on regarde sa face supérieure, on croirait avoir sous les yeux un individu du 77a- metes hydnoides. Mais si l’on examine les pores, on voit sur-le-champ que c’est tout autre chose, et que l’on n’a même pas affaire à un 7ra- metes. Il en est à peu près de même si l'on en compare les plus grands échantillons rapportés par M. Poiteau avec le P. Klotzschit Berk. et les Trametes sinensis et fibrosa Fries, qui diffèrent de notre espèce par l’é- paisseur de la chair du chapeau et la longueur des pores. Quant à la contexture de ’hyménophore, l’analogie est encore plus grande avec le Polyporus leoninus K1. (P. mons Veneris Jungh., /. c., p.61, n° 93, t. 33) et le P. funalis Fries (Fung. Guin., f. 3); seulement la couleur est diffé- rente dans ces deux derniers , et leurs pores finissent par se lacérer presque jusqu'à leur origine , et par faire ressembler ces espèces bien plutôt à des Hydnes qu’à des Polypores. 66. Polyporus (Inodermeus ) psilodermeus Berk. et Montag. mss. : pileo coriaceo tenui lento subflabelliformi applanato glabrato sordide griseo -pallido concentrice sulcato-zonato , zonis contextuque concoloribus, margine acuto, poris inæqua- libus mediocribus brevibus acie acutis tandem lacero-labyrin- thiformibus subfuscescentibus. —- Has. Ad truncos arborum circa Bahiam legit cl. Blanchet. Desc. Pileus coriaceo-membranaceus, lentus, sessilis, tenuis, applana- tus aut modice convexus , primo subflabelliformis , ætate vero progre- diente semiorbicularis evadens, postice tamen paululum attenuatus, raro reniformis, 2 ad 3 centim. longus, 2 ad 4 centim. latus, 2 millim. et quod excedit cum poris crassus. Substantia coriaceo-suberosa. Contextus floccosus poris ferme concolor. Pori breves, longitudine scilicet crassi- ‘2 | +. 240 M.-J. BERKELEY ET €. MONTAGNE. tudinem hymenophori æquantes , inequales , postice elongati , reliqui mediocres, dissepimentis laceris sinuoso-labyrinthiformes, colore fusces- cente tincti et illis ?. Friesit haud multo dissimiles , acie acuti, intus pallidiores. Oss. Cette espèce ressemble assez par sa face supérieure au P. atypus Lév., et par sa forme au P. monochrous Montag. Elle diffère néanmoins de tous les deux par des pores bien plus amples, tout autrement colorés, et d’ailleurs aigus, non obtus. Elle a aussi le port de l’Æexagonia vespacea Pers., dont on la distinguera facilement par ses caractères génériques. 67. Trametes rigida Berk. et Montag. mss. : pileis effusis bre- viter reflexis seepe confluentibus coriaceo-rigidis plus minus concentrice sulcatis rugosis velutinis pallide fulvo-ligneis , contextu concolore ; poris parvis subrotundis aut breviter flexuosis ligneo-pallidis, acie obtusa. — Has. Circa Bahiam Brasiliz cl. Blanchet, et ad Novum-Aurelianum Amer. Bor. cl. Drummond legerunt hancce speciem. | Desc. Effuso-reflexa, sæpissime confluenti-expansa centrisque innu- meris affixa, plagas semipedaleset ultra efformans ; quandoque subsoli- taria , rigido-coriacea , pallide ligneo-fulva, plus minus concentrice sul- cata , rugosa, velutina, nonnumquam e tomento fasciculato hispidula. Substantia pilei tenuis, concolor. Hymenium pallide ligneum. Pori parvi, semimillim. lati, subrotundi aut leviter flexuosi, acie dissepimentorum obtusa. Oss. Cette espèce , voisine du 7. occidentalis, en diffère surtout par la couleur , par son chapeau étalé, à peine réfléchi sur le bord, etc. 68. Favolus alutaceus Berk. et Montag. mss.: pileo carnoso- lento reniformi alutaceo glaberrimo ambitu lobato fuscescente fere sessili, alveolis hexagono-oblongis tenuibus subconcolori- bus. — Has. In ramis arborum ad Bahiam hanc speciem legit Blanchet de Laurane. Desc. Pileus reniformis, alutaceus, glaberrimus, postice haud depres- sus, margine antico lobatus et in nonnullis individuis ibidem angustis- sime brunneo-tinctus, latitudine inter sesquimillimetrum et quatuor cen- timetra varians. Stipes ut in /’. canadensi obsoletus , quando præsens brevissimus, sæpius vix ullus, unde pileus sessilis evadit. Alveoli medii — majores, hexagono-oblongi, antici posticique minores magisque æquales +: 2 PLANTES CELLULAIRES. 2/1 angulati, omnes vero profundi, acie acutissimi, primitus pileo conco- lores, tandem fulvescentes. Substantia carnoso-lenta. Oss. Ce Favolus paraît intermédiaire entre les F. canadensis Kl. et hepaticus Fr., différant du ‘premier par son chapeau nu, du second par ses alvéoles moins allongées , et de tous les deux par la couleur de peau - de gant presque virginale de son chapeau. Il diffère en outre du F. der- moporus Lév. [ Polyporus dermoporus Pers. (Bot. Voy. Uran., p. 170)1, par ce dernier caractère, et parce que l’on ne voit à la face supérieure de son chapeau aucun enfoncement correspondant aux alvéoles de l’infé- rieure, circonstance d’où est tiré le nom spécifique de Persoon. 69. Thelephora (Mesopus ) caperata Berk. et Montag. mss, : pileo coriaceo-membranaceo irregulariter infundibuliformi ru- goso-plicato centro hirsuto fulvo, margine eroso-fimbriato aut inciso , hymenio pallido rugoso, stipite centrali tomentoso scutato. — Has. ad truncos arborum prope Bahiara (Blanchet) necnon in Martinica insula (cl. Héraud) lecta. ‘Desc. Color et substantia fere 7°. pannosæ. Pileus coriaceo-membrana- ceus, cyathiformis, amplus, 7 centim. latus, 5 centim. altus, supra rufo- fulvescens , plicis radiantibus scrobiculisque subconcentricis intermediis insignis, hirsutie seu villo laxo stuppeo pallido centrum occupante indu- tus, margine papyraceo erecto nunc eroso-crenato subfimbriato , nunc _inciso aut emarginato. Stipes centralis, quoad longitudinem multum variabilis , tum brevissimus vix centimetrum attingens, tum tria centi- _ metra superans , 2 ad 5 millim. crassus, hymenio concolor, indumento | tomentoso tandem evanescente vestitus, basi sæpius dilatata scutatim ligno aut cortici affixus. Hymenium pallidum, glabrum striis radianti- bus (saltem in individuis siccis) rugosum, centro excepto, quod in omni- bus speciminibus visis leve remanet. Adsunt quoque exemplaria quibus Stipes superne glabratus est et rufescens. Contextus fibrosus , fibris hyalinis articulatis. Crassitudo hymenii atque strati superioris hymeno- phori, 0,07 millim., pilei vero in medio semimillimetrum metitur. _- Oss. Cette magnifique espèce a des rapports avec le 7’. aurantiaca, Pers., dont l’un de nous a donné une figure dans sa Cryptogamie de Cuba ; mais elle en diffère : 1° par la dimension; 2° par la nature de la villosité qui recouvre le fond de l’entonnoir ; 3° enfin par la persistance de la forme cyathoide de l’hyménophore. Ce dernier caractère rapproche encore , il est vrai, le 7. caperata du 7. macrorhiza Lév., et du Stereum cyathiforme Fries. On le distinguera toutefois de l’espèce de Fries , outre 3° série. Bor. T. XI. (Avril 1849.) 4 $6 IQ M.-J. BERKELEY ET ©, MONTAGNE. les caractères génériques , par la nature de la villosité du chapeau, qui n'a aucune analogie avec les soies du Trametes hydnoides, et de l’espèce. de M. Léveillé par son stipe dilaté en disque à la base, et non prolongé en racine, ét de tous les deux par son habitat sur les écorces et non sut la aac * Exidia protracta Lév. (Champ. du Muséum ; n° 198) sub: magna, Cæspitosa, erumpens, breviter stipitata aut sessilis , concava , auri- vel conchiformis fusca intus reticulato-costala subtus lævis stipiteque laterali puberula. Nos. — Auricularia Lesueurt Bory, mss. in mycophylacio, — Has. in America Boreali central ad truncos vetustos legit hanc speciem Lea sueur, | | Desc. Initio Pezizam cochleatam aut P. onoticam he species ad atnus- sim réfert ; prioris et cdlorem , tamen dilutiorem if memoriam révocat. Quam maxime secundum etatem amplitudiné formaqüe variat , junior autem auriformis sesquitentimetrum tandem vero explanata decime- trum et quod superest adæquans. Pagina superior costata, costis radian- tibus, venulis transversis anastomosantibus percursa , dilute timbrino- fusca , inferior vero concolor lævigata, pube rarissima brevissima cooperta , perinde ac si pruina adspersa fuisset ; tandem ambitu gla= brescens et glaberrima. Stipes nunc subnullus, nunc 2 millim: vix adæquans, in cupulam sensim ampliorem capléiistiüges abiens excens tricus et ut ita dicamus lateralis. origi Oss. Nous avons cru devoir donner une description détaillée de cette espèce, qui nous semble bien distincte de ses congénères , et nous allons indiquer succinctement les analogies et les différences qui résultent @ sa comparaison avec. celles qui lavoisinent. L’ espece dont elle se raps proche par le plus de points est, sans contredit, |’ Hxidia fusco-succinea y dont la couleur est beaucoup plus claire et la pubescence persistante, - sans parler des dimensions que celle-ci est loin d’ ‘égaler. Comparée à lV'Exidia auriformis Schwz., avec laquelle elle paraît avoir plusieurs ca- ractères communs, comme la couleur, la rareté du duvet de la surface stérile, etc., on trouve, si nous nous en rapportons aux descriptions - d’ailleurs insuffisantes de Schweinitz et de Fries, qu’elle en doit différer par la forme dans l’âge adulte ; car elle n’est auriforme que dans la jeu- hesse, mais surtout par I’ Lune complète de papilles sur la face hymé- niale. of af ig 4 - PLANTES CELLULAIRES. 28 LICHENES, - Acroscyraus Lév. Thallus sublignosus, erectus, teres. ramosus, ramis basi fasci- culato-connatis apice incrassato-obtusis. Apothecia terminalia , e globoso urceolata , primitus clausa , mox lacero-rumpentia , tan- dem circulari-aperta, Lamina proligera tenuis , fusca, ex ascis constans cylindraceo-elevatis deorsum attenuato-stipitatis cito diffluentibus , sporidia octona uniserialia oblonga transversim uniseptata medio constricta brunnea foventibus paraphysibusque stipatis. Nobis. A, spherophoroides Lév. (Ann. sc nat., 3° sér. , Bot. , t. V, p. 262) : characteres jidem ac generis. — Sphærophoron nov. sp., Simon de Rojas y Clemente, mss., in mycophylacio Bo- ryano, nunc Montagneano. — Has. in Peruvia , ad cortices arborum. Oss. L’un de nous a déja fait connaitre au mot Sphérophorées du Dic- tionnaire universel d'histoire naturelle, que ce magnifique genre devait rentrer dans la famille des Lichens et venir se placer à côté du Sphæro- phoron , auquel l’avait déjà rattaché comme espèce le savant espagnol dont nous avons cité le nom plus haut. Nous ne nous serions plus consé- quemment occupé ni du genre, qui est excellent selon nous, ni de l’es- pèce, si le type ne faisait partie des nouveautés de la collection de Bory, que nous nous sommes imposé la tâche de publier. La couche gonimique étendue sous la cuticule semble avoir échappé aux investigations de notre ami M. Léveillé. De là la classification de cette production parmi les Pyrénomycètes. Voici, au reste, ce que nous croyons devoir ajouter à ce qu'il en a déjà dit, afin de compléter autant qu'il est en nous l’histoire de sa structure et de sa fructification. Nous avons pu aussi indiquer précisément l'habitat, que notre confrère ne connaissait pas. * Structure du thalle. Celui-ci est composé de trois couches distinctes reliées par l’épiderme. La plus intérieure {medulla) est jaune dans la jeu- nesse, devient brunatre en vieillissant, et se compose de filaments rameux, dichotomes, entrecroisés et comme feutrés. La couche intermédiaire est blanche; elle part de la médullaire qu’elle enveloppe , et va en rayon- nant aboutir à la couche gonimique , dont la chlorophylle se forme dans 2/1 M.-J. BERKELEY ET C. MONTAGNE. le renflement vésiculeux de ses derniers ramules. Il n’est pas inutile de faire remarquer en passant l'importance de cette structure, car elle ren- ferme un grand enseignement, si on la compare surtout à celle de quel- ques-unes des Floridées les plus haut placées dans la série, au Sphero- coccus, par exemple. S'ils veulent bien y porter une attention suffisante, cette organisation devra singulièrement modifier l’opinion des botanistes, qui persistent à nier l’étroite analogie qui unit les Algues aux Lichens. Et ce n’est pas seulement dans la structure comparée du thalle que se révèle cette intime alliance entre les Aérophycées et les Hydrophycées , nous retrouverons une analogie bien plus grande encore entre la position et le mode d’évolution du fruit de ce méme lichen et ceux qu’on observe dans les conceptacles de beaucoup d’algues , analogie qui n’est pas sans conséquence pour l’appréciation actuelle de cette sorte de fructification. Morphose du fruit. Bien avant que le renflement qui termine les ra- meaux annonce la présence de la fructification , celle-ci est déja formée dans le centre du réceptacle capituliforme. Si l’on pratique une section verticale passant par le centre d’un de ces rameaux, on voit que, abso- lument comme dans le Spherophoron (1), bien longtemps avant la déhis- cence ou l’évolution de l’apothécie, son centre est occupé par un globule sphérique déjà brunatre. Examinée au microscope, une tranche verticale très mince de cette apothécie montre les thèques partant de la couche médullaire du thalle, tout comme dans les Floridées les sporidies com- posées naissent de l’axe des frondes. Ces théques , en forme de massue allongée , rétrécies en pédicelle à la base, ont environ un dixième de millimètre de longueur ; elles sont nichées entre des paraphyses fili- formes, et contiennent sur une seule rangée huit sporidies oblongues et brunes. Les thèques sont résorbées de bonne heure, et il est rare de les trouver après l’évolution complète de l’apothécie. Lorsque celle-ci est parvenue à l’état adulte, on ne rencontre plus dans la lame proligère, dont l'épaisseur atteint à peine un quart de millimètre, qu’une innom- brable quantité de sporidies sorties de leur enveloppe , mais liées assez solidement entre elles en une sorte de magma, au moyen d’une matière mucilagineuse. Les sporidies ont au reste une forme bien caractéristique : elles représentent parfaitement un 8 de chiffre, par suite de l’étrangle- ment qui a lieu au niveau de leur cloison transversale. On voit là une nouvelle ressemblance avec le mode d'évolution des sporidies du Sphe- rophoron. Seulement, dans ce dernier genre, au lieu d’être brunes et à deux loges, elles sont simples et colorées en bleu indigo. (1) V. Montag., Rech, sur la struct. des g. Sphærophoron et Lichina, Ann. s¢ nal., 2° série, mars 1844, c, ic, | PLANTES CELLULAIRES. 245 | COLLEMACEÆ. MyriAncium Berk. et Montag. CHAR. EMEND. Thallus orbiculatus, tuberculatus , aut inæqua- bilis ambitu plicato-striatus , gelatinosus, madore turgescens, atro-fuscus , intus pallescens. Apothecia , imperfecta tuberculi- formia immarginata, perfecta vero scutelliformia, a thallo mar- ginata , primo clausa, dein aperta, thalamium includentia cras- sum , concolor , fuscum, multiloculare , loculo singulo ascum singulum fovente , tandem fatiscenti-pulverulentum. Sporidia oblonga , octona, octies annulata, annulis quadrate cellulosis , pellucida, ascis ex ovoideo sphæricis inclusa. Myriangium Berk. et Montag. in Lond, Journ. of Bot. , febr. 18h5, p. 72, et Fl. d'Alg., 1, p. 213, t. 19, fig. 2. 70. Myriangium Curtisii Berk. et Montag. mss.: thallo plano orbiculari inæquabili ambitu radioso-plicato atro-fusco , apo- theciis scutelliformibus margine elevato integerrimo instructis, disco subconcolori. — Has. Ad ramos fruticum Caroline in- ferioris a Rev. M. A. Curtis, cui libente animo dicamus , lectum. Desc. Thallus orbiculatus, in plagulas parvulas 3 ad 5 millim. diame- tro æquantes expansus, cartilagineus, fragilis, atro-fuscus , centro inæ- quabilis , ambitu tenuiter breviterque radioso-plicatus, intus sordide oli- vaceus , cortici arcte applicatus. Apothecia pro ratione ampla, majora millimetrum lata, sessilia, haud adnata, elevato marginata, scutellifor- mia, concaviuscula, margine thallode integerrimo instructa , disco sub- concolori. Thalamium crassum , tertiam millimetri partem adæquans, —cellulosum, multiloculare, loculis multiseriatis , singulo ascum unicum fovente. Asci obovato-oblongi , 0,04 millim. longi, 0,03 millim. crassi, :hyalini, sporidia suboctona (immatura) includentes. Ors. Il est fort à regretter que cette espèce ne m’ait pas été connue | quand j'ai fait figurer dans la Flore d’ Algérie l’analyse de ce genre dont j'avais découvert le type sur un mirier près de Perpignan. Elle en est en effet le représentant le plus parfait, puisque ses apothécies sont en grande | partie libres en dessous et hautement marginées par le thalle. Ainsi, ce 216 DESCRIPTIONS genre extrémement curieux, qui en 1830 n'avait encore été observé qu’en France, s est retrouvé successivement dans 1’ Afrique septentrionale (4. Du riœi B. et M.), à la terre de Van-Diemen (M. Montagne: Berk.), puis enfin sur le continent de l'Amérique septentrionale. C’est bien certainement le genre le plus anormal de l’ordre des Collémacées. C. M. 46 DESCRIPTIONS | DE PLANTES NOUVELLES , EXTRAITES DES CATALOGUES DE GRAINES DES JARDINS BOTANIQUES POUR 1848. 1° Delectus seminum horti botanici monacensis; anno 1848. Hisiscus Martianus, Zuccar. (Abelmoschi, § 2 ***, DC.) — Fruticosus, parvulus, erectus. Ramis, pedunculis petiolisque supra sulcatis, per pilos ramosos villoso-hirtulis, Stipulis subulatis , pa- tulis. Foliis cordato-orbiculatis v. antice leviter trilobis, dentatis, supra pilis ramosis simplicibusque villosulis , infra hirtulis, Pe- . dunculis solitariis folia excedentibus. Involucri 10-12-phylli foliolis lanceolatis , acutis, patulis. Sepalis ovato -lanceolatis , acutis , 5-nerviis. Corolla (phcenicea) patente, calycem paulo ex- cedente. Stylis 5 , stamina superantibus. Capsula ovata, pubenti- hirtula. Seminibus numerosis, violaceo-fuscis, villosulis. Crescit in Mexico. L. B. de Karwinski. | Foliorum lamina petiolo ultrapollicari 4/3 longior, venis subnovenis, semi-diaphanis. Involucra unguem longa. Corolla diametro 1 1/2 poll., ima basi crassiuscula, albida. Urceolus filamentorum subcoriaceus, extus roseus, intus albus , ovarium arcte cingens. Stamina corollam dimidiam æquantia, rosea, imtheris flavis, dein aurantiis. Stylus pistillum æquans, albus, cruribus roseis v. roseo-purpureis, que stigmatibus hemisphæri= cis aurantiis terminantur. Capsula 4 lineas alta, calyce superata, 5-lo- cularis, valvis medio septiferis. Semina numerosa (24), reniformia, vio- laceo-fusca, albo villo brevi denso adspersa, præter facies duas internas que calvescunt. — Planta ornatui idonea, per biduum florens. Licet. | fruticulus, jam primo anno in caldario floret. DE PLANTES NOUVELLES. Iwi AGAVE itis, Mart. — Foliis lete viridibus , patulis , carnosis, e lineari ovatis, acuminatis, planis aut antice concaviusculis, spina terminali molliuscula , margine spinoso-dentatis , dentibus frequentibus erectis aut reversis curvis molliusculis albis dein fuscis , infra spinam terminalem integerrimis. Inter 4. vivipa- ram et atrovirentem quasi media, sed minor et magis delicata. Folia, minus firma Sadi in reliquis speciebus majoribus, facilius franguntur. Crescit in Mexico, in regione calida. + AGAVE ATROVIRENS, Karw. — Foliis læte viridibus, ætate sa- turate viridibus, e lineari lanceolatis, in spinam fuscam rigidam acuminatis , margine repando spinis fuscis inæqualibus mollius- culis armatis, infra apicem integerrimis, _ Magnitudo et forma foliorum cum A, americana convenit ; ambitus magis integerrimus est quam in illa, spinis crebrioribus et a foliacea materie magis distinctis , affinis præsertim 4. vivi- pare , cujus folia potius lanceolata, margine sinuato-Spinosa , compage paulo molliore. Crescit in Mexico. L. B. de Karwinski. BouvARDIA CHRYSANTHA, Mart. ~- Fruticulosa, glabra. Ramulis obtuse tetragonis. Foliis subcoriaceis, aveniis, lanceolatis, acutis. Stipulis subulatis, interpetiolaribus, petiolis brevioribus. Corym- bis 7-12-floris , terminalibus, erectis. Calycis corolla 6-7-ies bre- vioris dentibus lanceolatis acutis tubum subæquantibus. Corolla (aurea) limbo brevi 4-5-fido, tubo 4-5-gono. Stylo antheras 4-5 inclusas subsuperante. In Mexico, prope Sanjaguillo. L. B. de Karwinski. Conooiintom (Euraromun) ALBUM , Mart. — Suffruticosum , glabrum. Ramis teretiusculis. Foliis oppositis, lamina subdeltoi- dea, acuminata, basi rectiuscula v. leviter cuneata dimidio brevio- ribus, serratis, apice integerrimo quam petiolus duplo longiore. Corymbis 3-5-floris. Pedunculis erectis, Bracteolis setaceis. An- thodiis ovatis ; squamis biserialibus , inæqualibus , lanceolatis , cjliatis, trinerviis. Gorollulis (24-30) infundibuliformibus, limbo 218 DESCRIPTIONS patente quam faux duplo breviore. Pappo 13-radiato , scabro , longitudine tubi. Achænio angulato , scabro , pappi longitudine: — Corollulæ albæ , leviter Vanillam redolentes. Receptaculum planiusculum, foveolatum. Mexico. Karwinskt. PITCAIRNIA XANTHOCALYx, Mart. — Foliis angusto-linearibus , utrinque longe acuminatis, integerrimis , subtus furfure detergi- bili denso cesiis. Scapo folia subduplo excedente foliisque scapi infimis lanceolato-acuminatissimis parce floccosis. Racemo elon- gato, laxo ; Bracteis lanceolatis , acutis , pedunculos flavos sub- æquantibus. Sepalis flavis, longitudine pedunculorum. Petalis ochroleucis, erectis , oblanceolatis , acutis , concaviusculis , fila- menta (alba) excedentibus , antheras stylumque subæquantibus. — E seminibus mexicanis à L. B. Karwinski apportatis primum eduxit Hortus Imp. Petropolitanus. 2° Index seminum horti academici halensis, anno 1848. AMORPHA PUMILA , Mich. , ex sententia cel. Gray et Torrey (Flor. Am., 1, 306) , est Amorpha herbacea, Walt. , ejusque plantæ descriptio cum neutra nostrarum convenit, que potius ad Amorpham carolinianam, Croome (1. c., p. 305) adduci possent, Nostra Amorpha pumila vera differt tam ab herbacea quam a fruticosa in hortis latius divulgata non solum statura et modo crescendi , sed etiam foliolorum forma et leguminibus , ut alia taceam. Legumina, quibus et seminis figura respondet, in 4. fru- ticosa sunt magis curvata, apice acutata , apiculo stvlari medio, semen vero est apice attenuato-curvatum. In 4. pumila, quam A. carolinianam pre aliis habemus, legumina sunt recta, apice obtusa , apiculo stylari e sutura sua recte procedente , semen undique subæquale rectum. In 4. herbacea denique legumina sunt paulo breviora , recta, et apice quidem obtusa sed apiculo recto e sutura sua profondius oriente, apex obtusus liber promi- net , semen undique subæquale apice breviter est curvatum. Spe- cies tres distinctæ videntur ab auctoribus neglecte , quos enim | i | DE PLANTES NOUVELLES. 249 de sua 4. humili Tauschius profert (Flora, XXI, p. 54) charac- teres, nil valent, dubia potius augentes quam solventes. CRATÆGUS GLOMERATA , Hort. Booth. — Cr. Oxyacanthæ , valde similis forma, quæ fructibus quam in vulgari forma duplo fere majoribus (6-7 lin. longis, 5-6 lin. crassis) differt, dipyrenis, rarius monopyrenis, externe obsolete paucisulcatis, 4 1/2 circiter lineas longis , à lineas latis. In fructibus monopyrenis Cr. mono- gynæ video pyrenas in alio specimine altero apice apiculatas, in alio utrinque obtusas. Accuratius investigandæ et cultura pro- bande sunt hee forme. CRATÆGUS MACRACANTHA, Lodd., Cat., a Lindleyo varietas Cr. glandulasæ habita , propria enumeratur species in Loudon, Arb. Brit., ubi Cr. pyriflora, Torr., eadem dicitur ; sed in flora of North-Amer., illa varietas Lindleyana ad Cr. coccineam, Linn., ducitur. Fructus differunt ab illis Cr. coccineæ nostræ. HEMEROCALLIDIS species duas possidet Hortus Halensis bene distinguendas, alteram GRAMINE#, alteram GRAMINIFOLIÆ nomine signatam ; hujus folia 15 poll. longa, 5 lin. lata , et corolla 2 3/4 poll. longa; illius folia 9-15 pollices longa, 2 1/2 lineas lata, et corolla 1 3/4 poll. longa. Utraque bene distincta ab H. flava. HEUCHERE LUCIDÆ sub nomine multos per annos jam culta planta ab H. americana cognata differt : foliis tertia parte mino- ribus , intensius viridibus et sæpe colore e purpureo fuscescente affusis, profundius lobatis , acutius dentatis, supra glabris lævi- bus , subtus pilis brevissimis in nervis majoribus scabriusculis ; petiolis brevibus, glabris (nec pilis rigidulis patentibus scabris) , caule plerumque bifolio, nec foliis denudato , et leviore , pilis scilicet brevissimis , rubro-capitellatis sursum frequentioribus , inferne fere deficientibus, per inflorescentiz ramos et bracteas et calyces et petala frequentioribus; paniculæ ramis magis ab invicem remotis ; filamentis brevius e flore porrectis , petalis Viridibus (nec rubellis), latioribus , subrhombeo-spathulatis , margine superiore ciliolatis (nec anguste spathulatis eciliolatis), calycem æquantibus nec superantibus. 280 DESCRIPTIONS __PASPALUM STOLONIFERUM , Boscii , ut alios plures hujus generis species a Paspalis sensu Linnæano genuinis, ut alio loco fusius exponam, separare placet. Cui generi, quod crescendi modo, foliis et ligulis , inflorescentia et peculiari glumarum indole in- signe videtur, Maizille nomen, ab indigenis Matte enim nuncupatur , affigo. | PHALANGIUM LicrAGO, Schreb.; PHALANGIUM LILIAGINOIDES , Hort. Hal.; Paarancium Renarnit, Booth. (sub Antherico), — Phalangia tria hic notata capsule forma satis superque a Pha- langio ramoso recedunt. Quæritur itaque utrum forme sint cul- tura e Phalangio Liliagine exorte, nec ne. Differentias præbent flerendi tempus aliquantulum diversum, inflorescentiæ et florum amplitudo, pedunculorum longitudo et geniculi situs, capsulæque dimensiones, cum spontanea planta convenientem Ph, Liliaginem nominavi racemo simplici et pedunculis erectioribus insignem 3; racemo ramoso gaudentem sub Ph. Renarnii titulo accepi ex Horto Boothiano ; intermediam quasi racemo plerumque simplici at pedunculis patulis instructam Ph. Lihaginoidem adpellavi. Dimensiones capsularum et pedunculorum differentias explica- bunt. Ph. Libiago. Pedunculus totus 5 1/2-8 lin. longus , pars ejus inferior ad geniculum usque 1 1/2-2 4/2 lin. longa, Capsula 5-5 1/2 lineas longa. Ph. liliaginoides, Pedunculus totus 9-10 lineas longus, pars ejus inferior 1 1/2-3 lin. longa. Capsula 3 4/2-f lineas longa, Ph. Renarnit, Pedunculus totus 10-12 lin. longus , pars “us inferior 3-6 lineas longa ; capsula 5-6 lineas longa, | Majores dimensiones. in inferiore inflorescentia , minores in superiore reperiuntur, Puacaris ANGUSTA, Hort. Gryph. , spathas exteriores steriles habet medio dorso alatas, ala apicem non attingente superne latiore eroso-denticulata et minutissime ciliolata; spatham fertis lem cum spathella adpresso-pilosam, spatham accessoriam unis cam sterilem lanceolatam, dimidiæ spathelle fere æqualem, DE PLANTES NOUVELLES. 291 Phalaridis species intuenti sæpius numerus et evolutio partium accessoriarum videbatur variabilis et fallax character. | PHASEOLI genus a botanicis neglectum , tenebris obrutum est. Forme multe cultura persistere videntur, dum florum et seminum color in aliis variat. Maxima confusio in hortis botanicis , ubi eadem species sub Phaseoli et, Dolicha speciebus militat. SymPHYTUM ECHINATUM, Ledeb. , a Candollio (Prodr, 10,,p. 40) inter species non satis notas enumeratur , quare paucis adum- brare studemus. Indumentum duplex hispidam reddit speciem , alterum e pilis majoribus rigidis patentibus, alterum e minoribus frequentioribus apice hamatis. Folia ovato-lanceolata (radicalia subcordata), petiolata, petiolo anguste alato , ala dein angustis- sima vix lineæ elevate in modum decurrente. Racemi gemini eum flore alari. Calycis laciniz sub anthesi patulæ dein leviter curvate et extus flexæ , tubus denique hemispherico-campanu- latus. Corolla e carneo cœrulescens, extus leviter pubescens, tubo cylindraceo calyce sesquilongiore, superne in partem subcampa- nulatam transeunte , fornicibus late triangularibus obtusiusculis ad margines pilis hyalinis dentiformibus obsitis. Stylus corollam superat. Nuculæ oblique ovoidez , dorso convexo venis elevatis anastomosantibus et tubercuiis minutissimis notato, linea elevata cristeeformi a ventre plano sejuncto ; basis annuliformis inflata, plicato-striata, in lobulos uniseriales obtusos minutos soluta, Fructus perficere solet , qui maturi illico decidunt. Pr F st pe SCHLECHTENDAL, Delectus seminum horti botanici heidelbergensis, anno 1848. ASPERULA DIVARICATA , Hort. Heidelb. — Foliis linearibus, acutis, glabris, margine revoluto scabriusculis uninerviis, in- ferioribus quaternis , superioribus binis oppositis ; caule flaccido Subefluso ramosissimo ; ramis divaricatis ; floribus cymosis ; bracteis oblongis ovalibusve obtusis mucronulatis margine lævi- bus. — Patria ignota. Floret junio. — Proxime ad Asperulam hinetoriam accedens, caule ramosissimo divaricato autem ab hac 252 DESCRIPTIONS omnibusque speciebus affinibus sectionis th e lon- ginquo jam distinguenda. PIMPINELLA GRACILIS, Hort. Heidelb.— Glabra ; foliis omnibus pinnatis ; foliolis inferiorum late ovatis inciso-serratis, superio-— rum cuneato-obovatis 2-3-fidis incisisque , lacinulis lanceolatis acuminatis ; umbellis laxis 5-12-radiatis, radiis pedicellisque pubescentibus ; fructibus ovatis, hispidis ; stylopodii dimidiis disjunctis breviter conicis. Hab. in Persia boreali. Semina a Kotschyo lecta communicavit amic. Hohenacker anno 1847 ; in horto nostro prima vice e floruit maio et junio 18/8. A. Pimpinella peregrina , cui proxima, differt habitu graci- liore, umbellis minoribus , radiis paucioribus et tenuioribus , fructibus dimidio fere minoribus, stylopodio utriusque mericarpii brevius conico et carpophori cruribus latioribus deplanatis. Pe- tala alba, extus sæpe rubore suffusa ibique minus puberulo- hirta sunt quam in P. peregrina. A. P. puberula, Boiss., specie affini in Persia itidem a Kots- chyo detecta, differt caule elatiore , glabritie partium (exceptis umbellæ radiis fructibusque) ; fructibus subdimidio minoribus , stylopodio manifeste conico (quod in specie memorata plano- depressum est), stylis brevioribus crassioribusque et duratione (que in P. puberula annua est). RUDBECKIA LANCEOLATA, H. Heidelb. — Caule ramoso, angu- lato, hispido ; foliis lanceolatis, acutis, triplinerviis, hispidissimis, radicalibus utrinque attenuatis in petiolum longe decurrentibus remote denticulatis , caulinis sessilibus , inferioribus basi atte- nuatis subspathulatis , superioribus basi rotundatis ; involucri foliolis linearibus hispidissimis radio quadruplo brevioribus; ligu- lis apice bifidis dorso adpresse hirtis ; paleis linearibus acutis ; pappo nullo. — Floret julio, angusto. Species insignis absque dubio Americe borealis indigena , a R. grandiflora , Gmel. (cujus nomine Hortus Parisiensis semina miserat), certe distincta. Differt enim foliis lanceolatis tripliner- DE PLANTES NOUVELLES. 253 viis, caulinis sessilibus, ligulis plerumque brevioribus , vix ultra 1 1/2 pollices longis, recurvato-patentibus nec dependentibus , supra aureis, dorso pallide flavo ibique adpresso-hirtis nec basi magis hispidis , et paleis apice non pungentibus. Discus capitu- lorum hemisphærico-conicus , instar specierum affinium atro- purpureus. TraGopoGon Tommasini, Hort. Heidelb. — Pedunculis sub ca- pitulo paulum crassioribus v. demum subclavato-incrassatis ; involucro 8-phyllo , foliolis supra basin transverse impressis ; floribus involucrum subæquantibus ; fructibus marginalibus ros- tro brevioribus squamoso-aculeolatis , squamulis cartilagineis , rostro filiformi sursum sensim clavato infra pappum constricto et valde barbato; foliis cauleque floccoso-tomentosis inferne vaginato-dilatatis subamplexicaulibus, summis basi dilatata ses- silibus. Habitat in Littorali austriaco. Floret maio et junio. Species distinctissima , a Tr. floccoso , Kit., quocum botanici tergestini et cl. Reichenbach (in flor. Germ. excurs., p. 277) con- fundunt , involucri foliolis supra basin transverse impressis , sub anthesi infracto-patentibus (nec extrorsum arcuatis) et fructibus longe rostratis primo jam intuitu distinguenda. — E seminibus plantæ spontaneæ in horto nostro educavimus. 4° E. Meyer, Annotationes ad hortum seminiferum Regimontanum 4848, CritHo, novum Graminearum genus. — Glumellæ valvula exterior medio sagittato-triloba : lobis lateralibus divaricato- reversis planis acuminatis , intermedio recurvato adunco genita- lia involvente. Reliqua Hordei. — Nomen significat plantam grana Hordei ferentem, æque ac Sito (Cereris epitheton) deam grana Tritici ferentem. Crirno Aeiceras. — Hordeum Ægiceras , Royl. — Neglecta singulari glumellæ fabrica , proxime accedit ad Horde: vulgaris varietatem ccelestem’, valvulis flavescentibus , granis liberis ver- tice barbatis, Spiculæ vulgo omnes fertiles, aristis nullis ; rarius 95} DESCRIPTIONS inferiofes laterales sterilés, et tunc lacinia valvulæ sagittatæ tere minalis plus minusve in aristam subulata. LYPERIA DiANDRA. — Herbacea; foliis glabris ; inferioribus Oppositis, oblongis, in petiolum attenuatis , inæqualiter dentatis ; Superioribus floralibusque sessilibus , subintegerrimis; floribus laxe spicatis, diandris ; corollæ gibbere intus barbato. — Semina in Africa australiore lecta communicavit Drège , inscripta : Ne- mesiæ affinis. 5° Index seminum horti acadeniici Gœttingensis , anno 41848. GALEOPSIS PYRENAICA , Bartl, , 1.6; p. 4, — Mollissime pubés- centi-villosa ; caule sub geniculis æquali ; foliis ovatis, crenato serratis basi subtruncatis. = Legi in Pyrenæis oriéntalibus ; if valle T'eta prope Olelte, in asperis prope Port-Vendres , prope Banyuls aliisque lociss Corolla rubra, area labii inferioris pal- lida, nervis à purpureis, venoso-connexis. — Affinis G. Ladano, sed certissime diversa, | 6° Index seminum regh horti genuensis, anno 1848, (Auct. de Notaris.) Carex (Vienea) Roræ, de Notrs, — Culmis e rhizomate ab- breviato fasciculatis , foliis anni superioris siccatis vaginisque squaæforibus Coriacéis fuscis in fila dilabentibus obvallatis , trigonis, superne scaberrimis ; panicula simpliciter ramosa, pri- fhum compacta ovata, oblongove-lanceolata , demunr lobata in- térruptaque ; spiculis subsessilibus geminis solitariisque, inferio- ribus laxiusculis superioribusque confertis sub-15-floris , basi fœnineis , Supérne masculis, fructiferis squathosis ; glumis late ovatis, ovatisve , acutis, concavis, margine late scariosis , hervo excurrente vel abrupto exaratis fructum æquantibus ; stigmati- bus 2; utriculd e basi contracta wmbilicataque subpedicéllata late ovato facie planiusculo , dorso ¢onvexo-gibbo , nérvoso- stiato, in rostrum compressum acute bidentatum, nervis latera- libus excurrentibus superne anguste alatis marginatum, utrinque (DE PL ANTES NOUVELLES. 255 Tateribusque scabridum, attenuato ; nucula e basi attenuata ovata obtusa, dorso convexo-gibbo , mucronata, levi. In palude della Menocca prope Papiam legit expertissimus M. D. Rota. Culmi fructiferi decimetra 7 altitudine attingunt, panicula vix 6 centim, longior computata. Folia culmos florentes longitudine equantia, demum iisdem plus minusve bréviora, margine carinaque valde scabra. Bracteæ inferiores foliaceo-cuspidate ramis paniculæ breviores , cæteræ et brac- teole membranaceæ cuspidulate. Utriculus tenax , basi præsértim valde insissatus, sublignosus , maturitate badio-fuscescens ; nucula pallescens. Herba glauco-virens. Panicula cinnamomeo albove variegata. Caricem paradoxam inter et paniculatam fere media, ab utraque lucu- enter diversa ; à C. paniculata fructibus evidenter nervosis panicula simpliciori inusdié expansa , cæspitulis squamis in fila dilabentibus obvallatis differt ; a C. paradoæa panicula ampliore not teretiaséulà fée rariflora ; pins numero florum multo majore crassiusculis, fructibus: demum patulis , duplo fere ac in illa majoribus ; facie planiusoulis , née utrinque gibbosis nec subpyriformibus, certo certius recedit. HELEocHARIS Barrouiana , de Notrs. — Spica termiñali obz longa multiflora ; squama late ovata obtusa margine scariosa , spice ipsius basim semi-amplectente obvallata ; glumis omni- bus fertilibus late ovatis concavis, costa viridi utrinque stria ru- fescente marginata exaratis, V1X mucronulatis, margine scariosis ; staminibus di stigmatibus 2; nucula obovata .compressiuscula ambitu acutiuscula lavissima styli basi persistente conica mucro2 nata, perigynio hexamero, setulis aculeolis reversis scabris con- stante obvallata ; culmis filiformibus dense cæspitosis aphyllis ; radice fibrosa. Ad oras paludis del Molino dicta prope Gozzano in agro Nova- riensi legi autumno elapsa, comite amicissimo M. D. Bartoli. Rhizoma abbreviatum , undique fasciculos culmorum in orbem expan- sos edens. Culmi decimetra 2 longitudine vix æquantes vel minores, basi. vaginis aphyllis ochreatis. Spica 7 millim. longitud. attingens, ex viridi et rufo-fusco variegata. Nucula matura olivaceo-fuscescens. Ab H. ovata distinguitur spicula oblonga longitudine diametro duplo superante , basi squama solitaria mvolucrata, floribus diandris, basi styli 256 DESCRIPTIONS DE PLANTES NOUVELLES, persistente conoidea nec late triangulari ancipiti. Cum reliquis generis. speciebus europæis vix comparari meretur. | “ PoTENTILLA SAXIFRAGA , Ardoin. — Caudicis suffrutescentis ra- mis abbreviatis crassis cæspitoso-pulvinatis ; caudiculis erectiuscu- lis 3-10-floris ; floribus corymboso-subumbellatis ; foliolis coriaceis margine revolutis, facie glaberrimis, subtus incano-sericeis , fo- liorum inferiorum caudiculos æquantium quinatis elliptico-lan- ceolatis lanceolatisve apice 2-3-conniventi-dentatis integrisve, intermediisque petiolulatis, caudiculorum ternatis, oblongis linea- ribusque integris ; floralibus unifoliolatis nec ad stipulas redactis, approximatis , subinvolucrantibus ; calycis segmentis triangulo- acuminatis ; petiolis subrotundis calyce duplo longioribus ; re- ceptaculo hirsutissimo; staminibus glabris ; carpellis reniformi- bus affatim villosis. In fissuris rupium montis Cima di Mera supra Mentone detexit y cl. eques Honoratus Ardoino. 4 Rhizomatis rami undique reliquiis foliorum annorum pregressorum " vestiti. Folia petiolo computato centimetra 6 long. æquantia vel paulo caudiculi minore. Foliola petiolique sparsim pilosi magnitudine et forma * 4 valde ludibunda, in iisdem cespitibus elliptice lanceolata lanceolatave 4 ‘> omnia facie glaberrima lete viridia, margine haud sericeo-ciliata. Ped celli fructiferi plerumque elongati, flexuosi deflexive. Petula albida. — ad Pluribus characteribus congruit cum P. Clusiana, Jacq. (Clus. hist., — p. cv), attamen differt foliolis coriaceis, siccis , soni perviventiias facie glaberrimis, margine revolutis, nec sericeo- claps ; dh Ps RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. LE DOCTEUR WEDDELL, INTITULE : HISTOIRE NATURELLE DES QUINQUINAS, Par M. DE JUSSIEU. M. Weddell partit en 1843 pour l'Amérique du Sud, avec M. de Castelnau chargé, par le gouvernement, d’une exploration scientifique des provinces intérieures du Brésil et du Pérou. Il prit part à cette exploration en commun pendant deux années, puis, en 1845, sur les confins du Mattogrosso, se sépara de ses compagnons , afin de poursuivre ses recherches dans une direc- tion différente , et il les continua une année entière après leur retour. Le sien n’eut lieu qu’au commencement de 1848. Le Mu- séum d'Histoire naturelle, qui avait confié à M. Weddell sa "mission, n’a eu qu'à se louer de ses heureux résultats, et doit rendre justice au courage, à l'intelligence et à la science du jeune . voyageur qui, avec les trop faibles moyens que nous pouvions mettre à sa disposition , seul, au milieu d’un pays immense, dif- ficile et désert, a su si bien l’accomplir. Cette mission n’a pas seulement profité à la botanique, son objet principal, mais à plusieurs autres branches de l'Histoire naturelle, comme le con- statera, sans doute, une publication qu’on doit désirer. . Mais nous n’avons à nous occuper ici que d’une petite partie de ce grand travail, partie qui, par la nature du sujet et par la _ prédilection avec laquelle l’a traitée l'auteur, botaniste et méde- ‘cin à la fois , présente un si haut intérêt pour plusieurs sciences et même en dehors de la science. La question des Quinquinas, si importante, mais si obscure et sicontroversée , dut fixer particulièrement l'attention de M. Wed- dell auprès du pays qui les produit. Ce fut elle qui dirigea son 3e série. Bor. T. XI. ( Mai 1849.) 