RE FPE, [YORK ROTANI RSS nn MUR 11) el ACTE EAU À FLORE DES JARDINS. SE ME TA ANNALES D'HORTICULTURE ET DE BOTANIQUE, ou FLORE DES JARDINS DU ROYAUME DES PAYS-BAS, ET Histoire des plantes eultivées les plus intéressantes DES POSSESSIONS NÉERLANDAISES AUX INDES ORIENTALES, DE L’AMÉRIQUE er DU JAPON. PUBLIÉE PAR LA SOCIÉTÉ ROYALE D'HORTICULTURE DES PAYS-BAS; SOUS LE PATRONAGE DE S. M. LE ROI GUILLAUME III. DEUXIÈME VOLUME LEIDE, A. W. SYTHOFF. 1859. # ur TRUC SUR PAU TOUTE ET A « , Pr k , CR" s CAL O N Q Net \4 SN “1 { SN3103AVNS VONVA VANDA SUAVEOLENS az. FAN. NAT. ORCHIDEAE vr18. VANDEAE. Vanda ro8. Br. Peregonii explanati patentis phylla exteriora et interiora subaequalia. La- bellum sessile, basi saccatum v. breviter cal- caratum, subtrilobum; lobis lateralibus nanis, intermedio elongato, disco saepius cum tuber- culo et subcristato. Gynostemium breve, erectum, crassum, obtusum, ad basin inter- dum dilatatum; rostello abbreviato, retuso. Anthera terminalis, bilocularis. Pollinia 2, sub- globosa, postice oblique biloba, in apice cau- diculae lineari-oblongae v. cuneatae ad basin dilatato hamatae annexa, Herbae in Asiâ tropicà insulisque vicinis indigenae, epiphytae, caulescentes; folis distichis, elongato-linearibus, apice saepius oblique retusis v. praemorsis; pedunculis ra- cemosis, lateralibus v. terminalibus; floribus speciosis. Vanda r. gr. in Bof, Reg.t.506.(1820)LDr. Gen. et. Sp. Orch. p.215. 82. in Rumphid IV, p. 48. t. 197. Bet C'esusp. Mus. Bot. I. p. 61. CHar. spec. V. suaveolens BI. foliis ri- gidis carinatis recurvis apice oblique praemor- sis y. dentatis; racemis erectis folio breviori- bus laxis 5—9 floris; phyllis perigonii obovato- oblongis leviter curvatis; labelli lobis lateralibus adscendentibus truncatis, intermedio arrecto panduraeformi apice rotundato-emarginato un- dulato, disco e tuberculo basilari emarginato lineis 4 elevatis. Bl. Cent. Plant. nov. et in Rumplid IV. p. 49, 3. Erusv. Mus. Bot. I. p. 62. fig. XVII. Limodorum suaveclens Herb. RWDT. SYN. Vanda tricolor et var. zip. Bot. Rey. 1857 sub. tab. 59. Flore des serres etc. VI. p. 329 et 331. Voici quelques renseignements au sujet de la synonymie de la Vanda suaveolens. Fr FD O3 Ce n’est pas à moi, comme le dit M. PLANcnoN (#lore des serres, elc. VI, p. 329), qu'appartient l'honneur d’avoir découvert cette plante, mais à M. le professeur reiNwarpr, qui l’a décrite sous le nom de Limodorum suaveolens, ainsi que déjà elle est aussi mentionnée en 1825 dans mon Catalogus van ?s lands Plantentuin te Buitenzorg, p. 99. De mon côté, je lai trouvée dans les parties montagneuses du Java occidental, croissant principalement sur le Saguerus sacchariferus. Si je n’en ai pas fait men- tion parmi les Orchidées décrites dans mes Bijdr. Flor. Ned Indië, c’est que Jj'hésitais à déterminer auquel des genres que j'avais décrits jus- que-là je devais bien réellement rapporter la Vanda suaveolens, et que, IL. 1 9 déjà alors, je soupçonnais que plusieurs espèces du genre Limodorum de M. Renwarpr appartenaient à d’autres genres. Cependant, dès mon relour des Indes orientales, ayant à ma disposi- tion de meilleures ressources relativement à la littérature, il m'était bientôt évident que le Limodorum suaveolens, ainsi que quelques autres Orchidées observées par moi et mentionnées, en 1829, dans l’énumé- ration de plantes nouvelles que javais préparée pour la publication de la Flora Javae, devait être porlé au genre Vanda R. Br. de même que les Vanda furva, Vanda suaveolens, et Vanda helvola. — Ces trois plantes, el quelques autres Orchidées, je les ai décrites dans la 4° partie de ma Rumphia, p. 48—50, où, à la suite de la diagnose, j’ai ajouté ce qui suil, au sujet de la Vanda suaveolens: »Planta pulcherrima, floribus magnitudine V. insignis, externe niveis, »intus pallide stramineis el sordide purpurascenti-maculatis v. albidis »maculis purpureis irregularibus: labello violaceo v. in purpureum »vergante, lobis lateralibus e gynostemio ad basin latissimo crasso albis. »Folia disticha, recurva, crassa, subcarnosa. Racemi e foliorum axillis »emergentes, laxiflori, in basi cujusvis ovarii elongati filiformis bracteà »ovalà oblusà appressà.” Déjà encore, en 1824, le dessinateur Larour avait exécuté sous mes yeux celte plante, dont je n’ai publié que l'analyse dans le premier volume de mon Museum Botanicum Lugduno-Batavum. C. L. BLUME. I y a fort longlemps que l'individu qui a servi de modèle pour la planche ci-jointe, est arrivé de Java au Jardin botanique de Leide. C’est bien une des espèces les plus magnifiques d’un genre d'élite de cette famille du règne végétal: par les nombreuses modifications du même Lype, par les couleurs, (antôt si douces à l'oeil, lantôt si éclatantes que le pinceau est impuissant à en reproduire la transparence, par son parfum délicieux et tant d’autres particularités, celle famille est d’une grande imporlance pour le botaniste, et elle n’est pas moins recherchée par l'amateur; hâtons-nous encore d'ajouter que, parmi les Vanda, générale- ment appelées à embellir toute collection d'Orchidées , c’est à double titre que la Vanda suaveolens réclame cet honneur. Non seulement cette plante, au feuillage vert-foncé gracieusement recourbé, produit un racème de fleurs, un peu charnues, dont les couleurs variées rivalisent de nuances, et répandent un parfum si puissant qu’en quelques instants Loute la # 4 ; 4 3 serre est embaumée de l’arôme le plus délicieux; la Vanda suaveolens possède encore ce précieux avantage que les fleurs, à en juger par celles que portait notre individu, peuvent rester plus d’un mois dans toute la fraicheur de leurs riches nuances et de leur parfum. Culture. — Nous cultivons les Vanda dans des pots assez grands el bien drainés (c’est-à-dire remplis jusqu’à moitié de lessons de pots, elc.) au sphagnum. Nous recommandons surtout, selon les plantes, des pots de capacité relative. Les grosses racines aériennes que jettent les Vanda peuvent alors, en descendant, rencontrer le sphagnum, ce qui leur convient mieux que de tomber hors des pots et de n’avoir à se nourrir que de l’air humide des serres. L’arrosement doit être ménagé avec beaucoup de prudence, alors sur- tout que le racème, ou l’inflorescence, ne se montre encore qu’à l’état de petit bouton vert dans la profondeur de Vaisselle des feuilles; l’eau, ne pouvant s’écouler de ce réservoir, le jeune bouton serait bientôt pourri. Ajoutons que souvent les plantes d’une force quelque peu considérable poussent déjà, quand elles sont encore en fleur, un nouveau bouton. On peut aussi culliver les Vanda dans des paniers de bois profonds. Quant à la température, quand les plantes sont en végélation elle doit être humide et chaude; durant leur repos, on peut abaisser la tempé- rature, mais il faut alors arroser encore plus sobrement. H. W. —08Se0—— UN MOT SUR LA CULTURE DU LINUM GRANDIFLORUM. Nos lecteurs connaissent cette jolie plante, qui, par l’éclat de ses fleurs dont le rouge vif fait un si beau contraste avec le blanc, le jaune et le bleu des autres espèces de ce genre, est venue prendre la première place dans sa famille. On sait aussi que, soit que les graines ne germent pas loujours, soit que les plantes qu’on en obtient restent faibles ou fleurissent mal, on se plaint en divers endroits de la diflicullé de sa culture. Eh bien, dirons-nous, la culture de cette plante est des plus simples. On peut en juger d’après la méthode que nous avons suivie l’année der- nière; si peu compliquée qu’elle soit, celte méthode ne nous à pas moins procuré l’avantage de jouir d’une floraison riche el de longue durée. 4 Nous n’avons rien fait d'autre que de semer de bonne heure, c’esl-à- dire à la fin d'avril, en des pots larges et peu profonds dans un ter- reau ordinaire de feuilles bien digérées, mêlé de sable blanc; nous avons ensuite placé ces pots sous châssis froid, où les graines ne lar- dèrent pas à germer. Vers le milieu du mois de mai, nous avons préparé, contre un mur exposé au sud, un autre même sol que celui qui avait reçu les graines, pour y transplanter nos jeunes plantes, avec la précaution de les couvrir, les premiers jours, d’un châssis qui ne s’ouvrait qu'à moitié, et seulement les jours clairs. Dès que les plantes eurent repris leurs fonctions normales, il n’y eut plus d’autres soins à prendre que d’humecter un peu le sol les jours secs du printemps. Les plantes acquirent bientôt assez de force pour commencer à fleurir; et à peine le soleil appelait-il les pétales à s’épanonir, qu’elles se déroulaient en masse, brillant de tout leur éclat jusqu’à l’après-midi, et même, les jours chauds, jusqu'au soir. Le lendemain, on en trouvait encore un plus grand nombre. On ne saurait se figurer rien de plus beau que ces fleurs, alors que, sous l’action du soleil, miroilent leurs couleurs éclalantes ; l’aspeet de la plante en devient si gai, si riant, qu’on reste sur place à les admirer. Nous nous sommes fait un jour cetle question: est-il bien nécessaire de semer sous châssis; les graines ne germeraient-elles pas tout aussi bien en pleine terre? — Prenant alors quelques graines du même paquet, nous les avons confiées à un sol argileux-sablonneux, bien exposé au soleil. Deux ou trois graines ont, en effet, bien germé et ont même produit leurs fleurs; mais ces fleurs n’ont produit aucun fruit, tandis que les premières nous donnaient des graines en abondance. Nous croyons done que, l’été n'étant pas toujours aussi favorable que celui de 1857, il sera plus prudent de se donner quelque peine, alors surtout qu’on a la certitude de s’en voir si richement récompensé. Ce petit article écrit, nous lisons aussi dans la 5° livr. de 1857 de la Flore des serres, etc., un article sur la culture de cette jolie plante, de M. oruon pe rreruir. Malheureusement, ce n’en est que le commence- ment, et la suite n’en paraîtra que dans l’un des numéros suivants. Nous aurions, cependant, bien désiré comparer notre méthode avec celle qu’on a suivie ailleurs. Quoi qu’il en soit, nous recommandons, du moins pour notre pays, la méthode que nous venons d’exposer, bien convaincu que nous sommes qu’on ne peut jamais que se féliciter des résultats. VIT) Tai" GONIOPHLEBIUM REINWARDTII pe vr. Sans doute les fougères en arbre seront toujours les plus belles, et s’élèveront toujours plus haut, mais il n’en est pas moins utile de donner une preuve que l’on peut, sans fougéres en arbre, se procurer des plan- tes de celte belle famille d’une grandeur considérable. Entre autres exemples, nous signalerons deux Goniophlebium Reinwardtii du Jardin botanique de Leide, qui produisent un effet vraiment admirable. Cette espèce ayant été introduite en Hollande par Mr. le Dr. p. w. KoRTHALS, à son retour des Îndes Orientales, M. le Professeur pe vriese la trouva dans notre Jardin en 1845 1), et l’on accorda bientôt plus d’attention à cette belle fougère. Couronnées, il y a quatre ou cinq ans, à l’une des expositions de la Société royale d’horticulture des Pays-Bas, où elles avaient été expo- sées par feu mon habile prédécesseur, M. scauurmans srekHovex, ces deux plantes ont, depuis ce Lemps-là, considérablement gagné en circonférence. Elles étaient alors cultivées en pots: aujourd’hui, elles se trouvent dans des cuves de 0,60 mètres de diamètre, qu’elles remplissaient quelques mois à peine après y avoir élé transplantées. Une masse serrée de feuilles s’est élancée du sol d’abord assez haut, pour s’incliner ensuite peu à peu, et puis presque entièrement, jusques-là même que toute la cuve est devenue invisible sous cette avalanche de feuilles dont les folioles, gracieusement ondulées et couvertes à la surface infé- rieure d’un duvet soyeux, pendent vers la terre jusqu’à une longueur de deux à deux mètres et demi. Afin que les feuilles puissent tomber librement de tout côté, les cu- ves sont placées sur des tiges d'érable. Certes, cette plante est une des espèces les plus propres à la décoration des grandes serres; l'aspect en deviendra encore d’autant plus beau qu’on aura meilleure occasion de les placer dans des vases de capacité relative et sur des piédestaux plus élégants. Chaque printemps, nous coupons les feuilles de l’année précédente; puis, nous replantons en terre fraiche el nous reportons ensuite nos plantes en serre froide. Elles reprennent alors de la vigueur et produi- sent, l’été, une nouvelle masse de feuilles. En octobre, nous les repla- cons en serre chaude; bientôt commence une seconde végétation, et le 1) w. H. DE VRIESE, Tuinbouw-Flora, tom. I. p. 96. 6 nombre des feuilles redouble. Si l’on donne, chaque année, plus d’espace à la planté et des pots de plus en plus grands, on peut, en quelques années, oblenir des exemplaires magnifiques. 8e 0 — POGONIA DISCOLOR 2x. Parmi toutes les merveilles de la nature qui se rencontraient à la quatrième grande Exposilion quinquennale de la Société royale d’agricul- ture et de botanique de Gand, en mars 1857, une plante attirail les re- gards des amateurs à l’époque où nous avions le plaisir de nous y trouver avec l'honneur de faire partie du juri. Qu’était-ce donc que cette plante qui avait le don de captiver conti- nuellement l'attention de lant d'amateurs zélés et renommés qu’on voyait réunis en si grand nombre à la fois dans la salle du Casino? — Etait-ce un arbre gigantesque, une plante à l’élégant feuillage ou aux fleurs écla- tantes, du calice desquelles émanait un généreux parfum, ou du moins quelque variété nouvelle, étalant des bouquets de fleurs d’un plus large Volume quence QUONNAYAILA VU N]USQUAICL MR NN" 3 MORE La société humaine ne nous présente que trop souvent l Ru de faits analogues. Que de gens ne voyons-nous pas se contenter d’un asile suf- fisant à peine aux premières nécessilés de la vie, ne paraissant que bien rarement dans le monde, afin de se soustraire au contact de tant d’hom- mes, qui, ne brillant que d’un éclat d'emprunt, n’en réclament pas moins impérieusement les hommages de tous ceux qui se trouvent sur leur passage! Et. pourlant, qui, mieux que ces anachorèles, mérite l’estime et la vénération de quiconque apprécie, sous quelque forme qu'ils se ré- vèlent, le bon et le beau? — Eh bien, tels, du fond de leur retraite, ces courageux martyrs de la science répandent la chaleur et une lumière qui éclipse le lustre des hommes qui n’ont guères qu’un regard de dé- dain pour le coin oublié qui suffit à contenir la véritable grandeur; tels, encore, dans le règne animal, on voit de ces êtres à peine aper- çus, qu'on foule aux pieds parce qu’ils n’ont la force d’inspirer ni la crainte, ni le respect, et qui pourtant, bien étudiés dans leur vie de famille, révèlent des vertus à faire rougir l’être le plus parfait de la créalion, l’homme, qui ne voit dans les animaux que des êtres soumis 7 à sa puissance; telle est, répondrons-nous, la plante dont nous voulons parler: c’est le colibri du règne végétal. La Pogonia discolor est tout simplement une pelite Orchidée, el encore n’est-elle pas même de celles dont la beauté s’étale dans la fleur. Chez notre espèce, ce sont les feuilles, ou plutôt la feuille qui en fait tout le mérite; et cependant la valeur en est si grande à nos yeux que nous croyons être agréable au lecteur en consacrant ici à celte pelite plante un article spécial. La Pogonia discolor qui se trouvait à cette exposition, où l’on voyait réuni en un seul lieu tout ce que l'imagination peut rêver de plus beau et de plus éclatant en fait de plantes cultivées, était exposée par M. 7. a. WILLINK Wz. d'Amslerdam. Amateur zélé, il avait apporté lui-même cette plante jusqu’à Gand, où elle fut à peine apercue que la plupart des vi- sieurs qui se trouvaient, le 50 mars, à la salle du Casino, faisaient cercle autour d'elle. Quoiqu'il y euùt là plusieurs autres genres d'élite de cette même famille, favoris la veille de bon nombre d'amateurs, dès ce moment ce fut vers celle nouvelle pelite plante qu'on se rendit à chaque visite, sans jamais pouvoir se lasser d’en admirer la feuille brillante. Quant à cette question: la Pogonia discolor est-elle une nouvelle espèce? nous dirons que déjà plusieurs années auparavant cette plante avait fi- guré au Jardin botanique de Leide, qui Pavait reçue de Java, grâce aux soins de M. reysmaxn; qu'il est probable que plus d’an exemplaire à pu s’en rencontrer ailleurs; mais nous ne croyons pas nous tromper en af- firmant qu’il est bien des amateurs qui en ignorent encore le nom, et que ce n’est que depuis la dernière grande Exposition de Gand que cette plante curieuse est réellement connue dans lhorticulture. Il ne suffisait done pas, paraît-il, que cette jolie plante eût élé introduite plus tôt en Hollande, pour la faire estimer selon son mérite. Humble qu’elle est, elle a trouvé dans l’horticulture le sort de plus d’un de ces hom- mes dont le nom reste aussi oublié jusqu’au jour où un rayon de lumière s'échappe de leur retraite, et les porte au degré de considération et d'honneur où, sans qu’ils s’en doutassent, leur place était marquée. Bien qu’on erût plus tôt que la Pogonia discolor n’élait pas à dé- daigner, on m’allait pas jusqu'à l’estimer digne d’une assez grande at- tention: aussi tendre que modeste, celle plante réclame, cependant, un amour tout particulier, sans lequel elle ne peut ni croilre, ni même vivre; et, reconnaissante, elle paie d’une belle récompense les soins qu'on lui a prodigués. La voilà maintenant qui s'élève en digne rivale des Anaeclochilus, ces bijoux du règne végélal, lant estimés et recher- 8 chés des amateurs qui les ont une fois vus dans tout l'éclat de leur beauté. Reconnaissons, toutefois, que, si la Pogonia discolor est restée dans Poubli il y avait peut-être bien une cause qui ne nous est pas indifférente. Depuis plusieurs années déjà l'étranger croyait l’hortienlture, sinon morte, du moins languissante en Hollande; beaucoup de gens pensaient, en sens horticole, qu'au delà du Moerdyk il n’y avait plus que la mer du Nord. Les plantes nou- velles, introduites chez nous, quel qu’en fût le mérite, restaient ignorées ; ou, s’il arrivait que quelque amateur étranger les découvrit, elles dispa- raissaient sans qu’on s’en aperçüt. Il s’en reproduisait ensuite bien des exemplaires avant que personne reconnüt que c'était à la Hollande qu’on devait l'introduction de l'espèce en Europe. Hätons-nous d'ajouter, cependant, qu'en ces dernières années l’étranger a répété assez haut qu’il y a bien chez nous, comme ailleurs, des choses dignes d’une attention sérieuse. Les horticulteurs et les amateurs de tout pays, parcourant chaque année nos Jardins, le Hollandais, de son côté, a compris qu’il devait relever la tête, et, animé d’un nouveau courage, faire sortir de l'oubli auquel il les avait lui-même condamnés, les trésors que renferme toujours le pays naguère heureux rival des contrées où l’horticulture est le plus en honneur. Le Jardin de Leide, d’où la plante en question avait disparu, il y a quelques années, en doit un petit tubereule à la complaisance de M. 5. c. GROENEWEGEN,. qui nous l’a envoyé, ce printemps (1857), alors qu'il commençait à pousser. Durant tout l'été, notre nouvelle Pogonia discolor a conservé, toujours fraiche, la vivacité de ses couleurs. En novembre, elle à commencé à se flétrir, mais très-lentement, et seulement au som- mel; presque toute la feuille était encore alors aussi belle qu’au temps où elle était dans toute sa force. La Pogonia discolor est une plante tuberculeuse. Le tubereule a le volume d’un gros pois, où d’une pelite pomme-de-terre. Quand la plante va pousser, il paraît un squame longitudinal de couleur verte plus ou moins étendue de lilas. Le squame s’entr’ouvre bientôt afin d'aider à la naissance de la feuille. Comme la plupart des espèces de ce genre, cette plante ne produit qu’une seule feuille. Selon une très-belle figure que nous a montrée M. le professeur 8LuMe, qui l’a fait dessiner antérieurement dans le Jardin de Leide, cette seule feuille peut atteindre, toujours de plus en plus belle, une grandeur considérable. Bien que le tubereule de notre plante ne füt encore que très-faible, la feuille démontrait déjà, pour ainsi dire, l'évidence de cette assertion. La feuille est arrondie, et présente une incision cordiforme à la base. Elle s'élève si peu du sol, qu’elle semble s’y reposer. Du point de son insertion sortent six nervures d’un jaune de citron qui dépassent la 6 surface de la feuille; ces nervures sont, comme toute la surface, pro- tégées par des poils assez épais, aussi d’un jaune clair; mais il ne s’en présente pas moins ici la plus heureuse union des couleurs les plus différentes. Le fond, vert foncé, et velouté comme celui de la Dos- sinia marmorala Morr. (Anaeclochilus Low Hort.), est délicatement re- couvert d’un réseau de veines d’un vert plus clair, parsemé de taches irrégulières argentées, comme chez le Physurus pictus, et de taches vio- lettes; les bords, ainsi que la surface inférieure, sont d’un violet très- foncé, plus ou moins visible à travers le tissu de la feuille; toutes ces particularités concourent heureusement à augmenter la beauté de la sur- face supérieure. Ce sont, cependant, les nervures et les poils jaunes , ap- pendice dont ne sont point pourvus les Anaeclochilus, qui, brodant sur ce fond un riche dessin , donnent à notre plante un avantage bien prononcé. Outre cette espèce, le Jardin de Leide en possède encore deux autres, moins précieuses, il est vrai, mais dont il est bon de faire mention: la Pogonia concolor BI. et la Pogonia crispata Bl. Comme la feuille de ces plantes est simplement verte, et même, chez la dernière, assez petite, c’est la rareté des espèces qui en constilue presque toute la valeur horticole. Quant à la multiplication de ces plantes, voici ce que nous pouvons constater d’après l’expérience que nous avons acquise dans la culture de nos trois espèces: Le printemps dernier, nous avions deux petits tubercules de la Pogonia crispala, et, ne voulant pas risquer l'espèce dans l’élude de la multipli- cation, nous avons divisé l’un de ces tubercules en trois parties, que nous avons plantées en même temps que le tubercule resté intact. Quel- que temps après, le tubercule commença à pousser, et les deux parties en même temps; la troisième partie était morte. Comme on le voit, cette méthode peut réussir. Elle n’est pas moins, selon nous, assez périlleuse si l’on n’a qu’un tubereule à perdre. Une autre méthode, qui est bien plus à recommander, c’est de plan- ter le tubercule entier et d’attendre une saison. Nous venons de voir, d’après nos plantes, que la mulliplication s’opère alors tou naturellement. En novembre, c’est-à-dire à l’époque où la feuille de notre Pogonia con- color commença à se flétrir, déjà il apparaissait, au bord du petit pot qui la contenait, trois jeunes plantes. Retournant le pot, nous avons reconnu que trois racines ou turions étaient sortis de la base du point que nous désignerons du nom de péliole, un peu au dessus du tubercule, et qu'après avoir cherché le fond du pot, ils s'étaient redressés le long de sa paroi interne, pour en sortir bientôt avec les indices de nouvelles racines. 10 Peu de temps après. la Pogonia crispala nous donna à recueillir les mêmes observalions. [mpalient alors de reconnaitre aussi les inclinations de notre Pogonia discolor, nous en relournämes également le pot. La plante avait aussi jeté ses turions, qui ne tardèrent pas à produire à leur extrémité de nouveaux petits tubercules. Inutile de dire que chaque tubercule donne sa plante. Pour croitre heureusement les Pogonia doivent être plantées en de pelits pots, bien drainés, dans un terreau de feuilles mêlé de sable blanc. Ces plantes étant extrêmement tendres, c’est dans l’arrosement qu’il faut user des plus grandes précautions. Pour éviter toute expérience dange- reuse, sous ce rapport, nous avons placé les pelits pots où se trouvaient les Pogonia dans un second pot un peu plus grand; puis, nous avons rempli le vide de mousse humide; nous avons tenu cette mousse, seule, modérément humide, et ce n’est que par le temps le plus chaud et le plus clair que nous avons arrosé, et encore très-sobrement, la terre du pelit pot. Nous ne saurions assez recommander ces doubles pots pour les plantes qui réclament une humidité constante, mais modérée. Sous ce trailement, les Anaeclochilus réussissent ici à merveille. Il faut aussi pour les Pogonia des cloches qui en garantissent les feuilles contre les variations de lPatmosphère des serres. Les espèces qui se cultivent dans les Jardins hollandais: les Pogonia discolor, crispata, concolor el Nervilia, — cette dernière au Jardin bo- lanique d'Amsterdam et dans le jardin de M. wizzix — se trouvent dé- crites par M. 8LuMe dans son Museum botanicum, KL. p. 32. Nous croyons rendre service au lecteur en donnant ici les descriptions du savant bo- laniste. Outre ces quatre espèces, M. BLuME en cite encore une, la Po- gonia punclala. Toutefois, cette cinquième espèce n’est pas, que nous sa- chions, dans les cultures. POGONIA avss. Gen. 65. Livni. Gen. and Spec. p. 416. BLum. Mus. Bol TS p Asie Pogonia crispata BL: folio subrotundo-cordato sinuato multinervio supra pilosiuseulo ; scapo unifloro; labello indiviso intus villosiusceulo, limbo rotundato undulato-crispo. In montanis Batu-auwel Javae occidentalis. Pogonia discolor Bz.: folio subrotundo-cordato discolori multinervio supra et in ner- vis infra muricato; scapo subbifloro; labello indiviso per axem cristato, limbo rotundato undulato. Cordyla discotor BL. Bijdr. Flor. Ned. Ind. p. 417. — Rophostemon disculor Bl. Flor. Javae. Praef. Linz. Gen. and Spec. Orch. p. 453, 2. Pogonia concolor Bc.: folio subrotundo-cordato concolori multinervio glabro; scapo multifloro racemoso; labelli trilobi lobo medio elongato acuminato. 11 Cordyla concolor Br. L. c. Rophostemon concolor BL. 1. c. et Linpz. L. c. 1. Obs. Cum form foliorum, tum florum pendulorum racemosorum P. Nerwiliae (s. P. fla- belliformi Ldl.) affinis, sed conformatione labelli supra indicatà satis diversa. In sylvis montanis Javae occidentalis. Pogonia Nervilia Bz.: folio subrotundo-cordato repando concolori multinervio glabro ; scapo multifloro racemoso ; labelli trilobi lobo medio majori obtuso crenulato intus villosiusculo. Pogonia flabelliformis LinDL. in Wa. Cat. n°. 7400. Ejusd. Gen. and Spec. Orch. p.415 , 9. Nervilia Aragoana GauDicx. Voyage FRrexc. Bot. p. 422. I. #ab. 35 (mediocris). Ner- vilia ComMers. in Herb. Mus. Paris. In Asiâ insulisque tropicis et cis et trans Aequatorem late dispersa. —060e 0 — LES HYBRIDES DE NYMPHAEA DU JARDIN DE M. BORSIG A MOABIT, PRÈS DE BERLIN. Quand on se rend à Berlin pour y visiter, ainsi que dans les envi- rons, tout ce qu’il y a là de remarquable en horticulture, si lon ne craint pas de faire une promenade d’une lieue et demie, le jardin de M. gorsie récompense largement la peine qu'a pu se donner l’amateur d'aller jusqu’à Moabit. Lorsque nous nous y trouvâmes, dans l’été de 1856, nous ne savions ce qui devait le plus exciter notre admiration. Sans nous arrêter à la description des serres, de si élégante construction, où règne celle pro- prelé qui donne à Lout ce qui existe la fraicheur et la santé, et sans nous complaire à faire mention en détail de tant de particularités re- marquables, disons d’un seul mol que tout ce qu’on voil dans ce jar- din concourt à faire sur le visiteur une telle impression qu’il en em- porte les souvenirs les plus agréables. Ici, c’est le port superbe de magnifiques fougères en arbre, auxquelles on a consacré loule une serre; là, des palmiers et autres plantes d’une force considérable et qui se trouvent dans un état de santé qui ne laisse rien à désirer. Mais ce n’est pas seulement dans les serres que l'étranger peut admirer ici des beautés tropicales; dans le jardin même l'attend une véritable surprise. A l'aspect de ce qui s'offre à sa vue, le visiteur se croil trans- porté dans un monde magique; l'esprit confondu, il resterait longtemps sous l'illusion des fables des mille et une nuits, si la voix amicale de M. cacror et le bruit des puissantes machines qui limitent le jardin, ne lui rappelaient qu’il se trouve en Allemagne, Que le lecteur se représente un bassin dont la surface soit couverte de feuilles de Nymphaea; mais qu’il ne se contente pas de parsemer ce lapis, légèrement agité, des fleurs blanches et jaunes de nos espèces: qu'il appelle sur cet étang de son imagination les rayons ardents du soleil des tropiques, et qu'il croie voir alors surgir sur tous les points des fleurs de toutes les couleurs diverses qu’il n’a encore connues que rarement dans les serres chaudes de quelques amateurs; qu’il se figure, enfin, que tout ce qu'il vient de créer par la force de limagination prospère de- vant ses yeux, en plein air, avec une exubérance dont nous n’avons pas même d'exemple sous nos températures artificielles, et il aura l’idée de ce que nous avons vu à Moabit. Que de fois, depuis notre retour, n’avons-nous pas regretté que le temps ne nous eüt point permis de prendre toutes les notes que nous aurions voulu recueillir. Heureusement, si nous sommes aujourd’hui dans l'impossibilité de donner les descriptions que réclament les phénomènes que nous avons vus en plein travail, nous avons eu le bonheur de trou- ver, dans le N°. 55 du Perliner allgemeine Garlenzeitung, une notice complète sur ces Nymphaea, lravail du rédacteur, M. Kocu; et la tra- duetion que nous offrons ici de cet article ne présentera qu’une plus grande satisfaction aux amateurs impatients de connaître la méthode qui donne la puissance d’accomplir ce miracle. H. W. »Au milieu du jardin, situé, d’un côté, sur la Sprée, des bassins aux contours agréables reçoivent leur eau des fabriques à vapeur qui se trou- vent dans le voisinage. Ainsi, l’élément auquel l’homme a demandé la force de faire plier le fer sous toutes les formes qu’il lui plaît, vient ici en aide à la végétation de fleurs charmantes. Comme l’eau sort directe- ment de la chaudière à vapeur, et qu’elle n’a que peu de chemin à par- courir pour entrer dans le bassin, elle a encore, en y arrivant, une chaleur de 40 à 50° R. Le propriétaire a peuplé ce bassin de poissons aux écailles d’or, qui s’y portent très-bien et séjournent de préférence au milieu de l’élang, point où entre continuellement l’eau en ébullition. Outre ces poissons, il se trouve dans ce bassin toutes sortes de Nym- phaea, c’est-à-dire non seulement nos espèces indigènes, mais encore les espèces oblenues par l’inspecteur du Jardin botanique de Berlin, M. soucné, principalement de la Nymphaea rubra et de la Nymphaea Lotus. Si l’on veut se donner une jouissance rare et peut-être unique, il faut, dirons-nous aux amateurs, se mettre en route d’assez bonne heure pour arriver a Moabit environ à dix heures du matin. Plus tard, les fleurs se ferment dèjà = 13 lune après l’autre, si bien que, vers midi, elles dérobent compléte- ment tous leurs charmes aux regards de lobservateur. Nous ne sau- rions assez insister sur la nécessité d’arriver à temps: rien de plus magnifique que ce tapis brodé de centaines de fleurs aux nombreuses nuances, depuis le blanc le plus pur jusqu’au rouge et violet le plus vif, resplendissant sur le vert riant des feuilles qui en lempère harmo- nieusement l'éclat. Oui, nous comprenons qu’on se croie transporté aux bords du Nil et du Gange. — Mais pourquoi avoir recours à la fiction? Rendons plutôt grace au génie de l’habitant du rude climat du Nord, à la capacité du zélé hortliculleur qui a su opérer celte merveilleuse union de l’art avec la nature qui a donné naissance à un nombre infini de nuances où se confondent les couleurs les plus opposées, telles que le blanc des Nymphaea du Nil et le rouge de celles du Gange. Quand on visite le jardin de M. 8ors16 à la fin de l’automne, ou même au commencement de l’hiver, alors qu’on voit partout ailleurs les plantes indigènes, obéissant à la loi de la nature, perdre leurs feuilles et courber leurs lêles, plus curieux encore est l’aspect des Nymphaea fleurissant en plein air. Le mot de cette belle énigme, c’est que l’eau chaude qui roule en bouillonnant sous la nappe de feuilles, conserve l'air le plus voisin du bassin dans un tel degré de chaleur que les plantes restent jus- qu’alors encore presque en pleine force de végétation. Cependant, comme il est toujours douteux que les hybrides des Nym- phaea puissent résister à nos hivers, on a la prudence, à l'approche de la température rigoureuse, de tirer les rhizômes de la boue du bassin, d’où on les plante en des pots bas, placés dans une serre chauffée à 10 ou 12°. On n’arrose la terre argileuse qu’autant qu’il est nécessaire pour qu’elle ne puisse se dessécher. Si on les tenait continuellement sous l’eau, les plantes, restant en élat d’activité, pousseraient sans cesse de nouvelles feuilles, sans jamais jouir du repos que réclame aussi leur nature. A la fin de février on les transplante de nouveau; il leur faut alors un terreau frais, de deux parties de terre argileuse et une partie de terreau de bruyère; on dépose les pots dans un bassin chaud; et, enfin, au milieu du mois de mai, les plantes retournent dans les bassins du jardin, soit en pleine terre, soit en des pots de capacité relative. Quoiqu’on se soit occupé aussi en Angleterre et en Belgique de croiser les Nymphaea Lotus blanc du Nil avec la Nymphaea rubra du Gange, et que, lors de son séjour dans l'établissement de M. van mourre de Gand, M. orrGies, à présent jardinier en chef du Jardin botanique de Zurich, ait fail preuve d’un grand mérite à cet égard, nulle part la fécondation artificielle n’a été portée au degré de perfection où l’a élevée M. soucné, en 1852—55, 14 au Jardin botanique de Berlin. Certes, tout amateur, et spécialement celui qui est en possession de serres particulièrement construites pour les plantes aqualiques, et quiconque même n’a loccasion de les ad- mirer que dans les Jardins botaniques ou ailleurs, rendront grâce avec nous à lhabileté de lhorticulteur. On ne peut que former le voeu de voir M. Boucaé se trouver encore longlemps dans l’occasion de con- tinuer ses belles expériences. Nous possédons des Nymphées à fleurs bleues, qui, fructifiées avec le pollen des espèces à fleurs rouges ou blanches, et vice versé, pourront sans doute enrichir l’horticulture des hybrides, recommandables non seu- lement pour l'abondance des nuances des couleurs, mais encore pour l'élégance des fleurs. C’est sur la Nymphaea gigantea de la Nouvelle Hol- lande que je désire ici fixer particulièrement l'attention. Ne serait-il pas possible aussi de féconder la Victoria regia avec la Nymphea gigantea? Le nombre des Hybrides obtenues par M. Boucné est de 16, dont il doit sepl variétés à la fécondation de la Nymphaea rubra par le pollen de la Nymphaea Lotus. Les autres sont le résultat des fécondations de ces nouvelles hybrides encore par le pollen de la Nymphaea Lotus. La plu- part de ces hybrides portent les noms ou de personnes en relations avec le Jardin botanique de Berlin, où d'amateurs qui se sont occupés de la culture des plantes aqualiques. ÎÏ. HYBRIDES OBTENUES DE LA Nymphaea rubra ET DE LA Nymphaea Lotus. 1. Gustav Fintelmann (Jardinier-en-chef (Hofgäriner) au Pfauen Insel, près de Berlin). Cette hybride est de couleur très-foncée, et ne diffère de la plante mère qu’en ce que les étamines sont de couleur brune. Dr. Kilotsch (Custos de l’herbier royal de Berlin). La couleur des pétales est d’un pourpre brillant, mais les étamines sont d’un brun- rougeàtre. 3. Dr. Caspary (D'abord privat-docent à Berlin, aujourd’hui à Bonn). La couleur des pétales est un peu plus foncée que chez l'espèce précédente; celle des élamines est de même brun-rougeàtre. Professor Ir. K. Koch (Directeur-adjoint du Jardin botanique de Berlin). La couleur de la fleur tient le milieu entre celles des N® 1 et 5; elle se rapproche pourtant plus de la première, dont elle a aussi les étamines brunes. 5. Nymphaea Boucheana. La fleur est d’un rose trés-lendre: les pétales inférieures sont tout-à-fait blanches; les élamines, jaunes. LS rs œ IL. 10, quite 12. 15. 14. 15. 16. 15 Cette hybride à déjà figuré dans le dixième volume, planche 1033, de la Flore des serres, etc. Theodor Jannoch (Jardinier au Jardin botanique de Berlin, spé- cialement chargé de la culture des plantes aquatiques). C’est une grande fleur magnifique, d’un rose à peu près de même nuance que la Nymphaea Orlgiesiana rubra, qui est figurée à la 775" planche de la Flore des serres, ete. Vol. VIIL. Cette hybride ne diffère pas de la Nymphaea Devoniensis. Adèle. Fleur d’un pourpre clair; étamines couleur orange. HYBRIDES OBTENUES DE CELLES QUE NOUS VENONS DE CITER, FÉCONDÉES AVEC LE POLLEN DE LA Nymphaea Lotus, Kôünigin Elisabeth. Fleurs très-grandes el très-belles; pétales roses; élamines jaunes. General-Director Lenné (du Jardin royal de Sanssouci). Cette hybride se rapproche du N°. 5; elle est aussi d’un couleur rose très- tendre, qui se fond ici, vers le milieu, en un blanc pur; étamines jaunes. Professor Dr. Braun (Directeur du Jardin botanique de Berlin). La fleur se distingue par la largeur de ses pétales, d’un rouge pâle, et marquées d’une strie blanche au milieu; étamines jaunes. Van Houtte. Fleur d’un rose un peu lavé de bleu ; étamines brunes. Geheimer Kommerziënrath Borsig (Fondateur, à Berlin, de la plus grande fabrique de fer de l'Allemagne). Pétales d’un rose très-brillant. Th. Niether (Jardinier-en-chef (Hofgärtner) à Schônhausen, près de Berlin). Pélales d’un couleur pourpre, un peu lavé de bleu; les élamines, couleur orange. Wendland (Inspecteur du Jardin royal de Herrenhausen, près de Hanovre). Cette hybride ressemble, en tout, au No. 6; seulement, la fleur est d’un pourpre un peu plus clair, et les élamines sont jaune d’ocre. L. Mathieu (Horticulleur à Berlin). Pétales d’un rose légèrement lavé de brun; étamines jaune orange. Friedericke. La même à peu près que la précédente; la couleur est, toutefois, un peu plus foncée; les élamines, jaune d’ocre. Aurons-nous encore besoin, cher lecteur, de répéter que Loules ces nuances de couleurs diflérentes, réunies dans un espace relativement assez petit, devaient produire un charmant effet ? 16 Le jour précédent nous avions vu ces hybrides au Jardin botanique de Berlin même, où M. soucné les cultive dans une serre chaude, en un vaste aquarium où cet hortieulteur estimé réunit tout ce qu’il peut obtenir d’intéressant en plantes aquatiques. L’aspect ravissant de tant de merveilles miroilant sous nos yeux ne nous permellait pas de croire que l’admiration püt encore être portée à un degré supérieur: nous n’a- vions point vu les miracles de Moabit! La ville de Berlin, avec ses environs pittoresques, est pleine de char- me pour l’amateur de plantes, et nous sommes convaincu que personne n’en reviendra sans en rapporter des souvenirs très-agréables. Cepen- dant, en communiquant au lecteur nos impressions en face de lout ce qu'il y a là de remarquable en plantes aquatiques, nous avions encore un autre but que celui d’exciter la curiosité de lPamateur. — C'était de fixer Paltention de ceux qui ont l’occasion locale de cultiver ces plan- tes sur ces belles hybrides, si dignes de prendre rang à côlé des Ne- lumbium el qui ne redouteraient pas même le voisinage de la Victoria regia. Bronqgn BILLBERCIA MORELIANA ei BILLBERGIA MORELIL an. BRONGN. ETYM. G. J. BILLRERG, RBOTANISTE SsuEDoIS. FAM. NAT. BROMELIACEAE. Billbergia THUNB. Perigonii superi sexpar- titi laciniae exteriores calycinae, aequales, ecarinatae, erectae v. spiraliter convolutae, aristatae v. muticae, apice hinc oblique dila- tatae, interiores petaloïdeae, exterioribus mul- to longiores, apice patentes v. erectae, intus basi squamosae v. bicristatae, rarius nudae. Stamina 6, epigyna; filamenta filiformia, tria plerumque perigonii laciniis interioribus adnata, antherae ovatae, dorso affixae , incum- bentes v. suberectae, Ovarium inferum, trilo- culare. Ovula plurima, e loculorum angulo centrali pendula, anatropa. Stylus filiformis ; stigmata 3, petaloidea, convoluta, v. linearia crispa. Bacca subglobosa, trilocularis. Semina plura, nuda v. umbilicum filo gracili appen- diculata. Herbae americanae tropicae, saepius super arborum truncis pseudoparasilicae, exscapae v. scapigerae, foliis ligulalis, linearibus v. en- siformibus, ul plurimum spinuloso-serrulatis , floribus spicatis, paniculalis v. racemoso-pa- niculatis, spathis floralibus nunc nullis, nunc parvis v. amplis, coloratis, (&NDL. GEN. 1302.) Billbergia THUNB. et Horm. Dec. P?. bras. III. 30. rinoz. Bof. Reg.t. 1068. 1181. | Bot. Mag. t. 2892. Bexr. die Fam. der Brom. lp. 21. Cxar. spec. B. Morelii foliis lineari-oblon- gis, loreatis, canaliculatis apice rotundatis api- culatis, utraque pagina levissimis, distante et brevissime denticulatis (sesquipedalibus); flo- ribus racemosis, racemo simplici incurvo pen- dulo; bracteis tenerrimis roseis lanceoalatis in- tegris, interioribus floribus longioribus, ultimis minutis ; floribus sessilibus, rachi et calice in- carnatis pube alba furfuracea inspersis ; sepalis oblongis obtusis; petalis lineari-oblongis ob- tusis apice patentibus (saepius ringentibus, duo- bus adscendentibus tertio deflexo) staminibus exsertis subaequalibus petalis brevioribus, stig- mate aequantibus. Ad. Brongn. Hab. Brasiliam ad Bahiam. B. Morel AD. siensis 1848. moREL Portef, de l'horticulteur BRONGN. in Hort. Pari- ‘tom. 2. p. 97. icon. Beer die Fam. der Bro- mel. p. 120. Nous avons écrit à M. groxexrart lui-même pour avoir la certitude que la plante dont nous donnons aujourd'hui la figure, est en effet le B. Morelü. En nous faisant l'honneur d’une réponse, ce savant nous a envoyé, avec la diagnose, les renseignements qui suivent: IT. 18 »La Billbergia Morelii où Moreliana est, en effet, une espèce qui a fleuri en 1848 parmi des plantes envoyées de Bahia par M. portes à M. MOREL et à laquelle j'ai donné le nom de cet habile horticulteur: elle a élé répandue dans les jardins sous ce nom manuscrit, et a élé ensuite figurée dans le Portefeuille de l'horticulteur, tom. 2, p. 97, sous le nom de Billbergia Morel sroxex. Cette figure représente une variété légèrement différente par les bractées inférieures plus rapprochées en forme d'’invo- lucre; mais c'est à peine une variété. Sous le nom de Billbergia Moreliana, M. Lemaire, dans le Jardin Fleu- risle, vol. 2, PL. 15S, 1851, a figuré une autre plante, qui est la Büll- bergia viltata de M. morec. Port. de l’horticult. t. 2, p. 553. Ces deux espèces et la Bill. iridifolia appartiennent à une même sec- tion des Billbergia, caractérisé par ses pétales non contournés en hélice comme dans la B. Zebrina, et par linflorescence pendante: petalis non spiraliter contortis, inflorescentia nutante. Billbergia vittata MOREL, folia pagina Billbergia Morelii AD. BRONGN. folia exteriore transverse squamulose zonata (ut in | utrinque laevissima; inflorescentia racemosa B. ebrina); inflorescentia basi composita. simplici. | AD. BRONGN. Outre la figure du deuxième volume du Jardin fleuriste citée par M. BRONGNIART — que nous n'avons pas eu, toutefois, l’occasion de com- parer — nous en trouvons encore une autre dans le troisième volume, pl. 271, du mème ouvrage, qui, sous le nom de Billbergia Moreliana vera! représente aussi une autre espèce. Selon M. 8er !), celte dernière serait la Billbergia vittata Morel, et celle du deuxième vol., la Billb. amabilis Beer. C’est là, bien entendu , une question qu’il n'appartient qu'aux Botanistes de résoudre. Cependant, en tant qu’il nous est permis d’émettre notre opinion, nous n’hésitons pas à dire que, d’après la diagnose de l’auteur lui-même, non moins que d’après celle qu’en donne M. peer |. c., nous sommes convaincu que la plante dont il s’agit présente tous les caractères parti- culiers de la Billb. Morelii BRoNGx. C'est pour nous une bien grande satisfaction que de nous voir dans l'occasion de publier la figure et la description d’une plante qui est, sans - 1) Die Familie der Bromeliaceën, nach ihrem habituellen character bearbeïbet mit beson- derer berücksichtigung der Ananassa von J. G. BEER; Wien, TENDLER ET COMP. 1857. p. 121. 19 contredit, non seulement une des espèces les plus belles du genre Bill- bergia, mais de toute la famille même des Broméliacées, où l’on compte tant de plantes du premier ordre. M. ropsarp, zélé horticulteur de Leide, nous montrant une plante en pleine fleur, nous fümes saisis du plus vif sentiment d’admiration que nous eussions encore éprouvé à l’aspect d'aucune Broméliacée. Le scape, long de 0,50 mètre, de couleur rouge-foncé, et recouvert d’une farine blanche, est entièrement pendant. Les fleurs sont sessiles et soutenues à la base par de grandes bractées rose-foncé , également cou- vertes de farine, laquelle disparaît bientôt pour laisser se produire dans toute sa vivacité le rouge qu’elle dérobait d’abord à demi à l’oeil de l'observateur. Les braclées sont largement recourbées en dehors; elles deviennent plus pelites vers le sommet de l’inflorescence, et disparais- sent entièrement chez les fleurs supérieures. Les bractées inférieures ont 0,10 mèlre de longueur et 0,03 mètre de largeur. L’ovaire, long de 0,01 m., est abondamment pourvu d’une poudre blanche; les sépales, d’une longueur de 0,015 m., sont d’un rose très-lendre à la base et d’un blanc pur au sommet. Les pétales, d’une longueur de 0,055, ont, quoi- que libres, la forme d’un tube; la couleur en est jaune-verdâtre à la base, et d’un beau lilas-violet au sommet, où le tube s’ouvre de manière que les deux pétales inférieurs et le troisième supérieur se courbent en dedans, à l’imitalion d’une corolle ringente. Les filaments, portant des anthères d’un jaune vif, sont plus courts que les pétales. Ainsi que chez la majeure partie des espèces de ce genre, ce sont les bractées qui donnent à celte Billbergia le plus d'éclat; mais la cou- leur du scape avec le blanc, le rose et le violet des fleurs contribue bien puissamment aussi à augmenter la richesse de celle plante mer- veilleuse. Culture. Les Billbergia sont principalement des plantes épiphytes. Pour leur aider autant que possible à croître dans leur état normal, il aurait fallu les cultiver sur des morceaux de bois. Fidèle à la vérité, nous devons dire que nous n’en avons pas fait l’essai, bien que nous suppo- sions que cela doit réussir. Généralement, on lient ces plantes en pots, ce qui leur plait aussi parfaitement. Un terreau de bois avec sable blanc nous à fait obtenir de bons résultats. Les Billbergia demandent beaucoup d’eau; mais il faut avoir soin que les pots soient bien drainés, attendu que plus une plante quelconque veut d’eau pour bien prospérer, plus on doil éviter que l’eau ne devienne stagnante, et s’assurer qu’elle puisse s’écouler librement à travers les Lessons de pots, qui suppléent au drainage. 20 Beaucoup de Broméliacées, el entre autres les Billbergia, peuvent supporter une grande chaleur; mais il faut alors les arroser en propor- tion, Nous en avons placé quelques-unes à peu près au dessus de la chaudière, expérience que nous ne voudrions pas, certes, tenter avec aucune autre plante, la température s’y élevant, à quelques heures du jour, par la présence immédiate de la cheminée, presqu'à l'état brülant : el nous pouvons conslater que les Broméliacées croissent et fleurissent à merveille sous cette condition. Il est vrai, ajouterons-nous , qu’on a arrosé ces plantes de manière qu’il n’était guère possible qu’elles se desséchassent. Selon l'expérience que nous en avons faite, en hiver on peut tenir ces plantes dans une serre où la chaleur varie de 60 à 70° Fabr. Elles restent bien en vie sous une lempérature moins élevée, mais alors elles ne fleurissent pas avec autant d’abondance. En général, la chaleur et l'humidité sont les deux conditions qu'elles réclament. On multiplie par les jeunes plantes qui paraissent bientôt au pied de la plante-mère, et qu’on fait enraciner dans une couche chaude. L'établissement de M. 5. c. ropgarD possède de celle magnifique Brlt- bergia une bonne multiplication et plusieurs plantes, toutes en force de fleurir. Nous espérons encore avoir plusieurs fois l’occasion de revenir sur les cultures de cet horliculteur expérimenté. H. W. — 29696 0 — FLORAISON D'UNE GRANDE PANDANEÉE. Il existe au Jardin botanique de l’Université de Leide une Pandanée d’une grandeur extraordinaire. Bien connue de tout horticulteur ou bo- tanisle qui a visité le Jardin ces dernières années, cette plante fait en mème temps l’admiration de tous ceux qui, sans s’occuper de botanique ni d’horticulture, n’aiment pas moins à se livrer à la contemplation des beautés de la nature; à l’aspeet de cet individu aux proportions colossa- les, le plus simple amateur est heureux de pouvoir se former une idée, quelque incomplète qu’elle soit, de la force de végétation que déploient ces pays tropicaux, où, prodigue de ses plus larges bénédictions, la Providence donne à l’homme le spectacle d’un printemps, d’un été, d’une récolte conlinuelle. 21 En ce même journal, dont il était précédemment le rédacteur, le savant professeur DE vRiese, à qui il est donné de goûter aujourd’hui de doux loisirs sous les ombrages de la végélalion javanaise, a déjà fait une fois men- lion de cette plante (voir le premier volume de cet ouvrage), observée du point de vue de la botanique, dans un article intitulé: Sur deux nouveaux genres de Pandanées, ec. C’est le Doornia refleza pe vriese; la même espèce que WeNpLanD, dans son Z{ndex Palmarum, Cyclanthearum, Pandanearum, ete. Hanov. 