RH un) ? | vn L'eAanr A MUR Ah 1 AS vas LE Lt , 14 14 DA EH RUN Huy ( ARR à NX _ # ART RS se : ns AU AE PH HN Re 12 Lin (6) F { # \ 55 # x - F 1% D a à à se € à £ ÿ F + UN à Libruv of tbe Museum OF COMPARATIVE ZOOÛLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. Dounded bp private subscription, {n 1S61. aa ae es es a ne et No..703 | LES KA Le. GC. 1583 ANNALES SCIENCES NATURELLES SIXIÈME SÉRIE ZLOOLOGIE i { is? MoTTEROZ, Admn.-Direct. des Imprimeries réunies, A, rue Mignon, 2, Paris, ANNALES DES SCIENCES NATURELLES ZOOLOGIE PALÉONTOLOGIE COMPRENANT L’'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L'HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE MM. H. er ALPH. MILNE ED WARDS TOME XV PARIS G. MASSON, ÉDITEUR LIBRAIRE DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE Boulevard Saint-Germain et rue de l’Éperon En face de l’École de médecine 71883 1 TUTTTEL. RECHERCHES ANATOMIQUES SUR LES GENRES PELTA (RUNCINA) ET TYLODINA Par M. Albert VAYSSIÈRE (!{) Dans le courant du mois de mai 1880 nous trouvions, parmi quelques Algues prises à l'entrée du port de Marseille, plu- sieurs exemplaires d'un tout petit Mollusque noirâtre que nous rencontrions pour la première fois. Ge Mollusque rappelait bien le Limapontia nigra par sa forme générale, sa coloration et son extrême petitesse, mais ses téguments dorsaux élaient séparés du reste du corps par une rainure assez profonde; en observant ces animaux vivants, au moyen d’une forte loupe, on ne tardait pas à remarquer sur le côté droit du corps une petite houppe branchiale que le manteau cachait en partie. Ces divers caractères nous firent bientôt reconnaître que nous étions en présence d’un type de Pleurobranchidés et que nous avions affaire au genre Runcina de Forbes, ou Peiia de M. de Quatrefages. L'organisation de ce Mollusque étant très peu connue, nous nous décidàmes à en faire une étude anatomique aussi com- plète que possible. Nous venons aujourd’hui donner les résul- tats de cette étude, en joignant toutefois à cette petite mono- graphie quelques détails anatomiques relatifs à un genre voisin, la Tylodina. Ces recherches font en quelque sorte suite à celles que nous avons publiées précédemment (2) sur d’autres Opistobranches Tectibranches. La partie bibliographique de ce travail sera assez courte. Nous ne pouvons citer que quatre naturalistes qui se soient (1) Ces recherches ont été faites au laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences de Marseille, dirigé par M. le professeur Marion. (2) Recherches anatomiques sur les Bullidés (Ann, sc. natur., 6° série, t. IX avec 12 planches, 1879-1880). ANN. SC. NAT., ZOOL., JANVIER 1883. XV, Î. — ART. N°1. D A. VAYSSIÈRE. un peu occupés de la Tylodina. D'abord Rafinesque qui a créé le genre et dans l'ouvrage duquel on trouve bien peu de ren- seignements. Un peu plus tard, Joannis publiait dans le Magasin de zoologie de Guérin-Méneville (1833) un petit mémoire accom- pagné de quelques figures de facies, mais cet auteur ne dit rien de l’organisation interne. Puis viennent Philippi (1836 et 1844) et Cantraine (1840) qui ont reproduit l’un et l’autre d’une manière assez mcom- plète la description et la figure de ce Mollusque, données par Joanais, sans rien ajouter de nouveau. Depuis lors quelques naturalistes ont bien signalé l'existence de la Tylodina dans diverses païties de la Méditerranée, mais ils n’ont jamais donné de description anatomique de cetanimal, et c’est encore dans le petit mémoire de Joannis que nous trou- vons les renseignements les plus précis ainsi que la meilleure figure de facies. Quant au Pelta, il a été l’objet de recherches assez étendues de la part de M. de Quatrefages (1). Ce savant naturaliste a désigné sous le nom de Pelta coronata (Pavois couronné) cet animal qu’il est le premier à avoir rencontré; il se trouvait en abondance parmi les Fucus et les Corallines des petites mares de Bréhat (2). Les difficultés sérieuses qu'offrait la dissection d’un être aussi petit (3 à 9 millimètres), et les moyens assez défectueux dont on disposait alors pour l'observation, ne per- mirent pas à M. de Quatrefages de nous donner une anatomie complète de ce Mollusque. Cependant son travail, bien que déjà assez ancien, est le seul où nous trouvions quelques don- nées sur l’organisation du Pelta. Forbes, en 1853, dans son ouvrage sur les Mollusques de l'Angleterre (3), se contente de faire une courte description (1) Mémoire sur les Gastéropodes phlébentérés (Ann. des sc. nat., 3° série, t. 1, 1844). (2) Petite île de la Manche située sur les côtes de la Bretagne. (3) Forbes et Hanley, À history of British Mollusca and their schells, t. WI, p. 611, et pl. CCC, fig. 2. ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 3 générique et spécifique de cet être; seulement, bien que con- naissant le travail de M. de Quatrefages, il croit devoir dési- gner sous un nouveau nom ce Mollusque « parce que l'animal décrit par le naturaliste français ne possédait pas de branchie ». Il donne la dénomination de Runcina Hancocki à ce petit animal qu'il à toujours rencontré sur les conferves dans les excavations des rochers à la limite de la marée haute. J. E. Gray, qui parle du Pelia avec un peu plus de dé- tails en 1857 (1), l’a recueilli parmi les touffes d'Hypnea purpurescens Croissant dans les flaques d’eau à Weymouth. Ce savant naturaliste est porté à placer le Runcina Hancocki (car il adopte les dénominations de Forbes) assez loin des Limapontia, comme le voulaient Alder et Hancock. Avant de donner une courte description de la radula et du gésier, il dit qu'il convient de créer une famille distincte pour ce Mollusque et de la placer entre les Bullidés et Les Pleuro- branchidés. Quant aux naturalistes qui s’en sont occupés, avant ou après ces deux derniers, ils donnent généralement une analyse très succincte du travail de M. de Quatrefages (Dujardin (2), Phi- lippi (3), etc.), ou bien se contentent d'étudier cet animal au point de vue zoologique ; ainsi parmi ceux-ci nous trouvons M. G. Jeffreys qui donne dans son British Gonchology, vol. V, p.14-16, les caractères génériques et spécifiques de ce gastéropode d’après les travaux de M. de Quatrefages, mais en ayant le soin de les compléter. M. Jeffreys a même séparé ce Mollusque, à l'exemple de Gray, des autres Pleurobranchidés pour en faire une nouvelle famille sous le nom de Runcinide. M. Jhering, dans son ouvrage (4) sur le système nerveux des (1) Gray, Guide of the systematic distribution of Mollusca in the British Museum, t. L. London, 1857, 8 vol. with woodents. (2) Dictionnaire d’Alcide d’Orbigny, article Pavors. (3) Handbuch des Conchyliologie und Malacozoologie, 1852, p. 219. — Dans cet ouvrage, ce genre est confondu avec le Limapontia et 1 se trouve être décrit dans la famille des Nudibranches sous la dé Chalidis, après le genre Elysia. (4) Anat. des Nervensystems und Phylogenie der Mollusken, 1871. e Chalidis, et nomination de 4 A. VAYSSIÈRE. Mollusques, à aussi consacré quelques lignes (p. 204) à cet animal. Il conserve la famille des Runcinidæ et la place près des Siphonariide et des Pleurobranchide, en faisant toutefois les réserves suivantes : « l’organisation de ces animaux n’est presque pas connue, on ne sait si l’on doit les laisser à cette place ou les mettre à côté des Limapontia, dont ils diffè- rent cependant par la structure de la radula, comme l’in- dique Gray. » — Et quelques pages plus haut (p. 199), ce même naturaliste, en s’occupant des Limapontiade, se demande si le Pelta de M. de Quatrefages doit demeurer dans cette famille et s’il n’est pas identique au Æuncina ? Nous sommes heureux de pouvoir combler aujourd’hui cette lacune et répondre à M. Jhering que le Runcina et le Pelta sont bien une seule et même bête qui s'éloigne des Limapon- hadæ non seulement par des caractères tirés de la radula, mais encore par l’ensemble de son organisation. MONOGRAPHIE DU PELTA (de Quatrefages). Ce genre a été établi par M. de Quatrefages en 1844 d’après une seule espèce de Mollusque qu'il trouva sur les côtes de la Bretagne. Depuis lors ce genre ne s’est nullement en- richi par la création de quelques nouvelles espèces, soit européennes, soit exotiques, et les naturalistes qui ont eu à signaler cet animal, indiquent toujours le Runcina Hancocke, qui n'est autre que le Pelta coronata du naturaliste français. Son aire géographique est assez étendue; il se trouve non seulement sur divers points des côtes de l'Angleterre (à Tor- quay, à Belmond-bay près Weymouth, à Clyde district, etc.), ainsi que sur les côtes françaises de la Manche (à l’île Bréat, à Concarneau, etc.), mais encore assez abondamment dans la Méditerranée (golfe de Marseille, près de l’entrée du vieux port). Sur les côtes de l'Océan le Pelta se tient d'ordinaire dans les cavités ou creux des rochers toujours pleins d’eau à marée basse ; mais dans la Méditerranée où les marées ne sont pas ARTICLE N° Î. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. D sensibles, ce Mollusque vit sur une espèce d’Algues (Cystoseira barbata Ag. ou C. amentacea Bory, de la famille des Fucacées). D’après les indications que nous trouvons dans l’ouvrage de M. G. Jeffreys (1), sur l’habitat du Pelfa (Runcina), cet animal vivrait aussi dans les creux de rochers qui ne sont couverts par les eaux qu’à marée haute, et au milieu de diverses espèces de conferves (Ceramium strictum, C. rubrum et C. Deslong- champi) . Ce Mollusque paraît se nourrir des Diatomées et des In- fusoires qui abondent sur ces Algues, peut-être même dévore- t-il quelquefois les parties les plus tendres de ces végétaux ? Dans la Méditerranée les Pelta vivent presque continuelle- ment sur les tiges du Cystoseira amentacea et ne descenden ; sur les rochers qui portent ces Algues que lorsque le mauvais temps les oblige de se mettre à Pabri. Ce Mollusque chemine assez lentement comme tous les Gastéropodes; quand la mer est très calme, il doit nager le pied en l’air à la surface de l’eau, comme nous l’avons observé maintes fois en étudiant les individus que nous avions dans les petits aquariums du laboratoire de la Faculté des sciences de Marseille. Il ne m'a jamais été possible de voir ces animaux s’ac- coupler. Avant de faire connaître l’organisation du Pelfa, il me paraît nécessaire d’en donner les diagnoses générique et spéciique. C'est au bel ouvrage de M. Jeffreys sur les Mollusques de l'Angleterre que nous empruntons ces diagnoses, en les complétant et en les modifiant un peu sur quelques points secondaires. Genre PELTA de Quatrefages, 1844. Syn. Runcina-Forbes, 1853. — Chalidis-Philippi, 1852. « Corps petit, semblable à celui d’une Limace, déprimé; manteau séparé du pied par un profond sillon; tentacules (D British Conchology, vol. V, 1869. 6 A. VAYSSIÈRE. nuls ; yeux sessiles, placés séparément sur les côtés de la partie antérieure du manteau ; pied allongé; branchie formée par quelques petites lames qui viennent s'appliquer sous le manteau près du bord postérieur ; gésier avec quatre pièces calcaires. Coquille peut-être nulle.» PELTA CORONATA de Quatrefages, 1844. Syn.: Runcina-Hancocki Forbes, 1853. «Corps lisse plus ou moins revêtu de cils vibratiles ; manteau offrant uue échancrure en avant, s'étendant peu sur les côtés et légèrement arrondi en arrière ; couleur noire avec de petits points bruns, excepté le front et l’extrémité posté- rieure qui sont couleur fauve ; les yeux sont assez grands, entourés d’une raie pâle; derrière les yeux se trouvent souvent de chaque côté une ligne courbe de petites taches blanches, qui est la continuation de la partie peu colorée de la région frontale. Pied jaunâtre (ocre pâle), quelquefois marqué de taches ou de flammules noires ; il est légèrement concave en avant, les côtés sont presque parallèles et un peu plus larges que le manteau. L’extrémité caudale du pied s’étend en arrière du manteau, d’un quart de la longueur totale du corps. La branchie semi-pennée, composée de 3 à 4 petites lames, est projetée un peu vers l'arrière des téguments dorsaux, toujours du côté droit. Formule dentaire : 4, 1, 1. Pièces calcaires, de dimensions égales, au nombre de quatre. » On trouve une bonne figure noire de ce Mollusque dans l'ouvrage du naturaliste anglais précédemment cité ; le Pelta ne dépasse pas d'ordinaire 4 à 5 millimètres de longueur. ASPECT EXTÉRIEUR, TÉGUMENTS. Le Pelta rappelle plutôt par sa forme générale les Mollus- ques du genre Limapontia que les divers types de la famille des Pleurobranchidés. En effet, cette forme élancée, ce pied ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. f se prolongeant bien au delà du manteau, la présence de cils vibratiles sur toute la surface du corps, porte tout de suite la personne qui l’observe à prendre cet animal pour une espèce de Limapontia, ou encore pour un très jeune Goniodoris dé- pourvu de houppe branchiale sur le dos et de tentacules dorsaux ou rhinophores. Quant à la présence de la branchie sur le côté droit du Peltfa, on ne peut la constater qu'après une observation très attentive faite sur un individu vivant (1). C’est l'existence de cet organe respiratoire et sa position sur le flanc droit de ce Mollusque qui permet d’établir sa véritable position systématique dans le voisinage des Pleurobranches. Nous croyons cependant que l’on doit, à l’exemple de Gray et de quelques autres naturalistes, sortir le Pelfa de la famille des Pleurobranchidés et former pour lui un groupe distinct qui relierait ces derniers Opistobranches aux Bullidés vrais. Nous basons notre manière de voir sur lensemble de l’organisation de cet animal (présence de plaques stomacales qui rappellent par leur forme et leur consistance celles des Haminea, absence de tentacules dorsaux ou rhinophores, disposition des organes génitaux, etc.). Le manteau forme une bande charnue, convexe, près de deux fois plus longue que large, terminée en pointe arrondie postérieurement, se recourbant en avant pour constituer un voile buccal très rudimentaire ; il atteint sa plus grande largeur au niveau de l'insertion de la branchie et présente en ce point son maximum de convexité. Le manteau est séparé du pied par deux sillons latéraux assez profonds qui se réunissent en arrière ; c’est dans le sillon de droite que se trouvent, en allant de la région céphalique à l'extrémité postérieure du corps, d’abord l’ouverture péniale, un peu plus loin l’orifice génital, ensuite le point d’insertion de la branchie, et recouvert par ce dernier organe, l’anus. L’extrême petitesse de ce Mollusque et son peu de trans- parence ne permettent pas d’apercevoir sur l’animal ces trois (1) Voyez la figure 1, br. 8 A. VAYSSIÈRE. ouvertures, ce n’est que par une dissection très délicate que l’on peut arriver à le distinguer plus ou moins nettement. Le pied, qui constitue la partie la plus volumineuse des técuments, prend naissance immédiatement en arrière de l'orifice buccal; cet organe déborde un peu de chaque côté du manteau lorsque le Pelta est en marche, et forme à lui seul plus du dernier quart de la longeur totale de ce Mollusque. Si l’on regarde l'animal par le côté ventral, et pour cela 1l faut examiner un individu nageant le pied en l'air à la surface de Peau d'un aquarium, on observe que le pied présente à son bord antérieur une légère échancrure qui est parfois à peine sensible ; ses bords latéraux (fig. 2), qui sont à peu près paral- lèles, offrent cependant une légère concavité suivie d’une con- vexité à peine marquée, puis 1ls vont en convergeant pour former en arrière une espèce de bord postérieur très peu large. Tous les téguments de ce Mollusque sont revêtus d’une couche de cils vibratiles assez courts, analogues à ceux des Æolidiadés et du Pontolimax ; la présence de ces cils vibratiles doit faciliter sa marche lorsque l’animal nage, en rampant presque, à la surface de l’eau. Ces organes servent peut-être aussi à renouveler l’eau autour de lui en vue de favoriser les fonctions respiratoires qui doivent s'effectuer non seulement par la branchie, mais aussi par toute la surface de la peau ; la branchie étant en effet rudimentaire chez le Pelta, il n’y aurait rien d'étonnant qu'une partie de l'échange des gaz se fit à travers les téguments. La teinte générale du corps n’est pas uniforme, elle varie dansles diverses régions de celui-ci etaussi suivantlesindividus. La coloration fondamentale des téguments est jaune brunâtre (couleur de buffle et de faon) très pâle, mais elle n’est guère visible qu’en un petit nombre de points de la face dorsale et sur presque toute la face ventrale ; cette coloration est générale- ment masquée par une couche superficielle de cellules con- tenant chacune un petit corps fusiforme d’une teinte jaune de chitine (fig. 14, c.), et surtout par un pigment d’un violet très ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 9 foncé répandu au-dessous de cette couche, ce qui donne en certains points une teinte presque noire aux tissus. Ge pigment (p.) présente un aspect nuageux ; dans ces parties colorées, on aperçoit très peu de granulations pigmentaires, même en les observant avec de très forts grossissements. Généralement, toute la face dorsale du manteau offre cette teinte noire, si ce n’est antérieurement et un peu sur les côtés où l’on remarque deux parties elaires, et à l'extrémité posté- rieure du manteau où nous avons une bande très peu colorée, disposée en demi-cercle. La position de ces taches jaune bru- nâtre est assez constante, comme l'avait déjà signalé M. de Quatrefages. La coloration du manteau n’est pas toujours aussi pronon- cée; chez certains individus le pigment violet est beaucoup moins abondant et les petits corps jaune de chitine que lon observe dans l’épiderme présentent une teinte moins accentuée; dans ce cas, cette région du corps du Pelta est d’un jaune brunâtre pâle avec des taches très irrégulières plus foncées ; quant aux parties claires que nous venons de signaler, elles sont encore moins colorées et plus étendues. Les yeux occupent toujours les bords internes des taches claires de la région frontale. Les côtés du corps et le prolongement dorsal du pied sont colorés en jaune-brun, à l’exception de la partie médiane de l'extrémité pédieuse (fig. 1) qui offre une large bande noirâtre. La face inférieure du pied est jaune brunâtre hyalin avec de petits points bruns et quelques points blancs ; en son milieu, la transparence relative permet d’apercevoir la masse viscérale, ce qui enlève un peu de son aspect hyalin à cette partie. Les ponctuations blanches se distinguent non seulement à la face inférieure de ce Mollusque, mais aussi sur toutes les autres parties du corps ; ces ponctuations sont dues à la pré- sence de petits amas de cellules à contenu calcaire (fig. 14, a.) placés immédiatement au-dessous de la couche épithéliale. Les téguments sont assez musculaires, comme on peut en juger par les contractions que le Pelta fait subir à son corps 10 . A. VAYSSIÈRE. dès qu’on vient à le toucher, et aussi en observant au micro- scope un fragment du manteau ou u pied. Malgré les recherches les plus minutieuses nous n'avons pu constater l’existence d’une petite coquille dans l'épaisseur des téguments dorsaux de cette espèce d'Opistobranches ; nous croyons toutefois qu’il doit en exister une très rudimentaire. Nous allons nous occuper maintenant de l’organisation interne de ce Mollusque. Vu lexiguité de sa taille d’une part, et son peu de transparence d’autre part, il est très difficile d'arriver à faire une préparation à peu près complète d’un de ses systèmes organiques; on est obligé d'étudier cet animal par fragments, et de réunir ensuite ces divers débris pour en former un tout. [l ne faut donc pas songer à suivre un tronc nerveux quelconque, puisqu'il nous a été même impossible d'obtenir une préparation entière du tube digestif; lorsque nous étions arrivé à conserver toute la partie antérieure de ce dernier appareil nous ne pouvions jamais avoir intact l'intestin, car pour dégager le bulbe, l’œsophage et estomac il nous fal- lait fixer la masse viscérale avec plusieurs aiguilles qui, bien que très fines, morcelaient cette partie du corps dans tous les sens et coupaient lintestin en divers points (1). La cavité Imterne du corps ou cavité viscérale du Pelta semble être divisée en deux parties, comme chez la généralité des Mollusques Tectibranches, par une membrane assez forte de nature conjonctive. Ces deux cavités placées à la suite l’une de l’autre communiquent entre elles ; elles contiennent : l’une (l’antérieure), le bulbe buccal et l’'œsophage, l'organe copula- teur et les centres nerveux; l’autre (la postérieure), le reste du tube digestif, le foie, l’organe de Bojanus, la glande herma- phrodite et ses annexes, le tout formant une masse volumi- neuse à la partie antérieure de laquelle se trouve l’organe central de la circulation. Telle est la disposition des divers organes dans ces deux (1) Nous donnons, figure 3, l’ensemble de la masse viscérale dépouillée des téguments. ; ARTICLE N° f{. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 11 cavités du corps, l'ouverture qui les fait communiquer occupe la partie centrale de la cloison ; bien qu’assez large, cette ou- verture est presque complètement obstruée par l’œæsophage, l'aorte antérieure et les troncs nerveux viscéraux qui se ren- dent d’une cavité dans l’autre. ORGANES DE LA DIGESTION. Nous allons décrire successivement les diverses régions du tube digestif ainsi que les glandes qui en dépendent. Ouverture buccale. — On ne peut apercevoir cette ouverture que lorsque l’animal nage renversé à la surface de l’eau et en l’observant avec un grossissement d’au moins sept à huit fois ; elle est placée immédiatement en avant de la partie échancrée du bord antérieur du pied, elle est souvent cachée par ce bord, comme on peut le voir sur la figure 2 de notre première planche. Dans l’espèce d’enfoncement produit par l’orifice de la bouche et autour de celui-ci viennent déboucher un grand nombre de glandes à mucus; ces glandes cireumbuccales dont on a déià signalé maintes fois l’existence, et que nous avons nous-même observées et figurées dans nos recherches anato- miques sur les Bullidés (1), offrent chez le Pelta une plus grande complexité. Elles ne sont pas 1c1 constituées par de simples vésicules plus ou moins piriformes, ayant chacune un conduit excréteur distinct, comme chez les genres Gasteropte- ron et Doridium, mais elles présentent des amas müûriformes très compacts, rappelant assez bien extérieurement (fig. 8) l'aspect des glandes salivaires. Chacun de ces amas glandulaires étant pourvu d’un canal excréteur assez long, il se trouve que ces organes peuvent environner les centres nerveux et contrac- ter quelquefois une certaine adhérence avec eux. Ces glandes sont de dimensions assez variables et d’ordinaire peu nom- (1) Recherches anatomiques sur les Mollusques de la famille des Bullidés (Ann. des sc. nat., janvier 1879-1880, t. IX, p. 93 et 88, pl. 7, fig. 62). 19 A. VAYSSIÈRE. breuses (de 8 à 19); leur coloration est jaune verdâtre; leur contenu hyalin présente de nombreuses granulations. Faisant suite à la bouche nous trouvons une trompe protrac- tile, très courte, aboutissant au bulbe buccal. Bulbe buccal (1). — Cet organe est proportionnellement assez volumineux chez le Pelta; il offre une teinte générale jaune orangé, tandis que sa masse musculaire est Jaune clair; le bulbe est presque oviforme, sa partie la moins renflée est en avant et se trouve directement reliée à la trompe qui ne paraît en être que le prolongement ; postérieurement 1] se ter- mine en s’arrondissant. C’est à la partie postéro-supérieure de cet organe que prend naissance l’œsophage. Les téguments du bulbe sont formés à l’extérieur par un revêtement conjonctif, au-dessous duquel on voit les masses musculaires (transverses etlongitudinales) destinées à produire les contractions des diverses parties de cet organe ; enfin l’in- térieur de la cavité buccale est tapissé par un épithélium continu à cellules vibratiles, qui n’estinterrompu qu'aux points où se trouvent les mâchoires et la radula ; la coloration de cet épithélium est jaune grisâtre. Par transparence, on peut très bien observer non seulement la position des mâchoires et de la radula, mais même leur structure. Les mâchoires sont placées, comme chez tous les Tecti- branches, à l'entrée de la cavité buccale (fig. 4, m) ; nous trou- vons de chaque côté une membrane résistante de dimensions assez considérables, car elle atteint les lignes médianes supé- rieure et inférieure du bulbe et se prolonge en arrière sur plus d’un tiers de la longueur de cet organe. Au milieu de cette membrane on observe un grand nombre de denticules chi- tineux (150 à 200), assez régulièrement disposés en lignes transversales, el décrivant dans leur ensemble une espèce de triangle dont le plus petit côté serait tourné vers la trompe. On peut voir en place et par transparence sur notre figure (1) Fig. 3, B, et fig. 4. * ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 15 d'ensemble de la région antérieure du tube digestif (fig. 4) la mâchoire de gauche, puis (fig. 7) avec un plus fort grossisse- ment ce même organe vu du côté interne; enfin nous donnons (fig. 7 bis) le dessin de quelques denticules très grossis. La constitution des mâchoires de ce Mollusque s'éloigne assez, comme on le voit, de celle des mêmes organes chez les Pleurobranchidés vrais. Dans le cours de cette petite mono- graphie nous aurons l’occasion, à plusieurs reprises, de faire ressortir diverses particularités spéciales au Pelta qui, par leur ensemble, doivent faire établir pour lui une famille dis- tincte, intermédiaire entre celle des Bullidés vrais et celle des Pleurobranchidés. La radula (r) occupe, comme toujours, le sommet d’un ma- melon charnu, très musculaire, situé au fond de la cavité buccale; sa face externe est tournée vers Le plafond de cette cavité, un peu vers l’ouverture œæsophagienne. Cet organe est constitué par plus d’une vingtaine de rangées de dents; en avant de la première rangée on remarque sur le mamelon radulaire une tache orangée. Chaque rangée est formée par trois dents, une médiane et deux intermédiaires ou latérales (nous savons en effet que souvent il ny a pas de distinction possible entre les dents inter- médiaires et les dents latérales et que l’on passe insensiblement desunes aux autres, comme chez les Akera, les Haminea, etc.). Ces dents, de nature chitineuse, sont hyalines et à peu près incolores. Les dents médianes (fig. 6) se composent de deux parties symétriques, intimement soudées; cette division peut faire supposer un état transitoire pendant lequel ces organes seraient formés de deux portions distinctes, et il est toutefois très probable, sinon certain, qu’il y a pour chacune de ces dents deux centres de formation. Ces dents présentent, disons-nous, en leur milieu une divi- sion de chaque côté de laquelle on observe, se recourbant vers le fond du pharynx, deux prolongements offrant chacun quatre ou cinq, parfois six denticules. Inférieurement ces dents ANN. SC. NAT., ZOOL., JANVIER 1883. XV. 2. — ART. N° Î. - 44 A. VAYSSIÈRE. acquièrent une épaisseur assez forte, tout en s’élargissant, et vont s’insérer sur la membrane qui les porte. Les dents latérales ont leur extrémité légèrement recourbée vers le fond du pharynx; leur bord interne, presque droit, touche la dent médiane et n'offre pas de denticules, tandis que leur bord externe, qui est assez incliné, présente sur près des deux tiers de sa longueur une série de denticules ; on peut voir cette disposition dans notre dessin (fig. 6) où nous avons repré- senté une dent médiane et la dent latérale de droite dans leur position normale, la dent latérale de gauche est renversée en arrière de telle sorte que son arête dentelée se voit dans toute sa longueur. Il n’y a jamais qu'une partie de la radula qui soit épanouie sur le mamelon radulaire (environ douze rangées de dents), le reste est contenu dans le fourreau radulaire qui se replie sur lui-même et forme à la face inférieure du bulbe buccal une proéminence assez marquée (fig. #, .). Les parois supérieures de la cavité pharyngienne ne nous ont offert aucune trace de dents ou plaques chitineuses, comme en présentent quelques Opistobranches. Dans le fond du pharynx, près du point de naissance de l’œæsophage, nous voyons les orifices des glandes salivaires. Ces glandes forment chez ce Mollusque deux longs corps fusi- formes, un peu aplatis, descendant le long de l’æsophage, et dont les extrémités inférieures viennent adhérer quelquefois aux parois de l’estomac (fig. 4). Ces organes offrent dans toute leur étendue de nombreux mamelons, sortes de lobes rudi- mentaires, que l’on peut observer dans notre dessin grossi (fig. 5) d’une de ces glandes ; leur constitution interne estiden- tique à celle de tous les organes semblables des autres Mol- lusques, leur coloration est d’un blanc légèrement jau- nâtre. L’œsophage est un peu plus long que le grand diamètre du bulbe, il est assez large et ses parois offrent peu de résistance. En allant de l’intérieur vers l’extérieur on trouve les couches suivantes : un épithélium revêtu de cils vibratiles, puis une ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 15 couche musculaire (muscles longitudinaux et transverses), enfin à l'extérieur un revêtement conjonctif. La coloration de l’æsophage est jaune orangé. L’estomac présente à son intérieur une armature rappelant tout à fait celle que possèdent les Bullidés vrais; ce caractère éloigne, par suite, le Pelta des autres Pleurobranchidés. Cet estomac armé, véritable gésier, a une forme analogue à celui de l’Haminea hydatis, 1l est eyhindro-conique comme lui et offre à sa partie antérieure plusieurs mamelons correspondant aux sommets des plaques stomacales; seulement chez le Pelta nous trouvons quatre mamelons par suite de l’existence de quatre grandes plaques cornées dans cet organe au lieu de trois que présente l’estomac de l’'Æaminea (1). Chez ce dernier Mollus- que l’œsophage, avant d'arriver au gésier, se renfle pour for- mer une première cavité stomacale dont nous ne trouvons aucune trace chez le Pelta. Ïl va sans dire que le gésier est très musculeux, les bandes musculaires transverses sont fort développées par suite du rôle qu’elles ont à jouer dans l’acte de la trituration des aliments ; les muscles longitudinaux ont une importance moindre. La teinte générale de cet organe est jaune pâle. En ouvrant cette partie du tube digestif on observe, comme nous l’avons dit plus haut, quatre grosses plaques de consis- tance cornée-cartilagineuse, d’une coloration jaune de chi- tine pâle. Ces plaques, vues de face, présentent l’aspect de quadrila- tères ; toutes les quatre sont placées parallèlement et non pas deux en avant et deux en arrière, comme M. de Quatrefages les avait figurées (pl. 4, fig. 5) dans son Mémoire sur les Phlében- térés. Leur face interne, assez bombée, offre trois séries parallèles de mamelons très marqués réunis entre eux par des éminences transversales. Les mamelons de la série médiane (1) Voyez les figures de la partie antérieure du tube digestif de la Bulla (Hami- nea) hydatis que nous avons données, planches 11 et 12 de notre travail sur les Bullidés. 16 A. VAYSSIÈRE. sont les plus forts, comme on peut en juger d’après notre figure 9 de notre première planche; notre figure 10 montre encore une de ces plaques, mais vue de profil, position qui fait mieux ressortir la courbure de cet organe masticateur et la succession des sinuosités de sa surface interne. À la partie inférieure de ce dernier dessin on remarque un prolongement cylindrique qui est l'extrémité de l’axe corné-cartilagineux de la face externe de l’organe, et sur lequel se développent les mamelons et sinuosités que nous venons de décrire et qui par leur ensemble constituent la plaque. Les muscles qui font mouvoir ces organes viennents’insérer sur la face externe et sur les côtés ; quant à la face interne elle sert uniquement à la trituration des aliments. Dans le gésier du Pelta, nous n’avons pas aperçu d’autres plaques chitineuses de moindre importance entre les grosses, comme celles que nous avons signalées chez l’'Haminea hydats. Intestin. — Cette partie du tube digestif paraît conserver le même diamètre dans toute sa longueur; ses parois sont encore moins résistantes que celles de l’æsophage. L’intestin décrit plusieurs circonvolutions à la surface ou plus ou moins à l’intérieur de la masse hépatico-hermaphro- dite, puis 1l vient déboucher à l’extérieur, sur le côté droit du corps, en arrière du point d'insertion de la houppe branchiale. L’épithélium qui le tapisse doit très probablement être garni de cils vibratiles dans toute son étendue ; nous n’avons pu tou- tefois constater la présence de ces derniers organes que dans la dernière partie de l’intestin. Pour terminer l'étude des organes de la digestion il nous reste à parler du foie. Cette glande, par suite de son union intime avec les autres viscères, ne peut être isolée, et vu la peti. tesse du Peltailnous a été impossible de reconnaître le nombre et la disposition des conduits excréteurs. La coloration du foie est jaune brunâtre ; ses éléments ou acini examinés sous un : fort grossissement présentent la même constitution que ceux du foie des autres Opistobranches. ARTICLE N° {. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 47 L’organe de Bojanus intimement soudé aux glandes sexuelles offre une teinte jaune très pâle due à la présence de cristaux peu colorés d’acide urique à l’intérieur de chacune de ses cel- lules. ORGANES DE LA RESPIRATION ET DE LA CIRCULATION. La branchie chez le Pelta n’est pas très développée, elle est semi-pennée comme celle de beaucoup de Tectibranches, mais ne possède que trois ou quatre petites lames respiratoires. Le point d’insertion de cet organe se trouve situé sur le flanc droit postérieur de l'animal, entre le pied et le manteau; ce der- nier cache en grande partie cette petite plume branchiale et ne laisse voir d'ordinaire que l'extrémité inférieure des trois ou quatre lames respiratoires, comme on peut l’observer sur notre figure 1 (br.). L’organe de la respiration est mis en rapport avec le cœur par la veine branchiale ; en quittant la base de la branchie cette veine contourne la partie antérieure de la masse viscérale pour venir aboutir à l'organe central de la circulation. Celui- ei occupe la région presque médiane de la face antérieure des viscères, 1l est piriforme et légèrement incliné de droite à gauche. Le cœur donne naissance à un tronc aortique quise bifurque tout de suite : l’une des branches, l’aorte antérieure, pénètre dans la première cavité viscérale et distribue le sang dans toute cette région du corps; tandis que l’autre, l'aorte posté- rieure, passe au-dessus de la masse hépatico-hermaphrodite et se ramifie plusieurs fois pour porter le liquide sanguin dans toutes les parties de cette seconde cavité. Nous n’avons pu pousser plus loin nos recherches sur l’ap- pareil circulatoire, car l’observation par transparence ne pouvant se faire, 1l ne fallait pas songer à y suppléer par des . injections et des dissections très délicates, même sous une très forte loupe, car avec celle-ci on distinguait à peine le cœur de ce Mollusque. 18 A. VAYSSIÈRE. ORGANES DE LA REPRODUCTION. Ce que nous venons de dire au sujet de l’appareil circula- toire, nous sommes obligé de le répéter pour les organes de la génération; la glande hermaphrodite et ses annexes étant, d'une part, très petits par suite des dimensions exiguës de l'animal, d'autre part, intimement unis au foie et à l’organe de Bojanus, nous n’avons jamais pu en faire une préparation suffisante pour en dessiner l’ensemble avec toute l’exactilude que l’on est en droit d'exiger d’une figure anatomique, et nous devons nous contenter d’en faire une courte description. Les organes génitaux occupent presque, à l’état normal, toute la moitié droite et un peu antérieure de la masse viscé- rale. Par l'examen au microscope et sans écraser les viscères, on distingue facilement la présence de la glande hermaphrodite, grâce à sa coloration jaune orangé et à son aspect granuleux. Cette glande est mise en rapport avec les organes annexes au moyen d’un conduit efférent assez court, aplati, décrivant quelques sinuosités contre lesquelles viennent s'appliquer les glandes de l’albumine et de la glaire. Gette dernière glande forme, comme chez beaucoup d’Opistobranches voisins, un corps assez hyalin, cylindrique et un peu recourbé à son extré- mité libre; c’est à la base de la glande de la glaire et presque enchâssée dans celle-ci que se trouve la glande de l’albumine, reconnaissable à sa teinte d’un blanc mat et à sa surface légèrement granuieuse. La poche copulatrice est placée un peu en avant de ces deux glandes. Quant au conduit déférent, qui est très court, il vient déboucher sur le flanc droit du Pelta, en avant de la branchie, dans le sillon formé par le pied et le manteau. En dilacérant avec soin la région de la masse viscérale occupée par la glande hermaphrodite, nous pouvions isoler un certain nombre d’ovules et de spermatozoïdes à divers états de développement. Les ovules jeunes, d’un jante hyalin, possédaient un nu- ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 19 cléus très gros relativement à leur diamètre; mais lorsqu'ils étaient un peu avancés, leur coloration devenait orangée, grâce à la quantité de globules de vitellus nutritif qui entouraient et cachaient plus ou moins le noyau. Quant aux éléments mâles, leur observation nous a offert un plus grand intérêt, car nous avons pu en suivre un peu le développement. Quelques vésicules mâles, en petit nombre, présentaient l'aspect de cellules munies d’un nucléus dans lequel on dis- tinguait plusieurs granulations hyalines (fig. 14); à la péri- phérie de ces cellules mâles on apercevait un certain nombre de granulations (q.), semblables à celles du nucléus. Aurions- nous eu affaire à des cellules mâles en train d'évoluer et allant donner naissance à des corps müriformes ? et dans ce cas les granulations arrondies (g.) de la périphérie seraient des noyaux de formation secondaire. Si notre Interprétation est Juste, nous aurions 1C1 une production endogène de noyaux, comme celle que M. Mathias-Duval a pu observer dans la formation des spermatoblastes chez l’'Helix (1). En dehors de ces cellules mères peu abondantes, on voyait un grand nombre de corps mùriformes ou polyblastes (fig. 15), plus ou moins développés. Dans notre figure 16, nous avons représenté un polyblaste plus avancé, dont chaque bourgeon ou spermatoblaste (s. s'.) n’est plus rattaché à la cellule primitive que par un pédoncule très délié qui constituera plus tard la partie antérieure du spermatozoide. La cellule primitive peut quelquefois se subdi- viser et présenter alors l'aspect que nous avons reproduit dans notre figure 17. Les spermatoblastes continuant à s’allonger aux dépens de leur partierenflée, nous arrivons bientôt à avoir autour du restant de notre cellule mère un grand nombre de spermatozoïdes fixés par leur tête (fig. 18) et qui ne tardent pas à se détacher. (1) Recherches sur a spermatogenèse de l’'Hclix (Revue des sc. nat. de | Montpellier, n° du 15 décembre 1878). 920 A. VAYSSIÈRE. Organe copulateur.— Chez le Pleurobranche orangé, comme Va fort bien indiqué M. Lacaze-Duthiers (1), l'organe copula- teur est directement en rapport avec les autres organes de la génération par un conduit qui prend naissance sur le canal efférent; il n’en est pas de même chez le Pelta, car iei l'organe copulateur est complètement séparé comme chez les Bullidés, chez les Aplysiadés, etc. Cet organe est contenu dans la partie antérieure du corps, placé contre les parois de droite de la cavité viscérale, entre ces parois et le bulbe buccal; son orifice est situé dans la rainure du flanc droit du Mollusque, à peu de distance de son extrémité antérieure. En dilacérant l’animal avec soin on par- vient facilement à isoler ce corps sans l’endommager. L’organe copulateur présente l'aspect d’un corps charnu, eylin- drique (fig. 15), parfois très renflé en son milieu et toujours replié sur lui-même; sa coloration est d’un beau jaune orangé dans ses deux tiers antérieurs et d’un jaune pâle tacheté de noir dans son dernier tiers ; souvent le noir prédomine ; alors, avec un faible grossissement, toute cette dernière région parait être uniformément de cette teinte. On peut diviser en trois parties distinctes cet organe, et cha- cune d'elles paraît remplir un rôle différent dans l’acte de la copulation. La région postérieure (r.p.) possède un diamètre moindre que le reste de l'organe; elle offre extérieurement une teinte, souvent presque noirâtre, due, comme nous l’avons déjà dit, à la présence d’un grand nombre de ponctuations ou taches noires. Les taches sont formées par de petites granulations pigmentaires placées dans l’épaisseur même des tissus et non à la surface, comme on pourrait le supposer de prime abord. On trouve à l’intérieur de cette région un canal assez étroit, destiné à porter dans la cavité de la région suivante les pro- duits sécrétés par ses parois. (1) Anatomie du Pleurobranche orangé (Ann. des sc. nat., 4° série, t. XI, p. 267-270, et fig. 5 de la planche 10). ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 21 La région médiane (rm), qui est de beaucoup la plus con- sidérable, forme la majeure partie de l'organe copulateur ; elle est plus ou moins renflée, suivant l’état de fonctionnement de cet organe chez les individus que l’on examine. Les cellules qui tapissent la cavité interne assez spacieuse de cette région, ont une teinte jaune orangé que masquent fort peu les enve- loppes musculaires et conjonctive de l’organe; c’est cette partie vivement colorée qui sécrète le liquide destiné à faciliter l’intro- mission des spermatozoïdes dans le corps de l’autre individu, probablement aussi à la conservation de ces spermatozoïdes dans l’intérieur de la poche copulatrice. Dans cette partie médiane nous trouvons une grande quan- tité de corpuscules müriformes assez gros, qui sortent par l’o- rifice pénial dès qu’on vient à presser un peu l’organe. Selon nous, toute cette région glandulaire de l’organe copulateur doit être considérée comme l’homologue de la prostate. En effet, lorsque le pénis est directement en rapport avec le con- duit efférent, comme chez le Pleurobranche orangé ou l'Om- brelle de la Méditerranée, nous observons la présence d’un corps glandulaire distinct (la prostate), versant ses produits dans le canal déférent; tandis que lorsque l’organe copulateur est complètement séparé des autres annexes, comme chez les Bullidés, Philinidés, Aplysiadés, c’est toujours la partie infé- rieure de cet organe qui remplit le rôle de glande prosta- tique. La troisième région est caractérisée par la présence, dans une sorte de gaine aux parois très musculaires, d’un prolon- gement conique constitué aussi par du tissu musculaire et formant Le pénis (p.). Cette région n’est nullement glandulaire, sa coloration est orangé pâle. Les parois internes du canal présentent un épi- thélium vibratile; on voit fort bien le battement de ces cils lorsque l’on comprime un peu un de ces organes fraichement enlevés. La cavité de cette région, d’abord du même calibre que celle de la région médiane, devient plus étroite à mesure que 99 A. VAYSSIÈRBE. l’on s'approche de l'extrémité du pénis où elle arrive à son minimum de largeur; on ne peut constater la présence de l’o- rifice externe qu’en regardant cette partie de l’organe copula- teur sous un très fort grossissement. Nous n’avons pas pu observer l’accouplement et la ponte du Pelta, nous ne pouvons donc rien dire sur la forme de leur ruban nidamentaire; jamais un seul-de nos individus n’a déposé ses œufs contre les parois du eristallisoir, ce que font cependant au bout de bien peu de temps la plupart des Opi- stobranches que nous conservons dans nos petits aquariums. SYSTÈME NERVEUX. Pour terminer cette étude anatomique du Pelta, il nous reste à décrire le système nerveux. M. de Quatrefages, en s’occupant de cet appareil, dit que le collier œsophagien n’est formé chez ce Mollusque que par deux masses nerveuses distinctes ; cet éminent naturaliste ne paraît pas avoir vu que chacune de ces deux masses se subdivisait en trois ganglions rattachés les uns aux autres par de courts con- necifs. Grâce au grand nombre d'individus que nous avons eus à notre disposition, nous sommes arrivé à isoler cette partie centrale du système nerveux chez quelques-uns de nos Mollusques, et il nous a été alors possible d’en étudier les diverses parties. Le collier æsophagien est constitué, comme nous venons de le dire, par trois paires de ganglions reliés les uns aux autres par de courts connectifs (1); les ganglions de droite sont mis en rapport avec ceux de gauche par deux commissures : l’une supérieure, très courte, reliant les ganglions cérébroïdes ; l'autre inférieure, d’une longueur notable, allant d’un gan- glon pédieux à l’autre. Les connectifs et les commissures, * (1) Nous employons le terme de connectif pour désigner tout tronc nerveux reliant un ganglion quelconque à un autre ne lui étant pas homologue, tandis que nous ne nous servons du terme de commissure que pour indiquer un nerf servant à mettre en rapport deux ganglions homologues. ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 23 tous d’une teinte blanc jaunâtre hyalin, ne m'ont paru être le point de départ d'aucun nerf. Le collier œsophagien est placé immédiatement en arrière du bulbe buccal ; il embrasse l’œsophage, comme l’indique son nom, et se trouve retenu en ce point par les connectifs qui re- lient les ganglions cérébroïdes aux ganglions buccaux, ainsi que par divers troncs nerveux se rendant dans Îles parties cir- convoisines. Les ganglions buccaux sont, comme toujours, adhérents à la face postérieure du bulbe buccal, entre la naissance de l’œso- phage et l’extrémité du fourreau radulaire. Les ganglions du collier œsophagien n’offrent pas une teinte générale uniforme ; chez les ganglions cérébroïdes, la colora- tion est Jaune orangé assez pâle, tandis que chez les gan- glions pédieux et chez les ganglions viscéraux la teinte orangée tend à dominer. Les cellules nerveuses de ces divers ganglions sont toutes très grosses, surtout celles des ganglions viscéraux. Le nucléus est toujours très visible dans ces cellules. Nous allons décrire séparément ces divers ganglions, et in- diquer, autant que cela nous a été possible de le constater, le rôle de chacun des nerfs dans l’innervation. Ganglions cérébroïides ou sous-æsophagiens (fig. 19, C.). — Ces ganglions sont, chez le Pelta, réunis l’un à l’autre par une commissure blanche hyaline légèrement jaunâtre, très courte, mais assez large. [ls sont presque sphériques ; leur dia- mètre transversal est un peu plus long que leur autre dia- mètre ; quelquefois cette forme elliptique est un peu plus ac- centuée, ou bien encore ces organes sont ovoïdes, la région un peu en pointe étant dirigée vers l’axe longitudinal du corps. Chacun de ces ganglions se trouve attaché par un très fort connectif au ganglion pédieux, et est presque accolé au gan- glion viscéral. Voici quels sont les nerfs qui prennent naissance sur ces centres; nous n'avons pu en suivre la marche, aussi est-ce surtout par analogie que nous croyons devoir leur attribuer les fonctions suivantes : 94 A. VAYSSIÈRE. Les troncs À, qui sortent du milieu du bord supérieur des ganglions, après un certain parcours se subdivisent chacun en trois branches, devant se ramifier dans les téguments dor- saux qui sont en arrière du bulbe buccal. Les nerfs ? se bifurquent presque à leur base : l’une des deux branches (la plus interne) constitue le nerf optique; quant à l’autre, elle se rend probablement dans les tissus voi- sins de l’œil. On peut considérer ces troncs 3 comme les homologues des nerfs tentaculaires ou olfactifs, bien que les tentacules fassent complètement défaut au Pelta; ces troncs présentent à leur base un fort renflement fusiforme, et au delà de leur renfle- ment, ils se subdivisent chacun en un grand nombre de nerfs, que nous n'avons pu suivre, mais qui tous se dirigeaient vers la région céphalique. Les nerfs 4 se rendent vers les parties latérales du corps, et ce doit être une branche du nerf de droite qui innerve l’organe copulateur. Enfin les nerfs 5 et 6, formés par la bifurcation d’un tronc unique très court, doivent se ramifier dans les tissus qui en- tourent l’orifice buccal. Quant aux nerfs ou connectifs qui aboutissent aux ganglions buccaux, 1s prennent naissance sur la face antérieure des cen- tres cérébroïdes; nous n'avons jamais pu, dans nos diverses préparations du collier æsophagien, avoir les ganglions buc- caux en rapport avec les ganglions cérébroïides; car ceux-là, fortement rattachés au bulbe buccal, ne pouvaient en être séparés par une simple traction. C’est pour cette raison que nous avons représenté (fig. 20) ces petits centres nerveux dans un dessin séparé. Ganglions pédieux (fig. 19, P.). — Comme dimensions, ces ganglions sont presque aussi gros que les ganglions céré- broïdes ; leur forme est assez semblable à celle de ces derniers, seulement leur grand diamètre est vertical au lieu d’être trans- versal. ARTICLE N° 4. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 95 Les trois troncs qui sortent des parties latérales inférieures de ces ganglions sont : Le tronc 7, qui se rend dans les tissus des côtés du corps; Le tronc8, ougrand nerf pédieux, qui préside à l’innervation de la majeure partie du pied du Pelta (les 2/3 postérieurs), et donnent par suite de nombreuses ramifications à droite et à gauche ; Et le tronc 9, ou nerf pédieux antérieur (?), qui se dirige en avant. Ganglions viscéraux (fig. 19, V. V.). — Ces deux centres nerveux ne présentent pas la même forme; tandis que celui de droite (V’.) est sphérique, celui de gauche (V.) est piriforme. De chacun d’eux, au point opposé à leur insertion sur les gan- glions cérébroïdes et pédieux, prennent naissance deux troncs, qui sont de même grosseur (12 et 13) chez le ganglion viscéral de gauche, et de grosseur assez différente (10 et 11) chez celui de droite. Ces divers nerfs se rendent à la partie posté- rieure du corps, et vont innerver les viscères (cœur, organes de la génération) ainsi que la branchie. Bien que nous n’ayons pu le constater de visu, 1l est possible qu’à une certaine distance des ganglions viscéraux, deux de ces troncs, un venant de droite, l’autre de gauche, se réunis- sent de manière à former une espèce de grande commissure, commissure viscérale, et qu’à leur point de réunion nous ayons un ganglion, duquel partent plusieurs nerfs se rendant aux organes génitaux; ou bien encore, qu’à leur point de ren- contre les deux troncs se soudent sans former de ganglion, mais en donnant naissance à un nerf unique aboutissant tou- jours aux organes gérilaux dans lesquels il se ramifie. Nous avons signalé, dans notre travail sur l’anatomie des Bullidés, diverses modifications analogues dans la disposition du nerf ou des nerfs génitaux; il nous semble que c’est sur- tout de celle qu'offre le système nerveux du Gasteropteron (fig. 48, com. viscér.), que doit se rapprocher la forme de la commissure viscérale du Pelta. Tel est à peu près ce que nous pouvons dire du système ner- 26 A. VAYSSIÈRE. veux de ce petit Tectibranche. Nous pouvonscependant ajouter que les centres buccaux donnent naissance à un certain nombre de nerfs qui se rendent presque tous dans les tissus du bulbe buccal; deuxtrones seulement, partant un de chaque ganglion, se rendent à l’œsophage, doivent le suivre jusqu’au gésier et former, en avant et en arrière de cette région du tube digestif, un plexus nerveux analogue à celui que nous offrent les Bul- lidés (Haminea, Scaphander, ete.) et les Aplysiadés (Aplysia, Notarchus, etc.). Nous terminerons ce chapitre par quelques mots sur les deux seuls organes des sens que nous avons observés chez le Pelta, les yeux et les otocystes. Quant aux tentacules, comme ils sont absents chez ce Mol- lusque, il existe peut-être des organes olfactifs sur les côtés du corps, entre le pied et le manteau, comme chez l’Haminea hydatis et le Doridium Meckelii. Nous regrettons de n’avoir pu nous en assurer en utilisant le seul moyen possible, celui des coupes histologiques. Nous espérons pouvoir bientôt combler cette lacune dans un autre travail spécialement consacré à l'étude de ces organes chez plusieurs types de Mollusques. Yeux. — Les organes visuels sont relativement assez volu- mineux; ils sont placés, comme l’a fort bien indiqué M. de Quatrefages, sur les bords de la région céphalique, mais nous n'avons Jamais remarqué, chez notre espèce méditerranéenne, qu'ils fussent entourés par une large bande blanchâtre, comme l’a représenté cet éminent naturaliste. Les téguments, dans l'épaisseur desquels se trouvent ces organes, sont bien en ces points dépourvus de pigment, mais ils conservent encore une teinte Jaunâtre hyaline, assez accentuée, qui se continue en avant et en arrière, pour former les deux grandes taches céphaliques que nous signalons plus haut en décrivant l'aspect général de ce Mollusque. La constitution des yeux ne diffère pas de celle des mêmes organes chez les Opistobranches voisins ; c’est toujours un amas de substance pigmentaire noire (noir violet) enveloppant ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 97 le renflement capsulaire du nerf optique, et au-dessus de cet amas, un cristallin sphérique. Otocystes (fig. 21). — Ces organes sont très visibles chez le Pelta, par suite de leurs dimensions ; il est facile de les dis- tinguer, en observant un jeune individu par transparence, sous le microscope. Ces organes reposent près du sommet de la face postérieure des ganglions pédieux (fig. 19, of.); suivant la position des ganglions viscéraux, ils peuvent être recouverts en partie par ces centres. Les nerfs qui les rattachent aux ganglions céré- broïdes sont très courts ; je n’ai pu apercevoir exactement leur point d'insertion, ni le renflemement signalé et représenté (pl. 6, fig. 9) par M. de Guatrefages. Il n'existe pas ici, comme chez les Pleurobranchidés, un grand nombre de petits otolithes fusiformes à l’intérieur de ces vésicules auditives; nous ne trouvons qu'un seul otolithe, complètement sphérique, ayant à peu près, en diamètre, la moitié de celuide la vésicule. Cet otolithe présente, comme le dit fort bien M. de Quatrefages, « des stries noires, rayon- nantes, résultant de jeux de lumière produits par des plans partant de son axe, et selon lesquels il se divise lorsqu'on cherche à l’écraser ». Ce corps calcaire est mis en mouvement par les cils vibra- tiles qui tapissent les parois de l’otocyste. Bien que très incomplète, cette monographie du Pelta nous permet de mieux concevoir sa place dans le sous-ordre des Opistobranches-Tectibranches. Il est indiscutable que ce Mol- lusque appartient à ce grand groupe de Gastéropodes, et qu’il ne peut être placé à côté du Limapontia ou confondu avec ce genre, comme l’ont fait quelques naturalistes. Doit-il demeurer dans la famille des Pleurobranchidés? ou faut-il le placer dans celle des Bullidés vrais, avec laquelle il montre de si grandes analogies ? Nous ne le pensons pas. Il convient mieux d'adopter l’idée de M. Gray, et de former pour le Pelta un groupe à part, que nous désignerons sous le 98 A. VAYSSIÈRE. nom de PELTIDÆ, puisque la dénomination de Pella est rendue à ce genre, comme étant la plus ancienne. Nous croyons devoir placer cette nouvelle famille entre les Bullidés vrais et les Pleurobranchidés; et en cela nous parta- geons encore l'opinion de M. Gray et de M. G. Jeffreys. Le Pelta possède, d’une part, sur son côté droit, une houppe branchiale cachée par le rebord du manteau, ce qui est un des caractères les plus saillants des Pleurobranchidés ; d'autre part, on constate l’absence de tentacules dorsaux, et la pré- sence de pièces masticatrices très fortes, dans l’intérieur de son estomac, caractères qui appartiennent bien au groupe des Bullidés. Nous pouvons ajouter à ces analogies du Pelta avec ces der- niers Mollusques, la possession d’un organe copulateur com- plètement séparé, situé en avant du corps, près du bulbe buccal, et ayant son orifice dans le sillon du flane droit, tandis que chez les Pleurobranchus, le pénis est toujours en rapport direct avec le canal efférent, par un conduit distinct, sur le trajet duquel on observe une glande prostatique. Telles sont les diverses raisons qui nous engagent non seu- lement à sortur le Pelta de la famille des Pleurobranchidés, dans laquelle Woodward lavait placé, et à en faire un groupe à part, mais encore à rapprocher davantage cette nouvelle famille de celle des Bullidés vrais, que ne lavait fait Gray. NOTES SUR L'ORGANISATION DE LA TYLODINA. La T'ylodina se trouve quelquefois dans le golfe de Marseille, mais si rarement qu'il ne nous à pas encore été donné de prendre nous-même un seul exemplaire vivant de ce Mol- lusque depuis que nous sommes attaché au laboratoire de zoologie de cette ville ; si nous publions aujourd’hui quelques notes anatomiques sur l’organisation de cet Opistobranche, nous le devons à l’obligeance de trois naturalistes qui ont bien voulu nous envoyer chacun un exemplaire de cet animal. ARTICLE N°, MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 29 Le premier individu nous à été donné par M. P. Fischer du Muséum. Nous avons pu sur cet exemplaire étudier l’ensemble du tube digestif; les autres organes n'avaient pu résister à l’action incomplètement conservatrice de l'alcool dans lequel il se trouvait depuis plus de trente ans. C'est à M. le marquis de Monterosato (de Palerme) que nous devons le second exemplaire de ce Mollusque (1). Sur ce deuxième animal, demeuré longtemps hors de l'eau avant d'être mis dans l'alcool, nous ne pûmes observer que l’aspect cénéral, la coquille et revoir la radula. Enfin, tout dernièrement, M. le professeur Dorhn, directeur de la station zoologique de Naples, voulut bien nous adresser une jeune Tylodina prise au mois de septembre 1882 dans le solfe de Naples (secca di Chiaja) par 60 mètres de profondeur. Nous avons pu revoir sur ce Jeune individu les détails anato- miques que nous avions déjà observés sur les deux précédents exemplaires, dessiner laspect général de ce Mollusque lors- qu’on lui a enlevé sa coquille, et enfin étudier la disposition du collier œsophagien. Pour connaitre complètement l’ensemble de l’organisation de ce genre, il faudrait encore faire de nouvelles recherches : nous pensons toutefois que les quelques détails anatomiques que nous allons donner, tout en faisant mieux ressortir les analogies de la Tylodina avec les genres voisins et particulière- ment le g. Umbrella, ne seront pas inutiles aux personnes assez heureuses pour étudier l’organisation de cet animal sur des individus vivants. Nous ne pouvons rien dire de l'aspect que présente l'animal de la Tylodina lorsqu'il est en marche, et nous devons douc nous en rapporter, Jusqu'à nouvel ordre, à ce qu’en a dit Joan- nis dans sa note sur la Tylodina citrina (2). Ainsi ce naturaliste signale l'existence de quatre tentacules chez ce Mollusque, une paire postérieure et une paire anté- rieure ; il ne nous a pas été possible d'observer cette dernière (1) Cette Tylodina avait été pêchée près de Civita- Vecchia par M. Donato. (2) Dans le volume de 1853 du Magasin de zoologie de Guérin-Méneville. ANN. SC. NAT., ZOOL., JANVIER 1883. XV. 3. — ART. N° {. 