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COMPRENANT LA ZOOLOGIE , LA BOTANIQUE , L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES , ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR M. MELNE EDWWARDS, ET POUR LA BOTANIQUE PAR MM, AD. BRONGNEARE ET DJ. DECAISNE, TER QD) Ce — troisieme Héric. BOTANIQUE. TOME SEPTIÈME. 77 LD Qi —— PARIS. VICTOR MASSON, LIBRAIRE DES SOCIÉTÉS SAVANTES PRÈS LE MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE, PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, 1, 1847 # ; « -apiwnn aorrriarent 4 xa are È Re HULL / M EEE TR ANNALES DES SCIENCES NATURELLES. PARTIE BOTANIQUE. OP C———— SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'OVULE CHEZ LES AVICENNIA (On the developement of the ovulum in AVICENNIA ); Par M. WILLIAM GRIFFITH, { Transact. of the Linnean Society of London, vol. XX, 1"° partie, 4846, pages 1-7, Planche 1.) À la suite de l’histoire organogénique de la graine et de l’em- bryon chez les Santalum et Osyris, celle du développement des mêmes parties chez les Ævicennia pourra n'être pas déplacée ; car la placentation est absolument la même des deux côtés; la même élongation postérieure du sac embryonnaire à lieu de part et d'autre; enfin, chez toutes ces plantes également, l'embryon, au moins à sa maturité, est extérieur au nucléus ou corps de l'ovule. Les ovules de l’Avicennia me paraissent être nucléaires ; leur apparence est exactement semblable à celle des mêmes corps chez les Santalum, Osyris, Schæpfia, Olax, Congea, etc. (PI. 4, fig. 1,2). Le premier changement qu’on observe a lieu dans le tissu cen- tral de l’ovule, qui parait devenir plus dense que le reste, cet « CON es 0 : "» 6 VV. GRIFFITEH, — DÉVELOPPEMENT DE L'OVULE accroissement de densité s'étendant graduellement jusque près du sommet de l’ovule, dans lequel , à une époque antérieure à la fécondation, se trouvera le sac embryonnaire. Celui-ci s’est montré, dans la plupart des cas, comme un sac membraneux, à sommet ou tête élargie contenue dans l’extrémité du nu- cléus, et à corps subcylindrique , se portant en arrière, dans une faible longueur jusqu’à la terminaison du tissu central dense, dans lequel on voit se prolonger à cette époque un faisceau vas- cülaire (PL 1, fig.5, 11). Après l'application des boyaux polliniques contre l'extrémité du sac embryonnaire , la première modification qui a lieu m’a paru consister dans les phénomènes ordinaires qui préparent la formation du tissu cellulaire (PI. L, fig. 5). Le changement que j'ai observé ensuite à été une modification dans la forme du sac embryonnaire lui-même qui, à ce moment, a commencé à pré- senter une courte prolongation, située postérieurement dans la direction de l’axe de l’ovule, et, par suite, en relation exacte avec le tissu dense et central ; en d’autres termes, au lieu d’être droit, ce sac se montrait à cette époque courbé à son extrémité antérieure. Quant à son corps subcylindrique, on voyait qu'il s'était allongé postérieurement dans le côté interne de l’ovule RATE Mi La moitié de la tête renflée du sac embryonnaire, qui touche au petit prolongement central, se montre à cette époque remplie par un tissu cellulaire rudimentaire ou par l'albumen jeune. A mesure que ce tissu albumineux se développe, 1l commence par occuper tout ce qui formait d’abord la tête du sac ; cette dernière partie paraît ensuite s’agrandir, après quoi elle déborde le som- met de l’ovule (PI. 4, fig. 8, 9); c’est dans ce dernier sens que se fait presque tout son accroissement ultérieur. En même temps le prolongement postérieur du sac continue à se dévelop- per. Lorsque le tissu albumineux à pris quelque développement, on voit qu'il présente vers son centre, sur un point qui corres- pond à l’axe de l’ovule et à l’endroit où se sont appliqués les boyaux polliniques , les rudiments du futur embryon (PI. 4, fig. 9). Plus tard , la masse albumineuse ayant considérablement DANS LES AVICENNIA. 7 grossi, présente à sa surface antérieure un sillon courbe ou une rainure qui répond au sommet des cotylédons du jeune embryon considérablement accru (PI. 1, fig. 11, 12). A cette époque, la portion du sac renfermée dans l’ovule a subi peu de changements, à l’exception de son prolongement postérieur qui s’est étendu en arrière Jusque dans le placenta, et qui, dans l’intérieur de celui- ci, s’est divisé en digitations irrégulières (PI. 4, fig, 10 ). Au degré suivant de développement, on voit à nu les pointes des deux cotylédons qui se sont fait jour dans le sillon déjà men- tionné plus haut. À mesure que l’embryon croît, les cotylédons deviennent de plus en plus saillants. La portion de l’abumen si. tuée au-dessous de la ligne à laquelle ils commencent à sortir, ne subit aucun changement ; mais sa portion située au-dessus de la même ligne, ou plutôt entre le cotylédon interne et le corps de l’ovule, s’élargit et s’aplatit presque en membrane; et même, lorsque les cotylédons sont devenus aussi longs que le placenta , cette portion du tissu albumineux les égale en longueur (PI. 1, fig. 13). L’embryon adulte peut être dit entièrement nu, à l’exception de sa radicule , qui reste toujours enfoncée dans le tissu albumi- neux. La portion supérieure de l’albumen est alors très dilatée, presque membraneuse, et ses bords sont fort irréguliers. (PI, 4, fig. 13, 14). Les cotylédons se condupliquent de bonne heure ; leur irrégularité est visible encore plus tôt, même avant que leur pointe vienne faire saillie à l’extérieur. Le prolongement central du sac embryonnaire n’a pas été ob- servé plus tard que le moment où les cotylédons arrivent au sillon par lequel ils sortiront, c’est-à-dire postérieurement à l’état repré- senté par la fig. 12; mais il est probable qu'il se remplit à la longue de tissu albumineux. | Le point que finit par atteindre le faisceau vasculaire n’a pas été observé; il est probable qu’il arrive enfin jusqu’à l'extrémité du petit prolongement du sac embryonnaire. Les observations précédentes ont été faites peu avant mon dé- part de Malacca ; elles étaient incomplètes sous plusieurs rapports; mais je puis parler avec toute confiance de la manière dont l'em- le WW. GRIFEITH, — DÉVELOPPEMENT DE L'OVULE bryon devient si complétement extérieur à la graine. Je vais main- tenant communiquer mes remarques sur les particularités décrites plus haut. | L'élongation de l’extrémité postérieure du sac embryonnaire aa nt lieu chez une plante si différente par son organisation gé- nérale de celles chez lesquelles elle avait été observée jusqu'ici , me semble constituer un fait remarquable. Il est curieux que cette prolongation n’ait été observée qu’associée avec une forme particulière du placenta central libre ; ainsi, il est à désirer maintenant plus que jamais qu’on étudie avec soin le développe- ment correspondant chez les Olax et Congea. La forme du sac embryonnaire (à l’état représenté par la fig. 7, PI. 4), avec ses deux prolongements inégaux, est également digne de remarque ; à ma connaissance, c’est le seul exemple de sac embryonnaire prolongé postérieurement, peut-on dire, sur deux points de sa surface , ou qu’on ne puisse considérer comme formant un corps rectiligne. L’analogie générale des rapports du sac avec le nucelle me porterait à supposer que, chez les 4vicen- mia, il se composait d’abord de sa portion située dans l’axe de l’ovule, c’est-à-dire de sa tête ou de son extrémité dilatée, et de ce que j'ai nommé son court prolongement central. Mais ce qu’on sait des Santalacées , et l’ensemble de mes observations sur l'Avicenma s'opposent à ce qu'on admette cette manière de voir ; en effet, dans tous les exemples observés , le prolongement postérieur est une prolongation de l'extrémité postérieure du sac lui-même, ce qui évidemment n'aurait pas lieu, si les relations ordinaires des sacs embryonnaires avec leurs nucelles existaient chez l’Avicenma. Un autre fait qui n’a pas d’analogue consiste dans l’exsertion progressive du jeune albumen, qu’on peut regarder comme étant d’abord tout-à-fait intérieur au nucelle ou à l’ovule. Dans tous les exemples réellement analogues, où l’albumen se montre exté- rieur à l’ovule, il est extérieur à toutes les époques, la portion du sac embryonnaire dans laquelle il se développe faisant saillie au dehors longtemps avant que le tissu albumineux ait commencé de se développer ; or ce développement a lieu presque toujours DANS LES AVICENNIA. 9 postérieurement à la fécondation proprement dite, c’est-à-dire à l’accomplissement de certaines relations entre l'extrémité du boyau pollinique et le sac embryonnaire, Un troisième fait sans analogue me semble consister dans l’exsertion des cotylédons. La saillie de l'extrémité radiculaire de l'embryon n’est peut-être pas rare; mais dans les cas où elle existe , il peut être difficile de déterminer jusqu’à quel point elle tient à la germination. Cependant, chez le Cryptocorine cihata ( Ambrosinia ciliata, Roxb.), l’exsertion a lieu longtemps avant que le cotylédon ait acquis tout son accroissement, époque jusqu'à laquelle sa sub- stance reste à l'état charnu et ferme. | Dans une forme sous-générique de Cryptocorine de Malacca, dans laquelle les bords de la spathe sont soudés entre eux dans une grande étendue , quoique la plumule soit encore d’une gran- deur considérable, il n°y a d’exsertion d'aucune sorte. Par suite de la manière particulière dont les choses se passent, l'embryon en vient à être presque entièrement nu, sans toutefois changer la direction qu'il aurait eue dans le corps de la graine s’il s’était développé comme il le fait généralement. Un autre fait curieux , c’est que l’obliquité de la direction du jeune embryon, qui consti- tue une particularité encore plus extraordinaire , se prononce de très bonne heure. En effet, cette direction forme déjà un angle obtus avec la ligne de l’axe de l’ovule et le point d’application des tubes polliniques avant qu’il y ait le moindre indice des coty- lédons. Je ne vois pour ce fait aucune raison appréciable, méca- nique ou autre ; cependant il serait peut-être permis de s’ap- puyer sur la densité comparative de l’axe de l’ovule pour tâcher de rendre compte de la saillie (protrusion ) de l’albumen , et peut- être de la production de la prolongation postérieure latérale. L'extension qu’acquiert le faisceau vasculaire dans ce qu’on à regardé comme l’ovule , me fait concevoir des doutes relativement à l'étendue réelle de cet organe. Je ne me rappelle aucun exemple dans lequel le faisceau vasculaire de l’ovule se prolonge dans la substance du nucléus. Un doute analogue est suggéré par l'étendue de la tête du sac embryonnaire dans l’ovule; car ce sac, 10 WW. GRIFEVTH. — DÉVELOPPEMENT DE L'OVULE en général, pendant le développement de l’albumen et de l’em- bryon, empiète graduellement sur le nucléus , d’où il résulte que ce dernier corps cellulaire, qui était primitivement solide, finit généralement par se trouver réduit à n’être plus qu’un simple tégument membraneux , ou même par s’oblitérer entièrement. Mais , quelle que puisse être l'étendue réelle de l’ovule, dont la forme nucléaire ne peut être distinguée que physiologiquement du placenta, la coexistence d’un faisceau vasculaire avec le pro- longement postérieur chez l’ÆAvicennia me semble contredire l’opinion selon laquelle ces curieux prolongements seraient de nature chalazienne. Je n'ai pu reconnaître nettement les rapports absolus du boyau pollinique avec le sac embryonnaire lorsqu'il est arrivé Jusqu'à lui, et encore moins ceux de l'extrémité de ce boyau avec l’em- bryon naissant. Cependant toutes les indications que me fournis- sent mes esquisses viennent à l’appui de la pénétration du boyau pollinique dans le sac embryonnaire, jusqu’au point dans lequel l'embryon fait sa première apparition. M. R. Brown a le premier, dans son Prodromus, attiré l’atten- tion sur une particularité qui existe chez l’Avicennia dans la direc- tion de l’ovule non fécondé comparée à celle de la graine, et qu'il attribue à ce que l’ovule fécondé devient dressé. Ceci rendrait évidemment la radicule supérieure ; mais si l’ovule était de même nature que chez les Myoporinées, auxquelles les remarques de M. Brown semblent se rapporter, il est tout aussi clair que la radicule deviendrait inférieure. Dans un travail subséquent, publié par M. Brovn dans les Plantæ Asiat. rariores (XII, p. 4h, L5) du docteur Wallich, l'érection de la graine est attribuée à une élongation vers le haut opérée dans son corps, son (véritable) sommet conservant sa situation primitive (inférieure). La différence la plus RE qui existe entre cette der- nière manière de voir et celle que j'ai présentée, consiste en ce que je trouve que l’embryon seul est dressé; une portion de l’o- vule (le nucleus ), de laquelle il est à présumer que provient, du moins partiellement, le tégument séminal, ne subirait aucun changement de direction, et l’autre, de laquelle aurait pu DANS LES AVIGENNIA. [a provenir la couche albumineuse, n’en subirait qu’un partiel. De son côté , l'embryon, aux premiers temps de son développement, change aussi jusqu’à un certain point de direction, mais seule- ment assez pour arriver à l'extérieur de l’ovule, dans la direction même qu'il aurait conservée s’il s'était développé selon la marche ordinaire. EXPLICATION DES FIGURES (Pzancue 1). Avicennia resinifera, Forst., fide Jack., et 4. intermedia, Griff. Mss. (L’A. inter- media est établi sur une plante de Malacca, intermédiaire entre ce qui parait être l'A. tomentosa et l'A. resinifera.) Fig. 4. Placenta et ovules, à une époque très antérieure à l'épanouissement de la fleur, et avant que la corolle dépasse le calice. (Espèce non déterminée.) Fig. 2. Coupe longitudinale d'un des ovules du même; le tissu dense central paraît commencer à se distinguer. Fig. 3. Coupe longitudinale d’un ovule plus avancé; le sommet du sac embryon- naire est tout contre celui de l'ovule, et son corps cylindrique atteint le tissu dense central (4. resinifera). Fig. 4. Sac embryonnaire du même, séparé. Fig. 5. Sac embryonnaire d'un ovule après l'application des tubes polliniques contre son sommet; grossi environ 500 fois (A. resinifera). Fig. 6 Coupe longitudinale d’un ovule du même, après que le sommet du style a noirci, que la corolle est tombée, et que l'ovaire a visiblement grossi : on voit une partie d’un tube pollinique attachée au sac. Le sac embryonnaire a grossi, et il s'étend plus loin en arrière : à cela près, il y a eu peu de changements dans l'ovule. Fig. 7. Coupe longitudinale d’un ovule un peu plus avancé. Le sac embryonnaire se prolonge davantage postérieurement, et de plus il présente un court prolon- gement correspondant à l’axe de l’ovule. Il est encore intérieur à l’ovule; son sommet renflé a commencé à devenir celluleux. Fig. 8. Placenta et ovules (A. intermedia) à un état plus avancé. Trois des ovules ont avorté; l'ovule fertile est vu de côté, et l'on peut remarquer à son som- met une protubérance a. Fig. 9. Coupe longitudinale d'un ovule du même âge. La jeune masse albumi- neuse (la protubérance de la figure 8) se montre maintenant partiellement extérieure à l’ovule; un tube pollinique est encore attaché au sac. Le disque représente l'embryon rudimentaire. Fig. 10. Portion de l'ovule; totalité de son prolongement postérieur latéral maintenant digité à son extrémité, qui est enfoncée dans le placenta, et pré- sentant également une branche dans l'intérieur de l’ovule: prolongement cen- 12 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES tral ou axile ; masse albumineuse maintenant presque entièrement saillante, et embryon. Cette figure ne représente pas une coupe de la masse albumineuse, mais seulement du corps de l’ovule dans lequel un côté a été enlevé, pour mettre à nu l’albumen. i Fig. 11. Placenta (entier) d'un ovaire, quelque temps après la fécondation. — a, sommet du placenta ; b,b, ovules stériles ; c, ovule fécondé ; d, masse albu- mineuse saillante, montrant le sillon ou la crevasse ? par laquelle passeront les sommets des cotylédons (A. intermedia). Fig. 12. Ovule fécondé ; coupe longitudinale passant par le corps du nucléus, mais non à travers la masse albumineuse. Les sommets des cotylédons arrivent au sillon ou à la crevasse. Fig. 13 Un placenta entier de l’A. resinifera, à un état plus avancé. Les lettres ont la même signification : e montre le bord inférieur de ce qui était d'abord un sillon, qui est maintenant une ouverture; d, sa grande lèvre intérieure ou son-bord supérieur, avec des festons irréguliers recouvrant les cotylédons. Fig. 14. Jeune graine et embryon à peu près au même état de développement ; l'embryon a été détaché de la graine, qui est vue obliquement. — a, corps de l'ovule ou nucléus; b, portion charnue de la masse albumineuse saillante; e, bord inférieur ou extérieur de la fissure par laquelle les cotylédons ont fait saillie ; d, bord intérieur ou supérieur , maintenant membraneux et cellulaire, de la même fissure. MÉMOIRE SUR LES USTILAGINÉES COMPARÉES AUX URÉDINÉES ; Par MM. L.-R. et Ch. TULASNE. {Communiqué à la Société Philomatique de Paris, séance du 12 décembre 1846.) (Planches 2 à 7.) Dans les anciens livres qui traitent des végétaux, le nom d'Ustilago désigne , soit les céréales attaquées du Charbon , soit le Charbon lui-même. Cette sorte de maladie (morbus , peshs , vitium, plaga), car ainsi l’appelait-on (1), a été l’objet d’une foule de dissertations et de recherches nombreuses, faites surtout dans le but de trouver un préservatif eflicace contre ses ravages. Parmi (1) J. ticum monococcum) fussent affectés de Carie. » Le même auteur a cependant vu depuis une variété d'Épeautre dont les épis offraient des grains cariés, obser- vation déjà faite par M. Seringe ; il n’a jamais rencontré de carie dans le Seigle, l'Orge et l’Avoine ; maïs il en a trouvé dans le Maïs et le Millet, rarement toute- fois. Les Graminées non cultivées qu'il à en outre observées atteintes de carie sont le Lolium temulentum, V'Aira cæspitosa, le Bromus secalinus et le Poa pra- tensis. (Voy. son Traité organ. el physiol.-ugric. sur la Carie, le Charbon. p.11.) 28 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES opposée ; il présente en outre trois autres sillons étroits, l’un sur le dos, et les deux autres plus courts sur les faces arrondies la- térales. Ces trois derniers sillons, qui nous ont paru constants , manquent absolument chez le grain sain ; celui-ci, en effet, n’a de sillon que sur le côté plane qui regarde la glumelle interne 2-carénée. Chaque sillon de l’ovaire carié correspond à une sorte de nervure saillante à la face intérieure de sa membrane con- stitutive. Nous n’avons jamais vu dans cet ovaire le moindre rudiment d’ovule, de périsperme ou d’embryon, cependant il paraît certain qu'on rencontre quelquefois des grains qui ne sont cariés qu’en partie, et dont l’embryon semble sain ; le champignon parasite s’est alors développé dans un ovule, et non point seulement, comme cela paraît être le cas le plus fréquent, dans la cavité libre d’un ovaire (1). Quoi qu’il en soit, la membrane propre de l'ovaire carié est mince, très fragile, et composée d’une ou deux couches de cellules polygonales discoïdes; celle de l’ovaire sain , intime- ment appliquée sur la graine, est, au contraire, dure et résistante, et formée de trois ou quatre couches de cellules aplaties, grandes, allongées et à parois épaisses ; on ne trouve aussi dans l'ovaire carié aucun tissu qui rappelle le parenchyme régulier dont est tapissé l’intérieur du tégument propre de la graine. L’'Uredo Caries DC. naît en quelque sorte avec la fleur, et entraîne l’atrophie des stigmates et des étamines; les stigmates sont très courts et dépourvus presque entièrement des nombreuses ramifications que ses deux branches présentent dans l’état normal; les anthères des trois étamines sont petites, ordinairement sagit- (1) Suivant M. Dutrochet, dont les observations sur la carie ont été communi- quées à M. Philippar et publiées par lui, l’entophyte se développerait entre la paroi ovarienne et le tégument de la graine, ou, pour employer les expressions moins explicites de ce dernier, « au-dessous de l'enveloppe extérieure et colorée du grain. entre cette membrane extérieure et l'enveloppe propre du périsperme, qui est située immédiatement au-dessous. Le périsperme, sans perdre son en- veloppe propre, est refoulé vers le centre de la graine, où il est comprimé par le développement toujours croissant de l’Uredo, et il s’y atrophie de manière à dis- paraître complétement. » (Exposé d'exp. sur la carie, p. A4, note, et Traité organ. el phys.-agr, sur la carie, le charbon, etc., p. 17.) ET LES URÉDINÉES. 29 tées à la base, ne renferment point de pollen , et restent incluses à cause de la brièveté des filets; ces étamines se dessèchent sans se détacher de la fleur, et on les retrouve toujours, à la maturité de l'Ustilago, entre l'ovaire carié et les balles. Le jeune ovaire malade est, dit M. Benedict Prévost, d’un vert foncé; écrasé, il répand une odeur désagréable , et «se trouve rempli d’une pâte d’un gris verdâtre, ou blanche tiquetée de vert (1). » Cette pâte, même dans les ovaires extrêmement peu développés, par exemple dans ceux d’un épi de 22 à 25 millim. de longueur, renferme déjàune innombrable quantité de globules sphériques inégaux , qui ne sont autre chose que de jeunes spores d'U. Caries. M. B. Prévost, qui a certainement fait sur ce champignon les observations les plus délicates et les plus nom- breuses , a cru voir quelques unes de ces spores « sessiles sur des fragments informes d’une matière solide, » ou « attachées sur des espèces de grappes; » il est très près de la vérité, quand il ajoute que d’autres spores sont fixées «sur une espèce de frai léger, transparent, qui se dilate dans l’eau, à la manière d’une éponge, et qu’on retrouve dans la poussière détrempée de la carie tout-à- fait mûre. » Ayant, en effet, soumis à l’examen microscopique la matière pulvérulente qui remplit l'ovaire carié, spécialement les parties voisines de la périphérie et des nervures saillantes que (1) Mémoire sur la cause immédiate de la Carie ou Charbon des blés et de plu- sieurs autres maladies des plantes, et sur les préservatifs de la Carie. Montauban, 4807; broch. in--4 de 80 p., avec trois planches gravées à l’agua-tinta.—P. 10, — M. Philippar a décrit de la manière suivante la nature de la carie à son com- mencement : « Dès sa naissance, écrit-il, la carie, dans le grain de Blé à l'état » d'ovaire, est molle, d’un blanc grisâtre, tendant à noircir ; elle est alors sous » la forme d’une masse floconneuse légère imitant assez bien une sorte d'écume, » mais ayant cependant une certaine consistance... Au microscope, on distingue » très visiblement que cette substance désorganisatrice élémentaire est une » masse filamenteuse dont les filaments sont très courts et très mêlés... À mesure » que la matière devient abondante, elle se pelotonne. » Plus loin le même auteur, trompé sans doute par l’imperfection de ses instruments d'observation, ajoute que « les filaments » constitutifs de cette substance, « très déliés et réticulés par les dispositions de leurs ramifications… finissent par se désunir, par l'effet de la maturité, en globules distincts et sphériques. » (Vov. Traité sur la carie, le char- bon, etc., pp. 48 et 21.) 30 L. ET CH. TULASNE. SUR LES USTILAGINÉES nous avons signalées plus haut, parties qui semblent mürir plus tardivement, nous avons reconnu que les spores de l'U, Caries se rattachent en grand nombre par des pédicelles généralement courts à des sortes de troncs ou rameaux communs , ténus, inco- lores, d’une nature fragile, et qui sont résorbés ou disparaissent au fur et à mesure de la maturité des spores qu’ils engendrent ; le tissu constitué par eux s’est accru avec l'ovaire, et n’a pas cessé de le remplir ni d'y multiplier des spores jusqu’au moment où celui-ci, parvenu à son plus grand développement , s’est aussi trouvé entièrement farci des semences du végétal parasite. Nous ne connaissons point dans les Champignons d'autre exemple identique du mode de fructification que nous décrivons ici, mais 1} nous parait se rattacher surtout à celui des Uredo proprement dits (Cæoma Cord.), chez lesquels le filament court qui porte chaque spore est quelquefois branchu à la base, et où d'ailleurs la couche fructifère ou hypothallus, par sa consis- tance et son aspect, n’est pas sans analogie avec le tissu fer- tile de l’entophyte dont il s’agit. M. B. Prévost se méprenait ce- pendant en assimilant trop complétement la fructification de la Carie et celle des Uredo, auxquels, sans exception, il accordait des thèques ou puccinies mono- ou pluri-loculaires, Suivant lui, les tiges de la Carie ayant pénétré dans embryon du blé, 1l en naît « des rameaux prolifères , cloisonnés ou formés de cellules; chacune des cellules contient l'embryon d’une gemme qui mürit dans celui du grain , à mesure que le grain müûrit lui-même ;.… les parois des tubes qui les renferment sont si minces, et ces tubes sont si pressés dans l’espace limité où ils croissent, qu'ils ne. s’y présentent que comme des amas confus de membranes chif- fonnées et d’une subtilité extrême... » Ces tubes, s’ils s'étaient développés à l'air libre, auraient sans doute pris une forme plus semblable à une puccinie, etc. ( Mém. sur le Charbon, etc., p. k3 et Ah.) | L'U. Caries DC. , parvenu à sa maturité, consiste en une masse pulvérulente, d’un noir fuligineux ou brunûtre , qui occupe exac- tement toute la cavité de l'ovaire, et s’en échappe dès qu'il vient à être brisé; on ne trouve point de filaments, de capillitium , ET LES URÉDINÉES. ol mêlés à cette poussière; on n'y voit pas davantage le moindre dé- bris d’un tissu cellulaire quelconque, ce qui pourrait autoriser à penser que le champignon s'est développé dans un espace libre, et non dans les lacunes d’un parenchyme appartenant à l’ovaire, au placenta ou à l’ovule. Ses spores sont sphéri- ques, semi-transparentes, et renferment dans leur cavité non divisée d’abondantes matières grumeuses, granuleuses, que M. Fries qualifie à tort de sporidioles {S. M., IL, 516) (L); la tunique externe (episporium) semble lisse, mais si on la soumet à l’action d’un acide qui la distende, on voit très distinclement sa surface couverte d’un élégant réseau saillant, à mailles petites et polygonales, fort semblable à celui des spores de l’£laphomyces Persoonti , mais plus caractérisé. Les matières grumeuses inté- rieures sont renfermées en outre dans une cellule épaisse, close et lisse, l’endosporium , qu'on isole quelquefois sans trop de peine, en brisant la spore déjà traitée par un acide ou qui a macéré dans l’eau. Be Sorgho commun (Sorghum vulgare Pers.) nourrit aussi quel- quefois dans les ovaires de ses fleurs un champignon parasite autre que l’Uredo Caries DC., mais qui, si nous ne nous trompons, offre le même mode de fractification. Sous son influence, l'ovaire prend une forme à peu près cylindrique et une longueur double ou même triple de celle des valves de la glume, que , dans la plante saine , l’akène dépasse à peine. Get ovaire monstrueux est lisse, glabre, et blanchit en se desséchant ; il est formé par une mem- brane mince d’une texture fongueuse bien différente de celle propre à l'ovaire sain, et ne semble pas porter de stigmates, même rudi- mentaires , à son sommet. Au-dedans, il est rempli, comme celui du BI carié, d’une poussière noire ou fuligineuse exclusivement composée de spores fort petites, sphériques et tout-à-fait lisses ; mais il offre de plus que ce dernier une sorte d’axe ou columelle centrale filiforme, roide et striée longitudinalement, qui fait suite au pédicelle de la fleur, et survit ordinairement à la destruction de la membrane ovarienne et à la dispersion des spores, deux choses (4) L'opinion à cet égard de M. Philippar est la même que celle du célèbre mycologue suédois. (Voy. Traité sur la carie, ete., p. 22.) 32 L. LT CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES auxquelles les insectes prennent beaucoup de part. Les glumes et les balles du Sorgho, attaqués par l’entophyte dont il s’agit , diffèrent à peine de celles d’une plante saine; l’échantillon ma- lade que nous avons étudié offrait, il est vrai, des balles mu- tiques, mais peut-être appartenait-il à une variété obtenue telle par la culture. Ces deux dernières espèces de Champignons entophytes dif: fèrent tout-à-fait, on le voit, par leur structure primitive et leur mode de fructification, de tous ceux dont nous avons fait plus haut connaître l’organisation, et ne sauraient, par conséquent, leur demeurer unis dans un même genre. En réservant le nom d'Ustilago pour l’entophyte du Charbon et ses congénères, on pourrait donner aux champignons qui causent la Carrie du Blé et du Sorgho celui de T'illetia, et rappeler ainsi le nom d’un sa- vant, dont les recherches sur la matière qui nous occupe ont rendu de grands services à l’agriculture. Le mode dont s’engen- drent les spores dans chacun de ces genres, celui surtout propre aux Ustilago, s'éloignent extrêmement des modes de fructification actuellement connus dans la grande famille des Champignons, et ne pourront peut-être pas rentrer dans les deux catégories qui, sous ce rapport, devaient, pensait-on, se partager exclusivement ses innombrables espèces. V. En employant à notre insu des moyens analogues à ceux qu’avaient conseillés M. B. Prévost, et plus récemment M. Corda, pour obtenir la germination des spores des Champignons , nous avons pu observer les premiers moménts de la végétation de celles des Ustilago Carbo et Ustilago antherarum. Quelques épillets d’Avoine charbonnée recueillis depuis peu de jours furent agités au-dessus d’un petit vase rempli d’eau com- mune, dont la surface fut bientôt couverte d’une abondante poussière fuligineuse ; le vase, placé sous une cloche de verre, fut laissé à l'ombre : c'était par une journée du mois de juin dernier. Au bout de sept à huit heures, un certain nombre de spores avaient déjà germé; après vingt-quatre heures, le nombre en était plus grand, et les germes de celles qui avaient végété les ET LES URÉDINÉES, 3 premières avaient en longueur cinq à six fois le diamètre de la spore même. | Les spores de l'Usthilago Carbo, celles en particulier de cet entophyte développé dans les épillets de l’Ævena elatior, sont el- liptiques-arrondies, lisses, et d’un noir fuligineux; leur tégument offre sur une partie de son contour une décoloration et sans doute aussi un amincissement très appréciables : cet espace diaphane s'accroît par l'effet de la macération de la spore dans l’eau, à tel point qu’au bout de peu de temps 1l semble plus grand que la portion colorée du tégument. Lorsqu'on soumet celui-ci à l’action de l'acide sulfurique , il se rompt constamment du côté de la calotte incolore, et laisse échapper de ce côté l’endosporium , membrane excessivement mince, diaphane, et fort difficile à dis- tinguer des matières qu'elle contient; celles-ci sont azotées, rendues plus fluides par l'acide, et colorées en jaune pâle par la teinture d’iode,. Quand la spore germe, il est facile de constater que le filament qu’elle produit est sorti par le côté aminci et faiblement coloré de son tégument: ce filament doit être regardé comme une pro-. duction immédiate de l’endosporium qu’il continue à l’extérieur : nous n'avons pu toutefois constater cette continuité avec toute la netteté désirable ; 1l eût fallu , à cet effet, pouvoir écarter l’épi- spore et mettre à nu la membrane interne, opération délicate que nous avons tentée inutilement, et qui est beaucoup plus difficile à exécuter dans la classe des Champignons que dans celles des Mousses et des Fougères. Chacune de ces spores d’Ustilago Carbo n’a développé qu'un seul filament , qui est resté simple pendant le peu de temps que nous avons pu suivre sa végétation ; il fut d’abord homogène et Lo fit teinté de jaune très pale; cette faible coloration était propre à la matière très azotée qui le remplissait et que l’iode colorait fortement en jaune brun. Le filament ayant atteint une longueur égale à trois ou quatre diamètres de la spore, il ‘commençait à devenir à sa base d’une telle diaphanéité qu'il y était presque invisible, et cette portion diaphane alla s’accrois- sant au fur et à mesure de l'allongement du filament. Le contenu ae série. Bor. T. VIT. {Janvier 1847.) > 3 3 L. ET CH. TULASNE, — SUR LES USTILAGINÉES azoté de celui-ci se portait, en eflet, incessamment en avant, et laissait complétement vide l’espace qu'il abandonnait. Le tube du filament demeurait seul dans cet espace, sa membrane consti- tutive si transparente était à peine colorée par la teinture d’iode, et l’acide sulfurique la dissolvait plus tôt que la matière azotée ; quelques jours de macération dans l’eau suffisaient aussi pour la détruire. M. B. Prévost avait observé pareillement que « les gemmes de l’Uredo du Charbon poussent dans l’eau des tiges nues ou simples, quelquelois, mais rarement, doubles ou triples (Mémoire cité p. 29, $ 86); » que cette végétation a souvent lieu « en trois ou quatre heures (1b., p. 30, $ 88). » Ce savant avait sur le mode de fructification du Charbon la même opinion que sur celui de la Carte; le Charbon était aussi assimilé aux Uredo, et ses « gemmes » étaient, pensait-1il, des « puccinies à une seule loge » (abud. ). La germination des spores de l’Ust. antherarum (Lychnidis dioicæ) a présenté des circonstances tout-à-fait insolites. Ces spores sont ellipsoïdes-arrondies ou même tout-à-fait sphériques ; leur tégument extérieur coloré en violet pâle, et semi-transparent, est parsemé de petites éminences ou papilles. Nous en projetämes sur de l’eau pure une certaine quantité qui fut retirée d’anthères desséchées depuis sept ou huit jours; ces spores, grâce à la cha- leur de l’atmosphère (on était au mois de juillet), germèrent presque toutes en moins de douze heures. Les germes étaient tous également courts, c'est-à-dire qu'ils n'excédaient pas la longueur de deux diamètres de la spore environ ; aucun d’eux ne s'allongea postérieurement davantage, mais ils subirent quelques modifications dans leur manière d’être, Leur forme primitive fut celle d’une ellipse allongée ou d’un boyau atténué aux deux bouts; ils étaient, en effet, plus étroits à leur sortie de la spore que vers leur milieu, et ils ne tardèrent pas à se détacher respectivement presque tous de celles qui les avaient produils, pour vivre désor- mais, semblait-il, d’une vie indépendante. La matière d’un blanc sale, grumeuse, et très azotée, qui les remplissait d’abord com- plétement, se sépara bientôt en deux ou trois petits groupes, entre lesquels s’interposa un liquide incolore et non colorable par ET LES URÉDINÉES. 29 " l’iode, puis enfin le germe se trouva partagé en deux ou trois cellules distinctes, et sensiblement accru en diamètre. Ces modi- fications semblaient s’opérer aussi bien sur les germes encore attachés à leur spore que sur ceux bien plus nombreux qui étaient devenus libres. En observant attentivement la germination de ces spores, il était aisé de reconnaître le passage successif des matières azotées contenues à l’intérieur de chacune d'elles dans le germe qui en naissait ; si bien que ce germe ayant atteint la longueur indiquée plus haut, la spore était complétement vidée, et la teinture d’iode n'y décelait plus la moindre molécule azotée. Ces spores germées nous ont, en outre, fourni le sujet d’une observation curieuse, analogue à celle que M. Prévost rapporte de l’Uredo candida, nous voulons parler d’un phénomène de mou- vement. Déjà M. Corda a vu les spores des F'usisporium Pandani Cord., et Fusisp. Arundinis ejusd., animées dans l’eau de mou- vements moléculaires très prononcés; mais ces spores n'ayant pas beaucoup plus d’un 500° de millimètre en longueur (1), ont dû se comporter comme toutes les molécules matérielles de ce volume, et leur mouvement rentre sans doute dans le phénomène dont M. R. Brown a reconnu la généralité. La même chose ne saurait se dire des spores de l’'Ustil. antherarum, dont le dia- mètre égale environ 1/150 millim. Ainsi les spores douées de motilité n’appartiendraient pas exclusivement aux Algues ; toute- fois les spores des Algues cessent de se mouvoir dès qu'elles se disposent à germer, tandis que celles de notre champignon ento- phyte n’acquièrent qu’en germant la faculté de changer de place. Cette faculté appartient aussi bien aux germes isolés qu’aux spores pourvues d’un germe: elle ne se manifeste d’ailleurs que dans l’eau, et se traduit par un mouvement vif ou modéré d’oscillation, et par un mouvement plus faible de translation : dans la spore germée, c’est le germe qui dirige et imprime le mouvement, en lui seul réside évidemment le principe du phénomène. Pendant (1) La longueur des spores du Fusispor. Arundinis est, suivant M. Corda, de 9/400,000 de pouce, fraction qui équivaut à 0w®,00244. (Voy. Ic. Fung., t. I, p. 44, taf. nr, Gg. 462 et 463.) 306 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES près d’un quart d’heure, nous avons observé l’une de ces spores germées, animée d’un mouvement vif d’oscillation et de trépi- dation, qui non seulement portait la pointe du germe à droite et à gauche alternativement dans le plan horizontal, mais qui l’élevait ou l’abaissait à chaque instant par rapport à ce plan. Ce mouve- ment saccadé et irrégulier fit faire peu à peu à la spore un tour complet sur elle-même, en la déplaçant légèrement du lieu qu’elle occupait primitivement. Nous croyons nous être mis à l'abri de toutes les causes d’er- reur en faisant ces observations, et nous ne pensons pas que le phénomène qne nous signalons doive être rangé parmi ceux qui n’ont pu être vus qu'une fois, parmi ceux qui ne sont appréciables, suivant l'expression de M. Link, que pour les yeux qui voient les fantômes, qui spectra vident. Dans tous les cas, lemouvement dont il s’agit ne saurait être identifié, nous le répétons, avec le mouve- ment purement moléculaire ou mouvement brownien, car il devrait plutôt appartenir aux spores non germées qu à celles qui le sont. Or, les premières ne nous ont jamais offert la moindre apparence de mouvement; d’ailleurs leur volume, et, à fortiori, celui des spores pourvues d’un germe, le volume même des germes isolés, dépassent dé beaucoup la grosseur ordinaire aux molécules inanimées, douées du mouvement brownien. Nous di- rons, en outre, que les spores germées en petit nombre qu’il nous a été donné de voir animées de mouvements plus ou moins vifs, étaient toujours entourées d’une multitude d’autres dans un état complet d’immobilité; d’où l’on peut conclure que ces spores sermées ou les germes isolés ne sont doués de locomotivité que pendant un court espace de temps, et qu’ils ressemblent en ce point aux spores des Algues ; cependant nous pümes faire pendant deux jours consécutifs l'observation du phénomène dont il est question sur les spores que nous avions semées dans l’eau. Au surplus, les faits cités par M. Prévost , au sujet des spores de quelques Uredo, et qu’on nous saura gré , sans doute, de relater ici, sont encore plus étranges que les précédents ; ainsi, les spores de l’Uredo candida ou de l’Uredo portulacea, après une heure ou deux d'immersion dans l’eau , quelquefois seulement 7” ÊT LES URÉDINÉES, DJ après 40 ou 45 minutes , suivant l’élévation de la température atmosphérique, se sont ouvertes par leur extrémité la plus grosse, et M. Prévost en a vu sortir «un globule immédiatement suivi de trois, quatre, cinq ou six autres, qui se réunissent au mo- ment même en un peloton, et qui se meuvent quelque temps ensemble , le peloton se balançant ou tournant horizontalement sur lui-même ou roulant dans le liquide ; » puis les globules se séparent ordinairement, et chacun d'eux se meut « comme les pelotons , mais avec beaucoup plus d’agilité. » Enfin le mouve- ment de ces globules se ralentit peu à peu, et ceux qui se fixent à la surface de l’eau, « Y prennent un peu plus de largeur , de- viennent moins diaphanes... et poussent ensuite une petite tige grêle, un peu tortueuse ou ondulée, articulée ou granulée... » (Mémoire sur la Carie, pages 33 à 35). Si ces intéressantes obser- vations ne sont entachées d’aucune erreur , les spores des Uredo dont il s’agit renfermeraient plusieurs embryons. | Tous ces phénomènes de mouvement, celui du moins dont nous avons été témoin, n’ont absolument rien de commun avec les mouvements observés par Girod Chantrans, et qui sont dus à des causes purement mécaniques. Cet auteur, qui avait conçu l’idée bizarre de comprendre dans le règne animal, comme une nouvelle tribu de Polypiers, une foule de productions dont la na- ture végétale n’était déjà même plus obscure, a voulu prendre pour des mouvements vitaux et spontanés, ceux que l’évapora- tion du liquide dans lequel on examine les spores du Charbon communique à ces petits corps. Ces sortes de volvoæ, comme il les appelle «aux entrailles noires », « ne donnent pas le moindre » signe de vie » tant qu’ils sont «en grande eau, mais lorsqu'il ne » leur reste plus qu’un peu d’humidité, tous ceux qui se trouvent » éloignés du monceau principal se mettent en mouvement pour » s’y joindre, en s’avançant par élans successifs ; cette manœuvre » dure aussi longtemps qu’il y a des individus éloignés, qui sem- » blent craindre d’être surpris par la sécheresse. » (Rech. chimiq. el microscop. sur les Conferv., etc., p. 9.) (LE). (1) Suivant Dom Roffredi (Journ. de Physique de l'abbé Rozier, tom. V, p. 222-223, — 1775), Linné lui-même « avait appuyé de son suffrage quel- 38 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES M. B. Prévost a aussi consacré une assez grande partie de son Mémoire à décrire la germination des spores de l’entophyte de la Carie (Tilletia Curies N.), aussi est-ce bien à lui qu’il appar- tient sans doute d’avoir le premier reconnu que cette affection des blés était due à la présence d’un végétal parasite. Quoique nous ayons bien des fois mis les corps reproducteurs de ce champi- gnon dans les conditions qui devaient favoriser leur développe- ment, jamais nous ne les avons vus germer, ce qui ne saurait d’ailleurs infirmer en aucune manière l’exactitude des obser- vations de M. Prévost, M. l’abbé Garon, au rapport de M. Philippar, a fait connaître, en 1835 , à la Société des Sciences naturelles de Seine-et-Oise «qu’il avait fait développer des globules de carie ; » et M. l’abbé Vandenhecke, l’un des membres de cette Société, a, dans la » ques observations du baron de Munckhausen , par lesquelles il pose en fait que » les globules qui composent la substance noire, dont le grain charbonné est » rempli, ne sont que des œufs qui renferment chacun un petit animal ; » opi- pion qui n'a point l’assentiment de Roffredi. On lit en effet dans une thèse écrite par Linné, et soutenue devant lui par J.-C. Roos, les paroles suivantes attribuées au baron Otto de Munckhausen, et qui s’ap- pliquent évidemment à la Carie : « Ustilago sæpe adeo est copiosa ut tertiam aut » quartam agri partem occupet, ut omnia grana, loco farinæ albæ, pulvere atro » sint impleta. Adeuratior ejus per microscopia examinatio et experimenta plus » quam centies instituta me docuerunt pulverem hunc meris constare globulis » parvis pellucidis.. quæ ova sunt insectorum infinite subtilium aut potius ver- » miculorum. Hæc ova, ubi in humido et certo caloris gradu collocantur , exit » aut excluditur animalculum oviforme quod in extremo rumpitur et magnam » ovorum copiam relinquit. » La même dissertation développe la pensée du baron hanovrien, qui assimilait tous les champignons à l'Ustilago, quant à leur nature essentielle, et attribuait à ce dernier un mode de propagation tout-à-fait iden- tique à celui que Fr. Bauer a dit appartenir au Vibrio Tritici (*); puis. Linné ajoute : « Nos vero hoc inventum tanti æstimamus, ut si non alia exstarent » summi viri monumenta, hoc tamen solum immortalem auctori illustrissimo pa- » raret gloriam. » (Voy. Dissert. Academ. Mundum invisib. breviter delineatura , quam... moderante.. Car. von Linné..… curios. submittit censuræ Joh. Car. Roos, holm.—Upsaliæ, 1767.— P. 12 et seq.) (*) Voy. Ann. Sc. nat., 1" sér., t. Il, p. 154-167, pl. 7 et 8r ET LES URÉDINÉES, 99 même année, obtenu pareil résultat en répandant les spores de l’entophyte sur du sable fin. M. Philippar lui-même rend compte des moyens qu’il à employés pour faire germer ces spores, movens qui ont dù l’exposer à confondre leur végétation avec celle des moisissures, qui ne manquent jamais de survenir dans de pareilles expériences (voy. Traité organ. et phys. sur la carie, etc. , p. 29-32). M. Prévost a signalé de petits corps oblongs pédicellés, « des es- pèces de fruits, » qui croîtraient sur les filaments nés de la spore du Tilletia , et dont la nature ambiguë réclamerait un nouvel examen. Il pensait que ces mêmes filaments étaient, à leur sortie de la spore, enveloppés d’une gaîne dont ils se dépouillaient en s’allongeant , et qu’ils portaient sans cesse à leur extrémité. Cette opinion nous paraît résulter d’une illusion d’optique, car la partie inférieure et cloisonnée du filament, c’est-à-dire la plus âgée, étant devenue incolore par suite de la résorption des matières azotées qu’elle renfermait, sa partie extrême ou la plus jeune n’est supposée cou- verte de la prétendue gaîne que parce qu’elle est colorée, et moins transparente à cause des substances pareïlles qui s’y trouvent con- tenues , et sont incessamment portées en avant à mesure que le filament s'accroît en longueur. Quant à l’introdution du T'illetia Carres dans l'ovaire du froment, le sentiment de M. Prévost, basé sur des expériences nombreuses, sinon tout-à-fait concluantes, est que les filaments nés des spores du champignon s’introduisent dans la plante du Blé quand elle est encore très jeune, et qu'ils ne cessent plus de croître avec elle, cachés dans ses tissus, pour fructifier dans les ovaires de ses fleurs aussitôt qu’ils seront formés. M. Prévost n’a pu, il faut le regretter, ni voir directement cette pénétration des filaments du Tlletia dans les tissus du blé, ni reconnaître leur présence dans Ces mêmes tissus, de sorte qu’en admettant de cette façon l’intromission du végétal parasite , il resterait à savoir si ce sont les racines ou la jeune tige du Blé qui se prêtent à le recevoir. Le savant dont nous reproduisons l'opinion reconnaît d’ailleurs qué les spores de la Carie sont trop volumineuses pour être admises et circuler dans les vaisseaux du Blé (p. 16); à plus 0 L. ET CH. TULASNE, -— SUR LES USLILAGINÉES forte raison, ne sauraient-elles s'introduire par les spongioles de ses racines; mais il n’est point éloigné de croire (p. 9, S 28) que les molécules très fines qui survivent à la destruc- tion des filaments issus des spores, ne puissent être absor- bées par le Blé, et propager dans ses tissus le champignon _quiles a produites, comme l’eût pu faire une spore entière; il donne à ces molécules les noms de « granuscules ou globules déta- chés , quelquefois assez distincts » (p. 8, $ 23), et croit qu’elles résultent de la transformation des cloisons qui partagent les fila- ments en articles (p. 15, $ 42). Il à vu, ajoute-t-il, mais très rarement , quelques uns de ces filaments se métamorphoser ainsi « en une suite de globules d’un diamètre surpassant un peu leur largeur (ibid.). » Nous avons vu bien des fois les filaments produits par des spores en germination se détruire par l'effet de la macération dans l’eau, et se résoudre en molécules infiniment ténues, mais cette dissolution avait le même effet sur toutes les parties des filaments, dont les cloisons ne nous ont surtout jamais paru s’isoler et prendre la forme d’utricules. Il serait plus naturel d'attribuer cette possibilité de pénétrer dans les tissus des végétaux , aux molécules le plus souvent très fines qui rem- plissent les spores des champignons entophytes ; c'est une sup- position qu'a déjà faite M. Berkeley à l’occasion des moisissures qu’il à observées sur des pommes de terre malades. (Voy. Observ. bot. and physiol. on the Potato Murrain, p. 21. — Journ. of the Horticult. Society, vol. I, part. 1.) Mais quelle que soit la manière, inconnue jusqu'ici, dont les champignons entophytes s’introduisent dans les tissus des vé- gétaux, on ne saurait refuser aux filaments de leur mycelium la puissance d'y pénétrer de l'extérieur, puisque, lorsqu'ils y sont renfermés , ils se font aisément jour au dehors, non seulement par les ouvertures des stomates, mais encore au travers des cel- lules parenchymateuses ordinaires dont ils percent les parois, comme nous l’avons constaté positivement pour plusieurs moisis- sures. | Si donc M. Corda a vu les filaments nés des spores de l’Æci- dium Tussilaginis S'introduire dans les tissus de la feuille du tus- ET LES URÉDINÉES. El silage par ses stomates (1), on peut aussi supposer, avec M. Pré- vost, que les germes de la Carie pénètrent, soit de la même manière dans les jeunes tiges du Blé, soit dans ses racines , en perçant l'épiderme qui les recouvre (2). Ce qu’on sait mieux, c’est que les végétaux vivaces, qui ont (1) Voy. Icon. Fung., III, 16. (2) Il est fort douteux que l'opinion de M. Sylvestre sur la pénétration de l'en- tophyte dans les chaumes soit, pour tout ce qu’elle affirme, appuyée sur des faits bier observés. Ce savant s'exprime ainsi : « Du grain saupoudré de carie, lors- » qu'il est mis en terre , est toujours affecté de carie; la poudre noire agit dès » le commencement de la végétation, et en coupant longitudinalement les » plantes, à toutes les époques de leur existence , on trouve toujours la sub- » stance noire, sous forme filamenteuse, qui monte dans l’intérieur de la plante » à mesure de son accroissement progressif » { Annales de Fromont, vol. IV, p. 145). Suivant M. Philippar, auquel nous empruntons cette citation, les spores _de l'entophyte « restent fixées sur le grain, jusqu’au moment où il est mis en terre et où il germe; alors les mamelons radiculaires, par leur force d’absorp- tion , attirent à eux ces séminules qui pénètrent dans l'intérieur de la plante, arrivent à l'ovaire, qui est le territoire de leur fixation , de leur germination , de leur développement, et où le champignon en s'étendant vicie le grain et se ca- ractérise » (Exposé d'expériences sur la carie, p. 10). Le même auteur répète ail- leurs qu'il a reconnu « que l'introduction des séminules (de la carie) avait lieu » par l'orifice des mamelons radiculaires (du blé) dans le moment même de la » germination ; » et il ajoute qu'en faisant l'anatomie de l'embryon {d'un grain germé étant saupoudré de poussière de carie), il a trouvé, « à même son tissu » cellulaire, des globules (séminules) qui commençaient à changer de forme. » les uns sphériques, les autres qui avaient pris une forme ovalaire ; » et s’il n’a pu trouver dans les chaumes des épis cariés, la substance noire et filamenteuse que M. Sylvestre y a signalée, il croit toutefois avoir reconnu quelques troubles certains dans leur organisme (Trailé sur la carie, etc., p. 37, 38). Introduites entières dans les tissus du blé , les spores de la carie, suivant le même savant, doivent bientôt se briser, et « laisser sortir les véritables éléments reproducteurs » qu'elles renferment, éléments {globulins, sporidies) facilement charriés dans les tissus du blé par ses liquides nourriciers , et qui « se fixent sur un point ou sur un autre pendant leur trajet ascensionnel, » pour de ce point, comme centre, « émettre des filaments très déliés » (même ouvrage, p 42). Le sentiment de M. Philippar est le même en ce qui regarde la propagation du charbon (ibid. , p, 84). En toute cette matière, cet auteur n’a fait que reproduire l’idée émise par M. De Candolle sur la propagation des Urédinées en général (*), et que cet (*) Ann. du Mus., vol, IX (1807), p. 63 et suiv. 2 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES admis une fois un champignon parasite dans leur tissu , en de- meurent affectés pendant plusieurs années consécutives ; ainsi M. Aymen écrivait déjà en 1760 : « qu'il avait depuis cinq » ans, dans son jardin, des pieds d'OEillets sauvages et de Savon- » nières, qui n’avaient porté chaque année que des fleurs niellées. » Il serait impossible , en effet, de croire , avec Bulliard (1) , que l'infection de chaque fleur fût immédiatement causée par une spore d’entophyte apportée par les vents; car cette supposition, qu’on pourrait faire à la rigueur pour la carie du Blé, parce que le jeune ovaire de cette plante n’est peut-être pas suffisamment protégé par les balles, ne saurait se soutenir s’il s’agit, par exemple , de l'affection des anthères des Caryophyllées qui sont occupées par l’entophyte, lors même que le bouton de la fleur est à peine formé, Mais sous quelle forme le parasite est-il conservé ainsi pendant plusieurs années dans les tissus des plantes? c’est ce qu’il reste à découvrir. Quoi qu’il en soit, son évolution périodique paraît pouvoir être empêchée par certaines circonstances ; ainsi, soit que cette année ait été trop sèche et peu favorable au déve- loppement des Urédinées, soit que toute autre cause ait exercé son influence , un certain pied de T'hahctrum nigricans Jacq., cultivé au Muséum , qui depuis bien des années était constamment chargé du Puccinia Thalictri Ghev., en a été complétement exempt l’été dernier. | Après avoir exposé la structure propre aux Ustilago, êt pour mieux faire apprécier combien elle diffère de celle des autres Urédinées, nous dirons ce que des observations assez nombreuses, mais encore insuflisantes, nous ont appris de l’organisation de ces dernières. illustre savant préférait comme plus probable à celle de sir J. Banks sur le même sujet (*). (1) Champ. de la Fr., I, 94. ‘ (*) On the Blight in Corn. p. 6-7. — In-4°, 1805. ET LES URÉDINÉES. ha $8 — URÉDINÉES. _ [. Toutes les Urédinées que nous avons étudiées se développaient sous l’épiderme des feuilles ou des parties vertes des plantes, sur ou dans les cellules mêmes de leur parenchyme ; il se pourrait que quelques unes naquissent sur l’épiderme, mais c’est probablement à tort qu’on l’a dit des Phragmidium , que nous avons toujours vus sous-épidermiques. Ces entophytes naissent par groupes dont la forme varie; les groupes ponctiformes , arrondis, qui sont les plus fréquents, rap- pellent les groupes ou sores (sort, cæspituli, acervuli) des con- ceptacles sur les frondes des Fougères ; d’autres sont linéaires : les sores ponctiformes sont épars, sans ordre ou disposés en cercle sur un ou plusieurs rangs, et on les trouve tels, tant sur les feuilles penninervées que sur celles des plantes monocotylédones à nervures parallèles; les groupes linéaires se rencontrent surtout chez ces dernières, et les Graminées en particulier, mais ils ré- sultent fréquemment de la confluence de plusieurs sores primiti- vement arrondis ou elliptiques. - L’épiderme, au-dessous duquel sont immédiatement placés ré groupes ou sores, n'est souvent que soulevé. et irrégulièrement déchiré par leur développement ; et ses lambeaux protecteurs de- meurent autour du sore comme une sorte d’indusium ; c’est le cas d’une foule d’Uredo (U. candida Pers., U. Laburni De. (1), etc, etc). Ces eee d’épiderme présentent de nombreux stomates dont l'intégrité est ordinairement com- plète. En d’autres cas, l’épiderme qui recouvre les pustules de l’entophyte semble être résorbé et détruit à leur profit, comme dans VU. Rhinanthacearum DC., ou ce qui en demeure et per- siste est très peu appréciable (U. Caprearum DC. ). Chez la plupart des Uredo , le parenchyme qui. entoure la pustule parasite n’éprouve aucune turgescence; mais il en est autrement pour quelques Puccinia, et surtout pour les Ræsteha et d’autres Æci- (1) Uredo apiculosa var. Laburni Desmaz. PI. crypt. de Fr., fase. V, n. 233 (2° édition). hf L. El CH. TULASNE. -— SUR LES USTILAGINÉES dium. Ces entophytes, comme l’a déjà dit M. De Candolle (1), causent dans le développement du parenchyme le même trouble que la piqûre de certains insectes ; trouble d’ailleurs dont les effets sont ordonnés et se reproduisent foujours identiques à eux- mêmes, à La matière de l’entophyte, alors qu’il est encore caché sous l’'épiderme dans une dépression plus ou moins prononcée du pa- renchyme, varie de nature et d'aspect, suivant les espèces et les genres. Chez le plus grand nombre des Uredo et des Puccinia , c'est une substance grumeuse ou un ensemble de molécules amor- phes azotées, reliées par une matière muqueuse plus ou moins abondante ; la masse entière est d’une consistance assez molle, et se détache difficilement du parenchyme ambiant aux dépens du- quel elle se développe , et dont elle détruit certainement une par- tie ; c’est avec peine qu'on reconnaît dans ce cas l’existence de véritables filaments ; quand ils existent, ils sont de la même nature que le reste du éhallus. Chez d’autres espèces, au nombre desquelles nous placons le Puccinia Adoxæ DC., on découvre facilement, en écartant l’épiderme, de petites masses déprimées lenticulaires ou oblongues , d’un tissu blanchätre et fongueux, autour desquelles rayonnent une multitude de filaments blancs et ténus. A l’aide d’une aiguille, on enlève aisément ces matrices ou thallus de la puccinie, qui n’adhèrent que faible- ment au parenchyme sous-jacent. Ces sortes de subiculum ont une organisation peu différente de celle que nous avons décrite tout-à-l’heure pour les autres espèces. Enfin on trouve une ma- tière muqueuse-gélatineuse, presque homogène et transparente dans l’Uredo Senecionis et quelques autres Uredo analogues, mais nous n’avons rencontré jusqu'ici aucune Urédinée, dont cette par- tie basilaire füt formée comme l’a écrit M. Léveillé, par un tissu cellulaire comparable à celui des Sclerotium et des Xyloma. M. Unger, il est vrai, a donné de l’Æcidium bifrons Lam., une figure d’après laquelle on croirait que la pustule de cet entophyte a une structure régulièrement celluleuse ; mais il nous parait (1) Voy Ann. du Mus., IX, 70. ET LES URÉDINÉES. h5 que ce sont de jeunes spores encore comprimées sous un peri- dium clos, que le savant viennois a dessinées (1). Quand on étudie les premiers développements de la Puccinie, qui croît sur le Cirsium oleraceum [Puccinia Cirsiorum, Var., Desm. (2) ], on voit la matière de l’entophyte , d'abord pulpeuse et d'un blanc jaunâtre, remplir sous l’épiderme les cellules su- perficielles du parenchyme des feuilles, par petites places circu- laires, et former de chacune de ces cellules ainsi envahies un petit thallus particulier, qui demeure aussi longtemps isolé et distinct que la membrane propre des mêmes cellules résiste à son action destructive. Dans chacun des petits cercles qu’il oc- cupe , l’évolution du parasite suit un mouvement centrifuge , c'est- à-dire que les thallus partiels qui fructifient les premiers sont ceux qui occupent le centre du cercle ou qui en sont les plus voisins, car le centre lui-même est souvent stérile et décoloré, comme la zone de parenchyme qui entoure le siége de l’entophyte ; maison trouve dans ce tissu altéré, à la place des matières qui remplis- sent habituellement les cellules saines et vivantes des feuilles, un mycelium abondant composé de filaments ténus , cloisonnés, ra- meux , Incolores et vides de molécules solides ; mycehum qui est d’ailleurs rare et difficile à voir dans la jeunesse du champignon , tandis qu’il abonde plus tard. IT. Les Uredo et les Puccinia sont dépourvus de tégument propre, mais c’est à tort évidemment que MM. Fries, Link, Dubyet d’autres mycologues ont refusé cet organe aux Æcidium ; MM. Ün- ger (3), Léveillé et Corda ont rétabli la vérité sur ce point. Si l’on prend, par exemple, l’Æ. Euphorbiæ sylvestris DC., on reconnaît aisément que sous l’épiderme, et à la périphérie d’une petite masse arrondie de matière grumeuse, comme celles dont nous parlions tout-à-l’heure , il s’est formé un véritable sac membra- (1) Voy. Die Exanth. der Pfl., taf. rv, fig. 21. — Nous avons vu dans l’her. bier de M. Montagne des exemplaires d’Aconitum Kæœlleanum Rebent., chargés de cet Æcidium bifrons, et communiqués par M. Unger lui-même. (2) Plant. crypt., n. 25 et 557, 4° édit. (d'après l'herbier de M. Montagne). (3) Ouvrage cité, p. 256, pl. 1v, fig. 24 et 22. 6 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES neux, clos, globuleux et déprimé, qui repose sur un coussinet de tissu byssoïde , sur un vrai mycelium, dont les filaments ténus, rameux et hyalins pénètrent dans le parenchÿme sous-jacent. On peut, sous une loupe montée, tirer ce sac entier hors de la cavité où il est logé; sa membrane blanchâtre, élastique et transpa- rente est formée d’une seule couche de cellules elliptiques com- primées , médiocrement adhérentes les unes aux autres, et à parois épaisses sur leurs bords, qui sont couverts de petites émi- nences verruciformes. Ces mêmes cellules renferment à peine quel- ques molécules solides; elles ne sont bien distinctement formées et susceptibles d’être isolées que vers la partie supérieure du sac ; la teinture d’iode les colore en jaune pâle. Ces cellules diffèrent beau- coup de celles qui composent le parenchyme ou l’épiderme de l’Euphorbe et ne sauraient être confondues avec elles, ainsi que M. Unger l’a très bien fait remarquer; mais il s’en faut qu’elles ressemblent aux spores de l’Æcidium , comme le veut le même savant, et que la membrane qu’elles forment ne soit vraiment «qu'un amas de sporules soudées les unes aux autres (4). » Le sac dont il s'agit remplit à quelques égards les fonctions d’un peridium et peut en retenir le nom; après avoir protégé la fructification de l’entophyte, il s'ouvre au sommet d’une facon plus ou moins régulière pour laisser échapper ses spores; si peu développé qu’il soit, comme dans quelques Æcidium , une atten- tion légère suffit pour le distinguer des lambeaux d’épiderme qui sont relevés autour de lui, et avec lesquels l'observation mi- croscopique, contrairement à l'opinion de M. Link, ne permet pas surtout de le confondre ; on sait qu’il atteint son plus grand développement dans les genres Ræsteha et Peridermium. Parmi les Uredo et les Puccinia, qui n’ont en général pour té- gument protecteur que les débris de l’épiderme, dont leurs sores étaient recouverts avant leur complète évolution, il en est plu- sieurs pourvus d'organes particuliers auxquels on ne saurait sans doute attribuer que des fonctions de protection, et qui peuvent être regardés comme des sortes de paraphyses. Ce sont des cel- (4) Voy. Ann. des Sc. nat., 2e sér., tom. Il. p. 214.— Analyse de l'ouvrage de M. Unger par M. Martins. | ET LES URÉDINÉES. . 17 lules dressées, libres et souvent fort grandes, qui forment une haie autour des sores, ou qui même, si nous ne nous trompons, sont quelquefois plantées à leur intérieur et en divisent l'aire en plusieurs petits cercles. Chez l’'Uredo Caprearum DC. , ces cellules sontdroites, pyriformes ou capitées et longuement atténuées à la base; leur membrane est très épaisse, incolore, et dans leur cavité elles renferment des matières grumeuses peu abondantes et de na: ture azotée. Les Uredo longicapsula DC, , U. Acherois Spreng., U. Lini DC., U. Helioscopiæ DC. , et bien d’autres sans doute offrent des cellules protectrices de pareille forme. Celles qu’on observe dans les Uredo de la Pimprenelle et de la Ronce, l’Uredo gyrosa Reb., ainsi que dans les Phragmidium qui croissent sur les Framboisiers et le Rosier, sont claviformes ou presque uniformé- ment cylindriques, obtuses, et habituellement plus ou moins cour- bées en crochet dans leur partie supérieure; leur membrane est mince, parfaitement incolore et diaphane, et dans leur cavité sont éparses quelques rares molécules azotées , ordinairement d’une nature semblable à celles qui forment le contenu des spores, et de la même couleur. Nous avons toujours vu ces cellules pri- vées de cloisons intérieures, et leur cavité ouverte à leur base quand elles étaient détachées et libres ; elles ont ‘quelque ressem- blance avec les cellules tubuleuses de certains Érineum. Ces mêmes cellules n’ont été remarquées jusqu'ici par les my- cologues que pour être la cause de plusieurs méprises. Ainsi, M. Unger, qui les a vues dans le Phragmidium intermedium Eysh., les a prises pour de jeunes spores de cette Urédinée (L) : erreur singulière de la part d’un observateur qui, malgré ses opinions fort contestables sur la nature des Urédinées, a su presque toujours voir et dessiner avec exactitude les détails de leur orga- nisation. M, Corda ne s’est pas moins trompé dans l'analyse qu’il a donnée du même Phragmidium ou d’une espèce peu différente (Phr. ancrassatum Link) (2), en considérant nos cellules protec- trices comme les basides de l’Uredo Rosæ Pers., ou de FU, Rubo- (1) Die Exanth. der Pflanz., taf. vu, fig. 36, fe (2) « Omnes Phragmidii species parum differunt inter se et forte varietates sunt ; pedicellus enim plus minus inerassatur » (Link, Spec. PI., VI, 5, 85, note). h8 : L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES rum DC. (Cæomatis sp. Corda) (1). M. B. Prévost les regardait comme de jéunes péricarpes , d’où s’échappaient prématurément les spores du même Uredo Rosæ (voy. Mémoire sur la carie, p. 27). On peut croire que, chez plusieurs des Uredo auxquels on attribue des spores dissemblables, ces mêmes cellules-paraphyses ont été quelquefois confondues avec les corps reproducteurs : c’est, par exemple, ce qui est vraisemblablement arrivé pour l'Uredo Poterii Spreng. Cette espèce, suivant M. Duby (Bot. Gall, Il, 896), aurait à la fois des spores arrondies et orangées, et d’autres, plus grandes, cylindriques, courbes , arrondies aux deux extrémités, et décolorées ; dans ces dernières , il n’est pas difficile de reconnaître les cellules courbes , en crochet, et dia- phanes, qui forment une ceinture autour des sores de l’'Uredo Poterii Spreng. ; les premières seraient les véritables spores de cette Urédinée, les seules que nous ayons pu y découvrir. Les Uredo, réunis par Sprengel dans son Systema vegetabi- lium (tom. IV, p. 576), sous la rubrique « Uredines sporidiis flavis difformibus, » ont tous, à l’exception peut-être de l'U. V'alerianæ DC., leurs sores entourés de cellules stipitées ana- logues à celles de l’Uredo Caprearum DC., décrites plus haut; et ce sont ces organes qu'il qualifie de sporidus shpitellats, cla- vatis, pyriformibus , s. cylindricis. IT. En ce qui touche la fructification des Urédinées, il faut distinguer entre celles qui sont pourvues d’un peridium ou les Æcidinées, et celles qui en sont privées comme les Uredo, les Puccinia et autres genres voisins, c’est-à-dire les Urédinées pro- prement dites. À défaut d'observations aussi attentives sur d’autres espèces, nous prendrons encore l’Æcidium ÆEuphorbiæ - sylvestris DC., comme type des Æcidinées, dont il représente au surplus la forme la plus commune. Si l’on fait une coupe verticale d’une pustule de cet entophyte, on voit s'élever de sa base, au-dessus (1) Voy. Corda, Ic. Fung., vol. IV, s. 19-24, taf. v, fig. 70, 2,7, et 74, 8. La figure 76, 2, est donc inexacte en ce qui regarde l'Uredo. ET LES URÉDINÉES. | 49 d’une masse azotée sans organisation distincte, des chapelets de | cellules cylindriques - globuleuses, unies par. une surface à peu près plane. Ces chapelets sont nombreux et libres entre eux ; les cellules dans chacun vont en grossissant de sa base à son sommet ; celles de la base sont à peine formées ; au-dessus sont des cellules renfermant quelques gouttes oléagineuses d’un jaune orangé vif ; dans les cellules supérieures, ces gouttes s’unissent à quelques molécules solides , et se transforment elles-mêmes peu à peu en matières granulaires sans perdre leur couleur ; enfin la cellule extrême , la plus volumineuse, est exclusivement remplie de ces matières grumeuses orangées et ne tarde pas à se détacher des autres en prenant une forme à peu près sphé- rique ; c’est alors une spore parfaite. Par ce moyen, chaque cel- lule du chapelet devient à son tour terminale et spore complète, et le chapelet lui-même ne se conserve que par la formation in- cessante à sa base de nouvelles cellules , jusqu’à ce que les ma- tières sur lesquelles il se dresse, et qui remplissent le fond du peridium de l’entophyte , aient été complétement épuisées. La petite capsule de l’entophyte est, quand elle s’ouvre, en très grande partie remplie de spores libres, entre lesquelles on ne trouve aucune sorte de capillitium. M. Léveillé et la plupart des mycologues n’ont vu les spores des Æcidium que dans cet état de liberté, et ont pu, dès lors, comparer , à quelques égards, ces entophytes aux Lycoperdacées, dont la fructification était pareillement inconnue. M. Unger a bien reconnu dans l’Æcidium crassum, dont il a donné une figure, que les spores se détachaient les unes après les autres du fond de la coupe du peridium ; mais il ne les a pas montrées disposées en chapelets isolés et distincts (4). Les belles figures qu’a publiées M. Corda de l’Æcidium T'ussila- ginis (2) ne reproduisent pas exactement la structure que nous avons observée; ainsi elles représentent le fond du peridium occupé par des cellules cylindriques dressées , asei suffultori v. basidia (Corda), que nous n’avons point rencontrées dans l’Æci- dium Euphorbiæ sylvaticæ DC., et les spores qui se dévelop- (1) Voy. Die Exanth. der Pfl., taf. 1v, fig. 22, (2) Icon. Fung., IL, 45, taf. nt, fig. 45. 3° série. Bor. T. VII. {Janvier 4847.) 4 CS 50 L. LT CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES pent au sommet de ces cellules, en chapelets fort longs, sont toutes parfaitement sphériques, et ne semblent adhérer que par un point tant les unes aux autres qu’aux basides elles-mêmes. Le savant mycologue de Prague accordant, ce nous semble , trop d'importance à la présence d’une enveloppe générale dans le genre Æcidium , le met à la tête des Myxogastres, où il doit former une petite famille qui s’unit immédiatement aux Licéa- cées. La génération des spores chez les Ürédinées proprement dites a lieu d’une tout autre manière que pour les Æcidium. Dans un grand nombre d’espèces ; la couche thalloïde de matière gru- meuse , qui forme la base de chaque sore , est couverte d’une multitude de cellules obovales, allongées inférieurement en une sorte de pédicelle tubuleux plus ou moins long, et d’un dia- mètre variable. Ces cellules, dans l’'U. suaveolens Pers. (1); sont formées d’une membrane épaisse et faiblement colorées en jaune- verdâtre ; leur cavité n’est divisée par aucune cloison, et dans leur sommet renflé, que remplissent de nombreuses molécules azotées, naît une spore, au profit de laquelle la cellule-mère perd rapidement son épaisseur primitive. Les matières conte- nues dans cette spore sont de très bonne heure colorées d’une teinte vive de rouge-violacé, et passent ensuite au rouge-brun ; elles sont grumeuses , granuleuses , d’abord mêlées à des gout- telettes d’un liquide incolore, puis à de grosses gouttes d’une huile orangée , qui redeviennent plus tard des masses granuleuses. Pendant cette maturation de la spore, le pédicelle de la cellule- mère s’est considérablement amoindri, et la spore libre en con- serve à peine quelque trace. 1l est beaucoup moins manifeste , chez d’autres Uredo, que le corps reproducteur se développe ainsi dans une sorte de concep- tacle monospore. Par exemple, dans l’Uredo de la Ronce com- mune (U. Ruborum DC.), le thallus porte une multitude de tubes droits, dressés , hyalins , presque vides de matières solides, offrant deux à trois branches vers la base et quelques cloisons in- (1) Desmaz., PI crypt, de Fr., fase. TT, n° 499 (2e édit }. ET LES URÉDINÉES. o! térieures ; chacun de ces tubes et de leurs rameaux est terminé par une cellule obovale, dont la paroi est simple , mince, lisse et incolore ; les matières granuleuses qu’elle contient augmen- tent de quantité à mesure qu’elle grossit, et subissent des modifi- cations successives analogues à celles que nous venons de signaler pour l’espèce précédente; puis cette cellule devenue spore par- faite se détache de son support sans en conserver de vestige, et sa surface est alors chargée de petites ponctuations saillantes, D’autres Uredo diffèrent beaucoup des précédents par leur mode de fructification : ce sont entre autres les Uredo Senecionis DC. , et U. Rhinanthacearum DC. (1); chaque sore de ces espèces consiste d’abord en une masse de matière muqueuse gélatineuse parfaitément hyaline et incolore ; et c’est dans le sein de cette masse que se produisent des molécules grumeuses de couleur orangée ou rougeâtre , réparties , dès le principe , soit dans des cellules cylindriques plus tard cloisonnées , soit dans des spores distinctes, mais superposées en séries linéaires , longtemps sou- dées entre elles, et qui, par la résorption du mucilage ambiant, deviennent peu à peu des organes reproducteurs complets. M. Unger , si nous ne nous trompons, attribue avec raison une or- ganisation semblable à l'Uredo Campanulæ Pers. (Die. Exanth., S. 267); nous l'avons pareillement observée dans les Uredo Tussilaginis Pers. et U. Cacahiæ DC. Chez les Puccinia et les Phragmidium , la cellule conceptacle naît sur un éhallus ou stroma (hypostroma s. thallus Cord.) de ma-- tières grumeuses, comme chez la plupart des Uredo, également portée sur un pédicelle tubuleux de longueur variable , mais que nous avons toujours vu privé de diaphragmes intérieurs : cette cellule devient ici polyspore. De très bonne heure, les matières grumeuses diversement colorées qui la remplissent se divisent en autant de groupes qu'elle devra contenir de corps reproducteurs, et chacun de ces groupes s’enveloppe d’un tégument particulier qui reste soudé à la membrane du conceptacle commun. Cette partition des matières grumeuses donne lieu à deux, rarement À) Desmaz., PI. crypt. de Fr., fasc. XX, n° 954 (2° édit... ( YP 52 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES trois, spores chez les Puccinia, et dans les Phragmidium à un nombre des mêmes corps plus grand, mais variable, et qui s'élève quelquefois jusqu’à dix. Ges spores sont alignées en chapelet dans le sens du pédicelle commun , sauf quelques cas rares de monstruosité ; celles du T'riphragmium , au nombre de trois, forment au contraire presque toujours un corps trigone. Les opinions des auteurs sont partagées sur la nature des fruits multiples ou sporoïdes, si l’on peut ainsi les appeler, des Puccinies et des genres voisins, et leurs divergences s’expliquent très bien par l'incertitude qui règne encore , tant sur l’organisation que sur la véritable destination de ces corps. Persoon les a qualifiés, tan- tôt de sporules cloisonnées : «sporulæ?... caudatæ septulis dis- tinciæ..… » (Syn. , p. 225), tantôt de sporanges : « capsulæ, spo- rangia.….… » (Champ. com., p. 138) ou de « capsules propres. cloisonnées » (abid., p. 50). M. B. Prévost, dont les intéressantes recherches sur les Uré- dinées ont été trop peu connues, considérait les Puccinies comme formées par «un étui ou péricarpe cylindrique (1), » «un péri- carpe à deux loges en forme de massue ou fuseau, renfermant dans chaque loge un globule (gemme ou semence) (2). » Il confon- dait d’ailleurs, à ce qu’il semble, les Puccinies et les Uredo , et croyait que les spores de ceux-ci avaient toujours pris naissance dans des conceptacles pluri- ou monoloculaires, que les Pucci- nies n'étaient que des capsules d’Uredo. Il fondait vraisembla- blement cette opinion sur ce que la plupart des Uredo qu’il avait observés croissaient mêlés à des Puccinies (3). M. De Candolle , qui donnait à la fois aux spores des Uredo les noms de globules et de capsules, distinguait aussi par ce dernier terme les fruits des Puccinies. ( Voy. F1. fr., VE, p. 54 et suiv. ). Suivant M. Fries, les Puccinies ont des sporidies cloisonnées : sporidia uni- rarius biseptata..…. (S. M., 1IF, 509), tandis que, singulière inconséquence , chaque article des Phragmidium est (1) Mém. sur la carie, etc., p. 23. (2) Ibid., p. 25. (3) Voy. même Mém, passim, et spécialement les $$ 62, 75 et 83, pp. 23, 26 et 28. EI LES URÉDINÉES. D9 une sporidie distincte (1). M. Duby attribue aux unes et aux au- tres des spores cloisonnées. ( Bot. Gall., II, 886-887.) M. Eysenhardt, qui a composé une longue dissertation sur les Phragmidium (2), dit qu'on se trompe en ne voyant dans leurs fruits qu’une spore pédicellée et cloisonnée («ein in mehrere Loculi getheiltes, von einem Stiel getragenes Sporidium»), que ces fruits sont composés d’un sporange dont la cavité unique est continue avec celle du pédicelle, et d’une spore multiloculaire , séparée du sporange par un faible intervalle («das Sporidium ist durch Scheidewande oder Ringe in mehrere Fächer (Loculi) getheilt , zwischen diesen eingeschnürt..… das Sporangium ist von dem Spo- ridium nur durch einen schmalen Zwischenraum getrennt... Spo- rangium u. Stiel scheinen eine einzige Hobhle zu bilden {3).») M. Léveillé insistant sur la nécessité de distinguer les sporanges des spores, écrit : «que c’est par abus de mots que l’on carac- » térise les genres Puccinia, Phragmidium , Triphragmium par » des spores pédicellées ou cloisonnées de telle ou telle manière, » sans s'inquiéter si ce sont des spores proprement dites ou des » réceptacles. » (Mém. cit. p.10.) Ces prétendues spores seraient, à son sens, mieux appelées sporanges (ib., p. 12), et c’est, en effet, cette dernière expression qu’il a employée depuis, tant pour les fruits des Uredo que pour ceux des Puccinies. (Voy. Ann. Sc. nat. , 3° sér., t. V, p. 268 et suiv.) Néanmoins M. Corda (Zcon. Fung., 1V, S. 9-11, u. 19-22), considère le fruit des Puccinies et des Phragmidium comme une spore unique à une ou plusieurs loges ou cellules distinctes (eine einfache vielzellige Spore), mais que ne recouvre aucun tégument commun ; ces cellules sont placées les unes au-dessus des autres, et leurs parois contiguës forment les cloisons qui séparent leurs cavités réciproques. Le corps reproducteur trigone et triloculaire des Triphragmium serait également dépourvu de toute enve- (1) « Singulum articulum vulgo dictorum sporidiorum (Aregmatis synon. Phragmidii) sporidium dico. » (Fries S. M. III, 495.) (2) Die Gattung Phragmidium und Puccinia Potentillæ in Bezug auf Bildungs- gesetze erlautert. — Linn. III Bd. (1828), S. 84-114, (af. 1, fig. A-F. (3) Dissert. citée, p. 85-86, et p. 100 et suiv. 51 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES loppe générale. M. Corda s’élève cependant contre l’opinion de M. Fries, qui tendrait à assimiler la spore composée des Phrag- midiacées à une série de spores en chapelet, telle qu’en présen- tent, par exemple , les Torula et les Aspergillus ; il se fonde sur ce que le pédicelle de cette spore composée ne naît qu’après elle, et ne saurait être supposé la produire. Quoi qu’il en soit de cette observation, si les cellules qui forment cette spore complexe ne sont pas contenues dans un sac commun, nous ne voyons pas qu’elles diffèrent essentiellement des séries moniliformes les plus connues, sinon par leur adhérence plus complète les unes aux autres. Le sentiment de M. Corda a lieu de surprendre, puisqu'il admet que la spore (le fruit) des Phragmadium est d’abord un sac uniloculaire ( Zellsack bildet eine einfache Zelle ), qui luiest une sorte de primine, et que plus tard seulement se développe dans le sein de ce sac la tunique interne (innere Sporenhaut) , qui forme les cloisons et se soude intimement à sa membrane (Sackhaut) pour constituer ensemble l’episporium. Cette union est d’ailleurs telle dans l’opinion de M. Corda que ces deux parties intégrantes de l’episporium (Sporenhaut) deviennent ordinairement indistinctes ; car 1l dit que ce tégument est simple dans le Phragm. incrassatum a mucronatum, le Phr. Potentillæ, le Triphragmium Ulmariæ, et double seulement dans le Phragm. mucronatum 8 bulbosum. (Noy. Icon. Fung., 1V,S. 19-22.) Pour acquérir la certitude que les spores des Puccinieset des Phragmidium ne sont pas, comme celles des Torula, des Peni- cillium et d’une foule d’autres petits Champignons , dépourvues d’une enveloppe commune, il ne suffirait pas d’observer leurs premiersdéveloppements, et de constater ,soitque lefractionnement des matières grumeuses qui sont leurs rudiments, a lieu dans une cavité d’abord simple et non divisée, soit même que des cloi- sons sont formées entre ces masses grumeuses, avant qu'il y ait le moindre indice de partition correspondante dans la membrane propre du sporange ; car ce qu'il importe, c’est de savoir si les cloisons ou diaphragmes appartiennent vraiment au sporange, ou si elles sont uniquement dues au rapprochement et à la soudure des spores entre elles. La seule inspection des fruits des Puccinies ET LES URÉDINÉES. 