1 17 258 itinéraire , qu’il trace dans une introduction , où il fait connaître les travaux successifs de ses devanciers , depuis La Condamine, qui visita le Pérou en 1757, jusqu’à nos jours. De cet exposé historique , il résulte que, jusqu’au dernier quart du xvuire siècle, on ne connut, sur les marchés, d’autres espèces de quinquinas que celles de Loxa ; qu’à cette époque, les découvertes de Mutis, confirmées et agrandies depuis par MM. de Humboldt et Bon- pland , étendirent les exploitations au nord dans la Colombie ; plus tard, celles de Ruiz et Pavon au midi dans le Pérou; et qu'aujourd'hui elles ont lieu avec une grande activité et un grand succes plus au sud encore, dans la Bolivie, quoique les espéces qui s’y exploitent soient les plus mal connues, n’ayant pas été étudiées sur les lieux par des botanistes voyageurs qui aient pu- blié leurs observations, puisque la science ne possède pas celles de Joseph de Jussieu et de T. Hæncke, qui, à des époques assez éloignées l’une de l’autre, visitèrent cette région. Ce fut donc celle que M. Weddell entreprit d'étudier sous ce rapport, et qu'il explora pendant deux ans, du dix-neuvième au treizième degré de latitude australe. En reliant ses propres travaux à ceux des botanistes qui avaient observé tous les autres points, et en les contrôlant tous par l’étude consciencieuse des collections de France et d'Angleterre, il a pu déterminer la distribution géo- graphique des Quinquinas, et tracer la carte complète de la région qu’ils occupent sur la grande Cordilière des Andes. Cette région décrit, du dix-neuvième degré de latitude australe au dixième de latitude boréale , un grand arc de cercle tournant sa convexité à l’ouest , arc dont le point le plus occidental et presque médian est vers Loxa, au quatrième degré (latit. aust.), sur le quatre: vingtième de longitude (mér. par.), l’extrémité septentrionale, vers le soixante-neuvième; l'extrémité méridionale, vers le soixante-cinquième. Quant à la largeur de la zone qu’occupe cette | DE JUSSIEU, région, elle s’amincit aux deux extrémités et varie dans le restes. car il est à remarquer qu’à partir d’une certaine hauteur, celle où elle commence, elle se confond avec la zone des forêts et cesse avec elle. Or, comme dans tout cet espace, le versant occidental: de Ja Cordilière est presque entièrement dépourvu de bois, qui ’ a RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. WEDDELL, 259 abondent sur le versant occidental, c’est sur celui-ci que s’étend presque exclusivement la région des Cinchonas, On ne la voit paraître , avec les bois, sur le versant occidental, qu'à quelques degrés de l'équateur au midi, et surtout au nord. À cette excep- tion près, et à celle qu'offre la vallée de la Magdalena, on peut dire que les courants qui baignent la région cinchonifere sont, près de leur origine , tous les affluents de l’Amazone, descendant de la grande Cordiliére, avec quelques uns de ceux de l’Orénoque, M. de Humboldt, qui, en éclairant toute la géographie bota- nique , s’est occupé avec un soin particulier de ce point, et quia caractérisé toute une région des Andes par la présence des Cin- chonas, lui a fixé ses limites entre 700 et 2,900 mètres de hauteur. Mais, pour lui, le genre Cinchona était plus largement circonscrit qu’il ne l’est aujourd’hui, et notamment dans l’ouvrage que nous examinons , de telle sorte que, dans cette grande zone, celle des vrais Cinchonas se trouverait resserrée entre des limites plus étroites, D’autre part, la découverte de quelques nouvelles espèces au delà des limites connues à M. de Humboldt contri- buerait à les étendre. Les deux points extrêmes observés jusqu'ici seraient de 1,200 à 8,270 mètres, et la hauteur moyenne géné- rale comprise entre 1,600 et 2,400, M. Weddell, entrant dans des détails beaucoup plus étendus , où nous ne pouvons le suivre, fait mieux connaître cette région, et en même temps la peint assez vivement, Nous ne le suivrons pas non plus dans tous ceux qui concernent exploitation et le commerce des quinquinas, malgré l'intérêt _ incontestable qui s’y attache, surtout à cause de leur authenticité. Le voyageur a cherché avec les bücherons, ou cascarilleros, ces arbres épars au milieu de ces immenses forêts, à plusieurs journées de tout lieu habité. I] a campé bien des jours et des nuits avec eux; il a accompagné les écorces , objet de son étude, passant de mains en mains jusqu’au port où elles s’embarquent, changeant de prix à chaque dépôt ; il a pu, sur tous les points, connaître par lui-même la vérité, qu’on ne sait pas toujours sur les marchés d'Amérique et, à plus forte raison, d'Europe. Mais nous ne croyons pas nécessaire de remettre ces documents sous 200 | DE JUSSIEU. les yeux de cette Académie, que concernent plutôt les résultats purement scientifiques. Il est néanmoins un point trop important à l'humanité pour | que nous n’y fixions pas un moment l’attention : c’est le défaut complet d’équilibre entre la consommation et la production des meilleures écorces de Quinquinas, et la destruction assez rapide qui menace les espèces les plus estimées. M. Weddell n’y apercoit que deux remèdes possibles : l’un qu'il reconnaît lui-même bien difficilement applicable, c’est l'établissement de sages pratiques qui présideraient à l’exploitation , en évitant toute perte de cette substance précieuse , et d’une sage législation qui modérerait l'exportation. Mais comment assujettir à ces pratiques les bûche- rons au fond des forêts du nouveau monde, et comment mettre ces restrictions d'accord avec les demandes énormes du com- merce , et surtout de l’Europe , qu’on doit supposer réglées par le besoin même? L’autre remède serait la multiplication par la culture : son succès serait sans doute assuré sur toute cette vaste étendue, où les Quinquinas croissent naturellement. Peut-on l’es- pérer hors de cette région, et quelques points de nos colonies offrent-ils les conditions de climat et de sol nécessaires à sa réussite? On ne peut que recommander les essais, et c’est aux gouvernements à les tenter ; car, quoiqu’on n’ait pas de données précises sur le nombre d’années dont l'arbre a besoin pour que l'écorce ait toute sa perfection , et que le rendement atteigne son maximum, on peut calculer sur une durée assez longue ; et les gains sont trop incertains et certainement trop éloignés pour en- gager l’industrie particulière dans de pareilles tentatives. L'analyse chimique à su déterminer le mérite relatif des écorces si variées que le commerce os quinquinas importe en Europe. Rapporter toutes ces écorces à leurs véritables espèces est un problème du plus haut intérêt, moins encore pour la bo- tanique que pour la médecine et le commerce, puisque sa so- lution doit donner la meilleure direction aux recherches et à ces essais de multiplication dont nous parlions tout à l'heure. Ce problème a exercé beaucoup d’habiles botanistes, mais n’a pu être abordé avec chance de succès que par les voyageurs qui à | | RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. WEDDELL. 264 sont allés en observer les éléments sur les lieux mêmes où croissent naturellement les plantes. Là seulement on peut suivre celles- ci dans toutes leurs variations , et fixer avec certitude le rapport de l'écorce avec la branche encore couverte de feuilles, de fleurs ou de fruits, qui fournissent les caractères propres à la détermina- tion de l’espèce. Cette connaissance manque le plus ordinaire- ment aux botanistes sédentaires, qui n’ont à leur disposition, d’une part, que des échantillons d’herbiers; de l’autre, que des écorces apportées, pour la plupart, par le commerce, sans pou- voir connaître le rapport des uns aux autres. Les voyageurs ont donc dû s'attacher à présenter toujours réunis ces deux éléments du problème. C’est ce que M. Weddell a fait avec autant de zèle que d'intelligence pour toute la région qu’il a parcourue, et, plus tard, éclairé par son expérience pratique, a pu procéder bien plus sûrement à la comparaison des matériaux analogues recueillis sur d’autres points par ses devanciers, et conservés dans nos collections. Nous exposerons ses résultats, en examinant plus tard la partie botanique de son travail. Mais il en est une moins spéciale, et sur laquelle nous devons nous arrêter d’abord, d'autant plus qu’il a su faire concourir les notions données par l’anatomie végétale avec celles qu’aupara- vant on ne demandait qu'à la chimie ou à l’expérimentation médicale, et déterminer jusqu’à un certain point, par la diver- sité qu’il apprend à reconnaître dans la structure de ces diverses écorces , celle de leurs propriétés, ainsi que le degré auquel elles en jouissent. Pour mieux faire comprendre cette partie de ses recherches, il est nécessaire de rappeler en quelques mots quelques notions élémentaires sur la composition anatomique de l’écorce en gé- néral. On sait qu’elle se compose de plusieurs couches différentes au-dessous de l’épiderme , tégument temporaire qui ne recouvre QA que les jeunes branches, et ne tarde pas a disparaitre par leur augmentation en volume. Ces couches sont de dehors en dedans : celle qu'on a nommée subéreuse, parce qu’elle forme le liége dans plusieurs arbres ; puis celle qu’on a appelée celluleuse ou herbacée , parce qu’elle est composée d’un amas de cellules pré- 262 DE JUSSIEU, sentant à leur intérieur la matière verte qui manque aux autres, et d’ailleurs très différentes par leur forme ; enfin, en dedans de celle-ci, ou éparses dans sa partie la plus intérieure, des fibres plus ou moins longues et flexibles, plus ou moins indépendantes ou associées en faisceaux , qu'on nomme fibres corticales ou liber. C’est auprès d'elles qu’on rencontre la plupart des vaisseau propres ou lahicifères, canaux destinés à des sucs de nature di- verse, suivant les diverses plantes. L’écorce, incessamment repoussée en dehors par le cylindre ligneux , qui occupe le centre de la branche et augmente progressivement en diamètre, ne peut continuer à le recouvrir qu’en se régénérant et croissant elle- même dans la même proportion ; ce qui a lieu dans une épaisseur plus ou moins considérable de sa partie interne , tandis que la plus extérieure, cessant de croître et même de vivre, se sépare en plaques qui restent fixées à la surface ou se détachent en tom- bant, Cette partie morte est le périderme (1) ; la partie vive est le derme ; l'un et l’autre diversement composés, suivant le nombre des couches corticales , et suivant l'épaisseur de la por- tion dé ces couches qu'ils comprennent, l’un et l’autre variant avec l’âge, qui en change les proportions relatives par la conver- sion en périderme des rangées les plus extérieures du derme, Dans les écorces de Quinquina, c’est le derme qu’on emploie, en tant que la seule portion qui donne de la quinine, Ce derme est constitué par la couche fibreuse , ou seule , ou continuée avec une portion plus ou moins épaisse de la couche cellulaire, C’est dans celle-ci que paraît se former la cinchonine; car elle existe toujours en quantité proportionnelle à son épaisseur, tandis que la quinine est en proportion inverse : ce qu’on peut conclure de l'abondance relative de la cinchonine dans ces quinquinas, dont. le derme conserve une couche cellulaire assez considérable (1) Nous avons employé ici ces deux termes dans l'acception que leur donne l'auteur. M. Hugo Mohl, qui, le premier, a proposé ce mot de périderme, ne désignait pas par lui toute la partie morte de l'écorce, mais seulement la couche d’un tissu particulier qui peut se développer a diverses profondeurs pour limiter la partie vive. RAPPORT SUR UN. MÉMOIRE DE M. WEDDELL. 263 (comme, par exemple, dans le Cinchona pubescens), ainsi que dans les quinquinas gris qu’on rapportait autrefois à une espèce particulière, mais que M. Weddell a reconnus n’étre autre chose que les écorces des jeunes branches de plusieurs espèces diffé- rentes , plus tard rouges ou jaunes, et où, par conséquent, la partie fibreuse n’a pris encore que peu de développement , tandis que la partie cellulaire, non encore convertie en périderme, y conserve une épaisseur notable. C'est donc dans la partie fibreuse que se trouve la quinine, Ce ne peut être dans les fibres mêmes à parois tellement épaissies, que leur cavité est devenue presque nulle; ce n’est pas non, plus dans les laticifères réduits ici à quelques rangées extérieures de lacunes qui fournissent un liquide gommo-résineux, plutôt as- tringent, et qui d’ailleurs se montrent bien plus développés dans le genre voisin Cascarilla, où l’on ne rencontre pas de quinine, Ce ne peut donc être que dans les cellules, au milieu desquelles les fibres sont répandues. Mais il serait faux d’en conclure que plus ces cellules sont nombreuses, plus on a de quinine. Au contraire, lorsqu'elles sont très abondantes par rapport aux fibres, elles semblent participer davantage de la nature de la couche cellulaire et être plutôt riches en cinchonine. La combinaison la plus favorable paraît consister dans une certaine répartition entre les fibres et les cellules environnantes, dans celles où les premières, courtes et de longueur sensible- ment égale, sont uniformément distribuées au sein d’un tissu cellulaire gorgé de matières résineuses , tissu qui isole, pour ainsi dire, chaque fibre en s’interposant en minces couches entre elles et ses voisines. D'autres écorces, également fibreuses, présentent une dispo- sition un peu différente, en ce que les fibres, beaucoup plus longues, s’associant le plus souvent plusieurs ensemble en fais- ceaux , augmentent ainsi en épaisseur, avec diminution pi boi tionnelle du tissu cellulaire interposé. Des faits précédents , il suit qu’on pourra, par la cassure d’un fragment d’écorce de Quinquina, préjuger jusqu'à un certain point, d'après l'aspect qu’elle présente, son mérite médicinal, u 264 DE JUSSIEU, Cette fracture, en effet, accusera la présence des fibres dans toute l'épaisseur de l'écorce, ou leur absence vers son contour extérieur ; et, dans le premier cas, elle nous les montrera , ou hérissant toute la surface fracturée de petites pointes égales, ou se prolongeant en filandres inégales et plus longues. M. Weddell nomme ces trois modifications de fractures; la première, subé- reuse ; la seconde, fibreuse : la troisième, filandreuse (4). Il est clair , par tout ce qui précède, que cette troisième indiquera une écorce meilleure que la première, moins bonne que la seconde. M. Weddell est arrivé à ces résultats par une voie toute pra- | tiqug. Il a cherché, à la manière des botanistes, des caractères distinctifs pour grouper ces écorces ; il en a reconnu dans cet agencement et ces proportions différentes de leurs éléments constituants, d’où résultaient des apparences extérieures diffé- rentes. Alors disposant, suivant leur ordre de mérite relatif qu’a constaté l’expérience , toutes ces espèces et variétés, il a trouvé que les plus estimées se trouvaient rapprochées aussi par une certaine combinaison de ces caractères, tandis que les moins estimées offraient en commun une autre combinaison. Il a ensuite appelé à son aide l’étude anatomique plus approfondie, et l’ob- servation microscopique pour se rendre compte de la structure intime qui détermine ces modifications extérieures. Les différences, à cause de la petitesse des parties, sont assez légères pour qu’il soit difficile de les faire saisir en se contentant de les décrire ; et quoique ce soit bien plus facile à la vue, la première ne suffit pas toujours, et il faut, comme d’ailleurs pour toute appréciation délicate , un peu d’habitude. Mais elle pourra s’acquérir vite au moyen d'exemples bien choisis, et, une fois acquise, rendre de grands services. L'auteur, dans ce but, a (4) La fracture subéreuse se montre généralement associée à la fracture filan- dreuse, et, plus constamment encore, à une quatrième forme de fracture que j'ai appelée fracture ligneuse. Cette dernière variation dans le mode de fraction de l'écorce de Quinquina résulte de la disposition fasciculée des fibres du liber (Vid., Monogr., tab. IT, fig. 34), et signale les plus mauvaises sortes de quin- quinas ; elle est caractérisée par l'épaisseur et la résistance des pointes fibreuses qui hérissent la surface divisée. (A. W.) LA RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. WEDDELL. 265 représenté quelques écorces bien caractérisées , avec leurs gran- deurs et leurs couleurs naturelles, puis leurs parties grossies sous le microscope. M. Weddell a dû s’étendre moins sur les autres parties des Quinquinas, comme étant d’un intérêt moins général. Cependant il n’en a négligé aucune, et les a examinées avec le même soin, comme le prouvent ses remarques : 1° sur la structure anato- mique du bois et l’existence d’un tissu, qu’il nomme faux rayons médullaires, et qu'il a retrouvés dans beaucoup de bois exotiques, et notamment dans celui de toutes les Rubiacées qu’il a pu ob- server; 2° sur celle des feuilles : elle lui a permis d'expliquer le reflet particulier, la sorte de miroitement à l’aide duquel les cas- carilleros découvrent, à une distance considérable, l'arbre, objet de leur recherche et qui dépend de la conformation de leur épi- derme ; 3° sur les stipules, à la surface interne desquelles , non seulement dans ce genre, mais aussi dans les voisins, et même dans toutes les Rubiacées arborescentes , il signale la présence d’une humeur gommo-résineuse sécrétée par de petites glandes situées vers la base et d’une structure tout à fait remarquable, puisqu'elles consistent en un noyau cellulaire tout chargé d’autres cellules plus longues , en forme de cône renversé, et percées d’un pore qui semble indiquer un canal excréteur ; fait si rarement observé dans les glandes végétales. Il est à regretter que M. Weddell n'ait pu étudier les racines aussi bien que toutes les parties aériennes du végétal. Ces racines sont toujours laissées dans la terre avec la base de la souche, trop souvent massacrée , de telle sorte que les unes ne tardent pas à mourir avec l’autre, mais d’autres fois susceptible d’émettre des rejets. Ils poussent avec une extrême lenteur, et sont en gé- néral eux-mêmes coupés à leur tour avant d’avoir acquis un erand développement. On voit que c’est un moyen de régénéra- tion dont il importerait de constater la durée. Cette question se lie intimement à celle des moyens de multiplication. Et, d’une autre part, l'attention est arrêtée par une autre phrase également courte de l’auteur : « L’écorce des racines, que l’on néglige gé- » néralement, paraît posséder jusqu’à un certain point les mêmes æ Sz, “< 266 DE JUSSIEU, » propriétés que celles des parties aériennes de la plante. » Il serait intéressant de déterminer par l’analyse chimique , sur une quantité suffisante de l’écorce de la racine d’une des meilleures espèces, le rendement en quinine, et si les résultats confirment cette analogie de propriétés, et par conséquent de composition, l'exploitation finirait peut-être par s'étendre aux racines; le sur- croît de travail qui en résulterait se trouvant compensé par la rareté toujours croissante des arbres et l’augmentation progres- sive des distances auxquelles il faut aller les chercher et en trans- porter les produits. Quant aux parties de la fructification , l’auteur les a étudiées avec un soin particulier ; mais c’est surtout dans la description des espèces que se trouvent consignés les résultats de ses obser- vations, dans la partie botanique, dont nous allons maintenant nous occuper. Linné établit, en 4742, le genre Cinchona, où il comprenait deux espèces : celle de La Condamine, et une autre qui est deve- nue le type d’un genre bien distinct (Exostema). Aussi les es- pèces ne tardèrent-elles pas à se multiplier, comprises dans sa définition trop large, et dut-on, pour éviter la confusion, créer plusieurs genres nouveaux, Endlicher cependant réunissait encore en une seule celles dont le fruit s'ouvre de bas en haut ou en sens contraire, quoique déjà, avant lui, De Candolle les eût sa- gement séparées. C’est à cette classification générique que M. Weddell est revenu en rétablissant les genres Cinchona et Cascarilla; mais il a rapporté à chacun d’eux quelques espèces transportées à tort par De Candolle ou d’autres auteurs, de l'un à l’autre, et leur distribution ainsi rectifiée paraît tout à fait con- forme à la nature, puisque la composition chimique vient à l’ap- pui des caractères botaniques, que les vraies espèces de Cin- chona présentent seules la quinine et la cinchonine, tandis qu’on ne trouve que des principes astringents dans celle de Cascarilla, Des espèces de vrais Cinchonas, on trouvait dans les ouvrages de botanique vingt-quatre, que M. Weddell réduit à onze. Une observation attentive lui avait permis, dans ses voyages, de suivre plusieurs espèces dans toutes leurs variations, et il avait PA RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. WEDDELL. 267 vu la même prendre des dimensions et des formes en apparence très différentes à diverses hauteurs et dans diverses stations. II avait pu apprécier ainsi la valeur de leurs véritables caractères spécifiques et les limites entre lesquelles ils varient. Plus tard, il a appliqué ces notions fournies par la nature même à celles que lui présentaient les herbiers et les livres, et il a pu s’éclairer d’ailleurs par la comparaison d’un grand nombre d'échantillons authentiques dans diverses grandes collections. C’est ainsi qu'il a été conduit à en réduire un certain nombre au simple rang de variétés ou même de synonymes, et dans ces réductions, sa complète impartialité s’est montrée par celles qui ont porté sur plusieurs espèces que d’abord il avait établies lui-même comme nouvelles (4). Mais, d’une autre part, il en a définitivement ajouté huit , découvertes par lui, à celles qu’on connaissait auparavant, ce qui porte aujourd’hui leur nombre total à dix-neuf. Pour chacune, il donne d’abord une description complète et technique du type, puis de ses variétés. Il y présente, à la suite, toutes les notions qu'il possède sur son histoire, sur les travaux et les opinions dont elle a été l’objet, sur sa distribution géogra- phique; enfin , il y ajoute un chapitre qu'on ne considérera pas comme le moins intéressant et le moins utile, chapitre où se trouvent appliquées et complétées les connaissances fournies par l'examen général de l'écorce : c’est l’énumération de toutes les écorces connues sous divers noms dans les pharmacopées, dans le commerce et sur les lieux mêmes, qui doivent se: rapporter à l'espèce en question , avec leur description détaillée et l’indication de celles par le mélange desquelles on les falsifie fréquemment, ou que l’on confond à tort avec elles. Cette description , pour la- quelle la botanique n’offre pas de caractères ni de formules bien déterminés, présentait de grandes difficultés : elle a été faite avec toute l'exactitude et la clarté que comportait le sujet, et sera utilement consultée par ceux qui s'occupent de la matière médicale. (4) Revue du genre Cinchona, dans les Annales des sciences naturelles, juillet 1848. 268 DE JUSSIEU. — RAPPORT SUR UN MÉMOIRE , ELC. Après le genre Cinchona , M. Weddell a traité le genre Casca- rilla, mais seulement sous le rapport botanique ; ses écorces, bien moins répandues aujourd’hui et surtout moins précieuses, ne. méritaient pas un examen particulier, comme celle des vrais Quinquinas. II fait connaître ici également dix-neuf espèces, dont plusieurs étaient rapportées à tort à d’autres genres , et dont sept sont entièrement nouvelles. Le texte est illustré par une carte géographique indiquant la région des Quinquinas, et par trente-cinq dessins in-folio, faits sous la direction de l’auteur, par MM. Riocreux et Steinheil, dont l’habileté et l’exactitude sont si connues. Deux sont consa- crés aux détails anatomiques, trois à la représentation des écorces que l’auteur a adoptées comme type, et enfin trente à celle des espèces, savoir : vingt-deux à celles des véritables Cinchonas et de leurs principales variétés, quatre à celles de Cascarilla et deux à quatre espèces nouvelles, confondues avec les Quinquinas , mais appartenant réellement à des genres distincts. | Les matériaux recueillis par M. Weddell, qui servent de bases principales à son travail, sont déposés dans les collections bota- niques du Muséum, où l’on pourra les consulter, et où ils ont été examinés par vos commissaires, qui ont vérifié par eux - mêmes l'exactitude de la plupart de ses observations. Nous pensons que ce grand et consciencieux travail mérite l'approbation de l’Académie, et nous lui proposons de lui en donner la plus haute marque, en votant son insertion dans le Recueil des Savants étrangers. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. RECTIFICATIONS A LA REVUE DU GENRE CINCHONA, Publiée dans le tome X, page 5 (juillet 1848), Par A. WEDDELL. Un examen plus approfondi des espéces désignées dans ma revue du genre Cinchona m’avant démontré que plusieurs de celles que je regardais alors comme nouvelles devaient étre rat- tachées à des espèces déjà décrites, je profite de la publication du rapport de M. de Jussieu pour faire connaître les rectifications que j’ai fait subir à mon travail. A cette fin, je donne, dans le tableau suivant, l’énumération des espèces de Cinchona et Casca- rilla que j'ai admises dans ma Monographie de ces genres, en y annexant les synonymes de ma première note , quand il y à lieu. CINCHONA Linn. 4. Cinchona Calisaya Wedd. a Calisaya vera, arbor. 6 Josephiana, frutex. 2. Cinchona Condaminea Lamb. (exclus. syn. Cinch. nitid.). a Condamined vera. —C. Condaminea H. et B. Plant. eq. B Candollii. — C. macrocalyx DC. y lucumæfolia. — C. lucumæfolia Pav., Lindl. à lancifolia. — C. lancifolia Mutis. e Pitayensis. — C. lanceolata Benth. non Flor. Peruv. Nota. De nouvelles considérations me décident à élever la dernière de ces variétés au rang d’espéce. On la distinguera facilement par les caractères suivants : C. Pitayensis , foliis lanceolatis utrinque acutissimis , calycis limbo laciniis 5 linearibus. | C'est cette plante qui fournit le guinquina-pitaya. 270 Oost O QE 10. 141. 12 18. 1h. 15. 16. 17. 18. 19. A. WEDDELL. — RECTIFICATIONS . Cinchona scrobiculata Humb., et Bonp . a genuina, foliis oblongis. @ Delondriana, foliis lanceolatis. — C. Wedd. Ann. sc. nat., X, 7. . Cinchona amygdalifolia Wedd. . Cinchona nitida Ruiz et Pav. . Cinchona australis Wedd. . Cinchona boliviana Wedd. . Cinchona micrantha Ruiz et Pav. a rotundifolia. B oblongifolia. — C. affinis Wedd. |. c. . Cinchona pubescens Vahl. a Pelletieriana. — C. Pelletieriana Wedd. | B purpurea, — C. purpurea Ruiz et Pav. Cinchona cordifolia Mutis. a vera. 8 rotundifolia. — GC. rotundifolia Pav. mss. Cinchona purpurascens Wedd. Cinchona ovata Ruiz et Pav. a vulgaris. 6 rufinervis. — C. rufinervis Wedd. 1. c. y erythroderma. Cinchona Chomeliana Wedd. Cinchona glandulifera Ruiz et Pav. Cinchona asperifolia Wedd. Cinchona Humboldtiana Lamb. Cinchona Carabayensis Wedd, Cinchona Mutisii Lamb. a microphylla. — C, microphylla Mutis. _ £ crispa: Cinchona hirsuta Ruiz et Pav. Delondriana C. , Lamb. ——— 20. 21. OX & © bo 15. 16. VA A LA REVUE DU GENRE CINCHONA. | 971 (Species minus notæ.) Cinchona discolor Kltz. Cinchona Pelalba Pav. mss., DC. CASCARILLA Wedd. § I. Pseudoquina. Corolle lobi margine tantum. antice papillosi. Stipulæ libere vel basi leviter connate. . Cascarilla magnifolia. « vulgaris, — Cinchona magnifolia Ruiz et Pav. @ caduciflora. — Cinchona caduciflora Humb. et Bonpl. y rostrata, — Cascarilla rostrata Wedd. |. c. . Cascarilla nitida. — Cinchona nitida Benth. . Cascarilla stenocarpa. — Cinchona stenocarpa Lamb. . Cascarilla Riveroana. — Cinchona oblongifolia Lamb. . Cascarilla acutifolia. — Cinchona acutifolia Ruiz et Pav. § II. Carua. Laciniarum corollæ pagina superior ex integro papillosa. Stipulæ liberæ vel basi connate. Cascarilla hexandra. — Buena hexandra Pohl. . Cascarilla heterophylla Wedd. Cascarilla Pavonii. — Cinchona Pavonii Lamb. . Cascarilla Riedeliana. —- Cinchona Riedeliana Casaretto. . Cascarilla Lambertiana. — Cinchona Lambertiana Mart. . Cascarilla Gaudichaudiana Wedd. . Cascarilla calycina Wedd. . Cascarilla undata. — Ladenbergia undata Kitz. — . Cascarilla bullata Wedd. Cascarilla citrifolia Wedd. Cascarilla Carua Wedd. Cascarilla Roraimæ. — Cinchona Roraime Benth. ae x 279 A. WEDDELL. — RECTIFICATIONS , ETC, § III. Calyptria. Stipulæ omnino concrete , calyptram fingentes. 18. Cascarilla macrocarpa. — Cinchona macrocarpa Vahl. 49. Cascarilla calyptrata. — Cinchona crassifolia Pav., DC, § IV. Muzonia. Flores ad apicem panicule ramulorum subcapitati. Stipulæ liberæ vel basi connate. 20. Cascarilla Muzonensis. — Cinchona Muzonensis Goudot. 91. Cascarilla Hookeriana Wedd. J’ajoute ici la description d’une nouvelle espèce de Remijia qui m'a été communiquée par sir W. Jackson Hooker, et à laquelle j'attache le nom du collecteur distingué, auquel on en doit la dé- couverte. R. Purdieana, foliis oblongis, basi attenuatis, abrupte acumi- natis, planis, demum glabratis ; panicula subcorymbosa, bracteis foliaceis integris bi-tridentatis ; floribus subcapitatis. Hab. Nov. Granata. Ramuli subtetragoni , apice ferrugineo-tomentosi. Folia oblonga, 15-30 centim. long., 7-15 centim. lat., basi attenuata, abrupte acu- minata , plana , subcoriacea, juniora venis pilosiusculis, demum omnino glabrata. Stipulæ ovato-lanceolate , acutiusculæ, dorso obtuse carinate , pubescentes , basi tomentose petiolique juniores. Paniculæ axillares, opposite, longe pedunculate, subcorymbose, pedunculis ra- mulisque ferrugineo-tomentosis ; bracteis foliaceis, ovatis integris vel bi- tri-fidis dentatisve, pubescentibus, flores subcapitatos involventibus. Calyx tubo ovato, piloso, limbo profunde 5-fido, laciniis lanceolatis, sub- foliaceis, basi angustatis , pubescentibus. Coro//a membranacea, extror- sum puberula, tubo angusto, tereti, 1 centim. longo, laciniis linearibus tubum longitudine æquantibus, acutiusculis , ad marginem antice papil- losis, patulo-retlexis. Anthere lineares, 2 millim. vix longæ, medio tubo incluse , subsessiles. Séylus filiformis, stigmatibus linearibus exsertis. Cabéslo In CHE us argillosis juxta Cauvas, provinciæ Anh Novo-Grana- tensium legit cl. Purdie. Nota. C'est par erreur que j'ai placé parmi les Remijia le Cinchona Lambertiana Mart., que j'ai reconnu depuis être un vrai Cascarilla, tant par sa panicule terminale que par la structure de ses graines. DIX-SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES CRYPTOGAMES RÉCEMMENT DÉCOUVERTES EN FRANCE, Par M. J.-B.-H.-J. DESMAZIÈRES. CONIOMYCETES. 1. Puccima lineolata, Desmaz. P. maculis luteo-aurantiacis ; acervulis epiphyllis, amphigenis vel caulinis, numerosis, minutis, epidermide tectis , primo distinctis , subrotundis ovalibusque , rubro-aurantiis , dein ap- proximatis, nigris, nitidis, confluentibus, linearibus ; sporidiis oblongis, pedicello æquali. Occurrit in foliis languescentibus Seirpi maritimi. Æstate et autumno. Les séries de pustules atteignent 1 ou 2 millimètres de longueur sur une largeur de 1/3 de millimètre. On distingue de suite cette espèce du Puc- cinta punctum et du P. Scirpi à ses pustules plus linéaires ; elles sont d’ailleurs presque toujours recouvertes par l’épiderme qui, dans la P. Scirpt, présente plusieurs fentes au-dessus de chaque pustule. 2. Puccinia Luzulæ, Lib., Pl. crypt. ard., n° 94 ! — Corda, Icon. fung., t. 4, p. LL, fig. 28. P. maculis fusco-purpureis, minutis, sparsis, dein sæpe confluen - tibus; acervulis epiphyllis, amphigenis vel caulinis sparsis , ovatis, fusco-nigrescentibus, epidermide rupta cinctis ; spori- dis elongatis , medio constrictis, supra pallide fuscis, infra subalbidis ; stipite brevi, hyalino. — Hab. Luzule vernalis et L. campestris. Æstate et autumno. Desmaz. La sporidie a au moins 1/20 de millimetre de longueur , sans compter le pédicelle qui atteint Ja moitié de cette mesure; le sommet de cette sporidie est de la couleur de ses contours ou plutôt de l’épispore, de sorte que l’on croirait voir la moitié inférieure de la loge, ou sporule su- périeure , et la sporule inférieure entière, dépourvues d’une partie de 3° série. Bor. T. XI, (Mai 1849.) 2 18 27h DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. cet épispore ou membrane qui les contient ordinairement. Dans cette hypothèse, il y aurait eu destruction de cette membrane, d’un côté de la sporidie, sur les trois quarts environ de sa longueur. Ce caractère parti- culier a fait dire à Mie Libert que la sporidie était triloculaire; mais elle n'a pas mentionné la couleur plus intense de la loge du som- met. Cette espèce , qui n'est pas encore connue pour appartenir à la Flore française, est quelquefois mêlée à hotre Uredo Luzulæ. Ces deux plantes ont été récoltées, par M. Roberge, dans le parc de Lébisey, près de Caen. 3. Puccinia Sonchi, Rob. in herb. P. maculis fusco-rubescentibus vel nullis ; acervulis hypo-rarius epiphyllis vel caulinis, epidermide tectis, numerosis, rotunda- tis vel oblongis, nigris. subnitidis, rugulosis, approximatis vel circulariter positis, sæpe confluentibus et crustaceo-effusis ; sporidiis fuscis, oblongis, medio subcontractis, pedicello sub- æquali. — Hab. in Sonchi arvensis et S. oleracei. Æstate. Desmaz. Les croûtes que forme cette espèce remarquable atteignent environ 2 millimètres de diamètre ; l'épiderme qui les recouvre est rarement dé- chiré ; ces croûtes ne sont pas aussi prononcées sur les tiges , parce que les pustules y affectent plutôt la disposition sériale. | HYPHOMYCETES. h. Fusisporium incarnatum , Rob. in herb. — Desmaa.; PI. erypt., édit. 1, n° 1703! édit. 2, n° 1303! F. floccis liberis albis, evanescentibus ; acervulis minutis, rotun- datis, carneis, dein effusis, confluentibus , tremellinis ; siecis aurantio-rubris ; sporidiis copiosis , fusiformibus, curvulis , utrinque acutis , hyalinis ; sporulis 5-7, cylindricis. Desmaz. Ce Fusisporium attaque, en hiver, les vieilles têtes du T'agetes erecta : on le trouve sur les graines et les écailles de l’involucre à l'extérieur aussi bien qu’à l’intérieur. Ce sont d’abord de petits filaments blancs très fins, tantôt étalés, tantôt disposés en gazon byssoïde. Peu à peu, ce duvet disparaît, et se trouve remplacé par une couche trémelloïde, étalée, cou- leur de chair, qui agglutine et soude ensemble les écailles de linyo- DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 275 luere et les graines. La surface de cette couche est unie à l’état frais ; elle devient inégale et fendillée par la dessiceation. Les sporidies ont de- puis 1/25 de millimètre de longueur jusqu’à 1/20. et leur épaisseur égaie environ 1/1180 de millimètre. M. Roberge croit avoir trouvé la même espèce, ou quelque chose de très analogue, sur les graines de |’Aster chinensis , sur des jsiliques de Giroflée, sur de vieux Haricots encore dans leurs cosses, sur des trognons de Chou, etc. | 5. Cladosporium orbiculatum, Desmaz. C. acervulis amphigenis, nudis , planis, olivaceis, centro confu- ~ sis, ambitu dendriticis, quandoque confluentibus. Floccis bre- vissimis, simplicissimis, fasciculatis ; sporulis vel articulis sub- pyriformibus , pallide olivaceis, dein deciduis. — Hab. in foliis vivis Sorbi et Mespili Pyracanthe. Vere, estate, au- tumno. Nous devons Ja connaissance de cette charmante petite production d'abord à M. Roberge qui l'a recueillie au printemps, puis au docteur Guépin qui Pobserva en automne, et nous l’envoya à l'état adulte. Elle habite les feuilles vivantes du Cratægus Pyracantha et du Sorbus do- mestica , et ne leur oceasionne aucune altération de couleur bien sen- sible. Elle forme sur les deux faces, mais plus souvent à la face infé- rieure , des rosettes fort apparentes de 3 à 6 millimètres de diamètre , et d’une couleur olive verdatre lorsqu'elles sont jeunes, puis d’un olive noiratre dans un age plus avancé. Elles sont composées de très petits flocons fort rapprochés, et disposés en séries rameuses et rayonnantes; mais bientôt ces séries semblent se confondre au centre en tache pou- dreuse , tandis que la disposition dendroïde se conserve à la circonfé- rence. Les filaments sont continus, et n’ont pas plus de 2 ou 3/100 de millimètre. La longueur des sporules, qui sont pyriformes , est de 3 ou 4/200 de millimètre. On trouve quelquefois cette espèce élégante sur les pétioles et sur les rameaux tendres des mêmes arbres. 6, Cladosporium dendriticum, Walle, Compl. fl, germ., 2, _p. 169. | Fumago Mali? Pers., Myce. eur., 1, p. 9. — Helminthospo- rium Pyrorum , Lib., Pl. crypt. ard., n° 188 !— Desmaz., PI. crypt. de Fr., édit. 1, n° 1051 ! édit. 2, n° 451! 276 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. Nous mentionnons ici cette espèce pour faire connaître la synonymie qu’on doit lui rapporter, et faire remarquer qu’elle se distingue parfai- tement dela précédente par ses tilaments moins courts , et par ses spo- ridies oblongues, renflées insensiblement dans le milieu, presque fusi- formes, presque pointues aux extrémités, et longues de 5 ou 6/200 de millimètre. . PYRENOMYCETES. 7. Ectostroma Quercus , Rob. in herb. E. macule minute bifrontes, subrotundæ vel irregulares, nigro- piceæ opacæ. — In foliis siccis Quercus. On le trouve sur plusieurs Chênes soit exotiques , soit indigènes : il y forme de petites taches amphigènes noirâtres, d’abord un peu groupées, puis disséminées. Ces taches commencent par être punctiformes ; mais en s'étendant, elles finissent par acquérir 1 millimètre environ de dia- mètre. Elles sont irrégulièrement arrondies et souvent anguleuses, parce que les nervures les encadrent. Leur épaisseur ne paraît pas sensible- ment ajouter à celle du support. Vues en regard de la lumière , à l’état humide, cestaches sont de couleur marron avec une circonférence noire. Le Leptostroma quercinum, Lasch. in Rabenh , sur les rameaux morts du Chêne, offre des taches qui ressemblent assez bien à celles del’ £ctostroma Quercus, et, dans l’une comme dans l’autre de ces taches, nous n'avons — trouvé aucune fructification. 8. Spheropsis J'uniperi, Desmaz. S. epiphylla , tuberculosa , atra, in series erumpens ; perithe- ciis 2, 3, minutissimis stromate nigro immersis ; nucleo aibo; sporulis subglobosis , hyalinis. — Hab. in foliis emortuis Ju- nipert. Hieme. On trouve cette espèce sur les feuilles sèches du Genévrier ( Juniperus communis) , lorsqu'elles sont encore attachées aux rameaux, sur lesquels elles sont mortes par accident. Elle se développe sur l’une et l’autre face, mais elle est plus abondante et plus distincte à l’inférieure , bombée en carène, qu'à la supérieure; celle-ci, d’ailleurs, porte deux ou trois autres productions qui peuvent embarrasser l’observateur, tandis que le Spheropsis règne exclusivement à la face inférieure. L’ceil nu y distingue à peine de petits points noirs oblongs; mais à l’aide d’une forte loupe, DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 277 on voit que ces points sont des tubercules formant quelques stries assez courtes. Ils naissent dans la substance du support, soulèvent l'épiderme, puis le fendent, et s’élèvent dans la fente qu'ils y ont faite sous la forme de petites crêtes peu saillantes et d’un beau noir. Si l’on coupe transver- salement ces petites crêtes, on verra que chacune d’elles contient deux ou trois loges à nucléus d’un beau blanc, et enchassées dans un stroma noir. Les sporules n’ont environ que 1/300 de millimétre. 9. Spheropsis cylindrospora, Desmaz. S. amphigena, nigra, nitida, punctiformis; peritheciis minu- tissimis, numerosis, dense sparsis, globosis, epidermide tectis, poro apertis , dein collabescendo-concavis ; sporulis hyalinis, rectis , exacte cylindricis, utrinque obtusis , subtruncatis. — Hab. ad folia sicca Hedere Helicis. Vere. Ce Spheropsis se développe sur les deux faces de la feuille et sur le pétiole , particulièrement vers le point de jonction des principales ner- vures. Les périthécium, cachés sous l’épiderme, se montrent comme de petites pustules parfaitement arrondies, noires, convexes et luisantes. Ils n’ont pas plus de 1/8 de millimètre de grosseur, et quand ils sont affaissés, ils imitent des cupules plus petites que celles du Peziza insidiosa, mais qu’un ceil peu exercé pourrait confondre avec elles. Les sporules sont exactement cylindriques et longues d’environ 1/40 de millimètre, sur une épaisseur sept à huit fois moins considérable. Nous ne saurions mieux les comparer , quoique plus longues, qu'à celles du Ceuthospora phacidioides ou du Blennoria Buxi. C'est dans les périthécium les plus gros , les mieux développés , qu'il faut chercher les organes reproduc- teurs , un grand nombre des plus petits étant constamment stériles. 10. Leptothyrium Dryadearum, Desmaz. | L. epiphyllum ; maculis numerosis, minutis, irregularibus, fusco- rubellis vel rubris , sæpe confluentibus ; peritheciis nigris , de- pressis, rugosis , basi circumcissis ; nucleo griseo, gelatinoso ; sporidiis oblongis , subcurvatis medio subconstrictis , articulo inferiore subrostrato , superiore obtuso; sporulis 2, magnis, hyalinis. — Occurrit in foliis languescentibus Potentillarum et Fragariæ vesce, Autumno. 