1854, dit être représentée, au Jardin de Leide, comme Pandanus Door- nianus DE vR.; au Jardin de Paris, comme Pand. deflexus: au Jardin de Loddiges, comme Pand. longifolius. Si l’on remarque que cette plante, aujourd’hui d’une hauteur et d’une ampleur si considérables, ne se trouve que depuis 30 ans dans ce Jar- din, où elle a été introduite toule jeune encore, on comprendra la ra- pidilé de sa croissance. Après s'être développée avec une force extraordinaire même pour ce genre, dont plusieurs espèces croissent aussi avec rapidité, notre plante, qui remplit bientôt toute la hauteur et la largeur de sa serre, com- mença à fleurir, pour la première fois, en décembre 1852. C’est alors que M. pe vriese, pouvant reconnaître que l'individu était une plante femelle, se vit à même d’en déterminer plus exactement le genre. Jusqu'à cetle époque on avait donné à celle plante plusieurs noms: a une vente publique des plantes de M. DE FAESOH DE WESTERMEER, près de Harlem, où elle fut achetée pour le Jardin de Leide par M. scauur- MANS STEKHOVEN, elle portait le nom de Pandanus refleæus. C'élait une erreur: le Pandanus reflexus n’a de notre plante que le même nom de genre; il croit lentement, tandis que notre plante a pris, en peu d’an- nées relativement, des proportions gigantesques. C’est probablement là une de ces mille confusions de noms qui se rencontrent dans lhorti- culture, par suite d’écritures illisibles ou nonchalantes. Nous nous voyons d'autant plus confirmé dans celte opinion que, selon HERM. WENDLAND, la plante est désignée, au Jardin de Paris, sous le nom de Pand. de- flexus, et qu'il est fort vraisemblable que celui qui l’a possédée chez nous le premier, laura reeue de Paris. Le nom de Pand. reflerus ne pouvant rester à une plante aussi remarquable, on la nommée ici, selon WENDLAND, |. ©, Pand. Doornianus de Vr. Lorsque Lopices visita le Jardin, il y a quelques années, il disait, à ce que nous a rapporté un de nos jardiniers, que notre Pandanée est un Pand. longifolius. Quoi qu'il en soit, M. De vriese a pris, en 1852, notre plante pour 22 , type d’un nouveau genre, qu’il dédia à son Exe. M. 4. 3. vaN DooRx VAN WESTCAPELLE, ancien curaleur de l’Université de Leide. Quand la plante fleurit pour la première fois, on craignait que les bourgeons axillaires ne pussent se développer, el que la plante ne s’ap- prochât de la mort. Cependant, le fruit enlevé, elle ne montra aucun signe de dépérissement; il n’y avait que les feuilles inférieures qui jau- nissent et dussent être coupées. La position des feuilles et l'ampleur de la couronne ne permettaient pas qu'on püt reconnaître quel élait le développement de la partie ter- minale de la plante. Toutefois, il y a trois ou quatre ans, on a vu le tronc se diviser en trois branches qui ne tardèrent pas à porter, en trois directions diverses au dessus des feuilles précédentes, l’extrémité de leurs jeunes feuilles. à La plante continua à croître, sans obstacles, jusqu’à l’automne de 1856. Comme on venait alors de construire une nouvelle serre, il fallut déloger aussi cet individu. Or, ce n’était pas une entreprise sans péril pour la plante elle-même comme pour les ouvriers, que d’extraire une si grande plante d’une serre dont les portes et les fenétres étaient rela- tivement assez étroites. Cependant, après un pénible labeur de toute une journée, douze hommes ont réussi à la transporter heureusement en sa nouvelle demeure, où elle envahit une très grande partie de l’espace. Depuis l’époque de sa première floraison, la plante a perdu toutes ses anciennes feuilles. Elle présente maintenant trois branches formant cha- cune une vaste masse de vigoureux feuillage. Déjà à la fin du mois d'octobre 1857, on voyait fleurir de nouveau notre Pandanée. Chaque branche avait alors son inflorescence terminale: c’est-à-dire qu’en cinq ans les nouvelles branches ont pris un tel développement qu’elles ont acquis la force de fleurir. I ne nous paraît pas] sans importance de donner ici les dimensions de cette plante aux deux époques de floraison. Quand elle entra au Jardin de Leide, celte Pandanée était encore si petite qu'un ouvrier du Jardin la portait facilement de la barque à la serre. En décembre 1852 voici quelles étaient, selon M. pe vriese |. c., les dimensions des diverses parties de l’arbre: Hauteur de la plante entière . . . . . . . . . 4,60 méêtres. » duftroncs tone METTRE ARE RSA DM Circonférence du tronc, à la naissance des feuilles. . 0,80 » Largeur de la plante au feuillage . . . . . . . 6,50 » » » 1 ibasetdestfeuiles MINOR MNO DNS 23 A l’époque de la seconde floraison — octobre 1857 — les dimensions étaient : Hauteur de la plante entière . . . . . . . . . 5,50 mûtres. reUodu tronetjusqu'antfénillagen us 2 111409, Diameétretde#laNcourOnTe ER EE ON NS OS Circonférence de la couronne. : 1440 » » du tronc au niveau du sol. . . . . 0,56 » » Mo alla hauteurs d'un métre-"087%11» » » » au point de la ramificalion . 0,64 » » d'uneNbraNC he PRE ON PME LAN OS OURS Les feuilles diffèrent de longueur; il y en ade. . . 3,65 » Chaque pédoncule porte plusieurs spadices; mais il est à remarquer que leur nombre n’est pas aussi grand, à chaque inflorescence, qu’à l’époque où la plante n’avait qu'un pédoncule: alors on en comptait 12; aujourd’hui il y a deux pédoncules à 9 spadices, el un à 10. Les pé- doncules ne sont pas d’égale hauteur: celui qui porte 10 spadices, est plus court que ceux qui en ont 9; mais le premier a naturellement plus de densité. Sa longueur est d’environ un demi-mèlre. Peut-être est-il un peu plus long; c’est ce qu’il n’est guère possible de constater avec exac- tiltude, vu la difficulté de découper la floraison au point de sa naissance, la branche étant entourée d’une foule de feuilles longues et bien armées. Chaque spadice a la forme du fruit de l’ananas, ou du cône d’une Cycadée, et est d’une longueur de 0,10—0,12 mètre sur 0,6—0,7 de largeur. Nous croyons qu’il peut encore devenir plus fort. Il est cependant à observer que le pédoncule que nous avons fait découper commence déjà à jaunir, signe évident, nous paraît-il, de maturité prochaine. A la base de chaque spadice il se trouve une braclée lancéolée aiguë. Ces bractées diffèrent beaucoup de longueur: celles des deux spadices à la base du pédoncule sont de 0,75 mêlre; celles du milieu, de 0,30—0,40; celles du sommet, d’à peu prés 0,10. Le pédoncule universel a un diamètre de 0,5 mètre; les spadices in- férieurs sont pédonculés; les supérieurs, sessiles. Le pédoncule universel est d’une substance fibreuse-médullaire, comme la tige des monocotyledo- nées, mais les fibres en sont’ extrêmement grosses et dures. Le pédoncule que nous avons fait couper pèse 2,2 kilos. Quoiqu'il soit possible que l'arbre n’ait pas, après sa ‘floraison, la force de pousser de nouvelles branches, vu le peu d’espace qui peut êlre donné à ses racines, et que, dès lors, la plante soit peut-être 24 menacée de mort, il pourrait bien se faire aussi que la ramification continue, et que chaque branche se divise en trois nouveaux jets plus ou moins puissants. Malheureusement, la construction de nos serres ne nous permet pas de voir de si grandes plantes d’en haut. Or, c’est de ce point de vue qu’elles se déploient au regard dans toute leur beauté, dans toute leur magnificence: vues d’en bas, ces plantes immenses se présentent toujours entourées d’autres plantes qui ne laissent qu’une idée fort imparfaite de leur ampleur. Il faut, en outre, faire soutenir les feuilles extérieures au moyen d’un gros anneau de fer, pour éviter qu’elles pésent sur les plantes voisines. Comment juger ainsi de l'aspect général de ce magnifique géant ? Le tronc, très-égal, ne montre pas la moindre trace de racines aérien- nes, si communes chez plusieurs aulres espèces de cette famille. Nous ne pouvons, cependant, croire qu'il en soit absolument dépourvu sur le sol natal (Ile de France?). En effet, quand le tronc n’est pas constitué, ainsi que ceux de nos arbres foresliers, du lissu serré qu’on nomme bois, mais seulement de faisceaux de tubes entourés de moëlle, et que, néanmoins, il n'a pas la flexibilité de la plupart des palmiers; quand il est, au niveau du sol, de beaucoup moins gros que plus haut, et qu’il porte, en outre, une couronne de feuilles d’une pesanteur qui n’est nul- lement en proportion avec le diamètre de son pied, comment une plante, si vigoureuse qu’elle soit, pourrait-elle résister aux orages des tropiques? M. EnM. WeNDLanD, qui à visilé les grands Jardins de l'Europe, n’en cile, comme nous l'avons dit plus haut, que trois où celle espèce se trouvât jusqu'alors (1854): ceux de Paris, de Loddiges et de Leide. Si l’on considère que ces plantes ne peuvent que bien rarement être mullipliées dans nos serres, allendu que, d’une part, les plantes étant unisexuelles, les graines ne peuvent être utilisées à cet effet, et que, d'autre part, ces plantes ne forment que des ramifications d’une force considérable, qui ne paraissent — aulant qu'il nous a élé permis de Pobserver — qu'après la floraison, il est à supposer que l’espèce restera encore très rare jusqu’à une nouvelle introduction de bonnes graines ou de jeunes plantes du pays natal. H. W. 25 CUSCUTA ODORATA 8. ET p. Parmi les cinquante ou soixante espèces connues du genre Cuscuta, dont cinq ou six seulement sont originaires de l’Europe, la Cuscuta odo- rala doit, certes, être classée au nombre de celles qui méritent le plus d’être cultivées en serres. Les espèces de ce genre qui ne sont pas ori- ginaires de l’Europe se trouvent, en partie, en Afrique, dans toute l’Amé- rique, en Asie et spécialement aux Indes-orientales. Toutes ces plantes sont des parasites; elles s’attachent par de petites racines courtes aux végétaux dont elles tirent leur nourriture. Leurs tiges filiformes, mon- tent en spirale autour des liges et des feuilles des plantes dont elles se sont emparées. Elles les couvrent souvent si serré qu’elles en arrêtent la végélation jusqu’à délerminer souvent la mort. Les plantes provenant de graines de Cuscuta meurent bientôt si elles ne rencontrent pas l’oc- casion de $’enrouler tout d’abord autour de quelque végétal. La Cuscuta odorala est originaire de Peru; elle se cultive le plus heureusement en serre chaude, où elle aime de préférence à croître sur les Phytolacca, les Justicia, les Ruellia ou quelque autre genre analogue, qu’elle a bientôt élouffés. Aussi doit-on avoir grand soin qu’elle ne soit pas à même de s'attaquer à tel ou tel individu qu’on veut conserver. Vers la fin d’octo- bre ou les premiers jours de novembre elle commence à montrer ses fleurs, assez grandes, d’un blanc pur, qui exhalent un parfum agréable el se réunissent en ombelle. Après la floraison celte Cuscula meurt or- dinairement. Il survit, toutefois, quelques noeuds de tige de la plante qui la nourrissait, ‘et qui poussent au printemps de nouveaux jets. La Cus- cula chilensis, figurée dans le Botonical register, Vol. VII, tab. 605, res- semble beaucoup à la plante dont nous venons de parler: elle en diffère, cependant, par des caractères assez distincts. E, O. (Traduit du Hamburger Garten und Blumenzeitung N°. 1, 1858). Nous ne sommes pas sans espoir d’oblenir des graines de celte jolie parasite. Nous venons d’en demander à M. orro, qui sans doute, s’il en a de disponibles, aura bien la bonté de nous en envoyer si peu que ce soit. Dès que nous aurons la satisfaction de voir celte Cuscula dans nos 26 serres, nous nous ferons, à nolre tour, un véritable plaisir d'en procu- rer aussi l’année suivante des graines à d’autres amateurs. HW: TABLEAU DES OBSERVATIONS FAITES PENDANT 14 ANS PRÈS DE KISCHENEW, EN BESSARABIE, RELATIVEMENT AU DEGRÉ DE FROID QUE PEUVENT SUPPORTER DIVERS ARBRES ET ARBRISSEAUX:; PAR M. DoENGINGK. A quel degré de froid gèle ou souffre telle ou telle plante, tel ou tel arbre? — Voilà une question qui a élé posée mille fois, et à laquelle on n’a peut-être pas donné deux réponses complètement d'accord. Bien sou- vent, en faisant des plantations d’arbres et d’arbustes, on se félicite d'être en possession de belles espèces longtemps désirées . . . . L'hiver arrive . . . . le printemps suit . . . et l’amateur, qui jusqu'ici se croyait bien certain de n’être point frustré dans ses espérances, reconnait tout- à-coup que ses meilleures espèces ont été atlaquées par la gelée! Tout est à recommencer sur de nouveaux frais; de la jouissance qu’il atten- dait la seconde année, il ne lui reste que le regret d’avoir appris que, pour le perdre, il vaut mieux n’avoir jamais rien possédé. L'utilité de la publication des expériences comparatives au sujet de la question qui nous occupe n’a pas besoin d’être démontrée; mais il faut qu’elles soient de telle nature qu’elles ne laissent aucun doute, c’est-à-dire qu’elles nous viennent d’un pays où il n’y à pas seulement à constater de fortes gelées, mais encore de grandes variations de tem- pérature, variations qui ne contribuent pas le moins à la destruclion d'arbres ou d’arbustes étrangers. Et tel est précisément l'avantage que nous présentent les observations que nous allons reproduire. Nous les tirons du Journal de la société impériale et centrale d’horticulture de Pa- ris. Vol. III, Mai 1857 1). Ces observations ont été recueillies par M. Doëx- eiNek, à l’école d’horticulture de Bessarabie, près de Kischenew, siluée par 47° 2 de latitude boréale, et par 26° 29 de longitude orientale (mérid. de Paris). La température moyenne y est de 10° 37 cent. — La température moyenne du printemps, de 10° 11 cent.; celle de l'été, 1) Quoiqu’elles ne soient pas publiées d'aujourd'hui, elles n'auront croyons-nous, rien perdu de leur valeur. 27 de 22° 75: celle de lautomne, de 11°, et celle de l’hiver, de -2° 5°. Quoique l’auteur ne fasse pas mention du froid le plus rigoureux de Bessarabie, on peut conclure de ce qu’il parle d’un froid de -27, 5, que la température doit y être assez basse; et de ce qu’il dit que bien des arbres, qui résistent aux froids, souffrent de la chaleur, on peut égale- ment conclure qu’il doit y avoir une très grande différenee entre ces deux extrêmes. Comme on voit, en Bessarabie, aux plus fortes gelées succèder subitement le dégel et la pluie, auxquels succèdent à leur tour non moins subitement les mêmes froids intenses, c’est là prinei- palement que les variations de l’atmosphère, si nuisibles aux plantes, jouent le rôle le plus important. Ajoutons que l’élude de toutes ces circonstances nous donne d’autant plus pleine confiance, que ces observations ont encore l'avantage qu’elles sont le résullat d’une expérience de plusieurs années. H. W. Abieshalba ."." Canada Fr . Il supporte l'hiver et souffre de la chaleur. — Nordmanniana. . Caucase... . . .. Id. Id. Acer campestre var. {au- CUITE MC TIME . Il supporte les plus grands froids et mürit ses graines. — Neo ons pe Virginie cod do + Ses jeunes rameaux gèlent à — 129 50 C., et son vieux bois, à — 18° 75. — rubrum...... Virg. et Pensylv. Les Louts de ses jets gèlent à — 25° C. — Pseudoplatanus fol. variegatis . . . . . Europe + + + + + + Il supporte les hivers les plus rudes. Aesculus hippocastanum. Asie ....... Id. — pallida ...... Amérique du N.. Id. Aïlanthus glandulosa . . Chine. . . . . .. Ses jets gèlent à — 15° C. et son vieux bois souffre à — 220 50. Amorpha fruticosa . . . Amér. du N.. .. Ses jets gèlent à — 100; à — 20 il périt. — Lewisi ..... a. LiDE baosatite ve Id. Id. ==" END 0e oo MINCE MEET Id. Id. Ampelopsis hederacea. . Ibid. . . .. . . Ses jets gèlent à — 22° 50. Amygdalus persica flore REDON Perse . . . . . . . Ses jets souffrent à — 12° 50, il périt à — 22050. Anthemis arthemisiaefo- lia (Pyrethrum sinen- Chine et Japon. . 11 gèle à — 18075. Il supporte l'hiver sous se). une couverture. Armeniaca dasycarpa . . Perse . . . . . . . Il supporte l’hiver. — vulgaris ..... Ibid. ...... Ses jets gèlent à — 250. Il souffre beaucoup des gelées tardives du printemps. Artemisia Abrotanum . . Europe S. . . . . I1 supporte les plus grands froids. Astragalus vimineus . . Sibérie . . . . .. Id. Berberis canadensis, . . Canada . . . . . . Il résiste aux froids les plus rudes de la Bessa- rabie. Berberis sibirica — vulgaris. . .. Bignonia radicans . . . Broussonetia papyrifera. Buxus sempervirens Calycanthus praecox . . Y 0 Caragana Altagana. . . — Chamlagu Castanea Vesca Catalpa syringaefolia Celtis australis . .« Europe Betula alba arborescens . . . . frutescens. . . . . 28 . . Sibérie et Canada. Ibid. Amér. du N.... Eur. S. et Caucase. Japon Daourie . Europe S. Floride et Carol... . Eur. S. et Perse. — glabrata. . . .. Crimée = occidental NICE Cercis siliquastrum . . . Asie et Europe S. Clematisdonentalis = 7 PAS RAR ne =" Viailors sue CIE 0 0 à Clethra alnifolia Colutea arborescens. . . cruenta . . ximo Corylus Colurna tubulosa Crataegus coccinea . . . crus galli Douglasii . . deb.) glandulosa Cupressus fastigiata. . Amér. du N.... Europe $. fasca (subfusca Le- bide re : Ibid, SNSIDÉTEL EU . Europe $. et centr. Turquie et Grèce. Europe S. ne Amér. du N. .. Ibid ARS bide : : Ibid Re HOT EE DRORE Eur. S. et Asie Il résiste aux froids les plus rudes de la Bessa- rabie. Id. Il souffre des grandes chaleurs et ne vit pas longtemps. Les jeunes jets gèlent à — 9° C.; il gèle en- tièrement à — 200. Les jeunes jets souffrent à — 100; à — 26° le bois d’un et deux ans souffre aussi. Il souffre plus de la chaleur que du froid. Il souffre beaucoup à — 705, et il gèle en- tièrement à — 12°5. Il supporte les froids les plus rudes de la Bessarabie. Les pieds d’un et deux ans ont supporté — 14° sans abri. Les jeunes jets des vieux pieds gèlent à — 26°. Les jeunes jets gèlent à — 19°, Le bois de deux ans a souffert à — 260. Les bouts des jeunes jets souffrent à — 199. L'arbre gèle jusqu'au pied à — 250. Id. Id. Les jeunes jets souffrent à — 120 5; à — 21e il gèle au pied. Il supporte l'hiver et mürit ses graines. Id. Il souffre à — 12: 5; il a besoin d’abri. Ses jeunes jets gèlent aux bouts à — 190.11 périt à — 2705. Id. Id. 11 supporte les froids les plus rudes de la Bessarabie. Il résiste très bien. Id. Id. Il supporte tous les froids. Id. Id. Id. Id. Ses bouts gèlent à — 705. Il gèle au pied à — 120 5, et, sous une couverture, à — 21° 25. Cupressus horizontalis . Cydonia sinepsis , . . . Cytisus Adami vulgaris. . . .. capitatus sessilifolius . . . . Laburnum Elaeagnus angustifolia . latifolia . : Escallonia glutinosa Evonymus americana . . Ficus Carica . .. . Fraxinus americana CINÉTER elplica excelsior excelsior pendula . epipiera..… ferruginea platycarpa . . .. polemonifolia . . . Genista canariensis . . Gleditschia caspica . . honda macrantha orientalis . . . . triacanthos . . . — inermis. . Glycine (Wistaria) sinen- sis Gymnocladus canadensis Hippophae rhamnoïdes Hyssopus officinalis. Jasminum fruticans. officinale . . .. Juglans nigra. . . .. EEE à © bloroin 0 Juniperus communis . 29 Eur. S. et Asie Chinese Europe $. Eur. S. et Asie Ibid. Europe S. Crimée Iles Canaries , . . Denkoran et. Amér iINS: 7500 GLS NES Chats Lo ce Caucase et Eur. Asie S. et Eur. S. Caucase et Eur.S. INSTES Re a eine Amér. N. Perse, etc. . . . Europe . . . .. Ses bouts gèlent à — 705. Il gèle au pied à — 129 5 et sous une couverture à — 21° 25, Il supporte — 20° sans abri; à — 26 le bois d’un et deux ans gèle. Les jeunes jets gèlent à — 250, Les jeunes jets souffrent à — 2205. I1 ne redoute aucun froid. Id. Ses jeunes jets souffrent à — 199; il gèle au pied à — 2705. Il supporte tous les froids et fructifie bien. Id. Il ne supporte sans abri que — 11°. Il supporte l’hiver. Sans abri, il gèle à — 10°. Couvert, il supporte l'hiver. Il résiste aux plus grands froids. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Ses bouts souffrent à — 100. Il gèle à — 17°5. Le jeune bois souffre à — 25°. | Tous supportent les hivers les plus rigoureux. A — 7° 5 les jeunes pousses gèlent; à — 12° 5 la plante gèle entièrement; mais, couverte, elle supporte — 26°. Il résiste à l’hiver. 11 supporte tous les froids. Id. 11 fleurit et fructifie très bien. I1 souffre à — 15° et périt à — 25°. Id. fl souffre à — 19. A — 20° ses jeunes pousses gèlent; à — 25° le vieux bois souffre aussi; à — 2705 l'arbre gèle an pied. Il ne craint pas le froid; mais il souffre de la chaleur. Juniperus oblonga . .. — phoenicea. . . .. — sabina — virginiana . . .. Kerria japonica Koelreuteria paniculata . Lavandula latifolia . . . — Spica Liriodendron tulipifera . Lonicera Caprifolium . . etrusca periclymenum. . . sempervirens . . tatarica Magnolia acuminata . . Melia Azedarach . . .. Menispermum canadense Mespilus germanica. . . Morus alba . var. constantino- poltana- en rubra — multicaulis . . .. Paliurus aculeatus . .. Paulownia imperialis . . Persica laevis . . . . ., — vulgaris. . . . .. Philadelphus coronarius. — gracilis. ..... — grandiflorus. . .. INOdOLUS eee Picea vulgaris. . . . 1... Pinus Cembra . . .. halepensis , ... Larix. CS"); OHENtalS SITODUHS EN RCE sylvestris . . . . Caucase Il ne craint pas le froid, mais il souffre de la chaleur. Eur. S. et As.cent. A — 260 les bouts ont gelé. Sibérie, Caucase, . Il ne craint que la chaleur. Nine Id. JAPON D -e Il gèle à — 10°; couvert, il résiste à l’hiver. Chinese meme A — 2205, les jeunes pousses gèlent ; à — 25° il souffre jusqu’au bois de 3 ans. Europe S Il résiste à l’hiver. INR A Sen Id. Amen EN. Les jeunes pousses souffrent à — 15°. Eur. S. et Cauc. Europe S: . . .. EL ol à . Tous supportent l'hiver. A ANTANOS prove ob0 | SIDETIE MIRE Caroline . . . . . Il souffre à — 1295. I1 a besoin d’abri. ASIE em . Sans protection il était complètement gelé après un froid de — 22°5. Couvert, il a supporté — 1705. Canada eee I1 gèle par — 26° jusqu’à la racine exclusive- ment. Europe S. . . . . Ses jeunes pousses gèlent à — 22° 5. Chine et Perse. . Il supporte l’hiver. idee. . A—22°5 les jeunes pousses souffrent; le vieux bois gèle à — 2705. Nireinies- ere Id. Philippines . . . . A— 1205, le bois de l’année gèle. Il gèlecom- plètement à — 2705. Crimée et Cauc. . A— 19° le jeune bois gèle; à — 27° 5 il gèle tout entier. Il souffre beaucoup à — 100. Il gèle jusqu’au sol à — 17° 5 et jusqu’à la racine à — 22° 5. Couvert, il résiste au froid. Les bouts gèlent à — 19°, A — 25° l'arbre souffre beaucoup. Id. Europe S. . ... AMC UN Re ee Ibid. Caroline te Europe et Asie. . Ils supportent l'hiver. I1 souffre plus du chaud que du froid. . Eur. N., Sibérie . Caucase ere Europe et Asie. . Aster ir See le Canada ee \ Tous souffrent plus du chaud que du froid, . Europe et Asie, . Planera crenata. . . .. Populus balsamifera (?) . = Hdilatatart 0: Prunus avium flore pleno. — Cerasus flore pleno — Laurocerasus . . . — Mahaleb ..... M Padus er hu 2. — bracteosa,. . . .. Ptelea trifoliata . . . . . Caucase ter Ti SIDÉTIER EE Europe S. Nice tre Caucase”. "0. . Italie et Grèce. . Il supporte le climat de la Bessarabie. Il résiste aux froids les plus rudes. Id. + À — 190 ses jeunes jets souffrent ; à — 2705 il gele entierement. Il supporte l’hiver. Il souffre à — 60; il gèle à — 1205. Bien couvert, il! résiste à l’hiver. Il supporte les plus grands froids. Id. Id. Id. Le jeune bois gèle à — 152; à — 220 5 l'arbre gèle au pied. Il résiste à l’hiver. Id. . A —12°5 les jeunes jets gèlent ; à — 21°le pied gèle jusqu’à la racine, . A—100 il gèle jusqu’à la racine, BYHIS MATIN Europe centrale. . D PrAeCOX he ee Russie mérid.. . . — spectabilis Chme-r Rhamnus alaternus . . . Europe S. — dahuricus. . . . . Daourie. . . . .. Rhus typhina . . . .. . Virginie, Pensylv. Ribes aureum. . . . .. Amérique du N. . — PDeatoni. ..... Ibid — procumbens. . . . Daourie. . . . .. Robinia hispida. . . .. — monstrosa, . . . Caroline, Pensylv. Amen EN. SE VISCOSR Mean di sn Didi. .1e — tortuosa. . . . .. Ibid =: — umbraculifera, . . Ibid... .. — sophoraefolia . . . Ibid. . .. —ESendacacias ce. Ibid. Rosa gallica . . . . . . Europe S. — centifolia . . .. — damascena . . .. — pimpinellifolia ,. India Le 0 MOTOS Tim — saxatilis ..... Rosmarinus officinalis. . Rubus odoratus. . . ,. Ruscus aculeatus . . . . — hypoglossum . .. Salix americana pendula . — babylonica . .., Europe S. et Asie Ib 2. oGL, lu à Inde” Crimée rie HG Bototc ae Europe S. Amér. N.-O.. .. Cauc., Eur. moy.. Dinoju be oc vie Amér, N. . Perse tt , Il supporte l’hiver. IL supporte les plus grands froids. Id. Id, Il supporte l’hiver. A — 1705 les bouts des jeunes jets souffrent; et il gèle à — 2705. Il supporte assez bien l'hiver. Il supporte très bien l’hiver. Id. Id. Id. Id. Les différentes variétés de Rosiers suppor- tent en général l’hiver sans couverture; mais à — 2205 leurs jets gèlent A — 12°5 ses jets gèlent; à — 2205 il gèle au pied. Il supporte tous les froids. Id. Il souffre déjà à — 7° et il gèle entièrement à — 1295. Il supporte l'hiver. A — 15° il gèle entiergment. Id. Il souffre à — 19°. Id, Salix acutifolia . . . . = ritellina: ee Sambucus americana . . —— racemosa Solanum Dulcamara Sophora japonica . . . . Sorbus aucuparia . . . . — domestica. . . Spartium junceum. . . Europe N-..0.". PPEUTOpER RE . Europe S. Spiraea triloba . . . .. SIDÉTIE eee - == ACrenatd et Russie centr. et N — salicifolia . . . .. Th de — sorbifolia. «+: = DIbérIe ie Symphoricarpus racemo- SUN done ete AIMÉAINES ICE Syringa sinensis ACHAERMSÉECE — josikaea. . . . .. Transylvanie = Spersica er Dial PEFSERA EMEA — vulgaris. . . . .. Tbid. 7, 1e Tamarix gallica. . . . . Europe S. — tetrandra . . . .. TDR Taxus baccata . . .. Europe st re —" pyramidalis . . . . JIbid. . . : . .. Thuja occidentalis . . . Amér. N.. . . .. Tilia americana. . . . . Ibid ee ce — multiflora Ledeb . Abchasie.. . . . . bre ee LT EME EN Re cf: LWimns fastipiatas "HSThITe et — pendula. . .... Abd ne era Viburnum Opulus sterile. Europe . Europe S. — Tinus ... Vinca major Xylophylla ramiflora . . Amér. N. MEUTOPE NS CCE . A— 2205, les jeunes jets souffrent. Il fleurit Il supporte l'hiver. Id. Id. Id. Id. Id. A — 10 les bouts des jeunes jets gèlent. A — 26° le bois d’un an gèle. Il supporte les plus grands froids. Id. A— 10°, les jeunes jets gèlent; à — 190, la plante gèle entièrement, Il supporte l'hiver. Id. Id. A — 25° les jeunes jets souffrent. Id. Il supporte l'hiver. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. . A—12°5 le jeune bois souffre, et à — 2205 il gèle jusqu'à la racine. Id. et fructifie très bien, DRIMYSPERMUM LAURIFOLIUM Zecre DRIMYSPERMUM LAURIFOLIUM pgcaïsne. FAM. NAT. THYMELAEAF. ETYNOL: Üouvg (BRÜLANT) ET OAEQUUU (GRAINE), POUR LE PRINCIPE ÂCRE OU BRÜLANT QUE CONTIENNENT LES GRAINES. Drimyspermum REINW. Flores capitati, involucrati. Perigonium coloratum , tubulosum, inferum ; limbo quadrifido, subaequali, prae- floratione imbricativà, fauce nudà. Stamina 8, tubo inserta, exserta, alterna breviora. Stylus filiformis, stigmate capitato. Ovarium disco cupuliformi cinctum, biloculare; ovulis in loculis solitariis, appensis, anatropis. Drupa baccata, sarcocarpio fibroso, bi- vel abortu unilocularis, 1-2 sperma. Semen exalbumino- sum, testà fragili; cotyledonibus carnosis, plano-convexis ; radiculà brevi, superà. Arbores vel frutices Archipelagi indici; fo- lis oppositis, ramis subalternis, breviter pe- tiolatis, penninerviis; capitulis breviter petio- latis, vel subsessilibus, terminalibus axillaribus- que ant foliorum lapsu lateralibus. Flores albi. Drimyspermum REINWARDT in Sylloge II. Regensburger Bot. Zeit. DRCAISNE in Anna- les des Sciences naturelles, seconde série, tom. 19, Botanique p. 38. Phaleria W. Jack in Malayan Miscellan. ENDLIcHER Gen. n°. 2109. Cuar. srec. D. laurifolium pone. Fo- lis oblongo-lanceolatis, acuminatis, basi acu- tis; capitulis multifloris, terminalibus breve pedunculatis; floribus extrorsum subincanis; stylo staminibus superante. D. laurifolium DECAISNE I. c. p. 39. 3. PI. 1. A. 1-8 (analysis). Hassk. ÆRefzia p. 155. n°. 108. Dais dubiosa (ponE haud 8L. in Herbar. Timor. p. 41). Habit. in Insulé Timor et in Javä occidentali. Cest à monsieur le Professeur BLuME que nous devons les renseigne- ments suivants au sujet du genre Drimyspermum. »Le botaniste anglais w. sack a publié ce genre le premier, dans les Malayan Miscellanies, sous le nom de Phaleria. Celle dénomina- lion est aussi celle à laquelle nous eussions donné la préférence, si, déjà plus lôt, LATRgILLE ne s’en élait emparé pour un genre des Co- léoptères. En effet, le genre Drimyspermum de reivwarpr date de plus tard, ayant été publié dans la 2% partie des Sylloge, jointe à la Re- IT. 3 54 gensburger Botanische Zeitung. M. pecaisxe, qui a publié plusieurs espè- ces du genre Drimyspermum. dans les Annales des sciences naturelles, parmi lesquelles aussi celle qui nous occupe ici, a compris également que ce genre doit être rétabli, malgré le nom de Phaleria accepté par plusieurs auteurs.” Cette plante a été envoyée, il y a deux ans, par M. reysmanx, de Bui- tenzorg au Jardin Botanique de Leide. C’est une très belle plante de serre chaude. Les feuilles, de la forme de celles du laurier commun, sont couronnées de capitules de fleurs blanches aussi jolies que délicates. Les fruits qui succèdent rapidement aux fleurs, et qui, d’abord verts, ac- quièrent bientôt la couleur de carmin foncé très luisant, augmentent de beaucoup la valeur horticole de cette plante. Quoique bientôt murs, ces fruits sont si fortement adhérents par leur base à la plante qu’on les y voit encore quand des fleurs nouvelles vont déjà s'ouvrir; cela est d’un effet charmant. Les plus jeunes individus sont déjà en force de fleurir. Selon M. nasskarz 1), c’est un arbrisseau qui atteint une hauteur de 12", et la tige el les branches se voient parfois couvertes de fleurs d’un blanc de neige. Il aime les bois ombrageux, où il croît plus grèle el moins ramifié que quand il est cultivé dans les jardins. Comme celle des Daphnoidées, l'écorce de cette plante consiste de fibres si solides que les indigènes s’en servent parfois pour fabriquer des cordes, pro- priélé à laquelle la plante doit le nom indigène de Kakapasan (coton- neux). D'introduction récente, cette plante ne se voit jusqu’à présent que dans le Jardin de Leide; mais elle mérite bien de trouver place dans d’autres serres chaudes. Culture. — La culture de cette plante est très facile; elle réclame, comme nous venons de le dire, la serre chaude, où elle aime l'humidité. C’est principalement vers l'apparition des fleurs qu’on doit la garantir contre les insectes, surtout les limaces et les fourmis. Ces dernières n’ont besoin que de peu d'heures pour consommer tout un capitule même avant l’épa- nouissement des fleurs. Multiplication très facile par bouture. Nous ve- nons de semer les graines gagnées ici; el si nous ignorons encore le résullat, nous ne doulons pas que nous ne les voyions bientôt germer, H. W. 1) J. K. HASSKARL, Retzia sive observationes botanicae, quas in primis in Horto Botanico Bogoriensi mensibus Februario ad Julium 1858. Pugillus. I. Natuurk. Tijdschr. v. Nederl. Indië. p. 156. cé Zucc 177) A JAPONIC RAPHIOLEPIS = RAPHIOLEPIS JAPONICA sre8. et zucc. FAM. NAT. POMACEAE. ETYMOL: @açpig (AIGUILLE), Ae7tig (SQUAME), L’INFLORESCENCE MONTRANT DES SQUAMES OU BRACTÉES SUBULÉES. Raphiolepis LiNpc. Calyx tubo infundi- buliformi, cum ovario connato, limbo supe- ro, quinquepartito, deciduo, laciniis subulatis. Corollae petala 5, calicis fauci inserta, ejus- dem laciniis alterna, lanceolata, patentia. Sta- mina 20, cum petalis inserta, calycis limbo | breviora ; filamenta filiformi-subulata ; antherae ovatae, biloculares, longitudinaliter dehiscen- tes. Ovarium inferum, biloculare , loculis bi- ovulatis, ovulis collateralibus, e basi erectis, anatropis. Styli 2, basi coaliti. Pomum glo- bosum, calycis limbo deciduo disco carnoso clausum, biloculare, loculis monospermis, en- docarpio chartaceo. Semina erecta. Embryonis exalbuminosi, orthotropi cotyledones convexo- planae, radicula brevissima, inter cotyledones retracta , infera. Frutices indici; foliis alternis, sempervi- rentibus, coriaceis, reticulatis , crenulatis , sti- pulis subulatis, racemis paniculis vel termi- nalibus, saepe bracteis squamosis, persistenti- bus obsitis, petalis albis, filamentis plerum- que rubentibus. Raphiolepis LINDL. in Bot. Reg. tab. 468. Envoz. Gen. plant. n°. 6352, DE cAND. Prodr. II. 630. MeisNer Gen. 106. Cxar. spec. R. japonica sIEB. et ZUCC. Foliis obovatis oblongisve, obtusis, in margine recurvo grosse serrato-crenatis (floralibus in- tegerrimis), supra glabris, subtus flavo-virenti- bus et novellis parum rufescenti-tomentosulis ; florum paniculà contractä pyramidatà; brac- teis sub anthesi deciduis, calycis tomentosi laciniis ovatis, acutis, staminibus brevioribus; petalis obovatis, obtusis, interdum obsolete mu- cronulatis; fructibus globosis. Nom. Japon. Hama mokkok. — Nom. Jap Sin. Si-K6-K’wa. Crescit imprimis in australioribus Japoniae provincüs locis rupestribus ad littora ma- ris fluminumque ripas et ostia. Colitur quo- que in hortis Azaleis aliisque fructibus mixla. Floret Maio, maturat fructus auctumno. R. japonica s1e8. et zUcc. Flora Japonica p. 162. tab. 85. Au sujet de cette plante, les auteurs de la Flora Japonica ont dit I. c. ce qui suit: »Le genre Rhaphiolepis élabli par LiNDLEY, qui embrasse plusieurs ar- 36 bres comptés autrefois au genre Crataequs, paraît être répandu sur une vaste distance géographique. Plusieurs espèces sont connues des Indes et de la Chine. »Notre plante s'appelle au Japon Hama Mokkok, c’est-à-dire Mokkok (Cleyera) des rivages. Elle forme un buisson ayant six à dix pieds de hauleur, qui déjà se ramifie de la base, s’'ébranche beaucoup vers la cime et forme par ses rameaux resserrés el à feuillage touffu une py- ramide épaisse. Les feuilles, toujours vertes, sont elliptiques, courtement pointues ou obtuses, découpées en scie, lisses el coriaces. Les fleurs, d’un blanc rougeâtre, apparaissent en panicule terminale au mois de Mai. Les baies, noires, couvertes d’une poussière bleuâtre et de la grandeur d’une petite cerise, mürissent en automne et contiennent une, rarement deux graines. »Le Mokkok apparait souvent dans les provinces méridionales du Japon sur des pentes rocailleuses, et surtout aux rochers des côtes de la mer, aux bords des baies, des lacs et à l'embouchure des fleuves, d’où il tire aussi son nom. Dans les jardins on l’emploie principalement comme décoralion de groupes de rochers avec des Azalea el autres arbrisseaux ; ou on le plante isolément, à cause du bon effet qu’il produit quand sa couronne arrondie, à feuilles touffues, se couvre avec ses innombrables bouquets de fleurs rougeàtres.” La Raphiolepis Japonica, déja figurée dans la Flora Japonica 1. e., in- troduite il y a quelques années au Jardin Botanique de l'Université de Leide, nous a été envoyée par M. reysmanx de Java (qui l'aura recue du Japon) avec quelques autres plantes japonaises. C’est un très joli arbuste de serre froide, à floraison abondante et qui laisse bien derrière lui la Rhaphiolepis indica, connue déjà depuis longtemps dans les jar dins. De petites plantes, qui n’ont encore qu’à peine un pied de hau- teur, montrent cinq à huit panicules de fleurs blanches avec une nuance rose bien prononcée au centre. Les feuilles sont d’un vert très foncé à la surface; au revers, elles sont d’une nuance plus au moins glauces- cente, avec un réseau de veines plus vertes. Selon la vigueur de la plante, les feuilles, ainsi que les pétioles, différent de grandeur; parfois aussi la même plante a des feuilles à peu près sessiles et d’autres, beau- coup plus grandes, à pétioles assez longs. Selon nous, la Rhaphiolepis Japonica mérite bien d’être connue pour l'abondance de ses panicules de fleurs d’un blanc pur avec les étamines d’un beau rose, couleur qui égaie aussi la base des pétales; et, comme la Flora Japonica ne peut être consultée par tous nos lecteurs, nous n’avons pas hésité à faire fi- gurer de nouveau, d’après nature, cet arbuste recommandable du Japon. 37 Culture. — Nous avons déjà dit que c’est une plante de serre froide ; elle ne réclame pas beaucoup de soins. Un terreau de feuilles ou de bruyère lui convient très bien. Aux premiers jours de février il com- mence à paraitre des boutons à fleurs. On fera bien de porter alors la plante à une autre place de la serre où les rayons du soleil, si rares qu’ils soient encore vers cetle époque dans notre pays, peuvent pourtant pous- ser les boutons à s’ouvrir. Souvent chaque branche de l’année précé- dente produit un panicule à fleurs, plus ou moins fort selon la vigueur de la plante. On peut multiplier par boutures. Cet arbuste se prêle par- faitement à être forcé au commencement de février. S'il est placé vers ce Lemps en serre chaude, les boutons ne tardent pas à s’ouvrir comme pour servir d'ornement aux serres, où, en ce mois, chaque fleur est la bienvenue. L'établissement de M. von siesoze ET comp., qui ont reçu cette plante il y a deux ou trois ans, en possède déjà une belle multiplication. H. W. SOLANUM OVIGERUM pux var INSANUM. Que doit-on entendre par cette expression: «une plante nouvelle?» Ce qu'il y a de certain, c’est que le mot ne signifie pas toujours la même chose. Le botaniste et l’horticulteur ne donnant pas à leur étude des plantes la même direction, le premier n’appliquera l’expression de «plante nouvelle» qu’à celles qu’il saura n’avoir pas encore été décrites daus un ouvrage quelconque de la science. Quant à l’horticulteur, il lui suffit, pour déclarer une plante nouvelle, qu’elle ne se trouve encore dans aucun catalogue d’horticulture, ou qu’elle n’entre que récemment dans la culture ou le commerce. ; Quand nous examinons les herbiers dont les éléments ont été recueillis dans les pays tropicaux, nous restons en extase à l’aspect d’un grand nombre de plantes, qui, introduites dans nos serres, se répandraien bientôt dans toutes les collections, où leur assureraient un si bon accueil la beauté ou le volume des fleurs, la grâce de la forme, l'éclat des couleurs d’un feuillage aux mille nuances, et tant d’autres qualités ou vertus particulières. Si cela est vrai de tous ces herbiers en général, 38 c’est bien le cas de le dire ici des plantes du pays qu’on a, certes, raison d'appeler la perle de la couronne de la Néerlande, l'ile de Java, véritable paradis terrestre où la plus riche et la plus luxuriante végé- tation réclame un tribut d’admiralion de tout être doué de sentiment, et à plus forte raison des naturalistes qui respirent une fois au sein de celte belle nature dont il leur est donné de comprendre et d’exprimer la magnificence. Aussi que de fois, en ouvrant les portefeuilles qui ren- ferment les échantillons d’une partie de la végétation Javanaise, n’avons- nous pu contenir l’expression du voeu que nous venons d'émettre. Comme lant d’autres souhaits au sujet de notre horticulture, ce ne seront sans doute encore là que des pia vola pour toute la vie; puisse la postérité la plus proche les voir au moins un jour s’accomplir! Nous nous sommes éloigné de notre sujet; mais il nous est facile d’y revenir sans autre transition. La plante dont nous voulons parler est déjà connue depuis longtemps dans la science: elle sera, cependant, si nous ne nous trompons pas, nouvelle dans la culture. Quoi qu’il en soit, c'était un fait à consigner, el voici ce dont il s’agit. En décembre de l’année dernière, visitant le jardin de la Vve. van LEEUWEN &@& rizs, horliculteurs à Rollerdam, nous apercevions bientôt deux plantes de même espèce qui demandèérent toule notre attention. C'était une Solanée, et, spécialement parlant, un Solanum ; voilà tout ce que nous pouvions en dire au premier abord. Cependant, la grandeur et la couleur des fruits excitant notre curiosilé, nous interrogeâmes les propriétaires. Mais M. van LEEUWEN ne put nous donner, au sujet de cette plante, que ces quelques mots de renseignement: il avait trouvé ces plantes, encore très petiles, parmi quelques Caladium et Dioscorea qu'il avait reçus, au printemps, dans une caisse qu’il soupçonna provenir de la Chine (?). La plante mesurait, au temps de notre visite, 2 pieds de hauteur, et portait 10 fruits d’une longueur de 0,15 et d’un diamètre de 0,18 mètre. C’est probablement l'espèce déjà décrite à Java, en 1825, par M. 8LuME dans ses Bijdragen tot de Flora van Ned. Indië, sous le nom de Solanum ovigerum Dun var. insanum. La plante ne portant alors, outre les fruits, que quelques feuilles rétrécies, il ne nous est guère possible, malgré les fruits qu’elle présente, de constater la complète identité de lespèce. Au reste, nous nous sommes empressé d'envoyer un fruit que M. van LEEu- Wen nous à cédé pour notre publication à notre honorable collaborateur M. le contre-amiral ver uuezz, qui nous a fait parvenir en retour un joli dessin que nous publierons dès que nous aurons vu la plante en 39 fleur: ce sera sans doute cet été, si la plante est bien réellement, comme nous l’a assuré le possesseur, annuelle. L’assertion doit pourtant être confirmée; mais, si nous n’osons pas encore constater le fait, nous pouvons Loujours dire que la plante a du moins déjà fleuri la première année. H. W. "2099600 — LE GENRE SWAINSONA ET SES ESPÈCES. Parmi les plantes de serre froide, il n’y a peut-être pas de famille plus riche en genres recherchés pour l’abondance et la beauté des fleurs que les Papilionacées. En effet, cette famille possède beaucoup de genres, qui, dignes d’être estimés sous divers rapports, se rencontrent depuis assez longtemps aussi bien parmi les plantes que cullivent les gens du monde avec le seul but d’en jouir en fleur dans leurs salons, que dans les collections des véritables amateurs. Citons, entre autres, les Podalyria, Callistachys, Chorozema, Dillwynia, Pultenaea, Bossiaea, Kennedya, Clianthus, Indigofera, Swainsona, ete. etc. Pourquoi donc, dira-t-on, appeler l’attention du lecteur sur une fa- mille si répandue? C’est que nous croyons devoir lui signaler un genre, qui, déjà connu dès le commencement de ce siècle, n’a pas joui jus- qu'ici de la considération particulière qu’il mérite. C’est le genre que le savant anglais sazisBury a dédié, en 1806, à ISAAC SWaAINsoN sous le nom de Swainsona. Ces petits arbrisseaux, originaires de la Nouvelle-Hollande, sont à feuilles imparipennées, multijuquées, à stipules non persistantes; les fleurs se présentent en forme de racème; elles paraissent dans l’aisselle des feuilles, et sont quelquefois plus longues que ces dernières. Ces fleurs sont assez grandes relativement aux plantes, généralement délicates. Il y en a de roses, de violeltes et de blanches. Pour peu qu’on veuille seulement donner un peu de soin à la culture de ces plantes on verra que, reconnaissantes aussi, elles paient d’une belle et abondante floraison le peu de peines qu’elles ont pu demander. C’est des semailles renouvelées qu’on obtient les plus belles plantes. La recommandation est, au reste, bien facile à suivre, car c’est un genre dont on obtient des graines chaque année. L'hiver, il faut tenir ces 40 plantes sous châssis froid ou dans une serre bien aérée, près des fenè- tres; on les porte en plein air aux premiers jours du printemps, alors qu'on n’a plus à craindre de gelées. On peut aussi les multiplier par boutures; mais cette manière n’est à recommander qu’en cas de nécessité, c’est-à-dire que dans le cas où l’on n’a pu se procurer des graines. Nous empruntons au Berliner allgemeine Gartenzeitung, L p. 564, la nomenclature suivante des espèces de ce genre: ile Sw. coronillaefolia Sa/isb. Même dans sa jeunesse cette plante est presque entièrement dépourvue de poils. Les folioles, au nombre de 25, sont plus ou moins alternes, oblongues, et, au sommet, presque toujours un peu émarginées. Les fleurs, portées sur des pédoncules tendres, n’ont pas absolument la couleur rose qu’indique la figure de sazisBury dans son Paradisus; elles sont plutôt rouge-violet. L’étendard présente, en son milieu el vers la base, une lache vert- blanchâtre, couleur qui se continue le long de la surface dorsale de la carène. Les gousses, glabres el presque dressées, sont peliles; elles ont un pouce de longueur et une largeur de 41—5 lignes, el sont portées sur des pédicelles de 3 lignes de longueur, plus courts que les élamines persistantes. Il existe de cette espèce une variélé à fleurs blanches. . Sw. galegaefolfa À. Br. Celte espèce, en général plus forte et plus vigoureuse que la précédente, n’est pas d’abord sans duvet ; il lui pousse même, après la jeunesse, quelques pelits poils au pétiole universel el au calice. Ses 23 folioles, comme chez l’espèce précédente, oblon- gues et souvent émarginées, sont plus longues, mais un peu plus étroites. Les fleurs sont beaucoup plus grandes, et le racème, aussi beaucoup plus long, montre la même tache vert-blanchâtre sur un fond d’un rouge plus pur. Les pédoncules, moins grêles, sont munis a leur base de bractées distinctes. La gousse, glabre, large de 10 lignes, alteint souvent la longueur de 2 pouces. Elle est portée sur un pédicelle qui a souvent plus de 5 lignes et a au moins la lon- guer des élamines persistantes; recourbée à la base, elle prend bien- tôt une direction horizontale. Le style, persistant, est court. On rencontre souvent cette espèce dans les jardins, ainsi que la Swain- sona rosea. Sw. Greyana Lindl. est encore plus robuste et se distingue en ce qu’elle est fort poilue, ce qui ne se présente pas, tou- tefois, chez les plantes cultivées, d’une manière aussi distincte 41 qu’on pourrait le penser d’après la figure de M. zinpzey dans le Botan. Register. Souvent même la surface des jeunes feuilles est en- lièrement dépourvue de poils. Cependant, les boutons à fleurs, les bourgeons et les calices sont couverts de poils blancs laineux. Les feuil- les, longues de plus de 11 pouce, et larges, au milieu, de 6 lignes, sont oblongues, un peu émarginées au sommet et disposées par 7—10 paires. Les fleurs, assez grandes, rouge-violeltes, sont portées sur des pédicelles courts, à peine plus longs que les bractées qui les soutiennent, et sont du même dessin que chez la Sw. galegaefolia. Les pédicelles des gousses, glabres, sont plus longs que les élamines persistantes. Sw. grandiflora À. Br. Celle espèce, qui ne se trouve pas dans les cultures allemandes, paraît se rapprocher de la précédente. Il n’en faut chercher les caractères distinctifs que dans les proportions re- latives. Les bractées sont plus courtes que les pédicelles, et les la- ciniures du calice, plus courtes que le tube. Chez la Sw. Greyana, les laciniures sont très aiguës et plus longues que le tube. Sw. Lessertiaefolia D. C. Plus tendre encore que la Sw. coronil- laefolia, cette plante se rapproche de la Sw. Greyana par la pré- sence des poils, lesquels disparaissent avec le temps. La feuille se compose de 13—15 folioles, oblongues, étroites, assez obtuses; les stipules, au contraire, sont ovales. Les racèmes, portés sur des pé- doncules striés, assez bien garnis de fleurs d’un beau rouge, sont quelquefois plus longs que les feuilles. Les laciniures du calice sont assez larges, et l’élendard, qui est bicalleux en quelques espèces, est chez celle-ci et la suivante écailleux. La gousse est portée sur un pédicelle très court. Sw. Froebelii Reg. Cetle espèce est absolument analogue à la pré- cèdente. Elle s’en distingue en ce qu’elle n’a ordinairement que 11 ou au plus 13 folioles, oblongues aussi, qui, ayant l’extrémité re- courbée, paraissent tronquées; puis, en ce que les stipules sont lancéolées; les racèmes ne portent que peu de fleurs. Les pédi- celles de ces fleurs, violettes, ont à peine la longueur du calice, lequel est muni de poils couchés. L’ovaire, et sans doute aussi la gousse, sont très court-pédicellés. Sw. Osbornii 7h. Moore. C’est une espèce plus herbacée et plus tendre que les deux précédentes, et entièrement glabre. Les folioles, au nombre de 29—51, en sens plus opposé, plus larges, vers le milieu, de près de 11 ligne, sont d’une longueur de 5 lignes, et un peu émarginées au sommet. Les petites stipules paraissent tronquées. 10. qe 42 Les belles fleurs bleu-pourpres sont portées sur des pédicelles longs et grèles, soutenus par des bractées extrêmement petites; les gousses, au contraire, plus longues d’un pouce, mais à peine larges de 6 lignes, ont des pédicelles de 31 lignes; elles paraissent plus courtes que les élamines persistantes et ont une direction assez droite. . Sw. laxa R. Br. Cette espèce, qui est glabre aussi, parait avoir beaucoup d’analogie avec la Sw. Froebelii et la Sw. lessertiaefola, en celle particularité surtout que l’étendard ne montre à sa base aucune callosité. Les folioles sont au nombre de 13—15. Les fleurs se trouvent aux pédoncules longues, à des distances assez grandes, sur des pédicelles très courts et soutenus par des bractées subulées. . Sw. phacoïdes Penth. Celle-ci se distingue de toutes les autres en ce qu’elle se couche sur la terre. Elle est glabre, comme la Sw. Greyana. La feuille se compose de 15—15 folioles très étroites, qui paraissent tronquées. Les racèmes sont un peu plus longs que Îles feuilles, et ne portent que peu de fleurs. Ce qui caractérise aussi cette espèce, c’est que les gousses, court-pédicellées, sont à poils rudes. Sw. stipularis Æerd. Mull. Cette espèce a la plus grande analogie avec la Sw. phacoides. Selon FERD. MULLER, Ce sont les poils qui donnent à la plante une couleur glauque. Les feuilles, étroites, cu- néiformes, émarginées au sommet, se présentent par 5 ou 6 paires, et les stipules, grandes, triangulaires, sont peu, mais fortement dentées. Le racème ne porte que 6 à 9 fleurs au sommet d’un long pédoneule. Le côté dorsal du style n’est barbu qu’au sommet. Jus- qu'ici la forme de la gousse est encore inconnue. Sw. tephotricha Perd. Mull. Découverte par le célèbre voyageur FERD. MULLER dans l’intérieur de la Nouvelle-Hollande méridionale, cette espèce donne une petite plante d'environ ? à 1 pied de hau- teur, à plusieurs tiges, naissant en même temps que la racine. Les folioles, en 5—9 paires, oblongues, cunéiformes, presque longues d’un pouce sur seulement 2 à 3 lignes de largeur, sont couvertes de poils glauques couchés. Les stipules, triangulaires, lancéolées, sont acuminées. Les fleurs, de couleur rose-foncé, deviennent, pendant la floraison, presque rouges. Le calice est garni à la fois de poils verls el rudes, et de poils blancs et frisés. Le côté dorsal du style est aussi pourvu de poils longs. L’ovaire , tomenteux, est sessile. Comme chez l’espèce précédente, on ne connait pas encore la gousse de celle plante. 43 12. Sw. microphylla Asa Gr. Très petite plante, presque entièrement glabre. Les feuilles sont posées en 6—12 paires de folioles, obcordi- formes, cunéiformes vers la base. Elles sont moins longues que les racèmes, lesquels sont riches en fleurs. Les gousses, ovales et cour- bées, sont glabres et coriaces. —"20666 0 ——- MULTIPLICATION DES CYCLAMEN PAR BOUTURE. Dans le n°. 