30 A. VAYSSIÈRE. paire de tentacules chez aucun de nos trois individus. Îl est vrai que Joannis dit que les tentacules antérieurs sont plus courts et plus petits que les postérieurs ; cela expliquerait en partie notre insuccès, surtout si la différence de grosseur était aussi considérable que celle que l’on remarque eatre les tenta- cules antérieurs et postérieurs de l’Umbrella mediterranea. Avant d'aborder l’étude anatomique de cet Opistobranche, nous allons établir la diagnose générique, car celle donnée par Philippi en 1836 est actuellement bien incomplète et même inexacte en divers points. Animal rampant, oblong, presque complètement rétractile sous sa coquille; son pied volumineux est plat au-dessous, tronqué en avant, obtus en arrière (d’après la figure de Joan- nis il se terminerait en pointe). Tête distincte, allongée et bifide en avant, munie de lobes tentaculiformes ou tentacules labiaux, bouche à sa partie inférieure. Les tentacules vrais ou rinophores, allongés, fendus sur toute leur longueur du côté externe ; à leur base et du côté interne se trouvent les yeux cachés en partie dans l’épaisseur des téguments. La branchie, située sur le côté droit de l’animal entre le pied et le manteau, offre l’aspect d’une feuille ovale, pointue, libre sur la majeure partie de sa longueur et bipinnatifide. L’anus est placé en arrière du point d'insertion de la branchie. L’orifice des organes de la génération est toujours dans le sillon de draite, en avant de l’organe respiratoire, très près de la bouche. Coquille externe, un peu oblongue, d’une faible épaisseur, membraneuse calcaire ; sa partie conique est assez solide et lisse, tandis que ses bords moins résistants sont formés de lames délicates (lames d’accroissement), fendillées et impar- faitement soudées entre elles à la face externe. Nous ne donnerons pas de diagnose spécifique, attendu que nous croyons avoir eu affaire à deux espèces différentes, comme nous le disons plus loin en faisant la description de la radula, mais que sur ces trois exemplaires, l’un d’eux n'avait pas sa coquille et un autre nous a paru être trop jeune pour servir de type. ARTICLE N° À. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 31 Coquille. — La coquille est chez ce Mollusque proportion- nellement plus grande en étendue et en profondeur que celle dont est munie l’'Umbrella; elle est de nature calcaire; sa forme générale rappelle surtout la coquille de certaines Patella ou mieux encore de la Calyptræa sinensis, cependant elle est toujours un peu oblongue au lieu d’être complètement ronde, et son premier tour de spire est plus rudimentaire que celui de cette espèce de Calyptræea. Sa coloration générale est jaune, toutefois cette teinte n'apparait à la face externe qu'à son sommet, et à la face interne dans le fond de la cavité. Sa teinte fondamentale est masquée dans le reste de sa surface extérieure par une sub- stance de même nature, d'aspect papyracé, comme feuilleté, d’un rouge vineux sombre, constituant la première formation coquillière de laquelle proviendra le test définiuf (fig. 29). Cette substance feuilletée ou papyracée se rendille très facilement sur ses bords, ce qui donne à la coquile un aspect tout particulier que dans notre dessin nous avons essayé de rendre en l’accentuant.—On remarque que ces sortes de feuil- lets se relèvent un peu suivant leurs bords libres et forment par leur ensemble plusieurs ellipses concentriques correspon- dant aux stries d’accroissement de cette coquille. À la face mterne nous n'avons plus que le dernier tour (fig. 23) d’exelusivement formé par cette substance calcaire- papyracée, tout le reste, qui a une consistance d’abord assez faible par suite de son peu d'épaisseur, est très hyalin, ce qui permet de voir par transparence les feuillets rougeâtres de la face externe ; puis peu à peu, en se rapprochant du fond de sa concavité, la coquille devient plus épaisse, elle prend une teinte jaune et possède alors un revêtement très lisse, légère- ment nacré. Les taches rouge vineux de la partie feuilletée peuvent être localisées en certains points et former des espèces de bandes rayonnantes plus ou moins larges; ou bien, comme chez la coquille que nous avons représentée, la teinte rouge vineux peut être générale, si ce n’est vers le sommet qui dans les 32 A. VAYSSIÈRE: deux cas est toujours d’une belle coloration jaune ambrée. Ces particularités correspondraient-elles à des différences spécifiques, ou bien n’ont-elles aucune importance au point de vue systématique ? C’est ce que nous ne pouvons décider ie1 faute d’un nombre suffisant d'exemplaires bien conservés. Passons maintenant à la description de l’animal. Aspect général. Dans notre figure 25, nous avons représenté notre troi- sième exemplaire de Tylodina dépouillé de sa coquille, pour montrer son aspect général. Au milieu de la face supérieure de ce Mollusque, on remar- que le manteau qui est aussi rudimentaire que celui de l'Um- brella et qui prend exactement la forme de la face interne de la coquille. Cet organe, par suite de ses dimensions assez res- teintes, laisse largement dépasser les téguments pédieux tout autour de ses bords ; 1l en est de même sur le côté droit, pour une bonne partie de la houppe branchiale, et en avant, pour toute la région frontale. La forte contraction qu’a subie cet individu sous action de l'alcool, a rejeté en arrière le voile buccal (lobes tentaculiformes ?), ce qui a mis à découvert l’ori- fice de la bouche et toute la partie antérieure du pied. Le manteau présente, comme chez Umbrella, un épaissis- sement musculaire à sa face externe ou supérieure, à peu de distance de ses bords et décrivant une circonférence irrégu- lière ; c’est par cet épaississement que la coquille est rattachée au manteau. Les téguments de toute la surface contenue à l'intérieur de cette circonférence musculaire sont très minces, ce qui permet de distinguer par transparence les organes pla- cés immédiatement au-dessous (le péricarde en avant et à droite, la masse hépatique en arrière et à gauche, et entre eux une partie de l’organe de Bojanus). Dans l’épaisseur de cette partie du manteau, nous n’avons pas pu observer s’il existe une olande analogue à celle que nous avons étudiée chez l’'Um- brella. Nous ne pouvons donner de détails bien certains sur la colo- ration des téguments, cependant il est probable que ceux-ci ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 33 ont une teinte voisine de celle de la coquille, car chez deux de nos individus les tissus étaient d’un rouge vineux pâle et le manteau offrait dans ces deux cas des bandes rayonnantes d’un rouge assez intense près des bords. Comme nous l’avons dit au commencement de ce para- graphe, le manteau n’est pas plat en son milieu, il ne présente pas non plus de dentelures sur ses bords, comme celui de l Umbrella ; les bords nous paraissent être continus, et en son milieu, ou plutôt un peu en arrière du centre, cet organe présente un petit mamelon conique dont la pointe est rejetée vers le côté gauche, pointe qui correspond au fond de la con ca vité de la coquille. Quant au pied,il n’offre rien de particulier en dehors de son développement musculaire excessif; 1l est ovale, la partie la plus en pointe étant en arrière ; sa face dorsale n’est nullement mamelonnée, elle est lisse et probablement elle doit présenter le même aspect sur l’animal vivant. La face inférieure de cette partie du corps de la Tylodina est de même complètement unie. Nous ne croyons pas que ce Mollusque puisse jamais, avec son pied, contracter une bien grande adhérence contre les corps sur lesquels il se trouve ; il doit en être pour la Tylodina comme pour les Pleurobranchus et le genre Umbrella, lorsqu'on vient à tracasser l’animal, il doit se laisser aller au fond de l’eau et se dérober ainsi aux attaques de ses ennemis. Si maintenant nous enlevons avec soin le manteau, nous mettons à nu, à droite et en avant, la cavité péricardique au milieu de laquelle se trouve le cœur en forme de losange ; au- dessous et toujours à droite, nous avons les glandes annexes de la reproduction et un peu plus en avant l’organe copulateur. Ce dernier organe nous a paru être chez la Tylodina complète- ment isolé et nullement rattaché aux annexes de la reproduc- tion, comme cela s’observe chez l'Umbrella; nous n'avons pu observer sa structure interne, nous avons seulement constaté qu'il offrait extérieurement l’aspect d’un corps cylindrique, replié une fois sur lui-même et un peu renflé à son extrémité en CŒCUM. 34 A. VAYSSIRRE. Nous n'avons pu isoler la glande hermaphrodite qui, tout en occupant la face latérale droite du foie, nous à paru offrir avec ce dernier organe une union plus Intime que cela n’a lieu chez l’Umbrella. La glande de Bojanus formait entre le foie et le péricarde une masse spongieuse blanchâtre qui recou- vrait la majeure partie de Pestomac. Cette portion du tube digestif occupait le fond de la cavité viscérale, s'appuyant directement sur les tissus musculaires du pied; elle était dirigée d'avant en arrière et de gauche à droite. Lorsque les organes de la reproduction sont en plein fonctionnement, ce qui n’était pas le cas pour notre jeune individu de Naples, lestomac doit être rejeté vers le côté gauche. — La cavité stomacale est mise en rapport avec le bulbe par un œsonhage assez court, s'appliquant contre les téguments pédieux, traversant le collier œsophagien et se rele- vant un peu pour atteindre la partie postéro-supérieure du bulbe. En arrière Pestomac se continue pour former la région intestinale ; celle-et, après avoir reçu les produits de sécrétion du foie, se drige vers la gauche, décrit quelques circonvolu- tions dans la masse hépatico-hermaphrodite et vient déboucher à l’extérieur immédiatement après le point d'insertion de la branchie. Telle est à peu près la disposition des viscères les uns par rapport aux autres. Nous allons maintenant faire une courte description des seuls organes que nous ayons pu un peu étu- dier : le ube digestif, la branchie et le système nerveux. TUBE DIGESTIF. Chez les trois individus de Tylodina que j'ai eus à ma dispo- sition, c’est le tube digestif qu’il m'a été permis d'observer le mieux. L'orifice buccal se trouve, à la partie antérieure de ce Mol- usque, au fond d’un vaste vestibule formé par le voile buccal et le prolongement antérieur du pied ; cet orifice est arrondi et conduit presque immédiatement les substances alimentaires ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 39 dans l’intérieur de la bouche. ne paraît pas exister de trompe pouvant être projetée à l'extérieur, comme cela s’observe chez les Pleurobranchus (particulièrement le PJ. testidunarius); s'il y en à une, elle est 1c1 très rudimentaire. À l'entrée de la bouche nous trouvons un anneau résistant, analogue à celui que présente l’Umbrella, et formé comme lui par un grand nombre de papilles chitineuses. Ces papilles, d’une teinte jaune pâle, sont très serrées les unes contre les autres et donnent à cet anneau laspect de deux mâchoires d'Aplysia (Aplysia depilans par exemple) mtimement soudées à leurs parties supérieures et inférieures. Bulbe buccal. — La forme de cette première partie du tube digestif rappelle celle du bulbe de presque tous les Opisto- branches; c’est un tronc de cône un peu aplati, présentant à l'extrémité de sa face inférieure un prolongement, une espèce de-petit mamelon (#), qui est le fourreau radulaire. L’œso- phage prend naissance un peu au-dessus de ce mamelon, et entre ces deux parties se trouvent les ganglions buccaux. Sur les côtés et toujours vers sa face postérieure nous avons les glundes salivaires au nombre de deux, parfaitement indé- pendantes l’une de l’autre. Ges glandes ne se prolongent pas le long de l’œsophage, pour aller épanouir leurs digitations sur les parois du foie et entre les lobes de cet organe, comme M. Lacaze-Duthiers l’a observé chez le Pleurobranche orangé. Ces organes ne viennent pas davantage occuper la face infé- rieure de la cavité viscérale, au-dessus du bulbe, et souder leurs ramifications glandulaires aussi bien au-dessus comme au-dessous de l’œsophage, ce qui a lieu chez Umbrella ; ils forment chez la Tylodina deux petits amas multilobés, triangu- laires, appliqués contre les parois extérieures latérales du bulbe buccal. Dans notre figure 30 (g. s.) nous avons représenté seulement la glande de droite. Y a-t-il en dehors de ces deux organes une troisième glande salivaire analogue à ceile que présente le Pleurobranche orangé ainsi que l’Hydatina physis ? Nous ne le croyons pas; nous au- 36 A. VAYSSIÈRE. rions certainement aperçu le conduit excréteur de cette glande impaire chez l’une de nos trois Tylodina. Les parois latérales du bulbe buccal sont très musculaires, et antérieurement un grandnombre de museles rattachent cet organe aux téguments Circumbuccaux. Si nous ouvrons le bulbe nous voyons que la cavité est assez spacieuse ; nous ne parlons pas de la coloration de l’épithé- lium qui tapisse ses parois, puisque nous n’avons eu que des individus ayant séjourné plus ou moins de temps dans l'alcool. Au fond de cette cavité se trouve le mamelon musculaire sur lequel s’épanouit la radula ; ce mamelon, très volumineux, ne nous à pas présenté de sillon médian longitudinal, comme celui que l’on voit très nettement chez tous les Pleuro- branches. La raduia est très large et assez longue chez ce Mollusque ; nous avons représenté (fig. 31), à un grossissement d'environ six fois en diamètre, celle du gros exemplaire de Tylodina qui nous a été donné par M. Fischer. Get organe offre à sa partie antérieure une teinte excessive- ment brune qui pàlit peu à peu et devient jaune très clair dans sa portion encore contenue dans le fourreau. La radula est composée d'ordinaire d’une centaine de ran- ogées de dents; ce nombre varie nécessairement suivant l’âge de lPindividu, ainsi chez la jeune Tylodina du golfe de Naples nous n'avons compté que quatre-vingts rangées, tandis que le gros exemplaire en présentait plus de cent trente, et celui du marquis de Monterosato environ une centaine. On observe aussi une certaine variation dans le nombre des dents d’une seule rangée; cette variation, qui est même très grande entre l'individu du golfe de Naples et les deux autres Tylodina, nous fail supposer que nous avons affaire à deux espèces distinctes. Ainsi, tandis que la formule dentaire de notre jeune individu était 40, 1. 40, c’est-à-dire 40 dents latérales de chaque côté d’une seule dent médiane, celle des deux autres offrait 80 à 80 dents latérales, toujours sur les côtés d’une seule dent ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. SA médiane (85, 1, 85). La forme des dents latérales présentait en outre des différences assez sensibles. Nous avons dessiné dans notre figure 32, à un grossisse- ment de cent cimquante fois en diamètre, un fragment de deux rangées consécutives pris sur la radula de la Tylodina que nous devons à l’obligeance du marquis de Monterosato; puis nous donnons (fig. 33) à un plus fort grossissement (environ quatre cents fois) trois dents latérales vues de profil. La dent & était placée très près de l’axe médian longitudinal de la radula, elle est surtout caractérisée par les prolongements pariétaux de sa partie supérieure et la forme assez crochue de sa pointe; la dent b, prise plus près du bord externe que de la ligne médiane, présente une pointe crochue plusforte, mais elleestmomslongue etn'offre comme trace des prolongements pariétaux de la dent a qu'un simple bourrelet sur les deux tiers de la longueur duquel viennent s’insérer les fibrilles musculaires qui la font mouvoir; enfin la dent c, qui provient même de l’extrémité externe d’une rangée, est moins grosse que les deux précédentes, elle a presque la forme d’un triangle isocèle dont le sommet serait sa pointe qui n’est ici nullement crochue. Chez la Tylodina prise dans legolfe de Naples, les dents laté- rales sont toutes plus crochues, même celles qui occupent les extrémités de chaque rangée. Quant à la dent médiane elle est toujours très rudimentaire, on dirait qu’elle tend à disparaitre chez ce Mollusque ; en l’ob- servant sous un très fort grossissement on remarque que ses contours sont assez indécis, el cela, joint à sa petitesse, rend très difficile sa représentation. N’étant jamais parvenu à en faire un dessin convenable, nous n’avons pu la figurer à côté des trois dents latérales &, b et c. L’œsophage n'offre rien de particulier ; ses parois sont peu résistantes, son diamètre assez petit et sa longueur est à peine deux fois celle du bulbe. A son point de jonction avec l’esto- mac il subit un étranglement plus ou moins accentué suivant le degré de contraction des tissus. Estomac. — Quant à l'estomac il est oviforme et aplati sur 38 A. VAYSSIÈRE. ces deux faces supérieure et inférieure (cet aplatissement que nous avons remarqué chez nos trois individus, pourrait bien être dù à l’action de l'alcool sur l’ensemble des téguments de ces Mollusques et surtout sur les téguments dorsaux qui, étant beaucoup moins épais, ont offert peu de résistance pour se contracter et presser par suite sur tous les viscères). Cet organe présente extérieurement une teinte blanche rosée, très luisante ; ses parois sont constituées par deux cou- ches musculaires : l’une extérieure, assez épaisse, formée de museles transverses; l’autre intérieure, de muscles longitudi- naux. À l’intérieur de ces deux couches musculaires et tapis- sant toute l’étendue des parois stomacales, nous trouvons un épithélium supportant de nombreuses papilles chitineuses, analogues à celles que l’on remarque dans l'estomac de l'Um- brellu mediterranea, mais proportionnellement moins longues. Ces papilles, d’une teinte violacée, ne sont pas disposées 1rré- gulièrement à la surface de lépithélium, elles forment un grand nombre de rangées longitudinales, correspondant aux bandelettes musculaires dirigées dans ce sens ; ces rangées ne sont pas toutes parallèles, souvent on les voit s’anastomoser avec les rangées voisines et présenter alors l’aspect d’un réseau. Nous donnons, figure 34, à un grossissement d'environ 60 fois, un fragment de l'estomac, où l’on peut remarquer la disposition de toutes ces papilles implantées les unes à la suite des autres sur ces sortes de bourrelets; lépithélium qui cachait les muscles transverses dans l’intervalle de ces bour- relets n’a pas été représenté. Notre figure 24 représente à un plus fort grossissement quelques-unes de ces papilles avec un fragment d’épithélium. Cet ensemble de pièces chitineuses forme une véritable armature qui facilite la trituration et par suite la digestion des aliments. Îl nous est impossible de dire quelles sont les sub- stances dont se nourrissent les Tylodina; mangent-elles des éponges (le Suberites domuncula où d’autres espèces) comme les Umbrella, ou bien leur nourriture est-elle végétale? ARTICLE N° À, MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 39 Quant à l'intestin qui décrit plusieurs circonvolutions dans la masse hépatique, nous n'avons pu le suivre et le dégager complètement; nous savons seulement que sa partie rectale longe les parois à l'extérieur desquelles estadossée la branchie, et vient déboucher en arrière de l'organe respiratoire, en for- mant un petit prolongement que l’on peut voir dans notre figure 29 (an.). C’est donc par erreur que Rafinesque donnait dans sa diagnose le côté droit du cou comme position de l’anus, il avait pris l’orifice de la génération pour l'ouverture posté- rieure du tube digestif, et n'ayant pas vu le véritable anus, il ajoutait que l’orifice des organes génitaux lui était inconnu. BRANCHIE. L’organe respiratoire de la Tylodina offre assez d’analogie avec celui de Umbrella, il serait proportionnellement moins long mais plus large; ainsi l’on peut voir sur notre figure 95 que cet organe occupe environ les deux tiers postérieurs de la longueur du flanc droit, tandis que chez l’Umbrella la branchie s'étend d’une extrémité à l’autre du bord droit du manteau, puis contourne, sur toute sa longueur, le bord antérieur décrivant une demi-circonférence. L'insertion de cet organe commence immédiatement en arrière de l’orifice de la génération et se prolonge jusqu’à l’ou- verture anale. La houppe branchiale se compose (fig. 29) d’un axe longitu- dinal sur chaque côté duquel prennent naissance un certain nombre d’axes secondaires (6 ou 7 de chaque côté) supportant de petites digitations. Nous avons donc une plume branchiale bipinnatifide analogue à une partie de celle de lUmbrella. Les digitations situées du côté interne sont moins dévelop- pées que celles du côté externe. SYSTÈME NERVEUX (fig. 39). Nous arrivons à l’étude du système nerveux enregrettant de ne pouvoir rien dire sur les appareils de la circulation et de la généralion. 40 A. VAYSSIÈRE. Collier æsophagien (L).— Celui-ci est placé comme toujours immédiatement en arrière du bulbe buccal; il se compose d’une paire de ganglions cérébroïdes et d’une paire de gan- glions pédieux. L'absence d’une paire de ganglions viscéraux dans le collier œsophagien de la Tylodina constitue un carac- tère différentiel d’une certaine importance entre ce Mollusque et le genre Umbrella. Les centres nerveux sont reliés entre eux par des connectifs si courts, qu'ils semblent être les uns sur les autres. Nous nous sommes même demandé tout d’abord si, à droite et à gauche, entre ces ganglions, nous n'avions pas de centres vis- céraux; ce n’est qu'après un examen très minutieux, malheu- reusement fait, comme nous le disons en commençant, sur un seul individu de petite taille (celui de Naples), qu'il nous a été possible de constater leur absence; les renflements que nous avions remarqués des deux côtés n'avaient aucune relation avec les centres pédieux et ne dépendaient que des ganglions cérébroïdes. S'il existait réellement une paire de ganglions viscéraux, il est très probable que nous aurions observé, comme dans le collier œsophagien de l’'Umbrella, une commissure les reliant entre eux au-dessous du tube digestif. Nous n'avons pu distinguer que deux commissures : l’une supra-æsophagienne, reliant les ganglions cérébroïdes lun à l’autre; l’autre infra-æsophagienne, mettant en rapport les ganglions pédieux; ces deux commissures sont assez courtes mais volumimeuses. Il existe probablement une ou deux autres commissures inférieures (la commissure cérébroïide sous-æso- phagienne et la petite commissure pédieuse) ; il nous été impos- sible de les apercevoir dans notre dissection de ce petit Mol- lusque conservé dans l’alcool depuis six semaines, nous avons dû les arracher en dilacérant les prolongements glandulaires qui entourent le collier œsophagien et dont il est difficile de se débarrasser. Ces prolongements glandulaires nous parais- sent faire partie d’un ensemble de glandes à mucus, venant s'ouvrir à l'extérieur autour de l’orifice buccal ; elles sont ana- (1) Voyez la note qui se trouve à la fin de ce Mémoire. ARTICLE N° {. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. A logues à celles que nous avons signalées chez le Gastéroptéron et le Doridium sous la dénomination de glandes circumbuc- cales (1) et que nous retrouvons chez le Pelta. Étudions maintenant en détail les diverses parties du collier œsophagien. Ganglions cérébroides. — Ces ganglions sont assez volu- mineux relativement aux dimensions de l’animal, cela doit tenir à l’absence complète de ganglions viscéraux ; ils sont un peu piriformes et offrent, surtout à leur face postérieure, une proéminence assez forte. Il nous a été impossible de conserver les connectifs qui relient les ganglions cérébroïides aux ganglions buccaux, et de pouvoir, par conséquent, représenter dans notre figure 35 ces petits centres directement en rapport avec le collier. On pourra voir cependant sur notre figure 30 ces ganglions attachés au bulbe buccal, etremarquer qu'ilexiste entre eux un écartement assez considérable ; l’un et l’autre donnent naissance à un cer- tain nombre de nerfs qui se ramifient dans les tissus du bulbe, ou qui longent l’œæsophage. Voici quels sont les nerfs qui naissent des ganglions céré- broïdes et dont nous avons pu observer avec soin le point de départ. 4, 4. Ces troncs, ainsi que les deux suivants, sortent du bord supérieur de ces ganglions, ils se rendent dans les tenta- cules à la base de chacun desquels 1ls doivent former très probablement un petit ganglion analogue à celui que M. Mo- quin-Tandon a représenté chez l’Umbrella; is donnent peut- être aussi des ramifications au voile buccal. 2,9. Nerfs se rendant aux organes visuels. 3, 3. Ces troncs innervent les tissus voisins de l’ouverture de la bouche. 4, 4. Ces nerfs volumineux prennent naissance à la face postérieure des ganglions cérébroïdes ; nous croyons pouvoir les regarder, par suite de leur position, comme des nerfs viscé- (1) Anat. des Bullidés, p. 33 et 88, pl. 7, fig. 62. 42 A. VAYSSIÈRE. raux; ce sont eux qui doivent innerver les organes de la géné- ration et la branchie. 5, 5. Ces troncs nerveux, aussi gros que les précédents, doivent se ramifier dans les parties latérales du corps, et pro- bablement c’est une branche de celui de droite qui doit se rendre à l'organe copulateur. 6, 6, 7, 7. Ces différents nerfs vont se perdre dans les tégu- ments dorsaux. Ganglions pédieux. — Leurs dimensions sont un peu infé- rieures à celles des centres sus-æsophagiens, 1ls seraient aussi moins arrondis; cependant toutes les différences que nous signalons sont sujettes à caution, notre examen n'ayant pu se faire, comme nous l'avons déjà dit, que sur un seul individu conservé dans l’alcool. Nous n’avons remarqué que deux nerfs sortant de chacun de ces ganglions (8, 8 et 9, 9); ces troncs doivent innerver les tissus du pied. ORGANES DES SENS. Tentacules. — En dehors de la paire de tentacules que l’on voit en avant du manteau, entre celui-ci et le bord du voile buccal, existe-t-il une seconde paire d’organes analogues mais plus petits, comme l’a représenté Joannis, en 1833, dans son travail sur la Tylodina citrina? Cette seconde paire de tenta- cules semblerait être placée sur le rebord du voile buccal, si l’on s’en rapporte aux deux figures (fig. 1 et 5) données par ce naturaliste. — Probablement les parties tout à fait latérales du voile constituent cette seconde paire de tentacules que Philippi désigne dans sa diagnose sous le nom de lobes tenta- culiformes, et que nous croyons pouvoir considérer comme les homologues des fentacules labiaux des Œolididés; ces tenta- cules ne doivent pas ressembler toutefois aux véritables petits tentacules que M. Moquin-Tandon a observés près de l’orifice de la bouche de l'Unbrella et qui sont complètement imdépen- dants des lames péribuccales de ce Mollusque. ARTICLE N° 1. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINA. 43 Les tentacules dorsaux sont moins allongés que ceux de l'Umbrella et diffèrent encore par leur forme générale et leur structure interne ; ces organes seraient, chez la Tylodina, plus massifs, presque triangulaires, rappelant aspect d’une feuille lancéolée, épaisse, très large et peu longue, qui serait repliée suivant son axe longitudinal. Il est vrai que la forme présentée par ces organes n’est peut-être pas la véritable, car à l’état vivant ces tentacules devaient certainement avoir une largeur et une épaisseur moins considérables, mais une longueur double, et présenter une forme moins aplatie, si même ils n'étaient pas cylindriques. Le dessin que nous donnons de l’un d'eux (fig. 27) fera encore mieux comprendre que notre explication l'aspect géné- ral de cet organe. Si nous venons à dédoubler un de ces tentacules suivant son axe longitudinal (fig. 28) nous voyons qu'il présente à son inté- rieur, sur ses deux faces, des lamelles transversales analogues à celles que l’on observe chez l’Uinbrella. Seulement ces lamelles, au lieu d’être localisées en un point de la surface interne; comme chez ce dernier Mollusque, sont disposées chez la Tylo- dina sur toute l'étendue de cette surface, ce qui doit augmenter la puissance olfactive de ces organes. Organes visuels. — Les yeux n'arrivent pas à la surface externe des téguments, on peut à peine les distinguer à la base des tentacules dorsaux. Leur forme est celle d’un ellipsoïde, peu allongé, offrant à l’intérieur de sa cavité un cristallin arrondi, au-dessous et autour duquel se trouve une certaine quantité de pigment noir; c’est au milieu de ce pigment, à la base de l’ellipsoïde, que vient s'épanouir le nerf optique. Otocystes. — Les vésicules auditives ont une position et une forme tout à fait analogues à celles que présententces organes dans le genre Umbrella. Elles reposent près du sommet de la face antérieure des ganglions pédieux et adhèrent aux enve- loppes de ces centres nerveux. Bien quenous n’ayons pu suivre les nerfs auditifs jusqu’à leur point d'insertion sur les ganglions cérébroïdes, 1l n’est pas douteux qu’ils soient en rapport direct 44 A. VAYSSIÈRE. avec ces ganglions, comme cela a lieu chez l'Umbrella. Ce fait que lenerf auditif prend toujours naissance chezles Mollusques sur les centres cérébroïdes a été démontré simultanément depuis une douzaine d'années par deux éminents naturalistes, MM. Lacaze-Duthiers (1) et F. Leydig (2). L'otocyste de la Tylodina est légèrement ovale et présente à son intérieur de nombreux otolithes, un peu fusiformes comme ceux de l'Umbrella, mais toutefois moins abondants que dans les otocystes de ce dernier genre. Les quelques notes que nous venons de donner sur l’organi- sation des Tylodina montrent qu'il existe de nombreux points de similitude entre ces Mollusques et l'Umbrella, et malgré quelques différences que nous avons signalées et qu'il faudrait encore revoir, nous croyons que ces deux genres doivent demeurer l’un à côté de l’autre, comme on les a placés jusqu’à ce Jour. Au moment de corriger les dernières épreuves de ce travail, nous avons été assez heureux pour nous procurer une Tylodina pêchée en janvier 1883 dans le golfe de Marseille. Sur cet individu assez gros nous avons pu faire une étude assez complète des centres nerveux, ce qui nous per- met de rectifier une erreur d’une certaine importance, que nous avons faite page 40, au sujet de la non-existence des ganglions viscéraux. Le collier œsophagien présente, en effet, en dehors des deux ganglions céré- broïdes et des deux ganglions pédieux, plusieurs ganglions viscéraux placés comme toujours à la face postérieure du collier et dont la com- missure passe sous l’œsophage parallèlement à celle qui relie les gan- glions pédieux. Nous ne referons pas ici la description de cet appareil, mais nous ren- voyons Le lecteur pour tout ce qui concerne les centres nerveux de ce mollusque à un prochain travail que nous publierons sous peu sur tous les Tectibranches du golfe de Marseille. (1) Archives de zoologie expérimentale, t. X, p. 470 à 500, 1872. (2) Archiv fur Mikroskopische Anatomie, t. VII, pl. XIX, p. 202-219. ARTICLE N° À. MOLLUSQUES DES GENRES PELTA ET TYLODINL 45 EXPLICATION DES FIGURES Pelta coronata. Fig. 1. Ce petit Mollusque vu par la face dorsale; br, branchie. Grossissement 12 fois en diamètre. Fig. 2. Le même individu vu par sa face ventrale. Gross. 12. Fig. 3. L’ensemble des organes de la digestion et de la reproduction complète- ment isolés, pour donner une idée de leur position respective dans l’inté- rieur du corps de cet animal : B, bulbe buccal; gs, glandes salivaires ; G, estomac armé ou gésier; Hh, masse hépatico-hermaphrodite ; Os, organes annexes de la reproduction. Gross. 20. Fig. 4. Partie antérieure du tube digestif, de profil. Bulbe buccal avec les mâ- choires m et la radula » que l’on aperçoit par transparence; l’œsophage 0E, les glandes salivaires gs, et le gésier G, dont on distingue bien en avant les quatre mamelons correspondant à la partie antérieure des quatre grandes plaques masticatrices; lintestin J, le fourreau de la radula f et les ganglions buccaux buc. Gross. 35. Fig. 5. Une des deux glandes salivaires isolée. Gross. 50. Fig. 6. Une rangée de dents de la radula ; la dent médiane et la dent latérale de droite sont vues dans leur position normale, la dent latérale de gauche a été rejetée en arrière et un peu par côté, pour mieux montrer les denticules de son bord externe. Gross. 220. Fig. 7. Une des deux mächoires à un grossissement d'environ 150 fois, toujours en diamètre. Fig. 7 bis. Quelques denticules isolés de l’organe précédent. Gross. 400. Fig. 8. Glandes à mucus qui entourent le bulbe buccal et qui débouchent à l'extérieur près de l’orifice de la bouche. Gross, 76. Fig. 9. Une des quatre plaques masticatrices du gésier vue de face. Gross. 60. Fig. 10. La même plaque vue de profil. Gross. 60. Fig. 41. Un débris des téguments dorsaux vu par transparence, pour montrer les divers éléments qui constituent le manteau : ep, couche épithéliale munie de cils vibratiles et présentant des corps chitineux ç dans son intérieur; m, cellules hyalines à mucus; p, traînées pigmentaires d’un noir violet répandues sous l’épiderme; &, cellules à contenu calcaire formant, par leur accumula- tion “en certains points, les petites taches blanchâtres du Pelta. Gross. 500. Fig. 12. Quelques-unes de ces cellules calcaires q, vues avec un plus fort gros- sissement. Fig. 18. Organe copulateur : rp, région postérieure; rm, région moyenne; p, pénis; M, m', M’; quelques muscles destinés à faire entrer ou sortir la ré- gion antérieure p de cet organe. Gross. 45. Fig. 14. Premier état des cellules màles : g, granulations périphériques. Gross. 200. Fig. 45. Corps muriforme mâle ou polyblaste. Gross. 260. ANN. SC. NAT., ZOOL., JANVIER 1885. XV A PART ANGL A6 A. VAYSSIÈRE. Fig. 16. Le même corps plus développé : s, s', spermoblastes. Gross. 250. Fig. 17. Polyblaste dont la cellule primitive s’est subdivisée en quatre. Gross. 280. Fig. 18. Polyblastes très avancés dont les spermoblastes ne tarderont pas à se détacher. Gross. 350. Fig. 19. Collier œsophagien du Pelta, vu par sa face postérieure à un grossisse- ment d'environ 90 fois : C, gangl. cérébroïdes; P, gangl. pédieux; V, V, gangl. viscéraux ; ot, otocystes. (Voy. le texte pour l'explication des nerfs.) Fig. 20. Ganglions buccaux vus au même grossissement. Fig. 21. Un des deux otocystes isolé, montrant à l’intérieur de sa cavité son unique otolithe. Gross. 240. Tylodina. Fig. 22. Coquille vue par sa face externe. Gross. 2. Fig. 23. La même, vue par sa face interne. Gross. 2. Fig. 24. Quelques-unes des pièces chitineuses des parois stomacales. Gross. 300, Fig. 25. La Tylodina (de Naples) dépouillée de sa coquille et vue par sa face dorsale. Gross. 5. Fig. 26. Partie antérieure ou région frontale de notre plus grand exemplaire de Tylodina. Gross. 4. Fig 27. Tentacule dorsal vu extérieurement. Gross. 10. Fig. 28. Moitié du précédent tentacule, pour montrer les lames olfactives qui garnissent sa face interne. Gross. 10. Fig. 29. La branchie : an, prolongement anal. Gross. 12. Fig. 30. Tube digestif de notre gros exemplaire : gs, glande salivaire; m, ma- melon formé par le fourreau de Ja radula ; bu, ganglions buccaux ; OŒ, œso- phage; G, estomac; I, intestin. Gross. 4. Fig. 31. Radula toute déployée. Gross. 6. Fig. 32. Fragment de la radula ; deux rangées consécutives de dents. Gross. 150. Mig. 33. Dents latérales : 4, une de ces dents prise près de la dent médiane ; b, dent latérale plus éloignée de la ligne médiane que du bord externe; c, dernière dent d’une rangée. Gross. 400. ig. 34. Un fragment des parois internes de l'estomac pour montrer les pièces chitineuses qui constituent son armure. Gross. 60. Fig. 35. Collier œsophagien : C, ganglions cérébroïdes; P, ganglions pédieux. (Voy. le texte pour l'explication des nerfs.) Gross. 25. ARTICLE N° 1. HISTOIRE MALACOLOGIQUE DE LAB Y SSINIE Par M. J.-R. BOURGUIGNAT. Je n'aurais Jamais songé à entreprendre cette histoire mala- cologique, si je n’avais pas fait la promesse au savant voya- geur, M. Achille Raffray, de déterminer ses espèces abyssi- niennes, et si Je n'avais pas reconnu parmi elles un assez grand nombre de formes inédites. Ce sont ces formes nouvelles que je vais faire connaître dans la première partie de ce mémoire; dans la seconde, je donne- rai un synopsis de toutes les coquilles connues de l’Abyssinie ; je terminerai, enfin, par une étude malaco-stratigraphique des espèces de cette région, et par un aperçu sur la répartition des Mollusques à la surface du continent africain. M. Achille Raffray, vice-consul à Massaouah, fut chargé, dans le cours de l’année 1881, d’une mission près du roi Johannes. Le roi d'Abyssinie, à l'inverse des monarques d'Europe, ne résde pas dans un palais; il a, au contraire, l'habitude de vivre constamment au grand air, au milieu de son armée, ANN. SC. NAT., ZOOL. — ART. N° 2. 2 J.-R. BOURGUIGNAT. qu'il conduit tantôt contre un vassal révolté, tantôt, et le plus souvent, contre les tribus de Gallas mdépendantes, qu’il désire soumettre à son autorité. À l’époque où M. Raffray voulut accomplir la mission qui lui était confiée, ce monarque était campé au sud-est de son royaume, sur une des montagnes de la chaîne du Zeboul. C’est à cette circonstance heureuse que le vice-consul dut, pour se rendre près du roi, de pouvoir par- courir une grande partie de lAbyssinie, de visiter les Gallas Raïas et les monts Zeboul, régions jusqu'ici mconnues, où nul Européen n'avait pu mettre les pieds. Ce fut, pendant ce voyage, que M. Raffray, qui, comme on le sait, compte parmi les plus savants et les plus zélés entomologistes, se fit un plai- sir de recueillir, avec les Insectes, tous les Mollusques qu'il put rencontrer. Je vais maintenant, pour l'intelligence de la partie descrip- tive, afin de bien faire connaïtre la position des localités où ces animaux ont été rencontrés, suivre pas à pas le vice-consul dans son itinéraire. Le récit que je vais faire, je dois plutôt dire, que je vais emprunter presque en entier à l’intéressante relation publiée par ce voyageur, est nécessaire, parce qu’il fera comprendre, par la description du sol et de ses reliefs, les milieux dans lesquels ont vécu ces êtres; 1l pourra, de plus, jeter une lumière sur les influences que le mode de vie et d'habitat a pu avoir sur l'organisme de ces Mollusques. Accompagné de deux anciens officiers de l’armée française, MM. Herbin et Simon, M. À. Raffray, de Massaouah gagna Keren, dans le pays des Bogos, par ce chemin bien connu et si souvent décrit, Chemin que suivirent toutes les missions alle- mandes et italiennes. De Keren, par les plateaux de l’'Hamacen et du Saraoué, le vice-consul atteignit Adowa, la principale ville du Tigré. Abandonnant alors, à partir d’Adowa, la route ordinaire des caravanes, M. Raffray et ses compagnons, après avoir franchi les montagnes du Géralta, traversé la vallée de l’Oueri, le col ARTICLE N° 2, MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 3 (2413 mètres) de l’Addi Andaï, arrivèrent enfin sur les pla- teaux de l'Anderta. J'emprunte maintenant à M. Raffray la suite de son itiné- raire. » Les plateaux de l’Anderta sont absolument semblables à ceux du Hamacen,; comme dans ces derniers, il n’y a pas d'arbres; on n'y voit que des prairies très épaisses, que des pâturages très abondants qui alimentent de nombreux trou- peaux; partout il y a de l’eau en grande quantité. » Les plaines de l’Anderta sont limitées au sud par un massif montagneux considérable, le massif de Damot-Konen. L'armée anglaise, dans son expédition contre Théodoros, suivit le même itinéraire. Elle entra, comme nous, dans la vallée du Mesghi, affluent du Tallaré, et vint au pied du mont Aladjié, qui est un des sommets les plus importants de l’Abyssinie ; le col, que nous avons franchi, était à 3007 mètres d’altitude. » [ly a, dans cette région, trois vallées successives de peu d'importance, mais qui ont une configuration assez particu- lière ; la ligne de partage des eaux, entre le bassin du Nil et celui de la mer Rouge, est située à une très petite distance à l'est. » Ces vallées sont séparées les unes des autres par des chaînes de montagnes peu importantes, mais qui, à une certaine dis- tance de la source, se renflent pour former des sommets beau- coup plus élevés qu’à la source même, et entre lesquels les vallées se trouvent réduites à de simples failles pour l’écoule- ment des eaux. » Les points culminants de ces renflements sont : au nord, le mont Aladjié; au sud, le mont Debbar ; enfin, au milieu, le mont Addéda ; le col du mont Debbar est à 3252 mètres d’alti- tude. » À partir du mont Debbar, on quitte le bassin du Nil pour entrer dans une région tout à fait nouvelle et entièrement diffé- rente des autres parties de lAbyssinie : à lexception de cer- taines vallées, où croît une riche végétation arborescente, 4 S.-R. BOURGUEGNAT. l’Abyssinie est en général dénudée, tandis que le bassin de la mer Rouge, ou plutôt le bassin du lac Aoussa, présente une végétation arborescente très vigoureuse, mais d’une nature toute particulière, et qu’on ne s'attend pas à trouver sous cette latitude. Ce sont surtout des arbres résineux ressemblant au Genévrier et au Thuya, mais avec les proportions du Cèdre ; quelques-uns atteignent jusqu’à 25 et 30 mètres de hauteur. Les Abyssins l’appellent Tsédi ; 1ls forment des forêts très belles, très épaisses, de sorte qu’on se trouve transporté brus- quement dans une région qui ne ressemble en rien au reste de lP'Abyssinie. » [l ya, sur le versant sud du mont Debbar, un premier pla- teau, lorsqu'on a passé le col, où les cours d’eau sont telle- ment entremèlés qu'il est difficile tout d’abord de distinguer de quel côté ils se dirigent ; les uns vont vers le Taccazé, les autres vers le lac Aoussa, et immédiatement on rencontre les forêts de Tsédi, puis on descend, et l’on se trouve dans la plaine de Méhana; de là on entre dans des vallées très abruptes, très accidentées, de plus en plus boisées, qui con- duisent à des relèvements de montagnes d’où l’on aperçoit le lac Aschanghi. » Le lac Aschanghi, qui est certainement l’un des sites les plus pittoresques de lAbyssinie, en est aussi l’un des points les plus curieux. » Ce lac forme, à lui seul, une cuvette indépendante de tous les bassins, quoiqu'il soit compris dans celui de la mer Rouge; il est entouré, à l’ouest et au nord, de montagnes assez élevées, à l’est et au sud, de petites collines de peu d’impor- tance ; aucune rivière ne sort de ce lac dont les eaux sont constamment au même niveau ; il ne reçoit que de petits tor- rents qui descendent des montagnes avoisinantes, et n’a d’autres communications que des communications souter- raines. » Après ce lac, le plateau continue pendant un certain temps, et l’on trouve un second lac à une très petite distance, c’est le Metchiao Bahri, qui ressemble à un tout petit étang ; il est dans ARTICLE N° 2. a MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 5 les mêmes conditions que le lac Aschanghi ; à peu de distance de là, se trouve une faille considérable par laquelle on descend du massif éthiopien. Des vallées très étroites et des gorges abruptes conduisent du lac Aschanghi, qui est à 2516 mètres d'altitude, aux plaines des Gallas Raïas situées à une altitude de 1450 mètres. » Les plaines des Gallas Raïas ressemblent à toutes les plaines basses de l’Abyssinie; le sol est un peu sablonneux et couvert d’une végétation assez rare, rabougrie et presque entiè- rement composée de Mimosas; mais on y voit très peu de Baobabs qui ordinairement, partout en Abyssinie, sont assez abondants à altitude égale. » À l’est de ces plaines, se dresse une petite chaîne de mon- tagnes appelée le Zeboul, parallèle au massif éthiopien ; elle n’en est pas absolument indépendante, car elle est reliée, au nord, par les montagnes des Azebo Gallas, et, au sud, par des contreforts qui descendent des plateaux du Ouadela. C’était là que le roi était venu établir son camp avec son armée; c’était là aussi que je devais aller le trouver. » Les montagnes du Zeboul sont entièrement couvertes de forêts de Tsédi; partout des arbres magnifiques couverts de lianes, dont les branches laissent pendre des mousses, des Orchydées épiphytes tamisant les rayons de soleil et entrete- nant partout cette atmosphère tiède et humide dans laquelle se développe la luxuriante végétation des tropiques. » Une fois sa mission remplie, lorsque le vice-consul Raffray quitta, après cinq semaines, le mont Zeboul, il dirigea ses pas sur le gigantesque massif de l’Abboïi-Miéda. Je continue mes citations. « Je montai pendant plusieurs jours, car il fallait arriver au sommet d’un des massifs montagneux les plus élevés de l’Abys- sinie, le mont Abboï-Miéda. Ce mont est certainement l’un des points orographiques les plus importants de la contrée. Le pied du piton de cette montagne (il est impossible de faire l’ascen- 6 J.-R. BOURGUIGNAT. sion du piton même, qui n’est qu'un rocher à parois absolu- ment verticales) se trouve à 3474 mètres d'altitude, et donne naissance à trois rivières qui sortent en quelque sorte d’un seul rocher : la Goulima, à l’est, qui se dirige vers la plaine des Adals et le bassin du lac Aoussa, le Taccazé au sud, et enfin le Tellaré au nord. » L’Abboï-Miéda est le point extrême, vers l’est, d’une sorte de crête sinueuse, coupée de cols et de massifs rocheux qui va de l’est à l’ouest, en inclinant légèrement au nord. Le point extrême à l’ouest est le mont Abouna Vousef. » À mesure que je gravissais les pentes de l’Abboï-Miéda, la température devenait de plus en plus froide; la végétation était plus rare aussi, et les arbres se couvraient de mousses et de lichens. Enfin, vers le sommet, c’est-à-dire vers le pied du piton, la végétation avait presque complètement disparu ; elle n’élait plus représentée que par de grandes bruyères arbores- centes dont les troncs étaient fort noueux et très moussus. C’est le dernier arbre que l’on rencontre. » Pendant cinq jours je parcourus cette crête du pied dupiton, du sommet pour ainsi dire de l’Abboï-Miéda au sommet de VAbouna-Vousef, montant tantôt sur la crête, tantôt descen- dant un peu dans la vallée, franchissant à chaque instant des ruisseaux, Car aucun pays n’est aussi humide, aussi largement pourvu de sources que cette région. » Lorsqu'on arrive sur la crête, à peu près à 3500 ou 3600 mètres d'altitude, toute végétation arborescente a disparu ; on ne voit plus qu’une plante extrêmement remarquable d’ailleurs. Getle plante, car ce n’est point un arbre malgré ses dimen- sions (1), puisqu'elle meurt après chaque floraison, est tout à fait particulière aux hauts sommets de PAbyssinie. C’est le Khynchopetalum montanum des botanistes, ou Dyibera des Abyssins. » Les plateaux, car il y en a en certains endroits sur (1) Cette plante annuelle atteint jusqu’à 8 mêtres de hauteur. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 7 cette crête, sont très souvent marécageux et affectent même l'aspect de marais tourbeux. » Deux pitons forment le sommet de l’Abouna-Vousef; ils ne sont guère élevés que de 2 à 300 mètres au-dessus du col et ont très peu d'importance. Un de ces pitons a une forme ronde ; l’autre, celui qui est plus au nord, une forme tout à fait fan- tastique de roches brisées et entassées les unes sur les autres. » La descente de l’Abouna-Yousef est loin d’être facile, on descend dans une sorte de cirque formé par des roches qui m'ont paru être des roches basaltiques; elles en ont au moins la forme prismatique, sauf qu’elles sont de couleur rouge. Au pied, se trouve une vallée affluente du Taccazé, c’est la vallée du Semiéno, par laquelle j’arrivai à Lalibéla. » Après Lalibéla, je continuai ma route vers le nord pour regagner les plateaux du Ouagh et de Sokota. Je rentrai là dans une région extrêmement montagneuse, très tourmentée, dont les eaux se jettent dans le Taccazé par des vallées secondaires, dont la principale est la vallée du Méri. » Cette partie du voyage m'était d'autant plus difficile que je ne pouvais juger du pays que je traversais. J'étais littéralement enfoui dans des vallées très profondes, très encaissées, et je ne passais qu’à travers des roches très étroites où je n’avais jamais d'horizon devant moi. » Enfin, j’arrivai par la vallée de la Zira, où coule la rivière du même nom qui descend du mont Gourbache; puis, traversant le col (2785 mètres d’alt.) qui sépare le mont Gourbache du mont Biala, je quittai le bassin du Taccazé pour entrer dans celui du Tellaré et me rendre à Sokota. » De Sokota, je continuai ma route à travers les plateaux du Ouagh. » Les plateaux de Sokota et du Ouagh se terminent brusque- ment par des pentes rapides, pour descendre dans la vallée du Tellaré. » Sokota est à 2253 mètres d'altitude, etla vallée du Tellaré à 1215. À mesure que je descendais, la température s’éle- 8 J.-R. BOURGUIGNAT. vait considérablement, et tandis qu'à Sokota je n'avais que 15 degrés de chaleur, au Tellaré j'en avais 39. » Du Tellaré, je me rendis à Saka, et traversai un peu plus loin la Zamrah. A partir de cette rivière, j'inclinai vers l’est pour revenir sur le plateau de l’Anderta, où j'avais rendez-vous une seconde fois avec le roi. » À Mékélé, je trouvais le roi Johannès, qui, pour des motifs particuliers, avait changé son camp et s'était rapproché un peu du littoral. » Quelques jours après, je repris ma route de Massaouah, et, suivant pas à pas celle qu’avaient tracée les Anglais lors de leur expédition contre Théodoros, j'arrivais à Halaiïe. Je n'étais plus qu’à 48 kilomètres de marche de Massaouah, où je ren- irais après six mois de voyage. » ARTICLE N° 2 GASTEROPODA INOPERCULATA. $ 1. — PULMONACEA. HELIXARIONIDÆ. HELIXARION. Cette coupe générique, établie par Ferussac (Prod., p.19 et 20, 1821) pour deux espèces vitrinoides de la Nouvelle- Hollande : les Cuvieri et Freycineti, est un genre du centre indien dont les formes spécifiques ont été constatées non seulement dans toutes les régions de l'Asie méridionale, mais encore dans la plupart des îles océaniennes et même jusque sur le continent africain. Les Helhixarion sont des animaux caractérisés par un pied nettement tronqué à son extrémité, avec un pore muqueux, en forme de boutonnière, occupant toute la troncature, et pos- sédant une coquille si semblable à celle des Vitrines, que, sans l'animal, il est presque impossible de les en distinguer. On doit à notre ami, le professeur Arturo Issel, la décou- verte, dans le pays des Bogos, des deux premières espèces africaines, les : HELIXARION LYMPHASEUS, Morelet, in Ann. mus. civ. di Genova, HU, 1872, p. 189, pl. IV, f.4; Et HELIXARION PALLENS, Morelet (loc. sup. eit.), p. 190, pl. IX ,f. 5. M. A. Raffray a été assez heureux pour recueillir une espèce différente à test plus globuleux, et à dernier tour moins large- ment dilaté vers l’ouverture. HELIXARION RAFFRAYI (fig. 12-14). Testa imperforata, semiglobosa, superne depressa, inferne bene convexa, hyalina, pertenui, nitida, pallide corneo-lutes- cente, lævigata in ultimo subtiliter striatula ; — spira brevi, 10 J.