278 DESMAZIÈRES, — PLANTES CRYPTOGAMES: Leptothyrium Fragarie, Lib., Pl. crypt. ard., n° 4621 = Phyllosticta ne Desmaz , Ann. des st. nat., sér. 8, t. 8, p. ol. Les sporidies ont une conformation particulière très distincte de celles dés autres espèces jusqu'à présent Connues dans ce getire : elles ont éni= viron 1/50 de millimètre dé longueur, et les deux grossés sporulés qu’elles renferment, pressées l’une contre l’autre, les font paraître comme pour- vues d’une cloison. Puoma, Fri, Corda, Mntg., etc., emend. Perithecium membranaceum vel corneum, innatum, vertice poro perforatum vel ostiolatum. Asci nulli; basidia filiformia plus minusve elongata aut brevissima ; sporidiis terminalibus , minutissimis , hyalinis, oblongis, sporulis duabus globosis , re- motis et subopacis ad extremitates inclusis, Le genre Phoma , tel que nous l’établissons, est parfaitement caracté- risé par la conformation desa sporidie constamment très petite, oblongue, et renfermant deux sporules globuleuses et semi-opaques, écartées l'uné de l’autre par leur situation à chacune de ses extrémités. Ces spor ‘ules étant souvent peu distinctes , surtout lor sque l’oh n’observe pas avec un bon microscope ou un fort grossissement, on a méconnu jusqu'ici leur existence. M. Corda les a entrevues : il appelle les sporidies qui en sont pourvues bimaculées, etsuivant notre correspondance, un de nos plus cé- lèbres micrographes pensait encore, il y a quelqués années, que ces deux sporules n'étaient qu'un effet d'ombre. Nous avouons que nous n'avons jamais compris ces explications , qui peuvent amuser l'esprit quand les recherches ont été insuffisantes. Il est des Phoma, et nous les produisons dans nos Plantes cryptogames de France, où la présence des deux sporules _ ne peut être révoquée en doute ; il nous importe done pew si, dans d’autres espèces, ces sporules, moins bien développées, ressemblent plu- tôt à des taches : elles existent très visiblement, disons-nous, dans plus sieurs Phoma, et cela nous suffit pour faire justice de la prétendue spore simple ou continue, comme le docteur Montagne, avec raison, a fait justice du faux périthécium que l’on attribuait au genre qui nous occupe. Il y a plus, c'est que , dans quelques observations , nous avons vu par- faitement les sporules globuleuses sorties des sporidiés, ét libres dans le champ du microscope. Par spore continue, il faut sat ce que depuis longtemps nous ap- DESMAZIERES, — PLANTES CRYPTOGAMES. 279 pelons sporule ; organe simple, ou si l'on veut offrant un seul nucléus. Nous pensons maintenant que l’on ne devrait peut-être accepter comme spore continue que celle qui a la forme globuleuse ou ovoide , toutes les spores, ou sporules allongées , contenant très probablement plusieurs nucléus , que imperfection de nos instruments ne nous a met pas encore de bani Vris La fructification du Phoma est semblable à celle du Leptustroma , qui s’en distingue principalement par la déhiscence du périthécium. Dans l’un comme dans l’autre de ces genres, les sporidies sont souvent douées d'unesorte de mouvement brownien, remarqué aussi par le docteur Mon- tagne, mais que nous n’avons pu faire entrer comme caractère générique, ayant trouvé quelquefois ces sporidies immobiles. On a déjà remarqué, sans doute, que les caractères que nous accor- dons au genre Phoma, comme ceux que nous assignerons plus bas au genre Hendersonia, sont bien plus larges que ceux qu’on lui attribuait autrefois. N’attachant plus que peu d’importance a la consistance du périthécium , qui est, en réalité, plus ou moins mince , plus ou moins membraneux ou corné à sa déhiscence par un pore seulement, au mou- vement de ses sporidies, etc., nous avons voulu, sans rompre les rapports naturels, éviter les difficultés dans l'application de ces caractères restric- tifs, qui nous enchainaient à chaque instant, en même temps que nous ne savions plus que faire des productions qui s’en écartaient un peu. Les mycétologues, qui ne sont pas esclaves de leurs anciennes idées , senti- ront que tout cet embarras disparaîtra au moyen des Caractères tirés de l'organe le plus essentiel de la plante , nous voulons dire des caractères pris dans sa fructification ; ces derniers sont invariables et faciles à sai- sir, pour quiconque veut se donner la peine d'observer avec un bon instrument. Notre Phoma Hederæ doit être rapporté au genre Spheropsis; le Phoma Pinastri, Lév., au Diplodia, puisque sa sporidie, lorsqu'elle est bien constituée, a deux nucléus. Un certain nombre de Sphwria de M. Fries, comme plusieurs Sphwropsis de M. Léveillé, sont des Phoma. Le Phoma pustulata, Fr., est un Spheria. Quant au Phoma filum, Biv., Bernh., Man. et Fries, Syst. myc., on n’est pas d’accord sur la produc- tion qu'il faut y rapporter : suivant mademoiselle Libert, c’est un Asco- chyta qu’il ne faut pas confondre avec notre Septoria Convolvuli , et sui- vant MM. Berkeley et Montagne, c'est à notre Hendersonia Uredineæcola qu'il font rapporter la plante de Bivona. Quoi qu’il en soit de cette di- vergence d'opinions, il n’en résulte pas moins que le Phoma filum ne peut appartenir aux Phoma , du moins comme nous entendons ce genre. La jolie petite production qui croit sur les Urédinées, et quiest bien pour MM. Berkeley et Montagne le Phon:: filum , est encore moins un Diplo- 280 DESMAZIÈRES. -— PLANTES CRYPTOGAMES. dia, comme on l’assure dans le Dictionnaire universelle d'histoire natu- relle (tom. IX, pag. 756), non pas parce qu’elle a un conceptacle propre, mais bien parce que ses sporidies ne sont pas divisées par. une cloison (deux uucléus). Nous aurons occasion de revenir sur cette production dans la description de quelques espèces appartenant au genre Hender- sonia. 11. Phoma strobiligena, Desmaz. P. peritheciis minutis subsuperficialibus , sæpe gregariis , globo- sis, nigris, astomis, subrugulosis , collabescendo - concavis , intus albis. Sporidiis minutissimis, ovoideis, vel ovoideo- oblongis , hyalinis; sporulis 2, globosis, subopacis. — Hab. in squamis strobilorum Pini. Vere. _ Il ne faut pas confondre cette espèce avec le Phoma Pinastris, Lév., qui vient aussi sur les cônes, mais dont les sporidies sont grosses et brunes, et qui est le Diplodia conigena que nous avons décrit dans les Annales, dès l’année 1846. La production dont il est ici question se dé- veloppe sur les cônes tombés du Cèdre du Liban, non sur ceux qui tombent à leur maturité, mais sur ceux qui périssent jeunes sur l’arbre, et tombent un peu plus ou un peu moins gros que des noix. Elle habite les deux faces des écailles , mais elle paraît affectionner de préférence la face extérieure du sommet des écailles. La grosseur des périthécium est variable : les plus gros ont à peine 1/5 ou 1/4 de millimètre; ils sont dun bran foncé presque noir et un peu luisants ; on n'y aperçoit point d’ostiole. Les sporidies sont aussi inégales en grosseur depuis 1/100 jus- qu’a 1/200 de millimetre. 12. Phoma siliquastrum, Desmaz. P. maculis oblongis, olivaceo-brunneis; peritheciis numerosis, minutissimis , approximatissimis, fusco-nigris poro apertis ; sporidiis perexilibus, oblongis ; sporulis2, globosis, opacis. — Hab. in siliquarum Brassice. Estate. Cette très petite espèce a été trouvée par M. Roberge sur les siliques d’un Chou cultivé, peut-être le Chou-Fleur. Elle habite aussi les pédon- cules, et même sur les divisions de la panicule ; elle se présente d’abord sous la forme de petites taches olivatres , avant que les siliques soient parvenues à leur maturité, Ces taches s’allongent, se réunissent, et finis- DESMAZIERES. — PLANTES CRYPTOGAMES, 281 sent par occuper une partie considérable du support. Elles pâlissent par la dessiccation de celui-ci; mais alors on aperçoit mieux les périthécium dont il est criblé. Les périthécium sont arrondis ou un peu oblongs , principalement sur les parties caulescentes ; la matière sporidifère qui s'en échappe. est blanchatre. Les sporidies ont 1/200 de millimètre de longueur au plus. Le Phoma siliquastrum a ses périthécium plus nom- breux et beaucoup plus rapprochés que le Phoma exigua dont nous par- lerons plus bas; ils sont aussi moins noirs, et les sporidies ne sont point ovoides. 13. Phoma Lingam, Desmaz. Spheria Lingam, Tode, Fung. Meckl. — Alb. et Schw., Consp. — Pers., Syn. fung. — Fr., Syst. myc. — Duby, Bot. — Wallr., Comp. fl. germ. Le Phoma Lingam, assez mal connu , se trouve au printemps sur les tiges desséchées du Brassica oleracea rubra ; il est peu_d’espèces du genre qui soient aussi polymorphes; ses périthécium varient beaucoup de grosseur ; ils sont arrondis, ovales ou difformes, convexes et sans re- bords, ou affaissés et méme concaves avec un rebord épais. Quelquefois Vostiole est nulle ou papilliforme ; quelquefois elle s’allonge en petit bec cylindrique et fort caduc. La surface des périthécium est unie , ou mar- quée d'un sillon figurant un Hysterium , ou bien encore l’on y remarque un ou plusieurs plis anguleux ou concentriques. Au milieu de toutes ces variations, le nucléus est constamment blanc, solide, dépourvu de thèques, mais contenant de très petites sporidies oblongues, qui renfer- ment aux extrémités deux sporules globuleuses et opaques ; ces sporidies n'ont pas plus de 1/200 de millimètre de longueur. Véritable Protée , cette espèce a donné lieu à plusieurs erreurs : nous la trouvons au n° 321 de notre exemplaire des Scler. suec. exs., sous le nom de Spheria Doliolum ; un des échantillons du n°1076 des Stirpes des Vosges est encore le Phoma Lingam, sous le nom de Spheria Olerum ; enfin, il est probable que le Sclerotium sphæriæforme , Lib., est encore le Phoma Lingam dans un état trés développé , mais sans fructification. 4h. Phoma lirella, Desmaz. P. innata, erumpens, minuta, nigra, lineari-oblonga ; stromate _albido ; peritheciis 3-5 exiguissimis, seriatis, poro pertusis. — Hab. in ramis siccis denudatis Y ince minoris. Hieme. 282 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, Cette petite production se développe sur les rameaux secs, vieux et dépouillés d’écorce, de la Pervenche; ses réceptacles naissent dans la substance du support, et le fendillent en se dirigeant dans le sens lon- gitudinal. Ils atteignent 4 millimètre de longueur, et même davantage, sur une largeur de 2, 3, et même 5 ou 6 fois moins considérable; ils s'unissent quelquefois plusieurs ensemble par leurs extrémités. Les spo- ridies, portées par des basides, ont depuis 1/200 jusqu’à 1/150 de milli- mètre de longueur, et les deux sporules opaques , que chacune d’elles renferme aux extrémités, sont assez distinctes. On apercevra bien le pore de chaque périthécium en enlevant une tranche mince de support , la plaçant sur une lame de verre dans une goutte d’eau, et en l’exami- nant en regard de la lumière avec une loupe très forte. 15. Phoma errabunda, Desmaz. P. peritheciis erumpentibus, minutis, numerosissimis, confertim sparsis, globosis, atris , subnitidis, demum depressis, corru- gatis; ostiolo papillæformi pertuso ; nucleo albo compacto; sporidiis minutissimis, oblongis, utrinque obtusis ; sporulis 2, globosis opacis. — Occurrit ad caules siccos Verbasci. Hieme et vere, Cette espèce est presque la miniature du Phoma Lingam. Les périthé- cium, en quantité innombrable, varient beaucoup de grandeur, mais les plus volumineux n’ont environ que 1/4 de millimètre de diamètre ; la longueur des sporidies est de 1/300 de millimetre, ct leur épaisseur est trois à quatre fois moins considérable. La tache blanche sur laquelle les perithécium se trouvent est produite par le soulèvement de l’épiderme extrêmement mince du Verbascum Thapsus, sur lequel M. Tillette de Clermont nous a adressé cette espèce. 16. Phoma exigua, Desmaz. P. peritheciis numerosis, sparso-approximatis, exiguis, rotunda- tis vel ovatis, poro apertis epidermide tectis, humidis brunneo- fulvis, siccis nigris subnitidis, nucleo albido ; sporulis nume- rosis, ovoideis, minutissimis, hyalinis, — Occurrit in éaulibus et foliis exsiccatis. Vere. Var. a, peritheciis rotundatis, Occurrit in foliis Polygont ta- tarver 7 | DESMAZIERES, — PLANTES CRYPTOGAMES. 283 Var. b, minor ; peritheciis sape ovatis. Occurrit in foliis Ra- nunculorum. Ce pr habite également les tiges, les rameaux et les feuilles. Les places où il se développe sont quelquefois blanchâtres dans la var. a, parce qu'il en a hâté probablement l’altération, et d’un roux terreux dans la var. b: Les périthécium, rapprochés les uns des autres , figurent de petits points noirs et luisants ; ils varient dans leur grosseur depuis 1/20 jusqu’à 1/6 de millimètré: Si l'on enlève l’épiderme, ils y restent attachés, ét si alors on lesobserve à la loupe, en regard de la lumière, on distingue facilement le pore dont ils sont percés, surtout dans la var. a. Les spo- rules ont depuis 1/200 jusqu’à 1/150 de millimètre dans cette var. a; elles sont plus petites, et n’ont guère plus de 1/300 dans la var. b, On distingue cette espèce, au premier coup d'œil, du Phoma Desmazierr, Dur: et Mont.,. qui est aussi caulicole, en ce qu’elle est beaucoup plus petite dans toutes ses parties; elle en diffère, du reste, par d’autres caractères. 17. Phoma occulta, Desmaz. P. peritheciis minutissimis, Sparsis , epidermide tectis demum erumpentibus subnudis, globosis , humectis griseis , siccis ni- gris ; nucleo albido ; ostiolo papillæformi vel conico subcylin- drico ; cirris albis; sporidiis numerosissimis, ovoideis vel ovoideo-oblongis, hyalinis ; basidiis brevibus, subinconspicuis. — Hab. in interioribus culmis siccis Arundinis Phragmitis. Autumno. | Les périthécium n’ont pas plus de 1/5 dé millimètre quand ils se dé- #elap petit en liberté ; leur forme est Celle d’une Sphérié, quelquefois un peu déprimée ; mais aux fentes du support, ils se montrent serrés les uns contre lés autres, comprimés ou allohigés , avéc les ostioles dirigés tantôt à l’intérieur, le plus souvent à l'extérieur. Les sporidies ont depuis 1 /200 Jusqu'à 1/150 dé millimètre dans leu grand diamètre, et les deux spo- rules qu’éllés contiennent fe sont pas toujours bién distinctes. Il ne faut pas confondre cette production avec le Sphæropsis arundinacea, Lév., qui ne peut être un Spheropsis , puisque ses spores né sont pas continues. Cette dernière plante faisait autrefois partie du genre Spheria, et n’a d'autre rapport avec notre Phoma occulta que son habitat, éncôre ne se développe-t-elle qu’à l’extérieur du chaume. 18; Phoma punétiformis, Desmas. #1 28h, DESMAZIÈRES. — PLANIES CRYPIOGAMES, . ; 4 P. peritheciis epiphyllis, numerosis, sparsis, rotundatis, convexis, F nigro-fuscis, epidermide tectis, papillatis, dein poro pertusis ; cirris pallide griseis ; sporidiis oblongis. — Occurrit in fol. emort. Lychnidis chalced. Aut. Sans être amphigènes, les périthécium se montrent sur l’une et l’autre face, principalement à la supérieure. Ils ne paraissent pas occasiouner de changement de couleur au support , mais ils ne se montrent qu'aux places qui ont pris cette couleur jaunatre d’argile qui semble naturelle à la feuille lorsqu'elle se dessèche ; cependant les éndroits qu'ils habitent — sont ordinairement d’une teinte plus claire que le reste. Ces périthécium ont 1/5 de millimètre de diamètre environ, et paraissent à l’œil nu comme autant de points noirâtres, qui couvrent parfois une grande partie du support. Ils sont ordinairement arrondis, mais on en trouve qui sont ovales sur les tiges ott ils viennent trés rarement. Les sporidies, inégales dans leur longueur, ont depuis 1/200 jusqu’à 1/150 de millimètre, et quelquefois plus; elles s’échappent sous forme de gros filet court d’un gris d'eau. 19. Phoma subordinaria, Desmaz. P. peritheciis minutis, numerosis, subseriatis, ovatis, convexis, « intus sordidis, epidermide tectis ; ostiolis minutis, nudis, dein deciduis ; sporidiis oblongis. — Occurrit aut in scapis siccis Plantag. lanceol. Ce Phoma se montre d’abord a la partie supérieure des hampes, puis descend quelquefois presque jusqu’à leur base. A mesure qu'il s’avance sur le support, il lui fait prendre une couleur blanchatre , sur laquelle tranchent des périthécium noirs , dirigés dans le sens longitudinal de la hampe, et formant sur chacune de ses quatre faces une ou deux séries assez régulières. Leur longueur est tout au plus de 1/2 millimètre, et souvent moins, sur une largeur moitié moins considérable. Le nucléus, d’une couleur terreuse, se résout en sporidies longues de 1/150 de mil- limètre environ. Nous devons encore la connaissance de cette petite pro- duction à M. Roberge, qui l'a récoltée , en septembre , dans les dunes et les patures sèches sous Hermanville. 20. Phoma albicans, Rob. i P. peritheciis minutis, numerosis, inordinatis, intus sordidis, epi- dermide tectis, humidis globosis prominentibus ; ostiolis nudis, A, BRONGNIART. — PERIODES DE VEGETATION, ETC. 285 ~~ minutis, papillatis ; sporidiis oblongis, sublinearibus. — Oc- currit in pedunculis Cichoracearum. Aut. Desmaz. Rarement cette espèce attaque les rameaux, plus rarement encore les tiges mêmes. Dans les endroits où ellese montre, et c’est ordinairement sur toute la longueur du pédoncule en commençant par le sommet, elle détermine une décoloration d’un blanc de lait assez pur , et tout à fait analogue à celle que présente le Phoma subordinaria. Les périthécium commencent et finissent avec la décoloration qui est continue, et non en taches distinctes ; ils n’ont pas plus de 1/5 ou 1/6 de millimètre de dia- mètre , et paraissent à l'œil nu comme une multitude de points noirs qui font bien ressortir la blancheur du support. Les sporidies ont environ 1/100 de millimètre de longueur. Le Phoma Equiseti , du moins celui que nous avons publié en 1826, au n° 183 des Pl. crypt. de France, édit. 1, sous le nom Spheria Equi- sett, devra peut-étre se réunir au Phoma albicans ; cependant ses périthé- cium nous ont paru un peu plus gros , et ses sporidies un peu moins al- longées et plus volumineuses. (La suite à un prochain cahier.) EXPOSITION CHRONOLOGIQUE DES PÉRIODES DE VÉGÉTATION ET DES FLORES DIVERSES QUI SE SONT SUCCÉDÉ A LA SURFACE DE LA TERRE, Par M. ADOLPHE BRONGNIART. Si, après avoir étudié les végétaux fossiles sous le point de vue de leur organisation, de manière à déterminer leurs rapports avec les végétaux actuellement existant, sans nous préoccuper de la position géologique qu’ils occupent, on compare entre elles les diverses formes qui ont habité la surface de la terre aux diverses 286 A. BRONGNIART, — PÉRIQDES DE VÉGÉTATION — | époques de sa formation , on verra que de grandes différences se font remarquer dans la nature des végétaux quis’y sont sucees- sivement développés, et qui remplacaient ceux dont les révolu- tions du globe et les changements dans l’état physique de sa sur- face amenaient la destruction. Ces différences ne sont pas seulement des différences spéci- fiques, des modifications légères des mêmes types, ce sont le plus souvent des différences profondes , telles que des genres ou des familles nouvelles viennent remplacer des genres et des familles détruites et complétement distinctes. ou bien qu’une famille nom- breuse et variée se réduit à quelques espèces, tandis qu’une autre qui était à peine signalée par quelques individus rares, devient tout à coup nombreuse et prédominante. * C’est ce qu'on remarque le plus habituellement en passant d’une formation géologique à une autre; mais en considérant ces transformations dans leur ensemble, un résultat plus général et plus important se présente d’une manière incontestable , c’est la prédominance dans les temps les plus anciens des végétaux crypto- games acrogènes (Fougères et Lycopodiacées) ; plus tard la pré- dominance des Dicotylédones gymnospermes (Cycadées et Coni- fères) sans mélange encore d'aucune Dicotylédone angiosperme ; enfin, en dernier lieu pendant la formation crétacée , l'apparition et bientôt la prédominance des végétaux angiospermes, tant Di- cotylédons que Monocotylédons. Ces différences si remarquables dans la composition de la végétation de la terre que j’ai déjà si- « enalées il y a longtemps, et que toutes les observations récentes, bien appréciées , me paraissent confirmer , montrent qu’on peut diviser la longue série de siécles qui a présidé & cet enfantement successif des diverses formes du règne végétal , en trois longues — périodes que j’appellerai : le règne des Acrogènes , le règne des Gymnospermes et le règne des Angiospermes. Ces expressions n’indiquent que Ja prédominance successive de chacune de ces trois grandes divisions du règne végétal et non l'exclusion complète des autres ; ainsi dans les deux premières, | (les Acrogènes et les Gymnospermes existent simultanément, seu- BP FLORES DES DIVERS, MRRRAINS. 287 lement les premières l’emportent d’abord sur les secondes en nombre et en grandeur, tandis que l'inverse a lieu plus tard. Mais pendant ces deux règnes, les végétaux angiospermes me paraissent au contraire ou manquer complétement, ou ne s’an- noncer que par quelques indices rares, douteux, et très différents de leurs formes actuelles, signalant du reste plutôt la présence de quelques Monocotylédones que celle des Dicotylédones angio- spermes. | | Chacun de ces trois règnes ainsi caractérisés par la prédomi- nance d’un des grands embranchements du règne végétal se sub- divise le plus habituellement en plusieurs périodes , pendant les- quelles des formes très analogues, appartenant aux mêmes familles et souvent aux mêmes genres, se perpétuaient, puis ces périodes elles-mêmes comprennent plusieurs époques, durant lesquelles la végétation ne paraît pas avoir subi de changements notables. Mais souvent les matériaux manquent encore pour établir avec précision ces dernières subdivisions, soit paree que la position géologique exacte des couches qui renferment des empreintes vé- gétales n’est pas bien déterminée, soit parce qu’on n’a pas établi avec soin le mode de répartition des espèces végétales dans les diverses couches d’un même terrain Aussi je ne doute pas que ces époques différentes, durant lesquelles la végétation a conservé ses caractères d’une manière invariable , se multiplieront beaucoup plus que nous ne pouvons le faire dans l’état actuel de nos con- naissances, lorsque des matériaux recueillis avec soin auront été réunis en grand nombre. Pour le moment voici la division générale que je crois devoir admettre : | 1. RÈGNE DES ACROGENES. I, PÉRIODE CARBONIFÈRE. }: (Non subdivisible en époques distinctes dans l’état actuel de nos connaissances. ) II. PÉRIODE PERNIENNE, (Ne formant qu’une époque.) 288 A, BRONGNIART, — PERIODES DE VEGETATION ~ / ar RÈGNE DES GYMNOSPERMES. II], PÉRIODE VOSGIENNE. (Constituant une seule époque.) IV. PÉRIODE JURASSIQUE. Époque keuprique Époque liasique. — Époque oolitique. Époque wealdienne. 3. RÉGNE DES ANGIOSPERMES. V. PÉRIODE CRÉTACÉE. Epoque sous-crétacée. Epoque crétacée. Epoque fucoïdienne. VI. PÉRIODE TERTIAIRE, Epoque éocène. Epoque miocène. Epoque pliocène. En passant en revue ces diverses époques, j’énumérerai les di- verses espèces de plantes fossiles qui ont été observées dans les © terrains qui leur correspondent. Dans la période carbonifère , je n’indiquerai que les genres et le nombre approximatif des espèces comprises dans chacun de ces genres , les caractères de la végé- tation de cette période étant très tranchés et reposant essentielle- ment sur la nature des genres. Le nombre des espèces , surtout dans les genres nombreux en espèces, ne peut pas être très rigou- reusement établi, parce que plusieurs des espèces décrites par les — auteurs auraient souvent besoin d’un nouvel examen pour suppri- | mer les doubles emplois, et parce que même plusieurs de ces es- pèces ne sont que désignées nominalement et n’ont encore été ni. décrites ni figurées. Dans les autres périodes, je donnerai, autant he, à 4 ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. 289 que possible, la liste complète des espèces décrites appartenant à chaque époque particulière, parce que les mêmes genres se per- pétuant assez souvent pendant plusieurs époques successives, les différences reposent en grande partie sur des distinctions spéci-. fiques. | I. — RÈGNE DES ACROGENES. La grande prédominance de l’embranchement des Acrogènes et particulièrement des familles des Fougères et des Lycopodiacées,, le nombre considérable des espèces de la première de ces familles, le grand développement des végétaux de la seconde , et la forme arborescente des Lepidodendron, sont un des caractères les plus saillants de cette époque ; mais on doit y ajouter cependant la pré- sence de familles tout à fait anomales que nous rangeons dans l’embranchement des Gymnospermes, mais qui diffèrent évidem- ment des familles actuellement existantes de cet embranchement. Ces familles ont cessé d’exister a la fin de ce règne des Acrogènes qui esten même temps celui des Gymnospermes anomales, Sigil- lariées, Nœggérathiées et Astérophyllitées. I. — PÉRIODE CARBONIFERE. Cette longue période commence avec l'apparition des premiers Végétaux terrestres déposés dans quelques couches des terrains de transition, et s'étend jusqu’au nouveau grès rouge qui recouvre la formation houillère ; en effet , dans toute cette période, il n’y a aucune différence importante entre les formes végétales ; ce sont les mêmes familles , les mêmes genres et souvent les mêmes es- pèces ; et, dans l’état actuel de nos connaissances sur ce sujet , une flore des Végétaux du terrain de transition ne différerait pas _ plus de celle d’un vrai terrain houiller que ne different entre elles | les flores de couches diverses d’un même bassin houiller ou celles de divers bassins houillers très rapprochés. Je ferai en outre observer que l’époque réelle de plusieurs des terrains considérés comme de transition, qui renferment des cou- ches charbonneuses avec empreintes de Végétaux, est souvent mal 3 série. Bor. T. XI, (Mai 1849.) 5 19 * 290 =A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VEGETATION déterminée et reste un objet de doute ou de discussion pour les géologues, que plusieurs ne sont peut-être que de vrais terrains. houillers accompagnés de roches modifiées par des phénomènes métamorphiques, et que tant qu’on n’aura pas rapporté avec cer- titude ces terrains aux formations bien définies sous les noms de terrains dévoniens, siluriens ou cambriens, la comparaison spéci- fique de leurs Végétaux fossiles avec ceux des terrains houillers ne fournirait aucun résultat utile. | Les seuls terrains houillers considérés par plusieurs géologues distingués comme plus anciens que la formation houillére ordi- naire, qui soient très riches en Végétaux fossiles, sont ceux des bords de la Loire-Inférieure, entre Angers et Nantes; or, les em- preintes qu'ils rénferment se rapportent à tous les genres des tér- rains houillers ordinaires, sans exception, et née fournissent, dans — leur ensemble, aucun Caractère propre à les distinguer de céux-ci. Je puis ajouter que tout récérnment dés observations faites sur un terfain carbonifére fort ancien, puisqu'il est recouvert par des couches renfermant des animaux fossiles caractéristiques du tér- rain silurien viennent confirmer cette opinion sur l'extension de la végétation houillère jusqu’à l’origine des terrains de transilioh } en effet, dans un mémoire de M. Sharpe sur la géologie des envi- rons d’Oporto, je trouve que des couches assez puissantes et nom- breuses de charbon que recouvrent des schistes avec trilobites , orthis, orthocères ; graptolithes , etc.; contiennent quelques em= preintes de plantes, et ces empreintes, toutes de Fougères, quoiqué assez imparfaites, paraissent, d’après M: Bunbury, identiques ou extrémement voisines d’espéces bien connues du terrain houiller ordinaire. Ce sont les Pecopteris cyathea et muricata, et le Nevro- pteris tenuifolia. Ce que je viens dé dire pour les terrains qui pébibsoil ola anciens que la formation houillére , s’applique également au grès rouge qui la recouvre ; les fossiles que j’ai vus venant de ce terrain ne diffèrent aucunement de ceux des couches supérieures du ter- rain houiller proprement dit. Mais, si la végétation de notre globe s’est maintenue & sans subir de grands changements pendant toute cette période de temps; il en, A 24 3 ET FLORES DES DIVERS TERRAINS, ia n’en est pas moins certain qu'il y a eu souvent des changements très prononcés dans les éspèces durant le dépôt de ces diverses couches, Ainsi, dans un méme bassin houiller , chaque couche renferme souvent quelques espèces caractéristiques qui ne se re- trouvent pas dans les couches plus anciennes ou plus récentes , et que les mineurs ont reconnues comme signe distinctif de ces couches. | | M. Græser ; à Eschweiler ; avait bien remarqué ce fait et me l'avait signalé. A Saint-Étienne, également, je l’ai constaté pour plusieurs des couches exploitées dans ce bassin. Et, pour en citer un exemple, je dirai que les couches qui paraissent les plus infé- rieures de ce bassin renferment abondamment l’Odontopteris Brardii , à très larges pinnules, sans trace d’autres Odontopteris, tandis que les couches supérieures des carrières du Treuil présen- tent tres fréquemment l’Odontopteris minor, sans mélange de l’autre espece. En général , chaque couche de houille n’est accompagnée que par les débris d’un nombre assez limité de Végétaux. Quel- quefois ce nombre, surtout dans les couches les plus anciennes , est extrêmement borné et paraît à peine atteindre huit à dix. Dans d’autres cas, et plus généralement dans les couches moyennes et supérieures, ce nombre devient plus considérable ; mais je crois qu'il dépasse bien rarement trente à quarante espèces. On voit qué chacune de ces petites flores locales et temporaires qui ont donné naissance à une couche de houille est extrêmement limitée, C’est, du reste, ce que nous voyons encore de nos jours dans les grandes forêts et surtout dans celles composées de Conifères , où une où deux espèces d'arbres ne recouvrent de leur ombrage que quatre ou cinq plantes phanérogames différentes et quelques mousses, Mais, pour savoir si ces petites flores, ainsi bornées quant au temps et à l’espace, caractérisent autant d’époques spéciales de la végétation du globe, il faudrait déterminer leur succession dans plusieurs des principaux bassins houillers de l’Europe et voir si la nature de la végétation s’est modifiée de la même manière dans ces divers bassins, si, en un mot , dans les diverses contrées , la végétation était la même partout à la même époque, ou si elle était 299 A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VEGETATION soumise à des variations locales analogues à celles qui différencient actuellement la végétation d'une forêt de Pinus sylvestris d’'Alle- magne, d’une forêt d’Abies taxifolia des Vosges , de Picea eæ- celsa du Jura, ou de Pinus pinaster des Landes. Je suis persuadé que cette étude, si elle était faite d’une ma- niére assez complète, montrerait qu’il y a quelques changements généraux dus à la succession des temps, tels que la prédominance de certains genres ou de certaines formes spécifiques, combinés avec d’autres différences toutes locales ou dues à une influence de la position géographique. Ainsi il me paraît résulter de beaucoup d'observations locales que les Lepidodendron seraient plus abondants dans les couches anciennes que dans les couches supérieures de la plupart des ter- rains houillers, que les vraies Calamites seraient souvent dans le même cas, que les Sigillaires paraîtraient prédominer dans les couches moyennes et supérieures ; qu'il en serait de même des Conifères ; et ce n’est même que dans les couches supérieures de Saint-Étienne, d’Autun, etc., qu’on en a trouvé des rameaux, en France du moins. Mais ces faits que j'indique avec beaucoup de réserve, d’après les observations que j’ai faites dans divers bassins houillers de la France, ont d’autant plus besoin d’être généralisés par des obser- vations recueillies dans d’autres localités, que souvent la position des couches est environnée de beaucoup d’obscurité et diverse- ment indiquée par les géologues les plus distingués. Ainsi l’énumération des genres avec l’indication approximative du nombre des espèces qui va suivre, représente l’ensemble des Végétaux qui ont vécu sur toute la surface du globe explorée par les géologues pendant cette longue suite de siècles que comprend la période houillére , et non pas les Végétaux qui croissaient en même temps et dans le même lieu. On remarquera, en outre, que l'obligation de distinguer sou- vent comme genres et espèces différentes les divers organes d’une même plante, augmente quelquefois en apparence le nombre des espèces d’une famille dont il ne faudrait, dans ce cas, déterminer ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. 293 ie nombre des espèces que par |’étude de l’organe le plus frequent et présentant les différences spécifiques les plus claires. FLORE DE LA PERIODE CARBONIFERE. ** Pétioles. A. Végétation marine (propre aux terrains Zygopteris. . 1 de transition). Splenopteris, 1 ALGUES. | Gyropteris. . 1 Chondrytes,. = + :." , 2 Anachoropteris . 2 Amansites,. «4 . + 46 Ptilorachis. . 1 B. Végétation terrestre ou d’eau douce. Diplophacstus. ’ Cryptogames amphigénes. COPIES. À s Tempskia. . 4 HyPoxyLÉES. Excipulités., 0 2 1 4 *** Tiges: CHAMPIGNONS. Caulopteris . 5 Polynoriteg. 14.724 Protopteris . 2 Cryptogames acrogènes, Zippea. . à Asterochlæna. 1 FOUGERES. : * Frondes. Karstenia. 2 Cyclopteris . 5 LYCOPODIACEES. Nephropteris. . .. . ., 4 : § 5. Lépidodendrées. Neuropteris., : _.,. =- Lepidodendron. . . . 40 Odontopteris. . . . . 10 Dictyopteris. 3 Lepidostrobus. . . 8 Sagenopteris. 1 Lepidophyllum.. . 8 Adiantites. . ped ¢ el gen 9 Sphenopteris. . . . . 30 Megaphytum. 4 Hymenophyllites. . . . 6 Halonia . 3 Trichomanites. . . . 4 Lepidophloiaa: : 3 Tæniopteris. ri Knorria . 2 Desmophlebis. . . . . 3 § 4: Paronius. DAMES ce Cat Psiroumis. «.. « «.« 30 Callipteris 4 k : Heterangium. . … .'°. 4 Pecopteris. . 80 ; 5 ; | Diplotégium., °°. "4 Coniopteris . 7 Cladophlebis. 8 ÉQUISÉTACÉES. — Oligocarpia . 1 Equisetites’. 21: :°3 Scolecopteris. 1 Calamites. . . . . . 40 Chorionopteris . . . . 1 Asterocarpus. . . . . 3 Dicotylédones gymnospermes. Hawlea . 1 ASTÉROPHYLLITÉES. _ Senftenbergia. . 1 Calamodendron. . . . 6 Woodwardites . 4 Asterophyllites . 20 Lonchopteris. . 2 Hippurites. . 1 Glossopteris . 2 Phyllotheca . EL | Schizupteris . 4 Anpularia, . 5 ? Aphlebia. . 1 Sphenophyllum. 8 29h A. BRONGNIART. — PERIODES DE VEGETATION. | SiGeLARÉES, | | Peuce. . . Lert ] Sigillaria...: . + +--+ SE Dadoxylon. . 7 \_ Stigmaria. nue Palæoxylon . CE Syringodendron. . 2 Pissadendron, . 2 Diploxylon.. +. . . : 4 Diaawiedonss wagianeueeibyA ? Ancistrophyllum . 4 w ? Didymophyllum. . A a , Monocotylédones. NoEGGERATHIEES. ? ; $ | i Tres douteuses et imparfaitement connues Nœggerathia. . . , + 10 Pychnophyllum. .. . +. 2 Musæites primævus. . 1 Cromyodendron radicans. . 1 CYCADÉES. Palmacites carbonigenus | i à VGolponyiet. oo. T2 71 ae leptoxylon : ? Medullosg,;s1i. #4 . - 2 Myeloxylon ( Medullosa elegans). 4 CONIFÈRES. Musocarpum. . . Re BV alehigw Patio HR Trigonocarpum. ee”. En résumant ces nombres, et en évitant, autant que possible, les doubles emplois résultant de la répétition d'organes différents appartenant probablement aux mêmes plantes, telles que les feuilles, pétioles et tiges des Fougères, ete., on a les chiffres sui- vants pour les diverses familles : Cryptogames amphigènes. . . . 6 Dicotylédones gymnospermes, . . Algues. ++ +. nd © Astérophyllitées. .,. Champignons. . . 2 Sigillariées Nœggérathiées, .. , Cryptogames acrogenes. , . . 346 Cycadées ? . Fougères . . « . 250 Conifères. ‘ Lycopodiacées. . . 83 Dicotylédones angiospermes . Équisétacées . . . 13 352 16 Monocotylédones très douteuses, 135 0 13 a 500 Le premier fait qui frappe dans ce tableau, c’est le petit nombre des Végétaux qui constituaient cette flore de l’ancien monde, Il est ' vrai que ce relevé des Végétaux fossiles de la période carbonifére ne renferme. presque que des espèces des terrains houillers de l’Europe ; mais cependant ceux de l'Amérique du Nord ont fourni déjà un contingent assez considérable, et les observations faites jusqu’à ce jour suffisent pour établir que la plupart des espèces sont identiques avec, celles d'Europe. Ainsi , tandis que cette énumération ne souipaaill que 500 L4 à LC = ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. 295 espèces, la flore actuelle de l’Europe est composée de plus de 6,000 phanérogames ; celle d'Allemagne , ou plutôt de l’Europe centrale seule, de plus de 5,000 ; et en v comprenant les crypto- games, ces nombres s’élèveraient au moins à 11,000, et à 9,000 pour l'Europe centrale seule. La flore de la période carbonifère comprenait done au plus un vingtième du nombre des végétaux qui croissent actuellement sur le sol de l'Europe , et encore ce nombre d'espèces correspond à toute une longue période pendant laquelle diverses espèces se sont succédé ; de sorte qu’on peut admettre, avec beaucoup de proba- bilité, que jamais plus de cent espèces n’ont existé simultanément, On voit quelle était la pauvreté et surtout l’uniformité de cette végétation, relativement surtout au nombre des espèces, compa- rée à l’abondance et à la variété des formes de la période ac- tuelle. Lys L’absence complète des Dicotylédones ordinaires ou Angio- spermes , celle presque aussi complète des Monocotylédones , expliquent, du reste, cette réduction de la flore ancienne ; car actuellement ces deux embranchements du règne végétal forment au moins les quatre cinquièmes de la totalité des espèces vivantes connues. Mais aussi les familles, si peu nombreuses, existant à cette époque, renferment d'une manière absolue beaucoup plus d'espèces qu’elles n’en offrent maintenant sur le sol de l'Europe. Ainsi les Fougères du terrain houiller en Europe comprennent environ 250 espèces différentes, et l’Europe entière n’en produit actuellement que 50 espèces. De même les Gymnospermes, qui maintenant ne comprennent en Europe qu'environ 25 espèces de Conifères et d’Ephédrées , renfermaient alors plus de 120 espèces de formes très diffé- rentes. Ces familles, seules existantes et bien plus nombreuses alors qu'elles ne le sont maintenant dans les mêmes climats, si on em- brasse la période carbonifère entière, étaient encore plus remar- quables par les formes si différentes sous lesquelles elles se pré- sentaient ; ainsi, parmi les Cryptogames , nous remarquons des genres de Fougèresactuellement complétement détruits et plusieurs É : 296 A. BRONGNIARE. — PERIODES DE VEGETATION espèces arborescentes ; des Prèles ou des Végétaux voisins presque arborescents ; des Lycopodiacées formant des arbres. gigan- tesques ; toutes formes actuellement inconnues , soit dans le monde entier, soit du moins dans les zones tempérées. Parmi les Végétaux que nous rangeons dans les Dicotylédones gymnospermes , les différences sont encore plus tranchées, car ils constituaient des familles complétement anéanties depuis cette époque : telles sont les Sigillariées, les Noeggérathiées et les As- térophyllitées. Les caractères de la végétation pendant la période carbonifère peuvent se résumer ainsi : Absence complete des Dicotylédones angiospermes ; Absence compléte ou presque complete des Monocotylédones : Prédominance des Cryptogames acrogènes et formes insolites et actuellement détruites dans les Familles des Fougères, des Lycopodiacées et des Equisétacées ; | Grand développement des Dicotylédones gymnospermes, mais résultant de l’existence de familles complétement détruites , non seulement actuellement, mais dès la fin de cette période. Cette végétation , ainsi réduite aux formes que nous sommes porté à considérer comme les plus simples et les moins parfaites, devait-elle cette nature spéciale à une première phase du déve- loppement de l’organisation du règne végétal qui n’avail pas en- core atteint la perfection à laquelle il est arrivé plus tard, ou est- elle due à une influence des conditions physiques dans lesquelles la surface terrestre se trouvait alors? C’est ce que nous ne sau- rions décider. | Je rappellerai seulement que j’ai déjà signalé l’analogie que celte prédominance des Cryptogames acrogènes établit entre la végétation de cette première période et celle des îles peu éten- dues de la zone équatoriale et de la zone tempérée australe, dans lesquelles le climat maritime est porté au plus haut degré. Cependant cette prédominance n’est pas telle qu’elle entraîne, comme pendant la période carbonifère, l'exclusion des végétaux phanérogames, et cette exclusion complète semblerait plus favo- rable à l’idée d’un développement graduel du règne végétal. ge. bY FLORES DES DIVERS TERRAINS. 