nn Lee PERRET OS MERS rar mr 0 A ee 2 Le À Lg is à D RÉ 6 5, ad de 2 |. |: | | | | ANNALES. SCIENCES NATURELLES ne rene BOTANIQUE Ÿ art on ui 4 æ ù f % on } - ur ë y di Ji | PTT à *£A +400 À LE k HA ° | ; % tx er 2 y r# \ A ! g ru! ï or VAT | Le #! et LE EPSEU A"! é@° L/ FÈ L L 00 . . [i Î , s L > . . t va r « | HROIZATOA | ET \ l L# k } Le, L " , A L nu > x 2 OT AEREE 1. Ga : > à L t , à # : x > == t : es k . l 4 un. . 2 1‘ i L V . À L h ; ; jo ; fl à _…. nn" { A fl ll ji k { ‘ LT f “A ‘ Ç \ 1 ere ï à | (| LA [x 1 w 1 < Paris, — Imprimerie de L MARTINET, 2, rue Ve + a LOS: 4 ER TEE re) L Û] re Ÿ * TO Ur : [T1 ROME. ë sn ee ee” RON Le Er h eue COMPRENANT LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE L'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉE DES DEUX RÈGNES ET L'HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES RÉDIGÉES POUR LA ZOOLOGIE PAR M. MILNE EDWARDS POUR LA BOTANIQUE PAR MM. AD. BRONGNIART ET J. DECAISNE QUATRIÈME SÉRIE BOTANIQUE TOME XV PARIS VICTOR MASSON ET FILS PLACE DE L’ÉCOLE-DE-MÉDECINE 1361 \ ‘AE # AUOIAATON it Lo [60% mn 2XAOTE AU NU site atounr oi ri 1 «y EMEA, han RO) ee aWOTATS LT se ù ‘ : M “ # o = + D LL l : MCE 1240 FA Lu T- d'ov _ APRES + TA À | des s ; #. } BARRE i ; La L ; e” ".e : a "7 : L dj > : ' # HONTE ANR - 4 1- AGRAUUL AI JE HAN) Ur : ‘ge à TN aigle à td H Han - she L va PH. PAM. ea - * à RASE AE AMAMARIQ |. mr 4 O | ñ h Fe }4 pe AE sion | | LE RE : à À NRA AU La tee RM 18 M9! rss 4 dd 108 | & D ATTR pe 4 mnt HÜ4 Me Ci u v os Fa - PATTERN pr ki TT TR ANNALES DES SCIENCES NATURELLES PARTIE BOTANIQUE NOTE SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE DU RICIN, Par ME. Arthur GRIS. Docteur ès sciences et Aide naturaliste au Muséum. L'étude des transformations que subit l’ovule végétal pour devenir graine parfaite, et la constatation des rapports qui existent entre la structure du premier et celie de la seconde, offrent un très grand intérêt. Ayant été conduit indirectement à suivre l'évolu- tion de la graine du Ricin, je suis arrivé à des résultats sur lesquels Je crois pouvoir attirer l'attention des botanistes. Je dois d’abord mentionner une particularité de la structure de l'ovule adulte qui ne paraît pas avoir encore été signalée, au moins que je sache. Les nombreuses et élégantes figures que M. Bail- lon (1) a récemment données de l’ovule du Ricin ne la laissent point voir ; celles de M. Hartig (2) sont, sous ce rapport, tout à fait inexactes : ce sontdes coupes longitudinales fortement grossies, (4) Étude générale du groupe des Euphorbiacées, pl. X. (2) Entwickelungsgeschichte des Pflanzenkeims. .…., tabl, I, 6 %, GRIS. dans lesquelles l’auteur a représenté (quant au point en question) les choses telles qu'elles auraient été, si la structure de l’ovule ne s'était point écartée de la loi commune. Voici en quoi consiste cette particularité : la secondine et le nucelle ne deviennent libres qu'à peu près à moitié de leur hau- teur, c’est-à-dire que ces deux parties ne forment dans leur moitié inférieure qu’une masse unique, mais d’un tissu hétérogène, dont la partie interne ou nucellaire est séparée de la partie externe qui appartient à la secondine par une curieuse expansion chalazienne. Au reste, la partie libre du nucelle, à cet âge, est conique, eftilée au sommet en une pointe qui s’insinue dans l’endostome, sa partie adhérente ayant sensiblement la même forme etles mêmes dimen- sions que sa partie libre. La secondine présente de’ semblables rapports de grandeur et d’adhérence, et son épaisseur est double environ de celle de Ja primine. (PI. 2, fig. 4.) Lorsque le sac embryonnaire apparait dans la cavité centrale du nucelle comme un long boyau flexueux rempli d'un liquide granuleux organisateur, les rapports des diverses parties de l’ovule ont déjà changé. Tandis que la primine a gardé à peu de chose près son épaisseur primitive, la secondine a au moins doublé en épaisseur, et la partie adhérente du nucelle égale environ deux fois sa partie libre en longueur et en largeur. Cette partie adhé- rente, enveloppée par l'expansion chalazienne, a donc pris une grande importance. (PI. 2, fig. 2.) Bientôt apparait l’albumen. Mais quelle est son origine? Pro- vient-il de la transformation du lissu du nucelle, ou bien nait-il de toutes pièces à l’intérieur du sac embryonnaire ? M. Adolphe Bron- oniart, dans son célèbre Mémoire sur la génération et le déve- loppèment de l'embryon dans les végétaux phanérogames (1), à représenté le commencement de la formation endospermique à l'intérieur du sac embryonnaire, dans la plante qui nous occupe, fait que mes observations ont confirmé. Je me suis assuré, en autre, que l’albumen n'avait point d’autre origine dans lÆuphor- bia dentata ; et si j’insiste sur ce point, c'est que M. Baillon à admis (1) Ann. des sc.nat., 1" série, t. XIT, 1827. DÉVELOPPEMENT PE LA GRAINE DE RICIN. 7 dans ces derniers temps {4} que, chez les Euphorbiacées, les cel- lules du nucelle en se gorgeant de matières grasses deviennent l’albumen. Mais les faits les plus positifs contredisent cette asser- tion. En même temps que le tissu périspermique se développe, un autre disparait. Le nucelle, en effet, loin de s’épaissir, comme le pense M. Baillon, se résorbe, et sa résorption se fait d’une manière spéciale et conforme à sa structure. Sa partie libre s’amincit peu à peu du centre à la circonférence, en sorte qu'elle a bientôt disparu. Le sac embryonnaire, dans lequel le tissu péri- spermique à déjà pris un grand développement, fait alors saillie dans son tiers supérieur, hors de la gaine profonde que forme autour de lui la partie adhérente du nucelle, et se met ainsi direc- tement en contact avec la secondine. C’est alors surtout qu’on aperçoit très nettement sur une coupe longitudinale de la jeune oraine les traces de section des nombreux faisceaux vasculaires de l'expansion chalazienne (2), qui forment une limite très tranchée entre la secondine et le nucelle, et dont les dernières et fines rami- fications vont se terminer précisément sur les bords supérieurs de la partie adhérente du nucelle. (PI. 2, fig. 3.) À partir de ce moment, l’albumen augmente de plus en plus, devient opaque, d’un blanc laiteux, en même temps que les autres parties de la graine vont en diminuant insensiblement. C'est maintenant que nous pouvons nous rendre un compte exact et libre de toute interprétation hypothétique des diverses parties qui constituent la graine, lorsque, contenue encore dans le fruit, et protégée par une enveloppe déjà résistante et colorée, elle a parcouru les principales phases de son développement. On y observe en allant de dehors en dedans : 1° La primine, dont l’épiderme se détache eomme une fine (4) Loc. cit., p.184. (2) M. Guillard (Bull. Soc. bot. de France, t. VI, p. 1492) dit que, dans le Ricin, le faisceau trachéen du raphé se répand en rameaux sur la secondine.-— M. Baillon (loc. cit., p. 184) dit que des vaisseaux s’élevant de la chalaze se ramifient dans la secondine chez le Siphonia elastica. 8 A. GRIS. membrane, entraînant çà et là quelques cellules de la couche du parenchyme sous-jacent. 2 Une enveloppe crustacée résultant du développement de la couche la plus extérieure de la secondine, couche formée de cel- lules très longues. étroites, parallèles entre elles. 3° Une membrane mince entièrement celluleuse, blanche, d'aspect spongieux, qui est le reste de la partie parenchymateuse de la secondine. h° Une membrane légèrement jaunâtre enveloppant la graine depuis sa base jusqu’à une petite distance de son sommet, où elle est interrompue par un sillon circulaire. La petite calotte supé- rieure ainsi réservée tranche par sa couleur d’un blane laiteux, et son aspect lisse sur le reste de la graine; le lout rappelant gros- siérement certaines variétés de glands en grande partie renfermés dans leur cupule. Cette cupule membraneuse représente ee qui réste du nucelle revêtu du réseau vasculaire chalazien très déve- loppé. Le gland embrassé par cette cupule est lPalhumen, dont là partie émergeante forme, comme nous le disions lont à l'heure, une pelite calotte lisse et blanche. 5° L'albumen. 6° L'embryon. Tels seront done, à de très légères modifications près, le nombre, la nature et le sens morphologique des diverses partiès constitu- tives d’une graine de Ricin parfaitement müre. I y a trente-quatre ans, àu reste, M. Adolphe Brongniart, dans le mémoire que nous avons déjà cité, attribuait très exactement à la graine que nous venons d'analyser « un testa membraneux, un tegmen fibreux et crustacé, une membrane périspermique (parenchvme de lamande réduit à une membrane minee) et un endosperme charnu (albumen formé dans le sac embryonnaire) autour de l'embryon. » DÉVELOPPEMENT DE LA GRAINE DE RICIN. 9 EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE ©. ?. Primine. n a. Partie adhérente du nucelle. s. Secondine, e.ch. Expansion chalazienne. se, Coache superfcielleet crustacée de la secon- obt. Obturateur. dine. se. Sac embryonnaire, r. Raphé. al. Albumen. nl. Partie libre du nucelle e. Embryon. Fig. 4. Coupe longitudinale de l’ovule adulte, On voitque la secondine et le nucelle ne deviennent libres qu’à peu près à moitié de leur hauteur, c'est-à-dire que ces deux parties ne forment dans leur moitié inférieure qu'une masse unique mais d'un tissu hétérogène dont la partie interne ou nucellaire est séparée de la partie externe par une curieuse expansion chalazienne. Fig. 2. Coupe longitudinale de l’ovule un peu plus âgé. On voit que la par- tie adhérente du nucelle et enveloppée par l'expansion chalazienne a déjà pris une grande importance, puisqu'elle égale environ deux fois la partie libre en longueur et en largeur. Fig. 3. Coupe longitudinale d'une jeune graine dans laquelle la partie libre du nucelle à disparu pour faire place au grand développement du tissu périsper- mique à l'intérieur du sac embryonnaire, On aperçoit les traces de section des nombreux faisceaux vasculaires de l'expansion chalazienne qui forment une limite très tranchée entre la secondine et le nucelle et dont les dernières et fines ramifications vont se terminer précisément sur les bords supérieurs de la partie adhérente du nucelle. Fig. 4. Représentation partielle de la coupe longitudinale d’une jeune graine plus développée que celle qui est représentée figure 3. La partie adhérente du nucelle est déjà très amincie. Fig. 5. Une graine presque müre dont on a enlevé la primine, l'enveloppe crus tacée qui résulte da développement de la couche la plus extérieure de la secondine et une mince membrane blanche, reste de la partie parenchyma- teuse de cette même secondine, On a ici, jusqu'à un certain point, l'image d'une de ces variétés de glands, en grande partie renfermés dans leur cupule. Cette cupule est formée par une membrane légèrement jaunâtre, représentant ce qui reste du nucelle revêtu du réseau vasculaire chalazien très développé ; le gland enveloppé par cette capsule est l'albumen dont la partie émergeante forme une pelite calotte lisse et blanche, Ces figures ont été dessinées à la chambre claire. NOTE SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS, Par M. Elie"Pierre FREIES. (Anteckningar üfver Svamparnes geografiska utbredning, akademisk afhandling, af Elias Petrus FRIES, Upsala, 4857) (1). Parmi les végétaux cellulaires, les Algues et les Champignons proprement dits (2) se distinguent des autres par leurs dimensions considérables, par leurs couleurs vives, et des formes particu- hières très différentes les unes des autres. Ces deux ordres de plantes ont attiré de bonne heure l’attention des observateurs, et ils étaient les seuls dont on fit, dans les temps reculés, quelque application utile; ce n’est qu’à une époque plus récente que les Lichens ont offert de l’intérêt sous ce rapport. Mais les Mousses, les Hépatiques et les Algues inférieures, n’ont encore aucune utilité appréciable ; les Mucédinées sont surtout connues pour les (1) M. le docteur Will. Nylander, auquel les lecteurs des Annales ont dû l'an dernier la connaissance du Calendrier des Champignons, de M. Élie Fries, a: bien voulu traduire aussi, à notre prière, le travail que le fils puîné de ce célèbre mycologue avait composé en 4857 sur la distribution géographique des Champi- gnons. Ce petit mémoire, à la rédaction duquel M. El. Fries n'est sans doute pas resté étranger, bien qu'on y puisse signaler plus d’une assertion hasardée, fait regretter la mort prématurée de son auteur. M. E.-P. Fries est décédé à Upsal le 17 décembre 1858, à l'âge de vingt-quatre ans. (Voy. les Botaniska Notiser, ann. 1858, p. 205.) | (Rén.) (2) Dans la classe des Champignons sont réunies les formes les plus dispa- rates. Si l’on prend leur fructitication pour base d’une disposition systématique, on reconnaît que ses divers modes présentent des différences considérables et essentielles ; à cet égard, les Champignons peuvent être convenablement parta gés en trois sous-classes de la manière suivante : 1° Les Champignons proprement dits (Fungi),en prenant cette appellation dans le sens le plus ancien, ceux qui dans le langage commun sont encore désignés DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS, 11 eflets nuisibles qu'elles exercent sur les autres végétaux. Cela explique pourquoi les Grecs et les Romains distinguaient déjà, parmi les Algues et les Champignons, des espèces nombreuses, principalement des espèces utiles et des espèces nuisibles, tandis qu'ils négligeaient complétement les autres plantes eryptogames ; ainsi ils comprenaient toute la classe des Mousses sous la déno- minatuon collective de Muscus. A la renaissance de la botanique, au xvi siècle, les Champi- onons, parmi les végétaux cellulaires, attirérent tout d’abord les regards des scrutateurs de la nature. Au commencement de ce siècle (1523) (4), André Césalpin publia son fameux livre De plan- hs, dans lequel il n’oublia point les Champignons. Mais le premier ouvrage, plus spécial,consacré à cette classe de végétaux, fut celui de Charles de l'Écluse, intitulé Fungorum in Pannontis observato- sum brevis historia (4612) ; plus tard parut le T'heatrum fungorum de Sterbeeck ; ces deux livres traitent surtout des Champignons supérieurs. Vint ensuite une multitude de travaux sur les Cham- pignons en général, parmi lesquels plusieurs sont encore de nos jours d'une grande valeur, comme ceux de Vaillant, Michel, Battara, Schæffer, ete. Ce ne fat qu’au xvin° siècle que la Flore océanique devint aussi l’objet de l'attention qu’elle mérite ; elle a sous ce nom. Ils se reconnaissent à leur kymenium (lame proligère) à spores libres, attachées, ordinairement au nombre de quatre, au sommet de sporophores. Ce sont les types les plus développés et les plus importants de tous les Champignons et ils n'ont aucune affinité étroite, soit avec les Lichens, soit avec les Algues. 2° Les Semi-Champignons (Mycetes) qui ont aussi une lame proligère distincte, mais dont les spores sont habituellement renfermées au nombre de huit dans des sacs unicellulaires (asci). Les Discomycetes et les Pyrenomyceles constituent cette sous-classe, qui forme un passage aux Lichens, dont elle imite tout à fait la fructification. 3° Les Moisissures (Mucedines), Champignons qui manquent de lame proli- gère et qui s'unissent par un passage insensible soit aux Byssacées, soit surtout aux Algues inférieures, desquelles, dans beaucoup de cas, on ne peut les distin- guer que par la station et par d’autres caractères biologiques. (4) Ici M. Fries se trompe de date; c’est en 1583 qu'a paru le traité de Césalpin De plantis. L'ouvrage de De l'Écluse, cité plus bas, a été publié pour la première fois en 1601. (Tran. 12 E.-P. FRIES. été étudiée de notre temps avec une telle prédilection, que peu de branches de la botanique peuvent se vanter d’être cultivées par un plus grand nombre de naturalistes distingués. Dans l’état présent des choses, les Champignons supérieurs sont, il faut le reconnaitre, médiocrement étudiés, et par consé- quent leur distribution géographique est moins bien connue que celle des autres végétaux. La plupart des mycologues actuels s'occupent presque exclusivement des Mucédinées, des Champi- gnons inférieurs, des espèces parasites et foliicoles. Une raison de cette prédilection git, sans doute, dans la facilité de conserver en herbier ces derniers Champignons, ce qui permet de détermi- ner aisément, à l’aide des collections, les espèces déjà connues. Un tel secours fait défaut pour l'étude des Champignons supé- rieurs ; leur nature fugace et la difficulté de les conserver avec leurs couleurs et leurs formes naturelles obligent le mycologue à les étudier incessanment de nouveau, et à consacrer beaucoup de temps et de travail à la seule tâche de s'approprier ce qui en est connu ; encore faut-il que cette étude se fasse à la campagne sur les plantes vivantes. Voilà les principales circonstances, je erois, qui effrayent les mycologues de notre époque, car on peut raison- nablement soutenir d’ailleurs que la détermination spécifique est ici plus facile que chez les autres Cryptogames. Le moyen le plus sûr de remédier aux difficultés signalées consiste à réunir des figures , fidèlement dessinées et coloriées, qui compensent le manque d'échantillons d’herbier ; aussi nulle partie de la crypto- gamie ne possède-t-elle autant d'ouvrages illustrés que les Cham- piguons supérieurs. Il est du plus grand intérêt pour la science que l’on continue de garder religieusement, comme on le fait, les des- sins originaux des figures contenues dans les ouvrages de l’Écluse et de Sterbeeck, ainsi que M. Kickx nous l’a appris (4). Ces dessins se trouvent à la bibliothèque de Bruxelles ; les figures qui en ont cté publiées ne sont pas coloriées, circonstance qui souvent ne permet pas de détermination sûre, et la même chose a lieu pour (4) Voy. J. Kickx, Esquisses sur les ouvrages de quelques anciens naturaliste: belges, DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS, 15 les planches des ouvrages de Michel, Buxbaum, Battara et d’autres auteurs antérieurs à Schæffer. L'ouvrage de celui-ci, qui a pour titre Zcones fungorum qui in Bavaria et Palatinatu circa Ratis- bonam nascuntur (1771-1792 |[1]), peut encore être regardé comme d’une valeur capitale en ce qui regarde les Champignons supérieurs. Des travaux iconographiques importants sont aussi dus à Batsch, Bolton, Bulliard, Sowerby, etc., et bon nombre de figures utiles sont renfermées dans des ouvrages généraux comme la Flora Danica, la Flora austriaca de Jacquin, et beaucoup d’autres d’une valeur moindre. Quant à la synonvmie, il faut con- venir que les auteurs que je viens de citer, et Persoon lui-même, ne se sont pas donné le temps d'étudier avec soin leurs prédéces- seurs , mais qu'ils ont plus souvent décrit comme nouveau tout ce qu'ils rencontraient, à l’exception des types les plus vulgaires. La synonymie en a donc été considérablement augmentée, Ce n’est guère que dans le Systema mycologicum et l'EÉpicrisis systematis mycologici, ouvrages de mon père, qu’on trouve un exposé com- plet de toute la littérature ancienne. | Avaut d'exposer la distribution des Champignons, surtout des Champignons supérieurs, dans les différentes régions du globe, nous indiquerons en peu de mols quels sont les pays sur lesquels on possède à cet égard des renseignements, et quelle est Ja valeur de ceux-ci. En Europe, la Scandinavie et l’Angleterre sont les contrées le plus complétement et le plus exactement connues ; on peul citer ensuite certaines parties de la France, de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Italie, et les environs de Saint-Pétershourg. Quant à l'Amérique, on en a rapporté, il y a longtemps déjà, plu- sieurs Champignons remarquables. Bose à donné le premier quel- ques notices spéciales, quoique incomplètes, sur les Champignons américains ; mais Schweinitz a vraiment été le fondateur de la mycologie américaine, en publiant ses travaux sur les Champi- onons de la Caroline et des États-Unis en général. I existe en Amérique plusieurs naturalistes distingués qui s'occupent de l'étude de la mycologie : ce sont MM. Curus, Ravenel, Lecomte, etc. (2) I faut lire ici 4762-4774. (Tran.) {Un E.-P. FRIES. Des collections considérables ont aussi été rapportées en Europe par divers voyageurs, tant des États-Unisque du Mexique, et elles ont été décrites par MM. Berkeley, Montagne et ÉI. Fries. L'Amé- rique centrale et l'Amérique méridionale ont égalemerit fourni de riches collections quisont parvenues en Europe, et ont été décrites par les mêmes auteurs. Les autres parties du monde sont compa- rativement moins connues. L’Asie l’est peu, à l’exception des îles de l’Archipel indien, des Philippines et des monts Himalaya. Les ouvrages les plus importants sur la mycologie de ces contrées loin- {aines sont ceux de Junghuhn, relatifs aux Champignons de Java, et ceux de M. Berkeley, qui ont fait connaître les matériaux conside- rables rapportés de l'Himalaya par M. Jos. Hooker. Pour ce qui est de l'Afrique, l’Algérie à été assez bien explorée, l'Egypte ne l’a été qu’en partie ainsi que la Guinée; mais la colonie du Cap et celle de Port--Natal ont vu plusieurs collecteurs, parmi lesquels il faut citer, avec un éloge particulier, notre compatriote Wakl- berg, auquel nous devons de riches herbiers. Toutefois, la myco- logie des îles de l'Océanie est encore mieux connue, car toutes les expéditions scientifiques y ont fait de fructueuses explorations. Nous avons cru nécessaire d’esquisser ainsi tout d’abord les origines de nos connaissances en ce qui regarde la distribution géographique des Champignons ; nous essayerons maintenant d’exposer brièvement cette distribution, en nous attachant surtout aux Champignons supérieurs (Hymenomycetes et Gasteromycetes) , car la connaissance qu’on à des Champignons inférieurs ou élé- mentaires (Gymnomycetes et Haplomycetes) est encore trop incom- plète, et l’idée qu'on doit se faire de leurs genres est aujourd’hui trop vague pour permettre, en ce qui les concerne, d'indiquer même des résultats généraux. Il Pour ce qui ést des Gymnomycètes et des Haplomycètes des pays extra-européens, les États-Unis de l'Amérique du Nord seuls exceptés, on ne les connait que peu ou point, sauf quelques para- DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS. 15 sites foliicoles. Ceux-ci ne présentent pas dans les différentes zones du globe des genres particuliers, mais on peut admettre cependant que le nombre des espèces ou des formes augmente parmi eux dans la même mesure que les végétaux qui les portent. Toutelois ces Champignons sont certainement soumis à la loi commune à tous les organismes inférieurs, lesquels, quant aux espèces, sont répandus d’une manière plus uniforme sur tout le globe que les êtres d’une organisation plus complexe. Comme ces formations inférieures dépendent plus de leur matrice (matriæ) et de circon- stances locales que de l'influence du chmat, on s'explique pour- quoiles différences qui les distinguent ne sont pas d’une importance aussi essentielle. Ainsic’est un fait bien connu que la plus vulgaire de nos moisissures, le Penicillium crustaceum L., se rencontre aussi bien sur les alpes de la Laponie que dans l’oasis de Jupiter Ammon au désert de Libye ; quelque chose de semblable ne se voit guère dans la distribution géographique des végétaux supérieurs. Parmi les circonstances les plus curieuses de l’histoire des Cham- pignons inférieurs, il faut noter leur apparition soudaine en grand nombre et leur expansion rapide, d’où sont résultées, surtout en ces derniers temps, des épidémies désastreuses pour les animaux et les plantes, telles, par exemple, que celles causées par l'Oïdium T'uckeri Berk., cause ou manifestation de la maladie de la Vigne; par le Stachylhidium Bassianum Fr., qui, semblable à la peste, attaque le Ver à soie; par le Sporendonema muscæ Fr., qui se produit communément sur les Mouches, etc. La maladie des Pommes de terre est également accompagnée de plusieurs Mucé- dinées, dont néanmoins la présence n’est évidemment que la suite et nullement la cause effective de l'affection morbide. I faut aussi signaler ici le Lanosa nivalis Fr. qui croit au printemps dans la neige fondante, et que l’on accuse dans beaucoup de cas de déter- miner la mort des germes du Seigle. Les Semi-Champignons (Discomycetes et Pyrenomyceles) offrent des genres qui sont caractérisés par une texture tantôt dure et carbonacée, tantôt plus molle et comme céracée ; à quoi il faut ajouter que les formes carbonacées sont prédominantes dans les Pyrénomycètes, les céracées parmi les Discomycètes. Les pre- 16 E.-P. FRIES. mières croissent lentement, les dernières plus rapidement, et celles-ci, dans leur mode de développement, rappellent à beau- coup d’égards les Hyménomycètes. Les Pyrénomycètes, surtout les plus nobles d’entre eux, ont de tous les Champignons la distribution géographique la plus éten- due. On les rencontre partout, excepté dans l’eau (1), et spéciale- ment là où une végétation quelconque a cessé d’être ; ils sont, en effet, d’une haute importance dans l'économie générale de la pature, parce qu’ils hâtent la décomposition des organismes morts ou mourants. Plus la végétation d’un pays est riche, plus sont nombreux et variés les Pyrénomycètes qui s’y trouvent. Les Pyré- nomycètes les plus développés ont évidemment leur centre géogra- phique dans la zone torride et tempérée ; leurs dimensions et l’étonnante variété de leurs formes s’accroissent au sud de l’équa- teur, témoins les genres Xylaria, Dothidea, Diatrype, ete., ainsi que les Sphæria et Hypoæylon qui, entre les tropiques, végètent sous une infinité de formes différentes, dont on chercherait en vain les analogues dans les forêts de l’Europe. Les Discomycètes supérieurs, au contraire, tels que les Helvellacés (Morchella, Gyromitra, Helvella, Geoglossum, etc.) et les Bulgariacés (Leotia, Bulgaria [2]), croissent de préférence dans la zone tempérée froide. Cette circonstance est indiquée par ce fait que leurs espèces les plus remarquables paraissent ordinairement de bonne heure au printemps, ainsi qu'on l’observe pour les Helvella, Morchella, Verpa, Discina et plusieurs des Pézizes les plus grandes et les : plus belles qui, comme les Peziza tuberosa Hedw., Acetabulum L., melæna Fr., coccinea Jacq., majalis Fr., protracta Fr., ete. (3), (4) L'auteur paraît oublier ici que le Sphæria Posidoniæ DR. et Mntgn, végéte habituellement sous l'eau. /Voy. Monracxe, Syll. gen. specierumque crypt., p. 229.) (Tran) (2) L'espèce la plus remarquable et la plus typique des Discomycètes est, à notre avis, le Bulgaria globosa (Schmied.), champignon des plus rares, et qui n'a été rencontré qu'en très peu d'endroits, par exemple, autrefois près de Wes- teräs, el près d'Erlangen ; on l'a indiqué aussi près d'Upsal, et mon frère Th.-M. Fries l'y a en effet observé le printemps dernier. (3) La multitude des Peziza qui croissent dans les environs d'Upsal est très DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS. 47 se montrent souvent pendant la fonte des neiges. Mais, malgré cette différence, tous les groupes principaux desSemi-Chañpignons et leurs grands genres sont communs à tous les pays du globe ; quel- ques genres moins nombreux en espèces, mais remarquables à di- vers titres, appartiennent exclusivement à certaines contrées; ainsi, parmi les Pyrénomycètes, le genre Cyttaria Berk. se trouve limité à la région des Hêtres antarcliques ; parmi les Discomycètes, le genre Spadonia Fr. n’a été observé qu’au Brésil, ete. Plusieurs genres réputés particuliers à certains pays ont cependant plus tard, par suite d’explorations plus attentives, été découverts aussi sur d’autres terres ; parexemple, le genre Urnula Fr. était cru appar- tenir exclusivement à l'Amérique du Nord, et cependant l'U. mi- nor Fr. a été rapporté de la Guinée (cfr. Fr., Nov. Symbol. Myc., 1851); de même, un genre de l'Amérique du Nord, le Glonium Mübhl., a été trouvé en Sudermanie par M. Lindblad. Parmi les Pyrénomycètes, il y a beaucoup de genres très remar- quables qui sont propres aux pays tropicaux, par exemple les Thamnomyces Ehrenb., Camillea Mont., Kretschmaria Fr., Leveillea Fr., etc., et probablement bien d’autres s’y cachent encore, à ce qu'on peut conclure de la riche végétation de ces régions. Vouloir indiquer les genres de Pyrénomycètes qui y man- quent serait trop osé dans l’état imparfait de nos connaissances relativement aux Micromycètes de ces pays, car ces productions végétales sont rarement récoltées par les voyageurs, auxquels nous devons les matériaux de nos études. Ce qui frappe l'attention de l'observateur, c'est qu'il se trouve parmi ces Champignons plu- sieurs grands genres qui évidemment se correspondent, l’un dans la zone tempérée, l’autre dans la zone torride ; par exemple, dans la zone tempérée, les Erysiphe Hedw. fil. sont évidemment les analogues des Meliola Fr. qui habitent la zone torride. Au nombre des Mycètes, il faut encore ranger les Tubérés remarquable. Depuis la publication de la seconde partie de la Summa vegetab. Scandinaviæ, ont été découverts ici et décrits les Peziza costata, contigua, majalis, Cruciala, sepulla, vaporaria, retirugis et protracta (Microstoma hiemale Bernh.). La plupart d’entre eux sont des champignons printaniers. (Cfr. Fr. Nov. Sym- bolæ Mycologicæ, 4854 .) 4° série. Bor. T. XV. ‘Cahier n° 4.) 2? 4 18 E.-P. FRIES. proprement dits, à cause de leurs spores renfermées dans des thèques® Bien qu'au premier aspect 1ls ressemblent davantage aux Gastéromycètes, et qu'ils imitent par leur mode d'évolution les Hyménogastrés, leur fructification est tellement différente, qu’il faut nécessairement les rapporter ici. Il y a aussi des formes inter- médiaires entre les Tubérés et les autres Semi-Champignons, par exemple certaines Pézizes hypogées, telles que le Peziza sepulta Fr. qui, chaque année après les pluies abondantes de l’automne, appa- rait dans le sable des allées du jardin botanique d’Upsal. C’est une particularité curieuse à signaler que la pauvreté de la Suède en représentants de l’ordre des Tubérés ; un seul genre et une seule espèce de ce genre, savoir le T'uber niveum Desf. (Terfezia Leonis Tul.), a été récemment découvert dans deux endroits de l’'Ostrogothie où il parait être rare. Dans l’Europe moyenne et méridionale, ces Champignons deviennent plus communs, et même dans le sud de l’Angleterre leurs espèces sont assez nombreuses. La cause pour laquelle l'Angleterre possède une plus grande variété d'espèces de ce groupe consiste en ce que les Tubérés se développent principalement pendant l'hiver, et que l'Angleterre, par suite de son climat insulaire, jouit d'hivers doux et pluvieux, circonstance nécessaire à la végétalion de ces Champignons. En Suëde, au contraire, le froid rigoureux de l’hiver et le sol forte- ment gelé excluent les Tubérés. Ces Champignons ont leur centre dans la zone chaude tempérée, car, dans les pays tropicaux, leur évolution est souvent interrompue où détruite par l'excès de la chaleur. Il La chaleur et l'humidité sont généralement reconnues comme les conditions qui importent le plus à la végétation d’un pays. Aucun ordre de végétaux ne dépend plus de ces conditions que celui des Champignons, si l’on songe surtout aux Champignons supérieurs ou proprement dits (Hymenomycetes et Gasteromy- celes), dont plusieurs n'apparaissent qu'aux temps les plus favo- rables, par exemple après des pluies d’une abondance extrême, DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS. 19 On appelle météoriques les végétaux qui ne se montrent ainsi que dans des circonstances atmosphériques extraordinaires. On ne doit pas non plus oublier de mentionner ici que des espèces fongines qui ont été communes autrefois dans certaines localités y deviennent, au contraire, de nos jours, de plus en plus rares, ou même y sont déjà totalement disparues. La cause de ceci est, sans doute, en ce que la constitution physique des lieux a subi quelque changement, à la suite, par exemple, de la destruction d’une forêt, du desséche- mentde tourbières plus ou moins étendues, au moyen de fossés, ou de la culture donnée au sol, toutes circonstances qui ont détruit la végétation fongine primitive et en ont produit une nouvelle. Si l'on compare la végétation fongine en Amérique avec celle des pays européens, on trouve la première analogue par sa richesse et sa variété à celle des plantes phanérogames; mais il est pro- bable que, dans un avenir plus ou moins éloigné, cette richesse . décroîtra par suite de l’extension des cultures, comme cela est déjà arrivé dans les localités les plus peuplées, par exemple dans les environs de New-York. Entre les Champignons et les autres végétaux, il y a cette diffé- rence que les premiers paraissent surtout dépendre de l'humidité, tandis que la chaleur est la condition la plus essentielle an déve- loppement des végétaux supérieurs ; aussi la richesse de la végé- tation en général, et son aspect si différent suivant les pays que l’on considère, varient principaiement avec la température, au lieu que l'humidité atmosphérique et la pluie sont les causes prédominantes qui déterminent le plus de différences dans la végétation des Champignons. Parmi les Champignons supérieurs se trouvent aussi des espèces météoriques , et qui apparaissent surtout dans les années chaudes, lorsque des localités, ordinaire- ment inondées, sont mises à sec ; de mêmeles Phanérogames que leur nature paraît rapprocher des Champignons, par exemple les Orobanche et les Monotropa, croissent le plus abondamment lors- que la température est élevée, et que des pluies réitérées abreu- vent le sol. Aussi cette circonstance que les Champignons supé- rieurs les plus développés appartiennent plus exclusivement aux jours froids de la fin de l’antomne, comme, par exemple, les 20 E.-P, FRIES. Agaricus velutipes Curt., serotinus Pers., melleus Vahl., etc., montre que la chaleur n’est pas une condition indispensable à l'accroissement de ces végétaux. On ne peut nier cependant que la végétation fongine est ordinairement plus riche, si la pluie tombe abondamment au mois d'août, et c’est alors que les Ama- nita et les Boletus se montrent en grand nombre. L'Amérique du Nord, où les pluies sont très abondantes, étant du nombre des pays les plus riches en Champignons que l’on connaisse, on en peut induire que l'humidité constitue pour ces végétaux une con- dition de développement particulièrement favorable. Selon l'intensité de la chaleur et sa distribution plus où moins inégale entre les diverses saisons de l’année, le globe est divise en plusieurs zones ; mais s'il s’agit de la distribution géographique des Champignons, ces divisions sont presque sans application utile, car les différences qu'on pourrait signaler ici entre la végé- tation de certaines régions ne sont pas aussi tranchées qu’à d’autres égards, et souvent même des pays fort éloignés les uns des autres offrent, quant à la flore mycologique, les plus grandes analogies. Il suffirait d'admettre deux zones (cfr. Fries, Nov. Symb. Mucol.) à végétation fongine particulière, à savoir une zone tempérée et une zone tropicale; car la zone froide des géographes ne produit pas des types propres et différents de la zone tempérée, elle est seulement plus pauvre en espèces; quant aux zones tropicale et subtropicale, on°ne saurait, dans l’état présent de nos connais- sances, indiquer entre elles aucune différence essentielle. Il ne faut cependant pas se représenter les choses comme s'il s'agissait de délimitations bien définies, car l’une de nos zones passe insensi- blement dans l’autre par les pays Intermédiaires, ce que l’on voit surtout dans l'Amérique du Nord où les formes tropicales s’éten- dent loin vers le nord. Les différences caractéristiques des deux zones sont obscures dans les ordres inférieurs ; elles sont plus frappantes dans les ordres supérieurs. Elles sont surtout mani- festes chez les Gastéromycètes, dont plusieurs genres appartien- nent spécialement aux terres tropicales, el, chez les Hyménomy- cètes qui, dans ces mêmes contrées, prennent une consistance tenace et ligneuse, tandis que dans les zones froides et tempérées DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS, 21 ils deviennent plus charnus, et se décomposent plus rapidement. On a cru pendant longtemps que la végétation fongine des tro- piques était pauvre, par la raison que la chaleur l'empêcherait, supposait-on, de prendre un plus grand développement ; mais des observations plus attentives ont fait voir le néant d’une telle opi- nion. Il n’y a que les régions les plus arides de la terre qui parais- sent manquer de flore fongine notable. Dans les forêts primitives des pays tropicaux, la présence des Champignons n’est pas liée, comme chez nous, à une saison particulière ; elle est constamment la même pendant toute l’année. Pendant que, dans la zone tempérée, les espèces sont répandues d'une manière très uniforme, elles semblent au contraire réparties dans les pays tropicaux d’une façon plus spéciale à chaque contrée. Cependant il est des Champignons qu'on pourrait dire cosmopo- lites, tels que les À garicus (Amanita) muscarius L., À.(Psalliota), campestris Bull., et 4. (Naucoria) pediades Fr. , le Schizophyllum commune Kr., les Polyporus versicolor L. et igniarius L., le Lycoperdon gemmatum Fr., le Lycogala epidendron L., ete. On a trouvé de grandes différences, sous le rapport de la végétation fongine, entre Cuba, Java et les Philippines. Tous ces pays ont néanmoins pour trait fondamental commun que les Polyporés ysont prépondérants. Que les flores fongines de contrées très distantes puissent cependant se ressembler beaucoup, c’est ce que montre parfaitement l'Amérique du Nord qui possède la plupart des espèces européennes, outre celles qui lui sont particulières. L'île de Juan-Fernandez, déjà explorée avec tant de soin, offre une végétation fongine qui ne diffère de celle de l’Europe que pour un tiers des espèces (voy. Lindley, The vegetable Kingdom); la même chose, dit-on, a lieu pour la Nouvelle-Zélande et pour l'Australie, quoique tous ces pays aient naturellement des genres et des espèces qui ne se rencontrent pas en Europe. Comme les Champignons dépendent moins de la chaleur que de l'humidité et de la nature de leur matrice, les deux zones myco- logiques se partagent en plusieurs régions, selon la plus ou moins grande humidité dont elles jouissent, et non selon leur latitude ou leur élévation au-dessus de la mer, eirconstances qui ne semblent 22 EP. se | exercer que peu où point d'influence sur les Champignons. Ainsi s explique pourquoi la flore fongine de l’Europe méridionale et celle de l’Europe boréale diffèrent si peu essentiellement qu'on ne peut raisonnablement établir aucune distinction entre elles ; peut- être serait-il plus facile de séparer à cet égard l’Europe orientale de l’Europe occidentale. Dans une région quelle qu'elle soit, il faut d’abord distinguer la plaine nue des terres boisées. Dans la plaine, l'humidité s’évapore plus vite par suite de l'action combi- née du soleil et des vents, d’où il résulte qu'une telle région devient plus pauvre que celle des bois et des montagnes. La région des plaines possède néanmoins plusieurs espèces particelières, par exemple lAgaricus (Naucoria) pediades, certains Tricho- lomes, et avant tont des Coprins qui ont là leur quartier-général. Ces derniers augmentent en nombre dans un pays donné, à mesure que s’y étend la culture de la terre ; ainsi la Scanie est la province de la Snède cù ils végètent le mieux , de même aussi que par sa culture et sa fertilité, cette province surpasse les autres. Dans les contrées pourvues de forêts, l'humidité se conserve plus long- temps, et par celte raison la végétation fongine y est incompara- blement plus riche ; mais ici il convient de faire une distinction essentielle entre les Champignons des bois constitués par des arbres résineux (Barrskog) et ceux qui habitent des bois d’une autre nature (Lüfskog); car ces deux sortes de forêts doivent être considérées comme deux régions fongines différentes. Sous l'ombre des Conifères, les Champignons paraissent plus tôt, de manière qu’il leur arrive souvent d’être parfaitement déve- loppés, lorsque la végétation fongine commence à peine dans les forêts d'arbres non résineux. Dans ces derniéres, les feuilles tombées et entassées par couches épaisses sont un obstacle à ce que l’humidité pénètre jusqu’au sol, ce qui retarde la végétation fongine ; d’un autre côté, ces mêmes bois retiennent l'humidité plus longtemps. Ces circonstances donnent à plusieurs grandes et remarquables espèces, le temps de se développer; j'en citerai pour exemple les Poiyporus frondosus Schrank., umbellatus Pers. ct giganteus P., les Hydnum Erinaceus Bull., coralloides Scop., septentrionale Fr., ete. C’est le Hêtre qui caractérise cette région ; DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS, 23 vers le nord, 1l disparait, et le Bouleau le remplace. Les bois de Conifères doivent être divisés en deux régions, celle des Pins et celle des Sapins qui est plus riche que la première, par la rai- son que le Sapin, comme cela est bien connu, occupe des terres plus fertiles et plus humides. S'il faut, dans le midi de l'Europe, admettre encore d'autres régions, nous l’ignorons ; encore moins saurions-nous partager sous ce rapport les pays extra-européens. Nous signalerons iei en quelques mots la grande différence qui existe entre les régions alpines de la zone tempérée et celles de la zone tropicale, sous lerapport de la distribution des Champignons. Dans la Laponie, les Champignons supérieurs sont, selon Wahlen- berg (Flora Lapponica) et d'autres voyageurs, excessivement peu nombreux ; on n'y trouve que dans les bois, et çà et à, quelques Champignons inférieurs (1) ou de rares Agaries disséminés. La cause en est facile à indiquer, quand on sait combien est chaud et rapidement écoulé l'été de ce pays, dont l'automne, excessivement court, est en outre exposé tous les jours à de fortes gelées. Dans les parties du Nordlanden et du Finmarken qui avoisinent la mer, et jouissent pour ce motif d'un climat plus doux, les Champignons sont plus nombreux, «ob rorem marinum 1b1 frequentissimum, » comme le dit Wahlenberg. Dans les marais ef aux bords des lacs de la Laponie croissent plusieurs Champignons , par exemple les Mitrula paludosa Fr., Spathulea flavida P., Cantharellus loba- tus Fr., etc.; mais d’après tout ce que nous savons, la région alpine est en Laponie la plus pauvre de toutes en espèces fongines. Wahlenberg fait observer, au sujet des bois subalpins des Car- pathes, que le nombre des Champignons y est assez considérable, (1) M. P.-A. Karsten vient cependant de rencontrer dans la Laponie orien- tale (près la cataracte de Iava, en août 4861), entre autres Champignons re- marquables, l'un des plus nobles représentants de l’ordre des Pyrénomycètes, le Sphæria riccioidea Bolt. (Hypocrea parmelioides Mntgn.), plante aussi rare, ce semble, sur le sol scandinave qu'en Angleterre et en France, et qui jadis parais- sait à M. ÉI. Fries devoir être rapportée aux Lichens. {Voy. Fr, Syst. Myc., & IL p.527, ett. III, p. 173.) On trouvera d'utiles renseignements sur la flore mycologique de la Laponie dans uñe dissertation académique récente, due à M. C.-P. Læstadius, (Tran) 2h E.-P. FRIES. ce qui montre qu'à la latitude de cette chaîne de montagnes ils sont déjà plus abondants que sous les frimats de la Laponie. Mais si nous nous tournons vers les régions alpines des pays tropi- caux, nous y rencontrons des conditions tout autres , ear c’est là que s'étale la végétation fongine la plus riche et la plus luxuriante, dans les lieux auxquels leur élévation au-dessus de la mer procure un climat tempéré. Ainsi Junghuhn (1) reconnut, pendant son séjour à Java, que les Champignons y croissaient surtout à une hauteur de 8 à 5 000 pieds au-dessus de la mer ; plus haut ou plus bas que cette zone, leur abondance diminuait. La végétation des Champignons s’y maintenait la même pendant toute l’année, mal- gré la variation des saisons. La même chose a été observée dans d’autres pays tropicaux, par exemple dans l'Amérique centrale et aux Indes Orientales. Dans les régions alpines de la haute Asie, M. Hooker fils (2) a remarqué que les Champignons étaient le plus abondants à la hauteur de 7 à 8j000 pieds au-dessus de la mer, tandis qu'ils étaient fort rares dans les plaines. Les stations des espèces sont déterminées par les conditions physiques que présentent les diverses localités. Lei il faut d’abord distinguer les Champignons qui naissent sur la terre (Fungi geogenei) de ceux qui croissent sur des végétaux morts (Fungi epiphyti). Les espèces les plus développées et les plus parfaites de chaque série croissent toutes sur la terre, comme les 4 manila, les Boletus, etc.; elles sont épigées, bien que le mycelium de la plupart d’entre elles végète sous la surface du sol, dans le bois pourri ou les vieilles écorces. Les espèces les plus infimes, au contraire, sont épiphytes. Parmi les Champignons dont la vie dépend moins de l'influence de la lumière, on trouve plusieurs espèces et même des ordres entiers qui sont hypogés comme les Tubérés, c’est-à-dire qui ne vivent que sous terre. Ce qui montre le plus évidemment jusqu’à quel point le développement des Hymé- nomycètes réclame l’action de la lumière, c’est que ceux qui n’ont pas été exposés à son influence, ceux, par exemple, qui ont (4) Fr. Junghuhn, Præmissa in floram cryptogamicam Javæ insule . (2) Berkeley, Decades of Fungi(Dec. XXXII, XXXEH). DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS. 29 véeu dans les galeries des mines, dans des caves ou des arbres creux, prennent les formes anomales les plus curieuses ; leur métamorphose demeure incomplète, ou autrement tout le Cham- pignon conserve sa nature de mycelium, son accroissement con- trarié s’étant borné à une modification monstrueuse de ce myce- lium. Entre les Champignons géogènes et les épiphytes se placent les coprogènes ou Champignons des fumiers, et ceux qui croissent sur le bois pourri. Les coprogènes acquièrent toutes leurs dimen- sions dans un laps de temps très court, de même qu'ils se décom- posent aussi très rapidement, par suite, sans doute, de la grande quantité d’azote qu'ils puisent dans leur matriæ ordinaire. Les Champignons arboricoles, au contraire, croissent avec la plus grande lenteur à cause-de la dureté de leur substratum ; plusieurs des espèces qui vivent aux dépens des bois durs, des écorces, ete., sont vivaces, et forment annuellement de nouvelles couches qui revêtent les anciennes. Dans les pays tropicaux, ces espèces vivaces abondent; leur nombre diminue peu à peu vers les pôles. On serait tenté de supposer qu’à cause de leur texture solide ces Champignons souffriraient moins que les autres de la rigueur du froid, et que, par cette raison, ils devraient s’avancer davantage vers le nord; il n’en est rien cependant, car les Champignons qui atteignent le plus promptement leur accroissement normal et complet, sont aussi ceux qui montent le plus haut dans les Alpes, parce que leur développement peut souvent s’achever dans l’espace de vingt-quatre heures. On ne connaît pas, du reste, quelle in- fluence la constitution chimique du sol exerce sur les Champi- gnons (4); mais on sait parfaitement que sa richesse en humus contribue puissamment à la beauté et à l’abondance de la végéta- tion fongine. I] faut cependant noter unedifférence essentielle ; en effet, tandis que certains Champignons, tels que les Cortinarius et les Æydnum, fuient toute terre cultivée, par la raison qu'elle est (4) Ce serait peut-être ici le cas de rappeler au souvenir du lecteur les mer- veilleuses cultures d’Agaricus campestris L., obtenues par M. le docteur La Bor- dette au moyen de l'azotate de potasse. (Voy. les Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, t. LIL, p. 235 et 671 [séances des 5 août et 14 oc- tobre 18611.) (Tran.) 926 E.-P. FRIES. trop mêlée de matières animales, d’autres, au contraire, comme les Pratellus, les Panæolus, et avant tout les Coprins, ne se trou- vent bien que là. Les plaines de sable sont toujours très pauvres en Champignons, mais les rares espèces qui y croissent leur sont particulières ; on peut citer à titre d'exemples l’4garicus (Inocybe) maritimus et le Peziza arenaria Osbeck. Dans l’eau, il ne eroît aucun Champignon ; mais parmi les Sphaignes, dans les marais, on rencontre plusieurs espèces, dont souvent le chapeau seul s'élève au-dessus de ces Mousses. Les Champignons épiphytes ne sont pas des parasites propre- ment dits (comme le sont beaucoup d’autres qui appartiennent à des familles plus infimes ou aux derniers rangs de la classe), ear ils ne croissent jamais que sur des parties végétales en état de décomposition ou de putréfaction. Il arrive bien souvent qu’on rencontre des Champignons sur des arbres encore vivants; mais si l'on examine les choses de près, on reconnaitra toujours que ces Champignons ont pour siége une partie altérée ou décomposée, bien que l’écorce superposée puisse paraitre saine. Certains Champignons ne se voient que sur tels ou tels arbres, ce qui saute le plus aux yeux lorsqu'on compare les espèces propres aux arbres résineux avec celles qui vivent sur les arbres à feuilles larges et caduques. Mais, parmi ces derniers Champi- gnons, il est des espèces qui appartiennent à certaines espèces d'arbres exclusivement. En voici quelques exemples : les Agari- cus (Pleurotus) ulmarius Bull. et ostreatus Jacq., de même que le Polyporus squamosus Huds. , croissent sur la plupart de nos arbres à feuilles caduques ; l’Agaricus(Armillaria)mucidus Schrad. ne se plaît que sur le Hêtre, le Fistulina hepatica Schæff, sur le Chêne, etles Polyporus salignus Fr. et Trametes suaveolens L., seulement sur les Saules; l’Agaricus (Omphalea) Campanella Batsch. et l’'Hydnum .Auriscalpium L. croissent sur les feuilles et les cônes des Pins, le T'rametes pint sur le tronc des mêmes arbres, mais les Polyporus abietinus et Trametes odorata Waulf. seulement sur le Sapin. Les Hyménomycèêtes qui vivent en parasites sur d’autres Hyménomycètes, par exemple les Agaricus (Mycena) pilipes Sow., Ag. (Collybia) tuberosus Bull., Boletus parasiticus Bull., Vyctalis DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS. 27 parasitica Bull., sont tous météoriques, et appartiennent aux Cham- pignons les plus singuliers. Après ces observations générales sur les stations des Champi- enons, il serait superflu d’en traiter d’une manière plus détaillée ; nous nous bornons à renvoyer le lecteur au travail de M. Nicolas Lund, intitulé Conspectus Hymenomycetum cirea Holmiam cres- centium. Dans la géographie botanique, on attache beaucoup d’impor- lance aux différences qu'offrent les plantes entre elles sous le rap- port de leur distribution, selon qu’elles sont éparses, isolées, ou nombreuses dans les localités qu’elles habitent. Ces différences sont chez les Champignons encore plus manifestes que parmi les Phanérogames ; il est des espèces de Champignons dont on ne trouve les individus qu'isolés, d’autres qu'on voit toujours en sociétés plus ou moins nombreuses, et d’autres enfin qui croissent constamment en groupes serrés ou cespiteux. Parmi les espèces sociales, les individus sont souvent réunis, parce qu’ils sont nés d'un mycelium commun. Quelquelois ils décrivent de grands cercles ou bien de longues lignes, ce qui dépend du mode de déve- loppement du mycelium, lequel tantôt s'étale d’une manière cen- trifuge ou circulairement, en produisant des Champignons à sa périphérie, tantôt s'allonge seulement dans un sens. Le Werulius lacrymans(Wulf.) ou Champignon domestique vulgaire (den van- higa Hussvampen) croit aussi en cercle, et attire l'humidité de l'atmosphère, qu'il sécrète ensuite dans son pourtour sous forme de gouttes aqueuses (4), et il hâte ainsi les progrès de la putréfac- tion du bois, laquelle est nécessaire à son développement. Dans Jes pays chauds, on observe une forme de mycelium qui n’est pas moins curieuse; elle consiste en un mucilage filamenteux qui agglutine la terre, les pelits cailloux et tout ce qu’il rencontre en son chemin, pour composer des conglomérats qui, en séchant, deviennent durs comme de véritables pierres. C’est ainsi qu’en (4) Il s'en faut que ce phénomène physiologique soit exclusivement propre au Merulius lacrymans {Wulf.), car il n’est guère de Champignon qui ne le présente dans les prerniers temps de sa croissance. Voyez à ce sujet la Selecla fungorum carpologia de MM. Tulasne (t. 1, p.144, not. 4). (Tran.) 25 E.-P, FRIES. Italie Ia Pretra fungaja est formée par le mycelium du Polyporus T'uberaster Jacq.; dans les pays tropicaux, des productions sem- blables sont dues au mycelium de certains Lentinus. Les stations des Gastéromycèêtes sont en général les mêmes que celles des Hyménomycêtes. Les Phallodei et les Hymenogastrei, qui sont les plus importants des Gastéromycètes, croissent tous sur la terre , ils sont géogènes; les Nidulariacei et les Lycoperdacer sont en partie géogènes et en partie épiphytes; au nombre des Trichodermacer sont les Asterophora et les Onygena , ces genres si curieux dont le premier est parasite d’autres Champignons, tandis que les espèces les plus remarquables du second vivent sur des dépouilles d'animaux ; ainsi l'Onygena equina P. nait unique- ment sur les sabots du Cheval, l'O. piligena Fr. sur les poils et la peau des Mammifères morts. Les autres familles de Champignons offrent également, quant aux stations, plusieurs exemples remarquables. Les espèces du sous-genre Hypomyce (1), parmi les Hypocrea, tapissent l’hy- menium de divers Hyménomycètes; ils ne se montrent que dans certaines années particulièrement favorables aux Champi- gnons, et alors ordinairement en grande quantité. Où et com- ment leurs spores se conservent-elles dans l'intervalle de leurs apparitions? C’est ce qu’on ne saurait dire avec certitude. Plu- sieurs espèces sont épizoïques, par exemple parmi les Pyréno- mycètes plusieurs Cordiceps, et parmi les Gymnomycètes divers Tsaria qui ne vivent, les premiers, que sur des larves d'insectes, les seconds, sur des insectes parfaits. On ne connaît qu'un seul exemple d'Hyménomycète épizoïque, à savoir l’Agaricus (Clito- cybe) cerussatus Fr. nauseosus Weinm., qui a été trouvé en (1) Les environs d'Upsal possèdent toutes les espèces connues d’Hypomyce et de plus l’Hypomyce atra, non décrit, mais mentionné dans la Summa vegetabi- lium Scandinaviæ. J'ai en outre observé, aussi dans les environs d'Upsal, deux autres espèces que je me propose de nommer A. sysadicea et H. colliculosa (*), (*) Il est probable que ces espèces rentrent dans celles que M. Tulasne a fait connaître dans ces Annales, 4° série, t. XIIT (1860), p. 11 et suiv. (NOTE pu TRAD.) DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS. 29 Russie, près de Duderhof, sur le cadavre d'un loup, quoique cette station ne lui soit peut-être qu'accidentelle. Aussi bien relativeinent aux stations, qu’à l'égard de tout leur développement, les Myxogastres présentent parmi les Gastéromy - cètes un contraste frappant avec le reste de la nature. Ils sont souvent dépourvus de matriæ visible; leurs spores, en se dé- veloppant, forment une goutte de mucilage qui, chez certaines espèces, grandit avec une rapidité incroyable et prend les formes les plus variées. Les types les plus remarquables sont ceux qui de ce mucilage envoient, comme autant de rayons, des veines qui rampent au loin sar les corps environnants, même sur les végé- taux vivants, et quise ramifient de manière à construire une sorte de réseau. Ces espèces croissent souvent avec une telle rapidité qu’on peut presque suivre des yeux leur accroissement, comme cela a lieu pour le Diachea elegans Fr. (Syst. Mycol., p. 156). Le Spumaria alba Buil., myxogastre vulgaire, pend librement, comme une masse écumeuse, aux chaumes des graminées (1); lorsque sur cette production mycélique se montre la fructification ou le véritable Champignon, celui-ci n’a plus ni la forme, ni Ja consistance, mi la couleur du mucilage initial: 11 revêt une couleur jaune, et ses spores sont noires. Les mêmes (transformations s’observent chez la plupart des Myxogastres, c'est pourquoi il faut suivre attentivement les diverses phases de leur développement, pour ne pas être exposé à diviser imprudemment chacun d’eux en plusieurs espèces distinetes. Après ces observations générales nous passerons à une exposi- tion plus détaillée de la distribution géographique des principaux (1) D'après la manière peu correcte dont l'auteur parle ici des Myxogastres et spécialement du Spumaria. alba DC., on pourrait soupçonner qu'il ne s'était pas encore formé une idée très exacte de ces Champignons ; peut-être même quelque lecteur supposera-t-il qu'une observation distraite lui avait fait prendre la masse spumeuse qui cache la larve du Cercopis spumaria Fall. pour la pre- mière forme du Reticularia alba Baull., champignon certainement moins com- mun en Suède que l'insecte homoptère dont nous parlons. Du moins, ce que M. Fries dit ici du premier état du Spumaria s'appliquerait mieux à la produc- tion singulière due au Cercopis. (Tran.) 30 E.-P. FRIES. genres d'Hyménomycètes et de Gastéromycètes, à l'égard desquels il est le plus-souvent très facile de décider s'ils ont leur centre dans la zone tropicale ou dans la zone tempérée. 4 II La plus importante de toutes les familles de l'immense classe des Champignons est sans contredit celle des Hyménomycètes qui, par la richesse de leur organisation et la beauté de leurs formes, l’emportent de beaucoup sur les autres Champignons. Nous avons déjà mentionné la différence principale qui existe généralement entre les Hyménomycètes du midi et ceux du nord; les espèces charnues prédominent dans la zone froide, les espèces ligneuses, au contraire, dans la zone chaude. Üne autre circonstance à noter, si l’on compare les Hymenomycetes pileati d'Europe avec ceux des pays extra-européens, c’est que les différences entre les types spé- cifiques sont grandes, tandis que les tribus différent peu ou point et que les genres sont toujours les mêmes. Au premier rang parmi les Agaricinés se trouve le genre Aga- ricus qui, par le nombre de ses espèces, surpasse tous les groupes génériques actuellement connus. Dans l’état présent de nos con- naissances, 1l semble qu'on puisse dire avec certitude que les Agarics ont leur centre géographique dans la zone tempérée et surtout dans la portion froide de cette zone, comme si la nature, dans ces régions, avait voulu les destiner à la nourriture des habi- tants, puisqu’en effetils servent à cet usage dans beaucoup de pays, tels que la Hongrie, la Russie, et en général tous les pays slaves. Il n’y a guère que la Suède où l'empire d’un fâcheux préjugé soit assez fort pour faire méconnaitre leurs qualités utiles. C’est une circonstance curieuse que toutes les espèces extra-européennes du genre Àgaricus puissent être rapportées à ses divers sous-genres européens. Dans les pays trepicaux, 1l semble que ces espèces ne jouent qu'un rôle secondaire par rapport à d’autres genres, tels que les Polyporus, les Lenzites, etc. L'Amérique du Nord paraît être plus riche en espèces que l’Europe, car la plupart des types DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS. 34 sont communs à ces deux continents, et l'Amérique possède en outre beaucoup d'espèces qui lui sont particulières. Dans la zone tempérée, l’analogie des flores des divers pays est si grande, quant aux Agaricinés, que depuis la Suède jusqu'en Italie, et dans l'Angleterre comme dans l'Amérique du Nord, ce sont les mêmes espèces que l’on rencontre. Sur cinq cents Agaricinés de Saint- Pétersbourg il ne s’en trouve guère que deux ou trois qui n'aient pas été observés en Suède; parmi cinquante espèces connues du Groënland il n’y en à aucune qui ne soit vulgaire en Suêde. On peut faire les mêmes remarques à propos des Agaricinés de la Sibérie, du Kamtschatka, de l'Ukraine, ete. Les pays riverains de la Méditerranée possèdent cependant quelques types particuliers. L’estet l’ouest de l’Europe montrent aussi certaines dissemblances sous ce rapport. Plusieurs espèces (par exemple des Armillaria, des Tricholoma), qui ont été vues en Russie, n’ont été rencontrées en Suède qu’en Uplande, c’est-à-dire dans la plus orientale de ses provinces ; toutes les espèces qui appartiennent en Suède aux régions appelées abiegno-rupestres et pinelo-montanæ, manquent à l'Angleterre et l’on ne retrouve qu’en Écosse les espèces de notre région montagneuse et pinilère, ce qui s'explique par l’ana- logie qu’offrent avec la Suède les provinces septentrionales de la Grande-Bretagne. Les Coprinus semblent se plaire également par tout le globe. Si nous considérons les Cortinaires, nous les voyons pré- dominer dans le nord. Ils abondent dans nos parages, surtout dans les bois montueux ; mais la plaine en offre aussi des espèces particulières, qui pullulent durant les jours pluvieux d'août et de septembre. Dans les pays moins froids ils sont plus rares ou même ils manquent tout à fait. Les espèces du genre Hygro- phorus sembleraient devoir offrir avec eux une grande simili- tude sous le rapport de la distribution géographique, tel n’est pas le cas cependant. Les mêmes ÆHygrophorus, à peu près, se rencontrent dans tous les pays de l’Europe; les pays les plus chauds, eeux même situés sous l'équateur, en possèdent quelques représentants. Les Lactarius, si communs dans les forêts de l’Europe et de 82 E.-P. FRIES. l’Arnerique du Nord, semblent devenir de plus en plus rares vers le sud et vers le nord. Il paraît en être de même des Russula. Le genre Marasmius est dispersé sur le globe entier et présente partout des espèces nombreuses; entre les tropiques cependant leur nombre est plus grand, et elles y ont un aspect particulier qui autoriserait peut-être à les réunir en un groupe à part. Les genres Lentinus et Lenziles se trouvent dans tous les pays du globe, mais is ont l’un et l’autre leur centre principal dans les pays chauds, où ils se développent d’une manière splendide; vers le nord, au contraire, ils décroissent rapidement. Les Polyporés constituent un groupe qui, contrairement aux Agarics, appartient principalement aux pays chauds; les Bolets font seuls exception, car ils ont particulièrement élu domicile dans la zone tempérée et froide, où quelques-uns d’entre eux s’aven- turent même parfois jusque dans les hautes régions des Alpes. Personne ne saurait dire la richesse de la zone torride en Polyporus et en Trametes, genres d’'Hyménomycèêtes qui, sous l’ombre des forêts vierges où règnent une humidité et une cha- leur constantes, revêtent une infinie variété de formes. Bien que le genre Polyporus, qui pour le nombre des espèces rivalise avec le genre Agaricus, habite de préférence les contrées chaudes, il offre cependant dans chaque pays des espèces particulières. Cela vient de ce que les Polypores sont pour la plupart arboricoles et dépendent de telle ou telle espèce d'arbre; la flore tropicale, riche de mille sortes d'arbres différents, devait nécessairement produire aussi une multitude extrêmement variée de ces Champignons. Les Hexagona, Favolus et Laschia se trouvent souvent dans les pays intertropicaux, mais aucun d’eux ne croit dans la zone tempérée froide, Lorsqu'un genre renferme surtout des espèces à texture char- nue, on est en général assuré qu'il appartient à une contrée bo- réale, quand bien même il aurait quelques représentants dans des pays plus favorisés du soleil. Ainsi les Hydnes sont l’orne- ment principal de nos forêts, où ils étalent à ce point l’étonnante richesse de leur parure, qu'il n'est aucun pays qui ne doive être à cet égard jaloux de la Suède. Dans un genre voisin, celui des DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS, 33 Irpeæ, la texture fongine affecte une consistance coriace, aussi voit-on ces Champignons appartenir plutôt aux pays chauds. La plupart des genres, parmi les Auricularini, sont pour ainsi dire cosmopolites, de même que plusieurs espèces de Stereum, de Corticium, etc., qui se rencontrent à la fois dans des pays très diversement situés sur le globe. Dans les pays tropicaux, ces genres de Champignons obtiennent des formes plus remarquables et plus riches. Le seul genre Cyphella, qui n’est pas très considé- rable, semble distribué d’une manière assez égale sur tout le globe. Les Clavarinei paraissent répandus par toute la terre, mais leur nombre s'accroît vers le Nord; le genre Pterula possède ce- pendant plusieurs espèces exotiques, tandis qu’en Europe il n’est représenté que par deux espèces (4). C’est ici que se place le plus beau genre des Hyménomycètes, le genre Sparassis, qui est par- ticulier à la zone tempérée et à la région des Coniféres. Les Champignons qui constituent la famille des T'remelliner en Europe, en Asie et dans l’Amérique du Nord, ne semblent pas essentiellement différer les uns des autres, malgré les distances qui séparent leurs patries respectives. IL faut noter cependant que les Hirneola habitent seulement sous les tropiques. Venons maintenant aux Gastéromycètes, famille intéressante qui présente plusieurs embranchements ou séries particulières de développements. Les Gastéromycètes les plus parfaits appar- tiennent presque exclusivement à la zone chaude tempérée et à la zone tropicale, où ils ont leur végétation la plus luxuriante. Dans ces derniers temps, les catalogues que nous en possédions se sont enrichis de plusieurs genres et espèces jusqu'alors inconnus et propres aux pays chauds. Il n’est pas rare que les flores exotiques différent souvent de la nôtre, non-seulement quant aux espèces de Gastéromycètes, mais encore quant aux genres. Il faut aussi faire observer que cette famille est riche en groupes génériques, (1) Ces espèces sont le Pterula subulata Fr. (de la France méridionale), et une nouvelle forme que j’ai découverte en 1854, dans le jardin botanique d'Up- sal, sur des rameaux de Sapin. 4° série. Bor T. XV. (Cahier n° 1.) © 3 5l | E.-P, FRIES. bien limités, mais ces genres sont très pauvres en {ypés spéei- fiques différents. Parmi les genres européens plusieurs sont cos- mopolies. Les Phallodei se présentent dans la zone torride sous les formes et les couleurs les plus variées, ét constituent plusieurs genres riches en espèces; en Europe, leur nombre est très res- treint. Ils diminuent rapidement vers le Nord, de sorte que la Suède moyenne n’en possède qu’une seule espèce, le Phallus impudicus, lequel y est même très rare. Un seul genre et une seule espèce de ce genre, le Mutinus caninus Huds., ne croit en Suède que dans la Scanie, la plus méridionale de ses provinces. Parmi les Phallodei, on peut encore mentionner le Lysurus de la Chine, l’Aseroe de la terre de Van-Diemen, et le Clathrus, dont l'espèce la plus connue, le C. cancellatus L., offre une distribution géo- graphique très vaste, Elle se trouve en effet dans le nudi de l'Europe, en Allemagne et en Amérique; les autres espèces du même genre n’ont que des aires restreintes. Les T'uberacer sont tous des Champignons plus ou moins hypogés; ils appartiennent aux pays chauds et sont nombreux en genres et en espèces. De même que les T'uberei, les Tubé- racés constituent le groupe de Champignons qui chez mous est le plus pauvre en espèces. Parmi les Hymenogastrei, les rares espèces que nous possédons, ouire l’Hyperrhiza variegata (Vitt.) et une espèce du genre Octaviania (A), apparliennent à la Suède (1) M. El. Fries, dans son Summa vegetabilium Scandinaviæ, p. 436, ne fait mention d'aucun Octaviania, mais seulement d'un Hydnangium, .e Scania, nondum determ. Dans les serres froides du jardin botanique de Helsingfors (Finlande), on rencontrait l'hiver dernier, sur la terre de bruyère prise aux envi- rons de la ville, l’Hydnangium carneum Wallr., Tul. Fung. hypog., p. 75, t. xx, fig. 3 (Octaviania carnea Cord., Icon. Fung., t. xxxvr, fig. 71). Les nombreux individus de cette espèce que j'observai alors pendant quelques semaines, s'offraient comme des tubercules irréguliers, pâles, de consistance molle, d’un diamètre de 40 à 45 millimètres, ordinairement un peu déprimés et dépourvus d’appendice basilaire distinct. L'évolution complète de chacun de ces tubercules semblait exiger environ quinze jours, après quoi ils se ramollissaient et so décomposaient. Les spores, dontle diamètre varie entre 0"® 040 et 0"%,045, sont toutes hérissées de tubercules coniques, pointus, d'une hauteur DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES CHAMPIGNONS. 39 méridionale. La plupart se rencontrent dans la zone tempérée chaude, de même que les Lycoperdacei. La plupart des Lycoper- don sont cosmopolites. Les Nidulariacei et les Trichodermacei paraissent être distri< bués sur le globe d’une manière uniforme, bien que leurs espèces ne soient pas partout les mêmes. Il en est également ainsi des Myxogasires, qui sont vulgaires jusqu’en Laponie (1) et qui sem- blent avoir leur centre dans les pays de la zone tempérée; ils ne manquent pas cependant aux régions tropicales, mais l’inten- sité de la chaleur y contrarie leur développement en desséchant le mucilage aux dépens duquel s’engendrent leurs spores. d'environ 0"%,002 ; la figure citée de M. Tulasne les représente très exacte- ment. Il se peut que l'Octaviania mollis DNtrs, Comm. Soc. critt. Ital., p. 33, t. , fig. #, ne soit pas une espèce distincte de celle-ci, car souvent les spinules ou tubercules coniques des spores de notre plante paraissent être assez obtus, et c'est sur ce caractère qu'insiste surtout M. De Notaris pour distinguer sa nouvelle espèce de l'Hydnangium carneum. Qu'il soit permis de faire observer, à cette occasion, que le Summa vegetabilium Scundinaviæ ne signale pas les Endogone parmi les Champignons de le Scandinavie, et que l'E. pisiformis Link. (Tul. Fung. hypog., p. 183) se trouve à Helsingfors dans la même terre et en même temps que l'Hydnangium carneum. (Tran. (1) Si les Myxogastres sont réellement aussi vulgaires, même en Laponie, que l'affirme ici M. Fries, nous sommes surpris que M. C. P. Læstadius, déjà cité plus haut, ait entièrement oublié ces Champignons dans l'énumération qu'il a donnée des productions fongines de la Laponie centrale. Il y a cependant lieu de penser que cette énumération est plus complète que celles dues à Wah- lenberg et à Sommerfelt. En effet, le premier de ces auteurs n'avait noté dans sa flore de toutes les Laponies que cinquante-deux espèces d'Hyménomycètes, auxquelles Sommerfelt en ajouta plus tard cent deux autres. M. Læstadius, pendant un court séjour dans la seule Laponie de Tornéa, a observé et déter- miné cent quatre-yingt-treize Hyménomycètes différents, parmi lesquels deux Agaricus et un Cantharellus sont signalés comme inconnus jusqu'ici aux myco- logues. (Voy. C. P, Læstadius, Bidrag till kännedomen om vüætlighelen à Tornea Lappmark. Upsala, 1860.) (Tran.) NOTULA CIRCA SPERMOSIRAM ET NODULARIAM ALGARUM GENERA. SCRIPSIT VWWILLIAM NYLANDER. Ineunte mense Novembri anni 1860, ad Helsinglors in littore marino plano humido (aqua marina sæpe inundata), Algam vire- scentem 6scillatorinam inveni gramina decumbentia late tegentem. Aderat 1b1 ila sat tenuiter effusa supra gramina (aliquot dies ante inundata et inde depressa) prope ipsam aquam maris. Microscopico examini mox patuit, Algam hanc sistere elegantem Spermosiram litoralem Harv. Phycol. Brat., t. 113, f. c (S. ma- jorem Kütz. Spec. Alg. p. 295, Tabul. phycol. X, 100). Simul admixta aderat VNodularia Suhriana Kütz. !. c., quæ à Spermo- sira illa vix, me observante, nisi tamquam status juvenihs vel junior differt, nam transitus haud raro vidi. Immo eredibile est, Spermosiram Vrieseanam et litoream Kütz., adhuc ad unam ean- demque speciem Sp. littoralem Harv. pertinere, vel ad formas ejus tenuiores. Sequentem notavi definitionem ex speciminibus statu vivo ob- servatis. SPERMOSIRA LITTORALIS Harv. — Magma oscillatorinum viride vel sordide æruginoso-viride (vel passim nonnihil cœrulescens) formans; trichomata conferte articulata (crassit. 0®#,023-25) vaginis hyalinis vel paullum cœrulee tinctis, flexuosa (interdum spiraliter contorta); gonidia (axin gonidialem constituentia) sæpius multo angustiora quam vagina. Recens odore crudo, nauseoso. Immixta Nodularia Suhriana Kütz., quæ junior sit Spermosira htto- rahs, differt trichomatibus magis cincinnatis vel constanter spiraliter contorts et tenuioribus (crassit. circa 0"®,010-41), articulis minus confertis et sæpe anabainoideis. | rs EXPOSITIO LICHENUM NOVÆ CALEDONIÆ. SCRIPSIT XVILLIAN NYLANDER. Jam in his Annalbus (seriei A tomo xn) Prodromum dedi expositionis Lichenum Novæ Caledoniæ (vel Austro-Caledoniæ, ut etiam dicitur), examen sistentem collectionis parvæ inde Museo Coloniarum Gallicarum (duce el. D. Aubry-Lecomte) Paristis inslituto missæ. Tantum 26 species tum ex insula 1lla longissime distante et naturam maxime peculiarem variantemque offerente enumerare licuit. Postea materiæ uberiores reportatæ fuerunt; plurimæ a D. Vieaillard, aliæ a D. Pancher, et paucæ insuper a D. Dela- planche. In truncis arborum numerosis a D. Pancher Museo Coloniarum Gallicarum et Museo Parisiensi missis quoque ipse vegetalionem lichenosam Novæ Caledoniæ observare potui et species quasdam notare, quæ collectoribus illis præstantissimis fugerant; videre simul licuit quomodo varia copia singuli lichenes corticolæ obveniunt. Imaginem nunc pleniorem possidemus hujus vegetationis, quam cognitionem præcipue meritissimis DD. Vieillard et Pancher de- bemus. Sunt, quoad numeros specierum Novæ Caledoniæ jam cognitarum, pro diversis tribubus : Lt 1 di. he, à. 7 à din à due su7 ne À ET Ed 74 DU Es. 4 PREND a TP BenLTE FA Psnéer nAtlLel IN. AOL. LL 6,4 : P RE | heu ae À PAPE MP LNON, CiEFIERCE DS TEL SCI Â4 ENne bo Dir. ÉCR u atro:topl.ies 3 ÉeGATOTE RS . à. à à « « à 24 MÉCONNU. LL all 7, | 12 Gsophidel 26dinduis in és ee tndenent titine Ce 20 GA + 13 Summa . . . 405 Ex his 105 specichus (ad 42 tribus pertinentibus) 49 in Europa 30 W. NYLANDER, vigent vel solum quinta pars (4). Désunt species tribuum Lichi- neorum, Myriangieorum, Bæomyceorum, Stereocauleorum, Roc- celleorum, Siphuleorum, Cetrarieorum, Péltigereorum, Gyropho- reorum et Xylographideorum; sin olim una alterave detegenda sit. Plurimæ species typum geographicum Polynesiensem expri- munt, at accedunt haud paucæ Australienses (Cladonia Mülle- ri, relipora, aggregata, Lecidea marginifleæa, etc.), pauciores Javanicæ (Leptogium sphincirinum, Trypethelium megasper- mum, elc.). Novæ species in sequentibus descriptæ numero sunt 48 ; ceteræ solum enumeratæ et quibusdam observationes additæ. TRI8. 1. — COLLEMEI. 4. Cozcema ByrsiNuM Ach., Nyl. Syn. p. 413. = Ad cortices frequens videtur (coll. Vieill, n° 4815). — Var. divisum Nyl. (thallo placodiiformi minore), etiam corticola (Vieill.). Vide Prodr. N. Caled. p. 2. 2. C. AMPHIURUM Nyl. 1. c. — Subsimile præcedenti, sed sporis (sim- plicibus) utroque apice apiculo acuto munitis. — Ad cortices (Pancher). 3. C. AGGREGATUM Ach., Nyl. Syn. p. 415. — Coll. Vieill. ni 4817, 1819 (2). h. Leprocium TREMELLOIDES Ach., Nyl. Syn. p. 124, et var. azureum (Sw.). — Frequens videtur. 9. L. pHyLLOCARPUM (Pers.) Nyl. Syn. p. 130.— Coll. Vieili. nis 1814, 1816. 6. L.’SpaincrRiINUM Nyl. Syn. p. 431 (et sit Stephanophorus Ja- vanicus Mnt. Syll. p. 379, Lich. Javan. p. 66). — Commixtum sub nis 1814, 1316. 7. L. cyANESGENS Nyl. Syn. p. 434. — Ad cortices (Vieill.). (1) Ratio hæc vero haud parum mutabitur lichenibus saxicolis rite exploratis, qui (sicut alibi indicavi) latissima distributione geographica gaudent. (2) Hac occasione notare liceat C. glausophthalmum Nyl 1. c. p. 144, esse C. leucocarpum Tayl. Lich. antarct. n. 4144 ([C. nigrescens var. leucocarpum Bab. N. Zeal. p. 44). EXPOSITIO LICHENUM NOVÆ CALEDONIÆ, 39 TRiB. I]. — CALICIEI. 8. CaricIUM ROBUSTELLUM Nyl.—Thallus flavidus tenuis granuioso- inæqualis; apothecia fere mediocria, stipite robusto breviusculo, capi- tulo turbinato-cylindrico (parum dilatato vel incrassato), tota nigra, massa sporali (in integris) prominula; sporæ nigrescentes (tenuiter) 1-septatæ, long. 0" 009-114, crass. 0"",004-7 millim. — Ad ligna putrida Novæ Caledoniæ (coll. Vieill. n° 1561). Socium Lecideæ dissimilis lectum a D. Vieillard. Differt a Calicio hyperelloide Nyl. Syn. p. 153 mox apotheciis validioribus, stipite crassulo. Variat apothe- ciis sessilibus (coll. Vieill. n° 4862). Trig. II. — SPHÆROPHOREI. O. SPHÆROPHORON COMPRESSUM Ach. — In montibus Balad. Sterile (coll. Vieill. n° 1794). | il Tr18. IV. -— CLADONIET. 10. Czaponia Mürcerin (Sticta Mülleri Hmp.;, Platysma Müller: Nyl. Syn. p. 306).— Thallus depressus parmelioides expansus (glau- cescens vel) glauco-flavescens, subflabellato-multifidus, divisionibus am- bitum (vel apicem) versus planis, versus centrum supra convexis (subtus canaliculatis), subtus fuscescens vel passim fusco-pallescens (tomento indutus), foveolis cyphellinis albis notatus, rhizinis fuscis vel fuscescen- tibus molliusculis hine inde visibilibus; apothecia carneo-pallida, in apicibus divisionum sita, convexiuscula (interdum pruinosa); sporæ oblongæ, long. 0"*,009-12, crass. 0"*,0035-0"",0045, paraphyses graciles. Gelatina hymenea iodo cœrulescens vel saltem thecæ (præser- lim apice) cœrulescentes. — [In montibus, ad truncos legerunt cl. Vieillard (n° 1780) et Delaplanche. Thallus plagas latit. 3-4-pollicares formans. Apothecia fere ut in peltusta vel botryte. Lichen sane singularis et fere proprii generis, quod Heterodea &ici possit. Ante modo frustulum videram uno atterove spermogonio absque spermaliis ; inde locum systematicum speciei huic ante tute designare non potui, quam ex forma papillari spermogoniorum pertiuere patuit aut ad Platysma aut ad Clado- LO W. NYLANDER. niam, notam vero delerminantem solum e spermatis cladoniomorphis eruere licuit. 41. CL. BorBonicA Del, — Frequens ad latera nuda montium (Pancher). Huc jungenda sit Cladonia polyphylla Mnt. Syll. p. 336, Lich. Jav. p. 54. Etiam in America meridionali calida adest. Descendit a CI. squamosa, nec a fim- briala, sicut perperam indicatur in Nyl. Syn. p. 1496 let simul est notandum, coniocræam Del. sistere ochrochloram FIk. gracilescentem vel minus evolutam, descendentem a fimbriata fere omnino ut cornuta a gracili; coniocræa Del. in Dub. B. G. p. 629 sic est forma juvenilis macra, podetiis basi corticatis, CL. fim- briatæ var. radialæ simplicis, neque cornuta amplius Llamquam species propria distingui potest). C!. borbonica sæpe jta est similis muscigenæ Eschw., Nyl. Syn. p. 225, ut vix nisi colore apotheciorum differat. 42. CL. DEGENERANS var. corymbescens Nyl. — In montibus (coll. Vieill. n°4785, 1787). — Est varietas degenerantis analoga ut corym- bosa est furcatæ. 13. CL. RANGIFERINA var. pycnoclada (Pers.) Nyl. Syn. p. 212. — Coll. Vieill. n° 1752. 44. CL. FcLoerkeana Fr., Nyl. Syn. p. 225. — In montibus (coll. Vieill. n° 1788). 15. CL. AccreGaTA Eschw., Nyl. Syn. p. 218. — Frequens videtur (coll. Vieill. ni 1781, 1783, 1784, 1786). — In Insula Pinorum (Pancher). 16, CL. rRETIPoRA Ach., Nyl. Syn. p. 218. — Coll. Panch. et Vieill, (n° 1789). Tris. V. — USNEEI. 17. UsnEA Tricuonea Ach., Nyl. Syn. p. 270. — Ad ramos arbo- rum (coll. Vieill. ni 1794, 1793). 48. U. aRTICULATA Hffm. (U. barbata f. articulata Ach., Nyl. Syn. p. 268). — Coll. Vieill. n° 1792. EXPOSITIO LICHENUM NOVÆ CALEDONIÆ. BA TriB. VI. — RAMALINEI. 49. RamaLinA cALICARIS F. Eckloni (Spr.) Nyl. Syn. p. 295.— Ad ramos (DD. Pancher et Delaplanche). TRri8, VII — PARMELIEI. 20. STICTINA ARGYRACEA var. crenata Nyl. — Differt a typo laciniis brevioribus crenatis et crenato-lobatis. — Ad corlices in sylvis (coll. Vieill. n° 1797). — Variat quoque ibi (isidiophora), thallo pro parte valde isidiophoro (coll. Vieill. n° 1799). 21. Sr. quercizans Nyl. Syn. p. 344. — Coll. Vieill. n° 1801. 22. ST. FiLICINA var. margimifera (Mnt.) Nyl. Syn. p. 349. — Tenera (thallo plumbeo tenelle membranaceo et anguste diviso) sterilis ; fortasse propria species. —— Legit D. Vieillard (coll. Mus. Colon. n° SA). 23, Sr. MoucroriAnA (Del.) Nyl. Syn. p. 340. — Coll. Vieill. nis 4800, 1802. 2h. Sricra carPoLOMoIDES Nyl. Syn. p. 354. -— In Kanala, in syl- vis montanis (coll. Vieill. n° 1798, et n. 79 in Prodr. N. Caled. 10 huc pertinet). — Frondes longit. 2-3-pollicares vel minores, subtus fusce- scenti-tomentellæ aut alibi omnino pallidæ. Sporæ incolores à8-septatæ, longit. 0"",030-32, crassit. 0"",009-0"",010 (1). (4) In mea Syn. p. 362 error latet sub « Sticta obvoluta », ut animadverti jam in Lich. Scandin. p. 95. Typica obvoluta Ach. est Sticta (e regione Freti Magellanici, ad truncos arborum) thallo cinereo-flavido pallidiore, gonidiis veris, sporis fuscescentibus majoribus (longit. 0"",025-32, crass. (®",010-44). At ab ea distinguenda est Stictina hirsuta (Mnt. pro parte, nam cel. Montagne suam «hirsulam » etiam commiscuit cum Sticta jobvolula Ach.), granulis gonimis, thallo magis cinerascente (lurido-pallescente), sporis fere incoloribus angustio- ribus (long. 0"®,023-26, crass. 0"",007-8); in var. Guilleminii (Mnt.) sporæ æque sunt crassæ, sed interdum longitudine usque 0"",035. In Chili occurrit Stictina hirsuta et (ex hb. Petropol.) quoque in Brasilia. Sticta obvolula Ach. datur in Lechl. PI. Magell. n° 4010. — Hac occasione quoque observare liceat, Suictam granulalam Bab., quæ in Nyl. Syn. p. 340 inter Stictinas descri- bitur, revera esse Stictam, locum systematicum habentem prope Stictam obvo- lutam, Etiam ante indicavi, Stictam scrobiculatam (Scop.) ad Stictinas esse L2 W. NYLANDER. 25. ST. uyPOPSILOIDES Nyl.— Thallus glauco-pallescens vel pallido- luridus (vel hinc inde pallido-fuscescens), magnus (late expansus vel in- terdum latit. pedalis et ultra), vix rigescens, lævis (vel sublævis, hinc inde obsolete versus centrum scrobiculosus), lineari-laciniatus, laciniis pinnatifidis, subtus pallidus subnudus (vel versus centrum puberulus) et sæpe 1bi (saltem obsolete) nervoso-costatus, cyphellis thelotremoideis (fundo albido-pulverulento); apothecia fusca sparsa, sat parva (latit. cirea 1,5 millim.), margine crenulato vel crenulato-denticulato; sporæ incolores (vel demum fuscescentes) 1-3-septatæ, longit. 0"",023-28, crassit. 0"*,018-20. — Ad cortices in montibus editis Novæ Caledoniæ (coll. Vieill. n° 4796); altit. 800 metr. supra mare (Pancher). Species magna, laciniüs sæpe latit. A-pollicari, facie prope ut in damæcorni majore. Gonidia diam. circa 0®%%,006-7. Cum prolificante, præsertim quoad apothecia et gonidia, convenientia haud caret. Prope damæcornem in serie syste- matica Specierum disponenda sit. 26. ST. PROLIFICANS Nyl. — Thallus pallido-luridus major (latit. 6-pollicaris vel ultra), parum rigescens, lævis (vel læviusculus), lacimiato- divisus, laciniis linearibus subpinnatifidis imbricatis, divisionibus apice truncatis retusisve aut profundius divisis, subtus pallido-ochraceus (tomento rhizineo concolore tectus, vel eodem hince inde versus ambitum evanescente), pseudocyphellis albis sat parvis; ap o the cia fusca vel fusco- nigra, marginalia vel submarginalia, satis parva (latit. circa 4,5 millim.), margine tenui crenulato vel crenulato-denticulato; sporæ fuscæ, bre- viter fusiformes, longit. 0"",023-98, crassit. 0"*,008-0"",011. — Ad cortices sylvarum in Kanala (coll. Vieill. n° 1795). Faciem habet Stictinæ fragillimæ, sed notis allatis mox dignoscitur. Prope Stictam punctulatam Nyl. Syn. p. 364 est disponenda. Thallus vulgo in referendam.—Nulla quidem Sticteorum species descriptione qualicumque agno- scenda, nisi character gonidialis accurate affertur, et abunde patet ex eo exemplo (ut quoque e Nephromeis, Collemeis, etc.), quomodo hic character (minima jam particula thallina facillime et mox visibilis) summi est certe moment, frustraque negaretur. Vel qui characterem, ex meis observationibus, dominantem et abso- lutum negare vult, argumenta sua incipere deberet demonstrando eam notam esse inconstantem ; alioquin sententiæ contrariæ nihil probant nisi animi nisum theoreticum vel subjectivum. Verbis magnis inanibus criteria seria haud refel- luntur, quæ insuper à comœdiis personalibus et ambitiosis minime tangi vel adhue minus nfirmari possunt. EXPOSITIO LICHENUM NOVÆ CALEDONIÆ. Lô marginibus laciniarum prolifer, laciniolas emittens minutas plus minus vel hinc inde confertas majores. Gonidia diam. 0,006-7 millim. 27. Sr. AURATA Ach., Nyl. Syn. p. 361.— Coll. Vieill. n° 4797 ?is, 28. ParMeLrA PERFORATA Ach., Nyl. Syn. p. 877. — Coll. Vieill. sub n° 1805. 29. P. PERLATA Ach., Nyl. Syn. p. 379. — Frequens videtur. Coll. Vieill. sub n° 1805. — Quoque Parmeliam lœævigatam Ach. vidi, ni fal- lor, ad truncos à D. Pancher missos, at non bonam. 30. P. rezrciNa Fr., Nyl. Syn. p. 386. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1804, et in Mus. Colon. n° 68); varians epithecio ecoronulato, tumque omnino similis Parmelie levigatæ var. sinuosæ (Sm.) Nyl. Syn. p. 392 (ubi habitatio « Nova Caledonia », p. 393, est delenda), sed sporis mino- ribus (long. 0®*,007-8, crass. 0"",0045-0"*,0065).! 31. Payscia sPeciosa var. hypoleuca (Ach.) Nyl. Syn. p. 417. — Coll. Vieill. n° 1803. 32. PH. picra (Sw.) Nyl. Syn. p. 430. — Coll. Vieill. ni 1808, 1809, 1824, 1870 (1). Trig. VIII, — PYXINEI. 38. P. Merisnerir Tuck., Nyl. in Ann. sc. nat. 4, XI, p. 255, Syn. Il, p. 4. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1829). — Sicut jam antea notavi, hæc tribus perperam distinguatur a præcédénte, et forte optime senus Pyxine cum Physcia jungendum sit, 34. P. Cocoes (Sw.), Nyl. Syn. IT, p. 2. — Coll. Vieill. n° 1829. 35. P. RETIRUGELLA Nyl. in Ann. sc. nat. 4, XI, p. 240, Syn. IT, p. 8. — Corticola (coll. Vieill. n° 1809). (1) Solum has binas Physcias vidi e Nova Caledonia. Observetur hoc loco, Physciam leucomelam Mich., jam nomine anteriore dicendam esse atroseligeram ; est Scilicet Lichen atrosetiger Broter. Flor. Lusitan. 1 (1804), p. 457. Alia ejusdem generis species, in terris tropicis vigens, Ph. confluens (Fr.) Nyl. Syn. p. 430, nomen similiter mutare debet, appellandaque est Physcia ægialita, nam sistit saxicola Parmeliam ægialilum Ach. Meth. p. 492 (Lecan. ægialitam L. U. p. #23, Syn. p. 179); margo thallinus apotheciorum variat ei integer, et sterigmata nonnihil simpliciora sunt quam in Ph. picta ; aécedit àd Lecanoras. hh W, NÉLANDER, TriB. IX. — LECANOREI. 36. PsoroMA SPHINCTRINUM (Mnt.) Nyl. Syn. IT, p. 24. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1806). 37. PANNARIA PANNOSA (Sw.) Del., Nyl. Syn. I, p. 29. — Ad cor- tices frequens videtur (Pancher, Vieillard). Datur in coll. Vieill. sub n° 1810. 38. P. RUBIGINOSA (Thunb.) Del., Nyl. Syn. IT, p. 29. — Coll. Vieill. sub n° 1810. 39. P. FULVESCENS (Mnt.) Nyl. Syn. Il, p. 28. — In Insula Pinorum (ex hb. Hook.). A0. Coccocarpra MoLyBDÆA Pers., Nyl. Syn. IT, p. 42. — Coll. Vieill. n° 1811 (var. aurantiaca [Hook.] Nyl. 1. c. p. 43, in eadem coll. sub eodem numero; var. polyphylla [Pers.] sub n° 1812). A. DichonemA SERICEUM (Sw.) Nyl. Syn. IE, p. 50. — Coll. Vieill. n° 1839. A2. LECANORA FERRUGINEA (Huds.).— Corticola (coll. Vieill. n° 1836). h3. L. sopxones (Ach.). — Omnino typica. Thallus griseo-fuscescens depresso-areolatus vel areolato-rimosus. Sporæ longit. 0"",017-22, crassit, 0"",009-0"",014. Similis datur in Anz. L. exs. 15. — Ad saxa vulcanica in Insula Pinorum (Pancher). hA. L. cRANIFERA Ach. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1823-95). L5. L. suBrusca var. distans (Pers.) Nyl. Lich. Scandin. p. 160. — Ad cortices satis frequens videtur. L6. L. enpopxæa Nyl. — Thallus albido-cinerascens determinatus, mediocris, granulato-inæqualis vel granulato-rugosus ; apothecia fusca mediocria (latit, circa À millim. vel minora), demum convexiuscula, mar- gine thallino integro demum exeluso, intus concoloria; sporæ ellipsoi- deæ simplices, longit. 0"",014-12, crassit. 0"®,006-7. Gelatina hymenea iodo cœærulescens. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1832). Facie formæ cujusdam Lecanoræ subfuscæ, sed mox distans apotheciis intus fuscis. 47. L. aTRA Ach. f. — Coll. Vieill. n° 1826. EXPOSITIO LICHENUM NOVÆ CALEDONIÆ, 5 h8. L. punicEA Ach.— Ad cortices sat frequens ut videtur (ad truncos a D. Pancher missos). — Sporæ fusiformes, sæpius curvatæ, longit. 0"®,035-A6, crassit. 0°",004-5. h9. PerrusariA VELATA (Turn.) Nyl. Lich. Scand. p. 179 (Lecanora pilulifera Pers. in Gaudich. Uran. p. 194). — Coll. Vieill. n° 1827, at non certa, nam sporæ desunt. 50. P. LElopLacA (Ach.) Schær., Nyl. Lich. Scand. p. 181. — Coll. Veill. n° 4865. Etiam ad Cupaniæ juhfloræ (?) corticem (Pancher). — Var. trypethehiformis (Nyl. in Ann. se. nat. 4, XI, p. 241). Sporæ ei(3-)4-6%*, longit. 0"%,056-0"*,105, crass. 0°",28-15. Coll. Vieill. n° 1864. 51. P. Quassiæ Fée.— Ad cortices (ex. gr. Cupaniæ juhfloræ, Har- tigseæ Billardierii) legit. D. Pancher. — Thecæ 2-A-sporæ (sporæ longit. 0"",070-0"",440, crassit. 0"",027-A6). Variat thallo obsolete flavescente. 02, CLaAuSARIA FALLENS Nvl. — Thallus tenuis albus ruguloso-in- æqualis determinatus (vel sat determinatus);, apothecia in verrucis vel tuberculis mastoideis thallinis (plus minus distinctis) parvis (latit. 0,5 ad 4 millim.), sæpe rugosis, prominulis vel depressiusculis et plus minus conferlis latentia; thecæ Monosporæ, sporæ oblongo-ellipsoideæ (lon- pit, 0"",415-0"",138, crassit. 0"",080-A8) pariete crassiusculo, — Ad corticem Rhizophoræ mucronatæ (Pancher). Lichen singularis facie fere Pertusariæ cujusdam minutæ. Genus Clausaria subsimile est Pertusariæ, sed ostiolo vix vel parum visibili, paraphysibus nullis et gelatina hymenea iodo non tincta (neque pariete thecarum) ; sporæ magnæ simplices. Locus inter Pertusariam et Phlyctidem. Revera ostiola haud magis sæpe clausa quam in Pertusariis plurimis, sed incoloria (vel thallo concoloria vel saltem dilutissima). 53. THELOTREMA CAVATUM Ach. var. dohichosporum NYl. in Ann. sc. nat. h, XI, p. 242. — Coll. Vieill. — Sporæ incolores loculis 17-21, longit. 0"",45-90, crassit. 0"",008-0"",010, 54. TH. azLosporum Nyl. — Simile T'helotremati cavato, sed sporis mullo majoribus. — Ad corticem Apocyneæ (Pancher). - Thallus macula albida indicatus. Apothecia in protuberantiis depresso-conicis albidis (vel albo-pallidis, basi latit. fere 4 millim.), ostiolo firmo minuto ; sporæ A-40e (8uæ) in thecis, fuscæ, 45-25-loculares, longit. 0%#,400-0"m,245, AG WW. NYLANDER. crassit. 0%%,044-0"%,025, iodo obsolete obscuratæ. Forsan nonnisi varietas insignis recedensque præcedentis speciei. 05, Ta. MonosporuM Nyl, — Satis simile præcedenti vel cavato, sed thallo glaucescente (vel glauco-virescente) vel albido, sporis fuscis murali- divisis (long. 0"*,072-0°",102, crass. 0"",18-34). — Ad (Berchemeæ crenulatæ ?) corticem (Pancher). Adest quoque in Guyana Gallica (ibi lecta a D. Mélinon), et habet ibi inter- dum sporas (singulas in quavis theca) adhuc majores. Cel. Tuckerman formam lignicolam communicavit (ex Insulis Bonin prope Japoniam) thallo glabro albo, sporis long. 0°°,415-135, crass. 0"®,028-35, ostiolis magis apertis (album forte dicendum). 56. Tu. ALBIDULUM Nyl. — Thallus albidus vel albido-glaucescens, sat tenuis, opacus (determinatus?). Sporæ demum fuscæ oblongæ fusiformes 10-loculares, longit. 0"",038-44, crass. 0"",007-8, iodo vix tinctæ. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1867). 57, TH. BICINCTULUM Nyl. Enum. p. 118. — Satis simile præce- denti, thallo pallido (vel macula subdeterminata indicato), apothe- ciis (bicinctis ut in eodem) magis fere apertis, sporis incoloribus 8-12-locularibus (long. 0°",022-30, crass. 0°",006-7) iodo non tinctis (non cœrulescentibus). — Ad (Cupaniæ uniglandulosæ) corticem (Pan- cher). In America Boreali etiam oceurrit. 58. Ta. MYRIOTREMA Nyl. in Ann. sc. nat. 4, XI, p. 221 (Myrio- trema olivaceum Fée). — Thallus pallido-cinerascens tenuis verniceus lævigatus determinatus. Sporæ incolores 4-loculares, longit. 0"",010-11, crassit, 0°",005-G millim, (iodo cœrulescentes). — Ad corticem (coll. Vieill. n° 1868). Thelotrema microporum Mnt. in Ann. sc. rat. 3, X, p. 430, fere nimis ei est affine. 59. GYROSTOMUM sCYPHULIFERUM (Ach.; Thelotrema atratum Fée). — Ad cortices (Pancher). Tri8. X. — LECIDEEL. 60. LEciDEA PpiNEeTI Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 191. — Similis omnino europææ. Salis microcarpa, apotheciis pallide carneo-flavidis, EXPOSITIO LIGHENUM - NOVÆ. CALEDONIÆ. l7 sporis fusiformibus tenuiter 1-seplatis (long. 0°",009-0"",013, crass, circiter 0"%,0035). Gelatina hymenea iodo dilute vinose rubescens. — Ad corticem (Baloghe drupaceæ ?) legit cl. Pancher. 61. L. ParvIFOLIA var. fibrilhifera Nyl. — Thallus cinereo-glau- cescens squamulosus, squamulis sat tenuibus lobatulis vel incisis aut fibrilloso-isidiomorphis (fbrillis teretiusculis nudis teretibus plerumque adscendentibus vel suberectis); apothecia pallido-rufa vel testaceo- rufa, fere mediocria, demum convexiuscula, margine haud distincto ; sporæ 8"® oblongæ simplices, longit. Omm,O10-11, crassit. 0"",0035- 0"%,004, paraphyses non bene discretæ. Gelatina hymenea iodo cœru- lescens. — Ad cortices (coll. Vieill, n° 4790). 62. L. versicoLor Fée. — Coll. Vieill. n° 4869. 63. L. MARGINIFLEXA Tayl. — Coll. Vieill. n° 1831?5. 6h. L. BIFERA Nyl. — Similis externe leucoxanthæ, quæ proxima, sed apothecia testaceo-fulva epithecio fuscescente, thecis bisporis (sporis ellipsoideis transversim pluries divisis vel fere murali-loculosis, long. 0%%,032-36, crass. 0"",016-18). Gelatina hymenea iodo intense cœru- lescens (præsertim thecæ).— Ad corticem (Baloghiæ drupaceæ ?) trunci missi à D. Pancher. Similis fere in Insula Mauritii et Guyana obvenit. Vix sit nisi varietas dispora Lecideæ leucoxanthæ, ut quidem in Enum. Lich. p. 123 indicavi. 65. L. GRISEO-PALLENS Nyl. — Thallus griseus vel sordide cinereus, sat tenuis, indeterminatus, granuloso-inæqualis, rimulosus ; apothecia pallida vel carneo-pallescentia, fere mediocria vel minora, plana vel pla- niuscula, margine pallidiore non prominulo vel demum evanescente, intus tota albida ; sporæ 8% ellipsoideæ simplices, long. 0®®,009-022, crass. 0%®,005-6, paraphyses haud bene discretæ. Gelatina hymenea iodo dilute cœrulescens. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1833). Affinis Lecideæ flexuosæ, apotheciis pallidis regularibus margine haud distincto neque flexuoso. Forte tamen haud specie sit distincta, nec nisi varietas yalde notabilis. À 66. L. crisro-ruscescens Nvl. — Thallus griseus vel terreus effu- sus, sat tenuis, leprosus; a pothecia fusca vel fusco-rufescentia (vel pro parte sordide pallidiora) mediocria (latit. circa À ad 4,5 millim.), demum 8 W. NYLANDER. convexa, margine nullo visibili, intus obscura; sporæ 8"* incolores fu- siformes 1-septatæ, longit. 0®*,011-20, crassit. 0°*,0035-0"* 004, paraphyses haud discretæ, hypothecium crasse fusconigrum. Gelatina hymenea iodo cœrulescens. — Supra filices (coll. Vieill. n° 4834). Facie quodammodo Lecideæ sanguineo-atræ (quæ etiam hypothecio est sub- similis), sporis autem anguste fusiformibus 4-septatis mox differt. 67. L. rracHoNoiDes Nyl. — Thallus albidus vel alhido-cinerascens tenuis, parum inæqualis, indeterminatus vel subdeterminatus; apothe- cia nigra, fere mediocria (latit. circa 0,6 millim.) demum convexa, intus obscura; sp or æ 8% oblongæ (sæpe leviter curvulæ) incolores 1-septatæ, longit. 0®",016-21, crassit. 0"",005-6, paraphyses paucæ, hypothecium crasse obscure fuscum vel fusco-nigrum. Gelatina hymenea iodo vinose rubens (præcedente cœærulescentia levi). — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1830). Ad stirpem pertinere videtur Lecideæ vernalis, licet apothecia nigra habet L. trachonoïdes ; comparanda est cum L. trachona (Flot., Nyl. Chi. p. 1464). — Variat ibidem, ad truncos arborum, thallo magis cinerascente tenuissimo, apotheciis planis vel planiusculis marginatis. 68. L. pissimuuis Nyl. — Thallus griseo-cinerascens minute granu- loso-pulverulentus leprosus effusus, satis {enuis; apouthecia fusconigra mediocria (latit. cirea 4 millim. ad 1°" ,5) adpressa, plana vel planius- cula, immarginata, intus nigricantia; sporæ ellipsoideæ 1-septatæ, lon- git. 0"*,012-16, crassit. 0"",007-8, hypothecium fuscum. Gelatina hymenea iodo cœrulescens. — Ad corticem in Nova Caledonia. | Facie est quodammodo Lecideæ Lightfootii Ach., apotheciis vero nigris vel fusconigris, adpressis, interdum quasi margine thallino spurio (e granulis glo- bulosis) cinctis, et pertinet ad stirpem Lecideæ disciformis, licet habitu dissimili recedat. Variat thallo coralloideo minute isidioso. 69. L. niscirormis Fr. in Moug. St. Vog. 7h5 (1823), Nyl. in Bot. Notis. 