-R. BOURGUIGNAT. depressa, paululum convexa ; — apice valido sicut sabmamil- lato; — anfractibus 3 velociter crescentibus, sutura marginata separatis; — ultimo maximo, subrotundato, supra convexo, subtus rotundato; — apertura obliqua, ampla, fere semi- sphærica ; — peristomate simplici, peracuto ; — margine supero antrorsum vix arcuato; — margine columellari rectiusculo, superne breviter reflexo; — alt. 7, diam. 9 millim. Coquille imperforée, déprimée en dessus, bien convexe en dessous, en somme semiglobuleuse. Test brillant, vitracé, excessivement délicat, d'une teinte cornée-jaunâtre, lisse et seulement sillonné de striations fines sur le dernier tour. Spire courte, déprimée, médiocrement convexe. Sommet robuste, comme submamelonné. Trois tours à croissance rapide, séparés par une suture marginée. Dernier tour très grand, presque arrondi, néanmoins seulement convexe en dessus. Ouverture oblique, ample, pour ainsi dire à moitié ronde, entourée d’un péristome simple et très tranchant. Bord supérieur à peine arqué en avant. Bord columellaire un peu rectiligne et brièvement réfléchi à sa partie supérieure. Cet Hélixarion vit sous les détritus, dans les anfractuosités du mont Zeboul, chez les Gallas Raïas. L'animal paraît jaunacé; son manteau est d’un ton plus clair; le pore muqueux, bien ouvert, affecte la forme triangu- laire. Cette espèce semiglobuleuse ne peut être confondue n1 avec le pallens, n1 avec le lymphaseus, comme on peut s’en con- vaincre par la comparaison des figures. Ces coquilles, en effet, sont des formes oblongues dans le sens transversal, peu glo- buleuses, plutôt déprimées, et dont le dernier tour est très dilaté vers l’ouverture. THAPSIA. C'est au détriment des Nanina que ce genre a été créé par Albers, en 1860 (2° édit. des Heliceen, p. 56), pour des espèces ARTICLE N° ©. MALRCOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 11 naninoides spéciales à l'Afrique et aux îles voisines de ce continent (1). Les Thapsies sont des formes orbiculaires, déprimées, plus ou moins étroitement perforées, caractérisées par un test bril- lant, très délicat, ordinairement très finement décussé, à tours généralementserrés par suite d’une croissance lente, à ouver- ture subarrondie ou échancrée-subangulaire ; enfin, à péri- stome tranchant, dont le bord columellaire est réfléchi seule- ment à la partie supérieure. Cette coupe générique a été adoptée par Dohrn, en 1875 (2), et par Clessin, en 1878 (3). Les principales espèces de ce genre, sont : Thapsia indecorata (Helix), Gould, Liberia. — cerea (Helix), Gould, Liberia. — thomensis (Nanina), Dohrn, île Saint-Thomas. — chrysosticta (Helix), Morelet, id. — liberiæ (Helix), Brown, Liberia. — aglypta (Nanina), Dohrn, îles des Princes. — egenula (Helix), Morelet, Sénégal. — columellaris (Helix), Pfeiffer, Sénégal. — glomus (Nanina), Albers, Liberia. — pellucida (Hehx), Gould, Afrique. — troglodytes (Helix), Morelet, Gabon, Guinée. — calamechroa (Helix), Jonas, Guinée. Et, enfin, les Abyssinica, Vesti et oleosa que Jickeli (Moll. N.O. Afrik, 1874, p. 50-52) a classées à tort, à mon sens, parmi les Microcyshs de Beck, espèces océaniennes spéciales aux îles Philippines, Taiti, Sandwich et autres. Voici la synonymie et les localités de ces trois Thapsies, les seules connues jusqu’à présent en Abyssinie : 1° THAPSIA ABYSSINICA. -— Hyalina abyssinica, Jickeli, in (4) On en a constaté quelques espèces à Madagascar et même à l’île Maurice. (2) In Malak. Blätter, p. 205. (3) Nomencl. Helic. viv., p. 56. 19 J.-R. BOURGUIGNAT. Malak, Blätt, 1873, p. 101, et Issel, Moll. abyss., in Ann. mus. civ. Genova, IN, 1873, p. 530. — Microcystis abyssini- eus, dickeli, Moll. N. O. Afr., 1874, p. 50, pl. IV, f. 15. — Dans la province de l'Hamacen, entre Genda et Asmara, et sur le mont Enjelal (7995, p. angl. d’alt.). ® Taapsia Vesri. — Hyalina Vesti, Jickeli, in Malak. Blätt, 1873, p. 109, et Microcystis Vesti, Jickeli, Moll. N. O. Afr., p. 59, pl. IV, f. 16, 1874. — igalement dans la pro- vince de l'Hamacen, sur le Bora-Beit-Andu, sur le Sykk-Sattel, (264%, p. a.) et le long du chemin de Keren, chez les Bogos. 3° THapsIA OLEOSA. — Helix oleosa, L. Pfeiffer, in Zeitschr. f. Malak, 1850, p. 59, et Monogr. Helic. viv. II, 1853, p. 65, et in Helix (2° édit., Chemnitz) p. 354, pl. 135, f. 12-15. — Et Morelet, in Mus. civ. Genova, III, 1879, p. 196. — De l’Ibu ? (Fraser), et des environs de Keren chez les Bogos (Bec- cari et Issel). De ces trois espèces, M. A. Raffray a recueilli la : THAPSIA ABYSSINICA, dans le pays des Bogos, à une altitude de 1300 mètres; de plus, il a été assez heureux pour en découvrir une autre nou- velle dans les détritus du mont Zeboul, chez les Gallas Raïas (1994 mètres). Cette nouvelle espèce est la : THAPSIA EURIOMPHALA (fig. 17-20). Testa exigua, wmbilicala, depressa, supra convexa, subtus leviter convexiore, nitida, pellucida, tenui, uniformiter cornea, lævigata sed sub validissimo lente subtilissime striatula ; — spira convexo-depressa; — anfractibus 5 1/2 convexiusculis, lente crescentibus, sutura parum impressa ac submarginata separatis ; — ultimo ovato-subrotundato; — apertura parum obliqua, lunata, semiovato-rotundata; — peristomate recto, acuto; — margine columellari superne validiore, intus albi- cante ac leviter dilatato ; — alt. 3, diam. 6 millim. Coquille petite, bienombhiliquée, de forme déprimée, légère- ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 413 ment convexe en dessus, un peu plus renflée en dessous. Test mince, brillant, transparent, d’une teinte cornée uniforme, lisse à l'œil nu, mais paraissant, sous le foyer d’une très forte loupe, très finement striolé. Spire convexe, déprimée. Cinq tours et demi faiblement convexes, à croissance lente, séparés par une suture peu profonde et submarginée. Dernier tour ovale-subarrondi. Ouverture légèrement oblique, échancrée, semiovalaire-arrondie, entourée d’un péristome droit et tran- chant. Bord columellaire paraissant à sa partie supérieure un peu plus robuste, d’une nuance blanchâtre, et légèrement dilaté. Cette nouvelle espèce se distingue facilement : 1° De l’Abyssinica, par sa coloration cornée et non fauve rougeâtre ; par son test non décussé, mais simplement striolé ; enfin, par son large ombilic (lAbyssinica ne possède qu'une très étroite perforation) ; 2° Dela Vesfi, également par son grand ombilic, et en outre, par ses tours plus nombreux (la Vesti n’en a que 4); par son test un peu moins convexe; par sa spire plus déprimée et non convexe-subconoïde ; par son ouverture moins échancrée ; 3° De l’oleosa, par sa coquille plus déprimée (celle de Poleosa est sensiblement plus globuleuse); par son ouverture plus échancrée, d’une forme moins ronde, mais plus ovalaire dans le sens transversal; par ses tours plus nombreux ; surtout par son ombilic bien ouvert, tandis que, chez l’oleosa, la per- foration se trouve réduite à une toute petite fente presque nulle. En somme, l’euriomphala, comme son nom l'indique, est l'espèce la plus largement ombiliquée. SITALA. L'espèce que je signale sous ce nom générique ressemble tellement, par sa coquille, aux petits Zonites (ou Hyalinia), de la série des Conulus d'Europe, que, sans la présence d’un pore muqueux terminal, je n'aurais pas hésité à la classer parmi 14 J.-R. BOURGUIGNAT. eux. Mais ce pore muqueux écarte tout à fait ce Mollusque des Helicidæ, et motive sa place parmi les Helixarionidæ. On a constaté, en Afrique, dans toute la région de Mozam- bique, du lac Nyassa, et même dans les contrées du haut Nil, ainsi qu’à Bongo, au sud de lAbyssinie, une espèce assez voisine de celle-ci, l’Helix mozambicensis, à laquelle on a attribué tantôt le nom générique de Trochomorpha (1), tantôt ceux de Trochonanina (2) ou de Martensia (3). Gette coquille ne peut être assimilée à l'espèce Sifalienne découverte par M. À. Raflray, parce que, comme toutes celles que l’on a rangées dans la coupe des Trochomorpha, elle possède un dernier tour fortement caréné. Les Sitales, au contraire, sont de petites espèces, entière- ment semblables à celles de la série des Conulus d'Europe, à test lisse, quelquefois striolé, brillant, transparent, plus ou moins conique. Le savant malacologiste, Godwin-austen, dans ses Land and freshwater mollusca of India, vient de donner la représentation (pl. VITI-X) d’un grand nombre de Sitala. Parmi elles, celles qui me paraissent se rapprocher le plus de celle de l’Abyssinie, sont les Sitala rünicola, attegia et infula de l’Indoustan. SITALA RAFFRAYI (fig. 15-16). Testa imperforata, conoïidæa, fragillima, perdiaphana, nitidissima, cornea ac omnino lævigata ; — spira conica, pro- dueta ; — apice pallidiore, obtuso ; — anfractibus 6 convexis, regulariter lenteque crescentibus, sutura impressula separatis; — ultüimo leviter majore, ad aperturam non ampliore, con- vexo, subtus convexiore, ad insertionem labri recto ; — aper- (1) Trochomorpha mozambicensis, Albers, Die Heliceen, 1860, p. 60, et Martens. in Malak. Blatt., 1859, p. 211. (2) Trochonanina mozambicensis, Mousson, in : Journ. conch., 1869, p: 900. (3) Martensia mozambicensis, Semper, Reisen im arch. d: Philipp. I, (. D, p. 42, pl. 3, fig. 56. et, pl. 6, fig. 15, 1870; — et Jickeli, Moll. n. o. Afr., p. 49, 1874. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 15 tura obliqua, semiovata ; — peristomate recto, simplici ; — margine supero non arcuato ; — margine columellari superne dilatato ac supra rimam obtectam adspresso ; — alt. 4, diam. æqual. 4 millim. Coquille imperforée, conoïde, très fragile, bien brillante, très diaphane, tout à fait lisse et d’une teinte cornée. Spire conique assez élancée, à sommet obtus, d’un ton plus pâle. Six tours convexes, à croissance lente et régulière, séparés par une suture peu prononcée. Dernier tour un peu plus convexe en dessous qu’en dessus, non dilaté vers louverture et recti- ligne non descendant à l'insertion du bord supérieur. Ouver- ture oblique, semi-ovale, à péristome droit et tranchant. Bord supérieur non arqué en avant. Bord columellaire dilaté à sa partie supérieure et réfléchi sur l’emplacement de la fente qui est complètement recouverte. L'animal (vu dans l'alcool) paraît d’un gris jaunâtre. Cette espèce a été trouvée sous les détritus humides au mont Zeboul, chez les Gallas Raïas. Je crois qu'il convient de placer dans ce genre une très petite espèce (haut. 1 3/4, diam. 2 mill.) découverte sous les pierres et les détritus de la montagne de Rora-Beit-Andu (Hamacen). Cette espèce, décrite d’abord sous l'appellation d’Helix menbranacea (Jickeli, in Malak. Blätt, 1873, p.109), puis sous le nom d’Helix (acanthicula) Steudneri(Jiekeli, Mol]. N.0. Afrika, p.60, pl. IV, £ 21, 1874), est une coquille imper forée, globuleuse-conique, à test excessivement délicat, d’un diaphane légèrement verdâtre, et très élégamment striolé par de très fines costulations fort serrées; la spire est conoïde, à sommet obtus; les tours, au nombre de quatre, assez convexes, sont séparés par une suture relativement profonde; le dernier, qui atteint les 2/5 de la hauteur, est faiblement descendant vers l'ouverture; celle-ci, oblique, semi-arrondie, dans un sens un peu oblong, est entourée d’un péristome droit et tranchant; le bord columellaire, dilaté, est réfléchi; enfin, les bords marginaux sont légèrement convergents. ANN. SC. NAT., ZOOL., FÉVRIER 1885. XV D AR TANNE 2 16. J.-R. BOURGUIGNAT. Clessin (Nomencl. Hel. viv., p. 115) a rangé cette espèce près des Helix lumellata et aculeata d'Europe, qui n'ont pas le moindre rapport avec elle. À mon sens, je le répète, celte espèce doit être une Sitala RELICIDÆ. VIEERENA. Les espèces de ce genre, signalées en Abyssinie, sont les suivantes : ViTRiNA HIANS, Ruppell, in L. Pfeiffer, in Proceed. z0ol. soc., 1848, p. Monogr. Hel. viv., Il, 1848, p. 503, — et Gattung Vitrina (2% édit, Chen) D. 13, plul f. 45-47, 1854. — et Jickeli, Moll. NEO ARE SD 0 DIAIN f. 5, 1874. — De l’Abyssinie (sans indication de HN ae — L'hians, figurée par Jickeli, est une forme un peu plus grande que celle éype représentée dans la seconde édition de Chem- nitz; je ferai remarquer, en outre, que la figure 5, &est fautive, en ce sens, que la coquille représentée offre une spire un peu trop surbaissée, et une ouverture pas assez déclive, ni assez arrondie à la base. VrrriNA RuPPELLIANA, L. Pfeiffer, in Proceed. zool. soc., 1848, p. 107, — et Monogr. Hel. viv., IT, 1848, p. 503, — et Gattung Nina (2% édit, Chemmnitz), p: 19; pl:Æluf.299-24;, 1854, —et Jickeli, Moll. N.0. Afr 2)p 32, pli, 16! 1874. — De l'Abyssinie (Ruppell); partie nord du Tigré à une alti- tude de 600 pieds anglais (Blandford). — Jickeli dit que cette espèce est « sordide viridi flava », tandis que L. Pfeiffer lui attribue la teinte de « fulva ». D’après les échantillons rap- portés par M. À. Raffray, cette Vitrina serait véritablement « fulva ». VirrinadickELI, Krauss, in Jichkeli, Moll. N. O. Afr., p. 38, pl. IV, £. 7, 187%. — Petite espèce assez globuleuse, recueillie (sans indication de localités) par les voyageurs Steudner et Heuglin. ViTRINA ABYSSINICA, Ruppell, in L. Pfeiffer, in Proceed. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 17 zool. soc., 1848, p. 108, — et Monogr., Hel. viv. II, 1848, p. 906. — Abyssinie (Ruppell) ; de Takonda (Blandford). — Coquille de petite taille (haut. 5 1/2, diam. 10 mill.), ovale- déprimée, de deux tours et demi, dont le dernier est très dilaté vers l’ouverture. | ViTRINA SEMIRUGATA, Jichkeli, Moll. N. O. Afr., p. 39, pl. IV, f. 8, 1874. — Province de l’Hamacen, entre Genda et Asmara (Blandford). VirriNA IsseLr, Morelet, in Ann. mus. civ. di Genova, II, 1872, p. 168, pl. IX, f. 4 (non Vitrina Isseli de Jickeli, qu'il convient de rapporter à la Caillaudi). — Pays des Mensas, entre Maldi et Gaba (Issel). VITRINA CAILLAUDI, Morelet (loc. sup. eit.), p. 188, pl. IX, f. 2. — Vitrina Martens, Jickeli, in Malak. Blätt, 1873, p. 100. — Vitrina Isseli(non Morelet), Jickeli, Moll. N. O. Afr., p. 40, pl. IV, f. 9, 1874, — et var. devexa, Jickeli (même ouvrage), fig. 10, — et var. Caillaudi, Jocheli (idem), fig. 11. — Le type provient de Maldi, dans le pays des Mensas (Issel), — entre Genda et Asmara, dans l’'Hamacen (Blandford), — environs de Mekerka. VITRINA RIEPIANA, Jickeli, Diagn. conch. in : Jahrb. malak. Gesellsch., 1882, p. 366. — Chaine de l’Habab, dans l’Abys- sinie (Jickeli). ViTRINA coNQUISITA, Jickeli, Diagn. conch. in Jabrh. ma- lak. Gesellsch., 1889, p. 366. — De l’'Habab (Jickeli). VITRINA MAMILLATA, Martens, in Malak. Blätt, 1869, p. 208, — et L. Pfeiffer, Novitates IV, p. 44, pl. CXVIIT, F. 1-8. — De Sambar Ailet (Schiller). ViTriNA HELICOIDŒA, Jickeli, in Malak. Blätt, 1873, p. 99, — et Moll. N. O. Afr., p. 43, pl. IV, f. 12, 1874. — Entre Genda et Asmara, dans l’Hamacen. Il existe encore deux autres formes de Vitrina signalées, 2 dE , < l’une du bord de la route de Genda, à Asmara, l’autre des rives du lac Aschanghi, que je passerai sous silence, parce qu’elles n’ont pas été nommées. Je laisserai également de côté 18 J.-R. BOURGUIGNAT. les Vitrina Senaariensis et Darnaudi qui n’ont pas été con- statées d’une manière bien certaine en Abyssinie. Les Vitrines recueillies par le vice-consul À. Raffray, sont au nombre de cinq. Ges espèces peuvent se répartir en deux séries : 1° En espèces oblongues, dans une direction transversale- ment oblique, et à test d’une nuance jaune plus ou moins prononcée : Milne-Edwardsiana, semirugata ; 2° En espèces de forme moins oblongue, plutôt semi-globu- leuse, et à test d’une teinte cornée sombre ou d’un corné fauve : Ruppelliana, Raffrayi, et Herbimi. VITRINA MILNE-ED WARDSIANA (fig. 7-9). Testa imperforata, sat magna, subsemigloboso-oblonga in directione oblique declivi, tenui, nitida, diaphana, uniformiter flavescente, obsolete striatula, in ultimo obscure subplicatulo- radiatula ac aliquando superne passim in seriebus spiraliter submalleata ; — spira brevi, obtusa, prominente ; apice exiguo ; — anfractibus 3 convexis, pervelociter crescentibus, sutura ad apicem subprofunda, ad ultimum marginata sepa- ratis, — ultimo maximo, amplo, oblongo in directione oblique transverseque declivi, subtus convexo ; — apertura obliqua, declivi-oblonga; — peristomate fragillimo ; — margine supero antrorsum parum convexo ; margine columellari arcuato, su- perne sat late reflexo ; marginibus subapproximatis, callo vix conspicuo junetis ; — alt. 11-12, diam. 14-15 millim. Coquille d’assez grande taille tout à fait imperforée, oblon- gue-subventrue dans une direction obliquement inclinée de gauche à droite. Test d’une teinte uniforme jaunacée, trans- parent, très mince, brillant, élégamment striolé sur les tours supérieurs, et présentant, sur le dernier, des stries émoussées pliciformes et, parfois, à sa partie supérieure, des malléations peu sensibles en séries spirales. Spire courte, obtuse, assez proéminente, et dépassant sensiblement le haut de l'ouverture. % Sommet exigu. Trois tours convexes, à croissance des plus ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 19 rapides, séparés par une suture commençant par être assez profonde à l’origine pour devenir peu à peu marginée. Dernier tour très grand, bien ample, d’une forme oblongue dans une direction obliquement déclive, convexe en dessus et en dessous, mais plus en dessous qu’en dessus. Ouverture oblique, oblongue-inclinée, entourée d’un péristome tran- chant. Bord supérieur à peine arqué en avant. Bord columel- laire courbe, un tant soit peu plus robuste, enfin, se dilatant à sa partie supérieure sous la forme d’une lamelle délicate appliquée sur l’emplacemeut ombilical. Bords marginaux assez rapprochés, réunis par une callosité diaphane, à peine perceptible. Parmi les nombreuses Vitrines abyssiniennes ou des contrées environnantes, la Molne-Ediwvardsiana ne peut être rapprochée que de la semirugata. Elle se distingue de celle-ci par sa taille plus grande ; par sa forme oblongue-subventrue dans une di- rection obliquement inclinée de gauche à droite (la semi- rugata, tout en ayant une tendance à la même inclinaison, est plus transversale ; elle est, en outre, moins ventrue et moins haute) ; par sa spire plus proéminente ; par sa suture difé- rente (chez la semirugata, la suture est superficielle entre les tours supérieurs); par son ouverture moins oblongue, moins oblique et plus haute ; par son dernier tour, plus vigoureuse- ment plissé et plus convexe en dessous. M. Morelet (Moll., voy. Welwitsch, 1868) a décrit, de la province d’Angola, deux Vitrines, les Welwitschi et Ango- lensis, qui ont, notamment l’Angolensis, avec notre nouvelle espèce, un aspect à peu près semblable ; mais ces Vitrines dif- fèrent de la nôtre par un trop grand nombre de signes parti- culiers, pour qu’on puisse jamais les confondre ensemble. La Milne-Ediwardsiana, à laquelle j'attribue le nom du sa- vant professeur, M. À. Milne-Edwards, membre de l’Institut, a été découverte dans les endroits humides (2000 à 2500 m.) des hauts plateaux de l’'Hamacen, entre Keren et Adowa, no- tamment dans les environs de Addi-Baro. 20 J.-R. BOURGUIGRAT. VITRINA SEMIRUGATA. Vitrina semirugata, Jickeli, Moll. N. O. Afr., p. 39, pl. IV, f. 8, 1874 Cette espèce, qui a été signalée entre Genda et Asmara, a été recueillie par M. Raffray, sur le mont Zeboul (1994 m.), chez les Gallas Raïas. D’après un échantillon conservé dans l'alcool, le manteau de l’animal, d’un jaune mat, parait moucheté de quelques points noirs; la queue, très pointue, peu allongée, assez for- tement carénée, ne possède pas de pore muqueux. VITRINA RUPPELLIANA (fig. 40-11). Vitrina Ruppelliana, L. Pfeiffer, in Proceed. zool. Soc., 1848, p. 107; — et Monogr. Hel. viv., I, 1848, p. 503; — et (2° édit., Chemnitz), p. 19, pl. IF, fig. 29-24, 1854. Les individus rapportés par M. A. Raffray sont exactement semblables à celui décrit et figuré par le D'L. Pfeiffer. [ls ont été trouvés à une grande altitude (4024 m.), sur l’Abouna- Yousef, au sud-est de PAbyssinie. L'animal de la Ruppelliana (conservé dans lalcool) parait d’une teinte sombre ; le manteau est même presque noir ; la queue, fort allongée, plate, est munie d’une carène fort aiguë ; le test n’est pas d’un Jaune verdàtre, comme le dit Jickeli, mais d’une teinte cornée un tant soit peu subolivâtre. VITRINA RAFFRANT (fig. 1-3). Testa imperforata, subsemigloboso -ovata in directione levi- ter declivi, pertenui, diaphana, nitidissima, lævigata, modo circa suturam in ultimo leviter obsolete subradiatula, ac fulvofumida ; — spira convexa, parum prominente ; — apice pallidiore, sat valido; — anfractibus 3 1/2 convexiuseulis, rapide crescentibus, sutura impressula ac in ultimo submarginata separatis ; — ultimo mayJore, suboblongo, supra convexo ac leviter subdeclivi, subtus convexiore, ad aperturam parum ampliori; — apertura perobliqua, semiovato-rotundata ; — ARTICLE N° 2, MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 21 peristomate fragillimo ac peracuto; margine supero antrorsum leviter arcuato; margine columellari reflexo; marginibus callo pallidiore junctis ; — alt. 6 ; diam. 9 millim. Coquille imperforée, ovalaire-subglobuleuse dans une di- rection légèrement inclinée, excessivement mince, transpa- rente, très brillante, d’une teinte fauve-enfumée, à test lisse, seulement orné de petites radiations très émoussées le long de la suture sur le dernier tour. Spire médiocrement convexe, peu saillante, à sommet relativement gros, et d’une nuance plus pâle. Trois tours et demi peu convexes, à croissance ra- pide, séparés par une suture peu accentuée, finissant par de- venir marginée en approchant de l'ouverture. Dernier tour relativement grand, de forme un peu oblongue, peu convexe et un tant soit peu déclive en dessus, plus convexe en dessous, enfin, peu dilaté vers l’ouverture; celle-ci, très oblique, semi- ovale-subarrondie, offre, à sa partie supérieure, un contour incliné fablement rectiligne, et, à sa base, qui est très en ar- rière, un contour arrondi. Bord supérieur peu arqué en avant. Bord columellaire réfléchi à son insertion. Bords marginaux réunis par une callosité excessivement mince, non perceptible, mais qui devient d’un ton plus pâle, lorsque la coquille est bien sèche. Cette Vitrine, que je dédie à M. À. Raffray, qui en a fait la découverte, vit sur les hautes sommités (4024 m.) de lA- bouna-Yousef. Cette espèce, remarquable par l’extrème ténuité de son en- veloppe, est si mince, si transparente malgré sa coloration noire-enfumée, que l’on peut parfaitement lire à travers son test. Chez cette coquille, sans partie calcaire, les parois sont faites d’une membrane gélatineuse si délicate, en même temps si résistante et si élastique, que, sous la pression des doigts, elle peut s’aplatir momentanément sans se briser, pour re- prendre ensuite, comme un caoutchouc, sa forme primitive. L'animal (vu dans l'alcool) parait entièremeut noir, sauf le manteau qui semble d’un ton fauve-enfumé; la queue, sans 22 J.-R. BOURGUIGNAT. pore muqueux, terminée en pointe, est fortement carénée. Les seules Vitrines abyssiniennes qui peuvent avoir quelques signes de ressemblance avec notre nouvelle espèce, sont les Jichkelii et helicoidæa, mais, celles-ci, plus globuleuses, ont un dernier tour plus dilaté, une ouverture plus haute et plus arrondie, enfin surtout un test d’une tout autre nature. La Raffrayi, par l'ensemble de ses contours, et par sa phy- sionomie générale, pourrait plutôt, comme forme, rappeler notre Vitrina major, si abondante en Europe. VITRINA HERBINI (fig. 4-6). Testa imperforata, semi-globosa (supra depressa, subtus depressiore), pertenui, diaphana, mitente, umformiter cas - taneo-fulva, lævigata vel sub validissimo lente argutissime striatula ; — spira depressa, convexiuscula; — apice palli- diore; -— anfractibus 3 velociter crescentibus, sutura ad sum- mum impressula, ad ultimum marginata separatis; — ultimo majore, ovato in directione leviter declivi, supra paululum convexo, subtus rotundato; — apertura perobliqua, ovato- semirotundata, superne leviter subrecte declivi, inferne ro- tundata ac valde recedente ; — peristomate acuto ; — mar- gine supero antrorsum vix arcuato ; margine columellari su- perne reflexo ac supra locum umbilicalem in lamella albes- cente adspresso; marginibus approximatis, callo pallidiore junetis ; — alt. 6-7, diam. 9-10 millim. Coquille imperforée, déprimée en dessus, plus convexe en dessous, de forme moitié globuleuse, à test très mince, dia- phane, brillant, d’un fauve marron uniforme, et, à épiderme lisse ou paraissant, sous le foyer d’une forte loupe, sillonné de très fines striations. Spire déprimée, peu convexe, à som- met d’un ton plus pâle. Trois tours, à croissance rapide, sé- parés par une suture faiblement accentuée vers le sommet, devenant ensuite, sur le dernier, marginée. Dernier tour plus grand, ovalaire-subarrondi, à peine convexe en dessus, arrondi en dessous. Ouverture très oblique, ovale-semi-sphérique, ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 23 offrant, à sa partie supérieure, un bord subrectiligne ineliné, et, à sa base, qui est très en arrière, un contour arrondi. Pé- ristome mince et très aigu. Bord supérieur à peine arqué en avant. Bord columellaire assez largement réfléchi sur l’empla- cement ombilical, sous la forme d’une lamelle blanchâtre. Bords marginaux rapprochés, réunis par une callosité blanche. Cette Vitrine, à laquelle J’attribue le nom d’un des compa- gn0£s de M. À. Raffray, a été recueillie à des altitudes variant de 2000 à 2500 mètres, sur les hauts plateaux de l’'Hamacen et de Saraoué, entre Addi-Boro et Addi-Hollala. L’Herbini se distingue de l’helicoidæa par sa forme un peu moins globuleuse ; par sa coloration d’un fauve-marron foncé (celle de l’helicoidæa est jaune-claire) ; par sa partie ombili- cale sans la moindre trace de perforation (celle de l’helicoi- dæa, d’après Jickeli, est € subrimata ») ; par son tour em- bryonnaire non « submanullari »; par son dernier tour non plan en dessus, mais faiblement convexe ; par le bord de la base de son ouverture simple, non accompagné d'une mem brane très étroite (« margine basali membranacea angustissima vestito », Jickeli) ; enfin, par son bord columellaire réfléchi à sa partie supérieure en une membrane courte, tout à fait appliquée sur l’emplacement ombilical, et n’offrant pas une réflexion patulescente, allongée et libre de façon à donner naissance à une rimule (« columellari ad imsertionem reflexo et rimam formante », Jickeli). SUCCINEA. On trouve dans les auteurs huit espèces de Succinées si- gnalées en Abyssinie, savoir : trois spéciales : rugulosa, lomi- cola et Adowensis, et cinq autres (badia, debilis, Pfeifferi, putris et striata), assimilées, sous ces dénominations, à des formes étrangères. Or, lorsqu'on examine avec soin ces formes, on reconnait : 4° Que l'espèce abyssinienne, rapportée à la badia (L), du (4) Morelet, Mol. Welw., p. 54, pl. I, fig. 4, 1868. 2% J.-R. BOURGUIGNAT. royaume d’Angola, doit être considérée comme une rugulosa ; 2 Qu’une de celles de Jickeli, nommée sériata (1), pourrait bien n'être autre chose qu’une Adowensis ; 3° Enfin, que les debilis, Pfeiffer et putris sont des formes mal déterminées, qu’il convient, jusqu’à nouvel ordre, de laisser de côté. En somme, les seules Suceinées abyssiniennes bien définies sont les rugulosa, limicola et Adowensis. À ces espèces j'ai à ajouter deux nouveiles, Poirieriana et æthiopica, qui ont été découvertes par M. A. Raffray. SUCCINEA RUGULOSA (fig. 53-54). Succinea rugulosa, Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, WI, 1872, p. 192, pl. IX, fig. 7 (médiocre); — et Jickeli, Moll. N. O. Afr., 1874, p. 168, pl. VI, fig. 12 (médiocre). Succinea badia, Martens, in Malak. Blä!t, 1869, p. 210 (non Morelet). La ruqulosa est une espèce commune sur les hauts plateaux de l’Hamacen ; elle présente quelques variations dans sa taille et dans ses costulations. Elle varie de 8 à 13 millimètres pour la hauteur, et de 4 1/9 à 6 1/2 pour le diamètre. Le type, qui provient de Keren, chez les Bogos, a 10 de haut sur 5 de large. Le mode de striations est également variable : ordinairement, ces striations, sur les deux derniers tours, inégalement dis- tantes, sont grossières et plus ou moins saillantes ; d’autres fois, ces striations se présentent ex creux, comme celles de certains Acmés, et se trouvent très régulièrement disposées et séparées par un intervalle plan. Si cette disposition des stries venait coïncider avec d’autres signes différentiels, les coquilles, qui portent un semblable mode destriations, mérite- raient d’être distinguées sous un nom spécial; malheureuse- ment, comme elles n’en offrent aucun autre, elles ne peuvent être considérées que comme des variétés de la rugulosu. Cette Succinée n'appartient pont au groupe de lPoëlonga d'Europe, mais à une série d'espèces particulières au conti- (1) Non, Krauss, Sudaf. Moll., p. 75, pl. IV, fig. 16, 1848. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. D2) nent africain, parmi lesquelles je citerai la belle Raymondi d'Algérie. SUCCINEA POIRIERIANA (fig, 55-56). Testa oblongo-elongata, leviter subcontorta, parum tenui, subdiaphana, parum nitente, luteo-succinea, in supremis ar- gute striatula, in ulüimo grosse striata ac rugosa; — spira contorto-obtusa, sat producta, ad summum obtusa (anfractus embryonalis minutissimus) ; — anfractibus 3-4 tumidis, con- vexis, rapide crescentibus, sutura profunda valde descendente, separatis; — ultimo relative mediocri, tumido, subrotun- dato-oblongo, fere dimidiam æquante, superne valde descen- dente; — apertura obliqua, oblonga, relative parum ampla ; — peristomate recto, acuto; — margine columellari validiore, arcuato; — marginibus callo junctis; — alt. 10-11, diam. 5-5 1/9; alt. ap. 5 mill. Coquille oblongue-allongée, légèrement torse, faiblement délicate, un peu transparente, médiocrement brillante, d’une teinte jaune-succinée, et sillonnée, sur ses lours supérieurs, par de fines striations, qui deviennent, notamment sur le der- nier, fortes, rugueuses et grossières. Spire assez élancée, un peu torse et obtuse au sommet. Tour embryonnaire très petit. Trois à quatre tours renflés, bien convexes, à croissance ra- pide, séparés par une suture profonde, fortement descendante. Dernier tour de taille médiocre, gonflé, arrondi tout en étant un peu oblong, égalant à peu près la moitié de la hauteur, et offrant en dessus une direction descendante accusée. Ouver- ture oblique, relativement peu développée, de forme oblongue, et entourée par un péristome droit et aigu. Golumelle plus épaisse, arquée. Bords marginaux réunis par une callosité descendant jusqu'à moitié de la columelle. Cette espèce remarquable par le gonflement de ses tours, par son ouverture exiguë, vit également sur les hauts plateaux de l'Hamacen, notamment aux environs d’Abrechobo. . La Poirieriana, à laquelle j'attribue le nom du savant ana- 26 3 -R. ROURGUIGNAT. tomiste, M. Justin Poirier, du Muséum, se distingue de la rugulosa, par ses tours un peu plus tors, très gonflés, surtout l’avant-dernier ; par sa croissance plus rapide ; par sa suture plus descendante, plus profonde, notamment vers l'ouverture; par son dernier tour moins allongé, plus exigu, ne dépassant point, comme celui de la rugulosa, la moitié de la hauteur ; par son ouverture moins haute, moins dilatée, un peu plus arrondie et plus oblique. SUCCINEA ADOWENSIS (fig. 57-58). Succinea Adowensis, Bourguignat, Desc. Moll. Egypt., Abyss., etc..…, p. 3, 1879. Succinea striata (pars), Jickeli, Moll. N. O0. Afr., 1874, p. 172, pl. VE, fig. 14 (médiocre), (non Krauss). Je rapporte à l’Adowensis, la striata de Jickeli. Quant à cette Succinée, signalée également, sous le même nom, par le D° Martens (Mal. Blütt, 1866, p. 97), et qui ressemble passa- blement à l’ægyptiaca d'Ehrenberg, Je crois que cette espèce est une forme spéciale, distincte de lAdowensis, de la vraie œægyptiaca, et de la striata du sud de PAfrique. L’Adowensis, remarquable par son test d’une belle teinte jaune-verdâtre ; par sa forme écourtée, globuleuse -ventrue ; par ses tours bien renflés, fortement tors; par son dernier tour très costulé et comme rugueux, appartient, à mon sens, au même groupe de la ÆRaymondi et des deux précédentes. Cette Succinée est très distincte de la sfriata de Natal, comme on peut s’en convaincre en examinant avec attention la repré- sentation qu'a donnée Krauss {Sudaf. Moll., pl. IV, fig. 16), de la striata, d'avec celle que je donne de l'Adowensis, dans les planches qui accompagnent ce Mémoire. Cette espèce vit sur les haut plateaux de l’Hamacen et du Tigré, notamment aux environs d’Adowa. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 97 SUCCINEA ÆTHIOPICA (fig. 47-48). Testa tumida, ovata vel potius suboblongo-ovata, nitida, subdiaphana, suceinea, argute striatula, in ultimo grosse striata ; — spira parum producta, sat brevi, obtusa, ad sum- mum acutiuscula ; — apice minuto; — anfractibus 3 1/9-4 (quorum supremi exigui convexique, penultimus et ultimus tumidi ac relative maximi), sutura profunda separatis ; — ultimo magno, oblongo-tumido, dimidiam altitudinis supe- rante; — apertura leviter obliqua, suboblongo-ovata; — peristomate recto, acuto ; columella parum arcuata ; — mar- ginibus callo junctis, — alt. 8-9, diam. 5 1/2-6; alt. ap. 9 1/2 millim. Coquille renflée, d’une apparence légèrement obèse-écour- tée et d’une forme ovalaire un peu oblongue. Test brillant, assez transparent, succiné, finement strié, sauf sur le dernier tour où les stries deviennent grossières et plus fortes. Spire assez courte, obtuse, terminée par un sommet petit et assez aigu. Trois tours et demi à quatre tours non tors, à croissance rapide ; Les deux supérieurs sont convexes et fort exigus ; les deux inférieurs, au contraire, relativement très grands, sont renflés et très convexes. Suture profonde. Dernier tour dépas- sant la moitié de la hauteur. Ouverture faiblement oblique, d’une forme ovale un peu oblongue,entourée par un péristome simple et droit. Columelle peu arquée. Bords marginaux réu- nis par une callosité descendant jusqu'à moitié du bord colu- mellaire. L'æthiopica à été recueillie dans les prairies des hauts pla- teaux de l’Hamacen. Cette espèce, très distincte des précédentes par sa forme écourtée-renflée, non torse, par ses derniers tours très gonflés, d’une très grande taille comparée à celle des supérieurs, qui est fort exiguë, rappelle un peu l’acrambleia d'Europe, espèce du groupe de la Charpentieri. Gette Succmée est également différente de la limicola du pays des Bogos, coquille à test agolutinatif, comme celui de l’arenaria. 928 J.-R. BOURGUIGNAT. HELSX. Les espèces de ce genre, en exceptant un échantillon jeune recueilli par Ruppell sur le littoral abyssinien, et assimilé par le D' Martens (1) à la similaris (2), sont au nombre de dix- huiL. Ces aix-huit Hélices appartiennent à huit groupes différents. Sur ces huit groupes, quatre (gr. des cihiata, rupestris, pygmeæa et aculeata) sont franchement européens ; un (gr. de la nivellina) me semble spécial aux contrées oriento-méditer- ranéennes ; les autres (gr. des pilifera, Isseli et Darnaudi), aux régions abyssiniennes. Voici ces groupes et les espèces que Je comprends dans cha- cun d'eux : 1° GROUPE DES PILIFERA. Helix pilifera, Martens et Morelet. Helix Combesiana, Bourguignat (Hehix pilifera de Jickeli, non Martens, nec Morelet). Lelix Ferretiana, Bourguignat. Helix Herbini, Bourguignat. Helix Galinieriana, Bourguignat. Ces cinq Hélices paraissent des formes particulières à l'Abys- sinie, formes qui doivent, néanmoins, être classées dans la méthode près desvellosu d'Europe; quelques-unes même (pili- fera, Combesiana et Ferretiana) 1 rappellent la phorochætia de la Bentle Chartreuse. 2° GROUPE DE LA CILIATA. Helix Beccaru, dickeli (Helix ciliata de Morelet). (1) In Malak. Blält, p. 210, 1869. (2) Helix similaris, Ferussac, Prodr., n° 262, et Hist. Moll., pl. XXV, B, fig. 4-4, etpl. XXVIT, 4, fig. 3.—dJickeli (Mol. N. 0. Afr., p. 70, 1874) cite éga- lement, d’après le dire de Martens, cette espèce comme abyssinienne. M. More- let (in Ann. mus. civ. Genova, HT, 1872, p. 194), de son côté, dit que, lors- que l'élément calcaire prédomine chez l’Helix Isseli, cette coquille rappélle, au premier aspect, certaines variétés de la similaris des îles Bourbon et Mada- gascar. C’est peut-être une Jsseli (à élément calcaire prédominant) qui a été rapportée par Ruppell, et prise pour la similaris. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 929 3° GROUPE DE LA RUPESTRIS. Helix Abbadiana, Bourguignat (Helix cryophila de Morelet et Helix Brocchi de Hickeh). Helix Brucei, dickeli. 4 GROUPE DE LA PYGMÆA. Helix cryophila, Martens. Helix abyssinica, Jickelh Helix rivularis de Martens. 2° GROUPE DE L'ACULEATA. Helix Raffrayi, Bourguignat. 6° GROUPE DE L ISSELI. Helix Isseli, Morelet (Helix Darnaudi pars de Jickeli). Helix Lejeaniana, Bourguignat. Helix Achilli, Bourguignat. 7° GROUPE DE LA DARNAUDI. Heliz Darnaudi, Pfeiffer (non Jickeli). Helixz Heuglini, Martens. 8° GROUPE DE LA NIVELLINA. Helix Hamacenica, Raffray. Helix subnivellina, Bourguignat. Sur ces dix-huit espèces, que je viens d’énumérer, M. À. Raffray en a rapporté neuf, sur lesquelles huit nou- velles. Pour bien faire comprendre les caractères de ces huit espèces, je rappellerai, lorsque Je le croirai nécessaire, ceux des formes voisines qui n'ont pas été trouvées par M. A. Raffray. HELIX PILIFERA. Helix pilifera, Martens, in Malak. Blätt, 1869, p. 209, et, 1870, p. 83; — et Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, U, 1872, p. 194, pl. IX, fig. 11 (non pilifera de Jickeli, qui est l’espèce suivante). La pilifera de Martens est une coquille (haut. 7, diam. 441/2 mill.) ombiliquée, déprimée, subanguleuse, sillonnée de stries pliciformes, et recouverte de poils courts, assez dis- tants les uns des autres. Les tours, au nombre de cinq, un peu 30 J.-R. BOURGUIGNAT. plans en dessus,convexes en dessous,sont cerclés d’une carène, assez anguleuse chez les tours supérieurs, finissant ensuite par s’'émousser peu à peu, et par disparaître vers l’ouverture. Le dernier tour, subarrondi, est légèrement descendant vers l’in- sertion. L'ouverture oblique, presque circulaire, peu échan- crée, est entourée par un péristome simple, faiblement obtus, droit à la partie supérieure, et un tant soit peu patulescent à la base aperturale. Le bord columellaire, dilaté supérieure- ment, est réfléchi sous la forme d’une dilatation triangulaire. Les bords marginaux sont rapprochés. L’échantillon figuré par M. Morelet diffère du type par sa partie supérieure un peu convexe, au lieu d'être plane, et par ses tours moins subanguleux. La pilifera, rapportée d’Abyssinie (sans indication de loca- lité) par Ruppell, a été retrouvée par notre ami le professeur Issel dans le pays des Mensas, entre Maldi et Gaba. HELIX COMBESIANA (fig. 29). Helix pilifera, Jickeli, Moll. N. O. Afr., 1874, p. 61, pl. IV, fig. 22-93 (non, Martens, nec Morelet). Cette Hélice, à laquelle j'attribue le nom du voyageur Combes, le compagnon de Tamisier, est celle que Jickeh a considérée comme semblable à la pihfera de Martens. La pilifera de Jickeli est une coquille à stries pliciformes très prononcées, entre lesquelles se dressent des poils allon- ges, distants les uns des autres, « pilis longioribus inter se dis- tantibus sparsa ». Ces poils paraissent sortir d’un alvéole tuberculeux. Le test, d’un brun pâle, est ceint d’une ligne isu- belle, «ad peripheriam linea isabellina picta », qui n’existe pas chez la vraie pihfera, qui, de plus, est d’une teinte marron uniforme. Le bord supérieur de l'ouverture paraît, en outre, recüligne-mcliné, ce qui rend l’ouverture moins exactement circulaire. Cette forme est signalée de la montagne de Rora-beit-andu, dans l'Hamacen. ARTICLE N° Ÿ MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 31 HELIX FERRETIANA (fig. 34-37). Testa anguste perforata, supra valde depressa vix ç onvexa, subtus perconvexa, tenui, diaphana, sat nitente, eleganter oblique striatula, uniformiter cornea, cum zonula albescente aut passim translucida, et aliquando, in aliquibus specimini- bus, zonulis 2 vel 3 angustis albidulis et passim interrupts, subtus ornata; — spira vix convexa; — apice lævigato, nitüido; — anfractibus 5 angulatis (angulus suturam se quens, in prioribus acutus, ad ultimum paulatim obsoles- cens ac prope aperturam evanescens), supra convexiusculis et paululum subplanulatis, ad ultimum rapide crescentibus, sutura impressula separatis ; — ultimo maximo, amplo, ad initium superne subangulato, ad aperturam rotundato, ad insertionem labri recto ; — apertura parum obliqua ac lunata, semirotundata; — peristomate recto, acuto; — margine columellari superne triangulatim dilatato; — alt. 7-8; diam. 11 mill. Coquille étroitement perforée, très déprimée, à peine convexe en dessus, bien convexe en dessous, à test mince, élégamment sillonné de stries obliques, peu brillant, trans- parent, d’une teinte cornée uniforme, et entouré, en outre d’une zonule blanchâtre, çà et [à légèrement translucide. Sur quelques échantillons, on remarque en dessous deux à trois petites bandes également blanchâtres et souvent interrompues. Spire peu convexe, à sommet lisse et brillant. Cinq tours peu convexes en dessus, même un peu plans, caractérisés par une partie anguleuse très prononcée chez les supérieurs, un peu moins chez les médians, et finissant sur le dernier par s'émousser et disparaitre entièrement vers l’ouverture. Crois- sance spirale d’abord lente et régulière, ensuite très rapide au dernier. Suture médiocrement accentuée. Dernier tour ample, très grand, faiblement subanguleux à son origine, exactement rond vers l’ouverture, et offrant en dessus, vers l’insertion du bord, une direction bien droite. Ouverture peu oblique et fai- ANN. SC. NAT., ZOOL., FÉVRIER 1883. XV. 6. — ART. N° 2. 32 _ J.-R. BOURGUIGNAT. biement échancrée, semi-arrcrdie, entourée par un péristome droit et tranchant. Bord coiumellaire pourvu à sa partie supé- rieure d’une dilatation triangulaire. Cette nouvelle forme, qui paraît bien constante, rappelle par sa zonule blanchâtre, parfois translucide, la « linea isa- bellina » de la Combesiana (pilifera de Jickeh) ; elle diffère essentiellement de cette Hélice par de nombreux caractères différentiels, dont voici les plus importants. Chez la Ferretiana, la croissance spirale, d’abord lente, devient très rapide sur le dernier; aussi ce tour est-il très dilaté, et en disproportion sensible de taille et de grandeur avec les autres. Chez là Combesiana, la croissance est régu- lière. L’ombilic de la Ferretiana se trouve réduit à une perfora- tion profonde et étroite ; celui de la Combesiana, plus ouvert, laisse apercevoir Pavant-dernier tour. Le test, notamment, est très différent chez ces deux espèces. Celui de la Ferretiana, délicat, transparent, assez brillant, sillonné de stries fines et régulières, possède une surface épi- dermique recouverte d’une multitude de petits poils excessive- ment couris, ressemblant à un léger duvet et paraissant dispo- sés en rangées très serrées en sens inverse de la direction des _Stries. Celui de la Combesiana, au contraire, moins transpa- rent, assez fortement plissé, est orné de poils allongés et sen- siblement distants les uns des autres. Ces trois caractères différentiels suffisent pour motiver la séparation de ces deux formes abyssiniennes. La Ferrehiuna, que je dédie au voyageur Ferret, compagnon de Galinier, vit à une altitude de 1994 mètres, sous les détri- tus humides, au mont Zeboul, chez les Gallas Raïas. HELIX HERBINI (fig. 25-98). Testa angusie perforata, leviter depressa, potius subglobosa, tenui, subpellucida, non nitente, uniformiter castanea, valide striato-plicatula ac pilis mnumerabilibus,condensatis, brevissi- ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 39 mis, in plicarum intervallis positis, undique induta ; — spira convexa ; — apice valido, lævigato; — anfractibus 5-6 con- vexis, regulariter lenteque crescentibus, sutura impressa sepa- ratis ; — ultimo rotundato, superne ad imsertionem recto ; — apertura obliqua, lunato-semirotundata ; — peristomate recto, acuto; — margine columellarti dilatato, perforationem leviter obtegente ; — marginibus remotis, callo vix inconspi- euo junctis; — alt. 7; diam. 10 mill. Coquille étroitement perforée, subglobuleuse, tout en étant, néanmoins, un peu déprimée, à test mince, d’un marron mat uniforme, légèrement transparent, très fortement strié- plissé, et hérissé, dans l'intervalle des plis, d’une innom- brable quantité de petits poils microscopiques, excessivement serrés. Spire convexe, à sommet lisse et robuste. 5 à 6 tours convexes, à croissance lente et régulière, séparés par une suture accentuée. Dernier tour arrondi, non descendant à l’in- sertion du bord. Ouverture oblique, échancrée, semi-ronde, et entourée par un péristome simple et droit. Bord columel- laire dilaté, recouvrant un peu la perforation. Bords mar- ginaux écartés, réunis par une callosité à peine perceptible. Cette espèce, dédiée à l’un des compagnons de M. À. Raffray, a été recueillie sur les hauts plateaux de l’Hamacen et du Tigré, à une altitude de 2000 à 2500 mètres, entre Keren et Adowa. . L’Herbini se distingue aisément des trois précédentes, par sa forme plus globuieuse; par sa spire plus convexe; par sa perforation plus étroite ; par sa croissance lente, régulière, à tours serrés; par son test d’une teinte marron foncé, plus fortement plissé, et sensiblement ondulé, enfin, offrant d'innombrables petits poils, excessivement courts, remplissant l'intervalle des plis. HELIX GALINIERTANA (fig. 30-33). Testa angustissime perforata, subglobosa,mediocriter tenui, parum pellucida, leviter nitida, uniformiter castanea, regula- 34 F.-R. BOURGUIGNAT. riter plicosa ac pilis modo brevibus, modo longioribus, inter se distantibus, passim inter plicas sitis, ornata; — spira obtuso-convexa ; apice valido, lævigato ; — anfracubus 5 con- vexis, lente (in ultimo sat velociter) crescentibus, sutura im- pressa separatis; — ultimo paululum majore, rotundato, superne recto ; — apertura parum obliqua, semirotundata ; — peristomate recto, acuto; — margine columellari superne triangulatim dilatato; marginibus remotis, callo pallidiore juncis ; — alt. 8; diam. 9 mill. Coquille très étroitement perforée, subglobuleuse, à test médiocrement délicat, peu transparent, fablement brillant, d’un marron foncé uniforme, régulièrement plissé, et orné, entre les plis, de poils tantôt courts, tantôt plus allongés, et assez distants les uns des autres. Spire obtuse-convexe, à sommet lisse et robuste. Cinq tours convexes, à croissance lente, devenant, sur le dernier, plus rapide. Suture prononcée. Dernier tour un peu plus grand, arrondi, non descendant à sa partie supérieure. Ouverture peu oblique, presque semi- sphérique, entourée d’un péristome simple et tranchant. Bord columellaire offrant supérieurement une dilatation triangu- laire fort courte. Bords marginaux écartés, réunis par une callosité délicate d’une teinte pâle. Cette Hélice, à laquelle j’attribue le nom du voyageur Gali- nier, diffère de la précédente par sa forme presque globu- leuse, plus ramassée sur elle-même; par sa coloration d’un marron plus foncé; par sa surface régulièrement plissée, et ornée, dans l’intervalle des plis, par des poils peu nombreux, tantôt courts, tantôt assez allongés ; par son ouverture moins oblique ; par son bord columellaire plus étroitement dilaté ; par sa perforation plus étroite ; enfin, par sa croissance spirale un peu plus rapide au dernier tour. La Galimeriana vit sur les hauts plateaux aux environs d’Adowa. ARTICLE N° 9. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 39 HELIX ABYSSINICA. Helix rivularis, Martens, in Krauss, in Malak. Blätt, 1869, p. 98. Helix (patula) abyssinica, Jickeli, Moll. N. 0. Afr., p. 54, pl. IV, fig. 17, 1874. Gol de PAbouna-Vousef, à une altitude de 4024 mètres, dans le Lasta. HELIX RAFFRAYI (fig. 21-24). Testa minutissima, anguste perforata (perforatio in ultimo subitù patescens), depressa, opacula, fusca, eleganter in prio- ribus costulata, in ultimo costulato-lamellata (lamellæ ciliatim in medio ultimi prolongatæ); — spira convexa, obtusa; — apice robusto, lævigato; — anfractibus # angulatis (angulus in ultimo evanescens), convexis, celeriter crescentibus, sutura sat impressa separatis; — ultimo dilatato, subcompresso- oblongo, superne lente descendente; — apertura obliqua, parum lunata, ovata; — peristomate obtusiusculo, inferne leviter patulescente; margine columellari dilatato; — alt.1 1/2; diam. 1 1/4 mill. Coquille excessivement petite, de forme déprimée, pourvue d’une étroite perforation, qui se dilate subitement au dernier tour. Test assez opaque, brunâtre, élégamment costulé, et orné, sur le dernier tour, de lamelles épidermiques se pro- longeant en arêtes aiguës, sur la partie médiane, sous l’appa- rence de plaques foliacées triangulaires très saïllantes et res- semblant à des spinules aplaties. Spire convexe, obtuse, à sommet lisse et robuste. # tours convexes, pourvus d’une angulosité qui disparait sur le dernier. Croissance rapide. Suture prononcée. Dernier tour dilaté, subcomprimé dans un sens oblong, et présentant en dessus une direction descendante lente et régulière. Ouverture oblique, peu échancrée, ovalaire, à péristome légèrement obtus, et un tant soit peu patulescent à la base aperturale. Bord columellaire dilaté et réfléchi. Cette magnifique petite espèce, qui rappelle tout à fait notre aculeata d'Europe, a été recueillie sous les débris humides 36, J.-R. BOURGUIGNAT. des anfractuosités des rochers du mont Zeboul, chez les Gallas Raïas, par M. À. Raffray, à qui je me fais un plaisir de la dédier. HELIX ISSELL. Helix Isseli, Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, UT, 1872, p. 193, pl. IX, fig. 3. Helix Darnaudi(non Pfeiffer), Jickeli, Moll. N. 0. Afr., 1874, pl. IV, fig. 5, À, A' et A’, seulement! (les figures 25 B, B’ et B" représentent l’Helix Lejea- niana. — Quant aux figures C, 5, £, F, G et H, on ne peut savoir ce qu'elles peuvent être, puisqu'elles donnent la représentation du derrière du dernier tour, qui n’offre aucun caractère). L’Isseli, fort bien rendue dans le travail de M. Morelet, est une assez grande espèce (haut. 10-13; diam. 15-18 mull.), étroitement ombiliquée, globuleuse, fort peu déprimée, même un tant soit peu conoïde, à test transparent, d’un brun-corné, sillonné de striations serrées,et orné de 5 à 6 zonules, d’un ton opaque, plus chargées de calcaire que le reste de la coquille. La spire est conoïde, parfois un tant soit peu déprimée. Les tours, au nombre de 5 à 5 1/2, sont séparés par une suture profonde. Le dernier, renflé-globuleux, arrondi, est entouré d’une zonule plus large à sa partie médiane. L'ouverture, oblique, peu échancrée, semi-arrondie dans un sens oblique faiblement oblong-meliné, est pourvue d’un péristome mince, droit et aigu. Le bord columellaire se réfléchit à sa partie supé- rieure en une courte dilatation triangulaire. Il existe une variété un peu plus petite (haut. 6; diam. 10 mull.), plus délicatement striée, chez laquelle les zonules sont seulement au nombre de 2 à 3. Chez cette variété, le principe calcaire est un peu plus prédominant. Cette Hélice est abondante dans le pays des Bogos ([ssel). HELIX LEJEANIANA. Helix Darnaudi (non Pfeiffer), Jickeli, Moll. N. O0. Afr., 1874, pl. IV, fig. B, B’ et B'’ (seulement !). Testa angustissime perforata (perforatio fere tecta), ven- troso-globulosa, fragili, diaphana, sat nitente, uniformiter ARTICLE N° 2, MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. Sn cornea ac zonula opaculo-albescente cincta, conferte striata, in ultimo sat grosse subplicosa ac sub validissimo lente minu- üssimis lineolis spiralibus fere inconspicuis spiraliter subde- cussata; — spira obtusa, inflato-rotundata; apice exigU0, nitido ac lævigato,; — anfractibus 6 convexis, regulariter et sat celeriter crescentibus, sutura impressa separatis; — ultimo ventroso-rotundato, superne descendente ; — apertura obliqua, lunata, semisphærica ; — peristomate recto, fragil- limo ; — margine columellari superne triangulatim dilatato ac perforationem fere obtegente ; — alt. 42 ; diam. 145 mill. Coquille ventrue-globuleuse, pourvue d’une perforation excessivement étroite et presque recouverte par la réflexion du bord columellaire. Test fragile, transparent, assez brillant, d’une teinte cornée uniforme avec une zonule blanchâtre- opaque sur le milieu du dernier tour, enfin, très finement sillonné de fines striations serrées, qui deviennent assez gros- sières et un peu pliciformes vers l’ouverture, et laissant, en outre, apercevoir, sous le foyer d’une forte loupe, une muiti- tude de très petites linéoles spirales, qui donnent à la coquille une apparence légèrement décussée. Spire obtuse, renflée- arrondie, à sommet lisse, brillant et exigu. Six tours convexes, à croissance régulière et assez rapide, séparés par une suture accentuée. Dernier tour rond, ventru, descendant à l’inser- tion du bord. Ouverture oblique, échancrée, semisphérique, entourée d’un péristome droit d’une extrème fragihité. Bord columellaire offrant, à sa partie supérieure, une dilatation triangulaire, qui recouvre presque la perforation. Cette Hélice a été parfaitement représentée par Jickeli (fig. 25, B, Bet B”), sous l’appellation erronée de Darnaudhr. Ces trois figures (B, B et B") suffisent amplement pour la con- naissance de cette espèce. La Lejeaniana se distingue de l’Isseli, par sa forme ven- true-globuleuse, à spire obtuse et non conique; par son test plus mince, très fragile, d’une teinte cornée uniforme transpa- rente, interrompue seulement par une zonule étroite, blan- 30 J.-R. ROURGUIGNAT. châtre, légèrement opaque et à base calcaire; par sa perfora- tion excessivement étroite, presque entièrement recouverte par la dilatation supérieure du bord columellaire ; par son ouver- ture qui, sans l’échancrure, serait parfaitement ronde (celle de l’Isseli est subarrondie, dans un sens oblique légèrement oblong-incliné). Cette Hélice a été recueillie sur les hauts plateaux entre Keren et Adowa. HELIX ACHILLI (fig. 38-40). Testa anguste perforata, depressa, utrinque convexo-con- vexa, parum tenui, subopacula, argute striatula, albescente ac zonulis numerosis (10-15) corneo-translucidis, angustis- simisque ireumeineta ; — spira convexa, obtusa ; apice lævi- gato ; — anfractibus 6 convexiusculis, sat celeriter crescenti- bus, sutura impressa separatis ; — ultimo majore, rotundato, ad inserlionem descendente; — apertura parum obliqua, lunata, semirotundata ; — peristomate recto, acuto ; — mar- gine collumellari superne valde triangulatim dilatato ac supra perforationem sat reflexo ; — alt. 12; diam. 16 mul. Coquille étroitement perforée, déprimée, aussi convexe- obtuse en dessus qu’en dessous, à test assez résistant, sub- opaque, finement strié, d’une teinte blanchâtre et orné, en outre, de nombreuses (de 40 à 15) bandes très étroites, d’une apparence cornée un peu transparente. Spire convexe-obtuse, à sommet lisse. Six tours peu convexes en dessus, à croissance rapide, séparés par une suture prononcée. Dernier tour rela- tivement grand, arrondi, descendant à l'insertion du bord. Ouverture faiblement oblique, échancrée, semisphérique, entourée d’un péristome droit et aigu. Bord columellaire triangulairement dilaté à sa partie supérieure, et recouvrant légèrement sa perforation. Cette espèce, à laquelle j’attribue le prénom de M. Achille Raffray, a été recueillie dans la région chaude entre Massaouah ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 39 et les montagnes de Keren, ainsi que sur les hauts plateaux de l’'Hamacen. L’Achlli ne peut être rapprochée que de lfsseli, dont elle diffère notamment par sa forme moins globuleuse, plus dépri- mée; par sa spire Convexe-obtuse et non conoïde; par son ouverture plus exactement semisphérique; par son dernier tour moins grand, plus étroitement rond (celui de l’Isseli est arrondi dans un sens incliné un peu oblong) ; par son test plus calcaire, moins transparent et plus délicatement strié. HELIX DARNAUDI. Helix Darnaudi, L. Pfeiffer, in Proceed. z0ol. Soc. London, 1856, p. 3%; — et, Monogr. Hel. viv., IV, 1869, p. 54 (non, Helix Darnaudi de Biandford et Jickeli). La vraie Darnaudi, qui vit dans les contrées chaudes et sèches du Sennaar, et qui, Je crois, n’a pas été constatée Jus- qu'à présent d’une manière bien certaine sur les plateaux humides de lAbyssinie, est une toute petite coquille (haut. 5; diam. 8 mill.) perforée, d’une forme globuleuse-conoïde. Son test rugueux-strié, d’une teinte cornée sublucide, est moucheté de petites fascies où domine le calcaire ; la spire est conique ; les tours, au nombre de 5, peu convexes, s’accroissent régu- lièrement et avec assez de rapidité; le dernier, arrondi, est descendant à l'insertion du bord; l’ouverture presque verti- cale, échancrée, semi-arrondie, est entourée par un péristome simple et droit, le bord columellaire est dilaté supérieure- ment ; les bords marginaux sont un tant soit peu convergents. Cette Hélice, comme forme, rappelle assez les espèces algé- riennes du groupe des Helix Locheana et Gibilmanica. HELIX HEUGLINI. Helix (pella) Darnaudi, var. Heuglini, Martens, in Malak. Blält, 1866, p. 92, pl. I, fig. 1-4. Cette petite coquille (haut. 64/9; diam. 9 mill.) d’une taille un peu plus forte que la vraie Darnaudi, est une forme subglo- 440 J.