1 du Journal de la Société impériale et centrale d'horticul- ture de Paris, M. reLé appelle l’attention sur un mode de multiplication des Cyclamen par bouture, qui nous paraît assez important, aujourd’hui surtout que le goût se porte de plus en plus vers ces jolies plantes, dont la culture des graines présente, d’ailleurs, bien des diflicultés, at- tendu le peu de graines qu’on en peut récolter et la perte de temps qu’elle occasionne. L'opération que pratique M. recé, parait devoir être recommandée el pour sa simplicité et pour la certitude d’un bon résultat. Elle n’exige, dit-il, que de-lattention sur ce point que l'enlèvement des boutures n’endommage pas le tubercule sur lequel on les prend. M. recé détache, isolément, chaque feuille tout entière avec le péliole, à lextrémité in- férieure duquel on laisse tenir un très petit fragment du tubercule-mère, ce qui est une sorte de talon qui doit servir de point de départ des ra- cines. M. p. avait pratiqué sa méthode le 15 janvier et le 28 octobre de l’année précédente sans voir aucune différence dans la facilité de la reprise; cependant, déjà en janvier il montrait à la Société des plantes bien enracinées de Cyclamen persicum mizz et C. Coum. w., boutures du mois d'octobre 1857. Ces boulures ayant été placées sur une tablette dans une serre chaude, M. ». en a perdu environ un quart; mais, en mellant ces boutures sous cloche, et à la faveur d’un peu de chaleur, il n’en a plus perdu une seule. —20896 0—— + 44 TROIS NOUVELLES VARIÉTÉS DE PYRETHRUM ROSEUM. En faisant mention de ces trois belles variétés obtenues par M. H. J. 8epiNGHaus de Nimy, près de Mons, nous appellerons d’abord l'attention des amateurs sur le riche catalogue publié, en janvier 1858, par cel habile horticulteur. C’est la première fois que M. 8epiNénaus nous à fait parvenir son catalogue, el nous nous empressons de reconnaitre que l'envoi de cette notice nous a élé d’autant plus agréable qu’elle renferme une spécialité de plantes dont nous avons en vain cherché jusqu'ici une énumération si compléte. La notice est riche en espèces et le choix des plantes est exquis. C’est aux plantes vivaces de pleine terre que M. geniNénaus parail particulièrement se vouer. «Des plantes vivaces!» diront quelques lecteurs, et ils passeront outre. Loin de nous, dirons-nous aussitôt, l’idée de vouloir imposer un goût quelconque aux amateurs; mais il nous faut écrire pour tous, et nous devons Llenir compte que si ces plantes sont souvent méconnues, elles ne sont pas moins estimées d’une grande partie des amateurs de belles plantes. Il y a certainement bien des personnes qui, ou peu disposées à conserver des plantes de serre, ou ne les estimant pas à leur valeur, recherchent et recueillent avec joie les plantes vivaces. Et, en effet, elles méritent bien d’être estimées plus généralement. S'il est vrai, toutefois, que le nom de beau ne doive être accordé qu'à ce qui n’est à obtenir qu'à grands frais el à conserver qu'avec peine: el qu'il n’y ait de plantes intéressantes que celles qui ont le mérité de la rareté, les plantes dont nous voulons parler doivent alors être rejetées, car elles se répandent bientôt. Mais ce paradoxe est con- damné par tout véritable amateur, spécialement par quiconque a de vastes terrains à sa disposilion, el généralement par (ous ceux qui aiment à se voir entourés, en élé, de fleurs souvent si éclatantes qu’elles peuvent non seulement rivaliser avec beaucoup d’espèces de plantes de serre qu'on ne parvient à se procurer qu’à un prix exorbitant, mais encore remporter parfois le prix de beauté. Inutile de dire que nous aimons les plantes de serre et que les plantes ou nouvelles ou rares, ou très difficiles à conserver même en serre chaude de la meilleure construction, ont aussi pour nous leur prestige, et que nous ne nous épargnons aucune peine el ne nous donnons aucun repos avant de les voir dans nos serres : 45 mais pourquoi n’aurions-nous pas aussi notre passion pour des plantes qui font le plus bel ornement du jardin proprement dit? Nous sommes donc heureux d’avoir l’occasion de contribuer à encourager ceux de nos lecteurs qui n’ont jusqu'ici qu’un regard de dédain pour les plantes vivaces à peupler leurs parterres de quelques espèces choisies, et nous sommes sûr que ces plantes excileraient bientôt toute l'attention que nous réclamons en leur faveur. Le catalogue de M. 8epiNenaus présente environ quinze cents plantes vivaces! et ce n’est pas seulement au nombre, mais aussi au choix des nouveautés qu’il faut applaudir; par l'élégance du port et la beauté des fleurs beaucoup de ces espèces mériteraient pour ainsi dire une mention particulière. Nous ne saurions donc assez recommander ce catalogue à tout amateur avide de compléter ou d’enrichir ses collections. Avec son catalogue, nous avons reçu du même hortliculleur une belle planche où se trouvent figurées les trois nouvelles variétés du Pyrethrum roseum. Comme il est rapporté à la fin du catalogue, ces plantes ont remporté à Paris la médaille d’argent de première classe, et, à Mons, une médaille d'honneur en vermeil, grand module. Le possesseur a donné à ces trois variélés les noms de Pyrelhrum roseum flore pleno, Gloire de Nimy et Tom Pouce. » Le P. roseum fl. pleno est, dit M. gepiNcuaus,» une magnifique variélé qui atteint 2 à 35 pieds de hauteur. La lige principale et les rameaux sont dressés; les feuilles, d’un beau vert foncé et assez grandes, sont pennatifides à divisions laciniées, incisées. Les pédoncules, très- longs. portent une ample capitule à double rangée de rayons larges, longs, d’un beau rose, au dessus desquels se montrent plusieurs rangs de petits rayons roses provenant de la transformation des fleurs lubuleuses du disque en fleurs ligolées formant comme une petite couronne de languettes irréguliè- res chifonnées, tordues , ceignant la base du disque, bombé, de couleur d’or. «La variété Gloire de Nimy présente de grandes capitules à longs rayons plats, disposés sur deux rangées et d’un carmin tellement velouté qu’il est impossible au peintre d’en traduire sur le papier la teinte exacte et surtout le brillant. « La variété Tom Pouce convient spécialement pour les pelits massifs Cette plante s'élève an plus de 12 à 15 centimètres et donne une douzaine de fleurs d’un riche carmin pourpre.» Ces variétés, qui ne sont en vente que depuis le mois de septembre dernier, sont cotées aux prix suivants: Pyrethrum roseum flore pleno . . . . . . . 10 à 15 francs. 46 Gloire de PNImp an ENONCE CS AMIO ane DOM SR OUCENEMNENMENCNRENNE RERSERELTSEAR 2,50 » De ces belles variétés c’est principalement celle à fleurs doubles qui paraît remporter la palme. Elles sont toutes les trois figurées dans les annales de la Société impériale et centrale d’horticulture de Paris et dans le Journal d’horticullure pratique de la Belgique. REMARQUES SUR LA CULTURE pe La DISA GRANDIFLORA. L ric. Si la culture de cette plante, appelée dans la Pescatorea la Reine des Orchidées, a produit jusqu’ici si rarement de bons résultats qu’il serait facile de citer le peu de jardins où elle a fleuri, la cause doit en être cherchée dans l’idée fausse des conditions de la végélalion naturelle d’après laquelle on la cultivée. Partout où la plante à fleuri, elle a bientôt péri, les fleurs n'étant que le produit d'individus indirectement introduits. La Disa grandiflora est une de ces plantes dont les conditions de vie sont des plus limitées. C’est du Cap de Bonne-espérance qu’elle est ori- ginaire: elle était d’abord abondante sur le Tafelberg; mais ellé y a à présent à peu près disparu; elle s’y rencontre encore à une hauteur au dessus du niveau de la mer, où, dans la saison rigoureuse, la lempérature descend jusqu’à la gelée, tandis qu’en été, favorisé par la chaleur qui règne dans les contrées voisines, le thermomèlre monte souvent à + 26° — + 28° Réaumur. Ce que l’on a maintenant conclu de celte ob- servalion, c’est que, par la réunion des exhalaisons produites par la température plus chaude d’en bas et des couches d’air plus froides d’en haut, les plantes se trouvent exposées à une atmosphère continuellement humide. C’est ainsi qu’en automne et en hiver elles sont souvent durant plusieurs semaines sous le brouillard et les nuages. La Disa se trouve aussi sur les bords des eaux qui, descendant du haut des montagnes, la viennent abreuver constamment d’eau froide. Dans sa patrie la Disa fleurit dès que la saison chaude se fait sentir; aussilôl après, la plante meurt el se multiplie, partie en poussant direc- lement à sa base de jeunes individus, partie en formant des turions qui deviennent aussi, encore vers l’automne, autant de jeunes plantes. 47 Quand on parle de la culture de la Disa, il est entendu qu’on suppose s’adresser à des personnes en possession de ces jeunes plantes. Un lerreau de bruyère encore plein de bouts de racines, ou une terre tourbeuse mêlée de sable et d’un peu de charbon de bois, feront obtenir le meilleur résultat. On ne plante pas dans des pots trop grands, attendu qu’en retournant les pots on peut facilement voir si les racines atteignent la paroi et le fond; le cas constaté, on transplante en des pots plus grands. La plantation doit se faire en septembre ou en octobre. Durant l'été on place les pots en une serre dont les fenètres sont ouvertes nuit el jour, ou du moins près des fenètres, pour que la plante aspire un air frais. Si l’on peut disposer d’un lieu humide, aéré, nullement exposé aux rayons ardents du soleil, on peut alors aussi placer les pots en plein air. Les plantes se trouvent bien sous cette température jusqu'aux gelées. Tant qu’il ne gèle pas, le temps nébuleux et froid de l’automne ne peut que leur être avantageux. On doit surtout veiller à ce que les rayons du soleil ne dessèchent point l’air qui les environne; que la terre soit continuel- lement humectée et que l’on arrose 3—5 fois par jour, et même encore plus souvent quand l'air est très sec, et avec de leau de pluie ou de rivière aussi froide que possible. A l’entrée de l’hiver on place les pots en serre froide, à l’abri de la gelée; on peut alors encore, sans crainte, continuer les bains froids, car c’est principalement à celte époque que lhumidité est le plus nécessaire pour ces plantes. On fera même bien de. placer, en outre, une soucoupe pleine d’eau sous les pots. La partie de la plante qui se montrera aux yeux ne croitra que très peu; mais c’est aux racines qu’il faut, en ce moment, aider à se bien nourrir, car c’est de leur force que dépendra, au printemps, la floraison de la plante. Que si l'individu est alors encore trop faible pour fleurir, il ne laisse pas, cependant, de mürir, el il parait bientôt à sa base une autre plante qui sera de beaucoup plus forte. Pendant l'hiver la chaleur est mortelle pour la Disa: c’est celle température qui tue lant d'individus de l’espèce. A la fin de février ou les premiers jours de mars, c’est-à-dire dès que, toute crainte de gelée ayant disparu, le soleil commence à faire sentir ses rayons vivifiants, on éloigne la terre du dessus, autant que possible sans endommager les racines, pour la remplacer par de la terre fraiche. Puis, on place les pots dans une serre chauffée à + 10° — + 15° Réaum. Les jours clairs, la température peut encore être plus élevée. On continue l’arrosement à l’eau froide jusqu’au moment où le bouton paraîl, ce qui a lieu vers la fin de mars ou le commencement d'avril. A partir de cette époque il ne faut plus humecter la plante, mais seulement avoir soin que la terre reste humide, sans danger de se 48 dessécher, et cela jusqu’à la fin de juin ou le commencement de juillet, alors qu’apparaissent les nouvelles plantes. Si c’est parce qu’elles étaient trop faibles que les vieilles plantes n’ont pu fleurir, je le répète, elles ne larderont pas moins à mourir tout en donnant naissance à une autre plante de beaucoup plus forte, dont on peut, en toute certitude, espérer voir les fleurs l’année suivante, résullat qui récompensera généreuse- ment l’horticulteur de toutes ses peines. Cet article, écrit par M. SrANGE, que nous empruntons au N°. 1 du Hamburger Garten- und Blumenzeilung, nous à paru être d’une impor- lance d'autant plus grande pour la Hollande qu'il s’y trouve en plus d’une serre des exemplaires de celte Orchidée. Il serait à regretter que la Disa reslàt toujours aussi rare, car c’est une des Orchidées les plus remarquables pour la grandeur et l'éclat de ses fleurs splendides. Il nous serait impossible de traduire ici tout le plaisir que nous avons éprouvé à admirer les résultats des plus heureux en fait de culture des Orchidées obtenus par l’auteur de l’article curieux dont nous venons de donner la traduction. Ce fut pour nous une bien belle journée que celle que nous avons passée loul entière dans les serres de M, le consul SCHILLER à OVELGOENNE, près de Hambourg, confiées à la capacité d’un horticulleur qui, relativement jeune, s’est déjà acquis un précieux trésor d'expérience. M. scæizcer, en nous faisant, il y a quelque temps, honneur d’une visite, nous a dit que déjà la Disa avail développé chez lui ses fleurs superbes. On peut avoir l’idée du résultat obtenu, par la figure de cette plante qu’il donne dans son beau catalogue rédigé par M. REICHENBACH fils, qui ne conlient pas moins de 1268 espèces de celle même famille. Cette plante est aussi figurée dans la Bot. Register, tab. 926, et dans la Flore des Serres, etc., IL. pl. 160. 2086 6 ——— 29/2807 N1IHVIIXOL SIHVIINV NOT LS " , ANTIARIS TOXICARIA zescu. FAM. NAT. ARTOCARPEAE. eryMoz: ANTJAR ou ANTSJAR, NoM 3AvaANAIS. Masc: Coenanthium(receptaculum s. involucrum auct.) Antiaris LEScH. Flores monoeci. discoideum, multiflorum, subtus squamulosum. Perianthium 4-raro 3-phyllum, praefloratione Antherae 4 raro 3, subsessiles. Fem: Coenanthium turbinatum, imbricatâ. uniflorum, squamulis velatum, cum fructu accrescens. Perianthium nullum. Ovarium coenanthio uni- tum, ovulo anatropo, inverso. Stylus bipar- titus. Drupa carnosa, monosperma. Embryon exalbuminosum, inversum. Arbores Jactescentes. Folia alterna, brevis- simè petiolata, stipulata, inaequaliter subcor- dato-oblonga, integerrima, repanda, aut den- ticulata, costato-venosa. Pedunculi axillares, lapsu foliorum laterales, subsolitarii, sursum (aut si sunt ramosi pedicelli in apicibus eorum) in discum subtus squamulosum supra floribus masculis innumeris obtectum expansi, aut veluti in cupulam quandam urceolatam clau- sam florem femineum intimè concretum fo- ventem incrassati. CuaR. spec. A. toxicaria LEscH. Foliis ovali-oblongis, obtusis sive acutiusculis, basi inaequilater cordatis, subpubescenti-scabris (ju- nioribus denticulatis, utrinque hirsutis); pe- dunculis simplicibus; coenanthiis femineis tur- binato-ovoideis. A. toxicaria LESCH. in Annal. du Muséum d'hist. nat. XNI. p. 459. t. 22. Ipo seu Hipo CAMELL. in Rat Hist. Plant. App. II. p. 87. — Ipo Pers. IT. p. 566. — De Macasserze Vergift- of Spat- boom vALENT. Beschr. Amb. p. 218. fig. L (procul dubio ex rumPar1 MS. tunc tempo- ris inedito desumtum). — Arbor Toxicaria mas. Ipo. rRuMPH. Herb. Amb. II. p. 263. tab. 87. — Antshar Horsr. in Verh. Batav. Gen. VII. p. 8. — Antjar s. Antsjar Javanorum, Pohon Upas Malaicorum, Ipo Macassarum et incolarum insularum Philippi- narum, in quibus haec arbor etiam Hypo nominatur. Habitat in Jav/ praecipuè in orientalibus provinciis, locis fertilibus, non altis, densis nemoribus obtectis, in quibus mense Junio ineunte floret ac deinde defoliatur, post, ubi inflorescentia mascula decidit, nova rursus folia explicat. In aliis quoque insulis reperi- tur, veluti in Bali, Celebes et, ut verisimile est, etiam in ZJimor atque Philippinis, ac RUMPHIO auctore, etiam in Borneo et Suma- trâ. (BLUME, Rumphia I. p. 56. tab. 22, 23.) Comme cet arbre a été introduit de nos serres dans plusieurs jardins de l’Europe, il nous a paru de circonstance d’en trailer dans notre 6 50 journal. À laide des planches ci-jointes, dont la première représente Parbre en petit, et la seconde donne les analyses d’après la Rumphia, on sera à même de juger du port général, de l’inflorescence et des par- ties constituantes des fleurs de cette plante remarquable. Voici maintenant quelques observations sur l’histoire de l’Antiaris toxicaria et son poison: Il est généralement connu que plusieurs peuples féroces enduisent de poison les pointes de leurs armes afin d’en assurer les effets mor- tels; l’usage des flèches empoisonnées, soit à la guerre, soit à la chasse, est même assez répandu el remonte aux siècles les plus reculés. Qu'il nous suflise de rappeler, par exemple, les flèches fameuses de Philoctète et les assertions que nous transmet l’histoire sur les traits empoisonnés dont se servaient les Scythes, les Gaulois et d’autres peuples barbares de l'antiquité. De nos jours encore des peuples farouches, tels que les naturels de plusieurs contrées de PAmérique, de PAfrique, de l'Asie et de la Polynésie, ne reculent point devant cet affreux moyen, pour se débarrasser de leurs ennemis en portant à l’aide de flèches un poison rapide dans leurs veines. D’autres substances fournissent à d’autres pays des venins pour faire alteindre le même but. Le poison végétal dont se servent les habitants de l’Archipel des Indes est connu sous le nom d’Zpo ou d’Upas. Découvrir quelles étaient les plantes dont on le prépa- rait, C’élait une question qui devait vivement intéresser quiconque en avait jamais entendu parler; et pourtant, malgré les fréquentes relations établies entre l’Europe et les Indes Orientales, ce secret funeste devait nous échapper bien longtemps. Les voyageurs Européens qui visitaient ces pays lointains et entendaient débiler, au sujet de l’Upas, les contes populaires ornés et exagérés à la manière des habitants de l'Orient, les recueillaient et les répétaient devant leurs compatriotes, et devant tout le monde civilisé. Bien qu’on n’écoutât point sans méfiance toutes les fables et tous les récits invraisemblables qu'ils se plaisaient à nous conter , on ne pouvait pourlant pas refuser une foi quelconque à ce que nous communi- quaient des auteurs, du reste recommandables, avec des détails exacts et authentiques sur mainle chose merveilleuse et jusqu'alors. peu connue qu'ils rapportaient de leurs voyages. Le célèbre KaEzMPFER, par exemple, quand il parle du venin de Macas- 51 sar 1), s’exprime à peu près en ces termes : C’est un suc laiteux et gras, qu'on recueille, au moment où il vient d’être récemment blessé, d’un certain arbre qui croit dans les lieux les plus profonds des forêts de l'Ile de Célèbes, surtout dans la province de Turasia, et que les indigènes ap- pellent Jpo, les Malais et les Javanais Upä. Ceux qui recueillent ce suc s’exposent à de grands périls, attendu qu’il est bien difficile et bien dangereux de s'approcher de cet arbre maudit. Aussi n’est-ce que de loin qu’on ose le blesser, et encore, si le vent souffle de larbre vers ceux qui veulent en recueillir le sue, les hommes tombent morts à l’in- slant; tel est aussi le sort des oiseaux qui volent par dessus l'arbre récemment blessé. On comprend qu’on ait songé à employer pour re- cueillir le suc de l’/po des malfaiteurs condamnés à mort, et que l’on ne croie pas les payer trop eher en leur accordant leur grâce quand ils ont réussi; tombés ainsi de Charybde en Scylla, ces malheureux usent de beaucoup de prudence et de précautions dans laccomplissement de la tâche qui leur est imposée. Pour s'approcher de l'arbre, ils s’ar- ment d’un long morceau de Bambuse, à pointe aiguë, à l’aide de la- quelle, placés eux-mêmes aussi loin que possible de l'arbre redouté, ils le blessent et recueillent autant de liqueur que l’entre-noeud supérieur de leur Bambuse pent en contenir; puis, ayant soin d’avoir le vent con- traire, ils s’échappent avec leur butin; ils le vident dans des vases de verre, pour loffrir ensuite au roi comme rançon de leur vie. Cest, dit kaëmPrer, ce que m'ont raconté les habitants de Célèbes, qu’on appelle aujourd’hui Macassariens; mais comment compter sur la véracité d’un conte qu’on lient des habitants de l'Asie, où tous les récits sont compli- qués de fables? — Au reste d’autres ont constaté, augmenté el exagéré les faits que KAEMPFER avait raconlés, et auxquels il n’ajoutait lui-même que peu de foi. Le grand rumP (Rumphius), à qui nous devons tant de détails inté- ressants sur la végélalion de Archipel Indien, nous a donné aussi quel- ques contes à propos de l'arbre qui fournit l'Upas ?), et qu’il appelle Arbor Toæicaria, Ipo, Macassarsche Giftboom ou Spatlenboom. Voici, entre autres assertions, ce qu’il en dit: La forme de cet arbre est peu connue, car la nature, en sa prudence, a placé ce végétal perfide loin des habitations de l’homme, dans des contrées de montagnes et dans :) Voyez: Amoenitates Exoticae p. 575. 2) Voyez: Herbarium Amboinense. II. p. 263; tab. 87. 52 des déserts où les habitants de la côte ne peuvent pas facilement par- venir. Ceux-ci reçoivent le poison des montagnards, qui ne peuvent ou ne veulent pas indiquer la figure de l'arbre. Sous cet arbre et jusqu’à un jet de pierre à l’entour il ne croît aucune plante; le sol y est aride et comme brûlé; lair jusqu'à un certain rayon de l'arbre est telle- ment empoisonné que les oiseaux qui se hasardent sur ses branches pour s’y reposer, sont bientôt pris de vertiges et tombent morts; tout ce que les exhalaisons de cet arbre peuvent atteindre, doit périr. Au reste, l’instinct enseigne à l’animal de ne point passer trop près de cet arbre, et à l’oiseau de ne point voltiger au dessus. L’homme n’ose s’en appro- cher sans avoir pris soin de s’envelopper de toiles la tête, les bras et les jambes; sans cette précaution, on éprouve bientôt un picotement dans les membres, qui finissent par s’engourdir et devenir insensibles. Si des gouttes vous tombent des feuilles sur le corps, il y aura gonflement:; à moins de vouloir s’exposer à perdre les cheveux, il faut bien se gar- der de se placer sous son ombre, la tête découverte. Il parait que la mort a choisi sa demeure auprès de cet arbre, où n’habite aucun être animé, si ce n’est le serpent ou le basilique, dont l’haleine empoisonne l’homme et les oiseaux. La patrie de cet arbre est Célèbes, la fatale patrie de tout venin. Mais quittons rRump#ius, quant aux autres parlti- cularités très bizarres qu’il raconte encore aux dépens de l'arbre toxi- caire et de son poison. Rumpmius, d’ailleurs, n’avait jamais vu l'arbre toxicaire, qui ne croît pas dans les Moluques; les branches qu'il a fi- gurées, il les avait reçues de Macassar; elles étaient, dit-il, encore si eflicaces à leur arrivée, qu’en portant la main dans la Bambuse qui les renfermait, on sentait un picotement semblable à la sensation qu’é- prouvent les membres gelés, au moment où reparait la chaleur qui y ramène la vie et le mouvement. Rumpuius a figuré sur sa planche un fruit qu'on lui avait envoyé, en l’assurant que c'était bien celui de l'arbre toxicaire; la vérité, c’est que ce fruit n’était la nullement à sa place. Si l’on ne peut nier que KAEMPFER, RUMPHIUS et autres, en répé- tant dans leurs écrits les narrations fabuleuses et exagérées qu’ils avaient recueillies de la bouche des indigènes, ont répandu des idées fausses sur cette plante, personne n’a pourtant autant contribué à faire ajouter foi à ces fables qu’un certain chirurgien, nommé N. P. FOERSCH. Au service de la Compagnie des Indes Hollandaise, cet employé avait séjourné en 1773 et 1774 à Java, où il avait, disait-il, observé larbre toxicaire; il a publié environ une dixaine d’années plus tard une brochure dans laquelle il conte avec une impudence incroyable les choses les plus fa- 53 buleuses et les plus absurdes sur ce sujet. Après avoir répélé ce que les indigènes lui avaient raconté, ou seulement peut-être sur la foi de ce qu'avant lui d’autres en avaient rapporté, il est curieux de voir avec quel air de sincérité il semble avoir déposé dans cette brochure les ré- sultats auxquels il aurait élé conduit par une perquisition minutieuse. Il parlait si bien comme témoin oculaire que beaucoup trop de monde a cru à ses inventions, si ridicules qu’elles fussent. Inutile de dire que roerscH a élé entièrement démasqué; ses fables, par lesquelles il avait induit l’Eu- rope en erreur, ont élé depuis longtemps réfutées par M. cHARLES GoQue- gERT, dans le Bullelin des sciences de la societé philomatique. De peur d’abu- ser de l’indulgence de mes lecteurs, je n’en dirai pas plus sur les récits de rogrscn, dont les fraudes ne méritent que le plus profond mépris. C’est au célèbre naturaliste-voyageur français M. LESCHENAULT DE LA Tour !) qu’on doit les premiers renseignements plus positifs sur les plantes dont le suc sert à préparer l’Upas des habitants de PArchipel des Indes ?). Plusieurs circonstances ont concouru à laisser les natura- listes aussi longtemps dans l’ignorance à l’égard d’un sujet qui piquait si vivement leur curiosité, celui de savoir quels étaient les végétaux, dont le suc possédait les qualités les plus dangereuses pour la vie ani- male. En premier lieu, ce fut la crainte des indigènes de communiquer aux Européens un secret qui les mettait en état de lutter encore avec quelque succès. On ne sait que trop, en effet, quelle est la rapide puis- sance de l’Upas, et de quelle terreur étaient saisis nos soldats à l’idée de ces traits enduits du poison redouté, qui jetaient l’épouvante avec la mort dans leurs rangs. Ce secret, d’ailleurs, n’était pas connu de tous les indigènes. Avant que LESCHENAULT DE LA TOUR, dans son voyage vers les Terres Australes, eüt abordé à Java, on n’avait guère élé heureux dans les recherches pour se procurer quelques détails sur l Upas ; on ne pouvait réus- sir à faire rompre le silence que les naturels gardaient à ce sujet; instruits des fables qu’on avait répandues en Europe, ils se contentaient ou de simuler lignorance ou de répéter les récits absurdes de Forrscx et 1) Voyez: Mémoire sur le Strychnos tieute et l'Antiaris toxicaria, plantes vénéneuses de l'île de Java, avec le suc desquelles les indigènes empoisonnent leur flèches, etc., dans les An- nales du Muséum d'Histoire Naturelle. Tom. XVI. Ann. 1810 p. 459. :) M. pescHamprs, naturaliste de l'expédition commandée par le général D’ENTRECAS- TEAUX, à connu et observé à Java l’Upas antiar et l’arbre qui le fournit; il en a donné une notice dans le premier volume des Annales des Voyages. L'auteur est exact en ce qu’il dit, mais on regrette qu’il soit resté si sobre quant aux détails. 54 autres. Quoi qu’il en soit, nous sommes porté à croire que toutes les enquêtes n’ont pas été insliluées d’une manière assez sérieuse; qu’on se consolail souvent en pensant à l'impossibilité de découvrir ce secret, dès qu’on n’apprenait à Batavia, à Samarang ou autres places capitales de la côte, rien de plus positif sur l’Upas que toujours les mêmes contes qu'on entendait en Europe; et que dès lors on a négligé de s’é- loigner des côtes, de pénétrer plus profondément dans le pays, et de tâcher, en parlant en personne aux indigènes mêmes, d’apprendre enfin ce qu’on avait tant d’intéret à connaître. Ce qu'il y a de certain, c’est que M. zescHEeNaULT, à qui M. pe Jussieu avait spécialement recommandé cette perquisition, n’a rien eu d’autre à faire pour réussir: et ce secret qu'on à cru si longtemps impénétrable, c’est lui qui nous l’a dévoilé. On connait dans l’Archipel des Indes deux espèces de poison végé- lal 1), dont l’un est fourni par une liane (Strychnos lieute Lescn.), l'autre par un arbre, le Pohon-Upas ou arbre à poison des Malais: cet arbre a élé nommé par M. LEscHENAULT Awliaris loxicaria, Antiaris d’après le nom Javanais Antjar où Antsjar, et toxicaria par suile de ce que RUMPHIUS avait déjà employé ce nom spécifique. En faisant de profondes incisions dans cet arbre, on obtient en abon- dance, comme chez plusieurs autres plantes de la famille des Artocarpées, une liqueur laiteuse et très visqueuse, d’un goût amer; celle qui coule du tronc est d’une couleur jaunâtre, celle des branches est plus blanchâtre; les indigènes recueillent ce suc en des Bambuses, dans lesquelles , exposé à l'air, il s’endurcit bientôt en une masse gommeuse. Celle pâte, à moins qu'on ne la conserve trop longtemps, après avoir été dissoute dans de l’eau bouillante, peut aussi bien que le suc récent servir à la préparalion du venin. La préparalion est problablement différente chez les naturels des îles diverses de l’Archipel Indien; à Java on mêle au suc de l’Antiaris du poivre, des oignons, une gousse d’ail, des rhizomes de Zingiberacées, tels que de Kaempferia Galanga, de Zingiber Cassumu- nar, elc.; puis, on enfonce précipilamment dans ce mélange une à une des graines de Capsicum fruticosum. Chaque graine occasionne une légère fermentation et remonte à la surface, d’où on la retire pour y en substiluer une autre; quand les graines de Capsicum n’excitent plus de fermentation, le poison est préparé. Toutefois, sans l'addition de toutes ces substances, le suc de l’Antiaris n’exerce pas moins un effet mortel sur la vie animale; la préparation ne doit qu’un peu accélérer l'effet du 1) De même que le mot Zpo, le mot Malais Upas signifie poison. 55 poison dans les parties du corps qui ne possèdent pas beaucoup de vaisseaux absorbants; il est donc vraisemblable que ces substances, en- tremêlées au suc de l'arbre toxicaire, aideront ici à son absorption. Outre l’usage qu’ils font de l’Upas pour empoisonner leurs armes de guerre, les indigènes s’en servent aussi souvent pour les flèches de chasse; la chair des animaux morts de lrails empoisonnés peut, cependant, être mangée sans aucun danger, pourvu qu’on prenne la précaution d’exstir- per la partie frappée. On mêle aussi à l’Upas du riz ou d’autres ali- ments employés comme appât pour attrapper les animaux. Au temps où les indigènes se faisaient la guerre d’une manière assez féroce, on dit que l’Upas leur servait aussi à empoisonner l’eau potable, etc. On usait quelquefois de l'Upas pour exécuter des criminels, moyen moins atroce, par la rapidité de ses effets, que plusieurs autres qui sont en vogue chez plusieurs peuples de l’Orient, par lesquels les condamnés à mort sont tourmentés jusqu’au dernier soupir. En 1814 M. Taomas mnorsriezp publia ses recherches sur l’Antiaris toxicaria 1); il entre, lui aussi, en des détails sur cet arbre el son poi- son; il a constaté les rapports que nous devons sur ce sujet à LESGHE- nauzT. Seulement , il prétend que le secret de l’Upas était alors généra- lement connu dans la partie orientale de Java. Notre célèbre botaniste M. gzume a donné aussi, dans sa Rumplhia, la description et l’histoire de l’Antaris loxicaria: il a constaté et enrichi les faits que nous avaient transmis surtout les écrils de LESCHENAULT et de norsriezp; il a lâché aussi d'expliquer l’origine des contes absurdes el exagérés qui se sont répandus à l'égard de larbre toxicaire, et il a démontré, avec cet esprit de perspicacité qu’il apporte dans l’étude de tous les sujets qu’il traite, comment il pourrait bien se rencontrer quel- que fond de vérilé dans ces fables. A la fin du chapitre sur lAntiaris il donne une conclusion, fondée sur toutes les observations et expériences failes par ordre à l'égard de l’arbre toxicaire et de son poison. Il dit, entre autres renseignements: L'arbre Pohon-Upas lui-même n’exerce par sa végétation aucune in- fluence nuisible sur les plantes et les animaux, car on le trouve, le plus souvent, au milieu de forêts épaisses, entouré d’arbustes de toute espèce qui s'élèvent le long de son tronc; l’arbre est couvert de plan- tes parasites, et on voit sur ses branches des écureuils, des oiseaux et d’autres animaux, qui n’en ressentent aucun effet funeste. Plusieurs 1) Voyez: An Essay on the Oopas or Poison Tree of Java, dans les Verhandelingen van het Bataviaansch Genootschap der Kunsten en Wetenschappen. Tom. VII. 1814. 56 semences, qui ont germé dans le jardin de Buitenzorg et se sont dévelop- pées en peu de temps; on en a transporté au Jardin Botanique de Leide; mais, après y avoir longtemps végélé, elles ont fini par périr 1). Les émana- tions du suc qui découle de l'arbre au moment où il vient d’être blessé, peuvent causer aux personnes sensibles à celle influence nuisible des tumeurs erysipeleuses, une violente démangeaison, des douleurs brülan- tes aux yeux, etc. 2). La souillure du suc agit fortement sur le corps et peut détruire la vue. Le suc pur ou préparé, à moins qu’on ne le conserve soigneusement, perd en partie de ses propriétés mortelles: d’où il paraît que le principe vénéneux (qu'il faudrait appeler Antiarine) est volatile de sa nature, etc. La manière dont les indigènes préparent le suc n’en augmente que peu ou point la force mortelle; quant à ce que l'effet des blessures par lesquelles s’introduit ce sue préparé, est un peu plus rapide pour les parlies du corps qui ne possèdent, relativement, qu’un pelit nombre de vaisseaux absorbants, ce n’est que l’observalion du fait que le venin se répand plus rapidement dans les vaisseaux sanguins, alors que labsorp- tion est augmentée par la force des substances irritantes qu’on mêle au suc de lAntiaris loxicaria. Le poison de l'arbre toxicaire agit surtout sur le système vasculaire, en accumulant le sang dans le thorax; il parait done que le poison ab- 1) Nous ignorons jusqu’à quel point est exacte cette dernière assertion , attendu que des jardi- niers qui sont attachés à cet établissement déjà depuis quarante ans, nous assurent n’y avoir ja- mais vu une plante de cet arbre. L'introduction proprement dite dans le jardin de Leiïide qui nous soit connue, aussi selon le témoignage de ces ouvriers, ne date guere que d’en- viron six ou sept ans, alors que M. le Professeur DE vVRIESE en reçut des graines de Java, qui germèrent bientôt. Depuis, M. TEYSManNN en a envoyé plusieurs fois des plantes qui arrivaient tantôt mortes, tantôt en bon état. Voilà comment cette plante s’est répandue, quoi- qu’elle reste toujours relativement assez rare, dans plusieurs autres jardins de l’Europe. H. W. :) Ce que dit ici l’auteur de la Rumphia est d'accord avec l'observation de M. LESCHENAULT DE LA Tour, lorsqu'il nous rapporte 1. c. p. 477: »L'’arbre qui m'a fourni des échantillons de la plante de l’Upas que j'ai rapportés, avait plus de 100 pieds de hauteur, et son tronc environ 18 pieds de tour vers sa base, Un Javan que je chargeai de m'’aller chercher des branches fleuries de cet arbre, fut obligé pour y mon- ter de faire des entailles. À peine parvenu à 25 pieds, il se trouva incommodé. Il fut obligé de descendre. Il enfla et fut malade plusieurs jours, éprouvant des vertiges, des nausées et des vomissements, tandis qu’un second Javan, qui alla jusqu’au sommet et me rapporta ce que je désirais, ne fut nullement incommodé. Ayant ensuite fait abattre un de ces arbres, qui avait quatre pieds de tour, je me suis promené au milieu de ses branches rom- pues; j’aieules mains et même le visage couverts de la gomme-résine qui dégouttait sur moi, et je n’en ai point été incommodé; il est vrai que j’ai eu la précaution de me laver aussi- tôt”’, etc. 57 sorbé irrite tellement les poumons qu’une quantité de sang trop grande s’y accumule de même que dans les grands vaisseaux, et trouble l'équi- libre de toutes les fonctions nécessaires à la vie. Il semble que l’envie de vomir et le vomissement lui-même soit un effort de la nature pour chasser la cause irrilante et pour remédier au trouble dans le cours normal du sang; c’est pour celle raison encore que la nature cherche à délivrer le corps du poison par la voie des in- testins; or, l'expérience a appris qu’on peut employer quelquefois avec succès des vomilifs contre ce poison. Le venin, pris intérieurement, n’a pas des suiles aussi mortelles que lorsqu'il s’introduit par des blessures. Si l’on en croit rumrnius, il fau- drait prendre une petite pillule du poison préparé avec le suc de Parbre toxicaire quand on souffre d’ulcères et d’exanthèêmes, afin de chasser du corps par les intestins la force de la maladie. Suivant le même au- teur un emplâtre de ce poison serait un antlidole contre la morsure ou les piqûres de poissons où d’insectes venimeux. Toutefois, dit M. BLUE, dans la crainte de suites mortelles, il faudra employer la plus grande précaution en usant de ce poison. MM. LescnenaucT, norsriezp et autres ont fait des expériences dans le but de connaître quel est l’effet de l’Upas Antsjar sur le corps ani- mal; mais M.M. DeLiLce et MAGENDIE, à Qui LESCHENAULT avait donné ce poison, sont les premiers qui ont fait des expériences auxquelles on puisse atlacher une valeur scientifique; plus tard MM. anprar fils, PELLETIER et cAveNTou ont fait des expériences semblables. Notre savant compatriote M. 6. 3. Mucner a publié en 1837 :) une brochure intitulée: » Over het vergif van den Javaanschen Upasboom.” Grâce à la libéralité de M. 8zume, qui en avait apporté de Java une .assez grande quantité, M. muroer eut l’occasion de faire l’analyse de V'Upas dans son laboratoire. M. muzper fait précéder le rapport de ses expériences chimiques d’une histoire de lAntiaris toxicaria et de plusieurs détails sur son poison. L’Upas dont M. murner a fait l’analyse élait le suc de lAntiaris sans autre mélange; il le trouva composé des substances suivantes: ATDUMINRC RENE ET RE EME ER GTA: COMME EME er ER NUE Th 12,34 » Résine RANGER ER EN Ne tr 020930 1) Voyez: Natuur- en Scheikundig Archief, uitgegeven door G. J. MULDER en W. WENCKE- BACH, jaargang 1837, 2de stuk, p. 242. Marine RSC ART TELE ri en 710 020) Antiaane A RAT NRA SEL Au ER S SD O MER SUCTE RME: ER RE msn st 6,51 » Matiere terra live METEO NS 57 De L'Antiarine ou le principe propre vénéneux de l’Upas Antsjar n’est pas volatile; M. mucner ne peut donc croire à ce qu’on a dit des effets nuisibles des évaporations de l’Antiaris loæicaria. L’ Antiarine isolée, n’en- trant pas facilement en dissolution, est moins vénéneuse que le poison auquel elle donne sa force mortelle; mais, rendue plus facile à se dis- soudre, son effet devient très pernicieux el son action se manifeste en moins d’une minute; elle occasionnera des convulsions telles que n’en produit aucune maladie, mais d'aussi courte durée que véhémentes. Quelques-unes des substances qu’on a trouvées dans l’Upas, telles que la matière extractive et le sucre, peuvent augmenter l’action de l’Antiarine; à l'aide de lalbumine le poison s’altache aux objets qu’on en couvre; la résine qu’il contient, le met à l’abri de l’influence dissol- vante de l’athmosphère et de l'humidité: voilà pourquoi des flèches em- poisonnées conservent leurs propriélés vénéneuses de longues années. C’est à la gomme et à la résine qu’il faut attribuer qu’une flèche dont le poison s’est très desséché, doit rester quelque temps dans une bles- sure avant de produire un effet fatal. EXPLICATION DES FIGURES. A. Feuille d’une jeune plante, vue de la surface inférieure. B. Rameau fleurissant. — 1. Inflorescence mâle, grandeur naturelle. — 2. Coupe verticale d’un coenanthium masculin, un peu agrandie. — 3. Deux fleurs mâles, très agrandies. — 4. Inflorescence femelle après la fécondation, agrandie. — 5. Coupe verticale de la même. H. VAN HALL. Culture. Quoique l’Antiaris toicaria se trouve assez bien en serre chaude ordinaire, elle prospère mieux dans la serre aux Orchidées ; l'humidité qui y domine donne alors plus de développement aux feuilles, et la plante sera plus vigoureuse. Comme pour toutes les Arlocarpées on pourra, en lui donnant un sol riche et en changeant de temps en temps de pots, chaque fois un peu plus grands, aider au développement des feuilles; 59 cependant on ne doit pas donner des pots trop grands relativement aux plantes. Malgré les meilleurs soins, pourtant, la plante ne pourra jamais êlre considérée comme plante d’ornement, n’ayant rien qui la distingue. Ce n’est pas moins une plante très remarquable par son histoire, et c’est bien à cela qu’elle doit d’être et de rester sans doute toujours recher- chée dans toutes les collections qui ne sont pas seulement le résultat d’une mode inconstante et passagère, mais plutôt d’une passion réelle pour les plantes en général. — Multiplication par boutures. H. W. — 206080 ——— EXPOSITION DE BOUQUETS, ORNEMENTS DE FLEURS DE SALON, ET D’OIGNONS A FLEURS, TENUE A LA HAYE DU 9au 11 MARS 1858. N'ayant été informé ni du projet ni de la date de l’exposition de bou- quets, etc., tenue l’année dernière par la Société d'agriculture Hollan- daise, seclion de La Haye et environs, nous n’avons pas eu le plaisir de la visiter. Ayant pris par hasard connaissance, dans les derniers jours, qu'on allait en faire une nouvelle celle année, nous nous sommes em- pressé de nous rendre à La Haye, en partie séduit par la curiosité de savoir comment une exposilion pourrait réussir dans une saison encore si rude, en partie dans le but de faire part autant que possible à nos lecteurs qui n’auraient pas eu l’occasion de la visiter, des impressions qui nous y allendaient. Sans avoir vu l’exposition de l’année dernière, il nous est bien agré- able de partager la conviction que celle-ci y a encore élé supérieure quant au nombre et à la beauté des produits. C'était, à notre avis, une idée heureuse de l’administration de cette société, dont les occupations si utiles sont au dessus de nos éloges, que d’ailirer de cette manière l’allention du public sur un arti- cle de luxe qui est, principalement dans celte saison, pour la plupart des horticulteurs une affaire assez importante; une exposition de cette nature ne peut être pour eux qu’un puissant encouragement à n’épar- gner aucune peine pour suivre d’un pas égal les variations que le goût 60 introduit chaque année chez les pays voisins. Certes, les bouquets ne peuvent pas plus que toutes ces charmantes fantaisies que l’esprit in- dustrieux des hommes invente pour lagrément de la vie, échapper à l'influence de la mode: heureusement l’inconstance, en fait d’horticul- ture, est un gage de progrès. Les bouquets, avec leurs formes diverses, selon le but auquel ils sont destinés, peuvent donc bien réellement être observés maintenant comme une branche d’industie sur laquelle se porte aussi de plus en plus lat- tention dans notre pays; et l’on applaudira comme nous aux efforts de la Société qui encourage si bien l’art en cette direction toute particu- lière, que nos horticulteurs, rivalisant de gout et d’activité, ont envoyé à l'exposition des collections nombreuses qui ont surpassé toute attente a l’époque même où l’on pouvait le moins y compter. En fait de goût, nos horticulteurs ont en outre donné la preuve, en cette exposilion, qu’ils comprennent la signification du mot bon goût; et si, en visitant d’autres exposilions, on ne peut pas toujours supprimer un doute quant à l'originalité, le cas ici était prévu par Particle 11 du Programme qui disait: »des bouquets éfrangers, c’est-à-dire qu’on pour- rait évidemment reconnaitre comme ayant été composés hors des Pays- Bas, seront bien exposés, mais ils ne pourront pas entrer en concours.”? Quoique nous ne pensions pas que la réponse püt être désagréable pour notre esprit de nationalité, nous n’aurons pas la témérité de soulever la question de savoir si lou peut rencontrer en d’autres expositions des bouquets qui lemportent sur lout ce que nous avons vu à La Haye; nous nous demanderons seulement si les bouquets qui se composent ici, peuvent satisfaire aux exigences du temps et si l’on peut y reconnaitre l'avancement de lhorticulture; et, tout en soumellant notre opinion au goût de juges plus compétents, nous ne saurions hésiter à donner à notre question la réponse la plus favorable. Nous aurions bien désiré rédiger des notes complètes sur lout ce qui attirait notre attention. Dans ce but, nous nous trouvions déjà à la salle dès l'heure de l’ouverture; mais à peine avions-nous superficiellement observé le tout, que la salle se remplit de visiteurs distingués. Bientôt après la foule s’ouvrait devant Sa Majesté LA REINE, LA REINE-MÈRE, L.L. ALTESSES ROYALES LES PRINCESSES FRÉDERIC ET MARIE, LES DUCS BERNARD €l cusTAVE, et la DUGHESSE ANNA DE SAXE WEIMAR, accompagnés d’un grand nombre de personnages éminents. On comprend que par la distance à la- quelle le respect nous tenait de chaque objet, il ne nous ait guère été possible d'observer tant de produits dans toutes leurs particularités. Les bouquets exposés par MM. zazme, srarge el B0ER de La Haye et 61 KRELAGE ET rics de Harlem, atliraient tour à tour l'attention de tous les visiteurs, et les bouquets, guirlandes, etc., exposés par M. 3. Doyen près de Wassenaar, et composés d’immortelles cultivées dans ce pays, n'étaient pas moins admirés à bien juste Litre. On devait s'arrêter également de- vant les magnifiques collections de Jacinthes à fleurs simples et doubles, exposées par M. x. poozman mooy de Harlem et devant une collection de tulipes simples, précoces, de M. rosenkranTz ET rirs aussi de Harlem. Ces collections se mariaient parfaitement avec tout ce qui se trouvait à lex- posilion. Ajoutons que l’arôme des jacinthes et des fleurs d’oranger qui s’échappait de quelques bouquets de M. zazwe, répandait dans la salle un délicieux parfum. Bien que nous n’ayons pu considérer les bouquets en détail, il ne nous a point échappé que le choix des fleurs en était exquis. Quiconque, après avoir lutté contre les coups de vent et la neige, entrait dans la salle, agréablement chauffée, où se trouvaient rangés avec une élégante symétrie un si grand nombre de bouquets de tout vo- lume, de corbeilles à fleurs, etc. était saisi de la plus douce impression. Ce parfum des Jacinthes saturé des odeurs de tant d’autres fleurs vous pénélrait les sens dès l’entrée dans la salle. A laspect de ces fleurs éclalantes, à une époque encore si rigoureuse, il s’élevait de toutes parts un hymne de grâce en l’honneur de la Flore Néerlandaise que l'art est parvenu à faire apparaitre sitôt dans sa riante et fraiche pa- rure de printemps. Cette justice rendue aux efforts de nos horticulteurs, disons le résultat du concours, proclamé par le jury le 9 mars. Pour les bouquets de formes différentes, corbeilles et guirlandes à fleurs, etc. les premiers prix ont élé remportés par M.M. w. 4. ZALME, W. STARKE, D. BOER, L. L. VAN MEERBEKE de La Haye et M. 3. poyen de Wassenaar; les seconds prix par M.M. w. STARKE, D. BOER, W. A. ZALME, 6. ©. BÔTTGER, de La Haye, M. €. n. KReLAGE ET FILS de Harlem et M. 3. DOYEN de Wassenaar; les troisièmes priæ par M. M. D. BOER, W. 4. ZAL- ME, W. STARKE, A. VAN T HOF, DE GROOT, W. J. H. NIEUWENHUIZEN de La Haye. Pour les Jacinthes à fleurs simples et doubles les premiers el seconds priæ ont été remportés par M. #. poLMAN Moov de Harlem et les troi- sièmes prix par M. c. zaxpvzier de Sassenheim. Pour les tulipes simples, précoces, le premier prix a élé décerné à MM. 5. RosexkranTz ET rizs de Harlem et le deuxième prix à M. c. zAND- vLIET de Sassenheim. D 0 de 2 —— SUR L'EMPLOI DU SPHAGNUM POUR BOUTURES. Personne ne contestera que le premier désir que l’on forme lorsqu'on fait des boutures, c’est qu'elles prennent au plus tôt, principalement quand il est question de la multiplication de plantes nouvelles. Que de genres, pourtant, exigent plusieurs mois, même dans la chaude saison, avant que les boulures s’enracinent, quel que soit le terreau, et n°y a-t-il pas encore des genres qui résistent opiniâtrément à celte opération? — Déjà depuis quelques années on a pratiqué ici un autre moyen pour forcer ces dernières à l’obéissance. En recourant à celte méthode on épargne beau- coup de temps dans la multiplication d’un grand nombre de plantes dont le bois, même le plus jeune, est très dur. A cet effet, nous nous servons du Sphagnum au lieu de lerreau ou de sable blanc, el nous ne connaissons presque pas d'exemple que les boutures ne s’y enracinent point. Entre les villes de Leide et d'Amsterdam se trouve le village Leymui- den, situé près du canal qui coule le long des vastes champs où le lac de Harlem roulait, il n’y a encore que peu d’années, ses ondes rongeà- tres. Près de ce village on trouve des étendues où l’on ne voil que quel- ques broussailles, ci el là dispersées sur un tapis vert. Vous y allez avec une petite nacelle; mais prenez garde en y mellant pied à terre: le sol est ici des plus trompeurs, et si vous ne connaissez pas bien la localité, vous vous serez bientôt trempé d’une manière assez désagréable. C’est que le sol ne se compose ici que de quelques espèces de mous- ses, où domine le Sphagnum aculifolium euru., Pogonatum juniperinum strictum Br. et scuL. et Aulacomnium palustre »R. el senc; on comprend que cela ne constitue guère qu’un fond spongieux , fort profond. Il s’y voit, aussi dispersés, quelques arbrisseaux. La première précaution à pren- dre pour aborder, c’est de ne pas rester sur la même place, car on s’y affaisse aussitôt de plus en plus avec la mousse, et l’eau vous couvre à l'instant les pieds. Plusieurs plantes qui se plaisent en un sol tour- beux el marécageux y végélent en plus ou moins d’abondance. Ainsi l'Empetrum nigrum recouvre des distances élendues; les tiges grèles de Vaccinium oxycoccus montrent partout leurs fleurs délicates; Loute la plaine est pour ainsi dire parsemée de la jolie Drosera rolundifolia; puis 65 on rencontre les Vaccinium Vitis Idaea, Viola palustris, Tormentilla erec- la, etc. Cette couche de mousse avec les restes des plantes qui y sont englou- tis est d’une telle épaisseur, qu'après avoir bêché à la profondeur de plus d’un mètre nous n’avons trouvé que toujours les mêmes restes de musci trempé, et en peu de minutes le trou que nous avions pratiqué s’élait rempli d’eau. Ceci peut donner au lecteur une idée de la végétation des cryploga- mes que nous allons recommander pour milieu de culture. Des espèces qu’on trouve ici celle qui est la plus propre pour atlein- dre le but en question, c’est le Sphagnum aculifolium. Les deux autres espèces dont nous venons de parler sont très raides au toucher; la pre- mière est, au contraire, très douce; et c’est aussi celle espèce que nous recommandons pour la culture des Orchidées. Pour l’employer comme milieu destiné à établir des boutures, il faut bien avoir soin de ne pas se servir de la couche supérieure ou vivace, mais de celle qu’on tire de plus bas; puis, on la fait bien dessécher; après cela on la frotte entre les mains jusqu’à ce qu’une grande partie tombe réduile en poussière. Cela fait, on ramasse celle poussière, qu’il faut bien humecter avant de s’en servir. On peut aussi employer la mousse sans la dessécher, et à l’état de cohérence. Ceci cependant a un grand inconvénient. Les boulures ne s’y enracineront pas moins vite, il est vrai, mais il y aura difficulté de débrouiller les racines de la mousse, attendu que les premières sont toujours beaucoup plus tendres et plus fragiles dans ce milieu, et cas- sent à la moindre courbure: la main la plus prudente peut alors casser loules les racines avant même qu’on s’en aperçoive. On comprend quel avantage il y à à frolter la mousse après lavoir desséchée. Nul danger alors de perdre les racines tendres; en retournant le pôt, la mousse, réduite à l’etat de terreau ordinaire, se divise facilement, et laisse libre la bouture avec ses jeunes racines. On y plante les boutures à une profondeur en proportion de leur grandeur, de 1 à 2 pouces; et, après avoir bien humecté on les couvre d’une cloche, et on les place, surtout quand la saison n’est pas encore très chaude, dans une couche chaude; la mousse reste alors constammont humide et n’a que rarement besoin d’être humeclée. Par cette méthode il n’y a presque point d’espèces qui ne puissent réussir. Les Arlocarpées, les Dillencacées les Araliacées à bois dur, plusieurs Sapolées, et Pandanées, les espèces du genre Fagraea, s’enracinent indu- bitablement plus vite l’une que l’autre, mais souvent une espèce qui a 64 ordinairement besoin de deux mois pour enraciner, prend ainsi en trois semaines. Pour la culture des plantes qui ont le bois très mou, cette méthode n’est cependant pas à recommander, attendu qu'elles courraient trop ris- que de pourrir en cet état continuel d'humidité. Du reste, ce n’est pas non plus pour ces dernières qu’on a besoin d’avoir recours à une méthode spéciale, la multiplication se pouvant faire naturellement assez vile. Nous sommes loin de nous attribuer lhonneur d’avoir le premier pratiqué celle méthode. C’est à notre habile prédécesseur feu M. scauur- MANS STEKHOVEN, qui a, déjà en1847, communiqué aux horticulteurs le résultat de ses expériences dans le Maandschrift voor Tuinbouw vol. IL p. 3., que l’horticulture doit les avantages importants de cette méthode ingénieuse; et si nous avons repris ce sujet, c’est que ce moyen ne nous parait pas être généralement connu; du moins est-il que nous l'avons vu rare- ment meltre en pralique. Pour marcotter, le sphagnum est aussi fort à recommander, sous ce rapport surlout qu'il ne se dessèche pas facilement. Nous en obtenons les meilleurs résultats. H. W. ÿ CHELIDONIUM JAPONICUM vus. Cette plante, qui est cullivée dans l'Etablissement de plantes du Japon de M. von siesozp et Comp. à Leide, est de floraison printanière, à fleurs grandes et jaunes; c’est une plante qui n’atleint pas une hauteur considé- rable, mais elle mérite bien une place parmi les plantes d'ornement de pleine terre, distinction à laquelle ne la recommandent pas moins ses belles fleurs jaune-d’or que sa ruslicilé. — Dans l'extrait du catalogue raisonné du dit Etablissement, publié récemment, cetle plante encore peu répan- due est offerte au prix médiocre de 2 à 4 francs. LR FA < 4 : = 2 " È m4 L : H # ' 3 f 1 ë f ; a à « F î su LE f* { : ATEN ñ \ d br ; Û 2] à ONE PRE PPS SERRES re > AM jo. Ni AA JEAN M DR in mo as à us AS ur É R > dc dr FR DS 4 AMYGDALUS PERSICA L. Vu: JAPONICA STELLATA. AMYGDALUS PERSICA x. var. STELLATA. Fam. Nat. AMYGDALEAE. erymor : PÉCHER A FLEURS EN FORME D'ÉTOILE. L’Etablissement de M.M. von stesozo er c,.. à Leide, auquel l’horticul- Lure doit lintroduction en Europe de tant de belles plantes du Japon, possédait au mois d’avril de celte année un Amygdalus qui demandait à juste titre l’altenlion des visiteurs. La planche ci-jointe donnera au lecteur une idée de la plante qui nous occupe, laquelle ne sera sans doute pas autre chose qu’une variété de l’Amygdalus Persica. Pour n'être point doubles, ni même semi-dou- bles, comme les fleurs des plantes qui ont fait (out récemment leur en- trée dans le monde horticole sous les noms de A. Persica cammelliae- flora et flore albo-pleno, celles de l’Amygdalus Persica dont il s’agit, n'en sont pas moins curieuses par leur élégance comme pour la singu- lière diversité des aspects sous lesquels elles se présentent. Nous le répélons, la variété que nous proposons sous le nom de A. Persica slellata, n’a que les fleurs tout à fait simples; cependant, les pétales larges du pêcher commun, au nombre de cinq, comme type, paraissent pour ainsi dire s’êlre divisées, ici, chacune en trois pélales très étroites. Au lieu de cinq, on en rencontre, dans le même verticille, quinze, quelquefois par exeplion quatorze, loul à fait libres, et les laci- niures du calice, au lieu de s’être triplées, se sont redoublées; on en voil constamment dix. Celle variété, directement introduite du Japon dans cet Etablissemeut de réputation européenne, ne s’y trouve encore qu'en deux exemplaires. Comme ces plantes sont assez fortes, il est probable qu’elles ne tarde- ront pas à être multipliées, maintenant qu’on a pu juger de la richesse des fleurs qui, après avoir apparu blanches, passent bientôt, sous l’in- fluence de la lumière solaire, du blanc au rose el du rose au carmin: ces lrois couleurs bien distinctes sur la même plante produisent un effet merveilleux. Culture — Comme les fleurs de celte variété sont extrêmement déli- cales et que la plus légère gelée peut leur être fort nuisible, on aura soin, au printemps, de les couvrir la nuil; exposition au sud. — Multi- plicalion facile par greffe, etc, comme le pêcher commun. 