1852, p. 175, f. 1, Lich. Scand. p. 236. — Ad cortices (ex. gr. Acaciæ spirorbis, lecta a D. Pancher). — Var. epimarta Nyl., differens a typica solum apotheciis epithecio obscure ochraceo-suffuso ; corticola (coll. Vieill. n° 4831). *L. TRiPHRAGMIA Nyl. Prodr. Gall. Alger. p. 4h14, Lich. Scandin. | EXPOSITIO LICHENUM NOVÆ CALEDONIÆ. L9 p. 236. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 4828). Etiam ad Blackburniæ pinnatæ corticem (Pancher), sporis long. 0"",018-21, crass. 0"",007-8. * L. merosperma Nyl. — Facie omnino Lecideæ disciforms (thallo albo vel albido depresso-areolato vel areolato-rimoso, limitato), at sporis parvis (longit. 0"”,008-0"",011, crassit. 0"*,0045-0°*,0055) sicut in saxatih vel myriocarpa.— Ad saxa in Insula Pinorum (Pancher) (4). 70. L. STELLULATA Tayl. in Mack. F1. Hib. IT, p. 118. — Sporæ longit. 0®*,016-22, crassit. 0°",008-0"%*,014. —— Supra saxa in Insula Pinorum (Pancher). 71. L. PREMNEA Ach., Nyl. fich. Scandin. p. 241. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1833), forma epithecio lamina tenui viso incolore, forsan distinguenda. — Simul var. plurilocularis Nyl. (vel species fere dis- tincta), similis premneæ typicæ, sed sporis 6-12-locularibus (long. 0"®,030-34, crass. 0°®,0065-0"",0073), loculis minoribus (pariete crassiore), paraphysibus minus regularibus (epithecio fusco-nigricante, lamina tenui viso). Gelatina hymenea iodo dilute vinose rubens. Ad corticem (Baloghæ drupaceæ ?) legit. D. Pancher. Eandem e Peruvia reportavit cel. Weddell (huc L, premnea Nyl. L. exot. p. 225). TriB. XI. — GRAPHIDEI. 72. OPEGRAPHA CONFERTULA Nyl. — Thallus macula alba vel albida indicatus, sat determinatus; apothecia nigra conferta minuta, lineari- oblonga vel ellipsoidea, prominula, rima epitheciali angusta; sporæ 8°? incolores fusiformes 1-2- {forte etiam 3-) septatæ, longit. 0"",014-16, crassit. 0°",004-5, demum fuscescentes,_ paraphyses haud distinctæ. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 18/1). Accedit ad Opegrapham lentiginosam Lyell. Gelatina hymenea iodo vinose lutescens. | 78. O. aATRA Pers. f. simphoior, sporis oblongo-ovoideis arthonio- morphis 3-seplatis (long. circa 0"",015, crass. 0"",006). Gelatina hymenea iodo cœrulescens. — Ad corticem (Pleurostylidis decipientis ?) legit D. Pancher. (1) Sphæria endococcoidea minuta adest in thallo ejus, sporis 8i* fuscis 4-sep- tatis (long. 0%",014-14, crass. 0®,005-7). | 4° série, Bor. T. XV, (Cahier n° 4.) 4 4 90 W. NYLANDER. 7h. O. BonrcanniæÆ Fée, Nyl. Lich. exot. p. 229. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 4854). 75. Grapms assimiuis Nyl. Prodr. Gall. Alger. p. 150. — Ad cor- tices (coll. Vieill. n° 4848, 1856). 76. Gr. EGENA Nyl. in Ann. sc. nat. h, XI, p. 228. — Coll. Vieill. n° 1860. — Differt a Peruviana apotheciis (hinc inde subconfluentibus) minus hiascentibus. Sporæ longit. 0"*,025-38, crassit. 0"7,042-15, iodo leviter vel vix cœrulescentes. 77. GR. STRIATULA (Ach.) Nyl. 1. c. p.227. — Coll. Vieill. ns 1849, 1850. 78. GR. ENDOxANTHA Nyl. — Similis præcedenti (vel sæpe paullo major), thallo (vel macula thallina pallida) obscure limitato, apotheciis prominulis conferte striatulis (sporis minoribus, sed rite evolutis haud visis). — Ad cortices (Cathæ undulatæ, Cupaniæ uniglandulosæ ?) legit D. Pancher. 79. GR. TENELLA Ach. Syn., p. 81 (nec differt Gr. hineola Ach., nec angustata Eschw.). — Coll. Vieill. n° 1854, 1862 Pi, 80. GR. comma Ach. f. thallo tenui vel tenuissimo albo vel alhido determinato, apotheciis sæpe subinnatis (vel sæpe marginibus à tballo nonnihil tectis); sporæ incolores, 8-10-loculares, longit. 0"",024-27, crassit. 0"*,007-8. — Ad cortices læves (Vieill. n° 1853, et Panch.). 81. GR. piversA Nyl. in Ann. sc. nat. h, XI, p. 227. — Ad cor- tices (coll. Vieill. n° 1852, et Pancher). — Sporæ fusco-nigrescentes oblongæ 8-loculares, long. 0"®,027-30, crass. circa 0,009. Insignis major, apotheciis albocæsio-pruinosis ad Cupaniæ uniglandulosæ (?) corticem lecta a D. Pancher. 82. GR. MENDAX Nyl. 1. c. p. 2%4.— Apothecia albo-pruinosa; sporæ longit. 0"®,090-0%*4100, crassit. 0°*,030-4A0. — Legit el. Vieillard (Mus. Colon. n° 76). 83. GR. oBTECTA Nyl. — Affinis (et forsan nimis affinis Graphidi reniformi Fée Ess. p. A6, t. 11, f. 2, Suppl. p. 34, t. 39, £. 33), sed hvpothecium incolor, gelatina hymenea et sporæ iodo cœærulescentes ; sporæ longit. circa 0**,102, crassit. circa 0,040. — Ad cortices (Vieillard). 8h. Gr. DumasrTir * subcontexta Nyl. — Thallus glauco-pallescens vel sordidus tenuissimus verniceus; apothecia linearia, sæpe flexuosa EXPOSITIO LICHENUM NOVÆ CALEDONIÆ, 51 et longiuscula ; sporæ incolores oblongo-ellipsoideæ 4-loculares, longit. 0®°,017-24, crassit. 0"%,007-0%*,010 (iodo dilute cœrulescentes). — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1858; n. 1857 est fere typus Graphidis Dumasti). Facie sæpe Graphidis contextæ, scilicet apotheciis prominulis confertioribus ; differt vero ab eadem sporis duplo majoribus. | 85. ARTHONIA ANASTOMOSANS Ach. L. Ü. p.146, Nyl. Lich. Scandin. p. 299. -— Sporæ incolores seriebus circa 7 transversis minute loculosæ, longit. 0®*,016-18, crassit. circa 0°*,008. -— Ad cortices (coll. Vieill, n° 1855). 86. À. ATRATA Fée. — Apothecia nigra vel fusconigra ; sporæ oblongo- ovoideæ 9-septatæ, gelatina hymenea iodo intense cœrulescens. — Ad Daphnes corticem (Delaplanche). 87. A. pErarrinIs Nyl. — Similis Arthomeæ dilatatæ, sed sporis ovoideis 4- (5-) septatis, longit. 0"*,023-27, crassit. 0"",008-9 et gela- tina hymenea iodo vinose rubente. — Ad Zlhicis mucronulatæ corticem (Pancher). Thallus macula albida vel pallida indeterminata indicatus. Apothecia nigra macularia vel subanguloso-difformia (latit. 4 millim. ad 4"%,25), plana, de- pressa ; lamina tenuis eorum sordida ; sporæ 8°®, pone apicem crassiorem sep- tis 4, raro $. 88. PLATYGRAPHA ALBISEDA Nyl, — Thallus albus vel albidus tenuis subdeterminatus vel determinatus, subfarinaceus ; a pothecia eleva- tiuscula (in verrucis depressulis thallinis albis oblongo-difformibus latit. 1-41,5 millim.) fusca vel sordida (subvelata), oblongo-difformia vel lobato- divisa vel undulata; sporæ fusiformes incolores 3-septatæ, long. 0"®,024-25, crass. 0°*,0045, hypothecium fuscum. Gelatina hymenea vinose fulvescens vel leviter rubescens. — Ad corticem (Cathæ viridi- flor æ ) legit eam D. Pancher. Affinis PI. albocinclæ Nyl., sed paullo major albior et margine thallode apo- theciorum crassiore, sæpe subprominulo. 89. CHiopecTON HAMATUM Nyl. — Thallus albido-cinerascens tenuis opacus (subfarinaceus) ; apothecia in verrucis thallinis rotundatis con- vexulis vel supra planiusculis thallo cetero concoloribus vel fere albis 59 WW, NYLANDBER. (latit. circa À millim. vel sæpe paullo minoribus) immersa, extus punctis nigris visibilia (6-12 in quavis verruca); sporæ 6°* fusiformes, in- ferne magis attenuatæ et ibi apice hamato-curvatæ, 7-septatæ, longit. 0" ,062-65, crassit. 0"®*,004-6. Gelatina hymenea iodo vinose fulve- scens. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1863). Facie fere est Chiodecti sphæralis Ach., sed sporis aliis et gelatina hymenea iodo non cœrulescente. 90. Cn. sugseRIALE Nyl. — Thallus albo-farinaceus, tenuis vel tenuissimus, sat determinatus, læviusculus; apothecia nigra, puncta serie disposita formantia (passim serie subconfluentia), seriebus flexuosis et sæpe ramosis, hypothecio nigro satis tenui, sporæ non visæ. — Ad cortices (Pancher). Faciem offert prope Chiodecti serialis Ach., sed differt jam hypothecio (quasi sporæ minutæ bacillares mihi visæ in thecis pluribus). Gelatina hymenea iodo intense cœrulescens, deinde vinose violaceo-rubens. 91. GLypuis cicATRICOSA Ach. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1859). TriB. XII. — PYRENOCARPEI. 92. VERRUCARIA MASTOIDEA (Ach.) Nyl. Pyrenoc. p. 38? — Ad Cupaniæ julifloræ corticem (Pancher). Sporas non vidi ; inde incerta. 93. V. niripa Schrad., Nyl. Pyrenoc. p. 45. — Coll. Vieill. n° 1844, et n° 1837 var. mitidella FIk. (1). * V. masropxorA Nyl., differens a nitida, apotheciis vulgo in protube- rantiis thallodeiïs (latit. basi circa 1°°,2) supra depressiusculis inclusis et facie fere T'rypethelr melanophthalmi Mnt. Sporæ longit. 0*",026-35, crassit. 0"",01h-15.— Ad Brugueræ gymnorhizæ corticem (Pancher). 94. V. conrinis Nyl. Chl. p. 174, Pyrenoc. p. 49. — Var. apo- (4) A nitidella separanda est * Verrucaria vitrea Eschw. Brasil. p. 430, thallo effuso, apotheciis obtectis : sporæ long. 0"",033-35, crass. 0°", 0414-16; ex speciminulo archetypo (quod legit prope Bahiam cel. v. Martius) commu- nicato a cl. v. Krempelhuber. Nec differunt a vitrea Pyrenula Bonplandiæ Fée et Verrucuria Guayaci Fée. EXPOSITIO LICHENUM NOVÆ CALEDONIÆ. 08 theciis sæpe nonnihil trypetheliformibus (2-3 confluentibus), sporis inter- dum magis pluri-locularibus quam in typica. — Ad cortices (coll. Vieill, n° 1840). 95. V. peNuDATA Nyl. Pyrenoc. p. 49. — Coll, Vieill. n° 1845. 96. V. @LABRaTA Ach., Nyl. Pyrenoc. p. A7. Sporæ longit. circa 0®%,022, crassit. circa 0"®,010, sæpius incolores. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1845). 97. V. ascipiorDEs Nyl.—Thallus albus tenuissimus vel macula alba satis determinata indicatus, apothecia in tuberculis albis prominulis (latit. 1 millim.) subgloboso-mammillaribus omnino inclusa, perithecio integre nigro ; thecæ monosporæ, sp o r æ fusiformi-cylindraceæ incolores murali-divisæ maximæ, longit. 0°®,230-270, crassit. 0°",022-35 (iodo saltem leviter violacee tinciæ). — Ad corticem Apocyneæ cujusdam (Pancher). In stirpe sit Verrucariæ variolosæ Pers. disponenda. Facie est fere Pertu- sariæ. Sporæ similes ac in Ascidio monobactrio Nyl. (1). Comparandum est etiam Trypethelium meristosporum Mnt. Respectu physiologico observetur, the- cas juveniles jam esse longissimas angustas, et tum brevi protoplasma transver- sim pluries et sensim conferte dividi ; deinde acceduntdivisiones sensu longitudi- nali, primo divisio talis 4 vel 2, quo statu sporæ juveniles longitudinem norma- lem habent, at valde sunt adhuc angustæ ; serius divisiones longitudinales usque 5 in quavis serie transversal conspiciuntur, et spora simul crassitiem typicam adtingit. 98. V. consoBriNA Nyl. — Thallus tenuissimus vel macula alba vel albida dilatata indicatus ; apothecia sat parva: (haud conferta) promi- nula (parte tamen dimidia immersa), perithecio integre nigro; sporæ in- (1) Ascinrum monogacrriun Nyl.— Thallus tenuis pallidus vel sordide pal- lido-flavicans determinatus, passim nonnibil granulato-inæqualis ; apothecia in verrucis uberiformibus hemisphærico-prominulis (demum latit. 2 millim.), singulum in singulis, inclusa, ostiolo annulatim discreto crassulo coronata, epithecio obscuro punctiformi profunde immerso, perithecio pro maxima parte nigro, infra plerumque vix obscurato, stromate verrucarum intus inferne et late- ribus sursum versus ochraceo et superius albo; thecæ monosporæ, sporæ maximæ cylindraceæ (utroque apice paullum attenuatæ), tenuiter murali-divisæ, longit. 0"",230-0%%,240, crassit. 0"",023-30, iodo cœruleo-nigrescentes, paraphyses graciles. — Ad cortices in insula Maris Chinensis Labuan, Tonjong Kulong, lectum a D. Motley (ex hb, Hook.). Variat ibidem thallo crebre granu- lato-inæquali. 5l W. NYLANDER. _ colores ellipsoideæ 4-septatæ, longit. 0®*,023-26, crassit. 0°*,010-14, paraphyses graciles confertæ. — Ad cortices (coll. Vieill. n° 1838). Affinis est Verrucariæ biformi Borr., at apotheciis minus confertis et sporis majoribus facile distincta. r 99, V. vaca Nyl. Pyrenoc. p. 55. Sporæ longit. 0"",015-19, crassit. 0°®,004-5. — Ad cortices (Vieillard). 1400. THELENELLA EMINENTIOR Nyl. — Thallus albido-virescens tenuis subvernicosus rugulosus ; apothecia in protuberantiis mastoi- deis (latit. basi fere 1 millim.) inclusa, ostiolo pallido vix impresso, perithecio toto pallido (vel incolore); sporæ 8% incolores fusiformi- oblongæ murali-divisæ, long. 0%*,062-80, crass. 0"",018-24, para- physes vix ullæ visibiles (vel tenuissimæ raræ). Gelatina hymenea iodo haud tincta. — Ad (Baloghiæ drupaceæ ?) corticem (Pancher). Faciem proxime habet Verrucariæ nuculæ Ach. (Porinæ endochrysæ Mhnt.). Spermogonia haud vidi, Vix tamen dubie hæc species est Thelenella. 101. TRYPETHELIUM MEGASPERMUM Mnt., Nyl. Pyrenoc. p. 73. — Sporæ longit, 0®*,120-0°%°,150, crassit, 0**,032-42. — Ad cortices (Pancher). 102. TR. ANNULARE Mnt., Nyl. Pyrenoc. p. 76. Forina sporis nonnihil minoribus (longit. 0"",024-26, crassit. 0°",009-0"",010). — Ad Heritieræ ferrugineæ corticem (Pancher). 108. STRIGULA COMPLANATA (Fée) Mnt., Nyl. Pyrenoc. p. 65. — Coll, Vieill. n° 1856 Pis), 404. Str. NEmATHoRA Mnt., Nyl. Pyrenoc. p. 67, — Coll. Vieill. sub eodem numero. ; FILICES NOVÆ CALEDONIZÆ À C1. VIEILLARL collectæ. Elaboravit &. MENTENIUS, ACROSTICHUM. 4. À. glabratum, M. Rhizoma repens, paleis minutis ferrugineis oblongis acutis squamosum, mox denudatum; folia disticha subdensa coriacea, siccitate alutacea, glabra, in petiolo paleis paucis minutis ferrugi- neis ovatis repandis obsita, difformia; sterilium petiolus 3-5" longus, marginatus ; lamina 4 4/2-2" longa, 4-5" lata, spathulata vel spathulato-elongato-oblonga obtusa, margine revoluto inte- gerrima; costa prominula ante apicem evanescens; nervi subim- mersi, infra submanifesti, laxi, furcati, sub angulo 45° decurrentes, supremi flabellati; fertiium petiolus 4" longus, tener; lamina k 1/2" longa, 2" lata, spathulato-elliptico-oblonga obtusissima, infra sporangiis obtecta. 2... « Poila » (4535 et 1594 partim). Habitu A. piloselloïidis, a quo vero rhizomate repente, foliis coriaceis glabris, diversissimum, proximum A. aphlebio, Kz. (KI. Linn., 20, 419), a quo forma foliorum, præsertim fertilium, recedit. 9. À, Vieillardu. ; Rhizoma repens mediocre abbreviatum, paleis 6" longis, basi 4/3" latis, ferrugineo-fuscis lanceolato-subsubulatis integerrimis densissime: vestitum; folia dense coriacea, infra paleis minutissi- mis ovatis dilaceratis sparsim rufo -punetata, difformia ; phyllopodia 6" longa; sterilium petiolus ad 8" longus, marginatus, paleis fer - rugineis ovato-lanceolatis alisque minoribus dilaceratis obsitus ; 6. .G. METTENIUS. lamina 3 4/2-7" longa, 9-16" lata, spathulato- vel elongato- oblonga, obtusa,'margine attenuato calloso integerrima; costa sub apice evanescens ; nervi plerumque validi, in utraque pagina vel supra proeminentes, origine cireiter À 1/2" distantes, plerumque bifurcati, inferiores sub angulo 70° decurrentes , superiores ma- ois adscendentes, suprem flabellati; rami in decursu liberi vel hine inde anastomosantes, omnes arcu intramarginali immerso, ab margine attenuato remoto confluentes ; fertilium petiolus 4-5" longus, lamina 4-5" longa, 9" lata, lanceolata, basi longius atte- nuata in petiolum decurrens, apice attenuato obtusa, supra ner- vosa, infra sporangiis onusta ; paraphyses paucæ articulatæ spo- rangiis admixtæ. « Balade » (4537). Inter species, nervis arcu intramarginali anastomosantibus præditis, generi Aconiopteridi Pr. (Fée) adscriptas, cum nulla nisi A. obtuso Fée (Acr. 80, t. AO, f. 2) comparandum; in hac autem arcus nervorum ma- nifestus et margini approximatus, non immersus et remotus a margine attenuato. Adhuc autem, ut videtur, genus Aconiopteris eas species tantum recepit, quarum arcus intramarginalis proeminet ve] luce opposi- {us nullo negotio observatur, dum species, arcu nervorum intramarginali immerso, nisi maceratione vel epidermide et parenchymate circumdante remoto detegendo præditæ, in variis sectionibus generis Acrostichi occur- runt. Exempla præbent inter Acrosticha Polylepidea : À. obductum KIf., À. Bellermannianum KIf., A. muscosum Sw., inter À. Ohgolepidea : A. Sieberi Hk. Gen., À. macropodium Fée. Hæc ultima A. Vieillardii proxima, recedunt autem paleis rhizomatis et forma laminæ. 8. À. (Leptochilus) varians, sp. nov. Rhizoma elongatum scandens radiculosum, paleis fuscis ad- pressis imbricatis, 2-3" longis, ovato-lancecolatis, squamosum ; folia disticha distantia subcoriacea glaberrima, e basi cuneata late ovata pinnatipartita difformia; phyllopodia abbreviata paleis abscondita; sterihium petiolus 2-5" longus ; lamina 1/2-1' longa, laciniæ 1-6-jugæ, patentes vel erecto-patentes, ala 14 4/2-8" lata confluentes, sinubus acutis vel rotundaüs distinctæ, 4-7" longæ, 7-1 3/4" latæ, oblongæ vel lineares acuminatæ vel apice atte- FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 57 nuato obtusæ integerrimæ, infimæ in petiolum cuneatim decur- rentes; maculæ subimmersæ translucentes Doodyæ 3-4-seriatæ, appendicibus repetito-dichotomis cruribus divaricatis, apice mani- fesle incrassatis, instructæ vel prominulæ et more Phlebodni ex- sculpiæ, in maculas minores appendiculatas irregulariter divisæ ; foliorum fertilium petiolus 2-3 1/2" longus, lamina ad 9" longa, laciniæ 3-8-jugæ, 3-6" longæ, 1-3" latæ, ala angusta vel lata confluentes patentes lineares acuminatæ, infimæ in petiolum de- currentes ; planæ, maculis utrmque ad costam biseriatis, elon- gatis immersis ; sporangiis maculas parenchymaque is interjectum ocupantibus vel contractis, receptaculo utrinque ad costulam hneari sporangifero; paraphyses paucæ brevissimæ ; sporæ oblongæ. a. Forma normalis ; laciniæ steriles maculis Doodyæ, fertiles planæ, infra præter costam et marginem æqualiter spo- rangiis onustæ. | « Poila » (1526). b. Forma contracta; laciniæ steriles maculis Doodyæ, hinc inde apice contracto fertiles, fertiles contractæ recepta- culo lineari sporangiis onusto. « Balade » (1525). c. Forma major; laciniæ steriles maculis Phlebodü, fertiles planæ, infra præter costam et marginem æqualiter sporan- gs onustæ. « Poila » (1528). HYMENOLEPIS, KIf. L. H. spicata Pr. var. (H. revoluta BI. Enum. 201. Kz. Tæ- nitis M.) « Balade » (1588). 58 @. METTENIUS, POLYBOTRYA. 5. P. articulata, J. Sm., Fée Acr. 74 T. 73 (P. Wilhesiana Brach. expl. 80, t. 10). Poila (1534), Balade (1635, spec. juv.). LOMARIOPSIS, Fée. 6. L. Novæ Caledomiæ, nov. sp. Rhizoma scandens, paleis membranaceis imbricatis ferrugineo- denique opaco-fuscis ovato-lanceolatis acuminatis remotissime iliatis vestitum, denique subdenudatum, radiculosum ; folia dis- tantia chartacea, supra opaco-, infra pallide viridia, pinnata diffor- mia ; sterilium petiolus 8" longus, validus sparsim paleaceus ; rachis denudata ; lamina 1 1/2! longa, oblonga ; pinnæ 8-9-jugæ, inferio- res 6-7" longæ, 1" latæ, breviter petiolatæ, e basi cuneata, supe- riore paululo latiore, elongato-oblongo-vel subovato-lanceolatæ breviter, hinc inde subabruptim acuminatæ, margine revoluto integerrimæ vel repando-undulatæ; nervi manifesti furcati vel indivisi; rami 2/5-1/2" distantes, sub angulo 50-55° decurrentes; fertilium Se 8" longus, lamina 1'-? longa elongato-oblonga, apice ….?; pinnæ distantes, 3" longæ, 4-5" latæ, petiolulo 3" longo sal lanceolatæ planæ. Poila (1599). Specimina juvenilia sterilia simplicia (1531) vel pinnata (15380) , lamina pinnisve linearibus basi longe attenuatis acuminatis vel obtusis, margine inæqualiter repando-dentatis vel dentatis. Paleis rhizomatis cum L. Smithii Fée congruit, a qua vero directione obliqua nervorum recedit; L. leptocarpa Fée (Stenochlæna variabilis Brach. expl. 76) nervatura congruente proxima, paleis subcoriaceis pal- lide rufescentibus oblongo-lanceolatis, pinnis fertilibus contractis lineari- bus, utrinque ad costam receptaculum elevatum more Polybotryæ geren- tibus diversa est. FILICES NOVÆ CALEDONIÆ, 59 CHRYSODIUM. 7. Ch. vulgare, Fée Acr. 97. Ad littora maris (1536). VITTARIA, SW. 8. VW. rigida, KIf. Enum. 198. Balade (1574, 1575). 9. V. zosteræfolia, Bory, Voy. iles Afr., 1, 238; II, 324 ; MIN, 06... Balade (1577), Kanala (1576). ANTROPHYUM. 10. 4. plantagineum, KIf., Enum, 197. . Balade (1639). GYMNOGRAMME, Dsr. A1. G. marginata, n. Sp. Rhizoma repens abbreviatum cum basi petiolorum setis ferru - gineo-fuscis hirsutum; folia densa chartacea glabra; petiolus 1" longus, cum rachi supra plana, infra semiterete, purpurascens subnitidus; lamina 8"-1 1/4" longa, 3/h4-1/4" lata, lanceolata, basi longissime attenuata acuminata, apice paullulum attenuato obtusa, indivisa, margine calloso fusco undulato-sinuosa, bis tertia parte superiore sorifera; nervi manifesti, densius laxiusve dispositi, ple- rique repetito-furcati, sub Neuropteridis; rami marginem callo- sum subattingentes, libere desinentes, omnes soriferi; sori linea- res continu, rarius interrupti, e margine ad furcaturam imam nervorum extensi; sporangiorum pedicelli excrescentiis paraphy- siformibus articulatis binis-pluribus sporangia æquantibus vel superantibus, denique fuscis, instructi. Balade (1642). 60 G. METTENIUS. Species lamina glabra indivisa, marginata, nervis liberis, paraphysibus sororum numerosis pedicellis sporangiorum insertis, insignis. 12. G. decipiens, n. sp. Rhizoma repens abbreviatum, setis paucis abbreviatis fuscis vestitum, mox denudatum; folia multifaria densa, membranacea vél subchartacea, supra læte, infra pallide viridia, glaberrima nervatura Polystichoidea; petiolus 3-8" longus, denique fuscus nitidus; lamina 4-9" longa, linearis vel'ovato-lanceolata acumi- nata pinnatisecta, rarius basi bi-pinnatisecta; segmenta numerosa oblique patentia petiolulata e basi inferiore cuneata, superiore oblique truncato-subauriculata, trapezio-oblonga obtusa crenato- serrata vel plerumque trapezio-lanceolata apice attenuato obtusa vel acuminata grosse obiuse serrata, vel incisa, lobis obovatis antice obtuse paucicrenatis, infima hinc inde pinnatipartita vel pinnalisecta, segmentis secundartis obovato- vel oblongo-cuneatis obtuse serratis; nervi manifesti, inferiores bis-pluries dichotomi flabellati, superiores furcati; rami omnes vel plerique vel pauci irregulariter soriferi; sori elongati vel abbreviati, plerumque margini magis quam costulæ approximati crassiusculi ; excres- centiæ paraphysiformes articulatæ numerosæ in pedicellis sporan- giorum, denique fuscæ, sporangia ipsa maxima e parte abortiva. Balade (1648, 1649). Nova Irlandia (Turner). Habitum Asplenii amœæni Pr., cheilosori Kz., quodam modo simulat, sed soris in dorso nervorum evolutis, exindusiatis vere civis generis Gym- nogrammes, cum G. marginata propriam sectionem, lamina glabra, nervis liberis paraphysibus numerosis sporangiorum pedicellis insertis, definitam sistens. ADIANTUM. 13. À. hispidulum, Sw. Hk. Sp., II, 34. Balade (1543). Ah. À. fulvum, Raoul, Hk. Sp., IT, 52, t. 85 A. Balade (1542). FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 6 45. À. setulosum, 3. Sm. Comp. bot. Mag. 1846, mise. 22. Balade (154h). 16. A. Capillus F'eneris, L. SW. Hk. Sp., IF, 86. Yaté (4541). LINDSAYA. Sori in apice nervorum Omnium distinct vel in anastomosi nervorum intramarginali continui vel varie interrupli; indusium basi interna receptaculi liberi affixum, marginem adæquans vel brevius, lateraliter liberum vel adnatum. Petiolus rhizomati con- tinuus. Lindsaya Mett. Fil. hort. lips. excluso Dictyoxiphio. Odontoloma J. Sm. Mett. Fil. hort. lips. Microlepiæ sp. Mett. Fil. hort. lips. Genus Lindsayam, olim Davalliaceis adseriptum, nune excluso Dic- tyoxiphio, locupletatum Odontolomate et Microlepiæ speciebus pluribus, Adiantum sequitur. Nervi omnes re vera vel potentia soriferi, modo soros distinctos, modo in anastomosi intramarginali soros continuos vel varie interruptos pro- creantes fines, inter Odontoloma et Lindsayam olim adhibitos, plane vanos esse satis demonstrant, nec indusium ad latus adnatum vel liberum characterem idoneum vel sufficientem inter Odontoloma et Microlepiam præbet. Microlepiæ potius — exclusis speciebus Saccolomatis, de quibus infra ——. servandæ sunt eæ species, quarum sori ordine centripeto evol- vuntur. In generali autem adnotari liceat, sororum evolutionis, quoad nervos soriferos, triplicem esse modum : 1) Universalem : nervi omnes re vera vel potentia soros procreant ; occurrit hic modus præcipue in filicibus, quarum nervi dichotomia rami- ficantur et pluries dichotomi vel flabellati evadunt; 2) Centripetum; 3) Centrifugum. Ambo, 2 et 3, præcipue in nervis pinnatis, ramis catadrome vel ana- drome dispositis occurrunt; sori ordine centripeto dispositi primum ramum infimum occupant, hinc superiores serie adscendente versus api- 62 G. METTENIUS. cem nervi progrediuntur velut in inflorescentia indeterminata flores, axes secundarios terminantes, versus apicem axis primarii indefinitum. Exem- pla præbent Asplenia omnia, Aspidia, etc. In ordine sororum centrifugo contra sorus primus (vel solitarius) ex apice nervi, velut flos terminalis in axi primario inflorescentiæ definitæ evolvitur, sequentes ramos laterales occupant. Exempla hujus dispositionis præbent Davalliæ species quædam, Trichomanis species numerosæ, inter quas jam Van Den Bosch (Synops. Hymenoph. 354, 361) species soris primitus terminalibus, et soris primitus axillaribus lateralibusve sepa- ravit. I. Nervi liberi. a. Folia pinnatisecta, 47. L. linearis, Sw., [, 118. Taf. 3, f. 3. Portus Franciæ (1556). b. Folia bipinnatisecta. a Segmenta primaria lateralia segmento terminal æqualia. B. Segmenta primaria lateralia sensim decrescentia (secun- daria non cuneata). 18. L. nervosa, n. sp. Rhizoma ? ; folia chartacea glabra, utrmque nervis prominulis substrigosa , petiolus 5-8" Jlongus cum rachi rufescens et tetra— gonus; lamina 6" longa, late ovata bipinnatisecta ; segmenta pri- maria 2-/-juga breve petiolata erecto-patentia lanceolata, basi paul- lulum, apice longius attenuata, superiora decrescentia ; secundaria numerosa approximata, breviter petiolata, e basi inferiore dimi- diata vel excisa, superiore truncata auriculata, rachi ineumbente, trapezio-ovata obtusa margine antico et interno Jeviter incisa, Jobis crenatis vel inciso-dentatis, superiore in laciniam rhombeo- Janceolatam obtusam vel attenuatum confluentia; nervi prominuli flabellati vel subflabellati, dentes adeuntes ; sori distincti vel con- fluentes minuti vel transverse oblongi; indusium marginem adæquans. Mons « Dore » (1540). Proxima Lindsayæ javanensi BI, et L. teneræ Dryand. J. Sm.; ab FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 63 ütraque substantia chartacea laminæ , nervis proeminentibus , dentibus marginis diversa. ce. Folia tripinnatisecta, supra decomposita, segmenta sen- sim decrescentia. «. Rachis stricta vel flexuosa, non scandens. ax, Segmenta ultima trapezia, vel vix cuneata. 19. L. elongata, La Bill. Sert. aust. cal., I, 6, t. 9. « Balade » (1545). PB. Segmenta ultima cuneata, Sporæ tetraedrico-globosæ. 20. L. retusa, Mett. Davallia, Cav. Descr. pl demostr. 278, n. 692. ‘ « Balade » (1547). 21. L. microphylla, Sw. Spec. 120, 319. 1555. 22. L. alubcea, n. Spec. Rhizomarepens subelongatum, paleis fuscis lanceolatis in setam articulalam attenuatis vestitum; folia disticha, circiter 3" distan- tia, subcoriacea alutacea glabra; petiolus 2 1/2-6"longus, basi setosus, setis deciduis scaber, semiteres; rachis leviter flexuosa; lamina 3-5 1/2" longa, ovata vel ovato-oblonga apice attenuato obtusa bi-rarius tri-pinnatisecla; segmenta omnium ordinum allerna erecto-vel suberecto-patentia petiolulata, petiolulhis seg- mentis delapsis persistentibus, ultima cuneata bi-trifida, nervis bis-pluries dichotomis flabellatis; lobi obtusi vel eémarginato- truncali, Imtegri vel imeisi, mono- vel oligo-sori, lobulo quoque sorifero; sort in apice nervi singuli vel anastomosi plurinm; in- dusium subrigidum marginem adæquans ad latera adnatum ; sporæ létraedrico-globosæ. « Kanala» (1554); Vaté (1546). Ab affinibus lamina vix tripinnatisecta, segmentis manifeste petiolatis, ultimis bi-trifidis, lobis À -oligosoris, integris vel incisis recedit et media Gl G. METTENIUS. quasi inter species Lindsavæ, segmentis dimidialis vel subcuneatis et tri- pinnatisectis vel decompositis, segmentis ultimis cuneatis. 23, L. scoparia, n. sp. Rhizoma repens subelongatum ramosum, crassitiem pennæ corvinæ superans, paleis minutis opaco-fuscis imbricatum, subad- pressis ovatis acuminatis squamosem, denique denudatum; folia disticha, 2-3" distantia, chartacea rigida stricta glaberrima; pe- tiolus ad 1 4/2" longus, semiteres lævis ; lamina ad 9" longa, am- bitu lanceolata, tri-quadri-pinnatisecta; segmenta omnium ordi- num erecto-patentia, rachi ejusque ramificationibus subadpressa, primaria infima opposita maxima, ad 6" longa, petiolata, reliqua alterna, ullima approximata ala angusta confluentia spathulato- linearia, plerumque nervum furcatum, superiora nervum indivi- sum excipientia, sterilla antice inciso-dentata, vel denticulata, nervis ante sinus dentium desinentibus, fertilid in anastomosi nervorum vel in apice nervi solhitarii monosora; sori breviter transversi; indusium membranaceum pallidulum, ad latera adna- tum, marginem adæquans; sporæ tetraedrico globosæ. « Balade » (1550, 1551, 1559). Proxima est L. clavatæ (Davallia J. Sm, act. v. 415; Sw. s. 133; Hh. sp. I, 187), a qua vero paleis rhizomatis ovatis acuminatis, substan- tia rigidiore laminæ, segmentis omnium ordinum erectis, approximatis, non patentibus et distantibus abunde recedit. Sporæ oblongæ. 2h. L. tenuifolia (Davallia Sw. Spec. 138, 350; Microlepia Mett. Filic. hort. lips.). « Balade » (1548, 1549). Adn. Adest porro specimen mancum speciei ex affinitate L. tenuifoliæ ; petiolo basi setoso scabro insigne (« Kanala » 4700), e melioribus olim eruendum. B. Rachis scandens. Huc pertinent. FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 69 L. aculeata (Davallia Sm. Microlepia, M.) et affines. II. N. Doodyæ. a. Folia pinnatisecta, segmenta æquilatera vel sabæquilatera. 25. L. lanceolata, La Bill. Flor. nov. Holl., IL, 98, t. 248, f.14, forma segmentis numerosis, versus apicem decrescentibus et confluentibus, rarius segmento impari terminali soluto. (Schizo- loma Agatii Brach. expl. 216, t. 39, f. 4.) « Balade » (1557). 26. L. Vieillardii, n. sp. Rhizoma repens elongatum una cum basi petiolorum setis fuscis arliculatis hispidum; folia chartacea, supra opaca, infra pallide viridia glaberrima; petiolus 5-6" longus, cum rachi fuseo-purpu- rascens mlidus tetragonus; lamina 5" longa, ovala pinnatisecta cum impari; segmenta 5-4-juga, manifeste petiolulata, petiolulo inferiorum 3 1/2" longo, oblique patentia, 2 1/2" longa, 5" lata, e basi inæquali inferiore brevi-cuneata, superiore oblique trun- cato-rotundata, elongata, sensim attenuata irregulariter sinuata vel pinnatifida vel lobis confluentibus subintegerrima; lobi inæquales, inferiores semirotundati vel ovato-semirolundati obtusissimi vel truncati, superiores plerumque ovati vel triangulares aculi; ma- culæ Doodyæ translucentes, costales elongatæ, ceteræ obliquæ inæquales ; sori lobi cujusdam continui, a proximis distincti, rarius confluentes; indusium margine brevius, membranaceum pallidum. « Balade » (1566). Segmentis manifeste petiolatis irregulariter lobatis insignis ; soris in lobo quoque continuis, loborum proximorum plerumque distinctis; media inter L. lancèolatam cum affinibus et L. erectam (Diellia Brach. expl. 218, t. 81, f. 2) et aff. b. Folia pinnatisecta, segmenta dimidiata. 27. L. pulchra, var. ? (Synaphlebium Brach. expl. 223). « Balade » (1553). $® série. Bor. T. XV. (Cahier n° 2) ! 5 66 G. METTENIUS. CHEILANTHES. 28. Ch. hirsuta, Mett. Cheïl. n. 17. (Pteris Poir. Notholæna Dsv. N. remota KIf. en. 138 ; N, distans La Bill. Sert. aust. cal. 9,t. 7; Acrostichum javense W. sp. V, 426 ex parte.) (1657 partim.) 29. Ch. distans, Mett. Cheïl. n. 19 (Notholæna R. Br. prod. 146, certe Hk. ic. pl. 980 ; N. interrupta KIF. en. 137). (1636.) 80. Ch. tenuifohia, SW. Spec. 129, 332. (1638.) 81. Ch. Sieberi, Kz. PI. Preiss. H, 412 (Ch. tenuifolia SW. Mett. Cheil. n. 21 rai (1637 partim.) PTERIS. 82. Pt. geranüfolia, Rdd. FI. bras. 46, t. 67. « Balade » (1558). 83. Pt, longifoha, L. Ag. rec. 1. « Portus Franciæ » (1570); « Balade » (1567). 3h. Pt. crenata, SW. s. 96, 290. « Balade » (1564). 35. Pt. Novæ Caledoniæ, Hk. Spec. filic. IT, 489, e descr. « Balade » (1568). Adn. Specimen mancum Pt. tremulæ R. Br. affine soris angustioribus, petiolo purpurascente nitido (« Balade » 1559), e melioribus olim eruen- dum. 36. PI. ‘Docdya) Vieillardu, n. sp. Truneus adscendens paleis subfuscis, e basi laliore lanceolatis FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 67 acuminatis vestitum ; folia multifaria densa chartacea læte viridia, infra pallidiora, glabra, subdifformia; petiolus basi sparse palea- ceus, supra sulcatus, deorsum teres, denique rufescenti-fuscus subnitidus, sterilium 4-5" longus, lamina ternata; segmenta ,sub- sessilia, terminalia 2 3/4-6" longa, ad 1"lata, lanceolata, basi brevius attenuata ; lateralia 2-2 1/2" longa, 8-9" lata, inæqualiter lanceolata leviter falcata, basi superiore cuneata ad insertionem descendente, inferiore oblique rotundata breviore ; omnia margine siceitate revolnto repando-undulata, versus apicem serrali; Ma- culæ manifeste exsculptæ, amplæ, utrinque ad costam quadrise- riatæ; foliorum fertilium petiolus ad 9"longus, famina ad 7” longa ; segmenta angustiora longius attenuala acuminata, apice sterili serrata, terminalia ad 7" longa, 6" lata, lateralia 3 1/2" longa, 6" lata ; maculæ triseriatæ ; sori e basi attenuata fere ad apicem ex- tensi, continui; margo revolutus membranaceus pallidus latius- culus. « Balade » (214). Inter species Pteridis n. Doodyæ (Lithobrochiæ generis Pr.) péeqhes spinulisque ad insertionem segmentorum destitutas, lamina ternata insi’ gnis, ante PL. splendentem KIf. systemati inserenda. | | 91. Pi. (Doodya)lævis, n. sp. Rhizoma -? ; folia membranacea vel chartacea læte vel denique pallide viridia levia; petiolus ad 2 1/2’ longus, stramineus lævis; raches stramineæ vel infra fuscescentes ; lamina 2! longa, late deltoidea, bipinnatisecta; segmenta primaria infima opposita, manifeste petiolulata, petiolulo 11/2" longo, inæqualiter ovato- lanceolata, superiora brevius, peliolulata, suprema confluentia; secundaria ovata vel ovato-lanceolata pinnatipartita, apice atte- nuato obtuse serrato-dentata, inferiora petiolulata, lateris inferioris adaucta, superiora sessilia vel ala angusta decurrentia; laciniæ obliquæ sinubus acutis distinetæ, ala angusta ad 4 4/2" lata con- fluentes, e basi latiore elongato-oblongæ apice attenuato- obtusæ, steriles remote obtuse subduplicato serratæ, fertiles apice pauci- dentatæ: spmulæ callosæ supra ad basim costularum manifeste : 68 G. MÉTTENIUS. maculæ amplæ ad sinus et costulas biseriatæ ; sori e sinu lacinia- rum fere ad apicem extensi; margo revolutus subchartaceus me- diocris latitudinis. « Balade » (215, 1560, 1561). Pt. Berteroanæ Ag. proxima, eique nervatura congruens, diversa autem lamina lævi, non scabra, segmentis plerisque petiolatis vel sessilibus, non decurrentibus, laciniis magis elongatis, dentibus brevioribus, soris e basi laciniarum fere ad apicem extensis, margine revoluto angustiore. Ab Pt. Endlicheriana Ag. et Pt. Zahlbruchneriana End. nervatura recedit. 98. PL. aurita, BI. Enum. 215. « Balade » (1567). 89. Pt. rugosula, La Bill. Sert. aust. cal. 6, t, 8; Bory, Voy. Coq., 277 (Hypolepis rugulosa Hk. Spec. filic. IT, 68 ; Allosorus ? Guill. Ann. sc. nat., 1836, VI, 314). | « Balade » (1562). E sectione Pteridum indusiatarum (conf. Mett., Ueber die mit einem Schleier versehenen Arten von Pteris) ante Pt. scaberulam Rich. inse- renda; huic tribui porro contribuenda est : Pt. glandulosa (Cheïlanthes Sw. Vetensh. acad. Handel, 1817, 77; Mett. Cheil. 43) olim nisi statu sterili a me observata. Nervis sterilibus sinus dentium adeuntibus ab spe- ciebus L. c. descriptis et Pt. rugosula recedit. hO. Pt. esculenta, Forst. (1563.) BLECHNUM. 1. BI. obtusatum, Mett. (Lomaria Labi]l. Sert. aust. cal. 4, t. 6). « Kanala » (1523). h2. Bl. gibbum, Mett. (Lomaria Labill. Sert. aust. cal., T, 5, t. 4-5). « Balade » (1521. FILICES NOVÆ CALEDONIEÆ. . 69 h3. Bl. vittatum, Brach. expl. 151, t. 16. « Balade » (1522, 1701). hh. Bl. procerum, Sw. Spec. 115. « Balade » (1520). h5. BI. serrulatum, Rich. (BI. stramineum La Bill. Sert. aust. ARE tea). « Balade » (1539). h6. BI. orientale, L. « Balade » (15338). h7. BL. opacum, n. sp. Rhizoma adscendens una cum petiolis paleis opaco-fuscis lan- ceolatis longe acuminatis dense vesüitum; folia multifaria dense chartacea opaco-viridia, in utraque pagina setis minutis rigidis fusco-nigricantibus obsita difformia; sterilium petiolus 1-1 4/2" longus, sordide nigrescens scaber; lamina 5-8" longa, 1-2" lata, lanceolata obtusa basi longius attenuata pinnatipartita; laciniæ oblongæ emarginato-bifidæ ala angusta confluentes, inferiores decrescentes ovatæ integræ, infimæ distinctæ et deorsum solutæ semirotundatæ, superiores in apicem latum pinnatifidum vel sinuatum confluentes; nervi prominulhi repetito-furcati more Doodyæ anastomosantes; maculæ obliquæ biseriatæ, costales subregulares, ceteræ elongatæ inæquales; fertilium petiolus 3-4" longus, lamina 6" longa lanceolato-oblonga pinnatisecta; seg- menta 8-9-juga, distantia patentia 2 4/4" longa, 1 1/3" lata, linea- ria acuminata pleraque basi inferiore decurrente adnata, inferiora sessilia decrescentia, ima 3-5" longa, sori lati, in indusium et parenchyma intra receptaculum expansi ; indusium submarginale ? integrum. Kanala (1533). Blechno nigro (Lomaria Col. Hk. ic. pl. 960) proximum eïque sub- stantia laminæ et ejus indumento congruens, laciniis versus basin sensim decrescentibus, et nervis anastomosantibus abunde diversum. 70 G. METTENIUS. In speciminibus omnibus apex laminæ et laciniarum superiorum emar- ginato-bifidus, hinc inde et segmenta fertilia apice bifida observabantur. 48. BI. Vieillardiüi, n. sp. Rhizoma? folia subchartacea glabra dilformia; supra opaca, infra alutaceo-viridia difformia ; sterilia 16" longa ovata pinnati- partita, basi abruptim attenuata pinnatisecta , petiolata, petiolo (nudo) 2 41/2" longo; laciniæ 2-h-jugæ, oblique patentes, basi inferiore decurrente contiguæ, spathulato-elongato -oblongæ apice obtuso truncato vel emarginato subabruptin cuspidato-acumi- natæ, margine calloso nigro versus basim integerrimæ, versus apicem inæqualiter dentatæ, apice ipso crenato-dentatæ ; sepmenta diminuta transverse linearia brevissima, denique abortiva, dis- tantia, 4-5-juga ; nervi tenues infra manifesti, furcati vel bis fur- cati, sub atigulo 50° decurrentes, densi, dorsum dentium adeuntes, cellulis callosis marginis juncti et obtecti; folia fertilia contracta, pinnatisecta; segmenta à-4-juga, 4" longa, linearïa decurrenti- adnata, inferiora abortiva, remolissima; receplaculum latum et parenchyma intra receptaculum occupans; indusium subifargi- riale? integrum. Poila (1597). Affine Blechno elongato (Lomaria BI. Hk. sp. IT, A) et BL. divergent. (Lomaria Kz.) ab utroque margine laciniarum sterilium calloso nigro den- tato diversum. h9. BI. contiquum, n. Sp. Truncus erectus diametri 1/2" paleis concoloribus ferrugineo- fuscis subnitidis, 1" longis, lanceolatis acuminato-setosis integer- rimis densissime vestitus; folia coriacea difformia; sterilium petiolus 4" longus, supra sordide viridis, infra subrufescens ; lamina 20" longa, ? 1/2” lata, lanceolata, utrinque sensim et longe attenuata, acuminata, profunde pinuatipartita; laciniæ contiguæ numerosæ patentes e basi latiore sensim attenuatæ falcatæ acutæ integerrimæ , inferiores decrescentes, transversæ brevissimæ ; nervi furcati, subimmersi, teneri, apice incrassati; fertilium petio- lus 3" longus; rachis Sparse paleacco-setosa; lamina 40" longa PE | FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 71 pinnatisecta; segmenta numerosa 2-3" longa, linearia acuminata, infima 8" longa ; receptaculum basin indusii occupans ; indusium integerrimum. Poila (1524). Proximum Blechno Schottiano (Lomaria Coll. pl. ch. 1. 44,t. 72), eique lacintis inferioribus decrescentibus contiguis congruum, trunco erecto, non scandente, paleis, forma laciniarum diversum. Ab BI. nudo, attenuato, onocleoide recedit laciniüis inferioribus decrescentibus abortivis contiguis, non distantibus. i 00. BI. diversifolium, n. sp. Rhizoma obliquum validum, paleis fuscis lanceolatis acuminatis vestitum ; folia multifaria densa chartacea difformia ; petiolus cum rachi supra deplanatus, purpurascenti-fuscus nitidus, basi sparse, ad insertionem segmentorum deñsius paleaceo-setosus, sterilium 7-9" longus, lamina ad 10" longa, 3" lata, sublanceolato-oblonga acuminata pinnatisecta apice pinnatifida denique serrata; seg- menta approximata subopposita patenti-divergentia, sessilia, deni- que articulatim secedentia, 2” longa, 7-18" lata, oblonga vel elonëato-6blonga, breviter acuta, ultra medium pinnatifida, apice incisa ; laciniæ contiguæ oblongæ obtusæ apiculatæ ; nervi immersi - tränslucentes furcati vel bis furcati; rami partim ante marginem desinentes, omnes apice incrassati; fertilium petiolus 9" longus, lamina 9" longa, oblonga acuminata pinnatisecta ; segmenta 14- juga distanüa petiolata linearia indivisa acuminata ; indüsium vix inträmarginale integerrimum ; receptaculum in basi indusii. Balade (1539). Segmentis sterilibus pinnatifidis, fertilibus linearibus indivisis ab om- nibus speciebus diversissimum. WOODWARDIA. 51. W. caudata, Cav. Desc. pl. demostr. 264 n. 653. « M’ bée » (1579). ji 52. W. lunulata, Mett. Filic, hort. lips. 66.— Kanala (1573) 79 G. METTENIUS. v ASPLENIUM. 053. A. nidus, L. — (1641). 5h. À. obtusatum, Forst. var. — M'hée (1643). 55. A. nodulosum, KE. forma b. Mett. Aspl. n. 31. — Ba- Jade (1569). | 56. À. Novæ Caledoniæ, Hk. Ic. pl. 911. — M'hée (1652). 57. À. Veillardu, n. sp. Rhizoma repens, paleis ovato-lanceolaüis sordide pallide fuscis vestitum, mox denudatum; folia multifaria chartacea tenuia, supra læte, infra pallide viridia paleisque paucis tenuissimis obsita, ceterum glaberrima, petiolus 4-9" longus, cum rachi livido-viri- dis; lamina 4 1/2-7" longa, obovata obtusissima pinnatisecta cum impari vel ovata basi bipinnatisecta ; segmenta 4-5 juga patentia vel erecto-patentia brevius longiusve petiolata, approximata vel infima subremota, e basi utraque cuneata spathulato-oblonga vel elongato-spathulata, 2 4/2-4" longa, antice ad 5" lata, serrata, apice laciniata vel linearia utrmque acuminata, serrato-incisa ; serraturæ erecto-patentes elongatæ cuspidatæ integræ vel bifidæ, basales in lacinias pluridentatas productæ, lateris superioris vel utriusque hinc inde solutæ, immo peuolatæ, lineares serratæ ; nervi plerique furcati, rarius indivisi, sub angulo 7-20° decur- rentes; sori costæ subparalleli vel obliqui elongati lineares, rarius interrupti, imbricati, ramum anticum, hinc inde et posticum occupantes, e costa fere ad basin dentium extensi, indusium char- taceum tenue pallidum imtegerrimum, apice manifeste in paren- chyma productum. M'hée (1645, 1646). Species e sectione A. flaccidi Forst., variabilis, ut videtur ex specimi- nibus paucis, statu pinnatisecto segmentis spathulato-elongato-oblongis, antice laciniatis, nervis valde obliquis, statu bipinnatisecto A. flaccido similior, sed soris costæ adpressis dentes non intrantibus, nullo negotio distinguenda. À. _— FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 13 58. A. polyodon, Forst. Mett. Aspl. n. 155. — M'’hée (1644). 59. À. foatum, Lam. Mett. Aspl. n. 156. — M’hée (1647, 1651). 60. À. laserpitufolium, Lam. Mett. Aspl. n. 153. — Balade (4660). 61. À. sororium, n. Sp. Truncus?.... folia membranacea supra nitida læte viridia glabra, infra pallidiora et ad costam pilis paleaceis ferrugineis adspersa ; petiolus ultra 2’ longus, validus, denique livido-purpurascenti- nigrescens, paleis ferrugineis margine fuscis lanceolatis longe acuminatis patentibus 4-5" longis adspersæ pilisque paleaceis adpressis furfuraceus; rachis infra ad insertionem segmentorum ferrugineo-paleacea vel paleaceo-pilosa ; lamina ad 3' longa, late elhiptico-lanceolata bipinnatisecta ; segmenta primaria manifeste petiolata ad 44" longa oblongo-lanceolata acuminata vel sublanceo- lata, secundaria ad 4" longa, 10" lata, oblongo-lanceolata acu- minata subpinnatifida, apice remote et breviter argule serrata, inferiora petiolulata basi cordata, superiora subsessilia basi trun— cata, suprema confluentia ; lobi abbreviati obtuse vel obsolete den- ticulati ; nervi utrinque 4-6, infimi subconniventes, paullulo supra sinum marginem attingentes; sori e costula fere vix ad medium nervorum extensi; infimi interni diplazioidet, ceteri costulares ; indusium angustissimum margine dense ciliatum. Balade (1640). Proximum A dubio M. Aspl. n. 216, a quo recedit segmentis secundariis inferioribus basi cordatis petiolulatis, soris brevioribus angustioribus, in- dusio ciliato. HYPOLEPIS. 62. H. tenuifolia, Bernh. Hk. Spec. II, 60. — Fuébo (1613, 1616), Kanala (1620), Balade (1621, 1622). 71 G. METTENIUS. + PHEGOPTERIS, M. 63. Ph. rugulosa, Fée var. (Polypodium La Bill. #1 Balade (1615). Fragmenta tantum vidi et ea a forma normali substantia membranacea tenera laminæ, laciniarumque dentibus numerosioribus diversa. a 64. Ph. luvurians, Mett. Pheg.?.Asp. n. 51.— Balade (1644). ASPIDIUM. | 65. À. drisiätum, SW. teste Moofe (À. conüfolium Mett. Asp. n. 157). — Balide (1609). | 66. A. uliginosum, Kz. Melt. Asp. n. 471. — Fuébo (1613). . Adn. Adest porro specimen incompletum Aspidii A. Gardneriano, M. n. n. 170 affine: differt autem nervis laxioribus, soris magis distantibus, costulæ magis approximatis. — Morari (1608). 67. À. subsericeum, n. Sp. Rhizoma : repens, paleis lanceolalo-subulatis rufo- ferrugineis vestitum ; folia membranacea flaccida pellucida, utrinque et mar- gine sparse, in rachi costisque supra densius, in basi petioli den- sissime pilis mollibus patentibus subsericea ; petiolus 7! longus ; lamina 8" longa, quinquangulari-ovata ae rhinats subtripinnati- secta; segmenta primaria pätentia approximata, infima petiolulaäta, petiolulo 3" longo, inæqualiter ovato-lanceolata, superiora sensim decrescentia ; secundaria e basi inæquali, superiore oblique trun- cata latiore; inferiore subcuneata, trapezio-oblonga ohtusa, seg- mentorum infimorum in latere externo adaucta; tertiäria ala angustissima confluentia subcuneato-oblonga inciso-crenata, infe- riora pinnatipartita ; ultima plerumque supra basin anticam mono- sora; sori in apice vel sub apice nervorum margini approximati ; indusium reniforme membranaceum glabrum vel paucisetosum ; sporangiorum pedicellt excrescenliis paraphystformibus elongatis articulalis apice glandulosis instructi. Balade (1612). hp ii AR FILICES NOVÆ CALEDONIÆ, 75 Ex affinitate Aspidii decompositi Spr., lamina membranacea flaccida ejusque indumento insigne. 68. À. Vieillardii,, n. sp. Rhizoma repens validum; paleis ferrugineo-fuscis lanceolato- subulatis densissime vestitum; folia subcoriacea tenuia, siccitate alutacea, infra pallidiora, in rachi primaria et secundaria una cum petiola paleis setaceis paucis obsita, ceterum glaberrima; petio- lus 4 1/2" longus, stramineus; lamina 4:41 1/2" longa, quinquan- gulari-ovata acuminata subtri- vel basi deorsum tripinnatisecta ; segmenta primaria oblique vel suberecto-patentia, infima petiolata, 8 1/2" longa, inæqualiter ovalo-lanceolata, proxima brevius pe- liolata, reliqua basi inferiore deeurrente adnata, subovato-vel oblongo-lanceolata acuminata ; secundaria approximata sub erecto- patentia, infimis exceptis decurrenti-adnata, oblonga vel elongato- oblonga breviter acuta pinnatipartita, basalia lateris inferioris segmentorum infimorum deorsum acuta, 5 1/22 longa, pinnati- secto-pinnatipartita; laciniæ obliquæ oblongæ acutæ obtuse cre- nalo-incisæ, nervi catadromi indivisi vel fureati; sori utrinque ad costulam lacimiarum uniseriati, medi inter costulam et margi- nem, dorsale® indusium reniforme parce 8 olandulis oblongis sub - pedicellatis obsitum ; sporangiorum pedicelli hudi vel apice exere- scentus glandulosis AL Balade (1610, 1604). Ex affinitate A. propinqui J. Sm. (sub Lastrea), substantia coriacea laminæ, directione et forma segmentorum insigne, 69. 4. Brachenridgii, Mett. (Lastrea attenuata Brach. expl. 195, t. 26, non J. Sm.). Balade (1630). 70. À obliquatum. n. sp. Rhizoma repens, paleis paucis sordide subfuscis breviter ciliatis vestitum, mox denudatum ; folia 3-4" distantià membranatea lite viridia, in costis nervisque setis longioribus sparse, infra brevio- ribus dense, subhispida et brevissime pubescentia ; petiolus 7 1/2" 76 G. METTENIUS. longus, cum rachi livido-straminea rubellus, dense ac: brevissime pubescens ; lamina 1" longa, subovata acuminata pinnatisecta; segmenta patentia subsessilia vel sessilia elongato-lanceolata acu- minata pinnatiparlita, apice leviter serrata, inferiora vix vel paul- lulum abbreviata, superiora lacinia externa rachi adnata; laciniæ ala angusta confluentes obliquæ elongato-oblongæ obtusæ inte— gerrimæ; nervi utrinque 6-8, obliqui indivisi, infimi externi supra sinus marginem adeuntes, superiores soriferl; sori in apice laciniarum 2-5, margini approximali, indusium reniforme dorso setosum. Poila (1628). Aspidio ligulato Kz. proximum, a quo recedit petiolo dense pubescente, non nitido, lamina subovata ejusque indumento, segmentis superioribus laciniis basalibus externis rachi adnatis, soris apicem laciniarum tantum occupantibus. +74. À. molle SW. — « Balade» (1606, 1607 partim). 72. A. opulentum, KIf. Enum. 238. — (1605). 75. A. sophoroides, Sw. Spec. 48. — (1607). 7h. 4. sinuatum, La Bill. Sert. au Cl iemlomnten 1? (Sagenia Moore Ind. LXXX VI). Balade (1603). Fragmentum tantum adest, indusio reniformi ab icone Billardieri recedens. | Adsunt porro fragmenta Aspidiorum n. Drynariæ (n. 1586 et 1587 nimis manca. POLYPODIUM, M. 75. P. lasiostipes, n. sp. Rhizoma repens, paleis sordide ferrugineis oblongo-lanceolatis acuminatis integerrimis vestitum ; folia disticha dense, juvenilia undique, adulta in petiolo densius, supra laxius setis cinnamomeis vel ferrugineis vestita, membranacea vel subcoriacea læte viridia, denique alutacea glabra; petiolus abbreviatus, ad 6" longus; la- l FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 77 mina 2-4" longa, 4-10" lata, lanceolata profunde pinnatipartita ; . laciniæ numerosæ oblique vel subrectangule patentes oblongæ vel elongato-oblongæ obtusæ integerrimæ contiguæ, inferiores ab- breviatæ triangulares obtusæ, nervi indivisi, primi in latereexterno, utrinque ad 7, apice Incrassato supra sub foveola discolore punce- tiformi desinentes, sorum vix superantes; sori margini approxi- mali, leviter impressi, vix elliptici; setæ fuscæ sporangns ad- mixtæ ; sporangia nuda. Poila (4601), Balade (1602, et 1600 partim). Polypodio molliculo BI. proximum quod autem ex descriptione auctoris rhizomate cæspitoso recedit. 76. P. subauriculatum, BI. FI. Jav. 177, 1. 83. — Balade (1580). 77. P. Brown Wichst., Mett. Polyp. n. 148 (excel. exclus.). Kanala (1592), Portus Franciæ (1593). Adsunt formæ duæ, ab speciminibus Sieberi (Sieb., f. 93 et fl. mixt. 237) paullulum diversæ, altera (Kanala 1592) rhizomate tenui valde elongato, foliis latioribus, soris a margine magis remotis, altera (Portus Franciæ 1593) rhizomate validiore, foliis linearibus utrinque longe atte- nuatis subsinuatis, soris margini valde approximatis; nervatura autem omnino congruunt et soris paraphysibus destitutis ab P. Dictyopteris (P. attenuatum Hk. ic. pl. 409; DictyopterisHk. gen. fil. 71 B.)recedunt. 1022. Fellardu, n. sp. Rhizoma repens, paleis membranaceis subferrugineis margine pallidioribus late ovatis breviter acutis imbricatis mox denudatum, cum phyllopodis pruinatum; folia 2-3" distantia chartacea forma olaberrima, supra in apice inerassato appendicum macularum squamis calcareis albopunetata; petiolus 4-8" longus, lamina h-14" longa tripartita vel pinnatipartita; laciniæ patentes 1-12- Jugæ, sinubus deorsum dilatatis distinctæ, ad 7" longæ, 6" latæ, ensiformes acuminatæ, supra basin plerumque paullulum, inferio- res manifestius atlenuatæ, infimæ subdistinctæ breviter in petiolum decurrentes, omnes margine callose incrassato leviter sinuatæ ; maculæ sublranslucentes Doodyæ laciniarum sterilium tri- ferti- 78 G. METTENIUS. um bi-seriatæ, appendicibus indivisis, dichotomis vel bis dicho- tomis, divaricatis apice incrassatis, instructæ , costales angustæ vel amplæ, paracostales numero costalium duplici, arçcu intramar- ginali definitæ; alteræ maculis costalibus alternantes, alteræ us oppositæ et angulo externo soriferæ; sori margine valde approxi- mat impressi rotundati mediocres, paraphyses nullæ. M'bée (1597), Balade (1598). P. Billardieri Br. proximum, soris margini valde approximatis in an- gulo externo macularum paracostalium, costalibus alternantium, imposi- tis, porro laciniis laminæ plerumque numero majoribus, infimis breviter tantum in petiolum decurrentibus insigne. In P. Billardieri contra sori angulo externo postico macularum costalium impositi. 79. P. phymatodes, L. — Balade (1599 et 1594 partim) specim. juvenile. | 80. P. lanceola, n. sp. | Rhizoma repens elongatum, paleis 1” longis, rufescenti-ferru- gineis imbricatis late ovatis acutis squamosum; folia disticha, k-6" distantia, coriacea siccitate alutacea glaberrima nitida; pe- tiolus À” longus; lamina 3-5" longa, 3-5" lata, lanceolata basi brevius, apice longius attenuata et acuminata margine siccitate revoluto integerrima; costulæ prominulæ, maculæ Anaxeti im- mersæ appendiculatæ, paracostales centro soriferæ; sori super- ficiales vel vix impressæ costæ subapproximati; paraphyses nullæ. Balade (1595). E sectione Polypodii n. Anaxeti, sorisque ad costam uniseriatis, in- signe lamina lanceolata utrinque atlenuata integerrima, soris non im- pressis. 81. P. ireoides, Lam. Mett. Pol. n. 235. — « Balade » (1596). 82. P. conjugatum, KIf. Mett. Pol. n. 237. — « Balade » (1579). 83. P. diversifolium, R. Br. prod. 3 (P. Gaudichaudn Bory. Mett. Pol. n. 240). — (1578). 8h. P. glabrum, Mett. Pol. n. 245. — « Balade » (1590, 15914). 85. P. varium, Melt. Pol. n. 254. — (1589), FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 79 NEPHROLEPIS, Schott. 86. N. tuberosa, Prsl. — Balade (1584). 87. MN. floccigera, Moore. — Balade (1582). 88. N. hirsutula, Prsi. — Balade (1581). 89, N. biserrata, Schott. -— (1583). DAVALLIA, SM. Davallia et Humata Meit. Fil. hort. lips. 90. D. contigua, SW. Hk. —- Poila (1600). 91. D. parallela, Wall. Hk. var. — Balade (1585). 92. D. serrata, var. major. (Humata serrata Brach. expl. 250.) — Balade (1626). 93. D. pusilla, n. sp. Rhizoma repens elongatum, paleis imbricatis membranaceis rufescentibus ovato-lanceolatis tenuiter ciliatis squamosum; folia distantia chartacea tenuia glabra, subdifformia ; sterilium petiolus 2-2" longus ; lamina ad 9°” longa, 8” lata, late ovata vel cordata obtusissima bi- vel deorsum tripinnatipartita ; laciniæ ala angusta confluentes, infimæ inæqualiter ovatæ, superiores cuneato— oblongæ, omnes antice dentatæ, nervi furcati vel indivisi; striæ nervis interjectæ nullæ ; fertilium laciniæ angustiores, antice pro- fundius incisæ; sori minuti, utrinque vel in latere externo denti- bus laciniarum superati ; ndusium minutum, ad latus liberum. Balade (1627), Nova Irlandia (Strang. Turner). 9h. D. solida, Sw. — Balade (1624). 95. D. pyæidata Cav. — Balade (1625). SACCOLOMA, KIF. Microlepiæ et Dicksoniæ sp. Mett. Filic. hort. lips. Sori terminales ; indusium dimidiatum inferum ad latera libe- 80 G. METTENIUS, rum vel adnatum, inlramarginale vel marginem atüingens ; recep- laculum basi indusir connatum. — Sporæ ietraedrico-globosæ. Petiolus trunco continuus. Genus inter Polypodiaceas ab Microlepia et Dennstadtia Bernh. Moore (Dicksonia Kz. Mett. et plur. auct) eodem modo diversum, ac inter Cytheaceas Dicksonia L’Herit. (Balantium KIf.) ab Ci- botio KIF. 96. S. campylurum, Mett. Davallia Kz. bot. zeit. VIIT, 132 ex parte. — Balade (1623). * Species certæ hujus generis; nunc primum charactere firmo definita, sunt : S. elegans KIf. en 224. S. adiantoides Mett. ; Davallia Sw. s. 131; Dicksonia Lindeni et Rumieri Hk. sp. I, 72. S. brasiliense Mett. ; Microlepia Pr. | S. papillosum Mett. ; Microlepia Brach. S. inæquale Mett.; Davallia Kz. S. tenue Mett.; Microlepia Brach. S. alatum Mett. ; Microlepia J. Sm. Accedunt species plures adhue indescriptæ, vel inter Microle- pias latentes, alio loco enumerandeæ. DICKSONIA, L’Herit. emend. et auct. Balantium et Thyrsopteris Kz. Mett. Fil, hort, lips. Species ab ill. Heritiero Dicksoniæ adscriptæ, typos generis Balantii, quale olim a nobis definitum erat, sistunt et his ergo nomen Dicksoniæ servandum est; species Dicksoniæ nostræ contra, præcedente Moore sub Dennstadhia Bernh. enumerandæ erunt. Dicksoniæ characteribus autem præter species Balantii et Thyr- sopleris amplectitur, quum receptaculum ejus basi manifeste cum indusio connatum et apice clavato-compresso tantum sit liberum ; dimensiones receptaculi et connatus indush cum lobulo fertili autem variationes multifarias præbent et polius 1doneæ ad sectio- nes Dicksoniæ definiendas, quam genericæ dignitatis videntur. FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 81 Cyatheoideæ. 97. D). thyrsopteroides, n. sp. Trancus?.... folia coriacea dura ampla siccitate alutacea supra præter costas glabra; petiolus 8" longus validus, basi setis 4 4/2" longis subfulvis denique nigricanti-fascis rigidulis villosis, cum rachi primaria scaberulus ; lamina sterilis lato-lanccolata ? bipin- naliseela ; segmenta primaria breve petiolata, ad 15" Tonga, lanceo- lata acuminata, inferiora abbreviata, infima?. .… secundaria oblique patentia sessilia vel deorsum adnata elongato-oblonga acuminata pinnalipartita, apice serrata, inferiora paullulum abbreviata, sub- petiolata ; laciniæ contiguæ ala angustissima vel angusta confluen- tes, sinubus acultis distinctæ, obliquæ oblongæ, superiores ovalæ acutæ, subacute serralæ ; nervi furcati subimmersi; folia fertilia ? quadripinnatisecta ; segmenta primaria ad 1'longa, brevi-petiolata, oblongo-lanccolata, secundaria densa vel imbricata subrectangule patentia, 2 1/2" longa, 10" Jata; tertiaria numerosa sessilia oblonga obtusa vel apice sterili racheola subcuspidiformi desi- nente ; ultima plerumque quadrijuga bast in pedicellum vel racheo- lam anguste alatam, 1/3-1/2" longam contracta, apice in sorum subrotundatum vel transverse ellipticum expanso; indusium lobo fertili deorsum fornicato brevius et angustius ; substantia tenuiore ; receptaculum crisiæforme indusio omnino adnatum; paraphyses numerosæ sporangia circumdantes. « Balade » (1634). Dicksoniæ Berteroanæ Hk. Sp. I, 64, t. 23 À, affinis, a qua vero dif- fert segmentis fertilibus ultimis contractis, soris ergo velut in Dicksonia elegans (Thyrsopteris Kz.) pedicellatis, et D. Brackenridgii (D. Berteroa- næ Brach. expl. 277) proxima, quæ vero laciniis sterilibus integris vel subintegris diversa. Polystichoideæ, 98. D. straminea, La Bill. Sert. aust. cal. [, 7,t. 10. « Balade » (1617, 1618, 1619 ; 1611 ex parte). 4° série. Bor. T. XV. ‘Cahier n° 2.) ? L > 82 G. METTENIUS. CYATHEA. J9. D. V'ieillardu, n. sp. Truncus?.... petiolus?.... rachis partialis infra Iæviss lamina subcoriacea supra opaco-viridis in costis et rachibus subferrugineo; dense hirsuta, bi-subtripinnatisecta ; segmenta primaria sessilia, ultra 4’ longa, à 1/2" Jata, sessilia lanceolata; secundaria sessilia ovato-oblonga vel lanceolata profunde pinnatipartita, basi sub- pinnalisecta, inferiora paullulum decrescentia, rectangule média oblique patentia, apice longius breviusve attenuato obtuse serrala; laciniæ obliquæ oblongæ obtusæ vel apice obliquo breviter acutæ, obtuse serratæ, inferiores elongatæ crenato-sinuatæ vel basales internæ solutæ pinnatifidæ, externæ abbreviatæ ; nervi laxi fureati; sori alares, distantes, med inter costulam et marginem ; indusium Balade (1629). Proxima est D. Cunninghami Hk. FL. Nov. Zel. I, 7; Hk. le. pl. 985, quæ vero differt rachi et partali tenuiter muricata, segmentis laciniisve apice argute serratis, soris costulæ approximatis. ALSOPHILA. 100. 4. Novæ Caledoniæ, n. sp. Truncus?..…. folia coriacea supra opaco-viridia vernicoso-nitida, in costis hirsuta, infra pallide viridia, et paleis minutissimis den- sissime ciliatis, denique sphacelatis, obsita; petiolus?...… rachis primaria et parlialis noduloso-scabra, infra ferrugineo-fusco-fur- furaceo-tomenteila paleisque paucis subsetaceis adspersa, supra rigidius hirsuta; lamina tripinnatisecta ; segmenta primaria sub- sessilia 4 4/2" longa, 5 1/2" lata, elongato-lanceolata; secundaria approximata sessilia e basi latiore sensim attenuata acuminata, apice crenata ; tertiaria elongato-oblonga obtusa margine revoluto suberenulato-serrulata , infima rachi ineumbentia et proxima sessilia, basi truncato-cordata rachéolæ adpressa, media deorsum FILICES NOVÆ CÂLEDONIÆ. 83 adnata, sursum truncata libera, superiora utrinque adnata, sed distincta, summa confluentia; nervi laxi furcati; sori alares cos- tulæ potius approximati quam margini, paleis numerosissimis multifidis vel dilaceralo-ciliatis Ciréumdati velut tomento laxo 1m- mersi; paraphyses inter Sporangia paucæ, ex parte dichotomæ vel bis-dichotomæe. Kanala (1633). Cum nulla nisi A truncata Brach. expl. 289, t. 41, f. 1, comparanda, quæ autem segmentis tertiaris manifestius petiolatis, omnibus solutis paraphysibus brevissimis, paleis sorum involventibus nullis récedit, dum in nostra segmenta tertiaria soluta sessilia rachique sunt approximata, ut adnata appareant, superiore autem confluant ; sori porro tomento im- mersi sunt et paraphyses sporanglis admixtæ elongatæ. AC1. À. intermedia, n. sp. Truncus ?. .… folia subchartacea tenuia, supra glaberrima vel vix sub lente minutissime hirta, infra ad costas costulasque paleis mi- nutis pallidis adpressis (non bullatis) ovato-oblongis acuminata ciliato-lacera tenuiter subfurfaracea ; petiolus ?.... rachis primaria et secundaria infra nodulosa; segmenta primaria manifeste petiolata pétiolulo 1" longo) ad 2 4/2" longa, 8" lata, lanceolata ; secundaria rectangule patentia imbricata elongato-oblonga acuminata, pro- funde pinnatipartita, apice serrata, sessilia vel inferiora brevipetio- lulata ; laciniæ elongato-oblongæ obtusæ vel acutæ tenuiter serrulatæ ;. nervi laxi obliqui furcati vel dénsiores trifurcati; sori costulæ magis approximati, quam margini ; receplaculum incrassa- tum ; paraphyses elongatæ indivisæ vel ramosæ, rarius membra- naceo-dilatatæ, paleæqué dilaceratæ basi receptaculi approximatæ. Kanala (1631). Balade (1632). Intermedia mihi videlur inter A. excelsam R. Br., A. Meértensianam Kz. et Hænkeanam Pr.; ab prioribus et præsertim ab A, Mertensiana dif- fert paraphysibus numero minoribus laxioribus, vix indusium simulanti- bus, ab A. excelsa porro, lamina præter paleas minutas paginæ inferioris glaberrima, rachi non villoso-lanosa, ab A. Hænkeana, quæ proxima et glabritie congruit, differt autem paleis paginæ inferioribus densioribus, paraphysibus longioribus et numerosioribus. Sl G. METTENIUS. 102. À. decurrens, Hk. sp. 1, 51. Balade (1611). GLEICHENIA. 103. G. dicarpa, R. Br. prod. 461. — Balade (1674). AO4. G. flabellata, R. Br. prod. 161. — Balade (1674). G. sp.? specimen nimis mancum, forte. G. flacellaris Hk. sp. F, 10. — «Poila» (1672). 105. G. dichotoma, Hk. Sp. I, 12. — (1671). STROMATOPTERIS. Nov. gen. Receptaculum sori nervum furcatum e furcatura oceupans ejus- que crura excipiens, pulviniforme vel diseiforme rotundatum vel hippocrepicum, peripheria foveoiatum vel alveolatum, paraphysibus paleaceo-pilosis dense obtectum, oligecarpum, sporangiis delapsis persistens, induratum, denudatum; sporangia 3-6 dorso vel peri- pheriæ receptaculi, plerumque annulatim imposita, sessilia, foveolis basi impressa, paraphysibusque paleaceo-pilosis eircumdata, an- nulo completo transverso lato, rima longitudinali extrorsa dehis- centia. Folia rhizomati continua definita pinnatipartita, laciniæ nervis paucis liberis anadromis, infimo vel inferioribus furcatis, cruribus rami interni infimi monosoræ. Ex annulo sporangiorum completo transverso, dehiseeniiaque longitudinali, novum genus Gleicheniacearum, receptaculo pulvi- niformi supra ramos binos nervi antici infimi exstructi, insigne, hoc ut paraphysibus paleaceo-pilosis potius Marattiaceis heoropR randum. 106. St. monidliformis. — Kanala (1571). Rhizoma elongatum setis ferrugineis nitidis vestitum, mox de- nudatum, fasciculo vasorum centrali, cortice crasso fusco-subni- tido, spurie dichotomum, radicibus destitutum; folia disticha coriacea dura, Supra nitida, infra pallide viridia; petiolus 4-7 longus, fuscus nitidus, supra late sulcatus, deorsum teres, basi ‘ ff sé ge Qi FILICES NOVÆ CALEPONIEÆ. 99 nodulosus ; lamina 4" longa, 3-4" lala, linearis obtusa profunde pinnatipartita, laciniæ numerosissimæ contiguæ vel imbricatæ basi æquali adnatæ semi-oblongæ vel breviter vix ovato-oblongæ rotundato-obtusissimæ margme siccitate revoluto integerrimæ, inferiores paullulum decrescentes; costula nervique immersi ; nervi utrinque 2-3, primi in latere interno, plerumque cum proxi- mis fureati; sori solitarn in basi interna lacmiarum superiorum margini approximall. Receptaculum sori, ut ex laciniis maceratione continuata emollitis et ope acidi mitrici decoloratis pellucidis patet, nervum infimum internum e furcatura cum cruribus occupat vel rectius excipit dichotomiam ipsam cruraque incrassata hujus nervi, variæ est formæ et amplitudinis; in soris minoribus observatur depressum tri-quadrangulare-pyramidatum, supra foveolis levibus tribus quatuor, paraphysibus paleaceo-pilosis vestitis, exaratum vel totidem sporangiis obtectum vel occultatum; sororum majo- rum receplaculum pulviniforme, diametri 4”, peripheria foveolis 4-6, rotundatum vel hippocrepicum, cruribus receptaculi ramo nervi soriferi incumbentibus, in dichotomia ejus conjunctis ; receptaculum sporangiis delapsis persistit, superficie paraphysibus rufo-hirsutissimum, paraphysibus denudatum, massam fuscam induratam superficie inæqualiter verrucosam sistit, paraphyses velut in Marattia ex. gr. M. attenuata irregulariter divisi, indusium circa basin sporangiorum simulantes; sporangia ampla h-6, sessilia; annulus et sporæ Gleicheniacearum. SCHIZÆA. Actinostachys. 107. Sch. lævigata, n. sp. Rhizoma repens abbreviatum, setis fuseis nitidis vestitum ; folia densa coriacea nitida glaberrima; petiolus 1" longus, 4" latus, triqueter, subflexuosus, lamina digitata; segmenta 4-7-juga, ad 4 4/4" longa, 3/4" lata, stricta linearia vel lineari-spathulata, basi attenuata, apice sterile longius breviusve acuminata integerrima glaberrima ; sporangia utrinque ad costam biseriata. « Einæa » (1669). Proxima Sch. digilata, a qua petiolo triquetro diversissima. 86 &. METTENIUS,. 108. Sch. intermedia, n. sp. * Rhizoma repens abbreviatum, setis rufo-fuseis veslitum ; folia dense coriacea ; petiolus substrictus 7-9" longus, 1!" latus, com- pressus, costa infra proeminente carinatus ; lamina digitata ; seg- menta 5-juga, ad 10" longa, 1/2"! Jata, lineari apice brevi acumi- nata integerrima; sporangia utrinque ad costam irregulariter biseriata, paraphysibus numerosis elongatis cireumdata. «Kanala » (1670). Media inter Sch. pennula Sw. et subtrijuga Mart. A priore recedit pe- tiolo compresso infra carinato, non triquetro, segmentis strictis breviori- bus, non falcatis, posteriore vero planta debilior, petiolo tenuiore, carina minus proeminente, segmentis angustioribus, longius acuminatis. Euschizæa. 109. Sch. fistulosa, La Bill. FI Noy. Holl. IH, 103, t. 250, f. à. — « Poila » (1668 partim). 110. Sch. propinqua, A. Cunn. Hk. Comp. bot. Meg. I, 362. — «Poila » (1668 partim). AA. Sch, bifida, W. sp. V. 17. — «Balade » (1667). 112. Sch. cristata, W, sp. V, 88. — « Balade » (1666). LYGODIUM. 115. L. reticulatum, Schk. Filic. 139, t. 139. — (1678). MARATTIA. 114. M. attenuata, La Bill. Sert. aust. caled. 9, t. 13, 14. — Balade (1680, 1681, 1682). In specimine n. 1680 paraphyses normaliter basi sorum ein- gentes pulvmum hispidum efformant, sori ipsi autem omnino sup- pressi sunt. » FILICES NOVÆ CALEDONIÆ. 87 ANGIOPTERIS, Hoffm. 115. À. erecta, Hoffm. — « Balade » (1679). OPHIOGLOSSUM. 116. O. moluccanum, Schlecht. ad TE, 9. Presl. suppl. 53; ex icone Rumphn Amb. VI, 152, t. 68, f. 2, — Portus Franciæ (1675). 117, O. pendulum, L. — Kanala (1676). HELMINTHOSTACHYS, KIf. 118. FL. zeylanica, Hk. — (1677 vulgatissim.) EQUISETUM. 119. £. elongatum, W. var. — « Poila » (1524). LYCOPODIUM (1). 120. L. squarrosum, Forst. Sprng. Mon. I, 52. — « Balade » (1687). 124. L. nutans, Brach. 327, t. 46, Ê. 1. — « Balade » (1686). 122. L. mirabile, Will. V.414. (L. Phlegmaria Spr. 63 partim.) — «Balade » (1681). 123. L. cernuum, L. Sprng. Mon. I, 79. — (1684). 124. L. densum, La Bull. pl. Nov. Holl. IF, 404, t. 254, F. 4. Sprng. Mon. [, 86. — « Kanala » (4689). 125. L. complanatum, L. Sprng. Mon. 1, 401. — « Kanala » (1688). TMESIPTERIS, Bernh. 126. T. tannensis, Bernh. Tm. Forsteri Sprng. Mon. IT, 262. — « Balade » (1683). (4) Selaginellæ CI. Al. Braun communicatæ ulterius publiei juris fient. 88 VANDENBOSUE. + PSILOTUM, SW. 127. Ps. triquelrum, SW. Sprng. Mon. II, 269 (1684). MARSILEA. 198. M. mutica, 0. Sp. — « Kanala » (1698). Inter species, foliolis integris sporocurpiisqué solitariis ad imam basin petioli emergentibus pedicellatis præditas, nempe M. vestita, M. mucronata, M. uncinata sporocarpiis muticis, uncis destitutis insignis, e mehoribus speciminibus olim fusius de- scribenda. AZOLLA. 129. 4. pinnata, R. Br. prod. 23. — «Balade » (1679). HYMENOPHYLLACEÆ (1). Auct. VANDENBOSCH. Trichomanes flavo-fuscum, n. sp. — Fronde e rhizomate hori- zontali validissimo fasciato-contorto rubro -fusco-tomentoso ovato- lanceolata inferne pinnala, superne pinnatifida, laciniis 2-3 pinna- tifidis erecto-patulis, primarlis remotis, secundariis contiguis, lacinulis appressis abbreviatis linearibus, cellulis teneris magnis poroso-punctalis minutissime denticulatis flavis, marginalibus aurantiacis, Soris numerosisshnis in lacinis ultimis axillaribus lateralibusque urceolatis parvis anguste marginatis, slipite (usque 6 centim. longo) valido terete, rachi superne anguste alata badio-fusca. Frons 2 decim. circiter longa, supra basin 10 cent. lata, dehine sensim angustata e flavescente obscure viridi-fusca. (4) Ampliores specierum novarum descriptiones vide in Syn. Hymenopb. suppl. altera parte, mox edenda. HYMENOPHYLLACEÆ NOVÆ CALEDONIÆ, &9 Hab. Ad caudices filicum arborescentium in M. de Balade, Vi£ILLARD, herb, n. 1653, 1655 et 1656. Tr. dentatum, V. D. B. Syn. Hymen. Suppl. pag. 48 (Nederl. Konigk. Arch. N, pag. 182). Hab. In locis montanis Balade, VieizLarD, herb. n. 1654, 1665. Tr. maximum, BL. Enum. Jav. IT, p. 228 (excl. var. b). Hab. In sylvis humidis montium Balade, VreizLar», herb. n. 1657. Tr. pumilum, n. sp. — Fronde oblonga pinnata, pinnis patulo-divergentibus approximatis pinnatifidis, lacintis grosse den- tatis, dentibus angustatis, cellulis diaphanis mediocribus regulari- bus poris majusculis regulariter pertusis crenulatis, seriebus 2 juxta venulas limbum laciniarum ab exteriore efformantibus, soris in laciniis axillaribus cylindricis, limbo undulato parumper dila- tato, stipite (10-15 millim. longo), pariter ac rachis valido terete. Rhizoma breve adscendens tomentosum stipites edens fusciculatos ; frons 3-4-5 centim. longa, 10-14 millim. lata firma obscure olivaceo-viridis. Hab. Secus torrentium cataractas in m. de Balade, VieiLLarD, herb. n. 1658. Didymoglossum Filicula, Desr., Ann. Soc. Linn. Paris. VI, p. #21. Hab. In sylvis montanis humidis Balade, VierzLarD, herb. 1659. Tr. Milnei, n. sp. — Fronde lanceolata tripinnatifida, laciniis erecto-palulis contiguis, primariis infimis remotis, lacinulis ap- pressis abbreviatis apice rotundatis, cellulis hyalinis fere magnis seriatis (lineis nempe calloso-incrassalis in areolas lineares longi- tudinales sejunctis) minutissime globulosis viridulis, marginalibus parvis opacis fuscis, soris in laciniis secundariis axillaribus late alatis brevibus ventricosis, limbo ampliato erecto undulato, stipite (4-5 centim. longo) terete hirsuto. Rhizoma horizontale toroso- nodosum validüm rufo-fusco-tomentosum, stipites approximatos edens; frons vix ultra 1 decim. longa, 2,5 centim. lata diaphana ohvaceo-fusca. Hab. Ad caudices filicum arborescentium m. de Balade, VieiLLAR», herb. n. 1660. 90 VANDENBOSCEH, Tr. Vieallardi, n. sp. — Fronde oblonga vel lineari-oblonga pinnatifida, laciniis superioribus erectiusculis approximatis, infe- rioribus patulis remotis sublinearibus, margine in lobos dentifor- mes breves obtusos patulos simplices dichotomosve abeunte, cel- lulis teneris inæqualibus (parvis usque magnis) flavo aureis, marginalibus seriatis hyalinis lineari-oblongis valde elongatis, soris in laciniis axillaribus vel lateralibus late alatis cylindricis, limbo ampliato (tubo usque triplo latiore), stipite vix ultra 5 mill. longo anguste alato. Rhizoma horizontale filare intricatum atro- fusco-tomentosum; frons 4 centim. circiter longa, vix ultra 40 millim. lata gracilis tenera ex olivaceo fuscescens. Hab. Ad caudices filicum arborescentium, Balade, VrrLLArD, herb, n. 1661. Tr. longicollum, n. sp. — Fronde subtriangulari-ovata acumi- nata superne pinnalfida, inferne pinnata (pinnis 2-à-pinnatifidis), lacimis superioribus erecto-patulis contiguis, inferioribus patulo- divergentibus invicem tegentibus, lacinulis valde abbreviatis den- üformibus, cellulis teneris parvis mediocribusque irregularibus amœne viridibus acute crenulatis regulariter poroso-punetatis, soris in laciniis secundartis'axillaribus longissime exsertis recurvis anguste cylindricis longe deorsum angustatis. Rhizoma breve ad- scendens radiculosum nigro-fusco-hirsutum stipites emittens fas - ciculatos (8 centim. longos) validos olivaceos teretiusculos; frons 45 centim. longa, basi 9, medio 6,5 lata rigidiuscula e flavo- viridi olivacea. Hab. In sylvis montium, Balade, VreiLLaRD, herb. n. 1662. Tr. lœætum, n. sp. — Fronde lanceolata tripinnaüfida, lacimuis erecto-patulis contiguis (tertiariis appressis), lacinulis setaceis elongatis flexuosis, cellulis fere hyalinis parvis irregularibus punc- tulatis amœæne viridibus minute globulosis acute crenulatis, serie 4 vel 2 utrinque juxta venulas laciniarum laminam constituentibus, soris In lacintis secundaris axillaribus subsessilhibus anguste cylin- dricis, imbo parumper constricto. Rhizoma adscendens valde radi- culosum fusco-hirsutum stipites valde approximatos (5-8 centim. longos) flexuosos angustissime alatos, pariter ac rachis compressa, HYMENOPHYLLACEÆ NOVÆ CALEDONIEÆ. 91 frondi concolores emittens; frons 10-12 centim. longa, 3-4 lata rigida viridis. Hab. Ad filicum caudices, Balade, VieizLaRD, herb. n. 1665. Microgenium bimarginatum, V. d. B. Syn. Hymen. suppl. p. 9. Secus torrentium ripas in M. Balade, Vieizzar», herb. n° 1664. EXPLICATIONES. PLANCHE 9. Stromatopteris moniliformis. 4. Magnitudine naturali : a, Rhizoma ; b, folium. 1-22. Fragmenta analytica, plus minus aucta. | 2-4. Laciniæ soriferæ, cum receptaculo sporangiis onusto (3), paraphysibus obtecto, sporangiis delapsis (4), paraphysibus denudato (2). 5. Nervatura laciniarum sterilium. | 6-7, Nervatura laciniarum fertilium. 8-10. Laciniæ fertiles, ad sporangiorum dispositionem demonstrandam. A1-44. Laciniæ fertiles cum ‘receptaculo hippocrepico. 15-16, Furcatura nervi fertilis, receptaculum intrans. 17-18. Receptaculum directione radiali perpendiculariter sectum. 19-20. Receptaculum directione tangentiali perpendiculariter sectum. 21. Sporæ. 22. Paraphyses. RECHERCHES SUR LA FORMATION DE LA MATIÈRE GRASSE DANS LES OLIVES, Par M. S. de LUCA, Professeur à l’Université de Pise. Ces recherches ont été commencées dès l’année 1858 dans le but de déterminer à quelle époque de la végétation commence à se former la matière grasse dans les olives, et quelle est ou quelles sont les matières qui lui donnent naissance. Ce travail, .que je poursuis sans cesse, comprend des recherches de physiologie végétale d’une exécution difficile et longue, des analyses nom- breuses de divers produits qui se rapportent à des époques diffé- rentes de la végétation de l’Olivier et au développement progressif des olives. Des observations microscopiques suivent ou précèdent les recherches chimiques, et les unes aussi bien que les autres ne peuvent être contrôlées que sur de nouveaux produits, c’est-à- dire après üne année d'attente. Ceci explique la longueur de ces sortes de recherches qui tendent à faire connaitre la succession des changements que la matière organique éprouve, la filiation des substances qui se transforment, et l'influence du milieu et des conditions dans lesquels s’effectuent les métamorphoses. On à commencé par recueillir les olives à l’époque de leur for- mation initiale, et puis successivement à la distance de huit jours, jusqu’à leur parfaite maturité. Une série de ces olives a été con- servée dans l'alcool, une deuxième dans l’éther et une dernière on l’a séchée à l’étuve Gay-Lussac et on l’a conservée à l’état sec dans des flacons bien bouchés. Le tableau suivant indique une de ces séries et précisément celle conservée dans l'alcool, avec des données relativement à l’époque de la récolte, au poids, au volume à la densité des olives : FORMATION DE LA MATIÈRE GRASSE DANS LES OLIVES, 93 MUMÉROS ÉPOQUE NOMBRE POIDS l POIDS VOLUME | DENSITÉ d'ordre. de la récolte. des olives.| total. d'une olive. total. à 18°. | gr. gr. cc A 19 juin 1859 (4) » » » » » 2 26 — 3225 63,5 | 0,019 63,0 | 4,008 3 3 juillet 1859 3885 | 184,5 | 0,047 182,0 | 1,013 4 10 — 1590 162,4 | 0,102 160,0 | 4,045 D 24 — 340% 4,22740.k.0:609 220,0 4,031 6 31 — 357 | 279,9 0,783 267,0 1,046 7 7 août 1859 262 | 234,0 | 0,893 219,0 1,068 8 | 14 — 330 | 283,5 | 0,859 260,0 4,090 9 21 — 2%. à, 236,0. 0,9% 245,0 1,097 10 28 — 236 | 246,9 | 1,044 226,0 | 1,090 11 & sept. 1859 238 | 287,0 | 4,206 266,0 | 1,079 412 11 — 236 | 288,95 | 1,222 269,0 | 1,072 13 18 —— 189 | 254,0 | 1,344 239,0 | 4,062 A4 25 — 209 | 275,0 | 4,315 260,0 1,057 15 2 octob. 1859 491 252,0 1,319 242,0 1,041 16 9 _— 453 | 249,0 | 4,627 239.0 | 4,041 17 16 —— Be EDr 09 232,0 1,034 AS..1.123 — 153 | 261,0 1,705 251,0 1,039 19 30 — ABet-255:0 | 1,644 246,0 1.037 20 6 nov. 1859 4145 | 253,0 | 4,745 245,0 | 1,032 21 A3 — 119 1.238451, 0979 226,0 1,039 29 20 — NES A 2411 | 2,100 |"292,0 | 1,020 23 27 — 140 | 249,0 | 4,778 240,5 | 1,035 24 4 déc. 1859 118 | 255,0 | 2,161 245,0 1,040 25 A1 — 4110 | 258,5 | 2,350 250,0 1,034 26 18 —- 138 | 254,0 1,841 247,5 | 4,025 27 25 — 134 | 272,0 | 2,030 265,0 1,026 28 1 janvier 1860 131 280,5 | 2,141 271,5 1,033 29 8 — 103 | 249,5 | 2,492 241,0 1,035 30 A5 — 124.1 217,9 | 2,223 269,0 | 4,031 31 22 — 98 | 262,0 | 4,652 (2) » » 32 29 — 107 | 214,0 | 2,000 210,0 1,049 33 5 février 4860 } 1405 | 212,5 | 2,023 210,0 1,040 34 12 — |,38 68,0 | 2,151 267,5 1,007 Le poids des Olives augmente progressivement à leur dévelop- pement ; il n’est que de quelques milligrammes au commence- ment, et il atteint 2 grammes et plus à l’époque de la maturité, La densité, au contraire, au commencement de la formation des _ Olives, est presque égale à celle de l’eau, mais elle s'élève peu à | | (1) Le fruit était à peine formé et adhérait à la fleur dont il était difficile de le | séparer. | | | (2) On n’a pesé ces olives qu'après quelques jours d'exposition à l'air. 94 S. DE LUCA. peu jusqu'à ce que les Olives soient bien vertes, pour diminuer ensuite progressivement et acquérir enfin la densité des fruits à peine formés. Les Olives qui ont atteint leur parfaite maturité, ayant la plus faible densité, contiennent un maximum d’huilé. Comme on peut le voir dans le tabléau qui précède, on n’a pas recueilli les olives du 17 juillet 1859, et l’on observe par consé- quent uné élévation brusque dans le poids et dans-la densité des Olives recueillies le 24 du même mois. La quañtité d’eau qui se trouve dans les Olives diminue progres- Sivement à leur maturité : aussi elle est de 60 à 70 pour 100 dans les premières phases de la végétation, tandis qu’elle ne s'élève qu’à 25 pour 400 à la dernière période de l'accroissement et de la maturité de cés fruits. Le tableau suivant en indique les nombres exaclement,. , j POIDS TOTAL DES OLIVES MATIÈRE EAU NUMÉROS + Tai Fr dm | sèche suË gi LE a A à non séchées. séchées, | 100 parties. | 100 parties. gr gr À 23 juin 1860 39,9 14,7 43,3 06,7 2 2 juillet 1860 41,8 18,3 13,7 56,3 3 ‘LRPES 141,4 37,9 34,0 66,0 Ducé.r LATE 144,0 46,5 39,2 60,8 D ae à | #Biat&. 154,0 47,6 31,3 68,7 | 6 29 — 155,0 42,5 27,4 72,6 l 7 8 août 1860 162,0 53,6 33,0 67,0 8 : | ko 2 180,0 64,3 35,7 64,3 9 19 — 208,0 88,9 42,7 07,3 1Ù ; | gore à 139,2 63,7 45,7 54,3 11 2 septembre 4 860 182,0 86,9 47,7 .52,3 12 Dra0 + 191.3 96,7 50,5 49,5 ER ET ER” 188,1 93,0 49 4 50,6 14 23 —— 162,7 81,7 90,2 49,8 15,1 204! = 183,0 95,1 51,9 48,1 16 7 octobre 1860 171,0 94,4 53,4 6,6 ATUOUMAR 0 170,0 88.5 59,0 18,0 18 | 24 — 177,4 | 97,0 54,6 45,4 19 198 = 158,0 85,0 53,1 16,9 20 & novembre 1860 200,0 113,7 06,8 43,2 21 Ai > ce 141,4 | 86,5 64,1 38,9 29 01 AS NES 164,0 92,3 56,4 13,6 23 25 — 150,0 | 88,1 98,7 41,3 24 2 décembre 1860 104,8 71,0 69,7 30,3 25,3 95 GOUT 96,6 72,2 747 FORMATION DE LA MATIÈRE GRASSE DANS LES OLIVES. 95 L'air, l’oxygène et la lumière ne paraissent pas sans influence sur la maturité de ces fruits et sur la production de la matière grasse. En effet, des olives vertes sur quelques points, laissées pendant plusieurs jours à la lumière diffuse et à l'air libre, comme aussi sous ‘influenec de la lumière directe du soleil, et en contact avec l'oxygène, ont cédé au sulfure de carbone une plus grande quan- tité de matière comparativement à celle que ce dissolvant enlève aux mêmes olives traitées immédiatement ou après les avoir con- servées dans une atmosphère d'acide carbonique humide. Il parait done que les oxydations lentes contribuent à la maturité des fruits et à la formation de l'huile. Voici à ce sujet quelques résultats ob- tenus cette année au laboratoire de Pise. Le 4h janvier 48614, cent olives d'une teinte un peu verdâtre ont été partagées en quatre lots. Le premier formé de vingt-cinq olives et pesant 33*,671, a été traité immédiatement après l'avoir complétement desséché, et il a fourni 66,9 pour 100 de matière soluble dans le sulfure de carbone. Les trois autres, formés chacun aussi de vingt-cinq olives et pesant, un 65,426, un autre 39° ,672, et un dernier 34%,062, après vingt jours d'exposition ont donné : celui avec l'acide carbonique 66,16 pour 100 de ma- üère soluble dans le sulfure de carbone; l’autre avee l’oxygène 67,50 pour 100 ; et le dernier exposé à l'air et à la lumière diffuse 69,86 pour 100. Cetle matière soluble dans le sulfure dé carbone est rapporté au poids de la pulpe sèche des olives. Le 28 janvier de celte année, quarante-huit olives un peu ver- dâtres ont été partagées en quatre lots, dont le premier, formé de douze et pesant 18,558, a élé traité immédiatement après l’avoir complétement desséché, et il a fourni 65,38 pour 100 de matière soluble dans le sulfure de carbone. Les trois autres lots, formés aussi de douze olives chacun et pesant, l’un 45,730, l’autre 17#,9959, et le troisième 18,871, après environ quatre-vingts jours d'exposition, ont donné : celui en contact avec l’oxygène, 67 pour 100 de matière soluble dans le sulfure de carbone; l’autre exposé à la lumière directe du soleil, 69,2 pour 400, et enfin le dernier exposé seulement à la lumière diffuse, 66 pour 100, Une matière amère particulière se trouve dans les Olives, mais 96 S. DE LUCA. jusqu’à présent on n’est pas parvenu à l’isoler; elle est cependant soluble dans l’eau et un peu soluble dans l’alcoo!, et elle se trouve en abondance dans les olives vertes, qui l’abandonnent à l'eau, même à la température ordinaire, par un contact plus ou moins prolongé. La mannite existe dans ces fruits, d’où on l’isole facilement par des traitements à l’eau et à l’alcool : cette mannite extraite des olives à les propriétés el la composition de celle qu’on retire de la manne. On rencontre la même substance dans les diffé- rents organes de la plante et particulièrement dans les feuilles, dont on l'extrait d’une manière directe et immédiate par lalcool bouillant qui l’abandonne en se refroidissant. Cette mannite parait essentielle à la formation de la matière grasse, comme la présence continue des feuilles semble indispensable à l'Olivier dans toutes les phases de sa végétation; mais avant de se prononcer sur ces questions importantes de physiologie végétale, il est nécessaire de faire beaucoup d'essais et d'expériences, comme aussi de doser celle matière sucrée, la mannite, aux différentes époques de la végétation et dans les différents organes de l’Olivier. Ces recherches, que les chimistes abordent rarement, sont longues et d’une exécution difficile, comme toutes celles qui touchent à l’organisme des végétaux et des animaux ; mais comme elles seulement peuvent nous éclairer sur les phénomènes com- plexes de la vie organique, je me propose de les continuer avec le concours intelligent de mes préparateurs, MM. Ubaldini et Silvestri. nn M is. NOTICE SUR LES USAGES ET LES PRODUITS DE QUELQUES PALMIERS, Par M. Marius PORTE. Dans une première notice j'ai cité quelques produits fournis par les fruits de diverses espèces de Palmiers ; dans celle-ci j'en citerai quelques autres que l’on retire du tronc ou des feuilles des arbres de cette fanille. Bois employés à divers usages. Tous les Palmiers ont le stipe en bois dur à l'extérieur et plus ou moins tendre à l’intérieur. Nous citerons les quelques espèces qui fournissent des bois à l’industrie ou au commerce. Bactris. — Le tronc de tous les Bactris est très tendre dans le centre et d’une extrême dureté dans sa partie extérieure. La partie dure n'étant pas très épaisse, les Indiens s’en servent pour faire l'extrémité offensive de leurs flèches. Les femmes du pays font faire leurs fuseaux avec le bois de ces Palmiers. Astrocaryum. — Le stipe des Astrocaryum ne diffère que très peu de celui des Bactris, et leur bois est employé aux mêmes usages. Diplothemium caudescens. — Le tronc du Diplothemium cau- descens est d’un bois assez dur, et quoique la partie intérieure le soit moins que l’extérieure, elle l’est encore assez pour que les gens du pays l'emploient à la construction de leurs maisons. Manicaria saccifera. — De tous les Palmiers, le Manicaria saccifera est celui qui a le tronc le plus dur. C’est avec le bois du stipe de ce Palmier que l’on fait en Europe des cannes et des manches de parapluie. 4° série. Bot. T. XV. (Cahier n° 2.) 7 98 M. PORTE, Mauritia flexuosa. — Tous les Mauritias ont l’intérieur du stipe très mou, mais chez quelques-uns la partie extérieure est d’une extrême dureté. Au Para on fait des planchettes qui sont de très longue durée avec la partie extérieure du tronc du Mauritia fleæuosa. Les Indiens, dans quelques localités, se servent aussi de ce bois pour faire leurs arcs. Caryota. — Un bois presque aussi dur que celui du Manicaria est fourni par le stipe des Caryota. Dans les pays où abondent ces Palmiers les indigènes s’en servent pour faire les piliers de leurs maisons. Les Jriartea ayant la partie extérieure du stipe très dure et l'intérieure très molle, les Indiens mettent à profit cette qualité pour faire des sarbacanes avec une espèce d’Zriartea à tige très fine qui croit sur les bords de l’Orénoque. Pour faire ces sarbacanes, ils retirent la partie la plus molle du centre de la tige et passent par le trou une longue liane qu'ils fixent à deux arbres de manière à ce qu’elle soit dans la position horizontale. Alors par le mouvement de va-et-vient, en y ajoutant du sable fin, ils polissent l’intérieur du stipe auquel ils ne laissent que la partie très dure. Pour empêcher que leurs sarbacanes ne soient flexibles, ces In- diens mettent un stipe plus menu dans un plus gros et 1ls les conso- lident au moyen d’une résine qu’ils msinuent entre les deux tubes. Chapeaux et nattes. Tous les Palmiers à feuilles palmées fournissent des nattes et des chapeaux plus ou moins grossiers. On se sert pour cet usage des jeunes feuilles que l’on a soin de couper avant qu’elles ne s'ouvrent, afin qu’elles ne prennent pas la couleur verte et ne leviennent pas cassantes. Les feuilles, cueillies dans cet état, sont mises à sécher, soit entières, soit en séparant les folioles, et on les refend de la largeur que l’on veut, suivant les usages auxquels on les destine. Les feuilles des Palmiers appartenant au genre Corypha sont elles que’on préfère pour faire des chapeaux. SUR LES USAGES DE QUELQUES PALMIERS. ‘09 Chou palmiste. Le chou palmiste est, comme {out le monde le sait, le bourgeon terminal des Euterpes. Ce n’est pas à dire pour cela que les Euterpes seuls fournissent cet aliment. Comme dans les Indes occidentales ces Palmiers sont très communs, qu’ils croissent très vite et qu'avec un simple couteau de chasse on peut les abattre et en retirer le bourgeon, on enlève plutôt celui de cet arbre que celui des autres Palmiers. Mais un grand nombre d'arbres de cette famille donnent un chou beaucoup plus gros et bien meilleur que celui des Euterpes. Les Palmiers des deux Indes qui four- nissent d'excellents choux palmistes sont : le Cocos nucifera, l’Arenga saccharifera, le Maxæimiliana regia et tous ceux du senre ÆAttalea. Les choux palmistes retirés des Areca, Pinanga, Seaforthia, Nipa fruticans, etc., elc., peuvent être comparés à ceux des Euterpes et ne sont mangés, dans les Indes orientales, que par les Indiens. Cire de Carnaüba. Corypha cerifera. — La cire de Carnaüba est un produit qui lient le milieu entre la cire et les résines. On la retiredu Corypha cerifera de la manière suivante : On coupe les jeunes feuilles du Corypha et on les met à sécher. Lorsqu’elles sont sèches, on les porte dans un appartement où on les secoue fortement en les battant contre le sol pour en faire soriir une poussière presque impalpable qui les recouvre. Quand bon nombre de feuilles ont subi cette opération, la poussière qui s’en est détachée recouvre le sol et les murs de l’appartement, On balaye alors pour ramasser cette poussière et on la soumet à l'ébullition dans de l’eau : la cire surnage; on la recueille et on la laisse refroidir, Cordages. Dans ma première notice, sur les produits retirés des fruits de quelques espèces de Palmiers, j'ai parlé des cordes que l’on fait 1400 M. PORTE. avec la partie fibreuse de la noix de Coco ; nous parlerons mainte- nant des cordages que l’on fait avec des fibres extraites des autres parties de quelques arbres de cette famille. Le Piaçaba est sans contredit le produit le plus important pour les câbles d’embarcation , à cause de son incorruptibilité dans l’eau. Les Palmiers qui fournissent cette matière sont : le Leopol- dinia Pracaba et l’Attalea funifera. Ce produit sert en Europe à faire des brosses, des balais et des paillassons. Attalea funifera et Leopoldinia Piacaba. — On connait dans le commerce deux espèces de Piaçaba : un plus gros, plus rude et plus cassant, qui vient de Bahia et qui est fourni par l’Atlalea funifera ; l'autre, plus fin et plus souple, est fourni par le Leopol- dinia Piaçaba, qui croit sur les bords du Rio Blanco et du haut Rio Negro (frontière de Vénézuéla), d’où ce produit est apporté au Para en descendant ces rivières et le fleuve des Amazones. Quelques autres Palmiers donnent des produits analogues au Piaçaba, entre autres l’Arenga saccharifera et le Mauritia Carana, mais ces filaments ne sont jamais longs comme le Piaçaba à cause de la manière dont ils sont produits par l'arbre. Ainsi, les Arenga, le MauritiaCarana, quelques Chameærops, le Cocos nucifera, elc., donnent des filaments, qui forment comme un tissu ou filet, qui embrasse le stipe avec la base du pétiole et parait destiné à soutenir la feuille contre le tronc. Il n'en est pas de même pour le Piaçaba: celui-ci, au lieu de ne se trouver qu’à la base du pétiole, en forme de tissu, se tient droit contre la feuille et sort droit avec elle, dans toute sa longueur, pour retomber contre le tronc quand les folioles se séparent. Les filaments fournis par l’Arenga saccharifera sont convertis par les habitants des Indes orientales en cordes plus souples et aussi fortes que celles qu’on fait avec le Piaçaba. On fait aussi, au Brésil, des cordes et de la ficelle avec les jeunes feuilles du Mauri- tia flexœuosa. Pour cela, on coupe les feuilles avant l'ouverture des folioles, on les soumet à l’ébullition dans de l’eau, et on les bat après en avoir retiré les nervures. Tous les Palmiers, dont la base du pétiole engaine entière- ment le sommet du stipe, sont complétement dépourvus de fila- SUR LES USAGES DE QUELQUES PALMIERS. 101 ments. Cet espèce de filet, presque mcorruplible, empécherait les feuilles de tomber et, par suite, la floraison qui n'a lieu, sur ces Palniers, qu'après la chute des feuilles. Eau-de-vie et sucre de Palmier. Tous les Palmiers fournissent une séve qui contient du sucre et peut subir la fermentation alcoolique. {ls en donnent en quan- tité variable, et on la retire avec d'autant plus de facilité que leurs régimes sont plus grands. La même méthode est employée indistinctement, dans la pra- tique, pour retirer celte séve des Palmiers. Voicide quelle manière on s’y prend : Lorsque la spathe est assez développée, mais avant qu'elle ne s'ouvre, on en coupe l'extrémité supérieure de manière à enlever avec elle l'extrémité du spadice. On suspend un vase à cette partie coupée, pour recueillir la séve qui s’en écoulée. Tous les jours, matin et soir, on va recueillir le contenu du vase, et chaque fois on rafraichit la plaie en coupant une petite rondelle à l'extrémité déjà tronquée du spadice. Cette opération se continue jusqu'à ce que l’on soit arrivé à la base du spadice. La séve est très saine et très bonne à boire lorsqu'elle est nou- vellement récoltée. Si l’on veut en faire de l’eau-de-vie, on la laisse fermenter pour la soumettre à la distillation, et si l'on veut en faire du sucre, on la soumet tout de suite à l’évaporation. Les Palmiers que l’on exploite pour cette mdustrie dans les Indes orientales, sont: le Cocos nucafera, le Nipa fruticans, l’Arenga saccharifera et le Corypha umbraculifera. Le régime de ce dernier étant d’une grandeur démesurée, il donne une tres grande quantité de séve. Les plantations de cocotiers que l’on soumet à cette exploita- tion s’épuisent très vite et ont bien moins de durée que les autres. Soie de Bactris. Bactris setosa. — On appelle tecun au Brésil les matières lextiles que l’on retire des feuilles de plusieurs espèces de Bactris, mais plus particulièrement celles du Bactris selosa. Celte matière plus 102 M. PORTE. fine et plus forte que notre chanvre est filée pour être employée à la confection des hamaes fins et des filets de pêche. On n’emploie pas ce fil à faire des tissus à cause d’une espèce de mordant qui lui donne la propriété de la lime ou du papier de verre. Ainsi, un vêtement de cette matière appliqué sur la peau l’excorie, et si on le mettait sur d’autres vêtements, il les userait très vite. Avec du fil de tecun et de la patience on peut couper une barre de fer. Couvertures de maisons. Manicaria saccifera. — Sous les tropiques, les feuilles de Pal- iniers servent, comme le chaume en Europe, pour couvrir les maisons. Les arbres qui donnent les feuilles les plus estimées pour cet usage sont le Manicaria saccifera, les Geonoma et les Chamæ- dorea. Les feuilles du Manicaria donnent des couvertures qui durent de quinze à vingt ans. Ces grandes feuilles fendues par le pétiole dans toute leur longueur sont superposées les unes sur les autres dans le sens de la pente du toit, dé manière que la base du pétiole reste dans le haut et que l’extrémité de la feuille soit dans le bas. Comme les localités où croissent les Manicaria sont très res- tremies, on se sert plus généralement des Geonoma et des Chameæ- dorea. Les feuilles de ces Palmiers donnent des couvertures qui durent de trois à cinq ans. Là où n'existent pas les Palmiers que je viens de citer, on se sert de ceux à feuilles pennées. Ces feuilles donnent des couver- tures moins bonnes et de moins longue durée. Dans ce cas, celles des Palmiers appartenant au genre Atfalea sont préférées. Joncs, Rotins. Calamus. — Les tiges de plusieurs espèces de Calamus four- nissent au commerce les jones minces dont on retire la partie extérieure pour faire les’ tresses des chaises et des canapés. Les. cannes connues dans le commerce sous les noms de jones et de rotins sont aussi les tiges de plusieurs espèces de Calamus. I RAPPORT FAIT A L'ACADÉMIE DES SCIENCES, DANS SA SÉANCE DU 20 aAouT 1860, SUR UN MÉMOIRE DE M. WEDDELL. RELATIF AU CYNOMORIUM COCCINEUM, Commissaires : MM. BRONGNIART, TULASNE et DECAISNE, rapporteur. Ainsi que son titre lindique, le mémoire dont nous avons à rendre compte à l’Académie porte sur une des plantes les plus singulières du règne végétal, et une de celles qui, depuis un siècle, on! le plus occupé les botanistes. Elle a fourni, entre autres, à L.