-R. BOURGUIGNAT. buleuse, étroitement ombiliquée; son test mince, un peu brillant, striolé, d’une teinte cornée, est moucheté, en dessus, par des flammules opaques irrégulièrement espacées, et, en dessous, par des taches non opaques, mais translucides, dis- posées en séries spirales çà et là interrompues; la spire, courte, obtuse, est moins conique que celle de la Darnaudi; ses tours, au nombre de 4 1/2, sont médiocrement convexes ; le dernier renflé-arrondi, est rectiligne à l’insertion du bord (celui de la Darnaudi est descendant) ; son ouverture fortement échanerée, semi-arondie, possède un péristome droit et aigu; ses bords marginaux sont écartés (ceux de la Darnaudi sont, au con- iraire, légèrement convergents) ; enfin, son bord columellaire est dilaté à sa partie supérieure. Cette Hélice, signalée du sud de l’Abyssinie (sans indication de localité), a été découverte par le voyageur Heuglin, ancien consul d'Autriche à Khartoum. HELIX HAMACENICA (fig. 41-43). Helix hamacenica, Raffray. Testa anguste umbilicata, subgloboso-depressa, supra sat convexa, solida, cretacea, uniformiter candida, eleganter striatula (striæ obliquæ, sat undulatæ) ; — spira convexa ; apice exiguo, lævigato, corneo ; — anfractibus 6 sat convexis, regulariter lenteque crescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo subcompresso-rotundalo, ad aperturam relative suboblongo, superne lente descendente ; — apertura obliqua, parum lunata, transverse suboblonga; peristomate recto, acuto, intus valide incrassato, inferne patulescente ; — mar- gine columellari valido, superne dilatato ; — margimibus approximatis, tenui callo juncüs; — alt. 40; diam. 15 mul. Coquille étroitement ombiliquée, subglobuleuse-déprimée, assez convexe en dessus, à test solide, crétacé, élégamment sillonné de stries obliques subondulées, et d’une belle teinte blanche uniforme. Spire convexe, à sommet petit, lisse et corné. Six tours relativement convexes, à croissance lente et ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. A4 régulière, séparés par une suture prononcée. Dernier tour subcomprimé-arrondi, assez oblong vers l’ouverture, et offrant en dessus une lente direction descendante. Ouverture oblique, peu échancrée, suboblongue dans le sens transversal, et entourée par un péristome droit, aigu, fortement bordé inté- rieurement, et légèrement patulescent à la base. Columelle robuste, dilatée à sa partie supérieure. Bords marginaux rap- prochés, réunis par une mince callosité. Cà et là dans les prairies sur les hauts plateaux de l’'Hama- cen. HELIX SUBNIVELLINA (fig. 44-46). Testa perforata, subgloboso-depressa, supra convexa, soli- dula, leviter subpellucida, suberetacea, candida, argute stria- tula, in ultimo sat grosse striala; — spira convexa ; apice minuto, evigato, corneo vel atro ; — anfractibus 6 convexius- culs, regulariter lenteque usque ad ultimum, deinde velo- citer, crescentibus, sutura impressa separatis; — ultimo magno, sat amplo, rotundato, superne recto, non descen- dente; — apertura parum obliqua ac lunata, subrotundata ; — peristomate recto, acuto, intus non incrassato, ad basin non patulescente; — margine columellari tenui, superne vix dilatato; — marginibus sat remotis, callo insconspicuo junetis ; — alt. 10 ; diam. 45 mul. Coquille perforée, subglobuleuse-déprimée, convexe en dessus, à test subcrétacé, blanc, faiblement transparent, très finement striolé, sauf sur le dernier tour, où les stries sont grossières et parfois assez fortes. Spire convexe, à sommet exigu, lisse, d’une teinte cornée ou noirâtre. Six tours moyen- nement convexes, à croissance lente et régulière jusqu’au der- mer, où elle devient rapide. Suture accentuée. Dernier tour ample bien rond, rectiligne supérieurement et non descendant. Ouverture faiblement oblique, peu échancrée, presque ronde, entourée par un péristome droit, aigu, #0n encrassé et non patulescent à la base. Columelle délicate, légèrement dilatée 42 J.-R. BOURGUIGNAT. à sa partie supérieure. Bords marginaux assez écartés , réunis par une callosité à peine perceptible. Habite, avec la précédente, sur les hauts plateaux de l’'Hamacen. Cette Hélice se distingue de l’Hamacenica par son test moins épais, moins calcaire ; par ses striations, qui, de fines et régulières, deviennent grossières et beaucoup plus fortes sur le dernier tour; par sa croissance spirale lente jusqu’au dernier tour, qui prend un accroissement relativement rapide, tout en devenant plus ventru et bien arrondi; par son ouver- ture moins oblique, plus ronde, à péristome très mince, tran- chant, non bordé intérieurement et non patulescent à la base ; par son bord columellaire délicat, à peine dilaié à sa partie supérieure ; par son dernier tour rectiligne, et non descen- dant, etc. | Ces deux Hélices, qui, sans aucun doute, sont des espèces accidentellement importées sur les hauts plateaux de l’'Hama- cen, rappellent, par leur physionomie, les formes syriennes ou de la basse Égypte de la série de la nèvea (1). BULIMUS. Si les Hélices abyssiniennes offrent presque toutes de grands rapports de ressemblance avec celles de notre continent, il n’en est pas de même des Bulimes. Les mfluences climatériques de cette région, qui ont eu, en effet, assez de puissance pour imprimer aux Hélices des traits quasi européens, se sont manifestées, chez les Bulimes, dans un tout autre sens ; elles ont accentué, chez quelques espèces, des caractères essentiellement africains, tandis qu’elles ont donné à d’autres une physionomie américaine, qu’on ne sau- rait méconnaître. (1) Helix nivellina, Bourguignat, 1870 (Helir nivea, Ziegler, in Anton. Verz., p. 37, 1839, et, Pfeiffer, Symb. Hist. Hel., 11, 1842, p. 34. — Non, Helix nivea de Gmelin, Syst. nat., p. 3639, 1790, qui est une espèce différente de la série de la striata de Müller, 1774 (non, Draparnaudä, 1805). ARTICLE N° 2, MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 43 Les Bulimes de l’Abyssinie sont au nombre de 17. J’en excepte le lamprodermum (1) qui n’est pas de ce pays. Les 17 Bulimes peuvent se répartir en 6 groupes distincts. 1° GROUPE DU RAFFRAYI. Bulimus Raffrayi, Bourguignat. Bulimus Herbini, Bourguignat. Bulimus Simonis, Bourguignat. PBulimus Achilli, Bourguignat. PBulimus Tamisierianus, Bourguignat. 2° GROUPE DE L'OLIVIERI. Bulimus Olivieri, Pfeiffer. PBulimus Abbadianus, Bourguignat. Bulimus Jickelianus, Nevill. 3° GROUPE DE L'ABYSSINICUS. Bulimus abyssinicus, Pfeiffer. Bulimus Galinierianus, Bourguignat. PBulimus Lejeanianus, Bourguignat. PBulimus Hemprich, Jickel. 4° GROUPE DU CŒNOPICTUS. = Bulimus sennaaricus, Bourguignat. Bulimus æthiopicus, Bourguignat. 5° GROUPE DE L'EMINULUS. Bulimus subeminulus, Bourguignat. Bulinus macroconus, Bourguignat. 6° GROUPE DE L’INSULARIS. Bulimus insularis, Albers. (1) Le Bulimus lamprodermum (Morelet, in Journ. conch., 1879, p. 315, pl. XIE, fig. 6), signalé d’une haute montagne de l’Abyssinie, est une espèce recueillie par M. G. Revoil, lors de son premier voyage, sur le pic de Meraya, dans le pays des Comalis. M. G. Revoil a donné lui-même cette coquille à un marchand-naturaliste de Marseille, qui, ne se souvenant plus de sa provenance, l’a adressée à M. Morelet comme espèce abyssinienne. Je dois ajouter que ce Bulime me paraît distinct de tous ceux que j’ai décrits du pays comalis, et qu'il mérite d’être conservé comme espèce. A - J.-R. BOURGUIGNAT. De ces groupes d'espèces, deux (gr. des abyssinicus (1) et eminulus) me semblent africains, bien que plusieurs auteurs aient classé l’eminulus et l’abyssinicus dans des séries étran- gères à ce continent ; trois autres (gr. des Olivieri, cænopictus et insularis) me paraissent asiatiques ; enfin, celui du Raffrayi est, à mon sens, américain. Lorsque M. À. Raffray, qui, comme on le sait, est un savant entomologiste, me remit sa collection de Mollusques, il m'avertit qu'il avait constaté, parmi ses Insectes abyssiniens, non seulement des formes analogues à celles de nos Alpes Carniques, mais encore des espèces similaires à celles des Andes de l'Amérique du Sud. J'avoue, quand ce savant voya- geur me fit part de ses observations, que je restais un peu incrédule au sujet d’un fait aussi étonnant. Maintenant, depuis l’étude que je viens de faire des Bulimes de la série des Raffrayi, je reconnais la justesse du jugement de M. Raffray, et Je crois que, s’il existe des Bulimes semblables à ceux des Andes, il doit également se trouver des Insectes à physionomie américaine. Toutes les espèces du groupe du Raffrayi n’ont d’analogues, en effet, que parmi les nombreux Bulimes des Andes des Républiques de l'Équateur et de la Nouvelle-Grenade. Ainsi le Raffrayi ressemble comme taille, comme forme el comme caractères, au Bulimus Cotopaxensis (Pleiffer, 185E, et in 2° édit., Chemnitz, p. 103, pl. XXXIIL, fig. 9-10) de la haute montagne du Cotopaxi, dans la République de l'Équateur; Le Simonis, — au Bulimus nigrolimbatus (Pfeiffer, 1851, et in 2° édit., Chemnitz, p. 84, pl. XXI, fig. 26-30) des Andes de la Nouvelle-Grenade ; L'Herbini, — au Bulimus meleagris (Pfeiffer, 1851, et in 2° édit., Chemnitz, p. 81, pl. XXI, fig. 24-95), également des Andes de la Nouvelle-Grenade ; L’Achilli, — au Bulimus anthisanensis (Pfeiffer, 4851, et (1) La Glardina Boivini (Morelet, Sér. Conchyl., H, 1860, p. 72, pl. V, fig. 5), de Montbaza, sur la côte de Zanguebar, est une espèce de ce groupe. ARTICLE, N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 49 in 2 édit., Chemnitz, p. 104, pl. XXXIIT, fig. 20-21) de la montagne Anthisana (14000 p. a.), de la République de l'Équa- leurs ete Aeic Si je viens seulement de mentionner quelques espèces des Andes, il ne faut pas croire pour cela que ce sont les seules qui offrent des rapports de ressemblance ;1lse trouve, au contraire, dans ces hautes montagnes américaines toute une série de Bulimes qui rappellent ceux de l’Abyssinie. En somme, en réfléchissant bien à ces analogies spécifiques, on reconnait que ce fait, qui d’abord parait surprenant, n’a rien de bien extraordinaire. Les montagnes de l’Abyssinie s’élèvent entre le cinquième et douzième degré de latitude nord ; celles des Andes se trouvent sous une latitude semblable ; les sommités de ces chaînes, si éloignées l’une de lautre, atieignent à peu près les mêmes altitudes : dans l’Abvyssinie elles varient entre 3500 à 4600 mètres ; dans les Andes, de 3500 à 5000 ; les pluies sont aussi continues dans l’une comme dans lautre région; par conséquent, les conditions de chaleur, d'humidité, de froid ou de sécheresse sont pour ainsi dire similaires. Il n’y a donc rien d'étonnant à ce que des influences clima- tériques identiques aient donné à ces Bulimes, si distants les uns des autres, un cachet tout particulier de ressemblance. Les Bulimes du groupe du Æaffrayi sont des espèces de forme ventrue-oblongue ou ovoide, à test assez mince plus ou moins transparent, et caractérisées par un bord péristomal obtus, non réfléchi, simplement patulescent, intérieurement épaissi, et pourvu extérieurement d’un encrassement formant bourrelet. Ces espèces peuvent se classer de la manière suivante : A. — Une perforation. — Columelle rectiligne sans sinus supérieur. * Coq. grande, oblongue-ovoide, à costulations très écartées. : Bulimus Raffrayr. … 210 J.-R. BOURGUIGNAT. * Coq. oblongue, à costulations rapprochées : Bulimus Herbini. Coq. courte, ventrue, à costulations seulement supé- rieures et très saillantes : Bulimus Simonis. XKXX B. — Pas de perforation. — Columelle avec un sinus supé- rieur. * Coq. oblongue, à costulations saillantes et écartées : Pulimus Achilli. ” Coq. ovale-ventrue, costulée seulement le long de la suture du dernier tour : Dulimus Tamisierianus. BULIMUS RAFFRAYT (fig. 77-78). Testa minute perforata (perforatio exigua, fere omnino tecta), ovoideo-oblonga, ventrosa, sat tenui, mediocriter pel- lucida, uniformiter epidermide luteo-castaneo induta, elegan- ter costata (in prioribus (supremo excepto) ac medianis costæ validæ, obliquæ productæque, im ultimo minus obliquæ, magis distantes, hebetes et ad aperturam irregulariter subevanidæ), ac in ultimis inter costas lineolis spiralibus granulosisque eximie decussata ; — spira oblongo-obtusiuscula, ad saummum obtusa ; — apice valido, lævigato, pallidiore, superne planu- lato; — anfractibus 7 convexiusculis, regulariter crescentibus, sutura leviter fimbriata ac subimpressa separatis ; — ultimo magno, dimidiam alüitudinis superante, convexo, superne lente descendente; — apertura subobliqua, oblonga, intus albido-margarilacea ; margine externo exacte convexo ; colu- mella recta, alba, superne supra perforationem dilatata, inferne acuminata; — peristomate candido, obtusiusculo, intus leviter incrassato, subpatulescente, non reflexo ; — mar- gnnbus remotis, Callo albo junctis; — alt. 35; diam. 18 ; ait. ap. 20 nul. Coquille ovoide-oblongue, tout en étant ventrue, assez ARTICLE 5° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE- #7 mince, médiocrement transparente, et pourvue d’une petiie perforation presque entièrement recouverte par l’expansion du bord columellaire. Test d’une belle teinte uniforme d’un marron ürant sur un Jaune assez foncé, de plus, très élégam- ment costulé. Côtes commençant sur le second tour supérieur, où elles se montrent régulièrement espacées, obliques, fortes et élevées, puis paraissant moins saillantes sur les tours médians, enfin devenant de plus en plus émoussées sur le der- mer, où elles finissent par disparaitre vers l’ouverture pour faire place à des striations obsolètes, assez irrégulières. Entre es côtes, on remarque, à partir de l’avant-dernier tour, de nombreuses petites linéoles spirales, qui prennent, sur le der- nier, une apparence granulée. Spire oblongue, obtuse au sommet, qui est robuste, lisse, d’un ton plus pâle et aplati à sa partie supérieure. Sept tours peu convexes, à croissance régu- lière, séparés par une suture peu accentuée et légèrement fim- briée. Dernier tour relativement grand, dépassant la moitié de la hauteur, de forme convexe et offrant supérieurement une direction descendante lente et régulière. Ouverture faiblement oblique, oblongue, intérieurement irisée d’une nacre blanche. Bord externe exactement convexe. Columelle rectiligne, blanche, acuminée à la base et dilatée à sa partie supérieure sur la perforation. Péristome blanc, légèrement obtus, subpa- tulescent, non réfléchi, intérieurement un peu épaissi et exté- rieurement ceint d’une étroite zone blanchâtre, qui simule un bourrelet. Bords marginaux écartés, réunis par une callosité blanchâtre. Cette superbe espèce, dédiée à M. A. Raffray, a étérecueillie par ce voyageur, à une altitude de 3000 mètres sur le mont Aladjié dans l’Anderta. BULIMUS HERBINI (fig. 74). Testa minute perforata (perforatio profunda, subtecta), oblonga, mediocriter ventrosa, sat solida, parum pellucida, uniformiter lutea, eleganter costulata (costulæ confertæ, obli- ANN. SC. NAT., ZOOL., MARS 1883. XV 7. — ART. N° 2 ms, 48 J.-R. BOURGUIGNA#. quæ, regulares, in ultimo validiores et ad basin ultimi obsole- tissimæ aut evanidæ), ac, in ultimo, sub validissimo lente, lineolis argutissimis spiralibusque subtilissime cireumeincta ; — spira producta, ad summum mamillata ; — apice obtuso, valido, lævigato, saturatiore ; — anfractibus 7 convexiusculis, sutura parum impressa separatis ; — ultimo magno, sat con- vexo, dimidiam altitudinis exacte æquante, superne lente descendente,ad basin circa perforationem leviter subangulato; — apertura sat obliqua, subovata, intus albescente ; — mar- gine externo Convexo ; — columella oblique reeta, superne dilatata, inferne acuminata ; — peristomate albido, obtusius- culo, leviter patulescente, extus labio obtuso cineto ; — mar- gmibus leviter convergentibus, callo tenui decoloratoque junctis. — Alt. 30 ; diam. 14; alt. ap. 45 mill. Coquille de forme oblongue, médiocrement ventrue, assez solide, peu transparente, d’un jaune uniforme, et pourvue d’une perforation étroite, profonde et faiblement recouverte. Test élégamment sillonné par des costulations serrées, obliques, bien régulières, devenant de plus en plus robustes en appro- chant de l’ouverture, sauf à la base du dernier tour, où elles s’émoussent et finissent par disparaître. Sous le foyer d’une forte loupe, le test laisse encore apercevoir une multitude de très fines linéoles spirales. Spire assez allongée, s’atténuant en un sommet robuste, obtus, mamelonné, lisse et d’une teinte plus foncée. Sept tours peu convexes, séparés par une suture faiblement prononcée. Croissance régulière, bien qu’un peu rapide. Dernier tour grand, convexe, égalant Juste la moitié de la hauteur, lentement descendant à sa partie supérieure, et offrant à sa base, vers la perforation, une angulosité peu accentuée. Ouverture assez oblique, subovale, intérieurement blanchâätre. Bord externe convexe: Columelle obliquement rectiligne, dilatée supérieurement, se terminant en pointe in- férieurement. Péristome blanc, faiblement obtus, assez patu- lescent, non épaissi à l’intérieur et entouré extérieurement par une zone étroite et émoussée, simulant un bourrelet. Bords ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 49 6 marginaux convergents, réunis par une délicate callosit transparente et sans coloration. Ce nouveau Bulime, auquel j'ai attribué le nom d’un des compagnons de M. A. Raffray, vit également à une altitude de 3060 mètres sur le mont Aladjié dans l’Anderta. L’Herbini se distingue du Raffrayi par sa taille moindre; par sa forme oblongue peu ventrue; par son. test plus robuste, d'une belle teinte jaune; par son sommet mamelonné; par sa columelle oblique; par son ouverture presque ovale, d’une teinte moins blanche à l’intérieur ; par ses bords convergents, moins écartés; par son péristome non épaissi intérieurement, un peu plus patulescent et ceint extérieurement par un bour- relet obtus, un tant soit peu plus saillant que celui du Raffrayi; par son dernier tour égalant juste la moitié de la hauteur, et ne la dépassant pas; enfin, surtout, par ses costulations ser- rées, moins grosses, moins larges, et par ses linéoles spirales plus délicates, non granulées, visibles seulement sur le der- nier tour. Chez le Raffrayr, les linéoles spirales apparaissent dès l’origine de l’avant-dernier tour. BULIMUS SIMONIS (fig. 63). Testa angustissime perforata (perforatio subtecta), curta, perventrosa, tenui, subpellucida, uniformiter pallide olivacea, eleganter costata (costæ primo minutæ, demde in medianis paulatim validiores et confertiores, tandem liratiformæ pro- ductioresque et ad basin ultimi evanescentes) ; — spira bre- viter comica; —apice valido, lævigato, obtuso, superne sicut pla- nulato; — anfractibus 6 convexis, regulariter crescentibus, sutura impressa separatis, — ultimo magno, ventroso, dimi- diam altitudinis attingente, superne adinsertionem labri lente descendente ; — apertura sat obliqua, subovata, intus obscure subcarneola ; — columella subalbida, superne dilatata, ad basin acuminata; — peristomate recto, anferne leviter vix subpatulescente, acuto, intus carneo-albidulo ac submcrassa- 90 3.-R. BOURGUIGNAT. tulo; — marginibus sat remotis, callo diaphano, vix perspicuo junctis. — Alt. 22; diam. 14; alt. ap. 11 mill. Coquille écourtée, très ventrue, mince, subtransparente, d’une teinte uniforme pâle olivâtre, et pourvue d’une perfora- tion très étroite, à moitié recouverte. Testélégamment sillonné de côtes, d’abord délicates, puis, sur les tours médians, plus fortes et plus serrées, enfin, devenant liratiformes très sail- lantes sur la partie supérieure du dernier tour, tandis qu’elles disparaissent complètement à sa partie inférieure, où elles sont remplacées par de très fines striations. Spire brièvement conique, à sommet robuste, obtus, lisse, et comme aplati en dessus. Six tours convexes, à croissance régulière, séparés par une suture prononcée. Dernier tour grand, ventru, égalant la moitié de la hauteur, et offrant à l’insertion du bord externe une lente direction descendante. Ouverture passablement oblique, subovale, d’une teinte faiblement carnéolée à l’inté- rieur, entourée par un péristome droit, aigu, très légèrement épaissi intérieurement par un faible encrassement d’un ton de chaire blanchâtre, et offrant, vers sa base, une légère patu- lescence. Columelle un peu blanche, dilatée à sa partie supé- rieure et s’acuminant inférieurement. Bords assez écartés, réunis par une callosité diaphane peu apparente. Cette espèce, remarquable par sa forme ventrue-écourtée, et par son dernier tour lisse en dessous, tandis qu'il est forte- ment costulé à sa partie supérieure, est bien différente des deux précédentes. Elle a été également recueillie dans le massif du mont Aladjié, ainsi que sur les hauts plateaux de lAnderta. Elle est dédiée à M. Simon, l’un des compagnons de voyage de M. A. Raffray. BULIMUS ACHILLI (fig. 75-76). Testa imperforata ac non rimata, oblonga, tenui, obscure pellucida, uniformiter brunnea vel fuscea, eleganter costulata (costæ in supremis (apice excepto) productæ, confertæ ac sat ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 91 obliquæ, in ultimis paulatim obsoletiores, latiores, minus obliquæ et lineolis spiralibus minutissimis in ultimo præser- tim ad aperturam granulosis decussatæ) ; — spira produeto- oblonga, ad summum obtusa; — apice valido, lævigato, su- perne sicut planulato; — anfractibus 7 convexiusculis, reoulariter crescentibus, sutura impressula, ad ultimum im- pressiore separatis; — ultimo convexo, dimidiam altitudinis æquante, superne lente descendente; — apertura parum obliqua, suboblonga ; — columella obscure subalbida, recta, acuminata, superne dilatata ac breviter subcanaliculata ; — peristomate acuto, leviter subpatulo, intus albido-incrassatulo; — marginibus callo vix perspicuo junctis. — Alt. 29; diam. 19; alt. ap. 14 mill. Coquille tout à fait imperforée (sans aucune trace de fente), oblongue, mince, faiblement transparente, d’une teinte uni- forme brune ou fauve. Test élégamment costulé, à l’exception du sommet, par des côtes saillantes, serrées et assez obliques chez les tours supérieurs et devenant peu à peu, sur les derniers, moins obliques, plus émoussées et plus larges; enfin orné, en outre, de très fines petites linéoles spirales (granuleuses vers l’ouverture) qui donnent à la surface une apparence dé- cussée. Spire oblongue, obtuse à sa partie supérieure. Sommet lisse, robuste, et comme plan en dessus. Sept tours faiblement convexes, à croissance régulière, séparés par une suture plus accentuée au dernier qu'entre les autres. Dernier tour con- vexe, égalant la moitié de la hauteur, et offrant supérieurement une lente direction descendante. Ouverture peu oblique, suboblongue, bien convexe du côté externe, et entourée par un péristome aigu, légèrement subpatulescent et un peu épaissi intérieurement par un encrassement blanchâtre. Co- lumelle d’une nuance blanche mal définie, rectiligne, acu- minée à la base, dilatée supérieurement, et caractérisée par une dépression subcanaliforme. Bords marginaux réunis par une callosité à peine perceptible. Ce beau Bulime, auquel j’attribue le prénom de M. Achille 92 J.-R. BOURGUIGNAT. Raffray, à été recueilli parce voyageur sur le mont Abouna Yousef, à une altitude de 4024 mètres. BULIMUS TAMISIERIANUS (fig. 80). Testa imperforata, oblongo-ventrosa, parum pellueida, solidula (ad aperturam sat crassa), castanea ac prope peri- stoma luteo-albicante, in supremis minute costulata, in ultimis lævigata vel sub validissimo lente striatula et lineolis perexi- libus decussata, tandem, cirea suturam costata (costæ validæ productæque); — spira attenuato-subacuminata; apice lævi- gato, obtusiusculo; — anfractibus 7 convexiusculis, lente crescentibus, sutura inter supremos simplici et vix impressa, inter ultimos subfimbriata ac magis magisque impressiore, separatis; — penultimo ventroso; — ultimo ad aperturam mediocri, convexo, sicut angastato, dimidiam altitudinis non æquante ; — apertura fere verticali, subsemiovata, sat lunata, intus albescente; — columella robusta, recta, intus leviter flexuosa, superne dilatata ac subcanaliculata; — peristomate crasso, obtuso, extus labiato, ad basin columellæ leviter sub- patulo; — margimibus callo diaphano ac mitidissimo junctis. — Alt. 26; diam. 11; alt. ap. 12 millim. Coquilleimperforée, ventrue,oblongue-atténuéé, peu‘trans- parente, assez solide et sensiblement épaisse aux abords de l'ouverture, où elle prend ‘un ton jaune blanchâtre, qui tranche sur la:teinte générale d’une nuance marron uniforme: Test délicatementcostulé'sur les premiers tours; présentant; sur les dermiers, une surface lisse ou très finement striolée par de petites striations transverses et spirales, enfin, offrant, en outre, àla partiesupérieure, de fortescôtes émoussées; saïllantés seulement le longde la suture: Spire atténuée, bien que légère: ment obtuse, à sommet lisse: Sept'tours faiblement convexes, sauf l’avant-dernier quiesttrèsventru, s’accroissant léntement, ecséparés par unesuture, d’abord'simple:et peu profonde entre les supérieurs, devenant ensuite, entre: les derniers, subfim= briée et de plus: en'plus profonde: Dernier tour médiocre, ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 53 convexe, comme contracté, n’atteignant pas la moitié de la hauteur. Ouverture presque verticale, semiovalaire, assez for- tement échancrée, intérieurement blanchâtre. Columelle ro- buste, rectiligne, légèrement flexueuse du côté apertural, supérieurement dilaté el comme subcanaliculée. Péristome obtus, épais, subpatulescent à la base et entouré extérieure- ment par un encrassement obtus, formant bourrelet. Bords marginaux réunis par une callosité diaphane et très brillante. Ce Bulime, dédié au voyageur Tamisier, a été rencontré sous des rochers, à une altitude de 2000 à 2500 mètres, sur les hauts plateaux de l’Anderta. Le Tamisierianus se distingue de lPAchill par son test plus épais ; par sa coloration différente ; par son dernier tour forte- ment costulé le long de la suture, lorsque le reste de sa surface est lisse ou très finement décussé par de petites linéoles, visibles seulement à la loupe; par son péristome obtus, exté- rieurement bordé ; enfin, notamment par son avant-dernier tour très ventru, tandis que son dernier, exigu, est comme con- tracté aux abords de l’ouverture. BULIMUS OLIVIERI. Bulimus Olivieri L. Pfeiffer, in Zeitsch. f. Malak., 1847, p. 14; — et Monogr. Hel.viv., Il, 1848, p. 116; — et Martens, in Malak. Blatt., 1865, p. 201, e 1866, p. 9%, pl. 3, fig. 5-6, et 1870, p. 84. Buliminus Olivieri Sickeli, Moll. N.0. Afr., p. 106, 1874. Lovell Reeve (/conogr., NV, sp. 339) a donné une bonne figure de cette espèce, ainsi que le D' Martens, en faisant re- : présenter une variété major (haut. 39; diam. 22 mill.) de ce Bulime. | Ces deux représentations sont suffisantes pour la connais- sance de l’Oliviers. Le type n’a que 27 de hauteur sur 14 de diamètre. Les échantillons trouvés par M. A. Raffray sont intermédiaires, comme taille, entre le type et la variété major signalée par le D' Martens, ils ont 28 à 30 de hauteur et 15 à 16 de diamètre ; 54 J.-R. BOURGUIGNAT. ils proviennent des hauts plateaux de l’'Hamacen et de l’An- derta, notamment près du mont Aladjié. Chez cetie espèce, le péristome, relativement épais, est réfléchi dans toute son étendue. BULIMUS ABPBADIANUS (Gg. 79). Testa anguste perforata (perforatio subtecta), oblongo- elongata, solida, fuscula, in supremis (apice excepto) costu- lata, in ultimo subcostulata (costulæ paulatim evanescentes) vel potius striatula, ac lineolis minutissimis spiralibus (ad aperturam granulosis) eleganter cincta; — spira elongato- acuminata ; — apice valido, lævigato, superne planulato sicut truncato ; — anfractibus 7 convexiusculis, regulariter eres- centibus, sutura impressa separatis; — ultimo mediocri, convexo-rotundato, dimidiam altitudinis æquante, ad inser- tionem breviter ascendente ; — apertura obliqua, ovata,-intus albida ; — columella recta, valida, acuminata, superne dila- tata; — perisitomate candido, incrassato, undique obtuse reflexo ; — marginibus approximatis, tenuissimo callo junctis. — Alt. 29 ; diam. 13; alt. ap. 14 mill Coquille de forme oblongue-allongée, tout en étant assez ventrue à sa partie médiane. Test calcaire, solide, non trans- parent, d’une teinte brunâtre, à perforation étroite, un peu recouverte. Epiderme orné, sur les tours supérieurs (sauf lembryonnure), de costulations obliques, fortes, régulières, finissant, sur le dernier, par devenir émoussées, au point de ressembler à de simples striations, qui elles-mêmes se trouvent coupées à angle droit par de très fines linéoles spi- rales ; ces linéoles donnent à la surface une apparence granu- leuse très accentuée. Spire allongée-acuminée, à sommet robuste, lisse, légèrement plan, comme tronqué, en dessus. Sept tours médiocrement convexes, à croissance régulière, séparés par une suture prononcée. Dernier tour médiocre, convexe-arrondi, égalant la moitié de la hauteur, et très brièvement ascendant à l'insertion du bord externe. Ouver- ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 59 ture peu oblique, ovale, intérieurement blanchâtre, entourée par un péristome blanc, encrassé, et réfléchi, dans tout son contour, sous la forme d’un bourrelet obtus. Columelle recti- ligne, robuste, dilatée supérieurement et acuminée à la base. Bords marginaux rapprochés, réunis par une cellosité délicate. Mont Aladjié, dans l’Anderta. Cette espèce, à laquelle je donne le nom du savant voyageur Antoine d'Abbadie, se distingue de lOlivieri par sa forme moins ventrue, plus allongée ; par sa croissance spirale moins rapide ; par ses deux derniers tours relativement plus grèles, moins développés ; par ses bords péristomaux bien plus rap- prochés, etc. BULIMUS ABYSSINICUS (fig. 59). Bulimus Habessinicus Ruppell, in Beck, Ind. Moll., p. 68, 1837. Bulimus Abyssinicus L. Pfeiffer, in Zeitschr. f. Malak., 1845, p. 157, et Monogr. Hel. viv., Il, 1848, p. 110; — et Martens, in Malak. Blätt., 1865, p- 201, et 1869, p. 210, et 1870, p. 83; — et Blandford, Geol. and Zool. Abyss., 1870, p. 476; — et Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, NI, 1872, p. 197 (excl. var. B. minor), et (Buliminus abyssinicus) Jickeli, Moll. N. 0. Afr., 1874, p. 103, pl. V, fig. 2, À et B seulement. L’ombilic, chez cette espèce, ordmairement réduit à une fente étroite, munie d’une petite perforation, arrive insensible- ment, sur certains échantillons, à présenter un trou ombilical assez ouvert pour permettre de voir jusqu’à l’extrémité de la spire. L’Abyssinicus est encore assez variable dans sa taille. Sa hauteur varie de 18 à 25 et son diamètre de 12 à 14 millim. M. Morelet signale du pays des Bogos, entre Maldi et Baga près de Keren, une variété « B. minor, elongatus, non ventrosus (alt. 15, diam. 8 mall.) » qui ne me paraît n’être autre chose que l’Hemprichi de Jickeli. Ce dernier auteur a donné la repré- sentation (pl. V, fig. 2) sous la désignation A, B,C, D, de plu- sieurs formes abyssiniennes. Les formes A et C représentent le type ; quant à celles figurées sous les lettres B et D, qui me sont inconnues, elles ne me semblent pas de vrais Abyssinicus, 56 J.-R. BOURGUIGNAT. surtout la forme B, qui est remarquable par l’exiguité de son dernier tour et par sa croissance spirale lente et régulière. Ce Bulime paraît abondant sur les hauts plateaux de PAbys- sinie, où il a été recueilli à une altitude de 2000 à 2500 m., aux environs de Keren chez les Bogos, d’Addi-Baro dans l’'Hamacen, et de Mékélé dans l’Anderta. Ce même Bulime a été constaté également à Malwah dans l'Inde centrale par MM. Benson et Stolizka, où il a été acclimaté, suivant l’opi- nion de M. Blandford. BULIMUS GALINIERJANUS (fig. 60). Testa profunde perforata ac breviter rimata, ovato-acumi- nata, in medio sat ventrosa, subtenui, subdiaphana, sordide albido-lutescente, eleganter costulata (costulæ validæ, con- fertæ, nitidæ, regulares et subarcuato-obliquæ); — spira conico-elongatula, ad summum obtusiuscula ; — anfractibus 7 convexiusculis, regulariter lenteque crescentibus, sutura impressa separatis; — ultimo magno, dimidiam altitudinis æquante, convexo, superne recto, ad basin circa perforatio- nem coarctato ; — apertura fere verticali, biangulata (angulus superior acutus; inferior ad basin columellæ subacutus), externe convexa; — columella intus sublamellosa, brevi, recta, superne dilatata, inferne acuminata; — peristomaie acuto, recto, ad basin patuléscente ; — margine externo exacte CONVeEx0; — marginibus remotis, callo junetis. — Alt: 22; diam. 11; alt. ap. 11 mul. Coquille ovale-acuminée, assez ventrue à sa partie médiane, légèrement transparente, assez mince, d’une teinte blanche- Jaunacée sale, et pourvue d’une profonde perforation! se ter- minant sous l'apparence d’une fente. Test élégamment sillonné par des costulations brillantes, serrées, saillantes et oblique- ment subarquées. Spire allongée-conoïde, à sommet lisse et un peu obtus. Sept tours légèrement convexes, à croissance lente et régulière, séparés par une suture prononcée. Dernier tour grand, convexe, égalant la moitié de la hauteur, rectiligne à sa ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 07 partie supérieure, et contracté légèrement à la base autour de la perforation ombilicale. Ouverture presque verticale, angu- leuse supérieurement et inférieurement, convexe du côté exté- rieur, et entourée par un péristome aigu, droit, patulescent à la base. Columelle courte rectiligne avec un pli sublamelli- forme: intérieur, acuminée à sa partie inférieure, et très dilatée supérieurement. Bords marginaux écartés, réunis par une callosité. Cette nouvelle espèce, dédiée au voyageur Galinier, se dis- tingue de l’abyssinicus par sa forme moins ventrue au niveau du dernier tour; par sa perforation plus étroite ; par ses costu- lations plus fines, plus serrées; par son dernier tour relative- ment plus haut, par cela même un peu moins ventru ; par son bord columellaire sublamelleux, plus court, plusrecto-oblique, relativement plus dilaté supérieurement et plus acuminé à la base; par son ouverture presque verticale, caractérisée par une angulosité à la base de la columelle ; par son péristome patulescent seulement à sa partie inférieure (chez labyssinicus, la réflexion péristomal se fait sentir jusqu'à moitié du bord externe) ;. par ses bords marginaux plus écartés ; enfin, par sa spire plus exactement conique, à croissance plus régulière, composée de tours moins convexes, séparés par une suture un peu moins profonde. : Le Galinierianus a été recueilli aux environs d'Addi-Hohalla (2123 mètres), sur les hauts plateaux de l’Hamacen. BULIMUS LEJEANIANUS (fig. 61). Testa perforata ac breviter rimata, curta, ventrosa, superne breviter conica, subtenui, subdiaphana, obscure griseo-albi- dula, valide costulata (costæ obliquæ, liratiformæ, strictæ, productæ; regulares ac inter se sat distantes) ;.— spira brevi, conica, ad Summum subacuta (apex lævigatus); — anfracti- bus 7 convexiusculis, lente crescentibus, sutura mediocriter impressa separatis; — ultimo: maximo, ventroso, dimidiam altitudinis æquante, superne: recto aut leviter ascendente, 58 J.-R. BOURGUIGNAT. inferne circa perforationem vix coarctato ; — apertura leviter obliqua, subsemiovata ; columella recta, contorto-lamellata ; — peristomate recto, acuto, inferne patulescente ; — margi- nibus approximatis, callo junctis. — Alt. 19; diam. 19; alt. ap. 91/2 millim. Coquille perforée et brièvement rimée, ventrue, d’une forme écourtée, terminée en cône assez court, à test subdiaphane, assez mince, d’une teinte obscure grise blanchâtre. Surface fortement sillonnée par des côtes obliques, comprimées, régu- lières, saillantes comme liratiformes et assez écartées les unes des autres. Spire courte, conique, à sommet lisse et assez aigu. Sept tours peu convexes, à croissance lente, séparés par une suture peu profonde. Dernier tour très grand, ventru, égalant la moitié de la hauteur, offrant, à sa partie supérieure, upe direction rectiligne ou légèrement ascendante, et, à sa partie inférieure, une base un tant soit peu contractée autour de la perforation. Ouverture à peine oblique, semi-ovalaire, entourée par un péristome droit, aigu, patulescent seulement à la base. Columelle courte, rectiligne, légèrement contour- née-lamelleuse à lintérieur. Bords marginaux rapprochés, réunis par une callosité. Ce Bulime, remarquable par sa taille écourtée, par sa forme très ventrue, par ses tours supérieurs à croissance lente et serrée, par ses costulations plus écartées, comprimées bien que plus saillantes, est une forme très distincte des précé- dentes. Le Lejeaniunus a été rencontré aux environs d’Ailet, dans la région basse du littoral, ainsi que çà et là sur les hauts pla- teaux, à une altitude de 2000 à 2500 mètres. BULIMUS HEMPRICHI (fig. 62). Bulimus abyssinicus, var. B. minor, Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, HI, 1872, p. 197. Buliminus Hemprichi Jickeli, Moll. N. O. Afr., 1874, p, 106, pl. V, fig. 3. Gette espèce, caractérisée par sa forme allongée, par ses tours bien convexes, est remarquable par son dernier tour ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 59 ventru, dont la taille n’atteint pas la moitié de la hauteur ; chez les abyssinicus, Galinierianus et Lejeanianus, le dernier égale toujours, ou même parfois dépasse la moitié de la longueur. L'ouverture subarrondie, très portée à droite, paraît excen- trique par rapport à l’axe columellaire ; enfin, la columelle ne possède pas de pli interne. | L’Hemprichi, qui a été signalé chez les Bogos, entre Maldi et Gaba, a été retrouvé sur les hauts plateaux de l’'Hamacen. Les échantillons de ces plateaux, plus grands (haut. 21, diam. 10 mill.) que ceux signalés par Jickeli (1), peuvent constituer une varietas major. BULIMUS SENNAARICUS. Pupa Sennaariensis (2) L. Pfeiffer, in Malak. Blätt., 1855, p. 177, et in : Proceed. zool. Soc.. 1856, p. 35, et Monogr. Hel. viv., IV, 1859, p. 668 et Martens, in : Malak. Blätt., 1865, p. 202. Bulimus cerealis Paladilhe, in Ann. mus. civ. Genova, WT, 1872, p. 16, pl. 1, fig. 22-23. Buliminus (Napœus) fallax (5ars) Jickeli, Moll. N. 0. Afr., 1874, pl. V, fig. 1, B et O, seulement ; — (non fig. A, — nec fig. D et E qui représentent l’espèce suivante, l’Æthiopicus). Ce petit Bulime, découvert dans le Sennaar, a été rencon- tré par M. À. Raffray, aux environs de Massaouah, amsi que sur les hauts plateaux de l’'Hamacen, enfin, au col (4024 m.) de l’Abouna Yousef, dans le Lasta. Je rapporte le cerealis au sennaariensis, parce que je ne puis trouver aucune différence entre eux. Les figures que je viens de citer en synonymie suffisent pour la connaissance de ce Bulime. Il ne m'est pas possible de mentionner les localités abyssi- niennes signalées par J'ickeli, parce que cet auteur a confondu, (1) L’échantillon type, représenté par Jickeli, a 15 de hauteur et 8 de dia- mètre. (2) Les règles de la nomenclature ne me permettent pas d'adopter la désinence ensis. Cette désinence ne peut s'appliquer qu’à un nom de localité, et non à celui d’une contrée, d’un fleuve ou d’une montagne. 60 J.-R. BOURGUIGNAX. sous une même appellation, toutes les formes de ce groupe. Par suite de cette confusion, je ne puis savoir, en effet, si une localité convient plutôt au sennaarieus qu'à l’œthiopieus. Dans le doute, et pour ne pas commettre d'erreur, je suis forcé,de les passer sous le silence. Le docteur dickeli (Moll. N.-0. Afr. p.97), partant de prin- cipes que je ne puis admettre, a réuni, comme je viens de le dire, sous le nom de Bulimus fallax, toutes les formes du oroupe du Gænopictus répandues dans les cinq parties du monde. Ainsi, cet auteur a considéré comme une seule et même espèce les Cyclostoma marginata Say, 1821, — Pupa fallar Say, 1825, — Bulimus nitidulus Pfeiffer,1829, — Pupa cœæno- pictus Hutton, 1834, — ? Paludina turrita Menke, 1830, — Pupa albilabris Adams, 1842, — Pupa pacifica Pfeiffer, 1846, — 7? Dulimus exiquus Reeve. — Pupa putillus Shuttleworth, 1859, — Bulimus lardeus Pfeiffer, 1859, — Pupa Parraina d’Orbigny, 1853, — Bulimus marginatus Charpentier in Jay, 1852, — Pupa simplex Binney in Jay, 1852, — Pupa seneqa- lensis Morelet, 1858,— Pupa sennaariensis Pfeiffer, 1855, — Bulinus samamnaensis Mousson, 1879, — enfin les Bulimus cerealis et vermiformis Paladilhe, 1872. A cette liste, 1l conviendrait encore de joindre, dans le cas où l’on désirerait adopter le système du docteur Jickeli, les Bulimus Asterianus Dupuis, 1849, — Pulimus Dorie Issel, 1865, — Bulimus gemmulus Benson, — Buliminus Fabianus Gredler, 1875,— enfin les Bulimus maharasicus, Euphraticus, marebiensis, kursiensis et Reboudi, que j'ai pu- blié en 1876. Ce système, qui à pour principe la réunion, sous une appel- lation commune, de toutes les formes d’un même groupe, est tout simplement un système faux, qui ne peut produire que les confusions les plus déplorables. Ce sont ces mêmes principes qui ont amené certains auteurs à ranger tous les Ancyles sous le nom de fluviatilis, et toutes les Anodontes sous celui de mutabilis. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 61 J'ai examiné, avec soin, toutes les formes cænopictiennes d'Asie et d'Afrique (1), et j'avoue que j'ai reconnu chez cha- cune d'elles des signes différentiels suffisants qui motivent leur conservation. Je n’ai pas recherché, il est vrai, si ces signes étaient le résultat de linfluence des milieux (ce qui, pour moi, ne fait pas l’ombre d’un doute) ou celui d’une autre cause. [1 m’a suffit de les constater pour que je me crois auto- risé à conserver à ces espèces leur rang spécifique. Voici la liste de ces espèces : PBulimus cœnopictus Pfeiffer, — Pupa cœnopicta Hutton, in Journ. asiat. sec. TT, 1834, p. 85 (2), — et Bulimus cæ- nopictus Pfeiffer, in 2° édit. Chemnitz, Bul., p. 152, pl. 39, f. 17-19. — De l'Inde. … Bulimus lardeus Pfeiffer, in Proceed. zool. soc. Lond., 1859, et in 2 édit. Chemnitz, n° 209, pl. 39, f. 1416. — De l'Inde. | Bulimus Doriæ Issel, Moll. Persia, p. 33, pl. 11, fig. 29-39, 1865. — De Perse. Bulimus Maharasicus Bourguignat, spec. nov., n° 29, 1876. — D’Arabie. PBulinus Euphraticus Bourguignat, spec. nov., n° 30, 1876. — Du bas Euphrate. Bulimus Samavaensis Mousson, in Paladilhe, in Ann. mus. civ. Genova, UT, 1879, p. 14, pl. 1, f. 20-21. — De la vallée de l’Euphrate et d'Arabie. PBulirnus Marebiensis Bourguignat, spec. nov., n° 31, 1876. — D’Arabie. Bulimus Kursiensis Bourguignat, spec. nov., n° 32, 1876. — D’Arabie. Bulimus Asterianus Dupuy, Hist. Moll. France (3° fasc.. 1849), p. 320, pl. 15, f. 7. — De l’ile Sainte-Marguerite, sur (1) J'ai laissé de côté les formes américaines, qui, toutes, malgré leur air de parenté, sont différentes de celles de l’ancien continent. (2) Voici la description d’Hutton : « Shell about 2 1/2 lines in length; worls 8; spira rather obtuse; colour brown ; aperture rounded; margins reflec- ted and interrupted by the whorl. — Beana. » 62 J.-R. BOURGUIGNAT. les côtes sud de France. (Espèce vraisemblablementimportée.) Bulimus putillus Shuttleworth, in Bern Mittheil., 1859, p. 295. — Pupa putillus Pfeiffer, Monogr. hel. viv., IV, 1853, p. 533. — Pupa senegalensis Morelet, sér. Conch., 1, 1858, p. 98, pl. à, f. 4. — De l'ile de Gorée (Sénégal). Bulimus gemimula Benson, in Ann. and mag. nat. hist., 9° sér., t. XVIII, p. 434. — De l'ile Saint-Vincent, au cap Vert (1). Bulimus Fabianus (Buliminus) Gredler, in Nachr. malak. Gesellsch., VIL, 1879, p. 87. — De la contrée de « Schilluck- neger », dans le haut Nil. Bulimus Reboudi Bourguignat, spec. noviss., n° 33, 1876.— D’Algérie. Bulimus sennaaricus Bourguignat (voy. ci-dessus page 59). Pupa sennaariensis Pfeiffer, 1855. — Bulimus cerealis Pala- dihe, 1872. — Du Sennaar, de l’Abyssinie et d'Arabie. Bulimus vermiformis Paladilhe, in Ann. mus. civ. Genova, IT, 4872, p. 15, pl. I, fig. 24-95. — D’Arabie. A ces espèces cænopicliennes, que Je crois devoir conserver, j'ai encore à ajouter une nouvelle d’Abyssinie, le: BULIMUS ÆTHIOPICUS. Ce Bulime, remarquable par son ombilic profond, relative- ment très ouvert, est surtout caractérisé par son dernier tour porté à droite, et un peu excentrique par rapport à l’axe; l'ouverture est plus arrondie et le bord externe plus convexe que chez le sennaaricus ; le dernier tour, légèrement suban- ouleux autour de l’ombilic, offre, à sa partie supérieure, une direction ascendante accentuée; les tours, au nombre de six, sont moins franchement convexes et la suture moins pro- fonde. Le docteur Jickeli (Moll. N. O. Afr. pl. V, fig. 1, DetE (1) M. Morelet (Ann. mus civ. Genova, II, 1872, p. 201), qui regarde ce Bulime comme une variété du cænopictus, dit qu’il ne dépasse pas 2 milli- mèlres. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 3 seulement) a donné sous le nom de fallax une assez bonne représentation de cette forme. Ces figures sont suffisantes si l’on veut bien les étudier avec soin, pour la connaissance de cette espèce. L’Æthiopicus à été recueilli par M. A. Raffray sur les hauts plateaux de l’'Hamacen et de lAnderta, ainsi qu’au col (4024 m.) de l’Abouna Yousef, où 1l vit sous les pierres et les détritus. BULIMUS SUBEMINULUS (fig. 70-71). Cette espèce a été trouvée aux environs de Keren, chez les Bogos. C’est de cette même localité, que M. Morelet (Ann. mus. civ. Genova, WI, 1872, p. 197) a signalé un Bulime, qu'il a assimilé à son eménulus (1), de la côte du Gabon. « Voici encore un mollusque des environs de Keren, dit M. Morelet, qui vient augmenter la liste de ceux que l’on ren- contre à la fois sur les côtés opposés de l'Afrique. Les espèces qui présentent ce cas de disjonction ont toutes pour caractère, au moins celles qui vivent à l'air libre, d’être plus petites et plus faibles sur le sol de 'Abyssinie. Ainsi le Bul. eminulus qui atteint 12 mill. de longueur au Gabon, n’en compte que 9 ie; il n’y a pas d'autre différence à signaler. » Il est présumable que l'honorable auteur n’aura eu entre les mains que quelques échantillons incomplètement adultes. Le D'Jickeli (Woll. N.-0. Afr., 1874, p. 103), de son côté, a mentionné, de la montagne Rora-beit-andu, dans l’Hamacen, (1) Bulimus eminulus Morelet, in Rev. zo0l., 1848, p. (353, et in Sér. conch., I, 1858, p. 14, pl. 1, fig. 6. — « Testa TT turrito-subulata, pel- lucida, cornea, tenuis, minutissime striata ; anfr. 8 convex!;, ultimus ventricu- losus, testam dimidians; apex acuminatus; apertura ovata, mediocris; perist. simplex, acutum; columella recta, albescens, ad umbilicum breviter expansa. — Long. 12, diam. 5 millimètres. » Je ferai remarquer que, chez l’eminulus figuré par M. Morelet (Sér. conch., I, pl. 1, fig. 6), le dernier tour égale le tiers seulement et non la moitié de la lens M. Dohrn (Malak. Blütt., 1866, p. 126) a recueilli ce Bulime dans Pile des Princes, au cap Vert. ANN. SC. NAT., ZOOL., MARS 1883. XV. 8. — ART. N° 2 64 J.-R. BOURGUIGNAT. également sous le nom d’erninulus, une forme qui semble se rapporter à la nouvelle espèce, que j'inscris sous l'appellation de subeminulus pour rappeler les rapports de ressemblance qu’elle offre avec celle du Gabon, rapports qui ont amené les deux auteurs que je viens de citer à la prendre pour celle-ci. Le subeminulus, qui est, en Abyssinie, le représentant de l'eminulus du Gabon, est une espèce à test agglutinatif. Tous les échantillons frais, qu'il m'a été donné d'examiner, amsi que ceux du Bulime suivant, le macroconus, possèdent une enveloppe de saletés, ou plutôt de mucosités terreuses. Sous cette enveloppe très tenace, le test parait corné, transparent, brillant, presque lisse, ou, en tout cas, si finement striolé, que les stries sont à peine perceptibles sous le foyer d’une forte loupe. La spire est conique, à sommet obtus, composée de 6 1/2 à 7 tours peu convexes, à croissance exactement régu- lière, séparés par une suture assez profonde. Le dermier, un tant soit peu subanguleux, sauf vers l'ouverture, où il s’ar- rondit, n’égale pas la moitié de la hauteur. L'ouverture peu oblique, ovalaire, anguleuse supérieurement, est entourée d’un péristome droit, tranchant, très fragile. Le bord colu- mellaire, dilaté, recouvre en partie la perforation qui res- semble à une fente. La hauteur est de 10 et le diamètre de 5 millim. Ces caractères sont exactement ceux indiqués par Jickeli à son eminulus, sauf celui du sommet, qui est considéré comme «acuminato », tandis que je l’ai constaté « obtus ». Le subeminulus (ou soi-disant eminulus d’Abyssinie) se dis- tingue du vrai enulus du Gabon : par sa taille moindre, plus conique, à tours moims nombreux (6 1/2 à 7 au lieu de 8), anguleux chez les supérieurs, et dont langulosité se fait sentir jusque sur le dernier ; par ses tours faiblement convexes, à croissance bien régulière, et dont le dernier n’atteint pas la moitié de la hauteur; par son sommet obtus; par son bord columellaire plus largement et moins brièvement dilaté ; enfin, notamment, par son test agglutinatif. ARTICLE N° ©, MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 65 BULIMUS MACROCONUS (fig. 72-73). Ce Bulime, rencontré, avec le précédent, également aux environs de Keren, chez les Bogos, est une forme très dis- dincte du swbeminulus dont il diffère par sa coquille plus courte, plus brièvement conique et plus globuleuse-ventrue à la base. Chez cette espèce, les tours s’accroissent lentement jusqu’au dernier, qui prend subitement, en taille et en grosseur, un si grand développement qu'il est tout à fait en disproportion avec les supérieurs. L’angulosité est moins sensible sur le dernier tour que chez le sxbeminulus. L'ouverture, fort peu oblique, atteint presque la moitié de la hauteur. Le sommet paraît un peu moins obtus, et la fente ombilicale est, pour ainsi dire, entièrement recouverte. De même que le subeminulus, le macroconus est aggluti- nant. s Parmi les espèces africaines (1) qui appartiennent à ce groupe, je citerai non seulement l’eminulus du Gabon, mais encore les : Bulimus leptocochlias Jonas, 1846, et Philippi, Aôbild., IL, p. 156 (oct. 1846), pl. VE, fig. 9. — De Guinée. PBulimus Guinaicus. — Bulimus Guineensis Jonas, in Phi- lippi, Abbild., L, p. 54 (oct. 1843), pl. LE, fig. 4. — De Guinée. Bulimus concentricus Reese, [conogr., pl. 88, fig. 656. — De Liberia. Bulimus mailevianus Raymond, in Journ. Conch., 1853, p- 81, pl. 3, fig. 4. — D’Algérie. BULIMUS INSULARIS. Pupa insularis Ehrenberg, Symb. phys., 1831. Pupa pulla Gray, in Proceed. zool. Soc., 1834, p. 66. (1) Je ne serais pas étonné, lorsque l’on connaîtra bien Les animaux du groupe de l’eminulus, que l’on reconnaisse qu'ils appartiennent à la série générique des Pachnodus, avec lesquels ils ont de grandes ressemblances au point de vue de l’ensemble général de la coquille. 66 J.-R. BOURGUIGNAT. Pupa cylhndrica Hutton, Journ. asiat. nat. Hist., UT, 1854, p. 85. Bulimus insularis Albers, Heliceen, p. 180, 1850, et Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, IT, 1872, p. 198, et Jickeli (Buliminus), Moll. N.-0. Afr., 1874, p. 103. Il convient de rapporter encore à cette espèce les Bulimus contiquus de Reeve, et Adenensis de Pfeiffer. Ce Bulime se trouve répandu dans le continent africain, depuis la mer Rouge jusqu'à l’océan Atlantique, dans presque toutes les contrées situées entre les dix et vingt-cinquièmes degrés de latitude nord. Je le connais d'Égypte, où il a été re- cueilli sur les bords du Nil, un peu au-dessus de la première cataracte, par le célèbre voyageur Letourneux, et d’un grand nombre de points du Sahara central (1). En Abyssinie, M. A. Raffray l’a rencontré abondamment aux environs de Massaouah, dans le pays des Bogos, et sur- tout le plateau de l’Hamacen. RAFFRAYA. Ce nouveau genre, que j'inscris sous le nom du savant voyageur M. À. Raffray, se compose d’espèces allongées- cylindriques, caractérisées par un test cristallin, brillant, d’une coloration hyaline, orné de côtes droites filiformes, très saillantes, formant saillie sur la suture, qui paraît crénelée; par des tours embryonnaires (au nombre de deux) lisses, très obtus et mamelonnés ; par une ouverture bi ou tridenticulée, pourvue d’un bord externe arqué en avant, dont le rebord péristonal, d’abord très mince vers l’insertion, s’épaissit subi- tement, vers ses deux tiers supérieurs. pour donner naissance à une éminence tuberculeuse plus ou moins prononcée. Les denticulations sont simplement aperturales; la pre- mière, pariélale, se trouve soit vers l'insertion du bord droit (1) I! est également commun dans l'Inde et dans l'Arabie. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 07 {filicosta) (1), soit à la partie moyenne de la convexité; Ia seconde, qui manque chez la Milne-Edwardsi, est columellaire ; enfin, la troisième ne consiste qu’en une protubérance plus ou moins exagérée du bord externe vers ses deux tiers supérieurs. Les Raffraya ont un cachet tout particulier ; leur teinte hyaline, leurs costulations semblables à celles des Scularix ; leurs tours embryonnaires lisses et mamelonnés ; leurs denti- culations aperturales, etc., donnent, en effet, aux coquilles de ce genre une physionomie qui ne permet pas de les classer dans aucun groupe générique connu (2). M. Morelet, influencé, sans doute, par la présence des den- ticules, a considéré sa filicosta comme une Auriculidée du genre Carychium. Il m'est impossible d'admettre cette classi - fication, parce que cette flicosta n'a pas l'apparence d’un Carychium. Je crois plutôt que cette espèce, ainsi que celle (3) que je vais décrire, sont des formes génériques nouvelles de la famille des Hehicide. La seule Raffraya connue à été découverte (4) dans la forèt de Quisucula près de Bango (Angola), et décrite par M. Mo- relet en 1868 (Moll., voy. Welw., p. 84, pl. IIE, f. 35), sous le nom de Carychium filicosta. La seconde, qui a été trouvée par M. A. Raffray en Abys- sinie, est la : RAFFRAYA MILNE-EDWARDSI (fig. 84-87). Testa anguste perforata, elongato-cylindrica, leviter atte- nuata, hyalina, nitida ac eleganter costis productis, lamelli- formis, rectis, strictis, ad suturam validioribus ac sicut sub- tuberculosis regulariter ornata; — spira elongata, subatte- (1) Dans la gravure (pl. 3, fig. 3) donnée par M. Morelet, cette denticulation a été placée, par erreur, au milieu de la convexité. (2) Ce genre n’a aucun rapport avec les Streptostele de Dohrn, 1866. (3) Les quelques échantillons de Raffraya que j'ai eus entre les mains étaient . vides, par conséquent je n’ai pu vérifier si l'animal possédait deux ou quatre tentacules. (4) Par M. le Dr Fried. Welwitsch. ‘ 68 J.