297 Enfin, nous ne connaissons pas assez l'influence de la nature de l’atmosphère sur la vie des Végétaux , lorsqu’elle doit se pro- longer pendant toute leur existence, pour savoir si des différences notables dans la composition de cette atmosphére , et surtout la présence fort probable d’une plus forte proportion d’acide carbo- nique , ne pouvait pas favoriser l'existence de certaines classes du règne végétal, et s'opposer à celle d’autres groupes. Je terminerai cet apercu de la végétation de la période carbo- nifère, en faisant remarquer que la formation houillére, qui, pres- que seule, en renferme les débris, est évidemment une formation terrestre et d’eau douce ; que les couches de charbon qu’elle ren- ferme sont le résultat de laccumulation sur place des restes des Végétaux qui couvraient le sol à la manière des couches de tourbe . ou du terreau des grandes forêts ; que ce n’est que dans certaines circonstances exceptionnelles que ces couches alternent avec des couches contenant des débris d'animaux marins, et pourraient être considérées comme résultant du transport dans la mer des Végétaux terrestres qui s’y trouvent. Cette végétation de la grande période carbonifère disparaît presque complétement avec elle, la période permienne qui lui succède n’en présente qu'une sorte de résidu dejà privé de la plupart de ses genres les plus caractéristiques, et pendant la pé- riode vosgienne ou du grès bigarré, nous n’en trouvons plus au- cunetrace. | Je ne puis terminer cet exposé de la végétation de la période carbonifère, sans dire quelques mots de l’exception incompréhen- sible qu’apporteraient à cette distribution régulière et uniforme des Végétaux fossiles, les terrains anthraxifères des Alpes s’ils appartiennent réellement à l’époque du lias , comme l’admet M. Élie de Beaumont et plusieurs autres géologues distingués, qui se sont rangés de son opinion. Je ne puis pas discuter ici les motifs tirés des observations géologiques proprement dites qui ont conduit M. de Beaumont à cette conclusion : je sais tout le poids qu'ont dans la science les observations si précises et si bien dirigées de mon savant ami ; mais quand on voit que les recher- ches entreprises par tant de savants et de collecteurs, ont montré 298 A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VÉGÉTATION que les Végétaux contenus dans ces couches sont, sans aucune exception , ceux de l’époque houillère, sans mélange d’un seul fragment des Végétaux fossiles du lias, de l’époque jurassique, du Keuper ou du grès bigarré, on se demande en vain quelle expli- cation donner à ce fait unique, et si Jes coquilles si peu nom- breuses qui ont surtout contribué à faire ranger ces terrains dans l’époque jurassique , sont une preuve bien positive de cette posi- tion géologique. Leur petit nombre, leur état de conservation si imparfait que leur détermination spécifique est ou impossible, ou fort douteuse, permettent-ils de leur donner plus de valeur qu’à cet ensemble de végétaux nombreux et la plupart bien détermi- nables spécifiquement qui se-trouyent dans ces couches d’anthra- cites? En 1828 j'ai donné une liste de ces fossiles comprenant vingt-cinq espèces, dont vingt déterminées spécifiquement et toutes identiques avec des espèces du terrain houiller. M. Bun- bury vient de faire un travail semblable sur les collections dépo- sées dans le Musée de Turin. et est arrivé au même résultat , et, j'ajouterai que, depuis plusieurs années, j'ai recu de M, Scipion Gras, ingénieur en chef des mines à Grenoble, des collections des fossiles des mines de Lamure et de la Tarentaise, qui com- — prennent plus de quarante espèces parmi lesquelles un grand nombre appartiennent aux genres les plus caractéristiques du terrain houiller. Telles sont les Sigillaires au. nombre de huit à neuf, dont cing bien déterminées , le Séigmaria ficoides , trois Lepidodendron , un Lepidophloyos , les Annularia longifoha et brevifolia, en un mot tout l’ensemble de la végétation houillére telle qu’elle se présente à Saint-Étienne ou à Alais. | | Quant à l'explication tirée d’un transport de régions éloignées où cette végétation se serait maintenue, elle devient chaque jour moins admissible à mesure que le nombre des échantillons aug- mente et qu'on voit qu’il ne se trouve pas un seul échantillon des ~ _ Végétaux propres à la période liasique mêlé avec eux. oY § ET FLORES DES DIVERS TERRAINS, 299 Il. — PÉRIODE PERMIENNE. La nature des végétaux qui paraissent propres à cette époque est loin d’être déterminée d’une manière bien positive , car les localités peu nombreuses où on a trouvé jusqu’à ce jour les fos- siles que nous considérons comme appartenant à cette période, ne sont peut-être pas réellement d’une formation bien identique et réellement contemporaine. Ainsi , les schistes bitumineux et cui- vreux du pays de Mansfeld, rangés par tous les géologues dans le Zechstein, et les grès de la Russie , classés par MM. Murchison et de Verneuil dans leur terrain permien, sont-ils réellement con- temporains? Enfin, les ardoises de Lodève , considérées par MM. Dufresnoy et Élie de Beaumont comme dépendant du grès bigarré, mais si différentes du grès bigarré des Vosges par leur flore, sont-elles classées avec plus de raison dans cette période , qui serait ainsi une sorte de passage de la période houillére, si bien caractérisée, à la période vosgienne, ou du grès bigarré qui en diffère d’une manière si tranchée ? Ces doutes sur l’identité d'époque de formation des trois prin- cipales localités qui pourraient fournir les matériaux d'une flore de cette période, m’engagent à indiquer séparément ces trois flores locales, 10}FLORE DES SCHISTES BITUMINEUX DE Pecopteris crenulala , Brong. (Caulerp. LA THURINGE. crenulalus, Alth.). — Martinsii, Brong. (Alethop. Martinsü , Germ.). — Schwedesiana, Dunk. — Frankenherg. ALGUES. Caulerpites selaginoides, Sternb. — pectinatus, Sternb. — sphericus, Sternb. \ PAS ConiFERES. Zonariles digilatus , Sternb. Chondriles virgatus, Munst. _ Foucèrees, Teniopleris Eckardii, Germ. Sphenopleris dichotoma, Alth. — Althausii, Brong. (Caulerp. patens et ‘ dichototoma, Alth.). — Gepperti, Geinitz. — bipinnata, Geinitz (Caulerp. Munst.). Cryptomerites Ulmanni, Brong. (Cupressus Ulmanni, Bronn.).— Frankenberg. Walchia ( indéterminables spécifique- ment ). 20 FLORE DES GRES PERMIENS DE RUSSIE. FOUGÈRES, | Odontopteris permiensis, Brong. — Strogonovii, Morris. — Fischeri, Brong. £3» 300 A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VEGETATION Neuropteris salicifolia, Fisch. Sphenopteris arlemisiefolia, Brong. — lenuifolia, Brong. — tridactylites, Brong. — flexuosa, Brong. ? — platyrachis, Brong. — macrophylla, Brong. ? Alethopteris Christolii, Brong. Sphenopteris erosa, Morris. Callipteris heleromorpha, Brong. — lobata, Morris. — Carionii, Brong. — incerta, Brong. Pecopteris hemitelioides, Brong. Alethopleris Grandini, Brong. ? — oreopteridius, Brong. Callipteris Geepperli, Brong. — plumosa, Brong. — Wangenheimii, Brong. — abbreviata, Brong. ÉQUISÉTACÉES. — dentata, Brong. Calamites gigas, Brong. — Lodevensis, Brong. — Suckowii var. major., Brong. ASTEROPHYLLITEES. LYCOPODIACEES. Lepidodendron elongatum , Brong. Annularia floribunda, Sternb, — espece douteuse. NOGGERATHIEES. CONIFÈRES. Noggerathia cuneifolia, Brong. Walchia Schlotheimii, Brong. — expansa, Brong. — piniformis, Sternb. 5° FLORE DES SCHISTES ARDOISES DE — Sternbergii, Brong. LODEVE. — eutasseformis, Brong. FOUGÈRES. — hypnoides, Brong. Neuropteris Dufresnoyi, Brong. On trouvera plus de détails sur les espèces que nous venons d’énumérer, pour celles du terrain permien dans l’ouvrage déjà cité de MM. Murchison, de Verneuil et Kayserling (t. II, p. 1), sur la géologie de la Russie ; pour celles des ardoisières de Lo- dève dans la Description géologique de la France, par MM. Du- fresnoy et Elie de Beaumont (t. II, p. 145). On voit qu’il y a de grandes diflérences spécifiques entre les plantes de ces localités, et que, jusqu’à ce jour, on ne peut y re- | connaître aucune espèce commune. Doit-on attribuer ces diffé- rences à l'influence de la grande diversité de position géographi- que , ou y a-t-il, en outre, entre ces terrains, une différence d’époque de formation ? Le seul caractère qui tend à rapprocher ces deux dernières flores , c’est le rapport que toutes deux ont avec celle des terrains houillers, dont elles sembleraient être une sorte d'extrait, et dont elles rappellent surtout les couches les plus récentes. Quant aux plantes des schistes bitumineux du pays de Mans- a Lac ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. | 301 feld , elles sont si peu nombreuses et paraissent avoir été déposées dans des conditions si différentes , qu’on peut difficilement les comparer aux deux autres flores. Cependant les espèces de Sphe- nopteris se ressemblent extrêmement dans ces trois terrains, et une comparaison exacte établirait peut-être l’identité de plusieurs d’entre elles : le Pecopteris crenulatus d’Ilmenau n’est peut-être qu’un état imparfait du Pecopteris abbreviata de Lodève ; enfin, les Callipteris du terrain permien et de Lodève ont entre eux et avec les Callipterrs du terrain houiller des rapports très intimes. Nous ajouterons, relativement aux schistes bitumineux de la Thuringe , que plusieurs de leurs fossiles paraissent être des plantes marines dont le nombre deviendrait bien plus considé- rable si on ne supprimait toutes les empreintes imparfaites qu’on a décrites comme telles, et qui ne sont que des fragments de Fou- géres ou de Conifères altérées. Il. — RÈGNE DES GYMNOSPERMES, Pendant les périodes précédentes, et surtout pendant la période carbonifère, les Cryptogames acrogènes prédominaient, et les Di- cotylédones gymnospermes , moins nombreuses , se montraient surtout sous des formes insolites et quelquefois tellement ano- | males, qu'on hésite à les placer dans cet embranchement ou dans le précédent : telles sont les Astérophyllitées. Plus tard, au con- traire, ces formes anomales, ambiguës et dont la classification est . souvent obscure, disparaissent ; les Cryptogames acrogènes et les | Dicotylédones gymnospermes rentrent d’une manière évidente dans des familles encore existantes dont elles ne diffèrent que comme formes génériques, les Fougères et les Équisétacées qui représentent les Acrogènes sont moins nombreuses ; les Conifères et les Cycadées les égalent presque en nombre, et les surpassent ordinairement en fréquence , surtout dans la seconde période. Elles deviennent par leur abondance et leur dimension le carac- “tere essentiel de tous ces terrains. Enfin, les Dicotylédones an- giospermes manquent encore complétement et me Monocotylé- | dones sont très peu nombreuses. . = 2 30% A. BRONGNIART. — PERIODES DE VÉGÉTATION Ce règne des Dicotylédones gyinmhosperries se divise eh deux périodes : la première, dans laquelle prédomineiit les Coniféres et Gti les Gycadées apparaisseht à peine ; la seconde , ou cette famillé dévient prédominante par lé ñombre dés espècés, leur fréquence et la variété des formés génériques. Celle-¢i peut sé di- viser en plusieurs époques ayant des caractères particuliers, Iii. = PÉRIODE VOSGIENNE. Cette période , qui ne paraît pas avoir eu une longue durée et ne comprend que le grès bigarré proprement dit , offre pour ea- ractères : 4° l’existence de Fougères assez nombreuses, de formes souvent fort anomales , constituant évidemment des genres ac= tuellenient détruits et qui he se retrouvent même plus dans les terrains plus récents : tels sont les Anomopteris et les Cremato= pteris ; les tiges de Fougères arborescentes y sont plus fréquentes que pendant la période jurassique ; les vrais Æquisétum y sont très rares ; les Calamites , ou peut-être plutôt les Calamoden- dfori ; y Sont abondantes: 2° Les Gymnospermes sont représentés par les deux séhres de Gonifères ¥ oltzia et Haidingeria, dont les espèces et les échah= tillons sont tres nombreux. Les Gycadées sont au contraire très rares ; M: Schitnper n’en cite que deux espèces fondées sur deux échantillons uniques, très imparfaits et dont la determination peut même offrir des doutes: | Cette considération me paraît séparer compléteinent ; sous le: point de vue botanique; la période du grès bigarré de l’époque dé Keuper, quoique toutes deux soient placées par les géologues dans le terrain du trias; car dans le Keuper les Gycadées devienneñt très abondantes, parfaitement caractérisées et souvent analogues: à celles de la période jurassique ; tandis que les Conifères du - bigarré manquent au contraire dans cette FABRIQUE: ds + oh a” ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. 303 FLORE DÜ GRES BIGARRE DES VOSGES. . Dicotylédones gymnospermes. Cryptogames acrogénes. ASTEROPHYLLITEES ? Fouckres. on Schizoneura paradoxa, Schimp Netiropteris grandifolia, Schimp. na er Labs lies Schimp. — imbricata; Schimp: Ti share; NUE; — Volizi, Brong. . _CONIFÈRES. — mlermedia, Schimp. Voltzia heterophylla, Schimp, — elegans, Brong. = aculifolia, Brong. Trichomanites myriophyllam, Brong. Haidingera latifolia, Endl. Pecopleris Sultziana, Brong. — elliptica, Endl. Anomopteris Mougeotii, Brong. — Braunii, Endl. Crematopteris typica, Schimp. — speciosa, Endl. Protopleris Mougeotii, Brong. — Lesangeana, Schimp. — micropellis, Schimp. — Voltzii, Schimp. Caulopteris? lessellata, Schimp. CYCADÉES. Zamites Vogesiacus, Séhimp; Clenis Hogardi, Brong; (Nilsoniu Hogardi; Schimp.). Monocotylédones douteuses, ÉQUISÉTACÉES. Yuccites Vogesiaccus, Schimp. Equiselites Brongnartii, Schimmp. Paleoxyris régularis, Bréng. Calamites ? arenaceus, Jeg. Echinostachys oblonga, Brong. — Mougeotii, Brong. — cylindrica, Schimp. Je n’ai cité aucune localité pour ces plantes du grès bigarré, parce que toutes proviennent des carrières exploitées sur les deux penchants des Vosges ; mais surtout de celle de Sultz-les-Bains , près de Strasbourg. On à cependant retrouvé I’ Anomopteris Mougeotii dans quelques localités du pays de Bade, Il est remar- "e quable que ces gisements de plantes fossiles soient ainsi limités à cette région. Mais én comparant cette flore à celle des ardoi- siérés de Lodève, qu’on avait considérées comme de la mêmé époque, on verra qu'il n'y a rien de commun entre ces deux énu- mérations, et qu’il est bien peu probable queces formations soient contemporaines. IV. — PÉRIODE JURASSIQUE. Cetté période est tine des plus étendues par la suite des for- mations qu'elle comprend et la variété des diverses époques spé- ciales de végétation qu’elle embrasse, quoiqu’on né puisse se refuser à comprendre, sous un titre commun, des époques pen- ~ af 30h A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VÉGÉTATION dant lesquelles souvent des formes très analogues les unes aux autres se sont succédé. Elle comprendrait ainsi depuis le Keuper inclusivement jusqu'aux terrains wéaldiens, En effet, on voit les Pterophyllum du Keuper se montrer de nouveau, avec de légères différences spécifiques , dans les terrains wéaldiens. Les Equise- tates du Keuper s'étendent jusqu à la formation oolitique moyenne ; les Baiera du lias se retrouvent aussi dans les couches wéaldiennes du nord de l’Allemagne ; les Sagenopteris , les Camptopteris sé montrent également dans le Keuper, le Lias et l’Oolithe. Cependant ces caractéres communs, qui indiquent une grande analogie entre les flores de chacune de ces époques de formation, n’empéchent pas que chacune d’elles n’eût des caractères pro- pres et souvent un ensemble d’espéces presque toutes propres à chaque époque particulière. Aussi devons-nous ici distinguer ces diverses subdivisions dont le nombre même se multipliera peut- être par la suite, lorsqu'on connaîtra mieux les Végétaux de cha- cun des étages du terrain jurassique. 1° ÉPOQUE KEUPRIQUE. Cryptogames amphigènes. Pecopteris Meriani, Brong. — Bâle. — taxiformis, Sternb. — Bamb. — microphylla, Sternb. — Bamb. Cladophlebis flexuosa, Gæpp. — Bamb. — Resserti, Sternb. — Bamb. Cryptogames acrogénes. — imbricata, Sternb. — Bamb. — concinna, Sternb. — Bamb. — obtusa, Sternb. — Bamb. Gultbiera angustifolia, Pres|. — Bamb. Phlebopteris Landriotii , Brong. — Saint- Léger-sur-d’Heunes. Camptopteris Munsteriana, Sternb. Thaumatopteris ? quercifolia , Brong. — Stuttg. (Pecopt. quercifolia, Sternb.) Sagenopteris rhoifolia, Sternb.— Bamb. — acuminata, Sternb. — Bamb. Li — semicordata, Sternb. — Bade. Hymenophyllites macrophyllus, Br. — (Coua Danaæoides, Gæpp. — Stuttg. Bamberg. att oh Teniopleris marantacea, Sternb.— Wurt, — elongata, Brong. — Saint-Léger-sur- d’Heunes. Calamites arenaceus, Brong. — Stuttg, Pecopleris stuttgardiensis, Brong.-—Stuttg. | — Jœgeri, Brong. — Stuttg. : ALGUES. Confervites arenaceus, Jeg. — Stuttg. Delesserites crispatus, Brong. FouGEREs. Odontopteris Cycadea, Berg.— Coburg. Neuropleris? distans, Sternb. — Goth. Sphenopteris Ressertiana, Sternb.._Bamb. — pectinata. Sternb. Bamberg. — clavala, Sternb. — Bamberg. — oppositifolia, Sternb. — Bamberg. Coniopleris Scheenleiniana, Br, — Wurt. — Kirchneri, Brong. — Bamb. — tricarpa, Brong. — Bamb. lake Pah ÉQUiISÉTACÉES. oe “? we : I ET FLORES DES DIVERS TERRAINS, | 305 Equisetites columnaris , ee — Stuttg. Pterophyllum longifolium, Brong.— Bale. Coburg. Autr. — cuspidatus, Sternb. Stang Bade. — Meriani, Brong. — Bale. Stuttg. — elongatus, Sternb. — Stuttg. Zamites? Munsteri, Sternb.— Bamb. — Schenleinii, Sternb.— Wurzbourg. -~ acuminatus, Sternb. — Bamb. — conicus, Sternb. — Abschwind. — heterophyllus ?, Sternb, — Bamb. — sinsheimicus, Sternb. — Bade. Convene: Equisetum Meriani, Brong. — Bâle. — Munsteri, Sternb. = Bamb. — Heeflianus, Sternb. — Waishof. — mondiformis, Sternb. — Bamb. Taxodites Munsterianus, Sternb.— Bamb, — tenuifolius, Sternb. — Bamb. Cunninghamites? dubius, Sternb.—Bamb. Peuce Keuperianus, Ung. ( Pinites). — Dicotylédones gymnospérmes. Bamberg. CYCADEEs. Monocotylédones douteuses. Plerophyllum Jegeri, Brong. — Stuttg. Paleoxyris Munsteri, Sternb. — Bamb. Heilbronn. . Preisleria antiqua, Sternb. — Bamb. En comparant cette flore avec celle du grès bigarré des Vosges et avec celle du lias, on voit qu'elle n’a de commun avec la pre- mière que le Paleoxyris, qui paraît extrêmement voisin de celui du grès bigarré ; au contraire , elle ressemble à la flore du lias ou de l’oolithe par les Fougères , dont plusieurs sont identiques spécifiquement ou très voisines , par les Nilsonia et les Ptero- phyllum , qui sont aussi ou identiques ou très voisins spécifique- ment de ceux du lias. 2° ÉPOQUE LIASIQUE. ie Cryptogames amphigénes. Neuropteris? trapeziphylla, F. Br.— Bayr. ALGUES. — ? alternans, F. Br. — Bayreuth. Caulerpites? Nilsonianus, Sternb.— Hog. — pachyrachis, Brong. — Bamb. Sargassites septentrionalis, Sternb.— Heeg. (Cyclopt. pachyrachis, Geepp.) Phymatoderma granulatum, Brong.—Boll. Coniopteris Braunii, Gepp. — Bayr. — Leymerianum, Brong, — Aube. -— princeps, Sternb. — Bayr. —cretaceum, Sternb. (Chondrites).— Boll. -— patentissima, Geepp. — Bayr. Chondrites genuinus, Sternb. — Boll. Pecopteris Braunii, Munst. — Bayr. — bollensis, Kurr. — Boll. — Whitbiensis, Brong. — Bayr. Cladophlebis Roesserti, Brong. — Bayr. Teniopleris Munsteri, Geepp. — Bayr. — villata, Brong.— Hoer. Bayr. — major, L. et Hutt. — Bayr. — scitaminea, Pres]. — Bayr. — obovata, F. Br. — Bayr. CHAMPIGNONS. “Xylomites zamite, Gepp. — Bamb. Uromycetiles ? concentricus, F. Br.—Bayr. LICHENS. Ramallinites lacerus, Munst. — Bayreuth. Cryptogames acrogènes. Phyllopleris Nilsoniana, Brong. — Hoer. FouGEres. Sagenopteris elongata, Muns!. — Bayr. Cyclopteris Brauniana, Gepp.— Bayr. Andriana baruthina, F. Br. — Bayr. Odontopteris? cycadea, Berg. Metz. Laccopteris Braunii, Gœpp. — Bayr. 3° série. Bor. T. XI. (Mai 1849.) 4 20 306 Laccopteris germinans, Geepp.—Bayreuth. Thaumatopteris Munsteri, Gepp. — Bayr. Camptopleris crenata, Pres|.-— Bayr. Cob. — Bergeri, Pres). — Coburg, Bayr. — Munsteri, Presl.— Bamb. Bayr. — Nilsoni, Pres]. — Hoer. Coburg. Phlebopteris pol ypodioides , Br. — Heilb. Metz. Clathropteris meniscioides, Brong. — Hoer, Metz, La Marche (Hte-Marne), Pouilly, en Auxois. — platyphylla, Brong. — Halberstadt, Diplodyctium obtusilobum , F. Braun. — Bayreuth. MARSILEACEES, Pilularites Braunii, Gepp. — Bayr. Baiera dichotoma , Fr. Braun. — Bayr, LYCOPODIACEES. Psilotites ? robustus, Fr. Braun. — Bayr. ÉQUISÉTACÉES. Equisetum Munster, Sternb. -— Bayr. Dicotylédones gymnospcrmes. CYCADEES. Cycadites pectinalus, Berg. — Coburg, Metz. Otozamites Bechii, Brong. — Ang}. — Bucklandii, Brong. — Angl., Metz. — obtusus, Brong. (L. et H.), — Angl. — oblongifolius, Kurr.— Wurtemb. — Mandelslohi, Kurr. — Wurtemb. — acuminatus, Fr. Braun. — Bayr. — brevifolius, Fr. Braun, — Bayr. — Schmiedelii, Fr. Braun, — Bayr. Zamites distans , Sternb. — Bamb. — lanceolatus, L. et Hutt. — Bayr. — Hartigianus, Germ. — Halberst, — heterophyllus, Presl.— Bayr. — crassinervis, Germ. — Halberst. — gracilis, Kurr, — Wurtemb. Et plusieurs espèces nouvelles d’après Fr, Braun. A, BRONGNIART. — PÉRIODES DE VEGETATION Ctenis angusta, Fr. Braun, — Bayr, — abbreviata, Fr. Braun. — Bayr.. © — marginata, Fr. Braun, —Bayr, — ?inconstans, Fr. Braun. — Bayr, Pterophyllum majus, Brong. — Hoer. — minus, Brong. — Hoer. — lunularifolium, Goepp. — Bayr. — dubium, Brong. — Hoer. — Zinckenianum, Germ, — Halberst. Nilsonia contigua, Fr. Braun. — Bayr. — elegantissima, Fr. Braun. — Bayr. — intermedia, Fr. Braun. — Bayr. — speciosa, Fr. Braun. — Bayr. — brevis, Brong. — Hoer. — Sternbergii, Goepp.? — Hoer. — elongata, Brong. — Hoer. — Bergeri, Gepp. — Coburg, Quedlinb. Cycadoidea pygmea, L. et Hutt.~Lyme- Regis. — cylindrica, Ung, — Lunéville. CONIFÈRES, Brachyphyllum peregrinum, Br. — Angl: Wurt. ( Arauc. peregrina, L. et Hutt.). — mamillare?, Brong. — Bayr. — liasinum, Br. (Kurr.). — Wurtemb. Taxodites flabellaius, Gœpp.? Palissya Braunii, Endl. — Bayr. Pinites ? elongatus, Endl. — Ang}. Peuce Brauneana, Ung. — Bayr. — wurlembergica, Ung. — Wurtemb, — Lindleyana, With. — Whitby. — Huttonti, With. — Whitby. Monocotylédones douteuses, . Poacites Arundo, Fr. Braun. — Bayr. — Paspalum, Fr. Braun. — Bayr. — Nardus, Fr. Braun. — Bayr. Cyperites scirpoides, Fr. Braun. —Bayr. — caricinus, Fr. Braun, — Bayr. — typhoides, Fr. Braun. — Bayr. Cette liste est fondée sur celle donnée par M. Braun des plantes fossiles du lias des environs de Bayreuth (Minster , Beytr. zur Petref., fasc. VI, p. 11), en n’y comprenant que les espèces déjà ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. 307 dénommeées et décrites ou figurées, et en y ajoutant : 1° celles du lias d’Halberstadt et de Quedlinburg , décrites par le professeur Germar, et celles du lias du Wurtemberg, par le professeur Kurr ; 2° celles du grès dulias de Hoer en Scanie; 3° celles de quelques points de la France, tels que Hettange pres Metz, La Marche (Haute-Marne), Pouilly (département de l'Yonne); et 4° quel- ques espèces du lias de Lyme-Regis et de Witby en Angleterre. Mais j’en ai exclu les espèces de couches oolithiques des envi- rons de Scarborough et de Witby, que M. Unger avait souvent comprises dans ce terrain, Si on ajoutait à cette énumération les espèces nouvelles signalées par M. Fr. Braun dans chaque genre, mais qui ne sont même pas dénommées, elle s’accroitrait de vingt- cinq espèces, et se trouverait ainsi portée à plus de cent, com- prenant quarante-sept Fougères et autres Cryptogames acrogènes et cinquante Dicotylédones gymnospermes , dont trente - neuf Cycadées et onze conifères, Les caractères essentiels de cette époque sont donc : 1° la grande prédominance des Cycadées, déjà bien établie , et la pré- sence de genres nombreux dans cette famille et surtout des Za- mites et Nilsonia ; 2° l'existence parmi les Fougères de beaucoup de genres à nervures réticulées, qui se montraient à peine, et sous des formes peu variées, dans les terrains plus anciens, mais dont quelques unes cependant commencaient déjà à paraître dans l’époque du Keuper. Tels sont les Camptopteris et les T'hauma- topleris. | 3° ÉPOQUE OOLITIQUE. Cryptogames amphigènes. Spherococcites varius, Sternb. — Solenh. | — subarticulatus, Sternb. — Solenh. — secundus ? Sternb. — Solenh. — Schnitzleinii, Sternb. — Solenh. — cernuus, Sternb. — Solenb: — Stockii, Brong. — Solenh. — concalenatus, Sternb. — Solenh. — ramulosus, Sternb. — Stonesf. — ciliatus, Sternb, — Solenh, ALGUES. Codites difformis, Brong. —- Solenhofen. Cordites serpentinus et crassipes, Sternb.) — ?lortuosus, Brong. — Solenh. (Caulerpiles tortuosus, Sternb. Corallinites arbuscula, Ung. — Autriche. — halimeda, Ung. — Autriche. ot ead Leas mee a pa. Munsteria clavala, Sternb. —Solenh. — lumbricarius, Sternb. — Solenh. < 4 È — vermicularis, Sternb.—Solenh. Spherococcites cactiformis, Sternb. — So- = anh — ?lacunosa, Sternb. — Solenh, 308 Cryptogames acrogènes. FouGÈREs. Cyclopteris digitata, Brong. —Scarbor. Sphenopteris cysteoides, L. et H.—Stonesf. — arguta, L. et H. — Scarbor. — crenulala, Brong. — Whitby. — denticulata, Brong. — Scarborough. -— hymenophylloides, Brong.— Whitby. — Williamsonis, Brong.— Scarbor. Hymenophyllites macrophyllus, Gepp. ~— Stonesf., Morestel. Pachypleris ovata, Brong. — Whitby. — lanceolata, Brong, — Whitby. — microphylla, Brong. — Verdun. Coniopteris athyrioides, Brong.—Whitby. — Murrayana, Brong. — Scarbor. Pecopteris Moretiana, Brong.— Chatillon- sur-Seine. — Phillipsii, Brong. — Scarbor. — denticulata, Brong.— Scarbor. — arguta, Brong. — Scarbor. — serrata, L. et H. — Scarbor. — Desnoyersii, Brong. — Mamers. --- Reglei, Brong. — Mamers. Cladophlebis tenuis, Brong. — Whitby. — Whitbiensis, Brong. — Whitby. —- dentata, Brong. — Scarhor. — ligata, Brong. — Scarbor. — Williamsonis, Brong. — Scarbor. — recenlior, Brong. — Scarbor. — haiburnensis, Brong. — Scarbor. — lobifolia, Brong. — Scarbor. — undulata, Brong. — Scarbor. Tœniopterisvillala, Brong.—Scarb., Hoer, Stonesf. — latifolia, Brong. —Stonesf., Scarb. Phyllopteris Phillipsii, Brong. — Scarb. Sagenopteris Huttoni, Brong. —Scarbor. Polypodites Lindleyi, Gepp.— Scarbor. — crenifolia, Gæpp.— Scarbor. — undans, Geepp. — Scarbor. Phlebopteris polypodioides, Brong.—Scarb. — contigua, L. et Hutt. — Scarb. Camptopteris Phillipsii, Brong. — Scarb. Tympanophora simplex, L. et H, — Scarb. — racemosa, L. et H. — Scarbor. A. BRONGNIART. — PERIODES DE VEGETATION MARSILEACEES. Baiera Huttoni, Fr. Braun, — Scarbor. — ?furcata, Fr. Braun. — Scarbor. Sphereda paradoxa, L. et H. —Scarbor. LyCOPODIACEES. | Lycopodites falcatus, L. et Hutt.— Scarb. — ? Meyeranus, Gœpp.— Silés. . Psilotites? filiformis, Munst. — Monhaim. Isoetites crociformis, Munst.— Monhaim. —- Murrayana, L. et H.—Scarbor. ÉQUISÉTACÉES. Equisetites lateralis, L. et H. — Scarbor. Calamites? Lehmannianus, Gepp.— Silés. — ?Herensis, Hising. — Hoer. Dicotylédones gymnospermes, CYCADÉES, Otozamites Bucklandii, F. Braun. — Ma- mers, Valogne. — Bechii, Fr. Braun. — Mamers. — dagotis, Brong.— Mamers: — hastatus, Brong. — Mamers. — Beanii, L. et H. — Scarborough. — latifolius, Br. — Orbagnoux (Ain). —- microphyllus, Br. — Alençon. - - acuminatus, L. et H. — Scarbor. — levis, Brong. — Scarbor. — Youngii, Brong. — Whitby. — acutus, Brong. — Whitby. — Goldiæi, Brong. —’ Whitby. — elegans, Brong. — Whitby. Zamites pectinatus, Brong.— Scarbor. —- distans, Sternb. — Stonesf. — lanceolatus, L. et H. — Scarbor. — gigas, L. et H.—Scarbor. (Mantelli, Br. -— faleatus , Sternb, — Whitbiensis , Sternb.). — undulatus, Sternb.? — Scarbor. — longifolius, Brong. — Scarbor. — Moreaui, Brong. — Verdun. — Feneonis , Brong. — Seissel, Morestel, Chateauroux. — patens, Brong. — Stonesf. — taxinus, L. et H. — Stonesf. (an pecti- nalus, Brong.?) | — Pecten, L. et H. — Scarbor. Pterophyllum OEynhausianum, Geepp. - Silésie. ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. Pterophyllum carnallianum, Gepp.— Sil. — propinquum, Geepp. —- Silés. — ?tenuicaule, Morris, — Scarbor. — minus, Brong. — Scarbor. — Nilsoni, L. et H. — Scarbor. Nilsonia compta, Geepp. — Scarbor. (Pte- rophyllum Williamsonis, Br. Prod.) Ctenis falcata, L. et H. — Scarbor. Cycadoidea squamosa, Brong. — Stonesf. (Bucklandia squamosa, Brong. Prod.) CoNIFÈRES. Thuites divaricatus, Sternb. — Stonesf., Solenh. — ?expansus, Sternb. —Stonesf. — Brachyphyllum mamillare, Brong.—Scar- borough. — acutifolium, Brong.— Stonesf. 309 Brachyphyllum gracile, Brong, — Jura, pres Nantua. — Moreauanum, Brong. — Verdun. — majus, Brong.— Verdun, Whitby. Palissya? Williamsonis, Brong. — Scarb. (Lycopodiles Williamsonis, Brong.) — ? patens, Brong. — Hoer. (Lycopodites patens, Br. Prod.) Taïcites podocarpoides, Brong. — Stonesf. Peuce Lindleyana, With.—Whitby. — eggensis, With. — Hébrides. — jurassica, Endl. — Pologne. Monocotylédones douteuses. Podocaryd.......+ , Buck].—- Charmouth, Dorset. Carpolithes conica, L. et H.— Malton. — Bucklandii, L. et H. — Malton. Cette liste est surtout fondée sur les fossiles si variés recueillis sur la côte du Yorkshire, près de Witby et de Scarborough, dans des couches qui se rapportent à diverses parties de l’oolithe in- férieure et surtout à la grande oolithe. Elle comprend aussi un petit nombre d'espèces trouvées dans le calcaire schisteux de Stonesfield près Oxford , dépendant de ces mêmes couches. En France, les fossiles de ce terrain ont été surtout recueillis aux environs de Morestel près Lyon , par M. le docteur Lortet ; à Orbagnoux et Abergemens près Nantua, département de l’Ain, par M. Itier ; aux environs de Châteauroux ; près de Chatillon- sur-Seine, par M. le colonnel Moret ; à Mamers , dans le dépar- tement de la Sarthe, par M. Desnoyers; et, enfin, en plus grande quantité par M. Moreau, dans des couches de calcaire oolithique blanc très pur aux environs de Verdun et près de Vaucouleurs. Quelques espèces ont aussi été trouvées dans d’autres points du Jura , en Normandie, près de Valogne , aux environs d’Alencon, mais en très petit nombre dans chacune de ces localités. La plu- part de ces espèces ne sont pas encore décrites et figurées, et elles diffèrent généralement, comme espèces, de celles d’ Angleterre. Les Fougères y sont habituellement moins nombreuses et moins bien conservées ; il faut cependant faire exception pour l’'Hyme- nophyllites macrophyllus trouvé dans un état parfait à Morestel , 310 A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VEGETATION et observé aussi à Stonesfield et en Allemagne. Les Cycadées , dont les espéces sont peu variées, se rapportent aux genres Oto- zamites et Zamites; les Clenis, Pterophyllum et Nilsonia , n’y ont pas encore été observés; enfin, les Coniféres du genre Bra- chyphyllum y sont surtout abondantes et plus fréquentes que dans les autres localités. En Allemagne, c’est surtout dans le calcaire schistoide de So- lenhofen, près d’Aichsteedt , que ces fossiles ont été observés , et surtout ceux de la famille des Algues; M. Goeppert signale aussi plusieurs Cycadées dans la formation j Jucpssique de Luis près Kreuzburg, en Silésie. Mais ces localités si diverses se rapportent à des étages très différents de la série oolithique , et constitueront peut-être , lors- qu’elles seront mieux connues et plus complétement explorees , des époques distinctes. Les caractères distinctifs de cette époque, comprise dans toute l'étendue que nous lui avons assignée depuis le lias jusqu’au ter- rain wéaldien exclusivement, sont parmi les Fougères la rareté des Fougères à nervures réticulées si nombreuses dans le lias; parmi les Cycadées , la fréquence des Otozamites et des Zamiles proprement dites , c’est-à-dire des Cycadées les plus analogues à celles du monde actuel, et la diminution des Ctenis, Pterophyl- lum et Nilsonia , genres bien plus éloignés des espèces vivantes; enfin, la plus grande fréquence des Conifères, Brachyphyllum et T'huiles , beaucoup plus rares dans le lias. 4° ÉPOQUE WEALDIENNE. Cryptogames acrogènes. ALGUES. Confervites fissus, Dunk. — Allem. Cryptogames amphigènes. FouGERES. Pachypleris gracilis, Brong. — Angl. , Beauvais (Sphenopt. gracilis, Fitt.) Sphenopteris? Mantelli, Brong. —- Angl., Allem. — Sillimani, Mant. — Angl. — Remeri, Dunk. — Allem. — lenera, Dunk. — Allem, Sphenopteris Phillipsii, Mant. — Angl. — Gœpperti, Dunk, — Allem. — Hartlebeni, Dunk. — Allem. -~ longifolia, Dunk. — Allem. Adiantites Mantelli, Brong. — AHem. (Cyclopteris Mantelli, Dunk.) — ?Klipsteinii, Brong, — Allem. (Cyclopt. Klipsteinii, Dunk.) Cladophlebis Albertsii, Brong.— Allem. (Nevropleris Albertsit, Dunk.) Pecopteris Huttoni, Brong.— Allem. (Nevropt. Hultoni, Dunk.) ~~ Geinitzii, Dunk. — Allem. ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. — Murchisoni, Dunk: — Allem. — Conybeari, Dunk. — Allem. | — elegans, Brong. — Allem. (Alethopt. elegans, Dunk. ) — polydactyla, Dunk. — Allen. — Ungeri, Dunk, — Allem. — gracilis, Dunk. — Allem. — Cordai, Dunk. —- Allem. — Althausii, Dunk. — Allem. — Browniana, Dunk. — Allem. — ?linearis, Sternb.—-Allem. (non P. Rei- chiana, Brong.) Lonchopteris Mantelli ,.Brong. — Angi., Beauvais. — ?Hutloni, Presi. — Allem. | Hausmannia dicholoma, Dunk.—Allem. Protopleris? erosa, Ung. — Angl. (Endo- genites erosa, Mant. ) MARSILEACEES. | Baiera Huttoni, Brong. -— Allem. (Cyclopt. digitata, L. et H. non Brong.) .— Brauniana, Dunk. — Allem. — nervosa, Dunk. — Allem. _ EQUISETACEES. Equisetum Lyellii, Mant.— Angl. — Phillipsii, Dunk, — Allem. — Burchardi, Dunk. — Allem, Dicotylédones gymnospermes. CYCGADÉES. Cycadites Brongniarti, Roem. — Allem. — Morrisianus, Dunk, — Allem. Zamites equalis, Gepp. — Allem. = abietinus (Pleroph., Dunk.). — Allem. 311 Equisetum Dunkerianus (Pteroph., Dunk.)- — All. ee Lyellianus (Pteroph., Dunk.).—Allem. — Gœppertianus(Pieroph., Dunk.).—All. — Humboldtianus (Pterop., Dunk.).—All. — Fittonianus (Pleroph., Dunk.).—Allem. — Brongniarti(Cycad., Mant.). —Angl., Beauvais. Plerophyllum Schaumburgense, Dunk. — Allem. 1 Zamiostrobus? crassus, Gepp. — Angl., Wight. Cycadoidea megalophylla, Buck. — Porth. — microphylla, Buckl. — Portland, Clathraria Lyellii, Mant.— Sussex. CoNIFÈRES. Brachyphyllum Germari, Brong.—Allem. (Thuiles Germari, Dunk.) — ?Kurrianum, Brong. — Allem. (Thuiles Kurrianus. ) — imbricatum, Brong. — Allem. (Thuiles imbricatus, Roem.) — Gravesii, Brong. — Beauvais. (Moreausia Gravesti, Pomel.) Juniperites Sternbergianus, Brong.— All. (Musciles Sternbergianus, Dunk. ) Abietites Linkii, Dnnk. Plantes de classe douteuse. Carpolithes Mantelli, Stokes.—Angl., All., Beauvais. — Lindleyanus, Dunk. — Allem. — cordatus, Dunk. — Allem. — Brongniarti, Dunk. Allem. — Sertum, Dunk. — Allem. Cette énumération résulte principalement des découvertes faites dans ces dernières années, dans les terrains wéaldiens du nord de l’Allemagne, à Osterwald, Schaumburg , Buckeburg , Ober- kirche, etc., dont les plantes fossiles ont été d’abord décrites par M. Rœmer, puis d’une manière plus complète par M. Dunker, dans sa monographie de ces terrains. A ces espèces s’ajoutent celles beaucoup moins nombreusés et moins variées, découvertes plus anciennement dans les weald d'Angleterre, près de la forêt de Tilgate et de Hastings, dans le Sussex et que M. Mantell a si bien fait connaître. 912 A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VEGETATION Cette même formation à été retrouvée en France près de Beau- vais par M. Graves, qui y a observé le Lonchopteris Mantelli, et quelques autres plantes dont je n’ai pas vu d'échantillons, et que j'ai cité d’après son ouvrage sur la À du département de l'Oise. Les espèces, au nombre de 61 énumérées ci-dessus, semblent toutes propres à ce terrain, à l’exception peut-être du Baiera Huttoni qui paraît identique avec l’espèce du lias de Bayreuth et de l’oolithe de Scarborough ; mais leurs formes génériques sont presque toutes les mêmes que celles du lias et des formations oolithiques. Cependant les Cycadées paraitraient déjà moins nombreuses relativement aux Fougères. On remarquera encore que cette formation d’eau douce, qui , pour nous, termine le règne des Gymnospermes, se lie par l’en- semble de ses caractères aux autres époques de végétation de la période jurassique , et se distingue de l’époque crétacée qui lui succède par l’absence complète de toute espèce pouvant rentrer parmi les Dicotylédones angiospermes, tant en France et en An- gleterre que dans les dépôts de l’Allemagne septentrionale, si riche en espèces variées. Au contraire, dans la craie inférieure , glauconie crétacée, quadersandstein ou planerkalk d'Allemagne, on trouve immédiatement plusieurs sortes de feuilles appartenant évidemment à la grande division des Dicotylédones angiospermes et quelques restes de Palmiers, dont on ne voit, au contraire, aucune trace dans les dépôts wéaldiens. J’ai classé parmi les Cycadées les tiges de la forêt de Tilgate désignées précédemment sous le nom de Clathraria Lyelln, et que j'avais considéré comme une tige voisine des Dracena. L'ensemble de ses caractères , quoique l'absence presque com- plète de conservation de ses tissus ne permette pas d’en faire l'anatomie, me parait rendre ce rapprochement plus probable, et indiquer surtout des rapports entre cette tige et celles du Zamites gigas, trouvées à Scarborough. L’abondance du Lonchopteris Mantellh est un caractère des terrains wéaldiens du midi de l'Angleterre et du département de l’Oise . où ce fossile paraît se montrer, en fragments au moins, LL FLORES DES DIVERS TERRAINS. 313 dans la plupart des localités où ces couches sont mises à décou- vert par les exploitations d’argiles à poteries de cette formation près de Savignies. En Allemagne, au contraire, cette espèce manque, et l’Abietites Linkii paraît la plante prédominante. Quant aux Brachyphyllum , je n’ai pas pu encore les étudier sur la nature; mais les figures qu’on en a données me laissent peu de doute sur leur analogie avec les espèces de l’époque oolithique. L’abondance des Cycadées forme aussi un caractère distinctif des terrains wéaldiens de l’Allemagne. Cependant, il y a, comme on le voit, plusieurs espèces communes à ces deux bassins, et j'ajouterai que probablement le Sphenopteris Gœpperh, Dunk., ne diffère pas du Sphenopteris Phillipsi, Mant. Je n’ai pas compris dans cette liste quelques plantes marines citées dans des couches de cette époque ; 1° parce qu’il me paraît douteux si elles appartiennent réellement à l’époque wéaldienne et non à l’époque glauconienne ; 2° parce qu’il me paraît encore incertain si les espèces citées, Chondrites æqualhs et intricatus, sont bien identiques spécifiquement avec les espèces de ce nom du grès à fucoïde supérieur à la craie. Ill. RÈGNE DES ANGIOSPERMES. Le caractère dominant de cette dernière transformation de la végétation du globe, c’est l’apparition des Dicotylédones angio- _ spermes, de ces Végétaux qui actuellement constituent plus des trois quarts de la création végétale de notre époque , et qui pa- raissent avoir acquis cette prédominance dès l’origine des ter- rains tertiaires. Pendant longtemps, j'avais pensé même que ces Végétaux ne commencaient à se montrer qu'après la craie avec — les premières couches des formations tertiaires ; mais des re- cherches plus récentes ont montré que des couches appartenant au terrain crétacé en présentaient déjà quelques exemples bien ( positifs. Ces Végétaux remonteraient même au commencement de l’époque crétacée ; car il est certain qn’il en existe plusieurs es- pèces bien déterminées dans le Quadersandstein et le Planerkalk 314 A. BRONGNIART. — PERIODES DE VEGETATION. de l’Allemagne qui paraissent correspondre au grés vert de la France, ou greensand des géologues anglais, quoique cette forma- tion en France et en Angleterre n’en ait jamais offert et présente seu- lement quelques exemples de Cycadées, de Conifères et de plantes marines ; mais dans la Suède méridionale , à Kopingue en Scanie, quelques échantillons de feuilles dicotylédones se montrent aussi associés à une espèce de Cycadée dans des couches qu’on a rap- portées à la glauconie crayeuse ou greensand ; de sorte que la formation crétacée tout entière paraîtrait constituer une pre- mière période dans ce règne des Angiospermes, formant pour ainsi dire le passage entre la végétation des terrains secondaires et celle des terrains tertiaires, offrant, comme la première, encore quelques Cycadées, comme la suivante , déjà quelques Dicotylé- dones augiospermes et préludant ainsi au développement consi- dérable de ces Végétaux dans la période suivante. Cette période est, en outre, caractérisée par plusieurs Gonifères qui lui sont propres , et qui paraissent bien distinctes de celles des terrains wéaldiens et de celles de l’époque éocène des terrains tertiaires; telles sont surtout les Cunninghamites. Nous pouvons donc distinguer, dans ce règne des Angio- spermes, deux grandes périodes : | 1° La période crétacée, sorte de période de transition ; 2° La période tertiaire, offrant tous les caractères résultant de la prédominance des Angiospermes dicotylédones et monocoty- lédones, et divisible en plusieurs époques, dont les caractères ne seront bien établis que lorsqu’on aura levé tous les doutes sur la concordance des diverses séries locales des terrains tertiaires. V. — PÉRIODE CRETACEE. La période crétacée proprement dite comprend peut-être plusieurs époques distinctes ; mais les couches où des fossiles végétaux ont été observés n’ayant pas toujours été classées avec précision dans les diverses subdivisions de ce terrain, il est im- possible d’en établir la chronologie avec certitude. On doit pour- tant distinguer une époque qui paraît précéder immédiatement ET*FLORES DES DIVERS TERRAINS. . 