-C. Richard la matière d’un important travail, et tout récem- ment elle a été l’objet des recherches de M. J. Dalton Hooker, l’un des botanistes les plus autorisés de notre temps. Dans une introduction placée en tête de son mémoire, M. Weddell soumet à une revue critique les opinions de ses devanciers sur la structure, le mode de végétation et les affinités naturelles de cette plante, sans en excepter celles qu’il a émises lui-même il y a une dizaine d'années. La famille des Balanophorées, à laquelle appartient le Cynomo- rium, est toute composée de parasites. Elle comprend aujourd'hui une trentaine d'espèces inégalement réparties entre l’ancien et le nouveau monde. Le Cynomorium, de même qu'un petit nombre d’autres végétaux de familles essentiellement tropicales ou australes (Chamærops, Pelargonium, Stapelia, Gomphocarpus, etc.), qui sont comme autant de membres égarés de flores étrangères à nos latitudes, s’avance jusqu’au centre du bassin méditerranéen, À l'île de Malte, sur les côtes septentrionales de l'Afrique, sur celles de VEspagne et, plus loin encore vers le nord, jusqu'en Toscane. Remarqué par les plus anciens botanistes italiens, et surtout par Boccone, il fut elassé, suivant les idées et les aperçus de ceux qui Tobservaient, tantôt parmi les Champignons, tantôt parmi les 10h J. DECAISNE. plantes d'organisation plus élevée. Je n’ai pas besoin de dire que depuis Micheli, et par suite des recherches de ce naturaliste célèbre, le Cynomorium a définitivement pris place parmi les végétaux phanérogames, et que sa structure a été d’autant mieux comprise, qu'on a pu s’éclairer par l’examen d’un plus grand nombre de plantes analogues, c’est-à-dire appartenant comme lui au type des Balanophorées. Les études botaniques semblent entrer, depuis quelques années, dans une nouvelle phase, et on doit reconnaître que leurs procédés se sont notablement améliorés. On ne se contente plus, pour expli- quer la structure des végétaux, et même simplement pour en déterminer les espèces, d'échantillons d’herbiers presque toujours incomplets dans quelques-unes de leurs parties et toujours défor- més, on veut observer les végétaux vivants, dans toutes les phases de leur vie, depuis l’instant de la germination jusqu’à la maturité des graines, et, lorsqu'il s’agit de travaux monographiques, dans toute la série des variations dont les types spécifiques sont suscep- tibles. Cette voie lente, mais féconde en résultats, fait tous les jours mieux apprécier l'institution des jardins botaniques, c’est-à- dire des collections vivantes, dont les herbiers ne seront un jour que le complément, au lieu d’être, comme ils le sont de nos jours, la partie principale du matériel scientifique. Malheureusement il est beaucoup de végétaux, et la grande majorité des parasites est du nombre, qui n’ont pas encore pu être assujettis à aucun mode de culture, et c’est là précisément ce qui en retardera l’étude peut- être bien longtemps encore. En présence de celte lacune de nos jardins botaniques, M. Weddell n’a pas hésité à se transporter sur les lieux où croît le Cynomorium. En 1857, il se rendit à Oran, où la plante est assez commune, et il y séjourna deux mois, suivant Jour par Jour son développement. Il en rapporta aussi des graines, afin d'en étudier plus à loisir la germination à Paris, à l'aide d’une de ces petites serres à multiplication dont on fait un si fréquent usage dans nos jardins botaniques, soit pour faire enraciner les boutures, soit pour faire germer les graines de végé- taux exotiques auxquelles la chaleur seule de notre climat ne suf- firait pas. RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M. WEDDELL, 105 C'est à M. Weddell, ainsi qu'aux botanisles qui, avant lui, ont parcouru l'Algérie, que nous devons de savoir que le Cynomorium est indifférent sur le choix des plantes qui doivent lui fournir sa nourriture. Ce parasite implante ses suçoirs sur toutes les espèces qui se trouvent à sa portée, qu'elles soient monocotylédonées ou dicotylédonées, vivaces ou simplement annuelles ; seulement, dans ce dernier cas, son existence cesse avec celle de la plante nourri- cière, tandis qu’elle se prolonge indéfiniment sur les espèces vivaces. Cette disposition du Cynomorium, sans être un fait bien commun dans le monde des végétaux parasites, est loin cepen- dant d’être sans exemple. Nous le retrouvons effectivement sur notre Gui commun, qui croît, peut-on dire, sur tous les arbres de nos climats ; la principale différence entre les deux plantes étant dans le site propre à chacune d’elles, puisque le Gui est tout aérien, tandis que le Cynomorium ne s'attaque qu'aux parties sou- terraines des plantes. La tige du Cynomorium est un rhizome charnu, couvert d’écailles, toujours enfoui sous la terre, mais poussant çà et Ià des rameaux qui s'élèvent verticalement hors du sol, et qui ne sont, à proprement parler, que ses inflorescences. Leur structure est la même que celle du rhizome : comme ce dernier, ils sont charnus, formés d’un abondant tissu cellulaire, à peu près homogène dans toutes les parties de la plante, et dans lequel sont disséminés des vaisseaux rayés dont les agrégations forment des prismes triangu- laires. On voit que cette structure intérieure rappelle d'assez près celle des Monocotylédones. A l’extérieur, les tiges aériennes flori- fères du Cynomorium sont revêtues d’écailles plus fermes que celles de la partie souterraine ; leur teinte générale est le rouge de sang, qui tire insensiblement sur le brun noir à mesure que la plante vieillit. Les suçoirs du Cynomorium naissent exclusivement sur les racines ; celles-ci se renflent à leur extrémité, sur laquelle bientôt un petit mamelon conique fait saillie : c’est là le suçoir destiné à s'implanter dans une racine étrangère. Il se comporte vis-à-vis d'elle comme le feraient les suçoirs de la Cuscute, en traversant le système cortical, et en allant se greffer sur le faisceau vascu- 106 J. DÉCAISNE, laire central. À part la perforation qu’elle en éprouve, la radicule nourricière demeure intacte; c’est une particularité qu’on a d'ail- leurs observée dans le parasitisme des Orobanches. Les tiges ou, plus exactement, les rameaux florifères du Cyno- morium sont cylindriques, charnues, très grosses relativement à leur longueur, qui n’atteint guère que 20 à 30 centimètres. Elles se terminent par une sorte de massue, qui n’est que l'agrégation des appareils floraux au nombre de plusieurs centaines et même de plusieurs milliers. Quelle est la nature de cette inflorescence ; à quel type faut-il la rapporter ? À première vue, on serait tenté de l’assimiler à celle des Massettes (Typha) de notre pays; mais M. Weddell a reconnu que cette inflorescence, en apparence si simple, se compose en réalité d’une mullitude de petites cymes triflores et déterminées. En examinant cette sorte d’épi dès son plus jeune âge, on voit les fleurs naître par groupes à l’aisselle de bractées charnues disposées en spirale. Ce fait avait échappé à tous les botanistes qui, avant lui, n'avaient observé le Cynomorium que sur des échantillons desséchés et, par suite, tout à fait déformés. Dans l’examen des organes de la reproduction, M. Weddell a fait preuve d’une délicatesse d'analyse remarquable. Un des carac- tères généraux de la famille des Balanophorées est d’avoir des fleurs unisexuées, monoïques ou dioïques; la seule exception à cette règle nous est offerte par le Cynomorium, dont les fleurs sont polygames. Mais si ce mélange de fleurs mâles, femelles et hermaphrodites, accroît quelque peu la difficulté des recherches analytiques, d’autre part, ainsi que le fait observer M. Weddell, celte réunion de fleurs staminées au milieu de fleurs d’une autre nature est un gage de plus donné à la fécondation des germes, et par suite à la formation de la graine, qui fait souvent défaut dans les fruits des autres genres de Balanophorées. Cette cireonstance a permis à M. Weddell de pousser plus loin qu’on ne l'avait fait jusqu'ici l'étude de ces derniers organes. La structure des anthères et celle du pollen n'ofirent rien de bien particulier ; nous ne nous y arrêterons donc pas. Mais il n’en est pas de même des fleurs femelles. L’excessive ténuité et la mol- RAPPORT SUR UN MÉMOIRE DE M, WEDDELL. 107 lesse des organes, la difficulté de faire des coupes bien nettes et qui en mettent à nu les parties constituantes, rendent suffisam- ment compte de la divergence des opinions quiont été émises à cet égard par des botanistes de premier mérite, tels que MM. 3. Dalton Hooker, Hofmeister, ete. M. Weddell lui-même avait eu la sienne, il y a dix ans; elle était fausse, et il en fait l’aveu : « Les résultats, » dit-il, que m'ont fournis de bons matériaux, m'ont convaincu » que les idées que je m'étais formées sur la nature du pistil des » Balanophorées étaient tout à fait erronées. » On aime à trouver cette loyauté dans les déclarations des hommes de science. Indépendamment de la détermination des parties florales et du fruit que M. Weddell a décrits avec une exactitude dont l’un de nous à pu se convaincre, 1l restait à élucider un point très contro- versé relativement à l’organisation de la graine. Malgré l'autorité de ceux qui ont soutenu l'opinion contraire, l'ovule du Cynomorium est pourvu de téguments ; il a par consé- quent un micropyle et un albumen charnu contenant un embryon turbiné sans aucune trace de lobes cotylédonaires, et identique de forme avec celui de plusieurs autres végétaux parasites du même groupe, etla pointe de cet embryon, c’est-à-dire la région d’où sortira la radicule, est tournée vers le micropyle, suivant la loi commune. Ainsi que nous l’avons dit plus haut, M. Weddell ne s’est point arrêté à l'analyse des organes du Cynomorium adulte ; il a étendu ses recherches à la germination elle-même, dont on n’avail encore aucune idée. Pour y parvenir, il s’est servi d’une petite serre por- tative où la chaleur pouvait être réglée à volonté. En élevant la chaleur à + 30 degrés, M. Weddell eut la satisfaction de consta- ter un commencement de germination. Les graines produisirent un prolongement radiculaire blanchâtre, demi-transparent, d’une texture utriculaire délicate, mais qui offre ce phénomène très sin gulier, et jusqu'ici sans exemple, d’être constamment dressé vers le ciel au lieu de se diriger vers la terre, comme cela a lieu dans la presque universalité des végétaux phanérogames. Cette exception, si remarquable à une loi générale, a entrainé M. Weddell à des considérations qu'il serait peut-être hors de propos de rapporter 105 $. DECAISNE. ici. Nous nous bornerons à signaler le rapprochement qu'il fait de cette radicule ascendante avec les tigelles des autres végétaux phanérogames , lui laissant la responsabilité de cet aperçu, et exprimant avec lui le vœu que ce point intéressant de physioiogie végétale soit repris par les observateurs qui se trouveront en mesure de le faire. En résumé, le travail de M. Weddell, que l’un de vos commis- saires a pu vérifier dans ses parlies les plus essentielles, peut être considéré comme une de nos monographies les meilleures et les plus complètes. L'auteur y associe la rigueur des analyses à la justesse des appréciations. Ce mémoire est accompagné de dessins anatomiques extrême- ment bien faits; et l’on sait de quelle importance est ce genre d'illustration pour les travaux scientifiques, pour ceux surtout qui traitent d’organogénie. Ces dessins, ébauchés par l’auteur, ont été reproduits par le pinceau exercé de M. Riocreux. Vos commissaires pensent donc que, par la nouveauté des ob- servations, leur exactitude et l'importance du sujet, le travail de M. Weddell est digne de l’approbation de l’Académie, à laquelle nous demanderions de le faire insérer dans le recueil des Savants étrangers, si déjà il ne devait être publié très prochainement dans les Archives du Muséum. — Les conclusions de ce rapport sont adoptées. | RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LES RAPPORTS DES PLANTES AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS, Par M, P. DUCHARTRE, de l'Institut. La condensation de l'humidité atmosphérique sous la forme de | rosée ou de brouillards a pour la végétation une importance qui | Sans doute peut varier selon les elimats et les saisons, mais qui | reste toujours considérable et qui paraît même devenir majeure | dans un assez grand nombre de cas. Toutefois l'importance est loin d’être la même pour l’un et l’autre de ces météores, et sous ce rapport la rosée, à laquelle sera consacrée la plus grande partie | de ce travail, occupe incontestablement le premier rang; aussi commencerai-je par exposer les considérations auxquelles elle donne lieu, et les expériences dont elle n’a fourni le sujet. Je | n'examinerai qu'en second lieu et beaucoup plus succinctement la question des brouillards considérés au point de vue de leur influence sur les végétaux vivants. Ce mémoire sera ainsi divisé en deux parties fort inégales d’étendue et consacrées, l’une aux | recherches expérimentales sur la rosée, l’autre à celles qui ont eu | pour objet les brouillards. PREMIÈRE PARTIE. DE LA PROSÉE. La condensation de lhumidité atmosphérique sur les corps | refroidis par le rayonnement nocturne, c’est-à-dire la rosée est un phénomène aussi intéressant à étudier au point de vue physique 110 P. DUCHARTRE. —— RAPPORTS DES PLANTES qu’à celui de l'utilité que l’eau ainsi produite peut avoir pour la végétation. Elle a frappé de tout temps l’esprit des hommes même le moins observateurs, et tous, d’un commun accord, l’ont regardée comme destinée à fournir aux plantes les moyens de réparer les pertes que la transpiration leur cause pendant le jour. La formation de la rosée parait avoir lieu sur presque tous les points du globe, et l’on ne cite qu'un petit nombre de pays tels, entre autres, que le Zanzibar, dans lesquels, selon certains voya- geurs, On ne puisse l’observer. En général médiocrement abon- dante, à moins de circonstances exceptionnelles, dans les parties basses de nos contrées tempérées, elle le devient beaucoup plus à mesure qu'on s'approche de l'équateur où qu’on s'élève sur les montagnes. Volney, M. Boussingault et, comme eux, à peu près tous ceux qui ont exploré des pays chauds, ont été frappés de l'intensité avec laquelle s'opère cette condensation de vapeur dans les régions intertropicales et subtropicales. « Dans. les pays très chauds, dit M. Boussingault (4), la rosée apparaît avec assez d’abondance pour favoriser la végétation en suppléant à la pluie, pendant une grande partie de l’année..…..Il est rare (2) de bivoua- quer dans une clairière, lorsque la nuit est favorable à la radia- tion, sans entendre l’eau dégoutter continuellement des arbres environnants. Je puis citer, entre bon nombre d'observations de ce genre, celle que je fis dans une forêt du Cauca. Au Contadero de las coles, où je bivouaquai, la nuit était magnifique, et cependant dans la forêt, dont les premiers arbres se trouvaient à quelques mètres, 11 pleuvait abondamment ; la lumière de la lune permet- tait de voir l’eau ruisseler de leurs branches supérieures, » Quoique moins connu, le fait est absolument analogue sur les montagnes,mêmedans les parties moyennes de l’Europe. Hales (3) avait déjà dit que les rosées sont plus abondantes sur les montagnes que dans les pays de plaines; mais Otto Sendtner a fait à ce sujet (4) Économie rurale, 2° édition. t. Il, p. 717. (2) Ibid., p. 718. (3) Statique des végétaux, p. 49 de la traduction de Buffon , in-4, 1738. L AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. A11 des observations plus précises. «Tous ceux qui gravissent les montagnes, dit le savant botaniste bavarois (4), peuvent se con- vaincre de cette circonstance que la rosée en mouille constamment les parties élevées. Il n’est pas rare, en été, sur des sommités qui dépassent 6000 pieds (2000 mètres), de trouver le gazon mouillé de rosée à midi, malgré le soleil. Le sol formé de terre perméable en est aussi continuellement humide. Même après une longue suite de jours sans pluie on voit le tapis de mousse qui couvre les rochers en leur formant un revêtement qui atteint souvent un pied d'épaisseur, imprégné d’eau comme une éponge, laissant même dégoutter l’eau continuellement dans les endroits ombragés. » Séndiner dit encore (2) : « Cette condensation d'humidité en rosée sur les Alpes en été acquiert une importance supérieure à celle de la pluie, et se distingue particulièrement par sa régularité. Mes observations m'ont appris que celte circonstance est des plus essen- üielles pour la diffusion des plantes ; j'ai reconnu, en effet, qu'elle constitue l'influence principale qui détermine la limite inférieure de la majorité des plantes alpines et notamment des Mousses. » La haute importance de la rosée pour la végétation étant incon- testable, il est essentiel de reconnaitre comment les plantes qu’elle couvre se comportent relativement à l’eau qui la constitue. Or, on peut concevoir que ce liquide devienne utile aux végétaux de deux manières différentes : soit par une absorption locale, s’opé- rant sur les surfaces mêmes qu'il revêt, soit par l’intermédiaire du sol. Jusqu'à ce jour, tout le monde sans exception a pensé que les feuilles mouillées par la rosée l’absorbaient et que dès lors l’eau ainsi absorbée venait s'ajouter à la masse des liquides nourriciers contenus dans la plante. Cependant, quelque vraisemblable qu’elle l l semble au premier abord, cette opinion universelle est admise putôtd’instinet que par suite d'observations démonstratives. En essayant de la soumettre moi-même, il y a quelques années, à l'épreuve de l'expérience, j'avais moins en vue de reconnaître | si êlle était fondée, ce dont j'étais alors convaincu, comme tout le (1) Die Vegetations-Verhültnisse Südbayerns, p. 83. (2) Jbid., p. 283. 112 P, DUCNARTRE. — RAPPORTS DES PLANTES monde, que de déterminer dans quelles limites pouvait s'exercer la faculté d'absorption qu'on lui donne pour base. Une fois entré dans cette voie inexplorée, j'ai recueilli des observations entière ment contraires aux idées qui avaient été mon point de départ; bientôt, cédant à l'évidence des faits, j'ai dû conclure de tout ce qui s’offrait à mes regards que cette absorption n’a pas licu et que l’eau déposée sur les feuilles pendant la nuit ne pénètre pas dans leur tissu. Doutant encore néanmoins de ce que l'expérience me montrait comme incontestable, j'ai varié les observations et les méthodes sans parvenir, pendant cinq années de recherches assi - dues, à recueillir un seul fait dont le désaccord avec les autres autorisât la moindre hésitation. J'ai été conduit ainsi à une con- viclion profonde et d'autant moins suspecte qu’elle a succédé à une opinion préconçue diamétralement opposée. C’est cette con- viction que Je vais essayer de fure passer dans l'esprit des lecteurs de ce mémoire, en leur présentant l'exposé des faits et considé- rations sur lesquels elle est basée. CHAPITRE I. Observations antérieures. Je ne connais pas d'expériences suivies faites spécialement en vue de reconnaitre si les feuilles des plantes vivantes absorbent la rosée qui se forme à leur surface; tout ce que j'ai vu de précis à ce sujet dans les écrits des physiologistes se réduit à deux pas- sages, donnés incidemment par Hales dans sa Séatique des végétaux, au milieu du récit de ses observations sur la transpira- tion des plantes. Dans l'exposé de sa première expérience, qui avait pour sujet le Soleil des jardins (Helianthus annuus L.), le célèbre physiologiste anglais dit (p. 4) : « Aussitôt qu'il y avait un tant soit peu de rosée, il ne se faisait plus de transpiration; et lorsque la rosée était abondante, ou que pendant la nuit 1l tombait un peu de pluie, le pot et la plante augmentaient de deux ou trois onces. » Plus loin (ibid., p. 17), au wilieu des détails de sa ein- quième expérience, qui avait pour sujet un Citronnier fort vigou- ; AVEC ‘LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 4115 reux, se trouve le passage suivant : « Pendant la nuit, il transpirait quelquefois d’une demi-once; quelquefois il ne transpirait pas du (out, et d’autres fois 1} augmentait d’une ou deux onces, savoir : lorsqu'il y avait eu pluie ou rosée abondante. » Il semble résulter de ces deux passages que Hales croyait à l'absorption de la rosée par les plantes. C’est en effet ce que montre un passage très précis, dans lequel il exprime son opinion à ce sujet : « Le grand bien, dit-il (4. e. p. 56), que fait la rosée dans les temps chauds, vient de ce qu'elle est sucée par les feuilles et les autres parties hors de terre des végétaux, car cela les rafraichit dans l'instant, et cette rosée leur fournit même assez d'humidité pour suppléer à la grande dissipation qui s’en fait les jours suivants. » Malheureusement les appareils que ce célébre observateur employait étaient assez imparfaits pour offrir des causes puissantes d'inexactitude, et par suite pour autoriser à peine des conclusions simplement approximatives. Voici en effet la descrip- lon qu'il en donne ({. e.,p. à): «Je pris un pot de jardin, dans lequel était un Soleil de 3 pieds 1/2 de hauteur, que j'avais planté exprès dans ce pot lorsqu'il était jeune.....Je couvris le pot avee une platine mince de plomb laminé, et je cimentai bien ioutes les jointures, en sorte qu'aucune vapeur ne pouvait s’échap- per; mais l'air, par le moyen d'un tube de verre fort étroit, qui avait 9 pouces de longueur et qui était fixé près de la tige de la plante, communiquait librement de dedans en dehors sous la platine de plomb. Je cimentai aussi sur la platine un autre tuyau de verre de 2 pouces de longueur et de 1 pouce de diamètre; par ce tuyau j'arrosais la plante, et ensuite j'en fermais l'ouverture avec un bouchon de liège; je bouchai de même les trous au bas du pot. » Deux causes devaient, ce me semble, enlever toute exactitude aux expériences faites au moyen d’un semblable appareil. En premier lieu, le pot exposé à l'air était un simple pot de jardin, en terre cuite poreuse, non vernissée, qui devait s'imbiber d’eau ou sécher, selon les circonstances, et cela dans des proportions assez fortes pour altérer considérablement le résultat réel. En effet, d'après la figure qui le représente, c'était un grand vase &° série. Bor T. XV. (Cahier n° 2.) 4 8 All P. DUCHARTRE, -— RAPPORTS DES PLANTES qui offrait une large surface et qui pouvait dès lors se charger d’une forte quantité d'humidité condensée par suite du refroidissement subi par lui pendant la nuit, C'était 1à une puissante cause d'’er- reur. En second lieu, on vient de voir qu'il existait une commu- nication libre entre la terre qui remplissait le pot et l’atmosphère par l’intermédiaire d’un tube de verre toujours ouvert. Quoique plus faible que la première, cette seconde cause d'erreur devait influer encore sensiblement sur les résultats; car on sait combien la terre peut absorber d'humidité pendant la nuit dans l'air avec lequel elle est en contact, et, s’il en était besoin, une expé- rience du même physiologiste (4) fournirait à ce sujet des don- nées précises. J’ajouterai que l’un des deux sujets, l’Helian- thus annuus ou Grand Soleil des jardins, bien choisi peut-être pour des expériences sur la transpiration. devenait extrêmement désavantageux pour des recherches sur la rosée. Le motif en est que ses énormes capitules s’imbibent d’eau comme une éponge, et retiennent ensuite ce liquide pendant longtemps de manière à devoir indiquer ainsi une augmentation de poids tout à fait indé- pendante de la plante elle-même. Or, Hales pesait ses plantes le matin, c’est-à-dire lorsque les (rois capitules que portait son Helianthus étaient chargés de cette humidité additionnelle retenue par eux mécaniquement. Enfin je ferai observer que le célèbre savant anglais ne dit nulle part dans quel état 1! pesait ses plantes, ni s’il avait eu le soin de les essuyer exactement feuille par feuille avant de les mettre sur la balance. Son silence sur un point si important autoriserait peut-être à penser qu'il n’enlevait pas l'eau déposée par la rosée; car il est difficile de croire que lui, qui mentionne avec une minutieuse exactitude tous les détails de ses expériences, n’eût rien dit de l'extrême difficulté qu'il aurait éprouvée pour sécher en les essuyant, soit les feuilles hérissées de poils roides, soit les involucres imbriqués de son Helianthus. Pour ces différents motifs, il est prudent, à mon avis, de ne tenir aucun compte des deux assertions incidentes de Hales dont je viens de discuter la valeur. (1) Statique des végétaux, p, 46. AVÈC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 415 CHAPITRE IL. Appareils dont j'ai fait usage. Voulant entreprendre une série d'observations en vue de recon- naître comment les organes aériens des végétaux se comportent relativement à la rosée qui les couvre, j'ai dû m'oceuper avant tout de la construction d'appareils et de la recherche de méthodes qui n’offrissent à mes yeux aucune chance d'erreur. Le point le plus important pour ces recherches consistait à ren- fermer hermétiquement le pot dans lequel végétait chacune des plantes à mettre en expérience, de telle sorte que ce pot et la terre dont il était rempli ne pussent rien prendre dans l'air, ni rien perdre qui vint altérer la précision des résultats obtenus. Il fallait, en second lieu, que les plantes dont le pot devait être en- fermé de cette manière ne souffrissent nullement de la disposition qu'on leur donnait. Enfin il était essentiel que l'appareil tout . entier, une fois monté, füt à la fois portatif, solide, et ne présentât sur (oute sa surface aucune portion qui püt s’imbiber d’eau ni en retenir mécaniquement une quantité appréciable. Je crois être parvenu à réunir ces diverses conditions de la manière suivante : Je me sers de bocaux cylindriques en verre blane, à fond plat, hauts et larges de 0",15 ou 0",16 en moyenne, dont le bord est renforcé d’un épais bourrelet périphérique. En rodant les bords de ces vases, jy forme un anneau plan, large de 3 ou 4 milli- mètres. C’est dans un de ces bocaux que j’enferme le pot de ma plante. Pour donner à celui-ci plus de stabilité, comme aussi pour que les racines ne plongent pas continuellement dans l'eau qui s’amasse au fond du bocal, soit qu’elle provienne des arrose- ments, soit qu’elle résulte de l’évaporation suivie de condensation de l'humidité de la terre, je le fais reposer sur un triangle formé de trois petites tringles de bois hautes de 15 à 20 millimètres. Pour fermer ce bocal récepteur, j’emploie deux demi-cereles en verre double, taillés exactement selon la circonférence extérieure du bocal, et évidés chacun, à son centre, d’une grande échan- 116 P. DUCHARTRE. —— RAPPORTS DES PLANTES crure demi-circulaire, Ces deux plaques de verre viennent s'en- châsser profondément, par leur échancrure centrale, dans un gros bouchon placé dans l'axe de l'appareil, qui forme la partie la plus essentielle de toute celte construction. Le diamètre de ce bouchon est de 5 ou 6 centimètres, et son épaisseur de 4 ou 5 centimètres. A À centimètre environ de sa base, j'y creuse lout autour une gouttière à section carrée, haule et profonde d'environ 1 centi- mèlre; après quoi, je le partage en deux moitiés par un trait de seie longitudinal. Dans la longueur et au milieu de chacune des deux faces planes formées par le trait de scie, je creuse dans l'axe une gouttière longitudinale demi-cylindrique; ces deux gouttières en se réunissant, lorsqu'on met en contact les deux moitiés du bouchon, forment dans la masse de celui-ci un tube central qui doit recevoir la tige de la plante. J'ai soin de faire ce tube assez large pour que la tige s’y loge sans difficulté et sans pression, le vide qui reste: autour d'elle pouvant être ensuite comblé exacte- ment. Je perce aussi dans chaque moitié de ce bouchon un trou cylindrique qui le traverse de haut en bas, et dans lequel je fais entrer à frottement un petit tube de verre droit ou, pour plus de commodité, légèrement coudé dans sa portion extérieure. Tout étant ainsi préparé, voiei comment je monte l'appareil : Le pot qui renferme les racines de la plante est placé dans le bocal, qui doit en dépasser le bord de 3 ou A centimètres. Je fais entrer le bas de la tige dans la gouttière centrale du bouchon, et je réunis avec soin les deux moitiés de celui-ei, en en couvrant les deux faces assez raboteuses qu'a séparées la scie avec un mastie en bouillie de gomme-laque dissoute dans l’alcool. Ce mastie est le seul que j'emploie pour toutes les parties de l'appareil. Je donne une grande solidité à la jonction des deux moitiés du bouchon, en les serrant fortement l’une contre Pautre avec une bonne ficelle faisant plusieurs lours et nouée, que je dispose dans le fond de la rainure circulaire. J’'engage alors dans cette même rainure l’échan- crüre centrale des deux demi-cercles de verre qui doit en atteindre le fond, c'est-à-dire qui doit s’y enfoncer d'environ À centimètre, Les choses étant ainsi disposées, je ramollis le plus possible, à : une chaleur très douce, et en la pétrissant entre mes doigts, de Ja de grotte ht AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 117 cire jaune dont je remplis la rainure du bouchon, en Py pressant fortement avec le bout d’un couteau. J'obtiens ainsi le double résultat de combler entièrement ce vide, et d'exercer sur les deux plaques de verre une pression assez forte pour les maintenir dans la position qu'elles doivent garder. Je pose ensuite sur ces deux plaques plusieurs poids assez forts pour les appliquer exactement sur le bord rodé du bocal, avec lequel je les colle au moyen d’un lut demi-liquide de gomme-laque dissoute dans l’alcool, que la capil- larité fait pénétrer entreles deux, et dont j'applique successivement plusieurs couches. Je colle de même l'an contre l’autre les bords diamétraux dé ces deux plaques de verre. Pour remplir le vide qui reste autour de la lige, au centre du bouchon, J'y introduis de force et par petits fragments de la cire jaune ramollie ; je ferme les deux petits tubes de verre au moyen de deux bouchons qui s’y enfoncent profondément ; enfin je vernis fortement, à la gomme- laque, le bouchon tout entier et ses jointures avec le verre. L'appareil serait complet dans cet état, mais l'expérience m'a fait reconpaitre en peu de temps qu'il n'aurait pas une solidité suf- lisante pour résister à des transports fréquents, n1 aux frottements énergiques et souvent répétés qu'il faudra lui faire subir pour en enlever l’eau qui viendra le mouiller à chaque expérience. Je par- viens à lui donner toute la solidité nécessaire en collant, à la gonme-laque, sur les jointures des demi-cercles, soit entre eux, soit avec le bocal, une assez large bande d’étain laminé en feuille dont l'épaisseur égale celle d’un bon papier à dessin. Il ne me reste plus qu'à vernir cet étain lui-même à la gomme-laque. Ainsi copstruit, l'appareil à une extrême solidité. Sa surface entière ne présente que du verre ou de la gomme-laque; par con- séquent elle ne s’imbibe pas de l’eau qui la mouille, et elle peut être essuyée aussi fortement et aussi souvent qu'il est nécessaire de le faire. Les plantes dont le pot est ainsi enfermé ne souffrent pas le moins du monde; j'en ai conservé, pendant une année entière, qui étaient en aussi bon état après ce lemps qu’au moment même où je les avais munies de cet appareil. Enfin celui-ci est hermétiquement fermé, comme on peut s’en convaincre de la manière suivante. Les deux petits tubes qui traversent verticale- 118 P, DUCHARTRE, — RAPPORTS DES. PLANTES ment le bouchon central sont l’un le tube d’arrosement, l’autre celui d'aérage. Or, si ce dernier reste fermé pendant qu’on essaye d’arroser en introduisant de l’eau par le premier, au moyen d’un entonnoir soufflé, à tube cependant étroit, on voit le liquide s’ar- rêter, retenu qu'il est par l’air enfermé dans l'appareil, lequel, ne pouvant s'échapper par aucune fissure, lui oppose une résistance insurmontable. L'eau entre, au contraire, sans la moindre diffi- culté, dès qu’on ménage une sortie à l’air en enlevant le bouchon du deuxième tube. Aucun physicien ne contestera, j'ose le croire, que cette obser- vation fort simple ne démontre la parfaite occlusion de cet appa- reil; toutefois j’ai pensé qu'une preuve directe parlerait encore plus clairement à l'esprit de certaines personnes, et, pour l’obtenir, j'ai procédé de la manière suivante. Après qu’une plante, dont le pot avait été enfermé de la manière que je viens de décrire, m’a eu servi de sujet pendant plusieurs mois, j'en ai coupé la tige un - peu plus bas que le niveau du bouchon de l'appareil; j'ai fermé ensuite le petit enfoncement ainsi produit avec de la cire. L’appa- reil renfermait alors un pot rempli de terre humide, etune couche d’eau de plus d’un centimètre d'épaisseur amassée à son fond. Pour peu que l'enveloppe ne fût pas hermétiquement fermée de tous les côtés, la terre devait sécher quelque peu; l’eau qui occu - pait le fond du bocal devait s'évaporer, et, par une conséquence nécessaire, l'appareil devait diminuer de poids. Or, pesé avec soin au commencement de l’observalion, il a accusé un poids de 1977%,75, que j'ai retrouvé sans la moindre altération au bout de deux, quatre, sept et même onze jours. L'observation directe montre dès lors que la fermeture de cet appareil est réellement hermétique. Jai à peine besoin de faire ressortir les nombreux avantages qu'amène l'emploi de cet appareil. Le plus important de tous est que les plantes qui en sont munies n’ont à l'air que leur tige feuillée ; que la masse de terre dans laquelle plongent leurs racines, ainsi que le pot qui renferme cette terre, sont isolés, et contenus dans un récipient de verre exactement fermé ; que, dès lors, on n’a pas à s'occuper des changements de poids subis | | ee x au ” AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. \ 419 par ceux-ci quand leur humidité s’évapore , car cette humidité ne les quitte que pour rester renfermée dans l’intérieur de l’appa- reil, dont le poids total reste ainsi invariable dans le cours de chaque observation. Pour compléter la description dés appareils dont j'ai fait usage, jedois dire que je me suis servi successivement de deux balances construites spécialement en vue des expériences que je me propo- sais de faire. La première me permettait d'évaluer le poids de mes plantes à 1/5 de gramme près ; la seconde, que j'ai employée pendant les trois dernières années, est munie d’une suspension de Cardan ; elle peut recevoir sur un de ses plateaux une piante haute de 55 à 60 centimètres, et elle en donne le poids à 1/20 de gramme près, sous une charge de à et même de 4 kilogramines. J'ajouterai que mes expériences ont toutes été faites de 1856 à 1860 inclusivement, à Meudon (Seie-et-Oise\, dans deux grands jardins, au milieu desquels les sujets de mes observations voyaient une grande étendue de ciel. | CHAPITRE II. Méthode que j’ai suivie dans mes expériences. Si une plante, munie de l'appareil que je viens de décrire, est placée à l’air libre pendant la nuit, et que, se couvrant de rosée pendant ce temps, elle en absorbe une proportion quelconque, ce liquide additionnel joindra son poids à celui que cette plante avait d’abord elle-même; il rendra donc le poids de cette plante plus considérable , à moins toutefois que celle-ci, pendant qu'elle gagnait ainsi d’une part, n'ait subi d’une autre part une déperdition due à une cause quelconque. Dès lors deux pesées faites, lune au commencement, l’autre à la fin de la nuit, avec les précautions que j'indiquerai plus loin, montreront s’il y a eu augmentation de poids, par conséquent s’il s’est opéré une absorption de rosée, mais sous la réserve que le sujet de l'observation n'ait pas éprouvé de perte d’un autre côté. Il est évident, en effet, que si la plante avait diminué de poids par une cause quelconque, cette dimmution 120 P, DUCHARTRE. --- RAPPORTS DES PLANTES masquerait l'absorption d’eau qui se serait opérée en même temps chez elle. Il est également évident que tout phénomène susceptible d'amener, au contraire, en elle une augmentation de poids, ne doit nullement entrer ici en ligne de compte, puisque son effet, loin de pouvoir masquer une absorption, ne pourrait que la faire paraitre plus grande encore en ajoutant à l’augmentation de poids déterminée par celle-ci celle que lui-même aurait produite. Exa- minons donc, avant tout, pour dégager la question de ce qui pour- rait la compliquer ou l’embarrasser, quelles sont les causes de déperdition qui peuvent exister pour un végétal placé en plein air pendant la nuit. $S I. — Rôle de la respiration et de la transpiration pendant la nuit, Si je ne me trompe, les seuls phénomènes dont ce végétal soit alors le siége sont la respiration et la transpiration. 1° RespiRaTION. — Or, en quoi consisle la respiration végétale pendant la nuit? En une inspiration d'oxygène accompagnée d'un dégagement corrélatif d'acide carbonique. La quantité d'oxygène introduite dans les feuilles par cette inspiration est toujours très faible, puisque, dans ses célèbres expériences qui ont porté sur environ soixante espèces différentes, Th. de Saussure ne l’a jamais vue excéder sensiblement le volume des feuilles et l’a trouvée moindre que ce volume dans la plupart des cas (1); néanmoins elle est toujours supérieure à la proportion d'acide carbonique libre qui se dégage pendant le même temps (2). Quant à l'azote qui peut être expiré avec l'acide carbonique ou sans celui-ci (comme dans les plantes grasses), la quantité en est toujours si faible qu’elle ne suffit pas pour rendre l’expiration totale équiva- lente à l'inspiration (3). On voit donc que la respiration ne doit (1) Saussure, Recherches chimiques, p. 98. d (2) Zbid., p. 61. (3) « Six pouces cubes de Cactus, qui avaient inspiré dans une nuit quatre pouces cubes de gaz oxygène, n'ont pu expirer à l'obscurité, sous une petite __ AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 21 pas déterminer pendant la nuit une diminution de poids chez les plantes mises en expérience; par conséquent, il faut faire abstrac- tion de cet important phénomène dans la recherche des causes possibles de déperdition. | 2° TranspiRaTION. — La transpiration ou l’évaporalion, comme on voudra l'appeler, pourrait être regardée comme exerçant une influence beaucoup plus grande que celle de la respiration, au point de vue où je me place en ce moment; aussi insisterai-je quelque peu sur les motifs qui me font penser que ce phénomène ne doit pas non plus être mis en cause lorsqu'il s’agit de plantes mouillées par une forte rosée. Il n’est peut-être pas inutile de faire observer en premier lieu que la rosée se dépose sur les deux faces des feuilles, sur lesquelles elle ne tarde pas d'ordinaire à former un revêtement liquide, les plaçant ainsi l’une et l’autre dans des conditions à peu près sem- blables. Il résulte des expériences faites par divers physiologistes et aussi, qu'il me soit’ permis de le dire, de celles que j'ai poursuivies moi-même pendant deux années, que pendant les nuits sèches et sans rosée, c’est-à-dire dans les conditions les plus favorables à la transpiration, ce phénomène n’a lieu que dans de faibles pro- portions; en outre, il est difficile de contester qu'il cesse à fort peu près, si ce n’est entièrement, de se produire sur les feuilles, dès que la rosée, se formant en abondance sur les deux faces, les enduit d’un revêtement liquide complet. A cet égard, Hales, dont les expériences ont servi jusqu’à ce jour de base à l’histoire de Ja transpiration, s'exprime de la manière la plus catégorique. Même pour l’ÆHelhianthus annuus, dont la déperdition aqueuse a été reconnue par lui comme extrêmement considérable pendant le Jour, on a pu voir par la citation qui se trouve plus haut que « aussi- tôt qu'il y avait un tant soit peu de rosée, il ne se faisait plus de quantité d'eau, dans le vide, qu'un pouce d'air qui contenait 15/100 de gaz oxygène et 85/100 de gaz azote, et point ou 1/100 de gaz acide carbonique. » Th. de Saussure, Recherches chimiques, p, 68. 129 P. DUCHARTRE. -- RAPPORTS DES PLANTES transpiration. » M. Boussingault semble admettre aussi, du moins implicitement, la suppression complète de la transpiration dans les mêmes circonstances. On lit en effet dans son Économie rurale (A) : «Dans les jours pluvieux, pendant les brouillards, l'évaporation cesse. » Or, quel est l'effet direct des brouillards et de la pluie? C’est de mouiller les feuilles, comme le fait aussi la rosée. Si l’on admet que le revêtement aqueux qu’ils forment à ces organes en supprime la transpiration, même pendant le jour, évidemment il doit en être de même à plus forte raison, quand ce revêtement se forme sur eux par l'effet de la rosée et pendant la nuit. Il serait facile de multiplier à cet égard les citations, car c'est là un point admis sans contestation dans la science, et basé sur des observations très diverses. Cependant, pour abréger, je me contenterai de citer un autre énoncé pris dans un travail spécial d’une importance majeure. Guettard, à qui l’on doit une fort belle série d'expériences sur la transpiration que Meyen n'hésite pas à déclarer supérieure à celle qui a fait la gloire de Hales, s’exprime de la manière sui- vante dans le premier deses mémoires sur ce sujet : « Dans toutes les expériences précédentes, j'ai compté, comme on fait ordinai- rement, pour un jour le jour réel et la nuit; mais il parait par l’expérienee suivante que l’on ne doit compter que le jour propre- ment dit pour le temps pendant lequel les plantes transpirent ; leur transpiration ne monte à presque rien pendant la nuit (2). » Or, l'expérience à laquelle il fait allusion et que je crois inutile de rapporter, avait pour objet deux plantes entièrement soustraites à l'influence de la rosée. J’ajouterai que la méthode adoptée par Guettard consistait à recueillir l’eau sortie des feuilles par l'effet de la transpiration ; qu’elle différait ainsi complétement de celle de Hales, et qu’elle vient dès lors fournir pour le même fait une démonstration toute différente. Ce mode d’expérimentation permet d’ailleurs de réfuter une objection qui pourrait se présenter à (1) Deuxième édition, t. 1, p. 29. (2) Guettard, Sur la transpiration insensible des plantes, premier mémoire, dans les Mém. de l’Acad. roy. des sc., année 1748, p. 574. AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 193 l'esprit de quelques personnes. Si les plantes ne perdent pendant une nuit calme, mais sans rosée, qu'une faible portion de leur poids, on pourrait être porté à croire que cela tient à ce qu’elles ont absorbé dans l'air de lhumidité en assez forte proportion pour dissimuler presque exactement la perte réelle qu’elles ont subie. Or, puisque Guettard a recueilli Peau qui donne lieu à cette perte et qu'il l’a vue se réduire après sa condensation «à quatre ou cinq gouttes de liquide », pour une branche entière de Sureau comme pour une de Chèvre-feuille, il est clair que la faible diminution de poids indiquée dans ces circonstances par la balance est bien l’ex- pression de la transpiration tout entière pendant la nuit, et dès lors que ce serait une supposition gratuite, contraire même à l’ob- Jection, que celle qui ferait intervenir une absorption quelconque d'humidité pendant le même espace de temps. Tous les auteurs de traités de physiologie végétale, De Candolle, Meyen, MM. ‘freviranus, Unger, etce., se sont exprimés de la même manière, de telle sorte qu'il n’y a pas dans la science de fait mieux établi que celui qui consiste dans l’extrême affaiblissement de Ja transpiration par l'effet seul de l'obscurité, de sa suppression totale ou à fort peu près dans les circonstances où à cette obscurité vient se joindre une humidité abondante où mieux encore un revê- tement aqueux. Qu'il me soit permis de rappeler que moi-même je me suis oceupé avec soin et longuement d'expériences à ce sujet, et que Je crois avoir prouvé par des faits cette annihilation complète ou à fort peu près complète de la transpiration par la présence sur les plantes d’une rosée suffisante pour les couvrir d’une couche d'eau (1). Je crois done, au total, que la transpiration ne peut pas plus que la respiration contribuer à infirmer les résultats donnés par les deux pesées successives qui forment le point capital de mes expériences. (1) Duchartre, Observations sur la transpiration des plantes pendant la nuit. (Bull. de la Soc. botan. de France, t. IV, 1857, p. 10284-10314.) 12/ P. DUCHARTRE, —— RAPPORTS DES PLANTES $S 2. — Méthode employée. Voici maintenant de quelle manière j'ai procédé. Les plantes que j'ai prises pour sujets de mes recherches expéri- mentales ont été choisies en bon état de végétation, exemptes, à leur surface, de déchirures, de cicatrices, en un mot, de tout ce qui aurait pu amener une dessiccation partielle où une imhbibition locale. Elles étaient toutes cultivées dans des pots petits, mais suffisants pour elles, et dans lesquels on les avait plantées depuis quelque temps. Chacune à été munie de l'appareil décrit plus haut qui, formant autour du pot et de la terre une enveloppe exaele- ment fermée, permeltait de faire abstraction de ceux-ci. Elles étaient pesées avec soin à l’entrée de la nuit; après quoi elles étaient placées au milieu d’un grand jardin où elles voyaient une grande étendue de ciel, de manière à rayonner librement et par suite à se couvrir de rosée toutes les fois que les circonstances étaient propices à la production de ce phénomène. Le lendemain malin de bonne heure elles étaient pesées de nouveau, après que toute la surface de leur appareil avait été essuyée avec soin. Lors- qu'elles étaient mises dans cet état sur la balance toutes mouillées de rosée, le poids total qu’elles accusaient était évidemment la somme de leur poids réel et de celui de l’eau qu'elles portaient. Il restait donc, et ceci était la partie la plus délicate, mais en même temps la plus essentielle de l’opération, à déterminer le poids de celte eau superficielle qui, soustrait du chiffre total, devait donner le poids réel au moment de la pesée. Si, comme je crois l'avoir montré, la plante n’avait pu perdre sensiblement de son poids par la respiration n1 par la transpiration pendant la nuit qui Pavait couverte de rosée; si, en outre, cette rosée enlevée, elle accusait un poids égal ou inférieur à celui qui avait été constaté la veille à l'entrée de la nuit, il me semble logique d'en conclure qu'elle n'avait rien pris qui püt la rendre plus pesante, en d’autres termes, qu’elle n'avait absorbé aucune portion de cette eau qui s'était condensée sur ses parties aériennes, c’est-à-dire qu’elle n'avait pas absorbé de rosée. Or c’est précisément ce que j'a AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 125 reconnu. Pendant cinq années de suite j'ai fait un nombre consi- dérable d'expériences sur des plantes variées : annuelles, vivaces, ligneuses, à feuilles herbacées, coriaces, charnues, et jusqu'à ce jour je n'ai jamais vu un de mes sujets accuser un poids plus con- sidérable après une nuit à rosée que la veille. Convaincu, comme tout le monde, au commencement de mes observations, que la rosée est absorbée directement par les organes qu'elle couvre, j'ai dü forcément, en présence de faits si démonstratifs, renoncer à cette manière de voir pour en adopter une toute contraire. Si, pour un motif qu'il m'est impossible de soupçonner, cette opinion était erronée, j'ose croire que personne ne pourra m'accuser de l'avoir adoptée légèrement, nid’avoir rien négligé pour lui donner une base solide et scientifique. Afin de débarrasser mes plantes, après la première pesée du malin, de la rosée qui les couvrait, j'ai procédé de deux manières différentes. Lorsque leurs feuilles étaient lisses, larges, assez peu nombreuses et suffisamment espacées, je les essuyais avee soin à l’aide d'éponges fines, de linges usés et fins; mais, dans ce cas, je n'ose pas me flaitter d’avoir jamais enlevé complétement l’eau superficielle, à cause des rugosités des feuilles et aussi à cause de l'extrême difficulté que j'éprouvais pour attemdre le liquide amassé à l’aisselle de celles-ci. Le poids trouvé a donc dû être alors légé- rement supérieur au poids réel; mais si, avec cette légère addi- lion, iln'a dépassé que faiblement celui de la veille, ou surtout s'il lui a été soit égal, soit inférieur, la non-absorption devient par cela même évidente. Ce procédé commode et expéditif n’a pu être employé pour les. plantes à feuilles très nombreuses, petites et rapprochées, ni pour celles dont l’épiderme n’était pas lisse. Pour celles de cette seconde catégorie, j'ai eu recours à l’évaporation naturelle de la rosée. Après les avoir pesées toutes mouillées, je les ai placées dans une chambre, à une demi-obseurité où, comme on le sait, le défaut de Jamière amoindrit considérablement la transpiration. Lorsque, au bout de deux ou trois heures de séjour dans cet endroit, leur sur- face s'est montrée débarrassée de rosée, je les ai pesées de nou- veau, Cette seconde pesée m'a donné le poids réel de la plante 126 P. DUCHARTRE., — RAPPORTS DES PLANTES sèche, sauf une légère correction qui m’a semblé nécessaire. En effet, pendant son séjour dans cette chambre, la plante ne transpi- rait point tant qu’elle était mouillée, et la transpiration n’a dû commencer pour elle que lorsque sa surface a été sèche, et par conséquent découverte, c'est-à-dire pendant une faible portion de ces deux ou trois heures. Cependant, pour qu’on ne püt m’accuser d’avoir forcé le résultat dans un sens favorable à mes conclusions, je l'ai exagéré en sens inverse et j’ai supposé que la transpiration avait été, pendant tout ce temps, égale à ce qu’elle est devenue quand les feuilles ont été débarrassées d’eau à leur surface. Pour savoir ce que la plante aurait perdu dans cette supposition, je l'ai laissée dans le même lieu pendant le reste de la journée. Une nouvelle pesée faite le soir m'a montré combien elle avait trans- piré pendant tout ce temps, d’où un caleul fort simple m'a donné le chiffre auquel aurait pu s’élever la déperdition pendant les deux ou trois heures qu'a exigées l’évaporation de la rosée. Je le répète, cette correction est évidemment exagérée, mais j'ai cru devoir la faire telle pour éviter toute objection. Quel que füt le procédé suivi pour faire disparaître la rosée déposée à leur surface, les sujets de mes observations ont accusé le matin un poids tantôt à fort peu près égal, tantôt plus où moins inférieur à celui de la veille. La différence entre ces deux résultats s'explique sans difficulté. Par un temps calme et sous un ciel pur, la rosée commence à se former dès la chute du jour, et sa pro- duction se continue pendant toute la nuit. Dans ces circonstances, dès l'instant où mes plantes, venant d’être pesées, ont été placées à l'entrée de la nuit au milieu du jardin, le rayonnement a com- mencé de s’opérer à leur surface; par conséquent, un dépôt immédiat de rosée a supprimé pour elles la transpiration. La déperdition a donc été nulle pendant toute la nuit, comme l’in- diquent, au reste, les pesées. Dans d’autres cas, au contraire, la formation de rosée n’a eu lieu qu’à une heure plus ou moins avancée de la nuit; dès lors, jusqu’au moment où elle a commencé de se former, les plantes ont subi une légère perte par l'effet d'une transpiration qui, toute faible qu’elle fût, a dû produire un effet appréciable à la balance ; de là est résultée, dans ce cas, la | | | AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 127 diminution indiquée par la pesée du matin comparée à celle de la veille. Cette diminution est même devenue assez notable lorsque, pendant une partie de la nuit, un vent chaud, soufflant sous un ciel nuageux, a rendu la transpiration nocturne plus forte que de coutume. On voit done que la différence des circonstances rend compte de celle qui existe entre les résultats dans l’une et l’autre occasion. CHAPITRE IV. Circonstances qui peuvent expliquer pourquoi la rosée n’est pas absorbée par les feuilles. | Il semble étrange que des feuilles restent couvertes d’eau de la rosée, pendant une nuit entière, sans en absorber une quantité appréciable à des balances sensibles ; cependant quelques consi- dérations feront disparaître, j'ose le croire, ce que ce fait présente d’extraordinaire au premier coup d'œil. AÀ.— Différence entre des branches ou feuilles détachées et des plantes vivantes. On a souvent le tort de confondre des végétaux vivants, ayant leurs racines dans la terre, de laquelle 1ls tirent incessamment des liquides, avec des branches où des feuilles détachées, qui per- dent sans cesse sans rien recevoir par la voie naturelle, et dans lesquelles par conséquent la marche naturelle des phénomènes se trouve altérée. Malheureusement, comme il est toujours difficile de mettre en expérience des sujets vivants et végétant dans les conditions normales, les physiologistes ont recours en général à de simples branches coupées, et ils croient pouvoir ensuite étendre aux plantes entières, fixées au sol, les conclusions déduites des observations dont ces fragments ont été les objets. Or il est facile de démontrer qu'il n’v a point parité entre une plante vivante et les parties qui en ont été détachées, que dès lors (je parle en ce 128 P. DUCHARTRE. — RAPPORTS DES PLANTES . moment de l'absorption de l’eau) ces dernières n’autorisent aucune conelusion relativement à la première. Les expériences bien connues de Bonnet au sujet de feuilles détachées qui, posées sur l’eau, se conservaient fraîches pendant un temps souvent considérable, avaient amené ce célèbre natura- liste à penser que, dans ce cas, ces organes avaient absorbé de l’eau au contact. Les physiologistes se sont, en général, refusés à admettre cette explication du fait observé. Entre autrès, De Can- dolle à regardé comme l'interprétation la plus probable celle qui consiste à dire «que la position des stomates sur l’eau arrête l’évaporation des sucs que la feuille renferme et conserve sa frai- cheur » (4). J.-J.-P. Moldenhawer avait antérieurement (2) pro- posé une explication analogue des mêmes expériences ; et quant à Meven (3), ainsi qu'à M. Treviranus (4), ils ont affirmé dans les termes les plus formels que la suppression de la transpiration était la seule cause des faits observés par Bonnet, Or, lorsque j'ai voalu répéter les expériences de Bonnet avec le secours de la balance, j'ai constalé que l’explication donnée par le savant genévois était fondée, et que les feuilles détachées qu’on pose sur l’eau absor- bent par l’une ou l’autre de leurs faces, plus rarement par les deux, une quantité de liquide très appréciable ; seulement j'ai reconnu que ce qui se passe alors en elles semble n'être qu’une simple imbibition locale, puisque, à côté des parties d’une feuille qui restent fraiches, grâce au contact du liquide, celles qui n’ont pas ce contact ne tardent pas à se dessécher (5). J’ai vu aussi, dans une autre occasion (6), des branches feuillées que je plongeais dans l'eau, après en avoir mastiqué la coupe avec soin, s’imbiber de même d’une quantité notable de ce liquide. Au contraire, lorsque j'ai plongé entièrement dans l’eau la tête ) Physiologie végétale, t. 1, p. 61. ) Beiträge, p. 98 et 99 , 1812. (3) Neues System der Pflanzenphysiologie, t. IL, p. 412. (4) Physiologie der Gewaechse. t, I, p. 510. (5) Duchartre; Expériences sur l'absorption de l'eau par les feuilles, au con- tact (Bull. de la Soc. botan. de France, t. IIT, 1856, p. 221-2923), (6) Bull. de lu Soc, botan. de France, t. V, 1858, p. 110. AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 129 feuillée d’un #/eronica Lindleyana vivant et planté dans un pot qu'enveloppait un appareil exactement fermé, j'ai vu cette plante v séjourner pendant quarante-huit heures de suite sans augmenter de poids. J'ai même constaté que, pendant cette longue submer- sion, elle a transpiré sensiblement pendant le jour. La diminution totale qu’elle a ainsi subie pendant ces quarante-huit heures a été de 2,6 (1). Si les feuilles d’une plante vivante, étant compléte- ment submergées pendant deux journées entières, n’ont pas absorbé la moindre parcelle du liquide qui les baignait, faut-il être surpris de les voir se comporter de la même manière lorsqu'elles | sont revêtues de rosée pendant la nuit? B. — Pourquoi la rosée ne mouille pas exactement les feuilles. Il devient possible, ce me semble, d'expliquer ce défaut d’ab- | sorption, si l’on songe à la manière dont la rosée se forme sur les plantes, à la nature de l’épiderme des feuilles et à l’enduit qu'il | présente, enfin à la structure de ces organes. 1° Manière dont la rosée se forme sur les plantes. -— Mon atten- | lion a été attirée sur ce point par un savant professeur de phy- | sique. Depuis cette obligeante communication, j’ai fait à ce sujet | un assez grand nombre d'observations dont voici les résultats : | On sait que l'air mouille en quelque sorte les corps qu’il entoure, et qu'il adhère même assez fortement à leur surface. Les bota- nistes, en parliculier, ont fréquemment occasion de reconnaitre cette adhérence de l'air, quand ils veulent observer l’épiderme des feuilles sous le microscope : or la rosée, se condensant gra- duellement à la surface des plantes, n’en expulse pas la lame d’air adhérente. J'ai vu plusieurs fois et sur diverses espèces (Rosiers, Pentsiemon, Vigne, Glayeuls, Lis, etc., pétales du Pelargonium | zonale, etc.\, le liquide ainsi produit former d’abord un grand nombre de gouttelettes globuleuses, distinctes et séparées, qui, | dès lors, ne mouillaient pas exactement les feuilles. Ces goutte- (1) Bull, de la Soc. botan. de France, t. V, 1858, p. 105-414, 4° série. Bor. T. XV. (Cahier n° 2.) 1 9 430 P. DUCHARTRE. —— RAPPORTS DES PLANTES lettes augmentant de volume, à mesure que la conderisation de vapeur. continue d’avoir lieu, ne tardent pas à se toucher, à se réunir enfin en une couche continue ; mais 1l semble que, par suite du mode de formation de ce revêtement liquide, 1l puisse rester une lame d’air plus ou moins complète, inferposée entre lui et l’épiderme, et que, dès lors, le contact ne soit pas rigoureuse - ment immédiat. ®% État de la surface de l'épiderme. — L'épiderme se trouve habituellement dans un état qui le rend plus ou moins difficile à mouiller ; eet état est une conséquence de l’évaporation qui s’opère chaque jour à sa surface, c’est-à-dire de la transpiration. « L'eau seule, dit M. Schleiden {1), s’évapore à sa surface, et ainsi se dépose une couche toujours de plus en plus épaisse des substances qui étaient dissoutes dans le suc cellulaire, laquelle recouvre la surface externe des cellules épidermiques. En même temps, sous l’action de l’oxygène atmosphérique, ces substances subissent une modification chimique, et se changent en une matiére qui rend de plus en plus difficile le passage du hiquide. C’est ainsi que la cire et la résine viennent se montrer finalement sur cette surface. » La transpiration étant directement en rapport avec l'intensité de la lumière et de la chaleur solaires, il s'ensuit que la production de la couche de eife qui enduit la cuticule épidermique s'opère le plus énergiquement possible par une belle journée ; or c’est aussi après une belle journée que la rosée se forme d’ordinaire en plus grande abondance, et cette circonstance n’est certainement pas faite pour favoriser l’absorption de l’eau ainsi déposée. à Les expériences de M. Garreau, qui ont été faites sur des épi- dermes, non pas laissés en place, ni fixés à des feuilles vivantes, mais arrachés et attachés à un endosmomètre, ont montré com- bien, même dans ces circonstances entièrement différentes de l'état naturel des choses , l’existence du revêtement cireux fait naître d'obstacles à Ja perméabilité de Ja membrane épidermique pour l’eau avec laquelle elle-est en contact. Cet observateur, dont le témoignage est d'autaut moins suspect que l’objet de son travail, (4) Die Physiologie der Pflanzen und Thiere, p. 118. AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 131 est d'établir, en se basant sur de simples expériences faites à l’en- dosmomètre, l'existence de Ja faculté endosmique dans les épi- dermes, s'exprime de la manière suivante: « Si la matière grasse est déjà un obstacle à l'absorption de l’eau chez les plantes dont les feuilles sont enfouies en partie dans le sol, il devient dès lors pres- que certain que celles dont ces expansions flottent constamment dans l'air, et exhalent, sous l’influence de la chaleur de l'été, une forte proportion de matière grasse, ne doivent pas être plus endos- miques que les précedentes (4). » . L'existence de cet enduit gras à la surface de lépiderme permet encore de comprendre pourquoi les feuilles n’absorbent pas la rosée qui se dépose sur leurs deux faces. 9° Structure anatomique des feuilles. —- La structure anatomique des feuilles, par suite de laquelle on trouve de l’air en quantité plus ou moins considérable entre les cellules de leur parenchyme, peut, ce me semble, faire vaitre un nouvel obstacle à la pénétration de l’eau de l'extérieur vers l’intérieur de ces organes. Au total, et pour les trois motifs que je viens d’ sua] la non- absorption de la rosée par les organes qu'elle-mouille me semble être un fait peu difficile à expliquer. CHAPITRE V. Les plantes fanées ne reprennent point leur turgescence par l’action directe de la rosée. Un fait curieux, mais malheureusement peu rare dans l'histoire des sciences, c’est que des croyances populaires sans fondement, parlois même des erreurs graves s’introduisent jusque dans les ouvrages le plus justement estimés, etse perpétuent ensuite en une sorte de tradition que chacun accepte sans examen comme des vérités démontrées. Pareille circonstance s’est présentée relative- (1) Garreau, Recherches sur l'absorption et l'exhalation des surfaces aériennes (Ann. des sc. natur., 3° série, t. XIIT, 4849, p. 325), 152 P. DUCHARTRE. — RAPPORTS DES PLANTES ment aux effets attribués à la rosée sur les plantes fanées; seule- ment, dans ce cas, on n’a eu que le tort d’attribuer un effet réel à une cause autre que celle qui l'avait produit. Il y a eu dès lors con- fusion plutôt qu’erreur proprement dite. Voyant que des plantes fanées par la chaleur du jour reprenaient la turgescence de leurs tissus et leur fraicheur dans Ja nuit pendant laquelle elles se cou- vraient de rosée, on a pensé que ce changement important dans leur manière d’être tenait à une absorption de l'eau qui était venue couvrir leur surface. Sous ce rapport, les savants ont pensé comnie le vulgaire, et c’est ainsi que Sénebier, suivi en cela par tous les physiologistes, a dit, en parlant des gouttes de rosée : «Les plantes fanées par la chaleur d’un soleil brülant, reprennent leur frai- cheur pendant la nuit, lorsqu'elles sont couvertes par ces gouttes (1). » Or, dans cette conclusion relative à l’action de la rosée sur les plantes fanées, Sénebier et ceux qui se sont exprimés comme lui, ont attribné à tort à une absorption locale et directe ce qui était dû à la simple humectation du sol par la condensation de la vapeur aqueuse de l'atmosphère. J’ai pu w’éclairer à ce sujet par deux modes d'observations qui me semblent mettre cette confusion en parfaite évidence et ont voici l'exposé : 1° J'ai exposé à la rosée des plantes fanées, dont la terre était soustraite au contact de Pair, grâce à mon système d'appareil her- métiquement fermé. Dans ce cas, la terre, dont la sécheresse avait déterminé la fanaison des plantes mises en expérience, n'ayant pu absorber de lhumidité, l'état des feuilles n’a pas changé, malgré la présence à leur surface d’une rosée abondante, et il à fallu un arrosement pour leur rendre leur fraicheur. La balance a fourni une nouvelle preuve à l'appui de cette observation démonstrative, en apprenant que ces plantes fanées n’avaient pas augmenté de poids, malgré le séjour sur leurs feuilles de l’enduit liquide que la rosée y avait formé. Ces expériences ont été faites principalement sur l'Hortensia, le Soleil des jardins(Helianthus annuus 1.) et le Vero- nica Lindleyna. Elles ont été rapportées, pour la plupart, dans ma (1) Sénebier, Physiologie végétale, 4, TX, p. 94. * | AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 155 note intitulée: Observations sur la fanaison des plantes el sur les causes qui la déterminent (1). 2 J'ai placé de même à l'air bre, pendant la nuit et sous un ciel serein, des plantes d’espèces diverses (F’eronica Lindleyana, A loysia citriodora, ete. ), cultivées en pots, mais dont la terre n'avait pas été arrosée depuis plusieurs jours, et avait ainsi séché, durci même au point que l'humectation en était devenue difficile. Ces plantes étaient fanées à un haut degré. Elles sont restées, avec leur pot à découvert, dans des conditions qui permettaient un rayonne- ment considérable et par suite, un dépôt abondant de rosée. Dans ces circonstances, la terre durcie n'ayant pu absorber assez d’'humi- dité pour modifier un pareil état de choses, j'ai trouvé, le lendemain matin, les feuilles couvertes de rosée et cependant fanées comme la veille. I a fallu mouiller la terre en l’arrosant pour rendre à ces plantes la turgescence de leurs organes. Il me semble évident que, dans l’une et l’autre de ces obser- vations, si les feuilles avaient pu opérer une absorption directe et locale de l'eau qui les mouillait, elles auraient promptement réparé leurs pertes, et ne seraient point restées fanées sous leur revêtement aqueux. Il n’est peut-être pas inutile d'ajouter qu'un de nos jardiniers les plus distingués m’a dit avoir observé plusieurs fois des faits analogues à celui que je viens de rapporter en dernier lieu. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de faire ressortir la netteté de la. démonstration qui ressort des expériences rapportées dans ce chapitre. Je me contenterai donc de faire observer que, comme ces observations établissent, les feuilles, même dans l’état qui semblerait devoir leur donner beaucoup d’avidité pour l’eau, n'in- troduisent pas directement dans leur tissu la rosée déposée à leur surface pendant la nuit. Ainsi se trouve mis en relief ce qui me parait ressortir de l’ensemble de mes observations, je veux dire l’importance du rôle que joue l'absorption par la terre meuble, dans toutes les circonstances où s'opère une formation de rosée. (1) Journal de lu Socièlé impériale et centrale d’Horticulture, L. I, 1857, p. 77-87. 13h P. DUCHARTRE. —— RAPPORTS DES PLANTES CHAPITRE VIE, Exposé détaillé de mes expériences. Si je ne m’abuse étrangement, les considérations variées que je viens d'exposer, avec des développements qui m'ont semblé néces- saires, ont dû faire disparaitre ce que pouvait avoir d'extraordi- naire, au premier aperçu, cet énoncé: que la rosée couvre les plantes vivantes sans être absorbée directement par elles. IT ne me reste donc plus qu’à donner, à l'appui de cet énoncé, le détail des expériences qui m'ont conduit à l’exprimer. Ces expériences, poursuivies avec assiduité pendant cinq années, ont été nom- breuses. Je ne pourrais les rapporter toutes sans donner à ce mémoire une longueur considérable. J'en passerai done sous silence un assez grand nombre, et je m'attacherai seulement à fare figu- rer ici à peu prés toutes lesespèces qui m'en ont fourni les sujets. Je rappellerai que les résultats de quelques-unes de ces expé- riences ont été rapportés dans une note peu étendue qui a été insérée dans le Bulletin de la Société botanique de France, en 1857 (4). VERONICA LINDLEYANA, Hort. Les pieds de cet arbuste qui m'ont servi de sujets étaient tous jeunes ét en bonne végétation. [ls consistaient en boutures oble- nues la même année ou au plus l’année précédente. Les uns n'avaient qu'une tige simple, haute de 3 ou A décimétres; les autres étaient plus ou moins ramifiés. en ai ns successive- ment plusieurs en observation, les feuilles larges, espacées et lisses de cet arbuste étant faciles à essuyer et formant par cela même des sujets commodes pour des expériences. V'eronica Lindleyana A. — Le pied que je désigne ainsi était (4) Duchartre, Recherches sur les rapports des plantes avec la rosée, t. IV, 1887, p. 940-946. . AVEC La ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 135 haut d'environ 25 centimètres, faiblement rameux, un peu ramassé et chargé de feuilles assez nombreuses. Le 6 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, la plante pesait 1630%°,0. Le lendemain 7, à six heures du matin, elle était couverte d’une rosée assez abondante. Ayant été pesée toute char- gée de cerevêtement liquide, elle a eu un poids égal à celui de la veille ou de 1680%,0. On voit done.que, au lieu de gagner pendant la nuit, elle avait perdu sensiblement , car, si du poids total qu’on lui a trouvé le 7 au matin on avait retranché celui de la rosée qu’elle portait lorsqu'elle a été mise sur la balance, on aurait eu cer- taunement un chiffre inférieur à celui de la veille. Le 9 septembre 1857, à huit heures du soir, le poids de ma Véro: nique à été trouvé de 1648%,4 (1). Le 10, à six heures et demie du matin, elle était couverte d’une rosée abondante, avec laquelle elle a pesé 16495,2. Je l'ai essuyée alors feuille par feuille, sans toutefois que. ie pusse me flatter d’en avoir enlevé toute l'humidité. Ainsi essuyée, elle a été pesée de nouveau et a donné alors un nombre égal à celui de la veille, 4648%%,h4. Elle avait donc subi, pendant la nuit, une légère déperdition, puisque ce dernier nombre comprenait, outre le poids de la plante sèche, celui de la faible quantité d'humidité qui n'avait pu être enlevée. Le 12 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, le poids trouvé à la même. plante était de 1677%,4. Le lendemain, à six heures et demie du matin, elle portait une forte rosée et pesait, celle-cicomprise, 4679 ,4, Je l'ai enfermée alors dans une chambre peu éclairée, dans laquelle elle est restée jusque vers neuf heures et demie, À ce moment, {a rosée qui l'avait couverte ayant disparu, je l’ai pesée de nouveau et j'ai retrouvé 1677" ,{4, poids de la veille, Je me suis proposé alors de reconnaitre si, pour descendre à ce chiffre, elle n'avait pas perdu, en même temps que l’eau de la rosée, une portion de son propre poids, qui lui aurait été enlevée (1) Peut-être n'est-il pas inutile de faire observer que, si le même sujet a présenté des poids différents lorsqu'il a été mis en observation, à des dates plus ou moins éloignées les unes des autres, cela tient simplement aux arrosements qu'il a reçus dans l'intervalle, et, d'un autre côté, aux pertes que lui a causées la transpiration. 136 P. DUCHARTRE. —— RAPPORTS DES PLANTES par la transpiration; dans ce but, je l'ai laissée au même endroit jusqu’à sept heures et demie du soir. Pendant ces dix heures de jour, la température s’est élevée de 17°,5 à 20 degrés; par con- séquent latranspiration a düaugmenter; néanmoins, ma Véronique n'a perdu pendant tout.ce temps que 0,6. Donc, en supposant même que, le matin, elle eût transpiré également pendant tout l’in- tervalle de la première à la seconde pesée, ce qui n'avait pu avoir lieu, on voit qu'elle aurait perdu pendant ce lemps moins de 1/5 de gramme, quantité trop faible pour que la balance dont je me servais alors me permit de l’apprécier avec certitude. Le 14 septembre 1857, à sept heures du soir, le poids de ma plante était de 1675 ,6. Lelendemain, à six heures du mat, elle était couverte d’une rosée très abondante; dans cet état, elle a pesé 1678%,2. Essuyée avec soin feuille par feuille, elle est des- cendue immédiatement à 1675,6, poids de la veille. Le même jour, 15 septembre 1857, à sept heures du soir, l'ar- buste pesait 1672*,2. Le lendemain, 16, à six heures du matin, il a été pesé avec la rosée abondante qui le couvrait, et avec laquelle son poids a été de 1674“ ,2. Laissé pendant trois heures, dans une chambre, à la demi-obscurité, et remis sur la balance dés que son revêtement liquide a eu disparu par évaporalion, il n’a plus pesé que 4672%°,0, c’est-à-dire 1/5 de gramme de moins que la veille. Le 16 septembre, à huit heures du soir, j'ai trouvé à ma plante un poids de 1668,6. Le 17, à six heures du matin, elle a été pesée toute couverte d’une rosée abondante et elle a donné alors 4670%,4. Essuyée aussitôt, elle est redescendue à 1668*,6, poids initial. Le 17 septembre 4857, à sept heures et demie du soir, elle pesait 1665°,6. Le lendemain 18, à six heures du matin, elle a été mise sur la balance, avec la rosée abondante qui la couvrait, et elle a donné le chiffre de 16675°,2. Essuyée avec soin, elle est des- cendue immédiatement au poids initial de 1665°",6. Enfin, le 48 septembre 1857, à huit heures et demie du soir, elle pesait 1664% 0; le lendemain, à six heures et demie du ma- tin, elle a été pesée portant sur ses feuilles supérieures une rosée : AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS, 41357 légère, et elle a donné, dans cet état, le nombre 1663%,8, Elle avait donc perdu, pendant la nuit, une portion appréciable de son poids initial. N. B. — Les rosées abondantes dont il vient d'être question, comme ayant élé observées chaque matin, du 13 au 18 sep- tembre, ont eu lieu après une pluie torrentielle qui est tombée le 10; la température minimum de ces nuits a varié de + 40°,5 à + 12°,4; le ciel a été pur et l'air calme, tandis que, pendant Ja nuit du 18 au19 septembre, le ciel a été couvert en majeure partie etil a fait un peu de vent. Veronica Lindleyana B. — Ce pied, sur lequel les expériences ont été faites en même temps que les précédentes, avait une sur- face foliaire totale un peu plus étendue que celle du sujet dont il vient d’être question. Le 29 août 1857, à huit heures du soir, le poids de cet arbuste était de 1898“°,6. Le lendemain, à cinq heures et demie du matin, ses feuilles ne portaient qu'une buée légère, et son poids n'était plus que de 1897*,8. Ainsi, même avec ce faible poids additiou- nel, elle avait diminué, pendant la nuit, de 4/5 de gramme. Le 1% septembre 1857, à sept heures et demie du soir, la plante pesait 1930°,8. Le lendemain matin, à six heures, pesée avec la rosée assez abondante qui la couvrait, elle a donné 1932%,8. Elle a été laissée alors dans une chambre où la tem- pérature était de 20 degrés, à une demi-obscurité. Au bout d’une heure et demie, l'humidité qui en couvrait la surface s'étant dissipée à peu près entièrement, elle était revenue à son poids de la veille, ou à 1930“",8, tandis que deux autres heures de séjour dans le même lieu ne diminuérent son poids que de 4/5 de gramme (1930%,6). Le 13 septembre 4857, à sept heures et demie du soir, la Véro- nique pesait 1986“ ,2. Le lendemain matin, à six heures et demie, pesée avec la rosée assez abondante qui la couvrait, elle a donné le nombre 1987°,2. Elle a été laissée alors à la demi-obscu- rité, dans une chambre où la température s’est maintenue, tout le jour, à +- 19 degrés environ. À une heure après midi, toute son humidité superficielle ayant disparu, elle n'a plus ‘pesé que 138 P. DUCHARTRE, — RAPPORTS DES PLANTES 1985“,8. Pour savoir la part qui, dans cette diminution de poids, revenait à la transpiration, je laissai la plante à l’endroit où elle se trouvait depuis le matin. Le soir, à sept heures, elle pesait encore 1985 ,6, et n'avait done perdu, en six heures, que 1/5 de gramme ; d’où, si l’on fait la supposilion exagérée qu’elle avait subi, par l’effet.de la transpiration, une perte égale à celle-eidans l'intervalle de la première à la seconde pesée, on trouvera que son poids réel, à six heures et demie du matin, déduction faite de la rosée, était encore inférieur de 4/5 de gramme à celui de la veille. Le LA septembre 1857, à sept heures du soir, j'ai (trouvé que le poids de ma plante était de 1985%°,6. Le lendemain 15, à six heures du matin, elle était couverte d’une rosée très abondante, avec laquelle elle a pesé 19885,0. Essuyée aussitôt, elle est descendue immédiatement à 1985%,8. Cet excès à peine appréciable de i /5 de eramme sur le poids initial tenant à la petite quantité d'humidité qui n'avait pu être enlevée, il est évident que la plante n'avait pas augmenté de poids, depuis la veille, malgré l'abondance de la rosée qui s'était condensée sur toute sa surface. La preuve qu'il en était ainsi a été obtenue directement par l’expérience suivante. Le 15 septembre 1857, à sept heures du soir, le poids trouvé était de 1984%,2. Le lendemain, à six heures du mahn, l'arbuste, pesé avec la rosée abondante qui le couvrait, accusa 1986%,6. Je l’essuyai alors avec soin, ce qui en réduisit immédiatement le poids à 1984%,h. Ici encore l’excès de 1/5 de gramme de ce poids sur celui de la veille tenait à l'humidité qui n'avait pu êtreenlevée, car un séjour de trois heures à unedemi-chseurité, dans une chambre, fit descendre la plante à 1983 ,8. Or j'avais reconnu, dans l’ob- servation du 13-14, qu'elle ne transpirait que 4/5 de gramme en six heures; elle n’avait donc pu perdre qu’une quantité infé- rieure à 1/5 de gramme entre six et neuf heures. fl résulte donc de là que le poids final de 14983%,8 devait être, à une très faible différence près, celui qu'avait réellement la plante le matin, à six heures, déduction faite de Ia rosée. Le 16 septembre 1857, à huit heures du soir, ma Véronique pesait 1981%,8. Le lendemain matins à six heures, elle fut pesée chargée d'une rosée abondante, et accusa 19335%,4. Restée à la AD imp cs -2e Le SDS RO LE 4 AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS 159 demi-obseurité, dans une chambre où la température était de 20 degrés, elle parut avoir perdu loute cette eau au bout d'environ trois heures, et alors je la trouvai revenue à son poids de la veille, ou à 1981 ,8. Enfin, le 47 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, le poids de cette plante était de 1980%0. Le lendemain, à six heurés du matin, une rosée abondante la couvrait; pesée en cet étal, elle aceusa 4981%,4. En deux heures et demie de séjour dans une chambre peu éclairée, elle était déjà revenue à 1980%,0, poids de la veille ; il est cependant à peu près certain que sa surface n’était pas encore parfaitement sèche. Veronica Lindleyana C. — Ce pied était-plus développé que les deux premiers; sa tige ramifiée portait 49 feuilles dont la longueur moyenne était de 5 ou 6 centimètres, et dont les plus orandes étaient longues de 0®, 08 et même 0",085. Le 21 septembre 1857, à sept heures du soir, cette plante pesait 1761%,2. Le lendemain, à six heures et demie du matin, elle por- tait une buée assez forte, et ne pesait cependant que 1761%,0, c'est-à-dire un peu moins que la veille. Le 24 septembre 1857, à septheurés et demie du soir, son poids était de 1744%,4. Le 25, à six heures et demie du matin, ell eétait toute couverte d’une rosée abondante et pesait, ainsi mouillée, 1748, ; ayant été essuvée avec soin, elle descendit immédiate- ment à 4744°,0 Veronica Lindleyanu D. — Ce quatrième pied était formé d’une tige simple, hautede 0,33, et chargée de l6 grandes feuilles, dont la longueur movenne était de 0",08. Le 21 septembre 1857, à sept heures du soir, cet arbuste pesait 1549,h. Le lendemain matin, à six heures et demie, quoique couvert sur toute sa surlace d’une buéo de rosée, il pesa seulement 1549%,8. Cette faible augmentation de 2/5 de gramme ne repré- sentait éertainement pas le poids de la rosée qu'il portait, et dès lors il devait avoir un peu perdu pendant la nuit. Le 24 septembre 1857, à sept heures st demie du soir, son poids fut de 1540%,2, et il devint 41543%",8 lorsqu'on le pesa tout cou- vert d’une rosée fort abondante, le lendemain, à six heures et 140 P. DUCHARTRE. — RAPPORTS DES PLANTES demie du matin ; mais ce poids se réduisit à 1540%,0 aussitôt que les feuilles eurent été essuyées avec soin. Enfin, le 25 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, le poids reconnu fut de 1534%,8. Il devint 1535“ ,6, le lendemain, à six heures et demie du matin, la plante étant alors couverte d’une rosée assez abondante; il fut ensuite réduit immédiatement à 1534%,6, les feuilles ayant été essuvées. Veronica Lindleyana #. — Le pied que je désigne ainsi con- sistait en une tige simple, qui portait 11 paires de feuilles. Le 29 octobre 1858, à sept heures du soir, il pesait 1944%,70. Le lendemain, vers sept heures du malin, il portait une rosée peu abondante avec laquelle 11 pesa 1915“,20. Il suffit d'en essuyer les feuilles imparfaitement pour en faire descendre le poids à 19145,65. Veronica Lindleyana F,G. — J'ai pensé qu'il y aurait quelque intérêt à mettre simultanément en expérience deux pieds aussi semblables entre eux que possible, dont l'un aurait son pot logé dans l'appareil hermétiquement fermé, tandis que, pour l’autre, le pot et la terre resteraient entièrement à découvert. Voici quelques- uns des résultats obtenus dans ces expériences comparatives. Je désignerai par F le pied de Véronique dontle pot était enfermé, et par G celui dont le pot et la terre restaient exposés à Pair libre. Je ferai observer que ce pot était un trone de cône renversé, haut seulement de 0",11 etlarge également, à son orifice, de 0",14, de ceux que les jardiniers nomment godets, et qu'il était rempli de. terre de bruyère. Le 11 septembre 1859, à neuf heures et demie du soir, la Véronique F (à pot enfermé) pesait 4570%,00, et G (à pot décou- vert) 969,50. La rosée fut forte pendant la nuit; le lendemain, à six heures du matin, les deux plantes, couvertes de l’eau ainsi pro- duite, pesèrent, la première, F,1573%,80, la dernière, G, 975,35. L'une et l’autre furent aussitôt essuyées avec soin ; après quoi elles furent pesées et montrèrent ainsi que l’enlèvement de l’eau dépo- sée sur Jeurs feuilles les avait réduites, la premiere, ou F, à 1569%,85, la seconde, ou G, à 972,50. Ainsi, la première portait sur ses feuilles 3%,95 de rosée; la seconde eu avait 8*,85, cest- AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 141 DE ayant son potenfermé, descenditun peu au-dessous du poids qu'elle avait la veille, aussitôt qu'elle eut été essuyée, tandis que la seconde, dont le pot et la terre avaient subi l'influence de la rosée, monire que ceux-ci avaient pris et conservé à grammes. Or, la terre de cette dernière était humide lorsquelle avait été mise en expérience ; sans cela elle aurait absorbé une plus forte quantité d'humidité. J'en ai obtenu la preuve directe en soumettant à la même influence un pot de niêmes dimensions, rempli de la même terre de bruyère beaucoup plus sèche. Ce pot éleva son poids, pendant la nuit du 11 au12, de 779,85 à 702,10, c’est-à-dire qu'il absorba 6*,25 d’eau, ou un peu plus que le double de Ja quantité absorbée par celui de G. Le 16 septembre 1859, à neul heures du soir, le pied F pesait 1514%,05, tandis que G pesait 1034*,95. Pendant la nuit, il v eut une rosée d’une abondance extrême. Couvert de l'eau ainsi dépo- sée, le lendemain, à six heures et demie du matin, F pesat 519,70, tandis que G pesa 1046%,10. Ces deux plantes furentalors essuvées avec soin ; mais la première conserva une certaine quantité d’hu- midité, particulièrement sur deux inflorescences jeunes qu'il ne fut pas possible d’essuyer ; néanmoins elle tomba immédiatement à 1514%,35, tandis que G descendit seulement à 104,85. Il me semble donc évident que F serait revenu au moins à son poids de la veille s’il avait été possible de lui enlever toute l’eau qui s’était condensée à sa surface; d'où l’on voit que F s'était chargé, pendant la nuit, de 4,65 de rosée, et que G en avait reçu en tout 145,15, dont environ 7 gramimnes revenaient à la terre et au pot qui ren- fermait celle-ci, tandis que sur les feuilles il s’en était formé h°",25. | Veronica Lindleyana H et 1. — Le 17 octobre 1859, à sept heures et demie du soir, deux autres pieds de Feronica Lindleyana furent soumis au mème genre d'observation comparative. L'un, H, avait son pol dans un appareil hermétiquement fermé ; l’autre, I, avait son pot à découvert. Le premier pesa 1665“,40 ; le poids du second fut de 876,35. Le lendemain 18, à sept heures du matin, ils étaient couverts d’une rosée des plus abondantes, avee laquelle à-dire une quantité presque identiquement égale ; mais la première 142 P. DUCHARTRE. —- RAPPORTS DES PLANIES H pesal678",55, 1 pesa 889%,20. L'un et l’autre furent essuyés, mais ils conservèrent un peu d'humidité superficielle ; néanmoins le premier descendit immédiatement à 14665*,65, et le second tomba à 881,05. Je dois faire observer que la terre de ce der- nier avait été arrosée peu de temps avant sa mise en expérience et se trouvait dès lors assez humide pour ne devoir absorber que fai- blement ; aussi ne lui revient-il que 4%,76 sur le poids total de la rosée, REINE-MARGUERITE (CALLISTEPHUS HORTENSIS CASS.). Reine-Marguerite A. — Cette plante était haute d'environ 0" ,45, ramifiée et chargée de feuilles en grand nombre, Ses capi- tules furentsupprimés parce que, s’imbibant d’eau presque comme une éponge, ils altéraient la netteté des résultats. Le 14 septembre 1857, à sept heures du soir, son poids était de 22145,2. Le lendemain, à six heures du matin, elle était cou- verte d’une rosée très abondante; ainsi mouillée, elle pesa 221958. Ayant élé laissée ensuite à la demi-obseurité, dans une chambre, pendant trois heures, temps nécessaire pour que ‘cette eau parüt s’êtreévaporée, elle revint, au bout de ce temps, un peu au-dessous de son poids initial, à 224/4%",0. Le 15 septembre 1857, à sept heures du soir, elle pesait 2238“ ,2. Le iendemain, à six heures du matin, elle fut pesée avec la forte rosée qui la couvrait et pesa, dans cet état; 2243%,0. Après : trois heures de séjour dans une chambre peu éclairée, sa surface paraissait sèche, et elle ne pesait plus que 2237%,4. | Enfin, le 17 septembre 4857, à sept heures et demie du soir, son poids était de 2196%,6; il était de 2203%,6, le lendemain matin, à six heures, lorsqu'elle fut mise sur la balance, toute cou- verte d’une forte couche de rosée; mais il se réduisit à 2196%,2, au bout de trois heures de séjour à lademi-obscurité, dans une chambre, espace de temps qu'exigea l’évaporation deson revêtement liquide, Reine-MargueriteB.— Ce second pied de la même espèce avait été choisi fort peu différent du premier, avec lequel il fut mis plu- sieurs fois en observation. I fut traitéde même que celui-ci. AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 143 Le28 août 4857, à huit heures du soir, il pesait 2141*,8. Le 29, à cinq heures et demie du matin, il portait une buée de rosée; néanmoins, avec ce léger poids additionnel, 1] ne pesait que A1,6, et ce nombre s'était déjà réduit à 21415,0, après une heure de séjour à la demi-obscurité dans une chambre. De même, malgré la rosée légère qui le couvrait, le 7 sep- tembre 4857, à six heures du matin, il n’accusa qu’un poids de 2135%,2, le même qu'il avait eu la veille, à sept heures et demie du soir. Le 44 septembre 1857, à sept heures du soir, cette Reine- Marguerite avait un poids de 2194%,6 ; le lendemain, à six heures du matin, elle était couverte d’une rosée fort abondante, ef, ainsi mouillée, elle pesa 2198%,4. Cette eau ne s’était pas entièrement évaporée après trois heures de séjour à la demi-obscurité, dans une chambre où lutempérature était de 18°,5 ; cependant son poids était alors descendu à 2191°°,8. Le 45 septembre 1857, à sept heures du soir, elle pesait 2209%,2 ; le lendemain matin, à six heures, elle portait beaucoup de rosée, avec laquelle elle pesa 2214%,0. Sa surface paraissait sèche au bout de trois heures, pendant lesquelles elle était restée à la demi-obscurité, dans une chambre où la température était de 19°,5. Alors son poids était devenu sensiblement inférieur à celui de la veille ; il était de 2207*,6, sans doute parce que les trois heures avaient été un peu plus que suffisantes pour l’évaporation de la rosée, et que les feuilles, une fois débarrassées de celle-ci, avaient transpiré quelque peu. Une observation analogue fut faite le 16-17 septembre 1857. Enfin, le 17 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, la plante pesait 2169%°,6 ; le lendemain matin, à six heures, elle était couverte d’une rosée très abondante, avec laquelle son poids fut de 2176°,4. Elle fut laissée à la demi -obscurité, dans une chambre où la température était alors de 20 degrés, et à huit heures et demie, avant même que la forte couche d’eau formée par cette rosée se füt entièrement dissipée, elle ne pesait déjà plus que 2169°,2, où un peu moins que la veille, à l'entrée de la nuit, Reine-Marguerite C. -— Cette plante avait été réduite par la 1h P, DUCHARTRE. —- RAPPORTS DES PLANTES suppression de ses capitules et de ses pousses axillaires, opérée de- puis plus d’une semaine, à une tige simple, à laquelle s’attachaient 21 feuilles de grandeur moyenne. Le 19 août 1859, à huit heures du soir, elle pesait 2284, 80 ; le lendemain matin, à six heures, elle portait une assez forte rosée, avec laquelle son poids fut de 2286%,35. Elle fut essuyée impar- faitement, apres quoi elle ne pesa plus que 2284%,05. I avait fait un peu de vent pendant les premières heures de la nuit. Le 23 août 1859, la plante étant restée, pendant le jour, au soleil et sous l’influence d’un vent chaud, était assez flétrie pour que ses feuilles fussent toutes plus ou moins pendantes. Dans cet état, elle pesa 22085 ,30, à huit heures du soir. Le lendemain, à Cinq heures et demie du matin, elle ne portait qu'une couche légère de rosée, avec laquelle son poids ne fut que de 2208%,45. Néan- moins, ses feuilles s'étaient relevées et elle ne paraissait plus flé- trie, ce qui montre qu'elle avait pu trouver dans la terre de quoi réparer ses pertes de la veille. Elle fut essuyée, et aussitôt une nou- velle pesée ne donna plus que 2207,85. Elle avait donc repris la turgescence de sestissus sans absorber la moindre quantité de rosée. HorTENSIA (HYDRANGEA HORTENSIA DC.). Les deux pieds de cet arbuste que j'ai mis en expérience simul- lanément, au mois de septembre 4857, étaient des boutures de l’année, hautes de 0",25 à 0",30, qui portaient chacune sept paires de grandes feuilles en parfait état. Hortensia À. — Le 13 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, cet arbuste pesait 2189%,9; le lendemain matim, à six heures et demie, portant une rosée légère, il pesa 2183“,2, et son poids descendit immédiatement à 2181%,2, ses feuilles ayant èté essuyées. Le 14 septembre 1857, à sept heures dusoir, son poids était de 2177%,2; le lendemain matin, à six heures, il était inondé de rosée ; ué cet état, il pesa ETC Il fut sl alors à la demi- obseurité, dans une chambre où la température était de 18°,5 Au bout de trois heures, il n’était pas entièrement débarrassé de AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. A5 son eau superficielle, et cependant il ne pesait déja plus que 24775,6 Le 15 septembre 1857, à sept heures du soir, cet Hortensia pesait 2208%,0 ; le lendemain matin, à six heures, il portait une rosée fort abondante, avec laquelle son poids fut de 2215*,2; trois heures de séjour à la demi-obscurité, dans une chambre dont la température était alors de 19°5, dissipèrent à peu près cette eau etréduisirent le poids de la plante à 22075,0. Le 16 septembre 1857, à huit heures du soir, le poids trouvé était de 2184%,0 ; le lendemain matin, à six heures, l’arbuste était chargé d’une rosée tellement abondante qu'elle s'était ramassée en petites mares aux points où la lame des feuilles formait des conca- vités; aussi, pesé avec toute cette eau, accusa-t-1l 2191%,0. Mais, essuyé immédiatement, sans toutefois qu'il füt possible d’enlever tout ce liquide, il descendit à 2183°,8, c’est-à-dire un peu plus bas que le poids initial. Le 17 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, la plante pesait 2161%,4; le 18, à six heures du matin, toute cou- verte d’une rosée très abondante, elle pesa 2168“,0; mais, essuyée avec soin et conservant néanmoins un peu d'humidité, elle descendit immédiatement à 2161%,/4. Le 22 seplembre 1857, à sept heures du soir, elle pesait 2187,8; le 23, à six heures du matin, elle portait une légère couche de rosée, dont la présence éleva son poids à 2188%,6 ; mais, cette eau ayant été essuyée, une nouvelle pesée ne donna plus que 2187*,6. Enfin, le 24 septembre 1857, à huit heures et demie du soir, son poids était de 2214%,2; le lendemain matin, à six heures et demie, grâce à la présence sur sa surface d’une rosée abondante, son poids s’éleva à 2216*,2, et il descendit à 2211%,6 aussitôt que Je l’eus essuyé de manière à en enlever à peu près l'humidité. Hortensia B. — Le 6 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, cet arbuste pesait 2213%,0; il portait une rosée médiocre ment abondante, le lendemain matin, à six heures; dans cet état, il pesa 2214%,4 ; il suffit alors de l’essuyer pour faire des- Lure son poids à 2211*°,6. &° série. Bor, T. XV. (Cahier n° 3.) ? 