66 XII, EXPOSITION DE PLANTES DE LA SOCIÉTÉ D’AGRICULTURE HOLLANDAISE A AMSTERDAM, DU 26 AU 50 MARS 1858. Il y a à peine quelques jours que l'hiver est sorti de notre climat , et les rayons du soleil printanier viennent à peine de chasser la neige de nos champs, que déjà plusieurs fleurs sont appelées à s'ouvrir. L’Eran- this, les Crocus, le Galanthus, la Scilla, sensibles au premier sourire du printemps, ouvrent leurs corolles, comme pour inviter l’homme à se ré- jouir; et dans sa sympathie pour tout ce qui vit, l’homme s’empresse de célébrer la fête de la nature: en ouvrant ses expositions de plantes, il jouit d’avance des charmes de Pété. Certes, ce sont les exposilions tenues au printemps qui ont le plus d’attrait: premièrement l’homme, s’éveillant pour ainsi dire alors du sommeil d'hiver, se trouve plus qu’en élé le coeur plein de sérénité, et c'est aussi au printemps que les plantes de serres étalent pour une grande partie toute leur beauté, témoin l'exposition d'Amsterdam. Tous ceux qui l'ont visilée, ont applaudi à la magnifique collection d’Azalea indica, exposée par M. 4. À. BERLAERTS VAN BLOKLAND d'Utrecht, et couronnée du premier prix. Ceux de nos lecteurs qui n’ont pas eu l'avantage de les admirer, peuvent s’en former une idée en se repré- sentant une collection de vingt variétés offrant les plus belles plantes, presque toutes d’une force considérable, et formant, chacune isolée, un volumineux bouquet de fleurs. Cette collection, qui n’est qu’une partie de la collection entière de ces plantes dudil amateur, présente une masse de fleurs de couleurs variées si agréables à l'oeil, qu’on a peine à passer outre. Sa collection de 20 Rhododendron arboreum, couronnée aussi du 1” prix, contient également beaucoup de belles plantes, cou- vertes de fleurs et d’une variélé non moins attrayante. Ces deux collec- tions comptent, certes, parmi les premières qui ont fait la beauté de l'exposition. Ajoutons que les trois espèces d’Acacia de cet amateur, qui ont remporté encore la palme, ont élè remarquées pour leur belle cul- ture et l’abondance des fleurs, dont la couleur jaune contraste agréable- ment avec les couleurs rouge et blanc de la plupart des autres plantes. La collection de 20 Camélias en fleur, de M. c. ecym, horticulteur à Utrecht, laquelle a remporté le premier prix, se distingue par la gran- deur des plantes, qui, pour la plupart, sont couvertes de fleurs en py- ramides bien serrées, et témoignent d’une culture soignée. Le même horticulleur a exposé une collection de vingt plantes en fleur, qui a de 67 même remporté le premier prix. Toutes ces plantes sont d’une bonne culture et se distinguent par leur grandeur et une riche floraison. Nous citerons, comme nous paraissant mériter une mention particulière, une Jiosma capilata, plante d’une ampleur extraordinaire et couverte de fleurs; les Conoclinium janthinum, Eriostemon linifolium et myoporoides, trois espèces d’Acacia aussi remarquables pour leur dimension que pour leur floraison ; une Brachysema acuminata, plante cullivée avec goût, une Aech- mea dishichantha, etc. Deux collections d’Azalea indica du même horticul- teur, auxquelles ont été adjugés un 2*et un 5° prix, et une collection de 20 Rhododendron arboreum , ayant remporté le 2° prix, quoique les plantes soient moins grandes que celles de la collection dont nous venons de parler, mé- ritent bien d’être remarquées pour leur belle culture et la variété des cou- leurs. Outre plusieurs autres produits de cet horticulteur zélé, qui de- vraient être mentionnés si notre cadre nous en laissait la latitude, nous citerons, comme plantes nouvelles, une Aralia leplophylla, très jolie plante d'ornement, et une autre plante, d'introduction récente , de la famille des Urticées, la Laportea crenulata wep. C’est une plante d’un port magnifique et dont les feuilles atteignent une longueur de 0,60 à 0,70 et une largeur de 0,20 à 0,25 mêtre. Quand la plante est en pleine végélalion les feuilles sont couvertes de pelites vessies, qui contiennent sans doute la matière brülante dont on ne tarde pas à éprouver, pour peu qu’on touche trop rudement la feuille, les effets assez désagréables. Il n’est pas douteux que cette belle plante ne soit bientôt répandue. Elle réclame la serre chaude, où elle développe le mieux ses feuilles énormes dans un lieu chaud, humide et bien ombragé, le moindre rayon de soleil lais- sant une lache de brülure sur la feuille. En hiver, elle demande moins d'humidité et plus de lumière, mais loujours une serre bien chauffée. La collection de 20 plantes en fleur exposée par MM. n. VAN LUNTE- REN ET Fils, horliculleurs à Utrecht, et couronnée du 2 prix, nous pré- sente aussi plusieurs plantes remarquables pour la culture ou les fleurs. Citons en premier lieu une belle plante de l'Zmmalophyllum miniatum (Clivia) en fleur, puis des Eriostemon buæifolium, Diosma capilata, Banksia Cunninghamü, Pullenaea subumbellata, Boronia polygalaefolia, etc. qui témoignent aussi d’une bonne cullure; et n’oublions pas une très jolie plante de Tremandra verticillata, de culture gracieuse et en pleine fleur. Deux collections de fougères exposées par M. 5. À. wizzivKk wzx. d’Am- sterdam, el couronnées du 1” et du 2° prix , attiraient attention de chaque visileur par l’élégance de leur port et la gaieté de leur verdure. C’est avec un zèle infaligable que cet amateur s'applique à la culture de ces plantes; il en possède maintenant une collection bien remarquable, non 68 seulement par ses espèces et leur nombre, mais bien plus encore par leur développement vigoureux. En admirant, parmi les plantes qui for- maient les deux collections exposées, l’Acroslichum inaequale, les Angiop- teris pruinosa et les À. spec. les Cibolium glaucescens , et Schiedei, Chnoophora elegans, Gymnogramme tarlarea, Hemitelia integrifolia, Hypolepis Dicliso- nioides , Oleandra nodosa et hirtella, ete., on n’a encore qu’une faible idée de la collection même, qui compte plusieurs espèces rares de superbes individus. Le même amateur, qui possède une collection d’Orchidées non moins belle, en avait exposé dix espèces, qui ont remporté le 2° prix. Nous y avons rencontré, entr’autres plantes bien distinguées, un Uropedium Lin- denii à quatre fleurs. Cette plante atlirait l'attention de tout le monde par les longues queues qui terminent les pétales et qui donnent à la fleur un aspect bien rare. M. wiczin avait aussi exposé une plante de la belle Pogonia discolor dont nous avons parlé dans la 1° livraison de celle année de notre Journal (p. 6.) Il est donc inutile d’y revenir. La feuille, qui n’avail pas encore atleint toute sa grandeur, faisait cependant com- prendre sa beauté; aussi le jury a-t-il destiné un prix à cette charmante Orchidée. Nous rencontrons encore du même amateur trois espèces d’Anaectochilus, qui, par leur fraicheur et l'ampleur des feuilles, méritent ici, à juste litre, une mention honorable. Une troisième collection de vingt plantes en fleur, qui a remporté le 3° prix, élait exposée par M. 3. meuLman d'Amsterdam. Cette collection, qui élait en partie dispersée dans les salles pour aider à la décoration, demandait toute notre attention, et, entre autres plantes, surtout les Chamae- dorea elongata et Martiana, Wallichia caryotoides Musa coccinea, en fleur; puis une plante de grandeur extraordinaire de Maranta (Phrynium) san- guinea. — Nous avons encore rencontré de cet amateur, outre plusieurs autres plantes, une collection de plantes d’ornement ayant remporté le Ler prix, parmi lesquelles un Agave hystriæ, stricta et filifera, un Yucca qua- dricolor et un Dasylirium junceum, qui commandaient l'attention par leur belle forme, à présent surtout que l'intérêt des amateurs se porte spécialement sur ces plantes, d’autant plus que plusieurs d’entr’elles sont relativement rares. La collection d’Orchidées du même amateur, couronnée du premier prix pour ce genre, se distingue en premier lieu par une plante assez forte de Phalaenopsis amabilis, présentant deux scapes à fleurs; il s’y trouvait aussi un beau pied de Coelia Baueriana, plante chez laquelle la multitude supplée à la beauté des fleurs. Les Cymbidium aloëfolium, Oncidium spha- celalum étaient représentés par des plantes assez fortes; on remarquait aussi un Cypripedium villosum ; malheureusement, la fleur en était flétric. Trois espèces d’Anaeclochilus et une collection d’Araliacées, exposées 69 par nous-même, remporlaient, les premiers le prix promis, la deuxième un prix disponible. En Araliacées, nous avions envoyé la Fatsia japonica Dene et Planch., la véritable Aralia japonica de Thunberg, espèce essen- tiellement différente, à plusieurs égards, de la plante qui s’est répandue depuis deux années sous ce nom dans le commerce. C’est une plante d’un port superbe, qui a fleuri l'hiver passé et sera prochainement figurée dans ce journal. Puis, il se trouvait une Paratropia tomentosa Miq. (Sciadophyllum farinosum BI.); une Araliacée de premier rang, de serre chaude, plante qui a été introduite, il y a trois ans , dans le Jardin de Leide, et qui se rencontre dans quelques jardins de l’étranger sous le synonyme de Sciadophyllum farinosum; ensuite une Paratropia parasitica, Hort. Lugd. Bat. (non Miq.) plante d’un feuillage très vigoureux, dont cependant la tige ne croit que très lentement. C’est une espèce différente de toutes les autres et qui mérile bien son nom de plante d’ornement. Originaire de Java, elle ne se trouve encore que dans peu de Jardins européens. Ce n’est qu’au hasard que le Jardin de Leide en doit l'introduction. Un petit morceau de racine se trouvait sur un morceau de bois entre celles d’un Lycopodium Phlegmaria, ce qui bientôt donnait naissance à une jeune plante, qui, après avoir été placée dans un pot, développait déjà la première année des feuilles qui nous donnaient une idée de sa beauté. Il y avait aussi une Aralia (Fatsia?) mitsde steg., espèce japonaise qui n’est pas encore répandue, et jusqu'ici non plus reproduile par la multiplication. Les collections autour desquelles se portait continuellement le plus de monde, c’étaient les Jacinthes, les Tulipes et les Amarylhs, el ce sont toujours les horticulteurs d’Harlem ou de ses environs qui vien- nent embellir les expositions de ces superbes fleurs, auxquelles elles doivent souvent une bien grande part de leur réputation. Et si Har- lem possède, pour la culture de ces bulbes, une renommée incontestable non seulement en. Europe, mais dans tout le monde civilisé, grâce aux horticulteurs qui se vouent à leur culture avec un zèle infatigable, rivalisant loujours d'efforts pour conserver le lustre que celte ville a acquis, déjà depuis des centaines d’années, leur gloire en celte partie ne paraît pas devoir jamais leur être disputée. S'il en fallait encore une preuve, l’exposilion d'Amsterdam la don- nerait, et des plus complètes. Les parfums que répandaient les Jacinthes, annonçaient au visileur, dès l’entrée en l’une des salles, la présence de ces jolies fleurs. Nous ne nous aventurerons pas à entrer en des détails superflus sur les collections exposées, ni à préférer telle ou telle collection à telle ou telle autre. Qu'il nous suffise de dire que pour les Jacinthes à fleurs 70 simples le 1% prix a élé remporté par M.M. 3. ROSENKRANTZ ET FILS, le 2 prix par MM. 4. c. van &epeN er c®; pour les Jacinthes à fleurs doubles, le 1% prix par M.M. 4. c. van eepen ET c', le 2° prix par MM. A. SCHERTZER ET Fils; pour les Tulipes hâlives à fleurs simples et à fleurs doubles, le prix a été accordé à la collection de M.M. 7. ROSENKRANTZ er FILS, tous horticulteurs d’Harlem. M.M. N. SCHERTZER ET FILS, qui ont une réputation bien mérilée pour la culture des Amaryllis, et qui pos- sèdent de ces bulbes une collection d'élite, ont remporté pour ces plantes leMe#prix: Une collection de vingt plantes en fleur de M. 5. c. Krook, horticul- teur à Amsterdam, auquel a élé accordé le 4° prix, el une collection de Camélias de M. p. . van Gecner de Wormerveer, qui a remporté le 5e prix, contiennent de bonnes plantes: la dernière offrait des individus d’une force considérable: il était fâcheux que la floraison en füt en partie passée. Un pied de Musa Cavendishii, de M. Fr. VAN OUDERMEULEN d’Am- sterdam, montrait un fort racème de fruits. M. w. 8exners d’Oost-Ka- pelle avait envoyé une jolie plante en fleur de Telopea speciosissima ; vu la rareté relative des bonnes plantes de cette espèce, celle-ci alli- rait non seulement l'attention des amateurs des Protéacées, mais aussi celle des amateurs de fleurs en général. Pour ne pas donner une trop grande étendue à cet article, nous pas- sons sous silence les corbeilles, les ornements de jardin, ete. elc., pro- duits curieux qui ont valu à plusieurs exposants des prix bien mérités. Arrêlons-nous encore un moment à une collection de Cactées exposée par M. DE JONGE van ELLEMEET d'Oost-Kapelle en Zélande. Cette collection, à laquelle a été accordé un prix extraordinaire comme collection scienti- fique, nous a paru digne à double titre de cette distinction. C’est bien en effet la première collection de cette nature que nous ayons vue non seu- lement si complète, mais en exemplaires d’une force si extraordinaire. Aujourd'hui que l'intérêt qui s’attache aux Cactées, relevé naguère avec tant d’ardeur, paraît s’affaiblir dans notre pays, c’est un bonheur pour les hommes de la science de voir qu’il se rencontre un amateur animé du désir de les recueillir; et comme le zèle ici n’émane pas du goût d’un jour, mais de la noble passion pour ces plantes inspirée par lamour de la science elle-même, on peut se féliciter d'avance de voir encore s’en- richir celle précieuse collection. Un coup d’oeil dans les quatre premières pages du catalogue donne la preuve d’une classification réellement scientifique, et pour donner une idée des plantes exposées, qui, au nombre de 203 espèces déterminées et 2 indéterminées, ne sont encore qu’une partie de la collection, nous 71 donnons, d’après ce catalogue, les dimensions de quelques espèces. Ainsi, il se trouvait à l’exposition une Mamillaria bicolor enistata S. D. (M. daedalea Hort) d’une circonférence de 67 centimètres; une Mam. nivea var. Wendl., d’une circonférence de 129 cent. et d’une hauteur de 19 cent.; une Mam. polythele Mart. var. quadrispina, d’une circonf. de 44 cent., hauteur 60 cent.; un ÆZchinocactus electracanthus Lem. d’une circonf. de 86 cent. et d’une hauteur de 21 cent.; un Echinoc. ornatus DC. (E. holopterus miQ.), espèce superbe, d’une hauteur de 9 centim; un Æchinoc. cornigerus var. circonf. 71 cent. hauteur 11 cent.; un Æchin. myriostigma S.D. (Astrophylum Lem.) d’une circonfér. de 46 et d’une hauteur de 30 centim.! un ÆEchin. scopa candida d’une hauteur de 19 cent: un Æchinoc. ceratistes de 68 cent. de circonf. el d’une hauteur de 23 cent.: un Æ£ch. Monvilli de 63 cent; de circonf. un Ech. hybogonus S.D. de 61 cent. de circonf. et de 17 cent. de hauteur; un Æchinopsis Eyriesi Zuce. d’une circonf. de 60 et d’une hauteur de 44 cent.; un Pilocereus senilis de 71 cent. de hauteur. — Toutes les autres plantes étaient relativement aussi amples: quoique la collection exposée se composât d’une grande partie d'espèces extrêmement rares, on n’y voyait qu'un très petit nombre de petites plantes. La tribu des meLocacreag élait représentée par 4 genres, en 57 es- pèces, dans l’ordre suivant; EL ANHALONIUM esp. 1. — IT. PececypnorA esp. {. — HT. MAMILLARIA, représentée en 11 divisions: longimammae, esp. 1, crinilae, esp. 4; poly- acanthae, esp. 4; selosae (A. leucacanthae, esp. 5; B. heterochlorae, esp. 6; C. chrysacanthae, esp. 7); stelligerae, esp. 4; centrispinae , esp. 3; conothe- lae, esp. 3; angulosae (A. letragonae, esp. 5; B. polyedrae, esp. 4; C. macrothe- lae, esp. 2) ; phymolothelae, esp. 2: glanduliferae, esp. 2; aulacothelae, esp. 4; ensemble 54 espèces. — mezocacrus, esp. 1. — La tribu des EGHINOGAGTEAE était représentée par HI genres en 47 espèces dans l’ordre suivant: V. miscocacrus, esp. 1. VI. mazacocarpus, esp. 4. VII. EcHINOCACTUS par- tagé en 8 divisions: Cephaloidei, esp. 4; macrogoni, esp. 4; uncinali (A. cor- nigeri, esp. 5; B. hamati, esp. 1); asteroidei, esp. 1 ; slenogoni, esp. 8 ; mi- crogoni, esp. 5; hybogoni, esp. 15; theloidei, esp. 2; ensemble 41 espèces. La tribu des cEREASTREAE était représentée par VI genres en 37 espèces. VIIL. LEUCHTENBERGIA, esp. Î. EcuINorsis, divisions: tuberculatae, esp. 3, costalae, esp. 6; reclis, esp. 3; X. rinocereus, esp. 6. XI. CEREUS , divisions: Echinocereus, esp. 7; sulcali, esp. 2; angulali, esp. 5; arliculali, esp. 2; radicantes, esp. 2. — La tribu des puyziocacTeaE était représentée par III genres en 14 espèces: XIL. payzuocacrus, divisions: {ub. breui esp. 1; tub. elongalo rell., esp. 1; tub. praelongo, esp. 4; ensemble 6 espèces. XIII. epirayzuum esp. 7. pisisocacrus /3 nisocacrus esp. 1. La tribu des 72 RHIPSALIDEAE était représentée par IT genres en 14 espèces. XV. ruiPsais, divisions: alalae, esp. 4; anqulosae, esp. 1, tereles, esp. 2; arliculifera , esp. 5; ensemble 10 espèces. XVL. Prerrrer4, esp. 1. XVIL LEPISMIUM, esp. 3. La tribu des opunTIeaE élail représentée par II genres en 23 espèces. XVII. nopazea, esp. 2. XIX. opunria, divisions: crucialae, esp. 1; ellip- ticae, esp. 8; divaricalae, esp. 2; plalyacanthae, esp. 3; glomeralae, esp. 2; cylindraceae, esp. 4; paradoæae, esp. 1; enfin la tribu des PEIRESCIEAE était représentée par son espèce unique PEIRESCIA (PERESKIA PLUM.), di- visée en fol. carnosis, esp. 2, fol. plano venosis, esp. 4. D’après l'aperçu de cette collection el par la manière dont elle était ex- posée, nos lecteurs peuvent se faire une idée de sa valeur pour lhorti- culleur et tout amateur quelconque. On voit que c’était pour ainsi dire un tableau animé de la division systémalique que l’illustre Prince de saLm pycx a proposée en 1849 dans son ouvrage connu: Cactae in Horto Dyckensi cullae, ete. I n’y manque aucun genre, et celte collec- tion fournit le moyen d’observer, par ses propres yeux, les formes di- verses de chacun d’eux. On peut ainsi considérer, réunies en un seul point, bien des divisions et subdivisions de celte famille caractérisée du règne végétal. Ajoutons que nous trouvions encore ici 5 nouvelles espèces; un £chi- nocactus, un Melocactus et trois Opuntiae, décriles récemment par M. le Professeur Fr. A. W. MIQUEL !), dont nous croyons devoir faire suivre ici la diagnostique: 1. Melocactus Ellemeetii. Mio. Depresso-ovoideus 10- costatus laete viridis, cephalio parvo depresso; costae sinubus latis diremtae, validae, acie irregulariter crenalo-undatae, lateribus sulcato-plicatae; areolae sub- densae (7 in quavis coslà) parvulae orbiculares, juniores albo-tomentosae mox glabrescentes; spinae breviusculae subconformes compresso-teretes, LA radiantes 7—8 erecto-patentes, quarum 3 inferiores paullo longiores (barum media 3 lin. longa), laterales horizontales, 3 raro 2 superiores omnibus breviores, centralis lateralibus conformis paullo brevior erecta, omnes rore delergibili cinereo-albidae apice nigrescenti-fuscae, cephalii selae lacte purpureae, flores parvuli rosei. Ex aflinitate M. Miquellii, sed slaturà minor, charactere distinctissimus. — Collectus fuit prope Bahiam Brasiliae. 2. Echinocactus Ellemeetii. M0. Depresso-globosus, vertice conca- viuseulo parce lanatus, costis 13 dextrorsum obliquis crassis sinu su- 1) Nederl. Kruidk. Archief tom. IV, p. 336. ANTIARIS TOXICARIA Zexzer 75 perne aculo inferne applanato diremtis, lateribus sulcatis, acie supra singulam areolam galeae ad inslar tumefaclis, infra areolam inter 2 spinas inferiores papillà sphaericà auclis, areolae subconfertae, juniores griseo-lanalae mox glabrae, ovales sursum depresso-conlinuatae, spinae 5 dissimiles radiantes, centralis nulla, nascentes purpureae, dein cine- rascentes sensim nigrescentes transverse slrialae, maxima leviter arcuata pollice paulo longior, reliquae praesertim infimae fere duplo breviores. — Inter Stenogonos pertinere videtur, e Mexico probabiliter reporlatus. — Specimen suppelens tripollicare. 5. Opuntia Galeottii. DE SMETT Mss. Ramosa stricta; ramuli cylin- drici laeves, vix tuberculis exarali; areolae densae pilis longis crispulis hirtae, spinae tenuissimae plures albidae inaequales; folia diulius persis- tenlia trigono-teretia acuta (sublus non sulcata) semipollicaria, pilorum longitudine. — Cum seqq. e sectione cylindricarum, verisimiliter e Mexico reporlala. 4. Opuntia Ellemeetiana. M0. Subarliculata; caulis cilindricus sub- crislatus; areolae albo-pilosulae; spinulae 3 exiles (vix visibiles); folia pa- tensissima laxa diu persistenlia succulenta pallide viridia semiteretia sub- lus canaliculala, elongala, bipollicaria! — Chili. 5. Opuntia costigera. MIQ. Ramosa, ramis basi altenuatis, valide crislalis, salurate viridibus; areolae ovales planae; spinae parvae tenues 1—5; folia diutius persistentia palentia subteretia acuta, 6 lin. louga. — Op. ramuliferae titulo communicata, probabiliter e Mexico advecta. DES ESPÈCES DU GENRE SELAGINELLA CULTIVÉES DANS LES JARDINS. Dans le No. 20 du Wochenschrift fur Gärlnere und Pflanzenkunde, publié par M.M. xocu et rINTELMANN à Berlin, M. Laucne a donné une revue des espèces du genre Selaginella qui se cultivent maintenant dans les Jardins de l'Europe. Comme l’auteur ajoule à son travail des indi- cations très claires sur les synonymes nombreux, auxquels on a si souvent recours que les collections de ce genre en sont devenues un véritable chaos, nous ne courrons plus le danger de nous y perdre complètement. Voici la traduction de cet article avec ce que dit cet horticulteur distingué au sujet de la culture de ce genre de plantes et de l’usage qu’on peut 74 faire des diverses espèces dans la recherche des effets. Nous recomman- dons d’autant plus aux amateurs de suivre ses conseils, que nous avons eu le plaisir d’en voir et d'en admirer les résullats, dans les vastes et belles serres de M. aueusrin près de Potsdam, qui lui sont confiées. » Quand il s’agit de la composition, soit dans les serres chaudes, soit dans les serres froides, de beaux gazons, loujours verts, de la décora- tion de rochers ou de bassins, certes ce sont les Selaginella qui jouent le premièr rôle, par leur végétation prompte, leur multiplication rapide et leur culture légère, qualités qui les feront toujours rester supérieures à loute autre espèce quant à ce bul: on sait, en outre, que la planta- tion peut en êlre praliquée en loule saison. On choisit de petites branches de la longueur d’un doigt, peurvues de racines; on les plante plus ou moins éloignées l’une de l’autre selon la quantité qu'on en a à sa disposition; et, si l’on a soin de les arroser dou- cement plusieurs fois par jour, elles reprennent en peu de temps. Elles forment alors un très beau gazon d’un vert riant, auquel on peut don- ner les tons les plus agréables par une combinaison quelconque d’espèces différentes. Les Selaginella ont besoin d’un terreau de bois très léger, mêlé de décombres de bois, de tessons de pots et de morceaux de lourbe, avec un bon drainage. Pour les surfaces de quelque étendue, j'ai enlevé quatre pouces de terre de la surface du plan; puis j'ai fait un lit de tessons et de pierres de 2 pouces de hauteur, que j'ai élendu d’une couche du terreau dont je viens de parler. Pour décorer des rochers dans les serres, de petites fentes suffiront pour y placer les boutures. Afin de leur assurer, dès le commencement, une humidité constante, on les mélange de sphagnum. En ce cas, les boutures s’enracineront entre les pierres, qu’elles couvriront bientôt sans se trouver en contact avec le moindre lerreau 1). Pour les serres froides, et où l’on n’a que peu de surface à sa dispo- silion pour les gazons, c’est la Selaginella hortensis Metr. qui est prin- cipalement à recommander. Mais si la surface est plus grande, il vaut mieux se servir de la Selaginella Martensii sprine. el ses variélés, parmi lesquelles la Martensii compacta «ze. doit être employée de préférence, celte variété réunissant et la beauté du ton et l'avantage d’une robuste végélation- Dans les serres où l’on entretient une chaleur de 5—10° (40—50 Fahr.) ce sont les Selaginella Apus sprinc., el S. decomposita SpRiING., 1) L'auteur invite les lecteurs curieux de se convaincre du fait, à venir visiter les serres de la Wildparkstation près de Potsdam. 75 qui se recommandent pour les petits espaces, par leur humble crois- sance, par l'épaisseur du gazon et la vivacité des nuances. Dans les serres chaudes on oblient aussi un bon résultat de la belle et gracieuse Sel. ciliata À. Br. et dela S. denticulata, si humble qu’elle soit ; de la S. filicina, aussi belle que robuste; de la variable S. serpens SPRING., et de la S. veticulosa x, à la surface inférieure argentée. Les espèces Breynii spRiNG., convolula sprixc., delicalissima À. BR. sont trop sensibles pour s’en servir quant au but en question. Il vaut mieux les conserver sous cloche dans de grands pots, peu profonds. Pour les parties de rochers dans les serres chaudes qui sont bien ombragées, on ne peut assez recommander la Selaginella uncinala spriNG., tant pour sa jolie couleur d’acier que pour sa croissance des plus rapi- des 2). On peut en dire autant de la S. laevigala sprixc. Si celte espèce se rétrécit plus ou moins en hiver, elle le regagne bien au printemps. La S. increscentifolia ne se prêle pas à êlre repiquée, et doit être Lenue sèche en hiver. La S. pilifera 4. Br, belle espèce formant presque tige, prospère surtout sous cloche; de même de la S. rigida norr. La multiplication ne présente aucune difficulté. Pour les espèces à racines aëriennes , on n’a qu’à en couper des bouts et les planter en un lieu chaud et humide, où elles reprennent bientôt. Quand aux autres espèces, on en coupe des sommets d’1 pouce, qu’on plante dans du sable blanc lavé et qu’on place de même en lieu chaud et humide: peu de temps après elles seront enracinées. Je m'occupe depuis quatre ans à collectionner toutes les espèces qui se trouvent dans les jardins; il s’en trouve maintenant dans les serres de M. auGusTIN 33 espèces. Plusieurs des espèces mentionnées dans les divers catalogues doivent être réduites, comme synonymes. L'année passée, M. le Prof. AL. BRAUN de Berlin s’est donné la peine d’observer et de déterminer toutes celles qui se trouvent ici et dans d’autres jardins. C’est d’après les résultats que ce savant en a publiés, il n’y a encore que peu de semaines, — travail difficile, dont le monde botanique et horticole lui sera reconnaissant, — que j’ai composé celte revue des synonymes des espèces de ce genre cultivées dans les jardins. Nous renvoyons quiconque est curieux de renseig- nements plus complets à ce traité, qu’on trouve dans lAppendix du ca- talogue de graines du Jardin Botanique de Berlin de l'hiver passé.” :) La serre aux Orchidées sous les soins de l’auteur, et une autre de M. 80rs1G, à Moa- bit près de Berlin, prouvent combien cette espèce répond heureusement à cet effet, 76 SELAGINELLA srrinc. 1. africana (Hort.) Al. Braun. Vraisemblablement d’Afrique. alata Hort. — S. Martensii Spring 3 flaccida Al. Braun. altissima Klotsch. = $. laevigata Spring. apoda Hort. (espèce plus grosse) = $S. Ludoviciana 4. Braun. apoda Hort. (espèce plus petite) = $S. Apus Spring. apotheca Hort. — S$. Ludoviciana À. Br. ou S. sarmentosa 41. Br. 2. apus Spring. Amérique. apoda minor Hore. densa Hort. Lycopodium Apodum L. » brasiliense Rddi. arborea Hort. — S$. laevigata Spring. asplenifolia Hort. = S. Martensii Spring. el var. compacta. Avilae KI. et Karst. =S. cuspidata ZA. var. elongata. — Spring. brasiliensis Hort. — $S. decomposita Spring. 3. Brepnii Spring. Guiana, Brésil, Chili. Panamensis Hort. Roll. Poeppigiana Hort. non Spring. caesiae Hort. = uncinala Spring. caesia arborea Hort. = S$S. laevigata Spring. 4. caulescens Spring. Ind. Orient. pellata Presl. Lycopodium caulescens Wall. chinensis Hort. Lodd. — Vraisemblablement $S. uncinata Spring. 5. ciliata A!. Br. Colombie. Novae Hollandiae Spring. Warszewieziana Klotsch. (dans les Jardins de Berlin). Lycopodium ciliatum Wild. » Novae Hollandiae Swartz. circinalis Hort. = S$S. cuspidata Lk. compacla Hort. Roll. — $S. Martensii Spring. 6. convoluta Spring. Brésil, Guiana et Colombie. var. congesta. paradoxa Hort. Lycopodium convolutum Wa/k. Arn. » hygrometricum Mart. cordala Hort. = S$S. cuspidata Spring. var. elongata. cordifolia Hort. — S. cuspidata Spring. var. elongala. 7. cuspidata Spring. Mexique et Colombie. 77 pallescens Klotsch. tamariscina Aort. Lycopodium circinale Cham. et Schld. » cuspidatum LA. » pallescens Presl. 8. cuspidata Spring. ver. elongata Spring. Indes occid. Avilae Xl. et Karst. cordata Hort. cordifolia Hort. sulcangula Spring. Danielsiana Hort. — S. Martensii Spring. var. compacla. decomposita Hort. et ? Spring. — Martensii Spring. decomposila Hort. Ber. -— S. Apus Spring. 9. delicatissima (/orl.) Al. Br. Potrie inconnu. densa Hort. — S. Apus Spring. 10. denticulata Zk. Eur. merid., Iles Canar., Syrié. oblusa Æort. Lycopodium denticulatum L. denticulata Hort. non Lk. et Spring. = hortensis Mit. dichrous et dichrus Hort. — S$. filicina Spring. 11. erythropus Spring. Brésil, Chili et Colombie. Lycopodium erythropus Wart. » umbrosum Lem. 12. filicina Spring. Colombie et Pérou. dichrous et dichrus Hort. haematodes ÆKlotsch. Karsteniana Æotsch. flabellaris Hort. = S. flabellata Spring. 13. flabellata Spring. Ind. occid., Colombie, Pérou et ? Philipp. flabellaris Hort. Lycopodium flabellatum L. flexuosa Spring. = S.Martensii Spring.var. flexuosa Kze. 14. Galeotti Spring. Amér. centr. et Colombie. Schotlii Hort. suavis Xlolsch. Lycopodium fruticulosum Mart. et Gal. » sloloniferum Mart. et Gal. 15. helvetica Lk. Alp. Eur. Caucase, Asie min. Lycopodium helvelicum L. ” radicans Schrank. 78 16. hortensis Mett. ? Sicile, ? Madure et ? Afr. mérid. denticulata Hort. non Lk. et Spring. peclinata Æort. v. Houlte. Lycopodium Kraussianum Xze (en partie). Hooybrenkiü Hort. = S$. Martensii Spring. var. divaricata Kze. Huegelii Hort. = Martensii Spring. var. compacla. jamaicensis Hort. — S$. serpens Spring. 17. fnaequalifolia Spring. Ind. or. Java. Lycopodium inaequalifolium AÆook et Grev. 18. increscentifolia Spring. Colombie et Pérou. interrupla À. Br. in Hort. = $. sarmentosa À. Br. Karsleniana Klotsch. — S. filicina Spring. 19. laevigata Spring. Ind. orient. et Amér. trop. allissima Xlotsch. arborea Hort. caesia arborea ZZort. Lycopodium caesium arboreum AÆort. » laevigatum Wilid. » plumosum ZL. et Sw. » Willdenowii Desv. lepidophylla Hort. = S$S. pilifera À. Br. Louisianae Hort. — S. Ludoviciana À. Br. 194. Ludoviciana À. Pr. Patr.? apoda Hort. (en partie). ? apotheca Hort. 20. Martensii Spring. Mexique et ? Brésil. asplenifolia Hort. Danielsiana AHort. decomposila Spring. Huegelii Æort. pulla Æort. slellata Lk. stolonifera Hort. sulcaia Kze. Lycopodium brasiliense Hort. » flabellatum Mart. et Gal. » stoloniferum ZLk. 21. Martensii Spring. Var compacta. asplenifolia Aort. Danielsiana AÆort. 79 Huegelii Æort. monstrosa Huegelii Æort. 22. Martensii Spring. Var. congesta. Lycopodium compactum AÆort. Roll. » ramosum ÂZort. Roll. 25. Martensii Spring. Var. divaricata. flexuosa AÆZort. Hooybrenkii Æort. 24. Martensii Spring. var. flaccida. 25. 26. 28. 29; alala ÆHort. serpens Âort. non Spring. microphylla Hort. = S. stenophylla. À. Br. monstrosa Hort. — $S. Martensii Spring. var. compacta. mulabilis Hort. = S. serpens Spring. obtusa Hort. = S. denticulata Lk. ornithopodioides Hort. Angl. = Vraisemblablement S. mentosa À. Br. pallescens Klotsch. — S. cuspidata Lh. Panamensis Hort. Roll. = S. Breynii Spring. paradoæa Hort. = $S. convoluta Spring. peclinata Mort. v. Houtt. = S. hortensis Mett. pellata Presl. = S. caulescens Spring. pilifera À. Br. Texas. lepidophylla Mit. non Spring. plumosa Hort. Mack. — S. viliculosa Ælolsch. Poeppigiana Hort. — S. Breynii Spring. pubescens Spring. Vraisemblablement des Indes Orient. laevigata Æorl. Vogelii Mett. Willdenowii Hort. Lycopodium pubescens Wall. pulla Hort. — S. Martensii Spring. . pumila Spring. Afr. mérid. Lycopodium bryoides Kaulf. » pumilum Schlchtd. » pygmaeum Kaulf. ramosa Hort. Roll. = $S. Martensii Spring. rigida AÆort v. Houlte. Patrie inconnu. Schottii Hort. = $. Galeoilit Spring. rupestris Spring. Amér., Ind. orient, Alr. mér. sar- 31. Qt t92 O1 Q1 34. 80 Lycopodium rupestre L. . sarmentosa À. Br. Vraisemblablement de Jamaïque. ? patula Spring. ? Lycopodium heterodonton Desv. ? » patulum Sw. selagionides Lk. — $. spinulosa À. Br. serpens Spring. Jamaïque. Cuba. jamaicensis Æort. mulabilis Hort. variabilis ÆZook. varians AÆort. spinosa Spring. — S. spinulosa À. Br. . Spinulosa À. Br. Alpes. Allem. mérid. selaginoides Lh. spinosa Spring. Lycopodium selaginoides L. stellata Lk. = S. Martensii Spring. stellata Hort. — en partie S. stenophylla À. Br. . stenophylla 4. Br. Patrie dub. microphylla ÆHort. slellala Aort. slolonifera Lk. et Hort. =S. Martensii Spring. stolonifera Hort. Paris. — S. sulcala Desv. suavis Klotsch. = $S. Galeoltii Spring. sulcangula Hort. — $. cuspidata Spring. var. sulcata Spring. Brésil et Colombie. Lycopodium sulcatum Desv. sulcata Hort. — $S. Martensii Spring. sulcata microphylla Hort. = S. stenophylla À. Br. tamariscina Mort. = S$. cuspidata Spring. umbrosa Lemaire. = S. erythropus Spring. . uncinata Spring. China. caesia Hort. Lycopodium uncinatum Desv. variabilis (? Hook) Hort. — $. serpens Spring. varians Hort. = S. serpens Spring. . viticulosa ÆXlotsch. Colombie. Vogelii Metl. S. pubescens Spring. Warszewicziana Xlotsch. = S$. ciliata À. Br. Willdenowii Æort. = $S. pubescens Spring. — 0680 — nUN A ren pe NM Fe GE à Vale AU d cg me ” remit LE | POITR Lu “pare EPIMEOIUM VIOLACEUM JMorr & Decne. VAR GRANDIFLORUM . EPIMEDIUM VIOLACEUM mor. ET DECNE. 1 var. GRANDIFLORUNM. - Epimedium LINN. Calyx basi bibracteola- tus, tetraphyllis, foliolis coloratis, deciduis, Corollae petala 8, hypogyna, calycis foliolis biseriatim opposita, exteriora plana, interiora cucullata v. in calcar. producta, Stamina 4, hypogyna, petalis opposita; filamenta com- planata, antherae introrsae, biloculares, api- culatae, loculis adnatis, valvula a basi sur- sum revoluta, decidua dehiscentibus. Ovarium ovoideum v. oblongum, uniloculare, Ovula plurima, juxta placentam unilateralem adscen- dentim bi-triseriata, anatropa. Stylus latera- lis, cylindricus; stigma subcapitatum, indivi- sum v. emarginato-bilobum. Capsula siliquae- formis, unilocularis, valvula altera sterili, altera medio seminifera. Semina abortu pauca, adscendentia, testa subcrustacea, umbilico su- pra basim laterali, rhaphe incrassato-inflata, arillaeformi. Embryo in basi albuminis dense Carnosi minimus; Cotyledonibus brevissimus, obtusis, radicula crassiuscula ambilico paral- lele contigua, infera. Herbae in alpibus Europae, Asia media et Japonia indigenae, rhizomate repente peren- nantes; foliis ternatis triternatisve, longe pe- tiolatis, argute dentatis, dentibus aristatis, floribus oppositifoliis, race- foliolis cordatis, mosis v. paniculatis, Epimedium LINN. Gen. n°. 148. ENDL. Gen. n°. 4811. Decanp. Syst. Il. 28, Prodr. I. 110. DecaisNe in turelles II. 352. CHar. spEc. Ep. Violaceum Morr. et Annales des Sciences na- DECAISNE. Foliis triternantis, floribus viola- ceis subsolitareis, nectariis petala superantibus , stylo filiformi sublaterali. — Morr. et DECNE. 1. c. p. 354 t. XII. A. CHar. var. Ep. violaceum var. grandi- florum Panicula racemosa multiflora. Cette belle variété du genre recherché à juste titre pour les jardins, a fleuri ce printemps pour la première fois dans l'Etablissement de MM. von sion Er c® à Leide, où lon trouve encore quelques autres belles espèces nouvelles du même genre; elle se distingue très fa- vorablement de ses congénères par la grandeur de son racème et le nombre de ses fleurs, d’un beau violet, dont la figure ne donne qu’une faible idée; nous la recommandons avec empressement aux amateurs de plantes de pleine terre. — La culture en est assez connue: un peu cou- vertes, les Epimèdes résistent à nos hivers; multiplication facile par la division des racines. DIX-SEPTIÈME EXPOSITION DE PLANTES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE NÉERLANDAISE POUR L'ENCOURAGEMENT DE L’HORTICUL- TURE, A ROTTERDAM 8—12 AVRIL 1858. Les portes de la vaste salle de la société de Harmonie, où les beaux arls recoivent si souvent l'hommage qui leur est dû, et dont les murs relentissent encore des accords de ce puissant orchestre qui obéit avec un ensemble si parfait au commandement d’un chef tel que ver- uucsr, les portes de celle salle où se produisent aussi parfois dans tout l'éclat de leur talent les premiers interprètes de la tragédie, viennent de s'ouvrir de nouveau en l'honneur de la gracieuse déesse dont le nom a survécu à l’Olympe. Le nombre des voitures qui se succédaient dans la mème direction eût indiqué suflisamment à l’étranger le chemin de la salle de lHarmonie, où, comme sous la baguette de la déesse des fleurs, le parquet s’élait lransformé en véritable jardin enchanté, d’une assez grande étendue, avec ses massifs variés, ses gazons réels sur véritable couche de terre noire traversée par des allées élégamment décrites. Nous voila sur le seuil de cette exposition qui atlire lant de monde, el où nous voudrions bien prendre la liberté d'inviter tout amateur à nous suivre surtout dès l'ouverture, les plantes et les fleurs ayant en- core alors toute leur fraicheur. Mais soudain quel spectacle frappe nos regards! Où sommes-nous? et comment expliquer laspect général et les détails de cette brillante exposition? Nous n’avons qu’un moyen, c’est de tracer le plan; le lecteur n’aura plus qu’à nous suivre, les nu- méros du plan répondant aux divers groupes sur lesquels nous allons fixer son allention. Prenons à gauche, mon cher lecteur, et n’examinons d’abord que ce qui se trouve de ce côté. Voilà déjà, dès la place n° 1, notre attention attirée par trois Acacias de M. c. 6zym. d'Utrecht; ils ont remporté le prix et méritent d’être observés, ne füt-ce que pour l’art de la culture qu’ils révèlent. L’un d’eux est un Acacia spiralis, pyramide de p. m. 4 mètres de hauteur et de circonférence relative; la plante est pleine de fleurs du sommet jusqu’à la base; les autres, Acacia obliqua el scolopendrifolia, sont de jolies 83 espèces et des plus florifères; la première, plante de même hauteur que la spralis, et l’autre, non moins belle, vous donneront une idée de ce que peuvent devenir les Acacias sous les mains de l’habile horticulteur. Au n0. 2, nous avons une collection de 20 plantes en fleur, exposée par M. €. suermonnr, de Rotterdam, laquelle contient plusieurs belles plantes de bonnes espèces; elle a remporté le 3° prix; citons deux Viburnum Tinus à haute tige, avec couronnes d’une circonfèrence considérable, une Banksia Cunninghami riche de fleurs, plante bien cultivée et d’une forme régulière; un Acacia scolopendrifoha, arbre de forte dimension; bonne culture el abondance de fleurs. Voyez comme ce Boronia poly- galaefolia, ce Boronia telranda et surtout ce Diosma capilala se distin- guent parmi tant d’autres par leur grandeur, leur culture et leur riche floraison. Avançons; le n°. 3 nous présente un Pandanus (Rykia) furcatus du Jardin botanique de Rotterdam: c’est une Pandanée qui, par son port élégant, sera toujours un des plus beaux ornements des serres chaudes. Il y a encore, au n°. 5°, 3 Rhododendrons jaunes exposés par M. E. suer- monpT. — Ce sont les Rhododendron javanicum, speclabile grandiflorum et speclabile splendens. Le premier est une plante aussi jolie qu’elle en a la renommée; on peut en juger à l'instant même par les belles fleurs qu’elle porte. Les deux autres ne sont guère moins remarquables quoi- qu’elles ne diffèrent pas beaucoup l’une de l’autre. Continuant notre promenade nous arrivons — n°. #4 — à une collec- lion de vingt Camélias de Me. la VYe 3. van LeEuwEN gr ris, horticul- teurs à Rotlerdam, couronnée du 2e prix. À voir ces plantes si fraiches, dont le vert très foncé des feuilles luisantes donne tant d’éclat aux belles fleurs de ces plantes où elles abondent, on ne peut guère compren- dre qu’il puisse y en avoir d’autres auxquelles doive être décerné le premier prix. Mais patience ... nous y arriverons plus tard. En atten- dant, ce que vous voyez ici vaut bien la peine de s’y arrêter, car ces plantes, quoique ne méritant pas le nom d’arbres, sont si vigoureuses, les espèces lémoignent d’un si bon choix et les fleurs en sont si grandes et si variées de couleurs, qu’on peut à peine s’en éloigner. — Cependant, pourquoi tous les regards des visiteurs, bolanistes, horticulieurs ou simples amateurs, sont-ils si vivement allirés vers le n°. 5? Ce sont quinze grandes plantes de serre en fleur, exposées par M. x. M. RAM d’Utrecht, qui ont remporté le premier prix — C’est bien là, en effet, une collection d’élite. Elle consiste en grandes plantes, toutes de cul- ture parfaite, et remarquables au même degré. Ne cherchez pas la plus belle, car elles le deviennent toutes l’une après l’autre pour vous con- 84 fondre dans le même sentiment d’admiration; en un mot, ce sont autant de modèles de culture. Cet Acacia spirulata, quelle pyramide régulière de milliers de fleurs; cette Begonia Verschafjeltu de grandeur et de cir- conférence extraordinaires et à la floraison relativement abondante; cet Eriostemon nereifolium, plante superbe el nouveau modèle de culture, ainsi que la Boronia Drumondii, toutes deux couvertes de fleurs; ces Habro- thamnus fascicularis et Mitraria coccinea, Epacris grandiflora, Polygala opposilifolia, Acacia Drumondi, Chorozema Danielsii, Pimelia spectabilis, Boronia polygalaefolia. Oncidium sphacelatum, Daviesia pungens et Cono- clinium janthinum, ne sont-elles pas toutes, sans exception, encore autant de témoins de soins constants bien dirigés qui disent de nouveau à quelle hauteur l’horticulture se trouve aujourd’hui dans notre pays? Et celle collection n’est pas la seule de l'amateur M. Ram; nous le verrons bientôt; nous le répétons avec d’autant plus de confiance que nous savons qu'une très grande partie de ces plantes — et nous le croyons de toutes — sont en effet cultivées dans le jardin et les serres de cel amateur distingué. Une très grande Azalea indica var. liliiflora — n°. 6 — exposée par M. A. A. BEELAERTS VAN BLOKLAND d'Utrecht, qui a remporté le prix, et six belles plantes de Tropaeolum tricolor — n°. 6* — auxquelles a été accordé un prix disponible, et qui, par la richesse de leur floraison d’un effet si charmant sollicitent gaiement un regard de chaque visiteur, nous mènent à une collection — n°. 7 — de 15 plantes en fleur de M. c. L. VAN DER sTRAAL Man. de Rotterdam, qui a remporté le 2° prix. Ce qu’il y a principalement à remarquer dans celte collection, c’est une Genethyllis tulipifera, plante toujours assez rare. — L’individu que nous avons sous les yeux, porte plusieurs de ces fleurs singulières, pen- dantes, ayant presque la forme de la tulipe. Remarquons aussi une Te- tratheca ericoides; sa culture et son abondante floraison attirent à juste litre l'attention de l'amateur de bonnes plantes. Comme telles, nous voyons encore ici, entr’autres, un Acacia spiralis, un Chorosema ericoides, un Eriostemon scaber, un buxifolium, ete. Après nous être arrêlés quelque peu à une collection de Proteacées n°. 8 — envoyée par M. c. À. 3. A. oupemans, directeur du Jardin bo- tanique de Rotterdam, parmi lesquelles il y a à signaler des espèces très délicates, faisons une plus longue pause devant dix Æhododendron ar- boreum — n°. 9 — de M. M. À. Fr. n. HorFMANN, de Voorburg, et couronnés du 2° prix. Il y a ici une variété de couleurs des plus agréables, et une floraison aussi riche qu’on peut le souhaiter, collection sur laquelle doit pourtant encore lemporter une autre du même amateur, que nous 85 allons voir tantôt. Nous voilà au fond de la salle: le buste de Sa Majesté le Roi GuILLAUME 111, entouré du feuillage élégant de palmiers et d’autres plantes du Jardin botanique de Rotterdam, occupe la place indiquée par le n° 12: d’un côté, sous les n°% 10 et 14, se déploie, à la faveur d’une heureuse disposition, une collection de Camélias de MM. 5. et M. BEEN, de plantes diverses de M. 35. vroom, horticulteurs à Rotter- dam, parmi lesquelles nous observons, entr’autres, deux plantes très jo- lies à basse tige de Piosma purpurea, à petites couronnes régulières sphéri- ques, avec une collection de jacinthes et de tulipes — 11 et 153 — de MM. 4. c. van eepen et c®, d'Harlem, que le jury a couronnée d’un prix disponible. ‘ De l’endroit où nous nous trouvons l’aspect de la salle est vraiment féerique: des deux côtés du buste du roi, encadré de la plus luxuriante verdure, des miroirs reflètent dans toute son étendue le palais splendide dont nous n’avons encore vu qu’une partie. Poursuivons, et ne nous occupons encore que de ce qui se présente à notre gauche. Voici d’abord — n°. 15 — 20 rosiers à haute tige, ex- posés par M. M. 4. Fr. H. HorrMANN, de Voorburg, et couronnés du 1* prix. Que dirons-nous de ces jolies plantes, qui depuis l’antiquité jusqu’à nos jours jouissent du privilége de se voir recherchées, et dont le règne n’est pas là de finir. Sans nous arrèler à constater la foule de visiteurs qui en respirent le parfum sous le charme du coup d’oeil gracieux qu’el- les présentent, reconnaissons qu’elles sont en effet d’une fraicheur en- ivrante et que les fleurs qu’elles portent en grande quantité, ne parais- sent pas avoir le moins du monde souffert du voyage que les plantes ont dù subir pour arriver à Rotterdam. Certes, les rosiers en pleine fleur et à haute tige méritent bien d’être admirés comme le plus bel orne- ment des expositions du printemps. Voilà, au n°. 