315 ce, terrain et une qui le suit, et diffère cependant de l’époque éocène. | | | Nous connaissons des Végétaux fossiles de la période crétacée : 1° Dans les lignites marins sous-crétacés de l’île d’Aix, près La Rochelle, et de Pialpinson dans le département de la Dordogne : ce seraient les couches les plus anciennes de la formation cré- tacée ou les dernières de la période jurassique. On n’y a trouvé que des plantes marines, et des bois et des rameaux de Conifères. 2 Dans la craie chloritée ou greensand de l’Angleterre méridio- nale, des environs de Beauvais et des environs du Mans; on n'ya observé que des Cycadées, des Conifères ou des plantes marines, | 3° Dans la même formation en Scanie; où M. Nilson a observé des feuilles dicotylédones mêlées à des feuilles de Cycadites. he A Niederscheena, près Freyberg en Saxe, couches analogues au greendsand ou au quadersandstein, contenant des fossiles assez variés , Gycadécs, Coniféres et Dicotylédones, particulièrement des Credneria. 5° Dans le quadersandstein de Bohême et de Silésie à Blan- kenburg, à Tiefenfurth, à T'eschen, etc., où ce grès est caractérisé par la présence des feuilles dicotylédones du genre Credneria, et surtout par des Conifères assez variées décrites par M. Corda dans l’ouvrage de Reuss sur la craie de la Bohême. 6° En France, dans les sables ferrugineux dépendant des grès verts, près de Grampré, département des Ardennes, où M. Bu- vignier a trouvé deux végétaux fossiles très remarquables, une tige de fougère arborescente et un cône déjà observé en Angle- terre dans la même formation. Mais cette période a offert dans d’autres lieux et dans des couches d’époques certainement différentes, seulement des végé- taux marins ; tels sont surtout ces grès ou macigno à fucoïdes caractérisés par les Chondrites Targioni, equalis, intricatus, etc. , désignés maintenant sous le nom de grès à fucoides ou de flysch dont l’époque géologique a longtemps ‘été problématique, mais qu'on paraît s’accorder à considérer comme une formation dis- tincte supérieure à la craie et inférieure aux couches les plus anciennes des terrains tertiaires. 316 A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VÉGÉTATION Ces grès à fucoïdes forment une époque bien distincte, qui pa- raît jusqu’à présent caractérisée seulement par des végétaux marins et qui, sous le point de vue botanique du moins, formerait la ligne de démarcation entre les terrains crétacés et les terrains tertiaires, car il est remarquable que les fucus qui s’y trouvent en si grand nombre ont peu de rapports avec ceux de la craie proprement dite, et n’en ont aucun avec ceux des couches les plus anciennes des terrains tertiaires, telles que celles de Monte- Bolca. D’après l’étude et la comparaison de ces fossiles provenant de sources si variées, on peut diviser la période crétacée en trois époques, dont la moyenne est la véritable époque crétacée ; les autres, caractérisées presque uniquement par des végétaux ma- rins, sont assez douteuses quant à leur véritable position géolo- gique ; l’une, plus ancienne que la craie, comprend seulement les lignites sous-crétacés des environs de La Rochelle et du départe- ment de la Dordogne; l’autre, supérieure à la craie, correspond aux grès à fucoides. 1° ÉPOQUE SOUS-CRETACEE. ALGUES. | Zosterites Bellovisiana, Brong. — Ibid. Cystoseirites Partschii, Sternb.—Transyl. — elongata, Brong. — Ibid. — filiformis, Sternb. — Ibid. — lineata, Brong. — Ibid. Laminarites? tuberculatus, Sternb. — Ile d'Aix. CONIFÈRES. Rhodomelites strictus, Sternb. — Ibid. Brachyphyllum Orbignianum , Brong. — NAYADEES. ‘ Ile d’Aix. Zosterites Orbigniana, Brong.—Ile d’Aix. — Brardianum, Brong..— Pialpinson. Cette petite flore est presque uniquement basée sur les plantes fossiles recueillies dans les lignites marins de l’île d’Aix, près La Rochelle , décrits il y a longtemps par M. Fleuriau de Bellevue. La différence des végétaux ne paraît pas permettre de rattacher cette flore à celle de la craie inférieure ou greensand , mais elle aura besoin d’être plus complétement étudiée sous le double rap- port de son époque géologique précise et de l’ensemble des espèces végétales qu’elle comprend. La plus abondante et la plus caractéristique de ces espèces est le Rhodomelites strictus dont les rameaux entre-croisés et mêlés aux Zosterites constituent la masse we 317 de ces lignites avec des bois de Coniféres qui n’ont pas encore été étudiés, et les petits rameaux fort rares du Brachyphyllum Orbi- gnianum. | J’ai rattaché à cette époque les deux Cystoseirites décrits par M. de Sternberg et indiqués par lui comme trouvés dans des couches entre des schistes jurassiques et la craie en Transylvanie. Cette flore fossile correspondrait-elle à une formation pres- que entièrement marine , mais contemporaine de l’époque wéal- dienne ? C’est ce que de nouvelles recherches pourront seules éta- blir, mais ce que pourrait faire supposer l’analogie des Bra- chyphyllum des deux époques. ET FLORES DES DIVERS TERRAIN. 2° ÉPOQUE CRÉTACÉE. _ Cryptogames amphigénes. Monocotylédones, PALMIERS. Flabellaria chameropifolia, Geepp.—Silés. Palmacites varians, Corda. — Boh. ALGUES. Confervites fasciculata, Br.—Bornh. Angl. — egragropiloides, Br. — Bornh. — Woodwardii, Mant. — Angl. Norfolk. Sargassites Lyngbianus, Br.— Bornh. Halyserites Reichii, Sternb. —N. Scheena. Chondrites furcillatus , Roem. — Saxe , Beauy. — Mantelli, Roem. — Saxe, — Targionii, Brong. — Beauv. Dicotylédones gymnospermes, CYCADEES, Cycadites Nilssonianus, Br. —- Scanie. Zamites cretacea, Br. — N. Schoena. (Pteroph. cretaceum, Rossm.) Microzamia gibba, Corda. —- Boh. Zamiostrobus ovatus, Gæpp. — Angl. — cylindricus, Sternb. — Teschen. Boh. Algues douteuses. Fucoides Brongniarlii, Mant. — Sussex. Cylindrites de Gæppert, 3 espèces. Cryptogames acrogènes, — familiaris (Amentum masc.). — Boh. — (Zamites familiaris, Corda.) — Guerangeri (Am. masc.).—Le Mans. CONIFÈRES. * Cupressinées. Widdringtonites fastigiatus, Endl.— Boh. Cruptomeria primeva, Corda. — Boh. FOuGERES. Protopteris Singeri, Presl. — Silésie. — Buvignieri, Br. — Granpré. Pecopteris Reichiana, Br. — N. Scheena. — striata, Sternb. — Sahla. — bohemica, Corda. — Boh. — Zippei, Corda. — Boh. — lobifolia, Corda. — Boh. Et 2 espèces nouvelles de Nieder-Scheena. ** Abiélinées. Abietiles Benstedi, Goepp. — oblongus, Lind.—Lyme-Regis, Granpr. — exogyrus, Corda. — Boh. Pinites Reussii, Corda. — Boh. — macrocephalus, Brong. (1).— Angl. (Zamia macrocephala, L. et H.) (1) Un échantillon de ce fruit , qui vient de m’étre communiqué par M. Whe- therell , établit d'une manière bien positive que ce n’est pas un fruit de Zamia , mais un cône de Pinus ayant tous les caractères de ce genre, relativement à la 318 A. BRONGNIART. À -— sussexiensis, Brong. — Angl. (Zamia sussexiensis, Mant.) Cunninghamiles oxycedrus, Sternb.— N. Schena. —- elegans, Corda. — Boh. — planifolius, Corda. — Boh. Dammarites albens, Geepp. — Boh. — crassipes, Gepp. — Silés. Araucuriles acutifolius, Corda. — Boh. — crassifolius, Corda. — Boh. Eleoxylon cretaceum, Brong. — Boh. (Pinus cretacea, Corda.) Dicotylédones angiospermes. MYRICÉES. PÉRIODES DE VÉGÉTATION f ~ SALICINÉES. Salicites? Wahlbergii, Nilss. — Scan. — Petzeldianus, Gepp. — Silés. — fragiliformis, Zenk. — Blankenb. ACÉRINÉES. Acerites? crelaceus, Nilss. — Scanie. JUGLANDÉES. Juglandites oan Gepp. — Silés. Dicotylédones de famille incer- taine, / Credneria integerrima, Zenk. — denticulata, Zenk. — Blankenb, — biloba, Zenk. — Blank. Comptonites? antiquus, Nilss.— Scan. — subtriloba, Zenk. — Blank. BÉTULACÉES. — Sternbergii, Brong. — Teschen. Boh. Alnites? Friesii, Nilss. — Scan. — cuneifolia , Brong. — Nieder Scheena, CUPULIFÈRES. — expansa, Brong. — N. Schœna. — tremulæfolia, Brong. — N. Schœna. Carpiniles arenaceus, Goepp.— Silés. On doit, en outre, signaler au moins dix à douze espèces de feuilles dicotylédones indéterminées et souvent imparfaites, fi- gurées par Geinitz, Reuss, Corda et Gœppert, ou existant dans les collections. Cette flore, quicomprend maintenant environ soixante à soixante- dix espèces connues , est, comme on le voit, remarquable en ce que les dicotylédones gymnospermes égalent à peu près les di- cotylédones angiospermes, et par l'existence d’un nombre encore assez grand de Cycadées bien caractérisées qui cessent de se montrer à l’époque éocène des terrains tertiaires. Le genre Credneria, comprenant des feuilles dicotylédones d’une nervation très particulière, mais dont les affinités sont dou- teuses, est aussi une des formes caractéristiques de cette époque, dans un assez grand nombre de localités. Quant aux espèces de . feuilles dicotylédones , rapportées à des familles déterminées, je dois faire remarquer que ces rapprochements, fondés sur des forme et à la direction des écailles et à la position des graines géminées à leur base. Quant au Z, sussexiensis, son analogie avec la précédente me paraît évi- dente. _ ET FLORES DES DIVERS TERRAINS, 619 échantillons très imparfaits et fort peu nombreux, sont encore très incertains , et ne peuvent fournir de base à aucune compa- raison avec les autres flores, ni à aucune conclusion certaine. 3° ÉPOQUE FUCOIDIENNE. Cette époque, qui me semble former la limite la plus naturelle entre la période crétacée et la période tertiaire est, en effet, ca- ractérisée par ces dépôts si riches en Algues d’une forme très spéciale qu’on a appelés les grès ou macignos à fucoïdes ou le flysch de la Suisse , formation très répandue , surtout dans l’Eu- rope méridionale, depuis les Pyrénées jusqu'aux environs de Vienne, et même jusqu’en Crimée. | Jusqu'à présent on n’a jamais trouvé de plantes terrestres mêlées à ces plantes marines. Je ne crois même pas qu’on y ait rencontré de bois fossiles. Presque toutes ces Algues paraissent appartenir à un même groupe, au genre Chondrites, et, quoique les espèces soient assez nombreuses , elles passent des unes aux autres par des nuances presque insensibles. Les Algues des environs de Vienne, placées dans le genre Munsteria , sont très mal caractérisées et ne sont peut-être pas congénères avec celles du calcaire jurassique de Solenhofen, mais elles me paraissent avoir été trouvées dans le même terrain, désigné sous le nom de schiste calcaire gris, du grès de Vienne, que les Chondrites de la même contrée. FLORE DE L'ÉPOQUE DE GRÈS À FUCOIDES. = recurvus, Brong. _ ALGUES. — Huotii, Brong. Chondrites intricatus, Brong. — affinis, Sternb. (Spherococcites). — equalis, Brong. — inclinatus, Sternb. (Sphærococciles). — difformis, Brong. Munsteria Hessii, Sternb. — Targionii, Brong. — flagellaris, Sternb. — furcatus, Brong. — geniculata, Sternb. Ge qu’il y a de remarquable , dans cette série d’espèces, c’est qu’elles n’ont rien de commun, ni avec les Algues de l’époque sous-crétacée , ni avec celles de l’époque éocéne, et surtout de Monte-Bolca, dont cette flore serait presque contemporaine , 320 A. BRONGNIART, — PERIODES DE VEGETATION d’après beaucoup de géologues ; c’est enfin l’identité de ces es- pèces d’Algues dans tant de localités situées à de grandes distances, localités si nombreuses pour la plupart de ces espèces que je n’ai pas pu les citer. Le Chondrites Targiont , ou peut-être une espèce distincte , mais très voisine, s’est seul présenté dans une autre formation, — dans le greensand et le gault de l’île de Wight, en Angleterre, | d’après M. Fitton, et dans cette même formation dans le départe- ment de l’Oise d’après M. Graves. M. Kurr a aussi décrit et figuré sous le nom de Chondrites Bollensis, un Fucus du lias dont les formes trés variées sont presque identiques avec les Chondrites Targionii, equalis et difformis. VI. — PÉRIODE TERTIAIRE. L'ensemble des végétaux de cette période contemporaine de tous les dépôts tertiaires , et se continuant même encore dans la végétation qui couvre la surface actuelle de la terre, est un des plus caractérisés. L’abondance des plantes dicotylédones angio- spermes, celle des monocotylédones de diverses familles, mais surtout des Palmiers, pendant une partie du moins de cette pé- riode, la distinguent immédiatement des périodes plus anciennes. Cependant les observations faites sur l’époque crétacée ont établi une sorte de transition entre les formes des époques secondaires et celles des époques tertiaires, qu’on ne présumait pas il y a quelques années. Mais tandis qu’à cette époque les angiospermes paraissent égaler à peu près les gymnospermes, dans la période tertiaire, elles les dépassent de beaucoup ; tandis qu’à l’époque crétacée il y a encore des Cycadées et des Conifères voisines des genres habitant les régions tropicales, pendant la période ter- tiaire les Cycadées paraissent manquer complétement en Europe, et les Conifères appartiennent à des genres des régions tem- pérées. + | Malgré cet ensemble de caractères communs à toute la période tertiaire, il y a évidemment des différences notables dans les formes génériques et spécifiques, et dans la prédominance de ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. 321 certaines familles aux diverses époques de cette longue période. Mais ici nous éprouvons souvent des difficultés graves pour éta- blir le synchronisme des nombreuses formations locales qui con- stituent les divers terrains tertiaires. Dans cette attribution des différentes localités où des fossiles végétaux ont été observés aux principales divisions de la série tertiaire, je n’ai pas suivi exac- tement les bases admises par M. Unger dans son Synopsis ; je me suis beaucoup rapproché de la répartition adoptée par M. Raulin dans son mémoire sur les transformations de la flore de l’Europe centrale pendant la période tertiaire (Ann. sc. nat., t. X, p. 193, oct. 1848), qui reporte à l’époque pliocène, ou la plus récente, plusieurs des formations classées par M. Unger dans la division moyenne ou miocène. Cependant , d’après les conseils de M. Élie de Beaumont , je n’ai pas placé tous les terrains de lignite de l’Allemagne dans la division pliocène, comme l'avait fait M. Raulin, ni tous dans la division miocène , comme M. Un- ger; mais, conformément à l’ancienne opinion de mon père, j'ai laissé les lignites des bords de la Baltique, qui renferment du succin , dans la division inférieure des bassins anciens de Paris, Londres et Bruxelles, en les considérant comme contemporains des lignites soissonnais; les lignites des bords du Rhin, de la Wettéravie et de la Westphalie, sont rangés dans la division “moyenne ou miocène ; ceux, au contraire, de la Styrie et d’une partie de la Bohème, parmi les terrains récents ou pliocènes. Cette répartition s'accorde assez généralement avec la nature des Végétaux qui y sont contenus. Un point important seul me laisse des doutes : ce sont les lignites des environs de Francfort ou de la Wettéravie, dont les plantes sont assez généralement analogues à celles d’OEningen et de Partschlug en Styrie , quoi- que leur position géologique semble devoir les faire rapporter a un terrain plus ancien. Il est probable qu’une connaissance plus complète de ces divers gisements conduirait à une division en époques distinctes plus nombreuses ; mais je crois que pour le moment la division en trois époques principales, que je désignerai avec la majorité des géologues sous les noms d’éocéne, de miocène et de pliocene, 3* série. Bor, T. XL. (Juin 1849)! 21 ~« 322 A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VÉGÉTATION suffit à la comparaison des changements successifs du règne végétal. J’indiquerai pour chacune d’elles les localités que j'ai cru devoir comprendre sous ces diverses désignations. Quant aux caractères généraux qui résultent de l'examen comparatif de ces flores, on voit d’abord que les nombres des espèces des grands embranchements se trouvent ainsi répartis dans ces trois flores, ÉPOQUE ÉPOQUE ÉPOQUE ÉOCÈNE. | MIOCENE. PLIOCENE. Cryptogames amphigenes,. . .!.. .. acrogènes. . . . Phanérogames, monocotylédones. dicotylédones gymnospermes, , , . ; . angiospermes. . . . . . . Toraux Il faut remarquer seulement que dans la première colonne où du terrain éocène, les fruits fossiles de l’île de Sheppey, dont une partie seulement est actuellement décrite par M, Bowerbank, ont une grande influence sur les chiffres des diverses divisions des Phanérogames, et que cependant cette localité paraît tout à fait exceptionnelle et nous offre peut-être un exemple du résultat de courants apportant des climats éloignés des fruits exotiques pour les accumuler sur un point des côtes de l’Europe. Sous ce point de vue, l’énumération des plantes de cette pre- mière époque n’est nullement comparable à celle des autres époques, où j'ai évité même d'introduire le petit nombre de plantes fossiles des terrains tertiaires des régions équatoriales qui sont connues, pour me borner à comparer les flores tertiaires de l’Europe. Quant aux caractères tirés des formes végétales pendant ces trois époques, les plus remarquables me paraissent : ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. 323 1° Pour l’époque éocéne, la présence, mais la rareté des Palmiers bornés à un petit nombre d’espèces, La prédominance des Algues et des Monocotylédones marines qu’on doit attribuer & la grande étendue des terrains marins pendant cette époque. L’existence d’un grand nombre de formes extra-européennes, résultant surtout, du reste , de la présence des fruits fossiles de Sheppey. 2° Pour l’époque miocéne, l’abondance des Palmiers dans la plupart des localités appartenant sans contestation à cette époque ; l’existence d’un assez grand nombre de formes non européennes, et particulièrement du genre Steinhauera, qui me paraît une rubiacée voisine des Morinda trouvée dans plusieurs localités de ces terrains. 9° Pour l’époque pliocène, la grande prédominance et la va- riété des Dicotylédones, la rareté des Monocotylédones et absence surtout des Palmiers; enfin l’analogie générale des formes de ces plantes avec celles des régions tempérées de I’ Eu- rope, de l’Amérique septentrionale et du Japon. Un caractère remarquable des flores de ces trois époques, mais qui devient plus frappant encore pour cette dernière, dans la- quelle les plantes dicotylédones sont plus nombreuses, c’est l’absence des familles les plus nombreuses et les plus caractéris- tiques de la division des Gamopétales. Ainsi au milieu des em- preintes si nombreuses, de Partschlug, d’OEningen, de Hering, de Radoboj, etc., rien n’annonce l'existence des Composées, des Campanulacées, des Personnées, des Labiées, des Solanées, des Boraginées, etc. Les seules monopétales citées en grand nombre sont des Érica- cées, des Ilicinées, quelques Sapotées et Styracées, familles qui tiennent presque autant des dialypétales que des gamopétales. Dans la flore miocéne seulement, on indique plusieurs Apo- cynées et le genre de Rubiacées que je citais plus haut. 324 A. BRONGNIART, —- PÉRIODES DE VEGETATION 1° EPOQUE EOCENE. Cette époque, dans ses limites les plus précises, comprend l’argile plastique avec ses lignites , le calcaire grossier parisien et le gypse qui le surmonte dans ce même bassin : mais je n’ai pas cru devoir en séparer pour le moment quelques formations qui, d’après les travaux des géologues modernes, sont placées entre le terrain crétacé et les parties inférieures des terrains que nous venons d'indiquer : tels sont les terrains nummulitiques du Vicentin, comprenant le célèbre gisement de Monte-Bolca, et probablement quelques localités voisines, telles que Salcedo, dans le Vicentin. J’ai joint aussi à cette flore des terrains éocènes une localité fort remarquable du bassin de Paris, dont les rapports avec les couches tertiaires ne sont pas encore parfaitement dé- terminés : ce sont les couches de l’espèce de travertin ancien qui, près de Sézanne, renferment de nombreux fossiles végétaux encore non décrits et dont je signalerai ici les plus remarquables. Ces plantes sont du reste fort particulières, et appartiennent probablement à une flore spéciale, à moins que ces différences ne tiennent à une diversité de station. Outre les divers membres du terrain éocène proprement dit du bassin de Paris, je comprends dans cette flore les fossiles du même terrain, en Angleterre, à l’île de Wight, et à l’île de Shep- pey, dans le bassin de Londres. Ces derniers fossiles, consistant presque uniquement en fruits transformés en pyrite, constituent. un ensemble qui n’a pas d’analogue sur d’autres points des bas- .sins tertiaires de l’Europe, non seulement par le nombre et par la diversité de ces fruits, mais par leurs caractères tout spéciaux qui les éloignent beaucoup des plantes dont on trouve les feuilles dans les autres couches de la même époque géologique. Tout porterait donc à penser que ces fruits, quoique appartenant à des plantes contemporaines des dépôts éocènes d'Europe, ont été ap- portés des contrées éloignées par des courants marins , comme des fruits sont encore apportés des régions équatoriales de l’A- mérique sur la côte d'Irlande ou de Norwége par le grand cou- rant de l'Atlantique. Le gisement de l’île de Sheppey parait donc 929 un cas accidentel dans les dépôts éocènes, et le bassin de Paris ne présente aucun de ces fossiles. Le bassin tertiaire de la Belgique qui fait suite à celui de Lon- dres, a offert, près de Bruxelles, quelques fruits fossiles très peu nombreux, mais qui paraissent identiques avec un des genres les plus abondants à Sheppey. Ce sont des Vipadites considérés d’a- bord comme une espèce de Cocos, sous le nom de Cocos Burtini. Enfin, d’après l’avis de mon savant confrère M. Élie de Beau- mont, j'ai compris, dans cette même flore, les plantes contenues dans les lignites des bords de la Baltique et de la Poméranie, si riches en succin dans lesquels ces Végétaux ont souvent été conservés, C’est aux travaux de M. Gœppert qu’on doit la con- naissance de ces Végétaux représentés le plus souvent par de très petits fragments dont il a déterminé les rapports avec beaucoup de sagacité et d’exactitude. Avec les matériaux recueillis dans ces diverses localités, mais dont la plupart sont encore inédits, on pourra construire la flore de l’épo que éocène dont la liste suivante, comprenaut seulement les espèces décrites ou du moins déterminées, n’est qu’une ébauche. FLORE DE L'ÉPOQUE EOCENE. . ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. Pezizites candidus, Gœpp. — Succ. Cryptogames amphigènes. Hysterites opegraphoides , Geepp. — Succ. ALGUES. | Confervites thoreæformis, Brong. — Bolca. Caulerpiles Agardhiana, Brong. — Bolca. Cryptogames acrogénes. HEPATIQUES. — pinnatifida, Brong. — Bolca. Zonariles flabellaris, Sternb. — Bolca. — mullifidus, Sternb. — Salcedo, Vic. Gigartinites obtusus, Brong. — Bolca. _ Sphærococcites Beaumontianus, Br.— Pa- ris ( Fucoides Beaumontianus, Pomel.). Chondrites. Dufresnoyi, Pomel, — Paris. Delesserites Lamourouxii, St. — Bolca. — spathulatus, Sternb. — Bolca. — Bertrandi, Sternb. — Bolca. — Gazolanus, Sternb. — Bolca. Coralliniles Pomelii, Brong. — Paris. CHAMPIGNONS. Sporotrichites helerospermus, Gœpp. — Succ, Marchantites sezannensis, Br. — Sézanne. Jungermannites Neesianus, Gepp.—Succ. — transversus, Gepp. — Succ. — contortus, Goepp. — Succ. Mousses. Muscites serratus, Gœpp. — Succ. — apiculatus, Goepp. — Succ. — confertus, Gœpp. — Succ. — dubius, Goepp. — Succ. — hirsutissimus, Goeepp. — Succ. FouGÈREs. Pecopteris Humboldtiana, Goepp. — Succ. — Pomelii, Brong. — Sézanne. Teniopteris Bertrandi, Brong.—Vicent. 326 Asplenium Wegmanni, Brong.—Sézanne. Polypodites thelypteroides. Brong. — Séz. EQUISÉTACÉES. Equisetum stellare, Pomel. — Oise. CHARACEES. | Chara helicteres, Brong. — Paris. — tuberculosa, Lyell. — Wight, Ex Lemani, Brong, — Paris. Monocotylédones. NAiADES. Caulinites parisiensis , Brong. — Paris. — grandis, Pomel. — Paris. — Brongniartii, Pomel. — Paris. — nodosus, Ung. — Paris. — ambiguus, Ung. — Paris. — cymodoveites, Pomel. — Paris. — herbaceus, Pomel. — Paris. — zosteroides, Pomel. — Paris. Zosterites teniæformis, Brong.—Vicent. — enervis, Brong. — Paris. Halochloris cymadocæoides, Ung.— Bolca, Potamogelon tritonis, Ung. — Bolca. — naiadum, Ung. — Bolca. = multinervis, Brong. — Paris. Carpolithes Websteri, Brong. — Wight. (Carp. thalictroides, var. «, Brong.) NIPACEES. Nipadites, Bowerb. 13 espèces de l’île de Sheppey, dont 2 aussi dans le terrain tertiaire de Bruxelles. PALMIERS. Flabellaria Parisiensis, Brong. — Paris. — rhapifolia, Sternb. —Vinacourt, Som. — maxima, Ung. — Oise, Grisolle, Palmacites echinatus, Brong.— Soissons. — annulatus, Brong. — Paris. Dicotylédones gymnospermes. CONIFÈRES. # Cupressinées. Juniperites Harlmannianus , Gœpp. — Succ.) & Thuytes Klinsmannianu:. Geepp. — Succ. — Mengeanus, Geepp. —- Suce. — Breynianus, Gepp. — Suce, A. BRONGNIART. — PERIODES DE VEGETATION Thuytes Kleinianus, Gœpp. — Suce. — Ungerianus, Gepp, — Succ. Cupressites Brongniartii, Gepp.— Succ. — — Linkianus, Gepp. — Succ. — Bockianus, Gepp. — Succ, — Callitrites Brongniartii, Endl, — Paris. — curlus, Endl. — Sheppey. — Comptoni, Endl. — Sheppey. — thuioides, Endl. — Sheppey. — crassus, Brong. — Sheppey. Frenelites recurvatus, Endi. — Sheppey. — subfusiformis, End]. — Sheppey. — globosus, Brong. — Sheppey. — elongatus, Brong. — Sheppey. Solenostrobus subangulatus, Endl.—Shep. — corrugatus, Endl. — Sheppey. — sulcatus, Endl. — Sheppey. — semiplotus, Endl. — Sheppey. — tessellatus, Brong. — Sheppey. ** Abiélinées. Abietites oblusifolius, Geepp. — Succ. — geanthracis, Gepp. — Lign. Silés. + Wredanus, Goepp. — Suce, —— Reichianus, Geepp. — Suce. Pinites Defrancii, Brong. — Paris. — macrolepis, Brong, — Paris. — rigidus, Gepp. — Succ. — lignitum, Gepp. — Lign. Saxe. — ovoideus, Gœpp. — Silésie. — Thomassianus, Gepp. — Lignites. — brachylepis, Geepp. — Lignites. Peuce succinifera, Endl, — Succ. - ***® Taxinées. Taxites acicularis, Brong.— Lign. Cassel. — Langdorffii, Brong. — Lign. Wetter. — diversifolius, Brong.— Lign. Cassel. — affinis, Gepp. — Lign. Taxoxylon Ayckei, Ung. — Lign. Silésie. KXK*X Gnélacées. Ephedrites Jonianus, Gepp. — Suce. Dicotylédones angiospermes, BÉTULACÉES. . Alnus succineus, Geepp. — Suce. Betulinium parisiense, Ung. — Paris. Le Z ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. CUPULIFÈRES. Quercus Meyerianus, Goepp. — Succ. Carpinites dubius, Gepp, — Lign. JUGLANDEES. Juglans ventricosa, Brong.—Lign. Pomér. 327 OENOTHEREES. Trapa Arethuse, Ung. — Bolea. CUCURBITACEES. Cucumites variabilis, Bow. —Sheppey. SAPINDACEES. — Schweiggeri, Gepp. — Lign. Prusse. Cupanioides, Bow. — 8 esp. de Sheppey. — Hagenianus, Gepp. — Lign. Prusse. MALVACEES. ULuacées. Hightea, Bowerb. — 10 esp. de Sheppey. Ulmus Brongniartii, Pomel. — Paris. , a ERicackes? PROTEACEES. Dermatophyllites, Geepp.— 9 espèces dans Petrophylloides, Bowerb. 7 espèces de l’île le Succin. de Sheppey. : ‘ Familles douteuses. LÉGUMINEUSES. Leguminosites. . . 18\ espèces de fruits Phyllies. 10 espèces, Xylinoprioniles . . 2 de ABIRAIURESS LIEU 3) 4 — Faboidea . . . . . 25) l'ile de Sheppey. VONPOIONES,.. As due Mu hs. a) Les caractères les plus remarquables de cette flore sont : 1° la grande quantité d’Algues et de Naïades marines , caractères en rapport avec l'étendue et la puissance des formations marines de cette époque. 2° Le grand nombre des conifères, appartenant la plupart à des genres encore existants, mais parmi lesquelles les cupressinées paraissent prédominer, surtout si l’on admet comme appartenant bien positivement à cette famille les divers fruits de l’île Sheppey, que M. Bowerbank a décrits sous le nom de Cupressinites, et dont M. Endlicher a formé les genres Callitrites, F'renelites et Sole- nostrobus. Si ces fruits appartiennent réellement à la végétation européenne, ils indiquent des formes génériques très particulières, et probablement entièrement détruites. | 3° L'existence de plusieurs grandes espèces de Palmiers, éga- lement démontrée par la présence de leurs feuilles et de leurs tiges. EPOQUE MIOCENE. # Cette époque moyenne des terrains tertiaires me paraît com- prendre les localités suivantes parmi celles qui ont fourni des ma- tériaux pour l’étude de la végétation de la période tertiaire, 1° Aux environs de Paris, les grès supérieurs ou de Fontainebleau et les LL : À | Saat < 228 A. BRONGNIARI, — PÉRIOBES Di VÉGÉTFATION meuliéres (Meul. Par.) qui couronnent nos coteaux ; 2° les grès avec empreintes des environs du Mans et d'Angers, et probable- ment ceux de Bergerac, département de la Dordogne; 3° une partie des terrains tertiaires de l’Auvergne, et particulièrement ceux de la montagne de Gergovia, terrains qui, par leurs empreintes, paraissent plus anciensque ceux de Menat, mais qui appartiennent peut-être tous à divers étages de l'époque pliocène ; h°les terrains d’eau douce d’Armissan, près de Narbonne, le gypse d’Aix en Provence, les lignites de la Provence, dont les fossiles végétaux sont à peine connus, enfin les formations lacustres, ri- ches en bois de Palmiers et en tiges monocotylédones fasciculées de la haute Provence, près d’Apt et de Castellane : 5° une partie des terrains tertiaires de l'Italie, et particulièrement ceux de la Superga, près de Turin; 6° la mollasse de Suisse avec ses lignites à Lausanne , Kœpfnac, Horgen, contenant des restes de Pal- miers. | 7° Les lignites des bords du Rhin, près de Cologne et de Bonn, à Friesborf, Liblar, etc., renfermant quelquefois des bois de Pal- miers, et ceux de la Wettéravie à Nidda, près de Francfort, etdans d’autres lieux ; ainsi que ceux du Meisner, près Cassel, qui pa- raissent d’une même époque, quoique ceux de la Wettéravie par l'abondance de. certains genres de dicotylédones, tels que les Juglans et les Acer, et même par plusieurs cas d'identité spéci- fique, semblent se rapprocher davantage de la flore pliocène. 8° Une partie des lignites de la Bohême, et particulièrement ceux d’Altsattel, dont les fossiles décrits par M. de Sternberg et M. Rossmaessler, s'accordent généralement avec ceux des autres localités déjà citées. D’autres lignites de Bohême, ceux de Bilin et de Comothau en particulier, rentrent complétement dans la flore pliocène. 9° Hæring en Tyrol, et Radoboj en Croatie, dont M. des a Si bien fait connaître les nombreuses empreintes dans son Chloris protogea., et qui sont devenues presque le type de la flore plio- cène. A A l'exception des terrains de lignite des environs de Cassel et de Francfort, dont les espèces ont souvent des rapports nombreux ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. 329 avec celles d’OEningen et de Parschlug, et qui rentreront peut- être plutôt dans la flore pliocéne, les diverses localités que je viens de citer ont de nombreux rapports entre elles quant à leurs fossiles végétaux. Ainsi le Nymphea Arethuse se trouve dans les meu- lières de Paris et dans les marnes d’Armissan ;les Flabellaria rha- pifolia et maxima se retrouvent à Hæœring en Tyrol, à Radoboj en Croatie, et dans les grès supérieurs des environs d’ Angers et de Périgueux. Le Callitrites Brongniarhi, End. , se rencontre également dans les terrains d’Armissan, d’Aix en Provence, de Hering et de Radoboj. | Enfin, le Steinhauera globosa des lignites d’Altsattel en Bohême, se trouve aussi dans les grès des environs du Mans, et le Platanus hercules de Radoboj, en Croatie, m’a été envoyé d’Armissan, près Narbonne, par M. Tournal. Ces faits se multiplieront probablement par une étude plus attentive des diverses localités, mais ils laissent déjà peu de doute sur le synchronisme de la plupart de ces formations locales. FLORE DES TERRAINS MIOCENES. Cryptogames amphigènes. ALGUES. Cysloseirites communis, Ung. — Radoboj. — gracilis, Ung. — Radoboj. — Helii, Ung. — Radoboj. Sphærococciles cartilagineus,, Ung.—Rad. CHAMPIGNONS. Hysterites labyrinthiformis, Ung.— Rad. Xylomites umbilieatus, Ung. — Radoboj. Cryptogames acrogénes. Mousses. Musciles Tournalii, Brong. — Armissan. FOUGERES. Filicites polybolrya, Brong.— Armissan. CHARACÉES. - Chara medicaginula, Brong.—Meul. Par. — prisca, Ung. — Radobob. Monocotylédones, NAÏADÉES. Zosterites marina, Ung. — Radoboj. Caulinites Radobojensis, Ung. — Rad. — nodosus, Ung. — Radoboj. Ruppia pannonica, Ung. — Radoboj. Carpolithes thalictroides, Brong —M. Par. GRAMINEES. Culmites anomalus, Brong.— Meul. Par. — Gepperti, Munst. — Bohême. Bambusium sepultum, Ung. — Radoboj. LILIACÉES. Smilacites hastata, Brong.— Armissan. — grandifolia, Ung. — Radoboj. PALMIERS. Flabellaria latania, Rossm.— Bohéme. — rhapifolia, Sternb. — Heering., Suiss. — oxyrachis, Ung. — Hering. — verrucosa, Ung. — Herring. — crassipes, Ung. — Heering. — Marti, Ung. — Hering. — major, Ung. — Hering. — heringiana, Ung. — Hering. — maxima, Ung. — Radoboj. — Lamanonis, Brong. — Aix. 330 Phæniciles pumila?, Brong. — Le Puy. — speclabilis, Ung. — Radoboj. — salicifolius, Ung. — Bohême. — angustifolius, Ung. — Bohéme. Endogenites didymosolen, Spreng.— Paris. — perfossus, Ung. — Bohéme. Dicotylédones gymnospermes, CONIFÈRES. Callitrites salicornioides, Brong.— Radob. (Thuiles salicornioides, Ung ) — Brongniartii, Endl. — Aix, Armissan, Hering, Radoboj. Sequoites taxiformis, Brong. — Arm. Heer. (Cupressiles taxiformis, Ung., tab. 9.) Glyplostrobites Ungeri, Brong. — Heering. (Cupressiles taxiformis, Ung., tab. 8.) — Parisiensis, Brong. — Meul. Par. (Muscites squamatus, Brong. prodr.) Abietites lanceolatus, Ung.(Elale).— Rad. — Ungeri, Endl. (Pinites). — Radoboj. (Palæocedrus extinctus, Ung.). — hordeaceus, Geepp. ( Pinites). —Bohéme. — Austriaca, Ung. (Eleate). — Ibid. Pinites pseudostrobus, Brong.— Armissan. — Salurni, Ung. — Radoboj. — oviformis, Endl. — Bohême. — ovatus, Presl. — Bohême. Araucarites? Gœpperti, Pres|.— Hæring. Eleoxylon acerosum, Brong.— Bohéme. — Hedlianum, Brong. — Bohême. Taxites Tournalii, Brong. — Armissan. — Langsdorfii, Brong.—Lign,, Wetter. Podocarpus macrophylla, Lindi. — Aix, Dicotylédones angiospermes. MYRICÉES. Comptonia grandifolia, Ung.—Radoboj. — breviloba, Brong. — Hering. — ?dryandrefolia, Brong.— Armissan. Myrica quercina, Ung. — Raboboj. —- inundata, Ung. — Radoboj. — banksiefolia, Ung. — Heering. — Heringiana, Ung. — Hering. — acuminala, Ung. — Hering. — ?longifolia, Ung. — Carniole. BÉTULINÉES, Betula Dryadum, Brong.—Armis., Radob. A. BRONGNIART. — PERIODES DE VEGETATION Betula salzhausenensis, Gepp. — Lign. Wett. Betulinium tenerum, Ung. — Autriche. Alnus Kefersteinii, Gepp. — Lign. Wett. CuPULIFÈRES. | Quercus palæococcus, Ung. — Radoboj. — furcinervis, Ung. — Bohéme. — cuspidata, Ung. — Bobéme. Fagus atlantica, Ung. — Radobog. Carpinusmacroptera, Brong.—Arm. Rad. — grandis, Ung. — Radoboj. — betuloides, Ung. — Gergovia. ULMACEES. Ulmus bicornis, Ung. — Radoboj. — prisca, Ung. — Radoboj. — Lamothii, Pomel. — Gergovia. MoreEEs. Ficus hyperborea, Ung. — Radoboj. PLATANÉES. Platanus ? grandifolia, Ung. — Radoboj. — digitata, Ung. — Radoboj. — jatrophæfolia, Ung. — Radoboj. — Hercules, Ung.— Radoboj, Armissan. SALICINEES. Populus crenata, Ung. — Radoboj. — Leuce, Ung. — Bohéme. LAURINEES. Daphnogene cinnamomeifolia, Ung.— Ra- doboj., Bohéme. — paradisiaca, Ung. — Radoboj. — relicta, Lng. — Radoboj. Laurus camphora ? Crois. — Gergovia. — dulcis? Lindl. — Aix. | OMBELLIFÈRES. Pimpinellites Zizioides, Ung. — Radoboi. HALORAGEES. | Myriophyllites capillifolius, Ung.—Radob. CoMBRETACEES. | Getonia petreæformis, Ung. — Radoboj. Terminalia Radobojensis , Ung. — Radob. — miocenica, Ung. — Radoboj. CALYCANTHEES. Calycanthus Braunii, Brong.—Lign. Wett. LEGUMINEUSES. Phaseolites cassiæfolia, Ung. — Radoboj, ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. Desmodophyllum adoptivum, Ung.— Rad. — viticinoides, Ung. — Radoboj. Dolichites europeus, Ung. — Radoboj. — maximus, Ung. — Radobog. Erythrina sepulta, Ung. — Radoboj. Adelocercis radobojana. Ung. — Raboboj. Bauhinia destructa, Ung. — Radoboj, Mimosites borealis, Ung. — Heering. Acacia disperma, Ung. — Radoboj. ANACARDIÉES, Rhus stygia, Ung. — Radoboj. — Pyrrhe, Ung. — Radoboj. — Rhadamanti, Ung. — Radoboj. © ZANTHOXYLEES. Zanthoxylon europeum, Ung. — Radob. JUGLANDEES. Juglans nux-taurinensis, Brong. —Turin. — ventricosa, Brong.—- Lign. Wetteravie. — acuminata, A. Braun. — Lign. Wetter. — levigata, Brong. — Lign. Wetteravie. 304 RHAMNÉES. Rhamnus deperditus, Ung. — Radoboj. Ceanothus polymorphus, Ung.— Radoboj. ACERINEES. Acer campylopterix, Ung. — Radoboj. — euplerigium, Ung. — Radoboj. — pegasinum, Ung. — Radoboj. — megalopterix, Ung. — Radoboj. — tricuspidatum, A. Braun.—Lign. Wett. NYMPHÉCÉES. Nymphea Arethusæ, Brong. — Armissan, Meul. Paris. APOGYNÉES, Echitonium superstes, Ung. — Radoboj. — microspermum, Ung.— Radoboj. Neritinium dubium, Ung. — Radoboj, — longifolium, Ung. — Radoboj. Plumeria flos-saturni, Ung. — Radoboj. Apocinophyllum sessile, Ung. — Radoboj. — lanceolatum, Ung. — Radoboj,. RUBIACÉES. Steinhauera subglobosa, Sternb.— Bohème, — coslatus, Sternb. — Bohême. — minor, Sternb. — Bohême. grès du Mans. —- oblonga, Sternb. — Bohème. Les caractéres les plus frappants de cette époque consistent dans le mélange de formes exotiques propres actuellement à des régions plus chaudes que l’Europe, avec des Végétaux croissant généralement dans les contrées tempérées telles que les Palmiers, une espèce de Bambou , des Laurinées, des Combrétacées , des Légumineuses des pays chauds, des Apocynées analogues, d'après M. Unger, aux genres des régions équatoriales, une Rubiacée tout à fait tropicale , unis à des Érables , des Noyers, des Bou- leaux, des Ormes, des Chênes, des Charmes, etc., genres propres aux régions tempérées ou froides. La présence des formes équa- toriales, et surtout des Palmiers, me paraît essentiellement dis- . tinguer cette époque de la suivante, Enfin on remarquera aussi le très petit nombre de Végétaux à corolle monopétale, bornés aux espèces rapportées à la famille des Apocynées par Unger, et au genre Steinhauera fondé sur un fruit qui a beaucoup de rap- port avec celui des Morinda parmi les Rubiacées, 332 Aa. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VEGETATION EPOQUE PLIOCENE. Cette époque, embrassant tous les terrains tertiaires supérieurs aux falluns de la Touraine, comprend des localités assez nom- breuses, riches en végétaux fossiles, et dont la position dans ces terrains est déterminée autant par l’ensemble même des végétaux qu’ils renferment que par leurs autres caractères géologiques. Les bassins tertiaires qui me paraissent devoir servir de base à cette flore, et par leur identité, et par les végétaux nombreux et bien étudiés qu’ils renferment, sont : 1° celui d’OEningen près de Schaffouse ( OEn.), dont les espèces ont depuis longtemps été étudiées et déterminées par M. Alex. Braun, dont le travail, quoi- que inédit, a été communiqué à plusieurs savants, et particulière- ment à M. Unger; celui de Parschlug en Styrie (Parschl.), dont M. Unger a réuni, étudié et déterminé les nombreuses empreintes, en partie publiées par lui dans son Chloris protogea, et présentés dans leur ensemble dans une énumération spéciale de ces espèces publiée récemment sous le titre de Flore de Parschlug. Dans cette localité seule, M. Unger a reconnu et classé 110 espèces différentes; c’est la flore fossile locale la plus nombreuse que l’on connaisse, et l'identité d’un grand nombre d’espèces avec celles d’OEningen indique bien le synchronisme de ces deux for- mations locales. Quelques autres points de la Styrie paraissent aussi de la même époque, ainsi que plusieurs localités de Hongrie si riches en bois silicifiés. En Bohême, les schistes tripolis de Bilin et de Comothau, qui renferment un assez grand nombre de plantes décrites par M. de Sternberg, se rapportent sans doute à cette époque, d’après la nature de ces plantes ; enfin, les collines ter- tiaires, dites collines subapennines du Plaisantin, de la Toscane et d’une partie du Piémont, ainsi que la formation gypseuse de la Stradella, près de Pavie, si riche en impressions de feuilles, font partie de cette époque; mais, à l’exception de ce dernier point, ces terrains renferment en général peu de végétaux. En France, l’époque pliocène comprend probablement une par- tie des dépôts d’eau douce de l’Auvergne et de l'Ardèche. Ainsi les schistes de Menat et ceux de Rochesauve me paraissent offrir: ET FLORES DES DIVERS TERRAINS. 