40 416 P. DUCHARTRE. — RAPPORTS DÉS PLANTES . Le 9 du même mois, à neuf heures du soir, il pesait 2188%°,6 ; pesé de nouveau, le lendemain matin, avec la rosée abondante qui le couvrait entièrement, 1l accusa 21992%°,4 ; je l’esssuyai alors feuille par feuille, après quoi son poids ne fut plus que de 2187%,6. Le 12 septembre 1857, à septheures et demie du soir, son poids était de 2185%,0 ; il s'était élevé à 2186 ,4, le lendemain matin, à six heures et demie, avec la rosée médiocrement abondante qui en couvrait les feuilles. A dix heures, après trois heures et demie de séjour dans une chambre où la température était de 17°,5, son eau superficielle ayant déjà disparu depuis quelque temps, il ne pesa plus que 2182% ,4. Cette diminution considérable (25,6) rela- tivement au poids de la veille s'explique, soit par la déperdition qui avait pu se faire, au commencement de la nuit, avant le dépôt de la rosée, soit parce que, dans la matinée du 43, les feuilles eurent le temps de transpirer avant la dernière pesée et après que leur eau superficielle se fut évaporée. On peut apprécier approximativement cette dernière cause de déperdition. En effet, au même lieu, l'Hor- tensia perdit, par transpiration, 6*,2, de dix heures du matin à sept heures et demie du soir. Donc, si l’on suppose que la rosée avait disparu vers huit neures, on verra que, de huit à dix heures, la transpiration a pu être un peu supérieure à un gramme. Le 14 septembre 1857, à sept heures du soir, je trouvai à ma plante un poids de 2169“,8 ; le lendemain matin, à six heures, elle était couverte d’une rosée très abondante avec laquelle elle pesa 21766 ; elle fut aussitôt essuyée, mais sans qu'il fût possible d'enlever toute l'humidité, et elle descendit ainsi immédiatement à 2170,2. Je m'’assurai que ce nombre élait supérieur au poids réel en laissant la plante environ deux heures, à la demi-obscurité, dans une chambre, à une température de 18°,5; pendant ce temps, sa surface acheva de sécher et ensuite son poids descendit à 2168 ,4, c’est-à-dire à 1,4 plus bas que le nombre obtenu la veille, à l'entrée de la nuit, Le 15 septembre 1857, à sept heures du soir, mon Hortensia pesait 2191*,0 ; le lendemain matin, à six heures, il était inondé de rosée el pesait, ainsi mouillé, 21975,8. Je l’essuyai avec soin, L | * [2 L. | AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. . on mais, Comme toujours, sans pouvoir me flatter d’en avoir enlevé toute l'humidité, et aussitôt je trouvai son poids réduit à 2194,2. Le 16 septembre, à huit heures du soir, la plante pesait 2155“,0 ; le lendemain matin, à six heures, couverte d’une rosée fort abon- dante, elle pesa 2160,0, IT fallut la laisser pendant trois heures, dans la partie la plus obseure d’une chambre peu éclairée, où la tem- pérature était de 20 degrés, pour que toute l’eau qui la mouillait d'abord disparüt et alors son poids ne fut plus que de 2154%,4. Enfin, le 17 septembre, à sept heures et demie du soir, son poids était de 2133%,4; la rosée qui la couvrait le lendemain matin était des plus abondantes; avec cette addition, elle pesa, à six heures, 2140%°,4 ; mais ce poids se réduisit à 2184%,0 aus- sitôt que j'eusessuyé les feuilles, sans en enlever toute l'humidité, FucasiA GLoBosA Lindi. Pour cette plante j'ai mis comparativement en expérience deux jeunes pieds vigoureux, boutures de l’année, déjà ramifiés et por- tant beaucoup de feuilles encore assez délicates pour devoir absor- ber, si cette faculté avait pu leur appartenir. Pour l’un des deux, le pot et par conséquent la terre étaient logés dans un appareil par- faitement fermé; pour l’autre ils étuent à découvert. Je désignerai le premier par A, le second par B. Le 47 obtobre 1859, à sept heures du soir, le pied A pesait 2004%,35, tandis que le pied B pesait 1330“,45; le lendemain matin, à six heures, l’un et l’autre étaient couverts d’une rosée tellement abondante qu'une parte avait coulé le long des rameaux et de latige. Avec cette eau ils pesérent : le premier, A, 20095,30, le second, B, 1841,80. Ces deux sujets furent laissés dans une pièce peu éclairée jusqu’à neuf heures, et alors la rosée ne s'étant pas entièrement évaporée, il fallut essuyer les feuilles pour en enlever le plus possible la portion restante ; une nouvelle pesée faite à ce moment accusa 200,30 pour le premier, À, 1336%,10 pour le second, B, donton voit amsi que la terre et le pot avaient pris 9,69 d'eau. 118 _ P. DUCHARTRE, —— RAPPORTS DES PLANTES FUCHSIA CORDIFOLIA. J'ai mis en expérience un pied jeune et très vigoureux de cette espèce, dont les feuilles nombreuses étaient comme gaufrées dans l'intervalle des nervures, ce qui ne permettait de les essuyer que fort imparfaitement. Aussi, dans les deux observations que je vais rapporter, dans chacune desquelles la plante s’était chargée pendant la nuit d’une grande quantité d’eau, n’ai-je enlevé en essuyant que les deux tiers ou les trois quarts environ de cette eau. Après avoir été ainsi essuyées, ses feuilles étaientencore toutes luisantes d'humidité, et une circonstance particulière ne m'a pas permis d'appliquer à ce sujet la méthode par évaporation, dont on a déjà vu que j'ai fait souvent usage pour les autres. On s’explique très bien par là que je n’aie pas retrouvé, à la fin de l’expérience, le poids initial. Le 6 septembre 1860, à huit heures du soir, l’arbuste pesait 2163“,30 ; le lendemain matin, à six heures et demie, la rosée qui le couvrait était tellement abondante que, avec ce poids addi- tionnel, il pesa 2172*,35. Essuyé fort imparfaitement avec des éponges, et sa surface entière restant luisanted’humidité, il ne pesa plus que 2165“,80. Il conserva ainsi un excès de 2,50 sur son poids de la veille ; mais évidemment cet excès représentait unique- ment le poids de l’eau, en couche continue et des plus apparentes, qui n'avait pu être enlevée. | Le 9 septembre 1860, à huit heures et demie du soir, ce Fuch- sia pesait 2145%,25; le lendemain, à six heures et demie du matin, il était chargé d’une forte rosée, avec laquelle il pesa 2151%,00. Il fut alors simplement épongé, de manière à rester tout luisant d'humidité, et néanmoins son poids se trouva réduit à 2146 ,95. Cet excès de 1,70 sur le poids de la veille ne repré- sente certainement que le poids de l’eau qui était restée sur toute la surface de la plante. AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 119 PHLOX DECUSSATA Hort. Le pied de cette plante qui a été l’objet des observations sur- vantes commençait à fleurir lorsque j'en ai supprimé linflores- cence. Il est resté alors formé d’unetige simple, sur laquelle s’at- tachaient 31 feuilles de grandeur moyenne. Le 19 août 1859, à huit heures du soir, 1l pesait 2483*,75; le 20, à six heures du matin, portant une rosée assez abondante, il a pesé 2485%,40, et il est tombé à 2483“,05 lorsque je l'ai eu essuyé. Le 22 août 1859, à huit heures et demie du soir, il pesait 2h406%,85 ; le lendemain matin, à six heures, il portait une rosée plus forte que dans la première observation, avec laquelle 1l pesait 2409 ,15. Essuyé imparfaitement, il descendait immédiatement à 24075 ,20, et il suffit de le laisser pendant une heure à la demi- obseurité pour qu'il achevât de perdre toute son eau superficielle et qu’il descendit à 2406“ ,75. Le 23 août 1859, à huit heures du soir, il pesait 2391*,20. II était alors assez fortement flétri et ses feuilles devenues flasques retombaient toutes plus ou moins ; le lendemain, à cinq heures et demie du matin, ses feuilles s'étaient relevées, bien qu’elles ne por- tassent qu’une légère couche de rosée dont la présence n’empêcha pas que le poids ne fût trouvé égal à 2390%,60 ; cette faible rosée essuyée, la plante ne pesa plus que 2890*,05. Cette observation me semble intéressante, surtout parce qu’elle montre clairement combien on se trompe lorsque, voyant des plantes fanées reprendre leur apparence de fraicheur pendant la nuit, on attribue cet effet à une absorption locale de rosée. On voit, en effet, que la plante dont 1l s’agit maintenant est redevenue fraiche pendant une nuit dans laquelle 1l y a eu peu de rosée, sans gagner en aucune façon et même en perdant 1*,15 de son poids initial. Ce change- ment d'aspect s'est produit sans doute grâce à la pelite quantité d’eau que les racines ont pu puiser autour d'elles, ou par un sim-- ple déplacement de la sève, et il a été favorisé par la suppression à peu près complète de la transpiration. 150 P, DUCHARTRE, — RAPPORTS DES PLANTES MERCURIALIS ANNUA L. Cette Mercuriale était un pied femelle que j'avais enlevé en motte, dans la plemme-terre du jardin, pour le mettre en pot, et que je n’ai commencé à faire servir de sujet qu'une quinzaine de jours après l'avoir empolé. Fen ai enlevé d’abord toutes les fructifica- tions, afin qu'elle ne conservât que sa tige rameuse et ses feuilles. Celles-ci avaient été, pour la plupart, percées ou partiellement rongées par des insectes ; j'insiste sur celte circonstance qui aurait semblé devoir favoriser une absorption locale. Je ferai observer que je n'ai jamais pu essuyer les feuilles qu'imparfaitement pour ne pas m’exposer à les détacher, ce qui aurait eu lieu sous un effort tant soit pen énergique, à cause de la faiblesse de leur attache. Le 6 septembre 1860, à huit heures du soir, cette mercuriale pesait 1848 ,90 ; le lendemain matin, à six heures et demie, elle était chargée d’une très forte rosée, avec laquelle elle pesa 1854 ,20 ; essuyée imparfaitement, elle descendit immédiatement à1849,70, bien qu'elle restàt visiblement mouillée. | Le 9 septembre 4860, à huit heures et demie du soir, son poids était de 1836°,35 ; le lendemain matin, à six heures et demie, chargée d’une rosée abondante, elle pesa 180,75, et aussitôt, bien que restant visiblement humide sur toute sa surface, après avoir été simplement épongée, elle ne pesa plus que 1837 ,40. PELARGONIUM PELTATUM Ait. J'ai mis en observation simultanément deux pieds de cette plante, dont l’un, A, avait d’assez faibles proportions et portait 10 feuilles grandes ou moyennes, outre plusieurs petites, tandis que l’autre, B, était notablement plus grand et portait 17 feuilles erandes où moyennes et plusieurs petites. Ces feuilles charnues ne pouvaient être essuyées qu'imparfaitement à cause du pli lon- gitudinal que formait chacun de leurs lobes, pli qui était d'autant AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 151 plus profond que la feuille était plus petite; d’ailleurs, il était impos- sible d'agir sur elles un peu énergiquement sans les détacher. Pour ce motif, dans les expériences que je vais rapporter, le nombre fourni par la pesée de la plante essuvée n'indique jamais le résul- tat réel et devrait être diminué du poids de l’eau restée sur la plante, dont elle rendait la surface toute luisante. Pelargonium pellatum A. — Le 6 septembre 1860, à huit heures du soir, cette plante pesait 2010%,20 ; le lendemain, à six heures du matin, couverte d’une rosée très abondante, elle pesa 2044%,85, et elle descendit à 20105,85 après avoir été essuyée imparfaitement. Le 9 du même mois, à buit heures et denie du soir, son poids était de 2005%,50, et il s’éleva à 2009,00 lorsqu'elle fut mise sur la balance le lendemain matin, à six heures et demie, cou- verte d’une forte rosée; mais il suffit d’essuyer imparfaitement pour faire tomber ce poids à 2006*,05. Pelargonium peltatum B. — Le 9 septembre 1860, à neuf heures du soir, ce pied pesait 21695,05 ; le lendemain, à six heures et demie, chargé d’une rosée abondante, il pesa 2175%,05 ; mais, après que ses feuilles eurent été essuyées assez impar- faitement pour rester luisantes d'humidité, il ne pesa plus que 2#69,90. ROCHEA FALCATA DC. Cette espèce était, pour mes observations, un excellent repré- sentant de la catégorie des plantes grasses. Le pied que j'ai mis en expérience élait déjà fort, et avait produit d’abord quatre fortes pousses qui avaient été bientôt détachées pour devenir autant de plantes séparées, après quoi il en avait développé einq autres qui avaient été laissées en place. La formeetle rapprochement des feuilles extrêmement épaisses de celte plante ne permettaient pas de les essuyer pour en enlever la rosée après la première pesée du matin. Fai donc dû, dans tous les cas, husser cette eau superficielle s'évaporer à l'air, dans la chambre 152 P. DUCHARTRE, --— RAPPORTS DES PLANTES fermée et peu éclairée dont il a été fréquemment question à pro- pos de plusieurs expériences rapportées plus haut. Afin de savoir quelle influence pourrait exercer sur le résultat définitif la trans- piration s'opérant pendant une partie du temps queje croyais néces- saire pour l’évaporation de la rosée, j'ai déterminé d’abord la dé- perdition qu’elle pouvait amener, dans ce lieu, pour cette plante. Dans ce but, j'ai laissé mon Rochea dans la chambre dont il s’agit, le 9 septembre 1857, depuis huit heures du matin jusqu’à huit heures du soir. Pendant ce temps, la température s’est maintenue dans cet endroit à 20 degrés, en moyenne, c'est-à-dire un peu plus haut que pendant la plupart des expériences suivantes. Dans cet espace de temps, la déperdition a été de 2,4, ce qui donne 1/5 de gramme par heure, nombre qu'il faut même considérer comme un maximum. Le 20 septembre 1857, à huit heures du soir, ce Rochea pesait 8201,6; le lendemain matin, à six heures et demie, ne portant pas la moindre trace de rosée, 1l pesait 3200%,2. II avait donc perdu 4,4 pendant une nuit dans le cours de laquelle les cireon- stances avaient été favorables à la transpiration. Cette donnée peut avoir de l'intérêt pour l’interprétation de quelques-unes des observations suivantes. Aussi ai-je cru devoir la présenter avant celles-ci. Le 6 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, la plante pesait 32085 ,4 ; le lendemain matin, à six heures, elle était lége- rement mouillée sur ses 4 ou 5 grandes feuilles supérieures, et néanmoins, dans cet état, son poids n’était que de 3208%,6, ou de 1/5 de gramme seulement supérieur au nombre obtenu à l'entrée de la nuit. Le 12 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, son poids était de 3188%,2 ; le lendemain matin, à six heures et demie, elle fut pesée mouillée de rosée, et accusa 3190“ ,4. Elle fut lais- sée ensuite dans une chambre peu éclairée, où la température était de 17°,5; au bout de trois heures, elle paraissait débarrassée de l'eau superficielle qui l’avait couverte, et alors une nouvelle pesée donna le nombre 3188%,2, identique avec celui de la veille. Le 15 septembre 1857, à sept heures dusoir, le poids reconnu AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 153 était de 3179%,0; le lendemain matin, à six heures, la plante était couverte d’'uneroséetrèsabondante, aveclaquelle elle pesa3184",0. Mise à la demi-obscurité d’une chambre où la température était d'environ 19 degrés, elle montrait encore çà et là quelque peu d'humidité au bout de trois heures ; cependant son poids n'était plus alors que de 31795°,4. Le 16 septembre 1857, à huit heures du soir, cette plante pesait 8172*,4; le lendemain matin, à six heures, elle portait une rosée des plus abondantes, avec laquelle son poids fut de 3179 ,4. Au bout de trois heures de séjour dansla même chambre, par une températurede 20 degrés, elleparaissait sèche et son poids s'était réduit à 8172%,9. | Le 17 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, elle pesait 3168%,0 ; le lendemain matin, à six heures, elle était cou- verte d’une forte couche de rosée ; dans cet état, son poids fut de 3174%,0. Je la laissai, comme de coutume, à la demi-obscurité, dans une chambre où la température était de 20 degrés ; malheu- reusement une circonstance particulière ne me perunt pas d’at- tendre que toute la couche de rosée se fût évaporée ; je pesai la plante, peu après huit heures, lorsqu'elle était encore visiblement mouillée, et alors son poids était dejà réduit à 81695 ,/. Enfin, le 26 septembre 1857, à sept heures et demie du soir, le Rochea pesait 3162%,6 ; le lendemain matin, à six heures et demie, il était assez fortement mouillé de rosée avee laquelle son poids fut trouvé de 3164 ,0. Après trois heures de séjour à la demi-obscu- rité d’une chambre, son eau superficielle s’était évaporée, et il ne pesait plus que 5162 ,4. CHAPITRE VII. Conclusion et conséquences relativement à l’action de la rosée sur la végétation. Les expériences que je viens de rapporter sont assez nom- breuses , elles ont été faites sur des plantes assez diverses et dans des conditions assez variées , en outre, les résultats en sont assez 154 P. DUCHARTRE, — RAPPORTS DES PLANTES concordants entre eux, pour que la conclusion à laquelle elles me conduisent me semble parfaitement légitime ; or cette conclusion est que les plantes n'absorbent pas la rosée condensée à leur sur- face, et dès lors que les idées qui ont eu cours à cet égard, jus- qu’à ce jour, sont dépourvues de fondement. La rosée n’exerce donc pas sur la végétation une influence immédiate et directe ; son action sur les végétaux n’en ést pas moins importante dans un orand nombre de cas, mais elle a lieu et s'explique autrement qu’on ne l’a toujours pensé. Le premier effet qu’elle produit sur les végétaux vivants est de supprimer entièrement ou à peu près entièrement pour eux la transpiration, qui, bien que très affiblie par suite de l'obscurité et de l’abaissement de température amené par la nuit, continuerait cependant, sans elle, de s’opérer dans une certaine mesure. Elle fait donc succéder, sous ce rapport, une période de repos à une période d'activité. Grâce à cette suppression de la déperdition aqueuse, pour peu que les racines trouvent encore d'humidité dans la profondeur du sol, elles en prennent assez pour réparer les pertes qu'avait déterminées la transpiration diurne des feuilles. Parfois même en l'absence de toute absorption par les racines, l’état apparent de la plante peut être notablement modifié par suite d’un simple déplacement des liquides nourriciers, qui, de la tige et de la racine, se portent dans les feuilles fanées, et leur rendent la turgescence de leurs tissus. Mais c’est surtout par l'intermédiaire du sol que la rosée agit sur la végétation. A cet égard, son action s’exerce de deux ma- nières différentes : 1° la terre, en qualité de corps poreux et hygroscopique, prend dans l'air de l’humidité qu’elle cède ensuite aux racines. Il est à peu près certain que, comme Hales l'avait conclu d’une de ses expériences (la 49°, p. 46, loc. cit.), l’humi- dité que la terre peut ainsi absorber directement est en général insuffisante pour rendre compte, à elle seule, de l’effet total de la rosée ; mais il me semble difficile de contester qu’elle ne soit un élément essentiel de la question. 2° L'eau déposée sur les feuilles, à la suite dela radiation nocturne, ne peut y rester qu’en masse peu considérable; donc, si elle se condense en grande quantité, elle AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 155 ne larde pas à couler, et par suite à tomber sur le sol en une sorte de pluie locale, Même dans nos climats tempérés et dans nos plaines , il est facile de voir la rosée dégoutter des feuilles, ou couler le long des branches et de la tige; mais ce résultat acquiert une bien plus grande importance sur les montagnes et dans les pays chauds. Sur les montagnes, «le sol formé de terre perméable en est continuellement humide, » dit Otlo Sendtner, qui avait fait ses observations en Bavière ; « sur les hautes montagnes, ajoute cet observateur distingué (loc. cit., p. 281), la rosée est régulière dans ses apparitions et plus abondante que la pluie. » Dans les pays chauds, l’eau dégoutte continuellement des arbres, « au point qu'il pleut abondamment dans les forêts, » dit M. Bous- singault dans le passage que j'ai déjà cité plus haut. Ce second effet me semble être d’un haut intérêt pour les végétaux. Au reste, on s’exagère certainement la quantité d’eau quis’arrête sur les feuilles des plantes lorsqu'elles sont mouillées,: autant qu'elles puissent l'être par la rosée, c’est-à-dire lorsqu'elles gar- dent à leur surface toute la quantité d’eau qui peut y rester sans couler et tomber sur le sol. Un exemple ne sera pas inutile pour éclairer à ce sujet. | Celui des deux Hortensia mentionnés plus haut, que j’ai désigné par À, portait quatorze grandes feuilles, dont l'étendue était au moins d’un décimètre carré par face, comme je m'en suis assuré en les mesurant. Je suis donc plutôt au-dessous qu’au-dessus de ja vérité en évaluant à 28 décimètres carrés toute la surface fo- liaire de cet arbuste. Après la nuit du 14 au 45 septembre 1857, ainsi qu'après celle du 45 au 46 et celle du 46 au 47 suivants, la rosée qui couvrait cet Hortensia était en telle abondance qu’elle s'élait ramassée en petites mares sur tous les points où elle avait trouvé une légère concavité ; cependant cette couche liquide tout entière n’a pesé que 7*,2 dans les deux premiers cas, 7 grammes dans le dernier ; elle n’avait donc que 7 centimètres cubes de vo- lume. On voit dès lors que chaque feuille avait, pour sa part 1/2 centimètre cube d’eau étendue sur 2 décimètres carrés de surface! Cette faible quantité de liquide, qui suffit pour cou- vrir entièrement les deux faces d’une feuille, de manière même à 156 P, DUCHARTRE, —— RAPPORTS DES PLANTES y former la couche la plus forte que celle-ci puisse conserver, explique très bien la pluie de rosée que reçoit le sol toutes les fois que la condensation de l'humidité atmosphérique s’opère avec énergie. En dernière analyse , les parties des végétaux qui sé trouvent hors de terre ne sucent pas la rosée qui les couvre, contrairement à ce que disait Hales, età ce que tout le monde a pensé avant comme après lui; mais cette eau déposée à leur surface par l'effet de la radiation nocturne supprime ou à peu près en elles la transpira- tion, donne même, dans les cas où la production en est considé- rable, une sorte de pluie locale qui peut devenir abondante ; enfin la terre absorbant pour sa part l’humidité de l'air, ajoute son action aux deux premières au profit des végétaux. Telles sont les consé- quences définitives que je crois être autorisé à tirer de tout ce qui précède. DEUXIÈME PARTIE. DES BROUILLARDS. Il est assez difficile de recueillir, dans nos climats et loin des montagnes, des observations concluantes sur la manière dont les plantes se comportent relativement aux brouillards qui les enve- loppent. Il faut, en effet, que l’action de ces derniers s'exerce: pendant assez longtemps pour qu'il soit possible d’en tirer une conclusion légitime ; il est done nécessaire, sous ce premier rap- port, que le brouillard se maintienne pendant un assez long espace de temps. Il faut, d’un autre côté, que le brouillard soit assez dense et assez humide pour déposer bientôt une couche d'humidité sur les plantes; sans cela, la transpiration continuant à se faire, quoique affaiblie, intervient dans le résultat de expérience qu’elle altère notablement. Or, sous le climat de Paris, les brouillards satisfaisant à ces deux conditions ne se montrent guère que pen- dant l’automne, et ne sont même pas fréquents à cette époque. Pour ce motif, je n'ai pu fare qu'un petit nombre d'observations AVEG LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS. 157 à ce sujet. J’ose espérer cependant qu'on trouvera que celles que je vais rapporter autorisent la conclusion que je crois devoir en tirer, conclusion que mes expériences sur la rosée peuvent faire pressentir, peuvent même justifier à priori. | Les appareils dont j'ai fait usage, la méthode que j'ai suivie, sont absolument les mêmes que dans mes recherches sur la rosée ; il est donc inutile de présenter iei de nouveau des détails qui ont été déjà donnés, dans la première partie de ce travail, avec les développements convenables. Il ne me reste dès lors qu'à exposer les résultats des expériences que j'ai faites pour m'éclairer à ce sujet. 1° Le 28 septembre 1557, à sept heures du soir, un pied de Veronica Lindleyana que je désignera par A, muni d’un appareil hermétiquement fermé autour de son pot, pesait 1730%,6. Dès cet instant, il fut enveloppé par un brouillard qui, devenant de plus en plus épais, l'avait mouiilé, le lendemain matin, autant qu'aurait pu le faire une forie rosée. Ainsi mouillé, le 29, à sept heures du matin, il pesa 1753%,2. Immédiatement après cette pesée, il fut essuyé feuille par feuille, et cette opération réduisit immédiatement son poids à 1730%,8, nombre à peu près identique avec celui de la veille, bien que la plante n'eut pu être compléte- ment débarrassée de toute l’eau dont le brouillard l'avait couverte. 2° Dans les mêmes circonstances et aux mêmes moments, un autre pied de la même Véronique, ayant également son pot en- fermé, pesa, le 28 septembre 1857, à sept heures du soir, 1529“,6. Le lendemain 29, avant été mis sur la balance tout cou- vert d’eau déposée par le brouillard, 11 pesa 1532#,8 ; après quoi, il suffit d'en essuyer les feuilles avec soin, l’une après l’autre, pour voir le poids de la plante descendre immédiatement à 15295 4. 3 Le même jour et à la même heure, profitant de l’occasion qui s'offrait, je souinis à l’action du brouillard deux jeunes pieds d'Hortensia, ayant leur pot exactement enfermé, que je distin euerai en les désignant l’un par A, l’autre par B. Le pied A pesait, le 28 septembre 1857, à sept heures du soir, 2206%,2. Le 29, à sept heures du matin, tout mouillé par le brouillard, il avait élevé son poids à 2211*°,2, et il descendit à 1558 P. DUCHARIRE, — RAPPORTS DES PLANTES 2206 ,4, aussitôt que ses feuilles eurent été essuyées, conservant nécessairement encore un peu d'humidité. Le pied B avait un poids de 2070“ ,0, le même jour, 28 septem- bre, à sept heures du soir. Le 29, à sept heures du matin, le brouillard avait déposé assez d’eau sur ses feuilles, pour que, avec ce poids additionnel, il pesât 2074%,0 ; mais alors il suffit de l’essuyer soigneusement pour ramener son poids à 2070,0. La tempéreture minimum de la nuit pendant laquelle ont été faites les quatre observations précédentes, a été de + 40° c. h° Le 22 octobre 1858, dès le matin, il régnait un brouillard épais et froid. À neuf heures, la température était seulement de + 6°,8. Le brouillard conserva sa densité jusque vers deux heures; il devint alors moins épais et persista dans cet élat jusqu’au soir, même pendant une partie de la nuit suivante, Vers le matin du 23, il augmenta et devint très dense, mouillant alors tous les corps avec lesquels il était en contact. Pendant cette nuit du 22 au 23 octobre, le minimum de température fut de + 6°,7. Le brouillard se mainünt à peu près également pendant toute la jour- née du 23, et persista, tout en diminuant un peu de densité, pen- dant toute Ja nuit suivante et une partie de la matinée du 24, après laquelle il se dissipa pour se montrer de nouveau pendant la nuit du 24 au 25, et disparaitre enfin dans la matinée du 25. Or, voiei les résultats que me donnèrent pendant ce temps, c'est-à-dire du 22 au 25, deux jeunes pieds de Veronica Lindleyana de dimeu- sions peu différentes, ayant chacun le pot enfermé dans une enceinte parfaitement close, qui furent mis en observation com- parativement. Le premier, que je désignerai par A, pesait 14729%,90, le 22 octobre, à onze heures et demie du matin. Le soir, à cinq heures et demie, ses feuilles n'étaient pas visiblement mouillées, bien qu'il fût resté enveloppé par le brouillard, et il pesait seulement 4727#,50. Il avait donc perdu, par l'effet de la transpiration, 2,40, malgré le brouillard qui à la vérité ne l'avait pas couvert d’une couche d’eau. Le 23, à sept heures et demie du matin, i était fortement mouillé par l'effet du brouillard, et chargé de cette eau additionnelle, 1l pesa 4728%,00. En l’essuyant sans en sécher AVEC LA ROSÉE ET LES BROUILLARDS, 159 complétement la surface, je le vis descendre sur-le-champ à 17275 ,60. Le soir du même jour, 23, à cinq heures et demie, sa surface n’était pas visiblement mouillée, bien que le brouillard eût été épais pendant toute la journée, et son poids était descendu, par l’effet de la transpiration, à 1725,00. Le lendemain matin, 24, à sept heures, il ne présentait qu'une buée sur la plupart de ses feuilles, aussi ne pesait-il que 1724%,75, et descendit-il même à 4723,30, aussitôt qu'il eut été essuyé. Quant à la Véronique B, elle pesait 1983“,40, le 22 octobre 1858, à onze heures et demie du matin, et le soir du même jour, n'ayant pas été mouillée par le brouillard dans lequel elle était restée plongée, elle ne pesait plus que 1981%,00. Le matin du 28, à sept heures et demie, sa surface entière était mouillée, et avec cette couche d’eau elle pesa 1983%,60. Mais cette couche super- ficielle ayant été aussitôt enlevée, la plante ne pesa plus que 1980%,75. Le même jour, 23, le brouillard, tout épais qu'il était, ne la mouilla point; aussi, à cinq heures et demie du soir, le poids de l’arbuste était-il descendu à 1977%,15. I} avait même baissé jusqu’à 1976%,85, le lendemain matin, 24, à sept heures, bien que la plupart de ses feuilles portassent alors une légère buée. Le même jour, 24 octobre, à neuf heures du soir, il ne pesait que 1769,75, cette journée ayant été couverte, mais sans brouillard. Le lendemain, 25, à sept heures et demie, il était fortement mouillé d’eau déposée par le brouillard de la nuit; chargé de cette humidité superticielle, il pesa 1972*,25, mais 1l suffit de l'essuyer avec soin pour faire descendre immédiatement son poids à 1969°,30. Comme on le voit, dans les diverses observations dont je viens de présenter le détail, jamais le brouillard, en se condensant à la surface des plantes, même en couche d’eau comparable au revête- ment aqueux dont les couvre une forte rosée, n’a augmenté leur poids d’une quantité appréciable. Les feuilles et les divers organes flottant dans l'air se sont, par conséquent, comportés relativement à cette eau déposée à leur surface absolument comme j'ai montré qu'ils le font avec celle dont les couvre la rosée. Sans doute, on ne concevrait guêre que les choses eussent lieu de deux manières 460 P. DUCHARTRE, —— RAPPORTS DES PLANTES différentes pour l’un et pour l’autre de ces phénomènes; mais il importait de montrer par des expériences positives, qu'il en est bien réellement de même dans les deux cas. Dans les circonstances où le brouillard n’a pas mouillé les plantes, la transpiration des feuilles n’a été qu'amoindrie et non supprimée, particulièrement pendant le jour; mais la suppression de ce phénomène a été complète ou à peu près lorsque le dépôt d’eau par le brouillard a revêtu ces organes d’une couche com- plète d'humidité. j Ces faits établis, je crois pouvoir dire que les brouillards, dans les circonstances dans lesquelles nous les offrent nos contrées, n'exercent sur la végétation qu’une influence secondaire, puis- qu'ils ne fournissent rien aux plantes et diminuent seulement ou au plus suppriment momentanément pour elles la déperdition. I est cependant à peu près certain que leur rôle devient beaucoup plus important dans certaines localités, particulièrement dans la zone d'altitude moyenne, sur les montagnes intertropicales, dans laquelle abondent les plantes épiphytes et dans laquelle aussi règne, surtout par cette cause, une extrême humidité; mais les observations précises paraissent manquer à cet égard, et les récits des voyageurs, tout en rendant ce fait extrèmement probable, n’en donnent pas la démonstration rigoureuse qu’il serait permis de désirer. | NOTES SUR LE GENRE ALBIZZIA Durazz., Par M. Eug. FOURNIER, Docteur en médecine, licencié ès sciences naturelles. (Suite.) II. — SPECIES ASIATICÆ ET POLYNESICÆ. SECT. I. — EUALBIZZIA Walp. Ann. IV, 630. FLORES CAPITATI V, SUBUMBELLATI. A, — Microphyllæ. 19. Albizzia rubiginosa Mig. F1, Ind. bat. 1, 27; Walp. Ann. IV, 632; Acacia rubiginosa BI. in Schedis herb.; À. fer- ruginea Hassk. Cat. Bog. 291 ; non DC. Prodr. IT, 458. Arbor ramis..….Folia petiolis subgriseo-tomentellis, glandula oblonga in media parte et paucis inter supremas pinnulas instruc- tis; pinnis 40-jugis ; pinnulis multijugis, sessilibus, densis, linea- ribus, apice obtuse mucronatis, baseos rotundatæ angulo inferiori insertis, nervo excentrico et margini superiori approximato no- tatis, supra parce pilosis, infra rufo-birtis. Flores capitati, sessiles ; calyce campanulato appresse piloso; corolla infundibuliformi- campanulata. Crescit in insula Java, prope Grissé. 20. À. amara Boiv. Encycl. du XI X° siècle IN, 8h; Miq. L. c. 1,25; Walp. Rep. V, 597; Mimosa amara Roxb. PI. of Coro- mand. HW, t. 122, et FL. ind. , 548; Acacia amara Willd. Spec. 1V,1074; W. et Arn. F1. penins. Ind. 1, 274 ; Wall. Cat. 5255 ; ke série. Bor, T. XV. (Cahier n° 3) © 41 162 E. FOURNIER, Acacia nellyrenza Grah. in Wall. Cat. 52h40 ; Acacia Wightü Grah. in W. et Arn. L, c. I, 274? — Waga globosa madraspatana Mimosæ folus siiqua lala plana membranacea S. B. IT, 118. — Nelly-renga aut nella-renga apud Telingas, Towrenchi-marum apud Malabarios. — Jacquemont, ou. aux Indes orient., exsicc. n° 186 et 268. Arbor modice elata, ramis torulosis, griseo-rubidis, ramulis petiolisque griseo-velutinis. Folia pinnis 9-jugis, pinnulis circiter 22-jugis, parvis, linearibus, acutis, nervo medio vel margint supe- riori paulum approximato notatis. Flores capitati, pedicellis caly- cem plus minus æquantibus; corolla calycem triplo superante, 5-fissa ; tubo stamineo corollæ tubum æquante, Legumen 4 pol. longum, strictum, transverse striatum, marginibus prominulis acutum. Crescit in India orientah. Os. Hujus arboris folia siccata et trita Indi miscent aquæ in qua caput proluunt; ex ramis tædas viatoribus conficiunt. B. — Falcifoliatæ. 24, À. myriophylla Benth. {. c. IT, 90; Walp. Rep. V, 597; Mimosa microphylla Roxb. F1. ind. I, 549; Acacia myriophylla Grah. in Wall. Cat. 5242, Arbor ramulis pubescentibus; stipulis subulatis, vel deciduis, vel hinc inde persistentibus imdurato-conicis. Folia petiolis pu- bescentibus, glandula magna prope basim et jugalibus paucis parvis instructis; pinnis 15-18-jugis ; pinnulis multijugis parvis, oblongo-linearibus falcatis. Flores capitati, sessiles, 10-20-aggre- gati, pedunculis fasciculato-paniculatis ; calyce campanulato; co- rolla calycem pluries superante ; ovario breviter stipitato, minute puberulo. Legumen dehiscens. Crescit in India oriental (Wallich)}, maio et junio florens, martio et aprili fructifera. 92. À. J'ulibrizzin Durazz. ex. Boiv. Encycl. du XI X° siècle | NOTE SUR LE GENRE ALBIZZIA. 163 H, 33; Walp. Rep. V, 597; Acacia J'ulibrissin Willd. Spec. IV, 1065; Mimosa J'ulibrizzsin Scop. Del. FT. insubr. I, 18, lab. 8 ; Mimosa arborea Forsk. Descr. 177; Lam. Dict. 1, 13; Gmelin Reise durch Russland I, 372, t. 40; nonEL. nec Willd.— Acacia non Spinosa, Wagæ malabaricæ similis, e Maderaspatan Plukneti Alm. p. 6,t.1,f. 4. — Gul ebrouschim aut Gul ibrichim apud Persas, Djulibrzim apud Turcos, id est flos sericeus. — Kotschy PI, Pers. bor. n. 418; Jacquemont Foy. aux Indes orient. eæsiec. n. 645; Fortune Coll. Soc. hort. Lond. n. 100; Zollin- ser PI. Jav. n. 3099. Arbor 60-80-pedalis, ramis glabris flexuosisque, teretibus, lon- oitudinaliter striatis, griseo-fuscis, nitidis, maculis minimis palli- dioribus notatis, jumoribus pubescentibus; stipulis linearibus _ deciduis. Folia læte viridantia, ovalia, plus quam pedalia, 8-10 | poil. lata, petiolis glandula una orbiculari ad basim instructis; _ pionis 10-11-jugis; pinnulis 25-80-jugis, sessilibus, triangula- ribus, baseos inæqualis truncatæ angulo superiore insertis, supra rectis, et nervo marginante acutis, infra basi abrupte angula- | tis, dein curvatis, 3-4 lin. longis, glabris, subtus magis glaucis. Flores capitati, sessiles, post folia nascentes, peduneulis 3-5 axil- laribus , elongatis , in corymbo terminali congestis; corolla cam- | panulata, calycem subtriplo superante, lacinns 5 ovalibus ad | tertiam partem fissa; tubo stamineo corollam æquante vel in summis floribus superante ; ovario sessili, minute puberulo. Le- | sumen 7-8 poll. longumi, glabrum, elongatum, lineari-lanceola- |tum, chartaceum, basi et apice longe attenuatum ; seminibus 6-8 ovalis. Crescit ad littus Caspii maris, passim in sylvis, in Persia prope | Lankeran et Merenderan, in Georgia et inter Caucasi montes, in China septentrionali et in insula Java, mense julio florens, novem- bri fructifera. Ogs. Lignum hujus arboris, durum, eodem fere odore ac Brassica Rapa fragrat. | 23. A, mollhis Boiv, |. €. If, 33; Acacia mollis Wall, PI. 164 £. FOURNIER. asiatic. rar. I, 76, & 177, et Cat. 5235; Albizzia J'ulibrizzin var. mollis Benth. !. c. LE, 91, excel. syn. — Lakkey dicta in Nepalia. — Strachey et Winterbottom Himalayan herb. n. 2. Affinis Albizsiæ J'ulibrizzin ; ab ea distinguitur pinnis 4-8-jugis ; pinnulis 44-18-jugis, utrinque pilosis, pallide ferrugineis, calyce pubescente, aliquando lateraliter fisso ; legumine A-poll. longo, infra rotundato, supra apiculato, marginibus linearibus acutis cincto. Crescit in Nepalia. C. — Obtusifoliæ. « Pinaulis basi sursum dilatatis. 2h. À. procera Benth. L. c. INT, 89; Walp. Rep. V, 596; Acacia procera Wild. Spec. IV, 1063 ; W. et Arn. L. ce. I, 275; Mimosa procera Roxb. PI. Corom. IE, p. 12, t. 1214, et F1. ind. IL, 548; Mimosa coriacea Blanco Flora de las Filippinas p. 734? Inga Kilian BI. herb.; Z. gracilis Junghuhn sten. Arbor 30-pedalis, ramulis fuscis, obscure angulatis. Folia juniora sericeo-puberula, demum glabrata, petiolis glandula prominente magna ad basim, jugalibus paucis parvis instructis; pionis à-4-jugis, pinnulis 6—-10-jugis, basi sursum dilatatis, in- ferne oblique attenuatis, inæquilateribus, nervo inter mediam et inferiorem pinnulæ partem currente notalis. Flores capitali, pe- dunculis 2-3 axillasbus suffulti, sessiles; calyee 5-dentato, glabro ; corolla calycem subtriplo superante ; tubo stamineo corollam æquante ; ovario sessili glabro. Legumen /-6 poil. longum, pellu- cidum, glabrum, elongatum, basi et apice attenuatum, seminibus paucis, rotundato-subcompressis. Var. Roxburgliana ; Mimosa elata Roxb. F1, ind. H, 546: Acacia elata Grah. in Wall. Cat. n. 5255, excl. syn. F. Crescit in regione tropica ad 1600 pedum altitudinem, prope Behan in India (J. D. Hooker), et in insula Java, Foliorum pinnæ NOTE SUR LE GENRE ALBIZZIA. 165 _in specimine javanico paulo copiosiores. — Floret desinente _imbre, durante æstate fructifera. 25. A. rufa Benth. !. ce. V, 101; Walp. Ann. I, 266; Acacia rufa Hassk. Hort. Bogor. 290; Walp. Rep. V, 593. — Zoll. PI. Jav. n. 80. Arbor ramis nigrescenüibus, ramulis petiolisque junioribus et panicula rufo-tomentosis. Folia ovalia, petiolis glandula orbiculari parva prope basim et paulo imfra tria ultima pinnularum paria instructis; pinnis 4-6-jugis; pinnulis 10-14-jugis, petiolulatis, 6-8 lin. longis, quadrangularibus, inæquilateribus, basi sursum oblique dilatatis, deorsum attenuatis, nervo medio prominulo, siceis paulum fuscis, junioribus molliter sericeo-pilosis, dein rufo- villosis, etiamnum postea glabris. Flores capitati, sessiles, pe- duneulis brevibus, panicula terminali polycephala, laxa, capitulis ad apicem congestis ; calyce minimo, obscure 5-dentato; corolla campanulata, laciniis 5 lanceolatis subpatulis ad tertiam partem fissa, calycem duplo superante: ovario villoso. Legumen planum, membranaceum. Crescit in insula Java (Zollinger). 26. A. Milletti Benth. in Hook. Lond. Journ. of bot, IN, 89, in Hook. Kew gard. Misc. IV, 79; et in Flora Hé} h ere 102: Walp. Rep. V, 597. Arbor fere glabra, ramis griseis, maculis pallide fulvis notatis, ramulis nigrescentibus ; stipulis deciduis. Folia semipedalia, ova- liter elongata; petiolis basi glandula una orbiculari parva et pas- sim paulo infra summa pinnularum paria instructis; pinnis 3-6-jugis ; pinnulis 4-10-jugis, obovato-oblongis, obtusis retusisve, basi sursum dilatalis, nervo medio notatis, inferioribus ARR Flores capitati, sessiles, glabri, peduneulis 2-3-nis, atris, pube brevi alba sparsis; capitulis umbellatis, paucifloris, ad apicem ramulorum congestis ; calyce minimo, obscure 5-dentato; corolla calycem quadruplo superante, basi minus attenuata quam in A!- bizzia retusa ; tubo stamineo brevi; ovario breviter stipitato, gla- bro. Leganmen semipedale. 166 L E. FOURNIER. Crescit in felici valle insulæ Æongkong (Champion, Hance, Wright) et in China prope urbem Macao (Calléry, Gaudichaud), mense januario florens. 97. À. retusa Benth. L e. I, 90: Miq. L. ec. 1, 23; Walp. Rep. V, 597. Arbor ramis fusco-flavescentibus , subtéretibus, cum petiolis glabriusculis. Folia petiolis glandula ad basim et ad pinnas supre- mas subimmersa, petiolulisque ad pinnulas summas instructis ; pinnis A-6-jugis; pinnulis 6-10-jugis, ovato-oblongis, inæquilate- ribus, basi sursum obliquis, deorsum truncatis, nervo inter me- diam et supremam pinnulæ partem currente nolatis, 6-9 lin. lon- g1s, à-4 lin. latis, obtusis retusisve, viridantibus, glabris. Flores capitati, peduneulis 2-3-n1s, panicula ovali, laxa; calyce 4-den- tato, corolla infundibuliformi, lacintis 4 ad tertiam partem fissa; tubo stamineo corollam superante. Crescit in insulis Philippinis: 8. Pinnulis deorsum dilatatis. 28. A. odoratissima Benth. {. c. IT, 88; Walp. Rep. V, 596; A. micrantha Boiv. Encycl. du XIX° siècle Il, 34; Miq, L. c. I, 2h ; Mimosa odoratissima L. Suppl. h37 ; Vahl Symb. INT, 102; Roxb. PI. Corom. I, p. 12, t. 120 (optima), et F1. ind. II, 546; Acacia odoratissima Willd. Spec. IV, 1063; Wall. Cat. 0234; W.et Arn. F1. penins. Ind. I, 275; Acacia simihs Zoll. in Walp. Ann. 1, 265. — Acacia non spinosa, Sesban, ægyptiacæ foliis subtus glaucis, Cherymaram malabariorum Plukn. 4malth. p. à, L. 851, fig. 4 (mala). — Tarriesia Hassk. Cat. 291. — Shinduga apud Telingas (Boivin); #agai merum in India dicta (Leschenault). Arbor ramulis minute pubentibus, teretibus, lævibus, infra nigris fuscisque viltis variegatis, supra nigris. Folia petiolis olandula ad basim et inter supremas pinnulas instructis; pin- nis 3-8-jugis; pinnulis 8-25-jugis, late oblongis, relusis, mu- NOTE SUR LÉ GÊNRE ALBIZZIA. 167 cronulatis, bast deorsum dilatatis, nervo inter superiorem et mediam pinnulæ partém currente notalis, Subtus glaucis, infimo jugo minutissimo. Flores spicati, capitulis paucifloris, multo mino- res quam in specicbus affinibus, sessiles, villosi, 5 +partiti; corolla laciniis acutis ad mediam partem divisa ; ovario subsessili glabro. Legumen 4-8-spermum, semipedale, inferne rotundatum, gla- brum, seminibus paucis, orbiculato-compressis, funiculis flexuosis. Crescit in India oriental et in insulis Ceylan, Timor, etc. Os. Lignum ædificiis struendis adhibitum. 29, À. lebbekioides Benth. L. c. TT, 89; Miq. /. ce. [, 23; De- caisne Herb. Timor, 133 ; Acacia lebbekioides DC. Prodr. II, 467. Arbor ramulis petiolisque griseo-pubescentibus. Folia petiolis basi antea sulcatis et passim inter pinnas glandulosis; pinnis 9-8-jJugis; pinnulis multijugis, brevissime petiolulatis, ovalo- oblongis, acutiuseulis, basi obliquis, glabris, nervo inter superio- rem et mediam pinnulæ partem crescente, subtus glaucis. Flores capitati, sessiles, capitulis paucifloris, peduneulis paniculato-race- mosis, 9-partil; corolla calycem duplo superante. Legumen ses- sile, dehiscens, oblongum, nitidum, atro-fuscum, basi acutum. Crescit in insulis Timor et Java. Os. Præcedenti speciei proxima, ab ea fructu inferne rotundato, aliis- que parvis notis distinguitur. Ad A. lebbekioiden accederet figura Hort. Malab. VI, t. 4, nisi spinosam arborem indicaret, cujus autem arboris cortex capiti proluendo utilis. | 16." A. Lebbek Benth. {. c. IE, 87. (Vide Ann.sc. nat. h° série, t. XIV, p.879, ubi planta descripta, et loca natalia africana indi- cata.) — Mimosa Lebbek Blanco, !. c. 133 ; Acacia speaosa Willd. in W.etArn. F1. penins. Ind. 1, 275; Mimosa Sirissa Roxb. F1, ind. I, 54h. — Acacia non spinosa, Indiæ orientalis, Coluteæ foliis, floribus stamineis amplis, siliqua crustacea gemella placentæ in modum colorata Plukn. Want. p.6,t. 331, € 1; Ray Aist. pl. TT, N78.— Sirisha, Shirish aut Cirsa apud Bengalenses; Durshuma apud Telingas ; Cotton varay in coromandelina regione, Cautwallee 168 E. FOURNIER. in malabaria, lignum nigrum ad Pondichéry dictum. — Zoll. PI. Jav. n° 2989 et 3464; Hohenacker P{. Ind. orient. n. 45h (sub Pithecolobio clypeario Benth.); Jacquemont Foy. aux Indes orient. n° 175, 197 et 2485; herb. Wight n. 600. Crescit in India occidental, boreali et orientali, in regione tro- … pica 4000 ped. alta, et in insula Java, decembri fructifera. Cf. Ann. sc. nat. |. c. 30. À. rotundata BI. in Miq. F1. Ind. bat. T, 20; Walp. Ann. IV, 630. Arbor ramis hirtello-pubescentibus. Folia petiolis fusco-griseo- hirtellis, basi glandula oblonga subconcava instructis; pinnis &-jugis; pinnulis superioribus 4-5-jugis, majoribus, rhombeo- ovatis, apice rotundatis vel obtusis, basi acutis vel subacutis, supra in nervo puberis, subtus in costa costulisque 6 utrinque hirtellis et in parenchymate pilis patulis obsitis. Flores capitati, panicula terminal composita, calyce anguste campanulato, 6-dentato, ap- presse albide piloso; corolla infundibuliformi, appresse albo- hirtella ; tubo stamineo incluso. Crescit in Nova-Guinea. 31. À. tomentella Miq. {. c. 1, 20; Walp. Ann. IV, 630 ; Inga pubigera Zippel herb.; Ælbizzia pubigera et À. pseudosaponaria BI. in Schedul. : Arbor procera, ramis griseo-pubescentibus. Folia petiolis sub- tetragonis, basi et sub pinnis supremis uniglandulosis; pinnis h-jugis, vel supremorum foliorum etiam bijugis; pinnulis 3-6-ju- gis, breviter petiolulatis, rhombeo-ellipticis vel ovatis, basi inæ- quilateribus, apice acutis, submucronatis ; supra parce puberis, subtus pallide subsericeo-pubescentibus, inferioribus triplo mino- ribus. Flores capitati, peduneulis 4-5 fasciculatis, capitulis 10-15- floris ; calyce subcampanulato, 5-dentato, pubescente; corolla tubu- loso-infundibuliformi, dense villosa, calycem triplo superante ; tubo stamineo exserto, corollam duplo superante. Legumen hirtum, NOTE SUR LE GENRE ALBIZZIA. 169 stipitatum, lanceolato-oblongum, G6-spermum, aliquando sub- sinuatum. Crescit in insulis Sumatra, Java. Os 41. Ab Aibizzia rotundata differt tubo exserto, indumento seri- cante magis hirtello, pinnulis minus rotundatis; cæterum affinis. Ogs. 2. Forsan in genre Zygia collocanda est hæc species; melius autem illius generis delendum erit nomen, ac species huc referendæ. D. — Macrophyllæ. 92. A. Salajeriana Miq. {. c. 1, 21. — Walp. Ann. IV, 630. — Zoll. PI, J'av. n. 1081. Arbor ramulis demum subglabris. Folia petiolis appresse et tenerrime griseo-puberulis, prope basim glandulascutellata et inter summum pinnularum par instructis; pinnis bijugis; pinnulis 3-jugis, breviter petiolulatis, plerisque rhombeo-ellipticis vel obovatis, inæquilateribus, apice ut plurimum subacutis, pinnarum inferiorum sæpe duplo quam superiorum majoribus ; cunctis nili- dulis, subtus multo pallidioribus, utrmque appresse et tenere pu- bescentibus. Flores capitati, sessiles, albi, capitulis paucitloris panieulatis ;'calyce campanulato, rufo-pubescente, 5-dentato ; co- rolla appresse albo-pubescente, tubuloso-infundibuliformi, caly- cem longe superante. Legumen sessile, lanceolatum, basi acutum, apice mucronatum, 8 poll. longum, fere rectum. Crescit in imsula Salajer. ? A. Championi Benth. in Hook. Kew gard, Misc. IV, 79; Walp. Ann. IV, 633. Arbor elata, ramulis petiolisque minute puberulis. Folia petiolis 2-8 poll. longis, glandula in medio petiolo, sub pinnis et hine inde sub pinnulis instructis ; pinnis 1-2-jugis, terminalibus semipeda- libus, inferioribus brevibus vel nullis; pinnulis ultimis 4-5-jugis, oblongo-ovalibus, obtuse acuminatis, basi inæqualiter anguslatis, venosis, glabris, supra nilidis, subtus pallidioribus. Flores capitati, 170 E. FOURNIER. capitulis globosis, minute sericeo-pilosis, peduneulis tomentellis, solitartis, inferioribus remotis, superioribus confertis, panicula racemiformi. Flores sessiles, calyce breviter 5-dentalo; corolla subinfundibuliformi, calycem duplo superante, staminibus corol- lam duplo superantibus, tubo incluso; ovario breviter stipitato, Lecurhen, .: | Crescit in insula Hong-Kong, inter sylvas. 33. A. Saponaria BI. in Sched. herb. ; Miq. {. ce. 1, 29; Walp. Ann. IV, 680; Inga Saponaria Willd. Spec. IV, 1008; DC. Prodr. 11, 440. — Cortex saponarius seu Langir (malaice) seu Pate abbal (Amboinice) Rumphius Herb. amb. IV, 131, t. 66 (mala) ; in Cochinchina Cay chu blen dicta. Arbor alta, ramis fragilibus, pallidé cinereis. Folia petiolis hirtis sub 4-5-gonis, glandula magna oblonga prope basim, et concava inter summas pinnulas instructis; pinnis 1-2-jugis, imferioribus multo brevioribus, pinnulis suboppositis, petiolulatis, inæqualiter rhombeo-ovatis vel lato-ellipticis, basi sursum paululum attenuatis, inferioribus multo minoribus, apice obtusis, mucronatis, villosis, subtus subglaucis. Bractea lanceolata, fusco-pubera vel ad flores vel paulo infra in pedunculis inserta, Flores capitati, 8-14 aggre- gati, sessiles, capitulis paniculatiss; calyce campanulato, fusco- pubescente; corolla virginea, pilis appressis obducta. Legumen nigro-fuscum, 4-5 poll. longum. Creseit in Nova- Guinea, in Cochinchina et in insula Amboina, in campis, minoribus sylvis et ad littus maris ; in altis Amboinæ montibus raro oceurrit; frequens etiam in Celebe cirea Macassa- ram, ubi luxuriose ad fluminur ripas frondes expandit. Os. Hujus cortex præbet optimum saponem, in foro venalem, ad lintea, capillos et corpora a sordibus emundanda. Animadvertendum est Albizsiæ anthelminthicæ quoque cortice soluto aquam vero quasi sapone spumosam fieri. 34. À. umbrosa Benth. {. c. IT, 86; Walp. Rep. V, 59%; Inga umbrosa Wall. Cat, n° 5273. NOTE SUR LE GENRE ALBIZZIA. 171 Arbor ramis fusco-rubidis, maculis pallidioribus notatis, spi- nosis, stipulis parvis persistentibus, rigidulis. Folia late oblonga, petiolis infra juga glandula orbiculart instructis ; pinnis 1-4-jugis; pinnulis uni- vel sesquijugis, in unoquoque jugo imparibus, ovali- oblongis acuminatis, alternatim penninerviis, superioribus semi- pedalibus, inæquilateribus, basi sursum attenuatis, deorsum rotundatis, nervo inter superiorem et mediam pinnulæ partem eurrente notatis, inferioribus dimidio minoribus, subopposilis, nervo medio æquilateribus, cunctis glabris, supra nitidis. Flores capitati, sessiles, glabri, capitulis paucifloris, glabris, pedunculis axillaribus, duplo majores quam in Albizzia lucida ; calyce cam- panulato; corolla infundibuliformi-campanulata, calycem triplo superante; ovario sessili, glabro. Legumen indehiscens, margine crassissimum, fusco-glabrum, 5 poll. longum, mucrone obliquo acutum, transverse striatum, infra acutisssimum. Crescit in India orientali (Wallich). 90. À, lucida Benth. !, c. IT, 86; Walp. Rep. V, 595; Mi- mosa lucida Roxb. F1. ind. II, 54h; Inga lucida Wall. Cat. 5267, excel. syn. Arbor ramis griseo-flavescentibus, glabris. Folia petiolis prope basim et sub pinnulis supremis uniglandulosis; pinnis unijugis ; pinnulis 2-8-jugis, ovahbus, acuminatis, penninerviis, basi æqua- liter utrinque attenuatis, meduüs 2 poll. longis, inferioribus multo minoribus. Flores capitati, sessiles, subglabri, pedunculis fascicu- lato—paniculatis ; corolla calycem subquadruplo superante ; ovario breviter stipitato, glabro, Legumen dehiscens, 8-9 poll. longum, marginibus inter semina paulum sinuatis. Crescit m India orientali, im Nepalia (Wallich), ad Assam (herb. Hook.), ad Melloon (Wallich); et in insula Java prope Buitzen- borg. Os. Pathecolobio bigemino habitu affinis est, sed etiam florida primo adspectu distinguitur pedunculis non supra positis.' 36. À. lengerensis Miq. {. c. 1, 25; Walp. Ann. IV, 631; 479 E., FOURNIER, Thga tengerensis Zoll. in Natuur-en Geneesk. Archief IN, 13 et 81 ; in herb.n° 705? et2521 ; et in Flora, 1847, p.705; Walp. Ann. I, 269. Arbor ramis glabris, teretiusculis, nigrescentibus; ramulis petiolisque dense rubiginoso-velutinis, subangulatis. Folia petiolis glandula inter pinnas et pinnulas ultimas instructis; pinnis uni- jugis; pinnulis alternis 5-7-jugis, rhombeo-ovatis, brevissime petiolulatis, superioribus majoribus, supra sordide velutinis, infra pallidioribus, glabris. Flores subumbellati, pedicellis fiiformibus, corollam fusco-sericeam æquantibus. Crescit in montosis, in insula Java (Zollinger), ad 5-6000 ped. altitudmem. SECT. Il. — LOPHANTHA Walp., Ann. IV, 633. FLORES SPICATI. . 87, A. Paivana, n. sp.; Acacia Deplanchei Pancher mss. in herb. Mus. paris. — Vieillard, herb. de la Nouv.-Caled., n° 420. Frutex scandens, 3-5" elata ; ramis crassis, pallide flavis, ma- culis albis notatis, stipulis deciduis. Folia late patentia, petiolis crassis; pinnis unijugis; pinnulis à-jugis, suboppositis vel altera deficiente, basi æqualiter utrinque attenuatis, nervo medio notatis, amplis, à poll. longis, 2 poll. latis, glabris, supra lucidis. Flores spicati, pedicellati, læte purpurei; calice minimo, cupuliformi, obscure 5-dentato; corolla infundibuliformi, 5-partita, calycem quadruplo superante ; tubo stamineo brevi; staminibus numero- sissimis, purpureis. Legumen . Crescit in Nova-Caledonia, ad Trari (Vieillard) et in insula Ossen {Pancher), mense februario florens (Deplanche). Pulcherrimam hane speciem dixi in honorem Baronis Castello à Paiva, lusitani, spectatissimi botanici. Solum hoc nomine insti- tuto manuscriptam cl. Pancheri notam animadverti: 38. À. rivularis, n. sp.; Acacia rivularis Vieillard mss. in herb. de la Nouv.-Caléd., n° 423 et 124. NOTE SUR LE GENRE ALBIZZIA. 175 Frutex modice elata, ramis griseis, striatis, stipulis deciduis. Folia fere pedalia, petiolis flavis, striatis, glandula ad basim pin- param pinnularumque summarum Instruclis; pinnis 6-jugis ; pinnulis 3-jugis, basi æqualiter utrinque attenuatis, lanceolatis, acutis vel obtusis, 5-6 lin. circiter in medio latis, supra lucide nigrescentibus, subtus pallidis. Flores longe spicati, calyce mi- nimo, obscure 5-dentato; corolla 5-partila, campanulata, calycem duplo superante. Legumen 3 poll. longum, apice attenuatum. Crescit in Nova-Caledonia, in montibus, inter sylvas, prope aquæ rivos, ad Balade (Vieillard). 39. A. fulgens Benth. L. c. III, 85; Walp. Rep. V, 595; Acacia fulgens Labill. Sert. austro-caled., p. 68,t. 67; Acacia cyclosperma DC. Prodr. 1, 456? —- Vieillard, herb. de la Nouv.- Caléd. n° 121. Frutex 9-12-pedalis, ramis erectis, ramulis teretibus, cinereis. Folia petiolis glandula orbiculari inter pinnarum pinnularumque paria instructis; pinnis bijugis, semipedem longis; pinnulis à-jugis, ovalibus, basi æqualiter utrinque anguslatis, apice -atte- nuatis, nervo prominente medio notalis, supra castaneis, infra dilute cinereis. Flores spicati, carner, peduneulis axillaribus soli- tariis, pinnas fere æquantibus, in racemo terminali laxis; poly- gami, masculis apicem versus numerosis; calyce urceolato, 5-dentato; corolla calycem duplo superante, subinfundibuliformi, lacinis ovali-acutis 5-fissa; staminibus 20-30, purpurascenti colore fulgidis, ovario oblongo; stylo tereti, stamina superante, stigmate subcapitato. Legumen dehiscens, reticulato-venosum, marginibus sinualis, Spicis paulo longius, seminibus paucis, ovato- reniformibus. Crescit in Nova-Caledonia, ad Balade, propter aquæ rivos (Labillardière, Vieillard), et adeuntibus nemora occurrens, in locis 1200 ped. supra mare altis, mense augusto florens (Pancher). hO0. À. granulosa Benth. !. c. If, 85; Walp. Rep. V, 595; Acacia granulosa Labill. EL. c., p. 67, t. 66. — Vieillard, herb. de la Nouv. -Caléd. n° 416. 17l E. FOURNIER. Arbor 60-pedalis, fastigiata, à ped. in diametro lata, ramis expansis leretibus, ramulis favescentibus, maculis mininus palli- dioribus notatis, puberulis. Folia ovalia, 5 poll. longa, petiolis flavo-pubescentibus, glandula cireinnata passim inter pinnarum paria instructis ; pinnis {-5-jugis; pinnulis 10-4/-jugis, subop- positis, inferioribus longioribus, ovalibus, inæquilateribus, sursum oblique dilatatis, deorsum attenuatis, supra lucidis, infra glaucis. Flores spicati, flavo-albi, suaves, peduncuhs axillaribus, spieis eracilibus; polygami, masculis numerosis; calyce acute 5-den- tato ; corolla calycem triplo superante, stigmate obtuso, Legumen dehiscens, bipalmare, lineari-lanceolatum, utrinque attenuatum, compressum, torulosum, marginibus inter semina sinuatis, ful- vum, seminibus 6-8 ovatis. Crescit in Nova-Caledonia (Labillardière, Vieillard) et in insula Pinorum vicina (Pancher), ad ripas fluminum et inter colles, mense novembri florens. h1. À. Benthamiana BI. in Miq. Flora Ind. bat. TX, 50 ; Walp. Ann. IV, 635. Arbor ramis petiolisque junioribus aureo-pubescenübus. Folia fere semipedalia, petiolis glandula convexa in media vel summa parte instructis; pinnis circiter 10-jugis, 1-2 poli. longis, leviter arcuatis ; pinnulis 20-30-, vulgo 25-jugis, brevissime petiolulatis, 44/2 lin. longis, 1/2 lin. latis, lanceolato-linearibus, acutis, rarissime obtusiusculis, baseos mæqualis rotundatæ angulo supe- riore insertis, supra glabris, subtus appresse villosulis. Flores... corolla 4 4/2 lin. longa, calycem duplo superante, appresse aureo- villosula. Crescit in Java orientali. Os. Hæc species mihi non visa. h2. À. montana Benth. in Pl. J'ungh. p. 267; Miq. L. c. I, 29; Walp. Ann. IV, 633; Acacia montana Junghuhn T'idschrift nat. Geschied. X, 2h6; Hassk. Cat. Bogor p. 290; Inga montana Jungh. in Topogr. naturw. Reise p. 288 ; Acacia vulcanica Korth. in Flora, 1827, p. 705. — Zoll. exsice. n° 1989. NOTE SUR LE GENRE ALBIZZIA. 179 Arbor 20-30-pedalis, ramis divaricatis, ramulis teretibus junio- ribus ferrugineo-tomentellis, adultis glabratis, infra inserta petiola subangulalis ; stipulis obovato-acutis, rufis, deciduis. Folia petiolis _glandula una exserta, semiglobosa, convexa, supra mediam par- tem et passim inter pinnulas instractis; petiolo antea suleato, _L-6-poll. longo; petiolulis 2 poll. cireiter longis ; pinnis 6-19-ju- _gis, vel in summis ramulis etiam multo minus copiosis, 2-4 poll. longis; pinnulis 30-35-jugis, mediüs majoribus, oblongo-lineari- | bus, apice rotundato obtusiusculis, baseos inæqualis rotundatæ | angulo superiore insertis, nervo parum excentrico notatis. Flores | spicati, virginei, brevissime petiolulati, pedunculis 4-2 axillaribus, circiter 4-pollicaribus, subaureo-rutis, dense tomentellis, legu- miniferis autem glabris; calice 4 Hn. longo, subcampanulato, | argute 5-dentato, villosulo; corolla calycem duplo superante, lacinüis 5 profunde fissa. Legumen stipite fere pollicari erectum, | 3-4 poil. longum, 4 poil. circiter latum, rectum vel leviter cur- | vatum, apice rotundato breviter apiculatum, planum, subcharta- ceum, angustissime submarginatum, seminibus fusco-nigris, 2 lin. in diametro latis. Crescit in insula Java et Sumatra, in locis 8-10 000 ped. supra mare als. O8s. Ex hujus arboris cortice incolæ tecta sua exstruunt. h3. À. Lophantha Benth. {. c. IE, 86; Walp. Rep. V, 59%; Acacia Lophantha Wild. Spec. IV, 1070; DC. Prodr. H, 457; Maimosa distachya Vent. Desc. Cels. 20, t. 20 ; non Cav.; Mimosa elegans Bot. rep. t. 563. — Hohenacker, P{. Ind. or. n° 1661 ; | Bot. cab. t. 716. Arbor elata, ramubls nigris, lineis rufis longitudinaliter hirsutis |variegatis. Folia petiolis glandula magna ad basim et inter supre- mas duas pinnulas instructis ; pinnis 8-10-jugis ; pinnulis 25-30- jugis, lanceolato-lincaribus, acutis, mucronatis, nervo excentrico supremo notais, subtus sericeo-puberulis, sensitivis. Flores | spicati, breviter pedunculati, calyce laciniis ovalibus.5-fisso, per- 176 E. FOURNIER, sistente ; corolla hirsuta, lacintis 5 ovali-acutis ad lertiam partem fissa, calycem triplo superante. Legumen dehiscens, rectum. Crescit in India orientali, nec non in Nova-Hollandia occiden- tali (Lahaye) ad King George's sound (Bagster), Geographer’s bay (Fraser), Swan river (Drummond), autumno florens. Acacia lophanthoides DC. Prodr. 11, h57, in Jamaica crescens, et À. lophanthæ floribus et habitu secundum de Candolle proxima, forsan huc referenda est; verum nulla Albizziarum species in America reperta est, nisi culta. Cæterum 4. lophanthoides nihi non visa. SPECIES EXCLUSÆ. Albizzia shpulata Boiv. Encycl. du XIX° siècle I, 33 ; À. pur- purascens BI. in herb. Lugd. Batav. ; Acacia stipulata DC. Prodr. Il, 465 ; Mimosa stipulacea Roxb. Cat. jard. Calc. 10; Inga um- braculiformis Jungh. thin.; 1. purpurascens BI. olim; Hassk. in Cat. Bogor. p. 291, etin Flora, 1842. — A mlocko apud Bengalen- ses; Djindjing et Sengon apud Javanicos. À cl. Hasskarl in novum genus Arthrosporion ob legumen in articulos mature secedens translata est. Cf. Hassk. in Reézia I, 212; Walp. Ann. IV, 635. Nunc Arthrosporion stipulare, Ar- throsporion shipulatum Hassk. !. c. Nomen Arthrosporion forsan mutandum erit, namque antea a Massalongo genus Arthrosporon, præcedenti assonum, inter Lichenes creatum est. Etiam numerus 242 (Bernier eæsicc.) in parte septentrionali insulæ Madagascar crescens, ad Arthrosporion legumine in arti- culos secedente referendum esse videtur. A. rostrala BI. in Miq. F{. Ind. bat, 1, 24; Walp. Ann. IV. 631 ; nunc Pathecolobium rostratum Miq. Prodr. Flor. Sumatr. fase. 1, p. 104; fase. 2, p. 282. Legumen cochleatum, coria- ceum, 7-spermum, seminibus ovoideis, nigrescentibus. NOTE SUR LE GENRE ALBIZZIA. 11 A. splendens Miq. Prodr. Flor. Sumatr. fase. 1, p. 104 ; fase, 2, p. 280. Flores fructusque ignoti. A. macrothyrsa Miq. Prodr. Flor. Sumatr. fase. 1, p. 105 ; fase. 2, p. 281. Flores noti, secundum cl. Miquel 1-4-fasciculati, sessiles vel breviter pedicellati, bracteolis ellipticis suffulti; pinnæ unijugæ ; pinnulæ 2-3-jugæ, supériores majores, basi rotundatæ et æquilateræ ; verum fructus ignoti. Albizzia? moluccana Miq. Fl. Ind. bat. I, 26. Floribus et fructu ignotis, scire nequeo utrum ad Ælbizziam an ad Pithecolo- bium pertineat. Albizaa? acradena Miq. Prodr. Flor. Sumatr. fase. 4, p. 104; fase. 2, p. 281. Flores fructusque ignoti. Comme nous l'avions indiqué au commencement de ce travail, les sections établies dans le genre A/bizzia sur l’inflorescence et sur la grandeur des pinnules concordent assez bien avec les divi- sions fondées sur la géographie botanique. Aïnsi toutes les espèces du groupe Lophantha, dontlesfleurs sont portées sur un épi allongé, sont spéciales à la Nouvelle-Hollande, à la Nouvelle-Calédonie ou à l’île de Java; elles sont toutes polynésiennes. Les espèces à grandes feuilles sont asiatiques, sauf une seule qui n'appartient d’ailleurs pas au continent africain, mais à l’île de Madagascar. Les Eualbizzia à feuilles linéaires se rencontrent en Afrique ou dans l'Inde, mais point dans les îles de l'Océanie, sauf l'A lbizzia rubiginosa. On trouvera la distribution méthodique des espèces de ce genre dans le tableau ci-contre ; elle a éte disposée sous forme de clef dichotomique, pour en faciliter la détermination. 4° série. Bor, T. XV. (Cahier n° 3,) * 12 ‘KAUVIZZIATIV SAIILSONO VIA SALIHdSNON fn eu TS + ee SOC On RS, RSC ST D. soon se ee gnqraeou ; x VF‘ à EE ESS D : W994(e9 “ eu GuATaoT) | LU RE UN ON PEN RE nt fie ES A M EE Ar ne re nue MOST RU À te NAT AE. mc Ne à à ctrtt ee raumaodas op ÿ APE Re nne Détente M RE MR BAT ED... CES PSC ER dE SAME — sets + “sageao sg EMA A Le 0 «De Re pee mme ge cie eme ot ER R RS LD'RRE | TU RE Fo ee NU RTS. M 22 2 à soute srreresesse esse eee »siSnf-r} “SLUDINALL "GE sl va os eo 76. me ét n oe Ne eu » nn vs Ds, o#" + à» 4 à ee s War : Sont a DS 9 - DD Me. M Dre uu : OT : aeorpod htm “biN sisu94a0u99 114 Le heu so 6e « om ré de fe o se 0 ee + sue se € “#i0u pe SI97984q - ‘snquou : SNQTIOUTUU stpauurd SIJEL 100 \ RE RS Do DUO) OL se ot 4 à "SARL rod wrenb snyd PA Wo9mod : mnt “Ms De AS RE ET +. STUIOUT eh + + «snquofe | aontenbæur Er ME D none É ms: un ot a] D “DIN PUDTAF M NP TS er à ses 27 voue © (AS D de 00 Vv) vue, + à " nbæ , dr DPLON 4 D. 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Knight, par une expérience célébre où il fit germer des graines sur des roues mises en mouvement (1), eut démontré que la direction des racines vers le centre de la terre et des tiges vers le zénith n’était déterminée que par l’in- fluence de la pesanteur, il essaya en même temps (2) d'expliquer ce fuit de Ja manière suivante : L'action de la pesanteur sur les parties jeunes de la racine, qui ne se développent qu’à son extrémité lorsqu'elles sont encore molles et flexibles, et que la matière dont elles sont formées passe de l’état liquide à l’état solide, suffit pour leur donner une ten- dance à se diriger vers le centre de la terre; tandis que dans la tige, dont le développement est dû surtout à l'allongement des parties déjà organisées, la séve nourricière, cédant à la pesanteur, quand la direction de la tige est détournée de la verticale, s'accu- mule dans les parties inférieures, en y stimulant le développe- ment. Telle serait la cause de la direction de l'extrémité de la tige vers le haut. Dutrochet oppose à cette explication (3) qu’elle ne rend pas compte du fait, souvent observé, de la direction descendante des tiges ou de la direction horizontale des racines. Il en cherche la raison dans le développement différent de la moelle et de l'écorce. Du fait que, sur une racine fléchie en bas et fendue suivant la (4) Philos. Transact., 1806, 99. (2) Loc. cit., 104. (3) Mémoires, II (1837), 8. iSÙ W. HOFMEISTER, direction de la courbure, la moitié convexe qui est à l'extérieur offre une courbe moins prononcée que la moitié concave qui est en dedans, tandis que, sur une tige également fendue, c'est le contraire qui a lieu, Dutrochet conclut que, dans la racine la moitié convexe, dans la tige la moitié concave, est la plus dis- posée à s'incurver. Dans les deux cas, ce serait la moitié supé- rieure qui causerait l’incurvation, à laquelle l’autre moitié se- rait passivement entrainée (1). Il dit également qu’une bande longitudinale de l'écorce, isolée par deux coupes radiales, montre une tendance à se courber, el à prendre une forme convexe à sa surface extérieure lorsqu'on la plonge dans l’eau. Une bande ana- logue de la moelle montrerait une incurvation en sens inverse. Dans les deux cas, on changerait le sens de la courbure en plon- geant les bandes dans du sirop de sucre. La cause de ce fait con- sisterait en ce que, dans l'écorce, les cellules se trouvent en nombre décroissant de la surface vers le centre; dans la moelle, au contraire, elles décroissent du centre vers la périphérie. Dans la moelle comme dans l'écorce, les grosses cellules augmente- raient de grandeur, en absorbant de l’eau plus promplement que les petites, ce serait par conséquent dans la bande de moelle la surface intérieure, dans la bande d’écorce la surface extérieure, qui s'allongerait plus que l’autre. Lorsqu'une racine ou une tige serait détournée de la ligne verticale, la concentration du liquide contenu dans les méats intercellulaires augmenterait dans la partie de cet organe tournée en bas, et la preuve en serait dans ce fait que la moitié convexe et supérieure d’une tige courbée offrirait un poids spécifique plus considérable que l’autre (2). Cette con- centration croissante entraverait la tendance à se courber de l'écorce ct de la moelle soit dans les tiges, soit dans les racines. On sait que dans les tiges c’est la moelle, dans les racines c’est l'écorce, dont le développement prédomine. Une tige fendue courbe ses deux moitiés, de façon à les rendre concaves en de- hors ; dans une racine fendue de mème, elles deviennent con- (1) Mémoires, IT, 20. (2) Loc. cit,, 22. SUR LA BPIRECTION DES VÉGÉTAUX. 181 vexes en dehors. Dans les organes déviés de la direction verticale, la tendance à l’ineurvation de la moitié supérieure sera dominante ; la tige se dressera, la racine se fléchira vers le bas (1). Cette théorie de Dutrochet est entachée des mêmes erreurs que ses autres travaux sur la direction des organes des végétaux. Sa tendance à expliquer tous les phénomènes par l'influence de l’en- dosmose l’entraîne aux conclusions le plns aventurées ; elle lui trouble la vue, et l'empêche de saisir les faits les plus simples. Quand, de ce que des deux moitiés d’une tige fendue c’est celle dont la courbure concave vers l’extérieur est la plus forte, Dutro- chet conclut que c’est elle aussi qui seule est active, il porte un jugement prématuré. Cette courbure et celle en sens inverse des racines fendues résultent simplement de la différence de tension des tissus. On a déjà démontré autre part (2) que les données anatomiques sur lesquelles Dutrochet base sa doctrine sont maintes fois erronées, et que ses explications ne peuvent s'appliquer aux changements de direction des organes unicellulaires. Il n’existe d’ailleurs aucun système de méats intercellulaires dans la partie de la racine capable de se courber, et souvent aussi ce système fait défaut dans les tiges. Ajoutons, en outre, qu'il est évidemment faux qu'une bande d’écorce, enlevée sur une jeune pousse capable de s’incurver vers le zénith, ait de la tendance à se courber en présentant sa convexité en dehors, tant l'observation montre le contraire. Le phénomène est si commun et si frappant qu'il ctait impossible qu'il échappât à Dutrochet; mais on voit comment il le concevait, d’après le conseil qu’il donne à ceux qui voudraient répéter ses expériences. Ils devraient enlever l’épiderme des bandes de l’écorce, « parce que celle-ci s'opposerait à l’absorp- tion rapide et complète de l’eau. » Les observations suivantes démontrent clairement ce qu'il y a de défectueux dans ce mode d'observation. j Üne troisième hypothèse a été émise par le seul observateur qui se soit occupé de cette question dans ces derniers temps (4) Loc. cit., 23. (2) Wigand, Bot. Untersuchungen, Braunschweig, 4 854, 162, 165. 182 W. HOFMEISTER. comme une modificalion de la théorie de Knight, en tant qu’elle concerne les racines. M. Wigand (1) suppose que, dans une cel- lule tubuleuse située horizontalement, par exemple dans une racine capillaire du prothallium d’une Fougère , on peut considérer la pesanteur comme agissant avant tout sur le contenu de la cellule. Le protoplasma accumulé dans l’extrémité doit, grâce à son poids, se mettre en contact plus intime avec la paroi inférieure qu'avec la paroi supérieure de la cellule. Comme la condition principale de l'assimilation et du développement a son siége dans cette matière, il en résulterait qu’à cet endroit la membrane cellulaire serait mieux nourrie et plus développée, et par suite qu'il se formerait un pro- longement en forme de sac vers le bas de la cellule, ce qui déter- minerait le commencement de l’incurvation. Cette manière de voir pourrait, selon M. Wigand,-s’appliquer également aux racines d’une structure plus compliquée. Et pourquoi ne s’appliquerait- elle pas également aux tiges ? Mais à cette manière de voir s’oppose d’une manière décisive le fait incontestable qu'un accroissement local plus prononcé d’une membrane ne peut produire la forma- tion d’une sorte de sac, que si elle décroit rapidement dans toutes les directions, à partir d’un point mathématique donné. Si le déve- loppement s’est étendu à une surface quelque peu considérable, c'est une incurvation de l’organe qui se produit, par suite de la- quelle la partie qui s’est le plus fortement développée devient convexe, Dans le cas présent, en admettant les autres assertions de M. Wigand, on devrait d'autant plus s'attendre à ce résultat que l’observation dirécte ne fait jamais voir ces productions en forme de sac, et que des tiges unicellulaires, celles du Vitella par exemple, déviées de la verticale, se courbent vers le haut, Différences de la tension des tissus. L Quand on se livre à des recherches sur le mécanisme des in- curvations géocentriques des organes des végétaux, il faut avant tout ne pas oublier que certains organes différents, mais ayant (1) Loc. cit., 465. SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 183 une structure anatomique entièrement analogue, se courbent les uns en haut, les autres en bas, sous l'influence de la pesanteur. I] n'existe point de différences de structure visibles entre la tige d’un Vatella et sa racine, entre une pousse ascendante et descen- dante de l’Equisetum palustre. Les différences de disposition et de répartition des tissus dans les tiges et dans les racines de la même plante sont quelquefois infiniment minimes; mais les tiges et les racines présentent bien dans leurs parties susceptibles d’une incurvation géocentrique des degrés très variés de tension de leurs divers tissus. Je prendrai ces différences de tension comme point de départ dans l'exposé de mes observations. C’est un phénomène d’une généralité absolue que les tissus d’un organe végétal, dès les premières phases de son développement, se divisent en deux espèces : les uns ayant une tendance à s’élar- gir dans tous les sens ; les autres, entrainés et allongés par les premiers, leur faisant contre-poids, et n’occupant, si on veut les isoler, qu'un espace relativement restreint, qui serait celui qu’ils occupaient dans un organe vivant et intact(A). Les tissus qui sont (1) Les différences detension des éléments des tissus résultant dece fait n'ont été que peu observées jusqu'ici, et l'on n'a pas suffisamment apprécié leur relation avec les phénomènes de mouvement. Le premier observateur qui ait remarqué que des fentes longitudinales faites sur de jeunes pousses restent béantes, est Johnson (Lond. et Edinb., Philos. Magas., VI (1835), 444, et VIII, 357 ; aussi An. se. nal., t. Il, série IV, 321). Il considère ce fait comme un phénomène d'irritabilité. J'ai déjà mentionné les erreurs de Dutrochet sur ce sujet. Une note de M. Schleiden (Grundzüge, 2° édition, vol. II, 543) parle de l'existence d'une tension dout l'effet ne devient manifeste que quand la continuité des parties se trouve rompue, par exemple, lorsqu'on fend une hampe florale de Taraxa- cum. On doit attacher plus d'importance à l'explication que donne M. Bruecke (Müllers, Archiv., 1838, 448) des changements de position diurne et nocturne des feuilles du Mimosa dont les coussinets ont été à demi enlevés. Il l'expliqu? par l’antagonisme entre l'élasticité de l’épiderme de cu qui reste des coussinets et la force d'élargissement du tissu qui se gonfle (Schwellyewebe), force qui varie périodiquement. Cette manière de voir est partagée par M. Ratschinsky, à l'occa- sion de ses recherches sur d'autres mouvements causés par le sommeil (Bull. de la Soc. des naturalistes de Moscou, 4887; aussi réimprimé dans les An. sc. nat,, IV série, t. IX, p. 464). 184 W. HOFMEISTER. remarquables par leur puissance d’élargissement, et dont le vo- lume augmente souvent três notablement quand on les isole, sont le parenchyme succulent de l’écorce, de la moelle, de la feuille, ete. Les tissus qui ont une tendance à se contracter sont la partie exté- rieure de l’épiderme (les couches cuticulaires) et les faisceaux vas- culaires et ligneux. La différence de tension se montre en général plus tôt entre l’épiderme et l’écorce qu'entre le parenchyme et le prosenchyme (1). La plupart des parties des végétaux sont pour ainsi dire trop à l’étroit dans leur peau. On observe quelque chose de semblable dans les organes uni- cellulaires. Dans le cours du développement, la couche extérieure de la membrane cellulaire perd bien plus tôt et plus promptement sa tendance à l'élargissement que l’intérieure. La première se trouve soumise à une tension souvent considérable, même abstrac- tion faite de la poussée qu’exerce le contenu de la cellule contre ses parois. Une bande longitudinale, obtenue à l’aide de deux coupes radiales de la paroi d'une cellule non trop jeune d’un Nitella, ou d’une cellule de la tige du Cladostephus, se courbe quand on l’isole, en devenant concave par son côté extérieur. Lorsqu'on fend une cellule du Vitella, la fente s’ouvre et devient béante. Cela n'a pas lieu sur une cellule très jeune encore dans le bourgeon. Ici il n’y a pas de différences bien prononcées entre la couche externe et la couche interne de la paroi. Cette différence de tension dans l'épaisseur même des parois se trouve également dans les organes d’une structure compliquée qui sont formés de plusieurs cellules; elle est très indépendante de la tension endosmotique du contenu de la cellule. Des coupes des parties de la tige susceptibles d’incurvation géocentrique, assez minces pour que leur épaisseur soit moindre que le diamètre d’une cellule, deviennent concaves par le bord où se trouve du tissu doué de la tendance à se contracter élastiquement. Une telle coupe de l'écorce, qui ne contient que de l’épiderme et du parenchyme, devient concave par le côté de l’épiderme ; une coupe qui s’étend (1) J'ai déjà publié antérieurement les chiffres indiquant les degrés de cette tension (voy. Comptes rendus, 1859, p. 194). SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 189 de la moelle jusqu’au bois devient concave du côté du bois ; une coupe de l’écorce dépouillée préalablement de son épiderme, allant jusqu’au liber ou jusqu’au bois, devient concave par son côté intérieur (4). De pareilles coupes exigent beaucoup de soin et de temps. On peut cependant, par un moyen fort aisé, se convaincre de l’exis- tence des grandes différences de tension des membranes cellu- laires excluant entièrement le contenu des cellules, lorsqu'on détache avec soin l’épiderme des feuilles succulentes de Monoco- tylédones, telles que des Allium, Narcisses, Jacinthes, etc. On obtient ainsi, aux bords des lambeaux détachés de l’épiderme, des parties qui ne consistent que dans les parois extérieures des cel- Jules épidermiques. Souvent de telles parties occupent une étendue considérable sur la membrane détachée. Ces espaces, où il n’y a ni cavités cellulaires, ni contenu de cellules, deviennent concaves vers l'extérieur de la manière la plus évidente. Placés dans l’eau, ils s’enroulent même complétement ; placés dans un sirop de sucre, ils se déroulent. Ces deux phénomènes se produisent comme sur un épiderme intact, mais moins énergiquement et moins vile, Allongement des parties qui se courbent durant l’acte de l’incurvation. L’incurvation vers le zénith des pousses et des feuilles qui sont détournées de leur position normale est accompagnée dans tous les cas d’un allongement, même des parties du côté qui devient concave. Parfois cet allongement est minime, et ne peut être cons- taté que par des observations délicates ; dans le plus grand nombre de cas, particulièrement dans les pousses qui se courbent vers le haut, il est cependant très considérable, surtout quand l’incurva- tion vers le haut se fait dans une région de la tige qui s'étend encore dans le sens de la longueur. En voici quelques exemples: (lincurvation et la longueur sont calculées d’après les cordes et les sinus) : (4) Voy. Comptes rendus, 1859, p. 494. 186 ET TT ET TT rs [o) & ” angle de 36 degrés avec le plan 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 FRAGMENTS DE PLANTES MIS EN EXPÉRIENCE. Incurva- tion. OEnothera biennis. Morceau d’une extrémité de pousse couvert de boutons defleurs, à partir de 48" du haut, placé horizontalement. Un morceau semblable, disposé de la même manière. . . . . .. Un morceau semblable, une pousse centrale trés vigoureuse d’un diamèêtre de6"", disposé hori- zontalement. sir eh ef Mis: 14 . Iva xanthifolia, Un morceau d’une pousse latérale florifére, à PE de 21"" au-dessous du haut. Urtica dioica. Un morceau d’ une bouture qui avait fait des racines dans l’eau, 5" au-dessous du bout. OEnothera biennis. Un morceau d’une extrémité de pousse, portant des boutons de fleurs, faisant un 390 8 horizontal, fané et penchant vers le bas suivant un arc de 38053’ au commencement de l’expérience. Un morceau semblable, fané, pen- chant suivant un arc de Ho 30”, disposé horizontalement. . ps 38053" 41030 Tropæolum majus. Mréiai de l'extrémité d’une pousse, 74"" du bout, disposé horizontalement. . Un morceau semblable, 32" du bout de la pousse, disposé hori- ZOUVAEITOME. + : + = eine > de Tropæolum ‘majus. Morceau d'un pétiole qui avait achevé son dé- veloppement. 1,48, te 54% 1,5 een matt sie: UT RE Idem: Séegencaers “Rs * 23032" 00m. 277. À Se FEAT 45° 8’ demie 90-1029 NE T'araxacum ofjicinale. Hampe d’un capitule en pleine floraison.| 36°30/ FRLIE COS, ANR PE PP 7 Idem) 2 2 FAUNE € € Idem as. Eliane ét ie cc sroié Hi POCIANIOQUUU) LG JM GUrGE 10026” ! A ce moment dressé et rigide, ? Dépassant donc la verticale de 43° 40. W. HOFMEISTER. AU COMMENCEMENT DE L'EXPÉRIENCE. EE Longueur en millim. 97,3 105,35 29,47 58,00 66,00 66,5 77,00 07,71 94,42 112,00 98,66 65,4 70,6 90,4 176,24 * L'incurvation s’arrêtait à 22"",93 de l'extrémité supérieure. | | | ri r nu Ro te A LA FIN DE L'EXPÉRIENCE. TT —, Incurva- | Longueur tion. en millim, 110016 55,96 570 4” 37,76 950 8’ 40,83 18053 97,53 660 4' 98, 41 780 2’ 102,8 65016' | 109,6 08010" 34,00 1 ? 85040? 84,2 10014 ? 13404473 90,13 69012" 58,703 L3044" 66,69 41014/ 67,45 340287 77,09 h7° 4” 98,75 72094/ 97,11 49038’ | 115,4 40017’ 99,02 28044" 65,687 38099" 80.44 46025 90,87 86010’ | 184.02 On peut prouver d’une manière encore plus évidente cet allon: sement sur le côté qui devient concave de la partie courbée vers le haut par l’expérience suivante : J’attachais sur une lame de SUR LA DIRECTION-DES VÉGÉTAUX. 187 verre des morceaux de divers organes complétement droits, ea- pables de se courber, mais parvenus au terme de leur allonge- ment, en mettant aux deux bouts de chaque morceau une goutte de cire jaune fondue. Les morceaux soumis à l'expérience tou- chaient la plaque de verre par leur bord dans tous les points. La plaque de verre était placée horizontalement dans un récipient obscur et humide {une boîte de fer-blanc bien fermée, tapissée de papier buvard humide), de telle façon que sa surface, avec les morceaux des tiges et pétioles, était tournée en bas. Après un espace de trente-six à quarante-huit heures, les fragments des tiges et des pétioles, bien qu'ils fussent indissolublement fixés au verre par les deux bouts, montraient des courbures convexes en dessous, souvent même très prononcées. Il est clair que la cour- bure ne pouvait se produire que si la partie convexe, aussi bien que la partie concave, des fragments s'était allongée. Quand je détachais l’un des bouts, ilse produisait immédiatement une aug- mentation de la courbure, accompagnée d’un léger raccourcisse- ment du côté concave. Il résulte de ce dernier fait que le côté con- cave de la tige ou du pétiole qui regarde le haut a été passivement entrainé par l'allongement du côté convexe, pendant que ces or- ganes étaient fixés à la plaqué. Après qu’on a détaché le fragment végétal de la plaque, le côté concave revient à un plus petit volume, en vértu de son élasticité, pendant que le côté convexe s’allonge, en se trouvant plus gêné dans sa tendance, comme il l’était quand il était fixé par ses deux bouts, grâce à l'augmentation de la cour- bure. (Voyez des exemples plus bas.) Je remarquerai ici en passant que j'ai employé le même procédé, dans le but d'étudier l'influence de la lumière sur des parties ana- logues des plantes. J’attachais avec de la cire des morceaux bien droits de pétioles de vieilles feuilles de l’Æedera heliæ et du Tro- pæolum majus, par les deux bouts, sur une glace ; je recouvrais le tout d’une cloche de verre, tapissée à l’intérieur d’une étoffe noire et humide; je fixais la cloche sur la plaque avec de la cire à cacheter, et je les plaçais au fond d'une chambre en face de la fenêtre, de sorte que la plaque et les parties qui y étaient attachées se trouvassent disposées verticalement. 188 W. HOFMEISTER. APRÈS APRÈS 46 h. d'exposition | avoir détaché le à l'obscurité fragment de plante L droite | dans une situation de FRAGMENTS MIS EN EXPERIENCE. de la horizontale. la plaque. TS, À, appli- L L quée | Incurva- | “2PSUEUT | Thcurya-| -0nSueUr à la on du côté qu du côté plaque. 5 concave. fé concave. ———— À —— | ——————————————] | —————————…—— | —— Taraxacum officinale, hampe d’un capi- jule “en lors ESA à», 2, 2 ù, à 97 | 730 4 | 103,9 | 78016’ | 103,54 4e rer Semen, OR 99 18028" 09,41 | 48098’ 99,39 104 130 4' | 105,35 | 17043! | 105,1 dise télrbrudetlasl tetes 66 17022’ 66,25 | 27054! 66,05 senc ostebls ARR -24 date 24018 | 99,71 | 30016’ | 64,34 Dans tous les cas, 1l se produisit sous l'influence de la lumière une courbure concave du côté du jour, très évidente, au bout de quarante-huit à soixante-douze heures. Elle ne fut cependant jamais aussi considérable que la courbure géocentrique mention- née précédemment; dans aucun cas, elle ne dépassa 45 degrés. La théorie, d’ailleurs invraisemblable par d’autres raisons, qui veut que la lumière produise des contractions dans les tissus des plantes, est, ce me semble, entièrement réfutée par cette expé- rience. Tous ces faits s'expliquent aisément, en admettant que l'influence de la lumière entraine des changements dans le degré d’élasticité de ceux des tissus d'organes soumis ou soustraits à l’action de la lumière qui s’opposent à la tendance à l’élargisse- ment. Mécanisme de l’incurvation vers le haut. La courbure vers le haut peut être causée soit par un accrois- sement de la tendance d'expansion du parenchyme succulent du côté inférieur de l'organe, soit par la diminution de l’élasticité, par l'augmentation de la ductilité (la moindre résistance) des tissus de ce même côté entraînés passivement, tels que l’épiderme, les faisceaux vasculaires et ligneux. Les feuilles tubuleuses de l'Allium Cépa sont un sujet très avantageux pour résoudre cette question. SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 139 Ces feuilles sont creuses, comme on le sait; elles ont une forme qui se rapproche assez de la moitié longitudinale d’un cône très élancé ; l’épiderme en est facile à détacher. Une bande déta- chée d’épiderme s’enroule immédiatement en spirale, et sa face extérieure devient concave. Une bande du tissu de la feuille, dont l'épiderme a été détaché, se courbe dans le sens contraire avec la concavité en dedans; le côté occupé par le tissu blanc qui ta- pisse la cavité centrale devient concave. Une bande longitudinale prise sur la paroi de la feuille fistuleuse dans son entier, sans en enlever l’épiderme, devient généralement concave par la surface extérieure ; mais si la bande provient d’une feuille plus jeune, et dont le développement est encore en pleine activité, alors souvent c’est la surface interne qui devient concave; parfois la bande reste entièrement droite. Les minces faisceaux vasculaires, d'ordinaire en petit nombre, qui traversent le parenchyme vert, n’offrent pas avec celui-ei une différence notable de tension. On peut considé- rer la feuille de l’Allium Cepa comme composée de trois cônes emboités l’un dans l’autre : celui du milieu, le parenchyme vert, est doué d’une grande force d'expansion, et les deux autres, c’est-à-dire l'épiderme et l'enveloppe de Ja cavité centrale, le con- tre-balancent par leur élasticité. Pendant la jeunesse de la feuille, c'est l'enveloppe de la cavité centrale qui se trouve sous la plus forte tension; plus tard, c’est l’épiderme. Cette structure a une certaine analogie avec celle que présentent d'ordinaire les racines, car dans les racines nous ne trouvons pas non plus un autre tissu doué de la tendance à l’expansion ; la moelle y fait complétement défaut. Il est facile de comprendre, quant à ces relations de ten- sion, qu'une feuille, dont on a enlevé l’épiderme sur un côté, se courbe en un arc très convexe du côté qui a été dépouillé. Ces feuilles, vieilles aussi bien que jeunes, se courbent prompte- ment et fortement vers le haut, lorsque les plantes, enracinées soit dans la terre, soit dans l’eau, sont placées dans une position oblique ou horizontale. L'incurvation a lieu à peu près vers le milieu de la longueur de la feuille, un peu plus près de sa base ; elle présente un arc qui peut aller jusqu’à 90 degrés. Que ce soit le côté supérieur en forme de goultière, ou le côté inférieur 190 | W. HOFMEISTER . bombé, ou bien un des deux côtés latéraux de la feuille qu’on place en bas, la courbure a toujours lieu de la même façon et au même degré. Lorsqu'on enlève entièrement l’épiderme d’une feuille courbée vers le zénith, sans attaquer le parenchyme vert sous-jacent, la feuille s'étend droite, présentant un allongement considérable. Quand on enlève l’épiderme immédiatement après que la feuille a commencé à se courber, elle reste ordinairement tout à fait droite. Si l'opération a lieu seulement après un certain laps de temps, la feuille dépouillée reste généralement un peu courbée, mais la courbure est beaucoup plus faible que celle d’une feuille intacte. Ainsi, par exemple, sur des feuilles courbées d’Allium Cepa, la courbure est aux degrés suivants : Sur la feuille intacte: Sur la feuille dépouillée: 2, nn. OS la courbure. la longueur, la courbure. la longueur, 87°46' 1977 ,99 “ 39°48" 817",82 84°21' 10222 41 1003! ho 86°10/ SAPAUT 1799 86"2,92 734 g3mm, 49 6°48! g5mm 84 Cette expérience prouve que l’incurvation vers le haut des feuilles de l’Alium n’est pas amenée par l’augmentation de lexpansibihté du parenchyme de la partie inférieure de la feuille, mais bien par la diminution de l’élasticité et en même temps par l'augmentation de la ductilité de l’épiderme tourné vers le bas. Les résultats de cette expérience peuvent être exprimés d’une manière plus générale, ainsi qu'il suit : la courbure en haut des organes des végétaux placés horizontalement, ou inclinés sur l’horizon, par l’effet de la pesanteur s’opère de la manière suivante: dans la partie inférieure de l'organe, il y a augmentation de la ductilité des membranes cellulaires qui entravent l'élargissement des tis- sus doués de la faculté d'expansion. Ainsi exprimée, cette formule est complétement d'accord avec tous les faits observés. Si l’on enlève l’épiderme, l’écorce et le bois d’une pousse cour- bée en haut, dont l'écorce n’est que peu développée, où c’est presque exclusivement la moelle succulente qui produit la cour- bure (ainsi qu’on le voit dans l’incurvation de la pousse qui SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 191 devient convexe par le côté où elle a été dénudée), le cylindre de la moelle dénudée se développe droit en s’allongeant. C'est ce que montrent les pousses du Rubus idœus, de lErigeron grandiflorum Hook, de l'OEnothera biennis, du Vitis vimfera, du Fraxinus eæcelsior. Dans la tige creuse du Corsium palustre la tendance à l'élargissement de l'écorce est égale ou supérieure à celle du cylindre qui provient de la moelle en partie disparue. Une bande de la tige dépouillée d’épiderme reste droite ou devient convexe par l'extérieur. Si, d’une pareille bande prise sur le côté fléchi en haut d’une tige que l’on aurait courbée à dessein, on détache l’écorce dépouillée d’épiderme et la mince couche de moelle d'avec le bois, on voit que ces deux bandes de parenchyme deviennent droites en s’allongeant. La courbure vers le haut des organes unicellulaires des tiges et des feuilles peut être facilement comprise, d’après ce que nous avons dit touchant la différence de tension qui existe entre Îes couches intérieures et extérieures des membranes cellulaires. Pour que l'explication donnée tout à l'heure du mécanisme de la courbure vers le haut soit satisfaisante, il faut que, dans tous les organes, de quelque nature qu'ils soient, une pareïlle courbure se produise à la suite de toute déviation de la position verticale, pourvu que les tissus qui constituent l'organe se trouvent sous des tensions différentes et qu'il n’y ait pas d’autres influences, telles que l’action de la lumière ou d’un poids qui empêcherait la cour- bure vers le haut. C’est ce qui a lieu en effet. Ur des faits les plus frappants, et qui doit trouver ici- sa place, c'est la tendance toute particulière, et jusqu'ici entièrement né- gligée, qu’on observe dans toutes les racines, quel que soit le milieu où elles se trouvent, à se courber vers le haut, dans leurs parties âgées qui ne sont plus aptes à la courbure géocentrique, lorsqu'on les place hors de leur position normale. Dans ces par- les des racines l’épiderme est moins tendu-par Pexpansibilité du parenchyme cortical très développé que ne l’est le cylindre axile du parenchyme. J'ai pris des pois en voie de germination, munis de racines pri- maires droites, sans ramifications, dont le développement était 192 W. HOFMEÉISTER. exactement vertical et mesurait de 22 à 30 millimètres, et qui avaient poussé dans de la terre meuble; je les fixai par des épingles qui traversaient le collet de la racine et les cotylédons sur une petite planchette, de sorte que les racines y étaient étroitement appliquées dans toute leur longueur. Les planchettes furent pla- cées horizontalement dans des boîtes de fer-blanc, fermées de manière à ne pas y laisser entrer de rayons lumineux et dans lesquelles l’air était imprégné de vapeur d’eau. Au bout de cinq à huit heures (avec une température de 11-13 degrés Réaumur) toutes les racines s’étaient éloignées de la planche en se dres- sant sous un angle de 20 à 30 degrés. La courbure vers le haut était limitée à un petit espace éloigné d'environ 10 millimètres du collet de la racine; le reste de la racine resta droit. Une cour- bure vers le bas de l'extrémité de ja racine ne devint visible que dix à dix-huit heures plus tard, lorsqu'un allongement notable se fut manifesté. Il en fut de même dans le Lepidium sativum, le V'icia sativa, le Zea Maïs, sur des racines de 4 à 10 millimètres de longueur. Lorsqu'on soumettait des racines plus longues de plantes ger- mantes à la même expérience, l'élévation se produisait sur un point déterminé à parür de l'extrémité. La partie de la racine située entre le point où se faisait l'élévation et l'extrémité ne changeait jamais de direction. La distance du point de l'élévation jusqu’à l'extrémité de la racine était : Pour le Lepidium sativum. . . . 1,5 jusquà 37" — _Pisum-sativum., … 2. D — fire mt VIGU SUIIOU 7. . d — peu De longues racines adventives d’Aium Cepa qui avaient poussé dansl’eau, dressèrent au bout de dix heures leurs extrémités longues de 42 à 18 millimètres, jusqu'à faire un angled’environ 14 degrés, lorsqu’en inclinant le vase on les avait placées horizontalement. Une courbure en sens contraire de l’extrémité qui continuait à se développer se produisit seulement après un espace d'environ quinze heures; vingt à vingt-quatre heures après, la corde de l’are formée par l'extrémité radiculaire qui s'est formée est encore horizontale. SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 193 Des plantes de Pisum sativum en germination, ayant des racines développées verticalement de 70 à 78 millimètres de lon- gueur, furent attachées à des morceaux de liège, de telle manière que les racines étaient placées horizontalement dans l’eau, à envi- ron À millimètre au-dessous de sa surface. Au bout de six heures on n'observait encore aucun changement dans la direction des racines; mais au bout de dix-huit heures, dans toutes les plantes (au nombre de 10) soumises à l'expérience, l’extrémité de la racine, longue de 8"",5 à 11 millimètres, s'était dirigée en haut en faisant un angle de 45 à 66 degrés. La courbure s’était produite à un point qui, lors du commencement de l'expérience, était distant de @ à 7 mil- limêtres du haut de la racine. | Inversement on observe des différences de tension dans les tis- sus de tous les organes capables de se courber en haut. Une ten- dance énergique à l’incurvation vers le haut coïncide toujours avec de grandes différences de tension. Les pétioles de l’Æedera helix, par exemple, se dressent en six ou sept heures, quand on les place horizontalement dans une obseurité complète; leur épiderme et leurs faisceaux vasculaires sont soumis à une haute tension. Au contraire, dans les extrémités des pousses de l’Hedera la tendance à se dresser n'existe qu'à un très faible degré, st faible que sous l'influence même d’une lumière quelque peu intense, elle est vain- eue par celle-ci, les pousses se détournent horizontalement vers la lumière qui tombe sur elles. A l'extrémité de ces pousses il n'y à presque aucune différence de tension dans les tissus. Une bande détachée de l’épiderme ne devient pas sensiblement con- cave par sa face extérieure; une extrémité de pousse, fendue lon- gitudinalement, écarte à peine l’une de l’autre ses deux extrémités. Il résulte de la répartition des tissus des parties plus vieilles es racines qui sont soumises à des tensions diverses, un phénomène | d'irritabilité qu'elles partagent, à un très faible degré il est vrai, avec les filets des étamines. On sait d’après les recherches de Duhamel (Phys. des arbres, t. I1, p. 167) et de Kælreuter (Dritte | Forts. vorlæuf. Nachr., 130) que les filets d'Opuntia, d'Helian- | themum et d’autres plantes, lorsqu'on les a fléchis, reprennent | subitement tout d’abord leur direction première, mais qu'ensuite } ils se courbent dans un sens contraire à la flexion qu'on leur avait | &° série. Bor. T. XV. (Cahier n° 4.) 43 19% | W. HOFMEISTER. fait subir, J'attachais, par leur extrémité supérieure, à l’aide d’épin- gles, des racines droites au-dessus d’une planche couverte de papier blanc, de façon que la racine parallèlé au papier en était distante d'environ 4 millimètre. Je dessinais exactement sur le papier la position et la longueur de la racine; puis je portais entre le papier ét la racine, une couche d’eau qui l’humectait, et Je courbais l’ex- trémité de la racine momentanément de côté jusqu’à un point déter- miné ; la distance du point jusqu'où elle retourna, immédiatement après avoir été courbée, fut notée ; ce point était toujours éloigné, dans lé sens où on avait courbé, si peu que ce fût, de la position primitive de la racine. Je plaçais énsuite sur les racines ainsi fixées une cloche de verre mouillée à l’intérieur. Au bout de quelque temps la plupart dés racines S’étaient courbées dans un séns opposé à la courbure qu'on leur avait fait éprouver de force. L'éxtrémité de la racine avait un peu dépassé la ligne qui indiquait sa position primitive. Par exemple : LONGUEUR DISTANCE LONGUEUR ÉLOIGNEMENT| du sinus UN du chemin g ù parcouru FALIRRREE en MMA par le bout PLANTES ET FRAGMENTS de fixation | de la flexion | retourne, de la pate 7 1 à au de a : DE PLANTES MIS EN EXPÉRIENCE. | du bout PHREER Lane et de sa position de la du bout ARE) primitive : dé ià de dans l’espace racine, | sa posiliôn dr racine. primitive. Dig 44 Pisum sativum. Plante ger- mm mi mm mante munie d’une racine pi- votante de 89"* de longueur. 74 53: 17 en 19 m., a Idem, long de 39,5". . . . 12 8 3 en 4 h.17 1,2 Idem, long de 29". . . . . . 9 9,2 l en 2 s . pis 5 € "2 en 3 A, A à idem, long de 78"". . . . . 45 28,5 5,7 En Ek Hs hd | en15 h.,1"" Idem, long de 76". . 31,9 29 6 ten 24 h.,2"" en 48 Mo ; en 20,2. Idem, long de 79%". . . . . 21 151 7 jen 1 h159 Lepidium sativum. Pivot d'une l plante germante de 37"" de $ CHEN EL 8,5 9 2,3 en3 h., Or, Racine adventive de Cordyline : vivipara, d'un diam.de1"",7. UE) 34 79 en 24 h.,1"",6 en 5 h., 0" : 5 : Le 0.2 8 en 18 h., 5% Idem, d'un diamétrede1"",6 Lil 40, en 22 H 82 ” en 24 ,b.,7=" Allium cepa, Racine adventive. 