162, la Camellia Leeana superba, plante de M. cv, d’Utrecht, qui a remporté le prix pour le plus grand Camélia en fleur. C'est bien réellement une très belle plante; mais (nous ne pouvons nous empêcher de le faire observer) ce n’est pas encore la taille que nous nous élions imaginée, — Au n°. 16°, ce sont les douze Cinerarias de M. N. 3. STEENGRAGHT VAN DUIVENVOORDE qui ont remporté le prix; ici encore la fraicheur le dispute à la variété des couleurs; c’est de l’effet le plus agréable. Nous arrivons à une collection de 20 plantes en fleur — n°0. 17 — de M. M. c. L. VAN DER STRAAL MZN. couronnée du deuxième prix. Arré- tons-uous d’abord devant une très belle plante d’Immatophyllum minia- tum, qui déploie gracieusement son large capitule à grandes fleurs; 86 puis, donnons-nous le plaisir d'observer attentivement, parmi les plantes de cette collection, un Æelichrysum humile, de bonne culture et portant un grand nombre de fleurs d’immortelles d’un rouge vif; une PBanksia spinulosa avec plusieurs fleurs, et une Boronia tetranda, dont la culture mérite une mention particulière. Après avoir considéré la pyramide de tendres et belles fleurs que nous présente la grande plante d’Euphorbia splendens — n°. 18 — de M. ©. GLYM, qui à remporté le premier prix, nous rencontrons encore une plante de grandeur extrême et de forme gracieuse; c’est le Dacrydium cupressinum — 18% — couronné du prix comme le plus haut pied de celte espèce. L'envoi en a été fait par M. #. n. Kock, jardinier de M. 8. &. GANKRIEN, de Rotterdam. Celte plante fait partie d’une collection d'élite de cet amateur distingué, qui possède, principalement en Proteacées, des plantes superbes sur lesquelles nous espérons bien avoir plus tard l’occasion de revenir. Continuant notre chemin, nous nous trouvons en face de vingt Camé- lias qui ont remporté la palme; ils appartiennent à M. c. ecym. Ce sont bien les plus beaux Camélias que nous puissions voir ici, et en nous récréant à la vue de ces plantes superbes, il nous semble que c’est bien le cas de dire: nec plus ultra. En effet, voyez encore celte pyramide de grandeur extraordinaire de fricolor, couverte de fleurs; une albo-plena, arbre de même grandeur; les Reevesi, Queen Victoria, Guthiana se dis- linguent aussi par leur grandeur et la multitude des fleurs; enfin toutes les plantes commandent l’admiration; ajoutons que le vert très foncé des feuilles luisantes établit un contraste des plus heureux avec les couleurs éclatantes des fleurs, dont le nombre est considérable. Et que dire, maintenant, des vingt plantes en fleur qui suivent — n°. 20 — toujours du même horticulteur, qui semble vouloir prouver que c’est à juste titre qu’il a conquis une si grande renommée? — Tous les regards sont fixés sur le Æhododendron arboreum var. Souvenir de Guil- laumme 11; mais aussi quel arbre! Outre ses dimensions si extraordinai- res qu'il serait l’ornement d’un pare étendu, il porte un nombre pres- que incroyable de fleurs, parfaitement épanouies. Cependant, si curieuse que soit cette plante, ce n’est d’abord qu'avec un sentiment de respect que nous nous en approchons: le nom qu’elle porte, c’est celui du Prince qui offrit, jeune encore, le sacrifice de son sang à la patrie, et qui plus lard nous laissa le souvenir d’un roi chéri de son peuple. Un autre Æhododendron arboreum, la variété Gloria Gandavensis, se pré- sente ici en arbre aussi de haute dimension, avec un grand nombre de fleurs, bien épanouies, se groupant en bouquets volumineux. Deux Aca- 87 cia, paradora et verlicillata, encore en pyramides d'extrême grandeur, qui témoignent, par leurs milliers de fleurs, d’une superbe culture; les Pimelea spectabilis, Correa ventricosa, Eriostemon myoporoides, Mitroside- ros semperflorens, Diosma capitata, Polygala Dalmaisiana, Boronia tetran- dra, et autres, dont le détail nous porterait trop loin, sont toutes autant de plantes qui excilent l'admiration même des profanes. N'oublions pas de mentionner en outre un Crinum amabrle et une Aechmea distichantha, auprès desquels se portent grand nombre d’observateurs. Nous venons de faire faire au lecteur une promenade autour de la salle, mais nous n’avons altiré son attention que sur les objets qui se trouvaient à notre gauche. Achevons de le renseigner. Au milieu de la salle il y avait deux grands massifs, et un troisième plus petit, remar- quables à plus d’un titre. En face de l'entrée, on doit déjà s'arrêter devant une collection de plantes en fleurs — n°. 21 — de M. N. 3. STEENGRACHT VAN DUIVENVOORDE de La Haye; nous y remarquons, entr’autres, une très belle hybride de Rhododendron ponticum à fleurs très grandes et semi-doubles; mais l’at- tention se porte aussitôt sur deux collections de palmiers de M. c. 6Lyn — n°. 23 et 29 — dont l’une a remporté le premier prix. C’est toujours avec plaisir qu’on les voit, ces nobles enfants des tropiques, qui par leur élégant feuillage, souvent de largeur énorme, sont à la fois gra- cieux et imposants; ils étaient ici, surtout dans la collection couronnée de M. ezym, dignement représentés: Deux Latania chinensis avec leurs beaux éventails, en plantes assez fortes; un couple superbe de Chamae- rops humilis (palmier européen), dont on trouve plusieurs beaux exem- plaires en Hollande, sur lesquels ce couple l’emportera en beauté; un Phoenix dactylifera, daltier aussi connu qu’utile, et plusieurs autres espèces plus proprement dites tropicales, dont la verdure luisante et la grâce des feuilles augmentent la splendeur des fleurs qui les environ- nent, appelaient tous les regards sur cette auguste famille. Reprenant notre promenade, nous rencontrons six Azalea indica, expo- sées comme nouvelles; les trois premières — n°. 22 — exposées par M. 3. 3. vroo de Kralingen, près de Rotterdam, sont les variétés Crolerion , Baron de Pret et Juliana; les trois autres — n°. 24 — appartenant à M. A. À. BEELAERTS VAN BLOKLAND, sont l’Azalea indica Peluniaeflora, Duc de Nassau et Eulalie van Gheert. Nous ne disputerons pas sur la priorité de ces variétés, comme nouveautés, ni sur la beauté relative des fleurs; di- sons seulement que le premier prix a été remporté par les plantes de M. BELAERTS VAN BLOKLAND, le second prix par celles de M. vroom. Une collection d’élite nous attend en vingt Azalées indiennes en fleur — 88 n0, 25 — de M. M. À. Fr. m. norruanx, de Voorburg, laquelle a remporté le premier prix; nous voulons dire ce groupe de plantes splendide qu’on ne peut se lasser d'admirer. Ce ne sont que pyramides et grands ca- pitules de fleurs si compactes qu’on ne découvre qu’à peine quelques feuilles qui pénètrent ei et là comme pour donner encore plus de gaieté aux couleurs variées de ces nappes de fleurs éclatantes. Nous trou- vant aussitôt après cette station en face d’une collection de quinze plantes en fleur — n°. 26 —, nous avons de nouveau à rendre hom- mage à un amateur distingué dont nous avons déjà eu occasion d’ad- mirer une autre collection de même nature. Celle-là avait remporté le premier prix, celle-ci a élé couronnée du troisième. De cette nouvelle collection voici les plantes qui méritent le plus une mention particu- lière: Allamanda nereifolia, Banksia Cunnmghami, Conoclinium janthi- num, Boronia tetrandra, Begonia manicata, Chorozema flavum , Brachy- sema acuminala, Oncidium sphacelatum, Callicoma serratifolia, Erioste- mon myoporaidis. Toutes ces plantes ne sont pas seulement de première grandeur, mais c’est surtout la manière dont elles sont cultivées qui ne laisse rien à souhaiter. En un mot, on voit que cet amateur n’épargne ni peine, ni frais pour posséder des plantes qui, en fait de culture, lui assurent partout la palme. Voici, au n°. 27, une collection d’Azalées indiennes bien remarquables. Elle appartient à M. &. suermonr, de Rot- terdam, et a remporté le deuxième prix. Cette collection est la digne rivale de celle de M. norFMANN que nous venons aussi d’admirer Lantôt , et elle n’occupe pas moins l'attention des amateurs de ces plantes aimées. Des exemplaires couverts de fleurs, à citer pour leur grandeur et l’art de la culture, des variétés aux couleurs les plus agréables à l'oeil, constituent un ensemble du plus charmant aspect. Un groupe de Calceo- laires en fleur — n°. 28 — de Mme la Veuve 3. VAN LEEUWEN ET FILS, horticulteurs à Rotterdam, qui a remporté le prix, alleste que cette plante atteint aussi chez nous à une hauteur remarquable; c’est au reste ce dont on peut encore mieux s'assurer en visitant la superbe collection de Pétablissement de ces horliculteurs. En même temps nous voyons ici un très joli pied de la Dammara Brown, encore rare en Hollande: il a été envoyé par M. c. ccym, d’Utrecht. Puis, ce sont trois Azalea indi- ca, — n°. 28 —, variélés exposées comme nouvelles par M. peLmorTe de Gand; ce sont les variétés Robert de Vries, Marie de Bourgogne et crispiflora alba-striata. Malheureusement ces plantes n’ont pu entrer en concours à cause du relard à la douane. Ces accidents méritent d’être signalés à qui de droit: c’est bien là, croyons-nous, la première des cau- ses que nous voyons si rarement à nos exposilions les produits de nos 7 46 | 45 Porte d'entrée. mn An) IN L DAT RON FAR 89 voisins méridionaux. Il est à déplorer que l'expédition de plantes vivantes, souvent d’une haute valeur, soit presque toujours retardée aux frontières sans molifs apparents, et plus souvent encore sans qu’on songe aux soins que réclament ces produits. Qu'on veuille done bien comprendre que ces retards inutilement prolongés sont parfois cause ici de la mort d'objets précieux, et cela entre deux pays où l’amilié réciproque a survécu aux rigueurs de la politique. Passons maintenant à l’autre grand massif, où nous sommes aussitôt arrêtés par une collection de Rhododendron arboreum — n°. 37 — de M. E. SUERMONDT. Quoique ces plantes n’aient pas remporté le prix, elles ne se distinguent pas moins par leur culture, par plusieurs belles variétés et par leur riche floraison. Après les avoir observées selon leur mérite, nous trouvons la grande collection d’Azalea indica — n0. 42 — de M. A. A. BELAERTS VAN BLOKLAND, plantes de première grandeur, mais mal- heureusement trop avancées dans leur floraison pour qu’on püt les juger d’après leur valeur réelle, comme en avaient eu l’occasion, il y avait quelques jours, les visiteurs de lexposition d'Amsterdam. La collection de Rosiers — n°. 41 — de M. x. sroru cr riLs, de Har- lem, quoiqu’elle soit bien inférieure à la collection de Rosiers à haute tige que nous avons désignée plus haut, nous montre ici des fleurs que la main voudrait cueillir. Les Rhododendron arboreum — n°. 40 — de M. uorrmann, de Voorburg, couronnés du premier prix, sont en effet bien dignes d’admiration: floraison abondante, variété de couleurs, élégance de la forme des plantes, dont plusieurs sont assez grandes, tout con- court à leur donner une valeur bien prononcée. M. BELAERTS VAN BLOK- LAND nous présentait encore ici un Oncidium sphacelatum de première grandeur, chargé de bon nombre de scapes florifères. Il se trouvait, à cetle exposition, plusieurs autres plantes bien fortes de cette même Or- chidée, sur lesquelles se portaient à bon droit les regards des visiteurs. Citons aussi, de M. c. L. VAN DER STRAAL, qui a remporté le prix, trois Amaryllis — n0. 359 — dont nous admirons principalement la variété Grand Mogol, à fleurs d’une extrême grandeur et à jolies feuilles glauces- centes, et la variété Willem III, plante vigoureuse, aussi à grandes fleurs; n’oublions pas non plus de faire des six Amaryllis de M. ra, la mention qu’elles méritent. Il y à encore ici deux plantes de Tremandra vertiaillata. L'une, couron- née du prix, appartient à M. ©. L. van per srraaz, l’autre à M. c. ézym. Toutes deux sont de très bonne culture et de riche floraison. Un beau pied de Dasylirium acrotrichum zucc. (Bonapartea gracilis), — n°. 44 — ainsi qu'une plante superbe d’Araucaria brasiliensis — n0. 43 — ex- 90 posés, entre autres plantes, par le Jardin botanique de Rotterdam, élaient admirés par tous ceux qui liennent au port des plantes: c’est un pied de hauteur extrême avec une tige d’environ un demi-mèêtre. Au n°. 58, et du sein d’une collection de Conifères exposée par M. c. wire de Rotterdam et couronnée d’un prix disponible, se détachait une Arau- caria Cunninghami — n°. 50 — qui, par la magnificence de son port et son feuillage très foncé, produisait un effet charmant, et établissait en même temps le plus heureux contraste avec les fleurs dont cette plante élait environnée de loutes parts. Autour de celte plante on voyait, en petits massifs — n°. 51 — 56 -— un Pelargonium tricolor, plante d’une forme gracieuse, mais qui avait perdu presque toutes ses fleurs; elle avait été envoyée par M. 3. M. KRAAYENBRINK et et a été couronnée d’un prix dis- ponible. Puis six plantes de Gardenia florida fraiches et à fleurs épanou- ies, de M. 5. F. VAN DEN BERG JR. de Jutphaas, couronnées du prix indi- qué; des Cineraria’s de M. 5. et m. 8eex de Rotterdam, Pr. pyxnoorN de Krooswyk et de M. p. T. van uoorn de Voorschoten, des Calceolarias de M. 3. P. van pen 8erG de Jutphaas, plantes pour la plupart assez vigoureuses et qui produisaient la plus agréable variété; enfin quelques plantes de Reseda odorata, cultivées sur tige, dont le parfum plait tant au beau sexe. Avant de quitter la grande salle pour nous rendre dans une autre, nous passons devant deux grands Dacrydium cupressinum — n°. 45 — de M. c. L. van per srRaAaAz de Rotterdam, une Pintinecha glauca — n°. 46 — et une fuberculata — n°. 47 — du Jardin bota- nique de Rotterdam et deux Goniophlebium Reinwardtii — n°. 48 — envoyés par M. le Professeur w. Fr. R. suriNGar, directeur du Jardin botanique de l’université de Leide, et qui ont remporté un prix dispo- nible. Comme ces plantes sont toutes heureusement placées, on peut ju- ger de leur force considérable; du reste, elles occupent laltention de plusieurs amateurs. En entrant dans lautre salle, commençons, puisque l’occasion nous en est offerte, par nous rafraichir. Mais déjà la curiosité emporte el nous voilà tout aux Orchidées. Ce sont, d’abord, les plantes envoyées par M. 3. LINDEN de Bruxelles, couronnées du premier prix. Cette collection con- siste en Phalaenopsis amabilis et Ph. grandiflora, Brassia cinnamomea ayant cinq racèmes pleins de fleurs, en Cypripedium villosum, Dendrobium aggre- gatum , Odontoglossum cordatum , Pescatorei avec deux racèmes portant p. m. vingt cinq fleurs délicates, Æhrembergii, montrant quatre racèmes garnis de fleurs, £pidendrum macrochilum et Stamfordianum , Trichopilia coccinea et Vanda suavis vera. Puis, du même horticulteur, nous admirons quelques- unes de ses introductions récentes couronnées d’un prix disponible; ce sont: 91 Begonia Rex, introduite d’Assam en 1857, plante à feuilles assez gran- des et nettement colorées; Campylobotrys argyroneura, introduite de Chia- pas en 1857; Maranta fasciata, du Brésil en 1857; Pulzeysia rosea et encore une plante d’un port superbe, qui ne contribue pas le moins à faire décerner la couronne à cette collection d'élite, nous voulons dire la Theophrasta imperialis. Nous rencontrons de nouveau ici la Laportea crenulata de M. c. ezym, dont nous venons de parler dans notre comple-rendu de l'exposition d'Amsterdam (p. 67); puis, une plante de Diplerocarpus trinervis, exposée par nous-même. Enfin deux collections de légumes: l’une de M. ». r. H00RN de Voorschoten, qui a remporté le premier prix; l’autre par Me la Vre VIRULY VAN VUREN en DALEM de Rotterdam, à laquelle a été adjugé le se- cond prix. En terminant notre visite il ne nous échappe pas que nous avons besoin d’expliquer d’un mot les éloges auxquels le lecteur qui n’a point vu l’exposition aura sans doute peine à croire; or, nous n’avons fait que rendre ici justice en loute conscience à la supériorité des produits que nous offrait l'exposition. S'il est à reconnaitre que les expositions des années précédentes élaient parfois plus riches, nous n’hésitons pas à constater que ce ne fut que quant au nombre des plantes: pour la va- leur, c’est bien à celle de 1858 que revient la palme. Il n’y avait celte fois, à l’exception de quelques plantes destinées à tapisser les murs, que des collections si remarquables, soit pour l'ampleur, soit pour la floraison, soit pour l’art et l’élégance de la culture, y compris celles-là même qui n’ont point remporté de prix, dignes des mentions les plus honorables; certes, nous ne croyons pas qu’il puisse n’avoir pas été reconnu par les hommes de l’art que cette exposition témoigne hautement des pro- grès importants que fait depuis quelques années l’horticullure néerlan- daise. Quand c’est la seule conclusion qu’on eût pu déduire des diverses exclamations qu’on entendait partir de plusieurs points de la salle à la fois, pourquoi aurions-nous hésité à nous en faire l’écho? H. W. TS 0 —— FLORAISON DE LA PAULOWNIA IMPERIALIS. La Paulownia vmperialis, après avoir été cultivée dans les Pays-Bas pendant plusieurs années, n’y avait pas encore fleuri il y a six ans. C’est 92 alors (1852) que fleurit l’exemplaire du jardin dit Vredenhof, de M. MARTIN près de Rotterdam, et, à ce que nous sachions, c'était la première fois que la Paulownia imperialis fleurissait dans notre pays 1). — Depuis ce lemps il ne nous est pas connu qu’elle ait fleuri ailleurs dans les Pays-Bas; en tout cas ce ne sera que bien rarement. Il y a maintenant un arbre qui fleurit à Zalt-Bommel, Province de Gueldre, dans le pare du château de Neder-Hemert, de Mad”° la Baronne NAGEL DE NEDER-HEMERT , dont le nom est bien connu du monde amateur de la Flore en général. Planté en 1846, le tronc avait un diamètre de 0,02 mètre; à présent il a un diamètre de 0,25 et une hauteur d’environ 10 mètres. On a complé les panicules, qui portent des fleurs d’un bleu charmant et exha- lent une odeur si agréable, et on n’en a pas trouvé moins de 228, ouverts tous à la fois. Au Jardin botanique de l’Université de Leide, un arbre qui avait formé depuis l’année 1846, chaque automne, un grand nombre de boutons à fleurs sans qu'il en mürit un seul, vient aussi (2 Mai) de commencer à ouvrir ses boutons. L’arbre doit être âgé d’environ vingt ans, la tige a, à la base, un diamètre de 0,44 mètres el 11} mètre de plus, où la tige se divise en deux fortes branches, 0,50 mètres. Il a une hauteur de 18 à 20 pieds. Jusqu'ici il ne nous est connu aucun exemple que cet arbre ait fleuri en automne; c’élaient toujours les boutons de l’année précédente qui s’ou- vraient au printemps; mais loujours aussi on avait vu, plusieurs années avant la floraison, les boutons tomber au printemps. Ce fait nous fait supposer que l’arbre est d’un âge encore trop jeune pour être en force de fleurir, et qu’il a besoin d’une vigueur bien plus considérable pour que les boutons mürissent si bien en automne qu’ils puissent résister aux froids de l’hiver; el ce qui nous confirme le plus en cette opinion, c’est qu’à l’arbre de M. marrTin il ne se développait, en 1852, qu'environ quinze fleurs, landis que l’année suivante la cime était pour ainsi dire couverte de fleurs. Aussi croyons-nous qu’il ne se développera, celte année, la première de sa floraison, que peu de fleurs à l'arbre du Jardin de Leide. Si cette supposition est fondée, nous verrons enfin la Pau- lownia fleurir dans notre pays avec aulant d’abondance que la Catalpa syringaeflora. Dans les n°. 6 et 7 du Hamburger Garten und Blumenseilung , le rédac- teur, M. ep. oTro, a communiqué qu’à Hambourg un arbre de la Paulow- 1) Voyez Tuinbouw-flora 1855, p. 72. 93 mia, dont la tige a un pied de diamètre, et une hauteur de 10—12 pieds, de manière que la cime atteint une hauteur de plus de 20 pieds, a aussi épanoui ses fleurs. En Angleterre également il a fleuri en plusieurs jardins; M. oTro fait la remarque que, selon son opinion, l’arbre ne peut fleurir qu’à un certain âge, vu que dans les premières années de sa végétation il pousse ses branches nouvelles el ses feuilles énormes avec un telle force qu’il est trop épuisé en automne pour mürir suffisamment son bois. YUCCA PUNDULA EN PLEINE TERRE. Déjà depuis quelque temps M. 3. De Graarr, horticulteur à Leide, qui s’occupe beaucoup de la culture des Yucca, laissait la Y. pendula hiverner en pleine terre. D’abord il leur donnait une couverture; puis, il ne couvrait plus qu’une partie des plantes. Le résultat, des plus in- téressants, ful que les parties des plantes qui n’avaient pas été couvertes, étaient plus vigoureuses et plus saines que les autres. L’année dernière, au printemps, nous avons mis en pleine terre, dans un sol léger el exposé au sud, une de nos plantes de la même espèce, dont la tige était d’un mètre et demi. Nous l'avons laissée à cette place Phiver entier sans aucune couverture, ni sur les racines, ni autour des feuilles. Elle a donc été exposée à toutes les rigueurs de lhiver, et a subi, en outre, les vents âpres du printemps de cette année, si funestes pour tant d’arbustes qui avaient, durant plusieurs années, supporté les hivers les plus rudes. Le résultat est identique: notre plante n’a pas du tout souffert et elle se montrait, au mois d’avril, aussi fraiche qu’en octobre; maintenant déjà elle pousse vigoureusement au sommet et aux racines. Certes, c'était un spectacle assez curieux que de voir, au mileu de l'hiver, une telle plante courber la tête sous le fardeau de la neige; subir une forte gelée, ses feuilles s’endurcir au point de pouvoir être rompues à la moindre courbure; et puis, la gelée et la neige chassées par le soleil printanier, de voir celte plante encore en un état plus heu- reux qu'avant l’hiver. 94 L'expérience désagréable que nous ont fournie plusieurs autres arbris- seaux que nous avions depuis longtemps crus capables de résister, chez nous, aux influences des vents d'ouest du printemps, nous confirme dans l'espérance que, si incroyable que paraisse le fait, la Yucca pendula pourra fréquemment résister à nos hivers. Au reste, nous avons vu en plusieurs endroits de notre pays constater aussi le même fait. Nous ne doutons donc pas que, parmi ce genre depuis quelque temps si recherché, il n’y ait encore plus d’une espèce d’une taille curieuse et d’un port élégant destinée à enrichir de nouveaux arbres verts les parcs de nos jardins. — 0828 0—— RUSTICITE DE L’ARISAEMA RINGENS VAR. SEROTINUM SIEB. Parmi les plantes de-la famille des Aroidées qui ne se recommandent pas seulement par le feuillage, mais bien plus encore par une floraison aussi belle que bizarre, lArisaema ringens avec ses variétés mérite bien, à ce double titre, la passion que lui voue tout amateur. Et que peut-on voir, en effet, qui excile plus l'admiration que ces fleurs singulières, naissant de deux feuilles opposées, ternées, longue- ment acuminées et d’un vert si gai? Le spalhe, entièrement ouvert, ou même recourbé en dehors, chez la plupart des espèces de cette famille, de couleur blanche ou verdàtre, est ici agréablement strié de brun de trois côtés et principalement au sommet, plié en dedans, et ne laissant qu'une ouverture comme pour donner à voir le spadixæ, jaune. Mais pourquoi répéter ici ce que la plupart de nos lecteurs ont sans doute eu l'occasion d'admirer de leurs propres veux depuis déjà bien des années que celle plante a été introduite en Europe? Aussi ne voulons- nous que communiquer à nos lecteurs un fait dont la connaissance doit donner encore plus de valeur à ces plantes: c’est qu’une des variétés de celte espèce, l’Arisaema ringens var serolinum, a résisté en pleine Lerre aux rigueurs de l'hiver passé. Le phénomène peut paraître incroyable, mais voici le fait: Le jardinier de lEtablissement de M. pe siepozn ET c'E avail placé l'été dernier une plante d’une force peu considérable en pleine terre, dans le but de voir, par l'expérience, si les feuilles n’acquerraient pas 95 alors plus de dimension, et si le tubercule n’augmenterait pas plus rapi- dement en volume. Malheureusement les rayons solaires avaient pour ainsi dire bientôt consumé les feuilles. Puis, les feuilles desséchées ayant élé sans doute coupées par l’un ou l’autre des ouvriers, on ne voyait plus rien de la plante tout l'été, et l’on oublia complètement d’enlever le tubercule du sol. La plate-bande, où ik-ne se trouvait que quelques arbrisseaux, restait durant l'hiver en repos, et ce n’élait qu’au mois d'Avril de cette année que celle partie où l’on avait planté l’année passée l’Arisaema fut bêchée, sans qu’on pensât le moins du monde à une plante qu’on avait dû croire morte. EL qu’arrive-t-il? Au commencement de mai le tubercule oublié, et qu’on n'avait pas même aperçu en bêchant, pousse avec assez de vigueur: nous avons aussitôt suivi le nouveau jet dans le sol el nous avons vu qu'il se trouvait alors à une profondeur assez considérable, ce qui ne l'avait cependant pas empêché de sortir de terre. Il n’est pas inutile de dire ici que ce tubercule avait été planté à une profon- deur d’environ deux pouces, et que sil se trouvait alors à une plus grande profondeur, ce n’était que la suite du déplacement de la terre par la bêche, au printemps, après les fortes gelées; durant tout lhiver il n’avait élé protégé que par une faible couche de terre, comme toutes les plantes qu’on ne couvre pas. Nous croyons que par cet exemple on peut directement conclure à la rusticité de cette variété. Nous avons fait planter nous-même deux plantes en pleine terre, ayant soin toutefois que le soleil ne pût brûler les feuilles, qui malgré des jours de chaleur extrême conservent déjà depuis plusieurs semaines loute leur fraicheur. Nous couvrirons vers l'hiver l’un de ces deux tubercules, à l’effet de reconnaitre si un froid plus rigoureux ne tuerait pas la plante: si elle résiste, il n’y aura plus pour nous de doute sur la rusticité de celle espèce. Ce fait nous a paru trop important pour n'être pas communiqué à nos lecteurs; et nous ne saurions assez engager les horticulleurs d’autres pays à faire également des essais nouveaux: il s’agit ici d’une acquisi- tion assez précieuse pour les jardins. 2028 0 — 96 FLORAISON DU PHORMIUM TENAX. Au commencement de Juin une plante de Phormium lenax , de force assez considérable, commença à montrer distinctement à l'oeil son inclinaison à fleurir. Quatre semaines après environ, les premières fleurs s’épanouirent. C’est une des trois plantes de force égale qui jusqu'ici m’avaient pas encore fleuri. Ce fait, bien qu’il en soit connu quel- ques exemples, ne laisse pas de rester, du moins chez nous, assez rare; el nous croyons que ce n’est que grâce à la chaleur de l’été passé et à la chaleur extraordinaire du commencement de l’été de cette année, que nous devons la floraison de cette plante. Au reste, ce n’est pas là une plante bien remarquable quant aux fleurs: la rareté de la floraison en fait presque tout le mérile; rendons pourtant justice à l'élégance gra- cieuse de son feuillage. Le n°. 6 des Garlen Nachrichten du Wochenschrift für Gürinerei und Pflansenkunde de M.M. Kocm et FINTELMANN nous apprend que dans le Marly-Garten, à Sans-souci, près de Potsdam, une plante de cette espèce, qui n’est pas grande, fleurit aussi; le même fait se présente, selon les renseignements de M. givperman, au Babelsberg. T2 0 — QUNUL NNVIAHdOUIVN WMNUMSIA (F4 VIBURNUM MACROPHYLLUM runs. FAM. NAT. LONICEREAE. HAKSAN-BOK, Nom 3aroNats. Viburnum L. Calyx tubo ovato, cum ova- | ratis, dentatis v. incisis, rarius integerrimis, rio connato, limbo supero, parvo, quinque- | fido, persistente. Corolla supera, rotata, cam- panulata v. breve tubulosa, quinquefida v. quinquepartita, patens. Stamina 5, corollae tubo inserta, exserta, aequalia. Ovarium infe- rum, triloculare. Ovula in loculis solitaria, ex apice anguli centralis pendula, anatropa. Stigmata 3, sessilia, obtusa. Bacca ovata v. globosa, calycis limbo coronata, abortu uni- locularis, monosperma. Semen inversum; testa crustacea, dura. Embryo dense carnosi brevissimus; cotyledonibus ob- tusis, radicula umbilico proxima, supera. in axi albuminis Frutices erecti, in regionibus temperatis he- misphaerae borealis, in America et India mon- tana copiosius obvii, inter tropicos Asiae et Americae rari; foliis oppositis, petiolatis, ser- plerumque pubescentibus v. villosis, interdum glaberrimis, cymis terminalibus, floribus albis v. subroseis. Viburnum LINN. gen. n°. 370. 3USSIEU gen. 214. GärTNer I. 133. pc. Prodr. IV. 323. ENDL. gen. p. 569. Car. seec. V. macrophyllum THUNS. Foliis magnis, patentibus v. declinatis, ellip- ticis v. ovato-ellipticis (nonnullis subrotundis, ovatis v. obovatis), apice acuminatis, margine apicem versus obsolete sinuato-dentatis, basin versus integerrimis, glabris; floribus radianti- bus, in cymam compositam hemisphaericam congestis. THUNB. Flora Japonica, p. 125. Habitat in Japonia, ad ripas fluviorum Seta Gawa et Tsikugo Gawa in insula Kiu Siu. Toute la plante est glabre, son tronc et ses rameaux sont cylindri- ques, les feuilles sont d’une couleur plus pâle sur leur page inférieure que sur la page supérieure, qui est d’un vert jaune; les pélioles, ainsi que les nerfs primaires, ont une couleur rougeâtre; la corolle, blanche, est en forme de roue (corolla rotata); son tube est très petit, son limbe est d'ordinaire profondément divisé en 5 parties. On trouve cependant aussi quelques fleurs dans lesquelles le calice et la corolle sont divisés en 6 parlies, et où, au lieu de 5 étamines on en rencontre 6. Le Jardin botanique de Leide, ayant recu par l'intermédiaire de M. TEYsMaw, 7 98 le célèbre jardinier-en-chef du jardin botanique de Buitenzorg, une espèce de Viburnum, originaire du Japon et jusqu'ici inconnue dans nos jar- dins, nous avons d’abord cru avoir acquis une plante toute nouvelle, at- tendu qu'aucune des diagnoses des différentes espèces de Viburnum de la Flora japonica ne répond parfaitement à celle de notre plante, la- quelle d’ailleurs n’élait pas non plus décrite par VON SiEBOLDT el zucca- caRiNt. Or, un examen attentif des Viburnums de l’herbier Royal de Leide nous a convaincu que celle plante, si caractérisque par son port vigoureux, n’est autre que le V. macrophyllum de ruunserc. La descrip- tion qu’en a donnée ce botaniste, a fallu nous induire en erreur, et nous avail porté à croire que celle espèce n'avait pas encore de nom scientifique; grâce donc à la riche colleclion que nous avons pu con- sulter, lhorticulteur à un synonyme de moins sur son catalogue. Celle espèce se trouve aujourd’hui aussi dans l’élablissement de M. von SIEBOLDT, qui ne tardera pas à la faire entrer dans le commerce. H. VAN HALL. Quant à la culture de cette plante, il n’y a point de particularités à consigner. C’est une plante qui rappelle par ses fleurs le V. Tinus, mais aux proportions beaucoup plus larges; elle a les feuilles très grandes et luisantes. Elle fleurit très facilement et avec abondance. Multiplication très facile par boulures. H. W. FLORAISON DE LA PAULOWNIA IMPERIALIS. Nous avons fait mention dans ce journal (p. 91 et 92) de la floraison de la Paulownia; depuis ce temps nous avons reçu de M. le Dr. pe MARRÉE, de Middelbourg, les communications suivantes, relativement au même sujet. Nous livrons ces renseignements avec d’autant plus de plai- sir au lecteur, qu'il y trouvera la confirmation de ce qui était jusqu’ ici resté à l’état de doute, savoir: que cet arbre peut maintenant être con- sidéré avec certilude comme acelimaté dans notre pays. » Dès cette année”, nous écrit M. ne MarRée , »la floraison de cet arbre n’est plus un fait rare à l'Île de Walcheren (Zélande)”; et c’est ce qu’altes- 99 tent les faits suivants, empruntés à la Gazette de Middelbourg du 26 juin, à la rédaction de laquelle il les avait communiqués. Outre un arbre qui fleurit près d’Oostkapelle, dans le jardin dit Molenwijk, il est à citer les exemples que voici: Le mois de juin de celte année, l’horticulleur €. VAN DE PUTTE €z\. a montré à M. pe M. une branche florifère d’un exemplaire de cet arbre bien connu, dont il esl possesseur. Le même arbre avait aussi fleuri l’année précédente; quatre autres exemples du même fait se sont pro- duits, selon M. pe m., à Middelbourg, dans le jardin du Dr. ?s GRAEUWEN, du Dr. nogsecaer pe win, de M. ziP et encore dans un quatrième jar- din, dans le Noordstraat. Afin qu’on n’attribue pas celte floraison à une exposition exceplionnellement favorable, p. e. plus chaude, plus abritée contre les vents, M. ne M. cite encore lrois autres exemples: ur arbre vigoureux et superbe du Parc près de Wetsouburg, produit ses fleurs depuis trois ans, et il est bien vraisemblable que celle année, comme il y a deux ans, il donnera des semences; un autre arbre, du jardin dit Welgelegen, fournissait le second exemple; le troisième arbre, dont les feuilles se sont développées d’une manière extraordinaire relativement à la hauteur de l'individu, se trouvait dans le jardin de l’horticulteur BLAAS. — Ainsi donc, ce n’est plus pour notre pays un phénomène curieux que cet arbre s’y couvre de ses fleurs, à la fois si belles et d’une odeur si agréable; ajoutons que cet arbre a acquis d’autant plus d'importance qu’il est dès à présent hors de question que, sous le double titre d’arbre à riche feuillage et d’une floraison superbe, c’est un des plus beaux ornements de nos parcs. H. W. 22 SDS 0 —— Nous avions, depuis longtems, l'intention de consacrer une rubrique spéciale aux jardins particuliers de notre pays qui se distinguent sous quelque rapport que ce soit. C’élait, selon nous, faire pour ainsi dire l’histoire contemporaine de l’horticulture Néerlandaise. Quel que füt, à nos yeux, l'intérêt de celle revue, nous hésilions cependant à entre- prendre une tâche dont les difficultés sont d'autant plus grandes quil s’en rencontre toujours de nouvelles, dès le premier mot d’une visile aux 100 collections de bon nombre d'amateurs. S'il est vrai que souvent on ren- contre chez eux une discrélion respectable, en tant qu’elle n’est pas exagérée, il faut bien remarquer aussi que, quelquefois, ils la poussent si loin qu'ils aimeraient mieux n’êlre pas connus que de voir fixer l’attention d'autrui sur ce qu’ils ont recueilli. Quoi qu’il en soit, comme quelques-uns de nos lecteurs ne nous ont pas seulement fail connaître que notre projet rencontrait toute leur sym- pathie, mais qu'ils sont même disposés à nous aider de leur collabora- tion, nous n’avions plus à balancer. Nous allons donc commencer à faire connaître successivement, autant qu'il sera en notre pouvoir, ce qu’il y a de bon et de beau dans les collections des amateurs et des horticul- teurs Néerlandais. Nous protestons d’avance contre toute pensée de laisser dominer en celte revue aucune amilié ou estime particulière. Nous dirons les impressions que nous aurons éprouvées, les résullats, les acquisitions pour la science que nous aurons eu à constater selon toule la rigueur de cette devise, qui est le guide le plus sûr en toute appréciation: cuique suum. Et dans l'espérance que notre dévouement à servir les intérêts de l’horticullure nous méritera bientôt la satisfaction de lui avoir rendu réellement service, nous ne différons pas plus longtemps à nous mettre en roule: nous invitons le lecteur à nous suivre en notre première excursion. UNE VISITE A ZWOLLE. Nous avions entendu bien souvent faire l’éloge d’une collection de plantes remarquables que possède l’une des provinces seplentrionales des Pays- Bas, dans lesquelles on ne rencontre que de loin en loin un véritable ama- teur. Nous partimes donc, au commencement de septembre, pour la province d’Overijssel, et nous nous rendimes directement à la ville de Zwolle, pour nous assurer par nous-même de lout ce que nous avions entendu raconter de la collection dont il s’agit. Eh bien, qui que vous soyez, lec- leur, Néerlandais ou étranger, nous ne doutons qu’il ne vous intéresse beaucoup de prendre avec nous connaissance d’un ensemble de plantes, qui mérite bien d’être plus connu. En suivant la belle route de Zwolle à la rivière de lIJssel, qui sépare la province d’Overijssel de la Gueldre, et se jette, environ deux heures plus loin, dans la mer du Sud, on apercçoil, à droite, après une promenade de dix minutes environ, la belle villa qui est ici le but de notre voyage. Quoiqu'il n’y ait encore que huit ans que toute la surface qu’occupe la 101 villa n’était que prairie, déjà des tilleuls et autres arbres élèvent leurs cimes au-dessus de ces serres qui excitent la curiosité de l’amateur; et il est de fait qu’on doit bien chercher à s’y arrêter quelque temps; on en emportera des souvenirs très agréables, surtout si l’on a, comme nous, le bonheur de parler à Paimable propriétaire, M. c. Backer, Gouverneur de la province d’Overijssel, chez qui la politesse la plus exquise et l’affa- bilité la plus gracieuse envers létranger le disputent à l’amour des plantes bien entendu. — Mais ne tardons pas plus à entrer. Deux serres s’élèvent en forme de coupoles à droite et à gauche d’un beau salon, d’où la vue donne à la fois dans les deux serres. Entrons dans celle à droite: la première plante déjà excite l’admiration. C’est un exemplaire superbe de la belle variété de l’ananas, celle à feuilles panachées (Ananassa saliva s. Bromelia Ananas fol. var.) — Cette plante n’est pas seulement de force considérable, mais elle témoigne aussi d’une eullure très heureuse; elle gagne encore en beauté par la proximité où elle se trouve d’une autre plante qui a les feuilles moins serrées et plus détendues, probablement par suite d’un placement d’abord moins convenable; c’est pourtant aussi une plante des plus remarquables sous le rapport de la beauté, et l’espèce en est toujours rare dans les collec- tions. — Une plante de la belle fougère qui porte le nom d’un botaniste Hollandais aussi renommé qu’aimable et vénéré de ceux qui avaient le bonheur de le connaître, le Gomivphlebium Reinwardlü, réclame notre allention par la longueur de ses feuilles; la fraicheur et la vigueur de la plante ne laisse rien non plus à désirer. La famille des Fougères se trouve en outre représentée ici par quelques espèces d'élite, et par des plantes de force considérable. Nous voilà, en effet, relenu devant un Platycerium (Acrostichum) grande, plante d’une telle vigueur et d’un vert si frais qu’on a peine à passer outre. Dans le beau genre Gymnogramme nous distinguons les espèces chrysophylla, luteo-alba, peruviana, Mertensi etc., tous exemplaires de première grandeur. Un pied de Brownea gran- diceps, extraordinaire pour la grandeur comme pour la beauté; un Di- plothemium marilimum et un Daemonorhops melanochaeles, et plusieurs autres plantes nous arrêleraient bien longlemps; mais on nous comprendra d’un mol: c’est que chacune de ces plantes contribue largement à re- hausser la valeur de la collection. Dans la serre à gauche, il y a d’abord une Areca sapida qui mérite une mention spéciale, tant pour sa vigueur que pour sa taille; les palmiers Livistona australis, Chamaerops Hystrix et surtout Chamaerops gracilis commandent l’admiration de quiconque aime à contempler les plantes d’une famille si riche en plantes majestueuses. Un pied colossal 102 de Hechtia planifolia déploie gracieusement son beau feuillage; une Fi- cus Leopoldi, espèce superbe, se montre ici en toule son élégance; on y rencontre, entr’autres, une belle plante de Paratropia tomentosa (Sciado- phyllum farinosnm), introduite depuis trois années dans le Jardin botani- que de Leide, et répandue maintenant dans plusieurs collections. Allons plus loin, tout en ne mentionnant que ce qui se distingue parti- culièrement sous le rapport de la culture. Nous voilà donc dans une autre serre, longue et divisée en trois parties, dont celle du milieu est une serre chaude, les deux autres, serres froides, qui contiennent des Camélias dont la gailé du feuillage, d’un beau vert, dit la santé des individus; etc. — Dans la serre chaude nous admirons en premier lieu une plante extrèmement forte de Lalania Commersoni (L. rubra), la plus grande que nous en ayons vue jusqu'ici. Malheureusement, on a à regretter ici, comme presque partout, qu'on ne puisse pas loujours donner aux plantes, et surtout aux palmiers, l’espace que réclame l'ampleur des feuil- les; on ne laisse donc à cette plante que deux ou trois feuilles à la fois, et à mesure qu’il s’en déploie une nouvelle, on doit en couper une autre, ce qui ne nous permet de juger que bien imparfaitement de la majesté de ce specimen magnifique. Cela dit, une Thrinax parviflora, Daemono- rhops lalispinus el surtout un pied superbe de Chamaerops stauracantha, représentent dignement ici les Palmiers. Nous remarquons encore une Pavelta borbonica, un Cycas circinalis el deux Cycas revoluta, près desquels on ne saurait passer sans s’arrêler quelque temps. En outre, en plantes nouvelles, voici bien aussi dans celle serre plusieurs espèces des plus pécieuses à mentionner: un bel exemplaire de Theophrasta imperialis, un Cyanophyllum magnificum , d’une beauté si ravissante qu’on ne peut s’en séparer, des Begonia rex et B. Lazuli en très grandes plantes, un En- cholirion Jonghi, Campylobotrys argyroneurum, etc; entre toutes ces curiosités il faut distinguer une plante, d’un mètre ou plus de hauteur, de la Napoleona imperialis, qui portait grand nombre de ses fleurs bien dignes du nom de l'individu. Quand on à quitté cette serre pour entrer dans une autre, on a aussitôt à constater, dans les deux premières divisions d’une serre basse de lon- gueur considérable, le talent de la culture; puis, le regard est irrésislible- ment altiré par bon nombre des plus belles hybrides de Gloxynia, Achimenes, Tydia etc.; la beauté des fleurs et la santé de ces plantes produisent le plus ravissant effet. Au fond de cette belle serre, dans la troisième division, où l’on entre en descendant un petit escalier, ce n’est plus seulement un sentiment d’admiration, c’est une vérilable surprise qu’éprouve le visileur: on y trouve une collection de plantes composée des espèces suivantes: Rho- 105 pala corcovadensis, Theophrasta Jussieu, Corypha spinosa, Cocos chilen- sis, Pandanus reflexus, un couple de Pintinectia tuberculala et de Agave hystrix, Bonapartea sp. — Pour toutes ces plantes nous n’avons pas à en- trer en des descriptions qui resleraient toujours trop en dessous de la réa- lité. Ce que nous pouvons faire de mieux, c’est de présenter nos re- merciements à M. gacxer de la jouissance qu'il a bien voulu nous procurer en nous montrant ces magnifiques exemplaires Ce n’est qu'en retournant la tête à plusieurs reprises qu’on se relire de ce ki- osque enchanté, car elles sont bien rares les occasions de rencontrer des collections si riches et auxquelles aient présidé un goût si parfait et une entente si complète des lois de l’harmonie des formes. Une collection de Proteacées et un grand nombre des plus belles plantes de serre froide nous fournissent encore une promenade de quelques heures bien employées. En Proteacées surlout nous voyons ici plusieurs plantes, des plus difficiles à cultiver, eten individus de force considérable; outre un grand nombre de Banksia’s, Dryandra’s, Hakea’s, etc., une plante extrêmement grande de la Grevillea (Anadenia) bipinnatifida commandait à double titre, comme plante de culture superbe et comme plante florifère, toute notre admiration ; rayon- nante de santé, elle portait un grand nombre de ses fleurs , des plus délicates. Malheureusement, on a abandonné en plusieurs endroits la culture des Proteacées, aussi belles et aussi distinguées pour le feuillage qu’inté- ressantes au point de vue physiologique. C’est qu’ils sont devenus bien rares aussi les amateurs qui s’en occupent avec celte énergie qu’exige leur culture. Et ce ne sont pas seulement les amateurs, mais en même temps les horticulteurs-marchands, qui, à quelques exeptions près, ne possèdent presque plus rien des collections qu’ils réunissaient il n’y a encore que quelques années, en ce genre de plantes qu'on cherche même vainement sur les catalogues des établissements les plus distin- gués. La satisfaction qu'on éprouve à parcourir le jardin de M. Backer n’en est que plus profonde pour celui qui ne porte pas seulement son attention sur ce qui se présente sous le titre de nouveau, mais qui, si dominé qu’il soit par un ardent amour de l’horticulture en progrès, ne se laisse pourtant pas entraîner par l’exagération d’un goût toujours va- riable. Qui, c’est presque une jouissance pour le classique que de ren- contrer une collection, où, sans refuser l’hospitalité aux nouveaux ve- nus, qui souvent méritent à plus d’un titre l'éloge qui leur a ouvert d'avance le chemin des belles serres, n’oublient cependant pas qu’ils ont parmi les plantes dont ils savaient peut-être déjà le nom dès leur enfance, bien des espèces qui peuvent rivaliser avec celles d’introduc- lion récente, et dont la valeur ne saurait être atlénuée par le fait seul 104 qu’elles ont été découvertes un demi-siècle plus tôt. L’hommage que nous rendons ici à la collection des plantes de la Nouvelle-Hollande et du cap de Bonne-Espérance de M. sacxer, qu’on nous permette de le re- porter en même temps à celle de M. cankRien de Rotterdam, qui est bien certainement une des plus complètes en ce genre de plantes. En avançant plus loin, nous rencontrons, entr’autres, une collection superbe d’Agave, Yucca el genres analogues; et notre admiration aug- mente encore à la vue de deux exemplaires de force égale d’une plan- te, ci-devant peu estimée, mais à présent à bon droit généralement recherchée el souvent au prix de sacrifices peut-être portés un peu trop loin, le Yucca quadricolor. — Ce sont deux plantes dont nous n’avons pas encore rencontré les semblables. — Deux belles variétés de l’Agave americana, la striala el _medio-picla, sont aussi représentées ici en deux couples d’une force considérable. Malheureusement, une de ces dernières plantes a perdu pour quelque temps ses feuilles centrales, à la suite du choc qu’elle à éprouvé de la chute d’un arbre du parc, renversé par l'orage du 24 juillet. Passant aux arbres de pleine lerre, nous nous arrêlons avec une nou- velle admiration devant un exemplaire de l’Araucaria imbricata. — Cette plante, d’une santé et d’une vigueur extraordinaires, a une hauteur de 51 à 4 mètres et une ampleur relative. Les Cedrus Liban et Cedrus Deodora sont représentés en arbres de même hauteur el d’une extrême beauté. Il y aurait encore bien des choses à mentionner ici; mais nous n’a- vons déjà que trop dépassé peut-être les bornes de la discrétion dont nous avions à nous faire un devoir envers l’un de ces amateurs qui font de l'art pour Part. Nous craindrions de blesser la modestie de son amour pour les plantes par des éloges dont son noble caractère redouterait le moindre éclat. Qu'il nous soit pourtant accordé d’ajouter que ce n’est qu’à regret que nous nous arrêlons en si beau chemin. Encore un mot à l'adresse du jardinier de M. Backer: c’est un véri- table artiste que lPhumble winp; l'état luxuriant des plantes confiées a ses soins fournit à chaque pas un certificat de son expérience et de ses capacités: on voit qu’en bon père nourricier des individus grands el petits dont un jardinier est aussi le médecin, il veille avec soin à faire régner dans les jardins et les serres une excessive propreté, celle condition sine quä non que recherche avant tout le véritable ama- teur de plantes saines et vigoureuses. 105 NOUVELLES ESPÉCES DE CALADIUM. Comme la famille des Aroidées, et, entre autres, le beau genre Cala- dium, sont en faveur chez bon nombre d'amateurs des plantes qui se recommandent par la beauté du feuillage, il sera sans doute fort agréa- ble d’apprendre que, dans les No. 8 et 9 de l’Jllustration horhcole, on en trouve la description de 10 espèces nouvelles, d’après le rédacteur de ce journal, M. cH. LEMAIRE. Nous allons reproduire l’énumération de ces espèces, qui seront, se- lon la promesse de M. LEMAIRE, prochainement figurées dans ledit jour- nal. Il ne peut être qu’utile pour lhorticulture d’aider à la publication de ces espèces, qui, nous le souhaitons vivement, seront bientôl distri- buées dans les divers établissements. Les huit premières (M. LEMAIRE croit qu’elles ne sont en partie que des variétés de C. pellucidum ou bi- color) ont été trouvées à l’ombre des grands arbres dans les forêts qui bordent l’immense fleuve des Amazones, dans la province Brésilienne de Para, el envoyées directement, en décembre 1857, à M. cHanTiN, par les explorateurs M. M. sarraquin et Perir. Elles ont, dit M. LEMAIRE, pres- que toutes fleuri, le printemps dernier, dans les serres de cet horti- culteur, qui n’a pas trouvé dans leurs fleurs des différences bien sen- sibles. Les deux autres, M. Lemaire en doit la communication à M. æou- ET, sous-chef des serres chaudes du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. CALADIUM VENTEN. $ B. Folit lamina cordato-sagittata pellata. Scnorr, |. c. 1. — argyrites LEMaIRE. Péliole lisse (long 0,18), d’un vert pâle, con- colore; lame (0,09— 11 de long sur 0,05 1—6 1 de large) subaiguë ou nettement acuminée au sommet; plus ou moins contractée vers la base, au-dessus des lobes: ceux-ci courts, plus ou moins rapprochés, arron- dis-obtus; coloris vert gai, mat; nervure centrale blanche; larges macules irrégulières, d’un blanc d’argent mat, et nombreux points de même 106 nuance vers les bords: macules el points occupant plus de la moitié du limbe. Très gracieuse pelile plante. 2. — Chantinil LEMAIRE. Pétiole lisse (long. 0,20—21), verdätre ou ro- sâtre, porlant dessus et dessous une large ligne noire, distinclement striée. Lame très ample (0,32—58 + 0,19—25), ombiliquée au centre (à l’in- serlion du pétliole); lobes écartés, arrondis; sommet aigu; fond vert gai, luisant; nervures larges, d’un rose vif, élalé, mais plus pâle, autour d’elles; macules très nombreuses, très irrégulières, distantes ou con- fluentes (comme dans la plante précédente), dont le fond blanc disparait quelquefois sous la largeur du beau rose qui en occupe le centre. Espèce trois fois magnifique, dédiée , avec justice, à l’horticulteur distin- gué à l’iniliative duquel on doit l’introduction des huit plantes dont nous nous occupons. 