09 ne saurait donner cette connaissance d’une manière positive, il faut en faire sous le microscope une analyse attentive. Quand ces fruits sont mûrs, la séparation des deux articles qui les composent à lieu naturellement pour plusieurs espèces par le dédoublement de leur cloison médiane, autour de laquelle le sac du conceptacle se rompt en même temps, mais il est à peu près impossible de reconnaître sans quelque artifice ce qui, dans le tégument coloré de chaque article, appartient au sporange et ce qui est la spore même. Cette analyse, que nous avons tentée souvent sans succès, nous l’avons faite pour le Phragmidium in- crassatum Link, et pour une Puccinie noire qui croît au milieu de l’été sur les feuilles du Cirsium arvense (Puccinia Composita- rum Schl. ). | Dans cette Puccinie , les deux loges du fruit, s’il n’est pas encore coloré, sont remplies de gouttelettes d’un liquide inco- lore et de molécules grumeuses moins abondantes , qui seules prennent une teinte jaune par l’action de la teinture diode ; l’a- cide sulfurique, mis en contact avec ces jeunes fruits et d’autres plus développés, mais non colorés, distendit extrêmement la cellule-sporange sans épaissir sensiblement sa membrane ténue ; par suite , elle se sépara complétement des deux spores incluses qui demeurèrent unies, et dont l’inférieure seule conserva avec elle un point d’adhérence vers le sommet du pédicelle. IT nous fut possible alors de constater que le sac du conceptacle était continu, sa cavité non divisée, et que la cloison médiane qui semble le partager en deux loges appartient exclusivement aux spores. Gette cloison, sous Paction continuée de l’acide, ne tarda pas à se dédoubler, et les deux spores restèrent closes et indé- pendantes. Des fruits déjà très colorés et presque mûrs ayant été analysés par le même moyen, nous parvinmes à détacher la spore inférieure de la supérieure , et à la dépouiller de la partie du sac commun qui la recouvrait, tout en conservant cette partie à peu près intacte et continue à la portion supérieure, encore soudée à la seconde spore ; nous vîimes de nouveau que la membrane du conceptacle est mince , très faiblement colorée, et que l'intensité de coloration du fruit est due tout entière au tégument propre des 96 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES spores, qui est fort épais. La ténuité de la cellule-sporange étant telle, on conçoit aisément que, malgré son intime adhérence au tégument des spores, elle n’est pas toujours un obstacle suffisant à leur désunion. Le pédicelle, qui est toujours à peine coloré, même dans les Puccinies à fruit très obscur, participe évidem- ment de la nature de la membrane conceptaculaire , dont il n’est sans doute que la prolongation. Habituellement les deux spores d’un fruit de Puccinie se colo- rent et mürissent en même temps ; cependant il n’est pas rare de voir l’une déjà mûre, quand l’autre n’est encore aucunement co- lorée ; tantôt c’est la spore inférieure qui devance la maturité de la supérieure, tantôt, et le plus souvent, c’est celle-ci qui achève la première son entier développement. Le Phragmidium incrassatum Link présente une organisätion beaucoup plus complexe que la Puccinia Compositarum. Le long pédicelle de son fruit (sporoïde), au lieu d’être une simple cellule tubuleuse à membrane peu épaisse, se compose de deux parties très distinctes ; l’extérieure est un tégument fort épais , transpa- rent , qui à l’apparence d’une gelée solide (1), et que l'acide sul- furique distend extrêmement et dissout très vite. Ce tégument renferme dans sa base plus ou moins renflée ou fusiforme, qui est surtout sensible à Paction de l’acide , une cellule allongée, dont la membrane , quoique d’une grande ténuité, résiste longtemps au même agent chimique et lui doit en quelques cas une belle teinte bleue; cette cellule est d’une diaphanéité parfaite , et se termine par un tube filiforme prolongé jusqu’au sommet du pédi- celle, inférieurement elle contient des matières grumeuses rouges- orangées, semblables à celles qui s’amassent dans la cavité du conceptacle , et que M. B. Prévost a même regardées comme des (1) La matière qui compose ce tégument se retrouve presque identique dans la membrane des paraphyses pyriformes ou capitées placées autour des sores des Uredo Caprearum DC., U. populina Pers. et de beaucoup d'autres, aussi bien que dans les longs pédicelles des spores de l'Uredo Decaisneana Lév. (Voy. Demid. Russ. mérid. Bot., p. 129, tab. vi, fig. 2), que M. Castagne a décrit sous le nom de Pileoloria Terebinthi (Catal. PI. Mars., p. 204, pl. 11). — Voy. Lév. in Ann. Sc. nat ; 3° sér., V, 304. | | ne ET LES URÉDINÉES. 97 rudiments de spores ( Mém. sur la Carie, etc., $ 100, p. 43 ); M. Schwabe, de son côté, trouvait que, par son épaississement basilaire, le pedicelle manifestait une tendance évidente à former un sporange inférieur (Linn., III Bd. (1828), S. 278). Ces deux parties composantes du pédicelle se continuent vrai- semblablement l’une et l’autre dans la membrane du sporange, toutefois c’est le revêtement extérieur de ce pédicelle qui prend la plus grande part à la formation du sac conceptaculaire. Celui-ci, en effet, plongé dans l’acide sulfurique , se distend beaucoup, et cess= en partie d’adhérer aux spores qu’il ren- ferme ; l’épaisseur qu'il acquiert, sa transparence, son défaut de coloration , et enfin sa dissolution assez prompte dans l’agent chimique , autorisent à lui accorder une nature peu différente de celle du tégument extérieur du pédicelle; il ne nous est arrivé qu’une seule fois de pouvoir constater sûrement qu’au-dessous de lui existait une membrane mince, hyaline, fugace, à peine vi- sible , analogue au sac interne du même pédicelle, mais nous n’a- vons pu voir de cette membrane que des lambeaux. En même temps que l’acide dissout la membrane du sporange, il provoque aussi la disjonction des spores, dont la forme dis- coïde devient facile à apprécier ; leur tégument est coloré et fort épais à leur périphérie, très mince et comme membraneux, au contraire, sur leurs deux faces, où il n’a que la moitié de l’é- paisseur des cloisons qui semblaient partager le fruit. Les deux spores extrêmes de chaque fruit font exception à cette structure, elles sont coniques ou hémisphériques , comme les spores des Puccinies, et leur face plane a seule l’apparence d’un mince tympan. Il nous à paru, dans le cours de cette anatomie difficile, qu’il existe entre le sac du sporange et les spores , une couche épaisse de matière très colorée, qui appartient plutôt à ces dernières qu'au conceptacle, car elle leur demeure ordinairement jointe quand elles deviennent libres. Gette couche, qu’on prendra si l’on veut pour la partie la plus extérieure du tégument des spores , est à la longue totalement dissoute par l'acide sulfurique, d’où résulte peu à peu pour ce tégument une épaisseur à peu près uniforme p8 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES dans tous ses points; grâce sans doute à cette circonstance, nous avons vu plusieurs fois des spores , d’abord discoïdes, finir par prendre une forme presque sphérique. Le nombre des spores qui se développent dans un conceptacle de Phragmidium incrassatum varie ordinairement de 4 à 10; quelquefois le sporange s’est accru pour en contenir beaucoup plus qu’il n’en renferme , et les vides qu’on y observe sont dus à des avortements de spores. Cet avortement peut porter, soit sur la spore entière , soit seulement sur son nucleus ; dans ce dernier cas , son tégument se développe, mais sans acquérir de colora- tion. Il ne faudrait pas d’ailleurs conclure de cette circon- stance que le nucleus communique à la spore müre sa coloration, puisqu’au contraire il y prend part à peine; ce serait renouveler l'erreur de M. Eysenhardt, qui attribuait la couleur obscure des fruits des Phragmidium à une matière particulière qui les remplis- sait («Sporangium u. Sporidium sind mit einer braünlichen ma- terie erfüllt, die ein durchaus gleichmässiges Ansehen hat u. wie getuscht erscheint.., »); cet auteur supposait même que les spores étaient peut-être incolores , mais que leur défaut de coloration était masqué ou rendu inappréciable par la matière colorée qui les entourait. (Voy. Linn., IL Bd. (1828), S. 86, u. 111.) D’après tout ce qui précède , le langage descriptif serait sans doute plus rigoureux , s’il attribuait aux Puccinies et aux Phrag- midium des conceptacles polyspores ; mais il conviendrait peut- être de distinguer entre ces sporanges et les organes vésiculeux qu'on a coutume d'appeler du même nom dans les Discomycètes, les Tubéracées vraies et quelques autres tribus : car ces der- niers sont toujours parfaitement distincts des corps reproduc- teurs qu’ils renferment , et n’ont avec eux aucune adhérence, tandis que les conceptacles des Phragmidiacées sont tellement soudés aux spores nées dans leur sein qu’il faut beaucoup d’art pour les isoler de celles-ci, et que, dans certains cas , on ne peut, en pratiquant cette disjonction , leur conserver l’apparence d’une véritable membrane, Ces conceptacles sont aux véritables spo- ranges des Discomycètes ce que sont les siliques et les légumes lomentacés aux siliques et aux légumes ordinaires déhiscents, ET LES URÉDINÉES. 99 quoiqu'il soit bien autrement difficile de constater leur présence que celle du péricarpe dans les fruits lomentacés. En étendant la même comparaison aux spores simples des Uredo, peut-être beaucoup d’entre elles s'étant accrues dans une thèque monospore qui fait encore partie intégrante de leur tégument, devraient-elles correspondre aux fruits indéhiscents monospermes, aux akènes, par exemple. D'ailleurs, la question dont il s’agit n’intéresse pas seulement les Ürédinées ; il est une foule de spores dites cloisonnées qui sont exactement dans la condition des fruits des Puccinies, et qui comme eux pourraient recevoir le nom de sporoïdes ; mais, pour que ces réformes dans la terminologie n’amènent pas beau- coup d’obscurité et de confusion dans les descriptions, et pour qu'elles puissent être faites sûrement, de nombreuses observations restent à faire, Ceci nous conduit à parler de la structure des spores des Uré- dinées, et à montrer que ces entophytes diffèrent encore sous ce rapport des Ustilaginées. Ces différences ne consistent pas seule- ment , comme le pensait M. Link, en ce que les spores des Uré- dinées sont en général plus volumineuses , ou moins exactement globuleuses , que celles des Ustilaginées : à ce dernier caractère qui semblait le plus saillant (1) , on pourra désormais en ajouter d’autres plus importants. | IV. Les spores müres de l’Æcidium Euphorbiæ sylvaticæ DC. sont presque sphériques ou ellipsoïdes - arrondies , et leur plus grand diamètre a environ 1/60° de millimètre ; leur tégument est lisse , transparent, incolore , et très difficile à briser ; nous n’a- vons pu y découvrir plusieurs membranes distinctes. Les ma- tières contenues dans sa cavité sont exclusivement grumeuses, rougeâtres-orangées ; l’acide sulfurique les décolore , et les dis- sout en un liquide épais, jaunâtre , homogène, d'apparence oléagineuse, (4) Voy. Link, Obs. in Ord. pl. nat. Diss. 1, p. 6. 60 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES C’est à l’ensemble de ces matières qu’on a donné en général le nom de nucleus ou noyau de la spore ; les molécules qui les com- posent n’ont aucunement la forme précise qui caractérise un or- gane défini, et ne méritent point la qualification de sporidioles qu'elles ont reçue de quelques mycologues (4). Le rôle qu’elles jouent dans la germination de la spore peut les faire comparer à une sorte de cambium qui aurait en lui le principe d’une vie in- dépendante ultérieure. Ces mêmes matières seraient quelquefois, d’après les obser- vations de M. Unger (Die Exanth. der Pflanz., S. 267-269), animées, à l’intérieur des spores , de mouvements « de trépida- tion, d’oscillation, de progression en avant et en arrière, ou de tournoiement ; » et c’est pour ce motif qu’elles recoivent de ce savant la qualification d’infusorieller Inhalt, infusorielle Saftbläschen der Sporen (2). Les mouvements dont il s’agit se- raient surtout appréciables dans les spores qui n’ont pas atteint leur complète maturité ; ils cessent si le corps reproducteur est plongé dans l’eau , bien qu’attaché encore à l’hypothallus ; néan- moins M. Unger a encore observé un mouvement confus dans quelques spores mûres et détachées (celles des Uredo circinalis et U. Ribis Strauss), malgré la moindre transparence de leur tégument verruqueux. Ce qui, dans ces observations, nous paraît plus contestable que les mouvements signalés, c’est que les molécules azotées du nucleus soient supposées passer à l’état de cellules arrondies (kugelrunde Bläschen, rôthliche Saftblaschen ) dans l’intérieur de la spore : car des observations très attentives nous ont toujours montré ce dernier corps complétement dépourvu d’une formation cellulaire intérieure. M. Turpin avait émis à l’oc- casion des spores de la Truffe une opinion semblable à celle de M. Unger, et nous nous sommes assurés qu’elle n’était pas moins inexacte. M. Corda , qui paraît avoir également observé le mou- (1) Entre autres mycologues, l'auteur du Bofanicon Gallicum dit en général des spores des Urédinées, p. 877 de ce livre : « Sporidiu.…. sporulas minulissi- mas foventia. » (2) Ouvrage cité, p. 419 (pl. v, fig. 26, à), p. 420 (fig. 30, a,a), p. 424 (pl: vi, fig. 36, f), etc. ET LES URÉDINÉES. 61 vement des particules intégrantes du nucleus des spores, le regarde comme un mouvement purement moléculaire où brownien (voy. Ic. Fung., UT, 16). Dans l’Uredo Caprearum DC., les spores sont assez régulière- ment elliptiques ; elles offrent aussi un tégument incolore et un nucleus de matières grumeuses rouges-orangées ; mais le tégu- ment est parsemé extérieurement d’une multitude de petites émi- nences ponctiformes régulièrement distribuées. Traitées par la- cide sulfurique , ces spores deviennent parfaitement sphériques ; leur tégument s’épaissit, et son contenu finit par être compléte- ment dissous et détruit, L'Uredo orangé qui croît sur les feuilles des Ronces (U/redo Ruborum DC.) a des spores qui semblent d’abord peu différentes des précédentes, mais dont la structure offre cependant plus de choses à signaler. Leur tégument incolore est finement granu- leux et verruqueux, ce qui s’apprécie surtout sur la spore vue hors de l’eau, ou celle dont le nucleus a avorté. La spore müre, normalement développée, et observée dans l’eau, est globuleuse et présente plusieurs angles , au sommet desquels correspond un amincissement particulier du tégument qui a la forme d’un petit tympan circulaire, et ne saurait être distingué sans beaucoup d’at- tention ; sous quelque face qu’on regarde la spore , il se présente cinq ou six de ces angles, tous terminés par un point circulaire aminc1, et plus transparent que le reste du tégument. Les spores de l'Uredo Rosæ Pers. (1) ressemblent complétement à celles de PU. Ruborum. L’acide sulfurique employé dans un cer- tain état de concentration v décèle l’existence de pores ou oscules clos, parce qu'en même temps qu’il distend et ramollit le tégument externe de la spore , il agit semblablement sur sa membrane inté- rieure , et l’oblige à faire hernie au travers de son enveloppe ; ce sont alors les points les moins résistants de celle-ci, c’est-à-dire ses oscules imparfaits, qui sont forcés de livrer passage à l’exdos- porium. Cette membrane se produit au dehors sous la forme de boyaux courts ou de petites poches obtuses et closes. L'action de (1) Desmaz., PL. crypt. de Fr., fasc. VIII, n° 359 (2° édit.). 62 L. ET CH. TULASNÉ. — SÜR LES USTILAGINÉES l'acide continute pendant plusieurs heures , sans détruire cette même membrane , dissout et anéantit peu à peu non seulement le tégument externe, mais encore les matières du noÿau, qu’il réduit d’abord en molécules très fines. L’endosporium demeuré seul ré- siste encore assez longtemps à l’agent chimique ; aussi avons-nous pu en constater positivement l'existence : c’est une membrane hsse, incolore, extrêmement ténue, et presque toujours si intime- ment unie aux matières du nucleus, qu'il est fort difficile de l’en distinguer. Les spores stériles, simples vésicules vides et inco- lores, sont souvent très abondantes dans cette espèce, et couvrent les feuilles des Rosiers, autour des sores, d’une fine poussière blanche. Aux spores citées jusqu’ici, dont il faut attribuer la couleur à celle du nucleus, on peut ajouter les spores de l’Uredo Rubigo- vera DC. Dans l’Uredo suaveolens Pers., la spore sphérique, et légère- ment aplatie à la base, serait formée, si nous ne nous trompons, de trois membranes concentriques ; l’extérieure verruqueuse, extrêmement fine, incolore, et très difficile à isoler, même par fragments, pourraît n'être que le sac conceptaculaire modifié ; l’iode ne la teint pas, l’acide sulfurique et un frottement même peu prolongé en dépouillent la spore, ou rendent sa présence inap- préciable. Le tégument que recouvre cette membrane probléma- tique est au contraire fort épais, lisse, brun, et percé de trois trous arrondis, équi-distants , sur l’équateur de la spore ; peut- être ne sont-ce pas des perforations complètes, mais seulement des tympans, comme dans l’Uredo Rosæ. Cependant il nous a semblé plusieurs fois les voir traverser librement par de petits corps , qu’un diaphragme, s’il eût existé, eût certainement arrê- tés ; ce diaphragme pouvait néanmoins avoir été détruit par l’a- cide, dont nous faisions usage pour dépouiller le tégument de toute enveloppé étrangère. Les trois pores ne sont bien visibles que dans la spore mûre ou celle qui l’est presque; plus tôt on ne les reconnaît qu'avec peine , soit parce qu'ils sont perdus dans la ténuité uniforme du tégument, soit parce qu’ils n’y sont pas en- core formés, À la base aplatie de là spore mûre se voit une sorte ET LES URÉDINÉES. 63 de disque semi-transparent , moins coloré que le reste de la sur- face, et qui simule une quatrième ouverture; mais il ne se forme jamais en ce point de véritable pore. La troisième membrane, ou membrane interne (endosporium) , que nous avons pu isoler à l’aide des acides, est blanche, transparente, d’une consistance un peu muqueuse et assez épaisse ; elle adhère au tégument coloré, surtout vers son disque basilaire , et la teinture d’iode lui com- munique lentement une teinte rose-violacée. Quand on comprime légèrement des spores mûres du même Uredo suaveolens, on provoque la sortie du nucleus ou des matières grumeuses , granuleuses ; que renferme l’endosporium ; ces ma- tières s’échappent en fines molécules irrégulières d’un rouge brun , au travers de chacun des ostioles du tégument moyen, qui, au fur et à mesure de cette évacuation, se contracte de telle facon que la spore perd de son volume sans changer de forme. Les molécules reçues dans l’eau y sont agitées de la trépidation brow- nienne, mais une goutte de teinture aqueuse d’iode les coagule en une masse pâteuse tout-à-fait inerte, et qui du rouge-brun passe instantanément au jaune verdàtre. Nous avons trouvé dans cette espèce, aussi bien que dans l’Uredo Rosæ, des spores stériles, dont les deux enveloppes exté- rieures s'étaient seules développées ; elles présentaient néanmoins trois pores comme les spores parfaites. Les spores de l’Uredo qui croît sur les feuilles et les tiges de la fève (Uredo Fabæ Pers.) doivent, comme les précédentes , leur coloration à celle de la cellule épaisse qui entre dans la com- position de leur tégument ; cette cellule offre trois pores distincts sur son équateur, et l’acide sulfurique distend au devant de ces pores, sous la forme d’un opercule convexe et transparent , une membrane ténue, qui paraît être comme l’épiderme du tégument coloré (voy. pl. VI, fig. 35). Les Uredo Behenis DC., Uredo Ficariæ Alb. et Schw. et Uredo Phyteumarum DC. ( Uromycetrs sp. ) offrent encore des spores dont la couleur est due à celle de leur tégument. Ces spores sont privées de pores latéraux; mais plusieurs ont leur sommet traversé par un petit canal clos exté- rieurement, à 6 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES Les spores des Puccinies ne semblent habituellement formées que de deux téguments, dont l’externe coloré est presque tou- jours confondu dans une intime union avec le sac du conceptacle, et semble, pour ce motif, double ou composé de deux couches d’inégale épaisseur ; M. Corda, sans interpréter cette structure de cette manière, l’a cependant reconnue dans le Puceima gra- minis (Icon. Fung., IV, 10, tab. III, fig. 27, 6-7), à l’occasion duquel il dit même avoir vu chez certaines espèces trois ou quatre couches, au lieu de deux seulement ; il en cite pour exemple le Puccinia arundinacea (Icon., vol. cité, tab. IIT, fig. 30, 2), chez lequel cette multiplicité des couches dans le tégument de la spore n’est toutefois qu'accidentelle. La tunique interne (endosporium) des spores des Puccinia, qui semble avoir toujours échappé à l'observation de M. Corda, con- siste, comme chez les Uredo, en une cellule fort mince, incolore, qui adhère plus ou moins aux matières grumeuses azotées qu’elle renferme, et qu’on parvient difficilement à isoler, même à l’aide des agents chimiques ; nous sommes néanmoins arrivés à ce résultat pour la Puccinie du Cirsium oleraceum | Puccima Cnici oleracer Desm., PI. Crypt., n° 25 (1 éd.), Puccinia Cir- siorum , Var. 2. ejusd. ibid. n° 557 (ex herb. doct. Montagne)|, où cette membrane est semi-muqueuse et soudée aux matières du nucleus. | Ce sont ces matières que Sir J. Banks regardait comme les vé- ritables semences des Puccinies (1), et M. De Candolle, parta- geant la même opinion, écrivait : « Chaque loge ( de Puccinie) » n'a pas un centième de millimètre, et cette loge renferme au » moins cent petits globules à peine visibles au microscope, » glo- bules que l’illustre savant supposait être absorbés par les racines des végétaux, attendu qu'ils étaient « certainement plus petits » que certaines molécules terreuses ou colorantes que noùs voyons (1) Every one of these (individuals of Fungi) will no doubt produce at least 400 seeds. (On the Blight in Corn, p. 8, plate 1, fig. ®, c,f. — La figure g, qui représente « a small part of the bottom of a pore with some of the parasitic fungi growing upon it », est inexacte.) ET LES URÉDINÉES, 65 » s’introduire dans les vaisseaux des plantes, » ( Voy. Ann. du Mus., IX, 65.) Le tégument extérieur, dans les spores de satté Puccinie, dans celles du Puccinia Polygonorum Link (Dub. B. G. IT, 889), et sans doute aussi d’une foule d'autres, présente comme chez quel- ques Uredo un pore ou ostiole clos par un tympan plus ou moins épais. L’ostiole de la spore supérieure consiste en un canal droit qui traverse son tégument, soit dans l'épaisseur même de la pointe mousse qui la surmonte , soit à côté de cette pointe; ce canal _ semble béant vers l’intérieur de la spore et clos seulement par la membrane propre du noyau, tandis que son orifice extérieur est au contraire fermé par la membrane du conceptacle , et peut- être en même temps par une partie amincie du tégument propre de la spore. La présence d'un pareil canal se dénote par une transpa- rence que l’opacité et la coloration intense du tégument rend d’au- tant plus appréciable, Le pore de la spore inférieure est placé très peu au-dessous de la cloison’, c’est-à-dire près de sa face plane supérieure; il est clos, comme le premier, mais beau- 4 coup plus difficile à découvrir, ce qui peut tenir à sa position particulière. Les spores du Phragmidium incrassatum qu’on a isolées les unes des autres et dépouillées complétement, par l’emploi des acides, de la membrane épaissie du conceptacle, retiennent presque toutes, comme nous l’avons dit plus haut, une forme plus ou moins discoïde ; leurs faces planes sont formées par un mince diaphragme à peine coloré, et leur pourtour par un cercle épais et coloré qui présente trois ostioles, très rarement quatre, placés à intervalles égaux les uns des autres. Dans les points qu’ils occupent le tégu- gument n’est perforé qu’en partie et vers l’intérieur ; mais au de- vant de ces perforations commencées, sa substance est d’une nature plus lâche, plus transparente, et résiste beaucoup moins à l’action dissolvante des acides. On verra plus loin que cette cir- constance est en parfaite harmonie avec la destination des oscules. Le sac propre du noyau de la spore ressemble à ceux que nous avons déjà décrits ; c’est une membrane indistincte, tant elle est intimement jointe aux matières qu’elle renferme: quand on par- ae série. Bor. T. VIT. ( Février 1847.) : 5 66 L. ET CH. TULASNE, — SUR LES USTILAGINÉES vient. à l’isoler, on reconnaît que l’acide sulfurique la colore fai- blement en bleu. . M. Corda, comme nous l'avons dit plus haut, n’accorde pas plus aux Phragmidium qu'aux Puccinies des thèques ou concep- tacles ; 1l croit que leurs spores sont nues , il leur attribue même un tégument généralement simple (einfache Sporenhaut), et ne fait aucune mention de la mince enveloppe du noyau, c’est-à-dire de l’endosporium vrai. V. M. B. Prévost a vu germer les spores de quelques espèces d'Uredo, celles en particulier de l’Uredo qui cause la rouille des céréales, et celles de l’Uredo de l’Aïl, Il rapporte que les premières ont poussé dans l’eau après quarante ou cinquante heures, et par une température de 20 à 25 degrés centigrades, « de grosses et longues tiges articulées », et que les « tiges » produites dans des circonstances analogues par les secondes « ressemblaient à des cornes de cerf et devenaient fort longues. » (Voy. Mém. sur la Carte, etc., p. 21 et 26.) Nous ne possédons nous-mêmes, jusqu'ici, que trois observa- tions du phénomène dont il s’agit ; mais elles nous ont été four- nies par autant d'espèces qui sont des types différents les uns des autres. Cette végétation des spores a toujours été obtenue en plongeant ces corps récemment recueillis dans l’eau ou dans une atmosphère tenue très humide. Vers la fin d'avril de cette année (18/46), nous semâmes de cette manière les spores de l’Æcidium Euphorbiæ sylvestrs , et en moins de vingt-quatre heures elles développèrent des fila- ments simples dont la longueur, pour quelques uns, était déjà de huit à dix fois le diamètre de la spore. Celle-ci, dans l’acte de la germination, change à peine de forme , mais elle se vide des ma- tières grumeuses rougeâtres qu’elle contient, au fur et à mesure de l’allongement du filament ; elle est presque complétement éva- cuée que celui-ci n’a pas encore plus de trois ou quatre fois sa longueur ; le tégument se voit bien alors tel qu'il est, c’est-à- dire incolore et transparent. Les matières du nucleus passent dans le filament, en conservant d’abord la couleur et l’aspect qui ET LES URÉDINÉES, 67 leur sont propres; mais bientôt elles pâlissent, ne présentent plus que des molécules éparses, et semblent disparaître en très grande partie. Le filament est implanté sur la spore en un point du tégu- ment qu'aucune particularité de structure ne signale , et lui adhère très fortement : sa membrane propre est parfaitement transpa- rente , fort ténue , et sa cavité simple et continue; du moins nous n’avons pu nous assurer positivement qu’il s’y formät des cloisons. Il était d’ailleurs manifeste que le filament ne devait point son origine à un allongement du tégument extérieur de la spore, mais bien plutôt à une végétation particulière de la membrane (endospo- rium) qui enveloppe immédiatement les matières du nucleus, aussi bien, sans doute , dans les spores de l’Æcidium dont il s’agit que dans celles des autres Urédinées déjà citées, où elle se laisse plus facilement observer, Nous sommes donc portés à douter que M. Corda ait accordé une attention suffisante à l’examen de la ger- mination des spores de l’Æcidium T'ussilaginis, quand il dit que ce phénomène consiste en une élongation de l’épispore, d’où ré- _sulte un filament celluleux qui se ramifie ensuite dans toutes les directions ; ce filament est en outre représenté comme composé de nombreuses cellules associées bout à bout, c’est-à-dire avec une structure complétement différente de celle qu’offrait le filament- germe de lÆcidium Euphorbiæ sylvaticæ. { Voy. Corda, Jcon. Fung., AI, 16, tab. 111, fig. 45, n°* 7-8.) Les spores de l’Uredo suaveolens, mises au commencement de juillet dans les mêmes conditions que les précédentes, germèrent plus vite encore ; les filaments qu’elles émirent dépassèrent en longueur un millimètre, c’est-à-dire environ quarante diamètres de la spore. C’étaient autant de tubes linéaires simples, larges d'environ 1/115 millim., parfaitement incolores et transparents, privés de diaphragmes intérieurs, flexueux, et qui ne présentaient plus que vers leur extrémité obtuse quelques unes des matières du noyau de la spore , décolorées et entremêlées de gouttelettes d'un liquide incolore. Ces tubes prenaient tous sans exception leur origine sur les pores du tégument, et sont certainement dus à une prolongation au travers de ces ouvertures de la membrane propre du noyau. Il était rare que cette membrane s’échappât 68 L. ET CH. TULASNE. -— SUR LES USTILAGINÉES ainsi sous forme tubuleuse hors des trois oscules à la fois, et quand ce cas avait lieu , deux des tubes restaient rudimentaires , le troisième seul s’accroissait normalement : cependant nous avons vu des spores pourvues de deux filaments; mais l’un des deux était toujours plus long et plus gros que l’autre. La base close et discoïde de la spore ne donne jamais issue à aucun filament, - Moins de vingt heures, à la fin de juillet dernier, ont pareillement suffi aux fruits de la Puccinie du Cirsium oleraceum (Puccima Cir- siorum Desmaz.) pour produire de très longs germes ; nous avons obtenu cette végétation en plongeant dans l’eau des fragments de feuilles chargées des sores de l’entophyte, dont les spores ont ainsi germé, étant soudées entre elles, sous le tégument du conceptacle, et pendant que celui-ci était encore attaché par son pédicelle au parenchyme de la plante-mère. Les germes, comme dans l’exemple précédent, étaient de très longs tubes simples, incolores, non cloisonnés , qui s’échappèrent isolément de chaque spore par le canal creusé dans son tégument, et en brisant le tympan plus ou moins épais qui en obturait l'issue extérieure; le germe de la spore supérieure avait surtout, dans le sommet mucroné et très épais de celle-ci, un obstacle difficile à rompre, et prenait, au sortir du canal qui le traversait, une forme renflée et bulbeuse qu'il n'avait pas quand ce canal n’était que latéral à la même pointe. Ce renflement manquait toujours au filament-germe de la spore inférieure, qui se développait, semblait-il, plus tardivement que celui de la spore supérieure. La macération dans l’eau dé- truisit très promptement ces filaments , et les réduisit en molécules excessivement ténues ; après leur disparition, il fut plus aisé de reconnaître sur le tégument des spores les ouvertures arrondies par lesquelles ils étaient sortis, La germination des Phragmidium eût dû avoir lieu de la même manière que celle de l’Uredo suaveolens, en raison de la confor- mité de structure que présentent ces espèces quant au nombre et à la disposition des oscules de leurs spores ; mais nous n’avons pu observer cette germination. Nous avons également semé sans succès les spores de l’Uredo Rosæ, qui sont pourvues d’un grand nombre d’oscules , et dont ET LES URÉDINÉES. | 6) l'acide sulfurique, comme nous l’avons exposé plus haut, avait déterminé une sorte de germination artificielle, De tout ce qui précède, on peut conclure qu’il existe , entre les spores des Champignons et les grains de pollen des végétaux supérieurs, une analogie de structure fort singulière. Jusqu'ici, même en la bornant à la considération de leur forme extérieure réciproque, la comparaison qu’on avait pu faire entre ces corps (1) si différents par leur origine, et sans doute aussi par leur desti- nation , laissait subsister de grandes différences qui semblent s’é- vanouir aujourd'hui, si l’on prend les spores des Urédinées pour l’un des termes de cette comparaison, puisqu'elles présentent comme les grains polliniques des pores plus ou moins nombreux, et qu’en germant elles développent hors de ces ouvertures des tubes ou filaments simples, qui ne diffèrent réellement pas, au moins dans leurs premiers développements, des tubes ou boyaux polliniques. VI. Nous ne terminerons pas cette notice sans dire un mot d’un fait également très curieux de l’histoire des Urédinées ; nous vou- lons parler de la cohabitation si fréquente de plusieurs espèces , non sur la même plante ou la même feuille, ce qui n’est pas rare et n’a rien d’extraordinaire, mais bien dans le même groupe ou sore; de telle facon que la même couche thalloïde, qui semble homo- gène ,produit néanmoins à la fois deux espèces d’Ürédinées extré- mement distinctes, comme, par exemple, une Puccinie ou un Phragmidium et un Uredo, ou deux Uredo à spores complétement dissemblables. On ne comprend pas pourquoi les mycologues qui ont admis cette coexistence pour le premier cas, à savoir la pré- sence simultanée de Puccinies et d'Uredo , ou de Phragmidium et d’'Uredo dans le même sore , identifient, au contraire, en une seule et même espèce les deux Uredo qui vivent habituellement ensemble sur le même thallus , malgré les grandes différences que (1) Voy. à ce sujet : Unger, Die Exanth. der Pfl., p. 274 et suiv.—H. Endlich. Grundz. einer neuen Theorie der Pflanzenzeug., Wien 1838.—S. Reissek, Uber die selbst. Entwick. der Poll. sur Keimtrag. Pfl. (Nov. Act. Acad. Nat. Cur. XXI, nn (1845), 469), etc. 70 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES présentent entre elles leurs spores respectives; or, qui ne voit que l’essentialité de ces petits Champignons consiste précisément dans leurs corps reproducteurs , par lesquels ils sont en quelque sorte constitués tout entiers, et que le dimorphisme qu’on ac- cepte pour quelques uns répugne plus à admettre que la coha- bitation de deux espèces distinctes dans un même sore dont le thallus, si homogène qu’il paraisse, peut très bien résulter de la confusion de deux mycelium de nature essentiellement différente. Nous sommes convaincus que la plupart de ces espèces d’'Uredo à spores dissemblables sont autant de dualités qu’il conviendra de partager, et dont chaque terme devra reprendre son individua- lité spécifique ; elles n’ont pas, à ce qu’il paraît, fixé spéciale- ment l’attention des mycologues , car il ne les faut pas confondre avec les Uredo pourvus de paraphyses qui sont surtout les Uredo à spores dissemblables des auteurs, et forment un groupe distinct dans la plupart des flores cryptogamiques. L'Uredo Laburni DC. est un exemple facile à rencontrer de ces Uredo vraiment doubles ; ses sores offrent à la fois des spores parfaitement sphériques , à tégument faiblement coloré, à noyau rougeâtre , et pourvues de trois , rarement quatre pores sur leur équateur, et d’autres spores irrégulièrement obovales, dont le tégument brun foncé n'offre qu’un pore à peine visible à leur sommet. Ces deux sortes de spores sont en des proportions très variables dans chaque sore : sur les feuilles du Cytisus La- burnum, les spores brunes prédominent par leur nombre; il nous à paru que l'inverse avait souvent lieu sur les feuilles du Cytisus W'eldeni Vis. (Hort. Par.) Il n’est pas très rare non plus de trouver des groupes uniquement composés de spores de l’une ou de l’autre sorte. C’est exactement la même espèce double d’'U- redo qui croît sur les feuilles du Cytisus sessilifolius, dans le midi de la France , ainsi que nous nous en sommes assurés. Nous avons trouvé des sores d’Uredo Rubigo-vera DC., logés dans ceux d’une Puccinie (Puccinia coronata Corda (1)), qui (1) Icon. Fung., I, 6 taf. n, fig. 96.-— Desmaz. in Ann. Sc. nat., 3° sér., VI, 63. — Solenodonta graminis Cast , Cat. pl. Marseil., p. 203, pl. 2. — Lév. in Ann. Sc. nat., 3° sér., V, 271. — Nous avons trouvé cette espèce, au mois de ET LES URÉDINÉES, TA croît aussi sur les feuilles des Graminées. Le beau dessin que M. Corda a donné du Puccinia graminis montre également un Urédo (Uredo linearis DC.) vivant avec cette Puccinie. (Voy. Icon. Fung. IV, taf. UT, fig. 27.) Tous les mycologues enfin ont remarqué que le Phragmidium incrassatum Link est ordinairement accompagné des Uredo Rosæ ou U. Ruborum qui se développent dans ses propres sores , ce qui avait fait prendre ses fruits, par les uns, pour les organes mâles de l'Uredo, et, par les autres, pour le deuxième âge du même entophyte (Voy. le Mém. de M. B. Prévost, p. 27), ou en- core pour « des Uredo parvenus à un degré de développement plus parfait» { Unger, Die Exanth. der Pfl. — Voy. l’analyse de cet ouvrage par M. Martins, Ann. Sc. nal., 2° série, t. 11, p. 193. — p. 213). M. Eysenhardt s'était déjà mis en peine de se rendre compte des rapports, en apparence nécessaires, qui semblaient ‘exister entre les Phragmidium et les Uredo, vivant si souvent en com- mun. Pour lui ces Uredo préexistaient toujours aux Phragmi-- dium , et si quelquefois, comme il était arrivé à MM. Albertini et Schweinitz, on avait cru trouver ces derniers formant des groupes purs de tout Uredo, il fallait l’attribuer à une destruc- tion antérieure de ces entophytes plus simples qui semblent des- tinés à préparer la venue des autres. Mais M. Eysénhardt n’a pu s'en tenir à cette hypothèse, qui suppose que les Phragmidium se développent aux dépens des détritus des Uredo; car il était hors de doute que ces deux sortes d’Urédinées vivent très fréquemment simultanément sans préjudice apparent pour lune ou l’autre ; alors 1l à cherché à expliquer la métamorphose des spores d’U- redo en fruits de Phragmidium , et ce changement, pense-t-il , doit très probablement s’opérer de telle facon, que la spore d’Uredo (Uredokorn) forme la base renflée du pédicelle , et s’al- longe par en haut pour engendrer la partie tubuleuse de celui-ci, ainsi que le sporange et son contenu; il s'appuie sur ce qu'il a novembre, sur les feuilles du Festuca pratensis Smith, cultivé au Jardin du Roi; elle ne saurait, suivant nous, motiver la formation d'un genre distinct des Puc- cinia (Voy. notre pl. 7, fig. 28.) 72 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES quelquefois rencontré des pédicelles de Phragmidium dont la base bulbeuse avait l’apparence (Grôsse u. Gestalt) des Uredo cir- cumjacents, S'il n’a pas vu ce phénomène de métamorphose s’accomplir, c’est qu'il a sans doute lieu très vite; toutefois M. Schlechtendal n'ose y ajouter foi (Voy. Lann., III Bd. (1828), p. 102 à 105). M. Schwabe, au contraire, partage l'opinion de M. Eysenhardt, et les Uredo Ruborum et U. Rosæ ne sont à ses yeux que les premiers degrés de développement des Puccinia Rubi et P. Rosæ, qu'il ne distingue pas spécifiquement ( Voy. même recueil, vol. cité, p. 278). Les Uredo étant supposés toujours préexister aux Puccinies et aux Phragmidium, qui se rencontrent mêlés avec eux, M. Corda a appelé ces Phragmidiacées des parasites secondaires. Cependant il faut reconnaitre, avec MM. Albertini et Schweinitz (1), que les Phragmidium vivent quelquefois isolément; nous avons nous- mêmes trouvé plusieurs fois des sores de Phragmidium incrassa- um n'offrant pas la moindre trace d'Uredo, et pourvus par con- séquent d'un stroma qui leur était propre, quoique M. Corda dise du genre Phragmidium que son thallus est nul ou inconnu (hypostroma s. thallus ignotus, nullus (2)); il est évident pour nous que les espèces de ce genre sont exactement dans le même cas que toutes les Puccinies qui vivent tantôt seules, tantôt en com- mun avec des Uredo, et qu’elles peuvent aussi par elles-mêmes soulever l’épiderme qui recouvre leurs groupes, sans que des Uredo leur rendent nécessairement cet office, malgré l'opinion contraire du célèbre mycologue de Prague. Nous terminerons ce Mémoire par une énumération monogra- phique des espèces d’Ustilaginées observées jusqu’à ce jour ; bien que le nombre de ces espèces soit encore très restreint, ilne sera pas inutile de les réunir ici, et, s’il se peut, de les faire mieux connaître, (1) « Vulgaris est « (Puccinia mucronata « rosæ) in foliis præsertim consenes- centibus Rosæ centifoliæ, Uredine socia... rarior in Rosa villosa, absque Ure- dine. » (Conpect. Fung. Agri Nisk. p. 134.) (2) Icon Fung. IV, 19, ] Q2 EI LES URÉDINÉES. EL, USTILAGINEZÆ, UREDINES e sect. USTILAGINUM Pers. Syn. meth. Fung. p. 22h. — Poir. èn Encycl. méth. Bot. VIII, 227. UREDINEARUM (Uredinis) sp. DC. F7, Fr. VI, 76-79.—Dub. Bot. Gall. 21,901 et 902. GYMNOMYCETUM ( Cæomalis) spec. Link, SD, PL VE, D. I, DD. 1 et seq. CONIOMYCETES HYPODERMII $. ENTOPHYTI, Gen. USTILAGO Fr. S. M. III, 461 et 517. | SPOROMYCETUM (Erysibes) sp. Wallr. F7. Crypt. Germ. 11, 213-217. USTILAGINÉES Lév. in Ann. Sc. nat. 2° sér. t. XI, p. 16 (1839). UREDINEARUM pars ejusd. 2n eisd. Collect. ser. xt, t. V, p. 268. USTILAGINÉS ejusd. Considér. Mycol. p. 123. CÆOMACEARUM genera Cord. con. Fung. V, 3. MATERIES FUNGINA 1n primo vegetationis gradu albida humo- rosa pellucida, nunc mucosa |. grumoso-mucosa, integra vel ob- .scure s. distincte partita, tandemque in sporas lente dissecta, nunc contra e dædalenchymate fragili inæquali formata, cujus extimi ramusculi apice intumescunt et sporas solitarie acrogenas agunt; vertitur postremum ex toto, utcunque structura initio se habuerit, in pulverem copiosissimum, densum laxumve, saturate coloratum, interdum olidum, siccum vel rarius paulo humoro- sum, filamentis utplurimum prorsus destitutum, e sporis innu- meris globosis simplicibus vel rarius compositis 1. e. pluribus insimul sub tegmine communi coalitis et sporoides eflicientibus, minutis crassisve, initio conglobatis, liberis tandem, rarius pedi- celli vestigio donatis, levibus, inæqualibus echinatis reticulatisve, constantem ; istarum episporio simplici colorato, endosporio hya- lino sæpissime ægre conspiciendo v. sejungendo, nucleo s. ma- terie contenta grumoso-oleoso , pallido. Funguli entophyti et præ omnibus organis ea quæ floralem ap- paratum sistunt corrumpentes , messibus quam maxime nocivi; a rehiquis Uredineis eo imprimis distinguuntur, prœter peculiarem omninoque dissimilem eorum structuram et intra flores habitatio- ne, quod plerique intimum parenchyma plantæ matricis occupent 7 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES et altius nidulentur , prœætereaque quod ut plurimum organa mon- struosa reddant; sunt vero pauci qui florum penetralia tenentes or- gana tantummodo ambiunt et emarcida obvelant suguntque, evolu- tione ita plane libera s. extra parenchyma matricis tota eæplicata. E fructificationis modo s. sporarum genesi, tribus duas oportet distin- guere, TILLETIEAS nempe et USTILAGINEAS GENUINAS. Secundum vero sedem s. plantam matricem cuique speciei solitam, Ustilagineæ adhuc notæ ita distribui queunt ; infestæ sunt Gramineis : Ustilago longissima. hypodytes. * U. Carbo. U. Maydis. U. Dregeana. Ti ie Iletia Caries. Sorghi. Cyperaceis : Ustilago ? Scleriæ. Ustilago urceolorum. U. olivacea. U. Montagnei. Tecaphora aterrima. Juncaceis : Ustilago pilulæformis. T'yphaceis : Ustilago grandis. | Palmis : Ustilago Phænicis. Liliaceis : Ustilago Vaillantii. Compositis (Cichoraceis) : Ustilago receptaculorum. Dipsacetïs : Ustilago flosculorum. Convolvulaceis : Tecaphora hyalina. Scrophularies : Thecaphora Delastrina. Orobancheïs : Ustilago Orobanches. Monotropers : Ustilago Monotropæ. Ampel Te i Ustilago ? Cissi. Urticeis : Thecaphora? aurantiaca. Polygoners : Ustilago Candollei. U, utriculosa. U. vinosa. Caryophylleis : Ustilago antherarum. U. Duriæana. Ü, Rudolphii. Rosacvis : Thecaphora? pallescens. Leguminosis (Papilionaceis) : Thecaphora deformans. ET LES URÉDINÉES. 75 1. USTILAGINEÆ VERÆ,. Substantia fungilli initio mucilaginea |. grumoso -mucosa, integra aut mox in glebulas diversiformes varie conferruminatas divisa, paulatimque in sporas apodes insuper dissecta ; filamentis paucis vel nullis supersti- tibus. [ Zrysibæ elæosporæ (partim) Wallr. I. c.] S Sporæ simplices. USTILAGO. Ustilago Trago Stirp. p. 166 Zcon. (lib. II, cap. 34). — Lob. Obs. pl. p. 22 et Séirp. Adv. p. 11. — Dodon. Stirp. Hist. p. 542. — Baub. Pin. p. 51 (lib. 1, sect. 1v). Chaos Ustilago Linn. Syst. nat. XI, 1356 (fide F riesii). Reticulariæ sp. Bull. Champ. 1, p. 90, tab. 472, Î. 1. — Poir. èn £n- cycl. méth. Bot. VI, 181. Farinariæ spec. Sowerb. £ngl. Fung. t. 396. Uredo sect. IV Ustilago Pers. Syn. 22h (exclusa V/. segetum t).—Alb. et Schw. Consp. Nisk. p. 130. Ustilago Link, Diss. prima in Ord. pl. nat. (salt. pro parte maxima!. Cœæomatis sp. ejusd. Link Sp. pl. VI, p. n1, pp. 1 et seq. — {Von Cord. lc. Fung. N, 3, | Uredinis sp. DC. F1. Fr. N1, 229 ; VE, 76 et seq. — Poir. èn ÆEncycl. méth. Bot. VIII, 227-228, —Dub. Bot. Gall. II, 901 et 902.—Ra- benh. Deutschl. Krypt. FT. YX, 3-h. Sorosporium Rudolphi in Linn. IV, 116. Ustilago Fries S. M. II, 517. Schizodermatis sp. ejusd. S. M. INT, 477. — Non forte alior. Erysibes sp. Wallr. in Verhandl. der Naturf. Fr. zu Berlin, 1,1, 9, et FT. Crypt. Germ. p. post. p. 214-217. Uredo Corda 1e. Fung.V, 3. (Cujus sententia Uredo utriculosa Dub. (vere Ustilago) pro generis Uredinis typo habetur). Ustilaginis spec. ejusd. 1. c. et Op. cit. tom. IV, p. 8. MOLEs FUNGINA primum grumoso-mucosa conglobata, integra vel obscure partita , albida , pro maxima parte admodum pellu- cida vel semipellucida ; in qua mox nidulantur corpuscula grumosa solidiora dilute lutescentia , ex norma quadam sparsa , pleraque globosa, materieque circumfusa paulatim dissecta magis ac magis in conspectum veniunt sicut tot quot sporarum nuclei seu cor- puscula inclusa. Sporæ istius originis causa, scilicet quasi e par- 76 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES titione universæ molis natæ, diu conglutinatæ aliquando manent, nunc promiscue glebam unicam nunc plures seorsim efforman- tes, maturitatis gradu in quaviscunque glebula diversæ, junio- ribus nempe medium tenentibus ; solvuntur denique in pulverem siccum saturate coloratum, ut plurimum fibris capillamentisve destitutum , globosæ ellipsoideæ aut angulosæ, simplices, nudæ leves, echinulatæ s. reticulatæ, ubique saturate vel ex parte dilu- tius coloratæ ; nucleo oleoso-grumoso, Fungilli pulverulenti , interdum graveolentes , in parenchymate vegeto plantarum Phœænogamarum nascentes , florum orgaña præ- sertim invadentes et prorsus destruentes, nec minorem ac Tilletiæ cerealibus noxam afferentes. Tibus prototypi, cum usque adhuc frequentiorem apud Ustilagineas formam referant; sedem et habitum pulverulentum cum 7Z7/lefieis com- . munes habent et ni juniores et mucoso-grumosos observaveris, ægre ab istis distinctos facies. ; I. Species foliis caulhibusve tantum innascentes. (Uredines phyl- losporiæ Rabenh. pro parte exigua,. ) UÜSTILAGO LONGISSIMA. U. sporis minutis sphæricis levibus atro - fuligineis , diu cnglo- batis acervulosque longissimos lineares efformantibus, fila- mentis paucis initio immixtis. Uredo longissima Sow. Engl. Fung. t. 439 (tom. IT). — Dub. Bot. Gall. II, 901. — Berk. in Sm. Engl. F1. V, 1, 375. | Uredo culmorum Schum. Saell. II, 233 (auct. Link et Rabenh.) Cæoma longissimum Schlect. F1. Ber. 11, 429. — Link, Sp. pl. VI, u, 4. — Klotzsch, Herb. viv. Mycol. n° 84 (Fasc. I). Erysibe longissima Wall. F1. Crypt. Germ. IT, 215. In utraque foliorum Airæ aguaticæ pagina haud aliter ferme nascitur ac ÜUredo linearis aliæque Uredinum graminicolæ species, sub epider- mide acervulos efficiens longissimos (scil. 4 ad 10 centim. et ultra pro- ductos) parallelos, approximatos, angustosque (circiter 1”* crassos) utro- que termino obtusos. Constant e pulvere nigro-fuligineo tenuissimo qui epidermide matricis disrupta destructa cito dispergitur, sulco arido de- ET LES URÉDINÉES. À 177 colorato relicto. Pulvis ipse sporis minutis (nempe diametro vix 0"*,004 majoribus ) rotundatis levibus atro - brunneis diu conglobatis eflicitur. Acervuli junioris glebam flocci tenues, fragiles, ramosi, colore destituti, undulati, parce ambiunt vel ingrediuntur, serius evanescunt. Specimen vidimus Herb. mycologici Klotzschiani aliumque in Herb,. cl. Montagne propter Remos a D. Sauvinet olim mense junio lectum. — Fo- liorum vaginæ fangilli admodum sunt expertes; laminæ longe ante per- fectam evolutionem eo contra jam maturescente afficiuntur. — Vaginas étiam itidem morbosas vidit cl. Wallroth. Ejusdem Aire aquaticæ caulium fragmenta à cl. Berkeley accepimus, _maculis angustis brevibus rimosis atro-fuligineis, fungilli entophyti causa, ab Ushil. longissima forsan non diversi, notata ; ulterius in planta viva erit examinandum an rite specifice recedat, necne; interea dissimilitudo specifica quam maxime dubia videtur, cum Ustil. longissima culmos etiam graminis supradicti (fide cl. Duby) invadat; nihilominus subjicere liceat sporas istius entophyti cauligenæ, cæterum istis Us. longissimæ consimi- les, vix 1°"/750 diametro excedere, culmi penetralia medullamque inqui- nare, rimis brevibus linearibus vix prominulis extus prorumpere, juniores- que nasci in muco copioso colore orbato pellucido, distinclas, segregatas, Usrizaco nypopytes, (Tab. 3, fig. 14.) Ü. sporis nigris, minutissimis, rotundatis, levibus. Cæoma hypodytes Schlecht. F1. Ber. 11, 429. — Link, Sp. pl. VI, 11, 3. — Klotzsch, Herb. viv. mycol. n° 83 (Fasc. I. — In Elymo arenario). Ustilago hypodytes Fries, S. M. IT, 548, — Rabenh. Deutschl. Krypt, F1. I, 4. — FI. Gall. et Germ. exsicc. n° 787. Erysibe hypodytes Wallr. FI. Crypt. Germ. p. post. p. 216 Uredo hypodytes ( Tritici) Desmaz. Plant. crypt. de Fr. 2e éd., Fasc. X, n° 473 et in Ann. Sc. nat. 2° sér., XIII, 182 (1840). Graminum culmos quasi emaciatos , sæpius intra vaginas foliorum, strato parco tandem pulveraceo et adhærenti, atro-brunneo atrove, secus internodium integrum, illinit, et steriles ut videtur efficit ; sporæ crustam induentem sistentes minutissimæ sunt, prorsus leves, atro-brunneæ (epi- sporio crasso) rotundatæ, rarius exacte sphæriceæ, coacervatim aggre- gatæ, diametro 0,004 æquantes; juniores, ut comperimus , muco pel- lucido colore destituto solito more immersæ, discretæ. Fungillum vidit el. Fries in Z/ymo, Phragmite et aliis graminibus ma- joribus. Vidim. in Herb. cl. Delesser! ad culmos Glyceriæ fluitantis, Triticique 78 L. ÊT CH. TÜLASNE. — SUR LES USTILAGINÉES r'epentis (specimina a cl Zamy collecta [ F1. Gall. et G. exsice. w° cit. sup.]), nec non in herbariis cl. Desmazières et cl. Montagne, gramina va- ria indeterminata infestantem; cl. Zerkeley specim. nobis benevole misit circa Berwick Angliæ lecta, aliaq. pictavica accepimus a cl. Delastre, Culmos Panici repentis sub vaginis foliorum in Algeria (Oran) obvestit (Herb. cl. Durieu), qua in sede sporas 0®",0032-0048 latas profert. USTILAGO GRANDIS. Ü. sporis minutissimis, simplicissimis, pellucidis, « culmos sub epidermide turgida tegente infestans » (Fries). Ustilago grandis Fries S. Myc. III, 318. Erysibe typhoides Wallr. FL Crypt. Germ, II, 215 (?). « Sub ipsa epidermide culmi, nec vaginis, ab uno articulo ad alterum » Omnino turgescentis ut triplo solito crassior fiat et ad articulos tantum » Constrictus, nidulatur pulvis fuliginoso-ater, maxime coacervatus, sem- » per laxus, epidermide tota secedente denudatus , qui sub microscopio » monstrat tantum sporidia minutissima simplicissima pellucida. — Ad » culmos Z'yphœæ minoris. Nestler ! » (Fries1. c.) Non vidimus. Erysibe typhoides Walir. ad culmos Arundinis Phragmitis, sub epider- mide inflata, delitescere dicitur ; quam ob rem verisimilius , si specifice non distinguitur, {. grandis synonymon foret quam ©. hypodytis, ad quan cl. Rabenhorst ducendam existimat. IL. Species florum organa et ea rarius vegetahonis corrumpentes. (Uredines antho-carposporiæ Rabenh. Deutschl. Krypt. FI. 1,3, exclusis U, sitophla et U. sphærococca.) $ Sporis nigris, fuligineis, v. olivaceis. Ÿ Sporis mox liberis. a In Gramineis parasitantes. ÜsriLago CarBo. (Tab. 3, fig. 1-12.) Ü. sporis atro-fuligineis , admodum levibus, globosis aut ellip- soideis. Fuligo Ginnani, Delle malattie del grano in erba, trattato storico- fisico. Pe- saro, 1759, in-4, p. 23 (fide Imhofi). Uredo, morbi genus, Imhof, Specim. Inaug. p. 2 et 25-27. ET LES URÉDINÉES. 79 Reticularia Ustilago Linn. Syst. nat. IF, 1472 (ed. xur). Uredo (Ustilago) segetum Pers. Disp. meth. Fung. p 56. Reticularia segetum Poir. in Encycl. méth. Bot. VI, 181. Cœoma segetum Link, Obs. I, 4; Sp. pl. VI, , 4. — Klotzsch Herb. viv. Mycol. n° 81 (in Avena saliva). Ustilago segetum Dittm. ap. Sturm, Deutschl. FI. IIT, 67, t. 33 (fide Lin- kii).— Fries, S. M. III, 519, — Cord. Ic. Fung. IV, 9.— Berk. in Sm. Engl. F1. V, u, 374. Erysise vera Wallr. F1. Crypt. Germ. I, 247. [EÉpôst6n Theophr. Hist. PI. VIIL, 40. — Ustilago et Robigo Plin. (fide Wallr.}] Nielle, brouissure ou pourriture du Blé, Bonnet in Mém. Math. et Phys. prés. à l'Ac. des Sc., I, 431 (1750). Nielle proprement dite Duhamel, Suite des expériences, etc. (1752). Bled charbonné Tillet, Diss. sur la cause... p. 33, et Précis des expérienc. p. 9 (éd. in-12). Nielle Aymen in Mém. Saw. étr. 1. infr. cit. — Adanson, Fum. des PI. I, 43. Charbon ou Nielle Philipp. Traité sur la Carie, etc., p. 57. Brand, Rusz, Imhof, Specim. inaug. p. 2. Der Brand, Brenner, Tod, Rusz, Ruszbrand, der Getreidebrand, Nagelbrand, Flugbrand Unger, Die Exanth. S. 345. LE Voy. Wolff, Entdechung der wahren Ursache.. cap. 1v, $ 17-18 (Mém. cité par Tillet, Prem. Diss., et Aymen, Prem. Mém. sur la Nielle). Tillet, Dissertation sur la cause qui corrompt et noircit les grains de bled dans les épis, et sur les moyens de prévenir ces accidents. Bordeaux, 1755, in-4 de 150 pages.— Suites des expér. et réflex. relatives à la Dissert. sur la cause qui corrompt et noircit les grains de bled, etc. Paris, 1755 ,in-4 de 66 pages. — Précis des exp. faites par ordre du Roi à Trianon, sur la cause de la cor- ruption des bleds... Troyes, 1756.—Ces divers Mémoires sont surtout rela- tifs à la Carie des Blés. Aymen, Recherches sur les progrès et la cause de la Nielle, dans les Mém. Math. et Phys. prés. à l’Acad., tom. III (1760), pp. 68-85. Tessier, Trailé des maladies des grains | Froment, Orge et Avoine charbon- nés], pp. 295-336, avec 3 pl. color. (1783). Wallroth, Naturgesch. des Mucor Erysiphe L. in Verhandl. der Naturf. Fr. zu Berlin, I, 1, 9 (1819). Ad. Brongniart, Observ. sur le développ. du Charbon dans les Graminées. — Ann. Sc. nut., 4e sér., &, XX, p. 171, pl. 2, Unger, Die Exanth. der Pflanz. S. 345, les auteurs quil cite, et les ouvrages de pathologie végétale de Plenck, Wiegmann, Meyen, etc. Fr. Philippar, Traité organogr. et phys.-agr. sur la Carie, le Charbon. pp. 57-914, pl. n1 à 1v. — Versailles, 1837, in 8. 80 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES Voy. encore Dom Maurice Roffredi, Mém. sur l'origine des petits vers ou an- guilles du Blé rachitique (Journ. de Physiq. de l'abbé Rozier, tom.V, pp. 1- 19, avec pl. — Janv. 1775), et Deuxième lettre ou suite d'observ. sur le Rachitisme du Blé, sur les anguilles de la colle de farine, et sur le grain char- bonne (ibid., pp. 197-225, avec pl.). — L'abbé Roffredi a pareillement dé- crit dans ces deux Mémoires l'avortement ou le rachitisme du grain (Gicht- korn Imhof, Diss. inaug. — Grano Ghiottone Ginnani.), genre d'affection qu'il distingue très bien de la Nielle et du Charbon. ]] Formæ plures e glebæ ustilagineæ indole, sporarum crassitie, florum- que deformationis sorte distingui queunt, nempe : a vulgaris, gleba sæpius indefinita, bracteis nempe graminis invasi om- nibus liberis vel pro parte coalitis, organis sexualibus plane deficienti- bus, sporis 0®",0048 inter et 0"",0064 (præter d bromivoram) varianti- bus, interdum hinc decoloratis. a Triticea. Ustilago Trag. (De stirp. Nomencl. prop. lib. 1) p. 666 cum icon. (lib. m1, cap. 34).—Lob. Obs. Plant. p. 22 cum icon. et Stirp. Adv. nov. p. 44. Ustilago secalena C. Bauh. Phytopin. p. 52. Lycoperdon Tritici C. Bierkander in Act. suec. ann. 1775, p. 326 (fide Per- sonii). Charbon dans le Froment, Tessier, Trailé, pp. 296-298, avec pl. Uredo (Ustilago) segetum 8 Tritici Pers. Syn. 224. Charbon du Froment Girod Chantr. Rech. chim. et microsc. sur les Conferves, p. 91 (n°28), pl. xmnr, fig. 28 et 28”. | Uredo Carbo GB Tritici DC. F1. Fr. VI, 76. Uredo Carbo-Tritici Philipp. Traité, p. 92, pl. 1v. b Avenacea. Ustilago Avenæ Lob. Icon. p. 36 {icon rudis). Ustilago Avenaria C. Bauh. Phytopin. p. 52. Charbon dans l’Avoine Tessier, Traité, pp. 310-336, avec pl. Reticularia segetum Bull. Champ. I, p. 90, tab. 472, f. nr, litt. F. Charbon de l’Avoine des prés Girod Chantr. ouvr. cité, p. 156, n° 54, pl. xu, fig. 54 (icon pessima) et 54". Uredo (Ustilago) segetum y Avenæ Pers. Syn. 224. Uredo Carbo y Avenæ DC. I. c. | Uredo Carbo- Avenæ Philipp. Traité, p. 94, pl. 11. c Hordeacea. -— Gleba sæpissime definita, bracteis omnino coalitis. Ustilago Polystichi Lob. Icon. p. 36, et Ust. Hordei distychi ejusd, ibid. p. 29 (Icon mediocres). | ET LES URÉDINÉES. 51 Ustilago hordeacea C. Bauh. Phytopin. p. 82 (lib. F, sect. 1v). Orge charbonnée Tessier, Malad. des grains, pp. 303-306, avec pl. Reticularia segetum Bull. Champ. 1, 90, tab. 472, litt. Æ. G, H, I, K,L, M. Uredo (Ustilago) segetum « Hordei Pers. Syn. 224.—Wilh. Siegmund, Coll. eæsiec. n° D, et E 9 (Herb. Deless. — Specimen e Reichenberg dictum). Uredo Carbo « Hordei DC. I. c. Uredo Carbo-Hordei Philipp. Trailé, p. 92, pl. 3. d bromivora.— Sporis saturatius coloratis, 0"",0@64-0"",0096 diame- tro metientibus. — In variis Bromis. _B destruens : gleba indefinita paniculam totam contractam obvolutam et abortivam, vel etian caulem tumefactum corrumpens; sporis crassis (0mm,0096 inter et 0,0128 diamet. variantib.) saturate et æqualiter co- loratis. —(In Panico miliaceo culto, Dactyloctenio ægyptiaco, etc.) Uredo (Ustilago) segetum à Panici miliacei Pers. Syn. p. 224. Uredo Carbo 3 Panici miliacei PC. F1. Fr. VI, 76. Cœæoma destruens Schlecht. F1. Ber. IE, 420. — Link, Sp. pl. VI, 11. 3. — Klotz. Herb. vivo. Myc. n° 82 (Fasc. [. — in Panico miliaceo). * Uredo destruens Dub. Bot. Gall. IT, 904.—Rabenh. Deutschl. krypt. FI. T, 3. Erysibe Panicorum Wallr. FT. crypt. Germ. 11, 2416. y columel hfera : gleba ustilaginea definita, ovarii locum tenens, colu- mellam simplicem vel ramoso -spinescentem includens, bracteis pro- pioribus diberis vel ipsi partim adnatis; sporis diametro 0”",0096-0128 crassis, saturatius coloratis. a transfissa. — Mole ustilaginea ovarium mentiente, centrali et plane li. bera ; columella simplici. ( In Andropogo hirto.) D trichophora. — Mole ustilaginea bracteis hinc pro parte adnata, colu- mella ramoso-spinescente. (In Panico Colonum, Penniseto cenchroide.) » Cæoma trichophorum Link, Sp. pl. VE 51, 3. ]n bracteis et spicularum axe Cerealium, inprimis Tritici, Hordei Avenæque , nec non in paniculis et cuimis apud gramina alia tum nos- tratia, tum aliena, pronascitur , intra parenchyma nidulat tandemque epidermidem rumpit et pulvis fuligineo - ater effecta copiosissime per rimas evolat; tunc e sporis constat innumeris globosis vel ovatis ad- modum levibus, fuligineis (singulatim spectatis), partim , scil. ex latere, sæpe pellucidis, magnitudine inter 1""/150 et 3""/250'"variis. Odor debilis. Vivam vidimus in Zritico hiberno, Hordeo disticho, Avena sativa et A. elatiori, frequentem in agro parisiensi. 3° série. Bor. T. VIE {Février 18 ,7.) 2 6 32 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES Adsunt in Herbario cl. Montagne gramina varia ob Ust. Carbonem mor- bosa, scilicet: Triticum hibernum, Bromus secalinus et Avena sativa prope Hœdic Tirolensium ab ill. Ungerio lecta, Bromus pratensis Perpiniani lec- tus a cl. Montagne et Cynodon Dactylon e Tauria (cl. Zéveillé); cujus graminis morbus ad formam « vu/garem pertinetur. | Hordeum murinum ab Ustilagine Carbone destructum nuperrime acce- pimus a cl. Delastre ; hujus fungilli sporæ 0*®,008 metiunt. Modus y, b, scil. ut opinamur Cæoma trichophorum Link, Pennisetum cenchroidem in Madera afficit ; insignitur columella ramosa spinescente solida (pedicello floris s. placenta ut videtur extra normam producto) ex- centrice glebam ustilagineam transfigente ; hæcce forma ovato-oblonga plerumque gaudet tegmineque proprio cui bractea interior pro maxima parte adhæret, ni tegmen ipsum tumescentia generet, quod ex analysi speciminum 3, quæ cl. Berkeley benevolentiæ debemus , rite nequimus eruere ; cum præterea cl. Zink de columella prorsus sileat, dubio pre- mitur utrum Panicum Colonum gramen ægyptiacum quod ab Ehrenbergio accepit eamdem ustilagineam formationem 1. speciem ac Pennisetum cen- chroides perhibuerit necne. Gramina ejusdem fungilli causa sterilia quæ cl. Durieu e Mauritania (La Calle, Constantine, Alger, Oran) retulit, hæc sunt: Bromorum variæ species, Aordeum vulgare, Brachypodium ciliatum, Panicum repens, Cy- nodon Dactylon, Panicique species quædam nec non Andropogon hirtum et Dactyloctenium mucronatum s. ægyptiacum, quas omnes stirpes examini attento subjicere benevole commodum nobis à cl. indagatore datum. Gleba ustilaginea Andropogi hirti morbosi ovarium Sorghi vulgaris Til- letia gravidum æmulatur at glumas non superat et tenuior sub istis approximatis tota latet; Dactyloctenium œægyptiacum caules steriles ab-. breviatos turgidos et ustilagineo pulvere infarctos exhibet; prioris en- tophyton ad formam y columelliferam , alterius ad modum & destruentem referendi videntur. CL. Æaoul Triticum scabrum KR. Br. (Festucam scabram Labill.) in Nova- Zeelandia, Ustilagine Carbone voratum observavit, cujus specimen in ta- bula nostra 3 fig. 11 delineavimus; sporæ (fig. 12) 0"",0064 inter et 0"",0080 diametro variant et furfure pulvereo spinulosove minutissimo quasi sunt conspersæ ; nihilominus, crescendi modo habito, fungillus ad formam « vulgarem ducendus. Panicum miliaceum ob Ustilaginem morbosum vidimus in Herb. el. Delessert et Herb. viv. Mycol, cl. AXlotzsch. (Mus. reg. Par.) Ustilaginem C'arbonem, auciore el. Montagne, olim in 2rom0o quodam ignoto dum australem insulam Juan Fernandez lustraret , detexit lugen- dus ertero (Herb. prop. n° 1744.—Mntqn. FI. Fernand. n° 60, in Ann. " Sc. nat. ser. 2?, tom. III (1835), p.356). Plura Ustilagine Carbone exesa vidit cl. Philippar sylvestria gramina, ET LES URÉDINÉES, 83 nempe Avenam elatiorem, Av. flavescentem, Airam cæspitosam , Lolium temulentum, Lol. perenne, Melicas varias et etiam, ni erraverit, quasdam Carices. (Traité org. el phys.-agr. sur la Carie, le Charbon, etc., p. 57.) Ustilagines sensu latiore sumptas ut formationes pathologicas s. mor- bosas habet cl. Unger, nec Cariem inter et C'arbonem specificum discri- men agnoscere videtur ; in Graminum tribu species insequentes obser- vavit mellitas s. corruptas, scil. (1) : Secale cereale. 4 Triticum æstivum. Agrostim vulqgarem. 4 hibernum. ue Fepens, Panicum glaucum. Hordeum vulgare. | s miliaceum. distichum. P, yermanicum. Pennisetum cenchroidem. fo. Colonum (ex Ægypto). * * Zeam Maydem. Avenam sativam. : À. elatiorem. Digitariam setiferam (e Madera). Holcum avenaceum. Andropogqum Ischæmum. UsriLaGo DREGEANA +. (Tab. 3, fig. 43.) U. sporis exiguis sphæricis atris grosse echinatis, prominentiis acutis. Ramulos s. pedunculos ramosissimes exiles filiformes et flexuosos paniculæ sterilis graminis cujusdam staturæ mediocris Austro-Africani, quod rite denominare non valemus, pulvere nigro adglutinato obves- tit; flores, in apice ramulorum superstites, bracteas anguste elongatas aristatas pellucidas sterilesque præbent, cæterum ustilaginis expertes. Sporæ pulverem effcientes exiguæ sunt, sphæricæ atræ verrucisque acutis basi Jlatis sat manifeste asperatæ, semipellucidæ ; diametro 0%,0032-0%"0048 æquant. Panicula , ut mos est, etiam nondum explicata et intra vaginaim folii superni latitans , Ustilagine jam oblinitur. | Ab Ust. Carbone non differt nisi sporis minoribus et echinulatis. Gramen morbosum in Herbario Dregeano ‘n° 9467) includitur, ad promontorium Bonæ-Spei lectum. (Vidim. in Herb. Mus. Par.) UsriLaco Maypis. (Tab. 2.) Ü. sporis exacte sphæricis crassiusculis fuligineo-atris minute verrucoso-echinatis. 1) Vid. Die Exanth. der Pfl. S. 345. 8 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES Lycoperdon Zeæ J. B. anonymi interpretis Dissert. infra laudatæ el. Tilletii. Uredo segetum n S. U. Zeæ Maydis DC. Encycl. méth. Bot. NIII, 227. Uredo segetum + DC. F1. Fr. IX, 596. Uredo Maydis DC. F1. Fr. VI, 77. — Rabenh. Deutschl. Krypt. FI. I Bd., S. 3. Cœæoma Zeæ Link, Sp. pl. VI, 1, 2. — Klotszch. Herb. viv. Mycol. n° 193 (Fasc. un). Erysibe Maydis Walir. Ft. Crypt. Germ. II, p. 215.—Klotzsch. Herb. viv, Mycol. n° 193 (Fasc. 1). Ustilago Zeæ Ung.— Cord. Zc. Fung. IV, 9 Ustilago Maydis Cord, Icon. Fung. V, 3. Uredo-Carbo-Maïdis Philippar, Traité organ. et 2 ys.-agr. sur la Carie, le Charbon... p. 68, pl. v, vi et var. Non Uredo Zeæ Schw. nec Desmaz. in Ann. Sc. nat. (2° sér.), tom. XII (1840), p. 182, et PI. crypt. de Fr. Fasc. XXII, quæ vera Uredo, U. rubigini-veræ proxima. | FI. Gall. et Germ. exsicc. n° 599. ] Charbon du Maïs Bonafous, Hist. nat. du Mays, p. 94, pl. xvur. Gozzo del Formentone Insubrium (Bonaf. 1. c.). [ Voy. — Ch. Bonnet, Recherches sur l'usage des feuilles, etc. (Gottingue et Leyde, 1754), pp. 327-330, pl. xxxr, fig. 19-12 (mauvaises). Tillet, Sur la Maladie du Mays ou Blé de Turquie, dans les Mém. de l’Acad. roy. des Sc. an. 1760, pp. 85-89 et 254-261 ; dissertation qui, suivant Imhof, aurait été traduite dans le Hanoverisch. Magaz. 84 Stück, oct. 1768, p. 14330 (Imhof, Specim. Inaug. p. 14). Aymen, Second Mémoire sur les maladies des Blés. — Du Charbon (Mém. de Mathém. et Phys. présentés à l'Acad. roy. des Sc. tom. IV (1763), p. 361). Carradori, Giorn. Pis. VII, 304, et X, 265 (cité par DC.). | Beckmann , Grunds. der Deutsch. Landwirthsch. S. 175. Gœættingen, 4769, u. S. 142. Ed. n, 1775 (cité par Imhof, Spec. inaug. p. 11, note e). Fr. Jacob Imhof, Zeæ Maydis morbus ad Ustilaginem vulgo relatus. Specim. inaugurale physico-medicum pro licentia. Argentorati, 1784, in-#4 ; icon. eximia adjecta. | Bosc, art. Caarson dans le Nouveau Cours complet ou Dict. rais. d’Agr. IV, 62. Léveillé, Recherch. sur le développ. des Urédinées ( Ann. des Sc. nat., 2° sér., t. XI, p. 13).—Les auteurs italiens cités par M. Bonafous, savoir : Liceti, Losana, Bayle-Barelle, etc., etc. | Crescit in caule, foliis superioribus, bracteis, ovarii parietibus ovulo- que nec non in floribus masculis Maydis Zew, et ubique sedem ita amplis- simam sibi vindicat, ut parenchyma mirum in modum intumescat et in- ET LES URÉDINÉES. 59 fletur ; hocce præterea ad superficiem interdum rubescit et cum laceratur humorem quasi saniosum fuligineum initio fundit, postremum vero ferme totum, ut ita dicam, in pulverem atro-fuligineum abit, fibris lignosis vas- cularibusque solis superstitibus ; tumores in caule accreti, foliorum basis ampliala, bracteæque turgidæ e nucis ad pugni magnitudinem variant. Sporæ seorsim in aqua visæ exacte sunt sphæricæ, subduplo quam Us- tilaginis Carbonis avenaceæ majores, nempe 0"",00€-010 latæ, ubique verrucis miputis acutis hispidulæ, uniformiter subopacæ, humoreque oleoso et homogeneo fœtæ. Odor singularis, acris, ingratus. Copiosissimam vidimus in cultis agri pictaviensis (Couhé-Vérac) et secus hodanum apud Ambibaratos, septembre. Specimina exstant in Herb. Mus. Par. quæ e regione Chilensi olim mi- sit el. Claud. Gay; alia e Pictavia a cl. Delastre, alia e Massilia a el. C'as- tagne missa , et nonnulla in Horto Reg. Bot. parisiensi pluribus jam ab hinc annis a cl. Zéverllé lecta habemus. : : Stylos Ustilagine voratos culmi triticei crassitiem æquantes vidisse asserit cl. Ponafous (op. cit. p. 95). Quid sit morbus alter peculiaris /Vielle dictus, antheras tantum Ze Maydis afficiens, easque distensas et demum ruptas pulvere fusco vel pigro infarciens, « absque ullo vitio filamentorum, ulloque reliquarum partium florum masculorum, » ulterius indagandum; cl. Aymen ejus historiæ narrator distinctum ab Ustilagine florum fœmineorum habet ; J. Imhofio non obvius est. (Zeæ Mayd. morb. p. 12.) Cæterum cl. Aymen, medici burdigalensis, verba hæc sunt : « Dans cette plante (le Maïs), le vice (la Miele) a son principe dans les som- mets (anthères); il y a même son siége, et il ne parait pas changer en rien les filets; les pétales ni les différenteS pièces du calice n’en sont point viciés. Les sommets, au contraire de quadrangulaires qu'ils sont dans l’état naturel, devien- nent gros, renflés, d'une figure ronde, et traversés d'une extrémité à l’autre par quatre petits sillons qui dimimuent à proportion que les sommets grossissent da- vantage, et qui disparaissent enfin. D'abord ces sommets sont d’un jaune foncé ; peu après on aperçoit à ia loupe quelques petits points noirs qui s'étendent à me- sure que le mal fait des progrès ; enfin les capsules se séparent les unes des autres, et laissent échapper des poussières qui quelquefois sont brunes et qui d'autres fois sont fort noires. Toutes les fleurs d’un panicule de Mays sont niel- lées ; mais il est bon d'observer que, quoique ses organes mâles soient totalement perdus, les épis femelles qui en sont séparés ne sont viciés en rien ; ils portent de très bons grains qui sont vraisemblablement fécondés par les étamines des pieds voisins. » (Aymen, Rech, sur les progrès et les causes de la Nielle, p. 77.) ‘ 86 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES Ab Ustilagine Maydis supra descripta diversa forsan 0b crassitiem por- tentosam habebitur Uredo Zeæ Schw. quam Ustilaginem Schveinitzir dicemus. | UÜSTILAGO SCHWEINITZI. U. gigantea bipedalis, sporis nigro-cinereis. Uredo Zeæ Schw. Fuug. Car. Sup. p. 45, in Comment. Soc. nat. cur. Lip - siensis. — Nec aliorum. « Gigantea bipedalis, spicas investit pulvere capillaceo nigro-cinereo. — Sæpe madido anno, campos ea obsitos devastat. Varie sæpe torta.— Affinior Üredini Caricis quam L/. segetum. » Schw. 1 c. B Cyperaceas invadentes. USriLAGO URCEOLORUM. (Tab. 4, fig. 7-10.) UÜ. sporis atro-brunneis crassis oblongis angulosis, diu glutinis ope €ecnglomeratis, lenteque in pulverem aterrimum abeunti- bus, integumento crasso admodum levi vel interdum minutis- sime papilloso, Uredo (Ustilago) Curicis Pers. Syn. Fung. 225 (nec Schleich. fide DC.). Uredo carpophila Schum. Saell. 11, 23% (fide Link et Wallr.). Uredo segetum À DC. — Poir. in Encycl. méth, Bot. VII, 227. Uredo decipiens 6 Strauss in Wetter. Ann. II, 141 (fide el. Link). Uredo urceolorum DC. FI. Fr NI, 78. — Dub. Bot. Gall. II, 902 — Schlecht. Flor. Ber. If, 130. — Berk. in Sm. Engl. F1. V, u, 375. Cœoma Caricis Link, Sp. pl. VI, 11, 5. — Klotzsch, Herb. viv. Mycol. n° 195 (Fasc. L.— 1832). Ustilago utriculorum Fries, S. M. ILL, 519 (salt. pro parte) (1). — Nees, Syst. der Pilz. t. 6 (fide Friesii). Erysibe baccata Wallr. F1. Crypt. Germ. p. post. p. 214. Uredo Caricis Rabenh. Deutschl. Krypt. FL T, 3 Ovarium rite efformatum Caricum plurium, intra urceolum ipsum, muco copioso cireinnatim obducit, aliquandoque e basi ad apicem præter stylum prorsus velat: nec unquam, ni fallimur, ovarii cavum ingredilur'; “mucus vero paulatim in Sporarum acervum compactum cohærentem, lente (1) Præterea synon. Sowerb. Farinaria carbonaria Engl. Fung. t. 396,f. 4, adhibitum a Friesio, non huc verisimiliter spectat ET LES URÉDINÉES. 87 ut videtur, pluviis ventisque diminutum s. destructum, aterrimum, vege- tatione s. maturatione centripeta vertitur, et increscendo utriculum sanum plerumque disrumpit. Ovarii parietes subsani remanent, at fungilli suf- focantis causa ovulum sæpissime abortitur. Sporæ maturæ saturate atro- brunneæ, crassæ, admodum leves, vel interdum papillis minutissimis ob- scure conspersæ, oblongæ, maxime angulosæ (forma e mutua compres- sione exorta), 0"",016-018 latæ, 0"",020-024 longæ. Vidimus siccam in Carice flava apud Herb. Gall. Mus. Reg. Par. ab ipso ill. Candolleo datam; prætereaque in Carice pilosa (e Vienna Austriæ), . in €. capillari (Alpium Hædicarum) et €. stellulata (e Tyroli), speciminib. cum Cl. Montagne à cl. Unger communicatis, nec non in C. glauca, spe- chuinib. aliis e Lotharingia (7htonville) a ci, Soleirol, aliis ex agro mina- tensi a el. Prost eidem Doct. Montagne olim missis. Fungillum memoratum observavit cl. De Candotle in Carice montana, C, rupestri, C. glauca, C. ferruginea, C. brizoidei et C. præcoci (FL Kr. L c.); cl. Persoon præsertim in Carice montana L. s. pilulifera quorumd. (Syn. Fung. 1. c.); cl. Delastre fangorum in Pictavia solertissimus inda- gator, Caricem paniculatam et C. glaucam ob Ustilaginem, de qua sermo est, morbosas reperit speciminaque lecta nobiscum libenter communi- cavit; carex Aerbarii vivi Mycologici Klotzschiani supra laudati (Herb. Mus. reg. Par.) est €. clandestina, maio lecta. Obs. Cette espèce ne se développe pas aux dépens des utricules ou urcéoles des Carex , mais à leur intérieur, et immédiatement sur l’ovaire, dont elle cause en général ou l’atrophie ou la stérilité ; quand elle acquiert un grand développement, elle déchire les utri- cules,auxquelles elle peut ne pas adhérer. Les spores en sont grosses et anguleuses ; plongées dans l’acide sulfurique concentré, elles perdent leur intensité de coloration, et sous leur épispore épais, brun, habituellement lisse, qui se distend et se rompt sur plusieurs points, on distingue un endosporium ou membrane intérieure. En soumettant à l’action du même acide un fragment muqueux renfermant des nucleus ou de jeunes spores , le mucilage est dis- sous, et disparaît ; les nucleus sont également presque dissous ou réduits en molécules fines et irrégulières, mais la membrane cellulaire qui les renfermait demeure et, pour plusieurs qui sem- blaient n’en point avoir , elle devient visible. Nous n'avons pas rencontré cette espèce sur les épis mâles des 00 L. ET CH. ŒULASNE. -— SUR LES USTILAGINÉES Carex, comme cela est arrivé à M. Link (Sp. pl. VE, 1, 5), à moins qu'il n'ait confondu avec cet Ustilago le T'hecaphora ater- rüma (voy. infr.). UsrTiLAGo MoNTAGNEI +. (Tab. 5, fig. 31.) U. sporis mediocribus globosis, paulo angulosis, levibus, saturate coloratis, filamentis raris fragilibus immistis. Pulvis aterrimus et tenuissimus in summis spiculis Schœænt cujusdam mauritanici generatur, axim supremum corrumpit, squamulis sanis sed sterilibus arctissime obtegitur et excipitur nec ipsis multum adhæret, cu- juslibet floralis organi proprii rudimento deficiente, spiculis vero, ni falli- - mur, non deformatis, extrinsecus sanis spicasque nondum floriferas junio- res mentientibus. Sporæ pulverem sistentes globosæ, nonaunquam paulo angulosæ, inter se liberæ, primum vero et etiam jam saturate coloratæ muco copioso hyalino obvolutæ, maturæ et singulatim per microscopium spectatæ saturate et æqualiter fuligineo-brunneæ, leves, 0°°,0096-0107 diametro metieñtes ; episporio crasso, materia contenta homogenea mu- _cosa ; istis parce immista reperiuntur filamenta nonnulla curta tenuissima fragilia, materie azotica lutescente referta, evanida. Schœnum ustilagincum descriptum in Mauritania (La Calle), augusto ineunte 1841, collegit cl. Purieu, cujus in herbario primus examini sub- jecit cl. Montagne, qui pro Uredine wrceolorum DE. incertus fungillum duxerat. Species super sporarum indole et colore præcedenti, cujus sporæ cæ- terum multo crassiores et crescendi modus diversus, affinis; instar 7he- caphore aterrimcæ gignitur. USTILAGO OLIVACEA. (Tab. 4, fig. 14.) Ü. sporis exiguis rotundatis ovatove rotundatis, levibus, saturate olivaceis. Uredo segetum & Caricis DC. FI. Fr. 11, 230. Non Uredo (Ustilago) Caricis Pers. Syn. 225, | Uredo olivacea DC. FI. Fr. VI, 78. — Dub. Bot. Gall. I, 902. — Berk. in Smith’s Engl. FI. V, un, 376. Cæoma olivaceum Link, Sp. pl. VI, 11, 6. Erysibe olivacea Wallr. Ft. Crypt. Germ. 11, 215. Ovarium nonnullarum Caricum, sæpe vix vel nequaquam deforma- ET LES URÉDINÉES. 89 tum, pulvere, cum maturitatem est assecuta, olivacco copioso infarcit ; tandem carcere quaviscumque causa disrupto, urceoloque ad illud tem- pus sano, verosimiliter pistilli causa ultra modum turgidi, a latere fisso, foris prorumpit sporasque spargit, fibrillis nonnullis, monente ill. Le Candolle, immnistis {quas videre non licuit). Sporæ ipsæ exiguæ sunt (Om 0048-0064 circiter latæ), rotundatæ ovatove-rotundatæ, admodum leves, saturate coloratæ, olivaceæ. Fupgilli in C'aricis ripariæ ovariis nati specimina vidimus sicca, insectis esa, in Herb. Mus. Par. ab ill Ad. Brongniart prope Parisios ( Bondy) olim lecta; aliaque in Caricis diversa specie e Mauritania { Za Calle) _relata (Aerb. de M. Durieu). In Carice riparia fungum itidem observavit cl. Berkeley (1. c.). Obs. M. Unger, qui ne distingue point entre tous les Charbons des Graininées, n’admet pas non plus plusieurs espèces pour ceux des Cypéracées ; les plantes de cette famille qu'il cite pour les avoir vues charbonnées sont les suivantes : Carex petræa Wabl.; C. rupestris ; C. glauca ; C. capillaris; C. Micheli; C. pulicaris : C. firma ; C. ferruginea; C. pulosa ; C. digitata ; C. ornithopoda: C. stellulata ; €. irrigqua; C. prœcox ; C. pilulifera ; C. bryzoides ; C. montana ; €. Schreberi ; et Elyna spicata (Alpes du Tyrol) ; Scopoli parle aussi des fruits du Carex alba qu'il a quelquefois vus noirs en automne , sans doute à cause de la pré- sence d’un Ustilago. (Die Exanth. der Pfl. S. 347.) # + + » UsriLaGo ? SCLERIX. U. pulvere nigro glumas spicularumque pedicellos occupans. (DC.) Uredo Scleriæ DC. — Poir. in Encycl. méth. Bot. VIII, 228. « Cette espèce croît sur quelques espèces de Scleria originaires de la Guyane; elle s'y montre sous la forme d’une poussière noire qui attaque les valves des épillets et les pédicelles. » Por, L. c. Von vidimus. 90 L. ET CH. TULASNE. —— SUR LES USTILAGINÉES y In palme fructibus vivens. UsriLaGo PHoEnicis. Ü. atra violascensve, sporis minutis subglobosis , levibus. Ustilago Phœnicis Cord. Icon. Fung. IV, 9, taf. II, fig. 26. « Atrum v. violascens, endocarpeum effusum pulveraceum ; sporis minutis subglobosis; episporio tenuissimo levi; nucleo colorato intus cavo, semihyalino. — Longit. spor. 0,000130-000150 p.p.p. » (circiter 0"%,00352-00406 .) Cord.£L. c. Reperta Constantinopoli in fructibus Phœnicis a Doct. Æermann Schmidt. Pericarpium fructus Phœnicis latitat, ibique alte nidulans cavernulas angustas, simplices vel labyrintheas, sporis innumeris replet, parenchy- mate et etiam saccharo destructis. Sporæ exiguæ, globosæ, interdum elongatæ, nunquam exacte sphæricæ; episporio tenuissimo , aliquando vix pellucido; nucleo medio cavo et quasi lucerna perforato. (Cord. L. c, germanice.) Specim. vidimus auth. in Herb, Doct. Montagne. Obs. Les spores de ce champignon sont sphériques , parfaite - ment lisses et uniformément colorées , sans aucune perforation ni cercle intérieur quand on les voit dans l’eau ; observées hors de ce liquide , quelques unes offrent vers leur centre un petit cercle très bien limité et brillant , mais qui n'indique peut-être pas une cavité, comme l’a pensé M. Corda. Ces spores n’ont pas plus de 12/2980; 4 Liliaceis infestæ. UsricaGo VaiLLanTIT +. (Tab. 3, fig. 15-19.) U. sporis minutis ellipticis s. ovatis, interdum subangulosis, atro- fuligineis. admodum levibus, tandem pulveraceis. Staminum filamenta insimul concreta et coadunata, ovarii rudimento quodam forsan in medio posito, antherisque destituta , in flore deformi invadit, colore nigro inficit, dumque perigonii partes sex sanæ excres- cuut etin modum utriculi diu clausi, dentibus extremis invicem sibi im- bricatim applicatæ, conglobantur, ipsa Ushlago accreta in pulverem co- piosissimum atro-fuligineum, subvirescentem, fibris filamentisve destitu- ET LES URÉDINÉES. 