3833 une flore très analogue à celle d’OEningen et de Parschlug. Quant ‘aux marnes de Gergovia et de Merdogne, près de Clermont, j'ai cru devoir plutôt les classer dans l’époque miocéne; mais cette question ne pourra être résolue que par une détermination plus attentive des espèces qu’elles renferment. La flore suivante, qui récapitule tout ce qui est décrit ou dénommé de ces terrains, est cependant essentiellement basée, comme on peut le voir par les indications des localités, sur les deux bassins de Parschlug et d’OEningen. FLORE DES TERRAINS PLIOCENES. Cryptogames amphigénes. ALGUES. Conferviles Bilinicus, Ung. — Bilin. Spherococcites ? striolatus, Sternb.— Italie. CHAMPIGNONS. Xylomiles maculatus, Ung.— Parschlug. — tuberculatus, Ung. —- Parschl. Spherites punctiformis, Ung. -- Parschl. — disciformis, Ung. — Parschl. Cryptogames acrogènes. Mousses, Muscites Schimperi, Ung. — Parschl. FouGÈREs. Adiantum renatum, Ung. — Parschl. Pleris parschlugiana, Ung. — Parschl. Goniopteriles stiriacus, Brong.-— Arnfels. Teniopteris dentata, Gœpp.—Tæppl., Boh. LYCOPODIAGÉES. Isoetites Braunii, Ung.— OEn., Parschlug. ÉQUISÉTACÉES. Equisetum Braunii, Ung.—OEn., Parschl. Monocotylédones. NAÏADES. Polamogeton geniculatus, Braun. — OEn. GRAMINÉES. Culmites arundinaceus, Ung.— Parschl. CYPERACEES. Cyperites tertiarius, Ung. — Parschl. LILIACÉES. Smilacites sagittata, Ung. — Parsch]. Dicotylédones gymnospermes. CONIFÈRES. * Cupressinées. Callitrites Brongniartii, Endl.— Parschl. — gracilis, Brong. — Comothau. Widdringtonites Ungeri, Endl.— Parschl. Taxodites ewropeus, Brong. — Grèce, Bilin. — cningensis, Ung. — OEn. Parschl. — dubius, Pres]. — Bilin. Thuioxylon juniperinum, Ung. — Styr. Autr. — ambiguum, Ung. — Styrie. — peucinum, Ung. — Lesbos. ** Abiélinées. Abieliles Oceanines, Ung. — Parschlug. — balsamodes, Ung. — Parschlug. — leuce, Ung. — Parschl. Piniles Gothianus. Ung. — Parschl. — furcatus, Ung. — Parschl. — hepios, Ung. — Parschl. — centrotos, Ung. — Parschl. ~ — equimontanus, Gepp. — Styrie. — Haidingeri, Ung. -— Styrie. — Hampeanus, Ung. — Styrie. — Cortesii, Brong. — Plaisantin. — Canariensis, Lindl. — Espagne. Peuce Lesbia, Ung. — Ile de Leshos. Eleoxylon acerosum, Brong. — Styrie. — pannonicum, Brong. — Hongrie. — Hedlianum, Brong. — Styrie. — regulare, Brong. — Hongrie. 33h *** Taxinées. Taæites tenuifolius, Brong.— Comothau, — carbonarius, Munst. — Lign. Bav. — Rhosthornii, Ung. — Lign. Carinth. Taxoxylum Gœpperti, Ung. — Hongrie. — priscum, Ung. — Styrie, Hongrie, Salisburia adiantoides, Ung.— Italie. Dicotylédones angiospermes. MYRICÉES. Comptonia aculiloba, Brong. — Bilin. — œningensis, A. Braun. — OEn., Pars. — ulmifolia, Ung. — Parschl. — laciniata, Ung. — Parschl. Myrica deperdita, Ung. — Parschl. BeTuULACEES. Betula Dryadum, Brong. — Parschlug, — macroplera, Ung. — Bilin, Alnus Kefersteinii, Geepp. — Bilin. — gracilis, Ung. — Bilin. — suaveolens, Viv. — Stradella. — nostratum,*Ung. — Styrie. CUPULIFERES. Quercus bilinica, Ung.— Bilin. — serra, Ung. — Parschlug. — lignitum, Ung. — Parschl. — aspera, Ung. — Parschl. — Hamadryadum, Ung. — Parsehl. — chlorophylla, Ung. — Parschl. — Daphnes, Ung. — Parschl. — elena, Ung. — Parschl. — Drymeja, Ung. — Pars., Stradella, — medilerranea, Ung. — Parschlug. — Zoroastri, Ung. — Parschl. — cyclophylla, Ung. — Parschl. — myrlilloides, Ung. — Parschl, Quercinium sabulosum, Ung. — Autr. , Hong., Silés,, France, Moulins, — austriacum, Ung. — Autriche. — lransylvanicum, Ung. «— Transyly. Fagus castaneefolia, Ung. — Styr. — Feroniæ, Ung. — Bilin. — Deucalionis, Ung. — Bohéme. Fegonium vasculosum, Ung.—Autr., Styr. Carpinus macroptera, Brong.— Parschl. — oblonga, Ung. — Parschl. A. BRONGNIART, — PÉRIODES DE VEGETATION ULMACEgs. Ulmus quercifolia, Ung. — Parschlug. , — plurinervia, Ung. — Parschl, — zelkovefolia, Ung. — Parschl. — parvifolia, A. Braun. — Parschl., OEn. — Bronnii, Ung.—Pars., Bilin, Comoth. — — prelonga, Ung. —Parschl. _— longifolia, Ung. — Bilin. — Ulminium diluviale, Ung. — Bohême. Celtis Japeli, Ung. — Parschl. BALSAMIFLUÉES. Liquidambar europeum, A, Braun. -.OEn À Parschlug. — acerifolium, Ung. — Parschi. — protensum, Ung. — Parschl. SALICINÉES. Populus gigas, Ung. — Parschlug, — — oli, Ung. — OEn., Parschl, | — latior, A. Braun. — OEn., Parschl. — Gvalifolia, A. Braun.— OEn., Parschl, — Phaelonis, Viv. — Stradella. WaT 4e Salix angustissima , A. Braun. — OEn. AE à Parschlug, Bilin. — neriifolia, A. Br. — OEningen. — lenera, A. Br. — OEningen. — lancifolia, A. Br. — OEningen, — capreefolia, A. Br. — OEningen, ‘ LAURINEES. Daphnogene cinnamomeifolia, Ung. —Par- schlug. ma THYMELEES, | Hauera styriaca, Ung. — Styrie. SANTALACEES. Nyssa europea, Ung. — Styrie. CoRNÉES. Cornus ferox, Ung. — Parschlug. MYRTACÉES. Myrtus miocenica, Ung. — Parschlug. CALYCANTHEES. | Calycanthus Braunii, Brong. — OEn. POMACÉES. Jat Pyrus Theobroma, Ung. — Parschlug. — Euphemes, Ung. — Parschl, — minor, Ung. -- Parschl. Crategus Oreonis, Ung. — Parschl. Cotoneaster Andromede, Ung.— Parschl. : ET FLORES DES DIVERS TERRAINS, ROSACEES. Rosa Penelopes, Ung. — Parschl. Spirea Zephyri, Ung. — Parschl. AMYGDALEES, Prunus paradisiaca, Ung. — Parschl. — Euri, Ung. — Parschl. — theodisca, Ung. — Parschl. — atlantica, Ung. — Parschl. Amygdalus quercula, Ung.— Parschl. — pereger, Ung. — Parschl. _ LEGUMINEUSES. Robinia Hesperidum, Ung. —Parschl. Cytisus? œningensis, A. Braun. — OEn. — Dionysii, Ung.— Parschl, Amorpha styriaca. Ung. — Parschl. Glycirrhiza Blandusiæ, Ung.— Parschl. Phaseolithes orbicularis, Ung.— Parschl. — serrata, Ung. — Parschl. — physolobium, Ung. — Parschl. — securidaca, Ung. — Parschl. Gleditschia podocarpa, Al. Braun,— OEn. Parschlug, Bauhinia parschlugiana, Ung.— Parschl. Cassia ambigua, Ung. —- Parschl. — hyperborea, Ung. — Parschl, — petiolata, Ung. — Parschl. _ — Memnonis, Ung. — Parschl. Acacia parschlugiana, Ung, — Parschl. Mimosiles palæogæa, Ung. — Parschl. ANACARDIÉES. Rhus punctatum, Al. Braun. —OEningen. — cuneolata, Ung. — Parschlug. — nilida, Ung. — Parschl. — triphylla, Ung. — Parschl. — elæodcndroides, Ung. — Parschl. — zanthoxyloides. Ung. — Parschl. — Herthæ, Ung. — Parschl. — Napearum, Ung. — Parschl. JUGLANDEES. Juglans acuminata, A. Braun. — OEn., Parschlug. — falcifolia, A.Braun, --OEn., Parschl, — melena, Ung. — Parschl. — quercina, Ung. — Parschl. — elenoides, Ung. — Parschl. — hydrophila, Ung. — Parschl. — cinerea fossilis, Brong. — Toscane. 335 RHAMNÉES. Karwinskia mullinervis, A. Braun. — OEn., Styr. | Rhamnus terminalis, A. Braun. — OEn. — aizoon, Ung. — Parschl. — aizoides, Ung. — Parschl. -— degener, Ung. — Parschl. — pygmeus, Ung. — Parschl. — bilinicus, Ung. — Bilin. Ziziphus tremula,Ung. — Parschl. — protolotus, Ung. — Parschl. Paliurus Favonii, Ung. — Parschl. Ceanothus subrotundus, Al Braun. — OEn. Parschl. — europeus, Ung. — Parschl. — tiliæfolius, Ung. — Bilin, OEningen. — bilinicus, Ung. — Bilin. — polymorphus , Ung. — OEningen. CELASTRINEES. Celastrus europœus, Ung. — Parschl, — cassinefolius, Ung, — Parschl. — cuneifolius, Ung. — Parschl. Evonymus Latoniæ, Ung. — Parschl. SAPINDACEES. | Sapindus Pythii, Ung. — Parschl. ACERINEES, Acer lignitum, Ung. — Bilin. — pseudomons pessulanus , Ung. — Pars, — oblusilobum, Ung. — Styrie. -— pseudocampestre, Ung. — OEn., Pars. — trilobatum, A, Braun, — OEn., Pars., Bilin. — productum, A. Braun. — OEn., Pars., Bilin. -~ tricuspidatum, A. Braun. — OEn. — trifoliatum, A. Braun. — OEn., Bilin. — radiatum, A. Braun. — OEn. — vitifolium, A. Braun. — OEn. — parschlugianum, Ung. — Parschl. — ficifolium, Viv. — Styrie, Stradella. — elongatum, Viv. — Styrie, Stradella. — inlegerrimum, Viv. — Styrie, Strad. Acerinium danubiale, Ung. — Autriche sup. TILIACEES. Tilia prisca, A. Braun. — OEn. | : dl » at.’ : ° . of ~~ © 4 ” | , , . 4 ” d 4 à s , 336 A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VEGETATION MAGNOLIACEES. Jucnées. Liriodendron Procaccinii, Ung. — Sini- //e” sphenophylla, Ung. — Parschl. gallia. | — stenophylla, Ung. — Parschl. CAPPARIDEES — parschlugiana, Ung. — Parschl. ! 7 pe à | Capparis ogygia, Ung. — Parschl. ambigua, Ung. | P segs — cyclophylla, Ung. — Parschl. adage Prinos europeus, Ung. — Parschl. Sideroxylon hepios, Ung. — Parschl. Achras Lycobroma, Ung. — Parschl. STYRACEES. ERICACEES. Symplocos dubius’, Ung. — Parschl. Rhododendron flos Saturni, Ung. — Pars. Styrax borealis, Ung. — Parschl. Azalea hyperborea, Ung. — Parschl. OLÉACÉES, Andromeda glauca, Ung. — Parschl. Fraxinus primigenia, Ung. — Parschl. Vaccinium vitis Japeti, Ung. — Parschl. ÉBENACÉES. — icmadophilum, Ung. — Parschl. Diospyros brachysepala , Al. Braun. — — myrsiniles, Ung. — Parschl. OEn. Ledum limnophilum, Parschl. =) L’époque pliocène, considérée en Europe, car j'ai exclu. avec intention de la liste précédente quelques fossiles des Antilles qu’on rapporte à ces terrains, offre comme caractères particuliers son extrême analogie avec la flore actuelle des régions tempérées de l'hémisphère boréal, je ne dis pas de l’Europe, car cette flore pliocène comprend plusieurs genres étrangers à notre Europe actuelle, mais propres à la végétation de l’Amérique ou de l’Asie tempérée. Tels sont, en admettant l’exactitude des rapproche- ments génériques établis par les botanistes auxquels ces dé- terminations sont dues, les T'axodium, le Salisburya, les Comp- tonia, les Liquidambar, le Nyssa, le Robinia, le Gleditschia, le Bauhinia, les Cassia, les Acacia, les Rhus, les J'uglans, les Ceano- — 1 thus, les Celastrus, le Sapindus, le Lirvodendron, le Capparis, le Sideroxylon, l’Achras et le Symplocos, tous genres étrangers à l'Europe tempérée, dans laquelle ils ont été trouvés à l’état fos- sile, mais qui, pour la plupart, se retrouvent encore dans des ré- gions tempérées dans d’autres parties du globe. | Pour d’autres genres existant encore en Europe, mais qui n’y comprennent plus qu’un petit nombre d'espèces, nous en trou- vons beaucoup plus à l’état fossile : tels sont les Érables, dont 14 espèces sont énumérées dans cette flore de l’époque pliocène, et les Chênes qui sont au nombre de 13. On doit remarquer 4 Nemopanthes augustifolius, du — Pars. wh Fr Le ET DE FLORES DIVERSES. 337 que ces espèces proviennent de deux ou trois localités très cir- conscrites qui, dans l’époque actuelle, ne présenteraient proba- blement, dans un rayon de quelques lieues, que 3 ou 4 espèces de ces genres. Enfin, un autre caractère que j'ai déjà signalé, et qui différencie encore cette flore de celle de notre époque, c’est l’ab- sence, ou du moins le petit nombre et la nature des plantes à co- rolles gamopétales. Ainsi, il n’y a dans cette flore que vingt plantes rangées dans les familles de cette division, et toutes se rapportent à ce groupe de gamopétales hypogynes, que j'ai désigné sous le nom d'iso- gynes, qui, par l’organisation générale de leurs fleurs, se rap- prochent le plus des dialypétales. Cette absence des gamopétales anisogynes ou à ovaires irré- guliers est-elle le résultat du hasard ou de ce que beaucoup de ces plantes, surtout parmi les espèces des régions tempérées, sont herbacées, ces plantes herbacées étant généralement dans des conditions moins favorables pour passer à l’état fossile ? ou enfin ces familles, que quelques botanistes sont portés à consi- dérer comme les plusélevées dans l’organisation végétale, n’exis- taient-elles pas encore ? C’est ce qu’on ne sauraitétablir actuelle- ment d’une manière positive. On doit cependant remarquer qu’à l’époque miocène ces plantes étaient encore moins nombreuses, mais appartenaient à d’autres familles, et qu’à l’époque éocène aucune ne se trouve citée par les auteurs qui ont établi les rapprochements entre les plantes fossiles et les plantes vivantes , sans avoir cependant d'idées préconcues à ce sujet. Un autre fait à signaler, mais qui dépend probablement aussi de la nature herbacée de ces végétaux et du défaut de caducité de leurs feuilles, c’est l’absence presque complète des Monocoty- lédones, des Fougères et des Mousses, qui établit, relativement à ces familles, une différence très grande entre la flore pliocène et la flore actuelle de l’Europe. | Une différence non moins importante distingue cette flore de celle des époques plus anciennes : c’est l'absence, dans tous ces terrains, de la famille des Palmiers qui formait au contraire un 3° Série, Bor. T. XI (Juin 1849.) ? 22 by 338 A. BRONGNIART. — PÉRIODES DE VEGETATION, etc. caractère saillant de l’époque miocène. On n’en connaît aucune trace en Europe dans les terrains pliocènes que j'ai énumérés, tan- dis que les bois de cette famille sont très abondants dans les ter- rains des Antilles, qu’on considère comme d’une époque au moins aussi récente que le terrain pliocéne, ce qui paraît indiquer qu’à cette époque les zones de végétation étaient réparties à peu près comme à l’époque actuelle. En effet, dans ces terrains modernes des Antilles, on trouve parmi les bois fossiles, seules parties de végétaux qu’on y ait re- cueillies jusqu'à présent, des échantillons qui indiquent l'existence non seulement de Palmiers nombreux et variés, mais de plusieurs autres familles de la zone équatoriale, telles que des Lianes voi- sines des Bauhinia et des Ménispermées, des Pisonia, etc. La vé- gétation aux Antilles avait donc à cette époque les caractères de la zone équatoriale, comme en Europe elle avait alors les carac- tères de la zone tempérée. Enfin, pour terminer nos observations sur cette flore de la der- nière époque géologique qui à précédé l’époque actuelle, nous ferons remarquer que, malgré les analogies générales qui existent entre les végétaux de ces terrains et ceux qui vivent actuellement dans les régions tempérées, aucune espèce ne paraît identique, du moins avec les plantes qui croissent encore en Europe ; et si, dans quelques cas rares, des identités complètes paraissent exister, c’est entre ces végétaux fossiles et des espèces américaines. Ainsi la flore de l’Europe, même à l’époque géologique la plus récente, était très différente de la flore européenne actuelle. DIX-SEPTIÈME NOTICE SUR LES PLANTES CRYPTOGAMES RÉCEMMENT DÉCOUVERTES EN FRANCE ; x Par M. J.-B.-H.-J. DESMAZIERES. ( SUITE. ) DipLoprA et HENDERSONIA. Dès que les cryptogamistes modernes sentirent la nécessité d'étudier l'organisation du nucléus des espèces composant le genre Spheria, ils ne tardèrent pas à s’apercevoir que cette organisation offrait des différences essentielles, d’après lesquelles ils pouvaient le diviser en plusieurs groupes plus naturels, et qui présenteraient moins de difficultés pour déterminer ses nombreuses espèces. Pénétré de cette vérité, M. Fries pro- posa le geure Diplodia, qui, bien qu'il ne le définit que par cette phrase : « Asct elliptico-oblongi , didymi, sporidiis binis referti, » fut adopté de - suite par plusieurs des cryptogamistes qui étudient sérieusement le genre Spheria avec le microscope. Mais la diagnose que nous venons de rap- porter n'étant pas assez complète, et M. Fries ne proposant aucun autre genre pour les espèces privées de theques, à sporidies contenant plus de deux sporules, ou présentant deux sporules d’une autre conformation, le genre Spheria offrit encore des associations incohérentes et bizarres. M. De Notaris paraît être le premier qui jeta une plus vive lumière sur les caractères que l’on devait accorder au genre Diplodia; mais ne con- naissant, à cette époque (1842), le genre Sporocadus de M. Corda que d’après ce qu’en disait le docteur Montagne dans son Æsquisse organogra- phique et physiologique sur la classe des Champignons (4) (1841), il y intro- duisit des espèces à sporidies triloculaires, ou plutôt renfermant trois sporules ou nucléus, et même, d’après ses figures, des Diplodia à spori- dies renfermant quatre à cinq sporules; de sorte que son genre était presque le Sporocadus sous un autre nom. D'un autre côté, M. Berkeley comprit que, s’il était utile de conserver le genre Diplodia, tel que l'avait indiqué M. Fries, la science réclamait encore un autre genre pour les espèces privées de thèques et n’offrant pas les mêmes caractères, et il proposa, pour les autres Sporocadus de (1) L'auteur disait dans ce travail remarquable (p 34), que le Sporocadus, Corda, ne paraissait pas différer du genre Diplodia, Fr. in litt. 310 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. M. Corda, le genre Æendersonia , avec cette phrase : « Perithecia intus strato prolifero sporas longas septatas edente vestita » (Ann. and mag. of Hist. nat., vol. 6, p 450). Quoique cette diagnose fut encore assez vague, et qu'elle ne put suffire à tous les besoins, plusieurs cryptogamistes adoptèrent le genre du savant anglais : les uns en se conformant rigou- reusement aux caractères indiqués, les autres en y plaçant des espèces qui s’en éloignaient, sans toutefois décrire de nouveau le genre Hender- sonia, tel qu’ils voulaient le comprendre. L’arbitraire et la confusion ayant été le résultat de cette marche in- certaine , nous allons essayer de la rendre plus régulière. Après avoir éprouvé nous-mêmes les plus grandes difficultés en cher- chant a placer dans le genre Hendersonia plusieurs Champignons , qui ne pouvaient se rapporter qu’imparfaitement a sa définition , apres avoir éprouvé également les plus grandes incertitudes, en introduisant dans le genre Diplodia plusieurs espèces hyalospores , que la forme et l’exiguité des deux sporules semblaient en éloigner ; enfin, après avoir murement réfléchi sur la préférence à accorder aux caractères qui doivent être placés en première ligne, nous nous déterminons à donner ici une défi- nition de ces deux genres, tels que, suivant nous, ils doivent être com- pris, espérant que l’on pourra y placer, sans hésitation, toutes les espèces qui se présenteront, et dont trop souvent on ne savait que faire avec les phrases laconiques que nous avons rapportées, parce que ces phrases ne limitaient point, ou limitaient mal, les genres qui nous occupent. Diplodia, Fr. emend. Perithecium corneum, superficiale innatum vel immersum, vertice poro perforatum vel irregulariter apertum, vel ostiolatum; ostiolo punctiformi, plus minusve cylindrico. Asci nulli ; basidia filiformia vel stipitiformia, plus minusve elongata aut brevissima. Sporidiis terminalibus , ovoideis vel ellipsoideis, dein liberis ; sporulis binis coloratis vel hyalinis, compresso-truncatis, hemi- ellipsoideis. Diplodia, Fr. in litt. ad cl. Mntg., Ann. des sc. nat., sér. 2, t.4, p. 302. 1834. — Desmaz., Ann. des sc. nat., sér. 2, t. 10, p. 344. 1839. — Diplodia (ex parte), De Not., Myc. ital. decas quarta, p. 23. 18/2. ~ Nous divisons ce genre en deux sections ou sous-genres, que d’autres considéreront peut-étre comme devant former des genres distincts ; mais telle n’est pas notre opinion. DESMAZIERES. — PLANTES CRYPTOGAMES. dhl § I. Chromospore. Sporulis coloratis, sæpe fuscis , majus- culis. § IT. Hyalospore. Sporulis achromaticis, sæpe minutis, Oss. Dans plusieurs espèces de ce genre, les sporidies didymes et bru~ natres sont quelquefois mélées a des sporidies uniloculaires et souvent hyalines : c’est un état anormal provenant ordinairement d’un avorte- ment ; lorsque la plante est jeune, elle peut offrir aussi des sporidies semblables. D'après notre définition , les Sporocadus herbarum et Georginæ de M. Corda doivent entrer dans ce genre sous les noms de Diplodia herba- rum et Georginæ , Lév.; quant au Diplodia conica de ce dernier auteur, type primitif de son genre Sphæropsis (Demidoff, Voy. Russ. mérid. Bot., p. 111), il est pourvu de thèques suivant l’analyse du docteur Montagne , et doit passer définitivement dans le genre Spheria, sous le nom de S. Leveillei, Dur. et Mont.. F{.d’Alg. Nous tenons ce renseigne- ment de M. Montagne, les parties de la Flore de l’Algérie qui les renferme n'étant pas encore parues au moment où nous écrivons. Hendersonia (1), Berk. emend. Perithecium carneum , superficiale innatum , vel immersum , vertice poro perforatum vel irregulariter apertum, vel ostiolatum ; ostiolo punctiformi, plus minusve cylindrico. Asci nulli; basidia filiformia vel stipitiformig plus minusve elongata aut brevissima. Sporidiis terminalibus , polymorphis, dein liberis ; sporulis plus minusve numerosis , globosis, cylindricis vel discoideis, achro- maticis aut coloratis. Spheriarum spec. Auctorum.— Sporocadus (ex parte), Corda, Icon. fung., t. 3, p. 23. 1839. § I. Piestosporæ. Sporulis compressis , cylindricis vel discoi- deis. § IL. Spherospore. Sporulis globosis, sæpe remotis. Comme pour notre Diplodia, on fera peut-être un jour de ces sections (1) Malgré la priorité du nom Sporocudus , nous pensons qu'il ne doit pas être préféré. Il signifie, en effet, spores en forme de barillet , de tonneau, et ce nom, qui était expressif et bon pour le Diplodia, auquel i! fut d'abord par M. Corda , ne peut plus être admis, lorsqu'on veut l’appliquer a des espèces dont les spores sont allongées , fusiformes ou en massue, 242 DESMAZIERES. — PLANTES CRYPTOGAMES. deux genres distincts; cependant nous n’avons pu nous décider à une séparation aussi tranchée. Oss. Le Spheria arundinacea, Sow. (Spheropsis arundinacea, Lév., Ann, des sc. nat., sér. 3, t. V, p. 294, n° 454), étant dépourvu de theques, doit entrer dans le genre Hendersowa, parce que ses sporidies ne sont pas continues, ainsi que nous l'avons démontré dans notre mémoire sur cette espèce, il en est de même du Spheropsis minuta, Lév. Le Spheria Oleæ, DC., appartient à sa deuxième section; enfin, l’Æen- dersonia Camphorosmæ, Mont., nous paraît devoir constituer un autre genre. D’après la définition que nous venons de donner des genres Diplodia et Hendersonia, on remarquera que nous n'avons tenu aucun compte de la couleur des sporules comme caractère générique ; et, en effet, de très nombreuses observations nous ont toujours prouvé que ce caractère ne saurait être placé en première ligne , sans séparer dans des groupes dif- férents des conformations tout à fait semblables. D’un autre côté, nous ne pouvions placer indistinctement toutes les espèces bispores dans le genre Diplodia, parce que nous aurions été obligé d’y introduire des sporules de formes diverses, et parce que si l’on établissait un genre unique pour les espèces bispores, il n’existerait pas de motif pour se re- fuser à en créer un autre pour les espèces trispores, un autre encore pour celles dont la sporidie renferme quatre sporules, et, procédant ainsi pour les nombres plus élevés, ces divisions, reconnues dès lors trop nom- breuses, seraient sans doute aussi reconnues ridicules. Nous avons donc préféré nous en tenir au nombre deux pour le Diplodia, en associant toutefois à ce caractère numérique celui tiré de la forme des sporules binées , accolées l’une à l’autre, comprimées même sur toute la ligne de jonction , de manière à imiter une cloison transversale, et à rendre la sporidie des Diplodia analogue à celle du genre Puecinia. Mais on nous fera observer peut-être que des spores comprimées, au nombre. de trois ou plus, existant dans le genre Hendersonia, il ne reste plus que le nombre pour différencier dans certains cas ces deux groupes. Cela n'est pas exactement vrai : les deux sporules du Diplodia sont constamment hémi-ellipsoïdes, tandis que dans |’ Hendersonia, où elles sont toujours clobuleuses, où il n’y a que celles des extrémités qui soient. hémi-ellip- soides , celles intermédiaires étant cylindriques ou discoïdes. Si, après tout, ces caractères ne paroissaient pas suffisant, et que, suivant quel- ques micrographes, il était préférable d'admettre le seul genre Sporoca- dus, tel que M. Corda l’a caractérisé, nous ferions remarquer que nous n'imposons pas nos genres , que nous en créons même le moins possible, et que, quant au genre Diplodia, nous nous en servons, parce qu'il existe ; et parce qu’il nous offre un moyen commode pour placer beau- DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES: ds coup d’espéces qui ne feraient qu’encombrer legenre Sporocadus, en ren- dant sa nomenclature plus compliquée. Les genres Septoria et Phyllosticta diffèrent le plus souvent de l’ Hen- dersonia par la nature et la consistance du périthécium , et surtout par l’ensemble de plusieurs caractères que l’on ne trouvera jamais réunis dans une espèce de ce dernier genre. Ainsi, la plupart des Septoria et Phyllosticta viennent sur les feuilles ou les tiges de plantes vivantes, leurs périthécium sont extrêmement petits, presque toujours réunis en grand nombre , et, le plus souvent, sur des taches produites par l’altération du support; ils s'ouvrent par un pore, et la matière proligère s'échappe sous forme de cirrhe ou filet plus ou moins allongé ; cette matière est compo- sée, dans les Septoria, de sporodies linéaires et hyalines, tres souvent arquées; dans les Phyllosticta, de sporodies ovoïdes, ou un peu oblongues et droites, toujours prodigieusement petites, etc. Ce dernier genre a plu- tot des rapports avec le Phoma; et, à part les deux sporules écartées de celui-ci, il est au Phoma ce que les Depazea, ou Sphæria Depazea, sont aux véritables Spheria. Remarquons encore que les basides des Hender- sonia sont quelquefois si courtes qu’elles sont, pour ainsi dire, réduites au point d'attache, ainsi qu’on peut le voir dans le Sporocadus Populi» Corda, et l Hendersonia sessilis, Mont. Voici les espèces nouvelles que, jusqu’à présent, nous avons a faire connaitre dans les deux genres qui viennent de nous occuper. 21. Diplodia (Chromospora) Hederæ, Desmaz. D. epiphylla. Peritheciis sparsis , numerosis, minutis , innatis , prominulis ; ostiolo papillato-nigro. Sporidiis brunneis, minu- tis, oblongis utrinque obtusis. -— Ad folia arida Hedere Hehcis. Notre Diplodia Hederæ est probablement du nombre des objets que l'on trouve dans les herbiers pour le Spheria de ce nom; on l'en dis- tinguera néanmoins, sansle secours du microscope, et seulement avec une bonne loupe, à sun ostiole papilliforme et noir. Les sporidies, qui sont dépourvues de théques, ont environ 1/80 de millimétre de longueur; dans le Spheria Hedere , au contraire, il existe, d’après M. Fries, des théques subcylindriques, assez longues, et de grandes sporidies presque ovales ; on ne peut donc, avec M. Leveillé (Ann., sér. 3, t. V, p. 297), rapporter le type de cette Sphérie à son Sphæropsis leucostigma qui en est fort distinct. ® — | Shh DESMAZIERES. — PLANTES CRYPTOGAMES, … ~ 22. Diplodia (Chromospora) sarmentorum, Desmaz. Spheria sarmentorum , Fr., Scler. suec. eæs., n° 18! et Syst. myc., 2, p. 498. — Wallr., Comp., 2, p. 777. Nous mentionnons ici cette espèce, parce qu’elle est nouvelle pour la Flore francaise. Nous la devons à M. Petit, d'Arras, qui l'a trouvée sur les jeunes pousses du Menispermum canadense. Les périthécium ont 1/4 de millimètre environ , et les sporidies 4 à 5/200. On peut voir, pour les autres caractères, les descriptions des auteurs cités ci-dessus. 23. Hendersonia (Sphærospora) caulicola, Desmaz. H. peritheciis minutis, subsparsis, numerosis, epidermide rupta subtectis, atris, convexis, astomis, rotundis, ovatis vel subdi- formibus, siccis depresso-contractis. Basidiis brevibus, cras- sis. Sporidiis oblongis, rectis , utrinque obtusis, hyalinis; sporulis 2, 3, ovato-globosis. -— Occurrit in caulibus exsicca- tis Polygont tatarici ? Vere. : Il commence par former des groupes ovales, de plusieurs millimètres de diamètre, qui s’étalent ensuite, surtout des deux côtés des nœuds de la tige, et qui tendent à se répandre d’un nœud à l’autre. Les périthécium soulèvent l'épiderme, finissent par le déchirer, mais sans jamais devenir superficiels. D'un noir mat à l’état sec, ils pâlissent par l'humidité, et deviennent presque hémisphériqués. En se desséchant, ils s’affaissent et se contractent sous les déchirures blanches de l’épiderme. Ces périthé- cium n’ont pas plus de 1/5 à 1/4 de millimètre, et les sporidies 3/200 dans leur grand diamètre. > 2h. Hendersonia (Sphærospora) T'yphoidearum , Desmaz. — H. sparsa, immersa. Peritheciis minutis, globosis, latentibus , fusco-nigricantibus ; ostiolis nudis, papillatis, poro apertis; - sporidiis oblongis , rectis , utrinque obtusiusculis , subfusifor- mibus ; sporulis 4, globosis, hyalinis, remotis. — Hab. in pe- tiolis et foliis Typhe. Spheria duplex (ex parte), Fr., Obs. myc. — Duby, Bot. Les périthécium n’ont pas plus de 1/5 de millimètre de diamètre, et les sporidies 5 à 6/200 de millimètre de longueur ; leur épaisseur est de * DESMAZIÈRES, — PLANTES CRYPTOGAMES, — 345 7 1/200 environ. Vues a une certaine distance focale de l'objectif, les spo - rules paraissent comme des points brillants. Cet Æendersonia fait partie du Spheria duplex (Typhe) de M. Fries: suivant lui, son espéce se trouve encore sur le Sagittaria, le Sparganium, le Nardus, le Carex, etc.; mais |’analyse de la substance proligère n’ayant pas été faite, nous avons peine à croire que les sphéries trouvées sur toutes ces plantes soient bien identiques : déjà, nous avons constaté que la var. Nardi est pourvue de véritables thèques claviformes, longues au moins de 1/12 de millimètre, à 2 membranes distinctes, renfermant des sporidies fusiformes , multiloculées, et d’une couleur olive pale; elles ont 1/40 de millimètre de longueur. Cette variété doit rester dans le Spheria duplex, comme le n° 1739, édit. 1, des Pl. crypt. de France (n° 1439, édit. 2), qui est sur le Bromus sylvaticus. 25. Hendersonia (Spherospora) uredineæcola, Desmaz. H. gregaria, minutissima. Peritheciis globosis, nigris, nitidis , poro apertis. Sporidiis hyalinis, oblongis, rectis subnaviculæ- formibus ; sporulis 4, minutis, globosis , remotis, hyalinis, basi basidio pedicelliformi tenuissimo brevi suffultis. — Hab. super Uredineas. Aut. Spheria Filum, Biv., Bernh. Man., p. 13; et Fr., is myc:, 2, p. 547, sec. Berk, et Mont. in herb. Cette très petite espèce est fort curieuse par Vhabitation qu’elle s’est — choisie : nous l’avons observée, en octobre et novembre, sur de vieilles pustules de l’Uredo du Jone, du Scirpus maritimus, sur le Pileolaria Terebinthi. Nous l'avons également découverte sur un grand nombre de feuilles d'un Cerisier (Griottier sauvage) que M. Castagne nous avait adressées pour le Puccinia Cerasi qui s’y était développé. Les périthécium, presque superficiels, varient de grosseur entre 1/8 et 1/10 de millimètre ; ils sont groupés sur chaque pustule, au nombre de 3 à 10, et quelque- fois même davantage. Les sporidies sont longues de 1/60 de millimètre environ, sur une épaisseur trois fois et demie moins considérable ; elles ne contiennent quelquefois, mais rarement , que trois sporules. » , 26 DESMAZIÈRES, — PLANTES CRYPPOGAMES: 26. Septoria Buplevri, Desmaz, Pl. erypt., édit, 1, n°1717; édit, ne 347. à: S. maculis minutis, subrotundis, albidis, nigro-cinctis. Peritheciis hypophyllis, paucis, poro apertis. Cirris albis. Sporidiis elon- gatis, curvulis vel rectis, utrinque obtusis ; sporulis 4, cylin- dricis. — Hab. in foliis languescentibus Buplevri fruticosi. Per annum. Les feuilles mourantes du Buplevrum fruticosum produisent de petites taches, d’abord blanchatres, formées de l’épiderme desséché. Ces taches, fortement bordées d’une ligne noiratre , luisante et saillante, sont irré= gulièrement arrondies, et n’ont guère plus d’un millimètre. Elles se remarquent , ainsi que leur bordure, sur les deux faces du support , mais les périthécium ne se trouvent qu'à la face inférieure. Les sporidies ont environ 1/20 de millimètre de longueur, sur une épaisseur dix fois moins considérable; elles renferment quatre sporules cylindriques et rappro- chées bout à bout, qui les font paraître comme si elles étaient pourvues de trois cloisons. 27. Septoria Dianthi, Besmaz. S. maculis luteolis, oblongis, rotundis vel irregularibus. Perithe- ciis globoso-depressis , nigro-fuscis, poro apertis. Cirris albi- bis ; sporidiis elongatis, cylindricis, curvulis, utrinque obtusis ; sporulis vix distinctis. — Hab. in foliis languescentibus Dian- thi, Autumno et hieme. Sphæria Dianthi, Alb. et Schw., Consp., p. 47. — Spheria Depazea Dianthi, Fr., Syst. myc., 2, p. 531. — Depazea Dian- hi, Desmaz., Pl. erypt., édit. 4, n° 344! — Ascochyta Dianthi, — Lasch. in Rabenh. Herb., n° 863! (non Lib. crypt. , n° 458!) Var. b, Saponariæ, Desmaz. Maculis rotundis vel irregulari- bus ; peritheciis fuscis ; sporidiis magnis. Spheria Saponarie, DC., Fl. fr., 6, p. 146. — Spheria Dianthi, b, Saponarie, Schm. et Kunz, n° 207! — Depazea Dianthi, b, Saponariæ, Desmaz., Pl. crypt., édit. 1, n° 290! Var. c, Dianthi Carthusianorum, Rob. Maculis oblongis vel , DESMAZIÈRES, —— PLANTES CRYPTOGAMES, 347 rotundis, luteolis, purpureo-cinctis, Desmaz., Pl. crypt., édit. 4, n° 1723! édit. 2, n° 1323! Les périthécium du Septoria Dianthi sont assez nombreux , et plutôt a la face supérieure de la feuille qu’à la face inférieure. Les sporidies du type, comme celles de la var. c, ont environ 1/30 de millimètre de lon- gueur; mais dans la var. à, elles ont 1/25 à 1/20 de millimètre et elles sont plutôt flexueuses que courbées. Nous n'avons pu voir bien distinc- tement les sporules de cette espèce, mais nous les croyons cylindriques et au nombre de quatre dans chaque sporidie, dont l'épaisseur est en- viron huit fois moins considérable que la longueur. La var. ¢, encore inédite, et que nous a communiquée M. Roberge, s'annonce par des taches rougeatres , éparses , visibles sur les deux faces du support, d’abord écartées, puis rapprochées et confluentes. Quand elles ont atteint 2 à 4 millimètres de diamètre, il se forme à leur centre une autre tache d’un jaune paille, irrégulièrement arrondie, allongée ou anguleuse, à laquelle la tache pourpre ne sert plus que d’encadre- ment. La tache jaunâtre acquiert elle-même 2 à 4 millimètres, et semble repousser la bordure rougeatre. Quand une feuille est bien fournie de cette parasite, elle devient marbrée de vert , de jaune et de pourpre. Dès que la tache jaunâtre paraît, elle porte sur les deux faces du support, mais plus particulièrement sur la face supérieure, de petits périthécium noirâtres, avec le sommet pale; c’est l’épiderme soulevé que perce en- suite un cirre blanchâtre, contourné , assez gros, qui se résout en spo- ridies telles que nous les avons décrites plus haut. 28. Septoria Lychnidis, Desmaz. 5. maculis amphigenis, irregularibus, brunneo-rubris vel pallide rufis. Peritheciis minutissimis , innatis, fusco-nigrescentibus , » poro apertis. Cirris albis. Sporidiis longissimis, linearibus, rectis vel curvatis. — Hab. in fol. Lychn. dioice. Les taches sont arrondies ou irrégulières, souvent plus pales au centre. Les sporules sont fort peu distinctes dans les sporidies, qui sont à peu près 40 fois plus longues qu’épaisses : leur longueur peut être évaluée à 1/10 de millimètre, et leur épaisseur à 1/400 environ. 29. Septoria Cerastii, Rob. in herb, — Desmaz., Pl. crypt., édit. 1, n° 4724: édit. à, n° 1324. 5. maculis helvolis, dein cinereis. Peritheciis innalo-prominulis, subglobosis , fusco-nigricantibus, poro apertis. Cirris tenerri- + a Sy ‘yt * Nes ” JE PROS of . Pa. # 4 348 : DESMAZIÈRES. -— PLANTES CRYPTOGAMES. Spy" = mis, albis , nitidis. Sporidiis elongatis, linearibus , nil * vel curvatis; sporulis vix distinctis. — Hab. in caulibus et foliis languescentibus Cerastii te peo Æstate et autumno. — Desmaz. or Les taches , d’abord d’un jaune paille, passent au jaune sale et enfin au gris cendré , suivant les degrés d’altération du parenchyme : les péri- . thécium, groupés au centre, envahissent plutôt la totalité de la feuille ; à ils attaquent aussi les tiges, où ils produisent des taches souvent am- É biantes. Les cirres, très fin tortillés et d’un blanc satiné, se résolvent en sporidies qui ont 1/25 et même 1/20 de millimètre de longueur, sur une épaisseur 25 fois environ moins considérable. Cette espèce exist sur le bord des falaises de Lyon-sur- Mer. r | ‘er 4 50. Septoria V eronice, Rob. in herb. — Desmaz., Pl. erypte, n° 1710, édit. 1; n° 1310, édit. 2. S. maculis amphigenis, parvis, subrotundatis , fuscis vel griseis, My dein albidis exaridis inambitu umbrinis. Peritheciis epigenis , globosis, prominentibus, pallidis demum fusco-nigrescentibus, — poro apertis. Sporidiis elongatis, tenuissimis, rectis vel flexuo- sis ; sporulis fere inconspicuis. — Hab. in foliis languescenti- bus Veromce Hederæfoliæ. Vere. sui 4 Les taches sont souvent solitaires, peu de feuilles en présentent trois ou quatre. Elles sont arrondies irréguliérement , principalement sur les bords du support; les périthécium se trouvent sur la partie blanchâtre : ils n’ont pas plus de 1/10 de millimètre de grosseur, et deviennent for- tement saillants quand ils sont humides. Les sporidies sont longues de " 1/20 de millimètre , et cette longueur est encore vingt fois plus i | | rable que leur épaisseur. 31. Cae Ebuli, Rob. in herb. — Desmaz., Pl. ae ae) édit. 4, n° 1718; édit. 2, n° 1318. S. maculis amphigenis , minutis, subrotundatis, pallide rufis vel purpureis, sparsis, interdum confluentibus, sæpe brunneo cinctis. Peritheciis epigenis , convexis, dein depressis | griseis 1 dein fusco-nigrescentibus, poro apertis. Sporidiis elongatis, % # a | “à ee. | É 5s 1 ie LA 7. Sete ‘>? re: ee ut a + 0 À ‘ L 42 . Neat ‘ yy aad “ F 4 " DESMAZIÈRES. — PLANTES GRYPTOGAMES, 349 _ linearibus, rectis vel curvulis; sporulis vix distinctis, — Hab. in fol. languescentibus Sambuci Ebuli. Estate. Les taches sont moins prononcées a la face inférieure, irrégulière- ment arrondies, parce qu’elles sont circonscrites par des nervures; leur diamètre ordiuaire est de 2 à 3 millimètres. Leur centre est toujours d’une teinte plus claire. Les périthécium soulèvent l’épiderme qu’ils font voir comme une pellicule blanchatre , tendue au-dessus d’eux. Par la dessic- cation, ils prennent l'aspect de petites cupules. Les sporidies ont environ 1/25 de millimètre de longueur, sur une épaisseur à peu près vingt fois moins considérable. 32. Septoria Robiniæ, Desmaz., Pl. crypt., édit. 1, n°1729! édit. 2, n° 1329! S. maculis irregularibus, rufo-castaneis ; peritheciis amphigenis subconcoloribus, poro apertis. Cirris albo-carneis; sporidiis linearibus, curvatis, flexuosis vel rectis; sporulis vix distinctis, — Hab. in fol. languescentibus Robinie Pseudacacie, state et autumno. A scochyta Robiniæ, Lib., Crypt.ardn., n° 357! Ses taches , plus pales a la face inférieure de la feuille, attaquent principalement ses bords, qui se recroquevillent et se déforment plus ou moins. Vus à la lumière, avec une forte loupe, ses périthécium parais- sent semi-diaphanes. Il en sort, sous forme de grumeaux ou de filets, une substance formée des sporidies qui ont environ 1/25 à 1/20 de milli- mètre de longueur, sur une épaisseur 10 à 12 fois moins considérable. ~ 33. Septoria Heder, Desmaz. S. maculis nullis. Peritheciis numerosis , sparsis , minutissimis , nigris, epidermide tectis, poro apertis. Sporidiis elongatis, tenuissimis, curvatissimis, — Hab. ad folia sicca Hederw He- licis. Vere. Nous avons observé ce Septoria à la face inférieure d’une feuille sèche de l’Hedera Helix. Ses périthécium en couvrent également tonte la sur- face. Les sporidies, qui ont 1/50 de millimètre de longueur, et qui sont quelquefois plus épaisses à l’une des extrémités, sont très remarquables par leur courbure, qui figure presque un demi-cercle. * * > al k. 350 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 3h. Phyllosticta vulgaris, Desmaz. et Rob. P. maculis amphigenis, sparsis, rotundatis vel irregularibus, oli- vaceis, rufis, brunneis, griseis aut albidis. Peritheciis immersis, prominulis, exillimis, globoso-depressis, succineis, vel pal- lide carneis demum brunneis, poro apertis. Sporidiis minutis , hyalinis , rectis, cylindricis, utrinque obtusis; sporulis 2 ? ovoideis, bimaculatis. — Satis frequens in variarum arbuscu- larum foliis languescentibus. Autumno. a, Lonicereæ. b, Cerasi. c, Viburni. d, Philadelphi. Dès que l’automne arrive, les feuilles languissantes de plusieurs ar- brisseaux se couvrent de taches plus où moins étendues, arrondies ou irrégulières et de couleur olivâtre, rousse, brunatre, grise ou blanchatre, ordinairement plus pales au centre. Si l'on examine ces taches à la loupe et en regard de la lumière, il semble qu'elles soient criblées de petits trous ou plutôt de points hyalins. Ces points sont des périthécium nichés dans le parenchyme de la feuille. Au centre de chacun d'eux on distingue souvent un autre petit point, encore plus translucide , c’est le pore dout il est percé. Leur couleur est d’abord celle de l’ambre ou de chair très pale, puis ils deviennent plus foncés et enfin bruns ; on les voit alors sans les regarder en face du jour: ils sont un peu saillants des deux côtés du support, et leur diamètre ne dépasse guère 1/8 de millimètre. Les sporidies qu'ils contiennent n’ont pas plus de 1/100 à 1/70 de millimètre de longueur, sur une épaisseur quatre fois moins considérable. Elles renferment des sporules ovoides et bimaculées, qui se séparent facile- ment, et que, fort souvent, ‘on trouve désunies sur le champ du micro- scope ; ces sporules ont 1/200 à 1/150 de millimètre dans leur grand dia- mètre, La var. a se rencontre sur divers Lonicera : nous l'avons observée sur les Lon. caprifolium et xylosteum. Ses taches ne sont pas circonserites par les nervures, et, du moins dans nos échantillons, les deux sporules sont souvent séparées. Nous avons étudié la var. à sur le Cerasus Mahaleb : elle offre des taches plus grandes, qui atteignent depuis 2 jus- qu'à 6 et 8 millimètres ; ces taches sont quelquefois limitées par les grosses nervures , et attaquent de préférence les bords de la feuille. La var. ¢ habite divers Viburnum : ses taches sont larges, non circonscrites , et se +. DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. ool remarquent principalement au sommet ou sur les bords du support. Les parties qu’elles occupent pourrissent par ’humidité, et se détruisent par la sécheresse, de manière qu'elles disparaissent bientôt, en laissant la feuille percée ou déchirée. Ces trous ou ces déchirures s’observent quel- quefois dans les autres varjétés. Enfin, la var. d se développe sur plu- sieurs Philadelphus , et marbre leurs feuilles de taches, petites d’abord, mais qui acquièrent plus tard une étendue de 1 à 2 centimètres, ces . taches finissent même par envahir tout le support, ou au moins des por- tions considérables de sa surface. 