5. — Neumannii LEMAIRE. Pétliole lisse (coupé trop court pour que nous puissions en évaluer la longueur, mais, d’après l'apparence, long et robuste), vert pâle, avec double ligne (dessus et dessous!) très étroite, d’un brun obseur; lame ample (0,25+15, une seule observée!), subacu- minée-aiguë, ondulée aux bords, subombiliquée au centre, d’un beau vert luisant en dessus, très pâle en dessous; lobes distants, obtus-arron- dis; macules nombreuses, éparses, irrégulières, variant beaucoup de grandeur, d’un rose vif. Belle, très belle plante, dédiée à M. Neumann, chef expérimenté et zélé des serres chaudes, au Jardin des Plantes, auteur d’intéressants et utiles ouvrages ou articles divers sur l’horticulture. 4. — Brongniartii LEMAIRE. Grande, robuste et superbe plante! Péliole lisse, de 0,56 au moins de longueur (adulte), d’un gris rosâtre obscur, avec une ligne noire en dessus, et entièrement striolé de noir. Lame (0,22—355 + 0,14—253) aiguë, ou plutôt très brièvement acuminée au sommet, ombiliquée au centre; bords ondulés; lobes divariqués-distants, plus ou moins arrondis-oblus; vert gai, superbe, luisant-velouté (pâle, glaucescent en dessous); nervures très larges, d’un rose vif, se confon- dant, aux alentours, avec le vert du fond, souvent, pendant la jeunesse du limbe, comme ponctuolé (et rongé par les insectes) de vert blan- châtre vers le milieu: cette maculature, assez obsolète, et se confondant presque avec le fond. Très voisine du C. bicolor splendens, mais incomparablement plus belle. Dédiée à M. anozpne BRonGNiarT, membre de l’Institut et professeur de Botanique au Jardin des Plantes de Paris. 107 5. — argyrospilum Lemaire. Pétiole de 0,50—55 de long, lisse, d’un rose grisâtre, avec deux lignes obsolètes, striolées dessus et dessous, et plus obsolètement striolées encore entre les intervalles. Lame (0,19— 25+0,10—14) aiguë au sommet, largement sinuée-ondulée aux bords; lobes distants, oblus ou à peine aigus; fond d’un beau vert gai, luisant (pâle et glaucescent en dessous); macules assez nombreuses, distantes, irrégulières, variant de grandeur, isolées ou rapprochées, d’un beau blanc mat; une tache d’un rouge cocciné au centre du bouclier; les bords de la même couleur, ainsi que le sinus cordiforme de la base, mais là plus manifestement. Très belle plante. $ 6. — Verschafreltii LEMAIRE. Péliole lisse (robuste! mais coupé trop court pour que nous puissions en donner les dimensions), vert pâle, concolore; lame ample (0,25—27+0,15—16), d’un beau vert presque mat, pâle-glaucescent en dessous; sommet aigu, ou très brièvement acuminé; lobes distants, subobtus; macules rares, éparses, irrégulières, formées de plusieurs autres plus petites, d’un rouge vermillon vif; bords largement ondulés. Fort belle et distincte, dédiée à l’éditeur de l’{llustration horticole. 7. — Moulletii Lemaire. Pétiole lisse (coupé trop court pour pouvoir en donner ici les justes dimensions), d’un vert pâle, concolore; lame (0,21—25+0,12—14) subacuminée au sommet; lobes rapprochés, ar- rondis; contraction limbaire au-dessus d’eux assez prononcée; en dessus vert pâle, un peu luisant, devenant hlanchätre et comme érosé-granulé vers le centre, surtout vers la partie ombiliquée; nervures blanchâtres, au centre lavées de rose päle; une ligne semblable dans le limbe par- tant du centre (ombilic), et venant s'épanouir imperceptiblement sur les bords du sinus cordiforme; vert très pâle en dessous, non glaucescent ; macules et points assez nombreux, distants, épars. Belle et intéressante espèce. 8. — thripedestum LEMAIRE. Pétiole lissé (une seule feuille observée, petite et péliole encore coupé court), d’un vert pâle, concolore; lame (0,18+11; mais dimensions vraisemblablement plus grandes dans une feuille adulte) brièvement acuminée au sommet; lobes peu distants, ar- rondis; bords à peine ondulés; beau vert, un peu jaunâtre, mat; pâle- glaucescent en dessous: macules larges, assez nombreuses, irrégulières, d’un vert blanchâtre, piqueté de plus foncé, ce qui les fait paraître comme finement rongées par des insectes. Très curieuse el très intéressante plante, fort voisine du C. marmo- ralum. 108 9. — subrotundum LEMAIRE. Pétiole blanchâtre, parsemé de li- néoles très serrées, noirälres, et parcouru longitudinalement en dessus par une ligne noire, et en dessous par une autre d’un vert foncé (0,55— 40); lame cordiforme-arrondie, brièvement acuminée au sommet, d’un beau vert luisant, intense en dessus, glaucescent en dessous, à lobes courts, arrondis; à bords droits, impercepliblement lignés de rose; ceux des lobes lignés de cocciné, avec macule de cette teinte à l’ombilic (0,17+-0,15). Dans de jeunes individus, les premières feuilles émises, le limbe fo- liaire à la base est faiblement et obliquement échancré, à peine pellé, et l’un des lobes toujours plus grand que l’autre. 10. — hastatum LEMAIRE. ..... Pétiole robuste (0,35—45), blan- châtre, parsemé de linéoles très serrées, violacées. Lame allongée- hastée, légèrement contractée au-dessus des lobes, alténuée et briève- ment acuminée au sommet, à bords très largement sinués-crénelés; à lobes allongés-divariqués, dont le limbe inégalement partagé par la ner- vure médiane, le côté interne un peu arrondi-arqué, beaucoup moins large que l’externe, d’un vert mat, avec macules assez nombreuses, très irrégulières (et comme formées d’autres plus petites, soudées entre el- les), d’un blanc diaphane: en dessous vert pâle; le sinus des lobes, mar- giné de cocciné (0,27 +0,09—10!). Forme du C. picturatum zixn.! Ces deux belles plantes, que nous regardons comme espèces distinc- tes, proviennent, comme la dil M. uourcer à l’auteur, du même envoi qui contenait les précédentes, c’est-à-dire recueillies dans la province de Para, et dans les forêts qui bordent le fleuve des Amazones. M. Lemaire termine celle énumération par la rectification suivante: Le Caladium picturatum que M. ziNpen, horticulteur bruxellois, dans ses intéressants catalogues annuels de plantes exotiques nouvelle- ment introduites, a indiqué comme simple variété du C. bicolor, en diffère spécifiquement assez pour en être regardé comme distinct: c’est ce que nous admettons ici, en laissant à cette belle espèce son premier nom spécifique, lequel en exprime bien la large et élégante maculature rose, qui borde irrégulièrement ses nervures médianes, espèce qui, de plus, déjà assez répandue dans les collections, n’a pas besoin d’être ici décrite plus longuement. 109 PLANTES NOUVELLES OÙ RARES, INTRODUITES DANS LES JARDINS HOLLANDAIS. Liquidambar Altingiana BL. L'année précédente nous eùmes le bonheur de recevoir de Java, grâce aux soins infaligables de M. 3. E. TEYSMANN, parmi bon nombre de plantes intéressantes, un exemplaire plein de santé de l'arbre qui porte à Java le nom sundaique de Rasamala. C’est une espèce du genre Li- quidambar, qui seul constitue une famille dans le règne végétal, celle des Balsamifluae, et qui est représenté à Java par la plante en question L. Altin- grana 81. (Altingia excelsa Noronu., Al. coerulea por), dans l'Asie mineure par L. orientale mir (L. imberbe air) et dans l'Amérique seplentrional par la L. styraciflua L. Quoique nous croyions que le Rasamala a été intro- duit plus 1ôt en Hollande, nous sommes bien certain que, si celle plante se trouve dans quelque jardin de l’Europe, d’où elle n’ait point disparu comme chez nous, ce ne sera guèrè qu'un cas unique. C’élait donc pour nous une des chances les plus heureuses. — Cette plante pourra-t-elle se recommander au point de vue de l’ornement? — C’est peut-être douteux, car le Liquidambar Allingiana 8v. est bien cerlainement un de ceux qui contribuent le plus à donner à quelques contrées de la luxuriante île de Java son caractère physiognomique, par ses proportions colossales qui en font un des arbres les plus gigantesques de ce paradis terrestre. Nous empruntons à M. suncauax, qui a tracé un lableau si frais el si sédui- sant de la physiognomie de Java, les communications suivantes 1). »Le prince de ces forêts, dit ce naturaliste en parlant de celles qui se trouvent sous la seconde zone (2000 —4500 au-dessus du niveau de la mer), est le Rasamala (Liquidambar Allingiana s1.), dont la tige per- pendiculaire est dépourvue de branches jusqu'à une hauteur de 70 à 100 pieds. C’est de ce point qu'il déploie sa cime sphérique, dont l’ex- trémilé s'élève jusqu’à 50—80 pieds au dessus des premières bran- ches, de manière que la hauteur totale de l'arbre est en moyenne de 140 à 180, ou, généralement parlant, de 160 pieds. — Ses nolices sont basées sur des mesures réelles des plus hauts arbres de cette espèce que M. suxenuun ait trouvés, et qu’il a fait tomber à cet effet. — Ce n’est donc rien hasarder que de constater que les Rasamalas acquièrent la moyenne de 150 pieds de hauteur, et que la partie de la tige dépour- !) FR. JUNGHUHN, Java, deszelfs gedaante, bekleeding en inwendige struktuur, 2, p. 441, etc. 110 vue de branches et qui s’élève en forme de colonne, a la longueur de 80 pieds. Qu'on s’imagine que des chênes de l’Europe, qui ordinairement alteignent cependant déjà la hauteur de 75 pieds, soient placés entre ces Rasamalas, leurs cimes ne dépasseraient pas encore les liges nues des premiers, dont le feuillage se balancerait à la distance de 40 à 60 pieds au-dessus de leurs têtes. Les Dadab (Erythrina indica 1.) présentent un spectacle encore plus humiliant entre ces géants de la forêt. On a de temps en lemps l’occasion de voir ces deux arbres à côté l’un de l’au- tre là où lon a planté des jardins de cafiers dans une partie abattue d’une forêt vierge; la partie restée se limite alors par un ligne bien pro- noncée. Les tiges d’un gris clair des Rasamalas, qui forment des péris- tyles gigantesques, contrastent fortement avec le fond ombragé et ob- seur de la forêt, dont ils constituent l'enceinte; les Dadabs du jardin de cafiers qui se trouve devant la forêt de Æasamalas ne paraissent plus être, au contraire, qu'un pelit bois, que broussailles! — et ce sont des arbres de 55 à 40 pieds de hauteur! Les tiges des plus grands Ra- samalas, mesurent, à 10 pieds au-dessus de la terre, encore 5 à 7 pieds de diamètre, dimension qui diminue à peine d’un pied à la hauteur de 50 à 60 pieds. Ce sont des colonnes absolument cylindriques; et comme l'écorce en est égale et nue, elles frappent d’autant plus les yeux que tous les autres arbres entre lesquels elles s'élèvent, sont couverts d’un si grand nombre de lianes, fougères el autres pseudo-parasites que l'écorce disparait sous le ton vert qui en résulte. Il ne s'attache, au contraire, que très rarement un parasite à la lige du Rasamala, qu’entoure une écorce égale de couleur gris-clair. On en trouve bien rarement d’entrelacés de lianes. Leur grandeur et leur croissance très régulière repoussent les parasites; c’est par celte même cause qu’il est impossible d’alteindre leur voûte de verdure: il n'y a point de Javanais qui puisse y monter; le seul moyen de s’en procurer des feuilles et des fleurs, c’est de faire tomber le géant. — Ci et là une certaine espèce de Figuier (Ficus) cherche bien à monter le long de la tige du Rasamala; c’est surtout lespèce appelée par les indi- gènes Âiara aroë. Si la tige de ce figuier a pris racine près de celle d’un Aasamala, elle s'élève alors obliquement à une hauteur de 60 à 70 pieds, sans branches ni racines, près du Æasamala, el forme pour ainsi dire une corde égale de la grosseur d’un pied. Après avoir ainsi suivi la tige du Æasamala à peu près jusqu'à son embranchement, elle pousse des racines aëriennes qui enveloppent forlement en spirales loute la tige qu’elle convoîte. — Plus haut ces spirales prennent la forme d’un réseau entourant le ÆRasamala: ce n’est qu'à une hauteur de 120 à 150 111 pieds, que la verdure du Figuier s’unit enfin à celle du Rasamala. — Si, à quelque distance de la tige, un Cissus (C. papillosa, dichotoma) fait pendre sa tige grèle à une longueur de cent pieds, verticalement et sans se diviser en bas, d’une des branches du ÆRasamala, le voyageur qui se trouve à l’opposite de cette tige de Rasamala, ainsi entrelacée et entou- rée, contemple alors le tableau qui peut le mieux lui donner une com- plète idée de la majesté et de la végétation prodigieuse de la nature tropicale. Et si l’on se trouve à quelque distance de ce vaste tableau, au point culminant d’une montagne au sol égal, et que la forêt qui en couvre le dos consiste, soit exclusivement, soit pour la plus grande partie, de Rasamalas, on ne voit alors que des demi-globes juxtaposés, c’esl-à- dire les parties supérieures des cimes sphériques ; la surface de la forêt paraît être un immense tapis de sphères; cel aspect est si imposant qu’en face de ces arbres aux proportions gigantesques il semble que la montagne elle-même se soit humiliée. C’est aux mois de mars et d’avril que fleurissent les Rasamalas ; la sur- face de leurs cimes est alors toute couverte de petits châtons ronds des fleurs mâles, en si grand nombre que la plaine de tout le désert en recoit une teinte rougeâtre, et qu’on peut distinguer les Rasamalas, dont les tiges se cachent dans la forêt, comme autant de globes lumineux visibles, par la couleur rougeâtre des cimes, à une distance des plus considérables. Le Rasamala produit une résine fine et odoriférante, connue sous le nom sandaique de ÆKandaï, qui sort de l'écorce avec la densité molle du miel, mais qui, exposée à l'air, s’endurcit bientôt et remplit les fissures de lécorce. Cette résine se trouve en grandes masses, de forme irrégulière, dans les cavités des vieilles tiges. La petite abeille sans aiguillon (Melipona vidua Lep. de St. Farg.) s’arrête avec volupté et par essaims compactes dans ces cavités en partie remplies de résine, ou dans la résine même, qui porte alors partout l'empreinte de leur passage. Il paraît que cette résine leur sert à composer leurs cellules. Les fissures, cependant , ne se trouvant qu’à la partie supérieure de la tige, on ne peut recueil- lir les plus grandes masses de cette résine, que les Javanais emploient comme benzoë, qu’en sacrifiant l'arbre lui-même, qu’il faut faire tomber. La dispersion géographique du Rasamala à lle de Java est très li- mitée, et l'extension de la culture du café l’enferme continuellement entre des bornes de plus en plus rétrécies. M. sunenuax ne l’a rencon- tré nulle part au-delà de 4000, ni en dessous de 2000 pieds. C’est entre 2500 et 3500 pieds, dit-il, qu’il se trouve en plus grande abon- dance et qu’il est dans sa plus grande vigueur. Nous nous bornerons à ces détails: nous n'avons pas besoin de sui- 112 vre M. sunenuax dans les lieux spéciaux où il dit avoir trouvé cet arbre en plus ou moins d’abendance. Ce que nous venons d’écrire suffira cer- tainement pour faire connaître à nos lecteurs la Liquidambar Allingiana comme l’une des plantes les plus intéressantes pour nos serres, repré- sentants qu’elles sont d’un des plus grands géants du règne végétal. ED 0 DS 0 — ACACIA PULCHELLA r. 8e. ET SES CONGÉNÈRES. Partout où l’on voit cultiver dans les jardins un grand nombre d’es- pèces qui se rapprochent, on rencontre aussi une plus ou moins gran- de confusion dans leur nomenclalure. Nous en avons, entre autres, un exemple qu’il importe de signaler, dans le genre Acacia, dont le nombre des espèces décrites monte à près de 500. — Nous ne rectifierons au- jourd’hui que les noms des espèces que présente la tribu des À. pul- chella, dont dix-huit espèces sont décriles, et dix se trouvent dans les jardins: 1. Acacia pentadenia LDL. Syn.: A. Neillii Hort. 2. Acacia ignorata C. KOCH. Syn.: A. pentadenia Horl. nec LINDL. Acacia nigricans R. BR. Syn.: A. rutaefolia 1K. Acacia obseura DEC. FIL. Syn.: A. Ciliata R. BR. Acacia StrigOsSa LINK. D & E 01 . Acacia pulchella R. Br. — Comme formes variées de cetle espèce , il faut citer les variétés dites: A. hispidissima Hort. nec DEC. el A. graveolens Hort. 7. Acacia lasiocarpa MEISN. Presque toujours sans nom déterminé. 8. Acacia hispidissima DEC. Syn. A. lanuginosa Hort. — Une forme de celte espèce est l’ A. lanata Hort., laquelle n’est guère autre que |’ A. cygnorum BENTH. 9. Acacia denudata LEHM SYyn.: A. erioclada Hort. — Une forme entièrement glabre de celte espèce figure en quel- ques jardins aussi comme A. cygnorum. 10. Acacia Drummondii BeNTH — Selon l'opinion de merinco, l'espèce qui se trouve sous ce nom dans les jardins, dif- fère de la véritable espèce de pBexruam en ce qu'elle a les feuilles plus larges. — On pourrait aussi donner à celle-ci le nom de A. pseudo-Drummondii. Kkocx, Garten-Nachrichten N°. 7, p 25. CHELIDONIUM JAPONICUM JAunb CHELIDONIUM JAPONICUM rauss. L F FAM. NAT. PAPAVERACEAE. YAMABUKI SAU, (KERRIA JAPONICA HERBACÉE), NOM JAPONAIS. Chelidonium TourRNEr. Calyx diphyllus, foliolis caducis, aestivatione imbricatis. Corol- lae petala 4, hypogyna, integerrima, vel in- cisa, decidua. Stamina plurima, hypogyna; filamenta filiformia; antherae terminales, ex- trorsae, biloculares, longitudinaliter dehiscentes. Ovarium subcylindricum, uniloculare. Ovula juxta placentas intervalvulares oppositas plu- rima, anatropa. Stigma sessile, bilobum. Cap- sula siliquaeformis, torulosa, bivalvis, valvis a basi solutis, deciduis, replo seminifero per- sistente. Semina plurima, ovato-reniformia, nitida, strophiola umbilicali cristaeformi, alba. Embryo ïn basi albuminis carnosi brevissi- mus; cotyledonibus obtusissimis , radicula um-. bilico proxima. Herbae perennes, in temperatis hemisphae- rae borealis obviae, tenerae, succo croceo, acri foetae; caule tereti, ramoso, foliis alter- nis, petiolatis, pinnatisectis, segmentis den- tatis v. lobatis. Chelidonium TourNer. Instit. 116, GärT- NER Il. 164.t. 115 ; sussreu Gen. 236; EeNDL. Gen. n°. 4819. CHAR. SPEC. CHELIDONIUM JAPONICUM rauns.Ch.foliis crescente-pinnatisectis, inferio- ribus caulinis bijugis cum impari, summis saepius ternatisectis, segmentis subsessilibus, ovatis, oblongis v. rhomboïdeis, acutis v.acuminatis, inaequaliter serratis vel rarius incisis, glabris ; floribus terminalibus, subsolitariis; stigmate persistente, lamellis tandem divergentibus, capsula siliquaeformi polysperma, cylindrica, apice attenuata. THUNB. f{. jap. p.221. Che- hidonium uniflorum S. et Z. flor. japonicae famil. nat. sec. I. n°. 277. Cette plante, ordinairement peu rameuse, qui alteint la hauteur de 1 à 2 pieds, porte à son sommet une seule fleur, ou bien 2 ou 53 fleurs, dont les pédoncules sont souvent unis à leur base aux pétioles. Les feuilles caulinaires sont bijuges; leurs segments, bien des fois pétiolulés ont une forme oblonge ou rhomboide; les feuilles supérieures sont ternati-sectes ou quelquefois indivisées, tandis que chez les feuilles radicales le nom- bre des juges est augmenté, et que la forme des segments sessiles est plus ovée. Les sépales ovés et acuminés sont caduques, et d’une couleur verte. Les pétales obovés sont jaunes. Les étamines sont nombreuses, plus courtes 114 que le pisüil, et diffèrent entre elles en longueur. Le fruit est cylindri- que, eflilé vers son sommet et couronné par le stigmate. H. VAN HALL. Comme le Chelidonium Japonicum est une plante qui ne demande au- cun soin particulier, elle mérite bien sa place dans les collections de plantes vivaces, de pleine terre. Introduite du Japon dans l’Établissement de M.M. vox siesocn er come. à Leide, on y en trouve déjà une multi- plicalion si considérable, que dans le catalogue de cet établissement de cetle année elle est déjà offerte au prix de 2 à 4 francs. Multiplication facile par division des racines. H. W. "20 DE 0 ————— PLANTES NOUVELLES OÙ RARES, INTRODUITES DANS LES JARDINS HOLLANDAIS. Khodoleïia Teysmanni MIQUEL. Entre autre plantes introduites cette année de Java dans le Jar- din Botanique de Leide, qui ne présentent pas seulement de l'intérêt, mais qui joueront sans doute bientôt un rôle assez important dans l’hor- ticullure, soit par leur feuillage éclatant et splendide, soit par la beauté des fleurs, il faut citer une deuxième espèce du genre Rhodoleia, genre dont il serait superflu de faire l'éloge. L'espèce que M. miquez a dédiée, d’après des échantillons secs, à celui qui l’a découverte, a élé trouvée par M. Teysmaxx dans les montagnes de la côte occidentale de l’ile de Sumatra. M. TEysmanx lui-même écrit que c’est la plus belle plante de cet envoi: les fleurs ressemblent à celles d’une Camellia de la plus grande dimension!!— Il n’y a donc aucun doute que c’est une plante de première valeur, et il ne nous reste qu’à souhaiter de la voir fleurir, ce dont nous ne saurions douter non plus d’après les renseignements de M. Teysman, qui ajoute que c’est un pelit arbrisseau qui n’exige pas grande chaleur. Nous apprenons également avec plaisir que celte plante est en- core en d’autres mains. Le catalogue d’une vente publique de plantes récemment recues de Java, qui a eu lieu cet été a Amsterdam, porte ce nom. Nous avons appris, depuis, que celte plante a été achetée par M. sac. maxoy de Liège; elle se trouve aussi dans l'établissement de M. 115 3. c. RODBARD à Leide. C’est précisément parce que cetle espèce paraitra sans doute l’année prochaine dans le commerce, que nous nous félicitons d’avoir recu de Monsieur le Professeur miquez d'Amsterdam, pour notre journal, la diagnose, avec description détaillée, du genre et de ses deux espèces, que nous faisons suivre ici. NOUVELLE ESPÉCE DE RHODOLEIA, DÉCOUVERTE PAR M. J. E. TEYSMANN DANS L'ILE DE SUMATRA. Le PROF. F. A. W. MIQUEL. Character naluralis. Flores hermaphrodili receplaculi basi et ambiltu pluriserialiler brac- teato-involucrati anthomorphi verlici explanato nudo per orbem concen- trice inserli, 2—8. Calycis monosepali basis receptaculi foveae connala, limbus brevis hyalinus dentatus subpersistens, intus deorsum stralo glan- duloso auctus. Petala floris lateri interiori (receptaculi centrum speclanli) nulla, in exteriore 3 vel 2?, calycis limbo inferne inserta, unguiculata , membranacea, omnia ejusdem receplaculi florum per communem quasi orbem disposila, aeslivatione dextrorsum imbricata. Slamina cum petalis inserla, 7 (vel plura usque 10?), antheris erectis filamento longioribus, bilocularibus, loculis linearibus connectivo prominulo lateralibus, rimà longiludinali apertis. Carpella 2 in fundo calycis, respectu receptaculi anticum et poslicum, ovario uniloculari cum opposito fere ad apicem connato, ovulis secus angulum centralem biseriatim plurimis, s/ylo ex ovarii singuli vertice terminali libero filiformi longissimo, apice bidentulo sligmaloso, supra basin deciduo. Fructus capsulares supra receplaculum nudum collecti, (immaturi birostellali) biloculares loculicide dehiscentes, loculis angulo biserialiter imbricalim polyspermis, seminibus immaluris orbiculato-planis ambitu alatis, maturis compressis subtrigonis. — Folia sparsa exslipulala, gemmatio perulata, receptacula pedunculata axillaria vel et lateralia. Characler essentiahis. Receptaculum bracteatum superne nudum et plu- riflorum. Calycis tubus demersus, limbus dentalus e basi stralo glandu- 116 loso auctà pelala (interiori floris lateri deficientia) unguiculata aestiva- lione imbricala et s{amina 7—10? exserens. Ovaria 2 angulo interiore biserialiter pluriovulala, fere ad apicem connata, singula stylo longissimo apice stigmatoso terminala. Capsula bilocularis libera, calycis margine basi cincta. Semina imbricata complanata. — Folia alterna exstipulata. — Genus Diosmeis affine, Diplolaenae subanalogum. KRhodoleia Teysmanni. Frutex, foliis sparsis versus ramorum supe- riora confertis peliolatis ellipticis vel oblongis subcoriaceis, sublus glaucis, adullis glabris, innovationibus furfure subtili stellato conspersis, recep- taculis axillaribus et lateralibus breviter peduneulatis deflexis, sub anthesi Hlicii florem simulantibus. In Sumatrae occidentalis regione montanà detexit indefessus TEYSMANN Horti Bogoriensis hortulanus primus. Formas duas reportavit, slationis discrimine minorem el majorem, illam prope Alaham Pandjang hanc prope Paya Kombo carptam. Forma minor, indigenis » Kajoe barana” dicta. Ramuli teretiusculi versus apicem angulati, angulis e petiolorum basi deorsum conlinuatis, epidermide laevi siceatis rugulosà rubello-fuscà pas- sim lenticellosà, ligno denso firmo albido, inferne perularum cicatriculis linearibus brevibus leviter arcuatis superiora versus distantioribus et ra- rioribus utplurimum notali, dissilifolit, sursum pedelentim magis con- ferte foliali, foliis et ramulis secundis prope verticem saepe subverticil- latim approximatis. Folia sparsa, per gyros ? vulgo disposila, petiolis haud rigidis 11—1 poll. longis coloratis basi paullisper tumidulis trigono- semileretibus antice suleatis, dorsi basi in ramuli angulum subcontinuis, cicatricem semicircularem subprominulam relinquentibus sustenta, exsli- pulala, e basi acutà vel attenuatà elliptico-oblonga vel elliptica obtusius- cule apiculala, passim subacuta, integerrima, margine laeviusculo sub- incurvo cinela, coriaceo-pergamacea, adulta glabra, innovantia cum ra- mulis petiolisque squamulis furfuraceis exilibus orbicularibus ambitu fimbriato-stellatis albidis vel rufulis centrifixis citius dejiciendis consper- sa, supra salurale viridia nitida costà venisque (in sicco) reliculalo- prominulis notata, subtus colore albido-glaucino fere roris speci obducta venisque subobtectis septenis novenisque utrinque e coslà subcarinalà exorlis perlensa, ad lentem glandulis minutissimis nunc nigris subim- pressis notala, 4—2 poll. longa. Flores supra receptaculum bractealum pedunculatum axillare dispositi. Receplacula virginea ovoideo-globosa ses- silia utplurimum solitaria vel versus ramorum superiora simul juxta 117 axillas obvia hinc subconferta, bracteis perulaceis coriaceis ovato-rotun- dalis concavis margine membranaceo-extenualis, extimis glabris vel sub- glabris, interioribus tomento sparso vel densiore obductis arctissime ob- vallata: pedunculus anthesi ineunte 2—5 lin. longus arcuato-deflexus lignoso-rigidus bracteis perulaceis sensim deciduis cicatrisatus, inter ci- catrices prominentes inferne glaber, sursum rufo-hirsutulus, a basi ad apicem sensim incrassatus. Receptaculum florens pollicare circumscrip- tione obconico-campaniforme, Illicii florem mentiens, bracteis (praeter pedunculi deciduas) viginti pluribusve arcte, sursum laxius, per gyros regulares 4—5 spirales imbricatis sustentum et fere inclusum, infimis exilibus üs pedunculi simillimis abbreviatis semiorbicularibus, ovato- rotundatis convexis margine exlenuato ad extremum villosulo, dorso gla- bris vel pubescentibus, superioribus pedetentim majoribus magis oblon- gatis ovalis oblusis minus rigidis tenuioribusque, dorso loto, margine passim excepto, rufo-villosis, in singulo gyro subcireulari circiter ternis qualernisve, supremis fere membranaceis intus subpetaloideo-coloratis, 5—4 lin. longis. Receptaculum orbiculare subplanum, 2—8-vulgo 6—8- florum, in superficie pilosum, floribus circulariter dispositis, receptaculi foveolis in juvenilibus demissioribus in adultis leviter saltem concavatis innixis. Ælos singulus fossulae calycis lubo aequiparandae innixus, fos- sulae margine in membranam brevem tenuem subhyalinam 4—% denti- bus linearibus integris vel ciliato-sublaceris auctam interque eos sparse irregulariter pauciciliolatam vel et fere nudam (calycis margo) producto, basi intus ubi in fossulam transit e strato adnato subglanduloso pelali- et slaminiferam. Petala singulo flori 3 vel 2? saltem, in exteriore floris semicirculo landum obvia, hinc omnium florum ejusdem receptaculi pe- lala simul sumta per unum verticillum sinuosum receptaculum ambien- tem disposita, corollam poly- (6—22-) pelalam bracteis tanquam calyce cireumelusam, in alabastro valde regulariter imbricatam, dimidià dextrà dextrorsum sequentem dimidiam laminam obtegente, exhibent, intoriore, qui scil. receptaculi centrum spectat, semicirculo floris singuli plane apetalo. Petala longiuscule unguiculata, lanceolato-oblonga obtusiuscula membranacea lenere submulliplivenosa, in sicco purpurea, quaedam apice (an normaliter) emarginala, supra bracteas ultimas parum exserta, vir- gineorum lamina subcarnosula elliptica, abrupte ex ungue producta. Sfa- mina cum petalis calycis limbo inferne inserta eaque circiter aequantia, alterna pelalo opposita et unguis basi in alabastro imà (in semicireulo exteriore floris) subadhaerentia, per orbem completum disposita, 7 cir- citer in singulo flore, subaequalia, (quo pauciores receptaculi flores, eo majore forsan numero, probabiliter usque 10), alterna sallem vix bre- 118 viora, omnium ejusdem receptaculi in unum quasi commune androeceum ante anthesin mulliserialiter imbricata. Filamenlum basi quidquam dila- talà semiteres caeterum filiforme angulatum? (in sicco subtetragonum) apice infra conneclivum obsolete subdilatatum nec tamen articulatum, coloratum?, anthera oblongo-linearis compresso-telragona, nec basi nec apice atlenuata, bilocularis, connectivum distinctum utrinque planum pur- pureum apice supra loculos brevi-acute subglandulose productum, loculis parallelis opposilis lateralibus angustis flavescentibus, ab apice inde rimà longitudinali longitrorse apertis. Carpella 2 fundo foveae innixa, emersa, opposila, unum respectu receptaculi anticum alterum poslicum, ovariis fere tolis connatis, oblique ovoideis, lineam longis ex apice acuto brevi- libero stylum exserentibus, pariete crassiusculâ, unilocularibus, angulo inleriore a basi ad apicem usque biserialiter pluriovulatis, stylo filiformi inferne angulato, in sicco vulgo spiraliter lorto terminali, in alabastro intra slamina recondilo, rigidiore, sub anthesi ea paullo superante pol- licem fere adaequante, fusco-purpurascente, apice utplurimum ad lentem brevi-divaricato-bidentulo, denticulis intus pallido-sigmalosis, uno passim subobsoleto. Anthesi peractà stylus supra basin deciduus, rostrum apice transverse cicatrisatum (cicatrice angulatà) relinquens. Fructus (imma- luri) supra receptaculum bracteis et reliquis florum partibus lapsis ci- catrisatum subglabrum convexiusculum sub singulo flore leviter conca- valum disposili, calycis margine partim superstite basi cireumdati, di- dymi carnosuli rostellati, plures ut videtur abortivi, 2—21 lin. nunc longi, pericarpio carnosulo in superficie subglanduloso, endocarpio laevi pergamaceo transverse striato, dorso et ventre longitrorse facile fidendo, maturo probabiliter dehiscente. Semina immatlura plura angulo interiore biserialiler inserla, arcte imbricata, plana, suborbicularia, margine toto submembranaceo-extenuala. Forma major, indigenis » Santoe” vel » Katji barana” dicta. Tota vali- dior, ramuli crassiores, petioli usque bipollicares, folia e basi acutius- culà vel rotundatà elliplico- vel ovato-oblonga, venis utrinque 10 subtus eliam distinctis et subreticulatis, 41 poll. longa; capitula numerosiora, submajora, cum pedunculo villosiora. La Æhodoleia que M. cHampioN a découverte en Chine, et que les il- lustres Bolanistes anglais M. M. w. 5. Hooker el 6. BENTHAM ont décrite el figurée dans le Botanical Magazine lab. 4509, d’après un exemplaire trop incomplet et à laide d’un dessein chinois, a déjà vivement excité Vattention des Botanistes. Au premier abord la fleur offre l’aspecl d’une Magnoliacée. D’après L cape nb er ah à ad ee 0 14 POGONIA DISCOLOR 119 l'examen de l’espèce de Sumatra, la fleur doit être décrite comme poly- pétale périgyne à double rangée d’étamines et fruit capsulaire à graines ailées. Plusieurs fleurs sont comme soudées sur un réceplacle charnu qui est entouré de bractées perulacées. Le genre Rhodoleia, se composant à présent de deux espèces, devrait donc prendre place dans le groupe des Rutacées (Diosmées). M. BeNrHAM, qui a puisé ses idées sar l’aflinité de ce genre, de l’examen d’un exemplaire bien incomplet, avait pris les pétales onguiculées pour des bractées, c’est ainsi qu’il a rangé sa plante près des Hamamelidacées. Diagnosis : 1. Rhodoleiïia Championi x00Kk. Folia e basi obtusä vel vix acutlà ellipti- ca, obtusiuscula, capitula ultropollicaria, petala elliptico-ohovata. — Sina. 9, Rhodoleïa Teysmanni MIQ. Folia e basi acutà vel attenuatà elliptica vel elliptico-oblonga obtusiuscule apiculata, in quibusdam ovato-oblonga, capitulum pollicare, pelala lanceolato-oblonga obtusiuscula. — Sumatra. - 206060 — POGONIA DISCOLOR BL. A la page 6 de ce volume de notre Journal, nous avons attiré l’at- tention de nos lecteurs sur celte Orchidée, comme l’une des espèces les plus riches pour le dessin de la feuille, et nous voici déjà pressé d’y revenir. Celle fois nous donnons en même temps une figure de cette feuille, grandeur naturelle, telle qu’elle se trouve aujourd’hui dans le Jardin de Leide. Jamais on n’avait encore vu ici celte plante si délicate prendre un si beau développement, et par suite atteindre un si haut de- gré de beauté. La feuille de l’année précédente n’avait qu’à peine la moitié de cette grandeur. Nous avions alors conservé la plante sous clo- che, moyen que nous avons alors aussi recommandé. Cet été nous avons placé notre Pogonia discolor Bl., avec quelques au- tres plantes très délicates, dans une petite serre de 0,63 mètre de lon- gueur, de 0,50 de largeur et 0,38 de hauteur. Cette petite serre était couverte d’une seule vitre, mais encore à quatre parois, de sorte que les plantes jouissaient de la pleine lumière de la serre, et qu’on pouvait les voir de tous côtés sans ouvrir la petite serre même, laquelle était placée dans la basse serre aux Orchidées, et par conséquent bien chaude et 120 ombragée. Les pots élaient entourés de Sphagnum bien humide. Durant tout l'été on n’a pas donné la moindre goutle d’eau à ces plantes, et la terre des pols n’en était pas moins constamment très humide. Toutes les plantes qui y élaient placées ne s’y trouvaient cependant pas égale- ment bien: deux Maranta, regalis et albo-lineata, entre autres, voyaient bientôt leurs feuilles se décolorer et pourrir; d’autres, et surtout la belle Selaginella pilifera À. Br. (S. lepidophylla Hort.), s’y portaient et se développaient à merveille; mais ce qui nous intéressail avant tout, en cette expérience, c'était notre pelile favorite la Pogonia discolor, pour qui le résultat a répondu à notre attente sous les plus heureuses condi- tions. Un lieu très chaud, une humidité constante, sans variations ni en lun ni en l’autre élat, surtout point d’eau sur les feuilles, voilà ce qu'il nous restait encore à expérimenter. Nous regrettons de n’être pas suffisamment dans l’occasion, vu la dif- ficulté de la multiplication, d’aider à la distribution de cette plante: une fois dans les collections, où elle ne pourra pas manquer, elle en sera une des premières beautés. PHORMIUM TENAX £. ris. Dans les dernières années les horliculteurs ont ramené leur attention sur celle plante; et il paraît que la floraison qui a été constatée en plusieurs lieux et dont nous venons aussi de citer un exemple dans le Jardin de Leïde, n’est pas une des moindres causes qu’il y a aussi des botanistes qui y vouent leur attention spéciale, témoin l’article du Docteur KkarL Kkocu dans son Wochenschrift, n°. 28, dont l'importance nous le fait reproduire ici. C’est à l’été de l’année dernière, qui fut d’une chaleur extraordi- paire, que nous devons sans doute, dit M. KL, d’avoir vu, sous notre froide température, plusieurs plantes tropicales ou subtropicales dévelop- per leurs fleurs ou se préparer à fleurir lété suivant, c’est-à-dire cette année. En rappelant les exemples de la Paulownia imperialis, M. kc. demande si la chaleur de cette année ne peut pas être aussi la cause détermi- nante de la floraison de plusieurs Rhododendrons du Sikkim, d’Assam et de Bhutean. La Phormium lenax, connue comme produissant le lin de la Nouvelle- 121 Zélande, est une de ces plantes qu'on a vues fleurir cette année en plu- sieurs lieux. Outre la chaleur, qui dans presque lous les cas accélère la floraison, il doit pourtant y avoir encore d’autres conditions à con- slaler en face de ce phénomène, car la Nouvelle-Zélande n’est pas un de ces pays où il se produise jamais une bien grande chaleur; et les plantes qu’on en possède, comme les plantes extratropicales de la Nouvelle-Hollande, non seulement viennent très bien dans nos serres froides, mais y fleurissent même presque toutes. La Phormium lenax y résiste généralement; et pourtant, même en France, non seulement dans les environs de Paris, mais aussi dans le midi, elle n’a que très rarement fleuri. Cette plante, d’ailleurs, ne réclame pas beaucoup de chaleur, c’est ce qui a été reconnu par des expériences faites autrefois en France, où l’on en voyait qui, après avoir résisté à 7 degrés de froid, fleurissaient l’année suivante. Il est bien remarquable que ce sont particulièrement les vieux exem- plaires qui fleurissent le plus rarement, c’est-à-dire alors que les plantes out acquis une croissance lucrative 1). Dans le Jardin des plantes de Paris il y a des exemplaires qui comp- tent un demi-siècle et qu’on dit être d’une extrême beauté; mais, en- core une fois, aucun n’a encore fleuri jusqu'ici. Dans le Jardin Botanique de Berlin on eullive aussi déjà depuis long- temps de belles plantes, qui ont à présent un contour considérable, et rien encore ne fait reconnaitre une inclinaison à fleurir. Une fois, ce- pendant, en 1855, on y a eu le plaisir de voir fleurir une plante; el cela avec dix scapes à la fois. Cet exemplaire réclamait alors, el à bon droit, l'attention de lous ceux qui s'intéressent aux plantes ou aux phénomènes de la nature. C'était spécialement scouLetpeN, alors à Berlin, à présent à Jena, qui éludiait le fait avec le plus d'intérêt, plein d’ardeur qu’il était à scruter les secrets de la fruclification des plantes, et à proposer sa théorie, qui alors produisait lant de sensation. M. FR. orro, à celle époque Inspec- teur de ce Jardin, fait mention de cette plante dans l’Al/gemeine Gar- lenseilung, rédigé par lui et M. le Dr. À. pierricu (5° année p. 268). Il dit qu’on l’avait obtenue, en 1804, de M. zuseck, Directeur du Jar- din de Bruck. ‘) Ici notre expérience ne peut pas tout à fait confirmer cette opinion; elle n’y est pour- tant pas directement en contradition. L’exemplaire qui fleurit dans le Jardin de Leïde compte déjà grand nombre d’années, et il est sain et vigoureux. Cependant, des érois plantes de même grandeur, il n’y en a qu’une qui fleurit, et pour la première fois. H. W. 122 Des deux exemplaires qui fleurissaient l’été passé à Sanssouci, et sur le Babelsberg, résidence du Prince de Prusse près de Potsdam, la dernière élait à ma disposition pour les recherches dont je rendrai compte à la fin de cette notice. Celle du Babelsberg est vigoureuse et assez grande; celle de Sanssouci, au contraire, est pelite et faible. Cette dernière se trouvait l'hiver dans une orangerie, où l’on n’avait pas trop d’attention pour elle. Le printemps on la mit avec la cuve en pleine terre, où cerlainement les racines ont cherché leur liberté. Le Phormium tenax L.fil. fut découverte au premier voyage de coox autour du monde, et la premiére décrite en termes généraux par JOSEPH BANKS, qui fit en même temps mention des manières dont les indigénes se servent de cette plante. Ce botaniste distingué n’a pas publié de détails sur les plantes recueillies par lui durant ce voyage; il s’est contenté de mettre sa collection à la disposition de quelques botanistes, entre autres, ROB. BROWN. — Les graines, introduites en 1771 par BANKS en Angleterre, n’ont pas germé: il fallait donc songer à de nouveaux moyens de tirer celte plante intéressante de sa patrie. On y a réussi en 1789; el heureusement, facile qu’elle est à multiplier, bientôt elle s’élait répandue dans les jardins de la Grande-Bretagne. Déjà en 1800 le directeur d’alors du Jardin botanique de Kew a envoyé une plante au Jardin des plantes de Paris, d’où elle parait être arrivée dans le midi de l’Allemagne. Les deux FoRSTER, qui accompagnèrent le capitaine cook, pour la partie de la Botanique, en son second voyage, recueillaient à leur tour une foule de plantes, parmi lesquelles de nouveau la plante en question, qu’ils désignaient, à cause de l’usage qu’on en fait pour corbeilles el autres ouvrage tressés, du nom de Phormium (de Phormos: toute sorte d'ouvrage tressé). — Banks lui-même n’avait pas nommé syslémalique- ment sa plante; cependant, on trouve dans son herbier le nom de Chlamidia, duquel Gärrver s’est aussi servi dans son ouvrage sur les fruits et les graines, au lieu de celui de Forster. — Le nom d’espèce fut réservé pour LINNE fils. En France, la Ppnormiux fit beaucoup de sensation: DE LA BILLARDIÈRE, qui accompagna, comme botaniste, l’expédition à la recherche de La PEIROUSSE, et qui parcourut aussi la Nouvelle-Hollande et les îles voisines, fut chargé de prendre des renseignements sur cette plante. Le premier traité détaillé se trouve dans le 2° volume des Annales du Musée d’ Histoire naturelle de Paris. Des détails encore plus complets et accompagnés d’une planche ont été fournis par FAusAS DE sT. FoND, dans le 19e volume, p. 401, du même ouvrage périodique. 125 En 1805, un grand nombre de plantes furent introduites de sa patrie en France. Sur les instances de TaouiN, on y fit beaucoup d’expériences au sujet de l’acclimatisation du Phormium et de l'usage lechnique qu’on pourrait en faire: quoique continués durant plusieurs années avec les plus grands soins, ces essais n’ont donné aucun résultat. — Bien que, couverte, elle supporte l'hiver en plusieurs endroits, et malgré l’expé- rience que nous venons de citer, où elle a enduré un froid de 7 degrés, elle ne sera jamais plante de culture en France. D’après les récentes recherches en France, les fibres n'auront pas non plus la valeur qu’on leur avait attribuée; comme le tissu n’en est que très faible et incapable de supporter ni chaleur ni humidité, il brise facilement dès que les fibres sont exposées à l’influence de l’une ou de l’autre. — Ceci, cependant, est en contradiction avec les informations reçues d'Angleterre, selon lesquelles de vieilles expériences, qu’on a faites sur des vaisseaux, atlleslent que les cordes préparées avec le lin de la Nouvelle-Zélande, sont plus durables que celles qu’on fabrique avec le chanvre. Il est probable que la cause de cette différence, c’est qu’en France on s’est servi pour ces expériences des fibres de plantes cultivées en Europe, qui n'auront pas présenté, à ce qu’il paraît, ni la solidité, ni la vertu de celles qu’on tire de la patrie même de la plante; et la fabrication de la Nouvelle-Zélande mème offre encore des différences sensibles en vertu. Depuis que les Anglais ont pris possession de la Nouvelle-Zélande, où ils se sont largement établis, on a maintenant, de ces iles comme des pays de l’Europe plus fréquemment visités, bien des manuels de voyageur; de là plus d’attention pour le Phormium. Déja il y a plusieurs espèces produites par la culture, dont les fibres ont une vertu bien différente. Déja aussi dans la relation du premier voyage de cook il est fait mention de deux espèces qui peut-être, par hybridation, sont devenues l’origine du grand nombre d’espèces ou de variétés en eullure. Dans le 7e volume, p. 556 de nooker’s London-Journal of botany il se trouve sur ce sujet un traité intéressant de Le so11, où les deux espèces sont plus préci- sément décrites. Quant à l’espèce que nous cultivons, ce sont celles de Sanssouci et du Babelsberg qui nous intéressent spécialement pour leurs fleurs aux feuilles périgoniales extérieures de couleur orange, tandis que les feuilles in- térieures sont jaunes; chez l’autre espèce les dernières sont vertes, les extérieures, rouge de sang foncé. — Quant au port, les deux espèces sont très rapprochées. 124 Celle dernière espèce, récemment constatée, est principalement celle qui fournit les fibres les plus fines et les meilleures. C’est aussi celle-ci, d’après LE J0L1, que désigne cook comme élant utilisée pour loute sorte d'ouvrages tressés. LE JoL1, qui avait occasion de rechercher une plante en fleur à Cherbourg, a proposé pour cette espèce, encore indéterminée, le nom de Phormium Cookianum, tout en conservant pour l'espèce ordinaire et cultivée partout en Europe le nom de Phormium tenax. — Il est à souhaiter que le Phormium Cookianum, puisque cette plante se trouve en Europe, soit plus généralement répandue, ce à quoi LE JoLi de Cherbourg voudra bien sans doute contribuer; et les horti- culteurs français devraient bien mettre cette plante dans le commerce. Le Phormium à fleurs rouges, du reste, parait aussi avoir été connue de nooker jeune. Ce savant, qui, comme voyageur et comme botaniste, s’est acquis une si haute réputation, a reçu celle espèce ou une espèce analogue de corexso; it lui a donné, d’après cette origine, le nom de Phormium Colensoi: mais ce nom n’ayant pas été publié, c’est celui de Ph. Cookianum qui doit être reconnu. Dans leur patrie ces deux plantes se nomment Harakeke, habitent les iles de la Nouvelle-Zélande, et on ne les trouve pas seulement, comme on la cru jusqu'ici, dans les marais ou au bord des lacs, mais aussi sur les montagnes. Un des voyageurs de ce temps l’a même trouvée près des cratères, c’est-à-dire dans les lieux les plus secs. — Aux îles de Norfolk, elle forme pour ainsi dire une espèce de bois épais le long des roches qui bordent la mer. Depuis la grande exposition d’industrie à Londres, l’attention s’est fixée de nouveau sur le lin de la Nouvelle-Zélande, par suite de ce qu’il s’en trouvait là toute sorte d'objets tressés et de tissus très intéressants non seulement pour les experts, mais principalement aux yeux des dames. Il est de fait qu’il n’y a peut-être pas une plante connue, dont les feuilles et leurs fibres soient utilisées de tant de manières différentes. Les feuilles, souvent de la longueur de 6 pieds et plus, en leur entier ou fendues en longueur, s’emploient pour liens; et généralement on s’en sert pour affermir des objets sur les sommiers. J'ai pris moi-même des bandes de 2 lignes, non encore entièrement sèches, qu’il m'a été im- possible de rompre. — Suivant les nouvelles d’un des derniers voyageurs dans la Nouvelle-Zélande, ce lin est aussi propre à la fabrication des cordages de vaisseaux qu'à celle du ruban qui retient le voile sur un chapeau de dame. — On en fait des licous, des bretelles, et jusqu'aux tissus les plus délicats de la corbeille de fiancée. On se demandera comment il se fail alors que ce lin soit si rarement 125 mis en oeuvre en Europe, surtout pour les tissus les plus légers; — la cause en est toute simple: c’est qu’on reçoit la matière brute de la patrie de la plante, sans qu’on lui ait fait subir la manipulation néces- saire, comme pour la soie de l'Orient, qui, quoique généralement de meilleure qualité, ne peut pourtant pas s’employer pour les issus fins, par suite du mauvais mode de la dévider et de linégalité de la ma- nipulalion. Les fibres dont il s’agit se trouvent à la surface inférieure de la feuille; elles sont couvertes d’un tissu cellulaire contenant une masse gluante. Pour en séparer celte matière les indigènes se servent de deux coquilles de moules qu’ils font pénètrer entre les deux couches pour les séparer peu à peu. On conçoit que celte opération est loin d’être exacte, et c’est comme cela que ce lin vient au marché. — Toutes les expériences faites plus tard pour délivrer plus complètement le lin de la matière adhérente, ont manqué; c’est ainsi qu'on.ne s’en est servi jusqu'ici que pour toutes sortes d’objets tressés communs, tels que cordages et tissus grossiers. Quelques colons intelligents se sont appliqués dans les dernières années à la purification des fibres; el quelques-uns ont obtenu des fibres d’une blancheur si éclatante que les tissus qu’on en a préparés rivalisent avec la soie. Depuis ce temps on prépare particulièrement des fibres du Phormium Cookianum, espèce qui, comme nous venons de le dire, a les fibres les plus fines; elle porte le nom indigène de Tihori et l’on en fabrique les tissus les plus fins. — Un certain wayrLaw, assisté d’un homme expert, pratique en grand aussi bien la purification des fibres que la fabrication d’étoffes, et il a construit à cet effet une machine spéciale. Il écrit, entre autres considérations: » à présent personne ne place volon- liers son capital là où il ne rend pas vite et à de bons intérêts, et c’est ainsi qu’une entreprise telle que la préparation du lin de la Nou- velle-Zélande, qui exige d’abord de longues expériences et encore plus d’argent que de temps, restait exclue de l’industrie. Une guerre, comme la dernière, devait attirer l'attention sur un Lissu de la plus grande solidité et de la plus longue durée. — Un homme, depuis longtemps muni des connaissances qu’exige cette branche d'industrie, a dans le dernier temps transporté de l'Europe à la Nouvelle-Zélande tous les matériaux pour établir près d’Auckland une fabrique sur un grand pied, et il purifie aujourd’hui les fibres du Phormium, d’après une méthode de son invention, pour les employer ensuite à plusieurs buts” — Nous nous plaisons à espérer que celte entreprise pourra rendre de bons résultats et que le courage d’avoir couru les risques 126 qu'entrainent toujours de tels commencements, trouvera sa récompense. Une autre communication nous apprend que les feuilles du Phormium après une préparation dans d’alamine, présentent encore une qualité qui permet de les employer pour la fabrication du papier. — On n’a pas besoin ici de préparer les fibres; il suflit de couper les feuilles en morceaux pour les rendre propres à ce but. — Et ce n’est pas tout: les deux espèces de Phormium se prêtent à cent usages divers qui leur feront obtenir l'attention générale. Au fond des fleurs, appelées dans la Nouvelle-Zélande ÆKorari, il se trouve tant de miel, que les indigènes le recueillent pour le réserver en tonnes. Dans les fleurs des plantes cultivées ce miel se trouve aussi en assez grande quantité. — Puis la matière gluante qui se trouve dans la surface supérieure des feuilles est utilisée de différentes manières. Elle est indissoluble dans l’eau et est employée comme colle par les indigènes; des colons en font une espèce de cire à cacheter. Ne pourrait-on pas lui donner la verlu de préparation pour objets imperméables à l’eau? Je passe sous silence la description détaillée de la plante, vu qu’on la trouve dans plusieurs ouvrages; seulement j'ajoute ici que la base des sépales s’unil, avec le sommet du pédoncule, à une espèce d’épaisissement sur lequel sont iusérées les feuilles périgoniales, distinctement en deux rangs, calice et couronne, qui renferment les étamines et le pistil. Puis les ovules sont assez perpendiculaires et ne sont pas, comme on le trouve dans plusieurs ouvrages, ascendants. La place du Phormium dans la classification naturelle n’est pas encore précisément délerminée. ENpricheR M£isNeER, comme la plupart des autres auteurs du dernier temps, le placent près de Funkia, Hemercallis, elc. ce qui ne me parait pas bien exact. BARTLING et REICHENBACH père, qui, du reste, ont attaché plus de valeur au port des plantes, et qui par cela même étaient plus naturels, sont plutôt dans le vrai en le portant au groupe des Aloineae ou Dracaeneae. — Kunru le classe parmi les Yucca et quelques autres genres voisins des Liliacées , el feu pe sussieu le fait venir à la suite des Æyacinthus et Muscari. Qu'on examine cependant attentivement les fleurs, qui ont un calice et une corolle bien distincte, phénomène qu’on ne voit ni chez les Liliacées, ni chez les Asphodelées, pas plus que chez les Aloinées et les Dracaenas; puis, qu’on observe la place des feuilles périgoniales et des élamines; el si l’on remarque ensuite la ténacité des feuilles et le port tout entier de la plante, il ne reste aucun doute que ce genre ne se rapproche principalement des Bromeliacées. — La forme de l'ovaire avec les ovules, et plus tard le fruit, ne peuvent que nous confirmer dans celte opinion. 