91 tum, mutatur, viaque data foris prorumpit; sporæ. pulverem istum solæ sistentes, minutæ sunt, ovatæ , nonpunquam paulo angulosæ , brunneæ (singillatim spectatæ ), episporioque crasso duro levissimo semipellucido donatæ, 0%%,008-009 longæ, 0"",004-005 latæ. Reperitur etiam sæpis- sime fungillus in antheris rite efformatis vel quidem pro maxima parte sanis et polliniferis florum normalium vel paulo abbreviatorum. Grescit in floribus Muscari comosi Mill. , Scillæ anthericoidis Poir. (Desf. F1. Atl. I, 301), Scillæque maritimeæ et verisimillime aliarum stirpium e Liliacearum tribu. Specim. sicca Muscari comosi Ustilaginis causa morbosi vidimus in her- bario proprioill. Vaillant nunc Mus. Reg. Par. Alia accepimus a cl. Delastre in agro pictaviensi lecta; aliaque olim a ch Zéverllé in Horto Reg. Bot. parisiensi collecta et benevole nobiscum commumicata; Muscari comosum ustilagineum etiam nunc in hoc Horto sedulo colitur, servatur. Specimina pictavica et Vaillantiana flores penitus sanos normales, alios pro parte quoad antheras solas morbosos aliosque admodum abbre- viatos utriformes , ustilagine fœtos simul exhibent in eadem spica; Le- veilleana contra flôres omnes sessiles globosos pulvere fungilli repletos. Flores Ustilagine voratos Scillæ anthericoidis Poir.-Desf. et Scillæ ma- ritimcæ Linu. ex Algeria (La Calle, Tiaret, île de la Galite) copiosissime retulit cl. Zavieu, cujus in herbario Mauritanico eos observare licuit. Harum stirpium racemus nunc flores ita morbosos tantummodo pro- fert, ut jam ab initio globosi, perianthio sano utriformi, pulveracea in- farciantur mole quasi homogenea, libera, receptaculo insidente, antheris plane abortivis ; nunc vero tum flores pari modo affectos tum alios quo- rum antheræ nonnullæ sanæ supersunt, reliquis ovarioque sæpissime insi- mul Ustilagine destructis. Obs. Dans les épis de Muscari comosum , dont toutes les fleurs sont indistinctement habitées par l’entophyte, il est facile de trouver celui-ci à l’état muqueux et en voie de s’accroître ; il oc- cupe dans les très jeunes fleurs une petite masse de parenchyme libre au centre du périanthe. Celle-ci nous a paru formée par la réunion des filets avortés des étamines, soudés peut-être à un rudiment d'ovaire; nous n’y avons point vu d’anthères même déformées. Le périanthe prend en grossissant une forme globu- leuse , et ses parois ne sont nulle part attaquées par l’entophyte ; quand il vient à s'ouvrir, ce qui n’a lieu que très tardivement, il se trouve rempli d'une poussière fort abondante, uniquement composée de spores ; le développement de lUstilago dans les 92 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES fleurs des Scilla anthericoides Poir., et ;S. maritima L., est exactement semblable. D’un autre côté, nous avons vu sur d’autres épis de Muscari comosum des fleurs à peine modifiées dans leur forme, dont les anthères renfermaient à la fois du pollen et des spores de l’entophyte, à des degrés divers de déve- loppement. Celui-ci est certainement un Ustilago congénère de l’'U. antherarum : comme lui, il consiste d’abord en une sorte de gelée muqueuse parfaitement incolore et transparente , que la teinture d'iode colore à peine, et au sein de laquelle se voient une multitude de petits nucleus naissants. Les spores mûres ne parais- sent pas rester rapprochées en petits groupes, comme chez l'U. receptaculorum ; plongées dans l'acide sulfurique concentré à froid, elles n’augmentent pas sensiblement de volume, et ne se rompent pas ; mais lorsque l’action de cet agent a été prolongé plusieurs jours, on brise facilement l’épispore, et on met complé- tement en liberté l’endosporium , cellule diaphare et incolore. M. Ünger (1) dit que les anthères de quelques plantes bul- beuses, et en particulier des Scilla bifoha et Ornithogalum lu- leum , sont quelquefois charbonnées , ce qu’il attribue à l'Uredo violacea Pers. (Ustilago antherarum) ; il est plus vraisemblable que cette sorte de Charbon est due à l’Ustilago Vaillant, simon à des espèces distinctes qui n’auraient pas encore été décrites. c Ampelideæ cuidam insi(a : UsrirAGo ? Crssr. U. pulvere nigro, ovaria clausa replente et deformante. (DC.) Uredo Cissi DC. — Poir. in Encycl. méth. Bot. VIII, 228. « Cet Uredo à été observé par M. Poiteau, sur le (issus sicyoides, à l’île de Saint-Domingue; c’est une poussière noire qui attaque, remplit et dé- forme les ovaires des plantes auxquelles elle s'attache. » Por. L c. (1) Voy. Die Exanth. der Pfl. S. 348.— M. Rabenhorst répète la même chose (Deutschl. krypt. FL 1, 4). ET LES URÉDINÉES. 93 ++ Sporis diu arcte conferruminalis, ægre sejungendis. UsriraGo PiLuLÆFORMIS. (Tab. 5, fig. 27-30.) U. sporis atris ovatis angulosis levibus , integumento inæqualiter crasso partimque pellucido. Uredo pilulæformis Berk. in Hook. Lond. Journ. of Bot. vol. IT, p. 523, tab. xxn, Hg. 6. Generatur in ovario /uncorum quorumdam Austro-Africanorum,.quod in modum pilulæ minutæ ellipsoideæ s. rotundatæ nigræ increscit, teg- mineque tenuissimo membranaceo, glebæ entophyti maxime adhærenti ac perlucido obducitur. Staminum nonnullorum filamenta emarcida basis- que petalorum huic tegmini innata coadunantur, vix ab illo distinguenda ; antheræ effætæ seu abortivæ reperiuntur, dum stigmatum vestigia tria ovarii morbosi apici fœdato applicantur ; sepala tria admodum sana libe- raque patent. Sporæ acervulos minutos,ægre solubiles, in muco primor- diali efficientes, maturæ ovoideæ longitrorsum angulosæ, mediocres, atræ (etiam sigillatim spectatæ) partim pellucidæ, tegumento enim inæqualiter crasso, ad angulos scilicet maxime incrassato, ad parietes contra depla- natos tenui, gaudent; diametro longiori 0"",016-020 minori 0"",012-016 æquant. Specimina Berkeleyana ad litenhage Africæ australis a cl. Zeyher, lecta in Herb. cl. Montagne primum vidimus; cel. Berkeley ipse altera proxime nobiscum benevole communicavit. (Herbar. Zeyheriani n° 89). Species ob sporas maxime glomerato-coalitas forsan aptius inter Zeca- phoras militaret ; attamen, ni fallimur, sporoides veros tegmine communi donatos non præbere videtur. SS Sporis violaceis, ochraceis s. ferruginets. T Sporis levibus. UsriLAGo CanpoLcer Nob. (Tab. 3, fig. 20-21.) U, sporis ellipticis ovatisve, levibus, saturate violaceis. Uredo Bistortarum y ustilaginea DC. F1. Fr. VI, 76 (pro parte ?). Nequaquam Uredo Bistortarum Dub. Bot. Gall. IT, 901, nec Uredo utri- culosa ejusd. I. c. (nisi forsan pro parte ?). Cæoma utriculosum Link, Sp. pl. VI, 11, 9 (pro parte). Oritur intra ovarium Polygonorum quod instar sphærulæ turgidum 9 L. ET CM. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES et in medio excrescentiæ peculiaris causa columellatum facit ; fungilli materies, columellæ centralis carnosæ circumeirca addicta, pededentim in pulverem saturate violaceum mutatur, quem, morphosi peracta, peri- carpium tenue et mémbranaceum jam diutius retinere non valet et rimis undique spargit. Styli perigoniumque secundum naturam efformata endo- phyti expertia manent, staminaque pariter, filamentis vero quam solito multo minoribus ‘’antherisque effætis. Sporæ ovatæ s. potius ellipticæ sunt, mediocres (circa 1°%,0096-0125 diam. metientes), semipellucidæ omninoque leves. | | Vidimus in floribus Polygoni Bistortæ L. (specim. scilicet auth. Herb. Gall. Mus. Par. ab ipso ill. Gandolleo collecta et alterum in Desmaz. PL. Crypt. de Fr. fasc. T, n° 32, sub nomine Uredinis utriculosæ Dub. Bot. Gall.), et Polygoni Hydropiperis L. (specim. a cl Lenormand in Neustria lectum et cl. Montagne olim missum.) Istius fungilli formam admodum singularem notare debemus, e Nova- Hollandia nuper allatam : a Berkeleyana; capsula fungillum fovente Loniiniraer cylindrica, vertice irregulariter rupta, lacera, basi tunicata ; columella longe lineari. Uredo columellifera Berkl. in litt. A prototypo distinguitur imprimis forma cylindrica et longitudine pe- culiari (5-8"° metiente) ovarii morbosi cujus membrana vertice demum rupta et irregulariter circumcirca dilacerata (in nostris speciminibus), columellam linearem rectam saturate violaceam non minus productan . in modum vaginæ includit ; eoque præterea quod eadem fungilli capsula, basi, intra perianthium, membranula discreta, tenuissima, margine a:5- que norma lacerata s. obscure partita, cujus originem ægre suspicamur, sit circumdata. Perianthium 5-partitum duplo vel quidem triplo ovario brevius , rite ut videtur accretum, stamina gerit effœta ut in Polygonis nostratibus ustilagineis accidit. Sporæ istis fungilli typi admodum consi- miles (0"",010-012 diam. metientes). Crescit in Polygonr quadam specie Australasica ; Specimina accepimus a cl. Berkeley. Obs. Sous l'influence de cet entophyte, l'ovaire du Polygonum prend une forme vésiculeuse (?. Bistorta) ou obovoïde (P. Hydro- piper), et à la place de l’ovule il se développe une columelle charnue, blanchâtre, dont l’axe est formé par un üssu plus solide que celui de la périphérie ; c’est une excroissance parti- culière du placenta analogue à celle qu’offrent plusieurs Grami- nées charbonnées, Autour de cette columelle, qui n’atteint pas ET LES URÉDINÉES, 95 ordinairement le sommet de l'ovaire, est groupée la matière de l’entophyte, dont les spores suivent dans les progrès de leur évo- lution une marche centripète, comme dans l’Ustlago urceolorum. Auprès de l’échantillon de Bistorte atteint d'Ustilago, 1l se trouve dans l’herbier du Musée , et attaché sur la même feuille de papier, une autre tige de la même plante, qu'on a crue, par erreur, affectée aussi du champignon parasite. Les fleurs de ce second échantillon de Bistorte offrent un périgone avorté, mono- phylle, conique, fermé, et à quelques dents au sommet ; inté- rieurement on y trouve un ou deux rudiments d’étamines et un ovaire étroit, renfermant un ovule imparfait ; mais ce qui est plus singulier, c’est que toute la base de cette fleur anomale est renflée en un gros corps ovoide-arrondi, formé exclusivement par un parenchyme, dont les cellules contiennent , les unes une multi- tude de petits grains de fécule arrondis, et les autres des matières brunes abondantes ; une couche de ces dernières cellules occupe la périphérie du corps dont il s’agit, immédiatement sous son épiderme. Suivant M. De Candolle (F1. fr., 1. c.) , les Polygonum vivi- parum et P. alpinum seraient aussi bien que la Bistorte attaqués quelquefois par l'Ustilago que nous venons de décrire. M. Aymen paraît avoir observé dans le Polygonum Persicaria non seulement cette sorte d’entophyte, mais encore l’Ustilago utriculosa ; nous rapporterons ses paroles : « Les grains viciés — dit cet auteur — sont plus gros, plus longs que les se- mences naturelles; leur extrémité inférieure est ronde et assez considérable, l'extrémité supérieure est une pointe, de sorte que le charbon de Persicaire forme un cône. L'enveloppe de ce grain est rougeâtre et se brise facilement: elle con- tient une poussière purpurine, qui est d'un goût piquant. » Les pièces du calice sont souvent dans l’état naturel ; quelquefois aussi elles sont altérées , c'est-à-dire qu'elles sont tuméfiées et qu'elles contiennent une poussière de la même couleur que celle des grains charbonnes. » Les pièces du calice sont affectées dans les épis dont toutes les semences sont viciées ; elles sont saines dans les épis où l'on trouve des grains naturels. Sont-ce deux maladies différentes? Je ne le crois pas, puisqu'on trouve l'une et l'autre sur le même pied. » Le même pied de Persicaire porte des épis sains et des épis malades : les 96 EL. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES épis, qui sont charbonnés , sont ordinairement ceux qui sont les plus tardifs. » [ Second Mém. sur les malad. des Blés, p. 361. — Mém. Suv. étrang. tom. IV, p. 358 (1763).] +} Sporis hispidulis s. papillosis. USTILAGO vinosa. Ü, sporis exiguis rotundatis, minutissime sparsimque papillosis, pallidis, pellucidis, acervatim violaceis. Uredo vinosa Berk, in litteris. Crescit in receptaculo tumefacto florum Oxyriæ reniformis, pari modo penitus ac Ust. utriculosa in floribus Polygoni Persicariæ ; ejus sporæ exi- guæ ovato-rotundatæ vel rotundatæ, minute laxeque papillosæ nec mani- feste reticulatæ, pallidæ, pellucidæ, 0”",0065 circiter latæ, pulverem sis- tunt tenuem læte violaceum, vini rubri fecis recentis colore æmulum. Flores sani aliique Ustilagine exesi in eodem racemo commixti repe- riuntur. Specimen vidimus scoticum a cl. Perkeley cl. Montagne D. medico mis- sum ; alterum accepimus ex ipso benevolo Zerkeley. Obs. Les désordres que cet Ustilago cause dans les fleurs de l'Oxyria reniformis sont tellement semblables à ceux que pré- sentent celles de la Persicaire atteintes de l’Ustilago utriculosa , que nous ne l’aurions pas distingué spécifiquement de ce dernier, si ses spores n'étaient manifestement plus pâles, plus petites, et si leur surface, au lieu d'offrir un réseau saillant très prononcé, n’était pas seulement pourvue de petites éminences rares et libres entre elles, du moins autant que nous avons cru le reconnaître. USTILAGO ANTHERARUM. (Tab. 4, fig. 12-19 ; Tab. 5, fig. 28.) U. sporis sphæricis regularibus violaceis semi-pellucidis, minute et crebre verruculosis, verruculis acutis. Farinaria Stellariæ Sowerb. Engl. Fung. t. 396, f. 4. Uredo (Ustilago) violacea Pers. Syn. 225; Dispos. meth. 57. — Rabenh. Deutschl. krypt. FI. I, 3 (excluso syn. Klotzsch.). — Alb. et Schw. Consp. Fung. Nisk. p. 130, n° 371. — DC. Encycl. méth. Bot. VIIF, 228.— Schm. et Kunz. exs. n° 218 (teste ill. Friesio). ET LES ORÉDINÉES. ’ 97 Uredo antherarum DC. FL. Fr. VE, 79.—-Dub. Bot. Gall. 11, 902.— Fries S. M. III, 518. — Berk. in Smith's Ængl. FI. V, un, 381. Cœæoma antherarum Nees, Syst. der Pilz. S. 14. tab, 1, f. 5 (fide auctor.). — Link, Sp. pl. VI, nu, 26. Erysibe antherarum Wallr. FI. Crypt. Germ. p. post. p. 217.— Klotzsch. Herb. viv. mycol. n° 192 (Fasc. II. — in Silene Otile). Antheras Caryophyllearum plurium non deformatas sed tantummodo incrassatas, materie grumoso-mucosa albida, mox in pulverem violaceum mutata, in utroque locello cujusque lobi, replet, polline admodum ex- _eluso. Sporæ maturæ factæ ovato-rotundatæ vei rotundatæ, etiam exacte sphæricæ, episporio fruuntur violaceo tenui semipellucido minute ver- ruculoso, verruculis acutis, 6",0064-0%®,0075 circiter latæ. Antheræ fungulo maturo fœtæ colore violaceo gaudent, more solito dehiscunt, sporas innumeras, absque, ut ita dicam, filamentis immixtis, pollinis loco largiuntur, floremque inquinant ; deinceps marcescunt. Crescit etiam en- dophyton in stigmatum papillis et parenchymate summi ovarii apud pis- tilla nonnulla abortiva; nec non aliquoties in parenchymate filamento- rum staminum et petalorum quæ abortiunt nec rite elongantur. Formas plures distinguit ill. De Candolle (FT. Fr. 1. c.) ex planta ma- trice, scilicet : « Silenes nutantis Pers. I. c. 5 Silenes inflatæ Alb. et Schw. L c. y Saponarte officinalis Pers. I. c. 9 Lychnidis dioicæ Alb. et Schw. À In his autem plantis cunctis Ustilago neutiquam differt, nec vel formas s. varietates sistere videtur. Legimus mense julio in floribus Lychnidis dioice et L, floris Cuculi prope Parisios { Passy, Bellevue, Chaville); siccam vidimus in antheris Silenes inflatæ circa Viennam Austriæ a cl. l/nger lectæ, qui ipse Lych- nidem dioicam eadem Ustilagine fœtam observavit (Herb. Doct. Montagne); vidimus præterea in floribus Si/enes Ofitis (Herb. Berk. et Klotzsch. ), Dianthi Carthusianorum et, sicut jam Persoonio et Ungerio contigit, Si- lenes nutantis et quidem Saponariæ officinalis (Herb. cl. Delastre ), nec non Sfellariæ holosteæ (Herb. Delessert). Crescere etiam dicitur in antheris Sfellariæ gramineæ (Sowerby), Lychnidis diurnæ et L. vespertinæ (Unger, Die Exanth. S. 3h8). Obs. « Get Uredo, dit M. De Candolle , est très remarquable en ce qu'il attaque les anthères des fleurs des Caryophyllées, qu’il recouvre d’une poussière fine d'un beau violet, ete. » Il ne fau- 3° série. Bor. T. VIT, (Février 1847.) ; : 98 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES drait pas conclure de cette phrase que l’entophyte dont il s’agit croît sur les anthères, ainsi que l’Ustilago urceolorum croît sur les ovaires des Carex ; c’est ici bien certainement la cavité des loges de l’anthère qui sert de retraite au champignon parasite, ainsi que Sowerby et M. Fries le disent expressément. Dans le Silene Otites attaqué par ce champignon, les pétales restent extrêmement petits, à l’état d’une simple écaille, dont le parenchyme est envahi à sa face interne par l’entophyte, aussi bien que celui des filets et des anthères. Ces organes demeurent aussi rudimentaires et inclus dans le calice; l’ovaire manque tout à fait ou est représenté par une pointe plus courte que les étamines. Ces altérations de la forme habituelle aux parties de la fleur diffèrent peu de celles causées par l’Ustilago Rudolphir dans la fleur du Saponaria officinalrs. Le docteur Aymen a observé cette espèce d'Ushlago, et en parle dans les termes suivants : « Les sommets (anthères) sont la seule partie de la plante (de l'OEillet sau- vage (1)) qui en soit attaquée : dans cet état, ils sont d’une couleur pourpre. M. Bernard de Jussieu observa le premier, en 1751, la maladie de cette plante ; il eut la bonté de m'en faire part le jour même. Nous observämes ensemble, sur un grand nombre de pieds de cette plante, que toutes les fleurs d'un même pied étaient viciées. Depuis ce temps, j'ai vu et examiné avec soin dans plusieurs pro- vinces cet œillet, dont toutes les fleurs étaient niellées de la même façon ; j'ai vu la même maladie sur deux espèces de Morgeline (2), sur la Savonnière (3), sur un Muscari !4); M. de Jussieu l’a observée sur une espèce de Berce (5), et M. Buttner, savant botaniste prussien, m'a dit que dans les environs de Gottingue il avait trouvé, avec le célèbre M. Haller, les fleurs du Phellandrium attaquées de ce vice. Je crois qu’on peut distinguer ces espèces de nielle par les parties qu'elles attaquent les premières . ainsi cette maladie peut être nommée dans les Blés la nielle du support, et dans le Mays (6) et l'OEillet la nielle des sommets (anthères). J'ai vu dans le Statice, vulgairement l'herbe à sept tiges, un vice qui (1) Caryophyllus sylvestris vulgaris latifol. C B. p. 209. (Dianthus Carthu- sianorum L.) | (2) Alsine altissima nemorum C. B. p. 250. (Stellaria nemorum L.) (3, Lychnis sylv. quæ Saponaria vulg. Inst. R. H. (Saponaria officinalis L.) (4) Muscari arvense latifol. purpurascens Inst. R. H. (Muscari racemosum Mill.) (5) Sphondylium vulgare hirsutum C. B. (Heracleum Sphondylium L.) (6) ! Voy. la note mise à la suite de la description de l'U. Maydis. | ET LES URÉDINÉES. 99 coïnmençait par les sommets ; mais ce vice est tout autre chose que la mielle. » Aymen, Rech. sur les progrès et la cause de la Nielle, p. 78. Les nielles des Ombellifères citées par Aymen, et celles du Statice , n’ont pas été observées, que nous sachions, par d’autres botanistes. USTILAGO FLOSCULORUM. U. sporis purpureo-brunneis, globosis. Farinaria Scabiosæ Sow. Engl. Fung. t. 396, f. 2. (?) Uredo flosculorum DC. F1. Fr.VI, 79, n° 615 f.—Dub. Bot. Gall. II, 902. — Fries, S. M. III, 518. Cœæoma flosculorum Link, Sp. pl. VI, ur, 21 Crescere dicitur in flore Scabiosæ arvensis L. (DC. 1. c.) Non vidimus. Obs. Cette espèce, suivant M. De Candolle (I. c. : « ressemble à » l'Ustilago receptaculorum ; elle offre, comme elle, une poussière » abondante d’un brun tirant sur le pourpre, surtout lorsqu'on » l’humecte ; elle est composée de globules sphériques et sans » pédicelles ; mais au lieu de croître sur les réceptacles, on la » trouve dans l’intérieur même des fleurons de la scabieuse qu’elle » remplit quelquelois en entier; les étamines paraissent sortir » intactes de ces fleurons pleins de poussière, » Il n’est pas sûr que cetie espèce soit identique avec le Fari- naria Scabiosæ Sow., car l’auteur des English Fungi dit de cette dernière qu’elle vit dans les anthères et détruit le pollen de la Scabieuse, puis qu’elle se répand sur ses corolles en poussière abondante d’un brun clair (voy. Sow., I. €, ). M. Ünger pense que l’Uredo flosculorum DC. , qui lui est d’ail- leurs inconnu , n’est vraisemblablement pas différent de l’Uredo antherarum ejusd. (Die Exanth. S. 3h9). Usriraco Ruporemit Nob. (Tab. 5, fig. 24-26.) °° Ü. sporis dilute argilloso-violaceis, crassis, ellipticis s. ovatis, pellucidis , ambitu minute papillosis, initio in sphærulas con- 100 EL. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES globatis mucoque obvolutis, tandem liberis et grumoso - pul- veracels. Sorosporium Saponariæ Rudolp. in Linn. IV, 116, tab. 1, fig. 1 (sporæ). Schisoderma Saponariæ Fries, Syst. mycol. III, 477. Cœæoma Schlechtendalii Klotzsch, Herb. viv. myc. n° 87 (Fasc. I. — 1832). Nascitur in floribus Caryophyllearum plurium, quos abnormes accretos muco copioso albo primum, tandemque pulvere etiam copiosiori argil- laceo-pallido replet. Floris calyx quasi vesiculosus, vix apertus, sepala rudimentaria brevissima, staminaque maxime abbreviata stylopodio late tumido, brevi, unäique insidentia fovet, obvelat, demum vero rumpitur, pulveremque entophyti spargit ; antheræ exiguæ manent et cito expli- cantur, nonnullæ abortire videntur ; ovarium deficit vel indistinctum s. minutissimum reperitur. Partes hæc omnes, calycis sub tegmine, muco primum perlucido, colore destituto, copiose induuntur, qui more solito paulatim sporas gignit et denique in pulverem mutatur. Sporæ ab initio in muco matrice acervulos efficiunt sphæricos segregatos, etetiam maturæ diu pari modo cohærent, acervulis sporas numerosas (40-60) capientibus. Hæcce ovatæ s. ellipticæ-angulosæ perlucidæ dilute coloratæ verrucoso- papillosæ, interdum sparsim et parce vel pro parte, episporio crassius- culo gaudent, basi 0"",012 latæ circiterque 0"",016 longæ. Ortam vidimus in floribus Saponariæ officinalis, Dianthi Carthusiano- rum (Herb. Klotzsch.), Zychnidis dioicæ, Silenes velutinæ , Silenesque inflatæ , in singula sede sibi ipsi admodum conformem. Specimina descripta debemus benevolentiæ.cl. Delastre qui ea in Pic- tavia legit; alia (Saponariæ officinalis) adsunt in herbario cl. Montagne , olim a D. Zorey in agro divionensi collecta; aliumque (in Silene velu- tina) e Mauritania (Constantine) relatum cl. Durieu benevole nobis com- municavit. Propter sporas singulari modo primum congestas, species hæc ad Thecaphoram accedit. Obs. Cette espèce est très différente de l’Ushlago antherarum, avec laquelle on pourrait être tenté de la confondre ; elle ne se développe point particulièrement dans les anthères , mais sur toutes les parties internes de la fleur, dont elle empêche l’évolu- tion normale. Son développement a quelque analogie avec celui de l’'Ustilago urceolorum en ce que souvent il n’a pas lieu dans le parenchyme des organes , mais seulement à leur surface qui n’est pas même altérée ; le calice ne s’ouvre pas avant que ce dévelop- ET LES URÉDINÉES. 401 pement ne soit terminé; et il devient presque toujours dans la Sa- ponaire utriforme et globuleux. Cet entophyte est certainement celui Lie aux environs de Heidelberg par M. Alex. Braun, et sur lequel M. Rudolphi a fondé le genre Sorosporium dans les termes suivants : « Sorosronun n. gen. Coniomycetorum (Gymnomycetorum Lirkii). » Sporidia continua (non septata) epedicellata, in acervos globosos congesta, . alabastris plantarum viventium libere insidentia. Flocci nulli.— Gen. inter gen. Puccinia et Sporisorium Linkii ponendum. » Sorosporium Saponariæ. — Hab. in alabastris Saponariæ officinalis Germa- nie. Æstate. » …Partes interiores florales alabastrorum non explicantur, quarum loco spo- ridia totum explent spatium, usque dum ruptione alabastri dispergantur. In meis speciminibus cuncta alabastra iis impleta sunt, partes florales ipsæ debiles, cæ- terum non abnormes. — Sporidia in globulos, oculis vix discernendos inarmatis, 40 v. 50 sporidia singulos continentes , conglobata et fere concreta , ita ut non irrigatione sed sola pressione dividantur. Quæ quidem sporidia minuta, ovata, ro- tundata, interdurñ subacuminata, omnia fere æque magna, fusco colore, attamen pellucida et omnino sine floccis immistis. » [ Fr. Rudolphi in Linn. IV (1829), 146-117, tab. u, fig. 4 (sporæ).] Le docteur Aymen a décrit une sorte de ntelle qui affecte le Lychnis sylv. alba simplex C. B., p. 204, ou Lychnis dioica Linn. L’entophyte, cause de cette maladie, doit être le même que l’'Ustilago Rudolphii. Le savant bordelais en fait une description que nous transcrivons ici : | « Les fleurs malades de ce Lychnis ne s'ouvrent jamais entièrement ; leurs différentes parties sont plus petites que celles des fleurs saines. A peine les pre- mières commencent à être niellées que la base de leur calice devient plus large et plus ronde, les côtés augmentent à proportion, et la surface externe devient inégale ; celte inégalité devient plus considérable à mesure que le calice se renfle davantage, c'est-à-dire à mesure que la maladie fait des progrès. La nielle du Lychnis a son principe dans le support de la fleur ; il se forme dans cette partie une substance glanduleuse , qui est marquée en plusieurs endroits par de petits points bruns et relevés : ces taches deviennent bien vite de vrais ulcères d'où 1l flue une liqueur épaisse qui se change, en se desséchant, en des poussières pur- purines Les filets des étamines sont ensuite attaqués ; ils deviennent charnus ; leur surface externe ne change point de couleur, pendant qu'ils sont intérieure- 102 1. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES ment remplis d'un parenchyme vert; la base est la première partie du filet qui soit ulcérée. L'ulcère se prolonge et gagne ensuite une partie de cet organe, car la partie supérieure des filets ni les sommets {anthères) ne m'ont jamais paru aug- menter de grosseur. Des filets , la nielle passe aux pétales ; leur partie moyenne devient boursoufflée, la pellicule s’enlève et laisse à découvert un ulcère dont les bords sont calleux : il en arrive autant à la partie interne du calice, c'est-à-dire que toutes les parties de la fleur sont atteintes par des ulcères qui fournissent des poussières semblables à celles qui découlent du support ; enfin, de même que dans les Blés, les ulcères rongent en entier ces parties, et l'on n’aperçoit dans l'inté- rieur du calice qu'une masse composée de poussières purpurines et de quelques fibres solides. Les fleurs femelles de cette plante sont sujettes aussi à être niel- lées ; toutes les fleurs d’un même pied sont constamment viciées. » (Aymen, Re- cherches sur les progrès et la cause de la Nielle, pp. 76-77. — Mém. des savants étrang., I, 68. — 1760.) | TTT Sporis reticulatis s. reticulato-tuberculatis. UsriLAGO UTRICULOSA. (Tab. /, fig. 2-6.) Ü. sporis saturate violaceis, sphæricis, crassis, eleganter reticula- tis, reticuli maculis majusculis, lineis membranaceis promi- nulis. Usilago Persicariæ Chr. Mentz. Ind. nomin. plant. p. 324 (verisim.). Uredo utriculosa Dub. Bot. Gall. 1, 901 (saltem pro parte; exclusis , sal- tem itidem pro parte, synon. Candollei et aliorum). Cœæoma utriculosum Link, Sp. pl. VI, 11, 9 (pro parte). Uredo utriculosa Cord. leon. fung. ET, ?, taf. vur, fig. 12. Perianthii imum parietem s. receptaculum, ejusdem laciniarum basim shpul et staminum filamenta, antheris expertibus, et staminodia s. glan- dulas ipsismet alternas, apud Polygona varia, saltim P. Persicariam L. aberratione singulari mire tumefacit et cogit in unum; invadit etiam ovarium contra diminutum abortivum , idque haud aliter quam paren- chyma reliquum suppositum, super quod tumidum attollitur vel pro parte mergitur, materie grumosa primum dein sporis innumeris pulvereis saturate violaceis implet. Sporæ seorsim spectatæ semipellucidæ viden- tur, exacte sphæricæ et reticulo prominenti majusculo eleganter ob- ductæ, diametro 0"",010-012 æquantes. Vidimus in floribus Polygont Persicariæ Linn. cujus specimina exsic- cata prope Parisios lecta olim a cl. ZLéverllé nobiscum sunt benevole communicata ; eumdem fungum in perianthiis Polygont Hydropiperis ob- ET LES URÉDINÉES. 103 servarunt cl. Delastre et S. de Lacroix pictonici qui nobis ejus specimina simul ac Polyg. Persicariam morbosum singulatim miserunt. Obs.. Cette espèce a été confondue avec l’Ustilago Candollei _ précédemment décrit; mais elle en diffère autant par la forme et la grosseur de ses spores que par les désordres particuliers qu’elle cause dans la fleur. L'Ustilago Candollei ne se déve- loppe , en effet, que dans l'ovaire en laissant intactes les autres parties de la fleur , tandis que l'espèce ci-dessus amène la tur- gescence de toutes ces parties vers leur base, d’où résulte un disque de parenchyme boursoufflé, farci des spores de l’ento- phyte, et au-dessus duquel est porté l’ovaire , également envahi par le parasite , mais qui n’a pas atteint ses dimensions ordi- naires, et n’est souvent reconnaissable qu’à cause des stigmates rudimentaires qui le surmontent. Les filets des étamines sont tan- tôt presque nuls, et réduits à une pointe courte qui porte des an- thères avortées ; tantôt ils sont démesurément gonflés, mais |1- bres, au moins en partie, de la masse centrale. En disséquant celle- ci, qui est entièrement occupée par la poussière de l’entophyte , on retrouve souvent des faisceaux de fibres très grêles qui sont comme le squelette des filets des étamines, et plus rarement une sorte de columelle très imparfaite qui est une production du pla- centa , et élève Jusque sous le sommet de l’ovaire un ovule rudi-- mentaire très facile à reconnaitre. C’est bien cette espèce d’entophyte que le docteur Trachsel a rencontrée en Suisse , suivant M. Unger (Die Exanth. S. 348), dans les ovaires des Polygonum Persicaria et Rumex acetosella , car ce dernier auteur signale la ressemblance qui existe à quel - ques égards entre les spores de ce champignon et celles de l'Us- hlago receptaculorum. USTILAGO RECEPTACULORUM. (Tab. 4, fig. 4.) U. sporis ovatis, saturate violaceis, minutissime reticulatis, apice altero subdecolorato pellucido, integumento reliquo subopaco. Uredo (Ustilago) Tragopogi-pratensis Pers. Disp. meth. Fung. p. 57, et Syn. Fung. p. 225. 104 L. ET CM. TULASNE. —- SUR LES USTILAGINÉES Uredo Tragopogi Alb. et Schw. Consp. fung. Nisk. p. 130, n° 370. Uredo receptaculorum DC. Encycl. Bot. VIIT, 228. — F1. Fr. VI, 79. — Dub. Bot. Gull. I, 902. — Desmaz. PI. crypt. de Fr. Fasc. LIL, no 128 (2° édit.). Cæoma receptacuiorum Link, Sp. PL. VI, u, A7. Uredo receptaculi Strauss in Ann. der Wæetterav. Gesell. 11, 114 (1811). Ustilago receptaculorum Fries, S. M. TIT. 518. [ Scorzonera pulveriflora veterum planta est ob Ustilaginem morbosa. Scor - zonera pulverifera Morison, Prælud. Bot. part. 4 (s. Hortus Reg. Ble- sensis auct.), p. 187. — Scorzonera latifolia lutea pulverifera ejusd. Plant. hist. univ. Oxon. 1, 81 (1). — Scorzonera palustris pulveriflora Hort. Reg. Par. (fide Morisonii et Aymenii). — Scorzonera pulveriflora : Lin. Tessier, Traité des maladies des grains, p. 223.] Provenit super receptaculum 7ragopogi pratensis v. Scorzoneræ lumu- lis. Flosculos ambit ovaria paleasque suffocat, solitam florum omnium evolutionem impedit, anthodiumque sterile facit; peracta morphosi con- stat e pulvere atro-violaceo , seu sporis ovatis crassiusculis, reticulo mi- nuto obductis, pulveraceis; sporæ istæ ad apicem angustiorem lucidiores et decoloratæ observantur : pleræque ante perfectam maturitatem acer- vulos exiguos, 5-6 insinul efformant, quasi circinnatim apice dilutiore invicem se ipsas spectantes, mucoque centrali diu addictæ; maturæ 0®,016 longæ, 0"",012-014 latæ. Vidimus in anthodiis 7ragopogt pratensis tum apud Herb. Gall. Mus. Par. (specim. Candolleana), Herbariumque Lessertianum (specimen Ha- lense), tum apud specimina lutetiana quæ cl. Léveillé benevole nobis olim dedit; ejusdem stirpis morbosæ adsunt specimina in Herb. Doct. Non- tagne a cl. Prost in agro minatensi quondam lecta; anthodia morbosa Scorzonercæ humilis etiam accepimus a cl. Delastre et S. de Lacroix e Pic- tavia. | Obs. Les spores forment , longtemps réunies plusieurs en- semble, de petits groupes, dont le centre est occupé par une gelée à peine visible , ou des spores encore petites et incolores ; celles de là périphérie, au contraire , sont, semble-t-il, complé- (1) « Priori (sc. Scorsoneræ latifol. alteræ C. B. Pin.) similis est nisi quod in bujus caulium summis nascitur globulus, Bellidis majoris more, calyculo inex- panso, in cujus sinu loco floris continetur pulvis ferrugineus, ad cinnabaris colo- rem valde accedens , subtilitate nulli peritissimi artificis industria facto secun- dus... tantum vitium naturæ a cœlo aut solo proveniens. » Moris., PI, Hist., |. €. ET LES URÉDINÉES, 105 tement müres , et leur extrémité dirigée vers le centre du groupe est transparente , à peine colorée, et lisse , tandis que dans tout le reste de leur étendue elles sont très colorées , et couvertes d’un réseau à mailles fines et régulières, Nous avons bien constaté à l’aide des acides que le tégument de ces spores mûres est formé de deux tuniques intimement unies ; l’externe , guillochée ou ré- ticulée , et colorée, est peut-être la plus mince ; elle se fend et se fragmente sous l’action de l’agent chimique , et met à découvert _en se détachant, au moins partiellement , la membrane interne (endosporium) qui est lisse et incolore. Sous l'influence de l’entophyte, la corolle de chaque fleur se développe en un tube court, dépourvu de ligule ; les anthères manquent ; le style conserve ses deux branches , et l’aigrette est \ réduite à quelques dents très courtes. Usrizaco Duriæana +. (Tab. 5, fig. 32.) .U. sporis fulvo-brunneis, sphæricis, elegantissime tuberculato- reticulatis. Invadit placentam, ovula eorumque faniculos in capsulis Cerastir glome- rali contra normam accreta v. maxime deformala molemque incrassatam oblongam, ovulorum vestigia circum circa gerentem, fungilloque, more solito initio mucoso deinque pulveraceo, ex toto imbutam et obvolutam, ut plurimum efformantia. Capsula fungillo fœta insimul crescit, formam normalem aggreditur, tempore præfinito apice in dentes 10 dehiscens sol- vitur, seminumque loco pulverem fulvo-brunneum copiosissime fundit. Sporæ, pulverem sistentes, sphæricæ etregulares, creberrime et ubique tu- berculato-reticulatæ, tuberculis crassiusculis æqualibus stipatis, plurimæ 0°®,0128 diametro metientes, nonnullæ tantummodo 0"",01 ; omnes sin- gulatim spectatæ subopacæ v. saltim saturate coloratæ. Odor admodum peculiaris debilis, quasi farinæ recentis, pulveri fungilli madefacto inest. / Juxta Zlemcen in Mauritania legit fangulum cl. Durieu cujus in herba- rio specimina descripta licuit observare. Obs. Le calice de la fleur qui nourrit l’entophyte se développe régulièrement ; la corolle, au contraire, avorte complétement ; les étamines manquent aussi tout à fait, ou l’on n’en observe que deux ou trois, dont les filets sont extrêmement grêles , et les an- 106 L. EI CH. TULASNE. -— SUR LES USTILAGINÉES thères à peine formées. L’ovaire seul acquiert à peu près ses di- mensions et sa forme ordinaires, mais les cinq styles qui le sur- montent restent très courts; les ovules ne sont reconnaissables que dans l'ovaire encore très jeune , car ils sont promptement dé- truits par le champignon parasite: du moins ne les avons-nous point retrouvés dans la capsule ouverte , et remplie de la pous- sière des spores. — Dans les échantillons de Géraiste que nous avons vus , toutes les fleurs sans exception étaient habitées par le parasite. z « CI. Zéverllé nota auctoritate innixi Ustilaginibus genuinis Z'uburciniam Orobanches Kr. subjunximus : UsriLAGO OROBANCHES. Ü. «immersa , sporis nigris inæqualibus , floccis raris. » (Fries.) Ustilago Orobanches Lév. in Ann. des Sc. nat. 3° sér.,t. V, p. 269. Rhizoctonia Orobanches Mérat, Flore Par. t. IT, p. 135 (41re éd.); t. I, p. 78 (3° éd.). Tuburcinia Orobanches Fries, S. M. III, 439. « Radices et basin Orobancharum tumescentes comedit pulvis copio- sus coacervatus niger, radicibus primo prorsus inclusus et inter harum fibras in loculos divisus. Microsc. composito subjectus sistit sporas magnas rotundato-inæquales, adfusa aqua sporidia minuta exacte globosa pellucida fundentes, primo floccis raris cohærentes. Dein vero tam disse - pimenta quam epidermis franguntur et sporæ nudæ absque floccis Sepe- donii more cumulatæ.—Ad radices Orobancharum in Europa Australi. » Fries, 1. c. Ad caules Orobanches ramosæ L. prope Parisios (Montlhéry) fungillum observavit cl Léveillé (vide 1. c.); in eadem stirpe olim obvius est cl. Parisof, testante cl. Mérat (op. cit.). Non vidimus. Ab isto fungillo forsan non differt Z'uburcinia Monotropæ Fr. cujus des- criptionem addere liceat. | ET LES URÉDINÉES. 107 UsriLAco MoNoOTROPÆ. U. «erumpens sporis nigro-fuscis inæqualibus, floccis evidenti- bus. » (Fries.) Tuburcinia Monotropæ Fries, S. M. IT, 440. « Præcedenti affinis sed magis superficialis est et erumpens ; sporidia fuscescunt et flocci copiosiores adsunt.— Ad radices et caules Mono:ropæ cum præcedente. » fries, 1. c. Vix hujus loci videtur Tubuwrcinia punctiformis Fries, 1. c. seu Ægerita punctiformis DC. FT, Fr. IE, 72, qeapropier et brevitatis causa ejus adum-- brationem omittemus. Species dubiæ, denuo examinandæ sunt : Ustilago? Poæw s. Farinaria Poæ Sow. Engl. Fung. t. 396, f. 6. — Frequens dicitur in seminibus Poæ fluitantis (Sm. FT. Brit. p. 95) quæ primum tumida dein elongantur et curvantur, dum pulverem farinaceum fundunt. — Fungus pro Sphacelia segetum Lev. (Spermædia Clavo Er.) a € Desmaz. in P/. Crypt. de Fr., 2° édit., Fasc. XIII, n° 581, et cl. Friesio S. M. IT, 268, habetur ; an merito ? Et Ustilago? carbonaria sive Farinaria carbonaria Sow. Op. cit. tab. 396, f. 4, quæ semina Caricis Micheliani turgida oblonga distorta curvata atraque efficere dicitur. — Ex Friesio planta Sowerbæi Ustilagi- ns utriculosæ Syÿnonymon est : potius foret Ustil. olivaceæ , ni verisimi- lius species propria nondum descripta. Ab Ustilagineis excludendæ videntur : Farinaria varia Sow. Op. cit. tab. 396, fig. 5. Farinaria sphæroidea ejusd. ibid. fig. 3. Et reliquæ Farinariæ sp. Sowerbæi quas cl. Fries in Ind.S. M. p. 90, fuse recensuit.—Has inter Farinaria Trifolir est Polythryncium Trifolir Schm. et Kunze. $$ Sporæ compositæ s, consociatæ, et sporoides efformantes. THECAPHOR A. Thecaphora Fingerh. Mycol. Beitr. in Linn. X Bd. (1835 u. 1836) AS. 230, 108 EL. ET CH. 'EULASNE, SUR: LES USTILAGINÉES Üredinis sp. Desmaz. Crypt. Exsice. n° 274. — Dub. Bof. Gall. IX, 901 (verisem. ). | Ustilaginis sp. Fries S. 7. IIT, 519 (verisim.). + MOLES FUNGINA initio mucoso-grumosa, mucum nempe fere hyalinum colore destitutum , grumulis azoticis mox incrassatis refertum, exhibens. Grumuli tandem , muco ambiente paulatim consumpto evanido, in tot sporas compositas (sporoides), oblongas v. sæpius globosas, leves echinulatasve, crassas, sature coloratas v. subopacas, inter se liberas mutati; constantes, ut videtur, e tegmine s. asco, plus minus colorato, sporas plures (2-20) ut plu- rimum invicem arcte coalitas v. etiam nequaquam sejungendas, forma varias, angulosas, conoideas coloratasque amplectente, ip- sisque conferruminato et ægre solubili. Endosporium plerumque ægre distinguendum, humorem oleoso-grumosum fovens. Mor- phosi peracta pulvis siccus, capillamentis quasi plane destitutus. F'ungilli in organis variis, imprimis vero floralibus, plantarum vivarum more sohto Ustilaginum genuinarum nascentes eaque corrumpentes, destruentes ; nec ab istis Ustilaginibus proprüs msi peculiari sporarum adglutinatione, sporoides efformantium dis- bincti, ita ut tisdem pari modo sint serie parallela connear ac Phrag- midiaceæ veris Uredineis. + Sporis geminis v, seriatim lernis. THecapnorA DELASrRINA +. (Tab. 4, fig. 24-25.) Ü. sporis gemims vel ternis, cinereis, crassis, in superficie inæqualibus et rugulosis. Oritur fungillus, demum pulveraceus et saturate cinerescens, in semi- nibus placentaque Veroncæ præcocis, intra capsulam sanam et rite effor- matam calyce normali accreto stipatam latitans; seminum tegumentum latere quo placentæ adhæret una cum eorumdem substantia interiore in pulverem sporidiiferum vertitur reliquo tegumento pro parte obvolutum; morbosa hæcce semina crassitiem solitam non assequuntur et a placenta, pulverulenta ipsa affecta, facillime sejunguntur, ita ut, ni fallimur, cap- sula in emarginatura media sub stylo irregulariter solvatur priusquam dorso ut mos est dehiscat, funginumque pulverem duplici via spargat. ET LES URÉDINÉES. 109 Sporæ , quantum e speciminibus exsiccatis statuere licet,haud præter us- tilagineam consuetudinem gignuntur, cæterum quoviscumque appendice liberæ destituuntur; geminatim consociatæ forma gaudent ellipsoidea , utrinque obtusissima, medio vix constricta et septo notata, superficie inæquali rugulosa, colore pallido, crassitie hinc 0"",012-014, illinc 0"®,016-020 metiente; constant e tribus membranis conferruminatis, exteriore (capsula communi) majore laxa corrugata, frustulatim frictione distrahenda , colore destituta, hyalina, media vero (tegmine proprio cu- jusvis sporæ) levi dilute colorata, internaque tandem (endosporio singu- lari) pellucida levi et absque colore, nucleum oleosum subhomogeneum fovente ; sporæ seriatim ternæ rariores inveniuntur ; capsulæ, si dicere fas est, quibus includuntur secus septa transversalia e sporarum conjunctione nata haud ægre scinduntur, sporasque liberas 2-3 singulæ reddunt, pro parte maxima tunicæ communis s. capsularis fragmento indutas, clausas et dimidiam pucciniam ut plurimum referentes. Fungillum in Pictavia olim lectum sagacissimo inventori cl. Delastre, qui specimina descripta benevole nobiscum communicavit, grati dicamus. TT Sporis pluribus insimul (4-20) conglobatis. THECAPTORA HYALINA, T, sporis globosis v. oblongis minutis , thecis diaphanis magnis hexagonis inclusis. Thecaphora hyalina Fingerh. L. c. Uredo seminis-convolvuli Desm. Crypt. eæsice. N. 274 (12 ed.). — Dub. Bot. Gall. II, 904. Ustilago capsularum Fries, S. M. III, 549. Moles pulveracea saturate brunnescens , capsulam Convolvuli sepium omni seminis vestigio destitutam, vel semina ipsa interiora insimul re- plens, constansque (oculo armato) e cellulis s. thecis (Sckläuchen) per- multis hexagonis coacervatis. Hasce nigrescentes pyramides duæ hexa- gonæ basi coalitæ apiceque obtusatæ efficere videntur ; thecæ cælerum septis pluribus saturate coloratis dissepiuntur et si compressione rum- pantur, sporas globosas et minutissimas copiose fundunt. — Oritur in capsulis seminibusque morbosis Convoluulr sepium. (Fingerh. 1. c. germa- nice.) « Acervulis expansis vagis capsulam Convolvulr arvensis demum implet; sporidiis subglobosis minutissimis subinæqualibus Opacis agglomeratis, fusco-nigris. » (Duby, 1. c.) « Semina increscentia invadit et demum exe- dit. » (T4, #4rd.) 110 d. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES Juxta Insulas observavit cL Desmazieres. : Non vidimus, ideoque fangillum germanicum ab Insulensi, pari sede tantum habita, non diversum æstimamus. TuscapnorA DErOoRMANS. (Tab. 4, fig. 23.) T. sporis oblongis quoquoversus truncatis v. compressis, et diversimode angulosis, pluribus (4-12) sub tegmine inæqua- liter echinato insimul arcte consociatis et ægre disjungendis , acervatim spectatis violaceis. Thecaphora deformans Dur. et Mntgn. in Eæplor. scientif. d’Alg. (opere nondum edito). Crescit, more solito l/séilaginum genuinarum, in leguminibus Medica- ginis tribuloidis Lam. quæ pulvere violaceo infarcit et ita regulari modo deformat ut planta vix agnoscatur ; fructus enim sani cochleato-cylindrici 5-cycli, fungilli causa plani orbiculares et monocycli evadunt, cyclo al- tero minori imperfectove interdum addito. Ovula abortum patiuntur ini- tioque muco copiosissimo capsulam replente obvolvuntur, nec etiam eo- rum parenchyma laxum v. penetralia intima hospite vacua reperies. Maturo fungillo, fructus pericarpio sano sed paulum eminuto et fragi- liore pulverem violaceum v. ochraceo-violaceum , capillamentis prorsus destitutum, includit, qui rima data copiosissimus profunditur. Constat e glebulis rotundatis sat regularibus maxime inæqualibus, diametro nempe 0®®,0256 inter et 0",0384 variantibus, obiter grosse et longius- cule echinatis, saturate coloratis et manifeste intus septatis; istæ {sporot- des) cum franguntur, e sporarum plurium , 4-12 v. amplius, arcta sub communi tegmento s. usco (echino) continuo ægre sejungendo coagmen- tatione originem ducere reperiuutur ; sporæ seorsim spectatæ oblongæ v. compressæ et varie angulosæ sunt, facie externa asco adnata 4-5-gona, 0",0128-0160 lata, solaque echinata, lateribus enim aliis levissimis et dilutius coloratis; materie contenta oleosa, parca. E Mauritania (Mascara) retulit cl. Durieu, cui benevolo specimina des- cripta debemus ; planta morbosa et fructus sanos rite efformatos profert. THECAPHORA ATERRIMA +. (Tab. 4, fig. 20-99.) T. sporis minutis atris quasi cubicis, in glebulas rotundatas cras- sas, pluribus insimul (5-20) arctissime, sub tegmine crasso levi, consociatis, nec aut vix solubilibus. ET LES URÉDINÉES, 111 Reperitur intra squamas spicarum mascularum Caricum plurium, qua- rum faciem anticam cæterum sanam S. integram in axilla tantum oblinit, at imprimis stamina abortiva et ad antheram linearem sessilem abbrevia- tam et deformem quasi redacta, muco primum tandemque pulvere ater- rimo adhærente sub lente granuloso induit, quapropter in spica ejus causa sterilis effecta latet facileque oculos inattentos effugit. Pulverea granula (sporoides) globosa sunt, aterrima, levia, opaca aut vix ac ne vix luci pervia, intus manifeste et crebre septata, diametroque 0",0160- 0320 mensurantia ; constant e sporis exiguis ñ-20 arctissime insimul sub tegumento communi crasso ut videtur conferrauminatis et vix vel ne- quaquam dissociandis, cubicis s. globoso-polyedricis, parietibus crassis- simis septa globulorum s. granulorum efficientibus, spora singula humore oleoso albido copiose referta. Vidimus in spicis masculis C'aricis præcocis e Pictavia a cl. S. Delacroix nobis benevole missæ, Caricisque gynomanes in Mauritania (La Calle) à cl. Duriéu, aprile 1841 lectæ. Obs. 11 est fort difficile d'isoler les spores les unes des autres, et de les séparer de la tunique commune, que nous croyons appar- tenir à chaque globule ou sporoïde. k Ok x Fide cl. Fingerhuth species insequentes addimus quæ minus notæ mi- nusque forsan priorum congeneres, scilicet : THECAPHORA AURANTIACA. T. «thecis pentagonis flavo-aurantiacis , sporidiis minutis oblon- gis. » (Fingerh.) Thecaphora aurantiaca Fingerh. 1..c. Ad paginam inferiorem foliorum lrticæ dioicæ, æstate ineunte, in Germania. Consulto omitiit auctor peridium Spurium quod non fungillo sed plantæ matrici proprium autumat. THECAPHORA PALLESCENS. T. «thecis pentagonis majusculis flavescentibus ; sporidiis oblongo- ovatis vel subglobosis, » (Fingerh.) Thecaphora pallescens Fingerh. !. c. Grescit vere ad folia Fragariæ colline in Germania. 112 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES *k k * Ustilagineum sane est, et attentione summopere dignum, ast mious nolum, genus : PROTOMYCES Ung. (Die Exanth. der Pf. S. 3h), cujus species hactenus ab ipso Ungerio solo, saltem vivæ, observatæ fuerunt, nempe : 1 PROTOMYCES ENDOGENUS Ung. (1. c. tab. V, fig. 27}. Sporis exiguis innu- meris ovalibus apodibus, initio pallidis dein brunnescentibus et etiam -atrobrunneis, minute verruculosis. — In caulibus Galii Molluginis quos tumidos, steriles abortivosque facit. — Vidimus in Herb. cl. Montagne, a cl. Unger communicatum. — Caulium, e basi ad sum- mum apicem, parenchyma corticale medullareque sporis entophyti infarciuntur et eo amplius quam ut videtur sunt juniora, parte lignea caulis sola experte. Sporæ 1%"/50 ad 1mm/A0 longitudine variant, di- midio circiter angustiores. PROTOMYCES MACROSPORUS ejusd. (op. cit., p. 343, tab. VI, fig. 28). Sporis crassis paucis pallidis rotundatis seu interdum angulosis, mem- brana crassa donatis materieque grumosa rubescenti farctis. — In pe- tiolis, foliorum nervis et etiam caulibus Umbelliferarum , imprimis Ægopodii Podagrariæ et Heraclei Sphondylii. — Non vidim. PROTOMYCES MICROSPORUS ejusd. 1. c. Sporis minimis, rotundatis, pal- lidis. — In petiolis et nervis foliorum Æanunculi repentis, autumno.— Non vidim. PROTOMYCES PARIDIS ejusd. (op. cit. p. 34h). Sporis compositis. -— In Paridis quadrifoliæ caule et foliis. — Non vidim. — Sporarum Cæo- matum Pompholygodis et Ficariæ Schl. (Ung. ep. cit. tab. VI, fig. 29) formamn refert. _ I, TILLETIEÆ. Substantia fungi entophyti e dædalenchymate fragili ramuloso cons- tans ; sporæ istius ramusculis acrogenæ suffultæ, quapropter liberæ factæ interdum funiculo donatæ. TILLETIA. Ustilago Planero (Camerario) Disp. bot. — Otto de Munckh. Roosii (Linnæi) Mund. Invisib. Uredo sect. IV Vstilago Pers. Syn, p.224 (pro una tantum specie ?). ET LES URÉDINÉES. 113 Ustilago Link, Diss. 1 in Ord. pl. nat. p. 5, in Berl. Mag. der Gesellsch. der Naturfors. Freunde fur HT Jarg. 1809 (salt. pro parte). Uredinis sp. DC: FT. Fr. V, 78. — Dub. Bof. Gall. IT, 901. — Dittm. #n Sturm. Deutschl. FT AIT, 34. — Fries $S. ÂZ. III, 516. —Strauss 2n Ann. der Wetterav. Gesell. ET, 411 (1811). —Rabenh. Deutschl. krypt. FT. X, 3. Erysibes sp. Wallr. F4. Crypt. Germ. p. post. p. 213. Ustilago Lév. in Ann. Sc. nat. 2 sér., tom, XI, p. 16 (1839) (sa/r. “pro parte). Ustilaginis sp. Gord. Je. Fung. V, 3. ? Sporisorium Ehrenb. Link. Sp. pl. VI, 11, 86. Non Ustilago Bauh. Pin.—Nec Chaos Ustilago Linn. Syst. nat, X11I, 1356. Mozes FUNGINA initio humorosa albida, e dædalenchymate ver - siformi fragillimo ramoso confecta, tandem in pulverem sporidii- ferum atro-fuligineum mutata , capillamentis ut plurimum plane destitutum. Sporæ globosæ nil primum nisi cellulæ diaphanæ pedicello fiiformi plus minus elongato donatæ, ejus ope dædalen- chymatis ramusculis seu fragmentis difformibus addictæ, ideoque acrogenæ, demum liberæ pulverulentæ ; tegumento duplici, ex- teriore levi reticulatove, colorato, interiore (endosporio) levi, hya- lino ; materie inclusa grumoso-oleosa pallida. Fungilh pulverulenhi, nonnunquam olidi, ovaria graminum plurium intus occupantes, steriha deformiave efficientes, causa sœæ- pius cur ingens segetes palruntur detrimentum. Cum Ustilaginibus habitationis loco, et morphosi pulverulenta con- gruunt, prorsus vero recedunt fructificationis apparatu s. structura pri- mordiali ex toto, ni fallimur, diversa : TiceriA CariEes Nob. (Tab. 5, fig. 1-16.) T, sporis crassis, sphæricis, atro-fuligineis , reticulatis. Ustilago frumenti J. Andr. Planero, Disput. Botanica de Ustil. frumenti… præside Rud. Jacob. C'amerario. Tubingæ, 41709 {in-4, 45 P.). Carbunculus Ginnani? Delle malattie del Grano (ide Imhofii). Ustilago s. Caries Imhof, Specim. Inaug. p. 2 et 25-27. Uredo (Ustilago) segelum « decipiens Pers. Syn. fung. p. 225. Uredo decipiens « Graminum Str. in Ann. der Wett. Gesell, IE, 411 (181 1). 3° série. Bor. T. VII. (Février 1847.) 4 8 A1/ EL. ET CM. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES Uredo Cuaries DC. Ft. Fr. VI, p. 78. — Dub. Bot. Gall. IE, 904. — Phi- lippar, Traité sur lu Carie, ete., pp. 10-55, pl. 4.— Berk. in Sm. Engl. FIV, u, 375.—Fries, S. M. III, 516.—Desmaz. Crypt. exæsice. n° 124 (fide cl. Dubyi). Cœoma segetum Nees, Syst. der Pilz. S. taf. 1, fig. 7 (fide cl. Wallr, et Dub.). Uredo sitophila Dittm. in Sturm, Deutschl. FI. II, t. 34 (fide auctor.). — Rabenh. Deutschl. krypt. FL. I, 3. Cæoma silophilum Link, Sp. pl. VI, u, 2. Uredo fœtida F. Bauer in Ann. Sc. nat. 4r° sér. Il, 467, pl. 7, tig. 17-20. Erysibe fœtida et E. sphærococca Wallr. FI. Crypt. Germ. 1, p. 213. Uredo sphærococca Rabenh. Deutschl. krypt. FT. I, 4. Blé noir ou charbonné Duhamel, Traité de la cult. des terres suiv. les princ. de M. Tull, p. 224 (in-12). Paris, 1750. Bosse où Charbon ejusd., Suite des exp. etc. (1752). Blé carié Tillet, Dissertation sur la cause qui corrompt les grains du bled... p. 33, et Précis sur les exæp., etc., p. 10 (ed. in-12). Charbon Aymen, op. inf. cit. Faulbrand, Kornfœule, Steinbrand Ung. Die Exanth. S. 346. Carie, broussure, bosse, brûlure, cloche, charbon, nielle , nuile, mouche- ture, etc., etc., Philipp. Traité sur la Carie, etc., p. 40. [ Voy. — Dissertations de Tillet citées plus haut et sup. p. 79. Aymen, Du Charbon. — Mém. Math. et Phys. présent. à l’Acad. des sc. IV, 358 (1763). Parmentier, Sur la Carie du Bled.— Mém. de la Soc. roy. de médec., I, 346 (1776). Tessier, Maladie des Grains, de la Carie, pp. 213-294 (avec planches). — Ré- sultats des exp. faites à Rambouillet sous les yeux du Roi, relativem. à la ma- ladie du froment appelée Carie.. Paris, 4785, in-8 (19 pages). — Moyens éprouvés pour préserver les froments de la Carie.. Paris, 4786, in-8 (15 p.). B. Prévost, Mém. sur la cause immédiate de la Carie ou Charbon des blés, etc., p. À et su:v., avec planches. Wallroth in Verhandl. der naturf. Freunde zu Berlin, I, 1, A9. Fr. Philippar, Exposé d’une série d'exp. faites sur la Carie. dans le Cultiva- teur, cah. de mai et de juin 1836. — Traité organogr. et physiol.-agr. sur la Carie, le Charbon, l'Ergot, la Rouille... Versailles, 4837, in-8 , fig., pp. 10-56.] Ovarii nonnullorum graminum at inprimis 7ritici sativi penetralia jam ab ortu tenere videtur, cum eo simul increscit, initio pulpa albida s. virescens, denique pulvis compactus, fuligineus atrove-fuligineus , ca- pillamentis propriis destitutus, solumque, præsertim in ambitu, nonnullis telæ crécnicæ funginæ residuis commistus, Granum jita carie cxesum ET LES URÉDINÉES. 4115 akenii sani formam vix dissimilem refert, ovatam silicet et obscure tri- gonam, sulcisque quatuor quasi superficialibus, dorso nempe, ventre et utroque latere longitrorsum notatam, embryone axique centrali solido orbatum, ac tegmine membranaceo tenuissimo fragili obductum bracteis sanis more solito tegitur; colore saturate viridi, exsiccando et matu- rando lente brunnescenti, gaudet, prætereaque in spica sub sole de- siccata plerumque marcescit et subintegrum addictum manet. Ejus ad basim stamina tria emaciata, minima, libera, antheras sagitlatas absque polline gerentia, reperies. Pulvis granum $s. ovarium totum replens, constat e sporis sphæricis crassiusculis, scil. diametro 0m" ,0160 - 0192 æquantibus, interdum caudiculam retinentibus, sæpius vero omni pedi- celli vestigio destitutis, semipellucidis, quæ primo intuitu leves videntur et accuratius contra spectatæ reticulo perbelle obductæ; moles interior s. nueleus grumoso-oleosa est, at nequaquam, ut quidam dixerunt, cel- lulis minutis congregatis effecta. Odor fungi recentis, s. veteris madidi, acerrimus, fœtidissimus. Spica Zrétici ut plurimum ex toto, atlamen nonnunquan ex parte tan- tum cariosa est; sunt etiam qui grana partim cariosa partim sana vidisse asserunt, quos inter memorareliceat cl. 2. Prévost qui sexcenta istius modi collegerat. _‘Trilicum cariosum copiose legimus prope Parisios ; speciminaque plura exstant in herb. Mus. Par., cuncta e Gallia media septentrionalive ; idem in Mauritania (Wilah) observavit cl. Durieu qui præterea Æordeum murinum carie exesum ex eadem regione (Oran) retulit. Tilletiam Cariem insuper vidimus in Agrostis Spicæ-venti L. et Agr. pumilæ Pers. (1) ovariis [ Herb. Deless.]. Specimina Ag. vulgaris var. pumilæ cariosa in Lemovici viciniis (/oyeres) julio ineunte collegit cl. Z. Lamy (Flora Galliæ et German. exsicc. n° 786, sub nomine Uredo Caries. DC. var. agrostidea Lamy.—Æ£rysibe sphærococca « Agrostidis Wallr. 213), Fuogillus pro singula graminis specie nullo modo variat, nec Æordei v. Agrostium ovaria magis deformia evadunt quam Tritici germen, Cariosa vidisse asserit cl. Philippar : Lolium temulentum, Airam ceæspitosam, Bromum secalinum, Poamque pratensem; Lolium enim cario- sum occurrere cl. 7i/let auctor est, cujus verba hæc sunt : « L’Ivraie est sujette à la même maladie que le Froment ; les grains de cette plante qui en sont attaqués contiennent une poussière maligne funeste à l’I- vraie la plus saine, et, ce qu'il y a de plus singulier, contagieuse pour le Froment ; elle devient à son égard un autre germe de maladie, et presque aussi prompt à se développer que celui qui naît dans son pro- pre Sein. » (Précis des cxpér., etc., p. 20.) (1) s. Agrostis vulgaris var. ;, floribus Ustilagine corruüptis muticis Schrad, Spicil. FL. Germ. T, 206, monente cl. Wallroth in FI. Crypt. Germ. 11, 243. 116 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES De vera Z'illetia Carie certissime disseruit J. A. Planer, cujus inse- quentia verba, ut plura omittamus, satis testantur : « Qualitates autem Ustilaginis sunt color fuscus ater intime, odor in arista adhuc viridi, halecem fumatam, atriplicem forte fœtidam, quæ ga- rum olet, referens, consistentia pulveris tenuissimi... » « Triticum illud dicitur roratum sive mellitum, eoque ipso innuitur causa corruptionis ros mellitus. » (Dissert. laud. pp. 6, 7.) « Anno 1550, ait Van Helmont, Galli primum viderunt triticum roratum. » (Ibid., p. 10) Haud magis incertum videtur quin cl. Sérauss, de Uredineis bene me- ritus, l'illetiam Cariem observaverit et sub nomine suprarelato Uredine decipienti a Persoonio mutuato notaverit; ejus verba hæc sunt : « Uredo decipiens « graminum (U. segetum + decipiens Pers. syn. 225). Gramina quædam præsertim Agrostis vulgaris et Panicum glaucum hune fungillum, acerrimum seminum destructorem in glumis fovent. In se- minibus enim non tantum insidet, verum ita omnino pulvere suo ea infarcit ut in massam carbonaceam ex innumeris globulis nigris composi- tam convertantur. Primo intuitu , glumis adhuc clausis, difficillime dete- gendus, usquedum tegmine externo v. obliterato vel dilacerato, fun- gillus denudatur et pseudosemen in conspectum prodit. » Strauss ?n Annal. der Wetterav. Gesell. IT, 111 (1811). TiLLETIA SORGHI-VULGARIS +. (Tab. 5, fig. 17-29.) T. sporis minutissimis atro-fuligineis, sphæricis , admodum le- vibus , semipellucidis. An Sporisorium Sorghi Ehrenb, suadente cl. Léveillé in Herb. Mus. Par.? Tilletiæ Cariei instar, ovarium Sorghi vulgaris Pers. invadit, id vero maxime tumefacit; matura pulverem sistit copiosissimum fibril- lis destitutum et e sporis minutissimis (0®m,004-005 latis), atro-fuligi- neis, sphæricis, levibus, semipellucidis, pedicelloque orbatis constantem. Ovarium ultra bracteas late ovatas sanas longe seipsum ovato-oblongum aut subcylindricum protrahit, akenio sano scilicet extra modum ambplius, glabrum, exsiccatum albidum ; sacculum refert cujus membrana crassius- cula, contextus fungini gratia, quoquoversus absque discrimine haud ægre scinditur, insectisque sparsim perforatur ; ejusdem cavitas simplex pulvere 7letiæ, omni seminis rudimento deficienti, admodum repletur, insuperque axi s. columella solida apice libera, e basi transfgitur. Sta- minum vestigia videre non licuit, odorque fungilli non innotuit. Panicula tota Sorghi ovaria cariosa solummodo profert. Specimina quæ in Herb. Mus. Par. vidimus, ex Abyssinia allata di- cuntur. Incertus Zulefiæ Cariei congener fungillus quodammodo videtur et ET LES URÉDINÉES. 117 vivum examini subjicere necessarium foret; crescendi ratione ad formas columelliferas Ustilaginis Carbonis accedit. Ex Sporisorit Sorghi Linkio adumbratione , utrum fungus Ehrenbergi- nus nosterque unus et idem fungus vere sint necne, sit venia animo hæ- renti, nequimus eruere; dubia ex eo inprimis oriuntur quod germinum hiantium rimas quæ plane in nostris speciminibus deficiunt, notet auctor et de eorum maximo ef portentoso incremento prorsus taceat, quodque præterea sporidia sat magna dicat cum minutissima reperiamus. Cæterum , contentionis præbendæ gratia, diagnosim Linkianam sub- scribere liceat : SrorisoriUM Ehrenb. in litt. — Link, Sp. pl. VI, 11, 86. Sporisorium Sorghi Link, 1. c. — Fries, S. M. IT, 455. « Substantia farinosa germinum Sorghi vulgaris primum rimis variis separatur » 1ta ut semina hiant. Tum sporidia oriuntur usquedum tota compages germinis » in sporidia delapsa sit. Excrescunt quoque glumæ in apicibus ramulorum pa- » niculæ, sporidia et partes floris mutilas continentes. Sub microscopio composito » acervi compact conspiciuntur, aqua adfusa non diffluentes, e quibus flocci sim- » plices aut semel ramosi exeunt tenues septati, pauci tantum in singulo acervo. » Sporidia compressis acervis in conspectum prodeunt globosa sat magna, minora » majoribus immixta, » Link. — Habitat intra germina Sorghi in Ægypto (Eh- renb.). RPC Genera Ustilaginum contribulia nisi forsan incerta saltem minus hac- tenus nota videntur : POLYCYSTIS Lév. in Ann. Sc. naf., 3° sér., tom. V, p. 269, cujus pro typo datur Cœoma Pompholygodes Schlecht. FI. Ber. II. (Klotzsch Æerb. viv. mycol. n° 86.—Desmaz. Plant. crypt. de Fr. T2* ed.] Fasc, XV, n° 721.) — Hunc ad fungillum more Uredinum folia caulesve herbaceos invadentem ducenda sunt ni fallimur Uredo parallela Sow. (Berk. in Sm. £nyl. FT. N), Sporisorium Colchici Lib., £rysibe arillata, floccosa et occulta Wallr., nec diversæ plures aliæ species. — Sporarum peculiaris structura, generis propria nota, Zhecaphoræ sporoides, cæte- rum diversos, in mentem revocat; generanturne pari ac isti modo an non, ambiguum habemus , cum ad huc fungillum vivum observare non licuerit. et TESTICULARIA Klotzs. in Linnæa VII, S. 202; T. Cyperi KI. generis species unica, Americæ borealis indigena, glebam crassam muco Spisso concreto consimilem, tegmine-solido obvolutam, Sporasque sphæricas simplices leves saturate coloratas, soros immersos binc et hinc efformantes, foventem, exhibet, ita ut Ustilaginem capsula 118 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES incarceratam quodammodo diceres. (Specimen vidimus a cl. Berkeley nobis benevole missum.) Genus Sepedonium Link cl. Léveillé in dissertatione supra laudata Ustilagineis forsan adjiciendum primum autumaverat, nuperius vero ab eisdem removit; aptius, ni fallimur, inter Mucedines militaret, etsi re- pugnet cl. Corda qui Cœomaceis s. Uredineis sensu latiore sumptis annu- merat (vid. Zcon. Fung. IV, 7, taf. III, fig. 23). Plura sunt save, in Fungorum classe , alia entophytorum genéra Usti- lagineis remota propioreve necessitudine conjuncta ; quænar sint ulte- rior indagatio docebit. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 92. (USTILAGO MAYDIS.) Nora. Les fig. 15, 16 et 17 représentent des objets grossis 460 fois environ ; toutes les autres, des objets de grandeur naturelle. Fig. 1. Portion d’un épi charbonné de maïs à grains blancs ; vers sa base sont quelques grains sains et mûrs (g) ; au-dessus d'eux, des fleurs femelles res- tées stériles (s), ou dont les bractées ne protégent que des ovaires avortés ; les corps c, c sont presque tous.des bractées devenues monstrueuses sous l'influence de l’Ustilago, qui s’y est développé. Fig. 2. Jeune ovaire entouré de bractées, et comme elles tuméfié par la présence de l’entophvte ; le style est fortement déjeté sur le côté interne. Fig. 3. Coupe verticale des mêmes organes ;-la paroi de l'ovaire est très épaisse en dehors, et mince du côté intérieur ;: un rudiment d'ovule est placé à sa base ; les taches noires dessinées dans l'épaisseur des bractées et de la paroi ova- rienne indiquent la formation en ces points de la poussière noire de l'Ustilago Maydis. Fig. 4. Autre ovaire charbonné coupé verticalement, dans lequel , outre le rudi- ment ovulaire, se trouve une membrane mince, ordinairement non charbonneée, et qui est soudée inférieurement avec la surface interne de l'ovaire. Fig. 5. Bractée (balle ou glume) déformée et monstrueusement accrue par suite du développement de l'Ustilago dans son parenchyme. Fig. 6. Coupe transversale de cette bractée ; on n’a indiqué la présence de l’en- tophyte que dans une partie, quoiqu'il occupât uniformément tout le tissu de l'organe. | Fig. 7. Autre bractée charbonnee ; et fig. 8, sa coupe transversale. Fig. 9. Autre de forme différente ; et fig. 10, sa coupe horizontale. Fig. 41. Deux bractées charbonnées en partie soudées ; et fig. 12, leur coupe transversale. Fig. 13. Autre plus monstrueuse que les précédentes ; et fig. 14, sa coupe hori- ET LES URÉDINÉES. 119 . zontale, dont le dessin est inachevé. — Les bractées ( glumes et balles } ac- quièrent, sous l'influence de l'Ustilago, bien plus de. développement que les ovaires , qui quelquefois manquent presque complétement. Fig. 15. Fragment de la matière mucilagineuse de l'Ustilago Maydis, dans lequel sont plongées d'innombrables spores non encore parvenues à leur ma- turité. | Fig. 16. Autre fragment dont les spores sont moins développées que dans celles du précédent ; sur un côté de cette figure sont dessinés des filaments tels qu'il s'en trouve assez abondamment dans les cavités qu’occupe l'entophyte. Fig 17. Spores mûres; elles sont hérissées de petites pointes. | PLANCHE 9. Fig. 1. Epi charbonné d'orge distique, dessiné de grandeur naturelle, et à l'é- poque de la maturité de l'entophyte (Ustilago Carbo [hordeacea] ). Fig. 2. Deux groupes triflores opposés du même épi. grandis et vus de côté; les trois fleurs de chacun d'eux, à savoir, la fleur médiane fertile et les deux latérales, qui restent stériles dans l'orge distique, sont confondues en une seule masse de parenchyme remplie de charbon. Fig. 3. Une masse semblable aux précédentes vue par le dos; les arêtes anté- rieures g, g appartiennent à la glume de la fleur médiane; b est l’arête de la balle (valve antérieure ) de cette même fleur; !, !, bractées propres aux fleurs latérales. Fig. 4. Autre corps pareil, dans lequel les deux valves de la glume moyenne se sont plus allongées, leurs arêtes se trouvant très rapprochées de celles des fleurs latérales ; ce corps est le même {vu par le dos) qui est placé à droite dans la fig. 2. Fig. 5. Autre groupe triflore charbonné, vu par le côté qui regarde l'axe de l’épi; les fleurs latérales se distinguent mieux de la fleur centrale ; on a coupé le rachis de l'épi au-dessous du sommet de celle-ci. -— Cette figure est plus gros- sie que les trois précédentes. Fig. 6. Deux épillets grossis d'Avena elutior charbonnée. Fig. 7. Autre épillet plus grandi; la transparence des valves de la glume dans leur partie supérieure permet de voir au travers les excroissances que produit l'Ustilago Carbo (avenacea) sur Jes balles. Fig. 8. Rameau dessiné de grandeur naturelle d'une panicule charbonnée d'Avena saliva ; l'entophyte ne se développe guère dans la glume qu'à la base de ses valves , mais il détruit complétement toutes les parties qu’elles protégent. Fig. 9. Spores de l'Ustilago Carbo, prises dans les épillets charbonnés de l’Ar- rhenaterum elatius, vues dans l’eau et sous un grossissement de 460 diamètres environ ; quelques unes sont germées , et le filament qu'elles ont produit ne contient déjà plus de molécules solides ou visibles ; dans les spores d, le tégu- ment extérieur est en partie décoloré, et est devenu d'une parfaite transpa- rence ; la spore , dans son état naturel, présente ordinairement un point mal délini, ou elle est incolore et diaphane; si elle séjourne quelque temps dans 120 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES l'eau, ce point s'étend jusqu’à envahir la majeure partie de son tégument ; b, spore brisée dans l’acide sulfurique étendu qui à provoqué la séparation de l'endosporium, ou cellule incolore interne, d'avec le tégument coloré extérieur ; cette vésicule , ici dégagée en grande partie de son enveloppe , est habituelle- ment fort difficile à reconnaître ; son contenu (nucleus) est presque homogène et se colore en jaune brunâtre très pâle sous l'action de l’iode. Fig. 10. Spore du même entophyte prise dans les épillets d'Avena saliva , repro- duits fig. 8 ; elle a germé dans l'eau, et le filament qui en est sorti renferme encore dans sa moitié supérieure des matières grumeuses très faiblement colo- rées ; inférieurement, ou près de la spore, il est au contraire vide , incolore et à peine visible. Fig. 11. Rameau de la panicule charbonnée du Trilicum scabrum R. Br., de grandeur naturelle , et fig. 12, spores de l’entophyte grossies 460 fois environ. Fig. 43. Spores de l’Ustilago Dregeana , vues sous le même grossissement de 460 diamètres. Fig. 14. Spores semblablement grossies de l'Ustilago hypodytes. Fig. 15. Epi non grandi du Muscari comosum charbonné. Fig. 16. Une des fleurs de cet épi grossie et montrée ouverte; toute la masse parenchymateuse interne est farcie des spores de l'Ustilago Vaillanti, et divisée en autant de lobes arrondis que la fleur normale renferme d'étamines. Fig. 47. Autre fleur charbonnée 1rès jeune et prise vers le sommet de l'épi fig. 15 ; la masse cellulaire qui sera le siége de l’entophyte forme une sorte de petite colonne au centre du périanthe , et noircit déjà au sommet. — La place à man- qué pour figurer les fleurs dans lesquelles l’anthère, régulièrement développée et insérée au périanthe non déformé, renferme seule l'Ustilago ; celles qui sont ici représentées offrent le maximum d’altération que ce Champignon puisse faire subir aux fleurs qu’il envahit. Fig. 18. Fragment, vu au microscope composé, du mucilage incolore, qui est la matière de l’Ustilago Vaillantii, dans la première époque de son développement; ce mucilage renferme {dans le bas de la figure ) des nucleus à peine formés, dont on suit l'accroissement jusqu'à leur transformation en spores parfaites. Fig. 19.Spores mûres du même entophyte vues sous une amplification de 460 dia- mètres environ. Fig. 20. Coupe verticale d'une fleur de Polygonum Bistorta , dans l'ovaire de la - quelle s’est développé l'Ustilago Candollei; la columelle centrale a été laissée entière ; elle est ici claviforme et à trois côtes : quelquefois elle est assez uni- formément cylindrique ; les étamines sont restées très courtes, et leurs anthères ne renferment pas de pollen. Fig. 21. Spores de cet entophy‘e grandies 460 fois environ. PLANCHE A. Fig. 4. Spores réticulées de l’Ustilago receptaculorum, grossies 460 fois environ : l'une &elles offre son tégument extérieur brisé, et laisse voir le sac interne ou endospore. ET LES URÉDINÉES. 121 Fig. 2. Fleur grossie du Polygonum Persicaria envahie par l'Ustilago utriculosa ; l'ovaire est montré détaché à sa base de la membrane qui recouvre la pous- sière de l'entophyte. | Fig. 3. Autre fleur coupée verticalement; l’entophyte remplit à la fois tout le fond de la fleur et la cavité de l'ovaire avorté, dont le tégument est continu à la pel- licule, qui représente la surface extraordinairement exhaussée du réceptacle. Fig. 4. Ovaire d'une fleur semblable aux précédentes , dessiné à part et gross. Fig. 5. Autre coupé verticalement ; il n'y existe point de columelle solide, comme dans l’'Ustilago Candollei. Fig. 6. Spores de l'Ustilago utriculosa; a, non encore mûres, et associées entre elles ; b, parvenues à leur maturité, libres et élégamment réticulées ; ces spores sont grandies environ 460 fois. Fig. 7. Épi femelle du Carex fluva, dont les fleurs présentent l'Ustilago urceo- lorum. Fig. 8. L'une des fleurs de cet épi dessinée à part et grossie; «,a, sont des par- ties de l’utricule déchirée, b, l'ovaire coupé verticalement, privé de son style, et portant à l'extérieur seulement, et sur l’un de ses côtés, une petite masse c d'Ustilago urceolorum. Fig. 9. Portion de cette masse vue au microscope composé ; la partie inférieure de la figure représente la matière de l’entophyte encore mucilagineuse, et ren- fermant les nucleus distincts des spores à venir; vers le haut sont. au contraire, des spores müres. Fig. 40. Spores müres du même Ustilago urceolorum, grossies environ 460 fois, Fig. 11. Spores de l'Ustilago olivacea, grandies 460 fois environ. Fig. 12 et 13. Portions, vues au microscope composé, de la matière encore très jeune de l’Ustilago antherarum ; elle est partagée en fragments inégaux et irréguliers, dont chacun contient dans son sein un certain nombre de nucleus. Fig. 14. Autre portion de la même matière qui commence à se diviser autour des nucleus en autant de petites masses arrondies , que leur mutuelle cohésion façonne en polyèdres. Fig. 45. Autre fragment , vers le centre duquel les spores se dessinent complé- tement, bien qu'elles adhèrent encore entre elles par l'intermédiaire d'un mucus incolore pareil à celui qui les a formées. Fig. 16. Dans ce fragment, les spores retiennent encore la forme polyédrique, et sont unies les unes aux autres par un reste de mucilage interposé entre elles. Fig. 17. Spores parvenues à leur maturité, libres et entourées de certains fila- ments, qui n'ont pas le caractère de ceux qui composent le capillilium des Lycoperdacées. Quelques uns de ces filaments se terminent, comme la figure l'indique, par des cellules courtes et ovoïdes ; mais c’est une circonstance qui semble rare. Fig. 18. Spores germées dans l’eau. Fig. 19. Germes naturellement détachés de ces spores, et qui, depuis cette sé- paration, ont modifié leur structure, et se sont manifestement partagés en deux cellules, 1922 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES Les objets représentés par les trois figures précédentes sont vus grossis 460 fois environ. — Voyez aussi au sujet de cet Ustilago antherarum la fi- gure 23, PI. 5. Nora. Toutes les figures suivantes sont vues grandies environ 460 fois. Fig. 20. Sporoïdes de divers volumes du Thecaphora aterrima. Fig. 21. L'un d'eux brisé, dans lequel on reconnaît la présence de la membrane commune enveloppante. | Fig. 22. Spore isolée. Fig. 23. Sporoïdes du Thecaphora deformans ; l’un d'eux est brisé, et les deux spores qui en ont été détachées sont dessinées à côté. Fig. 24. Sporoïdes du Thecaphora Delastrina. Fig. 25. Quatre autres altérés par l'action de l'acide sulfurique. Le sporoïde à trois spores a été quelque temps roulé entre deux verres, ce qui a fait dispa- raître toutes les aspérités de sa surface; les lambeaux transparents qui sont à chacune de ses extrémités appartiennent à l'enveloppe ou tunique commune, que le frottement a détachée en partie. PLANCHE 9. Fig. 1. Épi de blé {de grandeur naturelle), dont les grains sont cariés. Fig. 2. Ovaire carié, grossi ; on a dessiné sur ses côtés les étamines demeurées stériles. Fig. 3. Autre coupé horizontalement, et montrant l'homogénéité de la masse noire de l’entophyte (Tilletia Caries) parvenu à sa maturité. Fig. 4. Autre coupe transversale d'un ovaire carié ; la masse de l’entophyte y est moins colorée que dans la figure précédente, et s’est crevassée et fendue irrégulièrement en se desséchant. — Les épaississements ou petites saillies intérieures du tégument ovarien, qu on observe tant dans ce dessin que dans celui qui précède, correspondent à autant de sillons plus ou moins prononcés sur la face externe du même tégument. Fig. 5. Petit fragment de la matière fructifère qui forme primitivement la masse de l’entophyte : ce fragment a été pris dans un ovaire carié presque mûr, le long des saillies internes de l'enveloppe ovarienne signalées plus haut. Fig. 6 et 7. Jeunes spores dessinées à part , et qui ne sont encore que des cel- lules transparentes plus ou moins développées, et portées sur un pédicelle grêle, dont la cavité est continue avec la leur. Fig. 8-10. Spores plus âgées, mais encore lisses et incolores. Fig. 11. Spores mûres, réticulées et colorées, dont quelques unes retiennent en- core leur pédicelle. Fig. 12. Spore dont le tégument extérieur ou épispore est brisé , et laisse voir la cellule interne qui renferme immédiatement les matières du nucleus. Fig. 13 et 14. Tégument extérieur brisé, et portions de ce tégument vues isolé- ment. | Fig. 15. Deux spores entièrement dépouillées de leur enveloppe externe. ET LES URÉDINÉES. 125 Fig 16. Gouttelette oléagineuse sortie d’une spore brisée. Les figures 5 à 16 sont toutes vuës au microscope composé, sous un gros- sissement d'environ 460 diamètres. Fig. 47. Rameau (à peine de grandeur naturelle) de la panicule du Sorgho vulga- ris Pers., dont toutes les fleurs sont affectées de la carie ( Tilletia Sorghi vul- garis Nob.). Fig. 148. Fleur grandie ; les valves de la glume cachent celles, plus courtes, de . la balle , et l'ovaire carie les dépasse toutes de beaucoup. Fig. 49. Ovaire plus petit dessiné à part. Fig. 20. Coupe verticale de cet ovaire montrant l’axe solide qui la traverse. Fig. 21. Coupe transversale du même Fig. 22. Spores de l’entophyte grossies 460 fois environ. Fig. 23. Fleur (très grandie) du Silene Otites, défigurée par la présence de l'Usti- lago antherarum , qui s'y est développé non seulement dans les anthères , mais dans le parenchyme des filets qui les portent, et celui des pétales (p) restés rudimentaires; l'ovaire (o) est représenté par une petite colonne aiguë et sans cavité interne. Pour montrer ces diverses parties qui restent toujours renfermées dans le calice, on a déchiré celui-ci, et on en a abaissé les lambeaux. Fig. 24. Fleur de Saponaire (Saponaria officinalis L.), dont les organes sont de- . venus monstrueux ou abortifs sous l'influence de l’Ustilago Rudolphü, qui à crû surtout à leur surface ; cc sont des lambeaux artificiellement abaissés du calice qui les enveloppait tous ; p, partie d’un pétale échancré au sommet et avorté; e,e rudiments d’étamines ; l'ovaire manquait tout à fait. Les petits grains répandus sur ces diverses parties figurent les groupes sphériques de spores, tels qu'on les voit sous une loupe de 5 lignes de foyer. Fig. 25. Portion de la matière encore jeune de cet Ustilago; les groupes de spores non encore müres y sont plongés dans un abondant mucilage (m). Fig. 26. Spores du même entophyte, dont la plupart sont dépouillées des petites éminences qui habituellement les hérissent plus ou moins. Fig. 27. Fleur grandie d'un Juncus de Uitenhage , dont l'ovaire {montré ouvert et déchiré) est intérieurement occupé par la masse grise de l'Ustilago pilulæ- formis ; les étamines sont restées rudimentaires. Fig. 28. Autre fleur du même Jonc ; la masse de l’entophyte , après avoir brisé la membrane de l'ovaire dont on voit quelques restes, a pris plus de dévelop- pement que dans l'exemple précédent ; les étamines manquent tout à fait. Fig. 29. Coupe verticale d’une autre fleur ; la masse de l’entophyte est, dans son centre, occupée par un tissu blanchâtre, où les spores ne se développent pas, mais qui ne forme point de columelle distincte comparable à celle de l’Ustilago Candollei ; f, reste de la membrane ovarienne. Fig. 30. Spores (grossies 460 fois environ) du même Ustilago pilulæformis ; plu- sieurs sont associées en glomérules irréguliers, et peut-être forment-elles de vrais sporoïdes. Fig. 31. Spores de l'Ustilago Montagnei Ÿ. 124 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES Fig. 32. Spores de l’Ustilago Duriæana. — Cette figure et la précédente sont faites sous une amplification de 460 diamètres environ. PLANCHE. 6. Nora. Toutes les figures de cette planche sont vues sous le même grossissement, qui est d'environ 460 diamètres. Fig. 4. Portion d'un sore d'Uredo suaveolens Pers., accru près d’une nervure de la feuille du Cirsium arvense ; l'hypothallus ou subiculum de l’entophyte repose sur le parenchyme de cette nervure , et ne porte que des conceptacles jeunes encore. On n'a pas dessiné l'épiderme soulevé autour du sore. Fig. 2 et 3. Jeunes conceptacles monospores dessinés à part ; leur cavité renflée est encore continue dans le plus grand nombre avec celle de leur partie tubu- leuse inférieure, qui deviendra le pédicelle temporaire de la spore. Fig. 4. Spores vues séparées de leur pédicelle, auquel elles adhéraient par leur base b,b; l’une d'elles présente déjà des pores ou ostioles sur son équateur, et l'on a montré son contenu s’échappant par l’un de ces pores, sous l'effet d’une pression exercée sur elle. Les deux autres spores , moins complétement développées, renferment de nombreuses gouttelettes d'un liquide incolore. — Ces spores ne sont autre chose que les conceptacles ci-dessus décrits (fig. 2 et 3), dont la tête s'est complétement arrondie et est devenue tout à fait dis- tincte de son support. Fig. 5. Spores libres et dont le pédicelle s'est détruit; deux d’entre elles (a,a), qui renferment de nombreuses gouttelettes oléagineuses colorées, sont moins âgées que les autres, dont la matière interne est uniformément grumeuse. ‘Fig. 6. Spore müre dont on voit distinctement les trois pores, et dont la base est en b. Fig. 7. Autre, regardée du côté de sa base qui occupe alors son centre de figure, tandis que ses trois pores (p,p) se voient à la fois à la circonférence. Fig. 8 et 9. Spores brisées et privées de leur contenu. Les spores reproduites par les figures précédentes (fig. 6 à 9) ont été trai- tées par l'acide sulfurique, qui a fait disparaître les petites aspérités dont elles sont naturellement couvertes, et a mis à nu leur tégument moyen , épais et coloré. Fig. 40. Spores germées dans l’eau, émettant par un ou plusieurs de leurs pores de longs tubes simples et non cloisonnés. On n’a pas donné à tous ces tubes la longueur proportionnelle qu'ils eussent dû avoir, eu égard au développement absolu que nous leur avons vu acquérir. Fig. 11. Bouquet de ces cellules diaphanes (paraphyses) qui entourent les sores de l'Uredo Ruborum DC. (in Rubi Idæi foliis); sur le premier plan sont quel- ques jeunes spores de cet entophyte. Fig. 12. Deux de ces cellules vues de profil. Fig. 13 et 14. Basides rameuses du même Uredo Ruborum DC., pris sur les feuilles du Rubus fruticosus L. fe Fig. 15. Jeunes spores du même entophyte, détachées de leurs basides. ET LES URÉDINÉES. 