-R. BOURGUEGNAT. nuata, ad summum obtuse mamillata; — apice valido, lævi- gato, globuloso ; — anfractibus 9 convexiusculis, regulariter lenteque crescentibus, sutura impressa fimbriataque separatis; — ultimo oblongo-convexo, 1/3 altitudinis non attingente, superne perlente recto-ascendente; — apertura obliqua, piri- formis, superne ad insertionem labri angustata, bidentata, scilicet : plica parietalis una, minutissima, dentiformis, in medio ventre penultimi sita; altera tuberculosa in margine dextro; — peristomate candido, valido, incrassato, ac un- dique expanso, præter ad insertionem labri; — columella simplici, brevi, leviter arcuata, dilatata; — margine externo antrorsum angulatim arcuato, ad basin retrocedente; — marginibus remotis, callo diaphano tenuique junctis, — Alt. 6 1/2-7; diam. 2 millim. Coquille étroitement perforée, cylindrique-allongée, faible- ment atténuée, à test brillant, transparent, d’une nuance hya- line, et très régulièrement sillonné par de fortes côtes compri- mées, saillantes, droites, lamelliformes, plus grosses et comme tuberculées sur la suture, qui, par cela même, paraît crénelée. Spire allongée, fort peu atténuée, obtuse-mamelonnée vers son sommet, qui est lisse, gros et arrondi. Neuf tours peu convexes, à croissance lente et régulière, séparés par une su- ture assez profonde et fimbriée. Dernier tour convexe-oblong, n’atteignant pas le tiers de la hauteur, et offrant supérieure- ment une très lente direction recto-ascendante. Ouverture oblique, piriforme, rétrécie à sa partie supérieure, ornée de deux denticulations : une très petite dentiforme sur le milieu de la paroi pariétale, une autre marginale-tuberculeuse sur le bord externe. Péristome d’un blanc d'ivoire, robuste, épaissi, dilaté-réfléchi sur tout son contour, sauf à la partie supérieure du bord externe. Columelle courte, légèrement arquée, sans denticulation et assez dilatée. Bord externe présentant en avant une courbure un tant soit peu anguleuse, et assez retrocédent à sa base. Bords marginaux distants, réunis par une délicate callosité transparente. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 69 _ Cette belle espèce, que je dédie à notre ami M. le professeur À. Milne-Edwards, vit sous les détritus et les bois pourris vers le col de l’Abonna Yousef, dans le Lasta, à une altitude de 4024 mètres. Cette Raffraya est si distincte de la filicosta, que je crois inutile de signaler les différences qui existent entre ces deux formes, les seules connues jusqu’à ce jour, de ce nouveau genre africain. ABBADIA. L'espèce pour laquelle j'établis cette nouvelle coupe géné- rique, en l’honneur du savant voyageur abyssin, M. Antoine d’Abbadie, ressemble à première vue à une Balie d'Europe ; mais lorsqu'on l’examine avec attention, on s’aperçoit bien vite qu’elle s’en distingue profondément. On sait que le caractère essentiel des Balies (1) est de ne posséder aucun pli columellaire, par conséquent d’avoir une columelle simple. Or, l’espèce abyssinienne offre non pas un petit pli, mais une vraie lamelle saillante, comprimée, contournée, prenant naissance au-dessus de lavant-dernier tour, pour venir, en s’enroulant autour de l’axe, mourir à la partie supérieure du bord columellaire. Ce genre devient donc, grâce à cette lamelle c/ausilienne, une coupe générique intermédiaire entre les Balia et les Te- mesa d'Europe. ABBADIA ÆTHIOPICA (fig. 82-83). Testa sinistrosa, rimata, elongata, cylindrica, ad summum leviter attenuata, tenera, nitidissima, subaureo-cornea, cum fascus pallide albescentibus rare passim ornata, elegantissime striatula et in ultimis lineolis spiralibus decussata; — spira elongato-subattenuata, superne obtusiuscula; — apice lævi- gato, valido, obtuso; — anfractibus 9 convexiusculis, regu- (1) Voy. ma Monographie des Balia, in Amén. Malac., 1, 1857. 70 J.-R. BOURGUIGNAT. lariter lenteque crescentibus, sutura sat impressa separatis ; — ultimo convexo, 1/3 altitudinis non attingente, superne recto, ad basin rotundato, in medio prope labrum externum leviter subconcaviuseulo ; — apertura vix obliqua, ovata, uni- lamellata (lamella producta, compressa, ad partem superio- rem columellæ contorta) ; — peristomate continuo, albido, leviter incrassatulo et undique expansiusculo; — margine externo vix sinuoso ; — callo ad insertionem labri subtuber- culum minimum fere omnind obsoletum obscure emittente. — Alt. 8; diam. 21/2 millim. Coquille sénestre, allongée, cylindrique, faiblement atté- nuée vers le sommet, et pourvue d’une fente ombilicale. Test délicat, très luisant, d’une teinte chaude cornée ayant des reflets comme dorés, et mouchetée çà et là par quelques rares petites fascies d’un ton pâle ou blanchâtre. Surface très élégamment striée, fortement décussée sur les derniers tours. Spire allongée, peu acuminée, légèrement obtuse vers son som- met, qui est lisse, fort et obtus. Neuf tours peu convexes, à crois- sance lente, régulière, etséparés par une suture peu profonde. Dernier tour convexe, n’atteignant pas le tiers de la hauteur, rectiligne à sa partie supérieure, arrondi à sa base, et présen- tant vers le milieu de la convexité, près du bord péristomal, une légère dépression. Ouverture peu oblique, ovalaire, ornée d’une lamelle sallante, comprimée, qui se contourne à la partie supérieure du bord columellaire. Péristome continu, blanchâtre, faiblement épaissi et patulescent sur tout son con- tour. Bord externe à peine sinueux, non arqué en avant. Bords réunis par une forte callosité, qui présente, vers l'insertion du labre, un soupçon de petite éminence tuberculeuse. Cette Abbadie vit sur les troncs d'arbres au mont Zeboul, chez les Gallas-Raïas, à une altitude de près de 2000 mètres. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 71 ORCULA. ORCULA IMBRICATA. Pupa imbricata Jickeli, in Malak. Blätt., 1873, p. 107; et Moll. N. O. Afr., 1874, p. 115, pl. V, fig. 7. Sous les pierres et les détritus à l’Abouna Yousef, dans le Lasta. | Cette espèce, que le D'Jicke li a eu raison de distinguer, est une forme de la série des Doliolum d'Europe. PUPILLA. PUPILLA BRUGUIEREI. Pupa umbilicata Martens, in Malak. Bläit., 1866, p. 96; — et 1870, p. 84; — et Jickeli, Reisebericht, p. 51, et in Gesellsch. naturf. Freunde, Berl., 1873. Pupa Bruguierei Jickeli, Moll. N. O. Afr. 1874, p. 112, pl. V, fig. 9 (seule- ment). Pupa Heuglini Krauss, in Sched. (teste Jickeli, 1874). Sous les détritus au mont Zeboul, chez les Gallas-Raïas, et, au col de l’Abouna Yousef dans le Lasta. Le Brugquierei rappelle la forme de lAucapitainiana d'Algérie. PUPILLA RAFFRAYT. Pupa fontana Jickeli, Moll. N. 0. Afr. 1874, p. 120, pl. V, fig. 11 (seule- ment); — (non Pupa fontana de Krauss).—(La figure 11’ représente l'espèce suivante.) Cette forme que le D' Jickeli a assimilée au Pupa fontana de Krauss (Sudaf. Moll., 1848, p. 80, pl. V, f. 6.) du cap de Bonne-Espérance, est, à mon sens, une espèce différente. Chez le fontana du Cap, l'ouverture est « subangulato-rotun- data », par suite de son bord externe, qui, déclive-rectiligne vers son insertion, donne lieu à une angulosité ; l’ombilic est peu profond ; le péristome aigu, très faiblement réfléchi, assez mince, est à peine épais; les quatre denticulations sont, il est 72 J.-R. BOURGUIGNAT. vrai, semblables à celles du Raffrayi, mais, sur les deux pala- tales, la supérieure seule accuse extérieurement une petite fosse, ou scrobicule. Or, comme ce scrobicule se trouve situé à la partie moyenne du tour, il résulte de cette disposition que ce tour est convexe à la base et non subanguleux. Chez le Raffrayi, la perforation, profonde, est plus ouverte ; le bord externe, moins exactement arqué, offre en dedans, par suite de l’épaississement péristomal, un renflement très pro- noncé, pour ainsi dire subtuberculeux vers les deux tiers supé- rieurs, renflement qu'on ne remarque point chez le fontana, qui possède un péristome aigu, mince, fort peu patulescent ; le dernier tour, nettement ascendant vers l'insertion, est subanguleux, comme contracté à la base; ce tour, de plus, est orné, en avant de la frange du bord, d’un bourrelet anté- péristomal saillant, qui n'existe pas chez le fontana ; enfin, sur les deux palatales, l’inférieure (et non la supérieure) donne lieu au scrobicule externe. Ces différences suffisent pour motiver la distinction de la fontana du Cap avec sa congénère d’Abyssinie, à laquelle j’at- tribue le nom de M. À. Raffray. Le D'Jickeli a donné, sous l’appellation de fontana (pl. V, fig. 11 seulement), une assez bonne représentation de ce Pupilla. Cette espèce, qui rappelle, par sa forme et par sa physiono- mie générale, notre bigranata d'Europe, a été trouvée au col (4024 mètres) de l’Abouna Yousef, dans le Lasta. M. le D' Jic- keli la signalée de l'Hamacen près du village d’Asmara (7200 p.), sur les bords du Toquor, près de Mekerka, enfin des monts Enjelal (7995 p.) PUPILLA GLOBULOSA. Pupa fontana, var. globulosa, Jickeli, Moll. N. 0. Afr., p. 121, pl. V, fig. 11’, 1874. Cette coquille, fort bien représentée (fig. 11”) dans l’ouvrage de Jickeli, est très distincte de la précédente. C’est une petite espèce, moitié moindre que le Raffrayr, ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 73 globuleuse, ressemblant à une petite boule (le Raffrayi est cylindrique), à einq tours et demi (au lieu de 7) plus con- vexes, et séparés par une suture très profonde. Le sommet est irès obtus-arrondi; le test, plus transparent, plus brillant, d’une teinte plus pâle, est complètement lisse, même sous le foyer d’une forte loupe; la perforation ressemble à une fente allongée avec un trou central très exigu; le dernier tour est moins anguleux en dessous; le péristome mince, à peine épaissi, est fort peu réfléchi; l’ouverture très peu haute est sémisphérique ; le bourrelet antépéristomal est fort peu pro- noncé ; enfin l’épaississement subtuberculeux qui caractérise le bord externe du Raffrayi vers ses deux tiers supérieurs, fait défaut chez ce Pupilla. Cette espèce vit, sous les détritus, au mont Zeboul (1994 mètres) chez les Gallas-Raïas, ainsi que sur les hauts plateaux de l’Hamacen et de l’Anderta. VERTIGO. VERTIGO BISULCATA. Pupa bisulcata Jickeli, Moll. N. O. Afr., 1874, p. 119, pl. V, fig. 10. Cette coquille microscopique, signalée par Jickeli de la montagne Rora-beit-andu et des environs de Keren, dans l’'Hamacen, a été recueillie par M. A. Raffray au col (4024 m.) de l’Abouna Yousef, dans le Lasta. CLAUSILIDÆ. Je crois qu'il convient de séparer des Helicidæ toute la série des genres possédant un clausilium, comme les : Clausilia Draparnaud, 1805, Garnieria Bourguigrat, 1877 (1); Nenia H. et A. Adams, 1855 ; (1) Hist. Claus. France, in Ann. sc. nat., V, 15 (avril 1877), art. 4, p. 2. 74 J.-R. BOURGUIGNAT. Milne-Edwardsia Bourguignat, 1877 (1); Megaspira Lea, 1834 et 1538, etc. Ces genres, en effet, sont, pour ainsi dire, pour les Helicidæ, ce que sont les Mollusques operculés à l’égard des inoperculés. CLAUSILIA. CLAUSILIA SENNAARICA. Clausilia sennaariensis L. Pfeiffer, in Mal. Blätt., 1855, p. 181; — et Monog. Hel. viv., IV, 1859, p. 739; — et in 2° édit. Chemnitz; — Claus., p. 233, pl. 24, fig. 37-39; — et, Martens, in : Malak. Blätt., 1865, p. 202, et 1870, p. 84; — et Blandford, Obs. geol. zool. Abyss., p. 477, 1870; — et Jickeli, Moll. N. O. Afr., p. 128, 1874. L’échantillon, recueilli par M. A. Raffray, en tout semblable au type du Sennaar, en diffère seulement par une taille plus grêle ; 1l a été trouvé sur l’Abouna Yousef, à une altitude de 4024 mètres. ENNEIDÆ. Si les animaux des Ænneidæ se rapprochent de ceux des Testacellidæ où des Streptaxide par le manque de mâchoire, on ne peut nier, d’un autre côté, que leurs coquilles n’ont aucune ressemblance avec celles de ces familles. Leurs coquilles sont même si dissemblables, que leur rapprochement constitue un fait anormal et antiméthodique. D'autre part, si l’on ne peut laisser les espèces ennéennes parmi les Helicidæ, puisque celles-ci sont pourvues d’une mâchoire, on doit néanmoins considérer qu’au point de vue de l’ensemble de leurs signes distinctifs, leurs coquilles sont bien plus voisines des Bulimes et des Pupas, que des Testa- celles ou des Streptaxis. C’est pour cette raison que j'établis cette famille pour la série entière des formes ennéennes, classées jusqu’à ce jour, (1) Hist. Claus. France, in Ann. sc. nat., VI, 10 (sept. 1877), art. 2, p. 99. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 75 soit parmi les Helicidæ (1), soit parmi les Testacellidæ (2) ou les Streptaxidæ (3), et que je la place dans le voisinage de celle des Hélices. ENNEA. Ce genre, établi en 1855 par les frères Adams, a pour type les Pupa bicolor, Pirrieri, Ceylanica, etc. Pfeiffer, en adoptant ce genre, le divise en cinq séries d'espèces : 1° edentulina, ® umiplicaria, 3° anneastrum, 4° qullela, 5° Huttonella. Get auteur range, dans cette cin- quième et dernière série, les Pupa que les créateurs citent comme les types du genre, et englobe, dans ses quatre pre- mières, une suite d'espèces qu'il présente comme les formes types des Ennea; il est impossible de faire mieux pour déna- turer le caractère d’une coupe générique. Aussi, Albers (4), trompé par Pfeiffer, adopte le genre pour les formes ventrues- obovales des quatre premières séries, et rejette les vraies Ennea dans la seconde section du genre Gonospira de Swain- son. M. Morelet (5), de son côté, également induit en erreur, adopte aussi ce genre pour les espèces ventrues-obovales, et n’admet pas le Pupa bicolor, juste l’espèce typo-générique des frères Adams. Ces années dernières, les auteurs ont ajouté aux cinq divi- sions de Pfeiffer, quatre autres (6), qui portent à neuf les coupes sous-génériques des Enneas. (1) H. et A. Adams (Gen. of Shells, I, p. 171, 1855) ont fait des Ennea un sous-genre des Pupa. — Pfeiffer (Verzeich., in Mal. Blätt., p. 173, 1855, et Mon. Hel. viv., IV, 1859, p. 334, et V, 1868, p. 450, et VII, 1876, p. 498) les considère comme genre de la famille des Helicideæ. (2) Jickeli (Moll. N. O. Afr., 1874, p. 29) les classe dans celles des Testa- cellidæ. (3) Dohrn (Malak. Blätt., 1866, p. 128) et Stoliczka (Journ. asiat. nal. Hist., 1871, p. 169), et Clessin (Nomencl. Hel. viv., 1878, p. 17) les rangent dans celle des Streptaxideæ. (4) Die Heliceen, p. 301, 2° édit., 1860. (5) Séries conchyl., 2° livr., 1860, p. 73. (6) Elma, d'Henri Adams, 1866 ; — Passamaella, de Pfeiffer, 1877 ; — Pty- chotrema, de Morch, 1852, et Diaphera, d’Albers, 1850. 76 J.-R. BOURGUIGNAT. Ce genre paraît spécial au continent africain, au sud de l'Asie et à la plupart desiîles de l’océan Indien. En Abyssinie, les deux Enneas, qui me sont connues, les denticulata et Raffrayi, appartiennent à la série des Hutton- nella, série qui correspond exactement au genre Ennea, tel qu’il avait été compris par les frères Adams. ENNEA DENTICULATA. Ennea denticulata Morelet, Ann. mus. civ. Genova, III, 1872, p. 201, pl. IX, fig. 10. Le type, découvert par M. Béecari dans le pays des Bogos, possède une ouverture ornée de trois denticulations : une pa- riétale dentiforme près de l'insertion du bord externe, et deux palatales donnant naissance extérieurement à deux sillons scrobiculaires. La columelle offre seulement une dilatation anguleuse à sa partie Interne supérieure. La variété Hamacenica, qui vit sur les hauts plateaux de l’'Hamacen,. où elle a été recueillie par M. A. Raffray, diffère du type par sa columelle fortement denticulée et par ses tours au nombre de 8, au lieu de 10, comme l'indique M.-Morelet pour de type. La variété quinqueplicata (Ennea papillifera Jickeli), Mal. Blätt., 1873, p.103, et Woll. N. O. Afr.,1874, p. 29,pl. IV, f. 1.— se distingue seulement par sa columelle offrant deux plis au lieu d’un. La variété Hildebrandti Jickeli (Moll. N. O0. Afr., 1874, p. 30, pl. IV, F. 2) a sa columelle indifféremment uni ou bi- dentée ; seulement, elle est remarquable par son pli pariétal qui se réunit avec le point d'insertion du bord externe, et par sa coquille d’un ton brunâtre, au lieu d’être d’une nuance hyaline. Toutes ces variétés, sans caractères suffisants qui motivent leur séparation de la denticulata, se trouvent répandues assez communément dans toute la partie orientale de lAbyssinie, du pays des Bogos au lac Aschanghi. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 77 ENNEA RAFFRAYI (fig. 88-91). Cette nouvelle espèce, très différente de la précédente, ainsi que de ses variétés, comme on peut s’en convaincre par la comparaison des descriptions et des figures que je viens de citer, offre les caractères suivants : Testa rimata, elongata, exacte cylindrica, ad summum obtusa, vitraceo-hyalina, ac costulis pallidioribus, obliquis, inter se valde distantibus, ornata ; — spira cylindrica, ad api- cem perobtusum rotundata; — anfractibus 8 leviter con- vexiusculis, lente crescentibus, sutura impressa, in ultimis marginata papilliferaque, separatis ; — ultimo exacte convexo, externe non sulcato nec scrobiculato, 1/3 altitudinis vix attin- sente, inferne rotundato, superne recto et ad insertionem labri breviter subito ascendente ; — apertura obliqua, semi- spherica, unidentata : dens parietalis unica, in ventre penul- timi sat insertionis proxima ; — columella brevi, arcuata ac dilatata ; — peristomate candido, incrassato, undique expanso præter ad partem superiorem labri externi; — margine externo antrorsum subarcuato ; — marginibus callo sat valido junctis. — Alt. 6; diam. 3 mill. Coquille allongée, exactement cylindrique, arrondie en dessus, et pourvue d’une petite fente ombilicale. Lest vitracé, d’une teinte hyaline, sillonné par de petites costulations obliques, très distantes les unes des autres, et se distinguant par une nuance plus pâle. Spire cylindrique, à sommet très obtus. Huit tours à peine convexes, presque plans, à croissance lente, et séparés par une suture accentuée, qui devient, sur les derniers, marginée et papillifère. Dernier tour, atteignant à peme le tiers de la hauteur, exactement convexe, sans sillons ni scrobicules externes, arrondi à la base et présentant supérieurement une direction rectiligne, qui devient subite- ment ascendante à l’insertion du bord externe. Ouverture oblique, semisphérique, munie d’une seule dent pariétale 78 J.-R. BOURGUIGNAT. assez rapprochée de l’imsertion du bord, et entourée par un péristome blanc, obtus, épaissi et subréfléchi dans tout son contour, sauf à la partie supérieure du bord. Columelle courte, arquée et dilatée. Bord externe légèrement arqué en avant. Bords marginaux réunis par une callosité assez forte. Cetie espèce a été trouvée sur les hauts plateaux de l’An- derta, aux environs d’Antalo-Belessa. ACHATINIDÆ. Je comprends dans cette famille les coupes génériques sui- vantes : Achatina (Lamarck), Pseudochatina (Aers), Peri- deris (Shuttleworth), Carelia (Adams), Pachnodus (Albers), Limicolaria (Schumacher), ete., et Opeas (Albers), bien que cette dernière ait été classée par les auteurs parmi les Sfeno- gyrideæ. L'Opeas gracilis, signalé en Abyssimie, est, en effet, si voisin, soustous les rapports, des Limicolaria, que jene puisran- ger cette espèce que dans le voisinage de ce genre. Les Opeas, je crois, devront être modifiés du tout au tout, attendu que les auteurs ont réuni sous ce nom plusieurs formes fort dissem- blables au point de vue générique. M. À. Raffray n’a rapporté qu’une espèce d’Achatinide ap- partenant au genre Pachnodus. PACHNODUS. Les espèces de ce genre sont des coquilles achatiniformes, à columelle non tronquée, droite, acuminée à la base, très dilatée supérieurement et recouvrant plus ou moins la perfo- ration ombilicale. Le test, inférieurement ventru, est assez brièvement conique. La coloration, généralement d’une belle teinte jaune ou rosacée, tantôt unicolore, tantôt ceinte de zo- nules foncées, est parfois mouchetée dezébrures. Le péristome est toujours mince et tranchant. Les principales espèces de cette coupe qui, sans avoir de caractères bien tranchés, a néanmoins un cachet tout parti- ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 19 culier, qui ne permet pas de la confondre soit avec les Achatina ou les Perideris, soit avec les Limicolaria, sont : Le Pachnodus Vescoi (Bulimus Vesconis, Morelet, ser. conch., I, 1860, p. 69, pl. V, fig. 4), de Madagascar. Le Pachnodus nalalensis (Bulimus natalensis, Krauss, Sudafr., pl. V,f. 1, 1848), de Natal. Le Pachnodus Cameroni (Bulimus Cameron, Bourguignat, Moll. Egypte, Abyss., p. h, 1879), du Zanguebar. Le Pachnodus Spekei (Bulimus Spekei, Bourguignat, Loc. sup. cit., p. #, 1879), également du Zanguebar. Le Pachnodus Pemphigodes (Bulimus Pemphigodes, Jonas in: Zeitchr. f. Mal., 1846, p. 19), de Guinée. Le Pachnodus rhodotænia (Buliminus rhodotænia, Mar- tens, Moll. Decken, 1869, p. 59, pl. IL, f. 2), de Mozambique. Ete , etc. Je passe légèrement sur les fwmefactus (Reeve) du grand Bassam, spilogramma (Martens) de Mozambique, spadicœus (Menke) de Natal, viellina (Pfeiffer) également de Natal, arenicola (Benson) de Cafrerie, conulus (Reeve) de Natal, conulinus (Martens) de Mozambique, ete., parce que les cita- tions détaillées de ces espèces n’entraineraient trop loi. Le Pachnodus, découvert par M. A. Raffray, sur le mont Zeboul au sud-est de cette région, est une forme qui, bien que distincte, rappelle celles de Mozambique et du Zanguebar. Cette forme montre que l'influence malacologique de ces pays s’est fait sentir jusqu’à cette montagne du Zeboul, une des premières du massif abyssin, dans la direction du Zan- guebar. PACHNODUS ROCHEBRUNIANUS (fig. 81). Testa angustissime perforata (perforatio fere omnino tecta) ventroso-conica, subdiaphana, nitida, uniformiter flavida, ac in ultimo, punctulis rubris in lineolis spiralibus disposilis, rare maculata ; subtilissime striatula; — spira conica; apice obtusiusculo, nigrescente ; — anfractibus 6-7 convexiuseulis, ANN. SC. NAT., ZOOL., AVRIL 1883. XV. 9. — ART. N° 2. s0 J.-R. BOURGUIGNAT. regulariter crescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo magno, ventroso, rotundato -oblongo, dimidiam altitudinis æquante, superne recto ; —apertura obliqua, oblonga, Imferne sat dilatata, superne angulata ; — peristomate recto, peracuto; — columella recta, inferne tenui, acuminata, superne breviter supra perforationem triangulatim dilatala ; — marginibus ap- proximatis, callo diaphano junetis. — Alt. 20 ; diam. 11 mill. Coquille ventrue-conique, pourvue d’une très étroite perfo- ration presque entièrementrecouverte. Test très finementstrié, brillant, un peu transparent, d’une belle couleur jaune-paille mouchetée de quelques points rougeàtres disposés en séries spirales. Spire conique, à sommet noirâtre, légèrement obtus. Six à sept tours peu convexes, à croissance régulière, séparés par une suture prononcée. Dernier tour grand, ventru, arrondi tout en étant un peu oblong, égalant la moitié de la hauteur, et présentant supérieurement une direction recüligne. Ouver- ture oblique, oblongue, légèrement dilatée à la base, angu- leuse à son sommet, et entourée par un péristome droit très aigu. Columelle rectiligne, très délicate et acuminée inférieu- rement, enfin, offrant à sa partie supérieure une petite dilata- on triangulaire qui recouvre en partie la perforation, Bords rapprochés, réunis par une callosité transparente. Ce Pachnodus, que je dédie au naturaliste Tremeau de Rochebrune, est le premier constaté en Abyssinie. STENOGYRIDÆ. SUBULINA. Si l’on excepte les Subulina gracilis et Esseli de Jickeli, qui n'appartiennent pas à ce genre, parce qu'elles possèdent une columelle non tronquée, les vraies Subulines abyssiniennes, signalées par les auteurs, sont encore au nombre de dix : Cyanostoina, vernicosa, Antinorü, variabilis, Lhotelleru, Jickeli, suaveolans, angqustata, angulata et Munzingeri que le ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE, 81 docteur Jickeli a pris à tort pour une Acicula et qui, en réalité, n'est qu'une Subuline. Je n’ai pas mentionné les Achatina sennaariensis et Darnaudi de Pfeiffer, parce que je ne sache pas qu’elles aient été consta- tées d’une façon certaine en Abyssinie. Sur ces dix espèces, M. A. Raffray, sans compter deux nouvelles formes, en a recueilli quatre : les variabilis, Lhotel- leri, suaveolans et Munzingeri. SUBULINA PERRIERITANA (fig. 64). Testa imperforata, elongato-subulata, solidula, subopacula, parum miteute, corneo-subviridescente, sat valide striatulia (supremis tribus pallidioribus lævigatisque exceptis) ; — spira elongata, subacuminata, ad summum obtusa; apice obtuso (anfractus embryonalis minutissimus ;) — anfractibus 9 sat convexis, lente crescentibus, sutura impressa separatis ; — ul- timo mediocri rotundato, 1/4 altitudinis æquante, superne lente subdescendente ; — apertura obliqua, subovato-rotun- data, intus lactescente ; — peristomate recto, acuto, atro- marginalo ; — columella brevi, robusta, valide arcuata ac inferne abrupte truncata; — margmibus callo nitido junctis, — Alt. 26. diam. 7, alt. ap. 6 1/2 mill. Coquille imperforée, allongée, cylindrique-atténuée, à test assez solide, subopaque, peu brillant, d’un corné légèrement verdâvre et sillonné par des stries assez fortes, à l'exception des irois premiers tours qui sont lisses et d’une teinte plus pâle. Spire allongée faiblement accuminée, à sommet obtus sauf le tour embryonnaire qui est très petit. Neuf tours relativement convexes, à croissance lente, séparés par une suture accen- tuée. Dernier tour médiocre, arrondi, égalant le quart de la ‘hauteur, offrant à la parte supérieure une direction rectiligne, Ouverture oblique, subovale-arrondie, d'une teinte lactes- cente à l'intérieur, et entourée d’un péristome droit, aigu, bordé d’une frange bien noir. Columelle courte, robuste, très 82 J.-R. RBOURGUIGNAT. arquée et nettement tronquée à sa base. Bords marginaux réu- nis par une callosité brillante. Cette espèce, à laquelle j’attribue le nom de notre ami le professeur E. Perrier du Muséum, est remarquable par ses tours bombés; par son test peu brillant, bien strié, à l’excep- tion des trois supérieurs; par son ouverture petite, presque ronde à bord columellaire très arqué, et par son péristome cerclé d’une belle frange notre. Cette Subuline provient des hauts plateaux de l’Anderta. SUBULINA VARIABILIS. Subulina variabilis, var. À Jickeli, Mol. N. O. Afr., 1874, p. 139, pl. V, fig. 23. — Stenogyra variabilis (pars), Jickeli, Malak. Blütt., 1873, p. 105. Hauts plateaux de l'Hamacen, entre 2000 et 2500 mètres d'altitude ; assez abondante. SUBULINA LHOTELLERIT. Subulina Lhotellerti, Bourguignat, Moll. Egypte, Abyss., etc., 1879, p. 10. -- Subulina variabilis, var. B Jickeli, Moll. N. 0. Afr., 1874, p. 140, pl. V, fig. 24. Environ d’Adowa, et montagne de PAbouna VYousef, dans le Lasta. SUBULINA SUAVEOLANS. Subulina suaveolans, dickeli, Moll. N. O0. Afr., 1874, p. 144, pl. V, fig. 28.—- Stenogyra suaveolans, Jickeli, Malak. Blätt., 1873, p. 104. Montagne de l’Abouna Yousef, où cette espèce parait peu commune. SUBULINA MUNZINGERI (fig. 65-07). Stenogyra Munzingeri, dickeli, Maluk. Blätt., 1873, p. 103. Acicula Munzsingeri, Jickeh, Mol. N. O0. Afr., 1874, p. 133, pl. V, fig. 21. Cette petite coquille, qui est bien un Subulina, et que Jickeli a prise, à cause de sa taille grêle, pour une Acicula (melius Cæcilianella), vit sur l’Abouna Yousef, à une altitude de 4000 mètres. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 83 SUBULINA MABILLIANA (fig. 68-69). Testa imperforata, gracilima, parum elongata, attenuata, fragili, nitida, diaphana, uniformiter cornea ac minutissimis punctulis albescentibus, irregulariter sparsis, sæpe maculata, lævigata, aut sub validissimo lente substriatula ; — spira elon- gata, parum attenuata, ad summum obtusiuscula ; —-anfracti- bus 7-8 relative bene convexis, regulariter crescentibus, sutura profunda separatis ; - ultimo rotundalo-oblongo, vix 1/4 alti- tudinis æquante, superne lente descendente ; — apertura obli- qua, oblonga ; — peristomate recto, acuto; — columella brevi, leviter arcuata, inferne sat abrupte truncatula ; — marginibus callo diaphano junctis. — Alt. 8-9; diam. 2; alt, ap. 2 mill. Coquille imperforée, allongée, ‘ peu atténuée, à test fragile, brillant, transparent, lisse ou à peine striolé, d’une teinte cornée uniforme, sur laquelle apparaissent quelques petits points blanchâtres, irrégulièrement répartis. Spire allongée, médiocrement acuminée, à sommet obtus. Sept à huit tours bien convexes, à croissance régulière, séparés par une suture profonde. Dernier tour oblong-arrondi, égalant à peine le quart de la hauteur, et offrant en dessus une lente direction descendante. Ouverture oblique, oblongue, entourée dun péristome droit, aigu. Golumelle courte, faiblement arquée et assez nettement troncatulée à sa partie inférieure. Bords mar- ginaux réunis par une callosité transparente. La Mabilliana, que je dédie au savant malacologiste Ma- bille de Paris, se distingue de la Munzingeri par sa forme moins grêle, moins acuminée; par sa coloration d’un corné uniforme, sur laquelle on remarque quelques rares macula- tures blanchâtres; par ses tours moins nombreux, bien con- vexes, séparés par une suture profonde, dont l’inclinaison des- cendante estmoins accentuée, par son ouverture moins allongée et plus large; par sa columelle mieux arquée et plus franche- ment tronquée à la base; par la croissance régulière de ses 84 J.-R. BOURGUIGNAT. tours supérieurs qui ne ressemble point à celle de la Munzin- geri (voy. fig. 65). Cette espèce a été recueillie à une altitude de 4000 mètres sur la haute montagne de l’Abouna Yousef, dans le Lasta. $ 2. — PULMOBRANCHIATA, ANCYLIDÆ. ANCYLUS. On trouve, chez les auteurs, quatre espèces d’Ancyles, qui, en somme, finissent par se réduire à deux, ainsi : Blandford (Géol. and. zo0l: Abyss., p. 473, 1870) men- tionne : 4° Un Ancylus fluviatilis d'un ruisseau près de Guna-Guna, dans le Tigré ; 2 Un autre Ancylus (sans nom) d’une rivière près de Maï Wahiz, également dans le Tigré. Cette espèce, au dire de lau- teur anglais, rappellerait assez la forme du verruca de l'Inde: Jickeli, de son côté (Moll. N. O0. Afr., 1874), signale : 4° Un Ancylus nouveau de l'Hamacen, sous le nom de com pressus ; 9° Une autre nouvelle espèce, sous l'appellation d’A byssini- CUS; 3° Enfin, ce même Ancylus (innommeé) de Blandford. Sir G. Nevill, dans son Hand list Moll. ind. mus., p. 248, 4878 rectifie la synonymie de l’Ancylus fluviatihis de Guna- Guna, en reconnaissant, en cette espèce, l’Abyssinicus de Jickeli. En résumé, en exceptant cet Ancyle érconnu de Mai Wahiz, on est en présence de deux formes spéciales et bien détermi- nées, l’Abyssinicus et le compressus, auquel j'attribue on nou- veau nom d’Hamacenicus (1). (1) On ne peut conserver le nom de compressus, parce que cette appellation a déjà été employée deux fois pour deux Ancyles différents : 1° Pour une va: ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 89 De ces deux espèces, M. Raïffray n’a recueilli que l : ANCYLUS ABYSSINICUS. Ancylus abyssinicus (pars), Jickeli, Moil. N. O. Afr., 1874, p. 293, pl. VIT, fig. 27 (seulement, la figure 28 me paraît différer assez sensiblement du type 27). — Ancylus fluviatilis (1), Blandford, Geol. zool. Abyss., 1870, p. 473. — Ancylus abyssinicus, Nevill, Hand list. Moll. ind. mus., p. 248, 1878. Cette espèce, signalée dans l’'Hamacen entre Genda et Asmara, et du Toquor près Mekerka, ainsi que de Guna-Guna dans le Tigré, a été encore recueillie sur les bords de PAnseba près d’Abrechoho. LIMNÆIDÆ. Je connais de l’Abyssinie huit espèces de Limnées, bien que M. Raffray n’en ai découvert que trois (Raffrayi, æthiopica et truncatala) ; les emq autres, que je possède depuis longtemps, proviennent, l’une (A/fricana) du célèbre paléontologiste et ami, Alcide d’Orbigny, qui la tenait de Ruppell; les autres (Caillaudi, alexandrina, acroxæa et exserta) de M. Edouard Verreaux, qui les avait reçues vraisemblablement de MM. Cail- laud et Galinier. Il est nécessaire, Je crois, pour l'intelligence des Limnées abyssiniennes, que je présente un aperçu des espèces publiées ou mentionnées en Afrique. Je ne parlerai pas, comme de juste, de celles de Madagascar, de Algérie, de la Tunisie et du Maroc, parce qu’elles n’appartiennent pas à la faune de ce continent. Ehrenberg, le premier, en 1831 (Symbole physicæ) à fait connaître, d’une manière fort imparfaite, sous le nom de riété du simpleæ par Parreyss, in : Jay, Cat. of Shells, p. 272, 1850; — 2% Pour un Ancyle fossile de Belgique, par Nyst, Desc. coq. foss. tert. Belg., p-. 460, pl. 38, fig. 16, À, B, G, 1843 (voy. Bourguignat, Monogr. g. An- cylus, in : Spicil. Malac., p. 157 et 191 (mars 1862). (1) Non Ancylus fluviatilis des auteurs européens. 86 J.-R. BOURGUIGNAT. L. Pharaonum, une très petite coquille (haut. 4 1/2, diam. 3 mill.), recueillie sur des plantes aquatiques, près de Damiette, en Égypte. Cette espèce, d’après ses caractères, doit être une Suecinée. Krauss, en 1848 (sud afr. Moll,, p. 85, pl. V,f. 15), a décrit une Limnée des étangs de Natal (L. natalensis), voisine, comme forme, des sandriformis et lacustrina, du groupe des Auriculariana (1). Kuster, en 1862, a reproduit, d’une façon peu exacte, cette natalensis (Limnæa, % édit. Chemnitz, p. 31, pl. VE, f. 1-3), et a établi une autre espèce, du fleuve Umlaa, dans le sud de l'Afrique, sous le nom d'Umlaasianus (p. 32, pl. VE, f. 4-5). Cette Limnée n’est qu'une variante de la variété minuta de la lruncalula, qui, comme on le sait, est une espèce des plus cos- mopolites,. Le D' Martens, en 1866 (Maluk. Blatt., p. 101, pl. IT, f. 8-9), a créé une forme nouvelle, de la fontaine (ain) de Zaba, près Zasaga dans l’Abyssinie, sous l’appellation de Nata- lensis, var. exserta. Gette forme, qui est loin d’être une variété de la Natalensis, mérite d’être conservée. En 1868, dans les Mollusques (des royaumes d’Angola et du Benguella) du voyage du D'E. Welwitsch, M. Morelet a donné les descriptions et les figures de quatre Limnées nouvelles : Bocageana, Benguellensis, sordulentu el orophila. Ges espèces sont suffisament caractérisées. En 1870, M. Blandford (Observ. geol. and 200l. Abyss. p. #72) a signalé, naturellement sans description, sous la déno- mination de Natalensis, deux variétés abyssiniennes, l’une de Guna-Guna dans le Tigré, l’autre, de la source de PHaddas, près de Takonda.Je présume,quoique je n’ai aucune certitude à cet égard, que ces variétés pourraient bien se rapporter à l’africana de Ruppell. Si j'exprime cette opinion, c’est que je ne vois, parmi les Limnées de ce pays connues jusqu’à ce jour, (1) Voy. le catalogue des Limnées européennes dans l'Histoire malacolo- gique du lac Balaton, par le D° G. Servain, 4 vol. in-8, 1881. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 87 que l'africana qui pourrait avoir, de très loin, il est vrai, quel- ques traits de ressemblance avec la nafalensis. Le D'Jickeli, en 1874, dans son grand ouvrage sur les Mol- lusques du bassin du Nil (Moll. N. O. Afr., p. 190-194), a donné les descriptions des espèces suivantes : 1° L, pharaonum d’'Ehrenberg, qui, à mon sens, n’est pas une Limnée ; 2° L. lruncatula, typique, sous le nom de peregra ; 3° D'une variété minuta de cette même espèce, sous l’appel- lation de fruncatula ; 4° Enfin, sous la dénomination de natalensis : d’abord de la variété de Guna-Guna mentionnée par Blandford ; puis de l’exserta de Martens; ensuite, d'une troisième forme du Toquor près de Mekerka, sous le nom d’orophila de Morelet. La pre- mière variété, celle de Guna-Guna, comme je lai dit plus haut, pourrait bien être une africana ; la seconde, l’exserta, est une espèce spéciale d’un groupe différent; quant à la troisième, du Toquor, qui est loin d’être l’orophila, J'avoue qu’elle m'est inconnue, parce que je ne puis trouver, parmi les Limnées africaines, une espèce dont les caractères puissent exactement cadrer avec ceux indiqués par le docteur allemand. Après Jickeli, Smith, en 1877 (Shells of lake Nyassa, in : Proceed. zool. Soc., p, 718); Nevill, en 1878 (Hand list. Moll. indian Museum, p. 239); Craven, en 1880 (Skells from the Transvaal..…, in : Proc. zool. Soc., p. 617), ont signalé la nata- lensis, dans le lac Nvassa, dans le Transvall, à Pilgrin’s rest, et à Guna-Guna, plus l'Umlaasiana, à Antalo, en Abyssinie. Enfin, si je mentionne les trois Limnées du pays des Gomalis (Perrieri, Poirieri et Revoili), que j'ai fait connaitre en 1881 (1), on aura, je pense, la liste complète des Limnées décrites ou signalées en Afrique. (1) Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis en Afrique, dans le pays des Comalis Medjourtin, et, 1882, Mollusques de la mission Revoil aux pays Comalis, 1 vol. in-8 avec 6 pl. Je crois devoir prévenir que le dessinateur a mal rendu les signes distinctifs des L. Perrieri, Poirieri Revoili, que j'ai fait représenter (pl. IV, fig. 77 à 82), dans les Mollusques de la mission Revoil 88 J.-R. BOURGUIGNAT. Voici maintenant, d'après l’état de mes connaissances, le tableau des espèces de ce genre. STAGNALIANA. — Limnæa Caillaudi, Bourguignat. Abyssinie, Égypte. EXSERTIANA. — exserta, Martens. Abyssinie, Egypte. — Perrieriana, Bourguignat. Pays comalis. — Poirieri, — — — Revoili, — _ BIFORMIANA. — acrozu, _ Abyssinie, Égypte. — Cameroni, _ Bagamoio (Zanzibar). — Kynganica, — — — — Letourneuxi, _ Égypte. — Zanzibarica, — Bagamoio (Zanzibar). AURICULARIANA. — expansilabris, — Égypte. — Forskali, Letourneux. _— — Natalensis, Krauss. Sud de l'Afrique, LINOSIANA. — Laurenti, Bourguignat. Égypte. — alexandrina, Bourguignat. Tout le bassin du Nil. — orophila, Morelet. Benguella. — Bocageana, Morelet. Benguella. — sordulenta, — Angola. — ægyptiaca, Bourguignat. Égypte. — Cleopatræ, Letourneux. — AMPULLACEANA. — amygdalina, Bourguignat. Egypte. RAFFRAYANA. — Raffrayi, Bourguignat. Abyssinie. Égypte. — Benguellensis, Morelet. Benguella. — «thiopica, Bourguignat. Abyssinie, — africana, Ruppell. = au pays çomalis (1882). J'avais revu et corrigé toutes les autres figures (qui sont exactes) des quatre planches de Mollusques çomaliens, il ne restait plus à l’ar- tiste que ces trois Limnées à lithographier, lorsque je fus forcé de m’absenter pendant un assez long temps. À mon retour les planches étaient tirées et je ne pus faire faire aucune retouche. Je frouverai plus tard l’occasion de faire re- produire à nouveau, plus exactement, ces Limnées çomaliennes si distinctes l’une de l’autre, et qui, sur les planches, que je n’ai pu corriger, se distinguent à peine entre elles. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 89 BOUCHARDIANA. — Debaizi, Bourguignat. Zanzibar. WAHLIANA. — astilba, Bourguignat. Egypte. PALUSTRISIANA. — Lessepsiana, Bourguignat. Egypte. TRUNCATULIANA. — truncatula, Goupil (wmlaasiana, Küster). Depuis l’Égypte jusqu’au Cap, dans presque tous les cours d’eau de l'Afrique orientale. Sur ces vingt-neuf Limnées,les huit suivantes ont été consta- tées en Abyssinie. LIMNÆA CAILLAUDI (fig. 100-101). Cette espèce, que je dédie au célèbre voyageur M. F. Cail- laud de (Nantes) est une forme du groupe des Sfagnalis, et voisine, par sa spire écourtée, de la série des Doriana, bodamica et Helvetica de Suisse et de Sicile. Testa obtecte rimata, ovato-ventrosa, sat tenui, subdia- phana, cornea, subtlissime striatula (striæ in ultimo vali- diores); — spira brevi, sat contorta, breviter acuminata, ad summum acuta ac opaca; — anfractibus 4 1/2-5 rapide cres- centibus, quorum : supremiexigui, convexi ; medianus declivi- subplanulatus, inferne tumidulus ; ultimus maximus, amplus, convexus, modo ad initium superne subtectiformi-planulatus ; — sutura inter supremos et ad ultimumimpressa, in medianis, sublineari; — ultimo 2/3 altitudinis superante, superne ad insertionem labri leviter ascendente ; — apertura parum obli- qua, oblonga; — peristomate recto, acuto; — margine externo antrorsum regulariter arcuato ; margine collumellart contorto, subplicato, inferne leviter arcuato; marginibus sat valido callo, usque ad columellæ medianam partem descen- dente, junctis. — Alt. 28 ; diam. 15 ; alt. ap. 19 millim. Coquille ventrue-ovalaire, pourvue d’une fente ombilicale entièrement recouverte par la callosité, qui s’étend jusqu'à la 90 J.-R. BOURGUIGNAT. partie moyenne du bord columellaire. Test assez mince, mé- diocrement transparent, d’une teinte cornée, très finement striolée, sauf sur le dernier tour où les stries deviennent plus fortes. Spire courte, sensiblement torse, brièvement acumi- née, et terminée par un sommet aigu et opaque. Tours, au nombre de # 1/2 à 5, à croissance rapide. Les supérieurs, exious, sont convexes ; le médian, inférieurement renflé, offre supérieurement une surface inclinée presque plane ; le dernier, très grand, bien développé, dépassant les 2/3 de la longueur, convexe vers l’ouverture, présente, à son origine, un mode de surface qui rappelle celui du tour médian. Suture descen- dante, bien prononcée entre le dernier et les supérieurs, presque superficielle au tour médian. Ouverture légèrement oblique, oblongue, entourée d’un péristome droit et aigu. Bord externe régulièrement arqué en avant. Bord columellaire torse, un peu plissé et arqué vers sa partie inférieure. Callo- sité pariélale prononcée. La Caillaudi vit dans le lac Dembea, et vraisemblablement dans tout le cours du Nil bleu et du grand Nil, puisqu'elle a été recueillie sur les bords de l’île de Choubrah près du Caire, par le conseiller Letourneux. LIMNÆA EXSERTA. Limneus natalensis, var, eæserta, Martens, Malak. Blätt., 1866, p. 101, pl. HE, fig. 8-9; — et Jickeli, Moll. N. 0. Afr., 1874, p. 191. L'exserla, qui n’a point de rapport au point de vue des ca- ractères avec la Natalensis, a été trouvée dans la fontaine (Aïn) de Zaba, près Zasaga (Heuglin), ainsi que dans le Nil Bleu (Galinier). Comme la précédente, elle a dù également se propager dans tout le Nil, puisqu'elle vit près du Caire (Letourneux). LIMNEA ACROXA (fig. 94). Cette Limnée est des plus caractérisées. Elle est remarquable par son dernier tour bien renflé, surmonté d’une spire aiguë- ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. M1 élancée, excessivement fluette, et tout à fait en disproportion de grosseur. Chez cette espèce, les tours s’accroissent chéti- vement et régulièrement Jusqu'à moitié de l’avant-dernier, où ils prennent alors presque subitement un très grand dévelop- pement. Cette spire, par suite de ce développement dispro- portionné, paraît si délicate, qu’elle semble anormale. Testa obtecte rimata, ovato-ventrosa, superne gracillima, sat tenui, subpellucida, cornea vel succinea, in prioribus sub tiliter striatula, in ultimo validius striata ac passim submal- leata ; — spira gracillima, producta, acuminata ; — anfrac- tibus 4-5 convexis, quorum : supremi exigui, regulariter lenteque crescentes; ultimus fere subito maximus, convexo- tumidus ; — sutura profunda ; — ullimo ventroso, dimidiam altitudinis æquante, superne lente descendente ; — apertura vix obliqua, ovata; peristomate recto, acuto ; — margine externo recte subrecedente, antrorsum non arcualo ; margine columellari sat valido, leviter subarcuato ac subcontorto ; marginibus callo, supra columellam descendente, junctis. — alt. 20, diam. 9. alt. apert. 10 millim. Coquille ovale-ventrue, surmontée d'une spire très fluette et pourvue d'une fente ombilicale recouverte. Test assez mince, subtransparent, corné ou d’une teinte succinée, très déli- catement striolé sur les tours supérieurs, plus fortement strié sur le dernier, où l’on remarque, en outre, de faibles méplats irrégulièrement disposés. Spire excessivement grêle, élancée et acuminée. # à 5 tours convexes, dont les su- périeurs s’accroissent avec lenteur et régularité, tandis que le dernier prend subitement un très fort développement. Suture profonde. Dernier tour ventru, convexe, égalant la moitié de la longueur, et très lentement descendant à sa partie supé- rieure. Ouverture à peine oblique, ovale, entourée d’un péri- stome droit et aigu. Bord externe, non arqué en avant, mais obliquement rectiligne. Bord columellaire assez robuste, à peine arqué et très faiblement tors. Bords marginaux réunis par une callosité, qui s'étend jusque sur la columelle. 99 J.-R. BOURGUIGNAT. Le Nil Bleu au-dessous du lac Dembea (Verreaux). Cette Limnée vit également en Egypte, où elle à été trouvée par le conseiller Letourneux, dans l'étang de Nefich près Ismaïlia. LIMNÆA ALEXANDRINA (fig. 95-96). Testa rimata (rima fere omnino tecta), ovato-tumida, sat tenui, subpellucida, cornea, subüliter striatula (striæ im ultimo paulatim validiores et ad aperturam eleganter costu- lato-lamellosæ) ; — spira parum producta, acuminata, sicut tectiformi-comca ; — anfractibus 4-5 celerrime crescentibus, quorum supremi vix convexiusculi, fere subplanulati ; ultimi Convexi ; — sutura inter superiores vix impressa, ad ultimum impressiore ; — ultimo magno, amplo, oblongo-convexo, 2/3 alütudimis superante, superne lente descendente; — aper- tura leviter obliqua, oblonga ; — peristomate recto, acuto ; — margine externo antrorsum recle recedente; margine columellari rectiusculo, superne vix contorto; marginibus tenui callo junctis. — Alt. 25 ; diam. 14, alt. ap. 18 millim. Coquille renflée-ovalaire, pourvue d’une fente ombilicale presque entièrement recouverte. Test assez fragile, subtrans- parent, corné, orné sur les tours supérieurs de très fines striations, qui deviennent sur le dernier de plus en plus fortes, et qui finissent, vers l'ouverture, par prendre l’apparence de côtes lamelleuses. Spire peu élancée, même assez courte, acuminée et comme conique-tectiforme. 4 à 5 tours, à crois- sance rapide, dont les supérieurs, à peine renflés, sont presque plans, tandis que les derniers sont convexes. Suture peu prononcée, sauf entre les deux tours mférieurs. Dernier tour grand, bien développé, d’une forme oblongue-convexe, dépas- sant les deux tiers de la longueur et offrant supérieurement une direction descendante fort lente. Ouverture faiblement oblique, oblongue, entourée par un péristome droit et aigu. Bord externe descendant en avant d’une façon recto-rétro- cédente. Bord columellure presque droit, à peme tors à sa ARTICLE N° 2. | rx MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 93 partie supérieure. Bords marginaux réunis par une callosité délicate. Cette grande et belle espèce parait abondante dans le Nil Bleu (Verreaux, Caillaud), d'où elle s’est répandue jusque dans la Basse-Égypte. Elle y à été trouvée, en effet, assez communément dans le Nil, près de l’île de Choubrah, non loin du Caire (fnnes), à Gabari, à Hagueret el Naouatié, près de Ramlé et dans tous les canaux d'Alexandrie (Letourneux), où on y rencontre une variété gracilis à taille moitié plus petite que le type d’Abyssinie. LIMNÆA RAFFRAYI (fig. 97-98). Testa non rimata (rima tecta), oblonga, subampullacea, solidula, subopacula, cornea, argutissime striatula ac sub lente subtilissime decussata ; — spira sat brevi, conico-acumi- nata; apice exiguo ; — anfractibus #4, celerrime crescentibus (quorum, embryonalis, minutissimus; secundus exiguus con- vexusque;, penultimus amplor, et ultimus permaximus, oblongus, in medio subplanulatus ac irregulariter convexus), sutura impressula separatis; — ultimo 2/3 altitudinis æquante ; — apertura vix obliqua, oblonga, leviter angusta ; peristomate recto, acuto; — margine externe antrorsum valde arcuato; margine columellari superne subcanaliculato, sub- contorto, leviter arcuato ; marginibus callo usque ad superami partem columellæ descendente ac rimam tegente, junclis. — Alt. 27 diam. ; 13; alt. ap. 19 millim. Coquille oblongue, sensiblement gonflée, pourvue d’une fente ombilicale complètement recouverte et fermée. Test assez solide, peu transparent, corné, très finement striolé et parais- sant, sous le foyer d’une forte loupe, très délicatement décussé par de petites linéoles spirales. Spire assez courte, conique- acuminée, à sommet pointu. # tours à croissance très rapide, dont l’embryonnaire excessivement petit, le second exigu et convexe, le troisième relativement plus développé, et le dernier très grand, de forme oblongue, un peu méplan à sa parte 94 J.-R. BOURGUIGNAT. moyenne, et par cela même irrégulièrement convexe. Suture peu profonde, presque superficielle. Dernier tour égalant les deux tiers de la longueur. Ouverture peu oblique, oblongue, sensiblement rétrécie dans le sens transversal, entourée d’un péristome droit et aigu. Bord externe très arqué en avant. Bord columellaire peu tors, faiblement arqué et subcanaliculé à la partie supérieure. Bords marginaux réunis par une callo- sité s'étendant jusque sur le sommet de la columelle et recou- vrant la fente ombilicale. Vallée de lAnséba, aux environs d’Abrechoho, Espèce peu abondante. Je la connais encore d'Égypte, où elle a été recueillie aux alentours d'Alexandrie, à Gabari (Letourneux). Chez cette Limnée, la convexité du dernier tour n’est pas régulière ; on remarque, sur la partie moyenne, un méplat assez prononcé, méplat qui rend la partie inférieure un tant soit peu plus bombée. LIMNEA ÆTHIOPICA (fig. 92-93). Cette espèce a un aspect tout particulier ; elle ressemble, par son mode de croissance légèrement tors et oblique, à une oublie (oblea). Le dernier tour, méplan-tectuiforme dans sa partie supérieure, est sensiblement renflé vers ses deux Uers inférieurs. Testa rimata (rima angustissima ac profunda), suboblongo- elongata, subcontorta, fragilh, pellucida, cornea, nitida, fere lævigata aut substriatula ; — spira brevi, tectiformi-conica ; — anfractibus 4, celeriter contorto-crescentibus, declivi-sub- planulatis, sutura impressula, perdescendente separalis ; — ultimo magno, 2/3 altitudinis superante ; — apertura obli- qua, oblonga; — peristomate recto, acuto; — margine externo ad superiorem partem concaviuseulo et deinde an- trorsum arcuato; margine columellari dilatato, reflexo, su- perne contorto, inferne arcuato; — callo inconspicuo. — Alt. 29; diam. 10; alt, ap. 14 millim. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 95 Coquille contournée en forme d’oubhe, suboblongue-allongée dans un sens légèrement oblique de droite à gauche, et pour- vue d’une fente ombilicale profonde très étroite. Test fragile, tra sparent, brillant, corné, presque lisse ou très finement striolé. Spire courte, conique-tectiforme. 4 tours, à croissance très rapide, séparés par une suture presque linéaire et très descendante. Dernier tour grand, dépassant les deux tiers de la longueur, plan-tectiforme supérieurement à son origine, et devenant plus régulièrement convexe sur le bord externe. Ouverture oblique, oblongue, à péristome droit et aigu. Bord externe très arqué en avant, sauf à sa partie supérieure, où il est légèrement concave. Bord columellaire dilaté, réfléchi, iors supérieurement et arqué inférieurement. Callosité parié- tale nulle. Cette Limnée a été recueillie, avec la précédente, dans la vallée de l’Anséba. LIMNÆA AFRICANA (fig. 99). Limnæa africana, Ruppell. Cette espèce, par sa forme générale, rappelle la Raffrayi, seulement en plus petit el en plus écourté. Les deux tours supérieurs sont plus exigus ; les deux inférieurs sont plus gros et plus renflés ; la spire, écourtée, est plus brièvement coni- que ; la columelle, plus torse, sensiblement canaliculée, paraît plus saillante ; enfin la callosité pariétale, un peu plus déve- loppée, descend plus bas que celle de la Raffrayi. Testa subrimata (rima fere omnino tecta), tumido-ovata, sat tenui, subpellucida, pallide cornea, argute striatula (striæ in ultimo validiores) ; — Spira breviter tectiformi-conica ; — anfractibus 4 perceleriter crescentibus (quorum supremi minutissimi), sutura impressula separatis; — ultimo maximo, fere 3/4 altitudinis attingente, ad partem superiorem declivi- subplanulato, inferne tumidiore ; — apertura parum obliqua, oblonga; -— peristomate recto, acuto; — margine externo ANN, SC. NAT., Z00L., AVRIL 1883. XV 10 — ART. N. 2. 96 J.-R. BOURGUIGNAT. antrorsum mediocriter arcuato ; margine columellart superne subcanalicutato, leviter contorto ; — marginibus callo valido, fere usque ad columellæ basin descendente, junetis. — Alt. 21, diam. 11 ; alt. ap. 15 millim. Coquille écourtée, ventrue, ovalaire, pourvue d'une petite fente ombilicale presque entièrement recouverte. Test assez fra- oile subtransparent, d’un corné pâle, finement striolé, sauf sur le dernier où les stries sont plus accentuées. Spire courte, briè- vement conique-tectiforme. # Lours, à croissance très rapide (dont les supérieurs très exigus), séparés par une suture peu profonde. Dernier tour très développé, atteignant presque les trois quarts de la longueur, méplan-incliné à sa partie supé- rieure et sensiblement bombé inférieurement. Ouverture fai- blement oblique, oblongue, entourée d’un péristome droit et aigu. Bord externe peu arqué en avant. Bord columellaire légèrement tors, subcanaliculé supérieurement. Bords margi- naux réunis par une callosité accentuée, s'étendant presque jusqu’à la base de la columelle. Lac Dembea (Ruppell). LIMNÆA TRUNCATULA. Limnæa truncatula, Goupil, Moll. Sarthe, p. 6%, pl. 2, fig. 1-3, 1835. — Buc- cinum truncatulum, Müller, Verm. Hist., I, p. 130, 1774. Cette espèce se compose,comme on le sait, de deux variétés principales, qui ne se distinguent guère, lune de l'autre, que par le bord columellaire tantôt rectiligne jusqu'à la base de l'ouverture, ce qui rend celle-ci subtroncatulée (de là le nom de éruncatula), tantôt légèrement arqué et se réunissant intérieurement, avec le bord inféro-apertural, par une courbe plus ou moins arrondie, Ce qui donne à l’ouverture un déve- loppement un peu moins grand. Cette variété est connue sous le nom de #inuta (1). Ges deux variétés constituent la Limnæa truncatula. (1) Limnæa minuta, Dupuy, Moll. France (5° fasc., 1851), p. 469, pl. 24, fig. 1. (Limnœus minulus, Draparnaud, Tabl. Moll., p. 51, 1801, et Hist. Moull., pl. IL, fig. 5-7, 1805. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 97 Or, en Abyssinie, ces deux variétés se rencontrent comme en Europe. À la première, truncatula, qui est le type, puisqu'elle a été décrite en 1774, il convient de rapporter : La Linnæa peregra? (iekel, Mol. N. 0. Afr., 1874, p. 193, pl. VIL, fig. 9) du Toquor près de Mekerka ; à la seconde, #minuta, les synonymies suivantes : Limneus Umlaasianus, Küster, 2° édit. Ghemnitz, Limnæa, p. 32, pl. VI, fig. 4-5, 1862, et Nevill, Hand list. Moll. ind. mus., p. 239, 1870 (du fleuve Umlaa, dans le sud de l’Afrique et d'Antalo, dans l’Abyssinie) ; et Linnæa truncatula, dickeli, Moll. N. O0. Afr., 1874, p. 194, pl. VIL, fig. 10, À, B, C (1) (de Toquor près de Mekerka). Sans compter ces localités que Je viens de mentionner, la truncatula à encore été trouvée aux environs d’Adowa et dans les ruisseaux de la chaîne du Zeboul, chez les Gallas Raïas. PHYSA. Les espèces de ce genre, mentionnées par les auteurs, sont les Physa (Isidora) sericina, de dickeli : Physa (Isidora) Shackoi, Sickeli ; Physa (Isidora) contorta, de dickeli et de Blandiord; Physa tropica, de Blandford, teste Nevill ; Physa (Isidora) Forskali, de Sickel; Physa Fischeriana, de mot; Enfin, une Physa (sans nom) signalée d’un ruisseau du pla- teau Wadela (9500 pieds). D’après Blandford, les échantillons de cette Physe sont petits, peut-être jeunes, et ressemblent comme forme à la fontinalis d'Europe. ls ont néanmoins Île est plus lisse, et un petit bourrelet intérieur au péristome. Get (4) La figure C, qui représente l'ouverture très grossie, est fautive en ce sens que la bouche est trop inclinée de droite à gauche. Cette bouche ne ressemble pas à celle de la figure À. 98 J.