21 10 3 | en 24 h., 17,5 4 La flexion fut répétée dix fois. té ab * La flexion fut répétée quinze fois à de petits intervalles. SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX, 195 C’est un fait remarquable que le stipe des Champignons est doué aussi de la tendance à se courber vers le haut: Grâce à la courbure du stipe le chapeau est horizontal, quelle que soit la position de son support. (Pendant que l'hyménium subit lPinfluence de la pesanteur de la même manière que l'extrémité des racines, les longues papilles de lhyméninm de l’Hydnum imbricatum et de V4. repandum, les tubes de celui du Boletus et aussi les lamelles des Agaricus, se courbent en bas au bout d'environ douze heures, lorsqu'on place verticalement le chapeau, d’après M. Sachs, ver- balemens.) Les hyphes périphériques du stipe des Champignons sont passivement tendues par la tendance à l'élargissement des byphes intérieures, seulement à un moindre degré. La courbure concave vers l'extérieur d’une bande de tissu superficiel, déta- chée du stipe, est faible. Néanmoins, l'aptitude à se courber brusquement est plus grande dans les Champignons à chapeau que partout ailleurs. Quand on place obliquement, la tête en,bas, l'Ammanila muscaria où l'A. phalloidea, en les prenant dans la phase qui précède immédiatement leur dernier allongement, l'extension de la partie axile du stipe est si puissante, que souvent elle déchire les hyphes du côté devenu concave de la surface exté- rieure. Lorsqu'on coupe en plusieurs lames longitudinales paral- lèles à l'axe un échantillon d'Ammanita muscaria qui est dans le même état de développement, et qu'on porte ces coupes dans un endroit humide et obscur, en les plaçant horizontalement, cha- cune des coupes du pied se courbe vers le haut; peu importe que les coupes soient placées à plat ou sur leurs tranches. Lorsqu'on coupe longitudinalement le Champignon en deux moitiés et qu’on les place horizontalement l’une sur la surface plane de la coupe, l’autre sur la surface extérieure, les deux moitiés du pied se courbent vers le haut, dans la première la surface plane, dans la seconde la surface extérieure devenant convexe. De ce faitil faut conclure que chacune des hyphes nombreuses qui forment le stipe possède individuellement la faculté de se courber vers le haut. 196 W. HOFMEISTER, Intensité et indépendance de l'incurvation vers le haut; dépendance de l’incurvation vers le bas. La courbure concave des organes végétaux du côté du zénith, qui est produite par l'influence de la pesanteur, peut vaincre des obstacles considérables et élever un poids notable. Le poids des extrémités de pousses garnies de nombreuses feuilles et de fleurs qui ne prennent pas part à la courbure, qui, malgré un tel poids, se courbent vers le haut, s'élevait pour l'OEnothera biennis jusqu’à 6 grammes ; dans d’autres cas 1l peut s'élever encore plus haut. La courbure a lieu aussi quand l'extrémité supérieure de l’or- gane, à cause d'obstacles insurmontables, ne peut pas être soule- vée. Si l'on attache l’une ou les deux extrémités d’un organe droit, capable de se courber vers le haut (par exemple la tige d'une plante germante de Zea mays où de Pasum sativum, une hampe florale de T'araæacum officinale, un pétiole de T'ropæolum majus), au-dessous d’une plaque horizontale et impénétrable (de verre ou de bois), de telle façon que l'organe soit appliqué exactement dans toute sa longueur et par tous ses points sur la plaque, il se courbe au bout de dix à vingt-quatre heures, même dans une obs- curité complète, par exemple dans une boîte de fer-blanc bien fermée et remplie d'air humide. Il forme un are dont le côté con- vexe est en dessous et dont la courbure atteint jusqu’à 110 degrés dans le Zea, jusqu’à 180 degrés dans le J'icia (voy. aussi les chiffres donnés plus haut). La courbure vers le haut est donc active. | Le cas contraire a lieu pour les extrémités des racines qui offrent une courbure géocentrique, et c’est dans ce phénomène que réside la différence fondamentale entre les deux modes de courbure. Si l’on met sur un support impénétrable et horizontal une graine germante où bien un bulbe ou un tubercule en voie de dévelop- pement, de telle façon qu’une racine, lorsqu'elle se développe, rencontre immédiatement le support, la racine s'applique étroite- ment sur celui-ci, sans que ses parties déjà formées prennent une courbure concave en dessous, et sans que la racine s'élève SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX, 197 en aucun point. Ainsi se sont développées dans l'obscurité les racines des Céréales, des Légumineuses et des Crucifères, des bulbes d'Oxalis tetraphylla et d'Allium Cepa, légèrement sépa- rées sur des plaques humides de porcelaine ou de verre, et aussi celles de graines des mêmes espèces que je faisais germer après les avoir fixées à l’aide d’épingles sur des planchettes horizon- tales, ou à l’aide du mastic sur des plaques de verre disposées de même. Le fait est un peu modifié quand, au lieu de laisser dès le com- mencement germer les graines sur le support, on applique exacte- ment sur une plaque lisse les racines des plantes germantes, déjà développées verticalement jusqu’à une certaine longueur, et qu’on attache la petite plante, de manière à ce qu’elle puisse remuer. Alors on observe tout d’abord l'élévation des parties anciennes de la racine, dans lesquelles les tissus présentent des différences de lension, comme cela a été indiqué plus haut Lorsque par cette courbure l'extrémité de la racine s’est élevée à une certaine hauteur au-dessus de la plaque, la partie nouvellement déve- loppée de la racine se retourne, et, à partir de ce moment, elle s’allonge jusqu’à ce que son extrémité atteigne la plaque, et c’est ordinairement encore sous un angle assez aigu. Dans son allonge- ment ultérieur la racine s'applique exactement sur la plaque. Les racines secondaires, qui se développent pendant l'expérience, s'appliquent aussi exactement sur leur support. L’are formé par la partie élevée et la partie recourbée de la racine sur son support reste invariable pendant le développement ultérieur de la racine, Les recherches microscopiques, dont nous devons les premières à Ohlert (1), etles mesurages faits sur des racines en voie de crois- sance, nous ont appris depuis longtemps que le prolongement des racines ne s'opère que dans une zone limitée qui se trouve près de l'extrémité de la racine, et que cet allongement est dù à ce que dans le point végétaüf, immédiatement au-dessus de la piléorhize, s’opèrent des divisions réitérées de cellules, qui se font surtout par des cloisons perpendiculaires à l’axe de la racine, (4) Linnæa, XT (1837), 615. 198 :W. HOFMEISTER. Ces divisions sont rapidement suivies par un allongement des cellules nouvellement formées (1", Il est facile de prouver que les courbures géocentriques ne se produisent que dans la région de la racine qui s’allonge encore, et que les racines ne sont capa- bles de se courber en bas que tant qu’elles croissent en longueur. J'enfermais dans des verres cylindriques les extrémités minces et droites de racines aériennes d’Orchidées tropicales, longues de 10 à 15 centimètres, de telle façon que la racine collée avec un peu de cire à la paroilatérale du verre était parallèle à celle-ci, et avait son extrémité dirigée verticalement en haut. Dans le fond du verre on meltait un peu d’eau, l’orifice du tube était bouché, les verres placés verticalement. Dans de telles conditions ces racines aériennes s'allongèrent encore un peu. Celles de l’Aeropsia Lod- digesii sont surtout propres à cette expérience. Dans ces racines aériennes, l'endroit où cessent vers le haut la multiplication et l'allongement des cellules est indiqué par l’apparition de la cou- leur blanche de l'enveloppe de la racine remplie d'air. La partie de la racine qui, dans le tube dressé, croit encore, est la moitié in- férieure de l'extrémité verte. Lorsque son allongement s'effectue, elle se recourbe immédiatement vers le bas et est suspendue à la partie supérieure du morceau de racine attaché verticalement en forme de larme concrétée. Dans ces racines, l'allongement des cellules nouvellement for- nées de l’enveloppe de leur extrémité est moindre qu'ailleurs; la multiplication des cellules a une plus grande part dans l’allon- sement de ces racines que cela n’a lieu pour les racines ordinaires. Mais même dans celles-ci on peut encore aisément se convaincre de la continuité de la région capable d’incurvation avec l'extrémité inférieure de la région qui s’allonge, en se servant de la méthode expérimentale d’Ohlert, et on peut ainsi constater l’exaetitude des données de cet observateur. Je marquais des racines croissant verticalement en bas de plantes germantes de Pisum sativum, de (1) Ohlert, Linnæa, XI (1837), 61; Nægeli, Zeischr. wiss. Bot., IL et IV (1846), 186. Les détails du fait dans quelques cas spéciaux (dans la racine des Fougères) ont été décrits par moi dans le vol. V des 4bh. der K. Sæchs. G. d, W., p. 611. 628, 648. | SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 199 Vicia sativa el de Zea mays, par des points en couleur que je pla- çais à des distances déterminées, et j'attachais ces racines dans une boîte de fer-blane bien fermée et imprégnée d'humidité, de telle façon qu'elles se dirigeassent librement dans le sens horizontal dans l'air humide. La courbure vers le bas ne se produisit que dans la moitié inférieure des régions en voie d’allongement; cette courbure vers le bas était d'autant plus considérable que l allon- sement était plus grand. 4. Dans la racine droite, longue de 10°”,5, d’une graine ger- mante de F’icia sativa, les distances indiquées, comptées à partir de l'extrémité, mesurèrent : qum 5 4 miliim., 2 millim ; Au bout de vingt-quatre heures : 2 millim., 6 millim., 5"m,7. La racine était courbée vers le bas suivant un arc de 20 degrés dont le commencement était à 11 millimètres de la pointe. Au bout de quarante-huit heures : LeR.5,:7 milMm., SP 7: 2. Une racine semblable poussée droité, longue de 12 millim. ; disposition horizontale : | 2 millim., 2 millim., 4Mm,5, 4mm,5; À Au bout de vingt-quatre heures : | À millim., 42 millim., 2 millim., 4%m,5, La racine était courbée en bas suivant un angle de 72 degrés dont le commencement était 442 millim. de la pointe de la racine. 5. Une racine semblable, longue de 12 millim.; disposition horizontale : 2 millim., 2 millim., 3 millim., 3 millim.; Au bout de vingt-quatre heures 2 millim., 7 millim., 3 millim., 3 millim. Courbée en bas sous un angle de 45 degrés à partir de 6°",5 de la pointe. 200 W. HOFMEISTER., k. Une racine droite, longue de 27 millim., de Pisum sativum ; disposition horizontale : jun, 4 millim,, 4®,5, {mm,5, mm 5: Au bout de cinq heures : 1um,5, {mm,5, 3 millim., 3 millim., & millim. L’extrémité de la racine, longue de 8 millim., était courbée en bas suivant un arc de 30 degrés. 5. La même racine fut renversée et disposée la concavité de la courbure vers le haut. Au bout de huit heures, la courbure avait presque entièrement disparu; au bout de douze heures, l’extré- mité, longue de 5 millim., était courbée vers le bas suivant un arc de 10 degrés. Distances des marques : 4®m,8, 2 millim., 4 millim., 3%,5, 2mm,5, 6. La même racine dans une disposition horizontale, Distances : 2 millim,, 3 millim., 4 millim., & millim.; Au bout de cinq heures : 2 millim., 32",8, 40,85, 4£ millim. ; Au bout de huit heures : 3 millim., 4,7, 4m 6, £millim: Au bout'de cinq heures l'extrémité, longue de 10 millim., était courbée vers le haut sous un angle de 20 degrés; au bout de huit heures l'extrémité, longue de 6 millim., était courbée vers le bas suivant un arc d'environ 15 degrés. 7, La même racine : 3 millim., 3 millim., ? millim., 4 millim,; Au bont de seize heures : 3 millim., 4 millim., # millim., 4 millim, _L'extrémité, longue de 5 millim., est courbée en bas sous un angle d'environ 45 degrés. | 8. Un pois germant muni d’une racine longue de 12 millim., courbée suivant un are de 40 degrés, et disposée de telle sorte que le coude de cet are est vertical. SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 201 Distances des marques : 3 millim., 2"",5, 5 millim., Au bout de seize heures : 3 millim., 4,5, 5 millim. La racine a la forme d’un S; son extrémité, longue de 4"",5, est courbée vers le bas suivant un arc d'environ 45 degrés. Le sinus de cette dernière courbure est horizontal, ce qui prouve que l’abaissement de l’extrémilé avait été précédé par une élévation de la région située en arrière. 9. Une racine de pois germant, plus faiblement courbee, de 44 millim. de long, placée la concavité en dessus, de telle façon que le coude de la courbure faisait avec l'horizon un angle de h5 degrés. Distances des marques : gum 1, 3 millim., 4"m,8, {mm 8: Au bout de seize heures : PE Ce PORN LUE PE mn PE ne La racine est en forme d’S. Le sommet de la dernière cour- bure est à 6"”,95 de l'extrémité; l'élévation est de À millim. Mais la courbure vers le bas ne se manifeste pas dès le commencement de l'allongement. Pendant l'élévation de l'extrémité de la racine, qui est causée par la courbure vers le haut des parties plus an- ciennes et situées plus en arrière, il se produit un allongement souvent assez considérable de l'extrémité de la racine, mais en ligne droite. Des exemples de ce fait se sont trouvés plus où moins marqués dans ce qui précède. En voici quelques-uns encore plus frappants et plus démonstratifs, parce que l'expérience fut ter- minée avant le commmencement de la courbure vers le bas. On plaça horizontalement dans un endroit obseur et humide des racines de pois germants qui avaient poussé droit et verticalement. Les distances qu'on avait marquées sur elles, et comptées à partir de la pointe, étaient au commencement de l'expérience de an CON ST mt Au bout de vingt-quatre heures : gun, 600 06m millim y 2985, 2092 W. HOFMEISTER. L’extrémité de la racine, longue de 17 millim., était eourbée vers le haut sous un angle de 18 degrés ; elle était droite, la pointe non courhée vers le bas. Dans un second cas semblable les distances indiquées étaient de 3 millim., 3 millim., 3 millim., 3 millim.; Au bout de cinq heures : 3 millim., # millim., 4 millim., 3 millim, L'extrémité de la racine, longue de A1 mnillim., était courbée vers le haut sous un angle de A0 degrés. I résulte des chiffres précédents que, comme Obhlert l'avait déjà indiqué, la propriété qu’a l'extrémité de la racine de se courber n’est pas limitée, il est vrai, à une zone de 0"",05 de largeur au plus, dans laquelle s'opère la multiplication des cel- lules, mais que l'aptitude à la courbure géocentrique ne s'étend pas non plus à toute la région de la racine qui est en voie d’al- longement. Dans les endroits où se fait le dernier et le plus grand accroissement des membranes cellulaires de la jeune ra- cine, celle-ci n’est plus apte à l’incurvation géocentrique; le pro- longement s'opère en ligne droite dans le sens déterminé par Ja direction qu'avait la racine lors de la naissance des cellules dont est formée la partie qui s’allonge. Ainsi s'expliquent toutes les courbures que subissent les racines, lorsqu’en se développant elles rencontrent un obstacle sur la surface duquel elles ne peu- vent pas glisser. Si, par exemple, uñe racine se développe dans l’eau ou dans l'air humide, et qu'elle rencontre un corps dont la surface est plane ou concave, elle se couche en s'appliquant forte - ment sur l'obstacle par son extrémité qui continue de croître, et fait d’abord un arc ouvert latéralement. Plus cette courbure devient grande, plus le bout de la racine est incliné vers l’hori- zon et Sur la surface de l’obstacle. Dans cette direction inclinée la multiplication des cellules se fait dans le point végétatif de la racine. C’est dans cette direction que se fait aussi l'élargissement des cellules dans le point végétatif. Mais la rigidité de la partie plus ancienne de la racine met bientôt un terme à l'allongement dans ce sens. Si, par suite de l'allongement de la racine, lincli- SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 203 naison de l'extrémité est tellement augmentée qu’à la fin ce n’est plus le sommet, mais un point latéral de la racine qui touche l’ob- stacle, l'extrémité de la racine peut par sa propre croissance glisser sur l'obstacle, elle peut en s’allongeant ramper sur l'objet qui lui avait barré le chemin, Il en est autrement si l'obstacle rend absolument impossible un changement de direction de l’ex- trémité de la racine. Il résulte alors, par l’action combinée de l’élongation de l'extrémité inclinée de la racine et de l’élasticité des parties plus anciennes, une double mcecurvation en spirale dans l'endroit de la racine où les deux régions se touchent. Par suite de l’allongement ultérieur de la racine cette ligne spirale offre souvent un, grand nombre de tours dont le diamètre dépend d’abord du degré de rigidité des vieilles parties de la tige et aussi de l’espace qui est laissé à la racine, On peut souvent observer sur la racine primaire du Zea Mays jusqu’à huit tours d’une spirale de cette nature, fort rapprochés les uns des autres, lorsqu'on fait pousser cette plante dans l’eau, dans des éprouvettes d’envi- ron 2 centimètres de diamètre et 25 centunètres de hauteur. Si les vases sont très larges, le rayon du tour de spire s'élève jusqu’à 60 millim. sans aller au delà; il est à peu près égal à la corde de l'arc que peut atteindre la simple courbure d'une racine qui rencontre. un obstacle. 1 Égalité de tension des tissus dans les parties des racines capables de se courbe: vers le bas. La région de la racine, qui est capable de se courber vers le bas, a cela de commun avec d’autres parties jeunes des plantes qu’elle est composée d’une matière molle et pâteuse. Dans cette région il n’y a aucune différence de tension entre les tissus. Une bande que l’on a détachée de l'épiderme est entièrement flasque, ce qu'on peut surtout constater facilement sur les grosses racines adventives aériennes de Cordyline vivipara, dans lesquelles la longueur de cette zone apte à se courber va jusqu'à 4 millim. Une tranche de la partie capable de se courber, obtenue par deux eoupes parallèles à l'axe longitudinal de la racine, ne courbe pas 20 W. HOFMEISTER. ses côtés revêtus d’épiderme; ils ne deviennent ni concaves ni convexes, quand on les divise en deux moitiés par une coupe per- pendiculaire à leur surface. Lorsqu'on divise cette tranche en plusieurs bandes parallèles, celles-ci ne changent pas non plus de orme, même quand elles sont plongées dans l'eau. La zone la plus jeune de ce tissu mou, non couverte par la piléorhize, est également affectée dans toute sa masse par la pesanteur. Aucune de ces parlies ou de ces surfaces n’agit pour produire la courbure géocentrique. Les membranes de toutes les cellules sont également soumises d’une manière passive à l'influence de la gravitation. Cela peut être rendu évident de la façon la plus incontestable par quelques expériences faciles à faire. J’enlevais sur une racine de pois germant, longue de 20 à 25 millim., par une coupe faite suivant une sécante, près de la moitié du tissu de l’extrémité d’une racine capable de s’allonger, et je mettais la plante ger- mante dans un lieu obscur, de façon que la racine était libre hori- zontalement dans l’air imprégné d'humidité. Un grand nombre de ces plantes en expérience périrent par suite de ce procédé, mais un nombre considérable continua à croître par les extré- mités de leurs racines, quoiqu’on eût enlevé près de la moitié du issu de celles-ci. Ces allongements allérent jusqu'à 2°”",5. Ces extrémités de racines se, courbaient d’abord toujours vers le bas, que la partie blessée fût vers le haut, vers le côté on vers le bas. Les côtés dépouillés ne devinrent convexes que plus tard, quand l’épiderme du côté opposé se fut endurei. L'ex- périence suivante est encore plus facile à exécuter. Fattachais à une planchette à l’aide d’épingles traversant les cotylédons, des Lentilles et des Pois germants, je fixais leurs racines au bois en faisant couler sur l'extrémité de la racine et autour d'elle une soutte de cire jaune très fusible, et je collais la racine à la planche à partir de 2"°,5 à 4 millim. du sommet par une autre goutte de cire. Les planchettes étaient placées verticalement dans un lieu obscur et humide, de telle sorte que les racines se trouvaient dans une direction horizontale. Dans la plupart des cas, les extrémités des racines continuèrent à croître énergiquement. Lorsqu’en s'allongeant elles ne dégagèrent pas, en faisant sauter SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 205 la cire, leur extrémité fortement collée, la partie terminale fit entre les deux points d'attache un fable arc toujours ouvert en dessus. Quand après cela je tournais les planchettes de manière que l’ou- verture de l’are fût dirigée vers le bas, il en résultait une inflexion en forme d’'S de l'extrémité qui était fixée, parce que la partie la plus rapprochée de cette extrémité se courbait en dirigeant sa convexité en bas, tandis que la courbure formée la première devenait beaucoup moindre. Lorsque je tournais la planchette très peu de temps après la première courbure, cette courbure se chan- geait quelquefois en la courbure contraire. Pour que l'expérience réussisse, 1l est indispensable que la cire fondue qu’on emploie pour fixer l'extrémité de la racine soit refroidie presque jusqu’au point de sa solidification, autrement elle tuerait le bout de la ra- cine; 1l est en outre nécessaire de choisir des plantes dont les extrémités des racines soient complétement droites, car si, au début de l'expérience, il y avait déjà une courbure, même frès faible, de la partie capable d’incurvation, cette courbure augmenterait durant l'expérience quelle que fût sa direction; enfin le morceau de racine que l’on veut fixer par les deux gouttes de cire ne doit pas être trop long, car si la partie postérieure du morceau fixé est déjà capable de se redresser, il se produit une courbure concave vers le bas, qui peut masquer complétement la cour- bure normale dont la concavité regarde vers le haut, Mécanisme de l'incurvation géocentrique des racines. Il résulte des faits précédemment exposés que la partie de l'extrémité de la racine capable d’incurvation obéit à l'influence de la pesanteur de la même façon qu’une goutte d’un liquide épais. La plasticité et l’aptitude du tissu à changer immédiate- ment de forme par la gravitation n’est propre qu'à un court tronçon du bout de la racine. Cette portion avance toujours vers l'extrémité de l4 racine par suite de l’endurcissement des üissus plus anciens, et la multiplication des cellules de la partie végétative couverte par la piléorhize. La différence d'intensité de la multiplication des cellules explique en partie les diversités mdt- 206 WW. HOFMEISTER. viduelles qu'on observe entre les racines quant à leur déviation plus où moins brusque, lorsqu'elles se trouvent placées dans une direction autre que la verticale. Mais la cause principale de ces différences réside dans la longueur du temps, pendant lequel la partie endurcie et devenue incapable d’incurvation géocentrique tend encore à s’allonger, relativement à la longueur du tronçon plastique et à la durée de sa persistance dans l’état plastique. Cet allongement ultérieur se fait, comme nous l’avons démon: tré plus haut dans la direction donnée par le développe- ment antérieur des tissus. S'il s’est fait en ligne courbe, Pare produit deviendra plus long. Une courbe qui, sans cet allon- gement formerait un coude aigu, devient ainsi plus faible et plus arrondie. La plupart des racines dont la croissance est très active en fournissent des exemples. Parmi celles-ci on peut citer les racines principales des Légumineuses et des Crucifères dont la région capable d’incurvation est très courte. Il s’opère un allon- sement considérable précisément à l'endroit de la racine où les parois cellulaires cessent d’être molles et flexibles. Dans les racines aériennes des Orchidées cet allongement est faible; le tronçon de la racine, dont le tissu est plastique, à une longueur de 0,5 à L millim.; ainsi s'explique la flexion brusque et aiguë de l'extrémité d’une racine mise artificiellement dans une direction horizontale. Les premières racines adventives des Graminées germantes {Secale, Zea) se comportent de la même manière, malgré l'allongement ultérieur considérable de leurs cellules. Lei la zone capable d’incurvation vers le bas atteint une longueur de 01" ,5:13.0" 48: C’est aussi sur l'allongement dans le sens de la croissance nor- male que repose la direction des racines secondaires, ou d’un ordre plus élevé, qui est différente de celle des racines primaires. J'ai compté, dans le sens longitudinal, sur des racines secondaires de Pois germants, 33 à 59 cellules; sur celles de la Lentille 24 à 23 cellules de lécorce, immédiatement avant que la jeune racine perce la surface de la racine primaire. On ne compte pas un beaucoup plus grand nombre de cellules (46 à 61 dans le Pois, 27 à 38 dans la Lentille) sur le morceau de la racine secondaire qui, après L | ê { L | SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 207 que celle-ci s’est développée, reste perpendiculaire à laxe de la racine principale. C'est à la cellule n° 47 à 62 pour le Pois, ou 28 à 59 pour la Lentille, que commence la courbure vers le bas. Mais il y « encore une seconde cause qui peut s'opposer à la direc- tion vers le bas des racines secondaires ou d’un ordre plus élevé aussi bien que des racines adventives : c’est l'élévation qui est causée dans les parties des plantes déviées de la verticale par l'augmentation de l’extensibilité des tissus élastiques de la partie inférieure de ces organes, après que leurs tissus ont acquis des différences considérables de tension. Dans les racines du Pothos longifolia et du Latania borbonica, qui se développent obliquement vers le haut, une bande détachée de l'écorce se courbe en présentant sa concavité vers l’extérieuf ; une racine décorti- quée, fendue longitudinalement, devient considérablement con- cave par les surfaces qui bordent la fente. Un fait semblable a lieu sur les racines du Zea mays, où celles du second et du troisième ordre sortent souvent du sol. De même les racines primaires, lorsqu'elles se développent dans fair humide et dans l’obscurité, se courbent quelquefois subitement vers le haut sans aucune cause extérieure appréciable, de manière à fournir un circuit complet, quand l'extrémité de la racine sé tourne de nonveau vers le bas, Dans des racines grêles d’un ordre élevé on voit encore intervenir une troisième cause qui les empêche de suivre librement la ten- dance qu'a l'extrémité de croître vers le bas : c’est la faible inten- sité de la multiplication des cellules dans le point végétatif que couvre la piléorhize. Il est évident que la multiplication des cellules doit être assez active pour constituer un tronçon plastique d’une étendue suffisante pour présenter en 2rrière du bord de la piléo- rhize une partie découverte qui puisse être influencée par la pesan- teur. Si cette multiplication des cellules ne s'opère que lentement, si ce tronçon reste tellement court qu'il se trouve compris dans la partie recouverte par la piléorhize, l’action de la pesanteur reste sans effet sur la partie flexible en elle-même, qui est ren- fermée dans une enveloppe rigide, ou, st elle se manifeste, son influence restera toujours minime. Or, dans les Dicotylédenes, les racines d'un ordre supérieur se distinguent des racines d’un ordre 208 W. HOFMEISTER. infér'eur en ce que chez elles Pextension des cellules récentes de la partie permanente de la racine commence relativement plus près du point végétatif. La piéorhize, qui généralement dans les Dicotylédones s’étend plus loin sur les racines que chez les Monocotylédones et les Cryptogames vasculaires, atteint dans les racines de troisième ordre du Pisum sahivum et du Pha- seolus vulgaris une partie de la racine dont les cellules corti- cales sont presque parvenues à leur longueur complète. Le même fait a été observé pour des racines d’un ordre supérieur de l'Helianthus annuus, du Tropæolum majus, du Pinus sylvestris (racines d’un ordre non exactement déterminé), qu’on avait en- levées de la terre. Pour les racines principales des jeunes plantes de ces espèces la disposition est tout autre. Les cellules corticales de la racine ont, au bord de la piléorhize, à peine le huitième de leur longueur. Cela parait devoir justifier l'hypothèse qui veut que la direction horizontale des racines superficielles (Z'hau- wurzeln) soit fondée sur un fait semblable (1). L'’explication donnée tout à l'heure du mécanisme de l’incurva- tion des racines vers le haut serait insoutenable, si l’on devait re- garder comme fondées les observations, encore acceptées tout récemment par un savant allemand (2), de MM. Pinot (3) et Payer (4) sur la pénétration dans le mercure des racines de plantes (1) Un des cas en apparence les plus bizarres de la croissance vers le haut de prétendues racines ne saurait trouver place ici ; je veux parler de la racine germante du Trapa, L'extrémité radiculaire de l'embryon de cette plante qui, pendant la germination, sort de la graine jusqu’à une longueur de plusieurs pouces, ne s'allonge que par l'extension de cellules existant déjà dans la graine müre, extension qui a son point de départ auprès du cotylédon. et qui se pro- page vers l'extrémité. Le Trapa ne possède point de racine principale, et l’on ne trouve à l'extrémité radiculaire ni piléorhize ni point végétatif couvert par elle (M. Sacks, in Litter.). Nous n'avons donc ici affaire qu’à un allongement d'un entre-nœud hypocotylédonaire de la tige: il n’y a rien d'extraordinaire à ce que celui-ce se courbe vers le haut. Il en est peut-être de même pour la racine de la plante germante du Cynomorium, qui, selon M. Weddell, se dirige vers le haut, (Comptes rendus, t. L,p. 4860, 103.) (2) Wigand, Bof. Unters., Braunschweig, 1854, p. 137, 152. (3) Ann. sc. nal., t. XVII (1829), p. 94. (4) Comptes rendus, {. XVIII (1844), p, 933. SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 209 germant hbrement dans une mince couche d’eau. MM, Pinot et Paver ont été, dès 1845, si complétement rélutés par Durand et DutrocheLl (4), les causes de leurs erreurs ont été si clairement dévoilées, qu’il n’est guère nécessaire que je rapporte mes propres observations sur ee sujet. Je me bornerai à dire que les résul- tats que j'ai obtenus concordent pleinement avec ceux de Durand et de Dutrochet ; je vis seulement les racines de plantes germantes pénétrer plus profondément dans le mercure que le poids de la plante ou de la graine, située hors de l’eau, ne le comportait, lors- que, par suite de l’évaporation de l’eau, les matières qui y avaient été dissoutes établissaient un certain degré d'adhérence soit à la surface du mercure, soit au verre. Il y a cependant encore une question qui demande à être résolue : l’extrémité radiculaire peut-elle S’incurver vers le bas, dans un liquide ayant un poids spécifique plus grand que le sien propre (2)? Les expériences de Durand et de Dutrochet ne la résolvent pas. La probabilité d'un tel fait n'est pas par elle-même inadmissible. Il pourrait se faire que, dans l’espace rempli d'air ou d’eau qui, par suite de la dépression capillaire du métal liquide, se louve autour d’une racine plongée de force dans le mercure, l’extrémité radicu- laire fût influencée par la pesanteur de la même façon que dans l’eau. Une série d'expériences entreprises par moi ne m'a donné toutefois que des résultats négatifs, ce qui ne devait pas me surprendre, d’après ce que j'avais vu sur les racines de Pois germants et nageant horizontalement sur l’eau. Je fixais sur des bouchons de liége des plantes germantes de Pois munies de racines de à à 5 centimètres de long, et de Vesces (Vicia sativa) dont les racines avaient atteint une longueur de À à 2 centimètres chacune, au moyen de fines épingles traversant les cylindres de liége, de façon que les racines étaient inclinées de 45 degrés envi- ron vers le bas. Ces bouchons furent collés à la paroi intérieure de cloches de verre, et je mis au-dessous d’eux des vases remplis de (1) Comptes rendus, p. XX (1845), p. 1257. (2) C'est probablement à ce point que M. de Mobl fait allusion (Wagners, Handwærterbuch d. Physiol., IV, 296), car il n'y a évidemment rien d'étonnant .à ce qu'on voie pénétrer dans le mercure la racine poussante d’ane plante fixce, bn 4e série. Bor. T. XV. (Cahier n° 4.) ° 14 910 AV. HONMEISTER. mercure (recouvert d’une couche d’eau), de manière à faire plon- ger les racines dans le mercure jusqu'à À à 5 millimètres de pro- fondeur. Toutes les racines qui ne périrent pas dans le mercure (plus du tiers moururent) se courbèrent vers le haut, et finirent en partie par sortir au-dessus de la surface du mercure. La plasticité du tissu du point végétatif de la racine, et la rigi- dité des cellules de ce tissu qui se manifeste à la suite du dernier allongement, permettent à la racine de pénetrer dans une sub- stance poreuse, quand même les parties qui la composent ne peuvent être déplacées que difficilement. Par suite de l’imfluence que la pesanteur exerce sur le bout de la racine, celle-ci doit nécessairement s’enfoncer dans des intervalles même très étroits de la substance qui l'entoure. L'augmentation d'épaisseur. de la racine écarte les molécules qui l’enveloppent ; l'allongement de son lissu enfonce la pointe vers le bas, car un soulèvement de la plante entière n’est pas possible, à cause du frottement qu'exercent les parties plus anciennes de la racine sur le milieu qui les entoure (4). Déviations de la direction verticale des tiges. La force avec laquelle une partie de la plante détournée de la verticale se courbe vers le haut est affaiblie par le poids de la par- tie terminale qui ne prend point part à la flexion. j'ai mentionné plus haut que, dans beaucoup de cas, ce poids est soulevé, que cette résistance est vaincue; mais cela n’a pas toujours lieu: Le Frène pleureur en fournit un exemple frappant. La struc- ture intime et les différences de tension des divers systèmes anatomiques sont identiquement les mêmes dans les jeunes ra- meaux de la variété du Frêne à rameaux pendants que dans Ja forme type à rameaux dressés (2). Il y a cette seule différence (1) Je ne mentionne ce rapport évident entre la racine et son sol que parce que Wigand à cru trouver des difficultés sur ce point. (Loc. cit., p. 139, 440.) (2) Datrochet prétend que des bandes longitudinales des tissus de jeunes rameaux du Frêne commun et du Frêne pleureur se courbent en sens contraire (Mémoires, IE, 41), ce qui est absolument faux. | i J 4 4 | | | | SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 211 que, dans le Frêne pleureur, les entre-nœuds de la tige sont de beaucoup plus longs et un peu plus grêles que dans la forme or- dinaire. On peut facilement se convaincre que, dans le Frêne pleureur, le rameau en voie de formation et encore herbacé se courbe sous le poids de la partie terminale et des Jeunes feuilles. Si l’on recourbe complétement un tel rameau, de façon que le côlé supérieur devienne inférieur, ou qu'on retourne le rameau, il se manifeste immédiatement une courbure en sens contraire de la précédente, mais d’une égale intensité. Coupe-t-on les dernières feuilles d’un jeune rameau, son incurvation vers le bas diminue. Lorsqu'on redresse de force, en l’attachant par une ficelle, un rameau du Frène pleureur en voie de développement, et qu’on le maintient jusqu'à la fin de l'été dans ceile position, cette partie reste désormais dressée’; ce n’est que la pousse qui se développe après qu'on à attaché le rameau qui se recourbe vers le bas. La direction horizontale ou inclinée de certaines tiges, telles que les stolons du Typha, du Sparganium, de quelques pousses d'Equisetum, a une autre cause. De telles pousses ont cela de commun que leur croissance dans le sens de l’épaisseur se ma- nifeste de bonne heure, et d’une manière extraordinairement forte. Tout près du point végétatif se développentun grand nombre de feuilles étroites et serrées, avant qu’on aperçoive le moindre allongement d’un entre-nœud. Cet allongement s'effectue ensuite dans un nombre déterminé d’entre-nœuds au-dessous du point végétatif, et successivement dans un seul d’entre eux à la fois, avec une vivacité extraordinaire. L’allongement est plus fort dans _les pousses souterraines que dans celles qui se trouvent en dehors de la terre. Il n’y a pas de différences de tension appréciables dans les divers systèmes anatomiques de la partie terminale de la tige qui, étant à l’état de bourgeon, se trouve enveloppée par les feuilles étroitement serrées. Dans le T'ypha latifolia les bourgeons qui se développent en stolons, et qui sont disposés dans les aisselles des feuilles, sont placés, lors de leur première apparition, perpeudiculairement sur la surface conique de la tige. Pendant le premier allongement du bourgeon, qui est causé exelusivement par la maltiplication des 212 NV. HOFMEISTIER., cellules de son extrémité, sa pointe se courbe en bas dans l’aisselle de sa feuille mère. L'espace nécessaire au bourgeon pour se cour- ber ainsi résulte de ce qu'il se trouve à quelque distance de Îa feuille mère, et que cette feuille se dresse verticalement sur la tige conique. Rien ne s'oppose à ce qu'on admette comme vraisemblable que l’incurvation vers le bas de la pointe du bourgeon est causée par l'influence immédiate de la pesanteur sur son tissu encore plas- tique. Pendant que le bourgeon se courbe ainsi, il est renfermé étroitement entre les bases de deux feuilles superposées, tandis que la partie de la tige qui le porte (par suite de l'extension de ses üissus axiles) perd sa forme conique pour devenir presque eylin- drique (4). Ce n'est qu'à cette époque que commence l'allonge- ment des entre-nœuds, déjà plus âgés, du bourgeon du stolon. Cet allongement n’est que faible dans le premier entre-nœud, qui est immédiatement fixé sur la tige perpendiculairement à sa sur- face ; il est très considérable, au contraire, dans le second, qui d'ordinaire se dirige un peu vers le bas. Par suite de cet allonge- ment, le bourgeon perce la base de sa feuille mère et des feuilles plus anciennes qui Fenveloppent, et il-pénètre ainsi dans le sol et dans l’eau. Pendant et après l'allongement, 1l se produit dans l'entre-nœud une différence de tension entre les tissus axiles et ’épiderme; ce dernier est tendu par la force d'expansion du pre- mier. Lorsque le stolon pousse dans une terre solide, dans une vase {enaee, sous un réseau serré de racines, ete., la tendance de ses entre-nœuds allongés à se courber vers le haut, tendance qui ré- sulte d’une plus grande extensibilité de l’épiderme élastique à Ia face iniérieure, ne suflit pas, pendant un long espace de temps, pour détruire la résistance des couches qui couvrent le stolon. La pointe s’allonge, suivant la direction qu'elle a prise une fois, en suivant celle qui résulte de la tendance à se courber vers le haut et du poids qui pèse sur elle (dans la plupart des cas cette direc- tion est à peu près horizontale), jusqu'à ce qu’un hasard favorable “ (4) Il est clair que ce changement de place purement passif du bourgeon entraine une modification notable de sa direction; si elle n'offrait aucune incur- vation indépendante, sa direction deviendrait horizontale, SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX, 213 permette au stolon de se courber vers le haut, où que, la fige mére étant morte, la croissance du stolon devienne plus forte, et facilite sa courbure vers le haut (par suite de Pabsorption de matières nutritives ernmagasinées dans la partie inférieure de la tige mère). Lorsqu'on enlève de la vase un pied de Typha avec ses slolons horizontaux ou courbés vers le bas, et qu'on le laisse végéter dans de l'eau pure où dans l'air humide, 1l se produit immédiatement, dès le premier allongement d’un entre- nœud jusque-là non développé, une incurvation subite vers le haut. Les pousses d'Æquisetum arvense et ÆE. palustre, qui, dans le sol, avaient pris une direction horizontale ou imelinée vers le bas, se comportent de la même manière dans l'air hu- mide. Ces pousses d’Équisetum concordent aussi, quant à leur premier développement, avec celles du Typha, en ce que la croissance en épaisseur de leur bourgeon, qui est considérable et commence de bonne heure, élargit beaucoup l’espace dans lequel il se développe (1), et dès lors la pointe allongée du bourgeon peut, sans obstacle, obéir à l'influence de la pesanteur. La croissance en épaisseur et le puissant développement du tissu corlical quise manifestent de bonne heure paraissent, par consé- quent, être la condition de la déviation de l'extrémité du jeune bourgeon hors de sa direction normale. C’est à ce fait que peut se rapporter l'observation de Dutrochet (2), que, dans les tiges croissant vers le bas, la masse de l'écorce dépasse de beaucoup celle des tissus axiles. C'est une opinion très répandue qu’il n'y a que de faibles dif- férences de tension entre les divers systèmes anatomiques des organes qui peuvent, par diverses causes, être facilement déviés de la direction normale que leur imprime la pesanteur. Jai déjà mentionné des faits de cette nature en parlant des extrémités des tiges de l’federa Helix qui fuient la lumière intense. Cela se retrouve chez les racines du Cordyline vivipara, qui se courbent pour fuir les rayons lumineux (quand la plante se (1) Hofmeister, Vergl. Unters., Tab, XIX, f. 20. (2) Comptes rendus, t. XXI (1845), p. 4187. 21/4 WW. HOFMEISTER. développe dans l’eau), d’une manière tout autrement frappante que celles des Crucifères. La portion capable de devenir con- vexe du côté du rayon lumineux qui la frappe coïncide entière- ment avec celle où se fait l’incurvation géocentrique ; de même encore, les parties des tiges volubiles, qui sont capables de s’en- rouler autour de corps étrangers, n'offrent dans leurs tissus que de faibles différences de tension. Ces différences sont très faibles, presque nulles, dans les pousses des Jungermannes non feuillées et des Marchantiées qui se développent parallèlement à leur sup- port. Ce n’est que quand la lumiêre est trop faible pour pénétrer jusqu’à la face inférieure des tiges que les tissus prennent un ca- ractère différent, qui est la cause que toutes les pousses nou- vellement développées s’écartent du sol, et s’avancent vers la lumière. Je veux citer comme dernier exemple les extrémités courbées en crochet des pousses des Ampélidées (Æmpelopsis, Vitis), dont les rapports avec la lumière et la pesanteur sont très compliqués. Au moment où les extrémités des pousses sortent du bourgeon, et qu'elles se courbent en crochet, il n’y a que des différences de tension faibles et à peine perceptibles entre leurs différents systèmes anatomiques (4). La flexion se produit toujours vers le bas, dans un plan ver- tical et passant par l'axe longitudinal de la pousse, même quand cette pousse n’a été frappée que latéralement par la lumière. Cette flexion est produite plus particulièrement par Ia lumière que par la pesanteur qui n’agit ici qu'accessoirement. Cela est démontré non-seulement par l'incurvation de l’extrémité de la pousse au delà de la verticale (dans l'Ampelopsis l'extrémité de la pousse n’est pas verticale, mais très généralement dirigée vers le bas, presque parallèlement aux parties anciennes de Ia pousse), mais encore par la manière dont se comportent dans une obseurité complète les extrémités des pousses courbées en forme (1) Les différences de tension des tissus dans les extrémités courbées des ra- meaux au Vitis vinfera que j'ai exposées précédemment {voy.ces mêmes Comptes rendus, 1859, 193; se manifestent après le milieu de l'été, pendant le ralentisse- ment considérable de la végétation ; elles ne se montrent presque pas du tout dans l’Ampelopsis hederacea qui pousse avec une très grande vigueur. SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. Dia de erochet. Elles y perdent plus ou moins leur incurvation en douze à vingt heures, souvent jusqu'à se redresser parfaitement. Si après cela on les ‘expose à la lumière, elles redeviennent courbes. L'in- curvation en crochet est annulée pendant le développement ulté- rieur de la pousse par suite de sa flexion vers le haut. Ce redresse- ment s'opère généralement peu à peu d’arrière en avant. Dans lAmpelopsis hederacea on trouve cependant des exceptions qui ne sont même pas très rares, dans lesquelles cette incurvation vers le haut a commencé au milieu de la partie courbée en crochet et lui a donné la forme d’un S. Si l’on fend la pousse dans la région courbée en cou de cygne l’écartement prononcé des moi- tiés longitudinales prouve la forte tension des tissus qui a lieu dans cet endroit. Expériences de rotation. Plusieurs des phénomènes dont nous avons parlé dans les cha- pitres précédents se manifestent d'une manière particulièrement instructive, lorsqu'on remplace, comme Kmight le faisait, la pe- santeur par la force centrifuge (4). Tout d’abord la racine persiste, lorsque les conditions sont changées, dans sa direction première. Ce n'est: qu'après qu'un certain allongement a eu lieu (dans les plantes germantes d’Ervum Lens environ 0**,75; dans celles de Vicia sativa environ À millim.; de Zea Mays 4 millim.; de Secale cereuie au plus 0"”,5), que s’opère un changement de direction de la racine dans le sens du rayon de rotation. Je trouvais que la vitesse de rotation entre 60 et 300 tours par minute, et pour un rayon de 75 à 120 millim., était sans influence sur l'étendue de cette région. Après les résultats concordants des expériences de «Knight, de (1) Je me suis servi pour mes expériences d'un rouage mis en mouvement par un ressort puissant, au moyen duquel je pouvais obtenir une vitesse de 300 tours par minute. Je renfermais les plantes mises en expérience dans des ballons de verre mince, d’après la méthode très recommandable que Datrochet a em- ployée. L'appareil ne supporte pas une charge considérable, mais il se recom- mande par son faible volume et par son usage commode. 216 NV. HOFMEISTER., Dutrochet et de M. Wigand, 1l est presque inutile de dire que mot aussi j'ai vu que, quand on leur imprime un mouvement de rota- lion horizontale, les tiges et les racines se rapprochent de plus en plus de la direction horizontale, à mesure que la vitesse augmente. Il me paraît superflu de donner iei des chiffres. 1 résulte de mes expériences que les différences individuelles entre les racines de plantes germantes de la même espèce sont encore bien plus grandes que M. Wigand ne l’a déclaré (4). L’écartement le plus facile de la direction donnée nous est pré- senté par les racines de Graminées germantes, en particulier par celles du Secale et du Zea Mays, qui se recommandent surtout comme sujets de démonstration. Il paraît aussi superilu de répon- dre à la question de savoir si c'est la tige ou la racine dont la dévia- ion se fait la première. Tout dépend ici du degré de déve- loppement de la tige et de la rapidité de la croissance des racines. Si l'expérience sc fait exclusivement avec des graines germantes, on apercevra les différences de direction de la racine bien plus tôt (au bout de seize à vingt-quatre heures) que celles des parties situées hors de terre, grâce à la précocité du développement de la racine. Il en est tout autrement lorsqu'on soumet à l’expérience des tiges développées. La tige longue de 137 millim. d'une plante germante de f’icia sativa courbait sa moiïlié supérieure après une rotation de quatre heures, avec 200 tours par minute, et un rayon de 61 millim., et formait vers le centre de rotation un are concave de 79 38’. | | La manière dont se comporte la pointe d’une racine, quand elle rencontre un obstacie qui s'oppose à ce qu’elle suive en s’allon- geant sa direction normale, est mise en évidence de la façon la plus frappante quand les racines de graines germantes qui se dé- veloppent dans des ballons de verre étroits, mis en rotation rapide, atteignent la paroi du ballon. Je mettais des graines de Maïs, au commencement de leur germination, dans des ballons de 25 milhirn. de diamètre. Les graines furent maintenues au centre de la cavité sphérique à l’aide d’épingles qui les fixatent, en traversant lendo- (1) Loc. cit., 149. | | | | | | SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 217 sperme, sur le liége qui bouchait l'orifice du ballon, tandis que son intérieur était rempli de vapeur aqueuse par quelques gouttes d’eau qu'on y avait versées préalablement. Les ballons tournérent autour d’un axe avec une vitesse de 190 tours par minute et sous un rayon de A3 millim. Les racines se dirigèrent vers l'extérieur suivant la direction du rayon, en formant un angle d'environ 65 degrés avec l'horizon et atteignant la paroi du ballon quarante- quatre à quarante-huit heures après le commencement de l’expé- rience. Quand elles s’y appliquaient fortement , leur partie plus ancienne se courbait de facon à former un arc ouvert latéralement (par rapport à la direction de Ja rotation qui se faisait vers la gauche). Cet are s'était tellement courbé au bout de six heures, que l'extrémité radiculaire pouvait glisser horizontalement le long de la paroi interne du ballon. Elle s’allongea ainsi pendant les dix heures suivantes jusqu'à 45 degrés en arrière du point où elle avait primitivement rencontré la surface interne du ballon. A partir de là, linfluence de la force centrifuge prit le dessus sur la déviation de la direction normale imposée au bout de la racine par la paroi du ballon. Le bout de la racine se courbait vers l’ex- térieur en prenant la forme d'un S, et se prolongeait à partir de ce moment suivant une direction qui était diamétralement opposée à la précédente, en s'appliquant toujours étroitement au verre, tandis que la partie qui antérieurement lui avait été également appliquée, s’en était un peu éloignée. L’allongement de la racine se continua dans cette direction jusqu’à ce qu’elle eût parcouru un+quart du pourtour du ballon, par conséquent jusqu'à ce qu'elle parvint à 5 degrés au delà du point où l'axe de rotation coupait la paroi du ballon, et où la racine avait primitivement touché cette paroi. Alors le bout de la racine se retourna une seconde fois de la même manière qu'il l'avait une première fois, mais en sens inverse, et la racine en s'allongeant glissa le long de la paroi du verre, exactement par le même chemin qu’elle avait pris antérieurement, mais en sens opposé. La racine se prolongea ainsi en serpentant. L'expérience de Hunter n'offre pas moins d'intérêt que celle de Knight, d’après le développement et l'explication que nous en 218 W. HOFMEISTER., devons à Dutrochet (1), car elle montre que la gravitation, quand même elle serait réduite au minimum, agit encore d’une manière appréciable sur la direction des tiges et des racines. Dutrochet trouva, en fixant des graines germantes de J’icia sativa dans le prolongement d’un axe de rotation presque horizontal, que les racines et les tiges se développaient dans la direction de cet axe, les racines suivant la direction descendante, les tiges dans le sens opposé, et cela même encore lorsque l’inclinaison de l’axe sur l'horizon n’était que de 1° 30". Dans mes propres expériences ce phénomène ne se produisit que rarement sous une si faible incli- naison de l’axe de rotation; d'ordinaire les racines se dévelop- pérent dans une direction centrifuge, même quand leur pointe n'avait dépassé latéralement que de très peu le prolongement de l'axe de rotation. Dans ce casles tiges seules se prolongèrent dans la direction ascendante de l'axe. La raison de cet écart entre mes résultats et ceux de Dutrochet résulte sans doute de la rapidité de la rotation dans mes expériences (300 tours par minute). Même avec une rotation aussi rapide une inclinaison de l’axe de 5 degrés était cependant parfaitement suffisante pour démontrer nettement le phénomène. On n’a guère besoin de dire que des morceaux de tiges courbés géocentriquement se dressent quand, immédiate - ment après leur incurvation, on les soumet à l'expérience de Hun- ter; mais cela n'a lieu que lentement. Des morceaux de tige d'Ervum Lens, dont la courbure était d'environ 40 degrés, exigérent pour se redresser un espace de onze heures, sous une inclinaison de l’axe de rotation d'environ 7 degrés. L'expérience de Hunter est surtout propre à mettre en relief les manières différentes dont se comportent des tiges et des racines pendant la même expérience, lorsqu'on opère sur des graines germantes de Crucifères. Si l’on attache sur le prolongement d’un axe de rotation faiblement incliné des graines de Lepidium sativum au début de leur germination, à l’aide d’épingles traversant le testa et les cotylédons, la racine se développe d’abord seule (sous (1) Mémoires, t, II, p. 43. SUR LA DIRECTION DES VÉGÉTAUX. 214 une température de 43 à 16 degrés Réaumur durant vingt-quatre heures) dans le sens de la direction descendante de l’axe de rota- tion. Plus tard on voit se manifester l'allongement de l’entre- nœud hypocotylédonaire. Cet entre-nœud se courbe pendant son allongement en un arc concave, qui très généralement atteint 180 degrés vers l'axe ascendant de rotation. Cet effet est complet en dix heures environ. La racine qui, pendant ce temps, reste droite, est entraînée par lui dans une direction diamétralement opposée à la précédente; sa pointe regarde à présent le côté ascendant de l’axe. Dans son accroissement ultérieur, sa pointe en se prolongeant se recourbe brusquement et prend une direction parallèle, mais en sens verse, de celle des anciennes parties, et qui est celle du sens descendant de l'axe de rotation. a SYMBOLÆ AD FLORAM SINICAM ADJECTIS PAUCISSIMARUM STIRPIUM JAPONICARUM DIAGNOSIBUS ; AUCTORE Henr. F. HANCE, Ph, D., M. A Soc. Reg. Botanic. Ratisbon., socio, rel., rel. PRÆMONENDA. Carolus De Grijs, NV. Cl., gente hatavus, chirurgus militaris, sed nunc in urbe Amoy Chinensium studiorum juvenum (olim ad interpre- tandi munus in ins. Java designandorum) linguæ sinicæ studio operam dantium moderator, elapso anno iter fecit ad interiorem partem prov. Fokien, usque etiam ad ejus occidentales limites, a nullo antehac Euro- pæo perlustratos, ubi theiferus copiose colitur frutex. Quo ex itu stirpium messem, non largam quidem, sed novitate et pulchritudine formarum maxime insignem retulit, quarum omnium mihi humanissime obtulit spe- cimina. Ex hisce paucas selegi plantas quæ mihi notatu dignissiméæ visæ sunt, quarumque diagnoses nunc botanicis trado, Descriptiunculas etiam adjeci paucarum plantarum vel a me ipso vel ab amicis quibusdam in variis Chinæ locis aut in Japonia inventarum. Plures novæ ut videlur adhuc latent in herbario proprio species, quarum posthac fortassis dia- gnoses proponam. Addere juval me stirpium plerarumque infra descriptarum specimina herbario Hookeriano communicasse, paucioraque aliis publicis musæis. W hampoa sinensium, Scripsi m. Nov. 1861. H. F. H. RANUNCULACEÆ. Ranunculus holophyllus, + : Pubescens ; radice fibrosa, caule dichotome ramoso, foliis ad dichotomias sitis omnibus conformi- SYMBOLÆ AD FLORAM SINICAM. 211 bus sessihibus lineari-oblongis linearibusve acutis basi attenuatis et subauriculato-vaginantibus, ramis unifloris, floribus parvis pallide luteis, calyce reflexo, carpellis subtiliter rugulosis anguste marginatis in capitulum oblongum spicilormem dispositis, recepta- eulo lineari hispidulo. | Rarissime occurrit in insula Hongkong. Afinis À. scelerato, L., cui floribus fructuumque spicis simillimus. TERNSTROEMIACEÆ. Camellia Edithæ, + : Foliis valde coriaceis brevissime petiola- His à basi cordata lanceolatis v. oblongo-lanceolatis caudato-acu- minatis crebre et minute calloso-serrulatis supra, costa fulvo-pilo- sissima excepla, glaberrimis lucidisque, subtus pallidioribus, sub lente minute punctulatis opacis et cum ramulis junioribus molliter patenti-villosis, venis supra impressis subtus conspicue prominulis et reticulatis, floribus solitartis terminalibus majusculis rubris eos C. Honghongensis, Seem., referentibas, sepalis coriaceo-aridis fuscis ovatis acuminalis fenuiter subsericeis, pelalis subsenis gla- berrimis oblongo-rotundatis emarginatis, ovario densissime albo- lanalo, stylo superne trifido. In colibus theiferis « Ankoe, » versus limites occidentales provinciæ Fokien legit a. 1861 cl. De Grijs. Folia 4 1/2—6 poll. longa, 4 1/4—41 1/2 pol. lata. Species distinctissima et pulcherrima, affinis C. japonicæ, L., C. Hongkongensi, Seem., et C. reticulatæ, Lindi. Camellia theiformis, + : Ramulis adpresse villosis; foliis coriaceis brevissime petiolatis ovato-ellipticis obtuso-acuminalis tenuiter serrulatis supra glaberrimis sublus adpresse sericeis et subtiliter pustolato-punetatis utrinque opacis venisque omnino inconspicuis, floribus lateralibus et terminalibus subsolitariis par- vis albis ereclis, pedicello brevi basi bracteis 2-5 parvis suffullo turbinalo, sepalis rotundatis glaberrimis v. margine inconspicue 299 F. HANCE. fimbriatis petalis pluries minoribus, his oblongis oblusis, ovario glaberrimo, stylo sub apice trifido stamina superante. Folia 4 4/4-1 1/2 poll. longa, 6 lin. lata. In provincia Fokien a. 1861 legit cl. De Grijs. Affinis C. salicifohæ, Champ., sed, ut alia taceam, flores erecti plus duplo minores, foliaque forma plane discrepantia et multo breviora. Proxima etram videtur €. euryoidi, Lindi., quæ mihi non nofa. OBs. — Scripsi theformem nec theæformem, ut talia vocabula vulgo apud auctores leguntur , perperam tamen, nam Romani furciferum, hasti- gerum, etc., semper scripserunt. ROSACEÆ, Rubus althæoides, + : Ramis subangulatis pubescentibus flexuo- sis aculeis brevibus rectis v. subrecurvis parce armatis, folits membranaceis petiolatis e basi late cordata ambitu ovatis trilobis, lobo intermedio lateralibus acutis obtusisve nunc abbreviatis v. obsoletis plerumque plus duplo longiore, inæqualiter crenato- serratis acuminatis supra minute puberulis subtus molliter puben- tibus, costa aculeolis recurvis armata cum nervis villosis, stipulis nullis, gemmarum axillarium squamis coriaceis pubescentibus obtusis apiculatis, floribus subbinis, altero breviter altero longius- cule pedunculato, bracteis nervosis villosis serratis suffultis, sepa- lis lanceolatis villosis, petalis calyce dimidio longioribus albis lamina oblonga obtusa quam unguis paulo longiore. Folia (inel. petiolo 6 lin.) 3-4 poll. longa, 1 1/2—2 1/2 poll. lata. In prov. Fokien legit clar. De Gris. Rubus jambosoides, + : Glaberrimus, ramis subteretibus stria- tulis aculeis recurvis armatis, folis coriaceis petiolo brevi supra sulcato lanceolatis basi leviter cordatis apice acuminatis margine denticulis paucis minutissimis exceptis integerrimis repandulis supra læte viridibus lueidis subtus costa parce aculeata pallidiori- SYMBOLÆ AD FLORAM SINICAM. 223 bus subopacis, stipulis nullis, floribus axillaribus breve peduncu- - Jatis, bracteis integerrimis, sepalis triangulato-lanceolatis acumi- natis subtiliter sericeis, petalis oblongis obtusis albidis plus minus rubro-tinctis calyce longioribus, filamentis purpureo-rubris , fructu..…..? Folia, incl. petiolo 4-5 lin., 4-5 poll, longa, 1 poll. lata. Sepala h lin. longa. In provineia Fokien Sinarum legit amiciss. C. F'. M. De Grijs. Species habitu Myrtaceo foliisque integerrimis insignis! MELASTOMACEÆ,. Dissochæta Barthei, Hance in Bth. Flor. Hongkong., p. 115, fusiorem diagnosin hie subjungo. Suffruticosa crecta, ramaulis foliisque novellis glanduloso- farinosis exceptis, glaberrima, ramulis obscure tetragonis, foliis petiolatis ellipticis v. ovato-ellipticis trinerviis cum nervis 2 mar- ginalhbus longe obtuso-acuminatis integerrimis v. supra medium inconspieue glanduloso-serrulatis supra nitidis subtus opacis pal- lidis et glandulis erebris impressis notatis, loribus terminalibus terms, pedicellis tetragonis, calycibus campanulatis tubo qua- drangulo subalato lobis subacutis sinu lato truncato, petalis obliquis ovato-oblongis-albis extus plus minus roseo-tinctis, staminibus octonis 4 petalis oppositis minoribus antheris brevibus oblongis vix curvalis saturate purpureis connectivo basi bisetoso, À petalis alterais majoribus antheris longis arcuatis subulatis dilute violaceis conneclivo extrorsum lamella oblonga aucto introrsum biseloso, filamentis filformibus, stylo eurvato subelavato, stigmate incons - picuo, ovario 4-loculari ad-duas tertias longitudinis partes calyci adnato apice setis 8 glandulosis per paria approximatis coronato et insuper glanduloso-cilolato. In præruptis montis Victoriæ, ins. A A , primo legi cum amicissimo J. Barthe, Franco-gallo, D. M., TE navali, rnense januario à. 1856, cui sacratam volui. 29 F. HANCE. HAMAMELIDACEZÆ. Corylopsis multiflora, + : Foliis breve petiolatis basi cordatis ovatis v, ovato-lanceolatis cuspidato-acuminatis supra nitidis gla- berrimis subtus glaucescentibus minute pubentibus penninerviis, nervis subtus prominulis piloso-tomentosis in dentes setaceos excurrenubus, floribus in spicas densissimas breves oblongas multi- (plusquam 20) floras dispositis, bracteis bracteolisque den - sissime alutacco-lanalis, calyce truncato, petalorum spathulatorum ungue quam lamina rotundata longiore, nectarii squamis brevibus oblongis apice truncatis et incrassatis, staminum petalis duplo lon- giorum filamentis complanato-dilatatis latitudine petalorum ungues excedentibus. | | In collibus theiferis « Ankoe, »‘versus limites occidentales prov. Fokien legit cl. De Gris. RUBIACEÆ, OBs. — Ophorrhiza Eyri, Champion, a celeb. Bentham (Flor. Hongkong., 147) nulli cognitæ species aflinis dicitur; lapsu tamen, nam ©. japonica, Blume (a clarr. Sieb. et Zucc. in Floræ Japonic. fam. nat. IE, p.177, fusius descripta) quam certissime plantæ austro-chinensi arctissima jungitur necessitudine. Speciei Blumeanæ refero specimina ab amiciss. De Grijs in prov. Fokien inventa, a quibus planta Hongkongensis tantum differt foliis coriaceis non papyraceis magis plerumque ovalis (h. e. respectu latitudinis brevioribus) et basi magis rotundatis, corollæ tubo superne minus ampliato, laciniis puberulis nec hirsutis, et præser- tim antheris apici tubi insertis et sub anthesi constanter (si quid vites) exserliis, quæ in Ü. japonica medio lubo sitæ et semper inclusæ repe- riuntur, VALERIANACEÆ. Patrinia graveolens, + : Caule bifariam puberulo, folis radica- libus …..? caulinis papyraceis ad nodos subfasciculatis oblengo- SYMBOLÆ AD FLORAM SINICAM. 295 lanceolatis medio grosse serratis ufrinque longe attenualis et inte- gerrimis sparse præserlim marginem versus hirtellis summis linearibus bracterformibus, floribus amplissine panieulato-cymo- sis, Cymis laxis mulüfloris dichotomis subcorymbosis, inflores- centiæ ramis pubentibus, calycis dentibus brevissimis obtusis in fructu maluro obsoletis, frucubus setuloso-hispidis bractea scariosa conspieue reliculata oblongo-rotundata integerrima vel irregula- riter lobulata duplo brevioribus et angustioribus. Versus limites occidentales prov. Fokien legit cl. De Gris. Fruetus bracteati Rumicis cujusdam achænia mentiuntur. Planta exsiccata odorem valerianaceum fortissimum spargit. * ASTERACEÆ. Asteromæa pekinensis, + : Cano-tomentosa, caule erecto vir- gato simplici, lolis conferüis sessilibus linearibus v. oblongo- linearibus integerrimis acutis, eapitulis solitariis ad ramorum (in sumimo fantum caule orltorum) apices dispositis corymbumn laxum fohatum pauei- (cire. 6) florum efformantibus, cum achæniis üis A. indicæ, BI., similibus. Ad vias prope Peking legit amiciss. Swinhoe, oct. 1860. Ægre seriptis characteribus dignoscitur ab À. indica, sed adspectu diversissima, simplicitate ac forma indumentoque fo- lorum. MYRSINACEÆ. Myrsine buxifolia, +: Glaberrima, folus lineari- v. elliptico- oblongis integerrimis acutiusculis coriaceis supra lucidis sublus pallidioribus opacis cartilagineo-marginatis et apiculatis bast in petiolum brevissimum angustatis, floribus parvis polygamis? im | fascieulos paucifloros disposilis, lobis calycinis ovalis, corolli- nisque lincaribus stellato-tomentosis, his stamina paulo supe- ranhibus. 4° série. Bot, T. XV. {Cahier n° 4.) 5 45 9226 F. HANCE, Folia (incl. petiolo) 4 4/2—2 poli. longa, 5 lin. lata, erebre sed inconspicue pellucido-punctata. In provincia Fokien Sinarum legit C. F. M. De Grijs. Affinis A7. capitellatæ, Wall. STYRACACEÆ. Symplocos Swinhœana, + : Foliis crasso-coriaceis glaberrimis subreticulatis supra lueidis subtus opacis oblongo-ellipticis in- conspicue serrulatis basi in petiolum brevem cuneato-attenuatis apice repente longe caudato-acuminatis acumine obtuso apiculato, racemis axillaribus petiolum paulo superantibus 4-7-floris sub- capituliformibus, peduneculo bracteisque pubentibus, lobis ca- lycinis rotundatis obtusis puberulis, petalis obtusis, staminibus corolla longioribus filamentis complanatis basi in annulum con- crelis. Folia (inel. petiolo 2-lin. et acumine 6 lin. longis) 2—2 1/2 poll. longa, 10 lin, lata, flavescentia. Flores magnitudine eorum S. sinicæ, Ker. In provincia Fokien legit clar. De Griÿs. Affinis S. caudatæ, Wall. Omnes species sectionis Æopeæ ex- tricatu difficillimæ. de SCROFULARIACEÆ. Vandellia (S Tittmannia) arridens, + : Glabra, diffusa, ramosa, ad nodos radicans ; fois breve petiolatis basi subeordatis ovato- oblongis oblusissimis crenato-serratis, pedicellis axillaribus soli- tariis calyce pluries longioribus, calycis segmentis lanceolatos subulatis, corollæ eburneæ cæruleo-marginatæ labio inferiore maeula flava notata, capsula ovata. Folia 1/2-1 poll. Peduneuli subpollicares. Calyveis segmenta 2 lin. longa. Corolla subsemipollicaris. SYMBOLÆ AD FLORAM SINICAM. 297 Rarius oceurrit ad Whampoa in humidis, ubi ipse legim. april a. 1861. OBs. — Vandellia oblonga, Bth., e genere expeilenda, et jure, ut jam suspicatus est celeberr. auctor, inter J'oremas releganda ; calyx nempe in planta viva eximie alatus. ELÆAGNACEZÆ. Elæagnus Grijsu, + : Fraticosa, valide spinosa, ramulis fer- rugineo-lanals, foliis breve petiolatis ovatis cum acumine obtuso margine repandulo-recurvis supra glaberrimis niidis subtus to- mento stellato canescente fulvo v. ferrugineo dense obtectis, floribus sæpius 3-4-nis brevissime pedunculatis, perigonii ampli poculiformis dense fulvo-stellato-tomentosi tubo supra ovarium constricto intus glaberrimo sub lobis erectis ovatis acutis intus albo-steilato-tomentosis et fusco-marginatis leviter contracto, stylo glabro. In provincia Fokien Chinensium legit cl. De Griÿs. Species insignis, omnibus partibus lepidum plane expers. JUGLANDACEÆ, Engelhardtia chrysolepis, + : Arborea, monoica?, folüs in- crescenti-paripinnalis 2-4-jugis alternis v. suboppositis coriaceis reticulatis oblongis inæquilateris integerrimis obluse acuminatis margine recurvuls supra glaberrimis minute albido-squamatis v. sparsissime sublus cum ramulis præserlim junioribus densius squamulis minutis peltatis aureo-cinnamomeis conspersis adultis glabratis, involucri pulcherrime reticulati alis oblongo-linearibus obtusis utrinque squamulis cinnamomeis obsitis, fructu grani piperint magnitudine squamulis aureo-nitentibus densissime ob- tecto, stigmatibus 4-5. Foliola adulta 3-pollicaria. In silvis ins. Hongkong leei m. augusto 1861. 228 | F. IANCE. CYPERACEÆ, OBs. —- Inter stirpes a beato D" Harland, amico carissimo, in insula Singapur lectas, exstant specimina manu cel. Bentham nomine Scirpr triangulati, Roxb., insignita. Aquosæ Indiæ autem planta ab hoc (com- paratis speciminibus a memet ad Whampoa lectis et diagnosibus Rox- burghianæ et Neesianæ (in Waight Contrib.) adamussim congruentibus) . differt capitulis coûstanter binis multifloris altero breviter (circ. 1”) altero longe (circ. 2”) pedunculatis, nonnullis etiam spicularum interdum longe pedicellatis. Hæc mihi Scirpus cognatus, +. Kunthius, nescio qua ductus ratione, infauste S. ériangulatum cum S. mucronato, L.. confudit. AGROSTIDACEÆ. Eriachne chinensis, + : Paniculæ Jaxæ ramnis distantibus capil- laribus erectis, axillis tomentellis, glumis glaberrimis acutis su- periore flosculos æquante inferiore paulo breviore, glumellis sericeo-villosis aristis 11s æquilongis præditis, culmo vaginisque olaberrimis, foliis brevibus convolutis rigidis glaucescentibus sparse hispidis, ligula pilosa. In summis collibus ins. Hongkong necnon ad Whampoa. Legi aue.-00t. 186. > POLYPODIACEÆ. IWoodsia (S Physematium) insularis , + : Glabra , fronde lan- ceolata oblusa À 1/2—3 uncias longa pinnata, pinnis utrinque 6-10 sessihbus inciso-dentatis obtusis, infimis minoribus oppositis subrotundis, mediis majoribus alternis rhomboideo-oblongis b asi cuneatis superioribus basi superiore adnatis sensim decrescenti- bus, summis confluentibus, soris 4-4 utrinque medio inter costam el marginem sitis, involueris magnis membranaceis. In ora occidental magnæ msulæ maris Okhotskensis Sagalien, Sachalin, Karafta v. Tarakai, legit D° Clarke. Aftinis videtur MIT, caucasicæ, F. Sm., etelongatæ, Hook. SYMBOLÆ AD FLORAM SINICAM. 229 Woodsia (S Perrinia) polystichoides, Kalon, var, Feitchii, + : Suüpite pallido villoso paleis pallide ferrugineis sparse Aou fhude lanceolala pinnata, pinnis remolis oppositis v. alternis oblongis faleatis obtusis basi cuneato-attenualis sessilibus margine supe- riore (et interdum inferiore sed minus) auriculato integerrimis v. repandis utrinque præsertim infra dense villoso-lanatis canescen- übus supremis confluentibus, venulis oblique adscendentibus ple- rumque semel fureatis, furcaluris soros solitarios intra margina- les gerentibus, involueris pilosis mox irregulariter erumpentibus. E Japonia retulit el. J. G. Feitch, à. 1861. Memorabilem hane filicem, pinnis cas gen. Vephrolepidis forma referentibus, primum, inseius dissertatianculæ Eatonianæ, pro nova specie habui, sed illustris Hooker, quocum specimina communicavi, me benevole de errore meo certiorem fecit. Os. — Pulcherrima possideo specimina W. hyperboreæ, R. Br., a cl. Swinhce, ad sinum T'& lien 1oan Mantchuriæ, m. Julio 1860 lecta, quæ à planta europæa (comparavi cum spec. ex alpibus carinthiacis) tan- tum differunt pinnis longioribus magis attenuatis basique pleramque adnatis: Cæterum hanc speciem in Davuria crescere jam memoravit beatus Ledebour. # à x ; s A AT rs Rat Adiantum Cantoniensé, +: Fronde pinnata, pinnis membra nacels breve petiolatis, HEART opposilis subrotundis v. latis- sime transverse oblongis (h. e. latioribus quam longis) apice truncatis undulatis basi haud dimidialis, superioribus aiternis eu- neatis, soris linearibus approximatis indusus pallidis, radicibus villosis, stipite basi paleis ferrugineis prædito cæterum eum rachi glaberrima ebeneo, hac apice longe ultra pinnas producta sæpius radicante prolifera. (cp-nmce 2 Jun. JB /f , b.240 In fissuris parietum urbis Canton legi m. Octobri a. 1861. Maxime affine 4. lunulato, Burm., abs quo præcipue differ brevitate petiolorum, oppositione inferiorum pinnarum earum que forma et parvitate. Certe sineera species. Adiantum Veitchii, + : Fronde circumscriptione ovala bi-tri: 230 F. HANCE. pinpata, pinnulis firmis membranaceo-chartaceis subtus glauces- centibus breve petiolalis obovato-cuneatis slrialis margine supe- riore utrinque argute 3-5-dentatis medio incisura (vel rarius 2) profunda et in ultimis pinnulis lata præditis, involucris maximis membranaceis reniformibus vel transverse oblongis pinnulis paulo tantum angustioribus, stipite rachique gracillima flexuosa ebeneis glaberrimis. | In Japonia ad Yokohama legit cl. J. G. Veitch. Proxime affine À. venusto, Don, sed notis allatis, præcipue indusiorum magnitudine, abunde diversum. Sequentes species, floræ Hongkongensis indubiæ cives, ab ilustri Bentham in aureo ejus hbro prælervisæ sunt : Millettia reticulata, Bth. Centotheca lappacea, Desv. Siphonostegia chinensis, Bth. Saccharum procerum, Roxb, Vitex heterophylla, Roxb. Trichomanes digitatum, Sw. Plumbago zeylanica, L. Davallia villosa, Wall. Rumex maritimus, Sm. Pteris pellucida, Pres. ? Sarcanthus teretifolius Lindl. -Asplenium ? planicaule, Wall. Cyperus elegans, L. Selaginella (affinis S. stoloniferæ, Leersia hexandra, Sw. Spring). Echinochloa stagnina, Beauv. NOTICE SUR LE GENRE RHEEDIA, Par ME. À. GRISEBACH. En voyant comment MM. Planchon et Triana ont traité le petit nombre de Guttifères des Indes occidentales dans leur mémoire sur cette famille (Ann. se. nal., iv, t. XIV), on croirait que ce que j'ai publié sur ce sujet était très inexaet. Qu'il me soit done permis de me défendre, et de constater d’abord quelques faits non mentionnés par ces auteurs. Pour être plus bref, je ne citerai no- minalemeat que M. Planchon. A l’occasion des trois Guttifères, nommées par les botanistes du dernier siècle Maminea americana, Mammea humilis et Rheedia lateriflora, et adoptées comme telles par tous les botanistes jusqu'à mes publications, je reconnus d’abord que, dans le Rheedia lateriflora, ilexiste un calice diphvlle aussi bien que dans ie Mammea , puis que les trois prétendues espèces n’en forment que deux, le Mammea humailis de Vahl et le Rheedia lateriflora de Linnæus étant identiques, enfin que les Garcinia américains doivent être rapportés au même genre. C'est avec satisfaction que je vois ces trois faits nouveaux adoptés sans restriction par un botaniste aussi distingué que M. Planchon, bien qu'il ne m'ait point fait l'honneur de reconnaître ma priorité. M. Planchon dit, au contraire, que je fus égaré par une méprise de Vahl, «en renchérissant de beaucoup sur cette erreur » ({. c., p. 08), pour avoir réduit le Rheedia au Mammea. Quelle est cetle prétendue méprise? C’est qu'après la découverte d’un calice dans le Rheedia, aucun caractère connu ne resta pour conserver ce genre, qui ne devait son existence qu'à un faux caractère donné par Linnæus, et puis que, reconnaissant la description de Vahl comme exacte, j’adoptai sa nomenclature. Si maintenant M. Plan- chon eroit avoir trouvé un nouveau caractère générique pour ré- tablir le genre Aheedia, comment peut-il blimer ses prédéces- 232 A. GRISEBACH. seurs qui nc l'ont pas privé de cette découverte ? il est vrai que rien n’est plus commun, mais assurément moins juslifiable, que de blâmer des botanistes pour n'avoir pas vu un fait de structure, car personne ne peut trouver plus que ce que lui permettent ses matériaux. J’accepterai toujours comme juste reproche, si l’on me prouve que j'ai mal décrit ; mais je proteste contre une critique, qui me blâme pour ne pas avoir vu une chose que je n’ai pas pu voir. Cependant, puisque je suis pourvu actuellement des matériaux nécessaires pour juger la prétendue différence générique du Rheedia, je puis entrer dans la discusion des faits. M, Planchon place ses deux genres dans deux tribus différentes, el bien que son article sur les Calophyllées ne me soit pas encore parveuu, leur diagnose donnée au commencement du mémoire est assez distincte pour en faire connaitre les caractères principaux. J'y irouve : Garcinieæ (avec Rheedia) bacca. Radicula maxima, cotyledoni- bus minulis vel nullis. Calophylleæ ‘avec Mammea) drupa vel capsula bivalvis. Radi- cula minima, cotyledonibus maximis hberis vel coadunatis. Quand au fruit, on peut dire que ni le Rheedia lateriflora, mi le Mammea, ne portent de véritables drupes. Les ‘auteurs qui, comme Jacquin et Tussac, ont décrit le fruit de Mammea à l’état frais, méritent une parfaite confiance à cet égard. Jacquin dit, du Mammea americana : « Bacca carnosa, corlice coriaceo ; » el Tussac : « Les fruits sont couverts d’une double peau; l’extérieure est fort épaisse, et recouvrant une seconde peau où membrane minee et fortement adhérente à la pulpe, laquelle est très com- pacte. » Ce sont les mêmes expressions que celles que l’on trouve chez Jacquin, et dans la belle figure de la Flore des Antilles (WU, {. 7) pas une trace de putamen ligneux n’est visible. La descrip- tion du fruit du Rheedia laleriflora par Planchon (page 306 : « Bacca pericarpio extus coriaceo corticoso, intus pulposo, strato » pulpæ arilliformi semina involvente a stralo externo solubili») ne différe donc en rien de la structure du Mammea, tandis que la deraière ne correspond point avec le caractère de s2s Calophyllées. NOTICE SUR LE GENRE RHEEDIA. 239 Dans mes écrits, j'avais choisi le (erme « fruit drupacé » (et non pas drupe) pour indiquer la fermeté du péricarpe, et surtout des tissus intérieurs avant la période de leur maturité qui les rend pulpeux, mais principalement pour distinguer les genres à fruit clos de ceux où il est déhiscent. Le seul fait nouveau que je puis confirmer d’après mes re- cherches actuelles, et qui me fut inconnu lors de ma publication, c’est ‘embryon indivis dans le Mammea humilis, tandis que dans le Mammea americana, suivant la figure de Tussae, les cotylédons sont distincts, comme je le puis maintenant constater de même pour le Calophyllum calaba ; mais la forme de l'embryon étant la même dans les deux cas, il est assez douteux si cette différence, non accompagnée d’un port particulier, ni d’autres caractères importants, est une raison suflisante pour séparer des Guttifères génériquement. M. Planchon lui-même admet, comme nous avons vu, des cotylédons distincts et soudés parmi ses Calophyllées ; mais quant à ce qu'il dit d’une différence dans le développement de la radicule, c’est une vue théorique, mais pas un caractère de structure visible. Il ne reste donc aucun fait pour distinguer ses Garciniées de ses Calophyllées, et quiconque voudra les distribuer dans ces deux groupes sera d'accord que le Mammea a le port du Rheedia lateriflora, et non celui du Calophyllum. Il me parait donc parfaitement démontré que j'avais raison de suivre Vabl, en réunissant le Rheedia de Linnæus au genre Mam- mea, et de choisir le nom devenu vacant pour désigner une plante, mon Rheedia ruscifolia, que je pris pour type d’un genre nou- veau. C’est cette détermination, contre laquelle M. Planchon se déclare assez vivement en la qualifiant de «contradiction sin- gulière » (page 317), tandis qu'il l’accepte sous ce point de vue que ma plante est du même genre que le Mammea humilis. D'après son texte, il est évident qu'il n’en a pas vu le fruit, de sorte que, puisque c’est dans les semences que consiste le carac- tère principal de son Rheedia, et que le port de ma plante est très singulier, il eût été plus prudent de se prononcer sur celte réduc lion un peu moins positivement. Les matériaux du Rheedia rusci- folia que j'ai reçus de M. Wright de Cuba sont probablement 23h A. GRISEBACH, meilleurs que dans d’autres herbiers; mais on peut facilement voir, d’après ma description, que le caractère de mon genre n’esi pas encore complet, l'embryon étant avorté dans nos fruits. Ce- pendant, si M. Planchon n'avait connu les fruits que dans l’état où je les ai sous mes yeux, il n'aurait certainement pas cité comme synonyme la figure très dissemblable de Descourtils (t. 482), dans laquelle les fleurs sont brièvement pédicellées et les baies recou- vertes de papilles, ear les fruits sont lisses dans ma plante, et les pédoncules égalent ou surpassent les feuilles. Le test ligneux et très épais des petites semences, et puis le disque ou gynophore scutelliforme croissant autour de la base du fruit et au-dessus des points d’insertion des étamines, sont, suivant mon avis, des par- ticularités qui ne permellent point d’unir ma plante aux Mammea, et, bien que j'en eusse parlé, M. Planchon n’a pas apprécié les seuls renseignements carpologiques qu'il avait à sa disposition. Ensuite, 1l continue à me blâmer pour avoir exclu de la figure du Mammea humailis de Vahl les dessins qui se rapportent au fruit, en présumant que j'ai « dù probablement prendre pour le fruit de sa plante celui de Rheedia virens Planch. (herb. Hook.), » c’est-à-dire d’une forme sur laquelle je ne me suis pas prononcé. Si M. Planchon avait consulté mon Mémoire sur la Flore de l'île de la Guadeloupe, publié avant que j'eusse accès aüx Guttifères de l'herbier de Sir W. Hooker, 1l aurait pu connaître les raisons qui m'ont disposé à exclure les fruits figurés par Vahl, car j'y ai dit que ces dessins représentent une baie globuleuse apiculée, tandis que mes échantillons de Guadeloupe portent des baies ovoïdes ; il s’agit donc d’une assertion qui est parfaitement fondée. Enfin M. Planchon distingue le Garcinia macrophylla Mart. du Mammea humilis comme espèce, tandis que Je le regarde comme le synonyme d’une plante reconnue comme très variable; mais, puisqu'il ne donne aucune diagnose, son dissentiment n’est nulle- ment appuyé de faits. Après ces exemples d’une critique sévère, mais dépourvue d’ar- guments solides, que dirai-je du petit nombre des autres cas où M. Planchon énonce des doutes sur mes déterminations sans avoir connu mes plantes ? Presque tous les échantillons que j'ai décrits ‘ . “ À l NOTICE SUR LE GENRE BHEEDIA. 239 dans mon ouvrage sur la Flore des Indes occidentales se trouvent ou se trouveront dans l’herbier de Kew, c'est-à-dire à la portée de tout le monde botanique. Il vaut certainement mieux laisser parler les documents que s'occuper des opinions d'autrui; mais si cette fois je m'éloigne d’une règle que j'aime à suivre toujours, c’est parce que les apparences de l'exactitude sont pour le monographe et contre le floriste (4). (1\ La différence signalée par MM. Planchon et Triana entre la structure de l'embryon des Garciniées et des Rheedia en particulier et celle des vrais Mammea, n’est nullement une vue théorique comme semble le penser M. Grisebach, mais un fait positif et facile à observer lorsqu'on a de bonne graines à étudier. M. Grisebach, ayant bien voulu m'envoyer diverses sections de la graine de son Mammea humilis en m'exprimant le désir que je fisse connaître le résultat de l’exa- men que j'en ferais, je dois dire qu'ils m'ont permis de constater l'identité de structure de l'embryon de cette plante avec celui de plusieurs des plantes pla- cées par MM. Planchon et Triara, dans le genre Æhcedia et avec divers genres de Garciniées ; c'est-à-dire l'existence d’un embryon ellipsoïde parfaitement indi- vis, n'offrant aucun indice de cotylédons soudés, mais présentant comme celui des autres Garciniées, l’organisation d’une tigelle renflée avec sa moelle au centre, entourée d'un cylindre qui représente le cylindre ligzeux jeune et encore impar- fait. Cette structure est tout à fait différente de celle de l'embryon du Hammea americanu, type primitif du genre Mammea, dans lequel on reconnaît facilement deux gros cotylédons distincts, appliqués l’un contre l’autre, et qui, lors même qu'ils seraient unis intimement, n'offriraient pas l’organisation de l'embryon du Rheedia. Après avoir étudié les échantillons mêmes communiqués par M. Grisebach, nous ne saurions donc nous ranger à son opinion, en placant le Rheedia lateriflora et le Mammea humilis, dont il avait reconnu l'identité spécifique, parmis le Mam- mea; cette plante reste le type du genre Rheedia comme l'avaient établi les auteurs de la Monographie des Guttifères. AD. BRONGNIART. RÉPONSE AUX CRITIQUES DE M. LE PROFESSEUR GRISEBACH RELATIVEMENT AUX GENRES RHEEDIA ET MAMMEAÀ, Par MM. J.-E. PLANCHON et J. TRIANA.. Nous sommes de ceux qui fuient volontiers les polémiques, parce qu'ils les estiment toujours fâcheuses pour les personnes et souvent stériles pour la science; et comme il n’est question entre M. Grisebach et nous que de diversités d'opinion, nous laisserons parler les faits eux-mêmes, en en réservant l'appréciation aux juges désintéressés. Au surplus iln’y a pas grand mérite pour des mono- graphes à voir plus clair que tout le monde dans le sujet spécial sur lequel ils ont concentré leur attention : les rectifications de détail qu'ils sont appelés à faire, ne devraient donc jamais blesser ceux dont les observations ou les opinions sont contredites : bien entendu que la critique, en réclamant ses droits légitimes, respec- terait toujours les convenances et la délicatesse. Or, sous ce rap- port et d’une manière générale, nous ne croyons pas être sortis du ton qui convient à la discussion calme et sérieuse des faits. C'est un fait, que M. Grisebach, « égaré par une méprise de Vahl et renchérissant beaucoup sur cette erreur», a voulu confondre les genres Mammea et Rheedia. M. Grisebach nie si peu le fait qu'il se l’attribue comme un honneur, et que les preuves palpables de la diversité des deux genres ne l’ont pas encore fait revenir de sa première opinion. Nous aurions du, ajoute-t-il, lui reconnaître le mérite d’avoir découvert chez le Rheedia la présence d’un calyce diphylle, au heu de lui reprocher la fusion des deux genres Mammea et Rheedia, alors que de bons. matériaux et surtout la connaissance de leurs fruits lui manquaient pour leur étude complète. Mais d’abord si quelqu'un méritait d’être cité pour la découverte dudit calyce, c'était Vahl et non M. Grise- GENRES RHÉEDIA ET MAMMEA. 937 bach ; or, Vahl est cité sur ce chef avec éloge, quelques lignes avant le passage où nous l’accusons d’une méprise pour avoir insinué que les genres Rheedia et Mammea n’en feraient peut-être qu'un. Le tort de Vahi, comme celui de M. Grisebach (et dans les scien- ces de pareils torts sont des péchés bien véniels), c’est d’avoir porté son attention exclusive sur l’apparente identité d’un seul caractère des enveloppes florales chez les genres en question, et de n'avoir pas même vu la différence radicale qui se présente entre le calyce entièrement clos, valvaire et vraiment diphylle (à deux pièces soudées) du Mammea, et les deux petites pièces caly- cinales, presque libres, imbriquées ‘et caduques des Rheedia. Il fallait aller plus avant dans la comparaison des deux types : recon- naître chez le Mammea l'absence totale du disque hypogyne, les élamines, le style, le stigmate, en tout semblables à ceux des Calo- phyllum, les feuilles marquées de points translucides et dont la fossette pétiolaure est à peine prononcée. Ces traits suffisaient amplement pour justifier la complète autonomie du Mammea, sans qu'il fut besoin d’invoquer la structure encore obseure des fruits et des graines. Que Vahl, si distingué d’ailleurs comme botaniste linnéen, n’ait pas apprécié pleinement la valeur de ces caractères, on peut aisément le lui pardonner ; car la méthode naturelle et l'analyse rigoureuse des organes n'éclairaient pas encore la bota- nique descriptive ; mais que M. Grisebach, en 1857 et en 1859, ayant amplement sous la main des fleurs de Mammea et de Rhee- dia, n'en ait pas mieux saisi les diversités; qu'il ait fondu sans hésiter en un seul deux genres classiques de Plumier, qui n'ap- partiennent pas même à la même section des Guttifères, c'est ce dont il est permis d’être surpris, en raison même de l'estime que l'on professe pour un savant contemporain. Autre reproche : nous aurions dû citer M. Grisebach pour avoir reconnu les prétendus Garcinia américains comme de vrais Rheedia. Notre conscience est tranquille à cet égard ; car l'un de nous, il y a maintenant plus de quinze ans, avait marqué, dans l’her- bier de Sir W. Hooker, du nom de Rheedia tous les soi-disant Garcinia d'Amérique ; or, M. Grisebach, qui s'est servi surtout de lherbier de Kew pour sa flore des « British Fest indian Islands », 288 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA, | aurait pu se croire obligé de citer cette détermination manuscrite comme antérieure à sa propre idée sur le sujet. Sans doute, les notes inscrites dans des herbiers n’ont pas aux yeux du public les mêmes droits que les documents imprimés ; mais elles devraient avoir au moins aux yeux de ceux qui les consultent un certain droit moral de priorité. Telle est évidemment l’idée qu'ont là-dessus Sir W. Hooker, Hooker fils, Bentham et bien d’autres botanistes dont la délicatesse à cet égard ne s’est jamais démentie. Nous pour- rions, 1l est vrai, citer des exemples de la conduite opposée, mais de telles récriminations n’entrent pas dans nos habitudes, et nous ne songeons pas même à accuser sur ce point M. Grisebach d'autre chose que d’un oubli. A vrai dire, d’ailleurs, les droits de M. Gri- sebach nous semblaient être assez implicitement constatés par la teneur même de nos indications synonymiques, et ce qu’il y avait d'étrange à confondre les Rheedia et les Mammea, effaçait singu- lièrement le mérite de la vraie détermination générique des pré- tendus Garcinia américains. Troisième reproche : nous aurions eu tort de signaler comme une «contradiction singulière » l'idée qu'a eu M. Grisebach de reprendre le nom de Rheedia pour l'appliquer à un genre, suivant lui, nouveau, et qui dans notre opinion n’est pas autre qu'une vraie espèce de l’ancien type Rheedia. A cela nous répondrons : 4° En supposant que le Rheedia ruscifolia, Griseb., base du pré- tendu nouveau genre, füt en effet un type sut generis, il était au moins imprudent et contraire aux bonnes règles de nomenclature de reprendre le nom de Rheedia (une fois détruit), pour l'appliquer à une plante du même groupe que l’ancien Rheedia de Plumier. C'était créer, comme à plaisir, une source de confusion, 2e S'il était vrai (ce que nous affirmons de la manière la plus positive) que le Rheedia ruscifolia, donné comme un type nouveau, ne différât en rien d’essentiel (quant à la fleur) de l’ancien type Rheediu, Plum., pourquoi le même auteur pourrait-il détruire ce dernier par sa réunion (absolument illégitime) avec le Mammea, et le ressusciter à son insu sous la forme du Rheedia ruscifolia ? Il y a là non-seulement contradiction, mais légèreté dans l'étude et l'appréciation des caractères floraux. GENRES RHEEDIA ET MAMMEA. . 939 A l'égard du fruit du Mammea humilis, Vahl, que M. Grise- bach a déclaré ne pas appartenir à la même plante que l'exem- plaire en fleur de cette espèce, nous avions cru pouvoir expliquer cette appréciation inexacte, en supposant que M. Grisebach aurait eu sous les yeux comme fruits du Rheedia laleriflora (forme du Mammea humilhs) les fruits du Rheedia virens, Planch., in herb. Hook. Cette conjecture s’est trouvée fausse par les explications que donne M. Grisebach. Mais nous ne l’avions admise que par la difficulté de concevoir comment cet auteur aurait accusé Vahl d'une grosse erreur, uniquement sur les légères différences de forme d’un fruit, alors que lui-même n’hésitait pas à rapporter à la même espèce le fruit gros comme un coing du Mammea ameri- cana, et le fruit tout au plus gros comme un abricot du Rheedia lateriflora. s Sur la question de la structure des fruits du Mammea ameri- cana et des Rheedia, M. Grisebach est parfaitement excusable de n'avoir pas eu d'idée bien nette, attendu que les matériaux lui manquaient pour cette étude, et que les descriplions publiées ne pouvaient l’éclairer d’une manière suffisante. Nous-mêmes, au moment où nous avons tracé la caractéristique générale des Calo- phyllées, nous ne connaissions pas assez le fruit du Mammea et nous avons eu le tort de ne pas joindre aux mots : drupa (appli- cable aux Calophyllum) et capsula (applicable aux Mesua, au moins dans une certaine mesure), le mot bacca corticosa, qui aurait convenu au Mammea. Mais cette lacune était comblée depuis long- temps dans le manuscrit de notre travail, à l’article Mammea, lorsque M. Grisebach s’en est servi pour soutenir, d’après des documents inexacts empruntés à Tussac et à Turpin, l'identité possible du Æheedia et du Mammea. Nous n'’insistons pas, du reste, Sur ce point qui sera vidé par la simple lecture de nos descriplions et vérifié aisément par l'étude directe des objets. MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES, Par MM, J.-E. PLANCHON et J, TRIANA. Tris. IV. — CALOPHYLLEZÆ. (Supra, t. XIII, p. 317). Calophylleæ, Choisy in DC., Prodr., 1, 561. (Exclus. gen. X'anthochymus et Stalagmitis.) Guttiferarum sect. h* et sectionis 3* pars, Cambess., T'ernst. et Guttif., p. 51 et 58. Calophylleæ, Choisy, Guttif. de l'Inde, p. 28 (exclus. genere Gynotroches et addito genere Mammea perperam inter Gareinieas collocato. j Flores polygami. Calyx 2-/-phyllus. Petala numero varia, æsti- valione imbricata. Ovarium 1-2-loculare, loculis 1-2-4-ovulatis, ovulis anatropis v. semianatropis e basi loculorum erectis. Stylus distinctus, stigmate sæpius peltalo coronatus. Drupa, nux v. bacca corticosa mono-oligosperma. Embryonis exalbuminosi cotyledo- nes crassæ, plano convexæ, radicula multo majores. Arbores sæpius resiniflui. Folia opposita, sæpe pulchre lineato- nervosa. Stipulæ nullæ. —- Tribus insignis, affinitate versus Lophiram et Ochnaceas tendens. GEN. XXIX. — MAMMEA, L. Mammea, L. Gen. n° 1156 (exclus. sp.). — Endlich., Gen. n° 3442. MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES, 21 Mamei, Flum., Gen. lil. Calysaccion, Wight, Zllustr. 1, 130. -— Choisy, Guttif. de l'Inde, p. 4. Calophylli sp., Zolline. Flores polygami. Mase. {in eadem v. in distineta planta, fide Jaeq.). Calyx 2-phyllus, primum clausus, mox in valvas 2 ruptus. Petala 4-6, externa 2 sæpius valvis ealyeinis alterna, æstivatione imbricata. Stamina plurima, hypogyna, hbera. Filamenta filifor- mia. Antheræ biloculares, basifixæ , lineari-oblongæ, loculis connectivum angustüum, mucronatum marginantibus, rima lon- gitudinalt dehiscentibus. Flores hermaphroditi. Calyx et corolla maris. Ovarium ovatum, biloculare, loculis 2-ovulatis (v. specie h-loculare, loculis uniovulatis) ovulis anatropis, adscendentibus. Stylus subulatus, stigmate eapitato, bilobo (vel quadrilobo ?) lobis conecavis. Bacca (saltem apud M. americanam) corticosa, meso- carpio fibroso-pulposo, seminibus 1-2-3-H-adhærente. Semi- num tegumentum stuposo-librosum, crassum, forsan e duobus concretis constans, extus fbrillis cum illis pericarpii intertextis s{uposum, intas læviusculum ; raphe non valde distincta, introrsa, apicé la‘ertbusque in nervos fibrosos divisa. Embryonis exalbu- minosi radicula mammillari parva, infera, colyledones crassæ, in massam conferruminalæ, carnosæ, crypüs resiniferis undique marmoralæ. Arbores amphigeæ, tropicales, folns oppositis, coriaceis, pen- ninerviis, dense reticulato-venosis , pellueido-panctatis , floribus axillaribus v. raro terminalibus, fasciculatis v. paucis, pedicellatis. Fructus sæpe edules. Les caractères des graines tels que nous les avons tracés, et tels qu'ils se montreront aisément à tout observateur attentif, mettent hors de donte non-seulement la distinction générique des types Rheedia er Mammea, mais aussi la nécessité de placer ces types dans des sections différentes. Par l'absence complète de disque hypogyne dans les fleurs, tant miles qu'hermaphrodites où pseudo- hermaphrodites, par la fossette pétiolaire peu développée, par le £° série. Bor T. XV. (Cahier n° 4) * 16 242 J.-E, PLANCHON ET J. TRIANA, facies enfin, le Mammea pourrait, même en l'absence des fruits, être rapproché des Calophyllées, ainsi que l’a fait judicieusement M. Cambessèdes. Mais les caractères de l'embryon sont d’ailleurs de première importance dans une question de cette nature, et c’est sur eux que nous devons surtout appeler l'attention des botanistes qui veulent rester fidèles aux grandes traditions de l’école des Jussieu, des Richard, des Rob. Brown et des De Candolle. Sur la foi de M. Cambessèdes et d’autres auteurs qui signalent chez le Mammea americana un ovaire à loges uniovulées, nous avions cru d’abord pouvoir distinguer au moms comme section dans ce genre le Calysaccion de Wight, type indo-océanique, dont l'ovaire présente deux loges biovulées. Mais le premier carac- tère, en le supposant, bien observé chez le Mammea 4 Amérique, ne doit pas y être constant; car, deux fleurs hermaphrodites, que nous avons pu analyser (exemplaire de la Guyane, Schomburgk), nous ont montré clairement un double stigmate à divisions en entonnoir, répondant à deux loges qui renfermaient chacune deux ovules. Ainsi disparait toute disüinction réelle entre les Mammea et les Calysaccion. A. Mammea americana, L., Sp. PI., édit. 4, 512. — Jacq., Americ., 268, tab. 181, f. 82, ex Willd. — Id., Amer. pict., {ab. 248.