195 Fig. 16. Spore dont le tégument s’est seul développé, le nucleus avant complé- tement avorté. Ce tégument n'est peut-être autre chose, en grande partie que la membrane propre du conceptacle. Fig. 17. Autre spore imparfaite, mais qui renferme un nucleus. Fig. 18. Spores parfaites, arrivées à leur maturité ; elles sont vues dans l’eau, où leurs aspérités sont à peine distinctes. Au sommet de chacun de leurs angles, leur tégument est aminci circulairement, et offre le rudiment d'un pore. Fig. 19. Spores de l’Uredo Rosæ DC., pris sur les feuilles du Rosa centifolia des jardins. Elles ont séjourné plusieurs heures dans l'acide sulfurique, qui a dé- truit presque complétement leur tunique externe dont e est un reste : leur tu- nique interne a résisté au contraire à l’action dissolvante de l'agent chimique ; mais, sous son influence, il a fait hernie au travers de chacun des ostioles im- parfaits de l’épispore, d’où sont résultés des sortes de cæcum courts, c,c. Les matières du nucleus sont en grande partie dissoutes par l'acide, hormis les masses oléagineuses colorées (k,h) qu'on voit dans les deux spores. PLANCHE 7. Fig. 4. Groupe de Phragmidium incrassatum Link, pris sur une feuille du Rosa centifolia cultivé. Fig. 2. Fruit ou sporoïde du même entophyte, dessiné à part ; la base de son pédi- celle est très renflée, et laisse voir distinctement un sac hyalin intérieur rempli de matières azotées colorées, analogues à celles que contiennent les spores. Fig. 3. Autre, vers le sommet duquel les spores se sont agencées autrement que suivant l'ordre ordinaire. Fig. 4. Sporange ne renfermant que deux spores ; sa partie supérieure est de- meurée vide. Fig. 5. Autres, dans lesquels une seule spore s’est développée. Fig. 6. Fruit dont toutes les spores sont restées incolores et stériles, leur nucleus | avant complétement avorté ; la membrane du sporange n'est pas même colorée. Fig. 7. Très jeune conceptacle, dans lequel les matières colorées se sont réunies en autant de groupes partiels que le fruit devra contenir de spores ; le sporange lui-même est encore incolore. Fig. 8. Fruit grossi 460 fois environ, et dont l'acide sulfurique employé très affaibli a rendu inappréciables les petites aspérités qui le recouvraient. Fig. 9. Autre vu sous le même grossissement, et dont le même agent chimique a dissous une partie du pédicelle. Fig. 10. Fruit soumis pendant plusieurs heures à l'action de l'acide. La mem- brane du conceptacle a été en partie dissoute et complétement séparée des spores ; celles-ci sont également rendues libres par la disjonction de leurs faces planes qui, dans l'état naturel, sont intimement soudées les unes aux autres. Fig. 41. Autre sporange également traité par l'acide sulfurique, et ne renfermant que trois spores. Fig, 12. Spores isolées, vues suivant l’une de leurs faces planes, et modifiées par 426 L. ET CH. TULASNE. — SUR LES USTILAGINÉES, l'acide sulfurique. Cet agent exerce une action dissolvante plus énergique sur trois points (p,p) de leur circonférence qui correspondent à autant de perfo- rations incomplètes de leur tégument. Fig. 13. Autre plus grossie que les précédentes, et dont l'acide sulfurique a par- ticulièrement distendu trois points périphériques p,p. Fig. 14. La même spore, vue de profil ; les points semi-transparents (p,p) qui se voyaient à sa circonférence figurent actuellement des ostioles incomplets ou clos (0). Fig. 45. L'une des spores dessinées fig. 12, également vue de profil. Fig. 16. Spore brisée, présentée par l'une de ses bases et sous le même grossis- sement {de 460 diamètres environ) que les figures 13 et 14, Fig. AT.el A 8. Fruits mürs du Puccinia Cirsii oleracei Desm. Fig. 19. Autre, dont la spore supérieure a germé dans l'eau. Fig. 20. Autre, dont les deux spores sont germées. Fig. 21. Spore inférieure séparée de la supérieure, et germée. Tous ces objets sont grandis environ 460 fois. Fig. 22. Fruits de Puccinia Compositarum Schl., grossis 460 fois ; ils ont été ré- coltés sur les feuilles du Cirsium arvense. Les figures suivantes (23-27) représentent des fruits de la même Puccinie, traités par l'acide sulfurique, et diversement grandis. Fig. 23. La membrane du sporange a été séparée de la spore inférieure, et celle- ci de la spore supérieure. Fig. 24. Jeune fruit. Le sporange, dont la cavité est simple, est entièrement sé- paré et distinct des deux spores soudées qu'il renferme. Fig. 25. Autre, dont les deux spores se sont séparées l'une de l’autre. Fig. 26. Autre, semblable au précédent , dont le sporange est brisé et la spore supérieure enlevée. Fig. 27. Fruit presque mür, dont les spores sont disjointes et le sporanige mar- qué d'une ligne de rupture vers son milieu, c'est-à-dire au point où les deux spores se rencontraient par leurs faces d'union. Toutes les figures suivantes (28-35) sont vues sous le même grossissement, qui est de 460 diamètres environ. Fig. 28. Fruits du Puccinia coronata Cord., recueillis sur les feuilles du Festuca pratensis Smith. Fig. 29 à 31. Spores de l’Æcidium Euphorbiæ sylvaticæ DC., germées dans l'eau. Fig. 32. Spores sphériques et orangées de l'Uredo Laburni DC. Fig. 33. Coupe idéale de l’une d'elles suivant son équateur, pour montrer ses trois pores clos. Fig. 34. Spores brunes mêlées aux précédentes dans les mêmes sores, et ordinai- ment plus abondantes. Fig. 35. Spores de l’Uredo Fabæ traitées par l'acide sulfurique, qui a distendu une membrane hyaline et épidermoïde au devant de chacun des trois pores que présentent ces spores dans leur partie moyenne. WW. MITTEN. — PARASITISME DES RACINES. 197 FAUTES A CORRIGER. Page 13, note (2), effacez la phrase : Ce volume, dit Imhof.... oct. 1768, p. 1330. —; celle mention se rapportant à la dissertation de Tillel sur le Mays citée p. 84. Page 44, note (1), au lieu de : Aconitum Kœlleanum Rebent., lisez : Aconitum Kæl- leanum Reichenb. | SUR LE PARASITISME DES RACINES DU Ÿ1IESIUM LINOPHY LLUM ; Par M, W. MITTEN (1). La nature remarquable des racines de T'hestum linophyllum paraît jusqu’à ce jour avoir échappé à l'attention. l'apparence générale de la plante n'offre rien en eflet qui puisse exciter lat- tention sur ce point, et l’insertion parasite de ses racines sur les plantes environnantes ne laisse aucune trace, à moins que Îles racines n'aient été arrachées avec le plus grand soin. Les racines fragiles du T'hesium lui-même, et les racines étroitement entre- croisées des diverses plantes qui composent le gazon des collines crayeuses, rend très difficile d'isoler un échantillon bien intact, et ce travail exige beaucoup de patience. La racine du T'hesium, après avoir descendu environ un pouce dans le gazon, se subdi- vise un grand nombre de fois, et s'étend à plusieurs pouces dans différentes directions. Elle est presque blanche, et contraste ainsi fortement avec l’épiderme d’une couleur foncée de la plupart des plantes qui lui servent de supports. En venant en contact avec la racine sur laquelle elle doit se fixer, la racine du T'hesium produit un tubercule hémisphérique qui se fixe solidement, tandis que, de son centre, naît un pro- longement linguiforme (spongiole) qui pénètre jusqu'au cœur de la racine qui lui sert de support, en causant souvent beaucoup de dérangement dans ses tissus. Après que ce premier tubercule est complétement formé, la racine se prolonge sur un des côtés de ce tubercule , de manière à lui donner l'apparence d’avoir été formé latéralement , et continue à produire de la même manière , à des intervalles plus ou moins grands, de nouveaux tubercules qui s'implantent , soit sur la même racine, soit sur d’autres racines voisines. Lorqu’une racine du T'hesium s'implante sur de grosses racines, elle ne produit ordinairement qu’un ou deux tubercules, mais qui sont en général assez grands ; les plus grands que j'aie vus avaient environ un huitième de pouce en diamètre ; mais sur les racines fibreuses des Graminées et d’autres petites plantes ces tubercules sont très petits, et souvent ils se succèdent à de très courts inter- valles, de manière à former un petit chapelet. (1) Extrait du London Journal of Botany, 1847. p. 116. 198 WW. MITTEN. — PARASITISME DES RACINES. Comme la Cuscute, notre espèce de Thesium paraît être indif- férente sur le choix des végétaux sur lesquels elle se fixe, et je me suis assuré de son adhérence aux racines des plantes suivantes : Anthyllis vulveraria, Lotus corniculatus, Daucus Carota, Thymus serpyllum, Scabiosa succisa , Carex glauca, et quelques Grami- nées. Il est probable qu'un seul individu de T'hesium se fixe en même temps sur les racines de toutes les plantes énumérées ci- dessus. Je dois à la bienveillance de M. Borrer d’avoir pu examiner les échantillons publiés dans la Flora exsiceata de Reichenbach , et j'ai trouvé que les racines du T'hesium alpinum Linn., Th. ebrac- teatum Hayne , T'h. rostratum Koch, et Th. hinophyllum Linn., ont exactement la même structure que celles de notre espèce, Malheureusement les racines des autres espèces contenues dans cette collection sont trop imparfaites pour fournir aucun rensei- gnement ; mais, d’après les rapports si intimes qui existent entre toutes les espèces européennes , il y a de bonnes raisons de croire que toutes ont le même caractère de parasitisme. Il est cependant probable que quelques espèces seront reconnues comme croissant seulement en société avec certaines plantes , au comme ayant une préférence marquée pour quelqu'une en particulier. Je mentionne le T'hesium linophyllum Linn., contenu dans la Flora exsiccata, à cause de son aspect très différent de celui de tous les échantillons que j’ai recueillis. Il est probable que le T'hesium linophyllum de Linné comprend plusieurs espèces, et que de làest née quelque confusion. Je suppose que notre espèce indigène cor- respond au T'h. intermedium Schrad., du Synopsis de Koch, et quelques échantillons conviennent à la variété $ fuluipes, qui y est décrite. Quoique dans son état adulte le Thesium linophyllum soit évi- demment parasite, il offre plusieurs caractères qui diffèrent de ceux qui appartiennent aux vraies parasites , et j'espère, par suite de quelques expériences dans lesquelles je suis à présent engagé, pouvoir faire quelques additions à son histoire et à celle de la Cuscute. EXPLICATION DES FIGURES ( Prancue 8). Fig. 4. Racine du Thesium linophyllum , fixée aux racines des végétaux sur les- quels elle est parasite.—Fig. 2. Tubercule légèrement grossi, attaché sur une grosse racine. — Fig. 3. Coupe longitudinale grossie d’un tubercule, montrant la spongiole pénétrant dans la racine du Lotus corniculatus. — Fig. 4. Coupe transversale des mêmes parties. 129 SUR L'ACCROISSEMENT DE LA MEMBRANE CELLULAIRE: Par M. HUGO MOHIL. — Botan. Zeit. des 45, 22 et 29 mai, et 5 juin 4846. — Depuis que j'ai développé ma théorie relative à l'accroissement de la membrane des cellules , dans laquelle j’admets un épaissis- sement progressif par suite d’une superposition successive de couches de l’extérieur vers l’intérieur, des idées contradictoires ont été exprimées de divers côtés, et, en opposition à ma doc- trine , il en a été proposé une nouvelle selon laquelle la couche cellulaire la plus interne serait la plus âgée, et la plus externe serait la plus jeune. On trouvera donc sans doute tout naturel que je relève le gant qui m'a été jeté , et que j'entre dans la lice pour défendre mon opinion. La première attaque a été celle du professeur Hartig, de Brunswig. J’ai cherché, il y a deux ans ( Botan. Zeit., 2° an., pag. 273), à répondre aux objections élevées par lui contre ma doctrine ; mais il paraît que ma réponse à été sans eflet sur mon contradicteur, puisque , depuis l’époque où elle a paru, il a pu- blié un second écrit (Das Leben der Pflanzenzelle , 1844) dans lequel il combat mes arguments et développe plus au long sa propre théorie. Je dois cependant dire ouvertement, au sujet de ce nouvel écrit, qu’il renferme des observations tellement peu en rapport avec celles qui me sont propres que je ne puis trouver au- cune connexion entre elles, et qu’il m'est dès lors impossible de songer soit à les admettre , soit à les contredire ; par suite, je les laissera entièrement de côté dans tout ce qui va suivre. Il en est tout autrement des observations sur lesquelles M. Harting , pro- fesseur à Utrecht (Mikrochemische Onderzækingen , etc. Voy. Bot. Zeut., k° an., p. 64), et M. Mulder (”ersuch einer physiologischen Chemne) basent leurs objections contre ma théorie. Quant à la partie positive de ces recherches, je suis d’accord à plusieurs égards avec ces honorables contradicteurs, et il n’y à guère qu’un certain nombre de points que je crois avoir été négligés par eux , 3° série. Bor. T. VIT. { Mars 1847.) 1 9 130 HUGO MOHE. — SUR L'ACCROISSEMENT et qui m’obligent à combattre les conséquences qu’ils se sont crus autorisés à en déduire. Selon moi, la membrane primaire des cellules jeunes ne pré- sente pas d'ouvertures , et se montre généralement sans structure appréciable ( Voy. mon Mém. sur la structure de la membrane cell. végét.; Ueber den Bau der veget. Zellmembran; Fernuscht. Schrift., p. 314). Au contraire, MM. Harting et Mulder admet- tent que, très généralement, la membrane des cellules jeunes encore non épaissie , et lorsqu'elle est susceptible de se colorer en bleu par l’iode et l'acide sulfurique, est percée comme un crible d’un grand nombre de petits pores, à travers lesquels la lumière passe vive el incolore ; Sous ce rapport, ils citent comme exemples les cellules de la moelle chez l’Asclepias syriaca, l Hoya carnosa, le Ricinus communis, les cellules de l'écorce chez l'Euphorbia Caput Medusæ, et les cellules ligneuses chez l’Æsclepias syriaca, et le Cle- matis Vitalba. D’après M. Harting, on voit également dans les cel- lules médullaires à parois épaisses d’un grand nombre d'arbres dicotylédons , comme chez l’Æsculus Hippocastanum , le Syringa vulgaris , la Rosa canina ; le Sophora japonica, avec des points- canaux fermés par une membrane, d’autres ponctuations parfaite- ment ouvertes ; cet observateur croit être autorisé par ses recherches à conclure que les ponctuations ouvertes ne l’ont pas été grâce à la résorption de la membrane qui les fermait d’abord, mais que ce sont les restes de pores existant dans les cellules jeunes , et qui ne se sont pas fermés à une époque postérieure , Comme les autres. J'avoue que ces faits m'ont surpris. Sans doute j'avais vu fré- quemment des cellules qui, après que je les avais bleuies par l’iodé , présentaient des ponctuations claires , semblables en ap- parence à de véritables ouvertures ; mais J'avais toujours cru ob- sérver une membrane qui fermait Ces pornctuations. Cépendant, comme j'avais pa me tromper dans mes observations précédentes, j'ai dirigé de nouveau mes recherches sur ce point. Je dois faire remarquer en premier lieu que je ne partage pas entièrement la confiance de MM. Harting et Mulder au sujet de leur méthode de recherches au moyen de l’iode et de l’acide sulfurique ; Sans doute, par l'emploi de ces substances, on réussit à colorer aisément et DE LA MEMBRANE CELLULAIRE. 131 en peu de temps la membrane cellulaire jeune en bleu foncé ; mais c’est précisément cette coloration foncée qui n’est pas avan- tageuse, comme on le reconnaîtra clairement plus loin ; il arrive aussi, lorsqu'on emploie de l'acide sulfurique trop fort, qu’on détermine facilement dans la membrane cellulaire un gonflement trop considérable qui peut fermer les ponctuations ; à la vérité, il ne peut en résulter d’erreur relativement à l’existence ou à l’ab- sence d’une membrane obturante, mais on se trouve ainsi forcé de faire de nouvelles préparations. On rémédie à ces deux incon- vénients en n’employant pas d'acide sulfurique, mais en se bor- hant à bleuir la membrane cellulaire par de la teinture d’iode très concentrée , et en l’humectant ensuite d’eau. De cette manière, on n’est pas exposé au danger de produire une altération méca- nique de la membrane des cellules , et l’on a de plus l’avantage dé pouvoir laisser sécher les préparations colorées par l’iode, ce qui, comme on le sait, permet de s’éclairer sur l'existence de membranes très minces ét transparentes. J'ai traité de cette manière les cellules médullaires de bourgeons en train de développement de Sambucus nigra, d’Ascleprias syriaca ét de l’éxtrémité de la tige chez l'Euphorbia Caput Medusæ. Le résultat de ces recherches microscopiques ne concorde pas avec ceux obtenus par MM. Harting et Mulder. Toutefois il est parfai- tement vrai que, sur les membranes cellulaires colorées, par exemple, en indigo-bleu foncé , les ponctuations sont tellement claires qu'on pourrait très bien les prendre pour des ouvertures. _ Néanmoins, pour arriver à une opinion positive à cet égard, on doit connaître parfaitement son microscope, choisir avec soin objectif le plus convenable, couvrir les objets d’un verre de l'épaisseur la mieux appropriée, régler favorablement l'éclairage ; en ün mot , on ne doit négliger aucune des circonstances qui peu- | vent influer sur les recherches microscopiques les plus difficiles. Comme la question de savoir s’il existe ou non des ouvertures dans la membrane des cellules est le principal pivot sur lequel roule toute la doctrine du développement de la membrane cellulaire , je prendrai la liberté de donner quelques détails sur le microscope que j'ai employé dans mes recherches, En général , je ne crois pas | | | | 132 HUGO MOHL. — SUR L'ACCROISSEMENT que la certitude des observations microscopiques dépende de ce qu’on emploie un microscope meilleur ou plus mauvais, puisque souvent l’habileté de l'observateur fait plus que compenser l’infé- riorité de l’instrument ; cependant le cas dont il s’agit ici me pa- raît être l’un de ceux dans lesquels il est indispensable d'employer un excellent microscope , et dans lesquels on ne peut autrement réussir à s’éclairer suffisamment. Ordinairement , pour les re- cherches délicates , j’emploie les trois forts objectifs de Plôssl (n° 5-7), avec un oculaire achromatique d’Amici ; cette combinai- son me donne une image très nette et très claire, grossie environ 300 fois. Malgré la bonté de cette combinaison (1), je n'ai pu découvrir sur les ponctuations, dans les cellules jeunes de la moelle du Sambucus, la moindre trace d’une membrane obturatrice; la lumière passait au travers parfaitement claire et incolore, comme à travers des perforations. Mais lorsque j’ai employé le plus fort objectif d’Amici, auquel je n’ai recours que dans des cas très rares et pour les objets les plus délicats et les plus transparents , et qui, avec le même oculaire, me donne un grossissement de 500 dia- mètres, 1l ne m’a plus été possible de conserver de doutes sur l'existence d’une membrane fermant ces ponctuations, car j'y ai très bien reconnu l’existence d’une membrane très transparente, à la vérité, mais évidente par la présence de pelits granules , etc., adhérents à sa surface. Le fait était déjà reconnaissable sur les préparations maintenues dans l’eau ; mais, après leur dessicca- tion , 1l est devenu encore plus manifeste, puisqu'il n’a plus été possible de douter de l'existence d’une membrane obturatrice colorée d’une teinte violacée claire. Il est moins facile d’être induit en erreur à cet égard pour les cellules médullaires d’une branche développée dans l’année de Sy- ringa, Æsculus, Sophora japonica, que pour les mêmes cellules jeunes ; cependant il faut encore ici se tenir sur ses gardes, notam- ment chez le Sambucus et le Sophora , lorsque la membrane des (1) Avec laquelle on voit très bien les raies transversales sur les écailles de la face supérieure des ailes de l’Hipparchia Janina. Ces écailles constituent un test- objet qu'on ne saurait trop recommander pour reconnaître la bonté d'un microscope. DE LA MEMBRANE CELLULAIRE. 133 cellules s’est colorée en bleu foncé , parce que le contraste entre la teinte foncée de la portion épaissie de la membrane cellu- laire et la couleur claire des ponctuations pourrait aisément faire méconnaître la membrane qui bouche ces dernières, Mais si l’on expose à l'air, pendant 24-18 heures, la préparation desséchée, jusqu’à ce qu’une partie de l’iode se soit évaporée et que la mem- brane cellulaire’ait pris une couleur violet-clair, on pourra recon- naître facilement l’existence de la membrane mince, également colorée en violet. Lorsque , ce qui a lieu assez souvent dans les cellules médullaires adultes du Syringa, etc., la couche cellulaire externe se colorant en jaune , l’interne , dans laquelle sont creu- sées les ponctuations , prend une teinte bleue, on voit , dans ce cas, comme une membrane jaune tendue sur les ponctuations, ce qui ne permet plus de se méprendre à ce sujet. : L'existence de ponctuations sur les cellules médullaires des bourgeons de Sambucus montre que , chez elles aussi, la mem- brane n’est pas simple ; au contraire, dans d’autres cas, par exemple, dans les bourgeons de l’A{sclepias syriaca, j'ai trouvé la membrane des cellules médullaires entièrement uniforme et sans traces de ponctuation. Je crois trouver dans ces observations positives des motifs suffi- sants pour m’autoriser à persister dans l'opinion que la membrane cellulaire primitive est fermée. Une autre question qui se présente consiste à savoir si c’est la couche cellulaire la plus extérieure , comme je l’ai avancé , ou la plus intérieure , comme l’admettent MM. Harting et Mulder, qui est la première en date. Avant d'exposer l’action exercée par les agents chimiques sur les diverses couches de la membrane cellulaire , et les consé- quences qui découlent des phénomènes auxquels elle donne naïs- sance, qu'il me soit permis de rapporter en peu de mots les motifs qui m'ont déterminé, au point de vue de l’anatomie, à regarder la couche la plus extérieure des cellules comme la plus ancienne. C’est un fait général que la membrane des cellules et des vais- seaux , dans leur jeunesse , est mince et unie ; que , au contraire, lorsque cette membrane gagne en épaisseur par l’effet du temps, 154 HUGO. MOHL. — SUR. L'ACCROISSEMENT l’œil peut y distinguer deux couches fondamentales , l’une :ex- terne, mince, sans perforations , l’autre interne, plus ou moins épaisse , creusée de fentes et de trous. Ces trous sont-ils petits, Ja couche interne se montre sous l'apparence d’une membrane con- tinue, percée en manière de crible; sont-ils grands ou allongés en forme de fentes et rapprochés les uns des autres, elle se montre comme une assise de fibres , tantôt réunies en réseau , tantôt dis= posées en spirale, tantôt annulaires, etc. Dans plusieurs cas, sou- vent, par exemple, dans les cellules de l’endothecium des anthères, la couche interne forme sur un côté des cellules une membrane continue , tandis que sur les autres côtés elle est divisée en fibres qui rayonnent à partir de la portion continue ; ce qui prouve clai- rement que ces fibres et ces membranes ne sont que de simples modifications d’un seul et même élément de la cellule. Enfin il y a aussi des cas dans lesquels la membrane interne n'existe que le long des angles des cellules , et non sur leurs faces , et forme des bandes demi-arrondies, faisant plus ou moins saillie dans la cavité cellulaire. | Maintenant, s’il est démontré, et je crois en avoir donné la preuve dans ce qui précède, que la membrane des cellules jeunes ne présente pas d'ouvertures, et si nous voyons sans le moindre doute que cette membrane s’épaissit peu à peu par suite de l’ac- croissement ; que, de plus, ces cellules à parois épaissies présen- tent. dans tous les:cas (1), à leur côté extérieur, une membrane non perforée, tandis que leur couche intérieure , qui devient progressivement de plus en plus épaisse , offre des vides passant, à proportion de cet épaississement progressif, à la forme de ca- naux fermés à leur extrémité externe et ouverts intérieurement dans la cavité cellulaire ; si nous considérons encore que cette membrane interne n’est pas homogène, mais qu’elle est formée de beaucoup de lamelles délicates superposées, nous serons con- duits par ces relations mécaniques , par l’imperforation primitive de la membrane cellulaire, et par l'addition ultérieure d’une couche interne s’épaississant par l'effet du temps et perforée, nous (1) Naturellement, les cas rares dans lesquels il y a résorption subséquente de la membrane des points-canaux ne forment qu’une exception apparente. - vu qu DE LA MEMBRANE CELLULAIRE. 135 serons , dis-je , conduits à admettre que cette dernière couche est de formation plus tardive, et s’est déposée sur la face interne de la membrane imperforée. Ces particularités ne fournissent cepen- dant aucun motif qui autorise à admettre que les lamelles dont se compose la couche secondaire interne se sont également dépo- . sées successivement de l'extérieur à l’intérieur ; mais , dans cer- taines circonstances , il existe des relations mécaniques qui ren- draient une autre manière de voir beaucoup plus invraisemblable. Tel est ce fait que , dans des cellules à parois très épaissies , plu- sieurs des points-canaux qui convergent vers l’intérieur de la cellule deviennent confluents ; tel est particulièrement celui-ci que, dans des cellules dont les angles seuls présentent des couches se- condaires , celles-ci ont une forme convexe du côté de la cavité cellulaire, et se composent de beaucoup d'assises superposées , convexes vers l’intérieur ; or, dans ce dernier cas, la cellule jeune ne présente qu'un petit nombre de ces couches, qui sont même fort étroites , tandis que, à l’état de développement complet , le côté interne de ces couches étroites porte plusieurs assises plus larges (Voy. Bot. Zeit., Il, 323, tab. 11, fig. 2-3). lelles sont en peu de mots les raisons anatomiques qui m’ont amené à établir ma théorie, et qui me paraissent encore conser- ver toute leur valeur, puisque je ne connais aucun fait anato- mique qui contredise cette théorie, ou qui rende même aussi vraisemblable une autre explication quelconque. De son côté, M, Harting rapporte deux particularités, dont l’une lui semble rendre invraisembiable le dépôt des couches se- condaires sur le côté interne de la membrane primitive, tandis que l’autre lui paraît être une preuve positive du dépôt de ces couches secondaires sur le côté externe de la même membrane. La première de ces particularités est la correspondance (1) (4) Au reste, il ne faut pas oublier que les choses sont, à proprement parler, autrement quant à cette correspondance. Sans doute les ponctuations arrondies se correspondent le plus souvent, tant sous le rapport de leur situation que sous celui de leur forme ; mais les ponctuations allongées et obliques ne se répondent plus que dans leur portion médiane, et ne concordent plus entre elles pour la forme, puisqu on les voit se croiser : enfin les fentes d'une cellule (ponctuations 136 HUGO MONL, — SUR L'ACCROISSEMENT _exacte des ponctuations dans les cellules adjacentes, dont‘il se- rait très difficile de se rendre bien compte au moyen de ma théorie. J’avoue sans détour que je ne comprend pas ce fait, mais que je me borne à voir qu'il existe. Généralement , nous ne comprenons pas la raison d’être d’une organisation déterminée , parce que nous ne savons pas le premier mot relativement aux forces actives de l’organisation ; ainsi, par exemple, nous ne comprenons pas comment il se fait que dans le noyau d’un Coco il se trouve un trou vis-à-vis de l’embryon enfermé dans l’albu- men. Nous voyons l’avantage de cette disposition ; mais nous ne comprenons pas pourquoi c’est précisément à cet endroit que le péricarpe se développe d’une autre manière que dans le reste de son étendue. | La seconde circonstance, dans laquelle M. Harting voit une preuve du dépôt des couches secondaires sur le côté externe de la membrane primitive , est un peu embrouillée. Le grand nombre de mesures micrométriques relatives à l’accroissement d’une tige annuelle de Dicotylédons (T'ijdschrift voor naturlijke Gerchiedens, 18hh ; Ann. des Sc. nat., 1845, t. IV, p. 210), que cet obser- vateur a prises avec un soin louable à tous égards, l'a con- duit à cette conclusion, que, dans un entre-nœud de dicotylé- don, après sa sortie du bourgeon , il n’y a plus multiplication de cellules dans le sens radial, mais que l’augmentation d’épais- seur que subit cet entre-nœud pendant la première année ne pro- vient que de l'accroissement des cellules déjà primitivement existantes dans le bourgeon. Sous ce rapport, il distingue deux périodes : dans la première, qui précède l’épaississement des parois des cellules ligneuses, cet agrandissement des cellules très allongées) qui s'étendent entre les fibres spirales, annulaires, etc., ne con- servent plus le moindre rapport avec celles des cellules voisines. Les choses ne se passent donc pas aussi simplement que l’admet M. Harting, puisque ce savant pense que dans les membranes primitives des cellules il existe des ouvertures de communication d'une cellule à l’autre, qui se correspondent exactement, mais à l'égard desquelles il est tout aussi difficile d'expliquer pourquoi elles se forment sur deux cellules adjacentes avec la même grosseur, et sur des points correspon- dants, qu'il est aisé au contraire de rendre compte de la formation des ponctua- tions avec ma théorie relative à la structure de la membrane cellulaire. AE oo om — DE LA MEMBRANE CELLULAIRE, 157 aurait lieu également dans toutes les couches de la tige ; au con- traire, dans la seconde, pendant laquelle les cellules ligneuses gagnent en épaisseur , celles-ci s’étendraient en plus fortes pro- portions que les autres cellules , et cela de telle sorte que l’agran- dissement de leur cavité serait en rapport avec l'extension des cellules non épaissies, et que, de plus, leur diamètre dans le sens du rayon s’accroiîtrait par suite de l’épaississement de leurs paroïs. De cette circonstance que le dépôt de couches secondaires dans la cavité des cellules ligneuses devrait nécessairement dimi- nuer l’étendue de cette cavité, et que , néanmoins , les mesures micrométriques ne font pas reconnaître de rétrécissement, mais que, au contraire , la cavité cellulaire grandit dans la même pro- portion que si les parois ne gagnaient pas en épaisseur, M. Har- ting conclut que le dépôt de nouvelles couches s’opère sur le côté externe des parois cellulaires. Examinons de plus près ces idées sur les cellules ligneuses. En premier lieu , M. Harting avance que, dans le corps ligneux des Dicotylédons , il n’y a pas multiplication, mais seulement agran- dissement des cellules dans le sens des rayons. Pour cela, il s’appuie moins sur la détermination directe du nombre des cellules qui existent, suivant la direction des rayons , dans les faisceaux ligneux d’une plante que sur un calcul basé sur la mesure de la cavité, et de l’épaisseur des parois chez quelques unes de ces cellules. Je ne fais pas entrer en ligne de compte la question de savoir si, par suite de la diversité de grandeur des cellules li- gneuses , dont les extérieures sont le plus souvent beaucoup plus étroites et les intérieures plus larges , cette méthode est générale- ment susceptible de donner un résultat exact: je n’examine pas non plus si, en Pemployant, M. Harting s’est occupé de toutes les circonstances importantes ; il existe, en effet, des faits précis qui montrent l’inexactitude absolue de cette assertion , que les cellules ligneuses ne se multiplient pas dans le sens des rayons. Le premier moyen pour cela consiste à compter directement les cellules ligneuses qui existent, dans le sens des rayons, dans les divers entre-nœudssur une même pousse de l’année. Les nombres suivants ont été pris sur des sections transversales de branches 138 © HU6O MOHL, — SUR L'ACCROISSEMENT coupées en janvier , chez lesquelles , par conséquent, toutes les cellules ligneuses de la première zone ligneuse étaient dévelop- pées ; ces coupes ont toujours été faites au milieu des entre- nœuds. Les entre-nœuds sont désignés de bas en haut par les nombres 1, 2, 3, sans que, du reste , celui qui porte le n° À soit toujours le plus bas de la branche. Les nombres indiquent les cellules ligneuses développées qui se trouvaient, dans le sens des rayons, entre la moelle et la couche de cambium. Ils ont été déterminés dans les parties du bois où il n’existait, suivant la direction des rayons, que le moins de vaisseaux possible, ou même aucun ; cependant , lorsque , ce qui ne pouvait être évité dans les entre-nœuds épais, dans la série des cellules comptées, il existait un ou plusieurs vaisseaux, on comptait pour l’espace qu’ils oceu- paient le nombre correspondant de cellules adjacentes (1). a) Branche de T'ilia parvifohia : 1° entre-nœud, 149 cellules ; o° entr., 110 ; 8°entr.. 19 ; 13° entr., 19. b) Branche de Robinia pseudo-acacia : 1° entre-nœud, 144 cel- lules ; 5° entr., 96 ; 10° entr., 74 ; 15° entr., 42; 20° entr., 18 ; 23° entr., 9. c) Branche de Ginkgo biloba : 1° entre-nœud, 42 cellules ; lL° entr., 36 ; 9° entr., 17. d) Branche de Morus alba. Xei la portion interne des faisceaux vasculaires , composée presque uniquement de vaisseaux, et où 6, 8 vaisseaux se trouvaient l’un derrière l’autre dans le sens des rayons, a été laissée de côté, et l’on n’a compté que les cellules ligneuses situées en dehors de ce groupe de vaisseaux, bien re- connaissable dans tous les entre-nœuds. 1‘ entre-nœud , 228 cel- lules ; 10° entr., 134 ; 20° entr., 58; 30° entr., 2-8 cell. On arrive à un résultat semblable, lorsqu'on examine une branche en développement rapide; ainsi, par exemple , sur une branche d’Hoya carnosa , longue d’environ 2 pieds , et dont les (1) Je ne savais d’abord si je compterais ensemble les vaisseaux et les cellules, ou les vaisseaux et les cellules séparément; mais l’une et l’autre méthode, à cause de la distribution irrégulière des vaisseaux, aurait donné des résultats moins cer- tains que celle que j’ai suivie. Au reste, les différences entre les résultats de ces diverses méthodes ne sont pas importantes relativement au résultat principal. DE LA MEMBRANE CELLULAIRE, 159 feuilles étaient encore toutes sous la forme de petites écailles, le 1% entre-nœud a présenté 20 cellules ; le 2°, 19 ; le 8°, 47; le h°,149;le5°, 7; le6°, 4. Dans ce cas, la faiblesse du nombre de cellules ligneuses de l’entre-nœud supérieur ne pouvait être attri- buée à ce que beaucoup d’entreelles devraient être à l’état de cel- lules du cambium, puisque, dans tous les entre-nœuds , il n°y avait que 3-9 cellules du cambium , l’une derrière l’autre, dans la direction des rayons. Quelles que soient les spas des nombres fournis par d autres branches et d’autres espèces, les résultats précédents comparés entre eux établissent toujours que, à la fin de la pre- mière période de végétation, les entre-nœuds supérieurs et les plus jeunes renferment toujours, dans le sens des rayons , beau- coup moins de cellules ligneuses que les entre-nœuds inférieurs , et plus âgés de la même branche, et par conséquent que pendant le temps dont la végétation des premiers a surpassé celle des seconds , 1l s’est développé un grand nombre de cellules. Cependant, comme on pourrait objecter contre le résultat des nombres ci-dessus (à tort, sans doute, puisque l'examen anato- mique des branches jeunes démontre le contraire) que les entre- nœuds inférieurs contenaient déjà dans le bourgeon l’ébauche d’un plus grand nombre de cellules ligneuses , et que l’excédant de nombre qu'ils présentent à l’état adulte ne provient pas de la production de cellules nouvelles pendant l'été, il ne sera pas su- perflu d'exposer une autre circonstance qui décide formellement la question, En examinant de jeunes pousses d’arbres dicotylé- dons , par exemple de Chênes , de Peupliers , de Robiniers, etc., on trouve constamment que leurs faisceaux vasculaires, à partir de la base des feuilles, descendent parallèlement à travers plu- sieurs entre-nœuds, sans se rattacher latéralement les uns aux autres. Le rayon médullaire, situé entre deux faisceaux vascu- laires, a donc, dans le sens longitudinal, l’étendue d’un entre- nœud au moins. Les mêmes relations se retrouvent encore sur des branches développées, dans la portion la plus intérieure du bois, dans ce qu’on a nommé la couronne , qui répond aux fais- _ceaux vasculaires jeunes encore non altérés; au contraire, la 140 HUGO MOHL. — SUR L'ACCROISSEMENT portion la plus volumineuse et extérieure du bois présente un arrangement mécanique de ses parties constituantes essentielle- ment différent. En effet, dans cette portion extérieure, on ne peut plus distinguer de faisceaux vasculaires isolés ; mais toute la masse ligneuse y forme un cylindre cohérent , dont les faisceaux fibreux suivent une marche non pas rectiligne, mais sinueuse , s’anastomosent entre eux d'espace à autre, et produisent de la sorte un réseau à mailles peu allongées , remplies par les rayons méduliaires. Or, les entre-nœuds très jeunes ne présentent pas le moindre indice de cette couche réticulée , qui forme la plus grande partie de leur masse ligneuse à la fin de la première année ; dès lors, pendant le cours de l'été , il s’est ajouté extérieurement aux faisceaux vasculaires déjà formés dans le bourgeon une nou- velle partie, dont les cellules sont de formation plus tardive. Par suite de ce qui précède, on voit que l’augmentation de nombre des cellules des entre-nœuds âgés, ainsi que la différence de structure de la portion externe et la plus volumineuse de leur bois, confirment l’opinion vulgaire, selon laquelle il se forme pen- dant l’été de nouvelles cellules ligneuses dans la couche du cam- bium, tandis que, au contraire , elles renversent entièrement l'opinion de M. Harting, d’après laquelle l'augmentation en épais- seur du bois ne devrait être attribuée qu’à l'agrandissement de ses cellules et au dépôt de membranes secondaires s’opérant à la face externe de leur membrane primitive. Quant à ce dernier point , c'est-à-dire au dépôt de couches se- condaires sur la face externe de la membrane primitive des cel- lules , il serait naturellement très facile d’en vérifier l’exactitude ou l’inexactitude à l’aide de mesures micrométriques , s’il était possible d'examiner une même cellule aux divers degrés de son développement. Mais comme cet examen est impossible, nous sommes obligés de comparer entre eiles les cellules les plus vieilles et les plus jeunes d’un même entre-nœud ; mais ici l’on rencontre une difficulté presque insurmontable dans l'inégalité de grosseur que prennent les diverses cellules ligneuses; en’eflet, il faudrait faire un grand nombre de mensurations successives pour obtenir une moyenne suffisamment approximative, quand même toutes les D DES 2 2 mn DE LA MEMBRANE CELLULAIRE. A1 cellules du corps ligneux se développeraient d’une manière assez uniforme ; de plus, la détermination des changements qui s’opè- rent dans les dimensions des cellules: par l'effet du temps devient difficile , surtout par ce motif que les cellules situées dans les di- verses couches de la zone ligneuse d’une année atteignent des grandeurs très diverses. Mais, avant de rapporter les mesures que j'ai prises à cet égard, je dois examiner un point que M. Harting paraît avoir laissé entièrement de côté. Gomme on le sait, les cel- lules du cambium, dans leur passage à l’état de cellules ligneuses, gagnent en épaisseur de tous les côtés ; les cellules qui forment la couche la plus intérieure du cambium , avant que leurs parois se soient épaissies, se touchent immédiatement par les côtés, et for- ment de la sorte un cercle qui entoure exactement celui des cellules ligneuses à parois épaisses les plus extérieures. Admettons pour un instant avec M. Harting que la cavité des cellules ne se rétrécisse pas dans leur passage de l’état de cellules du cambium à celui de cellules ligneuses , et que l’augmentation d'épaisseur de leurs parois tienne uniquement à un dépôt de nouvelles couches à leur surface externe; dans ce cas, par des motifs purement méca- niques , il S’ensuivrait nécessairement que la cavité des cellules du cambium , entourée par la membrane primitive , serait com- primée par les deux côtés à mesure que les parois latérales ga- gneraient en épaisseur par l'effet de ce dépôt; par conséquent, elle s’allongerait dans le sens du rayon de la tige; de plus, le cercle formé par les cellules du cambium prendrait des dimen- sions beaucoup plus fortes que celles qu’il avait d’abord par suite du dépôt de nouvelles couches entre les cellules adjacentes , et il serait ainsi séparé du cercle externe de cellules ligneuses. Mais, comme on sait que cela n’a pas lieu, nous devons admettre que, quoique la section de la cavité cellulaire ne grandisse pas dans le passage de l’état de cellules du cambium à celui de cellules ligneuses, néanmoins elle devrait toujours changer de forme et s’allonger dans le sens rayonnant. Maintenant, pour recon- naître si cela à réellement lieu, j'ai pris une branche d’Hoya carnosa, plante qui m'a paru être particulièrement propre à des recherches de ce genre, parce que ses cellules ligneuses sont assez 142 HUGO MOHL. — SUR L'ACCROISSEMENT uniformes de dimensions, et parce que , pendant le développe: ment de son cylindre ligneux, la limite entre le bois et le cambium est fort nette et si tranchée que des cellules du cambium à parois minces s'appliquent immédiatement sur les dernières cellules Hi- gneuses à parois épaissies. Pour ne pas m'exposef au danger de choisir involontairement pour mes mesures des séries de cellules dans lesquelles la forme et la grandeur des cellules ligneuses les plus externes et des cellules du cambium les plus internés seraient les plus favorables à la théorie , j’ai mesuré sur dix séries de cel- - lules adjacentes dans le sens des rayons , à l’aide du micromètre à vis, le diamètre radial des deux cellules du cambium les plus intérieures et des deux cellules ligneuses les plus extérieures, ainsi que le diamètre radial de leur cavité. Il m’a paru inutile d’en mesurer un plus grand nombre sur une même série radiale de cel- lules, par ce motif qué la grandeur des cellules du cambium dé- croissant très rapidement vers l'écorce, les plus extérieures sont moins avantageuses pour une comparaison avec les cellules du bois que celles qui avoisinent immédiatement le corps ligneux, et qui vont Se changer en cellules ligneuses. Les résultats moyens de ces mesures exprimés en fractions de millimètre sont les suivants : Diamètre radial des cellules exté- rieures du cambium 1/102, des intérieures 1/96; cellules du cambium adjacentes au bois 1/96 : cellules ligneuses extérieures 1/77 ; cellules ligneuses intérieures 1/71 ; diamètre de la cavité des cellules ligneuses extérieures 1/114, des cellules ligneuses intérieures 4/109. ; Si nous rapprochons les résultats exprimés par ces nombres de la théorie de M. Harting , nous verrons qu'ils lui sont décidément contraires. Nous devons bien admettre que les moyennes déduites de la mesure de 10 rangées de cellules expriment assez exacte- ment la marche du développement normal des cellules ligneuses chez l’Hoya carnosa ; car déjà les moyennes fournies par les me- sures de 5 rangées de cellules diffèrent très peu de celles qu’on à vues ci-dessus, Si nous admettons ce point , il en découle la con- séquence que, si je puis parler ainsi , la cellule moyenne de cette plante, à mesure que. par la transformation graduelle du cam- ne ee mt … | DE LA MEMBRANE CELLULAIRE: 115 bium en bois , elle se rapproche de la limite du corps ligneux , s’étend davantage dans le sens radial; ainsi, dans la deuxième rangée des cellules du cambium (en comptant à partir du bois ), son diamètre est de 1/192 de millimètre, et lorsqu elle est arrivée à faire partie de la rangée la plus intérieure , adjacente au bois, son diamètre à grossi jusqu’à excéder 1/96 de millim. Maintenant, dans la théorie de M. Harting , la cavité cellulaire devrait conser- vér ces dimensions , puisque , selon lui, le changement des cel- lules du cambium en cellules ligneuses provient du dépôt de couches secondaires à l’extérieur des cellules ; ou plutôt , ainsi que nous l’avons montré plus haut, la cavité cellulaire devrait s'étendre dans le sens radial par suite de cette addition de cou- ches secondaires à l’extérieur. Or, si nous examinons les dimen- sions de notre cellule ligneuse moyenne , nous verrons qu’elles ne répondent pas du tout à cette manière de voir ; en ellet, là cavité des cellules situées dans la zone ligneuse la plus extérieure à di- minué de 1/96 à 4/114 de millim., pendant que la largeur de la cellule tout entière (parois comprises) s’est élevée à 1/74de millim. Ces nombres prouvent incontestablement que, dans la transfor- mation des cellules du‘cambium en cellules ligneuses, la cavité cellulaire, bien loin de rester la même ou de s’agrandir, subit au contraire un rétrécissement considérable. Ge fait ne peut être ex- pliqué qu'en admettant le dépôt de couches secondaires sur la face interne de la membrane primitive, ou en supposant qu’il s’est produit extérieurement et sur tous les côtés de la cellule une pression qui l'a rapetissée; or, dans toute l’anatomie végétale, on ne trouverait aucune analogie à l’appui de cette dernière sup- position. Au contraire, dans ce fait que la cavité de la cellule se rétrécit en même temps que son diamètre total augmente consi- dérablement (de 1/96 à 1/75 de millim.), iln’y a rien qui contredise le moins du monde la théorie d’après laquelle il s’opérerait un dépôt de couches secondaires dans l’intérieur de la cellule; en effet, rien n'empêche d'admettre que, pendant qu’un dépôt de couches secondaires s’opère dans un organe élémentaire , celui-ci peut s’agrandir par interposition de nouvelle matière organique entre les molécules dont se compose sa membrane. La preuve la + Al HUGO MOHL. — SUR L'ACCROISSEMENT plus convaincante qu’un tel développement est possible, et qu’il existe même en réalité , est fournie par les vaisseaux spiraux si- tués à la partie interne des faisceaux vasculaires , vaisseaux dans lesquels tout le monde admettra sûrement que la spiricule est un dépôt secondaire. Cet accroissement de la cellule entière n’atteint pas son maximum , tandis qu’elle reste dans la rangée la plus ex- térieure des cellules ligneuses ; les mesures ci-dessus montrent que , dans les cellules ligneuses de la seconde rangée , le dia- mètre total s’est élevé de 1/75 à 1/71 demillim. , et celui de la cavité de 1/114 à 1/109 de millim. Ces nombres prouvent que le diamètre total de la cellule à gagné proportionnellement plus que celui de la cavité ; ce qui démontre que, l’agrandissement de la cellule continuant encore, ses parois subissent un épaississement qui n’est pas cependant assez grand pour déguiser l’agrandissement de la cavité de la cellule qui résulte de l’extension de ses parois. Après cette réfutation des arguments basés sur des mesures micrométriques , à l’aide desquels M. Harting veut établir le dé- pôt des couches secondaires à l'extérieur, passons à l'examen ana- tomique des cellules ligneuses elles-mêmes, et nous trouverons dans leur structure des preuves positives que les couches secon- daires se déposent sur la surface interne de la membrane primi- tive. L’analogie entre la structure des cellules ligneuses et des cellules parenchÿmateuses, par exemple, des cellules de l’albu- men corné , des cellules médullaires et corticales à parois épaisses ponctuées de l’Hoya carnosa, chez lesquelles M. Harting lui-même ne conteste pas l’existence de l'accroissement par l’intérieur, fournit un argument qui ne manque pas de valeur pour faire ad- mettre un mode analogue de développement dans ces deux sortes de cellules, Les relations anatomiques des cellules ligneuses et des cellules parenchymateuses présentant une si grande analogie, il faudrait des faits précis pour faire admettre dans les deux un mode d’accroissement différent ; or, je ne connais pas de faits de ce genre. Loin de là, l’organogénie des cellules parenchymateuses fournit, à ce que je crois, des preuves très positives du contraire. Sous ce rapport, l’examen des cellules du bois de Sapin est très instructif ; et je crois que les conclusions déduites de l’étude de eg mn = —— I ARR ar nn me ue mn de | } DE LA MEMBRANE CELLULAIRE. 4145 ces organes élémentaires peuvent être légitimement étendues aux arbres feuillus, puisque des ponctuations semblables , pourvues d’une aréole, même des fibres spirales sur la face interne des cellules semblables à ce qui existe chez le T'axus, se trouvent dans beaucoup de cellules ligneuses , par exemple, chez le Fiburnum lantana. Maintenant l’examen des pousses jeunes du Pinus syl- vestris (ainsi que celui des vaisseaux ponctués jeunes des bois feuillus) démontre que le creux qui forme plus tard l’aréole des ponctuations, et qui est situé entre les membranes externes et fermées de deux cellules contiguës, se prononce de très bonne heure, pendant que la membrane cellulaire est encore très mince, et qu’il est déjà formé à l’époque où il n'existe encore aucun indice des ponctuations situées dans les couches internes de la cellule, et qui partent de su cavité. D’après cela, il n’est nullement dou- teux que la membrane extérieure fermée de la cellule ne soit la membrane primitive , et que les couches internes dans lesquelles sont creusés les canaux des ponctuations ne se déposent posté- rieurement sur la face interne de la membrane primitive. Néanmoins je ne veux pas dire qu’il né s'opère pas dans plu- sieurs cas, par exemple précisément dans le bois du Pinus syl- vestris, des dépôts secondaires sur la membrane primitive. Ainsi de la substance intercellulaire se dépose dans les méats intercel- lulaires qui existent entre les cellules à parois encore minces ; mais ce phénomène n’a aucun rapport avec l’épaississement et l’accroissement de la membrane cellulaire. Si jusqu'ici, en défendant ma théorie au point de vue anato- mique, j'ai dû réfuter plusieurs objections élevées par MM. Har- ting et Mulder, parce que je ne pouvais admettre comme exactes les observations sur lesquelles ils les basaient, il en sera autre- ment pour les objections que ces savants ont proposées sous le rapport chimique , puisque je ne révoque pas en doute les faits rapportés par eux, mais que je ne puis admettre les conclusions qu'ils en déduisent,. Quoique MM. Harting et Mulder ne soient pas toujours abso- lument de la même opinion, quant à la composition chimique des combinaisons qui se trouvent dans les parois des cellules, ils 3° série. Bor. T. VII. (Mars 1847.) 9 10 1h16 HEGO MOHL. — SUR L'ACCROISSEMENT tirent cependant des conclusions semblables de leurs recherches faites en commun sous le rapport du développement des parois cellulaires ; aussi pourrai-je réunir ici leurs objections. Les points les plus importants sous ce rapport sont les suivants: La paroi des cellules jeunes ne se compose en général que de cellulose, puisqu'elle bleuit par l’iode et l’acide sulfurique ; au contraire, dans les cellules âgées, à parois épaissies, on peut dis- tinguer le plus souvent diverses couches qui diffèrent entre elles au point de vue chimique. Dans les cellules ligneuses corticales, et dans les laticifères , la couche la plus extérieure (membrane ligneuse externe [aüssere Holzhaut|, d’après M. Mulder ; cuticule dés cellules ligneuses [cuticula der Holzzellen |, d’après M. Har- ting) se compose d’une matière absolument insoluble dans l'acide sulfurique. Gette membrane ne prend naissance qu'après celle formée de cellulose, comme le montre cette considération, que les jeunes cellules ligneuses se colorent en bleu dans toute leur masse ; de là la membrane externe est considérée par MM. Harting et Mulder comme une couche déposée plus tard sur le côté extérieur de la membrane formée de cellulose. M. Harting fait dériver les diverses sortes de points-canaux des rapports de cette membrane extérieure avec les pores de la membrane cellulaire primitive ; si la couche externe se forme en quantité proportionnellement con- sidérable , et si elle s'étend entre les deux cellules contiguës sur toute leur surface , les pores sont fermés ; si, au contraire, cette membrane ne se produit que proportionnellement à l'extension que prend la cellule, les pores restent ouverts ; enfin, si son déve- loppement ne marche pas aussi vite que l’agrandissement de là cellule, il se forme une excavation entre les ponctuations. Comme le plus souvent la couche de la membrane cellulaire entourée par cette membrane externe, dans les cellules adultes, ne se colore pas en bleu dans toute son épaisseur par l’iode et l’acide sulfu- rique , mais que cette coloration, lorsqu'elle se produit encore, ne se montre d'ordinaire que dans la couche la plus interne, dans celle qui circonscrit la cavité cellulaire, tandis que le reste de la membrane est coloré en jaune ou en vert, les deux auteurs dédui- sent la conclusion que cette couche moyenne des cellules (sub- DE LA MEMBRANE CELLULAIRE. A7 stance ligneuse moyenne de M. Mulder, mittlere Holzsubstanz), qui jaunit avec les réactifs nommés plus haut , et qui se dissout dans l’acide sulfurique fort, s’est déposée aussi de l’intérieur vers l'extérieur, comme la couche la plus externe. Cependant MM. Mul- der et Harting ne sont pas entièrement d'accord, relativement à la formation de cette couche. Le premier admet que la cellulose disparaît entièrement et est remplacée par cette substance ligneuse moyenne, ou bien que là substance ligneuse moyenne se dépose sur le côté externe de la couche la plus âgée et la plus interne (de la cellulose); tandis que , d’après M. Harting, cette matière in- crustante ne déplace pas la cellulose , mais qu’elle pénètre de dedans en dehors dans la paroi cellulaire formée de cellulose, et qu’elle s’amasse principalement dans les couches externes de cette paroi. Cette substance ligneuse moyenne est toujours unie à de la protéine. Des analogues de ce dépôt de substance ligneuse moyenne formant la couche médiane des cellules ligneuses et corticales, et la couche externe des cellules de la moelle (dans celles-ci, M. Mulder n’a pas trouvé la membrane ligneuse externe) se présentent sous forme d’autres matières incrustantes dans les cellules de quelques organes; telles sont, par exemple, la pectose dans ce qu'on à nommé le collenchyme et dans les laticifères, et cette substance isomère en partie avec le mucilage, en partie avec la cellulose, qui existe dans les cellules de l’albumen corné des Alstræmeria, des Tris, du Phytelephas, etc. Les conséquences déduites, par MM. Harting et Mulder, des _ faits chimiques précédents sont basées sur cette idée, que les cou- ches caractérisées dans la cellule adulte par une réaction chimique particulière , dont est privée la membrane des cellules jeunes, auraient été produites plus tard que la membrane des cellules jeunes formée de cellulose, et que ces couches, se trouvant sur le . côté extérieur de la cellule développée (dont la membrane interne est composée de cellulose , et correspond dès lors à la membrane qui existait chez la cellule jeune), la membrane cellulaire a dû | croître en épaisseur de dedans en dehors, par un dépôt subséquent de couches chimiquement différentes. Examinons si ces conclusions ne sont pas trop hasardées. Sans 1h8 HUGO MOHL. -- SUR L'ACCROISSEMENT doute il n’est nullement douteux que les combinaisons chimiques qui se colorent en jaune sous l’action de l’iode et de l’acide sulfu- rique, et qui caractérisent les couches externe et moyenne de la plupart des cellules adultes, ont une origine plus récente que la cellulose qui forme la membrane des cellules jeunes. Cependant il y a loin de là à admettre que ces couches formées d’une sub- stance différente de la celiulose sont, matériellement parlant, des couches de nouvelle formation qui manquent aux cellules jeunes. Cela est possible , sans doute ; mais il est possible aussi que les choses se passent différemment au point de vue anatomique. Lais- sons de côté, pour le moment, les faits anatomiques qui ont été exposés plus haut. Les mêmes motifs qui ont fait admettre la for- mation d’une nouvelle couche à l’extérieur de la cellule permettent encore de présumer que, dans une membrane cellulaire primiti- vement formée de cellulose pure, les rapports de position restant les mêmes, à une époque postérieure la cellulose est dissoute et remplacée par une combinaison chimique essentiellement diffé- rente d’elle; ou bien que la cellulose reste, mais qu’il se dépose entre ses molécules une autre combinaison qui empêche plus ou moins complétement de reconnaître la réaction de la cellulose pure sur l’iode et l’acide sulfurique. Une infiltration de ce genre pour- rait avoir lieu sans que la couche augmentât d'épaisseur d’une manière appréciable, si elle avait lieu en faibles proportions, ou si le développement de la cellule qui s'accompagne de l’accrois- sement de sa membrane en largeur procure ainsi une place suffi- sante pour loger une quantité considérable d’une substance étran- gère. Dans ces cas, dont sans doute personne ne contestera la possibilité, il y aurait sans doute, chimiquement parlant, forma- tion d’une couche nouvelle ; mais, sous le rapport anatomique, il n’y aurait là aucun changement, et l’on ne pourrait déduire de cette transformation chimique aucune conclusion relativement à l’ordre d’après lequel se seraient formées les diverses couches de la membrane cellulaire, cette modification ayant pu s’opérer dans les couches les plus récentes tout aussi bien que dans les plus âgées (1). Si l’on admet la possibilité d’une pareille transforma- (4) Ce n’est pas là une simple conjecture, En effet, dans les cellules parenchy- DE LA MEMBRANE CELLULAIRE, 149 tion, on doit également admettre que la réaction chimique d’une couche cellulaire ne fournit pas un moyen sûr de reconnaître en elle une couche anatomique déterminée ; on conçoit aisément, en effet, que, dans différentes cellules, des couches qui se correspon- dent anatomiquement peuvent présenter de grandes différences sous le rapport des transformations chimiques qu’elles ont subies. Tant que des recherches précises ne nous auront pas appris le- quel de ces cas, que nous avons représentés comme possibles , existe réellement dans la nature, nous devrons nous guider d’a- près les faits anatomiques pour reconnaître les diverses couches d’une cellule, et pour déterminer l’ordre de succession d’après lequel elles se montrent ; et quoique l’action des réactifs chimi- ques fournisse , dans un très grand nombre de cas, un excellent moyen pour distinguer les diverses couches d’une membrane cel- lulaire que, sans leur secours, l'œil distinguerait très difficile - ment ou même pas du tout, néanmoins nous ne devons user de ce secours qu'en accordant en même temps une attention parti- culière aux faits anatomiques. En tenant compte de ces faits, on arrive, Je crois, à un résultat diamétralement opposé à celui qu’ont obtenu MM. Mulder et Harting. La question qui se présente en premier lieu est celle de savoir si la membrane ligneuse extérieure provient d’une membrane formée de cellulose , ou si elle s’est déposée sur le côté externe d’une cellule déjà formée. Cette membrane offre le contraste le plus marqué avec celles composées de cellulose ; s’il est démontré qu'elle-même doit son origine à la transformation d’une couche de cellulose, nous serons beaucoup moins surpris des différences beaucoup plus légères qui distinguent les membranes secondaires des cellules d’avec la cellulose pure. Or, selon moi, cette démons- tration s'obtient de la manière la plus précise pour la couche mateuses de quelques Fougères, par exemple des Polypodium incanum et nili- dum, la couche la plus interne, l’analogue de la membrane primaire, est beaucoup plus riche que la couche moyenne en une substance qui se colore en jaune par l'iode, et elle demande pour bleuir une action beaucoup plus énergique de l'acide sulfurique. “4 A 150 HUGO MOHL. — SUR L'ACCROISSEMENT externe des cellules ligneuses. Me basant sur l'examen anatomique du bois de Pinus sylvestris , j'ai regardé plus haut la couche ex- terne de ces cellules comme primitive : l’examen chimique des cellules jeunes ne contredit pas cetté manière de voir ; en effet, à l’époque où les aréoles des ponctuations sont déjà parfaitement formées, mais où les ponctuations elles-mêmes, et par conséquent les couches intérieures dans lesquelles elles se trouvent, n’existent pas encore, la membrane de ces cellules se colore par l’iode et l'acide sulfurique, non en jaune, mais en bleu. Les rapports de la - membrane avec les aréoles des ponctuations ne permettent pas de douter que l’on n’ait ici sous les yeux la même membrane qui se présentera plus tard comme membrane ligneuse, avec des pro- priétés chimiques totalement modifiées. Dès lors nous devons ad- mettre que la cellulose, dont se composait primitivement cette membrane, à été résorbée et remplacée par la substance ligneuse, ou bien que celle-ci a pénétré la cellulose, et qu’elle empêche sa réaction sur l’iode et l’acide sulfurique. Quel est celui de ces cas qui a lieu en réalité ? C’est ce qu’on ne peut décider, tant qu'on pe réussira pas à trouver un moyen de dissoudre la substance de cette membrane, en respectant la cellulose qui y existe encore ou du moins en manifestant sa présence. Or, comme on n’a pàs encore découvert ce moyen, la question restera encore sans solu- tion ; cependant les observations suivantes fourniront peut-être quelques indices à cet égard. J'ai cherché en premier lieu si la couche externe des cellules ligneuses , particulièrement des.Conifères, ne se colore pas en bleu par l’emploi de l’acide sulfurique concentré ; mais je n’ai pas atteint mon but par ce moyen. En effet, la production de la coloration en bleu dépend de l’action simultanée de l'acide sulfu- rique , de l’iode, de l’eau et de la cellulose. Si l’on emploie de l’acide sulfurique concentré, la membrane cellulaire ne bleuit pas, parce qu’il n’y a pas là l’eau nécessaire ; ou bien, si elle avait déjà bleui, sa coloration disparaît, et les couches secon- daires sont dissoutes. Or, cette dissolution ne fournit pas un moyen propre à isoler la membrane extérieure ni à reconnaître la colo- ration qu'elle prend, après l’action d’un acide concentré, par _— TE SE DE LA MEMBRANE CELLULAIRE, 151 l’iode et un acide plus faible ; car, aussitôt qu’on ajoute au liquide dans lequel se trouve la préparation de l’eau et de la teinture. d’iode, la cellulose se précipite de sa dissolution avec une couleur bleue très foncée , et elle enveloppe la membrane externe de telle sorte qu'on ne peut rien apprendre de positif relativement à la coloration de celle-ci. Dès lors j’ai cherché à séparer la membrane externe d'avec les couches secondaires avant d’avoir fait agir sur elles l’acide sulfurique. J’y ai réussi parfaitement dans les fibres libériennes du bois de Palmier à fibres noires, que le commerce apporte du Brésil pour la confection des cannes, elc.; en effet , après que les faisceaux vasculaires avaient séjourné quelque temps dans l'acide azotique affaibli, les cellules libériennes se laissaient aisément isoler ; dans ce cas , les membranes externes des cellules adjacentes ne se séparaient pas l’une de l’autre, mais bien des couches secondaires , et l’on pouvait de la sorte les obtenir iso- lées par grands lambeaux. Avec l’iode et l’acide sulfurique à un degré de concentration tel qu'il ne dissolve pas les couches secon- daires, mais qu'il les colore en beau bleu, cette membrane externe se comporte absolument comme celle des cellules ligneuses des dicotylédones, c’est-à-dire qu'elle ne se gonfle pas, et qu’elle prend une teinte jaune-foncé. Si l’on emploie un acide sulfurique plus concentré, et qui puisse dissoudre entièrement les couches secondaires, la membrane externe, sans se gonfler d’une manière appréciable , se colore soit en bleu-vert intense, soit en bleu assez pur. Elle renferme donc de la cellulose, mais dans un état beau- coup plus combiné {verbundenen), si je puis le dire, que dans les couches secondaires, de sorte que, non seulement il faut employer un acide plus concentré pour la colorer en bleu, mais encore qu’elle se trouve protégée contre la dissolution dans l'épaisseur de cette membrane. Cette résistance plus forte à l’action de la- cide sulfurique peut bien n’être pas due à autre chose qu’à la pré- sence de la substance qui se colore en jaune par l’iode et par l’acide sulfurique. Cependant cette résistance ne dépasse jamais un certain degré , car cette membrane se dissout dans l'acide sul- furique concentré. Elle se distingue donc, sous ce dernier rapport, de la membrane externe des cellules Hgneuses des dicotylédons , 152 HUGO MOHL. — SUR L'ACCROISSEMENT qui. résiste également à l’action de l’acide sulfurique concentré. Pour m’assurer si l’on ne pourrait pas reconnaître la cellulose dans cette dernière membrane au moyen d’un acide plus concen- tré, j'ai soumis les cellules ligneuses de divers Conifères, no- tamment du Pinus sylvestris , au même traitement par l'acide azotique, etc. L’expérience n’a réussi qu'imparfaitement. La membrane externe, après l’action d’un acide fort, a présenté une coloration verdâtre ; mais le développement de la couleur bleue a été si faible qu’il est resté douteux pour moi si elle résidait réel- lement dans la membrane externe elle-même, ou si elle ne pou- vait pas être assignée à une couche mince de cellulose adhérente. Par suite, je n’attache pas d'importance à cette expérience , et je la rapporte principalement dans le but d’engager d’autres obser- vateurs à porter également leur attention sur ce sujet. Je regarde comme plus importantes pour la théorie du déve- loppement de la membrane cellulaire les observations suivantes , que j'ai faites sur les Fougères. Les cellules brunes ; qui , chez ces plantes , forment la lame dont sont entourés les faisceaux vas- culaires , résistent à l’action de l’acide sulfurique aussi fortement qu'aucun autre tissu végétal. Chez beaucoup de Fougères, la cou- leur brune ne se montre pas dans toutes les parois de ces cellules, mais seulement dans celles qui sont adjacentes au faisceau vascu- laire, ou dans les parois internes et latérales, tandis que celle du côté opposé au faisceau est incolore, et montre la réaction caracté- ristique de la cellulose avec l’iode et l’acide sulfurique. Ordinai- rement les parois brunes sont beaucoup plus épaisses que celles formées de cellulose. Abstraction faite de la couleur brune, ces cel- lules sont exactement analogues à celles de l’épiderme de beau- coup de feuilles sous le rapport de leur forme et de la manière dont elles se comportent avec l’iode et l'acide sulfurique. Des cel- lules semblables existent dans le parenchyme de la tige du Poly- podium nitidum Kauff., en partie isolées, en partie par groupes de 3-h , dispersées entre les cellules parenchymateuses ordinaires formées de cellulose ; de plus, chez elles, d’ordinaire l’une des parois, formée de cellulose, est beaucoup plus mince que les autres, qui sont très épaisses, brunes, et qui résistent à l’acide sulfu- DE LA MEMBRANE CELLULAIRE. | 153 rique. Tous les côtés de ces cellules sont finement ponctués, ainsi que les cellules brunes de la couche qui entoure les faisceaux vasculaires ; les ponctuations pénètrent de l’intérieur vers l’exté- rieur, tant dans les parois épaisses, brunes, que dans les minces, jusqu’à une membrane mince , extérieure, imperforée , qui pos- sède les mêmes propriétés que les couches secondaires situées derrière elle, c’est-à-dire qui se compose tantôt de cellulose, tantôt d’une substance capable de résister à l’acide sulfurique. Or, parmi les cellules dispersées dans le parenchyme , aussi bien que dans la couche qui entoure les faisceaux vasculaires , je trouve des utricules qui ressemblent entièrement aux cellules brunes adja- centes sous le rapport de leur forme, mais non sous celui de leur composition chimique, et chez lesquelles aussi une paroi reste mince, tandis que les autres ont au contraire considérablement gagné en épaisseur. Dans une partie de ces cellules, les parois tout entières, tant épaisses que minces, consistaient en cellulose; dans une autre partie, les parois épaissies n’étaient formées qu’en un endroit par la substance brune , tandis que le reste était formé de cellulose dans toute l’épaisseur de la membrane ; la démarca- tion entre les portions brune et incolore n’était pas nettement tracée. Cette composition de la membrane cellulaire par places formées, les unes de cellulose, les autres de substance brune, amène évidemment cette conséquence que l'excédant d'épaisseur que possèdent ordinairement les parois brunes de ces cellules, comparativement à celles sans couleur formées de cellulose, ne peut être attribué ni à la formation de couches nouvelles sur la face externe de la jeune membrane composée de cellulose, ni au dé- pôt d’une grande quantité de matière brune entre les molécules de la cellulose ; en effet, si la formation des parois brunes épaisses avait eu lieu de l’une ou de l’autre de ces manières dans les mem- branes cellulaires qui ne sont colorées en brun que partiellement, les points formés de cellulose n'auraient pas pu avoir la même épaisseur ni la même forme que les parties colorées. Dès lors on doit chercher la raison de la coloration en brun et de la différence des réactions chimiques dans une modification de toute la sub- stance des parois qui n’a altéré ni leur forme , ni leur organisa … 154 MUGO MOHL. — SUR L’ACCROISSEMENT tion, ou dans l’infiltration d’une matière étrangère en quantité faible proportionnellement à la cellulose. J'ai cru devoir décrire exactement ces cellules, parce que je trouve en elles la preuve évidente que la présence d’une sub- stance différente chimiquement de la cellulose dans une mem- brane cellulaire épaisse , lorsqu'on ne peut plus y retrouver par l’iode et l’acide sulfurique la moindre trace de cellulose, n’est pas un motif suffisant pour admettre que l’épaississement de cette paroi cellulaire dépend d’un dépôt de matière incrustante, et qu’on doit considérer les points formés de cette substance comme de formation plus tardive que ceux formés de cellulose, Si, dans ces cellules, la matière incrustante, au lieu de pénétrer, en certains cas, l'épaisseur tout entière des parois (membrane primaire et se- condaire), s'était répandue en largeur sur toute la couche externe des cellules, cette couche aurait acquis toutes les propriétés de la membrane ligneuse extérieure , et toutes les conclusions appli- quées à cette dernière par MM. Mulder et Harting se seraient appliquées exactement à elle, tandis qu'il n’est pas nécessaire de prouver.plus en détail combien il serait inexaet d’admettre que sa production a été postérieure. L'organisation des cellules qui viennent d’être décrites chez le Polypodium nitidum me paraît d'autant plus importante à consi- dérer qu’elle nous éclaire sur la structure des cellules épider- miques et de la cuticule, qui leur sont exactement analogues sous le rapport anatomique. Il y a quelques années que j’ai exposé (Linnœa, t. XVI; Verm. Schriften., 260) les raisons anato- miques pour lesquelles j’admets que la cuticule n'est pas une couche sécrétée par les cellules épidermiques à leur face externe, mais qu’elle est formée par la paroi externe, et en partie aussi par la paroi latérale des mêmes cellules épidermiques qui ont augmenté d'épaisseur , et qu'une métamorphose particuhère a rendues inattaquables par l’acide sulfurique. Cette manière de voir ne paraît pas avoir été parfaitement accueillie ; néanmoins, des recherches nombreuses me conduisent à y persister ; je trouve particulièrement des arguments en sa faveur, dans les cas où la uticule est pénétrée de points-canaux partant de la cavité des DE LA MEMBRANE CELLULAIRE: 455 cellules épidermiques (comme dans les feuilles de l’Hakea gib- bosa), ou bien dans lesquels les parois latérales des cellules épi- dermiques sont ponctuées , et possèdent les propriétés chimiques de la cuticule (par exemple chez l’ÆHakea gibbosa, H. pachy- phylla, Hoya carnosa), dans lesquels, par conséquent, les couches primaire et secondaire possèdent évidemment les carac- tères de la membrane ligneuse externe ; enfin, dans les cas où la membrane primaire des parois latérales possède les caractères chimiques de la cuticule dans sa moitié située vers la surface de la feuille , et, au contraire, ceux de la cellulose dans sa moitié placée vers le parenchyme foliaire (comme chez l'Hoya carnosa , l Aloe obliqua , margaritifera). Dans tous ces cas, nous trouvons des cellules dont les parois, soit dans une certaine portion seule- ment, soit sur toute leur étendue, résistent à l’acide sulfurique, et ne montrent plus de cellulose. L’analogie qui existe entre ces cel- lales et celles décrites plus haut dans le Polypodium nitidum me paraît importante pour l'explication de ce dernier fait. S'il est certain, pour les cellules du Polypodium nitidum , que leur mem- brane , quoiqu’on ne puisse plus y manifester l’existence de la cellulose , proviennent cependant d’une couche de cette sub- stance, qui présente absolument la même organisation et la même épaisseur que la membrane incrustée, et qui, dans plu- sieurs cas , forme encore des parties distinctes de la paroi de la cellule ; de même, la composition de la cuticule ne permet pas de la regarder comme une couche sécrétée sur la surface des cellules de l’épiderme , jusqu'à ce qu’on ait démontré que cette opinion s'accorde avec les faits anatomiques, et que les exemples rap- portés par moi de cuticules composées par la membrane cellu- laire , et de cellules épidermiques à parois latérales formées dans une portion de cellulose et dans une autre portion de la substance de la cuticule, que ces exemples, dis-je, reposent sur des obser- vations fausses, Maintenant il reste à décider si, dans ces cas, la cellulose à disparu partiellement ou en entier, et a été remplacée par la ma- tière incrustante, ou bien si la réaction avec l’iode et l’acide sulfu- rique est simplement empêchée par cette dernière. Cette dernière 156 nuco Mons, —- ACCROISSEMENT DE LA MEMBRANE CELLUL, manière de voir me paraît vraisemblable, c’est-à-dire que la matière incrustante, susceptible de jaunir par l’action de l'iode et de l'acide sulfurique , peut empêcher, au moins jusqu’à un certain degré , la réaction si connue de la cellulose ; c’est ce que tend à faire admettre la manière dont se comporte la couche externe des fibres libériennes d’un Palmier, des cellules ligneuses du Pinus sylvestris, et de plus celle qu’on observe dans Les couches secon- daires de presque toutes les celluies ligneuses et parenchyma- teuses adultes. Des cellules jeunes, par exemple, la moelle d’une jeune pousse de Sambucus nigra, les cellules du cambium des Dicotylédons , etc., se colorent en un beau bleu par l’emploi de l'acide sulfurique, même très affaibli; tandis que les cellules médullaires d’une branche développée de Sambucus , et les cel- lules ligneuses adultes traitées par le même acide , ne prennent qu’une couleur jaune, et qu’il faut employer un acide beaucoup plus concentré, si l’on veut amener la production d’une couleur bleue assez prononcée pour donner du vert par $on mélange avec le jaune de la matière incrustante. Quant aux couches secondaires des cellules ligneuses adultes, elles ne prennent ordinairement une belle couleur bleue intense que sous l’action d’un acide assez fort non seulement pour les gonfler, mais encore pour les dis- soudre en partie ; dans ce cas , la portion dissoute se précipite en combinaison avec l’iode, et est colorée en bleu très intense, lors- qu’on ajoute de l’eau à l'acide, tandis que la portion de mem- brane dont la cohésion organique n’a pas été détruite, même quand elle a déjà subi une forte altération, ne manifeste la cou- leur bleue qu'à un degré proportionnellement faible, et qui pro- duit souvent l'effet du vert à cause de la prédominance d’inten- sité de la couleur jaune qu'a prise la matière incrustante, S'il est nécessaire que les couches secondaires incrustantes soient en-- tièrement désagrégées pour manifester la réaction de la cellulose avec l’iode et l'acide sulfurique, on peut bien concevoir que, dans les cas où une membrane est inattaquable à cet acide, la cellulose puisse exister, mais protégée contre l’action du réactif par la matière incrustante , et par suite hors d'état d’être reconnue. TE 4157 MÉMOIRE SUR DEUX ALGUES ZOOSPORÉES DEVANT FORMER UN GENRE DISTINCT, LE GENRE DERBESIA; Par M. A.-J..J. SOLIER, Ancien capitaine du Génie, chevalier de la Légion-d’Honneur, etc., etc. Ce n’est qu'après avoir longtemps hésité que je me décide à | présenter cet opuscule à l’Académie des Sciences. La crainte de | retarder un instant ses savants travaux, en soumettant à son exa- _ men un travail de peu de valeur, telle est la cause de cette hési- | tation : aussi le sujet de cet opuscule devait-il faire partie d’un Mémoire plus étendu, sur la fructification et la germination des Algues , que nous nous proposons, mon ami M. Derbès et moi, de présenter au concours ouvert par l’Académie des Sciences. Là, | du moins, les faits étant plus nombreux, notre travail eût pu | paraître un peu moins indigne de la célèbre Académie au juge- | ment de laquelle il doit être soumis. Ces raisons eussent dû , sans | doute, me faire renoncer à présenter ainsi deux faits isolés ; mais, | en réfléchissant au nombre d’observateurs qui s’occupent actuel- lement de cette question, j'ai craint d’être devancé dans la création du genre que je viens proposer aujourd’hui , et je tenais trop à le | dédier à mon ami intime, M. Derbès, professeur de physique aux | cours communaux de la ville de Marseille, pour hésiter plus long- ‘temps. Si ce qui concerne la classification m'est entièrement propre, les observations qui m'ont conduit à l’établissement de | ce genre ont été faites en commun avec ce professeur. Il doit donc | partager avec moi le peu de mérite qu'il peut y avoir dans ces | | | observations. Nous avons cru devoir réunir nos efforts, non seulement à cause _de l’amitié qui nous lie, mais, en outre, afin que chacune de nos observations püt être vérifiée, au besoin rectifiée, et présenter | ainsi un caractère de plus de certitude. Cette précaution nous a paru indispensable dans des recherches aussi délicates et où l’il- lusion peut souvent jouer un grand rôle. Le type du genre qui fait le sujet de ce Mémoire a été placé, | | | | 158 SOLIER. — SUR LE GENRE DERBESIA. d’abord par Lyngbie, dans ses F’aucheria ; plus tard, par Moris, de Notaris et J. Agardh, dans le genre Bryopsis , et enfin, par Endlicher, en même temps dans ce dernier genre et dans son genre Ÿ’aucheria, si toutefois les synonymies de cet auteur sont exactes. Or on peut dire, en général du moins, qu’une espèce ainsi ballottée, si j'ose me servir de-cette expression , d’un genre dans un autre, doit être le type d’un genre distinct. On pourra mieux en juger, au reste, par les détails qui vont suivre. Genre DERBESIA Solier. Char. ess. Frons tubulosa simplex vel parce dichotoma, cor- pusculis viridibus oblongis repleta. Fructus polysporus e ramulo transformato proveniens, zoosporosque rostro brevi retuso basi circumciliato et motu sæpius rotatili, rarius translatione animatos fovens. Je n’entrerai pas dans des détails plus grands sur les carac- tères génériques , ceux que je vais indiquer pour chaque espèce pouvant y suppléer. Je dirai seulement que les deux seules espèces qui composent jusqu’à présent ce genre, à ma connaissance du moins, habitent sur des rochers sous-marins, dans des enfonce- ments peu battus par les flots, et faiblement éclairés. A. DERBESIA MARINA Solier. (Voyez PI. 9.) Vaucheria marina Lyngbie, Hydr. Dan. p. 79, tab. 22, fig. 4. Vaucheria marina Endlicher, Gen. PI. Supl. tert. p. 20, gen. 64, n° 6. Bryopsis tenuissima Moris et de Notaris, F1. capr. p. 203. — J. Agardh, Alg. Med. et Adr. p. 48. — Endlicher, loc. cit. p. 20, gen. 62, n° 42. Filis capillaribus erectis parce dichotomis , subcylindricis , sæpe hic illic irregulariter inflatis. Fructibus ovalibus, aut clavatis, lateralibus, breviter pedunculatis, zoosporos haud numerosos (8-20) foventibus. Cette espèce est plus répandue dans les collections sous le nom SOLIFR. — SUR LE GENRE DERBESITA. 