-R. RBOURGUIGNAT. auteur croit que c’est une variété allongée de la contorta. Quid ? En laissant de côté cette Physe innommee, et trop imsuffi- samment caractérisée, on reste en présence de six espèces, parmi lesquelles 1l convient de retrancher la tropica pour la placer en synonymie de la Shackoi. M. A. Raffray a retrouvé trois de ces espèces (sericina, con- torta et Forskal), plus une nouvelle, pour la faune de cette région, la : PHYSA NATALICA. Physa natalensis, Krauss, sndafr. Moll., p. 84, pl. V, fig. 10, 1848. Cette espèce, recueillie dans les cours d’eau du mont Zeboul et de la plaine des Gallas Raïas, sauf une taille un peu plus faible, est si semblable à celle de la terre de Natal, qu'il m'est impossible de l’en distinguer. PHYSA SERICINA. Physa sericina, Jickeh, Moll. N. O. Afr., 1874, p. 194, pl. VII, fig. 11. Ruisseaux du mont Zeboul. PHYSA CONTORTA. Physa contorta, Michaud, Act. Soc. Linn. Bord., WI, 1829, p. 268, et Compl. Drap., p. 83, pl. 16, fig. 21-22, et Cat. test. viv. Alg., p. 12, lig. 26-27, 1833, et Bourguignat, Malac. Alg., W, 1864, p. 171, pl. 10, fig. 39- 40; — et (pars) Martens, Malak. Blält., 1866, p. 5 et 99, et 1873, I, p- 42, et Blandford, Geol. zool. Abyss., 1870, p. 476, — et (pars) Jickeli, Moll. N. O. Afr., 1874, pl. VII, fig. 14, À et B, seulement (les fig. 14 C, D et E, ne peuvent se rapporter à la contorta). Bords du lac Aschanghi. — Le D" Jickeli, sous le nom de contorta, a réuni des formes les plus dissemblables, qu'il est impossible d'admettre comme représentant cette espèce. PHYSA FORSKALI. Physa Forskali, Bourguignat, Amén. malac., 1, 1856, p. 174; — Isidora Forskali Ehrenberg, Symb. phys. Moll., 1831. Le D Jickeli (Mol. N. O. Afr., 1874, p. 198) a également, ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 99 comme pour l'espèce précédente, confondu, sous l'appellation de Forskali, des formes très différentes les unes des autres, formes qu’on ne peut admettre comme similaires de cette Physe. Espèce abondante dans la région chaude du littoral, notam- ment à Ailet. PLANORBIDÆ. PLANORBIS. Quatre espèces de Planorbes ont été signalées en Abyssinie : 4° Le Planorbis Ruppelli, de Dunker; 2 Un Planorbis natalensis, de Krauss (?) ; 3° Le Planorbis abyssinicus, bonne espèce nouvelle; 4° Une variété rapportée au costulatus de Krauss. Or, lorsqu'on étudie toutes ces formes, on reconnaît : 4° Que le Ruppelli (Dunker) de Jickeli se compose de deux espèces différentes, dont l’une (fig. 17) est le Ruppelli véri- table, tandis que l’autre (fig. 18) est une forme distincte, à laquelle il convient de rapporter le Planorbe que l’on a assi- milé (avec un point de doute, il est vrai) au natalensis de Krauss : j'attribue à cette seconde forme le nom d'Herbini; 2° Que la variété du soi-disant costulatus se compose égale- ment de deux formes des plus dissemblables, puisqu’à l’une (fig. 23),je donne le nom d’æthiopicus, et qu’à l’autre (fig. 22), loin de la considérer comme un Planorbe, je lui attribue celui de Caillaudia angulata. En somme, il y aurait donc : 4° Le Planorbis Ruppelli (fig. 17 ; % Le Planorbis Herbini (fig. 18 de Jickeli) ; 3° Le Planorbis abyssinicus (fig. 21) ; h° Le Planorbis æthiopicus (fig. 23 de Jickeli, sous le nom (pars) de costulatus) ; Et 5° la Caillaudia angqulata (fig. 29), — Plan. costulatus (altera pars) de Jickeli. 100 J.-R. BOURGUIGNAT. Si, enfin, à ces espèces, on ajoute l’adowensis décrit par moi, en 1879, on aura cinq Planorbes (Ruppelli, Herbini, adowensis, abyssinicus et æthiopicus), plus une Caillaudia (l’'angulata). Bien que M. A. Raffray n'ait recueilli, de tous ces Planorbes, que l’Herbini, je crois cependant nécessaire, pour faire com- prendre les caractères de cette espèce, de dire quelques mots sur les deux formes voisines, le Ruppelli et V'Adowensis. PLANORBIS RUPPELLT. Planorbis Ruppelli, Dunker, in : Proceed. zool. Soc., 1848, p. 42 (1); — Martens, Malak. Blätt., 1866, p. 4, et 1869, p. 211; Morelet. Ann. mus. civ. Genova, HI, 1872, p.207. — Blandford, Geol. and z0ol. Abyss., p. 475, 1870. — Jickeli, Moll. N. 0. Afr., 1874, p. 211, pl. VIL, fig. 17 (seulement, la figure 18 se rapporte à l'espèce suivante). — Nevill, Hand list. Moll. ind. mus., p. 242, 1878. « Testa opaca, dit Dunker, tenuiter striata, pallide cornea, subcinerea, supra umbilicata, inferne concava; anfractibus 4 ovatis modice crescentibus; apertura ovata, obliqua, etc. » Cette espèce, à test opaque, finement strié, d'un corné pâle légèrement cendré, est ombiliquée en dessus et concave en dessous. Elle est, en outre, caractérisée par une ouverture oblique-ovale, et par quatre tours à croissance médiocre. Chez ce Planorbe, les tours augmentent d'une façon régu- lière, en hauteur et en largeur. depuis le point embryonnaire jusqu’à l'ouverture. La concavité supérieure. moims profonde que linférieure, qui est en entonnoir, forme une légère cuvette, où aucun des tours ne vient faire une saillie anor- male. En somme, le caractère important du Ruppelli consiste en une croissance lente et bien régulière. (1) Non PI. Ruppelli, Kuster, 2° édit., Chemnitz. fig. 10-12, — qui est un échantillon anormal. Pia END: A (DIANE ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 101 PLANORBIS HERBINL. Planorbis Ruppelli, Jickeli, Moil.-N. O0. Afr., 1874, pl. VIL, fig. 18 (seule- ment). Chez ce nouveau Planorbe, la croissance n’est pas lente et régulière. En dessus, les deux premiers tours. très exigus, se trouvent profondément enfoncés et peu visibles, par suite de lävant- dernier, qui, en prenant assez brusquement un fort dévelop- pement, remonte presque au niveau du dernier. Ce dernier tour est relativement très ample, et tout à fait en disproportion avec les autres. En dessous, par suite également du grand développement du dernier, la partie concave du centre est d’un bon tiers moins étendue que celle du Ruppelli ;: de plus, elle ne forme pas un entonnoir régulier. L’Herbini diffère encore du Ruppelli par son ouverture moins oblique,moins transversalement oblongue, mais presque ronde et aussi haute que large. Sur la planche VIT (fig. 48) de l'ouvrage de Jickeli, cette ouverture n’est pas aussi exactement représentée que le reste de la coquille. Je crois qu'il convient de rapporter à cette espèce le P/anor- bis natalensis (non Krauss) de Blandford (4) et de Nevill (2), signalé sur le plateau de Wadela. M. À. Raffray a recueilli assez abondamment cet Herbini dans les cours d’eau du mont Zeboul et de la plaine des Gallas Raïas. PLANORBIS ADO\WENSIS. Planorbis Adowensis, Bourguignat, Dese. Moll. Egypte, Abyss., 1879, p. 11. Ce Planorbe, des environs d'Adowa, est très différent des deux précédents. Il est remarquable par sa forme globuleuse, et par la rapidité de sa croissance spirale. (1) Geol. and zool. Abyss., p. 473, 1870. (2) Hand list Moll. ind. mus., p. 248, 1878. 102 J.-R. BOURGUIGNAT. Ainsi, en dessus, le dernier tour forme presque toute la coquille; l’avant-dernier s'enfonce presque brusquement dans la profondeur ombilicale, au point que l’on distingue difficile- ment les deux du centre, d'autant plus, qu’à partir de l’avant- dernier, où la suture est profonde, cette suture devient tout à fait linéaire. En dessous, la dépression ombilicale (tout en étant aussi profonde que celle du dessus) paraît un peu moins creuse, par cela même qu'elle semble occuper un espace plus vaste, par suite de l’arête anguleuse qui circonserit son pourtour. Chez l’Adowensis, l'ouverture d’une forme sémisphérique, est légèrement ascendante. GASTEROPODA OPERCULATA. BRANCHIATA. MELANIDÆ. MELANIA. Il existe, dans les auteurs, deux Mélanies abyssiniennes, la dembeana et l'abyssinica de Ruppell, qui me paraissent n’être autre chose que la : MELANIA TUBERCULATA Melania tuberculata, Bourguignat, Cat. rais. Moll. Orient, p. 65, 1853, et Malac. Alg., WE, 1864, p. 251, pl. XV, fig. 1-12 (Nerita tuberculata, Müller, Verm. Hist., 11, 1774, p. 191, syn. excl.). Melania dembeana, Ruppell, in : Reeve, Iconogr., XII, sp. 164; et Martens, Malak. Blætt., 1865, p, 206. Melania abyssinica, Ruppell, teste : Jickeli, Moll. N. O. Afr., 1874, p. 253. Cette espèce, connue encore sous le nom de fasciolata, est une forme des plus cosmopolites ; elle est répandue, depuis les îles de la Sonde, dans presque toutes les eaux de l’Inde, de l’Arabie, de la Perse, de la Syrie, etc., etc., jusqu’en Afrique, où elle occupe une aire, qui s'étend, à l’orient, de Natal à l’Egypte, et, au nord, de l’Egypte au Maroc. ARTICLE .N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 105 En Abyssinie, elle a été trouvée abondamment dans les eaux de la région chaude du littoral, notamment près d’Aiïlet, et dans les rivières des hauts plateaux de l’'Hamacen. À cette Mélanie, s'arrête la liste des espèces découvertes par le vice-consul A. Raffray dans le cours de son exploration. IT. Les premiers travaux sérieux sur la malacologie de l’Abys- sinie sont ceux du D’ Martens (de Berlin). Cesavant fit paraître, de 1865 à 1869, dans les malakozoologische Blätter (1), une série de mémoires relatifs aux Mollusques de la vallée du Nil, ainsi qu’un catalogue des espèces abyssiniennes au nombre de 30 (Moll. Decken, p.157, 1869). Après ce docteur allemand, le naturaliste anglais Blardford, qui fit partie de l’expédition contre le roi Theodoros, publia de 1869 à 1870, d’abord une lettre dans le Journal de conchy- biologie (2), puis un fort bel ouvrage intitulé Observation on the geology and z0ology of Abyssinica (3). Dans cet ouvrage, les Mollusques ont été un peu négligés. [Is sont au nombre de trente (de la page 471 à 477), soit vingt terrestres et dix fluvia- les. La plupart de ces Mollusques sont ou 207 nommés ou mal déterminés. Heureusement que le savant malacologiste sir G. Nevill a fait connaître, en 1878, le plus grand nombre des espèces blandfordiennes, dans son excellent catalogue du musée de Calcutta (4). En 1873, après la publication de divers mémoires sur les Mollusques rapportés par la mission italienne de la mer Rouge (1) Uebersicht der land und susswasser mollusken des Nil-Gebietes, 1865, de la page 177 à 207; — et, 2° article, 1866, de la page 1 à 21. — Zusûätze zur ucbersicht der mollusken des Nilgebiets, 1866, de la page 91 à 102. — Ueber einige muscheln des oberen Nilgebietes, 1867, de la page 17 à 20. — Ueber einige Abyssinische Schnecken, 1869, de la page 208 à 215. (2) 1869, p. 109 (3) London, 1870, 1 vol. in-8, avec cartes et planches. (4) Hand list of mollusca in the indian museum Calcutta, part. 1, Gastero- poda. —1 vol. in-8, Calcutta, 1878. 10h J.-R. BOURGUIGNAT. et du pays des Bogos, M. le professeur Arturo Issel (de Gènes) inséra (de la page 921 à 530) dans le tome [V de la belle collec- tion des Annali del museo civico di storia naturale di Genova, a bien dirigée par M. le marquis G. Doria et par M. R. Gestro, un très bon mémoire rectificatif sur quelques Molluschi terres- tré viventi presso Aden e sulla costa d’Abyssiniu. J'ai encore à citer, pour compléter cet historique des tra- vaux, non seulement une de mes brochures parue en 1879 (1), mais encore les excellents ouvrages d’un autre docteur alle- man. Ce D" Carl Jickeli, à la suite d’une exploration entreprise en Abyssinie et dans la vallée du Nil, a donné d’abord le réeit de son voyage (2), puis un grand travail sur les Mollusques (3) du nord-est de Afrique. Ce travail, bien qu'il renferme en certains endroits des amal- games d'espèces vraiment regrettables, et qui font taches, ne reste pas moins l'ouvrage le mieux fait et le plus conscrencieux qui ait été publié jusqu’à présent sur la faune abyssinienne. Enfin, «il serait injuste d'oublier M. Morelet, dont le mé- moire (4) se recommande surtout par la beauté de liconogra- phie, » bien que sur la planche qui accompagne ce mémoire, une ou deux espèces laissent à désirer. € L'auteur énumère vingt-sept espèces, quelques-unes contestables, qui vivent sur le sol de lAbyssinie. » Ce chiffre est porté à quarante-cinq dans une liste générale des formes de cette région. « On voit figurer sur celte liste, absolument dépourvue de critique, le senre Achalina, ainsi qu'un certain nombre d'espèces con- (1) Description de diverses espèces terrestres et fluviatiles de l'Egypte, de l’Abyssinie, du Zanzibar, du Sénégal et du centre de l'Afrique. Paris, in-8, 1879. (2) Reisebericht, in : Malak. Blätt., 1, 1872, p. 1-20, et p. 109-151 ; et 1871, p. 81-109. (3) Fauna der land und susswasser Mollusken nord-0st Afrikas. À vol. in-4, avec 11 pl. Dresden, 1874. (4) Notice sur les coquilles terrestres et d'eau douce recueillies sur les côtes de l’'Abyssinie, in : Ann. mus. civ. Genova, WI, 1879, de la page 180 à 208, avec { planche chromolithographiée. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE, 105 damnées par les meilleures autorités. Il y aurait donc à retran- cher et à ajouter sur ce catalogue, qui dénote, chez l’auteur, une connaissance fort incomplète de la matière (4). » Dans la liste des Mollusques abyssins que je vais donner, j'ai laissé de côté toutes les formes signalées sans nom, ainsi qu'un certain nombre d’autres incontestablement mal déter- minées, comme, par exemple, les Suceinea putris, Pfeiffere, striuta, badia, ete., qui ne sont pas celles dont elles portent les noms. On doit savoir qu'à l'exception de trois ou quatre espèces cosmopolites bien connues : Melania tuberculata, Limneu truncalula et Bulimus insularis, etce., toutes les formes trou- vées en Abyssinie, malgré les rapports de ressemblance que quelques-unes peuvent avoir avec d’autres des continents voi- sins, sont des formes spéciales à ce pays. Il n’y à point, en réalité, de cas de disjonction. GASTEROPODA INOPERCULATA: $ 1. — PULMONACEA. LIMACIDÆ. LIMAX JICKELIT. Limax J'ickeli, Heynemann, in : Jickeli, Moll. N. O. Afr., 1874, p. 31, pl. IV, fig. 3. Dans la province de l'Hamacen, aux environs de Mekerka (Jickeli). HELIXARIONIDÆ. HELIXARION LYMPHASEUS. Helixarion lymphaseus, Morelet, Ann. mus. civ. Genova, HI, 1872, p. 189, pl. IV, fig. 4. Dans le pays des Bogos (Issel et Beccari). (1) Journ. conch., 1880, p. 12. 106 J.-R. BOURGUIGNAT. HELIXARION PALLENS. Helixarion pallens, Moreiet (loc. sup. cit.), UX, 1872, p, 190, pl. IX, fig. 5. Habite, avec l'espèce précédente, le pays des Bogos (Issel). HELIXARION RAFFRAYI. Helixarion Raffrayi, Bourguignat (voy. p. 9). Mont Zeboul, chez les Gallas Raïas (Raffray). THAPSIA ABYSSINICA. Thapsia abyssinica, Bourguignat (p. 11 et 12). — Hyalina abyssinica, Jickeli, 1873, et Issel, 1873. — Microcystis abyssinicus, Jickeli, 1874. Sud de lPAbyssinie (Heuglin et Steudner) ; — entre Genda et Asmara, dans lHamacen (Jickeli); pays des Bogos (Raffray). THAPSIA VESTI. Thapsia vesti, Bourguignat (p. 12). — Hyalina vesti, Nickeli, 1873, et Micro- cystis vesti, Jickeli, 1874. Sur le Rora-beit-andu et le Sykk-satel, dans l'Hamacen, et près de Keren, chez les Bogos (Jickeli). THAPSIA OLEOSA. Thapsia oleosa, Bourguignat (p. 12). — Helix oleosa, Pfeiffer, 1850. Ibu? (Fraser). — Environ de Keren, chez les Bogos (Essel et Beccari). THAPSIA EURYOMPHALA. Thapsia euryomphala, Bourguignat (p. 12). Mont Zeboul, chez les Gallas Raïas (Raffray). SITALA RAFFRAYI. Sitala Raffrayi, Bourguignat (p. 14). Mont Zeboul, chez les Gallas Raïas (Raffray). ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 107 SITALA STEUDNERI. Sitala Sieudneri, Bourguignat (p. 15). — Helix membranacea, Jickeli, 1873, Helix (acanthicula) Steudneri, Jickeli, 1874. = ra-beit-andu, dans l'Hamacen (Jickeli). TROCHOMORPHA MOZAMBICA. Trochomorpha mozambicensis, Albers, 1860 (voy. p. 14); — Helix mozambi- censis, Pfeiffer, 1855 ; — Trochonanina mozambicensis, Mousson, 1869 (1), et Martensia mossambicensis, Semper, 1870. Bongo, au sud de l’Abyssinie (Heuglin). HELICIDÆ. VITRINA HIANS. Vitrina hians, Ruppell, Pfeiffer, 1848. Abyssinie (sans indication de localité), (Ruppell). VITRINA RUPPELLIANA. Vitrina Ruppelliana, Pfeiffer, 1848. Abyssinie (Ruppell), — province du Tigré (Blandford}), — Adigrat (Nevill). — L’Abouna Yousef (Raffray). VITRINA JICKELII. Vitrina J'ickeli, Krauss, in : Jickeli, 1874. Abyssinie (Heuglin et Steudner). VITRINA ABYSSINICA. Vitrina abyssinica, Ruppell, in : Pfeiffer, 1848. Abyssinie (Ruppell), Takonda (Blandford). VITRINA SEMIRUGATA. Vitrina semirugata, Jickeli, 1874. Entre Genda et Asmara, dans l’Hamacen (Blandford). — Mont Zeboul, chez les Gallas Raïas (Raffray). (4) Le D Martens a décrit (Moil. Decken, p. 55 et 56, pl. 1, fig. 2 et 5, 1869), des contrées au sud de lAbyssinie, deux espèces voisines de celles-ci, sous les noms de Trochonanina pyramidea et mozambicenzis, var. albopicta. 108 J.-R. BOURGUIGNAT. VITRINA ISSELIT. Vitrina Isseli, Morelet, 1872. Entre Maldi et Gaba, chez les Mensas (Issel). VITRINA CAILLAUDI. Vitrina Caillaudi, Morelet, 1872. — Vitrina Martensi, Jickeli, 1873. — Vi- trina Isseli (non Morelet), et variétés devexa et Caillaudi, Jickeli, 1874. Chez les Mensas, aux environs de Maldi (Issel); — entre Genda et Asmara (Blandford), et, aux alentours de Mekerka (Jickeli). VITRINA RIEPIANA. Vitrina Riepiana, Jickel, 1882. Abyssinie, dans la chaine de l'Habab (Jickeli). VITRINA CONQUISITA. Vitrina conquisita, Jickeli, 1882. Chaine de 'Habab (Jickeli). VITRINA MAMILLATA. Vitrina mamillata, Martens, 1869. Aïlet, dans le Samhar (Schüller) ; — bords du lac Aschan- ghi (Blaudford). VITRINA HELICOIDÆA. Vilrina Helicoidea, dickeli, 1873, Entre Genda et Asmara, dans PHamacen (Jickeli). VITRINA MILNE-ED WARDSIANA. Vitrina Milne-Ediwardsiana, Bourguignat (p. 18). Environs d’Addi-boro, entre Keren et Adowa (Raffray). VITRINA RAFFRAYI, Vitrina Raffrayi, Bourguignat (p. 20). Montagne de l’Abouna Yousef (Raffray). MALACOLOGIE DE BE ABXSSINIE. 109 VITRINA HERBINI. Vitrina Herbini, Bourguignat (p. 22). Entre Addi-boro et Addi-hollala, sur les plateaux de l'Ha- macen et du Saraoué (Raffrav). SUCCINEA RUGULOSA. Succinea rugulosa, Morelet, 1872 ; — Jickeli, 1874. — Succ. badia (non More- let), Martens, 1869. Environs de Keren, chez les Bogos (Beccari) ; — dans le Samhar, aux alentours d’Ailet (Schüller); — hauts plateaux de l’'Hamacen (Raffray). SUCCINEA ‘POIRIERIANA. Succinea Poirieriana, Bourguignat (p. 25). Environs d’Abrechoho, sur les hauts plateaux de l'Hama- cen (Raffray). | SUCCINEA ADOWENSIS. Suceinea Adowensis, Bourguignat, 1879 (p. 26). — Succ. striata (pars), Jic- keli, 1874 (non Krauss, 1818, nec Martens, 1866). Hauts plateaux de lHamacen et du Tigré, notamment aux environs d’Adowa (Raffray). SUCCINEA LIMICOLA. Succinea limicola, Morelet, Ann. mus. civ. Genova, HT, 1872, p. 191, pl. IX, fig. 8.— Succ. striala, var. limicola, Jickeli, Moll. N. O0. Afr., 1874, p. 172. Aux alentours de Ghotel, chez les Bogos (Beccari). SUCCINEA ÆTHIOPICA. Succinea æthiopica, Bourguignat (p. 27). Hauts plateaux de l'Hamacen (Raffray) (?). (1) Je passe sous silence les Succinea Pfeifferi, debilis et putris, ainsi que les striata et badia, de Blandford et de Martens, mentionnées par Jickeli, des environs du lac Aschanghi et de divers points de l’Abyssinie, parce qu’elles sont des formes mal déterminées, qui ne sont pas admissibles. 410 J.-R. BOURGUIGNAT. HELIX PILIFERA. Helix pilifera, Martens, 1809. Abyssinie (Ruppell); — pays des Mensas, entre Maldi et Gaba (Issel). HELIX COMBESIANA. Helix Combesiana, Bourguignat (p. 30). — Helix pulifera, Jickeli, 1874 (non Martens). . Montagne de Rora-beit-andu (Jickel). HELIX FERRETIANA. Helix Ferretiana, Bourguignat (p. 31). Mont Zeboul, chez les Gallas Raïas (Raffray). HELIX HÉRBINI. Helix Herbini, Bourguignat (p. 52). Hauts plateaux de l'Hamacen et du Tigré entre Keren et Adowa (Raffray). HELIX GALINIERIANA. Helix Galinieriana, Bourguignat (p. 33). Enviro s d’Adowa (Raffray). HELIX BECCARIL. Helix Beccarii, dickeli, Moll. N. O Afr., 1874, p. 62, pl. IV, fig. 24. — Helix ciliata (non Venetz), Morelet. Ann. mus. civ. Genova, HE, 1872, p. 195. Environs de Keren, chez les Bogos (Essel). HELIX ABBADIANA. Helix Abbadiana, Bourguignat, 1885. Espèce dédiée au voyageur Antoine d’Abbadie. — Helix Brochii (1), Jickeli, Moll. N. 0. Afr., 1874, p. 56, pl. IV, fig. 18. — Helix cryophila (non Martens) Morelet, Ann. mus. civ. Genova, II, 1872, p. 196 (teste Jickeli) (2). Île de Scheik-Saïd, près de Massaouah (Issel). (1) Je n’ai pu adopter le nom de Brocchi, parce que Calcara (Esp. moll. terr., 1842,p. 12) a décrit, sous le même nom, une espèce sicilienne différente de celle d’Abyssinie. (2) Jickeli rapporte la cryophila de Morelet à sa Brocchii, bien que Morelet ait dit (p. 186) que son espèce rappelait la forme de la pygmeæu. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 411 HELIX BRUCEI. Helix Brucei, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 57, pl. IV, fig. 19. Environs de Mekerka, dans l’'Hamacen (Jickeli). HELIX CRYOPHILA. Helix cryophila, Martens, m Malak. Blätt., 1865, p. 182, et 1866, p. 94, 1870, p. 83 (non Helix cryophila, Morelet, d’après Jickeli). Sud de lAbyssinie (Heuglin et Steudner); — environs d’Adi- grat et de Meshek, dans le Lasta (Blandford) ; — environs de Bajeta (10000 p.) dans le Semen (D° Solms Laubach); — alentours de Mekerka, dans l’Hamacen (Jickeli). HELIX ABYSSINICA. Helix abyssinica, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p, 54, pl. IV, fig. 17. — He- lix rivularis, Martens, 1866. Environs de Mekerka; — mont d'Enjelal (7995 p. angl.): — Nakta, dans l’Hamacen (Jickeli); — col de l’'Abouna Yousef, à une altitude de 4024 mètres, dans le Lasta (Raffray). - HELIX RAFFRAYL. Helix Raffrayi, Bourguignat (p. 35). Mont Zeboul, chez les Gallas Raïas (Rafïray). . HELIX ISSELI. Helix Isseli, Morelet, 1872. — Helix Darnaudi (pars), Jickeli, 1874 (non Pfeiffer). Pays des Bogos (Issel). HELIX LEJEANIANA. Helix Lejeaniana, Bourguignat (p. 36). — Helix Darnaudi (altera pars), Jickeli. Hauts plateaux entre Keren et Adowa (Raffray). HELIX ACHILLI. Helix Achilli, Bourguignat (p. 38). Région chaude entre Massaouah et les plateaux de l'Hama- cen (Raffray). ANN. SC. NAT., ZOOL., AVRIL 1883. XV. 11. — ART. N° 2. 1110 J.-R. BOURGUIGNAT. HELIX DARNAUDI. Helix Darnaudi, 1. Pfeiffer, 1856 (non Jickeli, nec Blandford). De lPAbyssinie ? HELIX HEUGLINI. Helix Heugilini, Bourguignat (p. 39), Helix Darnaudi, var. Heuglini, Mar- tens, 1866. Sud de l’Abyssinie (Heuglin). HELIX HAMACENICA. Helix Hamacenica, Raffray (p. 40). Hauts plateaux de l'Hamacen (Raffray). HELIX SUBNIVELLINA, Helix subnivellina, Bourguignat (p. 4). Hauts plateaux de l'Hamacen (Raffray). BULIMUS RAFFRAYI. Bulimus Raffrayi, Bourguignat (p. 46). Mont Aladjié, à une altitude de 3000 mètres, dans l’An- derta (Raffray). BULIMUS HERBINI. Bulimus Herbini, Bourguignat (p. 47). . Mont Aladjié (Raffray). BULIMUS SIMONIS. Bulimus Simonis, Bourguignat (p. 49). Mont Aladjié et hauts plateaux de PAnderta (Raffray). BULINUS ACHILLE. Bulimus Achilli, Bourguignat (p. 50). Mont Abouna-Yousef, dans le Lasta, à une alütude de plus de 4000 mètres (Raflray). ARTICLE N° 9. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 113 BULIMUS TAMISIERIANUS. Bulimus Tamisierianus, Bourguignat (p. 92), Hauts plateaux de lAnderta (Raffray). BULIMUS OLIVIERI. Bulimus Olivieri, L. Pfeiffer, 1847 et 1848; Martens, 1865, 1866 et 1870 ; — Buliminus Olivieri, Jickeli, 1874, Environs de Doldad, Makan, Amhara ; — bords du lac As- changhi, et plateau de Wadela (Bland{ord); — plateau de l’'Hamacen (Jickeli) ; — monts Aladjié et plateau de l’Anderta (Raffray). — Var. major, Marters, des alentours de l’Atala (Blandford, teste Nevill). BULIMUS ABBADIANUS. Bulimus Abbadianus, Bourguignat (p. 54). Mont Aladjié (Raffray). BULIMUS JICKELIANUS. Bulimus Jickelianus (cerastus), Nevill, Hand list moll. ind. mus. Calcutta, 1878, p. 133. Plateau de Wadela, aux environs de Nazoo et Yasendyé. — Variété à dernier tour moins comprimé, aux alentours d’Un- dul et de Sénafé (Blandford). BÜLIMUS AB YSSINICUS. Bulimus abyssinicus, Pfeiffer, 1845, 1848, et Martens, 1865, 1869 et 1870, et Blandford, 1860, et Jickeli, 1874. Hauts plateaux de l’'Hamacen et de l’Anderta aux environs de Keren, d’Addi-Baro, de Mékélé, etc. (Raffray) ; — Zeber- goma près de Asmara (Jickeli); — Aïlet, dans le Samhar (Schüller); — chaine de lHabab, à Haddoda près Zulla (Blandford); — pays des Bogos et dans les îles Dahalac, près de Massaouah ([ssel). BULIMUS GALINIERIANUS. Bulimus Galinierianus, Bourguignat (p. 56). Addi-Hohalla, dans l'Hamacen (Raffray) . 114 J.-R. BOURGUIGNAT. BULIMUS LEJEANIANUS. Bulimus Lejeanianus, Bourguignat (p. 57). Région basse du littoral; — environs d’Ailet et sur Les hauts plateaux de 'Hamacen (Raffray). BULINMUS HEMPRICHI. Bulimus Hemprichi, Jickeli, 1874. — Bulimus abyssinicus, var. B. minor, Morelet, 1872. Entre Maldi et Gaba, chez les Bogos (Issel); — hauts pla- teaux de l'Hamacen (Raffray). BULIMUS SENNAARICUS. Bulimus sennaaricus, Bourguignat (p. 59). Pupa sennaariensis, Pfeiffer, 1855, 1856 et 1859; Martens, 1865; Bulimus cerealis, Paladilhe, 1872; — Buliminus fallax (pars), Jickeli, 1874. Environs de Massaouah ; — hauts plateaux de l'Hamacen et mont Abouna-Yousef, dans le Lasta, à une altitude de 4000 mètres (Raffray). BULIMUS ÆTHIOPICUS. Bulimus wthiopicus, Bourguignat (p. 62), Buliminus fallax (pars), Jickeli. 1874. Hauts plateaux de l'Hamacen et de l'Anderta; — mont Abouna-Yousef (Raffray). BULIMUS SUBEMINULUS. Bulimus subeminulus, Bourguignat (p. 63), Bulimus eminulus, Morelet, 1872 (non Morelet, 1848, 1858, et Jickeli, 1874). Environs de Keren, chez les Bogos (Issel, Raffray). BULIMUS MACROCONUS. Bulimus macroconus, Bbourguignat (p. 65). Keren, chez les Bogos (Raffray). BULIMUS INSULARIS. Bulimus insularis, hickeli, 1874 (voy. p. 65), Pupa insularis, Ehrenberg, 1831. Environs de Massaouah, ainsi que dans le pays des Bogos, et sur les hauts plateaux de l’Hamacen (Raffray); — Weld- ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 115 Jawa à 2615 pieds et çà et là dans le Samhar (Jickeli): — sur le littoral de la baie d’Assab et dans les îles Dahalac et Ras- Gherar, près de Massaouah (Issel). RAFFRAVA MILNE-ED WARDSI. Raffraya Milne-Edwardsi, Bourguignat (p. 67). Au col (4024 mètres) de PAbouna-Yousef (Raffray). ABBADIA ÆTHIOPICA. Abbadia æthiopica, Bourguignat (p. 69). Monts Zeboul (199% mètres) chez les Gallas Raïas (Raffray). ORCULA IMBRICATA. Pupa imbricata, Jickeli, 1873, et Moll. n. 0. Afr., p. 115, pi. V, fig. 7, 1874. Entre les villages de Genda et Asmara dans l’'Hamacen (Jickeli) ; — environs de Sénafé, d’Adigrat, d’Agula et de Mes- hek (Blandford) ; — montagne d’Abouna-Yousef, à une alti- tude de 4000 mètres (Raffrav). PUPILLA BRUGUIERET. Pupilla Bruguierei, Bourguignat (p. 71); Pupa Bruguierei, Jickeli, 1874; — Pupa umbilicata, Martens, 1866, et Jickeli, 1873 (non Draparnaud); Pupa Heuglini, Krauss, teste Jickeli. Sud de PAbyssinie (Heuglin et Steudner); — monts Enje- lal et Bagla, à une altitude de 7995 pieds (Jickeli) ; — Agula et Takonda, dans le Tigré (Blandford) ; — Adigrat et Undul (Blandford), teste Newill (Hand list., p. 196); — mont Zeboul (1994 mètres) et au col (4024 mètres) de lAbouna-Yousef (Raffray). PUPILLA RAFFRAYI. = Pupilla Raffrayi, Bourguignat (p. 71); — Pupa fontana (pars), Jickeli, 1874 (non Krauss, 1848). Environs du village d’Asmara, à une altitude de 7200 pieds, et sur les bords du Toquor près de Mekerka, ainsi que sur l’'Enjelal à 7995 pieds (Jickeli); — col (4024 mètres) de l’Abouna-Yousef (Raffray). 116 J.-R. BOURGUIGNAT. PUPILLA GLOBULOSA. Pupilla globulosa, Bourguignat (p. 72); Pupa fontana, var. globulosa, hekel, 1874. Asmara et Mekerka (Jickeli); — mont Zeboul (1994 mètres) chez les Gallas Raïas, ainsi que sur les hauts plateaux de l’'Hamacen et de Anderta (Raffray). VERTIGO BISULCATA. Vertigo bisulcata, Bourguignat (p. 73). — Pupa bisulcata, Jickeli, 1873 et 1874. Mont Rora-beit-andu, et environs de Keren, chez les Bogos (Jickeli) ; — col (402% mètres) de PAbouna-Yousef (Raffray). VERTIGO KLUNZINGERI. Vertigo Klunzingeri, Bourguignat; Pupa Klunzingeri, Jickeli, in Malak. Blätt., 1873, p. 106, et Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 110, pl. V, fig. 8. Keren, chez les Bogos; environs de Genda et d’Asmara; mont Rora-beit-andu; enfin, sur les bords du Toquor près Mekerka, dans l'Hamacen (Jickeli). VERTIGO PLEIMESI. Vertigo Pleimesi, Bourguignat; Pupa Pleimesi, Jickeli, in Malak. Blütt., 1873, p. 106, et Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 117, pl. V, fig. 9. Chaine des monts Habad, dans leravin d’Asqaq (566% pieds) (Jickel). ISTHMIA HAGGENMACHERI. Isthmia Haggenmacheri, Bourguignat. — Pupa Haggenmacheri, hiekeli, Moll. n. 0. Afr., 1854, p. 118. Ravin d’Asqaq, dans les monts Habab (Jickeli). ISTHMIA REINHARDTI. Isthmia Reinhardti, Bourguignat.— Pupa Reinhardti, Jickeh, Reiseber., p.40, 4873, et Moll. n. o. Afr., 1874, p. 122, pl. V, fig. 12. Environs de Mekerka, et bords du Toquor, dans l’'Hamacen (ickeli). ARTICLE N° 9. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 117 ISTHMIA ABYSSINICA. Isthmia abyssinica, Bourguignat. — Pupa abyssinica, Reinhardt, in Martens, Reise v. d. Decken, z0ol., p. 157 et 160, 1869, et Jickeli, Moll. n. o. Afr., 1874, p. 193, pl. V, fig. 13, et Nevill, Hand list. moll. ind. mus., p. 196, 1878 (Pupa edentula, var. minor, Martens, in Malak. Blätt., 1866, p. 96, et Morelet), voy. Welw., p. 40, 1868 (non Draparnaud). Abyssinie (Heuglin et Steudner); — Adigrat (Blandford). ISTHMIA LARDEA. Isthmia lardea, Bourguignat. — Pupa lardea, Jickeli, Reiseber., p. 44, 1873, et Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 124, pl. V, fig. 14. Mont Rora-beit-andu à une altitude de 4200 pieds, et vers la descente de Nakfa, dans la chaine de l’Habab (Jickeli). ISTHMIA SCHILLERI. Isthmia Schilleri, Bourguignat. — Pupa Schilleri, Jickeh, Reiseber., p. 51, 1873, el Moll. n. o. Afr., 1874, p. 195, pl, V, fig. 15. Mont d’'Enjelal, à une altitude de 7995 pieds, dans la chaine de l’Habab (Jickeli). ISTHMIA BLANDEFORDI. Isthmia Blandfordi, Bourguignat. — Pupa Blandfordi, Jickeli, Reiseber., p. 60 et 61, 1873, et Moll. n. o. Afr., 1874, p. 127, pl. V, fig. 17. Bords de l’Asqaq et près du village de Sykk, proche Nakfa, dans la chaîne de l’'Habab (Jickeli). ISTHMIA SIMELIS. Isthmia similis, Bourguignat. — Pupa similis, Jickel, Moll. n. o. Afr., 1874, p. 296, pl. V, fig. 16. Environs de Nakfa (Jickeli). CLAUSILIDÆ. CLAUSILIA SENNAARICA. Clausilia sennaarica, Bourguignat (p. 74); Clausilia sennaariensis, Pfeiffer, 1855, 1859; Martens, 1865 et 1870 ; Blandford, 1870. Environs du lac Aschanghi (Blandford) ; — col (4024 mètres) de l'Abouna-Yousef (Raffray). 118 J. R. BOURGUIGNAT. CLAUSILIA DYSTHERATA. Clausilia dystherata, Jickeli, Reiseber., p. 51, 1873, et Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 129, pl. V, fig. 18. Montagne d’Enjelal (7995 pieds) et sur le Rora-Asgédès dans la chaîne de l'Habab (Jickeli). ENNEIDÆ. ENNEA DENTICULATA. Ennea denticulata, Morelet, 1872, et variétés Hamacenica (Bourguignat), papillifera et Hildebrandti (hickeli, 1873 et 1874). — (Voy. p. 76). Assez abondante dans toutes les contrées abyssiniennes, depuis le pays des Bogos jusqu’au lac Aschanghi. ENNEA RAFFRANYI. Ennea Raffrayi, Bourguignat (p. 77). Plateau de l’Anderta à Antalo-Belessa (Raffray). ACHATINIDÆ (!). PACHNODUS ROCHEBRUNIANUS. Pachnodus Rochebrunianus, Bourguignat (p. 79). Mont Zeboul, chez les Gallas Raïas (Raffray). LIMICOLARIA RUPPELLIANA. Limicolaria Ruppelliana, Shuttleworth, Notit. malac., 1, 1856, p. 43, et Martens, in Malak. er LM 1865, p. 197, et Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p- 152, pl. VI, fig. 2 (Bulimus Ruppellianus, Pfeiffer, Symb. Hist. Hel., I, 1849, p. 50, et Monogr. Hel. viv., Il, 1848, p. 1880. — Bulimus abyssinicus, Pfeiffer, in coll. — Non Ruppell). De l’Abyssinie (Ruppel). LIMICOLARIA SENNAARICA. Limicolaria sennaarica, Bourguignat. — Lim. sennaariensis, Shuttleworth, Notit. malac., 1, 1856, p. 48, pl. VIL fig. 6-7. — Bulimus sennaariensis, Parreyss, in Sched. — Bulimus Caillaudi, Pfeiffer, in Zeitsch. f. Malak., (1) Je ne connais pas de vrais Achatina en Abyssinie. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 119 1850, p. 83. — Limicolaria Beccarii, Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, III. 1872, p. 198, pl. IX, fig. 6. — Limicolaria flammea, var. Sennaarien- sis, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 160, pl. VE, fig, 5-7. Environs de Keren, chez les Bogos (Issel). LIMICOLARIA HEUGLINI. Limicolaria Heuglini, Jickeli, Moll. n. o. Afr., 1874, p. 164, pl. VI, fig. 10. — Achatina (Limicolaria), Heuglini, Martens, in Malak. Blätt., 1866, p. 94, pl. VL fig. 1-4. — Bulimus Heuglini, Morelet, voy. Welw., p. 40, 1868. Sud de PAbyssinie (Heuglin). OPEAS GRACILIS. Opeas gracilis, Albers, Heliceen, 2° édit., 1860, p. 265. — Bulimus gracilis, Hutton, in Journ. asiat. nat. Hist., IT, 1834, p. 84, et Pfeiffer, Monogr. Hel. viv., 11, 1848, p. 157. — Bulimus indicus, Pfeiffer, in Proceed. 30ol. Soc., 1816, p. 40. — Achatina gracilis, Benson, teste Pfeiffer, 1846. — Ste- nogyra gracilis, Martens, in : Malak. Blätt., 1870, p. 83. — Spiraxis gra- cilis, Blandford, Geol. zool. Abyss., 1870, p. 416. Limicolaria Bourgui- gnati, Paladilhe, in Ann. mus. civ. Genova, IE, 1872, p. 18, pl. I, fig. 13- 14. — Subulina gracilis, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 137. Cette espèce cosmopolite a été retrouvée, à ce qu'il parait, dans le Tigré, aux environs d’Adabagi (Blandford). BECCARIA ISSELI. Beccaria Isseli, Bourguignat. — Subulina Isseli, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p- 138, pl. V, fig. 22. Du pays des Bogos (Beccari). — Cette coquille, qui ne pos- sède pas les caractères d’une Subulina, et que j'inseris sous le nouveau nom générique de BEccARIA, est une très petite espèce vitracée (alt. 2 1/2, diam. 1 1/2 mill.), à columelle droite, non tronquée à la base, à ouverture verticale, entourée d’un péri- stome droit et simple, à cinq tours convexes, séparés par une suture très profonde, dont les premiers sont ornés de costula- tions spirales, et les derniers de fortes côtes transversales. Comme il m’estimpossible de classer cette coquille dans aucun des genres africains, je me suis décidé à lui donner lenouveau nom générique de Beccaria. 190 J.-R. BOURGUIGNAT. FERRUSSACIDÆ. GLESSULA MONTANA. Glessula montana, Jickeli, Mol. n. 0. Afr., 1874, p. 139%, pl. V, fig. 19. — Achatina montana, Martens, in Malak. Blätt., 1866, p. 95, et, Pfeiffer, Monogr. Hel. viv., VI, 1868, p. 228, et VIII, 1877, p. 282. — Achatina Rup- pelli, Krauss (non Pfeiffer, teste Jickeli). Guno (1200 prds) dans le Begemder, Abyssinie orientale (Heuglin). CŒLESTELE PALADILHIANA. Cœlestele Paladilhiana, Nevill, Hand list. moll. ind. mus., p. 162, 1NTS8. — Francesia scalaris, Paladilhe, in Ann. mus. civ. Genova, HI, 1872, p. 10, pl. L fig. 1-4, et Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 135. — Cœlestele arabica, Bourguignat, Desc. Cælestele, p.15, 1880. Dans les sables, sur la plage de Scheik-Saïd, près de Mas- saouah (Issel). STENOGYRIDÆ. SUBULINA CYANOSTOMA. Subulina cyanostoma, Beck, Index. Moll., p. 76, 1837, et Jickeli, Mol. n. o. Afr., 1874, p. 147. — Achatina cyanostoma, Ruppell, mss., in Pfeiffer, Symb. Hist. Hel., If, 1842, p.58, et Monogr. Hel. viv., IH, 1848, p. 259, et, 2e édit. Chemnitz, p. 336, pl. 29, fig. 8-9; et Martens, in Malak. Blätt., 1865, p. 182, et 1866, p. 95. — Glandina (Achatina ?) cyanostoma, Philippi, Abbild., 1, p. 134 Quillet 1844), pl. [, fig. 4. — Homorus cyanostoma, Albers Heliceen, 1'° édit., 1850, p. 196, et 2e édit., 1860, p. 200. Grande et belle espèce, à péristome bleu, du sud de PAbys- sinie (Ruppell, Heuglin et Steudner). SUBULINA VERNICOSA. Subulina vernicosa, Bourguignat. — Stenogyra vernicosa, dJickeli, in Malak. Blült., 1873, p. 103. — Subulina Antinori, Jickeli, Mol. n. o. Afr., 1874, p. 145, pl. V, fig. 29 (non Achatina Antinorü, Morelet, 1872). Magnifique espèce, très distincte de l’Anfinort de Morelet, de la province de l'Hamacen, entre Genda et Asmara. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 191 SUBULINA ANTINORII. Subulina Antinorii, Bourguignat; — Achatina Antinori, Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, LE, 1872, p. 199, pl. IX, fig. 9 (non Jickeli). Montagne de Doubour-Chaïr, dans le pays des Mensas, entre les Bogos et le Samhar (Issel). SUBULINA PERRIERIANA. Subulina Perrieriana, Bourguignat (p. 81). Hauts plateaux de l’Anderta (Raffray). SUBULINA VARJABILIS. Subulina variabilis (pars), Jickeli, Mol. n.o. Afr., 1874,.p. 139, pl. V, fig. 2-3. — Stenogyra variabilis (pars), dickeli, in Malak. Blätt., 1872, p. 105, Environs d’Asmara (Jickeli), et hauts plateaux de l’Hama- cen (Raffrav). SUBULINA LHOTELLERIL. Subulina Lhotellerii, Bourguignat, Moll. Egypte, Abyss., etc., p. 10, 1879. — Subulina variabilis, var. B, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 140, pl. V, fig. 24. Asmara (Jickeli), environs d’Adowa et montagne de l’Abouna- Yousef (Raffray). SUBULINA JICKELI. Subulina Jickelii, Bourguignat, Moll. Egypte, Abyss., ete., p. 10, 1879. — Subulina variabilis, var. G, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., p. 140, pl. V, fig. 25. Entre Genda et Asmara (Jickeli). SUBULINA SUAVEOLENS. Subulina suavcolens, Mckeli, 1874. — Stenogyra suaveolens, Jickeli, 1873. Entre Genda et Asmara (Jickeli); — lAbouna-Yousef, dans le Lasta (Raffray). SUBULINA ANGUSTATA. Subulina angustata, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., p. 143, pl. V, fig. 27. — Steno- gyra angusta, Jickeli, in Malak. Bläült., 1873, p. 104. Vers le ravin d’Asqaq, près de Nakfa, dans la chaîne de l’'Habab (Jickeli). 199 J.-R. ROURGUIGNAT. SUBULINA SUBULATA. Subulina subulata, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 141, pl. V, fig. 96. — Stenogyra subulata, Jickeli, in Malak. Blätt., 1873, p. 104. Entre Genda et Asmara, ainsi qu'aux environs de Mekerka, près du Toquor (Jickeli). SUBULINA MUNZINGERI. Subulina Munzingeri, Bourguignat (p. 82), Stenogyra Munzingeri, Jickeli, in Malak. Blütt., 1873, p. 103. — Acicula Munzingeri, dickeli, Mol. n. 0. Afr., 1874, p. 133, pl. V, fig. 21. Chaine de l'Habab, aux environs de Nakfa (Jickeli), et mon- tagne de l'Abouna-Yousef (Raffray). SUBULINA MABILLIANA. Subulina Mabilliana, Bourguignat (p. 83). Col (402% mètres) de l'Abouna-Yousef (Raffray). CÆCILIANELLIDÆ. CÆCILIANELLA ISSELI. Cœcilianella isseli, Paladilhe, in Ann. mus. civ. Genova, I, 1872, p. 22, pl. L fig. 9-10, et Issel, Moll. Abyss., in Ann. mus. civ. Genova, IV, 1873, p. 090, — Acicula Isseli, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 195. Plage de l’île de Scheik-saiïd, près de Massaouah (Issel). AURICULIDÆ. AURICULA SUBULA. Auricula subula, Quoy et Gaymard, Voy. Ast. zool., IN, 1832, p. 171, pl. 13, fig. 39-10, et Pfeiffer, Monogr. auric. viv., 1856, p. 141. Ile de Scheik-saïd, près Massouah (Jickeli). MELAMPUS MASSAUENSIS. Melampus Massauensis, Ehrenberg, in Mus. Berol., et Pfeiffer, in Malak. Blätt., 1858, p. 240, et Jickeli, in Nachr. ges., 1872, p. 87, et Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 173, pl. VII, fig. 1. — Melampus erythrœæus. Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, NH, 1872, p. 204, pl. IX, fig. 12. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 193 Environs de Massaouah (Hemprich, Ehrenberg et Issel); — iles de Scheik-said et de Tau-el-hud près de Massaouah (Jickeli). MELAMPUS SIAMENSIS. Melampus Siamensis, Martens, in Monatsb. akad. Wissensch. Berlin, 1865, p. 94, et Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 176, pl. VIL, fig. 2. Environs de Massaouah et sur le littoral des îlots vis-à-vis de cette ville; — le docteur Jickeli rapporte, à cette espèce, les fasciatus et Ehrenbergianus de Morelet, qui sont des formes adultes et tout à fait distinctes, comme on peut s’en con- vaincre par la comparaison des figures et des descriptions. MELAMPUS EHRENBERGIANUS. Melampus Ehrenbergianus, Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, II, 1872, p. 187 et 203, pl. IX, fig. 13, et Melampus fasciatus (non Deshayes), More- let (loc. sup. cit.), p. 187 et 203; — et Issel, Moll. Abyss., in Ann. mus. civ. Genova, IV, 1873, p. 529. Île de Scheik-saïd, près de Massaouah (Issel). LÆMODONTA GRANUM. Læmodonta granum, Jickeli, Mol. n. 0. Afr., 1874, p. 158. — Melampus gra- num, Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, 1, 1872, p. 205, pl. IX, fig. 14, Ile de Scheik-saïd (Issel). LÆMODONTA BRONIT. Læmodonta Bronii (pars), Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 178 (excel. synon.), pl. VIE, fig. 3.— Auricula Broni, Philippi, im Zeüschr. f. Malak., 1846, p. 98. Ilots vis-à-vis Massaouah (Jickeli). LÆMODONTA OBLONGA. Lœæmodonta oblonga, Jickeli, Moll. n.o. Afr., 1874, p. 179, pl. VI, fig. 4. Dans les îles et aux environs de Massaouah (Jickeli). LÆMODONTA AMPLICATA. Læmodonta amplicata, Jickeli, Mol. n. 0. Afr., 1874, p. 180, pl. VIL fig. 5. Environs de Massaouah. 194 3.-R. BOURGUIGNAT. LÆMODONTA AFFINIS. Lœmodonta affinis, Jickeh, Moll. n. 0. Afr , 1874, p. 181, pl. VIL fig. 6. Iles vis-à-vis Massaouah. PLECOTREMA RAPAX. Plecotrema rapax, Dohrn, in Malak. Blütt., 1859, p. 204, et Jickeli, Moul. n. 0. Afr., 1874, p. 182, pl. Vil, fig. 7. — Plecotrema mordax (non Dohrn), Morelet, in Ann. mus. civ. Genova, LE, 1872, p. 206. Iles près Massaouah. CASSIDULA NUCLEUS. Cassidula nucleus, Mürck, Cal. Yoldi, 1852, p. 38, et Pfeiffer, Monogr. Auri- cul., 1856, p. 115, et Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 183. — Limax nucleus, Martyn, 1784. — Helix nucleus, Gmelin, 1790. — Awricula nu- cleus, Ferussac, 1821. — Cassidulus nucleus, Beck, 1838. Les et environs de Massaouah (Issel et Jickeli). CASSIDULA LABRELLA. Cassidula labrella, Pfeiffer, Syn. Auricul., n° 114, in Malak. Blütt., 1854, p. 145, et Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 186 (Auricula labrella de Deshayes, 1830). Se trouve dans les mêmes localités que les précédentes. Je crois que la Cassidula Kraussi de Kuster, que Jickeli rapporte à celte espèce, est une forme différente. $ 2. — PULMOBRANCHIATA. ANCYLIDÆ. ANCYLUS HAMACENICUS. Ancylus Hamacenicus, Bourguignat (p. 84), Ancylus compressus, Jickeli, Moll. n. o. Afr., 1874, p. 223, pl. VIL, fig. 26. (Non Ancylus compressus de Nyst, 1843, espèce fossile de Belgique, nec Ancylus compressus de Par- reyss, in Jay, 1850, variété du sémpler.) Dans le torrent du Toquor près de Mekerka, dans l'Hama- cen (Jickeli). ARTICLE N° ?. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 195 ANCYLUS ABYSSINICUS. Ancylus abyssinicus, Jickeli, 1874, et Nevill, 1878. — Ancylus fluviatilis, Blandford, 1870 (p. 85). Rivière de Guna-Guna dans le Tigré (Blandford) ; — cours d’eau entre (enda et Asmara et torrent du Toquor, près Mekerka (Jickeli); — rivière de l’Anseba, près d’Abrechocho (Raffray) (1). LIMNÆIDÆ. LIMNÆA CAILLAUDI. Limnæa Caillaudi, Bourguignat (p. 89). Lac Dembea et Nil bleu (Verreaux). LIMNÆA EXSERTA. Limnæa exserta, Bourguignat (p. 89), et Limnæus natalensis, var. exserta, Martens, 1866, et Jickeli, 1874. Fontaine de Zaga, près Zasaga (Heuglin), Nil bleu (Galinier). LIMNÆA ACROXA. Limnæa acroxa, Bourguignat (p. 90). Nil bleu au-dessous du lac Dembea (Verreaux). LIMNÆA ALEXANDRINA. Limnæa alexandrina, Bourguignat (p. 92). Le Nil bleu (Caillaud, Verreaux). LIMNÆA RAFFRAYI. Limnæa Raffrayi, Bourguignat (p. 93). Flaques d’eau dans la vallée de l’Anséba, aux environs d’'Abrechocho (Raffray). LIMNÆA ÆTHIOPICA. Limnæa œthiopica, Bourguignat (p. 94). Vallée de l’Anséba, avec la précédente (Raffray). (1) Je laisse de côté une espèce non décrite ni nommée de Blandford. 196 J.-R. BOURGUIGNAT. LIMNÆA AFRICANA. Limnæa africana, Ruppell (p. 95). Lac Dembea (Ruppell). LIMNÆA TRUNCATULA. Limnæa truncalula, Goupil, 1835, et Jickeli, 1874. — Limnæa peregra (non Lamarck), Jickeli, 1874. — Limnæa umlaasiana, Nevill, 1870. Le Toquor, près de Mekerka (Jickeli); — Antalo (Bland- ford); — Adowa et ruisseaux de la chaine du Zeboul (Raffray). PHYSA NATALICA. Physa natalica, Bourguignat (p. 98); — Physa natalensis, Krauss, 1848. Ruisseaux du mont Zeboul et des Gallas Raïas (Raffray). PHYSA SERICINA. Physa sericina, Jickeli, 1874. Le Toquor près Mekerka (Jickeli), et ruisseaux du mont Zeboul (Raffray). PHYSA SCHACKOI. Physa Schackoi, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 197, pl. VIL fig. 12. — Physa tropica (non Krauss), Nevill, Hand list. moll. ind. mus., p_ 230, 1878. Le Toquor, près de Mekerka, dans l'Hamacen (Jickeli). PHYSA CONTORTA. Physa contorta, Michaud, 1829, 1831 et 1833, Bourguignat, 1864; — Martens (pars), 1866 et 1870; — Blandford, 1870, et Jickeli (pars), 1874, seulement, pour les figures 14, A et B. Lac Aschanghi (Blandford et Raffray). PHYSA FISCHERIANA. Physa Fischeriana, Bourguignat, in Amæn. malac., 1, p. 146 (janv. 1856), pl. XI, fig. 1-3. Abyssinie (ex Verreaux). ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 197 PHYSA FORSKALIT. Physa Forskali, Bourguignat, 1856. — Isidora Forskali, Ehrenberg, 1831, et Jickeli (pars), 1874. Aïlet (Schüller et Raffray) ; — Maldi, sur les bords du tor- rent Lebka, à l’endroit de la fontaine (Beccari et Issel). PHYSOPSIS ABYSSINICA. Physopsis abyssinica, Jickeli, Moll. n. o. Afr., 1874, p. 210 (pars), pl. VIH, fig. 15 seulement (la figure 16 se rapporte à l'espèce suivante); — et Bour- guignat, Desc. moll. Egypte, Abyss., p. 13, 1879. — Physa (physopsis) abyssinica, Martens, in Malak. Blätt., 1866, p. 100, et Moll. Decken., p. 157, 1869. Sud de lAbyssinie (Heuglin et Steudner). PHYSOPSIS EXIMIA. Physopsis eximia, Bourguignat, Desc. moll. Egypte, Abyss., p. 13, 1879. — Physopsis abyssinica, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874 (Desc. eæcl.), pl. VIE, fig. 16 seulement. Sud de lPAByssinie. PLANORBIDÆ. PLANORBIS RUPPELLL Planorbis Ruppeili, Dunker, 1848 (p. 100); — Martens, 1866 et 1869; — More- let, 1872; — Blandford, 1870; — Jickeli, 1874, pl. VIT, fig. 17 seulement; — Nevill, 1878. Abyssinie (Ruppell); — rivière du Tigré (Blandford); — Undul et dans la rivière de Guna (Nevill) ; — dans le Samhar, aux environs d’Ailet, et dans la fontaine de Lekka (Schüller) ; — aux alentours de Mensa, près Maldi (Issel et Beccari) ; — rivière de Toquor, près Mekerka, ainsi que dans lAnséba, etc. (Jickeli). PLANORBIS HERBINI. Planorbis Herbini, Bourguignat (p. 10i), Planorbis Ruppelli (altera pars), Jickeli, Mol. n. 0. Afr., 1874, pl. VIE, fig. 18 seulement (la figure 17 repré- sente le vrai Ruppelli), — Planorbis natalensis (non Krauss) de Blandford, 1870, et Nevill, 1878. Cours d’eau du plateau de Wadela (Blandford), et de la montagne du Zeboul, chez les Gallas Raïas (Raffray). ANN. SC. NAT., ZOOL., AVRIL 1883. XV, 12. — ART. N° 9. 198 J.-R. BOURGUIGNAT. PLANORBIS ADOWENSIS. Planorbis adowensis, Bourguignat (p. 101). Environs d’Adowa. PLANORBIS ABYSSINICUS. Planorbis abyssinicus, Jickeli, Moll. n. 0. Afr.. 1874,p. 215, pl. VII, fig. 21, et Planorbis (spec. nov.), Blandford, Geol. zool. Abyss., p. 473, 1870, et Planorbis abyssinicus, Nevill, Hand list. Moll. ind. mus., 18T8, p. 244. Rivière du Toquor, près Mekerka, dans l'Hamacen (Jickeli); — lac Aschanghi (Blandford). PLANORBIS ÆTHIOPICUS. Planorbis œælhiopicus, Bourguignat, 1883; —- Planorbis Slelzneri (1), Mar- tens, in Malak. Blütt., 1869, p. 212 (teste Jickeli); — Planorbis costula- tus (2), var. Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 219 (pars), et pl. VIL, fig. 23 seulement. Le Toquor, près de Mekerka, dans l’Hamacen. — Ce Pla- norbe, rapporté par le D°Jickeli au costulatus de la terre de Natal, est très différent de celui de Krauss, comme on pent s’en convaincre par la comparaison des figures (pl. V, fig. 8) de Krauss, et (pl. VIT, £. 25 seulement) de Jickeli. Les diffé- rences sont même sisensibles qu'elles sautent à la vue. J'aiimdiqué pour l’æthropicus la figure 23 seule, parce que l’auteur allemand à confondu, sous la même appellation de costulatus, deux espèces bien distinctes; d’abord celle repré- sentée figure 23, à laquelle je viens de donner la dénomina- tion d’œthiopicus; ensuite celle (fig. 22), qui, par la convexité de sa spire, rentre dans la nouvelle coupe générique des Cail- laudia, établie par moi en 1879, en l'honneur du célèbre voyageur Frédéric Caillaud, de Nantes, pour de petites coquilles ilicoles, de forme chounomphalienne. Les Caillaudies sont des Mollusques à spire plus ou moins convexe, dont les tours offrent un bombement tectiforme. La (1) Non, Plan. Stelzneri de Dohrn, in Proceed. zool. Soc., 1858, p. 134, espèce de l’île de Ceylan. (2) Non, Plan. costulatus de Krauss, Sudaf. Moll., p. 83, pl. V, fig. 8, 1848. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 199 Caillaudia Letourneuxi, de la basse Égypte, entre autres espèces, possède des tours si bombés-tectiformes, et, en même temps, en dessous, une concavité ombilicale si largement évasée, qu'elle imite, aussi bien en dessus qu’en dessous, le couvercle d’un parasol. Je donne, à titre de curiosité, la repré- sentation (fig. 49-52) de cette Caillaudie égyptienne. En Abyssinie, ce genre est représenté par la : CAILLAUDIA ANGULATA. Planorbis costulatus (non Krauss), var. Jickeli, Moll. n. o. Afr., 1874, pl. VIL, fig. 22. Cette espèce, bien qu’elle n'offre pas, à un degré aussi pro- noncé, les caractères que l’on remarque chez la Letourneuxi, n’en est pas moins une Caillaudia. Elle a été recueillie dans les cours d’eau des hauts plateaux de l’'Hamacen. SEGMENTINA ANGUSTA. Segmentina angusta, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 220, pl. VII, fig. 24. Le Toquor, près de Mekerka, dans l'Hamacen (Jickeli). GASTEROPODA OPERCULATA $ 1. — PULMONACEA. TRUNCATELLIDÆ. TRUNCATELLA TERES. Truncatella teres, Pfeiffer, Monogr. auricul., 1856, p. 188, et Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 188. Bords des îles et environs de Massaouah. TRUNCATELLA SEMICOSTULATA. Truncatella semicostulata, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 189, pl. VIF, fig. 8. Vit avec la précédente, 130 J.-R. BOURGUIGNAT. $ 2. — BRANCHIATA. PALUDINIDÆ. VIVIPARA UNICOLOR. Vivipara unicolor, Bourguignat, in Amen. malac., I, 1856, p. 182, et Recens. Vivip. syst. Europ., 1880, p.33. — Cyclostoma unicolor, Olivier, Voy. Emp. ottom., IT, 1804, p. 68, et Atlas, fase. IT, 1804, pl. XXXE, fig. 9. — Paludina unicolor, Deshayes, 1832 et 1838; — Paludina bianqulata, Kuster, 1852; — Paludina œæthiops, Reeve et Frauenfeld, 1864; — Palu- dina polita, Frauenfeld, 1862. Du lac Dembea, ou Tzana (Heuglin et Steudner). VIVIPARA ABYSSINICA. Vivipara abyssinica, Jickeli, Moll. n. 6. Afr., 1774, p. 239. — Paludina abyssinica, Martens, in Malak. Blätt., 1866, p. 97, pl. 3, fig. 7, et 1867, p. 20. Sud de PAbyssinie (Heuglin et Steudner); — lac Dembea (Steudner). CLEOPATRA BULIMOIDES. Cleopatra bulimoides, lickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 240, pl. VI, fig. 31. — Paludina Bulimoides, Olivier. Voy. Emp. otlom., I, p. 39, et IF, p. 38; Atlas, W, p. 31, fig. 6, 1804. — Melania ægyptiaca, Benson. De l’Abyssinie (Heuglin, teste Frauenfeld). DIGYREIDUM SENNAARICUM. Digyreidum Ssennaaricum, Letourneux, 1879. — Paludina sennaariensis, Parreyss, in Kuster, 2° édit, Chemnitz, Palud., p. 44, pl. IX, fig. 10-11. — Bythinia sennaariensis, Martens, in Malak. Blätt., 1865, p. 204, et 1873, IE, p. 73. Cette espèce appartient au nouveau genre établi par le con- seiller Letourneux (1) pour des coquilles pourvues d’un oper- cule ayant deux modes d’enroulement : un mode spirescent au centre, et un mode concentrique à la périphérie. Le sennaaricum vit dans tout le cours du Nil Bleu, depuis le (1) In Locard, Prodr. malac. Fr., p. 224, 18S2, sous le vocable Digyrei- dum (improprement Digyrcidum, errore typographico). ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 131 lac Dembea jusqu'à Khartoum, et depuis Khartoum, dans le orand Nil, jusqu’en Egypte. Je n’ai pas cité Jickeli (Mol!. N. 0. Afr., 1874, p. 245), parce que sous lenom de Bythinia sennaariensis, cet auteur a confondu : 1° le digyreidum sennaaricum, et ® une variété adspersa (p. 246, pl. VIE, f. 39) de l'Égypte, qui me parait être une Amnicole. Je passe sous silence également une Bythinie d’Antalo, en Abyssinie, parce qu'elle est signalée, sans nom ei sans carac- tères, par Blandford (1). MELANIDÆ. MELANIA TUBERCULATA. Melania tuberculata, Bourguignat, 1853 et 1864 (Nerita tuberculata, Müller 1774). — Melania Dembeana et abyssinica, Ruppell (p. 102). Lac Dembea (Ruppell); dans toutes les eaux du Sambhar, notamment à Ailet (Schüller, Raffray); — cours d’eau de Maldi et du pays des Bogos (Issel), ainsi que de l’'Hamacen (Raffray). AMPULLARIDÆ. AMPULLARIA KORDOFANA. Ampullaria Kordofana, Parreyss, in Philippi, Monogr. Ampull. (2° édit. Chemnitz), p. 44, pl. XII, fig. 1, i851, et Bourguignat, in Moll. nou. (3e décade, 1863), p. 78, pl. XL, fig. 12-13. — Amp. ovata (non Olivier) Savi- gny, PI. expéd. Égypte, cog., pl. W, fig. 25; — et Caillaud, Voy. à Méroé, Atlas IL, p. LX, fig. 10, 1823, et t. IV, p. 264, 1827; — et Reeve, Iconogr. Ampull., pl. XIV, fig. 64, 1856 (2). Commune dans le lac Dembea et dans le cours du Nil Bleu (Verreaux, Joannis). (1) Geol. zool. Abyss., p. AT2, 1870. (2) Je ne cite pas les travaux de MM. Martens et Jickeli, parce que ces deux auteurs ont confondu sous le nom d’ovata au moins quatre espèces distinctes. 132 J.-R. BOURGUIGNAT. MELADOMUS BOLTENIANUS. Meladomus Boltenianus, Bourguignat, Moll. Egypte, Abyss., ete., p. 41, 1879. — Helix Bolteniana, Chemnitz, Conch. cab., IX, I, p. 89, pl. CIX, fig. 921- 922, 1786. — Cyciostoma carinata, Olivier, 1804. — Lanistes Olivieri, Denys de Montfort, 1810. — Ampullaria carinata, Lamarck, 1822, et Cail- laud, 1823 et 1827; Martens, 1866, 1869, 1870 et 1873; — Ampullaria Bol- teniana, Philippi, 1851; — Lanistes carinatus, Pfeilfer, 1866 ; — Ampul- laria ægyptiaca, Ehrenberg, teste Jickeh, 1874. Espèce abondante dans le Nil Bleu, ainsi que dans le lac Dembea (Caillaud, Joannis, Verreaux) (1). NERITINIDÆ. THEODOXIA AFRICANA. Theodoxia africana, Bourguignat. — Neritina africana, Parreyss, in Reeve, Iconogr., IX, sp. 138, et Martens, in Malak. Blätt., 1865, p. 206, et 1866, p. 48, et Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 258; — Nerilina Dongolensis, Ehrenberg, in Mus. Berol., teste Jickeli. La Theodoxia (Neritina) nilotica de Reeve (lconogr., IX, sp. 1957), rapportée à l’Africana par Jickeh, me parait une forme bien distincte. Je ne la connais que du Nil inférieur. Quant à l’A/fricana, qui vit dans le haut Nil, elle a été constatée en Abyssinie au-dessous du lac Dembea (Verreaux). (1) Je n'indique pas au nombre des espèces abyssiniennes le Meladomus elatior, Rourguignat, Moll. Egypte, Abyss., p. 35, 1879 (Lanistes ovum, var. elatior, L. Pfeiffer, Novit. conch., p. 291, 1866, pl. 70, fig. 7-8; — et, Mar- tens, Moll. Decken, p. 157, 1869, et Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 230 (pars), etc.), signalé du fleuve Niebohr au sud de lAbyssinie, parce que ce fleuve me parait appartenir à la terre du Zanguebar ARTICLE N° 9. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 133 MOLLUSCA ACEPHALA LAMELLIBRANCHIATA. SPHÆRIDÆ. CORBICULA CONSOBRINA. Corbicula consobrina, Adams, Gen. shells, I, 1858, p. 447. — Cyrena conso- brina, Caillaud, V. à Méroë, Atlas, 1[, 1823, pl. LX, fig. 10-11, et t. IV, 1827, p. 263 (1). Le Nil Bleu et le lac Dembea (Heuglin, Steudner et Cail- laud). SPHÆRIUM SUBCAPENSE. Sphærium subcapense, Bourguignat; — Cyclas capensis (non Krauss), Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 291, pl. XL fig. 14. Le Toquor, près de Mekerka, dans l’Hamacen (Jickeli). — Bien que ce Sphærium abyssin rappelle un peu le Cyclas capensis de Krauss (2), il est néanmoins suffisamment distinct pour qu'il soit élevé au rang spécifique, comme on peut s’en convaincre par l’examen attentif des figures données par Krauss et Jickeli. EUPERA PARASITICA. Eupera parasitica, Bourguignat, Classif. Moll. syst. Europ., p. 52, 1877; — Pisidium parasiticum, Parreyss, in Coll. ; — Limosina ferruginea (pars), Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, pl. XI, fig. 16 seulement (3). Du lac Dembea (Verreaux), et vraisemblablement dans tout le cours du Nil, puisque je la connais des canaux d'Alexandrie. — Cette forme est parfaitement représentée (pl. XI, fig. 16) (4) 11 m'est impossible de citer Jickeli (Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 283) parce que cet auteur a réuni sous le nom de fluminalis non seulement la consobrina, mais un grand nombre de formes disparates. (2) Sud Afr. Moll., p. 7, pl. I, fig. 6, 1848. (3) Non Cyclas ferruginea, de Krauss, Sud Afr. Moll., p. 7, pl. L fig. 7, 1848, espèce du Cap. 134 B.-R. RBOURGUIGNAT. dans l'ouvrage de Jickehi. La figure 17, que l’auteur allemand a également placée sous le nom de Lémosina ferruginea, est une forme bien distincte de la vraie parasitica. Je lui attribue l'appellation de : EUPERA JICKELIT. Eupera Jickelii, Bourguignat; — Limosina ferruginea (altera pars), Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, pl. XI, fig. 17 seulement (1). Cette Eupérie, qui a été également découverte en Abyssmie, un peu au-dessous du lac Dembea (Verreaux), s’est propagée dans tout le Nil jusque dans la basse Égypte. Je donnerai plus tard les caractères de cette espèce, ainsi que de toutes celles de ce genre, dans la suite de mes matériaux pour servir à llas- toire des Mollusques Acéphales du système européen; en atten- dant, la figure 16 (pl. XI) de ouvrage de Jickelt, repré- sentant la vraie parasitica, el celle 47, la Jickelu, sont assez exactes, pour qu’on puisse reconnaitre ces deux espèces. Le genre EupErA a été établi par moi, en 1854, comme coupe sous-générique des Pisidies, pour de très pettes coquilles pesidioides, ordinairement maculées de points noires, el possédant le ligament sur le plus grand côté; la dent cardinale est nulle, ou seulement indiquée par une petite éminence ; les dents latérales sont relativement très fortes. Les principales espèces de ce genre, que M, Clessin a réé- dité, en 1872, sous le nom de Limosina, sont : d’abord l’Ecv- PERA MoquiniaNA (Pisidium) Bourquignat, in Amén. malac. (1, p. 61, pl. 5, fig. 15-17, 1854) de l'Amérique du Sud ; en- suite les ÉUPERA PARASITICA et JICKELI, que je viens de men- üonner; puis l’EUPERA LETOURNEUXI, Bourquignat, des canaux d'Alexandrie; — belle espèce de la taille de la Jichkeli, carac- térisée par une forte ventrosité de sa région ombonale ; par son bord inférieur rectiligne, même légèrement concave; par ses sommets moins antérieurs; par son angle postéro-dorsal com- plètement émoussé, ce qui fait que le bord postéro-supérieur, (1) C’est à cette espèce qu'il faut rapporter l'espèce publiée par Deshayes (Cat. conch. biv., p. 280, 1853), sous le nom de Pisum parasiticum. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 435 des sommets au rostre, qui est inférieur, offre une convexité parfaite en dos d’âne, etc.; — enfin l’EUPERA FERRUGINEA (CGyclas) de Krauss (Sud Afr. Moll., p. E, fig. 7, 1848) (1), du Cap de Bonne-Espérance (2); coquille tout à fait particu- lière à cette région. La vraie ferruginea, très méquilatérale, a une région antérieure excessivement réduite, relativement à sa postérieure, qui est largement développée. UNIONIDÆ. UNIO ABYSSINICUS. Unio abyssinicus, Martens, in Malak. Blätt., 1866, p. 102, et Mol. Decken, . 158, 1869 ; — et Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 278 (pars), seulement p p P la var. À figurée pl. IX, fig. 5. Du lac Dembea (Heuglin). — La variété B du D' Jickeli \ © . (p. 279), représentée, d'après un échantillon Jeune (pl. IX, fig. 10), me semble devoir être distinguée de l'Abyssinicus. UNIO ÆNEUS. Unio Æneus, Jickeli, Moll. n. o. Afr., 1874, p. 274, pl. IX, fig. 2. Lac Dembea (Ruppell). UNIO DEMBEÆ. Unio Dembeæ, Rossmässler, in Reeve, 1conogr., XVE, sp. 153; et (pars) Jdic- keli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 27, pl. IX, fig. S seulement. — Unio trico- lor (non Kuster), Martens, in Malak. Blütt., 1867, p. 19, et Moll. Decken, p. 158, 1869. Lac Dembea (Heuglin et Steudner). UNIO JICKELII. Unio Jickelii, Bourguignat ; — Unio Dembeæ, var. (altera pars) Jickel. Mol. n. 0. Afr., 1874, pl. IX, fig. 4. Espèce bien distincte de la précédente, également du lac Dembea. (1) Pisum ferrugineum, Deshayes, Cat. conch. bivalo., p. 281, 1855.—(Voyez ce que j'ai dit au sujet du mot Pisum in Amén. Malac., 1, p. 30, 1854). Ge nom générique est synonyme du mot Sphærium. (2) Smith (Motl. Madag., in Proceed. zool. Soc., 1882, p. 388), vient de signaler, sous le nom de ferruginea, une Eupera à Antananarivo, à Madagas- car. Ce même auteur mentionne également une espèce de ce genre dans l’île Maurice. 136 J.-R. BOURGUIGNAT. IRIDINIDÆ. MUTELA NILOTICA. Mutela nilotica, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 266 (pars); — Jridina nilotica, Ferussac, in Zool. Journ., 1, 182%, pl. 53, fig. 2; — Caullaud, Voy. à Méroé, vol. I, p. 22, et IV, p. 262, 1827, et Atlas, 11, 1823, pl. LX, fig. 11. Tout le cours du Nil Bleu (Verreaux, Gallaud, Botta et Joannis). Cette espèce descend jusqu’en Egypte. MUTELA ANGUSTATA. Mutela angustata, Jickeli, Moll. n. 0. Afr., 1874, p. 268; — Jridina angus- tata, Sowerby, in Reeve, Conch. iconogr., XVI, sp. 5; — (sans nom), Savigny, PI. de l'Egypte, pl. VI fig. 2. Se trouve avec la précédente. SPATHA CAILLAUDT. Spatha Caillaudi, Martens, in Malak. Blätt., 1866, p. 9 et 102, et 1870, p. 54, et 1875, II, p. 43; — et Jickeli, Moll. n. o. Afr., 1874, p. 259 (1) ; — (sans nom), Savigny, Planches de l'Égypte, pl. VI, fig. 1; — Anodonta ru- bens (2), Caillaud, Voy. à Méroë, IV, p. 262, 1827, et Atlas, I, 1823, pl. 6, fig. 12. Dans tout le cours du Nil Bleu (Verreaux, Gaillaud). — MM. Martens et Jickeli ont parfaitement eu raison de séparer, sous un nom spécial, cette espèce de la vallée du Nil. ÆTHERIDÆ. J'ai donné dans le tome premier des Matériaux pour ser- vir à l’histoire des Mollusques Acéphales du système européen de la page 53 à 72 (1880), une notice monographique sur les (1) Il faut retrancher de la synonymie la Spatha Chaiziana. (2) Non Anodonta rubens, de Lamarck (Anim. s. vert., VI, 1"° partie, 1819, p. 85), et de Deshayes (2° édit. de Lamarck, VI, 1835, p. 566 (Excl. pler. synon.), espèce du Sénégal, différente de celle du Nil, bien qu’assez ressemblante. C’est cette ressemblance qui est cause que les auteurs d'autrefois, qui n'y regardaient pas de si près et qui avaient la manie des réunions, ont confondu, sous le nom de rubens, les deux formes du Sénégal et du Nil. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 137 Æthéries. J’ai montré combien 1l était facile de distinguer les diverses espèces de ce genre au moyen de la forme du talon. Je renvoie à ce mémoire pour la connaissance des Æthéries abyssiniennes, que je vais mentionner. ÆTHERIA CAILLAUDI. Ætheria Caillaudi, Ferussac, Mém. Ether., in Mém. Ac. sc., I, 1823, p. 359; — et Gaillaud, Voy. à Méroë, I, 1826, p. 222, et IV, 1827, p. 261, et Atlas, IL, 1823, pl. LXI, fig. 1-3 ;et Bourguignat, Moll. Acéph. syst. Eur., I, 1880, p. 64 (1). Dans tout le cours du Nil Bleu, jusqu’au lac Dembea (Cail- laud, Verreaux). — Grande espèce caractérisée par un falon feuilleté dune excessive longueur, conservant sur toute son étendue à peu près la même grosseur. Valves très feuilletées, irrégulières, toujours d’une forme allongée-oblongue, dépas- sant peu, en largeur, le diamètre du talon ; intérieur d’une nacre micacée blanchâtre ; extérieur d’un noir verdâtre, avec de nombreuses spinules tubuleuses, irrégulièrement placées. ÆTHERIA TUBIFERA. Æiheria tubifera, Sowerby, in Zoo!l. Journ., 1, 1825, p. 523, et Bourgui- gnat, Moll. Acéph. syst. Europ., 1, 1880, p. 65. Le Nil Bleu à Kassaba, Mina, etc. (Joannis, Verreaux). — Valve adhérente plus grande que l’autre, ayant toujours sa plus forte longueur dans le sens transversal (c’est l'inverse chez la Caillaudi), à talon court, conique, mcliné à droite ou agauche, à sommet toujours aigu. Nacre intérieure d’un vert bleuacé. Surface externe ornée de spinules tubuleuses. Chez cette espèce, de même que chez la suivante, le test ne s’accroit pas comme celui de la Caillaudi en juxtaposant ses couches lamelleuses les unes à la suite des autres dans le sens de la longueur, mais dans le sens de l'épaisseur. (1) Je ne puis citer d’autres synonymies, parce que les auteurs, sous le nom de Caillaudi, ont confondu toutes les espèces. 138 J.-R. BOURGUIGNAT. ÆTHERIA NILOTICA. Ætheria nilotica, Letourneux, in Bourguignat, Moll. Acéph. syst. Europ., I, p. 58, 1880. Lac Dembea et Nil Bleu (Verreaux, Joannis). Espèce non tubifère, de couleur de feuilles mortes, à nacre intérieure blanc bleuacé bien irisée. Valves très épaisses vers la région supérieure, où l’accroissemeut se fait par juxta- position. Talons de forme conico-pyramidale, de 15 à 20 cen- timètres de longueur, etc. (Voyez ma Monographie des Æthé- ries.) Voilà donc une liste de 167 espèces abyssimiennes, liste que J'aurais pu facilement augmenter d’une quarantaine, si j'avais voulu admettre les coquilles nommées des ouvrages de Bland- ford et de Jickeli, ainsi que les formes douteuses ou celles d’un habitat peu certain. La première liste abyssinienne, publiée en 1868 (Mol. Welw., p. 40), monte à 35 espèces; la deuxième, en 1869 (Mol. Decken, p. 157), à 30 seulement; enfin, la troisième, parue en 1872 dans les Annali museo civico di Genova (L. WE, p. 187), atteint le chiffre de 45. Cette liste actuelle de 167 dé- passe donc de 122 espèces la liste de 1872. On voit par ce nombre relativement énorme, combien les explorations de MM. Jickeli et Raffray ont protité à la science malacologique. il Un mot sur lPAbyssinie (1), sur sa climatologie, etc., est (4) Le vrai nom de ce pays est celui d’Éthiopie. C’est pour ce motif que je n'ai pas attribué aux espèces nouvelles l’appellation d’abyssinica ou d’abyssi- nicus. Ce pays est l’ancienne Ælhiopia des Grecs et des Romains. Les habi- tants s’appellent encore entre eux Iliepavan, mais le plus souvent ils se nom- ment Agaziam, d'A gazi, nom de cette contrée. Les musulmans, en haine de ce peuple chrétien, lui ont appliqué le nom injurieux d’el-Habesch (peuple bâtard), d’où on a fait habeschi, puis abexim, ahassi et abyssini, ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 159 nécessaire pour faire comprendre la répartition des formes spécifiques de ce pays et pour montrer l’influence que les mi- lieux ont pu avoir sur elles. L'Abyssinie est un vaste plateau de forme triangulaire presque aussi étendu (1) que la France. On comprend dans ce pays lazone littorale dela mer Rouge, où se trouvent Massaouah et la baie d'Adulis, bien que cette zone soit une région basse, très chaude, d’une chimatologie toute différente. Le plateau abyssin, d’une altiiude moyenne de 2000 mètres, sert de base à des sommets, dont les cimes atteignent à peu près la hauteur de celles du mont Blanc. Ce plateau, à partir de la chaîne qui court parallèlement à la mer Rouge, où, de ce côté, il domine à pie les plaines du littoral et celles du pays d’Adel, s'incline à l’ouest, en descendant en larges gradins vers les déserts de la Nubie, et, au sud-ouest, vers la vallée du Nil Bleu. « Pour bien se faire une idée de l'aspect, pour ainsi dire convulsionné, que présente cette contrée, il faut imaginer au- dessus du premier plateau, un second, puis supérieurement un troisième, et couper ces plateaux par une foule d’entailles, inégales de profondeur et de direction. En certains lieux, ces entailles sont si nettes, si droites, qu’elles laissent, pour ainsi dire, au milieu des ravins, où coulent des eaux torrentueuses, des espèces d’iles inaccessibles (2). » Les saisons, dans ce massif de montagnes (3), sont à l’in- verse de celles de nos pays. La saison hivernale, ou des pluies, commence au mois d'avril pour se terminer vers la fin de septembre. Les autres mois sont souvent mauvais; 1] n’y a guère que les mois de décembre et de janvier où le temps est vraiment beau. (1) L’Abyssinie a environ 240 à 250 lieues du nord au sud, et autant de l’est à l’ouest. (2) Lefèvre, Petit et Qu. Dillon (Voy. en Abyssinie, 1839-1843). (3) Voyez, pour la description des chaînes de montagnes, des fleuves et des lacs, les ouvrages de géographie. 140 J.-R. BOURGUIGNAT. Les pluies vont croissant à partir d'avril pour attemdre leur maximum en juillet et août, et décroître ensuite. « Ges pluies présentent presque tous les jours le même caractère. Dans la matinée, le ciel est pur et le soleil splendide; vers midi, les nuages s’amoncellent; le tonnerre éclate, et la pluie tombe par torrent jusqu'au soir, le lendemain la même scène recom- mence. » Sur la zone comprise entre les montagnes et la mer, les phénomènes météorologiques sont tout autres. Les pluies y coincident avec l'hiver, c’est-à-dire de novembre à mars ou avril. MM. Ferret et Galinier ont, de plus, observé que pen- dant la saison des pluies sur le plateau, les terres situées entre la mer et les montagnes ne reçoivent pas une goutte d’eau. Ge phénomène tient, d’après eux, à ce que la colonne d'air chaud, quis'élève d’un sol fortement échauflé, empêche, en s’élevant, les nuages de se condenser (1). » Ce sont les pluies régulières du plateau abyssin, non moins que celles qui ont lieu dans le bassin du Nyanza, qui déter- minent les crues du Nil. Ainsi, pluie sur les plateaux pendant l'été et sécheresse per- sistante sur la zone littorale, de même que sur toutes les régions basses qui environnent le massif; tandis qu’en hiver, pluies sur les régions basses et sécheresse sur les plateaux. La température du plateau abyssin, dont la moyenne atteint 2000 mètres, est, d’après les observations des voyageurs, très uniforme ; elle varie entre 14 et 20 degrés; elle ne descend pas au-dessous de 15 degrés, ni ne monte pas au-dessus de 25 degrés. Bruce, pendant seize mois, a relevé la température de Gondar (2200 mètres) : le minimum a été de 13° 49’ au mois d'août et le maximum de 22° 17° au mois d'avril. Lefèvre, de 1841 à 1842, a trouvé à Adowa (1900 mètres) de 16 à 25 degrés, du mois d'avril au mois de septembre. Raf- (1) Charvet, Del’Abyssinie, 1882. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 141 fray, en 1881, a constaté à Sokota (2255 mètres) 15 degrés au mois d'août. La climatologie réalise donc, suivant l’expression du D° Dally (1), la conception du printemps perpétuel. Mais si le plateau abyssin a une douce température, ses vallées ou ses montagnes en ont une tout autre. Dans les vallées, qui sont de vraies gorges à parois à pic, la température est étouffante. Dans la même journée, M. Raffray, tandis qu’il venait de constater 15 degrés à Sokota, voyait, au- dessous de cette ville, son thermomètre s'élever à 39 degrés dans la vallée du Tellaré. Sur tout le littoral de la mer Rouge, comme dans les gorges du massif, la chaleur y est également extrême. En été, elle monte souvent, à l'ombre, à 54 degrés. À Massaouah, d'après Kaemtz (2), la moyenne de l'hiver est de 26° 7’, celle du prin- temps 29° 5 et celle de l'automne 32 degrés; quant à la moyenne estivale, que Kaemtz ne donne pas, je sais qu’elle dépasse 40 degrés. Par contre, lorsqu'on s'élève sur les montagnes qui dominent le plateau, la température s’abaisse d’un façon régulière. Bruce, au pied d’une montagne du Semen, constata 14° 14", tandis qu'à son sommet elle était à zéro. Au col de lAbouna Yousef (402% mètres), M. Raffray, à cinq heures du matin, n'avait que ? degrés, et que 6 degrés à midi et à six heures du soir, et ne pouvait obtenir que 11 degrés à son thermomètre exposé aux rayons du soleil. Ainsi, sur le littoral et dans les gorges du massif, chaleur tropicale ; sur le plateau, température douce, presque uni- forme; sur les montagnes, suivant les altitudes, climatologie offrant des moyennes descendantes jusqu’à zéro. On doit comprendre maintenant combien la chimatologie d’un pareil pays doit avoir d'influence sur l’organisme des animaux. (1) Dict. sc. médic., I, p. 248. (2) Cours de météorologie, 1858. 149 J.-R. BOURGUIGNAT. D’après ses études entomologiques, M. A. Raffray a constaté quatre zones distinctes de vitalité. « Pendant mon premier voyage en Abyssinie, dit M. Raf- fray (L), aussi bien que pendant un séjour de trois ans et demi, et le dernier voyage que je viens de faire en ce pays, J'ai re- cueilli des collections considérables, notamment d’Insectes ; J'ai noté avec soin les localités, les altitudes, faisant en quelque sorte de l’histoire naturelle le baromètre à la main. Depuis lors, les ayant examinés, comparés avec des Insectes d’autres provenances, J'ai pu arriver ainsi à déterminer en Abyssinie quatre faunes tout à fait différentes les unes des autres, sui- vant les altitudes. » Ces quatre faunes sont, premièrement, celle du littoral, c'est-à-dire des régions tout à fait chaudes ; elle ne dépasse pas 800 mètres; c’est là son point extrême. » Gette zone est exclusivement peuplée d'animaux qu'on appelle Sahariens. J'ai constaté, en effet, que les Insectes de cette zone étaient semblables à ceux que lon retrouve dans toute la région saharienne du nord de l'Afrique. Mais, chose remarquable et que l’on à constatée en Abyssinie comme dans tous les pays montagneux, les pentes des montagnes sont pauvres, et 1l n'existe, pour ainsi dire, de faunes caractérisées qu'à certains points, qui sont en quelque sorte comme la con- densation, l’agglomération de la vie animale dans les mon- tagnes. Entre ces différentes zones, règne comme une région neutre, mais non pas morte, car l'interruption n’est jamais absolue. » Après cette première zone, qui s'étend en moyenne à une altitude de 5 à 600 mètres, il faut ensuite aller jusqu’à 1200 et 1400 mètres pour trouver une deuxième zone, celle des vallées chaudes, des plaines basses de l’Abyssinie. » La faune de cette région a tout à fait la variété des formes et la richesse des couleurs de la faune sénégalienne. » J’y ai rencontré une quantité considérable d’Insectes qui (1) Voyage en Abyssinie et au pays des Gallas Raïas, 1882. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 143 ne diffèrent pour ainsi dire pas de ceux du Sénégal ; il ya même beaucoup d'espèces qui sont complètement identiques. » Cette deuxième zone, plus étendue et plus riche que la première, mais moins importante que la troisième, va de 1200 à 2000 mètres avec une moyenne de 1400 mètres ; vient ensuite la zone des hauts plateaux, celle qui est vraiment ca- ractéristique de l’Abyssinie et qu’on pourrait appeler zone éthiopienne. » Ces hauts plateaux vont jusqu’à 2800 mètres, mais ce sont les points extrêmes; la hauteur moyenne est de 2200 à 2400 mètres. Les Insectes qui habitent cette zone appar- tiennent à des types très variés : la plupart ont des formes spé- ciales; quelques-uns ont de la ressemblance avec ceux de l'Afrique australe ; mais, ce qui m'a surtout surpris, c’est de rencontrer dans cette zone un grand nombre de types apparte- nant au bassin de la Méditerranée, c’est-à-dire se trouvant en Asie Mineure, en Grèce et même dans le midi de la France. Si l’on s'élève depuis l’altitude de 2860 mètres, limite extrême de cette zone, jusqu'à 3800 mètres, on en trouve une autre tout à fait différente de la précédente: on arrive à une région, que j'appelle swb-alpine, caractérisée, au point de vue botanique, par le Rhynchopetalum montanum. » Cette zone est très pauvre ; 1l semble que la vie animale disparaisse avec la chaleur, les Insectes qui vivent dans cette région appartiennent presque tous à des types de notre Europe tempérée et même montagneuse. La plupart d’entre eux ont leurs équivalents dans des espèces qui vivent dans nos Alpes, dans les Pyrénées et surtout en Styrie. Il n’y a qu’un genre ou deux qui soient propres à cette région, ce sont des genres qui n'étaient pas encore connus, des formes nouvelles, mais voi- sines des formes européennes. Ainsi donc, par des études ento- mologiques qui semblent à première vue bien éloignées de la géographie, j'ai pu arriver à caractériser en Abyssinie quatre régions distinctes suivant les altitudes. » Je ne puis aussi sûrement que M. Raffray, qui a parcouru ce ANN. SC. NAT., ZOOL., MARS 1883. VX. 13. — ART. N° 2. 144 J.-R. BOURGUIGNAT. pays nombre de fois en entomologiste zélé et consciencieux, limiter en quatre zones de vitalité les Mollusques que je viens de signaler, parce que je n’ai pas de données assez exactes sur l'habitat et l'altitude où chacune des espèces a été rencon- trée ; je ne le puis encore, parce que ces animaux sont en trop petit nombre, comparativement à celui des Insectes, dont le chiffre dépasse plus d’un millier, pour pouvoir baser une répar- tition sans erreurs. Seulement, lorsqu'on envisage en bloc les Mollusques de ce pays, on reconnaît que le plus grand nombre sont des formes africaines, et qu’à l'exception de quelques espèces cosmopo- lites (Bulimus insularis, Limnæa truncatula, Melania tubercu- lata), où acclimatées (Helix hamacenica, subnivellina), les autres sont des formes modifiées par des influences chimaté- riques telles, que, sous l’action de ces influences, elles ont acquis un air de parenté incontestable, soit avec quelques- unes de nos espèces européennes, soit avec quelques autres de l'Amérique. Ge n’est pas seulement chez les Mollusques ou chez les In- sectes de l’Abyssinie, que l’on a remarqué cette tendance de similarité spécifique avec d’autres de continent différent; on a observé encore ce fait étonnant chez un grand nombre d'êtres africains d’autres classes. Le savant voyageur portugais, le D'F. Welwitsch, l’a constaté, mème chez les plantes des con- trées équinoxiales des royaumes d’Angola et de Benguella. « La végétation, favorisée par la grande élévation du sol et par l’abondance des eaux, prend un caractère mixte tellement prononcé, qu'on peut voir, sur un espace restreint, les formes de la flore tropicale associées aux formes du Cap et même à celles de l’Europe. Cette association d'espèces végétales appar- tenant à des zones et même à des continents distincts se fait particulièrement remarquer sur le plateau de Huilla (Angola), où 1l n'est pas rare de rencontrer des plantes de l’Inde et de la haute Abyssinie vivant en communauté avec des espèces du Cap et de l’Europe (1). » (1) Morelet, MOLLUSQUES du voyage du D' F. Welwitsch, 1868, p. 21. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 145 Néanmoins, de toutes les contrées africaines étudiées jus- ‘qu’à présent, le pays abyssin est, je crois, la région privilégiée, parmi les régions zoologiques de ce continent, où les influences climatériques se font sentir avec le plus d'énergie sur l’orga- nisme des animaux, surtout des Mollusques, de ces êtres qui ne pouvant, par leur nature, se soustraire aux milieux où ils se trouvent, sont forcés de supporter les conséquences de leur mode de vie. Aussi voit-on dans ce pays des faits surprenants de l’influence climatérique. Sous l’action de ces influences, siens séries d'Hélices ont pris un cachet européen si prononcé, qu’on a été jusqu’à confondre quelques-unes de ces formes abyssines avec nos espèces d'Europe, et à croire, pour arriver à l’explication d’un fait si extraordinaire, à des cas de disjonction zoologique. Ce qui est encore plus surprenant, une série de Bulimes (conjointement avec une autre d’Insectes), sous l’action de ces mêmes influences, au lieu de suivre une même ligne de simila- rité, a divergé dans un autre sens, pour s’assimiler un faciès américain. Ces faits montrent que, chez les animaux mollusques, l’es- pèce, telle qu’elle est comprise par lesspécificateurs modernes, n’existe pas, qu'il ny a que des races qui prennent, suivant le milieu où elles vivent, le cachet que leur donne l'influence climatérique de la région qu’elles habitent. Une conséquence d’une haute portée découle encore de ces divergences de caractères que des milieux semblables peuvent apporter chez des séries différentes. Pourquoi, en effet, les mêmes mfluences ne produisent-elles pas les mêmes effets ? Pourquoi les Bulimes, de la série du Raffrayi, n’ont-ils pas pris, comme les Hélices des séries des fe, aculeata etautres, des caractères européens ? Pourquoi encore, ces mêmes Bulimes et ces mêmes Hélices n’ont-ils pas conservé une physionomie africaine ? Pour expliquer de telles discordances, il faut admettre que 146 J.-R. BOURGUIGNAT. certaines séries de formes sont plus aptes à subir l’action des influences que d’autres ; il faut admettre encore que les séries ne sortent pas de la même souche, qu’elles n’ont pas, en un mot, une origine commune, parce qué si elles provenaient toutes d’un même type ancestral (1), elles devraient subir dans le même sens les influences modificatrices de milieux sem- blables, puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets. Or, chez les séries abyssines, les unes restent africaines, les autres prennent un cachet européen ; d’autres, enfin, une phy- sionomie américaine. Il faut donc reconnaître qu'à l’origine il y a eu des centres zoologiques de création, et, dans chacun de ces centres, plu- sieurs séries de types de forme; enfin, que ces séries de type distinct, à la suite des siècles, se sont modifiées les unes dans un sens, les autres dans un autre, en se sélectant insensible- ment des caractères différents, sous l’action des influences diverses qu’elles ont eu à subir du temps, des milieux et d’une multitude de petites causes qui échappent à la perspicacité humaine. Les animaux mollusques de l’Abyssinie proviennent, à l'exception de quelques-uns, du grand centre zoologique afri- cain, qui s'étend, dans toute la région équatoriale de ce conti- nent, de l’océan Indien à l'Atlantique, du Sahara aux contrées australes du Cap. Si, parmi eux, on rencontre des formes europanisées ou américanisées sous l’action des influences modificatrices des milieux, ces formes prouvent, ainsi que je viens de le dire, que dans ce centre africain, comme du reste dans tous les autres, 1l y a eu originairement des types distinets de création, qui depuis, par cela même qu’ils étaient de souches différentes, ont naturellement divergé en divers sens. Les formes abyssines qui, sous l’action des influences, ont pris une physionomie européenne, sont : le Limaæ Jickeli ; deux ou trois Vitrines, notamment la Aaffrayi; presque toutes les Hélices, à un degré plus ou moins accentué, mais princi- (1) Comme l’enseignent les darwiniens. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 447 palement les Helix Beccari, Abbadiana, Brucei, cryophila, Abyssinica et Raffrayt; V'Orcula imbricata, le Pupilla Bruguie- rei, tous les Vertigos et les Isthmia, la Cæcilianella Isseli, etc. Les équivalents de ces espèces se rencontrent en Europe, dans les régions montueuses qui s'étendent à peu près entre les 42 et 47 degrés de latitude nord, des Pyrénées aux Alpes Carniques (1) : ce sont les Vairrina major, les Helix ciliata, rupestris, pygmea, macropleuros, aculeata, etc.; l'Orcula do- liolum ; les Pupilla wmbilicata, bigranata, etc. ; les Vertigo pygmœea, angustior, alpestris ; les Isthmia muscorum (minutis- sima), Rivieriana, etc. Les espèces qui présentent un faciès américain sont les Bulimes de la série du Raffrayi, comme les Aaffrayi, Herbini, Simonis, Achillh et Tamisierianus, dont les analogues se re- trouvent dans les montagnes des Andes de l’équateur, sous les noms de Cotopaxensis, nigrolimbatus, Meleagris, Anthi- saensis, etc., plus les Eupera parasitica et Jickelii, dont les représentants vivent dans les eaux de l'Amérique méridionale. Je citerai la Moquiniana, type du genre. Il se trouve encore, parmi les Mollusques abyssins, tout en. laissant de côté les espèces cosmopolites, quelques coquilles chez lesquelles on reconnait une certaine tendance de ressem- blance avec diverses formes asiatiques, notamment avec quelques-unes de l’Indoustan. Je mentionnerai les Helixario- nidæ, les Sitala,les Thapsia, les Bulimus sennaaricus et Æthio- picus, etc., ainsi que la Cælestele Palidilhiana, dont on vient de découvrir en Andalousie (Espagne) toute une série d’es- pèces (2) accidentellement importées, sans aucun doute, du temps des rois maures, à l’époque florissante où ces puissants chefs faisaient venir de l'Inde et de l’Arabie des plantes pour orner les jardins de leurs palais. (1) La plupart de ces espèces, bien qu’on les- retrouve souvent dans des con- trées très distantes de ces limites, n’en sont pas moins des formes alpiques de la région que j'indique. (2) Bourguignat, Descriphon de diverses espèces de Gœlestele et de Pala- dilhia: découvertes en Espagne par le D' G.-Servain. Angers, 1880: 148 J.-R. BOURGUIGNAT. Quant à tous les autres Mollusques de cette région, tels que ceux des genres Succinea, Raffraya, Pachnodus, Limicolaria, Opeas, Beccaria, Subulina, Cleopatra, Meladomus, Ampul- laria, Mutela, Ætheria, etc., ils sont franchement africains. En résumé, la faune malacologique de l’Abyssinie est CELLE DU GRAND CENTRE ZOOLOGIQUE DE L’AFRIQUE. Si cependant, parmi ses espèces, on en rencontre un certain nombre dont l’aspect, à première vue, semble dénoter une origine étrangère, cette faune n’en reste pas moins essentielle- ment africaine, parce que ces espèces pseudo-étranyères ne sont que le résultat de l’action d’une climatologie qui leur a im- primé le cachet de celles qui vivent dans les mêmes conditions en Europe, en Asie et en Amérique. IV Je suis le premier, je crois, qui ait donné, il y a vingt ans, un aperçu sur la répartition des êtres à la surface du continent africain. ; En 1866, le D’ Grisebach, professeur à Gottingue, a fait connaître une répartition botanique à peu de chose près sem- blable à celle que j'avais enseignée en 1864. Depuis, M. More- let, en 1868, a publié un fort bon travail d'ensemble sur les faunes zoologiques de ce continent; enfin, plus récemment, MM. Martens, Jickeli et autres ont encore, dans des faunes particulières, apporté le résultat de leurs études et de leurs méditations. I ressort de tous ces travaux que le continent africain se divise en quatre régions : 1° Celle du nord, ou méditerranéenne, qui s’étend du Maroc à la presqu'île du Sinaï ; 2° Celle des déserts du Sahara, qui, de l'Atlantique jusqu’au ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 149 Nil, se développe sur une étendue de près de 800 lieues sur une profondeur moyenne de 400 du nord au sud; 3° Celle du centre, qui comprend toute la surface du conti- nent, du Sahara aux contrées australes du Gap ; 4° Enfin, celle du Gap, ou de Natal, qui occupe l’extrémité sud du continent. Ces régions, en exceptant celle du Sahara, qui ne possède pas de faune, correspondent aux grandes divisions zoologiques de l’Afrique. On sait que notre faune européenne n’est qu'une faune d’acclimatation; que cette faune, à partir du grand plateau central de l’Asie, s’est propagée jusqu'aux rivages de l’Atlan- tique par la grande ligne de montagnes qui, de la Perse et du Caucase, s’allonge presque en ligne droite jusqu’à l'Océan par les chaines du Taurus, des Balkans, des Alpes et des Pyrénées. Les malacologistes savent également qu'au nord de cette grande zone montueuse les espèces ont un immense aréa d'extension, puisque la plupart d’entre elles s'étendent, sans variations sensibles, jusqu'aux contrées septentrionales de l’Europe; ils savent encore qu’au midi de cette zone d’accli- matation, chacune des espèces, occupant la plupart un très petit espace, se trouve, pour ainsi dire, localisée dans un rayon fort restreint. J'ai donné autrefois l'explication de ces différences d’ex- tension. On sait, en outre, qu'au sud de cette zone d’acclimatation, les espèces, sous l’action des milieux, se sont multipliées à l'infini en formes diverses, et qu'en se multipliant, elles ont formé des séries de types caractéristiques de chacune des ré- gions où elles vivent. Ainsi les séries des Helix quitata, des Bulimus labrosus, des Chondrus ovularis pullulent dans les vastes pays de l’Asie occidentale ; les Hélices campyléennes, non moins que celles des groupes de la muralis, sicana et autres, dans les pénin- sules turco-hellénique et italique ; enfin les nombreuses 150 J.-R. BOURGUIGNAT. formes d’Helix balearica, lactea, etc., dans les contrées du sud des Pyrénées. k C'est par la prédominance de certaines series de formes, comme celles que je viens de citer, que l’on est parvenu à re- connaître dans le système européen, trois sous-centres de créa- tion, ou pour mieux dire de modification, savoir : 4° Le sous-centre faurique, qui s'étend depuis le Caucase (y compris la Crimée), sur l’Anatolie tout entière, la Perse, le Turkestan, la Mésopotamie, la Syrie et même l’Arabie ; 2% Le sous-centre alpique, qui comprend au sud les deux grandes péninsules grecque et italienne, et dont les formes ont radié au nord sur toute l’Europe ; 3° Le sous-centre hispanique, spécial à l'Espagne et au Por- tugal, qui n’a fait sentir son influence, au nord des Pyrénées, que sur quelques contrées méridionales de la France. En dehors de ces sous-centres, 1l existe encore sur tout le pourtour de la Méditerranée un cordon d'espèces littorales qui, sous l’action de l’influence marine, est commun à chacun d’eux. Or toute la partie nord du continent africain n’est peuplée que d’espèces du système européen, appartenant, en plus grande partie, aux sous-centres hispanique et taurique, et aux espèces littorales méditerranéennes. Dans le Maroc, l'Algérie et la Tunisie, dominent les séries de type hispanique. Quelques formes alpiques apparaissent néan- moins dans la province de Constantine et dans la Régence. À parür de la Tunisie, règnent les formes littorales sur toute la côte, jusqu’au delta du Nil. En Égypte, se montrent les formes tauriques. Toute la faune terrestre de ce pays, en effet, provient des contrées syriennes. Cette influence taurique se fait sentir, à l’intérieur, à peu près jusqu’en Nubie, où elle disparait, tandis que sur le bord des côtes, elle descend le long du littoral de la mer Rouge et du golfe d’Aden jusqu’à l'extrémité du cap Gardafui (1). (4) Voyez mes Mollusques du pays des Comalis, 1882. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L’ABYSSINIE. 151 Les grands déserts du Sahara ne possèdent pas de faune propre. Ses oasis sont peuplées de quelques espèces acciden- tellement importées, qui proviennent, pour celles du nord, du Maroc, de l'Algérie ou de la Tunisie, et, pour celles du sud, du grand centre zoologique africain. Le point de jonction des deux faunes a lieu au niveau de l’oasis d’Insalah, vers la partie cen- trale du Sahara. C’est au sud de cette immense région désertique que com- mence vraiment l'Afrique zoologique, et que se montre le srand centre de création de ce continent. Ce centre, caractérisé par tous ces genres et par ces espèces que les malacologistes connaissent, se développe, de l’Atlan- tique à l’océan Indien, sur toute la surface du continent jus- qu'aux terres australes de Natal et du Cap, englobant dans son étendue la région des grands lacs et projetant ses espèces par le cours du Nil jusqu'à la Méditerranée. L’Égypte a donc une faune fluviale essentiellement afri- caine. C’est dans ce grand centre zoologique qu’est comprise l’Abyssinie. Vers l’extrémité sud de l'Afrique, apparaît un autre centre zoologique, peu accentué ilest vrai, malgré tout suffisamment caractérisé pour qu’on ne puisse le confondre avec le centre africain. Enfin, le long des côtes orientales du continent, on constate la présence de nombreuses formes d’une faune étrangère, celles du centre malgache, qui, depuis la latitude de Madagascar, se sont propagées par voie d’acclimatation jusque dans le pays des Gomalis. Telle est, à grands traits, la répartition des Animaux Mol- lusques à la surface du continent africain. 159 J.-R. BOURGUIGNAT. EXPLICATION DES FIGURES. PLANCHE 1. Vitrina Raffrayi, Bourguignat. — 1, coq. vue en dessus; ---2, vue en dessous : — 3, vue de face. Vitrina Herbini, Bourguignat. — 4, coq. vue de face ; — 5, vue en dessous; — 6, vue en dessus. Vitrina Milne Edwardsiana, Bourguignat. — 7, coq. vue en dessus; — 8, vue de face; — 9, vue en dessous. Vitrina Ruppelliana, Pfeiffer. — 10, coq. de grandeur naturelle, vue de profil, avec extrémité du corps de l'animal; — 11, queue vue en dessus. Helixarion Raffrayi, Bourguignat. — 12, coq. vue de face; — 13, coq. avec son animal ; — 14, coq. vue en dessous. Sitala Raffrayi, Bourguignat. — 15, coq. grossie vue de face ; — 16, la même de grandeur naturelle. Thapsia euryomphala, Bourguignat. — 17, coq. de grandeur naturelle, vue de face; — 18, coq. grossie, vue en dessus; — 19, la même grossie, vue de face; — 20, la même en dessous. Helix Raffrayi, Bourguignat. — 21, coq. grossie, vue en dessous ; — 22, la même en dessus; — 23, la même de face ; — 24, la même de grandeur naturelle, vue de face. Helix Herbini, Bourguignat. — 25, coq. vue en dessus; — 26, la même, de face; — 27, la même en dessous; — 28, fragment très grossi du dernier tour pour montrer la disposition des stries et des poils. Helix Combesiana, Bourguignat. — 29, fragment très grossi du dernier tour. Helix Galinieriana, Bourguignat. — 30, fragment très grossi du dernier (our ; — 91, coq. grandeur naturelle, vue en dessous; — 32, la même, vue de face ; — 33, la même en dessus. Helix Ferretiana, Bourguignat. — 34, coq. grandeur naturelle, vue en dessus ; — 39, la même de face; — 36, fragment très grossi du dernier tour. PLANCHE 8. Helix Ferretiana, Bourguignat. — 37, coq. vue en dessous. Helix Achili, Bourguignat. — 38, coq. grandeur naturelle, vue en dessus, — 39, la même de face ; — 40, la même en dessous. Helix hamacenica, Raffray. — 41, coq. grandeur naturelle, vue de face; — — 49, ia même en dessous; — 43, la même en dessus. Helix subnivellina, Bourguignat. — 44, coq. de grandeur naturelle, vue de face; — 45, la même en dessous ; — 46, la même en dessus. Succinea œthiopica, Bourguignat ; — 47, coq. grandeur naturelle, vue de face; — 48, la même grossie, de face. Caillaudia Letourneuxi, Bourguignat. — 49, coq. grandeur naturelle, de face : — 50, la même grossie, en dessus ; — 51, la même grossie, de face; — 52, la même grossie, en dessous. ARTICLE N° 2. MALACOLOGIE DE L'ABYSSINIE. 153 Succinea rugulosa, Morelet. — 53, coq. grandeur naturelle, de face; — 54, la même grossie, de face. Succinea Poirieriana, Bourguignat. — 55, coq. grandeur naturelle, de face; — 56, la même grossie, de face. : Succinea adowensis, Bourguignat. — 57, coq. grandeur naturelle, de face; — 98, la même grossie, de face. PLANCHE 9. Bulimus abyssinicus, Pfeiffer. — 59, coq. grandeur naturelle, de face. Bulimus Galinierianus, Bourguignat. — 60, coq. grandeur naturelle, de face. Bulimus Lejeanianus, Bourguignat. — 61, coq. grandeur naturelle, de face. Bulimus Hemprichi, Jickeli. — 62, coq. grandeur naturelle, de face. Bulimus Simonis, Bourguignat. — 63, coq. grandeur naturelle, de face. Subulina Perrieriana, Bourguignat. — 6, coq. grandeur naturelle, de face. Subulina Munzingeri, Jickeli. — 65, sommet très grossi; — 66, coq. grossie, de face; — 67, la même, grandeur naturelle, de face. Subulina Mabilliana, Bourguignat. — 68, coq. grandeur naturelle, de face ; — 69, la même grossie, de face. Bulimus subeminulus, Bourguignat. — 70, coq. grossie, de face ; — la même, grandeur naturelle. Bulimus macroconus, Bourguignat. — 72, coq. grandeur naturelle, de face; — 13, la même grossie. Bulimus Herbini, Bourguignat. — 74, coq. grandeur naturelle, de face. Bulimus Achilli, Bourguignat. — 75, fragment très grossi du dernier tour; — 76, coq. grandeur naturelle, de face. Bulimus Raffrayi, Bourguignat. — 77, fragment très grossi du dernier tour ; — 18, coq. grandeur naturelle, de face. PLANCHE 10. Bulimus abbadianus, Bourguignat. — 79, coq. grandeur naturelle, de face. Bulimus Tamisierianus, Bourguignat. — 80, coq. grandeur naturelle de face. Pachnodus Rochebrunianus, Bourguignat. — 81, coq. grandeur naturelle de face. Abbadia œthiopica, Bourguignat. — 82, coq. grandeur naturelle, de face; — 83, la même très grossie. Raffraya Milne Edwardsi, Bourguignat. — 84, coq. très grossie, de face; — 85, fragment très grossi du dernier tour; — 86, dernier tour grossi, vu de profil; — 87, coq. grandeur naturelle, de face. Ennea denticulata, var. Hamacenica. — 89, ouverture très grossie, de face. Ennea Raffrayi, Bourguignat. — 88, coq. grandeur naturelle, de face; — 90, dernier tour très grossi, de profil; 91, coq. très grossie, de face. Limnæa Æthiopica, Sortie, mn coq. grandeur naturelle, de face ; — 93, la même, de profil. Limnæa acroza, Bourguignat. — 94, coq. grandeur naturelle, de face. 154 J.-R. BOURGUIGNAT. Limnæa Alexandrina, Bourguignat. — 95, coq. grandeur naturelle, de profil ; — 96, la même, de face. Limnœa Raffrayi, Bourguignat. — 97, coq. grandeur naturelle, de face; — -98, la même, de profil. Limnæa africana, Ruppell. — 99, coq. grandeur naturelle, de face. Limnœæa Caillaudi, Bourguignat. — 100, coq. grandeur naturelle, de profil; — 101, la même, de face. PLANCHE 11, Carte malaco-stratigraphique de l’Afrique. ARTICLE N° 2. TABLE DES NOMS D'ESPÈCES ET DES APPELLATIONS SYNONYMIQUES. Abbadiaiæthiopica; Bourguignat..:..........:.2. 3260 4:13. eus 69, 115 AchainamAninonr Morelet....n..:..:. .... a. iiue.nerécteetit 191 — ECO RU IR RER RSA DEN 120 — GFORURE HÉROS EN RRRRERE RE EE PRE 119 — Fos MENTON ERNEST RRRREE 119 — FOR SNOOPER Re 120 == ROC, VANNES PRE NEA EEE RERO 190 Leeole Te RER Re ARR 122 — LS IROPE VO ONF RETRRRE RE EORN ER 82, 122 Aroulmaequpiaca, Ehrenbers 0 Sec. 132 — Potenioes ON ) OEM RER Re Re 132 — CROIS 'ÉMEUC RN ORRRREERE E RRR RE RE 132 RO ET AP ATÉENSSE 2 2 ee eme : de e eee en 131 — GOT, SEVICES SIREN ANR DONNER ES | Arenasabys inicus a Jickel. nue. eee es de 85, 125 DT ER eee had een. a 194 ICE ICUS BOUTAUILENAL. 0... eee CE OH: Ds ablandionde 0.0... ce Lt 84, 89, 125 ANoOdOniDEUbeNS LAMArCk. 0... 4 CLS Sn dE 136 — Faces CANTON MERERREENRERRE REenaneR E 136 Lrieole on dNUy ÉONRDE ARDENNE 123 — ATOME ENTRER OP TO 00 PO DOM HDP 0e OO DE EEE 124 — subula, Quoy et Gaimard.......... PONTS RARE 129 Berre Ts out SSP CR 0 PORT RCI USE EE CON 119 Buccinum truncatulum, Müller......... RE EE ET AE 98 Bulanruus Habianus, Gredler......"-."".... 0... 1". ee dE 62 — Ne (er) EIRE RENE Le PORN POS MEtE 09, 114 — Fées MONS EEE CRE COOPER COM RO NN ee Une 98 OU En ich. Fe. To MT 93, 113 Bulimus Abbadianus, BourguIgnaAt ee... nel lai ce ciel 04, 113 EP HbssiniCus IPieMien. eee de il de 00, 113, 118 —- abyssinicus, var. minor, Morelet..... le cu CEE 08, 114 Chili BouTeuiSnat ee 1... oeil etc re. 50, 112 a URiOpicus Bourouisnat.. "Lee ciel) ecoute 62, 114 SR ONUS DUbUN ER een ee de Medecine... 61 Road hieltere es... Ne ae Le 118 Ceres balade. 2. eee 0. CE ca 99, 62 114 456 J.-R. BOURGUIGNAT. BulmRUS CENOMONS MRICUTER. 1.0 EP NEREE PREN ROPREE 61 == CONCeNRÉrICUS RENE. 22. EF... QE. ATEN. 0 OO RP 65 — Doriæ, ISseR Se 2 5 PE en ee TR 61 = CMANUIUS MORIN". Li NN 62, 114 —CuphratousMBCUurSMienat. 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Bonnet COCAPPREREORPEREE CCE EU ASER ER RSS à UN Sn 15 TP OLOUN EM TONboOUreUIgNat À 50 5885: 2024 NL IMREINEN ANSDN ERIC 134 ONU B OUT OU NAT. 20.200. 2 EP EN FER ONMN ROLE an DAS AC RBOUTEUIENAPE LR LL LR RONNPIPRAL , même très faible, s’ac- compagne d'un déplacement de là ceinture pelvienne. ris) dans nos nombreuses expériences, nous n’avens vu la respira- lion s’accomplr en dehors de cette condition ; 3° Pour chaque respiration complète, la sien pelvienne se porte en avant pendant la première demi-expiration, puis revient aussitôt en arrière pendant toute la durée de l’inspira- tion, enfin se porte de nouveau en avant pendant la seconde demi-expiration. Elle reste immobile pendant toute la durée de la pause. La trace qu’elle laisse sur le cylindre est ainsi de même forme générale que la courbe respiratoire. En examinant avec attention les tracés, et en ayant soin de marquer des repères, on voit que les divers éléments des deux courbes se correspondent à peu près exactement, maxima et minima se trouvant sur la même ligne verticale. Cette coïnci- ARTICLE N° 6. RESPIRATION CHEZ LES CHÉLONIENS. 9 dence est même parfaite pour les minima inspiratoires. Mais il est à noter que, d’une manière constante, au début de chaque mouvement respiratoire, un léger retard se manifeste dans la courbe de la respiration (comparez les points marqués 4 dans la figure). Gette particularité indique qu’au début de la com- pression exercée sur la masse viscérale par la ceinture pel- vienne, l'effet produit est trop faible pour se faire sentir dans l'appareil pulmonaire. Nous insisterons plus loin sur ce détail important. Tandis que la cemture postérieure effectue Les mouvements indiqués, la cemture antérieure ne reste pas immobile; elle présente, elle aussi, des déplacements étendus, en rapport in- üme avec la respiration. On constate aisément le fait en décou- vrant le coracoïde, d’un seul côté, au moyen d’une couronne de trépar pratiquée vers le milieu de l’hyoplastron. Mais ici les choses ne se passent pas d’une manière aussi simple, et le déplacement ne consiste pas seulement, ainsi que l'indique M. Sabatier, en une oscillation de l’ensemble de la ceinture autour de ses articulations vertébrales. Ce point particulier du mécanisme respiratoire à été pour nous l’objet d'un examen attentif, et cet examen nous a conduit à des résultats nouveaux et dignes d'intérêt. [l est nécessaire, pour bien saisir ce méca- nisme spécial, de jeter un coup d'œil sur la structure et les connexions de la ceinture thoracique. Chaque moitié de lan- neau osseux constitué par les scapulum et les procoracoïdes, s'articule en haut à la huitième vertèbre cervicale, par des ligaments lâches, permettant des mouvements étendus ; mais, tandis que la ceinture pelvienne est libre inférieurement, nous trouvons ici les procoracoïdes reliés, chacun de son côté, au plastron, par un ligament très développé (fig. 3, pl. 13). Ce ligament, en forme d’éventail, s’insère par son somme à l'extrémité du procoracoïde, et par sa base à la partie médiane de l’entoplastron, sur une petite crête osseuse ; ses deux bords antérieur et postérieur présentent un renforcement notable. Les deux ligaments sont en contact par leurs extrémités posté- rieures, et, S’'écartant en avant, laissent entre eux un petit 10 L. CHARBONNEL-SALLE. espace triangulaire. Quant aux os coracoïdes, ils sont libres de toute connexion avec le plastron. On comprend aisément qu'une telle disposition rende im- possible tout mouvement de bascule de l’ensemble de la cein- ture autour de ses articulations vertébrales ; et, de fait, on constate à chaque inspiration que le coracoïde mis à découvert se meut, non dans le sens antéro-postérieur, mais en décrivant un arc de cerele de dedans en dehors. Chaque demi-ceinture thoracique tourne autour d’un axe fictif, à peu près vertical, passant par ses deux articulations à la colonne vertébrale et au plastron. Il est bon d'ajouter, pour être tout à fait exact, qu'il se produit en même temps un léger écartement des deux moitiés de l’anneau osseux grâce à la laxité des ligaments ; mais ce mouvement est tout à fait secondaire, L'inscription graphique des mouvements de la ceinture tho- racique est loin d’être facile ; nous avons pu cependant, après plusieurs essais, obtenir des tracés démontrant le synchro- nisme de ces mouvements et de la respiration (fig. 4). Le levier inscripteur est enfoncé dans le coracoïde, à travers la couche musculaire (muscle obturateur externe de l’épaule) qui re- couvre cet os; il traverse une bande de caoutchouc placée transversalement en manière de pont au-dessus de la cou- ronne de trépan, et qui lui fournit un point fixe. Les tracés obtenus sont analogues à ceux de la ceinture pelvienne et dé- montrent les mêmes faits. On voit donc, en rapprochant les deux séries d'expériences, que les mouvements respiratoires sont accompagnés régulièrement par des mouvements syn- chrones des deux ceintures. Le léger retard du tracé respiratoire (fig. 2, A) sur le tracé de la ceinture s’accuse nettement ici : c'est un caractère con- stant et important de tous nos graphiques. Il permet d’affirmer que les déplacements des leviers osseux ne sont pas un effet passif et secondaire des mouvements respiratoires produits par d’autres agents, mais sont bien une des causes actives de ces mouvements. Les museles qui impriment aux ceintures les mouvements ARTICLE N° (. RESPIRATION CHEZ LES CHÉLONIENS. 11 indiqués, et que l’on peut justement dès lors qualifier d’inspi- rateurs et d’expirateurs, sont décrits avec le plus grand soin par M. Sabatier; nous nous bornerons à les indiquer ici, ren- voyant pour de plus amples détails anatomiques au mémoire de cet auteur. Pour la ceinture pelvienne, la disposition est Fig. 4. — A, tracé respiratoire; B, tracé de la ceinture thoracique. fort simple. Deux paires de muscles épais, courts et rayon- nants, s’'insèrent au pubis et à l’apophyse pelvienne : les deux muscles antérieurs (atérahens pelvim, Bojanus) se portent en avant et se fixent au plastron; ils sont prémoteurs de la cein- ture ou expirateurs. Les deux muscles postérieurs (retrahens pelvim) s’insèrent à lextrémité des æiphoplastrons ; ils sont rétromoteurs ou inspirateurs. Les muscles moteurs de la ceinture thoracique (prémoteurs et rétromoteurs de M. Sabatier) présentent un développement plus important. Parmi ces muscles, il en est deux, le grand pectoral et le grand dorsal, qui agissent comme expirateurs. Le grand pectoral se porte de la tubérosité de l’humérus à la ANN. SC. NAT., ZOOL., OCTOBRE 1883. XV. 22. — ART. N° 5. L. CHARBONNEL-SALLE. région centrale et antérieure du plastron où il s’insère sur une large surface par de nombreuses fibres épanouies en éventail ; sa direction générale est d’avant en arrière et de dehors en dedans. Le grand dorsal s'étend de la partie supérieure du corps de l’humérus à la face mterne de la première plaque costale de la carapace : ses fibres se portent en arrière et en haut. Comme inspirateur, le petit pectoral (Sabatier), décrit par Bojanus et Owen sous le nom de serratus magnus, semble jouer un rôle très important : large et mince, ce musele s’étend du bord interne du coracoïde et de l’arcade fibreuse coraco- procoracoïdienne jusqu'aux première et deuxième plaques costales; ses fibres se portent de dedans en dehors. Par l’exci- tation électrique localisée, au moyen de courants induits très faibles, nous avons exactement déterminé le rôle et l’action de ces muscles ; ce mode d'investigation donne des résultats par- faitement nets, surtout en ce qui concerne le grand dorsal et le petit pectoral. IT est aisé de voir, quand se contracte le grand dorsal, la demi-ceinture exécuter un mouvement considérable de rotation en dedans autour de l'axe fictif mdiqué; le petit pectoral excité à son tour provoque une rotation ex dehors non moins énergique. En substituant aux termes « prémoteurs et rétromoteurs » ceux de rofateurs en dehors et de rotateurs en dedans, on définit, croyons-nous, d’une façon exacte les rôles respecufs de ces musclés. Le grand dorsal, combinant son action avec celle du grand pectoral, est donc expirateur ; le petit pectoral est Imspirateur. L s figures D et 6, planche 13, montrent les positions extrêmes des coracoïdes au maximum d’écartement (fig. 9) et de rapprochement (fig. 6), telles qu'elles se présentent aux deux temps de la respiration, ou sous l’influence de lexcita- tion localisée. Il est actuellement naturel de se demander quelles sont les parts respectives des ceintures et des muscles respiratoires classiques dans l'ensemble du mécanisme ; et en outre, quelle est, des deux ceintures, celle qui joue le plus grand rôle. Ces deux questions connexes ont été examinées par nous en em- ARTICLE N° 5. RESPIRATION CHEZ LES CHÉLONIENS. 13 ployant un procédé général fort simple : l'immobilisation suc- cessive tantôt de l’une, tantôt de l’autre ceinture, et enfin des deux à la fois. On peut immobiliser les ceintures dans l’état d’écartement ou au contraire de rapprochement maximum ; et divers procé- dés conduisent à ce but, plus difficile à attendre qu’on ne le pense tout d'abord, à raison de la grande vigueur musculaire de l’animal. Nous avons employé tantôt des crochets et des liens fortement amarrés, d’autres fois la ligature des deux coracoides sur la ligne médiane, enfin lPextension forcée des membres; celle-ci, comme le prouve l’examen direct, arrête très bien tout déplacement des leviers osseux, pelviens et tho- raciques. Le résultat général de ces expériences, pour la Tes- tudo græca, est le suivant : en fixant la ceinture pelvienne on modifie déjà l'amplitude de la respiration; on diminue beau- coup plus cette amplitude par l'arrêt exclusif de la ceinture thoracique, mais le rythme normal est encore conservé. Enfin, les deux ceintures immobilisées réduisent le tracé respiratoire à de très faibles proportions et, de plus, altèrent complète- ment sa forme typique. La figure 7 donne un exemple de ces Fig. T. — A, tracé respiratoire, la ceinture pelvienne étant immobilisée ; B, id., avec arr de la ceinture thoracique ; C, id., après l’arrêt des deux ceintures. modifications. En résumé, il n’y a de vrais mouvements respi- ratoires, avec leur rythme spécial, qu’à la condition que les ceintures agissent, et c’est à la ceinture thoracique que revient 14 L. CHARBONNEL-SALLE. la plus grande part dans l’action commune. Quant aux muscles respiratoires proprement dits de Townson, de Weir Mitchell et autres auteurs, on voit que leur influence est très faible, leur rôle très effacé dans l’ensemble : résultat physiologique concordant avec l’état rudimentaire que nous révèle l’examen anatomique. Nous avons essayé d'indiquer clairement par un schéma les notions physiologiques qui ressortent de notre exposé, et nous rapprochons de ce schéma celui par lequel M. Sabatier, dans son mémoire, exprime les mouvements des ceintures (fig. 8). On voit dans ce dernier représentant une coupe verticale & Up , Ê D antéro-postérieure que les mouvements convergents des ceim- tures, de T en T'et de P en P', diminuent la cavité thoraco- abdominale des deux triangles striés, l’antérieur plus grand que le postérieur. Ce schéma, exact pour 7 la ceinture pelvienne, ne représente pas, ) © selon nous, les vrais mouvements de la 1 ceinture thoracique. Pour imdiquer théo- riquement le véritable rôle des ceintures dans la respiration (fig. 9), nous sup- poserons simplement l’animal vu par sa face inférieure horizontale, et le plas- tron enlevé : la ceinture pelvienne PP, venant en PP’ diminue la cavité générale d’une quantité représentée par le rectangle PPP'P° et les deux moitiés de la ceinture thoracique, mobiles autour du point O, suivant l’arc de cercle TT’, enlèvent à cette cavité les deux _ ARTICLE N° 5. | 104 gl é {l Y Tv’ RESPIRATION CHEZ LES CHÉLONIENS. 