85. Phyllosticta mercurralis, Desmaz. P. maculis albis, exaridis, minutis, indeterminatis, interdum confluentibus. Peritheciis amphigenis, innatis , pallide succi- neis, dein fusco-nigricantibus, poro apertis. Sporidiis hyalinis, rectis, oblongis, utrinque obtusis, 1-septatis, vel 3, 4 guttulis septatis. — Hab. in foliis languescentibus Mercurialis. Au- tumno. Sur les deux faces des feuilles du Mercurialis annua apparaissent des taches éparses, parfois dirigées en lignes le long des grosses nervures latérales, quelquefois même confluentes en bandes continues ; ces taches, d’abord d'un blanc de lait, brunissent en vieillissant. Les périthécium , quoique amphigènes , soulèvent l’épiderme , principalement à la face supérieure du support. Les sporidies ont 1/50 et même 1/40 de millimètre de longueur. Communiqué par M. Roberge. 36. Phyllosticta Cheiranthorum, Desmaz. P. maculis sparsis, irregularibus, albidis vel griseo-viridis. Peri- theciis epigenis, globosis, prominulis, pallidis, dein fusco- nigricantibus, poro apertis. Cirris globosis > albis. Sporidiis rectis, subcylindricis, utrinque obtusiusculis. Sporulis à, 4. — Hab. in foliis languescentibus Cheiranthorum. Vere. Les feuilles inférieures de plusieurs variétés du Checranthus incanus présentent dans nos jardins cette espèce, soit lorsque ces feuilles sont tombées ou que, encore pendantes, on les voit se marbrer de jaune. Elle produit sur les parties ainsi décolorées et quelquefois sur celles qui ne le sont pas encore, des taches d’un vert où d’un blanc sale, arron- dies sur le disque, irrégulières sur les bords ; elles sont petites d’abord, mais en se réunissant elles occupent la plus grande partie du support. 302 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. Au centre de chaque tache se montrent des périthécium assez serrés. Les sporidies ont 1/50 à 1/60 de millimètre de longueur, et les sporules qu'elles contiennent figurent des cloisons par leur rapprochement. Il ne faut pas confondre cette parasite avec le Septoria Cheiranthi, Rob., dont les sporidies sont très ténues et arquées. 37. Cytispora macilenta, Rob. in herb. C. pustulis minutis, punctiformibus, brunneis vel nigris, numero- sis, inordinatis, irregulariter rotundatis, ovatis vel reniformi- bus, convexis, epidermide tectis dein rupta applicatis; cellu- lis 5-7 tenuibus, circinantibus ; nucleo pulposo ; cirrho crasso , abbreviato, albido-lutescente. Sporidiis oblongis, rectis, obtu- siusculis, hyalinis ; sporulis 2-4, globosis, subopacis. — Hab. in ramis exsiccatis Aceris Negundinis. Vere. Desmaz. Ce cytispore occupe les rameaux qui développent notre Schistothy- rium Acerinum, avec lequel il se trouve souvent mêlé ; il vient aussi en compagnie de plusieurs autres petites Pyrénomycètes que nous citerons en parlant de cette espèce. Ses pustules envahissent ordinairement toute l'étendue du support , et atteignent quelquefois un demi-millimètre de diamètre ; elles percent l’épiderme ou plutôt le déchirent irrégulière- ment, et la portion déchirée, continuant d’être appliquée, donne une couleur blanchatre au centre de la pustule, qui est ordinairement d’un brun noiratre ; mais nous en avons vu, d’un age plus avancé sans doute, qui étaient noires et un peu luisantes. Par l’ouverture dont nous venons de parler, sort un grumeau mucilagineux d’un blanc jaunatre sale; ce grumeau s’allonge quelquefois en filet. Les sporidies dont il est formé ont 1/100 de millimètre de longueur, souvent même 3/200, sur une épaisseur quatre fois moins considérable. Les sporules sont presque opaques, mais elles paraissent hyalines pour le peu que l’on éloigne la distance des lentilles. 38. Asteroma circinans, Desmaz. A. epi-rarius hypophylla. Maculis minutis, orbiculatis, fuscis vel griseis, dein brunneis, sparsis, distinctis quandoque confluenti- bus; fibrillis innatis, tenuissimis , sæpe inconspicuis evanidis. Peritheciis perexiguis, nigris, subnitidis, globosis, circinanti- bus. — Hab. in foliis vetustis arborum. Vere. a, Phylliree. DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, 399 b. Castaneæ. — Asteroma Castaneæ, Desmaz., Ann. des sc. nat., 1843, et Pl. crypt. de France. La plante a produit des taches arrondies ou un peu irrégulières , de 1 à 2 millimètres. Ces taches, d’un roux olivâtre ou blanchâtre sur les parties vertes du support, deviennent ensuite d’un gris de plus en plus foncé , et enfin brunes. Elles ne sont ni circonscrites par les ner- vures, ni entourées d'un cercle de couleur différente. A la circonférence de chacune d'elles, et rarement à son centre, la loupe, et même l’œil nu, font apercevoir une rangée circulaire de périthécium assez saillants, globuleux d’abord, puis déprimés au centre. Nous ne connaissons pas la fructification de cette espèce, à laquelle il faut rapporter la plante b, déjà décrite dans ces Annales. 39. Asteroma? Achenarum, Rob. in herb. A. fibrillis tenuissimis, ramosis, fusco-nigris, articulatis, articu- lis diametro æqualibus vel 2-3-plo longioribus. — Hab. in Achenis Compositarum. Hieme. Nous avons vu cette singuliére production sur les vieilles graines de Cirsium acaule et de’ Helianthus annuus ; elle y forme des taches d’abord grises, puis d’un brun plus ou moins foncé. Ces taches partent ordinaire- ment du sommet, et affectent ie plus souvent la forme pyramidale. Les fibrilles ne nous ont présenté aucune fructification; elles sont plus . distinctes sur les graines du Cirsium. h0. Spheria (denudata) fimicola, Rob. in herb. S. peritheciis nigris, minutissimis, numerosis , approximatis , globosis ; ostiolo crasso, conico ; ascis cylindricis ; sporulis 8, subopacis, ovoideis, uniserialibus, — In fimo equino. Æstate, Desmaz. Cette sphérie habite les vieilles crottes de cheval ; mais elle ne se fait bien apercevoir que lorsqu’elle a été humectée par Ja rosée ou par la pluie. Par un temps sec , les périthécium , qui n’ont pas plus de 1/6 de millimètre, sont presque cachés dans le support , et c’est à peine si l’on peut entrevoir les ostioles coniques dont ils sont surmontés ; mais à l’état humide, ils deviennent superficiels, et prennent une couleur noir mat très prononcée. Les sporules ont 1/50 de millimètre dans leur grand diamètre , et tachent quelquefois d’une poussière noire le papier où l'on dépose cette espèce. 3° série. Bor. T. XI. (Juin 1849.)5 23 ‘ doh DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES,. Le Spheria fimicola se rapproche beaucoup des Spheria stercoraria , fimeti et stercoris ; cependant nous ne croyons pas qu'il soit possible de le rapporter à l’un d’eux : ses périthécium sont beaucoup plus petits que dans les deux premiers, et surmontés d'un gros ostiole conique qui leur donne un peu la forme d’une toupie renversée, et qui les distingue suf- fisamment de ceux du Spheria stercoris. hi. Spheria (subtecta) Ramalinæ, Rob. in herb. S. lichenicola , microscopica , atra. Peritheciis subapproximatis , globosis, epidermide tectis, dein semi-immersis, punctiformi- bus, poro apertis. Ascis elongato-clavatis ; sporidiis 8, oliva= ceis, oblongis, ellipsoideis; sporulis 4, globoso-depressis, — Hieme. Desmaz. Cette espèce a été trouvée, par M. Roberge, sur le Ramalina fastigiata vieux, Son extrême petitesse et ses sporidies la caractérisent parfaitement. Les périthécium, disposés sans ordre, sont assez rapprochés ; leur gros- seur ne dépasse pas 1/8 de millimètre, et ils ne paraissent à la loupe que comme des points. Les thèques ont 15 à 20/200 de millimètre , et ren- ferment huit sporidies , disposées sur deux rangs, dans la partiela plus renflée de la thèque, et sur une seule rangée vers sa base ; leur longueur est au moins de 3/200 de millimètre sur une épaisseur de 1/200 environ. Les quatre sporules qu’elles renferment sont aplaties , et figurent trois cloisons très prononcées. Le Spheria Ramalinæ est quelquefois mêlé à deux autres ae cètes aussi petites, noires et ponctiformes, que l’on ne peut guère distin- guer qu'en recourant au microscope : l’une d’elles nous a présenté des sporules ovoides et hyalines, ayant à peine 1/200 de millimètre dans leur grand diamètre ; l’autre avait des sporules tout à fait globuleuses , brunes, et de 1/400 de millimètre. Nous n’avons pu nous occuper assez de ces Cryptogames pour les rapporter aux genres auxquels elles doivent appartenir. 12. Spheria petiolicola, Desmaz. S. gregaria vel sparsa. Peritheciis minutis, numerosis, globosis, nigris nitidis, epidermide primo tectis , intus griseo-albidis , poro pertusis. Ascis minimis, clavatis. —- Hab. in petiolis siccis Fraæini. Hieme. Les places où les périthécium se développent sont ordinairement blanchâtres ; d’abord disposés en groupes étroits, ils sedispersent ensuite DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, 999 irrégulièrement, et quelquefois sur le pétiole tout entier. Ils soulèvent et percent l’épiderme, deviennent saillants, et la blancheur du support est due en partie à ce soulèvement. Leur diamètre ne dépasse guère 1/10 de millimètre 'et ils ne s’affaissent pas par la dessiccation. La longueur des thèques n’excède pas 1/30 de millimètre: leur maturité, peu avancée, ne nous a pas permis de constater la forme des sporidies. h3. Spheria (foliicola) Rousseliana, Desmaz. S peritheciis minutis, approximatis, globosis, immersis, epider- mide nigrefacta tectis, intus griseis ; ostiolo erumpente punc- tiformi ; ascis elongatis, subclavatis; sporidiis subfusiformibus, utrinque obtusis , rectis vel curvulis; sporulis 6-7 olivaceis cylindraceis, raro discoideis (4). — In vaginis Phlei Boehmert. Vere. Les périthécium ont 1/4 de millimètre de grosseur ; les thèques, quel- quefois un peu courbées ou flexueuses, ont depuis 1/13 a 1/10 de milli- mètre, et les sporidies 1/50 a 1/40. Cette sphérie nous a été communiquée par M. Roussel , ancien phar- macien en chef à l’armée d'Afrique, et maintenant en résidence à Paris, dont il explore les environs au profit de la science cryptogamique. hh. Sphæria (foliicola) cooperla, Desmaz. S. hypophylla, sparsa. Peritheciis minutis, numerosis, astomis, nigris, in parenchymate folii nidulantibus, epidermide tectis. (1) Ne reconnaissant plus de sporidies cloisonnées, du moins dans le plus grand nombre de cas, et l'apparence de cloisons, comme nous |’avons dit 'ail- leurs, étant due au rapprochement des sporules entre elles, nous nommerons cylindriques allongées Jes sporules dont le cylindre qu’elles représentent est plus haut que le diamètre de ses bases; cylindriques , lorsque la hauteur du cylindre est égale au diamètre de ses bases; et presque discoïdes, ou même discoïdes ; lorsque les bases circulaires sont plus larges que la hauteur du cylindre. Dans le premier cas, on croit voir des cloisons écartées; dans le second, des cloisons dont la distance est égale a la grosseur de la sporidie; dans le troisiéme, des cloisons plus ou moins rapprochées. Toutefois nous reconnaissons que la sporule qui se trouve ordinairement a chaque extrémité de la sporidie , moins pressée de ce côté de l'enveloppe g générale , affecte assez souvent une forme plus ou moins conique ; mais nos descriptions, à l'avenir, ne porteront pas sur cette dernière, qui ne sera mentionnée que lorsqu'elle offrira un caractère remarquable. 396 DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. Ascis exacte clavatis ; sporulis ovoideo-oblongis, hyalinis. —- Hab. in fol. delapsis Querc. coccif. Hieme. De petits périthécium assez nombreux , rapprochés sans ordre, se trouvent à la face inférieure de la feuille, logés dans son parenchyme, et recouverts par l’épiderme. Leur présence s’annonce à l'extérieur par de petites taches grisatres, sans aucune proéminence ni ouverture, du moins dans l’état où nous les observons. Le nucléus est gélatineux et grisâtre quand il est humide ; il se trouve composé de thèques tout à fait clavi- formes de 1/20 de millimètre de longueur au moins. Chacune d’elles renferme des sporules ovoides ou oblongues, hyalines, souvent au nombre de huit. Leur longueur est de 1/150 de millimètre environ sur une épais- seur moitié moins considérable. — Cette espèce a quelque ressemblance avec notre Spheria Buxi, auprès duquel il faut la placer ; mais dans celle-ci , indépendamment de la dif- férence que présentent les organes de la fructification , on remarque que les périthécium sont plus petits , plus apparents , et ordinairement plus nombreux. hd. Spheria {foliicola) Helicicola, Desmaz. S. amphigena, sparsa. Peritheciis minutissimis, numerosis , ni- gris, epidermide tectis. Ostiolis gre conspicuis, poro pertusis. Ascis subcylindricis, sæpe arcuatis ; sporidiis oblongis, rectis, utrinque obtusiusculis ; sporulis 4, oe — Hab. ad folia sicca Hedere Helicis. Vere. Sous le nom de Sphæria Hedere, Sow., on confond assez généralement cinq ou six Pyrénomycètes qui appartiennent à des genres différents, et que l’analyse microscopique seule peut faire distinguer avec certitude. I en est, en effet, de cette espèce comme de beaucoup d’autres ; on s’est em- pressé, sans étude du nucléus, d’y rapporter ce que l’on a trouvé d’a peu pres analogue sur le même support. De là, ces erreurs sans nombre qui existent dans les herbiers et dans les livres même les plus recomman- dables. M. Fries, qui a décrit le Spheria Hedere dans son Systema My- coloyicum, a publié en nature, au n° 24 des Scler. suec. exs., des choses diverses, qui nese ressemblent même pas dans plusieurs exemplaires de l'ouvrage, si l’on peut s’en rapporter aux deux exemplaires que nous possédons, et aux Microm. italici, où M. de Notaris (Dec., 2, p. 23, fig. V), qui cite le n° 21, qu'il a dû voir, décrit et figure, sous le nom de Spheria Hederæ, une Pyrénomycète dépourvue de véritables thèques, et dont les sporidies, portées par des basides, sont celles d’un Æendersonia, DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES, 307 du moins comme nous comprenons ce genre. En l’absence de bons types, on doit s’en tenir rigoureusement à la description de M. Fries, qui, par une exception heureuse, nous fait connaître les thèques et les sporidies que doit avoir sa Pyrénomycète ; or ces organes reproducteurs ne sont cer- tainement pas ceux décrits et figurés par M. De Notaris, ni ceux de la cryptogame que nous publions ici. Après avoir constaté ces deux faits importants, nous allons ajouter quelques mots à la diagnose que nous avons donnée plus haut, afin de mieux faire connaître notre Sphæria Helicicola. Les périthécium occupent des portions plus ou moins considérables de la feuille , quelquefois sa surface entière. Ils prennent naissance sous l’épiderme, le soulèvent tantôt a l’une des faces, tantôt à l’autre, assez rarement à toutes les deux à la fois. Ils restent constamment cachés sous cet épiderme, du moins nous le croyons, et c'est à peine si l’on peut aper cevoir à leur centre un très petit ostiole, quelquefois couvert d’un point blanc au sommet. Ce point blanc est l’épiderme tendu sur l’ostiole affaissé. Le diamètre de ces périthécium est de 1/7 ou de 1/8 de milli- mètre environ. La thèque est formée de deux membranes très distinctes, et sa longueur est de 15/200 de millimètre. Les sporidies ont 1/50 de millimètre de longueur sur une épaisseur de quatre à cinq fois moins considérable; elles sont disposées en plusieurs séries, et contiennent chacune quatre sporules d’un vert d’eau très pale. Les deux sporules du centre sont presque globuleuses ou cylindriques, et celles des extrémités coniques. La plante, publiée au n° 1290 des Cryptogames de France, édit. 1, et 790, édit. 2, n'appartient ni à l'espèce dont il est ici question, ni au Spheria Hederæ, Fr. Nous en dirons autant du S. Lauri, Sow., que M. Fries considère comme une variété de sa plante, et dont MM. Greville et Berkeley ont fait le Ceuthospora Lauri. Quant au véritable Spheria leucostigma, DC , il ne nous est point connu , ou du moins il ne nous a pas été possible de le reconnaître d’après la description de la flore fran- çaise; on assure que c’est un Spheropsis. A6. Spheria (foliicola) ischnostyla, Desmaz. S. hypophylla, sparsa ; peritheciis minutis, teclis, nigris, globo- sis, dein depressis ; ostiolis nigris, elongatis, tenuissimis. Ascis _ minutis, exacte fusiformibus ; sporidiis linearibus; sporulis 5-6 globosis , vix conspicuis. — Hab. in fol. siccis Carpini. Vere. Les personnes qui étudient encore les nombreuses espèces du genre Spheria avec une loupe seulement, auront peine à comprendre comment 308 DESMAZIERES, —- PLANTES CRYPTOGAMES. il est possible de distinguer la Pyrénomycète qui nous occupe du Spheria setacea, dont elle ne paraît différer, en effet, que par son ostiole un peu plus ténu ; mais, pour le PR ins qui ne peut jamais sé décider à réunir des êtres dont les organes reproducteurs sont différents, notre Sphé- rie restera séparée du Spheria setacea, qui , du reste , en renferme peut- être plusieurs autres. L'étude des thèques et des sporidies, nous le savons, multiplie les difficultés et la nomenclature ; mais ces considérations ne sauraient arrêter l’homme consciencieux, et, nous ne craignons pas de le dire, en présence des descriptions incomplètes que l’on trouve dans la plupart des auteurs nos prédécesseurs, les anciennes espèces du genre Sphæria ne seront bien connues et ne pourront être définitivement admises dans la science, que lorsqu'elles auront été soumises à une révision mi- croscopique. Comme le Spheria setacea, le S. ischnostyla occupe le pétiole , la ner- vure médiane , et quelquefois la face inférieure de la feuille. Ses périthé- cium sont un peu plus petits , et les ostioles encore plus ténus. Ces différences ne seraient certainement pas suffisantes pour établir une espèce; mais , comme nous l'avons dit plus haut, la forme des organes du nucléus n’est pas la même, et c’est à cette forme que nous devons nous arrêter. Dans la plante qui nous occupe , les thèques n’ont pas plus de 1/40 de millim. et sout exactement fusiformes, c’est-à-dire presque poin- tues aux extrémités et renflées insensiblement et régulièrement de cha- cune de ces extrémités jusqu'au milieu de leur longueur , comme celles du Sphcæria flavida de M. Corda (Icon. fung., t. IV, fig. 117). Les sporidies sont linéaires et sept à huit fois plus longues qu'épaisses. Dans le S. seta- cea du Betula alba, que nous prenons pour type (Fr. scler. 286 ! — Moug. stirp. 1174! -- Desmaz. , PI. crypt., édit. 1, 1287! édit. 9, 787!) , les thèques sont, au contraire, en massue allongée, deux fois plus longues, et les sporidies sont fusiformes et pointues aux extrémités. Dans l’une comme dans l’autre espèce, elles ont environ 3/200 de millim. de lon- gueur, et renferment 4 ou 5 sporules globuleuses. Nous n'avons pu constater la fructification du S. setacea de Schm. et Kunz, n° 1321 (cn fol. Quercus); de Sommerfelt, n°197! (en fol. Alni) de Rabenhorst , n° 548 (in fol. Coryli) ; de Berkeley, n° 184 , et de Des- maz., édit. 1, n°1287! ; édit. 2, n° 787 (in fol. Aceris). Toutes ces plantes n'étaient pas tom un assez bon état de maturité, et il sera nécessaire de les étudier de nouveau. Nous ne connaissons pas plus la fructification du Spheria melanostyla, qui, du reste, est bien distinet de notre espèce. L'7. Depazea Phaseolicola, Rob. D. maculis amphigenis, pallide rufescentibus, exaridis, subzona- — tis; peritheciis minutis, numerosis, brunneis, innato-prominu- DESMAZIERES. -- PLANIES CRYPTOGAMES, 309 lis, epidermide tectis. Ostiolis nigris, punctiformibus. Ascis brevibus, crassis, subclavatis ; sporidiis oblongis, utrinque ob- tusis, rectis vel eurvulis, hyalinis ; sporulis 2, conicis. — Hab. in foliis languescentibus Phaseolorum. Æstate. Desmaz. Les taches, très petites d’abord, acquièrent ordinairement un diamètre de 5 x 10 millim. ; elles commencent par être arrondies, puis irrégulières, non circonscrites par les nervures. Elles deviennent promptement con- fluentes, et offrent alors des marbrures de formes et de dimensions va- riables. Les périthécium sont bien apparents à la face supérieure , rare- ment à l’inférieure, excepté sur les taches qui viennent le long des bords; leur diamètre est d'environ 1/8 de millimètre, et ils paraissent toujours diaphanes au centre, quand on les voit en regard de la lumière. Après avoir été soumis à l'humidité , ils laissent échapper un grumeau blan- châtre ou ‘aunâtre. Les thèques, à deux membranes très distinc tes, sont longues d'environ 1/20 de millim., et les sporidies de 3 à 5/200 de mil- limétre, sur une longueur de ! 200. La jonction des deux sporules imite une cloison transversale. h8. Dothidea melanoplaca, Desmaz. D. amphigena; maculis magnis, indeterminatis, aterrimis, opa- cis ; cellulis numerosissimis, connatis, exiguis, intus albidis de- mum nigris. Ascis amplis, sporidiis ovoideis, hyalinis, suboli- vaceis. — Occurrit in fohis Convallariarum et V eratri nigri. _Æstate et autumno. Spheria brunneola, Moug., Stirp., n° 970 (non Fr. Syst. et Auct. ). Ce Dothidea est très remarquable de loin, par ses grandes plaques ou taches noires, plus où moins irrégulières et confluentes. Ses cellules sont si petites et si peu saillantes, qu’elles ne paraissent à la loupe que comme une légère granulation. Les thèques sont grosses, et ont environ 1/20 de millim. de longueur. M. Mougeot a trouvé cette espèce dans les Vosges , sur les Convallaria majalis et verticillata, etnous, sur le Veratrum ni- grum , dans le Jura, sur la montagne appelée le Chasseron. Le Dothidea melanoplaca a quelques rapports avec le Dothidea granulosa de M. Lé . veillé, dont le nom, du reste, devra étre changé, puisqu’il existe un Do- thidea granulosa, Klotz , in Hook. Herb., publié depuis.longtemps par le rév. Berkeley, dans les Ann of nat. hist. | DESMAZIERES, — PLANTES CRYPTOGAMES, © or (en) SCHIZOTIYRIUM, Desmaz. Gen. nov. Perithecium sessile, simplex , subcarneum , rotundatum vel ovatum, applanatum vel convexiusculum, minutum, punctiforme, rima longitudinali dehiscens ; nucleo gelatinoso, albido. Asci fixi erecti; sporidiis ovoideis simplicibus vel compositis. — Fungi phyllo- et caulogeni. La forme du périthécium et de la sporidie distingue ce genre de ceux de la famille des Hystériacées a laquelle il appartient. Jusqu’a présent nous n’en connaissons bien que deux espèces : l’une est nouvelle, et l’autre est la production que, d’après M. Fries , à qui elle fut commu- niqué e, nous avions appelée Labrella Ptarmice ; mais étant pourvue de thèques, elle ne peut appartenir a ce dernier genre. Quant au Labrella graminea , il est, suivant nous, très problématique : un échantillon, en- voyé par le docteur Guépin à M. Mougeot, et portant cette inscription : « N° 536A, Fr. Labrella graminea, Fr. in litt.» n’est que le Spheria graminis, et un autre échantillon, encore plus authentique, que nous a communiqué le docteur Mougeot lui-même , en nous prévenant qu’il partageait avec nous la feuille de graminée dont la moitié a été remise à M. Fries, et qui lui a servi a établir son ZLabrella graminea , ne nous a présenté qu’un petit Sclerotium, dont la surface striée a pu faire croire à une déhiscence en fente. Sa substance interne, blanche et compacte, ne nous a présenté que l'organisation celluleuse de ce dernier genre , sans aucune fructification. Le Labrella Capsidi, Fr., ne nous est point connu ; enfin, le Labrella Pomi, Mont., dans lequel il ne nous a pas été possible, comme à plusieurs autres mycologues, de voir la moindre chose qui res- semblat à des organes de reproduction , est le Microsticta Pomi , Nob. Notre genre Microstica n’est autre que le Depazea, Corda, dont nous avons du changer le nom, parce que, avec quelques autres cryptogamistes, nous avons considéré la section des Spheria Depazea comme genre auquel on a laissé le nom de Depazea. Le Microsticta Pomi est voisin du Microsticta vagans, que nous avons publié dans le temps sous le nom de Perisporium vagans, espèce qui a pour synonyme Perisporium speireum, Fr., et Depa- zea speirea, Corda. Voyez nos Pl. crypt. de Fr., édit. 1, n°* 938, 959 et 1000, et de la 2° édit. , les n° 258, 259 et 300. Toutes ces productions appartiennent-elles bien au règne végétal? Il reste, pour le genre La- brella, les L. punctum et Rosacearum de M. Corda, ainsi que le L. Peri- clymenr, Desmaz. DESMAZIÈRES. — LLANTES CRYPTOGAMES. 361 49. Schizothyrium acerinum , Desmaz. Subsuperficiale , nigrum, nitidam, rotundatum vel ovatum scutiforme. Ascis ovoideo-pyriformibus ; sporidiis minutis , oblongis, utrinque obtusis; sporulis 2, semi-ellipsoideis. — Hab. in ramis exsiccatis Aceris Negundims. Vere. Cette curieuse Pyrénomycete se développe sur les rameaux secs encore attachés à des branches vivantes en cépées. C’est aussi l'habitat du Séictis atrata, du Cryptodiscus Phacidioides, du Spheria Lebisey et de quelques autres petites productions, d’un Leptostroma et du Cytispora macilenta entre autres, qu'il faut prendre garde de confondre avec elle. Ses péri- thécium sont nombreux, épars, et ont environ 1/5 de millim.; si on les détache du support, et qu’on les place dans une goutte d’eau, sur une lame de verre, on apercevra leur fente, en les examinant à la loupe en regard de la lumière. Cette fente les traverse entièrement et se dessine parfaitement bien. Lesthèques, d’une forme très remarquable, ont à peine 1/40 de millim. dans leur longueur. Les sporidies ont 3/200 dans leur grand diamètre sur 1/100 d'épaisseur. Les sporules sont d’une couleur vert d’eau très pâle et figurant une cloison par leur rapprochement. 90. Schizothyrium Ptarmicæ, Desmaz. S. innatum, nigrum, subnitidum, rotundatum vel ovatum. Ascis cylindricis, subclavatis ; sporulis minutis ovoideis. — Ad caules foliaque Achillee Piarmice in planta culta monstrosa. Æstate. Labrella Ptarmicæ , Desmaz., Pl. crypt. de Fr. — Fr, El. fung. — Duby, Bot. Les périthécium sont nombreux, épars, un peu proéminents , et ont 1/5 et quelquefois même 1/4 de millim. La longueur des thèques est d’en- viron 1/25 de millim. Elles ne renferment pas des sporidies, comme dans l'espèce précédente , mais bien des sporules hyalines, ovoides , qui n'ont pas plus de 1/100 de millim. dans leur grand diamètre. La fente du périthécium le traverse entièrement, comme dans le Schizothyrium acerinum, mais ses bords ne sont pas aussi nets et aussi droits. 51. Phacidium pumilum, Rob. in herb. P. erumpens, sparsum, minutissimum, rotundatum vel ovatum. Peritheciis laciniis 4-5, brunneis; disco flavescente. Ascis 362 DESMAZIERES. — PLANTES CRYPTOGAMES. minutis clavellatis. — Hab. in Szlenes conicæ. Autumno. Desmaz. Ce Phacidium habite presque toutes les parties du Silene conica mort de- puis peu, mais il se fait ordinairement mieux apercevoir sur le calice. Les périthécium n’excédent pas 1/5 de millim.; on en trouve même qui n’ont que 1/8 au plus. Ils sont épars, d’un fauve terreux, parfois jaune paille, et seulement un peu plus foncés que la couleur du support. Le nucléus est d’un jaune sale terreux. Nous observons un grand nombre de très petites thèques hyalines, longues de 1/50 de millimètre environ, et par- fois quelques thèques plus grandes, olivâtres et celluleuses : si ces der- nières appartiennent bien à notre plante, il faudra admettre que les autres sont dans un état abortif. 92. Phacidium perexiquum, Rob. in herb. P. erumpens, amphigenum , gregarium, minutissimum , orbicu- lare, fusco-nigricans , in lacinias 4-5 dehiscens. Disco fla- ~ vescente, Ascis clavatis ; sporulis ovoideis. — In foliis exsic- catis Quercus rubre. Desmaz. | Cette espèce est encore plus petite que la précédente , et est la plus petite que nous connaissions. Les groupes qu’elle forme sont irrégulière- ment arrondis, de 3 à 4 millimètres de diamètre, et composé chacune de trente à quarante périthécium , quelquefois même d’un plus grand nombre, dont la couleur diffère peu de celle du Phacidium pumilum. Les thèques ont environ 1/25 de millimètre. Cette petite plante finit par se détacher du support , emportant avec elle la portion de l'épiderme sur laquelle elle reposait, et il n’est pas rare de trouver des groupes où il ne reste que quelques individus ; tous les autres ont disparu, laissant, cha- cun à la place qu’il occupait, une petite plaie, de sa forme et un peu plus. que de sa dimension. HYMÉNOMYCÈTES. 93. Peziza brevipila, Rob. — Desmaz., Pl. crypt., édit. 4, n°1742! édit. 2, n° 1342! | P. caulicola, erumpens, sparsa , sessilis, minata , orbicularis vel suboblonga, pallide grisea, externe hirsuta; pilis brevibus , nigris; disco plano vel concaviusculo, pallido. Ascis tubulosis ; DESMAZIERES. — PLANTES CRYPTOGAMES. 363 sporidiis elongatis linearibus, rectis vel curvulis ; sporulis 4-6 globosis. — In caulibus siccis Centaureæ. Astate. Desmaz. On prendrait, au premier coup d'œil, cette petite espèce pour un Vermicularia ou Excipula; mais elle est pourvue de thèques, et appar- tient à la division des Lachnea Dasyscyphæ sessiles. Elle a été trouvée sur une Centaurée, que M. Roberge croit être le nigra. Ses cupules , lors- qu’elles sortent de dessous l’épiderme , sont très petites et globuleuses ; elles conservent cette forme tant qu’elles restent sèches ; mais si elles sont humectées , on voit les bords s’écarter , et le disque s'épanouir jusqu’à ce qu'il arrive à un diamètre de 2/3 de millimètre. Toute la plante est alors d’un gris de perle et un peu transparente; mais l'extérieur est garni de poils noirs, courts, appliqués , dirigés de bas en haut, rares et presque imperceptibles sur la moitié inférieure, plus prononcés et plus nombreux à l’approche des bords , au-dessus desquels ils s'élèvent comme une pe- tite dentelure. Les thèques cylindriques , et un peu amincies au sommet, ont 1/40 de millimètre de longueur. 5h. Peziza dilutella, Fr., Syst. myc., 2, p. 447. — Elench. fung., 2, p. 13. — Desmaz., Pl. crypt., édit. 4, n° 1744! édit. 2, n° 43441 (non Rabenh. exs., n° 727 !) ~ Cette Pézize appartient à la Flore francaise : elle a été trouvée, par M. Roberge , en septembre 1837, sur un Cerastium, dans des patures sèches sous Hermanville, à quelques pas des dunes. Voisine duP. atrata, que nous avons publié dans notre collection, et dont les échantillons ont été vus par M. Persoon qui a créé l’espéce, elle s’en distingue par son disque plane lorsqu’il est humide, par ses bords un peu relevés et sou- vent flexueux et onduleux. Dans le P. atrata , qui fest légèrement ru- gueux extérieurement, le disque est concave , et la plante entière reste presque toujours en grelot. Il ne faut pas confondre le P. d'ilutella, lors- qu'il est sur un Cerastium, avec le P. Cerastiorum. Notre P. atrata, n° 604 des Pl. crypt. de Fr., édit, 1, est identique au n° 1190 des Crypt. des Vosges, ainsi qu’au n° 727 de Rabenhorst, ce der- nier publié sous le nom de P. dilutella. Quant à son n° 729, qui, suivant son auteur, serait le P._atrata, Véchantillon de notre exemplaire est si mauvais, que c’est à peine si nous avons pu y trouver deux cupules, encore sont-elles imparfaites. | . 09, Fusarium Lquisetorwm , Desmaz. F, ‘minutulum, punctiforme , erumpens, sparsum, rotundum , 26! DESMAZIÈRES. — PLANTES CRYPTOGAMES. convexum , carnoso-tremellosum , rufo-ochraceum. Basidiis filiformibus, continuis; sporulis acrogenis, minutissimis, ovoideis , hyalinis. — Hab. ad caules Equisetorum, Hieme et Vere. Hymenula Equiseti, Lib., Crypt. ard., n° 236! Nous l’avons étudié sur de vieilles tiges des Æ'quisetum limosum et ar- vense. On le trouve particulièrement sur les nombreux rameaux effilés de cette dernière espèce : mais on ne l’observe bien que quand le support est humide : la loupe fait alors apercevoir, le long des faces que présen- tent les quatre ailes des rameaux, des séries simples de pustules séparées les unes des autres par des intervalles à peu près égaux. Ces pustules naissent sous l’épiderme, qu’elles soulèvent fortement lorsque l'humidité les gonfle, et elles finissent par le déchirer; elles ont alors 1/4 de milli- mètre environ. Les sporules n’ont pas plus de 1/300 de millimètre dans leur grand diamètre. 56. Exosporium Depazeoides, Desmaz. E. amphigenum , numerosum, maculæ albæ insidens. Stromate punctiformi; setis brevibus, fusco-nigris, subdivergentibus, Sporidiis rarissimis, clavatis, septatis, semi-hyalinis. —- Oc- currit in fol. languesc. Sambucr nigræ. Autumno. Cette espèce forme, au mois d’octobre, sur la feuille encore vivante du Sureau de petites taches irrégulières , nombreuses , quelquefois con- fluentes, toujours arides et blanches, plus apparentes à la face supérieure, où les stroma, extrêmement petits, sont en nombre plus considérable qu’à la face inférieure. On croirait, au premier coup d'œil, voir en eux les périthécium d’un Depazea; mais la houpe de poils noiratres, dont cha- cun d’eux est surmonté, ainsi que l’absence de thèques, rattache cette production au genre Æxosporium , et elle ne diffère même de quelques unes de ses espèces que par la présence de la tache blanche et fort appa- rente que nous venons de mentionner. Nous croyons avoir observé autre- fois cette Cryptogame sur les feuilles de quelques autres plantes. | 57. Exosporium Lilacis, Desmaz. | E. maculis amphigenis, exaridis, griseis vel rufis, oblongis, utrinque parallelis; stromate punctiformi nigro; setis olivaceis, subdivergentibus. Sporidiis numerosis, clavatis, vel ellipsoideis R. G. GASPARINI. — NOUVELLES RECHERCHES, ETC. 9365 olivaceis ; sporulis 2-4. — Hab. in foliis vivis Lilacis. Au- tumno. On reconnaitra facilement cet £xosporium à ses grandes taches ran- gées parallèlement de chaque côté de la feuille, sans atteindre ses bords ni la nervure médiane. Les stroma sont fort petits et nombreux. Les spo- ridies varient dans leur longueur depuis 1/100 jusqu’à 1/50 de milli- mètre : les plus courtes ne renferment que deux sporules, les plus longues quatre, qui sont presque discoïdes. Cette espèce nous a été communiquée par M. Petit, président honoraire du tribunaï d'Arras. NOUVELLES RECHERCHES : SUk QUELQUES POINTS D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE, RELATIFS AU FIGUIER ET AU CAPRIFIGUIER, Par M. GUILL. GASPARRINI, Professeur de botanique à Naples (4). (EXTRAIT.) « Après avoir montré, dans mon mémoire sur la caprifica- tion (2), que les fornites (fornitr), ou fruits d’été, tant du figuier que du caprifiguier , sont les seules figues dont les graines ren- ferment un embryon, je fis voir, par beaucoup d'expériences, que ce corps se développait chez le premier de ces arbres, malgré le défaut constant des fleurs mâles, et lors même qu’on rendait im- * (4) Nuove ricerche sopra alcuni punti di anatomia e fisiologia spettanti alla dottrina del Fico e del Caprifico. — Ce Mémoire a été lu à l’Académie des sciences de Naples le 12 décembre 1848, et inséré dans le 42° cahier de ses Comptes rendus. Ce qui en est ici traduit appartient au chapitre IV. (2) Ricerche sullu natura del Caprifico e del Fico, e sulla Caprificazione , in-4 ; Napoli, 1845 ( Rendiconti della R. Acad. delle sc. di Napoli). 366 G. GASPARRINI. — NOUVELLES REGHERGHES possible l'apport du pollen du caprifiguier par le Cynips Pse- nes L. (Psenes Caprifici Scac.). Bien que je n’eusse, aidé: du microscope, rien pu découvrir dans la figue, et en particulier dans ses fleurs femelles, qui ressemblat au pollen ou à la fovilla, rien qui servit à la fécondation, je dus conclure, cependant, que ce fait unique, offert par le figuier, ne suffisait point à contredire la nécessité, si universellement reconnue parmi les plantes phané- rogames, d’une fécondation préalable pour la génération de l'embryon ; et je déclarai qu’il y avait plutôt lieu de rechercher par quel secret artifice la nature opérait ici ce mystérieux phéno- mene. » Après la publication du même travail, je me pris à recher- cher d’où provenait la pluralité des embryons dans les graines des orangers (1), et j’observai à cette occasion deux parties dans le nucelle, l’albumen d’une part, et de l’autre, un groupe de quel- ques cellules placées à son sommet, unies ensemble, différentes par la grandeur, la couleur et la forme de celles sous-jacentes ; je donnai à ces cellules particulières l’épithète d’embryonnaires, les considérant comme destinées à descendre , après l’imprégnation, dans le sac embryonnaire pour y devenir des embryons. Assuré de ce fait, j'ai repris l’étude du figuier avec l’intention de dé- couvrir si les choses s’y passaient de la même manière; et jai trouvé, en effet, que, parmi les nombreux ovules de la figue, quel- ques uns offraient dans leur nucelle deux sortes. de.cellules : les unes grandes, anguleuses, diaphanes, et de beaucoup les plus nombreuses, constituaient proprement la masse du corps; les au+ tres peu abondantes, arrondies, un peu opaques, remplies d’une substance verdâtre, formaient un petit groupe placé sous l’endo- stome, au sommet même du nucelle. Les premières appartenaient à l’albumen, les secondes à la grappe embryonnaire (grappoletio embrionico) que j’appellerai dorénavant embryosore (embriosoro). e LL e e 0] e e . ‘a ° e e e e e ° s e (1) Ricerche sulla origine dell’ embryone seminale in alcune piante fanerogame, in-4 ; Napoli, 1846 (Atti della VII adunanza degli sc, Ital. in Napoli). — Un extrait de ce travail a été inséré dans ces Annales, 3° série, tome V (1846), p. 305. ÿ — Eee nee dé SUR L'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE DU FIGUIER. 