156 que lui ont assigné MM. Moris et de Notaris, que sous celui sous lequel Lyngbie l’a publié antérieurement, On doit probablement attribuer cette circonstance à ce que, cette plante ayant été peu ‘suivie dans sa végétation , sa fructification est restée inconnue à la plupart des algologues. Sa couleur est d’un vert olivâtre. Le diamètre du fil de la fronde | varie de 4/25 à 1/14 de millimètre : ce fil est parfois cylindrique, mais le plus souvent irrégulièrement et légèrement renflé de dis- tance en distance, ainsi qu’on peut le voir dans les figures 4 et 2 de la Planche 9 jointe à cet opuscule. Les corpuscules contenus dans la fronde sont oblongs, soit cylindriques, soit plus ou moins courbés, quelquefois assez allongés, et entremêlés de corpuscules globuleux, très petits et hyalins, mais paraissant quelquefois noi- râtres, suivant leur distance focale. Ces petits corpuscules parais- sent en plus grand nombre dans les parties où les globules de chlorophylle sont peu nombreux. Soit que ces corpuscules hyalins soient susceptibles de développement, soit qu’il y en ait de deux sortes, distinctes des grains chlorophylliens, on en trouve parmi eux quelques uns allongés, également hyalins. Les uns et les autres sont doués, à certaine époque de la végétation, d’un mou- vement quelquefois lent et assez semblable au mouvement brow- nien, mais quelquefois plus vif et distinct de ce mouvement, sur- tout chez les corpuscules allongés (1). De loin en loin la fronde émet des rameaux atténués à leur base et se développant comme le fil primitif, pour produire à son tour de rares bifurcations. À une époque de la vie de la plante, ces rameaux , au lieu de se développer, restent courts, se ren- flent, prennent une forme généralement oviforme, quelquefois un peu cylindrique ou en massue. [ls se remplissent de corpuscules verts , d’abord à peine plus serrés que dans la fronde elle-même, ainsi qu'on peut le voir dans la fig. 3 , puis plus nombreux, plus serrés, et formant alors une masse presque noire , comme dans la | (1) Je reviendrai sur ces corpuscules, après avoir terminé ce que nous avons observé avec M. Derbès sur les deux espèces constituant ce nouveau genre, et je dirai alors un mot sur le rôle que nous croyons pouvoir assigner à ces cor- puscules. 160 SOLIER. — SUR LE GENRE DERPESIA. fig. h ; le fruit est alors déjà bien dessiné. Tout reste en cet état pendant quelque temps ; la matière verte se combine ensuite peu à peu en glomérules particuliers plus ou moins sphériques , et les zoospores commencent à se montrer, comme aux fig. » ,.6 et 7; chaque fruit en contient de 8 à 20 environ. Ces zoospores restent dans cet état un temps plus ou moins long ; ils sortent ensuite gé- néralement tous ensemble , et ils restent un moment dans une en- tière immobilité ; mais, peu après, quelques uns commencent à se déplacer légèrement, retournent dans leur première position, puis se meuvent avec beaucoup de vivacité en tournant autour d’eux- mêmes et en décrivant un cercle plus ou moins étendu. Ils présen- tent, dans cet état, des cils tout autour de leur circonférence, Ces cils paraissent tantôt sortir de la partie supérieure (fig. 9) et tan- tôt de la partie inférieure (fig. 10). Quelques zoospores partent tout à coup comme un trait, en nageant comme les zoospores des Bryopsis, Conferva, etc., etc., mais ce mouvement a moins d’é- tendue et est d’une durée beaucoup plus courte. C’est alors que l’on peut juger de la véritable forme du zoospore, et qu’on recon- naît qu'il est muni d’un rostre très court, large, très obtus, ou comme tronqué, et garni tout autour de sa base de cils vibratiles nombreux, très déliés et assez longs (fig. 8). Ce zoospore est donc à peu près semblable à celui indiqué pour les Prolifères par M. Thuret, d’après M. Ad. de Jussieu. Dans leur mouvement de rotation, ces zoospores ont tantôt le’rostre en haut et tantôt en bas, ce qui donne les deux aspects déjà cités fig. 9 et 10. Quel- quefois ce rostre, au lieu d’être entièrement vertical, est simple- ment un peu incliné, et les cils sont situés comme dans la fig. 11. Le mouvement de translation étant de peu d’étendue , il est assez facile de suivre ces zoospores, quoique sortant du champ de l’in- strument. Si les zoospores sortent le plus souvent du fruit sans avoir ma- nifesté d’abord aucun mouvement préalable dans son intérieur, il n’en est cependant pas toujours ainsi. Quelquefois un des zoospores manifeste , dans le fruit même, un mouvement de demi-rotation, tantôt dans un sens et tantôt dans le sens opposé, tandis que les autres restent dans le plus parfait repos. C’est pour ainsi dire le SOLIER. — SUR LE GENRE DERBESIA. AG1 | prélude du mouvement général ou de la sortie des zoospores, ainsi qu’on l’observe dans les Conferves. Je dois cependant ajouter que _ nous n’avons pu constater, M. Derbès et moi, dans la Derbesia marina, ce fait d’une manière aussi certaine que chez les Conferves | et autres zoosporées ; les fruits dans lesquels ce mouvement d’un | ou plusieurs zoospores s’est manifesté n'ayant pu être maintenus sur le porte-objet, dans un état de vie convenable jusqu’à la fin | de leur évolution, tandis que nous avons vu plusieurs fois des fruits | se vider en masse, ainsi que je l’ai dit précédemment, |} Après s'être ainsi mus pendant un temps plus ou moins long , ces zoospores deviennent immobiles, et tombent au fond du vase | dans lequel on élève la plante. Ces zoospores se reposent quel- | _quefois dans leur mouvement pour le reprendre ensuite. Leur ro- | tation, rapide ou lente, n’est pas toujours continue, mais quel- quefois brusque et saccadée par des demi-rotations , tantôt dans un sens et tantôt dans un autre , et simulant presque un mouve- ment d’impatience ; non que nous pensions, mon Collaborateur et moi, qu’il en soit réellement ainsi, mais je me sers de ce terme pour mieux faire concevoir ces brusques mouvements, Des zoospores sortis le 4 septembre 1845 , et gardés dans l’eau de mer, s'étaient développés en grand nombre, le 10 du même mois, en fils très semblables à la fronde adulte. J’ai représenté (fig. 17) deux de ces végétations les plus avancées. Comme les conditions d'existence ne sont pas absolument les mêmes dans les vases où l'on élève les plantes soumises à l'observation que dans le lieu natal, nous n’avons jamais pu voir arriver la plante plus loin que les deux figures citées, et pourtant les Derbesia peuvent être rangées parmi les espèces qui se maintiennent le plus long- temps vivantes, en ayant soin de changer souvent l’eau dans laquelle on les conserve et en les plaçant dans un lieu un peu frais. Les corpuscules primitifs de chlorophylle de l’intérieur de la fronde (fig. 6, 12 et 44) semblent se diviser en deux pour pro- duire chacun deux globules ; car on trouve bien souvent que la matière verte s’est constituée en globules, comme dans la fig. 15. Ces globules entrent dans la formation des zoospores , par la fa- 3e série. Bot. T. VII. (Mars 1847.) 5 11 162 SOLIER. — SUR LE GENRE DERDESIA, cilité qu'ils ont de former entre eux des glomérules plus ou moms grands. On trouve même souvent de ces glomérales dans l’inté- rieur de la fronde |, comme on en voit un exemple dans la fig, 16. Ces globules sont assez souvent , ainsi que les corpuscules pri- mitifs , entremêlés de corpuscules hyalins, allongés , subcylin- driques , un peu courbés (fig. 12), doués parfois d’un mouvement ‘vif et varié qui ne permet pas de l’assimiler au mouvement brow- nien. Dans quelques parties de la fronde devenues hyalines par l'absence des grains de chlorophylle , on trouve un assez grand nombre de petits globules hyalins (fig, 13) et mobiles, parmi lesquels on en aperçoit d’autres semblables, mais noirs ou noi- râtres, d'abord peu nombreux, augmentant ensuite peu à peu, pour disparaître de nouveau, du moins en partie, Cela semblerait indiquer que ces corpuscules ont un mouvement en hauteur, outre le mouvement d’oscillation ou de fourmillement. Ils ne peuvent devenir ainsi noirâtres , ce nous semble, qu’en cessant d’être au foyer de l'instrument. | | La partie de la fronde correspondante aux fruits est assez sou- vent pleine , et quelquefois vide. Dans le premier cas, le fruit se forme très probablement et se remplit par un mouvement un peu étendu de la matière contenue dans la fronde ; dans l’autre cas, il ne serait constitué qu'aux dépens des parties les plus voisines. Telest à peu près tout ce que nous avons observé, avec M. Der- bès, de plus particulier dans la végétation de cette plante, 2, DERBESIA LAMOUROUxI. (Voyez PI. 9.) Bryopsis Lamourouxit J. Agardh, Alg. Med. et Adr. p. 18. Filis capillaceis erectis, sub-simplicissimis, globulos minutissi- mos ineludentibus ; fructibus sphæricis, zoosporos numerosis- simos foventibus, breviter pedunculatis, versus apicem sæ- pius secundis , aliquando in ramos proliferos vegetantibus. Cette espèce est bien distincte de la précédente par ses fruits var EL à SOLIER. — SUR LE GENRE DERBESIA 163 globuleux , souvent tournés du même côté, situés vers l’extrémité de la fronde , et contenant un très grand nombre de zoospores, probablement de 17 à 1800 , en comparant leur diamètre à celui du fruit qui les contient. Ces zoospores sont serrés en une masse unique, où on les distingue à peine à la maturité. Ges fruits se développent souvent sur la plante, et forment un fascicule de ra- meaux semblable à la piante primitive. Le poids de ces rameaux fait coucher le fil qui les porte ; ils s’attachent au sol, et bientôt il y à une succession de petites plantes liées entre ellés, qui imite une plante tracante. Les globules , d’un vert olivâtre, que renferme la fronde ont de 1/360 à 1/280 de millimètre de dia- mètre (1). | | Cette espèce est souvent mêlée avec la précédente ; mais on l’en distingue facilement à la simple vue, bien qu’elle présente la même organisation. Les globules verts de l’intérieur de la fronde sont conformés à peu près comme ceux de cette espèce, et entremêlés comme eux de deux sortes de corpuscules hyalins doués d’un mouvement semblable, et offrant les mêmes formes (fig. 8, 9, 10 et 11). Dans la D. Lamourouæti, nous avons vu, presque toujours, les globules de chlorophyile doués du mouve- ment brownien, probablement à cause de leur petitesse (2). Les zoospores sortent généralement en masse de leur enve- loppe , et se meuvent de même que ceux de la D. marina. Ils ont la même forme , et sont munis de cils semblables (fig. 5, 6 et 7). Leur germination n’a pu être poussée aussi loin dans les vases où nous les élevions , et, après un premier développement, bien (1) Les globules du Bryopsis Balbisii ont de 1/120 à 1/94 de millimètre ; d’ailleurs l'habitus et la station de cette plante sont bien différents de ceux de la Derbesia Lamourouxii. Dans le Bryopsis Balbisü, tel que nous l’entendons, nous n'avons jamais vu, M. Derbès ni moi, aucun fruit globuleux, ainsi que le dit J. Agardh, et nous présumons, sans en être encore certain, que c’est un véritable Bryopsis. (2) Le Bryopsis Balbisü ne nous a jamais offert cette particularité. Jamais non plus les globules des autres Bryopsis ne nous ont présenté de mouvement avant | d'être combinés en Zoospores, et alors le mouvement dont ces zoospores sont | animés ne peut plus se confondre avec le mouvement général, dit brownien, mais il peut être comparé à celui de certains animalcules infusoires. A6! SOLIER. — SUR LE GENRE DERPESIA. suffisant au reste pour constater que les 20ospores sont de vraies graines mouvantes , ils se sont fondus ; tous ceux que nous avons examinés dans cet état (fig. 12, 13 etif) avaient leur partie anté- rieure, ou rostre, munie d’une cellule vide, et dans un seul (fig. 12), qu’un de nous a vu se développer sous ses yeux, il y avait en arrière de cette cellule apicale une autre cellule renfer- mant de très petits corpuscules doués d’un mouvement de four- millement très vif, et cette cellule ne peut être comparée qu'à celles que l’on voit à chaque extrémité du Closterium lunula. J'ai dit que chez les deux espèces de ce genre les corpuscules verts sont entremêlés de deux autres sortes de corpuscules : les uns très petits, globuleux, et doués, à une certaine époque de la vie, d’un mouvement de fourmillement tantôt vif, tantôt lent, et assez semblable au mouvement général de la matière très divisée, nommé mouvement brownien, mais offrant cependant cette diffé- rence, que ce mouvement cesse souvent, quoique le liquide dans lequel ces corpuseules sont plongés soit toujours entretenu ; les autres sont plus grands, plus ou moins allongés, cylindriques , souvent un peu courbés, et doués, dans certaine circonstance, d'un mouvement soit vif, soit lent, et comparable à celui de cer- _tains Infusoires classés par Müller dans ses Vibrions (1). Soit que ces deux sortes de corpuscules sotent de nature distincte, ou soit que les seconds ne soient que les premiers plus développés (2), leur ressemblance avec la fovilla du pollen des Phanérogames nous à paru peu équivoque, et nous sommes assez portés, M. Der- bès et moi, à les regarder comme l’analogue de cette fovilla. On retrouve ces corpuscules, mêlés avec les grains de chlorophylle, dans les Siphonées, Confervées, Zygnemées et autres Zoospo- rées. L’on pourrait donc dire que, dans ces plantes inférieures, les deux organes nécessaires à la fécondation sont confondus dans la même cellule, et que les graines de ces plantes ou spores se forment, à une certaine époque de la végétation, par la combi- (1) Leur mouvement est surtout comparable à celui des animalcules filiformes que l’on trouve dans le tuf des dents et dans d’autres sécrétions des animaux. (2) Quelques faits pourraient faire croire qu'il en est ainsi , mais il est encore nécessaire de les revoir. | SOLIER. — SUR LE GENRE DERBESIA. 165 | naison de ces deux éléments, qui ont une tendance, ainsi que nous | l’ont prouvé nos observations , à former des glomérules plus ou | moins considérables. Nous avons déjà suivi, autant qu'il nous a | été possible, ces deux sortes de corpuscules mouvants , et nous | nous proposons de les suivre de nouveau. Nous les avons retrouvés à peu près dans toutes les Algues que nous avons observées, et | nous appelons sur ces petits corps l'attention des observateurs, EXPLICATION DES FIGURES (Pzancue 9). DERBESIA MARINA SOI. | Fig! 1. Fragment de la fronde, à 100 diamètres de grossissement, avec deux fruits, dont un présentant les zoospores déjà formés. Fig. 2. Autre fragment, également grossi, de la fronde moins avancée et offrant une dichotomie. | | Fig. 3. Fruit à 200 diamètres de grossissement, ayant commencé à se former sous les yeux de l’auteur. Fig. 4. Fruit plus avancé, à 360 diamètres de grossissement. Fig. 5 et 6. Autres fruits au même grossissement, avec les zoospores distincts. Fig. 7. Autre fruit à 300 diamètres de grossissement, avec un plus petit nombre _de zoospores. Fig. 8. Zoospore, à 360 diamètres de grossissement, dans son mouvement de translation. Fig. 9. Id. dans son mouvement de rotation, avec le rostre dans le haut. Fig. 40. Id. — — — avec le rostre dans le bas. Fig. 14. Id. — — — avec le rostre un peu incliné. Fig. 12. Globules de chlorophylle entremêlés des deux sortes de corpuscules hyalins, dessinés'à 633 diamètres de grossissement. Fig. 13. Partie de la fronde entièrement hyaline et remplie de petits corpuscules globuleux hyalins doués d'un mouvement très vif, se ralentissant par moment. Parmi ces globules, on en voit d'autres noirâtres, variant à chaque instant de nombre ; également à 633 diamètres. Fig. 14. Partie de la fronde, avec des corpuscules primitifs de chlorophylle. Grossissement, 360 diamètres. ‘ Fig. 15. Id. avec des corpuscules globuleux que l'on retrouve dans les zoospores. Même grossissement. Fig. 16. Id. avec un des elomérules qui se forment très souvent. Grossissement, 360 diamètres. | | Fig. 47. Germination de deux zoospores. Grossissement, 400 diamètres. L 166 €. MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUNM. DarsesrA LAmourouxiIr. Fig. 48. Fruit se formant. Grossissement, 100 diamètres. Fig. 49. Id. plus avancé Les zoospores commencent à s’y montrer; quelques uns sont séparés de la masse. Grossissement, 100 diamètres. Fig. 20. Partie de la fronde dans laquelle s est formé un glomérule sémblable au fruit. Grossissement, 200 diamètres. Fig. 21. Partie de la fronde offrant des globules de chlorophylle, des glomérules de diverses grosseurs, et quelques corpuscules plus allongés que ceux que l’on rencontre ordinairement , et doués d’un mouvement de reptation. Sont-ce des parasites? Grossissement, 375 diamètres. | - Fig. 22. Zoospores restés sans mouvement dans un fruit qui venait de se vider. Grossissement, 360 diamètres. Fig. 23. Zoospore nageant sur le côté. Grossissement, 300 diamètres. Fig. 24. Corpuscules primitifs de chlorophylle. Grossissement, 360 diamètres. Fig. 25. Corpuscules hyalins allongés, comparés dans ce Mémoire à ceux de la fouilla. Grossissement, 530 diamètres. Fig. 26. Globules sortis d’un zoospore écrasé. Grossissement, 360 diamètres. Fig. 27. Corpuscules divers, dessinés à 360 diamètres, dans la fronde. Les glo- bules de chlorophvlle commencent à former des glomérules. Fig. 28, Zoospore, à 360 diamètres, ayant commencé à germer sous mes yeux. Il a pris d'abord la forme de la figure 12, et puis celle de la figure 43, et c’est alors que s’est manifestée la cellule 2, pleine de petits corpuscules mouvants. Fig. 29 et 30. Zoospore, à 360 diamètres, ayant germé au fond du vase où la plante était conservée. ENUMERATIO FUNGORUM QUOS A CL. DRÈGE IN AFRICA MERIDIONALI COLLECTOS ET IN HERBARIO MIQUELIANO SERVATOS DESCRIPTIONIBUS OBSERVATIONIBUSQUE NONNULLIS ILLUSTRAVIT C. MONTAGNE , D. M. a L, Agaricus (Lepiota)..…. Has... OBs. Gette espèce, dont l'habitat n’est pas indiqué, porte le n° 7 dans la collection. Elle a des affinités avec les À. clypeolarius Bull., A. excô- riatus Schæff. et À. mastophorus Berk., sans pouvoir être rapportée ni à l'un ni à l'autre de ces derniers. Je n'ai vu qu'un seul individu. 1 s €. MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUM. 167 9, Agaricus (Crepidotus) episphæria Berk. Lond, Journ. of Bot, Jan. 1846, p. 1. A. pileo submembranaceo, dimidiato e resupinato reflexo sessili glabro fusco, margine dilutiore striatulo, lamellis polydy- mis radiantibus utrinque attenuatis rufo-fulvis acie acutis albo- pulverulentis. Sporæ fuliginosæ, ovoideo-oblongæ , majori dia- metro 2/300 millim. metientes, nucleo obscuriori farctæ.— Has. inter Buffelrivier (rivière des Buffles) et Key, in valle sylvosa, 1000 ad 2000 ped. altit. Junio. — Coll. Dreg., n. 9413 a et b (1). OBs. Les deux champignons a et b paraissent appartenir à la même espèce, bien que la forme et le mode d'attache soient un peu différents dans l’un et dans l’autre. En effet, dans les exemplaires 4, qui sont para- sites sur une Sphérie de la section des Zignosæ, le chapeau est compléte- ment résupiné et seulement sensiblement relevé dans son pourtour, à l'exception du point d’où rayonnent les feuillets. Il varie d’ailleurs quant à la forme, puisque, à côté l’un de l’autre, on en rencontre d'orbicu- laires, de semi-orbiculaires et de spatulés. Dans les exemplaires D, le (4) J'ai été fort longtemps indécis sur le parti que je devais prendre à l'égard des numéros d'ordre que j'ai trouvés sur les étiquettes de la collection qui m’a été envoyée par M. le professeur Miquel. La plupart de ces numéros ne corres- pondent pas à ceux qui sont indiqués dans l’énumération générale des plantes de Drège, publiée par M. Meyer dans la Gazette botanique de Ratisbonne, à moins qu'on ne suppose que, pour abréger, le collecteur ait mis souvent entre deux parenthèses les deux derniers chiffres du nombre entier pour tous les champi- gnons qui sont dans la série des 9400. Mais il y a une autre difficulté, et c’est qu'en outre de ces deux derniers numéros, j'en vois quelques uns qui font partie de la série des 410, numéros dont pas un seul ne se rencontre dans l’énumération en question. Que signifie donc ce premier nombre? J’en ai écrit à M. Miquel, dont la réponse n'a pu suffisamment m'éclairer Néanmoins, d'après le numéro 9451 c, que porte le Corticium Dregeanum dans la collection vue par M. Berkeley, j'ai pu juger que cette indication {51 c), que je lis dans la mienne, suppose évidemment la suppression des deux premiers chiffres sous lesquels presque tous les champi- gnons sont enregistrés. Sans le désir de faire connaître les différentes localités où ces champignons végètent, j aurais complétement négligé ces numéros. Il faut convenir que Cela eût été plus commode et eût abrégé la besogne; mais je doute que mon travail eût pu être aussi utile et mériter le même accueil. 168 €. MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUM. chapeau, fixé par un point, est réfléchi et conchiforme. Le bord est tou- jours un peu moins foncé en couleur, et strié. Les feuillets sont de la même nuance , et aussi nombreux dans l’une et l’autre forme , mais plus manifestement pulvérulents en leur bord dans la forme a. Les spores sont les mêmes dans toutes deux. Je n’ai pu les voir en place. 3, Schizophyllum commune Fries. — Has. ad Nieuwekloof in locis humidis, altit. 4000 ad 2000 ped. Novembri ; ad Kora- tra, in sylvis et ad Enou in fruticetis, infra 1000 ped. Sept. Oct. Novemb. — Item cum priori. — Coll., n. 9415 cete junior. h, Polyporus (Mesopus) sacer Fries, Fung. Guin., t. 20, et Epicr. I, p. 136. — Berk. Fungi of the Brit. Mus. in Ann. and Mag. sont Hist. Januar. 1843, p. 371, t. ee fig. 4, — Has... Coll, n. 4114. 5. Polyporus (Pleuropus) sanguineus Fries. — Has. Hooge- kraalsrivier in sylvis infra 1000 ped. Septemb. — Coll. n. 9434. L Polyporus (Apus) australis Fries. — Has. inter Key et Basche in lacunis saxosis umbrosisque. Junio. — Coll., n. 9436. 7. Polyporus (Apus) fomentarius Fries. — Has. Boschjemansri- vier (rivière des Bojesmans) in fruticetis et sylvis, infra 1000 ped. altit. Julio. — Coll., n. 9437 e. 8. Polyporus (Apus) proteus Berk. — Has. ad Port-Natal.in syl- vis et concædibus, Aprili. — Coll., n. 9422; ad Omsam- wubo, in vallis saxosis sylvosisque secundum flumen, infra 1000 ped. altit. Februario. — Coll., n. 9426 bd. Specimen resupinatum. | 9, Polyporus (Apus) gilvus Fries?: pileo dimidiato-sessili con- .vexo-pulvinato (parvo) e fusco purpurascente postice lævi cæterum fibris omnium brevissimis fuligineis aspero margine acuto, contextu tabacino, poris minutissimis (pro ratione) lon- C, MONTAGNE, —- ENUMERATIO FUNGORUM, 109 giusculis ore obtusis atro-fuscis intus griseo-pruinosis. — Has. ad Port-Natal in sylvis et concædibus , April, — Coll., n. 4110 et 9439. a. Desc. Pileus unciam latus, 8 lineas longus, 3 ad 4 lineas crassus; substantia pilei marginem versus attenuati postice 2 | lineas crassa ; longitudo pororum ibidem lineam adæquans. 40. Polyporus (Apus) isidioides Berk : pileo semiorbiculari ses- _ sili cum contextu concolori rufo-ferrugineo supra tuberculoso concentrice zonato, zonis appressis pallidioribus , subtus ap- planaio , margine attenuato acuto, poris tenuissimis obtusis fuligineo-fuscis. — Far. Boschjemansrivier, in fruticetis et sylvis, infra 1000 ped. altit. Septembri. — Coll., n. 9438. a. Desc. Pileus sessilis, semiorbicularis, fragilis, 5 ad 6 centim. longus, 8 ad 10 centim. latus, basi 2 centim. crassus, sensim ad marginem, ubi vix millimetrum superat, attenuatus , Supra con- caviusculus, verrucis obrutus irregularibus hemisphæricis centro adnatis intus e floccis undique radiantibus peripheriamque spec- tantibus contexui porisque concoloribus rufo-fuscis seu tabacinis, compositis , subtus planiusculus. Pori tenuissimi, oculis inarma- tis inconspicui, concolores, ore obtuso fuliginoso-fusci, nempe contextu paululum obscuriores, nudi. 11. Polyporus (Apus) spadiceus Jungh.? : pileo explanato subor- biculari contextuque ferrugineo-badio concentrice zonato ap- presse velutino margineque acuto concolori aut rubiginoso, hymenio spadiceo (!) poris minutis angulatis oculo nudo vix conspicuis, tandem laceris. — Has. ad Port-Natal , in sylvis. April. — Coll., n. 4110 et 9439. b. OBs. Je n'ai pas vu le P. spadiceus de M. Junghuhn. Celui que je viens de signaler paraît devoir y être réuni, si l’on ne consulte que la des- cription et la figure que ce mycologue en a données. Au reste, il forme _ avec les ?. spadiceus Berk. (P. Berkeleyi Nob.), P. pavonius Kunth, P. tabacinus Montg., un petit groupe dont les espèces sont infiniment voi- sines. Notre champignon de Port-Natal a l’hymenium du dernier ; mais sa surface supérieure le fait ressembler davantage à la figure du P. spa- diceus Jungh. 170 €. MONTAGNE. —— ENUMERATIO FUNGORUM. 12. Polyporus (Apus) villosus Fries? : pileo coriaceo efluso-reflexo conchiformi villoso-tomentoso sordide albo demum denudato fuligineo fibrilloso-zonato margine acuto, poris mediocribus ore acutis angulatis, tandem lacerato-dentatis fuscescentibus, dissepimentis tenuibus. — Has. ad Witbergen, locis humi- dis vallium 5000 ad 6000 ped. altit. Januario. — GColl., n. 9427. | Os. Notre échantillon paraît ambigu entre le 2. willosus Fr., qui m'est entièrement inconnu, et le ?. biformis Klotz., dont je dois la communi- cation au Rév. M. J. Berkeley ; mais, d’une part, ce dernier champignon est beaucoup plus petit que celui que nous avons sous les yeux, et, de l'autre, ses pores, d’ailleurs autrement colorés, ne s’avancent pas jus- qu'au bord du chapeau. Chacun peut, au reste, juger combien est grande la difficulté actuelle de déterminer sûrement une espèce d’un genre dont le nombre des espèces, qui est d'environ trois cents dans l’Zprcrisis de Fries, s’est plus que doublé depuis la publication de ce livre, c’est-à-dire depuis dix ans. Notre Polypore a encore quelques affinités avec le P. abietinus, mais la couleur des pores est différente. Sa forme rappelle assez bien celle du 2. bivalvis Pers., quoiqu'il s’en éloigne par tous ses autres caractères. 15. Polyporus (Apus) hirsutus Fries. — Has. Hoogekraalsri- vier, in sylvis, infra 1000 ped. altit. Septembri. — Coll., n. 9128. 14. Polyporus (Apus) versicolor Fries. — H48. ad Koratra, cum Schizophyllo. — Coll., n. 9132. 15. Polyporus (Resupinatus) vulgaris Fries,—Has. ad Omsam- wubo, in valle saxosa sylvosaque secundum flumen, infra 1000 ped. altit. — Coll.,n. 9424 (c). 16. Polyporus (Trametes) occidentalis Fries. — Has. ad Port- Natal, in sylvis et concædibus, Aprili. — Coll., n. 9429, 17. Polyporus (Trametes) captiosus Montag. ms. : pileo dimi- diato-sessili (parvulo) semiorbiculari suberoso-coriaceo lento tomentoso concentrice sulcato unicolori fuligineo margine ob- C. MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUM. 171 tuso , subtus determinate sterili, contextu porisque’ brevibus minutis rotundis obtusissimis concoloribus. — FAB. in truncis ramisque ad Zuurebergen prope Bontjesrivier, 2600 ped. altit. Novembri. — Coll., n. 9433. b. O8$. À part la dimension et la couleur, cette espèce à une grande affi- nité avec la précédente ; mais son chapeau, large et long de plus de 2 centimètres, est flexible, et ses pores n’atteignent pas le bord du cha- peau. Ce bord est obtus. Les pores ont environ 1 millimètre de lon- gueur. À 18. Dœdalea Dregeana Montag. ms. : pileo suberoso-coriaceo dimidiato -sessili semiorbiculari amplo supra explanato, cute radiato-fibrosa resinosaque , concentrice versicolori-zonato , initio flocculoso tomentoso livide umbrino demum glabrato griseo-fuscescente, basi protracta crasso, margine attenuato- obtuso subtus convexulo , hymenio poroso-sinuoso , poris bre- vibus linearibus flexuoso-dædaleis contextuque pallidis, mar- -ginalibus rotundis minutis acie obtusis. — Har. ad truncos sessilis. Zartkopsrivier , in nemorosis, infra 100 ped. Aprili ; inter Omtata et Omsamwubo, in vallibus sylvaticis 4000 ad 2000 ped. altit. Maio ; item in sylvis prope Port-Natal, Aprili. — Coll., n. 9419. b.. Desc. Pileus soliiarius aut imbricatus, sessilis, semiorbicularis, 18 centin. latus, 11 centim. longus, supra planiusculus , imo postice, ubi duo centimetra crassitudine metitur, depressus, tu- berculosus , initio tomento contexto - floccoso sordido griseo aut lvide umbrino crustam fibroso-radiatam resinosamque fusces- centem investiente indutus, tandem zonatim denudatus atque in statu vetusto radiatim rimosus, subtus convexus, basi postica producta matrici late adnatus, ita ut in sectione verticali visus, ad modum Dædalea Bulliardi fungus triqueter appareat. Margo attenuatus quidem , at non acutus, semicentimetrum crassus et subtus determinate sterilis. Hymenium ligneo-pallens, demum pallide cervinum (chamoïs ou café au lait) sinuoso -porosum ad aimbitum incrassato-elevatum. Pori lineares, angusti, bina mille- metra tantum longi, elongato-sinulosi, tortuosissimi, eleganter 172 €. MONTAGNE, -— ENUMERATIO FUNGORUM. labyrinthiformes , prope marginem vix rotundi, obtusi, nec un- quam lacerato-dentati, illis D. latissimæ Fries simillimi, nisi quod sinuli longiores sunt, | OBs. Gette espèce me paraît légitime ; aucune autre, soit du genre 7ra- metes, Soit du genre Dædalea, ne présente, que je sache, la même struc- ture de l’hyménophore. Des deux échantillons sur lesquels je viens d’es- quisser cette description, l’un, qui est solitaire, très grand, appartient à la collection de M. Miquel; l’autre, composé de plusieurs individus embriqués, fait partie de celle de M. le baron Delessert. Le premier est détérioré par un grand nombre d'insectes qui ont en grande partie dé- voré la chair sous-corticale, laquelle acquiert jusqu’à 1 centimètre d’é- paisseur. Malgré la grande ressemblance des sinus du 2. Dregeana avec ceux des Ÿ). latissima et D. sinulosa, on ne saurait, il me semble, consi- dérer le premier comme la forme réfléchie des deux autres : la nature de la couche fibreuse et tout à la fois résineuse s’y oppose d’une manière invincible. Je ne connais pas le Ÿ. rubicunda Kilotz. (Act. Acad. Curios. Nat. XIX, 1, p. 234); mais il paraît se distinguer suffisamment du nôtre par des pores très grands vers la base, arrondis, hexagones, et lobés par lacération, ce qui ne se remarque pas dans le champignon de Port-Natal. Enfin, parmi les espèces européennes, dont celle-ci se rapproche plus par la forme que par d’autres caractères, je citerai le 2. confragrosa; mais j’ajouterai en même temps qu'elle en est parfaitement distincte, soit par la couche de résine dont le tissu fibreux cortical est comme en- croûté, soit par la substance même de l’hyménophore, qui est blanchâtre et non d’un bai obscur, soit encore par la forme des sinus, lesquels d’ail- leurs sont de la même couleur que le tissu du chapeau. | 19. exagonia Dregeana Lév. — Has. inter Omtata et Omsam- wubo cum Dœdalea. Maio, — Coll., n. 9417. b. 20. F'avolus agariceus Lév. Ann. Sc. nat. Oct. 1844, p. 201.— Doletus agariceus Kœnig, ms. in Brit. Mus.—Polyporus aga- riceus Berk.! On fungi in the Brit. Mus., etc. Ann. and Mag. of nat. Hist. Januar. 1845, p. 371. — Favolus ciliatus Mon- tag. Ann. Sc. nat. Décemb. 1843, p. 364, t. 15, fig. 2. — Has. ad Koratra in sylvis, infra 1000 ped. altit, Septembri. — Coll., n. 9h31 b. OBs. Pour ne pas embrouiller davantage la synonymie de cette belle espèce, j’admettrai volontiers le premier nom spécifique qu'elle a reçu, C. MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUM. 173 bien qu’il lui convienne peu, par cela même qu'il est commun à toutes ses congénères. Linné a posé cette règle : Vomen legitimum plantam ab omnibus congeneribus distinguat (1). I1 est évident d’après cela que l’ad- jectif agariceus, qui était excellent pour un Bolet ou un Polypore, perd toute sa valeur si on l’applique à une espèce d’un genre duquel Fries a pu dire en l'établissant : Uf Lenzites est Polyporeus kymenio lamellato, Favolus est AGARICINUS lamellis undique et primitus celluloso -anastomo- santibus. Ainsi le nom de Favolus agariceus reviendrait à ceux de Clathrus clathratus ou de Ceratocarpus cornutus, etc., qu'aucun botaniste n’adop- terait bien certainement, parce qu'ils ne sauraient être caractéristiques. . Celui de #. Berkeleyi me semblerait donc plus admissible. Je dois ajou- ter que mon #. ciliatus avait été vu par mon ami M. Berkeley, qui n’y a pas d’abord reconnu sa plante. Je ne pense pourtant mi que ces deux formes soient suffisamment distinctes. 21. Favolus moluccensis Montag. Foy. Pole Sud, Crypt., p. 203, —Har. Omsamwubo in arboribus dejectis cirea fluminis ostia, Martio. — Coll., n. 9420 et AALE. 29, Glæoporus conchoides Montag. Cuba, Crypt., p. 885, var. capensis : pileis explanatis coriaceo -membranaceis effuso-re- flexis lateraliter connato-seriatis supra tomento appresso fulvo velutinis (azonis ?) margine acuto fibrilloso, hymenio gelati- noso carneo-fuscescenti poris brevissimis e rotundo-oblongis subangulatisve ore obtusissimis. — Has. Port-Natal in sylvis, Aprili. — Coll., n. 9425. OBs. Ce champignon ne paraît différer du type que par sa manière dé croître en séries allongées , par suite de la soudure des bords voisins, circonstance peut-être accidentelle, et en tout cas à peine capable de mériter à cette forme le nom de variété. 23. Cymatoderma elegans Jungh. Nov. Gen. et Spec. PI, F1, Javan. Pugil. TI. n. 6, ce. icone. — Has. ad Koratra in sylvis infra 1000 ped. altit. Septembri, et ad Omsamwubo, cum Polyporo protæo. — Coll., n. 9446 et 9447. 9h. Thelephora terrestris Ehrh. — Has. Dutoitskloof, 1000 ad 2000 ped. altit. Octob. -— Januar. — Coll., n. 9445. (4) C. Linnœæi Philos, Botan, cur. Sprengel. p. 326, n° 25 17} €, MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUM, 25, T'helephora (Resupinata) fusco-violascens Montag. ms. : membranacea, effusa, incrustans, tenuis, ambitu byssino fusco, hymenio atro-violaceo setuloso-pulveraceo. — Fag. in cortici- bus ad Port-Natal, Aprili. — Coll., n. 9429. OBs. Cette espèce est voisine du T. fusca Kries ; mais elle en diffère par la teinte violacée de son hyménium, qui d’ailleurs est manifestement pulvérulent. Il y a absence complète de rugosités. 26. Stereum lobatum Fries. — Has. inter Buffelrivier et Key in sylvis vallis, 1000 ad 2000 ped. altit. Junio ; item ad Kora- tra in sylvis infra 1000 ped. Septembri. — Coll., n. 9440. a. 27, Stereum hirsutum Fries. — Has. Hoogeraalsrivier, in syl- vis, infra 1000 ped. Septembri, et ad Zuurebergen prope Bontjesrivier , 2000 ped. altit. Novembri. — Coll., n. 9443. 28. Stereum pulverulentum Lév. Ann. Sc. nat. Mars 1846, p. 149, n. 161, sub Thelephora. — Thelephora læta Berk. ms., in Herb. Montag. — Has. ad Port-Natal in sylvis, Aprili. — Coll., n. 9441. OBs. Quoique, sans doute par quelque erreur d’étiquette, ce champi- gnon porte le n° 9442 dans la collection du Muséum d'histoire naturelle, nous y avons reconnu les caractères distinctifs mentionnés par M. Lé- veillé dans sa diagnose. Sous ce même n° 9442, ou plutôt de (42), nous trouvons dans la collection de M. Miquel un Lichen nouveau, du genre Porina, dont nous donnerons plus loin le signalement. 29. Stereum rubiginosum Fries. — Has. inter Key et Basche in lacunis saxosis umbrosisque. Junio. — Coll., n. 9450. 90, Corticium Dregeanum Berk. Lond. Journ. of Bot..Januar. 1816, p. à. — Has. ad Omtata locis sylvosis, in valle se- cundum flumen infra 1000 ped. altit. Maio. — Coll., n. 9451 ce, et A1O9,. Os. Ce champignon, d’abord orbiculaire, s'étend sur les écorces par la confluence de plusieurs individus. Le pourtour, non fibreux ni radié, €. MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUM, 155 est mou, tomenteux, blanc, et se détache de l'écorce en se réfléchissant un peu; il est même aisé d'enlever tout le chapeau sans déchirure. Il y a des papilles sur l’hyménium, qui est légèrement saupoudré de blanc, . mais dont la couleur générale offre une teinte de couleur de chair fai- blement violacée. 31. Corticium calceum Fries. — Has. Samteesvlatke prope Enon, infra 500 ped. altit. Martio. — Coll., n. 6452. b. 32. Exidia Auricula Jude Fries. — Har..... — Coll., n. 9448. 38. Hypoxylon cornutum Hoffm. — Has. ad Koratra in sylvis, infra 1000 ped. altit. Septembri. — Coll., n. 9464. 3h. Mycenastrum levospermum Montag. ms. : peridio... capilli- tio rhabarbarino sporis lævissimis. — Har. Witpoorberg in locis montosis aridisque, 2000 ad 3000 ped. altit. Augusto. — Coll., n. 9466. OBs. C’est sans doute se hasarder beaucoup que de proposer l’établis- sement d’une espèce de ce genre sur le chevelu et les spores, isolés de leur peridium, organe dont l'exemplaire de M. Miquel n'offre pas le moindre fragment. Toutefois J'ai montré ailleurs, et M. Berkeley en a seul tenu compte, que les caractères génériques résidaient autant, et plus peut-être, dans la structure et la forme du capillitium que dans la nature subéreuse et le mode de déhiscence du peridium, ou plutôt que les uns et les autres de ces caractères étaient corrélatifs. J’ai en outre observé, sur les trois espèces que nous connaissons bien, que le chevelu et les spores elles-mêmes pouvaient fournir de bonnes notes caractéristiques propres à distinguer ces plantes entre elles. En effet, la couleur, la rami- fication du chevelu, le nombre, la forme et la direction des aiguillons dont il est hérissé , la grandeur des spores, qui peuvent être aussi lisses ou tuberculeuses, tous ces caractères, si je ne m’abuse, doivent servir à limiter les espèces; sinon il n’y a rien de mieux à faire que de les réunir en bloc sous un seul et même nom. J'avais d’abord pensé que ce capilli- tium que j'avais sous les yeux pouvait bien appartenir au ŸZ. phœotrichum Berk., originaire de la même contrée. Les ayant donc attentivement comparés , j'ai constaté, d’abord à la vue simple, que le mien avait la couleur de la rhubarbe en poudre, tandis que l’autre était d’un brun de suie ; puis, sous le microscope, que le premier avait ses spores parfaite- ment lisses, brunes, transparentes, légèrement pédicellées, et que le se- 176 C. MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUM. cond avait les siennes opaques et chagrinées. J’ai remarqué encore dans le champignon de Drège que ces corps reproducteurs contenaient dans leur nucléus une goutte oléagineuse qui équivalait presque à la moitié de leur diamètre, circonstance que je n’ai point observée dans les MM. Co- rium, chilense et phæotrichum. Je propose en conséquence pour cette espèce le nom de Mycenastrum leiospermum. 90. Bovista castanea Lév. — Has. inter Hexriviersberg et Bok- keveld in planitie montis et in collibus saxosis, 3000 ad h000 ped. altit. Septembri, — Coll., n. 9455. a. 36. Podaxon careinomalis Fries, — Berk. Enumer of Fungi, in Witenhage collect., p. 16, n. 8, mend. typogr. P. carcinomatis. — Tul. Secot. in Ann. Sc. nat. Mars 1845, p. 175. — Has. inter Omtendo et Omsameulo in campis collinis herbosis, infra 500 ped. altit. Februario. — Coll., n. 9454, a et c, et A115. 97. Perichæna populina Fries. — Haë, in eodem cortice cum Agarico episphæria. n. L hujus enumerationis. 38. Stilbum lateritium Berk, -— Has. Zuurebergen prope Bont- jesrivier, 2000 ped. altit. Novembri ; item inter Buffelrivier et Key in valle proceris arboribus consita, 1000 ad 2000 ped. Junio, — Coll., n. 9462. 39. Ustilago Dregeana Tul. — Has. Paarlberg locis saxosis, infra 100 ped. altit. Novemb, — Decemb. — Coll., n. 9467. HO, Porina cryptostoma Montag. ms. : thallo effuso colliculoso viridi-olivaceo intus amylaceo candido, apotheciorum verrucis depresso - hemisphæricis lævibus glabris, ostiolo solitario omnium minimo subinconspicuo nucleoque ovoideo pallidis. — Has. ad cortices rugosos arborum. In Africa meridionali lectus, — Coll., n. 42 (an 94427). Os. Ce Lichen porte le numéro 42. Toutes mes recherches ont été vaines ; je n’ai pu le retrouver ni nommé, ni même indiqué sous ce nu- méro, dans le travail de Meyer. Quoique voisin par ses caractères des Porina nucula Ach. et P. viridi-olivacea Fée, je le crois néanmoins no- tablement distinct de l’une et de l’autre. Ainsi, la croûte n’est point mem- C. MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUM. 177 braneuse comme dans la première, mais assez épaisse, ni les ostioles bruns, mais d’un fauve clair, ou plutôt pâle. Comparé avec la seconde, le thalle de notre Lichen a bien la couleur verte des olives ; mais cette couleur est matte et non luisante, et ses verrues ne sont ni grandes, ni percées d’un ostiole noir. D'ailleurs les organes de la reproduction dif- fèrent également, car les sporidies s’éloignent singulièrement par leur structure de celles qu'a figurées M. Fée pour sa plante. Dans l'espèce du Cap, en effet, ces organes, bien que conformés de la même manière, c'est-à-dire en navette de tisserand, offrent, au lieu de quelques cloisons transversales, une structure analogue à celle de quelques sporidies de Verrucariées ou de Graphidées exotiques. On ne saurait en donner une idée plus parfaite qu’en les comparant à ce que l’on a nommé anthéri- dies, propagules ou spermatoïdies dans certaines Algues, comme le #e- soglæa, l’Ectocarpus, etc., ce qui revient à dire que leur cavité est rem- plie de granules disposés en une multitude de rangées transversales qui se touchent, ou bien que leurs nombreuses loges transversales sont elles- mêmes partagées en un plus grand nombre encore, par des cloisons ver- ticales. Ces sporidies, un peu acuminées aux extrémités, sont contenues en petit nombre (3 à A) dans des thèques proportionnément courtes. Elles acquièrent de grandes dimensions après leur sortie : j’en ai mesuré qui avaient une longueur de près d’un cinquième de millimètre, ou plus du double de ce qu’elles avaient dans la thèque. Le nombre des rangées de granules qu’elles renferment est de 30 à 40. Les thèques sont nichées entre des paraphyses ponctuées, et qui paraissent rameuses par suite de leur entrelacement. hA. Peyssonnelia capensis Montag. an revera specifice a typo diversa ? —- Har.,.….. — Coll., n. A4. Os. En étudiant les champignons qui précèdent, j'ai trouvé, portant le numéro 4108 (4h), un échantillon de Peyssonnelia qui m'a présenté dans sa structure quelque anomalie que je crois bon de signaler ici. La fronde, d’ailleurs conformée comme on le voit dans les exemplaires jeunes provenant de la Méditerranée , présentait à sa surface libre une multitude de granulations d’un rouge moins foncé, qui donnaient à cette surface l'aspect d’une peau humaine affectée d’éruption miliaire. Une tranche mince verticale de cette fronde, placée sous le microscope, mon- trait la couche horizontale et moyenne des cellules quadrilatères, d'où partent à la fois d’un côté le système rhizomorphe ou ces filaments nom- breux qui forment une espèce de feutre à la face inférieure, et de l’autre les filaments qui, d’abord ascendants obliques, se relèvent et viennent aboutir à la face supérieure, qu'ils constituent par l’intime adhérence de 3° série. Bor. T. VII. (Mars 1847.) 4 12 178 C. MONTAGNE. — ENUMERATIO FUNGORUM. leurs derniers endochrômes. Dans la plante du Cap, les quatre ou cinq plus rapprochés de la surface sont redressés, et forment avec les autres un angle fort ouvert, d'environ 130°, ce qui, pour le dire en passant, donne à cette disposition une grande analogie avec ce qui se passe dans les frondes cylindriques de certaines Floridées de la tribu des Cryptoné- mées. Je dis analogie, car de similitude, il n’y en a point. C’est entre les filaments ascendants, et non entre les filaments redressés de la fronde, que se voient des agglomérations de granules tout à fait semblables à des spores, et que M. Kützing considérerait probablement comme apparte- nant à ces organes qu'il nomme opseospermata. Ce sont ces glomérules qui donnent à la fronde l'apparence papuleuse dont j'ai parlé tout à - l'heure. Ils ont un diamètre d'environ 4/10 de millimètre, et sont com- posés de granules libres ou de pseudospores oblongs, de 0,03 de millimètre de longueur, d’une épaisseur d’un peu plus de 0,01 de millimètre, et quelquefois partagés en deux par une scissure transversale ; il m’a même semblé, mais je me garderais bien de l’aflirmer, quoique M. Kützing ait vu la même chose dans le Cystoclonium, que quelques uns étaient cru- cialement divisés en quatre, comme dans les vrais tétraspores. Leur colo- ration plus vive et leur opacité plus grande empêchent qu’on ne les con- fonde avec les endochrômes des filaments. Ces granules m'ont paru dépourvus de tunique. En supposant que ce soient là des organes propres à la multiplication de l'espèce, on ne peut toutefois méconnaître qu'ils s'éloignent des tétraspores normaux du Peyssonnelia de nos côtes, par leur agrégation, leur forme, leur exiguité proportionnelle, et surtout par leur position dans le parenchyme et non pas dans des verrues super- ficielles. Quant à l’Algue en elle-même, si l’on excepte la grandeur, on croirait voir un individu du Padina rosea Lamx., Mastophora Dne. Son épaisseur et sa consistance sont en effet bien moindres que dans le Peyssonnelia adulte. Je me demande si toutes ces différences, soit dans l’organisation de la fronde, soit dans le fruit, ne sont pas de nature à motiver la créa- tion d’une espèce qu’on pourrait nommer ?. capensis? Pour compléter ce que sais de son histoire et pour convaincre encore davantage que cette Algue n’est point un Masfophora stérile, mais bien un Peyssonnelia, je dois ajouter qu’en l’analysant j'ai retrouvé à sa surface quelques frag- ments de la fronde du Æhizophyllis dentata, espèce dont j'ai donné une figure analytique, comprenant le fruit, dans la Flore d'Algérie (Tab. 45, he, 2). ; C. MONTAGNE. — SUR LE FRUIT DU PEYSSONNELIA, 1479 APPENDICE, Description d'une nouvelle forme de fruit du genre Peyssonnelia Dne. ; suivie de quelques considérations sur les némathécies. Désirant , à l’occasion de l'espèce précédente, revoir le fruit déjà bien connu de ce genre , et dont MM. Decaisne, Kützing , Zanardini, Crouan et Harvey nous ont donné de bonnes analvses, je plaçai sous le microscope une branche verticale bien mince prise au centre d’une némathécie, dans un échantillon provenant de l'Algérie, et que je dois à l’amitié de M. le docteur Guyon. Quel ne fut pas mon étonnement lorsque , au lieu de ce que j’a- vais vu maintes fois , et dernièrement encore , au moment de ré- diger les caractères du genre pour la Flore d'Algérie , j’observai une fructification toute différente de celle qui a été vulgarisée par les figures citées de mes savants confrères! Voici en quoi elle consistait, Les pustules formées par les némathécies ont les mêmes dimen- sions que celles qui renferment le fruit tétrasporique. Elles sont composées de deux ordres de filaments ; les uns excessivement déliés, en apparence dichotomes, mais simples en réalité, à longs endochrômes, remplissent vraisemblablement 1c1 le rôle de para- physes; les autres, de même longueur, sont beaucoup plus gros. Mais ce qu’il y à de remarquable, c’est que ce sont les nucléus des éndochrômes de ceux-ci, qui s’hypertrophient , pour ainsi dire, et deviennent des spores, absolument comme cela se passe dans un grand nombre de conceptacles de Floridées, et notamment dans le Nothogema variolosa , le Melanthahia J'auberhana, le Plocaria confervoides , le Delesseria Hypoglossum , le Sphæro- coccus coronopifolius , etc. ( Voir les analyses de Kützing et les nôtres). On trouve donc là des spores sériées, au nombre de deux, de quatre et même de huit, selon le degré d'évolution auquel elles sont parvenues. Il parait que le développement se fait de haut en bas; car les plus rapprochées de la superficie de la né- 180 €. MONTAGNE. — SUR LE FRUIT DU PEYSSONNELIA. mathécie sont aussi les plus grosses et les plus arrondies , les in- férieures étant encore en massue oblongue et beaucoup plus grêles. Cela peut tenir, au reste, à la conformation de la néma- thécie, dont la convexité permet une plus grande extension que la base. Le nombre de ces filaments sporigènes est si considérable que la verrue en paraît formée tout entière. Toutefois , en compri- mant la tranche entre les lames de l'instrument de Schieck , on arrive à distinguer parfaitement les autres filaments stériles , et restés pour ainsi dire à l’état de paraphyses. Quand la série des spores est de quatre seulement, on croirait avoir sous les yeux un tétraspore quadrijugué. Néanmoins, il y a encore cette différence qu'ici les spores extrêmes ne sont ni semblables, ni égales entre elles ; la supérieure à 0,03 de millim. de longueur sur une lar- geur d’un peu plus de 0**,02 ; elle est arrondie supérieurement, et tronquée dans la partie qui correspond à celle qui la suit immé- diatement. Celle-ci et la troisième , toujours en descendant, sont tronquées supérieurement et inférieurement. J'ai déjà dit quelle était la forme de linférieure ; sa longueur moyenne est de 0,04 de millimètre , et sa plus grande épaisseur de 0,02 de mil- limètre. Il est à propos d’avertir que je ne décris ici que l’une des séries des spores , mais que ces séries sont fort variables, selon qu’elles sont formées de 2, 4, 6 ou 8 spores. Je’ dois ajouter qu'une fois en liberté, c’est-à-dire sorties de l’endochrôme , ces spores se revêtent d’un périspore très manifeste, et acquièrent encore de plus grandes dimensions. C’est ainsi que j’en ai mesuré qui avaient avec leur périspore un diamètre de 0,2 de millimètre. Tout bien considéré, cette sorte de fructification me paraît correspondre à celle qu’on rencontre dans les conceptacles des Plocariées et des Delesseriées. Elle en diffère seulement par l'absence de conceptacle proprement dit, lequel est ici remplacé par les filaments rayonnants de la surface qui donnent naissance aux némathécies. Quoi qu’il en soit, il me semble qu’on ne peut se refuser à admettre que les organes que j'ai décrits sont de vé- ritables corps reproducteurs, puisqu'ils sont semblables de tout point, soit dans leur forme, soit dans le mode de leur évolu- tion, à ceux qui ont été observés dans les espèces de Kloridées , KUNTE. — SPLCIES NOVÆ, 181 avec lesquelles j’ai comparé celle-ci, Ne serait-ce pas là le fruit _ “qu'a vu Turner? Si la description et la figure g de la planche 144 de l’Historia Fucorum sont insuffisantes pour en donner une idée claire, elles-rappellent du moins quelque chose d’analogue à ce que j'ai vu et décrit. M. Harvey a aussi observé quelque chose d’analogue dans les némathécies du Phyllophora Brodiæi ; mais il ne dit pas si c’est dans celles qui renferment les tétraspores ou chez des individus distincts. _ Les némathécies sont donc susceptibles de renfermer au moins trois sortes de fruits : 1° des glomérules de spores enveloppées d’un péricarpe (Favellidia J. Ag.), comme dans le Polyides, et peut-être comme dans le Rhizophyllis (voy. F1. d’Alg.st. XVI, fig. cet d); 2 des tétraspores qui peuvent, ainsi qu’on le voit dans le Fauchea (l. c.,t. XVI; fig. 1, À) et dans le Peyssonnelia, naître entre les filaments rayonnants, ou bien, comme dans le _ Chondrus, le Gymnogongrus ‘et le Phyllophora heredia (L. c., t. XVL, fig. 5 d, et5 e), tirent leur origine de la métamorphose du nucléus des endochrômes de ces mêmes filaments ; 3° enfin , et je crois que c’est la première fois qu’on la signale , une sorte de fructification (qui ne serait qu’une modification de la précédente), dans laquelle le nucléus, normalement hypertrophié, qu’on me passe le terme, resterait continu , et ne se diviserait point comme un tétraspore. | | _ SPECIES NOVÆ ET EMENDATÆ HORTI REGII BOTANICI BEROLINENSIS. Auctore ©C. KUNTH, 1, Urthica stachydifolia Kth. et Bouché. Annua ; androgyna ; caule erecto, simpliciter pyramidato-ra- moso, quadrangulari, glabriusculo ; foliis oppositis, ovatis , subacuminatis , basi rotundatis vel cordatis, quinquenerviis , grosse serratis, hinc inde setulis urentibus conspersis , subtus 182 KUNEH. -— SPECIES NOVÆ. glabris; glomerulis axillaribus, geminis vel ternis, breviter _ pedunculatis, subglobosis, androgynis, folio brevioribus, America borealis? © Floret Augusto, Septembri. U, urenti similis. 9, Urtica micrantha Kth. et Bouché. Suffruticosa : dioeca ; caulibus erectis, teretiusculis, glabriuscu- lis ; foliis oppositis, ovatis acuminatis, basi late rotundatis , trinerviis, grosse serratis, subtus glabriusculis ; spicis ( femi- neis) axillaribus, geminis, glomerulifloris, petiolo brevioribus. Patria? f Floret Junio. In horto cum U. rupestri Guss, confusa ; longe differt, præ- sertim inflorescentia. à. Urtica angustifolia Fisch. in Hornem. Hort. Hafn. Suppl. 107. Suffruticosa ; dioeca ; caulibus erectis, ramosis, quadrangulari- bus, puberulis ; foliis oppositis, longiuscule petiolatis, lanceo- latis, acuminatis, basi rotundatis, quinquenerviis, argute et grosse serralis, supra subpunctulato-scabriusculis, subtus in nervis petiolisque pubescenti-scabriusculis ; paniculis (femineis) axillaribus, geminis, simpliciter ramosis, sessilibus , petiolum subæquantibus ; floribus interrupte glomerato-spicatis. U. dioeca Urville, Enum. pl. orient., p. 423 (nec Linn.)? (planta masc.) Oriens. b Floret Octobri. U. proceræ Mühlenb. similis. k. Urtica himalayensis Kth. et Bouché. Verennis ; monoeca ; caulibus erectis, quadrangularibus, subsim- plicibus; foliis oppositis, ovatis, acuminatis, cordatis, quinque- nerviis, argute duplicato-serratis, stimulis urentibus setiformi- bus supra sparsim , subtus in nervis, petiolis cauleque dense obsitis, spicis axillaribus, geminis , simpliciter ramosis ; infe- KUNEH. — SPECIES NOVÆ. 183 _rioribus masculis, subsessilibus, glomerulifloris, petiolum tri- plo superantibus ; superioribus femineis, minoribus et multo gracilioribus. Himalaya. x Floret Octobri. Affinis U. dioecæ quanquam monoeca. 5. Fleurya humulifolia Kth. Annua; caule ramisque quinquesulcatis, hispidulis, stimulatis ; foliis sparsis, longe petiolatis, cordato-subrotundo-ovatis, tri- fidis , inciso-serratis, trinerviis, supra pilosis, subtus hispidu- lis, utrinque, præsertim subtus in ramis et ad petiolum stimu- lis rectis obsitis ; spicis axillaribus, solitartis, breviter petiolatis, densifloris, oblongo-cylindraceis , femineis , ad basim pedun- culo aucto brevi plurifloro masculo. Urtica ferocissima Hort. Berol. 18/6. Patria? © Floret Novembri. Calyx masc. 4-sepalus, hispidulus, Stamina 4. Antheræ al- bidæ, Pistilli rudimentum stipitatum, peltiforme. Calyx fem. his- pidulo-echinatus , subventricosus , limbo irregulariter 3-4-fidus. Stigma longissimum, filiforme, glabratum. 6 Fleurya photiniphylla Kih. Fruticosa ; carnosa ; glabra ; ramulis obtusangulis; foliis sparsis, longissime petiolatis, ovato-ellipticis, subacuminatis, basi ro- tundatis , obsolete cordatis, trinerviis, sinulato-crenatis, sub- carnosis , glaberrimis , pellucido-punctulatis, subcomplicato- curvatis ; pedunculis (femineis) axillaribus, solitariis, apice subdichotomo-ramosis, multifloris, petiolo brevioribus ; flori- bus (femineis) minutis, pedicellatis, in ramulis subternis. Urtica photiniphylla Hort. Goett. _Patria? b Floret April. Calyx femineus; sepala 3, oblique ovata , acuta, tertio multo 164 KUNEW,. — SPÈCIES NOVA. minore , conniventi-clausa. Stigma longissimum , filiforme , pu- bescens. 7, Girardinia armata Kth. (1). Suffruticosa ; ramis pilosis ; foliis sparsis, longe petiolatis, pin- nato-tri- vel quinquefñdis, grosse et argute serratis, trinervis, utrinque pilosis, subtus in nervis primariis et ad petiolum sti- mulis subulatis rectis armatis ; laciniis ovato-oblongis, acumi- natis ; paniculis axillaribus , solitariis, ramosis: inferioribus masCulis , breviter pedunculatis , petiolum subæquantibus ; su- perioribus femineis, remotis, tenuioribus, longius peduncu- latis. Urtica diversifohia Link. Enum. 2. 385. Urtica horrida Link. Enum. 2. 385, nec Humb. et Kth. Urtica heterophylla Wall. in Don Flor. Nepal. 59, nec Vahl, Nepalia. 3 Floret Octobri. Folia fere Humuli Lupuli. Flores masc. : sepala 4, Stamina 4. Flores feminei : sepala 4, quorum à cucullato-conniventia, in- ferne connata, quartum liberum, minus, angustum, Stigma elon- gatum, filiforme. 8. Pilea callitrichoides Kth. Dioeca ; caule perenni, erecto, divaricato-ramosissimo ramisque teretibus, carnosis, glabris ; foliis oppositis, petiolatis, obovato- cuneatis , apice rotundatis, integerrimis ; uninerviis , carnosu- lis, supra pills transversis fusiformibus adnatis obsitis ; glo- merulis femineis axillaribus, geminis, pedicellatis, minutis, subglobosis, petiolo brevioribus ; masculis. … Urtica callitrichoides Humb. et Kth. Nov. Gen. 2, A0. Dubreuillea callitrichoides Gaudich. LE, 495. P. alsinæfolia Hort. Berol. 18/6. Nova Andalusia. 5 Floret Octobri. (1) Girardinia heterophylla Dne. (1840) in Jacquemont. Bot. p. 154, t. 153. KUNEM. — SPECIES NOVÆ. 159 Differt a 2. muscosa Lindl. præsertim caule erecto et floribus dioecis. 9. Pilea densiflora Kth. Fruticosa ; dioeca; ramulis obsolete hexagonis, glabris ; foliis oppositis, ovato-oblongis, acuminatis, basi subinæqualiter rotundatis vel subcordatis , triplinerviis , grosse serratis, sub- carnosis , utrinque pilis minutis fusiformibus adnatis densius- _ cule conspersis; pedunculis axillaribus, apice tri- vel panicu- lato-ramosis ; floribus (masculis) dense capitato-conglomeratis. Urtica crassifolia Wild. Spec. 4, 349. Ej. herb., n. 17394 (specim. cult. a Wendl. olim accept.). Willd. Enum. 966. Link. Enum. 2, 381. | Urtica nitida Hort. Berol. 18/46. America calidior ? b Floret Augusto. Proxima Pileæ (Urticæ Poir.) melastomoidi et? P. (Urhcæ Linn.) grandifolic. 10. Busbeckia radicans Hort. Turic. est, Atropa origanoides Desf, Cat. 396. (Physalis origanoides Lam. Il.) A1. Solanum Eduardi Kth. et Bouché. Fruticosum ; inerme ; ramulis subangulatis, albido-stellulato- pulverulentis ; foliis ovato-oblongis, acuminatis, basi in petio- lum decurrentibus, margine undatis, membranaceis , supra viridibus pilisque minutis fasciculatis scabriusculis, subtus molliter stellulato-tomentosis et albido-cinereis ; axillis nudis ; cymis terminalibus , alterne dichotomis, longe pedunculatis, multifloris ; corollis rotatis, calycem cano-tomentosum triplo superantibus , interne glabris, externe stellulato-pubescenti- bus ; staminibus subæqualibus, liberis ; ovario apice pilosius- culo ; stylo glabro. Cuba. h Floret Septembri, Eduardus Otto semina misit. Corolla rotata, alba, 40 lineas lata, Antheræ luteæ. 156 KUNTH. -— SPECIES NOVÆ. Differt à proximo S. calhicarpæ/olio forma foliorum, floribus duplo majoribus, corollis rotatis (nec turbinato-rotatis), laciniis ovato-oblongis (nec oblongis). 12. Ehretia violacea Kth. Ramulis teretibus petiolisque tuberculato-hispidulis ; foliis spar- sis, ovato- vel oblongo-ellipticis, basi rotundatis, integerrimis, rigidis , supra tenuiter hispidulo-scabris, nitidulis, subtus te- nuiter tuberculato-hispidulis ; cymis in apice ramorum latera- libus, pedunculatis , solitariis , alterne dichotomis; calycibus strigulosis, urceolato-campanulatis ; ovariis quadrilocularibus ; ovulis solitariis. Cap. B. Spei. b Floret Augusto. Folia subpollicaria. Flores magnitudine Lycii europæi. Co- rolla subinfundibulari-hypocrateriformis , violacea. 13. Cosmanthus (Eucosmanthus Alph. De Gand.) nemophi- loides Kth. Diffusus ; glaber ; foliis ciliatis ; radicalibus pinnatipartito-Ivra- tis ; caulinis sessilibus , tripartitis: segmentis lanceolatis, acu- tis; racemis elongatis, laxifloris; calycibus irregularibus ; corollis nudis ; staminibus exsertis, villosis ; placentis biovu- latis. Texas. © Floret Junio. — Augusto. Flores violacei, magnitudine floris Cosmanthi fimbriati, cujus sectionis. Habitu affinis VNemophilæ insigni, phaceloidi et crambeoich , sed charactere generico distinctissimus. 14. Notelæa laurifoha Kth. et Bouché. Ramulis teretibus, glabris ; foliis elliptico-oblongis acutis, bast in petiolum angustatis, irregulariter crenulatis, reticulato- venosis, Coriaceis, epunctatis, glabris; racemis axillaribus , | | | | | | | | KUNTH. — SPECIES NOVÆ, 157 abbreviatis ; calyce obsolete quadridentato; stigmate sessili, bipartito. Terra van Diemen. h Floret Januario. Gustiniani semina misit. Folia 3 1/2-4 pollicaria. N. ovatæ proxima, cujus stigma tamen indivisum, teste Brown. 45. Bulbostylis (Eupatorium) scorodoniæfolia Kth. Fruticosa ; erecta ; foliis sparsis, in ramulis sæpe oppositis, sub- deltoideo-ovatis, acutis, basi rotundatis vel leviter cordatis, trinerviis, crenatis , subcoriaceo -membranaceis, supra rugu- losis et hirtellis , subtus lacunosis ramulisque molliter hirtellis et subcanescentibus ; capitulis nonnullis in apice ramulorum glanduloso-hirtellorum racemoso corymbosis , erectis , sub 21- floris ; foliolis involucri circiter 28, imbricatis, lanceolatis , acutatis, dorso glanduloso-hirtellis; exterioribus gradatim mi- noribus , ovato-oblongis et ovatis ; floribus involucrum supe- rantibus. Mexico. h Floret Aprili. Flores subviridulo-flavi. Ovarium sericeo-pubescens. Stylus supra basim bulboso-incrassatus ibique villosulus. Bulbostyli (Eupatorio Humb. et Kth. ) nepetæfoliæ Gand. proxima , nisi eadem ; specimina hujus mihi non amplius sup- petunt. 16. Cosmos Uhdeanus Kth. et Bouché. Gaule purpurascente, sulcato , piloso-hirto ; foliis bipinnatifidis , supra puberulis , subtus rachique hirto-pilosiusculis, margine hispidulo-scabris; laciniis oblongis , acuminato-acutatis ; ca- pitulis alaribus, longissime pedunculatis ; involucri foliolis exterioribus lanceolatis ,* trinerviis, glabris, interiores sub- _æquantibus ; fructibus (juvenilibus) glabris, biaristatis. Mexico. Z Floret Septembri. Uhde misit semina. Folia pinnatisecta ; segmentis pinnatifidis. Flores radii atro- purpurel , disci atro-sanguinei. 158 KUNTH, -— SPECIES NOVÆ. C. caudato Humb. et Kth. simillimus, diversus laciniis foliorum latioribus, colore florum disci atro-sanguineo (nec luteo) et? fructuum forma. 17. Coprosma higustrinum Kih. Ramulis teretiusculis, Iævibus, glabris ; foliis lanceolatis, acutis, in petiolum brevem decurrentibus, subtus in axillis nervorum lateralium glandula supra prominente instructis, membrana- ceis, glabris, supra nitidulis ; pedunculis (masculis) in ramulis abbreviatis axillaribus, oppositis, brevibus, apice plurifloris ; floribus sessilibus ; staminibus demum longe exsertis, pendulis. Nova Zeelandia. > Floret Februario. Planta feminea desideratur. Differt a proximo C. lucido foliis multo angustioribus. 18. Anotea (Malvaviscus) chloranthus Kth. Fruticosa ; erecta ; ramis angulatis petiolisque pubescentibus ; foliis longe petiolatis, ovato-trilobis, acuminatis, cordatis, septemnerviis, grosse serratis, utrinque, præsertim subtus pubescentibus ibique subcanescentibus ; lobis lateralibus bre- vibus , acutis ; floribus in apice ramorum racemosis , geminis, secundis , calyculo hemisphærico , piloso, 8-fido, adnato in- teriori subventricoso-campanulato , 5-fido, 15-costato ; laciniis illius subspathulato-lanceolatis, acutis, Mexico. h Floret Novembri. Corolla convoluta , flavido-viridula : petalis basi haud auricu- latis. Ovarium quinqueloculare ; loculis uniovulatis. Columna stylina 10-fida, stamina superans. An à Malvavisco flavido Cand., specie incomplete nota, satis distincta ? 19. Colutea abyssinica Kth. et Bouché. Foliis pinnatis, quadrijugis cum impari: foliolis ellipticis , apice rotundatis, apiculatis, vix retusis, supra glabris , subtus , petiolo , rachi ramulisque adpresso - puberulis; pedunculis | KUNTH. —- SPECIES NOVÆ. | 189 axillaribus , 2-3 floris , folio brevioribus; leguminibus inflatis, glabris. Abyssinia. b Floret Augusto. Foliola 4-5 lin. longa. Corolla fusco-aurantiaca ; vexillo basi supra unguem maculis duabus flavidis notatum. Ovarium glaber- rimum. | Distinguitur à similima €. haleppica leguminibus glabris flo- ribusque dimidio minoribus. 20. Tephrosia (Reineria ? ) amorphæfolia Kth. et Bouché. Suffruticosa ; erecta ; ramulis angulatis, pubescentibus ; foliis pinnatis , 5-6-jugis cum impari; foliolis elliptico-oblongis, mucronulatis, utrinque puberulis : paribus bistipululatis ; sti- pulis subulatis; pedunculis axillaribus , solitariis, apice race- moso-plurifloris, folio subbrevioribus ; calyce pubescente ; staminibus diadelphis ; disco nullo ; leguminibus pilis punctuli- formibus conspersis. Caracas. Dh Floret Augusto. Vexillum complicatum , dorso virescens , lateribus purpureum ; alæ et carina virescentes , illæ purpurascentes,. 21. Picramnia zanthoæyloides Kth. Foliis impari-pinnatis ; foliolis (15-17) alternis, inæquilateris , oblongo-lanceolatis, obtuse acuminatis , utrinque subtilissime puberulis , margine subtus in nervo medio , rachi ramulisque pubescentibus ; paniculis terminalibus , subsessilibus, simpli- citer ramosis, erectis ; ramis elongatis, gracillimis ; floribus triandris. Phacellanthus undulatus Klotzch in Hort. Berol, Brasilia. b Floret Julio-Octobri. Foliola 3-5 1/2 pollicaria. Nonnisi planta mascula suppetit. Picramniæ Antidesmati, præsertim var. pubescenti proxime afinis, 190 BUNGE, Observationes excerptæ e delectu seminum Horti botanici Dorpatensis, 1846. Dimerorræ species vel omnes in unam valde polymorpham con- jungendæ , vel plures statuendæ. Comparatis plantis cultis et : speciminibus Preissianis. spontaneis , sequentes formas dis- tinguo. a) D. pusilla, DC. — Pusilla, glabriuscula, involucri foliolis lineari-lanceolatis umbellam æquantibus. Mericarpiis difformibus ; altero echinato , altero seriatim obtuse tuberculato, DC., Prodr., IV, p. 71, — Benth. in Hügel; Enum. Nov. Holl., n° 177? Non vidi. b) D. hirta, Benth. — Piloso-hirta, involucri foliolis lineari- lanceolatis, umbella brevioribus. Mericarpiis difformibus discolo- ribus ; altero echinato , altero lævi, margine crenato. Benth, 1. c., n°178. — Plant. Preiss., I, p. 284. c) D. W'alpersü, Bunge. — Glabriuscula, involucri foliolis lineari-lanceolatis umbella brevioribus. Mericarpiis diflormibus , concoloribus : altero echinulato , altero lævissimo . margine inte- gro. — E seminibus cel. Lehmann nomine Pritzeliæ missis , cum præcedente et sequente enata , hæc gracilior ; murices mericar- piorum exteriorum breviores , teneriores. d) D. Preissiana, Bunge. — Pusilla, piloso-hirta, involucri foliolis foliformibus umbellam duplo triplove superantibus. Meri- carpiis difformibus ; altero echinulato , altero parce obtuse tuber- culato, margine acuto integerrimo.— Plantæ Preiss., L c. ScoroDOsMA, Bunge, |. c. (Umbelliferæ Peucedaneæ).—Flores ab- ortu monoici. Masc, : Calyx planiusculus, obsoletissime 5-lobus, petala 5 , obovata, obtusa , integra , plana , flava , stamina 5. Stylopodia lata , depressa. Styli brevissimi, abortivi. — Fox. : Calycis lHimbus obsoletus. Petala 5, obovata, obtusa, integra, plana, alba, v. albescentia. Glandulæ 5 minutæ subbilobæ staminum loco. Stylopodia elevata. Styli 2, reflexi. Stigmata crassa, capitata. Fructus a dorso compressus , suborbicularis. Mericarpia jugis à dorsalibus æquedistantibus carinatis, la- DE SCHLECHTENDAL.— SEMINA IN HORTO HALENSI COLLECTA. A9 teralibus inæqualiter dilatatis in alam hinc convexam illinc me- dio carinatam, valleculæ et commissuræ striatæ, evittatæ ! carpophorum bipartitum , liberum. Semen plano-compressum, ellipticum. — Herba desertorum Asiæ mediæ , Asam fœtidam spirans , robusta ; foliis radicalibus petiolatis, amplis, terna- tisectis ; segmentis bipinnatisectis ; laciniis oblongis integerri- mis obtusis ; foliorum caulinorum vaginis amplissimis , summis aphyllis ; inflorescentia composita , amplissima ; umbellis sexu distinctis; mediis pedunculatis umbellatis, v. solitariis sessilibus, femineis, albifloris, v. albescentibus, villosis; lateralibus gracilioribus, pedunculatis, demum deciduis , masculis , flavi- floris. | À Ferula et Doremate distinctum calycis margine obsoleto, petalis, vittarumque defectu. Scorodosma fœtidum , Bunge. — In deserto Aralensi specimen unicum florens et pauca semina collegit b. Lehmann. Planta cum descriptione 4sæ fœtidæ Kæmpferi ( Amænit., p. 535 ) sat bene congruens, nec ab icone abhorrens , si id respicis, quod in hac foliorum segmentum tantum depictum , nec folium integrum , ut e descriptione elucet. | D.-F.-L. DE SCHLECHTENDAL, Adnotationes ad indicem seminum in horto Academico Halensi collectorum anno 18/46. Genus CErATocHLOA à Kunthio cum Bromo junctum servan- dum videtur. Sub C. unioloidis nomine (Palisot de Beauvois C. festucoilem nominat in indice), Festucam unioloidem Willdenowii (Hort. Berol., t. III), quam ex Horto Berolinensi habeo, cum homonyma Poiretii planta (Dict. Bot. Suppl., IT, p. 636) e descriptione nota, cum C. australi Sprengelii, quam cultam in herbario servo, cum C. pendula Schraderi, quam hortensem ha- beo , cum C. Hœnkeana Preslii, quam autographam possideo , necnon Cum plantis in hortis sub C. exaltatæ et Bromi arduen- nensis nominibus occurrentibus conjungo , hinc Bromos sequentes Kunthii (Syn., I, p. 415 et 416, sub num. 21-24) unioloidem scilicet et Filldenowri et Schraderi et Hænkeamum in unam spe- 192 DE SCHLECHTENDAL, — SEMINA IN HORTO HALENSI COLLECTA. ciem latius per Americam divulgatam contraho. Planta in horto culta variabilis amplitudine paniculæ , numero florum, colore viridi glaucove. Frigoris impatiens , annua colitur sub diu. TRITICUM GIGANTEUM, Retz, Obs. Bot., p. 7 (Dissertatio rara sub præsidio Andr. Joh. Retzi defensa a Magno Christiano Retzio, Lundæ , 1810 , 4°), in Horto bot. Halensi sub Tr. juncei nomine reperimus , à quo ut ab ommibus aliis, quæ viva vidimus, de- scripta legimus, Ægropyris spicularum extus curvatarum situ diversum videtur, nec cum Tr. giganteo Rothii (Catal. bot., IT, p. 22), quod ad Triticum rigidum Schraderi, elongatumve Hostii, adducendum erit commiscendum. Addimus descriptionem plantæ hortensis, quam europæam habuit Retzius, locum specialem igno- rans, Planta perennis, cæspitosa, humanam altitudinem superans, stric{a. Caules teretes, læves, intus fistulosi, nodis incrassatis fuscescentibus gla- bris. Foliorum vagina brevior quam lamina, lævis, ligulæ loco margine brevissimo truncato plerumque irregulariter lacero instructa, utrinque auricula angusta parva marcida. Folii lamina dorso plana lævis, facie profunde sulcata, nervis prominentibus majoribus cum minoribus alter- nantibus, pilis minutis rigidis unica serie dispositis interdum in mediis nervis occurrentibus scabrida , margine utroque denticulis cartilagineis sursum versis scabro, linearia, longissima , marginibus plus minusve involutis acuminata, caulium sterilium multo angustiora, juniori statu marginibus se invicem tangentibus convoluta tereti-canaliculata. Spica terminalis pedalem fere attingens longitudinem e spiculis alterne dispo- sitis composita. Spiculæ inferiores v. infima tantum internodium suum æquant, superiores eo sensim longiores, ultimæ eo plus duplo longiores, omnes ante anthesin et sub anthesi extus curvatæ s. apice a rhachi de- flexæ, lanceolatæ, apice attenuatæ, 10-14-floræ. Bracteæ (glumæ caly- cinæ) breviores quam infimi flores, inter se subæquales v. altera paullo brevior, apice obtusissimæ, obliquæ, 7-nerviæ, nervis 4-latus exterius, duobus interius a nervo impari situm occupantibus. Rhachis alterum latus convexum læve, alterum excavatum, margines denticulis cartilagi- neis sursum versis Scaberrimi. Gluma corollina exterior 5-nervis, apice plus minusve obtuse biloba, nervo medio ad sinum procedente, in flori- bus infimis summisque brevissime, in mediis vero longis in aristam bre- vem rectam scabram excurrente. Gluma corollina interior binervis, apice rotundata integerrima, ad nervos dense ciliata. Lodiculæ bilobæ, lobo interiore minore, utriusque apice acute bifido. in rente 193 SUR LA FÉCONDATION DES ORCHIDÉES : Par M. le Professeur J.-B. AMICI |{i). { Giornale botanico Italiano di Filippo Parlatore, ann. 2.) La fécondation, chez les plantes phanérogames, s’accomplit- elle, ainsi que le prétend Schleiden, au moyen de l'extrémité du boyau pollinique , qui, pénétrant dans les téguments de l’ovule et repoussant la membrane du sac embryonnaire, y forme une dé- pression pour s’y loger et y former ensuite le véritable embryon ? Des recherches spéciales que j'ai faites sur la Courge (Cucur-- bita Pepo) m'ont convaincu que, dans cette plante, la fécondation s'opère d’une manière bien diflérente. À la réunion des savants de Padoue . j'ai montré que le boyau pollinique pénètre dans le col ou sommet du nucelle Jusqu'à une certaine profondeur, mais ne parvient jamais à pénétrer dans la vésicule embryonnaire préexis- tante et visible dans le nucelle déjà avant l'introduction des boyaux polliniques dans les ovules, Probablement , par une action absor- bante insensible de la membrane qui forme la vésicule embryon- naire , l'humeur prolifique, conduite ou déposée par le boyau à sa proximité ou même à sa surface , passe dans son intérieur pour se mêler au fluide qui y est contenu , et termine ainsi l'acte de la fécondation. En effet, ce n’est qu'après la pénétration des boyaux polliniques et lorsqu'ils ont versé sur la vésicule embryonnaire la liqueur qu'ils renferment qu’elle acquiert la faculté de croître ; elle mour- rait sans prendre d’accroissement si-le fluide fécondateur ne lar- rosait. : Le développement de la vésicule embryonnaire commence à se manifester vers la base, c’est-à-dire à l’opposé du point où le boyau pollinique exerce son action, pour se détruire ensuite peu à peu. Toute trace de ce boyau a disparu à l’époque où la vésicule embryonnaire grossie multiplie ses cellules; celles-ci 1} Mémoire lu au Congres des Savants italiens à (rênes, le 16 septembre 18%6. 3° série. Bot. T. VIT. (Avril 1847.) à 13 A9/ AMICI. — FÉCONDATION DES ORCHIDÉES. grandissent surtout vers la base du nucelle et finalement atteignent ses parois, remplissant ainsi toute sa cavité et amenant même sa rupture. La forme que prend ultérieurement en se développant la vésicule embryonnaire est celle d’un sac étranglé (le sac embryon- naire), au sommet duquel, bien des jours après l’époque de la fécondation , apparaît intérieurement un corps verdâtre , qui est vraiment l’embryon de la nouvelle plante. De ces faits, qui sont constants, il résulte que le tube pollinique ne se transforme point en vésicule embryonnaire , puisque celle- ci existe déjà dans l’ovule non fécondé , et qu’il se transforme en- core moins en embryon, l'embryon ne naissant en effet qu’assez longtemps après, quand la vésicule, extrêmement grandie , s’est convertie en sac embryonnaire. Le véritable embryon est en outre visible pour nous assez longtemps avant qu’il ait acquis un dia- mètre égal à celui d’un boyau pollinique; ce dernier ne peut donc devenir l’autre. Ainsi je pouvais, au sujet de la Courge, taxer d'erreur l’opinion de M. Schleiden, et, le microscope en main , en donner une démonstration évidente. Des raisons d’ana- logie me persuadaient encore que dans les autres plantes, où l’action du pollen est nécessaire à la fécondation des ovules, le sentiment du botaniste allemand n’était pas admissible ; et j'étais d'autant plus fondé à conserver celte manière de voir que jamais, dans les plantes diverses soumises si souvent à mes premières recherches , Je n'avais vu la pointe du boyau pollinique ni-se lo- ger dans le sac embryonnaire quand celui-ci préexiste à la fécon- dalion , ni engendrer la vésicule embryonnaire. Mes observations , il est vrai, ne s'étaient appliquées à aucune plante de la famille des Orchidées ou des Asclépiadées ; maïs je connaissais depuis l’époque de leur publication les mémoires de MM. Ad. Brongniart et Rob. Brown sur la fécondation dans ces plantes (i); ce qui me suffisait pour présumer que ce phénomène n’y présentait aucune dillérence notable , et qu’une fonction aussi importante que celle de la fécondation s’exercait d’une manière (1) Ann des Sc nut., 1'° sér. lom XXIV (1831, p. 113. — Trans. of the Linn. Soe.. vol-XVI (1831-1832). AMACI. -— FÉCONDATION DES ORCHIDÉES. 195 uniforme dans les plantes phanérogames que j'avais examinées, et dans celles chez lesquelles les organes sexuels offrent une struc- ture particulière et anormale, et que je n'avais point encore étudiées. | Pour transformer ma conjecture en vérité de fait, de nouvelles recherches microscopiques étaient indispensables, et surtout il convenait d’écarter positivement une difficulté née d’une observa- tion de M. R. Brown, et qui, si elle subsistait , établirait dans ma théorie au moins une exception importante. L’illustre botaniste de Londres, dansson mémoire déjà cité, ad- met que les six faisceaux de tubes extrêmement ténus, qui, à une certaine époque, apparaissent dans l’ovaire des Orchidées, sont entièrement composés de boyaux polliniques arrivés par le canal du style , et l’on ne saurait douter, pense-t-il, que l'existence de ces tubes dans la cavité ovarienne ne soit essentielle à la féconda- tion , leur manière d’agir ou la question de savoir s’ils se mettent en contact avec les ovules restant seules à déterminer. Puis M. Brown ajuute : « Je sais que le professeur Amici, qui a dé- » couvert en diverses plantes le fait remarquable de la pénétra- » tion des tubes polliniques dans la loge ovarienne , et regarde » cette circonstance comine très générale, croit également que, » dans tous les cas, le tube pollinique arrive au contact de l’ovule ; » mais, sur ce point important , Je ne m’estime pas aussi instruit » que cet observateur. » Sept mois plus tard, le même auteur lut à la Société linnéenne une note supplémentaire relative au mode de fécondation des Orchidées en particulier, et annonça avoir vu dans l'Orchis Morio un ou plusieurs des tubes dont il s’agit s’introduire dans l’ouver- ture de l’ovule qui correspond à la place de la radicule du futur ‘embryon; mais, changeant d'opinion sur l'origine des mêmes tubes , il crut pouvoir établir qu'ils ne sortent point immédiate- ment des grains polliniques, mais qu'ils sont, en apparence, engendrés par eux. Si ce dernier fait était incontestable , il est évident que la théorie de la transformation en embryon de lex- trémité du boyau pollinique pécherait par sa base, et j'aurais moi-même eu tort de regarder comme une loi générale Pallonge- M 196 AMICI. — FÉCONDATION DES ORCIHIDÉES. ment du boyau jusqu’au point de pénétrer dans les téguments de l’ovule. Ce sujet méritait donc d’être éclairci; et, bien que très désireux de m’en occuper, je n’eus longtemps ni le moyen, ni le loisir de le faire. Cependant M. Gasparrini , ayant, au Congrès scientifique de Naples, fait connaître un cas semblable offert par le Cytinus hypocystis (1), le désir que je nourrissais d'étudier ces faits sin- guliers s’est réveillé en moi, et, le printemps dernier, j'ai com- mencé un examen minutieux des organes de la fructification des . Orchidées. Cette étude m’a confirmé dans la première opinion de M. Brown; les cordons de tubes descendus dans l’ovaire sont en effet composés , suivant moi, de faisceaux de tubes ou boyaux polliniques. J’ai pu déterminer en outre l’état précis de l’ovule avant l’arrivée du boyau, puis comment celui-ci pénètre dans les téguments et se comporte relativement à la vésicule embryonnaire ; enfin j'ai reconnu les changements immédiats qui, dans l’ovule, sont consécutifs à l'introduction du boyau lui-même. Toutes ces choses venant à l’appui de mes premières observations , et :ex- cluant l’idée de la conversion de l’extrémité du tube pollinique en embryon, j'ai cru qu'elles offraient un intérêt suffisant pour faire le sujet de cette communication. Mais, avant d’entrer dans la question même , je dirai pour quels motifs je me suis arrêté à l'opinion que les six faisceaux ou cordons de tubes qui descendent dans l'ovaire sont formés de boyaux polliniques prolongés. M. Brown déclare que ses observations sur l’origine de ces cor- delettes , qu'il qualifie de muqueuses, ne sont pas pleinement satisfaisantes, et que leur mode de formation est encore obscur. Il fait remarquer, quant à cette origine, 1° que ces tubes deviennent visibles un peu après (soon but not immediately) la sortie des boyaux polliniques hors des grains de la masse pollinique apph- quée sur le stigmate ; 2° que leur première apparition a lieu dans le tissu du stigmate, au voisinage immédiat des tubes pollini- ques , dont ils ne se distinguent que par certaines coagulations de leur contenu, qui interrompent leur continuité intérieure et n'existent pas dans les boyaux encore adhérents au grain (4) Giornale botanico italiano, anno 2°, parte prima, p. 8 (1846). AMICX. -— FÉCONDATION DES ORCHIDÉES,. 