15 triangles OTT', dont la somme est supérieure au rectangle postérieur. Nous avons répété les recherches anatomiques et les expé- riences précédentes sur la Cis{udo europæa où Tortue bour- beuse, de la famille des Elodites. Ce groupe de Chéloniens, établit, comme on sait, le passage entre les Tortues terrestres et les Tortues vraiment aquatiques. Nous trouvons ici un plas- tron légèrement mobile, s’articulant au moyen de ligaments avec la carapace; les échancrures des flancs ont une profon- deur bien plus grande que dans la Testudo græca. Si l’on exa- mine la région circonscrite par cette échancrure, on voit, au moment où l’animal respire, se former une dépression très profonde immédiatement suivie d’un soulèvement tout aussi marqué. L'énergie très grande de ce phénomène, que l’on observe aussi en petit dans l’espèce terrestre, semble indiquer immédiatement une puissante action des muscles oblique et transverse de l'abdomen. C’est là un premier indice d’une différence possible de méca- nisme respiratoire entre la Tortue grecque et l’espèce que nous étudions maintenant. Si nous interrogeons l’expérience, en mettant à découvert les deux ceintures, comme précédem- ment, nous constatons encore des déplacements assez étendus de ces leviers osseux, déplacements liés à la respiration, et les graphiques nous montrent bien qu'il existe une relation intime entre les deux phénomènes. Nous nous abstiendrons naturel- lement d'indiquer les détails de ces expériences, identiques, comme méthode et comme résultats, à celles que nous avons décrites. Mais cette similitude est loin d’être absolue. En cher- chant à nous rendre compte de l’importance proportionnelle des ceintures, d’une part, des muscles oblique, diaphragma- tique et transverse, d'autre part, nous avons vu et enregistré le fait suivant : la respiration continue à se produire, avec son rythme normal et une énergie considérable, les ceintures étant immobilisées, soit par rapprochement, soit par écartement forcés. On voit, par exemple, après avoir fixé au moyen de crochets de fer les pubis et les coracoïdes, l’amplitude des 16 L. CHARBONNEL-SALLE. inspirations diminuer à peine d’un tiers. Encore est-il à noter que dans ces conditions, le jeu des muscles des flancs, dont les contractions alternatives sont visibles extérieurement, doit être légèrement entravé par la manipulation qu’exige l’expé- rience. Cette action relativement puissante de ces muscles peut être d’ailleurs directement démontrée, en excitant par l'électricité le muscle inspirateur, mis à nu par la dissection, et en recueillant au moyen d’un tube trachéal le tracé des mouvements de l’air. La Testudo græca, dans ces conditions, donne un tracé où les excitations se marquent à peine par de légères ondulations ; avee la Gistude, au contraire, on obtient des tracés où chaque contraction du muscle produit un dépla- cement étendu du levier inscripteur. Il existe donc entre les deux ordres de puissances motrices mises en Jeu dans la respiration un rapport inverse, au point de vue de l’importance physiologique, suivant que l’on consi- dère une espèce terrestre ou une espèce aquatique. Nous voyons que, par une sorte d'adaptation, les Ghéloniens terrestres, à plastron fort étendu dans le sens longitudinal, et jouant d’au- tant mieux son rôle protecteur, ont la faculté d'employer dans une large mesure leurs deux ceintures pour la respiration ; car cette grande extension du plastron réduit forcément les échan- crures des flancs, où sont logés les muscles respiratoires, et restreint à la fois le développement et le rôle de ces muscles. Chez les Chéloniens aquatiques nous trouvons des dispositions inverses, et l’importance des ceintures diminue au point de devenir nulle pour l’une d’entre elles, ainsi qu’on le constate dans certains cas particuliers. Effectivement dans une famille de Tortues Elodites, les Pleu- rodères de Duméril et Bibron (1), représentées surtout par le genre Chelys, on remarque un fait anatomique qu'il est inté- ressant de rapprocher de la différence d’action des deux cein- tures : c’est la soudure de la ceinture pelvienne au plastron. Cette ceinture immobilisée en bas, aussi bien que du côté ver- (1) Duméril et Bibron, suites à Buffon, Erpélologie, t. If, p. 190. ARTICLE N° 9. RESPIRATION CHEZ LES CHÉLONIENS. 17 tébral, est donc iei déchue de tout rôle dans la respiration, et ce fait se relie intimement, d’une part à la moindre impor- tance respiratoire de la cemture pelvienne, d'autre part à la diminution notable de l'influence générale des ceintures chez les Tortues aquatiques, telle que nous l’avons constatée chez la Cistudo europe. Nous signalerons, en terminant cette étude, une particula- rité du rythme respiratoire chez la Cistude, fait qui peut pré- senter un certain intérêt bien qu'il ne se rattache pas directe- ment à la question de mécanisme que nous avons traitée. On sait, depuis les expériences de M. Paul Bert, quelle forme affecte le tracé de la respiration chez la Tortue grecque ; nos tracés en fournissent de nouveaux exemples (fig. 2, #4, 7). L’inspiration dans cette espèce se fait en un seul temps, Pexpi- ration au contraire en deux temps, séparés par une pause SOU- vent fort longue. Dans la Cistude nous avons remarqué, dès Fig. 10. — A, tracé respiratoire normal de la Cistude: B, tracé recueilli par un tube infgoduit dans la trachée. nos premiers essais, que la pause, caractéristique générale de la respiration des Reptiles, a lieu en inspiration pleine, comme on le voit chez les Ophidiens (fig. 10, A, bc) (1). Le (1) L’inclinaison de la ligne bc qui devrait être horizontale tient à limper- fection de l’appareil enregistreur, surtout du tambour à levier, et à la rentré 18 L. CHARBONNEL-SALLE. tracé B de la même figure montre quelles modifications on fait subir à ce rythme en recueillant le graphique non plus à l’aide d’une muselière, mais par un tube introduit dans la trachée ; dans ce cas, l’expiration be suit immédiatement l’inspiration, et les pauses sont presque supprimées, caractère qui montre que la pause inspiratoire est due, chez la Gistude, à l’occlu- sion de la glotte, suivant immédiatement la dilatation de la cavité viscérale. Les faits anatomiques et physiologiques que nous venons d’exposer peuvent être résumés dans les conclusions suivantes : 1° Il y a, chez les Chéloniens, deux sortes d'agents moteurs affectés au service de la respiration : d’une part, les museles respiratoires proprement dits (diaphragmatique, transverse et oblique de l’abdomen), d'autre part, les muscles moteurs des ceintures thoracique et pelvienne. 2° Ces deux ordres de puissances motrices ont dans l’en- semble des phénomènes des parts fort inégales, suivant que l’on considère une Tortue terrestre ou une Tortue aquatique. Dans la première, les muscles propres de la respiration sont rudimentaires et les ceintures jouent le plus grand rôle. Chez la seconde, les muscles respiratoires bien développés ont une importance au moins égale à celle des ceintures. 3° La ceinture pelvienne se déplace par un mouvement de bascule dans le sens antéro-postérieur, autour de ses articula- tions vertébrales; la ceinture thoracique, fixée au plastron aussi bien qu’au rachis, effectue dans chacune de ses deux moitiés une rotation transversale. 4 Des deux ceintures, c’est la thoracique qui, par ses mou- vements, exerce la plus grande influence sur le renouvelle- ment de l’air dans les poumons. de l’air qui s’effectue par les fissures aussitôt après l'aspiration ; nous nous sommes assuré, de toutes manières, que la pause a bien lieu en inspiration. ARTICLE N° 5. RESPIRATION CHEZ LES CHÉLONIENS. 19 EXPLICATION DES FIGURES. Fig. 1. — Coupe schématique transversale et verticale de la Testudo græca, au niveau des echancrures postérieures de la carapace, montrant les muscles inspirateurs et expirateurs : P, plastron. C, carapace. CV, cavité viscérale. ob, musele oblique de l’abdomen. tr, muscle transverse. Les deux muscles sont adossés par leurs convexités. On a figuré des seg- ments de cercle striés indiquant l’augmentation ou la diminution de la cavité viscérale lors des contractions alternatives des muscles. Fig. 3. — Section transversale de la boîte osseuse de la Testudo græca, mon- trant la ceinture thoracique dans sa situation normale : sc, scapulum. co, coracoïde. pr, procoracoïde. arc, arcade fibreuse coraco-procoracoïdienne. art, articulation du scapulum avec la huitième vertèbre cervicale. 1, ligament unissant l'extrémité inférieure du procoracoïde à l’entoplastron. Fig. 5. — Testudo græca, couchée sur le dos. Portion antérieure de l'animal ; le plastron est enlevé. Les deux moitiés de la ceinture thoracique sont au maximum d’écartement (expiration). gp, grand pectoral. pp, petit pectoral. gd, grand dorsal. obe, obturateur externe de l’épaule. ap, partie antérieure de l’aponévrose viscérale ar c,arcade coraco-procoracoïdienne. Fig. 6. — Mêmes dispositions qu’à la figure précédente ; les deux moitiés de la ceinture thoracique sont rapprochées au maximum (inspiration). Fig. 8. — Coupe schématique suivant un plan vertical antéro-postérieur ; les ceintures sont représentées en projection sur ce plan vertical : T, ceinture thoracique portée en avant (inspiration). T', la même, portée en arrière (expiration). P, ceinture pelvienne portée en arrière (inspiration). P’, la même, portée en avant (expiration). 20 L. CHARBONNEL-SALLE. Fig. 9. — Schéma des mouvements respiratoires des ceintures chez les Chélo- niens. Section horizontale et transversale : PP, ceinture pelviennne en inspiration. P'P’, la même, en expiration. O, axe de rotation des deux moitiés de la ceinture thoracique. OT, la demi-ceinture en inspiration. OT", la même en expiration. Les figures 2, 4, 7 et 10 sont des tracés dont l’explication a été donnée dans le texte. REMARQUES SUR LES AFFINITÉS NATURELLES DES FAMILLES COMPOSANT LE SOUS-ORDRE DES POISSONS MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX Par M. K. VAILLANT. La classification des Poissons osseux Chorignathes doit être malheureusement regardée comme encore très imparfaite, au moins en ce qui concerne l'établissement de coupes d'ordre supérieur. En étudiant l'historique de cette question, on est au reste frappé de voir combien, depuis les premiers essais de classifications, les bases, sur lesquelles on les fonde, sont restées les mêmes, et, malgré tous les efforts tentés dans cette voie par Cuvier, Agassiz, Mueller, pour ne citer que les plus illustres, on en reste toujours comme divisions primaires à celles indiquées par les anciens ichtyologistes Willughby et Ray. Ces derniers ont proposé une classification méthodique des Poissons, laquelle, malgré de nombreux défauts, qu'explique assez l’époque ancienne de sa publication, nous étonne encore par sa profondeur de vue, lorsqu'on songe surtout que rien d’analogue n'avait été tenté jusqu'alors et que les travaux de Belon, de Rondelet, tout en apportant de nombreux et impor- tants matériaux pour la connaissance des espèces, avaient laissé de côté la question des groupes à établir ou les for- maient d’après des conditions d'habitat que les auteurs anglais ont fort justement reléguées en dernière ligne. Sans entrer dans le détail de cette classification (1), ayant égard seulement à (1) Le tableau synoptique ci-dessous fera comprendre les vues générales de Willughby et Ray à ce sujet; il résume la classification adoptée dans l’Historia Piscium, en 1686; pour plus de clarté, dans une dernière colonne se trouve le AN. SC. NAT., ZOOL., OCTOBRE 1883. xv. 22%. -— ART N° 6. 2 L. VAILLANT. ce qui se rapporte d’une manière plus directe à notre sujet, on voit que Willughby et Ray, après avoir divisé les Poissons en deux grands groupes, les Cartilagineux et les Osseux, idée em- pruntée à Aristote et déjà adoptée par Belon, partagent ces derniers d’après la forme d’abord, puis, pour ceux qui ont le corps ramassé (corpore contractiore), d'après l'absence ou la présence des ventrales. Les animaux présentant ce dernier caractère sont munis d’épines à la dorsale et à l’anale ou au contraire n'offrent que des rayons mous; cette division en aculeati et anonculeati à certamement inspiré Artedi pour créer les groupes des Acanthoptérygiens et des Malacoptéry- giens. Depuis cette époque les idées sont, on peut le dire, res- tées les mêmes. Cuvier, qu’on doit regarder à juste titre comme ayant le premier proposé une classification satisfaisante des Poissons, a repris sur ce point les idées anciennes en se ser- vant des termes mêmes créés par Artedi, et, malgré les modi- fications introduites par Agassiz, par Mueller, les principes de ce système sont encore généralement adoptés. Il ne faudrait pas conclure de ce consentement presque una- nime à la perfection de la méthode, car les affinités naturelles forcent trop souvent de ne pas la respecter : ainsi les Gadopsis, quoique présentant à leur nageoire dorsale de véritables épines, sont rangés par M. Günther parmiles Anacanthini, correspon- dant aux Malacoptérygiens subbrachiens de Cuvier; les Ophi- nom d'animaux appartenant à chacun des groupes. Les auteurs n’ont pas, tou- tefois, exprimé leurs idées sous cette forme synoptique, bien que ce mode d'exposition, si démonstratif et si généralement adopté aujourd’hui, ne leur fût pas étranger, ils l’ont en effet employé pour l’étude des Poissons cartilagineux (loc. cit., p. 46). PISCES. un En LU AR A ER ES à messe OVISMPANVIS EEE Eee REC Ce ner CE CT ECLO CC Baudroic. PAM ae ectsete eos Palau ie ler eee ele ie ete ele Te Pleuronectes. | Anauilliiormess AIME CE DRE AN SRE AMOR EN PET ER CCC Anzguille. Spinosi.. SINC VEN TTAIDUS ere n ec ndTeeREenen CL LEE Baliste. Gorpore con um ventrali-/Non aculeati. .{ Pinnis dorsalibus 3.............. Moruc. tractiore. .… bus | = — D rte tie Saumon. . Mu == 4 ( Marini.... Esturgeon. | | Fluviatiles.. Carpe. UE PER ne. ARTICLE N° 6. (9 POISSONS MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 3 cephalus et les Channa au contraire sont, par tous les ichtyolo- gistes, rapprochés des Pharvyngiens labyrinthiformes dans le sous-ordre des Acanthopterygu, bien que leurs nageoires dor- sale et anale soient exclusivement composées de rayons mous. Cependant, si, au lieu de considérer les divisions primaires de ces Poissons Téléostéens, on a égard à la réunion des genres en familles, il est aisé de se convaincre qu’à de rares excep- tions près celles-ci sont réellement naturelles, et, si nous n’ar- rivons pas encore à les grouper d’une manière satisfaisante, c’est que les rapports multiples existant’ entre elles rendent d'une appréciation trop difficile leurs véritables affinités. Cette imperfeclion se retrouve d’ailleurs dans un grand nombre d’autres classes du règne animal, et même pour les végétaux, malgré les nombreux et importants travaux dont ces êtres ont été l’objet, on ne peut dire qu’on ait trouvé l’ordre réel à établir entre les familles naturelles, surtout celles composant la classe des Phanérogames dicotylédonées. On éprouve dans ces recherches non seulement la difficulté de s'élever à une vue d'ensemble permettant d'apprécier ces rapports, mais encore l'embarras de les formuler d’une ma- nière pratique. La disposition sériale étant insuffisante, lors- qu'il s’agit de groupes étendus et d'ailleurs ne répondant plus à l’idée que nous pouvons nous faire des rapports réciproques des animaux, on a proposé, comme on le sait, une classification parallélique ou en surface, suivant l’expression d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, elle permet déjà d’exprimer des rap- ports plus nombreux, et nous fait saisir une des causes, qui peuvent égarer le zoologiste à la recherche de la classification sériale. En effet dans ces tableaux paralléliques ou réticulés, si une des colonnes, la verticale par exemple, exprime les rapports des êtres d’après leurs affiuités, généralement la colonne horizontale offrira un arrangement basé sur les ana- logies, et, suivant qu’on aura adopté l’une ou l’autre direction, la classification sériale sera ou non naturelle. Enfin, en super- posant ces tableaux paralléliques, on pourrait établir des rap- ports en profondeur, soit une classification à trois dimensions, € 4 L. VAILLANT. laquelle certainement serait encore plus parfaite, mais il faut dire que la réalisation en parait difficile et aucune tentative sérieuse dans ce sens n’a été faite Jusqu'ici. C’est à ce dernier système que se rattachent les cercles superposés ou classification par étage de M. Chevreul (1). Ce savant a proposé une méthode ingénieuse, qui permettrait d’ex- primer d’une manière plus exacte encore les rapports réci- proques des êtres. Le type, qu’on croit préférable de choisir comme le plus parfait dans le cas donné, étant placé au centre d’un cerele, celui-ci devra contenir toutes les espèces ana- logues, s’il s’agit par exemple d’un genre ou d’un sous-genre. Les affinités plus ou moins grandes de telle ou telle de ces espèces avec le type pourront être exprimées par sa position plus ou moins rapprochée de celui-ci sur un rayon partant du point central; enfin, si plusieurs espèces offrent des rap- ports de série, on pourra rendre le fait sensible en les dispo- sant sur un même rayon. Ayant eu l'occasion, dans le cours professé cette année au Muséum, d'exposer l’état actuel de la science pour ce qui con- cerne la classification des Téléostéens et en particulier de ceux constituant le sous-ordre des Abdominales, c’est-à-dire les Physostomi de Müller, moins les Apodes, j'ai cherché à établir pources Poissons, d’après un mode fréquemment employé, un tableau, sorte de classification graphique, indi- quant les rapports que nous pouvons saisir entre les différentes familles dans lesquelles ils sont répartis. Quant à ces familles mêmes, ce sont celles admises par M. Günther dans ses plus récents travaux, aujourd’hui devenus classiques en ichtyologie. Ce n’est pas qu’on doive, au moins pour quelques-unes, les regarder comme définitivement limi- tées, les méthodes empiriques dont on fait usage pour la classi- fication des animaux laissent beaucoup de doute à cet égard; il me paraît dès à présent probable qu’on pourrait avec avantage en diminuer le nombre et opérer quelques réunions. Ainsi, (1) Chevreul, Histoire des connaissances chimiques, p. 152. Paris, 1866. ARTICLE N° 6. POISSONS MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 5-Cl-Ganoïdei S.CI.Dipno: | z \ | Lé NE | » € ’ \ Lé | nr Xe | | / \ | à \ | \ | \ | | Ni | N >= ù | De De | / Se ES \ (l Le TES PS SS | LS SSTs Sie ! Cyprinidæ SsSalmonidæ |, TN Le = ES 7 ! } Kneriidæ œ LA Ù | TRE ADN 7 Characinidæ ! Cyprinodontidæ SN ————— | LAN rl Lx etero ii \ Dh. CAUMAET EI RERO L£ dsereysé À Hd dé 27 CN 1 | na &1 ! ! / | ! " ! PA l ’ 4 / ! (l 7 L | 2 } o 122 A | Le L DE % A ñ NA Î \ Galaxidæ LÀ | eu Be é d Hvodontidcæ NY Umbridæ Alepocephalidæ|| _ TIRE TN, 1 7 1 Es [È J 4 E socido -- --Ciupeidæ [SJ PANNES > Hs o | \Z DÉS 1 NS RL 2 Chirocentridoe © TT ! ES à PAS \ Or 7 \ ; + Ê 2 Ë à ! Ÿ Mormyr dæ Notopteridæ { Bathythrissidæ ee. \ à ; C2 1 Gonorhynchidoæ-. ___Halosauridæ ! & ! Scombresocido È | SAN 6 L. VAILLANT. lorsque l’on comprend dans la famille des Mormyridées des types tels que les Mormyrus et les Gymnarchus, si dissem- blables par la structure de leur vessie natatoire, la disposition des dents, ete., et, dans le genre Wormyrus, des poissons d’un aspect aussi différent que le Mormyrus oxyrhynchus, Geoff., etle M. bane, Lacép., est-il rationnel de regarder les Unbride comme distincts des Esocide, et ne conviendrait-il pas égale- ment de réunir en un seul groupe les Cyprinide, les Knerudeæ et même les Cyprinodontide, bien voisins les uns des autres, sauf la disposition des dents maxillaires et pharyngiennes? Toutefois ces points de détails n’ayant que peu d'importance, surtout lorsqu'il s’agit d'appréciation de rapports, il y a avan- tage à ne pas modifier sans raison majeure des divisions con- nues et adoptées dans la pratique. Cuvier, pour la remarquable classification proposée dans son règne animal, et Valenciennes, son collaborateur et continua- teur dans la grande histoire des Poissons, avaient adopté une méthode comparative que les idées des zoologistes plutôt por- tés aujourd’hui vers l'étude analytique, ont trop fait négliger. Prenant un animal, un groupe, mieux caractérisé où mieux connu, il est étudié en détail et choisi comme le terme de com- paraison, auquel sont rapportés tous les êtres analogues, qu’il suffit alors de brièvement caractériser. Ainsi voyons-nous pour le premier de ces ouvrages les Poissons dans leurs diffé- rents ordres être partagés en familles principales, puis entre celles-ci s’intercaler des genres intermédiaires ; tels sont ceux énumérés comme lien entre les familles des Clupes el des Esoces, ou encore ceux qui font suite au groupe des Gobioïdes. La plupart de ces genres ont été élevés au rang de familles par les ichtvologistes modernes, ce qui rend la nomenclature plus régulière, mais il est juste de reconnaître que la plupart des rapports réels avaient précédemment été signalés. Dans le sous-ordre des ABDOMINALES, Malacoptérygiens ab- dominaux de Guvier, cet auteur distinguait cinq types prinei- paux, lesquels, encore à l’heure actuelle, peuvent être consi- dérés comme les plus nettement caractérisés : les Siluridæ, les ARTICLE N° 6. POISSONS MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 7 Cyprinide, les Salmonidæ, les Esocidæ et les Clupeidæ; ce sont eux qui occupent le centre des cercles dans le tableau ci-joint. La première de ces familles forme un ensemble si homogène qu’on n’a pas songé à y établir des divisions d’ordre élevé. La composition de la mâchoire supérieure exclusivement consti- tuée par l’intermaxillaire, le maxillaire étant réduit d’ordi- naire à une tige, base de l’un des barbillons, le tégument nu ou revêtu d’écailles très différentes par leur aspect et leur structure générale de ce qu’elles sont chez les Poissons osseux ordinaires et se rapprochant incontestablement de celles qu’on trouve chez les Ganoïdes chondrostés, les caractérisent d’une manière très nette. Remarquons qu’une particularité à la- quelle on a fait jouer un grand rôle pour la classification des autres Poissons abdominaux n’a pas été prise en considération au même rang dans ce groupe; c’est la présence ou l'absence de la nageoire adipeuse, que nous voyons exister ou manquer, soit dans les genres très voisins, tels que les Plecostomus et les Rlunelepis, que ce caractère seul différencie, soit dans le même genre Olocinclus maculicauda, Steimd., O. Joberti, Vaill., d’une part; O. vestitus, Cope, O. affinis, Stemd., d’autre part, si bien qu’on serait tenté de croire qu’il ne s’agit là que d’une différence sexuelle (1). | Les Cyprinidæ offrent, avec les précédents, des affimités incontestables, la composition de la mâchoire supérieure est la même, souvent on rencontre des barbillons, comparative- ment peu développés il est vrai, et, si le revêtement tégumen- taire est celui des vrais Poissons osseux, cependant la constitu- tion histologique du rayon dur de la dorsale, quand il existe, rappelle l’épine des Arèus, des Bagrus, etc., par la présence des ostéoplastes. Toutefois la nature des écailles, appartenant au type cycloïde, justifie plemement la distincuon de ce groupe et son élévation au rang de famille. Les Knertdæ, réduits au petit genre Xneria, Steind. et les (1) L. Vaillant, Note sur le genre Otocinclus et description d’une espèce nouvelle (Bull. Soc. philom. de Paris, T° série, t. IV, p. 145, 1879-1880). ANN. SC. NAT., ZOOL., OCTOBRE 1883. XV. 23. — AUT. N° 6. 8 L. VAILLANT, les Cyprinodontidæ, diffèrent peu des précédents, quant à leur apparence générale, ce sont surtout les caractères tirés de la dentition, qui permettent de les distinguer; chez les premiers ces organes manquent absolument, soit aux mâchoires, soit aux pharyngiens, tandis qu'ils existent sur l’un et l’autre ap- pareils chez les seconds. On sait que les Cyprinide, dépourvus de dents maxillaires, en présentent sur les pharyngiens infé- rieurs; elles y sont en nombre limité et proportionnellement fortes, tandis que les Cyprinodontidæ les ont nombreuses et faibles, en carde. Quelle que soit la valeur attribuée à ces carac- tères différentiels, ces trois familles offrent des analogies qui doivent les faire rapprocher dans une classification natu- relle. On pourrait peut-être en dire autant des Heteropyqii, petit groupe réduit à deux genres, dont un même mal connu, qui habitent les cavernes de la partie septentrionale du nouveau monde. La position de l’anus reporté en avant, au-dessous de la gorge, est le seul caractère distinctif, car la composition de la mâchoire supérieure, la constitution des écailles, sont celles qu’on rencontre dans les groupes précédents. Il en ést tout autrement pour trois autres familles, qu'on doit cependant rapprocher des Cyprins, eu égard à la com- position de la mâchoire supérieure, le bord en étant exclusive- ment constitué par les intermaxillaires. Mais lécaillure des Percopsidæ devient très différente, puisqu'ils sont couverts, d’après Agassiz, d’écailles cténoiïdes. Quant aux Haplochito- nide, le genre typique du groupe a la peau nue, comme cer- tains Silures, l’une et l’autre de ces deux familles offrent d’ailleurs cette particularité à laquelle les ichtyologistes, à l'exemple de Cuvier, ont souvent attribué une importance prépondérante, la présence d’une nageoire adipeuse. Ce caractère se rencontre également chez les Scopelidæ, groupe composé d'espèces habitant les grandes profondeurs et que distingue des précédentes, entre autre disposition anatomique, l'absence de vessie natatoire. La nageoire adipeuse des Saurus, des Scopelus, des Haplochiton, avait fait réunir ces poissons ARTICLE N° 6. POISSONS MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 9 aux Salmonidæ, 1l devrait en être de même des Percopsis ; la composition différente de la mâchoire supérieure m'engage à les en séparer, toutefois ils peuvent être considérés comme y faisant passage aussi bien qu'aux Silures chez lesquels, on l’a vu, cette particularité se rencontre parfois. Chez les Esocidæ, réduits jusqu'ici au genre Esox, le maxil- laire entre dans la composition de la mâchoire supérieure, bien qu'il ne porte pas de dents, l’intermaxillaire en étant toutefois pourvu. Il en est de même dans la plupart des familles, qui sont contenues dans ce cercle; on peut ajouter que généralement la dorsale unique, plus ou moins sem- blable à l’anale, est opposée à celle-ci, toutes deux étant portées en arrière. Les Umbridæ, malgré un aspect très dif- férent, rappelant celui des Cyprinidæ, avec lesquels ils ont été d’abord confondus, offrent toutefois des caractères géné- raux si voisins de ceux des Esocidæ, qu’on devrait sans doute, à l’exemple d'Heckel et Kner, les y réunir à titre de simple tribu. On pourrait en dire autant des Galaxiidæ, lesquels toutefois sont privés d’écailles comme les Haplochiton et les Silures; ils offrent de plus quelques appendices pylo- riques, organes qu'on ne rencontre ni chez les Esox, ni chez les Umbra. Quant aux autres familles, elles sont plus aberrantes. Les Siomiatidæ, chez quelques-uns desquels se voit une nageoire adipeuse, renferment des animaux des grandes profondeurs et peuvent être considérés, d’après ce double caractère, comme faisant passage aux Salmonidæ et rappelant les Scopelidæ du groupe précédent. Les Alepocephalideæ offrent des rapports avec les Stomiatidæ quant à leur habitat et ne sont pas sans pré- senter certaines analogies avec les Clupes avec lesquelles on pourrait aussi bien les placer. La position des Mormyridæ et des Gonorhynchidæ ne peut être considérée comme définitivement établie, la forme étrange de ces animaux, les écailles pseudo-cténoïdes des seconds en font deux types très aberrants, toutefois c’est encore auprès des Esocidæ qu'ils semblent être le moims mal placés. Les 40 | L. VAILLANT. Scombresocidæ, une des familles les plus nombreuses du sroupe, offrent un caractère remarquable parmi les ABpomi- NALES, leur vessie natatoire étant close, privée de canal pneu- matophore; c’est une analogie importante à établir avec les ANACANTHINI et même les AcANTHOPTERYGII. Enfin la famille des Pantodontidæ, jusqu'ici réduite au seul Pantodon Buchhol- zii, Peters, diffère très notablement des vrais Esox par son maxillaire armé de dents fortes et nombreuses, cependant la position des nageoires dorsale et anale m'engage à les main- tenir dans ce groupe, en les regardant toutefois comme un type très anormal. On ne peut rapprocher des Salmonide, considérés comme un troisième centre, qu'un petit nombre de familles, dès l'instant qu’on prend pour caractères dominateurs la présence d’une nageoire adipeuse et en première ligne la composition de la mâchoire supérieure, laquelle est constituée 1c1 par les os maxillaires et intermaxillaires, soit, le plus souvent, l’un et l’autre dentifères, soit, ce qui est beaucoup plus rare, tous les deux inermes, comme chez les Coregonus. Les Characi- nidæ si différents des précédents, avec leur joue cuirassée par suite de l’énorme développement des sous-orbitaires, leur vessie natatoire bilobée, l'absence de pseudobranchie, nous offrent des faits de même ordre quant à la dentition, et même, chez quelques-uns, la disposition des deux os intermaxillaire et maxillaire, soudés l’un à l’autre, est telle que ce dernier ne concourt pas en réalité à la formation de la mâchoire supé- rieure et manque de dents, l’intermaxillaire seul en étant muni, sans qu’il soit possible pour cela d’éloigner ces Poissons de la famille précédente. Les Sernoptychidæ forment un groupe se rapprochant des Salmonidæ par la composition et l’armature de la mâchoire supérieure, mais en différant par leur aspect extérieur et sur- tout une écaillure imparfaite ou nulle; ce groupe établit un passage très évident aux Scopelide, ainsi qu'aux Stomiatide, aussi pourrait-on admettre une liaison de second ordre (indi- quée sur le tableau par un cercle ponctué) entre ces trois ARTICLE N° 6. POISSONS MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX 11 familles, composées, pour la plus grande part, de Poissons bathyoikésites (1). Les familles rapprochées des Clupeidæ sont assez compa- rables à celles du groupe des Esocidæ, étant formées cha- cune, en général, d’un petit nombre de genres et d'espèces ; elles présentent des liaisons multiples avec les groupes voisins et souvent entre elles des affinités douteuses. La famille prise comme centre se rapproche des Salmonidæ par la com- position de la mâchoire, constituée par lintermaxillaire et le maxillaire, ce dernier présentant souvent une complication tout à fait inusitée, tous deux étant à la fois soit dentifères, soit édentules, mais jamais ces Poissons ne possèdent de nageoire adipeuse. Deux petites familles, ne comprenant chacune qu'une espèce, les Hyodontidæ et les Chirocentridæ, sont assez voisines pour qu'on puisse supposer qu'elles devront un jour y être jointes à titre de simples sections, la différence la plus notable se tire de la disposition des cæcums stomacaux, nuls chez les seconds, réduits à un seul chez les premiers, tandis qu'ils sont nombreux dans les véritables Clupes. Malgré l'im- portance attribuée à ces organes par les zoologistes, en lab- sence de données positives sur leur rôle physiologique, 1l est difficile de décider s’il n’y a pas exagération dans cette manière d'interpréter la valeur du caractère. Le sous-orbitaire posté- rieur de l’Hyodon tergisus étendu jusqu’au préopereulaire éta- blit un certain lien avec les Characinide. Les Bathythrissidæ sont encore imparfaitement connus; leurs rapports avec les Clupeidæ paraissent cependant incon- testables. Quant aux Notopteride et aux Halosauridæ, ce sont deux groupes aberrants et que la singularité de leurs formes, plus que tout autre caractère, permet, jusqu’à un certain point, de placer parallèlement aux Mormyridæ et aux Gonorhyn- chdæ; cette liaison doit toutefois être considérée comme bien moins naturelle que celles signalées plus haut, ils se rat- (1) Baôus, profond ; 6ixnats, demeure. 12 L. VAILLANT. tachent d’ailleurs aux précédents par la composition de la mâchoire supérieure et l'absence d’adipeuse. Les Osteoglossidæ ne peuvent guère être placés ailleurs qu'avec les Clupes, leur organisation très spéciale doit cepen- dant les faire considérer comme un groupe excentrique, la pré- sence chez l’Heterotis, entre autres, d’une vessie natatoire, laquelle peut, suivant toute vraisemblance, servir à la respira- tion, la constitution des écailles, qui rappelle celle des Cera- todus, des Protopterus, des Lepidosiren, permettent de saisir un rapprochement entre les ABDOMINALES et les Drpxoï comme les Siluridæ, par les Doras ou autres Poissons cuirassés formeut passage aux GANOÏDES. En résumé, le sous-ordre des ABDOMINALES, sans préjuger des modifications que les études ultérieures apporteront à la classification des Poissons osseux, forme un groupe assez homogène, dont les différents membres se relient entre eux de façons variées. Au point de vue de l’habitat, ces animaux, pris dans leur ensemble, nous offrent ce fait important de ren- fermer le plus grand nombre des Poissons des eaux douces. Sur les vingt-sept familles admises, près des deux tiers, dix- sept (1), ne nous présentent pas d'espèces marines, et parmi elles se rangent les groupes les plus riches en formes spéci- fiques, 1l suffit de citer les Siluride, les Cyprinidæ avec les Cyprinodontide, les Salmonidæe avec les Characinidæ, tandis que pour les dix familles restantes plusieurs ne renferment jus- qu'ici qu'un très petit nombre d’espèces, parfois une seule, telles sont les Gonorhynchide, les Alepocephalide, les Halosau- ridæ, les Ghirocentridæ, les Bathythissidæ. On remarquera également, à ce même point de vue, que, parmi les cinq grands groupes admis sur ce tableau graphique, celui des Soluridee, n'offre aucune espèce marine ; dans deux autres, Cyprinidæ et Salmonidæ (2), les familles composées d'espèces bathyoikésites (1) Les familles ne renfermant que des Poissons d’eaux douces sont souli- gnées dans le tableau, page 5. (2) Un grand nombre des Poissons composant cette famille sont anadromes ARTICLE N° 5. POISSONS MALACOPTÉRYGIENS ABDOMINAUX. 13 sont les seules qui fassent exception. Pour les groupes des Es0- cidæ la proportion des espèces qui habitent les eaux douces diminue notablement, car, si le nombre des familles renfer- mant ces dernières y est un peu plus grand, cinq contre quatre, il faut remarquer que celles où les espèces sont nom- breuses, Scombresocide, Stomiatidæ, par exemple, se trouvent dans les eaux salées. La même remarque s'applique à plus forte raison encore aux Clupeide. Cette même question d'habitat, à un point de vue plus gé- néral, pour l’ordre des CHORIGNATHI, nous montre aussi que la grande majorité des espèces des eaux douces appartiennent au sous-ordre des ABDOMINALES. D’après les chiffres donnés par les auteurs (1) sur le nombre des espèces qui appartiennent à chacune de ces grandes divisions, on peut estimer celles com- prises dans ce dernier sous-ordre à 2000, sur lesquelles 1900 environ, soit 95 pour 100, habitent les eaux douces; les ANA- CANTHINI, beaucoup moins nombreux, 350 espèces, n’en ont que 3, moins de 1 pour 100; les AGANTHOPTERYGI sur à peu près 3000 espèces, en offrent 295 comme des eaux douces, ou 10 pour 100. En voyant une concordance si frappante entre la classifica- tion actuellement adoptée pour les Poissons Téléosténs et leur habitat, ne peut-on point se demander si le rapprochement des familles n’est pas basé sur des caractères d’analogie, en rapport avec le milieu où vivent ces animaux, plutôt que sur de réelles affinités ? | et passent une partie de leur vie dans les eaux marines, ils doivent être cepen- dant considérés comme habitant plutôt les eaux douces, dans lesquelles ils se reproduisent, séjournent d'ordinaire pendant les premiers temps de leur exis- tence et ont été jusqu'ici exclusivement capturés. (1) Voyez en particulier : Günther. An introduction to study of Fishes, p. 208, 1880. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME Recherches anatomiques sur les genres Pelta et Tylodina, par M. VAYSSIÈRE . ..... GO 000€ 2HDo 8 PRET OS PAR DAS EE à « ARTICLE N° { Histoire malacologique de l’Ahyssinie, par M. BOURGUIGNAT... ARTICLE N° 2 Crustacés rares ou nouveaux des côtes de France, par M. HESSE (Frentectroisiemetarnticle) Me CARPE RARE NOR PRE ONIRNNRARTICÉE NN IS Mémoire sur les Cystiques des Ténias, par M. VILLOT......... ARTICLE N° # Le procédé opératoire de la Sangsue, par M. J. CARLET..... .. ARTICLE N° 5 Recherches anatomiques et physiologiques sur le mécanisme de la respiration chez les Chéloniens, par M. CHARBONNEL- SALUES. PL MENU URr D 3 20 900.0 9 dE0 dig à dd do c ARTICLE N° 6 Recherches sur les affinités naturelles des familles composant le sous-ordre des Poissons malacoptérygiens abdominaux, PAM ES MAIC TANT. 20 OR PER RO AUS CARNET ARTICLE N° 7 TABLE DES ARTICLES PAR NOMS D'AUTEURS. ART. ART. BOURGUIGNAT. — Histoire malaco- VAILLANT. — Recherches sur les logique de l’Abyssinie........ 2 affinités naturelles des familles CARLET. — Le procédé opératoire composant le sous-ordre des dj; la Sangsue.. 22.0. ete 5 Poissons malacoptérygiens ab- CHARBONNEL-SALLE.— Recherches dOMINAUX CPP EEE ER 7 anatomiques et physiologiques VAYSSIÈRE. — Recherches anato- sur le mécanisme de la respi- miques sur les genres Pelta et ration chez les Chéloniens... 6 IRAN ECC G08 So DAT à dl HESSE. — Crustacés rares ou nou- ViLLOT. — Mémoire sur les Cys- veaux des côtes de France... 5 tiques des Ténias............ 4 TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS CE VOLUME. Planche 1. Pelta coronata. — 2. Pelta coronata et Tylodina. — "3. Tylodina. — 4. Nogague de l’Aiguillat. — 5. Pandare de l’Aiguillat. — 6. Pandares de divers Poissons. — 7, 8, 9 et 10. Mollusques d’Abyssinie. — 11. Carte malacographique de l’Afrique. — 12. Urocystes et Monocerques. = 13. Organes respiratoires des Chéloniens. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. BOURLOTON. — Imprimeries réunies, A, rue Mignon, ©, Paris. Ann. des Scienc. nat 6." Jerte. Lool Lome LT UT. S A 22 2 72 Z ue fe m Lg À ecyube [7 Vares. Léléa coronralt. KR 5 « = _ — GS « 2 = * — 1 = 43 Ann. des Jicenc. nat. 6° Serte. Lool. orme 15 70 2. bn CHU) PAR + —— — À Vayssiere del. Lip. Becqueé fr Zares. Fig 13-41 Ptelta coronatr._ 7 22_L4. Tiylomine. 73.715. ZooË Zone NP tn. des Science. nat. 0) erLe.. 2 Vaysstère del. LOL LOTO LI LL AL. Jerte. £ e Are. des Sccenc. rat. 6 DTA Llesse ax rat. del. A Wogagie de lAiguillat p- P 77 L cpEracre AU AXE. ER nn gr ie Ann. des Jicenc.rat É Serre. Vool Torre TI PL I TRS >< Ses GR NS DAT LS LEA A Si à NS A NVUEA 14 >. SE D Jesse ad rat. del oo 2e Porelore DONC, Lg ttUal. Cecrops de LA 02227722 Ann. des Sicenc. nat 6 Série. Zool, Tome 15 21 6 DST 89 Lrp À ecpueé fr. Lüris. lenaares de divers Poissons. qi 4 Ann.des Sc.nat. 6° Série. Zoola Tr LS PILE 7 ÂArnoul ad nat. del. Imp B ecquetfr Paris. Mollusques d'Abyssinie. Ann.des Se.nat. 6° Serie. Zoo MOIS) Arnoul ad nat, del. Imp.B ecquet fr. Paris. Mollus ques d’Abyssinie Ann.des Sc.nat. 6° Série. Zoo, ALAMSPITAG) 59 60 61 62 65 70 75 Arnoul ad nat del. Imp -Becquettr. Paris. Mollus ques d'Abyssini e. 115 MIEU0) Zoo!l. DS éne,. 80 Ann.des Scnat.6 83 81 73 Enp B ecquet fr. Paris. Arnoul ad nat del. Mollus ques d'Abys Siné LL LES FT Ann. des Sc. Nat. 67° Série. ZobleEMPE IL = z — = RENAN — a “ Er — [æ] © CARTE MALACO-STRATIGRAPHIQUE DE L'AFRIQUE d'apres MÉRIARe Bourguignat Centre Africain , s ‘eterndant sur toute l&a surface. centrale du Continent. ” RER | ASP —— N $ Petit Centre Natalique , où du Cap. Centre Maléache ,qué æ rade le long du littoral oriental Jusque sur la te Sud de L'Arabre.. Centre Asiatico-Furopéen, que se subdivise et SOUS -cerur'es Taurique, Alpique et Hisparique. : Las RTE 3 2 Lagesse Je? DOG LOTCE LI I CNL2 Ÿ Sr \ à 14 CRE <. S à K UN DER è Ÿ _ ce \ S | Ÿ N NS ( WA, des Secene., nat, 6° S'eérte., DA Vilor A net, del, mes Lui C2 «2. EU D, Zoo. Tire JL TL. 2 Ann. des Science. nat ÉS.e RÉ ne ar Lrp.P. cegiel. fr. Loris. aleurs des Tortues TYILES T7LSO 27 7 TRE D PUS ABONNEMENT 1883. 52: ANNÉE, VI: SÉRIE, r. XV, n° 1. up, 1853. ANNALES SCIENCES NATURELLES ZOOLOGIE PALÉONTOLOGIE COMPRENANT ET L’HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DÉ MM. H. ET ALPH. MILNE ED WARDS L’ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION TOME XV, n°1. | | | PARIS | G. MASSON, ÉDITEUR LIBRAIRE DE L'ACADÈMIE DE MÉDECINE DE PARIS Boulevard Saint-Germain et rue de l’Éperon EN FACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE 1883 Paris, 25 FR. — DÉPARTEMENTS, 26 FR, Publié en avril 1883. CONDITIONS DE LA PUBLICATION ANNALES DES SCIENCES NATURELLES SIXIÈME SÉRIE Zoologie, publiée sous la direction de MM. H. et Azpx. Miine EDWaARDs. Il paraît chaque année 2 vol. gr. in-8°, avec les planches correspon- dant aux Mémoires. Chaque volume est publié en six cahiers paraissant mensuellement. Prix de l’abonnement annuel : 25 fr. Botanique, publiée sous la direction de M. Px. VAN TIEGHEM. Il paraît chaque année 2 vol. gr. in-8°, avec les planches correspon- dant aux Mémoires. Chaque volume est publié en six cahiers paraissant mensuellement. Prix de l’abonnement annuel : 25 fr. Prix des collections : PREMIÈRE SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. (Aare.) DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. QUATRIÈME SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. CINQUIÈME SÉRIE (1864-1873). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées, pour la partie géologique, par M. Hé8err, et pour la partie paléontologique, par M. Azpuonse Mizxe Epwanps. Il est publié chaque année, à partir de janvier 1870, 1 vol. gr. in-8°, avec les planches et figures dans le texte correspondant aux Mémoires. Le volume paraît en quatre fascicules trimestriels. Prix de l’abonnement annuel : lo: Nota. — 11 est accepté des abonnements aux Annales des sciences naturelles et aux Annales des sciences géologiques, en tout cinq volumes annuellement, au prix de 60 francs au lieu de 65 francs. A LA MÊME LIBRAIRIE Atlas de la flore des environs de Paris, ou illustrations de toutes les espèces des genres difficiles et de la plupart des plantes litigieuses de cette région avec des notes descriptives et un texte explicatif en regard, par MM. E. Cosson et GERMAIN DE SAINT-PIERRE, docteurs en médecine, auteurs de la Flore des environs de Paris. À vol. gr. in-8° avec 47 planches comprenant 659 figures dessinées d’après nature, par MM. GERMAIN DE SAINT-PIERRE, À. RIOCREUX et CH. Cuisin. nes dos toile, plats DA ee ea UinRe 20 fr. Dennereliure Maroquin::.1 0.5.0 e 25 fr. Illustrationes floræ atlanticæ seu icones plantarum novarum, rariorum vel minus cognitarum in Algeria necnon in regno tunctano etimperio Marocano nascentium. In compendio floræ Atlanticæ des- criptarum, par M. E. Cosson, membre de l’Académie des sciences. Fascicule TI, in-folio avec 25 planches gravées... ........... 25 fr. Echinides fossiles de l'Algérie. Description des espèces déjà re- cueillies dans ce pays et considérations sur leur position stratigra- phique, par MM. Correau, PÉRON et GAUTHIER. Huitième fascicule : Étage sénenien, 2 partie, gr. in-8° avec 12 planches... ..….. 15 fr Recherches sur l’organisation et le développement des diptères et en particulier des volucelles de la famille des syrphides, par M. Jules KuNCKkEL D'HERCULAIS, aide-natura- liste au Muséum de Paris. Deuxième partie : Atlas gr. in-4° compre- nant oinianches avec leurexplication. 2%... "21e 15 fr. Le texte sera publié prochainement au prix de....,...... 9 fr. La première partie de l’ouvrage a été publiée à 40 francs. Synthèse des minéraux et des roches, par M. FouQuÉ, membre de l’Institut, professeur au Collège de France, et M. Michel Lévy, in- sénieur des mines, attaché au service de la carte géologique de la France. 1 vol. in-8°, avec une planche en photochromie.... 12 fr. L'art de greffer les arbres, arbrisseaux et arbustes frui- tiers, forestiers, etc., par M. CH. BALTET, horticulteur à Troyes. Troisième édition entièrement revue et augmentée, comprenant no- tamment la restauration des arbres et le rétablissement de la vigne par la greffe. 1 vol. in-12 de 460 pages avec 145 figures dans le ERIC M ee ES RS Re ee ee nt 4 fr. Reconstruction des arbres gelés, au moyen du recepage et du sreffage, par M. Cu. BALTET, horticulteur à Troyes, in-8° avec 19 figures inssle textes ete De NN RTE NP ER PR sn") ie dir . Almanach de l'Agriculture pour 1883, publié par M. J. À. Bar- RAL, secrétaire perpétuel de la Société centrale d'agriculture de France. 1 vol. in-18 avec nombreuses figures dans le texte 90 c. TABLE DES MATIÈRES | CONTENUES DANS CE CAHIER ARTICLE N° 1. Recherches anatomiques sur les genres Pelta (Rucina) et Tylo- dina, par M. VAYSSIÈRE. ARTICLE N° 2. Histoire malacologique de l’'Abyssinie. Planches contenues dans ce cahier. Planche 1. Pelta coronata. — 2. Pelta coronata. Tylodina. — 3. Tylodina. Morreroz, Adm.-Direct. des Imprimeries réunies, À, rue Mignon, 2, Paris. ABONNEMENT 1883. 52 ANNÉE, VI: SÉRIE, r. XV, N° 2, 3, 4. ANNALES | SCIENCES NATURELLE ZOOLOGIE PALÉONTOLOGIE COMPRENANT L'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA GLASSIFICATION ET L’HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE MM. H. Er ALPH. MILNE EDWARDS TOME XV, N° 2, 3,4. : PARIS G. MASSON, ÉDITEUR LIBRAIRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE BE PARIS Boulevard Saint-Germain et rue de lÉperon EN FACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE 1883 Paris, 25 FR. — DÉPARTEMENTS, 26 FR. Publié en septembre 1883. CONDITIONS DE LA PUBLICATION ANNALES DES SCIENCES NATURELLES SIXIÈME SÉRIE Zoologie, publiée sous la direction de MM. H. et Azru. MILNE Enwanps. Il paraît chaque année 2 vol. gr. in-8°, avec les planches correspon- dant aux Mémoires. Chaque volume est publié en six cahiers paraissant mensuellement. Prix de l'abonnement annuel : 25 fr. Botanique, publiée sous la direction de M. Pa. Van TIEGHEM. Il paraît chaque année 2 vol. gr. in-8°, avec les planches correspon- dant aux Mémoires. Chaque volume est publié en six cahiers paraissant mensuellement. Prix de l’abonnement annuel : 25 fr. Prix des collections : PREMIÈRE SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. (/iare.) DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. QUATRIÈME SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. CINQUIÈME SÉRIE (1864-1873). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées, pour la partie géologique, par M. HÉBERT et pour la a tie paléontologique, par M. ALPHONSE MILNE EnwaRps. Il est publié chaque année, à partir de janvier 1870, 1 vol. gr. in-8°, avec les planches et figures dans le texte correspondant aux Mémoires. Le volume paraît en quatre fascicules trimestriels. Prix de l’abonnement annuel : | MU Nota. — 11 est accepté des abonnements aux Annales des sciences naturelles et aux annales des sciences géologiques, en tout cing volumes annuellement, au prix de 60 fraucs au lieu de 65 ‘francs. A LA MÊME LIBRAIRIE Atlas de la flore des cnvirons de Paris, ou illustrations de toutes les espèces des genres difficiles et de la plupart des plantes litigieuses de cette région avec des notes descriptives et un texte explicatif en regard, par MM. E. Cosson et GERMAIN DE SaiNr-PIERRE, docteurs en médecine, auteurs de la Flore des environs de Paris. 1 vol. gr. in-8° avec 47 planches comprenant 659 figures dessinées d’après nature, par MM. GERMAIN 0E SAINT-PIERRE, À. RiocrEux et Ca. Cuisin. Cartonnage dos toile, plats papier............. 20 fr. DE A RIReANATOQUN, ee... .. Me 20 Illustrationes floræ atlanticæ seu icones plantarum novarum, rariorum vel minus cognitarum in Algeria necnon in regno tunctano etimperio Marocano nascentium. In compendio floræ Atlanticæ des- criptarum, par M. E. Cosson, membre de l’Académie des sciences. Fascicule I, in-folio avec 25 planches gravées... ........... 25 fr, Echinides fossiles de l'Algérie. Description des espèces déjà re- cueillies dans ce pays et considérations sur leur position stratigra- phique, par MM. Correau, PÉRON et GAUTHIER. Huitième fascicule : Étage séncnien, 2° partie, gr. in-8° avec 12 planches. ...... 15 fr. Recherches sur l'organisation et le développement des diptères et en particulier des volucelles de la famille des syrphides, par M. Jules KunCkEL p'HercuLAIS, aide-natura- liste au Muséum de Paris. Deuxième partie : Atlas gr. in-4° compre- nant 15 planches avec leur explication. .................. Ton Le texte sera publié prochainement au prix de........... o fr. La première partie de l’ouvrage a été publiée à 40 francs. Synthèse des minéraux et des roches, par M. Fouqué, membre de l’Institut, professeur au Collège de France, et M. Michel Lévy, in- génieur des mines, attaché au service de la carte géologique de la France. 1 vol. in-8°, avec une planche en photochromie.... 12 fr. L'art de greffer les arbres, arbrisseaux et arbustes frui- tiers, forestiers, elc., par M. Cn. BALTET, horticulteur à Troyes. Troisième édition entièrement revue et augmentée, comprenant no- tamment la restauration des arbres et le rétablissement de la vigne par la greffe. 1 vol. in-12 de 460 pages avec 145 figures dans le DÉDOENAA LE A PR RS DS de CD PA E OR RS PAS Ciel Reconstruction des arbres gelés, au moyen du recepage et du greffage, par M. Cx. BALTET, en in-8° avec {9 figures dans le textes nr se ne as tom sa sets au LR IS Almanach de Vasricalture pour 1883, publié par M. J.-A. Bar- RAL, secrétaire perpétuel de la Société centrale d'agriculture de France. 1 vol. in-18 avec nombreuses figures dans le texte... 50 c. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CAHIER ARTICLE N° 2. Histoire malacologique de l’Abyssinie (suite et fin). Planches contenues dans ce cahier. Planches 7, 8, 9, 10. Mollusques d'Abyssinie. — 1. Carte malocostratigraphique de l'Afrique. PE N RS " : APP TE RECENT È Fe ED DA am at 9 2 ne D nn DL ES Tate omis Aer PE ne MorteRoz, Adm.-Direct. des Imprimerics réunies, À, rue Mignon, 2, Paris. 1@) . # 14 ABONNEMENT 1883. 52e ANNÉE, VIe SÉRIE, Tr. XV, n° 5 et 6 DL PRIE ANNALES | SCIENCES NATURELLES | ZOO0LOGIE PALÉONTOLOGIE COMPRENANT L’'ANATOMIE, LA PHYSIOLOGIE, LA CLASSIFICATION ET L’HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX PUBLIÉES SOUS LA DIRECTION DE MM. H. er ALPH. MILNE ED WARDS TOME XV, x“ 5 et 6. | PARIS | G. MASSON, ÉDITEUR LIBRAIRE DE L'ACADÉMIE DE MÉDECINE DE PARIS Boulevard Saint-Germain et rue de l’Éperon EN FACE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE | 1883 Paris, 25 FR. — DÉPARTEMENTS, 26 FR, | | CONDITIONS DE LA PUBLICATION ANNALES DES SCIENCES NATURELLES SIXIÈME SÉRIE Zoologie, publiée sous la direction de MM. H. et Azpa. MINE Epwanps. Il paraît chaque année 2 vol. gr. in-8°, avec les planches correspon- dant aux Mémoires. Chaque volume est publié en six cahiers paraissant mensuellement. Prix de l’abonnement annuel : 25 fr. Botanique, publiée sous la direction de M. Px. VAN TIEGHEM. . Il paraît chaque année 2 vol. gr. in-8°, avec les planches correspon- dant aux Mémoires. Chaque volume est publié en six cahiers paraissant mensuellement. Prix de l'abonnement annuel : 25 fr. Prix des collections : PREMIÈRE SÉRIE (Zoologie et Botanique réunies), 30 vol. (/are.) DEUXIÈME SÉRIE (1834-1843). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. TROISIÈME SÉRIE (1844-1853). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. QUATRIÈME SÉRIE (1854-1863). Chaque partie, 20 vc. 250 fr. Cinquième SÉRIE (1864-1873). Chaque partie, 20 vol. 250 fr. ANNALES DES SCIENCES GÉOLOGIQUES Dirigées, pour la partie géologique, par M. HÉBERT et pour la partie paléontologique, par M. AzPHONSE Mizne EnwanRps. Il est publié chaque année, à partir de janvier 1870, 1 vol. gr. in-8°, avec les planches et figures dans le texte correspondant aux Mémoires. Le volume paraît en quatre fascicules trimestriels. Prix de l’abonnement annuel : Iutte Nora. — Il est accepté des abonnements aux Annales des sciences naturelles et aux Annales des sciences géologiques, en tout cinq volumes annuellement, au prix de 60 franes au lieu de 65 francs. 5 A LA MÊME LIBRAIRIE Les Mammifères, par CaRL Voct. Édition française originale. Ouvrage illustré de 40 planches hors texte et de 260 figures dessinées par Frédéric SPECHT, et gravées sur bois sous sa direction. À vol. in-#°. DRET., IRON 8 LR ER A ne 32 fr. THON TONER RER UA A0 fr. L'Océan Aériem, Études météorologiques par Gaston TissANDIER, rédacteur en chef du journal La Nature. La pression barométrique, la chaleur, la vapeur d'eau, les nuages, l'électricité et le magnétisme, les phénomènes lumineux, les poussières de l'air, les instruments d'observation, la conquête de l’atmosphère, accompagné de dessins des phénomènes aériens par Albert TissanDrer. À vol. grand in-8° avec 132 figures, dont 4 planches hors texte, broché. ............ 10 fr. HOÉPANEGINXES ETS SPÉCIAUX 2022 de atout iuuce 13 fr, La Science dans l'antiquité. — Les Origines de la Science et ses premières applications, par A. de RocHas. — Les peuples pré- historiques, la Civilisation égyptienne, la Science grecque, l’origine du feu, la Statue de Memnon, les Prestiges des Temples, les automates d'Homère et de Héron, les Miroirs ardents, etc., etc. Autel merveil- leux (d’après Héron). 1 vol. grand in-8° avec 117 figures, dont 5 plan- CHÉSANDESHEXTEMDTOC RE RS due nt Nr ae 10 fr. RÉMÉRAMECAIIXe, eRS SPÉCIAUX ee semer eat orliee 13 fr. Notions générales de Géologie, par M. Edmond HÉBERT, mem- bre de l’Institut (Académie des Sciences), professeur de Géologie à la Sorbonne. À vol. in-8° avec 54 figures dans le texte. Cartonné.. 2 fr. Æraité de la culture fruitière, commerciale et bourgeoise, par M. Charles BaLrer, horticulteur à Troyes. 1 fort volume avec 352 Henresane le textes PE er ere NN Ne EN Re ete (O2 1 La Culture selon la Science, Échos du Champ d'expérience de Vincennes, par Henri BLONDEAU. 1 VOLUITELS AMEN NA ARCS 2Ufr: Les Métaux dans l'antiquité et au moyen âge. — L'Étaim, par M. Germain Pagsr. 1 vol. grand in-8° avec 12 planches hors texte. RROC RÉ A Me ne SR A tt ere LOT RichementireHé 52.72. RE ARR nr ER te 13 fr. Le Diamant, par MM. Henri Jacogs et Nicolas CHATRIAN. 1 vol. grand in-8° avec 20 planches hors texte à l’eau-forte, en chromolithographie, en héliogravure, et 30 gravures sur bois, représentant les plus beaux bijoux en diamants exécutés depuis l’exposition de 1878. N° 4 à 15 sur papier Japon, avec épreuves avant la lettre... 200 fr. NET 350 Sur papier spéciab numérotés AR CERN E LEE AE 60 fr. Broche 20 tcHeMeENt Cole Res Re 32 fr. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE CAHIER a ARTICLE N° 4. Mémoires sur les cystiques des Ténias, par M. VizLor. ARTICLE N° 5. Le procédé opératoire de la sangsue, par M. J. CARLET. ARTICLE N° 6. Recherches anatomiques et physiologiques sur le mécanisme de | (l ARTICLE N° 3, Crustacés rares ou nouveaux des côtes de France, par M. Hesse. la respiration chez les Chéloniens, par M. CHARBONNEL-SALLE. ARTICLE N° 7. Recherches sur les affinités naturelles des Poissons malacopté- rygiens abdominaux, par M. VAILLANT. Table des matières. Planches contenues dans ce cahier. Planches 4. Nogague de l’Aiguillat. — 5. Pandare de l’Aiguillat. —— 6. Pandore de divers Poissons. — 12. Urocystes et Monocerques. ; — 13. Organes respiratoires des Chéloniens. | BOURLOTON. — Imprimerics réunies, À, rue Mignon, 2, Paris. eo ÉNEe 0 Den él er nn dE 5 de ed à ‘ FL (ur Aer À “un 6 HS tre Bookbining Co., Inc. 300 Summer Street Boston, Mass. 02210 TOUT AN NT EAT TA TE 2 SAC Pan KO JA DORE (D'ART AARUR IRUALIE ART ANAL T MAL UM AT AT TTL PAU u ) 1e (ni) ‘ " f COMITE A L ARE EATRAT A] ff { War MAN ANNE ii fl il D R) ati Hi À ja Fal oi aa TA AU AREA Ne AE \(E { HAN TRN % QUE À ci À