127 Le sligmate ne diffère même qu’en ce qu’il est indivisé. — Cependant la partie supérieure épaissie du pédoncule rappelle une forme analogue des Püilcairnia, où il n’y a toutefois que l’ovaire qui soit un peu immerse en forme de capsula tripartibilis. Je voudrais bien aux trois sections dis- tinguées des Broméliacées en joindre encore une quatrième , les Phormiées , à stigmate indivisé el dont l'ovaire est supère. Nous ajouterons encore à ce que nous venons de traduire de M. Kocu que la plante du Jardin de Leide a porté des fruits et des graines bien développés. Quant à la culture, elle est des plus faciles et trop connue pour entrer encore ici en des détails à ce sujet. Des cuves ou des pots relativement grands, un sol léger et surtout un bon drainage, — la plante réclamant en été beaucoup d’eau — voilà les simples conditions de traitement pour l'été. En hiver, le mieux est de placer les plantes dans une orangerie sous la protection du feuillage d’autres grandes plantes, afin qu’elles ne soient pas exposées à une lumière très vive, ce qui leur est alors très nuisible; en élé, au contraire, l'exposition la plus chaude à Pair libre leur convient parfaitement. H.-W. —"086@ 0 ——— UNE NOUVELLE ESPÈCE DE PHALAENOPSIS DE PALEMBANG INTRODUITE EN HOLLANDE. Une des plantes les plus intéressantes que le Jardin de Leide vient de recevoir de Java, grâce aux soins de M. TEysmann, et dont une énu- mération complète se trouvera dans un de nos numéros prochains, c’est une espèce du genre favori des Orchidées Phalaenopsis. M. reysmanx nous l’a envoyée sous le nom de Phalaenopsis violaeus avec la note » nouvelle espèce aux fleurs violettes, très intéressante, de Palembang.” — Dans la même serre il nous avait envoyé deux Ph. amabilis et deux plantes de cette espèce: une de ces trois plantes seulement, et heureusement l'espèce en question, élait vivante. — Déjà au premier abord on y reconnait 128 le genre et elle ne laisse non plus aucun doute à l'égard de l’espèce. Celle-ci parait beaucoup plus vigoureuse que celle que nous reconnaissons en Hollande, d’après l'autorité de l’auteur du genre et de l'espèce, comme la Phalaenopsis amabilis, bien que plus tard on ait voulu changer en An- gleterre et ailleurs ce nom en celui de Ph. grandiflora pour attribuer le nom d’amabilis à une espèce du reste bien distincte. — A l’arrivée il s’y trouvait encore une feuille entièrement développée qui avait une longueur de 0,26 et une largeur de 0,065 mètre. Cette feuille, cependant, tomba encore le même jour pour” ne laisser à la plante que le rudiment d’une feuille. Bientôt, après avoir été plantée et mise en place dans notre serre aux Orchidées, la plante montrait déja, par la croissance de la seule jeune feuille qu’elle portait, qu’elle avait repris, et en effet elle ne tarda pas longtemps à pousser de nouvelles racines, ce qui ne laissait aucun doute qu’elle fût sauvée. Nous attendons maintenant ses fleurs avec impatience. Le pied est du reste de force à fleurir et nous ne manquerons pas d’y revenir. Nous espérons en même. temps pouvoir en donner la figure. aff DAT | TA e MENU QLX HOYA MACROPHYLLA 8L. FAM. NAT. ASCLEPIADEAE. gryu. HOYA À FEUILLES GRANDES. Hoya roB. BROWN. Calyx quinquepartitus vel quinquephyllus. Corolla rotata quinquefñda , lacinïis patentibus vel reflexis. Corona stami- nea pentaphylla , gynostegio abbreviato adnata ; foliolis carnosis, patentibus, indivisis, supra convexis v. saepius depressis, subtus sulcatis v. lacunosis, angulo interiore in dentem an- therae incumbentem producto. Antherae mem- branâ stigmati appressâ terminatae. Pollinia basi aflixa, subconniventia, oblonga, compressa, hinc marginata. Stigma muticum v. subapicu- latum. Folliculae laeves. Semina ad umbilicum comosa. Suffrutices in Asië et Nové Hollandi& tro- pic& indigenae, volubiles v. decumbentes, saepe radicantes; foliis opposilis, carnosis v. coria- ceis, rarissime membranaceis ; umbellis axilla- ribus v. interpetiolaribus, plerumque mulli- Jfloris. Hoya kr. Br. in Mem. Wern. Soc. I. p. 26. EJusp. Prod. fl. N. Holl. p. 459. ENDL. gen. n°. 3501. weisn. PL. vasc. p. 270. Br. Rum- phia IV. Esusp. Mus. Bot. I. p. 43. mio. Fl. v. Ned. Ind. 11. p. 516. CHar. spEc. H. macrophylla: volubilis, glabra ; foliis carnosis ovato-vel elliptico-oblon- gis acuminatis basi rotundatis trinerviis inter nervos ad apicem evanescentes obsolete reti- culatis; umbellis subglobosis longiuscule pe- dunculatis; corollà introrsum sericeâ; coronae stamineae foliolis lanceolatis supra canalicu- latis angulo exteriore obtuso. Hoya macrophylla BLuME Bijdr. F1. Ned. Ind. p. 1036. esusp. Rumphia IV. p. 32. tab. 185. DECAISNE in pc. Prod. Syst. veg. VIII. p. 637. 24. et in Mus. Bot. I. p. 44. Mio. F1. v. Ned. Ind. II. p. 520. Aroy kikandel lakakkie v. Aroy Kikan- del Badak Sundaice. Habitat in sylyaticis Javae occidentalis. Ce genre est représenté dans toute serre chaude ou tempérée par une de ses espèces; et en effet nous n’en connaissons pas une qui ne mé- rite le peu de soins qu’elle réclame par la beauté des ombelles à fleurs imilation de la cire, ordinairement de couleurs délicates, et qui donnent parfois un parfum délicieux. Cette plante a été introduite au printemps de 1858 dans le Jardin Botanique de Leide. Quoique nous nous rappe- lions avoir une fois, il y a quelques années, vu le nom sur un catalogue, (nous ne saurions plus dire lequel), nous doutons cependant qu’elle ait bien réellement été iutroduite plus Lôt, et que ce ne soit pas une con- II. 9 130 fusion de noms, comme on en rencontre tant d'exemples. Quoi qu’il en soit, elle nous était inconnue, et quiconque l’examinait chez nous, voyait, comme nous, en cette plante une nouvelle venue dans nos jardins. C’est une plante aux feuilles bien distinctes des feuilles de toutes les autres espèces des jardins, tant pour leur grandeur que pour les cavités qu’on observe entre les nervures sur la page supérieure, lesquelles ressortent naturellement en sens convexe à la page inférieure, el qui en rendent la couleur encore plus foncée que dans toule autre espèce. — Bien en- tendu, elle n’a pas encore fleuri chez nous, mais la figure que nous en livrons et que nous empruntons à la Rumphia, ne peut nous en donner qu'une idée des plus favorables. Culture. — Quant à ce sujet, nous n'avons pas besoin d’entrer en grands détails, Un terreau léger de feuilles mêlé de sable blanc; un lieu ombragé dans la serre chaude, qui permette qu’elle se développe en pleine liberté, selon sa vigueur de végétalion, et des arrosements fréquents, sur- tout en élé, c’est tout ce qu’il y a à recommander. Uue fois en posses- sion d’une plante de certaine grandeur, la multiplication est des plus faciles, car le moindre bout de tige, pourvu d’un seul noeud, pousse des racines peu de jours après, et la plante se dessine bientôt. H. W. — 28806 0 — ENVOIS DE PLANTES DE L'ILE DE JAVA EN 1558. Cest un fait connu qu’une bien grande partie des plantes qui provien- nent du paradis terrestre de lIle de Java, ou du Japon, cet autre jardin si riche en plantes uliles ou d’ornement, et qui, dans les dernières années, sont entrées dans les collections d'élite, sont sorlies et sortent encore des jardins hollandais. Comme bien souvent on à voulu nier ou obseurcir celle vérité, qu’on nous permelte de constater le fait selon les occasions; ce n’est, au reste, qu’une bien faible récompense pour ceux qui ont souvent à braver tous les risques de pénibles voyages à travers des routes semées de précipices, sous un ciel brülant d’où écla- tent des orages dont l’Européen peut à peine se faire une idée. Dus- sions-nous être accusé de répétitions, payons notre detle commune de reconnaissance en nous efforçant de faire vivre, dans l’horticullure aussi bien que dans la science, les noms de ceux qui, grâce à un zèle infa- 131 tiguable et à un dévouement absolu aux intérêts de l’horticulture, ne cessent jamais d’embellir nos collections des beautés tropicales. — L’hon- neur de l'introduction d’une plante ‘en Europe n’appartient pas — c’est du moins notre opinion — à celui qui a le bonheur de la recevoir ou de la mettre dans le commerce. Sans doute, à lui le mérite de la mul- üiplication ou d’avoir souvent sauvé des individus d’une demi-mort à leur arrivée; mais ce n’en est pas moins uniquement à l’explorateur que reviennent nos premiers hommages. Aucun établissement néerlandais ne peut se féliciter d’avoir un voya- geur proprement dit, un homme qui n’ait d’autres soins que de scruter les pays de sa mission et de s’emparer des trésors que lui offre le sol, pour les transmeltre directement à leur destination. Le gouvernement néerlandais a favorisé autrefois l'introduction dans les Pays-Bas de plan- tes des Indes-Orientales. Si cette haute protection avait duré plus long- temps, nous aurions aujourd’hui à nous féliciter de résullats qui feraient monter sans aucun doule notre horticulture au plus haut degré de re- nommée. Malheureusement, il n’y a eu que des essais défavorables, tentés à des époques où l’on n’avait pas encore les heureux moyens de transport d’à-présent, et où l'indifférence des personnes intermédiaires auxquelles on devait confier les plantes recueillies au prix de peines infinies et de sacrifices très considérables, laissait périr par négligence les individus les plus précieux, altendus ici avec Lant d’impatience. On conçoit que des essais qui ne présentaient que de tristes résullats, aient porté des personnes de grande influence, découragées par des envois successifs qui ne donnaient aucun fruit, les plantes ne nous arrivant la plupart du temps que mortes, à déconseiller au gouvernement de continuer une sub- vention si onéreuse en faveur d’une entreprise dont les succès négatifs ré- pondaient si peu aux frais énormes qu’exigeaint les expéditions. Et cette opinion, nous sommes loin de la blâämer, car il ne faut jamais abuser de la bienveillante intervention du gouvernement. Toujours est-il que les jardins ont souffert, plus ou moins, de la résolution qui suivil inévita- blement un conseil si sévère. Quoi qu’il en soit, on a recommencé plus tard, sans l'intervention di- recte du gouvernement, à faire des envois à Java, et vice-versä. Grâce à la complaisante coopération de la direction de la Société de commerce Néerlandaise, qui voulut bien se charger du transport des plantes par les vaisseaux chargés pour compte de ladite sociélé, les Jardins botani- ques (c’est toujours de ces établissements, et surtout de celui de Leide que nous parlons) se voyaient en état de faire de nouveaux essais, qui dès lors n’exigeaient plus des dépenses si considérables, Depuis ce temps 152 aussi les caisses, ou plutôt les serres qui doivent servir au transport de plantes vivantes, déjà considérablement améliorées d’après le système connu du Dr. warp, élaient encore modifiées de plusieurs manières selon la nature des plantes qu’on veut expédier, et cela si heureusement que, à moins d’inconvénients imprévus, cas où deviendraient de nul se- cours les conditions les plus complètes, on peut se réjouir que chaque envoi de plantes vivantes arrive en si bon élat qu’un voyage de 4 à 6 mois n’allère souvent ni la santé, ni la fraicheur des plantes en si grand nombre qu’elles soient expédiées. Mais, dira-t-on, puisqu'il n’y a personne aux Indes qui y soit spécia- lement chargé de recueillir des plantes, à qui donc la Hollande en doit- elle lenvoi ? Cest à la bienveillance d’un homme expérimenté , qui, malgré les soins assidus qu’exige le grand parc du gouvernement à Buitenzorg, où l’on a maintenent réuni, outre une grande partie des beautés végétales des Iles de lArchipel indien, un grand nombre de plantes de toutes les parties du monde, sait encore trouver le temps de se consacrer aux in- térêts de l’horticulture de sa patrie. C'est-à-dire que c’est à M. 3. E. TEYS- MANN, l’inlelligent jardinier en chef du Jardin de Buitenzorg, que nous devons chaque année plusieurs envois de ce que ce Jardin offre d’in- téressant et de beau, ou de ce qu’il recueille en ses voyages. Pour donner une idée claire et complète de ce qui a été introduit celle année dans notre pays, nous donnerons l’énuméralion que nous avions reçue deux ou trois mois avant l’arrivée des plantes mêmes; nous y ajouterons quelques notes sur les résultats que nous avons acquis. Outre les plantes qui nous ont été adressées pour le Jardin de Leide, ceux d'Amsterdam et d’Utrecht ont aussi recu des envois; mais nous n'avons pas exactement connaissance de ce qui y a élé envoyé, ni de ce qui est arrivé en état de vie; le nombre des espèces cependant n’en sera pas, croyons-nous, considérablement augmenté. Il reste encore à observer qu'à Amsterdam il a élé reçu aussi quel- ques envois de plantes, à ce que nous avons appris, de la part d’un particulier, lesquelles ont été offertes en vente publique le 26 Aoùt de celte année chez l’horticulteur w. sreen de celte ville, ainsi qu’il avait été annoncé par un catalogue spécifique, publié quelque temps auparavant. En tant que ces plantes se trouvent aussi sur notre liste, ce qui est bien le cas pour la plus grande partie, elles sont marquées de la lettre A. - — 12900 — 17. 18. ENUMÉRATION DES PLANTES ENVOYÉES DE JAVA AU JARDIN BOTANIQUE DE L’UNIVERSITÉ DE LEIDE. PAR M. J. E. TEYSMANN. Serre N°. 210. 2 Reoues vivantes Nes. NOMS BOTANIQUES OU INDIGENES. ou mortes. OBSERVATIONS. . Calamus Sp. (Palembang) Rottan getah. . Daemonorhops melanochaetes Bl. . Calamus Hystrix Hort. Bogor. » Sp. Roltan Sikey. . . Livistona olivaeformis Hart. » Hoogendorpii Hort. Bogor. . Calamus asperrimus B1. . Licuala elegans BI. À . . . . . . . Calamus Sp. (Sumatra) Rottan getah . » Draco Willd. (Sumatra) A. » Sp. (Sumatra). » micranthus B1. . Licuala Sp. (Sumatra) Bankiray. . Calamus javensis BL. » Sp. (Palembang) . . Livistona rotundifolia Mart. Serre N°. 180. Aeschynanthus Sp. (Palembang). » purpurascens. V. V. V. SE SRE = su Palmae. Idem. Idem (Daemonorhops Hystrix Mart.) Palmae. Idem. Idem. Nouvelle espèce »Pal- mier élégant de la Résidence Japara, qui n’atteint pas une hauteur considérable.” Tn. Idem. Idem. Idem. Idem. (Daemonorhops Draco Mart.) Idem. Idem. Idem. Vraisemblable- ment Z. pumila BI. Idem. Idem. Idem. Gesneraceae. Idem. O1 t9 CS DUREE t9 9 9 19 E9Q LRO 9 19 QS 5 que que par les fleurs, la plante ressemblant en tout à 134 Reçues vivantes ou mortes. OBSERVATIONS. NOMS BOTANIQUES OU INDIGENES. HorsfeldasaculeatteB . Wormia Sp. (Banka). . . . . Crescentieae? (Egypte). . . . . Ardisia pumila BL . . ; Nepenthes Rafflesiana as var. striala. » » var. viridis À. . » ampullaria Jack var. viridis » STACIIS AUS SAN NON » SRAAVITIQIS LE Te » Boschiana Khs. (ex Menado) Fagraea (Sumatra) auriculata ? . Leplospermum Sp. (Banka). 0e TA ponCa R Adinandra Sp. (Sumatra) sue Phyllagathis rotundifolia Khs. . . Serre N°. 140. . Otostemma lacunosum 21 Hoya macrophylla BI. . . . . . . Aeschynanthus Sp. (Sumatra). . . . Centrostemma mulliflorum Dene. . Cyrlandra (purpurea) (Sumatra). Medinilla succulenta . . . . . De 0 . M. V. Umbelliferae. Dilleniaceae. ”Très joli! les fleurs et les fruits sont portés par des pédoncules de 5 à 6 pieds.” Myrsineue. Ta. Nepentheae. »Toutes ces plantes crois- sent dans des lieux chauds et marécageux, à l’excep- tion du N°. 28.” Th. Loganiaceae. » Nouvelle? — quoique ayant beaucoup d’analogie avec la F. auriculata. — Décou- verte sur le rivage de la baie de Zapanoeli (côte oc- cidentale de Sumatra); 1 vraie auriculata croît dans les montagnes” 1). Tn. Myrtaceae. Oleaeeae. Ternstrümiaceae. Melastomaceue. Asclepiadeae. Idem. Gesneraceae. Asclepiadeae. Gesneraceae. Melastomaceue. Ici nous ne pouvons pas être de l'avis de M. TEYSMANN; et, quoiqu’ acceptant la possibilité cette plante peut être une variété de la Fagraea auriculata, ce ne pourra être constaté l'espèce connue. 155 Reçues vivantes INSEE NOMS BOTANIQUES OU INDIGÈNES. ou mortes. OBSERVATIONS. 40. Diervella hortensis? . . . . . . . . m. Lonicereae. &1. Adansonia digitata Linn. . . . . . . v. Slerculiaceae. 42. Dissochaela cyanocarpa BL. . . . . . m. Melastomaceae. 45. Liebigia speciosa Endl. . . . . . . . m. Gesneraceae. &4. Platanthera Susannae Ldl. . . . . . . m. Orchideae. 45. Psychotria viridiflora Rwdt. . . . . . v. Rubiaceue. 46. Centrostemma punctatum T. & B. A. . v. Asclepiadeae. 47. Fagraea lanceolata BI. . . . . . . . m. Loganiaceae. 48. Bertiera Sp. (Sumatra) . . . . . . . v. Rubiaceae. 49. » fasciculata BI. . V. Idem. 50. Pachycentria constricta BI. v. Melastomaceae. 51. Psychotria undulata Por. . v. Rubiaceue. 82. Polyalthia macrophylla B!. A. v. Anonaceae. 55. Capparis Sp. (Balie) . v. Capparideae. 54. Hoya Sp. AN ENT v. Asclepiadeae. 55. Strophanthus Sp. (Sumatra) v. Apocyneae. 86. Fagraea liltoralis BJ. v. Loganiaceae. 57. Rubus Sp. (Banka) Le v. Rosaceae. 88. Aspidopteryx hirsuta A. Bog. v. Malpighiaceae. 59. Uvaria micrantha Hsskl. v. Anonaceae. 60. Guatteria litoralis BJ. A. V. Idem. 61. Vaccinieae (Banka) Y: 62. Pavetta breviflora DC. . v. Rubiaceac. 65. Myrsine affinis A. Bog. A. v. Myrsineae. 64. Hoya Sp. : m. Asclemadeae. Serre N°. 150. 65. Aerides suaveolens BL. À. . . . . . . v. Orchideae. 66. Phalaenopsis amabilis BL. A. . . . . . m. /dem. Cest la PA. grandi- flora des catalogues des horticulteurs. 67. » violaceus HA. Bog. . . . . v. Idem. »Cest une nouvelle espèce de Palembang, à fleurs violettes, très in- téressante.” Th. 68. Cirrhopetalum glutinosum Â. Bog. (Pa- TeMDAN D) EE PO A CONS TTIY Idem. 96. 97. 156 NOMS BOTANIQUES OU INDIGENES. . Vanda tricolor Ldl. A. . . Bolbophyllum Sp. : . Aerides arachnitis Ldl. . Corysanthes picta Bl. . Cyrtosia javanica BI. . Losterostylis arachnitis B/. A. . Hysteria veratrifolia Reinwdl. . Tainia fimbriata H. Bog . . Arundina pulchella H. Bog. . . Eulophia macrostachya Ldl. . . Perestylis grandis BL. . . Bromheadia palustris Ldl. A. . Plocoglottis javanica BI. 2. Goodyera Sp. . . Neuwiedia veratrifolia Bt. . Goodyera procera Hook. » colorata. . Geodorum dilatatum À. Br. . . Microstylis versicolor Ldl. A. . Hoya Sp. (Wijnkoopsbaai). » Sp. (Mont Papandayan). » imperialis? fl. albo . . Pogonia concolor B!. » Nervilia BI. A. » discolor BL. A. . Rhodoleia Teysmanni Mig. A. » » Nephelaphyllum pulchrum B/. Aetheria javanica Bl. Reçues vivantes ou mortes. LE \'© V. rss: 2 Es Em ses s SOS Y. OBSERVATIONS. Orchideae. Idem. Idem (Dendrocolla arachnitis BI.) Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Asclepiadeae. Idem. Idem Magnifique! les fleurs sont grandes et blanc de neige; Sumatra” Z#. Orchideae. Idem. Idem. Rutaceae. »Pas très chaud. — La plus belle plante de toutes ; res- semble à une camellia à fleurs colossales.” 7». Orchideae. Idem. NE 157 Reçues vivantes NOMS BOTANIQUES OU INDIGÈNES. ou mortes. Serre N°. 160. . Pandanus Sp. (Sumatra) . » » » » » » » graminifolius » variegatus Mig. » Sp. Ambon . » Samak Hasskl . . Freycinetia Sp. (Sumatra) . Hypolythrum compactum Nees. » Sp. Serre N°. 130. . Pinanga Sp. (Palembang). . Daemonorhops Sp. (Palembamg) » Sp. (Sumatra) . Calamus Sp (Palembang). . Nipa fruticans Wurmb. . Calyptrocalyx Sp. (Sumatra). . Calamus Draco Wild. 15 Sp. Rotlan Sago. . Plectocomia Sp. (Sumatra) Boewar. . . Calamus stoloniferus T. & B. . Oncosperma Sp. (Sumatra) . . Calamus Sp. (Sumatra) Rottan etais » » (Palembang) Rottan landak. » » (Banka) Rottan pledes » » (Palembang). . Licuala Sp. (Sumatra). V. < < 5 « BBE « D CN UN ESS AU D < << < OBSERVATIONS. Pandaneae.— (Panda- nus cuspidatus Hort. Lugd. Bat.) Idem. Idem. Idem. Idem. (Freycinetia gra- minifolia B.) Idem. Idem. (Pandanus cari- cosus.) Idem. Idem. Cyperaceae. Idem. Palmae. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. (Daemonorhops Draco Mart.) Idem. (Metroxylon mi- cracanthum Mart.) Idem. (Plectocomia ave H. L. B.) Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. 138 Recues vivantes NPe, NOMS BOTANIQUES OU INDIGÈNES. ou mortes. OBSERVATIONS. 125. Harina caryotoides Ham. . . . . . v. Palmae. (Wallichia caryoloides Roxb.) 126. Calamus Sp. (Palembang) v. Idem. Serre N°. 170. Alsophila contaminans Wall. À. en partie vivantes. Fihices. Serre N°. 190. 127. Eriococcus Sp. (Lampongs). m. Æuphorbiaceue. 128. Elodea Sp. (Banka). m. /lypericineae. 129. Adenandra Sp. (Banka) m. Ternstrômiaceae. 150. Begonia Sp. (Sumatra) m. Begoniaceae. 151. Antiaris toxicarya Lesch. v. Arlocarpeae. 132. Alchornea Zollingeriana Hasskl. m. Æ£uphorbiacene. 155. Amphilophium Mulisii Humb.& Bonpl. À. v. Bignontiaceae. 154. Pavetta Wykii A. Bog. ; v. Fiubiaceae. 155. Gardenia glutinosa Æ. Bog. A. m. Idem. 156. Aralia japonica Thunb. m. Araliaceae. 157. Homalanthus Sp. (Sumatra). m. 8 1SS A MONTAESD RER EE v. Rubiaceae. 159. Bignoniaceae (Wijnkoopsbaai) . V. 140. Bruguiera cylindrica Wight. v. Rhizophoreae. 141. Medinilla palustris Æ. Bog. . v. Melastomaceae. 142. Cyrtandra Sp. (Sumatra). m. Gesneraceae. 143. Araucaria Bidwillii Hook. m. Coniferae. 144. Casuarina Sp. (Sumatra). m. Casuarineae. 145. Eurycoma longifolia Jacq. v. Terebinthaceae. 146. Begonia Sp. (Sumatra). v. Begoniaceae. 147. Crataeva Sp. (Palembang) v. Capparideae. 148. Crescentieae (Egypte) . V. 149. Cyrtandra Teysmannii Miq.. m. Gesneraceae. 150. Rhodoleia Teysmannii Mig. . m. Aulaceae. 151. Begonia Sp. (Sumatra) v. Begonaceue. Ne 179: 180. 181. 182. 185. 139 NOMS BOTANIQUES OÙ INDIGÈNES. 2. Brucea sumatrana Roxb. . Columniferae. . Pteris serrulata L. fol. at . Gardenia radicans Thunb. . Psychotria Sp. Aer . Macodes Petola BJ. A.. . Sphenandra robusta rubra? . . Stylocoryne tomentosa B!. . Pavetta gracilis Rich. . . Carallia Sp. (Sumatra) . . Mussaënda Sp. » Sp. (Sumatra) . . Bischofia Sp. . . Apocyneae . . Alangium Sp. . . Dipterocarpus Sp. . Cupressus funebris Endl. . . Pahudia insignis Mig. . . Lagerstroemia multiflora A. Bog. . . Medinilla speciosa BL. . . Sapotaceae (Borneo) Getah pertja. 5. Leea Sp. (Banka). FU . Pisonia sylvestris Teysm. &: on . Fagraea littoralis BL. A. . . Pogonia Nervilia B1. . Aeschynanthus striatus T. $& B. . Kaulfussia aesculifolia B1. Alsophila Sp. Cyathea Sp. Alsophila Sp. » » Serre N°. (Mont Salak) (Mont Salak) Reçues vivantes Serre N°. 200. 11. ou mortes. . M. LBSSSSES<— LASTREA FILIX MAS rresz. VAR. CRISTATA. L'été dernier, visitant la belle collection de M. wizzivk près d’Amster- dam, laquelle se distingue principalement par ses Orchidées, loutes espèces d'élite, el avant tout par ses Fougères, qui constiluent sans doute la plus belle collection de ces plantes gracieuses en notre pays, 2 159 nous y avons rencontré, entre autres, une fougère bien remarquable, qui demandait notre attention spéciale. Elle porte le nom de Dichasia monstrosa, et elle présente en effet le caractère de ce nom avec une telle élégance que cette anomalie lui devient son principal mérite. Les fo- lioles, ou plutôt les pinnules des feuilles ou frondes, au lieu de se lerminer en un rétrécissement plus où moins prononcé, s’élargissent en forme d’une crête de coq, ce qui donne à la feuille et enfin à toute la plante une forme vraiment gracieuse. Outre plusieurs autres belles espèces, M. wicrinx avait la complai- sance de nous en offrir une plante pour le Jardin botanique de Leide. Plus tard nous en avons recu une seconde de notre ami M. Laucue, de Potsdam. Ces deux plantes nous arrivaient sous le nom de Dichasia mon- strosa, et par conséquent constilueraient, autant qu'il nous esl connu, un genre nouveau; nous ne doutions pourlant guère que cet individu ne dût être considéré comme une variété d’une de nos espèces les plus connues. Toutefois, comme nos plantes ne portaient toujours que des feuilles stériles, il élait impossible d’en juger avec certitude. Nous venons maintenant d'apprendre qu'une plante du Jardin de M. aueusrin, près de Potsdam, a porté, il y a quelque temps, des spores, ce qui ne laissait ancun doute, dit M. Kocu ?) que la plante que Mr. le Dr. Kkrorscu dis- Linguait sous le nom de Dichasia monstrosa, n’élail qu’une variété de l’Aspidium Felix mas sw. (Lastrea Filix mas rResr.). Dans le même Jardin de M. aueusri il doit s'être trouvé, il y a quelque temps, un exemplaire de cette Fougère qui n’atlirait pas seu- lement les regards des profanes, mais qui commandail pour ainsi dire au même degré laltention des hommes accoutumés à la contemplation de beaux individus. M. Laucue, l’habile et zélé jardinier en chef de ce Jardin, l'avait reçue quelques années auparavant, sans nom, d’Angle- terre; et nous ne doutons pas que celte plante ne soit la plante-mère de celles qui se trouvent à présent chez nous. C’est cette plante qui a pro- duit des spores, fait qui a mis M. Kocu à même de juger de l'identité de lespèce. M. Laucue en a semé, et en peu de temps il en avait de jeunes élèves, qui portaient loutes le même caractère de monstrosité ; de plus, ces dernières produisirent des frondes fertiles, dont les spores, semées de nouveau, ont donné naissance à une seconde généralion, el les jeunes plantes qui en provenaient, formaient toujours la même mon- strosité. D’après la communication de M. rNreLman, le jardinier en chef 1) Wochenschrift, etc. n°. 44, p. 351. 160 du jardin royal au Pfauen-Insel, près de Berlin, il a rencontré cette variété déjà il y a plus de vingt-cinq ans en Angleterre. Le voyage d’ou- tre-Manche aurait alors duré bien longtemps. La question est de savoir maintenant si celte variété sera rustique, comme l'espèce même. — S'il en est ainsi, cette plante sera un très hel ornement de jardin. — Nous hésitons toutefois à nous prononcer à ce sujet; ce que nous pouvons dire, c’est que notre plante s’esl très bien portée à l'air libre durant l'été; cependant, nous lavons fait pla- cer vers l'hiver en serre, attendu que, n’étant jusqu'alors en possession que d’un seul pied, nous ne voulions pas lui faire courir les risques de l'incertitude. Nous ne doutons pourtant guère que cetle variété n’endure nos hivers même les plus froids. H. W. —— 08e 0 — CULTURE DES MELONS. Dans la ville de Cavaillon (département de Vaucluse) la culture des Melons se fait en une immense proportion. Ainsi, l’année dernière (1857) il ya été vendu, Lous les jardins compris, 5,457,896 Melons, ce qui à rendu aux habilants de celte petite ville la somme relativement si im- portante de 1,200,000 francs. La douzaine se vendait, en moyenne, 2% francs. Hamb. Gart. und Blum. Zeitung 1858, p. 526. Ro # er ( [4 F J Lu a sl = à HARL pie) Des Dm = D AS _ dune ART) — Ke £ METEO ET pe Fin à inger, Harlem LES JARDINS NÉERLANDAIS. L'ÉTABLISSEMENT HORTICOLE DE MM. E. H. KRELAGE ET FILS., à HARLEM. I. La ville de Harlem occupe depuis des siècles une place d'honneur dans les annales de l’horticulture. Son nom n’est guère connu dans les pays les plus lointains que par son épithète de »la ville des fleurs”. La culture des plantes bulbeuses de Loutes sortes, et en premier lieu celle des Jacinthes y est pratiquée dans une perfection sans rivale, et les produits de cette culture sont annuellement envoyés, comme oignons de fleurs de Harlem, par milliers partout où la civilisation a fait naître le goût des fleurs; dans les pays froids surtout, car rien n’est plus propre à chasser la tristesse monotone des appartements qu’un bouquet de Ja- cinthes, de Tulipes ou autres plantes bulbeuses forcées, les jours où d’épais brouillards ou des nuages fréquents interceptent tout rayon de soleil — Il est assez connu que le commerce de fleurs rapporte annuellement des revenus considérables aux environs de Harlem. Nous parlerons peut-être plus tard amplement de ce commerce; pour le moment ce peu de mots expliqueront à nos lecteurs pourquoi nous avons dirigé nos pas vers la ville de Harlem, en continuant notre promenade dans les Jardins néerlandais. Quel spectacle ravissart que de voir les environs de Harlem aux mois d'avril et de mai; d'y contempler ces hectares couverts de Jacinthes, de Tulipes, de Narcisses, etc., toutes en fleur, déroulant leur tapis éblouissant des couleurs les plus variées, les plus brillantes! — Déjà il y a un siècle, un écrivain célèbre en parle avec extase 1); et qu'était pourtant alors ce spectacle, relativement à celui de nos jours? Un savant botaniste de 1) MARQUIS DE SAINT SIMON, des Jacinthes, de leur anatomie, reproduction et culture, Amsterdam 1768 p. 5. IL, 11 162 ces derniers temps, auquel nous devons des recherches intéressantes sur plusieurs genres de plantes bulbeuses, n’en a pas été moins frappé 1). Que de fois nous-même, quelle qu’en fût l'habitude, n’avons-nous pas élé en admiration devant ce tableau plein d'harmonie! — Mais le moment où nous nous rendons aujourd’hui à Harlem pour remplir notre tâche, n’est pas celui où nous pouvons jouir de la vue de tant de merveilles: l'hiver approche et un froid précoce fait travailler avec un double zèle les cultivateurs de Harlem pour couvrir de feuilles, de roseaux ou de foin ces centaines d'hectares, où les oignons, déjà plantés, doivent tous être préservés à temps contre le froid par une couverture plus ou moins épaisse. Nous devons donc réserver pour une autre fois la des- cription de la floraison des oignons de fleurs de Harlem, pour vous entretenir d’autres articles horticoles de cette ville renommée dans une spécialité lucrative. Que partout dans les pays du voisinage on voie rendre hommage à la déesse Flore dans de vastes temples de fer et de verre, que plusieurs autres villes néerlandaises vous montrent de sem- blables édifices, ce n’en est pas moins à Harlem que vous trouverez tout ce qui peut vous faire oublier la saison en contemplant la flore des tropiques au milieu des neiges et des glaces du Nord. — C’est dans les serres de Harlem que vous trouverez réuni presque tout ce que le monde végélal vous présente de plus intéressant; car ses horticulteurs, avec leur culture lucrative, avec leurs relations dans toutes les parties du globe, avec leur climat favorable, peuvent rassembler ces trésors plus facilement que les horticulteurs de Lout autre pays qui possèdent des collections riches et renommées. Il fut un temps où c’était avant tout à Harlem qu’on devait aller chercher ces collections tant admirées. C'était le temps où les horticulleurs favorisés de cette ville envoyaient au con- tüinent leurs Bruyères, leurs Oeillets et leurs Oreilles d'ours, el aux Iles Britanniques leurs Rosiers, leurs Dahlias On cherche cepen- dant aujourd’hui envain à Harlem ces collections si renommées autre- fois; la culture des plantes de serre surtout, sauf les bulbeuses, y est négligée depuis longtemps. En compensation, la culture des oignons y a été perfectionnée avec un zèle exemplaire, avec une sagacilé extra- ordinaire, qui ont donné des résultats satisfaisants, souvent inattendus. »Que nous importent les autres plantes, dès que nous sommes les maîtres dans notre spécialité!” — Voilà lopinion du monde horticole à Harlem. ?) CHARLES MORREN. Histoire littéraire et scientifique des Tulipes, Jacinthes, Narcisses, Lis et Fritilaires, Bruxelles, 1842, p. 21, 165 Mais point de règle sans exception, et comme l’exception est remarquable, nous croyons devoir en entretenir nos lecteurs. C’est nolre dessein aujour d’hui. Allons donc visiter les serres de l'Etablissement de MM. £. #. KRELAGE ET FILS. Cet établissement se trouve à Harlem, à quelques pas du »kleine Hout- poorl” sur le »kleine Houtweg”, l’une des belles routes qui conduisent au fameux bois de Harlem, et qui fait une des promenades favorites des habitants ainsi que des étrangers en toute saison. — En sortant de la ville on aperçoit bientôt, à droite, une muraille de briques d’environ vingt- cinq mètres de long sur 5 de haut. Au centre de celte muraille se trouve une porte grillée, à travers laquelle on a la vue sur ces Jardins; c’est au fond de ces jardins que se trouve le groupe de serres que nous allons visiter. On s’y rend par un chemin qui traverse tout l’établisse- ment et dont l’entrée est entre cette grande muraille et les bureaux et magasins de l’établissement, dont la façade, d’environ trente mètres, donne sur le »kleine Houtweg”. Par ce chemin les amateurs peuvent se rendre en voiture jusque devant l'entrée des serres, ce qui est un grand avantage aux mauvais jours de l’hiver. — En suivant ce chemin, on a Loujours la vue sur les serres, qui forment ensemble un joli jardin d’hiver, ainsi que le représente notre planche. Vue de quelque distance; cette masse de verre, qui couvre une superficie d'environ 350 mètres carrés, impose à tout amateur d’horliculture. Le terrain sur lequel les serres ont été bâties, n’a été acquis que successivement par parties, et il s’y trouvait quelques bâtiments qu’on ne pouvait plus abattre; mais on a su profiter avec tant de bonheur de ces circonstances, que le plan n’en a pas souf- fert. Il est vrai, les serres qu’on trouve ici ne sont point bâties pour former ensemble un bel édifice architectonique; on voit qu’on a pensé surtout à ériger de bonnes serres pour les plantes, d’une forme élégante mais simple et économique; mais si tout ce qui pouvait être luxe superflu a élé rejeté, le but principal a été parfaitement atteint. Les huit serres, dont les plus vastes, Loules en communication entre elles, forment. le jardin d'hiver, ont chacune la forme et lexposilion qui conviennent de préférence aux plantes qui y sont placées; el comme elles sont de hauteurs différentes, on peut y placer des individus de quelques centi- mèlres jusqu’à des arbres de plusieurs mètres, sans trop éloigner les plantes du verre, inconvénient de beaucoup de grandes serres, où l’on ne peut bien placer que de très fortes plantes. L'entrée des serres est un portail de 5 mètres de large, couvert, à une hauteur de 4 mètres, par un toil de verre rond. La grande porte, à deux baltants, est vitrée; le verre, de diverses couleurs, laisse voir de 164 l'extérieur une belle perspective de végétaux dans un jour plus où moins magique, selon la couleur du verre où l’on fixe l'oeil. En entrant par celte porte, on a la vue dans une grande serre de fer et de verre, forme courbée, penchant vers le nord contre une muraille de quatre mètres de haut et recevant les rayons du soleil du midi. Cette serre, longue de 15 mètres sur 5 de large, est dessinée de face sur le croquis ci-joint de l’extérieur des serres; l'entrée invisible, est à gauche. — Cette serre est disposée en jardin; la vignette à gauche, au dessous de la planche, donne une bien faible idée de cette vue. Au fond on apercoit la galerie qui se trouve dans la partie principale et la plus élevée du Jardin d’hiver, qu'on voit représenté par la vignette principale de notre planche — nous en parlerons plus tard. À droite, on voit un des jardiniers qui se rend dans une serre de bois, située vers l’est et l’ouest, de 15 mètres de long sur 5 de large et 2,6 de haut, place excellente pour hiverner les Proteacées el autres plantes délicates du Cap de Bonne-Esperance ou de la Nouvelle-Hollande, qui y sont placées, entremêlées avec quelques Conifères très rares ou des plus nouveaux. Les Primula sinensis, les Gesneriacées et plus tard les Bruyères , les Boronias, Polygalas, Chorizemas Dillwynias, ete., etc., en fleur, donnent à cette serre pendant tout lhiver l'aspect le plus gai et le plus agréable. La partie de cette serre qui est située vers le midi, forme une division séparée qui contient une petite collection et un très beau choix de plantes suc- culentes. Lorsque, il y a quelques années, le goùt pour ces plantes était plus général que maintenant, l'établissement ë. 4, KRELAGE ET FILS en possé- dait une collection des plus complètes et des plus renommées, surtout en Cactées — le commerce diminuant pour celte spécialité, on a dû res- treindre la place qui lui était consacrée et on n’a gardé que les espèces très rares où remarquables. Nous signalons de cette collection plusieurs pieds de Pilocereus senilis en santé parfaite et avec une chevelure très blanche bien conditionnée. La variété à longues épines, assez rare, se trouve parmi ces exemplaires. Nombre de beaux et rares Echincactus, fleurissant annuellement à merveille, les entourent, entremèlés des prin- cipales espèces des autres genres de Cactées, comme deux plantes de Cereus chiloensis de plusieurs mètres de haut. Une collection complète des Cactées fleurissant la nuit y est représentée par de forts individus qui portent chaque année grand nombre de fleurs. Parmi les Cactées hybides florifères on nous signala une dixaine de variétés, non encore dans le commerce el provenant des semis de M. ALEXANDER FELLNER de Francfort, amateur zélé et cactéomane bien connu. M. KRELAGE en a acquis Loute l'édition et se propose de les mettre bientôt dans le 165 commerce. Quelques Yucca des plus rares, comme plusieurs pieds de la quadricolor, de la californica, de la filamentosa à feuilles panachées, con- tribuent beaucoup à orner cette serre, ainsi que plusieurs Agave filifera, Bonapartia, etc. — Toutes ces plantes, cependant, sont surpassées par une plante bien forte d’Agave americana medio-picta avec ses belles feuilles du jaune le plus pur, bordé de vert, qui sert depuis des années de plante- mère à une nombreuse génération, déjà dispersée dans les diverses par- ties du globe. Retournant à la division moins chaude de celte serre, nous en signa- lons de même quelques plantes qui nous semblent mériter plus spécia- lement l'attention. Nous sommes étonné de rencontrer un grand nombre de jeunes Araucarias, de loutes les espèces, toutes de graines intro- duites à grands frais, qui promettent un jour de devenir la gloire des amateurs, et du nombre une plante irréprochable de !’A. Cooki de 70 centimètres de haut. Toute la collection des Pins nouveaux du Mexique est réunie ici en belles plantes qui commencent déjà à indiquer leur forme. Ces Pins pro- viennent des premières graines envoyées en Europe par Mr. roEzL, ancien Chef de culture de l’Institut horticole du gouvernement belge. Il est très probable que parmi la centaine de nouvelles espèces el variétés du genre Pinus à laquelle m. roezz a donné des noms nouveaux, il s’en trouve beaucoup d’identiques aux espèces déjà connues, déjà décrites, et intro- duites en Europe 1), mais il en restera toujours quantité qui sont tout- a-fail nouvelles et parmi lesquelles il y en aura sans doute de très- intéressantes. A côté des Pins du Mexique il y a des Conifères de la Californie en individus déjà vigoureux, provenant de graines reçues directement à l'établissement; parmi ces plantes nous remarquons nombre de jeunes Sequoia (Wellingtonia) gigantea. Permi les autres Conifères nouveaux ou rares nous signalons le Thu- jopsis dolabrata du Japon, plante très remarquable déjà décrite dans ce journal, les Abies bracteata, Kaempferi et J'ezoënsis, nombre de Cupres- sus Lawsoniana, etc. elc., et à côté d’autres nouveautés le beau Skim- 1) MM. GonpoN et GLENDENNING, dans leur Traité sur les Conifères intitulé » The Pi- netum” qui vient de paraître à Londres, donnent sous le titre: New or doubtful Kinds, page 243 et suivantes, les noms et descriptions de 63 des Pins nouveaux de M. ROEZL. À plus de la moitié de ces nouveautés sont ajoutés les noms de Pini déjà connus, avec un?. Les auteurs croient que les nouvelles introductions en seront des synonymes. Le Gardeners Chronicle traite le même sujet dans plusieurs numéros de sa dernière année, Le temps nous apprendra qui aura eu raison. 166 mia japonica en fleur et avec fruits en même temps; la belle plante à feuilles panachées Farfugium grande: la Correa cardinalis en fleur, ete. Nous revenons à la grande serre en face du portail. Si nous avons décrit jusqu'ici des plantes de culture et très faciles à la vente, nous trouvons ici de forts individus dignes de parader dans la serre la plus grandiose et que peuvent seuls acquérir les amateurs bien fortunés. Tels sont un Dacrydium cupressinum sans défauts, très large et bien touffu, d’environ cinq mètres de haut; une Banksia ericoides encore plus forte, qui est annuellement surchargée de beaux panaches de fleurs jaunâtres, une Biota aurea d’un mètre et demi de haut sur un mètre de diamètre, des Yucca pendula à fortes couronnes de plusieurs mètres, de grands Sequoia, exemplaires uniques du Ponus Gordoniana, des Winchesleriana, filifolia, el autres espèces mexicaines à longues feuilles; des Torreya Humboldh, Cephalotaxis en toutes espèces, ete.; parmi les plantes moins grandes, de beaux Cupressus Cachemiriensis à verdure bleuätre, des Chamaecyparis glauca el autres Conifères, à côté de magnifiques Acacias, Agnostis, Banksias, el dominés par des Podocar- pus, des Dacrydium, des Aralias, etc., de grande hauteur. — Toutes ces formes différentes, souvent bizarres, associées aux Araucaria excel- sa, Bidwilii et Cuninghami de forme régulière, et les Arauc. brasilien- sis, Vucca pendula, Chamaerops Mumilis, Dracaena, et autres formes tant soit peu tropicales, ainsi réunies, produisent une impression excel- lente. — La monotonie de la verdure est corrigée par quelques belles statuettes et grand nombre de vases bronzés, placés en perspective el dans lesquels on met des plantes en fleur ou des bouquets tout frais. Le chèmin qui traverse cette serre en ligne courbe est dessiné par une bordure de gazon et couvert de sable blanc des dunes, ce qui produit le contraste nécessaire. En sortant de cette serre on arrive, sans le savoir, dans la serre la plus élevée, haute de plus de 7 mètres, à toit demi-rond, supporté vers l'est par un bâtiment dont l'étage inférieur a été enlevé, et transformée en jardin; l’élage supérieur à été placé sur des colonnes et consiste, en face de la serre, en une galerie ouverte qui donne sur celle-ci el qu’on voit représentée sur la grande vignette de notre planche: la vignette supérieure à gauche montre lescalier rustique qui conduit à cette galerie, et la vignette opposée doit donner une idée de la vue qu’on prend, en se plaçant sur le balcon de la galerie, dans la grande serre, peuplée de Lauriers à hautes liges de Clethra arborea, Yuccas, Pins, etc., el dans laquelle dominent une superbe Araucaria exæcelsa el une Araucaria Cunning hami glauca, l’un des plus grands pieds introduits dans le temps par 167 MM. connices de Hackney. Le grand vase en plâtre blanc qui renferme toujours un superbe bouquet de plantes en fleur, choisies et disposées avec goût, renouvelées chaque semaine, y produit aussi un effet admirable. La galerie conduit à deux appartements qui composent l’étage supérieur du bâtiment, et dont l’un sert d’atelier pour les jardiniers chargés de composer en hiver les bouquets de fleurs vivantes, grande spécialité de létablissement qui lui a fait remporter depuis deux ans les pre- mières médailles à l’exposition bouquetière de La Haye. L'autre sert de bureau où les visiteurs des serres peuvent consulter les catalogues et autres imprimés de létablissement. — Puis on "y trouve exposées les planches d’un grand nombre de plantes nouvelles dont les individus vivants se trouvent dans les serres; une collection de vases et autres objets d’or- nement pour décorer les serres, elc. Des fenêtres de cel appartement on a uné belle vue sur le » Spaarne” — petit fleuve qui court à quelque distan- ce de létablissement, bordé de belle prairies, et presque toujours cou- vert de bateaux. En passant au dessous de la galerie par les arches, représentées sur notre planche, on se trouve dans une sorte de tunnel d’assez grande dimension, qui conduit au dessous des appartements susdits dans une orangerie située vers l’est, à double toit de verre, qui penche contre le bâtiment formant le tunnel. Ce tunnel, cette orangerie, de même que les autres serres disposées en jardin, contiennent en hiver des plantes plus robustes, telles que les Lauriers, les Orangers, les Arbutus, les Rhododendron, les Myrtus, les Fuchsias, etc, entremêlés de nombreux Phormium, de forts Aspidistras, et décorés de plantes grimpantes et pen- dantes, de Fougères, etc. Au printemps ces locaux servent de préférance pour y grouper les plantes en fleur, qui s’y conservent très-longtemps à cause de la chaleur modérée qui y règne. La vignetle supérieure à droite de notre planche donne la vue qu’on à de cette orangerie dans le tunnel. En sortant de cette orangerie, qui est longue de 13 mètres environ, et en tournant à droite on se trouve dans une serre en bois, très élevée, située vers le midi, et consacrée presque exclusivement à une collection très choisie de Camélias qui s’y trouvent en parfaite santé. — Cest le lieu d’arrêt favori des nombreux visiteurs dans les premiers mois de Pannée. — En outre, cette serre comprend en partie la collection des Azalées de l'Inde, celle des Yuccas, parmi lesquelles nous remarquons une cinquantaine de belles plantes de la variété panachée, quelques grands Epacris, quelques Conifères choisis, e. a. une Araucaria gracilis, très 168 fort pied d’une espèce superbe très rare, des Æhododendrons de l'Hima- laya et autres. — En traversant un portail on regagne de celte serre l'air libre; par une porte à gauche de ce portail on se rend dans une petite serre chaude (chauffée par le système anglais dit »tanks,”) qui sert en premier lieu pour la multiplication, mais où l’on trouve aussi quelques belles Orchidées, les Begonias les plus nouvelles, comme le magnifique B. Rex, parfois des Gesneriacées en fleur, etc. Quelques autres serres el de nombreux châssis, placés dans le voisinage du Jardin d’hiver, contiennent grand nombre de jeunes individus des plantes les plus nouvelles et les plus belles de la serre froide, ainsi que grand nombre de plantes bulbeuses et autres, forcées, et qui, dès qu’elles commencent à se développer, sont placées dans leurs serres res- peclives. Par ces groupes de fleurs toujours variant les serres offrent durant tout l'hiver un autre coup d'oeil tous les quinze jours. — L’an dernier on a beaucoup admiré la belle collection d’Amaryllis, de Jacin- thes, Tulipes, Narcisses, Crocus, elc., qui était étalée en profusion, ainsi que celle des Æpacris, qu'on peut dire unique, tant pour la beauté de la culture que pour le nombre et le choix des variétés. Les nombreuses couronnes qu’elles ont oblenues aux diverses expositions en font preuve. Les serres sont chauffées en partie par des tubes de cuivre, rem- plis d’eau chaude, en partie par l’air chauffé dans des conduits de bri- ques, correspondant avec des colonnes creuses placées sur leur route. L'air chaud circulant dans ces colonnes aide beaucoup au chauffage. Les serres ont été achevées vers la fin de 1857, et le 15 février 1858 le Jardin d'hiver a été ouvert gratis au public. Les habitants de Harlem ont été invités à visiter les serres tous les jours de 2 à 4 heures de l'après-midi, excepté les dimanches et jours de fête. Les étrangers sont admis pendant toute la journée. Le Jardin d’hiver a été ouvert en 1858, pendant trois mois; près de 5000 personnes l'ont visité, L'été a été employé à achever quelques parties intérieures des bâtiments; entre Lemps les serres élaient décorées en partie par de magnifiques collections des Gesneriacées, de Geraniums, de Fuchsias, etc. en fleur. La disposition des serres, est celle année Lout-à-fait différente de celle de l’année passée; M. KreLaGe se propose de varier de disposition chaque année. Notre planche a été dessinée d’après l’état des serres en 1858. En terminant notre description nous ferons remarquer que la collection de plantes de serre froide qu’on trouve dans cet établissement, est des plus remarquables, et que, quant à celle des Coniféres, on n’en trouvera guère, dans un établissement horticole, une autre plus riche, plus choisie 169 et mieux conditionnée. Il est à regretter que les plantes de serre chaude n’y soient pas jusqu'ici cullivées sur la même échelle. Si, à côté des autres collections on en trouvait d’égales en Palmiers Cycadées, Orchi- dées, Fougères, Aroidées, elc., cel établissement deviendrait sans doute en fait de plantes de serre un des plus remarquables de notre pays. Espé- rons donc que les plantes de serre chaude seront bientôt accueillies dans ces serres. Suite dans la livraison prochaine. — 066 00 — LANTANA CAMARA ET SES ESPÈCES CONGENÈRES DU BRÉSIL ET DES INDES OCCIDENTALES. Tout le monde connait le joli genre Lantana; on sail aussi que ce sont principalement les espèces de la division Camara, dont l'espèce de ce nom est le type, qui figurent à présent dans Lous les jardins aussi bien que dans toutes les serres. M. Kkocn, dans son Wochenschnift, en donne une revue d’autant plus utile pour l’horticulteur, qu’il fait lénu- mération des synonymes en même temps qu’il en donne une descrip- tion intelligible pour tout le monde. Après avoir, dans le n°. 40, fait une revue de l’histoire de l'introduction, etc., il la fait suivre, dans le numéro suivant, d’une nomenclature des espèces congénères de la Lan- tana Camara qui se trouvent dans les jardins, rangées d’après leurs cou- leurs. — Si nous ne traduisons pas la première partie, ce n’est pas qu’elle ne nous paraisse point assez imporlante; au contraire, nous en recommandons la lecture à quiconque s’intéresse à ces plantes; mais c’est parce que cette partie est lrop étendue pour notre cadre. Quant à la seconde partie, nous ne pouvons pas nous abstenir de la traduire. — Loin de ne reproduire que ce qui se présente à nos yeux vert et mûr, nous croyons de notre devoir de contribuer à la publication d’articles qui ont un véritable inlérét, surtout pour les praliciens; et ce sont bien des articles tels que celui qui suit que nous rangeons parmi ceux de ce genre. C’est là d’ailleurs le seul moyen de délivrer non-seulement le profane , mais aussi les hommes les plus initiés par l'expérience à l'étude de la bolanique, des synonymes et des faux-noms qui ne sont malheureuse- ment devenus, surtout dans les dernières années, qu'un fait des plus 170 fréquents 1). — M. Kocu divise sa revue en deux parties; la première con- tient les vraies espèces; la seconde, les hybrides: ces dernières, il en suppute 52 formes différentes; la première partie, présente les espèces suivantes : A. Les fleurs d’abord blanchätres ou jaunes; plus tard couleur orange ou rouge defeu, plus rarement violet. 