197 polliniique. Puis, eu égard à la route que suivent ces tubes mu- queux , l'auteur ajoute qu'aussitôt après la période de leur pro- duction dans le stigmate, où 1ls sont plus ou moins mélangés avec son tissu propre (le tissu conducteur), ils passent dans le style d’abord en petit nombre, et que, grandissant peu à peu, ils composent un cordon muqueux d’une longueur considérable, qui emploient quelquefois plusieurs jours pour arriver jusque dans l'ovaire , où il se divise et s'étend suivant toute la longueur des placentas. Quiconque donnera quelque attention à cette description ne pourra disconvenir que l’apparition des tubes dont il s’agit dans le stigmate , leur réunion ultérieure en un faisceau dans la lon- eueur des styleset leur divergence dans l’ovaire , ne soient autant de caractères également propres aux tubes polliniques dans les autres familles de plantes phanérogames. Dans les Orchidées , 1l ne s'agissait donc que de reconnaître l'identité des tubes polliniques attachés à leur grain, et engagés ‘dans l'épaisseur du stigmate avec les autres tubes supposés d’'o- rigine différente, et engendrés dans le voisinage immédiat des premiers ; identité que j'ai vérifiée plusieurs fois en écrasant le stigmate entre deux verres , et en observant que les uns ne sont que la continuation des autres. Je me suis également rendu compte des légères dissemblances offertes par les tubes, quant à leurs coagulations intérieures , trop faible caractère, sur lequel on croyait à l'existence de deux sortes de tubes ; et 11 m’a paru trouver la raison de ces dissemblances en ce que, après l’action du pollen , les couches du stigmate et du style se flétrissent lente- ment et graduellemant, d’où suit aussitôt une interruption de communication avec les parties supérieures , et la formation dans les tubes de coagulations en manière de diaphragmes ; ces tubes demeurent ainsi privés intérieurement de matière granuleuse ou liquide prolifique , parce que celui-ci se transporte toujours vers leur extrémité inférieure (Fig. 47. M. Brown induisait encore d’une autre observation que les cordons muqueux n'étaient pas des cordons de tubes polliniques. 1] avait remarqué qu'une très petite portion de la masse polli- 198 AMICT. — FÉCONDATION DES ORCHIDÉES. nique, mise à la surface du stigmate, suffisait pour produire dans l'ovaire des cordons muqueux d’une grandeur ordinaire ; et dans le Bonatea speciosa , 1l avait réussi à féconder plusieurs fleurs avec une seule masse pollinique. À cette expérience délicate que je n’ai point répétée, j’oppo- serai le fait de l’énorme quantité de grains de pollen contenue dans les masses polliniques des Orchidées , de telle facon qu’une très petite portion de celle-ci peut donner naïssance à un nombre prodigieux de boyaux. Les deux masses polliniques principales de l’'Orchis Morio ne contiennent pas moins chacune de deux cents massules secondaires de la forme d’une graine d’Helian- thus (Girasole) ; celles-ci, qui, lorsqu'on les écrase, se divisent en grains unis quatre à quatre, offrent individuellement plus de trois cents ouvertures susceptibles d'émettre un boyau; consé- quemment le nombre total des boyaux que les masses polliniques peuvent produire n’est pas inférieur à cent vingt mille. Je ne suis donc pas surpris qu'une faible partie de l'organe mâle suffise à la production des cordons muqueux et à la fécondation de plusieurs fleurs. Le pollen de l’Orchis abortiva n’est pas moins abondant; à l’époque de sa maturité, il se divise entièrement en grains simples , sphériques , et prodigieusement nombreux. Ge qui peut en demeurer attaché à l’extrémité d’une aiguille mouillée con- tient plusieurs milliers de ces grains pourvus d’une double enve- loppe : lune, l’extérieure , réticulée ; l’autre , intérieure et lisse, qui est la membrane propre du boyau, et fait hernie au dehors en se gonflant , et en repoussant constamment la tunique externe dans l’aréole où le réseau est moins prononcé. La faculté d'expan- sion propre à cette membrane , et sa sensibilité à l’action de l’eau pure se conservent longtemps ; car deux mois après la récolte du pollen , j'ai pu lui faire produire des boyaux, et en comprimant ses grains, isoler le tégument extérieur réticulé de la membrane lisse intérieure non brisée , et munie de son appendice tubuleux. On suit facilement dans cette espèce d’Orchidée la marche des -boyaux polliniques le long du tissu conducteur de l'organe fe- melle, et l’on demeure convaincu que les cordons muqueux ne sont autre chose que leur prolongement. AMBCI, — FÉCONDATION DES ORCHIDÉES. 199 Je crois donc m'être assez étendu sur ce sujet, el je passe à l’ovule. Je ne m’arrêterai pas à discuter s’il doit son origine à un mamelon cellulaire ou à une cellule unique ; ni à expliquer com- ment il s’infléchit peu à peu pour présenter, au moment de la fécondation , son micropyle tourné du côté où l’on suppose la communication avec le stigmate rendu plus facile. Instruit comme nous le sommes de la route constamment suivie par laura fé- condante pour arriver à l'ovaire, savoir de quel côté sont dirigées les ouvertures des téguments ovulaires, n’a plus le même intérêt qu’il y a quelques années , puisqu'on connait aujourd’hui des cas où les sommets des ovules sont tournés vers le centre de la cavité ovarienne , c’est-à-dire diamétralement opposés aux cordons ombilicaux, ce qui néanmoins n'empêche pas les ovules d'être fécondés par des filaments qui flottent librement dans la cavité de l’ovaire. M. Brongniart en a trouvé un exemple dans les Helianthemum niloticum et ægyphacum , sans qu'il ait toutefois reconnu ces filaments flottants ou aériens pour des tubes polli- niques. J’ai vu de semblables filaments libres dans l'ovaire , dé- pourvu de tissu conducteur du Rhinanthus crista-yall (Cresta gtalla). Mes premières recherches sur les Orchidées ont été faites sur l’Orchis Morio. Lors de l'épanouissement de la fleur, Povule est déjà suffisamment développé pour qu’on y reconnaisse le testa, le tegmen et l’amande , soit la primine , la secondine et le nucelle (fig. 2) ; celui-ci consiste en une grande utricule centrale couverte d’une couche de petites cellules : il ressemble à un gland, dont les téguments représenteraient la cupule. Postérieurement , cette couche ou membrane cellulaire qui le revêt s'ouvre en manière de tulipe (fig. 3), et le nucelle formé d’une simple utricule demeure entiërement découvert , et laisse voir dans sa cavité un fluide granuleux réuni vers son sommet : il semblerait qu'alors la nudité du nucelle dût indiquer le moment favorable à la fécondation; mais ce moment est encore éloigné. La fleur à déja commencé à se flétrir , qu’une autre transfor- mation est survenue dans l'ovule. Le testa et le tegmen se sont accrus (fig. 4) ; le tegmen dépasse encore le testa, mais le nu- 200 AMACI — FÉCONDATION DES ORCHIDEES. celle est recouvert par ces deux membranes, sans que son volume propre se soit augmenté. Seulement le fluide granuleux , précé- demment réuni à son sommet , s’est converti en une cellule, qui est la vésicule embryonnaire , et que remplit un fluide semblable. Une autre période succède à la flétrissure de la fleur ; le stig- mate ou plutôt les stigmates , car il y en trois, se pourrissent, et témoignent d’avoir achevé leur existence. La masse pollinique a déjà agi sur eux ; les boyaux polliniques, après avoir traversé leur tissu et celui du style, se sont allongés jusque dans l’ovaire très accru. L’ovule a subi également un changement ; le tegmen ne dépasse plus le testa , et il est retenu dans sa cavité movenne. Le nucelle est resté à la même place relativement au tegmen qui l'enveloppe, et la vésicule embryonnaire toujours adhérente à son sommet montre amassé vers sa base le fluide granuleux, qui pré- cédemment était épars dans toute sa cavité (fig. 5 et 6). Tel est l’état véritable de l’ovule disposé à recevoir l'influence du pollen. Le boyau pollinique entre par l'ouverture du testa , et sa marche à l’intérieur de ce premier tégument est aussi visible que si elle n’était masquée par aucune membrane. Son passage par le canal du tegmen n’est pas toujours aussi manifeste ; car , soit que le canal se resserre en réalité, soit qu'une illusion d’optique résulte de la forme cylindrique des cellules du tegmen qui le circon- scrivent, le diamètre du boyau pollinique semble beaucoup moindre. On ne saurait d’ailleurs douter de son élongation quand on voit clairement son extrémité sortir de l’étroit canal du tég - men , etentrer dans la cavité du nucelle. Repousse-t-elle la vé- sicule embryonnaire préexistante pour pénétrer dans sa ‘cavité? Non, répondrai-je ; non certainement : l'extrémité du boyau se borne à toucher extérieurement et par le côté la partie supérieure de la vésicule embryonnaire à laquelle elle reste adhérente , et, finalement, elle se détruit et disparaît. En se servant, comme je le fais, d'un bon microscope qui ne grossit pas moins de 400 fois en diamètre, il n’était pas possible de se méprendre. Le bout du tube pollinique, rempli d’une liqueur granuleuse et verdâtre, contraste sensiblement avec la vésicule embryonnaire , qui, dans sa partie supérieure en contact avec le tube, est pleine d’un liquide lim- AMICI — FÉCONDATION DES ORCHIDÉES. 201 pide, tandis que dans l’inférieur , à laquelle n'arrive jamais le boyau pollinique , elle contient un fluide granuleux et blanc. Ce fair est tellement constant et appréciable qu’au premier coup d'œil je puis juger si l’ovule a été ou non fécondé. Chaque fois que la vésicule embryonnaire s'offre avec l’appendice pollinique dont je viens de parler , je suis assuré de trouver le boyau engagé dans les téguments de lovule, tandis que je ne le rencontre point si le même appendice manque. Et comme le même ovaire renferme des ovules très nombreux , et diversement avancés dans la période de leur développement qui préside à la fécondation, un regard jeté sur le contour de leur vésicule embryonnaire permet de reconnaître si l’action du pollen est encore à venir, ou si elle s’est produite récemment. Pour qu’on puisse apprécier st cette action est accomplie depuis quelque temps, je dois décrire les changements qui succèdent à ceux déjà mentionnés. J’ai dit plus haut que la vésicule embryonnaire contient à sa base , et dans un point où Jamais r’arrive la pointe du tube pol- linique , un liquide granuleux et blanc. Après la fécondation, le liquide se condense, et paraît manifestement renfermé dans une nouvelle cellule , qui peu après se subdivise elle-même en plu- sieurs autres remplies de grains; puis ces cellules se multiplient extrêmement , et ainsi se forme l’embryon, qui peu à peu occu- pera toute la cavité du nucelle. En même temps, l’autre portion de la vésicule embryonnaire , celle qui a été touchée par le boyau pollinique , s’allonge supérieurement en se divisant , elle aussi, en cellules , maïs en cellules limpides placées les unes à la suite des autres, et qui composent un gros filament conferviforme : celui-ci, parcourant en sens inverse le chemin suivi par le tube pollinique, élargit et dépasse les ouvertures du tegmen et du testa, et se prolonge aussi jusque dans l’intérieur du placenta, comme je lai vu chez l'Orchis mascula (Fig. 9). Cependant qu’arrive-t-il au tube pollinique pendant cette pe- riode ? Ordinairement il se détruit; mais quelquefois on le voit encore avec son extrémité demeurée en place, même après que lembryon à multiplié ses cellules. Dans l’Orchis abortiva, il n’est pas rare de le trouver en cet état (fig. 10), et je l’ai même observé 202 AMGCI. — FÉCONDATION DES ORCHIDÉES. une fois subsistant encore, quand le corps reproducteur avait rempli toute la cavité du nucelle (Fig. 41). L'Orchis abortiva se prête avec plus d'avantage que l'O. Mo- rio à certaines observations , et particulièrement à celle de l’in- troduction du boyau dans l’ouverture du tegmen ; dans cette espèce, en effet, l’état de l’ovule au moment de la fécondation est tel que le testa ne couvre que la moitié inférieure du tegmen et du nucelle (Fig. 42, 15). L'Orchis maculata m’a paru moins favorable aux observations que l'O. Morio, quoique j’aie des preuves que les phénomènes se passent de la même manière dans les deux espèces (Fig. 13). Je suppose que l'Orchis pyramidalis doit offrir un champ facile aux recherches microscopiques dont il s’agit, car l’ovule m'en a paru d'une transparence extraordinaire; mais je n’ai pu suivre son entier développement , n’ayant recueilli que trop tard un seul individu fleuri, Si maintenant l’on me demande en quoi consiste l’action du boyau pollinique sur l'ovule pour le féconder , je réponds sans hésiter que je l’ignore. Il est probable , quoiqu’on ne le puisse démontrer , que le fluide subtile qu’il contient filtre au travers des membranes dans l’intérieur de la vésicule embryonnaire , et que le mélange des deux fluides des organes mâle et femelle constitue la matière susceptible de s'organiser. 11 est encore possible que la faculté génératrice réside dans la membrane de la vésicule embryonnaire, et que, pour mettre cette faculté en action, 1 faille la succion du liquide provenant du pollen. On peut conce- voir d’autres interprétations du phénomène ; mais mon but n’est pas de me livrer à ces spéculations, de me perdre dans le champ des hypothèses. J’ajouterai seulement un fait , c’est que, dans le cours de mes nombreuses investigations, il ne m'est jamais ar- rivé de trouver plus d’un filament pollinique engagé dans le nu- celle , bien que j'aie plusieurs fois rencontré deux vésicules em- bryonnaires , et par suite deux embryons fécondés par un seul boyau (Fig. 44 et 15). Pour terminer cette notice, qu’on me permette de rapporter le paroles suivantes empruntées au travail de M. Brown : AMECI. — FÉCONDATION DES ORCIHDÉES. 205 « J'oserai ajouter, écrit cet auleur , que, pour ce qui regarde » la question obscure et difficile de la génération , on obtiendra » très probablement plus d’éclaircissement d’un examen minu- » tieux et patient de la structure et de l'action réciproque des » organes sexuels, chez les Asclépiadées et les Orchidées, que de ; l'étude d’une autre famille quelconque de végétaux ou d’ani- » Maux ; » puis il termine ainsi : « Les principaux points qui » restent à examiner sont l’état précis de l’ovule au moment de » son contact avec le tube pollinique, et le changement immédiat » qui suit ce contact. » Vous jugerez, Messieurs, si j'ai fait assez pour confirmer la con- jecture de l’illustre botaniste anglais ; en tout cas, j'ai complété les observations relatives aux points qu'il avait laissés sans y tou- cher, et je crois avoir résolu le problème qui m'était proposé, en démontrant que, même dans les Orchidées, l'extrémité du tube pollinique ne se convertit point en embryon. | oe2 EXPLICATION DES FIGURES ({ PLancue 10) ET NOTES. Les contours des objets ont été tracés à l’aide de la Camera lucida appli- quée au microscope, et l’on a négligé d'indiquer tous les détails de structure des tissus qui n'ont pas trait au sujet du Mémoire. Les figures 9, 41 et 13, sont grossies 155 fois en diamètre ; toutes les autres 260 fois. Fig. 1.—a, extrémités inférieures des boyaux qui du style passent dans l'ovaire: b, tissu conducteur. Fig. 2. Ovule longtemps avant la fécondation, — «, testa ; b, tegmen; c, nucelle recouvert d'une couche de cellules. Fig 3. Ovule plus âgé que le précédent. — a, testa ; b, tegmen ; c, couche cel- luleuse qui recouvrait le nucelle, qui s'ouvre comme une tulipe, ordinairement en quatre parties ; d, nucelle resté découvert : il est composé d’un seul utri- cule offrant un liquide granuleux à son sommet. Fig. 4. Ovule plus âgé que le précédent, mais vu encore avant la fécondation. a, testa avec le funicule ombilical, qui n'est jamais vasculaire, et qu'on a omis dans les figures précédentes comme dans les suivantes ; b, tegmen encore hors du testa; c, nucelle inclus dans le tegmen et le testa ; e, vésicule embryon- naire rempli d’un fluide granuleux. 20! AMACI — FÉCONDATION DES ORCHIDÉES, Fig. 5. Ovule au moment de la fécondation. — 4, cavité du testa en majeure partie remplie d'air ; b, tegmen entièrement recouvert par le testa ; c, nucelle : e, vésicule embryonnaire, avec le liquide granuleux réuni à sa base ; f, pointe du boyau pollinique entré dans le nucelle , et placé extérieurement en contact avec la vésicule embryonnaire; g, boyau pollinique. Fig. 6. Ovule semblable au précédent, mais un peu plus âgé. Le liquide e, plus organisé , commence à indiquer la division en deux parties de la vésicule em- bryonnaire ; la partie inférieure, à laquelle n arrive point l'extrémité du tube f, est celle qui forme l'embryon. Fig. 7. Ovule plus développé que le précédent. — «, testa (1): les parois des cellules, d’abord lisses, sont devenues onduleuses ; b, tegmen; c, embryon dont les cellules se sont multipliées ; d, partie supérieure de la vésicule em- bryonnaire, qui se transforme en un filament ou er, jusqu'alors entière- ment compris dans le nucelle. Fig. 8. Ovule plus âgé que celui qui précède. —- «, testa, dont on n'a indiqué que le contour : la membrane de ses cellules paraît striée obliquement, et res- semble à une fausse trachée: b, tegmen; c, embryon qui occupe toute la ca- vité du nucelle; d, filament conferviforme transparent sorti du canal du teg- men, el prolongé dans le canal du testa. Dans l'ovule mûr, l'embryon ou grain reproducteur demeure attaché à son filament supérieur desséché. Si on humecte ce grain d'esprit-de-vin, d’opaque qu'il était 1l devient transparent, et laisse voir sa structure cellulaire et les grains blancs qui le remplissent : le testa est réduit à une membrane ténue dont toutes les cellules se colorent en brun-jaune. Au moment de la fécondation, la fleur est déjà fanée , ainsi que le stigmate et le style, 1ls ne peuvent plus servir de criterium pour juger des modifica- tions ultérieures de l’ovule. Je trouve que la dureté de l'ovaire, qui va toujours s’accroissant , offre un moyen facile de reconnaître l’état intérieur de l’ovule. En pressant cet organe entre les doigts sans le détacher, je puis, d'après son élasticité, dire en quelque sorte avec certitude la phase dans laquelle se trouve l'ovule, et je puis laisser écouler le temps nécessaire pour qu'il acquière le degré de maturité auquel j'ai besoin de l'étudier. . Fig. 9. Ovule d'Orchis mascula?.—a, testa ; b, tegmen : €, embryon ; e, filament conferviforme qui sort du double canalicule des téguments ovulaires, et s’in- sinue entre le placenta. Fig. 10. Ovule d'Orchis abortiva. — a, tegmen extrait du testa; b, nucelle : ce, embryon qui a doublé sa cellule ; d, pointe du boyau entrée dans le nucelle, et mise en contact avec la cellule supérieure de la vésicule embryonnaire. {4} On n'a pas reproduit entièrement (PI. 40) cette partie de la figure 7 Répacr. | | | E. COSSON. — PLANTES NOUVELLES. 205 Fig. 41, Ovule d'Orchis abortiva , plus avancé que le précédent. — a, testa ; b, tegmen ; «, cavité du nucelle ; d, embryon presque mür ; e, boyau entré dans la cavite du nucelle, et demeuré en place avec sa pointe. — A cette époque de maturité avancée , la potasse caustique colore distinctement en jaune-clair le tegmen et l'embryon; le testa reste blanc. Fig. 42. Ovule d'Orchis abortiva, au moment de la fécondation. — a, testa ; b, tegmen; c, nucelle; d; vésicule embryonnaire dans la partie qui devient embryon ; e, partie supérieure transparente de la nrême vésicule ; f, extrémité du boyau qui la touche. Fig. 13 Ovule de l'Orchis maculata à l'époque de la fécondation. — a, testa : b, tegmen : c, nucelle; d, vésicule embryonnaire; e, pointe du boyau entrée dans le nucelle; f, boyau descendu dans le canal du testa. — Les cellules du testa, quand l'ovule est développé , sont marquées de stries horizontales dis- tantes entre elles. Fig. 44. Ovule de l'Orchis Morio. — b, tegmen : pour simplifier, on n a pas fi- guré le testa; ç. deux vésicules embryonnaires dont les parties inférieures offrent les premiers développements de l'embryon; d, point du boyau polli- nique qui touche les deux cellules supérieures de ces vésicules. Fig. 15. Ovule de l'Orchis Morio, contenant deux.,embryons plus développés que les précédents.—Ici encore on n'a dessiné que le tegmen débarrassé du testa. NOTES -SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES OU CRITIQUES ; Par M. E. COSSON. EropIUuM MaNEscavi (Nob.). Tab. 11. Planta perennis, acaulis. Folia pinnatisecta, rachi inter segmenta lobulis dentibusque destituto ; segmentis oblongis vel ovato- oblongis, pinnatilobis. Pedunculi 3-8-flori, rarius 1-2-flori. Involucribracteæ latiusculæ, herbaceæ, coalitæ. Flores magni, speciosi. Sepala abrupte in mucronem longum terminata. Petala sepalis dupio longiora. Staminum fertilium filamenta edentula. Rhizoma crassum, carnosum, simplex, vel aiiquando apice furcatum, verticale vel sub-horizontale, in radicem fusiformem terminaium, superne Squamas lanceolatas fusco-scariosas {stipulæ foliorum emarcidorum ) 206 E. COSSON. — PLANTES NOUVELLES. præbens ibique vestigia pedunculorum anni præcedentis. Folia omnia ra- dicalia, erectiuscula, in rosulam disposita, læte viridia, petiolata, pinna- tisecta ; rachi inter segmenta lobulis dentibusque destituto, lanato, pilis articulatis, longioribus 8-13- articulatis, brevioribus 2-5 rarissime 1-ar- ticulatis ; segmentis remotiusculis, petiolulatis, infimis minoribus, supe- rioribus in unicum 3-5-lobatum confluentibus, pilis brevibus inarticulatis vel 4-articulatis nitidis conspersis, oblongis vel ovato-oblongis, pinnati- lobis, lobis non medium disci segmentorum attingentibus dentatis vel integris dentiformibus, dentibus ovatis vel triangulari-lanceolatis acutius- culis vel mucronulatis ; stipulæ radicales, lanceolatæ, membranaceæ. In- volucri bracteæ latiusculæ, herbaceæ, coalitæ. Pedunculi radicales 1-/ decimetr. longi, 3-8-flori, rarius 1-2-flori, erecti plus minus-ve folia ra- dicalia excedentes, striati, pilosi, pilis articulatis, inferioribus eglandu- losis, superioribus tenuissime glandulosis. Pedicelli pubescentes, pilis tenuissime glandulosis, flore evoluto circiter duplo longiores , florigeri erecti, fructiferi basi angulatim patentes ac sub calyce geniculatim ascen- dentes. Flores magni, speciosi, purpureo-violacei. Sepala oblongo-lan- ceolata, abrupte in mucronem longum terminata, pilosiuseula, tenuiter glandulosa, exteriora 5-nervia, interiora 3-nervia, nervis intensius viren- libus, margine anguste membranacea. Petala subæqualia, obovata , ad unguem utrinque barbata, sepalis duplo longiora. Stamina exteriora ste- rilia lanceolato-linearia ; interiora fertilia filamentis inferne ovato dila- tatis basi pilosiusculis, parte dilatata in filamentum subulatum sensim attenuata ac apice edentula. Carpella lineari- obovata, inferne atte- nuata, sericeo-hirta, pilis adpressis, rostro eis sextuplo longio”e. z. KFlo- ret Junio-Septembri. (Descriptio juxta plurima specimina a cl. vicecomite De Forestier lecta.) | In pascuis Pyrenæorum humiliorum, circa Geteu prope Larhuns in valle Ossau a cl. Manescaut anno 4844 inventum, ibique abunde crescens sed in spatio exiguo (ex cl. De Forestier). Etiam in monte Binet prope S'. Ghristau in valle Aspe. L'Erodium Manescavi diffère de toutes les autres espèces du genre Ærodium à feuilles une seule fois pinnatiséquées et à rachis nu entre les segments, par les feuilles toutes radicales, à segments dont les lobes ne dépassent pas la moitié de leur lar- geur, par les pédoncules radicaux pluriflores, les bractées de l'in- volucre herbacées, la grandeur des fleurs, et par les sépales brusquement terminés par un long mucron. — Cette espèce, par les pédoncules radicaux, se rapproche de l’Ærodium Romanum Willd,, et de la variété præcox de l'E. cicularium L'Hérit,: mais E. COSSON. — PLANTES NOUVELLIS. 207 elle s’en distingue par la forme des feuilles, la grandeur des fleurs, les bractées herbacées, et par les sépales brusquement terminés par un long mucron. — Par les feuilles, elle présente quelque affinité avec l’Æ. moschatum Willd.; mais les caractères déjà indiqués pour les fleurs , et les étamines fertiles à élargisse-- ment du filet entier l’éloignent de cette dernière plante. EXPLICATIO FIGÜURARUM TABULÆ 11. 4. Planta magn. nat. — 2. Sepalum exterius. a dorso visum. magn. valde auc- tum. — 3. Petalum a facie visum, magn. nat. — 4. Figura magn. aucta, exhibens glandulas interstaminales, duplicem staminum seriem ac ovarium stylis superatum, sepalis truncatis petalisque ablatis ad clarius partes osten- dendum. 5. Filamentum staminis exterioris, a dorso visum, magn. auctum.— 6. Filamentum staminis interioris, cum glandula basilari, anthera ablata, à dorso visum, magn. auctum.—7. Figura magn. vix aucta, exhibens involucrum bracteale , atque duos pedicellos frucuferos alteris truncatis. — 8. Carpellum magn. auctum, appendice rostrali spiraliter contorta. — 9. Pilus pluri-arti- culatus, a petiolo depromptus, magn. valde auctus. CIRSIUM ERIOPHORUM SCOP., VAR. INVOLUCRATUM (Nob.). Folia supra spinulis subæqualibus setiformibus strigosa ; caulina non decurrentia, pinnatipartita, segmentis lateralibus fere ad basim bipartitis in duas lacinias lineari-lanceolatas integerri- nas ; suprema ad basim cujusque capituli in involucrum folia- ceum capitulum plus minus-ve superans coacervata. Involucri foliola a basi lanceolata linearia, media sub spinula terminali spathulato dilatata. . Planta biennis. Caulis 5-12 decimetr. longus, erectus, firmus, sulcatus, apterus , laxe arachnoideo - lanatus, superne corymboso ramosus. Folia supra spinulis subæqualibus adnressis strigosa, subtus albo-lanata, ner- vis primariis albidis latiusculis saltem in foliis superioribus pagina supe- riore prominulis pagina inferiore valde proeminentibus ; caulina non de- eurrentia, sessilia, subamplexicaulia, pinnatipartita ; segmentis lateralibus fere ad basim bipartitis in duas lacinias divergentes lineari- lanceolatas integerrimas in spinam validam flavescentem terminatas, lacinia supe- riore cujusque segmenti ad basin utrinque lobulum præbente trispino- sum vel ad spinam terminalém redactum ; segmento terminali laciniis lateralium simili: folia suprema ad basim cujusque capituli in involucrum 2058 E. COSSON. — PLANTES NOUVELLES. foliaceum polyphyllum coacervata capitulum plus minusve superans. Capitula sæpius apice ramorum geminata, subsessilia, capitulis €. erio- phori genuini fere duplo minora. Involucri ovato-subglobosi foliola dorso subcarinata , inferne glabrescentia, superne arachnoiïdeo-lanata ibique purpurascentia et patula, a basi lanceolata linearia spinula albido-lutes- cente acuminata ; exteriora minora apice subulata; media sub spinula terminali spathulato-dilatata appendice plus minus-ve denticulata ; intima haud dilatata. Flosculi purpurei, hermaphroditi. Staminum filamenta pilosiuscula. Stylus corolla multo longior. Achænia nitida, fusco-nigra. G,. Florebat Augusto. In sylva dicta la Matte de Formiguères prope Mont-Louis in Pyrenæis orientalibus (Petit, in herb. Maille). In incultis, secus vias montium hu- miliorum Siciliæ prope Traina abunde crescens ! Cette variété remarquable, qui, en raison de l’involucre de feuilles qui entoure chaque capitule, présente un port si différent de celui du Cirsium ertophorum type, avait d’abord été décrite par moi comme espèce nouvelle sous le nom de C. T'rainense dans une note communiquée à M. Gussone, et destinée à être insérée dans un appendice au Synopsis F'loræ Siculæ. Depuis cette époque, l'examen d’une plante recueillie dans les Pyrénées orientales par M. Petit, et dont je dois l’obligeante communication à M, Maille, m'a démontré que, bien que si distincte au premier abord du C. eriophorum , la forme que je décris ne saurait en être séparée spécifiquement ; en effet, les segments des feuilles , qui , dans les échantillons recueillis en Sicile, différaient beaucoup par leur étroitesse de ceux du C. eriophorum , présentent la plus grande analogie avec ceux de cette espèce dans les échantillons recueillis dans les Pyrénées. EAU La présence d’un involucre foliacé entourant chaque capitule rapproche beaucoup le C. eriophorum var. involucratum du C. Odontolepis ( Boiss., Voyage bot. Espagn., II, 362, I, t. 140), avec lequel j'ai pu le comparer dans l’herbier de M. B. Delessert, et dont il ne diffère guère que par les folioles de l’involucre à épine moins forte, à appendice moins denticulé , et par les épines de la face supérieure des feuilles grêles, presque égales entre elles et rapprochées, tandis que, dans le €. Odontolepis, elles sont plus robustes , inégales et assez espacées, | | | FE. COSSON. - — PLANTES NOUVELLES. 209 HieRAGIUM VIRGA-AUREA ( Nob.). Tab. 12. Caulis foliatus , pilis omnibus eglandulosis. Folia radicalia ovato- oblonga, acuta, viridia, tempore florescentiæ persistentia, caulinis multo majora. Capitula paniculato-racemosa. Involu- crum eglandulosum, parce pube adpressa canescente consper- sum, Cylindraceum, foliolis adpressis, intimis obtusiusculis. Planta habitu So/idaginis Virgæ - aureæ formam alpestrem referens. Caulis foliatus , polycephalus, 2-4 decimetr. longus, erectus, aliquando subflexuosus, inferne simplex, superne ramulos florigeros 1-3-cephalos paniculato-racemosos emittens, rarius fere a basi ramulosus, inferne gla- brescens , superne ac pedunculi pube canescente adpressa obtectus ibi- que aliquando pilis longioribus villosus , pilis omnibus eglandulosis ca- nescentibus (nec unquam ut in ÂÆieracio vulgato et affinibus aterrimis glandulosis). Folia radicalia tempore florescentiæ persistentia, supra in- tense virentia, subtus pallidius virentia vel subrubentia, caulinis multo ajora , in rosulam disposita, ovato-oblonga, acuta, basi in petiolum angustata, dentata, dentibus patentibus remotiusculis angustis apice mucroniformibus, subtus margineque pubescentia pilis simplicibus sca- bridis; caulina parva, plurima vel rarius 1-4, lanceolata, basi attenuata, sessilia, denticulata vel integra, superiora sensim in bracteas lineari-lan- ceolatas transeuntia. Capitula quan in Areracio vulgato minora, panicu- lato-racemosa, superiora primum evoluta, racemo aliquando sub anthesi nufante, Involucrum parce pube adpressa canescente conspersum, egian- dulosum, cylindraceum, foliolis adpressis, margine sæpius pallidis, infi- mis minimis etiam ante anthesim erectis, intimis elongatis linearibus . obtusiusculis. Achænium triquetro-cylindraceum, ad apicem usque æqua- lis latitudinis, 10-striatum, striis in margine apicis annulum tenuem cre- nulatum efficientibus. Pappus sordide albidus, radiis scabridis fragilibus uniseriatis. 2. Floret Augusto - Septembri. ( Descriptio juxta plurima exemplaria in Apennino prope Vallombrosa lecta.) In Apennino Etrusco , ad limites regionis Castaneæ in umbrosis vel herbosis prope monasterianm Vallombrosa dictum abunde crescens ! (in mense Septembri anni 1846 inventum). In saxosis editis Apennini Pisto- riensis (Savi). Le Hieracium Virga-aurea tient, pour ainsi dire, le milieu entre la section Pulmonuroidea et la section Aphyllopoda.—Par la tige polvcéphale feuillée et par les feuilles radicales nombreuses ovales- lancéolées, vertes, persistantes lors de la floraison, plus grandes 3° série. Bor. T. VIL. {Avril 1847.) 2 ls 9210 E. COSSON. — PLANTES NOUVELLES. que les caulinaires, pubescentes, à poils simples, non glandu- leux, il rentre dans la section Pulmonaroidea (Koth, Synops. f1. Germ. et Helvet,, éd. 1, 454), où il doit être placé à côté du 77. vulgatum , dont il se distingue, ainsi que des espèces voisines, par les feuilles caulinaires petites , décroissant insensiblement de grandeur de la partie inférieure de la tige au sommet ; par les capi- tules plus petits , ordinairement disposés en une panieule racémi- forme, étroite ; par les pédoncules et les involucres dépourvus de poils glanduleux noirs, et surtout par les folioles de l’involucre, presque obtuses. —- Par la forme des folioles de l’involucre et l’ab- sence de poilsnoirs glanduleux, il présente beaucoup d’affinité avec quelques espèces de la section Æphyllopoda (Frælich), et en par- ticulier avec le 77. lœvigatum ; mais, chez le 11. lœvigatum , les feuilles radicales sont détruites lors de la floraison , ou si, par exception, quelques unes persistent Jusqu'à cette époque , elles sont plus petites que les caulinaires, caractère inverse de celui présenté par le . Frrga-aurea. EXPLICATIO FIGURARUM TABULZÆ 12. 4. Hieracium Virga-aurea, planta magn nat., pubescentia tantum in quibus- dam foliis radicalibus delineatur. — 2. Capitulum fructiferum, magn. nat., fo- liolis involucri obtusiuséulis. — 3. Involucram longitudinaliter sectum, magn. auctum , ut appareat receptaculum nudum.—4. Achænium pappo superatum, magn. parum auctum, pappo præbente plurimas setas jam ruptas — 5. Achæ- nium magn. auctum, ruptis omnibus pappi setis. — 6. Fragmentum setæ sub lente acriore visum. — 7. H. vulgati capitulum, vix magn. auctum, foliolis involucri apice subulato-attenuatis, pube adpressa pilis aterrimis glandulosis permixla. Ayant eu occasion d'observer, dans le nord de l'Italie, un Amaranthus qui, dès le premier coup d'œil, me parut distinct de l'Amaranthus retrofleæus L., espèce dont il se rapproche le plus, j'eus bientôt reconnu, par l’examen d'échantillons que je dois à l’obligeance de M. Gussone, que cette plante n’est autre que celle décrite par M. Bertoloni sous le nom d'Amaranthus patulus (Comin, de It. Neap,), — Peu de temps ensuite, ayant vu signalée comme nouvelle, dans le Prospectus d'une F'lare de France , publiée par MM, Grenier et Godron, sous le nom.d’4- E. €OSSON. — PLANTES NOUVELLES, 241 maranthus incurvatus , une espèce voisine de l’Æ4. retrofleæus , mon attention fut de nouveau appelée sur ce sujet ; et des échan- tillons que M. Aunier voulut bien me communiquer de cette plante , découverte aux environs de Lyon par MM. Jordan et Ti- meroy, me permirent de constater l'identité de |’ 4. incurvatus avec 4. patulus Bert. -— En poursuivant une étude qui, par la découverte de MM. Jordan et Timeroy, présentait un nouvel in- térêt , je suis arrivé à reconnaître que l’4. patulus, dont M. Ber- toloni a si exactement indiqué les caractères, doit être rapporté comme synonyme à l’4. chlorostachys (Willd . Hist, Amaranth. ); er effet, la figure donnée dans l’Historia A maranthorum est assez exacte, et les passages suivants de la description de Willdenow ne me semblent permettre aucun doute, puisqu'ils expriment les principaux caractères attribués par M. Bertoloni à l°4. patulus : « Caulis viridis ut tota planta. Folia..…... viridia..….. Racemi com- positi , laxi, virides, summis nutanhibus..... Calyces pentaphylli, foliolis oblongis , diaphanis , acuminatis , acumine nervoque vi-- ridi. Bracteæ... oblongæ acuminatæ , virides. Differt ab 4. re- trofleæo cui simillimus : 4° caule glabro ; 2° foliis lanceolatis pla- nis ; à° florum glomerulis in racemis magis distantibus ; 4° et quod multo tenuior sit. > Pour faciliter l'étude de ces deux plantes, si souvent confondues, je donne ici la description comparative des 4. retrofleæus et chlo- rostachys, et il est probable que lon découvrira ce dernier en France dans de nouvelles localités alors que l’on sera fixé sur ses véritables caractères. J’ai eu soin de joindre à la description de l4. chlorostachys l'exposé des diverses stations où il à été observé , cet exposé pouvant donner une idée de sa distribution géographique qui m'a paru assez remarquable. AMARANTHUS RETROFLEXUS ( L. sp. 1407 ). À. retroflexus, Rchb., lc. pl. crit. cent. V, fig. 668, nec FI. exsicc. —Willd., Hist, Amaranth., tab. XF, fig. 21. - 4. spicatus. Lam... FE Fr, ed, 2, 11, 492. — 7 4. strictus , Ten. ; SV A. Neéap.497. | Caulis 2-8 decimetr, longus, erectus, firinus, strictus, aliquando sub- flexuosus, simplex vel parce ramosus, rarius à basi ramosus ramis ascen- 219 E. COSSON. —— PLANTES NOUVELLES. dentibus, sulcato-angulosus, breviter pubescens. Folia, in primis pagina inferiore, pallide virentia, nervis subtus prominulis pubescentibus, longe petiolata, petiolo pubescente, deltoideo -ovata vel ovata, apice obtusa vel subemarginata ibique mucronulata. Practeæ florales lanceolato-subu- latæ rigidæ apice subspinescentes , inferne marginibus scariosis, calyce duplo vel sesqui - longiores. Flores albido - virentes, fasciculatim dispo- siti in glomerulos spiciformes crassiusculos erectos aggregatione paniculam terminalein densam compositam efficientes ; glomerulis inferioribus sæpius foliis bracteatis, terminali lateralibus sæpius parum longiore. Sepala 5, subæqualia, membranacea, nervo viridi, oblongo-linearia , obtusa apice rotundato, vel retusa nervo mucronata. Stamina 5. Styli 2-3, calycem vix excedentes. Capsula calyce inclusa, ad medium circumscissa. Semen læve, nitide nigrum, compressum, suborbiculare. ©. Floret (in Europa) Julio-Septembri. In ruderatis et cultis, ad viarum margines Americæ borealis, ubi tan- tum a cl. Willdenow indicatur, nunc fere in omnibus Europæ partibus irequens , sed forte non vere spontaneus, in Helvetia rarissimus ex cl, Gaudin, in Britannia non crescens ex cl. Smith. S. v. — pusiilus. — Planta pusilla, 4-5 centimetr. longa. AMARANTHUS CHLOROSTACHYS ( Willd., Hist. Amaranth., 34, tab. À, fig. 19).— Moretti, Notiz. in mem. {, 800.—Pol- lini, Flor. Veron. IIT, 115. A. patulus Bert., Comm. de It. Neapolit. (1837), 19-20, tab. 2, — Guss.!, Synops. f. Sicul. (1844), IT, 585. — 4. incurvatus Gren., et Godr.! (1846) Prospectus d’une FI. de France, p. 8. — A. spicatus Rchb., FI. Germ. excurs., 585, non Lam.—4. morosus Rchb. FI. Germ. excurs. , 585.— 4. retrofleæus Rchb., FI. exsicc., n, 1044, non L. — Webb! Phyt. Canar., sect. IF, 192. — ? Tenore , Syll. fl. Neap., 127. — ? 4. hybridus L. Sp., 4406. — ? 4. hybridus Willd., Hist. Amaranth., 26, tab. IX , fig. 17, part. —? À. lœtus, Willd., Hist. Amaranth., 28 , tab, VIIL, fig. 15. Caulis 4-12 decimetr. longus, erectus, ramosus ramis inferioribus as- cendentibus vel surrectis, rarius simplex vel a basi ramosus, aliquando rubens, sulcato-angulosus, parce breviterque pubescens, rarius glabres- cens. Folia Læte intenseque virentia, nervis subtus prominulis pubescenti- bus, longe petiolata, petiolo pubescente, deltoideo-ovata vel ovata, apice obtusiuscula vel subemarginata ibique mucronulata, rarius acutiuscula. Bracteæ florales lanceolato -subulatæ vigidæ apice subspinescentes, inferne marginibus scariosis, calyce sesqui rarius duplo longiores. Flores virentes, E. COSSON. — PLANTES NOUVELLES. 213 quan in À. relrofleso minores, fasciculatim despositi in glomerulos spici- formes cylindraceos graciles sæpius elongatos, tempore florescentiæ patulos dein sæpe surrectos, paniculam terminalem compositam pyramidatam effi- cientes ; glomerulis inferioribus sæpius foliis bracteatis, aliquando in pani- culas axillares paniculæ terminali similes dispositis ; glomerulo terminali sæpius lateralibus multo longiore. Sepala 5 , subæqualia, membranacea , nervo viridi, oblongo-lanceolata apice in mucrunem acuminata. Slamina 5. Styli 2-3 longius exserti. Capsula exserta, ad medium circumscissa. Semen læve, nitide nigrum, compressum, suborbiculare. ©. Floret (in Europa) Julio-Octobre. . {n ruderatis, in cultis, ad viarum margines , ad ripas , in Europa et Africa, etiam in America, ubi forte tantum vere indigena occurrit, sæpe À. retroflexi socius. Circa New-York (Boulard, in herb. Jaubert ). Saint-Louis, Missouri (Riehl, in herb. Mus. Par.). Louisiane (Hartmann, in herb. Spach). Basse- Louisiane (Barbe 118391, ên herb. Mus. Par.). Mexico ( Berlandier, in herb. Mus. Par., sub nomine À. paniculati et sub numero 609. — Scheide, in herb. Mus. Par., sub nomine:A. chlorostachydis et sub numero 69. In imperio Brasiliensi, in provincia Rio-Grande (C. Gaudichaud [1833 1, ên herb. Mus. Par., sub numero 391, ex herbario imperiali Brasiliense ). In insula Canaria ( Webb). In Mauritania circa Tingidem (Salzmann , in herb. Gay, Sub nomine A. hybridi Willd.). Alger (Bové [1858], on kerb. Mus. Par.—Durieu, in herb. Spach). In Sicilia circa Palermum, Militello di Valdemone, Milo, Siracusa, Lentini, Catania, Avola (Gussone, Synops. fl. Sicul — et herb. — in herb. Mus. Par. ex herb. Guillemin, sub nomine A. hybridi, in anno 1834 missus). In agro Neapolitano Pascone et Pas- concello ( Pertoloni, Comment. de If. Neap. loc. cit.). Ad ripas fluminis Arni prope Ponte-Lagoscoro, et circa Paduam abunde crescens ! In agro Vicentino ct in Forojulio ( Moretti, FL. Veron.) Turin et circa Turin {Perret [1808 ] in herb. Gay, sub nominibus À. spicati et À. viridis AI. non L.). Fiume {2 Noe, in Rchb. exsice. n° 1044, sub nomine A. refro- flexi). Circa Nicæam { Webb, Maille). In vineis l’'Ermitage prope Tain (Aunier [1836 1). In agro Lugdunensi : les Brotteaux (Jordan), circa Pontcheri, Tigneu, et in locis vicinis abunde crescens ad fossas et viarum margines (7meroy). Cette espèce se distingue de l’4. retrofleæus par les feuilles d’un vert gai, les bractées florales ordinairement plus courtes ; les fleurs plus petites, disposées en glomérules spiciformes grêles. étalés lors de la floraison, le glomérule terminal ordinairement beaucoup plus long que les latéraux, les sépales acuminés , et par la capsule qui dépasse le calice. 214 OBSERVATIONS SUR QUELQUES PLANTES RARES DÉCOUVERTES AUX ENVIRONS DE CHERBOURG ; Par M. AUGUSTE LE JOLIS. Le sol de l'arrondissement de Cherbourg repose presque exclu- sivement sur des terrains primitifs (Roches granitoïdes, Grès inter- médiaires , Stéaschistes , etc.) ; le terrain calcaire ne s’y rencontre que sur un point très restreint de la limite sud-ouest. Les plantes particulières à ce dernier terrain sont donc exclues de notre Flore, à l’exception d’un fort petit nombre, que l'on rencontre rarement, et principalement dans nos sables maritimes , où le sol, composé de détritus de coquilles et de roches de natures différentes , peut également convenir aux plantes des divers terrains. Le climat de Cherbourg, essentiellement maritime, participe descaractères quis y rattachent. La température moyenne annuelle est de 11°,1; celle de l'hiver, de 5°,7; de l'été, 16°,5. Ce climat est celui d’une grande partie du littoral qui, de Cherbourg , s’étend jusqu’à l'embouchure de la Loire ; le Myrte, le Laurier, le Figuier résistent à nos hivers assez doux. Le voisinage de la mer, l’éloi- gnement des montagnes ou des plateaux , ont déterminé Ja propa- gation d’un certain nombre de végétaux qui préfèrent une atmo- sphère humide à un air sec. Voici quelques plantes que nous trouvons abondamment aux environs de notre ville, et qui, en France, sont rares ailleurs : Scrophularia scorodoma , L.; Sibthorpia europæa, L.; Lychms sylvestris, L.; Thlaspi heterophyllum , DC.; Trifolium qlomera- tum , L.; - striatum, L.; OEnanthe crocata, L.; W ahlenbergia hederacea, Rchb.; Bartsia viscosa , L.:; Erica ciliaris, L.; An- drosæmum officinale, All. ; Corydalis claviculata , Pers.; Erodium moschatum , L'Hérit.: Senebiera pinnatifida , DC.; Carex biligu- laris, DC.; -— binervis, Sm.; etc., etc. Les plantes suivantes se rencontrent plus rarement : Hymeno- phyllum Tunbridgense, Sm.; Anchusa sempervirens, L.; Mat- thiola sinuata, Brown.; Trigonella ornithopodioides, DC.; Smyr- nium olusatrum, L.; Sison .Amomum, L.; Stellaria glauca, With.: | + | | LE JOLIS. — LLANIES RARES. 219 Cochlearia anglhica , L.; Helleborus viridis, L.; Gnaphalium un- dulatum , L,; Lolhium arvense , With. ; Myrica Gale. Li. —- J'ai trouvé cette dernière plante cette anhée pour la première fois: elle n’avait pas encore été recueillie dans le nord du département de la Manche. Les Sedum anglicum , Huds., et Umbilicus pendulinus , DC, couvrent tous nos rochers et nos murs. Le Cyperus lonqus , L., remplit les prés maritimes et y devient d’une force et d’une beauté peu communes Les clôtures des champs sur la côte du Rozel et celle de St-Vaast sont couvertes de forts buissons de Ærlemisia Absinthium , L. Le Trachynothia stricta, DCG., forme üne prairie recouverte par la mer à chaque maïée sur ia plage situéé eûtre le fort de la Hougue et St-Vaast; la côte opposée est bordée de haies de Chenopodrum fruticosum , AI. et de Tamariæ anglica, Webb. (1): Le Cochlearia danica, L , est très commun sur tout le littoral nord, non seulement dans les lieux humides , mais aussi dans les sables maritimes et sur les murs sablonneux ; dans ces deux dernières stations, il croît par gazons très serrés avant à peine 3 à 4 centimètres de hauteur, et fleurit dès le coinmence- ment de février. Il constitue alors une variété locale constante el très curieuse que Je n’ai vue décrite nulle part, et pour laquelle je propose le nom de Cochlearia prœæcox. - Les hautes falaises qui bordent la côte occidentale de notre arrondissement produisent entre autres plantes : Æsplenium ma rinum, L.; — lanceolatum, Sm.; Cynosurus echinatus, L.; Fæia Bulbocodium, L.; Statice occidentalis, Lloyd ; nula crithmoïdes , L.; Daucus hispidus, Desf. ; Lavatera arborea, L.; Erodium ma- ritimum, Sm.; Raphanus maritimus, Sm.; Silene uniflora, Oùt.; Spergula subulata, Swartz. — Enfin, outre les espèces com- munes à tous les sables maritimes de la France, notre littoral présente encore : Lagurus ovatus , L.; Phalaris minor, Retz. ; Polypogon monspeliensis, Desf.; Rottbœlla filiformis, Roth.; -- incurvata, L ; Trihicum junceum , L.; — acutum, DG.: — rott- bœlla, DG.: J'uncus acutus, Lam.; — mariimus, Lam.; Linaria arenaria, DC. ; Euphorbia paralias, L.: -- peplis, L.; — portlan- (4) Observ. sur le Tamarix gallica, in Ann. Sc. nat, 1841. 21G LE JOLIS. —- PLANTES RARES. dica, DC.; Diotis candidissima , Desf.; Galium lattorale, Bréb.; Pyrethrum maritimum , Sm.; Cerastium tetrandrum, Sm.; Le- pigonum medium et marginatum, Wahlbg.; Frankena lœvis, L.; Crambe maritima, 1, ; Adenartum peploides, Rafin. Notre pays n’est pas moins riche en plantes cryptogames qu’en plantes phanérogames. 1l_me.sufira de citer : — Parmi les Mousses : Grimmaia maritima, Turn.; Pterigynandrum Smithai, Sw.; Zygodon Brebissonu, Bruch. et Schimp.; — vwiridissimus, Br, et Sch.; Hypnum undulatum , L.; Orthotrichum rivulare , Sm. ; T'richostomum polyphyllum, Schw. ; hefenosiasis Hedw. ; Neckera pumila, Hedw., etc. Parmi les Lichens : Stcta aurata, Ach.; — Dufouru, De- lise; — glomulifera, Del.; — limbata, Ach.; Pannaria rubigi- nosa, Del.; — myriocarpa, Del.; — conoplea, Del.; Parmeha aquila, Ach.; — panniformis, Ach.; Despreauxi, Del.; — velu- hina, Ach.; — lœvigata, Ach.; — saæatilis, Ach.; — sinuosa. Ach.; — speciosa, Ach.; — Clementiana, Ach.; -- albinea, Ach.: Borrera flavicans , Ach.; — leucomelas , Ach. ; Ramalina scopulo- rum, Ach.; Roccella phycopsis, Ach.; Usnea ceratina, Ach.; Stereocaulon condyloideum , Ach.; — nanum, Ach.; Ferrucaria maura, Ach.; — hydrela, Ach.; etc. | Parmi les Hépathiques , le Lunularia vulgaris, Mich., que M. G. Thuret a découvert en fructification dans nos environs, en septembre 1846. Cette hépatique , qui se trouve communément à l’état gemmifère sur la terre de nos fossés argileux, est répandue dans PEurope méridionale , les Canaries et les Açores (1); mais sa fructification , extrêmement rare, n’a été observée que dans un fort petit nombre de localités. Suivant M. Nees d’Ésembeck, cette plante ne fructifie Jamais en Allemagne; jusqu’à présent, elle n'avait pas été signalée en France en cet état. L'appareil fructifère à été observé en Italie au mois de mai par Micheli et par Taylor, en Irlande, au mois de septembre : il est figuré par Micheli, Gen., p. 4, t. 4, et par Bischoff, Æct. nat. cur. XVII, p. 11, p. 1008, t. 67, f 1 à 21.—-Le Lunularia des environs de (1) C.-M. Gottsche, J.-B.-G. Lindenberg et C.-G. Nees, Synopsis Hepatica- rum, p. 510 et 514, LE JOLIS. — LLANTES RARES. 217 Cherbourg, fructfiant à la même époque qu’en Irlande, doit très probablement être identique à la plante de ce pays; mais en est-il de même pour la plante trouvée par Micheli en Italie , et dont la fructification s’est montrée au mois de mai ? Quant aux Algues, nos côtes, hérissées de rochers granitiques, produisent les espèces les plus rares et les plus intéressantes, et il serait trop long d’énumérer celles même qui sont spéciales à notre localité. Ayant d'ailleurs l'intention de revenir sur ce sujet dans un travail plus étendu, j'ai voulu seulement , dans cette courte esquisse , attirer l’attention des botanistes sur la richesse de la végétation dans le nord de notre département. 1. EryrnRÆA pirrusa. (Tab. 13.) Erythræa diffusa, Woods! ap. Griseb. gent. p. 144. — Hook. compag. to Bot. Mag. v. IT, p. 274. — Hook. et Griseb. in Ann. of Nat. Hist. Lon- don, I, p. #37, t. 46. — DC. Prodr. 9, p. 59. ‘ Cette Gentianée, observée d’abord aux îles Atores, n'avait été Jusqu'à présent signalée en Europe, que par M. Woods qu: l’a rencontrée aux environs de Morlaix ; mais cette indication, rapportée dans les Ænnals of natural History, puis dans le Pro- drome-de De Candolle, n’a pas été reproduite dans la dernière Flore francaise publiée par M. Mutel. Aussi, lorsque je trouvai cette plante dans les environs de Cherbourg . je la pris pendant longtemps pour une espèce nouvelle, et ce n'est qu'après avoir consulté la description contenue dans l’ouvrage anglais déjà cité, et avoir comparé ma plante à des échantillons recus de Morlaix, que j'ai pu me convaincre de son identité avec lÆrythræa diffusa de Woods. Pendant plusieurs années, je ne lui connus d'autre localité, dans nos environs, qu'un endroit herbeux des falaises de Gréville, où elle se fait remarquer, en juillet et août, par la grandeur et l'éclat de ses belles corolles d’un rose vif. Elle y croît parmi des touffes naines d’Ulex, sous lesquelles se cachent ses racines; et ses tiges viennent étaler à la surface et sur les bords de ces petits buissons leurs rameaux garuis en tout temps de feuilles serrées, 2158 LE JOLIS. — PLANTES RARES, charnues et luisantes ; rappelant l'aspect des feuilles du Peplis portula L:, où bien ércore de l’AÆdenarium peploides Rafin. Plus tard, j'ai rencontré cette espèce dans d'autres localités distantes de la première , et dans des circonstances de végétation totalement différentes ; elle se trouve principalement sur le revers de fossés élevés, ou sur des pelouses rases où elle croît par petites touffes étalées en rosette. — La seule différence que l’on remarque entre les échantillons provenant de ces deux stations ne consiste que dans le plus où moins de longueur des tiges qui, dans se dernier cas , sont plus courtes , n’étant plus obligées de se faire jour au travers des ajoncs. Les autres caractères ne varient pas. J'en donne ici la description. Racines vivaces, durés , ligneuses. Tiges nombreuses , très rameuses à la base , faibles, étalées, à peine anguleuses. Æameaux diffus, plus ou moins régulièrement dichotomiques, le plus souvent alternes ou oppo- sés ; les stériles étalés, les florifères ascendants, de 1 à 3 décim. de hau- teur. Feuilles opposées, très glabres, très entières, charnues, luisantes, légèrement pellucides sur les bords, ordinairement concaves et sembla- bles aux feuilles de l’Adenarium peploides. Gelles des rameaux stériles ovales-spathulées, arrondies, très obtuses, atténuées en un court pétiole, où presque sessiles mais non semi-embrassantes ; à trois nervures, celle du milieu fortement prononcée. Feuilles des rameaux florifères écartées, plus allongées ; les supérieures étroites, linéaires , presque uninervées, légèrement dressées. /nflorescence terminale , disposée le plus ordinaire ment en cyme 8-flore, souvent 1-flore. Fleurs pédicellées, accompagnées de bractées linéaires un peu plus courtes que la moitié des divisions du calice. Calice à cinq divisions linéaires, subulées, égalant à peu près en longueur le tube de la corolle. Corolle grande, à limbe étalé, de 15 à 20 millimètres en diamètre , à cinq divisions aussi longues que le tube, larges, ovales, d’un rose vif éclatant, jaunissant souvent par la dessicca- tion. É£tamines dépassant la gorge de la corolle. Anthères grosses, d'un jaune doré. Pistil de la longueur des étamines. Sfigmate bilobé. Capsule linéaire-oblongue , obtuse, presque du double plus longue que les divi- sions du calice. Graines à testa ponctué-aréolaire. Vivace. FL. : juillet, août. —HaBir. Hague, falaises de Gréville; fossés élevés entre Beaumont et Jobourg ; pelouses rases à Saint-Germain-des-Vaux et à Omonville. . Les échantillons de cette plante que j'ai reçus de Morlaix sont en tout point semblables à ceux que j'ai recueillis moi-même dans les environs de Cherbourg. Je me suis assuré aussi de son iden- LE JOLIS. — PLANTES RARES. 219 tité avec celle qui a été recueillie aux Acores par M. Hochstetter, et qui a été publiée dans ses collections sous le nom de É£rythræa chffusa, var. uniflora. Dans les Annals of Natural History, il n’est pas fait mention de la durée de cette espèce. Le Prodrome (1) la décrit comme annuelle. Les botanistes qui ont rencontré cette plante, ne l'ayant sans doute vue qu'au moment de sa floraison, lui ont donné, par analogie , un caractère commun à ses congénères indigènes. Üne longue série d'observations m'ont fait reconnaître, au contraire, qué cette espèce est vivace, et de plus à tiges et feuilles per- sistantes (perennes). Lors de la floraison, les rameaux florifères se redressent, tan- dis que, le plus ordinairement , l'extrémité de la tige reste stérile et continue à ramper. Après la floraison, lorsque ces rameaux sont desséchés, la plante reprend l’aspect étalé qu’elle conserve pendant le reste de l’année. Sa végétation n’est point interrompue pendant l'hiver, et sous la neige je l’ai trouvée pleine de fraîcheur et de vie. -— La culture ne modifie aucun des caractères qui distinguent cette plante des autres espèces européennes du même genre, espèces avec lesquelles elle n’offre aucune ressemblance. 2. DIGITALIS PURPURASCENS. Digitalis purpurascens. Roth. Cat. Bot. 2, p. 62.— Pers. Ench. 2, p. 1462. — Elmig. Diss. 45. — Poir. Encycl. méth. X, p. 481. — DC. FI. Fr. sp. 26644. Suppl. t. 5, p. 411. — Boisd. F1. Fr.t. 2, p. 259.— Dub. Bot. gall. t. 1, p. 342. — Mutel, FI. Fr. t. 45, f. 324. —_ Boreau, FI. du Centre, t. 2, p. 355. — Lindl. Monog. dig. t. 20. — Reichenb. FI. excurs p. 378. — PI. crit. Ic. 2, f. 284. — Mert. et Koch, Deutsch. FL. 4, p. #15.—Koch, Syn. FI. germ. et helv. ed. 2, p. 596.— Benth. in DC. Prodr X, p. 452, n° 17. D. hybrida, Kælreut. in Journ. phys. 1782, p. 285, t.1, f. 1,2 — De Salvert in Desv. Journ. bot. v. XI. D. fucata, Ehr. Beitr. 7, p. 45.—Pers. Ench. 2, p. 1462.— Mœnch. Meth. suppl. 164. — Loisel, Not. 96. D. longiflora, Lej. Rev. FI. Spa, p. 126. D. purpureo-lulea, Mey. Chlor. hanov. p. 324 — Henslow, in Trans of Cambridge Phil. Soc. v. IV, pl. 15-18. (1) DC. Prodr. pars 1x, p. 59. 220 LE JOLIS. — PLANTES RARES, D..lutea, var. hybrida, Lindl. Monogr. dig. 1. 24. D. intermedia, Lapeyr. Abr. 357. — Non Persoon. Non D. purpurascens Lej. quæ var. parviflora D. purpureæ, ex Koch, Syn. [. €. DIGITALE ROUGEATRE. Il y a quelques années, en août 1839, je rencontrai sur une colline des environs de Cherbourg, dans un terrain aride et rocailleux et parmi des toufles de Digitale pourprée , un échan- tillon unique d’une plante appartenant à ce même genre Digitale, mais remarquable par son facies tout particulier ; et faisant con- traste avec les nombreux individus du D. purpurea qui l’entou- ralent. C'était le Digitalis purpurascens Roth., plante très rare, qui, en France , n’a encore été observée que dans les montagnes de l'Auvergne, de l’Alsace et des Pyrénées, et en Allemagne, dans les monts porphyriques de l’ancien palatinat du Rhin. L'apparition dans notre pays d’une pareille plante me parut un fait très curieux , et important au point de vue soit de la physio- logie , soit de la géographie botanique ; aussi j’étudiai avec soin les caractères de cette espèce , dont je vais donner une descrip- tion détaillée. Tige haute d’un mètre environ, droite, simple, légèrement striée, pu- bescente surtout dans le haut. Feuilles semi -amplexicaules , ovales-lan- céolées, dentées en scie, glabres en dessus, munies en dessous de quel- ques poils sur les nervures ; les plus rapprochées de l’épi petites, presque entières, linéaires-lancéolées , pointues, un peu ciliées sur les bords. Fleurs en long épi serré, terminal et unilatéral, penché au sommet, à axe pubescent-glanduleux ainsi que les pédicelles, entremêlé de bractées semi-amplexicaules, triangulaires et très pointues. Calice à 5 divisions ovales-lancéolées, acuminées, striées, à trois nervures principales, gar- nies de poils glanduleux sur les bords; la division supérieure beaucoup plus étroite. Corolle petite, tubuleuse et un peu ventrue, à quatre divi- sions arrondies; la lèvre supérieure tronquée et échancrée ; l'inférieure à trois lobes très obtus, barbus, particulièrement le lobe intermédiaire, qui est plus large que les latéraux, et dont les poils sont épars et beau- coup plus longs. Ovarre ovale-allongé, pubescent ainsi que la base du style. La corolle est rougeâtre en dessus , iaunâtre en dessous, et variée de pourpre; les lobes des lèvres sont rosés. L'intérieur de la corolle pré- LE JOLIS. — PLANTES RARES. FEI sente quelques taches analogues à celles que l’on remarque dans la /4y1- tale pourprée, mais plus petites, d’un rouge-pâle plus foncé au centre de la macule, et se fondant sur les bords , paraissant quelquefois à moitié effacées. Ces taches disparaissent en grande partie par la déssiccation. — HAB. Fauconnière, petite colline rocailleuse au sud de Cherbourg.—Flor. août 1859. Le Digitalis purpurascens Roth., ressemble au D. lutea E. _ (D. parviflora DC.), par la forme de lépi et la petitesse des … fleurs; mais il s’en éloigne par ses feuilles plus profondément dentées , par sa tige et ses pédicelles pubescents, ainsi que les divisions du calice, tandis que , suivant De Candolle et Koch, le D. parviflora est glabre dans toutes ses parties. Cependant, j'ai recu des environs de Rouen, sous le nom de D. parviflora var. hirsuta , une plante dont les feuilles inférieures sont presque laineuses et beaucoup plus velues que celles du D. purpu- rascens. Je regrette de n'avoir pu comparer ma plante à des échan- tillons de cette même espèce recueillis dans d’autres localités ; mais , jusqu'à présent, il m'a été impossible de me la procurer à cause de son extrême rareté ; Je ne l’ai pas rencontrée non plus dans l’herbier du Muséum d'histoire naturelle de Paris, ni dans les autres collections que j'ai eu occasion de visiter. A défaut d’une confrontation avec des échantillons types , j’ai dû me con- tenter de la comparer aux descriptions données par les auteurs qui ont parlé de cette plante. Les caractères que présente mon échantillon se rapportent bien aux caractères attribués à cette espèce dans la Flore française : voici les légères différences que j'ai remarquées. On peut le distinguer de la plante recueillie par M. Gochnat au château de Landsberg, en Alsace, et par MM. Auguste de Saint-Hilaire et de Salvert à Davayat, en Auvergne (DC. F1. Fr., var. y; Mut. F1. Fr. , var. b) ; en ce que cette variété à la corolle d’un pourpre clair uniforme et sans taches (suivant Mutel), tandis que la corolle de ma plante est variée de jaune et de rose, ponctuée de pourpre, et un peu ventrue ; ce qui la fait différer aussi de la plante obte- nue artificiellement par Kælreuter , dont la corolle est cylindra- cée, jaunâtre et piquetée de rouge (DC, F1, Fr., var. B), 9299 LE JOLIS. — PLANTES RARES. Les descriptions de Persoon et de Reichenbach s'appliquent très exactement à ma plante, ainsi que celles de MM. Duby et Boreau. D’après la Flore francaise de M. Mutel, le D. pur- purascens doit avoir la lèvre supérieure entière, ce qui est con- traire aux descriptions des autres auteurs. Suivant la diagnose du Prodrome, rédigée par M. Bentham d’après un échantillon desséché de l’herbier de De Candolle, l'épi est lâche et inter- rompu (racemo laxo interrupto) ; il est au contraire habituelle- ment très dense (plur. desc.). M. Bentham pense que le Digi- talis purpurascens doit être rapporté comme variété au D. minor L., qu'il regarde comme une hybride de jardin des D. purpu- rea L., et D. lutea L. (1). Mais s’il m'est permis d'émettre une opinion différente de celle de ce célèbre botaniste, Je croirais plus volontiers, d’après la description même du Prodrome, que le D. minor L., est une forme du D. purpurascens, forme pro- duite par l'hybridation de la même manière que le D. purpureo- lutea de Henslow. Dans son Synopsis de la Flore d'Allemagne et de Suisse , M. Koch a donné une excellente description du D. purpurascens, qui convient très bien à ma plante. Seulement , suivant cet au- teur , les lobes latéraux de la lèvre inférieure de la corolle sont aigus (2) , tandis que dans mon exemplaire ces lobes sont obtus, presque aussi arrondis que le lobe intermédiaire , et, en cela, conformes à la phrase descriptive de Reichenbach, Je dois à l’obligeance de M. Decaisne la communication d’un Mémoire publié par M. Henslow (3) dans les Transactions de la (1) « Cæterum D. purpurascens valde affinis est D. minori L. et forte ad eam reducenda (v. s. sp. in herb. DC.). — Prodr. X, p. 452, n° 17. « D. minor ( L. mant.) species mihi nonnisi e specim. mancis hortensibus et iconibus citatis cognita. Herba videtur semipedalis pedalisve.. formis depaupe- ratis, D. purpureæ haud dissimilis : folia tamen minus rugosa, et laciniæ corol- linæ ratione tubi majores, magis æquales, An hybrida hortensis inter D. purpu- ream et D. luteam? (v.s. &. in herb. Linn. etc.). » Prodr. X, p. 451, n° (4. (2) « ..lacinüis labii inferioris ovatis, lateralibus acutiusculis, intermedia ob- tusissima corolla multo breviore. » Koch, Syn. |. c. (3) On the examination of.a hybrid Digitalis, by the Rev. 1.:S. Henslow (Tran- sactions of the Cambridge Phil. Soc., vol. IV, pl. 15-18 [1831 ]) LE JOLIS. — PLANTES RARES. 293 Société philosophique de Cambridge sur une Digitale hybride observée dans le jardin botanique de cette ville, er provenant des D. purpurea et D. lutea. La description que M. Henslow donne de sa plante convient très bien à l’exemplaire que j'ai recueilli dans nos environs, sauf un caractère relatif aux feuilles. Dans la Digitale de M. Hens- low, les feuilles sont laineuses en dessous (quite woolly below) , tandis que dans la mienne elles ne sont que légèrement pubes- centes sur les nervures. — Les figures qui accompagnent ce Mémoire m'ont permis d'établir, avec plus de certitude encore, une comparaison entre les deux plantes. Les fleurs figurées sont à peu près de la même dimension que dans ma plante : elles sont tout à fait semblables par leurs coloris, et les macules pourpres qui ornent l’intérieur de la corolle sont exactement reproduites. Seulement, d’après la planche de M. Henslow, les lobes de la lèvre inférieure de la corolle sont triangulaires et pointues, et conformes, quant aux lobes latéraux , à là descrip- ton de M. Koch ; dans mon échantillon, au contraire , ils sont arrondis. -- Les anthères figurées sont jaune clair , et leur colo- ris ne représente pas exactement la nuance indiquée dans le texte ; Anthers yellow inclining to orange. Les anthères de ma plante ont pris cette teinte orangée, teinte qui est peut-être un effet de la dessiccation. Le Digitahis purpurascens est regardé , par la plupart des bo- tanistes, comme un hybride provenant des D. purpurea et D. lutea 1. Kælreuter, à qui l’on est redevable des premiers tra- vaux importants publiés sur l’hybridation (1), est parvenu , dans ses expériences sur le genre Digitale, à reproduire artificielle- ment l’espèce qui nous occupe ; et la plante qu'il a ainsi obtenue présentait également , dans l'intérieur de la corolle, les macules qui se retrouvent dans ma Digitale et dans celle de M. Henslow. Ces expériences directes faites par Kælreuter, jointes aux carac- tères de cette plante , qui participent en même temps de ceux des D. purpurea et des D. lutea, à sa rarelé même et et à son existence spontanée dans des pays où croissent les deux autres (1) Mém. Acad. Pétersbourg, 1182-1786. -— Journ phys., |. €. 359/ LE JOLIS. -— PLANTES RARES. : espèces , ont conduit M. De Candoile à la considérer comme une espèce hybride (1). Les cas observés d’hybridation naturelle sont très peu nom- breux ; les plantes qui se développent en toute liberté se trouvent rarement dans les conditions nécessaires pour la réussite de ces fécondations croisées qu’on ne peut obtenir artificiellement qu’en prenant certaines précautions délicates et indispensables. M. De Candolle (Phys. vég. ,p. 707) à cité le petit nombre des hybrides naturelles dont l’existence ait été parfaitement constatée, En 1832, - ce nombre montait seulement à quarante. Dans les nombreuses herborisations que M. A. de Saint-Hilaire a faites dans les deux mondes , ce savant naturaliste n’a rencontré qu’une seule de ces plantes , et c’est précisément le Digualis purpurascens. M. de Saint-Hilaire rend ainsi compte de cette découverte dans son Traité de Morphologie végétale. « Nous promenant, M. de Salvert et moi, aux environs de Com- bronde dans la Limagne d'Auvergne , nous arrivâmes à un vallon aride et rocailleux presque entièrement couvert de D. purpurea el de D. lutea ; quelques individus attirèrent notre attention par un caractère particulier , et les avant examinés avec som, nous trouvâmes qu'ils participaient aux caractères des deux espèces, parmi lesquelles ils étaient nés ; pendant plusieurs années, nous retrouvâmes la même plante, mais elle ne nous offrit jamais que des Capsules ridées et des graines avortées qui ressemblaient à de la sciure de bois (2). » M. de Salvert a publié sur cette plante , dans le Journal botanique de Desvaux, vol. IE, un Mémoire inti- tulé : Description d’une Digitale particulière (D. hybrida). M. Boreau, dans sa Flore du ‘centre de la France, s'exprime ainsi dans une note qui suit la description du D. purpurascens : « Cette rare et curieuse plante est intermédiaire entre les D. pur- purea et lutea , avec lesquelles elle croît souvent mêlée, et dont on pense qu'elle n’est qu’une hybride. Peu fixe dans ses stations, elle disparaît souvent des lieux où naguère elle était abondante: (4) DC. F4. Fr. Le. | (2) Leçons de bolanique, comprenant principalement la Morphologie végé- tale, etc., par M. A. de Saint-Hilaire, p. 570 et 571. $ LE JOLIS. — PLANTES RARES. 295 l'ayant recueillie dans un état avancé , le 1er août 1835, j'ai ob- servé qu'aucune de ces capsules ne contenait de graines fertiles, phénomène déjà signalé, mais qui se lie à un autre non moins curieux , C’est que ses anthères n’offrent aucune trace de pollen! Cependant l'ovaire étant très bien conformé serait , sans doute, fécondé , si quelques étamines se trouvaient être fertiles , et il paraît que cela a lieu quelquefois, puisque Koch affirme qu’en Allemagne la plante croît isolée, et se reproduit par ses graines. » En effet, voici ce que dit M. Koch dans son Synopsis : « Fortasse hybrida e D. purpurea et D. lutea, sed in locis memoratis sæpe sohtarie crescit, neque inter affines, seminibusque propagatur. » Cette dernière observation est rapportée encore plus explicite- ment par M. Bentham : « Species dubia hinc inde separatim cres- cens inter D. luteam et D. purpuream ambigens coloreque varians eb ideo a pluribus pro hybrida habita ; sed capsulæ seminibus perfechs implentur , el species memoratæ rarius in tisdem locis crescunt. D. lutea nempe vix nisi in solo calcareo viget ubi D. purpurea sæpissime deest. » (Prodr. : X, p. 452). — Schiede dans son ouvrage sur les plantes hybrides (4) ne cite pas cette Digitale. Lorsque je rencontrai cette plante dans nos environs , elle ne faisait qu’entrer en floraison ; j'ignore donc si elle eût produit des graines fertiles. Je n’ai pas remarqué si, conformément à l'observation de M. Boreau , les anthères étaient vides de pollen; mais, d’après l'autopsie faite sur l'échantillon desséché , les éta- Jnines paraissent avoir-éte à l’état normal ainsi que l'ovaire, qui, dans les fleurs situées à la base de l’épi, m'a semblé parfai- tement constitué. | | L'apparition dans notre pays du Digitalis purpurascens doit- elle être considérée comme spontanée , conformément aux obser- vations de-MM. Koch et Bentham, ou bien comme un produit d'hybridation naturelle ? Cette question n’est pas facile à résoudre. La parfaite ressemblance de mon échantillon avec l’hybride de Hensiow me ferait pencher pour la dernière hypothèse ; mais alors se présente une autré difficulté. Le D. lutea L., ne croît (4) De Plantis hybridis sponte natis, 1825. 3° série. Bor. T. VIT. (Avril 4847.) > 15 " 2926 LE JOLIS. — PLANTES RARES: pas dans notre département ; en conséquence, la fécondation mixte , si elle a lieu, n’aurait pu s’opérer qu’au moyen de quel- ques individus de cette dernière espèce , cultivés dans des jardins de Cherbourg, où cependant, je dois le dire, je ne l’ai jamais aperçue, Dans ce cas encore, le D. purpurascens ne proviendrait pas du D. parviflora fécondé par le D. purpurea, ainsi que l'é- crit De Candolle (F1. Franç.), mais bien du D. purpureafécondé par le D. parviflora, puisque la première espèce se trouve en abondance dans la localité où j'ai recueilli le D. purpurascens, tandis que le D. parviflora ne s’y rencontre pas. Dans l’hypo- thèse où le D. purpurascens serait une production hybride, la rareté de cette plante, dont je n’ai pu trouver qu’un échantillon, s'explique aisément, les plantes fécondées par d'autres plantes ne donnant généralement qu’un petit nombre de graines fertiles, surtout lorsque l’hybridation s’est opérée naturellement; une seule graine se trouvant dans des conditions normales s’est déve- loppée dans ce terrain, qui, par sa nature et son exposition, devait lui convenir sous tous les rapports. Il reste encore un fait douteux à éclaircir. Le Dig. purpuras- cens est décrit comme bisannuel par MM. Koch et Boreau; MM. Duby et Bentham l’indiquent comme vivace. D’après l’ar- ticle de M: de Saint-Hilaire , on pourrait supposer qu'il se re- produit par ses racines plusieurs années de suite. Il serait inté- ressant de reproduire artificiellement cette plante, afin de savoir si elle est simplement bisannuelle ou bien vivace. Le D. purpurea est bisannuel ; suivant la plupart des auteurs, le D. lutea est vi- -vace. — L’hybridation procurerait-elle ce dernier caractère au Digitalis purpurascens ? 3. PHALARIS MINOR. Ph minor, Retz. Obs. 3, 8.—Willd. Enum. 83.— Link in Linn. 4, 97.— Trin. Diss. et Ic. 7,t,79, — Kunth, Enum. 1, 32.— Koch, Syn. ed. 2, p. 894. c À Ph. aquatica, var, G minor, Mutel, FI. Fr. t. IV, p. 45. Ph. aqualica, Ait. Kew, 4, 56.— Host. 2, t. 39,— Mert. et Koch. Deutseb. FL.4, p. 485. — Rchb. Cent. 41, f. 1493. | | Ph. capensis, Willd. Enum. 83. LE JOLIS. — PLANTES RARES. 227 :: J'ai découvert cette plante en septembre 18/43 , dans les sables maritimes de Barfleur et Gatteville, puis sur divers points des côtes du Val-de-Saire, Ce Phaläris n'avait été observé, en France, que sur le Httoral de la Méditerranée, où il croît avec le Ph. aquatica L, Il habite encore , sur le même littoral , IlIy- rie, l'Égypte et la Syrie. — Il se distingue facilement du Pha- laris aquatica L., avec lequel il à été longtemps confondu, par sa tige non bulbeuse à la base , par son épi plus court, oblong , presque cylindrique, et surtout par ses fleurs fertiles , velues , tandis que le Ph, aquatica L. à les fleurs fertiles glabres. : H. SENEBIERA PINNATIFIDA. | S, pinnatifida, DC. Syst. 2, p. 523. = F1, Fr. 4, p. 703. — Dub. Bot. Gall. 4, p. 47. | S. didyma, Pers. Syn. 2, p. 185. — Koch, Syn. ed. 2, p. 80. . Lepidium didymum, E. Mant. — Lepidium anglicum, Huds. Coronopus didymus, Smith. —- Coronopus pinnatus, Hornem. .: Cette plante, observée d’abord dans quelques ports maritimes de l'Ouest, en Bretagne et en Gascogne, croit depuis quelque temps, en assez grande quantité , dans les fortifications du port militaire de Cherbourg, où on la trouve en fructification presque toute l’année (18/43). 5. ZANICHELLIA PEDUNCULATA. Z. pedunculata, Reich. Ic. f. 1007. — Steinh. Ann. Sc. nat. 1838. Z. pedicellata, Fries, Nov. Mant, 3, p. 135. — Koch, Syn. ed. 2, p. 782. Z. palustris, var. B pedicellata, Wahlenb. FI. Suec. p. 577. Z. marilima, Nolte. Cette espèce diffère du Zamichellia palustris L., par ses fruits pédicellés, munis d’une large carène dorsale ailée et dentée, et par son style aussi long, et même quelquefois plus long que le fruit. Fossés du port militaire, et près du pont de Querqueville (1844). G. GNAPHALIUM UNDULATUM. Gn. undulatum, L. p.1197. — DC.! Prodr. VI! p. 226. Cette plante, originaire du cap de Bonne-Esptrance , croît Spontanément aujourd'hui aux environs de Cherbourg. Elle se 998 LE JOLIS. — PLANTES RARES: rencontre particulièrement au bord de la mer et près des nouvelles fortifications du port militaire ; elle se retrouve aussi à Flaman- ville dans un petit bois , où , certaines années, on la voit en abon- dance, tandis que d’autrefois elle disparaît presque complétement. Ce Gnaphalium a beaucoup d’analogie, quant à la forme de la panicule , avec le Gnaphalium paniculatum Colla (DC., Prodr., VI, p. 293), dont il diffère , du reste, par ses feuilles-plus lon- guement décurrentes , vertes en dessus , blanches tomenteuses en dessous , et par sa durée annuelle , tandis que le Gn. paniculatum est vivace. Il paraît cependant qu’il est cultivé sous ce dernier nom au jardin des Plantes de Paris, et dans d’autres jardins bo- taniques, sous les noms de Gn. resedifolium , cheirifolium , etc. Je conserve d’autant moins de doute sur la détermination de celte plante, que je l’ai comparée à un échantillon authentique, provenant de l’herbier même de De Candolle, et dont je dois la communication à l’obligeance de M. J. Decaisne : cet échantillon était étiqueté du cap de Bonne-Espérance. Un autre Gnaphalium exotique, le Gn. fœtidum , L., se pro- page depuis plusieurs années dans une lande à Tocqueville ; mais cette dernière plante, originaire d’Éthiopie, doit nécessairement être échappée de quelque jardin. 11 en est de même du Gn. mar- garitaceum , L., qui s’est naturalisé dans quelques localités de nos environs, particulièrement à la Fauconnière, 7. ARENARIA MACRORHIZA. Requien. — Lois. FI. Gall. Cette plante croît sur les rochers voisins du port de Barfleur et le long du mur du cimetière, où je l’ai recueillie en juillet 1842. Elle se fait remarquer par la grosseur de ses racines et de ses tiges étalées en fortes touffes , et par ses larges corolles rouges , dont l’éclat est encore relevé par les stipules argentées qui accom- pagnent les feuilles. Quelques graines sont marginées , mais le plus grand nombre sont aptères. Cette plante forme ainsi le pas- sage entre le Lepigonium medium Koch Syn. (Arenaria rubra , var. marina L.), etle Lepig. marginatum Koch ( Arenaria mar- ginata DC.). Steudel, dans son Vomenclator Botanicus, 1841, en fait la var. Ô de l’Arenaria media. M. Lenormand. qui l'avait LE JOLIS. — PLANTES RARES. 299 déjà vue avant moi à Barfleur, en a reçu des échantillons recueillis aux îles Açores. Il est assez remarquable que cette plante se re- trouve dans ces îles avec l’Érythræa diffusa Woods. 8. STATICE OCCIDENTALIS. Ce Statice, dont les caractères viennent d’être déterminés par M. Lloyd dans sa flore de la Loire-[nférieure , a été pris pendant longtemps, par tous les botanistes, pour le Sf oleæfolia de Pourret , et M. de Brébisson l’a décrit sous ce nom dans sa flore de Normandie. Le véritable S£ oleæfolia Pourr., que j'ai recu de Marseille, en diffère, et ne se trouve que sur le littoral de la Mé- diterranée. Le Statice occidentalis Lloyd croît en abondance dans les falaises de la Hague , à Jobourg , Herqueville , Flaman- ville, et au cap de Carteret. Il est très voisin du St. Dodarti (Fr. de Girard ). Cette dernière espèce a été trouvée près d’A- vranches. 9. RANUNCULUS PETIVERI. Koch. Syn. ed. 2, p. 413. J’ai trouvé cette plante au bord de la mer, dans les fossés de la mare de Tourlaville. M. Lebel, de Valognes , l’a découverte aussi à Créances { Manche). Elle se distingue facilement des R. aquatihs L. et R. tripartitus DC. par la forme de ses feuilles , de ses pétales et de ses carpelles. { Voy. Germ. et Coss., Atlas F1, Par. , tab. 1 , fig. 5 et 6.) 10. SAGINA MARITIMA. Sm. Engl. Bot. t. 2195. — DC. Prodr. [, p. 389. Sables maritimes de Gatteville (juin 1839). 11. SAGINA STRICTA. Fries, Nov. F1. succ.— DC. Prodr. I, p. 389.—Koch, Syn. ed. 2, p. 118. Barfleur, sur les rochers près du port (juin 1839). Ces deux plantes, que M. Lenormand a découvertes le premier en Normandie , sont considérées par plusieurs botanistes comme ne constituant qu'une seule espèce. M. Lenormand ne partage pas cette opinion, et je prends la liberté de reproduire ici tex- 230 LE JOLIS. — PLANTES RARES. tuellement les observations que ce naturaliste a bien voulu me transmettre à ce sujet dans une de ses dernières lettres. : «Je regarde la Sagina maritima Sm., dit M.’Lenormand, » comme parfaitement distincte du $. stricta ( Fries). De Candolle » à décrit ces deux ‘espèces dans son Prodromus, et les caractères » assignés à chacune d'elles sont tellement tranchés qu’il est im- » possible de les confondre, — De Candolle ne connaissait, à ce » qu'il paraît, le Sagina maritima que d’après la figure donnée » par Smith dans l’'English Botauy ; il l'a néanmoins si bien décrit » qu'il semble qu'il avait sous les yeux les échantillons que je pos- » sède. Je ne conçois donc pas pourquoi Koch, dans son Synopsis » floræ Germanicæ, Babimgton, dans ses Prinatiæ floræ Sarmicæ, » et d’auires botanistes, l’ont réuni au Sag. stricta ; comme ne » formant qu'une seule et même espèce, Leurs descriptions ne » conviennent qu'au Sagina stricta. Celui-ci à le port et les carac- » tères du $. apetäla, et je ne puis l’en distinguer que parce qu’il » est parfaitement glabre : à mon avis, il ne devrait former qu’une » variété. Le Sagina maritima est complétement couché sur le sol » (humaifusa) ; les rameaux qui portent les fleurs et les fruits sont » seuls redressés. J’ai vu, sur un échantillon peu avancé, les pé- » talès, qui sont de la longueur du calice , et le S. stricta en est » dépourvu, ainsi que le S. apetala. Ses feuilles sont lancéolées, » très courtes, et non subcylindriques. L'habitat n’est pas non » plus le même. Il croît dans le sable marin pur, où je l’ai trouvé, » à la fin de juin 1839, mêlé au Zinaria arenaria , sur les petites » dunes bordant le chemin qui conduit de Barfleur au Phare de » Gatteville , après avoir dépassé le moulin à vent, — Je ne l'ai » aperçu que dans une localité très circonscrite, qu’il recouvrait » de ses petites tiges grêles et étalées. Je le reconnus , au premier » coup d'œil, par le souvenir qui m'était resté de la description de » De Candolle, Le Sagina stricta croissait abondamment sur la » terre un peu fraîche dont étaient revêtus les rochers du bord de » la côte, au-delà du port de Barfleur. » Je rappellerai ici les descriptions du Prodrôme : «hi, Sagina maritima (Smith, Engl. Bot., t, 2195). Ramis erec- tiusculis , folis lanceolatis brevissimis , pedunçulis fructiferis HORTI BOTANICI BEROLINENSIS. 231 adscendentibus , petalis lanceolatis calycem æquantibus, laci- -. niüs calycinis ovatis obtusis ([)? in Anglià. ( Descript. ex ic.) » Prodr., L, p. 389. « 5. Sagina stricta (Fries, Novit. fl. Suec. 3 , p. 122). Glaber- rima Ccaule pedunculisque strictis, foliis subcylindricis muticis, lobis calycinis lanceolatis acutis ( calyce obtuso Horn. h. hafn. suppl, p. 122). (Tin littoribus Daniæ et Sueciæ ad Cimbrishavn. ( V.s. comm. à cl. Horn.) » Prodromus , 1, p. 389. Enfin la description donnée par Smith dans l’English Botany, p. et tab. 2195, et d’après laquelle De Candolle a rédigé sa diagnose, établit d’une manière précise les caractères qui diffé- rencient cette espèce des Sag. stricta et S. apetala. De plus, la figure de Sowerby s'accorde de tout point avec les échantillons recueillis à Barfleur. La synonymie de Koch pour le Sag. stricta est donc erronée. Le Sagina stricta est décrit dans la Flore de la Loire-[nférieure par M. Lloyd. Il à été retrouvé par M. Lebel, de Valognes , à l'embouchure de la rivière de Quinéville. M. Durand-Duquesney l’a recueilli dans les marais de Deauville (Calvados), et le signale dans son excellent Catalogue des Plantes des arrondissements de Lizieux et Pont-L’Évêque. (Mém. de la Soc. d’Émulation de Li- zieux , 1846. ) ENUMERATIO SYNOPTICA FICUS SPECIERUM CUM NOVARUM TUM COGNITARUM HORTI REGII BOTANICI BEROLINENSIS, Auctore C. KUNTH. A] a) Principes. 1. Ficus catappæfolia Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis rectiusculis, teretibus ; foliis brevissime petio- latis , obovato-oblongis , apice rotundato-obtusis , inferne sub- cuneato-angustatis, ima basi rotundato-cordatis, integerrimis, 232 -KUNTH. — FICUS SPECIES nervis primariis remotis costaque subtus convexo-prominenti- bus, coriaceis, epunctatis; gemmis terminalibus conico-acumi- natis ; receptaculis... — Martinica. b F. Schottii Hort. Berol. 