— Vahl., Zclogæ I, p. 40. — Willd., Spec. It, p. 1457. — Griseb., FL of West Ind. T1, p. 108. Mamay, Baub., Hist. F, p.172. Mammei magno fructu, Persicæ sapore, Plum., Gen. kk; Icon. 170. Antilles, Guyane, Nouvelle-Gürenade (çà et là cultivé, dans les parties chaudes de l'Amérique). Nous n'avons voulu donner iei ni la synonymie détaillée, ni les localités nombreuses de cet arbre remarquable et depuis longtemps connu sous le nom d’Abricotier de Saint-Domingue, ou de Mam - mei. I nous suffira d’avoir clairement fixé la place du genre entre les Calophyllées; d’avoir démontré qu'il est entièrement distinel et même très éloigné du Rheedia; d'y avoir rattaché le prétendu MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 245 genre Calysaccion, ce qui en étend beaucoup Paire de distribution géographique; enfin d'avoir recüilié sur la structure de son fruit et de ses graines des erreurs très répandues dans Îles livres, bien qu’en partie réfulées par des observations de L, C. Richard et de Poiteau, citées dans un remarquable mémoire d'Antoine Laurent de Jussieu (in Ann. du Mus. XX, p. 465-166). — Tandis que Turpin, avec sa très fréquente inexactitude, a fort mal représenté le fruit et les graines du Mammea americana (in At. du Dict. des Sc. nat., tab. 157), L. C. Richard, dans une note manuscrite de son herbier, décrit avec un soin remarquable ees mêmes or- ganes qu'il avait pu étudier à l’état frais. Nous croyons devoir transcrire ici cette note dont M. de Franqueville, avec sa Jlibéra- lité habituelle, a bien voulu nous permettre de prendre copie : « Fructus (Mammeæ americanæ) : Bacca brevissimo pediculo insidens, amplissima, 4-7 poll. crassa, subrotunda, sæpius.pau- lisper depressa, ceniro submammillari, quadrangulum (si 4 se- mina, 5 angul. si à), brevissime exprimens. Cortex ruto-flavescens, maculis fuscis conspersus, unde fantillum attactu scaber, corita- ceus, crassitie sesquilineæ, leviter adherens earni cujus ad super- ficiem sui fragmentula relinquit (quæ pro duplici corticæ Jacquinus habuit). Caro aurea, firma, fibris pallidis undique transfixa, con- sistentia, saporeque mali persici luter (pavie jaune), sed sapore et odore magis exaltatis, qua parte semina contingit tubereculata ipsisque fortiter adhærens. Nuclei 4 (quandoque 3 et 2) magni, undique carne obvolut, distincte et distanter in quadratum posili, subovati, quodammodo referentes 3-angulum irregularem cujus bina interiora planiuseula, exteriore autem cireumferentiæ paral- lelo, convexo. Tegmen rufum, coriaceum, lineam erassum, con- stans fbris lignosis, aridis, intertexüis, superficie exteriore scabra . et quasi cavernosa, interiore Iævi fusca. Tegmen hoc infertum est corculo maximo pellieula tenuissima maxima parte tegmine adhæ- rente vestito. Hoc constat duobus cotyledonibus crassissimis facie ad faciem adglutinatis, ut difficile separari queant, basi ima coalitis . @t radicula sub forma papillæ protuberante. Substantia eorum (cotyled.) albida, sublutescens, compactissima (more fere nucleï Iippocastani), laceralione suceum pallide sulphureum, resino- hf J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. sum, {enacissimum, sapore tarde subamaro cum pauca adstric- üone fundens. Fructum fert maturum april, majo, Junio, juho. » L. C. Rich. mess. On voit, d’après ces détails, avec quelle sagacilé l’auteur de l'Analyse du fruit a su distinguer dans le fruit du Mamimea les parties qui appartiennent au péricarpe et celles que réclame la graine. I a su rapporter à cette dernière le tégument formé de fibres entrelacées que beaucoup d'auteurs ént décrit comme un endocarpe, parce qu'il se confond, en effet, par sa face externe avec les fibres intérieures de la chair du fruit. C’est probablement par une faute d'impression que M. Grise- bach aitribue au Mammea des loges multiovulées. Tout au plus y a-t-1l deux ovules dans chaque loge et peut-être n’y en a-t-il bien souvent qu’un. 2, MammeaA ExCELsA, Nob. Calophyllum excelsum, Hassk. et Zolling. in Flor.1847,p.641. Calysaccion ovalifolium, Choisy, Guthf. de l'Inde, p. h6, et in Zoll., P/. Javan. (tirage à part), p. 40. Java (Zollinger n° 2454), Folia obovata, more generis, pellucido-punctata. Alabastra ovalo-globosa, apiculata. Le fruit, tel que le décrit Choisy (in PI. Zolling.) n’est évidem- ment qu'un ovaire noué et très loin de sa maturité. Le test des graines y est pris pour l’endocarpe. 9. MAMMEA LONGIFoLIA, Nob. Calysaccion longifolium, Wight, Tllustr. of Ind. Bot. T, 130, et con. VE, tab. 1999. Calophyllum longrfolium, Herb. Madras ex Wall. Cat, n° 4S51, cum annotalione : «certe non hujus gencris, » Bombay (herb. Hook.; herb, Planch.). MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 29 Ovarium in fl. pseudo-hermaphrod. brevissime slipitalum, 2-3-loculare! stylo subulalo, stigmale more agarier pileiformi- umbonalo. Ovula in loculo quovis 2, e basi erecta, altero obor- tivo, anatropa. La figure des Zcones de Wight semble représenter une baie monosperme. La radicule de la graine regarderait le sommet de la loge. Nous avons lieu de croire que ce caractère est inexact, Il n’est pas, du reste, mentionné dans le texte. h. Mammea EuGeNIoInDESs, Nob. — Ramis teretibus , foliis brevi- ter petiolatis oblongo-ellipticis (8-10 centim. longis, 3-4 centim. latis) basi acutiusculis apice breviter et obtuse acuminatis mar- gine integro leviter revolutis siccitate subtus rufescentibus tenuiter reticulato-venulosis, floribus ad axillas foliorum v. in rami parte denudata fasciculalis, pedicellatis, calyce ante anthesim grano piperis bigri miInore. Madagascar, Vohemar (Boivin n° 2696, a Richardo ann. 1846, communicat. ). 9. MammEA sEssiLiFLora, Nob. Clusia? sessiliflora, Poir., Dict. encycl., V, p. 183.— Choisy in DC., Prodr., 1, p. 559. Madagascar (herb. Lamk. ex Poiret ; herb. De Cand.. L'exemplaire de celte espèce que l’un de nous a vu en passant dans l’herbier De Candolle, et qui répend exactement à la deserip- ton très imparfaile de Poiret, est bien certainement une espèce de Mammea, voisine par le feuillage du Mammea eugenioides. Nous n'avons pu nous-même en analyser les fleurs; mais M. Müller, le savant conservateur de l'herbier cité, a bien voulu faire pour nous cette étude, et constater dans le bouton la présence d’un calice clos à deux pièces soudées, de cinq pétales (probablement au lieu de quatre habituels), de nombreuses étamines hypogynes, d’un ovarre gros à stigmate large et encore subsessile (probablement faute d'élongation du style), enfin de deux loges uni-ovulées confluant parfois peut-être en une seule. 26 JE. PLANCHON ET J. TRIANA. G. Mamura? axcusrirozra, Nob.—Ramis terctibus verruculosis, {olis breviter petiolatis confertis Nineari-ellipticis (6-12 centim. longis, 4-2 centim. latis) bast obtusis apice oblusiusculis margine revolutis reticulato-venulosis junioribus pellucido-punctatis, adul- üs subopacis, flore (in specimine) unico ternunali (verosimiliter tlores quoque axillares, in specim. manco deficientes), pedicello À centim. longo, alabastro adhue clauso diametro cireit. 4 millim. Madagascar; herb. Dupetit-Thouars (Mus. Par.), absque no- mine. Évidemment du même genre que la plante précédente, bien que nous n’ayons pu en analyser l'unique bouton. Le facies, la réliculation des feuilles, leurs points translucides (visibles dans le jeune âge), et l'apparence du bouton justifient cette détermination générique. : 7. Mammea arricaxa, Don, Syst. 1, p. 619. — Sabine in Hort. Trans. Lond. V, p. 457. — Spach, Suites à Buff. V, 322. — Conf. Afzelius, Report., p. 328, n° 39, ex Sabine. | Sierra Leone, dans les forêts (Afzelius). Ne se trouvait pas dans l'herbier de Don que l’un de nous a consulté jadis chez Sir Wil- liam Hooker. D'après les trop courtes indications de Sabine, cette espèce qui vient spontanément dans les montagnes de Sierra Leone, serait différente du Mameri des Antilles. C’est un grand arbre à feuilles très aiguës, d'un vert foncé. Son bois s'applique à de nombreux usages. Le fruit a deux fois la grosseur du poing : 1l est aussi gros que celui du Hamer d'Amérique, mais plus aigu et d’un goût aussi EXQUIS. Species generi aliena. Mammea asiatica, L., Sp., éd. 1°, p. 512 — Barringtonia speciosa, L. monent. Auctor. MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUITIFÈRES. 9/17 GEN, XXX. — CALOPHYLLUM, L. Calophyllum, L., Gen. 658. — Jacq., Amer., p. 269. — Gærtn., De Fruct. 1, p. 201-202, tab. 43, f. 4. — Willd., Sp. Il, 4459, et in Berlin. Magaz., ann. 1814, p. 79. — Juss., Gen., p.258, etin Ann. du Mus. XX, p. 466. — Wight, llustr. 1, p. 127 et seq. — Cambess., Wé , Guttif. de l'Inde, p. 40 et seq., ete. Calaba, Plum., Gen., p. 39, tab. 48. — Adanson, Fam. Kalophyllodendron, Vaill. in Mém. acad., ann. 1722, p, 207. Inophyllum, Burm., Thes. Zeyl., 130-13L. Balsamaria, Loureiro (monent. auct.). Apotherium, Blume, Bijdr. 1, p. 218 (monente Choisy). Lamprophyllum, Miers in Trans. Linn. Soc., tom. XXI, p. 249, tab. XX VF, fig. 43 (pro parte, nempe quoad Calophyllum Calaba, L., perperam cum Aheediæ “pébIebus in genus plane | 114 TOC conflatum) . Flores polygamo-monoiei, maseuli et hermaphrod. v. pseudo- hermaphrod. in eodem racemo v. in racemis distinetis. Calyx h-phylas, foliolis biseriatis, externis 2, interna 2 sæpe semi-peta- loidea v. plane petaloidea plus minus tegentibus, æstivatione 1m- bricatis. Petala 2-4-6-8, rarius nulla, æstivatione imbricata, caduca. Discus hypogynus nullus. Stamima mdefinita apud flor. mase. in acervum centralem congesta, apud flores hermaphr. v. pseudo-hermaphrod. sub ovario inordinatim inserta. Filamenta hbera v. rarius obscure polyadelpha v. in annulum ima basi obso- lete coalescentia, filiformia, flexuosa. Antheræ sæpius oblongæ v. lineari-oblongæ, basifixæ, utrinque emarginatæ, loculis parallelis, membranaceis , connectivo angusto parum conspicuo Connexis, rima longitudinal apicem versus primum hiante dehiscentes. Ovarium uniloculare. Stylus fiiformis v. subulatus. Stigma infun- dibuliformi-cupulatum, v. si mavis obverse umbraculiforme, mar- gine irregulariter repando-obulatam. Ovalum in loculo unicum, 248 -_ dJ.Æ, PLANCHON ET J. TRIANA. e fundo ilhius erectum et iius cavitatem parvam cito implens, anatropuun, micropyle infera. Fructus : Drupa nuciformis, nempe parum suceulenta, lorsan interdum more Amygdalt et Juglandis subsiCca, epicarpio membranaceo, mesocarpio exsiccatione sub- Spongios0 v. pulveraceo, endocarpio (putamine) erustaceo, fragiht, sæpe siralo interno spongioso plus minus crasso (tegamento semis) duplieato. Semen, sicut ovulum, e basi loculi erectum, anatropum, raphe parum conspieua hine ex hilo basilarti ad api- cem seminis chalazicam extensa, ibique in nervos paucos divisa, chalaza parum conspicua. Tegumenta seminis in unum con- creta; hoc spongiosum, nune ab endocarpio Hiberum, nune eum lo plus minus concretum. Embryonis cotyledones 2 crassæ, plano-convexæ, carnosæ,'oleosæ, tractione modica a se invicem secedentes ; tigella (vulgo radieula) conica v. mammiformis parva, brevis, cotyledonibus continua, versus loculi basim spectans. Arbores v. frutices amphigei (ex Africa exules) speciosi, sæpe resiniflui. Rami telragoni. Gemmæ nudæ e foliis dimiputis in- terdum in pseudo-bracteas evolutis constantes. Folia opposita v. pseudo-verticillata, integerrima, pulchre lineato-nervosa, impunc- tata. Racemi v. cymæ axillares v. abortu gemmæ terminalis spurie terminales, v. vere terminales. Flores pro ordine parvi v. medio- cri amplitudine, sæpe suaveolentes. Baccæ sæpe pruina glauces- cenle ornatæ, resinosæ. Embryonis oleum in usum frequenter adhibitum. I y aurait beaucoup à dire sur la structure des fleurs, des fruits ct des graines de ce genre. Mais comme plusieurs de ces points seront traités dans la partie organographique de ce mé- moire, nous les avons simplement résumés ici sous la forme abrégée de caractères génériques. Constatons seulement le fuit de l’anatropie de l’ovule et de la direction toujours infère de la tigelle ou radicule : ajontons que le calice, bien que presque générale ment à deux rangs de pièces, pourrait être néanmoins appelé diphylle, dans le cas où les deux pièces internes deviennent plus ou moins pétaloides. A l'égard des espèces et de leur synonymie, L chaos était tel ' L } + MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES, 249 que nous en avions d'abord été effrayés. Avec l'étude, néanmoins, le courage nous est venu par degrés, et, grâce aux riches maté-- riaux dont nous avons pu disposer, grâce surlout aux {ypes nom- més par Choisy dans les herbiers de MM. Alp. De Candolle et Boissier, nous croyons avoir pu porter quelque lumière dans ces ténébres et faciliter la tâche à de monographes futurs. Malgré notre désir de trouver dans les caractères de ce genre quelque distinction assez marquée pour y établir certaines coupes palurelles et donner le fl d’un arrangement rationnel, nous avouons n'avoir rencontré que des nuances, capables tout au plus de rapprocher l’une de l’antre certaines espèces, mais trop légères pour servir de base à des subdivisions vraiment naturelles. Le nombre des pièces florales sur lequel on s’est appuyé jusqu'ici pour diviser le genre en séries, est par lui-même si variable et d’ailleurs si sujet à être diversement apprécié, que nous ne lui attribuons pour notre part aucune importance. Nous ne l'admet- tons donc ici que comme un pis-aller provisoire, un moyen artifi- ciel de distribuer les espèces, à peu près du reste comme nous l'avons fait pour le genre T'ovomila. * Calyx 4-phyllus, foliolis internis interdum semipetaloideis, nunc plane ' petaloideis. Petala, in calvce 4-phyllo, 1-2-3-4 vel nulla. A. Species americanæ. A. Cazornycium CazaBa, — Arbor glaberrima, folns petiolatis elhiptico-oblongis rarius bast euneatis apice rotundato emarginatis, racemis axillaribus folio multo brevioribus simplicibus v. trifidis paucifloris, pedicellis flore expanso subbrevioribus v. parum lon- ogioribus ante anthesim reclis v. vix curvulis, ealyeis 4-phyll foliolis suborbiculatis, petalis nullis v. 1-2 oblongis, stylo brevi nune subnullo, « drupa globosa magna » (Jacq.). Calophylluin Calaba, Jacq. , Amer., p. 269, tab. 105. — Linn., Sp., 732 (exclus. synon. Rlieed. et tantum quoad stirpem americanam), — Willd., Sp. I, 1160, quoad stirp. amer. — Choisy in DC, Prodr. 1, 562. — HBK. Vov. gen. et Sp. V, 202. 250 J.-L. PLANCHON EL J. TRIANA. — Descourt., FI. des Antill. IE, tab. 74. — Griseb., F1. of Brit. West. Ind. 1, p. 108 (exel. loc. nat. brasil.). Calaba, folio citri splendente, Plum., Gen., p. 39, tab. 18. Calophyllum inophyllum 6 Calaba, Lamk., Dact., p. 558 (exclus. synon. Burmann, ad Cal. Burmanni spectante). Vulgo : Calaba aux Antilles françaises (Plum-Jacq.); Galba, à la Martinique, suivant Plée (par corruption du mot Calaba). — Paretuvier (pour Paletuvier ?) lignon (herb. Vaillant). Aceite de Maria, Resina Ocuje, à Cuba (Ach. Rich.). Indes occidentales, Martinique (Jacquin. — Sieber, F1. Martin. n° 310! — Plée in herb. Mus. Par.). — Saint-Domingue (Plumier). — Dominique (Imray). — Porto-Rico (Widler n° 263). — Cuba (Hamb. et Bonpl. — Ramon de la Sagra!). — Jamaïque (March, fide Griseb.). -— Saint-Vincent (Guilding, fide Griseb.). — Tri- ndad (Crüger, fide Griseb.). — Veraguas, forêts épaisses près de Remedios (Seemann). Tous les exemplaires de cette plante que nous avons eus sous les yeux, appartiennent à la région des Antilles. Mais M. Seemann indique l'espèce à Veraguas, partie du continent américain où se trouvent souvent les types végétaux des Indes occidentales. L'herbier de M. Boissier renferme un exemplaire de Calophyl- lum Calaba, provenant de collection de Pavon et portant l’éti- quette, évidemment transposée, de « Blechnum, Peru, Macora ». La même plante, sans fleurs ni fruits, a été distribuée par l’herbier royal de Berlin, parmi les doubles de Ruiz, avec l'indication sui- vante : Arbor ex qua profluit resina dicta de Ocuje? On pourrait croire d’après cela que les exemplaires en question sont origi- naires du Pérou; mais tout nous porte à supposer au contraire que ces échantillons, comme bien d'autres des herbiers de Ruiz et Pavon, ont été recueillis à Cuba, ou tout au moins appartiennent à des Calophyllum Calaba des Antilles, simplement cultivés au Pérou. A l’occasion du J’erhallaria de la flore péruvienne (ci-dessus t. XIV, p. 314), nous avons signalé brièvement un dessin de Jo- MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. Lo seph de Jussieu représentant un Calophyllum récolté près de Buena-vista, et qu'accompagne l'inscription suivante : « Espèce de Beaumier que les Espagnols appellent Aceite de Marie. » Ce Calophyllum, dessiné simplement au trait, ne saurait être dé- lerminé avec une précision suffisante, d'autant qu'il ne présente ni fleur ni fruit. Peut-être est-ce notre Calophyllum Mariæ auquel il ressemble plus qu'au Calophyllum Calaba. Un exemplaire de Calophyllum Calaba, recueilli par M. Ramon de la Sagra, près de la Havane (herb. DC.), est remarquable par ses feuilles à base cunéiforme. Mais’ ce caractère se retrouve çà et là chez des feuilles mêlées aux feuilles de forme ordinaire, c’est- à-dire plus ou moins elliptiques. En tout cas, les feuilles du Calo- phyllum Calaba sont à peu près toujours arrondies-émarginées au sommet, sans trace de prolongement en acumen obtus. Le fruit de-cette espèce est, d’après Jacquin, un drupe globu- leux et gros : M. Grisebach lui donne 2 pouces de diamètre, volume insolite qui permettra sans doute de mieux caractériser l'espèce, lorsque l’on connaîtra le fruit des espèces voisines, telles que les Calophyllum brasiliense et Marie. 2. Carorayzzun Mariæ, Nob. — Arbor procera, rarmnulis alato- tetragonis ereclo-patentibus, lutescentibus, fohis breviter petio- lats elliptieis oblongisve apice obtuse acuminatis v. rotundatis rarius leviter emarginatis glaberrimis lueidis rigide chartaceis argine incrassato subrepandis integris, nervo medio valido late- rahbus striformibus tenuissimis creberrimis conspicuis, petiolis supra canaliculatis sublus, sicut nervus, carinatis, foliis gemma- ceis pube rufidula indutis. Vulgo : Arbor del aceite de Marie, c’est-à-dire arbre d'huile de Marie. Cunda, prov. de Mariquita, alt. 300-100 mètres ; Mariquita (Triana ; Valenzuela). Bien que nous n'ayons pas vu Îles fleurs de cet arbre, nous n'avons pas cru devoir le passer sous silence, parce que l'espèce d'huile résineuse qu'on extrait de ses tiges par des incisions arti- 252 J.-Æ. PLANCHON ET J. TRIANA. licielles, est très connu dans le pays comme un remède populaire, employé principalement à l’extérieur pour la guérison des plaies. Voici, du reste, pour compléter cette description, quelques détails empruntés à un remarGuable recueil manuscrit de notes bota- niques, qu'a laissé Valenzuela, un des élèves les plus distingués de Mutis : «Arbre très grand, d'après ce qu’on m'a dit.» Feuilles opposées, obovées, échancrées au bout, dépourvues de nervures, très en- tières, luisantes, un peu carénées en dessous, fermes, avec des veines transversales rapprochées. Les fleurs sont portées sur des pédoneules axillaires, composés de deux décussations alternes, ouvertes tout à fait comme les branches d’une croix (c’est-à-dire pédoncules communs solitaires portant deux paires de pédicelles décussés et divariqués). Le calice a deux sépales concaves, éta- lés ; la corolle quatre pétales ovés, blancs, élalés. Une rangée unique de filets de la longueur de l'ovaire. Style cylindrique droit. Stigmate orbiculaire réfléchi. En dedans de la baie encore très jeune, on à pu reconnaître un ovule ovoïde, solitaire. » Valen- zuela, mss. Cette espèce diffère du Calophyllum Calaba, L., par ses feuilles plus épaisses, à nervures secondaires beaucoup plus nombreuses et plus fines. Par une sorte de monstruosité qui se présente fré- quemment chez le genre, et notamment chez le C. Calaba, ces feuilles, au lieu d'être toujours entières, se découpent parfois en lobes inégaux et irréguliers, devenant ainsi sinuées, lobées, à là facon presque des feuilles de Chêne blanc. Est-ce le résultat d’une cause accidentelle? Est-ce une tendance native? C'est ce que l'étude attentive de ces organes à l’état frais pourra peut-être dévoiler, | 3. CALOPHYLLUM BRASILIENSE, Caimb. —- Arbor glaberrima, foliis petiolatis oblongo v. lanceolato-ellipticis basi acutis apice in acu- men breve obtusum leviter productis raro rotundatis v. leviter emarginalis Coriaceis, racemis axiilaribus simplicibus v. parce ra- mosis folio multo brevioribus, pedicellis gracilibus ante anthesim sæpe incurvis v, flexuosis, floribus more affinium polygamis, MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 253 calycis 4-phylli foliolis suborbiculatis concavis, petalis nullis v. 1-2-3, staminibus in flore masculo numerosis, in pseuto-herm. paueis. Calophyllum brasiliense, Camb. in Aug. de Saint-Hilaire, F1, Bras. mer. 1, p. 821, tab. 67. — Walp., Repert. I, 397. Brésil : bords des ruisseaux, près de Fregesia da Serra, pro. du Saint-Esprit (A. S.-Hil.). — Minas Geraës (Claussen in herb. Mus. Par., Deless., De Cand., etc.). — District de Rio Preto, prov. de Fernambouce (Gardner n° 2812 in herb. De Cand.). — Bahia (Blanchet n° 4831, ann. 1836). Sur une éliquette manuscrite de l’herbier De Candolle, Choisy nomme celte espèce Calophyllum Calaba var. longiflora. Elle nous parait néanmoins très distincte du vrai Calophyllum Calaba par ses feuilles plus coriaces, toujours ou presque toujours pro- longées en un acumen court et oblus, presque jamais émarginées et ne l’étant çà et là que d’une manière accidentelle, Ses pédi- celles sont aussi relativement plus grèles et plus longs (caractère que Choisy à voulu désigner peut-être par le nom, en ce sens im- propre, de longiflora); ils sont aussi très fréquemment courbés ou flexueux. Les exemplaires étudiés par Cambessèdes étant pseudo-herma- phrodites, n’ont présenté sous leur ovaire qu'un petit nombre d'élamines, disposées à peu près sur un seul rang. Mais parmi les exemplaires de Claussen, il s’en trouve qui sont pourvus de fleurs mâles, à étamines bien plus nombreuses, et groupées en un fais- ceau central. | Le nombre des pièces florales varie sur les fleurs de la même grappe. Tantôt les pétales manquent absolument; tantôt il n'y en a qu'un opposé à l’un des sépales externes; tantôt on en voit deux opposés à ces deux derniers sépales; tantôt trois par dédou- blement latéral de l’un des précédents. C'est probablement au Calophyllum brasiliense qu'il faut rap- porter les n° 1795 et 1908 de la collection dè Spruce, récoltés en 1851, dans la province brasilienne de Rio Negro. Is nediffèrent extérieurement du type que par des feuilles à nervures un peu plus fines et moins saillantes, 25 J.-E. PLANCHON ËT J. TRIANA, h. Cazopayziun Luciux, Benth.-— Glaberrimum, foliis petiolatis lanceolato-v. ellipico-oblongis basi acutis apice sæpius breviter et obtuse acuminatis interdum leviter emarginatis margine integro lenui sæpe revolutis supra vernicoso-nilidis, racemis axillaribus folio multo brevioribus 5-11-floris, pedicellis ex axilla bracteæ lineari-oblongæ rectis v. incurvis flore longioribus, floribus more affinium polygamis, calyeis 4-phylli foliolis internis petaloideis quam exterpa longioribus , petalis 2-3-4 oblongis, nune nullis! staminibus in fl. hermaphr. plurimis, stylo gracili ovario longiore. Calophyllum lucidum, Benth. in Hook., Lond. Journ. of Hal 1, 370. — Walp., Repert. 11, 811. Calophyllum revolutum, L: C. Rich. mss. in herb. proprio, nune Franquevilleano, cum truc : « Kourahara Galibium ; frutex 6-15 ped. ramis quadrangulatis, foliis oppositis lucidissi- mis, lateribus revolutis. Flores albi, polyandri. Octobri florens. Mammea ? Guyane anglaise : Essequebo supérieur (Schomburgk n° 514). — Jbid. Roraima {Schomburgk n° 612). — Guyane française, | Cayenne, sur Îles rives du fleuve Koura {L. C. Richard, herb. Franquev.). Le prototype de celte espèce est représenté par le n° 544 de Schomburgk, dont les exemplaires présentent des feuilles un peu noircies par la dessiecation et comme enduiles d’une légère couche de vernis. Les exemplaires marqués du n° 612 différent un peu des premiers par des feuilles que la dessiccation n’a pas noircie, et dont l’éclat de vernis est moins brillant. Mais ces légères diffe- rences tiennent peut-être à l’âge des rameaux recueillis. La partie supérieure de ces rameaux, très manifestement tétragone, pré- sente, comme parfois les pétioles, une légère couche de fleur glaucescente qui disparait avec le temps, mais dont on trouve plus ou moins la trace. | Le Calophyllum lucidum est une des espèces chez lesquelles s’efface le plus la différence entre les sépales et les pélales. En effet, les deux pièces internes, que nous avons attribuées au calice, pourraient aussi bien s'appeler des pétales, si l’on ne tenait MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 259 compile que de leur apparence, et si l’on ne voulait signaler leur équivalence avee les pièces internes du calice telraphylle des espèces voisines. Nous avons constaté, du reste, l'absence complète de pétales chez une fleur pseudo-hermaphrodite (en bouton), prise sur la même grappe que des fleurs à deux ou trois pétales. La note inédite de L. C. Richard, que nous a fournie la pré- cieuse collection de M. de Franqueville, prouve que lillustre auteur de l’Analyse du fruit avait saisi, de son coup d'œil de bota- niste profond, les rapports entre les Calophyllum et les Mammea. Quant à l’épithète revolutum, appliquée en général à l'espèce, elle convient parfaitement à l’état particulier des exemplaires de Richard, mais ne s'appliquerait pas aussi bien à la plante que le fait de l'expression caractéristique de lucidum. 9. CALOPHYLLUM PACAYPHYLLUM, Nob. — Ramis junioribus sub- tetragonis, fois ovalibus apice obtusis v. sæpius emarginatis retusisve bast in petiolum crassum angustatis vix marginaltis erassis v. coriaceis nitidis, nervis secundariis densissimis tenuis- simisque prominulis, racemis axillaribus folio multo brevioribus paueifloris, floribus brevissime pedicellatis reflexis bracteatis, bracteis latis alabastrisque extus tenuissime ferrugineo-subvelutinis, sepalis 4, petalis 4 (v. paucioribus?) oblongis membranaceis sepala superantibus, stamimibus numerosis. Brésil septentrional : Rio Negro (herb. Lusit. in Mus. Paris.) = San Gabriel (Spruce n° 21/8). Les feuilles coriaces el très épaisses, la pubescence des bractées et des boutons distinguent cette espèce de toutes les précédentes Ses rapports évidents sont avec le Calophyllum lucidum. Species americana ab flore ignotis dubia. 2 6. CaLopayLLum LonGirouium, Willd. in Magaz. der Ges. naturf. Freunde, 1811, p. 80, fide Kunth. — HBK, {ov. gen. et 5p.:V,p. 202. | 956 J.-E. PLANCHON.ET J. TRIANA. Vulgo : Aceyte de Maria, au Pérou (Humb. et Bonpl.). — Maria, à Panama (herb. Facult. Scienc. monsp.). Folia ampla, anguste Hineari-oblonga, basi acutiuseula v. rotun- data in petiolum canaliculato-marginatum contraela, apicerotundato, subtruncalo mucronata v. in acumen obtusum breve producta, margine subtus incrassato limbata, rigide membranacea, nitida, exsiccatione fuscescentia, sublus pallidiora, nervo medio valido, lateralibus innumeris veniformibus parallelis rectis patentissimis ulrinque promnulis em venulis tenuissimis eis interpositis alter- nantibus. | Pérou, près de Tomependa, dans la prov. de Jaen de Braca- moros (Humb, et Bonpl.).— Panama (herb. Facult. sc. monsp.). — Jamaïque (Murray n° 295, 228 in herb. DC. ann. 1829). Très différente au premier aspect des précédentes, cette belle espèce rappelle par ses feuilles le Calophyllum spectabile de l'Inde. L'étude de ses fleurs permettra seule d’en fixer les affinités les plus intimes. Nous rapportons, sans trop hésiler, à la même espèce les feuilles provenant de trois localités très distantes, parce qu'elles coïncident exactement par leur texture et leur ap- parence. Celles de Panama, relativement plus larges que celles de l'herbier Humboldt et Bonpland et que celles de Ja Jamaïque, ne se distinguent d’ailleurs par aucun trait essentiel. Peut-être l'arbre est-il cultivé en divers points de l'Amérique tropicale, en sa qualité de plante usuelle, comme source d'un Baume de Marie. B. — Species oceanico-asialicæ. 7. CaLopnyLLum Wicarianum, Wall, — Glaberrimum, ramis tctragonis interdum pruinosis, foliis breviter petiolatis cuneato- obovatis v. cuneato-oblongis apice rotundatis et interdum retusis crassiusculis, nervis secundariis crebris utrinque prominulis, racemis axtllaribus folio brevioribus v. longioribus, floribus pedi- cellatis, pedicellhs gracihibus flore longioribus, calycis 4-phylli foliolis ovato-oblongis, petalis nullis v. 4 calyee brevioribus (?) MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 297 cadueis, staminibus flor. pseudo-hermapbhroditi plurimis plurise- rialis, fructu ellipsoideo oliviformi. Calophyllum Wightianum, Wall., Cat. n° 4847 in herb. De Cand. (ex herb. Wight). Calaba à fruits allongés, Lamk, Duct. I, p. 558. Calophyllum apetalum, Willd., Berlin. Mag., ann. 1811. p. 563 (excel. synon. Burmann). Calophyllum Calaba, L., Sp. 732 (pro parte, nempe quoad synon. Rheede). Tsjerou Ponna, Rheede, Hort. Malab. IV, p. 81, tab. 39. Calophyllum spurium, Choisy in DC. Prodr. I, p. 563. — Wight et Arn., Prodr. FI. Pen. Ind.or. 1, p. 103 (exclus. synon. Burm. Zeyl.) Calophyllum decipiens, Wight, I llustr. [,.p:,128,.et,.Ieons, tab. 106. | Vulgo : Tsjerou Ponna Malabarensibus, Cit-Ocii Brachmannis, Ponnaca pequeno Lusitanis, Kleyne geele gom appelen Belgis (Rheede in hort. Malab.). — Sriponne, dans le Canara (d’après la collection Hohenhacker , probablement Tsjerou Ponna, mal orthographié). | ; Malabar (Rheede). — Ibid. Travancore (Wight); Quilon (Wight ex Wall. herb. Ind. n° 4847 in herb. DC.). Ibid. Mont Dschamalabad, près de Mangalor, dans le district de Canara (collect. Hohenhack. ann. 1847, n° 322. — Ibid. Concan (Stocks et Law, collection distribuée par MM. Hook. et Thoms. in herb. DC.). Par suite de sa tendance fréquente à confondre des espèces très distinctes, lorsqu'il ne les connaissait que par les livres, Linné réunit, sous le même nom de C. Calaba, et le Calaba de Plumier (Antilles), et le C. flore quadrifido de Burmann (plante de Ceylan), et le Tsjerou Ponna de Rheede (espèce du Malabar). Willdenow, le premier, s'inspirant peut-être de doutes expri- més par Jacquin, sut distinguer du Calaba d'Amérique le pré- tendu Calaba de l'Asie, auquel il donna le nom de €. apetalum, 4° série. Bor. T. XV. (Cahier n° 5.) 1 17 pts) J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. dans l’idée que ses fleurs étaient constamment apétales. C'était un pas vers la vérité; mais la confusion restait encore entre le Tsje- rou Ponna de Rheede et l’Inophyllum flore quadrifido de Bur- mann, réunis à tort sous le même titre de €. apelalum. Peu de temps après, Choisy, adoptant la distinction établie par Willdenow entre le Calaba de Plumier et le C. apetalum, rejeta ce dernier nom spécifique, sous prélexté que la plante, au lieu d’être apétale, était pourvue de quatre pétales sans calice. En ‘conséquence, regardant cette espèce comme anomalé dans le genre, il l'appelle €. spurium. | Plus récemment, le docteur Wight, rectifiant, comme contraire à toute saine analogie, l’idée de Choisy sur la nature des enve- loppes florales du Calophyllum en question , découvrit dans les boutons de la plante de Malabar quatre pétales caducs, et distingua en outre de cette espèce continentale l’Znophyllum flore quadrifido de Burmann qu'il propose d'appeler €. Burmanni. Quant à l’es- pêce du Malabar, ne voulant la nommer niC. apetalum, ni C. spu- rium, à cause de l'impropriété des deux termes, il la baptisa decipiens, pour rappeler les méprises auxquelles elle à donné liéu. Ce nom de decipiens à son iour est devenu la source d’autres erreurs, en s'appliquant à tort, par exemple, à notre C. T'hwaitesi : c’est pour cela que nous lui substituons le nom de Wightianum, déjà employé dans le catalogue de feu le docteur Wallieh, et qui rappellera fort à propos le eoncours prêté par le docteur Wight pour arriver à la connaissance des Calophyllum asiatiques. Ainsi qu’on à pu le voir par la diagnose ci-dessus tracée, le €. Wightianum n'est pas strictement apétale, comme l’a cru Willdenow, ni toujours pourvu de quatre pétales, comme l’a sup- posé le docteur Wight, et bien moins encore dépourvu de calice, ainsi que l’imagina jadis Choisy. Pareil en cela au Calaba d’Amé- rique et sans doute à beaucoup d'espèces du genre, il présente, sur la même grappe, des fleurs sans pétales et d’autres qui en ont jusqu'à quatre. On pouvait, du reste, avant la vérification que nous avons faite, présumer cette diversilé d’après les termes suivants de l’Hortus Malabaricus : « Similiter Flores (Tsjerou Ponnæ) Ponnæ (i. e. Calophylh Inophylh) similes, præter quam quod non MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 259 ex octo, sed e quatuor plerumque constent foliolis. » Ce plerumque signifie évidemment que les folioles florales ne sont pas toujours réduites à quatre. * D’après les localités qu’on a vu citées, il est probable que le C. Wightianum est particulier à la côte du Malabar. Il est vrai que Rheede, dans l’Hortus Malabaricus, dit avoir reconnu un rameau de sa plante dans l’herbier formé à Ceylan par le célèbre Paul Hermann; mais ce rameau doit appartenir à l’nophyllum flore quadrifido de Burmann, c’est-à-dire au C. Burmanm de M. Wight. A l’exemplaire du C.W ightianum de l'herbier de la Compa- ognie des Indes, que possède l’herbier De Candolle, sont ajoutés sans connexion avec le rameau, deux fruits à peu près globuleux et plus petits que des Pois. Nous n'avons pas pris ces fruits pour base de l’un des caractères de l’espèce, parce que, d’une part, il n'est pas certain qu'ils appartiennent à la plante (on sait combien de _confusions règnent à cet égard dans l’herbier Wallich); d'autre part, la dessiccation à pu en modifier la forme et le volume. On doit, au contraire, s’en rapporter pour les caractères des fruits du Tsjerou Ponna à l'Hortus Malabaricus, qui les compare pour la forme et les dimensions aux fruits du Cornus mas. Aussi Lamarek, dévançant Willdenow pour la distinction du Calaba de l'Amérique et du Calaba de l'Inde, avait-il appelé ce dernier Calaba à fruits allongés. 8. CazoPayLLum CominGn, Nob. — Ramulis acute compresso— tetragonis, folns breviter petiolatis obovatis sinu lato retusis (rarius hinc inde elhpticis non emarginatis) basi acuta subcuneatis rigide chartaceis glaberrimis nitidis dense lineato-nervosis, racemis axillaribus v. abortu gemmæ terminalis spurie terminalibus pe- dunculatis simplicibus v. parce ramosis, rachi compressa sparse pilosula, pedicellis flore longioribus, calycis 4-phyll foliolis varie inæqualibus,internis majoribus sæpe semipetaloideis, petalis 4 cu- neato—obovatis v. cuneato-oblongis calyce longioribus, staminibus fl. pseudo-hermaphrod. plurimis, ovario post anthesim ellipsoideo. Îles Philippines (Cuming n° 1077). if 260 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. C. decipiens, Choisy, Guttif. de l’Inde, p. A2 (pro parte) et exclus. synon. Choisy signale dans l’exemplaire de Cuming, que nous venons de. décrire, des fleurs à quatre divisions auxquelles s’ajoute parfois, dit-il, un calice bipartite. Tous les boutons que nous avons étu- diés nous ont présenté 4 sépales et 4 pétales. Il est possible, du reste, que le nombre de pétales soit parfois réduit, comme cela se présente chez diverses espèces habituellement tétrapétalées. En tout cas, l’espèce se distingue aisément du C. Wightianum par la présence à peu près constante de pétales plus longs que le calice. 9. Cazorayzzun Tawairesni, Nob. — Glaberrimum, ramis tetra- gonis, folis brevissime petiolatis obovato-v. cordato-orbiculatis basi emarginatis apice rotundato interdum leviter retusis coriaceis supra nitidis, nervis Secundarus crebris supra prominulis, race- mis axillaribus folio brevioribus v. longioribus paucifloris, pedi- cellis gracihbus sæpius flore longioribus, calyeis 4-phylli foliolis orbiculato-oblongis, petalis 3-4 obovato-oblongis calyce longiori- bus diu persistentibus, staminibus floris pseudo-hermaphr. nume- rosis pluriseriatis, ovario ovoideo-globoso glaberrimo stylo eo longiore superato, fructu...…. « Foliis densis orbiculato-obovatis basi vix emarginatis, racemis lolio brevioribus. | Calophyllum decipiens x, Thwaites, Enum. PI. Ceyl. 51, non Wight. 6 Foliis dissitis, orbiculatis, basi emarginatis, racemis pauci- floris, laxis, folium excedentibus. Calophyllum decipiens &, Thwaites, L. c. Ceylan (Thwaites n° 3408 in herb. De Cand. et in herb. Mus. Par.). sé tn. Espèce selon nous très distincte du vrai C. decipiens ou C. Wightianum, Wall., qui est le Tsjerou Ponna de Rheede. Celle- ei a des feuilles obovales-cunéilormes, à base plus ou moins MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 264 aiguë, et ses fleurs, souvent apétales, présentent en tout cas des pétales assez caduës pour avoir longtemps échappé à l'observa- tion. Le €. T'hwaitesii, au contraire, est pourvu de pétales rela- tivement remarquables, puisqu'ils dépassent le ealice et persistent longtemps après l’anthèse. D'ailleurs la comparaison des deux types ne permet pas de les confondre, et les fruits établiront pro- bablement d’autres caractères différentiels. 40. CazoPayzzun Burmanni, Wight. — Ramulis junioribus tenui- ter ferrugineo-tomentellis adultis glabratis, folis late-ellipticis v. obovato-ellipticis apice rotundatis v. obtuse acuminatis v. emar- ginatis, racemis axillaribus paucifloris (sæpe à-5-floris) folio multo brevioribus, floribus pedicellatis, calycis 4-phyll foliohis orbicu- lato-v. oblongo-ovatis, petalis nullis (an semper ?) « fructu parvo globoso (an recte sie dicto ?) v. leviter ovoideo » (Wight). Var. « éypicum : foliis majoribus, magis ellipticis. C. Burmanni, Wight, Illustr. of Ind. Bot. 1, p. 129 (exclus. var. y). — Ejusd., Zcon., tab. 108. — Thwait., Enum. Ceyl. PEN, pr52. | Inophyllum flore quadrifido, Burm., T'hes. Zeyl., p. 130, tab. 60 (Icone quoad inflorescentiam partim erronea , floribus nimis parvis), exclus. synon. Plum., Rheed., Commel, Vaill. et Ray. Kina minor, Herm., Mus. Zeyl., p. 46. Kina v. Hinkina Zeylonensibus, fide Herm. et Burm. Calophyllum Calaba, L., F1. Zeyl., 202, et Sp., pl. 782: quoad stirpem Zeylanicam et exclus. synon. Rheede et Plum. C. apetalum, Willd., Berl, Mag., ann. 1811, p. 563 (pro parte), nempe quoad stirpem Zeylanicam. C. spurium, Choisy in DC. Prodr. 1, 563 (pro parte) C. retusum, Choisy, Guthif. de l’Inde, p. 41 (pro parte), non Wallich! Var. 6 paruifolium, Wight, Jlustr., p. 129, et Zcon., tab. 107. — Omni parte minus, folüs sæpius elliptico-obovatis. 2692 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. Ceylan (Hermann-Thwaites n° 247-2447. — Madame Walker. —Kelaart n° 45, sous les noms vulgaires de : Calaba tree, Keena- gaha). | D'abord confondue par Linné avec le Calaba de Plumier, c'est-à-dire le €. Calaba des Antilles; laissée plus tard par Will= denow sous le nom de C. apetalum avec le Tsjerou Ponna de l'Hortus Malabaricus, cette espèce a élé tout récemment assez bien définie par le docteur Wight sous le nom très approprié de C. Burmanni. En la débarrassant de la variété y brachiatum, plante de Mergui et de Malacea, qui forme presque infailliblement un type distinct, elle reste géographiquement circonscrite dans l’île de Ceylan, et se caractérise nettement par un ensemble de traits essentiels. | Les exemplaires que nous avons étudiés présentaient des fleurs trop avancées pour nous permettre de vérifier avec certitude l'absence constante de pétales. Il se pourrait bien que là, comme chez les espèces analogues, qüelques fleurs fussent pourvues d’un nombre variable de pièces de la corolle. C’est pour ne pas modifier sans matériaux suffisants les idées du docteur Wight que nous avons conservé ses variétés « et G. Dans le fait, ce sont probablement de simples nuances, telles que le même arbre peut en présenter dans ses divers rameaux. Le C. retusum 8 parvifolium, Choisy, que son auteur regarde comme un synonyme du €. Burmanni B parvifolium, Wight, en est certainement dislinet et se rapporte plutôt au €. Burmunni y brachiatum, Wight, type différent du vrai C. Burmanni de Cey- lan, et que nous supposons plutôt être une forme du C. amænum, Wallich. | Le caractère d’avoir le fruit parfois globuleux, attribué par le docteur Wight à son €. Burmanni, appartient probablement, non au vrai type de Burmann, que Wight lui-même figure avec un fruit avoïde, mais à cette supposée variété y que nous rapportons au C. amænum, Wall. Choisy du reste, a confondu, sans raison, le C. Burmanni, plante de Ceylan, avec le €. retusum, Wallich, plante de Mool- MÉMOIRE SUR LA VAMILLE DES GUTTIFÈRES, 263 meio dans Ja Birmanie, en donnant pour tous deux une diagnose qui ne convient ni à l’un ni à l’autre. 11. CazopayLium amoexuu, Wall. — Ramulorum apicibus gem- misque tomento adpresso rufo v griseo induls, foliis petiolatis lanceolatis v. lanceolato-oblongis v. rarius elliptico-obovalis basi acutis v, acutiusculis apice sensim v. rarius abruple acuminalis rigide papyraceis nitidis, nervis secundaris striformibus creber- rimis prominulis, racemis axillaribus brevibus paucifloris (3-5- floris) pedicellis flore longioribus, ealyeis 4-phyll foliolis obovato- oblongis demum reflexis post anthesim diu persistentibus, petalis verosimiliter nullis (in flore nimis evoluto non visis), staminibus in flore pseudo-hermaphrod. paueis, frucübus pisiformibus extus cæsiis putamine crustaceo fragihi haud crasso intus strato spon- ojoso duplicato. | Forma « : folis lanceolatis v. lanceolato-oblongis sensim acu- minatis. C. anænum, Wallich, Cat. n° 1849, A; B et C, in herb. DC. C. amænum, Choisy, Guthf. de l'Inde, p. 41, quoad speci- mina Wallichiana citata, sed minime quoad diagnosim, præ- sertim ex specimine Griffithiano C. polyanthi, Wall. pessime ex- structam. Forma & : folis elliptico-oblongis apice oblusiusculis nune ro- tundatis et subretusis. C. amænum 8 : obtusifolium, Choisy (pro parte). Forma + : foliis elhptieis v. ellipüico-obovatis nune obovatis apice rotundato v. subtruncato retusis v. abrupte et breviter acuminatis. parvifolium, Wall., Plant. Itin. Birm. Exsice., n° 1731 in herb. DC. C. retusum B parvifolium, Choisy, Guttif. de l'Inde, p. 44, exclus. synon. Wall. et Wight. C. Burmanni y brachatum? Wight, Allustr,, p. 129, ex descripl. 261 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. . Inde au delà de Gange : «, Amherst (Tavoy), Moolmein (Wal- hch, Cat. n° 4849, A, B, C. — 6 Tavoy (Wallich, PI. Birm. no 153 in herb. DC.). — y} Moolmein (Wallich, PI. Birm. n° 1751), Malacca (v. Mergui ?) (Griffith in herb. Planch. ex herb. Hook. specim. fructiferum). Rien n’est plus facile que de caractériser cette espèce, une fois débarrassée de la confusion dans laquelle l’ont noyée les déterminations inexactes et les diagnoses plus inexactes encore de Choisy. Tout en ayant l’air d’être bien sévères dans notre critique des diagnoses de Choisy, nous restons simplement dans la vérité des faits. Ces diagnoses, en effet,.ne répondent presque jamais aux échantillons que l’auteur a eus sous les yeux, ou bien elles portent sur les traits combinés d'exemplaires d’espèces différentes. Ces explications sont indispensables pour faire comprendre comment nos propres descriplions différent le plus souvent de celles du monographe le plus récent des Guttifères. Très voisine du C. Burmanni, Wight, dont elle réclame même presque sûrement la variété y brachiatum, elle s’en distingue sur- tout par son fruit parfaitement globuleux, tandis que le fruit de la plante de Burmann est ovoide, au moins sur la planche 140 des Tcones du docteur Wight. Nous attachons moins d'importance aux diversités qu’on pourrait chercher dans les feuilles; car la forme de ces organes est très variable chez la même espèce, et nous n'avons pas même assigné à ces variations superficielles des noms de variétés, parce que toutes peuvent probablement se rencontrer sur le même arbre. Nous laissons un doute sur le synonyme de C. Burmanni y bra- chiatum, Wight, parce que nos exemplaires de Griffith sont notés comme venant de Malacca, et que Wight cite des exemplaires de Mergui, et que de plus ces exemplaires de Malacca, tous en fruit, n’offrent plus de traces de bractées persistantes. A l’occasion du synonyme C. parvifolium, rappelons que le docteur Wallich, en attribuant ce nom provisoire à des exemplaires de sa collection privée communiquée à De Candolle, ajoutait de sa main sur l'étiquette d’un exemplaire de son C. amænum à MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES, 265 feuilles lancéolées assez grandes : « An C. parvifolium ? nomen video pessimum, » c’est-à-dire évidemment : le nom de parvifolium est très mauvais. 12. CazoPavzzum RETUSUM, Wall. — Ramis teretibus, ramulis tetragonis gemmis petiolis costaque foliorum subtus pube erispula brevi ferruginea hirsutis, foliis elliptico-obovatis supremis ellip- lico-oblongis petiolatis basi acutis apice sæpe truncato v. rotundato relusis coriaceis utrinque subtiliter lineatis, racemis confertis axillaribus inferne pauci-foliatis ideoque propter ramusculos ex- tremos laterales si velis terminalibus 5-7-floris, pedicellis flore expanso longioribus glaberrimis, calyeis 4-phylli glabri foliolis externis suborbiculatis interna subconformia in alabastro plane velantibus, petalis nullis (an semper?) staminibus in flore pseudo- hermaphrod. crebris. C. retusum, Wall., Cat. n° 1846. — Choisy, Guttif. del’Inde, p. 41 (exclus. synon. Wight et Burm. et var. B parvifolium ad C. amænum spectantem. Singapoor, ann. 1822 (Wall. n° 4846 in herb. DC.) Le duvet ferrugineux et crépu qui recouvre les jeunes rameaux, les pétioles et jusqu’à la nervure de la face inférieure des jeunes feuilles, fournit un excellent caractère pour distinguer cette espèce. Ce même duvet se retrouve sur la partie inférieure des axes que terminent les inflorescences et qui, portant de petites feuilles (toutes détachées sur l’exemplaire que nous avons sous les yeux), répondent évidemment à des ramuscules latéraux. Le rachis des grappes et les pédicelles, aussi bien que la fleur entière, sont par- faitement glabres. Les inflorescences ne sont terminales que par rapport aux ramuscules, et pourraient s’appeler grappes axillaires feuillées à la base. | Par suite d’une erreur de distribution, le même numéro de l’herbier de l’Inde de Wallich renferme dans l’herbier Delessert sous les noms de C. retusum deux plantes différentes, dont une est la vraie espèce et l’autre est le €. Wightianum, Wall. 266 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA, 13. CaLoPHYLLUM SPEGTABILE, Willd,.— Gemmis pube ferruginea tomentoso-hirtellis, folis amplis anguste v. late oblongis basi acu- tiusculis v. obtusis apice rotundatis v. breviter et obtuse acumi- natis margine integro subundulatis v. planis, adultis glaberrimis (raro secus nervum medium subtus hirtellis), rigide membranaceis subtiliter parallele nervosis, pedunculis axillaribus brevibus mox trifidis v. quinquefidis, pedicellis 3-5 umbellato-congestis gracili- bus (rarius solitariis), alabastris obovoideo-globosis glabris, sepalis h obovato-orbiculatis concavis, petalis nullis. C. spectabile, Willd., Mag. Berl., 1811, p. 80. — Choisy in DC. Prodr. I, p. 562, non Wight, Jllustr., T, 128. C. Soulatri, Burm., FE, Ind., WE, p. 124, fide Auct. et ex no- mine vulgari «Soulatri» Javanensium. C. tetrapetalum ? Roxb., F1. Ind., p. 108. — Wight, Zllustr., I, p. 128. Apoterium Soulatri, Blume, Bijdr., I, p. 218. C. hirtellum, Miquel, Plant. Jungh., p. 291. C. spectabile, Choisy, Guttif. de l'Inde, p. 43 (pro parte et cum diagnosi pessima nempe e stirpibus diversis male examinatis ex- structa). Ile de France (Du Petit-Thouars, fide Willd.). — Ibid. (Boi- vin). — Ile Bourbon (Bernier) ; ibid. Jardin colonial (Boivin, ann. 1847; Richard, direct. du Jardin colon., ann. 1841). — Java (Blume ; Leschenault; Zollinger, n° 3014; Junghunb, fide Miquel). — Penang et Singapore (Wallich, catal. n° 4843, pro parte, in herb. DC. ! Specimina sub nomine C. tetrapetali cum illis C. W'al- lichiani, Nob. mixta). — Penang (Wallich, n° 4841 D. in herb. DC. Specimina sub nomine C. Tnophylli cum illis C. W'allichiani, Nob. mixta!. — Iles de la Société (M. Abbadie n° 29, ann. 1833, in herb. DC.) L'absence totale et probablement constante des pétales: les bourgeons couverts et comme hérissés d’un duvet roussâtre; l’in- MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES, 267 florescence en fausses ombelles, à pédicelles longs et grêles ; les feuilles grandes, allongées, à consistance de parchemin, c'est-à- dire à la fois minces et rigides; les nervures latérales, en forme de stries fines et serrées ; les fruits ovales-ellipsoïdes : tel est l’en- semble de traits qui caractérise très nettement cette espèce. Décrite en premier lieu par Willdenow sur des exemplaires que lui avait communiqués Du Petit Thouars, nous la voyons assez générale- ment dans les collections de l’île de France (ou Maurice) et de l'ile Bourbon (Réunion); mais il nous reste quelques doutes sur son indigénat réel dans ces régions, où elle pourrait très bien avoir élé importée. Elle habite incontestablement Java, Pulo Penang et probablement tout l'archipel malayen. Nous en voyons également un exemplaire provenant des îles de ia Société, ce qui lui donne une aire d'extension assez vaste, pour qu’on soit moins surpris de la trouver aux iles de France et de Bourbon. Le synonyme d’Apoterium Soulatri de Blume ne saurait être l’objet d’un doute, bien que les fleurs de la plante ne présentent ni des filets d’étamines submonadelphes, n1 des anthères ouvertes par des pores. Ces organes peuvent s'ouvrir d’abord à leur som- net par des fentes courtes, devenant graduellement étendues et la- térales. La description du C. hirtellum, Miquel, s'applique exactement à ces exemplaires de C. spectabile, chez lesquels un reste de pubes- cence persiste le long de la nervure moyenne, à la face inférieure des feuilles. | Le C. spectabile de Wight (Illustrations) est évidemment une autre espèce que celle de Willdenow, puisqu'il est donné comme ayant des grappes axillaires, à pédicelles habituellement opposés, et des fleurs à quatre pétales. Peut-être s'agit-il d’une simple forme du C. tomentosum. Sous le nom de C. spectabile, Choisy, dans ses Guttif. de l'Inde, p. 43, a confondu les éléments les plus disparates, savoir : le vrai C. spectabile, Willd., le €. {omentosum, Wight, et notre C. Wallichianum, sans parler des €. Sureya et tetrapetalum de Roxburgh qui sont des espèces litigieuses. Il s'ensuit que la dia- gnose et les détails descriptifs du passage en question ne ré- 268 _ J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. pondent absolument à rien de réel, et doivent passer pour non avenus. Nous ne citons qu'avec un point de doute le synonyme de C. tetrapetalum, Roxb., parce que, dans la diagnose de cette espèce, l’auteur en indique les feuilles comme finement dentées en scie. Or, ce caractère ne convient absolument à aucune espèce de Calophyllum, et jetterait même des doutes sur la détermination générique de la plante, si l’on ne pouvait supposer une légère erreur d'observation chez un auteur habituellement exact. Ce qui nous porterait d’ailleurs à considérer le C. tetrapetalum de Rox- burgh comme vraiment identique avec le C. spectabile, c’est que l’herbier Delessert renferme un exemplaire à peu près authentique de Ja plante de Roxburgh, lequel se rapporte exactement à l'espèce de Willdenow. L’exemplaire en question, provenant de l’herbier Lambert, est indiqué comme étant originaire des Moluques et donné par Roxburgh lui-même à Christian Smith. Seulement l’éti- quette C. tetrapetalum n’est pas de la mam de Roxburgh. Par suite des confusions inévitables dans la distribution faite jadis des plantes de la compagnie anglaise des Indes, le même n° A843 de la liste de Wallich renferme, sous le nom de C. tetra- petalum, Roxb., au moins trois plantes différentes, savoir : L° dans l'herbier De Candolle, exemplaire du bas de la feuille, le C. spec- tabile, Willd., aisément reconnaissable à ses inflorescences sub- ombellées, à ses pédicelles longs et grêles, à ses fleurs apétales ; 2° même herbier, haut de la feuille; une espèce très distincte que nous décrivons plus loin sous le nom de C. Wallichianum. Ces deux plantes out été vues par Choisy et confondues sous le même nom de C. spectäbile; 3° dans l’herbier de M. Delessert, un petit bout de rameau du C. polyanthum. Il est bon de se rappeler que par l'expression tetrapetalum Roxburgh (comme le fait observer le docteur Wight) entendait quatre pièces périgoniales et nullement quatre pétales en sus d’un calice. En d’autres termes, ce qui est pour nous un calice à quatre sépales colorés était pour Roxburgh une corolle à quatre pétales sans calice. On cite d'ordinaire comme se rapportant au C. spectabile le MÉMOIRE SUR LA FAMILLE D£S GUTTIFÈRES. 269 Bintangor sylvestris de Rumphius, Amb., p. 216, tab. 72 ; mais la figure et la description de cet auteur ne permettent pas d’asseoir une détermination tant soit peu certaine, et s’opposent en tout cas à une assimilation complète avec le €. spectabile. Cette espèce de Rumphius doit donc rester parmi les douteuses, sous le nom de €. acuminatum, Lamk. | Il faut mettre aussi parmi les synonymes plus que hasardés le C. Suriga, Buchan, in Roxb., F1. Ind. II, p. 608, plante mal connue, « à feuilles linéaires-oblongues, à fleurs verticillées au- dessous des feuilles. » Le docteur Wight le range à côté des espèces à périanthe quadrifoliolé. Lh. Cacorayzcum Moonu, Wight, Zllustr. [, p. 129. — Ejusd. con. CXI. — Thwaites, Enum. of Ceyl. pl, p. 52. — Walpers, Repert., 1, 397. C. longifolium, Moon mss. non Willd. Vulgo : Domba Keena gass. Cinghalens. fide Thwaites. Ceylan, eastern Korle (Moon, fide Wight). Assez commun dans les forêts entre Galle et Ratnapoore (Thwaites, n° 3402). _ Espèce évidemment bien caractérisée, et dont la place paraît être à côté du C. spectabile, Willd. On pourrait croire même qu’elle en est trop voisine, si ses inflorescences plus multiflores, en partie terminales, à fleurs plus brièvement pédicellées, et pro- bablement d’autres caractères ne servaient à la distinguer. 45. CazoPayLLum TomenTosuu, Wight. — Ramulis inflorescen- tüs pedicellisque rufo-tomentellis, foliis oblongo-v. lineari-lanceo- latis abrupte v. sensim acuminatis basi acuta in petiolum longius- culum attenuatis margine leviter subrepandis adultis glabratis v. subtus ad costam puberulis rigide chartaceis nitidis, racemis axillaribus plurifloris sæpius incurvo-nutantibus, pedicellis lon- oiuseulis, floribus ampliusculis, calveis 4-phylh foliolis externis minoribus, petalis 4 calyee multo majoribus. 9270 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. C. tomentosum, Wight, Ællustr., 1, p. 128, et Zcon., tab. 410 (formam angustifoliam exhibente, petalis in icone analytiva ne 2 multo quam in natura minoribus).— Walpers, Repert., 1, tab. 39. C. spectabile, Choisy, Guttif. de l'Inde, p. A3 (pro parte), non Willden. Ceylan (colonel Walker in herb. Wight, Hooker, Planchon, etc... — Ibid. Prov. centrale, entre 3000 et 5000 pieds anglais d’alti- tude ; abondant (Thwaites n° 1174 in herb. Mus. Paris.). Espèce parfaitement distincte el qui n’a rien de commun avec le C. spectabile, Willé., auquel l’a rapportée Choisy. La figure du docteur Wight en représente assez exactement la forme à feuilles étroites, non ondulées, sauf que les pétales sont représentés beau- coup trop courts dans le dessin analytique. Les bourgeons axil- laires etterminaux, dont parle le même auteur, comme indiquant une espèce à feuilles caduques, ne sont pas plus remarquables chez ce Calophyllum que chez la généralité de ses congénères, et bien qu'ils indiquent un certain arrêt de végétation et protégent les jeunes pousses futures, on ne saurait les assimiler aux hibernacles ou bourgeons écailleux des arbres à feuillage vraiment cadue ou marcescent. D'après M. Thwaites, le bois du C. tomentosum est très estimé pour les Constructions, et cet arbre, très abondant sur certains points de l'île, fournit par ses graines une huile appelée « Kenna tel ». 16. CazoPnyzLum Pseuno-TAcamanacs, Nob. — Ramalis tetrago- nis pube grisea vestitis, foliis late lanceolato-ellipücis v. elliptico- obovatis petiolatis bast acutiusculis apice complicato subretusis v in acumen breve obtusiusculum contractis subcoriaceis glaber- rimis nervis Secundaris leviter arcuatis haud valde confertis utrinque prominulis, racemis axillaribus v. etiam terminalibus elongatis inferne foliatis, folis sensim in bracteas foliiformes v. si mavis in folia diminuta sensim abeuntibus, pedicellis longiusculis sicut rachi compressa pilosulis, floribus amplis, calyeis 4-phylli foliolis valde mæqualibus externis orbiculato-ovatis quam interna MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 971 ovato-oblonga brevioribus, petalis 5-6 inæqualibus, externis sepala interiora paulo excedentibus, staminibus fl. pseudo- hermaphrod. numerosis congeslis. C. Tacamahaca, Choisy, Guttif. de l'Inde, p. 3 (pro parte, nempe quoad stirpem Cumingianam), exclus. synonym. Philippines (Cuming n° 1047) quoad specimen floril., exelus. specim. fructilero ad speciem diversam referendo. Remarquable espèce, parfaitement distincte du €. Tacamahaca avec lequel Choisy l’a confondue. Le caractère de l’inflorescence, tel qu'il est décrit, nous a montré, au lieu des grappes ordinaires qui se présentent chez la plupart des espèces privées de bonne “heuré de léurs petites bractées, des rameaux axillaires à pédicelles espacés par paires et naissant Chacun à la base d’une feuille plus ou moins développée, quoique toujours bien plus petite que les feuilles du ramean principal. En supposant à ces feuilles brac- téilormes un développement un peu plus grand, on pourrait dé- criré les pédicelles comme axillaires et selitaires, au lieu de parler de grappes feuillées. Les fleurs de ce Calophyllum sont relativement assez grandes, autant au moins que celles du C. {nophyllum. A létat sec elles ont jusqu'à 2 centimètres de diamètre. Nous avons soigneusement exclu de la description de l'espèce les caractères du petit rameau fructifié compris sous le même n° 1047 de l'herbier de De Candolle. Ce rameau porte des feuilles plus petites, toutes lancéolées-elliptiques, coriaces, à nervures moins saillantes, et des grappes (non feuillées)de fruits ellipsoïdes, à peu près gros comme des pois el nullément en rapport avec le volume des fleurs du C. Pseudo-Tacamahaca. 17. Cazorayzzum Lower, Nob. — Gemmis pedicellis calyeibus- que extus pube tenuissima adpressa grisea indutis, fohis longe petiolatis lineari-oblongis basi acutiuseulis apice breviter etabrupte acuminalls v. rotundalis exsiccatione corlaceo-chartaceis nitidis, nervomedio subtus prominente supra impresso, secundariis tenuis- 272 $ -E. PLANCHON ET J. TRIANA. simis prominulis, racemis axillaribus maltifloris pedunculatis inferne parce ramosis, calyeis tetraphylhi foliolis parum inæquali- bus externis obovato-orbiculatis, petalis 1-2 obovato-oblongis calyce paulo longioribus, staminibus floris pseudo -hermaphrod. plurimis. | Bornéo (Low in herb. Hook. et inde in herb. Planch.). Folia 40-15 centim. longa, 3-5 lata, petiolo circiter 3-4 cent. longo. Racemi 8-10 centim. inferne sæpius ramos 2-4 tri-quin- quefloros gerentes. Petioli supra late canaliculati, sicut nervus medius et ramuli exsiccatione nigrescentes. A l’exemplaire fleuri de cette espèce, sur lequel nous en avons tracé la diagnose, se trouvent joints, probablement par erreur, des fragments de rameaux portant des restes d’inflorescence ef des ovaires noués (ou fruits non mürs) d’une espèce probable- ment différente, Ces fruits, gros comme des pois et de forme ellipsoïde, sont portés, en effet, par des pédicelles groupés, au nombre de neuf, onze ou treize (?), en cymes sessiles plus ou moins régulièrement trichotomes. Les grappes allongées de notre espèce, passant à la panicule par leur division en rameaux dans leur partie inférieure, sont d'ailleurs toutes pédonculées. 18. Cazopayzzum BLaxcor, Nob. — Ramulis compresso-tetra- gonis glabratis, inflorescentuis pedicellis bracteiS sepalisque exter- nis tomento brevi denso ferrugimeoirdutis, foliis petiolatis lineari- oblongis breviter et obtuse acuminatis basi acutis margine integro subrepandis rigide chartaceis nitidis glaberrimis dense lineato- nervosis, racemis compositis (v. si mavis paniculis) terminalibus axillaribusque multifloris, bracteis ad basim pedicellorum (non evolutorum) lanceolato- v. oblongo-obovatis, alabastris subglo- bosis, calycis -phylli foliolis externis orbiculatis valde concavis inæqualibus interna plane involventibus, petalis (in alabastro visis) 4 orbiculatis, staminibus in fl. pseudo-hermaphrod. plu- rinis. Iles Philippines {le père Llanos, in herb. DC. sous le nom de Calophyllum Blanco). MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 273 Celle espèce est probablement celle que Blanco a signalée sans la décrire à la suite de son article sur le €, Znophyllum (F1. de F'ilip., p. 613, note), et qu'il dit porter plus particulièrement le nom de Bitanhol, nom qui rappelle le Bintangor de Rumphius. Elle est parfaitement caractérisée par l’ensemble de ses traits, et nous n'avons pas craint de la décrire même sur des exemplaires en bouton. Ses grandes feuilles, relativement étroites (18 à 20 cen- timètres sur 4 de large), rappellent pour la consistance celles du C. spectabile. Les imflorescences sont des grappes rameuses, ses- siles lorsqu'elles terminent le rameau, mais pédonculées lors- qu’elles sont axillaires. Les bractées de la base des pédicelles persistent assez longtemps sous les boutons et portent un duvet ferrugineux qui se retrouve également, mais souvent moins dense, et quelquefois très elair-semé, sur les sépales externes. Nous avons vu clairement quatre pétales chez le seul bouton que nous ayons analysé. Il est possible que ce nombre soit réduit chez d’autres boutons. 19. Cazorayzzum Hasskarzn, Teysm. et Rinnend, — Gemmis ramulis petiolis inflorescentisque pube brevi adpressa ferruginea indutis, foliis lanceolato-oblongis basi acutis apice in acumen obtu- siusculum sensim products rigide chartaceis supra nitidis ; nervo medio supra impresso subtus prominente, secundariis crebris utrinque prominulis, racemis axillaribus plurifloris folio multo brevioribus, pedicellis patentibus rectis v. incurvis flore haud duplo longioribus, calycis 4-phylh glabri foliolis parum inæqua- libus externis ovato-oblongis internis oblongo-ellipticis, petalis nullis (v. interdum 1-2?), ovario globoso. Calophyllum Hasskarlu, Teysm. et Rinnend., fide herb. DC. C. pulcherrimum, Choisy in Zolling., Plant. Javan., Genev. 4858, in 8, p. 9, non Wallich! Vulgo; Tarriti Javan. fide Zolling. Java, dans les forêts (Zollinger, n° 8457 in herb. DC.). Parfaitement distinet du €. pulcherrimum par ses feuilles et sur- &® série, Bor. T. XV. ‘Cahier n° 5.) ? 18 27h J.-E, PLANCHON ET J. TRIANA, (ouf. par ses inflorescences, dont les axes sont plus allongés et les pédicelles beaucoup plus courts, infiniment moins grêles, pubes- eents, au lieu d’être glabres, Les fleurs ont aussi d’' autres ( carac- tères signalés dans la diagnose. Nous n'avons pas vu le n° 4566 de Zollinger, des montagnes de Seribu, que Choisy a déterminéC. pulcherrimum 8 oblusum ; mais nous supposons que ce pourrait être l’exemplaire nommé par Choisy Jui-même, dans l'herbier De Candolle, C. T'eysmanni, Zolling. 20, CALOPHYLLUM PULCHERRIMUM, Wall, — Ramis terelibus, ra- mulis extremis tetragono-compressis, folis parvis lanceolatis ob- tuse acuminalis basi aenta in petiolum Jongiusculum attenuatis subcoriaceis nitidis exsiecatione fuscescentibus coriaceis, nervis lateralibus tenuibus supra impressis subtus prominulis, racemis axillaribus plurifloris foho brevioribus, pedicelhis gracilibus flore multoties (4-6-plo) longioribus, alabastris globoso-obovoïdeis sicut Lota planta glabris, floribus parvis, calycis 4-phylli foliolis late obovatis externis interiora latiora in alabastro plane occultantibus, petalis sæpius nullis (an interdum 1-27), ovario subgloboso in stylum eo longiorem producto. Calophyllum pulcherrimum, Wall, Cat., n° 184 Guitif. de l'Inde, p. k}, excel. synon. C. mesuæfohii, Wall. Singapur, ann. 1899 (Wallich, Cat., n° 4848, in herb. DC. Mus. Par.). Cette espèce est remarquable par la gracilité de ses pédicelles, lesquels mesurent, même sous le bouton près de s'ouvrir, de 9 à 45 millimètres, et dépassent un peu cette longueur sous les ovaires noués. Dans les exemplaires types les feuilles ont pris par la des- siccation une teinte canelle, et leurs nervures latérales ne sont que faiblement dessinées. Par ce double caractère elles différent de l'échantillon unique et sans fleur de Calophyllum mesuæfolium, Wall., que Choisy à cru pouvoir rapporter comme synonyme au Calophyllum pulcherrimum. Cet exemplaire, tel que le présente l’herbier De Candolle, consiste en trois ramuscules du même ra- meau, dont l'axe comprimé-tétragone porte des feuilles oblongues- MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES, 975 lancéolées, prolongées en acumen oblus, presque brusquement atténuées à la base en un péliole court, canaliculé, avec les bords du sillon rapprochés et souvent contigus. La nervure principale est remarquablement saillante à la face supérieure, et imprimée en creux à la face inférieure ; les nervures latérales forment des stries bien plus en relief que chez le Calophyllum pulcherrimum; enfin la teinte grise de ces feuilles, leur apparence mate, leurs péuoles plus courts et plus canaliculés, semblent les distinguer de l'espèce avec laquelle Choisy les a confondues, en basant, comme à son ordinaire, une partie de sa description sur un exemplaire étran- ger au type réel. Ajoutons que les fruits cérasiformes, attribués par Choisy au Calophyllum pulcherrimum, occupent dans lherbier De Candolle la même feuille que le Calophyllum mesuæfolium ; mais que l’absence de toute connexion avec des rameaux feuillés nous empêche de les rattacher avec certitude à une espèce quel- conque. Ce que Choisy décrit dans le Calophyllum pulcherri- mum eomme «spiculis floriferis pollicaribus longum racemum efformantibus, » doit s'entendre pour des grappes axillaires, dont les feuilles axillantes se sont détachées dans l'herbier ; quant à la « corolla 2-petala, » c’est la paire interne des folioles calicinales. Les fleurs que nous avons étudiées étaient tontes apétales; mais il est probable que, dans cette espèce comme dans ses proches alliées, on trouvera çà et là des fleurs pétalées. 21. Cazopnyzzum Teysmanni, Zolling.— Ramis teretibus, ramu- lis tetragonis, gemmis pube adpressa rufidulo-grisea sericeis, foliis petiolatis lanceolatis v. lanceolato-oblongis sæpius obtuse acumi- _ natis basi aculis margine integerrimis v. subrepandis crassiuscu- lis supra nitidis dense quasi 1mpresso-lineatis (ob sulcos inter nervulos prominulos magis quam nervuli conspicuos), racemis / pluri- et laxifloris axillaribus folio brevioribus, pedicellis gracili- bus elongatis oppositis, alabastris obovoideo-turbinatis, calycis h-phylli foliolis externis orbiculato-obovatis interiora suborbicu- lata in alabastro velantibus, petalis 1-2, staminibus 1n fl. pseudo- hermaphrod. haud numerosis. Calophyllum L'eysmanni, Zolling. mss, fide Choisy in herb. DC. 276 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. Calophyllum lanceolatum, Teysmann et Rinnendijk, Vatuurk. T'ijdschr. vw. Nederl. End., IV, p. 398, ex deseript. a cl. Alp. DC. ex opere citato excerpta, non C. lanceolatum, Blume, quod ad C. Tacamahaca reterendum est. Calophyllum amænum g obtusifolium, Choisy in PI. Zolling. Genev., 1858, in-8, p. 9, non Choisy, Guttif. de l’Inde, p. 12, nec C. amænum, Wallich. PCalophyllum pulcherrimum $ obtusum, Zoll. ex Choisy, PL. Zoll., p. 9. Vulgo : Soelatri, Javan. fide Kreyenb. in Bullet. Soc. Mosc., 1854, vol. If, p. 259. Java, dans les montagnes de Seribu (Zollinger, n° 1566 et 1567, ex numerisa Choisyo citatis, numeri nempe desunt in spe- cim. herb. DC.). Cette espèce est évidemment très voisine du C. amænum, Wall; elle lui ressemble particulièrement par la nervation des feuilles, qui présente, sur la face supérieure de ces organes, des stries extrèmement rapprochées, nettement imprimées en creux entre les nervures latérales ; elle en diffère par ses bourgeons (ou, si l’on veut, par les jeunes feuilles gemmacées) couverts d’un du- vet plutôt gris que ferrugineux (bien qu’il y ait à cet égard des passages d’un état à l’autre), et surtout par des inflorescences plus âches, plus longues, à pédicelles remarquablement longs et grèles. Par ce caractère et par la forme des boutons, le €. Teys- manni rappelle plutôt le C. pulcherrimum, Wall., si distinct : d’ailleurs par ses feuilles à nervures à peine saillantes, et sans trace habituelle de sillons superficiels. C’est dans la collection si précieuse de toutes les descriptions des plantes nouvelles, continuée, après son illustre père, par M. Alph. De Candolle, que nous avons trouvé la diagnose du C. lanceolatum, Teysm. et Rinn., synonyme à peu près certain du C. Teysmanni. Les auteurs en décrivent les fruits comme : glo- bosis cerasiformibus monospermis immaturis pruinosis. Les fruits du €. amænum, Wall., également pruinosi, même à l’état de ma- “ L 4 MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 271 turité, sont tout an plus comme de gros Pois, et ne sauraient être assimilés qu'à de très petites Cerises. L'échantillon n° 1567 de Zollinger, que Choisy a nommé C. amænum & oblusifolium, diflère un peu de l'exemplaire n° 1566 du même collecteur (type du C. Teysmanni), par des grappes plus courtes, réduites à cinq fleurs, à pédicelles moins allongés ; mais comme il n'y a qu'une de ces grappes sur l'exempluire, on ne peut guère en inférer aucun caractère général, mais plutôt un état tout accidentel de l’inflorescence. Notons en passant que le C. T'eysmanni, par ses feuilles comme par ses fruits, semblerait rappeler la figure du Bintangor sylvestris de Rumphius ou €. acuminatum, Lamk; mais ses ca- ractères réels s’éloignent tout à fait de ceux que la description de Rumphius assigne à la plante d'Amboime. Dans la collection de M. de Franqueville, les types de l’herbier général de Zollinger, marqués des n° 1566 et 1567, portent, le premier, le nom de C. Teysmanni, Zoll., et le second les noms de C. amænum, Choisy, et C. medium, Zollinger. 29. Caorayicum WaLLicHianum, Nob. — Gemmis' ramulisque novellis pube adpressa rufa indutis, foliis longiuscule petiolatis anguste oblongis basi obtusiusculis Ÿ. acutis apice sensim obtuse acuminatis v. rotundatis margine tenuiter incrassato integris v. more affinium irregulariter sinuato-repandis crassiusculis, nervis secundarns crebris utrinque prominulis (minus tamen quam apud affines), racemis axillaribus (v. terminalibus?) flore brevioribus laxiuseulis 7-43 floris, pedicellis sæpius flore longioribus unifloris v. inferioribus 3-floris (?) oppositis, calycis 4-phyli foliolis 4 ovato-oblongis demum reflexis inter se parum inæqualibus, peta- lis 2 (v. 3-4?) cuneato-oblongis {in flore nimis evoluto non rite visis), filamentis Stamin. floris pseudo-hermaphrod. gracihibus flexilibus pluriseriatis, ovario ovoideo acuto glabro. Penang et Singapore (Wallich, Catal., n° 4845, in herb. De Candolle), specimina ann. 41822 lecta et sub nomine falso C. tetra- petali, Roxb., cum speeun. ©. spectabihis mixla. / 278 J.-E, PLANCHON ET J. TRIANA. A l’occasion du C. spectabile, nous avons expliqué comment des plantes différentes étaient distribuées dans les herbiers sous le nom de C. tetrapetalum, Roxb., et sous le même n° 4843 du Catalogue de Wallich. L'une de ces plantes, ici décrité sous le nom de C. Wallichianum, se trouve aussi dans l’herbier De Candolle, mêlée au €. spectabile sous le nom évidemment faux de C. Inophyllum. Très distincte du C. insigne avec lequel Choisy l’a confondue, elle présente des feuilles relativement plus épaisses, plutôt coriaces que papyracées, moins luisantes (presque ternes à la face inférieure), à nervures secondaires moins saillantes et parfois presque à moitié dissimulées dans l'épaisseur du tissu. Des grappes de fleurs assez lâches, à pédicelles opposés par pairés (sauf Je terminal), la séparent aussi très nettement dé ce même C.insigne. Les exemplaires imparfaits que nous avons sous les yeux présentent des fleurs trop avancées, chez lesquelles le calice persiste avec un ou deux pétales, qui pourraient bien n'être que le reste d'une corolle tri- ou tétra-pétalé. L'affinité de la plante semble être avec le C. tomentosum, Wight. 23. CaLopayELum PoLyAnTaom, Wall.—"Glabrum, folns oblongo- lanceolatis basi acutis apice in acumen longiusculum obtusiuscu- lum produelis margine integro interdum subrepandis erassiusculis, nervis lateralibus utrinque prominulis, racemis simplicibus v. ramosis laxiusculis plurifloris supremis in paniculas términales digestis, alabastris glohosis, calycis 4-phylli foliolis valde inæqua- hbus externis 2 minoribus orbiculato-ovatis internorum dimidiam longitudinem vix æquantibus, petalis 4 orbiculato-obovatis calyce majoribus, fructu cerasiformi subgloboso mutico putamine intus VIX SpOngIos0. Calophyllum polyanthum, Wall., Catal., n° A8kh. — Choisy, Guttif. de l'Inde, p. 13 (cum descripl. pessima). Calophyllum amænum, Choisv, ibid. (pro parte), non Wallich. Silhet (Wallich, herb., n° 484h, in herb. DC.! Mus. Par. Deles- sert).— Inde septentr. (Griffith.).—Khasia (Hook. et Thomps.!), specim. fructif. ER MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 279 Espèce des mieux caractérisées ; elle est remarquable par la brièveté relative des pièces externes de son calice, par ses inflo- rescences en grande partie terminales, et présentant des panicules multiflores, dues à la réunion des grappes de la partie supérieure des rameaux. Les fruits que nous avons étudiés sur des exem- plaires de MM. Hooker fils et Thomson, très exactement déter- iminés par ces savants botanistes, ont à peu près le volume d’une grosse cerise. Leur noyau n’est tapissé à sa face interne que par une très mince couche de Essu spongieux, La graine possède, comme à l’ordinaire, deux gros cotylédons aisément séparables, et un très petit tubercule radiculaire tourné vers le bas de la loge carpellaire. L'herbier de M. Boissier renferme un très bel exemplaire de C, polyanthum, que Choisy a étiqueté amænum, Wallich, et sur lequel il a fondé en partie la diagnose de cette dernière espèce. Il est possible, du reste, que, sous le nom d’amænum, Wall., on ait distribué dans lherbier de la Compagnie de l’Inde quelques exem- plaires de €. polyanthum ; car l’un de nous possède dans son propre herbier un échantillon de €. polyanthum déterminé amænum, par la Comparaison avec les types de Wailich que pos- sède l’herbier Hooker, En lout cas, c’est bien la plante ici décrite Qui mérité parfaitement le nom de polyanthum. 24. CacoPnyLLun venucosum, Zolling., Syst. Verz. (1854), p. 154.— Walpers, Annal., IV, p. 366.— Choisy, PL. Zolling., ann. 1858, p. 9. Vulgo : Tjizjéringin in prov. Bantam (Zolling.), — Djerel, incol. (fide Choisy ex Zolling.). Montagne de Seribu, dans l’île de Java (Zollinger, n° 993, pro parle). Species distinctissima. Rami adulti cortice crassiusculo sub- Spongioso grisco-albido lenticellis prominulis conspérso vestutr. Folia broviter petiolata ad apicem ramulorum brevium pauca ellipuco-oblonga basi sæpius oblusata v. subtruncata. Nervi se- eundari plerumque 2-5-furei. Racemi abbreviati 8-5-fori, pe- dicellis gracilibus longis. Flores ampliuseuli. Calveis 4-phylli 280 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. sepala interiora semipetaloidea v. plane petaloidea exteriora cras- siuscula multo excedentia diu persistentia patenti-erecta, exterio— ribus concavis crassiusculis plane sepaloideis reflexis. Il n'y a pas d'espèce qui, mieux que celle-là, montre dans le genre Calophyllum le passage insensible du calice à la corolle. A ne considérer que la consistance des pièces florales, on devrait rapporter les deux externes aux sépales et les deux internes aux pétales, et si nous avons admis les quatre comme appartenant au calice, c’est plutôt pour des raisons d’analogie que pour des faits de structure. Il est bon d’observer néanmoins que, de bonne heure déjà, les pièces internes de la fleur sont en partie laissées à nu par les pièces extérieures, et que leur consistance alors est beau- coup moins membraneuse que. dans la fleur épanouie. Du reste, la question de la distinction des pièces périgoniales en sépales et pétales n’est pas en elle-même très importante, du moment que tout le monde admet le passage fréquent de l’un de ces systèmes dans l’autre. Quelques traits de la description du C. javanicum, Miquel in Plant. Junghunh., p. 252, nous porteraient à considérer cette espèce comme identique avec le C. venulosum. Mais, à moins que M. Miquel n’eût eu sous les yeux que de jeunes boutons, il n'aurait pas pu dire de celte plante « flores parvuli. » Dans l’herbier de M. de Franqueville le même n° 993 de la collection-type de Zollinger renferme deux plantes, dont l’une est étrangère au genre Calophyllum, et l’autre répond exactement au C. venulosum. 25. CALOPHYLLUM BRACTEATUM, Thw. — Ramulis virgatis graci- libus gemmis costaque foliorum subtus pube rufdula densa vel rara indutis, foliis dimorphis, aliis normalibus ampliusculis lan- ceolato-oblongis petiolatis cuspidatis plus minus dissitis, aliis di- minulis bracteiformibus sæpius per paria gemina subcongestis lineari lanceolatis v. linearibus, omunibus rigide papyraceis nitidis striato-nervulosis, racemis ex axillis fohiorum majorum enatis folio brevioribus laxe pluri-v. paucifloris, pedicellis gracilibus lon- MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUITIFÈRES. 281 giusculis , floribus parvis tetrapetalis {fide Thwaites)}, fructu oblongo. Calophyllum bracteatum, Thwaites, Enum. pl. Zeyl., p. 51. Ceylan, district de Saffragam, le long des cours d’eau, à une faible altitude (Thwaites, n° 2674), Les prétendues bractées de cette élégante et très remarquable espèce ne doivent pas s'entendre dans le sens de feuilles florales ; ce sont plutôt des sortes de feuilles gemmaires persistantes, marquant çà et là, sur les rameaux, comme de légers temps d’arrêt dans la végétation d’une plante à développement presque continu. Le nombre de paires de ces feuilles bractéiformes varie dans nos exemplaires entre deux, quatre et six, c’est-à-dire une, deux ou trois paires ; mais dans le cas de trois paires, l’inférieure fait, par ses dimensions, le passage aux feuilles ordinaires. Là-dessus, du reste, il serait bon, avant de rien préciser, d’étudier les faits sur le vif, et nul mieux que M. Thwaites lui-même n’est en me- sure de faire ces observations. Nous reprendrons d’ailleurs le sujet dans la partie organographique de notre travail. 26. CALOPHYLLUM AMPLEXICAULE, Choisy mss. in herb. Boiss.— Ramulis confertis acute tetragonis puberulis imbricato-foliosis, foliis parvis cordato-ovatis obtusis glabris lineato-nervosis, race- mis axillaribus follum sæpius excedentibus pluri- et laxifloris (floribus 5-11), pedicellis breviuseulis, sepalis 4, petalis 4, stamin. fl. pseudo-hermaphr. numerosis petala subæquantibus, fructu breviter ellipsoideo circiter pisi sativi minoris mole. Iles Philippines (Cuming, n° 1212). Très voisin par le faciès du €. microphyllum, Choisy, il s’en distingue par ses feuilles tout à fait sessiles, moins larges et moins cordées, et surtout par ses pédicelles plus courts. Le fruit que nous avons décrit était détaché de l’échantillon dans l’herbier Boissier ; mais il y a tout lieu de croire qu'il appar - tient à l'espèce. Il sera néanmoins prudent de ne pas regarder cette probabilité comme une certitude. 289 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. 27, CALOPHYLLUM MICROPHYLLUM, Choisy, Guthf. del’Inde, p. h4 (nomen tantum), et mss. in herb. Mus. Paris. et Deless. — Ramis teretibus, ramulis inferne compressis superne tetragonis com- pressis, foliis confertis parvis brevissime petiolatis cordiformibus crassis, nervis secundariis crebris crassiusculis utrinqué prominu- lis, racemis axillaribus 5-7-floris, pedicellis elongatis filiformibus, sepalis 4 subcordato-ovatis reflexis, petalis 4, antheris lineari- oblongis ovario-subgloboso, stylo filiformi elongato. Rawak (Gaudichaud in herb. Mus. Paris. ét Deless.). Espèce élégante, remarquable par la forme cordée dé ses feuilles, la gracilité de ses pédicelles et l’ensemble de son faciès. 28. CALOPAYLLUM TRAPÉZIFOLIUM, Thwaites, Enum. pl. Zeÿl., D: 01, Ceylan, district d'Hunasgiria, dans la province centrale, entre 1000 et 5000 pieds anglais d'altitude (Thwuites, n° 2446). Remarquable par ses feuilles petites, à peu près rhombuïdales, coriaces, obtuses; par sés fleurs disposées en courtes grappes axillaires, et à quatre sépales et à quatre pétales. * Calix 4-phyllus. Petala 4-6-8. 29, Cazorayzzuu Inopayzium, L, — Arbor elaberrima, folüs petiolatis late oblongo -obovatis v. oblongis basi sæpius aculis apice rotundalis v, retusis, racemis axillaribus folio brevioribus laxifloris, floribus pro genere amplis longe pedicellatis, alabastris subglobosis, calyeis A-phylh foliolis internis’ petaloideis, petalis 4 (v. rarius 6-8? fide Rumph. et Blume) calyce longioribus, fructu globoso pruni minoris mole (Rümph.). C. Inophyllum, L., Sp., 732. — Willd., Sp. Il, p. 11,597. — Wight, {llustr. 1, 198. — Ibid., Zcon., tab. 77. — Blume, bijdr. F, 217. — Blanco, FL. de Filip.. p. 612. Bintangor maritima, Rumph., Amboin. I, p. 214, tab 71. Porna s. Ponna Maram, Rheede, Malab. IV, p. 76, tab. 98. MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES, 285 Arbor indica, Mali Medicæ amplioribus fohiis Maderaspatana ; forte Ponna, s. Ponnamaram Hort, Malab., tab. IV, cujus la- Chryma resinosa, an sit species Gutlæ Gambi, quæritur a Com- melino in not. « Pluken, Almag:, », 44, tab. 447, F. à. Kalophyllodendron Indicum folio subrotundo, Vaill. in Mém. Acad. roy. des Sc. de Par., an. 1722, p. 207. Fooraha, Flacourt, Madagasc., p. 139, n° 115 (cum icone pes- sima, proportionibus valde reducta, fructus globosos exhibente). Balsamaria Inophyllum, Loureiro, fide W. et Arn. C, Bintangor, Roxb., F1. ind. IL, p. 607 (monentib. Wight et Arn. et saltem quoad iconem Rumphianam). C. Blumei, Wight, Zllustr., p. 128 (monentib, Hassk., Mi- quel, Choisy). C. ovatifolium, Norona, F’erhand. van het Batav. gen., \ ,p. 74. Vulgo : Fooraha, à Madagascar (Flacourt) ; Foura (Goudot). — Ponna-Maram, au Malabar (Rheede). — Domba-gass, à Ceylan (Thwaites). — Jamplonk, Ujamplond, Kapur Antjak, à Java (Blume). — Tamana (Mærenhout) à Otahiti. Rivages maritimes de la région indo-océanique. — Malabar (Rheedé, Sonnerat, Leschenault, Wiglit, etc.). — Coromandel (Cossigny in herb. de Juss., Commerson, Leschenault, Perrottet, etc.). — Ceylan (Wallich, herb. ind. n°1009 ; Thwaites, n°2767 ; indiqué comme provenant des partiés élevées de l’île, éntre 3000 ét 5000 pieds anglais, ce qui nous semble être une station bien exceptionnelle). —— Jardin botanique de Calcutta (Walhch, n° AS4A C). — Inde extragangétique, bords de l’Irrawadv, près d'Ava (Wallich, n° A871 E); Amheérst (Wallich, n° 4841). — Penäng, Singapore (M"° Walker, n° 58, in herh. Deless.). — Java (Blume, Leschenault, Zollinger, n° 618, Kollmann in herb. Boiss., Junghunh ex Miquel, ete). — Philippines, Manille (Cal- lery, Cüuming n° 1768). — [les Salomon, Port Praslin (Commér- son). — Îles Moluques (Rumphius, Gaudichaud). — Timor (Gui- chénot). — Otahiti (Mærenhout). — Tes Sandwich, Sanai (Remy n° 564). = Iles Loo-Choo (Wright, ann. 1853-56). — Cothin- 28h “J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA, chine (Loureiro). — Iles Mariannes, Guaham (Mertens in herb. DC.). — Nouvelle-Calédonie (Labillardière) ; ibid., à Balade sur la côte (Vieillard). — Madagascar (Flacourt, Commerson! Goudot). * En sa qualité de plante littorale, à la manière des Palétuviers, cette espèce possède une aire géographique très étendue, dans la région indo-océanique. Il nous aurait été facile de multiplier les citations des localités qu’elle habite, mais plus de détails auraient peut-être semblé superflus. Rien n'est plus facile que de distinguer ce Calophyllum de la plupart de. ses congénères ; la glabrescence de toutes les parties, si l’on exceple une pubescence très fine et très courte de la pointe gemmiforme des rameaux; les grandes feuilles obovales ou oblongues-elliptiques, à consistance papyracée, prenant par la dessiccalion une teinte fauve ; des grappes de fleurs assez Tâches et à longs pédicelles; des fleurs plus grandes que d'ordinaire dans le genre, et que Rumphius compare à de petites roses ; un fruit glo- buleux gros comme une petite prune, voilà tout un ensemble de caractères auxquels il est aisé de le reconnaitre. La seule confu- sion possible est avec le C. Tacamahaca de Willdenow, qui lui ressemble par les fleurs, mais s’en distingue aisément par la forme allongée de son fruit. En nous rangeant à l'opinion de Hasskarl, Choisy, Miquel, ete., qui regardent le C. Blumei de Wight, c'est-à-dire le C. Ino- phyllum, Blume, Bidjr., comme absolument identique avec le vrai C. Inophyllum, nous nous fondons surtout sur ce fait que Blume n'a pu ne pas observer à Java le vrai C. Znophyllum, arbre commun sur le littoral de cette île. S'il a décrit sa plante comme ayant quatre sépales caducs et 8 pétales, on peut s’expliquer de deux manières cette circonstance : 4° en supposant que les huit pièces colorées que présente habituellement la fleur, ont été dé- crites comme pétales ; 2° en admettant que le nombre des pétales peut s'élever jusqu’à huit, d'autant plus que Rumpbius, parlant en bloc des pièces de la fleur, dit que leur nombre varie de neuf à dix ; nous devons avouer néanmoins que toutes les fleurs ou bou- tons par nous étudiés, y compris celles d'exemplaires de Java, ne nous ont jamais montré que huit pièces périgoniales, dont deux MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 285 externes manifestement calycinales, deux internes de nature ambi- guë (surtout l’une d'elles, à peu près pétaloïde), enfin quatre évidemment corollines. Telle est aussi la structure indiquée par Blanco, Miquel et autres botanistes. On décrit généralement les rameaux du C. Inophyllum comme cylindriques ; ceci ne doit pas être absolument vrai pour les extré- mités des rameaux; on en voit chez divers exemplaires qui sont à peu près tétragones avec les angles plus ou moins marginés. C'est en se fondant sur la figure citée du Bintangor maritima de Rumphius que Roxburgh a fondé son C. Bintangor, suivant lui distinct du vrai C. Inophyllum. Mais, comme l'avaient déjà soupçonné Wight et Arnott et affirmé Choisy, cette distinction semble être purement imaginaire. Les dimensions du fruit du €. Tnophyllum sont probablement un peu variables et ne sauraient être fixées d’une manière bien rigou- reuse. Rumphius compare ce fruit à une petite prune ou à une balle de pistolet, Wight à une grosse cerise; la figure qu’en donne Rumpbius lui attribue 50 à 55 millimètres de diamètre, et celle de Gærtner 30 millimètres environ. M. Guibourt (Hist. des droques, éd. IV, t. IT, p. 564) compare un de ces fruits à une petite pomme et en rapproche un autre de la figure de Gærtner. En tout cas, il s’agit d’un fruit toujours globuleux, dont le noyau, couvert à l'extérieur d’une sorte de brou compacte, est tapissé à l’intérieur d’une couche épaisse de tissu spongieux, qui s’interpose entre le noyau et la graine, à peu près comme dans le fruit du noisetier. M. Blume décrit les filets des étamines de cette espèce comme légèrement soudés à leur base en cinq ou six faisceaux; Blanco signale quatre de ces faisceaux ou davantage, ce qui indique une sorte de polyadelphie partielle et irrégulière, caractère probable- ment commun dans le genre, | La figure de Plukenet, que nous citons avec les anciens auteurs, a été signalée par Willdenow comme se rapportant à son C. Ta- camahaca ; mais l'expression même de Maderaspatana que l’auteur de l'Almageste applique à sa plante, prouve qu'il s’agit d’une espèce de lInde et non de l'arbre à Tacahamaque des îles de France et de Bourbon. 286 J.-E. PLANCEON ET J. TRIANA. 80. Cauopayzium Tacamanaca, Wild. — Glabrum, foliis petio- latis lanceolatis v. lanceolato-oblongis basi acutis apice obtuse v. acutiuscule acuminatis, racemis axillaribus plurifloris, floribus pro genere amplis, sepalils 4, petalis 4-5 (v. 4-87), fructu ovoideo- oblongo apice sensim et obtuse acuminato Melilotum redolente. Calophyllum T'acamahaca, Willd., Berlin. Magaz., ann. 1811, p. 79 (exclus. synon. Pluken. et pro parte synon. Lam.). — Choisy in DC. Prodr. I, p. 562. — Cambess., Mem. Guttif., p. 26 (quoad florum descriptionem), tab. XVII, fig. ec, 4 et 2, iconibus quoad fructus formam bonis, situ seminis tantum erro- neo. — Choisy, Guttif. de l'Inde, p. 3 (exclus. stirpe Cumin- gjana ex insul, Phillippinis). C. Inophyllum, Lamk, Encycl. T, p. 552 (tantum quoad no- men vulgare T'acamahaca et minime quoad descriptionem, quæ ex icone et verbis Ponnæ Maram Hort. Malab. excerpta, ad verum C, Inophylium, L., spectat). C. lanceolarium, Roxb., F1. Ind. 1, p. 608 (monentib, Hook. et Arn., Bot. of Beech. Foy., p. 173, fide Choisy), non Teys- mann. _ C. lanceolatum, Blume, Bidjr., 1, p. 217 (fide eorumd. auct.). Vulgo : T'acamahaca ou bois de T'acamaca aux îles de France et de Bourbon (Commerson). Ile de France (Commerson in herb. Mus, Paris.; Du Petit- Thouars; Boivin! etc.). — Ile de Bourbon (ibid, Les détails que nous avons donnés sur cette espèce, à l’occasion de la précédente, nous dispenseront de longs développements. Le fruit seul suffirait pour trancher nettement le fait de leur diver- sité spécifique. Ce fruit, bien figuré, quant à sa forme générale, dans le mémoire cité de M. Cambessèdes, doit varier un peu dans ses dimensions, puisque ce botaniste lui donne à peu près 5 centimètres de long sur 3 centimètres de diamètre dans sa partie la plus large, et que M. Guibourt, en décrivant l’exemplaire du drognier de l'École de pharmacie de Paris, le compare à un pelit œuf de poule. Nous en avons nous-mêmes sous les veux MÉMOIRR SUR LA FAMILLE DES GUITIFÈRES. 287 un échantillon (peut-être non mûr, attendu que la graine n'y est pas développée), qui mesure au plus 28 millimètres de lon- gueur, Nous retrouvons dans cet échantillon l'odeur caractéristique de vétyver dont parle M. Guibourt, odeur que nous comparerions aussi à celle du Mélilot ou des fruits de Myrodia. Seulement, sous l’épiderme du brou qui recouvre le noyau crustacé, nous ne trouvons qu'un tissu spongioso-subéreux, friable, rappelant celui des noix de galle légères de France, et sans trace, au moins ap- parente, des fibres anastomosées déerites par M. Guibourt. Cette différence tiendrait-elle à des états divers de développement? En tout cas, nous cravons devoir la noter, sans mettre en doute l'exactitude du savant auteur de l'Histoire des drogues. Nous n’admettons pour lieu natal du vrai €. T'acamahaca que les îles de France et de Bourbon, et nous rejetons provisoirement la localité de Madagascar, parce que très probablement on ne l'a citée qu'en déterminant par erreur Tacamahaca des exemplaires de vrai C. Inophyllum. C'est la méprise qu'a commise Choisy, dans l'herbier du Muséum, à l’égard d'un exemplaire recueilli par Commerson. | Plusieurs auteurs, snivant en cela Willdenow, semblent suppo- ser que, sous le nom de C. Ænophyllum, Lamarck a déerit le C. Tacamahaca. La vérité est que Lamarek a pris les traits de sa description en partie dans l'ouvrage même de Rheede, en partie sur la nature, et que cette description convient ainsi de tout point au Ponna Maram, c'est-à-dire au vrai C. Inophyllum. Le seul tort de Lamarck est d’avoir ajouté ces mots : «Il (le Calaba à fruit ronds) produit la résine tacamaque qui nous vient de l’île de Bour- bon et de l'ile Madagascar», confondant ainsi le C. Inophyllum ou Foura de Madagascar avec la vraie Tacamaque de Bourbon. En ceci, du reste, Lamarck est d'autant plus excusable qu'il aura été égaré par une inexactitude de l’illustre Commerson. Ce dernier, en effet, a joint à un exemplaire de vrai C, Znophyllum, provenant de Pondichéry, la note suivante : « n° 9-10-44 Pinax : c'est notre Tacamahaca de l’ile de France; on fait de l'huile de son amande », note reproduite à peu .près textuellement sur léti- quette d'une plante identique, recueillie également sur la côte de 288 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. Coromandel par Cossigny, et faisant partie de l’herbier de Jussieu (aujourd’hui au Muséum de Paris). Sonneral, de son côté, aurait fait la même confusion entre le vrai C. {nophyllum et le T'acama- haca, en appliquant à tort à ce dernier le nom vulgaire de Foura que les Madécasses donnent au premier. C’est ce qui résulte pour nous d’ebservations manuscrites an- nexées à des Calophyllum de l'herbier Lemonnier, que renferme aujourd’hui la collection Delessert. L'un de ces exemplaires est le vrai C. Inophyllum ; il porte le n° 7, avec l'inscription suivante : « Branche fleurie du Tacamahaca de Madagascar, du jardin du Roi, ile de France, novembre 1779 ». L'autre, marqué du n° 8, porte cette indication : « Branche fleurie du Tacamahaca de l’île de France, novembre 1778 ». Une étiquette qui devait être com- mune aux deux exemplaires dit : « Tacamahaca à grandes et à petites feuilles ; la plus large est celle qu’on appelle grande; cet arbre est un des plus beaux». Enfin le manuscrit principal à l'adresse de Lemonnier, avec l’en tête de : «Jardin du Roi, île de France», a pour litre : « Le Tacamahaca ou le Tatamaca », et s’ex- prime ainsi : « M. Sonnerat, dans son F’oyage à la Nouv.-Guinée, p. 45, à la note dit : Le Jambouk medica est le T'atamaka de l’ile de France; les Madécasses l’appellent Foura et l’emploient aussi dans la plupart de leurs remèdes. M. Sonnerat a été trompé dans le vrai nom que les Madécasses donnent à cet arbre ; ils l’appellent Vinetanque ou F'inetan et se servent de ses graines pour faire de l'huile pour leurs cheveux. Cette T'acamahaca malgache se différen- cie par sa feuille de celle de l’île de France et de Bourbon. Il serait facile d’en juger par la montre de l’une et de l’autre ». Après une description très détaillée de la plante, le manuscrit ajoute : « La fleur du Tacamahaca de l'ile de France et celle de Bourbon est absolument la même que celle du Tamahaca malgache. La seule différence qu’on observe entre les deux arbres consiste dans les feuilles », etc. La diversité des fruits n’est pas signalée. L'auteur de ces notes, quel qu'il soit, a eu évidemment les deux plantes vivantes et en fleur sous les yeux. Mais il s’est contenté d'en noter les différences superficielles, n’ayant pas connu les caractères des fruits, et 1l a donné le mot J’inetanque ou F'inetang MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 289 comme une dénomination malgache pouvant convenir aux deux espèces. Nous trouvons ce nom vulgaire écrit V’intang sur un exemplaire du vrai Tacamahaca, venu de Bourbon. Le même mot « F’intang ou V'inetang » se lrouve, avec quelques modifica- tions, désigner divers Calophyllum de Madagascar ; par exemple, un exemplaire de Calophyllum Inophyllum récolté à Sainte-Marie par Bernier (avec l'étiquette J’inetang-T'acamaka) ; un exemplaire d’un Calophyllum inédit (Calophyllum letragonum, herb. Mus. Par.) recueilli par Boivin, et étiqueté F’intang-be, Takamaka à grandes feuilles ; une autre plante du même collecteur, très dis- tincte, mais trop incomplète pour être décrite : Fintang-ningui, Takamaka à petites feuilles. D'après le lieu d’origine indiqué par Roxburgh pour son C. lan- ceolarium, et par Blume pour son C. lanceolatum, il n’est guère douteux, suivant la juste remarque de MM. Hooker et Arnott, que ces plantes ne soient tout simplement le C. Tacamahaca, arbre que sa réputation d'espèce usuelle aura porté à cultiver à Calcutta et à Java. Le nombre des pièces florales varie chez le C. Tacamahaca, à peu près de la même façon que chez le €. Inophyllum. Dans les fleurs que nous étudions en ce moment 1l est le plus souvent de huit à neuf, dont deux externes très évidemment calycinales, deux plus intérieures faisant la transition du calice aux pétales, et quatre ou cinq évidemment corollines. Mais, d’après des notes prises jadis par l’un de nous dans l’herbier de sir W. Hooker, sur une plante de l’île de France que nous supposons être le Tacamahaca, ce chiffre de pièces varierait entre huit et douze. C’est peut-être une multiplication analogue des pétales, chez certaines fleurs du C. Inophyllum, qui a donné lieu à la création du C. Blumer. 91. CALOPHYLLUM CUNEIFOLIUM, Thwait. — Gemmis exceptis glaberrimum, ramulis crebris erectis dense foliosis, folus parvis obovato-v. spathulato-cuneatis petiolatis apice sæpius retusis co- riaceis nervis lateralibus obliquis utrmque prominulis, racemis axillaribus folio brevioribus plurifloris, pedicellis alabastro (in specimine valde evoluto) globoso longioribus, calveis 4-phylli 4° série. Bor. T. XV. (Cahier n° 5.) * 49 290 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA, foliolis externis interna sæplus involventibus, petalis 4 (?)-6-7-8, fructu cerasiformi globoso diametro cireiter 2-centimetrali. Calophyllum cuneïfolium, Thwaites, Enum. pl. Zeyl., 51. Ceylan, Madamahanowara, à 3000-1000 pieds anglais d’alti- tude (Thwaites, n° 290, in herb, Mus, Par., n° 294, in herb, DC.). Le nombre des pétales de cette remarquable plante est proba: blement variable. M, Thwaites, en la rangeant dans le groupe des espèces à ealice et à corolle de quatre pièces, semble lui attribuer implicitement quatre pétales. Mais sur les exemplaires authen- tiques de l’herbier du Muséum, l’un de nous a vu huit pétales, tandis que l’autre en à compté six ou sept sur l’exemplaire égale- ment authentique (en bouton) de l’herbier De Candolle. Un autre caractère variable est celui de la grandeur des pièces calyeinales externes. Sur des boutons avancés appartenant à la même grappe, la plupart ont les sépales externes bien développés, et cachant plus ou moins les sépales internes ; mais çà el là quel- ques uns présentent des sépales externes, au moins deux fois plus courts que les internes, et en même temps plus carénés. Ceci prouve qu'il ne faut ajouter ancune importance absolue à ces dimensions comparatives des sépales, et qu’on doit se garder d'en faire un caractère de section. Le fruit que nous avous décrit est détaché des rameaux dans l’herbier De Candolle. 