367 » L’ovule du figuier se montre à son origine sous la forme d’une proéminence arrondie, entièrement composée de tissu: cellulaire , et placée vers le haut de la paroi ovarienne qui correspond au style. Ge corps s’allonge ensuite un peu vers le fond de la loge, et l’on reconnaît en lui un nucelle entouré à sa base de deux bourre- lets qui sont les premiers rudiments de ses enveloppes futures. Dès qu’ils apparaissent, l’ovule commence à changer de position ; le nucelle se réfléchit, et les téguments accrus, obéissant au même mouvement, le recouvrent presque en entier, d’abord du côté de la paroi ovarienne, presque à l'opposé du trophosperme, puis en dessus ou vers la partie supérieure, l’ovule se repliant de telle façon en son milieu, que son sommet se rapproche de sa base (fig.1), ainsi qu'il arrive dans l’ovule anatrope. En même temps, les tra- ‘chées du gynophore se bifurquent, une branche de leur faisceau s'élève le long du côté stiligère de lovaire, s’infléchit et entre dans le funicule, puis, descendant un peu, forme, dans le tégument externe, un très court raphé et la chalaze, qui correspond à la base du nucelle. L'autre rameau trachéen, suivant le côté gibbeux de l'ovaire, opposé à la face stiligère, arrive entre l’épicarpe et l’en- docarpe jusqu’au-dessous du stigmate. » Parvenu à cet état de développement, l’ovule, s’il est coupé par le milieu (v. fig. 2), présente, indépendamment du raphé placé sur son côté, les parties suivantes s’emboitant l’une l’autre, Au centre s’apercoit un corps ovale un peu allongé sans ouver- ture, formé de cellules égales et très petites, hormis, cependant, que vers l’extrémité chalazienne ces cellules sont un peu plus grandes, moins transparentes et autrement conformées. C’est là le rudiment du sac embryonnaire. Puis vient le nucelle de forme ovale aussi, sans pertuis, et composé seulement de cellules angu- leuses diaphanes, mais plus grandes que celles du sac embryon- naire; à son sommet, on voit saillir un groupe d’utricules très différents des cellules sous-jacentes. Ils sont, en effet, au moins deux fois plus grands, presque entièrement opaques, remplis d'une matière muqueuse-granuleuse , verdatre, et ils se désagrégent , en se détruisant sous l’œil même de l’observateur. Ces utricules si distincts des cellules du nucelle, qui, comme on sait, se chan- 368 G. GASPARRINI. — NOUVELLES RECHERCHES gent en périsperme, ont sans doute, une autre destination Ce sont eux qui composent l'organe que, dans mon mémoire sur l’oran- ger, j'ai qualifié de grappe embryonnaire, et que j’appellerai main- tenant embryosore, puisque c'est de lui, comme je le vais montrer, que procède l’embryon. Les utricules dont il s’agit s'élèvent jus- qu’au nombre de huit ou dix en quelques ovules. L’enveloppe (fig. 2, x, x) qui recouvre le nucelle et l’embryosore est unique- ment formée de grandes cellules arrondies, et son ouverture (endostome ) correspond directement à ce même embryosore dont elle n’est que peu éloignée; au-dessus sont quelques cor- ; + acon puscules saillants , des grumeaux cellulaires de nature très diffé- rente. Enfin le tégument externe est pourvu au sommet d’un large orifice (exostome, micropyle). » Toutes les parties de l’ovule croissant à la fois, l’extrémité antérieure du sac embryonnaire se rapproche de l’embryosore, et l’inférieure plus étroite s’étend vers la chalaze ; ce sac est formé d’une membrane très fine, et renferme un liquide épais, gra- nuleux, dans lequel nagent des cellules sphériques de gran- deurs diverses pleines du même liquide , et pourvues d’un nu- cléus. Plus tard, au haut de la cavité du nucelle, apparaît une proéminence cellulaire, qui n’est autre chose que l’embryon, et semble pousser devant elle le sommet du sac embryonnaire; mais en grandissant, cette nouvelle production se rétrécit à sa base, en manière de pédicelle ou de filet suspenseur. Dans le même temps, l’embryosore disparaît. Au lieu d’une seule proéminence, on en voit fréquemment deux ou trois (fig. 6) rapprochées, qui sont autant d’embryons rudimentaires. En pareil cas, l’une d’elles, d’un développement plus vigoureux, vient à bien, les autres avor- tent d’ordinaire. Ceci explique la pluralité des embryons dans la même graine, fait que j’ai observé deux fois dans le figuier. » Au sujet de l’origine de l’embryon, quatre questions se pré- sentent à l'esprit : Procède-t-il des cellules du nucelle, d’un fila- ment qui, à travers les ouvertures des téguments ovulaires et le sommet du nucelle, serait venu jusqu’au sac embryonnaire, de l’embryosore tout entier, ou d’un seul de ses utricules constitutifs? » La vue de l’ovule coupé longitudinalement est tout d’abord } SUR L’ANATOMIE ET LA PIIYSIOLOGIE DU FIGUIER. 369 bord favorable à la solution affirmative de la première question; la négative, au contraire, doit résulter d’une observation plus attentive , si l’on considère que l'embryon rudimentaire est sus- pendu à un pédicelle, et tient faiblement au nucelle, que pour être une production de celui-ci, il devrait lui être plus intimement joint, qu’il y aurait un passage insensible de l’un à l’autre ; si l’on remarque, enfin, que le suspenseur pénètre du dehors dans le tissu du sommet du nucelle (fig. 4), et qu’il est formé de cellules de toute autre apparence que celles propres à ce tissu. » Le filament tubuleux, qui s’introduit dans les ovules des plantes phanérogames, étant reconnu pour être un boyau pollinique, le rechercher dans l’ovule du figuier eût été parfaitement inutile, puisqu'il était suffisamment prouvé par nos premières observa- tions (1) que l'embryon de cet arbre naît sans le concours du pol- len du caprifiguier, et que, dans celui-ci, comme dans le figuier lui-même, le canal du style est privé du tissu conducteur qui, chez les autres plantes, dirige le tube pollinique dans sa course. Néan- moins il m’est arrivé deux fois de voir distinctement un filament tubuleux, renflé ca et là, qui, du sommet de l’embryosore, s’éle- vait dans le col du tégument ovulaire interne. » Ainsi que je l’ai déjà dit, la membrane délicate du sac em- bryonnaire est distendue par un liquide dense, granuleux, ren- fermantaussi quelques utricules; les cellules polyédriques dunucelle se transforment en périsperme; celles de l’embryosore, ordinai- rement plus grandes, toujours arrondies, rendues opaques par une matière muqueuse verdatre, semblent destinées à un autre rôle, par cela surtout qu’elles se dissolvent dans l’eau et qu’on ne les rencontre pas à toutes les périodes de la vie de l’ovule. Ces mêmes cellules particulières se montrent justement dans le point où s’en- gendre primitivement l'embryon, et elles disparaissent aussitôt que celui-ci commence à faire saillie dans la cavité du nucelle. Elles manquent, en outre, dans quelques ovules des fornites ; mais aussi toutes les fleurs femelles de ceux-ci ne sont pas fertiles; elles manquent dans tous les ovules des fiorones (Fioroni) qui ne donnent jamais de graines fécondes. Je conclus de ces faits (1) Voyez le Mémoire sur la Caprification, cité p. 365 supra. 3° série. Bor, T. XI. (Juin 1849.) 4 19 = 370 G. GASPARRINI, — NOUVELLES RECHERCHES et rapprochements que l'embryon ne peut dériver d’aucun autre organe que des cellules dont l’ensemble forme l’embryosore, » 1] convient maintenant d'examiner si l’embryosore tout entier ou l’une seulement de ses cellules se convertit en embryon, en croissant vers l’intérieur du nucelle…. » Lorsque l'embryon apparait et commence à se développer, plusieurs cellules de l’embryosore demeurent au sommet du nu- celle (fig. à) et s’amoindrissent peu à peu pour disparaitre bientôt tout à fait. Dans le cours des nombreuses recherches qu’a ré- clamées le sujet dont il s’agit ici, J'ai eu l’occasion d’observer un mode de transformation singulier de ces cellules ou, plutôt, un mode de destruction tel que leur partie extérieure se divisait en un grand nombre de petites cellules faiblement allongées, dispo- sées autour d’un gros utricule central, arrondi, comme si chacune des cellules de l’embryosore se composait primitivement d’une coque et d’un noyau intérieur (voy. fig, 2”). S'il arrivait, en dis- séquant l’ovule, que le sommet du nucelle fut exactement coupé par le milieu, le suspenseur de l’embryon (fig. 4) s’y voyait logé dans un canal creusé dans l'épaisseur des tissus ; en d’autres cas, le suspenseur ne présentait qu’un renflement dans le haut de la cavité du nucelle (fig. 5). » Si donc, comme cela m’a semblé devoir être, l'embryon pro cède de l’embryosore, l’amoindrissement et la disparition de plusieurs des cellules constitutives de celui-ci, lorsque l’embryon se montre et commence à grandir, démontrent évidemment qu'une partie seulement de l’embryosore, qu’une de ses cellules, se transforme en embryon. Toutes ces cellules, en effet, étant entiè- rement semblables entre elles, doivent aussi jouir de la même propriété, être également aptes à devenir des embryons; ces cel- lules embryonnaires sont donc en réalité les vrais ovules. . , » Je n’ai point été témoin de la transformation de ces cellules en embryon; mais les observations que l’oranger m’a fournies expliquent comment la chose doit avoir lieu pour le figuier. Dans l’oranger, les cellules de la grappe embryonnaire sont placées au sommet du sac dans lequel elles descendent après l’imprégnation, SUR L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE DU FIGUIER. 374 Là elles grandissent aussitôt, s’allongent un peu par leur côté tourné vers le micropyle ou la paroi du sac, et donnent ainsi naissance au suspenseur, tandis que la matière verdatre qu elles renferment s organise en petites cellules. On ne saurait guère con- cevoir que les cellules embryonnaires du figuier se conyertissent, d’une facon essentiellement différente, en véritables embryons ; les seules différences consistent sans doute dans la grandeur et la forme des parties et autres particularités peu importantes. Ainsi, dans le figuier, on ne peut découvrir si, comme dans l’oranger, le sommet du sac embryonnaire arrive précisément jusque sous l’em- bryosore, tandis qu’on voit le suspenseur pénétrer àtraversle paren- chyme du soinmet du nucelle jusqu’au sac embryonnaire ou se ren- fler un peu dans le court trajet qui aboutit dans la cavité de ce sac, » J'ai dit plus haut que, dans le cours de mes nombreuses in- vestigations sur l’ovule des fornites du figuier, il m'est arrivé, deux fois de rencontrer un filament renflé de distance en distance, très délié au sommet, et qui, partant du haut de l’embryosore, se dirigeait vers l’endostome ; c'était pendant l’été de 1847, à une époque où toutes mes observations, commencées l’année précé- dente, étaient déjà menées à fin; je ne les publiai pas alors ce- pendant, désireux que j étais de m’assurer de l’existence de ce filament et de reconnaître ses relations avec les parties voisines, Malheureusement mes recherches de cette année ont eu peu de succès; je n'ai vu du filament en question qu’un fragment dont la base semblait se prolonger en une fine membrane (fig. 10) qui recouvrait le nucelle et l’'embryosore. Je ne saurais donc rien af- firmer tant sur l'existence de ce filament que sur son origine, ne l'ayant vu que trois fois, malgré un très grand nombre de dissec- tions; je dois même conserver beaucoup de doutes sur la réalité de son existence, et j’y suis d’autant plus autorisé qu’un fragment de matière visqueuse peut aisément prendre l’apparence d’un fila- ment. On ne saurait nier cependant l’existence fugace et la fragi- lité de certains organes qui se détruisent avec une telle facilité qu'il est rare de les rencontrer en bon état; il en est aussi dont l’exi- guité rend la dissection impossible et s'oppose à l'examen précis et détaillé de leurs diverses parties, » | 372 G. GASPARRINI, —— NOUVELLES RECHERCHES L’auteur rappelle ici que, dans les fornites du figuier cultivé, les graines deviennent fécondes sans le secours du pollen du ca- prifiguier et malgré l’absence complète de fleurs mâles dans ces figues d’été, absence dont il s’est assuré de nouveau par les inves- tigations les plus minutieuses, puis il continue ainsi : « 11 est un fait assez fréquent qu’il convient de signaler ici, bien que son importance ne puisse encore être précisée. Quand les deux téguments membraneux de l’ovule ont assez grandi pour couvrir presque entièrement le nucelle, les bords de leurs ouver- tures sont sinueux, comme ceux d’un périgone naissant, dont les inégalités représentent les sépales rudimentaires. Aussitôt que les téguments ont cessé de croître et dépassent notablement le nucelle, leurs orifices se rétrécissent sans cesser d’être sinueux en leurs contours. Ces mêmes enveloppes ovulaires sont formées de cellules polyédriques, diaphanes, vides en apparence ; celles de l’enveloppe externe sont plus grandes et partout presque uniformes. Au delà du sommet du nucelle, le tégument interne se rétrécit en manière de col, se présente comme des lobes saillants en cer- tains points de son orifice (fig. 2, b). Les cellules constitutives de ces proéminences sont d'abord à peine anguleuses, diaphanes, et contiennent un peu de liquide granuleux ; elles sont, plus tard, tout à fait arrondies, turgescentes, et remplies de la même matière granuleuse. Au temps de l'apparition de l’embryosore et même encore après cette époque, lorsque l'embryon commence à se montrer, les proéminences en question sont déjà un peu étranglées à la base, et semblent deux grumeaux ou petits noyaux réunis (grumi o noccioli) ; en comprimant l’ovules entre deux verres, on les fait aisément sortir de la petite cavité où elles sont nichées, et elles flottent dans l’eau. Les utricules qui les composent se tien- nent unis comme s'ils étaient contenus dans une fine membrane. Du reste, ces corps varient dans les divers ovules, pour la gran- deur, la forme et le nombre; l’eau ne les altère pas, du moins dans les premiers instants. Ils manquent dans beaucoup d’ovules de la méme figue, dont tous les pistils ne deviennent pas non plus fertiles. Souvent, au sommet de la deuxième tunique ovulaire, au lieu de ces corps eux-mêmes, se trouve un amas de cellules sem- SUR L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE DU FIGUIER. 378 blables à celles dont ils sont formés (fig. 7, 8), comme si plusieurs d’entre eux, en raison de leur rapprochement, se fussent confon- dus en une seule masse. » Rien de semblable à un fait de cette nature n'ayant encore été observé, que je sache, dans aucun des ovules si divers et si nombreux, examinés jusqu’à présent, peut-être mériterait-il quel- que considération. On pourrait comparer le groupe de cellules dont je viens de parler à une petite masse pollinique , à une polli- nide ( pollinio), devant servir à la fécondation; il ne se trouve point en effet dans les ovules des fiorones et des fornites tardives, et les unes et les autres manquent de graines fécondes ; on le rencontre dans les fornites précoces (lesquelles donnent des graines fertiles), vers la fin de juin ou le commencement de juillet, alors précisément que l’embryosore se trouve aussi dans l’ovule, et que l'embryon commence à v paraître. Avant cette époque, il n’est pas encore formé, et il disparaît peu après. A la vérité, ce même groupe sin- gulier d’utricules fait défaut dans un grand nombre de fleurs appartenant à la même figue (fornite) hâtive, mais on peut remar- quer en même temps que toutes les fleurs de cette inflorescence ne produisent pas des graines pourvues d’embryon. » . . . . . EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE 10. Fécondation et premiers développements de l'embryon dans le Figuier cultivé. Fig. 4. Pistil grandi (sa longueur naturelle était de 4 à 5 millim.); je l'ai retiré, vers la fin de juin, d'une figue tardive ou fornite longue d'environ 6 lignes: l'ovule a été laissé entier ; v, vaisseaux spiraux du funicule qui se bifurquent ; a, épicarpe; b, endocarpe ; c, chalaze ; l’exostome a encore des bords sinueux. Le style est alors plein ; son canal intérieur est entièrement disparu. Fig. 2. Ovule représenté par la fig. précédente, coupé longitudinalement et vu sous un grossissement de 210 diam. Au centre du nucelle n se voit le premier état du sac embryonnaire s, et au sommet du nucelle | embryosore, ou grappe embryonnaire a. Les bords de l'ouverture du tégument interne x, x portent, 9/7 G. GASPARRINI — NOUVELLES RECHERCHES, ETC. au-dessus de légères proéminences, deux pollinides (pollinii) b, formées de cel: lules anguleuses remplies de matière granuleuse semi-fluide ; c,c,c, tégument externe; d, base organique de l'ovule et voie suivie par le raphé ; la chalaze ne correspond pas exactement à la base du nucelle. Fig, 2. Nucelle plus développé , vu isolé et sous le même grossissement que la figure précédente, avec quatre utricules embryonnaires constituant l'embryo- sore: ces utricules contiennent une matière verdâtre , ils sont opaques et se dissocient facilement dans l'eau; le nucelle seul y reste entier. — Le sac em- bryonnaire existe alors à l’intérieur du nucelle, et peut-être s ‘étend- il jusque sous l'embrvosore. Fig. 2’. Sommet du nucelle avec quelques utricules de 1’ embryosore en voie de désunion ou de transformation, pour un but inconnu. Fig. 3. Nucelle fécondé , coupé longitudinalement , de façon à montrer le sac embryonnaire entier. Les utricules de l'embryosore a vont disparaître tout à fait en perdant peu à peu de leur volume. On ne saurait dire si l'embryon e est dans la cavité même du sac embryonnaire, ce qui est le plus vraisemblable, ou au dehors dans une logette creusée dans son sommet ; le suspenseur ne se : voit pas parce que le nucelle n’a pas été coupé exactement par le milieu ; b, substance granuleuse remplissant le sac embryonnaire. Fig. 4. Sommet du nucelle coupé par le milieu exactement ; en pareil cas , on reconnaît que le suspenseur a de l'embryon e a son origine à l'extérieur de ce corps, et traverse son parenchyme. Fig. 5. Embryon et suspenseur renflé en manière de disque au haut de la cavité du nucelle. 3 Fig. 6. Partie supérieure d'un nucelle dans la cavité duquel se montrent trois embryons ; l’un d’eux plus grand aurait seul atteint l’état parfait. Fig. 7. Partie supérieure de l’ovule coupée longitudinalement ; le tégument membraneux interne a se voit de face, et porte à son sommet un amas d'utri- cules sphériques provenant des cellules grandiés et dissociées des pollinides b de la.fig. 2. La tunique externe c, c recouvre la masse pollinique. Fig. 8. Autre ovule coupé de la même manière que le précédent : le tegument externe c,c ne dépasse pas l'ouverture de l'interne, au sommet duquel se trouve un amas d'utricules polliniques b. — Les fleurs d'une même figue fournissent souvent l'occasion d'observer toutes les particularités figu- rées ici Fig. 9. Moitié supérieure d'un ovule plus âgé que celui de la figure 3, eoupé longitudinalement par le milieu, et vu sous un grossissement de 220 dia- mètres. Elle montre la situation relative des diverses parties : s, sac em- bryonnaire; e, embryon; n, n, nucelle; x, x, tegument interne; b, polli- nides ; c, tegument externe ; l'embryosore a disparu le premier : les pollinides lui survivront peu de temps. Le suspenseur de l'embryon est caché par les cellules du nucelle. WILHELM HOFMEISTER, — NAISSANCE, ETC. 375 _ Fig. 10. Partie supérieure d’un ovule coupé longitudinalement par le milieu ; le nucelle n et l'embryosore qu'il porte paraissent recouverts par une mem- brane ténue qui se continue dans-le filament a , logé dans le col du tégument interne æ,æ: c, c tegument externe. NAISSANCE DE L’'EMBRYON DES PHANEROGAMES, SÉRIE DE RECHERCHES MICROSCOPIQUES , Par M. WILHELM HOFFMEISTER (1) L’ouvrage de M. Hofmeister renferme les résultats d’un grand nombre d'observations faites avec beaucoup de soin, ce semble, sur des plantes très diverses, I] est accompagné d’un grand nombre de figures dessinées par l’auteur lui-même, qui repré- sentent les particularités décrites dans le texte. Le texte lui-même est simplement divisé en une suite de paragraphes, dont chacun comprend l’exposé des faits observés sur une plante ou sur plu- sieurs plantes analogues. Voici la série de ces paragraphes, qui n’ont d’autre titre que ‘i nom des plantes étudiées dans chacun d'eux. Orchidées (Orchis Morio, variegata, militaris, palustris, latifolia , incarnata ; Gymnadenia conopsea , odoratissima ; Hénin Monorchis ). Canna Sellowit. Asphodelus luteus. Funkia cerulea. Hyacinthus orientalis. Hemerocallis flava et fulva. Fritillaria imperialis. Gagea sylvestris et arvensis. : Narcissus poeticus. by ) Die Entstehung des Embryo; eine Reihe mikroskopicher Unter ee ert 4 de 90 pages et 14 planches: Leipzig, 1849. 376 WILHELM HOFMEISTER, — NAISSANCE Iris pumila , biflora, sibirica. Crocus vernus. Zea Mays, Sorghum bicolor. Monotropa hypopitys, Bartonia aurea. Polygonum orientale. Helianthus annuus. Ecbalium agreste. Daphne Laureola. Prunus Cerasus. Godetia rubicunda. Agrostemma Githago. Erodium gruinum. Tropæolum majus. Sutherlandia frutescens. Linum perenne. Il est encore d’autres plantes sur lesquelles s’est portée l’at- tention de M. Hofmeister, et qui lui ont même fourni le sujet de plusieurs figures, bien que leur nom ne se trouve pas en tête des paragraphes de son ouvrage. Nous croyons dès lors qu'il est bon, pour que l’énumération des espèces étudiées par le savant allemand soit complète, d'indiquer encore, planche par planche, toutes les espèces auxquelles les figures ont été empruntées. Planche I. Orchis Morio, variegata , latifolia, angustifolia, palustris. PI. IT. Orchis militaris, O. Morio et Gymnadenia odoratissima; Agros- temma Githago; Bartonia aurea. Pl. I. Bartonia aurea ; Erodium gruinum. PI. IV. Canna Sellowii ; Crocus vernus. | PI. V. Crocus vernus ; Godetia rubicunda; Begonia Dregei, B. semper- florens ; Achimenes sp.; Gloxinia superba; Secale montanum ; Elymus arenarius; Tropæolum majus ; sutherlandia frutescens. PI. VI. Hyacinthus orientalis; Asphodelus luteus; Hemerocallis lutea; H. fulva ; Leucoium estivum. Pl. VII. Funkia cerulea. PI. VIL. Fritillaria imperialis. PI. IX. Gagea arvensis, G. Sylvestris: Daphne Laureola; Narcissus poe- ticus ; Colchicum autumnale ; Prunus Cerasus, P. avium. PI. X. Iris pumila, I. biflora, I. Sibirica, Asphodelus luteus. Pl. XI. Zea Mays ; Sorghum bicolor. | DE L’EMBRYON DES PHANEROGAMES. 377 PI. XII. Monotropa hypopitys ; Polygonuw orientale. PI. XIII. Sicyos angulata; Ecbalium agreste; Helianthus annuus; Hibiscus Trionum ; Agapanthus umbellatus. Pl. XIV. Linum perenne; Hyacinthus orientalis ; Ornithogalum sulfu- reum. Après avoir exposé les détails de ses observations, M. Hofmeis- ter en déduit les conséquences générales dans un résumé dont voici la traduction presque entiére. « Les recherches que je viens de communiquer ont été faites sur des plantes appartenant à dix-neuf familles différentes, sur des plantes qui présentent dans leur développement ultérieur les différences les plus tranchées. Je crois, dès lors, être parfaite- ment fondé à regarder comme communs à toutes les phanéro- games, dans le sens limité de ce mot (c’est-à-dire déduction faite des conifères et de leurs voisines), les phénomènes pour lesquels il y a chez elles concordance parfaite relativement à la fécondation et à la naissance de l'embryon. Dès lors, le mode de formation première de l'embryon des phanérogames me paraît être, quant à ses points essentiels, tel que je vais l’exposer. » Une cellule du placenta (c’est-à-dire de la masse celluleuse qui porte les graines dans l’intérieur de la cavité ovarienne, et dont je ne discute pas ici la valeur morphologique) donne naissance, par l’effet de divisions successives, à un corps celluleux cylin- drique, arrondi au sommet, formé d’une rangée centrale de cel- lules, qu’entourent une, plusieurs ou même de nombreuses cou- ches de cellules ; ce corps est l’ovule. Ordinairement cet ovule se recouvre d’une, de deux, très rarement de trois enveloppes, qui doivent leur origine à la multiplication des cellules d’une, de deux ou de trois zones situées un peu au-dessous de son extrémité ; ces enveloppes ne tiennent pas essentiellement à la nature de l’o- vule. Une des cellules de la série centrale du nucelle grossit consi- dérablement, et refoule ainsi plus ou moins le tissu cellulaire envi- ronnant. Cette cellule est le sac embryonnaire. Ce sac se présente dans les relations les plus diverses avec le reste de la masse ovu- laire ; les différences qu’on observe sous ce rapport, ainsi que dans les détails plus délicats de la structure de l’ovule, et les mo- 378 WILHELM HOFMEISTER. — NAISSANCE difications d’importance subordonnée dans le mode de dévelop- pement de l’embryon ne concordent pas plus avec les limites des familles naturelles que les propriétés extérieures des ovules, le nombre de leurs téguments, le degré de leur courbure, etc. » Longtemps avant la fécondation, il se forme dans le liquide que renferme le sac embryonnaire, et tantôt avant, tantôt pendant, tantôt après la disparition du nucléus primaire de celui-ci, un certain nombre de nucléus cellulaires libres, rarement moins de trois, le plus souvent plus de trois. Ces nucléus se placent prin- cipalement à l'extrémité supérieure ou micropylaire du sac. Lors- qu'il s’en est formé plus de trois, plusieurs se logent aussi à l’ex- trémité inférieure de ce même sac. C’est seulement lorsque les nucléus se forment en très grand nombre (Fritillaria, Tulipa, Lilium, en nombre moindre chez les Iris, Narcissus, etc. ne qu’on en voit rester aussi dans la région moyenne du sac. » Autour de ces nucléus situés aux deux extrémités du sac, et d’abord seulement autour de ceux-ci, se forment des cellules sphériques libres. S'il n'existe généralement que trois’ de ces cellules vers l'extrémité micropylaire du sac, même dans les cas où il s’était développé plus de trois nucléus dans la moitié supé- rieure de cette cavité, on s’en rend facilement compte d’après des considérations mathémathiques, en admettant que ce soient sur- tout les extrémités du sac qui soient douées de la faculté de for- . mér de nouvelles cellules. En effet, lorsqu'on agite un certain nombre de globules d’égal diamètre dans un cône creux médio- crement ouvert, on en voit toujours trois s'arranger selon un plan perpendiculaire à axe du cône. | » Quant aux cellules qui se produisent vers l'extrémité chala- zique du sac, et que distinguent souvent leur grosseur considé- rable, elles paraissent n'être destinées qu’à élaborer les matières nutritives pour l'embryon naissant. Elles ne concourent nulle- ment à la formation de l’endosperme. | | » Ce sont les cellules situées vers l'extrémité micropylaire du sac , ou les vésicules embryonnaires (Keimbléschen) qui donnent naissance à l'embryon. Ce sont elles, et non pas les cellules polliniques, qui forment en quelque sorte les fondements de la DE L'EMBRYON DES PHANÉROGAMES. 379 nouvelle plante. Je les regarde comme ayant toutes primitive- ment la même valeur, et comme étant également aptes à se déve- lopper en embryons, bien que, dans la très grande majorité des espèces, on- les’ Vbié4Vortèt par des causes inconnues. L’oblité- ration de celles qui périssent a lieu tantôt avant, tantôt pendant, tantôt après la fécondation d’une d’entre elles qui reste active et vivante. » Plus ou moins longtemps après que le pollen est tombé sur le stigmate, le boyau pollinique arrive jusqu’au sac embryonnaire. Ce phénomène se présente avec des modifications diverses, mais qui ont aussi peu d'importance pour l'acte de la fécondation que la manière d’être de la membrane du sac embryonnaire par rap- port à l’extrémité du boyau qui arrive jusqu’à elle. Tantôt cette membrane est consistante, elle oppose une forte résistance au boyau pollinique, et peut facilement en être séparée (Godetia, Crocus, Iris, Sorghum); tantôt elle se montre molle et gélati- neuse vers l’extrémité micropylaire, quoiqu’en conservant tou- jours assez de fermeté pour empêcher le boyau de s’introduire dans la cavité même du sac (Fritillaria, Funkia, Polygonum, - A grostemma) ; tantôt, enfin, cas rare , elle est tellement délicate et molle sur ce point du sac qu'elle sc laisse percer par le boyau pollinique (Canna, peut-être aussi Ærodium et Sutherlandia), Mais , dans tous ces cas, la vésicule embryonnaire qui doit être fécondée reste à l’état de cellule parfaitement close : il est abso- lument impossible qu’une portion du contenu du boyau pollinique pénètre directement dans son intérieur. » Plus ou moins longtemps après l’arrivée du boyau pollinique, ‘la vésicule embryonnaire s’allonge plus ou moins, et se partage en deux cellules superposées verticalement. Ce principe paraît ne souffrir aucune exception. Je ne connais pas un seul cas dans lequel la vésicule fécondée se divise par la formation d’une cloi- ‘son verticale ou même fortement inclinée. Ordinairement la su- périeure de ces deux cellules, située du côté du micropyle, est la plus grosse ; plus rarement les deux ont le même volume; ja- ‘mais la supérieure n’est la plus petite, Ces deux cellules sont les 880 WILHELM HOFMEISTER. — NAISSANCE premières du proembryon (V orkeim) (1). Jamais la vésicule em- bryonnaire ne se change immédiatement en embryon. Ce n’esl même que fort rarement que la deuxième cellule du proembryon est la première de l'embryon (Bartonia, Monotropa, Martynia ; plantes qui se distinguent toutes par un développement particu- lier de l’endosperme ; en effet, leur vésicule embryonnaire fécon- dée croissant uniquement par son sommet devient une longue utricule cylindrique, dans l'extrémité demi-globuleuse de laquelle la première cellule de l'embryon naît par étranglement d’une portion de l’utricule primordiale). Ordinairement le proembryon, qui n’avait d’abord que deux cellules, se partage, par divisions successives de sa cellule terminale, et au moyen de cloisons hori- rizontales, en une file de cellules; ou bien, cette même cellule terminale devient un corps celluleux par suite de la formation de cloisons obliques dirigées alternativement en sens différents et de la multiplication des cellules de second degré (Funkia, Fritillaria, Hyacinthus, Zea, Sorghum, Tropæolum, Daphne, Erodium, Su- therlandia). La cellule terminale du proembryon arrivé à un cer- tain degré de développement devient la première de l'embryon ; sa division endogène donne naissance au globule embryonnaire. Le nombre maximum des cellules du proembryon est aussi peu déterminé (abstraction faite des formes à proembryon de deux cellules et à suspenseur unicellulé) que celui des organes élémen- taires d’une partie compliquée quelconque des plantes supé- rieures. » Les rapports du proembryon et de l’embryon avec le sac embryonnaire, avec l’endosperme et le périsperme, sont très di- vers. Au milieu de toutes les divergences qui se montrent sous ce rapport, je ne vois que deux circonstances qui me paraissent se rattacher l’une à l’autre sans exception; ce sont : le proembryon à deux celluleset le suspenseur à une cellule avec un endosperme qui remplit, à sa naissance, toute la cavité du sac embryonnaire, (1) Il est fâcheux que M. Hofmeister emploie ce mot de proembryon ( Vor - keim) déjà usité dans la science, assez à tort, ce semble , pour désigner la pro- duction foliacée qui résulte de la germination des spores des Fougères. Il est à craindre qu’il ne s’ensuive des équivoques. (Note du traducteur.) DE L’EMBRYON DES PHANÉROGAMES. 351 et qui, formé d’abord de deux cellules , s'accroît ensuite par di- vision de ces cellules ; c’est ce qu’on voit chez le Monotropa, le Bartonia, les Personées. Il est remarquable que cette forme du développement se présente exclusivement dans des ovules à tégument simple, épais proportionnellement, chez lesquels le sac embryonnaire a refoulé de bonne heure toutes les autres cellules du nucelle. On observe le même fait dans le sac embryonnaire jeune des orchidées ; mais ici le développement de l’endosperme est très faible, presque nul, et, très peu de temps après la fécon- dation, il est refoulé et déplacé par le proembryon. On le voit aussi chez les syngénèses ; ici l’endosperme se développe beau- coup, mais de la même manière que chez toutes les plantes dont le périsperme existe encore entièrement ou partiellement au mo- ment de la fécondation, c’est-à-dire que les cellules naissent libres autour des nucléus qui se développent dans le fluide du sac embryonnaire, et viennent s’appliquer par couches contre les parois de celui-ci. La méme chose a lieu chez les Scabieuses, dont le nucelle et le sac embryonnaire restent extrémement petits jus- qu’au moment de la fécondation. _» Chez les espèces dans lesquelles le sac embryonnaire n’a pas entièrement déplacé le reste du tissu du nucelle, au temps de la fécondation, on remarque deux différences saillantes. Je ne veux pas parler du plus ou moins de volume du tissu cellulaire endo- spermique. Sous ce rapport, on observe tous les degrés, depuis absence complète (Ægrostemma), ou une très faible quantité (Tropoleum, Erodium), jusqu’à la plus forte masse (Liliacées, Linum, Polygonum). Je ne fais pas non plus allusion à ce fait, que l"endosperme se conserve jusqu’à la maturité de la graine (Poly- gonum, Lilium), ou qu’il est refoulé et absorbé par l’embryon en voie de développement (Prunus, Linum); ni à celui de l'existence d'une partie du périsperme à la maturité des graines, ou de son refoulement et délogement compiet par le sac embryonnaire : je veux seulement parler de la manière d’après laquelle le péri- Sperme se trouve supplanté. Le plus souvent, pendant que cela se passe, le contenu du sac embryonnaire est fluide, et les cellules de lendosperme y nagent librement. Mais quelquefois le sac em- 982 WILHELM HOFMEISTER, — NAISSANCE , ETC. bryonnairese remplit de bonne heure de tissu cellulaire, à l’époque où il n’occupe encore qu’une très petite portion du nucelle; dès lors, le périsperme se trouve délogé, les cellules de la couche la plus extérieure de l’endosperme se multiplient rapidement (Æcba- lium, Zea, Sorghum : probablement toutes les cucurbitacées, peut-être toutes les graminées). Ches les cucurbitacées, l'embryon a délogé entièrement l’endosperme à la maturité de la graine : äl ne le fait que partiellement chez les graminées. Rte » Les observations que j'ai faites relativement à la naissance des vésicules embryonnaires et des cellules de l’endosperme, à la multiplication des cellules du proembryon et de l'embryon, con- cordent non seulement entre elles, mais encore avec ce qui a lieu pour la formation du pollen, des spores des cryptogames supé- rieures, pour la multiplication des cellules de diverses produc- tions pileuses, de l’extrémité des racines adventives des mono- cotylédons, de l’ovule des orchidées, etc. Cette concordance con- siste en ce que , avant la formation d’une nouvelle cellule, on voit naître son nucléus ou cytoblaste, Autour de ce nucléus s’amasse une portion du contenu de la cellule-mére, et aussitôt il se revêt d’une membrane d’une délicatesse extrême , qui paraît formée de matière albuminoïde ; cette membrane est l’utricule primordiale, qui sécrète à son tour la paroi cellulaire consistante, formée de cellulose, et susceptible de résister énergiquement aux influences extérieures. » Nous ne reproduirons pas les passages suivants, dans lesquels l’auteur continue à résumer ses observations sur le mode de for- mation des cellules. 7 TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VEGETALES. Note sur les anthéridies des Fougères, par M. G. Taurer. . , 5 Recherches sur Ja formation de l'embryon chez les Conifères, par M. J. Pi- NEA ire à 83 Sur le développement des Fougères, par M. le comte Lszczvc-Suninsut (extrait). sHovso 4 Sur le développement des Fougères, par M. Albert Wicann (extrait). AE D: Nouvelles recherches sur quelques points d'anatomie et de physiologie re- latifs au Figuier et au Caprifiguier, par M. G. Gasparrini (extrait). . 375 Naissance de l'embryon des Phanérogames, série de recherches micros- copiques "par M. W. Hofmeister:(extrait) . 444 48 gosh oe 41378 MONOGRAPHIE ET DESCRIPTION DE PLANTES. Tribulorum aliquot orientalium diagnoses, auctore L. Krauik . . . 25 Sixième centurie de plantes cellulaires nouvelles, tant indigènes qu’exo- tiques, par MM. Berxetey et C. Montacne. . AA 33, 235 Sur l’Anacharis alsinastrum , plante anglaise supposée nouvelle , par MM. Charles C. Baginerox, avec un synopsis des espèces d’ Anacharis et d’Apalanthe et des descriptions de quelques Hydrocharidées nou- velles, par M. J-E. Prancnon. se eek OO Podostemearum synopsis monographica, auctore L.-R. Ae UNE ae De Aubletianis generibus Quiina et Poraqueiba, auctore L.-R, Tutasne. . 452 Conspectus generis Haplophyllum, auctore Ed. Sracn . . 174 Note sur le Cephaelis ipecacuanha, Son mode de végétation et son ‘exploi- tation dans la province de Matto-grosso au Brésil, par M. H.-A. WenneLz. 4193 Observation sur les Ulex, et description d’une nouvelle espèce de ce genre commune à la Bretagne et à la région du sud-ouest de l'Angleterre, par M. J.-E. Prancuon. . . RME ar ONCE | | Species novæ horti regii botan. Berolinensis sole date eee EOE oy ou an Delectus seminum hort. bot. Monacensis . . .....°. , . « , 246 der Semimum war, RCA Marto 9.7... 2) ek we , eS Delectus seminum hort. Heidelbergensis . . . . , . . . . . 254 Index seminum hort: Acad, Gœltinpénsis. . ,,1,. . … .. ce . 954 Index: seminum regii horti Genuensis 1 . . . . ..,. . . . . 954 De Capnodio nov. gen., auctore C. Montagne . . 233 Rectifications à la Revue des Cinchona, publiée dans le tome X des Annales, par M. H.-A. Weddell. Dix-septième notice sur les plantes cryptogames récemment decouvertes en France pare Cemetery. es ks , . . 9% FLORES ET GEOGRAPHIE BOTANIQUE. Conclusions et résumé d'un mémoire sur la végétation de l'archipel des îles Féroe, comparée à celle des Shetland et de l'Islande méridionale, pop M: Ce. MAR ES ON an « AD PALEONTOLOGIE VEGETALE. Exposition chronologique des périodes de végétation et des Flores diverses qui se sont succédé à la surface de la terre, par M. Adolphe Broneniant. 285 38h _ * al TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. MÉLANGES. Rapport sur un mémoire de M. le docteur Weddell, intitulé Histoire na- turelle des Quinquinas, par M. Ad. de Jussieu. a TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D’AUTEURS. Bamincron (Ch.-C.). -— Sur l’Ana- charis alsinastrum . BereLey (et Monracne),—Sixiéme centurie de plantes cellulaires 33, nouvelles... “x. 4. Bronensart (Adolphe). — Exposi- tion chronologique des périodes de végétation qui se sont suc- cédé ala surface de la terre. Desmazières. — Dix-septième no- tice sur les plantes cryptogames récemment découv. en France. Gasparrint. — Nouvelles recher- ches sur quelques points d’ana- tomie et de physiologie, relatifs au Figuier et au Caprifiguier. x Hormeister.— Naissance de l’em- bryon des Phanérogames , série de recherches microscopiques. Jussieu (Adr. pe). — Rapport sur un mémoire de M. Weddell, in- titulé : Histoire naturelle des Quinquinas. Krauik (L.). — Tribulorum Gliquoc orientalium diagnoses auctore. Kounru (Ch.-Sig.), — Species nove horti reg. Berolinensis . Leszczyc-Suminsky (le comte). — = Sur le développement des Fou- La ee RE Martins (Ch). — Conclusions et résumé d’un mémoire sur la vé- PLANCHE 4. 66 235 . 285 376 25 . 248 . AVA gétation de l'archipel des îles Féroe , comparée à celle d Shetland et de l'Islande méri- _dionale. f : Monracxe (et Berxexry). —_ Sixième centurie de plantes cellulaires nouvelles. ES ee Pinrau (J.). — Recherches sur la formation de |’ ete chez les Conifères. . PLancuon (J,-E.). — Synopsis des espèces d’Anacharis et d’Apa- lanthe ; description de quelques Hydrocharidées nouvelles . — Observations sur les Ulex , et description d’une nouvelle es- 287 12 235 pèce de ce genre commune à la. Bretagne et à la région du sud- ~ est de l’Angleterre. . . :. Spacu (Edouard). —Conspectus ge- neris Haplophyllum . Taurer (G.). — Note sur les an- thiridies des Fougères. ‘ Tuvasne(L.-R. ).— Podostemearum synopsis monographica . — De Aubletianis generibus Quiina — et Poraqueiba. . r Weppett (H.-A.). Rectifications a la Revue des Cinchona, publiée _ dans le tome X de ce recueil. . Wicanp (Albert). Sur le dévelop- pement des Fougères. — — TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Anacharis alsinaslrum. 2, 3. Anthéridies des Fougères (Scolopendrium officinale). 4, 5. Anthéridies des Fougères (Pteris aquilina). 6, 7, 8. Développement des Fougères. 9. Ulex Gallii, Pl. — Fleurs de l'Ulex europœus, Nanor. À 10. Formation de l'embryon dans le Figuier cultivé. FIN DU ONZIÈME VOLUME. . 126 De il : eae a fhe ie * AR 1 . . à Ann des Science. PP LAS Bot. lom.th 14,1; . a > . ot er ee le Lai UM” Noulio€ se. va # US A TROT CU, = tn ge - L *, #: LA + * LA « Fs od Ann. des Scien. nat. 3° Serie. % ' » w 24 N Lemon ap. 4 * Pot. Lom. 21. FE. ce Ann. des Seven. nat. 3° Serte. : Bot. fom. uw, \ B (ah © “ \ | ET ) AMnlhcridies des Fougeres . A Jeolopendrium offi cenale. NW. Remond 72 ; FLAT Z cs te ET Ne à J ‘ D] af Fr = we ies a tt iter eo“ pal x « en * A, y P: À as ous ’ A VEN 4 ASS | ñ : . hai ( de ‘ Pe | = one LA ~ « % i iss = ~ \e ce à 4 “ . . Le vies ih ! Pan mn = { l ’ Nf wr, Sy | 7 i La +e ree r a a; pr LP TR mnie Ÿ d mL N) f Fs as aa ‘ = _ À Ann. des Se. nat. 3° Serte. 13, Antheridies des Pougéres. —_— v Le AN Remond mp. Bot. Lom. 1. Llerts Aquilina : TL. 4. *# Me Lougeres. Ann. des Setene, nat. 3! Serve. whet ay Bot. Tom. u. PL. 6. ae i ame ee 4 Lig. LORD YL RUE sylocslLr ts. nig 2 Beg: 8,6, Thuya orien tals. » & oe mS , * + > CS 7 7 SE: ~~ «a « : # à A Mu 7 ‘ "2 % * à < << a - 3 0 de » D. as = rs ie i ; a fe» ce » P D . a + RES ‘ " UN 2 Re “~ Ann.des Secene. nat, 3°Serte. Bot.Zom.11, PL. 7. ) 7€ jee G IE D(a) 6 à \ \ \ NOOES SON Developpement des Fouger CS. + = > MV Remond tmp. Ann.des Science: nat. 3 Serve. . Bot, Tom. u. PL à Developpement des Fougères. N Remond ap. er Fh Ao me th eh { Fe À À ME | “it pre LA M : +, wae 7 (rés yer ee, @ 8 4 # = 4 ‘ Ne # PE » ; FD ' al | An. des Sevenc, nat. 3° Serie. + 4 4 Lot. lom. ua. PL. .z 7 L jy | ZA) G É | yj {x \ / NW y L = à VARY Llex Caliz pr, : | rs Fleurs des Clex CUTOPŒUS, Callit ee nanus. +. ¥ ons Be . hr 4” HORS LS M DS WRemond imp | > we, LP ' a a à L'ART ee MER = 4 an et i MEE KE GEG, ML Ee |.