1846.—F. species e Martinica Hort. Paris. 18/6. Folia 12-1h4-pollicaria, 5 1/2-6 poll. lata. 9, F'icus eriobotryoides Kth. et Bouché. Ramulis rectiusculis, teretiusculis gemmisque terminalibus ferru- gineo-hirsutis ; foliis longiuscule petiolatis, elongato-subovato oblongis , abbreviato-acuminatis, inferne cuneato-angustatis , integerrimis , nervis primaris remotis costaque subtus convexo prominentibus, coriaceis , supra subnitidis, epunctatis petio- lisque glabris ; receptaculis... — Patria? b F7. Afseli Hort. Berol. 1846 , nec? G. Don. Folia 10-12-pollicaria, superne 3-3 1/2 poll. lata. Petiol ‘8-pollic. F. obtusifolhiæ Humb. et Kth. proxime affinis. 2, F'icus princeps Kth. et Bouche. Ramulis rectiusculis, obtuse trigonis gemmisque terminalibus hirsutis ; foliis longe petiolatis, valde elongato obovato-oblongis, acutis , inferne cuneato-angustatis , ima basi rotundatis, 5-7- nerviis, integerrimis, nervis primariis remotis costaque subtus convexo-prominentibus, coriaceo-herbaceis, pellucido-reticu- latis et punctulatis, supra nitidulis et glabris, subtus præsertim ad costam et nervos pilosis; petiolis glabratis ; receptaculis.… — Brasilia. b F. Brassü et F. Murrayana Hort, Berol. 18/6. F. Brasiliensis Gels. in Desf, Cat. ed. 3, 412 (fide specim. Hort. Paris. ), nec Link. Folia 15-pollicaria et longiora, superne 4 1/2-5-poll. lata. Petioli 5-5 1/2-pollic. h. F'icus ferruginæa Desf. Cat. ed. 3. 412, Ramulis rectis, teretibus , petiolis gemmisque terminalibus ferru- HORTI BOTANICI BEROLINENSIS. 239 * gineo-villoso-pilosis ; foliis elongato-subobovato-oblongis , acu- minatis, ima basi rotundatis, interdum subcordatis, 3-7- plinerviis, integerrimis, nervis primariis remotis costaque subtus convexo-prominentibus, coriaceis, supra nitidis , utrin- que præsertim subtus pilosis 1bique in costa nervisque fusco- villoso-pilosis , in rete pellucido-punctulatis ; receptaculis... — Patria? b F. fulva Hort. Berol. 1846, nec Spreng., nec Blume. Folia 40-12-pollicaria, superne 3-4 1/2-poll. lata. Petioli 3/h- 1 1/A-pollicares. 5. ficus Neumanni Gels. Glabra ; ramulis rectiusculis , obsolete trigonis ; foliis petiolatis, elongato-oblongis, acutis vel subacuminatis , basi rotundatis, levissime cordatis et triplinerviis, integerrimis, subundatis, coriaceis, neErvis primariis remotis costaque subtus convexo- prominentibus, pellucido -reticulatis et punctulatis, opacis ; _gemmis terminalibus conico-subulatis; receptaculis. . , . . F. rigida Desf. Cat. ed. 3. 412. Folia pedalia et longiora, 1 1/2 poll. lata. Petioli 3-4 pollicares. b) Elasticæ. 6. Ficus elastica Roxb. in Hornem. Hort. Hafn. Suppl. 7. Ej. Flor. Ind. 3. 541. Link. Enum. 2. 448. Glabra : ; ramulis rectis, obsolete trigonis ; foliis longiuscule petio- latis, oblongis, abbreviato-acuminatis, acumine subulato, basi obtusis, integerrimis, nervis primariis tenuibus, valde approximalis , costa subtus convexo-prominente , crasse co- riaceis , epunctatis, supra satiate viridibus, nitidis; gem- mis terminalibus conico - subulatis, Jongissimis ; recepta- culis axillaribus , geminis, sessilibus, ovalibus , glabris (ex Roxb.) — India orientalis. f F. Tœda et F. cordata Hort. Berol. 18/6. Folia pedalia , 4 1/2 poll. lata. Petioli 3 1/2-pollicares. 7. Ficus splendens Ktb. et Bouché. Glabra ; ramulis rectiusculis, teretiusculis ; foliis longiuscule pe- 23h HUNTH. — FICUS SPECIES : tiolatis, subobovato-ellipticis, obtusis , basi subcuneatis , inte- - gerrimis, nervis primariis tenuibus, approximatis, costa subtus ‘‘convexo-prominente, coriaceis, pellucido-punctulatis , supra “nitidis; gemmis terminalibus conico-subulatis, rectiusculis receptaculis... — Patria? D . F. sylvestris Hort. Berol. 18/6. Folia 7 1/2-8-pollicaria, 3 1/2-8 3/4 poll. lata. Petiohi 3 -1,2 pollicares. 8. F'icus anacardiifolia Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis rectis, teretibus ; foliis petiolatis, oblongo- vel obovato-ellipticis, apice obtusis, rotundatis vel acutiusculis, basi subcuneatis et trinerviis, integerrimis, nervis primariis tenuibus, approximatis, costa utrinque, præsertim subtus pro- minente, coriaceis , obsolete pellucido-punctulatis, supra niti- dis; gemmis terminalibus conico-subulatis, leviter curvatis ; ET :s — Patria ? b. F, macrophylla (Link. Enum. 2, 449?) Hort. Berol. 1846, nec Pers. — F. palustris Hort. Berol, 18/6. Folia 4 1/2-6-pollicaria, 2 1/3-3 1/4 poll. lata. Petioh 8-45 lin. longi. Præcedenti valde affinis. 9. Ficus Huegeli Kth. et Bouché. Glabra; ramulis rectis, obsolete trigonis ; folüis longe petiolatis, oblongis, acutis, basi leviter cordatis, subseptemnerviis, ner- «vis primariis tenuibus, approximatis, costa crassa, subtus valde prominente, coriaceis, epunctatis, pellucido-reticulatis, supra atro-viridibus, nitidis ; gemmis terminalibus conico-subulatis , elongatis, rectiusculis ; receptaculis... — Patria ? b. Æ, macrocarpa Hügel in Hort. Berol. 1846, nec Blume. Folia 10-11-pollicaria, 4-4 1/2 poll. lata. Petioli subquadri- pollicares. c) Nymphæitoliæ. 10. Ficus nymphœæifolia Linn. Mant. 305. Willd. Spec. 4, 1134. Link. Enum. 2, 448. Glabra ; ramulis rectis, teretibus ; foliis longe petiolatis, profunde HÔRII BOTANICI BEROLINENSIS. 235 cardatis, subrotundo-ovatis, acutiusculis, integerrimis, subun- datis, basi quinquenerviis, herbaceis, epunctatis, supra opacis, subtus albido-pruinosis; gemmis terminalibus conico-subulatis, . rectis ; receptaculis axillaribus, geminis. sessilibus, globosis, molliter pubescentibus. — Caracas. b. Folia octopollicaria, 6 poll. lata. Petioli 5 1/2-pollic. d) Populifoliæ. 11. Ficus eæimia Schott in Spreng. Syst. cur, post. 410. Glabra ; ramulis rectis, subtrigono-teretiusculis ; foliis ovato-el- lipticis, acuminatis, cordatis, septemnerviis, integerrimis , nervis primariis remotis costaque crassa subtus prominentibus, subherbaceis, pellucido-reticulatis et subtilissime punctulatis , supra nitidis ; gemmis terminalibus conico-acuminatis , curva- tis ; receptaculis..… — Brasilia (Schott.), Cuba (E. Otto). b. -. Folia 44-12-pollicaria, 6 1/2-7 poll. lata. Petioli 4 3/4-5-pol- licares. 42. Ficus spectabilis Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis teretibus ; foliis longe petiolatis, ovato-oblongis, abbreviato-acuminatis , leviter cordatis et quinquenerviis, in- tegerrimis, nervis primariis remotis costaque subtus promi- nentibus, coriaceis, epunctatis, supra nitidulis; gemmis termi- nalibus conico-subulatis, elongatis ; receptaculis...—Africa. b. F, africana Hort. Berol. 18/6. Folia 8 1/2-pollicaria , {4 1/2 poll. lata. Petioli à 4/2 poll. longi. 13. F'icus syringæfolia Kih. et Bouché. _Glabra; ramulis rectis, teretiusculis; foliis ovatis vel ovato- oblongis , breviter acuminatis, cordatis, subquinquenerviis , margine integerrimo subundatis, subherbaceis , nervis prima- riis remotis costaque subtus prominentibus , pellucido-punctu- latis ; gemmis terminalibus conico-acuminatis, eurvatis ; re- ceptaculis.. — Caracas. b Moritz semina misit. F. cordata Hort. Berol, 18/46. 236 HKUNTH. — FICUS SPECIES Folia 4 1/2-8-pollicaria, 3-4 poll. lata. Petioli 2-2 1/2-polli- cares. | Præcedentibus duabus proxima. Ah. Ficus religiosa Linn. Mant. 504 (Rheed. Mal. 4, 47, t. 27. Plukn. Alm. 444, t. 178, f. 2). Vahl. Enum. 9, 181. Willd. Spec. 4, 1134. Ej. Enum. 1062. Link. Enum. 92, 449. Glabra; ramulis rectiusculis; foliis longe petiolatis, ovato-del- toideis, longissime acuminato-cuspidatis, basi truncato-rotun- datis, vix cordatis, subquinquenerviis, margine undulato- repandis, nervis primariis remotis costaque utrinque prominulis subherbaceis, junioribus obsolete pellucido-punctulatis, supra nitidulis : gemmis terminalibus conico-subulatis, curvatis ; re- ceptaculis geminatis , sessilibus, globosis. — India orientalis, Java. D. F. superstitiosa Link. Enum. 2, 449. Folia sub 6-pollicaria , inferne 3 1/2-3 3/4 poll. lata. Petioh 3 1/2-pollicares. 15. F'icus populnea Willd. Spec. 4. 1141. Ej. Enum. 1063. Glabra ; ramulis rectiusculis ; foliis longe petiolatis , deltoideo - ovatis, acuminatis, basi subtruncato-rotundatis, interdum cor- datis, subquinquenerviis, margine integerrimo obsolete undu- latis, nervis primariis remotis costaque utrinque prominentibus, subherbaceis, pellucido-punctulatis, supra opacis, subtus palli- dioribus ; gemmis terminalibus conico subulatis, vix curvatis ; receptaculis axillaribus, geminis, sessilibus, globosis (fide specim. hort. Paris.). -— America meridionalis. D. F. populifolia Desf. Cat, 209. — F. cordifolia Hort. Berol. 1846, nec Roxb. | Folia 4-5 1/2-pollicaria, 2 1/4-3-pollices lata, interdum cor- data et subsexpollicaria. Petioli 2-3-pollicares. 16. F'icus botryapioides Kth. et Bouché, Glabra; ramulis rectiusculis ; foliis longe petiolatis, ovato-ellipti- cis vel ellipticis, subacuminatis , basi rotundatis, subseptem- nervils, integerrimis, subcoriaceis, nervis primariis, remols , 99" HORTI BOTANICI BEROLINENSIS. 29 / utrinque prominulis, costa prominente, pellucido-punctulatis , supra nitidis, subtus pallidioribus ; gemmis terminalibus co- nico-subulatis, rectiusculis ; receptaculis... -— Mexico. D. F. lœvigata (Link. Enum. 2, 4197?) Hort. Berol. 1846, nec Vahl. Folia 2 4,2-3 1/2-pollicaria, 20-24 lin. lata. Petiolhi 10-19 hn. longi. 247. Ficus venusta Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis rectiusculis, teretibus ; foliis elliptico-oblongis , _abbrevialo-acuminatis, basi rotundatis et subquinquenerviis , integerrimis, nervis primarliis remotis, supra prominulis , sub- tus planis, costa supra prominula, subtus convexo-prominente, coriaceis , pellucido-punctulatis, supra nigro-viridibus et niti- dulis ; gemmis terminalibus subulatis, elongatis, rectis; re- ceptaculis... — Cuba. h. E. Otto semina misit. Folia 5 3/4-6 3/4-pollicaria, 2 3/4-3 1/3 poil. lata. Petioli 1- 1 1/2 pollicares. | e) Laurifoliæ. 18. Ficus diospyrifolia Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis rectiusculis ; foliis longe petiolatis, oblongis, acuminatis, basi rotundatis, sabquinquenerviis , integerrimis, nervis primariis remotis costaque supra prominulis, subtus pro- minentibus, membranaceis, pellucido-reticulatis et punctulatis, utrinque nitidis, subtus pallidioribus; gemmis terminalibus conico-subulatis, leviter curvatis ; receptaculis... — Patria ? b. f, infectoria Hort. Berol. 1846, nec Willd. — F. laurifolia (Link. Enum. 2, 449?) Hort. Berol. 1846, nec Lam. | Folia 6-7 1/4, poll. longa, 2 1/4-2 3/h poll. lata Petioli 2-1/4 poll. longi. 19. Ficus plamicostata Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis rectiusculis, teretiusculis ; foliis oblongis , acu- minatis , ima basi obtusa cordatulis, subquinquenerviis, inte- gerrimis, undatis, nervis primaris remotis Costaque supra acutangulo-prominulis, subtus planiusculis, membranaceis, subpellucido-reticulatis, junioribus pellucido-punctulatis, supra 238 - KHUNTH. — FICGUS SPECIES satiate viridibus, subnitidulis ; gemimis terminalibus conico- subulatis, rectiusculis ; receptaculis..… — Patria? b. Folia 4 3/4-5 1/4 poll. longa, 24-28 lin. lata, Petioli subpol- licares. 20. F'icus blanda Kth. et Bouché. | Glabra ; ramulis rectiusculis, teretiusculis; foliis oblongis, apice acuminato subcomplicato-subrecurvatis, basi obtusis subcorda- tis, subtriplinerviis, integerrimis, nervis primariis remotis costaque supra prominulis, subtus prominentibus , subcoria- ceis, pellucido-reticulatis, supra nitidis, subtus nitidulis ; gemmis terminalibus conico-acuminalis, rectiusculis ; recep- taculis.., — Patria? b, FF. lucida Hort, Berol. 1846, nec Ait. Folia 5 1/2-5 3/4 poll. longa, 28-80 lin. lata. Petioli 15-48 lin. longi. F'. anthelminticæ affinis. 991, Ficus rhododendrifohia Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis rectis, teretibus ; foliis longe petiolatis, oblongo- ‘Janceolatis, breviter acuminatis, basi rotundatis, 3-5-nerviis, integerrimis, nervis primaris remotis costaque supra prominu- lis, subtus prominentibus, subcoriaceis, pellucido-reticulatis et punctulatis, supra satiate viridibus, opacis ; gemmis termina- . libus conico - subulatis, leviter curvatis; receptaculis...….. —- Patria ? b. f. nerüfolia Hort. Berol. 1846. Fr, martinicensis (Willd. Enum. 1062?) Hort. Berol. 1846, nec Willd. Spec. Folia 7 112-7 3/4 poll. longa, 26-30 lin. lata. Petioli 2 1/4-3- pollicares. An potius post F. ligustrinam collocanda ? 99, F'icus cerasifolia Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis rectis, teretibus ; foliis oblongo-lanceolatis, acuminatis, basi rotundaüs, tripli- vel subquintuplinerviis,.in- tegerrimis, nervis primariis remotis, prominulis, costa supra HORTI BOTANICI BEROLINENSIS, 239 acutangulo-prominula , subtus convexo-prominente, membra- naceis, pellucido-reticulatis et punctulatis, exsiccatis supra albido-punctulatis, utrinque nitidis, subtus lætioribus ; gemmis terminalibus conico-subulatis , vix curvatis ; receptaculis... — « Patria ? +. F. laurifoha (Link. Enum. 2, 449?) Hort. Berol. 1846, nec Lam.—#", salicifoha (Link. Enum. 2, 450 ?) Hort. Berol. 1846, | nec Vahl. Folia 3-4 1/2-pollicaria, 13-21 lin. lata. Petioli 5-8 lin. longi. 23. F'icus cestrifolia Schott. in Spreng. Syst. cur. post. 409, Glabra; ramulis teretiusculis, rectiusculis ; foliis longiuscule pe- tiolatis, subobovato-oblongo-lanceolatis, subacuminatis , basi obsolete retuso-cordatis et trinerviis , integerrimis , nervis pri- mariis tenuibus, remotis, utrinque prominulis, costa supra +“acutangulo-prominula, subtus convexo-prominente , membra- naceis, pellucido-reticulatis et subpunctulatis, supra nitidulis ; gemmis terminalibus conico-subulatis, curvatis ; recepta- culis.. — Brasilia. b. | Folia 2 3/4-3 1/2-pollicaria, superne 14-21 lin. lata. Petioli 6-8 lin. long. Differt a præcedente ; foliis paulo robustioribus, brevius acu- minatis, basi obsolete cordatis, saturatius viridibus, minus niti- dis, trinervis, nec triplinervis. 24. Ficus myrafolia Link. Enum. 2, 150. Glabra ; ramulis rectiusculis, teretibus ; foliis breviter petiolatis, oblongis vel oblongo lanceolatis, basi rotundatis, subtripli- nervis, integerrimis, vix undulatis, nervis primariis remotis, tenuibus, vix prominulis, costa subtus convexo-prominente , membranaceis, pellucido-punctulatis, Supra opacis, exsiccatis albido-punctulatis, subtus lætioribus ; gemmis terminalibus conico-subulatis, leviter curvatis ; receptaculis... — America calidior ? b. | . Æ. polita Mort. Berol. 1846, nec Vahl. Folia 4 3/4-2-pollicaria, 8-40 lin. lata, Petioli 3 lin. longi. 2h0 . KUNTH. — FICUS SPECIES Sprengel (Syst. 3, 778) infauste, ut mihi videtur , ad F. poli- tam Vahl. dutit. 25. Ficus ligustrina Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis teretibus, rectiusculis ; foliis lanceolatis, sub- acuminatis, basi rotundata obsolete cordatis, integerrimis, nervis primariis remotis, prominulis, costa utrinque præsertim subtus prominente, membranaceis, pellucido-punctulatis, supra satiate viridibus, vix nitidulis, exsiccatis albido-punctulatis ; - gemmis terminalibus conico-acuminatis, purpurascentibus ; stipulis superioribus marcescendo -persistentibus , lanceolato- subulatis, fuscis ; receptaculis... — Caracas? b Moritz semina misit ? F. Moritziana Hort. Berol. 18/6. Folia 3-3 1,2-pollicaria , 10 lin. lata. Petioli 4-5 lin. long. An F'icus prinoides ( Humb. et Kth.) Schlechtend. in Linnæa, 6. 357? f) Sapotæfoliæ. (Elasticis affiniores ?) 26. F'icus sapotæfolia Kth. et Bouché. Glabra; ramulis obsolete trigonis, rectiusculis ; foliis oblongis, subacuminatis, basi obtusa triplinerviis, integerrimis , nervis primariis remotis, tenuibus , vix prominulis, costa supra pro- minula, subtus prominente, coriaceis, pellucido-reticulatis, epunctatis , supra satiate viridibus, subopacis ; gemmis termi- nalibus conico-subulatis, leviter curvatis ; receptaculis axilla- ribus, geminis, sessilibus, depresso-globosis, tuberculatis, — Patria ? b Floret Martio. F. aurantiaca et F. bulbosa Hort. Berol. 18/6. Folia 3 à/4-h 3/h poll. longa , 20-24 Jin. lata. Petioli 10-15 lin. longi. Receptacula magnitudine rutaminis cerasi. 97. Ficus sororia Kth. et Bouché. Glabra; ramulis obsolete trigonis, subflexuosis ; foliis oblongis, acutis, basi obtusa tripli-vel subquintuplinerviis, integerrimis, nervis primaris remotis , tenuibus , vix prominulis , costa su- pra prominula , subtus prominente, coriaceis , pellucido-reti- | HORTI BOTANICI BEROLINENSIS. 211 culatis , epunctulatis, supra satiate viridibus, nitidis ; gemmis terminalibus conico.-subulatis, curvatis ; receptaculis... — Patria? b Fr. lœvis Desf. Cat. ed. 3. 414 (1829), nec Blume (1825). F'. elegans Hort. Berol. 1846. Vix a præcedente distinguenda : foliis magis coriaceis , nitidis, acutis , ramulis subflexuosis. _ 28. Ficus consanguinea Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis teretiusculis , rectis ; foliis oblongis, acutis, vix acuminatis, basim versus subcuneatis , ima basi obtusa levis- sime cordatis, integerrimis, nervis primariis remotis , tenui- bus , vix prominulis , costa supra prominula, subtus promi- nente, corlaceis, pellucido-reticulatis, obsolete punctulatis , supra satiate viridibus et nitidis ; gemmis terminalibus conico- subulatis, rectiusculis ; receptaculis... —- Patria? b F, clusiæfolia Hort. Berol. 1846 , nec Schott. F, culiolosa vera Hort. Berol. 1846, nec Link. l'olia 4-4 1/2-pollicaria, 21-93 lin. lata. | Differt a præcedente ; foliis basim versus subcuneato-angustatis, ima basi obtusa subcordatis (nec triplinerviis). Ad Æ. nitidam quoque et relusam accedit. 29. Ficus periplocæfolia Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis subangulatis , rectis ; foliis breviter petiolatis, ellptico-oblongis , abbreviato-subacuminatis , basi rotundatis, integerrimis, nervis primariis remotis , tenuibus , vix prominu- lis, costa subtus valde prominente , coriaceis , pellucido-punc- tulatis, supra satiate viridibus et nitidis, subtus flavido-viri- dibus, exsiccatis supra impresso-subtus nigro-punctulatis ; gemmis terminalibus conico-subulatis , rectis; receptaculis.… — America calidior ! b Folia 4-4 3/4 poll. longa, 1 1/3-2 poll. lata, Petioli 3-A lin. longi. 3e série, Bor, T. VIT, (Avril 1847.) 4 ble 212 KHUNTH. — FICUS SPECIES g) Benghalenses. 30. Ficus australis Willd. Spec. 4. 1138. Ej. Enum, 1063. Ramulis rectis, teretibus, molliter pubescentibus, junioribus trigonis ; foliis petiolatis , elipticis, obtusis, basi rotundatis , subcordatis, 3-5-nerviis , integerrimis , nervis primaris tenui- bus , remotis , costa crassa, subtus convexo-prominente , co- rlaceis, pellucido-reticulatis, epunctatis, supra nitidis, glabris, subtus præsertim junioribusgemmisqueterminalibus ferrugineo- pubescentibus ; his conico-subulatis ; receptaculis axillaribus, geminis, globosis, subsessilibus , ferrugineo-pubescentibus (fide specim. Horti Paris). — Nova Hollandia. F, rubiginosa Desf. Cat. 209. Ej. Arb. 2. 410. Vent. Malm. t. 114. Bot. Mag. t. 2939. Link. Enum. 2. 449. Folia 5 3/4-h 1/2-pollicaria , 2 4/4-2 1/2 poll. lata. Petioli polli- cares. 51. Ficus Benghalensis Linn. Spec. 1514. (Comm. Hort. 1. t. 62. Rheed. 4. t. 98.) Vahl. Enum. 2. 14135. Willd. Spec. {. 1135. Ej. Enum. 1062. Link. Enum. 2. 449. Ramulis rectis , teretibus gemmisque terminalibus molliter hir- tello-puberulis ; his conico-acuminatis ; foliis longiuscule petio- latis, ovatis, apice rotundatis vel in acumen brevissimum obtusum productis, basi rotundatis, 5-7-plinerviis, integerri- mis, subundulatis, nervis primariis remotis costaque subtus valde prominentibus, coriaceis, subtilissime pellucido-punctu- latis, supra subnitidis, subhirtellis, subtus molliter hirtello- pubescentibus ; receptaculis axillaribus , geminis, sessilibus , globosis (ex Willd.). — India orientalis. b F. lasiophylla Link Enum. 2. 449. F. crassinervia Hort. Berol. 1846, nec Dessf. Folia 6-7-pollicaria, 4-4 1/2 poll. lata. Petioli FREE In horto nondum floruit. 32, Ficus stipulata Thunb. Fic. no. 7. Wild, Spec. 4. 1139. Ej. Enum. 1063. Juvenilis sarmentosa , repens ; adulla arborea : ramulis rectis, HORTI BOTANICI BEROIINENSIS. 213 teretibus , molliter pubescentibus ; foliis petiolatis, oblongis, obtusis, basi rotundatis, à3-5-plinerviis, integerrimis, nervis primariis remotis costaque subtus convexo-prominentibus, rete pellucido, subtus prominente, coriaceis , epunctatis , supra nitidis, glabris , subtus subglaucescentibus , in nervis puberu- lis ; gemmis terminalibus ovato-conicis, acuminatis, ferrugineo- sericeis ; receptaculis axillaribus , solitariis, breviter peduncu- latis, oblongo-clavatis, torosis , glabris.— China , Japonia. h Floret Augusto , Septembri. F. scandens Lam. Encycl. 2. 498. Folia 3 1/2-4-pollicaria, 21-292 lin, Jata. Petioli 6-8 lin. longi. Receptacula bipollicaria. k) Amplifoliæ. 33. Ficus umbrifera Kth. et Bouché. Glabra ; ramulis rectiusculis ; foliis petiolatis, ellipticis, acutius- culs, basi rotundato-cordatis, trinerviis , integerrimis, nervis primariis remotis costaque sublus prominentibus , membrana- ceis, pellucido-reticulatis et punctulatis, supra nitidis et albido- punctulatis, subtus pallidioribus ; gemmis terminalibus conico- subulatis , rectiusculis; receptaculis.. — Patria ? b F. crassinervia (Link. Enum. 2. 448?) Hort. Berol. 4844, nec Desf. Folia 7-8-pollicaria, 4-4 1/2 poll. lata. Petioli À 4/2-2-polli- cares. | An f°. venosa Willd.? 8. Ficus oblongata Link. Enum. 2. 449 (1821). Glabra ; ramulis rectiusculis, obsolete trigonis ; foliis longiuscule petiolatis, oblongis vel obovato-oblongis, abrupte acuminatis, basi rotundatis , cordatis et quinquenerviis , integerrimis , un- datis , nervis primariis remotis costaque crassa supra prominu- lis, subtus prominentibus , coriaceo-herbaceis, pellucido-reti- culatis et punctulatis, supra satiate viridibus, subnitidis ; gemmis terminalibus conico-subulatis , rectiusculis ; receptaculis axilla- ribus , pedunculatis, solitariis (ex Spreng.). — Brasilia. b 24h : KUNTH, — FICUS SPECIES F', brasiliensis Link. Enum. 2. 449, nec Desf. F. adhatodæfoha Schott in Spreng. Syst. cur. post. 409 (4827). Folia 7-8-pollicaria, 3 14/2-3 3/4 poll. lata. Petioli 2-2 1/2- pollicares. 90. Ficus leucotoma Ræœm. et Schult. Syst. 1. 501. Link. Enum. 2, 149. Glabra; ramulis flexuosis ; foliis petiolatis, ellipticis, acutis, basi rotundatis , subquintuplinerviis , integerrimis , nervis primariis remotis costaque subtus prominentibus, membranaceis, pel- lucido-reticulatis ; receptaculis axillaribus , geminis, peduncu- latis, pyriformibus (ex Willd.). — India orientalis. b F, venosa Willd. Hort. Berol. 36. €. 36 (excl. syn. Ait.). Ej. herb. n. 19286. Ej. Spec. 4. 1136. Ej. Enum. 1062. Folia 10-pollicaria, 5 poll. et latiora. Petioli subsesquipolli- cares. 06. Ficus grandifolia Kth. et Bouché. Glabra; foliis petiolatis , late obovato-oblongis, abbreviato-acu- minatis, basi rotundatis, obsolete cordatis, trinerviis , inte- gerrimis, subundulatis , nervis primariis remotis costaque subtus prominentibus, subcoriacco-membranaceis, pellucido- reticulatis, obsolete punctulatis, supra atro-viridibus , nitidis ; receptaculis... — Patria? b | F. latifolia Hort. Berol. 18/6. Folia 9-9 4/2-pollicaria, 5 poll. lata. Petioli bipollicares et longiores, 97. Ficus ampla Kth. et Bouché. Ramulis rectiusculis, molliter pubescenti-hirtis ; foliis amplis, elliptico-oblongis, acutis, basi cordatis, integerrimis , nervis primariis remotis costaque supra prominulis , subtus valde pro- minentibus , coriaceo-herbaceis , pellucido-reticulatis, juniori- bus pellucido-punctulatis , supra subtilissime hirtellis et nitidis, HORTI BOTANICI BEROLINENSIS. 215 subtus , petiolis gemmisque terminalibus molliter hirto-puberu- lis ;.his conico-subulatis, rectiusculis ; receptaculis...…. — Patria? b. F. cotoneæfolia Hort. Berol. 1846 , nec Vahl. F, indica Hort. Berol. 1846 , nec Lam. Folia 9 4/2-10 1/2-pollicaria, 4 3/4-5 1/2 poil. lata. Petioli 1-1 3/4-pollicares. 28. Facus gomelleira Hort. Monac. Ramulis rectis, teretiusculis , petiolis gemmisque conico-subula- tis ferrugineo-hirsutis; foliis ellipticis, breviter acuminatis, basi rotundatis, cordatis , subtrinerviis , integerrimis , nervis primariis remotis costaque subtus convexo-prominentibus, her- baceis, epunctatis, pellucido-reticulatis, supra nitidis, pu- berulis, subtus mollissime lutescenti-pilosis; receptaculis..…. — Brasilia? b Folia 12-13-pollicaria , 6 3/4-7 poll. lata. Petioli 1 1/4 poll. long1. 39. Ficus holosericea Schott. in Spreng. Syst. cur. post. 410. Ramulis rectiusculis , teretibus, ferrugineo-hirsutis ; foliis ovato- oblongis , obtusis , basi cordatis, 5-nerviis , integerrimis , ob- soletissime repando-subundatis, nervis primariis remotis costa- que subtus valde prominentibus, subcoriaceis, epunctatis, utrinque molliter pubescentibus , subtus in costa et nervis pri- maris ferrugineo-birsutis ; gemmis terminalibus ovato-conicis, ferrugineo-sericeo-hireutis ; receptaculis... — Brasilia. b Folia octopollicaria, 4-4 4/2 poll. lata. Petioli pollicares. Hæc et præcedens affiniores F, ferrugineæ ? 1) Myxæfoliæ. h0. Ficus myxæfolia Kth. et Bouché. Ramulis rectis, teretibus , ad nodos sericeo-pilosiusculis ; foliis longe petiolatis, subrotundo-ellipticis, apice acutis vel una cum _ 246 KUNTH. — FICUS SPECIES basi rotundatis, leviter cordatis, quinquenerviis , integerrimis, nervis primariis remotis costaque subtus prominentibus , mem- branaceis , pellucido-punctulatis, supra opacis, glabris, nigro- punctulatis, subtus pallidioribus , junioribus ad nervos pilo- siusculis ; gemmis terminalibus conico-acuminatis , sericeo- pilosis ; receptaculis. — Patria? b Folia 7-pollicaria, 5 4/2 poll. lata. Petioli 3 1/4 pollicares. LA, Ficus hispida Linn. Suppl. 443. Willd. herb. Blume, Bijdr. 9, h69. Link. Enum. 2. 451 (excl. Roxb.). Ramulis rectis , obsolete obtusangulis, hispidulis ; foliis sparsis et oppositis , longe petiolatis , obovato-oblongis , acutis , basi ob- tusis vel rotundatis, trinerviis , margine sinulatis , nervis pri- mariis remotis costaque subtus prominentibus , membranaceis, subnitidulis, subtus pallidioribus , utrinque præsertim subtus striguloso-hispidulis ; gemmis terminalibus conico-acuminatis, rectis , sericeo-hispidulis ; receptaculis pedunculatis, strigoso- hispidis (ex Vahl.). Folia 5-5 1/2-pollicaria, superne 2 1/2-2 3/4 poll. lata. Pe- tioli À 1/4-1 1/2-pollicares. Willdenow (Spec. 4, 1151) ad F. opposihifoliam Roxb. ducit, quæ differt a planta nostra forma foliorum , longitudine petiolo- rum cæl. h2. Ficus cornifohia Ktb. et Bouché. Glabra ; ramulis rectiusculis, subtrigonis ; foliis longiuscule pe- tiolatis, obovato-oblongis , acuminatis, basi rotundatis , leviter cordatis, trinerviis, integerrimis, nervis primariis remotis costaque subtus prominentibus , membranaceis , pellucido- punctulatis ct reticulatis, supra satiate viridibus, opacis, subtus lætioribus; gemmis terminalibus conico-subulatis, rectis ; re- ceptaculis axillaribus, solitariis, longe pedunculatis , subglo- bosis. — Java? b Floret Julio. F'. gavanica Blume in Hort. Berol. 1844. F. coarctata Hort. Berol. 1844. HORTI BOTANICI BEROLINENSIS. 2117 Folia 6 1/4-6 1/2-pollicaria, 36-38 lin. lata. Petioli 1-1 1/2- pollicares. Æ) Glaucophyllæ. h3. Ficus glaucophylla Desf. Cat. 209. Hort. Paris. 1846, ex parte. Ramulis rectiusculis, teretiusculis foliisque glabris ; his longe petiolatis, ovato-lanceolatis, acutis, basi rotundatis, obsolete cordatis, subquinquenerviis, integerrimis, nervis primariis re- _ motis, utrinque prominulis, costa subtus valde prominente, coriaceis , pellucido-reticulatis, junioribus pellucido-punctula- tis, supra satiate viridibus, subtus tuberculato - punctulatis, utrinque subglaucescentibus ; gemmis terminalibus conico- acuminatis , curvatis; receptaculis... — Cap. B. Spei? P. F. capensis Hort. Berol. 1846, nec Thunb. F. cordata Desf. Cat. 209 (1815). Hort. Paris. 18/6, ex parte (Willd. Enum. 1063? Link. Enum. 2, 449?), nec Thunb. Folia 3-5-nollicaria , 13-26 lin. lata. Petioli 12-16 lin. longi. hh. Ficus tristis Kth. et Bouché. Ramulis rectiusculis, teretibus, juvenilibus puberulis ; foliis longe petiolatis, ovato-oblongis, acutis, basi rotundatis, leviter cor- datis, 5-nerviis, integerrimis, nervis primarlis remotis, utrinque prominulis , costa utrinque prominente , coriaceis , pellucido- reticulatis et punctulatis, supra nigro-viridibus, opacis, subtus nigro-punctulatis, utrinque glabris et subglaucescentibus ; gemmis terminalibus conico-subulatis, puberulis; receptaculis ? axillaribus, sessilibus, geminis. — Patria? b. F, atrovirens Hort. Berol. 1846. F. cordata Desf. Cat. 209 (1815). Hort. Paris. 1846, ex parte (Willd. Enum. 1063? Link. Enum. 2, 449 ?), nec Thunb. F. glaucophylla Desf. Cat. 209. Hort. Paris. 1846, ex parte. Folia 3 1/2-4-pollicaria, 24-26 lin, lata, Petioli 16-18 lin. longi. 218 KUNEH. -- FICUS SPECIES l) Nitidæ. hS. F'icus puberula Kth. et Bouché. Ramulis rectis, subtrigono-teretiusculis , juvenilibus, petiolis gemmisque terminalibus puberulis: his conico=subulatis, rec- tis ; foliis elliptico-oblongis, acutis vel obtusis, basi rotundatis, trinerviis, Integerrimis , nervis primariis tenuibus, remotis costaque supra prominulis, subtus prominentibus , rigidulo- membranaceis, pellucido-punctulatis, supra satiate viridibus , _ nitidulis, utrinque præsertim sublus in costa et nervis pube- rulis ; receptaculis... — Brasilia. E. F. gardeniæfolia Hort. Berol. 1846. F'. panduræfolia Hort. Paris. 1846. Folia 2 1/2-3-pollicaria, 14-17 lin. lata. Petioli 7-10 lin. long. Varia foliis glabrioribus. h6.. Ficus hirsula Schott in Spreng. Syst. cur. post. Al (1827), nec Roxb. Flor. 3, 528 (1832). Ramulis rectis, teretibus petiolisque molliter pilosis; folus subobovato-oblongis, subacuminatis , basi rotundatis, tripli- nerviis, integerrimis, nervis primariis tenuibus, remotis, prominulis, costa subtus prominente, membranaceis, subtilis- sime pellucido-punctulatis, subtus pallidioribus, utrinque præ- sertim subtus in costa et nervis pilosis ; gemmis terminalibus conico-acuminatis, rectis, sericeo-pilosis ; receptaculis..… — Brasilia. b. Folia 3-3 1/4 poll. longa, 19-90 lin. lata. Petioli 3-4 lin. longi. h7. Ficus frangulina Kth. et Bouché. Glabra ; ramis radiculas æreas deorsum emittentibus ; ramulis teretibus, rectiusculis; foliis elliptico-oblongis, acutis, basi rotundatis , trinerviis, integerrimis, nervis primariis remotis, utrinque prominulis, costa supra vix prominula, subtus promi- nente, membranaceis, pellucido-reticulatis et punctulatis , supra subnitidulis; gemmis terminalibus conico -subulatis , HORTE BOTANICL BEROLINENSIS. 219 leviter curvatis petiolisque pubescentibus ; receptaculis..…. — America calidior? b. F. glomerata Hort. Berol. 1846, nec Roxb. Folia 4 1/2-3 1/2-pollicaria, 12-22 lin. lata, Petioli 2 1/2-10 lin. longi. h8. Ficus arbutifolia Link. Enum. 2, 450. Glabra ; ramulis rectiusculis , tenuibus ; foliis subobovato-oblon- gis, obtusis, basi rotundatis vel obtusis, integerrimis, subun- | datis, nervis primariis remotis, tenuibus, vix prominulis, costa supra vix prominula, subtus convexo-prominente, subcoriaceo- membranaceis, pellucido-reticulatis, obsolete punctulatis, supra nitidulis ; gemmis terminalibus conico-acutatis ; stipulis persistentibus abbreviato-ovatis, acuminatis, fuscis; recepta- culis axillaribus, geminis, sessilibus, globosis, glabris. — Patria ? b Floret Martio. F. terebrata (Link. Enum. 2, 450?) Hort. Berol. 1846 , nec -Willd. Spec. F. macrocarpa (Willd. Enum. Suppl. 69? Link. Enum. 2, 1497?) Hort. Berol. 1846, nec Vahl. Folia 3 1/4-3 1/2-pollicaria , superne 19-29 lin. lata. Petioli 9-40 lin. longi. Receptacula magnitudine grani piperis. Æ. racemosæ affinis, cujus folia basi perspicue trinervia. Sprengel (Syst. 3, 781) ad F, americanam Aubl., trahit. h9. Ficus pertusa (Linn. Suppl. 442?) Willd. Spec. 4, 1444. Ejusd. Enum. 1063 (fide specim. ). | Glabra ; ramulis rectiusculis, teretibus, novellis subtrigonis ; foliis elliptico- vel obovato-oblongis, breviter acuminatis, basi subcuneatis , triplinerviis , integerrimis, nervis primariis re- motis, vix prominulis, costa supra prominula , subtus promi- nente, coriacels, rete minus ramoso, subpellucido, subtilissime pellucido-punctulatis, supra satiate viridibus et nitidis, exsic- catis tuberculato-punctulatis ; gemmis terminalibus conico- subulatis ; receptaculis sessilibus, globosis (ex Willd.). — Surinam, b, 250 KUNTH. — FICUS SPECIES : F. ciliolosa Hort. Berol. 1846. nec Link. Folia 2 3/4-3 1/2-pollicaria, 16-23 lin. lata. Petioli 4-6 lin. longi. 50. Ficus nitida Thunb. Diss. 10 (Rheed. Mat. 3, t. 55). Willd. Spec. 4, 1145. Ej. Enum. 1064 (fide specim.). Glabra; ramulis flexuosis, obsolete trigonis ; foliis ellipticis vel elliptico-oblongis, acutiusculis vel obtusis, basi acutiusculis , integerrimis, nervis primariis remotiusculis, tenuibus, vix prominulis, costa supra vix prominula , subtus prominente, coriaceis, rete minus ramoso, subpellucido, obsolete pellucido punctulatis, supra nigro-viridibus, nitidis ; gemmis terminali- bus conico-subulatis ; receptaculis sessilibus, retuso-umbilicatis (ex Thunb.). — India orientalis. b. F. arbutifolia? Hort. Berol. 18/6. Folia 3-4-pollicaria, 4 1/2-2 1/3 poll. lata. Petioli 5-8 lin. long. Vix differt a præcedente : ramulis flexuosis, foliis magis coria- ceis, saturatius viridibus, plerumque haud triplinerviis. 51. Ficus benjaminea Linn. Mant. 199. Willd. Spec. 4, 1143. Ej. Enum. 1065 (fide specim). Glabra ; ramulis flexuosis , subtrigonis ; foliis oblongis , abbre- viato-acutis vel obtusis , basi acutis , integerrimis , nervis pri- mariis remotiusculis, tenuibus , vix prominulis, costa supra haud prominula, subtus prominente, coriaceis, rete minus ramoso, pellucido, pellucido-punctulatis, supra satiate viridi- bus , nitidulis ; gemmis terminalibus, conico-subulatis ; recep- taculis sessilibus, globosis (ex Willd.). — India orientalis. b. F', retusa Hort. Berol. 18/6. Folia 3-3 1/3-pollicaria , 18-19 lin. lata , exsiccata interdum (in specimine Willdenowiano) supra subtilissime tuberculato - punctulata, nec albido-punctulata. Petioli 5 lin. longi. : À F. nitida nostra vix differt foliis minus coriaceis, niti- dulis. HORTI BOTANICI BEROLINENSIS. 251 92. Ficus pendula Link. Enum. 2, 450. Glabra ; ramulis pendulis , flexuosis , teretibus ; foliis ellipticis, acuminatis , basi acutiusculis , integerrimis, nervis primariis tenuibus , valde approximatis , haud prominulis, costa subtus prominente, membranaceis, obsolete pellucido-punctulatis , supra nitidulis ; gemmis terminalibus conico-subulatis, rec- tiusculis ; receptaculis.. — Patria? h. Folia 3 1/2-3 3/4-pollicaria, 20-21 lin, lata. Petioli 7-8 lin. longi. Sprengel (Syst. 3, 781) cum F. striata Roth. conjungit. m) Lutescentes. 53. Ficus ovordea Jack. Malay. Misc. 2, n. 7, p. 71. Glabra ; ramulis flexuosis, transverse rimulosis ; foliis breviter petiolatis , anguste obovato-spathulatis, apice rotundats , inferne cuneatis , integerrimis , nervis primariis remotis Cos- taque subtus planis, haud prominulis, coriaceo-membranacels, pellucido-punctulatis, opacis ; gemmis terminalibus conico- acuminaiis ; receptaculis axillaribus , geminis, longe peduncur- latis, turbinato-pyriformibus, vertice conicis, glabris. Sin- gapore, Sumatra et insulæ subjacentes. b Floret Septembri. F'. viscifolia Hort. Berol. 18/6. Folia 16-18 lin, longa, superne 5-6 lin. lata. Petioli À 4/2 lin. longi. 54. Ficus lutescens Desf. Cat. ed. 3, 13. Glabra ; ramis levissime flexuosis, transverse rimulosis; foliis breviter petiolatis, oblongo lanceolatis, acutis, obsolete tri- nerviis, integerrimis, nervis primariis remotis costaque subtus prominulis, coriaceo-membranaceis, supra vix nitidulis, subtus subtilissime impresso-punctulatis ; gemmis terminalibus, co- nico-acuminatis ; receptaculis axillaribus, solitariis et geminis, longe pedunculatis, subpyriformi-globosis, pallide aurantiacis, basi trisquamulosis , umbone prominulo , squamulis 5 clauso. — Java? db Floret Februario, Septembri. 259 HKUNTH. — FICUS SPECIES F. pisiformis Hort. Berol. 18/6. Folia 2 1/2-3 pollicaria, pollicem lata. Petioli duas lineas longi. 09. Ficus diversifolia Blume, Bijdr. 9, 456. Glabra; ramulis flexuosis , transverse rimulosis ; foliis integerri- mis, trinerviis, supra opacis, subtus impresso-punctulatis, sæpe glandulis atropurpureis in axillis nervorum notatis, costa subtus promirente : allis oblongis, utrinque acutiusculis, nervis primaris remotis : allis obovatis, apice rotundatis, basi cuneatis ; gemmis terminalibus conico-acuminatis ; receptacu- Us axillaribus, geminis, longe pedunculatis, pyriformibus, apice truncato-obtuso perforatis, squamis 5 clausis, basi cupula triloba cinctis, purpurascentibus, —- Java. b Floret Februario, Septembri. Folia oblonga : bipollicaria , 9 lin. lata, obovata : 19-20 lin. longa, superne 16 lin. lata. Petioli 4-5 lin. longi. n) Acuminatæ. 296. Ficus faginea Kth. et Bouché. Glabra; ramulis subflexuosis, teretiusculis ; foliis breviter petio- latis, elliptico-oblongis , acuminato-cuspidatis , basi obtusis vel acutiusculis , integerrimis, undulatis, nervis primariis remo- tisque costaque subtus prominentibus, coriaceis , epunctatis, supra nitidis ; gemmis terminalibus conico-acutatis, rectis ; re- ceptaculis... — America calidior ? FF. lœvis Hort. Berol. 1846 , nec Desf., nec Blume. Folia 4 1/4-5 1/2-pollicaria , 22-97 lin. lata. Petioli 2-2 1/2 lin. longi. An recte huc collocata ? 07. Ficus tenuiramis Kth. et Bouché. Ramulis gracilibus , subflexuosis, teretibus, scabriusculis ; foliis breviter petiolatis, lanceolatis, acuminato-cuspidatis, basi oblique acutis, trinerviis, integerrimis , nervis primarlis re- motis , patentissimis , subtus vix prominulis , Costa supra pro- HORTI BOTANICI BEROLINENSIS. 253 minula, subtus prominente, membranaceis, epunctalis, gla- bris, supra opacis, subtus pallidioribus ; gemmis terminalibus subulatis ; receptaculis... — Patria? D | | Æ. cuspidata Desf. Cat. ed. 3 (1829). 413 , nec Blume. : Folia 4-h 1/2-pollicaria, 11-12 lin. lata. Petioli 2 lin. longi. 58. Ficus acuminata Wall, Cat. n. 4178 (nec Roxb. Flor. 3. 598). Ramulis subflexuosis petiolisque hispidulo-scabris ; foliis oblongis, acuminato-cuspidatis , basi obtusis, trinerviis, integerrimis, subundulatis, nervis primaris remotis costaque subtus convexo- __ prominentibus, subcoriaceo-meinbranaceis, epunctatis, gla- bris, margine scabriusculis, supra nitidis ; gemmis terminalibus conico-subulatis, hispidulis ; receptaculis axillaribus , geminis, longe pedunculatis, globosis, hispidulis, aurantiaco-flavis. — India orientalis. b Foret Februario. | F. euryæ/fohia Hort. Berol. 18/6. Æ, caryophylla Hort. Leyd. Folia 5-7-pollicaria, À 3/4-2 1/4 poll. lata. Petioli 4-5 lin. longi. Receptacula magnitudine nuclei cerasi. 59. F'icus cerasiformis Desf, Cat. ed. 3. 413. Ramulis subflexuosis , teretibus, petiolis gemmisque terminalibus pilosis ; his conico-subulatis ; foluis elliptico oblongis , subinæ- quilateris , acuminato cuspidatis, basi rotundatis, 5-nerviis , integerrimis, nervis primariis remotis costaque subtus convexo- prominentibus , subcoriaceo-membranaceis , epunctatis , supra nitidis, glabris, subtus hirtello-puberulis ; receptaculis axilla- ribus , solitariis, longe pedunculatis, globosis, hispido-pilosis. — Patria ? b Foret Aprili. Folia 7-8-pollicaria , 3 3 1/4 poll, lata. Petioli 4-8 lin. longi. Receptacula magnitudine cerasi, o) Scabræ. 60. Ficus asperiuscula Kth. et Bouché, Ramulis flexuosis, teretibus, petiolis gemmisque terminalibus 254 KUNTH. — FICUS SPECIES hirtellis ; his conico-subulatis; foliis breviter petiolatis, oblongo- lanceolatis , acuminatis, basi dimidiato-rotundatis, trinerviis , obsolete et remote denticulatis, nervis primariis remotis costa- que subtus prominentibus, rigidulo-membranaceis, subrugu- losis , epunctatis, supra scabris, opacis , subtus subüilissime hirtellis ; stipulis marcescendo- persistentibus ; receptaculis axillaribus, geminis, longiuscule pedunculatis, pyriformi- globosis, hirtellis. —— Patria? b Floret Septembri. F'. grewiæfolia Hort. Berol. 1846, nec Blume. Folia 6-7 1/2-pollicaria , 21-26 lin. lata. Petioli 2-2 1/2 lin. longi. Receptacula magnitudine pisi. Gl. Ficus ulmifolia Lam. Encycl. 2. 199. Ramulis flexuosis, teretibus, petiolis gemmisque terminalibus pilosis ; his conico-subulatis ; foliis breviter petiolatis, oblongis, acuminatis , basi dimidiato-cordatis , 3-5-nerviis, remote den- ticulatis , nervis primariis remotis costaque subtus prominen- tibus, rigidulo-membranaceis , epunctatis ; pellucido-reticula- tis, supra opacis, scabris, subtus tenuiter hirtellis ; receptaculis axillaribus , solitariis, pedunculatis, elliptico-globosis , pilo- sis, apice truncato-multisquamulosis., — Java , Philippinæ. D Floret Julio , Decembri. F, scabra Hort. Berol. 1846, nec Willd. F'. coronata Colla, Hort. Ripul. t. 8. Spin. Cat. FH. St, Sebast. 1819. p. 29. Hort. Paris. 1846 , nec Roxb., nec ? Blume. lolia 2-2 1/2-pollicaria, 11-12 lin. lata, interdum multo ma- jora (4 3/h-5-poll., 1 3/4 poll. lata.). Petioli sesquilineam longi. 62. Ficus truncata Vahl. Symb. 1. 83. Willd. Spec. 4. 1132. Ramulis teretiusculis , obsolete flexuosis petiolisque hirtello-sca- briusculis; foliis oblongis vel obovato-oblongis, acuminatis, basi rotundatis , trinerviis, integris vel irregulariter sinuato- lobatis , remote denticulatis, nervis primariis remotis costaque subtus prominentibus, membranaceis, epunctatis , supra opa- ” cis, utrinque scabriuseulis: gemmis terminalibus conico-acu- tatis ; receptaculis axillaribus , solitariis, pedunculatis, sub- HORTI BOTANICI BEROLINENSIS. 255 rotundo-ellipticis , apice truncato- obtusis, scabriusculis. — India orientalis. b Floret Februario-Octobri. Folia 3 1/2-4-pollicaria, 1 1/2-2 poll. lata. Petioli 5-6 lin. longi. Receptacula magnitudine grani piperis, viridia. 63. F'icus purpurascens ( Blume , Bijdr. 9. 471 ?). Desf, Cat. ed. à. 412. Ramulis teretibus , rectis, petiolis gemmisque terminalibus co- nico-subulatis foliisque utrinque scabriusculis ; his breviuscule petiolatis, late elliptico-oblongis, Fo , basi obtusis, trinerviis , obtuse dentatis , nervis primariis remotis costaque subtus convexo-prominentibus , rigidulo-membranaceis , epun- ctatis, pellucido-reticulatis, supra opacis, viridibus, subtus purpurascentibus ; receptaculis axillaribus , solitariis, pedun- culatis, subrotundo-ellipticis, obtusis, scabriusculis. — Java? h Floret Augusto. Folia 3 1/2-3 3/4-pollicaria, 2-2 1/2 poll, lata. Petioli 5-7 lin, longi. Receptacula magnitudine grani piperis , viridia. | 64. Ficus muntia Link. Enum. 2. 450. | Ramulis subflexuosis, villoso - pubescentibus ; foliis longiuscule petiolatis, subrotundo ovatis, acutis, basi rotundatis, 3-5- nerviis, obtuse dentatis, nervis primariis remotis costaque sub- tus convexo-prominentibus , subcoriaceo-membranaceis , pel- lucido-reticulatis et punctulatis, supra hirtellis, opacis, subtus, peuolis receptaculisque molliter villoso-pubescentibus ; his axil- laribus, geminis, longe pedunculatis, pyriformibus ; gemmis terminalibus conicis , acuminatis , rectis, pubescentibus. — Australia. h Floret Augusto. Folia 4-4 3h poll. longa, 3-3 1/2 poll. lata. Petioli 4-1 1/5- pollicares. Receptacula purpurascentia, 7-8 lin. longa. Differt a F virgata Roxb. in Wall. Cat., n. 4492, fructibus pyriformibus , nec globoso-stipitatis. G5. F'icus Lichtensteinii Link. Enum. 2. 451. Ramulis rectiusculis, teretiusculis, glabris ; foliis longe petiola- tis, ovato oblongis, subacuminatis, basi rotundatis, interdum 256 KUNTH. — FICUS SPECIES subcordatis, trinerviis, grosse obtuse et irregulariter sinuato- dentatis, nervis primariis remotis costaque sublus convexo- prominentibus , herbaceo-membranaceis, pellucido-reticulatis et punctulatis , supra glabris, nitidulis , subtus in costa et ner- vis pilosiusculis ; gemmis terminalibus into teubulale CE receptaculis... — Cap. Bonæ Spei. b Folia 5- L 1/2-pollicaria , 2 41/4-2 1/2 poll. lata. Petioli bipol- licares. Sprengel (Syst. à. 783) ad F. capensem ducit. p) Caricæ. 66. F'icus Carica Linn. Spec. 1513. Thunb. Diss. n. 26 (Trev. Ehret, 37, t. 73. 74). Wilid.. Spec. 4. ,1131., Ej. :Enum: 1062. Ramulis rectiusculis, glabriusculis ; foliis longe petiolatis, digi- tato-5-7-lobis , basi cordatis, septemnerviis, sinuato-dentatis, rigidis, supra scabris, subtus molliter hirto-pubescentibus, * Jobis acutiusculis ; receptaculis axillaribus, solitariis , pedun- culatis, pyriformibus, lævibus, hirtis vel glabratis ; gemmis terminalibus ovato - conicis, acuminatis , glabris. — Europa australis, Africa borealis, Asia minor. b Fructificat Autumno. 67. F'icus Reinwardti Link. et Otto. Ic. rar. 4. 6. t. 31. Ramulis rectiusculis, sulcato-angulatis petiolisque hirsutis ; foliis longe petiolatis, digitato-quinquelobis, basi cordatis, 5-7-ner- viis, serrato-dentatis, rigidis, supra piloso-pubescentibus, . subtus molliter hirto-tomentosis, lobis acutis , exterioribus interdum obsoletis ; receptaculis axillaribus , geminis , sessili- bus , globosis , sericeo-hirsutis. — Java. b Floret Septembri. Folia 5-1/2-pollicaria, 5 poll. lata. Petioli 1 1/4-1 3/4 poll. longi. SPECIFS MIHI DUBIÆ. F'icus rubrinervia Link. Enum. 2. 4A8.—Jricus ciliolosa Link. Enum. 2. 450.— Ficus racemosa (Vahl.). Wild. Fnam. 1064. Link. Enum. 2, 450.—Ficus heterophylla ( Vahl.). Link. Enum. 2, 451, — Ficus obtusala Link. Enum. 2. 450 (7°. mauritiana Willd, herb, n. 19310), in horto non amplius suppetit, 257 FLORE DE LA COLOMBIE. PLANTES NOUVELLES DÉCRITES Par M. L-R. TULASNE, Aide- naturaliste au Museum, (Suite : voyez tome VE, pages 360-373 [ Décembre 1846 |.) Post T'erebinthaceas, cl. Endlicheri exemplo, Picrammiam pono, genus Swartzianum eximie naturale at dubiæ sedis, Simarubaceis nuper, neces- situdine parum vereor naturæ consentanea accepta, a cl. Planchon con- _ sociatum; speciebus piuribus nondum evulgatis, indole congenera præs- | tantibus, id licet ditare. | PICRAMNIA Sw. — DC. Prodr. II, 66. — Endl. Gen. PI. n, 9/41.—Planch. in Hook. Lond. Journ. of Bot. ann. 18/6. Sect. T Spec. florib. pentameris. « Petalis donatæ. PIGRAMNIA LONGISSIMA +. P, foliis glabris 9-143-foliolatis, petiolo tereti, foliolis interdum | oppositis petiolulatis ovato-lanceolatove-oblongis longe acu- | minatis, acumine obtuso ; racemo simplicissimo valido longis- | simoque, sursum deflexo, laxifloro, glabro ; floribus solitariis, | pedicello basi articulato, calyce minuto:; fructu elliptico ad- presse pubente, tandem glabrato. | Crescit juxta Coyayma Novæ Granatæ, februarioque floret. (J. Goudot, | Herb. prop. n° 20.) RaMI glabri teretes, cortice anguste rimoso minuteque verrucoso, pallido; | foliorum cicatricibus late triangularibus. Fozta alterna maxima (quæ suppetunt | 38 c. m. longitud. metiuntur) 9-4 3-foliolata, glaberrima, petiolo tereti esulcato ; foliola rarius opposita petiolulo 3" circiter longo corrugato suffulta , inferiora | minora ovata basi rotundata, media ovato-oblonga inferne rotundata cuneatave, ä° série. Bor. T. VIT. (Mai 4847.)4 47 258 L.-R. TULASNE, — PLANTES NOUVELLES superiora imparque lanceolato - oblonga vel lanceolata basi attenuato- cuneata , cuncta integerrima et longe acuminata, acumine latiusculo obtusoque, 8-13 c. m. longa, 35-45%" lata, nervis postice tantum prominulis, medio superne impresso. FLores fœminei: Racemi terminales ascendentes apice deflexi, foliis supremis lon- giores, scil. 40 c. m. et ultra lougi, simplicissimi, basi nudi steriles, ultra et secun- dum fere totam longitudinem floriferi, floribus sparsis ; axi valido tereti striato- angulato, glabro. Fcos uterque solitarie in axilla bracteæ minutissimæ acutæ vix perspicuæ caducæ, pedicello tereti rigido crasso 2** circiter longo basim versus minutissime a latere 2-bracteolato mox nudo, ipsoque pedunculo crassiori bre- vissimo pulviniformi insidenti et cum eo, rima circinnatim hianti (in specimine exsiccato) testante , articulato suffultus oritur , patetque. Cazyx exiguus marces- cens constat e sepalis 5 æqualibus angustis sub triangularibus acutis extus sor- dide aureo-hirtellis subliberis brevissimis patenti-erectis. PeraLa tot quot sepala, iis alterna et duplo longiora, lanceolato-oblonga obtusata glabra caduca. /Stamina non vidi.) Frucrus oblongo-ellipsoideus, utrinque obtusissimus, stigmatibus 2 bre- vissimis acutis divergentibus et arcuatim demissis coronatus, initio minulissime hirtello-pubens, pubis luteolæ pallidæ pilis simplicibus applicalis demum eva- nidis. — (Herb. Mus. reg. Par.) Differt a P. pentandra Sw., cui propter folia quodammodo approxima- tur, racemo multo crassiori et longiore 'simplicissimoque necnon. pedi- cellis incrassatis rigidis et triplo brevioribus. PICRAMNIA LATIFOLIA + P. ramis glabratis; foliis glabris à-4-jugis cum impari ; foliolis sæpe dissociatis, late ovatis |. ovato - lanceolatove-oblongis, breviter lateque acuminatis obtusatis; petiolulis crassis ; petiolo tereti esulcato ; racemo simplici terminali erecto densifloro , rachi pedicellis calyceque minute pubenti-hirtellis ; floribus solitarie geminatim ternatimve digestis. .Crescit ad ripas flaminis /i0 Seco in Nova Granata, septembreque floret. (J. Goudot.) RAMI teretes , initio minute et sordide aureo - pubentes tandem glaberrimi, FoLia sparsa 3-4-juga cum impari remoto, erecta ; petiolus teres esulcatus pri- mum ut videtur et imprimis basim versus minute pubescens, mox plane glaber, 16-18 c. m. longus; petioluli crassi corrugati 2-3""* longi glabri. Foliola iti- dem glabra integerrimaque, nunc opposita nunc dissociata alterna , late ovata ovato-oblonga vel etiam lanceolato -oblonga subæquilatera, basi cuneata aut longiuscule (impar } attenuata, apice obtusato. late breviterque acuminata, 8- DE LA COLOMBIE. 259 (4 ©. m. longa, 4-6 c. m. lata, venis paucis subtus tantum prominentibus, FLo- res dioici. Masculi : Racemi terminales simplices ascendentes sursum deflectentes, 45-20 c.m. longi, dense floriferi ; rachi angulato-striatula {exsiccata), pube minuta sparsa sordide aurea (sub lente) vestita ; bracteis brevissimis ovato-acutis flores 4-3 basi minutissime aut vix bracteolatos singulatim stipantibus. FLos uterque pedicello tereti vix 2°" longo patulo aureo-pubenti innixus. Cazvx cyathulum re- ferens pariter extus vestitus 5-parlitus, divisuris ovato-triangularibus acutis mar- gine tenuibus, intus glabris. Peraza 5 ovato-oblonga utrinque attenuata acutius- cula glabra, calycis fauci inserta ejusdemque divisuris alterna et longiora. Sramina longe exserta { plus duplo calice longiora) glabra, cum petalis sed paulo infra inserta et ipsismet opposita ; antheris globosis 2-lobis, lobis discretis intror- sum dehiscentibus. Discus ovariique rudimentum insimul concreta molem infor- mem oblongam, calyci longitudine æqualem, quasi 5-costatam obiusam, stig- mate destitutam, tomentosam, basi ante stamina foveolis excavatam intusque so- lidam efformantia. Flores fœmineos non vidi. — {Herb. Mas. reg. Par.) PICRAMNIA CORALLODENDRON + P, ramis dense adpresseque sericeo-pubentibus, racemisque lon- gissimis simplicissimis; foliis 4-G6-jugis cum impari ; petiolo subtus dense pubescente dilute fulvo, superne glaberrimo, pe- tiolulisque longiusculis ; foliolis oppositis alternisve, oblongis , anguste acuminatis, acutis , basi breviter cuneatis, antice gla- berrimis, postice in costa media maxime prominenti præsertim fulvo-pubescentibus ; glomulis racemi minutis paucifloris; flore (fæmineo) deflexo ; fructu glabro elliptico. Crescit juxta Santa-Fe de Bogota ad locum Salto dictum, floretque martio; vernacule Arbol de Coral audit. (Goudot, Herb. n° 1.) ARBOR ramulis striatulis, pube sericeo-hirtella adpressa nitente dilute fulva copiosissime vestitis, foliosis. Focra alterna erecta 4-6-juga cum impari ab ul- timo jugo remoto, istoque incluso 25-30 c. m. longa ; petiolo subtereti nec su- perne applanato, facie postica dense pubescente et sordide fulvo, antica glaber- rimo: foliola opposita vel sæpissime remote alterna, anguste oblonga v. lanceo- lato-ovatove-oblonga, anguste acuminata et acuta, basi nunc rotundato-attenuata nunC (sæpius) attenuato-cuneata, 5-7 c. m. longa, 16-20" lata, margine subtus paulum revoluto integerrima, superne glaberrima et in medio anguste sulcata , dorso laxe s. sparsim pubescentia dilute fulva, costa media maxime prominente solummodo dense hirtella, venis reliquis gracilibus æqualibus ; petiolulo admo- dum tereti circiter 3°" longo, antice glaberrimo , subtus dense fulvido-hirtello. FLores (fæminei qui soli adsunt) glomerato-racemosi ; racemis terminalibus sim- \ 260 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES plicissimis, 20-25 c. m. longis, ascendentibus subrectis ; rachi crassiuscula ar- gulosa dense fulvo-hirtella ; glomulis minuts irregulariter digestis tomentoso-hir- tellis, singulo in axilla bracteæ ovato -acutæ 2°* circiter longæ erecte-patentis locato, e pedunculis brevissimis 3 - 4 majorique bracteolarum numero insimul contractis effecto. E quoviscumque glomulo denique ut plurimum flos unus soli- tarie et arcuatim pendet, pedicello crassiusculo tereti sparse et adpresse hirtello 5-7ww Jongo addictus. Cazvcis minuti extus adpresse fulvo-hirtelli, foliola 5 pa- tentia triangulari -acuta æqualia 2°" circiter longa , marcescentia. PeraLa tot quot sepala iisdem alterna et longiora, glabra, anguste linearia, acuta. Srawixa.… (non vidi). Frucrus ellipsoiceus utrinque obtusissimus glaberrimusque, stigmati- bus duobus minutis oblusis brevibus applicatis et divergentibus terminatus. — (Herb. Mus. reg. Par.) PICRAMNIA GRACILIS +, P, ramulis teretibus gracilibus pubenti-hirtellis fulvis ; foliis 5-7- jugis erectis ; foliolis sæpius alternis ovato lanceolatove-oblon- gis longe acuminatis acutis, margine et in nervo medio pilosu- lis-hirtellis, petioloque et petiolulis ; racemis longissimis erectis lentis, laxifloris ; fructu modice hirtello. Crescit juxta Anapoyma Novæ Granatæ (J. Goudot Herb. propr. 2, n°1), nec non in montibus Quinduensibus ejusdem regionis ad locum /e Trocha. (K.) RAMI tenues graciles teretes, pubis s. villi fucescentis gratia hispiduli. Fora sparsa erecta sæpius 43-15 -foliolata, petiolo communi tenui tereti villoso- hispidulo 8-10 c. m. longo ; foliola ut plurimum dissociata ovato- v. sæpius oblongo - lanceolata , longe angusteque acuminata, basi oblique rotundata v cuneata, 3-6 c. m. longa , 12-20" lata, margine piloso-ciliolata , petiolulo tereti hispidulo fucescente 2-3"° longo suffulta ; nervo medio superne impresso postice prominente, utrinque hispidulo fusco, reliquis immersis paginaque utraque gla- berrimis. Gemuz in quaque axilla binæ remote superpositæ, nudæ, oblongæ-0oh- tusæ, fulvo-tomentosæ, inferiore exigua abortiva. Racer graciles erecti vel patuli, simplices, 8-20 c. m. circiter longi, glomuliferi, glomulis distantibus minutis 4-3-floris; axi tereti æquali lento hispidulo fulvo; bracteis ad utrumque glo- mulum minutissimis ovato -acutis tomentoso - hispidulis. FLos pedicello tereti adpresse :hispidulo 3°" O8s. [. — Le système ligneux est formé d’une moelle assez épaisse et de masses ligneuses cunéiformes , rayonnantes, sépa- rées par des rayons médullaires apparents. Les fibres de cé W. GRIFFITH. —- PARASITES SUR RACINES, 339 système ligneux sont assez fréquemment ponctuées ; ses vaisseaux présentent les grandes ponctuations de ceux des Conifères, sou- vent rendues moins obscures par l’agrandissement du disque central. Les fleurs sont probablement terminales, comme il n°y a pas de bractée antérieure. et que les deux latérales alternent sou- vent entre elles. | Os. 11. — A la première vue, les fleurs ont une ressem- blance remarquable avec les fleurs mâles du Knema, circonstance curieuse lorsqu'on la réunit au port anonacé du T'hottea , et plus singulière encore peut-être à cause de la ressemblance de port de l’Asiphonia avec certaines formes de Piper. Os. TIT. — C'est avec quelque hésitation que je me hasarde à proposer l’Asiphonia comme distinct des Bragantha ; car quel- que différent qu’il puisse paraître d’avec les Bragantia tomentosa et Khasiyana , il semble avoir l’affinité la plus prononcé eavec l’Alpam de l'Hortus malabaricus , que M. Bennett, dans son ex- cellent article sur le Praganhia tomentosa (PI. javan. rarior., part. [, p. 44), établit être le Bragantia Wallichü de M. Brown. A défaut d’une connaissance approfondie de cette plante et de l'espèce originale de Loureiro (F1. Cochin., p. 508, éd. Wild. 645), dont le stigmate est décrit comme « concavum, integrum , erectum , » j'ai essayé de distinguer cette plante d’après l’absence de tube dans le périanthe , d’après les anthères sessiles en cœur, et d’après le stigmate discoïde, sinué-lobé, par lequel il à quel- ques rapports avec le T'hottea: mais quelque importance qu’on puisse attribuer à cette structure eu égard aux Bragantia tomen- tosa et Khasiyana , la circonstance que ces espèces n’ont que trois stigmates avec un ovaire à 4 loges indique en elles une grande tendance à varier, dont l’Æsiphonia n’est peut-être que l’exemple le plus prononcé. Je ne suis pas disposé à accorder une très grande confiance à la forme des anthères ; de plus, d’après les remarques de M. Bennett au sujet de la présence ou de l’absence d’une couronne annulaire à la gorge , il paraîtrait exister une ten- dance à varier dans les périanthes de plusieurs espèces, et l’état 340 W. GRIFFITH. — PARASITES SUR RACINES. sous lequel se présente cette partie dans notre plante peut bien n'être pas sans liaison avec cette particularité. Si l’on admettait que l’AÆsiphona est une modification secon- daire du Braganha , la caractéristique de ce dernier genre don- née par M, Bennett devrait subir quelques changements, parti- culièrement sous le rapport du stigmate ; dans ce cas, les espèces pourraient être disposées de la manière suivante : .Sect. 1. — Frutices. Folia seriatim alternantia, spicæ axillares vel terminales, stamina 6-9 ; à quoi l’on devrait ajouter , si c’é- tait vrai pour toutes les espèces, Shigma discoideum , multi- lobatum. A. Bragantia racemosa , foliis late lanceolatis , spicis axillari- bus ; tubo perianthii 10-sulcato, antheris 6. B. racemosa Lour. FI. Cochin., p. 508. 2, B. Wallichu, folis elongato-lanceolatis, spicis axillaribus, floribus diclinibus , staminibus 9 subtriadelphis. B. Wallichii, Br. in W'allich's List., n° 7415. Bennett, PI. Jav, rarior,, part. 1, p. A4. Trimeriza piperina Lindl. (auct. Arnott, ex Bennett). 5. B. corymbosa, foliis e basi cordata acuminatissimis , spicis in corymbum terminalem dispositis, perianthii tubo nullo, antheris 8-10 obcordatis glanduloso-pubescentibus. Asiphonia piperiformis Griff. Sect. Il. — erbæ vel suffrutices. Folia 2-3 ad apicem caulis conferlta, spicæ in anferiore caulis parte laterales, stamina 6, stig- mala à. | h. B. tomentosa « foliis ovatis vel oblongo-ovatis, fauce perian- thiï annulo elevato cincta. , B. tomentosa, BI. — Bennett, PI. Jav. rarior., part. 1, p. 4à. ». B. Khasiyana, foliis cordatis vel cordato-oblongis , spicis LA W. GRIFFITH, — PARASITES SUR RACINES. 51 subrecurvis, perlanthii laciniis dorso trinerviis, fauce perianthii “nuda, | Trichopus ? piperifolius, Hall. (sine charactere). B. latifolia Zandl. Bot. Reg., n.s., vol. V,t. 1545, in text? Je ne connais cette espèce que par un dessin qui existe dans la Bibliothèque de la Compagnie des Indes ; on m’a dit que la plante venait des monts Khasiva; mais je n'ai pu trouver ni échantil- lons secs , ni renseignements d'aucune espèce. S V. — MYSTROPETALON. MYSTROPETALON, Harvey, Gen. S. Afr. PI, 118. Ann. Nat. Hist., n° 12, vol. IT, p. 385. Endl. Gen. PI, Suppl. 717. Car. GEN. — Mas. Perianthium trisepalum, sepala longe un- guiculata, ima basi connata apice dilatato-concava , æstivatione valvata, antico tertio breviore. Stamana fertilia 2, sepalis posticis opposita, horumque unguibus adnata; antheræ biloculares , _extrorsæ, longitudinaliter dehiscentes. Rudimentum pistilli, Fœæm. : Perianthium superum, sæpius minutum, tridentatum, aliquando masculino subsimile et exsertum. Staminum rudimenta 2 vel o. Ovarium disco cupuliformi celluloso-areolato insidens ; stylus filiformis exsertus, deciduus; stigma capitatum , triiobum, Fructus disco immutato insidens, subbaccatus ; tela centralis (embryo ?) e cellulis angulatis lutescentibus conflata. Plantæ spithameæ parasiticæ. Gaules squamns loco foliorum im- bricatis vestihi. Spicæ solitariæ , terminales, densifloræ. Flores tribracteati, bracteis præsertim anticis barbato-villosis, masculi magis conspicui, dévrsum arcuatr. Perianthium coriaceum. Pollen angulatum , angulis porosis. Mystropetalon Thomui, bracteis anticis per anthesin late oblongis lateralibus 1/3 longioribus, perianthii masculi laciniarum la - minis lanceolatis ; perianthio fœmineo subgloboso obtuse tri- dentato. | Mystropetalon Thomu Harvev, Gen. S. Afr., PL, n° 419. Ann. Nat. Hist., n° 12, vol. [F, p. 386, t. 19. 912 W. GRIFELITH. -— PARASITES SUR RACINES, Hab. Caledon Baths, Swellendams, Africæ australis, D, Harvey. Planta digitalis vel subspithamea. Axis cellulosa, cellulæ plerumque rubescentes ; vasorum fasciculi plures , longitudinales, subbiseriati, e fibris ductubusque conflati. Cutis et medulla nulla. Folia decolorata , adpressa , e basi latiuscula linearia, canaliculata, dense imbricata, præsertim infra spicam florum, plus minus pubescentia , speciminum fructiferorum sæpius transverse fracta; vena centralis unica. Flores subsessiles, dense spicati, tribracteati; foœminei inferiores, masculi superiores et pauciores. Bracteæ 2 laterales, oblique carinatæ, subacutæ, hirtæ ; antica 1/3 longior, spathulata, hirta, apice barbato-villosa. Sepala 3, e tore annulari obsoleto exorientia, ima basi connata, longe unguiculata, spathulata, apice cochleariformia , præconcava ; 2 postica plus minus cohærentia, longiora, textura (saltem post macerationem in acido pyroligneo) coriacea exsucca. Venula centralis unica, carinulifor- mis. Stamina 3; 2 fertilia sepalis posticis opposite ex alto cohærentia ; filamenta (libera) brevia, subulata, axi centrali opaca, vasculosa. An- theræ magnæ, ovales, extrorsæ, conniventes, sinu basilari affixæ, bilocu- lares , longitudinaliter dehiscentes. Stamer tertium, dum adest, rudi- mentarium, adnatum ungui sepali tertii antici. Pollen 4-6-hedrum , angulis poro vel sulco perforatis. Rudimentum pistilli centrale, capite glanduloso-globoso. Flores fæminei eodem more bracteati. Perianthium deciduum, forma et divisione varium, modo brevissimum, tubulosum, tridentatum , modo longius ad medium usque 3-partitum, raro perian- thium masculum æmulans exsertum. Stamina rudimentaria (perian- thiorum majorum) 2 dentiformia, minuta. Ovarium globosum , parce puberulum, basi attenuata insuper torum cupuliformem subdiaphanum laxe celluloso-areolatum insertum, et reconditum, ut videtur solidum et omnino cellulosum. Stylus filiformis, deciduus, obsolete trisulcatus, basin versus subtrigonus, epigyno more angustatus discoque obsoleto amplexatus. Stigma capitatum, subtrilobum, aspectu sub lente granu- losum. Fructus dense spicatus, sphæricus, parce puberulus, toro immu- tato insidens, bracteis e maxima parte fractura lapsis quasi subexsertus, in speciminibus meis subcrustaceus, apice cicatrice rectiformi inconspi- cue notatus. Tela centralis (embryo ?) lutescens, e cellulis irregularibus, angulatis, nucleosis, integra vix segreganda. Inter hanc telam et epicar- pium, tela cellulosa, spongiosa adest. Torus cupuliformis bractearum- que bases post fructus persistunt. Ogs. [. — J'ai recu des échantillons de cette plante remar- quablé de M. Harvey, le créateur du genre auquel elle appar- , W. GRIFFITH. — PARASITES SUR RAGINES. IR tient ; ce genre fut publié dans les Ænnals of natural history (loc. cit.), avec une note de sir W.-J. Hooker qui le décrivait comme appartenant à l’ordre naturel des Rhizanthées de Blume, groupe des Balanophorées. Os. Il. - Le tissu central du fruit, quoique distingué par sa teinte jaune , ne m’a pas paru pouvoir se séparer comme un seul corps ; 1l se déchirait sous une pression légère lorsqu'on essayait de le disséquer. Par ce défaut de fermeté et de cohésion , il diffère beaucoup de l'embryon des Balanophora et Phæocordylis. Autant que j'ai pu en juger, son apparence à divers états de développe- ment indiquerait plus de ressemblance avec une masse sporuli- fère que chez aucune autre des plantes qualifiées de Rhizanthées que j'ai eu occasion d'examiner. Ogs. III. — Je crois que c’est une plante sur generis qui n’a aucune relation avec les autres plantes admises dans le groupe des Rhizanthées, si ce n’est avec le Cynomorium (Richard, Mém. du Mus., VIT, 420, 424, et A3, tab. XXT), auquel elle me paraît ressembler beaucoup pour la structure générale de l’étamine et de la fleur femelle. [1 n’est peut-être pas entièrement impossible que les écailles qui font partie des fleurs des deux sexes chez le Cynomorium aient un rapport défini avec l’étamine et avec le corps glanduleux, duquel on dit que cet organe s’é- lève , et qui paraîtrait être composé de deux parties. O8s. IV. - Sous le rapport des bractées , du nombre et de la forme des segments du périanthe , de la situation des étamines, de la forme du pollen, de l’ovaire infère, de la composition du style el du stigmate, ce genre présente une ressemblance cu- rieuse avec les Loranthacées. En ce moment, je le regarderais (avec doute) comme la forme à embryon homogène de l'ordre, dans lequel je réunis les Protéacées, Santalacées , etc., et qui répond presque à l’alliance T'ubiferosæ du docteur Lindley. On verra qu’il y a quelques différences entre ma description et celle de M. Harvey, qui, cependant, a fait la sienne sur des échantillons frais. 3h! WW. GREIFFITH. — PARASITES SUR RACINES. 8 IL: — SaRCOPHYTE. SARCOPHYTE, Sparrm. ?n Act. Holm. XXXVIT, 300, t. 7, ex Endlicher Genera Plant. 73, n° 714. Meletem. botan. fasc. À, a D Ichthvosma, Schlechtend. Linnœa, 11, 671, t. 8. CHAR. GEN. Flores dioici. Mas. {nvolucrum 3-h-phyllum , æstivatione valvatum. Columnæ stamineæ totidem , et oppositæ. Antheræ indefinitæ, uniloculares , stipitatæ , sacculiformes , cir- cumscissæ , in apice columnarum sitæ. Fœm. capitula nuda. Ovaria indefinita , conglutinata ; styli {solitarii) breves, stigma- tibus discoideis terminati. Fructus baccatus , compositus (ovariis parum mutatis) ; nucleri vel embryones ? tot quot ovaria. Planta parasitica, sicca etiam insigniter sanguinea. Caulis do- drantalis. Flores masculi paniculati : racemis squama suffullis, 1n thyrsum fere congeshis. Involucri foha carnosa, concava. Caput antherarum membrana circumscissa , in columnam deflexa, quasi circumeinctum. Pollen rotundatum, simplex. Capitula fœminea spicata, oblonga, oculo nudo areolata ; spicæ paniculatæ bas squama Suffullæ. Fructus moriformes, disposihione et forma capt- tulorum. Sarcophyte sanguinea (Sparrm.), Meletemata botanica fasc. 1, p. 11. Harvey, Gen. S. A fric. Plants, p. 300. Ichthyosma Wiedemanni, Schlecht, in Linnæa, Il, p. 671, tas Je n’ai pu étudier cette plante remarquable que sur des échan- lillons desséchés (conservés ensuite dans de l’esprit-de-vin affai- bli) que je tenais de M. Harvey; elle a un facies particulier , nullement fungiforme ; les mâles rappellent les Vepenthes mâles ; elle est très riche en matière colorante rouge. Os. I. — Les seuls documents sur cette plante dont j'ai pu avoir connaissance sont ceux cités plus haut de MM. Schlechten- dal et Endlicher, WW. GRIFFATEH. — PARASITES SUR RACINES, ho La caractéristique générique que j’ai essayé de tracer concorde pour le sens avec la dernière partie de l'observation ajoutée par M. Endlicher à la suite des caractères du genre, et quoiqu’elle puisse être entièrement erronée , Je crois qu'elle s’accorde très bien avec les apparences présentées par la fleur mâle ; en effet, les filaments ou les colonnes de celle-ci ont plutôt les relations d’un corps axillaire , par rapport aux feuilles concaves qui les en- tourent , que celles de corps formant un verticille sur un plan différent et intérieur. O8s. 11. — Je n’ai pas pu observer à l’état d’intégrité la mem- brane qui entoure la base de la portion anthérifère de chaque colonne , sa rupture paraissant avoir lieu de bonne heure. La singulière structure des anthères est également contraire à la supposition qu'elles appartiennent à de simples étamines, à moins qu’on n’admette que les espaces situés entre les cavités pollinifères sont provenus de la formation des grains de pollen. Je crois que, dans tous les exemples où l’anthère est formée de manière à présenter soit des loges ordinaires, soit des cavités irrégulières , les espaces situés entre ces loges sont remplis par un tissu solide , qui est la portion restée inaltérée du corps primi- tivement solide. Je pense donc que la description générique de M. Endlicher , dans laquelle il est question de plusieurs sacs pol- linifères distincts, couverts par une membrane commune distincte elle-même de ces sacs, est incompatible avec les notions que nous avons des étamines simples. On pourrait dire que les analogies déduites du Balanophora sont en faveur de la caractéristique générique de M. Endlicher ; mais, selon moi, il faudrait accorder une valeur exagérée au parasitisme , etc., pour trouver quelque affinité entre le Sarco- phyte et les Balanophora. Je me trouve également conduit à contester la remarque de M. Endlicher au sujet de l’analogie qui existerait, à un certain degré, entre les anthères du Sarcophyle et celles du Æaÿflesia. Pour établir une pareille analogie, il faudrait montrer que les espaces situés entre les sacs pollinifères (« tubuli » de M. Endli- 946 W. GRIFFITH, — PARASITES SUR RACINES. cher) ont disparu pendant la formation du pollen, et que la mem- brane enveloppante a été continue , à une certaine époque, avec les sacs polliniques et les espaces qui les séparaient; même alors l’analogie ne serait, je crois, qu’éloignée. Si l’on adoptait la manière de voir de M. Endlicher, la structure la plus rapprochée analogiquement serait peut-être celle de l’anthère des Rhizo- phora. | Si la structure du Sarcophyte est telle que je le soupçonne, cette plante présenterait une analogie fort curieuse entre sa fleur mâle et la fructification de certaines fougères , telles que les Cyathea et Sphæropteris. Ogs. IIL. — Dans tous les ovaires que j'ai examinés , princi- palement au moyen de coupes, j'ai observé une partie centrale blanche composée de cellules plus petites ; celle-ci présentait , à son tour, un nucléus brun, généralement central ; ce nucléus s'est montré à moi comme s’il était suspendu, continu supérieu- rement avec la ligne brune, représentant le canal ordinaire de communication , qui passe directement dans le tissu stigmatique. Dans chacun des nucléus bruns, car assez souvent il en existe deux , il y a une cellule séparable , qui, fortement grossie,, et en tenant compte des altérations amenées par la dessiccation, se montre comme un sac membraneux rempli d’une matière grume- leuse. Je n’ai pu déterminer quelles sont les relations entre cette cellule et le tissu brun environnant, ni les changements qu'elle peut subir pendant la maturation du fruit, On peut faire observer que l’expression « Ovarium unilocu- lare, » quoique peut-être applicable dans le sens strict, ne serait pas celle que l’observateur serait porté à adopter. Le nucléus mûr ou l’embryon a une consistance dure , crusta- cée ; son apparence générale est celle qui appartient à certains albumens. Sous un fort grossissement, les cellules dont il est formé présentent cette singulière apparence que leurs longues faces ou leurs côtés semblent enchâssés dans un épaississement ; il est probable que l’induration générale du tissu résulte de l'existence de ce dépôt. W. GRIFFITH. — PARASITES SUR RACINES. 917 Ogs. IV. — Les affinités de ce genre me paraissent être fort douteuses. Bartling et Reichenbach le rapportent aux Cytinées (Ord. plantar. 81. — Conspectus Regn. veget. 78) ; M. Lindley, aux Cynomoriacées (/ntr. nat. syst. 39h); M. Endlicher, aux Balanophorées (Melet. botan. 1, 11. Gen. pl. 73). On peut, je crois , faire des objections insurmontables à toutes ces manières de voir. Même si l’on admettait que la structure des fleurs mâles est telle que la décrit M. Endlicher, les fleurs femelles différeraient beaucoup de celles des Balanophorées (parmi lesquelles les bota- nistes semblent être le plus portés à ranger ce genre), particu- lièrement par leur structure , par leur perfection générale beau- coup plus grande, par l’union des ovaires, et par les surfaces stigmatiques évidentes ; peut-être , en somme, les rapports géné- raux de cette plante la rapprochent-ils des UÜrticinées. S VIL — Trismia. TuismiA Griff. Locus NAruRaALIS , subregnum Monocotyledones inter Tacceas et Purmanniaceas. CHAR. GEN. Perianthium superum, campanulatum (caducum), 6-partitum, laciniis 3 exterioribus (brevibus), oblongis ; 8 alter- nis , interioribus, longissimis , subulatis ; faux annulo semiclausa. Séamina 6, fauci inserta, perianthii laciniis opposita, deflexa in- super parietem tubi internum ; filamenta brevia , discreta ; an- theræ (maximæ) secus margines connatæ , membrana bilamellosa terminatæ , biloculares , loculis parvis distantibus adnatis. Ova- rium inferum, 1-loculare ; placentæ 3 parietales, supra medium ovuligeræ ; ovula indefinita, anatropa. Stylus brevis ; stigimata 5, bifida. fructus carnosus , truncato-turbinatus , apice pericarpi circumscisso dehiscens, 1-locularis. Semina indefinita, placentis 3 parietalibus, demum liberis affixa. Æmbryo indivisus, homoge- neus. Planta pusilla, radicum parasitica, aspectu cereaceo. Perian- thium luteum, coccineo pictum. 318 WW. GRIFFITM. — PARASITES SUR RACINES. TuismiA BRUNONIANA. Descr. Planta aphvylla, radicum parasitica, spithamæa vel digitalis. Caulis simpliciusculus, dimidia sua longitudine humo obtectus, crassitie pennæ anserinæ , angulatus. Squamæ (loco foliorum) alternantes, ad- pressæ , lanceolatæ, acutæ. Bracteæ squamis similes, vel solitariæ sub floribus, vel imbricatæ in pedicellis, interdum flori unico ternæ. Flores pauci, in racemum brevem terminalem dispositi, sæpius breviter pedi- cellati, pro ratione plantæ magni, pulchre colorati, inodori. Perianthium superum, campanulatum extus verrucis plurimis, parum elevatis, sine ordine evidente dispositis, ovato-oblongis, sublobatis insignitum ; tubus basin versus ovario adnatus, anthesi peracta paullo supra apicem ovarii citissime circumscissus ; faux annularis, circumferentia exteriore obso- lete 1-angularis (angulis cum perianthii laciniis alternis), dimidium exterius planum , interius elevatum, integrum, tubi aperturam semi- claudens; limbi laciniæ 6, interdum 5? (et tunc laciniæ subulatæ 2), reflexæ vel patenti-reflexæ, æstivatione imbricatæ ; 3 exteriores, breves, oblougæ, obtusæ, subinæquales : 3 interiores angustiores, productæ in processum carnosum, subulatum, longissimum, tubum subæquantem, et in tubum per æstivationem equitantem. Color læte luteus; tubus secus fasciculos vascalosos numero 12 sanguineo-coccineo vivide pictus, lineolis transversis ejusdem coloris simplicibus fasciculos connectenti- bus. Stamina 6, annuli faucis basi inserta, perianthii laciniis opposita, intus deflexa, et arcte ad tubi parietem interiorem applicita. Filamenta brevia, crassa, libera, utrinque linea glandulosa arcuata aurantiaca ex annulo oriente marginata : connectiva plana dilatata margine cohærentia ultra loculos antherarum producta, apice bilamellosa, lamellis sinuato- repandis dentatis, hine illinc capillaceim divisis ; corpus dimidiato- ovatum aspectu grumoso utrinque ad basin lamellorum adest , singulo singulis proximis respondente et massam ovatam centro lineatam anthe- riformem exhibente ; antherarum loculi distantes, oblongæ, pro ratione connectivi parvi, medio linea longitudinati lato e cellulis transversis conflato (an linea dehiscentiæ) insigniti, vere introrsi sed ob deflexuram Staminum extrorsi. Pollen simplex, oblongum , majusculum, glabrum, membrana tenuissima hyalina , nucleum centralem e granulis præmo- bilibus inæqualibus includens. Ovarium tubi parti inferiori adnatum , post hujus lapsum truncato-turbinatum , apice subconicum, in stylum brevem attenuatum, 1-loculare. Ovula numerosa, placentis parietalibus ope funiculorum longorum affixa, anatropa. Placentæ infra medium steriles. Stigmata 3, bifida vel emiarginata, conniventia (vel potius stylus tripartitus, laciniis emarginatis vel bifidis, conniventibus , secus latera continue stigmatosis). Fructus carnosus , forma ovarii . initio stylo WW. GRIFFITH. — PARASITES SUR RACINES. 519 terminatus, demum pericarpii apice circumscisso ore circulari sursum hians, 1-locularis, polyspermus. Semina indefinita, situ ovulorum , oblongo-ovata, plumbeo-livida, micropyle mammilliformi. Tegumenta bina ; exterius celluloso-areolatum, fragile, facile separandum ; interius tenuissimum, membranaceum, vix separandum, massam cellulosam (embryonem) cereaceam, e cellulis materie grumosa moleculari et olea- ginosa farctis conflatam continens. Placentæ seminibus lapsis discretæ fiunt. Fructus vacui demum marcescunt. « Hab. ad pedes Bambusarum in humo ligne semiputrido farcto prope Palar oræ-Tenasserim. Grad. Lat. 12° 50’. Long‘ 98° 20’. Flores et fruc- tus protulit mense octobris, A. d. 1834 (t). Ogs. 1. -- Je dédie cette singulière plante à feu M. Thomas Smith, à qui l’on doit la découverte de l’un des points les plus importants de l’organisation végétale, sur lequel on a fondé une loi générale. Le passage suivant de M. Rob. Brown, dans ses. remarques sur le Kingia, fait rescortir de la manière la plus évidente le rare mérite de ce savant : « Je connaissais l’existence chez plusieurs plantes d’une ouverture dans les téguments de lo- vule, toujours distincte de l’ombilic externe , et quelquefois oc- cupant une position diamétralement opposée à la sienne ; dans (1) J'ai trouve, associées avec cette plante, une espèce de Salomonia et une espèce de Burmannia, ayant l’une et l’autre l'apparence ordinaire des plantes parasites sur des racines. Voici les caractères de la première : Salomonia aphylla, parasitica, floribus pentandris. Herba spithamæa , parum ramosa, pallide brunnea, prædita squamis lanceo- lato-ovatis, pallidis , loco foliorum. Spicæ bracteatæ , densifloræ. Flores minuti, pallide brunnei, Capsula cristata. Semina albuminosa. Embryo dicotyledoneus. Le Burmannia appartient à une forme qui n'est pas rare dans quelques parties de l'Inde, et qui est caractérisée par l'absence de feuilles ordinaires et de couleur verte, par la petite taille et le petit nombre de fleurs blanches ou bleues; il pa- _raîtrait se rapprocher du Gonyanthes de Blume. Tandis que le Salomonia aphylla est curieux comme exemple de parasitisme spécifique sur racines, non .accompa- gne de la modification ordinaire de forme de l'embryon, les Burmannia sont peut- être aussi curieux comme présentant des exemples de la forme de l'embryon ordinairement liée au parasitisme sur racines réunie, dans un cas, avec le facies ordinaire des parasites, et, dans l’autre, avec des feuilles qui paraissent avoir la structure et les fonctions ordinaires. RTE WW. GRIFFITH. — PARASITES SUR RACINES, aucun Cas, je ne l’avais trouvée adhérente ni aux parois de lo- vaire , ni à un processus quelconque émané d’elles. Mais comme je n'avais pu découvrir cette ouverture chez plusieurs des plantes que j'avais examinées, je n’y attachais pas assez d'importance : et pour juger de la direction de l’embryon , je cherchais unique- ment à déterminer le sommet du nucléus soit directement à l’aide de la dissection , soit indirectement au moyen du cordon vascu- laire de la membrane externe ; la terminaison de ce cordon four- nit, en effet, une indication sûre de l’origine de la membrane interne, et par suite de la base du nucléus, et, par suite, la position du sommet de celui-ci se trouve par cela même déter- minée. Mes connaissances en étaient à ce point , lorsque, en 1818, mon regrettable ami, M. Thomas Smith, qui réunissait toutes les qualités requises pour les recherches auxquelles il faut apporter un soin minutieux et beaucoup d'habitude pour des observations microscopiques, porta’son attention sur ce sujet , et réussit à re- connaître comme un fait très général l'existence de l’ouverture dans les téguments de l’ovule, Or , comme les ouvertures des té- guments ovulaires correspondent l’une à l’autre et au sommet du nucléus , 1l résultait en même temps de là que M. Smith avait dé- couvert conséquemment un indice de la direction du futur em- bryon presque aussi universel et plus manifeste que celui dont j'avais fait usage auparavant. » (Æppendix to Cap. P. J. King's Coasts of Austraha, 11, p. 541.) Oss. IT. — La nervation du périanthe me paraît mériter d’être signalée, Le tube possède des faisceaux vasculaires simples, en nombre double des divisions ; parmi ces faisceaux, ceux qui al- ternent avec les divisions du périanthe se terminent aux sinus ou près des sinus, et passent ensuite des deux côtés dans les divi- sions elles-mêmes, où elles vont se réunir plus tôt ou plus tard avec les faisceaux médians. Ceux-ci, qui occupent l’axe des par- ties constitutives du périanthe , sont simples dans toute leur étendue, et ne donnent qu’un rameau qui se porte vers chaque filament ; ceux des petites divisions du périanthe se terminent évidemment au sommet de celles-ci, NV. GRIFFITH. — PARASITES SUR RACINES. 