32. CALOPHYLLUM MEMBRANACEUN, Gardner et Champ, in Hook., Journ. of Bot. and Kew Gard., Misc., 1, 309.—Walp., 4nn., I, p. 191. — Choisy, Gultif. de l'Inde, p. 45. Hong-Kong, sur le mont Victoria (Champion, C. Wright, Collect., 1853-56). Les auteurs de cette espèce lui attribuent quatre sépales et huit pétales, ce qui semble la rapprocher du Calophyllum W'alkeru. Mais l’ensemble des autres caractères, notamment les feuilles membraneuses, l'éloignent au contraire de la plante de Ceylan, d’où l’on a probablement le droit de conclure que le nombre des MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUITIFÈRES. 291 pièces florales n'a pas une grande valeur pour l’arrangement sys- tématique des Calophyllum. 99. Cazopayzium Wazkern, Wight. — Ramulis crassis erectis confertis dense foliosis, folits breviter et crasse petiolatis orbicu- lato-obovatis apice rotundatis sæpius leviter relusis coriaceis duris . nervosis, racemis axillaribus et abortu folhiorum in paniculam ter- minalem sæpe amplhuseulam collectis, floribus crasse pedicellatis ampliusculs, sepalis 4 externis minoribus, petalis 8 (v. interdum minus ?) calyce longioribus internis iminoribus, fruetu cerasi- formi globoso. Calophyllum W'alkeru, Wight, {llustr., 1, p. 128, tab. 65. — Walp., Repert., 1, p. 357. Ceylan, Newera Ellia, à 7000 pieds anglais d'altitude, et aussi sur le pie d'Adam, où ce n’est plus qu’un petit arbre (colonel Wal- ker, ex Wight et in herb. Hooker, Planchon, etc.). — Zbid. (Gardner, n° 128 in herb. Planch.}. — fbid. (Thwaites, n° 1470 in herb. Mus. Par.). | anus Type très distinct et très remarquable. D'après le colonel Wal- ker cité par Wight, ce bel arbre ne fleurirait que tous les trois ans. 3h. CazopayLLuM CALEDONICUM, Vieillard, msc. in herb.Mus. Par. —Arbor gemmis peduneulis pedicellisque novellis pube tenuissima subferrugineis demum glabratis, foliis oppositis ovatis v. lineari- oblongis v. lineari-lanceolalis basi in petiolum brevem compres- sum aftenuatis apice obtusis v. obscure acuminatis coriaceis nitidis marginatis nervo medio subtus prominente supra impresso, se- cundariis approximatis horizontalibus prominulis, racemis axillari- bus simplicibus multifloris foliis brevioribus, pedicellis patulis v. reflexis florem vix æquantibus basi bractea lineari decidua stipatis, calyeis 4-phylli foliolis ovalibus subæqualibus glabris, petalis 8 lanceolatis calycem subæquantibus, stamimbus, fl. herm. filamentis filiformibus. 299 3.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. Nouvelle-Calédonie (Vieillard, n° 175. — Deplanche, ne 428 in herb. Mus. Par.). Grand arbre des montagnes, voisin du Calophyllum Inophyl- lum, dont il diffère par la forme très allongée de ses feuilles, par ses fleurs moins grandes réunies en grappes simples. Il se dis- tingue de la suivante, surtout par ses feuilles toujours opposées, ses boutonsellipsoïdes, ete. 39. CALOPHYLLUM MONTANUM, Vieillard, msc. in herb. Mus. Paris. — Ramuls adultis cicatricibus vere v. spurie quaternis folisrum delapsorum notatis jurioribus tetragonis glabris, foliis quaternis vel subquaternis rarius oppositis oblongo-lanceolatis obtusiusculis v. acuminatis basi in peliolum latiuseulum longe attenualis coriaceis maroine leviter incrassatis, nervo medio valido sulcato, secundaris conferlis usque ad fol marginem simplicibus utrmque prominulis, racemis axillaribus folio brevioribus laxifloris, pedicellis basi brac- lea ovata decidua suffultis, sepalis 4 suborbiculatis, petalis 8 par- vis ovalibus membranaceis, staiminibus numerosis, fructibus sub- globosis atro-rubentibus apiculatis magnitudine cerasi. Nouvelle-Calédonie, Montagnes de Balade (Vieillard\. Par le nombre des pétales et la consistance coriace des feuilles, cette espèce a des rapports avec le Calophyllum Walkerui ; par la forme des feuilles avec le C. spectabile. La disposition des feuilles suffit d’ailleurs pour la séparer de toutes les autres espèces, et pré- sente des caractères du plus haut intérêt au point de vue morpho- logique : nous y reviendrons avec détail dans la seconde partie de notre travail. Species dubiæ v. non satis notæ. 36. CaLoPxyLLum SuriGa, Buch. in Roxb., F{. Ind., I], p. 608 (exclus. syn. Calophyllum Sulatri, Burm.). «Folia lineari-oblonga, nitida. Flores infra folia verticillati, ampli, pulchri, fragrantes « (charact. ex verbis Roxburgh. ex an- glico latine versis). Inde orientale (Roxburgh). MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 293 Espèce douteuse; peut-être même étrangère au genre, si l’on doit prendre à la lettre le caractère assigné à ses inflorescences. 37. CALOPHYLLUM MESUÆFOLIUM, Wall., Cat., n° 4850. Singapur, ann. 1822 (Wall., n° AS50 in herb. DC., specrmen sterile, fructu cerasiformi adjecto, sed forsan speciet alieno). Voir sur cette espèce ce que nous avons dit ci-dessus, p. 274, à l’occasion du Calophyllum pulcherrimum, Wall. 90. CALOPHYLLUM TETRAPTERUM, Miq., P{. J'ungh., p. 291. — Walp., 4nn., IV, p. 367. Sumatra, district du Haut-Angkola, dans les lieux boisés, entre 1000 et 3000 pieds d'altitude (Junghubn ex Miq.). D’après la description qui en a été donnée, cette espèce semble avoir de grands rapports avec le C. spectabile, ainsi qu'avec des exemplaires dépourvus de fleurs et de fruits, récoltés par Boivin aux iles Maurice, Bourbon, et à Madagascar, où la plante porte d’après ce voyageur le nom de Vinetang-be. Ces exemplaires sont accompagnés d’une étiquette portant le nom de C. tetrago- num (Takamaka à larges feuilles, Boiv. mss.). 99. CALOPHYLLUM MARGINATUM, Wall., Cat., n° A8h5, fide Auct. Nous n’avons pu trouver ni exemplaires, ni description quel- conque de cette espèce inédite. RO. CaropayLLum anGusTirozium, Roxb., FT. End., II, p. 606. — Wight, Zllustr. Ile du Prince de Galles ou Pulo-Penang, d’après Roxburgh. « Branches cylindriques ; feuilles brièvement pétiolées, étroite- ment lancéolées, à acumen quelque peu obtus, luisantes, à ner vures fines ; fleurs fasciculées aux aisselles des feuilles ; pédicelles à extrémité cyathiforme. » Arbre de grande taille qui fournit les mâts connus sous le nom de Peon » (Roxb.). 29/ J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. Les indications ici traduites sont tout Ce qüe nous savons de l'espèce. Sir W. Hooker la rapporte au Calophyllum pulcherri- mum, Wall., détermination qui ne cadre pas avec les caractères assignés à l’inflorescence. Dans l’hérbier Lambert, sous le nom de Calophyllum angushfolium, Roxb. , on trouve une plante à feuilles alternes, qui est probablement une Ochnacée (voir herb. Deles- sert). hA. Cazornyzzum pisireruM, Nob. — Rämis teretibus ramulis- que tetragonis pube tenui ferruginea v. fuliginea indutis, fois parvis confertis breviter petiolatis ovatis v. ovato-oblongis basi obtusiusculis (non emarginatis) apice rotundatis v. obtusissime subacuminatis, nervis secundariis numerosis utrinque prominulis simplicibus v. hine inde divisis, racemis axillaribus 5=214-flôris folium subæquantibus v. eo brevioribus, pedicellis (fructiferis fructu pisiformi globoso brevioribus. Malacca (Gaudichaud, n° 86, in herb. Mus. Paris. ét Deléss. ; Griffith in herb. Planch., ex herb. Hook.). Folia exsiccatione subcastanea, subtus pallidiora, glabra, rigide chärtacea, 2-5 1/2 centim. longa, 4 1/2-4 centim. lata. Fractus maturi diametro cireiter 7=8 millim., epicarpio membranaäceo exsiccatione fragili et a mesocarpio spongioso (forsan recenti car- noso) facile secedente, Assez distinct pour avoir puêtre caractérisé même en l’absence des fleurs. Indépendamment de la forme des feuilles, là brièvété des pédicelles suffirait pour le séparer du Calophyllum micro- phyllum. h2. CaLopnyzium romenrosum, Miquel, PE. J'ungh., p. 290, excl. synon. Wight. | Java (Van Gesker). Détermination probablement inexacte, le vrai Calophyllum to- mentosum de Wight étant de l’île de Ceylan. RS. CALOPHYLLUM savanicuM, Miq., l. €. — Waly., Ann., IV, p. 967. dpt MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 295 Montagne de Gunong-Seribu (Van Gesker, ex Mid. ). Voir sur cette espèce l'observation mise à la suite du Calophyl- lum venulosum, ci-dessus, p. 280. Species excludendæ, . Calophyllum Akara, Burm., FT. Ind., p. 191. = T'etracera Rheedii, DC. (monente DC.). Calophyllum nagassarium. Burm., ibid. = Mesua ferrea, L. Calophyllum madruño, H.B.K., Calophyllum acuminatum , Willd., Bert. Mag., ann. 1811, non Lamk. = Rheedia (verticil- laria) madruño, Nob. supra, tom. XIV, p. 315. Calophyllum Cupi, H.B.K: — Rheedia Cupi, Nob., L. c. Calophyllum edule, Seem. — Rheedia edulis, Nob., !. c., p. 210. Calophyllum thuriferum, Pœpp. et Endi., Nov. gen. et sp., I, 16. — Walp., Repert., 1, p. 397. — Choisy, Guthf. de l'Inde, p. A4. D'après la déseription, c’est évidemment une Clusiée, presque sûrement un Clusia, se rapportant, suivant toute probabilité, à la section Stauroclusia. Calophyllum longifolium, Wall. = Calysaccion longifolium, Wight. — Mammea longifolia, Nob. supra, p. 244. Calophyllum excelsum, Zol. — Calysaccion ovah/folium , Choisy. — Mammea excelsa, Nob. supra, p. 244. Kayea, Wall., PI. As. rar., HE, p. 4, tab. 210. — Endl., Gen., n° 5449. Gen. XXXI. — KAYEA, Wall. Flores hermaphroditi (v: polygami?). Caliyeis 4-phylh foliolis bisériatis, externis 2 coriaceis, æstivatione valvatis, interna minus -Grassa primum plane involventibus, ommbus post anthesim accre- 206 3.-E, PLANCHON EE 3. ‘TRIANA. üis, fructum tegentibus. Petala 4, sepalis alterna. Stamina indeli- nita, hypogyna, basi anguste monadelpha ; filamenta filformia, flexuosa; antheræ globoso-didymæ, loculis arcuatis connectivum reniforme marginantibus. Ovarium uniloculare, ovulis 4 e basi loculi erectis, semi-anatropis ; stylus subulatus æstivatione incur- vus, apice 4-fidus, divisuris stigmaticis acutis, inæqualibus. Nux calyce acerelo et incrassato arcte invoiucrata, stylhi basi persistente mucronata, coriaceo-subcrustacea, demum 1rregulariter rupta (?), unilocularis, aboriu monosperma (an semper?). Semen basi ima loculi affixum, sessile, hilo cireulari, parvo, integumento crasse membranaceo, non crustaceo (e duobus plane concretis conflato), micropyle chalazaque non conspicuis. Embryonis exalbuminosi cotyledones crassæ, plano-convexæ, liberæ ; gemmula (radicula) minuta, tuberculiformis, ab hilo plus minus remota, directione propter loculum transversal. Arbores Asiæ tropicæ. Folia opposita, petiolata, integerrima, laxe et arcuato penninervia (non lineato-nervosa). Racemi v. pa- niculæ axillares terminalesve. Flores amplitudine mediocri, multo minus quam apud Mesuam speciosi. L’ovaire uniloculaire et le style, à divisions aiguës, suffisaient pour distinguer ce genre du Mesua. Si le caractère de la graine, que nous avons décrit d’après le Kayea cuspidata, se retrouve chez les autres espèces, il pourra offrir un autre trait réellement distinctif. Ajoutons que, chez les Kayea, les divisions du calice, : vraiment accrescentes, enveloppentet cachent entièrement le fruit, qui reste probablement indéhiscent, ou qui tout au plus se rompt d’une manière irrégulière. 4. Kavyea FLorIBUNDA, Wall., L. c. Silhet, dans le nord de l’Inde anglaise (Wallich, n° 840). 2, Kayea cuspipara, Nob. — Ramis teretibus, ramulis crebris foliosis, folnis oppositis petiolatis parvis v. amplitudine mediocri ovatis v. ovato-oblongis basi rotundatis apice exquisite cuspidatis MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 297 acutis rigide membranaceis penninervus minute reticulato-venu- losis, pedunculis ad apicem ramulorum 2-3-n1s v. ad axillas foho- rum solitaris gracilibus striclis 2-4-floris, floribus parvis pedicel- latis (in specimine nimis evolutis), fructu subgloboso calyce accreto coriaceo capsuliformi leviter compresso arcte involucrato styli basi longiuscula mucronato monospermo. Ceylan (Thwaites, n° 2708 in herb. DC.). Remarquable espèce, reconnue par M. Thwaites pour une espèce nouvelle de Kayea. Ses feuilles les plus grandes sont cri- blées de ponctuations transparentes. à. KayEa RaAcEMoSsA, Nob. — Ramis teretibus, foliis oppositis petiolatis anguste oblongis breviter acuminatis v. cuspidatis rigide membranaceis opacis penninervis reticulato-venosis, ra- cemis axillaribus (v. terminalibus?) paucifloris, pedicellis crassis calyce longioribus supra medium articulatis, floribus illis Kayeæ floribundæ majoribus in specimine nimis evolutis, calycis jam accreli sepalis coriaceis externis interna longitudine excedentibus, nuce ovoidea acuminata styli basi crassa mucronata in valvas urregulares ?) 3-4-(?) rupta, 2-1-sperma, seminis testa castaneo- fusca ex hilo basilari obsolete radiatim venosa. Inde orientale, sans indication de localité (Wallich, in herb. DC.). Exemplaire séparé de nous ne savons quelle autre espèce de la collection Wallich, et marqué de la note suivante par Choisy : Mesua speciosa ? specimen imperfectum sine notula in herb. Wal- hchiano repertum. La plante n’a rien de commun que les carac- tères de section avec les vrais Mesua. C’est une espèce très dis- tincte de Kayea, comme l’attestent ses ovaires noués adhérant au rameau feuillé, et les débris du fruit annexés à l’exemplaire. Ce fruit doit avoir le volume d’une très forte noisette. Les sépales externes accrus sous le fruit, dont on ne trouve que des restes, ont plus de 2 centimètres de haut sur près de à centimètres de large. 208 J.Ë, PLANCHON ËF J. TRIANA, Species ulterius describenda. h. Kavea PHiippinensis, Planch. mss. in herb. Hooker, Philippines (Curning?). Tout ce que nous savons de cette plante se borne au renseigne- ment suivant : Omnia floris Kayeæ floribundæ. Ovarium quadri- ovulatum. GEN. XXXII, — MESUA, L. Mesua, L., Gen., n° 665, — Juss., Gen,, n° 258. — Endlich., Gen., n° 5447. Nagassarium, Rumph., ÆAmboin., VII, p. à, tab. 14, Calophylli Species, Burmann. Flores hermaphroditi (v. polygami?). Calyeis 4-phylhi foliohis biseriatis, externis minoribus, internis plus minus late membra- naceo-petaloideis, omnibus æstivatione imbricatis. Petala 4, am- pla, sepalis alterna, æstivatione imbricata. Stamina indefinita, hypogyna, conferta, filamentis setaceis basi plus minus monadel- phis, antheris lineari-oblongis v. oblongis, basifixis, loculis linea- fibus connectivum angustum utrimque marginantibus, rima laterali dehiscentibus, Ovarium biloculare, loculis biovulatis, ovulis ana- tropis, e basi loculi eréetis, Stylus subulatus v. filiformis leviter flexuosus; stigma dilatatum, irrégulariter patelliforme, margine _undulatum, plus minus manifeste bilobum. Fructus : nux capsuli- formis, basi sepalis subaccretis, coriaceis, persistentibus, adpres- sis stipala, exsueca, corlicosa, putaniine a cortice coriaceo ægre distinguendo, matura dissepimenti obliteratione unilocularis, 1-2- 3-h-sperma, in valvas 2 subregulariter rupta. Semina basi loeuli v. loculorum affixa, erecta, sæpius mutua pressione obtuse angu- lata, hilo lineari, micropyle non conspicua, tegumento (e duobus plane concrelis conflato) crustaceo, extus Iævi nitido, intus sub- spongioso 1bique venoso, facie intima pellicula cellulosa Iævi arete MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 299 adhærente duplicato, chalaza obsoleta. Embryonis exalbuminosi cotyledones crassæ, liberæ, carnosæ, oleosæ, tigella (radicula) minuta, punctiformis, hilo subcontigua, propler fruëtum plane infera. Arbores Asiæ lropicæ, speciosæ. Ramuli sæpius virgati. Folia opposila, peliolata, integerrima, supra nitida, subtus sæpe prui- noso-glaucescentia, nervo medio valido, lateralibus tenuibus sæpe obsoletis, venis sub lente tenuiter subscrobiculato -reticulatis. Flores sæpius ampli, pulchri, solitarii v. gemini v. subfasciculati, axillares v. terminales, pedicellati v. sessiles. SERIES À. =— Folia subtus plus minus dense pruinosa. À: Mesua rerrea (L.), Choisy. — Ramulis virgatis gracilibus, fois anguste lanéeolatis v. länceolato-oblongis sensim acuminatis V. cuspidatis basi plus minus acütiusculis aventis subtus dense glauco-pruinosis, pedicellis axillaribus v. términalibus solitartis v. Seminis v. ternis brevibus, alabastris subglobosis ebractealis, sepalis extus glabrescentibus v. pube ténuissima quasi pulveraceis (non ver sériceis v. tomentellis), petalis cuneato-obovatis, cap- sulä ovoideo-conica sæpius sénsim aëuminata sepala accrela ex- cedenté Sæpius nonosperma. Mesua ferrea, L., Sp., 73h (pro parte, nempe exclus. syn. Rhéede). — Willd., Sp., IE, p. 848 (exclus. syn. Rheede), — Choisy in DC. Prodr., 1, p. 562. — Id., Gutuf. de l'Inde, p. A0 (pro parte, nempe exclus. synon. Roxb. et Wight). — Thwaites, Enum. PI. Zeyl., p. 50 (excel. var. B?). — Blume, Bidjr., 1, 216. Naglhas, Hermann, Zeyl., 7, lide Auct. Arbor Naghas, Burm., Thes, Zeyl., p. 25. _ Mesua foliis lanceolatis, etc., L., F1. Zeyl., 203 (exclus. syn. Rhéede). Nagassarium, Rumph., Amboin., VIT, p. 3, lab. 2, 900 J.-E. PLANCHON ET J, TRIANA. Calophyllum Nagassarium, Burm., F1. Ind., 124. Mesua Nagaha, Gardn. in Calcutt. Journ. of Nat. Hist., VIE, p. A, fide Thwaites. Var. 6. Hey, Nob. — Folis lanceolatis longe cuspidatis subtus vix farinaceis reticuloque nervulorum sub lente conspicuo ornatis. Mesua ferrea (L.), Wallich, Cat., n° A83h C. Ceylan, dans les forêts, et aussi cultivé dans le voisinage des temples (Hermann; herb. Burman n° 49, ann. 1773, in herb. Deless., exempl. sans fleur ni fruit; Leschenault in Mus. Par. ; Gardner in herb. Planch.; col. Walker; Thwaites, herb. de Peradenia, n° 602, in herb. Mus, Par.— Travancore (herb. Madr. in Wall. Cat. n° 4832 A).— Jardin de Calcutta in herb. Planch. ex herb. Hook. — Java, cultivé près des temples et dans les jar- dins (Blume ; comte de Hoffmansegg n° 3 in herb. DC. ; Zollinger n° 1054, ibid. ; Rœmer in herb. Boiss.). — (Cultivé aussi à la Jamaïque (herb. Planch. ex herb. Hook.). Var. B, probablement partie mériaionale de la Péninsule de l'Inde (Heyne ex Wall. Cat. n° A834 B). Cette élégante espèce se distingue aisément entre ses proches alliées, par la gracilité des rameaux, l'absence de duvet soyeux sur les calices, que recouvre tout au plus une légère pubescence pulvérulente, enfin par sa capsule acuminée, habituellement mo- nosperme. Nous ne ferons entrer dans ses caractères distinctifs ni la forme des pétales (car cette forme semble varier surtout par le rétrécissement plus ou moins unguiforme de la base de l'organe), ni la disposition des fleurs (car elles sont axillaires ou terminales et quelquefois ces deux façons sur le même ramuscule), ni la lon- gueur des pédicelles (car cette longueur oscille entre 1 et 6 mil- limètres, en ne tenant compte que de la portion qui est continue avec le calice). Défini comme il l’est ici, le Mesua ferrea ou Naghas d'Her- mann, semble être indigène dans les forêts de Ceylan; tandis qu'à Java et en général dans les îles de la Sonde, c’est une plante exotique, cultivée à cause de sa rare beauté. A Ceylan MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUITIFÈRES. 301 même, aussi bien que dans les autres points de l'Inde, l'arbre en question est planté généralement autour des temples sacrés. Ce fait explique comment l'espèce a pu se répandre hors de ses limites primitives dans les régions de l’Asie tropicale où règne le culte de Boudha. Notre variété 8 diffère du type par des feuilles prolongées en un acumen beaucoup plus long, et dont la surface inférieure, cou- verte d’une couche de fleur glauque moins épaisse, laisse mieux voir sous la loupe la fine reticulation de ses veinules. Elle se rap- proche beaucoup à certains égards du Mesua coromandeliana et pourrait bien, une fois mieux connue, constituer une espèce par- ticuhiére. La figure citée de Rumphius représente assez exactement l'aspect et les caractères de l'espèce, notamment la forme et la dimension moyenne de ses feuilles, l'apparence et le volume de la fleur et des fruits. Nous ne pouvons juger du reste de ce dernier organe que par des exemplaires où il n’a pas atteint sa maturité complète; mais la forme acuminée de son sommet nous semble être un caractère normal. | Le diamètre des fleurs est difficile à apprécier sur des exem- plaires desséchés. IT doit varier à peu près, dans cet état, entre 4 et 6 centimètres. 2. Mesua WaLzkErIANA, Nob. — Ramis teretibus virgatis, foliis petiolatis lanceolato-oblongis cuspidatis supra nitidis subtus glau- cedine densa indutis, nervis secundartis tenuissimis vix conspicuis, floribus axillaribus solitariis amplis breviter pedicellatis ebracteatis, calycis 4-phylli foliolis externis quam interna malto minoribus, omnibus extus leviter glauco-pruinosis, petalis calyce pluries longioribus, fructu...…. Mesua ferrea, Wight, Zllustr., p. 127, et Zcon., tab. 118 ct 961 , non L. Mesua speciosa, Wight, Spicilg., p. 27, tab. 30, 31, non Choisy. Ceylan (col. Walker, in herb. Delessert ex herb. Graham, et in herb. Planch. ex herb. Hooker). — Pentes orientales des Neil- 302 J,-E. PLANCHON ET J. TRIANA, gherries, à à milles au-dessous de Coonoor (Wight, Spicil., p. 27). Folia 10-18 centim. longa, 2 1/2-3 centim. lata. Flores ex icone Wightiana diametro 9-centimetrali. Pedicelli sæpius petiolo breviores. . Cette belle espèce ressemble au vrai Mesua ferrea on Nagassa- rium de Rumphius par la gracilité des rameaux, la forme, la con- sistance et l’aspert des feuilles; mais elle s’en distingue aisément par ses feuilles plus grandes, ses calices à sépales bien plus in- égaux et enduits d’une légère fleur glaucescente, enfin par ses fleurs à peu près deux fois plus grandes. Elle ne saurait d'autre part se confondre avec le Mesua speciosa, Choisy, dont les feuilles sont plus épaisses, les pédicelles presque toujours plus longs et plus robustes, le calice enduit d’une pubescence blanchâtre. Le fruit, lorsqu'il sera connu, fournira probablement d’autres carac- tères différentiels. 3. Mesua saLicina, Nob. — Ramulis virgatis foliosis, foliis pe- tiolatis lineari-lanceolatis interdum subfaleatis apice sensim atte- nuatis Coriaceis aveniis sublus tenuiter glauco-pruinosis, floribus axillaribus v. terminalibus solitariis v. geminis, peduneulo brevi v. rarius petiolum excedente, pedicello brevissimo, alabastris ju- noribus obovoideis evolutis globosis, sepalis tenuissime puberu- lis, petalis calyce mullo majoribus. | … Mesua ferrea var. $ angustifoha, Thwaites, £num. pl. Zeyl., p. 90. Ceylan, commun près de Salagama (Thwaites, n° 602). La forme et la texture des feuilles, et surtout la brièveté des pédicelles, les fleurs plus grandes, les boutons obovoïdes et pres- que pyriformes lorsqu'ils sont jeunes, tous ces traits réunis nous semblent séparer parfaitement ce type du vrai Mesua ferrea. Nous appliquons exclusivement le nom de pédicelle au rétré- cissement plus où moins prononcé qui est continu au calice, et s'articule sur un axe qui répond au pédoncule, Ce dernier axe, MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 905 parfois très court (£ millimètre), s'allonge parfois au point de mesurer 10 millimètres ; 1l porte une ou deux fleurs, et, dans le eas où il est allongé, on y voit deux ou trois paires de petites cicatrices de bractéoles caduques, h. Mesua speciosa, Choisy. — Ramulis virgatis foliis anguste lanceolato-oblongis in acumen aculiusculum v. obtusiusculum sensim productis subtus lenuiter glauco-pruinosis nervisque se- cundariis veniformibus impressis subtilissimis obsolete striatis, floribus axillaribus v. terminalibus solitartis v. geminis, pedicellis erassiuseulis basi ima arlieulatis calyce brevioribus, alabastris globosis ebractealis, sepalis extus tomento adpresso griseo den- siuseulo indutis, petalis cuneato-obovatis calyee malto longioribus, nuce ovoideo-globosa abruple conico-mucronata erassa basi se- palis stipata 2-4-sperma. Mesua speciosa, Choisy in DC. Prodr., 1, 562. — Wallich, Cat., n° 4835. — Choisy. Guthf. de l'Inde, p. 40. Balutta Tsjampacam s, Castanea rosea indica, Rheede, Hort. Malab., HE, p. 63, tab. 58, | Mesua ferrea, L., Sp., 73h (pro parte, nempe quoad synon. Rheede, — Willden. — Roxb., F4. Ind,, KE, p. 605. Mesua Roxburghi, Wight, Lllustr., p. 127, — Walp., Rep., 1, 356. Mesua pedunculata, Wight, Zllustr. p.127, et Zcon., tab. 419, Malabar (Rheede). — Concan (Stocks et Law in Hook. et Thoms. herb. ind.). — Bengale, près de Calcutta (Roxb.). — Chit- lagong (Wallich, Cat. n° 4835 D in herb. De Cand. et Mus. Par. — Népal (Wallich, n° 4835 Cibid.). — Silhet (herb. Bruce in Wallich n° 4835 B). — Rathpur (herb. Hamilton sub Mesua ferrea, ex Wallich 5° 4835 A, sub Mes. speciosa). — Kogun (Wallich, n° 4835 E).— Mergui (Griffith in herb. Mus. Par., ex herb. Hook. et Decaisne). | Confondu primitivement par Linné et ses disciples avec le Va- gassarium de Rumphius, le Balutta Tsjampacam de Rheede fut 201 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. distingué avec raison par Choisy (in DC. Prodr.) sous le nom bien mérité de Mesua speciosa. C’est done la plante de Rheede qui con- stitue à la rigueur le prototype de l'espèce, et cette plante, connue seulement par une figure imparfaite et une description bonne pour l’époque, mais à divers égards insuffisante, reste encore quelque peu problématique. Toutes les probabilités néanmoins sont pour l'identité de celte plante du Malabar avec les très nombreux exemplaires des divers points de l'Inde continentale qui nous ont servi à tracer les caractères du Mesua speciosa. Le seul doute qui pourrait s'élever à cet égard vient de ce que la figure de l’Hortus malabaricus représente des feuilles relativement plus allongées, qui rappelleraient mieux celles de notre Mesua T'hwaitesu , et de ce que ses fleurs ont l'apparence d’être sessiles et plus petites que chez les formes les plus ordinaires du Mesua speciosa; mais ces différences, probablement plus apparentes que réelles, s’efface- raient presque sûrement devant l'étude directe d'exemplaires en nature. C'est pour s'être exagéré l'importance du caractère des fleurs axillatres ou terminales que le docteur Wight a cru pouvoir sépa- rer du Mesua speciosa son Mesua Roxburghii. Choisy a déjà noté avec raison l'inanité de ce prétendu signe distinctif. Nous sommes également surpris de voir sur quel caractère a été établi le Mesua pedunculata. Des exemplaires types de cette espèce, recueillis à Mergui par Griffith, et conservés dans l’herbier du Muséum, ne différent en rien d’essentiel des formes les plus habituelles du Mesua speciosa, dont les fleurs, jamais strictement sessiles, présentent d'ordinaire un pédicelle toujours plus court, mais parfois presque aussi long que le calice. La pubescence des sépales forme chez le Mesua speciosa un duvet ras, velouté, de couleur grisâtre, au moins sur les exem- plaires secs. La grandeur des pétales varie, sans doute, dans des limites assez larges; mais ces variations sont probablement exa- gérées, en moins surtout, par les figures faites sur des exem- plaires secs. Tel est, suivant toute apparence, le cas du dessin de l’'Hortus malabaricus, et certainement celui la planche 119 des Icones de Wight, représentant le Mesua pedunculata. MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 205 Le fruit, remarquable par sa grosseur, est, suivant toute appa- rence, exactement figuré par Rheede. Nous en retrouvons les principaux caractères dans une moitié de péricarpe, annexée dans l’herbier De Candolle, à l’exemplaire n° 4835 E, de Wallich, et qui renferme une graine plan-convexe, à cicatrice ombilicale basi- laire, prolongée en ligne sur l’arête latérale du testa. D’après Rheede, le nombre habituel des graines est de trois à quatre : il se peut que ce nombre fût réduit à deux dans le fruit dont nous n'avons vu que la moitié. 5. Mesua Tawarresu, Nob. — Ramulis virgatis foltis petiolatis lineari-oblongis sensim et obtuse acuminatis basi obtusiusculis v. acutis subtus glaucedine tenui indutis tenuiter et obsolete ve- nosis, peduneulis axillaribus (v. terminalibus ?) 4-2-3-floris brevi- bus, floribus in peduneulo sessilibus amplis, calycis adpresse 2-3-bracteati foliolis extus in alabastro pube tenuissima adpresse fulvescente indutis, nuce immatura «obovoideo-globosa vertice depresso mucronata calyce adhuc inelusa (forsan ulterius ampli- ficata et exserta). Mesua speciosa, Thwaites, Énum. of Ceyl. pl., p. 50 (exclus. synon. et var. B?). Vulgo : Dega-na-gass, Cinghal., fide Thwaites. Ceylan (Thwaites, n° 2675 in herb. De Cand. et Mus. Par.). Cette belle espèce se distingue au premier coup d'œil du Mesua speciosa, tel que nous l'avons défini, par ses fleurs absolument sessiles, dont le calice est embrassé par deux ou trois bractées per- | sistantes. Le pédoncule, ou, si l’ôn veut,fl’axe raccourci sur lequel reposent ces fleurs, au nombre de deux ou trois, est habituelle- | ment axillaire; il se pourrait néanmoins que, comme chez les | espèces voisines, il devint parfois terminal. Les feuilles seules suffiraient du reste pour séparer le Mesua Thwaïtesii de ses proches alliées. Elles sont remarquablement allongées (parfois jusqu’à 25 centimètres), corinces, à nervules | latérales plus marquées en dessous et en relief, au lieu d'y être &° Série. Bor. T. XV, {Cahier n° 5.) 4 20 306 J.-K. PLANCHON ET J. TRIANA. dessinées en creux. Les fleurs, à en juger d’après les exemplaires secs, doivent avoir de 8 à 10 centimètres de diamètre et au delà. Nous regrettons de n'avoir pu décrire que Papparence des fruits avant leur maturité. Hest probable que ces organes, mieux con- nus, fourniront d'excellents signes distinctifs. M. Thwaites est d'autant plus exeusable d’avoir déterminé sa plante Mesua speciosa, qu’elle ressemble en éïfet par la longueur des feuilles à la figure de Rheede. Mais nous eroyons que là s'ar- rêtent les ressemblances, et que la plante de Malabar n’est pas autre que celle dont nous venons de parler sous le nom de Mesua speciosa. | SERIES B. — Folia subconcoloria, subtus vix ac ne vix pruinosa. 6. Mesua coromanDeLIANA, Wight. — Glaberrima, foliis petio- latis anguste oblongo-lanceolatis sensim et obtuse acuminatis supra nitidis subtus opacis interdum hine inde glauco-pruinosis v. nudis reticulo venularum denso subscrobiculato prominulo ornatis, pe- dicellis axillaribus unifloris calyce brevioribus, alabastris globosis, calycis foliolis glabris v. leviter pruinosis, petalis calycem cireiter duplo excedentibus amplitudine mediocri, fructu. …. Mesua coromandeliana, Wight, Illustr., p. 129, tab. 117. — Walp., Repert., I, 396. Mesua ferrea, Wightet Arn., Prodr. F1. pen. Ind. or., p. 102 (quoad locum natalem et exclus. synon. omnibus, monente CI. Wight). | Mesua ferrea, Choisy, Guttf. de l'Inde, p. 40 (pro parte). Péninsule de l'Inde en deçà du Gange, prov. mérid. — Cour- tallum (Wight). — Mysore (Hook. fils et Thoms. herb. Ind.). Nous considérons la plante de MM. Hooker fils et Thomson comme répondant exactement, ainsi que l’ont reconnu ces savants, ‘à la figure du Mesua coromandeliana de Wight. C’est sur cette plante que nous avons établi notre phrase diagnostique. Bien que les feuilles de l’exemplaire en question soient tout à fait adultes, on retrouve encore à la face inférieure de la plupart un reste MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 207 évident de fleur glauque : il n’est pas done pas exact de dire que ce caractère manque absolument chez le Mesua coromandeliana. 7. Mesua ruLcmeLLa, Nob.—Glaberrima, foliis petiolatis ovalo - v. elliptico-oblongis euspidatis bast obtusiuseulis v. rarius acutis coriaceis concoloribus (non pruinosis) subtus nervis secundartis veniformibus tenuibus prominulis laxe reticulatis ornatis, racemis axillaribus brevibus paucifloris, floribus 3-5 confertis sessilibus subelomeratis basi bracteolis 2-3 (?) stipatis, petalis cuneato-obo- vatis calyce duplo et ultra longioribus..…. Mesua coromandeliana, Thwaites, Enum. of Ceyl. pl., p. 50, non Wight. Ceylan, forêts entre Galle et Rainapoora (Thwaites, n° 3404 im herb. De Cand., Mus. Par., etc.). rte L'absence complète de fleur à la face inférieure des feuilles, la forme et la nervation de ces organes, les fleurs sessiles sur l’axe d’une grappe raccourcie, tels sont les traits principaux qui dis- timguent parfaitement cette espèce du vrai Mesua coromandeliana. M. Thwaites les aurait sûrement reconnus et signalés lui-même, s'il avait eu sous les yeux des matériaux de comparaison pris daus la nature. 8. Mesua nervosa, N0b. — Ramis virgatis minute tuberculoso- asperis, foliis breviter petiolatis oblongis obtuse acuminatfis mu- cronulatis basi rotundatis v. leviter emarginatis rigide membrana- ceis exsiccatione pallide cupreis supra nitdis subtus pallidioribus leviter versus argenteum nitorem vergentibus (non tamen veré pruinosis), nervo medio prominente lateralibus utrinque 12-20 patentibus arcuatis inæqualibus minoribus interpositis venisque axe reticulatis, perulis ad basim innovationum in gem- mam parvam confertis parvis triangulari-subulatis, floribus am - pliusculis axillaribus solitariis pedunculo brevissimo apice bibrac- teato insidentibus pedicellatis, pedicello calyce breviore sursum dilatato, calycis foliolis 4 glutinosis (?}, petalis 4 cuneato-obovatis, 308 J.-E. PLANCHON KT J. TRIANA. antheris suborbiculats bast .apiceque emarginatis, ovario ovato acuminato. Mergui (Griffith in herb. Planch. ex herb. Hook.). Cette remarquable espèce semble avoir échappé à l'attention des descripteurs. Elle rentre dans le genre par l’ensemble de ses caractères, bien que sa nervation lui donne un cachet particulier. Pareille en cela à certains Calophyllum, ses feuilles présentent à leur aisselle une sorte de bourgeon dont les écailles, petites et triangulaires-subulées, s’ouvrent pour laisser sortir soit un rameau, soitun pédoncule uniflore. Ces écailles, au nombre de deux à quatre, répondent par leur nature à celles des bourgeons dits fulcracés. Tri8. V. — QUIINEÆ. Tulasne. (Vide supra, t. XIII, p. 347.) Nous discuterons plus loin les affinités naturelles de ce remar- quable groupe, dont nous ne croyons pas devoir faire avec Choisy une famille particulière, mais que nous considérons tout au plus, après M. Tulasne, comme une tribu anomale des vraies Guttifères. Elle s'éloignerait de la généralité de ces plantes par la présence de stipules et par l'absence presque absolue d’un suc laiteux dans ses tiges. Mais ce dernier caractère n'est pas vraiment distinctif, en ce sens que les Quinées laissent couler de leurs tiges coupées plus ou moins de matière résineuse, analogue à celle qui donne un aspect lactescent aux exsudations d’autres Güttifères. Il n'y a: donc là probablement que des différences de degré. Quant aux prétendues stipules des Quiinées, il nous sera peut-être facile de prouver que les organes ainsi nommés sont plutôt de petites feuilles stipuliformes que des stipules véritables. Dans ce cas toute distinc- tion réelle disparaitrait entre les Quiinées et les Calophyllées, et les deux groupes devraient probablement être fondus en un seul. Nous les tenons à part, néanmoins, d’une manière provisoire, nous réservant de discuter avec soin, au point de vue organogra- phique, la nature de leurs prétendues stipules, et de nous pronon- cer, dans les conclusions finales de notre mémoire, sur l’impor- tance du groupe. MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 309 Gex. XXXIII, — QUIINA, Aubl. Aublet, Guy., {. Il., suppl. 19, tab. 379. — Tulasne,in Ann. des se. nat., 3° série, t. XI, p. 4156. — Walp., Annal. bot. syst., IT, 494. Guiina (sphalmate pro Quina), Crueger in Linn., XX, p.115, etin Ann. des sc. nat., 3"° série, VIT, p. 377 (monente CI. Sagot in litter.). Flores polygami (interdum hermaphroditi, fide CI. Tulasne, sed tune verosimiliter aut flores masculi non visi, aut flores pseudo- hermaphroditi ob stamina imperfecta feminei). Calyx 4-5-phyllus, fololis geminatim decussatis, externis crassioribus, inlernis plus minus petaloideis, omnibus æstivatione imbricatis. Petala 4-5, sepalis alterna (v. raro ob decussationem falso opposita), rarius 6-7-8, hypogyna, æstivatione imbricata, pro parte subconvoluta, hibera v. interdum basi inter se et cum staminibus cohærentia. Stamina plura (15-30), hypogyna, libera v. basi confluentia : lilamentis filiformibus flexuosis, antheris globosis didymis, con- nectivo crassiusculo, loculis rima Jaterali-introrsa bivalvibus. Ovarium (in fl. pseudo-hermaphrod.) 2-3-(4%-loculare, loculis biovulatis. Styli 2-3, lineares, stigmate discoideo concavo v. emarginato coronatis. Ovula gemina, anatropa, basim versus angulo interno affixa, adscendentia. Bacca subexsucca, resina fluida scatens, ab apice ad basim sepius striata, longitudinaliter fibrosa, in ral 2-3 irregulariter rupta (?), abortu sæpius unilo- cularis, 1-2-sperma. Semina extus tomentosa, testa subcrustacea, tegmine tenuissimo testæ intus adnato. Embryonis exalbuminosi cotyledones crassæ, plano-convexæ, liberæ, tigella (radicula) minuta. Arbores v. frutices Americæ tropicæ, vix ac ne vix lactescentes, aliquando scandentes, foliis oppositis v. verticillatis, integerrimis v. raro crenatis (in arboris juventute interdum alte lobatis), epunc- tatis, nitidis, penninerviis, nervis secundariis patentibus parallelis haud confertis, venis (s. nervis lertiariis) transversis arcuato- ° 310 J.-E, PLANCHON ET J. TRIANA, parallelis subuilibus, elegantissime strüformibus, stipulis (v. potius folis supuliformibus) caulinis inter folia geminis v. solitariis, in- terdum foliaceis, conspicuis, racemis v. spicis terminalibus late- ralibusve interdum paniculato-cymosis, floribus minutis v. me- dioeri amplitudine numerosis. | ; Nous ne saurions admettre comme base du groupement des espèces de ce genre le fait d’avoir des fleurs tantôt hermaphro- dites, tantôt diclines. L’hermaphroditisme, en effet, n’y est proba- blement qu’apparent, et la polygamie pourra bien se trouver l’état constant et normal. La disposition des feuilles, soit par paires, soit par verticilles, n’a pas non plus grande valeur, l’un et l'autre se trouvant chez la même espèce et sur le même rameau. Reste la pentamérie du calice et de la corolle de quelques espèces, en contraste avec la tétramérie ordinaire de ces organes chez le plus erand nombre. Mais ce caractère lui-même, non plus que la sou- dure des pétales chez le Qurina florida, n’est pas, à nos yeux, un trait véritablement important, et nous ne lui accordons que sous bénéfice d'inventaire le droit de servir à grouper les espèces. * Calyx tetramerus, petala libera 4-8. 4. Quuna oBovara, Tulasne, £.e., p.157. — Walp., Ann., HW, 192. Guyane française (Martin in herb. Mus. Par.). Ibid. (herb. DC., ann. 1891, ex herb. Mus. Par. ). 2. Quuna Lerrocrapa, Tulasne, /. c., p. 159. — Walp., L ce. Guyane française (Melinon, n° 147, ann. 1845). FE Quuna samaicensis, Griseb., FE. of Brit. W. I[nd. isl., 1, p. 105. | Jamaïque (March. in herb. Hook. ex Griseb. herb. DC.). La plante de l’herbier De Candolle, que nous rapportons à cette espèce, a les feuilles elliptiques-oblongues. D’après la deseription de M. Grisebach, on pourrait en trouver de spathulées oblongues (Leaves spathulateeor elliptical oblong). MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 911 h. Quuna micranrHa, Tulasne, 2. €., p. 160. — Walp,, Ann., HE, 492. Ega, sur le fleuve des Amazones (Pœppig, n° 2852). 9. Quina PorppiGrana, Tulasne, /. c., 161. Freziera dioica, Pæpp. msc. monente Tulasne. Ega (Pæppig, n° 2752, in herb. Mus. Par. et Delessert, fide Tulasne). | L'herbier De Candolle renferme, sous le n° 2725 (qui répond presque indubitablement au n° 2759, cité par M. Tulasne), une plante recueillie par Pæppig et conforme par tous ses caractères à l'excellente description du Quiina Pœppigiana. Nous pouvons donc nous servir, sans hésiter, de cet exemplaire pour compléter la description de l'espèce, en ajoutant que ses stipules sont folia- cées, contractées en un très court pétiole, ovales-lancéolées, acu- minées, aiguës, à nervures pinnées, caractères qui confirment pleinement sa séparation spécifique d’avec le Quina micrantha, Tulasne. 6. Quuna Triniroura, Nob. — Ramulis dense foliosis, foliis oppositis lernisve brevissime petiolatis ovatis v. oblongo-ovatis basi rotundatis v. subcordatis apice in acumen breve complicatum abrupte contractis margine tenui subreflexo integris crassiusculis rigidis nitidis glabris, nervis secundariis utrinque circiter 42 ar- cualis, stipulis subulatis v. anguste lanceolatis petiolo longioribus . caducis haud conspicuis, racemis (fl. masc.) axillaribus folio bre- vioribus multifloris glabris, pedicellis fasciculatis (2-5) flore lon- g1oribus, floribus parvis tetrameris, sepalis ovatis obtusis, petalis 4 obovato-oblongis liberis ciliatis, staminibus pluribus liberis. San Gabriel de Cachoeïra, Rio Negro, région de l’Amazone (Spruce, n° 2388, ann. 1852). — Même région, collection faite près des fleuves CäSSiquiare, Vasiva et Pacimoni (Spruce, n° 8138, ann. 1653-54). Espèce très distincte. Les feuilles rappellent assez le Viburnum Tinus. A 942 J.-E, PLANCHON ET J. TRIANA. 7. Quuna macrosracaya, Tulasne, /. c., p. 162. — Walp., /. c. Pérou, Maynas (Pæpp., n° 2410 et 3101). 8. Quiina macroPpayLLa, Tulasne, /. c., 164. — Walp., /. c. Concepcion de Arama, vallée de l’Orénoque, Nouvelle-Gre- nade (Goudot in herb. Mus. Par.). 9, Gun sEssiLis, Choisy mse. — Ramulis apice parce foliatis, foliis ampliusculis obovato-oblongis basi cuneata in petiolum bre- vissimum abrupte contractis ibique subobtusatis specie sessilibus breviter et abrupte acuminalis margine repando obsolete serru- latis, stipulis foliaceis oblique ovatis v. ovato-lanceolatis euspi- datis, racemis fructiferis (e parte ramulorum denudata) brevibus, pedicellis sparsis crassiusculis, calycis persistentis foliolis quatuor ovatis, bacca lineari clavata longiuscula abortu monosperma. Guyane française, Cayenne (herb. DC.). La forme seule du fruit fournit un excellent caractère diagnos : tique pour cette espèce. 40. Quuna rayripoeus, Tulasne, {. c., 166. — Walp., L. c. Guyane anglaise (Schomburgk, n° 922). ? 44. Quuna Guyanensis, Aubl., Guyan., IL, suppl, 49, tab.379. — Griseb., F1. of Brit, W. Ind. 1sl., 1, 106. Guyane française (Aublet). -— Trinidad, si la plante de M. Gri- sebach est la même que celle d’Aublet. L'espèce d’Aublet, figurée en fruit seulement, reste douteuse. Celle qu’a décrite M. Grisebach, aurait quatre sépales, cinq à huit pétales et deux styles, Elle nous est inconnue, aussi bien que le type authentique. 19, Quuna crENaTA, Tulasne, £. c., p. 163. — Walp., dc. Touroulia surinamensis, Steud, mse, fide herb, MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES, 313 Guyane française (Perrottet, ann. 48214, in herb. Mus. Par. et in herb. DC. — Sagot). — Surinam (Hostmann et Kappler, n° 1282, in herb. Mus. Par. et Deless.). M. Sagot, qui prépare une Flore de la Guyane française, a bien voulu nous communiquer sur cette plante des renseignements in- téressants, accompagnés de judicieuses remarques sur le groupe des Quiinées. Nous extrayons de sa note manuscrite ce qui rentre directement dans notre sujet actuel. «Qutina crenata, exemplaires males, souvent observés par moi à la Guyane. La tige est ligneuse et sèche, et ne donne pas de suc laiteux, au moins abondant; les feuilles sont de forme très variable, entières, crénelées, et cela si profondément parfois qu’elles en deviennent presque pinnatifides. Ces dernières s’observent surtout dans les jeunes pousses, venant de sortir de terre. Elles sont opposées ou verlicillées, et alors on en trouve de trois à quatre dans chaque verticille..…. Les fleurs sont blanches et très odorantes ; les pétales sont minces.» L’'au- teur de la note ajoute que le calice n’a que deux pièces et qu'il y a 6, 7 ou 8 pétales inégaux, 2 extérieurs un peu plus grands et plus épais, placés en croix avec le calice; les 2 ou 3 pétales in- térieurs plus petits. Nous admettons plutôt, avec M. Tulasne, k sépales (dont les deux internes sont des pétales pour M. Sagot) et de plus 4, 5, 6, 7 ou 8 pétales. Ici, comme chez les Calophyl- lum, auxquels M. Sagot compare les Quiina, comme chez les Tovomita, la transition des sépales aux pétales se fait souvent par nuances insensibles. Nous reviendrons ailleurs sur les prétendues stipules de cette espèce, qui ne sont pas géminées dans chaque intervalle de deux feuilles, mais bien solitaires et non formées de deux stipules sou- dées ensemble. | * Calyx tetramerus. Petala inter se et cum staminibus coalita. 45. Quuna FLoripa, Tulasne, /. c., p. 457. — Walp., L. c. Fresiera florida, Pæpp., monente Tulasne. Ega, région de l’Amazone (Pæpp., n° 2754, in herb. Mus. Par,, Deless. et DC, ). La 314 J.-E, PLANCHON ET J. TRIANA, Les fleurs, véritablement gamopétales, ont tout l’air d’être her- maphrodites ; mais il faudrait pouvoir s'assurer si les anthères sont fertiles. Chacun des trois styles se termine par une très petite dilatation, légèrement creusée en fossette stigmatique. ** Calyx pentamerus. Petala 5 sepalis alterna, libera. LE. Quuxa LonGirouiA, Spruce, mse. — Glabra, foliis oppositis anguste lanceolato- v. cuneato-oblongis amplis acutiuseulis basi acuta attenuatis margine tenui subreflexo integris v. obsolete repando-denticulatis coriaceis nervis secundariis paucis arcuatis in nervulum marginalem non connexis, slipulis foliaceis petiolum subæquantibus ovato-oblongis aeutis leviter inæquilateris, racemis terminalhibus axillaribusque 2-3-4 simul congestis longiusculis folio tamen multoties brevioribus, pedicellis crebris solitaris flore longioribus, floribus amplitudine mediocri, calycis 5-phylh foliolis basi confluentibus ovatis v. ovato-oblongis æstivat. quincunciali imbricatis, petalis 5 oblongo-obovatis calyce majoribus stamini- busque (fl. masc.) liberis. Embouchure du Rio Uaupès, région de l’Amazone (Spruce, n° 2910, in herb. Mus. Par., DC., etc.). Ce n’est pas accidentellement que les fleurs de cette espèce sont pentamères. La délimitation entre le calice et la corolle y est des mieux tranchées, et la ressemblance de ses fleurs mâles avec celles du Touroulia guyanensis met à peu près hors de doute V'affinité de ce genre avec les Quiina. 45. Quuna CrRuzGErIANA, Griseb., F1. of Brit. W. Ind. asl., 1, 406. Quiina quyanensis, Crueg., 1. supra cit. (excel. syn. Aubl. fide Griseb.). Trinidad (Crueger; Purdie in herb. Hook.). Décrit comme évidemment pentamère. Les pétioles couverts d’un duvet roux, les stipules courtes et d’autres caractères lé distinguent très nettement de l’espèce précédente. MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES, 345 “© Species floribus ingnotis dubia. 16. Quuna Decaisneana, Nob. — Macrophylla, foliis oppositis lanceolato-oblongis acuminatis obscure denticulatis coriaceis in petiolum brevem crassum atro-violaceum attenuatis supra nervoso- costalis subtus venulis transversis subtilibus eleganter notatis, sti- pulis erectis geminis lineari-subulatis rigidis v. abortu foliorum interdum latioribus et plus minusve foliaceis internodia atro-vio- lacea subæquantibus, Guyana (Melinon, serres du Muséum, 1862). Cette belle espèce, cultivée depuis longtemps dans les serres du Muséum, peut se caractériser facilement, en l'absence des fleurs, par la grandeur de ses feuilles, qui mesurent ordinairement 50 centimêtres en longueur sur 25 à 30 de largeur. Ces feuilles, assez coriaces, sont obscurément denticulées, et marquées de côtes secondaires transversales, saillantes à la face supérieure, séparées par des veinules extrêmement déliées qui remplissent les intervalles des côtes. Les stipules roides, linéaires-subulées, qui dépassent ou égalent lesentre-nœuds, deviennent quelquefois un peu foliacées, quand la paire de feuilles qu’elles accompagnent vient à avorter, et que ces feuilles prennent alors de leur côté l'apparence de sti- pules. Nous avons dédié cette belle plante à notre ami M. Decaisne, professeur de culture au Muséum. GEN. XXXIV,-— TOUROULIA, Aubl. Charact. reformat. —.Flores verosimiliter polygami (Aubletio perperam hermaphroditi) masculi et pseudo-hermaphroditi (?) in diversis arboribus. Masc. Calyx urceolato-campanulatus, basi solida inerassatus, limbi 5-partiti divisuris orbiculato-ovatis, æstivatione quincunciali imbricatis. Petala 5, fundo limbi ealy- cmi infra divisuras inserta, subperigyna, æstivatione contorta. Stamina numerosa fundo floris in receptaculo plantuseulo inordi- natim inserta. Filamenta filiformia, flexuosa. Antheræ subglobosæ, didymæ, biloculares, connectivo angusto, loculis rima lateral dehiscentibus, bivalvibus., — Hermaphrodit. (ab Aubletio forsan 516 J.-E. PLANCHON ET J, TRIANA. haud bene descripti). Calyx ovario adnatus (fide Aublet, sed vix), limbo 5-lobo. Petala 5, calyci perigyne (vix recte) inserta. Stamina numerosa perigyna (potius hypogyna). Ovarium inferum (vix) stigmate sessih, oblongo, striato coronatum, 7-loculare. Bacca carnosa, tota striata, orbiculata, compressa, denticulis calycis coronata (sic! sed in icone calycis vestigium nullum!}, septem- locularis, sapore acido. Semina in loculis singulis solitaria, oblonga, angulata, extus convexa, villosa, ferruginea. Arbor guyanensis, foliis oppositis, alterne pinnatipartitis, di- visuris 1n rachin decurrentibus cum impari oppositis lanceolato- oblongis acute et cuspidato-serratis textura rigida membranacea nitidis, venisinter nervos secundarios transverse extensis tenuissi- mis striformibus ; stipulis (potius foliis abortivis stipuliformibus) interpetiolaribus solitariis, racemis spiciformibus terminalibus pa- niculatis, pedicellis fasciculatis, floribus masculis minutis. (Cha- ract. fl. masc. ex analysi florum et alabastrorum specim. in herpb. Mus. Par. et Deless.) * TourouLiA Guyanensis, Aubl., Guyan., I, 492, t. 194. Guyane française (Aublet; Leprieur, ann. 1838 et 1840, in herb Mus. Par. specim. mase. — Sagot; specim. masc. haud valde evoluta). C'est à la sagacité de M. Sagot que nous devons la première indication des affinités probables de ce genre. Steudel, il est vrai, semble les avoir soupçonnées, en appelant du nom manuscrit de Touroulia surinamensis le Quiina crenata (monente Sagot). Mais il fallait vraiment le coup d'œil exercé d’un botaniste, et l'occa- sion rare de voir des exemplaires de Qutna vivant à côté du Touroulia, pour saisir ce remarquable rapprochement. Tous les auteurs, qui ont accepté de confiance la description générique qu'Aublet a donnée du Touroulia, ont dù regarder ce genre comme une énigme presque indéchiffrable. Aublet, en eflet, donne positivement les fleurs comme hermaphrodites, bien que l’une de ses figures représente presque sûrement une fleur mâle (tab 194, fig. 2); il décrit l'ovaire et le fruit comme adhérents au MÉNOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 517 calice, dont les dents leur serviraient de couronne ; or la figure entière du fruit, vu par côté, ne montre aucune trace de ces pré- tendues dents calycinales (tab. 494). N'est-il pas permis, d’après ces contradictions manifestes, de croire quel'auteur, si coutumier de méprises de ce genre, a mal compris la structure des fleurs pseudo-hermaphrodites et du fruit du T'ouroulia? Tous les indices à nous connus, feuilles opposées, stipules, nervation et texture des feuilles, inflorescence, fleurs mâles, apparence striée du fruit, loges monospermes, graines lomenteuses, tout rappelle les traits généraux des Quiinées. On objectera peut-être la structure en apparence pinnée des feuilles ; mais, d’une part, ces feuilles, sim- . plement pinnatipartites (non composées), diffèrent peu des feuilles profondément pinnatilobées qui, suivant l'observation de M. Sa- got, se montrentsur les jeunes pousses du Quzina crenata; d'autre part, le Godoya splendida, parmi les Luxemburgiées, nous montre le contraste de ses feuilles également pinnatipartites avec les feuilles entières de ses congénères ou alliées. Ce n’est donc pas là une objection sérieuse contre un rapprochement que tant de pro- babilités font entrevoir, mais que l'observation seule d’exemplaires fertiles pourra confirmer d’une manière absolue. GENERA DUBIA V, EXCLUDENDA. Macousra, Aubl., Guy. suppl., 17, tab. 378. — Juss., Gen., 257, etin Annal. du Mus., XX, 166. Autant qu'il est permis d’en juger par la figure, le rameau feuillé de ce type appartient à une Guttifère, peut-être même à un Rheedia. C'est la présomption qui résulte de la triple circonstance d’avoir un suc laiteux, des feuilles opposées, et surtout une fos- sette péliolaire stipuliforme. Nos conjectures sont, à cet égard, les mêmes que celles que nous exprime dans une lettre M. Sagot. Quant au fruit attribué par Aublet au Macoubea, l'analyse fate par Mirbel sur un exemplaire authentique y a montré « les rudiments de trois loges dont deux avortées, et l’autre con- tenant plusieurs graines renfermées chacune dans une enveloppe épaisse et fongueuse, et attachées à un placenta central rejeté sur 318 J.-E. PLANCHON ET J. TRIANA. le côté par suite de l’avortement des autres loges. Ces graines dégagées de leurs tuniques, et dénuées de périsperme, sont compo- sées de deux lobes allongés faciles à séparer, échancrés à l’une de leurs extrémités, et dans le fond de l’échancrure assez profonde est située la radicule qui les unit. » D'après ces caractères, cités par A.-L. de Jussieu (4. c.), il est évident qu’un tel fruit n'appartient à aucune Guttifère, et répon- drait mieux peut-être à quelque Tontelea. Ce ne serait pas, du reste, le premier cas où Aublet aurait rapporté arbitrairement aux rameaux d’une plante les fleurs ou les fruits d’une autre. C’est ainsi, par exemple, que son prétendu genre T'apiria, qui rentre parmi les Spondias, présente un fruit complétement étranger au genre. L'erreur d’Aublet en pareil cas provient, comme nous le fait observer M. Sagot, de ce que, plus d’une fois, les fruits dessinés sur ses plantes avaient élé récoltés à terre, sans connexion avec les rameaux auquel l’auteur les attribue. Sincana, Aubl., Guy., 574, tab, 230, — Juss., Gen., 257, et in Ann. du Mus., XX, 167. | Type évidemment étranger à la famille des Guttifères, et que l'on peut soupçonner, comme le précédent, être formé d’élé- ments disparates. La fleur en effet, ainsi que les caractères de port et de facies, rappellent le Doliocarpus parmi les Bixinées, tandis que le fruit, et surtout les graines sans albumen, à deux co- tylédons distincts (observation de Mirbel citée par Jussieu), ren- dent impossible tout rapprochement avec ce groupe. Il y a là sans doute quelque méprise, et, dans tous les cas, une énigme dont l'étude seule des objets pourra donner la solution. Endlicher rattache dubitativement, mais sans raison suffisante, le Singana aux Capparidées. Macanea, Juss,, Gen., 257, etin Ann. du Mus., XX, 167. Macahanea, Aubl., Guy. suppl., VI, 371. Tei le port de la plante, les feuilles dentées, et les caractères du fruit et des graines, tels que les ont vérifiés L.-C. Richard et MÉMOIRE SUR LA FAMILLE DES GUTTIFÈRES. 319 A.-L. de Jussieu, ne nous laissent à peu près aucun doute sur la détermination du type. C'est tout simplement pour nous une espèce de T'ontelea, c’est-à-dire une Hippocratéacée baccifère, assez semblable dans ses caractères généraux au Clercia ovata de Vellozo (F1. Flumin., tab. 73), que l’on indique comme syno- nyme du Salacia undulata, Camb. Soaza, Blanco, F1. de Filip., p. 437. Genre peu connu, rapporté par son auteur aux Guttifères, avec lesquelles il n’a rien de commun. Presque tous les traits de la description, y compris les fleurs opposées aux feuilles et l'odeur aromatique, semblent indiquer une Anonacée, et peut-être même tout simplement un Anona. Gynorrocues, Blume, Bijdr., 218 (Guttiferis perperam adscrip- tum). — Ibid., Mus. Lugdun. bot., 4, p.126 (cum Carallia ad Legnotideas, Rhizophoreis conterminas, rectius relatum. — Benth. in Proceed. of the Linn. Soc., vol. HE, p. 65 (genus recte inter Rhizophoreas collocatum). Nous ne revenons sur ce genre que parce qu'il est encore conservé avec doute par Choisy entre les Guttifères, bien qu’il en soit tout à fait distinct. | Maria, Swartz. Retenu par Choisy comme type d’une tribu des Guttifères, ce genre s'éloigne du groupe en question par ses graines pourvues d’un albumen très appréciable. Nous en discutérons les affinités à l’occasion des Bonnétiées et des Luxemburgiées, et nous étudie- rons également quelques autres genres qui, comme les Cannella- cées par exemple, doivent être exclus des Guttifères. Ici se termine la seconde et non la moins laborieuse partie de notre tâche : l’esquisse systématique de l’ensemble des Guttifêres. A cette partie, nous avions promis de rattacher la discussion des affinités et l'exposé de la distribution géographique du groupe. Mais nous préférons renvoyer ces considérations générales à la suite des observationscomparalives que vont nous fournir l’organi- sation et la physiologie de ces plantes. ÉTUDES SUR LE ROLE DES RACINES DANS L’ABSORPTION ET L'EXCRÉTION, Par M. D. CAUVET, Pharmacien aide-major de 1'e classe, répétiteur à l'École du service de santé militaire. (Thèse pour le doctorat ès sciences, soutenue devant la Faculté de Strasbourg, le 42 août 1861.) (Extrait. Lorsqu'on réfléchit aux opinions diverses qui ont cours dans la ‘ science relativement à l'absorption végétale et à la marche des sucs dans les plantes, on est frappé du désaccord qui règne entre les auteurs. Pour les uns, la plante absorbe sans discernement toutes les substances dissoutes qui arrivent au contact de ses ra- cines, garde ce qui lui est utile, rejette le reste. Certains physio- logistes vont même plus loin : ils veulent que les matériaux absor- bés soient soumis à une manipulation intérieure, d’où résulteraient les principes immédiats et un caput mortuum. De quelque ma- nière qu’on envisage la formation des matériaux éliminés, leur départ est l’une des causes de la séve descendante, et constitue le phénomène de l’excrétion. Les autres se refusent absolument à admettre ces sortes de phé- nomènes ; ils pensent que le végétal, être vivant, n’est pas sou- mis à l’action aveugle des agents physiques et chimiques ; pour eux, la racine opère dans le sol une espèce de triage intelligent, à la suite duquel les matières utiles seraient seules absorbées. Dans cette dernière hypothèse, il ne se produirait pas d’excrétion, et les phénomènes de végétation, que l’on avait attribués à une séve descendante, s’expliqueraient par une diffusion latérale des sucs. La plupart des botanistes modernes ont adopté cette manière de voir, mais quelques autres regardent la première théorie comme ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 321 fondée, et elle parait avoir trouvé dans M. Trécul un défenseur habile. Les travaux de M. Trécul ont tous un si haut mérite, qu’on nous trouvera bien hardi de ne pas nous ranger à son avis. Jusqu'à présent, du moins, nous n’admettons pas de séve des- cendante, et les recherches, si intéressantes d’ailleurs de M. Tré- cul, ne nous semblent pas l'avoir démontré complétement. Les partisans de l’excrétion végétale se basaient sur des expé- riences de deux sortes : 1° Sarrabat et Bonnet avaient dit que, lorsqu'on met une plante dans une liqueur colorée, celle-ci est absorbée intégralement, s'élève. jusqu'aux feuilles, puis redescend par l'écorce. 2° Macaire prit une Mercuriale à racine très chevelue, et en plongea les radicelles dans deux vases distincts : dans l’un de ces vases, 1] mit de l’eau distllée ; l’autre contenait une dissolution d’acétate de plomb. Quelques heures après, Macaire trouva du plomb dans l’eau distillée. Le même auteur arracha avec précaution des pieds de Chon- drilla muralis, ét, après les avoir lavés soigneusement, il les mit dans de l’eau très pure. Cette eau évaporée laissa un résidu extrac- üforme, présentant les propriétés générales des sués de la plante. Ces expériences ayant été répélées un certain nombre de fois avec un résultat à peu près identique, Macaire en conclut à la réalité d'une excrétion végétale. De Candolle adopta cette manière de voir, et en fit la base de sa théorie des assolements. Beaucoup de physiologistes s’'élevèrent contre une telle opi- nion. Il nous suffira de citer les noms de MM. Braconnot, Unger, Link, Towers, Walser, Mohl, Boussingaut et Trinchinetti, etc., pour montrer que ces expériences fondamentales furent com- battues par d'éminents adversaires. Elle était donc à peu près abandonnée, lorsque fut soulevée la question si importante du chaulage des céréales. C’est alors que M. Chatin publia ses Recherches sur l'absorption et l’élimination de l’arsenic par les plantes : M. Chatin concluait à l’excrétion par les racines. Cette question tant controversée retournait done à son point de départ, et les expériences de Macaire étaient exactes. Enfin, dans ces der- niers temps, MM. Garreau et Brauwers ont annoncé que, si l'on 4° série. Bor. T. XV. (Cahier n° 6.)! 24 922 D. CAUVET. évapore avec soin le liquide fourni par le lavage des extrémités radicellaires, on obtient un résidu qui possède la saveur et l'odeur des sucs propres de la plante. SE MM. Garreau et Brauwers pensent que cette matière odorante et sapide est une production normale de la pointe des racines, et expliquent ainsi les sympathies et les antipathies des plantes. Nous né partageons pas l’opinion de ces auteurs, et nous en donnerons les raisons dans la deuxième partie de notre travail. | Il Serait trop long d’énumérer les expériences que l’on a faites pour ou contre la théorie des excrétions, et celles non moins nom- breuses qui ont rapport à l'absorption par les racines. Après avoir lu attentivement tout ce qui avait été écrit sur le sujet qui nous occupe, nous étions resté convaincu que les recherches antérieures n'étaient pas Suffisamment concluantes. Pour arriver à la vérité, il fallait recommencer avec de nouvelles données, et porter l’atten- tion la plus scrupuleuse sar : | 1° La constitution anatomique des extrémités radicellaires ; 9° La nature de la matière mucilagineuse que ces extrémités présentent souvent ; 3° L'action immédiate exercée sur les racines par les solutions diverses employées par les expérimentaleurs ; h° La marche de ces solutions lorsqu'elles ont pénétré dans le végétal. Ces premiers résultats obtenus, il restait à résoudre les deux questions suivantes : 5° Les racines physiologiquement saines excrètent-elles les substances inutiles ou nuisibles qui existent dans le végétal ? G° S'il est vrai que le végétal rejette ces sortes de substances, et si les racines ne sont pas chargées de ce soin, par quelle voie s'effectue l'élimination ? | Tel est le sujet que nous nous sommes proposé d'étudier ; si nos efforts n’ont pas été couronnés par le succès, au moins nous restera-t-il la conviction d’avoir contribué à jeter quelque jour sur cette partie si obscure de la physiologie botanique. ABSORPTION ET ÉXCRÉTION DES RACINES, 3298 PREMIÈRE PARTIE. Constitution anatomique des extrémités radicellaires. Quand on examine au microscope l’extrémité d’une racine, on voit qu'elle est formée de deux sortes de couches bien distinetes : l’une enveloppée, l’autre enveloppante. Ces deux couches semblent se confondre à leur point de contact, de manière à former une sorte de zone hémisphérique, uniquement célluleuse, et que l'on peut très bien comparer à la zone génératrice des arbres dicotylé- donés ; c’est én ce point, en effet, que se produit l'accroissement de là racine. Le tissu reproducteur fournit, d'une part, les cellules qui, en se développant ensuite, constitueront la partie résistante et centrale, c’ést-à-dire l'axe de la racine; d’autre part, les cellules de la couche extérieure ôn protectrice. Ces dernières ont une du- rée variable, ordinairement faible, et se comportent, par rapport à la racine, comme les couchés corticales par rapport au tronc des Dicotylédones. La couche enveloppante a été l’objet de travaux nportants : M. Trécul l’âa appelée puléorhize; MM. Garreau et Brauwers l’ont plus spécialément désignée sous le nom de tissu où couche exfoliable. Nous passons rapidement sur la constitution anatomique des racines, parce que nos études sur ce sujet ont confirmé celles des auteurs précités. Il est un point seulement sur lequel nous voulons atüirér l'attention, et où MM. Garreau et Brauwers paraissent se rapprocher dé Link. En examinant la matière mucilagineuse qu’on trouve sur les racines appelées queue de renard, Link reconnut qu’elle renferme des cellules; il pense que lé mucilage était une sorte de cambium éxtravasé, produisant les céllules observées sans cellules mères primitives. MM. Garreau ct Brauwers savent que ces cellules proviénnent de la couche exfoliale; mais ils croient qu'elles con- tinuént à s'accroitre au sein de la matière mucilagineuse, qu’ils supposent de nature excrémenttielle. Ces cellules, en effet, sont ordinairement plus grandes que les autres; mais il est plus natu- 221 D. CAUVET. rel de rapporter ce grossissement consécutif à un phénomène d’en- dosmose, d’où résulte la tension plus considérable des parois. La matière mucilagineuse dans laquelle elles nagent renferme sou- vent des cellules brisées, et elle nous semble être plutôt un produit de décomposition des cellules préexistantes que le résultat d’une extravasation des sucs. Absorption par les racines. Lorsqu'on voulut étudier la marche des liquides dans les plantes, l’idée qui se présenta d’abord à l'esprit fut de plonger leurs racines dans des solutions colorées. Plus tard, on reconnut que les spon- gioles n’absorbent aucune matière en suspension, et il semble plus simple d'offrir aux plantes des dissolutions salines. A l’aide d’une réaction, on pouvait aisément déterminer la route suivie par les liqueurs absorbées. Si ces deux sortes de moyens étaient exacts, on devait constater : 1° l’ascension de la séve, 2° sa dis- tribution dans la plante, 3° sa marche rétrograde. Ces expériences, d'autant plus irréfutables qu’elles étaient plus faciles, permettaient de résoudre la question tant controversée. Entre tous les auteurs qui se proposérent la solution de ce problème, Sarrabat et Bonnet furent ceux dont les expériences eurent le plus de retentissement. Link d’abord, Towers ensuite, contestérent la valeur des résultats obtenus ; ils avaient reconnu que les plantes n’absorbent pas les liqueurs colorées, tant que leurs racines sont entièrement saines, et que l’absorption de ces liqueurs est l’indice d’un état maladif des spongioles. On fit à Towers surtout des objections nombreuses, et la seule qu’on ne lui opposa pas était, à notre avis, la seule va- lable : c'est que la solution employée devait être nuisible, non parce qu’elle était trop concentrée, mais parce qu’elle était trop active. A cette époque, M. Payen avait déjà fait connaître ses re- cherches sur l’action du tannin. Or Towers, entre autres liquides, s'était servi d'infusion de bois du Brésil; il mettait donc ses plantes dans des conditions funestes, on pouvait le prévoir d'avance, et c'était là, nous le répétons, l’objection capitale qu’on devait lui faire. ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 929 Les expériences de Sarrabat avec le Phytlolacca, répétées par M. Biot, avaient amené des résultats variés. Le suc coloré fut absorbé dans une circonstance, et ne le fut pas dans d’autres. Mais tant de physiologistes avaient observé le passage des liqueurs colorantes que beancoup d'auteurs ont considéré !a question comme résolue. Pour nous, qui étions d’un avis contraire, ce fait nous semble mériter toute attention, et nous avons cru devoir le soumettre à une étude sérieuse. Le point essentiel à résoudre n'était pas de savoir si les liquides sont absorbés, mais bien dans quelles circonstances ils sont absorbés. Les racines, dans ce cas, sont-elles saines ou malades? Voilà ce qu’il fallait savoir. Nos recherches ont été divisées en deux catégories : 1° l'absorption des liqueurs actives, 2° l’absorption des sucs inertes. Avant tout, il fallait opérer avec des plantes dont les racines, complétement saines, se trouvassent, pendant l’expérience, dans les mêmes conditions qu'avant. Pour cela, nous fimes germer des graines sur des diaphragmes de bois reposant sur des verres pleins d’eau. Chaque trou des petites planches était occupé par une seule plante. A l’aide de ces appareils si simples, on pouvait à tout instant et sans rien déranger examiner l’état des spongioles, et suivre l’ascension du liquide coloré. En outre, jamais les racines ne plongèrent en entier dans la liqueur; cette disposition per- mettait d'enlever, pour les étudier à volonté, quelques-unes des radicelles supérieures, sans que l’on eût à craindre de voir le liquide pénétrer dans la plante par la section. Absorption des liqueurs actives. —- a. Encre. Comme une étude antérieure des propriétés de l’encre nous avait démontré que ce liquide agit sur les plantes avec une grande énergie, nous l'avons étendu de neuf fois son poids d’eau. A ce degré de dilution, la liqueur était encore assez colorée pour qu’on püt suivre sa marche. Les trois expériences que nous allons rapporter ont eu une durée différente, et elles ont été faites successivement : la pre- 326 D. CAUVET. mière à duré six heures, la deuxième un jour, la troisième cinq Jours : Le Après six heures, la spongiole est seule atiaquée; le liquide coloré à pénétré dans la racine sans la dépasser. (On s'était servi de Pois et de Haricots; nous devons dire que toutes nos expé- riences sur l'absorption ont été faites avec des plantes étiolées.) 2° Après dix heures, la spongiole est à peu près désorganisée , les vaisseaux de la plante, sont colorés. Le lendemain, la pointe des racines se désagrége , la coloration n’a pas encore atteint la tige. (On avait opéré avec des Pois et des Lentilles.) 3° On à employé des Haricois, dont le collet (1) long, incolore et presque translucide, permettait de suivre aisément la marche du liquide. | Après seize heures, les racines offrent une contraction remar- quable, mais qui ne s'élève pas, en général, au-dessus de la partie immergée; l’exitrémité des spongioles se détache avee la plus grande facilité. L'encre a pénétré dans le collet, et s’y montre en lignes noires très apparentes, qui s'élèvent à mesure que l’expé- rience se continue. Le cinquième jour, les plantes sont presque mortes, la coloration à alteint la base des feuilles cotylédonaires, sans les dépasser. En examinant au microscope les diverses par- lies des plantes en expérience, on voit que les l'aisceaux fibro-vas- culaires sont seuls colorés; cette coloration, uniquement lacunaire. pour les tissus fibreux , pénètre au contraire dans les vaisseaux , dont elle dessine les éléments intérieurs. Cet effet est surtout re marquable dans les trachées : leur spiricule est vivement teinte de noir, même lorsqu'elle est plus ou moins déroulée. La spiricule des trachées serait-elle creuse, comme l'ont pensé plusieurs au- teurs? Nous serions assez porté à le croire. Il est vrai cependant que la coloration peut être tout extérieure, et résulter d’un simple dépôt à la surface. (1) Nous appelons collet, avec M. le professeur Clos, toute la portion de l'axe comprise entre les racines proprement dites et les feuilles cotylédonnaires. ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 227 b. Sulfate. Dans une solution faible de sulfate de cuivre, on met des Hari- cats venus de graines et parfaitement sains. Après un temps de durée variable, chaque plante est lavée avec soin, et plongée dans de l’eau pure. Comme l'expérience n’a duré que quelques heures, la plupart des plantes semblent tout à fait intactes ; leurs spongioles ont seules pris une teinte bleuâtre. Si l'immersion dans la liqueur euivreuse a été courte, les spongioles se détruisent peu à peu, et de nouvelles radicelles se développent. Si l'immersion a êté plus longue, les racines se désagrégent rapidement , il ne s’en produit pas d’autres ; la plante se fane et meurt. Alors l'examen microscopique, aidé par la réaction caractéris- tique du cyano-ferrure de potassium, démontre que le poison absorbé existe seulement dans les faisceaux fibro-vasculaires. Ainsi les matières colorantes actives exercent une action nui- sible sur la racine, etne pénètrent dans les végétaux qu'après une destruction plus ou moins complète de la spongiole. Le tanno- gallate de fer oblitère la racine, en même temps qu'il attaque et détruit la matière azotée de la spongiole. Le suliate de cuivre désagrége la racine avec rapidité. Évidemment, s’il pénètre dans les tissus avant que leur décomposition soit manifeste, on ne peut nier toutefois que cette altération doit commencer sans être immé- diatement apparente. De là vient sans doute que les expériences ‘trop précipitées, entreprises avec des substances salines de même nature, ont amené des conclusions opposées aux nôtres. Matières colorantes inertes. — Suc de Phytolacca. On a dit que les liqueurs colorantes, telles que linfusion de Coghenille, le suc de Phytolacca, etc., sont absorbées par les ra- cines, sans exercer sur elles aucune action fâcheuse. Nous allons voir qu'il n’en est pas tout à fait ainsi. 1° Pans un mélange à peu près égal d’eau et de sue de Phyto- 328 D. CAUVET. lacca, on met dix plantes de Pois étiolées. Après un jour d’immer- sion, leurs spongioles paraissent intactes ; le tissu exfoliable est coloré, la couche génératrice l’est à peine; la coloration est extra- utriculaire, et n’a pas encore pénétré dans les fibres ou les vais- seaux. Le deuxième jour, la teinte ne s’est pas élevée sensible- ment; la racine est encore blanche au-dessus du liquide; la spongiole parait saine. À ce moment de l'expérience, on observe que le suc dans lequel plongent les racines est parfaitement lim- pide, tandis que le même liquide sans plantes fermentées prend une odeur vineuse, et il s’y forme des flocons de matière orga- nique. Huit jours après, la liqueur est couverte d’une couenne épaisse, garnie de moisissures. La portion immergée de chaque racine est colorée en rouge vif, et porte à sa surface une sorte de gaine pseudo-membraneuse, conslituée par un dépôt rou- geûtre sans consistance ; la portion nou immergée est blanche et sèche. Peux plantes sont encore vivantes ; toutes les autres sont mortes ou à peu près. Dans ces dernières, le sommet de la tige est fili- forme, presque sec, jaune rougeûtre ; la base est turgide, les vais- seaux y sont un peu colorés. Cette coloration, que nous voyons plus prononcée dans la partie morte, aurait-elle été modifiée dans la partie vivante par un commencement d’assimilation ? M. Biot a vu les fleurs d’une Jacinthe prendre une teinte rouge, après une immersion de deux heures dans le suc de Phytolacca, et se déco- lorer en deux ou trois jours. x Th. de Saussure mit une Fève et une Persicaire dans une infu- sion de bois du Brésil aiguisée d’un peu d’alun : la Fève se colora dans les quatre cinquièmes de sa longueur et se flétrit ; la Persi- caire absorba aussi le liquide, mais survéeut et ne se colora pas. Dans une autre expérience, nous avons observé une différence de coloration mieux tranchée entre la base et le sommet des tiges de nos plantes : l’une d’elles fut mise dans l’eau pure ; la base était alors à peu près incolore, turgescente, et portait deux feuilles pleines de vie ; le sommet, au contraire, très contracté, présentait une vive coloration ; la racine est très colorée, ses spongioles se désagrégent. Le lendemain, la racine à pris une teinte brune, ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 329 tandis que la partie vivante de la tige est d'un rouge vif (4); les deux feuilles qu’elle porte ne sont point colorées. Puisque le som- met de la plante est flétri, puisque les feuilles vivantes n’offrent aucune trace de coloration, on ne saurait admettre que la matière colorante est montée dans la tige ou dans les feuilles, et qu’elle en est redescendue ensuite pour se répandre dans la couche corti- cale. Il avait fallu deux ou trois jours aux fleurs de la Jacinthe de M. Biot pour se décolorer ; il est done évident que, si la coloration était venue dans nos feuilles (d’ailleurs d’un vert très pâle), il en serait resté au moins des traces après quelques heures seulement. On ne peut donc expliquer ce phénomène que par une diffusion, une extravasation des sucs, et ainsi tombe la théorie d’une séve descendante, basée sur les expériences de Sarrabat. Dans lun des deux Pois vivants dont nous parlions tout à l’heure, la coloration ne se montre que dans les vaisseaux, encore est-elle faible et presque douteuse. L'autre Pois est mis dans l’eau pure ; ses racines sont très colorées ; le lendemain, elles ont pris une teinte d’un noir livide ; la partie de ces racines non immergée primitivement est restée blanche. La coloration si intense de ces organes était due à un dépôt qui les recouvrait, et empêchait de voir leur désagrégation commençante. Examen microscopique. — La coloration est nulle dans les dif- férentes parties des cotylédons et de la tige; elle est considérable dans le collet. Dans les trachées, la spiricule parait seule colorée, et la teinte rouge ne se montre que sur la paroi interne des fausses trachées. Des Pois étiolés sont plongés dans le suc de Phytolacca. Cinq heures après, les racines ont pris une couleur rose, qui disparaît vite par une immersion dans l’eau pure; toutefois, au bout de quelques heures, les spongioles ont légèrement noirci. L'examen microscopique montre que l'extrémité des racines s’est colorée uniquement dans les espaces interutriculaires du tissu exfoliable ; (1) La pénétration du liquide coloré, empêchée d'abord par la présence du dépôt sur les racines, s'est effectuée aisément dès que ce dépôt a été dissous par l'eau ambiante, et d'autant plus vite surtont que les spongioles étaient plus désagrégées. 330 D. CAUVET. les faisceaux fibro-vasculaires ne présentent rien d’anormal. Après quarante-huit heures, on transporte une plante dans l’eau pure ; cette eau se colore, la racine noircit. Pendant toute la durée de l'expérience, chaque jour une nouvelle plante était enlevée du liquide colorant, layée avec soin et mise dans l’eau. La plupart d’entre elles se flétrissent rapidement, et leurs racines se désagré- gent. Lorsque toutes nos plantes eurent été ainsi transportées dans l’eau pure, on reconnut que la décomposition des racines était d'autant plus avancée, qu’elles étaient restées plus longtemps sous l'influence du Phytolacca. Au bout de quinze jours, trois de nos Pois vivaient encore : le premier est resté dans la liqueur pendant deux heures, ses racines sont saines et blanches ; le deuxième y est resté deux jours, son extrémité supérieure est flé- trie, ses spongioles sont détruites, la racine se décompose; le troisième n’a jamais été étiolé, aussi a-t-il pu résister plus long- temps. Il est court, trapu, vigoureux; aucune de ses parties aériennes n'avait paru se colorer; pourtant, lorsqu'on le mit dans l'eau pure, ses racines étaient très rouges. Leur teinte s’est affai- blie graduellement, et elles sont devenues blanchâtres, puis livides, enfin noires, et se sont désagrégées. Quelques radicelles adven- lives, nées au-dessus de l'insertion des feuilles cotylédonaires, servent à nourrir la plante. Si l’on compare ces résultats avec ceux de Marcet, Macaire, de Saussure, M. Gœppert, M. Bouchardat, il est facile d'en induire que la nocuité des liqueurs colorantes, ou des solutions extrac= tives, dépend surtout de l’action obstruante de ces liquides. Mar: cet et Magaire avaient cru que les extraits végétaux exercent sur les plantes la même influence que sur les animaux. Mais M. Gœppert et M. Bouchardat ont reconnu que la plupart de ces substances ont une action purement passive, et que leurs effets sont dus unt- quement au dépôt de l’extractif à la surface des parties immer= gées. Nous avons observé la présence de ce dépôt; nous l’ayons vu se dissoudre dans l’eau, tandis que les racines, d’abord très colorées, perdaient leur teinte primitive, et devenaient peu à peu noires. L'action funeste que nous avons signalée doit être par conséquent attribuée à l’obstruction des racines, et la désagréga- ABSORPTION ET EXCRÉBON DES RACINES, 381 tion de ces dernières à un défaut presque absolu de fonctionne- ment. Voici comment on peut expliquer ces effets. On sait, depuis les recherches de Th. de Saussure, que les racines absorbent plus d'eau relativement que de matière dissoute; un dépôt s'opère donc à leur surface ; l'absorption s'opère avec difficulté, et l'or- gane souffre. Dans ce cas, la matière azotée de la couche généra- trice s’altère rapidement; dès lors, l'extrême pointe de la racine est frappée de mort, et, si la plante ne peut émettre de nouvelles racines, surtout si elle reste trop longtemps dans le milieu fatal où on l’a placée, elle meurt. … Dans les recherches antérieures aux nôtres, on ne s'était préoc- eupé que de l'absorption pure et simple des liquides colorés, et de l’état des spongioles pendant l'expérience ; on n'avait pas examiné les racines après l'expérience. En résumant les faits ei-dessus et les réflexions qui en ont été la suite, nous croyons pouvoir con- elure que : | 1° Les plantes mises dans des liqueurs colorées, actives ou non, n’absorbent pas intégralement les liqueurs, tant que leurs racines sont physiologiquement saines. 2° Dans les liqueurs actives, les pr sont promptement el vivement attaquées, et elles se désagrégent. 9° Duns les liqueurs inertes, les racines s’entourent, surtout vers l'extrême pointe, d’un dépôt de la matière colorante ; ce dépôt, à la longue, rend l'absorption très pénible ou nulle, et amène la destruction des spongioles. l° Dès que les spongioles sont désagrégées, la liqueur pénètre dans ia plante en suivant les faisceaux fibro-vasculaires. 5° Les trachées et les fausses trachées doivent contenir de l'air dans leur canal médian, car l'injection ne semble avoir pénétré que dans l’intérieur de la spiricule, plus ou moins modifiée selon l’âge des vaisseaux. 6° Ainsi paraissent confirmées les conclusions de Link, une partie de celles de Bischolf, et l'opinion émise par Hedwig et M. Trécul que les fils spiraux des trachées sont des tubes creux. 7° On ne peut pas, à l’aide des injections colorées, étudier la marehe de la séve dans les plantes. 392 D. CAUVET.,. Ces faits étant bien établis, nous avons consacré nos recherches à résoudre la question suivante : Les racines physiologiquement saines excrètent-elles réelle- ment les substances inutiles ou nuisibles qui existent dans le végétal ? Excrétions par les racines. Ainsi que nous le disions au début de ce mémoire, la théorie des excrétions par les racines était à peu près abandonnée, lorsque fut soulevée la question du chaulage des céréales. M. Audouard, le premier, annonça la présence de l’arsenic dans le Blé chaulé. Ce fait, d’une importance considérable au point de vue de l’hy- giène, émut vivement les cercles scientifiques, et les opinions de M. Audouard rencontrèrent en France et à l’étranger des dé- fenseurs et des adversaires habiles. M. Chatin, entre autres, admit que l’arsenic, absorbé d’abord, était éliminé ensuite ; mais M. Tar- gioni Tozzetti, dans un travail remarquable, conclut de ses nom- breuses expériences, que l’arsenic ne pénétrait dans les plantes que lorsque leurs racines étaient lésées. Les recherches que nous avons fait connaître, à propos de l’absorption des substances actives, semblaient nous démontrer, à priori, que les conclusions de M. Targioni! devaient être exactes. Nous pensions que, si les plantes résistaient à une telle mgestion, leurs racines primitives étaient mortes, et que d’autres les avaientremplacées. Dans tous les cas, si une plante absorbait de l’arsenic, elle devait nécessairement en souffrir, ce qu’il était facile de constater par l’état de ses feuilles. Cette question touche de trop près à celle qui fait l’objet de nos recherches pour que nous ayons cru devoir la négliger. 1° expérience. — On mêla 32 grammes d’acide arsénieux à la terre d’une plate-bande d’environ 3 mètres carrés de superficie, et dans cette plate-bande on sema de l'Orge, des Haricots, des Pois et des Lentilles. Les graines levèrent bien, la végétation des jeunes plantes fut très belle, et elles arrivèrent à la fructification, sans que rien annonçât en elles la moindre souffrance. Malgré toutes nos précautions, les oiseaux dévorèrent les grains d’Orge, ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 339 et 1} nous fut impossible d'en recueillir suffisamment pour les sou- mettre à l’analyse; mais nous pümes opérer avec les Haricots : 230 grammes de gousses à peu près mûres furent carbonisées soi- gneusement ; le résidu, traité par l’eau distillée, donna une solu- on que l'on mit dans l’appareil de Marsh. Quelque attention que nous ayons apportée à déceler l’arsenic,nous n’avons pu en trou- ver la moindre trace. Des Cochons d’Inde furent nourris, pendant quinze jours, avec les fanes de nos plantes, sans en éprouver au- cun dérangement appréciable. 2° expérience. — Dans un sillon d’un mètre et demi de longueur, on sema de l’Orge, dont une moitié seulement fut saupoudrée avec 25 grammes d'acide arsénieux ; l’autre moitié ne reçut rien, et l’on recouvrit de terre les deux lots du sillon. Dans la partie qui n'avait pas été empoisonnée, toute l’Orge leva ; six grains seule- ment de l’Orge arséniée levèrent. Les six jeunes pieds furent arrosés avec ménagement, et ils avaient atteint une hauteur d’en- viron 15 centimètres, lorsqu'ils furent mangés par deux très petits poulets (ces poulets n’ont pas été malades). Ce contre-temps ficheux nous força d'examiner avant l'heure ce qui était advenu des autres semences. La plupart d’entre elles avaient émis une courte radicule, puis étaient mortes ; les autres n'avaient pas même germé. Quant aux six qui s'étaient développées, leurs radi- celles étaient parfaitement saines. Ces deux expériences paraissent démontrer que les graines meurent bientôt ou ne germent pas dans un sol trop arséniqué, et que les plantes n'ont point absorbé d’arsenic, lorsqu'elles par- courent sans trouble toutes les phases de leur végétation. Nous avons déjà dit que, en 1845, M. Chatin voulut établir, par de nombreuses expériences, que les racines sont chargées d'éliminer les substances toxiques absorbées par les végétaux. M. Chatin, ayant empoisonné des plantes, avait remarqué que le poison se répartit inégalement dans leurs organes, puis disparaît peu à peu, de telle sorte qu’au bout d’un certain temps, il n’en reste plus de trace dans le végétal. L'auteur observa, en outre, que les tiges et les racines contiennent encore une certaine quan- tité de la substance toxique, alors qu’il n’en existe déjà plus dans 334 J D. CAUVET. les feuilles. Un examen analytique de la surface des feuilles et de leur atmosphère convainquit M: Chatin que ces organes ne sont pas chargés de l’élimination. Il empoisonna de nouvelles plantés ; quand l’influence vénéneuse devint manifeste, ces plantes furent arrachées avec précaution, lavées soigneusement ét mises én terre neuve. Après un temps plus ou moins long, elles ne rénfermaient plus d’arsenie, tandis que la térre environnante en contéhiait une certaine quantité. Le poison avait donc été excrété par la voie dés racines. Cette conclusion ne nous semble pas aussi exacté que 16 sup- posait M. Chatin. De nos recherches sur l'absorption, il ressort évidemment que, lorsqu'une racine à été soumise à l’influénce d'un poison, célte raeine meurt fatalement. Nous savons aussi qu'une plante ne résiste pas à l’action d’une matière vénéneusé, lorsqu'elle ne peut émettre de nouvelles racines. Il était donc dif- ficile de comprendre que des organes ayant déjà absorbé de l’ar- senic fussent ensuite capables d'exécuter leurs fonctions. Nous pensions, au contraire, que la plante avait émis de nouvelles ra- cines, et que le poison retrouvé dans le sol provenait uniquement de la désagrégation des premières. Mais une théorie, pour si ri- goureuse qu’elle paraisse, doit toujours être appuyée sur dés faits précis. C’est pour atteindre un pareil résultat que nous avons entrepris un certain nombre d'expériences. Ainsi qu’on à pu le remarquer déjà, nous nous sommes eflorcé d'opérer le plus pos- sible sur des végétaux susceptibles de vivre dans l’eau, et placés de telle manière qu’on pût les soumettre à une investigation ri- goureuse de tous les instants. Le Polygonum orientale est une plante vigoureuse qui Se plaît dans les lieux humides, et qui, pourvue à chacun de ses nœuds d’un grand nombre de rhizo- oènes, peut émettre, pour ainsi dire à volonté, de nombreuses racines supplémentaires. Nous en avions abondamment sous Ha main, et nous le choisimes de préférence, dans la conviction que; les racines primitives étant mortes, d’autres viendraïent les Sup- pléer.et nourrir la plante. 3° expérience. — Ces plantes étaient arrachées avec précaution, et mises dans un grand bassin rempli d’eau pour laisser la terre se ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 3939 déliter ; ensuite on en lavait les racines Soigneusement sous Île robinet d’une fontaine, d’où l’eau jaillissait avec force ; enfin on les plongeait dans une solution d’acide arsénique. Après une immersion dont la durée ne dépassait jamais une heure et demie, on lavait de nouvéau toute la portion immérgée, puis chaque Polygonum était placé dans un grand flacon rempli d’eau pure. La seule expérience que nous citerons dura depuis le 42 juin jus- qu’au délà du 34 août. Dans ce long intervalle de quatre-vingts jours, la plupart de nos plantés moururent; à la fin, deux seule- mént vivaient encore. Voici ce que nous avons observé. Aussitôt après l’immersion dans le soluté vénénéux; les plantes né sem- blent pas avoir souffert. Le lendemain, toutes leurs feuilles sont flétries; les racines paraissent intactés. Le surlendemain, les fibrilles radicellaires sont noires, ét commencent à se désagréger. Après trois ou quatre jours, il se dévéloppé de nombreuses racines adventives. L'eau qui les baigne est analysée; on y trouve de l’ar- senic, eton la renouvelle. Les phénomènes de l’empoisonnement sont l’objet d’une observation attentive, et l’on assiste à là lutte entre la vitalité des plantes et l’action funeste de la matière véné- neuse. Le 31 août, les deux Polygonum vivants avaient beaucoup grandi, Les anciennes feuilles, sèches, brunies et contractées, pendent Sur la tige; celles qui existaient déjà dans le bourgeon, lors de l’empoisonnement, moururent successivement ; les plus Jeunes, à leur tour, devinrent malades à mesure qu’elles se déve- loppaient. A cette époque, les racines primitives étaient depuis longtemps détruites, et la‘partié inférieure de l’axe végétal, presque éntièrement décomposée, rappelait assez bien ce que jadis on avait nommé Radiæ præmorsa. Péndant le mois de septembre, les plantes ont fleuri et fructfié ; les dernières feuilles, celles qui pré- éédérént l’évolution des fleurs, ne paraissaient plus contenir de poison, ear aucune ne fut malade. Les feuilles mortes sont analy- sées, et il est facile d’y découvrir de l’arsenic. En regardant comme exactes les recherches de M. Chatin, nous pouvons admettre que, lorsqu’ellés fructüifièrent, nos plantes ne renfermaient plus de matière toxique. Si, au lieu d’opérér dans l'eau et pour ainsi dire à ciel ouvert, nous avions mis le Polygo- 390 D. CAUVET.,. num dans le sol, évidemment la terre environnante aurait contenu de l’arsenic. Il est vrai que le poison ainsi obtenu pouvait provenir autant d’une excrétion effectuée par les nouvelles racines que de la désagrégation des anciennes. Dans les conditions où nous nous étions placés, il était impossible de se prononcer, si ce n’est en ceci : que le mode opératoire adopté par M. Chatin devait le con- duire fatalement aux conclusions de son mémoire. Puisque, au bout d’un certain temps, une plante ne renferme plus aucune trace de la matière vénéneuse qu’elle avait absorbée, celle-ci a été éliminée. Mais peut-on en induire que l’élimination a été effectuée par les racines ? Certainement non. En observant les effets de l’empoisonnement, on voit mourir les feuilles dans l’ordre successif de leur évolution. Ces feuilles ren- ferment du poison, et elles se dessèchent ; par conséquent, rien de ce qu’elles contiennent ne doit retourner dans la plante. En perdant ses feuilles, celle-ci élimine donc une certaine quantité de la substance vénéneuse. Nous pourrons dire foule la substance vénéneuse, si nous parvenons à prouver que les racines n’excrètent pas. Tel est le but que nous nous proposons d'atteindre actuelle- ment. | On a beaucoup écrit sur cette question, mais les recherches déjà faites ne présentent pas un degré suffisant d’exactitude. Au- cune expérience ne nous semble assez probante, et la plupart offrent un certain nombre de défauts. Nous avons dû chercher en conséquence un moyen simple, facile à répéter, et qui permit de résoudre la thèse tant controversée. Voi:i celui que nous avons adopté. On prend une plante à la fois rampante, radicante, et pouvant vivre dans l’eau; on empoisonne cette plante par la souche mère, après avoir fait développer des racines sur ses ra- meaux, et l’on isole ces dernières ; le poison pénètre par la plante mère et arrive peu à peu jusqu’à l'extrémité des rameaux, ce qu'il est facile de constater par l’état des feuilles. Or, chaque nœud étant pourvu de racines, celles-ci doivent fonctionner absolument comme si chacun d’eux était une plante isolée, et, dès lors, si les racines excrètent réellement, nous devrons, dans l’eau qui les baigne, retrouver le poison ingéré. ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 397 Avant tout, nous nous sommes assuré que l’expérience de Macaire avec la Mercuriale avait été mal faite, et nous avons re- connu, comme Braconnot, que la prétendue excrétion observée par Macaire était un phénomène de capillarité. A"° expérience. — Un Ranunculus repens est empoisonné avec de l’iodure de potassium ; quand les feuilles des nœuds commen- cent à noircir, on analyse l’eau qui baigne leurs racines adven- lives : pas due La même recherche est pratiquée de temps en temps sans ame- ner d’autres résultats; les racines jusqu’à ce moment étaient restées blanches et très saines. Dès que, tous les nœuds étant à peu près morts, leurs racmes devenues inutiles commencèrent à se désagréger, alors, mais alors seulement, l'analyse décela des traces d’iode dans l’eau. Ce résultat nous émut tout d’abord ; ce- pendant, en voyant l’état de la plupart des racines, nous suppo- sâmes que leur décomposition commençante était la seule cause de la présence de l’iode. Pour s’en assurer, on isole les racines ma- lades. Quelques jours après, l’eau qui les baigne renferme de l’iode ; il n’y en a pas dans celle où plongent les racines saines (les feuilles des mêmes nœuds contenaient de l’iode en grande quantité). 2° expérience. — On arrose deux Fraisiers très vigoureux avec une dissolution neutre d’acétate de chaux. Dès que les feuilles des coulants noircissent, on analyse l’eau distillée qui baigne leurs racines: pas de chaux. Cette opération répétée plusieurs fois donne les mêmes résultats ; mais, dès que les racines commen- cent à se désagréger, l’oxalate d'ammoniaque détermine dans le liquide un léger précipité calcaire. À propos de cette expérience, et avant qu'aucune racine pré- sentât aucune trace de désagrégation, on nous fit l’objection sui- vante : Le poison avait été employé à trop haute dose, et l'intensité de ses effets pouvait interverür les fonctions de la plante. Nous avons voulu nous mettre à l’abri d’un tel reproche. 3° eæpérience. — On {dispose un certain nombre de coulants de Ranunculus repens sur une série de verres pleins d’eau dis- 4e série. Bor. T. XV. (Cahier n° 6.) ? 