1. Lantana Camara L. cod. n°. 4541. Sans nul doute cette espèce est, avec la suivante, la plus belle et la plante-mère de la plupart des formes cultivées à présent pour leurs co- rymbes 2) rouge de feu ou jaunes. Les feuilles sont d’un superbe vert foncé, mais mat, el par conséquent sans aucun brillant. Le corymbe est assez plane et les fleurs, d’abord jaunes, plus tard orange ou carmin, sont soutenues par des bractées courtes. Vraisemblablement croissant dans l'Amérique tropicale, quoiqu'on ne la trouve jusqu'ici qu’au Bré- sil, à Vénézuela, dans les Indes occidentales et au Mexique. 2, Lantana tiliaefolia CHA. in Linn. VII. L. glutinosa vogrr. in o.'el pigrr. Allg. Gartz. X, p. 515. Excellente espèce qui a beaucoup d’analogie avec la précédente, mais qui s’en distingue principalement par ses poils glanduleux et ses fleurs, plus grandes. Ces dernières forment un corymbe épais el convexe et sont d’abord de couleur jaune, puis orangeâtre et à la fin rouge de minium. Indigène du Pérou et du Chili. 5. Lantana Moritziana 0. et Digrr. Allg. Gartz. XI, p. 599. Celle-ei se rapproche beaucoup, par son port et la couleur de ses fleurs, de l'espèce ordinaire L. Camara: elle s’en distingue par les bractées, qui sont assez grandes el prennent la forme d’un involucre. Elle se trouve en abondance dans la contrée de Vénézuela et n’est vraisemblablement qu'une variété de la L. Camara. 1) Nous le répétons, nous estimons comme l’un des services les plus wfiles rendus à l’horticulture que de faire connaître les synonymes. Ce n’est pas seulement l’amateur, mais bien souvent aussi l’horticulteur expérimenté, pour ne pas parler des botanistes, qui en est la dupe. — Aussi nous occupons nous à présent dans ce même but, d’une famille du règne végétal des plus recherchées, sur laquelle nous publierons bientôt dans ce journal le résultat de notre travail. 2) Capitules ? 171 4. Lantana multicolor LEM. À. des Serres etc. IT, p. 239. Espèce très douteuse, qui n’est peut-être qu’une forme de L. Camara ou bien de L. mista 1. el qui se distingue par ses grandes bractées de couleur rose-cramoisi. En outre, elle porte encore un involucre vert, composé de 4 parties. Cette espèce, qui serait introduite du Mexique, ne paraît cependant pas être répandue dans les jardins. 8. Lantana crenulata 0. et pieTr. All. Gartz. IX, p. 565. Sous le rapport des fleurs aussi celle-ci se rapproche beaucoup de la L. Camara; la couleur de ses fleurs passe aussi du jaune à l'orange et même au rouge de minium; les corymbes cependant sont beaucoup plus con- vexes. Les feuilles de cette espèce se distinguent de toutes les autres en ce qu’elles sont crénulées et que la surface en est luisante. Les bractées inférieures sont spatulées, les autres étroilement elliptiques. Quoi- qu’on voie souvent citer l'Amérique tropicale pour sa patrie, elle appar- tient cependant aux Indes orientales et n'offre probablement pas de dif- férence avec la Lantana coccinea Lo. 6. Lantana mista L. cod. n0. 4537. L. mixla de plusieurs auteurs. L. mutabilis vipr. in o. et pierr. Allg. Gartz. X, p. 514. Plus répandue dans les jardins que l’espèce précédente, on les confond ordinairement. Les fleurs de celte espèce sont celles qui offrent le plus de variations de couleurs; d’abord blanches, elles prennent bientôt le jaune, pour passer en aussi peu de temps à l’orange et même au rouge, par- fois aussi au violet. Toutes les couleurs cependant ne sont pas si arden- tes que dans l'espèce précédente. Ce caractère de variation lui à fait donner son nom, car pizcenius déjà l’a figurée dans son Æortus Eltha- mensis, lab. 56, comme Camara Lamiüi albi folio, flore misto (pas mixto, ce qui du reste n’est qu’une autre manière d'écrire). Au premier abord elle ressemble à la précédente; mais le corymbe est moins convexe el les bractées, étroites, mais longues, ont la longuer des fleurs. Jusqu'ici elle ne se trouve que dans les Indes occidentales. 7. Lantana crocea JACo. Âort. Schoenbr. IV, L. 475. L. scabrida Ait. hort. Kew, Il, p. 552. L. formosa Hort. Celle espèce se rapproche de la L. Camara, mais elle a les corymbes plus convexes et même semi-globeux; puis, la page supérieure des feuilles est luisante, loutefois moins que dans l'espèce crenulata. Les bractées, petites et étroiles, se distinguent de celles de presque toutes les autres espèces. — On lui donne comme patrie les Indes occidentales. 8. Lantana aculeata L. Cod. n°. 4545. L. polyacantha scuauer in Dec. Prodr. XI, p. 597. Espèce très distincte par les aiguillons nombreux dont est pourvue la tige. Ce n’est que par le port qu’elle ressemble à la précédente. A leur base les feuilles sont cordiformes ou arrondies. Les fleurs, d’abord jaune- clair, prennent bientôt le rose pour passer enfin au rouge de feu. Comme patrie, on lui donne le Mexique. B. Fleurs violettes ou lilas; cependant la gorge est souvent jaune; elles ne changent que peu ou point du tout. 9. Lantana multiflora 0. el DIETR. All. Garlz. IX. p. 370. Des poils courts el de petits aiguillons se montrent ci et là sur la tige, landis que les feuilles allongées, quoique scabres, sont presque entièrement dépourvues de poils, el même, sur la page inférieure, plus ou moins luisantes. Les fleurs, violelles, sont, au centre du corymbe plane, souvent jaunes, el sont soutenues par des bractées très petiles. Pour sa patrie on cile les Indes occidentales. 10. Lantana purpurea noRx. horl. Haun. in spreNc. Syst. veg., IL. p. 761. L. variegala o. et pietr. Allg. Gartz. X. p. 314. Celle plante est couverte de poils courts et elle a les feuilles arron- dies à la base; elle porte plus ou moins d’aiguillons et spécialement sur les angles. Les fleurs sont soutenues de bractées courtes, forment un corymbe presque semi-globeux et sont d’abord plus rosâtres; plus lard cependant elles sont de couleur violette. Patrie inconnue. La Lantana amethystina Z/ort. Ber., quoique ce soit une variélé de la Z. nivea, doil cependant. pour ses fleurs semi-violettes, trouver sa place ici. 11. Lantana lilacina pesr. Catal. hort. Par. ed. 3, p. 592. L. fuscala Loc. Bol. reg. tab. 798. Cetle espèce est inerme, mais porte des poils courts et raides, quel- quefois, aussi, couchés. Les belles fleurs violettes inclinant tantôt plus vers le bleu, tantôt au contraire vers le rouge, forment un corymbe 175 presque globeux, qui devient encore plus oblong après la floraison, et est pourvu de bractées oblongues. Indigène du Brésil et de Vénézuela. 12. Lantana salviaefolia J4ACo. hort. Schoenbr. II, tab. 285. Cette espèce se reconnaît à sa couleur verl-gris, et en ce qu’elle est entièrement dépourvue d’aiguillons. Les fleurs, d’une couleur très claire, quelquefois rosâtre, composent un corymbe allongé, plus lard même ra- cémiforme, duquel s’éloignent ensuite, les bractées ovées-oblongues dont les supérieures forment une espèce d’involucre; quelquefois les feuilles sont placées par trois et les pédoncules ne les surpassent pas souvent en longueur. Sa patrie est l’Afrique méridionale. 15. Lantana Radula sw. Prod. fl. Ind. occid. p. 92. Petite plante, souvent couchée contre le sol, et qui, bien qu’elle soit couverle de poils sétacés épais, ne porte pas d’aiguillons, quoiqu’elle montre aussi des poils longs; les feuilles, plus rhomboides, ont la surface très inégale. Les corymbes, oblongs, portent des bractées sélacées, ovées- acuminées; les fleurs, d’abord lilacées, prennent bientôt la couleur rou- geâtre; plus tard, au contraire, bleuâtre. Cette espèce appartient au Brésil. 14. Latana Sellowiana LK. el orTo c. pl. sel. hort. Berol. p. 107, Lab. 50. Très humble espèce, presque toujours couchée contre le sol, et qui, avec la précédente, n’obliendra guère de signification en horticulture; cel- le-ci non plus ne porte point d’aiguillons, mais des poils sétacés. Les feuilles, oblongues, n’atteignent pas la longueur d’un pouce et sont dé- passées par des corymbes, d’abord semi-globeux et plus tard oblongs. Bractées ovées-oblongues, les inférieures plus grandes. Les fleurs tien- nent plus du rouge que du violet. C’est une espèce du Brésil et de Monte-Video. 15. Latana trifolia L. cod. n°. 4558. L. annua 1. cod. n°0. 4559. De toutes les espèces c’est celle-ci qui est la moins ligneuse, quoi- qu'elle soit toujours dressée. La couverture varie beaucoup, bien qu’on n’y voie jamais d’aiguillons. Les feuilles sont le plus souvent placées par trois, aussi par quatre et par deux. Le dernier cas se trouve particuliè- rement chez les jeunes individus, ce qui a fait que LiNNÉ même s’est trompé en prenant de jeunes plantes, déjà en fleur la première année, pour une autre espèce qu’il a décrite sous le nom de ZL. annua. Outre 174 cela, la couleur des feuilles est plus foncée: elles sont ciliées et plus longues que le pédoncule, qui porte à son extrémité des corymbes al- longés, pourvus de bractées ovées-lancéolées. Les fleurs sont de couleur lilacée, et petites relativement aux autres espèces; c’est-à-dire que cette espèce n’a pas non plus grande valeur pour Fhorticulture. La Lantana trifolia 1. parait être beaucoup répandue; jusqu'à présent on l’a déjà trouvée au Brésil, au Pérou, à Guiana, à Venezuela et dans les Indes oc- cidentales. 16. Lantana involuerata L. cod. n°. 4540. L. incana 0. et pietr. Allg. Gartz. IX, p. 371. Espèce qui est assez répandue dans les Jardins et qui, par ses feuilles arrondies, est bien facile à distinguer même avant qu'elle fleurisse. Celle-ci n'a pas non plus d’aiguillons; les poils sont pourtant souvent raides, quoiqu’on rencontre aussi des individus où ils sont plus flexibles el même couchés (L. incana 0. et pterr.). D'abord, les corymbes ont la forme presque globeuse, mais ils s’allongent plus tard plus ou moins. Les bractées inférieures, grandes, sont très distinctes el comprennent presque toute l’inflorescence, en forme d’involucre. Les fleurs, lilacées, ont la gorge jaune. Jusqu'à présent celte espèce n’a été découverte qu'aux îles des Indes occidentales. CG. Espèce à fleurs jaune-pur. 17. Lantana flava Med. in act. acad. palat. phys. HE, p. 225. Par son port celle espèce se rapproche beaucoup des espèces L. Ca- mara el misla, mais elle est beaucoup plus humble el n’atteint guère plus de deux pieds de hauteur. Dans les dernières années elle parait avoir disparu des jardins, et ce n’est que sur quelques catalogues fran- cais que nous en avons rencontré le nom. C’est une espèce inerme, qui est très distincte par ses feuilles grossement et profondément crénelées. Les fleurs, d’un jaune constant, forment un corymbe semi-globeux, qui porte des bractées oblongues, caduques. Patrie, le Mexique. D. Espèces à fleurs blanches. 18. Lantana nivea Vent. Jard. de Malm. 1, L 8. Elle est pourvue d’aiguillons petits, mais assez nombreux; les poils au contraire sont sans signification et quelquefois ils manquent entière- 175 ment. Souvent on trouve dans l’aisselle d’une feuille deux pédoncules soudés. Les corymbes, qui deviennent semi-globeux, sont pourvus de très petites bractées, et les fleurs, blanches, sont un peu lavées de bleuâtre. Généralement on en cultive dans les Jardins une variété aux fieurs plus petites, lilacées ou bleuâtres. Hooker à figuré celle variélé comme Lantana nivea ff mutabilis . (Bot. mag. lab. 5110), landis qu'’orro et DierricH l'ont décrite comme Lantana amethyslina (Allq. Gartenz. WX, p. 370). 19. Lantana indica Rrox8. fl. ind. ed. 1832. INT, p. 89. L. alba ik. enum pl. hort. Berol. I, 126 (nec mir). L. dubia Royle illustr. of himal. pl. p. 300, 1. 75, Ê. 5. L. leucantha, Hort. La plante, avec sa ramification, a un port dressé et esl presque tou- jours à poils raides. La base des feuilles, crénelées, est élargie, souvent cordiforme. D’abord, les corymbes ont une forme semi-globeuse et sont presque entièrement renfermés dans les bractées inférieures, grandes, oblongues; plus tard cependant ils s’allongent, quand les bractées pren- nent la direction horizontale. Les fleurs, blanches, ont la gorge jaune. Patrie, les Indes orientales. 20. Lantana viburnoïdes vanL. symb. [, p. 45. Celle-ci se rapproche beaucoup de la précédente, mais elle est plus pelite dans toutes ses parties; elle se distingue aussi par ses bractées étroites et plus petites à la base de l’inflorescence. Celle espèce, qui est originaire de l'Arabie et de l'Egypte, a élé découverte par scHiMPER, ce qui a donné lieu à ce qu’elle a été répandue antérieurement comme Lippia Schimperi nocusr. 21. Lantana brasiliensis LKk. enum pl. hort. Berol. I, p. 126. L. cinerea o. et pietr. Allg. Gartz. IX, p. 578. La plante entière est couverte de poils couchés; cela lui donne pres- que toujours un aspect vert-gris. Les feuilles, elliptiques, sont entières vers la base et le sommet; du reste, aiguës, serrées. Quelquefois, leur surface est dépourvue de poils et parait alors luisante. Les corymbes, dès l’épanouissement semi-ronds, s’allongent plus lard et deviennent oblongs. Les bractées, étroites, ont la longueur des fleurs blanches, à gorge jaune, Patrie, le Brésil. Cette espèce élait probablement déjà connue de piso el de marcerar; elle est donc sans doute déjà depuis long- temps dans les jardins, 176 22. Lantana odorata L. cod. n°. 4542. L. recta Ait hort. Kew. If, p. 551 et sac. hort. Schoenbr. HT, tab. 560. Cette espèce lire aussi sur le vert-gris; ses feuilles, placées par trois, sont allongées, faiblement crénelées el se terminent ordinairement en on pétiole assez long relativement aux autres espèces. Les fleurs, épaisses, forment un corymbe presque globeux el sont entourées de bractées assez longues et elliptiques, surtout les extérieures. Les fleurs sont blanches et non pas violeltes, comme le dit scnauer dans sa Monographie. Cette espèce peut être la Camara à fleurs blanches de px. MILLER. Patrie, les Indes occidentales. 25. Lantana canescens 4. 8. Kk. %. gen. el sp. Il, p. 259. L. lamüfolia o. et ptetTR. allg. Gartz. IX, p. 572. Lippia pallescens 8entu. pl. Hartw. n°0. 245. Cette espèce est encore plus vert-gris; elle a les rameaux grèles. Les feuilles, elliptiques, sont entières vers la base; ailleurs elles sont dentées. Les corymbes, très pelits, sont d’abord semi-globeux el entourés de bractées assez grandes et allongées; plus tard, cependant, ils s’allongent. Les bractées qui soutiennent les fleurs supérieures, blanches, sont beau- coup plus étroites et plus pelites. On a cité pour sa patrie le Mexique, Venezuela, la Nouvelle-Grenade, Guiana et le Brésil. 24, Lantana hispida y. 8. k. x. gen. et sp. IL, p. 260. L. Geroldiana o. et niet. Allg. Gartz. IX, p. 572. L. leucriifolia o. et nieTR. Allg. Gartz. IX. p. 571. Celte espèce se rapproche beaucoup de la précédente, mais elle est plus grande en Loutes ses proportions. Les feuilles, plus elliptiques, sont entières vers la base, et court-pétiolées: leur surface est souvent ridée. Les corymbes, assez épais et semi-ronds, ne s’allongeant guère plus tard, ne sont pas bien grands. Les bractées extérieures, assez larges, prennent plus ou moins la forme d’involucre. — 1698 0——— 2S91A 27 YNVINIVIWNNOI VITIWO0US NS BROMELIA COMMELINIANA pe vRiEse. FAM. NAT. BROMELIACEAE. ÉTYM. BROMELIA véniée à GASP. COMMELIN, vers LA FIN DU 17° ET LE COMMENCEMENT DU 18° SIÈCLE PROFESSEUR DE BOTANIQUE A AMSTERDAM. Bromelia LINN. Perigonii superiori sexpar- titi laciniae exteriores calycinae erectae, ca- rinatae, interiores petaloideae convolutae , erec- tae vel apice patentes, basi intus nudae. Sta- filamentis mina 6, inserta ; brevibus, crassiusculis, basibus dilatatis, ple- imo perigonio rumque inter se et cum laciniis connatis, antheris linearibus subsagittatis, erectiusculis. Ovarium inferum triloculare. Ovula in pla- centis e loculorum angulo centrali prominulis plurima; versus apicem confertiora, horizon- talia, anatropa. Stylus brevis, trigonus; stig- mata 3, brevia, carnosa, erecta. Bacca oblonga v. ovata, trilocularis, pulposa. Semina plu- rima, ovata, testa coriacea fusca, rhaphe lineari concolore, umbilicum basilarem chalazae apicali tuberculiformi jungente. Embryo par- vus, in basi albuminis dense farinosi unci- natus, extremitate radiculari incrassata, cen- tripeta. Herbae americanae tropicae, acaules v. cau- lescentes; folüs radicalibus linearibus canali- culatis, dentato-vel ciliato-spinulosis, floribus laxe spicatis v. dense corymbosis, bracteatis. Bromelia LINN. Gen. n°. 359 excl. sp. LINDL, in Bot. Reg. n°. 1068. saca. Hort. Vindeb. T. t. 31. 32. III. t. 73. 74. vus. Hort. Schünbr. t. 55. saLisB. Parad. t. 40. ENDL. Gen. n°. 1300. ME1SN. PL. vase. p. 395 (298). Karatas PLUM. Gen. p. 10. Ananas GAERTN, Fruct, T, p. 30. t. 11. (non rourx.). Cuar. spec. B. Commeliana DE VRIESE. Foliis longissimis; inferioribus patentissimis; superioribus erecto-patentibus, recurvis, basi dilatata, rosea, canaliculata, striata, supra laete viridibus, nitidis, infra pallide glauces- centibus, apice mucronulatis, margine an- trorsum et retrorsum remote-uncinato-aculeata, aculeis basi flavescentibus, apice badiüis; folüs interioribus reliquis triplo brevioribus, basi latiore ventricosa adpressà, lamina reliqua an- gustata, lanceolato-acuminata, supra coccinea, inferne incarnata ; racemo erecto, stricto, elon- gato, ?-pedali, composito; rhache ramulis, pedicellisque dense ex albo farinosis, tomen- tosis, bracteis membranaceis, e flavescenti-al- bis, pulverulentis, inferioribus e basi latiore aculeata, ciliatà subito et longe-aculeatis, mu- cronatis, reliquis linguaeformibus integris; flo- ribus 1-5nis; corollis lilacinis, stigmatibus trifidis, subpetaloideis; capsulis oblongo-ovatis, carnosis, obscure trigonis, calycis induviis co- ronatis, pulchre aurantiis; seminibus paucis, rotundato-depressis, horizontalibus. Br. seminum Horti Amstelod. ann. 1844. Esusp. Commeliniana DE VR. in Delectus PI. novae, rarae, minus cogn. in Hort. Lugd. Bat. coluntur ann. 1854. Agallostachys Gom- meliniana BEER, de Fam. der Bromelia- ceën, p. 39. Patr. Amer, calidior. Plante superbe sous le double rapport de l'inflorescence et du port. Déjà depuis plusieurs années le pied qui a fleuri l'été dernier au Jardin II, 12 à [#2] 17 Botanique de Leide, s’y trouvait conservé. Il provenait probablement du Jardin d'Amsterdam, où la plante a fleuri en 1844. M. pe vriese, alors Professeur de Botanique et Directeur du Jardin d'Amsterdam, l’a décrite alors en la dédiant au célèbre coMMELIN. Déjà quelques semaines avant l’apparition du scape à fleurs, les feuil- les centrales prennent une couleur de beau pourpre, ce qui donne à la plante un aspect ravissant. Nous avions placé alors la plante dans une serre froide pour jouir plus longtemps du beau spectacle du développe- ment successif de ses fleurs. Chaque jour la plante, dont les feuilles, s’élendant de tous côlés, avaient une largeur d’un mètre et demi de diamètre, gagnait en beauté à mesure que le scape s’allongeait. Les couleurs de vermillon, de pourpre, de bleu, et le blanc farineux du pé- doneule et des pédicelles rivalisaient d'éclat. Les jours où elle était entièrement épanouie, elle provoquait un cri d’admiralion de tous ceux qui la contemplaient. Malheureusement ce spectacle est bien rare, car il est démontré que la plante doit avoir atteint l'âge de plusieurs années avant d’être à même de fleurir; et les exemplaires de la dimension de celle dont nous parlons aujourd’hui, ne sont certes pas communs. Il n’est pas impossible, néanmoins, qu’elle fleurisse aussi plus jeune, comme nous en avons vu cel élé un exemple dans une Bromelia (Ana- nassa) bracteata. Le Jardin possédait deux pieds de cette dernière espèce; l'un, de dimensions assez grandes, l’autre, très petit. Bien que cette espèce se trouvât déjà depuis longtemps dans le Jardin, on ne l’ÿ avait jamais vue fleurir; et, chose remarquable, l'été dernier, la petite plante a fleuri tout aussi complètement que la grande; mais la première, devant laquelle on s’exlasiait déjà, avant de connaître l’autre, ne mérilait presque plus d’être observée en face de la plus grande. — Quoi qu'il en soit, si l’espèce dont il s’agit fleurissait jeune, ce serait certainement toujours un beau coup d'oeil; mais, pour jouir de l'aspect dont notre planche, quoique bien exécutée, ne peut donner qu'une très faible idée, il faut un pied bien fort. La plante réclame beaucoup d’espace, car elle étale de tous côlés ses longues feuilles; aussi produit-elle, dans une grande serre chaude, alors même qu’elle ne fleurit pas, un effet des plus beaux. La culture en est des plus faciles, car elle ne réclame qu'une serre chaude en hiver et tempérée en été. Un terreau léger, composé de ter- reau de bois et de feuillage mêlé de fumier de cheval bien consommé, lui suffit; puis, des arrosements fréquents en été, mais très modérés en hiver, La multiplication ne peut s’opérer que de temps à autre, la plante poussant parfois un jet qui se termine en une jeune plante; ce- pendant il est évident que, quand une plante a fleuri, la floraison élant 179 terminale, comme chez toutes les plantes de celte famille, il s’en produit plus facilement. - 099% 0 —>—— LES JARDINS NÉERLANDAIS. L'ÉTABLISSEMENT DE M. M. E. H. KRELAGE ET FILS à HARLEM. IL. Quant à la culture des plantes bulbeuses, l'établissement KRELAGE a joui depuis sa fondation, qui date d’un demi siècle environ, d’une re- nommée de plus en plus grande. Aujourd’hui son commerce en ces produits est l’un des plus étendus: ses plantes trouvent leur chemin dans toutes les parties du globe et ses collections sont très fortes et des plus complètes. Parmi les Jacinthes gagnées de graines dans cet élablisse- ment, il y en a de premier ordre. Citons la double bleue van Speyck, la double jaune Goethe, la demi-double rouge Prince d'Orange, la dou- ble bleue Charles, Prince heréditaire de Suède 1), la simple rouge HMa- rie Catherine, connue encore sous le nom de Aobert Sleiger, la simple rouge Rossini, la simple blanche Miss Aiken el Mirandolina, la simple noire Mimosa, parmi tant d’autres, toutes déjà bien connues et recher- chées dans le commerce. — Plusieurs variétés n’ont pu être encore as- sez mullipliées jusqu'ici pour les mettre en vente; elles restent en la possession exclusive de l'établissement. Parmi celles-ci, la magnifique jaune double Guillaume II ?), la double jaune, non moins belle, Guil- laume IIT etc. ?). 1) Ainsi nommée en l'honneur de cet illustre prince par S. À. R. le Prince FRÉDÉRIC des Pays-Bas lors de la visite de leurs Altesses Royales au printemps de 1850. 2) Aïnsi nommée par S. M. la Reine mère des Pays-Bas, d’après le nom de S. M. le Roi son illustre époux, lors de la visite de S. M. la Reine à l'établissement. 3 3) Cette variété a été couronnée à l'exposition de la société d’Encouragement de l’horti- culture à Harlem en 1850, c’est-à-dire qu’elle a obtenu la médaille d’or donnée par la ville de Harlem pour la meilleure Jacinthe double nouvelle. S. M. le Roi voulut bien permet- tre que cette Jacinthe reçût le nom de Guillaume III. C’est sans doute la meilleure variété double jaune qui soit connue jusqu'ici. Nous nous proposons de nous en occuper prochai- nement dans ce Journal; ce sera sans doute l’une de nos plus belles planches. 180 On trouve annuellement dans cet établissement des couches de parade, disposées avec soin, el qui contiennent l'élite des variétés de Jacinthes de la collection. Ces couches faisaient autrefois l’orgueil des établissements Harlemois. Le marquis De saixT simon donne le plan de plusieurs d’entre elles à la planche X de son ouvrage sur les Jacinthes cité plus haut. Les fleuristes de nos jours ne peuvent se décider à en établir dans leurs jardins, tant ces couches demandent de frais et tant elles exigent de soins minutieux. L’établissement KRELAGE est main- tenant le seul où il s’en trouve, et il n’y est rien négligé pour les rendre aussi splendides que possible. Lors de la floraison l'amateur ou le marchand qui désire faire son choix de variétés de Jacinthes, ne peut mieux faire que de consacrer une heure à l’examen comparatif des variétés de Jacinthes qui sont exposées ici dans l’ordre le plus par- fait et le plus harmonieux. L'établissement possède deux couches, chacune d’environ 100 lignes, l’une pour les Jacinthes doubles, où cha- que oignon est une autre sorle et où les couleurs sont disposées dans un ordre systémalique qui leur fait produire l'effet le plus merveilleux ; l’autre pour les Jacinthes simples, où chaque ligne est de plantes de même sorte et où les couleurs principales , rouge, blanc et bleu, se succédant tou- jours dans le même ordre, décrivent le drapeau hollandais. Ces couleurs, qui se répèlent maintefois, exercent sur le visiteur une impression ma- gique. Une tente de toile, qui protége ces couches contre les rayons du soleil, fait voir les couleurs sous un jour favorable; et alors que les Jacinthes sont fanées depuis longtemps en tout autre lieu, on peut jouir ici encore de leur floraison en tout son éclat. Pour les Tulipes, dont toutes les variétés en culture se trouvent dans les collections de l'établissement, une couche semblable aux premières leur est consacrée chaque année: elle se compose des anciennes varié- tés d’élite du commerce fabuleux d’un autre siècle, ainsi que des nou- veaulés introduites depuis dans la culture. Non moins que cette couche de parade, on admire un parterre de Tulipes planté aussi chaque année, dans ces jardins d’une manière tout-à-fait unique. Pour aider à notre mémoire, nous reproduisons ici en extrait ce qu'un horticulteur français a écrit dans le temps sur ce parterre 1). J'ai vu, à mon passage à Harlem à la fin d’avril dernier, dans les jardins de M. €. m. KReLAaGe, un pare de Tulipes planté en perspective, 1) M. JACQUIN JEUNE. Lettre sur un parc de Tulipes disposé en perspective à Harlem dans les Annales de Flore et de Pomone, Mai 1844, pag. 252. 181 dont l'effet magique m'a tellement émerveillé, que je me suis décidé à vous en envoyer une description. Une pareille disposition produit un coup d'oeil à la fois si admirable et si séduisant que jai pensé être utile en la faisant connaître à uos lecteurs. Je dois dire d’abord que les jardins de M. kRELAGE sont situés sur le kleine Houtweg. Ils en sont séparés par un mur en briques, au centre duquel se trouve une porte grillée donnant sur celte route. En face de cette grille se prolonge le parc dont il est question, sur une longueur d'environ 160 mètres et une largeur de 1,57. Les plate-bandes qui reçoivent la plantation sont exhaussées de 18 cent. au-dessus des chemins envi- ronnants. Ce jardin, dans le sens de cette profondeur, est divisé par des cloi- sons en planches, en sept parties à peu près égales, et pour permeltre a la vue de s’élendre jusqu’à l’extrémité la plus éloignée du parc, ces cloisons sont percées sur toute la ligne qu’il parcourt par des arcades élégantes dont l'ouverture est égale à sa largeur. Elles sont peintes de manière à concourir à l'effet général, et le fond est fermé par une cloison en bois, sur laquelle est peint un paysage où se dessine vigou- reusement un arbre de grande dimension. £e Plusieurs chemins de 1 à 2 mètres coupent ces divers parterres, dont le premier, long d’environ 55 mètres, est large de 2,20, tandis que les autres ont la largeur que j’ai indiquée plus haut. 856 lignes de Tulipes sont plantées sur celte longueur à 11 oignons par ligne, ce qui fait un total de 9350 plantes. Sur chaque coté du parc, règne un cordon de couronnes impériales plantées à environ 75 cent. les unes des autres, ce qui emploie 400 oignons, 200 sur cha- que bord. On plante le premier compartiment avec les sortes de Tulipes les plus naines, et on continue en graduant les hauteurs, afin que les plus élevées terminent le parc. Ce sont d’abord, dans le premier comparti- ment, les doubles rouges (rex rubrorum) et ensuite les doubles blan- ches (la candeur) dont on forme alternativement douze lignes, qu’on répète jusqu’à quatre fois; après elles, les Tulipes hâtives simples en ayant soin de combiner les couleurs le plus convenablement possible. Dans les deuxième et troisième compartiments, on ne plante la même sorte que par quinze lignes, dans les quatrième et cinquième, sur trente lignes, et enfin dans les sixième et septième, qui reçoivent les plantes les plus élevées, la même sorte peut occuper cinquante lignes non inter- rompues. Quant aux couronnes impériales, on emploie pour border les tulipes dans les deuxième, troisième et quatrième compartiments, des - 182 rouges à feuilles panachées; pour les cinquième el sixième, des maximus jaune, plus élevées que les précédentes, et pour le dernier enfin, des mazimus rouge les plus hautes de toutes. Il est difficile, sans lavoir vu, de se faire une idée exacte du coup d'oeil merveilleux qu'offre un pare de Tulipes ainsi disposé, lorsque ces gracieuses plantes en fleurs balancent leur brillante corolle sous le moin- dre souflle du vent. Quand, placé à la grille qui ouvre sur la route, on Jette ses regards sur cette longue ligne émaillée des couleurs les plus riches et les plus variées, et où les nuances, rangées dans un ordre favorable à la perspective, se marient les unes aux autres, on croit voir à ses pieds se dérouler le plus admirable tapis que puisse imaginer l'art si perfectionné des coBezixs, ou se dresser devant soi la réalité de ces exagérations idéales des contes de Fées ou des mille et une nuits, et la pensée étonnée se recueille pour s’assurer que ce n’est point une illusion.” La disposition qui a tant mis en extase M. s4cQuIN n’a pas élé chan- gée depuis, sauf quelques détails où il a encore été introduit quelque nouvelle perfection chaque année; et si M. KRELAGE a réellement l’inten- tion d'opérer quelque autre ordre pour le reste, il est certain que rien ne sera changé quant à la perspective. Quand les Tulipes sont en fleur sur ce parc, la grille est toujours occupée par les nombreux passants, tant étrangers qu’ habitants du pays, en admiration devant ce spectacle merveilleux. Une grande spécialité de l'établissement en fait de plantes bulbeuses, ce sont les Glayeuls. Plusieurs des meilleures variétés dans le commerce comme Oscar, John Russell, ete. sont le fruit de graines de cet établis- sement, qui jouit d’une juste renommée pour ces gains, surtout dans les genres ramosus et cardinalis; et comme toutes les variétés étrangères y sont introduites dès qu’elles sont mises dans le commerce, on trouve réunies ici plusieurs centaines de variétés de Glayeuls; c’est peut-être la plus riche collection qui existe. Les jardins de l’élablissement qui en élé et au printemps sont cou- veris de plantes en fleur de diverses espèces, ont pour ornement en hi- ver une belle collection d’arbustes à feuilles persistantes, parmi lesquel- les il se trouve des plantes de force extraordinaire de Houx à feuilles panachées, de Taxæus hibernica, Pinus Pinsapo, Pinus Nordmanniana, Cedrus Deodara, etc. Le Sequoia gigantea a hiverné ici sans souffrir, ainsi que plusieurs autres Conifères nouveaux. On fait annuellement, pour acclimater les plantes nouvelles, des essais qui donnent souvent de beaux résullats. 185 Dans les magasins de l'établissement, qu’on se propose d'agrandir par de nouveaux bâtiments sur une grande échelle, on trouve une collection très étendue de graines d’agriculture, de légumes, de fleurs, d’arbres etc. Les graines de Graminées, de Trefles, de Turnips et d’autres végélaux recherchés dans l’agriculture, y sont toujours à la disposition des ache- teurs, en quantité et en collection complète. Le commerce de cette mai- son en cette spécialité s’élend de plus en plus à l'étranger ainsi que partout en Hollande. Un principal ornement des magasins en hiver ce sont les bouquets et autres objets composés de fleurs, de mousses et de Graminées naturel- les mais séchées, et connues dans le commerce sous le nom de Bou- quets durables. Ces objets sont composés dans létablissement, ainsi qu'à l’étranger, selon les instructions données de Harlem; ils ont toute la beauté des fleurs vivantes, et restent invariables plusieurs an- nées. On y trouve des bouquets de bal, de noce et de vases, des cor- beilles de tout genre, des couronnes et des guirlandes, etc. elc.; en- fin des tableaux sous verre, qui sont un vérilable ornement pour le salon le plus élégant. Le Catalogue de cette spécialité comprend plus de 150 numéros. En automne l'établissement KReLace a presque depuis sa fondation un dépôt de ses oignons à fleurs à Francfort s.M. Depuis 1858, ce dé- pôt est devenu une succursale permanente pour la vente des graines, des bulbes, des plantes, dés arbustes, etc.; enfin une agence complète pour tous les articles de l'établissement. Le magasin de celte ville est toujours bien pourvu des graines et des oignons principaux. L'établissement publie annuellement de nombreux Catalogues sur tous les articles de l’horticulture; ces catalogues sont rédigés avec soin en langues Hollandaise, Allemande, Française et Anglaise. Nous aurons sans doute occasion de donner d’autres détails sur cet établissement, quand nous répêlerons notre visite à une autre époque de l’année. Au reste, les nouveautés ou les plantes rares qui s’y trouvent seront de temps en temps le sujet de nos rapports. Nous ne pouvons que souhaiter que le propriétaire puisse réaliser de plus en plus ses plans d'agrandir un établissement, qui sera longtemps encore l’une des plus belles gloires de l’horticullure Néerlandaise. TE 208980 — 184 CULTURE DE LA VANILLE (VANILLA PLANIFOLIA axpr) à JAVA. Cest de la Hollande qu'a été introduite à Java 1) la Vanille, cette Orchidée originaire de Amérique qui ne nous est pas seulement agréa- ble pour le parfum de ses fleurs, mais dont nous aimons aussi beaucoup les fruits aromatiques. Elle croit très facilement ici (à Java) et presque sur loutes les lerres où la chaleur est de 60—90° Fahr., pourvu que l’on ait soin que la terre soit continuellement humectée. Voici quelques renseignements sur la manière dont on la cultive aux Indes orientales. On commence par purger soigneusement le terrain de livraie et des herbes, et quand c’est un terrain boisé, par abattre les arbres, afin qu'il ne se présente qu’une surface délivrée de loute végétation. On y plante alors des arbres dont le bois succulent et tendre est propre à recevoir les racines aëriennes qui sortent de la tige de la Vanille. Or- dinairement on se sert du Dadap (plusieurs espèces du genre Erythrina) le Dadap minsak, le D. tjoeljoek et le D. blendoeng. On plante ces ar- bres à une distance de 1,90 mètre de longueur sur 1,00 mètre de lar- geur. Quand ils sont en bon train de croissance, période qui ordinaire- ment ne dure pas longtemps, on peut commencer à planter les boutu- res de Ja Vanille. Comme c’est une plante à feuilles alternes, ces boutures doivent être pourvues de deux feuilles, l’une à gauche, lau- tre à droite de la tige. On les plante par les deux extrémités, de sorte qu'il n’y ait que la partie du milieu de visible, et au bout de deux mois la jeune plante commence à se montrer. Afin de préserver d’abord les boutures, et plus tard les jeunes plantes contre la chaleur d’ur so- leil trop ardent, on les place sous des pépinières qui ont ordinairement une hauteur de 0,80 mèlre, jusqu’au moment où le Dadap, qui croit avec une rapidité extraordinaire, donne assez d’ombrage, et que la jeune plante ait la hauteur de la pépinière. Quand elle à la hauteur d’un mé- tre, on la mène le long de bamboe’s, horizontalement attachés aux ar- bres, autour desquels elle finit par serpenter. I n’y a alors presque plus rien à faire que d’avoir soin qu’autour des tiges le sol soit continuel- lement nelloyé; on ferait bien aussi, puisque la plante aime lhumi- 2) Voyez: Extrait de l'Annuaire de la Société Royale pour l'encouragement de l'horticulture dans les Pays-Bas, 1844, p. 61. 185 dilé, de planter des gazons à une distance de 0,16 mètre du pied de la tige, pour prévenir que l'eau que la plante recoit, ne s'échappe trop tôt; c’est une précaution qui ne me parait pas superflue. Dans la règle, la Vanille a besoin de trois ou de quatre ans avant d’être en force de fleurir. Si la plante n’a guère coûté de peine jusque- là, à partir de ce moment commence pour le planteur un temps d’ac- tivilé, s’il veut voir ses plantes porter des fruits. Cette occupalion, c’est la fructification artificielle. Le matin du jour que la fleur s'ouvre, il faut qu’il prenne un pelil couteau lancéolaire, qu’il fasse une incision dans la fleur, à la partie dite le labelle; le gynostème ainsi dénué, on enlève avec un pinceau le pollen et on le transporte sur le stigmate où il est immédiatement re- tenu par la matière visqueuse qui se trouve à sa surface. Celte opéra- Lion lerminée, la fleur ne larde pas à se flétrir; l'ovaire, prenant plus de volume, devient bientôt le fruit si généralement estimé. Bollang 1858. HAT AV: D AW: 06000 — LES FRUITS DE L’'EUGENIA UGNI. A la grande exposition d’automne de fleurs et de fruits à Londres, le 18 Novembre dernier, il était exposé plusieurs fruits de l’Eugenia Ugni. Ceux qui avaient le meilleur goût, mais qui présentaient le moins d’attrait pour l'oeil, étaient ceux de M. narriNGTon de Aclon Green. Ces fruits provenaient d’une plante qui était placée à une exposition chaude contre un mur vers le midi. Ils étaient d’une excellente qualité el il est à attendre que, du moins en Angleterre, la culture de cet ar- brisseau fruitier deviendra de plus en plus générale. Les fruits müris en serre n’ont pas de valeur. Hamb. Gart. und Blum. Zeit. 1859, p. 45. Nous ajouterons que nous avons recueilli cet automne des fruits d’une plante qui se trouvait depuis un mois environ en serre froide, après avoir été placée durant l’élé en plein soleil; ils avaient une saveur délicate et toute personne qui les goütait, reconnaissait que c’est un petit fruit très délicat. H. W. UN MOT AU LECTEUR. Nous voilà à la fin du premier volume de ce journal, dont nous nous sommes chargé, il y a un an: et si la tâche était difficile, nous nous y sommes appliqué avec autant de soin que de plaisir. Le lecteur aura-t-il élé salisfait? . . . Certes, l’entreprise peut être considérée comme au- dessus de nos forces; mais pouvions-nous nous refuser à en assumer la responsabilité ? M.pe vriese, notre savant prédécesseur tant estimé, était parti pour l'Ile de Java, chargé d’une mission importante. Bientôl après il était au lieu de sa destination; et, d’après des nouvelles reçues de sa part, faveur dont il nous gratifie de temps à autre, il s’y trouvait, il y a peu de semai- nes, en bonne santé et en pleine aclivité. Pour continuer la publication de ce Journal, l'éditeur voulut bien s'adresser à nous. Convaincu des difficultés que comporte toute entre- prise de ce genre, nous avons hésité bien longtemps avant de répondre affirmativement à une proposition qui ne devait nous fournir le plus souvent que des roses chargées d’épines. Cependant, il était deux consi- dérations plus fortes, plus impérieuses que notre appréhension; d’abord le regret que nous aurions éprouvé en voyant cesser si Lôt la publica- lion d’un journal qui avait débuté sous d'aussi heureux auspices ; puis notre passion pour l’horticulture; et c’est spécialement l'intérêt de l’hor- ticulture néerlandaise qui délermina notre décision. Quelles que fussent les occupations de notre emploi au Jardin de l’Université, parmi lesquelles nous ne cilerons aujourd’hui que la composi- tion du Catalogue général de ce vaste établissement, nous nous sommes livré à la tâche que nous avions accepiée, avec toute l’ardeur d’un zèle qui ne s’est laissé rebuter par aucune difficulté. Loin de nous, toutefois, 187 la pensée de nous laisser guider par une ambition déplacée; nous n'avons jamais eu en vue d’autre amour-propre que celui de contribuer, dans la mesure de nos forces, à maintenir la renommée dont le Jardin de Leide jouit à si juste titre déjà depuis nombre d’années. Loin de nous l’idée de chercher à obtenir des éloges de la presse; nous n’avions pris la plume que pour faire connaître de plus en plus notre horticulture, que pour la défendre autant qu’il nous serait possible contre Poubli où lon s’est efforcé de la faire tomber. Nous n’exagérons rien. Qui croirait que, il y a un an environ, un amateur étranger haut placé ignorail vis-à-vis nous l'existence d’un jardin de premier ordre où lon püt rencontrer grand nombre de végélaux qu’on chercherait en vain partout ailleurs? 1) — Qui croirait que, peu de temps après, un horticulteur étranger, lors de son séjour au Jardin de Leide, ne connaissait pas même le nom d’un horticulteur des plus distinguès de notre pays? — Tel est pourtant l’affront que nous avons entendu faire à un établissement qui rivalise avec la plupart de ceux qui jouissent à l’étranger d’une renommée européenne et où l’on voit se trailer chaque année les affaires les plus importantes . . ... Oui, l’on voudrait pouvoir nier notre horlicullure, comme on croit pouvoir ignorer notre langue. — Pourqoui donc ne pas aller jusqu’à oublier d'inscrire sur la carte notre pelt pays? Quoi d'étonnant que nous nous soyons laissé entraîner par l'espoir que nos faibles efforts pourraient {ant soit peu aider à rétablir l’horticulture néerlandaise, à la faire estimer à sa juste valeur, ou du moins à la faire connaître à ces étrangers qui ne savent qu’une chose de notre pays, c’est que qu’il fut un temps où la Hollande n’était qu’un marais. — Nous continuerons donc notre travail, sans tomber jamais dans l’exagération , sans jamais nier la valeur d’aucun établissement étranger, car nous ne sommes que trop convaincu qu'à plusieurs égards nous sommes en arrière; nous dirons les spécialités dans lesquelles lhorticullure néerlandaise se distingue et c’est avec le plus vif plaisir que nous enregisterons les nouveaux progrès qu’elle fait évidemment depuis quelque temps déjà chaque année; tout en professant la plus haute estime pour les horticulteurs étrangers qui ont donné dans les dernières années à l’horticulture de leur pays, ou mieux à l’horticulture européenne, un développement qui commande ladmiration, nous espérons bien ne pas faillir à la mission 1) C’est le Jardin Botanique d'Amsterdam dont il s’agit, que déjà en 1701 coMMELIN, par la publication de son Hortus Amstelodamensis, a rendu célèbre, et qui depuis ce temps est resté un des établissements les plus riches en plantes curieuses de notre pays. 188 que nous avons acceplée de consacrer tous nos efforts à communiquer au monde horticole ce qu’il y a de bon et de beau dans notre pays. C’est dans ce but que nous n'avons publié que des planches (la plu- part dessinées d’après nature sous nos yeux) de plantes qui se trou- vent réellement dans nos jardins. Nous persévérerons dans celle voie spéciale, témoin la rubrique que nous venons d'ouvrir pour les jardins néerlandais. Encore une fois, le succès répondra-t-il aux peines que nous continue- rons à nous donner dans la poursuite de notre but? . . . . La réponse est dans la bienveillance de nos lecteurs. H, WITTE. Leide, Dec. 1858. 0 0 ——— TABLE DES MATIÈRES —0002— Pag Un mot sur la culture du ZLinum grandiflorum … . . . . . . . . . . . . 3. Notice sur le Goniophlebium Reinwardtii de Vr. . . . ROLE er UE Le HS 5. Notice sur la Pogonia discolor BI. . . . A RE OS PIONEN] PARENTS RACE ER LE Les hybrides de Nymphaea du Jardin de M. Borsi@ à | Moabit près de Berlin … « + . 11: Floraison d’une grande Pandanée. . . . . LE TO EEE Mac es Ne M SEEN LL Notice sur la Cuscuta odorata R. et P. d’après M. ED. OTTO. . . ë mn QE Tableau des observations faites pendant 14 ans près de Kischenew en Dette re ment au degré de froid que peuvent supporter divers arbres et arbrisseaux, d'après M. DD ENGINGR SEEN NE SEE DIM UE de CE be le ee tee Mie VE Ne Notice sur un nouveau SoZazum 1). . . . . . . . . . . . à. Le genre Swainsona et ses espèces . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Multiplication des Cyclamen par bouture, . . . . . . . . . + + + -+ : 43. Trois nouvelles espèces de Pyrethrum roseum . . : ANT Oro CO AA Remarques sur la culture de la Disa grandiflora L. fi. donne M. STANGE "40. Histoire de l’Antiaris toxicarya Leschen par M. u. VAN HALL. . . . . . . . 49. Exposition de bouquets ete., tenue à La Haye du 9 au 11 Mars 1858. . . . . : 59. Sur l’emploi du Spkagnum pour boutures . . . . . . . + .« + *« + + : 62. Notice sur le CÆelidonium japonicum Thg.. . . 64. 12e Exposition de la Société d'agriculture Hollandaise à en di 26 au ‘30 Man 1858. 66, Des espèces du genre SeZaginella cultivées dans les Jardins . . . . OL (10 OUiS 17e Exposition de la Société Royale Néerlandaise pour l’encouragement de yhorticoltare à Rottterdam, 8—12 Avril 1858 (avec une planche) . . . . . . . . . . . 82. Floraison de la Paulownia imperialis Sieb et Zuce. . . . . . . . . . . 1. 98. Cultnre de la Fucca pendula en pleine terre . . . . . . . . . . . . . 9. Rusticité de l’Arisaema ringens var serotinum Sieb . . . . . . . . . . . %. Hiraison du PAormrun denar an ae UN NME. 0e nn 1 006: Les Jardins Néerlandais. Visite à Zwolle (le Jardin de M. BACKER) . . . . . + + . + + + + : 100. l'Etablissement de M. c. @zxM à Utrecht. . . . RARE Pare TE EURE Vos LED id. de M. M. &. H. KRELAGE & FILS à He UP ee Re LO PL 0! Nouvelles espècs de Caladium d’après M. LEMAIRE. . . ns a A STE OU Plantes nouvelles ou rares introduites dans les Jardins Hollandais. Se men LUCE A UE Acacia pulchella et ses congénères; d’après M. c. KOCH . , . + «+ + + + + : 112. 1) Au sujet de cette même plante nous renvoyons le lecteur à la p. 1. de l’année 1859, où nous donnerons avec la rectification du nom, la figure de la plante coloriée. 190 Nouvelle espèce de RAodoleia, découverte par M. 5. €. TEYSMANN dans l'Ile de Sumatra par le Prof. F. A. W. MIQUEL . CI : Notice sur l’histoire, ete. du PAormium tenax, d’après M. C. KOCH. Une nouvelle espèce de PAalaenopsis de Palembang, introduite en Hollande. Envois de plantes de l'Ile de Java en 1858. SAME SAUVE Nouveaux genres indiens de la famille des Apocynées; par de Prof. F. A. W. MIQUEL . Notice sur l’histoire, ete. de la Pisoma sylvestris . Grandeur de quelques Sequoia gigantea . Un mot au sujet de Z’Zmpatiens Jerdoniae . Notice sur la Lastrea Filix mas var cristata . Culture des Melons en France H A NO G Lantana Camara et ses espèces congénères cs Brésil et des Taies ondes Gene Fe M. C. KOCH . c Culture de la Vanille (Fanilla Plan polis anir) à à Ta Les fruits de l'Eugenia Ugni. Un mot au lecteur Plantes KFigurées. Amygdalns persica Linn. var. stellata Antiaris toxicarya Leschen . . LT CE D LA DURE cr oO AD ot SE , " (port de T'atbre) Areca pumila art. : Billbergia Morellii Ad. Brongn Bromelia Commeliniana de 7. Chelidonium Japonicum 7unb. . Drimyspermum laurifolium Decaisne . ND HNE Epimedium violacenm Morr & Dene var. grandiflorum. Hoya macrophylla B7. Pogonia discolor BI. Raphiolepis japonica Sie. & Ga. Vanda suaveolens B1. . : Viburnumimacrophyllum 74470 CC EN RC Plantes non figurées. Pag. Acacia ciliata. . . . . . . . 112. Acacia lanata . DH RCYENOTUN Le US ET Es » lanuginosa. A RO EE RS PR SENTE ET » Jasiocarpa . SU DEUMNONN TE 5 Neillii…. A UTAUEOLENS UT EE Etes » nigricans DALSPITISSIDA NE CT EN ns » Obseura. OIBIOTATA SU ete UE re Dés » pentadenin, , ,. Acacia pseudo-Drummondii » pulchella » Tulaefola . » Strigosa. Allingia excelsa . » coerulea . Anadendron inflatum . Aralia japonica ; mitsde. Arisaema ringens var. serotinum. Aspidium Tilix mas var. cristata Aulacomnium palustre. Billbergia vittata . ; Morellii. Bromelia bracteata. Caladium argyritis. “ argyrospilum ; Brongniartii. D Chantini. » hastatum 7 Honlletii + Neumanni . 5 picturatum . » subrotundum “ thripedestum _ Verschaffeltii Chelidonium japonicum Cordyla concolor . » discolor . Cuscuta odorata . . , Cyclamen coum 5 persicum . . Cyrtosiphonia reflexa . FF sumatrana . Dendrocharis inflata : myrtifolia Dichasia monstrosa Disa grandiflora Doornia reflexa. Ecdysanthera scandens. Echinocactus Ellemeetii Echites inflata . . Erythrina indica Eugenia Ugni. . . . Fatsia japonica. Goniophlebium Reinwardtii . Impatiens Jerdoniae Lantana aculeata . , , » alba. 191 Pag. 112. 175, Lantana amethystina . 5 annu«a. » brasiliensis » Camara . 5» Canescens. » Cinerea ;» crenulafa. 5» Trocea. » dubia. D ODIAva » Jormosa . 5» Juscata » Geroldiana » glutinosa. » Dhispida 5» indica. 5» involucrata » lamüfolia. » leucantha. » Jilacina y» mista. » Mmixtla. . Moritziana » multicolor » multiflora. 5» mutabilis. 5» Divea. » odorata . » polyacantha . » purpurea. » Radula » 7recla. » Salviaefolia » scabrida. » Sellowiana » teucrüfolia . 5» tiliaefolia. #» trifolia » vVariegala. » viburnoïdes . Laportea crenulata. Lastrea Filix mas var cristata Linum grandiflorum . Lippia pallescens . » Schimpert. Liquidambar Altingiana Melocactus Ellemeetii . Nervilia Aragoana. . . . Nymphaea rubra hybrid , Nymphaea Lotus hybrid . Opuntia costigera . » Ellemeetiana. » Galeottii . Otopetalum micranthum . Pandanus deflexus. . longifolius . 5h reflexus . Paratropia parasitica . . tomentosa . Parechites borneana Phalaenopsis violaceus. Phormium Colensoi ss Cookianum. 59 tenax . Pisonia alba » Mmorindaefolia. » sylvestris . Pogonatum juniperinum var. Pogonia concolor . » crispata » discolor » Jlabelliformis. » Nervilia . Pootia grandiflora . PnyaWchilensiS MON Pag. 14. Rauvolfia reflexa . Ta " sumalrana . . Rhodoleia Champion . 5 ” Teysmanni . 142. Rophostemon concolor. 21. ” discolor. . » Sciadophyllum farinosum . D Selaginella (Enumer. alphab.). 69. Sequoia gigantea : 69. Solanum ovigerum insanum . 144. Sphagnum acutifolium. 127. Swainsona coronillaefolia . 124. 5 Froebelii CU en e galegaefolia 96. 120. d grandiflora. 146. : Greyana D Co Ep » laxa = 146. 150. . Lessertiaefolia . strictum . G2. 5 microphylla 10. ; Osburnii RS > ; phacoides , 610 "119: » stipularis . 11 » tephotricha 10. Teysmannia Hookeriana 143. " laxiflora 154 l’allaris Hookeriana . Pyrethrum roseum var Gloire de Nimy. 45. » 9” Ci] flore pleno & ; tn 5 5 DLTOMLPOUCe nt 192 ” laxiflora. Wellingtonia gigantea. 0808 0— k c d je ) A ue re À y AT tu a nl ARE Ur Dre Re RRRRUTeE E- Se ÉAE