351 O8s. EL. — Le fruit ne subit plus de changement très notable après sa déhiscence qui s'opère par la séparation du sommet libre du péricarpe ; dans quelques uns de mes échantillons , il paraît êtreà la fois déliquescent ou marcescent , le bord disparaissant le premier. Son apparence générale peu après la sortie des graines, et particulièrement la ressemblance des placentaires, libres à cette époque , avec certaines formes d’étamines àavortées, m’a- vaient d’abord fait croire que c’étaient là des fleurs neutres , et c'est en effet dans ce sens qu'avait été faite ma première descrip- tion. O8s. IV. — Le nombre et la situation des parties de la fleur , la placentation , la direction des étamines, qui paraît amener de grandes difficultés pour une fécondation indépendante, et, jus- qu’à un certain point, leur structure , me semblent rapprocher ce genre des T'acca. C’est cette affinité manifeste , ainsi que les rap- ports remarquables qu’il a avec les Burmannia (1), quant à l’or- ganisation de ses graines, qui m'avaient déterminé depuis long- temps à le rapporter à la division des végétaux monocotylédonés. Cette manière de voir est justifiée, Je crois, par la structure gé- nérale de ces plantes, particulièrement peut-être par la situation des étamines qui paraissent unisériées, et qui sont opposées aux divisions du périanthe ; or cette dernière organisation me paraît être tout à fait celle des Monocotylédons, chez lesquels les éta- mines sont en nombre égal aux deux rangs du périanthe. La seule objection qu'on puisse faire , à ce que je crois, consiste dans la variation quinaire qui résulte accidentellement d’une suppres- sion de parties , et qui me semblerait affecter le rang interne du périanthe ; or ce fait ne me paraît pas avoir beaucoup d’impor- tance. | Quelques autres raisons spéculatives qui se rattachent au (1) La forme remarquable de l’anthère et la nervation du périanthe ne sont pas incompatibles avec la structure des Burmannia. D'un autre côté, la ressemblance des extrémités dilatées des styles, celle de la direction et de la forme des ouver- tures stigmatiques de ce dernier genre avec celles des Tacca, chez lesquels les stigmates ont été décrits inexactement, me semblent mériter d'être signalées. 992 UNGER. — FORMATION DES COUCHES LIGNEUSES. système d'échange , pour ainsi dire , de structure et de représen- tation des formes, me portent également à regarder cette plante comme une forme monocotylédone des embryons albuminiforines homogènes, et comme l’analogue des Rafflésiacées et des Gytinées parmi les Dicotylédones. J’ai tâché de présenter ces vues spécula- tives dans la partie de ce Mémoire où je me suis proposé de montrer que le groupe des Rhizanthées ne peut pas être conservé tout entier et placé après les Monocotylédones, c’est-à-dire après l’une des divisions primaires, mais qu'il réunit des types appar- tenant tant aux Dicotylédones qu'aux Monocotylédones. RECHERCHES SUR LA FORMATION DES COUCHES LIGNEUSES ANNUELLES a DANS LES BOIS DICOTYLÉDONS ; Par M, le Professeur D.-F. UNGEK. (Botan. Zeitung. 1847, p. 265.) L'été de l’année 18/6, distingué par une élévation constante de la température autant que par une humidité suffisante , a exercé sur la végétation une influence qu’on serait tenté d’appeler tro- picale, et dont les résultats se sont fait reconnaître dans les plantes vivaces et ligneuses par un aspect touffu, et par un développement très considérable des pousses de l’année. En effet, les bourgeons de cette année acquirent non seulement un développement fort considérable, mais, dès le mois de juillet, les bourgeons de l’année suivante se présentèrent et continuèrent à s’accroître jus- qu'à la mi-octobre. Il n’était pas rare de voir des pousses de plus de 2 mètres aux Saules, aux Coudriers, aux Ormes, aux Aunes, aux Fusains , etc. Un grand nombre de plantes ligneuses portèrent leurs fleurs pour la seconde fois, et les fruits résultant de ces fleurs parvinrent en partie encore à maturité avant l'hiver (les Vignes , les Cornouillers , etc. ). Par suite de ces phénomènes, il est important d'examiner les UNGER. — FORMATION DES COUCHES LIGNEUSES. 358 rapports des bourgeons de l’année suivante avec la formation du bois des troncs ; ainsi que de rechercher si le développement re- doublé des bourgeons de cette année fut accompagné d’une for- mation non interrompue de couches ligneuses , ou bien si le bois, né des bourgeons proleptiques ou du second développement, s'était ajouté comme une couche nettement distincte à celle de l’année. La théorie permettait à peine de décider cette question d’a- -vance , parce que , d’un côté, il s'était montré une petite pousse, sans doute, après le développement des premières pousses, mais d’un autre côté, comme dans les tropiques , il n’y avait pas eu un repos parfait de la végétation. Comme jusqu'ici on n’a pas encore réussi à déterminer les rap- ports qui existent entre la formation du bois et celle des bour- geons, on ne pouvait décider d'avance si le développement li- sneux extraordinaire de cette année se ferait reconnaître sur la coupe transversale par un seul anneau large, ou bien si on le verrait donner naissance à deux couches ligneuses. L'expérience fait voir qu’à proprement parler ni l’un ni l’autre de ces deux cas ne s’est présenté, car, en eflet, il s’est offert dans la formation li- gneuse de cette année deux couches, qui, cependant, quant à leur distinction ou délimitation, diffèrent essentiellement de ce que ces couches offrent habituellement. Mais nous devons chercher à nous rendre compte d’abord de la formation des couches ligneuses de nos arbres ; celle-ci s’o- père de manière que les cellules du bois se rétrécissent succes- sivement dans la direction du rayon, le diamètre en largeur restant le même ; elles paraissent donc plus larges que pro- fondes, mais en même temps leurs parois s’épaississent ; en second lieu, les vaisseaux offrent généralement un diamètre plus petit, tout en devenant moins nombreux. De cette manière, le bois acquiert à la fin de l’année une densité plus grande que celle qu'il offre au commencement. Si cette opé- ration se répète , l’année suivante doit produire d’abord une autre couche moins dense. Les cellules ligneuses , dans ce dernier cas, offrent, dans leur diamètre moyen, une grandeur triple; elles conservent des parois minces, ce qui les fait paraitre très 3° série. Bor. T. VIT. (Juin 4847.) 5 93 35 UNGER. — FORMATION DES COUCHES LIGNEUSES. larges. Les vaisseaux dans cette zone sont également plus larges et plus nombreux. Cette succession de couches lâches et de couches denses se fait subitement, et sans présenter des formes intermé- diaires ; c’est elle qui limite si nettement les couches ligneuses de nos arbres. Nous remarquons cet accroissement par couches dans tous les arbres et dans tous les arbustes de la zone tempérée, et les seules différences que nous y rencontrons sont fondées sur le rétrécissement ou la dilatation plus successive des cellules li-. gneuses, et sur la distribution plus ou moins égale des vaisseaux sur toute la couche ligneuse d'une année, Dans tous les cas ce- pendant , la coupe transversaie fait reconnaître dans ces bois les couches annuelles d'une manière très nette, Il en est tout autrement pour les végétaux ligneux de la zone torride. Là aussi, presque sans aucune exception , nous trouvons des couches annuelles ; mais nulle part elles ne sont nettement dessinées, Un examen attentif fait voir que les cellules ligneuses qui limitent ces couches sont, il est vrai, diminuées dans leur ouverture, et augmentées quant à l'épaisseur de leurs mem- branes ; mais il est impossible d’y reconnaître un élargissement de ces parties, tel que nous le présentent les plantes de la zone tempérée et de la zone chaude. En même temps, les vaisseaux , dans toutes les parties des couches ligneüses, sont distribuées symétriquement , et offrent un diamètre égal; et ce qui vient en rendre la circonscription encore moins nette, c’est que générale- ment ce ne sont pas les cellules les plus larges et à parois minces qui succèdent aux cellules les plus étroites et à parois épaisses , mais que le passage de celles-ci à celles-là s’opère graduellement, à peu près comme le passage des premières aux dernières, J’ai re- marqué ce phénomène dans les bois les plus mous, les plus lâches et les plus spongieux des contrées tropicales, particuhiè- rement dans le Carolinea minor , l’Avincennia tomentosa, di- verses espèces de Bombax et de Malva, comme dans les bois les plus solides et les plus durs des Chrysophyllum, Lagerstræ- mia, Ternstræmia, Cedrela, Anacardium, du Coffea arabica de Cayenne, du Burchellia capensis ; et l'on reconnaîtra que ces bois sont choisis dans les familles de plantes les plus diverses, On UNGER. — FORMATION DES COUCHES LIGNEUSES, 309 ne remarque point d'exception dans la formation indiquée ci- dessus des couches ligneuses , lorsqu'il existe des modifications particulières du bois , telles que l'alternance de couches de cel- lules prosenchymateuses , avec une ou plusieurs couches de cel- lules parenchymateuses (par exemple, dans l’Hæmatoxylon cam- pechianum) , la prédominance des rayons médullaires à l'égard de la couche ligneuse proprement dite, etc. Ce n’est que dans les bois très durs , tels que j’en possède , provenant d'espèces incon- nues du Brésil, que les couches ligneuses sont souvent à peine reconnaissables , et dans les Cactées elles manquent absolu- ment. Le même phénomène se présente dans un grand nombre de Lianes de la famille des Bignoniacées , des Sapindacées, des Bauhinia, etc. | En examinant avec soin la manière dont se sont formées, l’été passé, les couches annulaires du bois, nous trouvons, comme je l’ai déjà fait remarquer , qu’elle ne s’est point faite aussi nette- ment que dans les années communes. Vers la fin de juin, en effet , il ne s'est point formé de cellules plus larges, et les vais- seaux ne sont devenus n1 plus étroits ni moins nombreux. Le seul caractère que l’on ait pu reconnaître positivement, c’est que les cellules ligneuses ont offert des parois plus épaisses , mais cette formation ne se présentait point d’une manière tranchée subite- ment; on ne remarquait qu'un passage successif aux cellules li- gneuses à parois minces. En un mot, la formation des couches annulaires qui s’est faite pendant l’été ressemblait absolument à celle que nous remarquons sur les bois des contrées tropicales, et que nous retrouvons dans ces derniers lorsque nous les examinons dans nos serres, A l’appui de ce que je viens d'avancer , je crois devoir donner le tableau suivant. Je ferai remarquer encore que par leflet de la grêle, qui a ravagé les environs de Gratz, au 1° juillet, on pou- vait reconnaître exactement l’époque de la formation des couches annulaires. L'examen des pousses annuelles produites par le développe- ment proleptique des bourgeons des arbres et arbustes ci-dessus, a fourni les résultats suivants : 356 UNGER. — FORMATION DES COUCHES LIGNEUSES. NOMS |, £ OBSERVATIONS NATURE 8 S AR des SD sur leui des 8 PLANTES. = ASPECT EXTÉRIEUR EN GÉNÉRAL. COUCHES LIGNEUSES. [=] Sep- F tem bre Sambucus 6 |Fortement endommagé par la grêle; ci-| Deux couches an- nigra. catrisé de nouveau. Les pousses pro-| nuelles ligneuses! leptiques , de la longueur de 0",33.| nettement dessi- Au 4° juillet, il y a 2-4 couches de| nées. cellules ligneuses à parois minces et à vaisseaux rétrécis. Salix caprea.| 6 |Pousses de 1,33, avec une pousse pro-| La couche ligneuse leptique de 0,33. effacée seulement à partir du 4° juillet. Salix alba. 6 |Pousse de deux années , longue de|Une couche ligneu- 2 mètres, avec des pousses prolepti-| se distincte ; la 2° ques latérales. et la 3e moins dis- üunctes à partir du Aer juillet. Salix 6 |Pousse de deux années, longue de|Une couche ligneu- monandra. 2 mètres, avec des rameaux prolepti-| se distincte ; la 2° ques latéraux. et la 3emoins dis- tinctes à partir du {er juillet. Corylus 6 |Pousses annuelles longues de 133 , |A partir du 1‘ juil- Avellana. avec des rameaux proleptiques laté-| let, une 2e couche Taux. ligneuse, mais peu prononcée. Alnus 7 |Pousses de deux années, longues de plu-|Une couche ligneu- glutinosa. sieurs pieds, avec des pousses pro-| se distincte; la 2e leptiques latérales. et la 3e ne se dis- tinguent plus à partir du 4°" juil, Robinia À 1 |Pousse de 3 mètres, avec rameaux pro-|Deux couches li- | Pseudocacia. leptiques de 2 mètres. gneuses peu dis- tinctes. Id. 11} Pousse de deux années, longue de, Une couche ligneu- 4 mètres avec rameaux proleptiques| se distincte ; les 2 de 2 mètres. suivantes peu pro- noncées. UNGER. z NOMS nm EX des © É e 2 PLANTES. 12 A Sep- Lem- bre Populus nigra. Evonymus | 11 europe. Celtis 9 australis, Quercus 8 pedunculata. Salix. 8 triandra, Id. 8 Salix caprea.| 8 (D'une autre localité.) Salix 17 triandra. (D'une autre localité.) Populus tremula. — FORMATION 7INe forma point de rameaux prolepti-|Une seule couche! DES. COUCHES LIGNEUSES. 397 tan nc ue sf OBSER V ATIONS NATURE sur leur des ASPECT EXTÉRIEUR EN GÉNÉRAL, COUCHES LIGNEUSES. pousses proleptiques latérales de| gneuses peu dis-| même longueur. tinctes. Pousses de 1,30, avec des rameaux|Une seule couche proleptiques. ligneuse. Pousse annuelle de 0",66, avec des/Nulle trace d’une! pousses terminales proleptiques de| seconde couche 0®,33, qui continuent encore à s’ac-| ligneuse. croître. Pousse radicale longue de plusieurs| Aucune traced'unel pieds, et dont le rameau proleptique| seconde couche li- s'était cassé. Seconde pousse pro-| gneuse. | leptique de 0*,25; les dermières feuil- les roügies. Pousse de 3 mètres, avec un grand|Trace peu distinc-| nombre de pousses proleptiques laté-| te d’une seconde rales longues de plusieurs pieds. couche ligneuse. Pousse de 2 mètres, avec un grand|Trace peu distinc- nombre de pousses proleptiques laté-| te d’une seconde rales longues de plusieurs pieds. couche ligneuse.| Pousse de 2 mètres, avec un grand|Trace peu distinc-| nombre de pousses proleptiques laté-| te d’une seconde rales. L'une de ces dernières s'était} couche ligneuse. cassée, et s’est garnie d’une seconde pousse proleptique. Les premiers rameaux proleptiques ,|Trace peu distinc- longs déjà de 0%,15 au 1° juillet ,| te d'une seconde furent atteints par la grêle. Jusqu'à! couche ligneuse. la mi- septembre, les seconds ra- meaux proleptiques acquirent encore une longueur de 0,114. ques, bien qu'il eût été fortement en-| annuelle. dommagé par la grêle ; mais les feuil- les lésées se cicatrisèrent et restèrent vivantes. Ce n'est qu’à un petit nom- bre de rameaux que les pousses pro- leptiques étaient sur le point de se Ë développer au 7 septembre. 398 UNGER. — FORMATION DES COUCHES LIGNEUSES, Il résulte d’une manière positive de ces observations que Ia formation des bourgeons et leur développement en rameaux ne sauraient être considérés comme la cause qui détermine la forma- tion des couches ligneuses, parce qu’on ne saurait expliquer pour- quoi, la formation des bourgeons et leur développement en branches étant généralement semblables, le même résultat ne se présenterait pas dans toutes les circonstances. Comme on ne saurait nier, ce qui, du reste, est démontré par les observations de Hugo Mohl, que l’activité vitale des rameaux, et particulièrement des feuilles qu’ils portent, exerce une influence sur la formation ligneuse , les faits ci-dessus font voir aussi que la formation des bourgeons et celle du bois sont deux phénomènes tout à fait indépendants l’un de l’autre, et qui, lors même qu'ils ont lieu simultanément quant au temps, dépendent d’une troisième cause qui agit également sur elles. Il paraît que cette cause , qui agit en commun sur les deux formations , réside particulièrement dans la vitalité de la plante, dans l’organisation de ses tissus, dans la structure de ses organes, etc.; mais elle n'en parait pas moins, quant à son intensité, dépendre des influences climatériques. Ge n’est que de cette manière qu’il est possible d'expliquer pourquoi dans certaines plantes il ne se forme point de couches annuelles, tandis que dans d’autres elles sont plus ou moins développées : et pourquoi enfin , dans les bois qui forment des couches annuelles, on remarque une alternance de couches ligneuses , bien que les influences extérieures ne changent nulle- ment. : | En général, ce. sont les changements plus ou moins rapides dans la succession des influences atmosphériques , hygrosco- piques , etc., qui paraissent exercer la principale action sur les oscillations plus ou moins vigoureuses de la vie végétale, et c’est principalement à cesinfluences qu’il faudra attribuer le bourgeon- nement plus prononcé , ainsi que la différence considérable dans la formation de la couche ligneuse. Il est donc permis de conclure du plus ou moins grand développement des couches ligneuses à une influence plus où moins grande des agents atmosphéri- ques , etc. UNGER. — FORMATION DES COUCHES LIGNEUSES. 999 Cette conséquence me paraît importante, parce que la forma tion des couches ligneuses , de l’une ou l’autre manière, nous donne un indice sur les influences climatériques sous lesquelles elle se fait, Dans le cas, par conséquent , où nous ignorons les influences locales variables , on peut obtenir à leur égard des éclaircissements du mode de formation ligneuse, et nous trou- verons même en cela un moyen de nous instruire , à cet égard, sur des phénomènes qui se sont présentés il y a fort longtemps. Nous sommes, en effet, dans ce cas, lorsque nous exami- nons les bois des époques anciennes de la formation de la terre, quant à la composition de leurs couches ligneuses. Heu- . reusement nous possédons, même des premières époques de la végétation , des bois qui offrent non seulement un accroissement continu en longueur, mais aussi en épaisseur, c’est-à-dire pé- riphérique , au moyen de leurs faisceaux vasculaires. Ce sont des Conifères , comme cela résulte non seulement de leur structure particulière, mais aussi des autres restes de parties caractéris- tiques existant à la même époque. Des Conifères se rencon- trent également dans les formations postérieures , et jusque dans les périodes les plus récentes. Ces plantes, en outre, se prêtent parfaitement à l’examen de la succession des couches ligneuses par suite de l’absence des cellules ligneuses, leur bois n’étant formé, à l’exception des rayons médullaires , que de vaisseaux. L'examen du bois des Conifères fossiles fait voir que, dans la période de transition et dans celle de la houille, on ne remarque point de couches ligneuses, ou que, du moins, elles sont fort peu distinctes ; que, dans le Todtliegenden, elles sont presque aussi peu marquées ; qu’elles ne se font remarquer que dans le Keuper et dans le Lias ; qu’elles deviennent plus distinctes dans l’Oolithe ; et que c’est enfin dans les formations tertiaires qu’elles offrent des différences semblables à celles que nous reconnaissons sur les espèces du monde actuel. Les mêmes observations peuvent se faire sur les arbres dicotylé- dons à feuilles larges, qui se rencontrent avec les Conifères dans la dernière formation terrestre ainsi que dans la période de la craie ; il faut seulement remarquer que ces couches ligneuses sont quel- 360 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES quefois très distmctes, mais que plus fréquemment elles le sont moins. Ne serait-on pas en droit de conclure de là que, dans les premières périodes de la vie végétale, il n’existait encore aucun changement des influences climatériques, pas même celui que nous remarquons dans nos régions tropicales ; que ce change- ment ne s’est opéré que plus tard et fort successivement ; et qu'enfin, dans la période la plus récente , il est devenu tel que nous le voyons maintenant dans les zones chaudes et tempérées. Je crois avoir fourni des preuves à l’appui de cette théorie dans mes écrits paléontologiques , auxquels je renvoie mes lecteurs à ce sujet. FLORE DE LA COLOMBIE. » PLANTES NOUVELLES DÉCRITES Par M. L.-R. TULASNE, Aide- naturaliste au Muséum, (Suite: voy. t. VI, pp. 360-373, etsupra, pp. 257-296.) S AMYDE ZX. (DC. Prodr. II, 47. — Endl. Gen. PI. p. 916.) CASEARIA Jacq. — DC. 1. c. — Eudl. Gen. PI. n° 5060, — Anavinga Lam. — froucana Aubl. CASEARIA QUINDUENSIS +. C. ramulis pubescenti-velutinis fulvis ; foliis distichis brevissime petiolatis , late ovato- lanceolatove-oblongis acuminatis acutis, basi cuneatis vel subrotundatis, argute remoteque serratis, den- tibus minimis, supra glabris, subtus in nervis pubescentibus; stipulis linearibus abbreviatis rigidis persistentibus ; umbellis sessilibus 2-/-fioris ; floribus longe pedicellatis, puberulis. DE LA COLOMBIE, 301 Crescit in frigida Montium Quinduensium regione juxta /a Palmilla, la Rancheria de la Cueva (J. Goudot), et per eosdem montes provinciæ Mariquitensis ad altit. 2400 metr. supra Oceant ripas (/. Linden); fe- bruario floret, et fructibus onusta legitur a Julio in novembrem. (Coll. de Linden, n° 1126.) ARBOR ramulis gracilibus teretibus, pube dense patenti-velutina initio fulva dein sordida obductis, lente glabratis, hornis subcompressis. Fozra distiche al- terna, petiolo brevi (2-4"" longo), supra applanato glabro postice fulvo-velutino, suffulta, late ovato- lanceolatove oblonga, breviter acuminata et acuta 8-16 c. m. longa, 4-7 c.m. lata, basi sæpius breviter cuneata, rarius rotundata, circum, mar- gine inferiore excepto, minute et remotiuscule serrato - dentata, dentibus quasi aduncis mucrone caduco minuto terminatis, tenuia glandulisque immersis oblon- gis pellucidis sparsim et raro cum luci obvertuntur, notata; nervis paginæ supe- rioris glabræ planis aut subimpressis, inferioris contra prominentibus omnibus et pube molli pallida velutina obductis. Stipulæ binæ cujusque folii caulinæ aridæ duriusculæ oblongo-triangulares acutæ integræ 3-5" Jongæ, dorso fulvo-puben- tes, antice glabratæ, erectæ persistentes. UnBeLLz sessiles aut vix ac ne vix pedun- culatæ , paucifloræ scil. 4-4-floræ, in axillis foliorum et paulo lateraliter ad ra- mulos hornotinos vel etiam ad ramos denudatos sitæ, e gemma erumpentes pe- rulis aridis ovatis brevibus imbricatis subglabris affecta. Fos uterque pedicello patenti gracili tereti æquali sparsim et vix puberulo, 4 €. m. circiter longo, ima- que basi absque bracteolis peduneulo proprio brevissimo densius pubenti fulvo imposito, suffultus. Alabastrum ellipsoideum obtusissimum, deorsum breviter atte- nuatum, jam aperturum 3-4" circiter longum. Seraca 5 alba (teste cl. Linden) oblonga obtusata tenuia æqualia 4°" circiter longa , ritu quincunciali imbricata, modice sub anthesi aperta, utrinque puberula, basi breviter coalita. CorozLa nulla. STAmiNA 9-10 staminodiaque totidem alterna et paulo breviora in verticillum uni- serialem ima basi coalita , simulque imi calycis parieti adnata, sepalis paulum breviora inclusa , erecta ; filamentis staminodisque crassiusculis superne pubi- geris ; antheris glabris breviter ellipticis dorso affixis 2-lobis, lobis connectivo la- tiusculo dorso subplano applicatis, deorsum distinctis, introrsum et secun- dum longitudinem rimosis; polline luteo. Ovariuu centrale liberum ovatum et basi attenuata insidens, adpresse hispidulum, lutescens, sursum in séylum rectum staminodiis subæquale desinens, stigmate crasso glabro pistilliformi imperforato integroque terminatum, uniloculare, 3-placentiferum, placentis superficialibus æquidistantibus serie triplici quadruplicive ovuliferis; ovulis crassis subrenifor- mibus compressis, anatropis, breviter funiculatis subperitrope ascendentibus, 6-10 circiter in quaque placenta congregatis. Fnucrus globosus subsphæricus, cerasi minoris (adhuc immaturus verisimililer) crassitudine, sordide lutescens (exsiccatus), pube luteola rara vestitus, stylo arido tenui rigido breviter mucro- natus, calyce androceoque emarcidis basi stipatus, pedicello non accreto. (Semina matura videre non licuit.) — (Herb. Mus. Reg. Par.) 362 L.-R. MULASNE. — PLANTES NOUVELLES Affinis est ob universam indolem Caseariæ ramifloræ Vah]. [ /roucanæ quianensi Aubl. — Caseariæ Fockeanæ Miq. suadente Walp. (1)] quam folia grossius dentata et longius petiolata, umbellæ cujusque flores cre- briores et brevius pedicellati sat distinguunt; istius specimina antillana exstant in Herb. Mus. Reg. Par. CASEARIA COMBAYMENSIS +. CG. ramis glabris albicantibus ; foliis maximis ovato-oblongis, acutis, basi rotundatis, glabris, sparsim punctato-glandulosis, remote et minutissime serratis ; umbellis sessilibus creberrime bracteatis ; calyce puberulo ; corona staminea glaberrima in- clusa. Oritur circa oppidum bague Novo-Granatense ad ripas fluminis Combayma (s. Combeima), floretque maio (J. Goudot. Herb., n° 106.) ARBOR? ramis teretibus medullosis cortice albicante leviusculo glaberrimo ob- ductis. Gemmæ axillares solitariæ minutæ conicæ acutæ albidæ vix pubentes. Fou1A alterna,ovato-oblonga oblongave, acuta, basi rotundata, integra, 15-25 c, m. longa, 7-10 c. m. lata, membranacea, utrinque glaberrima, petiolo 7-1 0®"® longo valido, supra plano aut vix sulcato, inferneque haud incrassato suffulta , ambitu remote et tenuissime serrulata, serraturis acutis vix perspicuis; nervis superne planis impressisve, postice prominentibus; glandulis pellucidis immersis , glo- bosis oblongisve, crebris. Stipulæ caulinæ lineari-acutæ glabræ albicantes erectæ applicatæ persistentes et indurescentes, 5-8" longæ. FLores in ramis annotinis v. ætale proveclioribus efoliosis, sparsim {in axillis fol. delapsorum } 40-15 in- simul fasciculato-congesti, e bracteis s perulis ovato-acutis puberulis minutis concavis sessilibus dense stipatis s. cæspitosis aridis persistentibus brevibusque exeuntes ; uterque pedicello brevi puberulo, pediculo paulo crassiore et crebrius pubenti absque bracteolis imposito, et isto incluso 5-8"" circiter longo, instructus, patens. Alabastrum elliptico -oblongum, utrinque obtusum minutissimum et sparsim puberulum. Sepaza 5 æqualia elliptico-oblonga obtusissima concava, ritu quincunciali arcte imbricata , facie interna adpresse pubentia, interiora dorso pa- riter vestita, cunctis basi breviter coalitis, 3-4"" longis, margine integris. Co- rolla nulla. Sramina antherifera 10, subæqualia , staminodiaque alterna totidem ananthera et breviora, cuncta glaberrima sepalis breviora, seriem unam s. verti- cillum 20-merum efformantia, ima basi inter se et cum calycino pariete coalita ; filamentis staminodiisque crassiusculis, istis apice recte truncatis vix incrassatis ; antheris ovato-oblongis acutiusculis, basi breviter emarginatis, dorso inferno ad- (1) Repert. Bot. Syst. V, 406. DE LA COLOMBIE, 963 dictis, 2-lobis, lobis postice admodum discretis antice approximatis, introrsis et longitrorsum dehiscentibus : polline luteo. Ovarium ovato-acutum sessile liberum, adpresse hispidulum , lutescens, in stylum brevem rigidulum stigmate globoso integro terminatum abiens , uniloculare, 3-placentiferum , placentis parietalibus vix prominentibus, singulatim circiter 20-ovulatis, ovulis serie quadru- vel quintu- plici verticaliter superpositis, peritrope adscendentibus, anatropis ac subrenifor- mibus. — (Herb Mus. Reg. Par.) Quoad folia cæterum majora ad Caseariam javitensem HBK. certe di- versissimam, ob alabastri formam ad C. parvifloram Wild. èt plures alias species accedit ; nota peculiari e verticilli staminalis forma et glabritie deprumpta haud ægre distinguitur. | Præter species supra descriptas, in Herbario Novo-Granatensi Mus. Reg. Parisiensis continentur : Casearia parviflora Wild. — DC. Prodr. IF, 47. — Ad Coyayma et Cha- paval Novo-Granatensium martio-aprili floret. (J. (roudot, n° 2.) Casearia sylvestris Sw. — DC. ibid., p. 46 — (ni fallor). — Ibagque, Vegas de la Madeleine ; septembre florentem fructusque decembre maturan- tem legit J. Goudot. (Herb., n°2.) Casearia mollis HBK. N. Gen. et Sp., V, 365, t. 480. — A cl. Goudot reperta in valle fluv. Magdalenæ juxta e/ Boqueron de Joasa, aprili florens. — Specimina a Bonplandianis differunt foliis subsessilibus, floribus densius glomeratis et calyce maxime fulvo-tomentoso. Ad eamdem speciem forsan ducenda specimina Lindeniana Caraca- sana. (Linden, Herb., n° 209.) Casearia celtidifolia HBK. N.'Gen. et Sp. Am. V, 362. — Arbor floribus flavis, e viciniis Cumanæ. (N. Funck, Herb., n° 66. — 1843.) Casearia prunifolia HBK. N. Gen. V, 364.—E Novæ-Granatæ /guanima, prope Piedras, specimina florifera allata, januario lecta. (J. Goudot.) Casearia zizyphoides HBK. N. Gen. V, 362. — Ab Awg. Plée lecta in agro Perijæano haud procul a Maracaybo (Plée, Herb., n° 99). — Spe- cimina a Bonplandianis paulo discrepant ramulis albido-pruinosis. Casearia javitensis HBK. N. Gen. V, 366. — Oritur, teste Linden, prope San Cayetan et Salazar de las Palmas in provincia Pamplonensi Novæ- Granatæ, ad alt. 1000-1400 metr. supra ripas Oceani, floresque luteos aprili explicat (Coll. de J. Linden, n° 1355). — Specimina cum Kun- thianis (Bonplandianis) admodum congruunt.—Species nimis proxima videtur Caseoriæ Commersonianæ FI. Bras. merid. 264 L.-R. TULASNE. - — PLANTES NOUVELLES Eamdem Caseariam cl. J. Goudot prope Muzo, urbem Novo -Grana- tensem, ipse reperit. (Herb. Goud., n° 1.) Casearia mariquitensis MBK. N. Gen. V, 363. — E vallis Magdalenæ diversis locis attulit cl. /. Goudot. — Species, isto testante, Onde Queire vel Donde Quiere sicut Casearia corymbosa vernacule audit. Casearia corymbosa HBK. N. Gen. V, 366. — Onde Quiere N.-Grana- tensium, augusto fructus maturans, à cl. Goudot circa T'urbaco et Ana- poyma in valle Magdalenæ , et in montosis aridis circa S. Märtham, reperta, lecta. Ad Caseariam Adamantium F1. Bras. merid. referenda videntur speci- mina quædam Herbarii Goudotiant (n° 3) juxta /baque et Cuguana in valle Magdalenæ lecta, martio florifera, septembre octobreque fructi- fera. Ad Caseariam stipularem Vent. accedunt specimina Goudotiana Orino- censia (e San Martin) aliaque e valle Magdalenæ (Herb. Goud. n. 1 et 4), sed certe differunt. Casearia est arbor vernacule Naranjto dicta quam idem cl. Goudot Anapoymam inter et Vocaymam maio collegit; flores speciminum quæsuppetunt juniores ad speciei determinationem inservire nequeunt. 1 VIOLARIE ZÆ. (DC. Prodr. I, 287. — Endl. Gen. PI. p. 908.) ALSODEIA Pet. Th. — Endi. Gen. PI. n° 5047 (ubr synon. crebra recensentur ). + folia opposita. ALSODEIA LINDENIANA +. À. ramis teretibus dichotome ramosis nodosis glabris; foliis op- positis lanceolatis, longe angusteque acuminatis, glabris, obs- cure crenulatis , basi inæquilateris ; floribus racemosis minutis glabris ; petalis oblongis obtusis ; placentis tribus, singulatim L-ovulatis. Oritur in Andibus Novæ-Andalusiæ editioribus, ad alt. 3000 metr. supra Oceani ripas (7ruxillo, Merida).—(Linden, Herb.,n° 247.—1842). DE LA COLOMBIE. 365 RaMI exacte teretes graciles glabrati, cortice tenui leviusculo griseo intime applicito induta, dichotome ramosi et in utraque dichotomia nodosi ; ramulis sor- dide et adpresse puberulis. Fozra opposita petiolata patentia glaberrima , lanceo- lata, 42-16 c. m. longa, 45-55" lala, longe angusteque acuminata, basi bre- viter inæquilatera et interdum quasi emarginata (obtuse), remote et undulato-sub- crenulata, crenula utraque vix perspicue mucronulata tandem mutica, foliaque subintegerrima ; paginæ superioris nervis planis immersis, inferioris promi- nulis, Secundariis pinnatim late curvato-divergentibus : petiolo superne sul- cato, puberulo tandem glabrato, 3-10" Jongo. Stipulæ caulinæ liberæ lineari- acutæ breves minutæ puberulæ rigidæ, gemmæ applicatæ, apice ut videtur indu- rato nigrescentes (sub lente), tandem caducæ. Gemma terminalis avato-obtusa e perulis innumeris, stipulis quasi conformibus, densissime imbricatis, effecta. Racemi (vel paniculæ racemiformes) in ramis annotinis nudis e nodis solitarie erumpentes, erecto-patentes, 8-12 c. m. longi, recti vel arcuati, mulüflori, interdum subsecundi ; pedunculus communis s. aæis gracilis vix teres glaber, bracteis ovato-acutis patulis squamæformibus cito deciduis; pedunculi secundi ordinis in axillis bractearum solitarii patentissimi vel etiam demissi, inferiores sæpe cymose 2- 3- flori, reliqui uniflori, omnes bracteolis paucis ipsis appli- catis bracteis conformibus instructi; pedicelli proprit- ipsi quidem basi interdum bracteolati, demissi, vix oculo armato glabri. FLos glaber minutus, 3"" cir- citer longus. Sepaza 5 æqualia ovata obtusata, in alabastro quincunciatim im- bricata , sub lente margine brevissime ciliolata, longitrorsumque striatula. Peraza 5 sepalis alterna et duplo aut vix amplius longiora , ovato - lanceolala, utrinque obtusata , receptaculo inserta, inter se libera æqualia et æstivatione im- bricata, sub anthesi erecto-patentia et apice extrorsum deflexa. Sramixa hy- pogyna 5 petalis alterna et breviora, inter se admodum libera, erecta glaber- rima; filamentis introrsum curvulis crassis paulum complanatis, dorso squamula lineari ipsis breviore e basi ad medium versus adnata , ultraque libera, erecta, aucts ; antheris adnato-continuis ovato-acutis basi attenuata integerrimis introrsis, ex utroque latere e basi ad apicem dehiscentibus, rimæ cujusque valvulis maxime inæqualibus , antica scil. malto latiore : connectivo membranula tenui, sursum in appeadicem oblongum obtusatum erectum lutescentem {exsiccatum) anthera ipsa longiorem producta, anguste marginato; polline pallido. Ovariuw subglobosum li- berum centrale setis rigidulis pallidis erecto -applicatis hispidulum , stylo lineari glabro staminibus paulo longiore basi peculiariter sigmoideo apice aculiusculo integro et ni fallor clauso abrupte terminatum , uniloculare , 3-ovulatum, ovulis suborbicularibus anatropis, in placenta parietali tuberculiformi, ad basin loculi sila et vix in pariete ultra producta, absque, utita dicam, funiculo solitarie singu- latim erecus. — (Herb. Mus. Reg Par.) Alsodeiæ castaneæfoliæ ASH. et A. Rinoreæ ejusd. (sub Conohoria) nec- non À. pubifloræ Benth. admodum congener est propter inflorescen- 306 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES tiam, folia opposita , florisque structuram ; specifice vero ab illis differt glabritie racemi, petalorum forma , stylique longitudine, ut plura omit- tam. 6 folia alterne disticha. ALSODEIA ANDINA +. À, glaberrima, foliis distichis ovato-lanceolatis lanceolatisve acu- tis et subacuminatis, minutissime et remotissime denticulatis , amplis ; floribus cymosis ; cymis axillaribus brevibus sæpius k-floris ; fructu oblongo acutiusculo ; seminibus glabris. Crescit in Andibus mediis s. Quinduensibus Novæ-Granatæ prope la Trocha, floretque decembre et januario. (J. Goudot, Herb. n° 138.) ARBOR glaberrima ramis teretibus ; cortice supra quamque axillam annulo incompleto albido, stipularum deciduarum cicatricibus, notato. For distiche alterna patentia ovalo - lanceolata lanceolatave , acuta vel sæpius acute acumi- nata , basi subcuneata, 48-15 €. m. longa, 4 -5 c. m. lata, circumcirca den- ticulis obtusis vix prominulis remotissimis minutissimisque serrulata, petiolo- que 5" circiter longo supra sulcato fulta; venis postice tantum prominentibus, secundariis pinnatim divergentibus, sinu acuto. GEuwz axillares solitariæ, ses- siles, ovato-acutæ. Stipulæ non supersunt. Cymæ axillares 4 c. m. non longiores, erectæ, e pedunculo sæpius constantes ut plurimum ipso flore destituto, medio 2-bracteato, 2-ramoso ; ramulo utroque iterum versus medium 2-bracteato duos- que ramulos (tertii ordinis) 2-bracteolatos, ita abbreviatos ut tuberculiformes evadant, pedicellumque proprium fulcientes proferentè; bracteis bracteolisque minutis late ovatis acutiusculis patentibus, crassis, persistentibus. Pedicellus A c. m. circiter longus téres nudus erecto-patens. Cazyx poculiformis 5-phyllus ; phyllis suborbicularibus obtusissimis late ritu quincunciali imbricatis, deorsum in pedicellum ampliatum conniventibus, exterior:bus 2 minoribus crassioribus, in- terioribus tenuibus multo latioribus. Corozca (nondum explicata) conica acuta , calyce triplo longior, 5-petala, hypogyna (saltem videtur), æstivatione convolu- tiva ; petala longe ovato-acuta, sublanceolata æqualia libera, sub anthesi parallele erecta et apice extremo extrorsum deflexa, tandem decidua. Sramina tot quot pe- tala, cum ipsis alternis inserta, et plus quadruplo breviora ; filamenta brevissima lata plana , coronæ seu annuli ope brevis continui cujus interno parieti adhærent monadelphia, utrumque istius denti marginali plano lato apice recte truncato li- bero et ipsomet paulo longiore oppositum, dentibus alteris minutis acutis obso- letis staminibus interpositis, unde annulus extra-stamineus in margine decem- dentatus ; antheræ minutæ adnatæ late ovato-rotundatæ, utrinque obtusissimæ , introrsæ , utroque latere rima longitudinali, cujus margines apice inæquilongi s. DE LA COLOMBIE. 307 obliqui, apertæ; polline pallido ; connectivo lato, dorso plano, sursumque mem- brana arida ovato-acuta margine suberosa erecta fulva appendiculato. Ovariuu sessile liberum lineari-oblongum glaberrimum pallidum , in stylum crassiusculum apice abrupte attenuatum clausum nudum petalis multo breviorem stamina vero excedentem absque discrimine transiens, uniloculare, 3-placentiferum, placentis parietalibus latis vix prominentibus, e basi ad apicem loculi multiplici (3-6-sticha) serie creberrime ovuliferis, ovulis minutis anatropis glohosis. Frucrus oblongus utrinque attenuatus, acutus, 3 c. m. circiter longus, pedicello 45" longo recto suffultus, calyce persistente haud accreto erecto-applicato stipatus, semINA plura ovata glabra fovens. Eusryo in medio albumine carnoso locatus, planus, rectus, e cotyledonibus 2 constans subellipticis obtusissimis contiguis, radiculaque brevi supera. — (Herb. Mus. reg. Par.) Sequenti affinis sed certe e specimine suppetente diversa, si præsertim, foliis minoribus, corollæ majori, antheris multo minoribus aliterque ap- pendiculatis, fructus formæ, seminumque induviis attenderis. ALSODEIA GOSSYPIUM +. À. glaberrima, foliis distiche alternis late ellipticis ellipticove- oblongis, acuminatis acutis, basi rotundatis integris, subinte- gerrimis; cymis brevissimis nutantibus ; calyce colorato; fructu subgloboso, tuberculato, adunce mucronato; seminibus gossy- pio obvolutis. Oritur in Andibus orientalibus (Cordillera oriental) Novæ-Granatæ, juxta Muzo (J. Goudof). ARBOR glaberrima ramis teretibus, levibus ; ligno luteolo. Fozra alterne disti- cha, late elliptica vel elliptico-oblonga, breviter acuminata , acumine acuto, basi rotundata integra, 12-18 c. m.longa, 5-10 c. m. lata, margine vix ac ne vix Cre- nulato-undulata aut intecerrima, petiolo valido superne sulcato, 5-8" longo suf- fulta ; nervis postice prominentibus. Stipulæ longe lineares acutæ 4 5"" circiter longæ, caulinæ, paulo supra-axillares (laterales ), gemmam s. folium superius insimul contortæ obvolventes, mox caducæ, cicatrice annuliformi. Cyuz solitarie axillares brevissimæ, 4 5°" enim circiter longæ, initio nutantes, pluries ( vicibus opposite alternis 3-4) ramosæ et quasi contractæ, 3-10-floræ, ramulis maxime abbreviatis, bracteis late ovato-acutiusculis squamæformibus persistentibus onus- tis; pedicelli proprii teretes arcuati nudi, vix 5"* longiores. Cazyais paulo oblongi sepala ovato-obtusata basi connata quincunciatim imbricata , exteriora 2 minora, cuncta marcescentia. Peraza 5 sepalis alterna et longiora ovato-vblonga, utrinque obtusata , inter se æqualia et conformia , in alabastro convoluta {expli- cata non vidi). Srauixa totidem cum ipsis alternis et longioribus receptaculo 368 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES (vel imo calyci?) inserta, erecta ; filamenta brevia plana, coronæ 8. annuli (verticilli exterioris et sterilis) membranacei tenuis erecli margine minute la- teque 10-dentati {dentibus omnibus, saltim in alabastro, æqualibus) pariete in- terno prorsus adnata, singulatim denti libero opposita eoque dorso appendicu- lata, coronæ dentibus alteris interpositis s. alternis; antheræ oblongæ basi affixæ et subemarginatæ, 2-lobæ, longitrorsum 2-rimosæ, introrsæ , connectivo sursum in membranulam oblongo-linearem obtusatam basi angustiorem erectam pallidam abrupte producto; polline aureo. Ovarivu sessile liberum conicum elon- gatum glaberrimum, in stylum linearem compressum medio quasi tumido-ventri- cosum apice obtuso attenuatum integerrimum imperforatumque paulatim transiens, uniloculare, 3-placentiferum, placenta utraque e basi ad apicem loculi parieti ad- nata, parum prominente, creberrime ovulifera; ovulis pluriseriatis, anatropis, glo- bosis. Carsuza globosa, pedicello floris haud elongato suffulta calyceque haud ac- creto emarcido reflexoque stipata, stylo persistente vix accreto subuncinato termi- nata, glaberrima, hinc et hinc quasi tuberosa , diametro cireiter 3 c. m. metiens, intus unilocularis, 8-10 (ni fallor) seminifera ; pericarpio carnuloso. Semixa pa- rieti absque funiculo producto addicta subellipsoidea 8" circiter longa, 4-6" lata ; testa tenui osseo - crustacea fragili, facile solubili , semi - pellucida , strato copioso bombycino albo gossypium penitus mentiente e pilis longissimis inter- textis effecto, aqua vero adfusa in mucum lente exsiccaturum mutato, obvoluta insignita ; tegmine tenui macula orbiculari lata ad chalazam notato, albumini adnato et ægre solubili. Moles perispermica crassissima carnosa brunnea semini con- formis, in medio fovens embryonem planum tenuem rectum , ipsi æquilongum, cujus cotyledones folüformes venosæ æquales contiguæ planæ, late oblongo-ellip- ticæ integræ, obtusissimæ , basi obtuse et breviter emarginatæ , facie raphem spectantes , caudiculus autem brevis (1"" longus) teres obtusus rectus superus. — (Herb. Mus. reg. Par.) Alscdeiæ andinæ jam descriptæ glabritie, foliorum cæterum majorum forma et dispositione, inflorescentia florumque structura prorsus affinis ; differt cymis contractis cernuis, floribus crebrioribus brevius pedicella - tis, fructus forma globosa et imprimis insigni seminum vestitu, unde nomen specificum duxi. Addam, si licuerit, adumbrat'onem generis Aubletiani Paypayrolæ a nomenclatoribus, nescio qua ratione, sæpissime prætermissi; sinunt etiam specimina tum guianensia tum brasiliana Herb. Reg. Mus. Par. ejus characterem emendatum rursus et fusius exponere. PAYPAYROLA (char. reform.). — Paypayrola Aubl. Guy., 1, 2h49. — Payrola Juss. Gen. PI. p. 427 (inter plant. incertæ sedis). - Lam. Zllust. Gen. tom. IT, p. 72, n° 351, t. 125 DE LA COLOMPIE. 369 (charact. iconibusq. ab Aubletio mutuatis). — Wibelia Pers. Enchirid. Bot. p. 210.-Spreng. Syst. veg. 1, 794.- non Bernh. nec Hoppe. | Cazyx 5-phyllus, liber ; sepalis ovato-ellipticis qbtusissimis vel oblongis, duris, inter se subæqualibus, basi nequaquam pro- ductis, æstivatione quincunciali ritu late imbricatis, sub anthesi modice apertis, marcescentibus. CororLA receptaculo inserta , o-petala glaberrima ; petalis crassis linearibus, basi interdum subeucullatis, in alabastro lineari et longe exserto sæpius contorto- imbricatis, uno tantum plane interno, inter se subæqualibus, omnibusque integris acutis vel obtusatis, in flore explicato e basi ad medium usque in tubi sortem arcte approximatis consociatis , sed arte disjungendis, ultra contra stellatim patentibus , itaque corollam gamopetalam mentientibus , demum insimul caducis. STAMINA monadelpha 5 glaberrima brevissimaque , receptaculo inserta , cum petalis alterna ; filamentis crassis invicem margini- bus omnino coalitis, vaginulam in acie antheriferam, simplicem nudam nec appendiculatam eflicientibus ; antheris istius margini continuis s. adnatis, brevissimis, late obtusis, plus minus retusis, et in sinu brevissimo mucronatis vel muticis, utroque latere rima arcuata apertis, rimis apice subconfluentibus ; polline luteo. Ova- RIUM lineari- ovatum centrale liberum sessile , in stylum rec- tum rigidulum abbreviatum compressum , apice paulo dilatato nunC quasi irregulariter erosum nunc obscure breviter 2-Iobum clausum abiens, 1-loculare , 3-placentiferum ; placentis parie- talibus laminæ- s. costæformibus e basi ad apicem pluri-ovula- tis ; ovulis anatropis subhorizontalibus , vix funiculatis. CapsuLa oblonga acuta 3-costata, basi calyce stipata, loculicide in val- vas à æquales cymbiformes medio seminiferas dehiscens ; endo- carpio duro subligneo tenui , pro parte a mesocarpio secedente. SEMINA.. (non ea vidi). Arbores inter tropicos orbis novi vigentes, foliis alternis simplicibus inte gerrimis petiolatis amplis stipulatis, stipulis caulinis caducis; floribus laxe vel dense racemoso-spicatis bracteatis, racemis brenibus rectis vel «r- cuatis, axzr valido. 3e série. Bor. T. VIL. (Juin 4847.) 4 19 FS 310 LR. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES Genus inter Viocarieas corolla regulari vel subregulari donatas s. ALSODINEAS certissime collocandum, nec Amghirrhoci Spreng. (Spathula- ricæ ASH.) dubia affinitate vinctum ; cum eo enim convenit calycis forma, corollæ æstivatione et petalorum linearium in modum tubi coalitu im- perfecto; imprimis recedit inflorescentia racemosa , androcei singulari admodum structura petalisque omnibus consimilibus; fructus a cap- sula A/sodeiæ non differt. In Amphirrhoce, genere itidem guianensi (ex Herb. Guian. Mus. Par.), petalum interius a reliquis dissimile est et apice alte emarginatum. Amphirrhocis certissime species est ÆZybanthus surina- mensis Miq. (À. Kappleri PI. Surinam. n° 1345.—Collect. edita ann. 1845 a À. F. Hohenacker) non diversä , ni fallor, ab Amph. longifolia Spr. (1) (Spathularia longifolia ASH.). Staminum Paypayrolæ quianensis, generis typi, descriptio figuraque ab Aubletio evulgatæ neutiquam evidenter cum vera androcei stirpis istius fabrica congruunt, cum non dubitem, cl. Claud. Richard auctori- tate nixus, quin arborem Aubletianam nunc intuear; maxime ideo suspicor botanographum, sit venia dicto, ob partium tenuitatem et in- solitam structuram, androceum ipsum in intimo floris fundo prorsus reconditum incautum omisisse, pro disco imperfecto vel minimo ha- buisse, et quapropter floris perficiendi causa stamina plantæ alius, quo- modo acciderit nescio, inscium mutuasse. Vernaculum nomen caribæum ab Aubletio traditum generique de quo sermo est impositum , retinui, cum a cl. Persoon immerito, ut opinor, fuerit repudiatum. Paypayrolæ species in herbariis Mus. Reg. Par. asservatæ hæ sunt, quæ certissime congeneres : 1. PAYPAYROLA GUIANENSIS Aübl. (Guyan., 1, 249, t. 99 ) ramis glabris: foliis amplis obovato-oblongis v. interdum sublanceolatis, late et longe acümi- natis, acumine acuto v. obtusato, deorsum longe attenuato-cuneatis , petiolo in- crassato valido brevi (5 -8°* long.) fultis, 25-35 c. m. longis, 8-14 c. m. latis, utrinque glaberrimis, nervis secundariis paucis pinnatim et curvato- divergentibus, apicem versus limbi margini parallele excurrentibus : stipulis lineari-oblongis {1 5-20" long.) e basi latiore sursum attenuatis acutissimis, ca- ducis, cicatrice semi-annulari angusta juxta-axillari ; racemo spiciformi terminali 3-6 c. m. longo, paulo arcuato, axi valido costato-pulvinifero tenuissime cinereo- pubescente, bracteis patentibus semi-orbiculatis puberulis minutis onusto ; flori- bus in qualibet harum axilla 3 sæpius vel pluribus (nonnullis abortivis) insimul cy- mose dispositis subsessilibus , ad basin pedicelli brevissimi crassi singulatim 2-bracteolatis, bracteolis ovatis cinereis ; calyce 5-phyllo, extus cinereo-pubes- cente vel subglabro, sepalis late ovato-ellipticis utrinque obtusissimis, late im- (1) Syst. veget. vol. IV, p.11 (cur. post.), p. 99. DE LA COLOMPRIE. 371 bricatis, crassis duris marcescentibus ; corolla basi extima sübpuberula, calyce 4m® circiter longo plus quadruplo longiore; petalis 5 linearibus obtusis, basi nec incrassatis nec ampliatis, deorsum in tubum approximatis et cohærentibus sed arte absque scissura disjungendis, Sursum stellatim patulis, tandem insimal de- ciduis ; staminibus 5 vix 2"* longioribus in vaginulam s. annulum 6mnino coa- litis, antheris semi-orbicularibus vix retusis nec mucronatis, margine utroque anguste locellatis et rimosis ; ovario ovato-lineari glaberrimo in stylum rectum apice compresso paulum dilatatum integrumque transeunte et, eo incluso, annulo antherifero duplo longiore. — (Herb. Mus. reg. Par.) Arbor (Melinon). — Crescit in Guiana gallica; in montibus de Xourou dictis julio floret. (Melinon, Herb. n° 280 [1849].—Herb. C/aud. Richard sub nom. Paypayrola. — Herb. Poitæi specim. sub nom. Payrola). Variat floribus racemique axi admodum glabris (specim. Herb. cl. Martin). | 2. PAYPAYROLA GRANDIFLORA ? ramiis teretibus glaberrimis medullosis, cortice nitenti ; foliis obovato-oblongis late et breviter acuminatis, acutis obtusatisve, basi cuneatis, integerrimis, utrinque glabris, 16-25 c. m. longis, 6-9 c.m. latis, petiolo crasso 1 0-15" Jongo suffultis, patentibus ; stipulis triangulari-oblongis, longe sur- sum attenualis acutis tenuibus erectis, caducis, cicatrice annulari ramum quasi ‘integre circum circa ambiente; racemis solitarie axillaribus patenti-erectis 8-10 c. m. longis, deorsum nudis, ultra non dense floriferis; axi tereti glabro hinc et hinc nodulifero, cito ebracteato ; floribus , in axillis nudatis, solitariis geminis ternisve, subsessilibus, vix ac ne vix bracteolatis; calycis lati foliolis brevibus (3-4** long. totidemquelatis) ovato-obtusissimis pubenti-cinereis aut subglabris, late imbricatis, patulis, subcoriaceis ; corolla nondum explicata ovato-obloaga chtusa vix contorta, petalis ovato-linearibus cras$issimis æqualibus acutiusculis vix deorsum cohæren- tibus, 2 centim. et ultra longis, glabris, demum caducis; staminibus 5 monadel- phis, 3-4 longis, receptaculo insertis, filamentis crassis brevissimis (vix 2m long.) margine omnino coalitis, antheris adnatis semi-ovatis crassis in medio apice vix emarginatis et mucrone acuto brevi auctis , locellis lateralibus angustis longi- trorsum rimosis ; ovario ovato acuto, antheras non excedente, sub lente adpresse puberulo et albescente; stylo recto crasso compresso apice paulum dilatato inte- gro clauso glabro, longitudine staminum. — (Herb. Mus. reg. Par.) Arbor? — Crescit ad oras Brasiliæ septentrionalis in regione Paraensi (ex Herb. Lusit. olim allatum specim. exstat in Herb. Mus. Reg. Par.). Proxima est Paypayrolæ quianensi a qua flore cunctis in partibus duplo fere majore , antheris mucronatis ovarioque pubescenti-sericeo inprimis discrepat ;quoad folia vix differt. 3. PAYPAYROLA BLANCHETIANA + ramis glabris sursum foliosis ; foliis itidem glabris longe obovato- vel sublanceolato-oblongis vix acuminatis, acutis obtusatisve, 3712 L.-R. TULASNE. — PLANTES NOUVELLES deorsum attenuato-cuneatis vel angustato-rotundatis, 45-25 c.m. longis, 6-40 c.m. latis, petiolo brevi (3-5 "" long.) valido superne sulcato instructis ; nervis superne immersis postice prominentibus ; stipulis caducis, cicatricibus angustissime semi- annularibus ; racemo terminali brevi (2-3 c.m. longo) densifloro erecto, axi valido glabro, minute bracteato, bracteis cito caducis ; floribus subsolitariis et quasi sessili- bus, istis P. guianensis duplo brevioribus seil. 12°" non excedentibus ; alabastro æqualiter cylindrico obtusissimo haud contorto, recto ; calycis minuti foliolis ovato- obtusissimis brevibus (vix 3"" longis) subpatentibus, minutissime {sub lente) et vix ac ne vix puberulis; corolla glabra deorsum tubulum mentiente , petalis linearibus æqualibus obtusis sursum expansis et quasi corrugatis, 12" circiter longis, basi non incrassatis, breviterque attenuatis, haud ægre disjungendis et caducis; sta- minibus monadelphis 5 calyce subduplo longioribus glaberrimis in vaginulam angustam coalitis, antheris solis liberis adnatis ovatis subacutis brevissime mu- cronulatis, loculis marginalibus angustissimis ; ovario ovato-lineari acuto pubente antheris breviore, stylo contra duplo longiore recto glabro apice paulo dilatato integro et foveolato. — (Herb. Mus. reg. Par.) Arbor e regione Bahiensi Brasiliæ tropicæ indigena (Herb. Blanche. tiani n° 2319). k, PAYPAYROLA LONGIFOLIA + glaberrima, ramis validis teretibus foliosis levi- bus aut vix verruculosis brunneis; foliis sparsis erectis longe angusteque lanceo-- latis, integerrimis, acuminatis acutis, deorsum longe in petiolum rigidum supra applanatum aut vix sulcatum subtus teretem basi rugoso-incrassatum et curvum (25-38"mm longum) attenuatis, in medio 4-6 centim. latis, 25-35 c. m. (petiolo in- cluso) longis, duris, nervo medio paulum utrinque prominulo, secundariisque paucis remotis ; stipulis juxta- et quasi supra-axillaribue, cicatricem distinctissimam ar- cuatim demissam linquentibus ; gemma terminali e foliolis stipulæformibus longe triangulari - acutis erectis rigidis brunneis effecta ; racemis simplicibus curvatim erectis L. subflexuosis brevibus (4-5 centim. longis) paucifloris, ad basin ramorum annotinorum vel ætate provectiorum et adhuc foliigerorum solitarie enascentibus, vel binis (singulo ex utroque rami latere sito), ita ut quasi supra axillares videan- tur, axi compresso-anguloso, floribus laxis pedicello brevissimo vix 2" longo crasso nudo basi bractea breviore ovato-acutiuscula caduca stipato instructis so- litariis ( uno alterove imperfectis juxtapositis abortivis ?); sepalis oblongis /2"® circiter lougis) obtusis integerrimis admodum patentibus (diu ante corollæ expli- cationem ), ritu quincunciali basi imbricatis ; corolla nondum explicata anguste lineari-cylindrica acutiuscula recta, petalis quasi convolutis (alabastra quæ sola suppetunt 4 c. m. longitudine metiuntur), — {Herb. Mus. reg. Par.) Provenit in Guiana anglica (Schomburgkii Herb. n° 826\. — Calycem P. confertifloræ s. P. Blanchetionæ, corollam vero P. quianensis exhibet; distinguitur præsertim foliis longissimis angustis et longe petiolatis. DE LA COLOMBIE. 379 Specimeun suppetens alabastra duo tantummodo prolert, quapropter integrum linquere nec flores , super interna structura verisimillime ab istis congenerum haud absimiles, explorare malui. 5. PAYPAYROLA CONFERTIFLORA Ÿ ramis terelibus glabris, foliisque lanceolato- -oblongis longe anguste acuteque acuminatis, basi cuneatis, 16-20 c. m. longis, 4-6 c. m. latis, petiolo glabro superne sulcato , 8-10" circiter longo, suffultis, patentibus ; stipulis glabris e basi latiore sursum attenuatis acutis 8-12" longis cauli applicatis, deciduis, cicatrice semi-circulari angustissima ; racemo terminali 2 ç. m. haud longiore densissime florifero, capitulum mentiente, glabro ; floribus subsessilibus minute bracteatis bracteolatisque, glabris; calycis 5-phylli foliolis æqualibus ovato-oblongis obtusatis vel interdum acutiusculis subpatulis, dorso striatulis et sub lente vix ac ne vix puberulis : corolla nondum explicata longe lineari contorta, glabra, 10-15" Ionga, denuo apice aperta-explicata deorsum vero tubulosa, petalis crassis ‘basi sub cucullatis ultra linearibus , altero interno reliquis invicem sese imbricatim tegentibus ; corona staminigera calyce duplo bre- viore , antheris brevissime retusis et admodum muticis ; ovario sessili ovato- acuto, sub lente puberulo-lutescente, in stylum glabrum compressum apice bre- vissime sub 2-lobum, lobis compressis divergentibus, calyce paulo longiorem ab- eunte ; loculo 4 ; placentis parietalibus 3 prominentibus singulatim #-6-ovulatis. . — (Herb. Mus. reg. Par.) Arbuscula guianensis riparum fluvii de la Comté imcola ; septembre flo- rens. (Melinon, Herb. n° 150. — 1842.) À præcedentibus distinguitur foliis angustioribus, floribus congestis, calyeinis foliolis multo angustioribus et subacutis, corolla longe lineari- contorta, corona antherifera mutica brevissima. Paypayrola genus præterea vindicat, Sprengelii fide, Wibeliam brasi- liensem Spreng. (Syst. veget. T, 794) s. Payp. Sprengelii mihi, quæ « fo- » liis oblongis scabris, pedunculis aggregatis unmifloris et laciniis caly- » cinis obtusis » agnoscetur. 37/1 SUR LA CONJUGAISON DES DIATOMÉES; Par M. G. H.K. THWAITES, Me dE PE TL Bristol, 11 mai 1847. J’ai grand plaisir à annoncer , par la voie de votre estimable journal, l’intéressante découverte que je viens d’avoir le bonheur de faire : j'ai trouvé l’Æunotia turgida, Ehr., espèce appartenant à la famille naturelle des Diatomées en état de conjugaison. Cette découverte est importante, en ce qu’elle prouve que les Diatomées sont liées aux Desmidiées et aux Conjuguées, non pas seulement par l’analogie, mais par une affinité réelle; et elle contribuera sans doute à trancher la question de savoir si cette famille doit être rapportée au règne animal ou au règne végétal. L’'Eunoha turgida n’est pas très rare dans les fossés ; elle est ordinairement fixée par sa surface concave aux filaments de di- verses Algues d'eau douce. La conjugaison s'opère ici comme dans les Desmidiées, et consiste dans l’union de l’endochrome de deux frondes voisines : cet endochrome mélangé se recouvre d’une membrane propre , et devient ainsi le sporange. Dans les premiers temps du phénomène, les surfaces concaves des fru- stules conjugués sont presque immédiatement appliquées l’une contre l’autre, et l’on peut remarquer que de chacune de ces surfaces s'élèvent deux mamelons , qui se rencontrent avec deux mamelons semblables émanant du frustule opposé : ces mame- lons annoncent la formation des tubes de communication, par lesquels s’opérera l’union des deux endochromes, en même temps qu'ils indiquent la place où aura lieu le développement du double sporange , ou plutôt des deux sporanges. À cette époque, les frustules conjugués , vus de face, se montrent divisés chacun longitudinalement en deux moitiés; celles-ci, quoique un peu écartées l’une de l’autre , sont encore réunies par une membrane très délicate , qui ne tarde pas d’ailleurs à disparaître. Le mélange des deux endochromes forme d’abord deux masses (1) Annals and Magazine of Natural History, t. XX, p. 9, n° 20, juillet 4847, ŒMHENVAITES. — CONJUGAISON DES DIATOMÉES. 975 irrégulières placées entre les frustules ; bientôt ces masses se recouvrent chacune d’une membrane lisse , cylindrique : ce sont alors de jeunes sporanges qui s’allongent peu à peu, en conser- vant une forme à peu près cylindrique , jusqu’à ce que leur di- mension excède de beaucoup celle des frustules qui leur ont donné naissance; lorsqu'enfin ces organes sont arrivés à matu- rité, leur surface devient, comme celle des frustules, striée transversalement. Durant cette période de formation , il se déve- loppe un mucilage abondant qui entoure la masse entière, et par lequel les frustules vides demeurent attachés aux sporanges. J’ajouterai que j'ai observé les premiers indices de conjugai- son dans une espèce de (romphonema, voisine du G. dichotomum ; j'espère pouvoir suivre le phénomène jusqu’au développement complet des sporanges. 12 juin 1847. Depuis ma dernière communication sur les Diatomées, j'ai réussi à découvrir les sporanges murs du Gomphonema dont je . vous ai parlé, ainsi que ceux du Gomphonema minutissimum , Ag., et du Cocconema lanceolatum , Ehr. Dans ces trois espèces, chaque paire de frustules conjugués donne naïssance à deux spo- ranges subcylindriques, un peu fusiformes , striés transversale- ment; ces sporanges sont placés dans une direction parallèle à celle des frustules vides, au lieu d’être disposés en travers de ceux-ci, comme dans l’£unota turgida. Il se développe d’abord, autour de chaque paire de frustules conjugués, un mucilage abondänt de consistance gélatineuse , qui disparaît peu à peu à mesure que les sporanges approchent de la maturité. La présence de ce mucilage donne le meilleur moyen de découvrir la conjugaison du Gomphonema et du Coc- conema , qui, sans cela, pourrait bien échapper à l'observateur, à cause de la grande ressemblance que les sporanges ont avec les frustules, surtout avec ceux du Cocconema; cette ressem- blance est telle dans le Cocconema lanceolatum , que la principale différence que l’on puisse remarquer entre les sporanges et les frustules de cette espèce consiste seulement dans la dimension beaucoup plus grande des sporanges. 976 DE DUOBUS AUBLETII GENERIBUS AB AUCTORIBUS NEGLECTIS, Scripsit HERM. CRUEGER ||). SIPARUNA Aublet. Genus Aubletii Siparuna longe inter stirpes incertæ sedis enumeratum tam omnino neglectum fuit. Plantam in insula Trini- tatis frequentem habemus Siparunam Guyanensam Aubleti, quam inter Momimaceas veras prope Citrosmam R. et Pav. col- locamus. CHAR. GEN. : flores monoici, masculi et feminei in eisdem corymbulis. Mas. perigonium urceolatum, apice repando sub 4- lobum. Stam. 6-10 filamenta basi crassa fundo perigonti inserta apice attenuata. Anthera minutä terminalis unilocularis, trans- versim dehiscens. | | FEM. perigonium globosum apice sub 3-dentato-marginatum. Ovaria numerosa, perigonio interne undique inserta, stylus stig- mataque simplicia conglutinata per apicis foramen exserentia. F'ructus baccatus, perigonio aucto factus , irregulariter rumpens maturitate , drupis 1-5 testa crustacea. Semen inversum , albu- mine copioso carnoso oleoso, embryone axili recto, radicula supera. | Frutex 8-10 pedalis ramosus , ramis teretibus virgatis. Folia opposita ovata acuminata breve petiolata in nervis ut juniora utrinque cum calycibus et ramulis junioribus pube stellata minuta vestita, punctata, penninervia, integerrima, 4-5 pollic. longa, 2-2 1/9 lata. Corymbi minuti longitudine petiolorum. Flores viri- des minimi. Fructus flavus, magnitudine cerasi mediocris. Tota planta odore gravi repleta floret initio pluviarum ad vias sylvaticas. | Nor. genus alterum Monimiacearum T'etratome Poeppig rarius provenit in insula. Characteri generico addendum : Perigont feminei limbus tandem circumcisse deciduus. Drupæ 9-8 supra (1) Linnœæa, t, XX, p. 113. — 1847. CRUEGER, — DE DUOBUS AUBLETIL GENERIBUS. 977 basim perigonii hemisphærico-auctam sessiles. Semen inversum, testa dura tenui, albumine copioso carnoso oleoso, embryone recto axili, radicula supera. Stigmata in specie nostra non cohæ- rentia , capitellata hinc rostrata. Perigonium urceolatum, ovaria in fundo solum gerens. Gurina Aubl. Genus Guiina Aubl. ab auctoribus præteritum T'ernstræmia- ceis adnumerandum est uti ex perscrutatione G. quianensis Aubl. in Trinitatis insula obviæ certior factus sum. CHaR. GEN. flores abortu polygami. Cal. 5-sepalus, sepalis in- æqualibus exterioribus majoribus imbricatis. Pel, 5, hypogyna, æstivatione imbricato-convoluta , magnitudine sepalorum. Siam. numerosa , in flor. masculis præsertim , in hermaphr. pauciora, filamentis liberis, antheris subrotundis bilocularibus, loculis lon- gitudinaliter dehiscentibus, Ovarium h-loculare, loculis 1-ovu- latis, ovulis suberectis, placenta in angulo centrali loculi. Séyli 2, stigmatibus capitellatis. Capsula baccata 3-4 valvis, L-A4 locularis, 1-4 sperma, dissepimentis tandem subevanidis. Semen sericeo- tomentosum ovatum erectum , testa crassa, coriacea. Albumen nullum, embryo orthotropus, cotyledonibus crassis, radicula mi- nima. Frutex vel arbuscula , 10-20 pedalis in insula Trinitatis satis frequens , ramosus , ramis ad nodos compressis. Folia ampla , pedalia stipulis 2 utrinque ad petiolum articulatum crassum bre- vem, subulatis mox deciduis, eleganter venosa, integerrima oblonga acuminata. Flores minuti flavi, in racemulos ad axillas foliorum conglomerati, suaveolentes. Fructus flavi, cortice crasso, succo flavo viscido repleto. Planta non lactescens floret ad vias sylvaticas et ad rivulorum margines initio pluviarum. 318 R, DE VISIANI, ANNOTATIONES AD CAT. SEMINUM HORTI PATAVINI, ANNO 1846. Genus Chamæmelum a me propositum die XX sent. 1844 in italico doctorum virorum conventu Mediolani habito sequentibus notis gaudet. Capitula radiata aut discoidea, involucro hemisphærico , flosculis radii ligulatis fœmineis neutrisve, cæteris v. omnibus tubulosis hermaphroditis. Receptaculum hemisphæricum aut ovatum, nudum. Achænia conformia, dorso glandulosa, sub apice 1-v. 2-glandulosa, facie 3-costata, pappo scarioso aut nullo. Hic pertinent sequentes species solis achænïi notis facile distin- guendæ. 4. Cu. inoporuM, Vis. (Matricaria inodora , T. — Chrysanthe- mum, Linn. — Pyrethrum, Smith. — Tripleurospermum , C. H. Schultz). 2, Cu. MariTIMUM, Vis (Matricaria, Linn. — Pyrethrum , Smith. — DC.). 3. Cu, PRÆCOX, Vis. (Pyrethrum , Bieberst. — Matricaria , DC. — Gastrosulum, G. H. Schultz). h. Cu, piscoipeu, Vis. (Matricaria, DC. ). 5. Ci. UNIGLANDULOSUM, Vis., Flor. Dalm. 6. Cn. piscrrorue, Vis. (Chrysanthemum, C. À, Mey. — Matri- caria. DG. — Tripleurospermum , G. H. Schultz). 7. Cu. conrusum, Vis. (Matricaria confusa, Hort. Petropol.). Differt Matricaria a Chamæmelo achæniis subteretibus eglan- dulosis , dorso lævibus, facie tenuissime 5-7-costatis, et forsan specie unica M. Chamomilla componitur, cujus sunt certa syno- 6 VISIANI, — PLANIÆ NOVÆ HORTI PATAYINI. 219 nyma : M. recutita, Linn.; M. suaveolens, DC.; M. pusilla, Wild. ; M. Courrantiana et M. pyrethroides, DC.; M. coronata, Gay; Chamomilla officinalis et Chamomilla meridionalis , C. Koch, et probabiliter ipsa M. capensis, Linn. , quæ ex hoc auc- tore annua est. Hæ plantæ sola pappi præsentia aut defectu, ma- gnitudine , forma ac divisione , quæ notæ in stirpe omnium sta- tionum incola mirimode ludibundæ , distingui nequeunt. Confer observationes nostras de Matricarriis in Giorn. bot. ilal. 1, fasc. 7 et ô. Chamcæmelum discoideum. — Achæniis cuneatis subtetragonis in dorsi apice impresso - biglandulosis ; pappo brevissimo ; disco epigyno terminali latitudinem apicis achænii æquante, obsolete bipunctato ; costis acutiusculis discoloribus discretis. Chamæmelum inodorum. — Achæniis cuneatis subtetragonis sub dorsi apice impresso-biglandulosis; pappo scarioso ; disco epigyno terminali latitudinem apicis achænïi æquante, nigro- bipunctato ; costis acutis, discoloribus, discretis. Chamæmelum maritimum , Vis. — Achæniis cuneatis subte- tragonis sub dorsi apice impresso-biglandulosis ; pappo scarioso ; disco epigyno terminal, latitudinem apicis achænii æquante, nigro-bipunctato ; costis obtusis, concoloribus, approximatis. SPHÆROCLINIUM , Vis. — Novum genus. — Capitula radiata , involucro globoso, flosculis radüi ligulatis fæmineis persistentibus, disco tubulosis teretibus hermaphroditis deciduis. Receptaculum globosum, nudum, Achænia complanata oblongo truncata utrin- que subcarinata , margine callaso , radii latioribus dorso lævibus facie glandulosis, disci utrinque granulato-glandulosis, costa crassa crenato-rugoso marginatis et apice circumcinctis. SPH. NIGELLÆFOLIUM , Vis. — Matricaria nigellæfolia, DC., Prodr., 6, p. 50. — Affine Adenachænæ, DG., L c., p. 49, quæ differt achæniis teretibus nec complanatis, nec carinatis, nec costa callosa marginatis, Affine etiam Chamæmelo , sed distat achæniis planis, et defectu costæ medianæ in horum facie et glan- 380 E. MEYER. — PLANIÆ NOVÆ HORII REGIMONTANI. dularum in apice. Ab utroque et ab aliis discrepat ligulis cum pericarpio non articulatis sed cum 1ipso continuis , ita ut illarum basis ab hoc divelli nequeat absque hujus ruptura transversa et seminis detectione. Genus PrEeROTHECA, cum quo plures perperam Trichocrepidem jungunt, differt ab hac ; forme achæniorum marginalium , quæ in illa sunt dorso tenuiter quinque costata, costis prominulis sulco divisis , facie quinquecostata, costis tribus late alato-membrana- ceis binas intermedias filiformes sæpe occultantibus, unde nomen ; dum in T'richocrepide achænia marginis sunt extus convexa lævia, intus crasse tricarinata. Notæ istæ diflerentiales cultura perstant. VERBENA DENTATA, Hort. Patav. — Fruticosa, erecta, pubes- cens, glaberrima. Foliis ovato -ellipticis late serratis rugulosis nervosis coriaceis rigidis; spicis axillaribus oppositis filformibus rectis cano-lanuginosis ; corolla æqualiter subrotundo-quadri- loba, fauce villosa , tetrandra. — Colitur sub diu. Patria ignota. Vidi etiam culta sub falso nomine F”. ovatæ, quæ herbacea. EREMOSTACHYS IBERICA, Vis. — Est Phlomis aiberica, Hort. Par., sub falso nomine Æ, laciniatæ frequenter in hortis obvia , a qua differt jam primo intuitu foliis tripinnatifidis tenuius dis- sectis, et floribus sulphureiïs nec purpureis. E. MEyER. ADNOTATIONES AD HORTUM REGIMONTANUM SEMINIFERUM 1846. ACTINOCLADUS CINERESCENS , E, Meyer , L. c. Novum genus ex Umbelliferarum ordine. Generis character : Calycis margo tumidulus, subsinuatus. Petala ovata, acumine inflexo. Styli contigui, serius reflexi atque decidui. Stylopodia pulvinata. Fructus oblongus, a dorso leviter compressus. Mericarpia quinquejuga, jugis intermediis dorsali approximatis, lateralibus cum margine commissuræ dila- E.' MEYER. — PLANTÆ NOVÆ HORTI REGIMONTANI, 981 tatæ confluentibus, omnibus subalatis ; alis papilloso-crenulatis ; valleculis -vittatis ; commissura bi-vittata. Carpophorus adna- tus. Semen intus planum , dorso convexiusculum. Speciei descripho : Radix elongata, annua, parum ramosa, Caulis brevissimus, sub ramis absconditus, umbello sæpe ab- ortiva terminatus. Rami principes sæpius quinque , densissime congesti, radiatim divaricati terræque appressi, rigidi, sulcati, ad latera subgeniculati, ramulosi et sicut tota planta cineras- centes. Folia tripinnatifida, laciniis linearibus parum ultra lineam longis, vaginis brevibus appressis, petiolis teretibus sulcatis. Umbellæ terminales et oppositifoliæ, breviter pedunculatæ, sub- quinqueradiatæ , radis adscendentibus. Umbellulæ 9-15-floræ. Involucra et involucella brevissima, persistentia, oligophylla. Flores minuti, albi, regulares : ali masculi, alii iique plurimi hermaphroditi. Antheræ brunneæ. Semina cl. Zeyher anno præterito ex Africa australiori attulit. COSMANTHES FIMBRIATUS, Nolte. —- Hujus varietatem esse _Cosmanthum peclinatum mihi in horto Regim. Seminif, 1845 descriptum ea de causa putaverim, quia hortus Bonnensis hujus plantæ semina ex horto Kilonensi ab ipso Noltenio accepit. Ha- bitus vero omnino peculiaris iterata satione non immutatus est. Semina hoc anno non obtinui propter devastationem a Grillotalpa causatam. Inter plura specimina sicca ex provincia Texas allata, alia formam solemnem Cosmanthi fimbriati præ se ferunt, alia ad pectinali formam inclinant. a ———— TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME, EE ———_—_—— ZE ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Sur le développement de l’ovule chez les Avicennia ; par M. Wictram Grir- FITH . : . . : Mémoire sur les TON comparées aux Undinégu: par À NM. L.-R. . @t Cu. TuyLasnE le st: Sur le parasitisme des racines du Thesium oh: par \. w. él Sur l'accroissement de la membrane celluläre ; par M. Huco Mouc Sur la fécondation des Orchidées ; par M. le professeur J.-B. Amicr Note sur les végétaux en fleur dans l'École de Botanique du Jardin des Plantes de Paris, le 28 février 1847; par M. Cu. Marins Recherches sur la formation des couches ligneuses annuelles dans les pas dicotylédons ; par M. le professeur D.-F. Uxcer Sur la conjugaison des Diatomées ; par M. G.-H.-K. Tawaites. MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. Sur les Ustilaginées comparées aux Urédinées. Monographie des Ustilagi- nées; par MM. L.-R. et Cu. TuLasnE . . 4 . . . Mémoire sur deux Algues zoosporées devant former un genre distinct, le genre Derbesia; par M. A.-J.-J. Soier . . ‘ Enumeratio fungorum quos a cl. Drége in Africa eanat Lit etin herbario Miqueliano servatos descriptionibus observationibusque non- nullis illustravit D. Monracxe, D. M. » 4 Des parasites sur racines rapportés par les auteurs aux Rhizanthées, et t de diverses plantes qu'on y rattache; par M. Wizcrau GRIFFITH. Notes sur quelques espèces nouvelles ou critiques ; par M. E. Cossox. Observations sur quelques plantes rares découvertes aux environs de Cher- bourg; par M. Aueuste LE Jouis. 2 de tpe . : Enumeratio synoptica Ficus specierum cum novarum tum Jon horti regi Berolinensis ; auctore C. Kunru. ) Species novæ et emendatæ horti regii HR: auctore €. ns Buxce. Observationes excerptæ e delectu seminum Horti botanici Dorpa- tensis 1846. CT 12 À 127 * 129 193 297 392 374 73 157 166 302 205 214 231 181 191 TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEURS. R. pe Visranr. Adnotationes ad Catalogum seminum horti Patavini ann.1 846. E. Meyer. Adnotationes ad hortum regimontanum seminiferum 1846 . De duobus Aubletii generibus ab auctoribus neglectis, scripsit H. CrueGer. FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Flore de Colombie. Plantes nouvelles décrites par M. L.-R. Tucasxe. 257, TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D’AUTEURS. Amici. — Sur la fécondation des Orchidées. #, dons) Buxee.— Observationes e delectu seminum horti botanici Dorpa- tensis 1846 . Fe Cossox (E.). — Notes sur quel- ques espèces nouvelles ou criti- RO Cruzcer. — De duobus generibus Aubletii abauctoribus neglectis. Grirrira (W.).— Sur le dévelop- pement de l’ovule de l’Avien- nid. LT RER Re US — Des parasites rapportés par les auteurs aux Rhizanthées, et de diverses plantes qu'on y rat- tache . DR UT ie: Kunra. — Species novæ et emen- datæ horti regii Berolinensis. . — Enumeratiosynoptica Ficus spe- cierum horti regii Berolinensis. 2 Le Jours (Auguste). — Observa- tions sur quelques plantes rares découvertes aux environs de Cherbourg. et Lier Martins (Ch.).— Note sur les vé- gétaux en fleur dans l’École de Botanique du Jardin des Plan- tes de Paris, le 28 févr. 1847. Meyer (Ernest). — Adnotationes ad hortum regimontanum se- miniferum 1846. 198 CT 214 . 380 EL ——————— Mirren (W.).--Sur le parasitisme des racines du Thesium lino- phyllum . JUN AE Mour (Hugo). — Sut l'accroisse- ment de la membrane cellu- laire sanpar van : 54 MonTAGNE. — Enumeratio Fungo- rum quos cl. Drége in Africa meridional collegit . . . ScarecatenpaL (F.-L. de). — Ad- notationes ad indicem seminum in horto Acad. Halensi collec- torum anno 1846. ù SouiEr (A.-J.-J.).— Mémoire sur deux Algues zoosporées devant former un genre distinct, le Sénre: Derbesid. eo MN ENT. Tawaires (G.-H.-K.). — Sur la conjugaison des Diatomées. Tucasxe (L.-R. et Ch ).—Sur les Ustilaginées comparées aux Urédinées. … . 2e Tucasxe (L.-R.). — Flore de Co- lombie. Plantes nouvelles. 257, Uxcer. — Recherches sur la for- mation des couches ligneuses annuelles dans les bois dicoty- LE FCO Visrant (R. de). — Adnotationes ad Catalogum seminum horti Patavini anno 1846. è 360 129 . 166 . 491 . 378 t TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. PLANCHE 1. 2e 3. Développement de l'embryon de l’Avicenni«. Ustilaginées. Urédinées. . Racines du Thesium linophyllum. . Derbesia marina et Derbesia Lamourouxii. . Fécondation et formation de l'embryon des Orchidées. . Erodium Munescavi. . Hieracium virga-uurea. . Erythræa diffusa. FIN DU SEPTIÈME VOLUME. | é Bot. Tom.7.Pl 1. no des ene nat. SE Wérie à à : : À HE Gripèthe de. = L WPemonde tmp ñ Developpement de l'Ooule à de l'Embryon de L'Avicennia . | d | : ; - + | | RP l | 1@ 2 7. PU Bot . Tom Ann.des Jetenc, nat. 3° Jerte . M? Doulot se. Ustülaginées. (Usulago May dés) NRemond ünp. PA 4, ES a y < ; "2 Bob. Tomv.7.Pl.3. nn. des Setenc. nat.3®Jerte. | Ch. Tularne del . ; M° Doulot se. Usulaginces WRemond. imp. Ann. des Jetenc.nat. 3° Serre . Bot. Tom .7.PL. 4. MP Doulwt re. Ustulaginees N.Remond imp. L7 j LS PDA UE LA: S F4 CA 6 4 La y À î LL Su Ce | k. ? 1 EN TN TOR .i ft | , .# d'Lgre LL "AT = Le ét v: 2 7 ——. se 24” + y à PEN A * Ch L Po u - a ee Lx à ., d 7 LU ' à i AN EL] s 4 « Le h - [4 a. f PIC à PU 5? P nÉAATE 02 it NP AN ê = ïL Fe « LC : RE re . Ve À NES ANT © + ! à À LP Rs PAT : n be 44 4 Rs à t r . \ à ” Le + h f1 — ES | k + és ü 5 1 . “ Te pe - ‘ î : > Ê : ï | ' LE | 3 Le 0 : ANA | DS PP " Pot.Tom. ». Jerte. des Jecene’. nat. 3° (2 ANT Douliot re. L ginees 4 Ustula L hd dd Ann des Seine .nat. 3° Série. Bot.Tom.7.PL.6. MP Douliot se. Urédineées. u LAT [LPS 6 CL 7 4 ER VA NL é | , NUL s Ï h \ ; W) u : 1e P \ } à L \ | À L LA 4 , ATOE * Du Re" L L rt , 4 | “ En" ñ ; k l { { à} \ : \ 1 LM IL 4 à ! P à ï k \ n ‘ 4 A, “ 3 f. CE + 1 AU h P12 la | LES L LR | | FAVU MS \ Te EL Et 6 > À T1 Tru : \ | QUE 4e 22 rh } A J | In € { k . -A 4 [y + ds | 4 0 ‘à 4 ‘A l AU ÿ, Lu D ‘11 EN - \ La n À ï "à et À jet 08 ", L À 1Y #4 re ‘ , 1 Je i | F s dE ü + A DE TS 0 4 { CE ste 1e à Fr: X Ê gi A ST die à FAMNICREN n ë * a Le Û +4 A UTIE à « = . #1 " se À * } - EN AUTRE M l VAE vu ig LE v d “ « Là J fr ea ls AL li ORNE " D Viens A ? At + ñ AT E À l AL : i Le . = fn = î ‘ L = . Fe - x AN £- dv F2 Li ess x € À = 1e D he , [ Ë À Ÿ A L à Y É é . N i Lu eu | N: re , ti A \ Er TAN % 28 À 2 : Al d] f . 4: j \ ’ L J L ’ . i & 54 … 1. l nt Dh ‘ y "as Re ï i L d RTE , , en . Î a . : j . , “1 A rx, , ‘ “ + : RAS É le. æ va À 4 e ds LE F2 UP LAIT # \ "Ts 7 “5 < LES FANS ES 5 \ ide £ > ? ha Fe: ; Dh ui la , Le AE + NE: 2Ë - ; : 5 AN |  À #— ME EE: y Li ns \# + i h. R CS g _ f t À | | " » DE À — RER ie), À - i PR L + rh . 0 1 à à {! L + n E À 4 43 LU Û ; F L 7 +" ' \ . 2 & “: un LJ Ed =. - o {, # ‘ « + n . U ; «* ’ ’ é LL - TE (ue x . è + 5 , CRE 4 2 ., ” 0 j « Ë : : ( Fe "4 { C7 À = \ + 4 CR En 27 OR: _. sé : £ J dl Ve } ÿ y ER" ? ï Ve Û : AS DEAN : , | \ 4 À j . L 27 à =. À , “ LA 2 LL > à "10 #0 - ? tv ui 'E< ee ; 1 n . À K 4 ‘ . nl . À Ê f ra, , * Le x 21 j VE È = . ' he à L *, [F4 r a a. F pe . = ; N L pA “Z ris d PS vi ; r L 4 =» Le Rs ee à Né Ù 4 L aire : {° à à Cs . » « pe: , v. * A t SE LE : £ { k £ A . 3 Pa É L N w à } ‘ Le 0 + ‘ F; CA f k + F , â u/ n: LA à \ F4 ; PAL | : 0 C4 À S { _ ” to x ‘ ne + “ - ï ( « ‘ : , * | < Dre ES 2 x ‘ ee $ D) Ê : En" = - £ . , “ , À 7 FAIT v . F is . È 1 + ni « eur : : Na W : - L + " > ; ; : an hi o À 3 ; né = - 12 i 1 L 4 p - % u # t É ‘ 3 À AR CSE " k . CU, » Bob. Tom. 7 EU.7. rare L on À \ . EN - | © De j \ | | |! 16 CO CN { Xe X AC | it 10277 LL Se ; 909 9333 2% 4 2 MPE Douliot se. Urédinees. N.Remond imp. 7 Ann .des Saence. nat. 3° Jerte . Bot. Tom SA "l.8 Âacines de Thestum. W.ARemond Emp. “ in 4 LR LE = + Bot Tom.7 lg. Jo Détails du Derbesia Lamourouxti Jo4. 1 M ARémond imp: 1-17. Delais du Derbesia marina #4. Ann der Jens nat. 3EJere Bots Tony ED 20 | Ann des Jens nat. Péri - # u NU EAU Vo day éditer GE TE get er s Ce MS E., Fan CCD fnn. der Secene. nat. 3° Serre . Bot.Tom.7. fl... | Aiocreux del. ME, Jaillant se. Lrodiunt Manescant Css. N. Remond imp. > à. F7 AREA NA Eee ES j 4] Pe: Ù ‘ , Les % < Ÿ RS + PA: L Le RS À : f, a. RR Pobn rs TR ME 1 sr 2 Sa 9 Û ” d : . LA « a” n P ee Là t, "4" nn EN AR RES RE TRES . ee ARS TE RER JR ra « La. VF 2 FA) ! . k is CS d RE 8 à er $ Pi La Bot Tom.7. PT . 72. ME Taillant se. [lieracuunm 274 aured Css. NW. Remond imp. 1: Le t / d ' + LUN: à TS KE PONT « + A: 1 PET (4 + = —… 1 1 ; » Le vue * ge fi LA: ” Li * u 4 = in ci À L r $ + à ; l4 À 73 ? À * Pas n'a s (CR 1 K L'\d * û È à RTS Ÿ Tu D: * L , » : L Ken a : pes V x à ” 4 —— 5: k LS + à Ke : < } 2 ra pL \ + TOR re ns @” Der "#7 < # L L Li ke L ei _… - ‘ des, S 1 = ee L 4 = K ve 4 À : : M‘, = 4 Pi x LE - i _ è P ' * 4 L " pee LE > - Li: = * x ie it È Ü Dre - À Se : | - LA LA 3 FN s 4 V ‘ ob. Tom. 74 a AE 6 F NA WW) IF ) p / 4 * G Ve DE \ V ns (CS ) = | es Pet Este ss HS 1Ÿ à Te © sep 12% + A4 CRE 52 à + ?' r! 4 44 M: je x pee PP DD #0 rh pas - be LV À A4 HR À rt JT Y112 loi En 8 farm te Na \ [LE Ed MLT viers SFÉTON ë ete HARAS Fe CARTES y PPT ie AR Cm 0 pe Fr : rss les e 4 PE LE nee © NT ed Wide ÉuQo eb CÉSMTErS RAT ce C2 on s'2 LA ANPOT US PONS RITES Res HUILE : “ "1 ni 0 ï US Or (342 l'a APTE TE : Are En PAIE Le pri 1e $ Pr ete re à rte n mn VUE D sde: 8 ee Lo à rs fore et ef de 9. 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