22 | | 338 D. CAUVET. tillée. Dans chacun des deux premiérs verres, on met 0,05 de sulfate de cuivre. Un mois après, la liqueur vénéneuse à été tout absorbée ; les racines et les nœuds soumis à son influénce directe sont morts et ratalinés. Les nœuds suivants sont À peine attaqués ; quelques-unes de lenrs racines, correspondant à dés feuilles ma- lades, sont devenues pâles à leur pointé, qui néanmoins est encore intacte : on voit que les spongiolés vont se désagréger. . Ici le poison n’était pas en trop grande quantité ; il ést arrivé en partie jusqu'à l’extrémité des coulants ; une ou deux feuilles seulement de chaque nœud sont flétries sur les bords, Les plantes vivent bien d’ailleurs, elles émettent dé nouveaux coulants ; leurs fonctions ne sont done pas perverties. Ont-elles excrêèté ? L'eau n’a été analysée qu'à là fin ; on à évaporé l’eau de tous les verres (plus de 500 grammes) ; le résidu ne contenait pas de cuivre. h° expérience. = Des Ajuga reptans croissent depuis long- temps dans une caisse ; ils portent de nombreux rejets pourvus de magnifiques racines. Laissant la plante mère dans le sol, on em- poisonne les nœuds intermédiaires, tandis que les nœuds termi- naux plongent leurs racines dans dé l’eau distillée. Cette dernière a été analysée plusieurs fois, sans qu’on ait pu y déceler la moindre trace du poison administré. (Nos plantes avaient été divisées en trois lots que l’on avait empoisonnés avec : chlorure de baryum, chlorure de zinc, émétique.) Il serait trop long d’énumérer les expériences de même ordre. que nous avons tentées, en employant d’autres plantes et d’autres poisons. Elles ont toutes donné les mêmes résultats; jamais le poison ne s'est montré dans Feau distillée, avant la destruction plus ou moins complète des spongioles. Ces expériences sem blaïient démontrer que non-seulement lés racines physiologique- ment saines n’excrètent pas, mais encore que le poison enfermé dans la tige n'arrive jusqu’à elles qu'après leur destruction par- tielle, et par un phénomène de capillarité. I était intéressant de rechercher jusqu’à quel point cette opinion pouvait être fondée. 5° expérience. — On émpoisonna avec du bichromate de po- tasse des plantes vigoureuses de Triticum repens et Cynodon dactylon. Quand les feuilles de la plupart des nœuds sont colorées ABSORPTION ET ÉXCRÉTION DES RACINES. 339 én jte, ét le matin (4), on analyse l’eau qui baigne leurs racines : éette eau est très limpide, incolore; on ne peut y déceler des traces de chrome. Au bout de quinze jours, les racines des nœuds sont toujours sainés êt blanches ; presque toutes les feuilles, au contraire, sont mortes, et très colorées tant sur la plante mère que sur les rameaux. On coupe, avec des ciseaux, les tiges latérales assez en dehors du vase pour qu’elles ne puissent avoir été souillées par la terre empoisonnée ; puis On en sépare les racines qui plongeaïént dans l’éau pure. | L'analvsé donne les résultats suivants : Tiges feuillées . . . . . . . Chrome. L'ÉSITCOPRONIN TO RTE La même expérience, répétée de la même manière avec un Ranunculus repens et du cyano-ferrure de potassium, fournit des conclusions tout à fait concordantes avec les résultats ci-dessus. Ainsi le poison absorbé par une plante n'existe pas dans ses racines, lorsque celles-ci n’avaient point servi à son absorption. On pouvait encore nous faire l’objection suivante : vos expé- riences n'ont porté jusqu'à présent que sur des plantes à cou- lants. Or, par cela seul que chaque nœud émet des racines, on peut le considérer comme une plante nouvelle, ne prenant à sa mère que juste assez de nourriture pour se développer, et s’iso- lant. ensuite, dès qu’elle à acquis des organes de nutrition. Le poison absorbé par la plante mère ne fait que traverser le rejeton, se manifeste par la mort des feuilles les plus extérieures, mais ne s'arrête pas en assez grande quantité pour êlre excrété. Si vous opérez avec une plante ordinaire, sur laquelle vous aurez fait pousser des racines adventives, 1l est fort possible que les résultats ne soient plus les mêmes. C’est pour répondre d'avance à une telle objection que nous avons fait l’expériénce suivante : 6° expérience. — Un Eupatorium adenophorum, venu dans (1; Dans toutes nos expériences, l'analyse de l'eau distillée a été faite le njatin pour nous conformer aux prescriptions de Macaire. U 240 | D, CAUVET, notre serre, s'était naturellement infléchi en S renversé, comme cela arrive quelquefois aux plantes dont la végétation est trop rapide. Ce végétal aime l'humidité, et développe aisément des racines sur sa tige au contact de l’eau. On met un verre plein d’eau sous la courbure inférieure de notre plante, et, quand les racines y sont bien venues, on empoisonne directement le sol avec du cyano-ferrure de potassium. Quuize jours après, l'Éupa- torium est manifestement malade : sa tige est noire et contractée au-dessus du sol, jusqu’à 4 centimètre environ du point d’émer- gence des jeunes racines. Dans toute cette étendue, les petits ra- meaux et leurs feuilles sont secs et noirs. Au-dessus de ce point, les feuilles les plus mférieures ont leurs bords noircis et recroque- villés; celles qui occupent le sommet de la tige commencent à se flétrir. Pendant tout cet intervalle de quinze jours, la plante à absorbé tant d’eau par ses jeunes racines, qu’il a failu chaque jour en rêmettre de nouvelle dans le verre. Afin de répandre uni- formément le cyano-ferrure dans le sol, on avait, dès le début, versé une assez grande quantité d’eau dans le vase, et la terre n’y fut point sèche : ce qui prouvait d'avance que, depuis longtemps, la plante n’absorbait plus à l’aide de ses anciennes racines. On coupe la tige au-dessus du point où elle est noire, et l’on en sépare les jeunes racines un peu au-dessous de leur msertion. La por- tion de la plante restée en terre est arrachée, lavée avec soin et examinée. Comme nous nous y attendions, les racines qui ont subi l’action directe du poison sont toutes mortes, noires, désagrégées à leur pointe, et l'écorce s’en détache par la plus petite traction. Les racines qui plongent dans l’eau distillée sont, au contraire, d’un blanc verdâtre à la base, blanches dans tout le reste de leur éten- due ; leurs spongioles sont complétement intactes. A l'analyse, on obtient les résultats suivants : Tiges feuillées. . Acide cyanhydrique. Jeunes racines. “ Eau distillée. . Rien, Cette expérience à êté répétée avec un Polygonum orientale que l’on avait empoisonné au moyen du persulfate de fer. Puisque le poison s’est élevé dans la tige au-dessus des jeunes è ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. ol racines ; puisque ces dernières ont seules nourri la plante, les an- ciennes étant mortes, il est évident que, si le poison avait dù être rejeté, rien ne S'opposait à son excrétion, et que nous leussions trouvé dans l’eau ou tout au moins dans les racines. Or nous ne le trouvons ni dans l’une,-ni dans les autres ; on peut donc conclure que les racines n’excrètent pas. Macaire avait annoncé que certaines plantes nuisent à d'autres par leurs excrétions ; cette assertion était facile à vérifier. 7° expérience. — Un Ranunculus et un Potentilla croissaient dans des vases distincts, mais les racines de leurs coulants plon- seaient dans les mêmes verres. On empoisonna le Ranunculus avec de l’acide arsénique. Trois semaines après, la plus grande partie de cette plante est morte; les racines des nœuds les plus attaqués sont un peu jaunâtres à leur pointe; elles sont malades certainement, mais ne se désagrégent pas encore. Cependant le Potentilla est vigoureux ; les racines de ses nœuds s’allongent et se multiplient; sur les anciens coulants, il s’en développe même de nouveaux qui, à leur tour, émettent des racines. Dans les verres où plongent déjà les racines de la Renoncule et de la Poten- lille, on met quelques Morelles (Solanum nigrum) qui ont été la- vées avec soin (au préalable on s'était assuré que la Morelle vit bien dans l’eau, et y produit bientôt de nombreuses racines). Sur les trois plantes ainsi mises en contact, deux au moins sont véné- neuses, et l’une d’elles pourrait même excréter de l’arsenic. Or nous ne voyons pas que la Morelle et la Potentille paraissent souf- frir du voisinage immédiat de la Renoncule. Ces expériences ainsi variées nous permettent de conclure : 1° Les racines physiologiquement saines n’excrètent pas les substances vénéneuses absorbées par les plantes. 2° Les excrétions, telles que les avaient admises Macaire et De Candolle, n’existent pas réellement. | 3° Toute théorie basée sur l’existence de ces excrétions sera né- cessairement fausse. Lorsque nous rendions compte des expériences de M. Chatin, nous avons vu que ce savant n'avait rien trouvé à la surface des leuilles de ses plantes, ni dans leur atmosphère, Puisque M. Cha- 842 D. CAUVET, tin recherchait les organes excréteurs, il est étonnant qu'il n'ait pas rapporté à la chute des feuilles, mortifiées par le poison, une partie au moins de l’élimination qu'il observait. Les différents au- teurs qui se sont occupés de la répartition des substances miné- rales dans les plantes ont reconnu que, de tous les organes, les feuilles sont ceux qui accumulent une plus grande quantité de principes inorganiques. On à constaté encore que la proportion et la quotité de ces principes varient avec l’âge des feuilles ; que, dans les plus jeunes, on trouve surtout des matériaux solubles, tandis que les principes insolubles dominent dans la feuille qui se dessèche, et va tomber. Un savant étranger a comparé les feuilles à des sortes de magasins temporaires ou non, et les trayaux de Th. de Saussure, ceux plus récents de MM. Garreau, J. Pierce et Corenwinder, confirment cette manière de voir. Dans nos expé- riences, nous avons toujours vu le poison se manifester d’abord aux feuilles, en commençant par les plus inférieures. I semble donc qu’une cause puissante devait porter dans ces organes la plus grande partie du poison. Cette cause, dans Je cas d’empoi- sonnement comme dans les diverses phases de la végélation, c’est la transpiration si abondante effectuée à la lumière par les feuilles. Évidemment le poison, porté dans les feuilles par l’eau qui va s'évaporer, devait en déterminer la mort, et fout ce qui avait pénétré en elles devait y rester : d’où la grande quantité de poison que nous y ayions toujours trouvée ; d’où également l’éli- mination de ce poison par leur mort et leur chute. MM. Vogel et Vever avaient observé celte élimination ; elle était attestée indirec- tement par les résultats des analyses insérés dans les tableaux de Th. de Saussure, de MM. Garreau, J. Pierce, etc. Ef c’est pourquoi nous ne comprenons pas que M. Chatin ait regardé les racines comme les seuls organes excréteurs. En réfléchissant aux faits de volatihsation des substances miné- rales au moyen de la vapeur d'eau, faits constatés un grand nombre de fois par les auteurs les plus recommandables, nous avions pensé que l’eau transpirée par les feuilles devait entrainer un peu du poison qu'elles renfermaient. Il était aisé de fransfor- mer cefte hypothèse en une certitude, et c’est pour arriver à la . ABSORPTION ET EXÇCRÉTIQN DES RACINES, 348 solution de ce problème que nous avons entrepris une nouvelle et dernière série d'expériences. Pour en assurer la réussite, il fallait opérer rapidement, et, pour cela, trouver des végétaux vigoureux susceplibles de transpirer abondamment. Le DWicotiana rustica nous parut réunir les meilleures condi- tious. Cette plante est pubescente; ses feuilles, larges et molles, sont assez rapprochées sur la tige pour y occuper un espace res- lreint, fout en présentant une surface considérable. On commence d'abord par s'assurer qu’elle exhale une grande quantité d'eau. Ce premier résultat obtenu, il ne s’agit plus que d'opérer avec une solution vénéneuse. | 8° expérience. — On choisit une Nicotiane et on la fixe dans un bouchon qui s'adapte exactement au goulot d’un flacon bas de forme. Ce bouchon, d’abord creusé en son milieu d’une ouverture circulaire, avait été ensuite divisé en deux parties à peu près égales. Chaque partie présentait donc une échancrure semi-cir- culaire, dans laquelle la tige de l’une de nos plantes se logeait exactement sans y être comprimée. On remplit le flacon avec de l'eau renfermant 5 décigrammes d'acide arsénique, puis on Y adapte le bouchon portant sa plante, ei on lute avec soin toutes les ouvertures, Après avoir altendu une heure environ pour laisser le lut s’essorer, l'appareil est mis sous une grande cloche de verre, qui repose sur une terrine vernissée et neuve. L'expérience fut commencée à Ja ebute du jour, afin de profiter de l’émanation aqueuse ordinairement plus abondante qui se produit Je matin, dès que la lumière arrive. Nous devons dire aussi que, pour obte- nir une plus grande quantité d’eau transpirée, nous avions mis trois plantes sous la même cloche. Le lendemain, on recueille avec soin le liquide condensé à la surface des feuilles, sur les pa- rois de la cloche et au fond de la terrine. Ce liquide est versé directement dans l'appareil de Marsh, et l’on obtient des taches arsenicales, faibles à la vérité, mais qui, traitées successiyement par le chlore et l’azotate d'argent, prennent une coloration rouge brique si patente, qu'il est impossible de conserver le moindre doute sur leur nature. Cette expérience plusieurs fois répétée à toujours donné le même résultat. Ainsi nous voilà arrivé par des ah D. CAUVET. recherches directes, entreprises dans des conditions presque iden- tiques avec celles où s'était placé M. Chatin, à démontrer le fait, déjà signalé par Sénebier, de l’exhalation de certains principes mi- néraux à la faveur de l’eau transpirée par les feuilles. Si, au lieu de chercher l’arsenic à l’état de combinaison avec l'hydrogène, M. Chatin l'avait cherché dans le produit de cette émanation aquense que tous les auteurs ont trouvée si abondante, nul doute qu'il ne füt arrivé au même résultat ; et cela, nous le regrettons vivement, car la science y eût gagné plus d’une lumineuse déduc- lion, que notre inexpérience nous a empêché de saisir. En signa- lant ce mode d'élimination, nous ne prétendons pas dire que tout le poison excrété le sera de cette manière. Nos expériences dé- montrent, au contraire, que la mort et la chute des feuilles en constituent la plus grande part. Revenons un peu sur ce sujet si important. Lorsqu'on observe avec soin les effets de l’empoison- nement sur une plante vigoureuse, on voit que l’intoxication ne se présente pas à la fois dans toutes ses parties. Si l’on opère sur un végétal pouvant vivre dans l’eau pure, on assiste, après l’absorp- tion du poison et le lavage exact des racines, aux phénomènes d'élimination que nous avons rapportés dans une précédente expé- rience : les racines primitives se détruisent, et il s’en développe d’autres ; les feuilles meurent successivement; à mesure que se produit l’évolution du bourgeon terminal, le poison, encore exis- tant dans la tige, pénètre dans les jeunes feuilles et les tue. Cette action funeste, d’abord complète, se borne ensuite à certaines par- ties de l'organe, puis ne se manifeste plus que par des lignes jau- nâtres dessinées au voisinage des nervures, ou par de simples taches dans le parenchyme ; enfin tout phénomène d'intoxication disparait, la plante fleurit et fructifie. Nul doute qu’alors le poison a été tout entier rejeté. Ce n’est pas sans raison que nous nous sommes appesanti une dernière fois sur les effets de l’empoison- nement ; nous avons voulu montrer que le poison se localise sur- tout dans les feuilles, et qu'il est principalement éliminé par la chute de ces organes. Quant aux racines, nous savons que la ma- tière vénéneuse les attaque vivement, amène leur destruction, et nous croyons avoir démontré que les matières absorbées ne des- ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 315 cendent pas dans les racines qui n’ont pas été soumises à leur action immédiate. Ces réflexions, qui terminent la série de nos recherches, nous amènent à les résumer pour en faire connaître les conclusions finales. Conclusions générales de la première partie. 4° Les racines physiologiquement saines n’absorbent pas indil- féremment toutes les substances en dissolution dans l’eau. 2° Elles n’absorbent les substances colorées, soit vénéneuses, soit inertes, mais non assimilables, qu'après une destruction plus ou moins complète de leur spongiole. 3° Elles meurent alors, en entrainant la mort de la plante, si celle-ci ne peut en développer de nouvelles. h° Les racines physiologiquement saines ne rejettent aucune des substances, vénéneuses ou autres, absorbées par une portion quelconque de la plante. 9° Quand une plante survit à l’action momentanée du poison, celui-ci se localise dans les feuilles qui meurent dans l’ordre chro- nologique de leur évolution. 6° Une faible partie de ce poison est rejetée par les feuilles avec l’eau transpirée. 7° L’acide arsénieux n’est pas absorbé par les plantes venues dans un sol empoisonné, si ce poison n’est pas en trop grande quantité autour des racines. 8° Dans ce cas, il arrête la shit et tue la jeune plante. 9 Si celle-ci se développe, on ne trouve pas dans ses fruits une quantité d’arsenic appréciable par l’analyse chimique, et les animaux nourris avec les fanes de ces plantes n’en paraissent pas incommodés. La plupart des conclusions que nous venons sd'Énettté sont en opposition complète avec celles de Macaire et de M. Chatin ; elles contredisent celles de M. Bouchardat, en ce qui concerne les excrétions végétales. Il semble donc que l’on en puisse dé- duire comme conséquence dernière : 346 D, CAUVET. * 10° Les théories soutenues par. ces expérimentateurs ne sont pas fondées. DEUXIÈME PARTIE. Nous avons laissé jusqu’à présent à l’expérienee la plus grande part dans ce travail. Reprenons maintenant l'examen des re- cherches faites et des opinions émises à propos de l'absorption, de l’excrétion et de l'élection par les racines. Il serait trop long de reproduire tn exætenso les considérations sur lesquelles nous nous sommes basé pour en juger la valeur; nous allons les résumer rapidement. Th. de Saussure avait remarqué que les solutions de gomme sont moins vite absorbées par les racines que d'autres solutions plus liquides, mais vénéneuses:; que ces dernières pénètrent dans | les plantes en proportions variables, selon la nature du sel em- ployé; qu’enfin les résultats changent souvent par le mélange de substances différentes. De Saussure en avait conelu, avec réserve toutefois, à une sorte d'élection opérée par les organes absor- bants. En réfléchissant aux résultats de nos expériences sur l'ah- sorption, 1l est facile de comprendre que l'action n’est pas aussi simple. M. Hoffmeister a démontré qu’une solution de gomme, séparée de l’eau par une membrane organique, absorbe cette eau sans qu’il se produise d'exosmose appréciable. Les analyses de la | séve ont montré que ce liquide a une densité de bien peu supé- rieure à celle de l’eau. Si l’on admet comme concluantes les expé- riences de M, Hoffmeister, il serait plus rationnel de comprendre que, lorsqu'une plante est mise dans une solution de gomme, elle lui fournit de l’eau (venant de la séve), plutôt qu'elle n’en retire. Supposons que le contraire ait lieu et que la transpiration des feuilles suffise à intervertir la marche des liquides. Comme les racines n’absorbent pas également les principes dissous et l’eau qui leur sert de véhicule, 1l est tout naturel d'admettre que, dans ce cas, il doit se produire autour de la spongiole un enduit gom- meux d'autant plus épais que l'expérience a été plus longtemps ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES, 347 continuée. Cet enduit entourant l'organe doit empècher ses fonce lions ou du moins les rendre plus pénibles. | Aussi, dans les expériences de Th, de Saussure comme dans celles de Marcet, voit-on les plantes succomber en quelques jours an sein de liqueurs en apparence innocentes. A quoi peut-on attribuer cette action funeste? Est-ce à une simple obstruction de la racine ? La gomme, que nous jugeons inerte, ne serait-elle pas vénéneuse pour les plantes? A ces questions, on ne peut guère répondre que par des hypothèses. Pour notre part, nous serions plutôt porté à admettre la première supposition, en nous basant d’ailleurs sur les recherches de M. Bouchardat et sur notre expérience avee le Phytolacca. S'il est difficile de conclure avec quelque certitude pour l’action des matières inertes, il n’en est pas de même pour les matières salines. La plupart des savants qui se sont occupés de recherches de ce genre, ont simplement enregistré les faits observés sans les expliquer autrement que par des suppositions. On a prétendu que Th. de Saussure avait admis dans les racines une propriété élective, et M. Bouchardat, entre autres, s’est élevé contre celle manière de voir. Mais Th. de Saussure n’est pas aussi affirmatif qu'on a bien voulu le croire; il pense que les résullats obtenus par Jui sont dus fout autant à la viscosité des liquides qu’à une élection radicellaire. M. Bouchardat croit que les différences observées dans ses expériences personnelles sont dues à une exosmose s’effectuant de la racine vers la solution, Si l’on examine avec soin le compte rendu de ses recherches, on ne voit pas trop qu'une telle croyance soit justifiée. Et d’abord, les auteurs dont la parole a le plus d’autorité scientifique s'élèvent avec une presque unanimité contre la théorie d’une exosmose. En Alle- magne surtout, MM. Unger, Schleiden, Schacht, Hoffmeister, se refusent à admettre une excrétion due à l’exosmose, ou bien ils croient que cette exosmose est tellement insignifiante, qu'elle ne peut expliquer les. excrétions végétales. De plus, si l’on étudie serupuleusement les expériences de Th. de Saussure, on ne peut en induire que les plantes ont des propriétés électives manifestes. En effet, nous savons déjà quelle action fnnesle exercent sur les 318 D.. CAUVET. spongioles les matières salines dont s'était servi Th. de Saussure. Cette action est loin d’être simple, et surtout elle n’est pas encore bien expliquée. On rapporte principalement la théorie d’une élec- tion aux résultats obtenus avec le sulfate de cuivre et l’acétate de chaux. Or, nous avons vu que le sulfate de cuivre désorganise très rapidement les tissus de la spongiole et signale sa marche par la couleur noire et la constriction qu’il imprime aux organes envahis. L’acétate de chaux a une action moins prompie, mais tout aussi meurtrière, comme nos expériences l’ont démontré. Selon Th. de Saussure, le sulfate de cuivre est absorbé en grande quantité (47), quand 1l agit seul. Dans les mêmes circonstances, les sels de chaux passent moins vite (azotate +, acétate #). Mais si l’on mé- lange les sels de chaux et de cuivre, on voit changer les résultats. Le sulfate de cuivre est moins absorbé (£4£), les sels de chaux le sont davantage (acétate AL, azotate 31). Que conclure? En réfléchissant à ce que nous apprennent les travaux de MM. Payen, Raincy, Vogel, Braconnot, Lassaigne, on reconnaît que cer- laines substances salines contractent avec les principes végé- taux des combinaisons diverses selon le sel employé, et que ces productions nouvelles retardent la marche de la solution, quel- quelois même l’empèchent plus ou moins. Iei donc il semble que, si les sels de chaux isolés sont peu absorbés, cela tient à l’une de ces combinaisons dont nous parlions tout à l'heure. Le sulfate de euivre, désorganisant les tissus sans contracter d’union avec leurs principes, doit pénétrer aisément et favoriser l’absorption des sels de chaux. Ceux-ci, à leur tour, en se combinant aux principes de la plante, doivent gêner la marche ascendante des sels de cuivre. C’est ainsi que l’on peut le plus facilement expliquer les résultats obtenus par Th. de Saussure, selon qu’il agissait isolément avec un de ces sels, où qu’il combinait leurs actions inverses. Quant aux expériences de M. Bouchardat, il est une objection qu'on peut leur faire, et c’est une objection capitale. Ce savant ne s’est pas préoccupé de l’état des racines après l'expérience, au moins ne le dit-il pas. Toutes les fois que nous avons soumis des plantes à l’action d’une matière saline, nous avons vu leurs ra- eines se (lésorganiser plus où moins vite; lorsqu'une plante ayant ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 049 été empoisonnée, ses racines primiivement saines Commençaient à se désagréger, l’eau distillée pure qui les baignait a toujours fourni des traces du poison administré, et ce résultat, surprenant au premier abord, s'expliquait naturellement par une transfusion des liquides de la plante dans le vase où plongeaient les racines lésées. Si M. Bouchardat a observé cette lésion des racines, il ne paraît guère s’en préoccuper, et telle est la raison qui infirme ses résultats. En outre, si les racines étaient intactes (ce qu’il est dif- ficile de croire), on peut encore comprendre que M. Bouchardat ait rencontré de la chaux dans un liquide qui n'en contenait pas d’abord. On sait que les extrémités radicellaires s’exfolient nor- malement, et l’on peut admettre que la chaux observée provenait des cellules du tissu exfoliable. Enfin, si l’on compare les résultats dé l'absorption relative des différents sels, on arrive à des conclu- sions un peu différentes de celles qu'admet M. Bouchardat. C’est ainsi que les sels de chaux sont tantôt plus, tantôt moins absor- bés ; l’acétate de chaux, par exemple, est absorbé plus que le chlorure de potassium et moins que le sulfate de cuivre. L'auteur nous dit que «les différences que l’on peut observer en analysant les dissolutions-résidus, dépendent exclusivement de ce que cer- tains sels sont fixés dans la plante..., tandis que d’autres sont excrétés directement par les racines. » Voilà donc un sel, l’acétate de chaux, qui, selon les circonstances, serait retenu ou excrété, et cela non pas par des plantes différentes, mais bien par une même plante, le Mentha sylvestris. Que conclure ? Nous ne saurions ad- mettre une excrétion que nos expériences démontrent nulle, et nous ne pensons pas non plus que, de l’absorption de matières salines aussi actives, on puisse déduire une théorie de l'élection par les racines. Ce n’est pas sur des faits de ce genre que l’on peut étager une théorie sérieuse; celle-ci doit être basée sur des ob- servations multipliées prises dans la nature elle-même, et les ex- périences de laboratoire nous semblent dans ce cas, comme pres- que toujours en histoire naturelle, tout à fait impropres à rien démontrer. 350 D. CAÜVET. Assolements. Si l’on admet comme démontré le principe de la non-excrétion de substances quelconques par les racines, principe que la pre- mière partie de notre thèse a surtout cherché à faire prévaloir, il est évident que la théorie des assolements émise par De Candolle et Macaire repose sur de mauvaises bases. De Candolle pensait que les végétaux absorbent tous les éléments en dissolution dans le sol, s’approprient ce qui leur convient, rejettent ce qui leur est inutile, Macaire croyait que les matières éliminées résultent de l'élaboration intérieure des aliments. Ces deux manières de voir sont bien différentes. D’après la première, une racine absorberait toute substance dissoute, et les matériaux ainsi absorbés seraient soumis à un triage intérieur, en suite duquel toute chose inutile serait rejetée. La dernière voudrait que l’excrétion consistât dans le rejet d'éléments formés dans le végétal de la même façon que, chez les animaux, sont sécrétées et rejetées l’urine et la bile. Quelque opinion que l’on adopte, il faudrait dans tous les cas admettre chez les plantes des organes excréteurs que rien ne dé- montre. Quoique M. Tréeul fasse jouer à peu près ce rôle aux laticifères, sa pensée ne nous semble pas suffisamment justifiée. M. Liebig donne la préférence aux idées de Macaire, 11 suppose que le fait des excrétions est suffisamment étayé par les expé- riences de cet auteur. Or, Macaire avait annoncé que si l’on met des Graminées dans la liqueur colorée provenant de la végétation des Légumineuses, cette liqueur est décolorée en peu de temps. Il était facile de vérifier l’exactitude de cette assertion, et nous l'avons fait. Lorsque nous faisions nos recherches sur l’absorption, nous avions mis des grains de blé dans une soucoupe et des semences de Fèves sur nos diaphragmes. Les Fèves se développérent bien el atteignirent une hauteur de 20 centimètres environ; leurs ra- cines, fort nombreuses, plongeaient dans l’eau à travers les trous des diaphragmes, et cette eau prit une coloration ambrée très prononcée. Les racines du blé, en se développant à la surface de ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 391 la souéoupé, avaient constitué un mextriéable fouillis qui permet- tait de soulever ensemble toutes les jeunes plantes. Elles furent misés dans l’eau des Fèves. Après un certain temps, une partie dé cétié eau avait été absorbéé, ét la portion restante ne semblait pas s'être décolorée. Évidemment, si nous eussions remplacé avec de l’eau pure celle qui manquait, nous eussions vu la hiqueur prendre une teinte plus claire. C’est cé qué Th. de Saussure avait remarqué dans ses expériences avec le Polygonum et l'hurate de potassé. Mais il y à loin de cette absorption pure et simple d’un liquide, sans doute assimilablé, à sa décoloration, et à éé que Macaire appelait une sorte d’assolement dans tine bouteille. A l’appui de ses idées, M. Liebig cite là coloration brune de l’éxu dans laquellé on fait végéter üné Jacinthé ou une branché dé Saule. Nous ne croyons pas qué cet effet résulte d’une excré- tion, il est plus naturel de supposer qu'il ést dû à la décomposi- tion du tissu exfoliable, sous la triple influence de l'air, de l’éau, du soleil. Chacun sait que les infusions vrennént üne tete plus foncée quand on les expose à la lumière. On peut invoquer uné autre raison’ pour expliquer la coloration de l’eau des branches de Saule. Lorsqu'on fait macérer dans l’eau, pour les ramollir, les rameaux du Salix viminalhs, celte eau prend une teinte brune, d'autant plus intense que la macération 4 duré plus longtemps. C’est qu'alors le tannin contenu dans l’écorce du Saule se trans- forme en acide gallique ; ce dernier réagit sur la matière végétale qu'il décompose et forme sans doute avec elle un de ces acides noirs signelés d’abord par Mülder, et dont l’étude est si peu avancée. Si la liqueur se colorait par suite d’une excrétion, on dévrait y retrouver une quantité énorme d'extractif, et pourtant, lorsqu'on l’évapore, elle ne fournit qu’un résidu extrêmement faible. Nos recherches personnelles dans cette voie n’ont guère amené qu'un résultat négatif. Nous avions mis cinq jeunes Marronniers d'Inde dans de l’eau pure; cinq mois après, nos végétaux avaient émis un certain nombre de racines, sans que leurs feuilles se fussent multipliées. L'eau ne fut jamais renouvelée; on se contentait d'en ajouter d’autre de temps en temps, et néanmoins elle n'avait pas, 292 D. CAUVET. à la fin, acquis de coloration bien manifeste. C’est qu’alors toutes les parties de nos plantes vivaient sans se désagréger sen- siblement, et nul doute que nous aurions obtenu d’autres résul- tats, Si nous avions employé des branches de Saule dépourvues de racines. | Pour donner plus de poids à notre opinion, savoir : que la coloration de l’eau est due surtout à la présence du tannin, il nous suffira d’invoquer l'autorité de l’un de nos plus savants chimistes, de M. Payen. Dans son mémoire intitulé: Action du tannin sur les racines, M. Payen s'exprime ainsi : « Les altérations ont tou- » jours commencé par le tissu des extrémités des redicelles et des » fibrilles latérales. Les parties s’oblitérent peu à peu et se dés- » agrégent en flocons amorphes de plus en plus opaques et colo- » rés en brun; tout le liquide prend aussi une leinte fauve gra- » duellement plus foncée.» On conçoit qu’ aprés un tel témoignage toute réflexion serait inutile. Afin de donner une raison d’être à sa théorie, M. Liebig admet que les matières excrétées résultent du remaniement intérieur qui produit les principes immédiats. Ici, le chimiste allemand sort de la voie des faits pour entrer dans celle des hypothèses ; nous allons le suivre dans cette voie. Ilcite, entre autres principes, la chloro- phylle comme pouvant donner lieu à une excrétion. Or, si l’on accepte comme vrai le mode de production théorique adopté par les auteurs qui se sont occupés de cette substance, on arrive à une conclusion contraire à celle de M. Liebig. Dans notre thèse inaugurale, nous avons discuté la valeur des diverses formules données par MM. Mülder, Morot, Ed. Morren. Nous ne revien- drons pas à cette:discussion, et nous nous contenterons de citer les formules de ces auteurs qui, réunies à celles qui nous sont pro- pres, semblent le mieux s'adapter en un corps de doctrine. Mülder et M. Morot ont annoncé que la chlorophylle obtenue par un traitement direct est un composé de deux substances : la chlorophylle pure, Îa graisse. Mülder leur donne pour formule : Chlorophylle — C'8H10A708. Graisse, . . — C'°HtO. ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 309 M. Morol : Chlorophylie — C'8H104z0%. Baisse. tal. 40 Les graines en germination ct les plantes étiolées renferment de la protéine et de l’amidon; on sait que les graines renferment une matière grasse ct, selon MM. Morot et Morreu, les feuilles éliolées sont dans le même cas. Or, les plantes étiolées et les graines en germination dégagent beaucoup d'acide carbonique. En supposant que la graine ou la plante étiolée ne renferme encore que de Tamidon et de la protéine {1}, on a la formule : CH100 10 C'6H25A 71002330 = 3(CHTO) LA (AZ) + 2{H0)4-24(CO?). On assiste ici à la production de ectte énorme, quantité d'acide carbonique qui se dégage des graines en germination. I scrait facile de suivre la même marche jour les plantes étiolées que l’on exposerait à Ja lmière ; mais occupons-nous uniquement de la plantule qui se développe. | Elle est arrivée au contact de l'air; la modification de ses élé- ments prinilifs loi'a fourai de l’ammoniaque et de la graisse; ces principes S’allient et donnent, selon M. Morot : 3(CSH70)+AZH? = C'SH0AZOS-LOGHI (2), M. Morren attaque, avec raison, l'intervention d'un principe hydrocarboné dont rien ne révèle l'existence; mais, puisque la plante respire, elle absorbe de l'oxygène, alors on peut com- prendre qu’une telle production n’a plus lieu, et lon à : 3(CSHTO)AZH3260 = CISHI0A203- (C0?) 4{HO). On remarquera, peut-être avec élonnement, que nous admet- tons la formation d'une quantité d’eau considérable; ce résultat ne nous parait pas en dehors des règles de la physiologie. Quoi qu'en dise M. Morren, on ignore si les plantes ne produisent pas (1) Nous adoptons pour la protéine la formule donnée par Mülder. (2) Nous avons renversé ici une formule dans laquelle M. Morot indique la transformation de la chlorophylle en graisse, dans les plantes qui s'étiolent. 4° série. Bot, T. XV, (Cahier n° 6) ® 23 90/1] D; CAUVET. d'eau, mais on sait qu’elles en éliminent beaucoup par (ranspi- ration. Jusqu'à présent, nous avons vu les plantules dégager de l'acide carbonique; à cette heure, elles renferment de la chlorophylle ; celle-ci, sous l'influence de la lumière, réagit aussitôt sur les autres principes : ammoniaque, graisse, acide carbonique, et lon a, selon M. Morren : CSHTO + AzH$ 10(CC2) — OSHI0Az O5 LE 180. La jeune plante a étalé ses feuilles; -elle verdit et produit de nouvelle chlorophylle; elle respire done normalement et dégage de l'oxygène (1). Prenons un bourgeon foliaire au moment où il vient de s’épa- nouir; on y trouve de la protéine, de la fécule et de l’eau; ces éléments se combinent : C6H?5AZi010 E HO — 2{(CI8H10A705) L (AzHS) + 50. L'ammoniaque ainsi produit s'allie aussitôt à la fécule et donne, selon la formule de M. Morot : 3(CI2H10010) L 2{(AzH5) — 2(CI8H10Az03) — 16(H0) + 80. Si, en même temps, on suppose que la fécule s’unit à de l’eau, on obtient une nouvelle proportion de graisse avec dégagement d'oxygène : 2(C2H10010) HO 3(CH70) + 180. On arrive ainsi, par des transformations successives, à la for- mule n° 3; les feuilles complétement développées respirent nor- malement, décomposent l'acide carbonique et dégagent de l’oxy- gène. Mais quand leurs fonctions se ralentissent, quand elles deviennent jaunes, alors elles n’expirent plus que de l'acide car- bonique, la chlorophvlle est remplacée par de la graisse, et cette substitution s'explique au moyen de la formule n° 3 renversée : CISH10A2O5 L 180 — CSHTO L AzH$ + 10(C0?). (4} Lorsque ce travail fat publié, M, Boussingault n'avait pas encore fait con- Es de. te md ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES, 39 Nous venons de suivre un certain nombre de principes immé- diats dans leurs transformations successives, et l’on à pu voir que, de ces diverses métamorphoses des éléments, il ne résulte aucun caput mortuum pouvant être excrété. Nous sommes convaincu que dans le végétal, où l'air et l’eau jouent un si grand rôle, on arriverait par l'intervention de ces agents à expliquer la formation de tous les principes immédiats. M. Liebig lui-même sanctionne celte manière de voir, dans son ingénieuse théorie de la produc- tion des acides végétaux. Quoi qu'il en soit de ces transformations mulüples, on peut dire qu’elles sont purement hypothétiques, et nous ne prétendons pas que nos formules soient l'expression de la vérité. M. Liebig vou- lait trouver l’origine des excrétions dans les métamorphoses suc- cessives des principes immédiats, et nous avons dû le suivre dans ses théories, si peu prouvées qu’elles nous parussent, Ainsi nous n'admettons pas que, si elles existent, les excrétions soient un résidu de l’assinilation. MM. Garreau et Brauwers disent avoir retiré du lavage des extrémités radicellaires de leurs plantes, une sorte d'extrait ana- logue par ses propriétés à celui de la plante elle-même. Ils pensent que la chute permanente du tissu exfohable constitue l’excrétion telle que Macaire l'avait admise. Cette manière de voir nous semble peu exacte pour les raisons que voici: d’abord, les sues propres d'une plante ne se trouvent jamais dans ses parties jeunes; ensuite, les cellules de la couche exfoliable ne renferment à peu près rien qu'un nucléus azoté ; enfin, elles durent trop peu de temps et sont d’ailleurs trop éloignées des vaisseaux, pour qu’on puisse suppo- ser qu'elles sont remplies de sucs sapides et odorants. Si l’exfo- liation des cellules de la piléorhize constituait une excrélion, si ces cellules renfermaient les sucs généraux de la plante, nous aurions dû retrouver du poison dans l’eau avant la destruction plus ou moins complète de nos racines. Pourtant, nous avons observé plus d’une fois la présence de la matière muücilagineuse à l’extré- naîlre ses expériences sur la respiration végétale, et, dans l'extrait actuel, nous devons nous en tenir à nos croyances du mois d'août 4864, 0906 D. CAUVET. mité des radicelles, notamment dans nos expériences avec Île bichromate de potasse et l’acétate de chaux. Si cette matière n’eût pas été le résultat de la décomposition pure et simple d'un tissu cellulaire absolument inerte, l’eau qui baignaïit les racines aurait dû nous fournir au moins des traces des sels précités. Nous ne reviendrons pas ici à la discussion de la théorie des assolements émise par De Candolle, si énergiquement défendue par Macaire, et qui a trouvé d’éminents contradicteurs dans Bra- connotet MM. Boussingault, Trinchinetti, de Gasparin. Après avoir combattu M. Liebig, il fallait également signaler les défauts des opinions de De Candolle ; c’est ce que nous avons fait dans notre thèse, afin qu’elle présentàt un résumé complet de la question qui nousoccupe. | Nous disions plus haut, à propos des expériences de Th. de Saussure et de M. Bouchardat, qu’il était impossible d'établir une théorie des elections, ou de la repousser, en s'appuyant sur des expériences directes avec les matières salines. Cette théorie doit être uniquement appuyée sur l’observation attentive et raisonnée de faits empruntés à la nature elle-même ; c’est ce que nous allons essayer de faire. De ce que les recherches anatomiques les plus délicates ne sont point venues confirmer l’existence présumée d’un système nerveux chezles plantes, on ne peut en induire que celles-ci sont absolument dépourvues de volonté. Il est assez difficile de supposer, en effet, comme nous l'avons déjà dit, que les végétaux, — êtres vivants, — sont soumis à l’action aveugle des phénomènes physiques et chimiques ; on ne peut admettre queleurs racines absorbent, comme un paquet de fibres inertes, toutes les substances dissoutes qui arrivent à leur contact. Puisque nos expériences démontrent l’ina- nité des excrétions, il est bien permis de supposer, avec quelque apparence de raison, que les racines exercent dans le sol une sorte de triage, fort borné sans doute, mais qu’on ne saurait leur refuser. Les Prêles, les Graminées tirent du sol beaucoup de silice; les Chara se recouvrent d’une croûte calcaire; certaines conferves prennent du fer dans des eaux où l’a- x nalyse en indique à peine des traces, etc. On peut dire que , ABSORPTION ET EXCRETION DES RACINES, 997 ces diverses plantes affectionnent les sols siliceux, les sources calcaires ou ferrugineuses ; mais que peut-on objecter aux faits suivants ? Selon M. Trinchinetti, le T'amarix renferme plus de magnésie que le Salsola, et ces derniers contiennent plus de soude que le Tamarix ; pourtant ces plantes vivent côte à côte. D’après MM. Malaguti et Durocher, on trouve trois fois plus de potasse que de soude dans l'Eryngium maritimum qui croitexelusivement sur les sables salés des bords de la mer, tandis que des plantes essentiellement terrestres, — l'Orchis Morio, le Calluna vulgaris — renferment plus de soude que de potasse. John incinère à part un sapin et les lichens qu'il porte:| Ces derniers (Ramalina fraæi- nea, Borrera ciliaris) contiennent beaucoup de fer, mais il n’y ena pas dans le sapin et on ne peut en déceler la moindre trace dans le sol (1). MM. Frésénius et Will analysent isolément les cendres du Gui venu sur un Pommier et celles du Pommier lui-même : le Gui offre peu de chaux, beaucoup de potasse et d'acide phosphorique; l'in- verse se présente dans les cendres du Pommier. Dans les deux précédentes citations, d’où provient cette condensation de sub- stances si différentes dans le parasite et dans son hôte? Les parti- sants des excrétions diront que la plante absorbe toutes les matières dissoutes et rejette ce qui ne lui convient pas. Sans con- tredit, en admettant l’opinion de Macare, on aurait une manière plausible d'expliquer les faits. Cet auteur croit, avec De Candolle, que les sols habités par les Sa/sola sont plus riches en soude que ceux où croissent les Tamariæ, pour si voisines que l’on suppose (1) D'après M. le docteur Nylander, la présence du fer dans les Lichens pourrait n'être qu'un fait exceptionnel, et, dans tous les cas, elle ne serait pas due au support du Lichen, ce dernier puisant tous les matériaux de son alimen- tation dans l'atmosphère. (Voy. Nylander, Synopsis methodica Lichenum, introd., p. 4 et suivantes.) Les Lichens, sous ce rapport, ne diffèrent pas des plantes simplement épi- phystes, qui puisent de même, dans l’eau des pluies {ou des arrosages), l'air, les poussières etc., les éléments terreux qu'elles contiennent. (Voy. De Luca, Comptes rendus, 1861). (Rén.) 390 D. CAUVET. ces deux plantes. Selon Macaire, le chlorure de sodium est absorbé dans l'atmosphère par les feuilles des Salsola et l'excédant est rejeté par les racines. Mais alors à plus forte raison le sol des Tamarix devrait être plus riche en soude qui, absorbée par leurs feuilles, serait excrétée très vite, à moins toutefois que l’on ne voulüt admettre une faculté d'élection chez les feuilles. A part le peu de fondement de cette théorie, que les faits accumulés par M. Trnchimnetti ont renversée, il resterait encore une objection capitale, c’est que, d’après les expériences de M. Duchartre, les feuilles absorbenttrès peu d’eau dans l'atmosphère. Nous préférons admettre, avec réserve cependant, car aucune preuve directe ne le démontre, que les plantes jouissent d’une certaine propriélé élec- tive placée dans les organes absorbants, Telle que nous la compre- nons, celte propriété n’est pas comparable à celle qu’on a voulu reconnaître aux racines plongées dans des dissolutions salines ou inertes. Celle-ci résulte uniquement d’actions de contact. La mort déterminée par l'immersion dans des dissoletions inertes, semble- rait plutôt prouver l’existence de cette fonction des racines, qui, ne prenant guère que de l’eau dans le liquide ambiant, s’engorgent et périssent, comme Séguin l’a démontré il y a déjà longtemps. Nous sommes done partisan d’une sorte d'élection. Nous ne pou- vons comprendre ce travail excréteur, ce va-et-vient incessant qui élève vers les feuilles et renvoie aux racines des matières inassimi- lables. Si une racine a absorbé une première fois une substance saline qu'elle devra rejeter ensuite, il n’y a pas de raison pour qu'elle ne l'absorbe de nouveau, placée que sera cette substance à son contact immédiat, Si, comme les expériences de Sénebier et d’Ohlert le démontrent, la racine ne pompe les sucs que par son extrémité, par quelle autre de ses parties s'effectuera l'élimination, en supposant que la matière éliminée le soit dans ua point éloigné de celui qui absorbe ? Si l’excrétion est due à une exosmose, elle est produite par l'organe absorbant; ainsi, une même substance pourrait être indéfiniment absorbée, rejetée, puis absorbée de nou- veau, ete, L'esprit se refuse à comprendre un travail de ce genre, travail aussi inutile que peu prouvé. C’est là pourtant une déduction immédiate de. la théorie de. ABSORPTION ET EXCRÉTION DES RACINES. 999 Macaire. Si les racines n'avaient pas la propriété de choisir les aliments, pourquoi le Pommier, qui ne renferme presque pas de potasse, pourquoi leSapin qui ne renferme pas de fer, fourniraient- ils tant de fer ou de potasse à leurs parasites? Ne semble-t-il pas naturel de penser que le Pommier et le Sapin n'ayant pas besoin de potasse ou de fer, avant de recevoir un hôte, ne vont pas chercher dans le sol, où elle n'existe souvent pas sensiblement, une substance inutile qu'ils doivent rejeter ensuite? Certes nous savons bien que ce sont là de pures hypothèses, mais c’est en s'appuyant sur des hypothèses moins plausibles à priori que l’on a résolu les plus difficiles problèmes. Si nous avons rempli le but que nous nous étions proposé, volei quelles conclusions on peut tirer de la deuxième partie de ce travail : 1° Les faits observés par Th. de Saussure, dans ses recherches sur l'absorption, dépendent moins d’une élection opérée par les racines, ou du degré de viscosité des liquides, que de l’action spé- ciale des substances dissoutes sur le tissu propre des spongioles. 2° Les différences remarquées par M. Bouchardat, dans ses expériences sur Ja même question, ne sont pas dues à une exos- mose, et les conclusions de cet auteur ne sont pas fondées ; …. ° La théorie des assolements émise par De Candolle, soutenue par Macaire et Liebig, repose sur de mauvaises bases ; h° Les faits et la théorie démontrent qu'il ne se produit pas d’excrétion, à la suite du remaniement intérieur d’où résultent les principes immédiats des végétaux ; 9° La stérilité d'un champ, après une culture, ne dépend donc pas du dépôt dans le sol de matières nuisibles aux plantes de même espèce que celles de la végétation précédente ; 6° Les plantes sont douées d’une faculté élective, nécessaire- ment restreinte, qui s exerce par les racines ; 7° C’est done à leur faculté élective, et non pas à une excrétion des principes assimilés, que les plantes doivent les différences que l'on observe pour ehaque espèce dans la qualité où même Ja quan- uité de leurs éléments salins. SUR UN NOUVEAU GENRE j DE LA FAMILLE DES CYCLANTRHÉES, Par M. Ad. BRONGNIART. Un genre nouveau, dans une famille remarquable par son orga- nisation singulière, et n’offrant que deux types génériques, est une addition intéressante à nos séries naturelles ; sous ce rap- port, le nouveau genre que nous faisons connaître ici mérite de fixer un moment l'attention. Les serres du Muséum d'histoire naturelle ont recu, en 1844 et en 1846, de M. Leprieur et de M. Melinon, une plante que ses caractères de végétation ne rapportaient à aucune famille, mais qui rappelaient cependant certaines Aroïdées à souche rampante et à feuilles distiques. Elle fleurit au bout de peu d'années, et son organisation florale paraissait si semblable à celle des Carludovica, qu’elle fut inscrite sur nos catalogues, et distribuée sous le nom de Carludovica lancæfolia ; mais elle formait dans ce genre une ano- malie singulière par la forme et la nature si différentes de ses feuilles. La floraison et la frucüfication de plusieurs des nombreuses espèces de Carludovica, cultivées maintenant dans les serres, m'ont permis de mieux étudier la structure des fleurs de ces plantes, et de constater des différences entre ces plantes et celle qui nous occupe, qui, jointes à un port si différent, m'ont paru suffisantes pour en former un genre particulier. J'ai cru, pour ne pas multiplier inutilement les appellations génériques et pour rappeler les rapports de ce nouveau genre avec les Carludovica, pouvoir lui appliquer le nom de Zudovia donné par Persoon au genre Carludovica, dont le nom ne lui paraissait LS NOUVEAU GENRE DE LA FAMILLE DES CYCLANTHÉES, 361 pas conforme aux lois de la nomenclature botanique, ce qui ne la pas empêché d'être généralement adopté, ainsi que bien d’autres encore plus bizarres et plus contraires aux règles d’une bonne nomenclature. Le nom de Ludovia n'ayant été maintenu par aucun auteur, et ayant contre lui l’antériorité de celui de Carludovica, nous l'avons adopté pour ce nouveau genre. LUDOVIA , Ad. Br. CHaracr. GENER. — Spadix androgynus, floribus masculis et fœmineis intermixtis, bracteis pluribus spathæformibus involutus. — FLores mascurt breve pedicellati disciformes quaternatim flores fomineos stipantes et obtegentes. Calyx seu involucellum discum staminigerum cingens polyphyllum uniseriale. Stamina nume- rosa discum tegentia, filamentis brevibus basi dilatatis contiguis, antheris oblongis bilobis, rimis longitudinalibus dehiscentibus. — FLores rogmmet: Calyx nullus. Stamina abortiva quatuor, filamen- tis longissimis filiformibus, basi dilatatis ovario accretis. Ovaria florum contiguorum inter se et cum pedicellis florum masculorum basi connata et spadicem involventia, unilocularia, placentis qua- tuor multiovulatis ex apice cavitatis pendentibus. Stigmata 4, ses- silia, linearia oblongo stellatim radiantia, — Fructus immaturus ovariis constans arcte concretis radiatim striatis (nec calyce qua- dridentato coronatis ut in Carludovicis). Caulis radicans subrepens vel scandens , uno latere radices emittens. Folia disticha, integra, coriacea, oblique penninervia, non membranacea nec plicata. Genus novum Eudovia à Carludovica differt : 1° Calyce nullo in flore fœmineo, ovario tantum basibus dilatatis filamentorum sta- minum stérilium arcte adnatis involuto, dum in Carludovicis funifera, acauli, digitata alisque speciebus in tepidario florentibus, sepala quatuor ovario basi adnata et a filamentorum basibus apprime distincta ovarium eingunt et plerumque accrescentia fructum coronant, 2° Placentis quatuor crassis hemisphæricis 902 AD. BRONGNIARTF. ex apice cavitatis ovarii pendentibus nec ejus parieli lateralt adna- tis. 3° Habitu proprio, caule subrepente vel oblique assurgente et truncis arborum affixo, foliis distichis simplicibus, contextura so- lida crassa, oblique pinnatim nervosis nec profunde fissis aut pal- matis, membranaceis et plicatis ut in Carludovicis. LUDOVIA LANCÆFOLIA, Ad. Br. Cariudovica lancæfolia, Ad. Br., mss. in hort. Paris. DEscr.— Caulis radicans oblique assurgens crassus annulatus. — Folia disticha maxima (1-1 1/2 metr. longa) basi dilatata amplexicaulia et breve vaginantia, superius angustata canaliculata, subpetiolata et in limbum ex- pansa lanceolatum vel subspathulatum acutum et apicem versus obtuse crenato-dentatum, crassum rigidum, nervis obliquis margine parallelis pa- renchymate subimmersis. — Spadices ex axilla foliorum superiorum nas- centes solitarii, breve pedunculati, vaginam foliorum vix superantes ; brac- teæ seu spathæ spadicem involventes 3-5 distichæ, exterivres breviores virides lanceolatæ acutæ, interiores longiores fuscæ spadicem paulo supe- rantes oblongæ acutæ concavæ. — Spadix oblongus cylindricus vel com- pressus, floribus masculis et fæmineis intermixtis dense obtectus. Flores fœminei seriebus longitudinalibus dispositi rachi immersi, masculi discifor- mes pedicellati, quatuor quemlibet florem fœmineum cireumstantes. — Flores masculi disciformes breve pedicellati; calyx seu involucellum polyphyllum vel multidentatum receptaculum hemisphæricum carnosum marginans, staminibus numerosis tectum. Stamina multiseriata, contigua, filamentis brevibus basi incrassatis et inter se concretis, antheris oblongis complanatis, connectivo angusto, lobis lateralibus rimis longitudinalibus dehiscentibus.— Flores fœmainei : Galyx nullus. Stamina abortiva quatuor, filamentis filiformibus longissimis flexuosis apice uncinatis et antheram imperfectam sustinentibus, basi dilatatis parieti ovarii adnatis. Ovaria rachi immersa seu inter se et cum pedicellis florum masculorum connata, tetracarpica, unilocularia, placentis quatuor e summa cavitate pendentibus multiovulatis; stigmala quatuor sessilia oblongo-linearia, stellatim ra- diantia et cum staminibus abortivis alternantia. — Fructus nunaquam maturuit. Cette plante remarquable, envoyée de la Guyane francaise, en 1844 et 1846, par MM. Leprieur et Melinon, et qui fleurit chaque NOUVEAU GENRE DE LA FAMILLE DES CYCLANTIHÉES. 063 année dans les serres du Muséum, a été désignée jusqu’à ce jour sous le nom de Carludovica lancæfolia (Ad. Brongniart); mais son mode de végétation, si différent de celui des autres espèces de ce genre, semblait indiquer qu'elle devait former un genre particulier. On voit cependant que l’ensemble de son organisation florale s'accorde complétement avec celle des vrais Carludovica. Mais une comparaison attentive avec quelques espèces de ce genre, qui ont fleuri et fructifié dans les serres du Muséum depuis quel- ques années, signale des différences qui, quoique légères, m'ont paru suffire pour séparer une plante aussi différente par son port. Dans les Carludovica funifera, subacaulis, lahifohia, palmata, les fleurs femeiles présentent, en effet, non-seulement les quatre fila- ments stériles et allongés qui donnent à l’ensemble de l'inflores- cence un aspect si particulier, mais en dehors de ces filaments on observe quatre divisions calycinales de formes diverses, suivant les espèces, opposées à chacun de ces filaments, courts, charnus et tronqués dans le €. subacaulis, ovales et plus saillants dans les C. funifera et palmata ; ils persistent et s'accroissent même pen- dant la maturation du fruit, ét couronnent chaque ovaire d’une manière très marquée après la défloraison. On n’en voit aucune trace sur la nouvelle plante que nous décrivons, dans laquelle l'ovaire parait seulement enveloppé par les bases élargies et épais- sies des filaments des étamines stériles. Les jeunes fruits soudés entre eux, qui recouvrent le spadice et ne sont jamais arrivés à maturité, différent sous ce rapport complétement de ceux des vrais Carludovica ; ce caractère déjà appréciable sur les fleurs, et plus marqué à mesure que les ovaires se développent, forme le signe distinctif du genre Ludovia. En outre, la position des placentas est très différente ; dans les vrais Carludovica, ils forment quatre lames saillantes sur les parois latérales de l'ovaire uniloculaire ; dans le Ludovia, ils sont hémisphériques, fixés vers le sommet de l'ovaire et pendent dans sa cavité. Les organes de la végétation sont encore plus différents; la tige, au licu d’être droite, et de porter des feuilles dirigées dans toutes les directions, est naturellement inclinée, et destinée à ram- per sur le tronc des arbres; elle émet des racines adventives par sa 36! | AD. BRONGNIART. face inférieure seule, et porte des feuilles distiques engainantes à leur base, qui rappellent la disposition des feuilles sur les rhi- zomes d’fris. Dans ces feuilles, le pétiole se confond avec le limbe, et n’en est qu’une partie rétrécie et canaliculée; enfin ce limbe, si distinct, membraneux et plissé sur ses nervures dans les Car- ludovica, est ici insensiblement élargi, lancéolé, entier , à peine crénelé vers son extrémité ; il est épais, coriace, les nervures très obliques sont peu marquées et plongées dans un parenchyme épais. Cette plante n’a pas donné jusqu’à présent de bonnes graines, mais des bourgeons se sont développés vers la base des tiges, et ont servi à la multiplier. EXPLICATION DE LA PLANCHE 1. Fig. 4. Ludovia lancæfolia réduit au sixième de sa grandeur naturelle. Fig. 2. Inflorescence de grandeur naturelle. Fig. 3. Fleur femelle, dont on a coupé les filaments stériles près de la base. Fig. 4. Coupe longitudinale d'une fleur mâle et d'une fleur femelle, dont les filaments stériles ont également été coupés près de la base, ADDITAMENTUM AD LICHENOGRAPHIAM ANDIUM BOLIVIENSIUM. SCRIPSIT WVILLIAM NYLANDER, Tempore recentissimo collectiones examinare mibi licuit Liche- num exoticorum diissinias et maximi momenti ad illustrandam geo- graphiam eorum vegetabilium. Tales collectiones sunt : 1° Novo- Caledoniensis, quam jam recensui in his Annalibus (4, XV, p. 37-54) et quam miserant DD. Vieillard et Pancher (additis qui- busdam lichenibus a D. Deplanche (4)); 2° collectio a D. Mandon reportata ex Andibus Boliviæ; 3° collectio Novo-Granatensis à D. Lindig reportata et quæ maxime est eximia, cura saummopere assidua facta et abundantissima specierum et spéciminum optimo- rüm Copia insignis ; demum 4° collectio lichenum inferiorum cor- ticolarum e Tampico in Mexico attente conjuneta a beato Uzac. Vix ullæ collectiones anteriores singulæ elementa addenda magis numerosa et graviora lichenographiæ exoticæ obtulerint. Collectiones vere utilissimæ sunt, quæ nisu determinato susei- piuntur ut vegetationem tolam regionis exploratæ referant vel ut nil, quoad fieri potest, prætervideatur ; quæ collectiones autem exempla solum sparsa continent, pondus ullum serium geogra- phicum habere non valent, neque nisi fragmenta Floræ divulsa exhibent. Süimulandi igitur sunt botanici-collectores eo sensu, ut materias imaginem vegetationis exploratæ plenissime exprimentes studio diligentissimo accumulent, Sie optime scientiæ consulitur, Hic de hchenibus a D. Mandon ultimis annis in montibus Boliviæ lectis rationem reddere tentabo. Sunt omnes inde e subal- (1) Erronee ante scripsi (1. c.) Delaplanche. 366 AW. NYLANDER. pinis et alpinis Soralensibus, quas regiones edilas ita respeclu lichenographico speciatim examinare licet; atque prima quidem vice regionem exoticam alpinam seorsim eo respectu scrutari huic commentariolo contigit. D. Mandon plurimos reportavit lichenes saxicolas et terrestres, quos vulgo botanici in terris exoti- cis iter facientes omnino vel fere omnino negligunt; multa igitur etiam ob hanc causam cognitioni vegetationis de qua agitur æque ac distributionis Lichenum in genere contribuit collectio Mando- niana et laude peculiari est admodum digna. Inveniuntur in collectione hacce 97 species, per tribus singulas modo sequente distributas, atque simul indicantur in eadem tabula statistica quali numero singulæ tribus species europæas continent. Sic ex. gr. Collemer adsunt 11, et ex eo numero { Europam habi- tant, el sic porro pro tribubus ceteris. Species Earum europææ. COBÉITSIRON FOUNANE LA + LU k Béomÿtei, °G «2, sclouekoun 2 0 Ciadoniel, & 2 >: 1, Le: 7 4 DLEPEUDAUIET à: , as en 2 0 Siphuleii sure 420 AGiAEU 4 2 A ÉSTR RES REE 2 1 HAMANROL LL L (Ua 3 4 Beltigerahcos) oumison . 1 3 3 PRET 25 12 AS TTUPROPER + ne + Vie at 3 0 Lécañorelil alu. JOLIE 23 15 LecidBBi 21 nach E con ll 10 PYTEDBEATDER" 4% 4 de se 3 2 SANS, »: : 27 , 07 53 Videre 1ita licet species 53 esse europæas e toto numero 99, hoc est ultra dimidiam partem vel fere 55 pro C, at accuratius enume- rationem infra expositam consideranti etiam patet in regione edi- tiore (vel ultra 3000 metrorum supra mare) plurimas species esse europæas. Simul quoque hic probatur, quod antea in scriptis meis attuli, lichenes saxicolas omnium latissimam præbere distributio- nem geographicam. Graphidei desunt; Pyrenocarpei paucissimi observantur. Additis nunc speciebus, quibuscum præstantissimus D. Mandon ditavit lichenographiam Andinam, énumeralis conspectu synoplico LICHENES ANDIUM BOLIVIENSIUM. 2067 in his Annalibus 4, XI, p. 207-253, tabalam sequentem sistunt numeri lichenum Peruviano-Boliviensium pro tribubus singulis jam cognitorum. Species. Species, PPPIGINAE PR 4: 0 x. CFA CE. D! n À 4 Collemel:44114J14 1 4 . 12 uv, Peltigerehininsinne .., 4 im, Myriangiei . . . . . ARE ay, -Parmelier 4 411 AN AT D LIRE, su br on: À xvi.$ Gyrophorel . . . ». . 9 v. Sphærophorer. . . . . 0 AVAL PYAINEE EUAAIEIGHIN, CH vi. Bæomycei. : + 4, . . 2 sur. Lecañorék, 7,4 414 5 97 Ma bldoniel. JL. 124.04 ME | ait. LeBIUéel.. , , à, « AU vin, Stereocaulei. . . . . . 7 xx. Xylographidei. . . . . 0 ii Hoegellei4 298, 4 lobe 3 xx. (ataphidel, 21h. 4 riuti 61 DO. . : à ons D Xi. YTéNOCArnEL . sa ai 3745, 40 |; @ÿ lil 2, PERRET ESS SERRES : ER xu- Ramalinei . . . . . . 12 Summa. . . 306 Antea (1. ce. p. 207) solum 257 species Peruviano-Bolivienses cognilæ erant; auctæ jam sic fuerunt speciebus 49. TRiB. !. — COLLEMEI, 1. Collema aggregatum (Ach.) Nyl. Syn. FT, p. 115. — Ad cortices (inter muscos) in regione subalpina. F. eæcludens (dici potest) ob apothecia marginem thallinum cito excludentia; sporæ longiores sunt quam in typo, longitudine seilicet 0"",070-88, crassitie 0,005, — Vix nisi ut varietas differt a Collemate aggre- gato C, leucocarpum Tayl. Lich. Anterct. n. 144 (GC. nigrescens var. leucocarpum Bab. W. Zeal, p. 4h, C. glaucophthalmum Nyl. Syn. 1, p. 144), quod etiam legit D. Mandon, altit. 2700 metr. et usque allüit. 3200 metr., ad cortices collis Pocara. Sporæ simi- les. Nec differentia ulla a f. emcludente, nisi apothecia glauce- scenti-pruinosa (À). 2, Leplogium Hildenbrandii (Garov.) Nyl. 1. €. p. 127, — (1) Occurrit quoque Collema nigrescens Ach. forma « glaucocarpa », ex. gr. in Algeria (lectum a cl. Letourneux, a quo nuper plurimi Lichenes pro Flora Algeriensi addendi detecti fuerunt, sicut Lecanora holophæa (Mnt.), Lecidea lutea Dicks., intermixta Nyl., Phlyctis agelæa Wallr., Normandina pulchellu (Borr.), Nephromium lævigatum Ach., ete. Forsan a Collemate aggregalo separandum sit thysanœum Ach. livsigne, faciei fere Collematis plicatilis majoris, lectum a cel. Letourneux ad saxa montis Djebel Edough in Algeria) tamquam propria species. 368 | _ W. NYLANDER. Ad cortices in regione subalpina, at nonnisi sterile, tamen satis certe determinandum tamquam hue pertinens. 8. L. Menziesu (Ach.) Mnt., Nyl. Syn. 1, p. 128. — Sporæ longit. 0"”",032-46, crassit. 0"",012-16. Variat thallo tenuiore. h. L. resupinans Nyl. — Thallus plumbeo-glaucescens vel plumbeb-cœrulescens tenuiter membranaceus mediocris lobatus, lobis differmibus latiusculis subimbricatis, lævis (vel sat Iævis), subtus albido-cinerascens puberulus ; apothecia, pagina infera (reflexa) sparse sita, rufa plana mediocria (lalit. 2-4 millim.), margine thallino (receptaculo) albido-puberulo {a pagina infera thalli formala); sporæ (solitæ) late fusiformi- oblongæ(sæpe utro- que apice acuminalæ) murali-divisæ, longit. 0°",030-%4, crassit. 0"",010-20, paraphyses medioeres. — A& cortices in regione subalpina cum Parmelia Kamilsehadali var. americana et præ- cedente. Cum Leptogio Menziesi tenuiore misceri possit, sin altendilur situi peculiari apotheciorum in pagina infera thalli, quod maxime singulare est et paradoxum (1). Apothecia ibi sparsa in lobis thallinis, et verisimiliter nonnisi in reflexis oriuntur, nullum in pagina supera obveniens vidi in speciminibus plurimis examinatis. Absque dubio ullo ita apothecia typice postica (infera) observartur in hac specie æque ac in Nephromeis, nec tamen eam ob rem differentia generica admitti potest, nam notæ ceteræ plane sunt generis Leptogii. (Gelalina hymenea iodo intense cœru- lescens (2). 9. L. tremelloides (Ach.) Nyl. Syn. 4, p. 124. — Frequens, in regione subalpina (altit. 2800-3000 metr.) cum congeneribus. Valde varians. — Maxime diflert var. scofinoides Nyl. (altit. (1) In Cœnogonio Linkii Ehrenb. et Andino Krst. apothecia observantur in utroque latere stratorum thalli, quod explicandum videtur e statione ad ramos vel ramulos arborum in sylvis tropicis umbrosis et situ ibi horizontali horum lichenum lucem diffusam parcamque undique admittente. Cœnogoniis autem thallus adest utrinque similaris. (2) Synopsi meæ adhuc addenda alia Leptogii species insignis, quam in hb. Thuretiano et in aliis vidi, at solum statu sterili. Dicatur L. rigens Nyl. Thallus ei obscure luridus vel lurido-glaucescens, pro parte (maxima) granulis sordide cinereis creberrime furfuraceus, rigescens vel satis rigidus (licet crassitei fere LICHENES ANDIUM BOLIVIENSIUM. 369 2850 metr. crescens), subsimile Leptogio scohino, sed thallo læ- viore (lævi); intermedium quasi inter L. tremelloides et scotinum. Est L. lacerum var, pulvinatum Mnt. Chal. p. 227, et revera lobos thallinos habet margine nonnihil laciniatulo-dentatos. 6. L. pulchellum (Ach.) Nyl. 1. ce. p. 123. Forma dilatata thallo plumbeo-olivaceo sæpe latit. 4-pollicaris et ultra, Iæviore vel lobis passim sublævibus, apotheciis minoribus (sporis longit. 0"",020-27, crassit. 0°",008-0"",010). — Cum præcedente. Optimum ad Rio de Quiabaya. 7. L. foveolatum Ny1.1. c. p. 124. — Ad cortices arborum et ramulorum in Cerro de Chilieca(altit. 2800 metr.), Queliguaya, etc. Sporæ murali-divisæ, longit. 0"",080-40, crassit. 0"",015-20. Variat thallo minus foveolato. 8. L. bullatum var. dactylinoideum Ny1. 1. ce. p. 129. — Cum L. tremelloide, rarius. Etiam typus Leptogit bullati (Ach.)in mon- üculo Ulluntiji (altit. 2700 metr. supra mare), ad ramos vetustos dejectos. 9. L. phyllocarpum (Pers.) var. macrocarpum Nyl. I. ce. p. 450.— Alt. 2850-3200 metr., ad cortices. Apothecia sæpe laut. 20 mullim. adtingunt, et quidem nonnihil excedentia vidi. 10. L. inflexæum Ny1. 1. €. p. 182. — Variis locis ad cortices, et adhuc prope Hacienda de Chilcani (altit. 3100 metr.) una cum Leptogio phyllocarpo et Parmelia Kamtschadali var. americana. Deinde versus Pongo etiam altit. 3600 metr. 11. L. chloromelum (SW.) var. lœvius Nyl. Differens a typo thallo ambitu minus corrugato, receptaculo apotheciorum sublævi vel Iævi. Sporæ murali-divisæ, longit. 0"",035-A0, crassit. 0°",016-20. — Cum præcedente. mediocris), magnus in hoc genere (latit. 4-pollicaris et ultra), lobatus, lobis complicatis vel subimbricatis, subtus concolor nudus. In Nova Zelandia lectum a D'Urville. Stratum thalli corticale e stratis 3-4 cellularum constat. Granula gonima cœrulescentia. Forsitan sub Collemate flaccido Bab. N. Zeal. p. 45 lateat. Pertinere videtur ad stirpem propriam generis Leplogiü, juxta stirpem Leptogii saturnini locum habentem. 4° série, Bot. T. XV. (Cahier n° 6.)# 2% 370 W. NYLANDER. Tris. IL. BÆOMYCEI. 12. Bæomyces fungoides Ach., Nyl. Syn. [, p. 179. — Supra terram, cum Urceolaria Dr AE altit 3100 metr. Varians sli- pitibus apotheciorum a thallo granulato-corticatis. 13. B. imbricatus Hook., Ny1. L. c. p. 181. — Supra terram in regionibus editis frequens et late expansus, ex. gr. rupium 1m Cerro de Chilieca (allit. 2800 metr.), Ticonguaya (altit. 3500 metr.), ad Pongo (altit. 3800 metr.). Tri8. HE — CLADONIEIT. A4. Cladonia fimbriata Hffim. (et F. conista Ach.). — Ad trun- cos putridos et supra terrani (altit. 3000 metr.). 15. CI. conchata Nyl. Syn. I, p. 200. —- Supra tlerram in subalpinis. Bene evoluta. Antea solum e Nova Hollandia cognita eraf, 16. CI. calycantha (Del.) Nyl. L e. p. 192. — Supra terram rupium ad Cochipata (altit. 8000 metr. et ultra). Insignis, semi- pedalis et ultra. 17. CL. rangiferina var. sylvatica Hffm. — Simul cum Stereo- caulo proximo ; altit. 2750 metr. et ultra. 18. Cl, aggregata Eschw., Nyl. 1 e. p. 218. — Aluit. 2600 metr. 19. C1. cornucopioides var. pleurota (FIk.) Nvl. IL. e. p. 221. — Cum C1. conchata. 20. CI. maculenta F. carcata (Ach.). — Altit. 2900 metr. Tris. IV. — STEREOCAULEIT. 91. Stereocaulon ramulosum (Ach. pr. p.) Nyl. Syn. I, p.236, et var. macrocarpum (Rich.) Bab. — Siras saxa, altit. 2600-3400 metr., passim (1). (1) Lichen ramulosus Sw. e Jamaica, sistit Stcreocaulon mixlum Nyl. Syn. F, p. 238, sicut vidi e specimine Swartziano in hb. Achari. LICHENES ANDIUM BOLIVIENSIUM. 371 22. St. proximum Nvl. I. c. p. 237. — Cum præcedente et simul var. macrocarpoides Ny1. 1. c. p. 238. Treis. V. — SIPHULEIT. 23. T'hamnolia vermicularis (L.) Ach., Schær. — «Rampe de l’Apacheta de Lacatia ; » alüit. 4500 metr. 24. Siphula torulosa” fastigiata Nyl. Syn. |, p.263. — Supra terram rupium Ticacirea (altit. cirea 2800 metr. ). Trie. VI. — USNEEI. 25. Neuropogon melaxanthus (Ach.) Nees., Nvyl. Syn. I, p. 272. — « Rampe de l’Apacheta de Lacatia ; » altit. 4500 metr. 26. Usnea barbata {. florida (Ach.). — Ad ramulos arborum (altit. 2750-3000 metr.). — Simul f. ceratina (Ach.) haud rara ibidem. Quoque thallo hine inde constrieto crassiusculo et valde fibrilloso (fibrillis sorediferis haud longis), accedens ad articula- lam breviorem; ex. gr. in sylva Queliguaya (allit. 2800 metr.), ad Cochipata (cirea 3000 metr.). TriB, VIL — RAMALINET. 27. Alectoria Loæxensis (Fée) Nyl. Syn. I, p. 278. — Altit. circa 2750 metr. ad cortices et ramulos arborum. 28. A. ochroleuca (Ehrh.) Nvyl. [. ce. p. 281. — «Rampe de l’Apaeheta de Lacatia. » Sterilis. 29. Ramalina calicaris {. Ecklonii (Spr.) Nyl. L e. p. 295. — Vix distinguenda a calicari typica. Altit. adhuc cirea 3000 metr. obveniens, cum Physcia flavicante. Tris. VIII — PELTIGEREL 30. Peltigera rufescens Hffm., Nyl. Syn. [, p. 824. — Alt. circa 3000 metr. 31. P. canina var. membranacea (Ach.) Nvl. !. €. — Tbidem, et adhuc altit. 5200 metr. 372 W. NYLANDER, Forma scilicet thallo glabrescente et satis lævi arcte accedens (sin nimis) ad Peltigeræ polydactylæ formam analogam, sed differt præcipue nervis paginæ inferæ pallidioribus (albidis). In Nyl. L c. p. 327 pro varietate dolichorhiza polydactylæ indicari omissum fuit, eam in Nova Granata obvenire, in Java, etc. 39. Nephromium tomentosum var. helveticum (Ach.) Nyl. 1. e. p. 319. — Prope Hacienda de Chilcani (altit. 3100 metr.), ad arbusculam. TriB. IX. — PARMELIET. 33. Shctina tomentosa var. dilatata Nyl. Syn. 1, p. 34h. Fronde thallina simpliciter lobafa (vix laciniata). — Lancha de Cochipata (altit. circa 3000 metr.), versus Pongo (altit. 3600 metr.), etc., ad cortices. Thallus lurido-fuscescens vel subcervinus vel passim lurido-palle- scens fere mediocris (latit. 2-5-pollicaris vel quidem paullo major) lobato- monophyllus (interdum sublaciniato-lobatus), lobis crenatis (sæpius ambitu parum profunde divisis), rigescens, fere lævis vel leviter passim scrobicu- lato-inæqualis, subtus tomentosns pallescens aut fuscescens ; apothecia rufa vel rufo-fusca mediocria (latit. circa 2 millim.) sparsa (potissime versus ambitum sita) plana, receptaculo thallino albide vel sordide ciliato (interdum denudato vel vetustiore nudo ) et margine obsolete crenulato vel subcrenato; sporæ incolores fusiformes 3-septatæ, longit. 0**,033-50, crassit. 0®®,008-9 millim. — Comparari possit cum Stictina umbilica- ruformi, hæc vero jam distinguitur thallo tenuiore (typice magis integro), receptaculo apotheciorum nudo, etc. Magis accedit ad Sfictinam Lenor- mandui (v. d. B.) Nyl. 1. c. p. 343, quæ forte haud specie rite differat, thallo laciniato. 3h. St. umbilicariiformis Hochst. Var. Stictinæ limbatæ in Nyl. L. c. p. 347, et revera vix differt nisi tamquam status fertilis, Apothecia latit. 2-4 millim.; sporæ oblongo-fusiformes 3-septatæ, longit. 0"",032-38, crassit. 0"",007-8. — Lancha de Cochipata (altit. 3000 metr.), Quirambaya (altit. 3100 metr.), ete., ad corti- ces arborum (1). — Var. dividens Nyl. differt thallo (sæpe minore (4) Occurrit quoque status apotheciis nigris, thallo subtus pro parte subnudo, LICHENES ANDIUM BOLIVIENSIUM. 973 et tenuiore) lobato-diviso, sporis minoribus (long. 0"",026-33, crass. 0°°,006-7), facie externa Stictinæ Ambavillariæ (Bor.) Nyl. L €. p. 346, a qua parum distinguenda est. 99. 18t. fuliginosa (Dicks.) Nyl. 1. c. p. 347. — Cum binis præcedentibus, et quoque bene fertilis. 36. Shcta aurata Ach., Nyl. 1. €. p. 361.— Cerro de Chilieca (altit. 2800 metr.), sterilis. 87. St. laciniata var. dilatata Nyl. Differens à typica lacinüis lauoribus (latit. pollicaris et ultra), facie ita fere Stictæ damæcornis: var. macrophyllæ (Del.) Bab. — In sylva Queliguaya ad arbores (altit. circa 2800 metr. supra mare). 96. Ricasohia crenulata (Hook.} Nyl. 1. ce. p. 372. — Altit. circa 3000 metr., ad cortices. 39. À. pallida (Hook.) Nyl. L. ce. — Sylva Queliguaya (altit. - 2800 metr.), Lancha de Cochipata (3000 metr.), Quirambaya (3100 metr.), etc., ad arbores. Interduin thallus ei latit. 6-polli- caris et ultra, atque apothecia usque latit. 12 millim. h0. Parmelia caperata Ach. f. ramealis Nyl., thallo minore et pro maxima parte rugoso vel ruguloso, apotheciis sæpe badio- elaucis (sporis longit. 0"",017-23, crassit. 0**,008-0"",011).— Ad ramulos arborum, quos sæpe obtegit; altit. cirea 2600 metr. LA. P. perforata var. cetrata (Ach.) Nyl. Syn. p. 378. Sporæ longit. circa 0"”,012, crassit. 0"",008. — Ad ramos et ramulos arborum. Etiam supra saxa, usque altit. 3800 metr., ex. gr. ad Pongo, oplime evoluta, thallo plagas pedales et ultra exhibens apotheciis latit. usque fere pollicari. h2. P. lœvigata var. revoluta (FIk.) Nyl. L. e. p. 393. — Ad corlices sylvæ Queliguaya (altit. 2750 metr.\, socia Physciæ flavi- cantis el sequentis. Sporæ longit. 0"",009-L#, crassit. 0"",007-8. Ad saxa, sterilis modo visa, cur saxicola nonnihil incerta. at nibil est typicum, sed lichenem sistit morbosum vel degeneratum. Ni fallor, Sticta Jamesonii Mnt. Syll. p. 326 analogum statum atypicum respicit speciel cujusdam subsimilis : thalamium coloris « succinei » indicatum id satis indigitare videtur. 971 NW. NYLANDER. h3. P. Kamitschadalis var. americana (Mey. et Flot.). — Ad arbores ; altit. 2650-3100 metr. L4. P. saxatilis var. omphalodes (L.)? — Ad saxa, altit. 4000 metr., sed modo mala visa, inde non certa. | h5. P. Borrerii (Turn.) Nyl. |. ce. p. 389. — Ad saxa quoque vigens. | L6. P. conspersa Ach. — Supra 4600 metr., ad saxa. h7. P. Mougeotii Schær. — Ibidem. h8. P. distincta Nyl. — Sat similis Parmeliæ conspersæ, sed “thallo subtus efibrilloso (rhizinis haud distincts) nigro-glauco opaco vel ibi nigro (vel nigricante) et saltem obsolete glauce vel cineree micante (ambitu sæpe pallescente); sporæ longit. 0"*,010-14, crassit. 0"",007-8. — Ad saxa usque supra 4000 metr. Etiam ad saxa in provinciis Vungas et Cinti lecta a cel. : Weddell. Differt a Parmelia hypoleia, thallo magis flavescente, subtus nigro- glaucescente (vel saltem non pure nigro). Occurrit in Peruvia, ubi im prov. Carabaya, legit cel. Weddell formam congesto-imbricatam brachy- phyllam vel microphgllepes h9. Physcia flavicans (Sw.) DC., Nyl. Syn. I, p. k06. — Ad ramos et ramulos arborum frequens, et fertilis usque altit. 2750 metr. (1). 50. Ph. nodulifera Nyl. 1. e. p. 407. — Supra terram et saxa schistosa (terra sæpius leviter tecta), altit. cirea 3900 metr., ex. gr. ad viam versus Lojena. 91. Ph. hypoglauca Ny1. 1. e. p. 409. — Ad ramulos arbo- rum; alüit. circa 2600-3000 metr. vigens, simul cum Physcia comosa, flavicante, etc. 52. Ph. rie (L.) DC. — Quoque adest. (1) Accedit ee EL versus hanc Physcia contortuplicata (Ach. Syn. p. 210, sub Parmelia), apotheciis a receptaculo podicellatis (receptaculo cylin- draceo-constricto stipitiformi), thalli laciniis angustatisintricatis ; frequens adest ad rupes prope La Grave in Delphinatu {altit. 1200-1300 metr.). Sporæ bi- loculares {septo crassiore pertuso aut tenui integro), long. 0"",011-16, crass. 0%®,006-8. Perperam in mea Syn., p. 411, sub Physcia parietina subsumta est. LICHENES ANDIUM BOLIVIENSIUM. 279 53. Ph. parietina (L.) var. lychnea (Ach.) Nyl. L e. p. 419 (Physeia controversa Mass.). — Sterilis (non omnino tute deter- minanda),ad saxa prope rivum Guayllaputunco (alut. 3500 metr.). 5h. Ph. leucomela Mich. FI. Bor. Amer. ed. 1 (1803), 2, p. 826 (1), Nyi. |. ©. p. 410; Lichen atroseliger Broter. Flor. Lusitan. 1 (1804), p. 457. — Ad arbores et saxa usque in zonam editiorem. Altit. cirea 2790-3000 metr., cum Physcia flavicante. — Var. latifolia (Mevy. et Flot.) Nyl. 1. c. p. 415 (sat similis var. subcomosæ Nvl. ibid., sed cils nigris et sporis majoribus, long. 0"",040-48, crass. 0"",018-20). Sporæ 4-loculares. «Au sommet du morne de Pocara, sur les branches de Barnadesia; hauteur 3200 mètres » (Mandon). Var. angustifolia (Mey. et Flot.) Nyl. L. c. insignis, laciniis elongatis gracihibus (latit. cirea 0°",25 vel paullo ultra), subtus nigris et glauco-pruinosis (inde subcœærulescentibus), apicibus leviter scorpioidee vel ciremaliter involutis ; sterilis, versus Pongo (altit. 3200 metr.). Similis in regione Quitoënsi lecta a Jameson. 55. Ph. comosa (Eschw.) Nyl. L. e. p. 416, sed plerumque minor. Sporæ vero sæpe majores quam 1bi indicantur, longit. 0"",026-40, crassit. 0"*,015-923. — Ad ramulos arborum cum præcedentis var. lahfoha et cum Physcia flavicante (altit. 2750-3200 metr.), haud rara. 56. Ph. stellaris (L.) Fr., Nyl. Le. p. 42h. Non bona, nec igitudf cerlissima. — Ad ramulos cum Physcia comosa, altit. 9200 metr. 57. Ph. obseura var. sciastra (Ach.) Nyl. I. c. p. 498, f. thallo intus croceo-minialo (anne e caussa accidentali chemica). — Ad saxa in regione subalpina. Tris. X. — GYROPHOREI. 58. Umbilicaria calvescens Nyl. Syn. Il, p. 8, t. 9, Ê. 5. — Affinis U. velleæ, sed minor et sporis singularibus nonnihil dif- formibus medioque constrictiusculis (longit. 0"",015-20, crassit. 0®%,008-0"",012). — Ad rupes in regione alpina. (1) Mich, |. c. ed. 2 est anni 4828. 916 W. NYLANDER., 99. U. haplocarpa Nvl. 1. e. Sat similis præcedenti, sed thallo subtus vulgo rhizinoso-hirsuto, apotheciis simpliciter lecideinis (non gyrosis) et sporis demum fuscescentibus ellipsoideis murali- divisis (vel semel aut pluries divisis, junioribus simplicibus et forma sicut in calvescente). — Puna, Peñas. 60. U. spodochroa var. gurina Nyl. [. ec. p. 10? Incerta, quo- niam sporæ non visæ. — Ad rupes; altit. supra mare 3000 metr. TriB. XI. — LECANOREI. 61. Pannaria rubiginosa (Thunb.) Del., Nyl. Syn. LE, p. 29. —— Ad cortices arborum; altit. circa 3000 ete 62. Squamaria gelida (L.) Hook. — Ad saxa in regione alpina, sæpe oplime evoluta. 63. Squ. rhodocarpa Nyl.— Thallus albidus vel sordide albi- dus crustaceo-adnatus, centro subverrucoso-inæqualis, ambitum versus radioso-diffractus et ipso ambitu crenato vel nonnihil eff- gurato, cephalodiis sordide carneo-testaceis verrucosis nonnullis ; apothecia rubra vel carneo-rubra vel testaceo-rubentia medio- cria (4,5 ad 2 millim. lata), plana, margine thallino integro cincta; sporæ oblongæ vel oblongo-ellipsoideæ, longit. 0"",022-27, crassit. 0°°,008-0"",010, paraphyses graciles. — Supra terram ruplum in regione alpina. « Morne de Pocara sur les rochers; haïteur 3100 mètres » (Mandon). Affinis est gelidæ pertinetque ad subgenus idem, eui nomen Placopsis proposui et quod satius tamquam genus proprium distinguere fas esset quam plurima genera sporoilogica, nam et thallus et apothecia typum peculiarem a Squamariis recedentem exhibent. Cephalodia thallina, para- physes graciles, thecæ cylindricæ pariete apice vix vel non incrassato, gelatina hymenea iodo dilute (nec apice thecarum intensius) cœrulescens typum hunc designant (1) satisque determinant, forsan melius sicut sec- (4) Nihil sæpe est difficilius quam genera in Lichenibus concipere probanda. Jam in Classif. des Lich. 2, p. 175 (anno 1855), dispositionem Lecanoreorum simpliciorem quam ibi datam desiderandam fusse dixi et præsertim dolendum habui numerum generum auctum; nonnulla enim sunt quæ optime suppriman- tur, sicut Coccocarpia, Urceolaria, Dirina, nam nullos babent characteres emi- LICHENES ANDIUM BOLIVIENSIUM. 5 ÿ tionem peculiarem generis Lecanoræ considerandum (aflinem stirpi Leca- noræ subfuscæ, ut testatur criterium spermogoniorum). Placopsis rhodo- carpa differt a gehda thallo minus distincte radioso vel quidem subeffuso, apotheciis rubris (sæpe colore fere ut in Lecanora rubra) vel rubentibus, sporis longioribus. Gelatina hymenea iodo cœrulescens. Granula gonima cephalodiorum diam. 0"",004-5 ; cephalodia nonnulla in quovis thallo. 64. Placodium elegans (Link.) DC. — Frequens ad saxa altit. 3500-4000 metr. et ultra supra mare. 65. PI, cirrochroum (Ach.) Hepp. — Frequens videtur ad saxa alpma, sed sterile solum visum. 66. Lecanora vitellina Ach. — Ad saxa in regione alpina passim. 67. L. pyracea (Ach.) Nyl. Lich. Scandin. p. 115. — Ad cortices ; altit. 2600 metr. 68. L. Brebissonii (Fée). Sporæ 3-loculares (loculis invicem tubulo centrali junctis), longit. 0"",032-40, crassit. 0"",020-23. — Quirambaya, ad cortices et ligna putrescentia; allit. 3100 metr. Ad ramos Barnadesiæ in colle Pocara (alt. 3260 metr. supra mare). — Variat sporis simpliciter 3-locularibus (2-septalis), long. nentiores. Quoque de generibus meis Glypholecia et Pellula in Prodr. Gall. Alger. p.95 dixi, ea accedere ad stirpem Lecanoræ cervinæ ; inde explicatur facillimum fuisse detectum scriptoris superbi Massalongiani infausta litillatione cogniti eadem ad « Acarosporas » referri posse, quod non impedit ne tvpos eximios pe- culiaresque spectent, et minus notabiles frequentissime tamquam genera distin- guuntur. Qualemne diluviem hoc respectu exhibet schola recens Massalongo- Kærberiana?— Inter lichenes maxima difficultate disponendos, quos invenimus in tribu Lecanoreorum, sunt Parmelia holophæa Mnt. Canar. p. 113 (Lecidea sublurida Nyl. Enum. suppl, p. 337; Thalloidima subluridum Mudd, Br. L. p. 172) et Thalloidima lecanorinum Anz. Cat. Sondr, p. 67. Ambæ species spermogonis (sterigmatibus articulatis) et sporis conveniunt. Forsitan optime ad stirpem propriam jungantur Lecanoræ generis inter stirpem Lecanoræ cerinæ et Stirpem Lecanoræ sophodis locum sumentem. Lecanora holophæa {Mnt.) est species mere maritima late distributa, nam in Insulis Canariis, Algeria, Gallia occidentali, Hibernia occurrit. Lecanora disparata Nyl. nomen proponere fas sit pro Thall. lecanorino Anz. Animadvertereadhuc liceat, genera plura jamdudum in Lecanoreis proposita et distincta, ut Placodium, Squumaria, Psoroma, salius modo tamquam subgenera consideranda esse quam dignatione generum rite sic dicendorum. Genus Punnaria magis est distinctum, 278 W. NYLANDER. 0"",027-51, crass. 0°”,016-18; ad ramulos arborum in Cerro de Chilieca (allit. 2800 metr.) (1). 69. L. sophodes var. exigua (Ach. ) Nyl. Lich. Scand. p. 150. — ‘Ad cortices arborum; altit. 2600 metr. 70. L. cinerea (L.) Smmrf., Nyl. 1. ce. p. 153. — In summis montibus ad saxa. 71. L. glaucoma Ach. — Supra altit. 4000 metr. ad saxa. 72, L. blanda Nyl. in Ann. se. nat. h, XT, p. 219. — Fre- quens ad saxa, supra altit. 3000 metr. Variat apotheciis majoribus Jobato-rosulatis sabcompositis (latit. usque 4 millim.); altit. 3200 metr. obvia. 73. L. subfusca var. distans (Pers.} Ach., Nyl. Lich. Scand. p. 160. Sporæ longit. 0"",011-14, crassit. 0"",007-8, — Ad cortices arborum satis frequens. — Var. atrynea Ach., NyL. 1 c. p. 161, ad saxa in regione subalpina. 74. L. varia var. polytropa (Ehrh.) Nyl. L c. p. 164. — Ad saxa ; altit. 3500 metr. et ultra. 75. L. atra Ach.— Ad saxa alpina. Cabeceras de Chileani, etc. — Var. muscicola Nyl., thallo albo, supra muscos cirea Munay- pata (altit. 2620 metr.). 76. L. biatoriza Nyl. — Thallus PURE vel lurido-albidus adnatus squamuloso-areolatus vel subgranulalus, sat tenuis; ap o- thecia fusca parva (latit. 0°°,5-0°",75) convexiuseula; sporæ incolores fusiformi-oblongæ vel fusiformi-ellipsoideæ, longit. 0"",013-16, crassit. 0"",006-7. -— Supra terram argillaceam in Puna, Berenguela, Avichaca, immixta cum Lecanora œanthophana. Ex affinitate videtur esse Lecanoræ badiæ, quacum sporis satis conve- nit. Apothecia margine thallino depresso demum vix visibil, paraphyses haud distinctæ; gelatina hymenea iodo cœrulescens. Facies thalli liche- nem e stirpe Lecanoræ cervinæ fere indicaret parum evolutum, sed evi- denter eo non pertinet. (4) L. quadriloeularis Nyl. L. exot. p. 224 (e Bolivia reportata a cel. Wed- dell) forsan rectius juxta Lecanoram Brebissonii disponenda sit; tune scilicet Lecanora quadrilocularis dicatur, licet modo apothecia biatorina cognita. L. ery- throleuca Nyl. differt a L. Brebissonii apotheciis omnino lecanorinis et sporis _minoribus; lecta fuit in Nova Granata a collectore eminentissimo Lindig. LICHENES ANDIUM BOLIVIENSIUM. 379 77. L. parella (L.) Ach. -- Ad corticem arborum. 78. L. chlorophana Ach. f. epithecio minuto impresso, — Ad saxa calcarea in regione alpina. Forma hæcce thallum habet (verrucoso-areolatum) ambitu effiguratum, at parum ibi radiosum. Apothecia visa minuta obscura vel sæpius epi- thecio solum punctiformi, similiter ac in L. halari Duf., Nyl. Lich. Scandin. p. 173, quæ vero mox distat thallo omnino deplanato tenuio- reque. 79. L. æanthophana Nyl. Enum. p. 113 (L. bella Nyl. Chl. p. 156, nomen rejiciendum ob homonymon Achart). — Thal- lus citrinus squamulis constans diseretis aut contiguis (laut. 2-5 millim.), planis vel convexiusculis, sæpius rugulosis ; apothecia pallida innata. — Ad rupes granitosas summas usque ad 4000- h500 metr., et forte ultra. Variat thallus squamuloso-subradiosus. Sporæ minutissimæ. Compa- randa est hæc species cum L. fuscata (Schrad.) Nyl. L. Scand. p. 175, sed color omnino alius vel ut in chlorophana. Forma terrestris nonnihil facie recedit sæpeque plagas latas occupat, thallo magis evoluto et magis contigue squamuloso sterilescente; talis in jugis sabuloso-argillaceis in Puna, Berenguela, Avichaca, Suquiri, etc. 80. L. ochrophana Nyl. — Similis Lecanoræ æanthophanæ terrestri, sed colore thalli ochraceo vel vitellino-ochraceo. Cum L. æœanthophana et biatoriza, in Puna, Berenguela, Avichaca, supra terram argillaceam. Apothecia haud vidi, sed quidem spermogonia solita hujus sectionis Lecanoræ generis. 81. L. fuscata (Schrad.) Nyl. Lich. Scandin. p. 155 (L. cer- vina auctor.). Forma insignis ambitu nonnihil effigurato-squamu- loso. — Ad saxa loco dicto Omapusa. 82. Urceolaria seruposa Ach. — Supra terram et saxa, altit. 2600-3100 metr. 83. Perlusaria leioplaca (Ach.) Schær. var. minor. Farie esl fere Pertusariæ cucurbilulæ var. lævigatæ Nyl. Chil. p.160, sed (thallo albo vel albido) sporis solitis (in thecis eylindraceis) 380 W. NYLANDER., 8" long. 0*",036.52, crass. 0"",023-27, gelatina hymenea iodo cœrulescente. — Haud rara videtur ad cortices. Comparanda est Pertusaria leioplaca var. thelenelloides Nyl. (ex Ori- zaba, ad Cactos, ubi lecta a Fr. Müller), quæ vero differt thallo verru- cisque receptacularibus apothecia includentibus sparsis pallido-albis, sporis paullo majoribus. Tris. XII. — LECIDEEI. 8l. Lecidea lutea (Dicks.) Schær., Nyl. Prodr. p. 103 (Leci- dea paiellula Fée Ess. p. 110, suppl. p. 7, et L. biformis Fée Ess, p. 117, suppl. p. 107) var. eximia Nyl. Lich. exot. (Ann. sc. nat. h, XI, p. 223), differens a typo speciei apotheciis vulgo majoribus (latit. 2-3 millim.) amœne carneis vel carneo-fulve- scentibus planis. — Ad truncos putridos versus Pongo, ad rivum Panquasi ; altit. 3200 metr. Est Biatora pyrophthalma Mnt. Chil. p. 172, Syll. p. 339, at hocce nomen formam respicit e Quillota apotheciis læte aurantiacis, quod nihil constans habet; contra color carneus vel carneo-lutescens magis est typicus. Apotheciis intensius tinctis eam legit quoque in Carabaya cel. Weddell. Sporæ oblongæ 1-septatæ, long. 0"",009-0"",013, crass. 0,004. — L. pyrophthaima Bab. N. Zeal. p. 29, t. 429 A (sub Parmelia), quæ nomen illud satius conservet, est species omnino alia corticola, thallo tenui albo vel albido, apothecus læte aurantiaco-flavis convesis (latit. circa À millim.) intus citrinis, sporis fusiformibus 1-sep- tatis (long. 0"",016-22, crass. 0°°,0045-0°",0055), paraphysibus haud discretis, gelatina hymenea iodo cœrulescente; in Nova Zelandia lecta a Colenso. Pertinet L. pyrophthalma Bab. ad stirpem Lecideæ vernalis. 85. L. icterica Mnt. Chil. p. 170, t. 19, f. 4 (sub Biatora). — Thallus citriaus (vel interdum citrmo-cinerascens) squamu- losus, squamis constans sat tenuibus rotundato-difformibus am- bituque sæpius repandis, margine adscendente, aggregato-conti- guis vel subdispersis, adnatis; apothecia fusca vel fusconigra convexa (latit. cirea À millim. vel ultra, minora obscure rufescen- tia et sæpius plana), intus pallida; sporæ 8"* incolores fusiformi- ellipsoideæ simplices, long. 0°°,044-20, crass. 0°”,007-8, LICHENES ANDIUM BOLIVIENSIUM. 381 paraphyses crassiusculæ. Gelatina hymenea iodo cœrulescens. -— Supra terram in Loma d’Ulluntiji; altit. 2800 metr. Ante lecta a Gaudichaud ad Valparaiso et a d’Orbigny in Patagonia, ex Mnt. 1. c., ubi tamen sporæ non bene delineatæ conspiciuntur (nam solum simpliciter fusiformi-ellipsoideæ sunt, nec 4-loculares vel 3-septatæ, sicut in figura celeberrimi auctoris citata lapsu delineantur). Est e stirpe Lecideæ luridæ. Squamæ thallinæ latit. cirea 2 millim. Spermogonia ostiolo rufescente; spermatia acicularia recta, long. 0"",006, crass, 025,001. 86. L. contigua Fr., Nyl. Lich. Scandin. p. 22h, et var. flavicunda (Ach.). — In montibus altit. 3500-4000 metr. et veri- similiter ultra, ad saxa haud raro obvia. 87. L. confluens Ach., Nyl. 1. ce. p.225. — Ad rupes viæ ver- sus Lacatia. Var. ochromela Ach. (in Nyl. 1. c. p. 226, sub lapi- cida disposita), ad schistos prope Laguna de Juriguana. 88. L. lactea Flk., Schær., Nyl. L ©. p. 230. Forma maxime insignis, solito major, thallo sæpe ambitu radiante (valde de- presso tenui, hypothallo atro). -— Basi monts Tlampo, etc., allit. 3500-3900 metr., frequens ad saxa. 89. L. fuscoatra Ach. et var. deusta Stenh., Nyl. I. e. p. 229. — Ad rupes altit. 4200-4500 metr. SO. L. myriocarpa (DC.) Nyl. 1. ©. p. 237. Thallo albido rimuloso. — Ad ramulos arborum, altit. 2600 metr. — Forma schisucola thallo griseo-fuscescente subleproso versus Grande Abra (altit. 3800 metr.) obveniens. | 91. L. stellulata Tayl. in Mack. F1. Hab. If, p. 118. — Ad rupes Ticacirea. Etiam varietas frequenter occurrit obscurata, hypothallo prædominante, inde thallo nigricante. Sphæria minuta ejus parasita sporis fuscis oblongis (utroque apice subtruncatis) long. 0"*,023, crass. 0°" ,009, in speciminibus quibusdam e Ticacirca. 99. L. petræa Flot., Nyl. L ce. p. 234. Forma thalli granulis (interdum subareolatis albidis) sæpe dispersis. — Ad rupes gra- nitosas, altit. 3200-4500 metr. —- Var. subcontigqua Nvl. (cf. ex alp. Norvegiæ allata in Nyl. 1. ce. p. 234, quæ eadem); thallus ei 382 W. NYLANDER. cinerascens lenuis rimosus, apothecia mediocria (latit. 2 -4,5 mill.); prope Anilaya, altit. 3800 metr. 98. L. geographica (L.) et Var. atrovirens Schær., Nyl. I. c. p. 248. — Ad saxa frequens ; altit. 3500-4500 metr. 94. L. alpicola (Schær.) Nyl. Prodr. p. 142, Lich. Scandin. p. 247. Sporæ long. 0"",015-15, crass. 0"",008-12, — Socia præcedentis, altit, 4200-1500 metr. Tri. XII. — PYRENOCARPEI. 95. Cora pavonia Fr. — Fertilis, altit. 3000 metr., in «che- min de Laripata à Tani, près Quinchana-uira, sur les arbres » {notavit D. Mandon). Dein sterilis ex. gr. in sylva Queliguaya (altit. 2800 metr.). Adhue ad Guayllaputunco (altit, 3500 metr.), ad saxa inter muscos. Apothecia nigra facie ut in Normandina, at ratione habita lichenis minora, sparsa, Verrucariam minorem simulantia. Perithecium subsphæ- roideum integre nigrum, primo subimmersum, dein parte fere dimidia superiore denudata et prominula. Sporæ 8"® (saltem dilute) nigrescentes ellipsoideæ tenuiter (vel obsolete) 3-5-septatæ, long. 0"",018-24, crass. circa 0°” ,008. Paraphyses nullæ distinctæ. Gelatina hymenea iodo vinose rubens vel violacee tincta. — Apothecia hæc vix sint parasitica ; parva quidem videantur ratione thalli, at non prætervideatur apothecia pyreno- carpea numquam apud lichenes magnitudinem notabiliorem adtingere vel eorum fructuum magnitudinem limitibus arctis et restrictis teneri, quum contra apothecia discocarpea maxime eo respectu variant. Mire inter fun- gos huic licheni mycologi locum dederunt. 96. Normandina pulchella (Borr.); Normand. Jungermanniæ (Del.) Nyl. Pyrenoc. p. 10. — In Cerro de Chilieca, ad cortices (et supra muscos vel Jungermannias). 97. Verrucaria pallida (Ach.) Nyl, Pyrenoc. p. 20. — Supra terram ad Munay. FIN DU QUINZIÈME VOLUME. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS CE VOLUME. ORGANOGRAPHIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Note sur le développement de la graine du Ricin, par M. Arthur Gris. Recherches sur la formation de la matière grasse dans les olives, par M.S. de Luca. . . Ru Le Rapport fait à l’Académie ja sciences, FA la séance Fe 30 août L 1860, sur un Mémoire de M. Weddell relatif au Ltiehetns coccineum, par DORA. | . … : 4 Recherches expérimentales sur fe dés Fes ren avec la rosée et les brouillards, par M. P. DucmartTRE. . . . . . . Sur les directions des parties des végétaux déterminées dép la nr par M. W. Hormeister. , . > Études sur le rôle des racines dans l abédp: on el l excrétion, par M. D. ls be vnnocn it nr. MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES, Notula circa Spermosiram et Nodulariam Algarum genera, scripsit Wic- LIAM NYLANDER, Expositio Lichenum Novæ Caledoniæ, dipsit Aer pers Filices Novæ Caledoniæ, a cl, Vieillard collectæ, elaboravit G. Merrenius. Hymenophyllaceæ Novæ Caledoniæ , auct. Vanpengoscu. Notes sur le genre Atbizzia Durazz., par M. Eug. Fournier. Notice sur le genre Rheedia, par M. Grisepacu. Réponse aux critiques de M. le professeur Grisebach relatant aux genres Rheedia et Mammea, par MM. J.-E. PLancuon et J. Trrana. Mémoire sur la famille des Guttifères, cu MM. J.-E. PLaxcuon et J. TRIANA. Ludovia lancæfolia, par 1 . Ad. Hisseciine. FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Note sur la distribution géographique des Champignons, par M. Élie- TE RON TE du 4h à Pont. EU Symbolæ ad floram sinicam adjectis paucissimarum stirpium Lu om diagnosibus, auctore Henr. F. Hance. . . . . Additamentum ad Liehenographian Andium Boliviensium, auctore WilL. MAPARDER. . + 1 . AE 64 MÉLANGES. Notice sur les usages et les produits de quelques Palmiers, par M. Ma- PUS FORTS, 0. . ET . PA de 179 320 97 TABLE PAR BronçniarT (Adolph.) — Ludovia lancæfolia. Cauver (D.). — Études sur le rôle des racines dans So Lies et l'excrétion. Decaisne (J.). — Rapport fait à l'Académie des sciences sur un mémoire de M. Weddell rela- tif au Cyrnomorium coccineum. Ducartre (P.). — Recherches expérimentales sur les rapports des plantes avec la rosée et:les brouillards. À at: mr Fournier (Eug.). — Note sur le genre Albizzia . NUS à Fries (Elie-Pierre). — Notes sur la distribulion géographique des Champignons . Gris (Arth.)— Note sur le déve- loppement de la graine du Ricin. Grisepacu (A.). — . Notice sur le genre Rheedia . Hance (Henr. Fr.) — Symbole ad floramsinicam adjectis pau- cissimarum stirpium Japonica- rum diagnosibus. ! HorueisTer {W.) — Sur les di- rections des parties des végé- A —————————— DES MATIÈRES NOMS D'AUTEURS. taux déterminées par la pe- santeur . A PET TP Luca (S. de). — Recherches sur la formation de la matière grasse dans les Olives. . . Merrenius (G.).— Filices Novæ Caledoniæ a CI. Vieillard col- lectæ, elaboravit, SJ GeReS Nycanper (Will.). — Notula circa Spermosiram etNodulariam Al- garum genera . ; — ÆExpositio Lichenum Caledoniæ — Additamentum ad Licheno- graphiam Andium Bolivien- sium. nus M GE P£ancuox (J.-E,).— Réponse aux critiques de M. le professeur Grisebach relativement aux 5 genres fheedia et Mammea. . — Mémoire sur la famille des 360 103 Novæ 231 CANCNETES = 27 2 DER Porre (Marius). — Notice sur les usages et les produits de quel- ques Palmiers. . 220 | Triana (José). — Voy. Piste VaxpensoscH, — Hymenophyllæ Novæ Caledoniæ. . . A79 92 59 r 88 TABLE DES PLANCHES RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. Planche 1. Ludovia lancæfolia. ms 2, Ricinus communis. FIN 3. Stromatopteris moniliformis Mett. DE LA TABLE, Ludovtæ Lancæfolia . À Brrgt. M" Douliot se. COTILIPTLUTLLS , ÂrecintueS WRemond :mp.r. Weclle-Bstrapade., 15. d'arts : Licof did em. Er > Pot. Tome 18: PL. 3. LAS AS SAN RER UUUU \ O f Ô 0 "1 UV \/ PDA DATE | / ny UU COL 'a'a"e"s CUUUUUUU YVAN = / ANNNY LAN) . T> 2 “8 AM Doulot rc. J'ornaloptleris moniliformis. M 2? NW. Remond amp. r. Vieille -Estrapade, 15. Jarts. CU d'AYS mn 4 ALL À « L. f 0 H ; | ! ‘ 2 f j'el F É 6 8 SRE CE £ 9% A « .! | ; | j » | ; Ê î , À Be EU h 4 t)/Mh à il i À | LE 4 ] : FN FE NEA AT RSS ST D